NOUVELLES DE JÉRUSALEM - Printemps 2020
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais. The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais.
The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
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Centenaire
L’École biblique fête le centenaire
de sa reconnaissance
comme École archéologique française
Vendredi 15 novembre, l’École biblique
et le Studium Biblicum Franciscanum
ont fêté le Dies Academicus,
jour de rentrée officielle des
deux institutions. Après l’évocation
de l’année académique écoulée, les
participants ont suivi une brillante
conférence de M. Michel Zink,
Secrétaire perpétuel de l’Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres
(AIBL) : « Prêcher aux simples
gens. Un modèle à la naissance des
littératures européennes ».
En fin d’après-midi, de nombreux
amis nous ont rejoint pour une
séance académique destinée à lancer
la célébration du centenaire
de la reconnaissance de l’École
biblique comme École archéologique
française. C’est, en effet,
en 1920 que la France se tourna
vers les dominicains de Jérusalem,
par l’entremise de l’AIBL, pour
lui demander d’être son correspondant
en Palestine, créant ainsi
une quatrième École archéologique
française à l’étranger, après
celles d’Athènes (1846), de Rome
(1875) et d’Extrême-Orient (1898).
L’École changea alors de nom, devenant
désormais l’École biblique
et archéologique française de Jérusalem
(EBAF).
Cette décision s’explique dans le
contexte nouveau créé par la chute
de l’Empire ottoman et le mandat
sur la Palestine confié aux Britanniques
au lendemain de la Première
Guerre mondiale. Plusieurs pays
occidentaux, dont la France, se demandaient
comment ils pourraient
poursuivre leurs recherches archéo-
logiques en Palestine. La France s’y
était déjà illustrée par les travaux
de chercheurs comme Paul-Émile
Botta (1802-1870) ou Charles
Clermont-Ganneau (1846-1923).
L’École biblique elle-même avait
beaucoup contribué à la recherche.
Que l’on pense aux travaux du
Père Louis-Hugues Vincent sur
Jérusalem (Jérusalem, Recherches
de topographie, d’archéologie et
d’histoire, Gabalda, 1912), à ceux
d’Antonin Jaussen sur les tribus bédouines
(Coutumes des Arabes au
pays de Moab, Gabalda, 1908) ou à
l’expédition archéologique en Arabie
menée avant la Première Guerre
mondiale par les Pères Jaussen et
Savignac (Mission archéologique
en Arabie, Geuthner, 1909, 1914).
À diverses reprises, les dominicains
de l’École biblique avaient déjà été
sollicités pour le Corpus des Inscriptions
Sémitiques, lancé en 1867
à l’initiative d’Ernest Renan.
Pour Lagrange, dont les difficultés
avec Rome étaient à peine estompées,
cette reconnaissance par le
monde savant fut une immense
consolation : « Nous avons toujours
voulu travailler pour notre pays, et,
après cette distinction flatteuse,
nous essayerons de profiter de l’expérience
acquise dans l’intérêt des
études françaises que nous aurons
le très grand honneur de représenter,
si peu que ce soit … », écrivitil
en novembre 1920 au Secrétaire
perpétuel de l’AIBL. Cette académie
est celle qui, au sein l’Institut
de France, rassemble le plus
de savants dans les diverses disciplines
orientalistes : philologie,
épigraphie, langues sémitiques,
archéologie, etc. Ces disciplines
sont enseignées à l’École biblique
car elles permettent de contextualiser
le texte biblique et de mieux
le comprendre. De surcroît, elles
assurent à l’École un ancrage dans
le monde savant, au-delà de toute
confession religieuse.
Ce lien nouveau avec l’AIBL permit
à l’École biblique de recevoir
chaque année deux boursiers, choisis
parmi des candidats dans des
disciplines orientalistes, en général
l’archéologie et l’épigraphie, ainsi
qu’une subvention du Ministère
des Affaires étrangères. Au fil du
6 Nouvelles de Jérusalem - N° 99 - Printemps 2020
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