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Janvier - Février - Mars 2020 / Trimestriel / 20€ N° 84
Dossier
Solutions numériques :
de la GED à l’IA 29
TPE-PME :
Premiers pas en qualité de l’entreprise
normande ASPI 12
EXCELLENCE, DÉMARCHE, ENVIRONNEMENT :
Elm.leblanc : l’amélioration continue fait partie
de son ADN 18
FORMATIONS, CONSEIL, CERTIFICATION :
Clara Gaymard, Raise et la diversité 53
PRÉVENTIONS DES RISQUES,
ENVIRONNEMENT :
CSE contribue à l’amélioration
continue 56
LES OUTILS DE LA QUALITÉ :
Mesures rapides et précises pour
gabarits de contrôle et jauges 60
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ÉDITORIAL
Du numérique à la féminisation
dans l’industrie
©DR
Valérie Brenugat
Rédactrice en chef
Selon le 1 er Baromètre Gfi-Opinionway-BFM Business sur l’Industrie 4.0, seule 1 entreprise
sur 5 a commencé sa transformation digitale et la grande majorité revendique
un accompagnement renforcé, alors que les ETI sont convaincues par cette transformation.
La plupart des dirigeants évalue qu’il faut entre 3 et 5 ans pour faire évoluer
tout ou partie de son organisation vers un mode Industrie 4.0. Ce baromètre souligne aussi
que l’Industrie 4.0 devient un levier environnemental pour l’entreprise. Dans les dossiers
de Qualité Références, vous pourrez découvrir les témoignages d’acteurs du numérique et
de l’Industrie 4.0.
« La plupart des dirigeants évalue qu’il faut
entre 3 et 5 ans pour évoluer toute ou une
partie de son organisation vers un mode
Industrie 4.0. »
Or le numérique et les technologies
environnementales
figurent parmi les points forts
de notre hexagone. Selon les
investisseurs interrogés pour
le baromètre EY 2020 de l’attractivité
industrielle de la France, la croissance du pays sera, en effet, portée par des secteurs
tels que le numérique (31 %), l’énergie (28 %), les technologies vertes (21 %), les services aux
entreprise (21 %) ou l’industrie pharmaceutique et les biotechnologies (18 %).
En outre, la féminisation de l’industrie est un axe de la politique gouvernementale. En janvier
dernier, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des
finances, a mise en place le collectif « IndustriElles ». Sa première mission : créer un vivier
de 1 000 industrielles qui seront autant d’ambassadrices de l’industrie auprès des jeunes,
des organismes de formation et des dirigeants d’entreprises. Par ailleurs, Clara Gaymard,
co-fondatrice de Raise, partage sa vision de l’égalité professionnelle entre homme et femme
dans notre revue.
Avec tous ces leviers, l’industrie française réussira-t-elle à devenir plus attractive pour les
jeunes générations ?
Valérie Brenugat
Envie de réagir ?
@qualiref
ÉDITEUR
MRJ Informatique
22, Boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tel : 01 84 19 38 10
Fax : 01 34 29 61 02
www.qualite-references.com
redaction@qualite-references.com
/Qualite.References
/@qualiteref
Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
Jérémie Roboh
Rédactrice en chef :
Valérie Brenugat
COMMERCIALISATION
Publicité :
Sonia Cheniti
s.cheniti@mrj-corp.fr
Diffusion et Abonnements :
vad.mrj-presse.fr
Emilie Bellenger
abonnement@qualite-references.com
Prix au numéro :
20 €
Abonnement 1 an :
58 € / 4 numéros
Étranger :
100 €
Règlement par chèque
bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Conception graphique :
Dolioz - Adeline Docquier
Impression :
Rivadeneyra, sa
Calle Torneros, 16
Poligono Industrial de Los Angeles
28906 Getafe - Madrid Espagne
N°ISSN :
1293‐2949
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 84
Date : Janvier - Février - Mars 2020
RÉDACTION
Rédactrice en chef
Valérie Brenugat
Comité de rédaction : Christian
Doucet, Pierre Girault (AFQP, Air
France), Olec Kovalevsky (Performance
Qualité TPE – PME).
Ont contribué au numéro : Valérie
Brenugat, Christian Doucet, Olec
Kovalevsky, Benoit Zante, Lise
Mattio et Francis Cohen, Laurent
Tortrat (Elm.leblanc), Sophie Mazoué
(RATP), Loïc Charpentier (Visiativ),
Marina Vial (Boc Group), Juliana
Harivel (Isilog – Isiware), Christian
Dhinaut (Divalto), Jean-Sébastien
Wagner (Adoc Solutions), Gérald
Petitjean et Vincent Legendre
(Eurodecision), Clara Gaymard
(Raise), Annick Giesen (Ametek),
Laurent Ponson (Tortoise), Célia
Sagnier (Mobility Work).
Crédits Photos :
DR, iStock, RATP - Jean François
Mauboussin, Elm.leblanc, Basile
Crespin, Trueffelpix - stock.adobe.
com, Raise– Sipa, Women’s Forum
Sipa Press.
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°84 • Janvier - Février - Mars 2020I3
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SOMMAIRE
DOSSIER
Des solutions numériques :
29
de la GED à l’IA
30 Les défis de la transformation digitale dans l’industrie
34 Transformation des solutions Qualité à l’aube de 2020
36 Boc Group : de l’édition au conseil
38 Norme NF : quel intérêt pour les éditeurs de logiciels et les utilisateurs ?
40 Projet CRM : les 4 points clés pour réussir à l’heure de la révolution numérique
44 L’expertise, un fruit de la polyvalence au service de l’innovation
46 Eurodecision : l’IA au service de la qualité
50 Maintenance industrielle : comment réussir sa dématérialisation ?
Éditorial
1 Du numérique à la féminisation
dans l’industrie
BILLET
9 Image des entreprises :
Faisons la révolution !
Actualités
10 27 è édition de la Cérémonie des Prix
Nationaux de la Qualité
11 DuPont Sustainable Solutions : un
plan de croissance en France
11 Labellisée French Tech Seed, Gryzzly
ancre son positionnement DeepTech
TPE - PME
12 Premiers pas en qualité de l’entreprise
ASPI située à Saint Lô (Manche) et
spécialisée en électricité, informatique
industrielle et automatisation des
procédés.
15 Présentation du SMQ ASPI, avec Laura
Rabouille, responsable qualité d’ASPI, et
perceptions de salarié.e.s
16 « La question de la gestion des
compétences et sa mise en œuvre chez
ASPI »
Excellence, Démarche,
Environnement
18 Elm.leblanc : l’amélioration continue
fait partie de son ADN
25 Groupe RATP : de l’EFQM au Grand
Prix Qualité Performance
Formations, conseil,
certification
53 Clara Gaymard, Raise et la diversité
Préventions des
risques, Environnement
56 CSE contribue à l’amélioration
continue
Les outils de la qualité
60 Mesures rapides et précises pour
gabarits de contrôle et jauges
62 Comment la fractographie statistique
simplifie et améliore le contrôle de
la tenue mécanique de nouveaux
produits
Outil
17 A lire, voir, écouter
65 Agenda
66 Index
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°84 • Janvier - Février - Mars 2020I5
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Non conformités
Réclamations
clients
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d’actions
Risques
Compétences et
Habilitations
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évaluations
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Qualité Performance 2014
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LES TEMPS FORTS
© RATP – Bruno Marguerite
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
Groupe RATP : de l’EFQM au Grand
Prix Qualité Performance p 25 à 28
Spécialiste du transport de voyageurs et pionnier des automatismes, le
groupe RATP met ses multiples expertises au service d’une mobilité urbaine
qui allie exigence et souplesse. En janvier dernier, sa ligne Orlyval a obtenu
la reconnaissance EFQM 4 étoiles. Enfin, en février dernier, le groupe a
reçu le Grand Prix France Qualité Performance pour la ligne 14. Interview.
© Sipa - Raise
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
DOSSIER
Quels labels pour l'égalité
homme-femme ? p 53 à 55
L’obligation de publication de la note de l’Index de l’égalité femmes-hommes
concernera les entreprises d’au moins 50 salariés au 1 er mars 2020.
Chaque année, ces entreprises d’au moins 50 salariés devront calculer
cet index, à partir de plusieurs indicateurs, rendre public la note obtenue
et, le cas échéant, prendre des mesures correctives pour réduire les
disparités salariales entre les femmes et les hommes. Clara Gaymard,
dirigeant de Raise s’exprime sur la diversité dans les sociétés. Focus.
© DR
© DR
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
De la GED à l’IA p 29 à 52
Selon l’analyse du Global Market Insights, le marché de la Gestion
Électronique Documentaire devrait atteindre les 5 milliards d’euros
en 2024. Les solutions basées sur le logiciel en tant que service (SaaS)
et le cloud computing sont en croissance. De plus, la robotic process
automation basée sur les technologies d’intelligence artificielle et
de machine learning, connait une percée depuis 3 ans. Panorama.
Comment assurer la représentation au
Comité Social et Economique ? p 56 à 59
Lise Mattio, formatrice auprès des élus du CSE en SSCT et Francis
Cohen, formateur et consultant auprès des élus du CSE, ont publié
un guide pratique sur le nouveau comité social et économique (CSE)
chez Afnor Editions. Entretien.
© DR
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
Matériels pour le contrôle qualité
industriel p 60 à 63
Voici deux exemples de contrôle Qualité dans cette rubrique. Dans ses services
de métrologie pour l'automobile et l'aérospatiale, le fabricant italien des gabarits
de contrôle et d'automatisation industrielle, M.D.C Design, a choisi le système
de mesure HandySCAN 3D de Creaform. Quant à la fractographie statistique,
elle simplifie et améliore le contrôle de la tenue mécanique de nouveaux
produits selon Laurent Ponson, chercheur au CNRS & CEO de Tortoise.
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I7
BILLET
7
4
BILLET
IMAGE DES ENTREPRISES :
FAISONS LA RÉVOLUTION !
© DR
Christian Doucet
Membre du comité éditorial de
Qualité Référence et consultant
La France va mieux. Le chômage recule et les différents
risques (coronavirus, grèves contre le réforme des retraites,
crise américano-chinoise...) semblent ne pas devoir
remettre en cause une croissance somme toute encore
faible. Mais c’est mieux que rien et qu’avant...
Mais une autre limite, purement française, reste toutefois
pendante pour la suite : la difficulté des entreprises à
recruter dans de nombreux secteurs. Et cela alors qu’il y
a toujours des millions de chômeurs. Et c’est en train de
devenir le facteur limitant principal...
C’est une situation relativement nouvelle dans notre pays.
On peut l’imputer à des manques de formations initiales
adaptées mais un facteur plus grave semble patent : la
mauvaise image générale des entreprises qui fait qu’elles
ne donnent pas envie à des millions de sans-emplois.
les grandes : télé travail, aides au sport, conciergerie, formations
internes, relations détendues entre managers et collaborateurs,
partage équilibré des profits, congés flexibles,
comité social et économique, groupes d’échange... Pas le
Club Med mais presque, et tout en maintenant, voire en
améliorant, la productivité...
Il est temps d’oublier le management « à la papa », fondé
sur des managers tout puissants et des salariés corvéables
à merci. Il est temps de faire en sorte que les entreprises
soient des lieux de vie agréables. Les petites entreprises
peuvent apporter la convivialité des relations, la responsabilisation
et l’écrasement des hiérarchies, les grandes
leurs moyens plus importants. Les entreprises doivent
être fières de leurs réalisations et le faire partager à leurs
personnels et au public. Elles doivent suivre la motivation
de leurs personnels et lutter lorsque celle-ci se dégrade.
Elles doivent critiquer les mauvaises pratiques humaines
et encenser les réussites. Bref, elles doivent devenir les
apôtres du bien-être au travail.
Lorsqu’on se sent bien, on bosse bien, les résultats sont
bons et la qualité peut voisiner avec l’excellence.
Je reviens d’une séance d’échanges avec des lycéens pour
leur expliquer les entreprises. J’ai commencé par leur
demander comment ils percevaient justement celles-ci, et
pour beaucoup c’était un lieu d’exploitation des salariés par
des patrons riches, avec des conditions de travail astreignantes
et peu motivantes et des salaires faibles. Bref, cela
ne donnait pas envie...
Christian Doucet
Si cet article vous a intéressé, faites part de vos réactions
sur l’e-mail : ccdt@cegetel.net. Après accord de la rédaction,
vos remarques seront publiées dans le prochain numéro
de Qualité Références.
Nous savons tous que cette image est fausse. Elle est due
aux quelques malversations de patrons, rares mais largement
médiatisées : licenciements « boursiers », recherche
du profit à tous crins, managements « délirants » (pensons
à France Telecom ou aux burn-outs de salariés) mais nous
sommes dans une civilisation de communication, dans
laquelle l’image est déterminante.
Les entreprises ne pourront pas durablement se développer
si cette image se perpétue. Elles doivent au contraire
donner envie si elles veulent pouvoir trouver les hommes
et femmes de valeur dont elles ont besoin. Beaucoup d’entre
elles en sont bien conscientes et je suis frappé par la qualité
de vie offerte par de plus en plus d'entreprises, notamment
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I9
ACTUALITÉS
AFQP
27 e édition de la
Cérémonie des Prix Nationaux de la Qualité
En février dernier, France Qualité a remis les Prix Nationaux de la Qualité aux 10 lauréats primés lors de la 4 ème
Journée Française de la Qualité et de l'Excellence Opérationnelle.
Lors de la 27 e Cérémonie de
remise des Prix Nationaux
de la Qualité, 10 lauréats ont
été récompensés devant un
parterre de près de 300 participants
venus de toute la France dans le cadre
d'une journée structurée autour des
quatre caractéristiques de la Nouvelle
Qualité : Globale, Pragmatique, Innovante
et Participative. Pierre Girault,
Président de France Qualité, a alors
souligné : « La dynamique Qualité
actuelle est perceptible aujourd'hui, et
l'envie des acteurs de la communauté
de se retrouver tout autant. C'est clé au
moment où nous préparons l'avenir ! »
VOICI LE PALMARÈS :
• Grand Prix France Qualité Performance
: malgré une période de travaux
sans précédent, la ligne 14 du
Groupe RATP réussit à offrir une
qualité de service proche de la perfection
à ses 550 000 clients quotidiens
: 98,6 % de satisfaction de la
ponctualité en 2019.
• Prix des Bonnes Pratiques [TPE] :
Sorry Mom révolutionne la relation
client et s'attache au bien-être
de ses artistes tatoueurs : bien que
30 % plus chère que le marché, la
société ouvre 3 boutiques en 3 ans
avec un taux de transformation de
74 %.
• Prix des Bonnes Pratiques [TPE
2] : en pleine période de transmission
de l'entreprise, 3J Technologies
fait le choix de réduire son
chiffre d'affaires pour organiser la
montée en compétences de sa nouvelle
équipe, et remporte 27 % de
ses marchés en appel d'offres en
2018 contre 23 % en 2017.
• Prix des Bonnes Pratiques [PME]
en amenant son prestataire transporteur
à revoir son plan de transport
pour optimiser ses délais de
livraison à J+1, Aniel (Groupe
Faubourg) fait croître sa satisfaction
client de 88 % à 93 % dans un
rapport gagnant / gagnant.
• Prix des Bonnes Pratiques [ETI] :
acteur public du numérique en
santé, le MiPih industrialise le développement
de son nouvel ERP
pour faire face à sa complexité, en
créant la Forge logicielle. En 7 ans,
le dispositif a divisé le délai de livraison
par 25 tout en maintenant
la qualité des livrables.
• Prix des Bonnes Pratiques [Public
et Associations] : l'incubateur Les
Premières améliore le leadership
des femmes qu'il accompagne et
créé 80 structures et 200 emplois
en Gironde en 6 ans avec un taux
de survie exceptionnel de 78 %.
• Prix des Etudiants Qualité Performance
[Licence] : pour doubler
le carnet de commandes de la
PMI FICO-Filtration, l'étudiante
de l’IUT Moselle-Est, Imane
Alaoui-Taki l’accompagne vers sa
première certification (ISO 9001
version 2015) qui est obtenue en
un temps record.
Le Groupe RATP a obtenu le Grand Prix France
Qualité Performance pour la ligne 14.
• Prix des Etudiants Qualité Performance
[Master] : apprenti chez
Frayssinet, Christophe Joucla, étudiant
à l’IEQT Aveyron diminue
de 50 % le temps de changement
de série sur la ligne de conditionnement,
réalisant une économie de
50 000 € par an.
• Prix des Etudiants Qualité Performance
[Mastère] : l'étudiant aux
Arts et Métiers Sciences et Technologies
Nicolas Drot a eu recours
aux outils de la qualité et à la nouvelle
méthode de Robotisation des
Processus pour faire chuter de 15
à 5 jours le temps de traitement
des dossiers à la Banque des Territoires.
Enfin, Benoit Zante journaliste spécialisé
en innovation et numérique et
Quentin Franque, directeur Marketing
et Communication d’Intuiti, ont reçu
le Prix du Livre Qualité Performance. ●
Valérie Brenugat
EN SAVOIR PLUS >
www.qualiteperformance.org/
prix-qualite/prix-france-qualiteperformance/qu-est-ce-que-le-pfqp
10 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
ACTUALITÉS
CONSEIL
DuPont Sustainable Solutions :
un plan de croissance en France
En février dernier, France Qualité a remis les Prix Nationaux de la Qualité aux 10 lauréats
primés lors de la 4 e Journée Française de la Qualité et de l'Excellence Opérationnelle.
Après plus de 50 ans d’activité de conseil
basé sur les savoir-faire de DuPont
en matière de sécurité au travail et
de gestion des risques opérationnels, DuPont
Sustainable Solutions (DSS) devient un cabinet
de conseil indépendant de dimension mondial.
Il accompagne les entreprises dans la conception
de solutions innovantes afin d’éviter les
accidents au travail, protéger les actifs industriels,
réduire les actifs industriels, diminuer
leur impact environnemental et améliorer
leur efficacité opérationnelle. Son savoir-faire
consiste à identifier avec ses clients les meilleurs
leviers qu’il convient d’actionner afin
d’obtenir les changements souhaités.
L’ambition de DSS est de contribuer à améliorer
la compétitivité des entreprises françaises et
d’impacter le PIB Français en réduisant durablement
le nombre d’accidents au travail et en
sauvant des vies.
START-UP
EN SAVOIR PLUS > www.consultdss.com
La startup lyonnaise Gryzzly annonce l’obtention du label French Tech Seed auprès du
comité de labellisation Pouss@LYS. Ce label, délivré par Bpifrance, garantit la forte
intensité technologique de la solution Gryzzly qui permet aux managers d’optimiser
le suivi des temps de travail de leur équipe.
Gryzzly est un chatbot (un interlocuteur
robotisé) qui automatise la récolte des
temps de travail via Slack (la référence
en messagerie instantanée professionnelle dans
le digital). En gestion de projet, il s’agit de s’éviter
les tâches fastidieuses à faible valeur ajoutée
grâce à la génération et la maintenance automatisées
des livrables de suivi de projet (reporting,
planning, KPI, etc.).
Gryzzly repose sur les technologies du Natural
Language Processing (NLP) et du Machine
Learning. Face au jury du comité de labellisation
Pouss@YS, fin 2019, le fondateur de
Pour accélérer son développement en France,
DSS met en place une stratégie auprès des
entreprises des secteurs de la construction,
de la pharmacie, des transports et de l’industrie
agro-alimentaire. Des réunions de
présentations sont ainsi organisées avec ces
dirigeants afin de présenter les spécificités de
son approche. ●
Labellisée French Tech Seed, Gryzzly
ancre son positionnement DeepTech
Gryzzly n’a pas manqué de souligner ces
innovations. Saluées par les experts, ces avancées
technologiques ont permis à la startup
de décrocher le label et de bénéficier, après
instruction du dossier début 2020, d’un investissement
de la part de Bpifrance. ●
EN SAVOIR PLUS > www.gryzzly.io
EN BREF
Marché de l’emploi
dynamique
Pour la 10 e année consécutive, le
cabinet Hays, leader mondial du
recrutement spécialisé, en partenariat
avec HelloWork, l’acteur digital de
référence sur le marché du recrutement
et de la formation en France, publie les
résultats de sa grande étude annuelle de
rémunération en France. Selon Oualid
Hathroubi, Directeur Hays Paris, en
2020, les signaux sur le marché de
l’emploi seront globalement au vert,
même s’il faut nuancer ce dynamisme,
à la fois en distinguant emploi cadre
et non cadre, mais aussi en fonction
des secteurs et des territoires. ●
www.hays.fr
Étude de Rémunérations
Une étude de fonctions et de
rémunérations de PageGroup
s’appuie sur les missions réalisées
pour les clients en 2018 et 2019,
sur les entretiens effectués avec les
candidats par les 700 consultants
spécialisés et sur l’analyse précise
de sa base de données, réactualisée
en permanence par ses équipes. Le
top 3 des qualités recherchées chez
un manager est respect (71 %), écoute
(68 %) et leadership (42 %). De plus,
les salariés préfèrent les TPE/PME
aux grands groupes pour, entre autres,
la Qualité de vie au travail (44 %). ●
www.page.com
37 Instituts Carnot labellisés
pour 4 ans
A la suite de l’appel à labellisation
lancé en juin 2019, le Ministère de
l’enseignement supérieur, de la
recherche et de l’Innovation annonce
que 37 Instituts Carnot seront labellisés
pour une durée 4 ans et 2 Instituts
Carnot pour une période probatoire de
18 mois. Ces 39 Instituts bénéficieront
de 62 millions d’euros de financement
annuels visant à renforcer la recherche
partenariale.
www.enseignementsup-recherche.gouv.fr
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I11
TPE - PME
PARTENAIRE
Premiers pas en Qualité
dans les TPE - PME
Nous inaugurons aujourd’hui une
nouvelle rubrique destinée à rendre
compte des démarches qualité naissantes
dans des TPE – PME de notre
territoire.
De la même manière qu’il est légitime
de présenter les premiers de la classe
et leurs réussites exemplaires, nous
avons souhaité aussi mettre à l’honneur
les entreprises, notamment les TPE –
PME, qui font leurs premiers pas dans
les démarches qualité.
Il nous semble utile, dans ce domaine
comme dans d’autres, de veiller à refléter
la diversité des expériences et des
niveaux de maturité car notre tissu
économique a besoin de tous les talents
et de toutes les énergies pour réussir
collectivement.
Je remercie chaleureusement la direction
de la revue qui a accepté ma proposition
rédactionnelle et qui m’a confié
la responsabilité et la mise en œuvre
de cette rubrique au titre explicite, en
ma qualité de membre du Comité de
Rédaction de la revue et de pilote du
groupement Performance Qualité TPE
– PME qui fédère des professionnels de
la qualité, accompagnateurs de TPE –
PME sur tout le territoire.
Il s’agit, chaque trimestre, de présenter
une TPE – PME qui a fait ses
premiers pas en qualité récemment
(depuis moins de 2 ans) et de recueillir
le témoignage de ses acteurs.
Dans une première partie de l’article,
nous restituons l’interview, sur site, du
responsable de l’entreprise qui nous
présente son entreprise et ses motivations
pour la démarche qualité ou QSE.
Ensuite nous présentons le système de
management et sa mise en œuvre dans
l’entreprise en faisant ressortir certaines
caractéristiques marquantes et en
partageant les témoignages de quelques
acteurs de l’entreprise. Enfin, dans une
dernière partie, un élément particulier
du système de management est analysé
d’un point de vue méthodologique en
expliquant les fondements, la problématique
et les moyens de résolution
choisis. Des photos et des illustrations
complètent le texte.
Notre objectif sera atteint si par ces
présentations à hauteur d’homme, de
nouvelles TPE – PME sont intéressées
par les démarches qualité et s’y
engagent, rassurées par les expériences
et les témoignages, et convaincues par
les effets positifs sur l’organisation de
l’entreprise et sur le renforcement du
sens du travail auprès des personnes.
Les trois prochaines publications sont
déjà identifiées et affectées à des entreprises
accompagnées par Performance
Qualité TPE – PME. Au-delà, nous
sommes ouverts à d’autres témoignages
et les TPE – PME qui seraient intéressées
peuvent prendre contact avec
l’auteur de cet article pour étudier la
possibilité d’une collaboration.
Nous vous souhaitons une bonne
lecture et restons à votre écoute pour
toute suggestion ou commentaire. ●
Contact >
olec.kovalevsky@gmail.com
Olec Kovalevsky
Ingénieur ESIGELEC 1985, consultantformateur,
gérant de la Société Avantage
Qualité depuis 1997, spécialisé en systèmes
de management, démarches qualité et
plus particulièrement en architecture de
processus pour le pilotage de la performance
des entreprises.
Membre du comité de rédaction de Qualité
Références.
Coordinateur technique de l’ouvrage « Piloter
et animer la qualité » édité par Techniques
de l’ingénieur.
Pilote du groupement de consultants
Performance Qualité TPE – PME (www.
performancequalitetpepme.fr)
12 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
TPE - PME
ENTRETIEN
Premiers pas en qualité de l’entreprise ASPI située
à Saint Lô (Manche) et spécialisée en électricité,
informatique industrielle et automatisation des procédés.
Le directeur, Tony Hinfray, et la Responsable QSE, Laura Rabouille, ont participé à la rédaction de cet article avec
moi-même, Olec Kovalevsky, consultant en organisation et qualité et interviewer pour cette occasion
OLEC KOWALEWSKI : BONJOUR
TONY, ALORS HEUREUX DE
CETTE CERTIFICATION ISO 9001
OBTENUE EN AOÛT 2019 ?
TH : Oui, bien-sûr ! Ce certificat est
un bon moyen de récompenser notre
équipe et de nous motiver encore plus
dans notre démarche !
Le système qualité a été une étape
importante dans le développement de la
performance de la société. Notre organisation
a été bouleversée en l’espace de
quelques années suite à de nombreux
événements. Nous sommes passés
d’une organisation au jour le jour à un
fonctionnement planifié et de mieux
en mieux maîtrisé ! Nous sommes fiers
d’avoir réussi ce challenge.
OK : QUE VOULEZ-VOUS DIRE PAR
DE NOMBREUX ÉVÉNEMENTS ?
Equipe ASPI
Tony Hinfray
directeur d’ASPI
TH : « L’entreprise a démarré ses activités
en 1998 à 4 personnes sous forme
de SARL, elle s’est développée jusqu’à
atteindre un effectif de 11 personnes en
2011. Jusqu’à cette date, la dimension
de l’entreprise était régionale, et notre
activité était uniquement l’électricité et
l’automatisme.
La société a ensuite été rachetée par le
groupe SIT ce qui a complètement bouleversé
nos habitudes de travail. Nous
avons dû nous adapter à des projets
plus volumineux, et à travailler à l’international.
Le nombre de nos affaires a augmenté,
les besoins en ressources humaines ont
doublé et les attentes des clients n’étaient
plus les mêmes !
J’ai intégré ASPI en tant que chargé d’affaires
en 2012 puis la direction m’a
confié la mission d’organisation du BE
entre 2014 et 2017. Produire et organiser
en même temps n’a pas été facile, tout
en sachant que l’entreprise a eu quelques
difficultés financières fin 2016.»
OK : AH OUI ! ET ENSUITE QUE
S’EST-IL PASSÉ ?
TH : Nous avons développé l’informatique
industrielle pour accompagner
nos clients dans leurs nouveaux
besoins.
J’ai été nommé directeur d’ASPI au 1er
janvier 2017 et j’ai dû totalement réorganiser
notre façon de travailler. J’ai su
convaincre nos clients et nos fournisseurs
de nous faire confiance ce qui a
aussi permis à l’entreprise de redémarrer
plus sereinement.
La situation d’ASPI est aujourd’hui plus
qu’encourageante avec un effectif relativement
stable depuis 2017 (autour de 25
salariés) et surtout avec une croissance
du chiffre d’affaires (+ 25 % sur 4 ans)
et un renforcement significatif de l’encadrement
pour la gestion d’affaires (2
à 6 chargés d’affaires en 4 ans).
OK : ET LA DÉMARCHE QUALITÉ,
COMMENT EST-CE VENU ?
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I13
TPE - PME
TH : Sans contrainte externe mais pas
sans craintes ! En effet, j’avais eu une
expérience d’utilisateur de système
qualité dans un grand Centre Technique
de renom qui m’avait laissé un
souvenir mitigé … d’organisation et de
lourdeur tout à la fois !
Néanmoins, j’avais la conviction que la
structuration de l’entreprise passait par
la mise en place d’une stratégie opérationnelle
adaptée et par un pilotage
performant des activités et des compétences.
La démarche qualité est pour moi un
outil au service de ce pilotage et de
la performance interne et externe,
incluant la satisfaction client sans
laquelle aucune autre performance
n’est possible !
Donc, en fin d’année 2017, j’ai confié à
Laura Rabouille, en formation QSE par
alternance à CCI Formation Evreux,
la mission de mise en place d’un SMQ
permettant d’obtenir la certification
ISO 9001.
OK : TONY, IL EST PRÉVU AVEC
LAURA, DE PRÉSENTER LE SMQ
APRÈS CET ENTRETIEN. AVANT
CELA, POUVEZ-VOUS PRÉCI-
SER S’IL Y A DES APPORTS DÉJÀ
OBSERVABLES DE LA DÉMARCHE
QUALITÉ ?
TH : La démarche qualité a accompagné
notre développement, et elle nous
permet aujourd’hui d’anticiper, de
prévenir les risques, les non-conformités
et les éventuelles difficultés ressenties
par les équipes. Tout le monde est
moteur dans la construction de notre
système et les non-qualités remontées
par les équipes sont de véritables
sources d’amélioration !
Pour le pilotage et l’amélioration, la
mesure de la non-qualité dans la réalisation
des affaires (enregistrement et
analyse des réclamations clients, des
non-conformités fournisseurs et des
non-conformités internes) est probablement
l’information la plus utile pour
moi, en tant que directeur.
Bien entendu, les mesures positives de
la qualité (satisfaction de nos clients
ainsi que le baromètre interne de satisfaction
des salariés) sont également des
informations essentielles, notamment
pour l’animation des équipes.
OK : C’EST UN TABLEAU
IDYLLIQUE QUE VOUS NOUS
PRÉSENTEZ TONY ? IL DOIT
BIEN Y AVOIR EU QUELQUES
DIFFICULTÉS OU IMPERFECTIONS
QUAND MÊME ?
TH : « Oui …. (après quelques instants
de réflexion …) : le VOCABULAIRE
et les CONCEPTS de la norme ISO
9001 ont causé quelques difficultés.
Par exemple, dans nos métiers d’automatismes
et de supervision de procédés
techniques, nous utilisons les mots
« système » et « processus » dans des
sens différents de ceux de l’ISO 9001 !
Ces mots et concepts nouveaux ont
fait peur à beaucoup d’entre nous ! On
aurait pu abandonner mais tu es arrivé
pour confirmer que nous étions sur le
bon chemin.
OK : POUR CONCLURE CET
ENTRETIEN, TONY, POUVEZ-
VOUS ÉVOQUER LE FUTUR DE
LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS
L’ENTREPRISE ?
TH : L’appropriation n’est pas encore
totale ou parfaite au sein de l’entreprise
mais elle progresse. Et à cet égard, il
convient de mentionner le rôle positif
qu’a joué l’auditeur mandaté. Il a
su donner une image constructive
de l’audit auprès des équipes et de
moi-même !
La démarche qualité continue, biensûr,
chez ASPI et a vocation à s’étendre
auprès de notre Société mère SIT. C’est
d’ailleurs la prochaine mission de
Laura.
OK : Merci Tony, pour votre témoignage
et pour votre sens de la transition
! ●
Réunion de pilotage
14 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
TPE - PME
INTERVIEW
Présentation du SMQ ASPI, avec Laura Rabouille,
responsable qualité d’ASPI, et perceptions de salarié.e.s
L’architecture du SMQ adoptée par ASPI correspond aux besoins de l’entreprise, centrée sur la conduite des affaires de bout
en bout et les interactions entre les services et les fonctions pour maîtriser toutes les activités contributrices : depuis le recueil
du besoin, l’offre technique et commerciale, la contractualisation, la planification, la réalisation y compris la relation client et le
suivi de chantier avec les éventuels prestataires, la facturation, la clôture des chantiers et le repli des matériels.
LE SMQ D’ASPI
Les activités de direction, le
leadership et l’implication des
managers s’expriment au travers
de pratiques et documents spécifiques
(stratégie d’entreprise, politique
qualité, objectifs et tableaux de bord …) et
aussi et surtout au cours des instances de
pilotage et de prise de décisions qui rythment,
à différentes fréquences, le fonctionnement
de l’entreprise.
nos méthodes de travail sans pour autant
les alourdir et de construire un système
qui nous ressemble en fonction de nos
besoins.
Marc Joly, Chargé d’affaires : N’ayant
aucune expérience dans la mise en place
d’un système qualité, j’appréhendais d’importants
changements organisationnels
et que notre PME perde en souplesse. Au
fur et à mesure de la mise en place de la
démarche, j’ai pu m’apercevoir qu’ASPI
disposait déjà d’outils « qualité » sans
même le savoir. La norme ISO 9001 nous
a permis de mieux les exploiter et de les
enrichir. Cette expérience m’a permis
d’avoir une bien meilleure image de la
qualité que ce que l’on avait pu m’en dire.
Agathe Delphino, Secrétaire comptable
: En l’espace de quelques années,
notre société s’est énormément dévelop-
Faisons un pas de côté et laissons la place
maintenant au vécu des acteurs de l’entreprise
et à leurs perceptions de la démarche
qualité tout juste mise en place.
Jérôme Duprey, Responsable atelier :
Nous avions parfois de petites maladresses
dans notre travail qui impactaient
nos collègues et nous faisaient perdre du
temps. Pour y pallier nous avons mis en
place des documents de vérification qui
ont permis d’identifier nos erreurs avant
qu’elles n’impactent les autres services.
L’expérience ISO 9001 a été très enrichissante
du point de vue humain comme
professionnel.
Thomas Hinaut, Dessinateur : J’avais
quelques a priori sur la nécessité de mettre
en place un système qualité dans une
petite entreprise comme la nôtre. Puis
j’ai compris que l’objectif était d’améliorer
APPROCHE DE PROCESSUS DE BOUT EN BOUT POUR LA GESTION DES
AFFAIRES ET DES INTERACTIONS ENTRE ACTEURS
A votre tour, Laura, pouvez-vous nous
faire part de votre retour d’expérience
sur votre mission et sur l’audit de
certification ?
En septembre 2017, dans le cadre de
ma formation en alternance, la direction
d’ASPI m’a confié la mission de mettre en
place un système de management qualité.
C’était un véritable challenge pour moi qui
ne connaissait pas encore le référentiel
ISO 9001. Cette mission m’a énormément
appris sur le monde de l’entreprise ainsi
que sur moi-même. Tout n’a pas toujours
été simple, mais je n’aurais pas pu rêver
mieux pour ma première expérience
professionnelle. Tony m’a fait confiance
en m’attribuant cette mission et tous les
salariés ont fait preuve de bienveillance
Laura Rabouille,
Responsable Qualité
à mon égard. J’ai eu beaucoup de chance
d’intégrer cette entreprise.
J’étais très impressionnée par l’idée de
passer l’audit de certification. C’était une
première pour moi et c’est l’évènement qui
m’a le plus marquée durant mon alternance.
C’était très enrichissant et j’étais impatiente
de recevoir les conclusions de l’auditeur.
Cela m’a permis de prendre conscience
du chemin parcouru et j’étais très fière
de présenter tout le travail accompli. Je
garderai un très bon souvenir de cet audit et
de ma première expérience professionnelle.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I15
TPE - PME
pée. Le chiffre d’affaires et l’effectif ont
considérablement augmenté. Avec cette
évolution, il était indispensable de mettre
en place une nouvelle organisation afin
d’uniformiser nos méthodes, d’améliorer
la satisfaction client et de gagner en
confort de travail. Quand Tony nous a
parlé d’être certifié ISO 9001 d’ici un
an, j’ai tout de suite pensé que ce n’était
pas atteignable en si peu de temps, que
ce serait trop complexe et trop lourd à
mettre en œuvre ! Aujourd’hui, l’entreprise
est certifiée et nos méthodes de
travail ne se sont pas alourdies. Notre
communication entre les différents
services et les collaborateurs s’est énormément
améliorée, et grâce à la représentation
de notre processus opérationnel,
j’ai maintenant une vue d’ensemble sur le
fonctionnement d’un projet !
Jérôme Lemal, Automaticien : Ayant
déjà connu une expérience un peu difficile
avec un système qualité très compliqué,
j’appréhendais donc l’arrivée de
celui-ci ... La manière dont il a été mis
en place dans notre entreprise n’a pas
modifié nos habitudes de travail, il s’est
collé au maximum à notre manière de
faire. Il permet d’avoir une vision globale
sur le rôle de chacun, d’harmoniser nos
méthodes et de structurer au mieux nos
projets. Cette expérience m’a « réconcilié
» avec le système qualité ! ●
« La question de la gestion des compétences et
sa mise en œuvre chez ASPI »
Le directeur de l’entreprise ASPI fonde la
réussite de l’entreprise sur plusieurs facteurs,
techniques, organisationnels et humains et
a particulièrement conscience de l’enjeu des
compétences.
En guise d’illustration, il est significatif d’observer
le doublement du nombre de chefs de
projets (ingénieurs) depuis que Tony Hinfray
est directeur.
Pour autant, les compétences ne concernent
pas que les chefs de projets ou l’encadrement
de l’entreprise, comme cela se vérifie également
dans la plupart des entreprises.
Un petit retour historique peut être utile en la
matière. Dans les premières versions de l’ISO
9001, en 1987 et 1994, ce sujet des compétences
était traité par le biais de … non, en fait
il n’était pas traité !
Dans l’équivalent à l’époque de l’actuelle ISO
9000 « Principes essentiels et vocabulaire », le
mot « Compétences » n’était pas une entrée du
glossaire. Le mot n’était pas non plus utilisé
dans la norme ISO 9001 de l’époque. On y
parlait de formation, de qualification, d’activités,
de tâches, de responsabilités et d’autorité
mais pas de compétences, ni de savoir-faire !
Le mot est apparu dans la version 2000 de
l’ISO 9000 et 9001 : « Compétence = aptitude
démontrée à mettre en œuvre des connaissances
et savoir-faire ».
A partir de là, les besoins en formation sont
devenus les besoins en compétences, avec les
notions d’évaluation et de portabilité associées.
De la reconnaissance des compétences à celle
de capital humain, le chemin n’est pas très
long et il est en passe d’être franchi avec l’introduction
dans la version 2015 de l’ISO 9001
de l’objet « Connaissances » dans le chapitre
relatif aux Ressources. Dans les TPE – PME
les connaissances sont le plus souvent incarnées
et donc davantage « sujet » qu’« objet »,
à la différence peut-être des grandes organisations
ou entreprises qui, plus souvent que
les petites, possèdent des savoirs formalisés,
parfois déposés à l’Institut National de la
Propriété Industrielle.
La récente loi pour la « Liberté de choisir son
avenir professionnel » consacre également
cette question en plaçant le développement
des compétences au cœur des dispositifs de
formation professionnelle.
L’enjeu semble largement partagé et faire
consensus dans tous les milieux socio-professionnels
et dans les esprits des citoyens et
des familles. Les TPE – PME comme les autres
entreprises ont à relever le défi des compétences
et des connaissances, à tous les niveaux
de la chaîne de création de valeur.
Pour revenir à ASPI, comme nous l’avons
souligné, ce défi des compétences et de la
montée en gamme des prestations a été identifié
très tôt par Tony Hinfray, lors de sa prise
de fonction de Directeur.
De ce fait, il a été particulièrement sensible à
cet aspect de la démarche qualité. En amont,
tout d’abord, par une politique de recrutement
d’ingénieurs ; ce qui représente un investissement
dont le retour n’est pas immédiat. Dans le
suivi et la gestion opérationnelle, ensuite, avec
la mise en place d’une cartographie assez fine
des compétences, par métier de l’entreprise,
servant de référentiel individuel (évaluation
et développement) et collectif (polyvalence).
Des actions individuelles (formation, tutorat
…) et collectives (partages d’expérience,
bilans d’affaires …), le plus souvent formalisées,
se mettent progressivement en place
pour contribuer à la nécessaire capitalisation
des savoirs et des savoir-faire.
Sur ce sujet, encore plus que pour beaucoup
d’autres, le travail n’est jamais achevé et l’amélioration
est de rigueur, qu’elle soit continue
ou de rupture !
Dans les mois et années à venir, ASPI prévoit
de renforcer sa palette de compétences avec
de nouveaux profils pour intégrer les équipes
de Bron ou de Saint-Lô. Les profils recherchés
seront des automaticiens, des chefs de projets
et des chefs de chantiers soucieux de la sécurité
et de la qualité des prestations fournies
aux clients. ●
16 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
BOITE À OUTILS
MESURER POUR
progresser
En revenant sur l’histoire et l’importance
de la mesure, Thierry
Castagné démontre tout l’intérêt
de s’y consacrer davantage
pour la progression de nos activités
et l’efficacité économique de
nos organisations. L’auteur nous apprend que toute
mesure est fausse ! Outre le degré de précision, une
mesure peut varier selon les conditions de mesure.
Même la référence absolue peut varier. L’auteur
nous rappelle ainsi que le « grand K », ce cylindre
en métal qui, depuis 1889, servait d’étalon au kilogramme
dans le monde entier, a subi une variation
de 50 microgrammes. Cet écart de « conduite » lui
a valu d’être déclassé et remplacé par une formule
mathématique basée sur la constante de Planck.
À travers l’histoire du « grand K » et sa relégation
au musée des antiquités, Thierry Castagné montre
toute la complexité de cette mesure qui paraît pourtant
si simple. Que ce soit dans notre vie personnelle,
professionnelle ou au sein des organisations, il donne
ainsi toutes les clés et guide pas à pas ses lecteurs
pour bâtir un plan de mesure, définir des indicateurs,
dans le cadre de démarches d’amélioration... Avec en
ligne de mire un seul et unique objectif : le progrès !
Un livre intelligent, original et utile, émaillé d’outils,
de cas pratiques et de retours d’expérience.
« Mesurer pour progresser »
Thierry Castagné, Afnor Editions, 168
p, 24,64 €.
www.afnor.org/editions
POURQUOI UN LEADER
doit être exemplaire
La capacité des élites –qu’elles soient
organisationnelles ou politiques–
à incarner à travers leurs comportements
les exigences qu’elles ont
vis-à-vis du reste du corps social,
est fondamentale. Condition essentielle
mais exigeante, cette exemplarité implique que le
leader est exposé au regard permanent de ses collaborateurs
ou citoyens dans une relation directe et transparente.
Elle s’exprime autour de choses simples mais
ses effets sont multiples, notamment sur l’engagement,
la satisfaction et la volonté de coopérer des collaborateurs,
équipes ou citoyens.
Difficile à maintenir dans le temps, l’exemplarité peut
faire défaut aux leaders à des moments-clé de l’exercice
de leur fonction et compromettre leurs projets pour leur
organisation ou leur institution.
Ce livre passe en revue ce que recouvre cette notion
d’exemplarité, en présente les effets principaux, explique
pourquoi il est difficile d’être perçu comme exemplaire
aujourd’hui et propose
Tessa Melkonian est professeur en Comportement Organisationnel
et Management à l’emlyon Business School.
Ses recherches portent sur l’influence des perceptions
de justice et d’exemplarité sur la coopération des salariés
en situation de changement fort et sur la performance
collective en situations extrêmes. Elle a reçu des prix
pour ses travaux (prix académique de la recherche en
management, 2013 ; prix de l’Association Francophone
de Gestion des Ressources Humaines, 2016). Elle intervient
aujourd’hui auprès de nombreuses entreprises.
« Pourquoi un leader doit être exemplaire »,
Tessa Melkonian, UGA Éditions,
Presses universitaires de Grenoble
(PUG), 96 p, 8,50 €.
www.uga-editions.com
REMETTRE L'HUMAIN
au cœur du monde
Grâce aux progrès de l’intelligence
artificielle et de la robotisation, c’est
un monde toujours plus centré sur
l’humain et les relations interpersonnelles
qui va s’ouvrir à nous.
Dans cet ouvrage, à contre-courant
de bien des idées actuelles, l’auteur montre qu’à l’horizon
2050 les progrès de l’intelligence artificielle et de
la robotisation auront atteint un palier. Affranchie de
la plupart des contraintes de production physique, la
société privilégiera les relations interpersonnelles, les
métiers de service et du lien. Les entreprises les plus en
pointe en font déjà la démonstration : l’IA et la robotisation
maîtrisées permettent une nouvelle approche des
projets collectifs, de nouveaux rapports à la notion de
travail, et des relations humaines plus riches et respectueuses
des aspirations de chacun, dans et hors de la
sphère professionnelle. Plutôt que de résister à l’inéluctable
progression de la technologie, nous devons donc
mieux la comprendre pour façonner grâce à elle un
monde que nous pouvons déjà préparer en favorisant
davantage la mixité, la diversité et l’inclusion dans nos
environnements professionnels.
« Après l'IA et la robotisation : remettre
l'humain au cœur du monde »,
Hervé Cuillandre, Editions Maxima
Laurent du Mesnil, 184 p, 19,8 €.
www.maxima.fr
THANK YOU
For Disrupting
Cet ouvrage décrypte les façons d’agir
et de penser des 25 dirigeants les
plus disruptifs dans leur domaine.
De Steve Jobs à Bernard Arnault,
en passant par Arianna Huffington
ou Jack Ma, Jean-Marie Dru
propose une analyse très documentée de leurs modes
de pensée qui vous permettra de comprendre comment
l’influence de ces entrepreneurs, a franchi les frontières de
leur propre entreprise pour s’étendre à la vie des affaires
générale. Dans ce livre très documenté et fourmillant
d’anecdotes, vous comprendrez les façons d’agir et de
penser des 25 dirigeants parmi les plus disruptifs dans
différents domaines : - Le leadership – avec notamment
Steve Jobs qui fut un précurseur du design thinking et
Jeff Bezos qui est à l’origine de l’économie des platesformes.
- La pensée managériale – avec la vision de Jim
Collins sur la recherche de l’excellence et celle de Clayton
Christensen sur l’innovation disruptive. - La culture d’entreprise
– avec Sergey Brin et Larry Page chez Google ou
encore Patty McCord chez Netflix, qui illustrent la place
que doivent avoir les valeurs au sein des entreprises de
la nouvelle économie.
- La construction de marque – avec l’importance donnée
au purpose par Marc Pritchard chez Procter & Gamble
et au big data par Brian Chesky chez Airbnb.
Jean-Marie Dru est diplômé d’HEC et ancien CEO de
TBWA\Worldwide, l’un des grands réseaux publicitaires
du monde.
« Thank you for disrupting. Les philosophies
disruptives des grands dirigeants d’entreprise »
Jean-Marie Dru, Pearson, 224 p, 25 €.
www.pearson.fr
Courrier des lecteurs
EN BREF
Pour recueillir vos réactions aux articles ou partager votre expertise, des pages consacrées aux échanges des lecteurs seront
créées dans la revue ainsi qu’un email dédié : redaction@qualite-references.com . Si vous envoyez un article de 2900 signes
pour cette nouvelle rubrique « Courrier des lecteurs » et qu’il est sélectionné par le comité de rédaction, vous gagnerez un
abonnement gratuit d’1 an à la revue Qualité Références. A vos plumes….
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I 17
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
AMÉLIORATION CONTINUE
FUTUR
Elm.leblanc : l’amélioration
continue fait partie de son ADN
Elm.leblanc conçoit et fabrique des équipements de chauffage,
de production d’eau chaude sanitaire et de rafraîchissement.
L’entreprise est aujourd’hui référente au sein des usines Bosch
Thermotechnologie sur des sujets tels que l’usine connectée,
les robots collaboratifs et le Big Data, grâce à des réalisations
concrètes utilisées au quotidien. En 2019, le label Vitrine du Futur
décerné par L’Alliance Industrie du Futur salue l’engagement de
ses collaborateurs et la construction d’un véritable écosystème
de partenaires. Le développement des technologies digitales
mises au service de l’amélioration continue et de l’innovation a
également fortement contribué à son succès. Entretien.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS SONT
LES ENJEUX DE L’AMÉLIORATION
CONTINUE DANS L’INDUSTRIE ?
Laurent Tortrat
Directeur
industriel de
Elm.leblanc
tion, mais également nos collaborateurs
en termes de compétence, d’expérience et
de mode de fonctionnement. Les systèmes
de management permettent de piloter les
actions qui contribuent à la qualité, la sécurité
et l’environnement pour porter notre
vision stratégique. Cette approche systé-
Le Shopfloor Management appliqué sur le site de Drancy est
une méthode du Lean Management permettant d'améliorer
la gestion visuelle des ateliers de production.
Laurent Tortrat : L’amélioration continue
est, pour nous, une seconde nature. Elle
fait partie intégrante de notre approche.
Elle est affirmée à travers notre politique
Qualité Sécurité Environnement car les
initiatives et les mesures en termes d’amélioration
continue contribuent, soit à la
qualité, la sécurité ou l’environnement,
soit aux 3 éléments. Cela concerne aussi
bien nos produits ou nos services que
notre organisation et nos sites de producmatique
soutient la performance, ce qui
est un gage de pérennité.
Q.R. : QUELS SONT LES PRINCIPAUX
OUTILS POUR PROGRESSER ?
L.T. : Parmi les outils du groupe Bosch,
figurent des approches standards qui
permettent de partager les meilleures
pratiques dans le groupe. Le BPS définit
les grands principes de fonctionnement
des sites de production s’appuyant sur
des méthodes et des outils garantissant
la robustesse des processus. Nous faisons
évoluer constamment les standards à
l’aide d’une approche d’amélioration
continue dans laquelle nos collaborateurs
sont impliqués au travers des différents
moyens de remontée d’informations et
surtout de propositions d’amélioration.
Nous disposons également des outils
habituels en production sur la prévention
ou la détection des défauts, et des
systèmes d’alerte pour réagir en temps
18 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
AMÉLIORATION CONTINUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
réel. En complément, des routines quotidiennes
ont lieu au sein des équipes pour
analyser les évènements de la veille et
définir les priorités du jour afin de corriger
les écarts et d’éviter leur répétition,
mais aussi implanter des actions d’amélioration
de façon proactive. Les outils
concernent donc les aspects techniques
qui portent sur les moyens et les équipements,
mais une importance toute particulière
est donnée au travail collaboratif
en impliquant nos collaborateurs. Cela
implique qu’ils soient formés en permanence,
en favorisant les échanges entre
services, afin de partager les expériences
et décloisonner pour une approche d’ensemble
du processus. L’objectif est donc
d’assurer la performance et la robustesse
de nos processus, fondée sur la contribution
de chacun à l’amélioration continue.
Il y a plus de 5 ans, nous avons implanté
le Lean Management en nous appuyant
sur une démarche engagée par la division
Le projet Iron-Men a été sélectionné par BPI France dans
le cadre de l’Appel à Projets Grands Défis du Numérique,
catégorie Réalité Augmentée.
« Il y a plus de 5 ans, nous
avons implanté le Lean
Management en nous
appuyant sur une démarche
engagée par la division
Bosch Thermotechnologie. »
© DR
Bosch Thermotechnologie. A nouveau,
nous avons pris l’initiative en étant parmi
les premiers sites à bénéficier de cette
approche car nous étions convaincus que
cette démarche porterait ces fruits, ce qui
à l’expérience s’est révélé pertinent. En
effet, cela a permis d’appliquer, au sein
des équipes support, la même approche
d’amélioration continue que l’on connaissait
au niveau de la production opérationnelle,
pour une démarche cohérente
sur la chaine de valeur complète. Cette
méthode a été déployée à l’ensemble des
services supports en production mais
également sur les autres départements
du site (R&D, Ventes, Après-Vente,
Achats…). Ainsi, nous nous sommes
renforcés dans nos convictions : cette
démarche décloisonne, permet de mieux
déléguer au sein des organisations, de
responsabiliser les collaborateurs, et
surtout rapprocher les managers de
leurs équipes. Le Lean Management a
donc entrainé des effets vertueux grâce
à un mode de travail collaboratif, qui
améliore la motivation et la proactivité,
et qui contribue en conséquence à
la dynamique d’amélioration continue
car chacun participe à cette démarche.
Q.R. : COMMENT IDENTIFIER LES
PROBLÈMES SUR LE TERRAIN ?
L.T. : Nous avons mis en place, par
exemple, des points de synchro quotidiens
entre les chefs d’équipe et leurs collaborateurs
sur le terrain, mais aussi entre
les chefs d’équipe et les services support
(méthode, maintenance, logistique…), puis
au sein de chaque service. Cette systématique
permet de remonter les informations
du terrain, de façon transparente pour
identifier les causes profondes, et les traiter
dans les différents services. Par ailleurs,
nous encourageons les prises de décisions
par les collaborateurs lors de ces routines,
afin de faire appel à leur expérience et leurs
compétences pour la mise en place d’actions
pertinentes. En outre, cette approche
contribue à l’agilité en prenant les décisions
au bon niveau dans l’organisation.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I19
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
AMÉLIORATION CONTINUE
Q.R. : AVEZ-VOUS RENCONTRÉ DES
DIFFICULTÉS ? COMMENT LES AVEZ-
VOUS SURMONTÉES ?
L.T. : Porter le changement présente
des difficultés dans les organisations car
cela implique de changer les habitudes
de travail parfois inscrites de longue
date. Notre approche a été de communiquer
sur les premiers succès afin de
promouvoir la méthode, convaincre les
plus réticents, donner confiance, pour
finalement créer une dynamique de
groupe portée par les collaborateurs.
En effet, il est nécessaire d’assurer l’engagement
de toutes les équipes afin de
démultiplier les bonnes pratiques.
Q.R. : QUELS CONSEILS
POUVEZ-VOUS DONNER AUX
PROFESSIONNELS DE LA QUALITÉ ?
L.T. : En tant que managers, il est
important d’être un « rôle modèle »,
d’apporter le support aux équipes sur
les points qui sont escaladés, et veiller
à l’allocation des ressources en fonction
de nos priorités. Un point capital
est également de donner du sens à
nos actions, afin que chacun retrouve
sa contribution au sein de l’organisation
pour créer un cercle vertueux. Enfin, il
est nécessaire d’être cohérents : « on dit
ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit », ce
qui fait appel à une grande disponibilité
des managers en particulier dans la
phase de déploiement pour assurer l’accompagnement
et le coaching de leurs
équipes. Néanmoins, au vu de notre
expérience, les résultats ont dépassé
nos espérances sur la dynamique
d’équipe dans notre organisation, et
sur la contribution à nos indicateurs
de performance. Par exemple, nous
avons des niveaux records de présence
et il n’y a pas eu d’accident de travail
depuis plus de 30 mois sur notre site
de Drancy, ce qui est plutôt remarquable,
et ce grâce à la contribution
de chacun et qui ont des signes forts
de l’engagement de nos équipes. Cela
est également valable pour la qualité
« Il faut donc ne pas avoir peur
de déléguer, apprendre de ses
erreurs pour pouvoir s’améliorer
en s’efforçant de l’appliquer au
quotidien. »
de nos produits et services, puisque la
qualité est notre tout premier devoir
envers les clients.
Il faut donc ne pas hésiter à déléguer,
apprendre de ses erreurs pour pouvoir
s’améliorer en s’efforçant de l’appliquer
au quotidien. Dans l’analyse des
problèmes, un point essentiel est de ne
surtout pas « chercher le responsable
de l’erreur » mais avoir une approche
pragmatique pour identifier les causes
profondes, implanter des solutions
robustes, afin d’éviter les répétitions.
La dernière initiative est la méthode
Appreciative Inquiry implantée dans
l’usine, et maintenant déployée dans
les services Finance et R&D. A la
méthode habituelle pour s’améliorer
consistant à recenser les problèmes et
à créer un groupe de travail pour trouver
une solution, nous avons ajouté une
couche supplémentaire : en se basant
sur nos succès passés, nous avons identifié
les ingrédients qui ont permis les
réussites. Pour cela, ceux qui sont les
mieux placés pour les connaître, sont
nos collaborateurs dans chaque fonction.
Il faut faire en sorte que ces ingrédients
soient utilisés pour améliorer
d’autres points. Cela crée ainsi une
20 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
AMÉLIORATION CONTINUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
Laser optique.
grande dynamique d’équipes. Pour
soutenir cette démarche, nous avons
créé un comité de pilotage composé
de personnes de différents métiers
dans l’usine (l’ouvrier de production,
des caristes, des professionnels de la
maintenance, de la qualité et de l’approvisionnement).
Ce comité sollicite
alors les collaborateurs pour avoir une
démarche Bottom-up et nous sommes,
Erwan Stephens, Responsable Qualité
et Business Excellence, et moi-même,
les seuls représentants de l’encadrement
en tant que support méthodologique
et sponsor. Nous nous inscrivons
donc réellement dans une démarche
proactive déléguée et soutenue par les
collaborateurs, dont l’engagement et
la motivation sont la meilleure preuve
de l’effet positif de notre approche. La
© Elm.Leblanc
mobilisation des énergies et la dynamique
d’équipe sont bénéfiques pour
tout le monde car le but est de partager
nos succès pour aller de l’avant et
participer à la performance qui constitue
le meilleur gage de pérennité. Les
sujets sélectionnés dans ce cadre ont
porté, par exemple, sur la communication,
l’esprit d’équipe et l’évolution
professionnelle. La qualité de vie au
travail fait partie de notre ADN et nous
cherchons des initiatives concrètes que
nous mettons en application avec nos
équipes
« La dernière initiative est la
méthode Appreciative Inquiry
implantée dans l’usine, et
maintenant déployée dans
les services Finance et
R&D.»
Q.R. : L’ALLIANCE INDUSTRIE DU
FUTUR A DÉCERNÉ LE LABEL
« VITRINE INDUSTRIE DU FUTUR »
À VOTRE USINE 4.0 DE DRANCY
(93) EN 2019. POURQUOI AVEZ-
VOUS REÇU CETTE DISTINCTION ?
L.T. : Cette distinction récente souligne
des initiatives développées depuis longtemps.
Une société qui veut avancer,
doit innover en permanence sachant
que tout va de plus en plus vite. Cet
objectif que nous poursuivons en
permanence, a été reconnu par cette
démarche. A travers notre expérience
de plus de 85 ans, nous avons inscrit
des initiatives dans la ligne de l’Industrie
du Futur et le cadre de l’excellence
industrielle, que ce soit en termes de
fiabilité, de qualité et de performance
de nos produits et de nos services.
L’objectif est aussi de développer de
nouvelles expertises en investissant
dans la recherche et développement
et dans nos process et nos moyens. En
termes de développement, nous avons
bâti des expertises sur les matériaux
avancés, l’acoustique, la combustion, les
systèmes connectés, l’intelligence des
données et la réalité augmentée. Nous
avons lancé plus de 15 sujets d’étude
supportés par des jeunes doctorants en
partenariat avec des écoles spécialisées
ou des laboratoires. Ainsi, nous avons
créé tout un écosystème de partenaires
afin de préparer l’avenir en impliquant
nos équipes.
Ce label constitue une fierté collective
de nos équipes et nous attachons une
attention particulière au développement
de ces solutions qui permettent
de développer l’emploi en France et cela
est toujours un challenge pour avoir
une longueur d’avance et s’inscrire dans
la préparation de l’avenir.
Q.R. : DANS QUEL CONTEXTE
ÉCONOMIQUE, CETTE DÉMARCHE
D’AMÉLIORATION CONTINUE
S’INSCRIT-ELLE ? QUEL EST SON
OBJECTIF ?
L.T. : Le contexte économique est un
challenge permanent avec des changements
de plus en plus rapide. Nous
devons faire preuve d’agilité pour
nous adapter en permanence et rester
performant par rapport aux évolutions
du marché, aux changements
de business model, aux réglementations
et à notre environnement. Il est
nécessaire d’anticiper le changement
et d’être proactif dans les innovations,
les produits et les services que nous
pouvons proposer à notre marché et
à nos clients. Ainsi, nous nous inscrivons
dans la stratégie locale, même si
10 à 15 % de la production de notre
site de Drancy est destinée à l’exportation
pour être également compétitifs
sur le marché Européen en en
Allemagne, en Italie, dans les pays de
L’Est, etc…. Dans ce contexte, l’amélioration
continue et de nouvelles
initiatives sont excessivement importantes
pour assurer la pérennité à long
terme et le développement de l’emploi
en France.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I21
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
AMÉLIORATION CONTINUE
« Pour nous, l’industrie
4.0, la digitalisation et
l’automatisation doivent être
au service de l’homme et non
l’inverse. »
Q.R. : QUELLES RÉALISATIONS
AVEZ-VOUS MIS EN PLACE AU
SERVICE DE L’AMÉLIORATION
CONTINUE ?
L.T. : Des initiatives comme les
systèmes Qualité, le Bosch Production
System, le Lean Management
ou la systématique de résolution
de problèmes telle que la méthode
Appreciative Inquiry, s’appuient sur
des exemples concrets qui changent le
fonctionnement quotidien. Mais ces
Du groupe Bosch
à Elm.leblanc
Forte de 85 ans d’existence, la société Elm.
leblanc créée par Monsieur Leblanc a été rachetée
par le groupe Bosch en 1996. Ce groupe
représente plus de 78 milliards d’euros de
chiffre d’affaires et environ 400 000 collaborateurs
et 280 sites de production dans le monde.
Dans ce groupe, Elm.leblanc fait partie de la
division Bosch Thermotechnologie (chauffage,
production d’eau chaude sanitaire, rafraîchissement)
avec 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires,
23 usines et 14 400 collaborateurs dans
le monde (Amérique, Asie, 90 % en Europe). 5 %
de son chiffre d’affaires est investi en Recherche
et Développement. Concernant Elm.leblanc,
son chiffre d’affaires de 190 millions d’euros a
été réalisé principalement en France. Son site
de Drancy en Seine-Saint-Denis est spécialisé
dans la fabrication de chaudières murales gaz.
Sa production de base est de 100 000 chaudières
par an. Quant au site de production située en
Bretagne à Saint-Thégonnec, il est le centre de
compétences Inox pour la division et est positionné
sur la partie Tôlerie. Enfin, Elm.leblanc
emploie 930 collaborateurs en France.
approches techniques nécessitent une
grande implication de nos collaborateurs
et une évolution de leurs compétences
ainsi que la polyvalence des
métiers.
Q.R. : QUELLES TECHNOLOGIES
D I G I T A L E S A V E Z -
VOUS DÉVELOPPÉ POUR
L’AMÉLIORATION CONTINUE ET
L’INNOVATION ?
L.T. : Dans notre démarche, nous
mettons l’homme au centre de ces
changements. Pour nous, l’industrie
4.0, la digitalisation et l’automatisation
doivent être au service de l’homme et
non l’inverse. Ainsi, nous avons mis
en place des solutions digitales dans
les routines quotidiennes des réunions
d’équipes aux différents niveaux. Des
écrans tactiles ont été installés en différents
endroits de l’usine où des indicateurs
tels que le taux de service, la
qualité, la productivité et des informations
générales ou communications
spécifiques, sont affichés en temps réel.
Ainsi avec la digitalisation, les indicateurs
remontent de façon automatique
et sont visibles sur les écrans digitaux
en périphérie des ateliers en temps
réel ou lors des réunions matinales
quotidiennes. L’objectif est de mettre à
dispositions les informations à l’aide du
digital pour libérer le temps consacré
à la résolution de problème et à l’amélioration
continue, plutôt que dans la
collecte des données.
Dans l’utilisation des datas, il existe
un deuxième niveau, la partie Analyse
des données au travers des résultats de
tests. En effet, nous avons mis en place
un système de remontée de datas des
tests effectués en ligne de fabrication
ou sur nos bancs d’essai en fin d’assemblage.
Chacune de nos chaudières
dispose d’un numéro de série individuel
et toutes les données sont collectées
dans une base partagée en réseau
avec d’autres sites de notre Division
Thermotechnologie. Cela contribue
également à l’amélioration grâce à la
comparaison des résultats pour identifier
les meilleures pratiques et les
potentiels d’amélioration partagés entre
les différents sites.
Sur la partie de la digitalisation et de
l’industrie 4.0, des solutions ont été
mises en place par exemple dans les
flux logistiques avec les chariots autopilotes
AGV . La solution est novatrice
: le chariot est géolocalisé avec
des repères en périphérie de l’atelier,
qui permet de gérer les flux par un
système d’adressage des points d’enlèvement
et de dépose. La déclaration de
production en fin de chaine d’assemblage
déclenche de façon automatique
un ordre envoyé au chariot autopilote
pour enlever les chaudières produites
dans ce secteur et les déposer dans une
zone de transit en attente d’expédition.
Puis le service Logistique donne un
ordre informatique au chariot autopilote
pour enlever un lot de palettes
de la zone de transit à charger dans les
navettes, et l’expédition se fait directement
sans intervention humaine. Cela
nous permet de réallouer nos collaborateurs
(magasiniers et caristes) sur des
fonctions plus élaborées au niveau du
magasin, la distribution et la ligne de
production. Nous les avons associés dès
le début du projet et nous avons clarifié
le devenir dans leur métier par rapport
à ces évolutions pour leur donner de la
visibilité et du sens.
De même, des cobots (robots collaboratifs)
ont été mis en place sur des
postes d’assemblage, par exemple, sur
le montage de caissons que l’on fixe à
l’aide d’une trentaine de rivets. Cette
opération très répétitive a été automatisée
avec un cobot qui pose les
rivets pendant que l’opérateur effectue
d’autres opérations, en travaillant ainsi
en mode collaboratif. L’objectif est de
soulager l’opérateur des tâches répétitives
pour éviter de développer à terme
des TMS . Ces applications contribuent
22 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
AMÉLIORATION CONTINUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
© Elm.Leblanc
de Drancy est Process Owner au sein de
la division. Nous sommes ainsi chargés
de piloter la mise en place de cette solution
sur les différents sites en contact
avec les correspondants locaux.
Nous sommes également pilote sur la
partie Manufacturing Analytic System
(ou MAS) qui héberge les informations
partagées entre les différents sites de la
division. De plus, un data scientist basé
à Drancy travaille également pour les
différents sites.
Nous partageons ainsi les compétences
et les expériences avec les autres sites
de la division, en travaillant de plus en
plus en réseau qui fait partie intégrante
de notre écosystème, que ce soit à l’extérieur
avec les partenariats, dans le
groupe au sein de la division, ou encore
au sein de la communauté France entre
divisions sur l’organisation locale.
« Si l’amélioration continue
fait partie de notre ADN, cela
n’est pas par hasard. »
Un cobot Kuka posant un rivet.
à notre démarche d’amélioration de l’ergonomie,
complétée du développement
de la polyvalence de nos collaborateurs
afin de varier les tâches, tout en contribuant
à l’employabilité.
Q.R. : CETTE USINE SERT DE
RÉFÉRENT POUR LA DIVISION
BOSCH THERMOTECHNOLOGIE.
COMMENT PENSEZ-VOUS
DISSÉMINER CES NOUVELLES
PRATIQUES AU SEIN DU GROUPE ?
L.T. : Nous avons une approche systématique.
Dans notre division, nous
avons des réunions régulières au niveau
des différents métiers (dont la qualité).
De plus, nous disposons d’une organisation
IPN avec un réseau permettant
en fonction de certaines compétences
techniques de partager les bonnes
pratiques dans nos usines. Au sein
de ce réseau, se trouvent des GPO ou
LPO . Le Global Process Owner est le
chef d’orchestre qui sollicite les Local
Process Owner au sein d’une même
approche technique, par exemple,
sur la digitalisation des informations
disponibles sur les écrans en production,
application pour laquelle l’usine
Q.R. : LA DÉMARCHE
D’AMÉLIORATION CONTINUE
S’EST-ELLE INSCRITE DANS
LA DURÉE AU SEIN DE VOTRE
ENTREPRISE ?
L.T. : Nous renouvelons nos initiatives
en permanence et nous nous projetons
toujours sur la prochaine étape en étant
centrés sur nos clients pour définir nos
actions et faire évoluer notre mode de
fonctionnement. Notre stratégie est
d’avoir avant tout une approche structurée
et très pragmatique. Si l’amélioration
continue fait partie de notre ADN,
cela n’est pas par hasard.
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I23
PROCESSUS MÉTIERS
ROBOTIC PROCESS AUTOMATION
COLLABORATIF
ARCHIVAGE
GESTION DE CONTENU
VEILLE
GOUVERNANCE
DÉMATÉRIALISATION
DIGITAL WORKPLACE
IA
CONFIANCE NUMÉRIQUE
26 ème édition
dédiée au
GESTION DES CONNAISSANCES - KM
management
BIG DATA
de l’information
SIGNATURE ELECTRONIQUE
et des processus
INFORMATION 4.0
documentaires
GESTION DOCUMENTAIRE
et métiers
EDITIQUE
RGPD
Exposition - Conférences - Ateliers
26*-27-28 mai 2020
Paris Expo - Porte de Versailles
*à partir de 14h00
www.documation.fr
En parallèle
EXCELLENCE, RSE ET ENVIRONNEMENT
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
TRANSPORT
Groupe RATP : de l’EFQM au Grand
Prix Qualité Performance
Spécialiste du transport de voyageurs, pionnier des automatismes et aujourd’hui explorateur
des nouvelles mobilités, le groupe RATP met ses multiples expertises au service d’une mobilité
urbaine qui allie exigence et souplesse. En janvier dernier, sa ligne Orlyval a obtenu une nouvelle
reconnaissance EFQM 4 étoiles. Elle rejoint ainsi la ligne 14 et le RER A déjà certifiés. Enfin, en
février dernier, le groupe a reçu le Grand Prix France Qualité Performance pour la ligne 14.
QUALITÉ RÉFÉRENCES :
L’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE
STRUCTURE LA POLITIQUE
DE VOTRE GROUPE. QUELLE
EST VOTRE PROGRAMME
D’EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE
DANS VOTRE GROUPE ? QUELS
SONT LES PROJETS PRINCIPAUX ?
©DR
Sophie Mazoué
Responsable
développement
durable de la RATP
© RATP - Jean François Mauboussin
Sophie Mazoué : Le programme d’excellence
opérationnelle comporte de très
nombreux chantiers de toutes sortes
dans tous métiers, et surtout transversaux.
70 démarches d'amélioration
continue sont traitées dans le cadre du
programme, dont 40 à caractère transversal.
A titre d’exemple, nous avons
conduit une démarche d’amélioration de
la maîtrise des consommations d’énergie
dans les ateliers de maintenance.
fication ISO et reconnaissances EFQM.
Nous sommes ainsi, depuis 2018, le
1er opérateur de transport multimodal
certifié ISO 50001 sur le management
de l’énergie.
Q.R. : QUELS OUTILS UTILISEZ-
VOUS ?
S.M. : Pour ce programme, l'entreprise
a choisi d'adopter la méthode RADAR.
Cette méthode formalise les bonnes
pratiques et les initiatives d'amélioration
La RATP s’est engagée à réduire fortement
son empreinte-carbone, entre 2015 et 2025.
Ce programme d’excellence opérationnelle
intègre également un plan de certicontinue
déjà existantes, pour en faire
des leviers de performance en interne
et pour mieux valoriser notre expertise
à l'externe. En clair, il s'agit de capitaliser
sur ce qui a bien marché et moins
bien marché, de le partager en interne
afin d'en tirer les enseignements pour
continuer à progresser et pour améliorer
la collaboration transversale au sein
de l'entreprise.
Nous avons également mis en place le
management visuel qui a été déployé à
tous les niveaux de l’entreprise.
Q.R. : QUELS OBJECTIFS VOTRE
GROUPE S’EST-IL FIXÉ POUR
OFFRIR LE MEILLEUR NIVEAU DE
SERVICE À SES CLIENTS ?
S.M. : Afin de créer une relation de
confiance avec ses clients et proposer
des services toujours plus adaptés à leurs
besoins, le Groupe a fait de l’expérience
client une priorité. Il met ainsi en œuvre
des actions pour améliorer l’accessibilité,
l’accueil, la fiabilité, le confort et la
propreté des trains et de ses espaces ;
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I25
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
EXCELLENCE, RSE ET ENVIRONNEMENT
tout un programme portant l'ambition
d'une relation de service plus engagée
et personnalisée.
« Aujourd’hui, la RSE est au
cœur de son plan stratégique
Défis 2025. »
Q.R. : QUELLES SONT LES
GRANDES ORIENTATIONS DE
VOTRE POLITIQUE RSE ? COMMENT
ELLE A ÉTÉ DÉCLINÉE DANS LE
PLAN STRATÉGIQUE DÉFIS 2025 ?
S.M. : Aujourd’hui, la RSE est au cœur
de son plan stratégique Défis 2025. Elle
fait partie des quatre priorités parmi
lesquelles :
1. Atteindre l’excellence opérationnelle
à tous les niveaux ;
2. Réussir l’ouverture à la concurrence
et notre développement en
France ;
3. S’imposer comme le partenaire
privilégié des villes intelligentes et
durables ;
4. Accroitre notre développement à
l’international.
La politique RSE a été mise à jour et
signée par la Présidente en 2017. Elle est
le fruit d’une co-construction avec ses
parties prenantes internes et externes.
Elle comprend 3 orientations et 9 axes
stratégiques.
Elle a été appréhendée avec une vision
systémique des enjeux pour mieux
répondre à la ville de demain. Elle
est traduite dans une feuille de route
qui comprend des domaines d’action
concrets à horizon 2025. C’est à travers
ces actions que le groupe RATP exerce
sa responsabilité vis-à-vis de la société
et contribue au développement durable
des territoires.
Il est de la responsabilité des départements
et des filiales d’identifier leurs
domaines d’actions RSE qui leurs sont
spécifiques par rapport à leurs activités,
zones d’activités et aux attentes de leurs
parties prenantes.
« La politique RSE a été
mise à jour et signée par la
Présidente en 2017. »
Q.R. : QUELLE GOUVERNANCE
RSE VOTRE GROUPE A-T-IL MIS
EN PLACE ?
S.M. : La politique RSE s’appuie sur
une gouvernance transversale, portée
par plusieurs instances qui coordonnent
et pilotent la démarche :
• le Conseil d’administration valide le
rapport financier et RSE, sur avis de
la commission économique et stratégique,
• le Comité Ethique, RSE et Conformité
a pour mission de développer
une culture éthique et d’intégrité
et d’évaluer l’efficacité des programmes
de conformité, de prévention
du risque de corruption et du
programme d’actions RSE.
• le Comité de pilotage de performance
extra-financière valide les
éléments constitutifs de la déclaration
de performance extra financière.
• le Club RSE déploie la feuille de
route RSE et diffuse une culture
RSE au sein du Groupe via un réseau
de référents RSE de départements
et des outils d’animation.
La politique RSE est pilotée par le département
en charge de la stratégie, de l’innovation
et du développement, mais
chaque département et filiale du Groupe
a la responsabilité de décliner les engagements
en matière de RSE.
Q.R. : POUVEZ-VOUS DONNER DES
EXEMPLES POUR VALORISER LES
BONNES PRATIQUES RSE ?
S.M. : Je ne manque pas d’exemples dans
ce domaine. Si je ne devais citer qu’un
exemple d’engagement, je mentionnerais
la transition écologique, qui est au
cœur des priorités de la RATP.
Alors que les villes représentent les
trois quarts des émissions totales de
CO2 dans le monde, j’aimerais rappeler
que notre secteur d’activité, le transport
de masse, contribue par définition
à la baisse de ces émissions : rien qu’en
Ile de France, on émet 60 fois moins de
CO2 en prenant le métro, le tram ou
le RER qu’en utilisant sa voiture individuelle.
En ce qui nous concerne, la RATP
s’est engagée à réduire fortement son
empreinte-carbone, entre 2015 et 2025.
D’ici à 2025, nous nous sommes fixés
comme objectif de réduire de moitié
nos émissions de gaz à effet de serre,
par voyageur-km ; et pour atteindre cet
objectif, l’une de nos actions emblématiques
concerne notre flotte de 4770 bus
en circulation. Ainsi, d’ici à 2025, nous
n’aurons plus que des bus électrique,
Bio-GNV ou hybride.
Le groupe RATP est également engagé
pour l’inclusion. L’un des meilleurs
exemples est le formidable travail mené
par le recueil social. En effet, depuis plus
de 25 ans, la RATP gère une équipe
dédiée, le Recueil social, qui offre une
assistance aux sans-abri présents sur
notre réseau.
26 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
EXCELLENCE, RSE ET ENVIRONNEMENT
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
Le groupe RATP abrite aussi une fondation
qui oriente son action autour de 4
priorités : emploi, éducation, culture et
transition écologique. Plus de 80 885
personnes ont bénéficié des actions de
notre fondation, en 2019.
« Sachez que le Groupe
est engagé pour l’égalité
hommes-femmes. »
Et puis, un exemple également sur l’axe
social. Sachez que le Groupe est engagé
pour l’égalité hommes-femmes. Dès
sa prise de fonctions, notre présidente
Catherine Guillouard a voulu que la
direction générale montre l’exemple :
c’est ainsi que le Comex de la RATP est
strictement paritaire, avec cinq hommes
et cinq femmes. Dans le cadre de sa
politique d’égalité hommes-femmes, ce
sont également cinq accords professionnels
qui ont été signés depuis 2003. Le
dernier signé en mars 2019 comporte
7 engagements majeurs, qui vont de la
condamnation des propos sexistes aux
écarts de rémunération en passant par
le déroulement de carrière ou encore la
féminisation des Codir.
Quelques mots enfin sur notre rôle
comme partenaire de la ville de demain.
Cette volonté est au cœur de nos orientations
stratégiques. Pour cela, nous
partons de nos actifs, en termes de transports
et d’infrastructures bien évidemment,
mais aussi actifs bâtimentaires,
pour redessiner la ville en surface. La
RATP possède 60 sites industriels dans
Paris et en proche banlieue. Autour de
ces sites industriels, nous voulons créer
un vrai mix fonctionnel entre la ville qui
dort, la ville qui travaille et nous contribuons
aussi à la mixité sociale. C’est tout
le sens de la convention que nous avons
signée avec la ville de Paris. La RATP
s’y engage à créer 4000 logements d’ici
à 2032, sur la base de nos sites industriels.
Et surtout, 50 % de ces logements
seront des logements sociaux.
L'objectif du plan « BUS2025 » est de disposer d’un
parc 100 % vert avec 80 % de bus électriques et 20 %
roulant au biogaz d'ici 2025.
©RATP - Jean François MAUBOUSSIN
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I27
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
EXCELLENCE, RSE ET ENVIRONNEMENT
Q.R. : EN 2018, LA RATP A OBTENU
LE LABEL ENGAGÉ RSE D’AFNOR
CERTIFICATION. QUEL NIVEAU
DE PERFORMANCE AVEZ-VOUS
OBTENU ?
S.M. : C’est la première entreprise de
transport au monde à obtenir le niveau
de maturité "Confirmé" avec un périmètre
aussi important dès la première
évaluation. Ce label récompense son
niveau de performance en matière de
développement durable sur son territoire
historique en Île-de-France.
Q.R. : QUELLES SONT LES
GRANDES LIGNES DE LA
POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE
DU GROUPE RATP ?
S.M. : La politique environnementale
du Groupe comporte de nombreuses
actions sur la santé environnementale,
qui est une attente sociale et sociétale
forte. Il s’agit d’améliorer le confort thermique
dans ses espaces, de réduire la
pollution de l’air, de limiter les nuisances
acoustiques et vibratoires pour ses voyageurs,
ses riverains et ses collaborateurs
en mettant en place des mesures
de prévention et/ou de réduction de ces
nuisances.
Nous contribuons également au développement
de l’économie circulaire à
travers en particulier le projet « Quartier
des deux rives » que nous pilotons
en partenariat avec la ville de Paris. Ce
projet a pour objectif de développer
l’économie circulaire dans les quartiers
des gares de Lyon, Bercy et Austerlitz
et de Tolbiac, pour en faire un quartier
où rien ne se perd et tout se transforme.
Et puis, la politique environnementale
intègre des engagements ambitieux sur
l’énergie et le climat. Ainsi, la RATP
se fixe comme objectifs de réduire de
20% ses consommations énergétiques
et de 50% ses émissions de gaz à effet
de serre entre 2015 et 2025. Il faut savoir
que les modes de transports collectifs
consomment relativement peu d’énergie
par voyageur transporté. Le trajet d’un
voyageur en métro ou en RER nécessite
huit à dix fois moins d’énergie que le
même parcours en voiture particulière ;
un bus, deux fois moins. Toutefois, la
RATP est engagée dans une démarche
de performance pour améliorer encore
l’efficacité de ses réseaux de transports.
Enfin, le groupe RATP est déterminé
à réduire sa consommation en eau et à
améliorer la gestion de ses déchets à la
fois sur ses sites tertiaires et industriels
(centres bus, ateliers ferrés).
« Réduire son empreinte
environnementale est l’un des
principaux engagements du
groupe RATP. »
Q.R. : POURQUOI VOTRE GROUPE
A MIS EN AVANT SA CONSCIENCE
ENVIRONNEMENTALE ?
S.M. : Réduire son empreinte environnementale
est l’un des principaux
engagements du groupe RATP qui est
le partenaire privilégié des villes bas
carbone, frugales et inclusives. Il est,
d’ailleurs, essentiel d’aller au-delà de
la réglementation et ne pas se limiter
à réduire ses impacts. C’est pourquoi
le groupe RATP a été pionnier dans de
nombreux projets environnementaux
sur les thématiques énergie et climat ou
encore sur la qualité de l’air ou l’économie
circulaire.
C’est aussi un enjeu stratégique pour le
Groupe. En effet, la mobilité façonne
l’aménagement d’un territoire, la vie
quotidienne de ses habitants et des
acteurs socio-économiques. C’est
pourquoi et compte tenu des transitions
sociétales, numériques, territoriales,
environnementales que le
monde connaît aujourd’hui, engager
une démarche RSE et mettre en avant
sa conscience environnementale, pour
un acteur de la mobilité, est un enjeu
stratégique. J’ajouterai que c’est un levier
de différenciation.
Q.R. : QUELS OUTILS DE MESURE
DE LEUR PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE VOTRE
GROUPE AVEZ-VOUS ADOPTÉ ?
S.M. : Ils sont nombreux et c’est difficile
de tous les citer. Nous possédons
des outils de collecte de données et de
reporting pour établir notre Déclaration
de performance extra-financière et
répondre aux agences de notation. Nous
avons également un réseau de surveillance
de la qualité de l’air de nos espaces
souterrains qui nous permet de suivre
en continu, et maintenant depuis plus
de vingt ans, les différents paramètres de
qualité de l’air. Et puis, je citerais aussi
les outils de supervision des consommations
d’énergie et d’eau en particulier, la
télérelève etc.
Q.R. : COMMENT CONCILIER
EXCELLENCE OPÉRATIONNELLE,
RSE ET PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE ?
S.M. : Il n’y pas d’opposition, nos politiques
sont complémentaires. Dans un
contexte économique, réglementaire
et social toujours plus complexe et en
mutation, où les exigences du marché
et la concurrence sont de plus en plus
contraignants, elles permettent notamment
:
• de donner confiance aux partenaires,
clients et fournisseurs en démontrant
la performance de l’entreprise
et son engagement à satisfaire
les besoins des clients, à prendre
en compte les exigences réglementaires
et les attentes sociétales et à
favoriser la santé et la sécurité des
salariés et des tiers,
• d’améliorer la performance globale
de l’organisation. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
28 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
Des solutions
numériques : de la GED à l’IA
SOMMAIRE
30 Les défis de la transformation digitale dans l’industrie
34 Transformation des solutions Qualité à l’aube de 2020
36 Boc Group : de l’édition au conseil
38 Norme NF : quel intérêt pour les éditeurs de logiciels et les utilisateurs ?
40 Projet CRM : les 4 points clés pour réussir à l’heure de la révolution numérique
44 L’expertise, un fruit de la polyvalence au service de l’innovation
46 Eurodecision : l’IA au service de la qualité
50 Maintenance industrielle : comment réussir sa dématérialisation ?
©Istock
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I29
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
LIVRE
Les défis de la transformation digitale
dans l’industrie
Des centres de recherche de Pierre Fabre en Occitanie à la Digital Factory de Michelin à Lyon, une
trentaine de dirigeants ont ouvert leurs portes à Benoit Zante, journaliste spécialisé et expert des
sujets de l'innovation, du marketing et de la transformation digitale et à Quentin Franque, directeur
Marketing et Communication de Intuiti, agence de marketing et stratégie digitale. L’ouvrage « Les
défis de la transformation digitale » édité chez Dunod est le fruit de ces entretiens. Il a obtenu le
Prix du Livre Qualité Performance organisé par l'Association France Qualité Performance (AFQP,
dite France Qualité). Focus.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUELS SONT
LES ENJEUX DE LA TRANSFORMATION
DIGITALE DANS L’INDUSTRIE ?
Benoit Zante : L’un des enjeux les plus
visibles concerne la digitalisation de la
production : c’est le concept d’Industrie
4.0, avec la connexion de chaines
de production, des ateliers, des usines
et de la supply chain, afin d’améliorer la
qualité et la productivité.
Mais ce qui nous a frappés lors des interviews
réalisées pour notre livre, c’est que
le premier enjeu pour les dirigeants
aujourd’hui dans l’industrie est l’évolution
du rapport avec le client, c’est-à-dire
la transformation des parcours de vente
et d’achat. En particulier, le digital se
traduit par une transparence accrue des
prix et de l’information sur les produits,
ce qui change en profondeur les relations
avec les clients, tout en permettant
potentiellement l’arrivée de nouveaux
entrants, et ce, qu’il s’agisse d’entreprises
industrielles B to B ou B to C.
Q.R. : QUELS SONT LEURS PRINCIPAUX
BUTS ?
© DR
À gauche, Benoit Zante, journaliste et à droite, Quentin Franque,
directeur Marketing et Communication de Intuiti.
B.Z. : Pour ce qui concerne l’Industrie
4.0, au niveau de la production, les
objectifs sont notamment d’améliorer la
performance et la qualité, au travers de
30 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
processus plus efficaces et plus sécurisés
grâce au numérique. Dans le domaine
des Parcours de vente et d’achat, le but
est de répondre au mieux aux demandes
des clients B-to-B ou B-to-C, en
comprenant leurs nouvelles attentes, afin
de concevoir des produits plus pertinents
et éventuellement leur associer des
services. Ce qui est frappant dans tous
les interviews que nous avons menés,
c’est qu’il n’y a aucun secteur dans lequel
le digital n’a pas d’impact. Et pourtant,
nous avons rencontré des entreprises
qui semblent au premier abord très
éloignées de la transformation digitale,
comme le groupe minier et métallurgique
mondial Eramet, ou la PME UTT
(Union Textile de Tourcoing).
Le premier objectif des industriels est
souvent d’anticiper une disruption et
d’éviter que des concurrents – existants
ou nouveaux – ne profitent de la
nouvelle donne digitale pour prendre
des parts de marché. C’est une approche
souvent défensive. D’ailleurs, un des
dirigeants que nous avons rencontrés
nous a expliqué que la vraie révolution
dans son entreprise, s’était opérée est le
jour où il avait compris que sa société
était mortelle et que demain elle pouvait
disparaitre. Même si la vision est défensive,
on note aussi l’ambition d’aller sur
de nouveaux terrains et de développer
des innovations pour élargir l’activité de
l’entreprise. Le digital permet de créer de
nouvelles opportunités sur de nouveaux
terrains de jeux.
Q.R. : COMMENT LES SOCIÉTÉS
INTERVIEWÉES SE SONT-ELLES
ORGANISÉES POUR METTRE LE
NUMÉRIQUE AU SERVICE DE LEURS
OBJECTIFS ?
B.Z. : Le plus souvent, tout débute par
une prise de conscience de la part des
dirigeants : rien ne peut évoluer tant que
le PDG n’a pas compris l’urgence de la
situation et le besoin de se transformer.
Après, il doit transmettre cette vision en
interne. Cela se traduit par des recrutements,
en identifiant en interne comme
en externe des personnes capables d’insuffler
un esprit « digital » à l’entreprise :
c’est par exemple le rôle des Chief Digital
Officer, qui s’est fortement développé ces
dernières années. Mais de plus en plus,
la transformation globale de l’entreprise
se cristallise autour du client : des postes
de chargé de client et de directeur d’expérience
client voient le jour dans l’industrie.
Pour mobiliser toute l’entreprise
autour de cette vision, il y a un très fort
enjeu humain. C’est la conclusion de tous
ces interviews réalisées : on a tendance
à réduire la transformation numérique
à la technologie, à des outils, alors qu’en
fait, il s’agit avant tout de mener une
conduite du changement, qui consiste à
faire évoluer les pratiques et les manières
de réfléchir.
« Le digital permet de créer de
nouvelles opportunités sur de
nouveaux terrains de jeux.»
Q.R. : COMMENT LA RELATION CLIENT
ÉVOLUE-T-ELLE AVEC LE DIGITAL ?
B.Z. : Les entreprises interviewées
sont conscientes qu’il faut penser en
termes de « clients » plutôt que de
rester centré sur les produits. Quelle
que soit leur proximité avec le client
final, leur point commun est, en effet,
cette prise de conscience de l’importance
de la relation client et de la volonté de
communiquer avec le client final. Par
exemple, le groupe Saint-Gobain, qui
opère principalement en B-to-B, avec
un modèle intermédié, a récemment
nommé une directrice de l’expérience.
Autre exemple : CETIH, entreprise qui
vendait traditionnellement des portes
et des fenêtres aux artisans, s’est rendu
compte que le client final, le particulier
qui fait construire ou rénover sa maison,
est de plus en plus prescripteur et a son
mot à dire dans le choix de la porte d’entrée.
Elle a nommé une directrice expérience
client : cela était impensable pour
ce type d’entreprise de taille intermédiaire,
il y a encore 4 ans.
Q.R. : QUEL EST L’IMPACT DU
NUMÉRIQUE SUR LES DIFFÉRENTS
MÉTIERS, DONT CEUX DE LA
QUALITÉ ?
B.Z. : On observe souvent un antagonisme
entre le monde digital, qui est celui
du temps court, de l’expérimentation et
des tests, et le monde de l’industrie, qui,
lui, fonctionne plus dans le temps long,
avec des investissements lourds et de
forts enjeux de sécurité et de qualité. Ces
deux mondes répondent à des logiques
très différentes.
Répondre aux impératifs d’innovation
digitale, lancer rapidement de nouveaux
produits et changer très vite n’est pas
toujours compatible avec une approche
industrielle. Mais les exemples dans le
livre montrent qu’il est possible de suivre
ces deux temporalités de front. Les dirigeants
sont conscients de la nécessité de
faire évoluer leurs approches afin d’accélérer
la transformation, sans pour autant
négliger la qualité et la sécurité.
Q.R. : QUELLES DIFFÉRENTES
STRATÉGIES DE TRANSFORMATION
NUMÉRIQUE LES SOCIÉTÉS
ADOPTENT-ELLES ?
B.Z. : Il n’existe pas de modèle type car
chaque entreprise a son marché, son
histoire et une organisation : chacune
adoptera donc une démarche spécifique.
Mais il existe des points communs. Les
grands groupes fonctionnent davantage
selon des logiques de « plans », sur
plusieurs années, avec des investissements
importants, en particulier pour la
technologie et la formation. Concernant
les PME et les ETI, les démarches se font
davantage de manière itérative. Toutes
les entreprises passent par des POC 1 , des
petits tests de dispositifs innovants avec
des start-ups, d’autres PME ou d’autres
1. Proof of Concept.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I31
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
entreprises à petite échelle, avant de chercher
à déployer plus largement les prototypes
qui fonctionnent. Autres points
communs : la volonté de se transformer
par l’exemple, avec la mise en avant de cas
d’usage qui viennent du terrain, des collaborateurs,
pour améliorer la production,
augmenter la productivité et proposer
de nouvelles manières de travailler. Les
collaborateurs les plus moteurs seront
chargés d’entraîner leurs collègues dans
leur transformation.
© DR
Q.R. : COMMENT LES COLLABORATEURS
RÉAGISSENT-ILS À CE CHANGEMENT ?
B.Z. : Dans notre livre, nous avons interrogé
des dirigeants d’entreprises qui ont
déjà entamé leur processus de transformation
et ont réfléchi à la démarche à
mener : ce n’est pas encore le cas de toutes
les sociétés. Mais globalement, partout,
les collaborateurs ont conscience qu’il
faut faire évoluer l’entreprise : ils voient
déjà dans leur vie quotidienne l’impact
de la digitalisation. Mais il y a évidemment
des résistances au changement, et
en particulier auprès des managers intermédiaires.
De manière générale, cette
transformation doit être accompagnée
d’un effort de pédagogie, pour l’expliquer
et rassurer.
L’un des défis pour les dirigeants est de
parvenir à impliquer toute l’entreprise
dans ce processus de transformation.
Cela passe en particulier par une montée
en compétence des collaborateurs sur les
sujets numériques. L’exemple du Groupe
Jouve – un imprimeur à l’origine – peut
aussi servir d’inspiration : au lieu de
faire appel à un cabinet de conseil pour
mettre en place et déployer une stratégie
de transformation digitale, cette ETI
a choisi d’interroger ses collaborateurs,
pour écouter leurs idées. D’autres entreprises
font le choix de créer une activité
digitale en marge de l’activité traditionnelle,
avec des collaborateurs moteurs,
puis de construire progressivement des
ponts entre les deux, afin d’insuffler
progressivement ce changement.
Q.R. : QUELS SONT LEURS USAGES DES
NOUVELLES SOLUTIONS NUMÉRIQUES
COMME LE CRM ET L’IA ?
B.Z. : Forcément, quand on parle d’une
transformation orientée vers les clients,
le CRM est un outil indispensable, qui
permet de centraliser la connaissance
sur les clients B to B ou B to C : soit
le client final, soit les distributeurs ou
installateurs. C’est donc souvent l’un
des premiers outils mis en place dans
le cadre de la transformation digitale.
En revanche, l’Intelligence Artificielle
est loin d’être le premier sujet mis en
avant par les dirigeants que nous avons
rencontrés. On peut le regretter, mais il
y a déjà bien d’autres chantiers à mener
avant, même s’il est évident que l’IA
aura des impacts profonds sur un grand
nombre d’industries et de secteurs.
Q.R. : COMMENT AVEZ-VOUS PROCÉDÉ
POUR RÉALISER CET OUVRAGE ?
B.Z. : Ce livre a représenté un travail de
plus d’un an pour mener les interviews
et les synthétiser. Sur une cinquantaine
d’interviews de dirigeants (PDG, fondateurs
d’entreprises, directeurs Digital
ou Marketing, entrepreneurs), nous en
avons retenu 27 cas emblématiques. Nous
32 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
avons toujours eu la volonté de mettre
en avant des retours d’expériences très
concrets, afin de comprendre les raisons
des échecs et des succès. Nous avons
également cherché à couvrir une large
palette de secteurs (textile, métallurgie,
transport, logistique, automobile, énergie…)
et différents types d’entreprises
Quentin Franque a reçu le Prix
du Livre Qualité Performance
(grands groupes, PME, ETI...) ainsi que
des start-ups, car ces dernières peuvent
aussi être des sources d’inspiration pour
les entreprises traditionnelles.
Q.R. : QUE VOUS APPORTE LE PRIX DU
LIVRE QUALITÉ PERFORMANCE ?
©Basile Crespin.
B.Z. : Depuis sa sortie en septembre
dernier, nous avons déjà eu de très bons
échos sur le livre et de nombreuses
marques d’intérêt : le Prix du Livre
Qualité Performance est une reconnaissance
pour notre travail, qui va permettre
d’accroitre la visibilité de l’ouvrage. D’ailleurs,
plus que la conclusion d’une année
de travail, la publication du livre a été un
point de départ : il nous a donné l’occasion
de faire des interventions dans
les entreprises et d’organiser des tables
rondes à Paris, Nantes et dans d’autres
villes françaises, avec des intervenants
que nous avons interrogés. Grâce au
livre, nous avons des contacts réguliers
avec les lecteurs : le Prix remis par
France Qualité va donc nous permettre
d’augmenter les points de contact avec les
acteurs de la transformation, pour continuer
à échanger au-delà du livre et enrichir
la réflexion sur ces sujets. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I33
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
AVIS D’EXPERT
Transformation des
solutions Qualité
à l’aube de 2020
En 2020, les solution qualités sont encore trop souvent perçues
comme compliquées et inadaptées aux besoins de l’entreprise.
Cette image des outils métiers dédiés au management de la
qualité souffrent étrangement de maux similaires à la qualité
elle-même : trop contraignants, trop compliqués, inadaptés aux
usages des collaborateurs. Cette perception des solutions qualité
a conduit à l’émergence d’habitudes et d’usages susceptibles
de compromettre la politique qualité et l’image de l’entreprise :
référentiels parallèles, fausses informations, données erronées,
écarts non signalés.
Si l’on étudie les causes de l’inadéquation
des solutions qualité
aux besoins de leurs utilisateurs,
elles prennent leur source
dans une analyse biaisée des attentes
des entreprises. Les solutions qualité
ont été imaginées comme des progiciels
métiers dédiés au suivi de la
démarche qualité et pensées pour optimiser
le travail des directions qualité.
Cette démarche de conception produit
a malheureusement conduit les éditeurs
à concevoir des solutions pour, et avec,
une infime partie des utilisateurs : les
© DR
Espace de travail de Moovapps.
© DR
Loic Charpentier
Product Manager
des solutions
Moovapps chez
Visiativ
experts qualités, en laissant sur la
touche les vrais acteurs des démarches
qualité : les collaborateurs.
Les solutions conçues sur ce principe
apportaient ainsi des fonctionnalités et
des indicateurs de pilotage qui simplifiaient
le travail des services qualités
tout en complexifiant les tâches des
collaborateurs contraints d’exploiter
et d’alimenter des solutions sans
réelle valeur ajoutée pour eux. Cette
absence de prise en compte des problématiques
et attentes des collaborateurs,
a pu conduire à des situations délicates.
Ainsi dans le cas de l’un nos clients
équipementier automobile qui déclarait
plus de 8000 non-conformités par an,
la modification unilatérale du processus
de saisie, par le service qualité, qui
aurait conduit à allonger la saisie de
30 secondes par non-conformité, a été
dénoncée par les responsables d’atelier
qui ont souligné l’impact significatif sur
leur charge de travail.
Ce constat, identique sur les solutions
de gestion documentaire inutilisées
ou mal utilisées par les collaborateurs,
nous a ainsi amené à constater que les
34 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
© DR
ments mis à leur disposition par le service qualité. En poussant
plus loin notre analyse, nous avons également identifié
que les collaborateurs déployaient leurs propres référentiels
parallèles en réponse aux conditions d’accès fastidieuses aux
documents qualités et aux systèmes de classement inadaptés
ou abscons. La solution fut de proposer une publication, et
un classement adapté, des documents applicables directement
dans les portails métiers (portail collaborateur, portail
SAV, portail fournisseur, …).
La bibliothèque de Moovapps Quality Document.
services qualité avaient peu à peu vu leur activité se transformer,
passant d’un service conseil à un service de secrétariat
uniquement en charge de construire un référentiel
conforme et auditable à partir des informations éparpillées
dans le système d’information de l’entreprise : un idéal par
ailleurs non-conforme à la réalité terrain.
Sur la base de cette analyse, nous avons décidé de repenser
nos solutions qualité en nous concentrant sur les attendus
des véritables consommateurs et utilisateurs du référentiel
qualité dans l’entreprise. Ce travail nous a conduit à faire
évoluer nos solutions de gestion documentaire, mais également
notre approche des processus qualité ; notamment les
« Cette absence de prise en compte des
problématiques et attentes des collaborateurs, a pu
conduire à des situations délicates. »
processus d’amélioration, de gestion des actions et des audits
en les intégrant dans les outils métiers des collaborateurs.
Ainsi, en analysant les usages et les freins liés à la gestion
documentaire, nous avons conçu la solution Moovapps
Quality Document, une solution de gestion documentaire
entièrement intégrée aux outils bureautiques (traitements de
texte, tableurs, messageries, …) des utilisateurs qui simplifie
la création documentaire sur la base de modèles de docu-
Ce recentrage sur les collaborateurs et leurs besoins, nous a
également conduit à simplifier et fluidifier les processus de
suivi de la démarche qualité proposés dans Moovapps en
menant quatre actions clefs :
1. Intégrer les outils de pilotage de la démarche qualité
au cœur des outils collaboratifs de l’entreprise : un collaborateur
est informé qu’il doit intervenir sur le traitement
d’une non-conformité de la même manière, et
au même endroit, qu’il apprend que sa demande de
congés a été validée.
2. Simplifier les formulaires de saisie d’information afin,
par exemple, de ne pas décourager un collaborateur de
proposer une suggestion d’amélioration.
3. Faciliter la communication et la collaboration avec
son écosystème et ses clients ; une réclamation client
remontée par un technicien après-vente d’un industriel
peut être identifiée facilement comme une
non-conformité et traitée comme telle.
4. Supprimer les étapes inutiles et gagner en efficacité :
donner la main aux opérationnels pour organiser et
planifier le traitement des actions qualité.
Cette nouvelle proposition de valeur apportée par Moovapps
aux entreprises, notamment aux PME et ETI, accompagne
un mouvement de fond de la qualité : une approche
agile et collaborative de la qualité, bien loin de l’approche
dogmatique imposée par le passé. Cette profonde mutation
s’illustre ainsi par le principe de Nouvelle Qualité tel
que présenté par France Qualité qui met en avant ses quatre
piliers fondamentaux : une qualité globale, pragmatique,
tournée vers l’innovation et l’amélioration continue, une
approche collaborative et participative.
La qualité ainsi que les outils qui la soutiennent doivent donc
poursuivre leurs évolutions afin d’accompagner efficacement
les entreprises dans leur croissance, en s’adaptant aux attentes
et aux besoins des créateurs de valeur : les collaborateurs. ●
Loïc Charpentier
Product Manager des solutions Moovapps
Membre du MFQR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I35
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
BPM
BOC Group : de l’édition au conseil
BOC Group est un éditeur de logiciels et une société de conseil spécialisée sur les approches BPM
et EAM 1 . A partir d’un savoir-faire méthodologique et sectoriel, ce groupe développe des outils
de management intégrés au sein d’une suite logicielle (BOC Management Office) et conseille ses
clients lors de leur mise en œuvre.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : COMMENT
LE ROBOTIC PROCESS AUTOMATION
(RPA) ET LE BPM (BUSINESS PROCESS
MANAGEMENT) SE COMPLÈTENT-ILS
POUR AMÉLIORER L’EFFICIENCE DES
PROCESSUS ?
Marina Vial : Les efforts liés à la redéfinition
des processus impliqués dans une
démarche RPA sont souvent sous-estimés.
Il est primordial pour mener à bien une
initiative RPA à grande échelle, de mobiliser
le métier et ses acteurs.
Bien que le RPA a gagné du terrain dans
le monde entier et que la valeur qu'il peut
offrir est incontestable, elle doit être considérée
comme une étape intermédiaire ou
un raccourci vers une manière de travailler
plus automatisée et non pas comme
un but en soi. Bien que les organisations
commencent à comprendre les opportunités
que représente le RPA, elles sont désormais
également conscientes de ses limites.
Et c’est en concevant le profil des processus
cibles, en dépassant la simple automatisation,
qu’elles sont en mesure de prendre
des décisions à plus long terme sur une
stratégie d'automatisation plus robuste. En
parallèle, les équipes BPM qui sont prêtes
à répondre aux questions clés de l'automatisation
pourront guider les équipes RPA
pour tirer le meilleur parti de la technologie
et établir une feuille de route vers une
démarche réussie.
Q.R. : LE BPM VA-T-IL DISPARAÎTRE À
TERME AVEC LA PROPAGATION DU RPA ?
M.V. : La plupart des équipes qui
1. EAM ou Enterprise Architecture Management.
Marina Vial
Market
Development
Manager chez BOC
Group
commencent une démarche RPA se posent
les questions suivantes :
• Quel processus peuvent être automatisés
facilement ?
• Quel sera le retour sur investissement
?
• Quelles ressources seront économisées
?
Le problème avec ces questions est qu'elles
ne remettent pas en cause l'état actuel du
processus à automatiser ou encore ne
permettent pas de s’assurer que l’automation
aura un effet positif sur ce processus
et contribuera améliorer son rendement
sur le long terme.
Les vraies questions à se poser sont les
suivantes :
• Quel est le degré actuel d’automatisation
de nos processus ?
• Ce processus est-il assez mature pour
être automatisé ?
• En quoi le RPA changera-t-il le processus
dans son ensemble ?
• À quelles améliorations les clients
peuvent-ils s’attendre ?
• Le processus à venir améliore-t-il le
temps de cycle moyen et / ou réduit-il
les coûts ?
• De nouveaux contrôles sont-ils nécessaires
pour atténuer les risques que
le RPA créé dans le processus ?
• Sommes-nous toujours conformes
aux exigences réglementaires ?
• Avons-nous penser à des variantes de
processus pour gérer les exceptions ?
Ce sont exactement les types de questions
auxquelles les équipes BPM peuvent et
doivent répondre. Les équipes BPM sont
également bien équipées pour identifier les
opportunités d'automatisation ou encore
pour déterminer si des technologies alternatives
au RPA peuvent être mieux adaptées
pour fournir les résultats souhaités. Cela
donne au BPM toute sa raison d’être et justifie
sa survie parallèlement à la propagation
du RPA.
« La prochaine version majeure,
Adonis NP 10.0 sortira en avril
2020. »
Q.R. : QUELLES SONT VOS DERNIÈRES
VERSIONS DE SOLUTION DE BPM ?
M.V. : La dernière version est Adonis NP
9.0. La prochaine version majeure, Adonis
NP 10.0 sortira en avril 2020.
Q.R. : QUELS ATOUTS CES SOLUTIONS
PRÉSENTENT-ELLES PAR RAPPORT À
CELLES DES CONCURRENTS ?
M.V. : Voici leurs avantages :
• Interface utilisateur et administration
de l’outil faciles à prendre en main,
• Aspect collaboratif de l’outil,
• Ouverture vers outils tiers – intégration
dans la écosystème applicatif
grâce à des scénarios d’intégration
simples,
• Project de déploiement simples, courts
et peu coûteux.
36 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
Q.R. : A QUELS OUTILS VOTRE SOLUTION
DE BPM PEUT-ELLE ÊTRE ASSOCIÉE ?
M.V. : Par exemple, ServiceNow, SAP,
Camunda et Confluence.
Q.R. : POUVEZ-VOUS CITER UN EXEMPLE
D’APPLICATION ?
M.V. : Compte tenu de la facilité et de
la rapidité avec laquelle les outils RPA
peuvent fournir un prototype, ou même
un robot qui fonctionne, les organisations
peuvent être amenées à avoir de
fausses attentes quant à l'effet global que
la technologie peut avoir sur l'entreprise.
La mise en œuvre cloisonnée d’initiatives
RPA qui en résulte peut-être en deçà des
attentes lorsque la gestion des erreurs, la
gestion des exceptions et les contrôles de
surveillance ne sont pas pris en compte.
La gouvernance que le BPM apporte avec
elle en tant que pratique de gestion, ainsi
que l'ensemble des outils de support,
peuvent guider les organisations vers
une démarche réussie. Il est donc important
pour les équipes de mise en œuvre
de RPA qui cherchent à éviter les pièges
d'un manque de gouvernance, de suivre
les directives ci-dessous :
• Choisissez le bon processus à automatiser
en identifiant ceux dont la fréquence,
la complexité et la valeur commerciale
sont élevées,
Graphique à bulles généré dans Adonis NP
Le processus en haut à gauche est propice
à être automatisé.
• Lancer un projet pour chaque processus
que vous souhaitez automatiser,
• Concevez votre processus cible avant
de le mettre en œuvre,
• Simuler le processus cible et surveiller
les indicateurs de performance
affectés,
• Planifiez la gestion des exceptions dans
votre processus cible,
• Créez de nouveaux contrôles pour
surveiller le RPA dans votre processus. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Diagramme de flux modélisé dans Adonis NP
Résultats de simulation de l'outil Adonis NP
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I37
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
TÉMOIGNAGE
Norme NF : quel intérêt pour les éditeurs de
logiciels et les utilisateurs ?
La société Isilog - Isiware, éditeur de logiciel Normea, solution QHSE complète et IWS, solution
de gestion des biens et processus métiers, ont obtenu une reconnaissance Qualité internationale
en renouvelant avec succès la certification NF Logiciel (AFNOR Certification) en novembre 2019.
Retour sur l’intérêt de cette certification pour les éditeurs de logiciels et leurs clients avec le
témoignage de Juliana Harivel, responsable Qualité chez Isilog - Isiware.
Juliana Harivel
Responsable Qualité chez Isilog – Isiware
Gestion documentaire - Portail documentaire avec
cartographie des processus.
©DR
POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER EN QUOI CONSISTE LA
CERTIFICATION NF LOGICIEL ?
Juliana Harivel : NF est une marque de certification délivrée
par AFNOR Certification attestant de la qualité et de la conformité
des produits. Elle repose sur des critères d’exigence essentiels
au bon fonctionnement des logiciels IWS et Normea : l’analyse
du système qualité, des descriptifs produits, de la documentation
utilisateur, de la qualité des essais, de la documentation et de la
qualité des tests, du marquage NF ainsi que de la gestion de la
satisfaction client (basé sur l’ISO 9001). Par ailleurs, le fait d’être
déjà certifié ISO 9001 V2015 permet, lors de l’audit, de se concentrer
sur les caractéristiques fonctionnelles du produit.
En choisissant cette certification, Isilog/Isiware s’engage à être
contrôlé tous les ans par un organisme certificateur indépendant
d’Afnor, Infocert. L'objectif de cet audit est de s'assurer que les
dispositions mises en place sont en adéquation avec les exigences
du label NF Logiciel et à la norme ISO/CEI 25051 : 2014. Le certificat
est délivré pour une durée de 3 ans.
QUEL EST L’INTÉRÊT POUR UNE SOCIÉTÉ COMME ISILOG -
ISIWARE ?
J.H. : Dans un contexte économique de plus en plus exigeant,
mettre en avant, auprès de nos clients, la qualité de nos logiciels ne
suffit plus. Nous devons pouvoir le garantir au moyen de preuves.
C’est pourquoi être certifié NF permet de démontrer que Normea
et IWS sont conçus avec une méthodologie claire et bien établie.
Par le biais d’un système documentaire précis (processus, instructions,
documentation produit…) et d’un suivi strict, de la qualification
produit, nous nous assurons de la maîtrise de l’ensemble
de la chaîne de production, de la méthode de tests à la validation
du produit. Cela permet aussi de maintenir la collaboration des
équipes et de valoriser le travail fait en interne : nous demandons
beaucoup d’investissement aux équipes. La certification prouve
que ces efforts importants sont reconnus.
POUR LES UTILISATEURS, QUELS BÉNÉFICES RÉSULTENT DU
CHOIX D’UN LOGICIEL CERTIFIÉ NF ?
J.H. : Choisir un logiciel certifié NF, c’est adopter une solution
testée en continu et approuvée par une organisation indépendante.
La conception, le bon fonctionnement, l’installation, la facilité
d’utilisation et la fiabilité dans le temps des logiciels fournis aux
clients sont garantis par cette certification.
Dans le cas de Normea, c’est d’autant plus important que de
nombreux utilisateurs, appartenant au domaine de la Qualité /
Sécurité, attendent un niveau de performance similaire, voire
supérieur à celui qu’ils ont eux-mêmes atteint. ”
Un logiciel certifié NF est un “label”, une assurance que la solution
est fiable, performante et durable. Si l’on décide de s’orienter
vers un logiciel non certifié, il faut se poser de réelles questions
« En choisissant cette certification, Isilog/
Isiware s’engage à être contrôlé tous les ans par
un organisme certificateur indépendant d’Afnor,
Infocert. »
©DR
38 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
« Le lundi 25 novembre 2019, date de l’audit de
reconduction : notre certification NF Logiciel est
officiellement renouvelée avec succès ! »
notamment : Existe-t-il un process d’amélioration continue ?
Ont-ils pris en compte les évolutions législatives et technologiques
? Avant la sortie d’une nouvelle version, les tests sont-ils
analysés et approuvés ? Toutes ces informations sont justement
confirmées par la certification NF.
QUELS EFFORTS ONT ÉTÉ MIS EN PLACE POUR NORMEA ET
IWS ?
J.H. : Ces dernières années, les solutions Normea et IWS ont
atteint un certain niveau de maturité d’un point de vue fonctionnel.
Nous pouvons ainsi, pour les prochaines versions des produits,
nous concentrer davantage sur les attentes complémentaires des
clients en proposant par exemple de nouvelles fonctionnalités
liées au cœur de métier.
De plus, cette année, nous avons apporté des évolutions à notre
portail client permettant d’une part un contact direct avec l’équipe
de Relation Client et d’autre part un meilleur suivi des dossiers.
Résultat : beaucoup plus de réactivité, des retours clients très positifs
et une expression des besoins plus claire.
COMMENT S’EST CONCLU LE RENOUVELLEMENT DE LA
CERTIFICATION DES LOGICIELS ?
J.H. : Le lundi 25 novembre 2019, date de l’audit de reconduction
: notre certification NF Logiciel est officiellement renouvelée
avec succès ! Par ailleurs, la dernière version du logiciel
d’Isiware, Normea Liberty, sorti le 4 novembre 2019, a été bien
approuvée. Cette nouvelle version intègre d’importants développements
attendus par nos clients qui ont demandé un investissement
quasi-permanent de nos équipes. Cependant, il est important
de souligner que nous ne relâchons pas la pression pour autant :
Normea Liberty est, en ce moment, en phase de test sur deux sites
pilotes et nous continuons à l’améliorer avec et pour nos clients. ●
EN SAVOIR PLUS > www.isiware.fr
Portail Qualité du Pack Santé.
©DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I39
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
AVIS D’EXPERT
Projet CRM : les 4 points clés pour réussir à
l’heure de la révolution numérique
Boosté par la demande des entreprises et les évolutions technologiques, le marché du CRM est
en pleine croissance et évolue à toute vitesse. En 2018 par exemple, il représentait 48,2 milliards
de dollars de chiffre d’affaires selon Gartner* et devrait atteindre 1 065 millions d’euros en 2021,
devenant ainsi le principal poste de dépense des entreprises en matière de logiciels. Pourquoi ? Grâce
à de nouvelles tendances dont la percée est inévitable et l’intégration indispensable : l’intelligence
artificielle, les objets connectés, le CRM mobile ainsi que l’hyperpersonnalisation.
Ainsi, par bien des aspects, le digital a révolutionné
les processus d’entreprise, y compris
au sein de la Gestion de la Relation Clients.
Aujourd’hui, pour mener à bien la transition
des entreprises dans le domaine du CRM, il est nécessaire
de bien comprendre les enjeux de l’adoption de ce type de
solutions et de la mettre en place intelligemment. Objectif
: faciliter par la suite l’intégration des nouvelles innovations
technologiques avec lesquelles il faudra compter.
©DR
Christian Dhinaut
Directeur Stratégie Produits CRM Divalto
Réussir son projet CRM
en 4 points clés !
POINT 1 - ADOPTER UNE DÉMARCHE GLOBALE
CENTRÉE SUR LE « PARCOURS CLIENT »
Un outil non exclusif aux commerciaux & des bénéfices
pour tous les services
Une des idées reçues sur les CRM est que seuls les employés
travaillant au service vente d’une entreprise sont concernés
par les logiciels de Customer Relationship Management. Or,
il est important pour tous les collaborateurs d’une entreprise
de penser au développement de la relation clients. Bien
évidemment, les services marketing seraient les premiers de
la chaîne de développement à devoir s’équiper de ces applications
logicielles mais les acteurs de la logistique et de l’ingénierie
devraient également être sensibilisés. Impliquer
les collaborateurs de tous les services dans le processus de
mise en place d’une solution CRM permet d’optimiser son
utilisation et son efficacité dans les stratégies à long terme.
Un outil pluridisciplinaire pour une meilleure compréhension
du client
Attention également à ne pas négliger l’aspect « parcours
client » dans le développement d’une entreprise du XXI ème
siècle. Les entreprises qui ont fait succès ces dernières
années sont celles qui ont misé sur une stratégie cross-canal
ou omnicanal : soit répondre de façon personnalisée
aux questions des acheteurs potentiels ou fidèles via tous
les canaux numériques et traditionnels. Il s’agit ici de se
démarquer auprès d’acheteurs constamment sollicités par
la concurrence. Et si l’omniprésence des logiciels CRM est
bien établie dans le BtoC, comme peuvent en témoigner
le succès des TUNA (Tesla, Uber, Netflix et Airbnb), le
secteur du BtoB est loin derrière. L’intérêt pour les entreprises
BtoB est donc de se positionner au plus vite afin de
bénéficier du statut de précurseur dans le domaine tout en
optimisant leurs relations clients.
Les avantages d’établir une démarche « parcours clients »
Le processus d’implémentation d’un logiciel CRM dans
une entreprise sera d’autant plus réussi s’il s’appuie sur
cette démarche globale du développement de « parcours
40 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
clients ». Cette dernière a d’ailleurs de multiples avantages
dans la compréhension globale des comportements des
acheteurs. Notamment, une meilleure compréhension du
parcours achat, surtout à cette époque de l’ère digitale où
les acheteurs potentiels ont accès à tous types de renseignement
grâce à Internet. Ces processus peuvent également
permettre d’appréhender et de réduire les obstacles entre
la première prise de contact et l’acte d’achat, d’améliorer
l’expérience client et de le fidéliser. Enfin, une entreprise
qui a réussi dans sa démarche centrée sur le « parcours
clients » pourra faire de ses acheteurs fidèles de véritables
ambassadeurs de la marque.
POINT 2 - SENSIBILISER L’ORGANISATION À LA
PRATIQUE DU CRM
D’après une enquête du cabinet ACEMIS parue en 2016
sur les causes d’échecs de mise en place de CRM en entreprise,
il ressort que le premier frein majeur à l’usage des
CRM est la difficulté pour les utilisateurs à l’adopter. Face
à un logiciel impliquant nécessairement de grands changements
dans leurs habitudes de travail, l’entreprise se
doit alors de mettre en place une véritable communication
autour du projet pour affirmer sa nécessité et son intérêt
dans sa transformation digitale.
Un processus d’implication des collaborateurs nécessaire
Impliquer les collaborateurs dans le processus de développement
de la solution est un bon moyen de leur faire
accepter ces changements majeurs, en leur demandant par
exemple de valider le paramétrage des données, de l’interface
et des règles d’utilisation. Il est également vital à la
pérennité du projet de consacrer une partie du budget à
la formation des équipes ; une adoption rapide du logiciel
rentabilisera bien plus vite l’investissement.
En dernier lieu, après implémentation de la solution CRM,
il convient de vérifier qu’elle est correctement et intégralement
utilisée par les différents services de Gestion de la
Relation Clients en effectuant un suivi régulier.
POINT 3 - STRUCTURER LES DONNÉES CLIENTS ET
VALIDER L’INTÉGRATION DU SI
Assurer la qualité et la fiabilité des données
Si la difficile adoption des logiciels de CRM est le premier
frein pour établir une solution CRM pérenne, assurer la
qualité des données enregistrées est le second. L’un des
points clés de l’intégration d’une solution CRM réussie
est de récupérer les données précédemment traitées sous
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I41
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
d’autres formes et de les intégrer au nouveau système CRM.
Un nettoyage des bases de données récupérées est fortement
préconisé à ce stade, ainsi qu’un enrichissement à
partir de sources externes. Une donnée saisie (entreprise,
activité, intérêts, contact, …) étant rapidement obsolète,
il faut s’assurer de sa mise à jour régulière.
Un découpage des tâches et une attribution des rôles au sein
de l’entreprise peut également aider à un meilleur développement
de la solution. Par exemple, définir clairement qui
sera concerné par tel type de données permet une organisation
plus fluide et surtout d’assurer que les données seront
attribuées aux spécialistes en la matière. Il convient de
mettre en place des KPI concernant la qualité et la complétude
de la base de données : savoir si tous les champs utiles
sont bien remplis et s’ils sont à jour. A titre d’exemple, si
le décideur ciblé chez le prospect est le directeur financier
il faut que les champs relatifs à ce profil soient complétés.
Cela permet d’enrichir sa connaissance client et ses capacités
de ciblage et segmentation.
faut pas hésiter à mettre en place un environnement de
test ou POC (Proof Of Concept) pour valider la réponse
aux besoins avec les utilisateurs cibles.
La solution se doit d’être personnalisable au type d’activité
de l’entreprise. L’outil idéal doit être suffisamment
souple pour s’adapter aux besoins spécifiques des équipes
opérationnelles (force de vente, marketing, service clients,
finances, …)
Une solution pour chaque business model
Il convient de se doter d’un outil qui pilote le business
model de l’entreprise à la fois par le traitement de tous les
canaux de vente, et la mise en place d’outils reporting et
analytiques. ●
Christian Dhinaut
*Source : article Zdnet du 17 juin 2019
Intégrer le logiciel CRM au système d’informations existant
Il s’agit également d’implémenter le CRM dans le S.I,
notamment de le connecter au logiciel ERP et au formulaire
de prise de contacts sur le site web de l’entreprise.
L’un des enjeux de la mise en place d’une telle solution
de Gestion de la Relation Clients est donc de veiller à ce
qu’elle puisse s’intégrer aux logiciels déjà utilisés dans l’entreprise
(agenda, messagerie, etc.). Au lieu de créer un tout
nouveau logiciel qui viendrait s’ajouter aux autres, il s’agit
de développer une solution qui se connecte à l’ensemble
des outils déjà en place. Avant tout choix de CRM, il sera
ainsi nécessaire de faire valider par des équipes techniques
les possibilités d’interfaçage de la solution (API, webservices,
webhook, etc.)
POINT 4 - CHOISIR UN CRM ADAPTÉ AUX BESOINS DE
L’ENTREPRISE
Un logiciel adapté aux principaux utilisateurs
La réussite d’un projet CRM repose évidemment sur le
choix d’un logiciel adapté aux besoins de l’entreprise. Il
s’agit d’identifier les besoins de l’entreprise en établissant
un cahier des charges qui répondra à des questions du type :
Qui utilisera la solution ? Ce CRM convient-il au business
model de l’entreprise (actuel et futur) ? Après avoir répondu
à ces quelques questions, l’entreprise concernée peut effectuer
un premier tour de marché et sélectionner les outils
susceptibles de répondre à ses besoins. A ce stade, il ne
« La réussite d’un projet CRM repose
évidemment sur le choix d’un logiciel
adapté aux besoins de l’entreprise.»
Christian Dhinaut,
directeur Produits CRM
Ingénieur BTP de formation et autodidacte passionné des
technologies digitales depuis 20 ans, Christian a piloté la
mise en place de nombreux projets de transformation numérique
pour des PME et ETI françaises, avant de se focaliser
sur la conception de logiciels de CRM et SAV mobiles.
Aujourd’hui, il évolue au sein de la direction marketing de
l’éditeur de logiciels Divalto, où il est en charge du développement
de l’offre Divalto weavy le CRM connecté au terrain !
42 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
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DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
AVIS D’EXPERT
L’expertise, un fruit de la polyvalence au
service de l’innovation
Un préambule à toute approche de Transformation Digitale des Entreprises (TDE) réside dans la définition
de la cible. Quels sont les objectifs ? Cette transformation, est-elle une recherche de mise en conformité
(suivi des acteurs du marché), une recherche d’Innovations pour développer de nouvelles opportunités ou
des optimisations de coûts ? La différence est à considérer dès la phase d’analyse des besoins, ce qui induit
le choix les prestataires partenaires. Identifier des acteurs qui excellent dans la verticalité des approches,
rassure. Mais on oublie trop souvent que les acteurs généralistes sont vecteurs de visions innovantes.
Les particularités des technologies
ou des processus déployés dans
le cadre global de la Transformation
Digitale des Entreprises
(TDE) éclipsent trop souvent l’objectif
final d’appropriation de ces solutions.
On avance des théories d’interprétation
et de prédiction par l’intelligence Artificielle
ou par la Capture (LAD / RAD)
multicanal de flux. On prête au Business
Process Management (BPM) des vertus
d’optimisation des processus (Workflows).
On implémente de la Gestion Documentaire
(GED, DMS, ECM…) pour préserver
et partager des connaissances. On
programme des robots pour automatiser
certaines tâches Métiers (RPA) selon la
valeur ajoutée qu’on peut leur attribuer…
dans l’ère du digital les acronymes technologiques
fleurissent plus vite que les
réelles expertises.
©DR
Jean-Sébastien
Wagner
Directeur Général
Adoc Solutions
ses interlocuteurs à trouver des contenus
est une première étape vers la création
d’environnements nouveaux propices
à l’épanouissement de la relation Client.
A l’image d’un Web 1.0, on met à disposition
des informations consultables
puis progressivement on ouvre le périmètre
pour favoriser l’interaction 2.0 des
relations : partage de fichiers… puis 3.0
signature / contractualisation en ligne,
qualification des besoins, saisie et vali-
dations des rapports, des interventions,
visioconférence, formation, diagnostic en
ligne, analyse du visage… et désormais
réalité virtuelle ou réalité augmentée.
Mais derrière toutes ces approches,
quelles est la finalité pour une entreprise
et sur quelle période ? Sécuriser, optimiser…
développer ses activités ? Les 3 sont
attendus... par paliers ; mais combien le
savent ? Nombreuses sont les entreprises,
qui après une première phase d’appropriation
sont dans l’obligation de repenser
leur stratégie, la faute à des outils incapables
d’évoluer de manière transverse
(RH, comptabilité, qualité, conformité...).
Jean-Sébastien Wagner
Devons-nous mettre en place une solution
de Gestion Documentaire pour
faciliter la recherche de documents ou
nous orienter vers un portail en ligne
qui ouvrira le spectre du numérique à
notre environnement externe (clients,
fournisseurs, partenaires…) permettant
ainsi la consultation de certains documents
(factures, bons d’intervention,
contrats…) en toute autonomie. Pourquoi
mettre de l’information à disposition
des Tiers ? Pour réduire les sollicitations,
optimiser son temps et mieux servir le
Client ? Pour apporter un environnement,
personnalisé, qui favorise le développement
de l’expérience client ? Habituer
L’environnement de la gestion des documents.
44 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
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DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
SCIENCE
Eurodecision : l’IA au service
de la qualité
La société Eurodecision développe des solutions d’aide à la décision
pour ses clients : analyse de données, prévision, planification,
optimisation des ressources, pilotage de processus et de conception
de systèmes. Elle met alors en œuvre des méthodes et des
techniques issues de l’Intelligence Artificielle, des Mathématiques
Décisionnelles, de la Recherche Opérationnelle et de la Data
Science. Entretien.
© DR
QUALITÉ RÉFÉRENCES : QUEL
SERA L’IMPACT DE L’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE (IA) SUR LES
ORGANISATIONS ET LA
TRANSFORMATION DIGITALE ?
Gérald Petitjean et Vincent
Legendre : L’IA sert à créer des outils
avec les humains pour des humains,
des algorithmes permettant d’automatiser
:
• des tâches complexes : diagnostic
de pannes, ordonnancement
temps-réel, conception numérique
de pièces et produits industriels
en respectant des normes et
des standards, …
• des activités simples mais fréquentes,
répétitives, énergivores
©DR
©DR
Gérald Petitjean
Expert Intelligence
Artificielle &
Mathématiques
Décisionnelles et
directeur d’Affaires
chez Eurodecision
Vincent Legendre
Expert Intelligence
Artificielle &
Mathématiques
Décisionnelles
chez Eurodecision
Airbus Helicopters a fait appel à Eurodecision pour
le suivi de réparation des pales d’hélicoptères.
et sources d’erreurs : vérification
de réglementaires et génération
d’alertes en cas de non-respect.
La première finalité pour l’IA consiste à
automatiser des tâches très complexes
par des « super calculatrices » pour les
experts. Cela est le cas dans le domaine
de la qualité pour le diagnostic de
pannes et la conception numérique
de pièces industrielles respectant des
normes de conception et de qualité.
Concernant des tâches très simples, très
fréquentes, très répétitives qui peuvent
être des sources d’erreurs, nous avons
travaillé pour SNCF Réseau qui gère les
demandes des clients et de circulation
de trains. Beaucoup de règles à tiroir
sont à vérifier. La réalisation de tâches
à la main tous les jours sans se tromper
est humainement impossible. Cela n’est
pas compliqué mais il y a tellement de
règles à appliquer souvent. La modernisation
du process est alors possible
car à chaque application de ces règles,
46 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
© DR
des dérives et diagnostiquer les causes de
ces dérives.
Notre travail consiste donc à trouver des
explications dans des qualités de production
parfois un peu moindres et des processus
rectificatifs de qualité. Ainsi, nous
essayons de comprendre et de modéliser
des phénomènes complexes. Une fois
les facteurs explicatifs trouvés, le but de
notre démarche est de prévoir les dérives
du système en temps quasi réel quand l’industriel
a un lot de pièces à fabriquer (ou
batch de production) et que la qualité de
production mauvaise nécessite une intervention
au plus tôt.
ce sera effectué de la même manière.
L’IA n’est pas, en effet, un outil mais une
finalité. 2 aspects existent dans l’IA : les
techniques utilisées dans l’IA pour faire
de la qualité et la qualité pour faire des
programmes. Concernant le premier
aspect, les outils liés à l’IA et en l’occurrence,
à base de règles et de systèmes
experts sont utilisés pour automatiser
les tâches faciles. L’humain n’a donc
plus à se soucier de cette partie de la
qualité de son travail. Il peut alors s’occuper
du restant qui n’est pas automatisable
et qui dépend de son expertise en
tant qu’humain et de ce qu’il a appris...
On ne peut pas tout modéliser car cela
serait trop compliqué. Finalement, des
gains de qualité sont obtenus globalement.
Concernant les apports de la qualité
à l’IA, quand on fait des logiciels, on
doit les valider. Ils sont donc testés et
les algorithmes sont validés.
SNCF Réseau figure parmi les
clients d’Eurodecision.
Q.R. : COMMENT LES MANAGERS DE LA
QUALITÉ PEUVENT-ILS TIRER PROFIT
DE L’IA ?
G.P. et V.L. : Concernant le respect des
normes et des procédures, l’IA permet de
standardiser et d’automatiser des processus
Qualité bien identifiés. Ensuite, des corrélations
sont recherchées dans des processus.
Typiquement, dans la qualité, nous
travaillons en ce moment pour un industriel
dans le domaine des semi-conducteurs
. Celui-ci connait une variabilité de
la qualité dans sa production qu’il n’arrive
pas à expliquer a priori. Autres objectifs
de l’IA : valider, superviser et contrôler des
processus qualité et générer des alertes en
cas de non-respect.
Pour le diagnostic et la prévision des
erreurs et des dysfonctionnements, l’IA
sert à identifier les facteurs explicatifs et
les corrélations, comprendre et modéliser
des phénomènes complexes, prévoir
Q.R. : QUELS SONT LES POINTS DE
VIGILANCE DANS L’UTILISATION DES
SOLUTIONS DE L’IA ?
G.P. et V.L. : Il ne faut pas penser que l’IA
résoudra tout sans se poser des questions
de fond sur son métier. C’est le métier qui
rendra l’outil performant. La finalité est
de faire un programme capable d’avoir les
mêmes compétences qu’un expert niveau
1 et d’effectuer des opérations de base. Il
faut alors être attentif que l’IA ne peut pas
tout résoudre car certaines choses sont trop
compliquées à modéliser et relèvent du
ressenti et de l’être humain. Par exemple,
sur des systèmes comme ceux de la SNCF,
on pourrait mettre tous les automatismes
qu’on veut mais il faut que quelqu’un
détache son téléphone et appelle un autre
expert. C’est similaire quand des plannings
sont élaborés dans les usines, les professionnels
ne peuvent pas être considérés que
comme des numéros, ils ont des passés.
Autre point dans la qualité : on a envie
de tracer, d’expliquer et d’interpréter les
résultats sortis du système d’IA. Qui dit
IA, dit respect de normes, de standards
et de règlement. Nous avons des clients
dans l’aéronautique, le ferroviaire et l’automobile.
Or ces secteurs sont très soumis
à des normes. Il faut donc se pencher sur
les problématiques d’explicabilité, arriver
à comprendre les résultats d’un algorithme
d’IA et au moins à anticiper quand
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I47
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
« Notre outil d’aide
à la décision de
réparation de pannes
permet à Airbus
Helicopters de traiter
beaucoup de pales
et de faire moins
d’erreurs. »
l’algorithme déraillera. Par exemple, nous avons
travaillé sur un système pour Airbus Helicopters
aidant à la réparation des pales d’hélicoptères.
Globalement, quand les professionnels voient arriver
une pale dans l’atelier, ils identifient ses défauts
et rentrent les informations relatives dans le système.
Des règles explicites tournent alors dans le système
et conseillent des actions comme réparer d’une
certaine façon ou mettre la pale trop détruite dans
la poubelle. Comme la pale est censée garantir le vol
d’un hélicoptère, il faut que cette pièce respecte des
normes éprouvées et validées par un bureau d’études.
Les professionnels qui réparent les pales doivent
donc respecter telles procédures et ne peuvent pas
faire confiance à une réponse d’un ordinateur basée
sur une réponse statistique qui soit bonne dans 95
% du temps. Pour certains métiers et cas d’application,
il faut donc faire attention quand on veut
une solution d’IA et quels outils doivent être utilisés
tout le temps.
Q.R. : COMMENT L'IA ASSOCIÉE À LA
DÉMATÉRIALISATION DOCUMENTAIRE PEUT-ELLE
TRAITER LE FLUX D'INFORMATION ENTRANT ?
G.P. et V.L. : La dématérialisation documentaire
permet surtout d’avoir des données à traiter et
notamment d’avoir des réponses statistiques plus
fiables. Pour une utilisation industrielle, ce n’est pas
forcément le volume de données qui est critique
mais leur qualité. Il faut enlever les bruits et les
anomalies et peut-être retravailler les indicateurs
métiers.
Q.R. : COMMENT L’EMPLOI DE L’OUTIL D’IA
AMÉLIORE-T-IL LA PERFORMANCE D’UNE
ORGANISATION ?
G.P. et V.L. : Anticiper : passer d’un mode réactif
à un mode proactif. Cela consiste à mieux prévoir,
mieux évaluer (les conséquences des décisions et
des actions) et mieux planifier.
Plus particulièrement sur les sujets liés à la qualité
qui peuvent être des respects de normes ou du
diagnostic de pannes, l’enjeu pour nos clients est
d’arrêter d’être réactif et de ne plus avoir la tête
dans le guidon et courir après les évènements. Nos
clients veulent généralement mieux prévoir et mieux
évaluer les conséquences d’un évènement et in fine,
mieux planifier et mieux contrôler. Cela consiste
à contrôler leur process sur du long terme et en
effet, quitter l’effet « court terme » de leurs systèmes.
Par exemple, ne pas courir derrière un évènement
comme une panne ou une dégradation de la qualité
subie.
D’autres leviers nous permettent d’avoir d’autres
clients pour ce genre d’outils. Maintenant, des
clients ont des perspectives d’affaires qui ne sont
plus gérables à la main. Certains se rendent compte
que leurs opérations qu’ils font à la main étaient
partiellement automatisables. Ils essaient de gagner
du ROI 1 sur du court terme mais leur permettant
de voir plus loin. Il faut alors mettre en place les
premières bases d’une automatisation. Celle-ci sera
soit suffisante si leurs affaires n’augmentent pas suffisamment,
soit ils auront assez d’argent avec leur
augmentation de business pour améliorer profondément.
Il n’y a pas qu’une question d’outillage informatique,
en général, dans les grandes usines, cela est
aussi lié à la machinerie derrière. Donc nos clients
peuvent avoir une longueur d’avance ou une capacité
de production supérieure. Ils sont, en effet,
souvent en croissance. Si ils arrivaient à faire très
bien des opérations à la main avec peu d’outils et des
humains, il y a eu un seuil où tout cela peut exploser.
Ils n’arrivent pas alors à automatiser leurs outils et ils
sont très vite débordés. De plus, les erreurs cumulées
deviennent vraiment problématiques. A un certain
moment, cette forte croissance se retourne donc
contre eux. Ainsi, notre outil d’aide à la décision de
réparation de pannes permet à Airbus Helicopters de
traiter beaucoup de pales et de faire moins d’erreurs.
Q.R. : QUELLES COMPÉTENCES L’UTILISATEUR
DOIT-IL AVOIR POUR UTILISER VOS OUTILS ?
FAUT-IL SUIVRE UNE FORMATION ?
G.P. et V.L. : Aucune formation particulière (au
niveau des études) n’est nécessaire.
Mais l’utilisateur doit :
• Être un expert de son métier. Il doit donc savoir
pourquoi il utilise l’outil et savoir interpréter les
résultats fournis par l’outil.
• Utiliser l’outil régulièrement et fréquemment
afin de savoir comment utiliser cet outil (paramétrage,
visualisation des résultats, export
d’indicateurs et de tableaux de bord, …)
1. Retour sur investissement.
48 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
Q.R. : POUVEZ-VOUS DONNER UN EXEMPLE
D’APPLICATION DANS LA QUALITÉ ? QUELLE
ÉTAIT LA PROBLÉMATIQUE ? QUELS ONT ÉTÉ
LES RÉSULTATS ?
© DR
G.P. et V.L. : La première thématique des applications
concerne les outils opérationnels directement
liés à la qualité de la production quotidienne dans
les usines. Le système expert pour la réparation de
pales d’Airbus Helicopters en est un exemple. Cela
permet de ne rien oublier mais cela ne décide pas
à leur place. Les résultats sont fournis à des experts
de réparation de pales. Quand ce système sort des
erreurs, le réparateur de pales s’en rend compte et
change alors le système. Le système présente l’avantage
d’être opérationnel et d’être reconfigurable par
les experts métiers du matin pour l’après-midi. Il
est donc agile et ne dépend pas des DSI 2 .Quant à
l’autre exemple, il concerne un industriel dans l’électronique
et les semi-conducteurs qui veut expliquer
l’altérité de sa production en fonction de certains
éléments clés. Son but : prévoir la qualité d’un lot de
production pour effectuer des démarches correctives
au plus tôt, diagnostiquer les bons environnements
de production et identifier les goulots d’étranglement
sur la ligne de production et le mauvais fonctionnement
de machines vieillissantes. Nos outils monitorent
la qualité opérationnelle de la production.
Quant à la seconde thématique, elle se positionne
sur des problématiques de conception. Pour Renault,
nous avons réalisés des outils qui permettent de
concevoir les véhicules de manière plus rapide et
plus fiables. Quand on conçoit virtuellement des
véhicules, on doit respecter un certain nombre de
standards et de normes de l’industrie automobile.
Ainsi, sur la sécurité, certaines mesures de crashs
sont réalisées. Or la simulation peut prouver que les
pièces de véhicule respectent les normes. Mais pour
valider que la pièce résiste aux chocs, il faut effectivement
effectuer un crash-test et cela coûte chère.
L’idée est de simuler en amont toutes les combinaisons
possibles pour fabriquer cette même pièce et
simuler sa réponse en termes de crash sur un ordinateur
mais cela coûte également très chère. Pour nos
clients, nous essayons de minimiser les essais à effectuer
pour cibler les bonnes configurations dans un
simulateur, faire un nombre minimum d’essais sur
un vrai crash test et obtenir une pièce moins lourde
moins chère à fabriquer et avec une résistance plus
Graphique train.
importante qui permettra au véhicule de moins consommer de carburant. En
effet, les constructeurs automobiles ont comme enjeu de réaliser des véhicules
moins lourds et plus économes. Or ils auront de plus en plus de normes à ce
sujet et d’autres normes de sécurité qui sont contradictoires. Il faut donc trouver
un compromis entre ces 2 types de normes.
Enfin, nous travaillons sur la conception horaires des trains pour SNCF Réseau.
Nous disposons d’un autre outil qui planifie l’attribution des quais dans une gare
en fonction des prévisions de trafic. Finalement, cela permet de renforcer la
robustesse des grilles horaires et d’améliorer la régularité du trafic en entrée et
en sortie de gare. Nous nous sommes rendus compte que les retards des trains
dans les lignes étaient souvent liés au choix des itinéraires et des voies dans les
gares. Ainsi, nous leur avons conçu un outil qui leur permet en amont de retravailler
la grille horaire théorique pour améliorer la robustesse. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
2. Directeur des services informatiques.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I49
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
APPLICATION
Qualité et maintenance :
comment réussir sa
dématérialisation ?
Dans un contexte global où l’on se tourne
indéniablement vers les nouvelles technologies,
les industriels ont, eux aussi, tout intérêt à adopter
une démarche numérique. C’est grâce à des
outils de GMAO mobiles et nouvelle génération
que chaque entreprise sera en mesure de faire
évoluer sa maintenance et ses process qualité
pour optimiser sa production et s’inscrire dans
un contexte mondial plus actuel.
Célia Sagnier,
rédactrice de contenus chez Mobility
Work.
UN CONSTAT DE DÉPART SANS ÉQUIVOQUE
Si cette volonté d’aller vers une dématérialisation dans le
domaine industriel peut s’expliquer par divers facteurs, elle
reste en tout cas souvent liée à un besoin prégnant d’améliorer
et de fluidifier l’ensemble des processus de production.
QUEL IMPACT POUR LA MAINTENANCE AU QUOTIDIEN ?
© DR
Grâce à une GMAO mobile et nouvelle génération, les
opérateurs contrôlent les machines et surveillent les
potentiels dysfonctionnements.
Les équipes de maintenance peuvent, en effet, être confrontées
à de nombreuses difficultés, et, en particulier, au manque de
suivi efficace de toutes leurs opérations. Il arrive encore trop
souvent que la gestion de ces dernières soient uniquement
effectuées sur papier, quand ce n’est pas sous Excel.
50 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
DOSSIER
La FMGC, après avoir équipé les professionnels de terrain
de smartphones et tablettes pour qu’ils utilisent la GMAO
Mobility Work dans l’usine, a aussi mis en place des
bornes pour faciliter l’adoption de l’outil.
© DR
« Pour effectuer un contrôle efficace de la qualité,
les équipes en charge doivent avoir accès aux
opérations réalisées par la maintenance et doivent
pouvoir travailler rapidement. »
Dans chaque entreprise du secteur industriel, la bonne coordination
entre ses services (maintenance, qualité, sécurité, R&D,
etc.) est une condition sine qua non à son succès. Pour effectuer
un contrôle efficace de la qualité, les équipes en charge
doivent avoir accès aux opérations réalisées par la maintenance
et doivent pouvoir travailler rapidement.
Sans outil de gestion de maintenance adapté, les façons de
travailler sont lacunaires, pour toutes les raisons évoquées
plus tôt. Par conséquent, les contrôles qualité seront forcément
bancals puisque les opérateurs manqueront d’informations
pour retracer les différentes activités menées sur les machines.
Les pertes d’informations peuvent être fatales étant donné que
les équipes sont incapables de s’organiser efficacement et de
se coordonner, ce qui complique la remontée d’informations.
DÉCONSTRUIRE LES IDÉES REÇUES
Malgré ces avantages évidents et le fait qu’une évolution
vers le digital soit plus que bénéfique à l’entreprise, des idées
préconçues peuvent persister.
Outre le manque de traçabilité que cela implique inexorablement,
les pertes d’information se multiplient : il suffit qu’une feuille
soit perdue ou que seules les activités jugées comme étant les
plus importantes soient renseignées pour que les techniciens s’y
perdent. S’ajoute à cela le manque de communication, puisque
les équipes n’ont pas la possibilité d’échanger rapidement et sans
contrainte entre elles afin de transmettre des consignes ou de se
tenir mutuellement informées des interventions en cours.
Or, le besoin de clarté, surtout dans le domaine de la maintenance
industrielle, est primordial. Si les informations circulent moins
bien voire se perdent en cours de route, les équipes peuvent beaucoup
plus difficilement appréhender les arrêts de leurs machines,
lesquels se multiplient. Par ailleurs, sans un outil dédié, impossible
pour lesdites équipes de savoir quelles opérations ont été
précédemment réalisées sur l’équipement qu’elles contrôlent et
donc de bien connaître son historique.
UN BESOIN PRESSANT DE MIEUX COORDONNER LES
SERVICES
On pourrait se poser la question du coût de cette dématérialisation,
qui serait exorbitant. En réalité, opter pour une solution
digitale et nouvelle génération constitue un avantage financier
notoire pour l’entreprise, qui peut ainsi mutualiser toutes les
ressources dans un seul et même outil. La direction n’a plus à
chercher à multiplier les solutions qui répondraient chacune
à un besoin isolé mais peuvent se tourner, une fois les défis
auxquels elles doivent répondre identifiés, vers la plateforme
qui pourra leur permettre d’augmenter leur productivité comme
le confort de travail de leurs employés.
L’idée qui circule aussi au sein des TPE et PME serait que ce
processus de dématérialisation ne concernerait que les grandes
entreprises. En réalité, le besoin de plus de flexibilité, de digitalisation
et d’innovation est bien présent dans chaque structure.
Des solutions adaptées à chaque taille d’entreprise existent sur
le marché, avec pour objectif de simplifier la vie des équipes.
Les responsables peuvent également être tentés de penser qu’un
tel process supposerait trop de changements profonds, qui
impacteraient négativement la productivité comme l’efficacité
des équipes de terrain. Evidemment, il s’agira d’évoluer
vers des modes opératoires simplifiés et sûrement bien différents
de ceux potentiellement mis en place dans les usines
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I51
DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
d’une entreprise. Tout changement s’accompagne
indéniablement d’une période
transitoire, où les personnels apprennent
de nouvelles méthodes de travail : bien
menée et accompagnée, cette période
ne peut s’avérer que bénéfique pour les
équipes, qui rentabiliseront largement
en quelques semaines le temps investi
au départ pour amorcer ce virage vers la
dématérialisation.
OPÉRER UNE TRANSITION
PROGRESSIVE
Il va sans dire que la transition doit donc
se faire de manière progressive, afin de
s’assurer que les équipes s’approprient les
nouvelles méthodes naturellement et sans
trop de heurts.
La direction et le management ont pour
mission de planifier cette dématérialisation
et d’en définir le périmètre clairement.
L’objectif étant de fluidifier les process,
l’accompagnement des équipes est déterminant
dans cette évolution : si les retombées
financières sont à mesurer, le facteur
humain doit être au cœur des préoccupations.
En termes de maintenance industrielle, les
entreprises peuvent donc veiller à déployer
une solution de GMAO (gestion de la
maintenance assistée par ordinateur) en
SaaS (software as a service), qui ne nécessite
aucune installation. La conséquence
positive immédiate d’un tel choix est la
rapidité d’adoption de l’outil. En effet, les
solutions nouvelle génération sont très
faciles à prendre en main et intuitives :
elles constituent une fracture nette avec
les logiciels traditionnels, qui ne sont pas
adaptés aux besoins terrain.
EXEMPLES RÉUSSIS DE
DÉMATÉRIALISATION
Tous les secteurs, quelle que soit la taille de
l’entreprise qui souhaite donner un coup
de jeune à ses process, peuvent se doter
d’un outil nouvelle génération qui révolutionnera
leur façon de faire.
« Une solution de gestion de
la maintenance s’avère par
ailleurs particulièrement utile
dans le cadre de l’obtention de
normes qualité. »
LA MAINTENANCE EN FONDERIE
C’est en 2013 que la FMGC, Fonderie
et Mécanique Générale Castelbriantaise
(située dans l’ouest de la France)
se lance dans le déploiement d’un logiciel
de GMAO traditionnel, après avoir
fait face à une gestion de sa maintenance
lacunaire, par manque de dématérialisation.
C’était sans compter le poids financier
d’un tel projet, puisque ce logiciel
a coûté à l’entreprise plusieurs milliers
d’euros.
A cette époque, Marc-Antoine Talva
(fondateur de la plateforme de gestion
de maintenance Mobility Work) rejoint
les rangs de l’entreprise en tant qu’apprenti,
avec pour mission de pousser
l’adoption de cette première GMAO.
Après plusieurs semaines et constatant
que ce logiciel beaucoup trop lourd et
compliqué à utiliser ne pourrait jamais
répondre aux besoins des équipes
terrain, il décide, avec le soutien de
sa hiérarchie, de créer Mobility Work,
première solution de GMAO mobile et
communautaire.
Grâce à ses fonctionnalités : calendrier
partagé avec les équipes du site, le fil
d’actualité regroupant toutes les activités
de maintenance de l’usine, les checklists,
les QR codes et autres notifications, la
solution est adoptée en quelques jours
par l’ensemble des techniciens, avant
d’être progressivement déployée dans
toutes les usines du groupe industriel.
GMAO ET AUDIT QUALITÉ
Une solution de gestion de la maintenance
s’avère par ailleurs particulièrement utile
dans le cadre de l’obtention de normes
qualité, comme en témoignait Hubert
Marion, responsable des services maintenance
machines, infrastructures, moules
et usinage chez Bericap, pour le blog de
Mobility Work. Il explique en effet que si
la GMAO, déployée dès 2017, a profondément
révolutionné les pratiques de maintenance,
l’outil leur a permis de « réussir
l’audit ISO 9001 version 2015, au cours
duquel Mobility Work s’est particulièrement
démarqué ». Il ajoute : « Nous
avons également présenté l’outil durant
l’audit AIB (American Institute of Baking,
hygiène de la sécurité alimentaire), ainsi
que lors des contrôles FDA (Food and
Drug Administration). […] Une fois de
plus, l’efficacité de l’outil a été soulignée. »
Aujourd’hui, Mobility Work, disponible
en version web et mobile sous Android
et iOS, a conquis des clients dans plus de
100 pays, issus des secteurs aussi variés
que la métallurgie, les cosmétiques, le
médical ou encore l’automobile. Les
utilisateurs renseignent leurs activités
en quelques secondes sur leur application,
directement sur le terrain, sans avoir
besoin de faire des allers-retours incessants
pour noter leurs tâches sur papier.
Ils retrouvent, depuis les fiches équipements,
toute la documentation liée à telle
ou telle machine et améliorent ainsi leur
temps d’intervention.
En définitive, la dématérialisation est
un changement inévitable pour toute
structure désireuse de s’inscrire dans
son temps et d’améliorer sa productivité.
Si c’est un projet qui peut sembler
d’envergure, il faudra simplement que les
entreprises prennent le temps d’évaluer
leurs besoins et de s’inscrire dans une
démarche proactive pour dématérialiser
leur maintenance industrielle et fournir
à leurs équipes une GMAO mobile et
intuitive comme Mobility Work, véritable
plateforme communautaire d’échange de
bonnes pratiques, d’expertise et de pièces
détachées. ●
Célia Sagnier
52 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
QUELS LABELS POUR LA DIVERSITÉ ?
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
© Sipa – Raise
© Raise– Sipa
INVESTISSEMENT
Clara Gaymard, Raise et la diversité
L’obligation de publication de la note de l’Index de l’égalité
femmes-hommes concerne les entreprises d’au moins
50 salariés depuis 1er mars 2020. Chaque année, ces
entreprises devront calculer cet index, à partir de plusieurs
indicateurs, rendre public la note obtenue et, le cas échéant,
prendre des mesures correctives pour réduire les disparités
salariales entre les femmes et les hommes. Clara Gaymard,
dirigeante de Raise s’exprime sur la diversité et l’égalité
femmes-hommes dans les sociétés. Focus.
Clara Gaymard
Cco-fondatrice de Raise
QUALITÉ RÉFÉRENCES : POURQUOI L’ÉGALITÉ
HOMME-FEMME ET LA DIVERSITÉ SONT-
ELLES DES ENJEUX DE MANAGEMENT ?
Clara Gaymard : S’il est vrai qu’aujourd’hui les
femmes sont de mieux en mieux représentées,
dans presque tous les secteurs, les décideurs
restent dans l’immense majorité des hommes
de plus de 50 ans. L’un des enjeux concerne
alors l'avancée des femmes au sein des organisations.
Si on ne permet pas aux femmes d’accéder
à tous les niveaux de responsabilité, elles
ne pourront jamais obtenir les mêmes possibilités
d’accès aux positions de leadership et donc
avoir le pouvoir de décision. Pour permettre
cette évolution, les managers doivent, à tous les
niveaux hiérarchiques et dans tous les métiers,
prendre conscience de l’importance de la mise
en place d’une vraie politique de parité et plus
largement, de diversité.
Q.R. : COMMENT L’ÉGALITÉ HOMME-FEMME
ET LA DIVERSITÉ CONTRIBUENT-ELLES À
LA PERFORMANCE DES SOCIÉTÉS OU DES
ORGANISATIONS ?
C.G. : Au-delà des considérations morales, il
faut bien comprendre que l’égalité hommefemme
et, au-delà, la diversité sont une source
de performance et de succès pour l’entreprise.
De nombreuses études l’attestent. C’est encore
plus vrai lorsque les entreprises, au-delà de leurs
instances de direction, diversifient le profil de
leurs cadres. Ce n’est pas donc pas seulement
pour les femmes qu’il faut promouvoir une vraie
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I53
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
QUELS LABELS POUR LA DIVERSITÉ ?
politique d’égalité, c’est également dans l’intérêt de l’entreprise
toute entière.
Q.R. : LA DIVERSITÉ EST-ELLE UN LEVIER D’INNOVATION ?
C.G. : Bien évidemment, car s’appuyer sur des ressources
parmi lesquelles sont représentées différentes compétences,
savoir-faire, expériences, origines, permet d’inventer des
solutions nouvelles, de croiser des regards, d’imaginer collectivement
des produits et services qui sortent des sentiers
battus.
« Il nous reste donc encore beaucoup de chemin à
parcourir… »
Q.R. : COMMENT LA FRANCE SE SITUE-T-ELLE EN MATIÈRE
D'ÉGALITÉ HOMMES FEMMES ET DE DIVERSITÉ ?
C.G. : Si nous nous comparons à d’autres pays, comme
les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, la France est toujours
très en retard en nombre de femmes à la tête de grandes
entreprises. Grâce à la loi Copé-Zimmerman de 2011 sur
la diversité des conseils d’administration, ces instances se
sont considérablement féminisées. Ce n’est malheureusement
pas encore le cas pour les Comités de Direction. On
peut, par exemple, le constater en regardant les instances
dirigeantes des entreprises du CAC 40. Et l’actualité récente
avec le départ d’Isabelle Kocher en est un triste exemple.
CONTRIBUE-T-ELLE À LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL ?
C.G. : D’une manière générale, il a été démontré que les
inégalités au sens large ont un impact négatif sur la qualité
de vie des individus. Cette logique est la même dans le milieu
spécifique du travail.
Au-delà de l’égalité formelle, l’égalité des droits, il est nécessaire
d’avoir un climat d’égalité des chances pour tous les
individus au sein de l’entreprise, pour permettre à chacun de
déployer son plein potentiel et d’avoir la même reconnaissance
du travail réalisé, les mêmes potentialités d’évolution,
les mêmes rétributions. C’est un facteur essentiel de motivation,
de productivité et donc de réussite pour les collaborateurs
d’une entreprise.
Q.R. : QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER À
DES PROFESSIONNELS DE LA QUALITÉ À PROPOS DU
MANAGEMENT DE LA DIVERSITÉ ET DE L’ÉGALITÉ
PROFESSIONNELLE ?
Clara Gaymard et Gonzague de
Blignières, les fondateurs de Raise.
Par ailleurs, aujourd’hui encore, les femmes touchent en
moyenne 18,5% de salaire en moins que les hommes, avec
une discrimination pure (à compétences et expériences
égales) de près de 10%.
Il nous reste donc encore beaucoup de chemin à parcourir…
Q.R. : QUE PENSEZ-VOUS DE LA CONTRIBUTION DES
LABELS À L’ÉGALITÉ HOMME-FEMME ET LA DIVERSITÉ
DANS LES ENTREPRISES OU LES ORGANISATIONS ?
C.G. : Les labels à l’égalité homme-femme permettent de
donner des indicateurs sur l’avancée des entreprises en la
matière, et peuvent les encourager à poursuivre les efforts
engagés ou les inciter à évoluer plus rapidement. De plus en
plus, ces labels seront des arguments pour les entreprises en
termes d’attractivité et de rétention de leurs talents, féminins
bien-sûr, mais aussi masculins.
Q.R. : COMMENT L’ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE
© Sipa – Raise
54 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
QUELS LABELS POUR LA DIVERSITÉ ?
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
C.G. : Pour que les choses évoluent, il est essentiel de voir
la diversité pour ce qu’elle est : non pas une contrainte, mais
bien une formidable opportunité !
Osez promouvoir les femmes, des plus bas niveaux jusqu’aux
sommets de l’organigramme, pour disposer demain de profils
compétents et aguerris, dont la légitimité ne pourra pas être
remise en question.
Enfin, puisque l’on sait clairement que l’un des principaux
blocages qui existe est l’autocensure des femmes elles-mêmes,
n’hésitez pas à mettre en place des systèmes de mentorat,
en interne à l’entreprise ou auprès d’organisme externes.
De nombreuses initiatives existent, et de vrais réseaux de
femmes sont aujourd’hui en place et font bouger les lignes.
« Dès le lancement de Raise, il était évident pour
Gonzague et moi-même qu’il fallait mettre en place
un principe de parité totale à tous les niveaux
hiérarchiques. »
Q.R. : QUELLE EST LA POLITIQUE DE VOTRE ENTREPRISE
RAISE ENVERS LA PARITÉ ET LA DIVERSITÉ ?
C.G. : Dès le lancement de Raise, il était évident pour
Gonzague et moi-même qu’il fallait mettre en place un principe
de parité totale à tous les niveaux hiérarchiques. Et nous
avons même été plus loin ! Toutes nos activités sont dirigées
par un binôme – paritaire bien-sûr – et non une personne
seule, afin de dire toujours « nous » et non « je ». Cela fait
vraiment partie de notre ADN, et nous l’appliquons pour
chaque nouvelle activité que nous lançons.
Sur la diversité, plus largement, il était également très important
pour nous de nous entourer de femmes et d’hommes
provenant d’horizons divers, âgés aussi bien de 22 ans ou
de 60 ans, issus de différents milieux sociaux, de multiples
formations, chacun ayant eu parcours de vie qui lui est
propre. Lorsque les collaborateurs se ressemblent (mêmes
écoles, mêmes origines, même sexe...), ils ont nécessairement
tendance à se comparer, et cela crée une compétition latente.
Une équipe diverse, au contraire, s’enrichit des différences de
chacun. Finalement, cela impose que tous partagent pleinement
la raison d’être de l’entreprise et se rassemblent autour
d’elle.
C’est un capital précieux pour nous, qui nous permet d’être
toujours créatifs, toujours innovants et en perpétuel renouvellement.
Clara Gaymard
a été présidente
du Women's
Forum.
Q.R. : COMMENT LE WOMEN'S FORUM (DONT VOUS
AVEZ ÉTÉ LA PRÉSIDENTE) A-T-IL CONTRIBUÉ À
UNE MEILLEURE PRISE EN COMPTE DES OPINIONS
DES FEMMES DANS LES ENTREPRISES OU LES
ORGANISATIONS ?
C.G. : Le Women’s Forum représente la voix des femmes
qui transforment le monde, un forum pour l’économie et la
société, qui permet le partage d’expériences de ces femmes,
de leurs actions, de ce qu’elles apportent et mettent en place
pour changer le monde. C’est un formidable vivier d’idées, de
réflexions, et de partage de solutions réelles pour faire avancer
concrètement les choses pour un monde meilleur, plus
juste, et parfaitement adapté aux transformations à venir. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Une société d’investissement
philanthropique
Raise est une société d’investissement, doublée d’un Fonds
de dotation interne, Raisesherpas, entièrement dédié à
l’accompagnement philanthropique des entrepreneurs.
Clara Gaymard l’a fondée avec Gonzague de Blignières sur
un mécanisme de financement conjuguant rentabilité et
générosité puisque toutes ses équipes d’investissement
(Raise Investissement, Raise REIM, Raise Ventures, Raise
Impact et RaiseLab) donnent 50% de leur intéressement afin
de financer notre Fonds de dotation. Ce dispositif pionnier
en France permet de créer un écosystème vertueux, mêlant
les grands groupes et institutionnels actionnaires, les ETI
et les startups.
©Women’s Forum Sipa Press.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I55
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
Représenter au CSE
LIVRE
CSE contribue à l’amélioration
continue
Le comité social et économique (CSE) remplace le comité d'entreprise,
les délégués du personnel, les membres du CHSCT ou de la délégation
unique du personnel. Tous les mandats ont automatiquement
pris fin au 31 décembre 2019 après une période transitoire de
deux ans à l'exception de ceux des délégués syndicaux, dans
les entreprises d'au moins 50 salariés. Lise Mattio, formatrice
auprès des élus du CSE en SSCT et Francis Cohen, formateur et
consultant auprès des élus du CSE, ont publié récemment un guide
pratique sur ce nouveau comité chez Afnor Editions. Entretien.
QUALITÉ RÉFÉRENCES : A QUOI SERT
UN CSE ?
Lise Mattio et Francis Cohen : Mis
en place par les ordonnances « Macron »
de septembre 2017, le comité social et
économique regroupe en une seule
instance les attributions des délégués
du personnel, du comité d’entreprise et
du comité d’hygiène de sécurité et des
conditions de travail.
Pour les entreprises de 11 à 49 salariés,
le domaine de compétences du CSE
comprend deux missions principales :
• Présentation à l’employeur des réclamations
individuelles et collectives
des salariés relative à l’application de
législation sociale par l’employeur ;
• Promotion de la santé et sécurité au
travail se traduisant notamment par
la faculté d’organiser une enquête en
cas d’accident du travail et de disposer
d’un droit d’alerte en cas de danger
grave et imminent ou d’atteinte
aux droits des personnes, libertés
individuelles et harcèlements.
Pour les entreprises d’au moins 50 salariés,
le CSE exerce, en plus, des attributions
en matière économique et sociale.
Ainsi, il doit être consulté de façon
©DR
©DR
Lise Mattio
Formatrice
Francis Cohen
Formateur et
consultant
récurrente sur les orientations stratégiques
de l’entreprise, sa situation économique
et financière, la politique sociale
et les conditions de travail, ce qui inclut
notamment l’examen d’un bilan annuel
de la situation générale de la santé, de
la sécurité et des conditions de travail
ainsi d’un programme de prévention
pour l’année à venir. De façon ponctuelle,
en cas de projet important modifiant les
conditions de travail et d’emploi, le CSE
doit aussi être consulté. Par exemple :
déménagement, nouvelle organisation
du travail, etc. Le CSE peut proposer à
l’employeur des mesures de prévention
des risques professionnels. En cas de
refus de ce dernier d’en tenir compte, il
doit en exposer les motifs. Par ailleurs,
il dispose d’un droit d’alerte, en particulier
en cas de danger grave et imminent,
il peut réaliser des enquêtes en
cas d’accident du travail et de maladie
professionnelle, organiser des inspections
des locaux de travail et recourir
à des experts habilités en cas de risque
grave ou de projet important impactant
les conditions de travail ou d’introduction
de nouvelle technologie. Par
ailleurs, les activités sociales et culturelles
sont gérées par le comité.
Q.R. : QUELLE EST LA DIFFÉRENCE
ENTRE LE CSE ET LE CHSCT ?
L.M. et F.C. : Globalement, les missions
du CSE en matière de SSCT 1 sont simi-
1. Santé, sécurité et conditions de travail.
56 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
Représenter au CSE
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
laires à celles du CHSCT 2 , mais l’exercice
des attributions en SSCT dans le
cadre de la nouvelle instance peut s’avérer
difficile dans la mesure où les questions
de SSCT peuvent se confondre
avec les autres sujets du CSE et en
conséquence traitées de façon moins
efficace, avec un nombre d’élus finalement
plus réduit. Auparavant, l’employeur
devait fournir au CHSCT tous
les moyens pour exercer sa mission
comme le financement des frais de
déplacement en cas d’enquêtes ou d’inspection.
Désormais, ce n’est plus le cas,
tout est à la charge du CSE. Les frais
d’expertise en cas de projet important
ou d’introduction de nouvelles technologies
qui étaient financés avant par
l’entreprise sont depuis le passage au
CSE financés à 80 % par l’entreprise et à
20 % par le comité. Par ailleurs, la mise
en place d’une Commission dédiée (la
2. Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions
de travail.
Forte mobilisation des nouveaux élus pour se former
à l’exercice de leur mandat en matière de santé, sécurité
et conditions de travail.
« Toute entreprise d’au
moins 11 salariés aurait dû
normalement organiser des
élections professionnelles
avant le 31 décembre 2019
pour être pourvue d’un CSE à
compter du 1 er janvier 2020. »
CSSCT 3 ), obligatoire à partir de 300
salariés, ne répond que partiellement à
ces difficultés puisque cette commission
ne dispose d’aucun pouvoir délibératif.
Q.R. : QUI DOIT METTRE EN PLACE UN
CSE ? QUAND ? COMMENT ?
L.M. et F.C. : Toute entreprise d’au
moins 11 salariés aurait dû normalement
organiser des élections professionnelles
avant le 31 décembre 2019
3. Commission santé, sécurité et conditions de
travail .
© DR
pour être pourvue d’un CSE à compter
du 1 er janvier 2020. La loi ne fixant
qu’un cadre général, il convient le plus
souvent d’adapter les contours de l’institution
au contexte de l’entreprise et au
niveau d’intensité du dialogue social.
On peut alors suivre une démarche
en 3 étapes : conclusion d’un accord
de mise en place du CSE déterminant
notamment le nombre et le périmètre
des CSE d’établissement et la création
éventuelle de représentants de proximité
(qui peuvent être des relais utiles
aux élus en matière de SSCT), négociation
d’un protocole d’accord préélectoral
pour fixer les conditions de
déroulement des élections et, suite à
la création du CSE, établissement de
son règlement intérieur visant à déterminer
les règles de fonctionnement de
l’institution.
Q.R. : LE CSE EST-IL UN ATOUT POUR
UNE DÉMARCHE D’AMÉLIORATION
CONTINUE ?
L.M. et F.C. : Le CSE est une source
d’informations intéressante pour une
démarche d’amélioration permanente
dans la mesure où le comité remonte et
examine les dysfonctionnements constatés
dans l’entreprise et propose des pistes
d’amélioration pour les enrayer.
Q.R. : COMMENT UN MANAGER DE
LA QUALITÉ PEUT-IL PARTICIPER
ACTIVEMENT ET EFFICACEMENT À
UN CSE ?
L.M. et F.C. : Un manager de la qualité
peut apporter ses compétences en :
• Fournissant et expliquant les
normes notamment sur les équipements
de travail, l’utilisation des
produits chimiques, les facteurs ambiants
(éclairage, bruit, etc.) ;
• Participant aux inspections organisées
par les élus si ces derniers
ne s’y opposent pas afin de repérer
avec eux les contraintes auxquelles
sont exposées les travailleurs et les
actions à mener pour améliorer les
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I57
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
Représenter au CSE
conditions de travail ;
• Représentant l’employeur dans le
cadre l’enquête conjointe à mener
avec le CSE suite à un accident du
travail ou une maladie professionnelle,
et en apportant ainsi son expertise
sur l’arbre des causes ;
• Examinant attentivement les productions
du CSE : compte rendu
des inspections, conclusions des
enquêtes, procès-verbaux du comité,
etc.
• S’impliquant dans des groupes
de travail portant sur des problématiques
comme la prévention
des risques psychosociaux ou des
troubles musculo-squelettiques.
« En matière de prévention
des risques professionnels,
la qualité peut accompagner
le CSE dans la recherche de
solutions sur des questions
relevant du domaine de la
SSCT. »
Q.R. : COMMENT REPRÉSENTER LA
QUALITÉ DANS LE CSE ?
L.M. et F.C. : Il conviendrait de
présenter la qualité comme une fonction
apportant des méthodes et des
outils pour analyser les situations de
travail afin de trouver des solutions
pour préserver la santé physique et
mentale et améliorer les conditions
de travail. Elle peut ainsi informer les
membres du CSE sur la réglementation
et des normes en matière de santé et
sécurité au travail et par exemple, sur
les procédures pour vérifier la conformité
des installations, suivi et contrôle
des fiches de données de sécurité en cas
d’utilisation de produits chimiques, etc.
En matière de prévention des risques
professionnels, la qualité peut accompagner
le CSE dans la recherche de
solutions sur des questions relevant
du domaine de la SSCT.
Q.R. : COMMENT ÉVALUER LES
RISQUES D’UNE SITUATION DE
TRAVAIL ?
L.M. et F.C. : L’évaluation des risques
consiste à recueillir toutes les caractéristiques
de la situation de travail
en se basant sur le travail réel. L’assurance
maladie préconise la méthode
ITAMaMi qui s’appuie sur l’analyse des
5 paramètres suivants : l’individu, la
tâche, l’activité, le matériel et le milieu.
Pour ce faire, il convient d’observer les
personnes en train de travailler et de
les interviewer sur leur activité : quelles
sont les contraintes et les ressources de
leur travail ? Lorsque les déterminants
de la situation de travail sont identifiés,
on peut alors recenser les dommages
possibles en termes de santé et de sécurité.
Q.R. : COMMENT LE CSE PEUT-IL
CONTRIBUER À L’AMÉLIORATION DES
CONDITIONS DE TRAVAIL ET À LA
MISE EN PLACE D’UNE POLITIQUE DE
PRÉVENTION ACTIVE ?
L.M. et F.C. : Le CSE peut contribuer
à l’amélioration des conditions de
travail en mettant en place des actions
concrètes notamment en :
• Réalisant entre deux réunions du
CSE portant sur la SSCT au moins
une inspection afin de recenser les
problématiques en la matière et les
porter en débat au comité ;
• Analysant les conséquences en
matière de santé et de sécurité d’un
projet d’entreprise (modification
des horaires, nouveaux équipements,
etc.) ;
• Réalisant des enquêtes en cas d’accident
pour identifier les causes et
proposer des mesures de prévention
afin d’éviter la reproduction
de l’accident ;
• En alertant l’employeur en cas de
danger grave et imminent et en déterminant
avec ce dernier quelles
sont les mesures à prendre pour
faire cesser la situation dangereuse ;
• En proposant une démarche collective
de prévention relative à une
problématique de l’entreprise (par
exemple : risques psychosociaux
ou troubles musculo-squelettiques)
;
• En sollicitant et associant, à leur
démarche, les acteurs de la prévention
: Service de santé au travail,
CRAMIF/CARSAT, etc.
• En participant à la formation obligatoire
en SSCT pour les élus du
CSE.
Q.R. : EN QUOI LE CSE PEUT-IL
PARTICIPER À L’ÉGALITÉ
PROFESSIONNELLE ENTRE LES
HOMMES ET LES FEMMES ?
L.M. et F.C. : En cas d’absence d’accord
d’entreprise, lors de la présentation de
la politique sociale et les conditions de
travail de l’entreprise, le CSE doit être
consulté sur l’égalité professionnelle
et notamment sur les écarts de traitement
entre les femmes et les hommes
en matière de rémunération et sur les
objectifs et les mesures mises en place
par l’employeur pour réduire les écarts
de traitement. Dans ce cadre, le CSE peut
proposer des actions à l’employeur visant
à corriger les inégalités entre les femmes
et les hommes.
58 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
Représenter au CSE
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
Q.R. : LES PME SONT-ELLES EN
RETARD DANS LA MISE DE LEUR CSE ?
L.M. et F.C. : Oui. D’après les estimations
du ministère du travail, 15 à 20 %
des CSE seraient « encore à mettre en
place, plutôt dans des entreprises où l’on
attend un procès-verbal de carence »,
c’est-à-dire essentiellement des PME.
A noter que la demande commune de
la CGT, FO, CFE-CGC et la CFTC de
faire reporter l’échéance du 1er janvier
2020 a été refusée par le ministère du
Travail, considérant que les entreprises
avaient déjà eu un délai de 2 ans et demi
pour s’y préparer. Rappelons que toute
entreprise n’ayant pas mise en place le
CSE au 1er janvier 2020, et à défaut de
PV de carence, encourt des poursuites
pénales pour délit d’entrave, sans compter
le risque indemnitaire et d’annulation
de certaines décisions prises en l’absence
de toute consultation des représentants
du personnel. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
Pub RF 185x130 N°2011.qxp_Mise en page 1 23/08/2019 12:03 Page1
Une expertise auprès des élus du CSE
Titulaire d’un master II en ressources
humaines, Lise Mattio anime régulièrement
des actions de formation auprès des
représentants du personnel au sein de
son propre organisme de formation agréé
par le ministère du Travail pour la formation
obligatoire en SSCT des membres
du CSE et de la CSSCT. Par ailleurs, elle
est formatrice habilitée par l’Assurance
Maladie Risques Professionnels/INRS
pour la formation « Initiation à la prévention
des risques psychosociaux » et à
celle destinée au référent santé et sécurité
au travail. Elle intervient également
dans des missions de conseil (prévention
des risques psychosociaux, diagnostic
de la pénibilité, etc.) dans différents
secteurs d’activité.
Chargé d’enseignement et consultant
formateur depuis près de 20 ans en
droit des affaires et en droit social, Francis
Cohen intervient au sein du master
Relations sociales de la faculté d’AEI
de l’UPEC et du master Gestion stratégique
des RH de l’université Paris 1
Panthéon- Sorbonne, ainsi qu’auprès de
plusieurs écoles et organismes de formation
(Centrale Supélec Executive, groupe
IGS, Institut Catholique de Paris…). Fort
de son expertise juridique sur les questions
de SST et droit social, il intervient
par ailleurs sur les parcours de licence
et master QSE développés par l’ES-
QESE Paris et l’IAE de Paris 1. En outre,
il anime régulièrement des formations
et séminaires destinés à des élus du
personnel, managers, fédérations professionnelles
sur des problématiques de
droit du travail ou de relations sociales.
Enfin, il est enseignant en méthodologie
et consultant VAE.
C O N F E R E N C E S - E X P O S I T I O N - A N I M A T I O N S
9 ème
édition
Le salon des radiofréquences,des hyperfréquences,
du wireless, de la CEM et de la fibre optique
18 et 19 mars 2020
Paris Expo
Porte de Versailles
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I59
LES OUTILS DE LA QUALITÉ CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
© DR
CAS D’APPLICATION
Mesures rapides et
précises pour gabarits de
contrôle et jauges
L’italienne M.D.C Design fabrique des gabarits de contrôle et d'automatisation
industrielle, et élargit sa gamme de services de métrologie pour les
tiers dans les secteurs de l'automobile et de l'aérospatiale.
M.D.C. Design srl est une
société jeune et dynamique
qui croit fermement
au partage des
expériences individuelles, afin de développer
des normes de qualité élevées en
matière de conception et de fabrication.
Grâce à de nombreuses années d’expérience
dans le domaine de la mécanique,
M.D.C. Design est aujourd’hui un fournisseur
d’excellence sur le marché des
gabarits de contrôle et d’automatisation
industrielle, notamment dans les secteurs
de l’automobile et de l’aérospatiale. L’entreprise
offre des solutions technologiques
innovantes : des outils de dernière
génération et une planification soignée,
conforme aux spécifications, permettant
à M.D.C Design de fournir un véritable
soutien à chaque étape du développement
de produit.
À travers les années, les exigences du
marché sont devenues de plus en plus
sophistiquées nécessitant des réponses
précises et rapide. Grâce aux investissements
continue en technologie, des
concepteurs expérimentés et des équipements
de production d’avant-garde,
M.D.C Design assure désormais un
Mesure d’un équipement de grande taille
©DR
Annick Giesen
Regional Marketing
& PR Manager EMEA
chez Ametek – Division
Creaform Allemagne
haut niveau de qualité et de répétabilité
de mesures. D’ailleurs, le département
destiné à la métrologie garantit une
certification dimensionnelle et des équipements
de qualité. M.D.C. Design est
certifiée ISO 9001:2015
DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE DE
QUALITÉ À LA FINE POINTE DE LA
TECHNOLOGIE
À la suite de l’agrandissement et l’amélioration
des usines, M.D.C Design décida
d’entreprendre des investissements dans
la métrologie. Souhaitant surpasser les
attentes de précision élevée du marché
et offrir un service haut de gamme, la
société s’est lancée dans la recherche d’outils
de mesure plus performants. Transformer
les données en indications simples
instantanées, ainsi que reproduire des
composants et des pièces en 3D grâce à
des outils de mesure polyvalent étaient les
principaux objectifs. En bref, permettre
de rejoindre les plus hautes normes nationales
et internationales du secteur.
Afin d’atteindre cette visée, la société a
évalué diverses technologies de métrologie.
Tout d’abord, les scanners montés sur
bras et les instruments de numérisation
optiques ont été analysés. De nombreux
essais ont été réalisés afin d’évaluer le
niveau de précision et la répétabilité ;
deux incontournables du développement
pour l’industrie automobile et
aérospatiale. Ces premiers systèmes ont
malheureusement affiché un rendement
en deçà des objectifs de fiabilité et de
précision. Après plusieurs recherches et
une étude minutieuse, M.D.C. Design
a choisi les technologies Creaform. La
société a choisi les scanners MetraS-
CAN 3D et HandySCAN 3D, la MMT
portable HandyPROBE, ainsi que le
logiciel Metrologic X4, pour la gestion
de la numérisation et de la mesure de
tous les gabarits et des composants du
département de métrologie 3D. Ces
nouveaux équipements permettent
non seulement d’assurer des mesures
précises, de contrôler des appareils de
grande taille, ce qui était pratiquement
impossible à effectuer au moyen d’instruments
de mesure manuels, mais
aussi de contrôler des éléments de plastiques
et recueillir des données sur les
matériaux bruts. Ces outils permettent
donc, aussi, à M.D.C. Design de traiter
les fichiers de CAO directement au sein
du département de conception assisté
par ordinateur, et ainsi assurer le calcul
précis du matériau en excès.
60 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
niveau de service supérieur immédiat.
Les systèmes de mesures Creaform sont
non seulement efficaces pour le contrôle,
mais aussi pour la mesure de composants
et la rétroingénierie. En bref, l’amélioration
de la qualité, l’augmentation de la
vitesse de traitement et l’interaction très
simple avec le logiciel sont les principales
raisons ayant motivé l’acquisition de ces
produits. L’objectif d’atteindre les standards
nationales et internationales était
donc atteint avec succès, tout en ajoutant
des services supplémentaires à leur arc.
Pour conclure, la direction de M.D.C.
design résume la situation ainsi : « Creaform
a été choisie parce qu’elle reflète
parfaitement les points fondamentaux qui
sous-tendent notre mission : la rapidité
et la précision. Nous sommes très satisfaits
de notre choix, y compris en matière
de soutien technique et de formation du
personnel. » ●
LES RAISONS MOTIVANT CE CHOIX
Par le passé, le contrôle métrologique
était effectué à l’aide de méthodes de
mesure manuelles. Avec ces anciennes
MMT, M.D.C. Design n’était pas en
mesure de numériser efficacement : elle
était limitée par la taille des éléments
ainsi que l’espace disponible. Le monde
de la métrologie regorge de bonnes solutions
de remplacement, mais la polyvalence
des systèmes de mesure portables
de Creaform a convaincu chaque utilisateur.
En raison de leur portabilité et de
leur insensibilité aux conditions de travail
typiques des environnements de production
(ex. : manutention, installation ou
vibration), ils sont idéals pour mesurer
des pièces difficiles à déplacer, un
service de mesure qui était impossible à
offrir auparavant. Les nouveaux appareils
ont été utilisés par M.D.C. Design non
seulement dans la salle de métrologie de
l’usine, mais aussi dans d’autres services
de l’entreprise, et même, directement chez
leur client. L’utilisation de ces systèmes
innovants a apporté d’importants avantages
: une zone de numérisation plus
large, aucune limite dans la détection de
type de forme et de surface, et une liberté
de mouvement totale. Le HandySCAN
3D, en effet, est très léger et peut facilement
être transporté, et ainsi offrir un
À propos de Creaform
Creaform conçoit, fabrique et met en marché des technologies de mesure 3D portables
et automatisées, en plus de se spécialiser en services d’ingénierie. L’entreprise offre des
solutions novatrices pour répondre à des besoins en numérisation 3D, en rétro-ingénierie,
en contrôle de la qualité, en contrôle non destructif, en développement de produits et
en simulation numérique (AÉF/MFN). Ses technologies sont utilisées dans de nombreux
secteurs d’activité, notamment l’automobile, l’aérospatiale, les produits de consommation,
l’industrie lourde, les soins de santé, la fabrication, l’industrie pétrolière et gazière,
la production d’énergie, ainsi que la recherche et l’éducation.
Outre son siège social à Lévis, au Québec, où sont regroupées ses activités de production,
Creaform exploite des centres d’innovation à Lévis et à Grenoble, en France. L’entreprise
possède également des bureaux aux États-Unis, au Mexique, en France, en Allemagne,
en Italie, en Espagne, au Brésil, en Chine, au Japon, en Inde, en Corée et à Singapour.
Creaform fait partie d’AMETEK Technologies d’ultraprécision, une division d’AMETEK Inc.,
chef de file mondial en fabrication d’instruments électroniques et d’appareils électromécaniques,
qui réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 4,8 milliards de dollars US.
www.creaform3d.com
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I61
LES OUTILS DE LA QUALITÉ CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
AVIS D’EXPERT
Comment la fractographie statistique
simplifie et améliore le contrôle de la
tenue mécanique de nouveaux produits
Avant sa mise sur le marché, tout nouveau produit est soumis à une batterie d’essais qui a pour but de
contrôler sa bonne tenue mécanique. Sur des équipements complexes, comme, par exemple, un moteur
d’avion, chaque composant est méthodiquement testé un à un. S’assurer de performances mécaniques
adéquates exige alors un travail long et fastidieux, passant par la fabrication, puis la destruction
d’un nombre important de pièces. Malgré tous ces efforts, les défaillances mécaniques sont encore
courantes. Preuve en est, des incidents mécaniques sur des équipements ou des moyens de transports
font régulièrement la une des journaux. Alors comment améliorer la qualité et la prédictibilité des
tests mécaniques…tout en les simplifiant ? Tels sont aujourd’hui les défis que doit relever l’industrie
mécanique. Et si elle faisait appel à la fractographie statistique, cette nouvelle technique de l’ingénieur
qui permet de qualifier une pièce par le simple scan de son faciès de rupture ?
S’assurer de la tenue mécanique d’un équipement est une
tâche complexe qui nécessitent plusieurs étapes. Tout
d’abord, les matériaux qui composent la pièce sont testés
afin de déterminer leur résistance mécanique. Le mode
de rupture le plus courant est la rupture par traction, qui procède
via l’amorçage, puis la propagation d’une fissure. Chaque matériau
est alors caractérisé par deux quantités qui lui sont propres :
(i) sa résistance, qui fournit la contrainte seuil à partir de laquelle
une fissure va s’initier, et (ii) sa ténacité, qui définit le niveau
de contrainte à partir duquel cette même fissure va se propager.
Pour de nombreuses applications, mesurer la résistance est
suffisant. En effet, si on s’assure qu’aucune fissure ne s’initie, à
quoi bon mesurer la ténacité. Mais certains secteurs comme l’aéronautique
ou le nucléaire vont un cran plus loin en s’assurant
que l’intégrité mécanique de l’équipement est préservée, même
en présence de fissures. Cette précaution supplémentaire s’avère
bien utile, car aussi bien dans le fuselage des avions que dans les
cuves de centrale, les fissures sont fréquentes ! Dans la pratique,
la résistance et la ténacité d’un matériau sont obtenues à partir
de tests destructifs normalisés réalisés sur éprouvette – pour la
ténacité, celle-ci est pré-entaillée. Préparer des éprouvettes, réaliser
les tests, puis les interpréter constitue un travail significatif et
un budget loin d’être négligeable. Mais faute d’alternative, cette
approche reste encore incontournable.
Malgré tout, cette étape est loin d’être suffisante. Le verre Gorilla
développé par Corning atteint des performances exceptionnelles,
si bien que les écrans de la plupart de nos smartphones en sont
Laurent Ponson
Chercheur au CNRS & CEO de Tortoise
maintenant composés. Toutefois, cela n’empêche pas certains téléphones
d’être plus fragiles que d’autres. Car la forme qu’épouse le
matériau dans le produit fini, impacte sa tenue mécanique. Par
exemple, les écrans carrés sont proscrits, car les fissures s’initient
au niveau des coins. L’effet de forme sur la résistance mécanique
est alors évalué via des calculs numériques reposant sur
la méthode des éléments finis. Pour calibrer ces modèles, on
utilise les propriétés de rupture des matériaux mesurées lors de
la première étape.
Enfin, vient s’ajouter une troisième étape qui consiste à tester le
produit fini dans les conditions finales d’utilisation, validant ainsi
les calculs faits précédemment. Malheureusement, on s’aperçoit
très souvent que le produit n’a pas une résistance mécanique
suffisante… et qu’il faut donc redimensionner la pièce (revenir à
l’étape 2), voir changer le matériau utilisé (revenir alors à l’étape 1).
Comment simplifier cette procédure ? Ces dernières années ont vu
émergé une nouvelle technique de l’ingénieur qui permet, d’une
62 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
25.0
22.5
20.0
17.5
15.0
CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
part, de fusionner la première et la troisième étape, et d’autre
part, de faciliter les interactions entre les tests mécaniques et le
calcul numérique. Il s’agit de la fractographie statistique qui fournit
les propriétés mécaniques d’un matériau sans avoir recours à
des tests mécaniques sur éprouvette (Fig. 1).
Comment mettre à profit cette innovation dans le cadre du
contrôle mécanique des pièces ? L’approche proposée est illustrée
sur la Fig. 3 pour une vis. La tenue mécanique de la pièce (ici,
son couple de serrage à rupture) et les propriétés mécaniques de
l’acier qui la compose sont obtenues dans une seule et même étape.
Au-delà de s’affranchir des tests sur éprouvette, cette approche
fournit de nouvelles informations : les propriétés de l’acier après le
processus de fabrication, celles-ci pouvant être amenées à évoluer,
notamment si la mise en forme se fait à haute température.
Mais l’apport de la fractographie statistique au contrôle des pièces
mécaniques ne s’arrête pas là, puisqu’elle va servir d’interface entre
les essais sur pièce finie et la simulation numérique : d’une part,
elle fournit les propriétés des matériaux au sein du produit fini
utilisées comme données d’entrée dans les modèles et d’autre part,
elle détermine le scénario de la défaillance de la pièce (Fig. 3),
guidant ainsi le développement de modèles numériques réalistes.
Figure 1: Comparaison des valeurs de ténacité mesurées par test mécanique
et par fractographie statistique sur quatre alliages métalliques
différents.
Comment fonctionne cette méthode ? Les faciès de rupture, qui
sont les surfaces créées par fissuration, sont tout d’abord scannés
avec un profilomètre, puis traités pour en extraire les propriétés
mécaniques. Au-delà des propriétés moyennes, elle fournit également
les variations locales des propriétés de rupture, mettant ainsi
en évidence d’éventuelles zones de faiblesse (Fig. 2).
« Même si la fractographie statistique n’en est qu’à
ses débuts, elle apporte déjà la promesse d’un
développement accéléré de produits plus fiables. »
Même si la fractographie statistique n’en est qu’à ses débuts, elle
apporte déjà la promesse d’un développement accéléré de produits
plus fiables. Pas une mince affaire dans une période où la sécurité
et la pérennité de nos produits et équipements deviennent
des enjeux de tout premier plan. ●
Laurent Ponson
Chercheur au CNRS & CEO de Tortoise
Institut Jean le Rond d'Alembert (CNRS - Sorbonne
Université) & Agoranov
Contact : laurent.ponson@tortoise.io
DONNÉES
D’ENTRÉE
Eprouvette étudiée
RESULTATS OBTENUS
Topographie du faciès de rupture
h (μm)
KIc (MPa.m 1/2 )
Variation de ténacité avec la
distance à l’amorçage
DONNÉES
D’ENTRÉE
RESULTATS OBTENUS
h (µm)
Ѡ
Y- Direction
Zone scannée
Distance à l’amorçage (mm)
Dispersion des valeurs de ténacité
Pièce
étudiée
Z
X- Direction
Direction de Scan
Propriétés élasto-plastiques
Module d’Young (E)
[GPa]
Contrainte élastique (σ y)
[MPa]
Coefficient
d’écrouissage n
71
480
0.11
Rupture par
fatigue
Champ d’endommagement
Zone de rupture brutale
Champ de ténacité dans la zone de rupture brutale
ω
KIc (MPa.m 1/2 )
Probabilité
KIc (MPa.m 1/2 )
Ténacité KIc 39.5 ± 2.3 MPa.m 1/2
Energie de rupture Gc 21.4 ± 1.6 kJ/m 2
Energie de cohésion Gc0 12.1 ± 0.9 kJ/m 2
Degré de fragilité Gc0 /Gc 57 %
Contrainte à rupture σσc
Taille zone cohésive Lc
Taille zone plastique Ly
1370 ± 50 MPa
210 μm
760 μm
Propriétés mécaniques déterminées par
fractographie statistique
Fig. 2 : Caractérisation des propriétés de rupture d’un alliage d’aluminium
par fractographie statistique. Au-delà des propriétés moyennes
(fournit dans le tableau en bas à droite), cette nouvelle méthode donne
accès à de nouvelles informations inaccessibles par les tests mécaniques
standard, comme les variations locales de ténacité permettant
de mettre en évidence d’éventuelles zones de faiblesse.
Y- Direction
Z
Faciès de rupture
X- Direction
Direction de Scan
Propriétés élasto-plastiques
Module d’Young (E)
[GPa]
Contrainte élastique (σ y)
[MPa]
Coefficient
d’écrouissage n
220
360
0.08
Carte des hauteurs
Champ de tenacité locale
K C (MPa.m 1/2 )
Champ d’endommagement
Dispersion des valeurs de
ténacité locales
Direction et sens de
propagation de la fissure
Ténacité K IC 18.3 ± 1.7 MPa.m 1/2
Energie de rupture G c 1700 ± 200 J/m 2
Energie de G c
0 1100 ± 140 J/m 2
Degré de fragilité G c0 /G c 65%
Contrainte à rupture σ c
870 ± 50 MPa
Taille de la zone cohesive L c 140 ± 15 µm
Taille de la zone plastique L y 180 ± 20 µm
Couple à rupture
18 ± 2 N.m
Propriétés mécaniques et couple à rupture
déterminés par fractographie statistique
Fig. 3 : Contrôle de la tenue mécanique d’une vis par fractographie
statistique. L’étude du faciès de rupture fournit non seulement les
propriétés de l’acier qui la compose, mais également le scénario de la
défaillance ainsi que le couple à rupture, guidant ainsi le développement
de modèles réalistes.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I63
AGENDA
SALON
AVRIL
Du 1 au 2
Le Salon du Management
Le Salon du Management est la première
rencontre dédiée au Management qui allie
conférences, forums, tables rondes, labs,
start-up village, Prix et événements.
Palais des congrès Paris Est, Montreuil
https://lesalondumanagement.com/
Du 28 au 29
Produrable
Le salon Produrable s’impose comme
l’événement professionnel phare dans l’agenda
du développement durable et de la RSE en
France.
Palais des congrès de Paris
www.produrable.com
MAI
Du 26 au 28
Documation, I-expo, Solutions
RH, Solutions IC&R intranet-
RSE & collaboratif E-Learning
Veille collaborative, curation, RSE… la
complémentarité est avérée, le collaboratif
s’impose dans la collecte des informations
stratégiques… Ces sont les secteurs présents
dans les salons I-Expo et Solutions Intranet-
RSE & Collaboratif. En outre, Documation
s’attache à décrypter les tendances qui ne
font que bouleverser la notion de document
et de gestion d’information. De plus, le salon
e-learning expo présente les offres concernant
le digital learning, le mobile learning, le social
learning, les serious games, les moocs, la
gamification, la réalité virtuelle, l’intelligence
artificielle, l’immersive learning... Enfin, le salon
Intranet Collaboratif, Digital Workplace & RSE
réunit les experts et professionnels de l’intranet,
des médias sociaux et du travail collaboratif.
Porte de Versailles, Paris
www.documation.fr, www.i-expo.net, www.
solutions-ressources-humaines.com,
www.e-learning-expo.com
Du 26 au 28
Paris Healthcare Week
La Paris Healthcare Week est l’événement
leader français des décideurs et professionnels
de santé impliqués dans le management, la
connexion, l’équipement et la construction
des établissements de santé.
Paris Expo – Porte de Versailles
www.parishealthcareweek.com
JUIN
Du 8 au 12
Eurosatory
Le salon international de Défense et de Sécurité
terrestres et aéroterrestres devrait recevoir
plus de 1 800 exposants et environ 98 000
visiteurs. Plus de 70 conférences et pitches
exposants seront aussi organisés
Parc des Expositions de Paris-Nord
Villepinte
www.eurosatory.com
Du 9 au 12
Global Industrie
Global Industrie est le grand rendez-vous
international de l’industrie en France est à la fois
une offre technologique mondiale, une vitrine de
l'innovation, une plateforme d'échanges, des temps
forts inédits et des animations incontournables, une
veille des tendances et un point de convergence
politique et institutionnel. Ce rendez-vous de
l’excellence et des perspectives industrielles réunit
Midest, Industrie, Smart Industries et Tolexpo.
Parc des Expositions Le Bourget
www.global-industrie.com
Du 11 au 13
Vivatech
Pendant l’événement startup et tech numéro
1 en Europe, Paris devient la capitale de
la Tech pour 3 jours de rencontres autour
de l’innovation. 5 grands enjeux rythmeront
cet évènement autour de débats inspirants,
de découvertes d’innovations inédites et de
rencontres business : les Deeptech, innovations
de rupture et potentiel de transformation, la
mobilité, à l’heure du futur, Diversité et inclusion
et les champions européens du digital.
Paris Expo Porte de Versailles
https://vivatechnology.com/
JUILLET
Du 7 au 9
Stratégie Clients
Le salon btob de la relation clients offre une
perspective unique en Europe sur le secteur de
la relation client étendu désormais à l’expérience
sous toutes ses formes. Ce rendez-vous annuel
est devenu un carrefour essentiel des technologies
et des enjeux pour les femmes et les hommes
au service du client. Du point de vente à la
relation à distance, du face-à-face au self care,
les innovations de rupture sont présentées et
les meilleures pratiques sont partagées dans
les nombreuses conférences et plénières.
Paris - Porte de Versailles
www.strategieclients.com
COLLOQUE
JUIN
Le 4
La digitalisation au service de
la Qualité et de l’Homme
Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métier
à Paris
https://artsetmetiers.fr/
FORMATION
MAI
Du 11 au 13
Améliorer la qualité opérationnelle en production
Objectifs :
Acquérir les outils pour identifier et diminuer les
non-conformités en production de manière immédiate
, durable et rentable.
Profil concerné
- Responsable qualité ou service "contrôle",
- Technicien des services qualité, contrôle, méthodes,
production…Agent de maîtrise en production.
Paris - www.cegos.fr
Du 12 au 14
Auditeur interne Qualité dans le domaine Automobile
selon la norme IATF 16949:2016
Objectifs de savoir :
- Connaître les techniques d’audit
- Connaître la méthodologie d’audit recommandée
par l’IATF / International Automotive Task Force
- Connaître l’approche processus recommandée
par l’IATF / International Automotive Task Force
Objectifs de savoir-faire :
- Interpréter les exigences normatives dans le
cadre d’un audit
- Tenir une réunion d’ouverture et une réunion de
clôture
- Évaluer objectivement les preuves par rapport
aux critères d’audit
- Rédiger des constats porteurs de valeur ajoutée
Objectifs de savoir être :
- Se positionner dans la relation Auditeur – Audité
- Communiquer de façon pertinente lors de l’audit,
être reconnu comme un interlocuteur compétent
Public concerné :
Toute personne amenée à réaliser des audits internes
selon la norme IATF 16949:2016
Centre de Courbevoie - www.tuv.com
Le 26
La qualité au service de la performance
Objectifs :
- Comprendre le rôle de la qualité à l'ère de la recherche
de la rentabilité
- Acquérir une vision globale de l'organisation de
la qualité et des missions du responsable au sein
de l'entreprise
Nantes - www.elite-organisation.fr/
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QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°84 • Janvier - Février - Mars 2020 I65
INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
DOSSIER
• Manager la qualité dans l’aéronautique et
le spatial
EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
• Excellence opérationnelle au cœur de la
santé
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
• Comment préserver la santé et la sécurité
au travail dans les politiques RSE et
Qualité ?
PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
• Améliorer la performance globale des
entreprises par la prévention des risques
LES OUTILS DE LA QUALITÉ
• Les logiciels QHSE au service des
responsables Qualité
TPE - PME
• focus sur une TPE/PME qui s’engage dans
une démarche qualité
Index des associations, organismes et sociétés cités :
AB CERTIFICATION...............................................43
ADOC SOLUTIONS.................................................44
AFNOR EDITIONS.................................................56
AFQP......................................................................10
AMETEK.................................................................60
ASPI.......................................................................12
AVANTEAM...............................................................4
BOC GROUP...........................................................36
DIVALTO.................................................................40
DSD SYSTEM......................3 E DE COUVERTURE,16
DSS........................................................................11
DUNOD...................................................................30
ELM.LEBLANC......................................................19
EURODECISION.....................................................46
FELIX INFORMATIQUE.........................................64
GLOBAL INDUSTRIE.............................................24
GRYZZLY................................................................11
ISILOG-ISIWARE...................................................38
ISIWARE..................................4 E DE COUVERTURE
KENTIKA...............................................................45
MOBILTY WORK....................................................50
PERFORMANCE QUALITE TPE – PME................11
QUALIOS..................................................................6
QUALISPHERE........................................................8
QUALNET.................................2 E DE COUVERTURE
RAISE.....................................................................53
SALON RF & MICROWAVE....................................59
RATP......................................................................25
TORTOISE..............................................................62
VISIATIV.................................................................34
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66 IQUALITÉ RÉFÉRENCES• N°84 • Janvier - Février - Mars 2020
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