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DOSSIER DES SOLUTIONS NUMÉRIQUES : DE LA GED À L’IA
« Notre outil d’aide
à la décision de
réparation de pannes
permet à Airbus
Helicopters de traiter
beaucoup de pales
et de faire moins
d’erreurs. »
l’algorithme déraillera. Par exemple, nous avons
travaillé sur un système pour Airbus Helicopters
aidant à la réparation des pales d’hélicoptères.
Globalement, quand les professionnels voient arriver
une pale dans l’atelier, ils identifient ses défauts
et rentrent les informations relatives dans le système.
Des règles explicites tournent alors dans le système
et conseillent des actions comme réparer d’une
certaine façon ou mettre la pale trop détruite dans
la poubelle. Comme la pale est censée garantir le vol
d’un hélicoptère, il faut que cette pièce respecte des
normes éprouvées et validées par un bureau d’études.
Les professionnels qui réparent les pales doivent
donc respecter telles procédures et ne peuvent pas
faire confiance à une réponse d’un ordinateur basée
sur une réponse statistique qui soit bonne dans 95
% du temps. Pour certains métiers et cas d’application,
il faut donc faire attention quand on veut
une solution d’IA et quels outils doivent être utilisés
tout le temps.
Q.R. : COMMENT L'IA ASSOCIÉE À LA
DÉMATÉRIALISATION DOCUMENTAIRE PEUT-ELLE
TRAITER LE FLUX D'INFORMATION ENTRANT ?
G.P. et V.L. : La dématérialisation documentaire
permet surtout d’avoir des données à traiter et
notamment d’avoir des réponses statistiques plus
fiables. Pour une utilisation industrielle, ce n’est pas
forcément le volume de données qui est critique
mais leur qualité. Il faut enlever les bruits et les
anomalies et peut-être retravailler les indicateurs
métiers.
Q.R. : COMMENT L’EMPLOI DE L’OUTIL D’IA
AMÉLIORE-T-IL LA PERFORMANCE D’UNE
ORGANISATION ?
G.P. et V.L. : Anticiper : passer d’un mode réactif
à un mode proactif. Cela consiste à mieux prévoir,
mieux évaluer (les conséquences des décisions et
des actions) et mieux planifier.
Plus particulièrement sur les sujets liés à la qualité
qui peuvent être des respects de normes ou du
diagnostic de pannes, l’enjeu pour nos clients est
d’arrêter d’être réactif et de ne plus avoir la tête
dans le guidon et courir après les évènements. Nos
clients veulent généralement mieux prévoir et mieux
évaluer les conséquences d’un évènement et in fine,
mieux planifier et mieux contrôler. Cela consiste
à contrôler leur process sur du long terme et en
effet, quitter l’effet « court terme » de leurs systèmes.
Par exemple, ne pas courir derrière un évènement
comme une panne ou une dégradation de la qualité
subie.
D’autres leviers nous permettent d’avoir d’autres
clients pour ce genre d’outils. Maintenant, des
clients ont des perspectives d’affaires qui ne sont
plus gérables à la main. Certains se rendent compte
que leurs opérations qu’ils font à la main étaient
partiellement automatisables. Ils essaient de gagner
du ROI 1 sur du court terme mais leur permettant
de voir plus loin. Il faut alors mettre en place les
premières bases d’une automatisation. Celle-ci sera
soit suffisante si leurs affaires n’augmentent pas suffisamment,
soit ils auront assez d’argent avec leur
augmentation de business pour améliorer profondément.
Il n’y a pas qu’une question d’outillage informatique,
en général, dans les grandes usines, cela est
aussi lié à la machinerie derrière. Donc nos clients
peuvent avoir une longueur d’avance ou une capacité
de production supérieure. Ils sont, en effet,
souvent en croissance. Si ils arrivaient à faire très
bien des opérations à la main avec peu d’outils et des
humains, il y a eu un seuil où tout cela peut exploser.
Ils n’arrivent pas alors à automatiser leurs outils et ils
sont très vite débordés. De plus, les erreurs cumulées
deviennent vraiment problématiques. A un certain
moment, cette forte croissance se retourne donc
contre eux. Ainsi, notre outil d’aide à la décision de
réparation de pannes permet à Airbus Helicopters de
traiter beaucoup de pales et de faire moins d’erreurs.
Q.R. : QUELLES COMPÉTENCES L’UTILISATEUR
DOIT-IL AVOIR POUR UTILISER VOS OUTILS ?
FAUT-IL SUIVRE UNE FORMATION ?
G.P. et V.L. : Aucune formation particulière (au
niveau des études) n’est nécessaire.
Mais l’utilisateur doit :
• Être un expert de son métier. Il doit donc savoir
pourquoi il utilise l’outil et savoir interpréter les
résultats fournis par l’outil.
• Utiliser l’outil régulièrement et fréquemment
afin de savoir comment utiliser cet outil (paramétrage,
visualisation des résultats, export
d’indicateurs et de tableaux de bord, …)
1. Retour sur investissement.
48 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°84 • Janvier - Février - Mars 2020