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Virus Hurlant 4

Virus Hurlant ! Semaine 4 du confinement ! Créer et propager plutôt que consommer et détruire De chez nous, chacun chez soi mais pas reclus ! Virus Hurlant s’empare du confinement pour dérider les masques et faire sourire les miasmes ! Chaque vendredi, retrouvez la revue en ligne, sans risquer de sortir de chez vous !

Virus Hurlant ! Semaine 4 du confinement !
Créer et propager plutôt que consommer et détruire De chez nous, chacun chez soi mais pas reclus ! Virus Hurlant s’empare du confinement pour dérider les masques et faire sourire les miasmes ! Chaque vendredi, retrouvez la revue en ligne, sans risquer de sortir de chez vous !

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semaine 4 du confinement<br />

vendredi 10 avril 2020<br />

4<br />

Revue satirique gratuite -<br />

propagation en ligne - livraison<br />

immédiate partout sur vos écrans !


p2


- John ? Viens-ici ! Allez dépêche-toi !<br />

- Qu’est-ce qu’il y a Daddy ?<br />

- Margareth, Mary et Dylan sont prêts, il n’y a plus que toi… La réunion de famille va commencer.<br />

- J’arrive…<br />

- Mes enfants, le Docteur Trump a parlé aujourd’hui. God knows, il nous a prévenu de ne plus faire<br />

confiance aux journalistes et aux scientifiques-charlatans . Il nous a apporté la bonne parole et une fois<br />

encore nous a prémuni de toutes ces affreuses Fake-News !<br />

- Oui, Papa. Nous n’avons jamais eu un Président aussi fort ! Hein, c’est ça<br />

qu’il a dit qu’il était : le meilleur ?<br />

- Oui, Margareth. Il nous a rappelé toutes les amazing choses qu’il a faites et comment grâce à lui tout<br />

cela finira bien !<br />

- Ouais. Il a aussi dit que d’ici April, tout cela<br />

serait old news…<br />

- Oh ! John, it’s a disgrace ! Comment oses-tu ? Mes enfants mettez les masques que the Great Trump<br />

nous a procuré et trempez-les dans la solution de la nouvelle entreprise pharmaceutique qu’il a acheté.<br />

- Tu veux dire les masques qu’il a volé<br />

et le « remède » non-testé qu’il a acheté à<br />

l’Europe ?<br />

- You’re Fake News, boy ! Go to your room ! Ce soir, Daddy va construire un mur autour de ta chambre…<br />

Et donne-moi ton argent de poche que je commande le ciment.<br />

<strong>Virus</strong><br />

<strong>Hurlant</strong><br />

Créer et propager plutôt que<br />

consommer et détruire<br />

De chez nous, chacun chez soi mais pas reclus !<br />

<strong>Virus</strong> <strong>Hurlant</strong> s’empare du confinement pour dérider<br />

les masques et faire sourire les miasmes !<br />

Chaque vendredi, retrouvez la revue en ligne, sans<br />

risquer de sortir de chez vous !<br />

p3


par BenBill<br />

Il reste de la<br />

soul…<br />

J’en reprendrai bien un peu. La semaine<br />

dernière a vu la disparition de Bill<br />

Withers, l’interprète magique de « ain’t<br />

no sunshine » et j’ai eu mal à ma soul.<br />

Aussi, je suis parti à la recherche de<br />

nouveaux chanteurs de soul.<br />

Tu as envie de me demander : « Mais,<br />

c’est quoi la soul ? » et je te réponds<br />

avec plaisir « La soul, petit con,<br />

c’est un mélange de blues, de gospel et<br />

de jazz, mais pas trop de jazz merci.<br />

Une musique inventée par les blacks<br />

américains ». Mais je ne vais pas<br />

refaire tout un historique, l’un des<br />

derniers disparus est Charles Bradley.<br />

Il a commencé en étant « sosie » de<br />

James Brown, sa vie est un roman et<br />

il est devenu un grand chanteur de<br />

soul avant de disparaitre en 2017,<br />

sa courte célébrité a produit des<br />

petites merveilles.<br />

Mais, j’en ai découvert d’autres… Tu<br />

les connais sans doute déjà, petit<br />

con, mais c’est mon article !<br />

Curtis Harding, il faut que tu écoutes<br />

: « On And On » et « Need Your Love »,<br />

comme c’est bon, comme c’est chaud,<br />

comme ça bouge, comme c’est doux, ah<br />

… enlève tes mains v’là ma mère !<br />

Mais aussi Michael Kiwanuka, écoute<br />

« One More Night ». Si tes épaules<br />

balancent, ton fessier gigote avec<br />

saccades, alors tu as la soul en toi,<br />

petit con.<br />

Reprend un peu de soul tant qu’elle est<br />

chaude, on croyait qu’il n’en restait<br />

plus et pourtant on vient d’en refaire<br />

une excellente.<br />

p4


p5


p6


p7


Les dés<br />

sont<br />

éternels<br />

Une aventure de le « Sein », dans<br />

laquelle vous êtes le héros -<br />

tout en respectant la théorie<br />

de la décision confirmative<br />

1/ Vous écoutez à la radio un vieux tube<br />

des années 1980, « Such a shame » du groupe<br />

Parler-parler, tout en regardant sans le<br />

son un tutorial sur internet pour vous aider<br />

à remplir votre déclaration d’impôts. Le<br />

confinement a du bon : non seulement vous<br />

avez été promu à la DSDEI, la direction des<br />

services d’échanges involontaires, ce qui<br />

vous permet de préparer activement votre<br />

retraite, mais de plus avez du temps pour<br />

découvrir des choses que vous ignoriez.<br />

Aujourd’hui, devant votre café, vous vous<br />

attaquez à la déclaration d’impôts. Vous<br />

découvrez que le formulaire de l’impôt sur<br />

le revenu a le numéro 2042 : est-ce une<br />

coïncidence ? Vous savez depuis longtemps que<br />

le nombre 42 a une signification particulière<br />

dans l’univers. Vous savez que 42 était la<br />

pointure européenne du Christ ; qu’au départ,<br />

Moïse avait non pas 10 commandements, mais<br />

42, et qu’il en a fait tomber sans faire<br />

exprès en descendant du mont Ararat. Vous<br />

découvrez aujourd’hui que la déclaration<br />

d’impôt est également liée à ces phénomènes<br />

cosmiques qui régentent l’univers et tout<br />

le reste. Vous découvrez avec stupeur dans<br />

la vidéo du gouvernement que le numéro<br />

vert pour joindre les services d’aide à<br />

la télé-déclaration est le 323.076.923.077,<br />

soit exactement 42 divisé par le nombre de<br />

p9


chiffres contenus dans votre numéro fiscal !<br />

Satisfait de cette confirmation de<br />

l’existence d’une intelligence supérieure<br />

qui régit l’univers et la collecte d’impôts,<br />

vous avalez votre café et rallumez votre<br />

téléphone, laissé en mode avion pour votre<br />

jour de congé.<br />

2/<br />

Stupeur ! Vous avez 4 nouveaux messages de<br />

« le Sein » !<br />

Message 1 : « Bonjour, ici Simon Brigitte,<br />

laissez un message après le bip ! »<br />

Message 2 : « Bonjour, oui, excusez-moi,<br />

j’ai cru que je réenregistrais mon message<br />

et… »<br />

Message 3 : « Oui, c’est encore moi, ma joue<br />

a raccroché, il fait une chaleur torride,<br />

ici et je »<br />

Message 4 « Je nous ai mis en haut parleur,<br />

rejoignez-moi pour une nouvelle mission<br />

ultra-secrète à Majorque, dès demain ! Nous<br />

pouvons parler sans crainte, les Majorquais<br />

parlent un mélange de patois languedocien<br />

et de Moldave, il n’y a aucun risque !<br />

“Le Bestiave a pinjo lung la revedere de<br />

multi mesc” ! (je viens de dire à ce brave<br />

homme qu’un de ses testicules dépasse de<br />

son caleçon de bain !)»<br />

Perplexe, vous raccrochez puis enfilez votre<br />

costume de travail gris anthracite et vous<br />

remplissez votre valise du strict nécessaire<br />

pour une mission sous couverture à Majorque<br />

: un dress code vient à l’instant de vous<br />

être envoyé par Simon Brigitte par texto.<br />

Vous foncez à l’aéroport.<br />

3/<br />

« Le village de “Todas Las Directiones” est<br />

bien éloigné de l’aéroport », dites-vous<br />

au chauffeur de taxi qui vous a cueilli<br />

au sortir de l’aéroport de San Joan. Il ne<br />

vous répond pas. C’est étrange, car Simon<br />

Brigitte vous avait averti de la loquacité<br />

des autochtones. Vous décidez de réagir :<br />

p10


lancez le dé.<br />

Vous faites 2 ou 4, ou 6 : vous interpelez<br />

ce prolétaire du fond de votre fauteuil<br />

: « navele mele de sbor sunt pline de<br />

anguilla en anchoïade » ce qui veut dire<br />

en Moldave languedocien : « emmenez-moi au<br />

bureau de tabac le plus proche, s’il vous<br />

plaît » (4)<br />

Vous faites 1, 3, 5 : vous vous penchez en<br />

avant pour attraper son épaule et le faire<br />

réagir. (5)<br />

4/<br />

« Que estas disciendo gringo chingalero? »<br />

demande poliment le chauffeur, qui<br />

visiblement est mexicain, tout en sortant un<br />

fusil G36 Heckler & Kock, qui comme chacun<br />

sait, a une capacité de tir de 750 coups par<br />

minutes, ce qui est bien supérieur à Harvey<br />

Weinstein. Surpris par cette réaction, vous<br />

vous saisissez de votre iPhone de combat,<br />

et prononcez les mots « je ne vous veux<br />

aucun mal, chauffeur de taxi » afin que<br />

l’application SayHi traduise instantanément<br />

vos intentions non-belliqueuses, car vous ne<br />

voulez pas finir en compote. Malheureusement,<br />

votre niveau au TOEFL d’anglais est de<br />

D’, ce qui n’est pas très élevé, donc au<br />

lieu de télécharger l’application SayHi,<br />

vous avez téléchargé sa version 3e REICH<br />

: SayHihitler. Qui traduit instantanément<br />

ceci : « Retourne cultiver du manioc, sale<br />

polonais ! » en Majorquais (l’appli a accès à<br />

votre géolocaliseur). Profondément choqué,<br />

le mexicain se met à pleurer, se gare sur le<br />

bas côté et lâche son arme. Vous êtes sain<br />

et sauf. Vous sortez du véhicule, jetez<br />

une grenade à l’intérieur (nous parlons ici<br />

du fruit que le chauffeur vous avait offert<br />

en montant dans son véhicule, et que vous<br />

n’avez pas mangé.) et faites du stop pour<br />

continuer votre route, non sans avoir au<br />

préalable accordé un commentaire négatif<br />

sur le site de l’agence de taxis. Allez en<br />

6.<br />

p11


5/<br />

Vous touchez l’épaule de ce brave homme,<br />

qui, certainement, n’a rien demandé d’autre<br />

que de remplir sa fonction misérable de<br />

chauffeur jusqu’à ce qu’un jour, lassé par<br />

son travail et ses douleurs aux lombaires,<br />

l’alcoolisme de son épouse, la dette pour les<br />

frais d’hôpitaux de son fils paraplégique,<br />

il décide de se suicider en écoutant Manu<br />

Chao.<br />

Néanmoins, au contact de son épaule, vous<br />

sentez que quelque chose ne va pas. Défaisant<br />

votre ceinture de sécurité, vous vous<br />

penchez sur le visage du pauvre bougre pour<br />

découvrir l’horrible réalité sous un masque<br />

PPF3 d’occasion acheté au marché noir : ce<br />

n’est pas un vrai humain, mais une poupée<br />

gonflable commandée à distance !<br />

La voiture fait alors une embardée et vous<br />

êtes projeté en arrière. La voiture, une<br />

Skoda Octavia, se déporte à pleine vitesse<br />

vers la droite et tandis que la rampe en<br />

métal est désormais la seule chose qui vous<br />

empêche de sombrer corps et bien dans une<br />

falaise splendide comme un paysage de carte<br />

postale, vous avez une idée surprenante.<br />

Prenant votre courage et un couteau tactique<br />

à deux mains, vous découpez la ceinture de<br />

sécurité du fauteuil arrière, défoncez les<br />

sièges en cuir et passez dans le coffre. A<br />

l’aide de votre SIG-Sauer vous tirez dans la<br />

serrure du coffre, qui s’ouvre avec fracas.<br />

Toujours avec le couteau tactique, vous<br />

découpez le bas de votre valise à roulettes<br />

puis vous sautez hors du véhicule !<br />

Vous voilà, tenant d’une main la ceinture de<br />

sécurité attachée à la voiture, deux mètres<br />

plus loin, tandis qu’un skate de fortune<br />

vous assure survie et classe. Lâchant<br />

progressivement la ceinture, vous laissez<br />

la Skoda sombrer dans le vide. Votre skate<br />

ralentit, et vous sentez la brise maritime<br />

vous fouetter le visage. Une mouette crie son<br />

admiration pour vous, vous remontez votre<br />

p12


cravate, rangez votre couteau et levez le<br />

pouce. Allez en 6.<br />

6/<br />

Le stop fonctionne plutôt bien à Palma de<br />

Majorque. Vous voici arrivé, en moins de<br />

temps qu’il ne faut pour le dire, à l’hôtel<br />

Georges Sand. La suite Chopin vous attend.<br />

Vue sur la mer, lit Bladaquin (marque de<br />

matelas en mousse expansive typiquement<br />

majorquais, fabriqué par Arak Attack, à<br />

ne pas confondre avec le lit à baldaquin,<br />

nettement plus classe), et étagère Mölkebab,<br />

d’Ikéa-Turquie.<br />

Aussitôt, vous vous mettez au travail. Un<br />

message de Simon Brigitte vous annonce que<br />

vous êtes à la recherche d’un écrivain<br />

disparu depuis quelques semaines : Georges<br />

Cockcroft.<br />

Cette disparition coïncide avec le début<br />

d’une crise de panique dans l’île : certains<br />

individus se mettent à réagir de façon<br />

complètement erratique face à des choix<br />

qu’ils doivent être amenés à faire. Plusieurs<br />

d’entre eux ont été admis en urgence dans<br />

des hôpitaux, et mis en réanimation.<br />

Vous branchez la valise-ordinateur laissée<br />

à votre intention dans la chambre d’hôtel<br />

et vous découvrez le visage inquiet de Simon<br />

Brigitte :<br />

« C’est la destinée de l’homo-œconomicus qui<br />

est en jeu, mon cher camarade ! lance via<br />

Skype Simon Brigitte. Si les gens se mettent<br />

à faire n’importe quoi, c’en est fini de la<br />

finance, de l’Agenda 21, de l’exploitation<br />

logique de l’homme par l’homme ! »<br />

D’après Simon Brigitte et Têt-On, qui a vu<br />

son contrat renouvelé, vous le constatez<br />

avec apaisement, seul l’écrivain Georges<br />

Cockcroft a la clé de ce mystère.<br />

« Hier encore, ajoute Simon Brigitte, une<br />

femme parfaitement saine de corps et d’esprit<br />

a quitté son appartement sans masque et<br />

totalement nue pour aller se bourrer la<br />

gueule dans un parc avant de se jeter du<br />

haut d’une ensaimada géante. Ah, non, ça<br />

p13


c’était un fait divers de l’an passé… Mais<br />

quand même, l’heure est grave. »<br />

Vous comprenez que l’heure est grave.<br />

« Cet écrivain doit savoir quelque chose !<br />

Allez à son domicile et découvrez ce qu’il<br />

tramait avant de disparaître. »<br />

Vous comprenez que l’heure est grave, et<br />

vous décidez d’aller enquêter au domicile<br />

de l’écrivain.<br />

/ par John Cluster<br />

à suivre...


Le conseil ZiC<br />

de l’ami Pierrot<br />

punaise,<br />

rien ne va<br />

quel ennui<br />

mais hooooo<br />

j’ai une bonne nouvelle pour vous<br />

nononononon<br />

vous n’aurez pas d’augmentation<br />

PAR CONTRE<br />

vous allez écouter ça (c’est un oooordre)<br />

«can’t get enough of myself» par SANTIGOLD<br />

c’est frais, ça sent bon...<br />

captez la version live chez Ellen de<br />

Generes si vous avez 2 minutes<br />

et tout ira bien.....<br />

p15


COVID-19<br />

anonyme<br />

Johanna, Karim et Suzie, vos<br />

anciens collègues de bureau,<br />

vous manquent ? Vous vous<br />

sentez seul. Extrêmement seul.<br />

Avant vous l’étiez aussi, mais<br />

c’était pas pareil…<br />

Grâce à l’appli Covid-19 anonyme, remplissez<br />

votre quotidien de nouveaux contacts,<br />

histoire de vous sentir moins isolé et plus<br />

proche de votre ancienne réalité.<br />

Le service public lance Covid-19 anonyme,<br />

une application reconnue d’utilité publique<br />

en ces temps de confinement. Comment ça<br />

marche ? On vous explique avec des cas<br />

pratiques.<br />

Prenez Jean-Pierre, par exemple. Il a 44<br />

ans, un excès de sébum qui se diffuse au<br />

delà de la zone T. Une chevelure éparse.<br />

Il n’est pas bedonnant, contrairement à<br />

nombreux de ces congénères. Il est plutôt<br />

mince et ne laisse pas apparaître une masse<br />

musculaire proéminente.<br />

Ou, Rebecca, qui elle, depuis ces 26 ans<br />

n’arrive pas à descendre sous la barre des<br />

136kg et qui a le don extraordinaire de<br />

faire apparaître doughnuts ou pâtisseries<br />

dans sa main droite.<br />

Ou bien, Antonio, qui au delà de son accent<br />

portugais a une formidable capacité à<br />

zozoter.<br />

Ou même, Annabelle, qui en plus d’avoir<br />

toujours un mot agréable pour tout le monde,<br />

peut se féliciter de ne jamais jeter son<br />

regard là où on l’attend.<br />

Bien entendu, Jean-Pierre, Rebecca, Antonio<br />

et Annabelle ne travaillent pas dans la même<br />

p17


entreprise. Sinon, ce serait trop beau !<br />

Depuis le confinement, la vie de ces<br />

quatre personnes a terriblement changé.<br />

Pour la plupart les effets secondaires du<br />

confinement se sont faits ressentir au bout<br />

de quelques jours seulement. Tous les quatre<br />

ont d’abord eu de fortes douleurs dans le<br />

dos. Leurs épaules se sont remises droites.<br />

Et ils ont très vite compris que quelque<br />

chose clochait. Un manque. Quelque chose<br />

de symptomatique. En effet, chez eux, plus<br />

personne ne venait les taper dans le dos<br />

et les féliciter constamment d’être aussi<br />

drôles. D’ailleurs plus personne ne leur dit<br />

qu’ils sont drôles. Même s’ils n’ont jamais<br />

compris pourquoi on leur disait cela… Au<br />

moins, ces tapes amicales se rapprochaient<br />

d’une douce caresse, d’un contact inespéré<br />

qui quotidiennement venait les ravir.<br />

Aujourd’hui, ça leur manque.<br />

Jean-Pierre n’est plus appelé à la machine à<br />

café pour parler de sa nouvelle construction<br />

en papier mâché. Rebecca n’a plus à finir les<br />

repas de Sandy et Justin qu’ils déposaient<br />

tous deux dans le tiroir supérieur de son<br />

bureau avec un petit mot disant : « A notre<br />

aspirateur de service ! » ou « Tout doit<br />

disparaître ! » avec un petit dessin la<br />

représentant sous les traits de Godzilla.<br />

Et Antonio, qui à la fin de chaque réunion<br />

de conseil était sollicité pour réciter<br />

sa liste de course, et toujours applaudit<br />

quand il achevait le passage charcuterie :<br />

« Voui, thamedi, ze commanderai thix thauthi-thes<br />

», articulait-il fièrement ! Pour<br />

Annabelle, un simple regard suffisait pour<br />

qu’elle remporte l’adhésion de tout le pôle<br />

comptabilité.<br />

Aujourd’hui, ces gens sont seuls… Ils ont<br />

besoin d’aide ! Pour répondre à leur malêtre<br />

, une solution : l’application Covid-19<br />

anonyme.<br />

Si, comme Jean-Pierre, Rebecca, Antonio<br />

et Annabelle vous souffrez du manque de<br />

sollicitude de vos collègues et de leurs<br />

p18


emarques qui tombaient toujours dans le<br />

mille ; si vous avez la nostalgie du bureau<br />

et que vous désespérez de vous réfugiez à<br />

nouveau en pleurs dans les toilettes de<br />

votre compagnie : n’attendez plus, commandez<br />

l’application. En un clic, vous redeviendrez<br />

la victime, celle que tout le monde pointe<br />

du doigt et dont tout le monde garde en<br />

mémoire des anecdotes : la véritable star<br />

des open space.<br />

Comment ça marche ? C’est simple.<br />

Une fois l’application installée, répondez<br />

à une série de questions définissant votre<br />

profil et automatiquement des collègues de<br />

bureau seront générés pour quotidiennement<br />

vous harceler. Des messages seront envoyés<br />

sur vos boîtes vocales et messageries par<br />

vos nouveaux collègues. Les bot-personnes<br />

se chargeant de la rédaction des messages<br />

ont tous été labélisés Nelly Olson.<br />

Pour 200 euros supplémentaires, ils peuvent<br />

lancer des rumeurs sur vos réseaux sociaux<br />

préférés. Et pour 2000 euros supplémentaires,<br />

recevez un kit à domicile pour installer deux<br />

robots-personnalisés : l’un vous ignorant<br />

constamment et l’autre vous tapant dans le<br />

dos pour vous aider à regagner rapidement<br />

de l’anxiété.<br />

- Covid-19 anonyme, Bonjour ?<br />

- J’aimerais commander un Kit, très vite !<br />

- Oui, quel est votre nom ?<br />

- M. Pignon.<br />

- C’est cela, oui…<br />

/ par John Spread<br />

p19


p20


HASHTAG (2)<br />

En 2020, face à l’impossibilité de<br />

maintenir les compétitions de<br />

football, de basketball, de rugby, de<br />

futsal, de tennis et même de théâtre<br />

amateur, une partie non négligeable<br />

de la population se retrouve<br />

en déficit d’applaudissements et<br />

d’encouragements à prodiguer. En<br />

constatant la naissance d’initiatives<br />

populaires, et grâce à la prolifération<br />

bienvenue des partenariats publicprivé<br />

qui ont fait les riches heures<br />

de la France, la Direction de la<br />

Santé a alors l’idée lumineuse qui<br />

va permettre d’assouvir cette soif<br />

inextinguible en même temps que de<br />

fournir un spectacle de qualité en<br />

cette période où Disney est laissé<br />

dans l’impuissance.<br />

« Aujourd’hui est arrivé l’événement que vous<br />

attendiez tant : il nous est enfin donné d’assister<br />

au quart de finale de la Ligue des Champions entre le<br />

SC Paris-La Salpêtrière et le HC Saint-Thomas, un<br />

des cinq Health Clubs londoniens, en vue d’affronter<br />

le Saint Pau de Barcelone en demi-finale. Cette<br />

rencontre sonne comme un air de revanche après<br />

l’annulation surprise du transfert l’année dernière<br />

du Professeur Raoult, acheté à prix d’or par le<br />

club de la capitale avec l’appui des Qataris, suite<br />

au dépôt d’une plainte par Saint-Thomas devant le<br />

Tribunal international de la santé. Didier Raoult<br />

sera donc bien aligné par le club d’outre-Manche<br />

ce soir, associé dans le triangle de pointe au<br />

docteur Xi et au docteur Gong, venus tout droit<br />

du Huoshenshan National Wuhan ; notons également à<br />

l’arrière le positionnement en défense centrale de<br />

l’infirmier Pauletto, spécialiste des respirateurs<br />

arrivé à la toute fin de la fenêtre des transferts, et<br />

qui a sauvé à lui seul une centaine de vies au Brésil<br />

la saison dernière. Il y aura fort à faire pour La<br />

Salpêtrière, sortie première de sa poule – quitte à<br />

p21


créer la polémique en envoyant des contaminés vers<br />

d’autres hôpitaux – et qui a écrasé son homologue<br />

GDN-La Riboisière lors d’un huitième de finale<br />

cent pour cent français. Avec dans ses rangs le<br />

milieu de terrain Michel Cimes, la gardienne de but<br />

Roselyne Bachelot et les défenseurs Xavier Bertrand<br />

et Serge Simon, le club parisien affiche un effectif<br />

vieillissant et peu spécialisé, dont les chances<br />

inquiètent. L’entraîneur Bernard Kouchner préfère<br />

parler d’« expérience » et de « polyvalence »,<br />

rappelant les mots d’Emmanuel Macron, qui a affirmé<br />

que le « sentiment de cohésion nationale portera<br />

le club dans sa campagne guerrière » et ceux du<br />

Premier Ministre Edouard Philippe qui a déclaré :<br />

« Je ne laisserai personne dire que le club SC La<br />

Salpêtrière va prendre une dérouillée ».<br />

Gageons que la rencontre de ce soir va être<br />

passionnante. »<br />

/ par John Fluo


Le feu et le vent proviennent du ciel, des dieux du ciel. Mais<br />

le Coronavirus est ton dieu, et il est sur Terre.<br />

Auparavant, les Géants vivaient sur la Terre, Coronan. Et dans<br />

les ténèbres du chaos, ils ont trompé Coronavirus, et ils lui<br />

ont volé le secret du masque. Coronavirus était en colère. Et<br />

la Terre trembla.<br />

Le feu et le vent achevèrent les géants, et jetèrent leurs<br />

corps dans les eaux, mais dans leur rage, les dieux oublièrent<br />

le pouvoir des masques sur le champ de bataille. Ceux qui le<br />

trouvèrent furent les hommes.


Pas des dieux, ni des géants, juste des hommes. (…)<br />

Apprends l’énigme du masque, Coronan ; apprends sa discipline.<br />

Car tu ne dois avoir confiance en personne : ni hommes, ni<br />

femmes, ni bêtes.<br />

Mais en ceci, tu peux avoir confiance.


p26


GUERRE<br />

Jour 1<br />

Après la conscription surprise de la semaine dernière,<br />

nous sommes arrivés en PACA ce matin même par convois<br />

entiers. On nous a dit de commencer à creuser les<br />

tranchées, face à l’Italie. Certains fauteurs de<br />

trouble se sont mis à poser des questions, comme « à<br />

quoi ça sert puisqu’il est déjà dans le pays ? »,<br />

mais ils ont été déféré rapidement à la Prévôté de la<br />

Gendarmerie et ont écopé de quelques mois au trou. Le<br />

trou appartenant vraisemblablement à l’ennemi, personne<br />

n’a voulu les suivre sur cette pente savonneuse.<br />

« Quand vous aurez fini de creuser, vous installerez des<br />

mines sur toute cette zone », nous a dit le lieutenant,<br />

un jeune type sympa qui porte un masque et des gants<br />

et nous parle de loin. Il nous a expliqué qu’on doit<br />

rester mobilisés parce que l’ennemi est partout mais<br />

surtout chez les étrangers, et que la France se battra<br />

pour nous du moment qu’on se bat pour elle.<br />

« On peut avoir des masques ? » a dit l’un d’entre<br />

nous.<br />

« Les masques, ça sert à rien », a-t-il répondu.<br />

Jour 2<br />

Émile est parti sur un brancard ce matin. Parait qu’il<br />

a été victime d’un piège dans le no man’s land. Les<br />

Italiens y auraient installé un marché de primeurs<br />

auquel il n’a pu résister – sans distance de sécurité,<br />

il n’a pas tenu cinq minutes. Pauvre Émile ! On lui<br />

avait dit pourtant d’arrêter avec ces conneries de<br />

fruits et légumes frais ! Ce qu’il nous faut maintenant,<br />

c’est de la viande rincée à la javel. L’industrie sait<br />

ce qu’elle fait.<br />

Dans les tranchées, l’ambiance est tendue. Le lieutenant<br />

s’assure régulièrement qu’on reste attentifs en nous<br />

aspergeant de gel hydroalcoolique par surprise. Les<br />

troufions maugréent en sourdine, maudissant ceux qui<br />

les sacrifient à leurs intérêts.<br />

p27


Jour 3<br />

Cette fois, c’est Jean-Jacques qui s’est fait toucher.<br />

Shrapnel d’une bombe au postillon. L’éclat lui est<br />

rentré directement dans la bouche, il n’y avait rien<br />

à faire. Les autres ont commencé à le regarder comme<br />

s’il opérait un four à pizza. Jean-Jacques criait « Me<br />

laissez pas, les copains ! », quand ils l’ont emmené.<br />

Ils portaient des brassards « Gendarmerie nationale »<br />

sur leurs tenues stériles.<br />

Des histoires nous parviennent d’autres postes. Il<br />

y aurait des tas de désertions. Des soldats qui<br />

chercheraient refuge à la campagne, poursuivis par la PM<br />

– et cette dernière abattrait ceux qui n’ont pas coché<br />

la bonne case sur leurs attestations dérogatoires.<br />

Jour 4<br />

Ce matin, le lieutenant voulait nous faire charger.<br />

« Charger quoi ? », a demandé un camarade.<br />

« Ne fais pas le malin, ou ce sera le peloton », a<br />

gueulé le lieutenant. Il avait une voix aiguë, un peu<br />

frénétique. Faut dire qu’il s’était mis à tousser<br />

pendant la nuit et qu’il s’agitait dans tous les sens<br />

en criant « Ce n’est pas possible ! »<br />

Ils l’ont emmené vers 14 heures. Le nouveau lieutenant<br />

a fait un discours sur les actes héroïques de l’ancien.<br />

Il nous a fait distribuer des masques.<br />

« Les masques, ça sert à rien », a dit l’un d’entre<br />

nous.<br />

« Insubordination ! », a crié le nouveau lieutenant,<br />

qui a pas l’air de plaisanter. L’importun a été emmené<br />

par la Gendarmerie à son tour, gueulant qu’il n’avait<br />

rien fait.<br />

Jour 5<br />

La rumeur veut qu’on soit démobilisés à temps pour<br />

les Jeux olympiques. Au moins pour la reprise du<br />

Championnat. On a besoin de bras au pays, et surtout<br />

d’yeux pour regarder les publicités. Ici, l’ennui a<br />

fait place à la peur. En face de nous, les montagnes<br />

restent désespérément majestueuses et muettes, au<br />

point qu’on en vient à prier pour une petite invasion.<br />

Le nouveau lieutenant nous force à nous laver les<br />

mains collectivement quatre fois par jour, au pas de<br />

course.<br />

/ par John Fluo<br />

(à suivre…)


Le conseil ZiC<br />

de l’ami Pierrot<br />

Pour clore la journée,<br />

les allumés d’Akron !<br />

oui ? au fond ? j’entends pas ! PLUS FORT !<br />

DEVO ? bah oui c’est ça !<br />

on applaudit bien fort !<br />

«MONSTERMAN» , non c’est pas le plus connu<br />

effectivement : bonne raison pour découvrir. fidèle à<br />

leur entreprise : ça grince, ça couine, c’est givré.Le<br />

clip «godzillesque» vaut son pesant de chloroquine.<br />

Et n’oubliez pas : pas de crevard dans les chiottes,<br />

pas de bêbette sous le plumard, pas d’enlèvement par<br />

des E.T.<br />

le monstre est dans votre tête....<br />

Dormez bien.....<br />

p29


p30


Chronique en<br />

aparté d’un<br />

virus propagé<br />

On le constate chaque jour un peu plus : nos libertés<br />

individuelles sont bafouées, piétinées, foulées par<br />

ce satané virus qui nous oblige, tous autant que<br />

nous sommes, à consommer de chez nous plutôt qu’à<br />

l’extérieur. Fini le lèche-vitrine collectif, place<br />

au lèche-écran individuel. Plus personne dans les<br />

rues, plus personne dans les champs non plus : qui<br />

va donc ramasser les milliers de tonnes de fruits<br />

et légumes sur le point d’arriver à maturation<br />

? Personne ! Les mauvaises langues diront que<br />

c’est encore la faute des immigrés. N’est-ce pas<br />

déjà le discours tenu outre-Atlantique par le<br />

très approximatif Donald Trump ? (Notez que les<br />

américains ont élu un homme qui s’appelle Donald.<br />

Les Européens aussi, ont leur Donald : comme quoi,<br />

nous sommes tous frères).<br />

Pourtant, sur la durée, La France a tendance à<br />

s’essouffler. Il faudrait peut-être proposer<br />

à Castaner, afin de garantir le durcissement du<br />

confinement, une pilule miracle qui allongerait sans<br />

effort cette période. Encore faudrait-il qu’un médecin<br />

assez malhonnête accepte de les fournir… Tiens, à<br />

ce propos : qu’advient-il de Jérôme Cahuzac ? Selon<br />

différentes sources il serait en Service Civique<br />

en Corse, à l’hôpital de Bonifacio. Il aurait,<br />

toujours selon des sources multiples, collecté une<br />

grande quantité de masques pour une association<br />

spécialisée dans la réinsertion d’anciens cadres<br />

supérieurs (nommée « Le Parti Socialiste »).<br />

Comme nous ne pouvons plus nous promener, nous<br />

remercions Google d’avoir installé des caméras<br />

partout et d’avoir pris en photo le monde entier.<br />

Comme si ces images étaient destinées à passer une<br />

annonce… sur leboncoindelagalaxie : « à vendre :<br />

planète, état moyen (voir photos), contrôle<br />

technique à passer, bientôt vide, possible échange,<br />

nous contacter. »<br />

p31


Est-ce que cette pandémie a signé l’arrêt de mort<br />

de notre civilisation ? Seuls les croyants y voient<br />

une finalité. Les croyants et les investisseurs.<br />

Cette affreuse pandémie aura notamment permis à<br />

Lagardère, grâce à la création d’un « fonds solidaire<br />

Covid », d’économiser 66% de ses futurs impôts,<br />

s’il en paye encore ; à Jean-Luc Godard, le nouveau<br />

Robinson Suisse, de quitter son confinement pour errer<br />

sur la toile dans une conférence sur le cinéma en<br />

temps de coronavirus via Instagram ; à Woody Allen<br />

de se trouver – finalement - un éditeur. Ah, aussi :<br />

le licenciement par Disney de mille travailleurs<br />

pour cas de force majeure, qui est la suite logique<br />

de la sortie de sa nouvelle collection : « twisted<br />

tales ». C’était comme si, Disney, après avoir<br />

fait rêver de mièvreries durant cinquante ans,<br />

avait décidé de montrer la réalité crue : oui, nous<br />

sommes des exploiteurs qui contrôlons l’industrie<br />

du divertissement en proposant des packs d’univers<br />

imaginaires formatés ; oui, vous aurez une vie de<br />

merde si vous avez cru à toutes ces conneries, nous<br />

vous le garantissons.<br />

(Que se serait-il passé, si… Kévin Yamagata avait<br />

créé Mickey Mouse ?)<br />

C’est amusant de voir comme lorsqu’on a le dos<br />

tourné, il se passe des choses incroyables. Mais<br />

il s’en passe aussi lorsqu’on a le dos courbé. Ou<br />

lorsqu’on a les yeux rivés sur son écran.<br />

Un coup d’œil sur différents sites permet de voir<br />

que tout le monde donne des conseils lecture de<br />

livres qu’ils n’ont pas lu, c’est proprement<br />

époustouflant. Assez curieusement, souvent Henry<br />

James est cité comme une lecture indispensable en<br />

temps de confinement. Ce doit être un auteur que<br />

l’on lit quand on s’emmerde vraiment.<br />

Le monde extérieur – et peut-être aussi le monde<br />

intérieur – entre en récession et depuis les nouvelles<br />

mesures de tracking des malades autorisées par le<br />

gouvernement, il suffit de quitter son domicile pour<br />

jouer à Watchdogs : StopCovid va faire chavirer notre<br />

société dans la vengeance. Il est plus que temps de<br />

relire Conan le Cimmérien, de Robert Howard.<br />

/ par John Cluster<br />

p32


HOAX (2)<br />

Pendant ce<br />

temps-là, près<br />

d’un laboratoire<br />

P4 où on<br />

fabrique des<br />

virus militaires.<br />

« Tu es sûr que tu as bien fermé<br />

la porte du labo ? »<br />

« Sûr et certain, t’inquiète. »<br />

« Alors pourquoi tu portes<br />

encore ton équipement de<br />

protection ? »<br />

« J’ai oublié mon gel<br />

hydroalcoolique dans la<br />

Kangoo. J’en ai pour deux<br />

secondes. »<br />

« ‘Pour mieux<br />

répondre aux menaces<br />

grandissantes dans le<br />

domaine biologique,<br />

la Défense a décidé d’investir<br />

dans deux laboratoires qui sont<br />

complémentaires, permettant de<br />

manipuler des virus vivants de classe<br />

4. Des virus contre lesquels il n’existe<br />

encore aucun traitement connu’, a déclaré<br />

[ravi] le ministre de la Défense devant<br />

les personnels de la DGA Maîtrise NRBC<br />

réunis pour l’occasion. » (source : https://<br />

www.defense.gouv.fr/dga/actualite/inauguration-dulaboratoire-biologique-p4-de-la-dga)<br />

/ par John Fluo<br />

p33


le journal des<br />

La résurrection des fidèles en direct :<br />

Pâques en Visiomesse internationale<br />

Un prêtre de la Manche s’unit outre-Atlantique pour<br />

proposer une célébration pascale à l’unisson avec le Québec.<br />

En réponse aux nombreux mails que la Paroisse Saint-Saint-Saint a reçu<br />

à l’approche de la célébration des Rameaux, le Père Goriout a décidé de<br />

réagir et d’aider activement ses fidèles. Dimanche dernier, il a proposé une<br />

permanence téléphonique permettant de bénir à distance les rameaux de<br />

son troupeau. Résultats : plus de 600 catholiques du Diocèse de Coutances,<br />

dont fait partie la paroisse du Père Goriout, se sont relayés au téléphone :<br />

« Ça n’arrêtait pas ! Toute la journée, le téléphone sonnait », confirme<br />

Monsieur le Curé. « C’est dire ! J’ai sauté mon repas de carême sans m’en<br />

rendre compte, de quoi me préparer efficacement à la semaine Sainte !<br />

» dit-il d’un air malicieux. Et pour ceux qui n’ont pu trouver des brins<br />

de rameaux nouveaux ? : « Du persil ! De la ciboulette et même de la<br />

coriandre ! Dieu est partout comme nous le rappelle Ésaïe, verset 41 :10 :<br />

“ Ne crains rien, car je suis avec toi ; Ne promène pas des regards inquiets,<br />

car je suis ton Dieu ; Je te fortifie, je viens à ton secours, Je te soutiens de<br />

ma droite triomphante.”. Du moment que vous les tenez de votre main<br />

droite, même dans une botte de radis, Dieu est avec vous ! », rassure le<br />

théologien.<br />

L’aide des Canadiens<br />

« J’ai eu une révélation : j’ai relu le psaume 55:13-14 “C’est toi, que j’estimais<br />

mon égal, Toi, mon confident et mon ami! Ensemble nous vivions dans<br />

une douce intimité, Nous allions avec la foule à la maison de Dieu !” et je<br />

me suis souvenu de Gabin, mon tendre ami de chambrette au Séminaire,<br />

devenu prêtre évangéliste à Québec. J’ai su, que près de lui, je trouverai des<br />

réponses. ». Une évidence qui a amené le Père Goriout à reprendre contact<br />

avec le Père Gabin. « Les Canadiens comme les Américains sont beaucoup<br />

mieux préparés aux confinements : ils sont équipés d’un matériel de visioconférence<br />

et peuvent retransmettre les messes en direct ! C’est génial ! ».<br />

p34


ons pêcheurs<br />

/Par John Spread<br />

Grâce à un tutoriel proposé sur la chaîne YouTube de son ami évangéliste, le Père<br />

Goriout s’est préparé à célébrer Pâques 2.0 avec ses fidèles : « Toujours aussi<br />

beau à regarder, il n’y a que son accent qui a changé ! » confie Monsieur le Curé<br />

à propos des capsules vidéos vieil ami. « Il a même fait des tutos sur “Comment<br />

se rapprocher du Seigneur avec la Wifi” : Ex-tra-or-di-naire ! ». Après avoir<br />

suivi une formation accélérée, le père Gabin a adoubé notre compatriote et l’a<br />

certifié apte à rejoindre la Grande Messe organisée par les stars de l’Autel pour<br />

Pâques. « Je suis aux plus haut des Cieux ! Mes fidèles vont pouvoir communier<br />

dans la Paix ! En plus, chez eux ils ont du chauffage : ils seront plus à l’aise<br />

pour chanter et se dévêtir en<br />

chœur pour célébrer le retour<br />

du Messie ! » . Tout excité, le<br />

Père Goriout vous invite tous<br />

à le rejoindre en direct dans la<br />

nuit de dimanche à lundi sur<br />

la chaîne québécoise en ligne<br />

Au plus près de Toi, Calice ! , à 5<br />

heures du matin pour sonner<br />

les Matines pendant les Vêpres<br />

canadiennes ! Que de joie vous<br />

attend ! Partageons la bonne<br />

nouvelle ! Likez ! Cliquez !<br />

Informations pratiques :<br />

veuillez télécharger les livrets<br />

de messe québécois sous-titrés<br />

français de France pour une plus<br />

grande imprégnation de cette<br />

expérience unique en Europe !<br />

N’oubliez pas d’allumer votre<br />

webcam et d’appuyer sur le lien<br />

pour apparaître devant votre<br />

communauté et faire partie de la<br />

Grande Résurrection.<br />

p35


<strong>Virus</strong> <strong>Hurlant</strong><br />

Avec la participation de :<br />

Nicolas G., Bruno V., Delphine T., Don Julio, Boris R.,<br />

Sylvie B., Pierre C., Manuel C., Fred C., Michaël V.,<br />

Jean-Louis B., Patricia F.<br />

« Restez chez vous !<br />

On revient la semaine prochaine ! »

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