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SANTÉ+ N°86 MAI 2020

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ATTENTION AUX

CARENCES !

Le SIBO/SIFO, par sa

capacité à enflammer la

muqueuse de l’intestin, peut

engendrer des difficultés

d’absorption de nombreux

micronutriments et favoriser

autant de carences se

manifestant notamment

par une malabsorption

des graisses (carences

en vitamines A, D ou E,

essentielles pour notre

immunité, mais aussi

mauvaise absorption des

acides gras essentiels).

La déficience en B12 est

également un problème

important, les bactéries

consommant cette dernière

avant que le corps n’arrive

à l’absorber. Le patient

souffre alors de fatigue, de

dépression, de troubles de la

mémoire, de fourmillements

ou d’anémie.

Une stratégie en 5 étapes

On ne va pas se mentir, la thérapie pour le SIBO/SIFO est assez

complexe. Il faut traiter à la fois les causes, les symptômes et les

complications. Pour ce faire, le traitement doit être totalement

individualisé et inclure une prise en charge de la maladie sousjacente,

un soutien nutritionnel et des huiles essentielles à visées

bactéricides et antifongiques. Ce faisant, on peut tout de même

évoquer cinq grands axes stratégiques.

1. LUTTER CONTRE

LA DYSMOTILITÉ

GASTROINTESTINALE

Une grande part de la guérison et

surtout de l’absence de récidive

repose sur cet axe. Chez l’Homme

normal, la motricité de l’estomac et de

l’intestin grêle entre les repas a une

organisation cyclique qui comporte 3

périodes: une phase de repos (phase

I), une phase d’activité motrice

irrégulière non propagée (phase II)

et une période de quelques minutes

pendant laquelle survient la phase

III, caractéristique de la motricité

inter digestive. Cette phase III est

typiquement suivie d’une nouvelle

période de phase I. La succession

de ces trois périodes compose le

complexe moteur migrant (CMM).

En d’autres termes, une fois les

nutriments absorbés, l’estomac et

l’intestin grêle activent le CMM, une

sorte de système de « nettoyage » qui

va pousser les déchets non digérés

vers la sortie, faisant ainsi place

nette pour le repas suivant. C’est

principalement lors de la dernière

phase, courte et intense, que les

restes situés dans l’intestin grêle sont

envoyés vers le colon. Dès que l’on

mange, le CMM s’arrête, relayé par

une mobilité beaucoup plus lente

nécessaire à la digestion.

nos hormones avec la motiline qui

régule les 3 phases du CMM durant la

phase de jeûne et la cholécystokinine

et la sécrétine durant la période postprandiale.

Comment agir sur le CMM afin

d’éviter toutes récidives du SIBO/

SIFO ? Les pistes sur la voie

d’activation de la motiline, via la

sérotonine, sont probablement

les plus efficaces. En effet, la

sérotonine est localisée dans les

cellules entérochromaffines de la

muqueuse gastro-intestinale et dans

les neurones du système nerveux

entérique. Elle peut être libérée dans

le sang ou dans la lumière de l’intestin

et inhiber la sécrétion d’acide

gastrique. Elle influe directement

sur le péristaltisme intestinal.

Or, certaines plantes ont montré

leur efficacité sur la sérotonine et

l’acétylcholine :

Le rhizome de gingembre (Zingiber

officinale) est connu pour son

utilisation traditionnelle comme

antinauséeux, tonique digestif et

régulateur du péristaltisme intestinal.

À la dose de 125 mg en extrait titré à

5 %, il module la signalisation de la

sérotonine et favorise ainsi la vidange

gastrique et le transit intestinal.

Le CMM est sous le contrôle

de 2 entités:

Le système nerveux autonome

via le nerf vague (à noter qu’un

neurotransmetteur, l’acétylcholine,

joue probablement un rôle clé à

ce niveau) composé du système

sympathique qui inhibe le CMM et

du système parasympathique qui le

stimule.

Le safran (Crocus sativus) a été

fréquemment utilisé comme sédatif,

antidépresseur, antispasmodique,

expectorant et stimulant digestif. Son

principe actif, le safranal, agit comme

un inhibiteur naturel de recapture de

la sérotonine (ISRS like). 30 mg de

safran titré à 2 % en safranal semble

être la dose optimale pour activer le

CMM.

www.santeplus.ma I 29

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