L'Essentiel du Sup Prépas n°37 - Mai 2020
L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs de CPGE, aux élèves et à leurs parents. Ce magazine est édité et proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.
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MAI <strong>2020</strong> | N° 37<br />
PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES<br />
ENTRETIENS<br />
Alain Joyeux (APHEC)<br />
Delphine Manceau (Neoma BS)<br />
Patrice Houdayer (Skema BS)<br />
PAROLES DE PROFS<br />
Des colles en classe préparatoire<br />
et de leurs bienfaits<br />
ENTRETIENS<br />
Jean-François Fiorina (Grenoble EM)<br />
Thomas Froehlicher (Rennes SB)<br />
Avec le Covid-19 :<br />
le défi de l’organisation<br />
des concours
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
ÉDITO + SOMMAIRE<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR<br />
À L’HEURE DU CORONAVIRUS<br />
C’était il y a deux mois. Une éternité. On ergotait encore<br />
sur une mauvaise grippe qui « n’allait pas empêcher les<br />
examens de se dérouler ». Le 12 mars le ton changeait :<br />
on fermait enfin l’ensemble de l’enseignement supérieur,<br />
les classes préparatoires comme les universités, les<br />
formations postbac publiques et privées. Si toute activité<br />
est depuis prohibée en présentiel les établissements n’en<br />
continuent à fonctionner pour permettre l’enseignement à<br />
distance comme les activités de recherche.<br />
Pendant ce temps établissements et personnels ont fait preuve d’une grande réactivité.<br />
Des professeurs qui n’imaginaient jamais pouvoir délivrer des cours en ligne<br />
s’y sont convertis. Pendant la semaine <strong>du</strong> 16 au 20 mars lycées, Grandes écoles<br />
et universités ont travaillé pour rendre l’enseignement à distance opérationnel dès<br />
le 23 mars. Grâce aux applications de visio-conférence comme Zoom ou TEAMS<br />
par exemple, il est possible de mener une web-conférence devant 250 personnes.<br />
Côté admissions et examens le calendrier de Parcoursup est resté inchangé. Seuls<br />
concours post prépas, Paces, etc. ont été maintenus avec la présence physique des<br />
étudiants sachant que les étudiants sont à distance les uns des autres dans les salles<br />
d’examen. Dans les concours postbac l’examen des dossiers est devenu la règle.<br />
Il reste maintenant à préciser dans quelles conditions exactes seront organisés les<br />
concours. La question cruciale étant essentiellement de garantir une distanciation<br />
suffisante entre les candidats pour éviter toute contamination. Et ce n’est pas simple !<br />
On aura beau multiplier les centres d’examen et ré<strong>du</strong>ire le nombre de candidats<br />
dans chaque salle comment éloigner les candidats les uns des autres à la sortie<br />
des épreuves. Quand on ne pense qu’à discuter avec les autres de la façon dont on<br />
a répon<strong>du</strong> à telle ou telle question, quand rien n’est plus important que de savoir si<br />
on ne s’est pas trompé…<br />
Et puis il va vite falloir penser à la rentrée. Peut-être dans quelques semaines pour<br />
les élèves de première année de classes préparatoires. Pour tous en septembre.<br />
Et là encore quantité de questions se posent : où mettre le gel hydroalcoolique, les<br />
élèves et étudiants devront-ils porter des masques, partout en France ou dans les<br />
régions les plus touchées, combien les salles peuvent contenir d’étudiants, comment<br />
organiser la circulation, peut-on encore faire des stages, aller à l’étranger, etc. ? Il y<br />
a de quoi donner le vertige à plus d’un proviseur de lycée, directeur de Grande école<br />
ou président d’université. Parce que c’est compliqué, parce que cela va coûter très<br />
cher et surtout parce que personne ne sait<br />
combien de temps cela va <strong>du</strong>rer…<br />
Sommaire<br />
LES ESSENTIELS DU MOIS<br />
4 • Covid-19 : les écoles aident les étudiants<br />
en difficulté financière<br />
5 • « Edhec for Future Generations »<br />
8 • Montpellier BS s’engage à être l’école<br />
de la RSE<br />
9 • L’ESC Clermont BS accréditée Amba<br />
10 • Comment sauver l’emploi<br />
des jeunes diplômés ?<br />
PUBLI-INFORMATION<br />
6 • TBS<br />
15 • ICN Business school<br />
PAROLES DE PROFS<br />
11 • Des colles en classe préparatoire<br />
et de leurs bienfaits<br />
ENTRETIEN<br />
18 • Delphine Manceau,<br />
directrice générale de Neoma BS<br />
21 • Patrice Houdayer, Vice dean de Skema BS<br />
29 • Alain Joyeux, président de l’APHEC<br />
31 • Thomas Froehlicher,<br />
directeur général de Rennes SB<br />
34 • Jean-François Fiorina,<br />
Directeur adjoint de Grenoble EM<br />
DOSSIER<br />
24 • Covid-19 : le défi de l’organisation<br />
des examens et concours<br />
DÉBAT<br />
37 • Filles et garçons : où en est-on<br />
sur le chemin de l’égalité ?<br />
Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />
ORollot<br />
« L’Essentiel <strong>du</strong> sup » est une publication <strong>du</strong> groupe HEADway<br />
Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />
CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />
Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />
Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />
Responsable commerciale : Fanny Bole <strong>du</strong> Chomont<br />
(f.bole<strong>du</strong>chomont@headway-advisory.com).<br />
Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo.éditions<br />
Photo de couverture : shutterstock / LStockStudio<br />
2
NANTES | PARIS | BEIJING | SHENZHEN | CHENGDU<br />
PROGRAMME<br />
GRANDE ÉCOLE<br />
*<br />
« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir,<br />
nous développons vos expériences,<br />
Parce que le talent s’exprime grâce à la culture,<br />
nous multiplions les influences,<br />
Parce que leadership et responsabilité doivent<br />
se faire écho, nous visons plus haut.<br />
Notre vocation ? Vous permettre de<br />
développer la vôtre ! »<br />
Nicolas ARNAUD<br />
Directeur Audencia Grande École<br />
1 er<br />
AU CLASSEMENT DES ÉCOLES DE COMMERCE<br />
OÙ IL FAIT BON ÉTUDIER D’APRÈS LES ÉTUDIANTS<br />
6 e 5 e<br />
CLASSEMENT<br />
SIGEM<br />
DEPUIS 18 ANNÉES<br />
CONSÉCUTIVES<br />
INSERTION<br />
PROFESSIONNELLE<br />
l’Étudiant<br />
*De l’audace, toujours !<br />
audencia.com
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
KEDGE double son<br />
nombre de places<br />
en apprentissage<br />
Face à la crise sanitaire<br />
et économique Kedge a<br />
décidé de doubler cette<br />
année le nombre de ses<br />
contrats d’apprentissage<br />
en 1 an au sein de son<br />
programme grande école<br />
« Nous cherchons les<br />
moyens les plus appropriés<br />
pour accompagner le<br />
développement de nos<br />
entreprises partenaires<br />
nationales, et de toutes<br />
les PME / TPE de nos<br />
territoires dans lesquelles<br />
un grand nombre de nos<br />
diplômés sont investis. Les<br />
entreprises qui recrutent<br />
les étudiants de Kedge,<br />
participent à assurer l’avenir<br />
de ces jeunes et celui de notre<br />
pays », explique Christophe<br />
Mouysset, directeur des<br />
relations entreprises. En<br />
tout ce sont près de 2000<br />
postes en alternance qui<br />
sont mis au service des<br />
étudiants et des entreprises.<br />
EN BREF<br />
Soutien aux entreprises<br />
Afin de soutenir les<br />
entreprises dont l’activité<br />
est impactée par la crise<br />
sanitaire, la chaire de<br />
recherche « Foresight,<br />
Innovation and<br />
Transformation » (FIT)<br />
de l’Edhec constitue des<br />
équipes d’étudiants dédiées<br />
à l’accompagnement de ces<br />
sociétés en grande difficulté.<br />
BSB lance une<br />
nouvelle série<br />
BSB, ou Better than Staying<br />
in Bed… c’est le credo de la<br />
web-série lancée par BSB<br />
qui proposera une trentaine<br />
d’épisodes d’environ 1 minute<br />
ces prochaines semaines. Ils<br />
sont diffusés sur Instagram,<br />
Facebook et YouTube.<br />
Covid-19 : les écoles<br />
aident les étudiants<br />
en difficulté financière<br />
Rupture de convention de stage ou de contrat de travail pour les alternants<br />
et les apprentis, difficultés face au paiement des besoins de première nécessité<br />
avec des perspectives de jobs étudiants compromises pour l’été,<br />
nombreux sont les étudiants aujourd’hui en difficulté financière.<br />
Une partie de la contribution de vie étudiante et<br />
de campus (CVEC) versée par les étudiants,<br />
qui représente cette année 139 millions d’euros,<br />
peut être mobilisée immédiatement par<br />
les établissements afin de « répondre aux besoins<br />
matériels les plus urgents de leurs étudiants ». Le<br />
loyer constituant le principal poste de charge des<br />
étudiants et de nombreuses situations d’impayés<br />
ont été signalées partout en France Le président de<br />
l’Eurométropole de Strasbourg, Robert Herrmann,<br />
en appelle donc à « l’in<strong>du</strong>lgence et à la solidarité des<br />
bailleurs de logements étudiants ». Frais de scolarité<br />
élevés obligent, les écoles de management sont<br />
particulièrement actives pour aider leurs étudiants<br />
et toutes ont pris des initiatives en ce sens. En voici<br />
quelques exemples :<br />
• la fondation emlyon mobilise ainsi un fonds d’urgence<br />
exceptionnel de 200 000€ pour aider ses élèves<br />
en grande difficulté. « L’analyse de leur situation<br />
familiale et financière permettra l’octroi d’une aide<br />
ponctuelle visant à faciliter les conditions de vie de<br />
nos étudiants en cette période, tout en maintenant<br />
un lien de proximité et un accompagnement indivi<strong>du</strong>alisé<br />
», explique Bénédicte Bost, directrice de<br />
la RSE et de la communication interne de emlyon.<br />
• Kedge a débloqué 100 000€ de son fonds d’urgence<br />
en abondant à l’euro-euro l’effort financier de sa<br />
Fondation, dotant ainsi de 50K€ supplémentaires le<br />
fonds d’urgence. Kedge étudie les situations indivi<strong>du</strong>elles<br />
de chaque étudiant: rupture de convention<br />
de stage, rupture de contrats de travail étudiants,<br />
problématiques de logement, difficultés financières<br />
rencontrées par les financeurs, difficultés liées à<br />
l’expatriation à l’étranger etc.<br />
• la Fondation Edhec a lancé un large appel à la générosité<br />
de ses diplômés. Et pour chaque don effectué,<br />
l’Edhec triple son effort en abondant <strong>du</strong> même<br />
montant à concurrence d’une enveloppe globale<br />
de 300 000 €.<br />
• la Fondation BSB a débloqué un fonds de solidarité<br />
à hauteur de 100 000€, qui va permettre de financer<br />
des bourses « coup de pouce » d’un montant<br />
maximum de 5000€ qui vont être octroyées des<br />
étudiants particulièrement touchés par la crise.<br />
• grâce à la mobilisation des parties prenantes de<br />
Skema - 2500 entreprises partenaires, les 45 000<br />
diplômés, les étudiants, de même que les prestataires<br />
et collaborateurs de l’école -, le fonds d’urgence<br />
permanent pourra jusqu’au 20 décembre <strong>2020</strong>, venir<br />
en aide aux étudiants en situation précaire. Des<br />
bourses « SKEMA United » de 1000€ à 3000€ seront<br />
distribuées pour un montant total de 250 000 €.<br />
© 000<br />
4
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
« Edhec for Future<br />
Generations »<br />
« Nous sommes dans la crise, nous en avons connu d’autres,<br />
mais nous n’en tenions pas moins à présenter notre nouveau plan stratégique. »<br />
Bien avant la crise <strong>du</strong> Covid-19 l’Edhec et son directeur, Emmanuel Métais,<br />
ont travaillé pendant un an avec toutes les parties prenantes pour élaborer<br />
son nouveau plan stratégique <strong>2020</strong>-2025 « Impact Future Generations ».<br />
Un plan qui arrive à moment crucial pour l’école.<br />
«<br />
Sur le Sigem il y a eu une bascule avec notre<br />
concurrent direct ce qui n’était jamais arrivé<br />
depuis sa création », se félicite Emmanuel<br />
Métais, dont l’école a « engrangé beaucoup<br />
de confiance avec la vente de l’entreprise Scientific<br />
Beta* à un moment qui devient difficile pour tous ».<br />
On le sait les questions qui se posent aux écoles sont<br />
multiples. Et cela bien avant la pandémie. A quoi sert<br />
la recherche quand une publication dans une revue de<br />
premier rang revient à 400 000$ et n’est lue que par<br />
quelques experts ? Même question sur des campus qui<br />
coûtent très cher et sont challengés par le online. Et<br />
plus largement comment les business schools doivent<br />
réfléchir au changement climatique, aux inégalités…<br />
les heures de réflexion qu’a déployé l’Edhec avec ses<br />
personnels et ses étudiants lui ont permis de faire un<br />
large point sur son activité et son avenir. « Nous nous<br />
même demandés si nous devions rester une business<br />
school – je vous rassure nous le restons – mais nous<br />
devons être capables d’aller plus loin et servir les<br />
ambitions futures », commente Emmanuel Métais dont<br />
l’école change sa baseline « Edhec for Business » pour<br />
un « Edhec for Future Generations » beaucoup plus<br />
ouvert sur un monde qui change.<br />
Un changement de cap pour une école jusqu’ici plutôt<br />
considérée comme une école de la finance « classique »<br />
et qui entend maintenant devenir la référence mondiale<br />
en matière de « Sustainable Finance ». Dans cet esprit<br />
l’école va constituer la plus importante base de données<br />
financières sur le risque climatique pour les entreprises.<br />
Son champ de recherche sera pluridisciplinaire : le<br />
centre « s’intéressera à l’impact <strong>du</strong> réchauffement<br />
climatique sur les risques des entreprises et leur<br />
valeur financière mais aussi sur les comportements<br />
de consommation, les business models ou encore les<br />
risques physiques ».<br />
Dans ce nouveau cadre plus ouvert sur les problèmes<br />
sociétaux l’Edhec a défini sept « batailles » à gagner.<br />
Dans l’esprit de Scientific Beta, elle va lancer un nouvel<br />
axe de recherche porteur de création d’une nouvelle<br />
start up dans le domaine des infrastructures. Parce<br />
que l’enseignement en ligne devient une priorité elle<br />
crée l’Edhec Business Online University qui « offrira<br />
aux futurs diplômés un large champ de disciplines<br />
connexes aux matières traditionnellement enseignées<br />
dans les business schools en partenariat avec des<br />
universités internationales de premier plan ». Parce<br />
que sa réputation en droit n’est plus à faire elle lance<br />
l’Edhec Augmented Law Institute. Parce que les data<br />
sont au cœur de son développement elle lance un<br />
Center for « Data and AI for Future Generations » et<br />
un « Digital Business and Humanities ». De de plus en<br />
plus internationale elle va opérer en Californie avec<br />
un « Edhec Hub » et à Singapour. Responsable elle<br />
entend être neutre en émissions carbones en 2030.<br />
Dernière bataille : la diversité sociale. L’Edhec distribue<br />
déjà 10 millions d’euros et entend passer de 30 à 40%<br />
d’étudiants bénéficiant d’une bourse en augmentant<br />
leur montant de 50% d’ici à 2025.<br />
* En janvier <strong>2020</strong>, la filiale Scientific Beta de l’Edhec a été cédée à la Bourse de<br />
Singapour pour un montant de 200 millions de dollars.<br />
TBS lance une<br />
nouvelle campagne<br />
de communication<br />
« Et si l’inspiration n’existait<br />
pas ? Des idées nouvelles<br />
ne verraient pas le jour,<br />
les modes de gestion des<br />
entreprises n’évolueraient<br />
pas, les modèles de<br />
sociétés ne seraient pas<br />
questionnés… » A travers<br />
sa nouvelle campagne de<br />
communication TBS a<br />
souhaité « souligner que<br />
chaque génération est<br />
porteuse de nouvelles idées,<br />
de nouvelles ambitions »<br />
avec pour objectif de<br />
mettre en lumière leur<br />
impact, dans la lignée de<br />
sa signature « Inspiring<br />
E<strong>du</strong>cation, Inspiring Life ».<br />
Le campus de l’Edhec à Nice<br />
© Edhec BS<br />
5
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
PUBLI INFORMATION<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Au-delà de la crise,<br />
TBS regarde résolument<br />
vers l’avenir<br />
Alors que la crise <strong>du</strong> Covid-19 a ébranlé beaucoup de certitudes,<br />
TBS a tout mis en œuvre pour concilier réponse à la situation d’urgence<br />
et vision stratégique. Rencontre avec la nouvelle directrice générale<br />
de l’école, Stéphanie Lavigne.<br />
Depuis le début de l’année, la pandémie de Covid-19 a<br />
créé un choc sanitaire et économique sans précédent<br />
dans le monde entier. Comme toutes les écoles, TBS<br />
a dû se mettre en ordre de marche dans l’urgence<br />
pour faire face à la crise, avant tout pour assurer<br />
la sécurité des étudiants, des enseignants et <strong>du</strong><br />
personnel. « Nous parvenons à traverser cette<br />
période difficile grâce à l’engagement de tous nos<br />
collaborateurs, que ce soit le corps professoral ou<br />
le personnel administratif, qui font preuve de solidarité<br />
et d’innovation », explique Stéphanie Lavigne,<br />
directrice générale de TBS.<br />
PRIORITÉ À LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE<br />
Dans ce contexte bouleversé, la priorité a été d’organiser<br />
la continuité pédagogique. La crise a agi à la<br />
fois comme un test à grande échelle des dispositifs<br />
d’enseignement à distance sur lesquels l’établissement<br />
travaille depuis longtemps et comme un accélérateur<br />
de digitalisation. « Nous avons beaucoup investi dans<br />
les technologies numériques et l’innovation pédagogique<br />
parce que nous y croyons profondément. Il y a<br />
les outils, bien sûr, mais aussi tout le travail sur la scénarisation<br />
des cours et l’expérience d’apprentissage<br />
des étudiants. Grâce à cela, nous étions préparés à<br />
passer au distanciel en un temps record », poursuit<br />
Stéphanie Lavigne. Depuis 2019, en effet, TBS a été<br />
la première business school à obtenir le label « 4<br />
Digital – Digital grande école » de la CGE, l’habilitant<br />
à délivrer des formations numériques à distance.<br />
L’équipe d’ingénierie pédagogique s’est également<br />
mobilisée pour accompagner les enseignants dans<br />
la prise en main de ces technologies et, au bout <strong>du</strong><br />
compte, l’école a continué à fonctionner.<br />
Certes, la crise n’est pas terminée. De multiples<br />
incertitudes demeurent pour les prochains mois<br />
et il faut s’attendre à ce que de nombreux aspects<br />
de la vie de l’établissement restent bouleversés à<br />
la rentrée. Pour autant, la directrice générale de<br />
TBS regarde résolument vers l’avenir : « Même si<br />
des contraintes externes s’imposent à nous et restreignent<br />
temporairement le champ des possibles,<br />
cette crise ne crée pas de rupture stratégique, bien<br />
au contraire. Nous vivons cette année dans le temps<br />
court, cela ne doit pas nous empêcher de nous<br />
projeter vers l’école <strong>du</strong> futur. A la lumière de ce que<br />
nous avons vécu, l’innovation pédagogique restera<br />
plus que jamais un pilier de la stratégie de l’école. »<br />
Pour enrichir sa réflexion, TBS analysera bien sûr la<br />
manière dont se sont déroulées ces semaines de cours<br />
en confinement. « Nous devons tirer tout ce qu’il y a<br />
de bon dans le digital pour les étudiants. A l’avenir,<br />
le distanciel prendra plus de place, et nous sommes<br />
bien positionnés dans ce domaine. <strong>Mai</strong>s clairement,<br />
TBS n’a pas vocation à être 100% virtuelle et nous<br />
croyons énormément à l’apprentissage dans les murs<br />
de l’école. Il faut bien peser l’équilibre entre les cours<br />
en ligne et en présentiel. Les étudiants en école de<br />
commerce viennent chercher une expérience dans<br />
l’établissement, une proximité avec des enseignants<br />
chercheurs ou des chefs d’entreprise, un modèle<br />
de pédagogie un peu différent de ce qu’on trouve à<br />
l’université, la richesse de la vie associative. »<br />
L’école solidaire<br />
de ses étudiants<br />
Dans cette période difficile,<br />
TBS s’est attachée à soutenir<br />
le mieux possible ses<br />
étudiants touchés par la crise.<br />
Information régulière sur<br />
l’évolution de la situation,<br />
mesures de rapatriement de<br />
ceux qui étaient à l’étranger,<br />
mise en place d’une<br />
cellule d’accompagnement<br />
psychologique pour les<br />
aider à appréhender une<br />
situation d’isolement<br />
difficile à vivre, ce soutien<br />
a pris différentes formes en<br />
fonction de leurs besoins. La<br />
Fondation TBS a également<br />
débloqué des moyens<br />
financiers pour aider ceux<br />
qui se sont trouvés privés de<br />
ressources par la suspension<br />
des stages, contrats de<br />
professionnalisation et jobs<br />
étudiants. « Quand des<br />
étudiants ne peuvent plus<br />
payer leur loyer ou s’acheter<br />
à manger, nous pouvons agir<br />
immédiatement, explique<br />
Stéphanie Lavigne. C’est<br />
aussi la mission de l’école, via<br />
la Fondation, d’être solidaire<br />
de ce qu’ils vivent. Seul<br />
l’esprit collectif permettra<br />
de surmonter ce moment. »<br />
6
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
auprès des étudiants et leurs résultats aux examens<br />
montrent qu’il y a un impact fort. Ce programme de<br />
recherche faisant intervenir des Inspiring Guest comme<br />
Sammy Obeid sera poursuivi avec de nouveaux invités<br />
pour tester de nouvelles facettes qui pourraient être<br />
intro<strong>du</strong>ites dans la pédagogie. Les codes changent,<br />
il faut se renouveler sans cesse pour développer les<br />
compétences qui seront recherchées par les entreprises.<br />
C’est le cap qui va nous guider pour les cinq<br />
prochaines années. »<br />
L’INNOVATION, PILIER DE L’ÉCOLE DU FUTUR<br />
Les projets de nouveaux campus à Toulouse et à<br />
Barcelone incarnent cette vision de l’école <strong>du</strong> futur.<br />
Pour concevoir ces bâtiments innovants, TBS a mis en<br />
place une démarche participative impliquant étudiants,<br />
professeurs et collaborateurs. Tous avaient carte<br />
blanche pour imaginer leur école idéale : qu’est-ce<br />
qu’une salle de cours ? Que s’y passe-t-il ? Qu’avez-vous<br />
envie de voir développé ? Comment vit-on dans l’école ?<br />
Comment y circule-t-on ? Issus de cette co-construction,<br />
les futurs bâtiments, pensés pour répondre aux<br />
besoins de leurs utilisateurs, offriront des outils et<br />
équipements de pointe : espaces mo<strong>du</strong>lables, salles<br />
immersives, fablabs, coworking, installations sportives,<br />
salles dédiées à la vie étudiante et associative... « Ces<br />
très beaux projets qui verront le jour en 2022 et 2023<br />
accompagnent le développement de l’école sur l’axe de<br />
l’innovation pédagogique », ajoute Stéphanie Lavigne.<br />
Celle-ci fait l’objet de recherches approfondies au sein<br />
de TBS, où des équipes d’enseignants-chercheurs et<br />
d’ingénieurs pédagogiques explorent en permanence<br />
de nouvelles pédagogies expérientielles. Un Inspiring<br />
Lab en cours de finalisation regroupera bientôt les<br />
personnes qui travaillent dans ce domaine de l’innovation<br />
pédagogique. Il accueillera aussi des professeurs<br />
et des étudiants pour tester de nouvelles méthodes<br />
d’apprentissage in situ. Parmi les thématiques en cours<br />
d’investigation au sein de TBS figure par exemple<br />
l’utilisation des émotions, et en particulier l’humour,<br />
pour maintenir l’attention et maximiser la capacité<br />
d’apprentissage des étudiants. En association avec<br />
l’acteur américain de stand-up Sammy Obeid, les<br />
chercheurs ont scénarisé des cours en économie et en<br />
finance sous forme de sketchs. Le programme, testé<br />
cette année, a pour objectif d’étudier la manière dont<br />
les étudiants retiennent et s’approprient des concepts<br />
théoriques comme le calcul stochastique ou la main<br />
invisible. « Nous faisons le pari que si un étudiant vit<br />
quelque chose de mémorable en termes de pédagogie,<br />
il sera capable de le réutiliser plus facilement plus tard,<br />
précise la directrice de TBS. Les évaluations faites<br />
UN ÉTABLISSEMENT SOUS LE SIGNE<br />
DE L’INSPIRATION<br />
Inspiring Lab, Inspiring Guest : ces projets résonnent<br />
avec la nouvelle campagne de communication de<br />
l’école autour de la signature « Inspiring E<strong>du</strong>cation,<br />
Inspiring Life ». Ils reflètent les ambitions d’un établissement<br />
qui se veut inspirant pour ses étudiants,<br />
avec un corps professoral constitué d’experts dans<br />
leur discipline, et un socle de valeurs sur lesquelles il<br />
est fortement engagé : l’innovation, la responsabilité<br />
sociétale, l’environnement, l’égalité entre les femmes<br />
et les hommes. Et l’esprit entrepreneurial, qui est lui<br />
aussi un élément central de la pédagogie de TBS,<br />
rappelle Stéphanie Lavigne : « L’entrepreneuriat est<br />
présent à tous les échelons de formation, et nous<br />
sommes la seule école en France membre <strong>du</strong> Babson<br />
Collaborative, une institution de référence dans ce<br />
domaine qui nous permet de proposer à nos étudiants<br />
des conférences et <strong>du</strong> matériel pédagogique de pointe.<br />
Notre filière spécialisée attire de nombreux étudiants,<br />
et ceux qui le souhaitent peuvent tester leurs idées<br />
dans TBSeeds, notre incubateur pendant qu’ils sont<br />
encore à l’école. Nous sommes fiers quand certains<br />
réussissent remarquablement, comme Shannon Picardo,<br />
le fondateur de la plateforme d’accompagnement<br />
scolaire en ligne SchoolMouv, qui a proposé<br />
des offres solidaires pendant le confinement pour<br />
permettre aux familles d’accéder à des contenus. »<br />
La prochaine étape sera la création d’une chaire<br />
autour de l’entrepreneuriat impliquant l’écosystème<br />
économique régional.<br />
La réponse à la crise à court terme n’empêche donc<br />
pas la vision à 5 ans. TBS reste résolument tournée<br />
vers le futur et poursuit les actions engagées dans<br />
l’innovation, dans la dimension internationale, dans la<br />
recherche. Illustration de cette continuité stratégique,<br />
les 10 recrutements d’enseignants-chercheurs qui<br />
avaient été lancés en début d’année ont été finalisés<br />
au cœur de la crise. « Assurer l’avenir, c’est continuer<br />
à enrichir notre faculté, en nombre et en qualité, avec<br />
des professeurs qui publient dans les meilleures<br />
revues internationales, conclut Stéphanie Lavigne.<br />
C’est aussi un signe que nous donnons sur la solidité<br />
de l’école et sa volonté de se projeter dans l’avenir. »<br />
7
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Montpellier BS s’engage<br />
à être l’école de la RSE<br />
« Nous allons être les leader dans le BEST, c’est à dire<br />
le Business Environmental and Social Transition, pour recentrer notre société. »<br />
Un peu moins d’un an après son arrivée à la tête de Montpellier BS,<br />
Bruno Ducasse a présenté son plan stratégique « MBS 2025 » élaboré<br />
avec ses équipes et le concours <strong>du</strong> cabinet Roland Berger.<br />
Excelia Group plus<br />
que jamais à Tours<br />
Un an après l’implantation<br />
de son Master Grande École<br />
à Tours, Excelia Group y<br />
poursuit le déploiement de ses<br />
programmes avec l’objectif<br />
d’accueillir plus de 1200<br />
étudiants à l’horizon 2025. En<br />
<strong>2020</strong>-2021 seront dispensés à<br />
Tours le Bachelor Business de<br />
La Rochelle Business School,<br />
les programmes Bachelor<br />
et MSc de La Rochelle<br />
Tourism & Hospitality<br />
School ainsi que l’intégralité<br />
de son Master Grande<br />
Ecole. « Les implantations<br />
d’Excelia Group à Cognac,<br />
Niort, Rochefort et Tours<br />
sont la concrétisation de<br />
la stratégie de croissance<br />
et de territorialisation <strong>du</strong><br />
groupe. Le déploiement de<br />
plusieurs programmes à<br />
Tours marque une nouvelle<br />
étape de son développement.<br />
Il permet à la Ville de Tours<br />
et à son tissu économique<br />
de renouer avec la qualité<br />
et la diversité de l’offre de<br />
formation que seule une<br />
grande école est en capacité<br />
d’apporter », explique<br />
Bruno Neil, le directeur<br />
général d’Excelia Group.<br />
«<br />
Nous serons les ambassadeurs de la transition<br />
avec des chaires autour de la RSE, <strong>du</strong><br />
développement de la micro-finance dans les<br />
pays développés mais aussi de nouveaux<br />
programmes et de nouvelles spécialités dans le<br />
cadre <strong>du</strong> programme Grande école (PGE) », détaille<br />
le directeur. Pour s’imposer dans ce domaine, un<br />
Observatoire de l’inclusion et un index de transformation<br />
sociétale et environnementale des PME-PMI,<br />
le « Rix (Responsabily Index », seront créés.<br />
Surtout un parcours d’excellence extérieur au programme<br />
Grande école (PGE) sera ouvert aux étudiants<br />
volontaires. « Ils bénéficieront d’enseignements<br />
supplémentaires destinés à les préparer à être les<br />
champions de la transformation environnementale<br />
et sociale des entreprises et des organisations. » Ce<br />
tout nouveau parcours permettra aux étudiants de<br />
mieux appréhender les nouvelles formes d’entreprises,<br />
de marchés et d’in<strong>du</strong>stries qui émergeront dans un<br />
avenir proche. Le parcours alternera rencontres<br />
avec des experts de haut niveau et débats autour<br />
<strong>du</strong> recentrage de notre société sur les interactions<br />
humaines. MBS entend ainsi « accompagner des<br />
femmes et des hommes souhaitant endosser un rôle<br />
de leader et d’ambassadeurs dans le développement<br />
<strong>du</strong>rable ou la RSE. »<br />
En 2023 Montpellier BS bénéficiera pour se développer<br />
d’un tout nouveau éco-campus de 20 000 m2 à<br />
« énergie positive ». Le nombre d’étudiants atteindra<br />
alors les 5 000 et l’impact économique – calculé<br />
avec le BSIS de la Fnege – pourrait atteindre les 370<br />
millions d’euros par an. <strong>Mai</strong>s avant un Observatoire<br />
scientifique des pédagogies actives pourrait être créé<br />
pour mieux enseigner. Pourquoi pas de concert avec<br />
des universités montpelliéraines déjà partenaires au<br />
sein d’un laboratoire de recherche en management,<br />
le MRM (Montpellier Recherche en Management).<br />
© Montpellier BS<br />
8
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
D’autres accréditations<br />
• L’ISC Paris a obtenu<br />
l’accréditation Amba Master<br />
à la fois pour son Master in<br />
Management (programme<br />
Grande école) et son MBA.<br />
« Récemment l’ISC a misé<br />
sur la qualité en obtenant<br />
en 2017 l’accréditation<br />
AACSB (Association to<br />
Advance Collegiate Schools<br />
of Business). En trois ans<br />
trois accréditations qui<br />
montrent la montée en<br />
gamme opérée par mes<br />
prédécesseurs. Aujourd’hui<br />
nous travaillons pour<br />
obtenir le visa pour notre<br />
bachelor », explique<br />
son directeur, Jean-<br />
Christophe Hauguel.<br />
• EM Normandie a obtenu<br />
l’avis favorable de la<br />
Commission d’évaluation<br />
des formations et diplômes<br />
de gestion (CEFDG) pour<br />
le renouvellement <strong>du</strong> visa<br />
et <strong>du</strong> grade de Master de<br />
son Programme Grande<br />
Ecole pour 5 ans.<br />
• NEOMA Business School<br />
a obtenu le renouvellement<br />
de son accréditation<br />
AMBA pour 5 ans.<br />
• SKEMA Business<br />
School vient d’obtenir le<br />
renouvellement de son<br />
accréditation Equis pour la<br />
<strong>du</strong>rée maximale de 5 ans.<br />
• Le Master in Management,<br />
délivré dans le cadre de son<br />
programme Grande Ecole,<br />
de l’EDHEC Business<br />
School vient d’obtenir<br />
l’accréditation AMBA en<br />
complément de ses deux<br />
programmes MBA qui<br />
bénéficient déjà <strong>du</strong> label<br />
britannique depuis 2003.<br />
L’ESC Clermont BS<br />
accréditée Amba<br />
L’ESC Clermont BS poursuit sa « remontada » objectif après objectif.<br />
Après celle de l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business)<br />
elle vient ainsi d’obtenir en mars l’accréditation Amba pour son master Grande école.<br />
Une grande satisfaction pour sa directrice,<br />
Françoise Roudier : « Cette accréditation<br />
vient compléter l’accréditation AACSB, que<br />
nous possédons depuis 2006 et qui nous a été<br />
redonnée en 2016 pour 5 ans. Il nous manque encore<br />
Equis pour l’obtention <strong>du</strong>quel nous avons beaucoup<br />
progressé en termes notamment de recherche. Cela<br />
devrait avoir des effets vertueux dans les classements<br />
français des écoles de management qui ne nous placent<br />
pas au rang où nous devrions être. C’est l’effet pervers<br />
d’indicateurs essentiellement quantitatifs qui ne prennent<br />
pas en compte la qualité. Au contraire des accréditeurs<br />
internationaux comme de la Commission d’évaluation<br />
des formations et diplômes de gestion (CEFDG) en<br />
France qui nous reconnaissent bien mieux ».<br />
Les auditeurs de l’Amba ont particulièrement souligné<br />
la forte empreinte territoriale de l’école et ses liens privilégiés<br />
avec tout son éco-système. Un « engagement<br />
remarquable des parties prenantes » pour un modèle<br />
« glocal » : à la fois ancré dans son territoire et ouvert<br />
sur le monde avec 30% d’étudiants étrangers venus<br />
de 62 pays, Inde, Chine et Maroc en tête. « Notre autre<br />
atout est un encadrement personnalisé des étudiants<br />
en lien avec notre dimension humaine. A l’opposé de la<br />
massification et de l’anonymisation nous démontrons<br />
la valeur d’une Grande école à dimension humaine. Un<br />
créneau qui peut être aujourd’hui disruptif avec une<br />
volumétrie d’étudiants rapportée à l’encadrement<br />
qui nous permet de cultiver une sorte d’« esprit de<br />
famille » », reprend la directrice.<br />
Un tout qui compose l’engagement de l’écoledans la<br />
RSE (responsabilité sociale des entreprises) depuis<br />
toujours. En 2012 elle a ainsi intégré une Ecole de la<br />
deuxième chance au sein de laquelle elle accompange<br />
chaque année 260 élèves en difficulté. Elle est également<br />
l’une des écoles qui reçoit le plus d’apprentis - 350 pour<br />
un effectif total de 1 400 – ce qui contribue à l’égalité<br />
des chances. De même elle a délivré 100 000 euros<br />
de bourses cette année. Enfin ses étudiants peuvent<br />
être apprentis pendant les deux dernières années <strong>du</strong><br />
master Grande école.<br />
Et quid <strong>du</strong> recrutement des élèves de prépas ? L’ESC<br />
Clermont a per<strong>du</strong> quelques inscrits cette année dans<br />
le cadre de la BCE. La réponse de Françoise Roudier :<br />
« Nous nous maintenons à peu près au même niveau<br />
dans un marché qui n’est pas haussier. Nous entendons<br />
bien continuer à progresser dans nos recrutements<br />
pour atteindre les 80 ou 90 élèves issus de classes<br />
préparatoires chaque année au sein de notre master<br />
Grande école ».<br />
• Le programme Grande<br />
école (PGE) de INSEEC<br />
School of Business<br />
and Economics a été<br />
réaccréditée par l’AMBA.<br />
© Groupe ESC Clermont<br />
9
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Comment sauver l’emploi<br />
des jeunes diplômés ?<br />
Et si les jeunes diplômés étaient les grands sacrifiés de la crise <strong>du</strong> Covid-19 ?<br />
Une perspective totalement invraisemblable il y a encore deux mois<br />
quand leur horizon paraissait grand ouvert. Les différentes conférences<br />
de l’enseignement supérieur tirent la sonnette d’alarme.<br />
Ensemble la Conférence des directeurs des écoles<br />
françaises d’ingénieur (Cdefi), la Conférence<br />
des présidents d’université, la Conférence des<br />
grandes écoles, la Fnege (Fondation nationale<br />
pour l’enseignement de la gestion des entreprises) et<br />
Syntec Conseil ont alerté « le gouvernement pour qu’à<br />
la fin de l’année <strong>2020</strong>, les entreprises françaises soient<br />
accompagnées pour être en capacité de continuer<br />
d’employer la majeure partie des jeunes arrivant sur<br />
le marché <strong>du</strong> travail ». Leurs propositions :<br />
• exonérer totalement de charges patronales et salariales<br />
les salaires pour l’embauche en CDI des jeunes<br />
diplômés ;<br />
• augmenter l’aide aux employeurs d’apprentis et la<br />
rendre éligible à toutes les entreprises, quelle que<br />
soit leur taille, et pour tous les niveaux de qualification<br />
(en rouvrant notamment la possibilité de l’aide unique<br />
à l’embauche pour un contrat d’apprentissage dans<br />
le supérieur) ;<br />
• donner aux entreprises la possibilité de prolonger<br />
pour une période équivalente à la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> confinement<br />
les conventions de stage (parties intrinsèques<br />
des formations) en cours avant remise <strong>du</strong> diplôme ;<br />
• rétablir l’Aide à la Recherche <strong>du</strong> Premier Emploi (ARE)<br />
pour les jeunes disposant de faibles ressources et de<br />
la porter à 8 mois contre 4 mois avant sa suppression<br />
en 2019 ;<br />
• demander aux banques un report général des premières<br />
mensualités de remboursement des prêts<br />
étudiants tant que les étudiants concernés n’auront<br />
pas trouvé de premier emploi.<br />
Parcoursup <strong>2020</strong> :<br />
plus de formations,<br />
plus de vœux<br />
Cette année 658 000<br />
lycéens se sont inscrits sur<br />
Parcoursup, soit 7000 de<br />
plus que l’an dernier établit<br />
une note de la DEPP. Le<br />
nombre moyen de vœux<br />
(y compris sous-vœux,<br />
hors concours spécifiques)<br />
progresse à 10,1 vœux<br />
soit 1 de plus qu’en 2019.<br />
En terminale générale, ce<br />
nombre moyen progresse de<br />
1,6 pour atteindre 10,8 vœux.<br />
La hausse est de 0,8 vœu en<br />
terminale technologique, le<br />
nombre moyen atteignant<br />
10,8. La composition des<br />
listes de vœux se compose<br />
en moyenne de 34% de vœux<br />
en licence (y compris 4% de<br />
vœux en L.AS, l’alternative<br />
à la PASS qui succède à la<br />
PACES), 31% en BTS, 12%<br />
en DUT et 6% en CPGE.<br />
Les PASS ont en <strong>2020</strong> un<br />
poids équivalent à celui de<br />
la PACES en 2019 (4%).<br />
Les vœux en DE sanitaire<br />
et social conservent un<br />
poids de 6%, identique<br />
à celui de l’an passé.<br />
10
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
PAROLES DE PROFS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
SYLVIE<br />
LAURENT<br />
Professeure de<br />
Chaire supérieure<br />
(économie,<br />
sociologie et<br />
histoire <strong>du</strong> monde<br />
contemporain)<br />
au Lycée Hoche<br />
à Versailles.<br />
Des colles en classe préparatoire<br />
et de leurs bienfaits<br />
Une des<br />
particularités de la<br />
classe préparatoire<br />
c’est de permettre<br />
à chaque étudiant<br />
de passer des<br />
colles indivi<strong>du</strong>elles<br />
dans les matières<br />
des écrits des<br />
concours. Les colles<br />
sont un excellent<br />
outil pédagogique<br />
pour permettre<br />
les progrès des<br />
étudiants dans<br />
la maîtrise des<br />
connaissances mais<br />
aussi dans l’analyse<br />
d’une problématique,<br />
dans les capacités à<br />
évaluer la pertinence<br />
intellectuelle de ce<br />
que l’on expose,<br />
et dans l’aisance à<br />
l’oral.<br />
QU’EST-CE QU’UNE COLLE ?<br />
Une colle désigne un exercice oral,<br />
que l’étudiant prépare pendant<br />
quelques minutes avant de présenter<br />
le résultat de son travail devant<br />
son professeur, ou un intervenant<br />
extérieur.<br />
Le rythme des colles dépend des<br />
matières : en mathématiques, en<br />
histoire ou en économie, elles ont lieu<br />
tous les quinze jours ; en lettres, en<br />
philosophie et en langues vivantes, il<br />
y en a une par mois. Les modalités de<br />
passage diffèrent quelque peu selon<br />
les matières.<br />
• En mathématiques trois étudiants,<br />
parfois deux seulement, traitent<br />
simultanément différentes parties<br />
d’un même exercice. Dans quelques<br />
classes préparatoires, il arrive que le<br />
sujet soit donné à l’avance, surtout en<br />
début de première année, mais le plus<br />
souvent l’exercice est traité en direct<br />
devant l’interrogateur. Cela peut<br />
sembler redoutable, mais c’est en<br />
réalité très profitable : quelle meilleure<br />
occasion de découvrir que telle ou<br />
telle façon d’aborder un problème<br />
mathématique est une fausse piste,<br />
que le théorème qui n’avait pas<br />
semblé si important que cela en<br />
cours se révèle stratégique, ou que<br />
le raisonnement qui avait paru si clair<br />
n’avait pas été bien compris ?<br />
• En langues, l’étudiant reçoit un texte<br />
écrit ou un document audio, le plus<br />
souvent un article de presse, et doit<br />
le présenter, en évitant la paraphrase,<br />
et en mettant en avant les enjeux<br />
d’actualité auxquels il correspond. La<br />
colle est donc l’occasion de vérifier<br />
que l’on comprend bien le document<br />
fourni, que l’on a retenu des notions<br />
de l’actualité et de la civilisation des<br />
pays dont on apprend la langue, et<br />
c’est aussi l’occasion de s’exprimer<br />
à l’oral, ce qui est fort important en<br />
langues, et pas toujours facile en<br />
cours, compte tenu des effectifs<br />
parfois nombreux.<br />
• Dans les autres matières, comme<br />
l’économie-sociologie-histoire, ou<br />
l’histoire-géographie-géopolitique,<br />
ou parfois la culture générale (les<br />
lettres et la philosophie) après un<br />
11
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PAROLES DE PROFS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
© Shutterstock / Africa Studio<br />
temps de préparation indivi<strong>du</strong>elle,<br />
chaque étudiant fait séparément<br />
un exposé sur le sujet qui lui a été<br />
proposé. L’objectif est de présenter<br />
rapidement le sujet, d’organiser une<br />
argumentation en construisant un<br />
plan cohérent et de conclure en une<br />
phrase ou deux. Même si le temps<br />
de préparation bref ne permet pas<br />
d’élaborer un exposé aussi bien<br />
structuré qu’une dissertation, le but<br />
est de s’entraîner à argumenter de<br />
façon précise, en mobilisant des<br />
connaissances pertinentes pour le<br />
sujet traité, à la manière de ce qui est<br />
demandé lors des épreuves écrites.<br />
Certaines colles de culture générale<br />
sont aussi l’occasion d’organiser<br />
des exercices de triptyques, où un<br />
étudiant expose un point de vue sur<br />
un sujet, un second approfondit la<br />
discussion à partir de ce qui a été<br />
dit, tandis que le troisième fait une<br />
synthèse de ce que les propos ont<br />
apporté : c’est un excellent exercice<br />
d’argumentation et d’écoute de l’autre.<br />
EXIGENCES DU RYTHME<br />
DE TRAVAIL, PLAISIR<br />
DE MAÎTRISER SES<br />
CONNAISSANCES<br />
Pour un novice, une colle peut<br />
sembler un exercice intimidant, car<br />
se retrouver en tête-à-tête avec le<br />
professeur sur un sujet que l’on ne<br />
maîtrise pas toujours parfaitement<br />
provoque toujours quelques<br />
inquiétudes au début : l’étudiant serat-il<br />
à la hauteur des attentes de son<br />
interrogateur ? De fait, les colles font<br />
beaucoup pour inciter les étudiants à<br />
fournir un travail régulier, en évitant<br />
d’attendre les tout derniers jours<br />
précédents un exercice écrit pour se<br />
mettre à réviser certaines matières. Il<br />
faut se donner un objectif de révision<br />
précis, suivant un programme qui a<br />
été défini à l’avance, pour s’obliger<br />
à apprendre vraiment toutes les<br />
matières au fur et à mesure que les<br />
cours se déroulent.<br />
On pourrait se demander pourquoi<br />
des étudiants de classe préparatoire<br />
sélectionnés pour leur sérieux et<br />
leur goût <strong>du</strong> travail scolaire ont<br />
besoin d’une motivation de la sorte<br />
pour garder un rythme de travail<br />
régulier. C’est que les étudiants de<br />
classe préparatoire sont des êtres<br />
humains normaux : la psychologie<br />
expérimentale nous a appris que,<br />
quelle que soit notre volonté et<br />
nos capacités intellectuelles, notre<br />
rationalité est imparfaite, et il est<br />
nécessaire d’avoir des stimulants<br />
extérieurs, pour suivre une discipline<br />
de travail rationnelle et efficace ;<br />
et même si la procrastination ne<br />
guette pas toujours l’élève de classe<br />
préparatoire, conscient qu’il ne doit<br />
pas travailler par à-coups, le danger<br />
d’être submergé par une matière, et<br />
de négliger les autres quelques temps<br />
est réel. La fréquence relativement<br />
élevée des passages en colle l’aide à<br />
maintenir un rythme d’apprentissage<br />
suffisamment régulier dans toutes<br />
les matières. C’est une exigence qui<br />
amène ensuite les anciens étudiants<br />
de classes préparatoires à présenter<br />
leur capacité à s’organiser dans leur<br />
travail comme une des premières<br />
qualités qu’ils ont développées en<br />
classe préparatoire. Ils en ont acquis<br />
bien d’autres, auxquelles les colles<br />
ont contribué, dont des capacités<br />
à rassembler rapidement des idées<br />
cohérentes sur un sujet, à synthétiser<br />
les points essentiels d’un débat et à<br />
s’exprimer avec aisance.<br />
La colle est l’occasion de montrer<br />
que l’on est capable de raisonner<br />
correctement sur un sujet, et de<br />
présenter ce que l’on veut dire<br />
en cherchant à convaincre un<br />
interlocuteur <strong>du</strong> bien-fondé de ce<br />
© Shutterstock / mentatdgt<br />
12
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PAROLES DE PROFS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
© Shutterstock / DavidPinoPhotography<br />
que l’on avance. Comme les étudiants<br />
de classe préparatoire trouvent en<br />
général de l’intérêt aux matières qu’ils<br />
travaillent, la colle peut même devenir<br />
un moment très stimulant où l’on<br />
discute d’un sujet intéressant, avec<br />
un interlocuteur averti, en cherchant<br />
à approfondir la discussion sur le<br />
thème abordé. La classe préparatoire<br />
est un lieu où le plaisir d’acquérir des<br />
connaissances, de les approfondir,<br />
et de s’en servir pour exercer ses<br />
facultés de raisonnement est encore<br />
très largement partagé, même si<br />
l’obligation d’apprendre un grand<br />
nombre de notions dans le but de<br />
réussir un concours peut entacher<br />
parfois ce plaisir d’inquiétudes.<br />
Oui, il est possible d’être heureux<br />
d’apprendre, et oui, les colles peuvent<br />
être des moments intellectuellement<br />
plaisants.<br />
PROGRESSER<br />
GRÂCE À SES ERREURS<br />
Malgré le plaisir légitime de réussir<br />
une belle prestation, à la suite de<br />
laquelle l’étudiant peut profiter <strong>du</strong><br />
dialogue qui s’instaure en reprise pour<br />
approfondir un sujet qui l’a intéressé,<br />
les colles les plus profitables<br />
sont souvent celles que l’étudiant<br />
considère comme très difficiles,<br />
ou même ratées. C’est pourquoi<br />
il est souvent utile de solliciter un<br />
sujet sur un thème qui semble a<br />
priori difficile, soit pour se rassurer,<br />
soit pour disposer d’explications<br />
complémentaires sur des notions<br />
restées obscures.<br />
Il arrive qu’un étudiant reçoive<br />
un sujet qui l’inquiète, car il est<br />
persuadé que ses connaissances<br />
sont insuffisantes pour le traiter :<br />
si ses craintes sont fondées, il sait<br />
qu’il doit améliorer sa méthode de<br />
travail, ce qui ne signifie pas - le plus<br />
souvent - intensifier son rythme de<br />
travail, mais plutôt veiller à ce que ses<br />
séances de travail soient bien dosées,<br />
régulières, et bien centrées sur<br />
l’essentiel. <strong>Mai</strong>s souvent, si l’étudiant<br />
n’a pas négligé la matière dans<br />
laquelle il est interrogé, il découvre,<br />
en affrontant le sujet qu’il trouvait<br />
difficile, qu’il est capable de l’analyser,<br />
et qu’une fois son sang-froid retrouvé,<br />
il dispose de bon nombre d’idées<br />
tout à fait adaptées au sujet qu’il doit<br />
traiter. La colle est une excellente<br />
opportunité de remplacer la récitation<br />
automatique d’un certain nombre de<br />
notions apprises par cœur, sans que<br />
leur sens soit vraiment compris, par<br />
l’exposé réfléchi de connaissances<br />
que l’étudiant s’est appropriées : être<br />
confronté à un sujet que l’étudiant<br />
pense mal connaître l’oblige souvent<br />
à prendre le recul nécessaire pour<br />
bien juger de ce qu’il a vraiment<br />
compris et de ce qui est pertinent<br />
pour la question à traiter. Et lorsqu’il<br />
est capable de finalement livrer une<br />
prestation convenable sur un sujet<br />
qui lui a tout d’abord semblé difficile,<br />
c’est une excellente occasion de se<br />
convaincre qu’il dispose de bonnes<br />
capacités de raisonnement, et que<br />
ses connaissances sont moins<br />
médiocres qu’il ne le croyait.<br />
Lorsque la colle se révèle finalement<br />
peu réussie, il peut être désagréable<br />
pour l’étudiant de découvrir qu’il<br />
n’a pas défini une problématique<br />
correcte pour le sujet proposé,<br />
ou qu’il n’a pas les connaissances<br />
nécessaires pour être capable de le<br />
traiter, ou qu’il a mal compris certains<br />
passages <strong>du</strong> cours, mais c’est bien<br />
13
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PAROLES DE PROFS<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
plus enrichissant qu’un exercice<br />
parfaitement exécuté. Il est précieux<br />
de prendre conscience lors d’une<br />
colle que des erreurs et contresens<br />
ont été faits au moment de la prise<br />
de notes ou de l’apprentissage <strong>du</strong><br />
cours ; c’est l’occasion de recevoir<br />
grâce à la reprise qui suit la colle des<br />
explications sur quelque chose qui<br />
n’était pas clair jusque-là. Le travail<br />
avec le colleur permet de recevoir<br />
des explications personnalisées qui<br />
tiennent compte au mieux des raisons<br />
pour lesquelles l’étudiant a mal<br />
compris certaines notions ou n’a pas<br />
su s’en servir à bon escient.<br />
Si c’est l’enseignant en charge de la<br />
classe qui fait passer la colle, il peut<br />
découvrir que tel ou tel passage <strong>du</strong><br />
cours a été curieusement interprété<br />
(et c’est parfois une opportunité<br />
de revenir sur un point précis en<br />
classe entière lors <strong>du</strong> cours suivant,<br />
s’il est vraisemblable que l’erreur<br />
d’interprétation a été partagée par<br />
plusieurs étudiants.) Lorsque la colle<br />
est confiée à un intervenant extérieur,<br />
cela oblige l’étudiant à être d’autant<br />
plus clair dans ses explications que<br />
son interlocuteur n’a pas assisté au<br />
cours, et ne pourra pas deviner à<br />
demi-mots les sous-enten<strong>du</strong>s de<br />
l’exposé : cela amène donc aussi<br />
l’étudiant à savoir s’exprimer avec<br />
clarté sans pouvoir compter sur la<br />
référence sous-jacente au cours qu’il<br />
partage avec son professeur.<br />
ACQUÉRIR DE L’AISANCE<br />
À L’ORAL<br />
Les professions d’encadrement<br />
auxquels se destinent les étudiants de<br />
classes préparatoires commerciales<br />
nécessitent non seulement une très<br />
bonne maîtrise de l’expression orale,<br />
mais aussi une bonne capacité à<br />
contrôler son expression corporelle,<br />
et une aisance dans les interactions<br />
avec autrui. Les colles sont une<br />
excellente opportunité de progresser<br />
dans tous ces domaines. En début de<br />
première année, les étudiants sont<br />
très souvent fort inquiets à l’idée de<br />
passer leur première colle, et ne se<br />
montrent alors pas <strong>du</strong> tout à l’aise<br />
à l’oral. Il n’est pas rare qu’ils fuient<br />
le regard de leur interlocuteur, ou<br />
fassent des bévues inhabituelles<br />
par manque d’habitude de l’exercice,<br />
même s’ils ont déjà passé des<br />
épreuves orales au moment de leur<br />
baccalauréat. Il suffit en général de<br />
quelques séances de colles pour<br />
que ces symptômes de malaise<br />
disparaissent et qu’ils comprennent<br />
qu’il n’y a rien de dangereux à discuter<br />
d’un sujet pendant quelques minutes<br />
pour vérifier qu’ils sont capables de<br />
traiter ce sujet.<br />
Les temps de préparation sont<br />
courts, et ne leur permettent<br />
pas de rédiger intégralement<br />
l’exposé qu’ils présentent, donc ils<br />
doivent être capables de trouver<br />
comment formuler correctement<br />
leurs idées à partir <strong>du</strong> canevas<br />
qu’ils ont construits pendant leur<br />
préparation : ils acquièrent ainsi<br />
l’habitude de mobiliser rapidement<br />
le vocabulaire technique nécessaire<br />
à leur argumentation, et découvrent<br />
aussi qu’il est souvent plus facile<br />
de s’exprimer clairement lorsqu’on<br />
s’adresse à une personne présente<br />
devant soi, que lorsqu’on cherche<br />
une formulation savante pour un<br />
texte écrit . C’est l’occasion de se<br />
convaincre que la clarté d’expression<br />
est plus utile pour convaincre que les<br />
tournures alambiquées et obscures<br />
qu’ils sont parfois tenté de croire<br />
savantes quand ils écrivent.<br />
Les colles des classes préparatoires<br />
jouent donc un rôle très important<br />
dans les progrès des étudiants,<br />
et contribuent sans doute à ce<br />
que le taux de réussite en classe<br />
préparatoire soit particulièrement<br />
élevé, puisque malgré quelques<br />
légendes issues des temps lointains,<br />
presque tous les étudiants admis<br />
en classe préparatoire commerciale<br />
après leur baccalauréat passent<br />
en deuxième année, et réussissent<br />
ensuite à intégrer une Grande<br />
Ecole de management, si c’est bien<br />
leur objectif. Le suivi régulier des<br />
étudiants lors des colles est fort<br />
précieux pour rendre les classes<br />
préparatoires très efficaces dans la<br />
réussite de leurs étudiants.<br />
14
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
PUBLI INFORMATION<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Rentrée <strong>2020</strong> : ICN Business<br />
School récompensée<br />
et résolument creaCtive pour<br />
toutes les classes préparatoires<br />
Les 250 élèves de classes prépas qui intégreront ICN<br />
en septembre prochain seront HEUREUX !<br />
HEUREUX d’apprendre que leur école devient la 14 ème triplement<br />
accréditée et appartient dorénavant au cercle restreint des 1%<br />
de Business Schools au monde à recevoir la triple accréditation !<br />
HEUREUX d’être dans 3 ou 4 ans doubles diplômés grâce au Master<br />
in Management et au MSc de leur choix.<br />
HEUREUX de se dire que le CNIT La Défense et Berlin sont des choix<br />
audacieux pour performer sa culture entreprise et internationale<br />
et continuer de vivre en mode optimiste.<br />
HEUREUX de vivre une pédagogie #arttechnologymanagement<br />
avec la station A, nouvelle approche pédagogique ICN.<br />
Enfin, HEUREUX d’être plus que jamais accompagnés par leurs<br />
tuteurs, leurs responsables d’associations et les 171 personnels<br />
d’une grande école de management qui n’oublie pas en cette période<br />
d’incertitude cette magnifique phrase de Lewis Carroll, laquelle<br />
prend encore plus d’ampleur depuis mars dernier :<br />
« Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en<br />
inventer un ? »<br />
A nos étudiants d’être CreaCtive et d’inventer leurs mondes, grâce<br />
à vous et grâce à nous !<br />
Florence Legros,<br />
Directrice Générale ICN Business School<br />
ICN décroche l’accréditation<br />
AACSB et devient la 14ème école<br />
de management française à<br />
posséder la triple couronne<br />
Le Board AACSB qui s’est réuni le 28 avril dernier en visio<br />
conférence, compte tenu de la crise sanitaire aux Etats-<br />
Unis, a pris la décision d’accorder à ICN la prestigieuse<br />
accréditation américaine AACSB (Association to Advance<br />
Collegiate Schools of Business) pour une <strong>du</strong>rée de 5 ans.<br />
L’école avait reçu fin janvier la Peer Review Team venue<br />
évaluer ses objectifs et ses programmes. ICN devient<br />
ainsi la 14ème école de management triple accréditée<br />
EQUIS AMBA AACSB sur 38 écoles post-prépa françaises,<br />
98èmesur 15 000 établissements à travers le monde. Ainsi,<br />
ICN Business appartient aux 5 % des Business Schools<br />
internationales à obtenir cette accréditation, des 1% à<br />
être également EQUIS et 1% pour l’accréditation AMBA.<br />
« Cette triple accréditation conforte ICN Business School dans son<br />
plan stratégique « Ambition 2022 » et ses valeurs de différenciation,<br />
de responsabilité, de créativité et d’innovation. Les auditeurs ont salué<br />
les points forts de l’école : l’Alliance Artem et la pédagogie Art, Technologie<br />
et Management au cœur de sa mission ; l’accompagnement<br />
des étudiants dans leur développement personnel et professionnel ;<br />
l’excellence des relations entreprises notamment dans le domaine<br />
bancaire, grande distribution et consulting ; et la force <strong>du</strong> réseau<br />
des Alumni pour appuyer la stratégie de l’école » souligne Florence<br />
LEGROS, directrice générale d’ICN.<br />
En 2019/<strong>2020</strong>, ICN aura également pu compter sur des classements<br />
internationaux et nationaux des écoles de management recrutant post<br />
prépas à la hausse : la 12ème place obtenue par le Financial Times<br />
Masters In Management (+4 places comparées à 2018), la 13 ème par le<br />
Financial Times Top Business Schools in Europe (+2 places comparées<br />
à 2018), la 14ème par le Figaro Etudiant (+3 places comparées à 2018).<br />
15
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
PUBLI INFORMATION<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
ICN Business School : succès de<br />
ses 1ère rentrées sur ses campus<br />
<strong>du</strong> CNIT La Défense et de Berlin<br />
Au CNIT La Défense, la 1ère promotion <strong>du</strong> programme ICN<br />
Grande Ecole a permis à ses 30 premiers étudiants de<br />
classe prépas de participer à une pédagogie innovante<br />
au cœur <strong>du</strong> quartier d’affaires internationales. Aujourd’hui<br />
sur 1 200 m², les étudiants sont aussi invités à Nancy aux forums<br />
entreprises, aux activités <strong>du</strong> BDE, ceci permettant de renforcer<br />
l’esprit Join our family de l’école. Une formule très appréciée par<br />
les élèves de prépas : celle de profiter de l’excellence académique<br />
d’ICN tout en économisant sur ses frais de vie la 1ère année. Pour<br />
les 2ème et 3ème années, ils peuvent, selon le MSc choisi, rester<br />
au CNIT, ou rejoindre Nancy ou Berlin.<br />
En 2019, ICN Business School s’est implantée à Berlin avec un<br />
nouveau campus de 500 m², réalisé en 1996 par l’architecte<br />
français Jean NOUVEL et situé au cœur <strong>du</strong> quartier historique et<br />
commerçant de Mitte, en plein centre de la capitale allemande. Y<br />
sont dispensés des programmes accessibles à partir de la 2ème<br />
année. 90 étudiants (sur plus de 130 demandes) ont pu suivre 2<br />
MSc en finance et marketing. A la rentrée <strong>2020</strong>, un 3ème MSc<br />
verra le jour avec Transformation digital management.<br />
Dispensés intégralement en anglais, ces MSc leur permettront<br />
d’obtenir au terme de leur 3ème année un double diplôme programme<br />
Grande Ecole et MSc.<br />
Au 2nd semestre <strong>2020</strong>, l’école<br />
lance sa Station A : pour une<br />
nouvelle approche pédagogique<br />
fondée sur l’ouverture et la<br />
transdisciplinarité<br />
Avec l’Alliance Artem, l’école a développé avec l’Ecole<br />
nationale supérieure d’art et de design de Nancy et Mines<br />
Nancy de nombreuses activités transdisciplinaires tout au<br />
long <strong>du</strong> cursus universitaire de ses étudiants. Aujourd’hui,<br />
ICN poursuit sa stratégie de croissance avec un campus à Paris<br />
et à Berlin. Aussi, l’école se doit d’être fidèle à sa pédagogie, à<br />
sa mission notamment d’ouverture, d’innovation et de créativité<br />
tant pour tous ses étudiants que pour ses enseignants. La Station<br />
A[rt, technology & management] ICN, lieu physique de 1 500<br />
m² dans le prolongement direct <strong>du</strong> campus Artem et aussi lieu<br />
d’intelligence ouvert au monde répond à ces objectifs. Offrir des<br />
espaces pour favoriser les échanges entre différentes disciplines,<br />
pour expérimenter, explorer, coopérer, approcher la complexité.<br />
La Station A est un laboratoire de Recherche et Développement<br />
pédagogique irriguant l’ensemble des programmes diplômants d’ICN<br />
avec pour objectif principal d’activer la créativité des étudiants<br />
pour les amener à développer de nouvelles façons de réfléchir<br />
et d’agir dans un contexte professionnel.<br />
Cette transversalité est plébiscitée par les étudiants de l’école et<br />
également par les accréditeurs internationaux. L’école développe<br />
des travaux communs étudiants/entreprises, travaille avec des<br />
artistes, des designers, des metteurs en scène, des ingénieurs<br />
pour des mises en situation concrètes voire d’investigation. Les<br />
apprentissages par découverte constituent une des idées les plus<br />
puissantes en pédagogie.<br />
16
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
PUBLI INFORMATION<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
ICN innove avec les MSc<br />
proposés en double diplôme<br />
à ses futurs étudiants<br />
ICN Business School réaffirme sa volonté de former<br />
de futurs professionnels responsables capables d’agir<br />
dans un environnement managérial mondial grâce à une<br />
formation innovante et transdisciplinaire.<br />
74 double diplômes, MSC ICN ou avec l’université de Lorraine<br />
(Droit), les écoles d’ingénieurs (Mines, ENSGCI, …), les universités<br />
internationales sont ainsi possibles pour tous nos élèves. Nouveauté<br />
pour la rentrée <strong>2020</strong> : les spécialisations <strong>du</strong> programme<br />
ICN Grande Ecole deviennent des MSc que les étudiants <strong>du</strong> programme<br />
pourront suivre en double diplôme.<br />
Après une première année basée sur des cours fondamentaux,<br />
une initiation à la pluridisciplinarité grâce aux mo<strong>du</strong>les Artem et<br />
l’apprentissage par l’action au travers des projets associatifs et<br />
<strong>du</strong> stage de fin d’année, les étudiants qui intégreront le programme<br />
ICN Grande Ecole à partir de la rentrée <strong>2020</strong> pourront choisir,<br />
en plus de l’atelier Artem qui permet de développer des projets<br />
pluridisciplinaires sur l’ensemble de l’année académique, un MSc<br />
en spécialisation avec une approche théorique et professionnalisante.<br />
Ils seront ainsi, au terme de leur scolarité, titulaires d’un<br />
double diplôme reconnu et recherché par les employeurs. Les<br />
étudiants issus d’un BAC+3 minimum pourront également intégrer<br />
l’un de ces MSc, sur concours<br />
Ces MSc seront proposés sur les campus de Nancy (en français,<br />
en anglais avec 3 MSc en apprentissage), Paris (en anglais et<br />
français et en format alternance) ou Berlin (en anglais).<br />
MSc spécialisés en audit / finance / pilotage<br />
de la performance / banque :<br />
A NANCY:<br />
Audit<br />
Banks, Funds and Markets<br />
Finance d’entreprise<br />
Banque (apprentissage)<br />
A PARIS CNIT LA DEFENSE<br />
Banque et services financiers (alternance en 2021)<br />
A BERLIN<br />
Finance and Risk Management<br />
MSc spécialisés en marketing / communication /<br />
commercial :<br />
A NANCY:<br />
Design de l’offre et innovation<br />
Distribution, e-commerce et management des grands comptes<br />
International Business Development<br />
Marketing et ingénierie d’affaires (apprentissage)<br />
A PARIS CNIT LA DEFENSE<br />
Management numérique (alternance)<br />
A BERLIN<br />
Transformation Digital Management<br />
Brand Management<br />
MSc sectoriels et fonctionnels :<br />
A NANCY:<br />
Droit<br />
From Art to Digital: Creative In<strong>du</strong>stries Management<br />
Luxury and Design Management (en français)<br />
Management de la <strong>Sup</strong>ply Chain et des achats<br />
Organisation and Innovation Consulting<br />
Talent Management in Organisations<br />
A PARIS CNIT LA DEFENSE<br />
Luxury and Design Management (en anglais/alternance)<br />
Et un triple diplôme :<br />
Les étudiants qui choisissent de suivre le MSc in International Management<br />
– MIEX dispensé en anglais sur le campus ICN de Nancy<br />
et à l’université de Bologne (Italie) en première année, puis chez<br />
un partenaire en deuxième année (UFRGS, Universidade Federal<br />
Do Rio Grande Do Sul, Brésil ; ECUST, East China University of<br />
Science and Technonoly of Shanghaï, Chine ; Université La Salle<br />
Mexico, Mexique ; MGIMO, Moscow State Institute of International<br />
Relations, Russie) ou sur le campus ICN Berlin, ont la possibilité<br />
d’obtenir un triple diplôme.<br />
17
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Delphine Manceau<br />
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE NEOMA BS<br />
« La part <strong>du</strong> travail à distance et des<br />
services aux étudiants va croître »<br />
Quelle vie après et avec le Covid-19 ?<br />
Dans ce numéro nous interrogeons<br />
des responsables de l’enseignement<br />
supérieur pour comprendre comment ils<br />
se sont organisés pour répondre au défi.<br />
Delphine Manceau, directrice générale<br />
de Neoma BS et présidente <strong>du</strong> Concours<br />
Ecricome, revient sur ces semaines et<br />
comment vont se dérouler concours<br />
et examens maintenant. Sans oublier<br />
la réforme de son programme Grande<br />
école (PGE).<br />
Olivier Rollot : Vous êtes la présidente <strong>du</strong><br />
Concours Ecricome. Aujourd’hui toutes les<br />
questions de son organisation sont-elles<br />
résolues ?<br />
Delphine Manceau : Les épreuves écrites auront lieu<br />
<strong>du</strong> mercredi 24 juin au vendredi 26 juin <strong>2020</strong>, laissant<br />
2 jours de repos entre les concours Ecricome et BCE.<br />
Il nous reste maintenant à fixer les modalités d’organisation<br />
matérielle en fonction des consignes sur la<br />
distanciation des candidats dans les salles d’examen.<br />
Une commission, à laquelle je participe, y travaille en<br />
ce moment au sein <strong>du</strong> MESRI.<br />
Quant à Ecricome Tremplin, les inscriptions ont été<br />
finalisées le 21 avril et les dossiers sont en cours<br />
d’évaluation. Les autres aspects principaux sont la<br />
suppression des oraux et la ré<strong>du</strong>ction de 50% des<br />
droits d’inscription avec gratuité pour les boursiers.<br />
O. R : Vous réfléchissez déjà à la réouverture<br />
de vos campus. A quelles dates pensez-vous<br />
les rouvrir à la rentrée ?<br />
D. M : Aux dates habituelles pour les cursus postbac<br />
mais un report en octobre pour nos MSc et pour les<br />
Mastères Spécialisés. Pour les MSc (que suivent aussi<br />
les étudiants de PGE en 3ème année), il s’agit de laisser<br />
quelques semaines supplémentaires aux étudiants<br />
internationaux pour qu’ils puissent nous rejoindre. Pour<br />
les Mastères Spécialisés, qui ont lieu en alternance,<br />
que les étudiants aient le temps de trouver un contrat<br />
dans une entreprise.<br />
Enfin, nous réfléchissons à reporter la rentrée des<br />
étudiants de 1ère année <strong>du</strong> PGE de deux semaines. Il<br />
s’agit de leur donner le temps de trouver un logement<br />
et de s’organiser alors qu’ils connaîtront leur école<br />
plus tard que d’habitude, puisque le SIGEM devrait se<br />
terminer en août.<br />
O. R : Comment allez-vous vous adapter aux<br />
mesures de sécurité destinées à éviter les<br />
contaminations au Covid-19 ?<br />
D. M : Nous ferons respecter les gestes barrière et<br />
avons déjà passé des commandes très importantes de<br />
masques et de gel hydroalcoolique. Nous délivrerons<br />
également certains cours à distance pour que les<br />
campus ne soient pas autant remplis qu’avant. Quant<br />
aux étudiants internationaux qui ne pourraient pas nous<br />
rejoindre dès la rentrée, ils pourront suivre des cours<br />
à distance avant d’arriver sur nos campus.<br />
O. R : Vous savez déjà quel pourcentage<br />
d’étudiants internationaux pourraient ne pas<br />
vous rejoindre ?<br />
D. M : C’est une grande préoccupation mais nous avons<br />
<strong>du</strong> mal à savoir ce qui va se passer. Les recrutements<br />
se poursuivent pour l’instant, avec un bon taux de<br />
NEOMA lance un<br />
réseau d’incubateurs<br />
à l’international<br />
Regroupant 10 institutions<br />
reconnues pour leur expertise<br />
en matière d’entrepreneuriat<br />
le réseau que lance Neoma<br />
BS s’inscrit dans le cadre<br />
<strong>du</strong> nouveau dispositif<br />
« Entrepreneurs sans<br />
Frontières » de l’Ecole. A<br />
partir de septembre <strong>2020</strong>,<br />
les étudiants sélectionnés<br />
intégreront l’incubateur <strong>du</strong><br />
partenaire et suivront un<br />
semestre de cours dédiés<br />
à la création d’entreprise.<br />
« Ce modèle d’immersion<br />
inédit réinvente l’expérience<br />
étudiante à l’international<br />
en l’ancrant dans le projet<br />
personnel de l’étudiant qui<br />
veut monter sa start-up, tout<br />
en respectant la conviction<br />
de l’Ecole que l’échange n’est<br />
jamais aussi fort que lorsque<br />
les étudiants s’immergent<br />
dans les meilleures<br />
universités <strong>du</strong> pays »<br />
explique Delphine Manceau.<br />
L’AACSB (Association to<br />
Advance Collegiate Schools<br />
of Business) a récompensé<br />
Neoma pour son dispositif<br />
« Entrepreneurs Sans<br />
Frontières » comme faisant<br />
partie des 25 meilleures<br />
institutions mondiales<br />
en matière d’innovation<br />
et d’entrepreneuriat.<br />
18
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
croissance des inscriptions par rapport à l’année<br />
passée, mais quelle décision prendront-ils cet été ?<br />
Nous mettons en place des dispositifs spécifiques en<br />
distanciel et nous ferons tout pour leur permettre de<br />
bien préparer leur changement de pays.<br />
Le campus de Reims de Neoma BS<br />
O. R : La grande satisfaction des<br />
établissements d’enseignement supérieur,<br />
c’est de constater que l’enseignement<br />
à distance fonctionne très bien.<br />
Quelles leçons tirez-vous de cette<br />
expérimentation à grande échelle ?<br />
D. M : Tout ce que nous venons de réaliser nous<br />
pousse à travailler sur de nouvelles initiatives et de<br />
nouveaux programmes en ligne. A la mi-mars, il ne nous<br />
aura fallu qu’une semaine pour former l’ensemble de<br />
nos professeurs et nous réorganiser pour dispenser<br />
nos cours 100% en ligne sur la plateforme Zoom. Le<br />
23 mars, tous nos étudiants ont répon<strong>du</strong> présents.<br />
Aujourd’hui, nous dispensons chaque jour 150 à 200<br />
cours à distance avec 4000 étudiants connectés. C’est<br />
impressionnant ! Nous avons également mis en place<br />
des « Zoom Cafés » pour que les étudiants puissent<br />
poser des questions sur la scolarité, les stages, etc.<br />
et maintenir un lien social. Les travaux de groupe fonctionnent<br />
également très bien. Je tiens à saluer l’effort<br />
des professeurs, des personnels et des étudiants.<br />
Pour autant, il est encore trop tôt pour en tirer toutes les<br />
leçons sur le plan pédagogique. Il faut bien comprendre<br />
que l’enseignement à distance que nous pratiquons<br />
aujourd’hui a été imposé par les circonstances et n’est<br />
pas volontaire. De plus il n’est pas blended et n’associe<br />
pas le distanciel avec <strong>du</strong> présentiel.<br />
Nous allons donc nous transformer mais c’est trop tôt<br />
pour dire comment. Dans une démarche de « test &<br />
learn », nous allons faire des enquêtes, des réunions de<br />
groupes, des entretiens, à l’automne pour comprendre<br />
ce qui marche ou pas et en tirer des enseignements<br />
précis. <strong>Mai</strong>s il est certain que certains programmes<br />
vont évoluer et que des nouveautés vont être lancées.<br />
Par exemple, nous venons de décider de lancer une<br />
variante de notre MSc IMLUX (Management <strong>du</strong> luxe),<br />
réalisé depuis des années en partenariat avec le Politecnico<br />
de Milan, complètement en ligne. Il y aura<br />
désormais deux programmes : un en présentiel (avec un<br />
peu de distanciel), un en distanciel (avec un séminaire<br />
en présentiel), tous deux en partenariat.<br />
© Neoma BS<br />
O. R : Certains de vos étudiants connaissent<br />
aujourd’hui des difficultés financières. Quels<br />
dispositifs avez-vous créés pour leur venir<br />
en aide ?<br />
D. M : Nous avons mobilisé en urgence un fonds spécial<br />
de 100 000€ pour aider les étudiants en détresse<br />
financière. Notamment ceux qui comptaient sur leur<br />
stage pour financer leur vie quotidienne ou leur loyer.<br />
Nous venons aussi de lancer une campagne de fund<br />
raising dédiée avec la création d’un fonds de solidarité<br />
par l’Ecole, la Fondation NEOMA et l’Association<br />
NEOMA ALUMNI.<br />
Aujourd’hui, nous essayons de convaincre les entreprises<br />
de reprendre des stagiaires et de signer de nouveaux<br />
contrats d’alternance le plus vite possible.<br />
Si ce n’est pas le cas, ce sont les jeunes issus de milieux<br />
modestes qui risquent le plus d’en pâtir. Pour les aider,<br />
nous organisons des webinars pour apprendre aux<br />
étudiants à bien traiter avec les entreprises à distance,<br />
à argumenter, à proposer des alternatives. Nous avons<br />
aussi écrit à toutes nos entreprises partenaires. Et avec<br />
Frank Bournois et Alice Guilhon, nous avons lancé un<br />
appel aux entreprises et aux pouvoirs publics, qui a<br />
été publié par « Les Echos ».<br />
O. R : Le marché de l’emploi semble devoir<br />
être sinistré cette année.<br />
Comment allez-vous aider vos diplômés<br />
à trouver un emploi ?<br />
D. M : Beaucoup d’embauches étaient déjà décidées<br />
et auront lieu. De plus, nous avons mis au point des<br />
dispositifs spécifiques d’accompagnement. Embaucher<br />
des jeunes c’est un enjeu de compétitivité à deux, trois<br />
ou cinq ans dans un monde digital où ils ont de vraies<br />
compétences à apporter.<br />
Un nouveau<br />
campus à Paris<br />
Il ouvrira ses portes à la<br />
rentrée 2021 dans le 13 ème<br />
arrondissement de Paris.<br />
Sur 6 500 m 2 il pourra<br />
accueillir 1 500 étudiants.<br />
80 millions d’euros<br />
d’investissement sont<br />
consacrés à son achat<br />
et sa rénovation avec Eiffage.<br />
NEOMA a dévoilé ses<br />
futurs locaux ce 22 janvier.<br />
« Jusqu’ici le «P» de notre<br />
«RPR», Reims-Paris-Rouen<br />
ou Rouen-Paris-Reims,<br />
ne comportait que notre<br />
siège et des programmes<br />
Executive. Avec ce nouveau<br />
bâtiment nous allons<br />
pouvoir élargir notre offre<br />
parisienne et constituer un<br />
levier de croissance pour<br />
nos campus de Reims et<br />
Rouen », explique Michel-<br />
Edouard Leclerc, président<br />
de NEOMA Business<br />
School quand le maire<br />
<strong>du</strong> 13 ème arrondissement,<br />
Jérôme Coumet, se félicite<br />
de voir une nouvelle école<br />
rejoindre un arrondissement<br />
qui est devenu « le plus<br />
universitaire de Paris ».<br />
19
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Le travail en petits groupes a toujours été<br />
privilégié sur les campus de Neoma BS<br />
« Be passionate.<br />
Shape the future »<br />
déclare Neoma<br />
© Neoma BS<br />
O. R : S’il fallait positiver sur ces moments<br />
que diriez-vous ?<br />
D. M : Nous vivons un management nouveau. Il y a<br />
des années que nous enseignons le management<br />
dans l’incertitude, nous le vivons pleinement en ce<br />
moment ! Par ailleurs, des moments comme celui-ci<br />
mettent en évidence la grande implication et l’agilité de<br />
nos professeurs, personnels et étudiants. Aujourd’hui<br />
nous avons un taux de professeurs formés au digital<br />
que nous n’aurions jamais imaginé. C’est une vraie<br />
mutation. Et enfin il faut se féliciter de voir à quel point<br />
les écoles de management françaises sont solidaires<br />
pour affronter cette crise.<br />
O. R : Et dans les années à venir, passée<br />
la crise et une année <strong>2020</strong>-21 forcément<br />
difficile, comment voyez-vous l’avenir ?<br />
D. M : Nous allons bien-sûr revenir au présentiel tout en<br />
garantissant la qualité de l’expérience internationale de<br />
nos cursus, mais repensés au regard de l’expertise <strong>du</strong><br />
digital et <strong>du</strong> distanciel que nous aurons développée. La<br />
part <strong>du</strong> travail à distance et des services aux étudiants<br />
va croître. Le télétravail est parfaitement adapté à des<br />
réunions courtes mais il manque toute une dimension<br />
informelle dans les échanges. Ces discussions avec<br />
leurs professeurs, les contacts avec les autres étudiants,<br />
c’est d’ailleurs ce qu’attendent nos étudiants.<br />
Aujourd’hui il nous manque tout l’informel, l’implicite et<br />
le relationnel enrichi.<br />
O. R : NEOMA a aussi une actualité propre<br />
que vous n’avez pas encore pu mettre en<br />
avant dans les circonstances actuelles : la<br />
réforme de son programme Grande école.<br />
Quelles sont ses grandes orientations ?<br />
D. M : Challenger les méthodes pédagogiques et<br />
préparer nos étudiants aux métiers de demain est au<br />
cœur de notre projet stratégique. Très logiquement,<br />
cette ambition a guidé notre réflexion pour faire évoluer<br />
notre Programme Grande école. Ainsi, trois axes<br />
directeurs structurent désormais le cursus : l’impact<br />
environnemental, les enjeux sociétaux et le développement<br />
de nouveaux métiers. Ces sujets seront appréhendés<br />
tout au long <strong>du</strong> nouveau PGE NEOMA, avec<br />
des séminaires, des cours dédiés, des conférences,<br />
des spécialisations… De nombreuses opportunités<br />
seront offertes pour que chaque étudiant s’empare<br />
de ces thématiques centrales pour l’avenir.<br />
En parallèle, nous conservons les éléments fondateurs<br />
qui font la réputation de notre PGE, comme l’internationalisation<br />
<strong>du</strong> programme avec des partenariats<br />
académiques de très haut niveau partout dans le monde<br />
et des parcours spécifiques en Finance ou en Entrepreneuriat<br />
par exemple. Notre dispositif Entrepreneurs<br />
sans frontières vient d’ailleurs d’être récompensé par<br />
l’AACSB pour son prix « Innovations that inspire ».<br />
O.R : Avec cette refonte, vous challengez<br />
également la façon d’enseigner ?<br />
D.M : Oui, nous allons développer le « peer learning »<br />
ou l’apprentissage entre pairs. L’étudiant est porteur<br />
de savoir, nous souhaitons en faire un axe de partage<br />
et d’échange. Par exemple, les étudiants les plus calés<br />
en mathématiques, économie, comptabilité <strong>du</strong> fait de<br />
leurs parcours antérieurs (par exemple parce qu’ils<br />
ont fait une prépa ECS, ECE ou ECT) accompagneront<br />
l’apprentissage des étudiants qui découvrent ces<br />
matières : ce nouveau dispositif, appelé NEOSMART,<br />
capitalisera sur les connaissances des étudiants et<br />
leur volonté de transmettre à leurs camarades.<br />
Quant au professeur, il accompagnera cette transmission<br />
en aidant les étudiants « mentors » à prendre<br />
conscience de leurs connaissances et en mobilisant<br />
les bonnes méthodes pour les transmettre.<br />
Ce dispositif pédagogique favorise un niveau d’engagement<br />
beaucoup plus important des étudiants.<br />
Nous croyons beaucoup dans cette dynamique de<br />
co-construction qui contribue à la création d’une<br />
communauté d’apprentissage.<br />
« Être passionné. Construire<br />
l’avenir », c’est l’ambition de<br />
la toute nouvelle signature<br />
de Neoma BS. « Nous<br />
ne voulions pas parler<br />
directement de «passion», un<br />
terme qui renvoie à d’autres<br />
univers de marque, mais<br />
signifier que nous formions<br />
des étudiant passionnés<br />
pour travailler chez des<br />
passionnés », signifie Benoît<br />
Anger, directeur général<br />
adjoint communication et<br />
business développement<br />
de Neoma BS. Quant à la<br />
mention « shape the future »<br />
elle marque la « volonté<br />
de former des jeunes qui<br />
ne font pas que subir mais<br />
construisent leur futur ».<br />
20
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Patrice Houdayer<br />
VICE DEAN DE SKEMA BS<br />
« Le modèle global de Skema est renforcé »<br />
Le Covid-19 et après ? Parmi toute les<br />
business schools Skema BS a été l’une<br />
des premières à s’adapter en s’appuyant<br />
sur l’expérience acquise sur son<br />
campus chinois. Son vice-dean, Patrice<br />
Houdayer en est certain : le « modèle<br />
Skema » est plus que jamais garant de<br />
son développement.<br />
Olivier Rollot : Les décisions ont été longues<br />
à venir. Aujourd’hui toutes les questions<br />
qui se posaient quant à l’organisation des<br />
concours post-prépas sont-elles résolues ?<br />
Patrice Houdayer : Prendre très tôt la décision<br />
de ne pas organiser d’oraux cette année a été un<br />
choix important. S’il a été très interrogé au début par<br />
les candidats, leurs familles comme d’autres parties<br />
prenantes, on voit maintenant que tout le monde a<br />
pris la même décision. Une décision qui résulte d’une<br />
dynamique collective au sein <strong>du</strong> Chapitre des écoles<br />
de management de la Conférence des grandes écoles.<br />
De même, pour que cela bénéficie à la communauté,<br />
les écoles de management ont décidé ensemble de pas<br />
utiliser cette année la « marge de sécurité » de cinq<br />
étudiants qu’elles se donnent traditionnellement dans<br />
le recrutement des élèves de classes préparatoires<br />
après le Sigem. Après la suppression des oraux, nous<br />
avons également décidé de restituer la moitié des frais<br />
d’inscription aux candidats. Ce sont autant de décisions<br />
qui marquent la responsabilité collective des écoles<br />
pour l’intérêt commun.<br />
O. R : Et qu’en est-il des questions sanitaires<br />
nécessaires pour préserver la santé des<br />
candidats ?<br />
P. H : La santé et l’égalité de nos candidats sont<br />
primordiales. Les responsables des concours sont<br />
aujourd’hui en train de regarder comment garantir un<br />
espacement entre les candidats – quitte à en mettre<br />
moins par salle – dans les 58 centres d’examen où nous<br />
recevons chaque année quelques 10 000 candidats.<br />
Faut-il plus de salles, plus de centres d’examen? C’est<br />
aussi à considérer.<br />
Pour l’ensemble des candidats marocains qui devaient<br />
passer le concours en France, nous sommes également<br />
en train d’organiser des centres d’examen au Maroc<br />
dans les mêmes conditions qu’en France.<br />
O. R : Vous réfléchissez déjà à la réouverture<br />
de vos campus. A quelles dates pensezvous<br />
les rouvrir à la rentrée ? Dans quelles<br />
conditions sanitaires ?<br />
P. H : Nos étudiants feront tous leur rentrée mi-septembre.<br />
A l’exception de ceux en Mastères Spécialisés<br />
qui entrent début octobre, comme cela était déjà<br />
prévu. Nous actons ce décalage de deux semaines à<br />
la rentrée pour laisser aux candidats issus de classes<br />
préparatoires un mois entre leur affectation définitive<br />
et leur arrivée sur nos trois campus en France.<br />
Plus seulement une<br />
business school !<br />
Avec son plan stratégique<br />
<strong>2020</strong>-25 présenté début <strong>2020</strong><br />
Skema entend devenir une<br />
« école de l’avant garde »,<br />
un « acteur engagé » et<br />
« glocalisée ». Plus seulement<br />
une business school mais une<br />
« comprehensive school »<br />
(« école multidisciplinaire »).<br />
Trois écoles dédiées vont<br />
donc être lancées : de droit<br />
au Brésil, d’Intelligence<br />
artificielle (IA) aux Etats-<br />
Unis et de créativité et design<br />
en France. Les étudiants<br />
des SKEMA AI School<br />
for Business de Raleigh<br />
(Etats-Unis), SKEMA Law<br />
School for Business de<br />
Belo Horizonte (Brésil) et<br />
SKEMA Design School for<br />
Business en France pourront<br />
naviguer dans les différentes<br />
institutions pour acquérir des<br />
compétences dans chaque<br />
pays. Même chose pour l’IA<br />
aux Etats-Unis où sont les<br />
professeurs et où l’école<br />
aura le plus d’impact.<br />
21
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Le campus de Skema à Suzhou en Chine<br />
Nous ne pouvions pas demander aux familles de trouver<br />
un logement en une seule semaine.<br />
Ensuite nous travaillons sur une demi-douzaine d’hypothèses<br />
d’espacement des étudiants, en baissant les<br />
taux d’occupation grâce à une rotation des étudiants et<br />
à plus de cours en distanciel. Si besoin est, 100% des<br />
étudiants internationaux pourraient même basculer<br />
en distanciel.<br />
O. R : Avez-vous déjà une idée <strong>du</strong><br />
pourcentage d’étudiants internationaux qui<br />
pourraient ne pas rejoindre les campus de<br />
Skema suite à la pandémie et aux mesures<br />
restrictives de déplacement prises partout<br />
dans le monde ?<br />
P. H : Aujourd’hui nous ne constatons aucune baisse<br />
et le nombre de prospects est même en hausse. <strong>Mai</strong>s<br />
que va-t-il se passer dans les prochains mois ? Nous<br />
travaillons sur une hypothèse que 10 à 15% de nos étudiants<br />
internationaux pourraient ne pas nous rejoindre<br />
faute de visa ou de vol. Ils pourraient éventuellement<br />
nous rejoindre en janvier pour une deuxième rentrée,<br />
mais ce n’est pas l’hypothèse que nous privilégions.<br />
© Neoma BS<br />
O. R : La grande satisfaction des<br />
établissements d’enseignement supérieur,<br />
c’est de constater que l’enseignement à<br />
distance fonctionne très bien. Comment<br />
êtes-vous passés <strong>du</strong> présentiel au distanciel<br />
en si peu de temps ?<br />
P. H : C’est de la responsabilité des écoles d’apprendre,<br />
mais aussi de vivre le monde tel qu’il est. C’est en cela<br />
que le travail à distance tel que nous le pratiquons est<br />
un vrai apprentissage pour nos étudiants tout en en<br />
mesurant les limites en termes d’interaction. Je ne<br />
crois pas au « tout en ligne ». Je crois que le fait d’avoir<br />
des campus à travers le monde reste un avantage<br />
concurrentiel tout à fait exceptionnel.<br />
Avec l’expérience acquise en Chine – où il nous a fallu<br />
deux semaines pour basculer tous nos enseignements<br />
en ligne – nous avons ainsi pu aller beaucoup plus vite<br />
en France où ce fut fait en quelques jours (<strong>du</strong> vendredi<br />
au lundi). Nous avions en effet eu un mois pour nous<br />
préparer à un éventuel confinement similaire à celui<br />
vécu préalablement en Chine. Nous avons également<br />
eu beaucoup de soutien de la part de Microsoft, avec<br />
qui nous avons un partenariat stratégique depuis plus<br />
de 10 ans. L’ensemble des outils, dont la plateforme<br />
Teams, a parfaitement fonctionné, sans aucune rupture<br />
de service.<br />
<strong>Mai</strong>s il faut aussi être conscient que les cours à distance<br />
tels que nous les délivrons maintenant sont des<br />
modalités exceptionnelles de crise. Ce n’est pas ce<br />
type de distanciel que nous pratiquons dans d’autres<br />
cadres. Aujourd’hui, nous réunissons chaque semaine<br />
les différentes équipes afin de nous réinventer et de<br />
faire en sorte que tout soit prêt pour la rentrée, et ce,<br />
dès le mois de juillet.<br />
Associée à une<br />
école de design<br />
Fondée en 2013 par l’un des<br />
fondateurs de Strate Ecole de<br />
Design, Maurille Larivière,<br />
The Sustainable Design<br />
School est installée à Cagnessur-Mer,<br />
tout près de Nice,<br />
et fait partie de l’Université<br />
de Côte d’Azur avec laquelle<br />
elle prépare à une formation<br />
de niveau doctorat en sus<br />
de son diplôme en cinq<br />
ans postbac. Skema et la<br />
SDS créent ensemble un<br />
MSc Entrepreneurship &<br />
SustainableDesign en anglais<br />
qui ouvrira en septembre<br />
<strong>2020</strong>. Au 1er semestre,<br />
les étudiants sont atten<strong>du</strong>s<br />
sur le campus de SKEMA<br />
pour suivre des cours<br />
adaptés à l’environnement<br />
entrepreneurial. Au 2e<br />
semestre, les étudiants se<br />
rendront sur le campus<br />
de The SDS pour suivre<br />
des cours d’innovation<br />
et de design adaptés au<br />
développement <strong>du</strong>rable. En<br />
fin de cursus, les étudiants<br />
devront réaliser soit un<br />
mémoire de recherche<br />
soit un business plan.<br />
Dans ce cadre nos campus internationaux, aux Etats-<br />
Unis, en Chine, au Brésil et en Afrique <strong>du</strong> Sud, nous<br />
permettent d’avoir des accueils régionaux et de recevoir<br />
les étudiants près de chez eux. Un Argentin pourrait<br />
aller au Brésil mais pas forcément en Europe. Nous<br />
accueillons 150 étudiants brésiliens au Brésil et pouvons<br />
accueillir près de 800 étudiants internationaux en<br />
plus, tout en maîtrisant la qualité de leur enseignement<br />
sur toute la ligne. Parce qu’il permet de recruter des<br />
étudiants partout dans le monde mais aussi de les<br />
accueillir, le modèle global de Skema est renforcé.<br />
C’est d’ailleurs parce que nous sommes présents en<br />
Chine que nous avons pris conscience de la crise <strong>du</strong><br />
Covid-19 dès mi-janvier.<br />
Une rentrée sous le signe <strong>du</strong> travail<br />
en groupe et multi-campus en 2019<br />
© Neoma BS<br />
22
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Des étudiants sur le campus brésilien<br />
de Skema à Belo Horizonte<br />
© O. R<br />
O. R : Le marché de l’emploi semble devoir<br />
être sinistré cette année. Comment allezvous<br />
aider vos étudiants à décrocher un<br />
stage ou un contrat d’apprentissage et vos<br />
diplômés à trouver un emploi ?<br />
P. H : Depuis deux mois, notre équipe Talents and<br />
Career a contacté des centaines d’entreprises pour<br />
minimiser le nombre de ruptures de stages. Dès mai,<br />
nous allons resigner des stages. Il y a aussi la question<br />
des contrats d’apprentissage (600 par an) et de<br />
professionnalisation (700 par an) dont nous voulons<br />
assurer la pérennité avec les grandes entreprises<br />
comme les ETI et les PME. Partout, <strong>du</strong> stage à l’emploi,<br />
nous savons qu’il y a une certaine récurrence dans les<br />
embauches. Nous devons garder le lien privilégié que<br />
nous avons avec les entreprises, et ce, dans le cadre<br />
d’un redémarrage de l’économie qui peut être long.<br />
O. R : Les travaux sur votre campus parisien<br />
vont-ils bientôt reprendre ?<br />
P. H : Dès début mai. En raison <strong>du</strong> Covid-19, le chantier<br />
s’est arrêté pendant quelques semaines. Nous avons<br />
pris deux mois de retard et pensons l’ouvrir en janvier<br />
2021. Nous serons donc encore dans nos locaux à La<br />
Défense à la rentrée <strong>2020</strong>.<br />
O. R : S’il fallait positiver sur les moments<br />
difficiles que nous vivons que diriez-vous ?<br />
P. H : Tout d’abord que, pour accompagner nos étudiants,<br />
nous avons vu une mobilisation incroyable de<br />
nos équipes, sur tous nos campus. En premier lieu pour<br />
les aider à rentrer dans leur pays d’origine : Air France<br />
a même mis en place un point de contact uniquement<br />
pour nos étudiants. En Chine 450 de nos 550 étudiants<br />
ont été rapatriés alors qu’au Brésil nous avons loué des<br />
bus pour les emmener prendre l’avion à Rio alors que<br />
l’aéroport de Belo Horizonte était fermé. Et il a aussi<br />
fallu les aider à se faire rembourser de leurs frais de<br />
résidence, résidence qu’ils quittaient <strong>du</strong> jour au lendemain.<br />
Sur chaque campus, pour chaque problème,<br />
tout le monde s’est mobilisé. Bien sûr, ce n’équivaut pas<br />
à ce qui s’est passé dans le milieu hospitalier, mais la<br />
mobilisation de toute l’école a néanmoins a été très forte.<br />
L’autre point positif est tout ce que nous avons appris,<br />
au quotidien, sur l’enseignement à distance. L’ensemble<br />
de nos enseignants-chercheurs, sur nos sept campus,<br />
s’est énormément impliqué. Certains avaient déjà une<br />
grande expérience de l’enseignement à distance car<br />
nous avons plusieurs programmes on-line. D’autres se<br />
sont adaptés en quelques jours. Il est vrai que dès la<br />
phase préparatoire, nous avons réalisé des formations<br />
quotidiennes. De plus, des partages d’expériences<br />
pédagogiques entre professeurs se sont déroulés<br />
quotidiennement. Certains résultats ont été exceptionnels<br />
avec des taux de satisfaction de nos étudiants<br />
supérieurs à 95% pour certains cours. Pendant ces<br />
deux mois où l’école a donc fonctionné à 100% à distance,<br />
nous en avons appris autant qu’en deux ans !<br />
Skema en mode IA<br />
Skema BS a inauguré en<br />
septembre 2019 à Montréal<br />
son nouveau laboratoire en<br />
Intelligence Augmentée<br />
- plutôt qu’artificielle, car<br />
« l’humain reste au cœur<br />
des activités d’une école<br />
de management » - et son<br />
nouveau centre de R&D :<br />
le SKEMA Quantum<br />
Studio qui déploie ses<br />
outils sur l’ensemble des<br />
programmes de l’école.<br />
L’objectif : fournir à ses<br />
étudiants, <strong>du</strong> programme<br />
postbac Global BBA en 4<br />
ans au programme Grande<br />
école jusqu’aux formations<br />
de 3e cycle (Masters of<br />
Science-MSc & Mastères<br />
Spécialisés®-MS), une<br />
trousse à outils, de nouveaux<br />
savoirs et compétences<br />
qui leur permettront de<br />
« diriger les entreprises <strong>du</strong><br />
21ème siècle et d’exercer de<br />
nouveaux métiers ». Le tout<br />
sous l’égide <strong>du</strong> professeur<br />
en science des données<br />
appliquée aux entreprises et<br />
créateur d’une plateforme<br />
de visualisation de données<br />
internationales à Montréal<br />
(MondoInternational),<br />
Thierry Warin, qui a<br />
rejoint SKEMA début<br />
2019 pour créer et diriger<br />
le laboratoire dans le cadre<br />
d’un joint- venture.<br />
23
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />
DOSSIER<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
© Shutterstock<br />
Covid-19 : le défi de<br />
l’organisation des<br />
examens et concours<br />
Comme une grande partie <strong>du</strong> monde, la France est<br />
entrée dans une période de déconfinement.<br />
Parce qu’ils réunissent de grandes quantités<br />
d’étudiants sur un espace ré<strong>du</strong>it pendant un temps<br />
limité, l’organisation des concours et examens<br />
constitue un défi particulièrement sensible.<br />
Et peut également être un sujet de polémiques.<br />
24
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Des concours post prépas<br />
maintenus mais é<strong>du</strong>lcorés<br />
Si les concours postbac sont quasiment<br />
totalement ré<strong>du</strong>its à l’examen des dossiers<br />
sur Parcoursup, s’il en est de même an<br />
admissions sur titre, les concours menant<br />
aux Grandes écoles post prépas comme<br />
les PACES et les ECN pour les études<br />
médicales conservent bien des écrits.<br />
Les oraux sont de leur côté supprimés.<br />
A l’exception de l’Ecole polytechnique<br />
où ils se dérouleront <strong>du</strong>rant les deux<br />
dernières semaines de juillet sous la<br />
forme d’épreuves de mathématiques et de<br />
physique. Beaucoup se demandent bien<br />
en quoi elles sont absolument indispensables.<br />
Ce à quoi la direction de l’École<br />
polytechnique répond qu’une « promotion<br />
est composée de talents ayant démontré<br />
leurs compétences aussi bien à l’écrit<br />
qu’à l’oral » et que « les épreuves orales<br />
impactent fortement les admissions et<br />
la diversité d’une promotion ».<br />
Certes mais surement autant dans les<br />
autres écoles qu’à l’X… D’autant que,<br />
au-delà de dysfonctionnements manifestes,<br />
repasser à l’oral des épreuves déjà<br />
passées à l’écrit ne paraît pas franchement<br />
le meilleur moyen de discerner des<br />
capacités orale. Il en est tout autrement<br />
dans les écoles de management dont<br />
les oraux sont dits de « personnalité »<br />
et préparés spécifiquement.<br />
Sous haute surveillance !<br />
C’est essentiel pour le ministère de l’Enseignement<br />
supérieur, de la Recherche<br />
et de l’Innovation : les examens devront<br />
« garantir la sécurité des candidats, dans<br />
le respect le plus strict des consignes<br />
sanitaires en vigueur ». Pour autant personne<br />
n’a imaginé les organiser dans un<br />
stade comme on l’a vu en Corée où, le<br />
4 avril dernier, près de 140 candidats à<br />
l’entrée dans une entreprise municipale<br />
ont passé leur examen.<br />
Si on devrait bien privilégier comme d’habitude<br />
les lycées pour la plupart des<br />
épreuves universités et Grandes écoles<br />
sont également susceptibles de voir leurs<br />
salles utilisées. Notamment parce que les<br />
centres d’examen seront multipliés pour<br />
éviter qu’il y ait trop de déplacements de<br />
candidats. Dans un entretien à E<strong>du</strong>cPros<br />
Caroline Pascal, chef de l’inspection<br />
générale de l’é<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> sport et de<br />
la recherche et en charge <strong>du</strong> comité de<br />
pilotage des examens et concours monté<br />
par le MESRI explique : « Nous allons lancer<br />
une première phase d’enquête pour<br />
savoir si les centres d’examens habituels<br />
sont disponibles. Ce sont souvent des<br />
lycées, qui a priori seront ouverts, mais ce<br />
n’est pas certain qu’ils puissent toujours<br />
organiser les concours »<br />
<strong>Mai</strong>s comment assurer aux candidats<br />
des conditions de sécurité sanitaire opti-<br />
Concours post-CPGE :<br />
ce qu’en dit le ministère<br />
de l’Enseignement<br />
supérieur<br />
Sur son site le ministère de<br />
l’Enseignement supérieur,<br />
de la Recherche et de<br />
l’Innovation précise<br />
1. Les épreuves des concours<br />
d’entrée dans les grandes<br />
écoles seront organisées<br />
<strong>du</strong> 20 juin au 7 août.<br />
2. Les épreuves écrites<br />
seront organisées dans<br />
l’ordre défini dans le<br />
cadre <strong>du</strong> comité de<br />
pilotage et de façon à<br />
garantir la sécurité des<br />
candidats, dans le respect<br />
le plus strict des consignes<br />
sanitaires en vigueur.<br />
Les écoles, notamment<br />
militaires, ayant des<br />
contraintes particulières<br />
de recrutement<br />
pourront prévoir sous<br />
leur responsabilité<br />
légale des épreuves<br />
additionnelles, dans le<br />
respect de ce calendrier.<br />
3. Les candidats auront<br />
accès à leur classement<br />
par école au plus tard<br />
le 8 août, pour un début<br />
des procé<strong>du</strong>res d’appel à<br />
partir <strong>du</strong> 12 août au plus<br />
tard, afin de permettre le<br />
maintien des dates de la<br />
rentrée de septembre.<br />
© Shutterstock<br />
25
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
males ? Certes par définition les candidats<br />
doivent être espacés mais de combien de<br />
mètres ? Comment se feront leur entrée<br />
et leur sortie ? Qui fournira les masques et<br />
le gel hydroalcoolique ? Et que se passet-il<br />
si un candidat est subitement pris de<br />
quintes de toux ? Faut-il évacuer toute la<br />
salle ? Des questions comme celle-là il<br />
s’en pose des dizaines de l’entrée dans la<br />
salle d’examen à la collecte des copies. La<br />
direction de l’Ecole polytechnique travaille<br />
à plusieurs hypothèses pour garantir la<br />
sécurité des candidats : hébergement<br />
sur le campus, ouverture de centres<br />
d’examen en régions… Et les épreuves<br />
orales seront ré<strong>du</strong>ites à une seule journée.<br />
Comment sélectionner<br />
uniquement sur dossier ?<br />
Ce qui est une expertise reconnue pour<br />
les proviseurs et professeurs de classes<br />
préparatoires est une relative nouveauté<br />
pour les écoles et Sciences Po. Synthèse<br />
<strong>du</strong> parcours <strong>du</strong> candidat, moyennes par<br />
matières, appréciations des professeurs<br />
mais aussi engagement associatif, expériences<br />
professionnelles et lettre de<br />
motivation sont à disposition année des<br />
écoles pour sélectionner leurs candidats<br />
après le bac.<br />
De plus, à l’image de ce que pratiquent<br />
les sept Sciences Po <strong>du</strong> Réseau ScPo,<br />
les notes de contrôle continu ne sont<br />
généralement pas prises au pied de la<br />
lettre mais « redressées » de façon à<br />
prendre également le niveau de chaque<br />
classe. Le but est de réviser les notes<br />
brutes des élèves (notes de bulletin)<br />
en prenant en compte la «place» de la<br />
note obtenue dans la classe, avec pour<br />
objectif un traitement le plus équitable<br />
possible entre les candidats.<br />
Dans le cadre <strong>du</strong> concours postbac Sesame,<br />
une première analyse quantitative<br />
est effectuée par la banque d’épreuves<br />
avec une attention particulière portée<br />
aux langues vivantes. A l’issue de cette<br />
phase d’analyse des dossiers, une barre<br />
« d’admissibilité » est définie. Suit une<br />
analyse qualitative par les membres <strong>du</strong><br />
Comment faire découvrir son école sans les oraux ?<br />
On le sait, les oraux ne sont pas qu’un<br />
moyen de sélectionner les candidats. Dans<br />
la plupart des écoles de management ils<br />
sont même essentiellement un moyen de<br />
découvrir une école, un campus, le travail<br />
des « admisseurs ». Au point que beaucoup<br />
de candidats en viennent à finalement<br />
choisir une école à laquelle ils n’avaient<br />
pas forcément pensé initialement, mais<br />
qui les a particulièrement sé<strong>du</strong>its, une fois<br />
les oraux passés. C’est dire si les écoles<br />
de management rivalisent d’imagination<br />
pour se présenter sous les meilleurs<br />
atours à leurs candidats virtuels.<br />
En version « admissible 2.0 » KEDGE<br />
propose ainsi cette année toute une série<br />
de dispositifs de ses campus<br />
et programmes de son site<br />
amissibles.kedge.e<strong>du</strong> à des webinars en<br />
passant par une webradio, des témoignages<br />
vidéo ou encore des rencontres virtuelles.<br />
Un large panel de vidéo peut être visionné<br />
pour « se plonger dans la journée type d’un<br />
étudiant, à travers un témoignage, la mise en<br />
en avant des services de l’école ou encore la<br />
jury de chaque école sur la base <strong>du</strong> profil,<br />
des aptitudes et de la motivation des<br />
candidats est ensuite réalisée. Le tout en<br />
s’attachant à garantir la diversité sociale<br />
comme à Kedge où le comité de sélection a<br />
décidé de ne « pas prendre comme critère<br />
prépondérant les voyages à l’étranger<br />
mais plutôt les qualités d’ouverture au<br />
monde et aux autres des candidats ».<br />
Une moyenne de l’ensemble des notes sur<br />
les critères quantitatifs (pro<strong>du</strong>its par la<br />
banque d’épreuves) et qualitatifs (émanant<br />
de l’évaluation par les jurys écoles) est<br />
réalisée. Ces moyennes permettent de<br />
faire un classement à partir <strong>du</strong>quel sera<br />
fixée la barre d’admission.<br />
Le casse-tête des examens<br />
universitaires<br />
Plus encore que les concours, qui ne réunissent<br />
que quelques dizaines de milliers<br />
de candidats, les examens universitaires<br />
sont un tel casse-tête logistique que les<br />
universités privilégient les examens à<br />
distance ou le contrôle continu. <strong>Mai</strong>s<br />
présentation d’une association étudiante ».<br />
Les candidats ont également la possibilité<br />
d’assister à des classes virtuelles.<br />
Du côté d’Audencia le site Welcome to<br />
Audencia doit également permettre<br />
aux candidats de découvrir l’école mais<br />
aussi de vivre à distance l’expérience<br />
et l’ambiance de son habituel « accueil<br />
admissibles ». Comment depuis deux ans,<br />
chaque candidat pourra se voir attribuer<br />
un admisseur au parcours similaire pour<br />
mieux répondre à ses questions spécifiques.<br />
De nombreuses vidéos et expériences<br />
immersives permettent également, avec<br />
l’aide de l’intelligence artificielle, de partir<br />
à la rencontre des étudiants et diplômés,<br />
mais aussi de découvrir le campus et la ville<br />
de Nantes, sans « oublier la richesse des<br />
différentes associations de l’école,<br />
ou l’expertise de ses professeurs ».<br />
On retrouvera également sur la plateforme<br />
dans les prochaines semaines un contenu<br />
permettant de préparer les épreuves<br />
écrites sous forme de coaching.<br />
La vie avec le Covid-19 c’est ça !<br />
Le calendrier<br />
des épreuves<br />
Le calendrier des écrits a<br />
été validé par les différents<br />
ministères de tutelle et les<br />
écoles le 21 avril <strong>2020</strong> en<br />
comité de pilotage. Elles sont<br />
indiquées dans un calendrier<br />
à télécharger sur le site <strong>du</strong><br />
ministère de l’Enseignement<br />
supérieur, de la Recherche<br />
et de l’Innovation. Des<br />
épreuves additionnelles<br />
peuvent être organisées sous<br />
la responsabilité des écoles<br />
qui le souhaitent dans les<br />
bornes de ce calendrier.<br />
26
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
auront bien lieu ! « Il n’y avait aucune<br />
raison de neutraliser le semestre partout.<br />
Nous prendrons en compte avec<br />
bienveillance le travail des étudiants »,<br />
souligne le président de l’université de<br />
Reims, Guillaume Gellé. A l’université de<br />
Lille les étudiants de sciences politiques,<br />
LEA et même pharmacie passeront ainsi<br />
leurs examens chez eux <strong>du</strong> 27 avril à fin<br />
mai selon deux formules : soit les étudiants<br />
recevront leur sujet à un horaire<br />
précis et auront un temps imparti pour<br />
remettre leur copie, soit ils devront se<br />
connecter à Internet et faire l’examen<br />
tout en restant connectés.<br />
<strong>Mai</strong>s tout ne se passe pas toujours aussi<br />
bien. A Paris 1 Panthéon-Sorbonne la<br />
CFVU (Commission de la formation et de<br />
la vie universitaire) a rejeté le 16 avril la<br />
proposition de la présidence de l’université<br />
d’organiser les examens à distance<br />
et voté pour que les partiels <strong>du</strong> second<br />
semestre soient tout simplement annulés.<br />
Et que faire pour ceux qui ne disposent<br />
pas d’ordinateur ou de connexion Internet<br />
? A leur intention l’université de Lille<br />
a déjà prévu d’organiser une seconde<br />
session d’examen en juin, Combien<br />
seront-ils ? L’Université de Strasbourg<br />
estime que seulement 160 de ses 52<br />
000 étudiants seraient concernés, les<br />
étudiants concernés et rassemblé des<br />
fonds pour leur venir en aide, leur prêter<br />
<strong>du</strong> matériel et réfléchit à une solution pour<br />
pallier le manque de connexion réseau.<br />
L’autre solution est de s’en tenir au<br />
contrôle continu comme au sein de<br />
l’université de Poitiers où la validation<br />
<strong>du</strong> semestre se fera par le calcul d’une<br />
moyenne à partir des notes obtenues<br />
avant le confinement et/ou des notes<br />
obtenues par évaluation à distance pendant<br />
le confinement.<br />
Renoncer aux oraux, il le fallait<br />
bien !<br />
La question de la suppression des oraux<br />
a provoqué de vifs débats. Notamment<br />
<strong>du</strong> côté des écoles de management post<br />
prépas chaque année plébiscitées pour<br />
l’excellence de leur organisation qui leur<br />
amenait des étudiants qui n’y auraient<br />
sans doute pas pensé sinon. Celle-là ont<br />
tout fait pour préserver ce rendez-vous.<br />
<strong>Mai</strong>s la grande majorité des écoles de<br />
management a rapidement été convaincue<br />
que c’était beaucoup trop compliqué<br />
d’organiser ces oraux. Problème : les<br />
écoles d’ingénieurs ont été beaucoup<br />
plus longues à se décider et beaucoup<br />
se sont alors demandé si la décision<br />
n’avait pas été prématurée.<br />
Un autre débat a eu lieu : pourquoi ne<br />
pas organiser alors ces oraux en ligne ?<br />
Caroline Pascal explique pourquoi on y a<br />
finalement renoncé : « Avec les épreuves<br />
écrites, il y a une plus grande équité : les<br />
élèves ont préparé les épreuves dans<br />
les mêmes conditions jusqu’au 15 mars,<br />
et ils passeront tous les écrits dans les<br />
mêmes conditions. Avec la visio, les<br />
candidats auraient passé l’épreuve dans<br />
des conditions différentes, sans compter<br />
le risque de connexion défaillante. Et,<br />
bien que les professeurs aient tout fait<br />
pour maintenir la continuité pédagogique,<br />
c’était plus simple pour certains élèves<br />
que pour d’autres ».<br />
Olivier Rollot<br />
© Shutterstock<br />
27
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Alain Joyeux<br />
PRÉSIDENT DE L’APHEC<br />
« La continuité pédagogique<br />
a été assez rapidement assurée »<br />
Ils étaient prêts à passer leur concours.<br />
Il leur faut attendre deux mois de plus.<br />
Le quotidien des élèves de classes<br />
préparatoires a été particulièrement<br />
bouleversé par le Covid-19. Le président<br />
de l’APHEC (Association des professeurs<br />
des classes préparatoires économiques<br />
et commerciales), Alain Joyeux, revient<br />
sur ces semaines où il a fallu tout<br />
réorganiser.<br />
Olivier Rollot : Comment les professeurs de<br />
classes préparatoires ont-ils vécu cette<br />
période de confinement loin de leurs élèves ?<br />
Alain Joyeux : Nous travaillons à distance avec des<br />
cours que nous délivrons sur différentes plateformes<br />
y compris celle fournie par l’E<strong>du</strong>cation nationale. Nous<br />
donnons <strong>du</strong> travail à faire, conseillons et rassurons.<br />
En seconde année les cours étaient presque finis<br />
et, passés le choc de l’annonce de la suppression<br />
des oraux, beaucoup d’élèves plutôt bien vécu cette<br />
période même si cela a été plus difficile pour certains.<br />
lycées et cela aurait créé des inégalités un mois avant<br />
les écrits. En première année, nos élèves pourraient<br />
reprendre les cours en petits groupes mais cela va<br />
dépendre des lycées. Certains établissements ont déjà<br />
annoncé qu’il n’y aurait pas de retour des premières<br />
années non plus.<br />
D’autres problèmes vont se poser. Les khôlles ont été<br />
arrêtées par le ministère au 31 mars <strong>2020</strong>. Or, les cours<br />
d’informatique sont statutairement délivrés sous forme<br />
de khôlles. De ce fait, les élèves n’ont plus de cours<br />
d’informatique. En 2021 il faudra sans doute revoir à<br />
la baisse les exigences des concours sur la discipline.<br />
L’APHEC lancera en juin à ce propos une consultation<br />
auprès de ses professeurs adhérents. De nombreux<br />
directeurs d’école se sont déjà montrés très ouverts<br />
à tenir compte de problème.<br />
La continuité pédagogique a été assez rapidement assurée<br />
car tous les professeurs se sont mis au numérique,<br />
même ceux qui y étaient auparavant très réticents,<br />
grâce à un partage constant d’informations entre nous.<br />
Et nos étudiants ont très bien joué le jeu. Au final c’est<br />
pour nous tous un saut technologique imprévu.<br />
O. R : Où en est-on de la réouverture des<br />
classes ? Cela pourrait se faire dès juin<br />
prochain ?<br />
A. J : Les secondes années ne vont pas rouvrir. Nous<br />
ne le souhaitions d’ailleurs pas dans la mesure où<br />
certains élèves ne seraient sans doute pas revenus.<br />
Notamment ceux qui étaient logés dans des internats<br />
qui sont aujourd’hui difficile à rouvrir. Ces élèves-là<br />
auraient eu des difficultés particulières à rejoindre leurs<br />
29
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
© Shutterstock<br />
O. R : Reportés de plus de deux mois les<br />
concours vont bien avoir lieu. Êtes-vous<br />
satisfait de leur organisation ?<br />
A. J : Plutôt oui. D’autant que nous avons un temps<br />
tremblé que les écrits ne puissent pas se tenir. Or dans<br />
notre cas le contrôle continu ne pouvait pas être une<br />
solution de substitution et nous ne voyions vraiment<br />
pas comment nous organiser pour pallier un éventuel<br />
renoncement aux écrits.<br />
Aujourd’hui les candidats vont bien passer le nombre<br />
d’épreuves prévues. <strong>Mai</strong>s cela va être difficile pour<br />
eux dans la mesure où le rythme des épreuves va<br />
être beaucoup plus dense que d’habitude <strong>du</strong> fait d’un<br />
calendrier plus ramassé.<br />
Quant aux oraux leur suppression est forcément pénalisante<br />
pour des profils qui misaient beaucoup sur<br />
eux. Même si cette suppression est en réalité la moins<br />
mauvaise des solutions au vu des circonstances,<br />
professeurs et candidats l’ont accueillie difficilement.<br />
Elle est désormais intégrée. <strong>Mai</strong>s nous savons aussi<br />
que l’annulation des oraux est un lourd sacrifice pour<br />
les écoles qui profitent traditionnellement de la venue<br />
des candidats sur leurs campus pour les sé<strong>du</strong>ire.<br />
Le contexte sanitaire et économique qui frappe de<br />
nombreuses familles, dont celles des candidats, ainsi<br />
que les demandes de la Ministre Frédérique Vidal ont<br />
imposé cette décision.<br />
O. R : Cela a dû être un choc pour vos élèves !<br />
A. J : Quand la décision a été prise de les reporter<br />
ils s’apprêtaient à passer leur concours. Ils ont dû se<br />
demander s’ils continuaient à travailler sur le même<br />
rythme ou se relâcher un peu. Leur préparation est<br />
devenue un marathon alors qu’ils pensaient courir un<br />
100 mètres.<br />
O. R : Où vont se dérouler les concours ?<br />
Uniquement dans des lycées comme<br />
d’habitude ?<br />
A. J : Peut-être aussi dans des collèges, voire des<br />
Grandes écoles. L’idée est en effet d’ouvrir plus de<br />
centres pour que les candidats aient moins à se déplacer<br />
et que les barrières sanitaires puissent être<br />
respectées. <strong>Mai</strong>s encore une fois où vont loger les<br />
internes ? Dans des chambres CROUS puisque l’année<br />
universitaire est terminée ? A l’hôtel s’ils sont ouverts ?<br />
Aura-t-on des accords entre des centres de concours<br />
et des hôtels voisins ? Et pour ceux qui vont devoir se<br />
déplacer plusieurs jours loin de chez eux, pourra-t-on<br />
prévoir un défraiement ? Il y a aussi la question des<br />
candidats d’outre-mer, notamment des Antilles où le<br />
décalage horaire pose des contraintes supplémentaires.<br />
Quant aux étudiants marocains qui devaient passer<br />
leurs examens en France, ils le feront finalement dans<br />
des centres au Maroc.<br />
Reste maintenant à envoyer les sujets au bon endroit,<br />
au bon moment et dans des quantités suffisantes.<br />
O. R : Et comment se présente la rentrée ?<br />
Dans les écoles comme dans les classes<br />
préparatoires ?<br />
A. J : Nous savons déjà que la rentrée des élèves<br />
issus de classes préparatoires en grande école sera<br />
sans doute repoussée de quinze jours. La ministre<br />
de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de<br />
l’Innovation, Frédérique Vidal, a en effet demandé que<br />
les étudiants bénéficient d’un mois de repos entre les<br />
résultats de leurs concours et la rentrée.<br />
Pour nos classes, la rentrée devrait avoir lieu normalement<br />
dans les lycées le 1 er septembre.<br />
30
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Thomas Froehlicher<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE RENNES SB<br />
« Ne plus vivre avec cette angoisse diffuse<br />
de voir des cas apparaître »<br />
Il est le premier à avoir transféré en<br />
ligne les cours de son école. Le directeur<br />
de Rennes SB, Thomas Froehlicher,<br />
revient avec nous sur les raisons d’une<br />
décision qui a fait jurisprudence. <strong>Mai</strong>s<br />
aussi sur l’ADN d’une école qu’il veut<br />
de plus en plus ouverte sur le monde<br />
avec notamment la naissance d’une<br />
« constellation » de business schools.<br />
Cet entretien a été réalisé le 12 mars mais<br />
n’a pas pu paraître en avril le numéro de l’Essentiel<br />
<strong>du</strong> <strong>Sup</strong> <strong>Prépas</strong> ayant été repoussé à mai<br />
Olivier Rollot : De très grandes universités<br />
américaines comme Harvard BS passent<br />
à l’enseignement en ligne. Rennes SB est<br />
la première en France à avoir décidé de<br />
franchir le pas à partir <strong>du</strong> 23 mars. Pourquoi<br />
cette décision ?<br />
Thomas Froehlicher : L’ADN de Rennes SB est d’être<br />
internationale. Tous nos professeurs sont étrangers et<br />
donc très souvent impactés dans leur propre pays. Sans<br />
parler de nos étudiants dont beaucoup sont Chinois<br />
et voient leur pays sortir progressivement de la crise<br />
quand nous y entrons. Nous avons également eu deux<br />
cas d’étudiants indiens testés positifs à leur retour de<br />
Lombardie. Ils sont directement allés à l’hôpital à leur<br />
retour – et vont bientôt sortir – et nous n’avons donc<br />
pas de cas directement sur le campus.<br />
Même si nous ne sommes pas encore au stade 3 de<br />
l’épidémie, nous avons donc décidé de ne plus vivre<br />
avec cette angoisse diffuse de voir des cas apparaître.<br />
Le message était devenu trop difficile à gérer avec nos<br />
partenaires à l’étranger comme avec les étudiants qui<br />
envisagent de nous rejoindre à la prochaine rentrée.<br />
Nous nous pouvions plus passer notre temps à répondre<br />
à de fausses informations.<br />
O. R : Comment passer au 100% en ligne ?<br />
T. F : A partir <strong>du</strong> 23 mars tous nos cours sont délivrés<br />
à distance après une halte entre le 12 et le 23 mars<br />
pour nous préparer. Tout le staff va être équipé pour<br />
travailler en télétravail. Nous savons très bien faire au<br />
cas par cas et il faut maintenant passer à 250 cours<br />
donnés par 175 enseignants à 2 500 étudiants d’ici à<br />
la fin de l’année universitaire.<br />
Pour cela nous travaillons déjà avec la plateforme<br />
Teams de Microsoft sur laquelle les étudiants peuvent<br />
tout à fait poser des questions à distance. Un problème<br />
possible, par exemple, peut être la qualité <strong>du</strong> son. Nous<br />
demandons aussi à nos étudiants d’être le plus possible<br />
chez eux pour avoir le maximum de bande passante sur<br />
le campus. Près de 40 sessions distancielles auront<br />
lieu quotidiennement en parallèle.<br />
Confinement : Rennes<br />
SB veut aussi en rire<br />
Ces dernières semaines,<br />
Rennes School of Business<br />
a pro<strong>du</strong>it et diffusé en<br />
interne une mini web-série<br />
humoristique (« Lockdown<br />
with Rennes SB* ») sur la<br />
mise en œuvre des cours en<br />
ligne, <strong>du</strong> télétravail ou encore<br />
des examens à distance.<br />
Les comédiens de La Belle<br />
Boîte incarnent, selon les<br />
épisodes, des professeurs,<br />
des étudiants (parmi les 2<br />
390 qui ont assisté aux cours<br />
en ligne), ou bien encore<br />
l’équipe support IT de<br />
l’école. Les quatre premiers<br />
épisodes sont désormais<br />
disponibles publiquement<br />
sur les réseaux sociaux de<br />
l’école. D’autres épisodes<br />
sont en cours de réalisation.<br />
© Rennes SB<br />
31
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
O. R : Vous notez déjà un impact <strong>du</strong><br />
Coronavirus sur vous recrutements<br />
d’étudiants étrangers ?<br />
T. F : Absolument pas. Au contraire nous connaissons<br />
une forte hausse. Plus l’Europe sera impactée, plus<br />
cela pourrait apparaître comme un risque mais la crise<br />
est planétaire. Ce que nous développons aujourd’hui<br />
c’est la dimension de résilience d’un campus. Avant de<br />
nous décider j’ai, par exemple, appelé le président <strong>du</strong><br />
Politecnico de Milan. Là-bas ce sont 50 000 étudiants<br />
qui travaillent à distance. Et cela fonctionne très bien !<br />
O. R : Ce développement de l’enseignement<br />
à distance était-il prévu dans votre plan<br />
stratégique ?<br />
T. F : C’était tout à fait intégré et nous allons sans<br />
doute gagner plus d’un an dans son développement.<br />
Nous nous appuyons pour cela sur nos compétences<br />
internes, des partenaires comme Microsoft (Teams),<br />
Classilio ou Moodle le cluster EdTech Grand Ouest et<br />
son Learning Show qui a lieu depuis 3 ans à Rennes.<br />
O. R : Et pour faire passer les examens ce ne<br />
sera pas trop compliqué ?<br />
T. F : Pour les écrits il n’y a pas de soucis, à ce stade.<br />
Nous allons seulement les <strong>du</strong>pliquer à Paris pour rester<br />
en-dessous des 1 000 candidats. ECRICOME travaille<br />
sur le sujet de manière préeventive depuis plusieurs<br />
semaines.<br />
O. R : Votre actualité c’est aussi le passage<br />
au Concours Ecricome cette année.<br />
Comment cela se déroule-t-il ?<br />
T. F : L’atterrissage dans Ecricome est réussi avec une<br />
hausse globale de 3% des inscriptions dans le concours<br />
qui nous positionne comme l’une des quatre écoles qui<br />
a le plus de candidats post prépas cette année. Avec<br />
surtout une hausse dans élèves de classes préparatoires<br />
ECS (+ 5%) et surtout littéraires (+30%). Notamment<br />
pour ces derniers la hausse est le signal que nous<br />
avons amené de nouveaux candidats à Ecricome. À<br />
Rennes SB, nous allons donc avoir 2600 candidats de<br />
plus aux écrits que nous espérons bien rencontrer lors<br />
de nos oraux. Nous anticipons également une hausse<br />
à deux chiffres des candidatures en admissions sur<br />
titre et en bachelors.<br />
O. R : Comment évolue votre programme<br />
Grande école (PGE) ?<br />
T. F : Nous sommes passés au 100% en anglais et nous<br />
avons ouvert toutes nos associations aux étudiants<br />
étrangers. Nous développons de nouvelles disciplines,<br />
en humanités et développement personnel, qui sont<br />
dans l’esprit <strong>du</strong> continuum classes préparatoires /<br />
Grandes écoles sur lequel nous travaillons particulièrement<br />
avec le lycée Chateaubriand de Rennes.<br />
En deuxième année de PGE nous lançons le « pack<br />
de curiosité » pour teinter nos programmes de nos<br />
recherches académiques aussi bien en « Sustenaible<br />
Consumption » qu’en « Geopolitics and International<br />
Affairs » ou « Reponsible Entrepreneurship ».<br />
O. R : Le bien-être des étudiants est de plus<br />
en plus une priorité. Que faites-vous de<br />
spécifique en ce sens ?<br />
T. F : Nous avons créé un service « Aloah » pour mieux<br />
renseigner nos étudiants et un autre, « Mycoach », où<br />
des alumni viennent donner des conseils aux étudiants.<br />
Même si nous n’en sommes pas affectés, nous voulons<br />
aller beaucoup plus loin dans l’accompagnement de nos<br />
étudiants pour éviter les agressions sexistes avec un<br />
service dédié. Nous voudrions également confier un<br />
audit de nos pratiques à une structure externe pour<br />
savoir repérer de possibles dérapages.<br />
O. R : Le développement de l’apprentissage<br />
fait-il partie de vos axes de développement<br />
stratégiques ?<br />
T. F : Nous avons même augmenté le nombre de<br />
contrats signés cette année de 20% pour atteindre<br />
les 500 apprentis. Pour aller plus loin et nous donner<br />
plus de visibilité nous créons notre propre centre de<br />
formation d’apprentis (CFA).<br />
De même nous allons proposer une nouvelle offre de<br />
formation continue pour dépasser les 2 millions d’euros<br />
de chiffre d’affaire et ainsi entrer dans les classements<br />
<strong>du</strong> Financial Times. Nous avons déjà pratiquement doublé<br />
notre chiffre d’affaires en deux ans pour atteindre<br />
aujourd’hui les 1,2 millions d’euros.<br />
O. R : Et l’hybridation des compétences ?<br />
Allez-vous vous rapprocher d’autres types<br />
d’établissements ?<br />
T. F : C’est une autre priorité. Nous étendons notre<br />
partenariat avec ISEN Atlantique à Brest, Rennes et<br />
Caen en lançant un double diplôme en Digital Business<br />
Management ouvert aux étudiants de Rennes SB et<br />
ISEN dès septembre en contrat de professionnalisation.<br />
© Rennes SB<br />
La célèbre allée aux<br />
palmiers de Rennes SB<br />
Un challenge digital<br />
Elle avait bien le digital dans<br />
la peau bien avant le recours<br />
généralisé à l’enseignement<br />
à distance. A l’occasion de<br />
la rentrée 2019-<strong>2020</strong> de ses<br />
étudiants de première année<br />
<strong>du</strong> Programme Grande Ecole,<br />
Rennes School of Business<br />
a organisé, pour la 4 e année<br />
consécutive, un challenge<br />
digital baptisé « Design<br />
Sprint 2019 ». Parrainé cette<br />
année par Figaro Classifieds<br />
le challenge mettait au défi<br />
les étudiants pendant 3 jours<br />
d’imaginer de nouvelles<br />
opportunités de services<br />
pour Le Figaro Etudiant.<br />
32
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Nous allons également développer notre expertise en<br />
géopolitique avec la création d’une chaire dédiée que<br />
nous confions à Thomas Flichy de La Neuville, ancien<br />
responsable des relations internationales de l’Ecole<br />
Militaire Spéciale de Saint-Cyr. Un track dédié recevra<br />
quarante étudiants qui suivront un programme aménagé<br />
sur le lien entre les relations internationales et le<br />
business. Le tout en partenariat avec l’Institute of World<br />
Politics de Washington DC, l’Académie diplomatique de<br />
Vienne et MGIMO, l’équivalent de l’ENA et de Sciences<br />
Po en Russie depuis plus de 60 ans, l’école de formation<br />
des cadres de la diplomatie russe.<br />
Nous allons également lancer une chaire de cybercriminalité<br />
financière de concert avec des acteurs <strong>du</strong> Pôle<br />
d’Excellence Cyber rennais. Rennes sera au cyber ce<br />
que Toulouse est à l’aéronautique.<br />
A Paris nous lançons dans les locaux de l’agence spécialisée<br />
dans le design thinking Zenika et l’université<br />
de Stanford un certificat professionnel « ME310 »<br />
consacré à la pratique créative et méthodologique<br />
<strong>du</strong> design thinking. De grandes entreprises vont nous<br />
confier des projets alors que deux voyages à Stanford<br />
et à Palo Alto sont également prévus. A l’arrivée les<br />
étudiants recevront un certificat « Stanford ME310 ».<br />
O. R : Vous voilà avec de prestigieux<br />
partenaires internationaux. Pensez-vous<br />
aller encore plus loin en la matière ?<br />
T. F : Nous avons même la volonté de créer une « constellation<br />
stratégique » de business schools sur le modèle<br />
de ce qui existe dans l’aérien avec StarAlliance ou<br />
SkyTeam, En juin 2021, dans le cadre de la célébration<br />
de nos 30 ans <strong>du</strong>rant la prochaine académique, nous<br />
proposerons une signature collective partagée un certain<br />
nombre d’écoles. Ensemble nous co-affilerons nos<br />
corps professoraux et développerons des formations<br />
communes, en « course-sharing », et avec nos « frequent<br />
learners ». Nos quatre premiers partenaires engagés<br />
dans l’alliance sont la Caucasus University Tbilissi, la<br />
CENTRUM PUCP Business School, l’INSOFE Bangalore<br />
et la Zhongnan University of Economics and Law (ZUEL)<br />
Wuhan que nous espérons bientôt pouvoir réassocier à<br />
notre projet. Rennes deviendra leur campus européen<br />
et on retrouve déjà de nombreuses réalisatios comme<br />
un MSc partagé de Rennes SB à Bangalore en Data<br />
and Business Analitycs.<br />
Dans l’avenir nous voulons présenter un réseau qui sera<br />
également présent au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et<br />
en Afrique anglophone.<br />
O. R : Qu’en attendez-vous exactement ?<br />
T. F : Cette constellation stratégique est pour nous<br />
un nouveau modèle stratégique de développement à<br />
l’échelle mondiale, plaçant plus que jamais l’apprentissage<br />
de la multiculturalité et l’expérience humaine<br />
de la mondialisation au cœur de notre nouveau projet<br />
stratégique 2019-2023. Dans l’agenda stratégique de<br />
la constellation, l’adossement de marques de business<br />
schools fortes dans leur continent ou « région » à une<br />
marque-signature mondiale (comme Star Alliance) est<br />
un point majeur. Cela permettra aussi une collaboration<br />
« seamless », une experience étudiante continue en<br />
tout point de cette alliance, à travers la planète : par le<br />
partage de professeurs co-affiliés, donc une recherche<br />
académique renforcée, d’une bibilothèque commune<br />
de cours (course-sharing) permettant de multiplier des<br />
programmes conjoints et d’associer à la constellation<br />
de nouveaux partenaires hors business e<strong>du</strong>cation<br />
apportant de nouveaux services à valeur ajoutée.<br />
Notre chaine de valeur se complexifie et se densifie.<br />
Il faudra déployer une agence commune de ressources<br />
pour le développement de capacités partagées par tous<br />
les membres de la constellation, en management des<br />
données, en innovation digitale, dans nos aménagements<br />
intérieurs pour une meilleure expérience étudiante.<br />
Cette constellation sera aussi un modèle original en<br />
termes de soutenabilité, de développement <strong>du</strong>rable et<br />
d’inclusion sociale à l’échelle de la planète.<br />
Dans l’immédiat, nous devons compléter notre constellation<br />
avec 3 nouveaux partenaires et aller d’un réseau<br />
organisé et donc centré sur Rennes SB à un réseau<br />
distribué où tous nos partenaires apprennent à se<br />
connaître et à collaborer de manière agile. C’est tout<br />
le travail que mène en particulier Santiago Garcia, le<br />
directeur général adjoint de l’école et directeur de la<br />
Global School de Rennes School of Business, qui pilote<br />
ce projet majeur depuis son arrivée à Rennes.<br />
« Internationalization<br />
at home »<br />
Quand on arrive à Rennes<br />
School of Business, il est<br />
difficile de ne pas être frappé<br />
par le nombre d’étudiants<br />
(40% des effectifs) et de<br />
professeurs internationaux :<br />
plus de 90% ! Brésil, États-<br />
Unis, Inde, Allemagne...<br />
« Les étudiants étrangers<br />
que nous recevons dans nos<br />
MSc partagent beaucoup de<br />
cours avec nos étudiants <strong>du</strong><br />
programme Grande École<br />
qui, pour beaucoup, sont<br />
venus nous rejoindre pour<br />
profiter d’une ambiance<br />
internationale qui se<br />
ressent dès qu’on traverse<br />
la cafétéria », commente<br />
le directeur de Rennes SB,<br />
Thomas Froehlicher.<br />
© Rennes SB<br />
33
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Jean-François Fiorina<br />
DIRECTEUR ADJOINT DE GRENOBLE EM<br />
« Le e-learning et le télétravail<br />
fonctionnent très bien »<br />
Le Covid-19 et après, et avec ? Directeur<br />
adjoint de Grenoble EM, président <strong>du</strong><br />
Concours Passerelle, Jean-François<br />
Fiorina est l’un des observateurs les plus<br />
actifs de l’actualité de l’enseignement<br />
supérieur au travers notamment de son<br />
blog. Son regard sur « l’après Covid ».<br />
Olivier Rollot : Vous êtes président <strong>du</strong><br />
Concours Passerelle mais aussi investi dans<br />
l’organisation <strong>du</strong> concours BCE. Comment se<br />
déroulent et vont se dérouler les concours<br />
d’entrée dans les écoles de management<br />
cette année ?<br />
Jean-François Fiorina : Pour Passerelle, en postbac<br />
comme en admission sur titre, nous avions choisi<br />
de pratiquer la sélection sur dossier. Nous sommes<br />
maintenant dans la phase d’évaluation dans les écoles<br />
avec un brassage aléatoire et un double avis. Ce sont<br />
ceux qui faisaient habituellement passer les oraux qui<br />
en sont en charge.<br />
Pour la BCE nous avons maintenant des dates qui nous<br />
conviennent et devraient permettre aux étudiants de<br />
faire leurs choix sans stresser.<br />
Ce que nous ne savons pas encore c’est quelles mesures<br />
de distanciation devront être prises et où auront<br />
exactement lieu les concours. Normalement dans des<br />
lycées mais il y aura beaucoup de concours à organiser<br />
en même temps tout en assurant la fin de l’année<br />
scolaire. Un comité de pilotage y travaille au ministère<br />
de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de<br />
l’Innovation. Nous attendons ses décisions.<br />
O. R : Et quand pensez-vous pouvoir rouvrir<br />
vos locaux ?<br />
J-F. F : Nous sommes en train d’étudier tous les aspects<br />
et il n’y pas encore de date précise arrêtée. Pour la<br />
rentrée il faut attendre les préconisations <strong>du</strong> MESRI en<br />
termes de précautions sanitaires et de distanciation.<br />
Là comme ailleurs cela ne se passera pas comme<br />
avant. A nous de savoir nous adapter sachant que le<br />
e-learning et le télétravail fonctionnent très bien. A nous<br />
de l’intégrer en liens avec le changement climatique et<br />
le coût des déplacements.<br />
O. R : Le e-learning fonctionne vraiment bien<br />
alors ? On voit que dans les universités il y a<br />
beaucoup d’abandons.<br />
J-F. F : Nous avons bénéficié <strong>du</strong> fait que la grande<br />
majorité des cours avaient déjà été donnés et que<br />
professeurs et élèves se connaissaient très bien. De<br />
plus nos étudiants sont très autonomes.<br />
Nous allons maintenant pouvoir interroger professeurs<br />
et élèves pour voir comment capitaliser sur cette<br />
réussite. Nous avons plein de questions sur combien<br />
de temps on peut dispenser des cours à distance et<br />
pour quelles matières. Et avancer sur des méthodes<br />
plus sophistiquées.<br />
Le Festival de<br />
géopolitique de Grenoble<br />
se réinvente en ligne<br />
Annulée en raison de<br />
l’épidémie de Covid-19,<br />
l’édition <strong>2020</strong> sur le<br />
thème « (R)évolutions<br />
numériques ? » devient le<br />
E-festival de Géopolitique.<br />
De mi-avril jusqu’à l’été,<br />
un cycle de rencontres<br />
est organisé en visioconférence<br />
chaque mardi<br />
et jeudi en direct à 16h.<br />
Deux conférences sont déjà<br />
disponibles en replay avec<br />
Anne Deysine (professeur<br />
émérite, Université Paris<br />
Nanterre) et Jean-Marc<br />
Huissoud (Directeur <strong>du</strong><br />
Festival de Géopolitique) :<br />
• « La révolution numérique<br />
à l’assaut de la démocratie<br />
américaine ? »<br />
• « De l’état d’urgence<br />
à l’état d’urgence<br />
sanitaire : sidération -<br />
techno-fascination et<br />
libertés publiques »<br />
34
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
O. R : Le nombre d’étudiants internationaux<br />
devrait chuter à la rentrée <strong>2020</strong>. Vous avez<br />
déjà une idée dans quelle mesure ?<br />
J-F. F : Tout ce que nous notons aujourd’hui c’est<br />
une baisse des demandes d’information venues de<br />
l’étranger. <strong>Mai</strong>s effectivement on peut s’attendre au<br />
mieux à des reports d’intégration d’une année pour<br />
beaucoup d’étudiants. D’autant qu’il y a énormément<br />
d’interrogations quant au ventes de billets d’avion<br />
et d’obtention des visas. Peut-être pourrions-nous<br />
proposer des rentrées progressives ?<br />
Pour Grenoble EM en particulier la question se pose<br />
également de savoir comment les autorités vont gérer<br />
la situation dans les deux autres pays où nous sommes<br />
implantés : Allemagne et Singapour. Tout va dépendre<br />
de la valeur de la marque de chaque établissement mais<br />
aussi de la liberté ou non de circulation des étudiants.<br />
O. R : Les offres d’emploi sont en chute libre.<br />
Avez-vous déjà une idée de la façon dont<br />
vous s’intégrer vos diplômés sur le marché<br />
<strong>du</strong> travail cette année ?<br />
J-F. F : Nous n’avons aucun point de repères face à<br />
une crise d’une telle ampleur. Parmi les entreprises qui<br />
recrutent nous savons déjà qu’il y aura une énorme différence<br />
de recrutement entre les entreprises in<strong>du</strong>strielles<br />
et celles qui sont « télétravaillables ». Aujourd’hui kes<br />
entreprises de prestations intellectuelles – cabinets de<br />
conseil et entreprises de service numérique – travaillent<br />
même plus qu’avant la crise.<br />
Avec la montée en puissance de nouvelles méthodes<br />
de travail il y aura des opportunités de recrutement<br />
dans les ressources humaines. Nous savons aussi que<br />
les métiers de commerciaux, que nos diplômés ne privilégient<br />
pas généralement, sont ceux qui connaissent<br />
le plus d’essor en sortie de crise. Cela avait été le cas<br />
en 2008.<br />
Le problème de beaucoup de nos étudiants c’est qu’ils<br />
nous ont rejoint il y a trois ans quand tout était rose,<br />
qu’ils pouvaient dire « le CDI je m’en fiche », et qu’ils<br />
entrent dans la vie active à un moment très compliqué.<br />
Pour autant ils n’ont pas de ressentiment à avoir entre<br />
des écoles qui sont toutes logées à la même enseigne.<br />
© Grenoble EM<br />
Jean-François Fiorina vient régulièrement s’exprimer<br />
auprès des étudiants <strong>du</strong> programme Grande école (PGE)<br />
O. R : Vos étudiants n’ont pas eu de<br />
problèmes pour trouver un stage cette<br />
année ?<br />
J-F. F : Ils n’ont eu aucun souci. Et l’année prochaine<br />
les stages pourraient être des amortisseurs de crise<br />
pour des entreprises qui souhaitent se redévelopper<br />
sans forcément pouvoir prendre un alternant.<br />
O. R : Tout cela nous amène à poser la<br />
question <strong>du</strong> business model des business<br />
schools à l’heure <strong>du</strong> Covid-19. Un sujet que<br />
vous traitez régulièrement sur votre blog.<br />
Que doivent faire les écoles de management<br />
françaises pour surmonter la crise ?<br />
J-F. F : Des rapprochements et alliances qui ne faisaient<br />
pas sens avant le font maintenant. Autant pour<br />
des raisons d’obligation que de stratégie. En plus des<br />
raisons que nous avons évoquées ensemble nous<br />
sommes en effet confrontés à des coûts d’immobilisation<br />
très importants ou à une formation continue qui sera<br />
forcément touchée. Ce que je constate aujourd’hui<br />
c’est une grande solidarité entre les écoles qui ne se<br />
sont jamais autant parlé. La question de la suppression<br />
des oraux des concours post prépas a par exemple<br />
été réglée avec quelque discussions et la capacité de<br />
parler tous d’une seule voix. Les edtech ont également<br />
mis à disposition des solutions technique.<br />
GEM inaugure<br />
« l’apprentissage<br />
<strong>du</strong> xxi ème siècle »<br />
Le 16 janvier <strong>2020</strong>, GEM<br />
a inauguré son nouveau<br />
bâtiment GEM Labs de<br />
5000 m 2 au cœur de la<br />
Presqu’île Scientifique de<br />
Grenoble. Unique en France,<br />
cet investissement de 15<br />
M€ (dont 11 M€ de la CCI)<br />
s’adresse à 3 publics : les<br />
apprenants, les porteurs<br />
d’innovation et les leaders.<br />
« L’apprentissage vit depuis<br />
plusieurs années une<br />
mutation sans précédent.<br />
Avec GEM Labs, nous posons<br />
les bases d’un nouveau<br />
standard de business school<br />
qui fédère Technologie,<br />
Innovation et Société<br />
pour former les leaders<br />
et les managers dans un<br />
monde en pleine mutation<br />
par la co- construction<br />
de compétences et de<br />
connaissances adaptées aux<br />
défis et enjeux <strong>du</strong> xxi e siècle »,<br />
explique Loïck Roche, le<br />
Directeur Général de GEM.<br />
35
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Des étudiants de GEM au travail dans le hall <strong>du</strong> bâtiment<br />
Un livre de recettes<br />
pour ses étudiants<br />
© Grenoble EM<br />
A nous maintenant d’avancer sur d’autres formes<br />
d’alliances pour les concours, la recherche ou encore<br />
les relations avec les élèves. Toute école qui n’aura pas<br />
de stratégie sera en péril.<br />
O. R : Aujourd’hui vous estimez que vous<br />
devez vous adapter juste pour l’année <strong>2020</strong>-<br />
21 ou de façon plus pérenne ?<br />
J-F. F : Nous devons nous préparer à revivre ce même<br />
type de situation. Avec l’avantage de l’expérience. Il va<br />
falloir nous demander s’il faut établir un régime provisoire<br />
ou si nous devons accélérer un certain nombre<br />
de décisions et réfléchir à de nouveaux modèles en<br />
capitalisant sur le télétravail et le e-learning. Il faut<br />
également s’interroger sur de nouvelles relations avec<br />
les collaborateurs et les partenaires sociaux. Tout cela<br />
donne un nouveau sens au management et de nouvelles<br />
attentes vis à vis des leaders que nous formons. Ce<br />
sont autant d’occasions de se transformer pour des<br />
entreprises que nous pouvons aider à le faire. Il nous<br />
va donc nous falloir penser à de nouveaux cours et<br />
de nouveaux programmes. Le tout en surmontant la<br />
baisse probable de nos effectifs.<br />
A GEM la réactivité des équipes nous a permis d’arriver<br />
à de la résilience très rapidement. En 1995 lors des<br />
grèves toutes les écoles parisiennes étaient paralysées.<br />
Avec le numérique nous pouvons aujourd’hui maintenir<br />
les relations avec nos élèves.<br />
Et un petit mot alors que nous réactivons en ligne<br />
notre Festival de Géopolitique : la géopolitique sera<br />
un élément essentiel d’analyse dans les années à venir<br />
pour savoir notamment vers quelle mondialisation nous<br />
allons maintenant.<br />
Les 4300 étudiants de<br />
Grenoble EM l’ont reçu<br />
cette année. Imaginé par<br />
l’association Millési’mets et<br />
le chef Christophe Aribert,<br />
double étoile Michelin,<br />
avec le soutien de GEM,<br />
le livre de recettes « C’est<br />
dans l’assiette ! / Dish<br />
up ! » propose 36 recettes<br />
traditionnelles comme<br />
exotiques, pour « bien<br />
manger au fil des saisons<br />
et ne jamais être en panne<br />
d’idées ». Le lecteur trouvera,<br />
pour chaque mois, l’index<br />
des fruits et légumes de<br />
saisons et des idées de<br />
menu (entrée, plat, dessert)<br />
à partir de 1,50 euros<br />
le plat par personne.<br />
36
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Filles et garçons :<br />
où en est-on sur le chemin<br />
de l’égalité ?<br />
Le ministère de l’E<strong>du</strong>cation nationale et de la Jeunesse a publié une nouvelle<br />
édition de son étude Filles et garçons : sur le chemin de l’égalité de l’école<br />
à l’enseignement supérieur. En moyenne sur 2015, 2016 et 2017,<br />
38 % des femmes sorties <strong>du</strong> système é<strong>du</strong>catif sont titulaires d’une licence<br />
ou d’un diplôme supérieur contre 29 % des hommes.<br />
Les filles sont moins souvent<br />
en retard scolaire que les garçons,<br />
et ce, quel que soit le milieu<br />
social d’origine. En 2018,<br />
8% des filles et 10% des garçons appartenant<br />
à une famille ouvrière sont ainsi<br />
entrés en sixième avec au moins un an<br />
de retard. Résultat : à la fin <strong>du</strong> collège,<br />
elle s’orientent davantage vers l’enseignement<br />
général et technologique que les garçons<br />
: 71% contre 58%. Et leurs résultats<br />
sont <strong>du</strong>rablement supérieurs à ceux des<br />
garçons : en 2018, 92% des filles et 89%<br />
des garçons qui se sont présentés au baccalauréat<br />
général l’ont obtenu. De même<br />
32% des candidates et 27% des candidats<br />
au bac S en 2018 l’ont obtenu avec<br />
une mention « bien» ou «très bien ». Au<br />
final 86 % des filles et 76 % des garçons<br />
ont eu le bac en 2018.<br />
Ces orientation présentent une différence<br />
majeure selon le sexe : en fin de seconde<br />
générale et technologique les filles vont<br />
davantage vers les premières ES et L et<br />
les garçons vers les premières S.<br />
Des orientations qui se confirment avec<br />
la réforme <strong>du</strong> baccalauréat : les enseignements<br />
scientifiques (sauf SVT) ont<br />
plus souvent été choisis chez les garçons<br />
que chez les filles. À l’inverse, les enseignements<br />
d’humanités, de SES, d’histoire-géographie<br />
et de langues-littérature<br />
sont plus choisis par les filles.<br />
À la fin <strong>du</strong> collège, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement<br />
général et technologique<br />
Orientations prises en 2017 à l’issue de la seconde générale<br />
et technologique (%)<br />
37
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />
MAI <strong>2020</strong> N° 37<br />
Dans l’enseignement<br />
supérieur beaucoup de<br />
filières sont sexuées<br />
Logiquement les orientations plus scientifiques<br />
des garçons au lycée leur amènent<br />
à choisir plutôt les filières scientifiques<br />
(ils sont près de 72% dans les école d’ingénieurs)<br />
quand les femmes sont largement<br />
plus nombreuses dans les filières<br />
littéraires et en santé : 63%. Si 60% des<br />
diplômés d’un doctorat en lettres sont<br />
des femmes, elles ne sont que 41% en<br />
sciences.<br />
De nombreuses formations de l’enseignement<br />
supérieur sont peu mixtes. Si en<br />
2018, les femmes représentent 69 % des<br />
inscrits à l’université en langues, lettres<br />
et sciences humaine elles ne sont que<br />
38% en STAPS.<br />
Un marché <strong>du</strong> travail<br />
toujours favorable<br />
aux garçons<br />
30 mois après l’obtention <strong>du</strong> diplôme,<br />
les femmes s’insèrent dans le marché <strong>du</strong><br />
travail aussi bien que les hommes mais<br />
gagnent moins. À niveau égal, les jeunes<br />
diplômées de l’université sont moins nombreuses<br />
à avoir un emploi stable et un<br />
emploi de niveau cadre ou professions<br />
intermédiaires.<br />
Enseignements de spécialité choisis en première générale<br />
à la rentrée 2019 (%)<br />
Les principaux diplômes <strong>du</strong> supérieur délivrés en 2017<br />
Part des femmes dans l’enseignement supérieur selon la formation<br />
ou le type d’institution en 2018 (%)<br />
38