Actuel 19
Anne Kellens Aurore Chapuis Brian D. Cohen Bob De Groof Pablo Flaiszman LUCE Colette Cleeren Claire Hilgers Takako Hirano Amir Shabanipour Céline Excoffon Hello Dada Galerie Épreuve d’Artiste
Anne Kellens
Aurore Chapuis
Brian D. Cohen
Bob De Groof
Pablo Flaiszman
LUCE
Colette Cleeren
Claire Hilgers
Takako Hirano
Amir Shabanipour
Céline Excoffon
Hello Dada
Galerie Épreuve d’Artiste
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Anne Kellens
Anne Kellens crée par plaisir, sans souci
de nécessités économiques ou d’injonctions
culturelles, une œuvre hors du temps sur laquelle
s’attarder et revenir, discrète et néanmoins
publique depuis quatre décennies dans des
galeries, des centres culturels ou des musées.
Elle propose un exercice d’individuation,
de libération ou de sauvegarde – un vécu
authentique donc véritablement offert – par
une imagerie fondée dans l’expérience
existentielle, qui intègre l’imaginaire au réel.
Elle vit ce qu’elle fait comme une présence
aux choses, en vacance ou en récréation.
Ce qu’elle montre est à voir comme un miroir
où projeter au secret son fond propre.
La représentation est par nature nostalgique.
Est-ce ici le regret de l’innocence, celui de
moments magnifiés d’enfance ou d’enfantement ?
Ni naïveté ni retour dans cet attachement aux
sensations visuelles et tactiles énergisées par
la couleur. Anne Kellens crée pour elle-même,
personne n’attend d’elle de révélations. Elle
ne tente pas de décrypter dans ses exploits
les traces de sa propre étrangeté, elle trame
des scènes d’autant plus fermées que leurs
représentations très précises sont évidentes.
D’aucuns de lire telles combinaisons signifiantes
dans l’identification des objets réunis.
Quelle importance dès lors que ces modestes
exploits de formes et de couleurs vous ont
attiré et ont marqué votre mémoire – animés.
Anne Kellens assume la succession des cinq
générations de peintres dont elle est issue.
De huit à quatorze ans, elle a été formée à
la danse classique. Puis elle a été initiée aux
arts plastiques par des cours du soir (dessin,
peinture à Boitsfort) et du jour (dessin, gravure
à Bruxelles), plus tard le soir encore à Ixelles
(lithographie). Elle peint à l’huile sur bois,
au pinceau à quelques poils, en petits formats,
sans précipitation, dans la recherche des
tons et des textures les plus utiles à instaurer
la prégnance ou l’impact de son travail.
Ce n’est pas faute de s’y attarder si elle produit
peu, mais par sa minutie dans le détail.
Sa pratique de l’estampe est similaire, à peine
plus rapide, diverse dans ses techniques bien
qu’elle ne se soit guère attachée à la taille
directe et qu’elle n’ait tenté ni la densité de
la manière noire au berceau ni le matiérisme
du carborundum. Anne a taillé des linos,
lithographié, encré des matrices faites
d’assemblages de caoutchoucs ou de plastiques
souples. Elle a bientôt préféré la couleur au noir
et blanc. Elle a tiré du métal des polychromies
selon la méthode Hayter d’encrages par niveaux
multiples et d’autre part addition de matrices
rouge, jaune, bleu. Puis elle s’est attachée à la
matrice unique dont les formes sont réimprimées
autant que nécessaire sur une multitude de
papiers colorés à découper et à coller pour
constituer une seule image en collages gravés.
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