NCC-SU20-FR
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ÉTÉ 2020<br />
À la fine<br />
pointe<br />
Des solutions fondées sur la nature peuvent aider<br />
à réduire les émissions de carbone et atténuer les<br />
impacts des changements climatiques.
Conservation de la nature Canada<br />
245, avenue Eglinton Est, bureau 410<br />
Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1<br />
magazine@conservationdelanature.ca<br />
Tél. : 416 932-3202<br />
Sans frais : 1 877 231-3552<br />
Conservation de la nature Canada (CNC)<br />
est le chef de file au pays en matière de<br />
conservation des terres, œuvrant à la<br />
protection de nos milieux naturels les plus<br />
importants et des espèces qu’ils abritent.<br />
Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont<br />
contribué à la protection de 14 millions<br />
d’hectares (35 millions d’acres), d’un océan<br />
à l’autre et à l’autre.<br />
Le magazine Conservation de la nature<br />
Canada est distribué aux personnes qui<br />
appuient CNC.<br />
MC<br />
Marque de commerce de La Société<br />
canadienne pour la conservation de la nature<br />
FSC MD n’est pas responsable des<br />
calculs concernant l’économie<br />
des ressources réalisée en<br />
choisissant ce papier.<br />
Imprimé sur du papier Rolland Opaque<br />
fait à 30 % de fibres post-consommation,<br />
certifié Écologo et Procédé sans chlore. Ce<br />
papier est fabriqué au Canada par Rolland,<br />
qui utilise le biogaz comme source d’énergie.<br />
L’impression est effectuée au Canada, avec<br />
des encres végétales par Warrens Waterless<br />
Printing. La publication de ce magazine a<br />
sauvegardé 29 arbres et 104 292 litres d’eau*.<br />
COUVERTURE<br />
Blooming Point, Île-du-Prince-Édouard<br />
Photo de Mike Dembeck.<br />
CETTE PAGE<br />
Aire de conservation Darkwoods, C.-B.<br />
Photo de Steve Ogle.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
CALCULATEUR : WWW.ROLLANDINC.COM/<strong>FR</strong>.<br />
*<br />
2 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
ÉTÉ 2020<br />
SOMMAIRE<br />
Conservation de la nature Canada<br />
Chères amies,<br />
Chers amis,<br />
La vie de beaucoup d’entre nous a été bouleversée<br />
au cours des derniers mois. Pendant cette période,<br />
la nature vous a peut-être offert de petits moments<br />
de joie et un répit de l’actualité.<br />
Malgré le confinement et la distanciation physique,<br />
l’équipe de Conservation de la nature Canada (CNC)<br />
s’affaire à tenir sa promesse d’assurer la protection<br />
des aires naturelles dont nous dépendons tous.<br />
Ce printemps, nous avons donc continué d’ajouter<br />
des terres de conservation à notre portefeuille.<br />
Aussi, au début de mai, quand les restrictions<br />
ont été assouplies dans certaines provinces, des<br />
membres de notre personnel de terrain ont entrepris<br />
leur travail d’intendance estival sur nos propriétés,<br />
et nous avons commencé à rouvrir nos sentiers.<br />
Je vous invite d’ailleurs à consulter régulièrement<br />
notre site Web pour obtenir des nouvelles<br />
concernant l’accès aux propriétés de CNC situées<br />
près de chez vous.<br />
Je tiens à vous assurer que vos dons continuent<br />
de servir efficacement à la protection des milieux<br />
naturels les plus précieux au Canada et des espèces<br />
qu’ils abritent. Nous ne perdons pas de vue ce travail<br />
vital, et ce, même pendant cette période difficile.<br />
Enfin, je tiens à souligner la colère et la tristesse<br />
que suscitent les récents actes de racisme et d’injustice<br />
au Canada et ailleurs dans le monde. Les<br />
personnes œuvrant en conservation de la nature<br />
ne peuvent garder le silence face au racisme systémique<br />
et la marginalisation des gens de couleur,<br />
des Autochtones, des membres de la communauté<br />
LGBTQ+, des personnes handicapées et d’autres<br />
groupes sous-représentés.<br />
À CNC, nous croyons que la nature doit être<br />
accessible à tous et reconnaissons qu’il n’en est pas<br />
encore ainsi. Nos valeurs sont ancrées dans le respect<br />
des personnes et de la nature. Nous pouvons<br />
et nous allons faire plus pour faire entendre les<br />
voix des communautés minoritaires et des personnes<br />
vulnérables dans le contexte de notre travail<br />
et grâce à notre influence.<br />
J’espère que vous et vos proches êtes en sécurité.<br />
Je suis impatient de pouvoir célébrer la nature<br />
avec vous, dès que ce sera possible.<br />
8<br />
16 4<br />
14 À nous de les protéger<br />
Des végétaux et des animaux qui se trouvent au Canada et nulle part<br />
ailleurs dans le monde!<br />
6 Buffalo Pound<br />
Explorez de vastes prairies ouvertes le long d’un joli rivage de la vallée de la<br />
rivière Qu’Appelle, en Saskatchewan.<br />
7 Des souvenirs format de poche<br />
Couteau suisse en main, l’auteure et éditrice Kim Gray est toujours ouverte<br />
aux possibilités et prête pour l’aventure.<br />
8 Des solutions toutes naturelles<br />
La propriété Darkwoods de CNC, en Colombie-Britannique, permet de<br />
démontrer comment des solutions fondées sur la nature peuvent réduire les<br />
émissions de carbone et atténuer les effets des changements climatiques.<br />
12 Léchéa du golfe Saint-Laurent<br />
L’avenir de cette espèce hautement spécialisée associée aux dunes littorales<br />
est menacé par l’élévation du niveau de la mer et les aménagements côtiers.<br />
14 CNC à l’œuvre<br />
Une réussite qui prend de l’ampleur au Nouveau-Brunswick; un nouveau<br />
projet techno en Ontario; amélioration de la sécurité routière au Québec.<br />
16 La nature à la maison<br />
Cet été, connectez-vous à la nature canadienne de manière virtuelle et<br />
devenez une force de la nature depuis votre foyer.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
John Lounds<br />
John Lounds<br />
Président et chef de la direction<br />
conservationdelanature.ca<br />
natureconservancy.ca<br />
18 Créer des souvenirs<br />
Des souvenirs familiaux qui se créent un coup de pagaie à la fois.<br />
ÉTÉ 2020 3
D’UN OCÉAN<br />
À L’AUTRE<br />
À nous de les protéger<br />
Ces espèces animales et végétales se trouvent au Canada et nulle part ailleurs dans le monde!<br />
Le Canada abrite des milliers d’espèces dont la conservation est préoccupante.<br />
Certaines sont rares à l’échelle provinciale, d’autres sont menacées<br />
dans tout le pays, voire en péril dans le monde entier. La plupart ont une<br />
aire de distribution qui s’étend au-delà de nos frontières, et nous partageons avec<br />
les pays voisins la responsabilité de leur conservation. Il existe toutefois un<br />
groupe d’espèces qui sont présentes uniquement au Canada, ce sont les espèces<br />
endémiques nationales.<br />
Conservation de la nature Canada (CNC) et NatureServe Canada ont produit<br />
le premier rapport exhaustif sur ce groupe d’espèces sauvages, afin de contribuer<br />
à leur conservation. Ce document met en lumière plus de 300 espèces animales<br />
(incluant les insectes) et végétales endémiques au Canada et comprend<br />
une carte des points chauds où elles se situent.<br />
CNC s’implique déjà dans la protection de plusieurs de ces espèces, comme<br />
l’aster du golfe Saint-Laurent, au Québec, et la martre d’Amérique (pop. de<br />
Terre-Neuve). Encore plus d’efforts de conservation sont cependant nécessaires<br />
pour empêcher leur extinction. En plus de guider le travail de CNC, le rapport<br />
sur les espèces endémiques au Canada sera une référence importante pour<br />
d’autres groupes de conservation d’à travers le pays.<br />
Voici quelques-unes des espèces endémiques qui bénéficient du travail de<br />
conservation de CNC.<br />
DÉCOUVREZ LES ESPÈCES<br />
ENDÉMIQUES AU CANADA<br />
conservationdelanature.ca/anousdelesproteger<br />
ROBERT MCCAW<br />
4 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
Ce symbole indique le nom d’une propriété de CNC où nous protégeons l’habitat de l’espèce mentionnée.<br />
COLONNE 1 : ARNICA DU LAC LOUISE : INATURALIST; GRUE BLANCHE : ROBERT MCCAW. COL. 2 : BRUANT À FACE NOIRE : ROBERT MCCAW; LOUP DE L’EST : INATURALIST. COL. 3 : SATYRE DES MARAIS SALÉS : INATURALIST.<br />
Colombie-Britannique<br />
Geai de Steller<br />
(sous-espèce carlottae)<br />
Cet oiseau, le plus gros et plus foncé des geais<br />
de Steller de l’ouest de l’Amérique du Nord, vit<br />
uniquement à Haida Gwaii, dans le Pacifique.<br />
L’isolement de ces îles et le fait qu’elles ont par<br />
endroit été épargnées lors de la dernière<br />
glaciation y expliquent la présence d’un grand<br />
nombre d’espèces endémiques au Canada.<br />
<br />
Aire de conservation de la rivière Kumdis, C.-B.<br />
ALBERTA<br />
Arnica du lac Louise<br />
Cette fleur sauvage jaune, trouvée uniquement<br />
dans les Rocheuses en Colombie-Britannique et<br />
en Alberta, est en péril à l’échelle mondiale. Aussi<br />
connue sous le nom d’arnica des neiges, elle<br />
croît à haute altitude sur les versants alpins<br />
exposés et les éboulements.<br />
<br />
Aire naturelle Castle-Crowsnest Watershed, Alb.<br />
SASKATCHEWAN<br />
Grue blanche<br />
Cette espèce en voie de disparition a déjà vu sa<br />
population réduite à une vingtaine d’individus.<br />
Grâce à sa reproduction en captivité et la<br />
protection de son habitat, elles sont maintenant<br />
plus de 600. Des efforts continus sont faits aux<br />
États-Unis pour y établir des colonies reproductrices,<br />
mais c’est en Alberta, dans le parc national<br />
Wood Buffalo, que se trouve l’unique population<br />
sauvage autonome de grues blanches.<br />
<br />
Complexe Big Valley, Sask.<br />
(en migration seulement)<br />
MANITOBA<br />
Bruant à face noire<br />
L’hiver, on voit souvent ce joli passereau se nourrir<br />
sur des mangeoires de l’autre côté de la frontière,<br />
aux États-Unis. Il est le seul oiseau chanteur à se<br />
reproduire exclusivement au Canada. Le bruant<br />
à face noire niche dans la toundra, près de denses<br />
massifs d’arbustes. Les dernières décennies ont vu<br />
sa population décliner possiblement à cause de la<br />
perte d’habitat et des changements climatiques.<br />
<br />
Ellice-Archie Community Pasture, Fish Lake Drain<br />
Parklands, Man. (en migration seulement)<br />
ONTARIO<br />
Loup de l’Est<br />
Des milliers de personnes ont entendu le cri<br />
du loup pendant l’activité annuelle « Hurlement<br />
avec les loups » qui se tient au parc provincial Algonquin.<br />
Le loup de l’Est est une espèce complexe<br />
qui s’accouple autant avec le loup gris, de plus<br />
grande taille, qu’avec le coyote de l’Est, plus petit.<br />
Son aire de distribution s’étendait jadis jusque dans<br />
le nord-est américain, mais sa population principale<br />
se trouve dorénavant au parc Algonquin.<br />
<br />
Loughborough Wilderness Block,<br />
Martha Webber, Ont.<br />
QUÉBEC<br />
Chevalier cuivré<br />
Le chevalier cuivré se trouve uniquement dans le<br />
fleuve Saint-Laurent et quelques-uns de ses<br />
tributaires. Ce poisson corpulent vit sur les rives<br />
marécageuses des îles et fraie dans la rivière<br />
Richelieu. L’espèce est menacée par la pollution de<br />
l’eau, la perte d’habitat et la présence de barrages.<br />
<br />
Îles du fleuve Saint-Laurent, rivières Richelieu et<br />
Yamaska, QC<br />
NOUVEAU-BRUNSWICK<br />
Aster du golfe Saint-Laurent<br />
Cette toute petite plante annuelle croît<br />
uniquement sur quelques sites trouvés sur les<br />
rives sablonneuses et humides du golfe du<br />
Saint-Laurent. Le nombre d’individus varie<br />
grandement d’une année à l’autre, en fonction<br />
des conditions de son habitat. L’aster du golfe<br />
Saint-Laurent est menacé par l’aménagement<br />
du littoral et la hausse du niveau de la mer.<br />
Île Miscou, N.-B.<br />
NOUVELLE-ÉCOSSE<br />
Corégone de l’Atlantique<br />
L’aire de distribution mondiale de ce poisson en<br />
voie de disparition se restreint maintenant au<br />
bassin versant de la Petite Rivière. À l’origine, le<br />
corégone de l’Atlantique frayait en eau douce,<br />
puis retournait vivre en mer, mais la présence de<br />
barrages a interrompu ces migrations. Des<br />
espèces envahissantes menacent les populations<br />
sauvages de ce poisson, et son rétablissement<br />
dépendra de son élevage en captivité.<br />
<br />
CNC a produit un Plan directeur pour la conservation<br />
des eaux douces pour cette région et explore<br />
des moyens pour appuyer le rétablissement de<br />
l’espèce, N.-É.<br />
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD<br />
Satyre des marais salés<br />
Ce petit papillon, aussi nommé satyre fauve des<br />
Maritimes, vit seulement dans les marais salés<br />
bordant le golfe Saint-Laurent au Québec, au<br />
Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et<br />
à l’Île-du-Prince-Édouard. Il peut être commun<br />
à l’échelle locale, surtout là où pousse la lavande<br />
de mer. Certains des sites où il se trouve sont<br />
menacés par l’aménagement du littoral et la<br />
hausse du niveau de la mer.<br />
Rivière Percival, Î.-P.-É.<br />
TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR<br />
Martre d’Amérique<br />
(population de Terre-Neuve)<br />
Cette sous-espèce unique de martre d’Amérique<br />
vit exclusivement sur l’île de Terre-Neuve. Elle se<br />
nourrit principalement de petits mammifères,<br />
comme le lièvre d’Amérique. Anciennement au<br />
bord de l’extinction, sa population a augmenté<br />
grâce à des mesures de protection de son habitat.<br />
The Grasses, T.-N.-L.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 5
SUR LES<br />
SENTIERS<br />
Le lac Buffalo Pound fournit de l’eau potable<br />
à 25 % de la population de la Saskatchewan.<br />
Buffalo Pound<br />
En Saskatchewan, explorez de vastes prairies ouvertes le<br />
long d’un joli rivage de la vallée de la rivière Qu’Appelle.<br />
Grenouille léopard<br />
Une douce brise souffle sur la prairie<br />
indigène surplombant la vallée de la<br />
Qu’Appelle. Au milieu des herbes, la<br />
roche qui vous sert de banc a été réchauffée<br />
par le soleil ardent de l’après-midi. Vous<br />
pouvez sentir l’odeur de l’armoise et peutêtre<br />
même le léger parfum du rosier des<br />
prairies qui embaume l’air.<br />
Vous fermez les yeux, inspirez l’air frais et<br />
parfumé, et tendez l’oreille pour écouter le<br />
chant des oiseaux de prairies. Voilà ce qui<br />
vous attend à la propriété Buffalo Pound de<br />
Conservation de la nature Canada (CNC),<br />
avec ses 866 hectares (2 140 acres) de prairie<br />
indigène, un écosystème parmi les plus menacés<br />
au monde.<br />
Située à 40 kilomètres au nord de la ville<br />
de Moose Jaw, cette propriété de CNC s’étend<br />
sur 7 kilomètres le long de la rive nord du lac<br />
Buffalo Pound.<br />
UNE MINE D’ACTIVITÉS<br />
Le lac Buffalo Pound est une aire récréative<br />
très prisée des jeunes et des moins jeunes,<br />
car on peut y pratiquer la randonnée, le vélo,<br />
la natation et le kayak. Son eau permet d’approvisionner<br />
25 % de la population de la Saskatchewan,<br />
dont les villes de Moose Jaw et<br />
de Regina. La prairie indigène qui entoure le<br />
lac contribue à garder son eau propre et à<br />
contenir les inondations.<br />
JASON BANTLE. MÉDAILLON : ADOBE STOCK.<br />
6 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
LES<br />
INDISPENSABLES<br />
Goglu des prés<br />
Blaireau d’Amérique<br />
GOGLU DES PRÉS, BLAIREAU D’AMÉRIQUE : AITW PHOTOGRAPHY. KIM GRAY : LORI ANDREWS.<br />
ESPÈCES À OBSERVER<br />
La propriété Buffalo Pound fournit un habitat à des<br />
espèces en péril comme :<br />
• le goglu des prés<br />
• le blaireau d’Amérique<br />
• la chevêche des terriers<br />
• la grenouille léopard<br />
La propriété Buffalo Pound, qui abrite des<br />
poissons, de la sauvagine et d’autres oiseaux<br />
migrateurs, se trouve au sein d’un corridor<br />
d’habitats naturels d’importance critique qui<br />
traverse le sud de la Saskatchewan.<br />
COMMENT S’Y RENDRE<br />
La propriété Buffalo Pound de CNC est à<br />
environ 1 heure de route de Regina. Prendre<br />
l’autoroute 11 Nord jusqu’à Chamberlain,<br />
puis l’Autoroute 2 Sud jusqu’à la vallée de la<br />
Qu’Appelle. Juste avant d’atteindre le lac,<br />
tournez à droite sur la voie d’accès.<br />
Autre option à partir de Regina : Autoroute<br />
1 Ouest jusqu’à Moose Jaw, puis Autoroute<br />
2 Nord jusqu’au lac. Tout de suite<br />
après avoir traversé le lac, tournez à gauche<br />
à la propriété.<br />
ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ ET COVID-19<br />
Avant votre visite, rendez-vous à conservationdelanature/acces<br />
pour obtenir les plus<br />
récentes informations concernant nos propriétés.<br />
Une fois sur place, assurez-vous de<br />
pratiquer la distanciation physique.1<br />
Des souvenirs<br />
format de poche<br />
Couteau suisse en main, l’auteure et éditrice Kim Gray est<br />
toujours ouverte aux possibilités et prête pour l’aventure.<br />
Comme bon nombre de<br />
Canadiennes et de Canadiens<br />
qui aiment la nature, j’ai toujours<br />
un couteau suisse dans mon sac à dos.<br />
On ne sait jamais quand on peut en<br />
avoir besoin, n’est-ce pas?<br />
Mon attachement à ce<br />
populaire couteau de<br />
poche remonte à quand<br />
j’étais jeune. Mon grandpère,<br />
un homme robuste<br />
et friand de plein air,<br />
n’allait nulle part sans<br />
son couteau suisse rouge<br />
classique de taille moyenne.<br />
Quand personne ne regardait,<br />
il me laissait l’utiliser pour peler mon<br />
orange. C’était excitant pour moi, car je<br />
savais que mes parents jugeraient que<br />
j’étais beaucoup trop jeune pour<br />
manipuler un objet si dangereux.<br />
Depuis ce temps, cet outil ingénieux<br />
est pour moi synonyme d’aventures et<br />
de possibilités.<br />
J’ai récemment commandé un<br />
couteau suisse sur lequel j’ai fait<br />
graver le logo de Toque &<br />
Canoe (mon magazine<br />
numérique consacré aux<br />
voyages) sur son élégant<br />
manche blanc.<br />
Aujourd’hui, il est<br />
bien rangé dans un<br />
étui en peau d’orignal<br />
au doux parfum, cousu<br />
et perlé à la main par<br />
l’artiste métis Kim Brother<br />
de Moonstone Creation, de Calgary.<br />
Peu importe où je vais, je l’emporte<br />
avec moi, histoire d’être toujours<br />
prête à passer à l’action. Ma spécialité?<br />
Peler des oranges!1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 7
Des solutions<br />
toutes natur<br />
La propriété Darkwoods de CNC, en<br />
Colombie-Britannique, permet de<br />
démontrer comment des solutions fondées<br />
sur la nature peuvent réduire les émissions<br />
de carbone et atténuer les impacts<br />
des changements climatiques.<br />
PAR Brian Banks, journaliste et rédacteur pigiste<br />
STEVE OGLE.<br />
8 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
elles<br />
Si vous avez déjà volé à bord d’un hélicoptère,<br />
vous savez que cela fait grimper le taux d’adrénaline.<br />
Les choses deviennent toutefois encore plus intenses<br />
lorsque vous survolez une montagne située au beau milieu<br />
des 156 000 hectares (63 000 acres) de l’aire de conservation<br />
Darkwoods de Conservation de la nature Canada (CNC), puis redescendez<br />
vers une forêt pluviale intérieure tempérée, rare et ancienne,<br />
au fond de la vallée voisine. C’est à ce moment que la montée d’adrénaline<br />
se mêle à un sentiment de respect qui inspire des mots comme :<br />
« Exaltant. » « Inestimable. » « Extraordinairement impressionnée. »<br />
Ces mots sont ceux d’Elizabeth Willmott, à la tête du programme<br />
de carbonégativité de Microsoft Corporation, pendant et après sa<br />
visite de Darkwoods (du haut des airs et à pied), par une journée<br />
chaude et ensoleillée d’août dernier.<br />
Le rôle de Mme Willmott chez Microsoft, situé dans l’État de<br />
Washington, de l’autre côté de la frontière, est de concrétiser l’engagement<br />
de l’entreprise de devenir carbonégative d’ici 2030 en réduisant<br />
de plus de la moitié ses émissions de carbone et en éliminant le reste.<br />
Acheter des crédits de carbone pour compenser les émissions actuellement<br />
inévitables s’inscrit dans cette stratégie. L’an dernier, cela<br />
incluait l’achat de crédits de carbone dans le cadre du Darkwoods<br />
Forest Carbon Project, le programme de crédits de carbone de CNC.<br />
Cette acquisition a fait de Microsoft l’un des plus grands acheteurs de<br />
crédits de carbone de CNC à ce jour.<br />
La visite de Darkwoods avait été organisée pour que Mme Willmott<br />
puisse voir par elle-même les caractéristiques naturelles extraordinaires<br />
de la propriété ainsi que l’important travail de conservation que son<br />
entreprise appuie.<br />
« Voir la superficie protégée est absolument exaltant pour nous »,<br />
a-t-elle commenté.<br />
Voilà un sentiment que partagent l’ensemble des personnes qui<br />
contribuent au projet Darkwoods, dont Rob Wilson, le directeur des<br />
finances en conservation de CNC : « Darkwoods est un projet d’importance<br />
mondiale qui offre un habitat au grizzly, au carcajou, à la chèvre<br />
de montagne, à l’omble à tête plate [un poisson] et à des dizaines<br />
d’autres espèces animales et végétales menacées, et ce, tout en<br />
assurant sa connectivité à d’autres aires protégées. »<br />
Le potentiel de Darkwoods explique pour beaucoup comment<br />
CNC a pu financer un projet de conservation d’une telle envergure et<br />
réduire les émissions de carbone qui auraient pu résulter de l’exploitation<br />
forestière intensive et du développement du site. « Si CNC ne<br />
l’avait pas acquise, la propriété aurait été fortement déboisée sur une<br />
période de 15 à 20 ans », explique Rob Wilson.<br />
Selon les estimations, protéger les arbres de Darkwoods permet<br />
de continuer à stocker quelque 19 millions de tonnes de dioxyde de<br />
carbone (CO 2 ). Au cours du siècle à venir, cette propriété continuera<br />
de stocker une quantité considérable de carbone.<br />
CNC a élaboré le projet Darkwoods avec une équipe d’experts et<br />
d’expertes dans le domaine pour s’assurer qu’il réponde aux exigences<br />
rigoureuses du Verified Carbon Standard (VCS), la principale norme<br />
internationale encadrant le marché volontaire des crédits de carbone.<br />
Dans les faits, Darkwoods est le plus grand projet forestier de séquestration<br />
de carbone certifié VCS en Amérique du Nord. Depuis le<br />
lancement de son programme de crédits de carbone en 2011, CNC<br />
utilise les fonds provenant de la vente de crédits pour aider à financer<br />
la gestion de la biodiversité à Darkwoods et pour d’autres projets.<br />
« Notre mission première est de conserver ces terres et les espèces<br />
qui y vivent, explique M. Wilson. Ce projet de crédits de carbone<br />
a vraiment permis d’appuyer nos objectifs en conservation. »<br />
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conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 9
Le cycle du carbone : le carbone présent<br />
dans l’atmosphère est absorbé par les<br />
végétaux par le processus de photosynthèse.<br />
Il retourne dans l’atmosphère par la<br />
respiration, la décomposition et la combustion<br />
de combustibles fossiles. À gauche : Prairie de<br />
Waldron, Alb. Ci-dessous : Ruisseau Next Creek,<br />
Darkwoods, C.-B.<br />
Des solutions fondées sur<br />
la nature<br />
Dans un contexte plus large, le projet<br />
Darkwoods démontre aussi tout le potentiel<br />
des solutions fondées sur la nature pour<br />
contribuer à la réduction des émissions de<br />
CO 2 et à l’atténuation des effets des changements<br />
climatiques.<br />
Ces solutions reposent sur la reconnaissance<br />
que les forêts, prairies et milieux humides<br />
sont tous des puits de carbone qui<br />
captent et séquestrent le CO 2 présent dans<br />
l’atmosphère. Les efforts des raffineries et<br />
d’autres industries pour capter à la source et<br />
stocker le carbone défraient la chronique, mais<br />
les solutions fondées sur la nature pourraient<br />
être les plus efficaces. Selon des recherches de<br />
pointe publiées en 2017 dans Proceedings of<br />
the National Academy of Sciences, (Natural<br />
Climate Solutions, Griscom et collab.), préserver<br />
la capacité de la nature à stocker le<br />
carbone pourrait permettre de réaliser plus du<br />
tiers de la réduction des émissions de carbone<br />
nécessaire d’ici 2030 pour limiter le réchauffement<br />
planétaire à moins de 2 °C.<br />
Ce n’est pas tout : les solutions fondées sur<br />
la nature ont des avantages connexes, notamment<br />
pour la filtration de l’eau, le contrôle<br />
des inondations, la diversité des habitats naturels<br />
et la pratique d’activités récréatives.<br />
Une autre façon d’envisager les choses est<br />
de comparer le bien-fondé d’investir dans des<br />
infrastructures « vertes » par rapport à des infrastructures<br />
« grises ». « Une municipalité<br />
peut par exemple choisir de construire un système<br />
d’égout pluvial plus performant pour faire<br />
face aux inondations plus fréquentes, ou d’investir<br />
dans des parcs, des arbres et des milieux<br />
humides qui pourront absorber et retenir les<br />
eaux, explique Dan Kraus. Protéger les milieux<br />
naturels nous permet de protéger aussi les services<br />
qu’ils offrent à la population. »<br />
Les services écologiques que fournit<br />
Darkwoods sont si importants que CNC a obtenu<br />
le niveau de certification Or conformément<br />
aux normes de la Climate, Community<br />
& Biodiversity Alliance, en reconnaissance<br />
des avantages connexes que présente la propriété<br />
à l’égard de la biodiversité. En plus de<br />
stocker le carbone et de protéger des habitats<br />
essentiels aux espèces sauvages, le projet<br />
revêt d’autres avantages, dont le contrôle des<br />
inondations, la protection des sources d’eau<br />
potable, l’usage récréatif et l’engagement<br />
communautaire.<br />
Partenaires pour la<br />
conservation<br />
Étant donné le succès du projet Darkwoods,<br />
CNC cherche à mettre en œuvre d’autres solutions<br />
fondées sur la nature à travers le pays.<br />
En Alberta, des partenariats ont été créés<br />
avec d’autres organismes de conservation,<br />
des exploitants de ranchs ou de terres<br />
agricoles, des spécialistes en matière de projets<br />
industriels et en crédits de carbone, afin<br />
de mettre sur pied un programme visant à appuyer<br />
la conservation des prairies indigènes.<br />
CNC a ainsi collaboré à la création d’une<br />
norme approuvée par le registre des crédits<br />
compensatoires de la Climate Action Reserve.<br />
Dans le cadre de ce programme, des<br />
crédits de carbone pourront être générés par<br />
des propriétaires fonciers qui s’engagent à<br />
empêcher la conversion de prairies indigènes<br />
pour un usage agricole ou d’autre nature.<br />
« La valeur en carbone des forêts se trouve<br />
sur le sol, tandis que pour les prairies, elle se<br />
trouve en dessous, » explique Craig Harding,<br />
le directeur des sciences et de la planification<br />
en conservation de CNC pour la région de<br />
l’Alberta. « Dans les prairies indigènes, les<br />
racines peuvent s’enfoncer jusqu’à 2 mètres<br />
dans des sols riches en carbone. En évitant la<br />
conversion de ces prairies et en préservant<br />
leur état originel, le sol demeure intact et on<br />
peut y maintenir davantage de carbone. »<br />
Ce programme diffère de celui de<br />
Darkwoods, où l’aire de conservation et les<br />
crédits de carbone qui y sont associés sont<br />
la propriété de CNC. Dans le cadre du programme<br />
des prairies indigènes, l’organisme<br />
travaillera plutôt avec des propriétaires disposés<br />
à conclure un accord de conservation<br />
à l’égard de leurs terres. CNC (ou un autre<br />
organisme de conservation) détiendra ensuite<br />
KYLE MARQUARDT (WALDRON); STEVE OGLE (DARKWOODS).<br />
10 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
MIKE DEMBECK.<br />
cet accord, empêchant ainsi tout changement<br />
d’utilisation dans l’avenir; les propriétaires<br />
fonciers participants recevront ensuite des<br />
versements pour les crédits de carbone vendus,<br />
s’ils sont en mesure de prouver qu’en<br />
l’absence d’un accord de conservation, leurs<br />
terres feraient l’objet d’un risque réel et imminent<br />
de conversion.<br />
« En ce moment, les propriétaires qui<br />
concluent un accord de conservation renoncent<br />
à certains droits sur leurs terres, et à l’augmentation<br />
possible de sa valeur, explique M. Harding.<br />
Ce programme serait pour eux un nouvel<br />
outil qui récompenserait leurs efforts de<br />
conservation et leur permettrait de générer des<br />
revenus grâce à la vente de crédits de carbone<br />
associés à la propriété visée par l’accord. »<br />
L’organisme espère lancer un projet pilote<br />
plus tard cette année pour tester la viabilité<br />
de cette idée, avec une possibilité de l’étendre<br />
à la Saskatchewan et au Manitoba.<br />
Étudier dans un<br />
laboratoire vivant<br />
Le travail d’intendance effectué à Darkwoods,<br />
qui vise à protéger, voire améliorer, la biodiversité<br />
et les services qu’offre cette propriété,<br />
et également à stocker du carbone, est guidé<br />
par un plan de gestion actualisé aux cinq ans.<br />
La personne responsable de sa mise en œuvre<br />
et de superviser son application au quotidien<br />
est Adrian Leslie, chargé de projets à CNC<br />
pour la région de West Kootenay depuis 2015.<br />
« Le plan de gestion de la propriété comporte<br />
six objectifs de conservation sur lesquels<br />
se concentrent nos efforts, comme<br />
l’amélioration de l’habitat et la protection des<br />
espèces en péril, dit M. Leslie. Quand nous<br />
prenons des décisions, nous envisageons toujours<br />
comment nos actions pourraient affecter<br />
les espèces, les habitats et les services écologiques<br />
pour chacun de ces objectifs. La séquestration<br />
du carbone est l’un des objectifs<br />
que nous prenons en considération dans tout<br />
ce que nous faisons. »<br />
Une bonne dose d’ambition, d’attention<br />
et d’efforts est nécessaire pour atteindre les<br />
objectifs du plan de gestion de la propriété<br />
Darkwoods. Les actions destinées à améliorer<br />
la santé de la forêt incluent les brûlages dirigés,<br />
les coupes d’éclaircie de jeunes arbres et,<br />
de temps à autre, quelques coupes sélectives.<br />
Adrian Leslie, qui est biologiste forestier,<br />
est manifestement dans son élément.<br />
« Les brûlages dirigés ont un impact négatif<br />
à court terme puisqu’ils libèrent du carbone,<br />
mais nous y avons recours pour éliminer les<br />
petits combustibles facilement inflammables<br />
et ainsi réduire la probabilité d’un incendie<br />
beaucoup plus grand qui pourrait avoir des<br />
conséquences catastrophiques dans<br />
l’avenir », explique le biologiste. Similairement,<br />
dans certaines parties de Darkwoods<br />
qui ont fait l’objet de coupes forestières par le<br />
passé, les jeunes arbres qui ont été replantés<br />
ont tendance à être envahis par d’autres espèces<br />
végétales. Si rien n’est fait, cela nuit à la<br />
biodiversité et augmente le risque d’incendie.<br />
« Nous avons un programme pour éclaircir<br />
ces plantations et favoriser la présence d’espèces<br />
indigènes dont on s’attend qu’elles<br />
s’adaptent aux changements climatiques,<br />
comme le pin ponderosa. Celui-ci résiste bien<br />
aux sécheresses et son écorce très épaisse<br />
lui permet de survivre à un feu de forêt », dit<br />
M. Leslie. Les coupes sélectives, ajoute-t-il,<br />
sont un autre outil pour promouvoir la santé<br />
de la forêt. « Avec les changements climatiques,<br />
nous avons observé beaucoup de stress<br />
et de mortalité chez les thuyas géants. Il nous<br />
arrive donc de nous rendre dans un secteur,<br />
d’enlever des arbres mourants et de laisser<br />
les autres arbres. C’est un moyen de réduire la<br />
quantité de combustible disponible et d’améliorer<br />
la santé de la forêt. »<br />
Pour ce qui est de l’amélioration de<br />
l’habitat des espèces sauvages, l’une des<br />
mesures importantes que CNC a prises à<br />
Darkwoods est de fermer plus de 200 km de<br />
chemins forestiers pour les ramener à leur<br />
état naturel. Les études sur les populations<br />
de grizzlys, en cours depuis 2008, montrent<br />
que les méthodes de restauration utilisées,<br />
combinées aux actions visant à rehausser<br />
la connectivité entre l’aire de conservation<br />
et d’autres sites protégés voisins, ont eu<br />
des effets bénéfiques sur la santé de ces<br />
populations. Ce qui était auparavant un<br />
groupe de 50 à 60 grizzlys isolés sur le plan<br />
génétique compte aujourd’hui à peu près<br />
80 individus, avec des signes de brassage<br />
génétique avec des ours d’autres régions.<br />
Ces études ne représentent qu’une petite<br />
partie des activités scientifiques en cours<br />
à Darkwoods, qui comprennent aussi des<br />
recherches sur les changements climatiques,<br />
les milieux aquatiques et la restauration<br />
des milieux naturels, de même que sur les<br />
espèces et écosystèmes menacés. « Étant<br />
donné sa vaste superficie et le fait qu’elle<br />
soit protégée, cette propriété permet de<br />
mener des études à long terme, note Rob<br />
Wilson. Il s’agit d’un extraordinaire laboratoire<br />
vivant. »<br />
Même si on ne sait pas ce que les mois<br />
à venir nous réservent en raison de la pandémie<br />
de COVID-19, les actions en lien avec les<br />
changements climatiques et la biodiversité<br />
demeurent essentielles. Selon Rob Wilson,<br />
les solutions fondées sur la nature font l’objet<br />
d’un intérêt grandissant, une tendance qu’il<br />
s’attend à voir se maintenir.1<br />
Blooming Point, Île-du-Prince-Édouard<br />
DES SOLUTIONS<br />
FONDÉES SUR LA<br />
NATURE DANS LES<br />
MARITIMES<br />
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD<br />
Les plages emblématiques du nord<br />
de l’Île-du-Prince-Édouard attirent des<br />
dizaines de milliers de visiteurs chaque<br />
été, mais c’est à longueur d’année<br />
qu’elles offrent leurs loyaux services.<br />
En effet, les plages et autres habitats<br />
côtiers de la province protègent les<br />
collectivités des fortes tempêtes et<br />
de l’érosion, deux phénomènes qui<br />
vont en s’intensifiant en raison des<br />
changements climatiques.<br />
CNC possède quatre réserves<br />
naturelles sur le littoral nord de<br />
l’Île-du-Prince-Édouard, soit aux<br />
dunes de Cascumpec et de Conway,<br />
à St. Peters Harbour et à Blooming<br />
Point. En conservant les forêts,<br />
milieux humides et dunes herbeuses<br />
associés à ces plages, CNC contribue<br />
au maintien de l’intégrité écologique<br />
du littoral de la province, ce qui<br />
présente des avantages connexes<br />
comme la protection de l’habitat des<br />
oiseaux de rivage et le maintien des<br />
attraits de la province.<br />
NOUVEAU-BRUNSWICK<br />
Au Nouveau-Brunswick, on mise<br />
sur une autre solution axée sur la<br />
nature : CNC y a en effet contribué<br />
à protéger l’approvisionnement<br />
en eau potable du village de<br />
Riverside-Albert en conservant des<br />
ravins et une forêt mature dans les<br />
collines entourant le village. De<br />
nombreux arbres qui y poussent ont<br />
plus d’un siècle et leurs profondes<br />
racines filtrent et emmagasinent les<br />
eaux souterraines. La conservation<br />
de cette forêt permet d’assurer au<br />
village un approvisionnement<br />
abondant en eau de bonne qualité<br />
tout en ayant des avantages<br />
connexes comme la protection de<br />
l’habitat de plantes rares et de<br />
nombreuses autres espèces.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 11
PROFIL<br />
D’ESPÈCE<br />
Léchéa<br />
du golfe<br />
Saint-Laurent<br />
L’avenir de cette espèce hautement spécialisée associée aux dunes littorales<br />
est menacé par l’élévation du niveau de la mer et les aménagements côtiers.<br />
DAVID MAZEROLLE<br />
12 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
DAVID MAZEROLLE. ILLUSTRATION : CORY PROULX.<br />
APPARENCE<br />
Il est facile de ne pas remarquer la léchéa du golfe Saint-Laurent,<br />
car elle pousse près du sol, à partir d’une rosette dense de feuilles<br />
velues. Au milieu de l’été, des tiges de 20 à 35 centimètres couvertes<br />
de petites fleurs d’un brun-rougeâtre en émergent. La plupart des<br />
plants qui produisent des fleurs sont âgés d’au moins 8 ans.<br />
HABITAT<br />
La léchéa du golfe Saint-Laurent est une espèce hautement spécialisée<br />
(adaptée à un environnement précis) associée aux dunes littorales.<br />
Elle ne pousse pas sur les avant-dunes (les plus près de la plage) qui<br />
sont souvent densément peuplées d’ammophiles à ligule courte. Elle<br />
se développe plutôt sur les zones stables et protégées des dunes où<br />
poussent l’hudsonie tomenteuse et le raisin d’ours. Bien que cette<br />
plante puisse tolérer un peu d’ombre, elle se fait quand même plus<br />
rare à l’arrière des dunes où croissent le pin gris et le pin rouge.<br />
AIRE DE DISTRIBUTION<br />
Seulement cinq sites confinés à une petite zone du golfe<br />
du Saint-Laurent abritent cette espèce : le parc national de<br />
Kouchibouguac et l’île Richibouctou-Sud au Nouveau-Brunswick,<br />
le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que les dunes<br />
Cascumpec et Conway à l’Île-du-Prince-Édouard.<br />
MENACES<br />
L’élévation du niveau de la mer, la perte d’habitat et les perturbations<br />
menacent les habitats dunaires. La majorité des populations de<br />
léchéas du golfe Saint-Laurent y poussent à moins de 5 mètres<br />
au-dessus du niveau de la mer. Ainsi, la multiplication des marées de<br />
tempête due aux phénomènes météo extrêmes et à l’élévation du<br />
niveau de la mer pourrait entraîner la perte de sites de grande<br />
importance pour cette espèce. L’aménagement des côtes explique<br />
la perte d’habitats, tout comme le piétinement et l’érosion<br />
provoqués par des activités de loisirs et l’utilisation de véhicules<br />
tout-terrain dans les habitats dunaires.<br />
DUNES<br />
Les habitats de dunes ne sont pas essentiels uniquement pour cette<br />
espèce endémique. Ils servent aussi de brise-lames naturels qui<br />
protègent des marées de tempêtes les communautés locales, les<br />
terres agricoles et les milieux humides. Les dunes peuvent également<br />
représenter d’importantes zones de recharge des eaux souterraines<br />
et fournir un habitat à beaucoup d’espèces. Il existe à travers le<br />
monde de nombreux exemples où la disparition de dunes a entraîné<br />
de catastrophiques pertes de propriétés, voire de vies humaines.<br />
POUR AIDER<br />
Vous pouvez contribuer à la protection de l’habitat de la léchéa<br />
du golfe Saint-Laurent, en visitant conservationdelanature.ca/<br />
lecheasaint-laurent<br />
Conservation<br />
et projets<br />
La léchéa du golfe Saint-Laurent a été<br />
désignée comme étant préoccupante<br />
par le Comité sur la situation des<br />
espèces en péril au Canada. Plus de<br />
60 % de sa population se situe en<br />
zones protégées. La Confédération<br />
des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-<br />
Édouard et la Première Nation de<br />
Lennox Island travaillent en collaboration<br />
avec des organismes de conservation<br />
pour protéger une importante<br />
population de cette plante sur l’île<br />
Hog. La gestion de son habitat peut<br />
se faire par l’éducation des gens qui<br />
visitent le site et la sensibilisation des<br />
membres de la communauté.<br />
Une banque de semences est sur<br />
le point d’être créée pour garantir<br />
l’accès à une réserve permanente<br />
qui pourrait servir à la réintroduction<br />
de cette plante d’importance, si l’un<br />
de ses habitats venait à disparaître.<br />
Depuis 2011, CNC a contribué à la<br />
protection de 202 hectares (500 acres)<br />
dans les dunes Cascumpec et Conway,<br />
à l’Île-du-Prince-Édouard. En plus<br />
de fournir un habitat à la léchéa du<br />
golfe Saint-Laurent, ces propriétés<br />
se trouvent au sein d’une zone<br />
importante pour la conservation des<br />
oiseaux (ZICO) mondialement reconnue<br />
qui abrite des sites de nidification<br />
essentiels au pluvier siffleur, un oiseau<br />
en voie de disparition. Ce travail<br />
a été appuyé par le financement du<br />
Programme de conservation des zones<br />
naturelles du Gouvernement du<br />
Canada et du Programme des dons<br />
écologiques. American Friends of<br />
Canadian Nature (anciennement<br />
Friends of the Nature Conservancy of<br />
Canada). De nombreux autres généreux<br />
dons privés ont également contribué<br />
à ces projets de conservation.<br />
L’avenir de la léchéa du golfe<br />
Saint-Laurent devrait être prometteur,<br />
mais elle vit malheureusement<br />
dans une zone vulnérable à l’élévation<br />
du niveau de la mer. D’ici<br />
2100, les changements climatiques<br />
pourraient entraîner une augmentation<br />
de 2 mètres de ce niveau. Par<br />
conséquent, il est plus urgent que<br />
jamais de protéger et de restaurer<br />
les dunes qui abritent cette plante<br />
endémique au Canada.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 13
CNC<br />
À L’ŒUVRE<br />
1<br />
Une réussite qui prend de l’ampleur<br />
ESTUAIRE DE LA MUSQUASH, NOUVEAU-BRUNSWICK<br />
MERCI!<br />
Votre appui a permis la réalisation de<br />
ces projets. Pour en savoir plus, visitez :<br />
conservationdelanature.ca/nous-trouver.<br />
2<br />
3<br />
1<br />
La réserve naturelle de l’estuaire de la Musquash, près de Saint<br />
John, est la plus grande réserve de Conservation de la nature<br />
Canada (CNC) au Canada atlantique. Grâce à nos partenaires et<br />
à nos sympathisants et sympathisantes, elle continue de s’agrandir!<br />
L’ajout le plus récent, à l’anse Little Musquash, protège 2 kilomètres<br />
de rivage sur la baie de Fundy et 163 hectares (402 acres) de forêt<br />
côtière, de plages de galets et de milieux humides.<br />
Cet estuaire est le plus grand et le plus diversifié des estuaires<br />
toujours intacts que compte la baie de Fundy. Depuis 2001, CNC dirige<br />
des travaux de conservation sur des terres qui le bordent. En<br />
2006, l’estuaire de la Musquash a été désigné aire marine protégée<br />
par le gouvernement fédéral.<br />
Avec 2 200 hectares (5 500 acres) protégés à ce jour, la réserve naturelle<br />
de CNC est un refuge pour la faune ainsi qu’une destination<br />
populaire pour la randonnée. Les marais salés de l’estuaire jouent un<br />
rôle essentiel en offrant un habitat aux poissons, en filtrant l’eau et en<br />
protégeant les côtes des marées et des inondations. Plus de la moitié<br />
des marais salés que comptait initialement la baie de Fundy sont<br />
maintenant disparus ou ont été altérés dans les 300 dernières années.<br />
L’estuaire de la Musquash est une importante halte pour de nombreux<br />
oiseaux migrateurs, dont la macreuse brune, la macreuse à<br />
front blanc, le guillemot à miroir, l’eider à duvet et le bécasseau semipalmé.<br />
L’objectif à long terme de CNC est de doubler l’aire protégée<br />
entourant l’estuaire, avec un coup de pouce de nos partenaires et de<br />
nos sympathisants et sympathisantes.<br />
Macreuse à front blanc.<br />
Ci-dessous : Estuaire de la Musquash.<br />
MIKE DEMBECK. MÉDALILLON : ALAMY.<br />
14 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
BRIAN KUSHNER. MIKE DEMBECK.<br />
Martin-pêcheur d’Amérique.<br />
2<br />
CNC lance un nouveau projet iNaturalist en Ontario<br />
ONTARIO<br />
Cette année, l’équipe de CNC en Ontario a ajouté 28 propriétés et 17 aires naturelles à la liste des projets<br />
répertoriés au sein du populaire réseau de science citoyenne iNaturalist.<br />
L’application iNaturalist permet à tous et à toutes d’identifier des espèces animales et végétales, d’y téléverser<br />
des photos et de s’instruire sur le monde naturel. Elle peut être employée autant en région éloignée<br />
que dans une cour arrière. Même les observations faites à partir d’un balcon ou d’une fenêtre peuvent être<br />
soumises. Les données peuvent être consultées sur l’application comme sur le site web iNaturalist.<br />
Plusieurs propriétés et aires naturelles de CNC ont maintenant une « page projet» (en anglais ou en<br />
français) où sont répertoriés des habitats et espèces qui s’y trouvent. Chaque page permet de découvrir<br />
la biodiversité d’un site et d’y partager ses observations avec des membres du personnel de CNC.<br />
Des activités de conservation effectuées ailleurs au pays ont déjà été basées sur des données provenant<br />
de iNaturalist. Par exemple, l’application a permis de suivre les mouvements de la faune sur des propriétés<br />
de CNC au Nouveau-Brunswick. En Ontario, le personnel a utilisé iNaturalist pour inciter le public à s’intéresser<br />
à la nature, pour faire l’inventaire des propriétés et pour recevoir des alertes concernant la présence<br />
de nouvelles populations d’espèces envahissantes.<br />
Orignal.<br />
3<br />
Amélioration de la sécurité sur la<br />
route 117 dans les Laurentides<br />
QUÉBEC<br />
Les efforts de CNC pour améliorer la sécurité des automobilistes<br />
et des animaux dans les Laurentides se poursuivent!<br />
CNC a en effet récemment annoncé l’acquisition d’une terre<br />
de 27 hectares (66 acres) à Ivry-sur-le-Lac, sur la route 117.<br />
L’objectif est d’utiliser cette propriété pour aménager un passage<br />
faunique sous la route, qui permettra aux animaux de se<br />
déplacer plus librement et qui contribuera à réduire le nombre<br />
de collisions impliquant la faune et les automobilistes.<br />
Cette acquisition s’inscrit dans un projet de connectivité à plus<br />
grande échelle sur lequel CNC travaille en collaboration avec de<br />
nombreux groupes et organismes gouvernementaux pour protéger<br />
et élargir les corridors fauniques à travers la province.<br />
Connue sous le nom de « passage faunique Ivry », la propriété<br />
de CNC comprend des habitats forestiers ainsi que des<br />
milieux humides. Elle abrite des orignaux et de nombreuses<br />
espèces d’oiseaux aquatiques et forestiers.<br />
Conserver et restaurer les corridors écologiques est essentiel<br />
au maintien de la connectivité des habitats et pour aider la<br />
faune et la flore à s’adapter aux changements climatiques.<br />
Pleins feux sur<br />
nos partenaires<br />
Le Gouvernement du Canada est<br />
un partenaire de longue date de<br />
Conservation de la nature Canada<br />
(CNC) pour appuyer la création<br />
d’aires protégées sur des terres<br />
privées à travers le Canada.<br />
Plus récemment, nous collaborons<br />
dans le cadre du Programme<br />
de conservation du patrimoine<br />
naturel (PCPN) du Fonds de la<br />
nature du gouvernement fédéral,<br />
doté d’une enveloppe de<br />
1,3 milliard de dollars. Lancé grâce<br />
à un investissement de 100 millions<br />
de dollars du Gouvernement<br />
du Canada, le PCPN est administré<br />
par Conservation de la nature<br />
Canada (CNC), avec la participation<br />
de Canards Illimités Canada<br />
et d’autres organismes en<br />
conservation du pays.<br />
Dans le cadre du PCPN, CNC<br />
et ses partenaires bonifieront<br />
l’investissement du gouvernement<br />
fédéral dans un ratio de 2:1,<br />
et ce, grâce aux généreux dons<br />
reçus de la population canadienne,<br />
pour un investissement<br />
total de plus de 300 millions de<br />
dollars qui permettra de protéger<br />
200 000 hectares (494 210 acres)<br />
d’habitats prioritaires, incluant<br />
ceux d’espèces en péril.<br />
Le PCPN est conçu pour appuyer<br />
les partenariats avec les communautés<br />
autochtones en matière<br />
de planification de la conservation,<br />
d’acquisition et d’intendance<br />
d’aires protégées, et aidera<br />
également les organismes de<br />
conservation à améliorer leurs<br />
capacités et leur efficacité.<br />
Modèle canadien de réussite en<br />
conservation, le PCPN rassemble<br />
la population pour protéger les<br />
espèces et milieux naturels qui<br />
lui sont chers. Merci au Gouvernement<br />
du Canada et à nos<br />
partenaires d’Environnement et<br />
Changement climatique Canada<br />
de continuer d’appuyer la<br />
conservation de terres privées.<br />
conservationdelanature.ca
UNE FORCE DE LA<br />
NATURE<br />
La nature<br />
à la maison<br />
Cet été, connectez-vous à la nature canadienne de manière<br />
virtuelle et devenez une force de la nature depuis votre foyer.<br />
L’été canadien est sans égal. Après la fonte des neiges et l’éclosion<br />
des fleurs sauvages, les paysages des quatre coins du pays<br />
se transforment en une toile débordante de vie.<br />
Cet été, les choses seront un peu différentes cependant, car nous<br />
traversons une période sans précédent. Depuis la mi-mars, les Canadiens<br />
et les Canadiennes se sont en effet réfugiés dans leurs maisons<br />
en raison de la pandémie de COVID-19. Même si certaines provinces<br />
et territoires commencent à assouplir leurs restrictions, les mesures<br />
d’isolement mises en place pour combattre la COVID-19 ont influencé<br />
notre façon de voyager, notre capacité d’entrer en contact avec les<br />
autres et avec la nature. Cela explique pourquoi nous n’avons pas été<br />
en mesure de dépêcher notre personnel et nos photographes sur le<br />
terrain pour capturer des images destinées à l’édition d’été de notre<br />
magazine, ce que nous aurions fait normalement.<br />
C’est pourquoi, dans ce numéro du magazine Conservation de<br />
la nature Canada, nous rompons avec notre formule habituelle et<br />
faisons de vous notre « force de la nature ».<br />
Le contact avec la nature, même virtuel, peut être bénéfique pour<br />
votre santé et votre bien-être, en plus de vous aider à adopter de nouvelles<br />
habitudes positives. Conservation de la nature Canada (CNC)<br />
vous invite donc à entrer en contact avec la nature depuis votre foyer,<br />
et ce, de manière simple et amusante.<br />
ISTOCK<br />
16 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
Voici 5 façons de vous connecter à la nature à distance :<br />
1<br />
Devenez citoyen ou citoyenne<br />
scientifique<br />
Explorez la nature qui se trouve à quelques pas<br />
de chez vous! Cet arbre mystérieux qui pousse en<br />
bordure de votre rue et les insectes qui se cachent<br />
sous les roches dans votre arrière-cour ne sont<br />
que quelques exemples de la vie qui grouille<br />
autour de vous et qui n’attend qu’à être découverte.<br />
Notez de ce que vous entendez, observez, sentez<br />
et touchez, et partagez vos trouvailles à l’aide de<br />
l’application iNaturalist et sur les médias sociaux.<br />
ADELA KANG.<br />
2#5MinutesDeNature<br />
pour« verdir » votre<br />
fil d’actualité<br />
Lors du Jour de la Terre, CNC a lancé<br />
son programme #5MinutesDeNature<br />
pour contribuer à faire entrer la nature<br />
dans les foyers de partout au pays.<br />
Cette dose quotidienne « d’inspiration<br />
nature », partagée sur les comptes<br />
Twitter, Facebook et Instagram de<br />
CNC, a pour but de vous encourager à<br />
prendre #5MinutesDeNature depuis<br />
le confort et la sécurité de votre foyer.<br />
Suivez nos suggestions inspirantes<br />
d’activités quotidiennes et partagez<br />
vos expériences sur les médias<br />
sociaux en utilisant le mot-clic<br />
#5MinutesDeNature!<br />
conservationdelanature.ca/<br />
5minutesdenature<br />
3Participez à un<br />
webinaire NatureTalk<br />
(en anglais)<br />
Enfilez vos vêtements les plus<br />
confortables et assistez à un webinaire<br />
NatureTalk de CNC. Cette série<br />
de conférences vise à sensibiliser<br />
le public à des enjeux pressants en<br />
matière de conservation au pays.<br />
Menées par des spécialistes, les<br />
conférences favorisent le partage<br />
de connaissances et renforcent les<br />
liens au sein des communautés.<br />
natureconservancy.ca/naturetalks<br />
4<br />
Plus de nature,<br />
moins Netflix<br />
Un des bons côtés du confinement<br />
est le temps de qualité que<br />
cela permet de passer en famille,<br />
et en particulier avec les enfants.<br />
Il n’y a pas meilleur moment que<br />
maintenant pour les inciter à en<br />
apprendre plus sur les paysages et<br />
les espèces de notre pays. Délaissez<br />
votre écran et prenez le temps<br />
de contribuer au développement<br />
d’un amour durable pour le plein<br />
air en pratiquant les activités de<br />
notre Coin des jeunes avec vos<br />
enfants ou petits-enfants.<br />
conservationdelanature.ca/<br />
coindesjeunes<br />
5Voyagez à distance<br />
Avez-vous dû reporter votre visite<br />
d’une propriété de CNC cet été?<br />
Grâce à nos randonnées virtuelles,<br />
vous pouvez maintenant visiter<br />
certaines de nos aires naturelles<br />
sans quitter votre domicile.<br />
conservationdelanature.ca/<br />
trekker<br />
Une section de notre site web<br />
est maintenant consacrée à<br />
des activités qui vous permettront<br />
de vous connecter virtuellement<br />
à la nature. Vous y trouverez nos<br />
randonnées virtuelles, des activités<br />
amusantes (comme des recettes<br />
et des casse-têtes), des textes sur<br />
la conservation et des vidéos de<br />
nos propriétés.<br />
En solo, en famille ou avec les<br />
colocataires... dans une maison ou<br />
un appartement, la nature est plus<br />
près que vous ne le pensez!<br />
conservationdelanature.ca/<br />
lanaturealamaison<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ 2020 17
GRANDEUR<br />
NATURE<br />
Créer des souvenirs<br />
Par l’honorable Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada<br />
Quand j’ai besoin de décompresser, mes pensées<br />
me ramènent immanquablement dans la forêt<br />
boréale du nord de la Saskatchewan. J’y ai passé<br />
beaucoup de temps depuis mon enfance. C’est là que<br />
nous passions nos étés à faire du canot en famille. Plus<br />
tard, mes parents y ont acheté une petite pourvoirie.<br />
Tous les étés, nous attachions deux canots sur le toit<br />
d’une camionnette Volkswagen et roulions en direction<br />
nord vers les confins de la province. Une fois arrivés,<br />
nous glissions nos canots sur l’eau d’un lac et pagayions<br />
une semaine ou deux.<br />
À 15 ou 16 ans, j’ai fait un voyage en canot avec mon<br />
père et quelques-uns de ses amis sur la rivière Geikie,<br />
qui est très peu fréquentée l’été. C’est une rivière très<br />
isolée et aux eaux vives où l’on peut passer deux semaines<br />
sans croiser âme qui vive. Cet écosystème est<br />
demeuré sensiblement le même depuis une centaine<br />
d’années; c’est un écosystème en équilibre. On peut y<br />
voir des ours noirs se régaler de baies. Quand c’est le<br />
cas, ils ne sont pas visibles bien longtemps. Des orignaux<br />
descendent parfois s’abreuver à la rivière. Si on a beaucoup<br />
de chance, on peut même apercevoir un caribou<br />
boréal. Depuis que je passe du temps dans le Nord, je<br />
n’en ai vu qu’un seul.<br />
Et bien sûr, si vous aimez pêcher, la rivière offre une<br />
abondance extraordinaire de prises pendant qu’on la<br />
descend, de l’ombre arctique au doré jaune.<br />
Le souvenir de ce voyage reste très vif dans ma mémoire<br />
et je sais que beaucoup de gens n’ont pas la chance<br />
de vivre une telle expérience. Je vais encore dans le nord<br />
de la Saskatchewan chaque été. J’ai commencé à y emmener<br />
mes filles dès l’âge de 3 ans. Il y a environ 5 ans, nous<br />
avons pris l’avion jusqu’à la rivière Churchill, que nous<br />
avons ensuite descendue en canot pendant une semaine<br />
en compagnie de leurs grands-parents. C’est une expérience<br />
que je tenais beaucoup à leur offrir.<br />
Mes parents habitent encore en Saskatchewan. Même<br />
si pour l’instant les autorités publiques déconseillent les<br />
déplacements non essentiels, j’ai bien hâte au moment où<br />
je pourrai retourner dans le Nord.1<br />
JOEL KIMMEL.<br />
18 ÉTÉ 2020 conservationdelanature.ca
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PASSION AU<br />
CŒUR DE<br />
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HÉRITAGE<br />
Votre passion pour les espaces naturels qui nous entourent est au<br />
cœur de votre vie. Et maintenant, vous pouvez en faire votre héritage.<br />
Un don testamentaire à Conservation de la nature Canada, quel que soit<br />
le montant, vous permet de contribuer à la protection de nos habitats<br />
les plus vulnérables et de la faune qu’ils abritent. Pour aujourd’hui,<br />
pour demain, et pour les générations à venir.<br />
Commandez votre livret d’information sur<br />
les dons planifiés dès aujourd’hui.<br />
Communiquez avec Marcella au 1 877 231-3552,<br />
poste 2276 ou visitez natureenheritage.ca.
VOUS ÊTES NOS<br />
HÉROS DE LA<br />
CONSERVATION<br />
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NOUVELLES<br />
Grâce à vous, Conservation de la nature Canada (CNC) a amassé 95 %<br />
de son objectif de 750 millions de dollars dans le cadre de Laissez votre<br />
signature, la plus ambitieuse campagne de financement privée de<br />
l’histoire du pays pour la protection des milieux naturels. Ensemble, nous<br />
conservons plus de terres plus rapidement, connectons plus de gens à la<br />
nature et inspirons la prochaine génération de leaders de la conservation.<br />
Sans vous, nos extraordinaires réussites à ce jour n’auraient pas été<br />
possibles. Vous êtes nos héros de la conservation. Aujourd’hui, nous<br />
vous demandons de faire ce que les héros font le mieux : aller encore<br />
plus loin pour faire du Canada un endroit encore meilleur et plus sain<br />
pour nos enfants et petits-enfants.<br />
Joignez-vous à nous pour amasser les 5 % qui nous permettront<br />
d’atteindre l’objectif de notre campagne Laissez votre signature pour<br />
protéger les précieux milieux naturels et espèces sauvages de notre pays.<br />
Le Canada vous remerciera.<br />
PLUS DE 95 % ATTEINT<br />
500 PROPRIÉTÉS ET PLUS ENCORE<br />
Conserver ce que la nature<br />
nous offre<br />
« Ça fait des années que je donne à CNC. La simplicité<br />
de sa mission m’interpelle, puisque je comprends<br />
exactement à quoi sert mon argent — c’est-à-dire à<br />
conserver des milieux naturels et à faire en sorte qu’ils<br />
restent sauvages.<br />
AMASSER<br />
750 M$<br />
500<br />
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NOUVELLES PROPRIÉTÉS<br />
Être connectée au monde naturel a toujours été<br />
important pour moi, et je considère que c’est essentiel<br />
à la santé humaine. Je veux vivre dans un monde qui<br />
regorge de vie sauvage et faire en sorte que les générations<br />
futures puissent elles aussi admirer la nature et<br />
profiter de tout ce qu’elle nous offre.<br />
Toute la vie sur Terre est interreliée, et CNC travaille infatigablement<br />
à préserver ces liens. Tout le monde profite<br />
d’un Canada aux écosystèmes riches et en santé. »<br />
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~Chloe Ayers est donatrice mensuelle de CNC<br />
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