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Maintenance & Entreprise n°659

Dossier : Spécial Grand Est et Bourgogne Franche-Comté

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p. 8

ACTUALITÉS

Meilleure gestion

des interventions et de la relation client

SOLUTIONS p. 14

PageGroup :

du recrutement jusqu’à l’accompagnement

p. 38

PRATIQUE

Gérer l’exploitation

dans le bâtiment

MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA et GTB

p. 50

N°659 Septembre / Octobre / Novembre 2020 • 20€

Dossier

Spécial Grand Est et Bourgogne

Franche-Comté p. 18


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ÉDITORIAL

Baisse de l’emploi industriel et

plan de relance national

©DR

Valérie Brenugat

Rédactrice en chef

Dans un contexte de crise, le secteur de l’industrie manufacturière a connu une chute

de 917 emplois en août dernier, après une baisse de 1 437 postes en juillet. Ces chiffres

montrent un ralentissement

en raison des

craintes relatives au Coronavirus.

Selon ADP, les indicateurs semblent « Dans un contexte de crise, le secteur de

toutefois suggérer une légère inversion

de la tendance après les chutes 917 emplois en août dernier, après une baisse de

l’industrie manufacturière a connu une chute de

de création d’emplois en mars et en

1 437 postes en juillet. »

avril dernier.

Face à cette crise, le plan de relance gouvernemental mobilise près de 35 milliards d’euros en faveur

de l’industrie sur la période 2020-2022, autour de quatre axes : décarboner l’industrie, (re)localiser

des activités stratégiques critiques, moderniser l’appareil productif et innover. Il consacre près

de 15 milliards d’euros pour préserver les emplois et développer les compétences, notamment

nécessaires à l’industrie française. Avec l’activité partielle de longue durée dans certaines branches

professionnelles, les secteurs en sous activité peuvent s’organiser pour y faire face et former leurs

salariés. En outre, les filières industrielles doivent poursuivre leurs efforts de recrutement et d’entrées

des jeunes en apprentissage ou contrats de professionnalisation, grâce aux accompagnements

financiers prévus par l’Etat. De plus, France Relance fera intervenir les régions afin d’agir auprès

des territoires et articuler les mesures nationales aux plans de relance régionaux. Enfin, pour aider

les chefs d’entreprises industrielles à bénéficier des dispositifs d’accompagnement, le ministère de

l’Économiee, des Finances et de la Relance, a publié un guide rassemblant des mesures mobilisables

par les TPE, PME et les ETI industrielles afin de les soutenir dans la reprise de leur activité.

Avec toutes ces mesures, l’industrie française pourra-t-elle surmonter cette crise sans encombre ?

Valérie Brenugat

Envie de réagir ?

@maintenanceent

MAINTENANCE

&ENTREPRISE

ÉDITEUR

MRJ Informatique

22, Boulevard Gambetta

92130 Issy-les-Moulineaux

Tel : 01 84 19 38 10

Fax : 01 34 29 61 02

www.maintenance-entreprise.com

/Maintenance.Entreprise

/@maintenanceent

Direction :

Michaël Lévy

Directeur de publication :

Jérémie Roboh

Directeur des rédactions :

Olivier Guillon

Rédacteur en chef :

Valérie Brenugat

COMMERCIALISATION

Publicité :

Patrick Barlier

p.barlier@mrj-corp.fr

Diffusion et Abonnements :

digital.mrj-presse.fr/

maintenance-entreprise.com/la-revue/

Emilie Bellenger

abonnement@maintenanceentreprise.com

Prix au numéro :

20 €

Abonnement 1 an France et Etranger,

4 numéros en version numérique :

60 € TTC

Abonnement 1 an version

numérique + papier : 85 € TTC

Règlement par chèque

bancaire à l’ordre de MRJ

RÉALISATION

Conception graphique :

Dolioz - Adeline Docquier

Impression :

Rivadeneyra, sa

Calle Torneros, 16

Poligono Industrial de Los Angeles

28906 Getafe - Madrid - Espagne

N°ISSN :

1632 - 4153

Dépôt légal : à parution

Périodicité : Trimestrielle

Numéro : 659

Date : Septembre - Octobre -

Novembre 2020

RÉDACTION

Ont participé à ce numéro :

Valérie Brenugat et Olivier

Guillon (MRJ), Philippe Dutheil

(Even Pro), Tanguy Prigent (Page

Personnel), Frédéric Debleds

(Mecateamcluster), Patrice Fortea

(Actemium Maintenance Belfort),

Helene Bour et Michel Parissiadis

(Maison de l’Emploi Strasbourg),

Anthony Chehami et Eva Rother (FPT

Industrial), David Guerchon (TSI), Luc

Doerenbecher (Pertech Solutions),

David Lancet (DV Group), Eric Lefiot

(Sypemi, Atalian Facilities), Serge

Bornarel (UIMM Alpes-Méditerranée),

Thomas Zussa (Club Industrie du

Futur Sud), Pierre-Jean Blazewicz

(SMRI), Gweltaz Le Coz (Matooma),

Yann Jobert (NEXTiiM), François Kruta

(Ubudu), Hélène Druet (Donecle),

André Soulage (Safe Cluster).

CRÉDITS

Credits photos : DR, iStock, Aurélia

Blanc, Dassault Aviation – A.Pecchi,

F.Moura, Joel Rubino, UIMM,

UIMM-Colas Declercq, RegionsJob

2019, Jean-Luc Petit, @IEL.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I3


Altair

SERVICE MANAGER

LOGICIEL GMAO SAV

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Intégration des parcs technique client

Rencensement d’équipements, état des lieux

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+33 (0)3 20 51 47 29 - commercial@dsdsystem.com

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SERVICE E MANAGER

QHSE

Themis

QHSE MANAGER


SOMMAIRE

RÉGIONS

Spécial Maintenance en région

Grand Est et Bourgogne Franche-

18

Comté

19 Sepem Industries Grand Est : une édition sous le signe du Covid 19

21 Mecateamcluster continue son développement

25 « La GlobalBox » : la maintenance 4.0 au service de la productivité des entreprises

28 Des solutions à la pénurie de main d’œuvre dans la maintenance

30 Quand la maintenance se révèle booster d’innovation – exemple de réalité

augmentée dans une usine historique – FPT Industrial à Bourbon Lancy –

32 TSI développe son activité dans l’ingénierie

34 Pertech Solutions : Eye tracking pour une intervention à distance

36 Industrie 4.0 : vers une démocratisation des Digital Twins ?

Éditorial Solutions

Maintenance 4.0

03 Baisse de l’emploi industriel et

plan de relance national

Actualités

08 Meilleure gestion des interventions

et de la relation client

08 Une caméra thermique avec

fonction brevetée d’amélioration de

l’image

09 ACR : le marché de la GTB toujours

en croissance en 2019

09 RS Components rejoint la plateforme

de gestion de maintenance Mobility

Work

Boîte à outils

16 A lire, voir, écouter

14 PageGroup : du recrutement jusqu’à

l’accompagnement

Pratique

38 Sypemi au service du Facilities

Management

42 UIMM Alpes-Méditerranée

accompagne la maintenance

industrielle

45 Club Industrie du Futur Sud soutient

la Maintenance 4.0

48 SMRI : de la mécanique à la

robinetterie

50 Smart Building : entre

défis technologiques et

environnementaux, quelles

perspectives pour les bâtiments

connectés de demain ?

52 La Société de la Tour Eiffel choisit la

solution Sextant de NEXTiiM

55 Ubudu : une solution pour respecter

les distanciations sociales

60 Les drones révolutionnent le monde

de la maintenance aéronautique

62 Safe Cluster : un acteur des affaires

jusqu’aux innovations

Agenda

64 Salons & formations

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I5


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MAINTENANCE

&ENTREPRISE

SOLUTIONS

NOS ENQUÊTES EN 1 CLIN D’ŒIL

Quel recrutement pour la

maintenance ? p 14 à 17

PageGroup, leader du recrutement et de l’intérim spécialisés, recrute pour

ses clients des collaborateurs en intérim, CDD et CDI à tous les niveaux

d’expérience, du technicien au cadre dirigeant. Entretien avec Tanguy

Prigent, Practice Manager de la division Ingénieurs et Techniciens en

charge de la région Ile-de-France chez Page Personnel.

© DR

© Jean-Luc Petit

RÉGIONS

Spécial Grand Est et Bourgogne

Franche-Comté p 18 à 35

Le Grand Est est la troisième région la plus industrialisée de France avec 272

463 salariés en 2017. Les cinq principaux secteurs industriels (alimentaire,

fabrication de produits métalliques, automobile, fabrication de machines

et d’équipements, métallurgie) regroupent 51% des salariés de l’industrie

manufacturière du Grand Est. Quant à la Bourgogne-Franche-Comté, elle

est la première région industrielle de France pour la part de l’emploi industriel

dans l’emploi salarié régional.

© F.Moura

PRATIQUE

Maintenance dans l’industrie métallurgique

p 41 à 49

Le délégué général de l’UIMM Alpes-Méditerranée explique comment

son organisation accompagne les professionnels de la maintenance

industrielle du secteur métallurgique. Quant au responsable Développement

Industriel et animateur du Club Industrie du Futur Sud, montre

comment ce club figure parmi les outils dans l’offre de développement

industriel du syndicat et d’Industries Méditerranée. Enfin, le dossier se

termine avec un focus sur la société SMRI, membre du syndicat.

MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA et GTB p 50 à 59

©DR

Un expert chez Matooma expose les perspectives du Smart Building pour

les bâtiments connectés de demain. Quant au président de NEXTiiM, il

explique les bénéfices de sa solution Sextant et son utilisation pour le

pilotage de l’immeuble Energy 2 géré par la Société de la Tour Eiffel.

Enfin, le PDG d’Ubudu présente son nouveau produit Ubudu SDA permettant

de respecter la distanciation sociale.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 7


ACTUALITÉS

TECHNOLOGIES

EN BREF

Badge de distanciation

sociale

Tilt-import et Claitec lancent sur

le marché une nouvelle génération

de badge T10R-SD (Social Distance

Sensor) permettant d’alerter les

personnes par un signal sonore

et lumineux émis par le badge si

la distance de 2 mètres n’est pas

respectée (le réglage des distances

est configurable) dans un endroit

de travail clos.

Lors de la recharge du badge, toutes

les données sont transmises dans

le Cloud afin de contrôler, en cas de

contamination de l’un des salariés,

les personnes avec qui il a pu être

en contact.●

www.tilt-import.com

Nouvelle fonction pour

myIncoservice

La nouvelle fonctionnalité du logiciel

de gestion des interventions, du service

après-ventes et de la maintenance

myIncoservice, permet de créer un

dossier directement à partir d’un

mail reçu d’un client ou de toute

autre personne. En effet, il suffira

de renseigner le titre, le nom du client

et le type de dossier dans un volet

qui apparait sur le côté. L’utilisateur

pourra alors décider ou non de joindre

le contenu du mail en commentaire

du dossier. ●

www.incotec-software.com

Des valises d’énergie

autonomes

Tecsup propose une gamme de

valises d’énergie qui fournissent

une alimentation électrique,

autonome, sûre et pratique. Ces

produits présentent une alternative

aux groupes électrogènes pour la

plupart des applications mobiles

et marquent une évolution

technologique, source de gains

qualitatifs, environnementaux

et sécuritaires pour tous les

équipements et travailleurs nomades.

Chaque année, l’entreprise investit

environ 10% de son chiffre d’affaires

dans la R&D. ●

www.tecsup.fr

APPLICATION

Meilleure gestion des

interventions et de la relation client

Danem ajoute de nouvelles fonctionnalités à sa solution Doowit – application

mobile conçue pour améliorer la gestion et le suivi des interventions des

personnels itinérants avec notamment une ergonomie repensée et l’intégration

de la gestion des consommables.

La nouvelle version de Doowit de

Danem permet à la fin de chaque

intervention, au personnel nomade

de compléter un rapport d’intervention

via l’application mobile. Celui-ci,

toujours enregistré automatiquement dans

la base de données de l’entreprise, sera désormais

personnalisé avant d’être envoyé au

client. Et en plus d’une interface plus ergonomique

sur son terminal mobile pour

suivre le statut de l’ensemble des interventions,

la dernière version de Doowit

comporte désormais un planning interactif

pour optimiser les trajets et la gestion

IMAGERIE

des consommables. Cette fonctionnalité

permet de savoir en temps réel quel matériel

est toujours à disposition ce qui facilite

la gestion de l’équipement, quelle que soit

l’activité de l’intervenant (plomberie, sécurité,

nettoyage, espaces-verts, électricité,)

La solution est disponible sur tout type de

terminaux mobile (PDA ; Smartphone,

Tablette) et sous Android et iOS ; l’application

permet d’accéder à de nombreuses

informations en temps réel afin d’améliorer

la qualité de service. ●

EN SAVOIR PLUS > www.danem.com

Une caméra thermique avec fonction

brevetée d’amélioration de l’image

Flir lance la caméra thermique TG165-X MSX pour les électriciens, les techniciens,

les ingénieurs en charge de la maintenance des installations, les inspecteurs en

bâtiment et les professionnels de la maintenance des systèmes de climatisation.

Conçue pour les environnements

de travail difficiles, cette mise à

niveau de la TG165 fournit un

outil de diagnostic équipé d’un

pyromètre et d’une caméra thermique, l’ensemble

étant optimisé par l’ajout de la fonctionnalité

brevetée d’imagerie dynamique

multispectrale (MSX). « Avec l’ajout de

la fonction MSX, la TG165-X permet une

identification améliorée des points chauds

révélateurs de défaillances électriques ou

mécaniques, et des points froids indiquant

l’existence de fuites d’eau ou d’air », déclare

Rickard Lindvall, Directeur général du

département Solutions chez Flir Systems.

« Par ailleurs, la TG165-X guide visuellement

les professionnels jusqu’à l’origine des défaillances

système courantes afin qu’ils puissent

diagnostiquer le problème et démarrer les

réparations plus rapidement. » Conçue à

partir d’un capteur de caméra thermique 80

x 60 de 4 800 pixels, la technologie à double

caméra de la fonction Flir MSX favorise la

compréhension des images, en ajoutant des

détails visuels à des images thermiques et

en les rendant plus nettes afin de permettre

l’identification des détails physiques. Le

nouveau pointeur laser facilite l’identification

des zones posant problème. Le grand

écran couleur LCD lumineux de 2,4 po et

le grand champ de vision de 51 x 66 degrés

fournissent, quant à eux, une visibilité totale

sur la zone d’intérêt ●

EN SAVOIR PLUS > www.flir.fr

8 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MARCHÉS

ACTUALITÉS

BÂTIMENT

ACR : le marché de la GTB

toujours en croissance en 2019

Selon le syndicat, le marché de la Gestion Technique du Bâtiment améliore encore son

rythme de croissance en 2019 avec un taux de 5% qui représente 79,2 millions d’euros.

Le marché de la GTB en 2019 est en

forte croissance. Mais la forte création

de valeur sur ce marché repose

en partie sur les « autres services »

amenés par le GTB (ex : gestion des espaces,

de la sécurité, optimisation de la GMAO,

reporting, ergonomie…) en complément

de l’optimisation des usages dits « réglementaires

» de l’énergie (chauffage, refroidissement,

ventilation, eau chaude sanitaire et

éclairage). Les usages réglementaires correspondent

au maintien des conditions de

vie en bonne santé dans un bâtiment. Les

nouveaux usages de la GTB ne remplaceraient

donc pas ses fonctions traditionnelles.

PARTENARIAT

Partenaire d’entreprises allant de

l’artisan aux grands comptes

depuis plus de 30 ans, RS

Components partage avec Mobility

Work une valeur phare : simplifier la

vie des acteurs du B2B.

« RS Components est connu et reconnu

comme leader mondial de la distribution

de composants et de fournitures industrielles.

Au fil des années, au-delà même des

produits, nos clients sont à la recherche de

solutions. Dans ce cadre, nous développons

différents services comme le 3D Printing ou

la calibration et souhaitons également proposer

des solutions autour de la maintenance,

en faisant appel à l’innovation. déclare

François Dodard. Responsable Projets

En revanche, les unités de traitement local

à forte capacité continuent à baisser (-13%)

au profit des modèles à plus faible capacité

(de 1 à 99 points) qui augmentent de 2%.

Cela confirme à nouveau la décentralisation

de l’intelligence pour la gestion de l’énergie,

mais aussi une demande toujours forte pour

des systèmes intelligents avec indicateurs

multiples de gestion, ainsi que le développement

des services Web qui doivent s’appuyer

sur une infrastructure de communication

cohérente. Enfin, les licences multipostes et

multi-techniques enregistrent un important

taux de croissance en 2019 (20%). ●

EN SAVOIR PLUS > www.acr-regulation.com

RS Components rejoint la plateforme de

gestion de maintenance Mobility Work

RS Components, leader du marché B2B pour les fournitures industrielles et

les composants électroniques, dont le siège se situe à Beauvais, a noué un

nouveau partenariat avec Mobility Work, plateforme de gestion de maintenance

communautaire et GMAO.

Sud Europe chez RS Components. Notre

partenariat avec Mobility Work entre parfaitement

dans ce cadre. Mobility Work est une

GMAO qui a été réalisée par des équipes de

maintenance, une solution souple et efficace.

La grande innovation réside dans sa partie

Hub communautaire qui s’apparente à un

réseau social dédié aux techniciens de maintenance.

Avec ce partenariat, nous souhaitons

permettre à tous ces techniciens d’avoir

un accès rapide à notre offre catalogue ».

Enfin, 50 000 références seront désormais

disponibles sur la plateforme de Mobility

Work et accessibles à près de 26 000 utilisateurs

enregistrés. ●

EN SAVOIR PLUS > fr.rs-online.com/web/

EN BREF

Le groupe Chauvin Arnoux

déménage

Le groupe a emménagé en

septembre dernier dans le très beau

site vitré, Front Office d’Asnières

en bordure de Seine. Tout le 6e

étage est investi pour regrouper les

compétences multiples du groupe

déjà présentes au siège parisien.

L’enseigne Spectralys, qui avait

rejoint le groupe il y a deux ans,

et œuvre pour le contrôle qualité

sur le marché agroalimentaire,

rejoindra le siège d’ici la fin de

l’année.●

www.chauvin-arnoux.com

Le Kit du Loueur évolue

Cet été, DLR diffuse la version n°2 / juin

2020 du « Kit opérationnel du loueur ».

Il traite des différents thèmes du cycle

opérationnel de la location mis à jour,

auxquels d’importants ajouts ont été

intégrés, notamment l’évolution des

grilles tarifaires, le recouvrement, la

facturation des casses, le secret des

affaires, la renonciation à recours… Par

ailleurs, dans les fiches départ / retour

– FDR, 9 ont été ajoutées, incluant des

matériels pour l’industrie. Enfin, une

foire aux questions (FAQ) a été insérée

suite aux sessions de formation « Kit

du loueur » 2019. ●

www.dlr.fr

Dexis se renforce en

Allemagne

Poursuivant sa stratégie visant à

construire un leadership européen

dans le domaine de la fourniture

industrielle, le Groupe Descours &

Cabaud a acquis la société allemande

Nölle & Nordhorn et renforce ainsi Dexis,

le partenaire des métiers de l’industrie

de Descours & Cabaud. Avec un chiffre

d’affaires de 36 millions d’euros et

110 collaborateurs, Nölle & Nordhorn,

située à Gütersloh, en Rhénanie-du-

Nord-Westphalie, accompagne, depuis

plus de 60 ans, les professionnels de

la maintenance et l’entretien de leur

outil de production. ●

www.dexis.eu

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I9


ACTUALITÉS

CAS D’APPLICATION

POCLAIN HYDRAULICS DOTE SES SITES

DE PRODUCTIONS DE LA SOLUTION ALTAIR

ENTERPRISE

La solution GMAO Altair de DSDSystem permet au groupe Poclain Hydraulics d’optimiser

et standardiser la gestion de ses activités de maintenance.

Poclain Hydraulics est

spécialisé dans la conception,

la fabrication et la

commercialisation des

transmissions hydrostatiques.

L’innovation est au cœur de sa

démarche. C’est l’élément moteur qui

anime toutes les équipes du groupe

Poclain et qui s’inscrit dans tous les

domaines de l’entreprise. C’est cette

culture de conduite du changement

et de progrès permanent, au plus

près possible du terrain et de ses

clients, qui fait grandir l’entreprise

partout dans le monde.

La présence internationale et l’expertise

métier dont bénéficie Poclain

Hydraulics permet à l’entreprise de

proposer des solutions systèmes

fiables, efficaces et compatibles avec

de nombreux types d’applications

telles que l’automobile, l’agriculture, la

construction, les secteurs industriels,

l’environnement, et bien d’autres.

GMAO FULL WEB, UN OUTILS

FLEXIBLE

Poclain Hydraulics recherchait une

solution full web multi langues pour

un déploiement sur l’ensemble de

ces sites à travers le monde. Grace à

sa possibilité de paramétrage importante,

Poclain a pu l’adapter au besoin

spécifique lié à son organisation dans

les modules gestion des travaux, main-

LES CLÉS DU PROJET

• Standardisation des processus

de maintenance

• Mutualisation des plans et

opérations

• Déploiement et administration

multi-site.

LA SOLUTION

La GMAO Altair Enterprise et la

mobilité Altair sont des applications

éditées et distribuées par DSDSystem.

Ces solutions sont le fruit de près

de 20 ans d’expérience capitalisées

par nos ingénieurs maintenance

et informatique spécialisés en

organisation de maintenance

industrielle et SAV.

AVANTAGES TECHNOLOGIQUES

• Pas d’installation sur poste

client

• Rapidement opérationnel

• Compatible tous navigateur

récent

• Technologie moderne

• Nomade et mobile

• Une installation centrale et

sécurisée

• Simple et agréable à utiliser

10 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


ACTUALITÉS

tenance préventive, fiche de vie des équipements,

gestion des stocks, etc.

Mehdi Salah, Ingénieur méthodes maintenance et

travaux neufs nous explique « Nous avons choisi la

GMAO Altair pour répondre à un ensemble de fonctionnalités.

Nous avons fait notre étude d’adéquation

des différentes GMAO du marché et parmi notre

TOP 3 figurait la GMAO Altair Enterprise. Solution

qui a été choisie. »

Outre la considération des aspects purement fonctionnels

et technologiques qui positionnent Altair

au tout premier plan des solutions de GMAO du

marché, le choix de la société a également été orienté

par la compétitivité d’Altair en termes de budget,

ainsi que par la connaissance pointue du métier de la

maintenance industrielle démontrée par les équipes

de DSDSystem.

ACCOMPAGNEMENT DES DIFFÉRENTS

SITES MONDIAUX

sont en production avec Altair de DSDSystem.

Nous bénéficions d’un outil uniforme pour gérer la

maintenance de nos équipements et optimiser leurs

performances. »

« Ce qui permet de standardiser notre outil de gestion

de la maintenance ».

L’équipe Poclain Hydraulics apprécie la solution full

web, elle est facile d’utilisation et permet d’optimiser

le temps de son déploiement.

Bernard Decoster, gérant de DSDSystem, société

éditrice de la GMAO Altair, commente : « Notre

GMAO Full Web a été pensée dès le départ pour

pouvoir répondre aux besoins évolutifs de la maintenance

d’aujourd’hui. Elle permet une standardisation

de l’information, traçabilité accrue, rapprochement

des expériences terrain des différents sites… favorisant

une meilleure communication. » ●

Mehdi Salah Ingénieur méthodes maintenance et

travaux neufs, commente, « La majorité des sites

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I11


BOITE À OUTILS

A LIRE, VOIR, ÉCOUTER

LE GRAND GUIDE

de l’organisation et de la gestion de

la maintenance

L’organisation et la gestion sont deux

nécessités pour la maintenance qui ne

doit pas se restreindre aux seules actions

techniques sur le terrain car les résultats

globaux seraient médiocres.

Ce grand livre propose une approche

globale et détaillée du sujet :

• en définissant et maîtrisant les

organigrammes, les fiches de fonction,

les flowcharts et leurs imprimés,

la codification des 5 M, la

documentation, la centralisation,

la décentralisation et la sous-traitance.

• en proposant des formes de maintenance

à appliquer (curative, palliative,

ronde, auto-maintenance,

systématique, conditionnelle,

prévisionnelle et améliorative),

• en définissant les plans, gammes et

instructions pour chacune d’elles,

en appliquant l’approche processus

à la maintenance,

• en mettant en place et maîtrisant

les fonctions d’ordonnancement,

lancement et préparation,

• en gérant, de façon optimale, les

stocks et les approvisionnements,

• en élaborant efficacement les

budgets de la maintenance,

• en analysant la rentabilité des

investissements en maintenance.

Il s’agit, aussi, au travers de cette publication,

d’exploiter la «Total Productive

Maintenance TPM», de mettre en œuvre

une nouvelle démarche d’optimisation

de la maintenance, d’exploiter le retour

d’expérience REX pour établir et analyser

des tableaux de bord techniques et

économiques, définir les actions d’amélioration

et capitaliser les expériences

acquises, d’informatiser la maintenance

par l’utilisation d’un progiciel approprié

de GMAO.

Mais, aussi, en s’inscrivant dans la révolution

digitale 4.0 par l’adoption de la maintenance

prévisionnelle 4.0, il importe,

aussi, de réaliser l’audit de la maintenance

afin de mettre en évidence les écarts par

rapport aux bonnes pratiques et préconiser

les axes d’amélioration qui s’imposent.

Fruit d’un travail important et d’une

grande rigueur, ce livre, au style simple,

est destiné aussi bien par les professionnels

de la maintenance que par les dirigeants,

les enseignants ou les étudiants.

Professeur, directeur de recherche et

consultant principalement en maintenance,

mais aussi en qualité, lean management

et sécurité, Driss Bouami est

l’auteur de plus de 160 publications et

communications dans les domaines

précités.

« Le grand guide de l’organisation et de la gestion

de la maintenance »,

Driss Bouami,

Afnor Editions,878 p, 46,96 €

www.boutique.afnor.org

MANAGER

par la confiance

Les dirigeants savent aujourd’hui qu’ils

doivent casser les structures verticales et

rigides d’hier pour libérer les énergies, les

initiatives au plus près du terrain, mais

beaucoup craignent de perdre le contrôle

du système. Les mécanismes de confiance

collective proposés dans cet ouvrage sont

suffisamment pratiques et efficaces pour

les convaincre de passer à l’acte car toute

transformation n’est durablement possible

qu’après avoir rétabli la confiance au

cœur des relations humaines.

Cet ouvrage explique donc :

• pourquoi instaurer la confiance au

travail est indispensable et les nouveaux

défis (12 dragons) auxquels sont confrontées

les entreprises ;

• les trois piliers de la confiance pour

refonder une organisation : la vision, l’organisation

et les valeurs ;

• comment bâtir la confiance, grâce

au modèle de l’Élément humain® qui

propose des modes relationnels générateurs

de confiance en soi, en son équipe,

dans ses leaders et dans le projet d’entreprise

;

• les processus, les méthodes et les techniques

afin d’assurer un accompagnement

individuel et collectif.

Claude Chrétien est l’un des 3 coachs

associés fondateurs du cabinet Résonance

Coaching. D’abord manager commercial

pendant 20 ans chez L’Oréal, il accompagne

depuis 2004 des managers et dirigeants

de grandes entreprises, PME,

start-up, etc.

« Manager par la confiance »,

Claude Chrétien

Pearson, 224 p, 25€

www.pearson.fr

12 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


PUBLI-COMMUNIQUÉ

Mettre en œuvre un projet d’application mobile

pour les techniciens de maintenance

Accès Industrie, spécialiste en location de nacelles et chariots élévateurs, a choisi de s’appuyer

sur l’expertise d’InfleXsys en matière de développement d’applications mobiles professionnelles,

pour l’accompagner dans ce projet.

Dans le cadre de sa stratégie digitale, Accès Industrie

décide en 2019 de fournir aux 150 collaborateurs

assurant la maintenance du parc de 8100 machines,

une application mobile de

gestion des interventions.

En effet, le volume des

interventions ne cesse de

croître (plus de 5200 dans les

6 premiers mois de l’année

2020). Or, le processus de suivi

qui s’appuie sur l’envoi d’emails,

manque de précision,

s’avère énergivore autant que

chronophage, et induit un

risque de perte d’informations.

Il s’agit donc de permettre aux

techniciens de disposer d’un

outil performant facilitant

la création de rapports

d’intervention insitu, simple

à utiliser, et adapté à leurs

conditions de travail.

Bien qu’Accès Industrie privilégie les développements

en interne afin de délivrer avec efficacité des

solutions digitales répondant exactement aux

besoins, l’entreprise décide cette fois de s’appuyer sur

l’expertise d’InfleXsys en matière de développement

mobile hybride (l’application devant fonctionner sur

tout type de tablette).

L’équipe projet composée de MM De Sousa

(Responsable du développement informatique) et

Rat (Responsable process et support technique)

élabore le cahier des charges ; InfleXsys prépare

ensuite une maquette dynamique qui est présentée

aux techniciens. Ceux-ci voient alors concrètement

ce que l’application peut leur apporter : optimisation

de leur temps de trajet, gain de temps (ils complètent

leur rapport au fil de l’intervention), adjonction de

photos à la volée, lien avec l’ERP, accessibilité hors

réseau…

Ce test facilite l’adhésion des utilisateurs ; il permet

aussi d’ajuster et de prioriser le périmètre fonctionnel

en tenant compte de leurs retours, de manière à

finaliser dans les meilleurs délais un MVP (Minimum

Viable Product), c’est-à-dire une première version de

l’application mobile comprenant les fonctionnalités

majeures.

INFLEXSYS

InfleXsys est une Entreprise de Services

du Numérique (ESN) spécialisée dans

le développement d’applications

mobiles professionnelles sur mesure et

d’interfaces pour des objets connectés.

8 Avenue de la Grande

Semaine,

33700 Mérignac

Tél. : +33 5 56 69 39 45

Email : contact@inflexsys.com

www.inflexsys.com

L’intégralité du témoignage est à découvrir sur le

site d’InfleXsys (www.inflexsys.com), rubrique

« Documentations et témoignages ».


SOLUTIONS QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?

EMPLOI

PageGroup : du

recrutement jusqu’à

l’accompagnement

Créé en 1976, PageGroup, leader du recrutement

et de l’intérim spécialisés, compte 141 bureaux

répartis dans 36 pays et emploie plus de 7 000

collaborateurs dont 750 basés en France.

PageGroup recrute pour ses clients des

collaborateurs en intérim, CDD et CDI à tous

les niveaux d’expérience, du technicien au cadre

dirigeant. Entretien.

Tanguy Prigent

Practice Manager de la division

Ingénieurs et Techniciens en

charge de la région Ile-de-France

chez Page Personnel.

©DR

QUELLE EST LA SITUATION DE L’EMPLOI DE LA

MAINTENANCE INDUSTRIELLE EN FRANCE ?

Tanguy Prigent : Avant la crise, on pouvait parler de

plein emploi pour les techniciens de maintenance dans

l’industrie car il y avait plus d’offres que de demandes.

La pyramide des âges est, en effet, déséquilibrée dans

les industries et cela touche particulièrement les techniciens.

Le phénomène de départ en retraite des techniciens

s’accentue depuis 4 ou 5 ans. En parallèle, moins de

jeunes diplômés arrivent sur le marché car les fonctions

techniques et l’industrie en général disposent d’un déficit

d’image auprès de cette génération. Dans les médias,

on parle le plus souvent de délocalisation et de fermeture

d’usines que de l’innovation industrielle. De nombreuses

initiatives ont été mises en place pour répondre à cette

problématique (French Fab, Semaine de l’industrie…),

mais le déséquilibre entre l’offre et la demande persiste

encore.

QUELLES CONSÉQUENCES LA CRISE SANITAIRE

A-T-ELLE EU SUR LE RECRUTEMENT DES PROFILS

DANS LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

T.P. : La crise du Covid a impacté fortement certaines

activités. Globalement, de nombreux sites ont dû interrompre

leurs activités, réorganiser leurs outils de production

et leur façon de travailler avec les gestes barrières.

Des secteurs industriels comme l’automobile et l’aéronautique

ont été parmi les plus touchés et connaissent

des difficultés importantes en termes d’activités liées au

Covid et au confinement. Dans ces secteurs-là, nous avons

des perspectives en termes de recrutement moins fortes

qu’avant la crise. Cela touche particulièrement les intérimaires.

Leurs missions prévues pour pallier des surcroits

d’activité ont été interrompues jusqu’à nouvel ordre.

Néanmoins, des secteurs très dynamiques dans l’industrie

recrutent toujours des techniciens de maintenance :

dans la logistique, l’agroalimentaire, l’environnement,

l’énergie et l’industrie pharmaceutique par exemple. Ces

secteurs semblent avoir été moins impactés par la crise.

COMMENT AVEZ-VOUS PROCÉDÉ POUR LES

RECRUTEMENTS PENDANT LA CRISE ?

T.P. : Nous avons ajusté nos méthodes de recrutement

et utilisé au maximum la visioconférence. Quand cela

14 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?

SOLUTIONS

© RegionsJob 2019

Entretien de recrutement

était possible, dans le respect des mesures de sécurité, des

entretiens sur site ont été organisés afin que les industriels

puissent rencontrer le candidat et ainsi finaliser

le processus de recrutement. Néanmoins, nous remarquons

que le télétravail constituant déjà une nouveauté

pour bon nombre de sociétés, le « télérecrutement » l’est

encore plus : recruter sans rencontrer physiquement son

futur collaborateur n’est pas chose aisée.

QUELLES SONT LES PERSPECTIVES DE

RECRUTEMENT DES PROFESSIONNELS DE LA

MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

T.P. : Hormis les secteurs les plus touchés qui ont peu

de visibilité et qui ont interrompu leurs recrutements

(aéronautique, automobile…), les autres secteurs continuent

globalement à recruter. Il y avait des besoins et

des difficultés de recrutement avant la crise sanitaire.

Un technicien de maintenance reste indispensable dans

une organisation et pour les secteurs dont l’activité a été

maintenue ou relancée, ce sont des profils toujours recherchés.

Au lieu d’avoir 3 ou 4 pistes sérieuses en simultané,

ils n’auront plus « que » 1 ou 2 pistes.

MAINTENANCE AD_BlauKlammer_KSB_Guard_fr_90x274_200611_ME.indd & ENTREPRISE N°659 • Septembre 1- Octobre - Novembre 17/07/2020 2020 I15

12:00


SOLUTIONS QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?

QUELLES SONT LES COMPÉTENCES ATTENDUES

POUR UN TECHNICIEN DE MAINTENANCE ET UN

RESPONSABLE DE MAINTENANCE ?

T.P. : Pour un technicien, les compétences attendues sont

assez variables en fonction de l’outil de production. Mais

nous recherchons souvent des techniciens polyvalents en

électrotechnique, en électromécanique. Actuellement, la

compétence la plus recherchée sur le marché est l’automatisme.

Un technicien automaticien qui maitrise l’électrotechnique,

l’électromécanique, la programmation ou

la maintenance, tirera son épingle du jeu.

Autres compétences recherchées, les soft skills ou compétences

comportementales. Savoir travailler en équipe,

avoir le sens de l’observation, disposer de bonnes capacités

d’adaptation, faire preuve de réactivité sont des atouts

essentiels dans la maintenance industrielle. En revanche,

pour le service après-vente, les soft skills attendues

sont un peu différentes : en effet, un industriel faisant

souvent appel aux équipes techniques du constructeur

de machines, ces dernières doivent être dotées de capacités

relationnelles fortes. Elles doivent rassurer les clients,

être pédagogues, faire preuve d’un service clients irréprochable,

et parfois même avoir des qualités presque

commerciales.

Quant au responsable de maintenance, il doit avoir des

qualités de leadership. Au-delà des compétences techniques

certaines, il doit organiser les différentes missions

des techniciens, participer à l’amélioration continue de

la maintenance et optimiser les services, tout en gardant

à l’esprit les objectifs de satisfaction clients et de rentabilité

financière.

QUELLES SONT LES FOURCHETTES DE

RÉMUNÉRATION POUR UN TECHNICIEN DE

MAINTENANCE ET UN RESPONSABLE DE

MAINTENANCE ?

T.P. : Les niveaux de rémunération varient en fonction des

secteurs d’activité et de l’expertise technique. Un technicien

de maintenance ayant entre 0 et 2 ans d’expérience

est rémunéré entre 25 000 et 30 000 €, un professionnel

avec 5 à 15 ans d’expérience entre 35 000 € et 45 000 €.

La rémunération pourra être supérieure si le technicien

dispose de compétences supplémentaires, telles que la

maîtrise d’une langue étrangère (anglais par exemple).

Quant au responsable de maintenance ayant 2 à 5 ans

d’expérience, il sera payé entre 45 000 et 55 000 €.

QUELS SONT LES CRITÈRES DE SÉLECTION DES

CANDIDATS POUR CES PROFILS ?

T.P. : Outre les compétences techniques, nous recherchons

des candidats avec des « soft skills » : capacité à

travailler en équipe, résistance au stress, bonne capacité

d’apprentissage, polyvalence et pouvant évoluer dans une

organisation.

QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER AUX

CANDIDATS DANS LA RECHERCHE DE LEUR

EMPLOI ?

T.P. : L’entretien est un exercice qui doit être maîtrisé. Le

candidat doit donc se préparer. Il doit mettre en avant ses

compétences techniques et les projets sur lesquels il est

intervenu, évoquer les particularités des secteurs d’activité

dans lesquels il a évolué et mettre en avant sa personnalité

(ce qu’il veut faire, ses aspirations). Se préparer signifie

également être conscient du marché et de sa « valeur

» sur ce marché : se sous-estimer, voire pire se surestimer,

n’aide jamais à trouver LE bon poste.

« Le candidat doit donc se préparer. »

POURQUOI EXTERNALISER SON RECRUTEMENT ?

T.P. : Le recrutement n’est pas une science exacte. De

plus, la démarche peut s’avérer chronophage. La meilleure

stratégie est de confier le recrutement à des cabinets

spécialisés maîtrisant les profils et le marché. Outre

notre spécialisation, PageGroup dispose d’un réseau de

candidats importants et d’une bonne connaissance des

secteurs d’activité dans lesquels évoluent nos clients. Cela

nous permet de présenter au mieux les candidats que nous

avons identifiés. Nous assurons une première sélection et

cela permet à nos clients de gagner du temps. En externalisant

les recrutements, nos clients pourront passer par un

intermédiaire qui valorisera le poste et le contexte proposés,

ce qui se révèle indispensable sur un marché tendu.

QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS

RECHERCHANT DES PROFESSIONNELS DE LA

MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

T.P. : Ce qui est très important pour nous est de bien définir

les besoins des clients (profil et compétences recherchées)

et bien qualifier leur environnement de travail

(outil de production). Notre rôle de conseil est important.

Nos clients ont parfois des besoins décorrélés du marché.

Nous devons leur expliquer que leur marché et les rémunérations

ont évolué. Le marché étant orienté candidats,

16 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?

SOLUTIONS

nous percevons une inflation des rémunérations

que nos clients doivent prendre

en compte pour être attrayants. Définir

avec eux quels sont les éléments différenciants

nous permet de mettre en avant les

atouts d’un poste et d’une société pour

éviter d’être une énième société en quête

d’un technicien de maintenance.

Parfois, nous leur demandons de modifier

leurs critères de recherche et éventuellement

de faire confiance à un

candidat ayant un profil moins expérimenté

qui aura en revanche une forte

capacité d’apprentissage et un potentiel

d’évolution. Accompagner un candidat

dans sa montée en puissance en le

formant permet à nos clients de créer

un engagement plus fort et ainsi de jouer

sur la rétention.

Ensuite, nous les accompagnons dans

leur recherche en identifiant le meilleur

candidat répondant à leurs besoins en

nous appuyant sur plusieurs vecteurs/

canaux : les réseaux sociaux, les

jobboards, mais aussi principalement

notre base de données composée de plus

de 400 000 candidats.

Puis, nous évaluons en entretien les

candidats afin déterminer leurs compétences

techniques, leur potentiel, leur

capacité d’adaptation à un environnement

précis correspondant aux attentes

des sociétés. Enfin, nous l’accompagnons

dans son intégration (voire dans

sa période de préavis au préalable).

QUELS SONT VOS ATOUTS PAR

RAPPORT À VOS CONCURRENTS ?

« Il y a peu de

candidats sur le

marché, il faut donc

être très réactif. »

«La maintenance et

le SAV représentent

35 % de nos recrutements

effectués.»

T.P. : Avec une expertise de plus de 15

ans, nous sommes aujourd’hui les leaders

dans le recrutement de profils technique.

La division Ingénieurs & Techniciens en

France est composée de 75 consultants

répartis sur 19 bureaux. La maintenance

et le SAV représentent 35 % de nos recrutements

effectués. Nous rencontrons 20

000 candidats par an. Cela nous permet

d’avoir une force de frappe certaine vis-àvis

de nos concurrents. Enfin, notre

expertise technique nous permet d’évaluer

techniquement les candidats et ainsi

de faire des sélections précises.

QUELLES RECOMMANDATIONS

POUVEZ-VOUS INDIQUER À UNE

SOCIÉTÉ À LA RECHERCHE D’UN

PROFIL DANS LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE ?

T.P. : Il y a peu de candidats sur le

marché, il faut donc être très réactif.

Ainsi, un processus de recrutement

durant 3 semaines peut s’avérer parfois

trop long. Souvent, les industriels n’auront

pas la possibilité de « comparer »

plusieurs candidats ; la décision devra

donc être prise très rapidement pour ne

pas prendre le risque de perdre le bon

candidat qui aurait plusieurs processus

de recrutement en cours.

Par ailleurs, il faut être assez souple

sur les rémunérations. Il faut parfois

redéfinir les profils recherchés et faire

confiance aux plus jeunes en les accompagnant

dans leurs formations, ce qui

permet de les fidéliser. Une démarche

souvent appréciée.

QUELLES DIFFICULTÉS

RENCONTREZ-VOUS DANS LE

PROCESSUS DE RECRUTEMENT ?

COMMENT LES SURMONTER ?

T.P. : Les candidats disposant de compétences

techniques recherchées et dotés

d’un réel potentiel sont sur-sollicités. Si

le processus de recrutement s’étale trop

dans la durée, le risque de perdre un

candidat est élevé. Il faut donc que les

sociétés soient très réactives dans leurs

prises de décision. Les industriels se

doivent d’être agiles, ce que nous nous

efforçons d’expliquer dès les premières

discussions sur un poste. ●

Propos recueillis par

Valérie Brenugat

MAINTENANCE & ENTREPRISE N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I17


MAINTENANCE EN RÉGIONS

LA MAINTENANCE EN RÉGION GRAND EST ET BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE

© Jean-Luc Petit

SOMMAIRE

19 Sepem Industries Grand Est : une édition sous le signe du Covid 19

21 Mecateamcluster continue son développement

26 « La GlobalBox » : la maintenance 4.0 au service de la productivité des entreprises

28 Des solutions à la pénurie de main d’œuvre dans la maintenance

30 Quand la maintenance se révèle booster d’innovation – exemple de réalité augmentée

dans une usine historique – FPT Industrial à Bourbon Lancy –

32 TSI développe son activité dans l’ingénierie

34 Pertech Solutions : Eye tracking pour une intervention à distance

36 Industrie 4.0 : vers une démocratisation des Digital Twins ?

18 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

ÉVÉNEMENT

Sepem Industries Grand Est : une édition

sous le signe du Covid 19

Initialement prévu au mois de juin, le salon Sepem se déroulera du 17 au 19 novembre prochain

au parc des expositions de Colmar. Profondément marquée par le coronavirus et la crise à la

fois sanitaire économique, la région du Grand test entend bien se relever le plus rapidement

possible.

d’autres, la population et les entreprises savent parfaitement

s’adapter aux contraintes sanitaires, de confinement

et au geste barrière avec une volonté de rapidement

s’en sortir.

© DR

À gauche, Philippe Dutheil, directeur général du salon,

et à droite Xavier Legrand, directeur commercial

QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LA CRISE ?

© DR

Philippe Dutheil : Sans surprise, l’événementiel a été particulièrement

touché avec l’annulation de nombreux événements

et le report à 2021 des salons internationaux. Du

côté de nos exposants, la crise a été essentiellement sanitaire,

en particulier dans le Grand Est, puis économique

avec la fermeture de la quasi-totalité des entreprises durant

deux mois. Si de ce point de vue l’impact a été, en Alsace

et en Lorraine notamment, similaire au reste de la France,

nous constatons que dans cette région plus rigoureuse que

Xavier Legrand : Concernant le salon Sepem, si en Alsace

l’automobile est très présente, les secteurs comme la cosmétique,

la pharmaceutique et l’agroalimentaire représentent

aussi des parts importantes dans le tissu industriel de la

région.

MALGRÉ SON REPORT, COMMENT SE PRÉSENTE

L’ÉDITION DE COLMAR ?

Philippe Dutheil : Au printemps, la commercialisation

était déjà terminée et le salon affichait déjà complet. À ce

jour, malgré quelques demandes d’annulation faites par

les entreprises pour récupérer du cash, nous enregistrons

peu de pertes. Nous remarquons également qu’au second

semestre de cette année, les nombreux salons et événements

qui auront lieu à cette période vont pousser les entreprises

à faire des choix ; dans ce contexte, les Sepem présentent

l’avantage d’être peu onéreux avec des petits stands et des

retours sur investissement rapides. À ce titre, nous restons

relativement sereins.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I19


MAINTENANCE EN RÉGIONS

VOTRE SENTIMENT POUR 2021 ?

Xavier Legrand : Pour le moment, notre seul repère, c’est

l’édition de Douai. À l’heure actuelle, nous enregistrons

très peu de pertes et nous sommes donc très confiants ;

nous avons donc la volonté de travailler sur une surface

identique d’autant qu’il s’agit d’un gros salon pour nous.

Philippe Dutheil : Tout à fait, et c’est là qu’on voit que

l’alchimie des Sepem (avec le prix des achats plus bas et

donc moins de risque sur l’investissement ainsi que des

temps de déplacement réduits) continue de séduire les

exposants. Pour autant, nous ne nous faisons pas d’illusion

: 2021 sera également une année difficile.

Propos recueillis par Olivier Guillon

SEPEM COLMAR 2020

Mardi 17 novembre

SPÉCIAL JOURNÉE MAINTENANCE 4.0

10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables

de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace

– par Karim Kalfane, maître de conférence à l’IUT Louis Pasteur de

l’université de Strasbourg.

10h30 : « Digitalisation de la Maintenance : condition sine qua non pour

optimiser la production. Les étapes pour réussir sa transformation

digitale »

Intervenants : Bruno Barbanson, Strategic Maintenance Consultant

EMEA chez Rockwell Automation, et Olivier Pierlot, directeur Services

et Solutions.

11h30 : « Comment la méthode de diagnostic, d’analyse et de fiabilisation

Maxer est capable d’optimiser les résultats de la Maintenance 4.0 en

identifiant les causes premières afin de fiabiliser les équipements »

Intervenant : Jean-Paul Souris, dirigeant et fondateur de JPS Consultant

14h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables

de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace

– par Karim Kalfane, maître de conférence à l’IUT Louis Pasteur de

l’université de Strasbourg.

14h30 : « De la maintenance curative à la maintenance prévisionnelle.

Les étapes et les bonnes pratiques à adopter pour entamer une démarche

de maintenance 4.0 »

Intervenant : Marc Daverat, co-fondateurOpération & Solutions chez

Valuable Data

15h30 : La lubrification intelligente : un pilier fondamental de toutes

stratégies de maintenance

Intervenant : Benoit Degraeve, directeur des ventes de la société

SDT Ultrasound Solutions

Mercredi 18 novembre

SPÉCIAL JOURNÉE GMAO

10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables

de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace –

par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de

l’université de Strasbourg.

10h30 : « Mise en place de la GMAO de l’éditeur Corim Solutions chez

le constructeur automobile Mercedes-Benz – un retour d’expérience

exceptionnel du responsable maintenance de l’usine Mercedes, située

à Molsheim, près de Strasbourg »

Intervenant : Jean Lienhardt, responsable maintenance et administrateur

GMAO au sein de l’usine Mercedes de Molsheim.

11h30 : « Optimiser le pilotage & la sécurité des process maintenance

du leader mondial du traitement de surface : zoom sur le projet GMAO

Carl Source »

Intervenant : Témoignage d’un industriel utilisateur du logiciel Carl

Source.

14h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables

de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace

– par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de

l’université de Strasbourg.

14h30 : « L’expérience innovante de Mobility Work, une GMAO de nouvelle

génération et premier réseau social de maintenance, avec le témoignage

d’un utilisateur industriel »

Intervenant : Mobility Work

15h30 : « Relever le défi de la transformation digitale de la fonction

maintenance avec la GMAO ! Découvrez le retour d’expérience de la

société Agriplas à Drulingen (Bas-Rhin) et de l’éditeur Dimo Maint ».

Intervenant : Urbain Wollenschneider, chef de Projet informatique

chez Agriplas

16h30 : « Mise en œuvre et le déploiement de la solution de GMAO

Mainta (du groupe Apave) au sein de CTS, la Compagnie des transports

strasbourgeois – méthodologie d’un projet démarré en 2019 et opérationnel

depuis cette année »

Intervenant : Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS)

Jeudi 19 novembre

SPÉCIAL MAINTENANCE 4.0 ET MACHINES TOURNANTES

10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables

de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace

– par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de

l’université de Strasbourg.

10h30 : « La Maintenance 4.0 de machines tournantes mise en œuvre de

façon simple et efficace grâce à la technologie des Ultrasons : principes

& exemples »

Intervenant : Daniel Mazières, directeur d’UESystems France.

11h30 : « Maintenance 4.0 : de l’application d’une approche traditionnelle

à l’intelligence artificielle -une conférence qui s’appuiera sur un cas

concret mis en place en 2019 dans le secteur de la papeterie ».

Intervenant : Olivier Dengis, responsable de la division maintenance

4.0 au sein de la société I-care.

20 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

CLUSTER

Mecateamcluster continue son

développement

Mecateamcluster est un réseau spécialisé dans la conception, réalisation et maintenance des engins

de travaux ferroviaires. Il réunit plus de 110 PME, grands groupes et institutionnels. Cette société

d’investissement collaboratif a déployé sur le terrain une plateforme de maintenance mutualisée.

Enfin, elle est également un organisme de formation. Zoom.

© Jean-Luc Petit

Frédéric Debleds,

Directeur

Général de

Mecateamcluster.

MAINTENANCE & ENTREPRISE :

LA SEMCIB A INAUGURÉ EN

FÉVRIER DERNIER À MONTCEAU-

LES-MINES (71) LE PREMIER

CENTRE FRANÇAIS DÉDIÉ AUX

MÉTIERS DU FERROVIAIRE. QUELS

FINANCEMENTS AVEZ-VOUS

BÉNÉFICIÉ POUR LA RÉALISATION DE

CE PROJET ?

©Xavier Spertini

Halle de SEMCIB mutualisée pour la maintenance

Frédéric Debleds : En tant que cluster, nous

avons répondu à des programmes d’investissement

d’avenir, notamment en 2014 et

2017. Ceux-ci nous ont permis de développer

un véritablement écosystème pour l’investissement

collaboratif. Les adhérents de

Mecateamcluster cotisent et ils sont, en fait,

des actionnaires de sociétés créées dans le

cadre du développement de filières. En 2014,

nous avons créé, en effet, un parc d’activités

à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire sur

12 hectares où la société d’économie mixte

SEMCIB est un outil d’investissement dont

52 % de son capital est détenu par le public

(la région Bourgogne-Franche Comté et la

Communauté urbaine du Creusot-Montceau)

et le reste est détenu aux adhérents du

cluster et des partenaires bancaires (Banque

des Territoires, Caisse d’épargne et la Banque

Agricole, par exemple).

En 3 ans, nous avons consacré plus de 3,7

millions € d’investissement pour la mise en

place d’ateliers de maintenance mutualisés,

d’un réseau ferroviaire

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I21


MAINTENANCE EN RÉGIONS

© XAVIER SPERTINI

Espace formation de la SEMCIB

spécifique sur une zone d’activité donnée

embranchée au réseau ferroviaire national

permettant d’apporter du matériel sur la

plateforme. La discussion qu’on a eu au

sein de l’association, a permis de traduire

cela en 2014 en un dossier d’investissement

d’avenir auprès de l’Etat et en 2015 par la

création d’une société d’économie mixte.

Puis celle-ci a développé entre 2016 et 2020,

un parc d’activité sur 12 ha avec des travaux

de plus de 18 millions €.

« Le cluster a consacré un deuxième

investissement d’avenir à son

campus de formation Campus

Mecateam. »

M&E : QUELLES SONT LES

CARACTÉRISTIQUES ET LES

ATOUTS DE CE CENTRE ?

F.D : Le cluster a consacré un deuxième

investissement d’avenir à son campus de

formation Campus Mecateam. Cet opérateur

de formation répond à une demande qui

n’était pas comblée dans le domaine de la

formation ferroviaire. Son marché est très

spécifique : la formation du personnel de

maintenance des travaux ferroviaires.

La dernière construction lancée lors de

ce programme est l’espace de formation.

Son objectif : accueillir aussi bien Campus

Mecateam que d’autres centres de formation.

En février dernier, nous avons inauguré un

espace de 1300 m 2 qui comprend des salles de

formation et des espaces de travaux pratiques

couverts. Dans ces ateliers, nous installerons

des sous-ensembles d’infrastructures

ferroviaires et d’engins ferroviaires afin que

les étudiants puissent être formés. L’idée est

de relier l’espace théorique avec ceux des

classes et des travaux pratiques.

Une autre particularité : ce centre de

formation est implanté à côté de notre

plateau pédagogique qui sont 3 voies

Ecole mises à la disposition des centres de

formation qui permet à chaque entreprise

de retrouver l’environnement de la voie

ferroviaire avec des caténaires et des passages

à niveau et des aiguillages à l’échelle réelle en

toute sécurité car le tableau ferroviaire n’étant

© JEAN-LUC PETIT

pas relié au réseau régional est implanté sur

notre plateforme avec ces voies longues de

350 m de long et toute la technologie des

voies ferrées (grande vitesse, régionales). Cela

permet d’organiser tout type de formation

: annonceurs sentinelles , intervention sur

un caténaire, poseur de voie. Nous pouvons

accueillir aussi bien de la formation initiale

que de la formation continue. Sur ce même

centre, outre ces bâtiments, nous disposons

d’engins de travaux réformés cédés par SNCF

Réseau ou ETF. Cela nous permet de faire

intervenir des stagiaires directement sur des

engins de travaux en simulant une panne

sur un moteur, par exemple. Ce dispositif

est unique en France à l’exception de SNCF

Formation Campus Mecateam

22 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

Réseau. Cet ensemble sera complété à terme

par des salles de formation supplémentaires

qui seront créés en fonction de la montée en

charge du centre. Les formations peuvent être

de courte durée (1 semaine) ou des parcours

complets pouvant durer plusieurs dizaines

semaines pour des entreprises.

Enfin, situé à Montceau-Les-Mines et

à quelques kilomètres de la gare TGV

entre Paris et Lyon, notre centre est

donc facilement accessible. De plus, il est

aisé de trouver de la restauration et de

l’hébergement.

M&E : QUELLES FORMATIONS

CONTINUES SUR LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE SERONT

DISPENSÉES DANS CE CENTRE ?

F.D : Le campus Mecateam met en place des

formations à tous les métiers techniques et

industriels relatifs à la maintenance des engins

de travaux comme la lecture de panneaux

électriques et hydrauliques et la connaissance

de la voie. Tous les centres de formation ferroviaire

peuvent venir faire de la formation

continue en rapport avec les travaux ferroviaires

sur les poseurs de voie, les annonceurs

sentinelles, la maintenance de caténaires, les

passages à niveau et l’aiguillage. Donc nous

mettons à disposition de l’infrastructure

pédagogique. Les organismes de formation

sous-louent, en fait, les infrastructures en

fonction de leurs besoins.

M&E : QUI SONT VOS CLIENTS ET

PARTENAIRES ?

F.D : Des centres de formation comme

Sferis, Omnifer et GTIF nous louent nos

infrastructures. Même si des organismes de

formation ont leurs propres plateformes,

ils peuvent avoir, en effet, des besoins

spécifiques liés à notre propre espace.

Les locations peuvent être faites alors à la

semaine, au mois, à la journée en fonction

des besoins des cursus qui se développent.

Par ailleurs, les partenaires liés au Campus

Mecateam sont des entreprises de travaux

ferroviaires ou des ateliers de maintenance

comme Eiffage Rail, TSO ou Framafer.

Ces constructeurs d’engins sont des

actionnaires du Campus Mecateam qui le

développent à nos côtés. Enfin, le profil des

personnes concernées est ceux intéressés

par la maintenance des engins.

« Des centres de formation comme

Sferis, Omnifer et GTIF nous louent

nos infrastructures. »

M&E : CAMPUS MECATEAM

PRÉSENTERA LES RÉSULTATS DE

SA GRANDE ÉTUDE MENÉE SUR

LES BESOINS RH DANS LA FILIÈRE

DE LA MAINTENANCE DES ENGINS

DE TRAVAUX FERROVIAIRES.

QUELS SONT LES FAITS

MARQUANTS DE CETTE ENQUÊTE ?

F.D : L’idée est de créer un observatoire.

Comme nous sommes présents sur des

niches, ce laboratoire consiste à mettre

en avant les métiers d’engins de travaux

en expliquant les évolutions de carrière,

donnant les niveaux de rémunération

et de formations attendues. Pour cette

étude qui a duré presque 1 an, nous avons

questionné les responsables d’ateliers de

maintenance, de formation et de RH

de ces entreprises qui sont à la fois des

constructeurs et des assembleurs ayant

du matériel des travaux pour partager

une vision globale de la profession et en

tirer des arguments d’attractivité pour les

jeunes ou les personnes en reconversion

professionnelle. Les métiers des travaux

ferroviaires recrutent, en effet, beaucoup

les métiers liés à la voie et aux engins

dans le cadre des travaux du Grand Paris

et de la régénération du réseau national.

De plus, cela permet de mettre en place

une gestion prévisionnelle des emplois

et des compétences au sein de la filière.

L’objectif de Campus Mecateam est donc

de répondre au mieux aux attentes de la

filière, des adhérents et des entreprises qui

composent la filière des travaux ferroviaires

et des engins.

M&E : QUEL OUTIL DE

PRÉ-POSITIONNEMENT LE

CAMPUS MECATEAM EST-IL EN

TRAIN DE CRÉER ?

F.D : La spécificité du Campus Mecateam

est de créer des parcours de formation

concernant le perfectionnement. Donc

nous nous positionnons sur la formation

continue. Notre idée est de proposer des

modules de perfectionnement surtout de

courte durée permettant à un stagiaire de

pouvoir se visualiser dans un parcours de

perfectionnement et de partager avec son

responsable d’atelier.

Donc l’idée de cet outil à travers d’un jeu

de questions ludiques mises en place sur

une plateforme web est de prépositionner

le stagiaire afin de lui donner un conseil

en vue de son parcours de formation. Par

exemple, s’il s’agit d’hydraulique, nous

considérerons qu’au niveau du campus,

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I23


MAINTENANCE EN RÉGIONS

« La spécificité du Campus

Mecateam est de créer des

parcours de formation concernant

le perfectionnement. »

il y a un niveau de base (G) où on a

besoin de se perfectionner, un niveau 2

correspondant à des connaissances solides

nécessitant encore des perfectionnements

et enfin, le niveau d’expertise… A travers

cet outil, le but est que le stagiaire connaisse

son niveau d’évaluation tel qu’il est reconnu

dans la profession. Cela permet d’avoir

une homogénéisation de fiches de poste

d’entreprise à entreprise. Ainsi, à travers

un certain nombre de questions posées au

stagiaire en préambule de sa formation,

il sera possible de parfaitement adapter

son parcours à son niveau réel et à ses

connaissances de base afin de ne pas avoir

de pertes de temps sur des formations

inadaptées à son niveau de connaissance.

Nous nous sommes rendus compte qu’avec

cet outil avec une orientation spécifique

des questions, nous avons la capacité de

dire que le stagiaire doit passer à tel niveau

ou suivre des modules supplémentaires

pour compléter sa formation. Cet outil est

très ambitieux dans sa démarche et est en

cours de construction. Son architecture

globale a été conçue et nous sommes

en train de tester un certain nombre de

modules. Une soixantaine de modules sont

© JEAN-LUC PETIT

Halle mutualisée

de la zone activités de SEMCIB

Un cluster orienté engins de travaux de maintenance ferroviaire

Mecateamcluster est un pôle national

spécialisé dans la conception et la

réalisation de la maintenance des

engins de travaux de maintenance

ferroviaire. Créé en 2011, il est le

seul cluster français intervenant dans

le domaine de l’infrastructure. A

l’origine, il rassemblait 9 adhérents.

Ce projet a été porté par des PME

situés en Saône et Loire. Maintenant,

le cluster regroupe 110 adhérents

dont le principal membre est SNCF

Réseau, propriétaire du réseau

national. Des majors des travaux

publics sont aussi présents comme

Eiffage, Colas, Eurovia et NGE à

travers leurs filiales ferroviaires. Les

concepteurs et les fabricants d’engins

de travaux ferroviaires sont aussi

présents ainsi qu’un réseau de TPE

et de PME intervenant, soit comme

bureau d’études, soit comme soustraitants

et assembleurs intervenant

dans les engins de travaux

ferroviaires, soit en tant que centres

de formation qui œuvrent dans les

travaux ferroviaires au sens large.

Le développement du cluster

s’oriente vers trois axes principaux.

Le premier pilier concerne le

développement commercial de

ses adhérents en participant à des

salons professionnels à l’étranger,

son propre salon et des conventions

d’affaires en Europe. Le principe est

la mutualisation de moyens afin que

les entreprises puissent accéder à des

salons professionnels très coûteux.

En septembre prochain, le cluster

aura un stand de plus de 120 m 2

réunissant 14 entreprises au salon

international ferroviaire Innotrans à

Berlin.

Son deuxième pilier : l’innovation

collaborative avec un pilotage

PME et une orientation innovation

Marché quasiment immédiate et

commercialisable très rapidement.

L’innovation correspond à une

adaptation technologique existante

liée aux travaux ferroviaires. Le

cluster intervient donc sur les

automatisations de process, la

sécurisation d’un chantier ferroviaire,

notamment avec la mise en place de

capteurs et la détection de personnes.

Enfin, la troisième thématique

porte sur l’emploi et la formation.

L’objectif du cluster est d’adapter des

formations et existantes en vue de

donner une dimension ferroviaire

et de permettre aux jeunes qui

entrent dans ces cursus d’être plus

employables dans le domaine

ferroviaire avec un univers très

normé au niveau sécuritaire. Avec

l’université de Bourgogne et quelques

lycées autour de Montceau-Les-

Mines, ont été mises en place un bac,

une mention complémentaire, un

BTS et une licence adaptés à l’univers

du ferroviaire grâce à l’intégration de

modules spécifiques essentiellement

sur l’hydraulique et l’environnement

de l’engin ferroviaire nécessitant

beaucoup de sécurité.

24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

développés dans le campus. Nous voulons

tester la version Béta à partir de septembre

prochain et il devrait être opérationnel

et ouvert partiellement en janvier 2021.

M&E : QUELS SONT LES PROJETS DE

MECATEAMPLATFORM POUR LE 2 E

SEMESTRE ?

F.D : La Mecateamplatform est la zone

d’activité développée par la SEMCIB.

Nous venons boucler le premier cycle

d’investissement avec 17,8 millions €. Cela

se traduit par 2 ateliers de maintenance, le

centre de formation et les voies Ecole. Nous

sommes en train de réfléchir sur des projets

d’extension de la plateforme car nous avons

les réserves foncières disponibles sur le

site. Nous envisageons un développement

sur 7 ha supplémentaires. Nous pouvons

ainsi doubler la capacité d’accueil pour

nos formations et prévoir des extensions

pour les ateliers existants.

En janvier 2021, Mecateamcluster fêtera

ses 10 ans. Notre objectif sera alors

d’annoncer le déploiement de la plateforme

et du cluster pour les 10 années à venir.

L’association, la plateforme et le campus

représente Mecateamcluster. Donc quand

le projet sur 10 ans à compter de 2021 sera

présenté, différents composantes seront

abordées : association, investissement

collaboratif à travers la SEMCIB, la

formation.

M&E : COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ

LA PÉRIODE DE CRISE SANITAIRE

LIÉE AU CORONAVIRUS DANS

VOTRE CLUSTER ?

F.D : En fonction de la spécificité des

sociétés, certaines assurent le SAV, le

bureau d’études et les contacts. Quant aux

activités des ateliers, elles sont arrêtées

ou fonctionnent à minima. Pour les

réunions du cluster, nous privilégions la

visioconférence. Pour l’instant, les activités

de la plateforme et le centre de formation

sont arrêtés jusqu’à nouvel ordre. Nous

reportons quasi tous nos évènements

jusqu’en septembre prochain et les réunions

RH à compter d’octobre prochain. Nous

avons prévu plusieurs mois difficiles mais

le déploiement pourra se réaliser à partir

de septembre.

M&E : DANS QUELS ÉVÈNEMENTS

MECATEAMCLUSTER SERA-T-IL

PRÉSENT PROCHAINEMENT ?

F.D : Nous espérons maintenir des

rencontres avec des donneurs d’ordre en

Pologne et en Allemagne en juin et en

juillet. ●

Propos recueillis

par Valérie Brenugat

Partenaire global

de votre maintenance

industrielle

« En janvier 2021, Mecateamcluster

fêtera ses 10 ans. »

LES AVANTAGES CLIENTS

Délais fiables I Réactivité I Flexibilité I Maîtrise des coûts I

Optimisation de l’outil de production

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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I25


MAINTENANCE EN RÉGIONS

AVIS D’EXPERT

« La GlobalBox » : la maintenance

4.0 au service de la productivité des

entreprises

Là où les entreprises cherchent à améliorer leur TRS , la maintenance prévisionnelle bien souvent appelée maintenance

prédictive par abus de langage, est en mesure de jouer un rôle important dans l’amélioration de la disponibilité

des équipements par l’anticipation des défaillances.

© DR

Patrice Fortea,

chef

d’entreprise

d’Actemium

Maintenance

Belfort

Depuis plusieurs années, Le

parc industriel français ne

cesse de vieillir, impliquant

un accroissement des pannes

malgré les politiques de maintenance

préventive mises en place par les services

maintenance. Réduire la gravité des

pannes et les arrêts fortuits devient ainsi

le principal axe de travail pour un service

maintenance et son ingénierie. Pour ce

faire, l’entreprise Actemium Maintenance

Belfort (Vinci Energies) confrontée à ce

type de problématiques sur les contrats

de maintenance a développé un outil

prenant en compte les conditions réelles

d’utilisation : La GlobalBox.

« Global » car la GlobalBox peut s’adapter

à tous les équipements et récupérer

l’ensemble des données nécessaires. Cette

box donne la possibilité de concentrer les

données provenant de multiples types de

capteurs (process, vibratoire, température,

électrique, fluides, etc…) filaires ou non et

de contrôleurs (CN, automate, variateur,

via Profinet/Profibus/Modbus TCP/IP/…)

Par ses capacités de communication, elle

met à disposition de la couche supérieure

des données brutes (GMAO, Supervision,

Serveur Web/FTP, Tableau de bord) ou

traitées (analyse vibratoire) et des alertes

sur des dépassements de seuils ou des

dérives suspectes ; avec la possibilité

d’envoi automatique de messages (SMS,

courriel).

Selon le mode de communication autorisé

ou non avec l’extérieur, la télémaintenance

est également disponible, autorisant, par

exemple, une expertise à distance pour

« Notre GlobalBox nous a

permis de mettre en évidence

chez plusieurs clients, des

collisions avec la broche ayant

une incidence sur la qualité

d’usinage. »

valider une alerte. Cependant, les données

associées à des écrans spécifiques et dédiés

à la maintenance, aux méthodes et aux

opérateurs, sont également accessibles

sur la GlobalBox au pied de l’équipement

(Ecran ou Wifi). Enfin, à l’apparition

d’un événement grave (détection de

chocs en cours d’usinage par exemple),

la GlobalBox peut agir directement sur

l’équipement pour le mettre en sécurité.

C’est en mettant en place cet outil sur

de nombreux équipements, du type

machines-outils et ponts roulants que les

équipes d’Actemium Maintenance Belfort

ont pu contribuer à l’amélioration du TRS

en ayant un impact tant sur la qualité

des produits que sur la disponibilité des

équipements ainsi que sur la réduction

des coûts de maintenance.

« Notre GlobalBox nous a permis de

mettre en évidence chez plusieurs clients,

des collisions avec la broche ayant une

incidence sur la qualité d’usinage. Le

fait de pouvoir remonter rapidement à

la cause racine, nous a orienté dans le

choix des actions majeures à mener et

dans notre cas présent, à travailler sur une

meilleure sensibilisation, voire formation

des opérateurs ; Avec pour conséquence

indirecte, l’augmentation de la durée de

vie de la broche » souligne Patrice Fortea,

chef d’entreprise d’Actemium Maintenance

Belfort. Ce retour d’expérience n’a fait que

consolider la pertinence de cet outil quant

à son utilisation à plus grande échelle.

Facile à mettre en œuvre avec ses

connexions de type « Plug and Play » et

26 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

un paramétrage très simple, la GlobalBox

permet l’exploitation très rapide de

données issues de machines simples telles

que les moto-ventilateurs, motopompes,

convoyeurs, groupes hydrauliques, etc…

Lorsque les équipements sont considérés

comme complexes, une étude complète

de l’équipement de type AMDEC

permettra d’identifier les sous-ensembles

critiques, les défaillances potentielles,

et les grandeurs physiques images de

celles-ci, puis les capteurs ainsi que les

indicateurs associés.

Cette étude requiert des compétences

en Ingénierie de maintenance, le savoirfaire

du technicien, et la connaissance du

procédé client. La mise en place d’une

méthode de type MBF (Maintenance

Basée sur la Fiabilité) est alors conseillée.

Quel que soit l’équipement industriel la

pertinence des mesures est essentielle

pour indiquer l’état des pièces critiques

et d’aller vers une maintenance que l’on

qualifiera de maintenance en « juste à

Suivi vibratoire sur palier

et chaine de convoyeur

© DR

temps ».

A l’heure actuelle, l’analyse de ces

données de maintenance est encore

bien souvent réalisée par l’humain.

Les développements actuels montrent

que l’intelligence artificielle permettra

d’établir des « check-up » complets des

équipements.

Pour y parvenir, il est tout d’abord

primordial d’identifier les « données

utiles » pour alimenter sainement, en

termes de développement durable, les

algorithmes.

Les données ainsi collectées peuvent

être l’exclusivité du client ou avec son

accord, être partagées pour améliorer

en continu les processus d’analyse.

Aujourd’hui, il est tout à fait possible

d’alimenter ce processus, en réalisant de

la « Smart Data » associée à la capacité

d’analyse de spécialistes métiers. ●

Patrice Fortea

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I27


MAINTENANCE EN RÉGIONS

AVIS D’EXPERT

Des solutions à la pénurie de main

d’œuvre dans la maintenance

Le Club Génération Industrie (CGI) de la Maison de l’Emploi de Strasbourg est un réseau d’intelligence collective et

de solidarité entre TPE, PME-PMI, groupes industriels et acteurs publics de l’emploi qui travaillent sur les enjeux

de Gestion Prévisionnelle Territoriale des Emplois et des Compétences (GPTEC) sur les bassins d’emploi de tout

le Bas-Rhin. Le club qui compte plus de 70 adhérents, organise tout au long de l’année des actions choisies lors

des comités de pilotage.

Constat : les industriels

français sont confrontés

à une pénurie de

compétences dont la

maintenance qui souffre d’un manque

d’attractivité. Chaque année, plus

de 1000 postes de techniciens de

maintenance restent non pourvus à

l’échelle nationale. Les demandeurs

d’emploi constituent un potentiel de

main d’œuvre , mais les candidatures

sont insuffisantes. La réponse du CGI

a été la mise en œuvre d’actions de

recrutement et de formation pour des

postes d’Opérateurs et de Techniciens

en Maintenance Industrielle (OMI, TMI) appelées « Parcours

Maintenance ».

DÉFINITION DES COMPÉTENCES ATTENDUES PAR LES

ENTREPRISES :

La genèse de ce projet date de juillet 2019, à l’occasion d’une

réunion du Club Génération Industrie. Les entreprises y ont défini

leurs besoins. Sur cette base, un travail d’ingénierie pédagogique

a été réalisé par des consultants partenaires de la Maison de

l’Emploi de Strasbourg qui a abouti à un référentiel commun,

structurant un parcours de formation adapté, quel que soit le

secteur industriel concerné.

Le choix de la qualification à l’issue du parcours s’est porté sur les

Certificats de qualification professionnelle (CQP) interbranches

OMI (niveau CAP ou BEP) et TMI (niveau BAC), reconnus par le

RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).

Ces CQP présentent la particularité importante d’être reconnus

par plusieurs branches professionnelles, pour répondre aux

besoins des entreprises participantes, telles que Alsapan, Endel

Energie, Schroll, Sitek Insulation, Siat Braun etc. Faisant partie

de branches industrielles diverses : Agro-alimentaire, Bois,

Chimie, Energie, Métallurgie, Recyclage …

© DR

Helene Bour et Michel Parissiadis,

consultants partenaires de la Maison de

l’Emploi à Strasbourg.

© DR

Ces formations qualifiantes

permettent ainsi aux stagiaires

d’obtenir une reconnaissance

officielle à l’issue de la formation

en cas de réussite totale, et de blocs

de compétences en cas de réussite

partielle.

En mettant en commun leurs besoins

immédiats les entreprises peuvent

ainsi créer des formations collectives

adaptées.

La formation, le stage en entreprise

et l’évaluation : le choix du Pôle

Formation UIMM Alsace a été établi

en fonction de sa capacité à mettre en

œuvre la formation tant sur le plan technique que géographique,

dans des délais contraints.

En pratique : quatre sessions ont été planifiées sur 12 mois ;

une pour des demandeurs d’emplois et trois pour des salariés en

évolution professionnelle.

La première session à destination demandeurs d’emploi s’est

déroulée de fin octobre 2019 à début janvier 2020. Sept personnes

ont intégré la formation, avec embauche assurée en CDI à l’issue

du cursus. Cette formation intensive a été dispensée sur une durée

de 2 mois, incluant deux semaines de stage chez leurs futurs

employeurs. Les 7 personnes ont été embauchées en CDI, soit un

taux de réussite de 100 %. Les candidats avaient été présélectionnés

par Pôle Emploi, financeur de la formation dans le cadre du

dispositif « Préparation opérationnelle à l’emploi » (POEI).

La deuxième session a également pour objectif d’atteindre le

niveau OMI. Destinée à 9 salariés, elle est conçue sur une modalité

d’alternance et a débuté en janvier 2020.

La troisième session prévue en septembre 2020 est destinée aux

salariés pour des postes d’OMI. Elle est conçue sur le même

modèle que la deuxième.

La quatrième session, s’adressant préférentiellement aux salariés,

vise, quant à elle, le niveau TMI. Elle est planifiée pour le 4 e

trimestre 2020.

28 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

© DR

Des lauréats du Parcours Maintenance en 2019.

« Aujourd’hui, plus de 10 entreprises ont manifesté

leur intérêt pour les parcours à venir. »

© DR

Un groupe de salariés stagiaires en 2020.

EN CONCLUSION

En moins de 4 mois, le montage et la réalisation de la première

session répondant aux besoins exprimés par les entreprises du

CGI ont été réalisés et en 3 mois, les 4 entreprises engagées ont

bénéficié d’une main d’œuvre qualifiée et opérationnelle : un

délai record et 100 % de réussite avec CDI pour tous !

Aujourd’hui, plus de 10 entreprises ont manifesté leur intérêt

pour les parcours à venir.

Sur un marché de l’emploi industriel où il existe une pénurie de

main d’œuvre dans plusieurs métiers, des entreprises alsaciennes

innovantes ont mutualisé leurs besoins et planifiés des parcours

de formation qualifiant pour répondre à leurs besoins en

compétences.

L’appartenance des entreprises à plusieurs branches industrielles

n’a pas été un frein à la mise en place d’actions de formations

communes car la démarche est basée sur des besoins en

compétences techniques, opérationnelles mais aussi liées au

savoir-être de leurs futurs collaborateurs.

La Maison de l’Emploi de Strasbourg en assurant l’organisation et

l’ingénierie pédagogique et financière de ce projet met en œuvre

une GPTEC agile et dynamique pour l’activité de maintenance

industrielle. Au vu de la satisfaction des entreprises suite aux

les premières actions, d’autres seront créées. Ces actions futures

seront conduites en fonction des attentes des entreprises du

CGI. ●

Hélène Bour et Michel Parissiadis

Contacts

Hélène Bour - 07 83 52 73 0.

Michel Parissiadis - 06 95 76 32 34

Maison de l’Emploi de Strasbourg

4 rue de Mutzig 67000 Strasbourg

Informations CGI : 06 44 10 62 45 / 03 67 10 61 38

Mail : colivier@maisonemploi-strasbourg.org /

contact@maisonemploi-strasbourg.org

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I29


MAINTENANCE EN RÉGIONS

AVIS D’EXPERT

Quand la maintenance

se révèle booster d’innovation

– exemple de réalité augmentée dans une usine historique –

FPT Industrial à Bourbon Lancy

FPT Industrial est une marque du groupe CNH Industrial. Son site de Bourbon Lancy produit toute la gamme de moteurs

industriels Cursor pour des applications on-road (Camions, Bus), off-road (Tracteurs, BTP) mais aussi marines ou powergénération.

Autour des activités d’usinage des pièces nobles du moteur (bloc, culasses, vilebrequin, bielles et arbre à came)

et d’assemblage, ce sont plus de 1200 salariés qualifiés qui font la réputation d’excellence du site qui livre dans le monde

entier. Créée en 1872, l’usine est entrée dans sa 4 e révolution industrielle dans un souci de compétitivité et d’amélioration

continue et a été labelisée en juin dernier 1 er site de production de Bourgogne-Franche Comté Vitrine du Futur par l’AIF pour

sa démarche centrée autour de l’Homme.

© Rich. J

© Rich. J

Anthony Chehami, Ingénieur, Chef de

projet innovation chez FPT Industrial.

Eva Rother, Ingénieur, Responsable des

services techniques et en charge de la

transition numérique chez FPT Industrial.

Quand on parle d’Industrie 4.0, c’est le terme de maintenance connectée

ou prédictive qui revient le plus fréquemment et qui enthousiaste les

experts et pourtant, dans le monde de la maintenance, les nouvelles

technologies peuvent surtout nous permettre de capitaliser ce qui

est le plus précieux : notre savoir-faire et nos connaissances. Avec le papy-boom

et les départs annoncés, la formation des nouvelles générations est cruciale, et

d’autant plus sur des installations stratégiques.

Prenons la salle des compresseurs. Dans une usine d’assemblage et d’usinage

comme la nôtre, elle représente les poumons et son importance est capitale.

Tellement capitale, qu’elle nécessite un suivi et une attention particulière. Elle

est particulièrement suivie, contrôlée et entretenue et chaque intervention est

minutieusement préparée par des techniciens formés et experts.

Dans ce contexte, comment aborder la formation et le transfert de compétence

dans un contexte économique tendu où il n’est plus possible de doubler certaines

fonctions clefs plusieurs mois /années avant le départ de retraite ? Si on ajoute à

cette problématique le fait que ce type d’installation est très peu en défaut et ne

se prête guère aux formations théoriques, le casse-tête se complexifie.

L’ancienne génération aurait décidé de structurer sous format de procédures tous

les cas de figure et d’alimenter plusieurs dizaines de classeurs pour parer à toutes

les éventualités et la nouvelle génération décide d’imaginer un monde sans limite,

un monde où l’imaginaire rejoint le réel. Un monde où la réalité rattrape la sciencefiction.

Un monde où information rime avec vision. C’est ce que nous promet le

paradigme de la réalité augmentée (RA). En effet, le meilleur moyen pour rendre

tous les standards et les procédures tout en indiquant la position dans l’espace reste la

réalité augmentée, et plus particulièrement, les lunettes à réalité augmentée. L’essentiel

n’est pas simplement d’avoir l’information. Il faut aussi permettre de travailler avec

les informations en laissant les mains du techniciens libres. Concrètement ? A

l’entrée de notre salle des compresseurs, le technicien prend désormais des lunettes

RA, il scanne le point zéro et les lunettes lui indiquent les différentes activités,

30 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

© Photophilla 2018

La cheminée sur le site FPT Industrial

à Bourbon Lancy.

leurs localisations, ainsi

que les différents standards

opérationnels et de sécurité.

Une activité pas si

compliquée que ça à

mettre en œuvre. En effet,

la création d’application

en réalité augmentée est

vraiment simple. La plupart

des éditeurs de lunettes RA

permettent de réaliser des

applications communes avec

des interfaces intuitives, la

programmation n’étant nécessaire que

pour des applications plus complexes. Par

ailleurs, les lunettes permettent de faire

des photos et des vidéos pour enrichir la

bibliothèque de défauts / anomalies. Grâce

à cette technologie, facile d’accès et à faible

coût, un secteur critique a pu être rendu

accessible, mieux documenté et surtout

partagé au plus grand nombre.

Lors de l’installation et la prise en main de cette technologie, une

« La création d’application

en réalité augmentée est

vraiment simple. »

autre fonctionnalité a été découverte et fortement plébiscitée par

les techniciens de maintenance , celle du « remote expert » qui

permet de se mettre en communication, via les lunettes, avec

un expert qui peut, au travers de son ordinateur, interagir avec

le technicien sur site : dessiner afin d’être plus compréhensible

ou annoter un document, l’ensemble de ces annotations étant

transmises aux lunettes en temps réel et affichées en tant

qu’augmentation.

Les technologies immersives, autrefois réservées à des métiers

très particuliers (nucléaires, plateformes…) font leur entrée dans

les sites industriels plus classiques et sont source d’amélioration

et de capitalisation. Simples d’implantation et très faciles à

utiliser, elles ont aussi l’avantage d’être facilement appréhender

car il ne s’agit « que » de lunettes, un peu

plus grandes que des EPI classiques. Sans

chercher à surfer sur la vague du tout

digital ou de la numérisation à outrance,

ce type du support est clairement le type

de projet qui permet de concilier nouvelles

technologies et apport concret au métier

de maintenancier. ●

Anthony Chehami et Eva Rother

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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I31


MAINTENANCE EN RÉGIONS

SAÔNE-ET-LOIRE

TSI développe son activité dans

l’ingénierie

TSI est un acteur important de la maintenance industrielle sur le bassin de Montceau-les-Mines (71) depuis 1988.

Ses activités de maintenance avec des compétences en mécanique et électromécanique, chaudronnerie, soudure

couvrent un rayon de 2 heures autour du siège et sont destinées majoritairement à des clients « Grands-Comptes ».

© DR

David Guerchon, président de TSI.

«

Nos clients demandent de plus en

plus d’implication dans leurs projets.

C’est, en partie, la conséquence d’un

manque de structure « Support » au sein des

grands groupes industriels. Notre rôle est de

répondre à cette problématique et d’apporter

les compétences et les structures permettant

de traiter des projets sur un aspect global. »

: c’est en ces termes que David Guerchon,

président de TSI, explique le développement

de l’activité d’ingénierie de son entreprise

en 2018.

Plusieurs raisons expliquent cette alliance

de l’ingénierie des travaux neufs à la

maintenance. Le principal facteur tient dans

la connaissance de TSI en tant qu’expert

en maintenance des process industriels

de ses clients. Intervenir au quotidien en

maintenance lui permet de compiler une

base de connaissances indispensable à la

juste réponse aux questions de ses clients.

De plus, l’intégration de l’ingénierie

est un développement logique. Elle lui

permet de fournir, dans un délai court,

des réponses globales pertinentes. Le

temps est, en effet, ce qui manque le plus

à ses donneurs d’ordres qui sont tous

contraints au développement de solutions

d’investissement avec des ROI de plus en

plus courts. TSI s’adapte donc à ces nouvelles

composantes avec des solutions innovantes.

Par ailleurs, TSI intervient dans des

domaines industriels où les moyens

sont particulièrement sollicités, dans des

ambiances chaudes, poussiéreuses, polluées,

pour lesquels il fournit des services sous

des formes diverses : dépannage ponctuel,

intervention 7/7, délégation de ressources

techniques, contrat de Full Service (la

maintenance des sites de production). David

Guerchon présente les atouts de ces services

par rapport à ceux de ses concurrents : «

Nous avons l’avantage de la disponibilité, de

la réactivité et de la multi-compétence avec

un effectif de 85 personnes, focalisé sur le

service au client. Chez TSI, le téléphone n’est

jamais sans réponse et nous sommes organisés

pour être capables de déployer des personnels

dans un minimum de temps lorsque c’est

nécessaire. »

Le développement et la réalisation d’un

équipement de dépoussiérage pour une

industrie liée à la production d’isolants

est un exemple de réalisation récente de

TSI. L’entreprise a assuré l’ensemble du

projet d’implantation des équipements,

comprenant l’intégration des matériels

périphériques et la coordination des

différents corps de métiers ainsi que la

maîtrise d’œuvre afin d’assurer une remise

en service des installations de son client à

une date ferme.

30 ANS D’EXPÉRIENCE DANS UNE

BANQUE DE DONNÉES

En outre, la connaissance et l’expérience

acquises sur le terrain par ses équipes

de maintenance pendant plus de 30 ans,

ont alimenté une banque de données.

Elle permet de pouvoir répondre, limite

les erreurs, d’être pertinents dans ses

réponses aux clients en parlant le même

langage qu’eux. David Guerchon résume

ainsi : « In fine, c’est un gain pour le

client qui a en face de lui des techniciens

connaissant parfaitement ses contraintes et

ses particularités. »

Des travaux de cordiste

pour le raccordement

de l’installation

à la cheminée.

© DR

32 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

De plus, son bureau d’études est organisé

autour de techniciens et ingénieurs qui

travaillent en étroite coopération avec

ses chargés d’affaires. Ils se déplacent

systématiquement chez ses clients. En

2018, TSI a investi dans un scanner 3D qui

présente un atout énorme dans les phases de

prise d’informations sur les environnements

dans lesquels il intègre ses moyens.

Ses équipes réalisent aussi bien des

activités d’ingénierie/travaux neufs que

des opérations de maintenance. Elles sont

composées de techniciens, ingénieurs,

mais aussi de personnes de terrain avec

des expériences riches. Par ailleurs, des

partenaires collaborent avec TSI dans des

domaines techniques spécifiques tels que

l’automatisme ou l’aéraulique, par exemple.

Un bureau d’études pour de nouveaux

marchés

Il y a cinq ans, TSI a développé son bureau d’études. Ceci a donné accès à l’entreprise à

de nouveaux marchés de conception et de réalisation d’équipements. Cela a également

ouvert un marché d’envergure nationale dans le domaine des travaux neufs. Aujourd’hui,

son bureau d’études est armé pour répondre aux besoins de ses clients avec des moyens

de conception à la pointe de la technologie (CAO SolidWorks et Inventor, Scan 3D).

Enfin, la société intervient dans le domaine du parachèvement (usinage manuel de pièces

de très grande dimension) pour les clients dans des domaines liés au secteur de l’énergie.

Mais étant confronté à la pénurie de maind’œuvre,

l’entreprise assure des formations

pour son nouveau personnel. David

Guerchon déclare à ce propos :

« C’est aujourd’hui un vrai défi. Certains

métiers sont en telle tension que nous ne

pouvons pas recruter. Nous avons mis en

place des liens avec les centres d’apprentissage

de notre secteur et nous accueillons en

permanence des jeunes que nous sélectionnons

soigneusement. » Il ajoute : « En parallèle,

nous avons mis en place le parrainage et le

tutorat pour faire monter en compétence les

plus jeunes de nos effectifs en leur faisant

bénéficier des compétences des ‘‘seniors’’ ». ●

Valérie Brenugat

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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I33


MAINTENANCE EN RÉGIONS

HAUT-RHIN

Pertech Solutions : Eye tracking pour

une intervention à distance

© DR

Luc Doerenbecher, CEO et directeur

commercial de Pertech Solutions.

Basée à Mulhouse, Pertech Solutions est une entreprise

française spécialisée dans la conception, le développement,

la production et la commercialisation des technologies d’Eye

tracking. La société exploite l’œil et le regard comme un

organe central d’interaction entre l’homme et les systèmes

de contrôles, de sécurité et de pilotages. Spécialisé dans les

domaines de la santé, de l’industrie, du transport automobile

et aéronautique, l’entreprise offre des solutions d’Eye

tracking innovantes dans plusieurs domaines d’activités.

«

Les industries en général, par la gestion de leurs coûts

d’exploitations, sont rentrées depuis bien longtemps dans des

spirales de réduction économique importante accompagnées

d’une course à la performance. Les objectifs étant à la fois

de leur permettre de mieux résister à la mondialisation et aux

risques de délocalisation induits, mais aussi de mieux produire

(plus propre, plus qualitatif, plus local…). L’industrie 4.0 prend

dans ce contexte tout son sens » déclare Luc Doerenbecher, CEO

et directeur commercial de Pertech Solutions, déclare à propos

des enjeux de la maintenance industrielle. Chez Pertech Solutions,

les technologies sont orientées industries 4.0. Elles contribuent à

l’innovation tout en gardant une place importante à l’humain. Le

Facility Management assisté par la solution Eye Tracking permet,

en effet, l’inspection, la formation

et la maintenance. Partout dans le

monde, avec cet outil, il est possible

d’exploiter la précision du pointage

de l’œil des techniciens pour les

assister.

Au travers d’EyeTechAssist, Pertech

Solutions propose à ses clients,

sa technologie d’Eye tracking

pour répondre à des contraintes

opérationnelles et de production

comme la performance qualité

(contrôle visuel de pièces fabriquées),

la performance de l’opérateur en

chaîne de production (analyse des

© DR

Un opérateur en situation.

états de fatigue, des courbes d’attention, du stress...), l’aide (en Live)

à l’assistance et la maintenance à distance d’intervenants par un

ou plusieurs experts en simultanés « base avant – base Arrière » et

l’inspection de maintenance (contrôle visuel, vérification du respect

des protocoles de contrôle…). Cette solution est également utilisée

pour la recette de chantiers – installations, le pré-diagnostic et la

préparation d’intervention de maintenance, l’augmentation des

performances dans les formations techniques grâce aux didacticiels

visuels possibles avec ses outils. Enfin, elle contribue à la sécurité

des opérateurs intervenants (EPI ) en se servant des produits de

Pertech Solutions comme des PTI et à l’ergonomie des postes

industriels de travail (environnement de production).

Le système qui exploite l’Eye

tracking peut être utilisé par

tout professionnel. N’importe

quelle personne sur un site

industriel, peut ainsi se

transformer en ressource

d’intervention. En effet, elle

se connecte extrêmement

facilement et rapidement avec

un expert technique distant

qui «rentre» à distance dans

l’œil de la personne qui utilise

le système. L’œil du porteur

devient alors une passerelle

universelle d’assistance. De plus,

34 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

Capteur numérique Pertech Solutions.

© DR

Luc Doerenbecher affirme : « Aucun concurrent ne dispose de la

technologie d’Eye tracking pour aider à réaliser des interventions

à distance. Notre système est très facile à et rapide à déployer ne

nécessite pas de formations particulière. Il utilise des moyens et

des infrastructures informatiques très simples. » Par ailleurs, le

système est conçu pour des intervention de longue durée et est

particulièrement confortable. Il ne perturbe pas le porteur du

système, ce qui accentue la sécurité générale d’une intervention.

En outre, Luc Doerenbecher recommande des conseils pratiques :

« Comme chez certains clients, idéalement, on peut laisser un système à

disposition sur un site industriel. Un peu dans l’esprit d’un défibrillateur,

en cas de besoin, on sort notre système de sa boite, n’importe qui peut

l’endosser et se connecter avec la base arrière-support du fournisseur,

qui «prend la main sur» l’œil du porteur du système et l’assiste à

distance en suivant la direction du regard du porteur du système. »

Si les clients de Pertech Solutions sont aussi bien des PME que des

grands industriels, le profil type du client utilisateur est l’industrie

manufacturière qui exporte ou qui intervient à distance pour

maintenir un parc machine, faire des inspections ou des formations

techniques .

« Aucun concurrent ne dispose de la technologie d’Eye

tracking pour aider à réaliser des interventions à

distance. »

Récemment, un client français qui fabrique des systèmes

d’automatismes complexes, a fourni à quelques clients en

Allemagne le matériel de Pertech Solutions pour des périodes de

garanties. Un problème de maintenance ou de réglage est survenu

sur une machine de la marque XX chez le client très distant.

Le client a alors disposé d’un système fourni par les services du

fabricant. Lors de problème, une personne d’une équipe de son

client a endossé le système, il s’est connecté avec l’expert technique

fabricant basé au siège. Celui-ci lui a demandé de faire les bons

contrôles de paramètres machine, et il a assisté l’intervention via

l’œil de son interlocuteur client. L’ expert peut, d’ailleurs, zoomer

sur l’endroit où pointe l’œil, enregistrer l’intervention et revoir

tout le parcours de l’œil pour s’assurer que les bons contrôles

ont été réalisés. De plus, l’expert peut disposer de différentes

fonctionnalités afin de faciliter l’intervention ou l’assistance

à distance. Luc Doerenbecher témoigne : « Dans ce cas précis,

l’intervention a duré 20 minutes, aucun technicien fournisseur n’a

été déplacé , on a évité et économisé 1 jour A/R pour intervenir sur

le site client . L’expert a pu traiter d’autres demandes clients. Il y a

une rentabilité immédiate du système et la satisfaction client qui

reconnait l’intérêt et l’innovation. » Durant la crise du Coronavirus

Covid-19, située dans un cluster, l’équipe de Pertech Solutions

a également dû gérer à distance ses activités. ●

Valérie Brenugat

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I35


MAINTENANCE EN RÉGIONS

AVIS D’EXPERT

Industrie 4.0 : vers une démocratisation

des Digital Twins ?

L’essor de l’industrie 4.0 et avec elle des usines intelligentes a véritablement transformé le secteur industriel.

Avec les progrès réalisés dans le domaine de l’internet des objets (IoT), les Digital Twins (ou jumeaux numériques)

suscitent toujours plus l’intérêt des entreprises. En effet, les solutions qu’englobent ce concept sont susceptibles

d’apporter de nombreux bénéfices dans tous les types d’industrie.

© DV GROUP

© DV GROUP

Transformation numérique ou

digitale, transition, évolution

etc… De nombreux termes

circulent pour qualifier la nécessité des

entreprises à entamer la transformation

David Lancet, responsable Département

Ingénierie DV GROUP.

numérique de leur organisation. L’objectif

est simple : utiliser la technologie pour

réduire les temps de conception et

accélérer la productivité. Aujourd’hui,

l’industrie l’a bien compris et est en train

de développer le concept de Digital Twin, la

représentation numérique sur-mesure d’un

élément physique qui promet de mieux

appréhender les produits, d’en comprendre

l’état, de réagir aux changements et ainsi

apporter de la valeur. Bien que le concept

existe déjà depuis plusieurs années, les

jumeaux numériques prennent aujourd’hui

une dimension supplémentaire.

DIGITAL TWINS, OU RÉPLIQUER

POUR MIEUX GRANDIR

Aujourd’hui, les jumeaux numériques font

l’objet d’une offre très diversifiée donc il est

essentiel pour chaque industriel d’identifier

l’utilisation souhaitée afin de tirer profit

de cette technologie. En effet, les Digital

Twins permettent de répondre à des besoins

métiers spécifiques tels que l’amélioration

ou le pilotage de lignes de production ou

d’usines, la surveillance d’équipements, la

maintenance prédictive, la formation au

travers de la réalité virtuelle ou encore la

mise en place d’un référentiel numérique.

Mais la véritable finalité des jumeaux

numériques est de disposer d’une copie

numérique capable d’évoluer, en temps réel

ou en accéléré, tout en tenant compte du

vieillissement de son clone physique. Grâce

à des capteurs posés sur la machine, des

données sont collectées et injectées dans le

Digital Twin. Ainsi, la reproduction virtuelle

de l’objet s’alimente, traite et apprend à l’aide

de ces data ; c’est ce qu’on appelle le machine

learning.

Qu’ils soient associés à une machine, à une

ligne de production ou à la performance

d’une entreprise, les Digital Twins offre

de nombreuses possibilités pour les

entreprises. Comme toute transformation

technologique, ils représentent une

véritable révolution pour l’industrie et

notre métier.

SIMULER POUR OPTIMISER UNE

LIGNE DE PRODUCTION : LE CAS

D’UN VERRIER

L’un de nos clients verrier a récemment

investi dans l’évolution d’une de leurs

usines d’Europe de l’Est spécialisée dans

la fabrication de verre pour les marchés

du bâtiment et de l’écoconstruction. Avec

36 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE EN RÉGIONS

fonctionnalités de la machine avant même

que le projet soit terminé. De plus, dans le

contexte actuel de distanciation sociale liée

à la pandémie de COVID-19, le jumeau

numérique et le ‘‘virtual commissioning’’

prennent tout leur sens car ils sécurisent

les collaborateurs qui peuvent continuer

de se former mais aussi d’effectuer des tests

à distance.

© DV GROUP

cet investissement, le verrier souhaite

notamment repenser leur ligne de fabrication

de plateaux de verre à haute technicité en

ajoutant un ilot de traitement afin d’améliorer

la qualité de leurs produits.

Pleinement impliqué dans l’industrie 4.0 et

le développement des usines intelligentes, le

verrier souhaite utiliser la technologie Digital

Twin dans une démarche d’évolution. Les

objectifs sont clairs : virtualiser la machine

pour sécuriser les différentes modifications

mécaniques et d’automation, vérifier la

gestion des nouveaux flux de production

et ainsi réduire les temps d’immobilisation

de la ligne. C’est dans cette optique que notre

client nous confie sa modélisation.

Étant référent Siemens Digital Twin, nous

choisissons de digitaliser l’ensemble de

la ligne et de l’intégrer dans le logiciel de

conception assistée par ordinateur NX-MCD

afin d’animer la modélisation 3D et ainsi

s’assurer de son bon fonctionnement.

L’intégration de l’ilot de traitement nous

a permis de simuler et tester différents

scénarios de production de manière

exhaustive et par conséquent, adapter les

programmes automatisme, de contrôle

de d’ordonnancement. Grâce à la mise en

service virtuelle, communément appelée

‘‘virtual commissioning’’, le séquentiel et

les flux de production ont été vérifiés en

amont des travaux sur site.

Avec cette solution innovante, le Digital

Modélisation 3D de la ligne

dans le logiciel de CAO Siemens NX-MCD.

Twin de la ligne de fabrication de plateaux de

verre a offert à notre client un gain de temps

de plus de 50 % sur la mise en service réelle.

Cette représentation numérique a également

permis d’optimiser la programmation et

les essais de mise au point sur site et donc

de gagner en efficacité. La sécurisation est

un autre avantage important car les risques

liés à cette modification majeure de ligne

de production ont été considérablement

réduits. Par ailleurs, le jumeau numérique

a apporté une certaine flexibilité à notre

client puisque nous avons pu évaluer les

modifications de la ligne alors que celle-ci

était en cours de production.

Le Digital Twin a également été d’une aide

redoutable pour l’adhésion des équipes

car il a servi de média de communication

puissant pour la formation des opérateurs

qui ont pu se familiariser avec les nouvelles

À propos de DV GROUP

Au-delà de ces résultats immédiats, l’intérêt

d’un Digital Twin est de disposer d’une copie

numérique capable d’évoluer en parallèle

de son clone physique. Ainsi, dans le

futur, notre client pourra profiter d’autres

bénéfices comme une gestion du cycle de vie

de la machine plus aisée et par conséquent

améliorer la production de la ligne, gagner

en temps de cycle, en efficacité et réduire

les pertes.

Désormais, les Digital Twins font partie

intégrante des stratégies IoT des entreprises.

En effet, les progrès fulgurants des capacités

informatiques et la baisse du coût de stockage

des données et des capteurs ont contribué à

faire décoller leur utilisation. Cette croissance

rapide est notamment due au fait que les

jumeaux numériques permettent de gagner

en efficacité et offrent des possibilités

d’économies et de croissances exceptionnelles.

Mais pour tirer profit au maximum de cette

technologie, le véritable enjeu des industriels

est d’utiliser une solution pertinente, adaptée

et sécurisée et pour cela, s’adresser à un

partenaire fiable. ●


David Lancet

Leader européen en Ingénierie, Maintenance et Contrôle, nous œuvrons chaque jour

pour satisfaire nos clients et demeurer fidèle à notre réputation ‘‘Expert in Motion

Technology’’. Nous employons aujourd’hui 250 collaborateurs répartis dans 21

agences en Europe et réalisons un chiffre d’affaires de 33 millions d’euros.

Pleinement impliqué dans le développement de l’usine du futur, nous participons à

cette mutation industrielle et développons des solutions « IT 4.0 » dédiées à répondre

à ces nouveaux enjeux économiques, sociétaux et environnementaux mais également

adaptées à la particularité des process industriels et des organisations.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I37


PRATIQUE

GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT

SYNDICAT

Sypemi au service du

Facilities Management

Le syndicat professionnel représente les

entreprises de Multiservice Immobilier qui

proposent des prestations de services, de

maintenance et de gestion technique et

administrative d’ensembles immobiliers

tertiaires, commerciaux, industriels ou publics.

La maintenance des bâtiments industriels figure

parmi dans ces activités dénommées Facilities

Management (FM). Dalkia, Engie Solutions, Spie

figurent parmi ses adhérents. Zoom.

QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE

DANS LA GESTION DES OPÉRATIONS

D’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT ET DES

BÂTIMENTS INDUSTRIELS ?

Eric Lefiot : Les enjeux sont identiques à ceux de la maintenance

classique puisque le facility management est l’assemblage

et le pilotage de ces différents métiers. Nous

sommes dans la gestion des contraintes qui s’imposent à

ces métiers et dans la notion de ces services à l’identique.

Donc le métier multitechnique est plus tourné vers l’immeuble

et le métier Service vers l’utilisateur. Nous proposons

des offres dans lesquelles il y a de l’astreinte, de la

gestion de la GMAO, des risques pour les collaborateurs

et de l’accidentologie… La seule différence avec les « purs

mainteneurs » : nos métiers techniques s’intègrent dans

une collectivité d’actions (interopérabilité et informations

partagées) puisque le facility management réunit ces différents

métiers tournés vers les utilisateurs et les propriétaires.

Cela amène les collaborateurs à travailler en équipe

sur les sites.

Concernant l’industrie, nous continuons à travailler sur

le sujet de l’optimisation énergétique car l’offre de solutions

forfaitaires ou d’évitement de coût présente un intérêt

dans le cas du facility management. Comme les consommations

énergétiques des bâtiments sont très importantes,

je pense que toutes les solutions permettant de réduire les

coûts seront bienvenues. La solution digitale qui permet

d’installer des capteurs sur des équipements stratégiques,

contribuent à une rationalisation performante.

© DR

Eric Lefiot,

président du Sypemi depuis 2019 et

directeur général d’Atalian Facilities.

QUELLES SONT LES COMPÉTENCES EN

MAINTENANCE DEMANDÉES À UN FACILITY

MANAGER ?

E.L. : Le métier du facility management est le pilotage et la

coordination pour le client. Donc le métier multitechnique

s’intégrant dans un contrat de facility management doit avoir

les compétences d’un mainteneur classique qui répondrait

directement à son client. Ainsi, il existe 2 contraintes spécifiques

: optimisation des charges d’exploitation qui constitue

une plus-value du facility management (outre l’assemblage et

le pilotage) grâce, en autres, à la massification et l’interopérabilité

des acteurs et la sécurisation du fonctionnement des

installations et du bâtiment en général.

« Le métier du facility management est le

pilotage et la coordination pour le client. »

QUELLESNOUVELLES TECHNOLOGIES PERMETTENT

D’ASSURER LE SUIVI DES INTERVENTIONS ?

E.L. : Pour les métiers techniques, nous sommes sur des

38 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT

PRATIQUE

© DR

avec le développement d’interfaces mobiles smartphones

et tablettes. On n‘a pas seulement connecté l’entreprise au

système client mais surtout les utilisateurs et les opérants

sur les sites. Nous avons créé des outils à destination des

opérants pour communiquer à la fois avec leurs entreprises,

notamment sur la prévention des risques mais aussi par le

biais des systèmes informatiques pour remonter les informations

à leurs clients.

Par exemple, lorsque qu’un accident de travail est déclaré

dans l’application informatique, le responsable hiérarchique

et le responsable QSE sont informés via un sms ou un mail

de la survenance et peuvent agir par le lancement de l’enquête

accident et valider à distance les éléments de la déclaration

d’accident avant la transmission à la CPAM. Cela

permet donc d’optimiser les circuits de communications

et de traitement des accidents dès leur survenance.

Un technicien de maintenance en action.

systèmes relativement classiques : les GTB des immeubles,

outil de gestion GMAO, capteurs, connectique par IoT,

limitation du préventif au profil économique du curatif

sur des équipements non stratégiques, réalité augmentée

(lunettes), les databases pour essayer d’optimiser le prévisionnel

et éventuellement en travaillant sur des solutions

d’optimisation.

Donc les nouvelles technologies sont digitales et informatiques

et les multitechniciens se les approprient dans

le cadre de la maintenance classique. On devra travailler

davantage sur la donnée et les informations que les capteurs

nous offrent sur les équipements stratégiques en complément

de ce que

QUELS NOUVEAUX PROCÉDÉS EXISTENT-ILS POUR

LES DÉCLARATIONS DES ACCIDENTS ?

E.L. : Il n’y a pas véritablement de nouveaux procédés en

dehors de logiciels de déclaration et de suivi des accidents

qui sont désormais interfacés avec les déclarations en ligne

avec les CPAM 1 , et le fait qu’ils ont évolué vers des solutions

intégrées HSE, en prenant en compte les DUER 2 , les

plans de préventions, la mesures du risque chimiques, etc.

QUELS NOUVEAUX MOYENS GARANTISSENT LA

SÉCURITÉ DE L’INTERVENTION ?

E.L. : Les lunettes connectées permettent d’obtenir la réalité

augmentée. Cela permet aux techniciens confrontés à une

situation locale d’être éventuellement appuyé à distance

par un expert qui aura plus de recul pour gérer la situation

et aider ce collaborateur à trouver la bonne solution

et à sécuriser davantage ces interventions.

Nous avons aussi développé des systèmes de formation pour

la réalité virtuelle avec des différents acteurs permettant de

former les collaborateurs et de générer des réactions par

rapport à certaines situations.

Concernant la sécurité au travail, nous travaillons sur

des audits ergonomiques et digitaux. Des sociétés se sont

spécialisées dans la prévention des risques professionnels

réalisant des audits ergonomiques digitaux auprès d’opérateurs.

© DR

Ces procédés ont également évolué vers plus de mobilité

1. Caisse Primaire d’Assurance Maladie.

2. Document unique d’évaluation des risques.

Les multitechniciens s’approprient les nouvelles

technologies pour une maintenance classique.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 39


PRATIQUE

GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT

Par ailleurs, les EPI connectés (comme ceux de Hestiam

ou Kypsafe par exemple) permettent de géolocaliser les

acteurs, de connaitre leurs déplacements, de savoir si

ils sont en situation de chute. Pour les EPI connectés, le

support peut varier : chaussures, balises ou directement sur

téléphone portable. Les capteurs donnent des informations

sur l’activité de l’agent : géolocalisation et arrivée en zone

à risques, déplacement, chute brutale, … ainsi des informations

peuvent être envoyées à l’agent et inversement des

informations peuvent être envoyées au manager en direct.

« Les problématiques de nos clients sont

devenus les nôtres. »

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE

SANITAIRE SUR L’ACTIVITÉ DE VOS ENTREPRISES

ADHÉRENTES ?

E.L. : Nous avons vécu une situation très complexe. Les

problématiques de nos clients sont devenus les nôtres.

Nous sommes entrés d’abord dans une phase sidération où

nous avons dû adapter nos solutions de service et nos techniques

aux besoins réels de nos clients. Nous avons alors

mis en place des solutions de flexibilité qui nous permettent

de s’adapter à ces situations. En contrepartie, nous avons

demandé de maintenir les situations contractuelles en place

et notamment les règlements qui en découlent. La plupart

de nos contrats sont, en effet, forfaitaires.

Des maintenances n’ont pas été réalisées pendant 1 ou 2

mois car il y avait une impossibilité de mettre en place des

agents. Mais rien n’interdit que ces actions de maintenance

soient réalisées plus tard ou décalées dans le temps. Donc

le discours privilégié auprès de nos clients, à la demande

de nos adhérents, était de maintenir les solutions de règlement

pour ne pas nous mettre davantage en risque avec

un souci de dégressivité dans les mois à venir. C’est vrai

que nous avons été accompagnés par l’Etat pour la mise

en place du chômage exceptionnel. Ces dispositifs ont été

retransmis à nos clients. Avec la reprise de l’activité, il faut

que les processus se remettent en place et que les contrats

forfaitaires continuent à se prolonger, que les règlements

des contrats soient maintenus.

L’idée est d’accompagner symétriquement les clients dans

leurs démarches à la fois dans la gestion de la crise sanitaire

et la reprise d’activité économique. Les conséquences

40 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT

PRATIQUE

© DR

Conférence du Sypemi sur le FM connecté 4.0 au Medef en mai 2019.

de la crise ont contribué à valoriser nos activités de service

et nos métiers. Il faut que l’existence de ces « invisibles »

devenus « visibles » pendant la crise continue à se pérenniser

à la sortie de la crise. Ainsi, nous allons travailler sur

les valeurs ajoutées de nos métiers : les préconisations, nos

savoir-faire, nos réussites pour les clients en cette période

de crise. Nous développerons encore des solutions de flexibilité

et travaillerons avec les partenaires de service sur des

nouvelles solutions afin de renforcer nos actions et savoirfaire

notamment en matière de RSE, de crise sanitaire…

QUELLES RECOMMANDATIONS CONSEILLEZ-VOUS

POUR GÉRER LA CRISE LIÉE AU CORONAVIRUS À VOS

ADHÉRENTS ?

E.L. : Etre en symétrie avec nos clients. Il faut savoir adapter

nos offres à nos clients dans la flexibilité, les accompagner

dans la difficulté pour proposer de nouveaux services.

Autre recommandation : savoir faire des pas de côté pour

proposer ces nouvelles solutions qui ne manqueront pas de

s’imposer naturellement au sortir de la crise.

Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les conséquences

immédiates de la crise mais il y aura des enseignements à en

tirer en matière de RSE, de flexibilité… Je pense que nous

devons réagir vite et tirer des enseignements qui soient

pérennes et profitables.

DANS QUELS ÉVÈNEMENTS SEREZ-VOUS PRÉSENT

PROCHAINEMENT ?

E.L. : Nous participerons aux Workplace Meeting en

novembre prochain. En outre, nous continuerons à animer

des Matinées régulières pour nos clients et nos adhérents

dès que la sortie de crise Covid-19 nous le permettra.

Nous serons également présents aux FM’Days en octobre

prochain. Enfin, nous comptons continuer à exercer notre

position d’acteur fédérateur, animateur et influenceur sur

ces différents métiers. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

Sypemi : un syndicat

professionnel de référence

Le Sypemi est le Syndicat Professionnel des

Entreprises de Multiservice Immobilier qui déploient

des prestations de services, de maintenance et de

gestion technique et administrative d’ensembles

immobiliers tertiaires, commerciaux, industriels ou

publics.

Ces activités de Facilities Management (FM), concept

apparu il y a une trentaine d’années dans les pays

anglo-saxons, créent de la valeur pour les donneurs

d’ordre, via un modèle d’intégration de services et de

performance sociale, des fonctions de soutien et de

support aux entreprises.

Ce syndicat de référence de la filière FM rassemble

l’ensemble des personnels travaillant sur

l’exploitation technique et servicielle des bâtiments.

Il a pour objet la mise en valeur des meilleures

pratiques et la promotion des activités de services.

Il défend aussi les intérêts des professionnels de la

maintenance. Il rassemble également leurs offres

avec celles des services de facilities management.

Enfin, le syndicat représente 11 Md€ total dont 4 Md€

en FM et 5Md€ en multitechnique avec 23 adhérents

dont une majorité ayant des compétences techniques.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 41


PRATIQUE

MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

© UIMM-Colas Declercq

Avec un budget de 3M€, « L’usine extraordinaire » organisée par l’IUMM à Marseille a accueilli 20 000 visiteurs.

SYNDICAT

UIMM Alpes-Méditerranée accompagne la

maintenance industrielle

Le but de l’organisation patronale UIMM Alpes-Méditerranée est de construire un environnement

favorable à la compétitivité des industries métallurgiques, en mobilisant le réseau et en déployant ses

services et ses ressources. Dans son secteur d’activité, ce syndicat accompagne les professionnels

de la maintenance industrielle dans leur développement. Echanges

© UIMM

Serge Bornarel,

délégué général

de l’UIMM Alpes-

Méditerranée.

« Nous avons la chance d’être

le berceau de la maintenance

industrielle. »

QUELLES SONT LES

CARACTÉRISTIQUES DE

L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

ET DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE DANS VOTRE

RÉGION ?

Serge Bornarel : Nous avons la chance

d’être le berceau de la maintenance industrielle.

En fait, l’Etat a décidé d’y installer

« le meccano » chimie-pétrole-aciérie

quand dans les années 60 ou 70, toutes les

grands de la maintenance industrielle sont

nés autour de l’étang de Berre : Ponticelli,

ADF, les Ateliers de Fos, Ortec. Ils sont

tous adhérents à l’IUMM 1 . Donc les clients

initiaux étaient les sites pétrochimiques et

la sidérurgie. Grâce à leurs expériences,

ils ont remonté la vallée du Rhône pour

participer à la construction des centrales

1. Union des Industries et Métiers de la Métallurgie.

nucléaires. Puis ils ont diffusé sur toute

la France dans les zones chimiques : le

Sud de Lyon, Dunkerque dans la sidérurgie

et la Normandie pour la Chimie.

Nombreuses sociétés sont devenues

internationales : beaucoup en Afrique et

maintenant en Asie. La relation entre les

donneurs d’ordre et les sous-traitants s’est

concrétisée par la création de l’association

Mase à Martigues. Les sièges sociaux de

ces sociétés se situent dans la région. La

maintenance est une vraie composante de

la région Paca. Cela représente un nombre

d’emplois considérable.

Par ailleurs, la recherche et le développement

se trouvent à Marseille avec EDF et

ses 800 ingénieurs. Donc tous les professionnels

de la maintenance industrielle

de haut niveau ont une activité nucléaire

forte. Il y a donc de l’innovation, de la

réflexion et de la collaboration entre

donneurs d’ordre et sous-traitants.

42 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

PRATIQUE

QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI

MÉTALLURGIQUE ?

S.B. : Concernant la région Sud et les territoires d’industrie, il

y a différents bassins : autour de l’étang de Berre, Aix-en-Provence-Gardanne-Rousset,

Aubagne-La Ciotat, La Seyne-sur-

Mer-Toulon, Nice-Cannes et Grasse avec les parfumeurs.

Les effectifs de la métallurgie sont 60 000 salariés et la maintenance

industrielle, 15 000 salariés.

QUELLES SONT LES PRINCIPALES FILIÈRES

MÉTALLURGIQUES DE LA RÉGION ?

S.B. : Les filières verticales comprennent l’aéronautique, la

micro-électronique, le naval, le médical, la sidérurgie, les

produits du second œuvre du bâtiment (fenêtre en aluminium…)

et l’énergie (nucléaire, renouvelable).

Quant aux filières horizontales, elles rassemblent : la maintenance

industrielle qui est vraiment transversale, l’ingénierie,

la mécanique et l’usinage se diversifiant en travaillant à

la fois dans le nucléaire, l’énergie, le naval et l’aéronautique.

QUEL SONT LES EMPLOYEURS LES PLUS

IMPORTANTS DE L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

DANS VOTRE RÉGION ?

S.B. : Nous avons des « locomotives » dans chacune des

filières : aéronautique avec Airbus Helicopters et Thales

Espace, la microélectronique ave STMicroelectronics et

Thales Gemalto, le naval avec Naval Group, l’énergie avec

EDF, CEA et Iter, la sidérurgie avec Arcelor et Ascometal, le

médical avec des petites entreprises structurées ne dépassant

pas la cinquantaine de salariés (Soluscope avec les endoscopes,

Euros avec les prothèses), le second œuvre du bâtiment

avec des petits fabricants de serrurerie et de fenêtre

en aluminium.

QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE DANS LA RÉGION ?

S.B. : Les enjeux sont de garder l’excellence et de continuer

à travailler avec les donneurs d’ordre pour l’innovation et

la capacité à organiser les chantiers. L’aspect Sécurité a été

aussi bien travaillé et cela est une force. Aujourd’hui, on

peut encore progresser sur les problématiques de planification

des grands arrêts techniques.

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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 43


PRATIQUE

MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE

FORMATION ?

S.B. : La vraie révolution pour les prochaines années est la formation

en situation de travail. Maintenant, nous avons à notre disposition

des outils digitaux et de simulation qui permettent de ne

pas se déplacer systématiquement dans un centre de formation.

Nous pouvons donc faire des formations sur le poste de travail

tous les jours. Puis pour compléter la formation, il faudra pratiquer

sur une plateforme spécialisée mais le temps de déplacement

et de présence peut être réduit beaucoup sur un centre de

formation. Donc nous allons augmenter la capacité de formation.

Par ailleurs, des simulateurs de soudage existent. Dans le

nucléaire, la réalité augmentée ou virtuelle permet de répéter

les gestes et d’éviter le temps d’exposition lors de la maintenance

dans des zones « chaudes » et cela est vraiment génial.

« Le premier service demandé est donc

juridique. »

QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS

DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

S.B. : Nous les accompagnons sur 3 dimensions. Notre essence

même est la fabrication de la convention collective. Le premier

service demandé est donc juridique. Il permet de gérer le social

des entreprises (temps de travail…). La maintenance industrielle

nécessite beaucoup d’adaptation.

L’autre service concerne la formation professionnelle. Sur le

premier niveau de formation, les sociétés ont les mêmes besoins

et nous sommes systématiquement sur les métiers en tension.

Donc elles nous demandent à trouver des jeunes.

La troisième sollicitation porte sur l’innovation. La région Sud

a participé à la création de l’institut Henri Fabre et à la plateforme

mutualisée d’innovations en essayant de travailler sur des

problématiques de robotique, de fabrication additive et de maintenance

rapide. Je pense que notre territoire est le mieux placé

car nous avons cette culture de maintenance industrielle. Quand

vous voulez de la maintenance parfaite, vous faites de la maintenance

prédictive où l’intelligence artificielle est bien intégrée. Mais

vous avez aussi la problématique des pièces de remplacement :

soit vous avez un stock avec toutes les pièces en nombre, soit

vous êtes capable de les fabriquer très rapidement à la demande.

Comme les pièces sont certifiées, soit en aéronautique, soit en

nucléaire, soit en naval, elles ont tous un process de certification

de haut niveau. Il faut que la capacité de faire ces pièces rapidement

soit certifiée. Donc la compétence et la certification de l’entreprise

doivent permettre à la fabrication de ces pièces critiques.

Le stand de STMicroelectronics à

l’Usine Extraordinaire.

POUVEZ-VOUS INDIQUER DES EXEMPLES

D’APPLICATION DANS LE SECTEUR DE LA

MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

S.B. : Concernant la fabrication additive, nous avons lancé un

programme d’innovation sur un type d’inox très utilisé pouvant

servir à fabriquer des pièces d’usure critiques (des vannes, des

transmissions…) pour faire certifier le process de fabrication

d’additive afin de faire des pièces rapidement et ne pas les avoir

en stock.

COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ LA CRISE LIÉE AU

COVID 19 ?

S.B. : Comme d’habitude, les maintenanciers sont des professionnels

réactifs. Les usines de chimie devaient produire parce que

les process étaient stratégiques. Il fallait maintenir aussi la sidérurgie.

Aucune production de raffinerie n’a été stoppée. Airbus

Helicopters ne s’est arrêté que 4 jours mais les maintenanciers

devaient entretenir les machines. En outre, STMicroelectronics et

Gemalto ne se sont jamais arrêtés parce qu’ils avaient bien anticipé

la crise venant d’Asie.

Donc comme les maintenanciers sont nécessaires au fonctionnement

de toutes ces entreprises qui ne se sont pas arrêtées. Dans le

Sud, ils ont fait des miracles en trouvant des solutions. Ils disposaient

d’équipements individuels de protection. Par ailleurs, ils

ont beaucoup apprécié que l’IUMM sorte le guide des bonnes

pratiques. Comme nous étions les premiers à éditer le guide, les

donneurs d’ordre, leurs salariés et ceux des sociétés de maintenance

ont été rassurés sachant que toutes les interventions

n’ont pas été maintenues. Il y a une discussion entre les donneurs

d’ordre, les maintenanciers et les sous-traitants pour savoir quelles

opérations étaient indispensables et celles qui pouvaient être

reportées. Les entreprises ne sont pas descendues en dessous de

60 % d’activité. Elles ont montré qu’elles étaient à côté de leurs

clients dans des situations de crise. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

44 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

PRATIQUE

PACA

Club Industrie du Futur Sud soutient la

Maintenance 4.0

Le Club Industrie du Futur Provence-Alpes-Côte d’Azur organise des rencontres entre industriels

pour échanger, partager ses expériences et examiner les enjeux et les solutions de la 4 e révolution

industrielle. Il est un des outils dans l’offre de développement Industriel de l’UIMM Alpes-Méditerranée

et Industries Méditerranée. Il sera présent à Global Industrie Lyon et au salon aéronautique du

Bourget en 2021.

© F.Moura

Thomas Zussa

© DR

Responsable Développement

Industriel et animateur du Club

Industrie du Futur Sud.

L’usine extraordinaire » organisée par l’IUMM

Alpes-Méditerranée en 2019.

QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE

DU FUTUR ?

Thomas Zussa : L’enjeu principal est de soutenir l’industrie

du futur notamment en contribuant à l’amélioration

du taux de disponibilité des moyens de production. Par

exemple, en région Sud, l’industrie navale, n’ayant pas

ou peu de gros chantiers sur le littoral méditerranéen, la

compétitivité de la filière repose sur la performance de la

maintenanc : comment faire en sorte que les escales des

gros navires soient les plus courtes possibles ? Comment

cette industrie peut devenir un vrai pilote de compétitivité

pour les entreprises locales qui souffrent de concurrence

à bas coût ? Des adhérents emblématiques de l’UIMM

intervenant sur des grands arrêts comme celui du porteavions

Charles-de-Gaulle travaillent sur la modernisation

de leurs outils et processus. Quand le navire arrive en maintenance,

ils ont rarement le temps de traiter toute la coque

d’un coup et il faut savoir ce qui a été déjà traité dans les

maintenances précédentes et tracer précisément un plan

de maintenance. De plus, la supply-chain pour les pièces

de rechange doit être réactive. L’enjeu est alors la fabrication

additive ou les processus de fabrication rapides. Quand

un besoin de rechange est décelé au milieu d’un arrêt technique

ou lors d’une escale de navire, la filière doit s’organiser

et faire appel à la fonderie rapide, au rétro-engineering

avec le scanner, la remise en plan de vieilles pièces et la

production rapide de ces pièces pour moins impacter la

disponibilité des équipements.

Le recrutement et le développement des compétences sont

aussi des défis. Demain, il faudra aussi disposer de compétences

pour des usines automatisées et connectées. Avec

des capteurs, il est nécessaire de savoir exploiter des datas

de maintenance plus précis et plus efficaces. Le technicien

de maintenance du futur devra s’adapter à un environnement

de travail beaucoup plus digitalisé, et des équipements

embarquant objets connectés, électronique et

mécatronique.

QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE

FORMATION SUR LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE

DU FUTUR ?

T.Z. : Pour le CFAI 1 , il y a un projet de création du Campus

des Métiers du Futur. Ainsi, un diplôme de Bachelor sur

la maintenance du Futur a été inauguré l’an dernier. Outre

des plateformes techniques à visée pédagogique, des forma-

1. Centre de formation d’apprentis à Istres.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 45


PRATIQUE

MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

© Joel Rubino

Les 4 fondateurs de Cartesiam.

tions sont assurées pour savoir intervenir en télédiagnostic

et diagnostiquer des lignes à partir de jumeaux numériques.

Nous disposons de ces équipements pour pouvoir

diagnostiquer et intervenir plus rapidement, travailler sur

une gamme ou avec un mode opératoire de maintenance

en réalité virtuelle afin d’être plus efficace le jour où il y

aura une panne ou l’équipement sera disponible lors d’opérations

préventives. A cet effet, des investissements ont

été réalisés dans les lunettes de télédiagnostic comme le

breton Ama et l’américain RealWear afin que les stagiaires

commencent à s’accoutumer au mode de transmission de

l’information en opération et en mains libres pour soit

recevoir les instructions venant d’un expert, soit consulter

une documentation technique en visée haute.

« Le club est ouvert à tous, il ne nécessite

pas de cotisation.»

QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS

DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?

T.Z. : L’objectif du Club Industrie du Futur est de faire

rencontrer les industriels pour échanger sur l’Industrie du

Futur. L’idée consiste à prendre une thématique et voire,

un cas d’usage de l’Industrie et à en débattre pendant une

matinée. Le club est ouvert à tous, il ne nécessite pas de

cotisation. La réunion se déroule chez un industriel ou

sur un site à caractère industriel. Par exemple, une matinée

a été consacrée à la maintenance prédictive au CFAI

Provence d’Istres. Généralement, elle commence avec un

petit accueil. Puis une table ronde est organisée avec des

industriels qui partagent alors leurs expériences sur un

cas d’usage de l’Industrie du Futur. Par exemple, concernant

la maintenance prédictive, des points ont été abordés

: qui a fait quoi ? qui l’a utilisé ? est-ce que cela tient

ses promesses ? Puis la parole est donnée aux industriels.

Une proportion de 80 % des industriels est généralement

prévue dans la salle. Puis lors de la deuxième partie de la

matinée, les offreurs de solutions sélectionnés prennent

la parole selon le sujet de la journée. Ils « pitchent » alors

sur leurs solutions et leur pertinence selon le cas d’usage

de la thématique. Enfin, une visite du site industriel et des

partages d’affaires sont organisés.

46 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

PRATIQUE

En tant qu’UIMM, nous proposons des diagnostics Industrie

du Futur : faire intervenir un expert pour identifier les

gisements de l’amélioration de la compétitivité ou challenger

l’entreprise sur son modèle économique, basculer sur la

fonctionnalité ou l’économie d’usage, appliquer des contrats

de disponibilité et proposer des projets. Il s’agit soit de les

aider à mettre à plat leurs stratégies de transformation, à

glaner les idées dans l’entreprise, à les compléter avec la

vision du consultant et à les formaliser sur une feuille de

route. Par ailleurs, dans l’accompagnement dans les financements,

nous aidons les sociétés avec des services financiers

et les guidons vers des dispositifs d’Etat et de Région.

Actuellement, dans la région, nous avons un parcours Sud

Industrie 4.0 qui finance une expertise pour la mise en

œuvre des projets et une subvention aux investissements

dans le cadre de transformation et de modernisation et de

transition écologique de l’industrie.

POUVEZ-VOUS INDIQUER UN EXEMPLE D’APPLICATION

INNOVANTE DANS LE SECTEUR DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE ?

T.Z. : Les capteurs de la société Cartesiam en sont un

exemple. Nous avons obtenu son témoignage dans le cadre

du club Industrie du Futur sur la maintenance prédictive.

Cet offreur de solutions toulonnais propose un capteur qui

analyse les vibrations et les compare grâce à une base de

données. Avec un programme d’intelligence artificielle, il

peut signaler des dérives par rapport à un certain nombre

de vibrations. Donc il y a eu un cas d’usage de ce capteur

dans le centre de revalorisation et d’essai de Veolia pour

faire du préventif sur le remplacement des lames de déchiqueteuses.

Auparavant, celles-ci étaient changées préventivement

une fois par semaine. Ensuite, Veolia a basculé

sur un mode prédictif une fois que le capteur et le logiciel

ont été bien étalonnés. Cela a donné des résultats assez

probants : maintenant Veolia ne change les lames lorsque

le taux de signaux de défaillance remonté par les capteurs

le recommande. Cette solution a donc été déployée dans

tous les centres de tri en Europe. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

Focus sur la région Paca

Dans la partie Ouest de la région

Paca, autour de l’Etang de Berre, se

trouvent les industries pétrochimiques,

sidérurgiques et aéronautiques. Des

sociétés industrielles comme SMRI,

vivent au rythme des maintenances

décennales et des grandes visites.

Elles peuvent remplacer des grosses

pièces et être réactives pendant

les grands arrêts. Dans le secteur

naval, il y a beaucoup d’activités de

maintenance plus que de chantiers.

Les métiers de la maintenance

navale sur les navires de croisière et

de transit et de fret maritime ainsi

que la grande plaisance étaient une

activité en croissance avant la crise

du Covid. Malheureusement, l’activité

en Méditerranée a été lourdement

impactée par la crise. Par ailleurs, le

secteur de l’énergie génère une forte

activité en maintenance comme lors

des arrêts de tranches nucléaires. Des

grands donneurs dans le domaine de

l’énergie (hydraulique avec EDF Hydro,

nucléaire avec le CIPN 1 ) font travailler

des grandes sociétés marseillaises

comme Onet Technologies et Comex

Nucléaire. En outre, il existe une

activité mécanicienne qui suit les

pièces de rechange nucléaires. Enfin,

la maintenance aéronautique est

présente avec Airbus Helicopters ou la

base militaire de Cuers (maintenance

militaire). Selon Thomas Zussa, un

grand donneur d’ordre aéronautique

a misé à moitié sur les ventes, à

moitié sur la maintenance. Ainsi,

l’aéronautique sauve la maintenance

un peu dans la région.

Plusieurs grands pôles d’emploi

industriel dominent dans la région

comme les Bouches-du-Rhône

avec les métropoles Aix-Marseille

et le pourtour de l’Etang de Berre

qui est le premier pourvoyeur de

compétences régionales. Des autres

bassins d’emploi à Nice avec les zones

d’activité de Sophia-Antipolis pour le

High-Tech, de Carros pour l’industrie

1. Centre Ingénierie Du Parc Nucléaire.

et de Grasse pour les secteurs

pharmaceutique, senteur et arôme.

Quant à Toulon, il est important pour

les métiers de l’industrie navale avec

l’arsenal qui est le premier employeur

dans le Var. Par ailleurs, la Vallée

de la Durance a beaucoup d’activités

autour de l’énergie avec le réacteur

du CEA Jules Horowitz à Cadarache

et le réacteur Iter. Beaucoup de

professionnels travaillant dans ce

secteur viennent d’Aix-en-Provence,

Manosque et Pertuis.

Enfin, le premier employeur industriel

régional est Airbus avec un site

employant 12 000 personnes incluant

les professionnels externes. Quant

à Arcelor Mittal à Fos, il connait des

incertitudes sur l’avenir des fours.

Autre grand employeur industriel :

STMicroelectronics localisé à Rousset.

Parmi les grandes sociétés, figurent

aussi Snef et Oretec à Marseille, Naval

Group à Toulon et Thales Alenia Space

à Cannes (liste non exhaustive).

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 47


PRATIQUE

MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

SERVICE

SMRI : de la

mécanique à la

robinetterie

Implantée à Port-de-Bouc, à Martigues et à Toulon,

SMRI fournit des services aux grands acteurs de

l’énergie, de l’industrie et des infrastructures,

en les accompagnant dans la maintenance de

leurs installations afin d’en garantir durablement

la sécurité et la performance. Ses métiers de

prédilection sont la mécanique des machines

tournantes, la robinetterie industrielle et l’usinage.

Le point.

Analyse vibratoire pour la maintenance prédictive.

© DR

© DR

Pierre-Jean Blazewicz,

directeur général de SMRI.

La maintenance industrielle est une fonction stratégique

des clients de SMRI 1 . Portée par de nombreuses

évolutions technologiques et par l’obligation de diminuer

les coûts de production, elle évolue constamment.

Aujourd’hui, il ne s’agit plus de bien réparer, mais

davantage de prédire les pannes pour diminuer le TCO (Total

Cost of Ownership) et maximiser la disponibilité de l’outil de

production. Or, une étude de KPMG auprès de 220 industriels

indique que la maintenance prédictive « est à la traîne

» avec seulement 49% qui pratiquent ce type de maintenance.

Pierre-Jean Blazewicz déclare à ce propos : « Le véritable enjeu

me semble-t-il est d’accompagner nos clients dans cette voie,

en s’appuyant sur des solutions innovantes telles que le cloud

computing, le big data, l’internet des objets connectés et l’intelligence

artificielle. En somme, il s’agit de réussir la 4 ème révolution

industrielle !

Bien entendu, nous devons rester pragmatiques et ne pas oublier

que la qualité des travaux de maintenance dépend essentiellement

du savoir-faire des techniciens qui la pratiquent. Voilà

1. Société de Mécanique et de Robinetterie Industrielle.

bien le second enjeu de la maintenance industrielle : développer

l’attractivité de nos métiers, séduire et former de nouveaux

talents. »

SMRI présente deux services principaux : d’une part, la maintenance

industrielle sous contrats pluriannuels à objectifs de

résultats, et d’autre part, les arrêts d’entretiens majeurs d’usines.

Dans les deux cas, elle met en œuvre ses spécialités telles que

la réparation de machines tournantes, la robinetterie industrielle

de haute technicité, l’usinage à haute valeur ajoutée et la

métallisation robotisée.

PÉRENNITÉ ET FORTE IDENTITÉ

Pierre-Jean Blazewicz, directeur général de SMRI déclare cultiver

deux facteurs différenciants : « Le premier, c’est notre volonté

de favoriser la pérennité de nos activités par rapport à une rentabilité

à court terme. Cela nous permet d’entretenir avec nos clients

des relations qui s’inscrivent dans le temps. Cet ADN nous a été

transmis par le Groupe Ponticelli frères dont nous sommes filiales,

et qui fêtera ses cent ans d’existence l’an prochain. Le second, c’est

notre identité de mécanicien. En effet, nous n’avons jamais cédé

aux sirènes de la diversification métier, malgré les sollicitations de

certains clients. Selon nous, c’est un facteur de dilution des compétences.

En revanche, nous avons allongé notre chaîne de valeur en

élargissant notre offre dans notre métier. De ce fait, nous sommes

reconnus comme des spécialistes de la maintenance mécanique

et cela bénéficie à nos clients qui recherchent de plus en plus une

expertise dans ce métier. »

48 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE

PRATIQUE

© DR

Un cas d’application

en 3 points

Une expertise digitalisée

Le prix reste le critère de choix de ses clients prépondérant,

en particulier dans le contexte économique incertain dans

lequel nous nous trouvons. Le directeur général de SMRI note :

« Malgré tout, une offre de prix concurrentielle n’a aucune chance

d’aboutir si elle n’est pas associée à une offre technique solide et

innovante. Ce faisant, au-delà du prix, le TCO devient peu à peu

le critère de choix le plus utilisé par nos clients. » Enfin, la société

sera présente au salon Petrochymia à La Halle de Martigues les 4

et 5 novembre prochains. Il est vrai que la société est également

basée chez tous ses clients pour lesquels elle opère des contrats

de maintenance pluriannuels, sur un périmètre géographique

allant de Castres à Toulon, en passant par l’étang de Berre qui

concentre une part importante de son activité. ●

Problématique : réduire les temps de réparation

des soupapes de sûreté à l’occasion des grands

arrêts de maintenance, et éviter de transporter à

l’extérieur des sites clients du matériel sensible

à forte contrainte règlementaire.

Solution : concevoir, fabriquer et opérer des

containers ateliers mobiles afin de réaliser les

opérations de révision et de tarage de soupapes

de sûreté au plus près des installations de nos

clients.

Résultats : pour ses clients, des délais de

réparation améliorés de 20 % et une sûreté

accrue dans le processus de révision de

ces matériels. Pour SMRI, cela représente

de nouveaux marchés. Très demandés, les

containers ateliers sont actuellement en

Martinique pour un arrêt de maintenance dans

une raffinerie programmé à l’automne 2020.

Valérie Brenugat

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 49


MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA ET GTB

AVIS D’EXPERT

Smart Building : entre

défis technologiques

et environnementaux,

quelles perspectives pour

les bâtiments connectés

de demain ?

Dans une époque récente, les principaux enjeux

du bâtiment étaient avant tout liés à sa solidité,

son étanchéité et son esthétisme. Désormais,

grâce à l’apport de la technologie, il est possible

de récolter et d’analyser les données liées au

fonctionnement du celui-ci. Cette évolution ouvre

la voie vers de nouvelles perspectives en matière

d’efficience, de performance énergétique et

d’intelligence du bâtiment. Comme tout pouvoir,

cela implique de grandes responsabilités.

© Aurélia Blanc

Gweltaz Le Coz,

expert Smart Building chez Matooma.

C’est dans cet esprit que la loi Elan 1 et de récents

décrets ont vu le jour, dont l’objectif est notamment

de réduire la consommation énergétique des bâtiments

tertiaires de plus de 1000 m² de 60% entre

2010 et 2050. Dans ce contexte, il est possible de se demander

quel rôle jouera l’IoT pour atteindre cet objectif et quelles sont

les projections envisageables d’un Smart Building en 2050 ?

REMONTÉE DES DONNÉES ET PERFORMANCE

ÉNERGÉTIQUE DU BÂTIMENT

Afin d’analyser le fonctionnement d’un bâtiment, il est tout

d’abord nécessaire de disposer d’un maximum de données. Pour

cela, il faut équiper un bâtiment d’une multitude de capteurs

et de solutions connectées. Cela passe à la fois par un renouvellement

des solutions GTB (Gestion Technique de Bâtiment)

« Première pierre à l’édifice, les compteurs

connectés. »

1. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF-

TEXT000037639478&categorieLien=id

déjà en place mais quelque peu obsolètes, et par l’installation de

nouveaux équipements connectés afin de réaliser une gestion

intelligente centralisée.

Première pierre à l’édifice, les compteurs connectés. Grâce à

ces équipements, il est possible de remonter les données de

consommations électriques, de gaz et d’eau d’un bâtiment. Ils

permettent d’identifier les comportements anormaux et d’en

apprendre davantage sur les comportements de consommation

des utilisateurs. D’autres éléments de type chaudière, HVAC 2

(chauffage, ventilation et climatisation) ou encore éclairage,

permettent d’alimenter en données une unité centrale (ou poste

de supervision), cerveau du bâtiment intelligent et de l’optimisation

énergétique.

Non directement impliqués dans les aspects de performance

énergétique mais nécessaires pour rendre un bâtiment encore

plus performant dans son fonctionnement : tous les éléments

de contrôle, dispositifs ou systèmes d’alerte qui permettent de

détecter rapidement toute activité anormale afin de réagir le

plus vite possible.

2. Heating, Ventilation and Air-Conditioning

50 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0

© DR

de bornes de recharge électrique leur permettant de se connecter

au réseau du bâtiment pour recharger et mettre à jour le

logiciel embarqué dans leur véhicule.

Afin d’entrer dans le bâtiment, les collaborateurs pourront

ensuite être amenés à s’identifier à l’aide de leur paume de

main. Cette solution de contrôle d’accès a pour objectif d’assurer

la gestion des droits dans le bâtiment. Grâce à cette identification,

l’ascenseur sera également en mesure de les conduire

directement à leur étage. Par ailleurs, ces ascenseurs connectés

permettront de réaliser de la maintenance prédictive et de

gérer les appels d’urgence.

A l’intérieur du bâtiment, les collaborateurs pourront croiser

des panneaux d’affichage digitaux annonçant les évènements

au sein de l’entreprise, les informations du bâtiment ou encore

la météo. Des capteurs disposés dans le bâtiment leur permettront

également de détecter les salles de réunion utilisées ou

non et de les diriger.

Le bâtiment intelligent de demain sera à la fois intelligent, autonome

et aura une part prépondérante dans la future Smart City.

Un élément essentiel intervient dans un second temps afin de

remonter ces données : la connectivité. Pour ces applications,

différentes solutions peuvent être choisies. Le réseau filaire offre

une option robuste et sécurisée, mais est coûteux et s’approche

de l’obsolescence (fin du RTC). Le réseau local (wifi d’un bâtiment)

reste envisageable mais limité pour accueillir de multiples

fournisseurs de solution car il nécessite des autorisations

d’accès au réseau pour chaque nouvel équipement.

De son côté, le GSM et les cartes SIM multi-opérateurs auront

un avantage certain du fait de leur facilité de déploiement, leur

fiabilité, leur pérennité et leur spectre d’utilisation. Intégrées

directement au sein d’un équipement, elles permettront de

remonter, en temps réel et de façon simultanée, les données

d’usage des différents compteurs et capteurs, et de télé-maintenir

les solutions. Les nouveaux réseaux LPWAN 3 pourront

aussi être utilisés pour des solutions nécessitant que très peu

de données et pour améliorer la pénétration des ondes à l’intérieur

du bâtiment.

PLONGEONS DANS LE FUTUR : ANNÉE 2050, LE

PROCHAIN SMART BUILDING

Dès lors, nous pouvons nous demander à quoi ressemblera le

bâtiment de 2050 ? Il est possible d’imaginer que les immeubles

seront dotés de parkings connectés qui indiqueront aux conducteurs

les places disponibles. Ces places pourront être équipées

3. Low-power wide-area network

Il est possible d’imaginer que tous les compteurs (électriques,

à gaz, d’eau) seront connectés et remonteront leurs données

d’usage pour détecter les comportements anormaux (fuites,

consommation excessive) et être télé-maintenus à distance. Le

bâtiment autonome apprendra chaque jour les comportements

de ses usagers, et sera en capacité de réaliser du « Demand

response », c’est-à-dire une gestion des pics et creux de consommation.

À la fin de la journée, il sera en mesurer d’activer automatiquement

les alarmes, de baisser le niveau de chauffage,

d’éteindre toutes les lumières, et d’agir à nouveau automatiquement

avant l’arrivée du premier employé le lendemain matin.

Tous ces usages cumulés permettront à la fois d’optimiser la

consommation énergétique et de réduire les coûts tout en

améliorant le bien-être des collaborateurs de l’entreprise. Cependant,

pour arriver à ce scénario, les grands enjeux des années

à venir seront l’interopérabilité entre les solutions, la sécurité

des objets connectés et la combinaison de l’intelligence artificielle

avec toutes les données remontées.

« Les solutions connectées et les réseaux IoT

seront la boussole permettant d’envisager un

monde optimisé et autonome en énergie »

Le bâtiment intelligent de demain sera à la fois intelligent, autonome

et aura une part prépondérante dans la future Smart City.

Pour cela, les solutions connectées et les réseaux IoT seront la

boussole permettant d’envisager un monde optimisé et autonome

en énergie. ●

Gweltaz Le Coz

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 51


MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA ET GTB

PLATEFORME

La Société de la Tour

Eiffel choisit la solution

Sextant de NEXTiiM

Le pilotage technique et énergétique de ses

actifs immobiliers à l’aide de la plateforme

de gestion de patrimoine Sextant de NEXTiiM,

basée sur la plateforme ThingWorx de PTC

permet à la société foncière cotée spécialisée

en immobilier d’entreprise de répondre

à différents enjeux : réglementaires, de

performance environnementale et économique.

Précisions.

QUELS SONT LES ENJEUX DE PILOTAGE DE

BÂTIMENTS DANS LE SECTEUR INDUSTRIEL

(SIÈGES SOCIAUX, BUREAUX ET USINE) POUR LA

MAINTENANCE ?

Yann Jobert : Cela ne concerne pas seulement le bâti

mais aussi le process. Pour l’entretien des machines, il y

a les enjeux de connaissance, de traçabilité et de pérennité

sur les équipements et des forts enjeux de sécurité.

Par exemple, pour préparer des interventions sur des

machines, le BIM permet d’étudier le chemin critique et

d’identifier tous les points de vigilance par rapport à la

sécurité du professionnel qui doit aller sur un lieu d’intervention.

De plus, il faut identifier les machines. Ainsi,

toutes les données liées aux équipements (métadonnées)

sont géoréférencées dans la maquette BIM. Les métadonnées

correspondent, quant à elles, à tout ce qui est en

relation avec l’équipement : fiche technique, notice, plan,

schéma, photos et données de process en temps réel. Ces

données permettent de constituer un jumeau numérique

en temps réel. Il en va de même quand des jumeaux

numériques sont mis en place pour des immeubles de

bureaux. Dans ce contexte, on s’adressera aux 4 acteurs

du bâtiment : le Propriétaire, le « Property-manager »,

l’Exploitant-Mainteneur et indirectement le Locataire.

Pour le premier acteur, la traçabilité numérique dans

son immeuble permet la valorisation de l’actif. Pour le

« Property », le jumeau numérique permet d’une part de

travailler sur un plan pluriannuel de travaux pertinent

© DR

Yann Jobert

président de NEXTiiM.

et, d’autre part, de renforcer les relations entre les différents

acteurs autour de l’actif. Pour l’exploitant-mainteneur,

cet outil de gestion technique de son bâtiment lui

apporte une réelle plus-value. Les outils « nomades » mis

en place permettent une meilleure réactivité par rapport

aux interventions et au process. Notre plateforme technique

assure la convergence entre tous les outils numériques

de gestion de l’actif (GTC, GMAO, Gestion de

Patrimoine).

QUELLES FONCTIONS DE LA SOLUTION

SEXTANT DE NEXTIIM SONT DESTINÉES À

LA MAINTENANCE ? LES OPÉRATEURS DE

MAINTENANCE UTILISENT-ILS DIRECTEMENT

CETTE SOLUTION ?

Y.J. : Pour beaucoup de bâtiments sur lequel on déploie

la plateforme, les documents et plans relatifs au bâtiment

(schémas, plans architecturaux, …) ont été perdus. Par

52 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0

© DR

Par ailleurs, une caractéristique chez les mainteneurs est

son turnover important des agents de maintenance. Cet

outil permet un passage de témoin beaucoup plus rapide.

Au chapitre des évolutions technologiques, la plateforme

peut proposer des applications de réalité augmentée

qui permettent, à travers un smartphone, de gérer le

confort des occupants de l’immeuble et de fournir des

outils de guidage à l’intérieur du bâtiment (géolocalisation

« indoor »).

CETTE SOLUTION NÉCESSITE-T-ELLE UNE

FORMATION ?

Y.J. : Elle requiert une formation. Généralement, elle se

résume à une journée pour la prise en main de l’outil et la

connaissance de l’infrastructure à l’intérieur du bâtiment.

Mais cette prise en main est rapide et ludique.

Tableau de bord du pilotage énergétique de Sextant.

le biais de la maquette BIM produite avec Sextant, nous

pouvons régénérer les plans et collecter toute la documentation

sur les équipements installés et tous les schémas

d’armoires électriques. Puis nous les agglomérons

dans un coffre-fort numérique (Dataroom) et nous les

« sanctuarisons » afin de pérenniser le savoir. Tout ceci

est utilisé par le mainteneur qui gagne en efficacité. Les

infrastructures de GTB sont ensuite posées pour le pilotage

de tous les équipements à l’intérieur du bâtiment :

les éclairages, les équipements, le chauffage, la gestion des

équipements de production d’eau chaude et d’eau glacée

et de ventilation, toutes les alarmes techniques (incendie,

pompe de relevage…). Donc une vision de toutes

ces installations techniques du bâtiment est obtenue en

temps réel. Autre point : le géoréférencement de toutes ces

données statiques et dynamiques sur la maquette donne

une touche ludique et pédagogique à la plateforme.

« Donc une vision de toutes ces

installations techniques du bâtiment est

obtenue en temps réel. »

En outre, le mainteneur réalise la maintenance de premier

niveau et nous assurons la maintenance de deuxième

niveau.

QUELS SONT LES AVANTAGES DE CETTE SOLUTION

PAR RAPPORT À CELLES PROPOSÉES PAR LES

CONCURRENTS ?

Y.J. : Il existe 2 ou 3 solutions qui sont en train d’émerger

dans le marché. Nous sommes très opérationnels et des

professionnels de terrain. Les premières références que

nous avons déployé ont permis de valider les avantages

apportés par la solution, notamment en matière d’économie

d’énergie. Grâce aux références acquises, nous commençons

à bénéficier d’une certaine notoriété sur le marché. Nous

sommes parfois, en concurrence avec des grandes sociétés

comme Vinci Facilities qui développe sa propre solution.

Notre premier atout : l’outil permet intrinsèquement l’agilité.

Deuxième avantage : le périmètre fonctionnel est très

large. Il permet, par exemple, d’aller jusqu’à la réalité

augmentée, ce que n’offrent pas les autres solutions. Enfin,

le dernier avantage : la pluridisciplinarité des personnes

qui mettent en œuvre cette solution. Les expériences en

intégration, IT et exploitation nous permettent de proposer

un outil de terrain efficace, pratique et pragmatique. Nous

vendons, en effet, cette solution « clé en main » comme

un service. Nous couvrons donc tout le périmètre : de la

conception de la solution jusqu’à son suivi et l’accompagnement

du client. D’ailleurs, nous proposons de mettre

en place des CPE 1 par rapport à nos solutions.

1. Contrat de Performance Energétique.

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 53


MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA ET GTB

COMMENT LA SOLUTION SEXTANT DE NEXTIIM

COLLABORE-T-ELLE AVEC LA PLATEFORME D’IOT

INDUSTRIEL THINGWORX DE PTC ?

Y.J. : Etant un petit éditeur de solutions, nous avons

choisi de nous appuyer sur une plateforme logicielle nous

permettant de nous affranchir des problèmes purement

informatiques afin de nous concentrer essentiellement

sur notre savoir-faire et notre valeur ajoutée. Cela nous

a permis de gagner en rapidité pour développer une solution

et commercialiser notre solution. Le premier avantage

: cette plateforme offre de base un grand nombre

de fonctionnalités telles que les connectivités avec les

outils tiers (bases de données, web-services, API, …).

Elle nous apporte aussi beaucoup de légitimité comptetenu

du fait que ces outils sont très robustes et mondialement

déployés. Elle permet également d’être à la pointe de

la technologie avec par exemple l’utilisation de la réalité

augmentée. Nous avons noué un vrai partenariat avec

PTC et ce, pour plusieurs raisons :

- Nous sommes des fournisseurs de cas d’usage sur des

verticales métiers qui ne sont pas aujourd’hui leur cœur

de cible.

- Nous développons des applications qui sont le faire-valoir

de leurs outils

En échange, nous pouvons avoir accès aux dernières technologies

en avant-première et développer des solutions

innovantes pour nos clients.

QUELS SONT LES CRITÈRES DE CHOIX DE LA

SOLUTION SEXTANT DE NEXTIIM ?

Y.J. : Le prix est le premier critère. Notre solution est

aussi souvent sélectionnée pour sa capacité à s’adapter

à de nouveaux contextes, à s’intégrer et à apporter de

la valeur ajoutée. Notre volonté de pérenniser tous les

investissements effectués antérieurement afin de mettre

en place la solution et aboutir aux jumeaux numériques

est un critère de choix tout aussi important.

« L’interface ainsi que le parcours utilisateur

(Ux/Ui), permettent un accès à l’information

à la fois simple et intuitif pour une efficacité

opérationnelle optimum. »

En outre, nous disposons d’une forte connaissance pour

répondre à un besoin du client. Nous couvrons tout le

périmètre : les travaux, les logiciels, le pilotage, la relation

avec les locataires et la maintenance… Nous assurons,

en effet, cette prestation dès que nous mettons en place

notre outil. D’ailleurs, nous nous positionnons comme

un tiers de confiance. Nous accompagnons le mainteneur

sans pour autant se substituer à lui. Il reste libre et

responsable de ses actions.

Autre point important, dans nos prestations, nous assurons

également la mise à jour semestrielles des données

de la plateforme (mise à jour Maquette BIM, Scan, Dataroom).

Ce service contribue à rendre encore plus pérenne

la solution.

QUELS CONSEILS PRATIQUES POUVEZ-VOUS

DONNER SUR L’UTILISATION DE LA SOLUTION

POUR LA MAINTENANCE ?

Y.J. : Il faut absolument que les mainteneurs s’approprient

les outils qui sont de vrais outils d’aide à la décision.

L’interface ainsi que le parcours utilisateur (Ux/

Ui), permettent un accès à l’information à la fois simple

et intuitif pour une efficacité opérationnelle optimum.

COMMENT SEXTANT A-T-ELLE FACILITÉ LE

TRAVAIL DES OPÉRATEURS DE MAINTENANCE

DANS LE CAS DE L’IMMEUBLE ENERGY 2 ?

Y.J. : Nous arrivons dans des bâtiments où il n’y a aucune

infrastructure de pilotage. Notre boîte à outils permet de

voir, diagnostiquer et piloter. Ainsi, le mainteneur peut

comprendre et agir. Donc cela est bénéfique pour la maintenance

et la performance énergétique. La vocation est

multiple dans cet outil : faciliter la vie des professionnels

et répondre à leurs besoins au quotidien. Grâce à la

performance énergétique obtenue grâce à cette solution,

un retour sur investissement meilleur est obtenu. A titre

d’exemple, en 1 an, sur le bâtiment « Energy 2 », 21 %

d’énergie a été économisé. Notre client satisfait par ses

résultats, refait encore appel à nos services pour déployer

Sextant sur de nouveaux actifs. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

54 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0

© DR

Ubudu SDA est destiné à respecter

les distanciations sociales.

GÉOLOCALISATION

Ubudu : une solution pour respecter les

distanciations sociales

Implantée à Paris, Varsovie, Hong Kong et Singapour, la société Ubudu, créée en 2011 par François

Kruta et Thomas Saphir, propose diverses solutions de géolocalisation destinées à l’amélioration

des performances opérationnelles des entreprises et des organisations. Ces produits, conçus

autour de processus de tracking, de localisation et d’analyse de données, permettent d’éliminer

les pertes liées aux activités et les mouvements non nécessaires. Entretien.

QUELS SONT LES ENJEUX DES SOLUTIONS DE

DISTANCIATION SOCIALE DANS L’INDUSTRIE ?

François Kruta : Parmi les enjeux clés, figurent les obligations

légales à laquelle toutes les entreprises doivent se

soumettre. Un certain nombre d’entreprises ont dû fermer

parce que les instances de représentation du personnel

considéraient que les conditions de reprise du travail

n’étaient pas suffisantes. Cela a été le cas avec Renault et

Amazon, par exemple. Concrètement, l’employeur doit

mettre en place des solutions pour s’assurer que les mesures

barrières dont la distanciation sociale fait partie, soient

respectées dans le cadre de l’entreprise.

COMMENT AVEZ-VOUS L’IDÉE DE VOTRE NOUVEAU

PRODUIT?

© DR

François Kruta

PDG d’Ubudu

F.K. : Nous sommes des spécialistes de solutions de géolocalisation

intérieure destinées à l’efficacité opérationnelle. Donc nous

aidons à retrouver des objets et à suivre des parcours. Par exemple,

dans les activités de maintenance, il faut s’assurer que certaines

missions ont été remplies correctement : garantir la sécurité du

travailleur isolé, retrouver les outils ou des objets précieux plus

facilement ou suivre des chaines de production. Par exemple, dans

la MRO 1 , retrouver des outils ou objets précieux peut entraîner

des réductions de coût et des gains de temps très importants. Les

1. MRO ou Maintenance, Repair, and Operations signifie Maintien en Condition

Opérationnelle (MCO).

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 55


MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA ET GTB

3 principaux segments visés par nos solutions, sont l’industrie,

les hôpitaux et la restauration.

Nous avons eu l’idée de reconvertir un objet connecté qui

permettait de calculer les distances pour respecter la distanciation

sociale. Nous avons alors lancé ce nouveau produit Ubudu

SDA. Il connait un gros succès car il permet de façon simple de

rappeler les distances de sécurité aux gens. Pour les entreprises,

cela permet d’assurer le respect des mesures dans le lieu de travail.

Les employeurs sont, en effet, tenus de faire respecter les mesures

barrières. Il est donc important que ces mesures soient respectées

de façon moins empirique en ayant des indicateurs qui leur

permettent de savoir si il y a un relâchement ou non.

« Dans l’entreprise, chacun doit porter ce produit

connecté pesant 70 g. »

QUEL EST SON PRINCIPE ?

F.K. : Dans l’entreprise, chacun doit porter ce produit connecté

pesant 70 g. Un seuil de sécurité doit être défini. Il peut être fixé

à 1 m au moins. Certains clients le mettent à 1 m 25. Mais dans

les bureaux, c’est difficile de rester à 1 m 30 de distance. Quand

on est en dessous de cette distance, le dispositif peut, soit émettre

une lumière, soit vibrer ou adopter ces 2 modes. Derrière, un

rappel permet de savoir combien d’infractions en quelque sorte

ont été commises dans la journée. On peut aussi utiliser cet appareil

pour faire du « contact dressing » mais cette fonction est peu

demandée en France. Par exemple, une personne a été infectée et

© DR

cette fonction permet de savoir avec quelles personnes elle a été

en contact rapproché. Au niveau de la mesure de la distance, la

précision est de l’ordre du cm. Enfin, ce produit peut être porté

soit, au cou comme un badge, soit au casque, soit au bras. Il peut

tomber d’un mètre 80 de hauteur sur du béton sans dommages.

A QUELLES PROBLÉMATIQUES LE PRODUIT RÉPOND ?

F.K. : Par rapport aux enjeux cités précédemment, notre solution

permet de faire de la prévention et de signaler aux personnes

quand elles sont en dessous du seuil de sécurité. Cela permet de

mesurer la « compliance », c’est-à-dire le degré de respects de cette

mesure de distanciation sociale dans l’entreprise. L’employeur est

ainsi responsabilisé et peut savoir si la communication est suffisante,

si il y a un relâchement dans les mesures de distanciation

sociale. L’employeur peut ensuite gérer cela en interne.

L’objet proposé présente également l’intérêt de pouvoir être reconverti

dans son métier d’origine : la géolocalisation d’objet. Les

utilisateurs pourront l’employer pour traquer des outils et des

machines lorsque la crise du Coronavirus sera terminée.

Les mesures statiques comme le marquage au sol et le plexiglas,

ne peuvent pas toujours être appliquées dans l’industrie car les

bâtiments sont très grands et les professionnels sont mobiles.

Donc il est utile d’avoir une solution dynamique et notre outil

est particulièrement adapté. Quant à la seconde exigence, elle

concerne la contrainte de continuité d’opération. Si des personnes

tombent malades, cela est encore plus dure à gérer que si vous

aviez une activité de bureau. En fait, cela peut avoir un impact

sur la production. L’arrêt d’une usine représente, en effet, un coup

très important. Pour la maintenance industrielle, la problématique

est la même : la distanciation sociale, le gain d’efficacité dans

les interventions et localiser immédiatement le matériel avec la

géolocalisation intérieure. Mais la solution de distanciation ne

nécessite pas de la géolocalisation. D’ailleurs, cette dernière fonction

n’est pas activée par défaut.

QUELS ATOUTS LE PRODUIT PRÉSENTE-T-IL PAR

RAPPORT À CEUX SIMILAIRES PROPOSÉS SUR LE

MARCHÉ ?

L’appareil peut émettre une lumière si la

distance sociale fixée n’est pas respectée.

F.K. : Auparavant, ce marché n’existait pas. Il est né en avril

dernier. Une trentaine de sociétés proposent des solutions avec

différentes technologies dans différents pays. L’avantage de notre

produit réside dans le degré de précision de 10 cm. Quant au

second atout, il est dans l’évolutivité proposée par les différentes

options. La première option : aucune donnée est stockée et l’outil

n’est destiné que pour la prévention. Mais il existe d’autres options

comme le tableau de bord pour voir les infractions et la géolocalisation.

Enfin, ayant des clients dans 30 pays, nous sommes très

expérimentés car nous avons plusieurs cas d’usage.

56 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0

QUELS SONT LES CRITÈRES DE CHOIX DU PRODUIT PAR

L’ACHETEUR ?

F.K. : L’acheteur veut une solution fiable. Souvent, il se lance dans

des tests avant de s’engager dans des achats plus importants. Il est

attentif notamment à la précision des déclenchements des alertes

et au degré de réactivité du dispositif. Il veut, au minima, 1 jour

d’autonomie. Notre produit a plusieurs jours d’autonomie.

Par ailleurs, le prix est aussi un critère important parce que l’entreprise

doit équiper l’ensemble d’un site. Donc des clients nous

ont acheté jusqu’à 7 000 boitiers. Nous sommes très compétitifs au

niveau mondial car ce produit nous permet de nous faire connaître

et non que pour gagner de l’argent. Nous avons, en effet, un potentiel

de reconversion de ce produit vers des usages plus classiques.

De plus, les entreprises cherchent à s’équiper de façon un peu

pérenne parce que si elles devaient revivre une phase épidémique,

elles doivent savoir dérouler un plan pour que les employés aient

une continuité d’activités.

« Les plus grands groupes du bâtiment comme

Vinci ou des industriels tels que Schneider

Electric, Eiffage et Saint-Gobain, figurent parmi

nos clients. »

POUVEZ-VOUS CITER DES EXEMPLES D’APPLICATION

DE VOTRE PRODUIT ?

F.K. : Tous les professionnels de maintenance sur site

équipent leurs travailleurs pour la sécurité et proposent cet

outil à leurs clients. L’application actuelle est dans la distanciation

sociale lors des opérations de maintenance. L’application

future sur la géolocalisation pourra être l’analyse des

flux pour l’optimisation des opérations.

Les plus grands groupes du bâtiment comme Vinci ou des

industriels tels que Schneider Electric, Eiffage et Saint-Gobain,

figurent parmi nos clients. Quand les techniciens se

déplacent souvent ensemble en voiture pour intervenir sur

un site, le client du BTP veut que la distance d’au moins 1 m

25 entre les personnes soient respectée dans leurs activités et

les alerter pendant tout le trajet professionnel. Cela est, en

effet, plus simple de respecter les distanciations sociales avec

cet appareil que de porter un masque qui n’est pas anodin

et entraîne un coût. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 57


MAINTENANCE 4.0

BIM, RA, IA ET GTB

AVIS D’EXPERT

5 façons d’optimiser

les tournées de

maintenance de ses

employés

Une bonne organisation est la clé de la réussite

et un moteur de croissance pour une entreprise.

Ce constat est d’autant plus vrai pour les sociétés

spécialisées dans les secteurs de la maintenance

et de l’installation où le nombre d’interventions

sur le terrain peut être conséquent et, où les

effectifs peuvent être amenés à rapidement

évoluer.

OPTIMISER LES TOURNÉES DE MAINTENANCE, EN

TRAVAILLANT SES PLANNINGS

Premier conseil afin d’optimiser les tournées de maintenance de

ses employés : la planification. Le conseil semble être simpliste,

pourtant le timing apporte une réponse à de nombreuses

problématiques, notamment chez les mainteneurs et les installateurs.

La raison ?

Les missions sur site requièrent de se déplacer, de faire de

longues heures de route et d’enchaîner les kilomètres. Ces

missions demandent également d’avoir sur soi, les outils

adéquats afin de répondre à la demande de la clientèle. Ainsi,

il convient d’être parfaitement préparé. Pour cela, les gestionnaires

de projets doivent mettre les intervenants terrain dans

les meilleures conditions possibles, en leur offrant la possibilité

de se projeter et de se préparer en amont, grâce à un planning

d’activité. Cela leur permettra de mieux s’adapter et d’être

plus flexible.

BAISSE DES COÛTS ET RÉDUCTION DU TURN-OVER

Ce mode de fonctionnement favorise également la baisse du

turn-over au sein des équipes. Mieux préparée, une équipe

sait où elle doit aller. En étant concentrés sur les tâches à plus

forte valeur ajoutée, qui vont apporter croissance et satisfaction

client, les intervenants et les externes n’ont pas de manque

à combler. Les remplacements, qu’ils soient ponctuels ou non,

ne sont plus à prendre en compte, permettant de réduire par

la même occasion les coûts liés à l’attente et l’embauche d’une

nouvelle personne.

L’IMPORTANCE DE LA BALANCE ENTRE VIE

PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE

Bien entendu, préparer des plannings à deux, voire trois

semaines en avance est un processus chronophage et parfois

un peu difficile à mettre en place. Toutefois, cela permet de

développer une routine quotidienne, professionnelle, réduisant

l’impact du stress et de l’inconnu sur les salariés. Les tensions

liées aux interventions de dernières minutes sont mieux absorbées

et l’ensemble des acteurs concernés gèrent mieux les tâches

à effectuer. Un point positif pour les intervenants terrain qui

disposent également d’horaires plus stables, qui ne dépendent

que d’eux-mêmes et qui peuvent ainsi optimiser leur balance

entre vie personnelle et vie professionnelle.

UNE DISTRIBUTION DES INTERVENTIONS, JUSTE ET

INTELLIGENTE

DISTRIBUER DE MANIÈRE JUSTE, POUR CONTENTER

TOUT LE MONDE

© IEL

La transition digitale permet de mieux maîtriser son

quotidien et d’optimiser son management.

Au fil des années, certaines habitudes peuvent ainsi être

amenées à se développer, laissant penser qu’un gestionnaire

de projets peut favoriser telle ou telle personne. Les horaires

58 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0

© GIEL

Bien entendu, cela ne veut pas dire que le caractère humain de

la relation client - intervenant doit être mis de côté, toutefois,

il peut être intéressant de se doter d’outils permettant de faciliter

la transmission d’informations entre le client et l’entreprise,

la prise de rendez-vous ou encore le retour.

LE REPORTING, UN POINT À NE PAS NÉGLIGER

La solution Soo-dispatch permet d’optimiser

son temps de travail et son rendement.

peuvent être plus intéressants, les missions plus constructives,

moins éloignées du lieu de travail ou du lieu d’habitation... De

nombreuses métriques sont donc à prendre en compte. C’est

pourquoi, les rôles de chacun doivent être définis en amont.

Une bonne organisation passe par un message clair et direct,

dans le but de simplifier et généraliser les processus.

GÉRER LA LOGISTIQUE ET L’ENSEMBLE DES

OUTILS / PARC

Le rôle du parc logistique va être de fournir des outils adaptés.

OPTIMISER SES TOURNÉES D’INTERVENTION, EN

GARDANT UN ŒIL SUR LA LOGISTIQUE

En ayant un œil sur le parc et son fonctionnement, il sera plus

simple d’anticiper les manques, les commandes et les retours

d’outils nécessaires au bon fonctionnement de l’activité. Les

collaborateurs auront ainsi de quoi travailler dans de bonnes

conditions. Là encore, c’est l’ensemble de l’activité qui va tirer

vers le haut puisque, outre la satisfaction client, les intervenants

terrain pourront mener à bien leur mission.

Il est donc important de gérer ses stocks, les rotations et d’avoir

un aperçu général de la façon dont l’ensemble de la logistique

fonctionne.

OPTIMISER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

La gestion des ressources humaines, le service client et le service

après-vente, ne peuvent être gérés par les intervenants qui ont

déjà un rôle bien défini, à savoir, celui de résoudre un problème

en particulier. En leur permettant de se concentrer uniquement

sur cette tâche, ces derniers n’ont pas à se soucier de quoique

ce soit d’autre.

Enfin, c’est aux gestionnaires de projets d’analyser et trouver de

nouvelles pistes d’améliorations. Les rapports sont intéressants à

étudier, qu’ils soient financiers ou autres, puisqu’ils permettent

de travailler sur des sujets en particulier, sur lesquels l’intervenant

peut faire des efforts. En donnant des pistes d’amélioration

à suivre, le management démontre son envie de proposer un

service particulièrement efficace et prouve par la même occasion

à ses intervenants, qu’il les veut plus impliqués, car ils sont

en mesure de répondre favorablement à ces besoins en qualité.

TERMINER LE PAPIER, TOURNEZ-VOUS VERS UN

LOGICIEL

OPTIMISER LES TOURNÉES DE MAINTENANCE, GRÂCE

À SOO-DISPATCH

Ces optimisations peuvent être gérées à l’aide d’un outil comme

Soo-dispatch. En passant à une gestion digitale de vos opérations,

vous gagnez en praticité, en temps de travail et optimisez

les interventions de vos employés. Se tourner vers une

solution 100% cloud, facilite la transmission d’informations

entre l’ensemble des équipes. En back-office, les gestionnaires

de projets ont l’œil sur des données importantes et peuvent

pallier le moindre problème en l’espace de quelques secondes.

De même, les intervenants disposent d’un outil simple, efficace

et personnalisable afin de faire remonter la moindre information,

en temps réel, grâce à notre fonctionnalité « reporting

terrain ».

D’un point de vue financier, la solution Soo-dispatch favorise

la mise en place de modèles de facturation, que ce soit pour le

client ou pour l’intervenant externe.

CONCLUSION

Aujourd’hui, la transition digitale permet de mieux maîtriser

son quotidien et d’optimiser certains aspects de son management.

En se tournant vers une solution cloud comme

Soo-dispatch, les process sont fluides, les équipes concentrées

et réalisent un travail remarqué. Cette solution apporte

une première réponse efficace à une possible refonte de votre

modèle, dans le but d’optimiser les tournées d’intervention, de

gagner en productivité et générer du chiffre d’affaires. ●

EN SAVOIR PLUS > www.iel-services.fr

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 59


MAINTENANCE 4.0

DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE

AVIS D’EXPERT

Les drones

révolutionnent le monde

de la maintenance

aéronautique

Meilleure disponibilité des avions, baisse des risques pour

les opérateurs, construction d’un historique digital… les

compagnies aériennes et centres MRO indépendants adoptent

à leur tour la technologie des inspections automatisées

par drone pour optimiser les opérations de maintenance

aéronautique.

TEMPS D’IMMOBILISATION, RISQUES

HSE, TRAÇABILITÉ : LES ENJEUX DES

INSPECTIONS VISUELLES

L’inspection externe des avions, conduite au cours

d’opérations de maintenance planifiées ou suite

à un incident tel qu’un impact de foudre, reste

aujourd’hui une procédure très manuelle et présente

de nombreux défis. Tout d’abord en termes de temps,

puisqu’il faut compter de 6 à 8 heures et 2 inspecteurs

pour évaluer l’état extérieur d’un avion monocouloir

de type Airbus A320 ou Boeing 737. Une

durée qui peut atteindre jusqu’à 12h lorsque l’inspection

fait suite à un événement non planifié tel

qu’un impact de foudre où les défauts recherchés

sont de très petite taille, et où chaque minute passée

© DR

Hélène Druet,

responsable marketing

chez Donecle.

au sol coûte très cher à la compagnie. Un temps

particulièrement long donc quand on sait que le

coût d’une heure d’immobilisation d’un avion est

estimé à près de 10.000 $. Mais ces inspections sont

aussi des opérations risquées puisque le personnel

évolue à des hauteurs pouvant aller jusqu’à 15 m avec

des risques de chutes associés. Enfin, la traçabilité

et la répétabilité de celles-ci est, aujourd’hui, une

vraie problématique pour les opérateurs et centres de

maintenance, et la demande pour éliminer le papier

de ces procédures ne cesse de croitre. A l’heure où

l’innovation est partout dans les avions et les aéroports,

il était temps de révolutionner le monde de

la maintenance, parent pauvre de la modernisation

et de la digitalisation des activités aéronautiques.

« Quelques sociétés comme Donecle,

basée près de Toulouse, ont en effet

développé une solution d’inspection

automatisée par drone permettant

de scanner la surface extérieure des

avions. »

© DR

Figure 2 – Logiciel d’analyse d’image Donecle,

détection d’un impact de foudre.

LA ROBOTIQUE ET L’IA AU SERVICE DE LA

MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE

Dans ce contexte, un nouvel outil a récemment fait

son apparition dans les hangars de maintenance

60 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE

MAINTENANCE 4.0

© DR

En outre, dans un secteur où le besoin en personnel devient

un vrai enjeu, l’intégration de technologies innovantes telles

que les drones, devient également un argument pour attirer de

nouveaux talents vers les métiers de la maintenance.

« Une solution qui ouvre de nombreuses

perspectives pour le secteur de la maintenance

aéronautique mais également pour d’autres

marchés. »

DÉPLOIEMENT ET INTÉGRATION

Inspection par drone d’un A320 d’Air France.

: le drone. Quelques sociétés comme Donecle, basée près de

Toulouse, ont en effet développé une solution d’inspection automatisée

par drone permettant de scanner la surface extérieure

des avions. Le drone, 100% automatique, utilise un modèle

numérique de l’avion et grâce à un plan de vol pré-programmé

est capable d’acquérir des images haute définition de l’appareil.

L’intérêt de cette solution réside dans son caractère complet,

puisque ces photos sont ensuite traitées par un logiciel également

développé par Donecle. Aidé d’algorithmes basés sur le

machine learning et l’intelligence artificielle, le logiciel d’analyse

permet à l’inspecteur de pouvoir détecter et annoter sur les

images des défauts de type fissures, corrosion, enfoncements

ou impacts de foudre. Chaque dommage est précisément localisé

et mesuré, et un rapport d’inspection est automatiquement

produit et sauvegardé sur un cloud sécurisé, ce qui permet de

garder un historique digital des inspections passées. D’autres cas

d’usage tels que l’évaluation de la qualité de la peinture de l’avion

ou la vérification de la présence des marquages obligatoires ont

été développés par la société Donecle, avec un système d’analyse

et de génération de rapport 100% automatique, permettant

ainsi d’aller encore plus loin dans l’optimisation des procédures

de maintenance.

Résultats : une inspection réduite à moins d’une heure, une sécurité

accrue pour les opérateurs qui restent au sol, et une meilleure

traçabilité des inspections via la digitalisation. Une solution

permettant aux opérateurs de se concentrer sur leur vraie valeur

ajoutée : l’analyse des résultats et les actions de réparation.

Déjà adoptée par les sociétés Air France Industrie KLM E&M,

Austrian, AAR ou LATAM, mais également dans le secteur

militaire via Dassault, l’inspection d’avion par drone automatisé

continue de se développer au sein des compagnies aériennes

et MRO. Si la solution est assez facilement déployable grâce à

une suite logiciel ergonomique et du fait de son caractère automatisé

ne nécessitant pas de pilote, l’enjeu reste l’accompagnement

des équipes vers la digitalisation de leurs activités. Un

défi « culturel » qui passe par la formation mais aussi par un

vrai partenariat créé entre les opérateurs et les sociétés comme

Donecle, qui depuis ses débuts a toujours intégré les compagnies

aériennes dans son développement, et continue à les soutenir

via un fort service de support client et l’intégration de leur

retours de manière agile.

Une solution qui ouvre de nombreuses perspectives pour le

secteur de la maintenance aéronautique mais également pour

d’autres marchés : plusieurs briques technologiques peuvent,

en effet, être adaptées à d’autres types d’inspections où les

contraintes et les défauts recherchés sont assez similaires tels

que l’inspection d’éoliennes ou de navires. ●

Hélène Druet

A propos de Donecle

Fondée en 2015 à Labège et forte d’une expertise dans les

processus de maintenance avion, la robotique, l’automatisation

et les systèmes de vision par ordinateur, Donecle offre une

solution brevetée permettant d’automatiser l’inspection de

la surface externe des avions. Sa technologie combine un

drone 100% automatisé à des algorithmes avancés d’analyse

d’image, permettant d’inspecter les avions plus rapidement et

de manière plus fiable. La société compte parmi ses clients des

compagnies aériennes, des centres de maintenance MRO 1 , des

constructeurs d’avion et des opérateurs militaires à travers le

monde.

1. Maintenance Repair & Overhaul - MRO trouve son équivalent

français sous l’appellation Maintenance, Réparation et Révision.

EN SAVOIR PLUS > www.donecle.com

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 61


MAINTENANCE 4.0

DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE

POLE DE COMPÉTITIVITÉ

Safe Cluster : un acteur

des affaires jusqu’aux

innovations

Située à Aix-en-Provence, Safe Cluster est

le pôle de compétitivité français axé sur les

filières Aérospatiale, Sécurité/Sûreté, Défense et

Prévention des risques. Avec ses implantations

en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et

Auvergne-Rhône-Alpes, il coordonne un réseau

de 450 acteurs (PME, ETI, Grandes Groupes,

Centres de recherche et de formation, utilisateurs

finaux) qui comprend plus de 60 % d’entreprises.

Entretien avec André Soulage, directeur général

de Safe Cluster.

QUEL RÔLE JOUE VOTRE CLUSTER ?

André Soulage : Safe Cluster constitue tout un écosystème

industriel autour des activités du spatial, de l’aéronautique, de la

sécurité et de la défense avec Airbus, Thales et Safran. Son rôle

est de développer des nouvelles affaires et des innovations. Si les

groupes ont des activités de maintenance, parmi nos membres,

figurent quelques sociétés de maintenance.

« La maintenance aéronautique connait une crise. »

QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DE

L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE ET DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE ?

A.S. : La maintenance aéronautique connait une crise. Les

avions volent peu et donc il y a des baisses drastiques des

contrats de maintenance. Concernant les hélicoptères, la situation

n’est pas la même. Comme les hélicoptères civils pour le

tourisme et les VIP volent peu, il y a une chute de la maintenance.

Par contre, les hélicoptères militaires sont maintenus

par des services spécialisés étatiques et cette activité n’est

pas impactée. En revanche, les hélicoptères de sécurité civile

(Gendarmerie, Samu) ont beaucoup plus volé et ils ont connu

une activité plus forte de maintenance.

Si l’aviation commerciale se situe sur la région Occitanie, la

région de l’aviation de défense (rafales) est la région Nouvelle

Aquitaine. L’activité de la motorisation concerne la région parisienne.

Dans notre région, les filières aéronautiques et spatiales

sont concentrées autour d’Airbus Helicopters, Thales Alenia

Space avec les satellites, et les nouveaux usages aéronautiques

et spatiaux (hélicoptère, dirigeable, drones et machines volantes

particulières). Il y a peu de maintenance dans l’aviation légère.

Des plateformes pour l’aviation d’affaires se situent à Aix-Les

Milles ou à Avignon. Il y a de la maintenance pour les avions

de tourisme à Cannes avec son aéroport d’avions d’affaires, à

Nice et à Saint-Tropez.

QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI DE L’INDUSTRIE

AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?

A.S. : Le plus important se situe entre Toulon et l’étang de Berre

avec Marignane (hélicoptère, aéroport) et Istres. A Istres, des

essais dans le domaine militaire et civil sont réalisés dans le

Centre d’Essais en Vol de le Délégation Générale de l’Armement

avec Thales, Dassault et Safran. Un pôle aéronautique (34

ha) a été aussi implanté à Istres et il développera l’activité de la

maintenance aéronautique dans le domaine des avions militaires

de transport et de ravitaillement.

QUE REPRÉSENTENT LES PROFESSIONNELS DE

L’INDUSTRIE ET DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE

AÉRONAUTIQUE DANS LES EMPLOYÉS DANS

L’INDUSTRIE DE VOTRE RÉGION ?

A.S. : 30 000 professionnels sont impliqués dans l’industrie

aéronautique de la région tout secteur confondu.

62 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE

MAINTENANCE 4.0

© Dassault Aviation – A.Pecchi

à nous pour les aider dans leurs recrutements et stimuler l’innovation

dans les procédures de la maintenance comme les

outils numériques avec la garantie d’une meilleure traçabilité et

des outils d’aide à la maintenance comme la réalité augmentée,

des documents numériques sur tablette, des outils interactifs

de maintenance et des outils connectés. Par exemple, certains

outils serrent les boulons avec le bon couple et renseignent

la fiche de serrage tout en vérifiant aucun oubli de boulons

et la conformité du serrage. Nous avons aussi des acteurs qui

fabriquent ces outils afin d’éviter les erreurs et d’augmenter l’efficacité.

Enfin, nous spécifions parfois des formations sur la

filière Dirigeable par exemple.

DANS QUELS ÉVÈNEMENTS SEREZ-VOUS PRÉSENTS

PROCHAINEMENT ?

Vol en patrouille des Neuron, Rafale et

Falcon 8X de Dassault Aviation

QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?

A.S. : Notre région présente des particularités. Dans la partie

civile, elle dispose d’activités dans l’aéronef, les hélicoptères et

les avions légers et les avions d’affaires. Mais elle a beaucoup

d’activités de défense.

Outre le site d’Istres, dans le Var sont implantés l’un des établissement

du SIAé, le Service Industriel de l’Aéronautique, l’AIA

de Cuers-Pierrefeu, et le CEPA 1 , le Centre d’Expérimentations

Pratiques de l’Aéronautique navale, avec plus de 1000 professionnels.

En revanche, nous n’avons pas de grandes plateformes civiles

sauf celle d’Airbus Helicopters.

QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE

FORMATION SUR LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE

AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?

A.S. : Nous avons un centre d’apprentissage CFAI à Istres

qui forme à l’assemblage et à l’aéronautique. Un autre centre,

Polyaéro, dépendant de Aix Marseille Université se trouve à

Gap.

A.S. : En novembre prochain, nous serons présents à Aero’Nov

à l’ENSAM d’Aix-en-Provence.

Tous les outillages connectés et la réalité

augmentée présentent une forte valeur ajoutée

pour guider l’opérateur afin d’éviter les erreurs.

POUVEZ-VOUS DONNER DES EXEMPLES D’INNOVATION

DANS LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE ?

A.S. : Tous les outillages connectés et la réalité augmentée

présentent une forte valeur ajoutée pour guider l’opérateur

afin d’éviter les erreurs. Cela permet d’augmenter sa performance.

Par ailleurs, les systèmes d’observation en vidéo automatique

vérifient s’il manque des boulons et des vis. Ces outils

permettent également de signer directement le cahier de conformités.

Enfin, ces outils permettent à l’opérateur de gagner du

temps, de garantir l’absence d’erreurs critiques et de limiter

son stress. ●

Propos recueillis par Valérie Brenugat

Airbus Helicopters est un acteur de la maintenance

aéronautique de la région Paca.

QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX

PROFESSIONNELS DE LA MAINTENANCE

INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE ?

A.S. : Les entreprises de maintenance aéronautique font appel

1. Cepa, le Centre d’expérimentations pratiques de l’aéronautique

© xxx

MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 63


AGENDA

SALONS

Octobre

Du 20 au 22

Preventica Nord

Préventica Nord France rassemblera les entreprises,

les collectivités et les organismes professionnels de

la région autour du thème : « Prévention des risques

et performance économique ». Au programme, des

animations, des conférences et des retours d’expérience

sur des sujets d’actualité (prévention des risques,

dialogue social, télétravail et mobilité, conduites

addictives, pollutions des environnements de travail…)

seront proposés par des grands employeurs de la

région (Bic, Airflux, Depaeux, Euralogistic, Log’s,

Auchan, Kiloutou, Renault, SNCF, CH de Douai).

Grand Palais de Lille

www.preventica.com

Du 20 au 22

SIANE

La 15ème édition du SIANE confirme son

positionnement de « 1er salon industriel du Grand

Sud » avec plusieurs espaces d’exposition dédiés

aux solutions pour la mise en œuvre de l’usine

de demain et notamment un atelier connecté de

225 m².

Parc des Expositions & Centre de conventions

de Toulouse

www.salonsiane.com

Du 21 au 22

FTCM & ESOPE

L’événement FCTM/ESOPE traite l’ensemble de

la chaîne de valeur de la vie des équipements

industriels chaudronnés et tuyauterie industrielle

pour répondre à toutes les problématiques.

Dock Pullman, Docks de Paris, La plaine

Saint-Denis

www.fctm-esope.com

Novembre

Du 3 au 4

IBS

IBS – Intelligent Building Systems est le salon

leader sur le marché dédié au Smart Building et à

la performance des bâtiments tertiaires, industriels

et collectifs. Intelligent Building System est centré

sur les grandes problématiques et les solutions

numériques des bâtiments communicants. Il

est également impliqué dans la promotion des

nouvelles technologies de rupture à l’exemple de

l’Intelligence Artificielle sans négliger les aspects

cybersécurité.

Paris Expo de Porte de Versailles

www.ibs-event.com

Du 4 au 5

Petrochymia

Fédérer autour du développement et de la

productivité, permettre aux professionnels des

domaines de la chimie, de la pétrochimie et du

gaz d’échanger pour construire ensemble des

solutions innovantes : tels sont les objectifs du

salon Petrochymia.

La Halle / Rond-point de l’Hôtel-de-Ville,

Martigues

www.petrochymia.com

Du 17 au 19

Sepem Industries Est

Dédié aux solutions cœur d’usine pour l’ensemble

des industriels, le salon Sepem Industries de Colmar

rassemble près de 559 exposants venus dévoiler

leurs technologies et innovations dans différents

domaines tels que l’environnement, la sécurité,

la productivité, ou la maintenance.

Parc des Expositions de Colmar

www.colmar.sepem-industries.com

Du 17 au 18

BE 4.0

Depuis 6 ans, le salon BE 4.0 s’impose comme

grand rendez-vous tri-national incontournable pour

tous les décideurs industriels français, allemands

et suisses en quête de solutions innovantes pour

réussir leur transformation 4.0.

Parc Expo de Mulhouse

www.industriesdufutur.eu

Le 20

Paris Air Forum

Créé en 2014 par le groupe ADP, La Tribune

et Forum Media, le Paris Air Forum invite des

personnalités, grands décideurs et experts des

secteurs de l’aéronautique, la défense et le spatial

à intervenir dans des débats et conférences. Son

intérêt : décrypter les enjeux du présent et du

futur pour mieux aborder les défis de demain.

Maison de La Mutualité à Paris

https://evenement.latribune.fr/

FORMATION

NOVEMBRE

Du 12 au 13

Contrats de maintenance et soustraitance

Paris

www.cegos.fr

Du 16 au 20

Maintenance et mise en œuvre des

réseaux TCP-IP

Arles

www.ira.eu

Du 23 au 27

Manager la fonction maintenance

Blois

www.cimi.fr

Du 24 au 25

Mener une analyse de panne avec

méthodologie

Nantes

www.elite-organisation.fr

Le 25

Exploitation et maintenance des

Équipements de cogénération

Taverny

www.apave.com

Du 7 au 8

L’échangeur thermique en chimie

fine, agro, cosméto : choix,

dimensionnement et maintenance

Région parisienne

www.cetim.fr

Retrouvez toutes

les dates de

manifestations sur :

www.maintenanceandco.com/agendas

64 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


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INDEX

Au sommaire du prochain numéro :

SOLUTIONS

• Nettoyage industriel : essuyage

industriel, produits quotidiens de

maintenance…

• Lubrification : produits pour une

pratique écologiquement vertueuse.

PRATIQUE

• Les formations continues de la

maintenance.

• Quelles solutions et technologies

pour intervenir efficacement sur les

installations en panne ?

DOSSIER

• La maintenance dans la région Hauts-de-

France, une terre riche en maintenance

industrielle et tertiaire. Spécial Sepem

Douai.

MAINTENANCE 4.0

• L’utilisation de la réalité augmentée &

réalité virtuelle pour la formation des

opérateurs en maintenance.

Index des associations, organismes et sociétés cités dans ce numéro

ACCES INDUSTRIE...............................................40

ACR..........................................................................9

ACTEMIUM MAINTENANCE BELFORT................25

CHAUVIN ARNOUX...............................................31

CLUB INDUSTRIE DU FUTUR SUD......................44

DANEM....................................................................8

DB-VIB.............................................. 2 ÉM E DE COUV

DENIOS............................................. ENCART JETÉ

DONECLE...............................................................60

DSD SYSTEM...........................................................4

DV GROUP.........................................................4, 34

FLIR.........................................................................8

FPT INDUSTRIAL..................................................30

IEL SERVICES ...................................................6, 58

INFLEXSYS............................................................13

KSB........................................................................15

MAISON DE L’EMPLOI STRASBOURG.................28

MANUEST..............................................................27

MATOOMA..............................................................50

MECATEAMCLUSTER...........................................21

NEXTIIM................................................................52

MOBILITY FOR BUSINESS...................................65

PAGE GROUP.........................................................14

PERTECH SOLUTIONS..........................................34

RS COMPONENTS.......................... 4 EME DE COUV, 9

SAFE CLUSTER.....................................................62

SEPEM..........................................19, 3 EME DE COUV

SMRI......................................................................48

SYPEMI..................................................................36

TECSUP.................................................................43

TIME TONIC...........................................................49

TSI ...................................................................25, 30

UBUDU...................................................................55

UIMM ALPES-MEDITERRANEE...........................41

Retrouvez nos anciens numéros sur :

www.maintenance-entreprise.com

66

IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020


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ROUEN

25>27 JANVIER 2022

Pôle Sous-traitance

01>03 JUIN 2021

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

GRENOBLE

08>10 FÉVRIER 2022

Pôle Sous-traitance

Forum de l’électronique

12>14 OCTOBRE 2021

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