Maintenance & Entreprise n°659
Dossier : Spécial Grand Est et Bourgogne Franche-Comté
Dossier : Spécial Grand Est et Bourgogne Franche-Comté
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p. 8
ACTUALITÉS
Meilleure gestion
des interventions et de la relation client
SOLUTIONS p. 14
PageGroup :
du recrutement jusqu’à l’accompagnement
p. 38
PRATIQUE
Gérer l’exploitation
dans le bâtiment
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA et GTB
p. 50
N°659 Septembre / Octobre / Novembre 2020 • 20€
Dossier
Spécial Grand Est et Bourgogne
Franche-Comté p. 18
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ÉDITORIAL
Baisse de l’emploi industriel et
plan de relance national
©DR
Valérie Brenugat
Rédactrice en chef
Dans un contexte de crise, le secteur de l’industrie manufacturière a connu une chute
de 917 emplois en août dernier, après une baisse de 1 437 postes en juillet. Ces chiffres
montrent un ralentissement
en raison des
craintes relatives au Coronavirus.
Selon ADP, les indicateurs semblent « Dans un contexte de crise, le secteur de
toutefois suggérer une légère inversion
de la tendance après les chutes 917 emplois en août dernier, après une baisse de
l’industrie manufacturière a connu une chute de
de création d’emplois en mars et en
1 437 postes en juillet. »
avril dernier.
Face à cette crise, le plan de relance gouvernemental mobilise près de 35 milliards d’euros en faveur
de l’industrie sur la période 2020-2022, autour de quatre axes : décarboner l’industrie, (re)localiser
des activités stratégiques critiques, moderniser l’appareil productif et innover. Il consacre près
de 15 milliards d’euros pour préserver les emplois et développer les compétences, notamment
nécessaires à l’industrie française. Avec l’activité partielle de longue durée dans certaines branches
professionnelles, les secteurs en sous activité peuvent s’organiser pour y faire face et former leurs
salariés. En outre, les filières industrielles doivent poursuivre leurs efforts de recrutement et d’entrées
des jeunes en apprentissage ou contrats de professionnalisation, grâce aux accompagnements
financiers prévus par l’Etat. De plus, France Relance fera intervenir les régions afin d’agir auprès
des territoires et articuler les mesures nationales aux plans de relance régionaux. Enfin, pour aider
les chefs d’entreprises industrielles à bénéficier des dispositifs d’accompagnement, le ministère de
l’Économiee, des Finances et de la Relance, a publié un guide rassemblant des mesures mobilisables
par les TPE, PME et les ETI industrielles afin de les soutenir dans la reprise de leur activité.
Avec toutes ces mesures, l’industrie française pourra-t-elle surmonter cette crise sans encombre ?
Valérie Brenugat
Envie de réagir ?
@maintenanceent
MAINTENANCE
&ENTREPRISE
ÉDITEUR
MRJ Informatique
22, Boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tel : 01 84 19 38 10
Fax : 01 34 29 61 02
www.maintenance-entreprise.com
/Maintenance.Entreprise
/@maintenanceent
Direction :
Michaël Lévy
Directeur de publication :
Jérémie Roboh
Directeur des rédactions :
Olivier Guillon
Rédacteur en chef :
Valérie Brenugat
COMMERCIALISATION
Publicité :
Patrick Barlier
p.barlier@mrj-corp.fr
Diffusion et Abonnements :
digital.mrj-presse.fr/
maintenance-entreprise.com/la-revue/
Emilie Bellenger
abonnement@maintenanceentreprise.com
Prix au numéro :
20 €
Abonnement 1 an France et Etranger,
4 numéros en version numérique :
60 € TTC
Abonnement 1 an version
numérique + papier : 85 € TTC
Règlement par chèque
bancaire à l’ordre de MRJ
RÉALISATION
Conception graphique :
Dolioz - Adeline Docquier
Impression :
Rivadeneyra, sa
Calle Torneros, 16
Poligono Industrial de Los Angeles
28906 Getafe - Madrid - Espagne
N°ISSN :
1632 - 4153
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 659
Date : Septembre - Octobre -
Novembre 2020
RÉDACTION
Ont participé à ce numéro :
Valérie Brenugat et Olivier
Guillon (MRJ), Philippe Dutheil
(Even Pro), Tanguy Prigent (Page
Personnel), Frédéric Debleds
(Mecateamcluster), Patrice Fortea
(Actemium Maintenance Belfort),
Helene Bour et Michel Parissiadis
(Maison de l’Emploi Strasbourg),
Anthony Chehami et Eva Rother (FPT
Industrial), David Guerchon (TSI), Luc
Doerenbecher (Pertech Solutions),
David Lancet (DV Group), Eric Lefiot
(Sypemi, Atalian Facilities), Serge
Bornarel (UIMM Alpes-Méditerranée),
Thomas Zussa (Club Industrie du
Futur Sud), Pierre-Jean Blazewicz
(SMRI), Gweltaz Le Coz (Matooma),
Yann Jobert (NEXTiiM), François Kruta
(Ubudu), Hélène Druet (Donecle),
André Soulage (Safe Cluster).
CRÉDITS
Credits photos : DR, iStock, Aurélia
Blanc, Dassault Aviation – A.Pecchi,
F.Moura, Joel Rubino, UIMM,
UIMM-Colas Declercq, RegionsJob
2019, Jean-Luc Petit, @IEL.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I3
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LOGICIEL GMAO SAV
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Intégration des parcs technique client
Rencensement d’équipements, état des lieux
Entretien & dépannage
Appli mobile accessible hors ligne
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Gestion règlementaire
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QHSE
Themis
QHSE MANAGER
SOMMAIRE
RÉGIONS
Spécial Maintenance en région
Grand Est et Bourgogne Franche-
18
Comté
19 Sepem Industries Grand Est : une édition sous le signe du Covid 19
21 Mecateamcluster continue son développement
25 « La GlobalBox » : la maintenance 4.0 au service de la productivité des entreprises
28 Des solutions à la pénurie de main d’œuvre dans la maintenance
30 Quand la maintenance se révèle booster d’innovation – exemple de réalité
augmentée dans une usine historique – FPT Industrial à Bourbon Lancy –
32 TSI développe son activité dans l’ingénierie
34 Pertech Solutions : Eye tracking pour une intervention à distance
36 Industrie 4.0 : vers une démocratisation des Digital Twins ?
Éditorial Solutions
Maintenance 4.0
03 Baisse de l’emploi industriel et
plan de relance national
Actualités
08 Meilleure gestion des interventions
et de la relation client
08 Une caméra thermique avec
fonction brevetée d’amélioration de
l’image
09 ACR : le marché de la GTB toujours
en croissance en 2019
09 RS Components rejoint la plateforme
de gestion de maintenance Mobility
Work
Boîte à outils
16 A lire, voir, écouter
14 PageGroup : du recrutement jusqu’à
l’accompagnement
Pratique
38 Sypemi au service du Facilities
Management
42 UIMM Alpes-Méditerranée
accompagne la maintenance
industrielle
45 Club Industrie du Futur Sud soutient
la Maintenance 4.0
48 SMRI : de la mécanique à la
robinetterie
50 Smart Building : entre
défis technologiques et
environnementaux, quelles
perspectives pour les bâtiments
connectés de demain ?
52 La Société de la Tour Eiffel choisit la
solution Sextant de NEXTiiM
55 Ubudu : une solution pour respecter
les distanciations sociales
60 Les drones révolutionnent le monde
de la maintenance aéronautique
62 Safe Cluster : un acteur des affaires
jusqu’aux innovations
Agenda
64 Salons & formations
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I5
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MAINTENANCE
&ENTREPRISE
SOLUTIONS
NOS ENQUÊTES EN 1 CLIN D’ŒIL
Quel recrutement pour la
maintenance ? p 14 à 17
PageGroup, leader du recrutement et de l’intérim spécialisés, recrute pour
ses clients des collaborateurs en intérim, CDD et CDI à tous les niveaux
d’expérience, du technicien au cadre dirigeant. Entretien avec Tanguy
Prigent, Practice Manager de la division Ingénieurs et Techniciens en
charge de la région Ile-de-France chez Page Personnel.
© DR
© Jean-Luc Petit
RÉGIONS
Spécial Grand Est et Bourgogne
Franche-Comté p 18 à 35
Le Grand Est est la troisième région la plus industrialisée de France avec 272
463 salariés en 2017. Les cinq principaux secteurs industriels (alimentaire,
fabrication de produits métalliques, automobile, fabrication de machines
et d’équipements, métallurgie) regroupent 51% des salariés de l’industrie
manufacturière du Grand Est. Quant à la Bourgogne-Franche-Comté, elle
est la première région industrielle de France pour la part de l’emploi industriel
dans l’emploi salarié régional.
© F.Moura
PRATIQUE
Maintenance dans l’industrie métallurgique
p 41 à 49
Le délégué général de l’UIMM Alpes-Méditerranée explique comment
son organisation accompagne les professionnels de la maintenance
industrielle du secteur métallurgique. Quant au responsable Développement
Industriel et animateur du Club Industrie du Futur Sud, montre
comment ce club figure parmi les outils dans l’offre de développement
industriel du syndicat et d’Industries Méditerranée. Enfin, le dossier se
termine avec un focus sur la société SMRI, membre du syndicat.
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA et GTB p 50 à 59
©DR
Un expert chez Matooma expose les perspectives du Smart Building pour
les bâtiments connectés de demain. Quant au président de NEXTiiM, il
explique les bénéfices de sa solution Sextant et son utilisation pour le
pilotage de l’immeuble Energy 2 géré par la Société de la Tour Eiffel.
Enfin, le PDG d’Ubudu présente son nouveau produit Ubudu SDA permettant
de respecter la distanciation sociale.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 7
ACTUALITÉS
TECHNOLOGIES
EN BREF
Badge de distanciation
sociale
Tilt-import et Claitec lancent sur
le marché une nouvelle génération
de badge T10R-SD (Social Distance
Sensor) permettant d’alerter les
personnes par un signal sonore
et lumineux émis par le badge si
la distance de 2 mètres n’est pas
respectée (le réglage des distances
est configurable) dans un endroit
de travail clos.
Lors de la recharge du badge, toutes
les données sont transmises dans
le Cloud afin de contrôler, en cas de
contamination de l’un des salariés,
les personnes avec qui il a pu être
en contact.●
www.tilt-import.com
Nouvelle fonction pour
myIncoservice
La nouvelle fonctionnalité du logiciel
de gestion des interventions, du service
après-ventes et de la maintenance
myIncoservice, permet de créer un
dossier directement à partir d’un
mail reçu d’un client ou de toute
autre personne. En effet, il suffira
de renseigner le titre, le nom du client
et le type de dossier dans un volet
qui apparait sur le côté. L’utilisateur
pourra alors décider ou non de joindre
le contenu du mail en commentaire
du dossier. ●
www.incotec-software.com
Des valises d’énergie
autonomes
Tecsup propose une gamme de
valises d’énergie qui fournissent
une alimentation électrique,
autonome, sûre et pratique. Ces
produits présentent une alternative
aux groupes électrogènes pour la
plupart des applications mobiles
et marquent une évolution
technologique, source de gains
qualitatifs, environnementaux
et sécuritaires pour tous les
équipements et travailleurs nomades.
Chaque année, l’entreprise investit
environ 10% de son chiffre d’affaires
dans la R&D. ●
www.tecsup.fr
APPLICATION
Meilleure gestion des
interventions et de la relation client
Danem ajoute de nouvelles fonctionnalités à sa solution Doowit – application
mobile conçue pour améliorer la gestion et le suivi des interventions des
personnels itinérants avec notamment une ergonomie repensée et l’intégration
de la gestion des consommables.
La nouvelle version de Doowit de
Danem permet à la fin de chaque
intervention, au personnel nomade
de compléter un rapport d’intervention
via l’application mobile. Celui-ci,
toujours enregistré automatiquement dans
la base de données de l’entreprise, sera désormais
personnalisé avant d’être envoyé au
client. Et en plus d’une interface plus ergonomique
sur son terminal mobile pour
suivre le statut de l’ensemble des interventions,
la dernière version de Doowit
comporte désormais un planning interactif
pour optimiser les trajets et la gestion
IMAGERIE
des consommables. Cette fonctionnalité
permet de savoir en temps réel quel matériel
est toujours à disposition ce qui facilite
la gestion de l’équipement, quelle que soit
l’activité de l’intervenant (plomberie, sécurité,
nettoyage, espaces-verts, électricité,)
La solution est disponible sur tout type de
terminaux mobile (PDA ; Smartphone,
Tablette) et sous Android et iOS ; l’application
permet d’accéder à de nombreuses
informations en temps réel afin d’améliorer
la qualité de service. ●
EN SAVOIR PLUS > www.danem.com
Une caméra thermique avec fonction
brevetée d’amélioration de l’image
Flir lance la caméra thermique TG165-X MSX pour les électriciens, les techniciens,
les ingénieurs en charge de la maintenance des installations, les inspecteurs en
bâtiment et les professionnels de la maintenance des systèmes de climatisation.
Conçue pour les environnements
de travail difficiles, cette mise à
niveau de la TG165 fournit un
outil de diagnostic équipé d’un
pyromètre et d’une caméra thermique, l’ensemble
étant optimisé par l’ajout de la fonctionnalité
brevetée d’imagerie dynamique
multispectrale (MSX). « Avec l’ajout de
la fonction MSX, la TG165-X permet une
identification améliorée des points chauds
révélateurs de défaillances électriques ou
mécaniques, et des points froids indiquant
l’existence de fuites d’eau ou d’air », déclare
Rickard Lindvall, Directeur général du
département Solutions chez Flir Systems.
« Par ailleurs, la TG165-X guide visuellement
les professionnels jusqu’à l’origine des défaillances
système courantes afin qu’ils puissent
diagnostiquer le problème et démarrer les
réparations plus rapidement. » Conçue à
partir d’un capteur de caméra thermique 80
x 60 de 4 800 pixels, la technologie à double
caméra de la fonction Flir MSX favorise la
compréhension des images, en ajoutant des
détails visuels à des images thermiques et
en les rendant plus nettes afin de permettre
l’identification des détails physiques. Le
nouveau pointeur laser facilite l’identification
des zones posant problème. Le grand
écran couleur LCD lumineux de 2,4 po et
le grand champ de vision de 51 x 66 degrés
fournissent, quant à eux, une visibilité totale
sur la zone d’intérêt ●
EN SAVOIR PLUS > www.flir.fr
8 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MARCHÉS
ACTUALITÉS
BÂTIMENT
ACR : le marché de la GTB
toujours en croissance en 2019
Selon le syndicat, le marché de la Gestion Technique du Bâtiment améliore encore son
rythme de croissance en 2019 avec un taux de 5% qui représente 79,2 millions d’euros.
Le marché de la GTB en 2019 est en
forte croissance. Mais la forte création
de valeur sur ce marché repose
en partie sur les « autres services »
amenés par le GTB (ex : gestion des espaces,
de la sécurité, optimisation de la GMAO,
reporting, ergonomie…) en complément
de l’optimisation des usages dits « réglementaires
» de l’énergie (chauffage, refroidissement,
ventilation, eau chaude sanitaire et
éclairage). Les usages réglementaires correspondent
au maintien des conditions de
vie en bonne santé dans un bâtiment. Les
nouveaux usages de la GTB ne remplaceraient
donc pas ses fonctions traditionnelles.
PARTENARIAT
Partenaire d’entreprises allant de
l’artisan aux grands comptes
depuis plus de 30 ans, RS
Components partage avec Mobility
Work une valeur phare : simplifier la
vie des acteurs du B2B.
« RS Components est connu et reconnu
comme leader mondial de la distribution
de composants et de fournitures industrielles.
Au fil des années, au-delà même des
produits, nos clients sont à la recherche de
solutions. Dans ce cadre, nous développons
différents services comme le 3D Printing ou
la calibration et souhaitons également proposer
des solutions autour de la maintenance,
en faisant appel à l’innovation. déclare
François Dodard. Responsable Projets
En revanche, les unités de traitement local
à forte capacité continuent à baisser (-13%)
au profit des modèles à plus faible capacité
(de 1 à 99 points) qui augmentent de 2%.
Cela confirme à nouveau la décentralisation
de l’intelligence pour la gestion de l’énergie,
mais aussi une demande toujours forte pour
des systèmes intelligents avec indicateurs
multiples de gestion, ainsi que le développement
des services Web qui doivent s’appuyer
sur une infrastructure de communication
cohérente. Enfin, les licences multipostes et
multi-techniques enregistrent un important
taux de croissance en 2019 (20%). ●
EN SAVOIR PLUS > www.acr-regulation.com
RS Components rejoint la plateforme de
gestion de maintenance Mobility Work
RS Components, leader du marché B2B pour les fournitures industrielles et
les composants électroniques, dont le siège se situe à Beauvais, a noué un
nouveau partenariat avec Mobility Work, plateforme de gestion de maintenance
communautaire et GMAO.
Sud Europe chez RS Components. Notre
partenariat avec Mobility Work entre parfaitement
dans ce cadre. Mobility Work est une
GMAO qui a été réalisée par des équipes de
maintenance, une solution souple et efficace.
La grande innovation réside dans sa partie
Hub communautaire qui s’apparente à un
réseau social dédié aux techniciens de maintenance.
Avec ce partenariat, nous souhaitons
permettre à tous ces techniciens d’avoir
un accès rapide à notre offre catalogue ».
Enfin, 50 000 références seront désormais
disponibles sur la plateforme de Mobility
Work et accessibles à près de 26 000 utilisateurs
enregistrés. ●
EN SAVOIR PLUS > fr.rs-online.com/web/
EN BREF
Le groupe Chauvin Arnoux
déménage
Le groupe a emménagé en
septembre dernier dans le très beau
site vitré, Front Office d’Asnières
en bordure de Seine. Tout le 6e
étage est investi pour regrouper les
compétences multiples du groupe
déjà présentes au siège parisien.
L’enseigne Spectralys, qui avait
rejoint le groupe il y a deux ans,
et œuvre pour le contrôle qualité
sur le marché agroalimentaire,
rejoindra le siège d’ici la fin de
l’année.●
www.chauvin-arnoux.com
Le Kit du Loueur évolue
Cet été, DLR diffuse la version n°2 / juin
2020 du « Kit opérationnel du loueur ».
Il traite des différents thèmes du cycle
opérationnel de la location mis à jour,
auxquels d’importants ajouts ont été
intégrés, notamment l’évolution des
grilles tarifaires, le recouvrement, la
facturation des casses, le secret des
affaires, la renonciation à recours… Par
ailleurs, dans les fiches départ / retour
– FDR, 9 ont été ajoutées, incluant des
matériels pour l’industrie. Enfin, une
foire aux questions (FAQ) a été insérée
suite aux sessions de formation « Kit
du loueur » 2019. ●
www.dlr.fr
Dexis se renforce en
Allemagne
Poursuivant sa stratégie visant à
construire un leadership européen
dans le domaine de la fourniture
industrielle, le Groupe Descours &
Cabaud a acquis la société allemande
Nölle & Nordhorn et renforce ainsi Dexis,
le partenaire des métiers de l’industrie
de Descours & Cabaud. Avec un chiffre
d’affaires de 36 millions d’euros et
110 collaborateurs, Nölle & Nordhorn,
située à Gütersloh, en Rhénanie-du-
Nord-Westphalie, accompagne, depuis
plus de 60 ans, les professionnels de
la maintenance et l’entretien de leur
outil de production. ●
www.dexis.eu
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I9
ACTUALITÉS
CAS D’APPLICATION
POCLAIN HYDRAULICS DOTE SES SITES
DE PRODUCTIONS DE LA SOLUTION ALTAIR
ENTERPRISE
La solution GMAO Altair de DSDSystem permet au groupe Poclain Hydraulics d’optimiser
et standardiser la gestion de ses activités de maintenance.
Poclain Hydraulics est
spécialisé dans la conception,
la fabrication et la
commercialisation des
transmissions hydrostatiques.
L’innovation est au cœur de sa
démarche. C’est l’élément moteur qui
anime toutes les équipes du groupe
Poclain et qui s’inscrit dans tous les
domaines de l’entreprise. C’est cette
culture de conduite du changement
et de progrès permanent, au plus
près possible du terrain et de ses
clients, qui fait grandir l’entreprise
partout dans le monde.
La présence internationale et l’expertise
métier dont bénéficie Poclain
Hydraulics permet à l’entreprise de
proposer des solutions systèmes
fiables, efficaces et compatibles avec
de nombreux types d’applications
telles que l’automobile, l’agriculture, la
construction, les secteurs industriels,
l’environnement, et bien d’autres.
GMAO FULL WEB, UN OUTILS
FLEXIBLE
Poclain Hydraulics recherchait une
solution full web multi langues pour
un déploiement sur l’ensemble de
ces sites à travers le monde. Grace à
sa possibilité de paramétrage importante,
Poclain a pu l’adapter au besoin
spécifique lié à son organisation dans
les modules gestion des travaux, main-
LES CLÉS DU PROJET
• Standardisation des processus
de maintenance
• Mutualisation des plans et
opérations
• Déploiement et administration
multi-site.
LA SOLUTION
La GMAO Altair Enterprise et la
mobilité Altair sont des applications
éditées et distribuées par DSDSystem.
Ces solutions sont le fruit de près
de 20 ans d’expérience capitalisées
par nos ingénieurs maintenance
et informatique spécialisés en
organisation de maintenance
industrielle et SAV.
AVANTAGES TECHNOLOGIQUES
• Pas d’installation sur poste
client
• Rapidement opérationnel
• Compatible tous navigateur
récent
• Technologie moderne
• Nomade et mobile
• Une installation centrale et
sécurisée
• Simple et agréable à utiliser
10 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
ACTUALITÉS
tenance préventive, fiche de vie des équipements,
gestion des stocks, etc.
Mehdi Salah, Ingénieur méthodes maintenance et
travaux neufs nous explique « Nous avons choisi la
GMAO Altair pour répondre à un ensemble de fonctionnalités.
Nous avons fait notre étude d’adéquation
des différentes GMAO du marché et parmi notre
TOP 3 figurait la GMAO Altair Enterprise. Solution
qui a été choisie. »
Outre la considération des aspects purement fonctionnels
et technologiques qui positionnent Altair
au tout premier plan des solutions de GMAO du
marché, le choix de la société a également été orienté
par la compétitivité d’Altair en termes de budget,
ainsi que par la connaissance pointue du métier de la
maintenance industrielle démontrée par les équipes
de DSDSystem.
ACCOMPAGNEMENT DES DIFFÉRENTS
SITES MONDIAUX
sont en production avec Altair de DSDSystem.
Nous bénéficions d’un outil uniforme pour gérer la
maintenance de nos équipements et optimiser leurs
performances. »
« Ce qui permet de standardiser notre outil de gestion
de la maintenance ».
L’équipe Poclain Hydraulics apprécie la solution full
web, elle est facile d’utilisation et permet d’optimiser
le temps de son déploiement.
Bernard Decoster, gérant de DSDSystem, société
éditrice de la GMAO Altair, commente : « Notre
GMAO Full Web a été pensée dès le départ pour
pouvoir répondre aux besoins évolutifs de la maintenance
d’aujourd’hui. Elle permet une standardisation
de l’information, traçabilité accrue, rapprochement
des expériences terrain des différents sites… favorisant
une meilleure communication. » ●
Mehdi Salah Ingénieur méthodes maintenance et
travaux neufs, commente, « La majorité des sites
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I11
BOITE À OUTILS
A LIRE, VOIR, ÉCOUTER
LE GRAND GUIDE
de l’organisation et de la gestion de
la maintenance
L’organisation et la gestion sont deux
nécessités pour la maintenance qui ne
doit pas se restreindre aux seules actions
techniques sur le terrain car les résultats
globaux seraient médiocres.
Ce grand livre propose une approche
globale et détaillée du sujet :
• en définissant et maîtrisant les
organigrammes, les fiches de fonction,
les flowcharts et leurs imprimés,
la codification des 5 M, la
documentation, la centralisation,
la décentralisation et la sous-traitance.
• en proposant des formes de maintenance
à appliquer (curative, palliative,
ronde, auto-maintenance,
systématique, conditionnelle,
prévisionnelle et améliorative),
• en définissant les plans, gammes et
instructions pour chacune d’elles,
en appliquant l’approche processus
à la maintenance,
• en mettant en place et maîtrisant
les fonctions d’ordonnancement,
lancement et préparation,
• en gérant, de façon optimale, les
stocks et les approvisionnements,
• en élaborant efficacement les
budgets de la maintenance,
• en analysant la rentabilité des
investissements en maintenance.
Il s’agit, aussi, au travers de cette publication,
d’exploiter la «Total Productive
Maintenance TPM», de mettre en œuvre
une nouvelle démarche d’optimisation
de la maintenance, d’exploiter le retour
d’expérience REX pour établir et analyser
des tableaux de bord techniques et
économiques, définir les actions d’amélioration
et capitaliser les expériences
acquises, d’informatiser la maintenance
par l’utilisation d’un progiciel approprié
de GMAO.
Mais, aussi, en s’inscrivant dans la révolution
digitale 4.0 par l’adoption de la maintenance
prévisionnelle 4.0, il importe,
aussi, de réaliser l’audit de la maintenance
afin de mettre en évidence les écarts par
rapport aux bonnes pratiques et préconiser
les axes d’amélioration qui s’imposent.
Fruit d’un travail important et d’une
grande rigueur, ce livre, au style simple,
est destiné aussi bien par les professionnels
de la maintenance que par les dirigeants,
les enseignants ou les étudiants.
Professeur, directeur de recherche et
consultant principalement en maintenance,
mais aussi en qualité, lean management
et sécurité, Driss Bouami est
l’auteur de plus de 160 publications et
communications dans les domaines
précités.
« Le grand guide de l’organisation et de la gestion
de la maintenance »,
Driss Bouami,
Afnor Editions,878 p, 46,96 €
www.boutique.afnor.org
MANAGER
par la confiance
Les dirigeants savent aujourd’hui qu’ils
doivent casser les structures verticales et
rigides d’hier pour libérer les énergies, les
initiatives au plus près du terrain, mais
beaucoup craignent de perdre le contrôle
du système. Les mécanismes de confiance
collective proposés dans cet ouvrage sont
suffisamment pratiques et efficaces pour
les convaincre de passer à l’acte car toute
transformation n’est durablement possible
qu’après avoir rétabli la confiance au
cœur des relations humaines.
Cet ouvrage explique donc :
• pourquoi instaurer la confiance au
travail est indispensable et les nouveaux
défis (12 dragons) auxquels sont confrontées
les entreprises ;
• les trois piliers de la confiance pour
refonder une organisation : la vision, l’organisation
et les valeurs ;
• comment bâtir la confiance, grâce
au modèle de l’Élément humain® qui
propose des modes relationnels générateurs
de confiance en soi, en son équipe,
dans ses leaders et dans le projet d’entreprise
;
• les processus, les méthodes et les techniques
afin d’assurer un accompagnement
individuel et collectif.
Claude Chrétien est l’un des 3 coachs
associés fondateurs du cabinet Résonance
Coaching. D’abord manager commercial
pendant 20 ans chez L’Oréal, il accompagne
depuis 2004 des managers et dirigeants
de grandes entreprises, PME,
start-up, etc.
« Manager par la confiance »,
Claude Chrétien
Pearson, 224 p, 25€
www.pearson.fr
12 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
PUBLI-COMMUNIQUÉ
Mettre en œuvre un projet d’application mobile
pour les techniciens de maintenance
Accès Industrie, spécialiste en location de nacelles et chariots élévateurs, a choisi de s’appuyer
sur l’expertise d’InfleXsys en matière de développement d’applications mobiles professionnelles,
pour l’accompagner dans ce projet.
Dans le cadre de sa stratégie digitale, Accès Industrie
décide en 2019 de fournir aux 150 collaborateurs
assurant la maintenance du parc de 8100 machines,
une application mobile de
gestion des interventions.
En effet, le volume des
interventions ne cesse de
croître (plus de 5200 dans les
6 premiers mois de l’année
2020). Or, le processus de suivi
qui s’appuie sur l’envoi d’emails,
manque de précision,
s’avère énergivore autant que
chronophage, et induit un
risque de perte d’informations.
Il s’agit donc de permettre aux
techniciens de disposer d’un
outil performant facilitant
la création de rapports
d’intervention insitu, simple
à utiliser, et adapté à leurs
conditions de travail.
Bien qu’Accès Industrie privilégie les développements
en interne afin de délivrer avec efficacité des
solutions digitales répondant exactement aux
besoins, l’entreprise décide cette fois de s’appuyer sur
l’expertise d’InfleXsys en matière de développement
mobile hybride (l’application devant fonctionner sur
tout type de tablette).
L’équipe projet composée de MM De Sousa
(Responsable du développement informatique) et
Rat (Responsable process et support technique)
élabore le cahier des charges ; InfleXsys prépare
ensuite une maquette dynamique qui est présentée
aux techniciens. Ceux-ci voient alors concrètement
ce que l’application peut leur apporter : optimisation
de leur temps de trajet, gain de temps (ils complètent
leur rapport au fil de l’intervention), adjonction de
photos à la volée, lien avec l’ERP, accessibilité hors
réseau…
Ce test facilite l’adhésion des utilisateurs ; il permet
aussi d’ajuster et de prioriser le périmètre fonctionnel
en tenant compte de leurs retours, de manière à
finaliser dans les meilleurs délais un MVP (Minimum
Viable Product), c’est-à-dire une première version de
l’application mobile comprenant les fonctionnalités
majeures.
INFLEXSYS
InfleXsys est une Entreprise de Services
du Numérique (ESN) spécialisée dans
le développement d’applications
mobiles professionnelles sur mesure et
d’interfaces pour des objets connectés.
8 Avenue de la Grande
Semaine,
33700 Mérignac
Tél. : +33 5 56 69 39 45
Email : contact@inflexsys.com
www.inflexsys.com
L’intégralité du témoignage est à découvrir sur le
site d’InfleXsys (www.inflexsys.com), rubrique
« Documentations et témoignages ».
SOLUTIONS QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?
EMPLOI
PageGroup : du
recrutement jusqu’à
l’accompagnement
Créé en 1976, PageGroup, leader du recrutement
et de l’intérim spécialisés, compte 141 bureaux
répartis dans 36 pays et emploie plus de 7 000
collaborateurs dont 750 basés en France.
PageGroup recrute pour ses clients des
collaborateurs en intérim, CDD et CDI à tous
les niveaux d’expérience, du technicien au cadre
dirigeant. Entretien.
Tanguy Prigent
Practice Manager de la division
Ingénieurs et Techniciens en
charge de la région Ile-de-France
chez Page Personnel.
©DR
QUELLE EST LA SITUATION DE L’EMPLOI DE LA
MAINTENANCE INDUSTRIELLE EN FRANCE ?
Tanguy Prigent : Avant la crise, on pouvait parler de
plein emploi pour les techniciens de maintenance dans
l’industrie car il y avait plus d’offres que de demandes.
La pyramide des âges est, en effet, déséquilibrée dans
les industries et cela touche particulièrement les techniciens.
Le phénomène de départ en retraite des techniciens
s’accentue depuis 4 ou 5 ans. En parallèle, moins de
jeunes diplômés arrivent sur le marché car les fonctions
techniques et l’industrie en général disposent d’un déficit
d’image auprès de cette génération. Dans les médias,
on parle le plus souvent de délocalisation et de fermeture
d’usines que de l’innovation industrielle. De nombreuses
initiatives ont été mises en place pour répondre à cette
problématique (French Fab, Semaine de l’industrie…),
mais le déséquilibre entre l’offre et la demande persiste
encore.
QUELLES CONSÉQUENCES LA CRISE SANITAIRE
A-T-ELLE EU SUR LE RECRUTEMENT DES PROFILS
DANS LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
T.P. : La crise du Covid a impacté fortement certaines
activités. Globalement, de nombreux sites ont dû interrompre
leurs activités, réorganiser leurs outils de production
et leur façon de travailler avec les gestes barrières.
Des secteurs industriels comme l’automobile et l’aéronautique
ont été parmi les plus touchés et connaissent
des difficultés importantes en termes d’activités liées au
Covid et au confinement. Dans ces secteurs-là, nous avons
des perspectives en termes de recrutement moins fortes
qu’avant la crise. Cela touche particulièrement les intérimaires.
Leurs missions prévues pour pallier des surcroits
d’activité ont été interrompues jusqu’à nouvel ordre.
Néanmoins, des secteurs très dynamiques dans l’industrie
recrutent toujours des techniciens de maintenance :
dans la logistique, l’agroalimentaire, l’environnement,
l’énergie et l’industrie pharmaceutique par exemple. Ces
secteurs semblent avoir été moins impactés par la crise.
COMMENT AVEZ-VOUS PROCÉDÉ POUR LES
RECRUTEMENTS PENDANT LA CRISE ?
T.P. : Nous avons ajusté nos méthodes de recrutement
et utilisé au maximum la visioconférence. Quand cela
14 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?
SOLUTIONS
© RegionsJob 2019
Entretien de recrutement
était possible, dans le respect des mesures de sécurité, des
entretiens sur site ont été organisés afin que les industriels
puissent rencontrer le candidat et ainsi finaliser
le processus de recrutement. Néanmoins, nous remarquons
que le télétravail constituant déjà une nouveauté
pour bon nombre de sociétés, le « télérecrutement » l’est
encore plus : recruter sans rencontrer physiquement son
futur collaborateur n’est pas chose aisée.
QUELLES SONT LES PERSPECTIVES DE
RECRUTEMENT DES PROFESSIONNELS DE LA
MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
T.P. : Hormis les secteurs les plus touchés qui ont peu
de visibilité et qui ont interrompu leurs recrutements
(aéronautique, automobile…), les autres secteurs continuent
globalement à recruter. Il y avait des besoins et
des difficultés de recrutement avant la crise sanitaire.
Un technicien de maintenance reste indispensable dans
une organisation et pour les secteurs dont l’activité a été
maintenue ou relancée, ce sont des profils toujours recherchés.
Au lieu d’avoir 3 ou 4 pistes sérieuses en simultané,
ils n’auront plus « que » 1 ou 2 pistes.
MAINTENANCE AD_BlauKlammer_KSB_Guard_fr_90x274_200611_ME.indd & ENTREPRISE N°659 • Septembre 1- Octobre - Novembre 17/07/2020 2020 I15
12:00
SOLUTIONS QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?
QUELLES SONT LES COMPÉTENCES ATTENDUES
POUR UN TECHNICIEN DE MAINTENANCE ET UN
RESPONSABLE DE MAINTENANCE ?
T.P. : Pour un technicien, les compétences attendues sont
assez variables en fonction de l’outil de production. Mais
nous recherchons souvent des techniciens polyvalents en
électrotechnique, en électromécanique. Actuellement, la
compétence la plus recherchée sur le marché est l’automatisme.
Un technicien automaticien qui maitrise l’électrotechnique,
l’électromécanique, la programmation ou
la maintenance, tirera son épingle du jeu.
Autres compétences recherchées, les soft skills ou compétences
comportementales. Savoir travailler en équipe,
avoir le sens de l’observation, disposer de bonnes capacités
d’adaptation, faire preuve de réactivité sont des atouts
essentiels dans la maintenance industrielle. En revanche,
pour le service après-vente, les soft skills attendues
sont un peu différentes : en effet, un industriel faisant
souvent appel aux équipes techniques du constructeur
de machines, ces dernières doivent être dotées de capacités
relationnelles fortes. Elles doivent rassurer les clients,
être pédagogues, faire preuve d’un service clients irréprochable,
et parfois même avoir des qualités presque
commerciales.
Quant au responsable de maintenance, il doit avoir des
qualités de leadership. Au-delà des compétences techniques
certaines, il doit organiser les différentes missions
des techniciens, participer à l’amélioration continue de
la maintenance et optimiser les services, tout en gardant
à l’esprit les objectifs de satisfaction clients et de rentabilité
financière.
QUELLES SONT LES FOURCHETTES DE
RÉMUNÉRATION POUR UN TECHNICIEN DE
MAINTENANCE ET UN RESPONSABLE DE
MAINTENANCE ?
T.P. : Les niveaux de rémunération varient en fonction des
secteurs d’activité et de l’expertise technique. Un technicien
de maintenance ayant entre 0 et 2 ans d’expérience
est rémunéré entre 25 000 et 30 000 €, un professionnel
avec 5 à 15 ans d’expérience entre 35 000 € et 45 000 €.
La rémunération pourra être supérieure si le technicien
dispose de compétences supplémentaires, telles que la
maîtrise d’une langue étrangère (anglais par exemple).
Quant au responsable de maintenance ayant 2 à 5 ans
d’expérience, il sera payé entre 45 000 et 55 000 €.
QUELS SONT LES CRITÈRES DE SÉLECTION DES
CANDIDATS POUR CES PROFILS ?
T.P. : Outre les compétences techniques, nous recherchons
des candidats avec des « soft skills » : capacité à
travailler en équipe, résistance au stress, bonne capacité
d’apprentissage, polyvalence et pouvant évoluer dans une
organisation.
QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER AUX
CANDIDATS DANS LA RECHERCHE DE LEUR
EMPLOI ?
T.P. : L’entretien est un exercice qui doit être maîtrisé. Le
candidat doit donc se préparer. Il doit mettre en avant ses
compétences techniques et les projets sur lesquels il est
intervenu, évoquer les particularités des secteurs d’activité
dans lesquels il a évolué et mettre en avant sa personnalité
(ce qu’il veut faire, ses aspirations). Se préparer signifie
également être conscient du marché et de sa « valeur
» sur ce marché : se sous-estimer, voire pire se surestimer,
n’aide jamais à trouver LE bon poste.
« Le candidat doit donc se préparer. »
POURQUOI EXTERNALISER SON RECRUTEMENT ?
T.P. : Le recrutement n’est pas une science exacte. De
plus, la démarche peut s’avérer chronophage. La meilleure
stratégie est de confier le recrutement à des cabinets
spécialisés maîtrisant les profils et le marché. Outre
notre spécialisation, PageGroup dispose d’un réseau de
candidats importants et d’une bonne connaissance des
secteurs d’activité dans lesquels évoluent nos clients. Cela
nous permet de présenter au mieux les candidats que nous
avons identifiés. Nous assurons une première sélection et
cela permet à nos clients de gagner du temps. En externalisant
les recrutements, nos clients pourront passer par un
intermédiaire qui valorisera le poste et le contexte proposés,
ce qui se révèle indispensable sur un marché tendu.
QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS
RECHERCHANT DES PROFESSIONNELS DE LA
MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
T.P. : Ce qui est très important pour nous est de bien définir
les besoins des clients (profil et compétences recherchées)
et bien qualifier leur environnement de travail
(outil de production). Notre rôle de conseil est important.
Nos clients ont parfois des besoins décorrélés du marché.
Nous devons leur expliquer que leur marché et les rémunérations
ont évolué. Le marché étant orienté candidats,
16 I MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
QUELLES FILIÈRES DE RECRUTEMENT POUR LA MAINTENANCE ?
SOLUTIONS
nous percevons une inflation des rémunérations
que nos clients doivent prendre
en compte pour être attrayants. Définir
avec eux quels sont les éléments différenciants
nous permet de mettre en avant les
atouts d’un poste et d’une société pour
éviter d’être une énième société en quête
d’un technicien de maintenance.
Parfois, nous leur demandons de modifier
leurs critères de recherche et éventuellement
de faire confiance à un
candidat ayant un profil moins expérimenté
qui aura en revanche une forte
capacité d’apprentissage et un potentiel
d’évolution. Accompagner un candidat
dans sa montée en puissance en le
formant permet à nos clients de créer
un engagement plus fort et ainsi de jouer
sur la rétention.
Ensuite, nous les accompagnons dans
leur recherche en identifiant le meilleur
candidat répondant à leurs besoins en
nous appuyant sur plusieurs vecteurs/
canaux : les réseaux sociaux, les
jobboards, mais aussi principalement
notre base de données composée de plus
de 400 000 candidats.
Puis, nous évaluons en entretien les
candidats afin déterminer leurs compétences
techniques, leur potentiel, leur
capacité d’adaptation à un environnement
précis correspondant aux attentes
des sociétés. Enfin, nous l’accompagnons
dans son intégration (voire dans
sa période de préavis au préalable).
QUELS SONT VOS ATOUTS PAR
RAPPORT À VOS CONCURRENTS ?
« Il y a peu de
candidats sur le
marché, il faut donc
être très réactif. »
«La maintenance et
le SAV représentent
35 % de nos recrutements
effectués.»
T.P. : Avec une expertise de plus de 15
ans, nous sommes aujourd’hui les leaders
dans le recrutement de profils technique.
La division Ingénieurs & Techniciens en
France est composée de 75 consultants
répartis sur 19 bureaux. La maintenance
et le SAV représentent 35 % de nos recrutements
effectués. Nous rencontrons 20
000 candidats par an. Cela nous permet
d’avoir une force de frappe certaine vis-àvis
de nos concurrents. Enfin, notre
expertise technique nous permet d’évaluer
techniquement les candidats et ainsi
de faire des sélections précises.
QUELLES RECOMMANDATIONS
POUVEZ-VOUS INDIQUER À UNE
SOCIÉTÉ À LA RECHERCHE D’UN
PROFIL DANS LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE ?
T.P. : Il y a peu de candidats sur le
marché, il faut donc être très réactif.
Ainsi, un processus de recrutement
durant 3 semaines peut s’avérer parfois
trop long. Souvent, les industriels n’auront
pas la possibilité de « comparer »
plusieurs candidats ; la décision devra
donc être prise très rapidement pour ne
pas prendre le risque de perdre le bon
candidat qui aurait plusieurs processus
de recrutement en cours.
Par ailleurs, il faut être assez souple
sur les rémunérations. Il faut parfois
redéfinir les profils recherchés et faire
confiance aux plus jeunes en les accompagnant
dans leurs formations, ce qui
permet de les fidéliser. Une démarche
souvent appréciée.
QUELLES DIFFICULTÉS
RENCONTREZ-VOUS DANS LE
PROCESSUS DE RECRUTEMENT ?
COMMENT LES SURMONTER ?
T.P. : Les candidats disposant de compétences
techniques recherchées et dotés
d’un réel potentiel sont sur-sollicités. Si
le processus de recrutement s’étale trop
dans la durée, le risque de perdre un
candidat est élevé. Il faut donc que les
sociétés soient très réactives dans leurs
prises de décision. Les industriels se
doivent d’être agiles, ce que nous nous
efforçons d’expliquer dès les premières
discussions sur un poste. ●
Propos recueillis par
Valérie Brenugat
MAINTENANCE & ENTREPRISE N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I17
MAINTENANCE EN RÉGIONS
LA MAINTENANCE EN RÉGION GRAND EST ET BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
© Jean-Luc Petit
SOMMAIRE
19 Sepem Industries Grand Est : une édition sous le signe du Covid 19
21 Mecateamcluster continue son développement
26 « La GlobalBox » : la maintenance 4.0 au service de la productivité des entreprises
28 Des solutions à la pénurie de main d’œuvre dans la maintenance
30 Quand la maintenance se révèle booster d’innovation – exemple de réalité augmentée
dans une usine historique – FPT Industrial à Bourbon Lancy –
32 TSI développe son activité dans l’ingénierie
34 Pertech Solutions : Eye tracking pour une intervention à distance
36 Industrie 4.0 : vers une démocratisation des Digital Twins ?
18 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
ÉVÉNEMENT
Sepem Industries Grand Est : une édition
sous le signe du Covid 19
Initialement prévu au mois de juin, le salon Sepem se déroulera du 17 au 19 novembre prochain
au parc des expositions de Colmar. Profondément marquée par le coronavirus et la crise à la
fois sanitaire économique, la région du Grand test entend bien se relever le plus rapidement
possible.
d’autres, la population et les entreprises savent parfaitement
s’adapter aux contraintes sanitaires, de confinement
et au geste barrière avec une volonté de rapidement
s’en sortir.
© DR
À gauche, Philippe Dutheil, directeur général du salon,
et à droite Xavier Legrand, directeur commercial
QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LA CRISE ?
© DR
Philippe Dutheil : Sans surprise, l’événementiel a été particulièrement
touché avec l’annulation de nombreux événements
et le report à 2021 des salons internationaux. Du
côté de nos exposants, la crise a été essentiellement sanitaire,
en particulier dans le Grand Est, puis économique
avec la fermeture de la quasi-totalité des entreprises durant
deux mois. Si de ce point de vue l’impact a été, en Alsace
et en Lorraine notamment, similaire au reste de la France,
nous constatons que dans cette région plus rigoureuse que
Xavier Legrand : Concernant le salon Sepem, si en Alsace
l’automobile est très présente, les secteurs comme la cosmétique,
la pharmaceutique et l’agroalimentaire représentent
aussi des parts importantes dans le tissu industriel de la
région.
MALGRÉ SON REPORT, COMMENT SE PRÉSENTE
L’ÉDITION DE COLMAR ?
Philippe Dutheil : Au printemps, la commercialisation
était déjà terminée et le salon affichait déjà complet. À ce
jour, malgré quelques demandes d’annulation faites par
les entreprises pour récupérer du cash, nous enregistrons
peu de pertes. Nous remarquons également qu’au second
semestre de cette année, les nombreux salons et événements
qui auront lieu à cette période vont pousser les entreprises
à faire des choix ; dans ce contexte, les Sepem présentent
l’avantage d’être peu onéreux avec des petits stands et des
retours sur investissement rapides. À ce titre, nous restons
relativement sereins.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I19
MAINTENANCE EN RÉGIONS
VOTRE SENTIMENT POUR 2021 ?
Xavier Legrand : Pour le moment, notre seul repère, c’est
l’édition de Douai. À l’heure actuelle, nous enregistrons
très peu de pertes et nous sommes donc très confiants ;
nous avons donc la volonté de travailler sur une surface
identique d’autant qu’il s’agit d’un gros salon pour nous.
Philippe Dutheil : Tout à fait, et c’est là qu’on voit que
l’alchimie des Sepem (avec le prix des achats plus bas et
donc moins de risque sur l’investissement ainsi que des
temps de déplacement réduits) continue de séduire les
exposants. Pour autant, nous ne nous faisons pas d’illusion
: 2021 sera également une année difficile.
Propos recueillis par Olivier Guillon
SEPEM COLMAR 2020
Mardi 17 novembre
SPÉCIAL JOURNÉE MAINTENANCE 4.0
10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables
de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace
– par Karim Kalfane, maître de conférence à l’IUT Louis Pasteur de
l’université de Strasbourg.
10h30 : « Digitalisation de la Maintenance : condition sine qua non pour
optimiser la production. Les étapes pour réussir sa transformation
digitale »
Intervenants : Bruno Barbanson, Strategic Maintenance Consultant
EMEA chez Rockwell Automation, et Olivier Pierlot, directeur Services
et Solutions.
11h30 : « Comment la méthode de diagnostic, d’analyse et de fiabilisation
Maxer est capable d’optimiser les résultats de la Maintenance 4.0 en
identifiant les causes premières afin de fiabiliser les équipements »
Intervenant : Jean-Paul Souris, dirigeant et fondateur de JPS Consultant
14h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables
de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace
– par Karim Kalfane, maître de conférence à l’IUT Louis Pasteur de
l’université de Strasbourg.
14h30 : « De la maintenance curative à la maintenance prévisionnelle.
Les étapes et les bonnes pratiques à adopter pour entamer une démarche
de maintenance 4.0 »
Intervenant : Marc Daverat, co-fondateurOpération & Solutions chez
Valuable Data
15h30 : La lubrification intelligente : un pilier fondamental de toutes
stratégies de maintenance
Intervenant : Benoit Degraeve, directeur des ventes de la société
SDT Ultrasound Solutions
Mercredi 18 novembre
SPÉCIAL JOURNÉE GMAO
10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables
de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace –
par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de
l’université de Strasbourg.
10h30 : « Mise en place de la GMAO de l’éditeur Corim Solutions chez
le constructeur automobile Mercedes-Benz – un retour d’expérience
exceptionnel du responsable maintenance de l’usine Mercedes, située
à Molsheim, près de Strasbourg »
Intervenant : Jean Lienhardt, responsable maintenance et administrateur
GMAO au sein de l’usine Mercedes de Molsheim.
11h30 : « Optimiser le pilotage & la sécurité des process maintenance
du leader mondial du traitement de surface : zoom sur le projet GMAO
Carl Source »
Intervenant : Témoignage d’un industriel utilisateur du logiciel Carl
Source.
14h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables
de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace
– par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de
l’université de Strasbourg.
14h30 : « L’expérience innovante de Mobility Work, une GMAO de nouvelle
génération et premier réseau social de maintenance, avec le témoignage
d’un utilisateur industriel »
Intervenant : Mobility Work
15h30 : « Relever le défi de la transformation digitale de la fonction
maintenance avec la GMAO ! Découvrez le retour d’expérience de la
société Agriplas à Drulingen (Bas-Rhin) et de l’éditeur Dimo Maint ».
Intervenant : Urbain Wollenschneider, chef de Projet informatique
chez Agriplas
16h30 : « Mise en œuvre et le déploiement de la solution de GMAO
Mainta (du groupe Apave) au sein de CTS, la Compagnie des transports
strasbourgeois – méthodologie d’un projet démarré en 2019 et opérationnel
depuis cette année »
Intervenant : Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS)
Jeudi 19 novembre
SPÉCIAL MAINTENANCE 4.0 ET MACHINES TOURNANTES
10h15 : Présentation de l’Association des ingénieurs et responsables
de maintenance et présentation du Pôle Maintenance de l’Afim Alsace
– par Karim Kalfane, maître de conférences à l’IUT Louis Pasteur de
l’université de Strasbourg.
10h30 : « La Maintenance 4.0 de machines tournantes mise en œuvre de
façon simple et efficace grâce à la technologie des Ultrasons : principes
& exemples »
Intervenant : Daniel Mazières, directeur d’UESystems France.
11h30 : « Maintenance 4.0 : de l’application d’une approche traditionnelle
à l’intelligence artificielle -une conférence qui s’appuiera sur un cas
concret mis en place en 2019 dans le secteur de la papeterie ».
Intervenant : Olivier Dengis, responsable de la division maintenance
4.0 au sein de la société I-care.
20 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
CLUSTER
Mecateamcluster continue son
développement
Mecateamcluster est un réseau spécialisé dans la conception, réalisation et maintenance des engins
de travaux ferroviaires. Il réunit plus de 110 PME, grands groupes et institutionnels. Cette société
d’investissement collaboratif a déployé sur le terrain une plateforme de maintenance mutualisée.
Enfin, elle est également un organisme de formation. Zoom.
© Jean-Luc Petit
Frédéric Debleds,
Directeur
Général de
Mecateamcluster.
MAINTENANCE & ENTREPRISE :
LA SEMCIB A INAUGURÉ EN
FÉVRIER DERNIER À MONTCEAU-
LES-MINES (71) LE PREMIER
CENTRE FRANÇAIS DÉDIÉ AUX
MÉTIERS DU FERROVIAIRE. QUELS
FINANCEMENTS AVEZ-VOUS
BÉNÉFICIÉ POUR LA RÉALISATION DE
CE PROJET ?
©Xavier Spertini
Halle de SEMCIB mutualisée pour la maintenance
Frédéric Debleds : En tant que cluster, nous
avons répondu à des programmes d’investissement
d’avenir, notamment en 2014 et
2017. Ceux-ci nous ont permis de développer
un véritablement écosystème pour l’investissement
collaboratif. Les adhérents de
Mecateamcluster cotisent et ils sont, en fait,
des actionnaires de sociétés créées dans le
cadre du développement de filières. En 2014,
nous avons créé, en effet, un parc d’activités
à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire sur
12 hectares où la société d’économie mixte
SEMCIB est un outil d’investissement dont
52 % de son capital est détenu par le public
(la région Bourgogne-Franche Comté et la
Communauté urbaine du Creusot-Montceau)
et le reste est détenu aux adhérents du
cluster et des partenaires bancaires (Banque
des Territoires, Caisse d’épargne et la Banque
Agricole, par exemple).
En 3 ans, nous avons consacré plus de 3,7
millions € d’investissement pour la mise en
place d’ateliers de maintenance mutualisés,
d’un réseau ferroviaire
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I21
MAINTENANCE EN RÉGIONS
© XAVIER SPERTINI
Espace formation de la SEMCIB
spécifique sur une zone d’activité donnée
embranchée au réseau ferroviaire national
permettant d’apporter du matériel sur la
plateforme. La discussion qu’on a eu au
sein de l’association, a permis de traduire
cela en 2014 en un dossier d’investissement
d’avenir auprès de l’Etat et en 2015 par la
création d’une société d’économie mixte.
Puis celle-ci a développé entre 2016 et 2020,
un parc d’activité sur 12 ha avec des travaux
de plus de 18 millions €.
« Le cluster a consacré un deuxième
investissement d’avenir à son
campus de formation Campus
Mecateam. »
M&E : QUELLES SONT LES
CARACTÉRISTIQUES ET LES
ATOUTS DE CE CENTRE ?
F.D : Le cluster a consacré un deuxième
investissement d’avenir à son campus de
formation Campus Mecateam. Cet opérateur
de formation répond à une demande qui
n’était pas comblée dans le domaine de la
formation ferroviaire. Son marché est très
spécifique : la formation du personnel de
maintenance des travaux ferroviaires.
La dernière construction lancée lors de
ce programme est l’espace de formation.
Son objectif : accueillir aussi bien Campus
Mecateam que d’autres centres de formation.
En février dernier, nous avons inauguré un
espace de 1300 m 2 qui comprend des salles de
formation et des espaces de travaux pratiques
couverts. Dans ces ateliers, nous installerons
des sous-ensembles d’infrastructures
ferroviaires et d’engins ferroviaires afin que
les étudiants puissent être formés. L’idée est
de relier l’espace théorique avec ceux des
classes et des travaux pratiques.
Une autre particularité : ce centre de
formation est implanté à côté de notre
plateau pédagogique qui sont 3 voies
Ecole mises à la disposition des centres de
formation qui permet à chaque entreprise
de retrouver l’environnement de la voie
ferroviaire avec des caténaires et des passages
à niveau et des aiguillages à l’échelle réelle en
toute sécurité car le tableau ferroviaire n’étant
© JEAN-LUC PETIT
pas relié au réseau régional est implanté sur
notre plateforme avec ces voies longues de
350 m de long et toute la technologie des
voies ferrées (grande vitesse, régionales). Cela
permet d’organiser tout type de formation
: annonceurs sentinelles , intervention sur
un caténaire, poseur de voie. Nous pouvons
accueillir aussi bien de la formation initiale
que de la formation continue. Sur ce même
centre, outre ces bâtiments, nous disposons
d’engins de travaux réformés cédés par SNCF
Réseau ou ETF. Cela nous permet de faire
intervenir des stagiaires directement sur des
engins de travaux en simulant une panne
sur un moteur, par exemple. Ce dispositif
est unique en France à l’exception de SNCF
Formation Campus Mecateam
22 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
Réseau. Cet ensemble sera complété à terme
par des salles de formation supplémentaires
qui seront créés en fonction de la montée en
charge du centre. Les formations peuvent être
de courte durée (1 semaine) ou des parcours
complets pouvant durer plusieurs dizaines
semaines pour des entreprises.
Enfin, situé à Montceau-Les-Mines et
à quelques kilomètres de la gare TGV
entre Paris et Lyon, notre centre est
donc facilement accessible. De plus, il est
aisé de trouver de la restauration et de
l’hébergement.
M&E : QUELLES FORMATIONS
CONTINUES SUR LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE SERONT
DISPENSÉES DANS CE CENTRE ?
F.D : Le campus Mecateam met en place des
formations à tous les métiers techniques et
industriels relatifs à la maintenance des engins
de travaux comme la lecture de panneaux
électriques et hydrauliques et la connaissance
de la voie. Tous les centres de formation ferroviaire
peuvent venir faire de la formation
continue en rapport avec les travaux ferroviaires
sur les poseurs de voie, les annonceurs
sentinelles, la maintenance de caténaires, les
passages à niveau et l’aiguillage. Donc nous
mettons à disposition de l’infrastructure
pédagogique. Les organismes de formation
sous-louent, en fait, les infrastructures en
fonction de leurs besoins.
M&E : QUI SONT VOS CLIENTS ET
PARTENAIRES ?
F.D : Des centres de formation comme
Sferis, Omnifer et GTIF nous louent nos
infrastructures. Même si des organismes de
formation ont leurs propres plateformes,
ils peuvent avoir, en effet, des besoins
spécifiques liés à notre propre espace.
Les locations peuvent être faites alors à la
semaine, au mois, à la journée en fonction
des besoins des cursus qui se développent.
Par ailleurs, les partenaires liés au Campus
Mecateam sont des entreprises de travaux
ferroviaires ou des ateliers de maintenance
comme Eiffage Rail, TSO ou Framafer.
Ces constructeurs d’engins sont des
actionnaires du Campus Mecateam qui le
développent à nos côtés. Enfin, le profil des
personnes concernées est ceux intéressés
par la maintenance des engins.
« Des centres de formation comme
Sferis, Omnifer et GTIF nous louent
nos infrastructures. »
M&E : CAMPUS MECATEAM
PRÉSENTERA LES RÉSULTATS DE
SA GRANDE ÉTUDE MENÉE SUR
LES BESOINS RH DANS LA FILIÈRE
DE LA MAINTENANCE DES ENGINS
DE TRAVAUX FERROVIAIRES.
QUELS SONT LES FAITS
MARQUANTS DE CETTE ENQUÊTE ?
F.D : L’idée est de créer un observatoire.
Comme nous sommes présents sur des
niches, ce laboratoire consiste à mettre
en avant les métiers d’engins de travaux
en expliquant les évolutions de carrière,
donnant les niveaux de rémunération
et de formations attendues. Pour cette
étude qui a duré presque 1 an, nous avons
questionné les responsables d’ateliers de
maintenance, de formation et de RH
de ces entreprises qui sont à la fois des
constructeurs et des assembleurs ayant
du matériel des travaux pour partager
une vision globale de la profession et en
tirer des arguments d’attractivité pour les
jeunes ou les personnes en reconversion
professionnelle. Les métiers des travaux
ferroviaires recrutent, en effet, beaucoup
les métiers liés à la voie et aux engins
dans le cadre des travaux du Grand Paris
et de la régénération du réseau national.
De plus, cela permet de mettre en place
une gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences au sein de la filière.
L’objectif de Campus Mecateam est donc
de répondre au mieux aux attentes de la
filière, des adhérents et des entreprises qui
composent la filière des travaux ferroviaires
et des engins.
M&E : QUEL OUTIL DE
PRÉ-POSITIONNEMENT LE
CAMPUS MECATEAM EST-IL EN
TRAIN DE CRÉER ?
F.D : La spécificité du Campus Mecateam
est de créer des parcours de formation
concernant le perfectionnement. Donc
nous nous positionnons sur la formation
continue. Notre idée est de proposer des
modules de perfectionnement surtout de
courte durée permettant à un stagiaire de
pouvoir se visualiser dans un parcours de
perfectionnement et de partager avec son
responsable d’atelier.
Donc l’idée de cet outil à travers d’un jeu
de questions ludiques mises en place sur
une plateforme web est de prépositionner
le stagiaire afin de lui donner un conseil
en vue de son parcours de formation. Par
exemple, s’il s’agit d’hydraulique, nous
considérerons qu’au niveau du campus,
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I23
MAINTENANCE EN RÉGIONS
« La spécificité du Campus
Mecateam est de créer des
parcours de formation concernant
le perfectionnement. »
il y a un niveau de base (G) où on a
besoin de se perfectionner, un niveau 2
correspondant à des connaissances solides
nécessitant encore des perfectionnements
et enfin, le niveau d’expertise… A travers
cet outil, le but est que le stagiaire connaisse
son niveau d’évaluation tel qu’il est reconnu
dans la profession. Cela permet d’avoir
une homogénéisation de fiches de poste
d’entreprise à entreprise. Ainsi, à travers
un certain nombre de questions posées au
stagiaire en préambule de sa formation,
il sera possible de parfaitement adapter
son parcours à son niveau réel et à ses
connaissances de base afin de ne pas avoir
de pertes de temps sur des formations
inadaptées à son niveau de connaissance.
Nous nous sommes rendus compte qu’avec
cet outil avec une orientation spécifique
des questions, nous avons la capacité de
dire que le stagiaire doit passer à tel niveau
ou suivre des modules supplémentaires
pour compléter sa formation. Cet outil est
très ambitieux dans sa démarche et est en
cours de construction. Son architecture
globale a été conçue et nous sommes
en train de tester un certain nombre de
modules. Une soixantaine de modules sont
© JEAN-LUC PETIT
Halle mutualisée
de la zone activités de SEMCIB
Un cluster orienté engins de travaux de maintenance ferroviaire
Mecateamcluster est un pôle national
spécialisé dans la conception et la
réalisation de la maintenance des
engins de travaux de maintenance
ferroviaire. Créé en 2011, il est le
seul cluster français intervenant dans
le domaine de l’infrastructure. A
l’origine, il rassemblait 9 adhérents.
Ce projet a été porté par des PME
situés en Saône et Loire. Maintenant,
le cluster regroupe 110 adhérents
dont le principal membre est SNCF
Réseau, propriétaire du réseau
national. Des majors des travaux
publics sont aussi présents comme
Eiffage, Colas, Eurovia et NGE à
travers leurs filiales ferroviaires. Les
concepteurs et les fabricants d’engins
de travaux ferroviaires sont aussi
présents ainsi qu’un réseau de TPE
et de PME intervenant, soit comme
bureau d’études, soit comme soustraitants
et assembleurs intervenant
dans les engins de travaux
ferroviaires, soit en tant que centres
de formation qui œuvrent dans les
travaux ferroviaires au sens large.
Le développement du cluster
s’oriente vers trois axes principaux.
Le premier pilier concerne le
développement commercial de
ses adhérents en participant à des
salons professionnels à l’étranger,
son propre salon et des conventions
d’affaires en Europe. Le principe est
la mutualisation de moyens afin que
les entreprises puissent accéder à des
salons professionnels très coûteux.
En septembre prochain, le cluster
aura un stand de plus de 120 m 2
réunissant 14 entreprises au salon
international ferroviaire Innotrans à
Berlin.
Son deuxième pilier : l’innovation
collaborative avec un pilotage
PME et une orientation innovation
Marché quasiment immédiate et
commercialisable très rapidement.
L’innovation correspond à une
adaptation technologique existante
liée aux travaux ferroviaires. Le
cluster intervient donc sur les
automatisations de process, la
sécurisation d’un chantier ferroviaire,
notamment avec la mise en place de
capteurs et la détection de personnes.
Enfin, la troisième thématique
porte sur l’emploi et la formation.
L’objectif du cluster est d’adapter des
formations et existantes en vue de
donner une dimension ferroviaire
et de permettre aux jeunes qui
entrent dans ces cursus d’être plus
employables dans le domaine
ferroviaire avec un univers très
normé au niveau sécuritaire. Avec
l’université de Bourgogne et quelques
lycées autour de Montceau-Les-
Mines, ont été mises en place un bac,
une mention complémentaire, un
BTS et une licence adaptés à l’univers
du ferroviaire grâce à l’intégration de
modules spécifiques essentiellement
sur l’hydraulique et l’environnement
de l’engin ferroviaire nécessitant
beaucoup de sécurité.
24 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
développés dans le campus. Nous voulons
tester la version Béta à partir de septembre
prochain et il devrait être opérationnel
et ouvert partiellement en janvier 2021.
M&E : QUELS SONT LES PROJETS DE
MECATEAMPLATFORM POUR LE 2 E
SEMESTRE ?
F.D : La Mecateamplatform est la zone
d’activité développée par la SEMCIB.
Nous venons boucler le premier cycle
d’investissement avec 17,8 millions €. Cela
se traduit par 2 ateliers de maintenance, le
centre de formation et les voies Ecole. Nous
sommes en train de réfléchir sur des projets
d’extension de la plateforme car nous avons
les réserves foncières disponibles sur le
site. Nous envisageons un développement
sur 7 ha supplémentaires. Nous pouvons
ainsi doubler la capacité d’accueil pour
nos formations et prévoir des extensions
pour les ateliers existants.
En janvier 2021, Mecateamcluster fêtera
ses 10 ans. Notre objectif sera alors
d’annoncer le déploiement de la plateforme
et du cluster pour les 10 années à venir.
L’association, la plateforme et le campus
représente Mecateamcluster. Donc quand
le projet sur 10 ans à compter de 2021 sera
présenté, différents composantes seront
abordées : association, investissement
collaboratif à travers la SEMCIB, la
formation.
M&E : COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ
LA PÉRIODE DE CRISE SANITAIRE
LIÉE AU CORONAVIRUS DANS
VOTRE CLUSTER ?
F.D : En fonction de la spécificité des
sociétés, certaines assurent le SAV, le
bureau d’études et les contacts. Quant aux
activités des ateliers, elles sont arrêtées
ou fonctionnent à minima. Pour les
réunions du cluster, nous privilégions la
visioconférence. Pour l’instant, les activités
de la plateforme et le centre de formation
sont arrêtés jusqu’à nouvel ordre. Nous
reportons quasi tous nos évènements
jusqu’en septembre prochain et les réunions
RH à compter d’octobre prochain. Nous
avons prévu plusieurs mois difficiles mais
le déploiement pourra se réaliser à partir
de septembre.
M&E : DANS QUELS ÉVÈNEMENTS
MECATEAMCLUSTER SERA-T-IL
PRÉSENT PROCHAINEMENT ?
F.D : Nous espérons maintenir des
rencontres avec des donneurs d’ordre en
Pologne et en Allemagne en juin et en
juillet. ●
Propos recueillis
par Valérie Brenugat
Partenaire global
de votre maintenance
industrielle
« En janvier 2021, Mecateamcluster
fêtera ses 10 ans. »
LES AVANTAGES CLIENTS
Délais fiables I Réactivité I Flexibilité I Maîtrise des coûts I
Optimisation de l’outil de production
Z.A. Le Pré Long - B.P. 97 - 71304 Montceau-les-Mines
T. +33(0)3 85 67 92 67 - contact@tsi-ingenierie.fr
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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I25
MAINTENANCE EN RÉGIONS
AVIS D’EXPERT
« La GlobalBox » : la maintenance
4.0 au service de la productivité des
entreprises
Là où les entreprises cherchent à améliorer leur TRS , la maintenance prévisionnelle bien souvent appelée maintenance
prédictive par abus de langage, est en mesure de jouer un rôle important dans l’amélioration de la disponibilité
des équipements par l’anticipation des défaillances.
© DR
Patrice Fortea,
chef
d’entreprise
d’Actemium
Maintenance
Belfort
Depuis plusieurs années, Le
parc industriel français ne
cesse de vieillir, impliquant
un accroissement des pannes
malgré les politiques de maintenance
préventive mises en place par les services
maintenance. Réduire la gravité des
pannes et les arrêts fortuits devient ainsi
le principal axe de travail pour un service
maintenance et son ingénierie. Pour ce
faire, l’entreprise Actemium Maintenance
Belfort (Vinci Energies) confrontée à ce
type de problématiques sur les contrats
de maintenance a développé un outil
prenant en compte les conditions réelles
d’utilisation : La GlobalBox.
« Global » car la GlobalBox peut s’adapter
à tous les équipements et récupérer
l’ensemble des données nécessaires. Cette
box donne la possibilité de concentrer les
données provenant de multiples types de
capteurs (process, vibratoire, température,
électrique, fluides, etc…) filaires ou non et
de contrôleurs (CN, automate, variateur,
via Profinet/Profibus/Modbus TCP/IP/…)
Par ses capacités de communication, elle
met à disposition de la couche supérieure
des données brutes (GMAO, Supervision,
Serveur Web/FTP, Tableau de bord) ou
traitées (analyse vibratoire) et des alertes
sur des dépassements de seuils ou des
dérives suspectes ; avec la possibilité
d’envoi automatique de messages (SMS,
courriel).
Selon le mode de communication autorisé
ou non avec l’extérieur, la télémaintenance
est également disponible, autorisant, par
exemple, une expertise à distance pour
« Notre GlobalBox nous a
permis de mettre en évidence
chez plusieurs clients, des
collisions avec la broche ayant
une incidence sur la qualité
d’usinage. »
valider une alerte. Cependant, les données
associées à des écrans spécifiques et dédiés
à la maintenance, aux méthodes et aux
opérateurs, sont également accessibles
sur la GlobalBox au pied de l’équipement
(Ecran ou Wifi). Enfin, à l’apparition
d’un événement grave (détection de
chocs en cours d’usinage par exemple),
la GlobalBox peut agir directement sur
l’équipement pour le mettre en sécurité.
C’est en mettant en place cet outil sur
de nombreux équipements, du type
machines-outils et ponts roulants que les
équipes d’Actemium Maintenance Belfort
ont pu contribuer à l’amélioration du TRS
en ayant un impact tant sur la qualité
des produits que sur la disponibilité des
équipements ainsi que sur la réduction
des coûts de maintenance.
« Notre GlobalBox nous a permis de
mettre en évidence chez plusieurs clients,
des collisions avec la broche ayant une
incidence sur la qualité d’usinage. Le
fait de pouvoir remonter rapidement à
la cause racine, nous a orienté dans le
choix des actions majeures à mener et
dans notre cas présent, à travailler sur une
meilleure sensibilisation, voire formation
des opérateurs ; Avec pour conséquence
indirecte, l’augmentation de la durée de
vie de la broche » souligne Patrice Fortea,
chef d’entreprise d’Actemium Maintenance
Belfort. Ce retour d’expérience n’a fait que
consolider la pertinence de cet outil quant
à son utilisation à plus grande échelle.
Facile à mettre en œuvre avec ses
connexions de type « Plug and Play » et
26 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
un paramétrage très simple, la GlobalBox
permet l’exploitation très rapide de
données issues de machines simples telles
que les moto-ventilateurs, motopompes,
convoyeurs, groupes hydrauliques, etc…
Lorsque les équipements sont considérés
comme complexes, une étude complète
de l’équipement de type AMDEC
permettra d’identifier les sous-ensembles
critiques, les défaillances potentielles,
et les grandeurs physiques images de
celles-ci, puis les capteurs ainsi que les
indicateurs associés.
Cette étude requiert des compétences
en Ingénierie de maintenance, le savoirfaire
du technicien, et la connaissance du
procédé client. La mise en place d’une
méthode de type MBF (Maintenance
Basée sur la Fiabilité) est alors conseillée.
Quel que soit l’équipement industriel la
pertinence des mesures est essentielle
pour indiquer l’état des pièces critiques
et d’aller vers une maintenance que l’on
qualifiera de maintenance en « juste à
Suivi vibratoire sur palier
et chaine de convoyeur
© DR
temps ».
A l’heure actuelle, l’analyse de ces
données de maintenance est encore
bien souvent réalisée par l’humain.
Les développements actuels montrent
que l’intelligence artificielle permettra
d’établir des « check-up » complets des
équipements.
Pour y parvenir, il est tout d’abord
primordial d’identifier les « données
utiles » pour alimenter sainement, en
termes de développement durable, les
algorithmes.
Les données ainsi collectées peuvent
être l’exclusivité du client ou avec son
accord, être partagées pour améliorer
en continu les processus d’analyse.
Aujourd’hui, il est tout à fait possible
d’alimenter ce processus, en réalisant de
la « Smart Data » associée à la capacité
d’analyse de spécialistes métiers. ●
Patrice Fortea
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I27
MAINTENANCE EN RÉGIONS
AVIS D’EXPERT
Des solutions à la pénurie de main
d’œuvre dans la maintenance
Le Club Génération Industrie (CGI) de la Maison de l’Emploi de Strasbourg est un réseau d’intelligence collective et
de solidarité entre TPE, PME-PMI, groupes industriels et acteurs publics de l’emploi qui travaillent sur les enjeux
de Gestion Prévisionnelle Territoriale des Emplois et des Compétences (GPTEC) sur les bassins d’emploi de tout
le Bas-Rhin. Le club qui compte plus de 70 adhérents, organise tout au long de l’année des actions choisies lors
des comités de pilotage.
Constat : les industriels
français sont confrontés
à une pénurie de
compétences dont la
maintenance qui souffre d’un manque
d’attractivité. Chaque année, plus
de 1000 postes de techniciens de
maintenance restent non pourvus à
l’échelle nationale. Les demandeurs
d’emploi constituent un potentiel de
main d’œuvre , mais les candidatures
sont insuffisantes. La réponse du CGI
a été la mise en œuvre d’actions de
recrutement et de formation pour des
postes d’Opérateurs et de Techniciens
en Maintenance Industrielle (OMI, TMI) appelées « Parcours
Maintenance ».
DÉFINITION DES COMPÉTENCES ATTENDUES PAR LES
ENTREPRISES :
La genèse de ce projet date de juillet 2019, à l’occasion d’une
réunion du Club Génération Industrie. Les entreprises y ont défini
leurs besoins. Sur cette base, un travail d’ingénierie pédagogique
a été réalisé par des consultants partenaires de la Maison de
l’Emploi de Strasbourg qui a abouti à un référentiel commun,
structurant un parcours de formation adapté, quel que soit le
secteur industriel concerné.
Le choix de la qualification à l’issue du parcours s’est porté sur les
Certificats de qualification professionnelle (CQP) interbranches
OMI (niveau CAP ou BEP) et TMI (niveau BAC), reconnus par le
RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles).
Ces CQP présentent la particularité importante d’être reconnus
par plusieurs branches professionnelles, pour répondre aux
besoins des entreprises participantes, telles que Alsapan, Endel
Energie, Schroll, Sitek Insulation, Siat Braun etc. Faisant partie
de branches industrielles diverses : Agro-alimentaire, Bois,
Chimie, Energie, Métallurgie, Recyclage …
© DR
Helene Bour et Michel Parissiadis,
consultants partenaires de la Maison de
l’Emploi à Strasbourg.
© DR
Ces formations qualifiantes
permettent ainsi aux stagiaires
d’obtenir une reconnaissance
officielle à l’issue de la formation
en cas de réussite totale, et de blocs
de compétences en cas de réussite
partielle.
En mettant en commun leurs besoins
immédiats les entreprises peuvent
ainsi créer des formations collectives
adaptées.
La formation, le stage en entreprise
et l’évaluation : le choix du Pôle
Formation UIMM Alsace a été établi
en fonction de sa capacité à mettre en
œuvre la formation tant sur le plan technique que géographique,
dans des délais contraints.
En pratique : quatre sessions ont été planifiées sur 12 mois ;
une pour des demandeurs d’emplois et trois pour des salariés en
évolution professionnelle.
La première session à destination demandeurs d’emploi s’est
déroulée de fin octobre 2019 à début janvier 2020. Sept personnes
ont intégré la formation, avec embauche assurée en CDI à l’issue
du cursus. Cette formation intensive a été dispensée sur une durée
de 2 mois, incluant deux semaines de stage chez leurs futurs
employeurs. Les 7 personnes ont été embauchées en CDI, soit un
taux de réussite de 100 %. Les candidats avaient été présélectionnés
par Pôle Emploi, financeur de la formation dans le cadre du
dispositif « Préparation opérationnelle à l’emploi » (POEI).
La deuxième session a également pour objectif d’atteindre le
niveau OMI. Destinée à 9 salariés, elle est conçue sur une modalité
d’alternance et a débuté en janvier 2020.
La troisième session prévue en septembre 2020 est destinée aux
salariés pour des postes d’OMI. Elle est conçue sur le même
modèle que la deuxième.
La quatrième session, s’adressant préférentiellement aux salariés,
vise, quant à elle, le niveau TMI. Elle est planifiée pour le 4 e
trimestre 2020.
28 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
© DR
Des lauréats du Parcours Maintenance en 2019.
« Aujourd’hui, plus de 10 entreprises ont manifesté
leur intérêt pour les parcours à venir. »
© DR
Un groupe de salariés stagiaires en 2020.
EN CONCLUSION
En moins de 4 mois, le montage et la réalisation de la première
session répondant aux besoins exprimés par les entreprises du
CGI ont été réalisés et en 3 mois, les 4 entreprises engagées ont
bénéficié d’une main d’œuvre qualifiée et opérationnelle : un
délai record et 100 % de réussite avec CDI pour tous !
Aujourd’hui, plus de 10 entreprises ont manifesté leur intérêt
pour les parcours à venir.
Sur un marché de l’emploi industriel où il existe une pénurie de
main d’œuvre dans plusieurs métiers, des entreprises alsaciennes
innovantes ont mutualisé leurs besoins et planifiés des parcours
de formation qualifiant pour répondre à leurs besoins en
compétences.
L’appartenance des entreprises à plusieurs branches industrielles
n’a pas été un frein à la mise en place d’actions de formations
communes car la démarche est basée sur des besoins en
compétences techniques, opérationnelles mais aussi liées au
savoir-être de leurs futurs collaborateurs.
La Maison de l’Emploi de Strasbourg en assurant l’organisation et
l’ingénierie pédagogique et financière de ce projet met en œuvre
une GPTEC agile et dynamique pour l’activité de maintenance
industrielle. Au vu de la satisfaction des entreprises suite aux
les premières actions, d’autres seront créées. Ces actions futures
seront conduites en fonction des attentes des entreprises du
CGI. ●
Hélène Bour et Michel Parissiadis
Contacts
Hélène Bour - 07 83 52 73 0.
Michel Parissiadis - 06 95 76 32 34
Maison de l’Emploi de Strasbourg
4 rue de Mutzig 67000 Strasbourg
Informations CGI : 06 44 10 62 45 / 03 67 10 61 38
Mail : colivier@maisonemploi-strasbourg.org /
contact@maisonemploi-strasbourg.org
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I29
MAINTENANCE EN RÉGIONS
AVIS D’EXPERT
Quand la maintenance
se révèle booster d’innovation
– exemple de réalité augmentée dans une usine historique –
FPT Industrial à Bourbon Lancy
FPT Industrial est une marque du groupe CNH Industrial. Son site de Bourbon Lancy produit toute la gamme de moteurs
industriels Cursor pour des applications on-road (Camions, Bus), off-road (Tracteurs, BTP) mais aussi marines ou powergénération.
Autour des activités d’usinage des pièces nobles du moteur (bloc, culasses, vilebrequin, bielles et arbre à came)
et d’assemblage, ce sont plus de 1200 salariés qualifiés qui font la réputation d’excellence du site qui livre dans le monde
entier. Créée en 1872, l’usine est entrée dans sa 4 e révolution industrielle dans un souci de compétitivité et d’amélioration
continue et a été labelisée en juin dernier 1 er site de production de Bourgogne-Franche Comté Vitrine du Futur par l’AIF pour
sa démarche centrée autour de l’Homme.
© Rich. J
© Rich. J
Anthony Chehami, Ingénieur, Chef de
projet innovation chez FPT Industrial.
Eva Rother, Ingénieur, Responsable des
services techniques et en charge de la
transition numérique chez FPT Industrial.
Quand on parle d’Industrie 4.0, c’est le terme de maintenance connectée
ou prédictive qui revient le plus fréquemment et qui enthousiaste les
experts et pourtant, dans le monde de la maintenance, les nouvelles
technologies peuvent surtout nous permettre de capitaliser ce qui
est le plus précieux : notre savoir-faire et nos connaissances. Avec le papy-boom
et les départs annoncés, la formation des nouvelles générations est cruciale, et
d’autant plus sur des installations stratégiques.
Prenons la salle des compresseurs. Dans une usine d’assemblage et d’usinage
comme la nôtre, elle représente les poumons et son importance est capitale.
Tellement capitale, qu’elle nécessite un suivi et une attention particulière. Elle
est particulièrement suivie, contrôlée et entretenue et chaque intervention est
minutieusement préparée par des techniciens formés et experts.
Dans ce contexte, comment aborder la formation et le transfert de compétence
dans un contexte économique tendu où il n’est plus possible de doubler certaines
fonctions clefs plusieurs mois /années avant le départ de retraite ? Si on ajoute à
cette problématique le fait que ce type d’installation est très peu en défaut et ne
se prête guère aux formations théoriques, le casse-tête se complexifie.
L’ancienne génération aurait décidé de structurer sous format de procédures tous
les cas de figure et d’alimenter plusieurs dizaines de classeurs pour parer à toutes
les éventualités et la nouvelle génération décide d’imaginer un monde sans limite,
un monde où l’imaginaire rejoint le réel. Un monde où la réalité rattrape la sciencefiction.
Un monde où information rime avec vision. C’est ce que nous promet le
paradigme de la réalité augmentée (RA). En effet, le meilleur moyen pour rendre
tous les standards et les procédures tout en indiquant la position dans l’espace reste la
réalité augmentée, et plus particulièrement, les lunettes à réalité augmentée. L’essentiel
n’est pas simplement d’avoir l’information. Il faut aussi permettre de travailler avec
les informations en laissant les mains du techniciens libres. Concrètement ? A
l’entrée de notre salle des compresseurs, le technicien prend désormais des lunettes
RA, il scanne le point zéro et les lunettes lui indiquent les différentes activités,
30 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
© Photophilla 2018
La cheminée sur le site FPT Industrial
à Bourbon Lancy.
leurs localisations, ainsi
que les différents standards
opérationnels et de sécurité.
Une activité pas si
compliquée que ça à
mettre en œuvre. En effet,
la création d’application
en réalité augmentée est
vraiment simple. La plupart
des éditeurs de lunettes RA
permettent de réaliser des
applications communes avec
des interfaces intuitives, la
programmation n’étant nécessaire que
pour des applications plus complexes. Par
ailleurs, les lunettes permettent de faire
des photos et des vidéos pour enrichir la
bibliothèque de défauts / anomalies. Grâce
à cette technologie, facile d’accès et à faible
coût, un secteur critique a pu être rendu
accessible, mieux documenté et surtout
partagé au plus grand nombre.
Lors de l’installation et la prise en main de cette technologie, une
« La création d’application
en réalité augmentée est
vraiment simple. »
autre fonctionnalité a été découverte et fortement plébiscitée par
les techniciens de maintenance , celle du « remote expert » qui
permet de se mettre en communication, via les lunettes, avec
un expert qui peut, au travers de son ordinateur, interagir avec
le technicien sur site : dessiner afin d’être plus compréhensible
ou annoter un document, l’ensemble de ces annotations étant
transmises aux lunettes en temps réel et affichées en tant
qu’augmentation.
Les technologies immersives, autrefois réservées à des métiers
très particuliers (nucléaires, plateformes…) font leur entrée dans
les sites industriels plus classiques et sont source d’amélioration
et de capitalisation. Simples d’implantation et très faciles à
utiliser, elles ont aussi l’avantage d’être facilement appréhender
car il ne s’agit « que » de lunettes, un peu
plus grandes que des EPI classiques. Sans
chercher à surfer sur la vague du tout
digital ou de la numérisation à outrance,
ce type du support est clairement le type
de projet qui permet de concilier nouvelles
technologies et apport concret au métier
de maintenancier. ●
Anthony Chehami et Eva Rother
OSCILLOSCOPES PORTABLES
5instruments en 1
bonnes raisons de choisir un
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et son logiciel SX-METRO de gestion
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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I31
MAINTENANCE EN RÉGIONS
SAÔNE-ET-LOIRE
TSI développe son activité dans
l’ingénierie
TSI est un acteur important de la maintenance industrielle sur le bassin de Montceau-les-Mines (71) depuis 1988.
Ses activités de maintenance avec des compétences en mécanique et électromécanique, chaudronnerie, soudure
couvrent un rayon de 2 heures autour du siège et sont destinées majoritairement à des clients « Grands-Comptes ».
© DR
David Guerchon, président de TSI.
«
Nos clients demandent de plus en
plus d’implication dans leurs projets.
C’est, en partie, la conséquence d’un
manque de structure « Support » au sein des
grands groupes industriels. Notre rôle est de
répondre à cette problématique et d’apporter
les compétences et les structures permettant
de traiter des projets sur un aspect global. »
: c’est en ces termes que David Guerchon,
président de TSI, explique le développement
de l’activité d’ingénierie de son entreprise
en 2018.
Plusieurs raisons expliquent cette alliance
de l’ingénierie des travaux neufs à la
maintenance. Le principal facteur tient dans
la connaissance de TSI en tant qu’expert
en maintenance des process industriels
de ses clients. Intervenir au quotidien en
maintenance lui permet de compiler une
base de connaissances indispensable à la
juste réponse aux questions de ses clients.
De plus, l’intégration de l’ingénierie
est un développement logique. Elle lui
permet de fournir, dans un délai court,
des réponses globales pertinentes. Le
temps est, en effet, ce qui manque le plus
à ses donneurs d’ordres qui sont tous
contraints au développement de solutions
d’investissement avec des ROI de plus en
plus courts. TSI s’adapte donc à ces nouvelles
composantes avec des solutions innovantes.
Par ailleurs, TSI intervient dans des
domaines industriels où les moyens
sont particulièrement sollicités, dans des
ambiances chaudes, poussiéreuses, polluées,
pour lesquels il fournit des services sous
des formes diverses : dépannage ponctuel,
intervention 7/7, délégation de ressources
techniques, contrat de Full Service (la
maintenance des sites de production). David
Guerchon présente les atouts de ces services
par rapport à ceux de ses concurrents : «
Nous avons l’avantage de la disponibilité, de
la réactivité et de la multi-compétence avec
un effectif de 85 personnes, focalisé sur le
service au client. Chez TSI, le téléphone n’est
jamais sans réponse et nous sommes organisés
pour être capables de déployer des personnels
dans un minimum de temps lorsque c’est
nécessaire. »
Le développement et la réalisation d’un
équipement de dépoussiérage pour une
industrie liée à la production d’isolants
est un exemple de réalisation récente de
TSI. L’entreprise a assuré l’ensemble du
projet d’implantation des équipements,
comprenant l’intégration des matériels
périphériques et la coordination des
différents corps de métiers ainsi que la
maîtrise d’œuvre afin d’assurer une remise
en service des installations de son client à
une date ferme.
30 ANS D’EXPÉRIENCE DANS UNE
BANQUE DE DONNÉES
En outre, la connaissance et l’expérience
acquises sur le terrain par ses équipes
de maintenance pendant plus de 30 ans,
ont alimenté une banque de données.
Elle permet de pouvoir répondre, limite
les erreurs, d’être pertinents dans ses
réponses aux clients en parlant le même
langage qu’eux. David Guerchon résume
ainsi : « In fine, c’est un gain pour le
client qui a en face de lui des techniciens
connaissant parfaitement ses contraintes et
ses particularités. »
Des travaux de cordiste
pour le raccordement
de l’installation
à la cheminée.
© DR
32 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
De plus, son bureau d’études est organisé
autour de techniciens et ingénieurs qui
travaillent en étroite coopération avec
ses chargés d’affaires. Ils se déplacent
systématiquement chez ses clients. En
2018, TSI a investi dans un scanner 3D qui
présente un atout énorme dans les phases de
prise d’informations sur les environnements
dans lesquels il intègre ses moyens.
Ses équipes réalisent aussi bien des
activités d’ingénierie/travaux neufs que
des opérations de maintenance. Elles sont
composées de techniciens, ingénieurs,
mais aussi de personnes de terrain avec
des expériences riches. Par ailleurs, des
partenaires collaborent avec TSI dans des
domaines techniques spécifiques tels que
l’automatisme ou l’aéraulique, par exemple.
Un bureau d’études pour de nouveaux
marchés
Il y a cinq ans, TSI a développé son bureau d’études. Ceci a donné accès à l’entreprise à
de nouveaux marchés de conception et de réalisation d’équipements. Cela a également
ouvert un marché d’envergure nationale dans le domaine des travaux neufs. Aujourd’hui,
son bureau d’études est armé pour répondre aux besoins de ses clients avec des moyens
de conception à la pointe de la technologie (CAO SolidWorks et Inventor, Scan 3D).
Enfin, la société intervient dans le domaine du parachèvement (usinage manuel de pièces
de très grande dimension) pour les clients dans des domaines liés au secteur de l’énergie.
Mais étant confronté à la pénurie de maind’œuvre,
l’entreprise assure des formations
pour son nouveau personnel. David
Guerchon déclare à ce propos :
« C’est aujourd’hui un vrai défi. Certains
métiers sont en telle tension que nous ne
pouvons pas recruter. Nous avons mis en
place des liens avec les centres d’apprentissage
de notre secteur et nous accueillons en
permanence des jeunes que nous sélectionnons
soigneusement. » Il ajoute : « En parallèle,
nous avons mis en place le parrainage et le
tutorat pour faire monter en compétence les
plus jeunes de nos effectifs en leur faisant
bénéficier des compétences des ‘‘seniors’’ ». ●
Valérie Brenugat
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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I33
MAINTENANCE EN RÉGIONS
HAUT-RHIN
Pertech Solutions : Eye tracking pour
une intervention à distance
© DR
Luc Doerenbecher, CEO et directeur
commercial de Pertech Solutions.
Basée à Mulhouse, Pertech Solutions est une entreprise
française spécialisée dans la conception, le développement,
la production et la commercialisation des technologies d’Eye
tracking. La société exploite l’œil et le regard comme un
organe central d’interaction entre l’homme et les systèmes
de contrôles, de sécurité et de pilotages. Spécialisé dans les
domaines de la santé, de l’industrie, du transport automobile
et aéronautique, l’entreprise offre des solutions d’Eye
tracking innovantes dans plusieurs domaines d’activités.
«
Les industries en général, par la gestion de leurs coûts
d’exploitations, sont rentrées depuis bien longtemps dans des
spirales de réduction économique importante accompagnées
d’une course à la performance. Les objectifs étant à la fois
de leur permettre de mieux résister à la mondialisation et aux
risques de délocalisation induits, mais aussi de mieux produire
(plus propre, plus qualitatif, plus local…). L’industrie 4.0 prend
dans ce contexte tout son sens » déclare Luc Doerenbecher, CEO
et directeur commercial de Pertech Solutions, déclare à propos
des enjeux de la maintenance industrielle. Chez Pertech Solutions,
les technologies sont orientées industries 4.0. Elles contribuent à
l’innovation tout en gardant une place importante à l’humain. Le
Facility Management assisté par la solution Eye Tracking permet,
en effet, l’inspection, la formation
et la maintenance. Partout dans le
monde, avec cet outil, il est possible
d’exploiter la précision du pointage
de l’œil des techniciens pour les
assister.
Au travers d’EyeTechAssist, Pertech
Solutions propose à ses clients,
sa technologie d’Eye tracking
pour répondre à des contraintes
opérationnelles et de production
comme la performance qualité
(contrôle visuel de pièces fabriquées),
la performance de l’opérateur en
chaîne de production (analyse des
© DR
Un opérateur en situation.
états de fatigue, des courbes d’attention, du stress...), l’aide (en Live)
à l’assistance et la maintenance à distance d’intervenants par un
ou plusieurs experts en simultanés « base avant – base Arrière » et
l’inspection de maintenance (contrôle visuel, vérification du respect
des protocoles de contrôle…). Cette solution est également utilisée
pour la recette de chantiers – installations, le pré-diagnostic et la
préparation d’intervention de maintenance, l’augmentation des
performances dans les formations techniques grâce aux didacticiels
visuels possibles avec ses outils. Enfin, elle contribue à la sécurité
des opérateurs intervenants (EPI ) en se servant des produits de
Pertech Solutions comme des PTI et à l’ergonomie des postes
industriels de travail (environnement de production).
Le système qui exploite l’Eye
tracking peut être utilisé par
tout professionnel. N’importe
quelle personne sur un site
industriel, peut ainsi se
transformer en ressource
d’intervention. En effet, elle
se connecte extrêmement
facilement et rapidement avec
un expert technique distant
qui «rentre» à distance dans
l’œil de la personne qui utilise
le système. L’œil du porteur
devient alors une passerelle
universelle d’assistance. De plus,
34 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
Capteur numérique Pertech Solutions.
© DR
Luc Doerenbecher affirme : « Aucun concurrent ne dispose de la
technologie d’Eye tracking pour aider à réaliser des interventions
à distance. Notre système est très facile à et rapide à déployer ne
nécessite pas de formations particulière. Il utilise des moyens et
des infrastructures informatiques très simples. » Par ailleurs, le
système est conçu pour des intervention de longue durée et est
particulièrement confortable. Il ne perturbe pas le porteur du
système, ce qui accentue la sécurité générale d’une intervention.
En outre, Luc Doerenbecher recommande des conseils pratiques :
« Comme chez certains clients, idéalement, on peut laisser un système à
disposition sur un site industriel. Un peu dans l’esprit d’un défibrillateur,
en cas de besoin, on sort notre système de sa boite, n’importe qui peut
l’endosser et se connecter avec la base arrière-support du fournisseur,
qui «prend la main sur» l’œil du porteur du système et l’assiste à
distance en suivant la direction du regard du porteur du système. »
Si les clients de Pertech Solutions sont aussi bien des PME que des
grands industriels, le profil type du client utilisateur est l’industrie
manufacturière qui exporte ou qui intervient à distance pour
maintenir un parc machine, faire des inspections ou des formations
techniques .
« Aucun concurrent ne dispose de la technologie d’Eye
tracking pour aider à réaliser des interventions à
distance. »
Récemment, un client français qui fabrique des systèmes
d’automatismes complexes, a fourni à quelques clients en
Allemagne le matériel de Pertech Solutions pour des périodes de
garanties. Un problème de maintenance ou de réglage est survenu
sur une machine de la marque XX chez le client très distant.
Le client a alors disposé d’un système fourni par les services du
fabricant. Lors de problème, une personne d’une équipe de son
client a endossé le système, il s’est connecté avec l’expert technique
fabricant basé au siège. Celui-ci lui a demandé de faire les bons
contrôles de paramètres machine, et il a assisté l’intervention via
l’œil de son interlocuteur client. L’ expert peut, d’ailleurs, zoomer
sur l’endroit où pointe l’œil, enregistrer l’intervention et revoir
tout le parcours de l’œil pour s’assurer que les bons contrôles
ont été réalisés. De plus, l’expert peut disposer de différentes
fonctionnalités afin de faciliter l’intervention ou l’assistance
à distance. Luc Doerenbecher témoigne : « Dans ce cas précis,
l’intervention a duré 20 minutes, aucun technicien fournisseur n’a
été déplacé , on a évité et économisé 1 jour A/R pour intervenir sur
le site client . L’expert a pu traiter d’autres demandes clients. Il y a
une rentabilité immédiate du système et la satisfaction client qui
reconnait l’intérêt et l’innovation. » Durant la crise du Coronavirus
Covid-19, située dans un cluster, l’équipe de Pertech Solutions
a également dû gérer à distance ses activités. ●
Valérie Brenugat
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I35
MAINTENANCE EN RÉGIONS
AVIS D’EXPERT
Industrie 4.0 : vers une démocratisation
des Digital Twins ?
L’essor de l’industrie 4.0 et avec elle des usines intelligentes a véritablement transformé le secteur industriel.
Avec les progrès réalisés dans le domaine de l’internet des objets (IoT), les Digital Twins (ou jumeaux numériques)
suscitent toujours plus l’intérêt des entreprises. En effet, les solutions qu’englobent ce concept sont susceptibles
d’apporter de nombreux bénéfices dans tous les types d’industrie.
© DV GROUP
© DV GROUP
Transformation numérique ou
digitale, transition, évolution
etc… De nombreux termes
circulent pour qualifier la nécessité des
entreprises à entamer la transformation
David Lancet, responsable Département
Ingénierie DV GROUP.
numérique de leur organisation. L’objectif
est simple : utiliser la technologie pour
réduire les temps de conception et
accélérer la productivité. Aujourd’hui,
l’industrie l’a bien compris et est en train
de développer le concept de Digital Twin, la
représentation numérique sur-mesure d’un
élément physique qui promet de mieux
appréhender les produits, d’en comprendre
l’état, de réagir aux changements et ainsi
apporter de la valeur. Bien que le concept
existe déjà depuis plusieurs années, les
jumeaux numériques prennent aujourd’hui
une dimension supplémentaire.
DIGITAL TWINS, OU RÉPLIQUER
POUR MIEUX GRANDIR
Aujourd’hui, les jumeaux numériques font
l’objet d’une offre très diversifiée donc il est
essentiel pour chaque industriel d’identifier
l’utilisation souhaitée afin de tirer profit
de cette technologie. En effet, les Digital
Twins permettent de répondre à des besoins
métiers spécifiques tels que l’amélioration
ou le pilotage de lignes de production ou
d’usines, la surveillance d’équipements, la
maintenance prédictive, la formation au
travers de la réalité virtuelle ou encore la
mise en place d’un référentiel numérique.
Mais la véritable finalité des jumeaux
numériques est de disposer d’une copie
numérique capable d’évoluer, en temps réel
ou en accéléré, tout en tenant compte du
vieillissement de son clone physique. Grâce
à des capteurs posés sur la machine, des
données sont collectées et injectées dans le
Digital Twin. Ainsi, la reproduction virtuelle
de l’objet s’alimente, traite et apprend à l’aide
de ces data ; c’est ce qu’on appelle le machine
learning.
Qu’ils soient associés à une machine, à une
ligne de production ou à la performance
d’une entreprise, les Digital Twins offre
de nombreuses possibilités pour les
entreprises. Comme toute transformation
technologique, ils représentent une
véritable révolution pour l’industrie et
notre métier.
SIMULER POUR OPTIMISER UNE
LIGNE DE PRODUCTION : LE CAS
D’UN VERRIER
L’un de nos clients verrier a récemment
investi dans l’évolution d’une de leurs
usines d’Europe de l’Est spécialisée dans
la fabrication de verre pour les marchés
du bâtiment et de l’écoconstruction. Avec
36 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE EN RÉGIONS
fonctionnalités de la machine avant même
que le projet soit terminé. De plus, dans le
contexte actuel de distanciation sociale liée
à la pandémie de COVID-19, le jumeau
numérique et le ‘‘virtual commissioning’’
prennent tout leur sens car ils sécurisent
les collaborateurs qui peuvent continuer
de se former mais aussi d’effectuer des tests
à distance.
© DV GROUP
cet investissement, le verrier souhaite
notamment repenser leur ligne de fabrication
de plateaux de verre à haute technicité en
ajoutant un ilot de traitement afin d’améliorer
la qualité de leurs produits.
Pleinement impliqué dans l’industrie 4.0 et
le développement des usines intelligentes, le
verrier souhaite utiliser la technologie Digital
Twin dans une démarche d’évolution. Les
objectifs sont clairs : virtualiser la machine
pour sécuriser les différentes modifications
mécaniques et d’automation, vérifier la
gestion des nouveaux flux de production
et ainsi réduire les temps d’immobilisation
de la ligne. C’est dans cette optique que notre
client nous confie sa modélisation.
Étant référent Siemens Digital Twin, nous
choisissons de digitaliser l’ensemble de
la ligne et de l’intégrer dans le logiciel de
conception assistée par ordinateur NX-MCD
afin d’animer la modélisation 3D et ainsi
s’assurer de son bon fonctionnement.
L’intégration de l’ilot de traitement nous
a permis de simuler et tester différents
scénarios de production de manière
exhaustive et par conséquent, adapter les
programmes automatisme, de contrôle
de d’ordonnancement. Grâce à la mise en
service virtuelle, communément appelée
‘‘virtual commissioning’’, le séquentiel et
les flux de production ont été vérifiés en
amont des travaux sur site.
Avec cette solution innovante, le Digital
Modélisation 3D de la ligne
dans le logiciel de CAO Siemens NX-MCD.
Twin de la ligne de fabrication de plateaux de
verre a offert à notre client un gain de temps
de plus de 50 % sur la mise en service réelle.
Cette représentation numérique a également
permis d’optimiser la programmation et
les essais de mise au point sur site et donc
de gagner en efficacité. La sécurisation est
un autre avantage important car les risques
liés à cette modification majeure de ligne
de production ont été considérablement
réduits. Par ailleurs, le jumeau numérique
a apporté une certaine flexibilité à notre
client puisque nous avons pu évaluer les
modifications de la ligne alors que celle-ci
était en cours de production.
Le Digital Twin a également été d’une aide
redoutable pour l’adhésion des équipes
car il a servi de média de communication
puissant pour la formation des opérateurs
qui ont pu se familiariser avec les nouvelles
À propos de DV GROUP
Au-delà de ces résultats immédiats, l’intérêt
d’un Digital Twin est de disposer d’une copie
numérique capable d’évoluer en parallèle
de son clone physique. Ainsi, dans le
futur, notre client pourra profiter d’autres
bénéfices comme une gestion du cycle de vie
de la machine plus aisée et par conséquent
améliorer la production de la ligne, gagner
en temps de cycle, en efficacité et réduire
les pertes.
Désormais, les Digital Twins font partie
intégrante des stratégies IoT des entreprises.
En effet, les progrès fulgurants des capacités
informatiques et la baisse du coût de stockage
des données et des capteurs ont contribué à
faire décoller leur utilisation. Cette croissance
rapide est notamment due au fait que les
jumeaux numériques permettent de gagner
en efficacité et offrent des possibilités
d’économies et de croissances exceptionnelles.
Mais pour tirer profit au maximum de cette
technologie, le véritable enjeu des industriels
est d’utiliser une solution pertinente, adaptée
et sécurisée et pour cela, s’adresser à un
partenaire fiable. ●
David Lancet
Leader européen en Ingénierie, Maintenance et Contrôle, nous œuvrons chaque jour
pour satisfaire nos clients et demeurer fidèle à notre réputation ‘‘Expert in Motion
Technology’’. Nous employons aujourd’hui 250 collaborateurs répartis dans 21
agences en Europe et réalisons un chiffre d’affaires de 33 millions d’euros.
Pleinement impliqué dans le développement de l’usine du futur, nous participons à
cette mutation industrielle et développons des solutions « IT 4.0 » dédiées à répondre
à ces nouveaux enjeux économiques, sociétaux et environnementaux mais également
adaptées à la particularité des process industriels et des organisations.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I37
PRATIQUE
GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT
SYNDICAT
Sypemi au service du
Facilities Management
Le syndicat professionnel représente les
entreprises de Multiservice Immobilier qui
proposent des prestations de services, de
maintenance et de gestion technique et
administrative d’ensembles immobiliers
tertiaires, commerciaux, industriels ou publics.
La maintenance des bâtiments industriels figure
parmi dans ces activités dénommées Facilities
Management (FM). Dalkia, Engie Solutions, Spie
figurent parmi ses adhérents. Zoom.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE
DANS LA GESTION DES OPÉRATIONS
D’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT ET DES
BÂTIMENTS INDUSTRIELS ?
Eric Lefiot : Les enjeux sont identiques à ceux de la maintenance
classique puisque le facility management est l’assemblage
et le pilotage de ces différents métiers. Nous
sommes dans la gestion des contraintes qui s’imposent à
ces métiers et dans la notion de ces services à l’identique.
Donc le métier multitechnique est plus tourné vers l’immeuble
et le métier Service vers l’utilisateur. Nous proposons
des offres dans lesquelles il y a de l’astreinte, de la
gestion de la GMAO, des risques pour les collaborateurs
et de l’accidentologie… La seule différence avec les « purs
mainteneurs » : nos métiers techniques s’intègrent dans
une collectivité d’actions (interopérabilité et informations
partagées) puisque le facility management réunit ces différents
métiers tournés vers les utilisateurs et les propriétaires.
Cela amène les collaborateurs à travailler en équipe
sur les sites.
Concernant l’industrie, nous continuons à travailler sur
le sujet de l’optimisation énergétique car l’offre de solutions
forfaitaires ou d’évitement de coût présente un intérêt
dans le cas du facility management. Comme les consommations
énergétiques des bâtiments sont très importantes,
je pense que toutes les solutions permettant de réduire les
coûts seront bienvenues. La solution digitale qui permet
d’installer des capteurs sur des équipements stratégiques,
contribuent à une rationalisation performante.
© DR
Eric Lefiot,
président du Sypemi depuis 2019 et
directeur général d’Atalian Facilities.
QUELLES SONT LES COMPÉTENCES EN
MAINTENANCE DEMANDÉES À UN FACILITY
MANAGER ?
E.L. : Le métier du facility management est le pilotage et la
coordination pour le client. Donc le métier multitechnique
s’intégrant dans un contrat de facility management doit avoir
les compétences d’un mainteneur classique qui répondrait
directement à son client. Ainsi, il existe 2 contraintes spécifiques
: optimisation des charges d’exploitation qui constitue
une plus-value du facility management (outre l’assemblage et
le pilotage) grâce, en autres, à la massification et l’interopérabilité
des acteurs et la sécurisation du fonctionnement des
installations et du bâtiment en général.
« Le métier du facility management est le
pilotage et la coordination pour le client. »
QUELLESNOUVELLES TECHNOLOGIES PERMETTENT
D’ASSURER LE SUIVI DES INTERVENTIONS ?
E.L. : Pour les métiers techniques, nous sommes sur des
38 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT
PRATIQUE
© DR
avec le développement d’interfaces mobiles smartphones
et tablettes. On n‘a pas seulement connecté l’entreprise au
système client mais surtout les utilisateurs et les opérants
sur les sites. Nous avons créé des outils à destination des
opérants pour communiquer à la fois avec leurs entreprises,
notamment sur la prévention des risques mais aussi par le
biais des systèmes informatiques pour remonter les informations
à leurs clients.
Par exemple, lorsque qu’un accident de travail est déclaré
dans l’application informatique, le responsable hiérarchique
et le responsable QSE sont informés via un sms ou un mail
de la survenance et peuvent agir par le lancement de l’enquête
accident et valider à distance les éléments de la déclaration
d’accident avant la transmission à la CPAM. Cela
permet donc d’optimiser les circuits de communications
et de traitement des accidents dès leur survenance.
Un technicien de maintenance en action.
systèmes relativement classiques : les GTB des immeubles,
outil de gestion GMAO, capteurs, connectique par IoT,
limitation du préventif au profil économique du curatif
sur des équipements non stratégiques, réalité augmentée
(lunettes), les databases pour essayer d’optimiser le prévisionnel
et éventuellement en travaillant sur des solutions
d’optimisation.
Donc les nouvelles technologies sont digitales et informatiques
et les multitechniciens se les approprient dans
le cadre de la maintenance classique. On devra travailler
davantage sur la donnée et les informations que les capteurs
nous offrent sur les équipements stratégiques en complément
de ce que
QUELS NOUVEAUX PROCÉDÉS EXISTENT-ILS POUR
LES DÉCLARATIONS DES ACCIDENTS ?
E.L. : Il n’y a pas véritablement de nouveaux procédés en
dehors de logiciels de déclaration et de suivi des accidents
qui sont désormais interfacés avec les déclarations en ligne
avec les CPAM 1 , et le fait qu’ils ont évolué vers des solutions
intégrées HSE, en prenant en compte les DUER 2 , les
plans de préventions, la mesures du risque chimiques, etc.
QUELS NOUVEAUX MOYENS GARANTISSENT LA
SÉCURITÉ DE L’INTERVENTION ?
E.L. : Les lunettes connectées permettent d’obtenir la réalité
augmentée. Cela permet aux techniciens confrontés à une
situation locale d’être éventuellement appuyé à distance
par un expert qui aura plus de recul pour gérer la situation
et aider ce collaborateur à trouver la bonne solution
et à sécuriser davantage ces interventions.
Nous avons aussi développé des systèmes de formation pour
la réalité virtuelle avec des différents acteurs permettant de
former les collaborateurs et de générer des réactions par
rapport à certaines situations.
Concernant la sécurité au travail, nous travaillons sur
des audits ergonomiques et digitaux. Des sociétés se sont
spécialisées dans la prévention des risques professionnels
réalisant des audits ergonomiques digitaux auprès d’opérateurs.
© DR
Ces procédés ont également évolué vers plus de mobilité
1. Caisse Primaire d’Assurance Maladie.
2. Document unique d’évaluation des risques.
Les multitechniciens s’approprient les nouvelles
technologies pour une maintenance classique.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 39
PRATIQUE
GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT
Par ailleurs, les EPI connectés (comme ceux de Hestiam
ou Kypsafe par exemple) permettent de géolocaliser les
acteurs, de connaitre leurs déplacements, de savoir si
ils sont en situation de chute. Pour les EPI connectés, le
support peut varier : chaussures, balises ou directement sur
téléphone portable. Les capteurs donnent des informations
sur l’activité de l’agent : géolocalisation et arrivée en zone
à risques, déplacement, chute brutale, … ainsi des informations
peuvent être envoyées à l’agent et inversement des
informations peuvent être envoyées au manager en direct.
« Les problématiques de nos clients sont
devenus les nôtres. »
QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE LA CRISE
SANITAIRE SUR L’ACTIVITÉ DE VOS ENTREPRISES
ADHÉRENTES ?
E.L. : Nous avons vécu une situation très complexe. Les
problématiques de nos clients sont devenus les nôtres.
Nous sommes entrés d’abord dans une phase sidération où
nous avons dû adapter nos solutions de service et nos techniques
aux besoins réels de nos clients. Nous avons alors
mis en place des solutions de flexibilité qui nous permettent
de s’adapter à ces situations. En contrepartie, nous avons
demandé de maintenir les situations contractuelles en place
et notamment les règlements qui en découlent. La plupart
de nos contrats sont, en effet, forfaitaires.
Des maintenances n’ont pas été réalisées pendant 1 ou 2
mois car il y avait une impossibilité de mettre en place des
agents. Mais rien n’interdit que ces actions de maintenance
soient réalisées plus tard ou décalées dans le temps. Donc
le discours privilégié auprès de nos clients, à la demande
de nos adhérents, était de maintenir les solutions de règlement
pour ne pas nous mettre davantage en risque avec
un souci de dégressivité dans les mois à venir. C’est vrai
que nous avons été accompagnés par l’Etat pour la mise
en place du chômage exceptionnel. Ces dispositifs ont été
retransmis à nos clients. Avec la reprise de l’activité, il faut
que les processus se remettent en place et que les contrats
forfaitaires continuent à se prolonger, que les règlements
des contrats soient maintenus.
L’idée est d’accompagner symétriquement les clients dans
leurs démarches à la fois dans la gestion de la crise sanitaire
et la reprise d’activité économique. Les conséquences
40 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
GÉRER L’EXPLOITATION DANS LE BÂTIMENT
PRATIQUE
© DR
Conférence du Sypemi sur le FM connecté 4.0 au Medef en mai 2019.
de la crise ont contribué à valoriser nos activités de service
et nos métiers. Il faut que l’existence de ces « invisibles »
devenus « visibles » pendant la crise continue à se pérenniser
à la sortie de la crise. Ainsi, nous allons travailler sur
les valeurs ajoutées de nos métiers : les préconisations, nos
savoir-faire, nos réussites pour les clients en cette période
de crise. Nous développerons encore des solutions de flexibilité
et travaillerons avec les partenaires de service sur des
nouvelles solutions afin de renforcer nos actions et savoirfaire
notamment en matière de RSE, de crise sanitaire…
QUELLES RECOMMANDATIONS CONSEILLEZ-VOUS
POUR GÉRER LA CRISE LIÉE AU CORONAVIRUS À VOS
ADHÉRENTS ?
E.L. : Etre en symétrie avec nos clients. Il faut savoir adapter
nos offres à nos clients dans la flexibilité, les accompagner
dans la difficulté pour proposer de nouveaux services.
Autre recommandation : savoir faire des pas de côté pour
proposer ces nouvelles solutions qui ne manqueront pas de
s’imposer naturellement au sortir de la crise.
Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les conséquences
immédiates de la crise mais il y aura des enseignements à en
tirer en matière de RSE, de flexibilité… Je pense que nous
devons réagir vite et tirer des enseignements qui soient
pérennes et profitables.
DANS QUELS ÉVÈNEMENTS SEREZ-VOUS PRÉSENT
PROCHAINEMENT ?
E.L. : Nous participerons aux Workplace Meeting en
novembre prochain. En outre, nous continuerons à animer
des Matinées régulières pour nos clients et nos adhérents
dès que la sortie de crise Covid-19 nous le permettra.
Nous serons également présents aux FM’Days en octobre
prochain. Enfin, nous comptons continuer à exercer notre
position d’acteur fédérateur, animateur et influenceur sur
ces différents métiers. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Sypemi : un syndicat
professionnel de référence
Le Sypemi est le Syndicat Professionnel des
Entreprises de Multiservice Immobilier qui déploient
des prestations de services, de maintenance et de
gestion technique et administrative d’ensembles
immobiliers tertiaires, commerciaux, industriels ou
publics.
Ces activités de Facilities Management (FM), concept
apparu il y a une trentaine d’années dans les pays
anglo-saxons, créent de la valeur pour les donneurs
d’ordre, via un modèle d’intégration de services et de
performance sociale, des fonctions de soutien et de
support aux entreprises.
Ce syndicat de référence de la filière FM rassemble
l’ensemble des personnels travaillant sur
l’exploitation technique et servicielle des bâtiments.
Il a pour objet la mise en valeur des meilleures
pratiques et la promotion des activités de services.
Il défend aussi les intérêts des professionnels de la
maintenance. Il rassemble également leurs offres
avec celles des services de facilities management.
Enfin, le syndicat représente 11 Md€ total dont 4 Md€
en FM et 5Md€ en multitechnique avec 23 adhérents
dont une majorité ayant des compétences techniques.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 41
PRATIQUE
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
© UIMM-Colas Declercq
Avec un budget de 3M€, « L’usine extraordinaire » organisée par l’IUMM à Marseille a accueilli 20 000 visiteurs.
SYNDICAT
UIMM Alpes-Méditerranée accompagne la
maintenance industrielle
Le but de l’organisation patronale UIMM Alpes-Méditerranée est de construire un environnement
favorable à la compétitivité des industries métallurgiques, en mobilisant le réseau et en déployant ses
services et ses ressources. Dans son secteur d’activité, ce syndicat accompagne les professionnels
de la maintenance industrielle dans leur développement. Echanges
© UIMM
Serge Bornarel,
délégué général
de l’UIMM Alpes-
Méditerranée.
« Nous avons la chance d’être
le berceau de la maintenance
industrielle. »
QUELLES SONT LES
CARACTÉRISTIQUES DE
L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
ET DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE DANS VOTRE
RÉGION ?
Serge Bornarel : Nous avons la chance
d’être le berceau de la maintenance industrielle.
En fait, l’Etat a décidé d’y installer
« le meccano » chimie-pétrole-aciérie
quand dans les années 60 ou 70, toutes les
grands de la maintenance industrielle sont
nés autour de l’étang de Berre : Ponticelli,
ADF, les Ateliers de Fos, Ortec. Ils sont
tous adhérents à l’IUMM 1 . Donc les clients
initiaux étaient les sites pétrochimiques et
la sidérurgie. Grâce à leurs expériences,
ils ont remonté la vallée du Rhône pour
participer à la construction des centrales
1. Union des Industries et Métiers de la Métallurgie.
nucléaires. Puis ils ont diffusé sur toute
la France dans les zones chimiques : le
Sud de Lyon, Dunkerque dans la sidérurgie
et la Normandie pour la Chimie.
Nombreuses sociétés sont devenues
internationales : beaucoup en Afrique et
maintenant en Asie. La relation entre les
donneurs d’ordre et les sous-traitants s’est
concrétisée par la création de l’association
Mase à Martigues. Les sièges sociaux de
ces sociétés se situent dans la région. La
maintenance est une vraie composante de
la région Paca. Cela représente un nombre
d’emplois considérable.
Par ailleurs, la recherche et le développement
se trouvent à Marseille avec EDF et
ses 800 ingénieurs. Donc tous les professionnels
de la maintenance industrielle
de haut niveau ont une activité nucléaire
forte. Il y a donc de l’innovation, de la
réflexion et de la collaboration entre
donneurs d’ordre et sous-traitants.
42 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
PRATIQUE
QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI
MÉTALLURGIQUE ?
S.B. : Concernant la région Sud et les territoires d’industrie, il
y a différents bassins : autour de l’étang de Berre, Aix-en-Provence-Gardanne-Rousset,
Aubagne-La Ciotat, La Seyne-sur-
Mer-Toulon, Nice-Cannes et Grasse avec les parfumeurs.
Les effectifs de la métallurgie sont 60 000 salariés et la maintenance
industrielle, 15 000 salariés.
QUELLES SONT LES PRINCIPALES FILIÈRES
MÉTALLURGIQUES DE LA RÉGION ?
S.B. : Les filières verticales comprennent l’aéronautique, la
micro-électronique, le naval, le médical, la sidérurgie, les
produits du second œuvre du bâtiment (fenêtre en aluminium…)
et l’énergie (nucléaire, renouvelable).
Quant aux filières horizontales, elles rassemblent : la maintenance
industrielle qui est vraiment transversale, l’ingénierie,
la mécanique et l’usinage se diversifiant en travaillant à
la fois dans le nucléaire, l’énergie, le naval et l’aéronautique.
QUEL SONT LES EMPLOYEURS LES PLUS
IMPORTANTS DE L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
DANS VOTRE RÉGION ?
S.B. : Nous avons des « locomotives » dans chacune des
filières : aéronautique avec Airbus Helicopters et Thales
Espace, la microélectronique ave STMicroelectronics et
Thales Gemalto, le naval avec Naval Group, l’énergie avec
EDF, CEA et Iter, la sidérurgie avec Arcelor et Ascometal, le
médical avec des petites entreprises structurées ne dépassant
pas la cinquantaine de salariés (Soluscope avec les endoscopes,
Euros avec les prothèses), le second œuvre du bâtiment
avec des petits fabricants de serrurerie et de fenêtre
en aluminium.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE DANS LA RÉGION ?
S.B. : Les enjeux sont de garder l’excellence et de continuer
à travailler avec les donneurs d’ordre pour l’innovation et
la capacité à organiser les chantiers. L’aspect Sécurité a été
aussi bien travaillé et cela est une force. Aujourd’hui, on
peut encore progresser sur les problématiques de planification
des grands arrêts techniques.
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MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 43
PRATIQUE
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE
FORMATION ?
S.B. : La vraie révolution pour les prochaines années est la formation
en situation de travail. Maintenant, nous avons à notre disposition
des outils digitaux et de simulation qui permettent de ne
pas se déplacer systématiquement dans un centre de formation.
Nous pouvons donc faire des formations sur le poste de travail
tous les jours. Puis pour compléter la formation, il faudra pratiquer
sur une plateforme spécialisée mais le temps de déplacement
et de présence peut être réduit beaucoup sur un centre de
formation. Donc nous allons augmenter la capacité de formation.
Par ailleurs, des simulateurs de soudage existent. Dans le
nucléaire, la réalité augmentée ou virtuelle permet de répéter
les gestes et d’éviter le temps d’exposition lors de la maintenance
dans des zones « chaudes » et cela est vraiment génial.
« Le premier service demandé est donc
juridique. »
QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS
DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
S.B. : Nous les accompagnons sur 3 dimensions. Notre essence
même est la fabrication de la convention collective. Le premier
service demandé est donc juridique. Il permet de gérer le social
des entreprises (temps de travail…). La maintenance industrielle
nécessite beaucoup d’adaptation.
L’autre service concerne la formation professionnelle. Sur le
premier niveau de formation, les sociétés ont les mêmes besoins
et nous sommes systématiquement sur les métiers en tension.
Donc elles nous demandent à trouver des jeunes.
La troisième sollicitation porte sur l’innovation. La région Sud
a participé à la création de l’institut Henri Fabre et à la plateforme
mutualisée d’innovations en essayant de travailler sur des
problématiques de robotique, de fabrication additive et de maintenance
rapide. Je pense que notre territoire est le mieux placé
car nous avons cette culture de maintenance industrielle. Quand
vous voulez de la maintenance parfaite, vous faites de la maintenance
prédictive où l’intelligence artificielle est bien intégrée. Mais
vous avez aussi la problématique des pièces de remplacement :
soit vous avez un stock avec toutes les pièces en nombre, soit
vous êtes capable de les fabriquer très rapidement à la demande.
Comme les pièces sont certifiées, soit en aéronautique, soit en
nucléaire, soit en naval, elles ont tous un process de certification
de haut niveau. Il faut que la capacité de faire ces pièces rapidement
soit certifiée. Donc la compétence et la certification de l’entreprise
doivent permettre à la fabrication de ces pièces critiques.
Le stand de STMicroelectronics à
l’Usine Extraordinaire.
POUVEZ-VOUS INDIQUER DES EXEMPLES
D’APPLICATION DANS LE SECTEUR DE LA
MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
S.B. : Concernant la fabrication additive, nous avons lancé un
programme d’innovation sur un type d’inox très utilisé pouvant
servir à fabriquer des pièces d’usure critiques (des vannes, des
transmissions…) pour faire certifier le process de fabrication
d’additive afin de faire des pièces rapidement et ne pas les avoir
en stock.
COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ LA CRISE LIÉE AU
COVID 19 ?
S.B. : Comme d’habitude, les maintenanciers sont des professionnels
réactifs. Les usines de chimie devaient produire parce que
les process étaient stratégiques. Il fallait maintenir aussi la sidérurgie.
Aucune production de raffinerie n’a été stoppée. Airbus
Helicopters ne s’est arrêté que 4 jours mais les maintenanciers
devaient entretenir les machines. En outre, STMicroelectronics et
Gemalto ne se sont jamais arrêtés parce qu’ils avaient bien anticipé
la crise venant d’Asie.
Donc comme les maintenanciers sont nécessaires au fonctionnement
de toutes ces entreprises qui ne se sont pas arrêtées. Dans le
Sud, ils ont fait des miracles en trouvant des solutions. Ils disposaient
d’équipements individuels de protection. Par ailleurs, ils
ont beaucoup apprécié que l’IUMM sorte le guide des bonnes
pratiques. Comme nous étions les premiers à éditer le guide, les
donneurs d’ordre, leurs salariés et ceux des sociétés de maintenance
ont été rassurés sachant que toutes les interventions
n’ont pas été maintenues. Il y a une discussion entre les donneurs
d’ordre, les maintenanciers et les sous-traitants pour savoir quelles
opérations étaient indispensables et celles qui pouvaient être
reportées. Les entreprises ne sont pas descendues en dessous de
60 % d’activité. Elles ont montré qu’elles étaient à côté de leurs
clients dans des situations de crise. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
44 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
PRATIQUE
PACA
Club Industrie du Futur Sud soutient la
Maintenance 4.0
Le Club Industrie du Futur Provence-Alpes-Côte d’Azur organise des rencontres entre industriels
pour échanger, partager ses expériences et examiner les enjeux et les solutions de la 4 e révolution
industrielle. Il est un des outils dans l’offre de développement Industriel de l’UIMM Alpes-Méditerranée
et Industries Méditerranée. Il sera présent à Global Industrie Lyon et au salon aéronautique du
Bourget en 2021.
© F.Moura
Thomas Zussa
© DR
Responsable Développement
Industriel et animateur du Club
Industrie du Futur Sud.
L’usine extraordinaire » organisée par l’IUMM
Alpes-Méditerranée en 2019.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE
DU FUTUR ?
Thomas Zussa : L’enjeu principal est de soutenir l’industrie
du futur notamment en contribuant à l’amélioration
du taux de disponibilité des moyens de production. Par
exemple, en région Sud, l’industrie navale, n’ayant pas
ou peu de gros chantiers sur le littoral méditerranéen, la
compétitivité de la filière repose sur la performance de la
maintenanc : comment faire en sorte que les escales des
gros navires soient les plus courtes possibles ? Comment
cette industrie peut devenir un vrai pilote de compétitivité
pour les entreprises locales qui souffrent de concurrence
à bas coût ? Des adhérents emblématiques de l’UIMM
intervenant sur des grands arrêts comme celui du porteavions
Charles-de-Gaulle travaillent sur la modernisation
de leurs outils et processus. Quand le navire arrive en maintenance,
ils ont rarement le temps de traiter toute la coque
d’un coup et il faut savoir ce qui a été déjà traité dans les
maintenances précédentes et tracer précisément un plan
de maintenance. De plus, la supply-chain pour les pièces
de rechange doit être réactive. L’enjeu est alors la fabrication
additive ou les processus de fabrication rapides. Quand
un besoin de rechange est décelé au milieu d’un arrêt technique
ou lors d’une escale de navire, la filière doit s’organiser
et faire appel à la fonderie rapide, au rétro-engineering
avec le scanner, la remise en plan de vieilles pièces et la
production rapide de ces pièces pour moins impacter la
disponibilité des équipements.
Le recrutement et le développement des compétences sont
aussi des défis. Demain, il faudra aussi disposer de compétences
pour des usines automatisées et connectées. Avec
des capteurs, il est nécessaire de savoir exploiter des datas
de maintenance plus précis et plus efficaces. Le technicien
de maintenance du futur devra s’adapter à un environnement
de travail beaucoup plus digitalisé, et des équipements
embarquant objets connectés, électronique et
mécatronique.
QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE
FORMATION SUR LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE
DU FUTUR ?
T.Z. : Pour le CFAI 1 , il y a un projet de création du Campus
des Métiers du Futur. Ainsi, un diplôme de Bachelor sur
la maintenance du Futur a été inauguré l’an dernier. Outre
des plateformes techniques à visée pédagogique, des forma-
1. Centre de formation d’apprentis à Istres.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 45
PRATIQUE
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
© Joel Rubino
Les 4 fondateurs de Cartesiam.
tions sont assurées pour savoir intervenir en télédiagnostic
et diagnostiquer des lignes à partir de jumeaux numériques.
Nous disposons de ces équipements pour pouvoir
diagnostiquer et intervenir plus rapidement, travailler sur
une gamme ou avec un mode opératoire de maintenance
en réalité virtuelle afin d’être plus efficace le jour où il y
aura une panne ou l’équipement sera disponible lors d’opérations
préventives. A cet effet, des investissements ont
été réalisés dans les lunettes de télédiagnostic comme le
breton Ama et l’américain RealWear afin que les stagiaires
commencent à s’accoutumer au mode de transmission de
l’information en opération et en mains libres pour soit
recevoir les instructions venant d’un expert, soit consulter
une documentation technique en visée haute.
« Le club est ouvert à tous, il ne nécessite
pas de cotisation.»
QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS
DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?
T.Z. : L’objectif du Club Industrie du Futur est de faire
rencontrer les industriels pour échanger sur l’Industrie du
Futur. L’idée consiste à prendre une thématique et voire,
un cas d’usage de l’Industrie et à en débattre pendant une
matinée. Le club est ouvert à tous, il ne nécessite pas de
cotisation. La réunion se déroule chez un industriel ou
sur un site à caractère industriel. Par exemple, une matinée
a été consacrée à la maintenance prédictive au CFAI
Provence d’Istres. Généralement, elle commence avec un
petit accueil. Puis une table ronde est organisée avec des
industriels qui partagent alors leurs expériences sur un
cas d’usage de l’Industrie du Futur. Par exemple, concernant
la maintenance prédictive, des points ont été abordés
: qui a fait quoi ? qui l’a utilisé ? est-ce que cela tient
ses promesses ? Puis la parole est donnée aux industriels.
Une proportion de 80 % des industriels est généralement
prévue dans la salle. Puis lors de la deuxième partie de la
matinée, les offreurs de solutions sélectionnés prennent
la parole selon le sujet de la journée. Ils « pitchent » alors
sur leurs solutions et leur pertinence selon le cas d’usage
de la thématique. Enfin, une visite du site industriel et des
partages d’affaires sont organisés.
46 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
PRATIQUE
En tant qu’UIMM, nous proposons des diagnostics Industrie
du Futur : faire intervenir un expert pour identifier les
gisements de l’amélioration de la compétitivité ou challenger
l’entreprise sur son modèle économique, basculer sur la
fonctionnalité ou l’économie d’usage, appliquer des contrats
de disponibilité et proposer des projets. Il s’agit soit de les
aider à mettre à plat leurs stratégies de transformation, à
glaner les idées dans l’entreprise, à les compléter avec la
vision du consultant et à les formaliser sur une feuille de
route. Par ailleurs, dans l’accompagnement dans les financements,
nous aidons les sociétés avec des services financiers
et les guidons vers des dispositifs d’Etat et de Région.
Actuellement, dans la région, nous avons un parcours Sud
Industrie 4.0 qui finance une expertise pour la mise en
œuvre des projets et une subvention aux investissements
dans le cadre de transformation et de modernisation et de
transition écologique de l’industrie.
POUVEZ-VOUS INDIQUER UN EXEMPLE D’APPLICATION
INNOVANTE DANS LE SECTEUR DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE ?
T.Z. : Les capteurs de la société Cartesiam en sont un
exemple. Nous avons obtenu son témoignage dans le cadre
du club Industrie du Futur sur la maintenance prédictive.
Cet offreur de solutions toulonnais propose un capteur qui
analyse les vibrations et les compare grâce à une base de
données. Avec un programme d’intelligence artificielle, il
peut signaler des dérives par rapport à un certain nombre
de vibrations. Donc il y a eu un cas d’usage de ce capteur
dans le centre de revalorisation et d’essai de Veolia pour
faire du préventif sur le remplacement des lames de déchiqueteuses.
Auparavant, celles-ci étaient changées préventivement
une fois par semaine. Ensuite, Veolia a basculé
sur un mode prédictif une fois que le capteur et le logiciel
ont été bien étalonnés. Cela a donné des résultats assez
probants : maintenant Veolia ne change les lames lorsque
le taux de signaux de défaillance remonté par les capteurs
le recommande. Cette solution a donc été déployée dans
tous les centres de tri en Europe. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Focus sur la région Paca
Dans la partie Ouest de la région
Paca, autour de l’Etang de Berre, se
trouvent les industries pétrochimiques,
sidérurgiques et aéronautiques. Des
sociétés industrielles comme SMRI,
vivent au rythme des maintenances
décennales et des grandes visites.
Elles peuvent remplacer des grosses
pièces et être réactives pendant
les grands arrêts. Dans le secteur
naval, il y a beaucoup d’activités de
maintenance plus que de chantiers.
Les métiers de la maintenance
navale sur les navires de croisière et
de transit et de fret maritime ainsi
que la grande plaisance étaient une
activité en croissance avant la crise
du Covid. Malheureusement, l’activité
en Méditerranée a été lourdement
impactée par la crise. Par ailleurs, le
secteur de l’énergie génère une forte
activité en maintenance comme lors
des arrêts de tranches nucléaires. Des
grands donneurs dans le domaine de
l’énergie (hydraulique avec EDF Hydro,
nucléaire avec le CIPN 1 ) font travailler
des grandes sociétés marseillaises
comme Onet Technologies et Comex
Nucléaire. En outre, il existe une
activité mécanicienne qui suit les
pièces de rechange nucléaires. Enfin,
la maintenance aéronautique est
présente avec Airbus Helicopters ou la
base militaire de Cuers (maintenance
militaire). Selon Thomas Zussa, un
grand donneur d’ordre aéronautique
a misé à moitié sur les ventes, à
moitié sur la maintenance. Ainsi,
l’aéronautique sauve la maintenance
un peu dans la région.
Plusieurs grands pôles d’emploi
industriel dominent dans la région
comme les Bouches-du-Rhône
avec les métropoles Aix-Marseille
et le pourtour de l’Etang de Berre
qui est le premier pourvoyeur de
compétences régionales. Des autres
bassins d’emploi à Nice avec les zones
d’activité de Sophia-Antipolis pour le
High-Tech, de Carros pour l’industrie
1. Centre Ingénierie Du Parc Nucléaire.
et de Grasse pour les secteurs
pharmaceutique, senteur et arôme.
Quant à Toulon, il est important pour
les métiers de l’industrie navale avec
l’arsenal qui est le premier employeur
dans le Var. Par ailleurs, la Vallée
de la Durance a beaucoup d’activités
autour de l’énergie avec le réacteur
du CEA Jules Horowitz à Cadarache
et le réacteur Iter. Beaucoup de
professionnels travaillant dans ce
secteur viennent d’Aix-en-Provence,
Manosque et Pertuis.
Enfin, le premier employeur industriel
régional est Airbus avec un site
employant 12 000 personnes incluant
les professionnels externes. Quant
à Arcelor Mittal à Fos, il connait des
incertitudes sur l’avenir des fours.
Autre grand employeur industriel :
STMicroelectronics localisé à Rousset.
Parmi les grandes sociétés, figurent
aussi Snef et Oretec à Marseille, Naval
Group à Toulon et Thales Alenia Space
à Cannes (liste non exhaustive).
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 47
PRATIQUE
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
SERVICE
SMRI : de la
mécanique à la
robinetterie
Implantée à Port-de-Bouc, à Martigues et à Toulon,
SMRI fournit des services aux grands acteurs de
l’énergie, de l’industrie et des infrastructures,
en les accompagnant dans la maintenance de
leurs installations afin d’en garantir durablement
la sécurité et la performance. Ses métiers de
prédilection sont la mécanique des machines
tournantes, la robinetterie industrielle et l’usinage.
Le point.
Analyse vibratoire pour la maintenance prédictive.
© DR
© DR
Pierre-Jean Blazewicz,
directeur général de SMRI.
La maintenance industrielle est une fonction stratégique
des clients de SMRI 1 . Portée par de nombreuses
évolutions technologiques et par l’obligation de diminuer
les coûts de production, elle évolue constamment.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de bien réparer, mais
davantage de prédire les pannes pour diminuer le TCO (Total
Cost of Ownership) et maximiser la disponibilité de l’outil de
production. Or, une étude de KPMG auprès de 220 industriels
indique que la maintenance prédictive « est à la traîne
» avec seulement 49% qui pratiquent ce type de maintenance.
Pierre-Jean Blazewicz déclare à ce propos : « Le véritable enjeu
me semble-t-il est d’accompagner nos clients dans cette voie,
en s’appuyant sur des solutions innovantes telles que le cloud
computing, le big data, l’internet des objets connectés et l’intelligence
artificielle. En somme, il s’agit de réussir la 4 ème révolution
industrielle !
Bien entendu, nous devons rester pragmatiques et ne pas oublier
que la qualité des travaux de maintenance dépend essentiellement
du savoir-faire des techniciens qui la pratiquent. Voilà
1. Société de Mécanique et de Robinetterie Industrielle.
bien le second enjeu de la maintenance industrielle : développer
l’attractivité de nos métiers, séduire et former de nouveaux
talents. »
SMRI présente deux services principaux : d’une part, la maintenance
industrielle sous contrats pluriannuels à objectifs de
résultats, et d’autre part, les arrêts d’entretiens majeurs d’usines.
Dans les deux cas, elle met en œuvre ses spécialités telles que
la réparation de machines tournantes, la robinetterie industrielle
de haute technicité, l’usinage à haute valeur ajoutée et la
métallisation robotisée.
PÉRENNITÉ ET FORTE IDENTITÉ
Pierre-Jean Blazewicz, directeur général de SMRI déclare cultiver
deux facteurs différenciants : « Le premier, c’est notre volonté
de favoriser la pérennité de nos activités par rapport à une rentabilité
à court terme. Cela nous permet d’entretenir avec nos clients
des relations qui s’inscrivent dans le temps. Cet ADN nous a été
transmis par le Groupe Ponticelli frères dont nous sommes filiales,
et qui fêtera ses cent ans d’existence l’an prochain. Le second, c’est
notre identité de mécanicien. En effet, nous n’avons jamais cédé
aux sirènes de la diversification métier, malgré les sollicitations de
certains clients. Selon nous, c’est un facteur de dilution des compétences.
En revanche, nous avons allongé notre chaîne de valeur en
élargissant notre offre dans notre métier. De ce fait, nous sommes
reconnus comme des spécialistes de la maintenance mécanique
et cela bénéficie à nos clients qui recherchent de plus en plus une
expertise dans ce métier. »
48 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE
PRATIQUE
© DR
Un cas d’application
en 3 points
Une expertise digitalisée
Le prix reste le critère de choix de ses clients prépondérant,
en particulier dans le contexte économique incertain dans
lequel nous nous trouvons. Le directeur général de SMRI note :
« Malgré tout, une offre de prix concurrentielle n’a aucune chance
d’aboutir si elle n’est pas associée à une offre technique solide et
innovante. Ce faisant, au-delà du prix, le TCO devient peu à peu
le critère de choix le plus utilisé par nos clients. » Enfin, la société
sera présente au salon Petrochymia à La Halle de Martigues les 4
et 5 novembre prochains. Il est vrai que la société est également
basée chez tous ses clients pour lesquels elle opère des contrats
de maintenance pluriannuels, sur un périmètre géographique
allant de Castres à Toulon, en passant par l’étang de Berre qui
concentre une part importante de son activité. ●
Problématique : réduire les temps de réparation
des soupapes de sûreté à l’occasion des grands
arrêts de maintenance, et éviter de transporter à
l’extérieur des sites clients du matériel sensible
à forte contrainte règlementaire.
Solution : concevoir, fabriquer et opérer des
containers ateliers mobiles afin de réaliser les
opérations de révision et de tarage de soupapes
de sûreté au plus près des installations de nos
clients.
Résultats : pour ses clients, des délais de
réparation améliorés de 20 % et une sûreté
accrue dans le processus de révision de
ces matériels. Pour SMRI, cela représente
de nouveaux marchés. Très demandés, les
containers ateliers sont actuellement en
Martinique pour un arrêt de maintenance dans
une raffinerie programmé à l’automne 2020.
Valérie Brenugat
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020I 49
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA ET GTB
AVIS D’EXPERT
Smart Building : entre
défis technologiques
et environnementaux,
quelles perspectives pour
les bâtiments connectés
de demain ?
Dans une époque récente, les principaux enjeux
du bâtiment étaient avant tout liés à sa solidité,
son étanchéité et son esthétisme. Désormais,
grâce à l’apport de la technologie, il est possible
de récolter et d’analyser les données liées au
fonctionnement du celui-ci. Cette évolution ouvre
la voie vers de nouvelles perspectives en matière
d’efficience, de performance énergétique et
d’intelligence du bâtiment. Comme tout pouvoir,
cela implique de grandes responsabilités.
© Aurélia Blanc
Gweltaz Le Coz,
expert Smart Building chez Matooma.
C’est dans cet esprit que la loi Elan 1 et de récents
décrets ont vu le jour, dont l’objectif est notamment
de réduire la consommation énergétique des bâtiments
tertiaires de plus de 1000 m² de 60% entre
2010 et 2050. Dans ce contexte, il est possible de se demander
quel rôle jouera l’IoT pour atteindre cet objectif et quelles sont
les projections envisageables d’un Smart Building en 2050 ?
REMONTÉE DES DONNÉES ET PERFORMANCE
ÉNERGÉTIQUE DU BÂTIMENT
Afin d’analyser le fonctionnement d’un bâtiment, il est tout
d’abord nécessaire de disposer d’un maximum de données. Pour
cela, il faut équiper un bâtiment d’une multitude de capteurs
et de solutions connectées. Cela passe à la fois par un renouvellement
des solutions GTB (Gestion Technique de Bâtiment)
« Première pierre à l’édifice, les compteurs
connectés. »
1. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF-
TEXT000037639478&categorieLien=id
déjà en place mais quelque peu obsolètes, et par l’installation de
nouveaux équipements connectés afin de réaliser une gestion
intelligente centralisée.
Première pierre à l’édifice, les compteurs connectés. Grâce à
ces équipements, il est possible de remonter les données de
consommations électriques, de gaz et d’eau d’un bâtiment. Ils
permettent d’identifier les comportements anormaux et d’en
apprendre davantage sur les comportements de consommation
des utilisateurs. D’autres éléments de type chaudière, HVAC 2
(chauffage, ventilation et climatisation) ou encore éclairage,
permettent d’alimenter en données une unité centrale (ou poste
de supervision), cerveau du bâtiment intelligent et de l’optimisation
énergétique.
Non directement impliqués dans les aspects de performance
énergétique mais nécessaires pour rendre un bâtiment encore
plus performant dans son fonctionnement : tous les éléments
de contrôle, dispositifs ou systèmes d’alerte qui permettent de
détecter rapidement toute activité anormale afin de réagir le
plus vite possible.
2. Heating, Ventilation and Air-Conditioning
50 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0
© DR
de bornes de recharge électrique leur permettant de se connecter
au réseau du bâtiment pour recharger et mettre à jour le
logiciel embarqué dans leur véhicule.
Afin d’entrer dans le bâtiment, les collaborateurs pourront
ensuite être amenés à s’identifier à l’aide de leur paume de
main. Cette solution de contrôle d’accès a pour objectif d’assurer
la gestion des droits dans le bâtiment. Grâce à cette identification,
l’ascenseur sera également en mesure de les conduire
directement à leur étage. Par ailleurs, ces ascenseurs connectés
permettront de réaliser de la maintenance prédictive et de
gérer les appels d’urgence.
A l’intérieur du bâtiment, les collaborateurs pourront croiser
des panneaux d’affichage digitaux annonçant les évènements
au sein de l’entreprise, les informations du bâtiment ou encore
la météo. Des capteurs disposés dans le bâtiment leur permettront
également de détecter les salles de réunion utilisées ou
non et de les diriger.
Le bâtiment intelligent de demain sera à la fois intelligent, autonome
et aura une part prépondérante dans la future Smart City.
Un élément essentiel intervient dans un second temps afin de
remonter ces données : la connectivité. Pour ces applications,
différentes solutions peuvent être choisies. Le réseau filaire offre
une option robuste et sécurisée, mais est coûteux et s’approche
de l’obsolescence (fin du RTC). Le réseau local (wifi d’un bâtiment)
reste envisageable mais limité pour accueillir de multiples
fournisseurs de solution car il nécessite des autorisations
d’accès au réseau pour chaque nouvel équipement.
De son côté, le GSM et les cartes SIM multi-opérateurs auront
un avantage certain du fait de leur facilité de déploiement, leur
fiabilité, leur pérennité et leur spectre d’utilisation. Intégrées
directement au sein d’un équipement, elles permettront de
remonter, en temps réel et de façon simultanée, les données
d’usage des différents compteurs et capteurs, et de télé-maintenir
les solutions. Les nouveaux réseaux LPWAN 3 pourront
aussi être utilisés pour des solutions nécessitant que très peu
de données et pour améliorer la pénétration des ondes à l’intérieur
du bâtiment.
PLONGEONS DANS LE FUTUR : ANNÉE 2050, LE
PROCHAIN SMART BUILDING
Dès lors, nous pouvons nous demander à quoi ressemblera le
bâtiment de 2050 ? Il est possible d’imaginer que les immeubles
seront dotés de parkings connectés qui indiqueront aux conducteurs
les places disponibles. Ces places pourront être équipées
3. Low-power wide-area network
Il est possible d’imaginer que tous les compteurs (électriques,
à gaz, d’eau) seront connectés et remonteront leurs données
d’usage pour détecter les comportements anormaux (fuites,
consommation excessive) et être télé-maintenus à distance. Le
bâtiment autonome apprendra chaque jour les comportements
de ses usagers, et sera en capacité de réaliser du « Demand
response », c’est-à-dire une gestion des pics et creux de consommation.
À la fin de la journée, il sera en mesurer d’activer automatiquement
les alarmes, de baisser le niveau de chauffage,
d’éteindre toutes les lumières, et d’agir à nouveau automatiquement
avant l’arrivée du premier employé le lendemain matin.
Tous ces usages cumulés permettront à la fois d’optimiser la
consommation énergétique et de réduire les coûts tout en
améliorant le bien-être des collaborateurs de l’entreprise. Cependant,
pour arriver à ce scénario, les grands enjeux des années
à venir seront l’interopérabilité entre les solutions, la sécurité
des objets connectés et la combinaison de l’intelligence artificielle
avec toutes les données remontées.
« Les solutions connectées et les réseaux IoT
seront la boussole permettant d’envisager un
monde optimisé et autonome en énergie »
Le bâtiment intelligent de demain sera à la fois intelligent, autonome
et aura une part prépondérante dans la future Smart City.
Pour cela, les solutions connectées et les réseaux IoT seront la
boussole permettant d’envisager un monde optimisé et autonome
en énergie. ●
Gweltaz Le Coz
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 51
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA ET GTB
PLATEFORME
La Société de la Tour
Eiffel choisit la solution
Sextant de NEXTiiM
Le pilotage technique et énergétique de ses
actifs immobiliers à l’aide de la plateforme
de gestion de patrimoine Sextant de NEXTiiM,
basée sur la plateforme ThingWorx de PTC
permet à la société foncière cotée spécialisée
en immobilier d’entreprise de répondre
à différents enjeux : réglementaires, de
performance environnementale et économique.
Précisions.
QUELS SONT LES ENJEUX DE PILOTAGE DE
BÂTIMENTS DANS LE SECTEUR INDUSTRIEL
(SIÈGES SOCIAUX, BUREAUX ET USINE) POUR LA
MAINTENANCE ?
Yann Jobert : Cela ne concerne pas seulement le bâti
mais aussi le process. Pour l’entretien des machines, il y
a les enjeux de connaissance, de traçabilité et de pérennité
sur les équipements et des forts enjeux de sécurité.
Par exemple, pour préparer des interventions sur des
machines, le BIM permet d’étudier le chemin critique et
d’identifier tous les points de vigilance par rapport à la
sécurité du professionnel qui doit aller sur un lieu d’intervention.
De plus, il faut identifier les machines. Ainsi,
toutes les données liées aux équipements (métadonnées)
sont géoréférencées dans la maquette BIM. Les métadonnées
correspondent, quant à elles, à tout ce qui est en
relation avec l’équipement : fiche technique, notice, plan,
schéma, photos et données de process en temps réel. Ces
données permettent de constituer un jumeau numérique
en temps réel. Il en va de même quand des jumeaux
numériques sont mis en place pour des immeubles de
bureaux. Dans ce contexte, on s’adressera aux 4 acteurs
du bâtiment : le Propriétaire, le « Property-manager »,
l’Exploitant-Mainteneur et indirectement le Locataire.
Pour le premier acteur, la traçabilité numérique dans
son immeuble permet la valorisation de l’actif. Pour le
« Property », le jumeau numérique permet d’une part de
travailler sur un plan pluriannuel de travaux pertinent
© DR
Yann Jobert
président de NEXTiiM.
et, d’autre part, de renforcer les relations entre les différents
acteurs autour de l’actif. Pour l’exploitant-mainteneur,
cet outil de gestion technique de son bâtiment lui
apporte une réelle plus-value. Les outils « nomades » mis
en place permettent une meilleure réactivité par rapport
aux interventions et au process. Notre plateforme technique
assure la convergence entre tous les outils numériques
de gestion de l’actif (GTC, GMAO, Gestion de
Patrimoine).
QUELLES FONCTIONS DE LA SOLUTION
SEXTANT DE NEXTIIM SONT DESTINÉES À
LA MAINTENANCE ? LES OPÉRATEURS DE
MAINTENANCE UTILISENT-ILS DIRECTEMENT
CETTE SOLUTION ?
Y.J. : Pour beaucoup de bâtiments sur lequel on déploie
la plateforme, les documents et plans relatifs au bâtiment
(schémas, plans architecturaux, …) ont été perdus. Par
52 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0
© DR
Par ailleurs, une caractéristique chez les mainteneurs est
son turnover important des agents de maintenance. Cet
outil permet un passage de témoin beaucoup plus rapide.
Au chapitre des évolutions technologiques, la plateforme
peut proposer des applications de réalité augmentée
qui permettent, à travers un smartphone, de gérer le
confort des occupants de l’immeuble et de fournir des
outils de guidage à l’intérieur du bâtiment (géolocalisation
« indoor »).
CETTE SOLUTION NÉCESSITE-T-ELLE UNE
FORMATION ?
Y.J. : Elle requiert une formation. Généralement, elle se
résume à une journée pour la prise en main de l’outil et la
connaissance de l’infrastructure à l’intérieur du bâtiment.
Mais cette prise en main est rapide et ludique.
Tableau de bord du pilotage énergétique de Sextant.
le biais de la maquette BIM produite avec Sextant, nous
pouvons régénérer les plans et collecter toute la documentation
sur les équipements installés et tous les schémas
d’armoires électriques. Puis nous les agglomérons
dans un coffre-fort numérique (Dataroom) et nous les
« sanctuarisons » afin de pérenniser le savoir. Tout ceci
est utilisé par le mainteneur qui gagne en efficacité. Les
infrastructures de GTB sont ensuite posées pour le pilotage
de tous les équipements à l’intérieur du bâtiment :
les éclairages, les équipements, le chauffage, la gestion des
équipements de production d’eau chaude et d’eau glacée
et de ventilation, toutes les alarmes techniques (incendie,
pompe de relevage…). Donc une vision de toutes
ces installations techniques du bâtiment est obtenue en
temps réel. Autre point : le géoréférencement de toutes ces
données statiques et dynamiques sur la maquette donne
une touche ludique et pédagogique à la plateforme.
« Donc une vision de toutes ces
installations techniques du bâtiment est
obtenue en temps réel. »
En outre, le mainteneur réalise la maintenance de premier
niveau et nous assurons la maintenance de deuxième
niveau.
QUELS SONT LES AVANTAGES DE CETTE SOLUTION
PAR RAPPORT À CELLES PROPOSÉES PAR LES
CONCURRENTS ?
Y.J. : Il existe 2 ou 3 solutions qui sont en train d’émerger
dans le marché. Nous sommes très opérationnels et des
professionnels de terrain. Les premières références que
nous avons déployé ont permis de valider les avantages
apportés par la solution, notamment en matière d’économie
d’énergie. Grâce aux références acquises, nous commençons
à bénéficier d’une certaine notoriété sur le marché. Nous
sommes parfois, en concurrence avec des grandes sociétés
comme Vinci Facilities qui développe sa propre solution.
Notre premier atout : l’outil permet intrinsèquement l’agilité.
Deuxième avantage : le périmètre fonctionnel est très
large. Il permet, par exemple, d’aller jusqu’à la réalité
augmentée, ce que n’offrent pas les autres solutions. Enfin,
le dernier avantage : la pluridisciplinarité des personnes
qui mettent en œuvre cette solution. Les expériences en
intégration, IT et exploitation nous permettent de proposer
un outil de terrain efficace, pratique et pragmatique. Nous
vendons, en effet, cette solution « clé en main » comme
un service. Nous couvrons donc tout le périmètre : de la
conception de la solution jusqu’à son suivi et l’accompagnement
du client. D’ailleurs, nous proposons de mettre
en place des CPE 1 par rapport à nos solutions.
1. Contrat de Performance Energétique.
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 53
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA ET GTB
COMMENT LA SOLUTION SEXTANT DE NEXTIIM
COLLABORE-T-ELLE AVEC LA PLATEFORME D’IOT
INDUSTRIEL THINGWORX DE PTC ?
Y.J. : Etant un petit éditeur de solutions, nous avons
choisi de nous appuyer sur une plateforme logicielle nous
permettant de nous affranchir des problèmes purement
informatiques afin de nous concentrer essentiellement
sur notre savoir-faire et notre valeur ajoutée. Cela nous
a permis de gagner en rapidité pour développer une solution
et commercialiser notre solution. Le premier avantage
: cette plateforme offre de base un grand nombre
de fonctionnalités telles que les connectivités avec les
outils tiers (bases de données, web-services, API, …).
Elle nous apporte aussi beaucoup de légitimité comptetenu
du fait que ces outils sont très robustes et mondialement
déployés. Elle permet également d’être à la pointe de
la technologie avec par exemple l’utilisation de la réalité
augmentée. Nous avons noué un vrai partenariat avec
PTC et ce, pour plusieurs raisons :
- Nous sommes des fournisseurs de cas d’usage sur des
verticales métiers qui ne sont pas aujourd’hui leur cœur
de cible.
- Nous développons des applications qui sont le faire-valoir
de leurs outils
En échange, nous pouvons avoir accès aux dernières technologies
en avant-première et développer des solutions
innovantes pour nos clients.
QUELS SONT LES CRITÈRES DE CHOIX DE LA
SOLUTION SEXTANT DE NEXTIIM ?
Y.J. : Le prix est le premier critère. Notre solution est
aussi souvent sélectionnée pour sa capacité à s’adapter
à de nouveaux contextes, à s’intégrer et à apporter de
la valeur ajoutée. Notre volonté de pérenniser tous les
investissements effectués antérieurement afin de mettre
en place la solution et aboutir aux jumeaux numériques
est un critère de choix tout aussi important.
« L’interface ainsi que le parcours utilisateur
(Ux/Ui), permettent un accès à l’information
à la fois simple et intuitif pour une efficacité
opérationnelle optimum. »
En outre, nous disposons d’une forte connaissance pour
répondre à un besoin du client. Nous couvrons tout le
périmètre : les travaux, les logiciels, le pilotage, la relation
avec les locataires et la maintenance… Nous assurons,
en effet, cette prestation dès que nous mettons en place
notre outil. D’ailleurs, nous nous positionnons comme
un tiers de confiance. Nous accompagnons le mainteneur
sans pour autant se substituer à lui. Il reste libre et
responsable de ses actions.
Autre point important, dans nos prestations, nous assurons
également la mise à jour semestrielles des données
de la plateforme (mise à jour Maquette BIM, Scan, Dataroom).
Ce service contribue à rendre encore plus pérenne
la solution.
QUELS CONSEILS PRATIQUES POUVEZ-VOUS
DONNER SUR L’UTILISATION DE LA SOLUTION
POUR LA MAINTENANCE ?
Y.J. : Il faut absolument que les mainteneurs s’approprient
les outils qui sont de vrais outils d’aide à la décision.
L’interface ainsi que le parcours utilisateur (Ux/
Ui), permettent un accès à l’information à la fois simple
et intuitif pour une efficacité opérationnelle optimum.
COMMENT SEXTANT A-T-ELLE FACILITÉ LE
TRAVAIL DES OPÉRATEURS DE MAINTENANCE
DANS LE CAS DE L’IMMEUBLE ENERGY 2 ?
Y.J. : Nous arrivons dans des bâtiments où il n’y a aucune
infrastructure de pilotage. Notre boîte à outils permet de
voir, diagnostiquer et piloter. Ainsi, le mainteneur peut
comprendre et agir. Donc cela est bénéfique pour la maintenance
et la performance énergétique. La vocation est
multiple dans cet outil : faciliter la vie des professionnels
et répondre à leurs besoins au quotidien. Grâce à la
performance énergétique obtenue grâce à cette solution,
un retour sur investissement meilleur est obtenu. A titre
d’exemple, en 1 an, sur le bâtiment « Energy 2 », 21 %
d’énergie a été économisé. Notre client satisfait par ses
résultats, refait encore appel à nos services pour déployer
Sextant sur de nouveaux actifs. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
54 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0
© DR
Ubudu SDA est destiné à respecter
les distanciations sociales.
GÉOLOCALISATION
Ubudu : une solution pour respecter les
distanciations sociales
Implantée à Paris, Varsovie, Hong Kong et Singapour, la société Ubudu, créée en 2011 par François
Kruta et Thomas Saphir, propose diverses solutions de géolocalisation destinées à l’amélioration
des performances opérationnelles des entreprises et des organisations. Ces produits, conçus
autour de processus de tracking, de localisation et d’analyse de données, permettent d’éliminer
les pertes liées aux activités et les mouvements non nécessaires. Entretien.
QUELS SONT LES ENJEUX DES SOLUTIONS DE
DISTANCIATION SOCIALE DANS L’INDUSTRIE ?
François Kruta : Parmi les enjeux clés, figurent les obligations
légales à laquelle toutes les entreprises doivent se
soumettre. Un certain nombre d’entreprises ont dû fermer
parce que les instances de représentation du personnel
considéraient que les conditions de reprise du travail
n’étaient pas suffisantes. Cela a été le cas avec Renault et
Amazon, par exemple. Concrètement, l’employeur doit
mettre en place des solutions pour s’assurer que les mesures
barrières dont la distanciation sociale fait partie, soient
respectées dans le cadre de l’entreprise.
COMMENT AVEZ-VOUS L’IDÉE DE VOTRE NOUVEAU
PRODUIT?
© DR
François Kruta
PDG d’Ubudu
F.K. : Nous sommes des spécialistes de solutions de géolocalisation
intérieure destinées à l’efficacité opérationnelle. Donc nous
aidons à retrouver des objets et à suivre des parcours. Par exemple,
dans les activités de maintenance, il faut s’assurer que certaines
missions ont été remplies correctement : garantir la sécurité du
travailleur isolé, retrouver les outils ou des objets précieux plus
facilement ou suivre des chaines de production. Par exemple, dans
la MRO 1 , retrouver des outils ou objets précieux peut entraîner
des réductions de coût et des gains de temps très importants. Les
1. MRO ou Maintenance, Repair, and Operations signifie Maintien en Condition
Opérationnelle (MCO).
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 55
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA ET GTB
3 principaux segments visés par nos solutions, sont l’industrie,
les hôpitaux et la restauration.
Nous avons eu l’idée de reconvertir un objet connecté qui
permettait de calculer les distances pour respecter la distanciation
sociale. Nous avons alors lancé ce nouveau produit Ubudu
SDA. Il connait un gros succès car il permet de façon simple de
rappeler les distances de sécurité aux gens. Pour les entreprises,
cela permet d’assurer le respect des mesures dans le lieu de travail.
Les employeurs sont, en effet, tenus de faire respecter les mesures
barrières. Il est donc important que ces mesures soient respectées
de façon moins empirique en ayant des indicateurs qui leur
permettent de savoir si il y a un relâchement ou non.
« Dans l’entreprise, chacun doit porter ce produit
connecté pesant 70 g. »
QUEL EST SON PRINCIPE ?
F.K. : Dans l’entreprise, chacun doit porter ce produit connecté
pesant 70 g. Un seuil de sécurité doit être défini. Il peut être fixé
à 1 m au moins. Certains clients le mettent à 1 m 25. Mais dans
les bureaux, c’est difficile de rester à 1 m 30 de distance. Quand
on est en dessous de cette distance, le dispositif peut, soit émettre
une lumière, soit vibrer ou adopter ces 2 modes. Derrière, un
rappel permet de savoir combien d’infractions en quelque sorte
ont été commises dans la journée. On peut aussi utiliser cet appareil
pour faire du « contact dressing » mais cette fonction est peu
demandée en France. Par exemple, une personne a été infectée et
© DR
cette fonction permet de savoir avec quelles personnes elle a été
en contact rapproché. Au niveau de la mesure de la distance, la
précision est de l’ordre du cm. Enfin, ce produit peut être porté
soit, au cou comme un badge, soit au casque, soit au bras. Il peut
tomber d’un mètre 80 de hauteur sur du béton sans dommages.
A QUELLES PROBLÉMATIQUES LE PRODUIT RÉPOND ?
F.K. : Par rapport aux enjeux cités précédemment, notre solution
permet de faire de la prévention et de signaler aux personnes
quand elles sont en dessous du seuil de sécurité. Cela permet de
mesurer la « compliance », c’est-à-dire le degré de respects de cette
mesure de distanciation sociale dans l’entreprise. L’employeur est
ainsi responsabilisé et peut savoir si la communication est suffisante,
si il y a un relâchement dans les mesures de distanciation
sociale. L’employeur peut ensuite gérer cela en interne.
L’objet proposé présente également l’intérêt de pouvoir être reconverti
dans son métier d’origine : la géolocalisation d’objet. Les
utilisateurs pourront l’employer pour traquer des outils et des
machines lorsque la crise du Coronavirus sera terminée.
Les mesures statiques comme le marquage au sol et le plexiglas,
ne peuvent pas toujours être appliquées dans l’industrie car les
bâtiments sont très grands et les professionnels sont mobiles.
Donc il est utile d’avoir une solution dynamique et notre outil
est particulièrement adapté. Quant à la seconde exigence, elle
concerne la contrainte de continuité d’opération. Si des personnes
tombent malades, cela est encore plus dure à gérer que si vous
aviez une activité de bureau. En fait, cela peut avoir un impact
sur la production. L’arrêt d’une usine représente, en effet, un coup
très important. Pour la maintenance industrielle, la problématique
est la même : la distanciation sociale, le gain d’efficacité dans
les interventions et localiser immédiatement le matériel avec la
géolocalisation intérieure. Mais la solution de distanciation ne
nécessite pas de la géolocalisation. D’ailleurs, cette dernière fonction
n’est pas activée par défaut.
QUELS ATOUTS LE PRODUIT PRÉSENTE-T-IL PAR
RAPPORT À CEUX SIMILAIRES PROPOSÉS SUR LE
MARCHÉ ?
L’appareil peut émettre une lumière si la
distance sociale fixée n’est pas respectée.
F.K. : Auparavant, ce marché n’existait pas. Il est né en avril
dernier. Une trentaine de sociétés proposent des solutions avec
différentes technologies dans différents pays. L’avantage de notre
produit réside dans le degré de précision de 10 cm. Quant au
second atout, il est dans l’évolutivité proposée par les différentes
options. La première option : aucune donnée est stockée et l’outil
n’est destiné que pour la prévention. Mais il existe d’autres options
comme le tableau de bord pour voir les infractions et la géolocalisation.
Enfin, ayant des clients dans 30 pays, nous sommes très
expérimentés car nous avons plusieurs cas d’usage.
56 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0
QUELS SONT LES CRITÈRES DE CHOIX DU PRODUIT PAR
L’ACHETEUR ?
F.K. : L’acheteur veut une solution fiable. Souvent, il se lance dans
des tests avant de s’engager dans des achats plus importants. Il est
attentif notamment à la précision des déclenchements des alertes
et au degré de réactivité du dispositif. Il veut, au minima, 1 jour
d’autonomie. Notre produit a plusieurs jours d’autonomie.
Par ailleurs, le prix est aussi un critère important parce que l’entreprise
doit équiper l’ensemble d’un site. Donc des clients nous
ont acheté jusqu’à 7 000 boitiers. Nous sommes très compétitifs au
niveau mondial car ce produit nous permet de nous faire connaître
et non que pour gagner de l’argent. Nous avons, en effet, un potentiel
de reconversion de ce produit vers des usages plus classiques.
De plus, les entreprises cherchent à s’équiper de façon un peu
pérenne parce que si elles devaient revivre une phase épidémique,
elles doivent savoir dérouler un plan pour que les employés aient
une continuité d’activités.
« Les plus grands groupes du bâtiment comme
Vinci ou des industriels tels que Schneider
Electric, Eiffage et Saint-Gobain, figurent parmi
nos clients. »
POUVEZ-VOUS CITER DES EXEMPLES D’APPLICATION
DE VOTRE PRODUIT ?
F.K. : Tous les professionnels de maintenance sur site
équipent leurs travailleurs pour la sécurité et proposent cet
outil à leurs clients. L’application actuelle est dans la distanciation
sociale lors des opérations de maintenance. L’application
future sur la géolocalisation pourra être l’analyse des
flux pour l’optimisation des opérations.
Les plus grands groupes du bâtiment comme Vinci ou des
industriels tels que Schneider Electric, Eiffage et Saint-Gobain,
figurent parmi nos clients. Quand les techniciens se
déplacent souvent ensemble en voiture pour intervenir sur
un site, le client du BTP veut que la distance d’au moins 1 m
25 entre les personnes soient respectée dans leurs activités et
les alerter pendant tout le trajet professionnel. Cela est, en
effet, plus simple de respecter les distanciations sociales avec
cet appareil que de porter un masque qui n’est pas anodin
et entraîne un coût. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 57
MAINTENANCE 4.0
BIM, RA, IA ET GTB
AVIS D’EXPERT
5 façons d’optimiser
les tournées de
maintenance de ses
employés
Une bonne organisation est la clé de la réussite
et un moteur de croissance pour une entreprise.
Ce constat est d’autant plus vrai pour les sociétés
spécialisées dans les secteurs de la maintenance
et de l’installation où le nombre d’interventions
sur le terrain peut être conséquent et, où les
effectifs peuvent être amenés à rapidement
évoluer.
OPTIMISER LES TOURNÉES DE MAINTENANCE, EN
TRAVAILLANT SES PLANNINGS
Premier conseil afin d’optimiser les tournées de maintenance de
ses employés : la planification. Le conseil semble être simpliste,
pourtant le timing apporte une réponse à de nombreuses
problématiques, notamment chez les mainteneurs et les installateurs.
La raison ?
Les missions sur site requièrent de se déplacer, de faire de
longues heures de route et d’enchaîner les kilomètres. Ces
missions demandent également d’avoir sur soi, les outils
adéquats afin de répondre à la demande de la clientèle. Ainsi,
il convient d’être parfaitement préparé. Pour cela, les gestionnaires
de projets doivent mettre les intervenants terrain dans
les meilleures conditions possibles, en leur offrant la possibilité
de se projeter et de se préparer en amont, grâce à un planning
d’activité. Cela leur permettra de mieux s’adapter et d’être
plus flexible.
BAISSE DES COÛTS ET RÉDUCTION DU TURN-OVER
Ce mode de fonctionnement favorise également la baisse du
turn-over au sein des équipes. Mieux préparée, une équipe
sait où elle doit aller. En étant concentrés sur les tâches à plus
forte valeur ajoutée, qui vont apporter croissance et satisfaction
client, les intervenants et les externes n’ont pas de manque
à combler. Les remplacements, qu’ils soient ponctuels ou non,
ne sont plus à prendre en compte, permettant de réduire par
la même occasion les coûts liés à l’attente et l’embauche d’une
nouvelle personne.
L’IMPORTANCE DE LA BALANCE ENTRE VIE
PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE
Bien entendu, préparer des plannings à deux, voire trois
semaines en avance est un processus chronophage et parfois
un peu difficile à mettre en place. Toutefois, cela permet de
développer une routine quotidienne, professionnelle, réduisant
l’impact du stress et de l’inconnu sur les salariés. Les tensions
liées aux interventions de dernières minutes sont mieux absorbées
et l’ensemble des acteurs concernés gèrent mieux les tâches
à effectuer. Un point positif pour les intervenants terrain qui
disposent également d’horaires plus stables, qui ne dépendent
que d’eux-mêmes et qui peuvent ainsi optimiser leur balance
entre vie personnelle et vie professionnelle.
UNE DISTRIBUTION DES INTERVENTIONS, JUSTE ET
INTELLIGENTE
DISTRIBUER DE MANIÈRE JUSTE, POUR CONTENTER
TOUT LE MONDE
© IEL
La transition digitale permet de mieux maîtriser son
quotidien et d’optimiser son management.
Au fil des années, certaines habitudes peuvent ainsi être
amenées à se développer, laissant penser qu’un gestionnaire
de projets peut favoriser telle ou telle personne. Les horaires
58 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
BIM, RA, IA ET GTB MAINTENANCE 4.0
© GIEL
Bien entendu, cela ne veut pas dire que le caractère humain de
la relation client - intervenant doit être mis de côté, toutefois,
il peut être intéressant de se doter d’outils permettant de faciliter
la transmission d’informations entre le client et l’entreprise,
la prise de rendez-vous ou encore le retour.
LE REPORTING, UN POINT À NE PAS NÉGLIGER
La solution Soo-dispatch permet d’optimiser
son temps de travail et son rendement.
peuvent être plus intéressants, les missions plus constructives,
moins éloignées du lieu de travail ou du lieu d’habitation... De
nombreuses métriques sont donc à prendre en compte. C’est
pourquoi, les rôles de chacun doivent être définis en amont.
Une bonne organisation passe par un message clair et direct,
dans le but de simplifier et généraliser les processus.
GÉRER LA LOGISTIQUE ET L’ENSEMBLE DES
OUTILS / PARC
Le rôle du parc logistique va être de fournir des outils adaptés.
OPTIMISER SES TOURNÉES D’INTERVENTION, EN
GARDANT UN ŒIL SUR LA LOGISTIQUE
En ayant un œil sur le parc et son fonctionnement, il sera plus
simple d’anticiper les manques, les commandes et les retours
d’outils nécessaires au bon fonctionnement de l’activité. Les
collaborateurs auront ainsi de quoi travailler dans de bonnes
conditions. Là encore, c’est l’ensemble de l’activité qui va tirer
vers le haut puisque, outre la satisfaction client, les intervenants
terrain pourront mener à bien leur mission.
Il est donc important de gérer ses stocks, les rotations et d’avoir
un aperçu général de la façon dont l’ensemble de la logistique
fonctionne.
OPTIMISER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
La gestion des ressources humaines, le service client et le service
après-vente, ne peuvent être gérés par les intervenants qui ont
déjà un rôle bien défini, à savoir, celui de résoudre un problème
en particulier. En leur permettant de se concentrer uniquement
sur cette tâche, ces derniers n’ont pas à se soucier de quoique
ce soit d’autre.
Enfin, c’est aux gestionnaires de projets d’analyser et trouver de
nouvelles pistes d’améliorations. Les rapports sont intéressants à
étudier, qu’ils soient financiers ou autres, puisqu’ils permettent
de travailler sur des sujets en particulier, sur lesquels l’intervenant
peut faire des efforts. En donnant des pistes d’amélioration
à suivre, le management démontre son envie de proposer un
service particulièrement efficace et prouve par la même occasion
à ses intervenants, qu’il les veut plus impliqués, car ils sont
en mesure de répondre favorablement à ces besoins en qualité.
TERMINER LE PAPIER, TOURNEZ-VOUS VERS UN
LOGICIEL
OPTIMISER LES TOURNÉES DE MAINTENANCE, GRÂCE
À SOO-DISPATCH
Ces optimisations peuvent être gérées à l’aide d’un outil comme
Soo-dispatch. En passant à une gestion digitale de vos opérations,
vous gagnez en praticité, en temps de travail et optimisez
les interventions de vos employés. Se tourner vers une
solution 100% cloud, facilite la transmission d’informations
entre l’ensemble des équipes. En back-office, les gestionnaires
de projets ont l’œil sur des données importantes et peuvent
pallier le moindre problème en l’espace de quelques secondes.
De même, les intervenants disposent d’un outil simple, efficace
et personnalisable afin de faire remonter la moindre information,
en temps réel, grâce à notre fonctionnalité « reporting
terrain ».
D’un point de vue financier, la solution Soo-dispatch favorise
la mise en place de modèles de facturation, que ce soit pour le
client ou pour l’intervenant externe.
CONCLUSION
Aujourd’hui, la transition digitale permet de mieux maîtriser
son quotidien et d’optimiser certains aspects de son management.
En se tournant vers une solution cloud comme
Soo-dispatch, les process sont fluides, les équipes concentrées
et réalisent un travail remarqué. Cette solution apporte
une première réponse efficace à une possible refonte de votre
modèle, dans le but d’optimiser les tournées d’intervention, de
gagner en productivité et générer du chiffre d’affaires. ●
EN SAVOIR PLUS > www.iel-services.fr
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 59
MAINTENANCE 4.0
DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE
AVIS D’EXPERT
Les drones
révolutionnent le monde
de la maintenance
aéronautique
Meilleure disponibilité des avions, baisse des risques pour
les opérateurs, construction d’un historique digital… les
compagnies aériennes et centres MRO indépendants adoptent
à leur tour la technologie des inspections automatisées
par drone pour optimiser les opérations de maintenance
aéronautique.
TEMPS D’IMMOBILISATION, RISQUES
HSE, TRAÇABILITÉ : LES ENJEUX DES
INSPECTIONS VISUELLES
L’inspection externe des avions, conduite au cours
d’opérations de maintenance planifiées ou suite
à un incident tel qu’un impact de foudre, reste
aujourd’hui une procédure très manuelle et présente
de nombreux défis. Tout d’abord en termes de temps,
puisqu’il faut compter de 6 à 8 heures et 2 inspecteurs
pour évaluer l’état extérieur d’un avion monocouloir
de type Airbus A320 ou Boeing 737. Une
durée qui peut atteindre jusqu’à 12h lorsque l’inspection
fait suite à un événement non planifié tel
qu’un impact de foudre où les défauts recherchés
sont de très petite taille, et où chaque minute passée
© DR
Hélène Druet,
responsable marketing
chez Donecle.
au sol coûte très cher à la compagnie. Un temps
particulièrement long donc quand on sait que le
coût d’une heure d’immobilisation d’un avion est
estimé à près de 10.000 $. Mais ces inspections sont
aussi des opérations risquées puisque le personnel
évolue à des hauteurs pouvant aller jusqu’à 15 m avec
des risques de chutes associés. Enfin, la traçabilité
et la répétabilité de celles-ci est, aujourd’hui, une
vraie problématique pour les opérateurs et centres de
maintenance, et la demande pour éliminer le papier
de ces procédures ne cesse de croitre. A l’heure où
l’innovation est partout dans les avions et les aéroports,
il était temps de révolutionner le monde de
la maintenance, parent pauvre de la modernisation
et de la digitalisation des activités aéronautiques.
« Quelques sociétés comme Donecle,
basée près de Toulouse, ont en effet
développé une solution d’inspection
automatisée par drone permettant
de scanner la surface extérieure des
avions. »
© DR
Figure 2 – Logiciel d’analyse d’image Donecle,
détection d’un impact de foudre.
LA ROBOTIQUE ET L’IA AU SERVICE DE LA
MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE
Dans ce contexte, un nouvel outil a récemment fait
son apparition dans les hangars de maintenance
60 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE
MAINTENANCE 4.0
© DR
En outre, dans un secteur où le besoin en personnel devient
un vrai enjeu, l’intégration de technologies innovantes telles
que les drones, devient également un argument pour attirer de
nouveaux talents vers les métiers de la maintenance.
« Une solution qui ouvre de nombreuses
perspectives pour le secteur de la maintenance
aéronautique mais également pour d’autres
marchés. »
DÉPLOIEMENT ET INTÉGRATION
Inspection par drone d’un A320 d’Air France.
: le drone. Quelques sociétés comme Donecle, basée près de
Toulouse, ont en effet développé une solution d’inspection automatisée
par drone permettant de scanner la surface extérieure
des avions. Le drone, 100% automatique, utilise un modèle
numérique de l’avion et grâce à un plan de vol pré-programmé
est capable d’acquérir des images haute définition de l’appareil.
L’intérêt de cette solution réside dans son caractère complet,
puisque ces photos sont ensuite traitées par un logiciel également
développé par Donecle. Aidé d’algorithmes basés sur le
machine learning et l’intelligence artificielle, le logiciel d’analyse
permet à l’inspecteur de pouvoir détecter et annoter sur les
images des défauts de type fissures, corrosion, enfoncements
ou impacts de foudre. Chaque dommage est précisément localisé
et mesuré, et un rapport d’inspection est automatiquement
produit et sauvegardé sur un cloud sécurisé, ce qui permet de
garder un historique digital des inspections passées. D’autres cas
d’usage tels que l’évaluation de la qualité de la peinture de l’avion
ou la vérification de la présence des marquages obligatoires ont
été développés par la société Donecle, avec un système d’analyse
et de génération de rapport 100% automatique, permettant
ainsi d’aller encore plus loin dans l’optimisation des procédures
de maintenance.
Résultats : une inspection réduite à moins d’une heure, une sécurité
accrue pour les opérateurs qui restent au sol, et une meilleure
traçabilité des inspections via la digitalisation. Une solution
permettant aux opérateurs de se concentrer sur leur vraie valeur
ajoutée : l’analyse des résultats et les actions de réparation.
Déjà adoptée par les sociétés Air France Industrie KLM E&M,
Austrian, AAR ou LATAM, mais également dans le secteur
militaire via Dassault, l’inspection d’avion par drone automatisé
continue de se développer au sein des compagnies aériennes
et MRO. Si la solution est assez facilement déployable grâce à
une suite logiciel ergonomique et du fait de son caractère automatisé
ne nécessitant pas de pilote, l’enjeu reste l’accompagnement
des équipes vers la digitalisation de leurs activités. Un
défi « culturel » qui passe par la formation mais aussi par un
vrai partenariat créé entre les opérateurs et les sociétés comme
Donecle, qui depuis ses débuts a toujours intégré les compagnies
aériennes dans son développement, et continue à les soutenir
via un fort service de support client et l’intégration de leur
retours de manière agile.
Une solution qui ouvre de nombreuses perspectives pour le
secteur de la maintenance aéronautique mais également pour
d’autres marchés : plusieurs briques technologiques peuvent,
en effet, être adaptées à d’autres types d’inspections où les
contraintes et les défauts recherchés sont assez similaires tels
que l’inspection d’éoliennes ou de navires. ●
Hélène Druet
A propos de Donecle
Fondée en 2015 à Labège et forte d’une expertise dans les
processus de maintenance avion, la robotique, l’automatisation
et les systèmes de vision par ordinateur, Donecle offre une
solution brevetée permettant d’automatiser l’inspection de
la surface externe des avions. Sa technologie combine un
drone 100% automatisé à des algorithmes avancés d’analyse
d’image, permettant d’inspecter les avions plus rapidement et
de manière plus fiable. La société compte parmi ses clients des
compagnies aériennes, des centres de maintenance MRO 1 , des
constructeurs d’avion et des opérateurs militaires à travers le
monde.
1. Maintenance Repair & Overhaul - MRO trouve son équivalent
français sous l’appellation Maintenance, Réparation et Révision.
EN SAVOIR PLUS > www.donecle.com
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 61
MAINTENANCE 4.0
DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE
POLE DE COMPÉTITIVITÉ
Safe Cluster : un acteur
des affaires jusqu’aux
innovations
Située à Aix-en-Provence, Safe Cluster est
le pôle de compétitivité français axé sur les
filières Aérospatiale, Sécurité/Sûreté, Défense et
Prévention des risques. Avec ses implantations
en Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et
Auvergne-Rhône-Alpes, il coordonne un réseau
de 450 acteurs (PME, ETI, Grandes Groupes,
Centres de recherche et de formation, utilisateurs
finaux) qui comprend plus de 60 % d’entreprises.
Entretien avec André Soulage, directeur général
de Safe Cluster.
QUEL RÔLE JOUE VOTRE CLUSTER ?
André Soulage : Safe Cluster constitue tout un écosystème
industriel autour des activités du spatial, de l’aéronautique, de la
sécurité et de la défense avec Airbus, Thales et Safran. Son rôle
est de développer des nouvelles affaires et des innovations. Si les
groupes ont des activités de maintenance, parmi nos membres,
figurent quelques sociétés de maintenance.
« La maintenance aéronautique connait une crise. »
QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DE
L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE ET DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE ?
A.S. : La maintenance aéronautique connait une crise. Les
avions volent peu et donc il y a des baisses drastiques des
contrats de maintenance. Concernant les hélicoptères, la situation
n’est pas la même. Comme les hélicoptères civils pour le
tourisme et les VIP volent peu, il y a une chute de la maintenance.
Par contre, les hélicoptères militaires sont maintenus
par des services spécialisés étatiques et cette activité n’est
pas impactée. En revanche, les hélicoptères de sécurité civile
(Gendarmerie, Samu) ont beaucoup plus volé et ils ont connu
une activité plus forte de maintenance.
Si l’aviation commerciale se situe sur la région Occitanie, la
région de l’aviation de défense (rafales) est la région Nouvelle
Aquitaine. L’activité de la motorisation concerne la région parisienne.
Dans notre région, les filières aéronautiques et spatiales
sont concentrées autour d’Airbus Helicopters, Thales Alenia
Space avec les satellites, et les nouveaux usages aéronautiques
et spatiaux (hélicoptère, dirigeable, drones et machines volantes
particulières). Il y a peu de maintenance dans l’aviation légère.
Des plateformes pour l’aviation d’affaires se situent à Aix-Les
Milles ou à Avignon. Il y a de la maintenance pour les avions
de tourisme à Cannes avec son aéroport d’avions d’affaires, à
Nice et à Saint-Tropez.
QUELS SONT LES BASSINS D’EMPLOI DE L’INDUSTRIE
AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?
A.S. : Le plus important se situe entre Toulon et l’étang de Berre
avec Marignane (hélicoptère, aéroport) et Istres. A Istres, des
essais dans le domaine militaire et civil sont réalisés dans le
Centre d’Essais en Vol de le Délégation Générale de l’Armement
avec Thales, Dassault et Safran. Un pôle aéronautique (34
ha) a été aussi implanté à Istres et il développera l’activité de la
maintenance aéronautique dans le domaine des avions militaires
de transport et de ravitaillement.
QUE REPRÉSENTENT LES PROFESSIONNELS DE
L’INDUSTRIE ET DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE
AÉRONAUTIQUE DANS LES EMPLOYÉS DANS
L’INDUSTRIE DE VOTRE RÉGION ?
A.S. : 30 000 professionnels sont impliqués dans l’industrie
aéronautique de la région tout secteur confondu.
62 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
DES DRONES À LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE
MAINTENANCE 4.0
© Dassault Aviation – A.Pecchi
à nous pour les aider dans leurs recrutements et stimuler l’innovation
dans les procédures de la maintenance comme les
outils numériques avec la garantie d’une meilleure traçabilité et
des outils d’aide à la maintenance comme la réalité augmentée,
des documents numériques sur tablette, des outils interactifs
de maintenance et des outils connectés. Par exemple, certains
outils serrent les boulons avec le bon couple et renseignent
la fiche de serrage tout en vérifiant aucun oubli de boulons
et la conformité du serrage. Nous avons aussi des acteurs qui
fabriquent ces outils afin d’éviter les erreurs et d’augmenter l’efficacité.
Enfin, nous spécifions parfois des formations sur la
filière Dirigeable par exemple.
DANS QUELS ÉVÈNEMENTS SEREZ-VOUS PRÉSENTS
PROCHAINEMENT ?
Vol en patrouille des Neuron, Rafale et
Falcon 8X de Dassault Aviation
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?
A.S. : Notre région présente des particularités. Dans la partie
civile, elle dispose d’activités dans l’aéronef, les hélicoptères et
les avions légers et les avions d’affaires. Mais elle a beaucoup
d’activités de défense.
Outre le site d’Istres, dans le Var sont implantés l’un des établissement
du SIAé, le Service Industriel de l’Aéronautique, l’AIA
de Cuers-Pierrefeu, et le CEPA 1 , le Centre d’Expérimentations
Pratiques de l’Aéronautique navale, avec plus de 1000 professionnels.
En revanche, nous n’avons pas de grandes plateformes civiles
sauf celle d’Airbus Helicopters.
QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE
FORMATION SUR LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE
AÉRONAUTIQUE DANS VOTRE RÉGION ?
A.S. : Nous avons un centre d’apprentissage CFAI à Istres
qui forme à l’assemblage et à l’aéronautique. Un autre centre,
Polyaéro, dépendant de Aix Marseille Université se trouve à
Gap.
A.S. : En novembre prochain, nous serons présents à Aero’Nov
à l’ENSAM d’Aix-en-Provence.
Tous les outillages connectés et la réalité
augmentée présentent une forte valeur ajoutée
pour guider l’opérateur afin d’éviter les erreurs.
POUVEZ-VOUS DONNER DES EXEMPLES D’INNOVATION
DANS LA MAINTENANCE AÉRONAUTIQUE ?
A.S. : Tous les outillages connectés et la réalité augmentée
présentent une forte valeur ajoutée pour guider l’opérateur
afin d’éviter les erreurs. Cela permet d’augmenter sa performance.
Par ailleurs, les systèmes d’observation en vidéo automatique
vérifient s’il manque des boulons et des vis. Ces outils
permettent également de signer directement le cahier de conformités.
Enfin, ces outils permettent à l’opérateur de gagner du
temps, de garantir l’absence d’erreurs critiques et de limiter
son stress. ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Airbus Helicopters est un acteur de la maintenance
aéronautique de la région Paca.
QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX
PROFESSIONNELS DE LA MAINTENANCE
INDUSTRIELLE AÉRONAUTIQUE ?
A.S. : Les entreprises de maintenance aéronautique font appel
1. Cepa, le Centre d’expérimentations pratiques de l’aéronautique
© xxx
MAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020 I 63
AGENDA
SALONS
Octobre
Du 20 au 22
Preventica Nord
Préventica Nord France rassemblera les entreprises,
les collectivités et les organismes professionnels de
la région autour du thème : « Prévention des risques
et performance économique ». Au programme, des
animations, des conférences et des retours d’expérience
sur des sujets d’actualité (prévention des risques,
dialogue social, télétravail et mobilité, conduites
addictives, pollutions des environnements de travail…)
seront proposés par des grands employeurs de la
région (Bic, Airflux, Depaeux, Euralogistic, Log’s,
Auchan, Kiloutou, Renault, SNCF, CH de Douai).
Grand Palais de Lille
www.preventica.com
Du 20 au 22
SIANE
La 15ème édition du SIANE confirme son
positionnement de « 1er salon industriel du Grand
Sud » avec plusieurs espaces d’exposition dédiés
aux solutions pour la mise en œuvre de l’usine
de demain et notamment un atelier connecté de
225 m².
Parc des Expositions & Centre de conventions
de Toulouse
www.salonsiane.com
Du 21 au 22
FTCM & ESOPE
L’événement FCTM/ESOPE traite l’ensemble de
la chaîne de valeur de la vie des équipements
industriels chaudronnés et tuyauterie industrielle
pour répondre à toutes les problématiques.
Dock Pullman, Docks de Paris, La plaine
Saint-Denis
www.fctm-esope.com
Novembre
Du 3 au 4
IBS
IBS – Intelligent Building Systems est le salon
leader sur le marché dédié au Smart Building et à
la performance des bâtiments tertiaires, industriels
et collectifs. Intelligent Building System est centré
sur les grandes problématiques et les solutions
numériques des bâtiments communicants. Il
est également impliqué dans la promotion des
nouvelles technologies de rupture à l’exemple de
l’Intelligence Artificielle sans négliger les aspects
cybersécurité.
Paris Expo de Porte de Versailles
www.ibs-event.com
Du 4 au 5
Petrochymia
Fédérer autour du développement et de la
productivité, permettre aux professionnels des
domaines de la chimie, de la pétrochimie et du
gaz d’échanger pour construire ensemble des
solutions innovantes : tels sont les objectifs du
salon Petrochymia.
La Halle / Rond-point de l’Hôtel-de-Ville,
Martigues
www.petrochymia.com
Du 17 au 19
Sepem Industries Est
Dédié aux solutions cœur d’usine pour l’ensemble
des industriels, le salon Sepem Industries de Colmar
rassemble près de 559 exposants venus dévoiler
leurs technologies et innovations dans différents
domaines tels que l’environnement, la sécurité,
la productivité, ou la maintenance.
Parc des Expositions de Colmar
www.colmar.sepem-industries.com
Du 17 au 18
BE 4.0
Depuis 6 ans, le salon BE 4.0 s’impose comme
grand rendez-vous tri-national incontournable pour
tous les décideurs industriels français, allemands
et suisses en quête de solutions innovantes pour
réussir leur transformation 4.0.
Parc Expo de Mulhouse
www.industriesdufutur.eu
Le 20
Paris Air Forum
Créé en 2014 par le groupe ADP, La Tribune
et Forum Media, le Paris Air Forum invite des
personnalités, grands décideurs et experts des
secteurs de l’aéronautique, la défense et le spatial
à intervenir dans des débats et conférences. Son
intérêt : décrypter les enjeux du présent et du
futur pour mieux aborder les défis de demain.
Maison de La Mutualité à Paris
https://evenement.latribune.fr/
FORMATION
NOVEMBRE
Du 12 au 13
Contrats de maintenance et soustraitance
Paris
www.cegos.fr
Du 16 au 20
Maintenance et mise en œuvre des
réseaux TCP-IP
Arles
www.ira.eu
Du 23 au 27
Manager la fonction maintenance
Blois
www.cimi.fr
Du 24 au 25
Mener une analyse de panne avec
méthodologie
Nantes
www.elite-organisation.fr
Le 25
Exploitation et maintenance des
Équipements de cogénération
Taverny
www.apave.com
Du 7 au 8
L’échangeur thermique en chimie
fine, agro, cosméto : choix,
dimensionnement et maintenance
Région parisienne
www.cetim.fr
Retrouvez toutes
les dates de
manifestations sur :
www.maintenanceandco.com/agendas
64 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
5&6 OCTOBRE 2021
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INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
SOLUTIONS
• Nettoyage industriel : essuyage
industriel, produits quotidiens de
maintenance…
• Lubrification : produits pour une
pratique écologiquement vertueuse.
PRATIQUE
• Les formations continues de la
maintenance.
• Quelles solutions et technologies
pour intervenir efficacement sur les
installations en panne ?
DOSSIER
• La maintenance dans la région Hauts-de-
France, une terre riche en maintenance
industrielle et tertiaire. Spécial Sepem
Douai.
MAINTENANCE 4.0
• L’utilisation de la réalité augmentée &
réalité virtuelle pour la formation des
opérateurs en maintenance.
Index des associations, organismes et sociétés cités dans ce numéro
ACCES INDUSTRIE...............................................40
ACR..........................................................................9
ACTEMIUM MAINTENANCE BELFORT................25
CHAUVIN ARNOUX...............................................31
CLUB INDUSTRIE DU FUTUR SUD......................44
DANEM....................................................................8
DB-VIB.............................................. 2 ÉM E DE COUV
DENIOS............................................. ENCART JETÉ
DONECLE...............................................................60
DSD SYSTEM...........................................................4
DV GROUP.........................................................4, 34
FLIR.........................................................................8
FPT INDUSTRIAL..................................................30
IEL SERVICES ...................................................6, 58
INFLEXSYS............................................................13
KSB........................................................................15
MAISON DE L’EMPLOI STRASBOURG.................28
MANUEST..............................................................27
MATOOMA..............................................................50
MECATEAMCLUSTER...........................................21
NEXTIIM................................................................52
MOBILITY FOR BUSINESS...................................65
PAGE GROUP.........................................................14
PERTECH SOLUTIONS..........................................34
RS COMPONENTS.......................... 4 EME DE COUV, 9
SAFE CLUSTER.....................................................62
SEPEM..........................................19, 3 EME DE COUV
SMRI......................................................................48
SYPEMI..................................................................36
TECSUP.................................................................43
TIME TONIC...........................................................49
TSI ...................................................................25, 30
UBUDU...................................................................55
UIMM ALPES-MEDITERRANEE...........................41
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.maintenance-entreprise.com
66
IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020
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26>28 JANVIER 2021
Pôle Sous-traitance &
Pôle Machine-outil & robotique
ANGERS
CRÉDIT PHOTO : ISTOCK / RÉALISATION PUBLIROM
ROUEN
25>27 JANVIER 2022
Pôle Sous-traitance
01>03 JUIN 2021
Pôle Sous-traitance
Forum de l’électronique
GRENOBLE
08>10 FÉVRIER 2022
Pôle Sous-traitance
Forum de l’électronique
12>14 OCTOBRE 2021
Pôle Sous-traitance
Forum de l’électronique
AVIGNON
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