Magazine automne 2020
AUTOMNE 2020 Bien enraciné L’impact à long terme du travail de conservation
- Page 2 and 3: Conservation de la nature Canada 24
- Page 4 and 5: D’UN OCÉAN À L’AUTRE Actions
- Page 6 and 7: SUR LES SENTIERS Habitat de milieu
- Page 8 and 9: Un impact Les écosystèmes à herb
- Page 10 and 11: Peterborough Ontario Kingston Gerry
- Page 12 and 13: PROFIL D’ESPÈCE Verge d’or de
- Page 14 and 15: CNC À L’ŒUVRE 1 Conservation de
- Page 16 and 17: UNE FORCE POUR LA NATURE Entre bonn
- Page 18 and 19: GRANDEUR NATURE Respect mutuel Prop
- Page 20: DE VOS NOUVELLES Les joies des Prai
AUTOMNE <strong>2020</strong><br />
Bien enraciné<br />
L’impact à long terme du travail de conservation
Conservation de la nature Canada<br />
245, avenue Eglinton Est, bureau 410<br />
Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1<br />
magazine@conservationdelanature.ca<br />
Tél. : 416 932-3202<br />
Sans frais : 1 877 231-3552<br />
Conservation de la nature Canada (CNC)<br />
est le chef de file au pays en matière de<br />
conservation des terres, œuvrant à la<br />
protection de nos milieux naturels les plus<br />
précieux et des espèces qu’ils abritent.<br />
Depuis 1962, CNC et ses partenaires<br />
ont contribué à la protection de plus de<br />
14 millions d’hectares (35 millions d’acres),<br />
d’un océan à l’autre et à l’autre.<br />
Le magazine Conservation de la nature<br />
Canada est distribué aux donateurs et<br />
sympathisants de CNC.<br />
MC<br />
Marque de commerce de La Société<br />
canadienne pour la conservation de la nature<br />
FSC MD n’est pas responsable des<br />
calculs concernant l’économie<br />
des ressources réalisée en<br />
choisissant ce papier.<br />
Imprimé sur du papier Rolland Opaque<br />
fait à 30 % de fibres post-consommation,<br />
certifié Écologo et Procédé sans chlore. Ce<br />
papier est fabriqué au Canada par Rolland,<br />
qui utilise le biogaz comme source d’énergie.<br />
L’impression est effectuée au Canada, avec<br />
des encres végétales par Warrens Waterless<br />
Printing. La publication de ce magazine a<br />
sauvegardé 25 arbres et 88 796 litres d’eau*.<br />
Voyez CNC au travail! La saison 2 de<br />
la série documentaire Striking Balance<br />
(en anglais) présente des réserves de<br />
biosphère de l’UNESCO au Canada,<br />
dont cinq régions à couper le<br />
souffle où CNC mène des projets de<br />
conservation. À voir maintenant sur<br />
TVO à tvo.org/programs/strikingbalance.<br />
La version française de cette<br />
série, Nature en équilibre (saison 1),<br />
dans laquelle il est aussi question de<br />
CNC, est disponible sur tou.tv Extra.<br />
COUVERTURE ET CETTE PAGE<br />
Réserve naturelle Hazel Bird, Ontario.<br />
Photo de Kristina Smith.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
CALCULATEUR : WWW.ROLLANDINC.COM/FR.<br />
*<br />
2 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
AUTOMNE <strong>2020</strong><br />
SOMMAIRE<br />
Conservation de la nature Canada<br />
Chères amies,<br />
Chers amis,<br />
8<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
Alors que je m’assois pour écrire ces lignes, des<br />
centaines de milliers de papillons monarques ont entamé<br />
leur vol de près de 5 000 kilomètres les menant du Canada<br />
vers leurs sites d’hivernage au Mexique. Comme c’est le<br />
cas pour tant d’autres espèces vivantes, je suis fasciné<br />
par le cycle de vie en constante évolution du monarque.<br />
Et tout comme le monarque, Conservation de la nature<br />
Canada (CNC) se doit de constamment évoluer.<br />
Après plus de 23 ans à CNC, il est temps pour moi de<br />
passer le relais à la prochaine génération de personnes<br />
qui se passionnent pour la protection de la nature.<br />
Quand je me suis joint à CNC il y a plus de deux décennies,<br />
j’étais loin d’imaginer que nous arriverions là<br />
où nous en sommes aujourd’hui. Cela a été possible<br />
grâce à vous, nos extraordinaires sympathisantes et<br />
sympathisants d’à travers le pays. Vous nous avez mis<br />
au défi d’en faire plus, plus rapidement. Votre passion<br />
et votre enthousiasme pour la conservation ont été une<br />
source d’inspiration pour moi.<br />
Au fil des ans, j’ai aussi été inspiré par l’énergie et<br />
le dynamisme des membres de notre personnel, dont<br />
près de la moitié ont aujourd’hui moins de 35 ans. Les<br />
voir à l’œuvre me convainc que je laisse CNC entre de<br />
bonnes mains. Et je me sens encore plus confiant avec<br />
la récente nomination de notre nouvelle présidente et<br />
chef de la direction, Catherine Grenier.<br />
Comme vous le lirez dans le texte Une force pour<br />
la nature de ce magazine, Catherine est exactement la<br />
personne que nous recherchions pour guider la mise<br />
en œuvre de notre vision de l’avenir de la conservation<br />
des milieux naturels au Canada.<br />
Même si je quitte mon poste, je resterai à CNC pour<br />
les huit prochains mois à titre de conseiller principal de<br />
la présidente et chef de la direction. J’ai aussi l’intention<br />
de garder le contact avec CNC après mon départ<br />
officiel à la retraite.<br />
Merci de soutenir la mission de CNC. Je suis fier de<br />
ce que nous avons accompli ensemble et je vous en<br />
serai toujours reconnaissant.<br />
Avec vous pour la nature,<br />
John Lounds<br />
John Lounds<br />
Conseiller principal de la présidente<br />
et chef de la direction<br />
conservationdelanature.ca<br />
natureconservancy.ca<br />
7 18<br />
14 Actions locales : impact global<br />
Le Canada abrite des plantes et des animaux que l’on ne retrouve nulle part<br />
ailleurs sur la planète. Il nous faut protéger ces espèces pour les prochaines<br />
générations et pour le monde entier.<br />
6 La réserve naturelle de la rivière Percival<br />
Cette parcelle encore sauvage de l’Île-du-Prince-Édouard est un bel<br />
exemple de forêt acadienne et de milieux humides typiques des Maritimes.<br />
7 Vue sur la joie<br />
Tout en cherchant comment faire de la nature un milieu plus invitant pour les<br />
personnes noires, Jacqueline L. Scott élargit son horizon avec ses jumelles.<br />
8 Un impact durable<br />
La réserve naturelle Hazel Bird, en Ontario, est un bel exemple de l’impact à<br />
long terme du travail d’intendance de CNC.<br />
12 Verge d’or de Riddell<br />
Souvent confondue avec une mauvaise herbe, cette plante aux fleurs jaune<br />
vif est bien visible à la fin de l’été et au début de l’<strong>automne</strong>.<br />
14 CNC à l’œuvre<br />
Conservation des ranchs Golden (Alb.); la réserve des Montagnes-Vertes<br />
s’agrandit (QC); un nouveau plan pour les Sandhills (Sask.); le programme<br />
de bourses de recherche Weston.<br />
16 Entre bonnes mains<br />
La nouvelle présidente et chef de la direction de CNC, Catherine Grenier,<br />
explique l’importance de la nature et de sa conservation pour elle.<br />
18 Respect mutuel<br />
Rencontre fortuite avec un ours noir en Colombie-Britannique.<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 3
D’UN OCÉAN<br />
À L’AUTRE<br />
Actions<br />
locales :<br />
impact<br />
global<br />
Le Canada abrite des plantes et des<br />
animaux que l’on ne retrouve nulle<br />
part ailleurs sur la planète. Il nous faut<br />
protéger ces espèces pour les prochaines<br />
générations, et pour le monde entier.<br />
Chaque pays a un rôle unique à jouer dans la<br />
sauvegarde des espèces menacées de la planète.<br />
Connaître la situation critique dans laquelle se trouvent<br />
des espèces sauvages d’ailleurs dans le monde, ainsi que leurs<br />
perspectives d’avenir, est certes important. Mais il est encore<br />
plus essentiel que la population canadienne connaisse les<br />
espèces avec lesquelles elle partage ses terres et ses eaux, et<br />
plus particulièrement celles qui sont menacées. Ce sont sur<br />
ces animaux et ces végétaux que nous veillons; nos actions ont<br />
pour but de les protéger. Et ce sont nos décisions qui<br />
détermineront leur avenir.<br />
Si vous habitez au Canada, sachez que vous partagez son<br />
territoire avec environ 80 000 espèces fauniques et floristiques<br />
connues. Un petit nombre d’entre eux ne vivent qu’ici. Ces<br />
espèces, dites endémiques, sont d’une grande importance. Et<br />
plusieurs d’entre elles risquent de disparaître.<br />
Environ 300 plantes et animaux sont endémiques au Canada.<br />
Aucun autre pays ne peut donc les protéger. NatureServe<br />
Canada et Conservation de la nature Canada (CNC) ont récemment<br />
publié un rapport sur ce groupe « sélect » d’espèces.<br />
Si nous voulons transmettre toute la richesse de la faune et<br />
de la flore de notre planète aux générations futures, il nous<br />
faut protéger toutes ces espèces.<br />
Cette période de distanciation physique peut être l’occasion<br />
de nous rapprocher de la nature, d’en apprendre un peu plus<br />
sur ne serait-ce qu’une seule espèce endémique menacée, sur<br />
les raisons pour lesquelles ces espèces risquent de disparaître,<br />
et sur ce que nous pouvons faire pour leur sauvegarde.<br />
DÉCOUVREZ LES ESPÈCES<br />
ENDÉMIQUES AU CANADA!<br />
conservationdelanature.ca/anousdelesproteger<br />
TKTKTKTKTKTKT BOB GIBBONS / ALAMY STOCK PHOTO.<br />
4 AUTOMNE <strong>2020</strong><br />
conservationdelanature.ca
Voici six animaux et végétaux<br />
endémiques au Canada que protège<br />
Conservation de la nature Canada<br />
grâce à votre soutien.<br />
1Pic chevelu (sous-espèce picoideus)<br />
COLOMBIE-BRITANNIQUE | Près de l’aire de conservation de la<br />
rivière Kumdis. CNC y mènera d’autres inventaires de cette espèce.<br />
Cette sous-espèce de pic chevelu se trouve uniquement dans les<br />
îles Haida Gwaii. Elle se distingue des pics chevelus continentaux<br />
par son ventre brunâtre et un plus grand nombre de bandes<br />
noires sur son dos et sa queue. Ce pic chevelu niche dans les<br />
cavités d’arbres des forêts matures et anciennes. Plus d’informations<br />
sur la taille et la tendance de sa population sont requises.<br />
1 1<br />
1 2<br />
1<br />
1 3<br />
1 4<br />
1 6<br />
Projets et propriétés de CNC mentionnés sur cette page.<br />
4<br />
1<br />
1 5<br />
5<br />
1<br />
5<br />
1<br />
1<br />
6<br />
6<br />
1<br />
2<br />
3<br />
Bison des bois<br />
ALBERTA | Parc sauvage provincial Birch River<br />
Le bison des bois, qui habite la forêt boréale, est le cousin du bison<br />
des plaines. Il s’agit du plus grand animal terrestre des Amériques.<br />
Dans les années 1800, l’espèce fut presque entièrement décimée<br />
par la chasse excessive. Aujourd’hui, des populations sauvages<br />
sont présentes au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest ainsi<br />
que dans le nord de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.<br />
Syntrichia cainii (Cain’s screw moss)<br />
ONTARIO | Réserve naturelle Prairie Smoke, dans l’alvar Carden<br />
Cette mousse de moins de 2 centimètres de hauteur aux feuilles<br />
un peu tordues est rare à l’échelle mondiale. Sa présence se limite<br />
actuellement en Ontario, dans des habitats spécialisés qui lui<br />
conviennent. Ces habitats sont les alvars de la péninsule de Bruce<br />
et de Carden (est du lac Simcoe), qui sont des plaines de calcaire<br />
qui ne se trouvent qu’à quelques endroits dans le monde.<br />
4<br />
Gentiane de Victorin<br />
QUÉBEC | Pointe aux Pins, Batture de l’Isle-aux-Grues et Pointe de<br />
Saint-Vallier (île aux Grues)<br />
Cette fleur d’un bleu saisissant ne se trouve actuellement que<br />
sur moins de 30 sites, dans la zone intertidale supérieure (partie<br />
du rivage émergée à marée basse et submergée à marée haute)<br />
de l’estuaire du Saint-Laurent. Elle est vulnérable aux perturbations<br />
du littoral causées par le piétinement et la circulation de véhicules<br />
tout-terrain.<br />
BISONS : JOHN E. MARRIOTT. GENTIANE DE VICTORIN : TAB TANNERY (CC BY-NC-SA 2.0).<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
5<br />
Papillon queue-courte<br />
NOUVEAU-BRUNSWICK | île Miscou, réserve naturelle de pointe<br />
Escuminac, Barachois et estuaire de Tabusintac<br />
Deux sous-espèces de papillon queue-courte sont présentes<br />
seulement dans l’est du Canada. Elles pondent leurs œufs<br />
principalement sur une plante nommée livèche de Hulten. Ce<br />
papillon de grande taille vit dans les marais côtiers, les dunes<br />
et les promontoires, qui sont des habitats côtiers menacés par<br />
le développement et la hausse du niveau de la mer.<br />
6Genévrier des îles de la Madeleine<br />
QUÉBEC | Îles-de-la-Madeleine NOUVELLE-ÉCOSSE | Île de<br />
Sable TERRE-NEUVE-ET-LABRADOR | Estuaire de la rivière<br />
Grand Codroy<br />
Cet arbuste à feuillage persistant se trouve uniquement aux îles<br />
de la Madeleine, au Québec, à l’île de Sable au large de la Nouvelle-<br />
Écosse, et dans le sud-ouest de l’île de Terre-Neuve. Il pousse sur les<br />
dunes balayées par le vent et les landes rocheuses. Cette variété de<br />
genévrier se distingue par ses cônes allongés.<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 5
SUR LES<br />
SENTIERS<br />
Habitat de milieu humide, réserve naturelle de la<br />
rivière Percival, Île-du-Prince-Édouard<br />
La réserve<br />
naturelle de la<br />
rivière Percival<br />
Cette précieuse parcelle encore sauvage de l’Île-du-Prince-Édouard<br />
est un bel exemple de forêt acadienne mixte et de riches milieux<br />
humides typiques des Maritimes.<br />
Dans une zone encore sauvage de l’Îledu-Prince-Édouard,<br />
à seulement<br />
40 kilomètres à l’ouest de Summerside,<br />
se trouve la région de la rivière Percival.<br />
Ces basses terres, jugées trop humides pour<br />
la pratique de l’agriculture, sont en majeure<br />
partie encore couvertes par la forêt, qui y est<br />
toujours intacte.<br />
Cette forêt, un secret bien gardé, est<br />
très appréciée des résidents de la région.<br />
Elle est principalement composée de<br />
frênes, de trembles, d’épinettes, de bouleaux,<br />
et de thuyas occidentaux, tous<br />
caractéristiques de la forêt acadienne<br />
mixte des Maritimes.<br />
Le thuya occidental, peu commun sur<br />
l’île, procure de nombreux avantages à la<br />
faune, car ses graines sont consommées par<br />
beaucoup d’espèces de petits oiseaux et de<br />
mammifères. Tout au long de l’année,<br />
Famille de canards noirs<br />
Réserve naturelle de la rivière Percival<br />
quantité d’espèces trouvent d’ailleurs refuge<br />
dans les peuplements de thuyas.<br />
En plus de se trouver au sein d’un<br />
important habitat forestier, la rivière Percival,<br />
qui se jette dans la baie Egmont, comprend<br />
des milieux humides écologiquement<br />
riches qui sont vitaux pour le cycle de vie<br />
de nombreuses espèces de sauvagines migratrices,<br />
d’oiseaux de rivage et d’oiseaux<br />
de mer.<br />
CNC. CANARDS NOIRS : ISTOCK. RANDONNEURS : STEPHEN DESROCHES.<br />
6 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
1<br />
Réserve naturelle de la rivière Percival<br />
LES<br />
INDISPENSABLES<br />
NOUVEAU-<br />
BRUNSWICK<br />
ÎLE-DU-PRINCE-ÉDOUARD<br />
Charlottetown<br />
NOUVELLE-ÉCOSSE<br />
Conservation de la nature Canada (CNC)<br />
a contribué à la protection de 221 hectares<br />
(547 acres) de marais salés côtiers, de milieux<br />
humides d’eau douce et de forêt<br />
entourant cette rivière.<br />
ESPÈCES À OBSERVER<br />
La réserve naturelle de la rivière Percival<br />
constitue l’habitat d’une variété de champignons<br />
très particuliers. La région comprend<br />
d’ailleurs la plus importante variété de champignons<br />
de la province, y compris plusieurs<br />
lichens rares. Puisque nombre d’entre eux sont<br />
sensibles à la pollution de l’air, leur présence et<br />
leur diversité témoignent d’un environnement<br />
sain. Fougères et fleurs sauvages prospèrent<br />
aussi dans la forêt de cette réserve naturelle.<br />
JACQUELINE L. SCOTT : BRIANNA ROYE.<br />
IDÉE DE PROMENADE<br />
Marchez jusqu’au bout de Co-Op Road,<br />
un chemin de terre rouge aux vues<br />
panoramiques, pour atteindre le rivage. Vous<br />
passerez devant la réserve naturelle de la<br />
rivière Percival de CNC (à votre droite). Une<br />
fois au bord de l’eau, tournez à droite pour<br />
marcher sur la plage. Après avoir dépassé<br />
l’impressionnant marais salé, faites demi-tour<br />
pour regagner votre point de départ.<br />
POUR S’Y RENDRE<br />
De Summerside :<br />
• Rejoindre l’Autoroute 2 Ouest et rouler jusqu’à<br />
la Route 11 où vous tournerez à gauche.<br />
• Demeurer sur la Route 11, puis poursuivre<br />
sur Enmore Road, à droite.<br />
• Après avoir traversé le pont sur la rivière<br />
Percival, vous pourrez voir la réserve naturelle<br />
de la rivière Percival de CNC.<br />
• Continuez jusqu’à Co-Op Road, puis garez<br />
votre véhicule en bordure du chemin (ne<br />
pas l’emprunter en voiture). C’est ici que<br />
débute votre randonnée.<br />
LA SÉCURITÉ AVANT TOUT<br />
Faites preuve de prudence en respectant la<br />
distanciation physique et les directives sanitaires<br />
locales quand vous visitez les propriétés<br />
de CNC.1<br />
Vue sur la joie<br />
Tout en cherchant comment faire de la nature un milieu<br />
plus accueillant et invitant pour les personnes noires,<br />
Jacqueline L. Scott, étudiante au doctorat et auteure, élargit<br />
son horizon avec ses jumelles.<br />
Je suis heureuse quand je regarde des oiseaux voler. Ces habitants du ciel, de la<br />
terre et des eaux sont spectaculaires. Voilà pourquoi je transporte des jumelles<br />
dans mon sac à dos. Les oiseaux ne restent pas là, immobiles, à attendre qu’on<br />
les identifie. Ils sont plutôt un battement d’ailes dans la brise, une mélodie venant des<br />
arbres, ou un clapotis qui nous ravit.<br />
Mes jumelles me rapprochent de leur beauté et comblent mon désir « d’espionner »<br />
les plus beaux oiseaux de la Terre. À travers elles, je peux voir les yeux bleus du<br />
cormoran, les rayures d’une buse à queue rousse ou le plumage miroitant d’un<br />
canard plongeur. Et, une fois tous les 10 ans, j’aperçois une autre personne noire<br />
passionnée d’ornithologie.<br />
Les jours de printemps et d’<strong>automne</strong>, mes sorties sont consacrées aux oiseaux et<br />
à leur parcours migratoire. Que verrai-je cette année lors de mes randonnées ou<br />
dans mon petit coin réservé à l’observation des oiseaux? Une nouvelle joie à ajouter<br />
à ma liste de vie? Avec mes jumelles, mon regard s’ouvre à la splendeur des oiseaux<br />
et à leur mystère.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 7
Un impact<br />
Les écosystèmes à herbes hautes, comme celui des plaines du lac<br />
Rice, étaient autrefois abondants en Ontario. Aujourd’hui moins<br />
de 3 % de leur superficie d’origine subsiste dans cette province. La<br />
réserve naturelle Hazel Bird est un bel exemple de l’impact à long<br />
terme du travail d’intendance de CNC à travers le pays.<br />
PAR Patricia Hluchy, auteure et journaliste primée<br />
TKTKTKTKTKTKT KRISTINA SMITH.<br />
8 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
durable<br />
La météo d’octobre du sud-est<br />
de l’Ontario est des plus agréables<br />
aujourd’hui. Dès 8 heures du matin, par une<br />
journée sans nuages, le mercure affiche<br />
10 degrés Celsius à la réserve naturelle<br />
Hazel Bird (90 minutes de route à l’est de Toronto). Le<br />
soleil d’<strong>automne</strong>, plus bas sur l’horizon, donne un éclat<br />
encore plus vif aux herbes hautes de la prairie et aux<br />
feuilles de chêne qui prennent des couleurs. Gerry Bird,<br />
fils de Hazel Bird, la légendaire naturaliste, observe<br />
une variété d’espèces d’oiseaux : une petite volée de<br />
merlebleus de l’Est, un busard Saint-Martin, un moucherolle<br />
phébi, un épervier brun, un autour des palombes et une<br />
sturnelle des prés, désignée menacée autant à l’échelle<br />
provinciale que nationale.<br />
Pendant notre visite des 118 hectares (292 acres) de la<br />
réserve, nous apercevons une couleuvre à nez plat. Considérée<br />
elle aussi comme menacée dans la province et dans<br />
tout le pays, cette couleuvre fait toutefois un retour dans<br />
la réserve naturelle Hazel Bird, et ce, grâce à près d’une<br />
décennie de travail d’intendance assuré par Conservation<br />
de la nature Canada (CNC), qui a acquis la propriété en<br />
2011 dans le cadre de ses efforts de protection les plaines<br />
du lac Rice.<br />
Notre visite a eu lieu à l’<strong>automne</strong> 2019. Un an plus tard,<br />
CNC célèbre le 15 e anniversaire de son Plan de conservation<br />
de l’aire naturelle des plaines du lac Rice, sa première<br />
stratégie de conservation élaborée à l’échelle du paysage.<br />
Ce plan, qui décrit les actions requises pour assurer la<br />
protection de cette aire naturelle, a guidé les efforts de<br />
CNC pour restaurer les écosystèmes dégradés et désormais<br />
rares de ces plaines.<br />
Par le passé, l’Ontario abritait un mélange de forêts, de<br />
milieux humides et d’écosystèmes à herbes hautes (prairies,<br />
savanes de chênes, boisés de chênes). Aujourd’hui,<br />
après des siècles de développement, ces plaines à herbes<br />
hautes anciennement abondantes comptent parmi les<br />
écosystèmes les plus rares de la province.<br />
Pour élaborer et mettre en œuvre son plan de<br />
conservation, CNC a uni ses forces à celles de<br />
partenaires, dont la Première Nation d’Alderville, des<br />
propriétaires fonciers privés, des organismes de<br />
conservation et des gouvernements. L’objectif était de<br />
conserver et de restaurer des habitats dans les collines<br />
de ces plaines couvrant 40 500 hectares (100 000 acres)<br />
au sein de la moraine d’Oak Ridges, une formation<br />
glaciaire où prédominent les sols secs et sablonneux.<br />
Aujourd’hui, seulement 10 % de la superficie d’origine<br />
des écosystèmes à herbes hautes d’Amérique du Nord<br />
subsiste; en Ontario, c’est moins de 3 %. Ce déclin a<br />
exercé une pression sur les animaux qui dépendent de<br />
ces écosystèmes, notamment la cicindèle blanche (un<br />
insecte), et des oiseaux comme l’hirondelle rustique,<br />
le goglu des prés, l’engoulevent d’Amérique et l’engoulevent<br />
bois-pourri de l’Est.<br />
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conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 9
Peterborough<br />
Ontario<br />
Kingston<br />
Gerry Bird, fils de Hazel Bird. Carte situant la réserve<br />
naturelle Hazel Bird (Ontario), un parfait exemple de<br />
l’impact de travail de restauration à long terme.<br />
Toronto<br />
Lac Ontario<br />
CANADA<br />
É.-U.<br />
New York<br />
vollias Réserve naturelle Hazel Bird<br />
Plaines du lac Rice<br />
Le réveil des herbes hautes<br />
Lors de ma visite l’année dernière, nous avons<br />
parcouru à pied la majeure partie de la réserve<br />
naturelle Hazel Bird. Cette belle promenade<br />
nous a permis d’admirer les vastes panoramas<br />
et le relief varié de la propriété (qui<br />
comprend aussi des landes sablonneuses et<br />
un belvédère avec une vue imprenable) ainsi<br />
que la grande richesse faunique et floristique<br />
des lieux. Notre guide était Val Deziel, coordonnatrice<br />
en biologie de la conservation à<br />
CNC pour la région du centre de l’Ontario<br />
depuis 2012. Selon cette passionnée des<br />
plaines du lac Rice, native de la région, des<br />
pins sylvestres, une espèce non indigène, occupaient<br />
la majeure partie de la réserve avant<br />
que CNC s’y intéresse. « Si CNC n’avait pas<br />
acheté cette propriété, on verrait à l’est d’ici<br />
une zone couverte à 80 % de pins sylvestres.<br />
Nous menons une bataille à la fois : d’abord,<br />
nous débarrasser du pin sylvestre, puis planter<br />
des chênes et des végétaux de prairie<br />
pour restaurer la savane. »<br />
Le personnel de CNC parle du « réveil<br />
des herbes hautes ». Les plaines du lac Rice<br />
abritent les prairies à herbes hautes les plus<br />
à l’est de l’Amérique du Nord; le travail que<br />
CNC y effectue s’ajoute à des décennies<br />
de réussites similaires dans les provinces<br />
des Prairies.<br />
La lutte contre le pin sylvestre exige<br />
énormément de travail. Mais Val Deziel et<br />
son équipe ont accompli des tâches beaucoup<br />
plus ardues en éliminant d’autres espèces<br />
végétales exotiques envahissantes,<br />
comme le dompte-venin de Russie, le nerprun<br />
commun et la centaurée du Rhin. Ils<br />
ont simultanément réintroduit des fleurs<br />
sauvages et des graminées de prairie indigènes,<br />
en plus de planter des céanthes<br />
d’Amérique, un arbuste de prairie autrefois<br />
abondant et sur lequel pond l’hespérie<br />
tachetée, un papillon menacé au Canada et<br />
en péril dans l’ensemble de son aire de répartition<br />
mondiale.<br />
La création de la réserve naturelle Hazel<br />
Bird a été extrêmement gratifiante pour Gerry<br />
Bird, le cadet des 7 enfants de Hazel Bird, décédée<br />
en 2009 peu avant son 89 e anniversaire.<br />
Mme Bird est née et a grandi dans la région et<br />
est devenue veuve dans les années 1950. Une<br />
décennie plus tard, on la surnommait « la<br />
dame aux merlebleus », elle qui installait et<br />
surveillait dans toute la région (y compris là<br />
où se trouve maintenant la réserve qui porte<br />
son nom) des nichoirs de merlebleus, espèce<br />
qui était alors rare en Ontario. « Avec le recul,<br />
je réalise que ma mère était en avance sur son<br />
temps. Dès les années 1960, elle avait saisi<br />
l’importance de l’habitat exceptionnel que<br />
constitue la prairie à herbes hautes et la savane<br />
de chênes », raconte M. Bird, un enseignant<br />
à la retraite de la Lakefield College<br />
School, en Ontario, où il est maintenant directeur<br />
des programmes internationaux. « Être<br />
témoin de l’engagement du personnel, des<br />
donateurs et des bénévoles de CNC pour la<br />
restauration et la conservation de la propriété<br />
Hazel Bird et de l’aire naturelle des plaines du<br />
lac Rice dans son ensemble a été une inspiration<br />
pour toute ma famille, car nous connaissons<br />
tous la profonde affection et le sentiment<br />
d’appartenance que notre mère éprouvait à<br />
l’égard de ce “pays des merlebleus” auquel elle<br />
tenait tant ». Aujourd’hui, la réserve est une<br />
Destination Nature de CNC qui accueille les<br />
personnes désireuses de découvrir l’habitat<br />
unique des prairies à herbes hautes.<br />
Plan de conservation<br />
Les efforts collaboratifs de CNC pour adopter<br />
une approche à l’échelle du paysage dans<br />
les plaines du lac Rice, et ailleurs au pays,<br />
reflètent son adoption d’une « approche systématique<br />
de la planification de la conservation<br />
», explique Dan Kraus, biologiste<br />
principal au bureau national de l’organisation.<br />
Vers l’an 2000, CNC et d’autres organismes<br />
de conservation du monde entier ont<br />
en effet commencé à utiliser des images du<br />
couvert végétal,et des informations provenant<br />
de nouvelles bases de données sur les<br />
espèces et les habitats rares, pour déterminer<br />
les sites à conserver de manière prioritaire.<br />
« Nous avons pu adopter cette perspective<br />
d’ensemble et déterminer les sites<br />
où nous devons intervenir de toute urgence<br />
pour protéger la nature», explique M. Kraus.<br />
CNC a d’abord élaboré des plans de conservation<br />
pour tout le sud du Canada afin de déterminer<br />
des zones à la fois menacées et présentant<br />
de fortes valeurs de biodiversité,<br />
comme les plaines du lac Rice.<br />
Une fois l’importance des plaines du lac<br />
Rice établie, il est devenu manifeste que CNC<br />
devait se doter d’un plan d’action plus détaillé<br />
pour orienter ses efforts dans ce secteur critique.<br />
C’est ce qui a mené à la création de son<br />
premier Plan de conservation d’aire naturelle<br />
(PCAN) qui se voulait un plan évolutif destiné<br />
à favoriser la collaboration avec d’autres<br />
partenaires et à établir des objectifs clairs sur<br />
ce que toutes les parties prenantes devaient<br />
accomplir pour protéger les plaines du lac<br />
Rice. Chacun a des priorités très claires sur<br />
les propriétés que CNC doit protéger et sur la<br />
manière de gérer le paysage pour assurer la<br />
conservation des espèces et des habitats les<br />
plus importants.<br />
« Une partie du processus de planification<br />
consiste à constamment réévaluer le travail<br />
accompli et à intégrer toute nouvelle information<br />
dont nous disposons sur l’aire naturelle en<br />
question. Cela nous permet de nous assurer<br />
que nous utilisons toujours les informations<br />
les plus récentes pour guider notre travail de<br />
conservation », explique Mark Stabb, directeur<br />
de programmes de CNC pour le centre-est<br />
de l’Ontario.<br />
KRISTINA SMITH.<br />
10 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
DE HAUT EN BAS : MIKE DEMBECK; CNC; DEAN MULLIN, THOMAS FRICKE.<br />
« Même si nous annonçons de temps à autre<br />
la réalisation d’immenses et extraordinaires<br />
projets de protection de sites naturels, une<br />
grande partie de notre travail se fait sur le long<br />
terme et à l’échelle locale, par la protection de<br />
petites parcelles année après année, dit Mark<br />
Stabb. Et après 15 ans, il est assez incroyable<br />
de constater ce que nous avons accompli dans<br />
les plaines du lac Rice. »<br />
Le retour du feu<br />
Un facteur de premier plan dans la restauration<br />
des écosystèmes de la prairie à herbes<br />
hautes et de la savane de chênes dans les<br />
plaines du lac Rice a été le recours à des brûlages<br />
dirigés soigneusement planifiés. « Même<br />
dans le tout premier PCAN, nous avons reconnu<br />
qu’il était essentiel de redonner au feu<br />
sa place dans ce paysage, souligne Val Deziel.<br />
Les brûlages dirigés empêchent les végétaux<br />
ligneux comme les arbrisseaux et les arbustes<br />
de prendre le dessus et préparent le sol pour<br />
le rendre propice pour la prairie. Ils permettent<br />
de garder le milieu ouvert<br />
et que les graines dormantes<br />
reprennent vie, ce qui est d’ailleurs<br />
l’une des nombreuses raisons<br />
pour lesquelles la Première<br />
Nation d’Alderville y a recours<br />
depuis longtemps. »<br />
Mark Stabb évalue ce qui a été<br />
accompli jusqu’à présent dans les<br />
plaines du lac Rice. « Une fois que CNC<br />
s’investit dans un paysage, nous y sommes<br />
pour toujours, dit-il. Nous serons en permanence<br />
les gardiens des terres que nous aurons<br />
acquises, que ce soit dans les plaines<br />
du lac Rice ou dans les autres endroits où<br />
nous investissons l’argent de nos donatrices<br />
et donateurs. C’est très enthousiasmant,<br />
parce qu’avec le temps, ils voient les retombées<br />
à long terme de leurs contributions sur<br />
le plan de la biologie; en même temps, CNC<br />
établit des relations avec la communauté et<br />
ses partenaires. Le partenariat établi pour la<br />
protection des plaines du lac Rice (Rice Lake<br />
Plains Partnership) est un excellent<br />
exemple de comment les gens peuvent se<br />
réunir, travailler ensemble, partager de l’information<br />
et collaborer de diverses manières<br />
pour atteindre les résultats positifs qui découlent<br />
du travail de conservation. »<br />
Quant à Val Deziel, elle aborde les défis<br />
à venir en portant son regard sur une partie<br />
de la prairie d’herbes hautes restaurée de la<br />
réserve naturelle Hazel Bird. « On trouvait<br />
autrefois plus de 20 espèces végétales au<br />
mètre carré dans la prairie; c’était sa diversité<br />
d’origine. Je ne sais pas si nous arriverons<br />
à la rétablir dans son intégralité, mais je vais<br />
essayer. La restauration est la science<br />
de l’espoir ».1<br />
L’estuaire de la Musquash, au Nouveau-Brunswick, est l’aire<br />
de conservation de CNC la plus vaste au Canada atlantique.<br />
CONSERVATION À LONG TERME<br />
ESTUAIRE DE LA MUSQUASH,<br />
NOUVEAU-BRUNSWICK<br />
Les plans de conservation d’aires<br />
naturelles (PCAN) de CNC l’aident à<br />
coordonner ses actions et à consacrer<br />
ses ressources limitées aux plus<br />
urgentes d’entre elles. Prenons<br />
l’exemple de la réserve naturelle de<br />
l’estuaire de la Musquash. Située<br />
dans le dernier grand estuaire<br />
écologiquement intact de la baie<br />
de Fundy, elle est la plus grande<br />
aire de conservation de CNC au<br />
Canada atlantique.<br />
Depuis l’an 2000, CNC y a protégé<br />
du développement industriel plus<br />
de 2 220 hectares (5 400 acres) de<br />
marais, de forêts côtières et de<br />
plages. Ce projet de conservation<br />
des terres et de restauration du<br />
phare qui s’y trouve s’exécute en<br />
partenariat avec Explore Lorneville,<br />
un organisme communautaire.<br />
L’estuaire et les terres qui le bordent<br />
sont le refuge d’oiseaux migrateurs,<br />
du cerf de Virginie, de l’orignal, du<br />
lynx roux, de l’ours noir et du<br />
phoque commun.<br />
« Le fort niveau d’appui et de<br />
participation de la communauté est<br />
un aspect très spécial de notre travail<br />
à l’estuaire », affirme Paula Noel,<br />
directrice des programmes de CNC au<br />
Nouveau-Brunswick. « Avant même de<br />
commencer à y conserver des terres,<br />
nous faisions partie d’un effort local<br />
visant à lui donner le statut d’Aire<br />
marine protégée (AMP). Cette initiative<br />
couronnée de succès a abouti en 2007<br />
à la création de la première et unique<br />
AMP de la province. »<br />
AIRE NATURELLE DES PRAIRIES À<br />
HERBES HAUTES, MANITOBA<br />
Cette aire naturelle de CNC abrite non<br />
seulement les plus vastes étendues<br />
encore intactes de cet écosystème au<br />
pays, mais aussi d’autres habitats,<br />
comme des prairies à herbes hautes<br />
humides et sèches, des marais, des<br />
tourbières, des savanes, des zones<br />
densément boisées, des rivières et<br />
des zones riveraines. Quantité<br />
d’espèces qui y vivent sont désignées<br />
préoccupantes à l’échelle nationale<br />
et mondiale.<br />
CNC a commencé à travailler dans la<br />
région en 1993. Cary Hamel, directeur<br />
de la conservation pour le Manitoba,<br />
souligne que même si le maintien de<br />
la biodiversité et de l’intégrité<br />
écologique est au cœur du travail de<br />
CNC (en partenariat avec des<br />
propriétaires fonciers, des gouvernements<br />
et d’autres organismes), une<br />
plus grande place a été faite aux<br />
partenariats avec les communautés et<br />
à des activités de sensibilisation au<br />
cours des dernières années. « L’une<br />
des choses que nous avons faites est<br />
de participer au financement de<br />
systèmes d’abreuvement pour le<br />
bétail, afin de lui fournir une eau saine<br />
et de l’empêcher de dégrader les<br />
milieux humides. »<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 11
PROFIL<br />
D’ESPÈCE<br />
Verge d’or<br />
de Riddell<br />
Souvent confondue avec une mauvaise herbe, cette plante aux<br />
fleurs jaune vif poussant sur de hautes tiges est bien visible à la<br />
fin de l’été et au début de l’<strong>automne</strong>.<br />
KRISTEN MARTYN.<br />
12 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
CORY PROULX.<br />
DESCRIPTION<br />
À l’<strong>automne</strong>, la verge d’or de Riddell produit des inflorescences<br />
sphériques et aplaties composées de petites fleurs jaune vif. Chaque tige<br />
peut atteindre 1 mètre de hauteur, et ses feuilles sont longues et<br />
étroites. Cette espèce se distingue des autres verges d’or par ses feuilles<br />
courbées et dépliées.<br />
La verge d’or est une plante vivace vasculaire de la famille des asters.<br />
La majorité de la centaine d’espèces de cette plante (et des dizaines<br />
d’hybrides, de variétés et de sous-espèces) sont uniquement présentes<br />
en Amérique du Nord.<br />
NON COUPABLE DE VOS ÉTERNUEMENTS!<br />
Bien que de nombreuses personnes accusent la verge d’or d’être la cause<br />
de leurs allergies, ce n’est pas le cas. Elle a simplement le défaut de fleurir<br />
au même moment que la vraie coupable : la petite herbe à poux.<br />
UNE PLANTE HÔTE POUR LES POLLINISATEURS<br />
Les fleurs jaunes de la verge d’or de Riddell sont une source abondante de<br />
nectar pour les abeilles et les papillons. Elles sont aussi une halte fiable pour<br />
les monarques lors de leur migration annuelle vers le Mexique.<br />
La verge d’or de Riddell attire également une espèce de mouche qui pond<br />
ses œufs à l’intérieur de ses tiges. Ces œufs, puis les larves, entraînent la<br />
formation d’une grosse boule dure (galle) qui devient l’équivalent d’une<br />
barre énergétique pour de nombreux oiseaux hivernaux.<br />
HABITAT ET AIRE DE RÉPARTITION<br />
La verge d’or de Riddell peuple les prairies à herbes hautes, les prairies<br />
humides, les fossés en bordure de routes et les corridors ferroviaires. Au<br />
Canada, elle est présente dans moins d’une cinquantaine de sites connus.<br />
Son aire de répartition se limite aux prairies à herbes hautes qui subsistent<br />
dans le sud-ouest de l’Ontario et le sud-est du Manitoba. On la trouve<br />
aussi, bien qu’elle y soit rare, dans le Midwest américain, en Arkansas et<br />
en Géorgie.<br />
MENACES<br />
La perte d’habitat est la principale menace qui pèse sur la verge d’or de<br />
Riddell. Les habitats de prairies à herbes hautes où elles poussent sont parmi<br />
les écosystèmes les plus menacés au monde. En Ontario, moins de 3 % des<br />
prairies à herbes hautes d’origine subsistent, et au Manitoba, moins de 1 %.<br />
Quantité de parcelles de prairies à herbes hautes sont menacées par la<br />
suppression des incendies (le feu aide à maintenir les prairies ouvertes) et<br />
par la présence d’espèces envahissantes.<br />
COMMENT AIDER<br />
Rendez-vous à conservationdelanature.ca pour connaître les différentes<br />
façons de contribuer au travail de CNC.<br />
Un groupe<br />
diversifié<br />
Au Canada, plus de trente<br />
espèces de verge d’or sont<br />
présentes dans presque tous<br />
les types d’habitats, notamment<br />
les tourbières, les<br />
prairies, les forêts, le long des<br />
rivières et dans la toundra.<br />
Aucun autre groupe de<br />
plantes à fleurs n’aurait<br />
évolué au point de devenir<br />
si bien adapté à la diversité<br />
des habitats du Canada.<br />
Bien que certaines espèces<br />
de verges d’or soient très<br />
communes, voire considérées<br />
comme de « mauvaises<br />
herbes », ce groupe diversifié<br />
comprend quelques espèces<br />
en péril, dont la verge d’or de<br />
Riddell. Cette dernière est un<br />
exemple des nombreuses<br />
espèces en péril associées<br />
à la prairie à herbes hautes.<br />
Besoins et<br />
actions en<br />
conservation<br />
Dans la réserve naturelle des<br />
prairies à herbes hautes du<br />
Manitoba, le personnel de<br />
Conservation de la nature<br />
Canada effectue un travail<br />
de surveillance et de gestion<br />
continu de la verge d’or de<br />
Riddell. Ses besoins<br />
consistent notamment à<br />
protéger et à assurer<br />
l’intendance de la prairie<br />
à herbes hautes et la mise<br />
en œuvre de projets de<br />
restauration. Les activités<br />
d’intendance comprennent<br />
les brûlages dirigés, le<br />
pâturage, la fenaison (récolte<br />
des foins), l’élimination<br />
d’espèces envahissantes non<br />
indigènes et la restauration<br />
des prairies. La verge d’or de<br />
Riddell a été plantée dans<br />
des sites restaurés d’herbes<br />
hautes du sud de l’Ontario.<br />
Au Manitoba, l’espèce a été<br />
trouvée dans au moins<br />
un site au sein d’une prairie<br />
restaurée.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 13
CNC<br />
À L’ŒUVRE<br />
1<br />
Conservation des ranchs Golden<br />
COLLINES BEAVER, ALBERTA<br />
4<br />
1<br />
3<br />
MERCI!<br />
Votre appui a permis la réalisation de<br />
ces projets. Pour en savoir plus, visitez :<br />
conservationdelanature.ca/nous-trouver.<br />
4<br />
2<br />
Des organismes de conservation célèbrent cette année les 10 ans<br />
de l’aire de conservation Golden Ranches, un des plus grands<br />
partenariats en terres privées au sein de la réserve de biosphère<br />
des collines Beaver. Cette dernière est reconnue comme une région naturelle<br />
d’importance mondiale, car elle compte un très grand nombre de milieux<br />
humides qui fournissent un habitat aux oiseaux migrateurs.<br />
Située dans la portion est du lac Cooking, à une trentaine de kilomètres<br />
à l’est d’Edmonton, la propriété Golden Ranches comprend environ 8 kilomètres<br />
d’habitat riverain. Elle constitue un lien naturel entre le Cooking<br />
Lake–Blackfoot Provincial Recreation Area et le Ministik Lake Game<br />
Bird Sanctuary, des aires déjà protégées qui toutes deux permettent<br />
des déplacements plus sécuritaires pour les espèces fauniques qui circulent<br />
dans la région.<br />
L’aire de conservation Golden Ranches était auparavant un ranch privé,<br />
en exploitation depuis 1950. En 2010, ses propriétaires ont décidé de<br />
vendre certaines parcelles, et d’en donner d’autres à plusieurs partenaires<br />
en conservation afin d’assurer qu’elles demeurent à l’état naturel.<br />
Aujourd’hui, des activités agricoles se déroulent sur la propriété, de<br />
même que des travaux de conservation de l’habitat qui profitent à de<br />
nombreuses espèces d’oiseaux.<br />
La terre appartient et est gérée par l’Alberta Conservation Association,<br />
l’Alberta Fish & Game Association, l’Edmonton & Area Land Trust<br />
et Conservation de la nature Canada (CNC). Ce projet de conservation<br />
a profité de l’appui de la Beaver Hills Biosphere Reserve Association,<br />
de Canard Illimités Canada et du Comté de Strathcona.<br />
Golden Ranches est ouvert au public et accessible à pied. On peut y<br />
observer une variété d’espèces sauvages, dont des oiseaux comme l’avocette<br />
d’Amérique, la sarcelle à ailes bleues, le grand héron, l’hirondelle<br />
bicolore, le bruant vespéral, et plusieurs autres.<br />
Pour plus d’information sur le travail de CNC dans cette région, visitez<br />
keepthebeaverhillswild.com (en anglais).<br />
Avocette d’Amérique (à gauche). Les milieux humides de l’aire de conservation Golden Ranches<br />
(ci-dessous) fournissent un habitat aux oiseaux migrateurs.<br />
GOLDEN RANCHES, ALB. : BRENT CALVER. MÉDAILLON : JOHN E MARRIOTT.<br />
14 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
2<br />
La réserve naturelle des<br />
Montagnes-Vertes s’agrandit<br />
3<br />
CANTONS-DE-L’EST, QUÉBEC<br />
CNC a récemment annoncé la protection d’une centaine<br />
d’hectares sur le flanc sud des monts Sutton. C’est<br />
grâce à la famille Krieg, qui a fait don à CNC d’une partie<br />
de la valeur de sa terre, que ce joyau naturel d’importance<br />
régionale pourra être conservé à long terme.<br />
La propriété Montagnes Vertes – section famille<br />
August et Linda Krieg, fait partie d’un vaste corridor<br />
écologique reliant la réserve naturelle des Montagnes-Vertes<br />
à la rivière Missisquoi Nord. Les forêts<br />
matures de la propriété, qui comptent des érablières<br />
de plus de 80 ans, abritent le pioui de l’Est, une espèce<br />
d’oiseau désignée préoccupante selon la Loi sur<br />
les espèces en péril du Canada (LEP).<br />
Les deux ruisseaux qui prennent leur source dans<br />
ce milieu naturel offrent quant à eux un habitat de<br />
choix à la salamandre sombre du Nord et à la salamandre<br />
pourpre. Cette dernière est désignée vulnérable<br />
selon la Loi québécoise sur les espèces menacées<br />
ou vulnérables et menacée en vertu de la LEP.<br />
Ce type de don de terre est appuyé par le<br />
Programme de conservation du patrimoine naturel,<br />
un partenariat entre CNC et le Gouvernement<br />
du Canada.<br />
4<br />
Deux projets retenus pour le programme<br />
de bourses de recherche Weston<br />
À TRAVERS LE PAYS<br />
Un nouveau plan pour<br />
les Sandhills<br />
SUD DE LA SASKATCHEWAN<br />
CNC a récemment reçu un financement du Fonds<br />
pour la nature du Gouvernement du Canada pour<br />
l’élaboration d’un nouveau plan de conservation<br />
pour la région des Sandhills, dans le sud-ouest de<br />
la province. Située à l’ouest de Swift Current et<br />
s’étendant jusqu’à la frontière de l’Alberta, cette<br />
région abrite 38 espèces en péril vivant dans<br />
une mosaïque d’habitats, comme des dunes, des<br />
prairies indigènes, des milieux humides (et les<br />
espèces végétales qui leur sont associées) qui<br />
soutiennent une diversité d’espèces.<br />
La région a une longue histoire liée à la présence<br />
de ranchs. Les animaux de pâturage sont<br />
en effet un élément important de son écosystème,<br />
puisqu’ils contribuent à maintenir la santé<br />
des prairies.<br />
Avec plus de 200 sites patrimoniaux archéologiques<br />
et culturels, la région revêt aussi une<br />
grande importance historique, culturelle et<br />
spirituelle pour les communautés autochtones.<br />
Cette zone de conservation prioritaire comprend<br />
des plantes médicinales importantes pour les<br />
communautés autochtones.<br />
Le rétablissement d’une espèce de papillon et une étude sur des oiseaux chanteurs sont les deux premiers<br />
projets du programme de bourses de recherche de la famille Weston en science de la conservation.<br />
La doctorante Emily Trendos a été sélectionnée pour étudier (en Ontario) un papillon en voie de disparition<br />
à l’échelle nationale : l’hespérie tachetée. Zachary Moore, étudiant à la maîtrise, étudiera quant à lui<br />
le déclin des populations d’oiseaux chanteurs des prairies (sud de l’Alberta). Les deux boursiers surveilleront<br />
les populations de leurs espèces respectives et détermineront les pratiques de gestion des habitats à<br />
adopter pour leur rétablissement.<br />
L’hespérie tachetée est en voie de disparition au Canada et en péril dans le reste de son aire de distribution<br />
en Amérique du Nord, et ce, principalement à cause de la perte d’habitat. Disparue du Québec, on la<br />
trouve en petits nombres dans le sud de l’Ontario et du Manitoba. La survie de ce papillon dépend de la<br />
présence de la céanothe d’Amérique, une plante qui vit dans la prairie, les milieux ouverts sablonneux et<br />
les alvars, qui sont tous des habitats ciblés par le développement.<br />
Les oiseaux de prairie, comme le pipit de Sprague et le bruant à ventre noir, représentent le groupe<br />
d’espèces au déclin le plus rapide au Canada (57 % depuis 1970). Le travail de recherche permettra de<br />
lancer une étude à long terme sur les facteurs expliquant ce déclin, en plus d’étudier de quelle manière<br />
les stratégies de gestion, comme la rotation des pâturages, mène à la réussite de projets de rétablissement<br />
d’oiseaux chanteurs, comme celui de CNC près du parc Waterton, en Alberta.<br />
Ce programme de bourses favorisera grandement la prochaine génération de leaders en conservation. Il vise<br />
à attirer les jeunes scientifiques les plus brillants, et prévoit le recrutement de deux boursiers chaque année.<br />
Un appel à candidatures pour des bourses débutant en septembre 2021 sera lancé en octobre <strong>2020</strong>.<br />
Des projets spécifiques de conservation appliquée basés dans une université canadienne seront annoncés.<br />
La demande précisera si le projet est destiné à un étudiant à la maîtrise (deux ans de financement) ou au<br />
doctorat (quatre ans de financement). Les boursiers seront annoncés au printemps 2021.<br />
Pleins feux sur<br />
nos partenaires<br />
Par l’entremise de son partenariat<br />
avec Conservation de la<br />
nature Canada (CNC), Northern<br />
Keep contribue à la protection<br />
des milieux naturels du Canada.<br />
Chaque bouteille de vodka<br />
Northern Keep vendue aide CNC<br />
à protéger près de 0,5 mètre<br />
carré (5 pieds carrés) de terre<br />
d’importance écologique, d’un<br />
océan à l’autre et à l’autre, en<br />
plus de soutenir leur mission<br />
visant à protéger l’eau, les<br />
champs et les forêts qui sont<br />
partie intégrante de leur produit.<br />
Fier hommage aux grands<br />
espaces canadiens, la vodka<br />
Northern Keep célèbre notre<br />
habitat nordique; une terre<br />
d’abondance qui permet de<br />
produire la meilleure vodka<br />
possible à partir d’ingrédients<br />
cultivés chez nous. Northern<br />
Keep est fière de produire un<br />
spiritueux fait à partir de 70 %<br />
de seigle et de 30 % de blé<br />
d’hiver, tout en faisant la<br />
promotion de pratiques<br />
durables. Le seigle et le blé<br />
d’hiver, qui composent le<br />
couvert végétal du printemps,<br />
contribuent à réduire l’érosion<br />
des sols et servent d’habitat<br />
de nidification aux espèces de<br />
sauvagines et aux oiseaux<br />
de prairie.<br />
CNC compte 90 aires naturelles<br />
prioritaires à travers le pays, où il<br />
cherche sur une base continue<br />
des occasions de conserver de<br />
nouvelles terres. Ce partenariat<br />
avec Northern Keep nous fournira<br />
les ressources nécessaires pour<br />
protéger les aires naturelles que<br />
nous chérissons et les espèces<br />
qu’elles abritent.<br />
Établir un partenariat avec CNC<br />
vous intéresse? Contactez-nous à<br />
don.entreprise@<br />
conservationdelanature.ca<br />
CNC.<br />
Pour en savoir plus conservationdelanature.ca/boursesweston<br />
conservationdelanature.ca
UNE FORCE POUR<br />
LA NATURE<br />
Entre bonnes<br />
mains<br />
Alors qu’elle se joint à CNC cet <strong>automne</strong>, à titre de présidente<br />
et chef de la direction, Catherine Grenier explique<br />
l’importance de la nature et de la conservation pour elle.<br />
GENEVIÈVE LESIEUR.<br />
16 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
Lorsqu’on demande à Catherine Grenier de<br />
décrire son endroit ou son souvenir préféré<br />
en lien avec la nature, la réponse ne lui vient<br />
pas facilement. Ce n’est pas qu’il y en ait trop peu,<br />
mais plutôt parce qu’elle y passe chaque jour des<br />
moments précieux.<br />
CLAUDE DUCHAÎNE.<br />
Catherine Grenier, une native de Québec, se fait un point d’honneur<br />
de chercher la nature partout où elle va et de l’intégrer à son quotidien,<br />
que ce soit par des promenades de 5 minutes ou des courses plus<br />
longues dans les parcs et les sentiers boisés de la ville, où le vert vif<br />
des feuilles cède maintenant sa place à d’éclatantes teintes de rouge<br />
et d’orangé.<br />
« Peu importe où je vais, je me demande toujours : “ Où pourrais-je<br />
trouver de la verdure? ” La nature joue un très grand rôle dans ma<br />
vie personnelle et familiale, car elle est essentielle à notre bien-être,<br />
explique-t-elle. Je suis convaincue qu’il est important de la chérir<br />
et de créer un patrimoine naturel durable pour que nos enfants, et<br />
même ceux qui vivront dans sept générations, puissent y avoir accès<br />
autant que nous. »<br />
Cette croyance en l’importance de se connecter à la nature, ancrée<br />
en elle dès l’enfance lors de voyages de pêche en famille et dans<br />
des camps d’été, a incité Catherine Grenier à vouer sa carrière à la<br />
protection à long terme du monde naturel.<br />
Leader lauréate de divers prix, elle a occupé au cours de la<br />
dernière décennie des postes de direction dans des organismes de<br />
conservation de premier plan au pays. Elle a œuvré à y créer des<br />
occasions permettant à la population canadienne de se connecter<br />
à la nature et à bâtir un patrimoine naturel durable. À titre de viceprésidente<br />
- Exploitation, parcs nationaux, à la Sépaq, elle était<br />
responsable de la gestion et du développement de 27 parcs et centres<br />
Je suis inspirée par l’histoire de CNC qui est remplie<br />
de réussites et par la passion des personnes qui y<br />
travaillent sans relâche pour assurer la protection<br />
à long terme des milieux naturels de notre pays.<br />
touristiques du Québec. Avant de se joindre à la Sépaq, elle a occupé<br />
des postes de direction à Parcs Canada où elle a, entre autres<br />
réussites, piloté le processus de création du parc urbain national<br />
de la Rouge à Toronto, le premier du genre au pays.<br />
Cet <strong>automne</strong>, la carrière de Catherine Grenier prend un nouveau<br />
tournant alors qu’elle devient présidente et chef de la direction de<br />
Conservation de la nature Canada (CNC). À propos de ses nouvelles<br />
fonctions, elle admet être impatiente de rencontrer les partenaires<br />
actuels de CNC et d’établir de nouvelles relations.<br />
Ayant collaboré avec l’organisme de différentes manières dans<br />
ses précédents postes, elle confie : « J’éprouve une grande confiance<br />
et un profond respect envers CNC et ses approches collaboratives et<br />
créatives en matière de conservation. Je suis inspirée par son histoire<br />
remplie de réussites et par la passion des personnes qui y travaillent<br />
sans relâche pour assurer la protection à long terme des aires<br />
Réserve naturelle Jean-Paul-Riopelle, au Québec.<br />
naturelles de notre pays. Comment maintenant<br />
miser sur cela pour atteindre de nouveaux<br />
sommets? »<br />
Compte tenu des pressions accrues engendrées<br />
par le déclin rapide de la biodiversité<br />
et les changements climatiques, Catherine<br />
Grenier a la conviction qu’il n’a jamais été<br />
aussi important de conserver la nature. Pour<br />
accélérer ce travail, l’amour que la population<br />
canadienne voue à la nature doit être renforcé.<br />
« Le Canada fait probablement partie des<br />
pays les plus riches au monde en ce qui a trait<br />
aux milieux naturels, souligne-t-elle. L’amour<br />
de la nature fait partie de notre culture, mais<br />
doit être cultivé. »<br />
Catherine Grenier commence son mandat<br />
en succédant à John Lounds, sous la direction<br />
de qui CNC a connu plus de 23 ans de croissance<br />
et de succès exceptionnels. Conformément<br />
au plan de transition annoncé, M. Lounds<br />
agira à titre de conseiller principal de CNC<br />
jusqu’à sa retraite, au printemps 2021.<br />
La nouvelle présidente et chef de la direction<br />
conclut : « Je suis honorée d’avoir été<br />
choisie pour diriger une équipe qui façonne<br />
l’avenir de la conservation au Canada. C’est<br />
une occasion unique d’accroître la portée de<br />
la conservation dans notre pays, de rejoindre<br />
davantage de Canadiens et de Canadiennes<br />
et de soutenir durablement la protection de<br />
la nature. J’ai hâte de commencer! »1<br />
conservationdelanature.ca<br />
AUTOMNE <strong>2020</strong> 17
GRANDEUR<br />
NATURE<br />
Respect mutuel<br />
Propos de Richard Klafki, directeur de programmes à CNC pour les Rocheuses canadiennes, recueillis par Wendy Ho, coordonnatrice à l’édition à CNC.<br />
En tant que biologiste de la faune, j’ai vu bon<br />
nombre d’ours au fil des ans; tout comme ma<br />
compagne Carol, quand elle travaillait au Yukon.<br />
Ma plus incroyable rencontre a eu lieu en Colombie-<br />
Britannique, pendant un séjour de 10 jours sur le sentier<br />
Sunshine Coast, situé près de Powell River.<br />
Lors d’une randonnée à travers cette luxuriante forêt<br />
pluviale tempérée, nous avons fait une pause dans un lieu<br />
nommé Fern Gully, pendant que nos amis ont continué<br />
leur chemin. Il avait plu ce jour-là; la forêt était magnifique<br />
et l’air sentait la terre humide. Je me suis allongé sur<br />
l’épais tapis de mousse pour profiter du calme ambiant.<br />
C’est à ce moment que j’ai entendu un bruit distant provenant<br />
du bois derrière moi.<br />
J’ai pensé que c’était des randonneurs, mais après une<br />
dizaine de minutes, aucune âme qui vive n’était apparue.<br />
Soudain, j’ai senti une présence derrière moi. Le bruissement<br />
des buissons me laissait deviner que c’était quelque<br />
chose d’imposant!<br />
Carol était à 3 mètres de moi, assise sur un rocher en<br />
train d’ouvrir une tablette de chocolat. J’ai sauté et couru<br />
à toute vitesse vers elle, et où se trouvait mon sac avec le<br />
répulsif à ours. J’ai dit « Quelque chose de gros s’en<br />
vient! » Elle a pensé que je parlais de moi qui m’en venais<br />
chercher du chocolat!<br />
Je me suis retourné et il était là, à 25 mètres, grimpé<br />
sur un tronc d’arbre tombé au sol : un imposant ours noir,<br />
au beau milieu de mousses et de fougères d’un vert éclatant.<br />
J’ai crié « Hé, l’ours! » pour qu’il constate notre présence.<br />
Il nous a regardés, s’est retourné, puis s’est éloigné<br />
calmement dans la forêt. Il nous a respectés, nous et<br />
notre espace, et nous avons tous continué notre journée.<br />
C’est étonnant qu’un ours si gros puisse être aussi silencieux<br />
et discret dans une forêt si dense.<br />
Quand vous vous retrouvé face à un imposant animal,<br />
vous devez vous rappeler que c’est son territoire et de<br />
respecter son espace. Notre travail à CNC est de donner<br />
beaucoup d’espace aux ours pour qu’ils puissent trouver<br />
par eux-mêmes leur nourriture. Leur sécurité, et la<br />
nôtre, dépend de comment nous nous comportons dans<br />
leur milieu naturel.<br />
Fort heureusement, notre rencontre s’est terminée<br />
sur une note heureuse avec pour souvenir une image<br />
indélébile dans ma mémoire.1<br />
JACQUI OAKLEY.<br />
18 AUTOMNE <strong>2020</strong> conservationdelanature.ca
METTEZ VOTRE<br />
PASSION AU<br />
CŒUR DE<br />
VOTRE<br />
HÉRITAGE<br />
Votre passion pour les espaces naturels qui nous entourent est au<br />
cœur de votre vie. Et maintenant, vous pouvez en faire votre héritage.<br />
Un don testamentaire à Conservation de la nature Canada, quel que soit<br />
le montant, vous permet de contribuer à la protection de nos habitats<br />
les plus vulnérables et de la faune qu’ils abritent. Pour aujourd’hui,<br />
pour demain, et pour les générations à venir.<br />
Commandez votre livret d’information sur<br />
les dons planifiés dès aujourd’hui.<br />
Communiquez avec Marcella au 1 877 231-3552,<br />
poste 2276 ou visitez natureenheritage.ca.
DE VOS<br />
NOUVELLES<br />
Les joies des Prairies<br />
« Par une chaude journée d’été, il y<br />
a une cinquantaine d’années, j’étais en<br />
voyage de camping en famille nous<br />
menant de l’Ontario à la Colombie-<br />
Britannique (j’étais la plus âgée<br />
de quatre enfants). Alors que nous<br />
traversions les Prairies en quête d’un<br />
site de camping au milieu d’un décor<br />
très plat, nous avons aperçu le panneau<br />
annonçant Buffalo Pound, puis suivi<br />
le chemin sinueux menant au creux<br />
de cette très belle vallée… où se<br />
trouvaient des collines à gravir! Nous y<br />
avons découvert les joies des Prairies!<br />
J’y suis retournée une fois adulte et<br />
j’habite la Saskatchewan depuis bon<br />
nombre d’années maintenant. Je suis<br />
ravie de pouvoir contribuer à protéger<br />
ces précieuses terres et ces eaux. Je suis<br />
déjà une donatrice mensuelle et mon<br />
nom est sur la liste d’envoi de CNC pour<br />
recevoir des nouvelles récentes. »<br />
~ Susan Sorensen donne à CNC sur<br />
une base mensuelle depuis 2012<br />
Pour l’amour d’une terre<br />
Luana Boulanger adore passer du temps sur son terrain<br />
situé un peu au nord de Montréal, à la rencontre des<br />
régions de Lanaudière et des Laurentides. Composé<br />
de plusieurs types de milieux, dont une forêt, des<br />
milieux humides et des escarpements, l’endroit abrite<br />
une grande diversité d’espèces. En prévoyant un don<br />
à Conservation de la nature Canada dans son testament,<br />
Mme Boulanger assure l’avenir de ce lieu bien spécial<br />
et des espèces qui y vivent.<br />
Pour en savoir plus sur la possibilité<br />
de faire un don à Conservation de la<br />
nature Canada dans votre testament,<br />
veuillez contacter :<br />
Joël Bonin<br />
Tél. 514 876-1606, poste 6224<br />
quebec@conservationdelanature.ca<br />
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