LUX 308 novembre_décembre 2020
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308
NOVEMBRE
DÉCEMBRE
2020
RÉNOVATION
DE L’ÉCLAIRAGE
EXTÉRIEUR :
DIGITALISATION
ET ENVIRONNEMENT
LUMIÈRES EN RÉGION
CENTRE-VAL DE LOIRE
ÉCLAIRAGE SOLAIRE ENTRE
BONDS TECHNOLOGIQUES
ET OBSTACLES
LA REVUE FRANCOPHONE DE L’ÉCLAIRAGE, DES ÉQUIPEMENTS CONNECTÉS ET DES SERVICES ASSOCIÉS
600 watt LED!
Horloge astronomique radiosynchronisée
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• Programmation par appli smartphone et clé bluetooth
• 2 circuits
• Jusqu‘à 600 W de charge LED
• 3 seuils de luminosité réglables (coucher du soleil, crépuscule, obscurité)
• Permutation de canaux pour réduire les consommations
• Série top3 100% compatible avec la précédente série top2
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la revue
de l’éclairage
fondée en 1928 par Joseph Wetzel
LUX SOCIÉTÉ D’ÉDITION
ET DE FORMATION
17, rue de l’Amiral-Hamelin
75116 Paris
Association française
de l’éclairage
Président
Gaël Obein
Édition LUX
Directrice de la publication
Marie-Pierre Alexandre
mpalexandre@lux-editions.fr
Rédaction
VertBatim
BP 50033
78590 Noisy-le-Roi Cedex
Directeur éditorial
Jacques Darmon
jacques.darmon742@orange.fr
Secrétaire de rédaction
Lucie Cluzan
luciecluzan@gmail.com
Ont collaboré à ce numéro
Lucie Cluzan et Hervé Reynaud
Directrice
marketing et développements
Sylvie Raimbault
sylvie.raimbault3@outlook.fr
Tél. 33 (0) 6 14 87 18 85
Gestion et administration
des ventes et paiements
des publicités et abonnements
B.E.C.
119, boulevard Jean-Jaurès
92100 Boulogne-Billancourt
Pierre-Henry Ruinart de Brimont
ph.ruinartdebrimont@bec-paris.com
Tél. 33 (0) 1 41 90 65 90
Conception visuelle
Antoine Maiffret
www.maiffret.net
Impression
Imprimerie de Champagne
Langres (52)
En couverture
The Twist, musée de Kistefos en Norvège,
architecte BIG, Bjarke Ingels Group.
Mise en lumière, Lighting Bureau.
© Tomasz Majewski
Dépôt légal : à parution.
Il est interdit de reproduire tout ou partie
du présent magazine sans l’accord de l’éditeur.
Imprimé en France. ISSN 00247669
Novembre-décembre
2020
Télétravailler
à mieux s’éclairer
Un bureau à la maison, c’est un peu comme un open space chez soi.
Il convient d’y partager l’espace avec sa famille, y trouver sa place
et disposer d’un lieu ergonomiquement confortable pour pouvoir
y télétravailler sous « la bonne lumière nécessaire pour bénéficier
d’une bonne vision ». Convient-il de rappeler les préconisations de l’INRS
(Institut national de la recherche scientifique) pour lequel l’éclairage
associé à la lumière naturelle, ainsi qu’à un agencement et à un mobilier
adaptés, « fait partie des objectifs à atteindre pour profiter d’un poste
de travail conforme au bien-être de chacun » ?
Ces recommandations, d’abord destinées à l’éclairage des bureaux,
s’appliquent également chez soi. Déjà, avec l’avènement des espaces
de coworking, l’architecte d’intérieur Elie Arnold y préconise « une
ambiance tamisée et chaleureuse, pour des endroits plus intimes ainsi que
des éclairages diffus avec une possibilité de personnalisation de la lumière ».
Tout en recommandant l’application de la norme européenne DIN
EN 12464-1 exigeant des niveaux d’éclairement de 500 lux pour l’espace
de travail et de 300 lux pour l’environnement direct, avec une diffusion
lumineuse la plus uniforme possible, sans trop de contrastes, d’ombres
ou de reflets.
Terminons sur un souhait ! Après avoir appris à bien éclairer son poste
de travail chez soi, deviendrons-nous plus exigeants de retour au
bureau… où se multiplient, sans harmonie, les tristes dalles LED,
quels que soient les espaces à éclairer. Et pourtant, comme le souligne
le P r Christian Corbé 1 , « être en harmonie avec son environnement est
une expression du bonheur ».
Jacques Darmon
Directeur éditorial
1. Voir LUX 291, mars-avril 2017. P r Christian Corbé, président d’honneur de l’AFE, est président de physiopathologie sensorielle aéronautique et spatiale.
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NUMÉRO 308 / SOMMAIRE
Novembre-décembre
2020
18
LUMIÈRES
CRÉATIVES
The Twist Une galerie-pont dans un parc
de sculptures norvégien par le Light Bureau
09
FLASH
09 Toplux Biyotee :
quand la radio éclaire la ville
10 Concours Lumières Le patrimoine
industriel à l’honneur
12 Brèves Design, art, architecture…
16 Rencontre Désinfection
par la lumière UV-C par Dietal et Signify
20
LUMIÈRES
EN RÉGIONS
Centre-Val de Loire
20 Vendôme au fil du Loir
Entre sobriété et élégance par NoctaBene
22 Pont Gabriel de Blois
Conception lumière et écologie
par Virginie Voué
24 Éclairage public en Eure-et-Loire
Deux maires ruraux, deux solutions différentes
27
DOSSIER
RÉNOVATION
DE L’ÉCLAIRAGE EXTÉRIEUR
Quand la connexion permet de mieux gérer le parc urbain
42
À
LA LOUPE
Éclairage solaire
Entre bond technologique
et obstacles subsistants
38
PERSPECTIVES
38 Installations éclairage extérieures
Capteur, pilotage, supervision et maintenance
40 Colorimétrie La science de la couleur
vers plus de personnalisation
41 Lumière d’automne et confinement
Quelques règles pour éviter la dépression
saisonnière
45
ON
AIME
Sélection Rénovation
extérieure et derniers
lancements
LUX 308 3
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À travers son expertise de l’éclairage et services connectés, Citelum répond
aux besoins d’économies, de sécurité, de mobilité et d’attractivité des villes
et collectivités tout en préservant l’environnement.
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La
désinfection
de l’air par la
lumière UV-C
Les virus, bactéries ou spores
peuvent être transmis par l’air,
se propageant par la respiration,
la parole, la toux, l’éternuement,
le soulèvement de poussières
ou toute activité générant des
particules d’aérosol. Chauffage,
refroidissement et circulation de l’air
dans vos espaces peuvent favoriser
la propagation de bactéries et de
virus dans l’air.
www.philips.fr/uvc
La lumière UV-C est une solution
pour désinfecter l’air qui contient
des bactéries ou des virus, et
contribue à les inactiver et ainsi
à éviter qu’ils ne se répandent
davantage. Tous les microorganismes
testés à ce jour sont
vulnérables à l’éclairage UV-C 1 .
Les résultats de nos tests montrent
qu’au-delà d’une dose spécifique
de rayonnement UV-C, les virus
sont complètement inactivés : en
quelques secondes plus aucun
virus n’est détecté”.
Dr Anthony Griffiths, professeur associé de
microbiologie à la faculté de médecine de l’université
de Boston.
Luminaires de désinfection de l’air UV-C de Philips
Avec 35 ans d’expérience dans le domaine de l’éclairage
UV-C, nous avons acquis une solide expertise en matière
d’applications. Cela nous a conduit à développer une nouvelle
gamme de luminaires UV-C, idéale pour une utilisation dans
les bureaux, les commerces, les usines, les zones d’accueil, les
écoles et les toilettes publiques.
Quels sont les avantages ?
Ce type de solution peut être mis en œuvre en continu alors
que l’espace est occupé sans danger pour les occupants.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le rayonnement UV-C désinfecte la couche d’air supérieure
dans la pièce. La convection naturelle permet de désinfecter
tout l’air de la pièce.
Le luminaire garantit la sécurité des occupants avec une
exposition UV-C suffisamment faible des personnes en partie
inférieure pour permettre un occupation permanente, sans
danger, des locaux.
La mise en œuvre se fait sans aucune modification du
système de CVC (chauffage, ventilation, climatisation).
Ce type de solution a un effet prouvé et documenté dans
des hôpitaux sur la réduction de la contamination de la
tuberculose, dont le modèle de contamination est proche de
celui constaté pour la Covid 19.
La lumière UV-C
désinfecte l’air en continu
et silencieusement
5m
4m
3m
2m
1m
0.5m
1 Fluence (dose d’UV) nécessaire pour obtenir une inactivation progressive des bactéries, protozoaires, virus et algues. Révisé, mis à jour et augmenté par Adel Haji
Malayeri, Madjid Mohseni, Bill Cairns et James R. Bolton. Avec des contributions antérieures de Gabriel Chevrefils (2006) et Eric Caron (2006), avec une révision
par les pairs de Benoit Barbeau, Harold Wright (1999) et Karl G. Linden.
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Désinfection par UV-C
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DIETAL, concepteur et fabricant de solutions d’éclairage professionnel depuis plus de 40 ans, s’engage dans la lutte
contre la pandémie de Covid-19 en proposant un système de désinfection sécurisé, durable et permettant d’inactiver
jusqu’à 99,99% des micro-organismes présents dans l’air et sur les surfaces exposées.
www.dietal.com
TOPLUX / FLASH
BIYOTEE À L’ÉCOUTE DES COLLECTIVITÉS
Aujourd’hui, la radio éclaire la ville
Au printemps 2015, dans un TGV
Nantes-Paris, à l’occasion d’une
rencontre fortuite entre un expert
des protocoles de radiodiffusion,
Laurent Michel, et un expert en
éclairage public, Dany Joly
(Métropole de Nantes), est née
l’idée d’une solution innovante de
pilotage à distance des
installations d’éclairage public…
via les bandes FM de Radio France.
À partir de cette innovation,
Laurent Michel a créé, en 2018, la
société Biyotee 1 et développé la
solution RDS-Light, d’abord
expérimentée à Nantes.
Profitant de son expertise dans l’univers
des technologies radio, Laurent Michel,
en collaboration avec son « compère » David
Jaillet, directeur technique du BE Caméon 2 ,
a, dès 2015, cherché des solutions originales
et frugales de télégestion d’éclairage
public.
« UN VERS TOUS ! »
Comment ? En profitant d’un réseau existant
fiable et d’intérêt national pour
développer une application pérenne. À
savoir, à partir du partenariat établi avec
Radio France, riche de ses 44 stations régionales
France Bleu, utiliser le réseau radio
FM pour piloter, en temps réel, les installations
d’éclairage public. Et celui-ci n’est
pas près de s’éteindre. Imaginez-vous que
France Bleu disparaisse ?
Et Laurent Michel d’expliquer : « Plutôt que
de faire de l’Internet des objets générant une
communication coûteuse “un vers un”, nous
avons préféré la technologie “un vers tous”. Elle
est concrétisée par du Broadcast On Things permettant
de transmettre des ordres d’allumage
et d’extinction à des boîtiers de commande installés
dans les armoires d’éclairage public. »
Cette solution est composée :
- d’une interface de programmation et de
supervision Web nommée Lamp@Ville ;
- d’une ODA (Open Data Application) de
transmission de la donnée, via les réseaux
FM/RDS (Radio Data System), nommée
RDS-LIGHT, faisant l’objet d’un brevet européen
;
- d’un boîtier équipant les armoires d’éclairage
public pour répondre au besoin de
pilotage et de supervision ;
- d’un logiciel embarqué dans la RDS-LIGHT
BOX 4R.
« Cette solution de télégestion de l’éclairage public
permet, souligne Laurent Michel, outre
de réduire la facture énergétique, de simplifier
l’exploitation de l’installation et d’améliorer
le service rendu au citoyen. » Aussi, au regard
de l’intérêt suscité, il ne compte pas
s’arrêter à cette seule application. « Avec
mon compère, nous réfléchissons déjà à de
nouveaux usages tout aussi prometteurs »,
conclut Laurent Michel. À suivre donc…
1. Le nom Biyotee (Broadcast On Things) est un clin d’œil
fait au concept IoT (Internet Of Things).
2. Le bureau d’études Caméon est spécialiste des systèmes
électroniques embarqués et des projets de diffusion en
broadcast.
« TOUS POUR UN ! »
« Un écosystème vertueux de fabricants locaux certifiés
capables de produire les boîtiers RDS-LIGHT est en
cours de développement ! », explique Laurent Michel.
Son objectif ? Assurer le déploiement national
de la solution RDS-LIGHT, via un réseau régional
de sous-traitants en électronique susceptibles
de répondre aux appels d’offres (contrat-cadre ou
procédure négociée) passés par les collectivités.
Au préalable, Biyotee certifie les capacités industrielles
de chaque entreprise capable de fabriquer des
boîtiers compatibles avec la technologie RDS-LIGHT.
D’ores et déjà, trois sociétés situées dans l’ouest de
la France sont certifiées (Axis Électronique, à Laval ;
Groupe Zekat, Angers ; Seico, Malville). Il existe plus de
500 fabricants d’électronique en France, il y en aura
forcément un près de chez vous.
Biyotee SA
3, rue de Bavière
44240 La Chapelle-sur-Erdre
www.biyotee.com
LUX 308 9
FLASH / PRIX
CONCOURS LUMIÈRES
Le patrimoine industriel à l’honneur
Le Concours Lumières lancé chaque année le Serce – syndicat qui représente les entreprises de réseaux,
d’infrastructures et de services énergétiques, et Signify récompense l’initiative de maîtres d’ouvrage ayant
récemment réalisé la mise en valeur par l’éclairage d’un édifice, d’un parc, d’une place ou encore un pont.
Pour cette 32 e édition, les trois réalisations lauréates partagent un passé industriel remis à l’honneur,
mémoire d’une vie ouvrière disparue et d’un renouvellement de l’usage des lieux nécessaire.
1 er prix
SITE NOVACIÉRIES
À SAINT-CHAMOND (LOIRE)
Enclave dans la ville, le site des
aciéries de la Marine s’ouvre dorénavant
au public avec la création
d’un parc urbain ouvert jour et nuit.
Arboré et aménagé (skate park, toboggans,
parcours sportifs, théâtre
de verdure, aire de pique-nique…),
les différents espaces y sont identifiés
par la couleur évoquant les
anciens usages, notamment via des
projections sur les bâtiments. Les
vestiges industriels réinvestis sont
mis en scène par la lumière (viaduc
de béton, pylônes métalliques…) et
les cheminements sécurisés par un
éclairage fonctionnel d’un blanc
chaud.
MAÎTRISE OUVRAGE CAP Métropole (Loire)
CONCEPTEUR LUMIÈRE Les Éclaireurs
INSTALLATEUR Sobeca (Firalp)
ÉQUIPEMENTS Sammode, Signify
Photos © SO Dupontrenoux
10 LUX 308
PRIX / FLASH
2 e prix
CHEVALEMENT DE YOUX (PUY-DE-DÔME)
Vestige de la mine de charbon de la commune de Youx, ce
chevalement édifié au nord-ouest du Puy-de-Dôme, il y a plus
d’un siècle reprend vie avec cette mise en lumière qui, grâce à
17 points lumineux, met en valeur sa structure métallique. De
l’obscurité au sol, rappelant celle de la mine, la lumière passe
par l’ambre au centre pour finir en blanc froid au sommet.
MAÎTRISE D’OUVRAGE SIEG63 (63)
CONCEPTEUR LUMIÈRE Semelec 63
INSTALLATEUR Sag Vigilec (Spie Citynetworks)
ÉQUIPEMENTS Flux Lighting, WE-EF
C
M
J
CM
MJ
© Bader Gati
CJ
CMJ
N
© Michel Djaoui
3 e prix
VOÛTE DELANDINE, LYON (RHÔNE)
Sous les voies de la gare de Perrache la voûte Delandine s’étire
sur 90 mètres, logeant une voie de circulation à sens unique,
deux voies cyclables, du stationnement et deux trottoirs.
L’enchevêtrement des rais de lumière évoque les rails et son
1,435 mètre d’entraxe. L’éclairage zénithal est d’un blanc chaud,
plus confortable pour les piétons, cyclistes et conducteurs.
MAÎTRISE D’OUVRAGE Ville de Lyon (69)
CONCEPTEUR LUMIÈRE Ville de Lyon, direction de l’éclairage urbain
INSTALLATEUR Eiffage Énergie Systèmes
ÉQUIPEMENTS Erco, iGuzzini
LUX 308 11
FLASH / BRÈVES
Papier
mâché
Designer intégré au sein de l’éditeur Serax depuis plus de 20 ans, Marie
Michielssen enrichit la collection Earth de deux nouvelles lampes
en papier mâché. Une lampe de table de forme sphérique (H. 54 × L.
36 × l. 23 cm), dans laquelle la source lumineuse reste invisible, et une
applique (H. 48,5 × L. 31 × l. 16 cm) qui diffuse une lumière douce
s’ajoutent à la lampe à poser (H. 54 × L. 36 × l. 23 cm) qui avait inauguré
cet ensemble de créations.
www.serax.com
À la lumière
du règne animal
Par les temps qui courent, un peu d’humour
et toute manifestation de joie de vivre sont à
prendre. D’autant plus si c’est sous la forme
de luminaires audacieux, comme autant
de remèdes à l’enfermement auquel nous
sommes contraints. L’éditeur italien Seletti
poursuit sa collaboration avec le designer
Marcantino qui agrandit la famille des animaux
porteurs de lumière. Après les singes,
les oiseaux, les corbeaux, les éléphants, les
caméléons et les souris, arrive Rio, un Jack
Russell qui sait bien se tenir. Enfin, pas si on
le laisse « seul 5 minutes ». Pour un effet de réalisme,
le designer a laissé le câble électrique
du chandelier victime. Chaque luminaire
est traité comme une véritable sculpture,
réalisée à la main à partir d’un moule en argile.
Dimensions de la lampe Rio : L. 30 ×
l. 47 × h. 37 cm
www.seletti.it
www.marcantonio.it
Revisiter le Rezzonico
Bossette : petit élément de verre soufflé qui vient habiller un bras en métal. Le designer
Bruno Moinard s’est emparé de ce détail pour composer deux suspensions de grande
échelle, soit comme partie d’une composition, soit autonome, qui bientôt seront déclinées
en luminaires d’autre nature. Avec Lido, c’est le style Rezzonico qui est revisité, du
nom du palais vénitien devenu musée consacré au XVIII e siècle, dont les lustres en verre
de Murano font toujours référence. Cette réinterprétation contemporaine fait la part belle
à une géométrie rythmée par des courbes aériennes donnant l’impression que leur mouvement
va se poursuivre. Tout en délicatesse, comme pour chacune des créations éditées
par Veronese, la plus vénitienne des Parisiennes.
www.verone.se
12 LUX 308
BRÈVES / FLASH
Oscar Niemeyer
tombé du ciel
© Margret Hoppe / Sebastian Stumpf
Pour retenir l’ambitieux chef de son restaurant
d’entreprise, le directeur d’HeiterBlick, le géant allemand
du tramway et de la grue sur rail, s’en est
remis à l’architecte Oscar Niemeyer qui du haut de
ses 104 ans accepta cette carte blanche. Finalisée
après le décès du génial brésilien en 2012, cette
sphère de 12 mètres de diamètre accueille une salle
de restaurant et un bar. Sa mise en lumière par
les non moins talentueux concepteurs allemands
de Licht Kunst Licht s’attache à ne pas perturber
les éléments architecturaux. La coque de béton est
éclairée sur toute sa surface par des gobos d’un
blanc relativement froid (4 000 K). À l’intérieur,
des spots miniatures sont placés dans la structure
supportant un vitrage électrochrome pour l’éclairage
direct. Des lampes sur batteries posées sur les
tables sombres pour éviter tout reflet sur le dôme
vitré diffusent une lumière douce (2 700 à 3 000 K).
Des suspensions dimmables permettent d’adapter
l’éclairement selon les événements.
www.lichtkunstlicht.com
FLASH / BRÈVES
Marchons sous la pluie
Photos © Sam Kittner Photography
À Washington aux États-Unis comme dans bien des grandes métropoles, la présence du chemin
de fer a généré des passages obligés souvent hostiles aux piétons. Mention spéciale aux
derniers IALD Awards, l’installation Rain créée par l’agence californienne Thurlow Small fait
du passage du tunnel du NoMa (un surnom pour la zone au nord de Massachusetts Avenue)
un événement. Devant pallier un éclairage public existant insuffisant, composer avec des murs
de granit protégés au nom du patrimoine et un plafond « interdit » car propriété d’Amtrak,
l’équipe a suspendu sur une structure métallique rapportée un plan « pointilliste » de tubes
LED polymère. Ce champ lumineux est animé suivant 4 modèles programmables selon lesquels
l’intensité et le placement des points varient. Un effet d’ondes en cascade répond à la
fois au mouvement des automobiles et à l’heure de la journée. La réalisation a retenu l’attention
du jury pour la manière dont les concepteurs ont su l’intégrer dans une structure
somme toute protégée. Sans boulons ni soudure, une série de pinces sont arrimées à la partie
inférieure des poutrelles HEA existantes. Réversible et renversante.
www.iald.org / www.thurlowsmall.com
Redoubler le dynamisme ?
Petit pavé dans la mare du côté de la pertinence du HCL et de l’éclairage des bureaux. « Il
n’y a aucune recherche basée sur des preuves qui montre comment les niveaux d’hormones
modifiés assurent un certain effet souhaité », déclare Henrik Clausen, notamment directeur
de la Fagerhult Lighting Academy. « Le simple fait de jouer avec les variations de température
de couleur ne suffit pas de loin à satisfaire notre besoin d’un bon éclairage », constate
Peter Roos de chez iGuzzini. Lors d’un webinaire intitulé « Repenser la lumière » ont été
présentés les résultats d’une étude menée pendant trois ans sous la direction de Pr Dr
Ellen Kathrine Hansen de l’université d’Aalborg au Danemark avec l’appui de plusieurs
fabricants : Fagerhult, iGuzzini, Tridonic et Zumtobel. L’approche dite de Double Dynamic
Lighting n’est pas une solution « technologique » mais la combinaison de sources lumineuses
naturelles et artificielles pour créer les conditions optimales pour que l’influence
de la lumière soit la plus juste. Prenez un éclairage ambiant – des dalles par exemple, des
spots directionnels, la lumière naturelle et variez les températures de couleur.
« Le DDL en ajoutant une direction, comme nous sommes habitués à partir du soleil, et en
distinguant parfaitement les rayons du soleil (lumière blanche directionnelle chaude) et la sensation
du ciel (lumière blanche diffuse bleutée) crée un environnement qui semble naturel et
non faux et est donc très proche des attentes et des besoins d’éclairage », poursuit Peter Roos.
Ou comment penser de nouveaux procédés sans avoir recours à de nouveaux produits.
Étude en anglais à télécharger en ligne sur www.light.aau.dk
Bien prendre sa veste
Ce n’est pas une bande réfléchissante qui
illumine cette veste dédiée aux cyclistes
que le froid et la nuit n’arrêtent pas, mais
une source LED branchée sur batterie. Osram
a apporté son expertise pour équiper les
vestes de la marque slovaque Isidore spécialiste
des vêtements pour adeptes en tous
genres de la petite reine.
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14 LUX 308
BRÈVES / FLASH
TRAÇABILITÉ
Un océan d’air, 2
Cette nouvelle installation de Nathalie Junod Ponsard s’immisce
sur les deux étages d’un ancien cloître devenu château
puis abandonné par le biais de son matériau fétiche : les longueurs
d’onde. Pour cette œuvre in situ produite dans le cadre
de l’exposition collective « Garden Party. Urbex », qui s’est tenue
au centre d’art La Chapelle à Clairefontaine, l’artiste « ne
touche pas au lieu, sinon par la lumière ». Son intervention se lit
en deux gestes : l’occultation des ouvertures (aux vitres brisées)
par des gélatines et le passage d’un niveau à l’autre accompagné
par une ligne de tubes fluorescents aux longueurs d’onde
choisies restituées également par des gélatines. Une ascension
du rouge foncé, juste avant les infrarouges, au bleu indigo
profond, juste avant les ultraviolets. D’une limite à une autre,
apprécier autrement l’intériorité tout autant que les vues lointaines.
Voyage.
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FLASH / RENCONTRE
DÉSINFECTION
PAR LA LUMIÈRE UV-C
Opportunités
sanitaires
et bonnes
pratiques
Une originalité marque cette
présente édition : le pluriel
de cette rubrique qui réunit
deux pionniers de la désinfection
par la lumière UV-C. À savoir,
la multinationale Signify et la PME
auvergnate Dietal. « L’heure des
technologies d’éclairage UV-C a
sonné », considèrent,
conjointement, François Darsy et
Jean-Pierre Cercley 1 . Tous deux
sont prêts à répondre à la
demande impétueuse de nouvelles
applications sanitaires…
tout en insistant sur l’importance
de bonnes pratiques.
Application Solution Précaution
e rayonnement UV-C représente une tech-
mature dont l’efficacité pour
«Lnologie
la désinfection n’est plus à démontrer. » En effet,
rappelle François Darsy, cette catégorie de
rayonnement ultraviolet, dont les longueurs
d’onde sont comprises entre 100 et 280 nanomètres
(avec un pic d’efficacité germicide à
265 Nm) est utilisée, depuis 1910, lorsqu’il a
été découvert qu’elle constituait un outil efficace
pour prévenir la propagation de maladies.
En effet, la lumière UV-C inactive les virus et
les micro-organismes tels que les bactéries, les
moisissures, les spores, les champignons et les
levures, en détruisant leur ADN (acide désoxyribonucléique)
ou leur ARN (acide ribonucléique).
Largement utilisés pour désinfecter rapidement
et efficacement l’eau, les surfaces et l’air,
les UV-C sont mis en œuvre, « de façon plus durable
et plus respectueuse de l’environnement »,
que la majorité des autres moyens de désinfection
(ozone, ionisation, agents bactériologiques
et chimiques…). Par ailleurs, souligne François
Désinfection d’objet Chambre fermée Aucune à l’usage
(conception de l’appareil)
Désinfection de l’air
Désinfection des surfaces
© Signify
Luminaire semi-ouvert
(pas d’exposition des personnes)
Luminaire ouvert
(exposition directe des surfaces et des
personnes)
Nécessité de former
les installateurs et mainteneurs
Nécessité de garantir
la non exposition des usagers
de l’espace
Nécessité de former les installateurs
et mainteneurs
Les luminaires Philips UpperAir émettent
un étroit mais puissant faisceau UVC dans la partie
supérieure de la pièce, permettant de désinfecter
l’air en continu, alors que l’espace est occupé sans
danger pour les personnes.
UNE EFFICACITÉ CONFIRMÉE
Le 16 juin 2020, le National Emerging
Infectious Diseases Laboratories de
l’université de Boston et Signify ont confirmé
les résultats de recherches validant l’efficacité
des sources de lumière UV-C sur l’inactivation
du SRAS-CoV-2.
D’autres preuves de cette efficacité, ainsi que
des résultats de recherches portant sur le
dosage nécessaire pour atteindre le niveau
de désinfection souhaité, se multiplient. Par
ailleurs, plusieurs scientifiques et experts
confirment le potentiel des UV-C pour lutter
contre l’actuelle pandémie.
Jean-Pierre Cercley précise, quant à lui,
que les tests effectués, sous le contrôle du
laboratoire indépendant marseillais Eurofins
Biotech-Germande (l’un des leaders mondiaux
des services bio-analytiques), font état de
l’élimination de 99,9 % de tous les coronavirus
(Covid-19, SRAS, MERS)… en une heure.
16 LUX 308
RENCONTRE / FLASH
© Dietal
© Dietal
LA FILIÈRE SE STRUCTURE
Pour répondre, tout à la fois, à l’enjeu
sanitaire et à la maîtrise de la mise en
œuvre en toute sécurité, la filière éclairage
se structure. Citons principalement :
- au sein du Syndicat de l’éclairage,
la création d’un groupe de travail
spécifique, animé par Sébastien Flet
Reitz, par ailleurs directeur technique
du syndicat ;
- la mondiale GLA (Global Lighting
Association), travaille à des directives
de sécurité UV-C, tandis que Lighting
Europe invite à intégrer la désinfection
UV-C dans la politique européenne de
rénovation des bâtiments ;
- le Cluster Lumière se mobilise après avoir
lancé un groupe de travail collaboratif
« lumières non visibles, applications
des UV-C » ;
- le LGE (Lighting Grand Est), en
partenariat avec le Cluster Lumière,
organisera son 2 e Webinaire
« l’expérience UV-C », le 2 décembre
prochain (de 10 h 30 à 11 h 30).
Enfin, dans un communiqué publié en
mai dernier, l’AFE souligne une réflexion
du D r Peter Blattner, président de la
CIE (Commission internationale de
l’éclairage) : « Le rayonnement UV a un
grand rôle à jouer dans la désinfection de
l’eau, de l’air intérieur et des surfaces. »
Toutefois, prévient-il, « il peut être
dangereux s’il est utilisé de manière
inappropriée ».
Darsy, « l’atténuation de la propagation de toute
maladie infectieuse se traduit par un impact positif
tant au niveau de la santé de chacun qu’à celui
des intérêts sociaux et financiers ».
POUR QUELLES APPLICATIONS ?
Les technologies de désinfection par la lumière
UV-C sont appliquées à 3 principales solutions
de mise en œuvre :
- la désinfection de surfaces par des luminaires
fixes tel l’Optimo UV-C hybride développé par
Dietal ;
- la désinfection d’objets à l’aide d’un caisson de
désinfection tel le Bioshift de Signify ;
- la désinfection de l’air via, par exemple, le plafonnier
de désinfection aérienne, installé au
niveau de faux plafond, proposé par Signify.
Mais prudence ! Ces trois solutions imposent
d’indispensables précautions d’usage car,
prévient Jean-Pierre Cercley, « ces dispositifs produisent
des irradiances supérieures aux limites
d’exposition humaine, classées groupe 3 parmi les
risques ». En conséquence, poursuit-il, « il est impératif
de ne pas pouvoir activer ces dispositifs si des
personnes sont présentes dans les locaux… a fortiori
s’il s’agit d’établissements recevant du public ».
Le 12 octobre dernier, Laurent Wauquiez, président
de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a lancé un plan
d’investissement de 10 millions d’euros pour équiper les lycées
et écoles de systèmes de purification de l’air. Trois innovations,
uniquement développées par 9 entreprises de la région, ont
été sélectionnées : ozone, photocatalyse et rayonnement UV-C,
solution proposée par Dietal, actuellement testée dans les
locaux du lycée polyvalent Lafayette de Clermont-Ferrand.
POUR UNE MISE EN ŒUVRE SÉCURISÉE
DES PRODUITS QUI PEUVENT EXPOSER
LES PERSONNES
Deux méthodes permettent de garantir une mise
en œuvre sécurisée :
- passive, consistant en une consignation des locaux
équipés de dispositifs UV-C, supposant un
verrouillage d’accès physique et un contrôle systématique
d’absence préalable à la désinfection.
Cette méthode nécessite un protocole strict d’information
et de gestion des accès, ces derniers ne
devant pas être trop complexes à gérer (exemple,
plusieurs portes). La mise en route ne doit être
possible que depuis un interrupteur à clef ;
- active, portant, pour les zones complexes, sur
l’utilisation d’au moins deux méthodes complémentaires
de coupure des UV-C par les
dispositifs eux-mêmes. Ces méthodes peuvent,
par exemple, être des capteurs de présence (au
moins deux en série), un capteur et des horloges,
etc., afin de garantir que les utilisateurs
ne puissent être exposés accidentellement lors
d’une intrusion. Le réglage de ces dispositifs ne
doit pas être possible sans mot de passe.
En complément de ces méthodes de protection,
il est impératif, pour les fabricants et les installateurs,
d’avertir et de former leurs clients et les
utilisateurs finaux aux risques induits par ces
techniques de désinfection. Il est également indispensable
qu’un signalement de mise en route
des dispositifs soit clairement visible par les utilisateurs,
le rayonnement UV-C n’étant pas visible
(ajout de LED de couleur, de panneau « danger
UV-C », etc.). À noter que ces informations, en
grande partie, présentes sur les documentations
et notices des fabricants, ne sont pas toujours
prises en compte par les utilisateurs finaux.
« En conséquence, ces précautions, indispensables
aux usages des sources UV-C, impliquent qu’elles ne
sont pas destinées, par nature, au marché grand
public. Elles sont exclusivement réservées à des
marchés professionnels, installés par des personnels
avertis et formés aux risques et usages des ultraviolets
», conclut Jean-Pierre Cercley. Jacques Darmon
1. Respectivement chef des marchés « bureaux et industries »
chez Signify-France et responsable « développement technique »
chez Dietal.
2. Dans la plage 100 nm-280 Nm, le plus souvent à un niveau
de longueur d’onde centrées sur 265 Nm (pic d’absorption
des nucléolites).
LUX 308 17
LUMIÈRES CRÉATIVES
Pour éclairer cet espace
d’exposition, Light Bureau
a utilisé un blanc neutre
de 4 000 K. Les wallwashers
assurent la plus grande
uniformité possible et en
même temps valorisent
l’architecture. Alors que les
projecteurs soigneusement
alignés mettent en valeur les
textures, formes et couleurs
de l’exposition.
La partie sud de la galerie est la plus sombre car aveugle. Sous
les 9 mètres de hauteur sous plafond, les projecteurs à faisceau
mural Parscan au flux lumineux important illuminent la salle,
complétés par des projecteurs dirigés vers les œuvres.
Le côté nord de la galerie est le plus vitré. Il est en conséquence
beaucoup plus lumineux que la partie sud aveugle. Pour
compenser cette différence, la quantité de lumière est plus
élevée que nécessaire dans un espace muséal.
Photos © Tomasz Majewski
18 LUX 308
LUMIÈRES CRÉATIVES
The Twist
De blanc
caméléon
Renouvelant l’art oublié du pont bâti,
l’agence danoise BIG livre Twist, une
galerie d’art se contorsionnant audessus
de la rivière Randselva, près
d’Oslo en Norvège. Prolongement du
parc de sculptures Kistefos, ce havre
muséal résonne d’un blanc uniforme
éclairé naturellement et depuis des
sources lumineuses qui se fondent
dans l’habillage. Une ambiance signée
par le Light Bureau.
Ouvert en 1999, le plus grand parc de sculptures européen, Kistefos, peut s’enorgueillir
de recevoir la première réalisation de l’agence danoise star BIG, Bjarke
Ingels Group, sous la forme d’une hybridation entre architecture, infrastructure et
sculpture. Ce pont habité met fin à la circulation en cul-de-sac qui jusque-là obligeait
les visiteurs à revenir sur leurs pas, tout autant qu’il double la surface d’exposition intérieure.
La boucle est ainsi bouclée. La visite suit un parcours continu qui plus que
jamais mêle nature et culture. D’une rive à l’autre, la structure du pont se tord en son
centre et génère deux types d’espaces. À l’entrée côté nord, le visiteur pénètre dans
un espace baigné d’une lumière naturelle par les vastes baies vitrées, prolongé par
le puits de lumière qui se crée avec la torsion de la structure. Côté sud, l’espace d’exposition
est aveugle.
«
L’ART, LE SPECTATEUR, L’ESPACE
En termes d’éclairage, la demande des architectes
était de « garder l’espace aussi
Il fallait assurer une
transition douce entre
la partie nord profitant
de beaucoup de
lumière naturelle
et le côté sud aveugle.
épuré, lumineux et simple que possible », se
souvient Thea Collett, en charge du projet.
Pour mettre en lumière cette architecture
sculpture, Light Bureau (anciennement ÅF
Lighting) a eu pour motifs principaux « l’art,
le spectateur, l’espace ». Une réponse qui s’est
éclaircie par un dialogue entre architectes
et concepteurs lumière très tôt dans la
phase de conception, puis qui s’est affinée
au cours de processus : se fondre dans la
structure et la lumière existante. Pour trouver
cette harmonie, deux aspects ont été
»
traités : l’intégration des luminaires dans la construction et l’uniformité de lumière.
Dans l’ensemble de la galerie, en l’occurrence un espace totalement blanc, de minuscules
downlights et des rails pour le montage des projecteurs et appliques ont été fixés
dans des réserves ménagées entre les lattes de bois qui recouvrent les murs. Tous les
luminaires sont peints de la même couleur blanche que les murs.
UN BON MARIAGE
Light Bureau a opté pour un éclairage le plus uniforme possible, un blanc neutre de
4 000 K. Côté intensité, il fallait assurer une transition douce entre la partie nord
profitant de beaucoup de lumière naturelle et le côté sud aveugle. En conséquence,
le niveau de lumière est de façon générale beaucoup
plus élevé que ce qui se fait dans une galerie
d’art. Par ailleurs, il était nécessaire que « le concept
d’éclairage vise à minimiser les reflets dans la fenêtre
panoramique afin d’assurer la meilleure vue pour les
visiteurs à la fois depuis l’extérieur et à l’intérieur », explique
Thea Collet.
Pour répondre à ces exigences, le choix s’est porté
sur deux types de luminaires des catalogues d’Erco
et iGuzzini retenus notamment car « ils ont des températures
de couleur de lumière qui se marient bien, ont
de bons indices de rendus de couleurs, découpes… » Les
projecteurs et des projecteurs à faisceau mural à lentilles
de la gamme Parscan d’Erco ont permis de créer
un wallwash extrêmement uniforme. Le downlight
iGuzzini a été choisi en raison de son design minimaliste
et de son bon contrôle de l’éblouissement.
« Nous obtenons d’énormes quantités de lumière, à
partir d’un luminaire très minimal, avec un excellent
contrôle de l’éblouissement », se félicite Thea Collett.
Côté gestion, « sans l’espace d’exposition, deux écrans
tactiles permettent au personnel de regrouper et gérer
différent luminaire et régler l’intensité pour chacun des
luminaires », poursuit-elle. Une atmosphère apaisante
en ces temps contrariés. Lucie Cluzan
ÉCLAIRAGE INTÉRIEUR DE LA GALERIE THE TWIST,
KISTEFOS, NORVÈGE
CLIENT
Kistefos Museum
ARCHITECTES
BIG Bjarke Ingels Group
CONCEPTION LUMIÈRE
Light Bureau - Thea Collett
LIVRAISON
septembre 2019
MATÉRIEL INSTALLÉ
Erco (Parscan), iGuzzini
(Laserblade XS)
LUX 308 19
LUMIÈRES EN RÉGIONS / CENTRE-VAL DE LOIRE
Au fil du Loir, entre sobriété et élégance
Entre renouvellement urbain et
valorisation de son patrimoine
architectural et naturel, Vendôme
classée depuis 1986 Ville d’Art
et d’histoire, opère depuis
plusieurs années une profonde
mutation pour sortir d’une
torpeur propre aux villes
moyennes françaises. Ingrédient
indispensable à la revitalisation
de son centre-ville, un parcours
lumière signé par l’agence
NoctaBene de Christophe Canadel
s’appuie sur le circuit touristique
diurne existant. Ou quand
attractivité rime avec sobriété.
La porte d’eau, ouvrant sur son déversoir, est un des
lieux les plus emblématiques de Vendôme. Elle est
au centre du panorama qui s’offre aux promeneurs
déambulant le long du Loir, sur la place de la Liberté.
20 LUX 308
Ville moyenne au cœur de la région
Centre-Val de Loire, Vendôme a longtemps
subi les affres de la désertification
rurale, avant que le TGV ne fasse son entrée
dans son paysage. C’était il y a 30 ans
et il aura fallu longtemps avant que la ville
n’amorce un renouvellement digne de son
«
»
Le patrimoine parle
par lui seul et l’éclairage
ne vient pas se substituer
à sa présence.
Photos © Camille Saada
patrimoine, naturel et architectural. La qualité
du cadre bâti y est sans conteste. De
l’abbaye de La Trinité au quartier Rochambeau,
vestige de la présence de l’Armée, en
passant par la tour Saint-Martin, la déambulation
dans la ville vaut le détour de la
Nationale 10 qui aujourd’hui la contourne.
Un patrimoine en cours de restauration que
son ancien maire, Pascal Brindeau, jugeait essentiel
à la revitalisation de l’activité dans le
centre-ville. Jusque-là un parcours architectural
était matérialisé mais il fallait prolonger
cette démarche par la création d’un parcours
lumineux qui s’inscrit dans le cadre du programme
d’investissement « Vendôme, ville
d’eau et de lumière ».
UNE ALLIANCE IDÉALE
Confié au concepteur Christophe Canadell
de NoctaBene, accompagné par l’architecte
du patrimoine Jean-Jacques Sill, la direction
de la voirie et l’entreprise Ineo, le projet se
devait de répondre aux exigences patrimoniales
des Monuments Historiques. Autre
acteur important de ce projet : les services
de communication et patrimoine de la ville
en la personne de Christian Loiseau, alors
adjoint à la culture attentif à l’éclairage car
il vient du milieu du spectacle. Pour mener à
bien cette réalisation de grande ampleur qui
s’est étalée de 2016 à 2019 avec 5 tranches
différentes de travaux, Christophe Canadell
s’est appuyé sur l’expertise de François Guillet
de Lumières Utiles et le savoir-faire et le
matériel du fabricant LEC. La collaboration
avec le lyonnais LEC n’est pas une première
puisqu’elle fait suite à la mise en lumière du
château d’Azay-le-Rideau en Indre-et-Loire
ou encore celle du barrage du Mont-Saint-
Michel.
CENTRE-VAL DE LOIRE / LUMIÈRES EN RÉGIONS
SIMPLE ET EFFICACE
Suivant la « démarche de sobriété et d’élégance » qui caractérise
la philosophie de l’agence, Christophe Canadell
a souhaité composer pour ce parcours une « découverte
insolite et bucolique ». Pour lui, il ne fallait surtout pas
céder au désir de nombreux élus selon qui « attractivité
rime avec installation criarde et abondance de couleurs ».
Au contraire, il estime qu’il est possible de « créer de l’attractivité
par le biais de dispositifs simples et efficaces ». Pour
cela pas moins de 488 projecteurs LEC ont été installés
pour donner un nouveau visage au centre-ville. Et s’il a
retenu ce fabricant, c’est car à la qualité de lumière et
la miniaturisation des produits s’ajoute les déclinaisons
de couleur. Si au départ le concepteur avait imaginé une
mise en lumière uniquement en nuances de blancs, à la
demande des élus, certains projecteurs ont été équipés
PARCOURS LUMIÈRE
CENTRE ANCIEN
VENDÔME
(LOIR-ET-CHER)
d’un pilotage DMX pour permettre des variations de couleurs.
Des teintes pales ont toutefois été préférées pour
ne pas entrer dans la surenchère pour habiller l’architecture.
Chaque projecteur est pilotable individuellement.
« Le patrimoine parle par lui seul et l’éclairage ne vient pas
se substituer à sa présence », estime Christophe Canadell
qui « aime l’exercice de style du monument historique ».
Aussi, pour l’éclairage architectural a-t-il préféré « travailler
avec des nuances de blanc plutôt que de restituer
du blanc à partir de couleurs ». Sur l’abbaye de La Trinité
par exemple, 2 à 3 teintes de blanc, allant de 2 500 à
3 000 K, permettent de nuancer les élévations. Ailleurs,
des volutes de fumée sont projetées sur des façades ou
pignons, évoquant les dragons qui ont fait l’histoire de
la ville. Une installation pérenne et atemporelle qui invite
à la découverte. LC
Vendôme a été édifiée
sur une île créée par la
division en plusieurs
petites cours d’eau du
Loir. Cette identité forte
de la ville est mise en
valeur par l’éclairage qui
vient souligner la nature
autant que les édifices.
À gauche.
De nombreux barreaux
Passy, d’un mètre
de long, sont utilisés
pour la mise en valeur
des façades, comme
ici sur l’abbaye de La
Trinité. Les jeux de
lumières sont complétés
par des projecteurs
Alicante et des Luminy
4 pour la mise en relief
de certaines zones.
Plusieurs teintes de blanc
permettent de nuancer
les élévations.
CLIENT
Ville de Vendôme
MISE EN SERVICE
2019
CONCEPTION
LUMIÈRE
NoctaBene –
Christophe Canadell
ENTREPRISE
Ineo
PILOTAGE
DMX Lumières Utiles
– François Guillet
MATÉRIEL
LEC
Les dragons étaient
légion en Vendômois.
Des projections avec
gobos sur certaines
façades et pignons,
sous la forme de volutes
de fumée, évoquent
ces légendes locales.
Certains projecteurs ont
été équipés d’un pilotage
DMX pour permettre
des variations de
couleurs de teintes pâles.
LUX 308 21
LUMIÈRES EN RÉGIONS / CENTRE-VAL DE LOIRE
Une conceptrice lumière
et deux écologues apaisent la biodiversité
Nombreuses sont les conséquences de la pollution lumineuse sur la biodiversité. En effet, la lumière
artificielle nocturne possède un pouvoir d’attraction ou de répulsion sur les animaux vivant la nuit,
ce qui peut ainsi former des zones infranchissables et fragmenter les habitats naturels. C’est pourquoi
la conceptrice lumière Virginie Voué s’est attaché l’expertise du groupe Artelia, leader européen
de l’ingénierie indépendante et, en particulier, des écologues Jérémy Judic et Romain Barbé, pour la mise
en lumière du pont Jacques-Gabriel, à Blois.
De nuit, il est de plus en plus démontré
que la lumière artificielle impacte les
populations et la répartition des espèces.
Certaines d’entre elles (notamment parmi
les insectes, oiseaux, jeunes tortues marines…),
attirées par les points lumineux,
sont inévitablement désorientées vers des
pièges écologiques, tandis que d’autres, qui
fuient la lumière, notamment certaines
espèces de chauve-souris, mammifères terrestres,
lucioles ou vers luisants voient leur
habitat se dégrader ou disparaître.
La Loire représente un corridor majeur et
un espace naturel doté d’une riche faune
aquatique, terrestre et aérienne. Aussi, l’appel
d’offres de conception réalisation, lancé
par la ville de Blois pour la rénovation de
la mise en lumière du pont Jacques-Gabriel
1 , demandait de porter une attention
particulière aux enjeux environnementaux,
associés aux économies d’énergie. Bien entendu,
la compétence en architecture du
La mise en lumière propose une gamme de couleur
allant de l’ambre/abricot en passant par plusieurs
tonalités de blanc chaud et à un mauve.
patrimoine était également obligatoire.
C’est pourquoi, Virginie Voué, qui a répondu
en co-traitance avec l’entreprise Citeos
d’Orléans, s’est adjoint les compétences de
Martine Ramat, architecte du patrimoine
à Tours et a sollicité l’écologue Jérémy Judic
afin de former une équipe complète et
capable de répondre à toutes les composantes
du projet.
ENTRE CIEL, TERRE ET EAU
Parmi la vingtaine de projets sélectionnés,
par la ville, dans le cadre du programme
national « Action cœur de ville » 2 , le pont
Jacques-Gabriel a été le premier des grands
monuments blésois à répondre à la mise en
valeur de l’espace public et du patrimoine.
À L’ÉCLAIRAGE DE L’ÉCOLOGUE
« La biodiversité est de plus en plus prise en compte
en amont des projets », se félicite Jérémy Judic qui
nous définit sa mission. Le travail de l’écologue
consiste à fournir des services de conseil et d’études
spécialisés, gérer des projets, mettre en œuvre des
politiques portant sur les thèmes de la conservation
de la biodiversité et de l’ingénierie écologique,
que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur
public. L’écologue participe à la préservation d’un
environnement, d’une part, en identifiant les impacts
de l’activité humaine sur le milieu naturel, et,
d’autre part, en préconisant les mesures à prendre
permettant de les éviter, de les réduire, et, en cas
d’effets résiduels, de les compenser. C’est pourquoi
Virginie Voué et Jérémy Judic ont décidé de collaborer
et de partager leurs compétences respectives pour
l’élaboration de la trame sombre de la Vendée projet
porté par Alexandre Collonnier, DGA, directeur
infrastructures au SyDEV (Syndicat départemental
d’énergie et d’équipement de la Vendée).
© Antoine Monié
22 LUX 308
CENTRE-VAL DE LOIRE / LUMIÈRES EN RÉGIONS
Dès la phase de concours, « nous avons pris en compte, à la
fois, le caractère remarquable du patrimoine du site d’un point
de vue historique, architectural et patrimonial, et, aussi, le
patrimoine naturel exceptionnel que représente la Loire, classée
au patrimoine mondial de l’Unesco », explique Virginie
Voué. C’est pourquoi Jérémy Judic a tout d’abord effectué
une analyse documentaire (dès la phase concours/esquisse
préliminaire), complétée par des observations réalisées sur
site en tout début d’étude, tant au niveau des écosystèmes
terrestres qu’aquatiques.
« À partir de ces analyses, nous avons défini la localisation
des sources et leur orientation ainsi que les gammes de couleurs
utilisées déterminées selon les spectres lumineux colorés
les moins impactants pour les espèces
en présence », poursuit la conceptrice
lumière, ce, tout en faisant en
sorte de respecter la logique architecturale
et le principe de mise en
lumière. « En cohérence avec la fonction
du pont, j’ai choisi de souligner
ses éléments structurels et architectoniques
(continuité et ancrage), ainsi
que l’approche conceptuelle d’un trait
d’union entre terre, ciel et eau. »
UN EFFET
D’ÉVENTAIL LUMINEUX
Les données bibliographiques,
complétées par des observations effectuées
sur site par Jérémy Judic et
Romain Barbé, ont révélé une saisonnalité
importante de la présence des
espèces se trouvant à proximité du pont Jacques-Gabriel, liée
aux cycles biologiques des oiseaux, insectes, faune piscicole,
mammifères semi-aquatiques… (migrations, reproduction,
recherche de nourriture…), ainsi qu’une importante présence
d’oiseaux remarquables, en particulier de sternes (pierregarins
et naines notamment). Par ailleurs, il a fallu porter une
attention particulière aux îlots de sable et de gravier, abrités
en aval par les pieds des têtes de pile, formant des habitats
intéressants à préserver, tout comme aux rives pour limiter
les apports de lumière afin de préserver berges de Loire et
leurs enjeux (zones de refuge et de déplacement terrestre,
site de nidification d’hirondelles de rivage).
Parce que « la lumière peut créer un problème de repérage
dans l’espace, pour les espèces aquatiques autant que pour les
MISE EN LUMIÈRE DU PONT JACQUES-GABRIEL À BLOIS
ARCHITECTE DU PATRIMOINE
Martine Ramat
DRAC CENTRE-VAL DE LOIRE
Dossier suivi par Hélène
Lebedel, conservateur régional
des monuments historiques
adjoint
CONCEPTION LUMIÈRE
Luminescence – Virginie Voué
ÉCOLOGUES Artelia Villes
et Territoires – Jérémy Judic
et Romain Barbé
PROGRAMMATION
Lumières Utiles – François
Guillet, Samuel Charrier,
Aloïs Prévost)
INSTALLATION Citeos Orléans
et Ville de Blois
BUDGET 370 000 €, dont 80 %
financés par l’État dans le cadre
de la convention « Action cœur
de Ville »
MATÉRIEL INSTALLÉ
Martin, Meyer
oiseaux », Virginie Voué a travaillé l’éclairage des arches,
constituant un enjeu principal pour donner la lecture de
la continuité, en créant un effet « d’éventail lumineux ».
Depuis les côtés des piles, cet effet diminue délicatement
jusqu’à la partie centrale de l’arche, la moins épaisse, afin
qu’elle soit un peu plus plongée dans l’ombre.
Ainsi, sur le pont, aucune source n’est orientée directement
vers l’eau pour ne pas affecter la faune aquatique. Parti
pris concrétisé par un soin porté à la localisation, lors de
la conception du projet, lors des piquetages et de la pose,
ainsi qu’à l’orientation des flux lumineux, en particulier
lors des opérations de réglages. Dans ce sens, plusieurs
précautions ont également été prises, cette approche ayant
permis d’étudier :
- d’une part, le spectre de couleurs afin de privilégier les
couleurs impactant le moins les espèces en présence
(abricot ambré, par exemple) et de bannir les plus impactantes
(le bleu et le vert, par exemple). « Tout en sachant
que nos connaissances scientifiques actuelles restent, à ce
jour, limitées » ;
- d’autre part, les couleurs de l’éclairage adaptées entre le
printemps et le début de l’été pour préserver cette période
la plus sensible (pic d’activités des espèces, reproduction,
déplacement). Tout en permettant de découvrir différents
tableaux sur la période la plus animée de la nuit en hiver,
l’aspect dynamique de l’éclairage sert aussi à faire
évoluer les variations de couleurs entre ces deux saisons
pour devenir, plus sage, plus lent et plus progressif, sur
une période plus courte de la nuit en été.
Côté énergétique, les 64 projecteurs LED, fournis par Meyer
(Nano 4) et positionnés aux angles et aux têtes des 20 piles
du pont et les 8 projecteurs Martin (Exterior 210), sur les
rives, totalisent une puissance installée de 4 300 W (contre
9 600 W auparavant). JD
1. Lancé par le ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales, le programme « Action cœur de ville » vise à aider 222 villes moyennes à
redynamiser leur centre-ville.
2. Du nom de son architecte, Jacques V. Gabriel (1667-1742), premier ingénieur des
Ponts-et-chaussées. L’édifice mesure 302 m de long, la largeur de son tablier s’élevant
à 14,95 m. Il compte 11 arches dont les traverses mesurent de 16,55 m à 26,30 m.
ÉTÉ ABRICOT,
HIVER
POLYCHROME
Ainsi, deux
scénarios se
déploient sur
l’année, l’éclairage
se déclenchant dès
la tombée de la
nuit et s’éteignant
à 0 h 30 :
- scénario été,
du 1 er avril au
30 septembre.
Constituant un
passage progressif
du blanc chaud,
dit « patrimonial »,
à l’abricot, cette
solution autorise
de nombreuses
nuances se
déroulant de
façon très lente
et progressive (au
moment où la nuit
est la plus courte,
on n’observe
quasiment
que le tableau
« abricot ») ;
- scénario hiver,
du 1 er octobre
au 31 mars. Se
succèdent le
blanc chaud, dit
« patrimonial », le
coloris « abricot »,
qui se mélange au
blanc chaud, dit
« patrimonial »,
pour atteindre
le mauve, créant
une boucle un peu
plus dynamique et
cadencée, durant
approximativement
le temps de la
traversée du pont,
pour en découvrir
différents
tableaux.
À 22 h 30, le coloris
« abricot » habille
le pont jusqu’à
son extinction,
à 0 h 30.
LUX 308 23
LUMIÈRES EN RÉGIONS / CENTRE-VAL DE LOIRE
L’Eure-et-Loir est le plus septentrional des
six départements de la région Centre-Val de Loire.
LUX y a visité deux communes rurales,
Bû et Vieuvicq, respectivement au nord
et au sud de Chartres, dont les maires ont
choisi des solutions différentes au niveau
de la rénovation de l’éclairage public de leurs
communes rurales. Ils expliquent leurs choix.
Deux maires ruraux
d’Eure-et-Loir, deux
solutions originales
d’éclairage public
l me paraît paradoxal que, la nuit, plusieurs communes éteignent
«Il’éclairage alors que leurs administrés ont payé pour. » Maire de Bû
depuis 2014, Pierre Sanier a rapidement pris en considération le problème
posé alors par les 480 points lumineux (principalement équipés
de lampes au mercure ou de lampes sodium) répartis dans le bourg
et les 7 hameaux (2 100 habitants au total). En conséquence, une
consommation électrique annuelle et des coûts d’abonnement divisés
par deux. À l’époque, la démonstration d’une nouvelle technologie
d’éclairage public est « tombée à point nommé » pour orienter son choix.
BÛ : CINQ ANS DE « BÛ-BOP »
À Bû, s’est installée la filiale française de PLEP Europe (Plate Light
Emitting Polymer), pour promouvoir dans notre pays la nouvelle technologie
BOP (Base of Polymer), 100 % recyclable, associant, selon ses
promoteurs mexicains, « l’expérience et les avantages des diodes électroluminescentes
à un éclairage conventionnel ».
En témoigne, l’appel à projets d’innovation « Routes et rues », édition
2019 1 , au terme duquel Sandrine Chinzi, directrice des infrastructures
de transport à la DGITM 2 , a retenu 8 lauréats « pour leur caractère
innovant et leur intérêt potentiel », dont l’éclairage BOP. Parmi les critères
considérés, citons : réduction de la consommation électrique
par rapport aux systèmes d’éclairage existants (NDLR : de 15 % par
rapport aux LED et 80 % par rapport aux sources traditionnelles) ;
élimination de déchets dangereux, car n’utilisant pas de plomb et de
À Vieuvicq, le chœur
de l’église Saint-Martin
abrite l’un des plus
beaux retables de France,
datant de 1694. La mise
en lumière extérieure
de l’église, réalisée
par Citeos Chartres,
est assurée, pour la
façade principale, par
des projecteurs LED
Klepero Zoom 33W, des
projecteurs LED Klepero
Mini Zoom 12 W pour le
porche et des projecteurs
LED encastrables
Jumper Mini 3W pour la
porte. Ces trois familles
de produits ayant été
fournies par Targetti.
Enfin, pour l’éclairage du
clocher, ont été installés
des projecteurs Siri de
Luce&Light.
mercure ; température de couleur s’approchant de l’éclairage naturel
au lever et au coucher du soleil (NDLR : entre 1 900 et 6 000 K) ; IRC
élevé (78 pour 1 900 K jusqu’à > 85) « qui, en renvoyant plus d’informations
chromatiques permet de diminuer la quantité de lumière… tout
en assurant une sécurité visuelle maximale, sa composition sans filtre
externe offrant une durabilité meilleure, en comparaison avec d’autres
technologies existantes », souligne notamment le rapport de la DGTIM.
Conclusions que pratique Pierre Sanier qui a installé 340 points lumineux
BOP en 3 étapes, rétrofité 30 autres et adapté la technologie
BOP à 70 luminaires existants. « Au total, nous avons d’ores et déjà
“converti” près de 380 points lumineux, sur les 450 que compte la
commune, aucune intervention n’ayant été nécessaire depuis 4 ans. »
Soulignons que le coût d’acquisition et d’installation des 340 points
lumineux s’est élevé à 147 623 € TTC, les Certificats d’économies
d’énergie (CEE) ayant, quant à eux, permis de diminuer cet investissement
de 45 765 €, assurant un amortissement de 2 ans grâce aux
économies de consommation réalisées. Côté budgétaire, la satisfaction
est aussi grande puisque la facture annuelle consommation et
maintenance est tombée de 41 243 €, en 2015, à 8 900 €, en 2019
(soit une économie de 78,5 %). Par ailleurs, côté abonnements et
taxes, le montant total a chuté de 43 080€, en 2015, à 23 823 € en
2019 (soit 44,7 % d’économie). Cerise sur le gâteau, les administrés
apprécient « le retour du ciel étoilé, l’absence de halo lumineux et l’absence
d’insectes morts au pied des luminaires ».
24 LUX 308
LUMIÈRES EN RÉGIONS
Divisez par trois la consommation de
vos lanternes LED
À Bû, l’essentiel des luminaires BOP installés (de 50 à 60 W de puissance)
affiche une température de couleur de 2 700 K et est équipé de drivers
programmables assurant une réduction du flux lumineux de 23 heures jusqu’à
6 heures. Le flux lumineux est homogène avec moins d’éblouissement.
VIEUVICQ : UN SI GRAND SOLEIL
Dès 2013, il aura fallu 4 années à Philippe Morelle, maire de
Vieuvicq depuis 2001, pour faire aboutir un de ses projets
d’envergure : développer son parc d’éclairage public en solaire.
Deux principales raisons l’ont motivé : d’une part, pour
son aspect écologique, concept auquel le maire est sensible et
qu’il promeut au sein de sa commune ; d’autre part, pour limiter
le nombre d’abonnements « éclairage public », la commune
comptant 17 hameaux. « Aujourd’hui, tous les sites comptant au
moins 5 habitations bénéficient de l’éclairage », se félicite-t-il.
Repris, en octobre 2016, par la Communauté de communes
Entre Beauce et Perche, le parc d’éclairage public « solaire »
compte aujourd’hui 94 luminaires Smartlight Power 365 3 fournis
par Fonroche et installés par Citeos Chartres. Chacun d’eux
est équipé d’un panneau photovoltaïque, comptant 72 cellules,
d’un bloc optique LED 4000 K, de 30 W mini pour les 4
et 5 m de hauteur et de 60 W mini pour les 6 et 8 m et de la
technologie Power 365 de batteries rechargeables NiMh 4 avec
régulateur de charge.
D’un montant de 200 000 euros HT, ce projet a bénéficié de
3 subventions : 19 % par l’État, via le fonds de soutien à l’investissement
public local ; 30 % par la région Centre-Val de
Loire ; 28 % par le Territoire d’énergie d’Eure-et-Loir. Le reste à
charge revenant à la commune est payé par autofinancement
« sans recours à l’emprunt », précise Philippe Morelle.
Sa principale satisfaction ? Hormis les 17 points lumineux
« historiques » que compte toujours la commune, l’installation
solaire ne génère pas de facture d’électricité. Enfin, conclutil,
« cet équipement permet d’assurer un éclairage d’ambiance
économique durant la nuit entière afin d’assurer la sécurité des
citoyens ». JD
1. Il s’agit de l’un des outils mis en place par le ministre de la Transition écologique et solidaire
(CEREMA, IFSTTAR et CETU) destiné à encourager l’innovation, en association avec l’IDRRIM
(Institut des routes, des rues et des infrastructures de mobilité).
2. DGITM : Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer.
3. 6 luminaires de 4 m de hauteur, 12 de 5 m, 72 de 6 m et 4 de 8 m.
4. Ni-MH : couple nickel-hydrure métallique.
LUX 307 25
Le capteur Kara, implantable dans la majorité des structures de lanternes LED d’éclairage
public, permet une économie d’énergie de 65% en moyenne. Sa diierentiation piéton/auto
aboutit à une réduction de consommation et de pollution lumineuse impossible à atteindre
avec d’autres méthodes.
Forte de 4 ans d’expérience terrain, Kawantech oore désormais une garantie d’économie
minimale de 55% aux communes jusqu’à 100 000 habitants*.
Base Of Polymer
La vraie révolution dans le monde de l’éclairage
respectueuse de l’environnement
Lauréat Concours Innovation Route et Rues 2019
Ministère de la transition écologique et solidaire, le Cerema et l’IDRRIM
Sécurité et respect de la biodiversité,
Économie d’énergie jusqu’à 80 % par rapport à l’éclairage conventionnel,
Durée de vie jusqu’à 1 00 000 heures,
Températures de couleurs (1 900K - 6 000K),
Excellent rendu de couleurs (1 900K - CRI > 75),
Efficacité lumineuse élevée 150 lm/w,
100 % dimmable jusqu’à 100 m de distance,
Sans gaz, ni mercure, ni terres rares (Indium et Gallium).
www.plepeurope.com/fr/accueil
France@plepeurope.com
DOSSIER
Rénovation,
« LEDification »,
digitalisation…
un trio gagnant
2 e PARTIE
ÉCLAIRAGES EXTÉRIEURS
Comment accélérer la transition digitale du parc immobilier
et urbain ? En rénovant l’éclairage, répondent les animateurs
de la commission « Lighting » AFE/SBA (Association française
de l’éclairage et Smart Buildings Alliance). Dans la dernière édition
de LUX d’octobre, a été traitée la rénovation des éclairages intérieurs.
Dans celle-ci, nous abordons celle des installations extérieures,
l’éclairage public connecté devenant, de fait, une infrastructure
dense et uniformément répartie dans l’espace urbain.
Ainsi, le connecter en le rénovant assure de mieux le gérer.
DOSSIER RÉALISÉ PAR JACQUES DARMON
© LuWa
DOSSIER / RÉNOVATION EXTÉRIEURE
La révolution LED a bouleversé le
monde de l’éclairage au cours de
ces 10 dernières années.
Arrivant à maturité, la
technologie va toutefois
continuer à progresser au cours
des 5 prochaines (environ 20 % de
performances énergétiques
supplémentaires), alors que les
prix évolueront peu. « Ceci accélère
la rénovation progressive des
infrastructures d’éclairage tout en
améliorant les services proposés
aux citoyens et usagers »,
considère. Laurent Meunier,
membre de la commission
mixte AFE/SBA.
La mise en œuvre de la technologie LED
ouvre la voie à des gains significatifs
et immédiats de l’énergie consommée par
l’éclairage des espaces urbains, qui se traduisent
par une réduction conséquente de la
trace carbone et des dépenses de fonctionnement.
Par ailleurs, cette nouvelle technologie
s’intègre mieux dans son environnement que
celles qui l’ont précédée. Sa miniaturisation,
ainsi que la capacité d’orienter le flux vers
les surfaces à éclairer, ouvre de vastes perspectives
d’intégration de la source lumineuse
dans l’espace à éclairer.
RÉPONDRE AUX JUSTES BESOINS
La souplesse d’utilisation des LED, associée
à des capteurs ou des systèmes (voir
le livre blanc AFE/SBA « IOT & Digital »)
permet d’éclairer mieux, juste et de façon
La révolution LED favorise
l’approche « bioresponsable »
responsable. Chez soi, on éteint en quittant
une pièce. De la même façon, à l’extérieur,
à l’aide de capteurs de présence et de lumière,
connectés aux luminaires LED, il est
aujourd’hui possible d’éteindre ou d’ajuster
l’éclairage pour répondre au plus juste aux
besoins. Ainsi, il devient possible d’offrir un
complément de solutions pour une meilleure
préservation de la faune et de la flore.
Ces technologies permettent de générer de
substantielles économies d’énergie et d’émissions
de CO 2
tout en maintenant un éclairage
de qualité. « Le luminaire LED, associé à un
superviseur, permet de télésurveiller les installations
», souligne Laurent Meunier, pour qui
les maîtres d’ouvrage peuvent ainsi piloter à
distance et limiter le déplacement des équipes
au dépannage et à l’entretien préventif.
Enfin, les améliorations apportées par la
technologie LED, s’accompagnent d’une
durée de vie optimale (20 ans pour l’électronique
embarquée tels les drivers et 30 ans,
voire plus, pour les modules LED) et d’un bon
maintien du flux dans le temps (moins de
1 % de perte par an).
L’HUMAIN, LA FAUNE ET LA FLORE
En dehors de l’aspect économique, l’éclairage
LED améliore le confort de vie à domicile, au
travail et sur les espaces urbains, de nombreuses
études ayant démontré que l’éclairage
artificiel présente un impact sur le cycle circadien
de la faune, de la flore et de l’humain
(voir le livre blanc AFE/SBA « Human Centric
Lighting »). La LED apporte des solutions
en ajustant la température de couleur de la
lumière selon les besoins ; par exemple, en favorisant
les lumières chaudes le soir pour un
meilleur développement de la mélatonine, et
les lumières froides, à la reprise de l’activité,
pour favoriser le développement du cortisol.
La faune et la flore bénéficient aussi de ces
avancées : souplesse dans le choix des températures
de couleur ou dans le mode de
fonctionnement de l’éclairage et dans l’orientation
du flux vers les surfaces à éclairer.
L’ULOR de 0 % des luminaires vient compléter
les réponses de cette technologie à
l’arrêté de décembre 2018.
Pour parfaire cette approche « bioresponsable
», il convient de rappeler que la phase
d’usage d’un luminaire représente, de loin,
le plus gros impact sur la planète au regard
de la fourniture, la pose et la dépose. « Les
LED permettent de réduire de façon significative
cet impact, du fait des gains réalisés sur la
consommation énergétique et sur la maintenance
», explique Laurent Meunier.
TOUS ÉCORESPONSABLES
« Dès aujourd’hui, il n’existe aucune bonne
raison pour ne pas rénover son installation
d’éclairage », poursuit-il. D’un point de vue
économique, les gains réalisés sur son usage
permettent des retours sur investissement
rapides. D’un point de vue environnemental,
c’est un levier important pour réduire
la trace carbone et mieux préserver la nature.
Enfin, les bénéfices associés aux objets
connectés et à l’adaptation de la lumière artificielle
à l’influence de la lumière naturelle
(HCL), contribuent à améliorer le cadre de
vie en général et l’écoresponsabilité de tous
envers la planète.
© Quartiers Lumières
« ÉPURER JUSQU’À LA NUIT »
Les concepteurs lumière sont l’une des clés de voûte de l’évolution vers un
éclairage public économe en énergie, adapté aux usages et à la préservation de
la biodiversité. Conscient de sa mission de conseil auprès des collectivités et plus
généralement de la maîtrise d’ouvrage, Lionel Bessières de Quartiers Lumières,
amorce en la formalisant la tendance de la recherche d’un éclairage plus juste
qui, dans le sillage de l’arrêté du 28 décembre 2018, s’amplifie. L’agence propose
aujourd’hui aux collectivités d’élaborer un Plan de régulation et de coupures
des éclairages publics (PREP). À la croisée du juridique, de la technique et du
sociétal, cette approche contextuelle répond au « besoin d’accompagnement des
municipalités qui ne savent pas comment s’y prendre pour gérer cette transition »,
explique Lionel Bessières. Dans le cadre d’une rénovation par exemple, « des
solutions simples et accessibles rapidement existent », poursuit-il. S’appuyant sur
un diagnostic des installations, des usages et des besoins, en complément des
Sdal, l’agence souhaite avant tout soumettre une vision de la conception lumière
« qui saura se faire discrète, s’effacer et laisser vivre la nuit ». LC
28 LUX 308
RÉNOVATION EXTÉRIEURE / DOSSIER
© LuWa
Pour l’éclairage des
autoroutes wallonnes,
un chromatisme tout
particulier a été choisi
pour renforcer le
sentiment de sécurité,
augmenter la visibilité et
améliorer la perception
visuelle des objets et
des dangers potentiels.
Selon les endroits et les
usages, des températures
de couleurs différentes
seront donc utilisées
permettant de disposer
d’un éclairage confortable
en agglomération
et en dehors, de
distinguer les zones
accidentogènes, et de
préserver la biodiversité
sur les zones Natura
2000 particulièrement
sensibles.
Des lumières 4.0 pour rouler en sécurité
Depuis plusieurs mois, l’identité des routes et autoroutes wallonnes a commencé à se modifier pour tendre
vers un « Plan lumières 4.0 ». « Nous profitons de notre intervention sur l’ensemble des infrastructures
d’éclairage public pour installer plus de 2 500 capteurs », explique Bertrand Vanden Abeele, DG du consortium
LuWa et directeur développement nouvelles zones chez Citelum, en nous invitant à y circuler, en toute sécurité.
Présenté dans l’édition de LUX 301 de
mars-avril 2019, le projet LuWa 1 poursuit
sa route. En quelques chiffres, rappelons
son importance : un PPP (Partenariat public
privé) établi pour 20 ans 2 ; plus de 110000
points lumineux rénovés en LED durant les
4 premières années du contrat (fournis principalement
par Schréder et Signify) ; projet
étendu sur les 2 700 km du réseau structurant
wallon ; 76 % d’économies d’énergie
estimée au terme du contrat (1,3 milliard de
kWh) et 166000 tonnes d’émission de CO 2
sur 20 ans.Par ailleurs, ce système d’éclairage
intelligent, couplé aux « unités bord de
route » (UBR), fera des autoroutes wallonnes
les premières connectées du continent adaptées
aux futurs véhicules autonomes. Pour
atteindre cet objectif, plusieurs technologies
de détection de véhicules et de piétons sont
installées : détecteurs de présence, radars,
doppler, caméra Bosch et capteurs Bluetooth
Bluevia de Lacroix City… L’ensemble est piloté
au sein du centre de permanence d’exploitation
Perex 3 , via la plateforme collaborative
MUSE de gestion de l’espace urbain, développée
par Citelum, associée à la plateforme
logicielle City Touch, dédiée à l’éclairage extérieur,
proposée par Signify.
PRENONS LA ROUTE…
Assurant un éclairage nocturne minimum,
l’intensité lumineuse est ajustée en temps
réel selon le trafic, les conditions météorologiques,
les accidents et les travaux sur
la voirie. Décrivons quelques situations en
cours de mise en œuvre :
- l’éclairage s’adapte en fonction du trafic. Le
système de détection augmente le niveau
d’éclairement à l’approche des véhicules
afin de garantir leur sécurité. À leur arrivée,
les échangeurs s’illumineront pour en
sécuriser l’accès et informer les usagers de
l’autoroute de l’insertion du véhicule depuis
la bretelle d’accès. Aux passages piétons, un
éclairage renforcé attirera l’attention des
conducteurs sur la présence de piétons ;
- l’éclairage s’adapte à la météo. Grâce aux
données connectées par les 52 stations du
réseau routier et autoroutier wallon, l’éclairage
sera adapté aux intempéries. En cas de
chutes de neige ou de brouillard dense, l’intensité
lumineuse sera automatiquement
ajustée ;
- l’éclairage prévient d’un danger. Grâce à la
géolocalisation des équipes techniques,
les portions de voirie où se dérouleront
les interventions seront éclairées à 100 %.
Par ailleurs, lors d’un accident, le niveau
d’éclairement sera également automatiquement
augmenté sur la portion de route
concernée, pour assurer ainsi la sécurité de
tous et faciliter l’intervention des secours.
Enfin, dans le cas où un véhicule circulera
à contresens, ce qui est malheureusement
fréquent en Belgique en raison du nombre
d’échangeurs, un éclairage clignotant alertera
les conducteurs et autres usagers de
la route ;
- travailler en étant bien éclairé. En mettant tout
en œuvre pour limiter la gêne des usagers et
les perturbations du trafic, les travaux et la
maintenance se feront de nuit sur les axes à
fort trafic, leur planification tenant compte
des perturbations liées à la météo.
1. Le consortium LuWa réunit Citelum, le producteur d’électricité,
Luminus, filiale du groupe EDF, le groupe industriel belge CFE
et DIF (Capital Partners).
2. Ce PPP a été conclu avec la Sofico (Société de financement
complémentaire des infrastructures), créée en 1994 par le
gouvernement wallon. Sa mission ? Accélérer la construction
des chaînons manquants ou goulets d’étranglement situés sur
les axes transeuropéens des réseaux autoroutier et fluvial wallons.
3. Installé près de Namur, le Perex réunit notamment, 24 heures sur
24, 7 jours sur 7, la police fédérale de la route, ainsi que la RTBF
Mobilinfo.
LUX 308 29
DOSSIER / RÉNOVATION EXTÉRIEURE
FINISTÈRE SMART CONNECT
1 er territoire connecté
à l’échelle d’un département
Si l’Internet des Objets (IoT) et les projets de Smart Cities émergent, principalement dans les métropoles,
les territoires ruraux et les villes moyennes restent encore trop peu engagés. Pourtant, le Syndicat
départemental d’énergie et d’équipement du Finistère, en partenariat avec Eiffage Énergie Systèmes,
prouvent que ces expérimentations leur sont aussi accessibles. Antoine Corolleur, président du SDEF 1 ,
nous explique le déploiement du projet novateur Finistère Smart Connect, structurant, hors Brest Métropole,
le premier territoire connecté à l’échelle d’un département.
’ambition portée par le projet Finistère
Smart Connect doit permettre
«L
aux 269 communes et à l’EPCI 2 adhérentes au
SDEF, d’entrer dans l’ère des villes connectées
ou smart-cities », estime Antoine Corolleur.
Jusqu’à présent, ce sont essentiellement les
métropoles qui se sont lancées dans le développement
des applications numériques
leur permettant de disposer de nouveaux
services. « Faire bénéficier de cette avancée à
toutes les collectivités adhérentes au syndicat
départemental en leur déployant un réseau
public, tel est notre objectif », poursuit le président
du SDEF, soucieux de lutter contre la
fracture numérique entre métropoles et territoires
ruraux. À terme, ce réseau IoT, qui
restera propriété du Syndicat, couvrira l’ensemble
du territoire finistérien.
4 ANS DE DÉPLOIEMENT
Dans un premier temps, le déploiement
du réseau débutera sur l’île d’Ouessant
(835 habitants) et dans le périmètre de
la communauté de communes du Pays
d’Iroise, cette EPCI située
«
au nord-ouest
du Finistère, comptant 19 communes et
plus de 48 000
habitants. Cette
première phase permettra
de valider les
choix techniques,
de tester le fonctionnement
des
différentes briques
technologiques et
logicielles concernant l’éclairage public et la
gestion énergétique de certains bâtiments
(écoles, salles socioculturelles, mairies…). De
plus, seront validées les expérimentations de
relève des compteurs d’eau et de détection
de fuite, du remplissage des conteneurs de
déchets en apports volontaires, et, ultérieurement,
de la gestion des stationnements,
Ne pas être dépendant de
technologies propriétaires
desquelles les collectivités
ne pourraient plus se défaire.
des panneaux à messages variables… « À
l’issue de cette première phase de déploiement
et de la confirmation du bon fonctionnement
de l’ensemble de la chaîne de transmission des
données, ainsi que
des choix techniques,
nous étendrons le réseau
sur l’ensemble
»
du département »,
poursuit Antoine
Corolleur. Notamment
au niveau de
l’éclairage public, le
SDEF gérant plus de 75700 points lumineux
et 3 500 armoires de commande, dans les
communes ayant transféré leur compétence.
Enfin, lorsque ce déploiement sera terminé,
seront proposées, aux collectivités adhérant
au SDEF, les applications testées dans le Pays
d’Iroise. « Nous avons considéré qu’une période
de 4 ans permettrait “d’asseoir” la pertinence
Dans la commune d’Audierne, bornes « passage
piétons » LED SPass Haute Visibilité, fabriquées par
Abel et installées par Ineo Atlantique, sous la maîtrise
d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre du SDEF.
de ce réseau et de conforter son fonctionnement
auprès des collectivités. »
UN RÉSEAU OUVERT
Actuellement unique en France, d’autres
syndicats s’intéressant à cette solution et
certains ayant même entrepris de premières
expérimentations, le projet finistérien repose
d’abord sur « la création d’un réseau d’objets
connectés à l’usage de services publics traditionnels
destinés aux collectivités », répète Antoine
Corolleur, pour qui, ensuite, « d’autres applications,
portées par ce réseau, se développeront
inéluctablement ».
Dès la création de ce projet, une volonté politique
a clairement été affichée : « Ne pas
30 LUX 308
RÉNOVATION EXTÉRIEURE / DOSSIER
POURQUOI
CHOISIR
LORAWAN ?
« Le choix d’un réseau de communication
LoRaWAN répond
à la volonté du SDEF d’être
propriétaire de son réseau et
de s’affranchir de tout abonnement
ou lien avec un opérateur
», explique Romain Fourny,
responsable de projets
chez Eiffage Energie Systèmes
(direction régionale ouest). À
la différence, estime-t-il, de
la technologie propriétaire
Sigfox fonctionnant sur un
principe d’abonnement en
fonction du nombre d’objets
connectés. « La souveraineté
obtenue par le SDEF avec un
réseau LoRa lui assure, après
l’investissement initial, de
bénéficier d’un coût de fonctionnement
fixe et d’une autonomie
dans ses choix de gestion
», précise Romain Fourny.
Et d’ajouter que la couverture
Sigfox ou LoRa est disparate
en fonction des zones géographiques
et du niveau de performance
à atteindre (Indoor,
Outdoor, DeepIndoor).
À ce propos, la réalisation
d’une étude de couverture,
dédiée aux quatre types de
métiers déployés (éclairage
public, télé-relevés des compteurs,
gestion énergétique
des bâtiments, gestion et
optimisation des déchets),
déployés sur les communes
de gérés par le SDEF, permet
de mailler le territoire et de
dimensionner efficacement le
nombre d’antennes en fonction
des performances et de
la fiabilité recherchée, « sans
être contraint par le niveau de
couverture d’un réseau existant
».
Enfin, le dimensionnement
du réseau LoRaWAN permet
notamment la « diversité »,
chaque capteur étant couvert,
au minimum, par deux antennes.
« Ce choix fiabilise l’architecture
du projet », conclut
Romain Fourny.
être dépendant de technologies propriétaires desquelles
les collectivités ne pourraient plus se défaire,
au risque d’être contraintes à payer le prix fort. » Par
exemple, les compteurs d’eau connectés et leur
système logiciel restent souvent la propriété de
fermiers qui, lors de renouvellement d’un affermage
ou d’une concession, brident le choix des
élus. D’où le développement d’une infrastructure
ouverte LoRaWAN comme réseau de communication
(voir encadré ci-contre).
Avec un réseau public, cette dépendance disparaît
puisque les collectivités restent propriétaire
des réseaux de collecte ainsi que des systèmes
informatiques et logiciels, tout en mettant à
disposition des collectivités et des entreprises
partenaires les données recueillies.
Commune du Plourin, la maison communale place An Ty
Kear.
POUR LE QUOTIDIEN DES HABITANTS
« Le premier intérêt de ce réseau IoT bénéficiera
d’abord aux collectivités qui mesureront l’avantage
apporté par l’indépendance de la maîtrise de
ces données », considère le président du SDEF. Les
services concernés visent le quotidien des habitants,
notamment pour :
- la gestion de l’éclairage public, ajustement aux
besoins de chaque collectivité et de leurs habitants
: extinction nocturne, abaissement de
puissance, détection des dysfonctionnements,
adaptation de l’allumage nocturne aux événements
festifs ou autres… ;
- la gestion des compteurs d’eau, suppression de
la relève par agents souvent confrontés à des
difficultés d’accès, détection de fuites et meilleure
maîtrise de l’usage de l’eau ;
- la gestion énergétique des bâtiments collectifs,
les alertes transmises par les capteurs,
(températures, pollution de l’air, présences, hygrométrie…)
permettent de maîtriser les coûts
liés aux dysfonctionnements, à la maîtrise des
dépenses énergétiques, à la sécurité des lieux… ;
- la gestion des conteneurs de déchets en apports
volontaires, les informations de remplissage,
transmises par des capteurs, permettent d’optimiser
les circuits de collecte ;
- enfin, la gestion des parkings en zones denses
assure de mieux organiser les stationnements
(affichage des places disponibles, gestion du trafic
à distance…).
AU-DELÀ DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC
Le SDEF exerce la gestion de l’éclairage public
dans plus de 220 communes finistériennes, plusieurs
autres réfléchissant à lui transférer cette
compétence exigeant de plus en plus d’expertises.
Au-delà de l’éclairage public, la gestion énergétique
des bâtiments représente, aussi, l’une des
applications bénéfiques aux communes, surtout
celles ne possédant pas la compétence technique
suffisante, alors qu’existe un gisement d’économies
d’énergie potentiel dans les bâtiments
publics. « Au fur et à mesure du déploiement de la
mutualisation de services, des économies substantielles
pourront ainsi profiter aux collectivités qui
disposeront d’un service public plus réactif et moins
dispendieux », conclut Antoine Corolleur.
1. Rappelons qu’Antoine Corolleur occupe également la fonction
de secrétaire au sein du bureau de la FNCCR (Fédération nationale
des collectivités concédantes et régies).
2. EPCI, Établissement public de coopération intercommunale.
LUX 308 31
DOSSIER / RÉNOVATION EXTÉRIEURE
MÂTS D’ÉCLAIRAGE PUBLIC
L’acier et l’aluminium plébiscités
Au moment du renouvellement d’installations d’éclairage public, le choix du matériau est stratégique
car il engage pour au moins 30 ans. D’une manière générale, les critères de coûts et de longévité sont les
premiers pris en compte par les responsables, ce qui les conduit à opter le plus souvent en faveur de l’acier
et de l’aluminium qui répondent parfaitement aux exigences techniques de la norme EN 40 et s’avèrent plus
simples à entretenir. Les autres matériaux sont principalement utilisés dans le cadre de projets spécifiques.
Les mâts d’éclairage public installés actuellement en
France sont, dans une très grande majorité en acier.
Les supports en bois ou béton de type EDF sont encore
estimés à 20 % du parc, suivi par l’aluminium, puis la
fonte. « Lorsque les responsables d’éclairage public travaillent
sur des projets fonctionnels, pour lesquels le critère de
rapport qualité/prix prime, l’acier et l’aluminium constituent
indéniablement une option souvent privilégiée, explique
Flore Michael, directrice générale de ROCH Service, les
autres matériaux sont des options intéressantes lorsque l’on
souhaite mettre en valeur certains espaces, certains lieux. »
Derrière la notion de rapport qualité/prix se cache le plus
souvent la volonté de rester dans des budgets maîtrisés
et de se conformer aux exigences en termes de solidité
et de pérennité de l’équipement. Ainsi, en plus du critère
du coût, ce sont surtout la conformité à la règlementation
en vigueur en matière de tenue mécanique, la résistance
à la corrosion due aux réactions environnementales (mictions
canines, corrosion galvanique, sel de déneigement…)
et la tenue aux chocs qui sont jaugées par les responsables
d’éclairage public pour orienter les décisions et choix de
remplacements. Viennent ensuite les critères esthétiques,
les possibilités d’intégration dans l’environnement, les
possibilités de personnalisation (formes et/ou peintures)
et la maintenance (facilité d’entretien).
L’ACIER UN PEU PLUS PERFORMANT
QUE L’ALUMINIUM
Du reste, en matière de résistance mécanique, les
statistiques de résultats sur les mâts en acier et en aluminium
sont très proches, si l’on en croit les indices
de gravité (IG) obtenus lors des contrôles réalisés par
ROCH Service sur le patrimoine ancien. Globalement,
92 % des ouvrages contrôlés sont conformes et les défauts
constatés sont majoritairement liés au système
de fixation du candélabre (liaisons écrous-tiges de
scellement-rondelles).
Par rapport à l’aluminium, l’acier présente toutefois
l’avantage d’être plus performant sur le critère de la résistance
à la corrosion (d’autant plus qu’une galvanisation
spécifique peut être appliquée en pied de mât) et de ne
requérir qu’un entretien réduit. Par ailleurs, l’acier affiche
également une meilleure résistance aux chocs, un critère
important sur les axes routiers où des accidents peuvent
se produire. Enfin, au niveau de la maintenance, il faut
aussi noter que l’acier donne en général plus de signaux
d’alerte, notamment en matière de corrosion, que l’aluminium.
En revanche, l’aluminium est plus facile à mettre
en œuvre du fait de plus grande légèreté. Il offre par ailleurs
plus de possibilités de personnalisation.
Au moment du choix d’un mât, il faut aussi prendre en
QU’EST-CE QUE
LA NORME EN 40 ?
Elle définit les
contraintes techniques
en matière de
conception et de
vérification des mâts
d’éclairage public,
selon les zones
d’installation (bords
de mer, terrains plats,
terres cultivées,
zones industrielles,
périmètres urbains…)
et les qualités de
résistance mécanique
des matériaux. Elle
précise notamment
les spécifications
minimales qui doivent
être respectées selon
différents paliers
de vitesse de vent.
Elle s’applique aux
mâts de candélabres
droits d’une hauteur
maximale de 20 mètres
et aux candélabres à
crosses d’une hauteur
maximale de 18
mètres.
© Concepto
Le bois est parfois
utilisé dans le cadre
de réalisations
remarquables, comme
celle réalisée par l’agence
Concepto sur le front de
mer des Sables d’Olonne
avec des mâts rappelant
ceux des bateaux.
32 LUX 308
RÉNOVATION EXTÉRIEURE / DOSSIER
MÊME TENUE MÉCANIQUE
POUR ACIER ET ALUMINIUM
En matière de tenue mécanique
par rapport à la règlementation
en vigueur (ELS de l’Eurocode
1991-1-4), les indices de gravité
(IG) obtenus, qui déterminent les
résultats des contrôles réalisés,
sont très proches pour les mâts
en acier et en aluminium :
- IG1 82 %, IG2 : 10 %, soit
92 % d’ouvrages conformes
avec pour les IG2 des défauts
majoritairement liés au système
de fixation du candélabre
(liaison écrous-tiges de
scellement-rondelles).
- IG3 <1 % ; IG4 : 5 % et
IG5 : 2 %, soit environ 8 %
d’ouvrages non-conformes.
Les IG3 portent surtout sur
des installations récentes
et mettent majoritairement
en évidence des problèmes
de sous-dimensionnement
de massif ou de compactage de
sol. Les IG4 et IG5 caractérisent
les ouvrages sous dimensionnés
(par rapport à leur utilisation
ou leur mise en œuvre) ou en fin
de vie : le matériau n’a plus les
caractéristiques nécessaires pour
être maintenu en état de service.
Les IG5, environ 2 % des mâts
contrôlés présentaient un risque
de chute imminente.
Grace aux essais non destructifs,
mais sécurisés, cela représente
5 000 accidents potentiels qui ont
été évités ces dernières années.
L’aspect visuel des mâts est un
critère pour définir s’ils doivent
faire l’objet d’une surveillance
particulière mais ne doit pas
être à l’origine des décisions de
remplacement. Plus de 80 %
des supports en acier avec de
la corrosion sont conformes et
peuvent être maintenus en état
de service. En ce qui ce qui
concerne les contrôles de
conformité mécanique réalisés sur
les autres matériaux, ils montrent
de bonnes performances du béton
et de la fonte.
Au pied de la Tour Eiffel, la nouvelle mise en lumière menée par
l’Agence ON s’appuie sur un total de huit mâts imaginés par et
le fabricant TMC Innovation. Réalisés en acier Corten, quatre
d’entre eux mesurent 12 mètres et reçoivent une soixantaine de
projecteurs, les autres de 2,75 mètres en comptent deux.
© TMC Innovation
compte les charges additionnelles potentielles (panneaux,
kakémonos, jardinières, décorations de Noël,
caméras ou autres capteurs…). Là encore, l’acier et
l’aluminium présentent des garanties. « Notre choix
se porte désormais le plus souvent sur des modèles en
acier de 4 mm d’épaisseur de tôle, afin de permettre
l’ajout de charges additionnelles sans difficultés ou de
pouvoir répondre à des projets de mutualisation »,
indique Christophe Demesmay, chef du service
Systèmes et réseaux de la communauté urbaine
de Besançon. Sur ce territoire, comme sur bien
d’autres, 99 % des besoins sont couverts avec des
mâts en acier et quelques-uns en aluminium (la
communauté urbaine renouvelle au total un millier
de points lumineux par an, dont la moitié sur
mâts). « Nous nous penchons sur d’autres matériaux
uniquement dans le cadre d’un aménagement particulier
ou du souhait d’un architecte », poursuit-il.
Dans le Calvados, le SDEC (Syndicat départemental
de l’énergie) ne procède pas autrement. Pour les
73 000 luminaires publics qu’il entretient (sur les
450 communes adhérentes), il sélectionne le plus
souvent des mâts droits cylindro-coniques en acier
galvanisé peint. « Nous ne remplaçons que les mâts
de plus de 30 ans, ce qui nous a conduits à acheter
près de 2 000 mâts par an ces trois dernières années »,
explique Wilfried Kopec, en charge de l’éclairage
public et président du centre régional AFE de Normandie,
« l’acier galvanisé répond à tous nos critères
de résistance, parallèlement nous avons aussi fait
quelques opérations avec des mâts en bois pour des
endroits bien précis, mais cela reste exceptionnel d’autant
plus que la maintenance est plus exigeante ». Le
SDEC installe le plus souvent des mâts en acier traditionnel
de 3 mm d’épaisseur, voire plus s’il existe
des projets d’installations de jardinières ou de capteurs
par exemple. Tout cela dans le strict respect
de la norme EN 40 (voir encadré) car le vent peut
souffler fort dans le Calvados, sur les bords de mer !
PEINTURES ET SUBLIMATION
« Incontestablement, l’acier et l’aluminium sont aujourd’hui
les matériaux majeurs, les plus prescrits
et acceptés par la maîtrise d’ouvrage », confirme le
concepteur lumière Roger Narboni, « nous travaillons
parfois avec du bois mais toujours après une grosse
bataille pour vaincre les réticences ». En revanche, les
mâts mixtes peuvent susciter l’intérêt des collectivités,
par exemple un mât en bois rehaussé en métal.
« Si le choix se porte le plus souvent sur l’acier ou l’aluminium,
il nous reste fort heureusement la possibilité
de donner des formes spéciales, des couleurs spécifiques,
à nos réalisations », explique Roger Narboni.
En effet, même les points faibles de l’acier et de
l’aluminium, à savoir un manque d’esthétisme et
de singularité, peuvent être en partie gommés par
divers procédés. Par exemple, les mâts en aluminium
fluoformés (travaillés par écrasement avec
des galets) peuvent prendre diverses formes. Côté
couleurs, l’éventail de peintures adaptées est aujourd’hui
très large et décliné pour plusieurs types
d’environnement (les peintures spéciales bord de
mer sont particulièrement résistantes). La sublimation
permet aussi de marquer une différence. Il
s’agit de films plastiques appliqués sur les mâts qui
permettent de leur donner n’importe quel aspect.
« Mais finalement, en termes d’esthétisme, la question
est de savoir si l’on veut que les mâts soient visibles ou
pas », tranche Marc Aurel, designer et créateur de luminaires
(notamment en céramique), « cela peut être
intéressant de mettre en évidence des mâts sur un lieu
que l’on cherche à valoriser, mais sur les boulevards ou
le long des routes la répétition des mâts conduit souvent
les décideurs à opter pour des couleurs neutres ».
Hervé Reynaud
LUX 308 33
DOSSIER / RÉNOVATION EXTÉRIEURE
Plaidoyer pour une mutualisation intercommunale
Depuis quelques années, de nombreuses collectivités se sont lancées dans la rénovation énergétique
de leur éclairage public sans toujours s’inscrire dans des perspectives organisées et cohérentes. Ainsi,
en intervenant de manière isolée, elles optimisent certes la gestion technique du réseau sans pour autant
profiter d’économies d’échelle. Yves Raguin, chef du département Infrastructures en réseaux, au sein de la
FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) décrit les bienfaits de la mutualisation.
Première brique de l’efficacité énergétique, la
technologie LED annonce un changement de paradigme
en matière d’éclairage public, de développement
durable, de smart city et smart territoires. « Cette technologie
associée à l’avènement du numérique permet de
réaliser de substantielles économies d’énergie et de piloter
à distance les installations, confirme Yves Raguin, pour
qui l’éclairage devient ainsi un élément-clé qui ne servira
bientôt plus uniquement à illuminer les rues. »
Désormais, dans plusieurs villes, les installations
d’éclairage public sont utilisées pour gérer des applications
urbaines telles que l’éclairage par détection de
présence, la mesure en temps réel des données météorologiques
ou du niveau de remplissage des conteneurs
à déchets, la gestion des flux de circulation des véhicules
et des piétons, la gestion du stationnement, la
sonorisation des espaces, la mesure des niveaux de
particules fines, d’ozone, de pollution sonore et encore
bien d’autres services comme l’arrosage automatique
des espaces verts ou l’alimentation des bornes de recharge
pour véhicules électriques. En plus d’apporter
de nouveaux services et d’améliorer le cadre de vie
des citoyens, ces applications permettent de rendre
les villes moins énergivores et plus vertes. « Nous l’aurons
compris, cette approche multiservices de la télégestion
de l’éclairage permet bien évidemment de mutualiser aussi
les coûts », considère Yves Raguin.
DÉVELOPPER UNE VISION POLITIQUE
Aujourd’hui, les entreprises affichent leur volonté de
se positionner comme de véritables acteurs dans la
transition numérique et énergétique. Leurs actions
permettent de mettre en valeur des infrastructures via
les objets connectés, de générer des économies d’énergie
tout en contribuant à la valorisation du patrimoine
et faire du candélabre un support d’objets connectés
pour apporter plus de services aux citoyens. « Incontestablement,
les enjeux de l’éclairage public sont donc
corrélés à ceux de la smart city », poursuit Yves Raguin
en estimant que les technologies peuvent apporter de
la valeur aux territoires et aux villes. « Toutefois, cela
suppose avant tout de développer une vision politique ainsi
que des solutions propres à mutualiser les équipements
afin de cumuler plusieurs objectifs. »
« La problématique des cités intelligentes, grandes,
moyennes et petites, ainsi que des territoires connectés
n’est plus liée à la technologie mais aux contraintes budgétaires,
pouvant être dépassées par une vision politique
consistant à intégrer plusieurs projets, structurants pour
les territoires, adaptés à leur diversité », poursuit-il. En
effet, l’une des préoccupations des collectivités est la
gestion des données (mobilité, transports, eau, énergie,
chauffage urbain) qu’il faut maîtriser au moyen de
services internes et/ou externalisés.
Les collectivités ont besoin de ces données pour créer
de la valeur ajoutée, en les croisant, tandis que les syndicats
de grande taille et les métropoles ont tout intérêt
à maîtriser les outils de communications électroniques
sur leurs territoires et les systèmes d’information nécessaires
à la continuité du service public. De plus en plus
de services passeront par les objets connectés, ce qui devrait
permettre d’améliorer l’équation économique par
un retour sur investissement.
« Les territoires savent s’adapter et innover, à condition de
disposer d’une vision d’ensemble », considère le chef de
département de la FNCCR, cette dernière préconisant,
dans cette perspective, de réaliser un schéma directeur
d’aménagement lumière (SDAL), voire d’aménagement
d’objets connectés. C’est la raison pour laquelle la Fédération
invite les communes à transférer la compétence
Éclairage public aux EPCI (Établissement public de coopération
intercommunale) ou aux syndicats mixtes afin
de mutualiser les coûts d’investissement et les travaux,
de bénéficier d’aides financières, et, également, de partager
une vision commune de l’éclairage public sur
l’ensemble du territoire géré par le syndicat.
LA COMMUNE CONSERVE SES PRÉROGATIVES
« L’éclairage public représente l’exemple parfait d’une compétence
où la mutualisation intercommunale pertinente
est conciliable avec les exigences d’un service public de qualité
au plus près des administrés », estime Yves Raguin, en
rappelant qu’en cas de transfert de la compétence Éclairage
public aux syndicats, « le maire continue d’exercer
son pouvoir de police (arrêtés fixant les lieux et horaires
d’éclairement) et la commune conserve ses prérogatives ».
Et de conclure que, face aux différents enjeux (sécuritaires,
économiques, environnementaux…) représentés
par l’éclairage public, véritable outil de la transition
énergétique, « les syndicats intercommunaux mixtes
d’énergie ou les métropoles sont mobilisés et structurés
pour réussir cette transition ».
À suivre sur www.lux-revue-eclairage.fr
En éclairage public, le CGEDD préconise :
- le renforcement des partenariats avec les syndicats d’énergie ;
- la création d’un conseil national « lumière ».
L’ÉCLAIRAGE PUBLIC, UN
OUTIL DE LA TRANSITION
ÉNERGÉTIQUE
Aujourd’hui, on estime
à environ 10 millions
le nombre de points
lumineux installés en
France, pour une puissance
appelée de 1 260 MW,
soit environ une tranche
nucléaire. Chaque année,
cet éclairage public
consomme 4,7 TWh
et représente 48 %
de la consommation
d’électricité des
collectivités et 37 % de
leur facture d’électricité.
Environ 75 % des
luminaires installés sont
âgés de plus de 25 ans, le
taux de renouvellement
s’élevant entre 3 et 4 %
par an. Aussi, faudraitil
environ 30 ans pour
entièrement renouveler ce
parc vieillissant. Pour les
collectivités, l’éclairage
public, dont le potentiel
d’économie d’énergie se
situe entre 50 et 80 %,
demeure un des enjeux de
la transition énergétique,
les syndicats d’énergie et
les métropoles en gérant
environ la moitié du parc.
Enfin, soulignons que,
dans notre pays, les
dépenses annuelles
consacrées à l’éclairage
public s’élèvent à près
de 2 milliards d’euros,
dont 1 milliard à la
maintenance, 450 millions
au renouvellement du
parc et 550 millions à la
consommation d’énergie.
34 LUX 308
AU PHIL DE LUX / PUBLI-RÉDACTIONNEL
PHILIPS SOLAR HYBRID
ÉTENDRE AUX PAYS DU NORD
LE POTENTIEL DE L’ÉCLAIRAGE SOLAIRE
« Installez un éclairage solaire, partout, avec la gamme de luminaires Solar Hybrid », conseille Signify,
en commercialisant une nouvelle gamme de luminaires. Disponible en versions autonomes ou hybrides,
cette nouvelle génération de luminaires permet d’accéder à l’énergie solaire durable, plus accessible
et plus fiable que toute autre énergie. Qui plus est, elle réduit la consommation d’électricité ainsi
que l’empreinte carbone.
Solar Hybrid permet
à 6,5 milliards de personnes
supplémentaires
de bénéficier des avantages
de l’éclairage solaire.
offre “Philips Solar Hybrid” est
«L’ constituée de luminaires pouvant
fonctionner dans les régions où l’ensoleillement
est saisonnier », introduit Bertrand Aveline,
chef de produit « Smart City », Signify-France,
en rappelant que, jusqu’à présent, « quand
on entendait parler d’éclairage solaire, on pensait
généralement à des systèmes autonomes,
«
hors réseaux, plus particulièrement adap-
»
tés aux zones privées d’accès à l’électricité ».
Depuis quelque temps, Signify propose déjà
des solutions adaptées à ces nombreuses
applications (en Asie, Afrique, Amérique,
Australie et également en Europe). Désormais,
grâce à l’offre Solar Hybrid, « chacun
peut tirer profit d’un véritable éclairage solaire,
même en cas d’ensoleillement saisonnier ».
AU CŒUR DES SOLUTIONS
Tout a été rendu possible grâce au nouveau
contrôleur de charge Philips Combo Gen4
permettant aux lampadaires d’utiliser de
l’électricité solaire propre, quand le soleil
brille…, et via le réseau lorsque ce n’est pas
le cas. « En optant pour l’alimentation par batterie,
nous réduisons la charge sur le réseau aux
heures de pointe », poursuit Bertrand Aveline,
pour qui cette gamme de chargeurs solaires
est la plus complète du marché.
Combinant les fonctions de chargeur,
contrôleur et driver LED sur la même carte
électronique, le Combo Gen4 peut utiliser la
36 LUX 308
fonctionnalité de gestion à distance sans fil. Par ailleurs, ce contrôleur
de dernière génération pilote des luminaires allant de 1 000 à
24 000 lumens, performances permettant de les adapter à un grand
nombre d’applications (zones piétonnes, grandes artères urbaines,
territoires ruraux…).
Enfin, les contrôleurs de charge Combo offrent une large plage de
jours d’autonomie, durant lesquels l’énergie reste stockée dans
la batterie, et assurent une efficacité « système » allant jusqu’à
175 lm/W, l’une des plus élevées de l’industrie.
COMMENT ÇA MARCHE ?
Les panneaux solaires
de la solution Solar
Hybrid chargent les
batteries durant la
journée et utilisent
l’énergie stockée pour
alimenter, la nuit,
les luminaires LED.
Lorsque les batteries
sont déchargées, les
luminaires basculent
automatiquement, grâce
au contrôleur de charge
Philips Combo, sur
l’alimentation réseau.
Alors que les systèmes
d’éclairage solaire,
hors réseau autonome,
peuvent nécessiter
jusqu’à trois jours de
capacité de charge pour
éviter les extinctions,
cette nouvelle solution
intègre un système
rationalisant la
demande d’énergie en
cas de mauvais temps
prolongé. En effet
ce système permet
de garantir dans ces
situations (tout au long
de l’année), une source
d’éclairage.
La solution Solar
Hybrid, possède comme
avantage de pouvoir
garantir par tous
temps, le bon niveau
d’éclairement à l’aide du
réseau électrique restant
toujours disponible
comme solution de
secours.
PUBLI-RÉDACTIONNEL / AU PHIL DE LUX
LA GAMME SOLAR HYBRID
Le « Tout en un ». Le SunStay,
est un luminaire intelligent et
tout en un, équipé de batteries
au lithium-fer-phosphate,
de panneaux solaires, d’un
détecteur de présence et
de chargeurs intégrés. Son
embout de fixation sur un mât
a spécialement été conçu pour
assurer différentes inclinaisons
ainsi qu’un montage latéral ou
en top de mât.
Les « Spécifiques ». Luma
Gen2 Solar et LumiStreet Gen2
Solar sont deux luminaires
spécifiques capables,
également, d’être intégrés
dans des solutions d’éclairage
solaire efficaces et durables,
en réduisant notamment la
pollution lumineuse.
« Ces produits sont prêts à
fonctionner et à être connectés
en toutes circonstances »,
souligne Indranil Goswani, en
rappelant qu’ils sont proposés
en version autonome ainsi
qu’en version hybride.
«
»
L’énergie solaire
est un élémentclé
de notre
engagement
en faveur du
développement
durable.
Signify France
199, rue Julie Victoire Daubié
54100 Nancy, France
www.signify.com/fr-fr
LUX 308 37
PERSPECTIVES
Renouvellement
d’installations d’éclairage
extérieures : l’apport
des solutions connectées
Au rythme d’un renouvellement
avoisinant les 3 % par an,
les installations d’éclairage
extérieures migrent
progressivement vers la
technologie LED. Cette évolution
peut être l’occasion de les faire
basculer dans l’univers de
l’éclairage connecté. Grâce
aux nœuds de communication
et aux divers capteurs ajoutés,
le pilotage, la supervision et
la maintenance des luminaires
peuvent être facilités, et de
nombreuses données tierces
peuvent être acheminées.
Depuis l’arrivée des lampes LED, le marché de
l’éclairage public fait l’objet de beaucoup d’attention
car les perspectives d’économie d’énergie sont
attractives. En effet, on estime que la migration totale
des luminaires extérieurs vers la technologie LED pourrait
abaisser la facture d’électricité de 30 à 50 %. Sur
un parc de plus de 9 millions de points lumineux, le
gain financier envisageable est donc considérable. « Il
s’agit d’une technologie de rupture qui apporte intrinsèquement
une réduction de la consommation énergétique,
mais qui permet aussi un pilotage amélioré des luminaires
lorsqu’elle est associée au digital », explique Philippe Badaroux,
président du Cluster Lumière. Pourtant, cette
migration prendra du temps puisque le taux de renouvellement
est d’environ 3 % par an et que, pour l’heure,
seulement 5 à 10 % du parc d’éclairage public français
a déjà été rénové avec des LED (contre 30 à 40 % en
Allemagne, en Grande-Bretagne et dans les pays scandinaves).
DES BÉNÉFICES INCONTESTABLES
SUR LE PILOTAGE, LA SUPERVISION
ET LA MAINTENANCE
Pourtant, il semble d’ores et déjà sage de réfléchir
chaque projet de renouvellement à l’aune des possibilités
offertes par l’éclairage connecté. Certes, cela
peut susciter quelques craintes chez les responsables
d’éclairage public car le renouvellement d’un luminaire
engage pour au moins 30 ans. Mais les bénéfices
sont d’importance. D’une part, au niveau du pilotage, la
Poste de pilotage
permettant la gestion
connectée de l’ensemble
des équipements
urbains de la ville de
Dijon (éclairage public,
feux de circulation,
vidéoprotection…)
dans le cadre du projet
OnDijon.
Sur les autoroutes wallonnes, Citelum a déployé un éclairage
connecté afin d’adapter le niveau d’éclairement en fonction
de la météo et de la densité du trafic, mais aussi d’alerter en
cas d’accident.
télécommande des armoires et des points lumineux est facilitée
pour permettre un éclairage adaptatif (afin d’ajuster
la puissance lumineuse et le niveau d’éclairement selon les
situations, en point à point ou par groupes de luminaires).
D’autre part, la supervision est centralisée et simplifiée
grâce à des remontées d’informations pertinentes (en provenance
des drivers, notamment sur le nombre d’heures
d’allumage, la puissance électrique et la température du
driver) permettant de s’assurer du bon fonctionnement
de l’équipement. Enfin, la maintenance profite aussi de
ces données pour devenir de plus en plus prédictive car
38 LUX 308
PERSPECTIVES
THIERRY MARSICK,
DIRECTEUR DE
L’ÉCLAIRAGE URBAIN DE
LA VILLE DE LYON :
« POUR L’INSTANT,
L’ÉCLAIRAGE CONNECTÉ
RESTE UN PARI »
La métropole rhodanienne
s’est engagée de manière
raisonnée dans la voie
de l’éclairage connecté,
essayant de déployer ce
type d’installations là où
cela semble pertinent. Il
s’agit notamment d’un
quartier entier du 3 e
arrondissement dans
lequel a été mis en place
un système de détection
de présence afin de
réduire la consommation
électrique. « Mais cela
reste pour l’instant un
pari car les industriels
ont du mal à vraiment
parler d’interopérabilité
en matière de supervision
des équipements
connectés, même s’il y a
des tentatives avec TALQ2
et uCIFI1 », tempère
Thierry Marsick, directeur
de l’éclairage urbain,
« d’une manière générale,
il faudrait plus de visibilité
sur la pérennité de ce
type d’équipements car
les renouvellements
d’installations extérieures
sont peu fréquents ».
Même s’il ne conteste
pas le bien-fondé de la
migration progressive vers
le connecté, le directeur
de l’EP lyonnais regrette
les conditions dans
lesquelles est en train de
s’opérer cette évolution.
« Avec la technologie
LED, la maintenance ne
sera plus basée sur un
modèle préventif mais
prédictif, poursuit-il, sur
ce sujet, nous n’avons pas
beaucoup d’informations,
les industriels sont en
retard ».
L’éclairage connecté permet le pilotage à distance, y compris depuis
des plateformes web, comme celle proposée par BH TEchnologies,
baptisée LUCEnergie.
le comportement des luminaires sera de mieux en
mieux connu. Par ailleurs, au-delà de la gestion des
équipements, la remontée d’informations pourra aussi
fournir des indications précises sur le respect des
objectifs de réduction de la consommation d’électricité.
« Il est en effet important de pouvoir vérifier, à tout
moment, que l’investissement initial permet bien de réaliser
la trajectoire de transition énergétique fixée », explique
Taisei Miura, CEO de BH technologies qui a connecté
dans cette perspective ses horloges astronomiques
(systèmes d’abaissement de tension) grâce à la technologie
LoRa. Pour l’heure, même si la quasi-totalité des
points lumineux d’éclairage public sont paramétrés,
très peu sont vraiment pilotés en France. Il faut dire
que le manque d’interopérabilité entre les luminaires et
les capteurs de différentes marques n’a pas favorisé les
prises de décisions. Mais les choses sont en train d’évoluer,
notamment avec la certification Zhaga D4i qui va
progressivement concerner de plus en plus de produits.
« Sur nos nouvelles familles de produits, nous faisons plus
de 80 % de nos ventes en version connectable, c’est-à-dire
avec un driver Zhaga D4i intégré », indique Renaud le
Bec, market segment director chez Signify, « ce protocole
nous permet d’arriver aujourd’hui à l’interopérabilité
des données ». Ce qui ouvre le champ des autres usages
de l’éclairage public connecté, ceux liés à la smart city.
MUTUALISER L’INFRASTRUCTURE
ET LES DONNÉES
En effet, le parc de mâts d’éclairage public d’une ville
peut constituer un maillage assez intéressant afin d’y
positionner tout type de capteurs. Dans cette logique,
l’idée est donc de mutualiser l’utilisation de l’infrastructure
d’éclairage public avec les autres services de la
ville, mais aussi de mutualiser les données qui y transitent.
Il peut s’agir de données liées au smart lighting
bien entendu, mais aussi de données permettant la gestion
intelligente des déchets, de l’eau, des parkings…
Ainsi, de nombreux capteurs peuvent être mis à profit
pour proposer des solutions aux contraintes des différents
métiers d’une collectivité, comme des capteurs de
présence, de vibration, de température, de bruit. Toutefois,
tous les capteurs ne pourront pas être installés
sur des mâts d’éclairage public, notamment les caméras
surveillant les places de stationnement (qui utilisent
en général beaucoup d’énergie et ne sont pas compatibles
avec Zhaga D4i) ou encore les capteurs destinés
à la mesure de la qualité de l’air (qui doivent être nettoyés
tous les mois, ce qui générerait un coût important
s’ils étaient installés à plus de 5 m de hauteur).
Par ailleurs, l’éclairage connecté peut aussi faire sens
en dehors des zones d’habitation, notamment sur les
axes routiers. Citelum a ainsi déployé un dispositif sur
les autoroutes de Wallonie destiné à adapter le niveau
d’éclairement en fonction de la météo et de la densité
du trafic, mais aussi à alerter en cas d’accident et à
détecter les véhicules circulant à contre-sens. « Notre
approche repose sur
la mutualisation des
«
Sur nos nouvelles
familles de produits,
nous faisons plus
de 80 % de nos
ventes en version
»
connectable, avec
un driver Zhaga D4i
intégré.
Renaud le Bec,
market segment director
chez Signify
capteurs afin de mutualiser
les usages »,
souligne Xavier de
Charentenay, CEO
de Citelum, « cela
nous permet de nous
engager sur des services
et de mettre en
place des contrats
de performances,
nous ne sommes
pas là simplement
pour remplacer des
lampes ! ». Une approche
qui semble
de plus en plus
coller à la réalité
du terrain, notamment
celle des petites collectivités. « Pour ces dernières,
la gestion et le suivi de fonctionnement d’un équipement
connecté peuvent représenter une charge de travail importante
», explique Yves Le Henaff, CEO de Kawantech, « il
est par conséquent important de s’engager auprès d’elles
dans le cadre de contrat de performances, pas uniquement
au niveau énergétique mais aussi en termes de pollution
lumineuse ». En effet, nombre de collectivités veulent
surtout s’assurer d’être en conformité avec la loi sur ces
points, avant d’aller plus loin. Pour y parvenir, elles ont
tout autant besoin de contrats de service adaptés que
de technologies connectées. HR
1. TALQ2 : protocole standard mondial mis au point par le consortium TALQ, destiné
à permettre à un logiciel de gestion centralisée de communiquer avec des
périphériques extérieurs de différentes marques, dans le cadre d’un projet smart city.
uCIFI : modèle de données et interface unifiés sur plusieurs technologies
de réseaux (y compris LoRa), proposés par l’alliance uCIFI afin de faciliter
le développement de projets smart city.
LUX 308 39
PERSPECTIVES
COLORIMÉTRIE
De XYZ à LMS, vers plus de personnalisation
La colorimétrie, considérée comme la science de la couleur, a pour objectif de spécifier les couleurs
de manière universelle en s’appuyant sur un ensemble de données et de procédures. Fondée sur
des évaluations visuelles, la CIE (Commission internationale de l’éclairage) travaille, à présent,
au lien entre colorimétrie et physiologie expliquant, comme le précise Sophie Jost 1 , certains désaccords.
Dès 1931, la CIE a normalisé le système colorimétrique XYZ
largement utilisé depuis lors. Dans ce système, obtenu par transformation
linéaire du système colorimétrique RGB (rouge, vert, bleu),
les primaires théoriques ont été choisies pour que toutes les couleurs
aient des composantes trichromatiques X, Y et Z positives, et pour
que Y représente la luminance.
Rappelons que ce système CIE 1931 est valable pour un observateur
de référence avec un champ visuel de 2° (pour lequel la vision des
couleurs est due uniquement aux cônes). Pour des champs visuels
plus large (pour lesquels les bâtonnets sont présents), la CIE a normalisé,
en 1964, un autre système colorimétrique appelé X 10
Y 10
Z 10
,
correspondant à un champ visuel de 10°.
Fonctions colorimétriques
2
1
x y z I m s
NOUVEL ENSEMBLE
Depuis ces dates, des améliorations considérables ont été réalisées
au niveau de la mesure et du contrôle de la couleur qui se sont traduites
par d’immenses progrès portant sur la connaissance de la
vision des couleurs. « En particulier, souligne Sophie Jost, en ce qui
concerne la détermination d’un système dont les fonctions colorimétriques
seraient directement liées à la sensibilité des cônes et ayant une signification
physiologique. »
En effet, si l’on en revient aux fondamentaux, la vision des couleurs
commence, avec l’absorption des photons, par les pigments visuels
contenus dans les cônes de la rétine dans laquelle existent trois familles
de cônes :
- les cônes L (Long), sensibles aux grandes longueurs d’ondes ;
- les cônes M (Medium), sensibles aux longueurs d’ondes moyennes ;
- les cônes S (Short), sensibles aux courtes longueurs d’onde.
Ainsi, la lumière, en tant que stimulus déclenche une sensation de couleur
qui peut être définie par les trois signaux L, M, S correspondant à
trois types de cônes. « Malgré la difficulté de la tâche, poursuit Sophie
Jost, la CIE a récemment déterminé les sensibilités spectrales fondamentales
des cônes (correspondant à un rayonnement externe, incident sur la
cornée), solution qio a permis de déduire un nouvel ensemble de fonctions
colorimétriques fondamentales nommé LMS. »
ASSURER LES INDUSTRIELS
Cette colorimétrie, basée sur la physiologie, pourrait expliquer le désaccord
parfois constaté entre des couleurs visuellement différentes
alors que les valeurs colorimétriques sont identiques. En effet, certaines
études ont démontré que des erreurs importantes peuvent
exister, dans la spécification actuelle des couleurs, en utilisant l’observateur
colorimétrique standard CIE 1931 « en particulier lors de
l’utilisation de sources de lumière à spectre étroit comme les LED », précise
la responsable de la division-1 de CIE-France. Et d’ajouter qu’« en
prenant en compte le champ de vision, l’âge de l’observateur, tout en
considérant les variabilités interindividuelles, la colorimétrie LMS pourrait
expliquer les désaccords entre individus et permettre la mise en place
0
360 460 560
660
Longueur d’onde (nm)
Fonctions colorimétriques CIE-XYZ et CIE-LMS.
d’une colorimétrie plus individualisée ». Aussi, par le biais du Comité
Technique TC1.98, la CIE travaille à évaluer l’opportunité de la colorimétrie
LMS afin que les industriels de la couleur, de l’imagerie
et de l’éclairage soient assurés qu’elle est adaptée à leur utilisation.
NOUVELLES OPPORTUNITÉS
Ce lien entre colorimétrie et physiologie, pourrait, en outre, être plus
simple à utiliser et plus facile à comprendre, tout en offrant de nouvelles
opportunités pour résoudre les problèmes de mesure et de
perception des couleurs. « Aussi bien dans l’industrie que dans la vie
quotidienne en prenant en compte les variations dues à l’âge, au champ
de vision et à la diversité des observateurs », commente Sophie Jost.
Les travaux du comité technique consisteront, d’une part, à définir
une feuille de route, répertoriant les mesures colorimétriques de
la CIE actuellement basées sur les fonctions XYZ, et, d’autre part, à
envisager de créer de nouvelles mesures basées sur les fonctions fondamentales
du cône LMS.
Pour certaines mesures existantes, tels les modèles d’apparence colorée,
la feuille de route pourrait recommander une simple transition
vers le système LMS conservant des valeurs très similaires pour ces
mesures. « Dans d’autres cas, plus complexes, la feuille de route pourrait
suggérer l’ouverture d’un nouveau comité technique », conclut Sophie
Jost. JD
1. Sophie Jost est responsable de la division-1 Vision et couleur de la CIE-France et chercheuse au sein
du laboratoire Génie civil et bâtiments de l’ENTPE (École nationale des travaux publics de l’État).
PUBLICATIONS CIE DE RÉFÉRENCE (EN ANGLAIS)
- CIE 170-1:2006 Fundamental chromaticity diagram with physiological axes. Part 1
- CIE 170-2:2015 Fundamental Chromaticity Diagram with Physiological Axes.
Part 2: Spectral Luminous Efficiency Functions and Chromaticity Diagrams
- CIE 015:2018 Colorimetry, 4 th Edition
760
40 LUX 308
PERSPECTIVES
LUMIÈRE D’AUTOMNE ET CONFINEMENT
Comment éviter
la « double
peine » ?
Le second épisode de confinement intervient
alors que nous venons de basculer en heure
d’hiver, synonyme de journées plus courtes
et moins lumineuses. « Le confinement
entraîne une double peine pour notre moral,
pour notre santé mentale et pour notre
vision », souligne l’Association française
de l’éclairage en rappelant quelques règles
d’hygiène lumineuse pour lutter contre
la dépression saisonnière dont 1 Français
sur 10 serait victime.
Le passage à l’heure d’hiver, et le manque de luminosité
qui l’accompagne, représente une période d’altération
des cycles biologiques et de la vision, le confinement aggravant
cette altération. « Ces changements sont souvent peu ou
mal écoutés et compris, car c’est un domaine mal connu dont
on ne parle pas assez, ni ne se préoccupe », regrette Christophe
Orssaud, président du collège Santé de l’AFE.
Les symptômes de la dépression saisonnière sont nombreux et
peuvent être très complexes, l’arrivée de l’automne rimant avec
un changement d’appétit, du poids, du sommeil, de la vivacité
et de l’humeur. Pour y remédier, l’AFE rappelle quelques
règles d’hygiène lumineuse :
• S’exposer au moins une heure à la lumière naturelle tous
les jours et de préférence à heure fixe en milieu de journée.
• Obscurité totale pour dormir (sans témoins lumineux ni veilleuses).
• Un couvre-feu digital : pas d’écrans au moins une heure avant
d’aller dormir.
• Pas d’écrans avant 3 ans et pas plus d’une heure par jour
avant 12 ans, les yeux des enfants n’étant pas capables de
protéger l’œil comme chez les adultes.
• Ne pas regarder d’écrans dans le noir.
• Toutes les 20 minutes, lever les yeux des écrans pendant
20 secondes et fixer un point au loin (regarder par la fenêtre).
• Ne pas regarder directement les sources lumineuses et ne
pas s’en approcher à moins de 30 cm.
• Porter des lunettes de soleil par beau temps.
Enfin, en période de confinement, durant laquelle il est demandé
de télétravailler et de rester chez soi, il convient de ne pas
oublier de « soigner » l’éclairage de son espace de travail… là
encore, en prenant en compte les règles dispensées par l’AFE.
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LUX 308 41
À LA LOUPE
Éclairage
solaire :
le début du
décollage ?
Jusqu’à présent réservé aux
territoires bien ensoleillés et aux
applications de petite envergure,
l’éclairage solaire semble en
train de franchir une étape. En
effet, le bond technologique
réalisé ces dernières années par
les industriels permet
d’envisager aujourd’hui
d’installer du solaire dans de
nombreux endroits. De plus, de
grands fabricants se positionnent
désormais sur ce segment et
devraient aider à son
développement. Mais de
nombreux obstacles subsistent.
Tour d’horizon.
e solaire représente actuellement environ 1 % de l’infrastructure
«Ld’éclairage public en France, estime Julien Rapin, directeur
commercial de Novéa Energies, mais on ressent un dynamisme croissant,
entre 3000 et 5000 mâts solaires sont posés chaque année. »
S’il est pour l’instant difficile de pouvoir s’appuyer sur des chiffres
de ventes cumulées précis pour quantifier ce marché, une évolution
semble en effet se fait jour depuis 2 ans. Alors que le recours
au solaire ne concernait historiquement que de très petits projets,
des applications plus conséquentes sont désormais envisagées.
Et ce n’est pas très surprenant car des avancées technologiques très
importantes ont été réalisées ces dernières années. En effet, grâce
aux LED, l’efficacité lumineuse a été nettement améliorée pour
atteindre 175 lumen/watt en solaire. Cela a permis de réduire la
surface des panneaux solaires (dont le rendement s’est accru dans
le même temps) et l’encombrement des batteries (dont la capacité
a néanmoins été multipliée par quatre pour les modèles LiFePO4
et NiMH). Enfin, l’intelligence embarquée (avec les contrôleurs de
charge) a fait de nets progrès dans l’optimisation des installations.
LES LAMPADAIRES HYBRIDES VONT-ILS
CHANGER LA DONNE ?
Bien sûr, il reste de nombreux freins au développement de l’éclairage
solaire, au premier rang desquels figure la densité du réseau
électrique français. En d’autres termes, partout où des points
lumineux raccordés sont en place, il n’est pas forcément avantageux
d’installer un luminaire solaire. Ainsi, actuellement, le
recours au solaire ne fait véritablement sens que dans les zones
où l’éclairage n’est pas présent et dans les endroits où le raccordement
au réseau est vétuste. Pourtant, cette logique pourrait
bien être remise en cause dans les prochains mois par l’ambition
d’un nouvel entrant, et non des moindres : Signify. En effet,
l’industriel néerlandais (déjà présent dans le solaire en Afrique
et en Asie) a décidé de lancer en cette fin d’année un produit
hybride (intégrant une batterie mais pouvant faire appel au réseau
électrique en cas de besoin). Ce n’est pas le premier grand
fabricant à s’intéresser au solaire (Thorn, Comatelec Schréder et
Les routes et autoroutes peuvent
aussi être éclairées avec des
lampadaires solaires, comme
le démontre Fonroche sur une
bretelle d’autoroute à Calais.
LAGAZEL
SE LANCE EN FRANCE
Œuvrant depuis longtemps
en Afrique, la société
ligérienne Lagazel a décidé
de s’attaquer au marché
français, en adressant
notamment les campings,
les zones de loisirs et les
aménagements paysagistes,
avec de petits lampadaires
solaires. « Le contexte est
aujourd’hui favorable, les
gens sont l’écoute du solaire,
mais il ne faut pas brûler
les étapes », estime Arnaud
Chabanne, fondateur. « Le
solaire est adapté aux endroits
où les câbles de raccordement
au réseau électrique ne sont
pas tirés, c’est le cœur de
ce marché. » Lagazel est
en train de travailler au
développement de sa gamme
et recherche des distributeurs
dans l’Hexagone.
© Fonroche
42 LUX 308
À LA LOUPE
«
La
»
possibilité d’installer
de l’éclairage sans avoir
à engager de frais de génie
civil motive la plupart
des projets.
le groupe Ragni, notamment, l’ont précédé),
ni à concevoir une solution hybride, mais Signify
pourrait donner une impulsion nouvelle
et décisive en tant que leader du secteur. « Une
solution hybride permet d’assurer la continuité
du fonctionnement du luminaire même si l’ensoleillement
n’est pas présent toute la journée »,
explique Bertrand Aveline, chef de produits
smart city. Ce type de solutions constituent
donc une réponse à l’une des grandes craintes
des responsables d’éclairage public, notamment
dans les régions situées au-dessus de la
Loire. En revanche, l’investissement initial à
consentir est plus important puisqu’il faut financer
le mât solaire et le raccordement au
réseau. « Nous croyons beaucoup au marché du
solaire et nous l’abordons avec de fortes ambitions,
souligne Bertrand Aveline, d’autant plus
que, grâce à la miniaturisation des systèmes, les
luminaires solaires peuvent maintenant intégrer
tous les composants, à savoir le panneau
solaire, la batterie, le module LED et le contrôleur
de charge. » Cette intégration rend les
mâts solaires plus esthétiques et devrait ainsi
permettre de lever quelques objections sur
ce point. Mais l’optimisme de Signify repose
aussi sur des considérations macro-économiques.
En effet, à terme, le développement
du solaire pourrait permettre d’alléger sensiblement
l’usage du réseau électrique en
début de nuit, au moment où il est le plus
sollicité. Une belle perspective.
DE PLUS EN PLUS D’APPLICATIONS
Toutefois, pour l’heure, c’est surtout la possibilité
d’installer de l’éclairage sans avoir à
engager de frais de génie civil qui motive la
plupart des projets. Et les applications possibles
sont de plus en plus nombreuses :
arrêts de bus, pistes cyclables, parkings,
voies vertes, allées de parcs et jardins, voies
d’accès aux espaces sportifs, chemins piétonniers,
aires de covoiturage, ronds-points,
voies secondaires, zones industrielles ou
zones artisanales. Même certaines zones résidentielles
commencent à être équipées de
lampadaires solaires (notamment pour les
voies de circulation dans les lotissements).
« Pour l’heure, le marché français représente
à peine 20 millions d’euros, indique Laurent
Lubrano, directeur général de Fonroche,
mais le potentiel est très important car désormais,
d’un point de vue technologique, tout ce
qui est du domaine de d’éclairage public pourrait
être réalisé en solaire. »
Fonroche, qui est devenue en un peu plus
de 10 ans le leader de l’éclairage solaire en
France, et l’un des principaux acteurs au niveau
mondial (90 millions d’euros de CA),
fait figure de pionnier. Comme pour donner
l’exemple des possibilités du solaire, la société
lot-et-garonnaise éclaire depuis trois
ans une bretelle d’autoroute à Calais, dans
un département les moins ensoleillés de
l’Hexagone. Et elle annonce être en discussion
actuellement avec des villes (petites et
moyennes) désireuse de passer 30 à 40 %
de leur éclairage public en solaire. « Bien sûr,
tout cela est possible grâce à l’amélioration de
l’efficience des panneaux solaires, des LED et
des batteries, poursuit Laurent Lubrano, mais
aussi parce que les prix ont progressivement
baissé, les panneaux solaires valaient 1,8 € le
watt-crête à nos débuts, ils coûtent aujourd’hui
moins de 0,20 € tout en étant plus efficaces ».
ENCORE QUELQUES FREINS
Néanmoins, malgré ce contexte favorable,
plusieurs paramètres freinent encore le développement
de l’éclairage solaire. Outre la
densité et la bonne qualité du réseau électrique
évoquées plus haut, ce sont aussi
les relations professionnelles historiques
tissées entre les collectivités et les industriels
de l’éclairage qui rendent difficile la
migration. Par ailleurs, le retour sur investissement
n’est pas encore très lisible en
matière d’éclairage solaire, notamment parce
que le niveau d’investissement initial dépend
beaucoup de la puissance désirée et du type
de lampadaires déployés (les modèles hybrides
sont nettement plus chers). Ce point
semble faire hésiter bon nombre d’élus qui
pourraient laisser des plumes (électorales)
Si 2021 confirme être l’année du « décollage »
du marché de l’éclairage public solaire, il
aura fallu attendre plusieurs évolutions
technologiques, permettant l’amélioration
des performances des produits.
© Nowatt Lighting
SEPT ANS DÉJÀ !
Les pistes cyclables, de plus en plus utilisées, font
également partie des lieux où l’éclairage solaire est très
adapté. Nowatt Lighting a déployé 600 plots autour de
l’étang de Thau.
dans ce type d’opérations. « Enfin, s’il est
difficile de convaincre les grandes agglomérations
de passer au solaire, les collectivités
de taille moyenne sont plus réactives, mais ce
sont parfois des syndicats d’électrification qui
y gèrent l’éclairage public, indique Jacques
Gouteyron, PDG de Nowatt Lighting et président
du groupe de travail dédié au solaire
au sein du syndicat de l’éclairage, or ces derniers
n’ont pas véritablement intérêt à se passer
du réseau électrique ». Malgré ces obstacles,
Nowatt Lighting croit aussi fermement au
développement du solaire, y compris sur
le segment de l’éclairage architectural qu’il
adresse plus particulièrement, s’employant
à convaincre les concepteurs lumière. « En
fait, je pense que le solaire pourrait atteindre les
20 % du marché global de l’éclairage public en
2030, poursuit Jacques Gouteyron, car, progressivement,
l’électricité devrait être allouée
prioritairement à d’autres usages que l’éclairage
». À suivre. HR
En effet, déjà en 2013, LUX présentait, dans
son édition 270 de janvier-février (p. 53-55),
huit solutions proposées par Abel, Simon
Lighting, Ragni, Eco Innov, Thorn, Eclatec
et HEI Solar. JD
LUX 308 43
L’éclairage public solaire
moins cher que le réseau !
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douce il y a 8 ans, afin de tester la fiabilité des
lampadaires solaires proposés par Fonroche. Depuis
nous multiplions les projets sur la commune : rondspoints,
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Jean-Dionis du Séjour,
Président de l’agglomération d’Agen (47)
www.fonroche-eclairagesolaire.fr
Tél : +33 (0)5 53 77 97 41
contact@fonroche-lighting.com
ZAC des Champs de Lescaze CS 90021
47310 ROQUEFORT FRANCE
SÉLECTION / ON AIME
LED extérieur :
une migration progressive
En matière de rénovation d’installations
d’éclairage extérieures, la tendance est
aussi à la migration progressive vers des
luminaires LED (beaucoup plus sobres en
termes de consommation électrique). Mais,
à la différence des dispositifs d’éclairage intérieurs,
le renouvellement des équipements
en place s’effectue à un rythme beaucoup
moins soutenu. En effet, les mâts d’éclairage
public sont le plus souvent installés pour
une trentaine d’années. Dans ce contexte,
les opérations de rénovation prennent
une importance particulière où le choix
des matériels joue un rôle prépondérant.
Chaque projet, chaque application, possède
ses propres spécificités auxquelles il
convient d’apporter la réponse plus adaptée.
Vous trouverez ci-dessous une sélection
de produits dédiés aux renouvellements
d’éclairages extérieurs, ainsi que les derniers
lancements de produits sur un marché
de l’éclairage de plus en plus drivé par la
technologie LED et les solutions connectées.
HR
RÉNOVATION EXTÉRIEURE
MÂT ESTHÉTIQUE
Destinés à l’éclairage public, le Mât X et sa
crosse rectangle (conçue pour intégrer des
modules LED standards) semblent constituer
une suite logique à la gamme de mâts supports
de lignes aériennes de Valmont. Le mât en
acier S355 (avec une crosse en tôle aluminium
mécano-soudée) est doté d’une finition en
polyuréthane bi-composants. Le profilé X
qui le caractérise permet de répondre aux
exigences techniques et esthétiques des
prescripteurs. Des habillages personnalisés
peuvent compléter l’ensemble.
LUMIÈRES FINES
Le nouveau module LED LINEARlight Rigid Finesse d’Osram vise à permettre des éclairages sophistiqués
(par exemple des structures des murs accentuées, des façades mises en valeur). Dans cet objectif, il permet
une grande flexibilité grâce à différentes optiques et lentilles (wall grazing et wall washing), une large
amplitude de températures de fonctionnement (-30° à +50°) et des flux lumineux pouvant dépasser
les 2 000 lm. Il dispose également d’un grand choix de températures de couleur (de 2 400 à 5 000 K)
et affiche une durée de vie de 60 000 heures.
ÉNERGIE POSITIVE
Enoa est une solution innovante proposée par
Novea Énergies. Ce dispositif solaire d’éclairage
public est aussi producteur d’énergie. Plus précisément,
le candélabre produit de l’énergie toute la journée grâce
à son panneau solaire. Elle sert bien sûr à alimenter
le luminaire mais est aussi réinjectée dans le réseau
électrique pour être utilisée instantanément au plus
près (bâtiment, usine…). La nuit, le luminaire consomme
de l’énergie sur le réseau de manière traditionnelle.
Par conséquent, pas de batterie sur ce modèle mais
un micro-onduleur. La puissance du panneau solaire
est comprise entre 160 et 260 W.
LARGE FOCALE
Module LED compact, l’OptiKa P80 F3, doté
d’un flux lumineux de 82 lumens, est conçu
pour être installé en extérieur. Proposé par
Ledit Yaki, il est doté d’une focale large de
160° et a été spécifiquement développé pour
éclairer des enseignes en rétro-éclairage
indirect. Mais il peut aussi être utilisé pour
des enseignes de 50 à 200 mm de profondeur.
Ce module 3 points est disponible en plusieurs
couleurs et plusieurs blancs. IP68.
BALISAGE DÉCORATIF
Conçu pour un usage intensif, le BXP est un
plot de balisage extra-plat adapté aux parkings
et lieux de passage. Dessiné par Mauricio
Clavero pour Ambiance Lumière, et primé
par L’Observateur du Design, il est à la fois
fonctionnel et décoratif. Avec sa petite hauteur
(22 mm), il peut être installé en saillie, au sol,
sans réserve. En fonte d’inox, il peut résister à
une charge statique de 2 tonnes. Disponible en
blanc froid (5 500 K), rouge, ambre, vert et bleu.
LUX 308 45
ON AIME / SÉLECTION
RÉNOVATION EXTÉRIEURE
HAUT LED
Victoria est une tête de candélabre qui
convient à l’éclairage extérieur toutes
hauteurs. Conçu en aluminium (LM6), il est
disponible en trois versions (mini, standard,
maxi) et une douzaine de puissances allant
de 6 à 200 W. EAS Solutions l’a doté de
trois optiques (étroite, médium, large) et de
plusieurs températures de couleur (3 000 K,
4 000 K, 5 000 K, Golden Orange, Bat Light).
Son flux lumineux atteint 28 000 lm avec une
efficacité lumineuse de 140 lm/W en 3 000 K.
Diverses solutions d’éclairage intelligent sont
intégrables à ce luminaire LED (par exemple
avec les connecteurs Zhaga).
POLYVALENCE ARCHITECTURALE
Thorn Lighting a lancé la nouvelle génération
de sa gamme Contrast. Elle comprend trois
tailles de projecteurs polyvalents (la plus
grande offrant un rendement lumineux
pouvant aller jusqu’à 16 000 lm). Toutes les
versions sont disponibles avec une gamme de
blancs monochromatiques (2 200 K, 2 700 K,
3 000 K et 4 000 K), ainsi que des couleurs
dynamiques RGBW. Grâce à la connectivité
sans fil, chaque projecteur Contrast peut être
facilement contrôlé et configuré. La solution
Balance White de Contrast, associée à la
gradation en DALI-2, adapte l’éclairage en
fonction de la saison ou de l’environnement.
ÉCLAIRAGE DE RAMBARDES
Le Farou est un projecteur encastrable miniature
conçu par le fabricant français Orsteel Light.
Discret et facile à encastrer dans des rambardes plates
ou arrondies, il est destiné à l’éclairage de passerelles,
ponts et autres édifices publics ou privés. Son
intégration est possible après un perçage de 15 mm
de diamètre dans la rambarde. En inox 316L,
il résiste à la corrosion, y compris en front de mer.
Il est disponible en plusieurs angles et plusieurs
couleurs de LED.
LUMIÈRES DE CHANTIERS
Destinés au secteur de la construction et aux sociétés
de location, les projecteurs de chantiers Site Light de
Scangrip (fabriqués au Danemark) sont dotés de la
toute dernière technologie LED, du refroidissement
actif et du pilotage via Bluetooth. Le Site Light 30
sera prochainement rejoint par le Site Light 60 dans
la gamme du constructeur. À noter qu’une série
d’accessoires est disponible en option, notamment
une mallette de transport et un trépied.
KIT SOLAIRE
Doté d’un panneau solaire de 10 ou 50 W en fonction
des besoins, le kit solaire Sobox de Lagazel permet
à tout un chacun de bénéficier d’une lumière forte
et continue, sans avoir à être connecté à un réseau
électrique. Le modèle Sobox Power peut aussi alimenter
des petits équipements électriques en toute autonomie
(radio, ventilateur, télévision). Économe, écologique
et remarquablement pratique, Sobox constitue une
solution efficace pour éclairer les sites les plus isolés
(cabane, camping-car…).
CONNEXION LORA
Nouveauté Arcom Citylone pour cette
fin d’année : le SL-Connect. Il s’agit d’une
antenne LoRaWAN permettant de connecter
un contrôleur d’éclairage en pied de mât
à un réseau radio LoRaWan. Le SL-Connect
permet donc de connecter en radio un ancien
luminaire qui n’a pas de connectique Zhaga. Il
peut gérer plusieurs points lumineux avec une
seule antenne, en étant configurable en local
via une application smartphone, ou à distance
via le superviseur auquel il est rattaché.
PROJECTEUR
CONNECTÉ
Le Palco InOut Framer,
conçu par l’agence Artec3,
prend place dans la
gamme de projecteurs
professionnels d’iGuzzini,
dédiée à l’éclairage
architectural extérieur.
D’un design minimaliste, le
produit se caractérise par
ses multiples accessoires
optiques qui permettent
de réaliser un scénario
créatif personnalisé
et dynamique, grâce
à la technologie DALI.
Connecté en Bluetooth,
Palco InOut Framer se pilote
depuis un smartphone.
Trois températures de
couleur (2 700 K, 3 000 K,
4 000 K) sont disponibles
avec des flux lumineux
compris entre 5 et 2000
lumens.
BEAU SOLAIRE
Dans le catalogue de Novea Énergies,
la gamme Akkor répond à des besoins
d’éclairage public esthétiques. Elle est
composée de colonnes en aluminium
extrudé, à section carrée et bouts
arrondis. Sur ces modèles, le panneau
solaire est intégré à la structure, sur
les faces. La batterie (au Lithium Fer
Phosphate) est située dans le mât. La
gamme Akkor se décline en plusieurs
hauteurs, en plusieurs puissances
de panneau solaire et de capacités
de batterie. L’efficacité lumineuse du
module LED intégré est de 130 lm/w.
46 LUX 308
SÉLECTION / ON AIME
RÉNOVATION EXTÉRIEURE
SIMULATIONS CRÉATIVES
Pour faciliter l’utilisation de son emblématique
borne Korner, Ragni vient de lancer un tout nouveau
simulateur dédié. Celui-ci permet de la configurer en
ajoutant les modules au gré des besoins, tout en tenant
compte des contraintes techniques. De l’éclairage
à la mise en valeur, en passant par l’esthétisme,
les fonctionnalités de communication, le haut-parleur,
la détection, le WiFi, la caméra, cet outil créatif et
technique est conçu pour donner vie aux projets
les plus personnalisés.
HORS CADRE
X4 et X4 S sont des lampadaires solaires à dalle
sans cadre. Une première ! Élaboré par P.Box
(filiale de Leadsun), le système sans cadre
possède une grande capacité de conversion
grâce à son panneau solaire double face, un
système de contrôle des batteries intelligent
et un contrôleur de charge et décharge efficace.
De plus, le design est allégé et la poussière et
les salissures ne peuvent pas s’accumuler…
puisqu’il n’y a pas de rebords.
PLEINES LIGNES
L’éclairage des terrains de sport n’est
pas simple, et celui des courts de tennis
en particulier. NLX propose désormais
sa solution Tweener sous forme
d’abonnement mensuel pour aider les clubs
à s’équiper. Il est constitué de deux lignes
de modules LED à installer sur la clôture
du court et destinées à l’éclairage de la
surface de jeu, des modules additionnels
viennent éclairer les balles hautes.
Le niveau d’éclairement moyen est
supérieur à 300 lux et l’IRC supérieur à 70.
RÉSISTANCE COMPOSITE
Les mâts en composite constituent une
alternative intéressante lors du renouvellement
de lampadaires d’éclairage public. Le matériau
ne subit pas de corrosion et ne nécessite
pas d’entretien. Sur ce segment de marché,
Deschamps et Adhorna se sont rapprochés
fin 2019 et proposent une gamme complète,
notamment la gamme Fenyx (polyester
et fibre de verre) qui comprend des mâts
de 3 à 14 m, avec des diamètres au sommet
de 60 ou 78 mm. Disponible dans tous les
RAL, avec en option des finitions spéciales
(texturisation, peinture anti-adhérente, etc.).
MESURE ET ÉVALUATION
DE TOUTES LES SOURCES LUMINEUSES
APPAREILS PORTABLES HAUTE QUALITÉ À PRIX ABORDABLE
Éclairement, Luminance, Chromaticité, Indice de Rendu des Couleurs
IRC, Température de couleur, Longueurs d’ondes crête et dominante,
Valeurs spectrales, Pureté d’excitation, Écarts de valeurs...
SCIENTEC
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calibration, du SAV et la distribution de :
Luxmètres, Photomètres, Chromamètres, Vidéocolorimètres,
Photogoniomètres, Spectroradiomètres,
Sources de référence...
ON AIME / SÉLECTION
DERNIERS LANCEMENTS
MESURE SALVATRICE
Les rayonnements UV, VIS et NIR (entre 230 nm
et 1 000 nm) en provenance de toutes les sources
lumineuses y compris des LED, font l’objet de
toutes les attentions. Le spectroradiomètre
Specbos 1211 UV-VIS-NIR proposé par
ScienTec, permet l’analyse des risques liés
à ces rayonnements, au niveau des yeux et de
la peau. Portable, sensible et facile d’utilisation,
ce spectroradiomètre mesure la luminance et
l’éclairement. Il fournit également la longueur
d’onde dominante, la pureté, la température
de couleur et l’IRC.
SIMPLIFICATION SANS FIL
Avec HubSense, Osram propose de simplifier la
transformation des systèmes d’éclairage existants
en infrastructures flexibles et sans fil. Il s’agit
d’un outil de mise en service (disponible sous
forme d’application mobile) compatible avec les
luminaires, capteurs et éléments de commande
équipés de composants QBM Osram (basés sur
la norme Bluetooth). Le système supporte également
les commutateurs sans fil. À noter que
le convertisseur Bluetooth-to-DALI-2 QBM DALI
CONV LI permet d’intégrer des luminaires
et capteurs DALI-2 dans le réseau sans fil.
TUBES LED RETROFIT
Pour anticiper l’arrêt des tubes fluorescents au
1 er septembre 2023, Sylvania lance sa nouvelle
gamme de tubes LED universels retrofit T8
Universal proposés en deux gammes qui se
distinguent par leur durée de vie et leur efficacité
lumineuse (de 117 à 150 lm/W). ToLEDo T8
Universal est recommandé pour une intégration
dans des luminaires ouverts (en version
1 200 mm/18 W et 1 500 mm/24 W) alors que
ToLEDo Superia T8 Universal est adapté pour une
installation dans les luminaires étanches fermés.
DOWNLIGHT EFFICACE
Nouvelle gamme de downlights dédiée
à l’éclairage général diffus des espaces
commerciaux et des bureaux (notamment pour
les plafonds hauts nécessitant un rendement
lumineux élevé), Miled Evo est l’évolution de la
gamme Miled de Reggiani. Dotée de nouveaux
modules LED et de nouvelles optiques, elle
comprend trois diamètres (166 mm, 200 mm
et 254 mm) et deux types de réflecteurs (satin
et semi-spéculaire). Elle permet une efficacité
lumineuse jusqu’à 130 lm/W. Miled Evo dispose
aussi du système Mollablok pour une installation
dans des faux plafonds d’une épaisseur maximale
de 35 mm.
LUMINAIRE ÉLÉGANT
Avec Shoemaker, Grok réinterprète un classique de
l’éclairage. Son abat-jour en feutre confère à l’espace
chaleur et capacité d’insonorisation. La technologie
LED associée au smart lighting permet de contrôler la
température de couleur (de 2 700 à 6 500 K) et la puissance
de la lumière (avec des flux lumineux allant de 1 088 à
4 002 lumens). Ce luminaire est particulièrement destiné
aux restaurants, bureaux et projets de « soft contact » en
général. Disponible en deux coloris : gris et anthracite.
LUMINAIRE CONNECTÉ
Muni de rampes de LED orientables capables de reproduire
une optique asymétrique (afin de s’éloigner d’une zone
très chaude) ou de pivoter sur elles-mêmes (pour réaliser
un éclairage indirect), le luminaire RLE d’EAS Solutions
constitue une solution d’éclairage LED connecté affichant
un très haut rendement (avec un flux lumineux allant de
18 000 à 65 000 lumens et une efficacité lumineuse allant
jusqu’à 160 lm/W). Il est équipé de capteurs intégrés
(luminosité, présence) et d’un module Bluetooth Low Energy.
H0302_Pub AELSYS_v2.1-HD.pdf 1 10/03/2020 17:16
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Une gamme de contrôleurs, capteurs
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SÉLECTION / ON AIME
DERNIERS LANCEMENTS
LED MODULAIRE
Avec Finea LED, Trilux propose
un système de canaux lumineux
polyvalent et modulaire,
simple à configurer quels que
soient le type d’installation, la
technologie d’éclairage souhaitée
et les capteurs associés.
Disponible en 50 mm pour
tout type d’installation (version
encastrée, saillie, suspendue ou
asymétrique) et en trois couleurs
(noir, blanc et gris argent), il
permet de combiner les couleurs,
les optiques, les répartitions
lumineuses, les longueurs
de modules, et ainsi de créer
des structures lumineuses.
LAMPES DÉSINFECTANTES
L’intérêt de la technologie UV-C
n’étant plus à démontrer, les
fabricants ne cessent d’innover
pour proposer des fonctionnalités
de désinfection à divers univers
professionnels. C’est le cas
d’UVescence qui a conçu une
armoire à UV-C. Équipée de 2 à
3 lampes, cette dernière permet,
par exemple, de désinfecter
rapidement serviettes, draps,
peignoirs et tenues. Par ces
temps de pandémie, les salons
de coiffure, les hôpitaux, les
casernes de pompiers ou encore
les clubs de sport pourraient être
les premiers intéressés.
PROFILÉ PERSONNALISABLE
Nouveau luminaire LED chez Sfel, le Suda offre un éclairage uniforme à travers une
lentille et une grille optiques, avec un flux élevé allant jusqu’à 6 207 lm. Il affiche
un UGR inférieur à 16. Avec un corps et des embouts peints, ce profilé entièrement
noir est plutôt sobre et discret. Il s’intègre dans tout type d’espace grâce à sa faible
largeur (40 x 80 mm). Par ailleurs, il est personnalisable grâce à diverses options :
longueur sur demande, DALI, éclairage dynamique avec des LED à variation de
blancs.
TUBE EN POLYCARBONATE
L’Ecoptimo Nano de Ledit Yaki est un
tube de grande longueur (de 60 cm
jusqu’à 1,5 m) en polycarbonate
spécifique qui garantit une résistance
à la courbure et à la casse, tout en
conservant une haute luminosité
(125 lumen/Watt) et un IRC supérieur
à 83. Son driver assure un éclairage
sans scintillement, pour un confort
visuel qui réduit la fatigue oculaire.
Il est annoncé avec une durée de vie
de 40 000 heures.
PARAFOUDRES pour ÉCLAIRAGES LED
• Très compacts
• Connexion par bornier vis ou ressort
• Capacité de décharge 10 kA
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• Montage intégré luminaire ou pied de poteau
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ON AIME / SÉLECTION
DERNIERS LANCEMENTS
DRIVER INTENSE
Le PX789 PXM est un driver de LED à
courant constant pilotable en DMX RDM. Sa
particularité est de travailler en forte intensité.
Il commande en effet un canal réglable de 600
jusqu’à 2 300 mA en 24 à 60 V. L’intensité est
calibrable sur 17 plages distinctes de 100 mA
d’amplitude. Proposé par Lumières Utiles,
il travaille en modulation 16 bits pour une
excellente gradation flicker free. Il se configure
avec un PX 277 ou en RDM, pour l’adresse et
pour le comportement par défaut en cas de
perte de DMX.
INTERRUPTEURS
HAUT DE GAMME
Fabriquée en France, la collection Cannelée,
dessinée par Jean-Michel Wilmotte, affiche
une surface travaillée directement dans du
laiton massif d’une épaisseur de 5,5 mm,
pour créer des vagues régulières. Les patines
(15 finitions au choix), réalisées à la main,
présentent des reflets en fonction de la lumière
ambiante. Produite par Meljac, spécialiste
des appareillages électriques haut de gamme,
cette série d’interrupteurs est entièrement
personnalisable. Plusieurs designs de leviers
sont disponibles.
LUMIÈRES
ARCHITECTURALES
La nouvelle collection
de Delta Light, baptisée
Reflections, prend place
dans son portefeuille
d’éclairages architecturaux
techniques. Elle est
composée de trois gammes :
Soirée (photo) qui propose
un jeu sculptural autour
de carrés et de cercles
sous forme de suspensions
pour petits et grands
espaces, Miles qui joue sur
la transparence du verre
(en rose, ambre, fumée et
dépolie) et Mello qui se veut
directement inspirée par
l’ambiance disco des années
70.
TUBE POLYVALENT
Le luminaire à tube réflecteur
Erfurt LED de Norka est
conçu pour les applications
industrielles et les zones à
hautes exigences de protection,
dans le cadre d’un montage
individuel ou en ligne. Le corps
du luminaire est en matière
synthétique renforcée à la fibre
de verre, avec couleur similaire
au RAL 9010. Grâce à la
technique du joint court
et à l’indice de protection IP65,
il résiste de manière fiable à
l’humidité, à la poussière
et à la pénétration d’insectes.
À noter que son tube réflecteur
est orientable.
GRILLES DÉCORATIVES
Pensée par Michael Anastassiades
pour le célèbre restaurant Four
Seasons de New York, Coordinates
est un système d’éclairage LED
composé de bandes lumineuses
horizontales et verticales
dessinant des structures en forme
de grilles éclairées. Ce luminaire
proposé par Flos est disponible
dans un large éventail de
configurations comprenant quatre
lustres suspendus de différentes
tailles et trois luminaires
plafonniers, disponibles en deux
longueurs. En aluminium extrudé
avec une finition champagne
anodisée et un diffuseur en
silicone blanc opale. Tous les
modèles sont dimmables via un
choix de protocoles comprenant
Push, DALI et 0-10V.
ÉCLAIRAGE FLEXIBLE
Le groupe Linea Light élargit la famille Rubber
de la collection I-LèD avec de nouveaux modèles :
Rubber 2D Mini (seulement 6 mm, certifié IP67),
3D Optic (avec un système optique s’adaptant
aux dimensions réduites du circuit intégré
et aux contraintes dues à la flexibilité),
3D Protection (permettant une flexibilité maximale
et une immersion jusqu’à 3m) et 3D with Concrete
Finish (avec une finition gris ciment appliquée
à la fois sur le profilé et sur la surface émettrice).
MÉTAL LAQUÉ
ET SUSPENSION
Bio-s et Bon Ton sont les deux
nouvelles lampes designées par
Oriano Favaretto chez Bonaldo,
le fabricant vénitien. Elles sont
caractérisées par un fort aspect
sculptural. La première nommée
affiche une structure en métal laqué
et un abat-jour en verre soufflé,
favorisant les effets de contrastes
et de reflets. La seconde est une
suspension qui gravite autour d’un
axe central formé de trois lames
métalliques. Dessus, des sphères
en verre constituent les abat-jours.
LAMPADAIRE HCL
Luctra complète sa gamme avec une version
à éclairage biologique. En effet, le lampadaire
Vitawork HCL permet de changer la
température de couleur d’un blanc chaud
relaxant (2 700 K) à un blanc froid dynamisant
(6 500 K). Proposé en 10 000 lumens, il
permet d’éclairer une pièce jusqu’à 10 m 2
grâce à son éclairage asymétrique. Son
efficacité lumineuse est d’environ 135 lm/W
et son rendu de couleurs supérieur à 80.
Pilotage manuel ou automatique avec
détecteur de présence par infrarouge
et capteur de luminosité.
50 LUX 308
SÉLECTION / ON AIME
DERNIERS LANCEMENTS
TUBES ANTIVIRUS
Comme chacun sait désormais, le rayonnement UV-C dispose d’un
spectre invisible extrêmement efficace pour l’éradication de virus et
autres germes. Ledvance propose des tubes à rayonnement ultraviolet
de type C, accompagnés d’une réglette à détection de mouvements
dédiée. Ces tubes fluorescents T8 UV-C ont une émission d’ultraviolets
concentrés à 254 nm pour permettre la désinfection de surfaces, la
purification de l’air ou encore de l’eau. Ils sont disponibles en 440 mm
(15 W / 25 W), 900 mm (30 W / 55 W) et 1 200 mm (36 W / 75 W).
POSSIBILITÉS ÉTENDUES
La gamme Creavo LED comprend des luminaires encastrés, des
plafonniers et des luminaires suspendus et un large choix de
répartitions lumineuses et de formats. Ce nouveau luminaire de
Trilux constitue une solution d’éclairage directionnel très adaptée
pour les secteurs tertiaire et éducatif. Avec la diversité de ses tailles
(13 au total) et la grande variété de ses optiques, il s’adapte à tous
types de faux plafonds. Il est doté de la technologie ConVision, une
optique en deux parties (lentille et cellule) conçue pour améliorer
l’efficacité énergétique (jusqu’à 150 lm/W) et le confort visuel.
UV-C MANIABLES
Alors que la France s’est à nouveau confinée,
de plus en plus de fabricants proposent des
solutions UV-C, efficaces contre les virus.
C’est le cas de Derungs avec son nouveau
stérilisateur UV qui permet une désinfection
rapide et une inactivation des germes sur tous
types de surfaces et d’équipements. Petit et
très maniable, cet appareil peut répondre à de
nombreux usages. Son utilisation est sécurisée
et son extinction automatique.
DESIGN COMPACT
Optix, la gamme de luminaires tertiaires de Sylvania, s’enrichit d’un nouveau modèle : Optix R4 Cells. Luminaire 4 cellules LED
au design compact (310 x 100 x 45 mm), il est conçu pour s’intégrer dans les plafonds des espaces restreints (couloirs, petits
bureaux…) et permet un contrôle optimisé de l’éblouissement (UGR < 18 pour la finition aluminium et UGR < 22 en blanc).
Avec un flux lumineux allant jusqu’à 122 lm/W, et deux températures de couleur (blanc chaud à 3 000 K et blanc neutre à
4 000 K), il est également disponible en version dimmable (DALI).
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