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Production Maintenance n°46

Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE

Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE

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www.maintenanceandco.com<br />

TECHNOLOGIE<br />

Appliquer les CND dans les<br />

opérations de maintenance<br />

Page > 10<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

La maintenance<br />

s’ouvre à la RFID<br />

Page > 20<br />

MANAGEMENT<br />

Des méthodes pour<br />

fiabiliser les interventions<br />

Page > 28<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

L’hydraulique et<br />

l’étanchéité à l’honneur<br />

Page > 43<br />

EPI<br />

Quelles solutions pour<br />

lutter contre les TMS ?<br />

Page > 56<br />

Spécial Enova Paris<br />

LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE<br />

N° 46 septembre 2014 trImestrIeL 20 €<br />

> page 10


NOUVELLES CAMÉRAS<br />

INFRAROUGES FLUKE<br />

Ti 90 et Ti 95<br />

NE MANQUEZ RIEN :<br />

IMAGE VISIBLE &<br />

RÉSOLUTION SPATIALE !<br />

Une netteté optimale pour voir<br />

même le PLUS PETIT DÉTAIL<br />

Conçu avec


Editorial<br />

Faire des CND une stratégie<br />

pour la maintenance<br />

Les outils de contrôle non destructif (CND) sont de plus en plus présents dans les industries, au<br />

point de devenir indispensables pour certaines d’entre elles. Il faut en effet rappeler que les méthodes<br />

de thermographie infrarouge, de ressuage, d’analyse vibratoire et autre magnétoscopie<br />

et ultrasons, ne sont pas nouvelles. Les moyens d’inspecter l’état des ouvrages, de surveiller<br />

le comportement des machines de production ou de déceler la moindre apparition de corrosion<br />

dans les systèmes mécaniques sont de plus en plus nombreux et font preuve d’une efficacité<br />

rarement mise en doute.<br />

On trouve également les CND dans un nombre élargi de secteurs d’activité, qu’il s’agisse de<br />

l’industrie manufacturière, pharmaceutique ou agroalimentaire, l’aéronautique ou l’automobile,<br />

en production comme en maintenance. Mais ils sont aussi davantage utilisés dans les services<br />

liés à l’après-vente ou au support technique, pour l’entretien de parcs de machines ou encore de<br />

flottes d’avions ; le groupe Airbus (ex EADS), par exemple, a depuis déjà près de dix ans orienté<br />

l’une de ses stratégie vers le recours aux CND, et plus particulièrement les CND améliorés (via<br />

l’intégration d’appareils intelligents), les CND embarqués (grâce à des capteurs embarqués sur<br />

les aéronefs) ou encore le Structural Health Monitoring (SHM), autrement dit, le suivi de santé<br />

d’une structure.<br />

Aujourd’hui, les CND ont rejoint l’industrie et même si de nombreux efforts restent à fournir, notamment<br />

en termes de puissance des systèmes ou de fiabilité des capteurs, le CND profite des<br />

progrès réalisés dans des activités connexes, à commencer par l’identification, la traçabilité, les<br />

équipements informatiques sans oublier les logiciels, les systèmes d’acquisition, de traitement et<br />

de transfert de données etc. Bien plus qu’un moyen d’optimiser la maintenance, le CND se révèle<br />

être une stratégie à part entière, dotant l’entreprise d’un avantage concurrentiel. Reste aux industriels<br />

d’investir (parfois massivement) dans des équipements adéquats, une fois avoir bien défini<br />

leurs besoins et de ne pas oublier de s’entourer des compétences nécessaires ; il serait dommage<br />

d’abandonner une opportunité de croissance faute d’être capable d’utiliser le matériel…<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 1


COFELY ENDEL, LEADER EN FRANCE<br />

DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE<br />

ET DES SERVICES ASSOCIÉS<br />

Mobiliser des expertises pour trouver la solution adaptée,<br />

Élaborer un projet sur mesure,<br />

Renforcer les performances de votre outils de production,<br />

Contrôler, anticiper, intervenir en urgence...<br />

ACCOMPAGNER L’INDUSTRIE DE DEMAIN<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 2


SOMMAIRE<br />

ACTUALITÉS<br />

Entreprises & marché<br />

Un nouveau président pour Schneider<br />

Electric France ..................................4<br />

Un centre dédié<br />

au traitement de l’air .........................4<br />

Produits & technologies<br />

La télémaintenance, une stratégie<br />

clé pour les constructeurs<br />

de machines .....................................6<br />

SPÉCIAL ENOVA PARIS 2014<br />

TECHNOLOGIES<br />

Appliquer les CND là où le doute ne doit pas exister ..................10<br />

Diagnostic de défauts dans les structures mécaniques<br />

par Subspace Fitting .......................................................................14<br />

De l’intérêt du contrôle non destructif à bord d’un bateau ..........16<br />

Le Sepem renouvelle<br />

l’expérience toulousaine ...................8<br />

MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />

La RFID trouve sa place<br />

dans la maintenance .......................20<br />

La RFID, une technologie adaptée<br />

aux besoins de la maintenance ......22<br />

Quelles solutions de modélisation<br />

pour optimiser la maintenance ? .....24<br />

MANAGEMENT<br />

SPÉCIAL PRÉVENTICA NANTES<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Préventica pose ses valises à Nantes .........................................54<br />

Apprendre à combattre la première cause<br />

de maladies professionnelles ..........................................................56<br />

Protection des pieds :<br />

répondre à la diversité de la maintenance ...................................59<br />

L’amélioration de la fiabilité passe par<br />

la « monétisation » des risques .........28<br />

La TPM, un levier de sécurité<br />

pour la maintenance .......................32<br />

Intégrer la maintenance<br />

à chaque étape d’un projet ..............37<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Artema demande la suppression<br />

de deux fiches d’opération ..............42<br />

Spécial Hydraulique - Etanchéité<br />

Ne pas délaisser l’état des<br />

équipements hydrauliques ..............43<br />

Les compteurs de particules :<br />

un élément crucial<br />

pour la maintenance .......................45<br />

Quelques principes<br />

de précautions ................................47<br />

L’étanchéité, un élément<br />

encore trop peu pris en compte ......48<br />

Une gamme de tuyaux pour projection<br />

d’eau à très haute pression ............49<br />

Simplifier l’installation de vannes<br />

avec des manifolds .........................51<br />

La gamme Macsole :<br />

un bel exemple d’innovation .............62<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 3


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

SKF aide Argos à adopter<br />

une approche<br />

de maintenance proactive<br />

Argos, l’un des plus grands producteurs<br />

de ciment d’Amérique latine, a choisi SKF<br />

comme fournisseur d’une large gamme<br />

de services et de produits techniques<br />

pour ses opérations en Colombie pour les<br />

trois années à venir. SKF fournit à Argos<br />

des services mécaniques et de fiabilité<br />

technique, ainsi que des services et des<br />

solutions de maintenance conditionnelle,<br />

qui aideront Argos à adopter une approche<br />

de maintenance proactive afin de garantir<br />

le fonctionnement fiable des convoyeurs,<br />

réducteurs et broyeurs de ses quatre plus<br />

grands sites colombiens.<br />

De plus, dans le cadre du renouvellement<br />

d’un accord visant un fonctionnement<br />

opérationnel sans panne, SKF fournira tous<br />

les équipements nécessaires – des roulements,<br />

paliers et joints jusqu’à la formation<br />

et l’ingénierie d’application – afin de<br />

soutenir les activités d’Argos dans ses dix<br />

usines en Colombie.<br />

Descours & Cabaud reprend<br />

Irrigaronne<br />

Le groupe Descours & Cabaud, leader de<br />

la distribution professionnelle en France et<br />

acteur majeur en Europe, a repris en juin<br />

dernier la société Irrigaronne, située à Boé,<br />

près d’Agen dans le Lot-et-Garonne. Cette<br />

société spécialisée dans les métiers de<br />

l’eau, et plus particulièrement les espaces<br />

verts, les jardins et l’irrigation agricole,<br />

compte huit agences. Son chiffre d’affaires<br />

est de 24 millions d’euros avec un effectif<br />

de quatre-vingt-cinq collaborateurs.<br />

Un « grand » de l’aéronautique<br />

adopte la solution de Dictao<br />

Dictao, éditeur logiciel dans le domaine<br />

de l’authentification forte et de la signature<br />

électronique, a annoncé qu’un des<br />

grands acteurs de l’aéronautique prévoit<br />

de déployer à grande échelle sa solution<br />

de signature sur tablette déconnectée. Afin<br />

d’optimiser la maintenance de ses avions,<br />

l’industriel va proposer au personnel naviguant<br />

de répertorier à l’aide d’une tablette<br />

l’ensemble des événements observés en<br />

vol et les signer électroniquement, afin<br />

de s’affranchir des rapports sous format<br />

papier signés à la main. La solution de signature<br />

électronique sur tablette ou smartphone<br />

en mode déconnecté (sans réseau),<br />

a la même valeur légale qu’une signature<br />

manuscrite. Cette solution devrait être généralisée<br />

dans le courant 2015.<br />

Nomination<br />

Un nouveau président<br />

pour Schneider Electric France<br />

Luc Rémont a été nommé président de<br />

Schneider Electric France. Il succède<br />

à Guy Dufraisse qui prend la direction du<br />

marketing opérationnel de l’activité Partner<br />

Projects de Schneider Electric. Désormais,<br />

Luc Rémont aura la mission d’assurer le positionnement<br />

stratégique global de Schneider<br />

Electric en France et le développement<br />

opérationnel de ses différentes activités. Il<br />

représentera également le groupe auprès<br />

des pouvoirs publics, des différentes organisations<br />

privées ou publiques, ainsi que des<br />

partenaires sociaux.<br />

Parcours<br />

Agé de 44 ans, Luc Rémont est diplômé de<br />

l’Ecole Polytechnique, ingénieur de l’Ecole<br />

nationale supérieure des techniques avancées<br />

(Ensta), débute sa carrière comme<br />

ingénieur à la Délégation générale pour l’armement<br />

(DGA) de 1993 à 1996. De 1996 à<br />

2007, il occupe plusieurs fonctions au ministère<br />

de l’Economie, des finances et de<br />

l’industrie. Il rejoint la Banque Merrill Lynch<br />

en 2007 et prend en 2009 la direction de la<br />

banque de financement et d’investissement<br />

Bank of America Merrill Lynch en France.<br />

Luc a rejoint Schneider Electric au début du<br />

printemps 2014. Sa nomination en tant que<br />

président de la filiale française est effective<br />

depuis le 15 juillet 2014.<br />

Aéraulique<br />

Un centre dédié au traitement de l’air<br />

Le groupe SFPI a inauguré le 13 juin dernier,<br />

à La Chapelle d’Armentières (Lille),<br />

le pôle Neu, un tout nouveau centre d’essais<br />

et de formation aéraulique. Ce centre<br />

de pointe, appartenant au pôle Neu (groupe<br />

SFPI), a pour vocation d’effectuer essais,<br />

mesures et contrôles sur des systèmes et<br />

équipements mettant en œuvre différentes<br />

techniques d’utilisation de l’air dans l’industrie.<br />

Nécessitant un investissement de 3 millions<br />

d’euros, ce centre est l’un des plus importants<br />

en Europe dans le secteur privé. Il permettra<br />

de simuler toutes les solutions de traitement<br />

de l’air et de process utilisant la force<br />

aéraulique. Qu’il s’agisse de protéger l’environnement<br />

ou les opérateurs des poussières<br />

et des vapeurs nocives (métier de Delta Neu)<br />

mais aussi de mettre en place des process<br />

de transport pneumatique des poudres et<br />

granulés (métier de Neu International Process),<br />

les systèmes doivent faire l’objet de<br />

contrôle précis.<br />

Le centre dispose ainsi, sur une surface de<br />

1 000 m2, de plus d’une dizaine de points de<br />

test et simulation. La société Neu Automation<br />

met également au point au sein du centre ses<br />

programmes d’automatisation des process<br />

développés. Les ventilateurs de la société<br />

Févi International entrent dans la plupart des<br />

systèmes. Le pôle Neu est également équipé<br />

de salles de stages et de bancs de formation<br />

pratique ; il dispense une gamme complète<br />

de stages de formation aux techniques de<br />

l’air.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 4


MEASURMENT & ALIGNMENT SYSTEMS<br />

SÉRIE<br />

E<br />

SIMPLE, PRECIS,<br />

SANS FILS.<br />

ALIGNEMENT D’ARBRES ALIGNEMENT POULIES COURROIES CONTRÔLES GÉOMETRIQUES<br />

Les outils de maintenance conditionnelle<br />

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THERMOGRAPHIE<br />

INFRAROUGE<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 5


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Solutions<br />

La télémaintenance, une stratégie clé<br />

pour les constructeurs de machines<br />

De nombreux constructeurs de machines cherchent à nouer une relation étroite et durable avec leurs clients grâce<br />

à un support après-vente fiable et de qualité, prenant ainsi conscience de l’importance de la télémaintenance. Ils<br />

savent aussi que la plupart de leurs clients utilisent toujours d’anciens modems téléphoniques malgré les connexions<br />

instables et non sécurisées ainsi que les transferts très longs de fichiers. eWON entend donner à ces sociétés une<br />

raison de plus d’abandonner la connexion téléphonique ; et celle-ci passe par le lancement sur le marché de nouveaux<br />

routeurs VPN.<br />

La société eWON présente la nouvelle<br />

gamme eWON Cosy (COmmunication<br />

made eaSY), des routeurs VPN industriels<br />

pour la gestion à distance des<br />

équipements industriels, et destinés aux<br />

clients exigeant un accès distant rapide à<br />

leurs API. Cette solution est conçue pour<br />

remplacer les anciennes connexions téléphoniques<br />

RTC et exploiter le réseau<br />

LAN existant du client.<br />

L’eWON Cosy 141 complète la gamme<br />

existante de solutions d’accès distant aux<br />

API, dont l’eWON 2005CD avec alarme<br />

et le 4005CD avec historisation des données.<br />

Cette nouvelle gamme comprend<br />

des produits durables et adaptés aux environnements<br />

industriels difficiles, bénéficiant<br />

d’une garantie usine étendue de dixhuit<br />

mois et d’un prix compétitif qui permet<br />

aux clients, constructeurs et intégrateurs<br />

de systèmes de se connecter aux machines<br />

au même prix qu’un modem industriel.<br />

« Cette nouvelle initiative d’eWON<br />

garantit un accès distant aux machines<br />

à un coût abordable, déclare Serge Bassem,<br />

directeur général d’eWON. De nombreuses<br />

sociétés cherchent une solution<br />

optimisée pour accéder à distance à leurs<br />

machines et communiquer en temps réel<br />

avec l’équipement d’automatisation (API,<br />

IHM, lecteur et caméra IP) pour dépanner<br />

leurs clients sans se rendre sur site. »<br />

Fournir une assistance immédiate<br />

au client<br />

L’eWON Cosy 141, avec une nouvelle interface<br />

Web, est très simple à installer. En<br />

quinze minutes, l’ingénieur peut utiliser la<br />

connexion VPN sécurisée pour contacter<br />

n’importe quel API série ou Ethernet.<br />

« L’ingénieur a également la possibilité,<br />

comme s’il était à côté de la machine, de<br />

télécharger des projets, manipuler une<br />

IHM à distance, déboguer le programme<br />

de l’API et, si nécessaire, télécharger<br />

d’autres paramètres ou programmes, le<br />

tout à distance pour fournir une assistance<br />

immédiate au client », poursuit Serge<br />

Bassem.<br />

Pierre Crokaert, CTO et cofondateur<br />

d’eWON, a déclaré que la nouvelle<br />

gamme était entièrement compatible avec<br />

l’application web Talk2M d’eWON qui établit<br />

une communication VPN sécurisée<br />

via Internet entre l’utilisateur et la machine<br />

distante. « Avec la pleine intégration des<br />

normes de sécurité informatique, Talk2M<br />

permet de créer un tunnel de communication<br />

sécurisé via Internet entre l’utilisateur<br />

et la machine distante sans aucune<br />

modification des paramètres de sécurité<br />

du réseau informatique aux deux extrémités,<br />

explique Serge Bassem. Cette innovation<br />

majeure facilite le déploiement sur<br />

les sites des clients, et l’utilisateur peut<br />

uniquement accéder aux périphériques<br />

installés derrière l’unité eWON et n’a pas<br />

accès au réseau local du client. Elle offre<br />

également une visibilité totale avec le<br />

rapport de connexion. » Serge Bassem,<br />

PDG d’eWON de conclure : « L’eWON<br />

Cosy permet d’accéder instantanément<br />

aux machines des constructeurs et de réagir<br />

plus rapidement. Grâce au système<br />

de télé-support et de télémaintenance,<br />

ils devront se rendre moins souvent sur<br />

site, avec à la clé un gain de temps et<br />

d’argent. »<br />

Michael Levy<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 6


L’expertise industrielle<br />

d’un leader<br />

DEXIS<br />

l’enseigne de négoce technique<br />

de Descours & Cabaud vous propose<br />

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Dexis, le négoce PRODUCTION technique MAINTENANCE SEPTEMBRE de 2014 Descours PAGE 7 & Cabaud


ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Une nouvelle génération d’outils<br />

pour les professionnels de la<br />

maintenance<br />

RS Components (RS), la marque commerciale<br />

d’Electrocomponents, leader mondial<br />

de la distribution de composants électroniques<br />

et de maintenance, vient d’étendre<br />

sa gamme de produits de la marque RS<br />

avec une sélection d’outils manuels spécifiquement<br />

conçus pour les électriciens<br />

et les professionnels de la maintenance.<br />

Cette gamme comprend des produits novateurs<br />

tels que des marteaux avec un<br />

manche révolutionnaire indestructible, des<br />

outils multifonctions en acier inoxydable<br />

pour une utilisation industrielle et un couteau<br />

avec un système de sécurité breveté<br />

de blocage de lame et un mécanisme<br />

d’échange rapide de lame.<br />

Événement<br />

Le Sepem renouvelle<br />

l’expérience toulousaine<br />

Deux ans après le succès de sa première édition toulousaine, le salon Sepem Industries<br />

revient du 23 au 25 septembre dans le sud-ouest de la France avec la même<br />

ambition : répondre à toutes les attentes techniques de ses visiteurs et ce en un<br />

temps optimisé.<br />

Un système d´assemblage de<br />

tubes en acier Inoxydable pour<br />

charges lourdes<br />

RK Rose+Krieger vient de lancer sur le<br />

marché de nouveaux systèmes d’assemblage<br />

de tubes d’acier Robust Clamps<br />

capables de répondre simplement aux difficultés<br />

raccorder de façon fiable et stable<br />

des tubes ronds et rectangulaires et de<br />

les desserrer aisément dans un environnement<br />

exigeant. Les raccords en acier<br />

inoxydable Robust Clamps sont surtout importants<br />

pour les utilisateurs des secteurs<br />

chimique et alimentaire. En raison de leur<br />

robustesse extrême, de leur résistance aux<br />

vibrations, aux chocs, à la corrosion et de<br />

leur facilité de nettoyage, ils sont particulièrement<br />

appropriés pour des applications<br />

dans l’embouteillage de boissons, l’emballage<br />

et la technologie des procédés<br />

industriels, ainsi que pour l’utilisation en<br />

plein air et dans des dispositifs avec des<br />

contraintes thermiques exigeantes.<br />

Un produit d’entretien pour les<br />

surfaces plaquées or<br />

Distributeur exclusif de la marque CAIG en<br />

France, la société Cotelec présentera sur le<br />

prochain salon Enova Paris 2014, la nouvelle<br />

gamme de produits de maintenance<br />

pour les composants et les équipements<br />

électroniques, baptisée Deoxit Gold GX. Ce<br />

produit de maintenance a été mis au point<br />

pour un entretien plus adapté des surfaces<br />

plaquées or de tous les composants et<br />

équipements électroniques. Il permet de<br />

nettoyer, désoxyder, lubrifier et protéger<br />

tout ce type de surfaces.<br />

Les Sepem, c’est toujours un succès ! Et<br />

si l’édition toulousaine, la plus récente à<br />

ce jour, correspondait davantage à une demande<br />

explicite des clients du groupe Even<br />

Pro (organisateur des salons Sepem) qu’au<br />

concept traditionnel de ces rendez-vous semestriels<br />

(villes de taille moyenne, faciles<br />

d’accès, orientés vers des marchés régionaux<br />

etc.), elle a remporté un taux de satisfaction<br />

tout aussi impressionnant, de l’ordre<br />

de 96%.<br />

Un argument bien suffisant pour renouveler<br />

l’édition toulousaine et agrandir de manière<br />

significative (+40%) la surface d’exposition,<br />

laquelle passe de 7 000 mètres carrés en<br />

2012 à 10 000 cette année. Hausse toute<br />

aussi importante et logique du nombre des<br />

exposants qui passe précisément de 396 à<br />

452. « Le salon affichait déjà complet avant<br />

l’été, s’enthousiasme Philippe Dutheil, directeur<br />

des Sepem Industries. La croissance de<br />

cette édition est bien réelle mais raisonnée.<br />

Nous souhaitons en effet rester fidèles à<br />

notre concept ».<br />

Une recette qui marche<br />

Ce concept, c’est celui qui repose sur de petits<br />

salons régionaux mais très techniques.<br />

« Notre principal objectif demeure la qualité<br />

de l’offre ». C’est pourquoi le salon ne badge<br />

pas les étudiants et n’acceptent que les<br />

niveaux Bac +2 de manière à privilégier les<br />

professionnels. L’idée est bien de répondre<br />

par des solutions techniques et technologiques<br />

à toutes sortes de besoins rencontrés<br />

dans l’industrie ; « il ne s’agit pas d’un salon<br />

dans lequel on se promène ou l’on prend<br />

la température du marché et on observe les<br />

tendances technologiques ; d’autres événements<br />

en France et en Europe s’en chargent<br />

parfaitement. Les Sepem sont là pour répondre<br />

à des problèmes techniques », rappelle<br />

Philippe Dutheil.<br />

Néanmoins, le directeur du Sepem précise<br />

que ce salon, situé en région, est d’envergure<br />

nationale ; les entreprises présentes sont nationales,<br />

régionales ou des filiales françaises<br />

de groupes européens ou internationaux.<br />

« Les Sepem proposent en effet une offre<br />

nationale en région et des solutions dans<br />

tous les secteurs d’activité », conclut Philippe<br />

Dutheil. L’occasion de rappeler que cette<br />

nouvelle édition toulousaine ne s’adresse<br />

pas uniquement aux acteurs et aux sous-traitants<br />

de l’industrie aéronautique mais bien à<br />

tous les domaines d’avitités.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 8


La simplicité en sécurité<br />

Evite les accidents : tiens les câbles et les tuyaux<br />

en lieux sur lors de l’entretien de l’atelier.<br />

Cablesafe ® contribue à maintenir la sécurité sur le lieu de travail. Il est facile de<br />

suspendre des câbles, fils et autres tuyaux grâce à ces simples crochets en forme<br />

de S. En débarrassant la surface au sol le nombre d’accidents par chute est réduit.<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 9


Technologie<br />

Événement<br />

Appliquer les CND là où le doute ne doit pas exister<br />

Enova Paris, le salon des technologies en électronique, mesure, vision et optique, se tiendra du 16 au 18 septembre<br />

2014 à Paris Porte de Versailles. L’occasion de découvrir, à travers un dossier spécialement dédié au contrôle non<br />

destructif (CND), quelles technologies s’offrent aujourd’hui aux professionnels de la maintenance. Ce dossier met<br />

également en avant des retours d’expérience et des mises en pratique de solutions technologiques de plus en plus<br />

efficaces.<br />

Comme son nom l’indique, le contrôle<br />

non destructif (CND), c’est l’art de<br />

contrôler et d’examiner la matière sans la<br />

détruire, certifier qu’elle est bien conforme<br />

aux exigences et qu’elle n’engendrera<br />

pas de défaillance. Les CND concernent<br />

toutes les matières métalliques et aciers,<br />

de l’inox au titane, sans oublier certains<br />

alliages.<br />

En opposition avec les essais physiques<br />

par la magnétoscopie, les ultrasons, les<br />

tests de dureté, de ferrite ou d’étanchéité,<br />

sans oublier la radiographie. On distingue<br />

deux étapes dans les opérations<br />

de CND : les contrôles de surface (ou<br />

contrôles surfaciques) et les contrôles<br />

volumiques. La première étape consiste<br />

à détecter une défaillance entre 0 et<br />

1 mm de la surface de la matière ; elle<br />

fait appel à un procédé bien particulier :<br />

Une résolution capable d’identifier<br />

tout problème potentiel<br />

La caméra thermique Flir E8 ouvre à l’utilisateur une nouvelle dimension de<br />

l’inspection. Elle remplace avantageusement les pyromètres, car elle produit<br />

une image thermique dont chaque pixel porte une donnée de température.<br />

La Flir E8 de 320 × 240 pixels est en mesure de scruter l’ensemble<br />

d’une installation et identifier tout problème potentiel, y compris sur une<br />

très petite zone.<br />

La nouvelle fonction de réglage manuel du niveau et de la plage des<br />

images thermiques permet de commander la luminosité et le contraste, afin<br />

de déceler des différences de température plus subtiles et des détails plus<br />

fins. Conçue pour les utilisateurs novices, la caméra mesure les températures<br />

jusqu’à +250°C et fournit instantanément des images thermiques au<br />

format JPEG, avec toutes les données de température nécessaires. Enfin,<br />

la technologie MSX brevetée par Flir fournit en temps réel des images thermiques<br />

nettes permettant ainsi d’identifier la cible plus rapidement.<br />

le ressuage*. Après avoir bien nettoyé<br />

la pièce à contrôler, on applique un pénétrant<br />

(c’est-à-dire un liquide coloré<br />

ou fluorescent) qui permet de pénétrer<br />

la surface par capillarité à l’intérieur de<br />

tous les défauts que l’on peut trouver (fissures,<br />

corrosion, piqûres, criques de rectification,<br />

gouttes froides etc.). L’excès de<br />

pénétrant est ensuite éliminé par lavage<br />

puis séché. Grâce à cette méthode, il est<br />

possible de détecter et de résoudre les<br />

causes de discontinuités présentes sur la<br />

surface.<br />

Un autre procédé, celui de la magnétoscopie,<br />

« consiste à aimanter la pièce<br />

à contrôler à l’aide d’un champ magnétique<br />

suffisamment élevé. En présence<br />

d’une discontinuité, les lignes de force<br />

du champ magnétique subissent une distorsion<br />

qui génère un “champ de fuite”,<br />

appelé également ‘’fuite de flux magnétique’’<br />

», selon la définition donnée par<br />

ndt Welding Inspection, une société créée<br />

en 2006 par Nicolas Capelle, son actuel<br />

dirigeant. Employant huit personnes à<br />

temps plein, ndt est spécialisée dans le<br />

contrôle de qualité et le contrôle non destructif<br />

dans l’industrie et l’énergie comme<br />

le nucléaire et le pétrole. « Nous intervenons<br />

notamment sur les pipelines afin<br />

de contrôler les opérations de soudage<br />

et s’assurer qu’elles ont toutes été bien<br />

réalisées et qu’elles ne présentent aucune<br />

défaillance, donc aucun danger »,<br />

précise Nicolas Capelle. Le monde de<br />

la construction, avec des clients comme<br />

Vinci Construction, fait également appel<br />

à ndt afin de certifier la bonne tenue des<br />

structures métalliques de ses bâtiments.<br />

ou en environnement (à l’image des tests<br />

de fatigue ou d’étirement par exemple)<br />

– même si ces deux domaines sont très<br />

souvent complémentaires –, les CND font<br />

appel à différents procédés allant du ressuage<br />

à l’analyse vibratoire en passant<br />

Le contrôle volumique<br />

La seconde grande étape des CND<br />

consiste cette fois à rechercher les défauts<br />

à l’intérieur de la matière. Cette<br />

étape passe par plusieurs procédés, à<br />

commencer par les ultrasons. Véritable<br />

échographie de la matière, les ultrasons<br />

* Le ressuage est par définition la résurgence d’un liquide (ou d’un gaz) d’une discontinuité dans laquelle il s’était préalablement introduit au cours<br />

d’une opération d’imprégnation.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 10


PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 11


Technologie<br />

Une solution sans fil avec application mobile<br />

et partage sur le Cloud<br />

Le système Fluke Connect permet aux techniciens de maintenance de transmettre, sans fil, les données de mesure depuis les outils de diagnostic<br />

vers les smartphones, pour un stockage de données sécurisé sur le Cloud et un accès illimité pour les équipes sur le terrain. Il est ainsi<br />

possible de connecter sans fil jusqu’à 20 outils Fluke avec l’application, y compris les multimètres numériques, les caméras infrarouges, les<br />

contrôleurs d’isolement, les ampèremètres et les modules de tension, de courant et de température.<br />

Les techniciens peuvent enregistrer automatiquement des mesures et des images infrarouges avec AutoRecord sur la solution de stockage<br />

Fluke Cloud depuis n’importe quel site et sans avoir à prendre des notes. Tous les collaborateurs équipés d’un smartphone et de l’application<br />

peuvent consulter ces données.<br />

Les appels vidéo ShareLive facilitent la collaboration entre les membres de l’équipe (partage en temps réel, approbation pour une réparation<br />

ou réponses à diverses questions tout en restant sur le terrain). Fluke Connect est également doté de la fonction d’historique Equipment-<br />

Log (attribution de mesures à des équipements spécifiques et historique de données de mesure de test sur le Cloud). Enfin, avec TrendIt, les<br />

techniciens affichent leurs données sous forme de graphique, repèrent les tendances et prennent des décisions éclairées.<br />

Mesurer l’étalonnage de ses capteurs,<br />

rapidement et simplement<br />

Le système d’étalonnage 9110D de PCB Piezotronics permet d’effectuer l’étalonnage<br />

de ses instruments de mesure pour s’assurer de leur efficacité et de leur précision<br />

lors de leur utilisation sur site. Cette opération d’étalonnage étant effectué en<br />

moyenne une fois par an, voire tous les deux ans, il est désormais possible de la<br />

réaliser plus régulièrement sur l’ensemble de son parc, sans contraintes logistiques,<br />

rapidement et de façon autonome. PCB Piezotronics propose ainsi un système portable<br />

permettant d’étalonner ses capteurs.<br />

Conçu pour les services de maintenance industrielle, ce système est composé d’un<br />

set complet d’étalonnage en une seule valise, sur batterie, « tout terrain ». Il permet<br />

la calibration d’accéléromètres, de transmetteurs 4-20 mA, de vibroswitches électroniques,<br />

de sondes de proximité, des systèmes PLC, DCS et Scada, des systèmes<br />

online et analyseurs. Le paramétrage et l’affichage des données se font en temps<br />

réel et ma mémoire interne est capable de contenir jusqu’à 500 enregistrements. Le<br />

transfert de données s’effectue par port USB puis l’exploitation des résultats et le<br />

certificat d’étalonnage sont délivrés sous excel.<br />

mettent en œuvre des palpeurs capables<br />

de couvrir et de mesurer tous les angles.<br />

On émet donc une onde ultrasonore qui<br />

se propage dans la pièce et se réfléchit,<br />

à la manière d’un écho, sur les obstacles<br />

qu’elle rencontre (anomalies, limites de la<br />

pièce). L’intérêt de ce procédé est multiple<br />

et va de la mesure d’épaisseur sur les<br />

revêtements à la vérification de la conformité<br />

des soudures en passant par le<br />

contrôle des équipements sans pour autant<br />

les démonter, mais aussi la mesure<br />

de corrosions internes ou externes ainsi<br />

que le contrôle d’adhérence et de délaminage.<br />

« Les technologies multi-éléments,<br />

munies de deux palpeurs, permettent<br />

aujourd’hui de voir, à partir d’une seule<br />

opération de scanner, tous les défauts et<br />

sous tous les angles avec une précision<br />

de l’ordre du micron », rappelle le patron<br />

de ndt.<br />

Autre grand domaine d’activité de CND :<br />

l’analyse vibratoire. Très utilisée dans<br />

les opérations de maintenance conditionnelle,<br />

l’analyse vibratoire permet<br />

de détecter une multitude de défauts<br />

comme le balourd mécanique (encrassement,<br />

arrachement matière...), magnétique<br />

(court-circuit rotorique, statorique)<br />

ou thermique (dilatation thermique),<br />

les délignages, les défauts de roulement<br />

(usure, défaut de graissage...),<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 12


Technologie<br />

Un capteur performant pour la surveillance de grandes structures<br />

SensoLuxTM se présente comme une solution de surveillance et géolocalisée mise au point par la Jeune entreprise innovante (JEI) Cementys.<br />

Il s’agit d’un capteur à fibre optique conçu pour mesurer en continu la température ainsi que les déformations en un grand nombre de points<br />

sur des distances multikilométriques. Réalisé autour de quatre fibres optiques standard utilisées dans le domaine de télécommunications, ce<br />

capteur profite de propriétés de transmission élevées et de leur grande sensibilité à la température et aux déformations.<br />

La surveillance d’installations telles que des pipelines représente un enjeu majeur pour leurs exploitants, en particulier lorsque les conditions<br />

environnementales sont susceptibles d’affecter l’intégralité de la conduite (tassement, glissement de terrain etc.). SensoLuxTM a été mis en<br />

place avec succès sur le pipeline de la Société du Pipeline Méditerranée-Rhône (SPMR) dans une zone particulièrement complexe (pente<br />

raide, traversée de rivière) en Haute-Savoie. Les trois brins de SensoLuxTM déployés à 120° sur le pipeline permettent de suivre l’évolution de<br />

son profil géométrique dans le temps et d’anticiper d’éventuels désordres.<br />

d’instabilité d’arbre sur les paliers lisses, d’engrenage (dent détériorée<br />

sur un pignon, arbre cintré, ensemble du profil de denture<br />

détérioré...) ou, plus globalement, les défauts des machines<br />

et des structures environnantes (fréquences critiques proches<br />

d’une fréquence excitatrice, résonance de paliers, de châssis,<br />

de suspensions, de canalisations...). « Le spectre de la vibration<br />

permet de mettre en lumière des défauts de fatigue de matériaux,<br />

de désalignement d’arbre ou des fissurations pouvant<br />

causer une rupture de la matière », détaille Nicolas Capelle.<br />

Enfin, l’entreprise s’est équipée d’outils de numérisation 3D<br />

mis au point par le Canadien Creaform qui a développé des<br />

solutions dans ce domaine pour la recherche de défauts surfaciques<br />

de corrosion. Avec ce système de numérisation, ndt<br />

Welding Inspection a considérablement accéléré ses opérations<br />

de contrôle, passant d’un mètre à cinq mètres de pipe inspecté<br />

en l’espace d’une heure !<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 13


Technologie<br />

Méthode<br />

Diagnostic de défauts dans les structures<br />

mécaniques par Subspace Fitting<br />

La localisation de défauts dans les<br />

structures mécaniques est une tache<br />

cruciale pour de nombreuses applications<br />

industrielles. Prédire de manière précoce<br />

un endommagement permet alors de réduire<br />

considérablement les coûts liés à<br />

la maintenance. Dans cette optique de<br />

nombreuses méthodes basées sur l’analyse<br />

vibratoire ont émergé ces dernières<br />

années.<br />

Plus particulièrement, les méthodes basées<br />

sur le recalage de modèles Eléments<br />

Finis (EF) visent à corréler un<br />

modèle numérique avec des données<br />

expérimentales issues de la structure<br />

surveillée. La corrélation est effectuée en<br />

ajustant les paramètres incertains du modèle.<br />

Lorsque ces paramètres sont sensibles<br />

aux défauts, il est alors possible de<br />

les diagnostiquer.<br />

La méthode présentée est basée sur le<br />

recalage d’une matrice d’observabilité<br />

obtenue par EF à partir d’une matrice<br />

d’observabilité identifiée expérimentalement<br />

par une méthode temporelle de<br />

sous-espaces. Cette technique appelée<br />

Subspace Fitting est illustrée par la localisation<br />

d’une fissure dans une poutre.<br />

Théorie<br />

Le SF est un concept qui vise à faire correspondre<br />

le comportement dynamique<br />

d’une matrice d’observabilité construite<br />

par EF () avec celle obtenue expérimentalement<br />

() à partir d’une identification par<br />

sous-espaces. Un problème de la forme<br />

est obtenu, où sont les paramètres du<br />

modèle EF à recaler. L’optimisation est<br />

conduite au travers d’un algorithme de<br />

Gauss-Newton. La synoptique de la méthode<br />

est reportée en Figure 1.<br />

Pour les systèmes mécaniques, une fissure<br />

peut être modélisée par une perte<br />

de rigidité locale. D’un point de vue du<br />

modèle EF, cela se traduit par une variation<br />

du module d’Young au niveau de<br />

l’endommagement.<br />

Pour diagnostiquer ce défaut le modèle<br />

EF est partitionné en deux sous-structures.<br />

L’une d’entre elle étant associé<br />

au défaut. En choisissant comme paramètres<br />

à recaler la largeur, la position<br />

du centre et le module d’Young de cette<br />

sous-structure, la méthode permet alors<br />

de localiser l’endommagement et d’en estimer<br />

son importance.<br />

Application expérimentale pour une<br />

poutre<br />

Figure 2<br />

La méthode proposée est appliquée à la<br />

localisation d’un défaut dans une poutre.<br />

Cette poutre possède les caractéristiques<br />

géométriques suivantes : une longueur<br />

de 1 m, une largeur de 0.0249 m et une<br />

épaisseur de 0.0053 m. Ses caractéristiques<br />

physiques sont celles de l’acier,<br />

c’est à dire un module d’Young de 200<br />

GPa, une densité de 7 850 kg/m3 et<br />

un coefficient de Poisson de 0.3. Cette<br />

poutre est encastrée à l’une de ses extrémités.<br />

La poutre est excitée par un marteau<br />

d’impact à 0.25 m de l’encastrement.<br />

Trois accéléromètres sont utilisés pour<br />

enregistrer la réponse temporelle, d’une<br />

durée de 5s, échantillonnée à 2 048 Hz,<br />

positionnés à 0.1 m, 0.5 m et 0.9 m de<br />

l’encastrement (Figure 2).<br />

Le défaut est obtenu en sciant la poutre<br />

sur une largeur de 0.0006 m et une profondeur<br />

de 0.004 m, à 0.2 m de l’encastrement.<br />

À la fin de la procédure, le défaut est localisé<br />

entre les postions 0.19 m et 0.21<br />

m avec une réduction du module d’Young<br />

de 77%. Les résultats de la localisation<br />

de l’endommagement sont reportés en<br />

Figure 3.<br />

Conclusion<br />

Figure 3<br />

Une méthode de recalage de modèle EF<br />

est utilisée pour diagnostiquer un défaut<br />

dans une poutre. La méthode est basée<br />

sur le SF et l’emploi d’un modèle EF<br />

sous-structuré. La méthode est appliquée<br />

pour la localisation d’un défaut dans une<br />

poutre, en recalant les paramètres de la<br />

sous-structure relative au défaut. Après<br />

recalage le défaut est localisé avec une<br />

bonne précision. Cette méthode est applicable,<br />

en utilisant une stratégie différente<br />

de localisation, au diagnostic de<br />

plusieurs défauts, et pour des structures<br />

mécaniques plus complexes.<br />

Roger Serra (ENI Val-de-Loire)<br />

Remerciements<br />

Les auteurs remercient l’Union européenne<br />

(Feder Centre) et le Conseil régional du<br />

Centre pour leur soutien financier.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 14


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STRASBOURG<br />

NANCY<br />

COLMAR<br />

DIJON<br />

BESANÇON<br />

ROUEN<br />

DOUAI<br />

AMIENS<br />

PARIS<br />

AMIENS<br />

ROUEN<br />

CAEN<br />

PARIS<br />

CHARTRES<br />

12<br />

12<br />

34<br />

34<br />

BELGIQUE<br />

REIMS<br />

CAEN<br />

RENNES<br />

LE MANS<br />

TOURS<br />

ANGERS<br />

LA ROCHELLLE<br />

ORLEANS<br />

12<br />

34<br />

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31 mai - 1er - 2 juin 2016<br />

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Technologie<br />

Retour d’expérience<br />

De l’intérêt du contrôle non destructif<br />

à bord d’un bateau<br />

Les conditions de travail en pleine mer ont beau être radicalement différentes de celles de l’industrie « terrienne »,<br />

il n’en demeure pas moins que l’environnement extrême auquel les navires sont confrontés au quotidien peuvent<br />

beaucoup apporter, de par leur expérience, aux services de maintenance. C’est ce que nous explique Lionnel Parant,<br />

officier mécanicien et ingénieur de maintenance, à travers les CND et leurs bonnes pratiques d’utilisation.<br />

En mer, il est primordial qu’un bateau<br />

ait un excellent taux de disponibilité<br />

opérationnelle. Il en est, a fortiori, de<br />

même pour ses équipements. Il va sans<br />

dire que ce principe reste évident comme<br />

dans toute entreprise, mais en mer, où<br />

l’environnement est bien spécifique pour<br />

un « terrien » et peut être hostile et périlleux,<br />

la (sur)vie à bord demeure entièrement<br />

tributaire du bon fonctionnement<br />

du navire et de ses installations. Outre<br />

l’aspect financier, une usine entièrement<br />

à l’arrêt n’aura pas le même impact sur<br />

la sécurité qu’un navire accidentellement<br />

stoppé en mer et ainsi livré aux caprices<br />

de la météo ; beaucoup d’épaves<br />

gisant dans les fonds au large de nos<br />

côtes peuvent en témoigner1. Dans ce<br />

contexte, nous sentons bien l’impérieuse<br />

nécessité d’un taux optimal de la disponibilité<br />

opérationnelle des équipements<br />

embarqués d’un bateau en mer tant la<br />

sécurité et la vie des personnes à bord<br />

en dépendent.<br />

De la disponibilité opérationnelle (Do)<br />

Plusieurs définitions peuvent être données<br />

en fonction de la stratégie de maintenance<br />

adoptée ou du contexte des<br />

activités. Pour autant un grand nombre<br />

d’officiers mécaniciens et d’acteurs de la<br />

réparation navale perçoivent le taux de<br />

disponibilité opérationnelle comme étant :<br />

Où :<br />

• MTBF : mean time between failure<br />

(temps moyen entre les pannes)<br />

• MITBF : mean inactive time between<br />

failure (pour un équipement stoppé, le<br />

terme MITBF est lié à sa capacité technique<br />

à être en état de fonctionner pour<br />

une opération donnée, dans un environnement<br />

défini et en présence du personnel<br />

apte à le conduire)<br />

• MTTR : mean time to repair (temps<br />

moyen pour réparer)<br />

• MPT : mean preventive time (temps de<br />

maintenance préventive)<br />

• MLDT : mean logistic delay time (temps<br />

Mesure d’épaisseur de revêtement de peinture de coque de bateau<br />

d’indisponibilité relatif à la logistique)<br />

A partir de cette définition mathématique,<br />

on repère rapidement les principaux paramètres<br />

sur lesquels nous pouvons agir<br />

pour améliorer la Do à l’aide des outils<br />

de contrôle non destructif (CND). C’està-dire:<br />

• d’une part, dans les périodes de maintenance<br />

préventive (MPT) dans le sens où<br />

nous y injectons des opérations de main-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 16


Technologie<br />

tenance prédictive et conditionnelle<br />

• d’autre part, dans les durées de maintenance<br />

corrective (MTTR) dès lors que les<br />

maintenanciers utilisent judicieusement<br />

les outils de CND pour cibler rapidement<br />

et au plus juste l’origine d’un dysfonctionnement<br />

ou d’une avarie<br />

Les principaux outils de contrôle non destructif<br />

du chef mécanicien d’un bateau<br />

Ci-dessous, une liste non exhaustive des<br />

principaux outils de CND à la disposition<br />

du chef mécanicien et de ses équipes à<br />

bord. Ces outils, très précieux notamment<br />

en mer, sont complétés, en tant que de<br />

besoin lorsque le bateau est accosté ou<br />

au sec, par des outils plus spécifiques<br />

uniquement disponibles à terre (spectrométrie,<br />

laboratoire d’analyses de lubrifiants,<br />

gammagraphie, analyse métallurgique,…)<br />

:<br />

• Primaires<br />

Cerveau et les 5 sens (ouïe, goût, odorat,<br />

touché, vue)<br />

• Basiques<br />

Tournevis, miroir, marteau, loupe, miroirs,<br />

aimant<br />

• Simples<br />

Multimètre, pHmètre, fibroscope/endoscope,<br />

tachymètre, viscosimètre<br />

• Evolués<br />

Thermographe infrarouge, appareil de<br />

mesure vibrations, appareils de mesure<br />

ultrason, oscilloscope, ressuage, kit<br />

d’analyse d’huile<br />

Pour exemple :<br />

Le goût permet de distinguer l’eau douce<br />

de l’eau de mer en cas de présence anormale<br />

d’eau (fuite,…)<br />

Le tournevis sert communément de stéthoscope<br />

au mécanicien pour écouter les<br />

claquements des moteurs diesel étant<br />

entendu que toute interprétation nécessite<br />

une solide expérience<br />

Le viscosimètre à chute de bille permet<br />

d’évaluer la dilution de l’huile en service<br />

par comparaison avec l’huile neuve<br />

A bord, on distingue deux types d’appareil<br />

Collecte de données vibratoires sur un réducteur de ligne propulsive de bateau<br />

de mesure à ultrason aux technologies<br />

et usage différents ; l’un permet de mesurer<br />

l’épaisseur d’une structure métallique<br />

(basé sur la mesure de l’écho d’un<br />

ultrason) et l’autre d’« écouter » certains<br />

désordres générés par des fuites de gaz<br />

ou des défauts de serrage de connexions<br />

électriques (basé sur la mesure de l’agitation<br />

moléculaire d’un milieu)<br />

Cela étant, l’outil incontournable et primaire<br />

du CND est constitué du cerveau et<br />

des cinq sens humains en tant que capteurs.<br />

Les autres outils technologiques,<br />

plus ou moins évolués et éventuellement<br />

couplés à des logiciels d’analyses, ne<br />

sont que des aides pour mesurer, investiguer,<br />

évaluer, analyser et, au final, décider.<br />

Pour que l’utilisation des outils de CND<br />

simples ou évolués soit efficace, les opérateurs<br />

doivent impérativement :<br />

• connaître le parc des équipements<br />

(en particulier : technologie, paramètres<br />

de fonctionnement normal, cas non<br />

conformes de fonctionnement, conduite)<br />

• maîtriser l’utilisation des outils de CND<br />

(principes, manipulation, paramètres mesurés)<br />

• être formés afin de pouvoir interpréter<br />

les mesures, analyser les résultats et être<br />

apte à décider des actions potentielles en<br />

fonction des résultats obtenus<br />

Une mauvaise utilisation et une interprétation<br />

erronée peuvent conduire à une<br />

décision, en termes de maintenance,<br />

coûteuse, inadaptée voire destructrice.<br />

La maintenance prédictive et conditionnelle<br />

dans la maintenance préventive<br />

Il y a quelques années, une étude a mis<br />

en évidence que, lors des inspections<br />

préventives périodiques sur les paliers de<br />

vilebrequin des moteurs marin de navire<br />

de commerce, il n’est découvert que seulement<br />

moins de 1% de problèmes sur<br />

ces paliers. Cette étude avance dans le<br />

même temps que plus de 2% des avaries<br />

sur ce même type de paliers de vilebrequin<br />

sont dus à ces opérations d’inspection<br />

(nécessitant des démontages et des<br />

remontages2). De ce constat et ajouté<br />

au fait que les inspections des paliers de<br />

vilebrequin sont couteuses en termes de<br />

temps et d’argent (ressources humaines,<br />

outillages, pièces de rechange systématique,<br />

immobilisation…), la société Man<br />

Diesel a voulu s’orienter vers une politique<br />

de maintenance de ces paliers de<br />

telle sorte à n’ouvrir les carters qu’en cas<br />

de nécessité. C’est dans ce sens que la<br />

société AMOT3 a inventé un système<br />

permettant de mesurer en continu la température<br />

d’huile de chaque palier de vilebrequin<br />

en les équipant de capteurs avec<br />

transmission de l’information par radio.<br />

Le chef mécanicien et le service de soutien<br />

technique à terre pouvant ainsi suivre<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 17


Technologie<br />

Cloque percée montrant l’écoulement brunâtre<br />

du liquide osmotique d’une coque de bateau<br />

en composite verre-résine<br />

en temps réel l’évolution de la température<br />

individuelle des paliers sur leur écran<br />

d’ordinateur. Cette innovation de CND<br />

permet ainsi d’espacer les couteuses<br />

opérations de maintenance préventive<br />

sur ces paliers et d’anticiper toute détérioration<br />

relative à un dysfonctionnement<br />

de lubrification. Les récents retours d’expérience<br />

ont permis d’établir plusieurs<br />

centaines d’heures de gain entre deux<br />

périodes d’inspection préventive.<br />

D’une manière générale, lorsque le bateau<br />

est en mer, le contrôle non destructif<br />

intervient à plusieurs titres dans une amélioration<br />

sensible du taux de disponibilité<br />

opérationnelle dans le cadre de la maintenance<br />

préventive de telle sorte que l’on<br />

puisse :<br />

• surveiller régulièrement l’état des équipements<br />

• prédire le comportement des installations<br />

• prévenir les dysfonctionnements et les<br />

désordres<br />

• s’affranchir de certains démontages et<br />

remontages qui:<br />

• entraînent une indisponibilité en immobilisant<br />

l’équipement<br />

• créent des risques d’avarie et de dysfonctionnement<br />

dès la remise en fonction<br />

du fait d’une intervention à l’intérieur de<br />

l’équipement<br />

• sont sources de coûts (personnel, outillage,<br />

pièces de rechanges, produits<br />

connexes,…)<br />

• engendrent des risques de perte de<br />

pièces de rechanges (telles que des vis<br />

et des joints) et de détérioration de pièces<br />

(filet de raccord,…)<br />

La maintenance corrective<br />

Dans le cadre d’investigations en présence<br />

d’un dysfonctionnement ou suite à<br />

une avarie, on assiste trop souvent à des<br />

démontages systématiques pour tenter<br />

d’en trouver l’origine. Ces démontages,<br />

souvent précipités, sont malheureusement<br />

couplés à un manque d’analyse et<br />

de recul sur la situation. Tout au contraire,<br />

face à un dysfonctionnement ou une avarie,<br />

l’attitude se doit d’être posée et réfléchie,<br />

d’autant plus par mauvais temps<br />

en pleine mer durant lequel le stress est<br />

accentué, les sens altérés et la plateforme<br />

(i.e. le bateau) instable. Il s’agit<br />

alors de cerner l’état de l’équipement au<br />

mieux en analysant les paramètres de<br />

fonctionnement des dernières heures et<br />

en entamant des investigations avec tous<br />

Prélèvement d’huile d’un moteur de propulsion<br />

de bateau présentant une présence importante<br />

d’eau (aspect mayonnaise) et de paillettes<br />

ferreuses et non ferreuses<br />

les moyens de CND disponibles et adaptés.<br />

Une bonne documentation logistique<br />

et une parfaite connaissance de l’équipement<br />

sont également indispensables. Dès<br />

lors, on peut estimer obtenir une situation<br />

fiable nous permettant soit de conclure<br />

sur l’origine du désordre, soit avoir une ou<br />

plusieurs pistes pour poursuivre l’investigation<br />

et nous conduire alors aux premiers<br />

démontages. Dans l’exemple très<br />

simple d’une apparition d’une fuite d’eau<br />

à travers un faux-plafond, le réflexe ne<br />

doit être de démonter immédiatement la<br />

plaque de faux-plafond à l’endroit même<br />

de la tâche pour en trouver l’origine. Les<br />

mouvements du bateau peuvent en effet<br />

« brouiller » les pistes... Dans un premier<br />

temps on récupère un échantillon pour en<br />

évaluer au touché et à l’odeur la nature<br />

du fluide (huile, eau,…). S’il s’agit d’eau<br />

(autre que de l’eau usée que l’on repèrera<br />

très vite !), on la « goûte » pour déterminer<br />

si elle est douce ou salée. Une fois le<br />

fluide déterminé et connaissant le plan de<br />

tuyautage du bateau, une lampe adaptée<br />

et quelques miroirs télescopiques<br />

peuvent suffire pour repérer l’origine de<br />

la fuite. En cas de difficultés ou pour approfondir<br />

la recherche, un fibroscope est<br />

très souvent utile et performant. Enfin,<br />

si l’on est face à une fuite d’eau et si la<br />

configuration du circuit le permet, l’utilisation<br />

d’un liquide fluorescent dans le circuit<br />

d’eau est très efficace.<br />

Mais avant tout et comme énoncé à de<br />

multiples reprises, les cinq sens humains<br />

et la réflexion doivent être en premier lieu<br />

au cœur du CND comme peut l’illustrer<br />

l’anecdote suivante. Alors en mer depuis<br />

plusieurs jours, un bruit sec et périodique<br />

est entendu au niveau du stabilisateur<br />

dynamique tribord d’un navire. Ce bruit<br />

disparaissait aux très faibles allures ; ce<br />

qui du reste est cohérent dans le sens où,<br />

à petites vitesses, la stabilisation n’opère<br />

pas. Tous les efforts se sont alors concentrés<br />

sur le système hydraulique et mécanique<br />

du stabilisateur tribord avec de multiples<br />

essais et investigations incluant des<br />

manœuvres de toutes sortes et des démontages/remontages<br />

longs et risqués ;<br />

le tout, malheureusement, par mauvais<br />

temps. Et ce n’est qu’au bout d’une journée<br />

qu’un jeune matelot mécanicien a eu<br />

la présence d’esprit de coller une oreille<br />

contre la cloison de la coque pour finalement<br />

réaliser que ce bruit provenait de<br />

l’extérieur et que quelque chose, à l’ex-<br />

Embout aimanté avec des paillettes ferreuses<br />

récoltées dans le fond d’un carter moteur<br />

de propulsion de bateau<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 18


Technologie<br />

térieur, cognait. Il a en fait suffit de battre en arrière quelques<br />

secondes pour que, en fin de compte, on puisse observer sur<br />

l’eau le casier de pécheur dérivant après avoir été enfin libéré<br />

de l’aileron tribord sur lequel il était pris.<br />

Dans le cadre de l’expertise navale<br />

Qu’elles soient réalisées en mer ou à quai, le contrôle non destructif<br />

prend une part très importante dans les expertises navales<br />

(ou maritimes) de la même manière que, dans le domaine<br />

médical, un médecin ausculte un patient. L’expert naval utilise<br />

un certain nombre d’outils de CND pour l’aider à collecter un<br />

maximum d’information afin de diagnostiquer un équipement.<br />

Citons l’exemple de la détection d’un désordre structurel d’une<br />

coque de bateau en composite verre-résine (CVR), dû au processus<br />

d’osmose4, qui impose l’emploi de plusieurs outils de<br />

CND.<br />

Le touché et la vue pour détecter les cloques générées par<br />

l’hydrolyse.<br />

• Le marteau à débosseler pour évaluer la sonorité de la coque ;<br />

un bruit sourd laissant suspecter un risque de délaminage du<br />

stratifié.<br />

• A l’œil nu, on repère la manière dont le liquide, dit osmotique,<br />

se libère de la cloque ; s’il y a un jet, on peut suspecter une certaine<br />

pression laissant penser à une hydrolyse assez ancienne<br />

• Le pHmètre pour mesurer le pH du liquide libéré contenu dans<br />

les cloques ; un pH entre 3 et 5 annonce un processus d’osmose<br />

en cours et un pH supérieur à 10 révèle un processus<br />

d’osmose bien avancé.<br />

• A nouveau le touché pour déterminer la consistance du liquide<br />

à l’intérieur des cloques ; s’il est légèrement collant et graisseux,<br />

on peut avancer que le liquide est un liquide osmotique dû à<br />

l’hydrolyse.<br />

• Si le liquide a une odeur aigre et vinaigré, l’osmose est encore<br />

confirmée.<br />

• Le détecteur d’humidité (en général Tramex ou Sovereign)<br />

donne une mesure fiable du taux d’humidité à l’intérieur du stratifié.<br />

Et seulement après avoir entrepris a minima ces opérations de<br />

contrôle non-destructif, un expert maritime peut se prononcer<br />

sereinement sur la présence ou non d’un phénomène d’osmose<br />

pouvant faire craindre un délaminage proche du stratifié de la<br />

coque composite verre-résine du bateau.<br />

Lionnel Parant<br />

Officier mécanicien – Ingénieur maintenance<br />

MIMarEST – MRINA – MSNAME – MNI – AMIMechE<br />

marine.maintenance.management@gmail.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 19


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Solutions<br />

La RFID trouve sa place dans la maintenance<br />

Le marché croissant de la RFID (Radio Frequency Identification) intéresse de plus en plus les métiers de la maintenance.<br />

Considérée comme la technologie la plus adaptée pour la traçabilité des produits et des équipements, la RFID<br />

prend désormais lieu et place dans les services de maintenance.<br />

La technologie RFID présente plusieurs<br />

avantages. Il est en effet possible<br />

d’utiliser le matériel en milieu hostile<br />

(salissant, humide, salin, traitements<br />

thermiques et chimiques), lequel résiste<br />

aux environnements contraignants (hospitalier,<br />

agroalimentaire, industriel…). De<br />

plus, la RFID permet de fournir un identifiant<br />

unitaire infalsifiable et d’augmenter<br />

la capacité de stockage de données<br />

dans l’étiquette, laquelle est réutilisable.<br />

Il est également possible de lire simultanément<br />

plusieurs étiquettes, permettant<br />

ainsi l’identification d’ensembles et de<br />

sous-ensembles.<br />

Une technologie multiple aux applications<br />

diverses<br />

Des procédés passifs aux systèmes<br />

actifs ou semi-actifs, la RFID fait appel<br />

à différentes technologies offrant un<br />

large potentiel d’applications. Celles-ci<br />

concernent en premier lieu l’identification<br />

et la traçabilité, l’automatisation, le<br />

contrôle et la sécurité pour le contrôle<br />

d’accès par exemple, la sécurisation des<br />

zones dangereuses, les rondes ou encore<br />

la détection de chocs... Au niveau<br />

de la maintenance, la RFID assure une<br />

meilleure réactivité à la non-conformité<br />

et une meilleure rapidité de dépannage<br />

(historique SAV). Par ailleurs, la RFID<br />

permet d’authentifier le personnel de<br />

maintenance, de façon à savoir là où il<br />

se trouve ou là où il doit être. Mais elle<br />

donne également la possibilité de suivre<br />

l’état de certains équipements et de surveiller<br />

l’outil de production et aider les<br />

entreprises dans la planification des opérations<br />

de maintenance.<br />

Communiqué<br />

Quand RFID et code à barres s’unissent pour le meilleur<br />

Suite à l’obtention par la France de l’organisation<br />

en 2016 de la Coupe d’Europe de<br />

football des nations, les stades français<br />

font l’objet de plusieurs phases de travaux<br />

d‘aménagements et de modernisation. Le<br />

contrôle des billets fait partie des optimisations<br />

sur lesquels les stades investissent en<br />

s’appuyant sur des technologies d’identification<br />

sans contact RFID et/ou codes-barres.<br />

Athesi apporte la solution matériel adaptée<br />

avec le PDA durci M3 Orange. Les multiples<br />

configurations du M3 Orange conviennent<br />

parfaitement aux besoins divers rencontrés<br />

dans les stades tels que la réduction drastique<br />

des fraudes, la prise de commande,<br />

l‘aide à la gestion des matchs à risque et la<br />

maîtrise en temps réel des flux de supporters.<br />

La fiabilité reconnue du PDA durci M3<br />

Orange ainsi que ses prédispositions à lire à<br />

la fois des cartes d’abonnements intégrant<br />

une puce RFID et les billets spectateurs munis<br />

d‘un code à barres ont déjà séduit une<br />

multitude de stade.<br />

Les stadiers sont ainsi équipés de PDA durcis<br />

M3 Orange leur permettant de vérifier<br />

lors de la lecture par RFID ou par code à<br />

barres du billet, le nom du client, sa place,<br />

son tarif et bien entendu la validité de son<br />

billet. Cela empêche, par exemple, qu’une<br />

personne se présente avec un billet acheté<br />

frauduleusement ou avec un abonnement<br />

ne correspondant pas à son profil. Dans certains<br />

stades, le PDA M3 Orange d’Athesi est<br />

même utilisé comme outil de prise de commande<br />

pour les abonnés désirant se rafraichir<br />

ou se restaurer sans attendre.<br />

En place depuis plusieurs années, les solutions<br />

autour de l’utilisation du PDA M3<br />

Orange ont pu permettre aux gestionnaires<br />

de stades de constater une baisse significative<br />

des fraudes et une meilleure fluidité<br />

aux entrées. Ainsi, grâce à ces solutions<br />

de mobilité, les stades peuvent collecter de<br />

précieuses informations permettant, après<br />

traitement, d‘optimiser leur remplissage, offrir<br />

des services à la carte à leurs abonnés,<br />

gérer des invités VIP, et permettre à tous les<br />

fans de sport de passer un moment privilégié.<br />

Athesi et ses partenaires équipent ainsi différents<br />

stades de football tels que le stade<br />

de France, les stades de Lille, valencienne,<br />

Caen ou Brest mais aussi des stades de<br />

rugby.<br />

Pour la billettique d’évènementiel de type<br />

concert / spectacle, Athesi propose un terminal<br />

complémentaire qui est le PM260. Ce<br />

petit terminal léger, endurant et doté d’une<br />

autonomie redoutable, est taillé pour répondre<br />

aux contrôles d’accès de spectacles<br />

ou tout autre évènement nécessitant une<br />

saisie rapide et fiable de code à barres de<br />

billet e-ticket papier ou au travers d’écran de<br />

smartphone.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 20


4 au 7 novembre 2014 > Paris Nord Villepinte<br />

9 e<br />

édition<br />

www.maintenance-expo.com<br />

> Travaux de maintenance > Fourniture de produits et outillages > Lubrification > Fabricants et<br />

loueurs de matériels > Logistique et manutention > GMAO > TMAO > EAM > Aides au diagnostic<br />

> NTIC > Traçabilité > Outils de mobilité > Énergies et utilités > Sécurité au travail > Contrôle ><br />

Qualification > Hygiène, santé > Ingénierie, conseil > Formation > Documentation technique<br />

Ils ont visité <strong>Maintenance</strong> Expo 2013 : 3M, ABB France, Aéroports de Paris, Air France Industrie, Air liquide engineering,<br />

Alstom, ArcelorMittal, Axima GDF Suez, Bouygues Telecom, Cadbury, Carbone Lorraine, Cegelec, Chanel, Chronopost international, Club Med Gym,<br />

Dalkia France, Disneyland Paris, EDF R&D, Faurecia, France Telecom, Galeries Lafayette, Henkel France, Hôpital Cochin, Hutchinson France,<br />

INRS, Johnson & Johnson, Lafarge, Mairie de Paris, Manoir Industries, Ministère de la Défense, Poclain Hydrolics, PSA, Renault, Rolex, Saint-Gobain<br />

Sekurit France, Sanofi Aventis, Service des achats de l’Etat, Siemens, SNCF, Sodexo, Thales Air System, Total Petrochemicals, Veolia Eau…<br />

Simultanément :<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 21<br />

4<br />

Lexitis - Illustrations : David Marchal-Bubaone – PaulPaladin/istockphoto


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Entretien<br />

La RFID, une technologie adaptée aux besoins de<br />

la maintenance<br />

La prochaine édition Congrès international de la RFID va se dérouler les 7 et 8 octobre à l’hôtel Pullman Palm Beach<br />

de Marseille. L’occasion de nous entretenir avec Jean-Christophe Lecosse, directeur général du CNRFID, qui nous<br />

explique en quoi les technologies RFID présentent un réel intérêt pour la maintenance, notamment au niveau des<br />

gains de temps.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Quand a été créé le CNRFID et quel est<br />

son rôle ?<br />

Jean-Christophe Lecosse<br />

Le Centre national de la RFID a vu le jour<br />

en 2008. Son rôle est d’accompagner<br />

l’ensemble les acteurs de la RFID, qu’il<br />

s’agisse des fabricants de puces ou des<br />

intégrateurs de matériel et de solutions.<br />

Nous les accompagnons dans différents<br />

domaines : la recherche et développement,<br />

le marketing et la communication,<br />

en particulier à travers le congrès. Nous<br />

nous orientons également vers les utilisateurs<br />

finaux avec des grands comptes<br />

adhérents tels que L’Oréal, Renault,<br />

Dassault ou encore Airbus etc. L’objectif<br />

est d’analyser leur process et savoir en<br />

quoi la RFID est en mesure de répondre<br />

à leurs besoins via la rédaction d’un cahier<br />

des charges. Enfin, outre son rôle<br />

de veille et de sensibilisation, le CNRFID<br />

mène des prestations et des actions à travers<br />

notamment une vingtaine d’événements<br />

comme le « Village RFID/NFC » et<br />

contribue à l’évolution des normes.<br />

Parlez-nous du prochain congrès.<br />

Quels en seront les temps forts ?<br />

Lancé en 2008 en même temps que le<br />

CNRFID, le congrès traitait à chaque<br />

édition d’un secteur en particulier, allant<br />

Jean-Christophe Lecosse,<br />

directeur général du CNRFID<br />

Parcours<br />

Après sept ans passés dans le groupe Air Liquide, Jean-Christophe Lecosse intègre en<br />

2003 le groupe Geodis pour prendre la direction de BM Pack Services, regroupant deux<br />

sites de prestations de logistique et transport. Il crée en 2005 une offre de traçabilité permettant<br />

la gestion, via une solution ASP, de tous types de contenants. Cette offre intègre et<br />

valorise les technologies RFID. En 2007, après un an à la Direction technique du groupe,<br />

il prend la Direction de l’innovation au sein de Geodis afin de valoriser et permettre le déploiement<br />

de l’innovation de rupture sur l’ensemble des métiers et des marchés du groupe.<br />

En parfaite synergie avec sa fonction, Jean-Christophe Lecosse est nommé président du<br />

Pôle de compétitivité Nov@log. En parallèle, en 2007, il devient président de FilRFID dont<br />

il démissionne en 2008 pour prendre la direction générale du CNRFID.<br />

Domaines d’expertise<br />

Jean-Christophe Lecosse possède une connaissance approfondie des déploiements<br />

RFID et NFC dans les marchés suivants : aéronautique, santé, culture, tourisme, mobilité,<br />

automobile, ferroviaire, commerce, logistique. Il est également spécialisé dans le<br />

management de l’innovation ainsi que les évaluations des retours sur investissement d’un<br />

déploiement RFID. Enfin, il possède une connaissance fine des valeurs applicatives des<br />

technologies RFID et NFC.<br />

du maritime à l’aéronautique en passant<br />

par l’automobile et le ferroviaire. L’objectif<br />

est de mettre en avant des retours<br />

d’expérience pouvant être réutilisés dans<br />

d’autres secteurs. Chaque année, le<br />

succès est au rendez-vous mais, cette<br />

année, nous avons pris le parti de réunir<br />

les différents domaines d’activité (grande<br />

distribution, industrie, commerce, transports,<br />

collectivités locales et santé) afin<br />

de rassembler et faire se rencontrer des<br />

professionnels aux compétences riches<br />

et aux problématiques très diverses,<br />

d’autant que cet événement international,<br />

qui se déroule toujours dans un lieu<br />

magique, se veut très convivial. Durant<br />

deux jours, les participants échangeront<br />

leurs expériences et assisteront à des<br />

conférences techniques dans l’idée de<br />

dresser un bilan des maturités d’applications<br />

de la RFID dans différents secteurs.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 22


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

A quelles problématiques industrielles la RFID répond-elle<br />

?<br />

Notre métier est quelque peu complexe dans la mesure où l’on<br />

doit répondre à des problématiques liées à la fois au secteur<br />

d’activité et au métier (production, maintenance, logistique<br />

etc.). La RFID est en effet très diffuse et s’applique à une multitude<br />

de niches applicatives avec une variable de paramètres<br />

très importante. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales de<br />

la création du Centre national de la RFID : orienter, accompagner,<br />

informer et conseiller les entreprises vers des solutions<br />

adaptées. La RFID peut être utilisée à chaque fois que l’on a<br />

besoin d’identifier un produit ou des opérations en volume, en<br />

aveugle ou à distance. Depuis deux ans, on constate notamment<br />

un bond significatif du nombre d’applications dans la gestion<br />

d’outils, à l’exemple des armoires intelligentes Facom.<br />

Qu’apporte la RFID à la maintenance ?<br />

A chaque fois que l’une de ces trois valeurs clé (volume, en<br />

aveugle et distance) intéresse, la RFID a sa place. On comprend<br />

donc tout l’intérêt qu’ont de nombreux services de maintenance<br />

à s’en équiper, à condition de toujours bien identifier<br />

ses besoins. Il est ainsi possible d’identifier plusieurs centaines<br />

d’exemplaires d’un même outil dans son emballage sans l’ouvrir.<br />

A distance, la RFID permet de tracer un équipement à faible<br />

distance (de 10 cm à 2,5 mètres – c’est le cas de la technologie<br />

NFC) ou à des distances plus élevées, allant parfois jusqu’à 15<br />

mètres en haute fréquence pour des tags passifs et 150 mètres<br />

pour les tags actifs.<br />

La technologie RFID est également très utile pour l’identification<br />

d’équipements inaccessibles ; c’est l’avantage de la lecture<br />

en aveugle, laquelle s’avère aussi bien utile pour lire un<br />

grand nombre d’informations sur l’historique de maintenance<br />

d’un composant ou d’une pièce sans pour autant les démonter<br />

de l’installation. On peut ainsi gagner parfois deux heures en<br />

évitant des opérations de démontage-remontage. Enfin, il est<br />

possible de gérer les accès d’un travailleur isolé, de savoir où il<br />

se trouve précisément mais aussi pour l’empêcher de franchir<br />

certaines zones. Au niveau du suivi et de la maintenance des<br />

produits, un fabricant de PDA s’est équipé de tags RFID afin de<br />

suivre tous les colis à destination de ses clients ; il a pu traiter<br />

rapidement le suivi de ses commandes et réaliser des opérations<br />

de maintenance « accélérée ».<br />

Olivier Guillon<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 23


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Performances<br />

Quelles solutions de modélisation<br />

pour optimiser la maintenance ?<br />

En raison du contexte économique difficile et de la concurrence mondialisée depuis plus de trente ans, la maintenance,<br />

autrefois considérée seulement comme un facteur de coûts, tend à devenir un élément stratégique. Afin d’optimiser<br />

au maximum ce facteur de compétitivité, les bureaux d’études n’hésitent plus à intégrer de plus en plus de<br />

modélisation. Si la maintenance ne peut être réduite à une série d’algorithmes, elle répond néanmoins favorablement<br />

à un ensemble d’outils de modélisation.<br />

Concurrence internationale, irrégularités<br />

continuelles dans la production<br />

en raison des arrêts de machines<br />

ou d’immobilisation d’outil de production<br />

devenu de surcroit de plus en plus complexe,<br />

cadences élevées ne permettant<br />

pas la moindre défaillance ou panne et<br />

besoin de réactivité… Les problématiques<br />

et les enjeux vitaux (compétitivité<br />

voire survie) des entreprises nécessitent<br />

une maîtrise – quasi – parfaite de leurs<br />

systèmes de production. Et cela passe<br />

inévitablement par la maintenance, laquelle<br />

joue un rôle fondamental dans la<br />

maîtrise du coût global des équipements,<br />

de la qualité et des délais de livraison<br />

des produits et services ; cela ne fait<br />

plus l’ombre d’un doute chez la plupart<br />

des industriels et même si la production<br />

demeure leur priorité, il va désormais de<br />

soi que ne pas associer de façon systématique<br />

la production et la maintenance<br />

en opposant ces deux services est une<br />

erreur.<br />

On parle beaucoup de CAO et de modélisation<br />

spécialement conçues pour la<br />

production. Mais dans le domaine de la<br />

maintenance se sont également développés<br />

des outils de modélisation s’appuyant<br />

sur des méthodes et des modèles<br />

mathématiques particulièrement complexes,<br />

apparaissant parfois bien loin<br />

des réalités du terrain mais qui peuvent<br />

s’avérer efficaces à condition toutefois<br />

d’aboutir au développement d’outils logiciels<br />

à fois précis et conviviaux. L’objectif<br />

de la modélisation est le suivant :<br />

analyser au plus près la production afin<br />

d’orienter la politique de maintenance par<br />

l’utilisation combinée d’un ensemble de<br />

méthodes permettant d’identifier, d’anticiper<br />

et de maîtriser les défaillances.<br />

Mais pour ce faire, les ingénieurs se<br />

trouvent souvent confrontés non pas<br />

à un manque d’outils de modélisation<br />

de la production (permettant d’évaluer<br />

les points forts et les faiblesses du<br />

process) mais de solutions prenant en<br />

compte les données liées à la maintenance.<br />

Pour évaluer les performances<br />

de la maintenance, les réseaux de Petri,<br />

par exemple, permettent d’analyser<br />

les interactions entre la production et la<br />

maintenance. Outil de modélisation utilisé<br />

notamment par les concepteurs de<br />

modèles de systèmes de production, le<br />

réseau de Petri bénéficie d’un support<br />

graphique permettant de visualiser et de<br />

suivre le comportement d’un système<br />

pendant son évolution. Cet outil a beaucoup<br />

évolué ces dernières décennies et<br />

a fait l’objet d’importants travaux. Des<br />

chercheurs ont notamment travaillé sur<br />

un type particulier de production : des<br />

systèmes d’alimentation, et le constat<br />

est le même : « Malgré l’intérêt croissant<br />

que présentent ces systèmes, les études<br />

concernant leur modélisation restent insuffisantes.<br />

C’est pour cette raison qu’on<br />

s’intéresse à étudier les systèmes d’alimentation<br />

et leur influence dans le processus<br />

de fabrication ». Un dispositif<br />

d’alimentation (ou de distribution) est un<br />

ensemble d’équipements qui collaborent<br />

à la mise à disposition d’une pièce isolée<br />

et positionnée à partir d’un ensemble<br />

de pièces stockées, voire en vrac. Pour<br />

qu’une opération d’assemblage puisse<br />

être réalisée dans de bonnes conditions,<br />

il est indispensable que les constituants<br />

du produit soient présentés, en entrée du<br />

Fonctions d’un dispositif d’alimentation<br />

poste de travail, avec une position et une<br />

orientation correctes en un endroit précis<br />

et ceci à une cadence convenable. Ce<br />

sont les objectifs d’un système d’alimentation<br />

ou d’une cellule d’alimentation.<br />

Dans leurs travaux portant sur ce sujet<br />

(Modélisation fonctionnelle : un outil<br />

pour la maintenance des systèmes de<br />

production), Samir Benbelkacem et Nadia<br />

Henda-Zenati (du Centre algérien de<br />

Développement des technologies avancées)<br />

ont mis au point un modèle fonctionnel<br />

pour un système de production<br />

afin d’expliquer le déroulement de ses<br />

opérations et faciliter ainsi l’opération de<br />

maintenance. L’approche que les deux<br />

chercheurs proposent est facile d’utilisation.<br />

Elle présente aussi l’avantage d’une<br />

modélisation cohérente et spécifique à<br />

une application donnée, et permet de<br />

satisfaire un maximum de besoins d’un<br />

atelier flexible.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 24


Sous le Haut Patronage d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du Numérique, auprès du ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique<br />

INSCRIVEZ-VOUS A<br />

L’INTERNATIONAL RFID CONGRESS 2014<br />

MARDI 7 ET MERCREDI 8 OCTOBRE 2014 - HÔTEL PULLMAN PALM BEACH - MARSEILLE - FRANCE<br />

LES APPLICATIONS RFID ET NFC DANS L’INDUSTRIE, LE COMMERCE, LA SANTÉ<br />

ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES<br />

Des conférences internationales de leaders mondiaux,<br />

impliqués dans le déploiement de la RFID/NFC,<br />

Des démonstrations grandeur nature d’applications,<br />

Deux jours entiers de rencontres business,<br />

La remise des RFID Awards du CNRFID, en partenariat<br />

avec ESCP Europe.<br />

Inscription obligatoire :<br />

contact@centrenational-rfi d.com - 04 42 37 09 37<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 25<br />

En savoir plus sur les modalités d’inscription de l’International RFID Congress : www.rfid-congress.com


<strong>Maintenance</strong> en production<br />

VirMaLab : un atelier virtuel de maintenance<br />

Intégrée au sein de l’Ifsttar*, le géant de<br />

la recherche en matière de transport,<br />

l’unité de recherche Génie des réseaux<br />

de transports terrestres et informatique<br />

avancée (Grettia) se focalise sur l’ingénierie<br />

des réseaux et systèmes de transport.<br />

Aujourd’hui, et davantage demain,<br />

de nouveaux enjeux socio-économiques<br />

liés aux impératifs de sécurité des<br />

hommes et des matériels, aux exigences<br />

de protection de l’environnement et de<br />

réduction des nuisances, et aux gains de<br />

productivité sur des systèmes de plus en<br />

plus complexes, placeront les problèmes<br />

de maintenance au centre des préoccupations<br />

dans le cadre d’une optimisation<br />

des processus industriels. Ainsi, la mesure<br />

d’une réalité technique et l’élaboration<br />

d’une politique de maintenance,<br />

non seulement corrective et préventive<br />

mais aussi prévisionnelle (pronostic,<br />

diagnostic, et surveillance de dégradations),<br />

constituent un problème scientifique<br />

et technique majeur à résoudre<br />

pour l’amélioration des procédés, de la<br />

qualité de service, de la disponibilité et<br />

de la prévention des risques. Il en va du<br />

domaine des transports. Pour répondre à<br />

ce besoin, l’équipe Diagnostic et <strong>Maintenance</strong><br />

du Grettia propose une approche<br />

générique pour le développement d’outils<br />

d’aide à la décision, permettant de<br />

déterminer les paramètres optimums de<br />

maintenance, d’exploitation, de surveillance…<br />

Baptisée VirMaLab (pour Atelier<br />

virtuel de maintenance), cette méthodologie<br />

s’appuie sur une modélisation par<br />

bloc (voir schéma ci-contre).<br />

Le premier bloc porte sur la modélisation<br />

du processus de dégradation du système<br />

ou de chacun de ses composants (l’approche<br />

permettant de traiter des cas multi-états<br />

et multi-composants, éventuellement<br />

inter-agissants). Aucune approche<br />

ne permettant de tenir compte à la fois de<br />

l’influence de variables contextuelles sur<br />

la dégradation ainsi que sur la possibilité<br />

de considérer plusieurs composants<br />

ayant leur propre mode de dégradation,<br />

une approche originale s’appuyant sur<br />

les modèles de durée de Murphy (Murphy,<br />

2002) a été proposée et intégrée à<br />

VirMaLab.<br />

La seconde partie de la modélisation<br />

VirMaLab s’intéresse aux procédures de<br />

diagnostic de chaque composant et aux<br />

actions de maintenances déclenchées<br />

La modélisation pour optimiser la maintenance<br />

dans les centrales électriques<br />

Le logiciel Mars (<strong>Maintenance</strong> Assessment of Repairable Systems) a été développé<br />

par le Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK) et EDF R&D. Il implémente<br />

des modèles aléatoires permettant l’évaluation des effets conjoints du vieillissement<br />

et de la maintenance des systèmes réparables complexes. Cet outil est<br />

notamment utilisé pour optimiser la maintenance des centrales de production<br />

d’électricité.<br />

Développé en partenariat avec EDF R&D, le logiciel Mars prend en entrée des<br />

jeux de données constitués des instants successifs de maintenance préventive<br />

et corrective effectuées sur des systèmes réparables, éventuellement censurés<br />

à gauche et à droite. Il met en œuvre les principaux modèles de maintenance<br />

imparfaite, de type âge virtuel. Il estime les paramètres de ces modèles par la<br />

méthode du maximum de vraisemblance. Cela permet d’évaluer les principaux<br />

indicateurs de fiabilité comme la vitesse de vieillissement, l’efficacité des maintenances,<br />

la durée de bon fonctionnement moyenne ou le nombre moyen de<br />

défaillances à attendre sur une période de temps donnée. Il permet de tracer<br />

et sauvegarder divers graphiques comme la fonction de fiabilité, l’intensité de<br />

défaillance ou le nombre moyen cumulé de défaillance. Il dispose de fonctionnalités<br />

de simulation intensive permettant d’étudier les propriétés statistiques<br />

des estimations effectuées et de faire un pronostic précis sur le processus des<br />

maintenances.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 26


en fonction du résultat des systèmes de surveillance. Pour<br />

le diagnostic, chaque composant du système peut avoir ses<br />

propres équipements et procédures de diagnostic ou mutualiser<br />

certains détecteurs avec d’autres composants. Une fois la<br />

liste des intervenants du diagnostic définie, chacun est décrit<br />

par son cadre de discernement (tous les systèmes n’étant pas<br />

capables de détecter les mêmes défauts) et un certain nombre<br />

de paramètres déterministes (détection en temps continu, périodicités<br />

d’auscultation…) ou stochastiques (taux de bonnes<br />

détection, de fausse alarme, de confusion…). L’ensemble de<br />

ces paramètres peuvent être obtenu à partir d’avis d’experts,<br />

de base de données de retour d’expérience ou encore à partir<br />

de certaines caractéristiques fournies par les constructeurs<br />

(taux de défaillance…). La définition des procédures et équipements<br />

de diagnostic étant faite, il est alors possible de<br />

modéliser des politiques de maintenance, programmant différents<br />

types d’interventions correctives (curatives, palliatives)<br />

ou préventives (systématiques, conditionnelles ou prévisionnelles)<br />

répondant à différents niveaux de dégradation du système<br />

et pouvant agir sur différents composants.<br />

L’objectif final de VirMaLab étant de pouvoir évaluer et comparer<br />

ces différentes politiques en fonctions des besoins de<br />

l’utilisateur (disponibilité, sécurité, coûts…), la dernière partie<br />

du modèle consiste alors à intégrer les coûts (de fonctionnement,<br />

d’arrêt inopiné, de diagnostic, de maintenance…)<br />

caractérisant le système. Des algorithmes d’optimisation<br />

multi-objectifs permettent alors de définir, pour une fonction<br />

coût déterminée, les paramètres optimums de diagnostic et<br />

de maintenance du système. Les études en cours sur le sujet<br />

utilisent des algorithmes génétiques avec des opérateurs spécifiques<br />

de croisement et de mutation (gaussien ou inversion<br />

d’un bit), choisis en fonction du codage des solutions potentielles<br />

(réel ou binaire).<br />

Michael Levy<br />

* Institut français des sciences et technologies des transports,<br />

de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), né de la fusion de<br />

l’Inrets et du LCPC.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 27


Management<br />

Entretien<br />

L’amélioration de la fiabilité<br />

passe par la « monétisation » des risques<br />

Le patron de la maintenance chez Cofely-Endel (groupe GDF Suez), Rabah Achemaoui, nous explique comment ses<br />

équipes ont réussi à améliorer la fiabilité de ses équipements, à la fois pour les clients du groupe, mais également<br />

en interne. Selon lui, la première clé de réussite réside dans une approche financière des coûts liés à la fiabilité dans<br />

leur globalité.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

En quoi consistent les activités de<br />

maintenance de Cofely Endel ?<br />

Rabah Achemaoui<br />

Filiale de la branche Energie Services du<br />

groupe GDF Suez, Cofely Endel intervient<br />

sur tout le territoire national grâce<br />

à ses 140 implantations de proximité. Intervenant<br />

tout au long du cycle de vie des<br />

installations de nos clients (Installation,<br />

rénovation d’équipements en passant<br />

par la maintenance, le transfert jusqu’au<br />

démantèlement des équipements), nous<br />

apportons des solutions globales visant<br />

à améliorer leur performance industrielle.<br />

Cofely Endel est un spécialiste de la<br />

maintenance industrielle et son spectre<br />

de compétences est très large. Ses métiers<br />

historiques sont la mécanique, la<br />

robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />

Ses compétences ont été enrichies au<br />

fur et à mesure de son développement<br />

technique et commercial par les métiers<br />

suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />

etc. La société dispose<br />

d’une grande expérience des contrats de<br />

maintenance pluri annuels, et des grands<br />

arrêts techniques qui sollicitent d’importants<br />

moyens humains et matériels. Son<br />

effectif est de 6 000 personnes pour un<br />

chiffre d’affaires de près de 700 M€.<br />

Sur quels types de sites et d’installations<br />

intervenez-vous ?<br />

Nous intervenons sur tous les sites industriels<br />

et dans tous les secteurs : nucléaire,<br />

pétrochimie, chimie, sidérurgie,<br />

pharmacie, etc. Nous réalisons la maintenance<br />

sur tous les types d’équipements<br />

(pompes et tous types de machines tournantes,<br />

broyeurs, réducteurs, moteurs,<br />

machines outils, équipements de levage<br />

et de manutention, etc.) et cela sur la<br />

majeure partie des process industriels<br />

(coulée continue dans la sidérurgie, tous<br />

types de réseaux, etc.). Nous déployons<br />

différentes expertises dans les métiers<br />

suivants : la mécanique, la robinetterie,<br />

l’électromécanique, la chaudronnerie, la<br />

tuyauterie, le soudage, la manutention et<br />

le levage.<br />

Qu’entend-on par « fiabilité d’un composant<br />

» ou d’un équipement ?<br />

La norme française X06-501, qui<br />

concerne l’application de la statistique,<br />

définit la fiabilité comme étant « l’aptitude<br />

d’un dispositif à accomplir une fonction<br />

requise dans des conditions d’utilisation<br />

et pour une période de temps déterminée.<br />

[…] Le terme « fiabilité » est utilisé<br />

comme une caractéristique indiquant une<br />

probabilité ou une proportion de succès.<br />

[…] Suivant les dispositifs, la notion de<br />

période de temps devra être remplacée<br />

par celle de nombre de cycles, distance<br />

parcourue, etc. ». La fiabilité est donc en<br />

relation avec des indicateurs tels que le<br />

taux de défaillance λ(t) ou la disponibilité<br />

du composant ou de l’équipement.<br />

Quelles sont les problématiques de<br />

vos clients en termes de maintenance,<br />

et notamment en termes de fiabilité ?<br />

La problématique de nos clients est de<br />

produire leurs produits au meilleur coût et<br />

de les livrer à leurs clients en temps et<br />

en heure conformément à leurs engagements.<br />

Cela a pour conséquence de disposer<br />

d’une fiabilité et d’une disponibilité<br />

des équipements de production en corrélation<br />

avec le carnet de commande. Il n’y<br />

a aucun intérêt à avoir un plan de maintenance<br />

surabondant ou au contraire sous<br />

dimensionné ; il faut que ce dernier soit<br />

en phase avec les objectifs de production.<br />

Pour cela, il est nécessaire d’adopter une<br />

véritable approche de la gestion des actifs<br />

industriels et de consacrer des moyens<br />

pour mettre en œuvre par exemple des<br />

méthodes d’optimisation de la <strong>Maintenance</strong><br />

basée sur la fiabilité (MBF) et des<br />

méthodes de type coût/risque.<br />

En effet, n’oublions pas que la création<br />

de valeur pour la maintenance est directement<br />

liée à la production. Lorsque les<br />

équipements de production tombent en<br />

panne, cela engendre des arrêts et donc<br />

des pertes de production qui affectent<br />

directement les résultats de nos clients.<br />

Lorsqu’il y a une panne sur un équipement<br />

critique pour la production, toutes<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 28


Management<br />

les ressources sont mobilisées afin de les remettre le plus rapidement<br />

en état de fonctionnement.<br />

Cela arrive assez fréquemment chez nos clients dont le process<br />

est à flux continu. Les ressources dédiées à la maintenance<br />

sont alors absorbées par ces événements et ne peuvent consacrer<br />

du temps à la réflexion et la mise en place d’une politique<br />

de maintenance à moyen et long terme pertinente.<br />

De même, dans ces types d’industries, il est très difficile d’obtenir<br />

de la production une disponibilité des équipements pour<br />

en réaliser une maintenance préventive systématique ou conditionnelle.<br />

Tous cela rend difficile le travail de la maintenance et<br />

ne favorise pas l’amélioration de la fiabilité et de la disponibilité<br />

des installations.<br />

Et les problématiques de Cofely-Endel ?<br />

La problématique de Cofely Endel est justement de convaincre<br />

nos clients de l’intérêt de mettre en œuvre des outils et méthodes<br />

permettant d’optimiser le coût global de maintenance.<br />

L’erreur à ne pas commettre est de faire des économies à courte<br />

échéance qui auront un impact important sur l’avenir de l’entreprise.<br />

Pour optimiser les couts de maintenance, il faut adopter une<br />

vision long terme d’asset management. Nos contrats de maintenance<br />

sont généralement sur des durées moyennes de trois ou<br />

cinq ans. Nous devons donc sensibiliser le client sur la gestion<br />

d’asset pour optimiser ces coûts par le déploiement de nos outils<br />

d’ingénierie de maintenance visant l’amélioration de la productivité<br />

et de la fiabilité de ces outils de production.<br />

Quels risques peuvent causer des défauts de composants pour<br />

un service de maintenance et pour la production ? Pouvez-vous<br />

nous citer quelques exemples concrets ?<br />

Les risques peuvent être liés à des pertes de production, des<br />

pertes de niveau de qualité du produit, des problèmes de sécurité<br />

pour les personnes, pour les biens ou pour l’environnement.<br />

Ces deux derniers cas présentent également un risque pour<br />

l’image de marque de l’entreprise qui peut être très impactant<br />

économiquement parlant vis-à-vis des consommateurs.<br />

Comment mesure-t-on la fiabilité d’un équipement ? Dans<br />

quel but ?<br />

Les principaux moyens de mesure sont le calcul d’indicateurs<br />

comme la disponibilité, le taux de défaillance et les autres para-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 29


Management<br />

mètres qui permettent de les calculer [Le<br />

Mean Time Between Failure (MTBF), le<br />

Mean Time To Repair (MTTR)…]. Pour<br />

calculer ces indicateurs, il est nécessaire<br />

de disposer d’une traçabilité de toutes les<br />

interventions de maintenance. Par traçabilité<br />

j’entends l’exploitation de tous les<br />

comptes rendus d’intervention rédigés<br />

par les techniciens de maintenance. Ces<br />

comptes rendus d’intervention permettent<br />

de calculer les différents indicateurs définis<br />

précédemment. D’ailleurs, tout cela<br />

est généralement géré à travers un progiciel<br />

de GMAO (gestion de la maintenance<br />

assisté par l’ordinateur).<br />

L’objectif de ces indicateurs est de<br />

connaitre l’évolution de l’état des équipements,<br />

accroitre la disponibilité et la fiabilité<br />

en opérant au fil de l’eau des améliorations<br />

:<br />

techniques : remplacement de composants,<br />

choix du constructeur, rénovation<br />

du plan ou des tâches de maintenance<br />

Comment prévoir et améliorer la fiabilité<br />

?<br />

Le mieux est de définir la fiabilité des<br />

équipements à la conception. En effet,<br />

chaque sous-ensemble d’un équipement<br />

dispose d’une probabilité de défaillance.<br />

La décomposition fonctionnelle de l’équipement<br />

permet le calcul de la fiabilité au<br />

niveau de l’équipement à partir des données<br />

de chaque sous-ensemble.<br />

Néanmoins, il est rare que les constructeurs<br />

nous donnent des informations<br />

sur la fiabilité des équipements qu’ils<br />

vendent. D’ailleurs, je préconise, lorsque<br />

cela est possible, de comparer les offres<br />

de ces constructeurs non pas sur le coût<br />

d’acquisition mais plutôt sur le coût global.<br />

Il existe néanmoins des bases qui permettent<br />

de disposer des informations sur<br />

la fiabilité des équipements comme par<br />

exemple Oreda (Offshore Reliability Data<br />

Handbook). À l’intérieur de ces ouvrages,<br />

on trouve pour les équipements utilisés<br />

dans l’industrie offshore des données<br />

comme les taux de défaillance et les modes<br />

de défaillance.<br />

Comme exprimé précédemment, on<br />

améliore la fiabilité en ciblant et en modifiant<br />

ou en remplaçant certains composants<br />

par d’autres plus fiables. Lorsque<br />

que cela n’est pas possible, on met en<br />

place des tâches de maintenance préventive<br />

visant à diminuer la probabilité<br />

de défaillance du composant durant la<br />

période pendant laquelle sa disponibilité<br />

est requise.<br />

Pour optimiser la MTBF, quelles<br />

bonnes pratiques mettre en place et<br />

quelles erreurs doit-on éviter ?<br />

Les bonnes pratiques passent par la mise<br />

en place des méthodes de maintenance.<br />

Il faut déployer la MBF en ayant au préalable<br />

classifié les équipements : identifier<br />

les modes de défaillance prédominants,<br />

ceux qui ont un impact important sur la<br />

sécurité, sur la qualité mais aussi sur les<br />

pertes de production pour concentrer nos<br />

efforts sur ces points et obtenir rapidement<br />

des résultats.<br />

L’amélioration de la MTBF passe également<br />

par la formation technique des intervenants<br />

de maintenance pour augmenter<br />

leurs compétences mais aussi pour améliorer<br />

l’efficacité opérationnelle.<br />

Mais la meilleure pratique est de monétiser<br />

les risques, en effet lorsque l’on doit<br />

négocier son budget avec sa direction<br />

générale, il faut parler de MTBF et MTTR<br />

mais surtout traduire cela en monnaie<br />

sonnante et trébuchante :<br />

• durée de non production<br />

• quantité non produite<br />

• perte de production en euros<br />

Chez Cofely-Endel, comment vous<br />

y prenez-vous et quelles méthodes<br />

avez-vous mis en place ?<br />

Chez Cofely Endel, nous mettons en<br />

œuvre une panoplie de méthodes<br />

comme la MBF mais nous utilisons aussi<br />

des approches de type coût/risque qui<br />

permettent de définir la bonne stratégie<br />

de maintenance.<br />

Quels en ont été les résultats (par rapport<br />

aux situations antérieures) ?<br />

Les résultats sont exceptionnels car il<br />

existe peu de méthodes qui ont des approches<br />

quantitatives pour nous aider à<br />

prendre les bonnes décisions. L’idée est<br />

de définir la bonne périodicité de maintenance<br />

en fonction des risques que l’on<br />

est prêt à consentir. Pour cela, nous recherchons<br />

tous les modes de défaillances<br />

prédominants et leurs occurrences associées.<br />

Avez-vous quelques exemples et retours<br />

d’expérience à nous faire part ?<br />

Des exemples, nous en avons beaucoup.<br />

Par exemple, nous avons ci-dessous<br />

calculé pour un équipement utilisé dans<br />

l’aéronautique, la meilleure périodicité<br />

de maintenance. Celle qui offre les meilleures<br />

garanties en termes de réduction<br />

des risques, notamment celle liée aux<br />

pertes de production.<br />

Le deuxième exemple ci-dessous<br />

concerne le secteur de la chimie et<br />

montre qu’il est préférable d’attendre la<br />

panne plutôt que de déployer de la maintenance<br />

préventive.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 30


GMAO<br />

GMAO<br />

L’informatique au au service de de votre maintenance<br />

Patrimoine<br />

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Budgets<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 31<br />

info@apisoft.fr


Management<br />

Retour d’expérience<br />

La TPM, un levier de sécurité pour la maintenance<br />

Expert en conduite du changement sur des projets de performance industrielle, Jean Garcia nous livre les données clé<br />

d’une démarche de Total Productive <strong>Maintenance</strong>. Celles-ci s’accompagnent de deux riches retours d’expérience, l’un<br />

chez Technip UK, l’autre chez le Groupe Leroy, expliquant l’intérêt de la TPM pour améliorer la sécurité.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

En quoi consiste la démarche TPM ?<br />

Jean Garcia<br />

La démarche TPM (Total Productive<br />

<strong>Maintenance</strong>) a pour objectif l’amélioration<br />

permanente des pratiques de maintenance.<br />

Elle implique l’ensemble du<br />

personnel et vise un changement culturel<br />

de l’entreprise, motivé par la performance<br />

du système productif et la sécurité des<br />

hommes.<br />

Elle se base, entre autre, sur une mise<br />

sous contrôle statistique des équipements<br />

par l’identification des causes premières<br />

des pertes et leurs suppressions<br />

ainsi que sur la mise en place d’un système<br />

de management robuste.<br />

Quels en sont les piliers essentiels ?<br />

La TPM compte généralement huit piliers.<br />

Je vous propose d’aborder succinctement<br />

le 1er pilier « <strong>Maintenance</strong> au cas<br />

par cas » et le 5ème pilier « <strong>Maintenance</strong><br />

à la conception » qui sont les deux premiers<br />

piliers, l’un permettant d’atteindre<br />

l’efficacité maximale des équipements,<br />

l’autre d’assurer le maintien des conditions<br />

idéales du système de production.<br />

Ces piliers répondent à deux des grands<br />

principes de la démarche TPM : trouver<br />

les conditions de marche idéale des équipements<br />

et intervenir en préventif des<br />

pertes au plus tôt.<br />

Le 1er pilier vise donc l’identification et la<br />

résolution des causes racines de pertes<br />

ou de dysfonctionnements et pose ainsi<br />

la question : « Qu’est-ce qu’une perte ? ».<br />

Une étape de formation est nécessaire<br />

pour faire comprendre au personnel ce<br />

qu’est une perte, comment la détecter.<br />

La démarche TPM dénombre 16 types de<br />

pertes qui sont soient liées à la fiabilité<br />

de l’équipement, à l’organisation ou aux<br />

méthodes. L’indicateur et outil utilisé est<br />

le TRS (Taux de Rendement Synthétique)<br />

dont le calcul est défini par la norme NF<br />

E-60-182 et qui est en synthèse la multiplication<br />

de trois taux : disponibilité, performance,<br />

qualité.<br />

Une démarche en sept étapes débutant<br />

par le choix du pilote, la définition des<br />

objectifs TRS, la collecte des données<br />

(par film de production et complétées par<br />

des données volumétriques extraites de<br />

la GMAO),…aboutie à la définition de<br />

standards provisoires. L’approche est<br />

participative (Services <strong>Production</strong>, <strong>Maintenance</strong>,<br />

Qualité, Achat, Planning, Sécurité,…)<br />

et s’adapte au contexte et aux<br />

objectifs courts termes de production.<br />

Aborder le 1er pilier au début d’une démarche<br />

TPM n’est pas une option, les<br />

résultats obtenus impactant directement<br />

l’ensemble des autres piliers, y compris le<br />

pilier 5 « <strong>Maintenance</strong> à la conception »<br />

puisqu’il apporte des éléments factuels<br />

et vécus (REX) à prendre en compte à la<br />

conception des équipements et produits.<br />

Le 5ème pilier concerne la maintenance<br />

à la conception. L’objective est de réduire<br />

le coût total de cycle de vie de l’équipement<br />

ou du produit (TCO : Total Cost of<br />

Ownership ou LCC : Life Cost Cycle). Le<br />

déploiement de ce pilier intervient très<br />

en amont puisqu’il s’agit de concevoir un<br />

équipement, un process, une structure<br />

pour obtenir la fiabilité optimale et la disponibilité<br />

fonctionnelle à coût optimisé.<br />

Il vise à limiter et faciliter les interventions<br />

de maintenance, définir la stratégies<br />

de maintenance (plan de maintenance,<br />

maintenance conditionnelle, inspections,…),<br />

responsabiliser le personnel de<br />

production sur leurs équipements, favoriser<br />

le maintien des savoir-faire par la<br />

mise en place de procédures simplifiées<br />

prenant en compte les contraintes sécurité.<br />

Dans le secteur « Oil & Gas », par<br />

exemple, cette démarche est à rapprocher<br />

des principes tels que standardisation<br />

des équipements et des process, disponibilité<br />

des fonctions vitales (une heure<br />

d’arrêt d’une fonction se chiffre en plusieurs<br />

dizaines de milliers d’euros), standardisation<br />

des politiques de stock des<br />

pièces critiques, accessibilité des équipements.<br />

La démarche est supporté par des<br />

outils tels que l’AMDEC, les diagrammes<br />

« FAST » ou des Fiches standards de<br />

coûts de fonction.<br />

La démarche proposée pour l’un de<br />

nos clients dans ce même secteur « Oil<br />

& Gas », avec le soutien et les compétences<br />

croisées de Simon Chombar et<br />

d’Alexis Fournier, a consisté à construire<br />

des modèles standards sur la base de<br />

principes clés, des connaissances et des<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 32


Management<br />

savoirs client et procéder à une analyse<br />

d’écart avant déploiement.<br />

Le déploiement de ce pilier est stratégique<br />

et permet d’assoir la politique de<br />

maintenance de l’entreprise sur un socle<br />

performant. Le temps dédié à la conception<br />

n’est pas forcement rallongé mais<br />

optimisé par le choix des compétences et<br />

par la mise en place d’un plan robuste de<br />

conduite du changement. Les bénéfices<br />

sont visibles à tous les niveaux : coûts,<br />

organisationnels, performance, qualité,<br />

sécurité.<br />

Comment faire accepter le changement<br />

auprès des équipes de production<br />

et de maintenance ?<br />

Si la résistance au changement n’est pas<br />

naturelle, il s’agit pourtant d’actionner les<br />

bons leviers. Et comment trouver les bons<br />

leviers sans approcher la culture d’entreprise,<br />

modelée par son système de management,<br />

son histoire, ses contraintes,<br />

son climat social, ses projets antérieurs<br />

réussis ou avortés, la personnalité des<br />

acteurs clés ? Les consultants, aussi rodés<br />

soient-ils à la conduite du changement<br />

doivent adopter une attitude humble<br />

et faire l’apprentissage de ces éléments.<br />

L’acceptation du changement auprès des<br />

équipes de production est de maintenance<br />

passe par :<br />

Comprendre la culture de l’entreprise<br />

Un point sur la division marine de Technip<br />

The marine operations division of Technip, a world leader in project management, engineering<br />

and construction for the energy industry, has actively been developing a system for<br />

managing maintenance activities on its fleet of specialized vessels for pipeline installation<br />

and subsea construction.<br />

Based in Westhill, UK, the organisation has spent the last four years developing and implementing<br />

this process, which uses evaluation of technical risk to identify priorities. The<br />

process involves a number of aspects such as managing change, technical authority reviews<br />

and defining the criticality of maintenance tasks.<br />

Key to any business-critical maintenance activity is the effectiveness of the process to<br />

plan the work. The planning, in addition to the scheduling of tasks, identifies the Quality<br />

and Health, Safety and Environmental requirements to execute tasks safely. The “<strong>Maintenance</strong><br />

Strategy Implementation” project facilitated by Performance & Management has<br />

been pivotal in cementing a fleet-wide process for the strategic management of maintenance,<br />

bringing operational activities together to help protect our employees, contractors<br />

and assets”.<br />

Ecouter et revenir à l’application de principes<br />

simples basés sur le bon sens !<br />

Les Groupes n’ont pas grandi de manière<br />

linéaire, mais par bonds successifs,<br />

par fusions, absorption, le ciment entre<br />

les services et les entités est fragilisé<br />

et les briques constitutives de l’édifice<br />

(niveau de connaissance et des savoirs<br />

techniques) restent difficiles à maintenir<br />

malgré un effort constant des entités<br />

centrales pour affermir une identité de<br />

Groupe et la performance promues par la<br />

mise en place de pratiques standards. En<br />

maintenance aussi l’approche doit être résolument<br />

écologique, c’est-à-dire qu’elle<br />

doit viser une dépollution des processus,<br />

des pratiques et des outils pour aboutir à<br />

un environnement simple et sain.<br />

Mesurer la performance par la mise en<br />

place d’indicateurs à deux niveaux :<br />

performance opérationnelle généré par<br />

l’implémentation des nouvelles pratiques<br />

(réduction du portefeuille d’ordres de<br />

travaux, réduction des « breakdown »,<br />

« shutdown »,...) et mesure de l’appropriation<br />

des pratiques (adhérence aux<br />

nouvelles pratiques standards)<br />

Présenter une vision claire et formalisée<br />

des objectifs stratégiques et longs termes<br />

du projet (trois ans, cinq ans, dix ans,…),<br />

balisé par des jalons courts et moyens<br />

termes permettent de suivre les mises en<br />

œuvre étape par étape, d’encourager et<br />

de corriger.<br />

Rendre très tôt le projet opérationnel,<br />

lancer des actions ciblées et concrètes<br />

pour démontrer que ça marche ! Rendre<br />

visible l’amélioration (mise en œuvre des<br />

pratiques et outils du management visuel)<br />

permet de mieux le partager et de fédérer<br />

les forces vives de l’entreprise.<br />

Impliquer l’ensemble des acteurs de l’entreprise<br />

: les services maintenance et<br />

production sont animés par des objectifs<br />

courts termes antinomiques, l’un demandant<br />

la disponibilité de l’équipement<br />

pour une période donnée de manière à<br />

préparer, planifier et intervenir de manière<br />

efficace en toute sécurité, l’autre,<br />

propriétaire des équipements souhaitant<br />

une disponibilité maximale (et non optimale)<br />

des équipements. Pourtant, ces<br />

services sont liés par une relation intime<br />

et nécessaire où l’objectif long terme de<br />

fiabilité des équipements est obtenu seulement<br />

par un engagement commun et un<br />

partage fort. Les services qualité, achats,<br />

sécurité, environnement, logistique, amélioration<br />

continue et autres services supports<br />

doivent également être impliqués.<br />

Associer les travaux participatifs d’acteurs<br />

ciblés à un processus décisionnel<br />

clair est également un facteur clé : trouver<br />

les solutions sur le terrain facilite l’appropriation<br />

des nouvelles pratiques dès lors<br />

qu’elles sont orchestrées par une Direction<br />

qui soutien et affirme ses décisions<br />

vers l’obtention des résultats. Un niveau<br />

hiérarchique particulièrement exposé au<br />

changement est le management intermédiaire<br />

qui doit assurer le déploiement<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 33


Management<br />

opérationnel de nouveaux modèles.<br />

L’ajustement de leur positionnement et<br />

un renforcement de leurs connaissances<br />

managériales sont souvent nécessaires.<br />

Former, sensibiliser, accompagner sur<br />

la base de modèles simplement applicables.<br />

Etablir et suivre rigoureusement le plan<br />

de communication qui accompagne<br />

l’ensemble de la démarche de progrès.<br />

Le plan de communication est défini<br />

et validé en amont ; il est spécifique à<br />

chaque étape du projet, des populations<br />

auxquelles il s’adresse, reposant sur un<br />

choix précis des types de média.<br />

Les méthodes et outils doivent être mis<br />

en place de manière à ce que, dès la<br />

phase d’analyse, la conduite du changement<br />

n’ait qu’un seul objectif : la pérennité<br />

des nouvelles pratiques.<br />

Quels sont les risques qui incombent<br />

à la maintenance ? Pourquoi la maintenance<br />

est-elle plus exposée qu’un<br />

autre service ?<br />

La maintenance autant que la production<br />

est exposée parce qu’elle s’effectue en<br />

contact direct avec l’outil industriel. Elle<br />

se confronte à l’analyse et à la maîtrise<br />

des risques liés au personnel en interventions<br />

(opérations sur équipements<br />

critiques, de platinage, d’isolation électrique),<br />

à la fiabilité des équipements, à<br />

l’intégrité des installations et aussi liés au<br />

secteur : risque alimentaire par exemple<br />

dans l’industrie agro-alimentaire, facteurs<br />

multiplicateurs de risques générés par la<br />

proximité et le confinement des zones à<br />

risques sur une plateforme pétrolière ou<br />

sur un navire par exemple.<br />

Un risque propre à la maintenance est de<br />

rester enclavé dans la technique (un bon<br />

technicien n’est pas nécessairement un<br />

bon mainteneur), ce qui a pour effet paradoxale<br />

une perte des savoirs techniques<br />

ayant à leur tour des conséquences critiques<br />

sur la fiabilité des installations et la<br />

sécurité des hommes.<br />

Nos déploiements consistent aussi à<br />

transformer un savoir individuel basé sur<br />

l’expérience en savoir basé sur des pratiques<br />

standards permettant la formation<br />

et l’amélioration continue des pratiques et<br />

d’intégrer la technique dans un système<br />

de management de la maintenance.<br />

Pourquoi le pilier traitant de la sécurité<br />

intervient-il en bout de chaîne ?<br />

On voit qu’il y a une logique évidente à<br />

amorcer une démarche TPM par le 1er<br />

pilier : comment définir une maintenance<br />

préventive sans avoir défini au préalable<br />

les conditions d’exploitation et les conditions<br />

standards de l’équipement ? En<br />

revanche, le 5ème pilier est idéalement<br />

abordé très en amont de la démarche et<br />

la sécurité n’est certainement pas le pilier<br />

optionnel de la démarche parce qu’étant<br />

traité au travers du 8ème et dernier pilier.<br />

La TPM est une démarche pas à pas,<br />

mais il faut bien considérer qu’il n’y a<br />

pas de hiérarchisation stricte de pilier à<br />

pilier. Rappelons simplement que la démarche<br />

TPM est née au Japon dans les<br />

années 1970 et visait en premier lieu la<br />

performance des moyens de production<br />

(cadence, temps d’ouverture,…) dans un<br />

contexte industriel spécifique. De plus, le<br />

pilier traitant la sécurité intervient en bout<br />

de chaîne parce qu’il synthétise les améliorations<br />

effectuées sur les 7 premiers<br />

piliers qui abordent nécessairement les<br />

problématiques liées à la sécurité.<br />

Dans tous les cas, la sécurité est aujourd’hui<br />

une préoccupation de tout premier<br />

ordre, l’entreprise étant assujettie à<br />

des contraintes fortes en termes de prévention<br />

des risques (« bow-tie », permis<br />

de travail, équipements et procédures<br />

règlementaires, formation,…) de mise à<br />

jour et publication des indicateurs,… Mais<br />

nous n’avons pas été encore sollicités<br />

Crédit : TECHNIP<br />

pour répondre à la problématique « Mise<br />

en place des bonnes pratiques de sécurité<br />

en vue d’améliorer la performance<br />

globale de l’entreprise ». Dommage !<br />

Pourtant les dépenses liées à la sécurité<br />

sont chiffrées et leurs conséquences économiques<br />

majeures et connues.<br />

En quoi une démarche TPM (de maintenance)<br />

peut-elle améliorer la sécurité<br />

? Y-a-t-il une corrélation évidente<br />

entre la mise en place d’une TPM et<br />

une réduction des risques ?<br />

Je vous propose, pour répondre à la<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 34


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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 35


Management<br />

Un des éléments clés des pratiques<br />

mises en œuvre repose sur l’efficacité de<br />

notre système de préparation des ordres<br />

de travaux. La préparation en amont du<br />

processus de planification permet l’identification<br />

des aspects qualité, santé, sécurité<br />

et environnementales requis pour<br />

une exécution sûre des opérations. Le<br />

projet MSI (<strong>Maintenance</strong> Strategy Implementation)<br />

déployé avec le support de la<br />

société de conseil Performance & Management<br />

a été déterminant pour consolider<br />

des pratiques standards de management<br />

de la maintenance sur l’ensemble<br />

de la flotte répondant aux prérogatives de<br />

notre stratégie de maintenance. Nos pratiques<br />

pérennes assurent la cohérence<br />

de nos interventions et facilitent la sécurité<br />

des interventions de nos employés, de<br />

nos contractants et de nos actifs”*.<br />

Directeur de production, Groupe Leroy : Quelles leçons en tirer ?<br />

« Nous nous sommes fait accompagné<br />

Tout système d’amélioration continue et<br />

pour former les utilisateurs et mettre en<br />

pérenne doit être supporté par un système<br />

de management robuste et un ma-<br />

place de la maintenance autonome sur<br />

ligne de production. La définition et formalisation<br />

de gammes opératoires n’innagement<br />

(qui reste à convaincre en démarrage<br />

de projet) ferme qui parle d’une<br />

tègrent plus seulement une dimension<br />

seule voix ; une démarche de progrès ne<br />

technique. Les gammes comportent des<br />

peut pas cependant se faire en marche<br />

recommandations drastiques sur la sécurisation<br />

des interventions, aussi bien<br />

forcée, l’appropriation au plus tôt des<br />

nouvelles pratiques par les forces productrices<br />

reste une condition sine qua<br />

pour la sureté du personnel technique<br />

que pour celle des opérateurs de fabrication<br />

(balisage, cadenassage des section-<br />

non.<br />

neurs, rappel des risques par intervention<br />

: brulure, coupure (…), utilisation du prises, des contextes, contraintes et<br />

En relation avec les cultures d’entre-<br />

matériel adéquate).<br />

conséquences potentielles, la sécurité<br />

prime sur la production et inversement ;<br />

Dans nos usines agroalimentaires nous<br />

par voie de conséquence, si la mise en<br />

devons de plus prendre en compte la<br />

place des piliers de la TPM obéit à une<br />

sécurité sanitaire à tous les niveaux :<br />

logique de déploiement, il n’y a pas pour<br />

les outils doivent être recomptés après<br />

autant lieu de polémique sur la hiérarchisation<br />

des piliers. Une démarche bien<br />

intervention, les produits chimiques (dégraissants…)<br />

doivent avoir été scrupuleusement<br />

référencés pour leur aptitude<br />

menée doit rester rigoureuse et souple,<br />

non dogmatique.<br />

au contact alimentaire et le périmètre<br />

d’action doit avoir été dégagé de toute Il y a un risque inhérent à toute opération<br />

denrée. Des modes opératoires simplifiés de maintenance et des interventions de<br />

de mise en route des équipements ont maintenance génèrent parfois des ré-interventions<br />

: des pannes sont consta-<br />

également été mis en place avec les opérateurs<br />

et comportent une phase de désinfection<br />

et parfois une validation du ser-<br />

Ainsi, en supprimant les opérations de<br />

tées après réalisation des préventifs.<br />

vice qualité lorsque un point critique pour maintenance il n’y aurait pas non plus de<br />

la sécurité du consommateur est en jeux risque associé ? Oui, et pourtant la maintenance<br />

des actifs est nécessaire et (ex : détecteur de métaux) avant l’autori-<br />

les<br />

sation de remise en route. Les opérateurs<br />

de production, de maintenance, la qualité<br />

et l’amélioration continue ont participé et<br />

porté la démarche. Ces modes opératoires<br />

visuels, sur machine, permettent<br />

des formations courtes et une sensibilisation<br />

en continue aux risques sécurité »<br />

Crédit : TECHNIP<br />

question, deux témoignages de clients,<br />

l’un, « Asset Technical Director » chez<br />

Technip UK, l’autre, directeur de production<br />

d’une unité du Groupe Leroy, secteur<br />

alimentaire, leader mondial de la découpe<br />

de saumon frais.<br />

Asset Technical Director, Technip-MOS<br />

UK : “La Division Marine Operation de<br />

Technip, leader mondial en gestion de<br />

projet, ingénierie et construction pour le<br />

secteur Energie a développé un système<br />

de management des opérations de maintenance<br />

sur l’ensemble de sa flotte de navires<br />

spécialisés dans la pose de « pipe »<br />

et de constructions offshore.<br />

Basé à Westhill au Royaume-Uni, l’entité<br />

a développé sur ces quatre dernières<br />

années ces processus qui intègrent l’analyse<br />

des risques techniques au travers<br />

de système de priorisation des ordres<br />

de travaux. Les processus permettent la<br />

prise en compte des aspects de conduite<br />

du changement, des revues des jalons<br />

critiques par les référents techniques, la<br />

définition de la criticité des activités de<br />

maintenance.<br />

Quelques informations sur Jean Garcia<br />

Jean Garcia possède une expérience de quatorze ans dans le conseil opérationnel et<br />

a mené des projets de mise en place de système de maintenance industrielle auprès<br />

d’acteurs majeurs du secteur Energie. Il est également enseignant à l’ENSAM en master<br />

spécialisé <strong>Maintenance</strong>.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 36


Management<br />

Le cabinet Performance & Management<br />

Performance & Management (P&M)est un cabinet de conseil qui accompagne des projets<br />

de conduite du changement. À ses débuts, en 1996, P&M est surtout intervenu dans le<br />

domaine de la sous-traitance automobile : ces projets ont forgé l’ADN d’un cabinet qui<br />

s’est résolument orienté vers l’amélioration des performances opérationnelles. En 2003,<br />

P&M intervient pour ses premiers clients dans le secteur aéronautique, une activité qui<br />

s’est étendue jusqu’au secteur spatial. En 2006, la société intervient dans le monde de<br />

l’Oil & Gas : depuis, une vingtaine de projets ont été conduits avec des majors et des<br />

partenaires de rang 1 de cette industrie, onshore et offshore. À ce jour, P&M a mené plus<br />

de 200 projets industriels.<br />

efforts doivent se conjuguer pour limiter légier le terrain et maintenir des pratiques<br />

les interventions à leur juste nécessaire. simples : une préparation efficace des<br />

En cela, le déploiement du pilier 5 « <strong>Maintenance</strong><br />

à la conception » reste un levier une étape préalable de visite conjointe<br />

ordres de travaux ne peut se faire sans<br />

puissant pour atteindre un niveau haut sur le terrain ; la maintenance conditionnelle<br />

est un levier efficace pour atteindre<br />

de performance et de sécurité des personnes.<br />

une meilleur fiabilité et favoriser la sécurité<br />

des personnes à condition d’être Dans tous les cas, je pense qu’il faut privi-<br />

en<br />

priorité portée par une présence terrain<br />

(mise en place de ronde, de tour d’atelier,<br />

d’inspection) permettant l’identification au<br />

plus tôt des écarts par rapport aux standards<br />

de fonctionnement, la correction<br />

et la limitation des risques en terme de<br />

sécurité.<br />

Il est nécessaire d’extraire la maintenance<br />

de son enclave technique par la<br />

mise en place d’un système de management<br />

robuste permettant l’amélioration<br />

continue des pratiques et paradoxalement<br />

le maintien des savoirs techniques :<br />

les problématiques en maintenance sont<br />

rarement techniques, souvent humaines.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Retour d’expérience<br />

Intégrer la maintenance à chaque étape d’un projet<br />

Les méthodes proprement dites de « management » présentent souvent l’inconvénient d’être réduites à l’état de discours<br />

et de n’être mises que très rarement en pratique. S’il ne faut en rien négliger la pertinence des démarches TPM,<br />

Lean Management et autres MTBF, le retour d’expérience s’avère bien plus concret et riche en exemples de mises en<br />

application en milieu industriel. Responsable maintenance de Sonara, la raffinerie de Limbe (Cameroun), Nana Arthur<br />

fait part de la mise en œuvre des actifs organisationnels de maintenance dans le déploiement d’un projet industriel.<br />

De manière à bien expliquer sa démarche,<br />

Nana Arthur illustre son<br />

propos à partir d’une image : celle représentant<br />

un chef de projet qui, malgré<br />

l’assurance d’avoir bien terminé son travail,<br />

se trouve amputé d’un bras et d’une<br />

jambe ! Drôle d’entrée en matière... Elle<br />

est pourtant l’image de nombreux projets<br />

menés sans plan de projet. « L’idée est<br />

de dire que ce qui compte, ce n’est pas<br />

tant la finalité du projet mais la manière<br />

dont on va le mener à bien pour qu’il soit<br />

véritablement efficace ». Pour définir le<br />

projet, il convient d’adopter l’approche<br />

issue du Project Management Institut, la<br />

plus importante école de management<br />

de projet des États-Unis, qui considère le<br />

projet comme une initiative temporaire ;<br />

« cela veut dire qu’il y a un début et une<br />

fin du projet. L’autre aspect que revêt le<br />

caractère temporaire du projet est que les<br />

idées peuvent évoluer tout au long de son<br />

élaboration. Peuvent en effet apparaître<br />

lors du déploiement une crise, la loi du<br />

marché, des modifications des installations,<br />

de nouvelles évolutions liées à la<br />

production etc. ». Ensuite, Nana Arthur<br />

rappelle qu’il faut produire un bien et un<br />

service unique ; le projet n’est qu’une<br />

étape et prend fin à un moment donné,<br />

pas le produit. Enfin, il ne faut en rien négliger<br />

l’aspect incertain du projet.<br />

La question que l’on est amené à se poser<br />

est la suivante : en quoi peut-on dire<br />

que le projet est un succès ? L’image de<br />

départ en dit long : le projet est terminé,<br />

même si les conséquences peuvent être<br />

désastreuses. « Pour nous, le projet est<br />

un succès si, d’une part il est satisfaisant<br />

en termes de délais et de coûts, d’autre<br />

part si le client est pleinement satisfait.<br />

Ce second aspect est beaucoup plus diffi-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 37


Management<br />

cile à maîtriser car entre ce qui était prévu<br />

et la perception du client sur le ‘’livrable’’,<br />

il peut y avoir beaucoup de différences,<br />

donnant lieu à de nombreuses modifications<br />

».<br />

Le cycle de vie<br />

Plusieurs phases livrables s’imposent<br />

de fait au projet : le début et la clôture<br />

de projet, puis l’après-projet. « L’idée est<br />

de raisonner en ‘’livrable’’ de manière à<br />

bien verrouiller les termes et le cadre du<br />

projet, de clarifier la situation et de savoir<br />

à quelle phase se situe le projet, avertit<br />

Nana Arthur. Installer une centrale peut<br />

paraître simple à définir. Or de nombreux<br />

phénomènes plus ou moins directs apparaissent<br />

et n’étaient pas pris en considération<br />

comme le traitement du sol, le<br />

génie civil, tout ce qui concerne la charpente,<br />

l’évaluation des coûts des pièces<br />

métalliques... ».<br />

Lorsque l’on observe une courbe de<br />

gestion de projet, on s’aperçoit qu’au<br />

départ, les coûts estimés sont relativement<br />

bas mais au fur et à mesure que<br />

l’on avance dans son déploiement, on<br />

mobilise davantage de ressources avant<br />

d’atteindre le fameux « pic du projet »<br />

puis redescendre. Cela sous-entend une<br />

chose : qu’il est important d’être en mesure<br />

d’intégrer des données nouvelles<br />

car l’influence des parties prenantes est<br />

particulièrement forte. La première des<br />

recommandations est donc d’intégrer ces<br />

nouvelles données dès le début, les anticiper<br />

au maximum. Comment ? « Il est<br />

essentiel de mettre autour de la table des<br />

gens qui savent partager l’information,<br />

qui le font au quotidien et qui sont aptes à<br />

réaliser de premiers retours d’expérience<br />

« Il faut impliquer dans le projet les ressources<br />

capables de réaliser des retours d'expérience<br />

internes et de diffuser leur savoir »<br />

à travers des revues, des plans etc. »<br />

C’est beaucoup plus simple et moins<br />

coûteux. Car une modification importante<br />

intervenant un ou deux ans après le démarrage<br />

du projet est plus compliquée et<br />

fastidieuse à mettre en œuvre. Ainsi, intégrer<br />

la maintenance au début demeure<br />

beaucoup plus pertinent et peut faire<br />

économiser parfois des millions d’euros,<br />

en particulier dans le milieu du gaz et du<br />

pétrole. Plus schématiquement, intégrer<br />

les données des stakeholder (parties<br />

prenantes du projet), des risques et de<br />

l’incertitude est très important au début.<br />

Ensuite, leur influence diminue au fil du<br />

cycle de vie du projet. Il est donc essentiel<br />

d’influencer plus fortement dès le départ<br />

le projet pour y intégrer un maximum<br />

de données comme les coûts de maintenance.<br />

« Le fait que, d’une manière<br />

générale, les coûts au début d’un projet<br />

sont faibles s’explique bien souvent par<br />

l’absence d’implication des gens de la<br />

maintenance, que l’on va accuser ensuite<br />

d’être peu sensibles à l’aspect économique<br />

des choses ; ce qui est peu surprenant<br />

car lorsque des modifications sont à<br />

réaliser une fois qui le projet est terminé<br />

et que l’installation est déjà en exploitation,<br />

les coûts peuvent être exorbitants<br />

». Il faut absolument impliquer la maintenance<br />

dès le début du projet pour ne<br />

pas se retrouver dans une situation inextricable.<br />

Car trop souvent, le projet s’arrête<br />

à la mise en production et ne passe<br />

pas la « frontière » de la mise en opérations,<br />

encore moins celle de la cession.<br />

Or ne pas prendre en compte les aspects<br />

d’opérations et de maintenance liés au<br />

projet, c’est prendre le risque d’apporter<br />

ensuite des modifications lourdes, déconnectées<br />

et onéreuses. « Notre projet par<br />

exemple, a été développé à New-Dehli ;<br />

le bureau d’études vient d’Istanbul et l’application<br />

finale aura lieu au Zimbabwe. Or<br />

les ingénieurs doivent être confrontés aux<br />

réalités du terrain ».<br />

De plus, dans le cycle de vie d’un même<br />

projet, il peut y avoir plusieurs projets. Il<br />

part de la conception (avec le prototype),<br />

puis il atteint le niveau de production, celui<br />

de l’exploitation et enfin le déclin du produit<br />

pour finalement être démantelé ; « le<br />

marché du démantèlement grossit beaucoup<br />

et pose de nombreux problèmes, en<br />

particulier dans le domaine du nucléaire,<br />

du naval ou autre ». Ainsi, durant toute la<br />

durée de vie du produit, il existe de nombreux<br />

projets. C’est pourquoi la maintenance<br />

doit nécessairement et systématiquement<br />

être intégrée à chaque étape. Il<br />

est possible de faire du chevauchement<br />

de projets.<br />

Le transfert de connaissances<br />

Autre problématique : la Predictive Life<br />

Cycle (cycle de vie prévisionnel), qui permet<br />

de prévoir la durée de vie, la faisabi-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 38


Management<br />

lité, le design, la conception des pièces<br />

mais aussi le turn-over. Ce dernier aspect<br />

est primordial et pourtant très largement<br />

écarté. « Je connais de nombreux Africains<br />

ayant acheté des usines complètes<br />

et dans lesquelles ils m’affirment avoir<br />

tout fait : EPCCS ! C’est-à-dire ‘’ Engineering<br />

Procurement Construction & Commissioning<br />

‘’, mais ils ont, à mon sens,<br />

oublié le ‘’T’’ qui veut dire ‘’Transfer’’.<br />

Cela signifie qu’une fois que l’on a démarré<br />

l’installation, le chef de projet reste<br />

encore un ou deux ans sur place. Mais<br />

il ne transfère pas ses connaissances ni<br />

les informations utiles pour poursuivre le<br />

projet. Une fois qu’il part, tout s’arrête. »<br />

Cet aspect turn-over est là aussi pour,<br />

une fois de plus, savoir de on parle. Mon<br />

projet va-t-il s’arrêter à la conception ?<br />

Va-t-il prendre en compte les phases<br />

d’essais ? Va-t-il atteindre la phase de<br />

production ? Vais-je démarrer et opérer<br />

ou vais-je opérer et transférer ? Si, en<br />

amont, les parties prenantes n’ont pas<br />

pensé à se poser ces questions, il va être<br />

compliqué ensuite d’intégrer, s’il le faut,<br />

les questions de maintenance.<br />

« Dans la pratique, les opérateurs ont du mal<br />

à trouver des éléments importants<br />

pour intervenir sur une nouvelle machine »<br />

plus simple d’investir dans un système<br />

qui générera moins de pièces d’usure que<br />

dans des systèmes « court-termistes »<br />

qui provoqueront des coûts d’exploitation<br />

exponentiels. Lors d’un projet réalisé sur<br />

une raffinerie, l’équipe avait intégré des<br />

technologies innovantes de types servomoteurs,<br />

électrovannes... Mais les personnes<br />

qui les avaient montées savaient<br />

pertinemment qu’elles ne tiendraient pas<br />

le coup car le reste de l’installation avait<br />

plus de vingt ans. Les opérateurs chargés<br />

d’intégrer ces technologies savaient<br />

du fait de leur longue expérience sur le<br />

terrain que ces vannes ne résisteraient<br />

pas à l’environnement sévère du site.<br />

Pas plus de dix-huit mois après l’installation,<br />

l’entreprise devait déjà démonter la<br />

plupart des éléments pour les réparer ou<br />

les remplacer. Le projet, une fois mis en<br />

exploitation, s’est ainsi révélé nettement<br />

plus coûteux qu’au départ.<br />

L’importance du retour d’expérience<br />

interne<br />

Mettre en scène des gens d’expérience,<br />

accumulant un important savoir-faire<br />

dans l’entreprise et une connaissance<br />

fine des installations est un atout majeur.<br />

Il peut également s’avérer être une clé du<br />

succès dans la mise en œuvre du projet<br />

et son déploiement. Pour peu qu’il sache<br />

clairement exprimer ses idées, son ressenti,<br />

ses connaissances en matière de<br />

production et de maintenance, puis diffuser<br />

son savoir-faire à travers des retours<br />

d’expérience, l’homme de terrain donnera<br />

des informations d’une richesse et d’un<br />

niveau incomparables à celles de l’ingénieur<br />

étranger à l’entreprise, et ce quel<br />

que soit son niveau de compétence. « À<br />

la question ‘’faut-il intégrer dans le projet<br />

les retours d’expérience en interne ?’’,<br />

ma réponse est oui ! Car la personne qui<br />

travaille au service de maintenance de<br />

l’entreprise et, à plus forte raison si elle<br />

y travaille depuis vingt ou trente ans, a<br />

connaissance d’informations précieuses<br />

et déterminantes. Il suffit de lui poser les<br />

Life cycle cost (LCCL) : les coûts engendrés<br />

par le cycle de vie d’un bien, c’està-dire<br />

le coût de possession ; ce coût<br />

englobe les dépenses relatives à l’acquisition,<br />

à l’exploitation, à la maintenance<br />

et à l’élimination du bien. Or 90% des<br />

dépenses opérationnelles liées à un bien<br />

peuvent être déterminées avant la mise<br />

en route (voir courbe). Cela signifie qu’en<br />

réalité, celui qui investit sur le cycle de vie<br />

a intérêt à le faire bien en amont, au niveau<br />

de la conception plutôt que de subir<br />

les coûts d’exploitation. Il est beaucoup<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 39


Management<br />

sans faire appel au SAV du fabricant ou à<br />

du personnel extérieur. Cela pose également<br />

le problème d’une perte de maîtrise<br />

programmée de son parc d’équipements,<br />

chose qui peut se révéler dangereuse en<br />

situation de crise.<br />

questions sous le bon angle et on peut en<br />

tirer de très enrichissants retours d’expérience<br />

».<br />

Former les utilisateurs<br />

Un autre aspect essentiel apparaît : celui<br />

de la formation des utilisateurs. Pour<br />

Nana Arthur, il est nécessaire de systématiquement<br />

concevoir la production<br />

avec la maintenance ; « bien souvent,<br />

on s’arrête à la production. Or dans la<br />

pratique, après les premières heures de<br />

travail, on s’aperçoit finalement que les<br />

opérateurs ont du mal à trouver des éléments<br />

importants comme l’ouverture du<br />

capot, la jauge, les références des roulements,<br />

ou comment fonctionne telle ou<br />

telle nouvelle machine. Il est même arrivé<br />

une fois qu’un opérateur, avouant par la<br />

suite avoir eu honte de ne pas se servir<br />

d’une nouvelle machine, a signé un arrêt<br />

maladie. Au-delà du côté absurde de la<br />

situation, le manque de formation des<br />

opérateurs peut parfois se révéler désastreux<br />

».<br />

La clé réside dans l’élaboration a priori<br />

d’un plan de maintenance prêt à l’emploi,<br />

dès la livraison et l’exploitation des premiers<br />

actifs. Ce plan de maintenance doit<br />

se constituer de toute la documentation<br />

« Le manque de formation des opérateurs<br />

se révèle parfois désastreux »<br />

technique. D’où l’intérêt de concevoir la<br />

maintenance dès l’équipement, y compris<br />

ce que l’on pourrait appeler la maintenance<br />

interne à l’entreprise ; « certains<br />

opérateurs refusent toute sorte d’automatisation,<br />

non pas qu’ils aient peur de<br />

la nouveauté, mais parce qu’ils n’ont pas,<br />

du moins pour les intervenants les plus<br />

âgés, les compétences électroniques<br />

suffisantes ». Il faut donc bien prendre<br />

en compte les compétences internes de<br />

l’entreprise avant de se lancer dans l’investissement<br />

d’équipements de pointe<br />

qu’il deviendra impossible à maintenir<br />

Savoir comment une installation tourne,<br />

c’est vital. Mais quand la documentation<br />

technique arrive un an après le début<br />

de l’exploitation, c’est chose impossible.<br />

Et lorsqu’un grand constructeur français<br />

d’équipement industriel livre la totalité de<br />

sa documentation technique par camionnette,<br />

cela n’est pas sans poser un certain<br />

problème d’exploitation des données<br />

et... d’espace !« Nous avons pris tous les<br />

éléments de documentation – près de<br />

230 classeurs – et nous avons tout mis<br />

dans un container de 40 pieds ! Non pas<br />

parce que nous sommes paresseux mais<br />

parce que pour nous, la documentation<br />

technique est un sujet sensible à traiter<br />

de façon progressive. ». Travailler ensemble<br />

et avec des retours d’expérience,<br />

là se trouve la solution. De même qu’il est<br />

important de discuter au maximum avec<br />

son fournisseur, de décrypter les modes<br />

de fonctionnement d’une machine et de<br />

former les opérateurs de maintenance<br />

sur ces nouvelles installations... « et pas<br />

seulement en lui disant de composer tel<br />

ou tel numéro de téléphone en cas de<br />

problème ! ». Et surtout, tout prendre<br />

en compte, y compris les éléments de<br />

stockage, logistiques jusqu’au démantèlement.<br />

Toute cette idée relève de la<br />

conception en maintenance ; or cette notion<br />

demeure un « parent » pauvre en raison<br />

du fait qu’il n’est pas enseigné dans<br />

les écoles d’ingénieurs.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 40


Sécurité de la PRODUCTION<br />

et des opérations de<br />

MAINTENANCE<br />

“<br />

Réforme de la réglementation relative à la prévention des risques<br />

professionnels liés à l'AMIANTE.<br />

”<br />

vDIRECTION GENERALE DU TRAVAIL<br />

“<br />

Prévention des risques liés aux fumées de<br />

vCARSAT PAYS DE LA LOIRE - BRETAGNE<br />

SOUDAGE.”<br />

“<br />

L’Activité Physique et Sportive comme levier pour la SANTE<br />

et le BIEN-ETRE AU TRAVAIL.<br />

”<br />

vCNOSF<br />

V O T R E R E N D E Z - V O U S E N 2 0 1 4<br />

120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS<br />

L’ÉVÉNEMENT ANNUEL DE RÉFÉRENCE EN FRANCE<br />

S o u s l e H a u t - P a t r o n a g e d u M i n i s t è r e d u T r a v a i l , d e l ’ E m p l o i e t d u D i a l o g u e S o c i a l<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 41


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Trois nouveaux adhérents<br />

chez Artema<br />

La société Mayr France, située à Bully-les-<br />

Mines dans le Pas-de-Calais, a rejoint le<br />

groupe Éléments de transmissions mécaniques<br />

d’Artema. Avec un effectif de dixhuit<br />

personnes, Mayr est spécialisée dans<br />

les organes de transmission de mouvement<br />

: limiteurs de couple, accouplements<br />

sans jeu ou électromagnétiques, freins de<br />

sécurité… La filiale française de Wandfluh,<br />

située à Aix-en-Provence, rejoint quant à<br />

elle le groupe Transmissions hydrauliques<br />

du syndicat. Cette société familiale suisse<br />

du secteur des transmissions hydrauliques<br />

créée en 1946 compte aujourd’hui 300<br />

personnes. Ses produits vont des valves<br />

aux distributeurs en passant par les cartouches,<br />

l’électronique de puissance et<br />

de régulation… Ses principaux marchés :<br />

industrie, marine, mobile, oil & gas, énergie.<br />

Enfin, le lycée Savary de Wattrelos rejoint<br />

Artema en tant que membre associé.<br />

Centre de formation agréé Artema-Cetop.<br />

Ouverture d’une licence Hydraulique<br />

à l’université d’Artois<br />

À partir de septembre 2014 s’ouvrira une<br />

nouvelle licence professionnelle intitulée<br />

« <strong>Maintenance</strong> des Systèmes Pluritechniques<br />

» Parcours « Hydraulique Industrielle<br />

». Cette licence sera dispensée à<br />

l’université d’Artois avec la coopération du<br />

lycée Savary de Wattrelos. Centre de formation<br />

agrée Artema-Cetop, le lycée Savary a<br />

été le premier établissement public (4e<br />

établissement national) à dispenser un diplôme<br />

européen de technicien oléo-hydraulique.<br />

Les jeunes issus de ce parcours ont<br />

pu valoriser leurs compétences en hydraulique<br />

dans plus de dix-sept pays européens.<br />

L’ouverture de cette licence permettra de<br />

développer le savoir-faire des jeunes, et<br />

plus particulièrement en matière de maintenance<br />

hydraulique.<br />

Contact : Michel Zajac au 03 20 82 30 79<br />

michel.zajac@ac-lille.fr<br />

Certificats d’économie d’énergie<br />

Artema demande la suppression de<br />

deux fiches d’opération<br />

Le syndicat regrette en effet que l’élaboration<br />

de ces fiches a été réalisée sans<br />

que les professions concernées (les fabricants<br />

de réducteurs à roue et vis sans fin,<br />

poulies et courroies), ni Artema et la FIM<br />

n’ont été consultés. Ces fiches tendent à<br />

substituer des composants par d’autres<br />

dits « plus vertueux » sur la base d’études<br />

jugées insuffisantes par la profession et qui<br />

ne prennent pas en compte les évolutions<br />

technologiques des produits.<br />

Artema considère que le contexte industriel<br />

du choix est biaisé par défaut de mise<br />

en garde ou d’information du lecteur. Ainsi,<br />

des critères comme le bruit ou la sécurité<br />

sont essentiels et pourtant pas mentionnés.<br />

Le syndicat regrette aussi que ces<br />

fiches ne soient pas non plus guidées par<br />

un motif d’intérêt général.<br />

Cette rubrique a été réalisée<br />

avec notre partenaire Artema<br />

Artema, syndicat des industriels de la mécatronique a déposé un recours en annulation<br />

auprès du Conseil d’État le 22 Janvier 2014 pour demander la suppression<br />

de deux fiches d’opération mises au point dans le cadre de la procédure d’établissement<br />

des certificats d’économie d’énergie. Ces deux fiches mettent en cause les<br />

technologies des professionnels de la mécatronique dans les Certificats d’économie<br />

d’énergie.<br />

Les technologies représentées par Artema<br />

mises en cause<br />

Apparues fin octobre 2013, deux fiches<br />

ont attiré l’attention d’Artema. La première,<br />

« Transmission haute efficacité pour le<br />

convoyage » pour l’industrie a pour dénomination<br />

l’installation d’un réducteur ou<br />

motoréducteur à engrenages en remplacement<br />

d’une transmission par roue et vis<br />

sans fin. Les conditions de délivrance de<br />

certificats sont les suivantes : cette opération<br />

ne s’applique qu’aux installations de<br />

convoyage, une attestation de l’installateur<br />

mentionne le type de l’ancienne transmission<br />

et l’indication de sa dépose, la puissance<br />

nominale du moteur ou du motoréducteur<br />

Pn est inférieure ou égale à 30 kW<br />

et, enfin, le rapport de réduction du réducteur<br />

est compris entre 5 et 100.<br />

La seconde fiche « Transmissions à meilleur<br />

rendement » pour l’industrie a pour<br />

dénomination l’installation d’un moteur à<br />

entrainement direct, ou d’un réducteur ou<br />

d’un bloc motoréducteur. Les conditions<br />

de délivrance de certificats sont celle-ci :<br />

l’équipement installé remplace une transmission<br />

par poulie courroie, une attestation<br />

de l’installateur mentionne le type de l’ancienne<br />

transmission et l’indication de sa<br />

dépose, et la puissance nominale du moteur<br />

ou du motoréducteur est supérieure<br />

ou égale à 0,25 kW.<br />

De nombreux travaux en cours<br />

Artema mène actuellement de nombreux<br />

travaux sur la performance énergétique<br />

des transmissions mécaniques, pneumatiques<br />

et hydrauliques en lien avec le<br />

Cetim et les différents comités européens<br />

dont il est membre fondateur. Artema a<br />

même édité en janvier dernier un Mécatronique<br />

infos spécial « performance énergétique<br />

». Le syndicat demande donc qu’une<br />

consultation systématique des industriels<br />

concernés soit faite, à travers leur organisation<br />

professionnelle pour que les futurs<br />

certificats d’économie d’énergie soient<br />

conformes aux règles de l’art et soient établis<br />

dans le souci de l’intérêt général.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 42


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

En pratique<br />

Ne pas délaisser l’état des équipements hydrauliques<br />

La maintenance des installations et des équipements hydraulique doit faire l’objet de plus d’attention. C’est du moins<br />

le message que les professionnels et les spécialistes de ce domaine tendent à faire passer. Défaut de formation, de<br />

connaissances techniques, de bonnes pratiques de surveillance et de maintenance mais aussi la fiabilité prétendument<br />

extrême de ces équipements sont autant de raisons qui poussent les industriels à trop de négligences.<br />

La maintenance des équipements hydrauliques<br />

couvre un domaine à la<br />

fois large et complexe. Large parce qu’il<br />

concerne toutes sortes d’équipements, à<br />

commencer par des presses de formage,<br />

d’emboutissage ou de presses à injecter<br />

(…), des valves, des pompes, des moteurs,<br />

des vérins, des treuils, des accumulateurs,<br />

des filtres, des diviseurs de<br />

débit, des raccords ou des échangeurs<br />

sans oublier les éléments de transmission<br />

ou encore les tuyaux haute et basse<br />

pression etc. Complexes parce que les<br />

éléments concernés exigent de la précision<br />

afin d’optimiser leur utilisation et ne<br />

pas suralimenter les systèmes en puissance.<br />

Et cette complexité semble effrayer les<br />

utilisateurs, au point que l’hydraulique,<br />

du point de vue de la maintenance, est<br />

trop souvent délaissée, non pas parce<br />

qu’il s’agirait d’un élément considéré à<br />

tort comme peu important (à l’image des<br />

éléments d’étanchéité – se référer à l’interview<br />

de Laurence Chérillat, présidente<br />

d’Artema, dans les pages suivantes du<br />

magazine), mais parce que les systèmes<br />

hydraulique sont considérés comme<br />

fiables et pouvant – soi-disant – fonctionner<br />

des années durant sans nécessiter<br />

la moindre intervention. « Les industriels<br />

travaillant presque exclusivement sur des<br />

groupes hydrauliques ou des presses<br />

par exemple, comme les entreprises<br />

d’injection plastique, rencontrent peu de<br />

soucis du fait de leur expérience ; en<br />

revanche, les usines où se côtoient des<br />

technologies très différentes les unes des<br />

autres laissent souvent de côté la partie<br />

hydraulique, simplement en raison du<br />

fait que dans leur esprit, l’hydraulique,<br />

c’est fiable et donc on ne s’en préoccupe<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 43


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

pas », concède Hervé Maudhuy, formateur<br />

en hydraulique et en pneumatique au<br />

sein du Cimi, centre de formation pour la<br />

maintenance situé à Blois.<br />

La peur d’intervenir sur un système<br />

hydraulique<br />

Mais pour le formateur, il existe d’autres<br />

raisons à cette négligence. D’une part,<br />

l’hydraulique alimente certaines idées<br />

reçues, à commencer par le fait qu’il est<br />

normal pour une installation de ce type<br />

qu’elle génère des fuites ; chose qui devrait<br />

pourtant plutôt alerter le personnel<br />

que le rassurer. D’autre part, l’hydraulique<br />

fait peur. Sa complexité, sa taille imposante,<br />

les puissances avec lesquelles<br />

elle fonctionne et son rôle essentiel dans<br />

le bon déroulement d’une ligne de production<br />

supposent que le moindre intervention<br />

coûtera cher et mobilisera un personnel<br />

important, « si bien que tant que<br />

cela marche, on ne regarde pas. Il faut<br />

dire aussi qu’il y a de quoi être retissant<br />

lorsque l’on sait que la plupart des erreurs<br />

proviennent de mauvais réglages. En effet,<br />

certains opérateurs n’hésitent pas à<br />

toucher à la machine sans se munir de<br />

mesure, sans même parfois jeter un œil<br />

sur la documentation technique. Or il<br />

est fréquent que des problèmes soient<br />

diagnostiqués en raison de mauvais réglages<br />

sur la régulation de compensateur<br />

de pression, sur le ressort de pression<br />

différentielle ou encore sur le ’’zéro<br />

mécanique’’ et le limiteur de zéro, deux<br />

points de réglages qui prêtent souvent à<br />

confusion ».<br />

Enfin, Hervé Maudhuy nous fait part<br />

de quelques réflexes un peu surprenants,<br />

comme certaines entreprises qui<br />

changent de pompes tous les trois suite<br />

à des usures importantes altérant fortement<br />

la durée de vie de l’équipement,<br />

« alors même que ce type de matériel vit<br />

généralement entre quinze et vingt ans, à<br />

condition de respecter les exigences d’utilisation<br />

», rappelle le formateur. D’autres<br />

pratiques sont à éviter comme celles de<br />

se lancer dans des modifications hasar-<br />

Pompes Amarex KRT DE KSB pour l’assainissement<br />

deuses d’une machine avec des tuyaux<br />

de retour placés au-dessus du niveau<br />

d’huile donnant lieu à des mélanges dangereux.<br />

« Parfois même, on constate des<br />

problèmes de conception, raconte le formateur.<br />

sage en bonne et due forme, avec une<br />

huile filtrée et procéder au rinçage du<br />

circuit. Si l’entreprise a les moyens financiers<br />

suffisants, elle est invitée à s’équiper<br />

d’un groupe de dépollution.<br />

Un réservoir avait été conçu sans<br />

Parmi les bons réflexes à adopter, il<br />

séparation entre la zone d’aspiration et la<br />

convient de surveiller régulièrement les<br />

zone de refoulement ». Enfin, les modifications<br />

apportées ou imposées sur des<br />

niveaux d’huile et sa température ainsi<br />

que les quantités d’huile et la pression ;<br />

installations peuvent provoquer des problèmes<br />

de dimensionnement.<br />

« pour surveiller la qualité via des analyses<br />

physico-chimiques, les pétroliers<br />

Respecter les consignes d’utilisation proposent, globalement, de bonnes<br />

prestations de services. Mais pour des<br />

En matière de bonnes pratiques, la première<br />

des règles est-elle encore de bien<br />

analyses plus poussées, de pollution par<br />

exemple avec un pointage des particules<br />

respecter les consignes d’utilisation prescrites<br />

par le fabricant car chaque compo-<br />

ou une mesure de teneur en eau, il faut<br />

se tourner vers des spécialistes ». Car,<br />

sant a une sensibilité différente vis-à-vis<br />

ne l’oublions, ce qui fait avant tout défaut<br />

des pollutions ; les pollutions d’huile figurent<br />

en effet comme la première cause<br />

chez les industriels, c’est bel et bien leur<br />

manque de formation en hydraulique ;<br />

de défaillance dans les équipements hydrauliques,<br />

avec d’une part des pollutions<br />

un domaine étrangement mis de côté au<br />

regard des risques qu’une simple défaillance<br />

peut engendrer sur toute la produc-<br />

liquides (entraînant des phénomènes<br />

de corrosion) et, d’autre part, des pollutions<br />

solides, coupables de blocages ou<br />

tion. Faute de compétences, les immobilisations<br />

de machines peuvent atteindre<br />

d’usure rapide. Les servo-vannes et les<br />

plusieurs jours, uniquement pour trouver<br />

servo-distributeurs sont, par exemple,<br />

l’origine d’une panne !<br />

particulièrement sensibles à la pollution,<br />

ce qui implique de effectuer un remplis-<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 44


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Partenariat<br />

Les compteurs de particules : un élément crucial pour<br />

la maintenance<br />

La Simmad, société ayant pour mission d’assurer la disponibilité des aéronefs du ministère de la Défense, vient de<br />

renouveler sa confiance à Parker Hannifin lors d’un appel d’offres portant sur la fourniture et la maintenance de compteurs<br />

de particules nouvelle génération. L’objectif étant de réduire et d’optimiser les temps d’intervention afin d’assurer<br />

le bon fonctionnement des systèmes hydrauliques.<br />

Vérifier avec exactitude la propreté<br />

d’un fluide est une opération essentielle<br />

dans le fonctionnement d’un<br />

système hydraulique. Sachant que 80%<br />

des défaillances sont dues à la pollution<br />

solide du fluide hydraulique dans le circuit,<br />

il est primordial de s’assurer que le<br />

fluide utilisé est de qualité optimale et ne<br />

provoquera à aucun moment la détérioration<br />

ou la casse d’un composant. Des<br />

normes récentes imposaient à la Simmad<br />

de remettre à niveau le parc actuel<br />

pour le rendre polyvalent et homogène,<br />

plus rapide et plus précis. De plus, des<br />

besoins nouveaux nécessitaient l’acquisition<br />

de matériels neufs et Parker a su<br />

parfaitement répondre à ces deux impératifs.<br />

« La société doit assumer des<br />

contraintes liées à la mise en place d’un<br />

nouvel appareil au sein des armées.<br />

C’est là un exercice ardu mais indispensable<br />

car il conditionne la satisfaction de<br />

l’intérêt opérationnel pour les années à<br />

venir », précise le Maître Baïsset, anima-<br />

Armée de terre<br />

teur technique au sein de la Flotte Matériels<br />

d’environnement aéronautique de la<br />

Simmad. Au total, le contrat avec Parker<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 45


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

concerne la fourniture de 143 compteurs<br />

de particules nouvelle génération et des<br />

prestations de maintenance associées<br />

d’une durée de sept ans.<br />

Des défis de taille à relever<br />

« Le compteur de particules revêt un<br />

caractère pour le moins important dans<br />

la mission opérationnelle de nos unités,<br />

ajoute le Maître Baïsset. Il est utilisé pour<br />

contrôler la qualité des fluides hydrauliques<br />

utilisés dans les aéronefs exploités<br />

par le ministère de la Défense. Ainsi,<br />

le circuit hydraulique est catégorisé en<br />

classe de pollution en fonction de la teneur<br />

en particules. Selon la classe mesurée,<br />

l’aéronef peut être rendu indisponible<br />

au vol. »<br />

Parker Hannifin a ainsi dû répondre à un<br />

cahier des charges aussi riche que précis.<br />

En plus de répondre aux problèmes<br />

d’obsolescence des composants, la Simmad<br />

devait relever plusieurs défis comme<br />

rendre son parc homogène en l’équipant<br />

d’un seul et même type de compteur capable<br />

de réaliser du comptage sur toutes<br />

sortes de fluides (huiles minérales types<br />

OTAN H515/ H537, huiles de synthèse,<br />

coolanol, fluides ester phosphoriques<br />

type skydrol, etc.).<br />

Surtout, la Simmad avait besoin de dispenser<br />

les entités pour lesquelles ce<br />

n’était pas encore le cas (Armée de l’Air<br />

et SIAé), d’un procédé de comptage dit<br />

« en ligne » mis en œuvre directement<br />

sur l’aéronef, lorsque le moteur est en<br />

train de tourner. Cependant, il n’est pas<br />

toujours possible de faire circuler le fluide<br />

lors des maintenances, c’est pourquoi<br />

il est parfois nécessaire de faire du flaconnage<br />

ou d’extraire directement le<br />

fluide via une pompe. « Nous sommes<br />

partis d’un compteur basique pour arriver<br />

à une solution capable de travailler sur<br />

tous types de fluides, y compris les plus<br />

agressifs et à la viscosité très élevée »,<br />

précise Moreno Bandiera, responsable<br />

du service technique au sein de Parker<br />

Hannifin, situé à Contamine-sur-Arve<br />

(Haute-Savoie).<br />

Un projet ambitieux, tant sur le plan<br />

technologique que sur le plan des<br />

prestations<br />

Au total, Parker Hannifin fournira 143<br />

Compteur de particules Parker (photo Parker)<br />

Armée de l’air<br />

compteurs à la Simmad. Les deux premiers<br />

appareils ont fait l’objet de prototypes<br />

et répondent à toutes les exigences<br />

: capacité à travailler sur tous les<br />

fluides, faire du comptage en ligne, ne<br />

pas dépasser un poids maximum de 25<br />

kg, avoir un indice IP supérieur ou égal<br />

à 56, une longueur du flexible n’excédant<br />

pas deux mètres, disposer d’un affichage<br />

de température directement sur l’appareil…<br />

Parker a commencé à fournir trente-cinq<br />

compteurs et à remettre à neuf quarante<br />

équipements. « Lorsque nous avons travaillé<br />

sur les anciens appareils du parc de<br />

la Simmad, nous avons fait en sorte d’assurer<br />

une entière continuité de service.<br />

Contractuellement, nous avons un mois<br />

pour tout remettre à niveau sans entraver<br />

les activités des forces », précise Sébastien<br />

Delhaye ; ce qui suppose d’avoir<br />

déjà une parfaite connaissance à la fois<br />

des équipements mais aussi des bases<br />

militaires sur lesquelles les équipes de<br />

Parker interviennent pour récupérer les<br />

compteurs, les remettre à niveau et les<br />

renvoyer vers les bases militaires d’origine.<br />

Un travail colossal rendu possible<br />

par une forte relation de confiance entre<br />

les deux partenaires.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 46


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

En pratique<br />

Quelques principes de précautions<br />

>> D’après l’expert de la société In Situ Experts Hydrauliciens, Pascal Bouquet<br />

1 - Risque pour la fiabilité du circuit et<br />

donc la production<br />

C’est ici la sureté de fonctionnement qui<br />

est inspectée. La vérification de la présence<br />

et du bon état de fonctionnement<br />

d’alarmes telles qu’un colmatage de filtre,<br />

un niveau bas ou encore un défaut de<br />

température permet d’éviter un arrêt et<br />

parfois même la destruction d’un composant.<br />

C’est un point non négligeable car<br />

les composants hydrauliques sont assez<br />

peu tenus en stock, et de ce fait les arrêts<br />

de production ont tendance à durer plus<br />

que d’ordinaire…<br />

2 - La sécurité des opérateurs de<br />

conduite<br />

L’utilisation d’un équipement hydraulique<br />

de façon régulière amène une usure lente<br />

et progressive qui ne peut être relevée<br />

par un opérateur non formé à leur détection.<br />

C’est ainsi que l’on peut voir des<br />

composants qui ont été abimés dont la<br />

résistance mécanique n’est plus garantie,<br />

directement à proximité de l’opérateur !<br />

C’est ce genre d’anomalie qui peut être<br />

relevé et permet de garantir une mise en<br />

sécurité des opérateurs de conduite.<br />

3 - La sécurité des personnes circulant<br />

à proximité<br />

L’aménagement de couloirs de circulation<br />

à proximité directe des circuits hydrauliques<br />

peut engendrer des dommages<br />

sur l’équipement qui ne sont pas toujours<br />

bien évalués. On peut noter également<br />

que sur des équipements anciens les<br />

réglementations n’étaient pas aussi exigeantes<br />

qu’aujourd’hui et il n’est pas rare<br />

de voir des flexibles de haute pression<br />

sans aucune protection à proximité des<br />

personnes !<br />

4 - La sécurité des opérations de maintenance<br />

La vérification des dispositifs de décompression,<br />

d’isolement, la présence des<br />

panneaux de signalisation du danger,<br />

la vidange d’accumulateur, ou encore la<br />

notion de « charge menante » doivent<br />

être correctement interprétés par le personnel<br />

afin de mener des interventions<br />

dans de bonnes conditions. Ce sont les<br />

personnes les plus exposées aux risques<br />

hydrauliques. Une bonne connaissance<br />

des risques permet une intervention plus<br />

sûre. C’est une partie qui peut nécessiter<br />

une formation spécifique du personnel<br />

afin que tous soient conscients des<br />

risques inhérents à l’intervention sur les<br />

équipements hydrauliques.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 47


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Focus<br />

L’étanchéité, un élément encore trop peu pris en compte<br />

>> Entretien avec Laurence Chérillat, déléguée générale d’Artema<br />

La déléguée du syndicat des industriels de la Mécatronique revient sur l’étanchéité, une profession importante d’Artema.<br />

Les composants et les systèmes d’étanchéité manquent encore de considération dans la conception d’un produit<br />

et au sein des process industriels. Ils sont pourtant un élément essentiel dans le maintien des installations.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Quelle place occupe l’étanchéité au<br />

sein du syndicat Artema ?<br />

Laurence Chérillat<br />

L’étanchéité est l’un des groupes professionnels<br />

les plus importants et les plus<br />

représentatifs. Les principaux acteurs du<br />

secteur sont présents au sein d’Artema et<br />

sont accompagnés de nombreuses sociétés<br />

plus petites (ETI ou PMI). Leurs produits<br />

se répartissent en deux catégories<br />

bien distinctes : d’une part, l’étanchéité<br />

dynamique (linéaire ou rotative) avec les<br />

garnitures mécaniques, les tresses, bagues<br />

à lèvres, joints de vérins, joints de<br />

distribution etc. ; d’autre part, l’étanchéité<br />

statique avec les joints toriques, métalliques….<br />

ce qui représente un panorama<br />

large de solutions.<br />

Les industries sont-elles toutes<br />

concernées par les problèmes d’étanchéité<br />

et dans quelle mesure ?<br />

Exemple d’application sévère dans l’agroalimentaire<br />

Oui, absolument toutes. Dans le secteur<br />

mécanique sont concernées les pompes,<br />

les compresseurs, les agitateurs, les<br />

transmissions hydrauliques, pneumatiques<br />

et mécaniques, les turbines ou<br />

autres produits qui sont utilisés dans de<br />

nombreux secteurs utilisateurs : énergie,<br />

chimie, pétrole, alimentaire, cycle de<br />

l’eau, machines de TP, matériel de transport…<br />

Pour ces industries, la question<br />

de l’étanchéité se pose dans deux cas :<br />

soit pour leurs produits qui risquent des<br />

détériorations ou doivent être conformes<br />

à certaines réglementations exigeant<br />

des niveaux de propreté et de respect<br />

de l’environnement élevés. Soit pour leur<br />

process, où l’étanchéité s’avère être un<br />

rempart contre les pertes d’énergie et de<br />

puissance ou encore contre les risques<br />

d’usure de certains composants dus à<br />

une mauvaise maîtrise de la lubrification.<br />

Dans les deux cas, le fait est que<br />

l’étanchéité est toujours perçue comme<br />

une question simple, sans importance et<br />

facile à mettre en œuvre une fois que le<br />

produit a déjà été conçu ; or, c’est faux. Il<br />

faut au contraire intégrer les composants<br />

d’étanchéité dès la conception et trouver<br />

des solutions pour en faciliter la maintenance.<br />

Que risquent-elles (défaillances<br />

d’équipements, perte de puissance,<br />

hausse des consommations d’énergie<br />

etc.) ?<br />

Sans faire de hiérarchie particulière,<br />

considérons avant tout trois risques<br />

majeurs. Le premier est évidemment<br />

d’ordre économique. Il est lié principalement<br />

à la défaillance des équipements,<br />

entraînant des arrêts et l’immobilisation<br />

de ressources humaines et matérielles.<br />

Ces facteurs de coûts se ressentent tout<br />

particulièrement dans les industries de<br />

process telles que les raffineries ou les<br />

papeteries par exemple. Ces défaillances<br />

Laurence Chérillat, déléguée générale d’Artema<br />

peuvent causer d’importants problèmes<br />

dans le process lorsqu’elles touchent un<br />

compresseur ou une pompe à carburant.<br />

De plus, le risque est double puisque la<br />

question de l’étanchéité se pose à la fois<br />

vers l’intérieur et vers l‘extérieur du produit<br />

; si un fluide peut passer à travers<br />

les soudures d’une pompe, celle-ci peut<br />

subir l’infiltration de particules venues de<br />

l’extérieur et polluer le fluide qui transite à<br />

l’intérieur. Ces particules, en fonction de<br />

leur degré d’agressivité, peuvent provoquer<br />

des pannes voire des casses dans<br />

le système.<br />

Un deuxième risque concerne la santé et<br />

la sécurité des opérateurs, en particulier<br />

lors des applications sous haute pression<br />

ou sur des produits dangereux, ou<br />

encore dans des milieux agressifs (cryogénie,<br />

vapeurs toxiques…). Les fuites de<br />

gaz présentent aussi, naturellement, un<br />

risque majeur, tout comme les fuites de<br />

pétrole ou tout produit chimique.<br />

Enfin, le troisième risque se traduit par<br />

des pertes d’énergie : eau ou électricité.<br />

Tous ces risques ne sont pas suffisam-<br />

Suite de l'article page 50<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 48


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Une gamme de tuyaux pour projection d’eau à très haute pression<br />

Gates a présenté en début d’année, sur le salon Drives & Controls 2014, une nouvelle gamme de tuyaux (WB) et<br />

embouts (WTB) pour la projection d’eau à très haute pression.<br />

Dans le secteur, les industriels savent que les applications<br />

de projection d’eau à très haute pression méritent la plus<br />

grande attention. Gates en a conscience également. La projection<br />

d’eau est un service hautement spécialisé allant du<br />

nettoyage à très haute pression pour éliminer les salissures<br />

marines sur les plateformes de forage pétrolier et les navires<br />

maritimes, à la découpe à froid sous ultra-haute pression à<br />

travers du béton armé, des métaux ou autres matériaux de<br />

dureté comparable. Avec des pressions de service allant<br />

jusqu’à 1 000 bar, les flexibles à projection d’eau sont des<br />

armes destructrices.<br />

Pour Gates, la sécurité est un élément clé. C’est pourquoi la<br />

nouvelle gamme de tuyaux et d’embouts pour la projection<br />

d’eau à haute pression assure une protection optimale du<br />

personnel. Les flexibles à projection d’eau sont constamment<br />

traînés par terre, ce qui accélère le processus d’usure considéré<br />

comme l’une des principales raisons des remplacements<br />

prématurés. Ainsi, la technologie XtraTuff a été incluse par défaut<br />

dans la gamme de tuyaux Gates. Cette construction offre<br />

une résistance à l’abrasion 25 fois supérieure à celle d’un<br />

tuyau à revêtement standard. Les embouts Gates WTB, avec<br />

leur longue tige et leur jupe indispensables à l’installation sur<br />

un tuyau nu, ont été conçus dans le but d’assurer une adhérence<br />

maximale sur le flexible, et ce, sur une grande distance.<br />

Des technologies de fabrication modernes permettent de<br />

produire le tuyau en longueurs continues de 60 mètres hors<br />

tolérances. Comme les nettoyeurs à projection d’eau sont<br />

généralement utilisés sur de grandes surfaces telles que des<br />

chantiers, des quais portuaires ou des plateformes de forage,<br />

ces grandes longueurs offrent un maximum de flexibilité et de<br />

rayon d’action.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 49


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Suite de la page 48<br />

Garniture mécanique<br />

ment pris en compte par les industriels,<br />

même si l’on note quelques améliorations<br />

dans la prise de conscience, en particulier<br />

de la part des utilisateurs… et un peu<br />

moins des fabricants.<br />

Comment combattre les problèmes<br />

d’étanchéité ? Comment bien surveiller<br />

et prévenir des fuites (détection,<br />

maintenance préventive ou conditionnelle)<br />

?<br />

Il existe une pléiade de moyens de combattre<br />

les problèmes d’étanchéité. Les<br />

fournisseurs proposent de nombreux<br />

systèmes à tel point qu’il est bien rare<br />

qu’un service de maintenance ou qu’un<br />

bureau d’études connaisse parfaitement<br />

toutes ces solutions. De plus, celles-ci<br />

se modernisent rapidement (nouveaux<br />

matériaux, nouveaux designs, apports<br />

de la mécatronique…) si bien que le marché<br />

évolue vite et qu’il devient difficile de<br />

tout suivre ; or, une veille technologique<br />

se montre indispensable. En outre, on<br />

note une grande variété d’applications<br />

d’où la nécessité de bien communiquer<br />

avec son fournisseur afin d’obtenir le<br />

système d’étanchéité le plus adapté. Or<br />

dans la pratique, il manque souvent au<br />

fournisseur des données essentielles.<br />

Il convient donc de bien analyser le besoin<br />

et de communiquer un cahier des<br />

charges complet et bien rempli. Pour<br />

cela, plusieurs modèles existent (se référer<br />

à l’encadré).<br />

Quelles solutions existent et comment<br />

bien les choisir ?<br />

Des solutions de surveillance pour l’instrumentation<br />

des joints, et des systèmes<br />

d’étanchéité en général, permettent de<br />

contrôler à distance l’usure, les taux de<br />

fuite, la température ou encore la pression<br />

etc. Elles facilitent ainsi la prévision<br />

des interventions en permettant d’anticiper<br />

et de planifier les arrêts. Il ne faut<br />

pas oublier que le joint reste une pièce<br />

d’usure et que son remplacement est une<br />

opération normale ; ce qui n’empêche pas<br />

de la planifier. Mais pour ce faire, encore<br />

faut-il savoir ce que l’on veut surveiller<br />

et cela passe par la bonne définition des<br />

paramètres de son installation : la température,<br />

la pression, le sens de rotation, le<br />

type de fluide…<br />

Comment les mettre en pratique ?<br />

L’important est de bien respecter les<br />

consignes d’installations préconisées par<br />

le fabricant (avec les outils adaptés) car<br />

la majorité des problèmes d’étanchéité<br />

est liée au montage. Et cela commence<br />

par le stockage du produit dans un lieu<br />

où la température est maîtrisée, dans<br />

son emballage d’origine et, dès que l’on<br />

sort le produit, il est important d’utiliser un<br />

chiffon propre et de le manipuler avec la<br />

plus grande des précautions. Dans tous<br />

les cas, il est important de ne pas considérer<br />

l’étanchéité comme un accessoire<br />

banal, mais bien comme un composant<br />

technique et parfois complexe.<br />

N’oublions pas non plus que le système<br />

d’étanchéité peut être révélateur du bon<br />

–ou mauvais –fonctionnement d’une<br />

installation ; des élévations thermiques<br />

anormales par exemple peuvent jouer<br />

sur l’étanchéité, tout comme des entrées<br />

d’air liées à d’autres facteurs tels qu’une<br />

pression trop élevée.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Documents pouvant aider les clients<br />

et utilisateurs de systèmes d’étanchéité<br />

« Garnitures mécaniques d’étanchéité : technologie, montage, maintenance et défaillances<br />

» : Fascicule BM5425 et BM 5426 des Techniques de l’ingénieur disponible auprès<br />

d’Artema<br />

« Guide de montage, de mise en service et de maintenance des garnitures mécaniques » :<br />

Guide performance Cetim –Artema<br />

« Modèle de cahier des charges pour les garnitures mécaniques » : Recommandation<br />

Artema RA 004/E2013<br />

« Guide pratique de l’étanchéité pour les transmissions hydrauliques et pneumatiques » :<br />

Artema<br />

« Charte des acteurs de l’étanchéité » : Artema<br />

Disponible sur demande www.artema-france.org<br />

Bague<br />

Formation :<br />

« Garnitures mécaniques d’étanchéité » : Formation Artema, Cetim, Institut PPrime destinée<br />

aux bureaux d’étude : deux formations par an dans les locaux du Cetim de Nantes.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 50


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Avis d’expert<br />

Simplifier l’installation de vannes avec des manifolds<br />

Monter des vannes et autres éléments sur des distributeurs pour le contrôle intégré des fluides permet aux OEM de<br />

concevoir et de réaliser des équipements plus compacts et plus fiables, souvent à des coûts plus bas et dans des<br />

délais moins longs. Outre ces avantages, les manifolds en acrylique stratifié actuels présentent des atouts en termes<br />

de transparence, de légèreté et de flexibilité de conception. Jim Morelli, responsable Engineering Advantage sur le site<br />

de Norgren, nous en dit davantage.<br />

Les manifolds constituent une plateforme<br />

qui permet d’intégrer, à<br />

l’ensemble de contrôle fluidique, des<br />

électrovannes, des détecteurs, des clapets<br />

anti-retour, des régulateurs, des<br />

manomètres, etc. Un système intégré<br />

offre aux ingénieurs équipementiers et<br />

aux utilisateurs plusieurs avantages, à<br />

commencer par la fiabilité : assembler<br />

les différents éléments en un seul bloc<br />

réduit les risques de fuite en supprimant<br />

tubes et raccords. En outre, cela<br />

présente une facilité d’assemblage :<br />

un sous-ensemble de manifold intégrant<br />

plusieurs éléments est prêt à être<br />

branché après quelques raccordements<br />

seulement. Le gain de place est aussi<br />

un avantage de manifold car il permet<br />

aux ingénieurs d’étude d’augmenter la<br />

densité des éléments et de diminuer<br />

la quantité de tubes et de fixations,<br />

grands consommateurs de place. Résultat<br />

: l’encombrement réduit offre aux<br />

constructeurs de machines davantage<br />

de souplesse de conception, et est également<br />

un atout précieux dans certaines<br />

applications comme les équipements<br />

médicaux portables, où la compacité<br />

est un avantage concurrentiel évident.<br />

Enfin, la rentabilité est également un<br />

atout des ensembles manifolds.<br />

Comment choisir un manifold ?<br />

Les principaux critères pour choisir un<br />

manifold s’accompagnent de certaines<br />

questions à se poser : le matériau<br />

est-il compatible avec les substances<br />

chimiques avec lesquelles il sera en<br />

contact ? Le manifold sera-t-il soumis à<br />

des conditions extrêmes en termes de<br />

températures, de corrosion ou d’humidité<br />

? Les gaz ou liquides en présence<br />

sont-ils soumis à des pressions importantes<br />

? L’application impose-t-elle des<br />

restrictions de poids ? Pour les applications<br />

sensibles en termes de coûts, quel<br />

est le matériau le moins cher capable<br />

de répondre aux critères de performances<br />

?<br />

Les manifolds sont essentiellement fabriqués<br />

dans deux types de matériaux<br />

: le métal et le plastique. On choisira<br />

le métal pour des environnements difficiles<br />

ou des applications à haute pression.<br />

Les métaux les plus couramment<br />

utilisés sont l’aluminium et le laiton,<br />

même s’ils nécessitent souvent un traitement<br />

de surface ou un revêtement. Il<br />

est également possible d’utiliser l’acier<br />

inoxydable si le manifold doit être exposé<br />

à des environnements ou à des milieux<br />

particulièrement agressifs.<br />

La plupart du temps, les manifolds métalliques<br />

sont usinés dans la masse.<br />

Toutefois, les voies ne peuvent en pratique<br />

êtres percées que de façon rectiligne,<br />

ce qui limite l’usage de ce type de<br />

distributeur à des modèles relativement<br />

simples et suppose souvent de réaliser<br />

des perçages sécants pour obtenir<br />

les raccordements nécessaires. Cette<br />

technique crée dans le manifold des volumes<br />

« morts ».<br />

Les manifolds métalliques ont une<br />

longue durée de vie et sont parfois choisis<br />

par l’utilisateur simplement parce<br />

qu’il a l’habitude du métal. Les procédés<br />

de fabrication comme l’investissement<br />

ou un moule peuvent être envisagées<br />

pour de plus grandes quantités, même<br />

si cela peut augmenter les temps de développement<br />

et les coûts.<br />

Le plastique ne nécessitant généralement<br />

pas de traitement de surface supplémentaire<br />

et étant considéré comme<br />

plus hygiénique que le métal, il est souvent<br />

choisi dans l’agro-alimentaire, le<br />

médical et l’industrie pharmaceutique.<br />

Un manifold plastique sera toujours plus<br />

léger que son équivalent en métal. Il est<br />

possible de choisir les polymères pour<br />

obtenir une meilleure résistance aux<br />

produits chimiques tout en bénéficiant<br />

d’une isolation thermique et électrique.<br />

Les manifolds plastique sont généralement<br />

fabriqués à partir d’une gamme<br />

étendue de polymères, dont le polyoxyméthylène<br />

(POM), le polychlorure de<br />

vinyle (PVC), le chlorure de polyvinyle<br />

surchloré (PVCC), l’acrylique, le polycarbonate,<br />

le polyéthérimide (PEI) et<br />

le polyétheréthercétone (PEEK). La<br />

gamme des polymères disponibles est<br />

tout aussi importante pour les distributeurs<br />

moulés, mais comme pour les distributeurs<br />

moulés en métal, l’investissement<br />

en coût d’outillage et en temps de<br />

développement peut s’avérer difficile à<br />

justifier pour des petites quantités.<br />

La fabrication additive, ou «impression<br />

3D», a longtemps été utilisée pour prototyper<br />

rapidement des modèles de<br />

distributeur, mais la résolution dimensionnelle,<br />

le coût et la gamme des matériaux<br />

disponibles en ont toujours limité<br />

leur application pour de la production.<br />

Des avancées récentes dans ce domaine<br />

ouvrent des opportunités pour la<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 51


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

fabrication de manifolds en série selon<br />

ces techniques, mais pour le moment, il<br />

ne s’agit que d’une option de niche.<br />

Il existe toutefois une alternative éprouvée<br />

pour les géométries de voies<br />

complexes. Outre les options usinées<br />

ou moulées, les manifolds plastiques<br />

peuvent être réalisés à partir d’une série<br />

de couches stratifiées. Il est ainsi<br />

possible de créer des voies multiples<br />

suivant des courbes ou des angles que<br />

des techniques conventionnelles ne<br />

permettent pas d’obtenir. Les matériaux<br />

couramment utilisés pour fabriquer les<br />

distributeurs stratifiés sont l’acrylique,<br />

le polycarbonate et le polyéthérimide<br />

(PEI).<br />

L’acrylique est le plus économique des<br />

trois, mais aussi celui qui présente la<br />

plage de températures et la résistance<br />

chimiques les plus limitées. L’un de<br />

ses atouts est la transparence optique,<br />

particulièrement utile lorsque l’opérateur<br />

doit pouvoir voir le fluide s’écouler<br />

dans le circuit. Quant au polycarbonate,<br />

il offre une plage de températures plus<br />

étendue et une meilleure compatibilité<br />

chimique que l’acrylique, mais il est<br />

moins transparent (il est généralement<br />

de teinte bleue ou jaune). Si le PEI est<br />

plus cher, c’est aussi celui des trois qui<br />

présente la meilleure résistance à la<br />

chaleur et aux produits chimiques.<br />

Fabrication du manifold<br />

L’un des principaux avantages d’un distributeur<br />

est de réduire le nombre de<br />

raccords par rapport à un assemblage<br />

d’éléments individuels. C’est d’autant<br />

plus vrai quand il s’agit de raccorder<br />

chacun de ces éléments à un seul circuit,<br />

comme par exemple sur une alimentation<br />

ou une conduite d’évacuation<br />

commune.<br />

Dans un manifold usiné conventionnellement,<br />

il faut généralement réaliser<br />

des trous sécants, c’est-à- dire qui se<br />

croisent pour regrouper plusieurs voies<br />

de/vers une même ouverture. L’une<br />

des difficultés de ce procédé consiste<br />

à s’assurer que les intersections soient<br />

exemptes de débris ou de bavures laissés<br />

par le foret débouchant dans le vide<br />

après avoir traversé la matière. Il faut<br />

éviter que ces petites particules soient<br />

piégées dans la vanne ou une autre<br />

pièce, provoquant une défaillance.<br />

La fiabilité de deux ensembles apparemment<br />

identiques peut varier énormément<br />

en fonction de la qualité de<br />

l’usinage et des procédés utilisés pour<br />

éviter ou éliminer ces bavures.<br />

Le perçage sécant est un moyen efficace<br />

d’intégrer plusieurs voies et raccords<br />

à un bloc de métal ou de plastique,<br />

mais la technique a toutefois<br />

certaines limites. Les trous ne peuvent<br />

être percés qu’en ligne droite, généralement<br />

avec un seul diamètre de foret,<br />

et l’intersection avec d’autres voies peut<br />

s’avérer difficile. Il peut aussi être complexe<br />

de réaliser des voies longues et<br />

étroites compte tenu de la tendance des<br />

forets de petit diamètre à se déporter<br />

au-delà d’une certaine profondeur. Ces<br />

contraintes limitent la complexité du circuit<br />

réalisable dans un encombrement<br />

donné, de sorte que si l’on veut un manifold<br />

plus complexe (ou plus équipé),<br />

il faudra choisir un produit en plastique<br />

stratifié multicouche.<br />

Ce type de manifold est réalisé par fraisage<br />

des différentes voies dans des<br />

couches de plastique séparées que l’on<br />

colle ensuite pour créer le manifold. Ce<br />

procédé donne davantage de liberté de<br />

conception que l’usinage à partir d’un<br />

bloc plein. Il est très proche de la façon<br />

dont on réalise des circuits électriques<br />

sur une carte de circuits imprimés multicouche.<br />

On peut réaliser des voies courbes,<br />

changer de diamètre ou même ajouter<br />

des caractéristiques de contour comme<br />

le mixage ou l’accumulation de cavités<br />

dans le manifold. En augmentant le<br />

nombre de couches, on obtient progressivement<br />

des formes plus complexes.<br />

Un fournisseur expérimenté dans la<br />

technologie des manifolds peut aider le<br />

bureau d’études de l’équipementier à<br />

choisir la solution la mieux adaptée aux<br />

besoins de l’application. Par exemple, si<br />

on peut diviser les fonctions en sous-ensembles<br />

(un pour le contrôle du mouvement<br />

pneumatique et un autre pour la<br />

distribution de liquide, par exemple),<br />

il sera probablement plus efficace (et<br />

moins coûteux) de réaliser deux manifold<br />

à trous sécants plutôt qu’un seul,<br />

plus complexe. D’autre part, pour un<br />

équipement portable où l’encombrement<br />

est le critère majeur, un manifold<br />

multicouche plus sophistiqué serait plus<br />

intéressant.<br />

Méthodes de collage<br />

Il existe cinq méthodes qui sont couramment<br />

utilisées pour coller les couches<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 52


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

des manifolds multicouches, le choix<br />

dépendant beaucoup de l’utilisation finale.<br />

Le collage au solvant : avec cette méthode,<br />

le matériau est immergé dans le<br />

solvant pour le ramollir, puis les couches<br />

sont pressées ensemble. Le solvant met<br />

le matériau en suspension, de sorte que<br />

lorsque les deux couches sont pressées<br />

et que le solvant s’évapore, il reste une<br />

pièce de plastique solide. Si l’intégrité<br />

du matériau est conservée, il est difficile<br />

de contrôler la stabilité dimensionnelle<br />

pendant le procédé. Pendant que les<br />

deux parties à coller sont en phase de<br />

suspension «molle», elles peuvent se<br />

déformer ou glisser l’une sur l’autre, désalignant<br />

les voies et autres caractéristiques<br />

intérieures. Un collage imprécis<br />

peut favoriser le transfert et la rétention<br />

de contaminants ou de débris dans le<br />

manifold et l’air piégé entre les couches<br />

réduit la transparence, supprimant l’un<br />

des principaux atouts de l’emploi du<br />

plastique.<br />

Le doublage par adhésif : l’adhésif interagit<br />

avec la matière des deux couches<br />

et il assemble les deux couches entre<br />

elles lors de la prise. Une autre matière<br />

est introduite dans le distributeur, ce<br />

qui peut potentiellement poser des problèmes<br />

de compatibilité. Par exemple,<br />

si l’adhésif a un coefficient de dilatation<br />

thermique différent ou s’il est plus solide<br />

ou plus résistant que le substrat de<br />

plastique, il peut exercer une force en<br />

surface. Là aussi, la stabilité dimensionnelle<br />

peut être difficile à contrôler, parce<br />

que l’épaisseur de la couche d’adhésif<br />

peut varier, voir laisser des vides (fuites<br />

entre voies). Les pièces à assembler<br />

étant compressées, il existe aussi un<br />

risque de voir de l’adhésif pénétrer dans<br />

les voies, en changeant la forme et les<br />

dimensions.<br />

Le soudage par diffusion : cette méthode<br />

consiste à presser ensemble<br />

deux surfaces très propres avec une<br />

chaleur et une pression suffisantes pendant<br />

un temps donné, ce qui permet aux<br />

molécules situées à l’intersection de<br />

fusionner entre elles. Effectué correctement,<br />

ce procédé donne un bloc de<br />

matière plein, sans points faibles. Toutefois,<br />

parvenir à définir les paramètres<br />

corrects n’est pas chose facile et si l’on<br />

n’y prend garde, le joint entre les deux<br />

couches initiales peut faire l’effet d’une<br />

ligne de faille résiduelle. La pression et<br />

la chaleur appliquées au cours de l’opération<br />

peuvent aussi déformer les voies,<br />

d’où la nécessité d’usiner initialement<br />

les pièces pour empêcher cela. Le soudage<br />

par diffusion ne nécessitant pas<br />

d’utiliser des solvants ou agents actifs,<br />

il est considéré comme l’une des méthodes<br />

les plus chimiquement inertes.<br />

Le procédé peut être appliqué à toute<br />

une gamme de plastiques et de métaux,<br />

même s’il n’est pas possible d’assembler<br />

des matériaux dissemblables. Il<br />

s’agit d’une technique qui peut s’avérer<br />

gourmande en main-d’œuvre, avec des<br />

temps de cycles longs, et qui s’avère<br />

souvent la solution la plus onéreuse.<br />

Le soudage par laser : c’est la méthode<br />

privilégiée par Norgren pour fabriquer<br />

des distributeurs stratifiés. Après usinage<br />

et nettoyage, un revêtement absorbant<br />

le laser est appliqué sur les<br />

pièces du distributeur. Le faisceau laser<br />

est passé sur la pièce pendant quelques<br />

secondes et interagit avec la couche<br />

absorbante pour générer de la chaleur<br />

dans une zone très ciblée. On réalise<br />

ainsi une «soudure par étincelage» qui<br />

assemble les pièces entre elles.<br />

Le produit absorbant décolore légèrement<br />

le plastique, laissant une trace<br />

visible du joint de soudure, mais la matière<br />

en elle-même est brûlée par le laser<br />

sans laisser de résidus dans les voies<br />

du distributeur. Avec ce procédé, seule<br />

une très petite zone du distributeur est<br />

chauffée à un moment donné, et pendant<br />

un temps très court. La trajectoire<br />

de balayage du laser est également<br />

programmée pour éviter toute accumulation<br />

de chaleur excessive en un point<br />

du distributeur. Ainsi, le manifold (et ses<br />

caractéristiques internes) conserve sa<br />

forme originale, sans subir de distorsion,<br />

et les contraintes résiduelles dans<br />

la matière sont minimisées.<br />

L’un des inconvénients potentiels du<br />

soudage au laser est que seule la «première»<br />

couche du distributeur peut être<br />

réalisée dans une matière opaque.<br />

Chacune des couches successives<br />

doit être transparente pour que le laser<br />

puisse être focalisé sur la surface de la<br />

soudure interne.<br />

Même si ce n’est pas strictement une<br />

méthode d’assemblage, il est également<br />

possible d’inclure un joint élastomère<br />

entre chaque couche avant de serrer<br />

mécaniquement l’ensemble. Cette approche<br />

peut être avantageuse quand on<br />

cherche à obtenir un assemblage non<br />

permanent, mais elle est plus complexe<br />

et il peut s’avérer difficile d’obtenir un<br />

joint vraiment étanche aux fuites. Elle<br />

peut être employée aussi bien pour le<br />

métal que pour le plastique.<br />

Jim Morelli (Norgren)<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 53


Prévention des risques<br />

Formation technique EPI du<br />

Synamap : prochaine session<br />

du 24 au 28 novembre<br />

Dans sa mission de promouvoir la prévention<br />

des risques professionnels, le<br />

Synamap propose une formation pointue<br />

de quatre jours permettant d’acquérir une<br />

expertise complémentaire indispensable<br />

au développement de l’esprit sécuritaire.<br />

Cette « formation technique EPI » est<br />

conduite par des experts avec un programme<br />

complet qui permet d’aborder<br />

les différents types de protection et ainsi<br />

que les enjeux réglementaires. Elle assure<br />

à l’ensemble des participants de pouvoir<br />

maîtriser le vocabulaire et les connaissances<br />

propres à ce domaine afin de<br />

devenir des prescripteurs d’EPI adaptés à<br />

chaque risque, dans le respect total de la<br />

législation.<br />

>> La prochaine session de formation<br />

aura lieu du 24 au 28 novembre 2014.<br />

Pour avoir plus de renseignements sur<br />

ces formations et connaître les modalités<br />

d’inscription, contactez Aminata Ba, chargée<br />

de formation du Synamap - 01 47 17<br />

64 36 - aminata@synamap.fr.<br />

DuPont lance un nouveau<br />

vêtement de protection<br />

chimique de type 3<br />

Le fabricant de solutions de protection et<br />

d’EPI a présenté sur le dernier salon Préventica<br />

– qui s’est déroulé à Marseille en<br />

juin dernier – son nouveau vêtement de<br />

protection respirant, le DuPont Tyvek 800<br />

J. Avec cette nouvelle combinaison, Du-<br />

Pont propose une protection chimique de<br />

catégorie III - type 3, étanche aux liquides<br />

sous pression, robuste mais aussi plus<br />

confortable ; cette combinaison s’appuie<br />

en effet sur la performance barrière à<br />

long terme du Tyvek, qui est une matière<br />

souple, extrêmement légère, perméable à<br />

l’air et à la vapeur d’eau.<br />

World Wide Work by Mewa :<br />

une nouvelle marque pour<br />

la sécurité au travail<br />

Mewa Textil-Management donne un nouveau<br />

souffle à son catalogue d’articles pour<br />

la sécurité au travail. Il paraîtra désormais<br />

sous le nom « World Wide Work by Mewa<br />

». Grâce à un large panel de marques internationales,<br />

le fabricant entend adapter<br />

au mieux son offre de chaussures de sécurité,<br />

gants et autres EPI aux besoins des<br />

métiers de l’industrie et de l’artisanat en<br />

proposant des articles haut de gamme des<br />

plus variés.<br />

Événement<br />

Préventica pose ses valises à Nantes<br />

Le grand événement de la sécurité et de la prévention des risques de la rentrée<br />

se déroulera au Parc des expositions de Nantes (Nantes Expo) du 7 au 9 octobre<br />

prochain. Cette nouvelle édition de Préventica débarque en Loire Atlantique avec un<br />

programme riche de conférences.<br />

Au programme de cette nouvelle édition,<br />

pas moins de 380 exposants et,<br />

à travers le congrès, des conférences techniques<br />

et riches en retours d’expérience,<br />

avec notamment des questions autour de<br />

Reach et la gestion du risque chimique au<br />

travail ; cette conférence mettra tout particulièrement<br />

en avant l’intérêt de solliciter<br />

un avocat. D’autres conférences porteront<br />

sur la dépendance au travail, encore appelée<br />

« Workaholism », l’impact du Lean<br />

management sur la santé au travail, les<br />

risques psychosociaux dans un contexte<br />

de Révision générale des politiques publiques<br />

ou encore la manière de mieux<br />

prévenir les conduites addictives en entreprise.<br />

Autre temps, la remise des Prix de<br />

l’innovation, le premier jour du salon.<br />

Mais parmi les conférences qui concernent<br />

davantage la maintenance industrielle, notons<br />

plusieurs d’entre elles portant sur plusieurs<br />

sujets clé.<br />

La prévention des risques liés aux fumées<br />

de soudage. Cette conférence est pilotée<br />

par Lionel Moussus, de la Carsat PDL.<br />

L’exposition aux fumées de soudage dans<br />

les activités de la métallurgie est un thème<br />

d’action prioritaire de la Branche Assurance<br />

Maladie-Risques Professionnels.<br />

La présentation sera l’occasion de faire<br />

connaître les risques liés à l’exposition aux<br />

fumées de soudage, les mesures de prévention<br />

adaptées et le programme d’action<br />

national 2014-2017.<br />

La prise en compte des aspects sécuritaires<br />

spécifiques aux travaux de maintenance<br />

en éolien. Bientôt la France va se<br />

doter de champs éoliens marins et la problématique<br />

maintenance sera primordiale<br />

du fait du travail en milieu naturel souvent<br />

hostile. Il est donc intéressant de faire un<br />

point sur ce qui se fait aujourd’hui en éolien<br />

terrestre en France en matière de sécurité<br />

lors des interventions. Cette conférence<br />

est présentée par l’Afim.<br />

Management du risque : sécuriser l’interaction<br />

Homme – Machine. Animée par la société<br />

Pilz, cette conférence sera l’occasion<br />

d’aborder deux aspects. Il s’agit d’une part<br />

de donner un aperçu de la théorie sur les<br />

accidents et approches de la sécurité, des<br />

limites et des évolutions. D’autre part, Pilz<br />

mettra en lumière une nouvelle approche<br />

de la sécurité Machines : les différentes<br />

étapes de maîtrise du risque relatif à l’interaction<br />

Homme – Machine, le système de<br />

management du risque : les différents piliers<br />

de la sécurité des machines, un focus<br />

sur le cycle de vie de la sécurité des machines<br />

: normes et réglementations, ainsi<br />

que les différentes étapes du cycle.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 54


PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 55 Une solution pour chaque main qui travaille


Prévention des risques<br />

Analyse<br />

Apprendre à combattre la première cause<br />

de maladies professionnelles<br />

Premier facteur d’inaptitude au travail, les troubles musculosquelettiques représentent également la première maladie<br />

professionnelle à la fois en France et dans bon nombre de pays européens. Difficiles à appréhender, les TMS exigent<br />

d’être très sérieusement pris en considération dans une démarche soutenue de prévention des risques.<br />

Tendinite, lombalgie, syndrome du<br />

canal carpien, épicondylite, hygroma<br />

du genou... sont des maladies qui<br />

touchent les articulations, les muscles et<br />

les tendons, c’est-à-dire l’appareil locomoteur.<br />

L’activité professionnelle peut<br />

jouer un rôle dans leur apparition, leur<br />

maintien et leur aggravation. On les appelle<br />

troubles musculosquelettiques ou<br />

TMS. Il est difficile de détecter l’apparition<br />

de TMS dont les premiers signes<br />

sont la fatigue, certaines douleurs locales<br />

ou une gêne dans les gestes quotidiens<br />

effectués dans la vie courante ou professionnelle.<br />

Liés à des facteurs de risques<br />

biomécaniques et psychosociaux, en lien<br />

avec l’organisation du travail leur prise<br />

en charge est un impératif pour les entreprises.<br />

C’est pourquoi une démarche de<br />

prévention des risques TMS est absolument<br />

essentielle, d’autant que pas moins<br />

de 46 000 maladies professionnelles ont<br />

été reconnues en 2012 (un chiffre en<br />

constante augmentation depuis de nombreuses<br />

années même si l’on constate<br />

un léger fléchissement depuis deux ans).<br />

Par ailleurs, près de 100 000 accidents<br />

du travail sont des lombalgies ; à ces<br />

chiffres lourds (dix millions de journées<br />

Un nouveau baromètre européen<br />

de la prévention des risques professionnels<br />

Dekra Industrial, l’un des leaders européens de l’inspection et de la certification<br />

dans les domaines du bâtiment, de l’industrie, de l’environnement et du transport, a<br />

reconduit en 2013 son enquête sur la prévention des risques en entreprise. Ce travail<br />

mené auprès d’entreprises issues de toute l’Europe montre – notamment – que<br />

les TMS restent au centre de toutes les attentions..<br />

Après la parution du Baromètre des risques professionnels en janvier 2014, Dekra Industrial<br />

dévoile aujourd’hui sa version européenne. France, Allemagne, Pologne et Pays-<br />

Bas… les différents pays participants donnent une vision relativement homogène de la<br />

sécurité au travail.<br />

Réalisé auprès de plus de 2 000 spécialistes de la prévention, le Baromètre européen de<br />

la prévention des risques recense les stratégies adoptées pour se prémunir des risques<br />

professionnels en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Pologne. Cette étude offre<br />

un panorama unique sur la manière dont la prévention est abordée en France et dans le<br />

reste de l’Europe tout en permettant de mieux situer les actions des entreprises françaises.<br />

Les TMS au cœur des problématiques<br />

L’un des enseignements commun concerne les troubles musculo-squelettiques qui représentent<br />

pas moins de 80 % des maladies professionnelles en Europe. Pour se prémunir<br />

des risques encourus, 60% des entreprises interrogées communiquent sur la prévention<br />

lors de leurs opérations de recrutement, sauf aux Pays-Bas, où celles-ci ne sont que 18 %.<br />

Enfin, il est important de noter que les accidents du travail et les pertes de potentiel liées<br />

aux maladies professionnelles et à l’absentéisme représentent 4 % du PIB mondial, soit 2<br />

000 milliards d’euros.<br />

De même, pour plus de 70 % des entreprises interrogées, le comportement du salarié est<br />

le facteur qui contribue le plus à la hausse du risque d’accidents (88 % aux Pays-Bas, 86<br />

% en Pologne, 84 % en France vs 50 % en Allemagne). Près d’un tiers des personnes<br />

interrogées estiment que la pression croissante sur les employées est également l’un des<br />

principaux facteurs de hausse des risques d’accidents, exception faite de l’Allemagne où<br />

ce taux n’est que de 20 %.<br />

Concernant la France, les accidents du travail ne baissent plus et les maladies professionnelles<br />

progressent moins vite qu’ailleurs. Toutefois, le baromètre révèle une hausse<br />

des accidents mortels et de ceux ayant entrainé une incapacité permanente, et que les<br />

femmes de plus en plus touchées (+ 21%). Enfin, phénomène inquiétant, les moins de 20<br />

ans sont trois fois plus soumis aux risques.<br />

perdues et un coût direct de près d’un<br />

milliard d’euros selon la CNAMTS pour<br />

les maladies professionnelles reconnues)<br />

s’ajoutent des pertes sèches pour les entreprises<br />

qui risquent de perdre de précieux<br />

collaborateurs n’étant plus en mesure<br />

d’assurer leurs missions et qu’il faut<br />

réaffecter à d’autres postes et qui doivent<br />

être indemnisés. Enfin, les salariés touchés,<br />

outre les conséquences sur leur<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 56


santé physique et psychologique se voient parfois contraints à<br />

interrompre leur carrière.<br />

Aujourd’hui, l’existence de TMS liés au travail n’est plus remise<br />

en cause, comme cela pouvait encore être le cas il y a dix<br />

ou quinze ans. « Les troubles musculosquelettiques font l’objet<br />

d’une meilleure prise en compte dans l’analyse des risques<br />

professionnels et au sein du document unique d’évaluation des<br />

risques des entreprises, en particulier dans l’industrie, précise<br />

Jean-Jacques Atain-Kouadio, ergonome de métier et expert<br />

d’assistance au sein du laboratoire Ergonomie et Psychologie<br />

Appliquées à la Prévention. Les charges physiques, la répétitivité<br />

des gestes, les cadences de production sans pause, ni<br />

temps de récupération nécessaire, la réduction des marges<br />

de manœuvres… tout cela contribue à l’apparition de TMS ».<br />

Les TMS ne sont toujours pas considérés comme des<br />

risques prioritaires<br />

Dans les métiers de la maintenance, les risques sont tout aussi<br />

réels qu’en production, en particulier en ce qui concerne la<br />

prévention des risques de TMS mais ne sont pas considérés<br />

comme prioritaires. Or les origines de ces affections diffèrent<br />

entre les métiers de la production et ceux de la maintenance :<br />

« en production, les positions debout et les piétinements génèrent<br />

des TMS tout comme la répétitivité des gestes. En<br />

maintenance, les risques liés aux positions à genoux ou accroupi,<br />

le maintien des bras en l’air ou encore les positions<br />

fixes de la tête et du cou ainsi que les déplacements à pieds »,<br />

détaille l’ergonome.<br />

Pour pallier les problèmes de TMS au sein d’une entreprise,<br />

mieux vaut entamer une véritable conduite de projet, impliquant<br />

l’ensemble de l’entreprise. « Tout le monde doit être<br />

d’accord, sinon, cela ne fonctionnera pas, avertit Jean-Jacques<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 57


Prévention des risques<br />

Quelle définition donner<br />

aux TMS ?<br />

Les troubles musculosquelettiques ou<br />

TMS sont des troubles de l’appareil<br />

locomoteur – membres et rachis –, pour<br />

lesquels l’activité professionnelle peut<br />

jouer un rôle dans la genèse, le maintien<br />

ou l’aggravation. Tous ces troubles<br />

peuvent induire une gêne fonctionnelle<br />

et des douleurs.<br />

Atain-Kouadio. Ce projet collectif passe<br />

par une analyse fine des risques afin de<br />

déterminer les éléments déclencheurs<br />

de TMS. Il convient aussi de prendre<br />

conscience que cette pathologie est bien<br />

multifactorielle ».<br />

Et la technologie dans tout ça ?<br />

A l’INRS, le département d’ingénierie des<br />

équipements de travail collabore avec le<br />

département Homme au Travail. L’objectif<br />

est de travailler avec les concepteurs<br />

d’équipements de façon à prendre en<br />

compte l’ergonomie dès leur conception.<br />

Par exemple, l’impact des machines et<br />

de leurs interactions avec l’homme est<br />

étudié, à la fois pour la conception, la<br />

modification ou le déplacement de la machine.<br />

En lien avec l’évolution récente de<br />

la Directive Machines, laquelle renforce la<br />

partie consacrée à l’ergonomie, prendre<br />

en compte les principes d’ergonomie dès<br />

la conception présente un double intérêt<br />

: pour l’entreprise, c’est la garantie<br />

de réduire les coûts directs et indirects<br />

dus aux accidents et aux maladies professionnelles,<br />

mais aussi le moyen de<br />

motiver davantage ses salariés pour une<br />

meilleure productivité et la qualité de ses<br />

produits ; pour le fabricant, il s’agit d’éviter<br />

les surcoûts engendrés par une mise<br />

en conformité et d’éventuels recours, de<br />

fidéliser ses clients et de gagner de nouveaux<br />

marchés.<br />

Un autre axe, qui suscite l’intérêt de<br />

l’INRS est l’arrivée récente dans le<br />

monde de l’entreprise des robots d’assistance<br />

physiques. Véritable dispositif d’interaction<br />

entre l’homme et la machine,<br />

ces robots ont pour principe d’assister<br />

l’opérateur dans ses tâches les plus répétitives<br />

et les plus pénibles voire de précision<br />

; « pour des opérations de meulage<br />

par exemple, l’opérateur produit un effort<br />

qui est démultiplié par le robot d’assistance<br />

physique ». Ces robots dits « robots<br />

collaboratifs » ou les « exosquelettes »,<br />

sont pour le moment en phase d’implantation<br />

en production mais ils ne devraient<br />

pas tarder à intéresser les professionnels<br />

de la maintenance dans leur activité professionnelle.<br />

Piloter une main robotique<br />

pour s’affranchir des tâches pénibles<br />

Olivier Guillon<br />

L’équipe de recherche « Ingénierie Numérique des Systèmes Mécaniques » du Laboratoire<br />

des Sciences de l’information et des Systèmes du campus Arts et Métiers de<br />

Lille a mis au point le pilotage d’une main robotisée sans contact et en temps réel.<br />

Les chercheurs lillois d’Arts et Métiers ParisTech ont misé sur la collaboration homme-machine<br />

pour réduire les Troubles Musculos-Squelettiques en lançant une application de<br />

robotique industrielle qui transfère la pénibilité du travail vers le robot. Les chercheurs<br />

utilisent pour cela le Leap Motion, une interface qui permet de s’affranchir de tout contact<br />

physique entre l’homme et la machine.<br />

Reproduire la sensation de toucher et les gestes<br />

Depuis Janvier 2013, l’équipe lilloise travaille, en collaboration avec le CITC EuraRFID, au<br />

développement d’applications utilisant ce périphérique 3D pour la robotique industrielle.<br />

Le Leap Motion est connecté à un robot UR10 dans le but de reproduire avec une précision<br />

inférieure au millimètre un geste expert. Menée par le Professeur Olivier Gibaru,<br />

l’équipe de chercheurs a ajouté une main robotique pour la manipulation des objets via<br />

les robots. Cette main dispose de trois doigts flexibles que l’opérateur peut contrôler indépendamment.<br />

Le laboratoire de recherche travaille à l’amélioration de la sensibilité de la<br />

main robotique afin d’être en mesure de reproduire la sensation de toucher et de prendre<br />

des objets très délicats.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 58


Prévention des risques<br />

Interview<br />

Répondre à la diversité de la maintenance<br />

Glissades, chutes d’objets ou de charges lourdes, entorses… Les pieds, mais aussi le corps tout entier, sont soumis<br />

à des risques évidents si l’on ne s’équipe pas de chaussures performantes. Jean-Pierre Boutonnet, président de la<br />

commission « chaussures de sécurité » du Synamap, nous explique les défis des fabricants de chaussures de sécurité,<br />

en particulier pour répondre aux problématiques de la maintenance.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Pouvez-vous nous rappeler le rôle de<br />

la commission que vous présidez au<br />

sein du Synamap ?<br />

Jean-Pierre Boutonnet<br />

La commission « Protection des pieds »<br />

a pour mission de veiller aux intérêts<br />

de la profession, à savoir les fabricants<br />

d’équipements de protection des pieds,<br />

en intervenant notamment au niveau<br />

du processus de normalisation. Car<br />

force est de reconnaître qu’il est compliqué<br />

d’harmoniser la réglementation<br />

au niveau de l’Union européenne dans<br />

la mesure où chaque pays a sa propre<br />

culture et sa vision de la protection. Par<br />

exemple, en France, les articles S3 ou<br />

S1P représente la grande majorité du<br />

marché (tous secteurs confondus) ; il<br />

s’agit de chaussures équipées d’embouts<br />

et de semelles anti-perforation.<br />

Alors qu’en Allemagne, les chaussures<br />

équipées uniquement d’embouts ne<br />

sont présentes que dans le tertiaire et<br />

l’industrie. On ne verra des chaussures<br />

de type S3 que dans la construction et le<br />

BTP (à ce propos, nous préférons bien<br />

faire la distinction entre « construction »<br />

et « BTP » ; les sols par exemple, sont<br />

souvent très différents et donc porteurs<br />

de dangers différents).<br />

Comment se porte le marché de la<br />

protection des pieds ?<br />

Protection des pieds : quelles normes ?<br />

La norme EN ISO 20345 : 2011 définit les chaussures et les bottes de sécurité<br />

comme tel : « chaussures pourvues de coquilles résistant à une charge d’une<br />

énergie équivalente ou inférieure à 200 joules ». Par ailleurs, les chaussures<br />

de sécurité doivent satisfaire plusieurs normes spécifiques en fonction des circonstances<br />

dans lesquelles les chaussures sont utilisées. Cette classification<br />

au sein de la norme EN ISO 20345 : 2011 répertorie différents risques selon les<br />

classifications suivantes : S1, S2, S3, S4 et S5.<br />

La catégorie S1 concerne les chaussures utilisées dans des conditions sèches.<br />

Les chaussures avec empeigne perforée ou en cuir velours entrent dans cette<br />

catégorie. Les exigences demandées impliquent de comporter un embout et<br />

un amortissement des chocs au niveau des talons. La catégorie S2 s’applique<br />

aux chaussures utilisées dans des conditions humides (ou lorsque ces conditions<br />

sont susceptibles de se présenter). Les exigences sont identiques aux S1<br />

outre le fait que ces équipements doivent être hydrofuges. Les catégories S1P<br />

et S3 correspondent aux chaussures utilisées dans des lieux où l’on risque de<br />

marcher sur des objets tranchants (verre, copeaux de tournage, clous, etc.).<br />

Outre les exigences des catégories S1 ou S2, ces chaussures sont équipées de<br />

semelles anti-perforation. La catégorie S4 correspond quant à elle aux normes<br />

spécifiques pour les bottes et les chaussures matricées en une pièce ou vulcanisées.<br />

Les exigences impliquent un talon fermé, un embout, une semelle<br />

résistante à l’huile, des propriétés antistatiques ainsi qu’une semelle absorbant<br />

les chocs. Enfin, la catégorie S5 reprend les exigences de S4, à l’exception de<br />

la semelle anti-perforation et de la semelle à crampons.<br />

> Liste des normes européennes<br />

A : Chaussure de sécurité antistatique<br />

E : Absorption de l’énergie dans la zone du talon de la chaussure de sécurité<br />

FO : Chaussure de sécurité avec semelle résistante aux hydrocarbures<br />

P : Chaussure de sécurité avec semelle anti-perforation<br />

HRO : Chaussure de sécurité avec semelle d’usure résistante à la chaleur par<br />

contact<br />

CI : Semelage isolant du froid<br />

HI : Semelage isolant de la chaleur<br />

WR : Chaussure résistante à la pénétration d’eau<br />

WRU : Chaussure de sécurité avec tige résistante à la pénétration d’eau<br />

M : Chaussure de sécurité avec protection métatarsienne<br />

CR : Chaussure de sécurité avec tige qui résiste à la coupure<br />

Le marché se comporte de la même<br />

manière que la conjoncture économique<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 59


actuelle ; il évolue un peu mollement. Néanmoins, certains<br />

fabricants ont connu une certaine croissance en 2013 – et<br />

ces dernières années – en prenant parti d’orienter davantage<br />

leur stratégie vers les besoins des utilisateurs : ces<br />

sociétés ont investi dans ce sens et ont mis sur le marché<br />

des produits innovants en réponse directe avec les attentes<br />

des entreprises, qu’elles soient issues de la construction, du<br />

BTP, du tertiaire ou de l’industrie. Et cette stratégie se révèle<br />

aujourd’hui payante.<br />

Comment a évolué la demande d’EPI ces dernières années<br />

?<br />

Au niveau des entreprises consommatrices d’EPI, nous<br />

avons différents types d’utilisateurs. D’une part, les grands<br />

comptes et les entreprises d’envergure nationale ou internationale,<br />

qui maintiennent un niveau de moyen ou haut de<br />

gamme de leurs produits afin de répondre à des exigences<br />

soutenues et particulières ; c’est le cas notamment de la<br />

construction où l’on constate un engouement particulier<br />

pour les chaussures montantes, lesquelles se substituent<br />

désormais aux bottes ainsi qu’aux chaussures hautes dont<br />

le niveau de protection est jugé insuffisant, notamment par<br />

rapport aux entorses. D’autre part, le marché – très disparate<br />

– des PME et des PMI. Il y a de tout : certaines de<br />

ces entreprises utilisent majoritairement du haut de gamme,<br />

d’autres sont plus sensibles au coût. Enfin, très souvent, les<br />

artisans ne s’équipent que dans les circuits de distribution<br />

et en libre-service, et ne bénéficient pas toujours de l’expertise<br />

nécessaire. Ils achètent davantage avec leurs yeux, leur<br />

ressenti, si bien que l’on constate d’ailleurs que la frontière<br />

entre chaussure de travail et de loisir disparaît peu à peu.<br />

Ainsi, les critères de poids et d’esthétique ont fortement progressé.<br />

Une autre grande différence du marché réside dans le fait<br />

que le « ré-achat » et le renouvellement de produits d’une<br />

même marque est beaucoup moins évident aujourd’hui.<br />

Même si le client est satisfait de ces dernières acquisitions,<br />

il ne reprendra pas forcément, ni automatiquement chez le<br />

même fabricant d’EPI. Avant, il y avait une certaine « paix<br />

sociale » ; aujourd’hui, tout est remis en question dès que<br />

l’utilisateur doit renouveler ses équipements. Ce qui explique<br />

les lancements permanents de nouveautés, mais<br />

dont les innovations portent essentiellement sur la tige et<br />

l’esthétique, beaucoup moins au niveau de la semelle. La<br />

technologie a ses limites, en particulier au niveau du coût.<br />

Nous pourrions en effet imaginer des composants plus innovants<br />

par exemple, mais ce n’est pas envisageable économiquement<br />

pour le moment.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 60


Qu’est-ce qui caractérise l’utilisation des EPI pour les<br />

pieds dans les métiers de la maintenance ?<br />

La maintenance est trop diversifiée pour que l’on dispose<br />

d’une vision détaillée de l’utilisation des EPI. Néanmoins,<br />

on constate plusieurs grands domaines d’utilisation : l’outdoor<br />

(les activités de plein air), l’industrie lourde, chimique<br />

ou la sidérurgie, qui nécessitent à la fois le maintien de la<br />

cheville et des chaussures imperméables ainsi que des semelles<br />

anti-perforation, la maintenance sur les chantiers, en<br />

chambre froide, la maintenance tertiaire ou électrique etc.<br />

Tous les métiers de la maintenance dépendent de leur environnement.<br />

L’environnement détermine le zonage et donc<br />

les risques que l’utilisateur court ; les écrasements de pied,<br />

les chutes, les glissades ou les entorses en sont les principaux.<br />

Ils supposent des équipements très polyvalents, c’està-dire<br />

des chaussures montantes pour éviter les entorses,<br />

dotées à la fois de talons décrochés (pour faciliter la montée<br />

de l’opérateur sur une échelle), d’embouts anti-écrasement<br />

ainsi que de semelles anti-perforation et aux performances<br />

anti-glissade élevées.<br />

La sécurité<br />

a du style<br />

Avec toute cette polyvalence, s’approcherait-on de la<br />

chaussure idéale ?<br />

En effet, la chaussure idéale n’est pas très éloignée des<br />

chaussures de moyenne gamme que l’on trouve aujourd’hui<br />

sur le marché. Le maître-mot étant depuis déjà plusieurs<br />

années la polyvalence, en particulier pour la maintenance<br />

et ses métiers diversifiés. Mais la chaussure dite idéale<br />

suppose des développements technologiques futurs, aujourd’hui<br />

embryonnaires, qui s’orientent vers de nouvelles<br />

matières pour les semelles et les embouts. Pour le moment,<br />

la seule limite réside dans les coûts d’industrialisation et<br />

de production de ce type de produits. Des nouveaux EPI<br />

utilisent par exemple de moins en moins d’embouts métalliques.<br />

Par ailleurs, d’importants développements ont été réalisés<br />

dans les produits plus féminins. Et cela fonctionne. L’idée<br />

étant d’abolir la frontière entre chaussure de sécurité et<br />

chaussure de loisir, tout en améliorant le confort et en maintenant<br />

les mêmes niveaux d’exigences en termes de sécurité<br />

et d’adhérence.<br />

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selon vos envies.<br />

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Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

www.lemaitre-securite.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 61


Prévention des risques<br />

Solution<br />

La gamme Macsole : un bel exemple d’innovation<br />

Industrie lourde, industrie chimique, travaux<br />

en extérieur, partout où les risques<br />

sont élevés, les environnements agressifs<br />

et les contraintes extrêmes, la gamme<br />

Macsole Extrem 2.0 se présente comme<br />

une solution performante. Et ces performances,<br />

cette gamme de chaussures de<br />

sécurité mise au point par la marque Heckel<br />

les doit à une technologie maison : le<br />

semelage Macsole Extrem 2.0 en caoutchouc.<br />

Cette technologie permet en effet<br />

aux modèles de la gamme de répondre<br />

à tous les risques sans rien sacrifier au<br />

confort : adhérence hors du commun, résistance<br />

aux températures extrêmes et aux<br />

produits agressifs, sans oublier l’absorption<br />

des chocs.<br />

Un produit qui s’appuie sur une technologie<br />

polyvalente<br />

Les semelles Macsole sont réalisées dans<br />

des mélanges uniques et exclusifs offrant<br />

des performances de résistance à l’abrasion<br />

élevées allongeant ainsi la durée de<br />

vie des équipements.<br />

En matière d’adhérence, ce caoutchouc<br />

innovant permet d’offrir des performances<br />

allant bien au-delà des exigences de la<br />

norme EN 13287. Par ailleurs, la résistance<br />

de ce caoutchouc aux températures extrêmes<br />

associée à la technologie exclusive<br />

Thermoshield Xtrem garantit une isolation<br />

thermique supérieures aux solutions classiques,<br />

à la fois contre le chaud (brûlures<br />

plantaires) et contre le froid.<br />

Le mélange caoutchouc unique et exclusif<br />

utilisé pour l’ensemble des modèles Macsole<br />

procure un effet amortissant particulièrement<br />

élevé. Les propriétés naturelles<br />

d’élasticité du caoutchouc garantissent<br />

un amorti durable. Enfin, en diminuant la<br />

fatigue liée à la marche et à la position<br />

debout prolongée, les modèles Macsole<br />

contribuent à réduire les risques d’accident.<br />

Agenda<br />

SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />

Septembre<br />

Enova Paris 2014<br />

Après son édition en province, en février<br />

dernier à Lyon, Enova Paris revient du 16<br />

au 18 septembre à Paris expo Porte de<br />

Versailles. Le salon accueillera un nouvel<br />

événement : le Forum Radiocoms.<br />

A Paris Porte de Versailles<br />

Du 16 au 18 septembre 2014<br />

>>www.enova-event.com<br />

Sepem Toulouse<br />

Deux ans après le succès de sa première<br />

édition toulousaine, le salon Sepem Industries<br />

revient du 23 au 25 septembre<br />

dans le sud-ouest avec une surface d’exposition<br />

agrandie et 452 exposants.<br />

A Toulouse (Parc des expositions)<br />

Du 23 au 25 septembre 2014<br />

>>www.sepem-industries.com<br />

Octobre<br />

Préventica Nantes<br />

Le grand événement de la sécurité et de<br />

la prévention des risques de la rentrée<br />

se déroulera au Parc des expositions<br />

de Nantes. Le salon sera, comme à son<br />

habitude, couplé d’un congrès riche en<br />

conférences.<br />

A Nantes Expo<br />

Du 7 au 9 octobre 2014<br />

>>www.preventica.com<br />

Novembre<br />

Midest<br />

Le n°1 mondial des salons de sous-traitance<br />

industrielle rassemblera les fabricants,<br />

équipementiers et assembleurs<br />

ainsi que les fournisseurs de solutions<br />

en transformation des métaux, plasturgie,<br />

électronique, microtechniques et services<br />

à l’industrie.<br />

A Paris Nord Villepinte<br />

Du 4 au 7 novembre 2014<br />

>>www.midest.com<br />

<strong>Maintenance</strong> Expo<br />

<strong>Maintenance</strong> Expo se tient dans le cadre<br />

du Midest dont l’offre complémentaire<br />

permet de mobiliser un grand nombre de<br />

donneurs d’ordres en leur proposant un<br />

panel complet de produits, services et<br />

savoir-faire dans le domaine de la maintenance.<br />

A Paris Nord Villepinte<br />

Du 4 au 7 novembre 2014<br />

>> www.maintenance-expo.com<br />

Expoprotection<br />

Expoprotection rassemblera début novembre<br />

spécialistes internationaux, équipements<br />

et solutions innovantes dans le<br />

domaine de la prévention et la gestion<br />

des risques.<br />

A Paris Nord Villepinte<br />

Du 4 au 7 novembre 2014<br />

>>www.expoprotection.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 62


PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 63


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

(programme non définitif susceptible de modification)<br />

Technologies<br />

Quel rôle joue l’automatisation dans les métiers de la maintenance ?<br />

Management<br />

Dossier spécial consacré à la GMAO :<br />

cas pratique, technologies, retours d’expérience…<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

<strong>Maintenance</strong> et gestion des équipements<br />

<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Les solutions pour réduire la consommation des machines<br />

PREVENTION DES RISQUES AU TRAVAIL<br />

La question de la gestion des déchets et du recyclage<br />

dans la maintenance<br />

Comment respecter toutes les normes ?<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin<br />

92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenanceandco.com<br />

(la rédaction n’est pas responssable des documents<br />

qui lui sont adressés, sauf demande express,<br />

ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

COMITÉ DE RÉDACTION :<br />

Gilles Pelon (Afim), Claude Pichot (Afim),<br />

Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />

ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO :<br />

Jean Garcia (P&M), Lionnel Parant (MI-<br />

MarEST – MRINA – MSNAME – MNI)<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture :<br />

RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

Répertoire des annonceurs<br />

APISOFT ..................................31 FLUKE .......................2e de couv<br />

ATHESI .....................................23 GATES .......................4e de couv<br />

CABLESAFE ...............................9 KTR ..........................................47<br />

CETIC .......................................43 LEMAITRE SECURITE ...........61<br />

CIMI ...........................................13<br />

LIDERING .................................45<br />

CNRFID ....................................25<br />

MABEO .......................3e de couv<br />

COFELY ENDEL .........................2<br />

MAINTENANCE EXPO ...........21<br />

CRC ..........................................49<br />

MAPA ........................................55<br />

DB VIB ........................................5<br />

MIDEST .....................................35<br />

DESCOURS & CABAUD ...........7<br />

DIFOPE .....................................63<br />

NDT WELDING INSPECTION ..19<br />

EVEN PRO ..............................15 PREVENTICA ...........................41<br />

ENOVA .......................3e de couv PROGICIELS ............................27<br />

EXPOPROTECTION ................60 SICK ..........................................57<br />

FLIR ..........................................29 SYNERGYS ..............................11<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Prix du numéro : 20 euros<br />

Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />

Étranger : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire<br />

à l’ordre de MRJ<br />

www.production-maintenance.com<br />

abonnement@production-maintenance.com<br />

Tél. 01 73 79 35 67<br />

IMPRESSION<br />

Léonce Deprez<br />

Zone Industrielle de Ruitz - 62620 RUITZ<br />

N° ISSN : 1632-4153<br />

Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Trimestriel – <strong>n°46</strong><br />

Août 2014<br />

PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 64


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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 65


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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 66

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