Production Maintenance n°46
Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE
Spécial Enova Paris : LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE
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TECHNOLOGIE<br />
Appliquer les CND dans les<br />
opérations de maintenance<br />
Page > 10<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
La maintenance<br />
s’ouvre à la RFID<br />
Page > 20<br />
MANAGEMENT<br />
Des méthodes pour<br />
fiabiliser les interventions<br />
Page > 28<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
L’hydraulique et<br />
l’étanchéité à l’honneur<br />
Page > 43<br />
EPI<br />
Quelles solutions pour<br />
lutter contre les TMS ?<br />
Page > 56<br />
Spécial Enova Paris<br />
LES MOYENS DE CND AU SERVICE DE LA MAINTENANCE<br />
N° 46 septembre 2014 trImestrIeL 20 €<br />
> page 10
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Editorial<br />
Faire des CND une stratégie<br />
pour la maintenance<br />
Les outils de contrôle non destructif (CND) sont de plus en plus présents dans les industries, au<br />
point de devenir indispensables pour certaines d’entre elles. Il faut en effet rappeler que les méthodes<br />
de thermographie infrarouge, de ressuage, d’analyse vibratoire et autre magnétoscopie<br />
et ultrasons, ne sont pas nouvelles. Les moyens d’inspecter l’état des ouvrages, de surveiller<br />
le comportement des machines de production ou de déceler la moindre apparition de corrosion<br />
dans les systèmes mécaniques sont de plus en plus nombreux et font preuve d’une efficacité<br />
rarement mise en doute.<br />
On trouve également les CND dans un nombre élargi de secteurs d’activité, qu’il s’agisse de<br />
l’industrie manufacturière, pharmaceutique ou agroalimentaire, l’aéronautique ou l’automobile,<br />
en production comme en maintenance. Mais ils sont aussi davantage utilisés dans les services<br />
liés à l’après-vente ou au support technique, pour l’entretien de parcs de machines ou encore de<br />
flottes d’avions ; le groupe Airbus (ex EADS), par exemple, a depuis déjà près de dix ans orienté<br />
l’une de ses stratégie vers le recours aux CND, et plus particulièrement les CND améliorés (via<br />
l’intégration d’appareils intelligents), les CND embarqués (grâce à des capteurs embarqués sur<br />
les aéronefs) ou encore le Structural Health Monitoring (SHM), autrement dit, le suivi de santé<br />
d’une structure.<br />
Aujourd’hui, les CND ont rejoint l’industrie et même si de nombreux efforts restent à fournir, notamment<br />
en termes de puissance des systèmes ou de fiabilité des capteurs, le CND profite des<br />
progrès réalisés dans des activités connexes, à commencer par l’identification, la traçabilité, les<br />
équipements informatiques sans oublier les logiciels, les systèmes d’acquisition, de traitement et<br />
de transfert de données etc. Bien plus qu’un moyen d’optimiser la maintenance, le CND se révèle<br />
être une stratégie à part entière, dotant l’entreprise d’un avantage concurrentiel. Reste aux industriels<br />
d’investir (parfois massivement) dans des équipements adéquats, une fois avoir bien défini<br />
leurs besoins et de ne pas oublier de s’entourer des compétences nécessaires ; il serait dommage<br />
d’abandonner une opportunité de croissance faute d’être capable d’utiliser le matériel…<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 1
COFELY ENDEL, LEADER EN FRANCE<br />
DE LA MAINTENANCE INDUSTRIELLE<br />
ET DES SERVICES ASSOCIÉS<br />
Mobiliser des expertises pour trouver la solution adaptée,<br />
Élaborer un projet sur mesure,<br />
Renforcer les performances de votre outils de production,<br />
Contrôler, anticiper, intervenir en urgence...<br />
ACCOMPAGNER L’INDUSTRIE DE DEMAIN<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 2
SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
Un nouveau président pour Schneider<br />
Electric France ..................................4<br />
Un centre dédié<br />
au traitement de l’air .........................4<br />
Produits & technologies<br />
La télémaintenance, une stratégie<br />
clé pour les constructeurs<br />
de machines .....................................6<br />
SPÉCIAL ENOVA PARIS 2014<br />
TECHNOLOGIES<br />
Appliquer les CND là où le doute ne doit pas exister ..................10<br />
Diagnostic de défauts dans les structures mécaniques<br />
par Subspace Fitting .......................................................................14<br />
De l’intérêt du contrôle non destructif à bord d’un bateau ..........16<br />
Le Sepem renouvelle<br />
l’expérience toulousaine ...................8<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
La RFID trouve sa place<br />
dans la maintenance .......................20<br />
La RFID, une technologie adaptée<br />
aux besoins de la maintenance ......22<br />
Quelles solutions de modélisation<br />
pour optimiser la maintenance ? .....24<br />
MANAGEMENT<br />
SPÉCIAL PRÉVENTICA NANTES<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Préventica pose ses valises à Nantes .........................................54<br />
Apprendre à combattre la première cause<br />
de maladies professionnelles ..........................................................56<br />
Protection des pieds :<br />
répondre à la diversité de la maintenance ...................................59<br />
L’amélioration de la fiabilité passe par<br />
la « monétisation » des risques .........28<br />
La TPM, un levier de sécurité<br />
pour la maintenance .......................32<br />
Intégrer la maintenance<br />
à chaque étape d’un projet ..............37<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Artema demande la suppression<br />
de deux fiches d’opération ..............42<br />
Spécial Hydraulique - Etanchéité<br />
Ne pas délaisser l’état des<br />
équipements hydrauliques ..............43<br />
Les compteurs de particules :<br />
un élément crucial<br />
pour la maintenance .......................45<br />
Quelques principes<br />
de précautions ................................47<br />
L’étanchéité, un élément<br />
encore trop peu pris en compte ......48<br />
Une gamme de tuyaux pour projection<br />
d’eau à très haute pression ............49<br />
Simplifier l’installation de vannes<br />
avec des manifolds .........................51<br />
La gamme Macsole :<br />
un bel exemple d’innovation .............62<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
SKF aide Argos à adopter<br />
une approche<br />
de maintenance proactive<br />
Argos, l’un des plus grands producteurs<br />
de ciment d’Amérique latine, a choisi SKF<br />
comme fournisseur d’une large gamme<br />
de services et de produits techniques<br />
pour ses opérations en Colombie pour les<br />
trois années à venir. SKF fournit à Argos<br />
des services mécaniques et de fiabilité<br />
technique, ainsi que des services et des<br />
solutions de maintenance conditionnelle,<br />
qui aideront Argos à adopter une approche<br />
de maintenance proactive afin de garantir<br />
le fonctionnement fiable des convoyeurs,<br />
réducteurs et broyeurs de ses quatre plus<br />
grands sites colombiens.<br />
De plus, dans le cadre du renouvellement<br />
d’un accord visant un fonctionnement<br />
opérationnel sans panne, SKF fournira tous<br />
les équipements nécessaires – des roulements,<br />
paliers et joints jusqu’à la formation<br />
et l’ingénierie d’application – afin de<br />
soutenir les activités d’Argos dans ses dix<br />
usines en Colombie.<br />
Descours & Cabaud reprend<br />
Irrigaronne<br />
Le groupe Descours & Cabaud, leader de<br />
la distribution professionnelle en France et<br />
acteur majeur en Europe, a repris en juin<br />
dernier la société Irrigaronne, située à Boé,<br />
près d’Agen dans le Lot-et-Garonne. Cette<br />
société spécialisée dans les métiers de<br />
l’eau, et plus particulièrement les espaces<br />
verts, les jardins et l’irrigation agricole,<br />
compte huit agences. Son chiffre d’affaires<br />
est de 24 millions d’euros avec un effectif<br />
de quatre-vingt-cinq collaborateurs.<br />
Un « grand » de l’aéronautique<br />
adopte la solution de Dictao<br />
Dictao, éditeur logiciel dans le domaine<br />
de l’authentification forte et de la signature<br />
électronique, a annoncé qu’un des<br />
grands acteurs de l’aéronautique prévoit<br />
de déployer à grande échelle sa solution<br />
de signature sur tablette déconnectée. Afin<br />
d’optimiser la maintenance de ses avions,<br />
l’industriel va proposer au personnel naviguant<br />
de répertorier à l’aide d’une tablette<br />
l’ensemble des événements observés en<br />
vol et les signer électroniquement, afin<br />
de s’affranchir des rapports sous format<br />
papier signés à la main. La solution de signature<br />
électronique sur tablette ou smartphone<br />
en mode déconnecté (sans réseau),<br />
a la même valeur légale qu’une signature<br />
manuscrite. Cette solution devrait être généralisée<br />
dans le courant 2015.<br />
Nomination<br />
Un nouveau président<br />
pour Schneider Electric France<br />
Luc Rémont a été nommé président de<br />
Schneider Electric France. Il succède<br />
à Guy Dufraisse qui prend la direction du<br />
marketing opérationnel de l’activité Partner<br />
Projects de Schneider Electric. Désormais,<br />
Luc Rémont aura la mission d’assurer le positionnement<br />
stratégique global de Schneider<br />
Electric en France et le développement<br />
opérationnel de ses différentes activités. Il<br />
représentera également le groupe auprès<br />
des pouvoirs publics, des différentes organisations<br />
privées ou publiques, ainsi que des<br />
partenaires sociaux.<br />
Parcours<br />
Agé de 44 ans, Luc Rémont est diplômé de<br />
l’Ecole Polytechnique, ingénieur de l’Ecole<br />
nationale supérieure des techniques avancées<br />
(Ensta), débute sa carrière comme<br />
ingénieur à la Délégation générale pour l’armement<br />
(DGA) de 1993 à 1996. De 1996 à<br />
2007, il occupe plusieurs fonctions au ministère<br />
de l’Economie, des finances et de<br />
l’industrie. Il rejoint la Banque Merrill Lynch<br />
en 2007 et prend en 2009 la direction de la<br />
banque de financement et d’investissement<br />
Bank of America Merrill Lynch en France.<br />
Luc a rejoint Schneider Electric au début du<br />
printemps 2014. Sa nomination en tant que<br />
président de la filiale française est effective<br />
depuis le 15 juillet 2014.<br />
Aéraulique<br />
Un centre dédié au traitement de l’air<br />
Le groupe SFPI a inauguré le 13 juin dernier,<br />
à La Chapelle d’Armentières (Lille),<br />
le pôle Neu, un tout nouveau centre d’essais<br />
et de formation aéraulique. Ce centre<br />
de pointe, appartenant au pôle Neu (groupe<br />
SFPI), a pour vocation d’effectuer essais,<br />
mesures et contrôles sur des systèmes et<br />
équipements mettant en œuvre différentes<br />
techniques d’utilisation de l’air dans l’industrie.<br />
Nécessitant un investissement de 3 millions<br />
d’euros, ce centre est l’un des plus importants<br />
en Europe dans le secteur privé. Il permettra<br />
de simuler toutes les solutions de traitement<br />
de l’air et de process utilisant la force<br />
aéraulique. Qu’il s’agisse de protéger l’environnement<br />
ou les opérateurs des poussières<br />
et des vapeurs nocives (métier de Delta Neu)<br />
mais aussi de mettre en place des process<br />
de transport pneumatique des poudres et<br />
granulés (métier de Neu International Process),<br />
les systèmes doivent faire l’objet de<br />
contrôle précis.<br />
Le centre dispose ainsi, sur une surface de<br />
1 000 m2, de plus d’une dizaine de points de<br />
test et simulation. La société Neu Automation<br />
met également au point au sein du centre ses<br />
programmes d’automatisation des process<br />
développés. Les ventilateurs de la société<br />
Févi International entrent dans la plupart des<br />
systèmes. Le pôle Neu est également équipé<br />
de salles de stages et de bancs de formation<br />
pratique ; il dispense une gamme complète<br />
de stages de formation aux techniques de<br />
l’air.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 4
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 5
ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Solutions<br />
La télémaintenance, une stratégie clé<br />
pour les constructeurs de machines<br />
De nombreux constructeurs de machines cherchent à nouer une relation étroite et durable avec leurs clients grâce<br />
à un support après-vente fiable et de qualité, prenant ainsi conscience de l’importance de la télémaintenance. Ils<br />
savent aussi que la plupart de leurs clients utilisent toujours d’anciens modems téléphoniques malgré les connexions<br />
instables et non sécurisées ainsi que les transferts très longs de fichiers. eWON entend donner à ces sociétés une<br />
raison de plus d’abandonner la connexion téléphonique ; et celle-ci passe par le lancement sur le marché de nouveaux<br />
routeurs VPN.<br />
La société eWON présente la nouvelle<br />
gamme eWON Cosy (COmmunication<br />
made eaSY), des routeurs VPN industriels<br />
pour la gestion à distance des<br />
équipements industriels, et destinés aux<br />
clients exigeant un accès distant rapide à<br />
leurs API. Cette solution est conçue pour<br />
remplacer les anciennes connexions téléphoniques<br />
RTC et exploiter le réseau<br />
LAN existant du client.<br />
L’eWON Cosy 141 complète la gamme<br />
existante de solutions d’accès distant aux<br />
API, dont l’eWON 2005CD avec alarme<br />
et le 4005CD avec historisation des données.<br />
Cette nouvelle gamme comprend<br />
des produits durables et adaptés aux environnements<br />
industriels difficiles, bénéficiant<br />
d’une garantie usine étendue de dixhuit<br />
mois et d’un prix compétitif qui permet<br />
aux clients, constructeurs et intégrateurs<br />
de systèmes de se connecter aux machines<br />
au même prix qu’un modem industriel.<br />
« Cette nouvelle initiative d’eWON<br />
garantit un accès distant aux machines<br />
à un coût abordable, déclare Serge Bassem,<br />
directeur général d’eWON. De nombreuses<br />
sociétés cherchent une solution<br />
optimisée pour accéder à distance à leurs<br />
machines et communiquer en temps réel<br />
avec l’équipement d’automatisation (API,<br />
IHM, lecteur et caméra IP) pour dépanner<br />
leurs clients sans se rendre sur site. »<br />
Fournir une assistance immédiate<br />
au client<br />
L’eWON Cosy 141, avec une nouvelle interface<br />
Web, est très simple à installer. En<br />
quinze minutes, l’ingénieur peut utiliser la<br />
connexion VPN sécurisée pour contacter<br />
n’importe quel API série ou Ethernet.<br />
« L’ingénieur a également la possibilité,<br />
comme s’il était à côté de la machine, de<br />
télécharger des projets, manipuler une<br />
IHM à distance, déboguer le programme<br />
de l’API et, si nécessaire, télécharger<br />
d’autres paramètres ou programmes, le<br />
tout à distance pour fournir une assistance<br />
immédiate au client », poursuit Serge<br />
Bassem.<br />
Pierre Crokaert, CTO et cofondateur<br />
d’eWON, a déclaré que la nouvelle<br />
gamme était entièrement compatible avec<br />
l’application web Talk2M d’eWON qui établit<br />
une communication VPN sécurisée<br />
via Internet entre l’utilisateur et la machine<br />
distante. « Avec la pleine intégration des<br />
normes de sécurité informatique, Talk2M<br />
permet de créer un tunnel de communication<br />
sécurisé via Internet entre l’utilisateur<br />
et la machine distante sans aucune<br />
modification des paramètres de sécurité<br />
du réseau informatique aux deux extrémités,<br />
explique Serge Bassem. Cette innovation<br />
majeure facilite le déploiement sur<br />
les sites des clients, et l’utilisateur peut<br />
uniquement accéder aux périphériques<br />
installés derrière l’unité eWON et n’a pas<br />
accès au réseau local du client. Elle offre<br />
également une visibilité totale avec le<br />
rapport de connexion. » Serge Bassem,<br />
PDG d’eWON de conclure : « L’eWON<br />
Cosy permet d’accéder instantanément<br />
aux machines des constructeurs et de réagir<br />
plus rapidement. Grâce au système<br />
de télé-support et de télémaintenance,<br />
ils devront se rendre moins souvent sur<br />
site, avec à la clé un gain de temps et<br />
d’argent. »<br />
Michael Levy<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 6
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ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Une nouvelle génération d’outils<br />
pour les professionnels de la<br />
maintenance<br />
RS Components (RS), la marque commerciale<br />
d’Electrocomponents, leader mondial<br />
de la distribution de composants électroniques<br />
et de maintenance, vient d’étendre<br />
sa gamme de produits de la marque RS<br />
avec une sélection d’outils manuels spécifiquement<br />
conçus pour les électriciens<br />
et les professionnels de la maintenance.<br />
Cette gamme comprend des produits novateurs<br />
tels que des marteaux avec un<br />
manche révolutionnaire indestructible, des<br />
outils multifonctions en acier inoxydable<br />
pour une utilisation industrielle et un couteau<br />
avec un système de sécurité breveté<br />
de blocage de lame et un mécanisme<br />
d’échange rapide de lame.<br />
Événement<br />
Le Sepem renouvelle<br />
l’expérience toulousaine<br />
Deux ans après le succès de sa première édition toulousaine, le salon Sepem Industries<br />
revient du 23 au 25 septembre dans le sud-ouest de la France avec la même<br />
ambition : répondre à toutes les attentes techniques de ses visiteurs et ce en un<br />
temps optimisé.<br />
Un système d´assemblage de<br />
tubes en acier Inoxydable pour<br />
charges lourdes<br />
RK Rose+Krieger vient de lancer sur le<br />
marché de nouveaux systèmes d’assemblage<br />
de tubes d’acier Robust Clamps<br />
capables de répondre simplement aux difficultés<br />
raccorder de façon fiable et stable<br />
des tubes ronds et rectangulaires et de<br />
les desserrer aisément dans un environnement<br />
exigeant. Les raccords en acier<br />
inoxydable Robust Clamps sont surtout importants<br />
pour les utilisateurs des secteurs<br />
chimique et alimentaire. En raison de leur<br />
robustesse extrême, de leur résistance aux<br />
vibrations, aux chocs, à la corrosion et de<br />
leur facilité de nettoyage, ils sont particulièrement<br />
appropriés pour des applications<br />
dans l’embouteillage de boissons, l’emballage<br />
et la technologie des procédés<br />
industriels, ainsi que pour l’utilisation en<br />
plein air et dans des dispositifs avec des<br />
contraintes thermiques exigeantes.<br />
Un produit d’entretien pour les<br />
surfaces plaquées or<br />
Distributeur exclusif de la marque CAIG en<br />
France, la société Cotelec présentera sur le<br />
prochain salon Enova Paris 2014, la nouvelle<br />
gamme de produits de maintenance<br />
pour les composants et les équipements<br />
électroniques, baptisée Deoxit Gold GX. Ce<br />
produit de maintenance a été mis au point<br />
pour un entretien plus adapté des surfaces<br />
plaquées or de tous les composants et<br />
équipements électroniques. Il permet de<br />
nettoyer, désoxyder, lubrifier et protéger<br />
tout ce type de surfaces.<br />
Les Sepem, c’est toujours un succès ! Et<br />
si l’édition toulousaine, la plus récente à<br />
ce jour, correspondait davantage à une demande<br />
explicite des clients du groupe Even<br />
Pro (organisateur des salons Sepem) qu’au<br />
concept traditionnel de ces rendez-vous semestriels<br />
(villes de taille moyenne, faciles<br />
d’accès, orientés vers des marchés régionaux<br />
etc.), elle a remporté un taux de satisfaction<br />
tout aussi impressionnant, de l’ordre<br />
de 96%.<br />
Un argument bien suffisant pour renouveler<br />
l’édition toulousaine et agrandir de manière<br />
significative (+40%) la surface d’exposition,<br />
laquelle passe de 7 000 mètres carrés en<br />
2012 à 10 000 cette année. Hausse toute<br />
aussi importante et logique du nombre des<br />
exposants qui passe précisément de 396 à<br />
452. « Le salon affichait déjà complet avant<br />
l’été, s’enthousiasme Philippe Dutheil, directeur<br />
des Sepem Industries. La croissance de<br />
cette édition est bien réelle mais raisonnée.<br />
Nous souhaitons en effet rester fidèles à<br />
notre concept ».<br />
Une recette qui marche<br />
Ce concept, c’est celui qui repose sur de petits<br />
salons régionaux mais très techniques.<br />
« Notre principal objectif demeure la qualité<br />
de l’offre ». C’est pourquoi le salon ne badge<br />
pas les étudiants et n’acceptent que les<br />
niveaux Bac +2 de manière à privilégier les<br />
professionnels. L’idée est bien de répondre<br />
par des solutions techniques et technologiques<br />
à toutes sortes de besoins rencontrés<br />
dans l’industrie ; « il ne s’agit pas d’un salon<br />
dans lequel on se promène ou l’on prend<br />
la température du marché et on observe les<br />
tendances technologiques ; d’autres événements<br />
en France et en Europe s’en chargent<br />
parfaitement. Les Sepem sont là pour répondre<br />
à des problèmes techniques », rappelle<br />
Philippe Dutheil.<br />
Néanmoins, le directeur du Sepem précise<br />
que ce salon, situé en région, est d’envergure<br />
nationale ; les entreprises présentes sont nationales,<br />
régionales ou des filiales françaises<br />
de groupes européens ou internationaux.<br />
« Les Sepem proposent en effet une offre<br />
nationale en région et des solutions dans<br />
tous les secteurs d’activité », conclut Philippe<br />
Dutheil. L’occasion de rappeler que cette<br />
nouvelle édition toulousaine ne s’adresse<br />
pas uniquement aux acteurs et aux sous-traitants<br />
de l’industrie aéronautique mais bien à<br />
tous les domaines d’avitités.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 8
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 9
Technologie<br />
Événement<br />
Appliquer les CND là où le doute ne doit pas exister<br />
Enova Paris, le salon des technologies en électronique, mesure, vision et optique, se tiendra du 16 au 18 septembre<br />
2014 à Paris Porte de Versailles. L’occasion de découvrir, à travers un dossier spécialement dédié au contrôle non<br />
destructif (CND), quelles technologies s’offrent aujourd’hui aux professionnels de la maintenance. Ce dossier met<br />
également en avant des retours d’expérience et des mises en pratique de solutions technologiques de plus en plus<br />
efficaces.<br />
Comme son nom l’indique, le contrôle<br />
non destructif (CND), c’est l’art de<br />
contrôler et d’examiner la matière sans la<br />
détruire, certifier qu’elle est bien conforme<br />
aux exigences et qu’elle n’engendrera<br />
pas de défaillance. Les CND concernent<br />
toutes les matières métalliques et aciers,<br />
de l’inox au titane, sans oublier certains<br />
alliages.<br />
En opposition avec les essais physiques<br />
par la magnétoscopie, les ultrasons, les<br />
tests de dureté, de ferrite ou d’étanchéité,<br />
sans oublier la radiographie. On distingue<br />
deux étapes dans les opérations<br />
de CND : les contrôles de surface (ou<br />
contrôles surfaciques) et les contrôles<br />
volumiques. La première étape consiste<br />
à détecter une défaillance entre 0 et<br />
1 mm de la surface de la matière ; elle<br />
fait appel à un procédé bien particulier :<br />
Une résolution capable d’identifier<br />
tout problème potentiel<br />
La caméra thermique Flir E8 ouvre à l’utilisateur une nouvelle dimension de<br />
l’inspection. Elle remplace avantageusement les pyromètres, car elle produit<br />
une image thermique dont chaque pixel porte une donnée de température.<br />
La Flir E8 de 320 × 240 pixels est en mesure de scruter l’ensemble<br />
d’une installation et identifier tout problème potentiel, y compris sur une<br />
très petite zone.<br />
La nouvelle fonction de réglage manuel du niveau et de la plage des<br />
images thermiques permet de commander la luminosité et le contraste, afin<br />
de déceler des différences de température plus subtiles et des détails plus<br />
fins. Conçue pour les utilisateurs novices, la caméra mesure les températures<br />
jusqu’à +250°C et fournit instantanément des images thermiques au<br />
format JPEG, avec toutes les données de température nécessaires. Enfin,<br />
la technologie MSX brevetée par Flir fournit en temps réel des images thermiques<br />
nettes permettant ainsi d’identifier la cible plus rapidement.<br />
le ressuage*. Après avoir bien nettoyé<br />
la pièce à contrôler, on applique un pénétrant<br />
(c’est-à-dire un liquide coloré<br />
ou fluorescent) qui permet de pénétrer<br />
la surface par capillarité à l’intérieur de<br />
tous les défauts que l’on peut trouver (fissures,<br />
corrosion, piqûres, criques de rectification,<br />
gouttes froides etc.). L’excès de<br />
pénétrant est ensuite éliminé par lavage<br />
puis séché. Grâce à cette méthode, il est<br />
possible de détecter et de résoudre les<br />
causes de discontinuités présentes sur la<br />
surface.<br />
Un autre procédé, celui de la magnétoscopie,<br />
« consiste à aimanter la pièce<br />
à contrôler à l’aide d’un champ magnétique<br />
suffisamment élevé. En présence<br />
d’une discontinuité, les lignes de force<br />
du champ magnétique subissent une distorsion<br />
qui génère un “champ de fuite”,<br />
appelé également ‘’fuite de flux magnétique’’<br />
», selon la définition donnée par<br />
ndt Welding Inspection, une société créée<br />
en 2006 par Nicolas Capelle, son actuel<br />
dirigeant. Employant huit personnes à<br />
temps plein, ndt est spécialisée dans le<br />
contrôle de qualité et le contrôle non destructif<br />
dans l’industrie et l’énergie comme<br />
le nucléaire et le pétrole. « Nous intervenons<br />
notamment sur les pipelines afin<br />
de contrôler les opérations de soudage<br />
et s’assurer qu’elles ont toutes été bien<br />
réalisées et qu’elles ne présentent aucune<br />
défaillance, donc aucun danger »,<br />
précise Nicolas Capelle. Le monde de<br />
la construction, avec des clients comme<br />
Vinci Construction, fait également appel<br />
à ndt afin de certifier la bonne tenue des<br />
structures métalliques de ses bâtiments.<br />
ou en environnement (à l’image des tests<br />
de fatigue ou d’étirement par exemple)<br />
– même si ces deux domaines sont très<br />
souvent complémentaires –, les CND font<br />
appel à différents procédés allant du ressuage<br />
à l’analyse vibratoire en passant<br />
Le contrôle volumique<br />
La seconde grande étape des CND<br />
consiste cette fois à rechercher les défauts<br />
à l’intérieur de la matière. Cette<br />
étape passe par plusieurs procédés, à<br />
commencer par les ultrasons. Véritable<br />
échographie de la matière, les ultrasons<br />
* Le ressuage est par définition la résurgence d’un liquide (ou d’un gaz) d’une discontinuité dans laquelle il s’était préalablement introduit au cours<br />
d’une opération d’imprégnation.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 10
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 11
Technologie<br />
Une solution sans fil avec application mobile<br />
et partage sur le Cloud<br />
Le système Fluke Connect permet aux techniciens de maintenance de transmettre, sans fil, les données de mesure depuis les outils de diagnostic<br />
vers les smartphones, pour un stockage de données sécurisé sur le Cloud et un accès illimité pour les équipes sur le terrain. Il est ainsi<br />
possible de connecter sans fil jusqu’à 20 outils Fluke avec l’application, y compris les multimètres numériques, les caméras infrarouges, les<br />
contrôleurs d’isolement, les ampèremètres et les modules de tension, de courant et de température.<br />
Les techniciens peuvent enregistrer automatiquement des mesures et des images infrarouges avec AutoRecord sur la solution de stockage<br />
Fluke Cloud depuis n’importe quel site et sans avoir à prendre des notes. Tous les collaborateurs équipés d’un smartphone et de l’application<br />
peuvent consulter ces données.<br />
Les appels vidéo ShareLive facilitent la collaboration entre les membres de l’équipe (partage en temps réel, approbation pour une réparation<br />
ou réponses à diverses questions tout en restant sur le terrain). Fluke Connect est également doté de la fonction d’historique Equipment-<br />
Log (attribution de mesures à des équipements spécifiques et historique de données de mesure de test sur le Cloud). Enfin, avec TrendIt, les<br />
techniciens affichent leurs données sous forme de graphique, repèrent les tendances et prennent des décisions éclairées.<br />
Mesurer l’étalonnage de ses capteurs,<br />
rapidement et simplement<br />
Le système d’étalonnage 9110D de PCB Piezotronics permet d’effectuer l’étalonnage<br />
de ses instruments de mesure pour s’assurer de leur efficacité et de leur précision<br />
lors de leur utilisation sur site. Cette opération d’étalonnage étant effectué en<br />
moyenne une fois par an, voire tous les deux ans, il est désormais possible de la<br />
réaliser plus régulièrement sur l’ensemble de son parc, sans contraintes logistiques,<br />
rapidement et de façon autonome. PCB Piezotronics propose ainsi un système portable<br />
permettant d’étalonner ses capteurs.<br />
Conçu pour les services de maintenance industrielle, ce système est composé d’un<br />
set complet d’étalonnage en une seule valise, sur batterie, « tout terrain ». Il permet<br />
la calibration d’accéléromètres, de transmetteurs 4-20 mA, de vibroswitches électroniques,<br />
de sondes de proximité, des systèmes PLC, DCS et Scada, des systèmes<br />
online et analyseurs. Le paramétrage et l’affichage des données se font en temps<br />
réel et ma mémoire interne est capable de contenir jusqu’à 500 enregistrements. Le<br />
transfert de données s’effectue par port USB puis l’exploitation des résultats et le<br />
certificat d’étalonnage sont délivrés sous excel.<br />
mettent en œuvre des palpeurs capables<br />
de couvrir et de mesurer tous les angles.<br />
On émet donc une onde ultrasonore qui<br />
se propage dans la pièce et se réfléchit,<br />
à la manière d’un écho, sur les obstacles<br />
qu’elle rencontre (anomalies, limites de la<br />
pièce). L’intérêt de ce procédé est multiple<br />
et va de la mesure d’épaisseur sur les<br />
revêtements à la vérification de la conformité<br />
des soudures en passant par le<br />
contrôle des équipements sans pour autant<br />
les démonter, mais aussi la mesure<br />
de corrosions internes ou externes ainsi<br />
que le contrôle d’adhérence et de délaminage.<br />
« Les technologies multi-éléments,<br />
munies de deux palpeurs, permettent<br />
aujourd’hui de voir, à partir d’une seule<br />
opération de scanner, tous les défauts et<br />
sous tous les angles avec une précision<br />
de l’ordre du micron », rappelle le patron<br />
de ndt.<br />
Autre grand domaine d’activité de CND :<br />
l’analyse vibratoire. Très utilisée dans<br />
les opérations de maintenance conditionnelle,<br />
l’analyse vibratoire permet<br />
de détecter une multitude de défauts<br />
comme le balourd mécanique (encrassement,<br />
arrachement matière...), magnétique<br />
(court-circuit rotorique, statorique)<br />
ou thermique (dilatation thermique),<br />
les délignages, les défauts de roulement<br />
(usure, défaut de graissage...),<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 12
Technologie<br />
Un capteur performant pour la surveillance de grandes structures<br />
SensoLuxTM se présente comme une solution de surveillance et géolocalisée mise au point par la Jeune entreprise innovante (JEI) Cementys.<br />
Il s’agit d’un capteur à fibre optique conçu pour mesurer en continu la température ainsi que les déformations en un grand nombre de points<br />
sur des distances multikilométriques. Réalisé autour de quatre fibres optiques standard utilisées dans le domaine de télécommunications, ce<br />
capteur profite de propriétés de transmission élevées et de leur grande sensibilité à la température et aux déformations.<br />
La surveillance d’installations telles que des pipelines représente un enjeu majeur pour leurs exploitants, en particulier lorsque les conditions<br />
environnementales sont susceptibles d’affecter l’intégralité de la conduite (tassement, glissement de terrain etc.). SensoLuxTM a été mis en<br />
place avec succès sur le pipeline de la Société du Pipeline Méditerranée-Rhône (SPMR) dans une zone particulièrement complexe (pente<br />
raide, traversée de rivière) en Haute-Savoie. Les trois brins de SensoLuxTM déployés à 120° sur le pipeline permettent de suivre l’évolution de<br />
son profil géométrique dans le temps et d’anticiper d’éventuels désordres.<br />
d’instabilité d’arbre sur les paliers lisses, d’engrenage (dent détériorée<br />
sur un pignon, arbre cintré, ensemble du profil de denture<br />
détérioré...) ou, plus globalement, les défauts des machines<br />
et des structures environnantes (fréquences critiques proches<br />
d’une fréquence excitatrice, résonance de paliers, de châssis,<br />
de suspensions, de canalisations...). « Le spectre de la vibration<br />
permet de mettre en lumière des défauts de fatigue de matériaux,<br />
de désalignement d’arbre ou des fissurations pouvant<br />
causer une rupture de la matière », détaille Nicolas Capelle.<br />
Enfin, l’entreprise s’est équipée d’outils de numérisation 3D<br />
mis au point par le Canadien Creaform qui a développé des<br />
solutions dans ce domaine pour la recherche de défauts surfaciques<br />
de corrosion. Avec ce système de numérisation, ndt<br />
Welding Inspection a considérablement accéléré ses opérations<br />
de contrôle, passant d’un mètre à cinq mètres de pipe inspecté<br />
en l’espace d’une heure !<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 13
Technologie<br />
Méthode<br />
Diagnostic de défauts dans les structures<br />
mécaniques par Subspace Fitting<br />
La localisation de défauts dans les<br />
structures mécaniques est une tache<br />
cruciale pour de nombreuses applications<br />
industrielles. Prédire de manière précoce<br />
un endommagement permet alors de réduire<br />
considérablement les coûts liés à<br />
la maintenance. Dans cette optique de<br />
nombreuses méthodes basées sur l’analyse<br />
vibratoire ont émergé ces dernières<br />
années.<br />
Plus particulièrement, les méthodes basées<br />
sur le recalage de modèles Eléments<br />
Finis (EF) visent à corréler un<br />
modèle numérique avec des données<br />
expérimentales issues de la structure<br />
surveillée. La corrélation est effectuée en<br />
ajustant les paramètres incertains du modèle.<br />
Lorsque ces paramètres sont sensibles<br />
aux défauts, il est alors possible de<br />
les diagnostiquer.<br />
La méthode présentée est basée sur le<br />
recalage d’une matrice d’observabilité<br />
obtenue par EF à partir d’une matrice<br />
d’observabilité identifiée expérimentalement<br />
par une méthode temporelle de<br />
sous-espaces. Cette technique appelée<br />
Subspace Fitting est illustrée par la localisation<br />
d’une fissure dans une poutre.<br />
Théorie<br />
Le SF est un concept qui vise à faire correspondre<br />
le comportement dynamique<br />
d’une matrice d’observabilité construite<br />
par EF () avec celle obtenue expérimentalement<br />
() à partir d’une identification par<br />
sous-espaces. Un problème de la forme<br />
est obtenu, où sont les paramètres du<br />
modèle EF à recaler. L’optimisation est<br />
conduite au travers d’un algorithme de<br />
Gauss-Newton. La synoptique de la méthode<br />
est reportée en Figure 1.<br />
Pour les systèmes mécaniques, une fissure<br />
peut être modélisée par une perte<br />
de rigidité locale. D’un point de vue du<br />
modèle EF, cela se traduit par une variation<br />
du module d’Young au niveau de<br />
l’endommagement.<br />
Pour diagnostiquer ce défaut le modèle<br />
EF est partitionné en deux sous-structures.<br />
L’une d’entre elle étant associé<br />
au défaut. En choisissant comme paramètres<br />
à recaler la largeur, la position<br />
du centre et le module d’Young de cette<br />
sous-structure, la méthode permet alors<br />
de localiser l’endommagement et d’en estimer<br />
son importance.<br />
Application expérimentale pour une<br />
poutre<br />
Figure 2<br />
La méthode proposée est appliquée à la<br />
localisation d’un défaut dans une poutre.<br />
Cette poutre possède les caractéristiques<br />
géométriques suivantes : une longueur<br />
de 1 m, une largeur de 0.0249 m et une<br />
épaisseur de 0.0053 m. Ses caractéristiques<br />
physiques sont celles de l’acier,<br />
c’est à dire un module d’Young de 200<br />
GPa, une densité de 7 850 kg/m3 et<br />
un coefficient de Poisson de 0.3. Cette<br />
poutre est encastrée à l’une de ses extrémités.<br />
La poutre est excitée par un marteau<br />
d’impact à 0.25 m de l’encastrement.<br />
Trois accéléromètres sont utilisés pour<br />
enregistrer la réponse temporelle, d’une<br />
durée de 5s, échantillonnée à 2 048 Hz,<br />
positionnés à 0.1 m, 0.5 m et 0.9 m de<br />
l’encastrement (Figure 2).<br />
Le défaut est obtenu en sciant la poutre<br />
sur une largeur de 0.0006 m et une profondeur<br />
de 0.004 m, à 0.2 m de l’encastrement.<br />
À la fin de la procédure, le défaut est localisé<br />
entre les postions 0.19 m et 0.21<br />
m avec une réduction du module d’Young<br />
de 77%. Les résultats de la localisation<br />
de l’endommagement sont reportés en<br />
Figure 3.<br />
Conclusion<br />
Figure 3<br />
Une méthode de recalage de modèle EF<br />
est utilisée pour diagnostiquer un défaut<br />
dans une poutre. La méthode est basée<br />
sur le SF et l’emploi d’un modèle EF<br />
sous-structuré. La méthode est appliquée<br />
pour la localisation d’un défaut dans une<br />
poutre, en recalant les paramètres de la<br />
sous-structure relative au défaut. Après<br />
recalage le défaut est localisé avec une<br />
bonne précision. Cette méthode est applicable,<br />
en utilisant une stratégie différente<br />
de localisation, au diagnostic de<br />
plusieurs défauts, et pour des structures<br />
mécaniques plus complexes.<br />
Roger Serra (ENI Val-de-Loire)<br />
Remerciements<br />
Les auteurs remercient l’Union européenne<br />
(Feder Centre) et le Conseil régional du<br />
Centre pour leur soutien financier.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 14
BRIVE<br />
PERIGUEUX<br />
BORDEAUX<br />
AGEN<br />
12<br />
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34<br />
12<br />
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34<br />
METZ<br />
STRASBOURG<br />
NANCY<br />
COLMAR<br />
DIJON<br />
BESANÇON<br />
ROUEN<br />
DOUAI<br />
AMIENS<br />
PARIS<br />
AMIENS<br />
ROUEN<br />
CAEN<br />
PARIS<br />
CHARTRES<br />
12<br />
12<br />
34<br />
34<br />
BELGIQUE<br />
REIMS<br />
CAEN<br />
RENNES<br />
LE MANS<br />
TOURS<br />
ANGERS<br />
LA ROCHELLLE<br />
ORLEANS<br />
12<br />
34<br />
LYON<br />
12<br />
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34<br />
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NORD (Douai)<br />
27 - 28 - 29 janvier 2015<br />
500 Exposants<br />
ÉDITION 4<br />
ÉDITION 4<br />
SUD-EST (Avignon)<br />
02 - 03 - 04 juin 2015<br />
420 Exposants<br />
CENTRE OUEST (Angers)<br />
6 - 7 - 8 octobre 2015<br />
450 Exposants<br />
ZONE EST<br />
11 610 Sites<br />
41 555 Décideurs<br />
ZONE NORD<br />
(+Belgique)<br />
15 663 Sites<br />
62 991 Décideurs<br />
ZONE CENTRE OUEST<br />
13 975 Sites<br />
45 740 Décideurs<br />
Nord-Ouest<br />
ÉDITION 1<br />
NOUVEAU<br />
NORD-OUEST (Rouen)<br />
26 - 27 - 28 janvier 2016<br />
350 Exposants<br />
ÉDITION 6<br />
EST (Colmar)<br />
31 mai - 1er - 2 juin 2016<br />
500 Exposants<br />
ZONE SUD-OUEST<br />
9 800 Sites<br />
39 300 Décideurs<br />
Nord-Ouest<br />
ZONE NORD-OUEST<br />
10 534 Sites<br />
35 615 Décideurs<br />
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Technologie<br />
Retour d’expérience<br />
De l’intérêt du contrôle non destructif<br />
à bord d’un bateau<br />
Les conditions de travail en pleine mer ont beau être radicalement différentes de celles de l’industrie « terrienne »,<br />
il n’en demeure pas moins que l’environnement extrême auquel les navires sont confrontés au quotidien peuvent<br />
beaucoup apporter, de par leur expérience, aux services de maintenance. C’est ce que nous explique Lionnel Parant,<br />
officier mécanicien et ingénieur de maintenance, à travers les CND et leurs bonnes pratiques d’utilisation.<br />
En mer, il est primordial qu’un bateau<br />
ait un excellent taux de disponibilité<br />
opérationnelle. Il en est, a fortiori, de<br />
même pour ses équipements. Il va sans<br />
dire que ce principe reste évident comme<br />
dans toute entreprise, mais en mer, où<br />
l’environnement est bien spécifique pour<br />
un « terrien » et peut être hostile et périlleux,<br />
la (sur)vie à bord demeure entièrement<br />
tributaire du bon fonctionnement<br />
du navire et de ses installations. Outre<br />
l’aspect financier, une usine entièrement<br />
à l’arrêt n’aura pas le même impact sur<br />
la sécurité qu’un navire accidentellement<br />
stoppé en mer et ainsi livré aux caprices<br />
de la météo ; beaucoup d’épaves<br />
gisant dans les fonds au large de nos<br />
côtes peuvent en témoigner1. Dans ce<br />
contexte, nous sentons bien l’impérieuse<br />
nécessité d’un taux optimal de la disponibilité<br />
opérationnelle des équipements<br />
embarqués d’un bateau en mer tant la<br />
sécurité et la vie des personnes à bord<br />
en dépendent.<br />
De la disponibilité opérationnelle (Do)<br />
Plusieurs définitions peuvent être données<br />
en fonction de la stratégie de maintenance<br />
adoptée ou du contexte des<br />
activités. Pour autant un grand nombre<br />
d’officiers mécaniciens et d’acteurs de la<br />
réparation navale perçoivent le taux de<br />
disponibilité opérationnelle comme étant :<br />
Où :<br />
• MTBF : mean time between failure<br />
(temps moyen entre les pannes)<br />
• MITBF : mean inactive time between<br />
failure (pour un équipement stoppé, le<br />
terme MITBF est lié à sa capacité technique<br />
à être en état de fonctionner pour<br />
une opération donnée, dans un environnement<br />
défini et en présence du personnel<br />
apte à le conduire)<br />
• MTTR : mean time to repair (temps<br />
moyen pour réparer)<br />
• MPT : mean preventive time (temps de<br />
maintenance préventive)<br />
• MLDT : mean logistic delay time (temps<br />
Mesure d’épaisseur de revêtement de peinture de coque de bateau<br />
d’indisponibilité relatif à la logistique)<br />
A partir de cette définition mathématique,<br />
on repère rapidement les principaux paramètres<br />
sur lesquels nous pouvons agir<br />
pour améliorer la Do à l’aide des outils<br />
de contrôle non destructif (CND). C’està-dire:<br />
• d’une part, dans les périodes de maintenance<br />
préventive (MPT) dans le sens où<br />
nous y injectons des opérations de main-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 16
Technologie<br />
tenance prédictive et conditionnelle<br />
• d’autre part, dans les durées de maintenance<br />
corrective (MTTR) dès lors que les<br />
maintenanciers utilisent judicieusement<br />
les outils de CND pour cibler rapidement<br />
et au plus juste l’origine d’un dysfonctionnement<br />
ou d’une avarie<br />
Les principaux outils de contrôle non destructif<br />
du chef mécanicien d’un bateau<br />
Ci-dessous, une liste non exhaustive des<br />
principaux outils de CND à la disposition<br />
du chef mécanicien et de ses équipes à<br />
bord. Ces outils, très précieux notamment<br />
en mer, sont complétés, en tant que de<br />
besoin lorsque le bateau est accosté ou<br />
au sec, par des outils plus spécifiques<br />
uniquement disponibles à terre (spectrométrie,<br />
laboratoire d’analyses de lubrifiants,<br />
gammagraphie, analyse métallurgique,…)<br />
:<br />
• Primaires<br />
Cerveau et les 5 sens (ouïe, goût, odorat,<br />
touché, vue)<br />
• Basiques<br />
Tournevis, miroir, marteau, loupe, miroirs,<br />
aimant<br />
• Simples<br />
Multimètre, pHmètre, fibroscope/endoscope,<br />
tachymètre, viscosimètre<br />
• Evolués<br />
Thermographe infrarouge, appareil de<br />
mesure vibrations, appareils de mesure<br />
ultrason, oscilloscope, ressuage, kit<br />
d’analyse d’huile<br />
Pour exemple :<br />
Le goût permet de distinguer l’eau douce<br />
de l’eau de mer en cas de présence anormale<br />
d’eau (fuite,…)<br />
Le tournevis sert communément de stéthoscope<br />
au mécanicien pour écouter les<br />
claquements des moteurs diesel étant<br />
entendu que toute interprétation nécessite<br />
une solide expérience<br />
Le viscosimètre à chute de bille permet<br />
d’évaluer la dilution de l’huile en service<br />
par comparaison avec l’huile neuve<br />
A bord, on distingue deux types d’appareil<br />
Collecte de données vibratoires sur un réducteur de ligne propulsive de bateau<br />
de mesure à ultrason aux technologies<br />
et usage différents ; l’un permet de mesurer<br />
l’épaisseur d’une structure métallique<br />
(basé sur la mesure de l’écho d’un<br />
ultrason) et l’autre d’« écouter » certains<br />
désordres générés par des fuites de gaz<br />
ou des défauts de serrage de connexions<br />
électriques (basé sur la mesure de l’agitation<br />
moléculaire d’un milieu)<br />
Cela étant, l’outil incontournable et primaire<br />
du CND est constitué du cerveau et<br />
des cinq sens humains en tant que capteurs.<br />
Les autres outils technologiques,<br />
plus ou moins évolués et éventuellement<br />
couplés à des logiciels d’analyses, ne<br />
sont que des aides pour mesurer, investiguer,<br />
évaluer, analyser et, au final, décider.<br />
Pour que l’utilisation des outils de CND<br />
simples ou évolués soit efficace, les opérateurs<br />
doivent impérativement :<br />
• connaître le parc des équipements<br />
(en particulier : technologie, paramètres<br />
de fonctionnement normal, cas non<br />
conformes de fonctionnement, conduite)<br />
• maîtriser l’utilisation des outils de CND<br />
(principes, manipulation, paramètres mesurés)<br />
• être formés afin de pouvoir interpréter<br />
les mesures, analyser les résultats et être<br />
apte à décider des actions potentielles en<br />
fonction des résultats obtenus<br />
Une mauvaise utilisation et une interprétation<br />
erronée peuvent conduire à une<br />
décision, en termes de maintenance,<br />
coûteuse, inadaptée voire destructrice.<br />
La maintenance prédictive et conditionnelle<br />
dans la maintenance préventive<br />
Il y a quelques années, une étude a mis<br />
en évidence que, lors des inspections<br />
préventives périodiques sur les paliers de<br />
vilebrequin des moteurs marin de navire<br />
de commerce, il n’est découvert que seulement<br />
moins de 1% de problèmes sur<br />
ces paliers. Cette étude avance dans le<br />
même temps que plus de 2% des avaries<br />
sur ce même type de paliers de vilebrequin<br />
sont dus à ces opérations d’inspection<br />
(nécessitant des démontages et des<br />
remontages2). De ce constat et ajouté<br />
au fait que les inspections des paliers de<br />
vilebrequin sont couteuses en termes de<br />
temps et d’argent (ressources humaines,<br />
outillages, pièces de rechange systématique,<br />
immobilisation…), la société Man<br />
Diesel a voulu s’orienter vers une politique<br />
de maintenance de ces paliers de<br />
telle sorte à n’ouvrir les carters qu’en cas<br />
de nécessité. C’est dans ce sens que la<br />
société AMOT3 a inventé un système<br />
permettant de mesurer en continu la température<br />
d’huile de chaque palier de vilebrequin<br />
en les équipant de capteurs avec<br />
transmission de l’information par radio.<br />
Le chef mécanicien et le service de soutien<br />
technique à terre pouvant ainsi suivre<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 17
Technologie<br />
Cloque percée montrant l’écoulement brunâtre<br />
du liquide osmotique d’une coque de bateau<br />
en composite verre-résine<br />
en temps réel l’évolution de la température<br />
individuelle des paliers sur leur écran<br />
d’ordinateur. Cette innovation de CND<br />
permet ainsi d’espacer les couteuses<br />
opérations de maintenance préventive<br />
sur ces paliers et d’anticiper toute détérioration<br />
relative à un dysfonctionnement<br />
de lubrification. Les récents retours d’expérience<br />
ont permis d’établir plusieurs<br />
centaines d’heures de gain entre deux<br />
périodes d’inspection préventive.<br />
D’une manière générale, lorsque le bateau<br />
est en mer, le contrôle non destructif<br />
intervient à plusieurs titres dans une amélioration<br />
sensible du taux de disponibilité<br />
opérationnelle dans le cadre de la maintenance<br />
préventive de telle sorte que l’on<br />
puisse :<br />
• surveiller régulièrement l’état des équipements<br />
• prédire le comportement des installations<br />
• prévenir les dysfonctionnements et les<br />
désordres<br />
• s’affranchir de certains démontages et<br />
remontages qui:<br />
• entraînent une indisponibilité en immobilisant<br />
l’équipement<br />
• créent des risques d’avarie et de dysfonctionnement<br />
dès la remise en fonction<br />
du fait d’une intervention à l’intérieur de<br />
l’équipement<br />
• sont sources de coûts (personnel, outillage,<br />
pièces de rechanges, produits<br />
connexes,…)<br />
• engendrent des risques de perte de<br />
pièces de rechanges (telles que des vis<br />
et des joints) et de détérioration de pièces<br />
(filet de raccord,…)<br />
La maintenance corrective<br />
Dans le cadre d’investigations en présence<br />
d’un dysfonctionnement ou suite à<br />
une avarie, on assiste trop souvent à des<br />
démontages systématiques pour tenter<br />
d’en trouver l’origine. Ces démontages,<br />
souvent précipités, sont malheureusement<br />
couplés à un manque d’analyse et<br />
de recul sur la situation. Tout au contraire,<br />
face à un dysfonctionnement ou une avarie,<br />
l’attitude se doit d’être posée et réfléchie,<br />
d’autant plus par mauvais temps<br />
en pleine mer durant lequel le stress est<br />
accentué, les sens altérés et la plateforme<br />
(i.e. le bateau) instable. Il s’agit<br />
alors de cerner l’état de l’équipement au<br />
mieux en analysant les paramètres de<br />
fonctionnement des dernières heures et<br />
en entamant des investigations avec tous<br />
Prélèvement d’huile d’un moteur de propulsion<br />
de bateau présentant une présence importante<br />
d’eau (aspect mayonnaise) et de paillettes<br />
ferreuses et non ferreuses<br />
les moyens de CND disponibles et adaptés.<br />
Une bonne documentation logistique<br />
et une parfaite connaissance de l’équipement<br />
sont également indispensables. Dès<br />
lors, on peut estimer obtenir une situation<br />
fiable nous permettant soit de conclure<br />
sur l’origine du désordre, soit avoir une ou<br />
plusieurs pistes pour poursuivre l’investigation<br />
et nous conduire alors aux premiers<br />
démontages. Dans l’exemple très<br />
simple d’une apparition d’une fuite d’eau<br />
à travers un faux-plafond, le réflexe ne<br />
doit être de démonter immédiatement la<br />
plaque de faux-plafond à l’endroit même<br />
de la tâche pour en trouver l’origine. Les<br />
mouvements du bateau peuvent en effet<br />
« brouiller » les pistes... Dans un premier<br />
temps on récupère un échantillon pour en<br />
évaluer au touché et à l’odeur la nature<br />
du fluide (huile, eau,…). S’il s’agit d’eau<br />
(autre que de l’eau usée que l’on repèrera<br />
très vite !), on la « goûte » pour déterminer<br />
si elle est douce ou salée. Une fois le<br />
fluide déterminé et connaissant le plan de<br />
tuyautage du bateau, une lampe adaptée<br />
et quelques miroirs télescopiques<br />
peuvent suffire pour repérer l’origine de<br />
la fuite. En cas de difficultés ou pour approfondir<br />
la recherche, un fibroscope est<br />
très souvent utile et performant. Enfin,<br />
si l’on est face à une fuite d’eau et si la<br />
configuration du circuit le permet, l’utilisation<br />
d’un liquide fluorescent dans le circuit<br />
d’eau est très efficace.<br />
Mais avant tout et comme énoncé à de<br />
multiples reprises, les cinq sens humains<br />
et la réflexion doivent être en premier lieu<br />
au cœur du CND comme peut l’illustrer<br />
l’anecdote suivante. Alors en mer depuis<br />
plusieurs jours, un bruit sec et périodique<br />
est entendu au niveau du stabilisateur<br />
dynamique tribord d’un navire. Ce bruit<br />
disparaissait aux très faibles allures ; ce<br />
qui du reste est cohérent dans le sens où,<br />
à petites vitesses, la stabilisation n’opère<br />
pas. Tous les efforts se sont alors concentrés<br />
sur le système hydraulique et mécanique<br />
du stabilisateur tribord avec de multiples<br />
essais et investigations incluant des<br />
manœuvres de toutes sortes et des démontages/remontages<br />
longs et risqués ;<br />
le tout, malheureusement, par mauvais<br />
temps. Et ce n’est qu’au bout d’une journée<br />
qu’un jeune matelot mécanicien a eu<br />
la présence d’esprit de coller une oreille<br />
contre la cloison de la coque pour finalement<br />
réaliser que ce bruit provenait de<br />
l’extérieur et que quelque chose, à l’ex-<br />
Embout aimanté avec des paillettes ferreuses<br />
récoltées dans le fond d’un carter moteur<br />
de propulsion de bateau<br />
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Technologie<br />
térieur, cognait. Il a en fait suffit de battre en arrière quelques<br />
secondes pour que, en fin de compte, on puisse observer sur<br />
l’eau le casier de pécheur dérivant après avoir été enfin libéré<br />
de l’aileron tribord sur lequel il était pris.<br />
Dans le cadre de l’expertise navale<br />
Qu’elles soient réalisées en mer ou à quai, le contrôle non destructif<br />
prend une part très importante dans les expertises navales<br />
(ou maritimes) de la même manière que, dans le domaine<br />
médical, un médecin ausculte un patient. L’expert naval utilise<br />
un certain nombre d’outils de CND pour l’aider à collecter un<br />
maximum d’information afin de diagnostiquer un équipement.<br />
Citons l’exemple de la détection d’un désordre structurel d’une<br />
coque de bateau en composite verre-résine (CVR), dû au processus<br />
d’osmose4, qui impose l’emploi de plusieurs outils de<br />
CND.<br />
Le touché et la vue pour détecter les cloques générées par<br />
l’hydrolyse.<br />
• Le marteau à débosseler pour évaluer la sonorité de la coque ;<br />
un bruit sourd laissant suspecter un risque de délaminage du<br />
stratifié.<br />
• A l’œil nu, on repère la manière dont le liquide, dit osmotique,<br />
se libère de la cloque ; s’il y a un jet, on peut suspecter une certaine<br />
pression laissant penser à une hydrolyse assez ancienne<br />
• Le pHmètre pour mesurer le pH du liquide libéré contenu dans<br />
les cloques ; un pH entre 3 et 5 annonce un processus d’osmose<br />
en cours et un pH supérieur à 10 révèle un processus<br />
d’osmose bien avancé.<br />
• A nouveau le touché pour déterminer la consistance du liquide<br />
à l’intérieur des cloques ; s’il est légèrement collant et graisseux,<br />
on peut avancer que le liquide est un liquide osmotique dû à<br />
l’hydrolyse.<br />
• Si le liquide a une odeur aigre et vinaigré, l’osmose est encore<br />
confirmée.<br />
• Le détecteur d’humidité (en général Tramex ou Sovereign)<br />
donne une mesure fiable du taux d’humidité à l’intérieur du stratifié.<br />
Et seulement après avoir entrepris a minima ces opérations de<br />
contrôle non-destructif, un expert maritime peut se prononcer<br />
sereinement sur la présence ou non d’un phénomène d’osmose<br />
pouvant faire craindre un délaminage proche du stratifié de la<br />
coque composite verre-résine du bateau.<br />
Lionnel Parant<br />
Officier mécanicien – Ingénieur maintenance<br />
MIMarEST – MRINA – MSNAME – MNI – AMIMechE<br />
marine.maintenance.management@gmail.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 19
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Solutions<br />
La RFID trouve sa place dans la maintenance<br />
Le marché croissant de la RFID (Radio Frequency Identification) intéresse de plus en plus les métiers de la maintenance.<br />
Considérée comme la technologie la plus adaptée pour la traçabilité des produits et des équipements, la RFID<br />
prend désormais lieu et place dans les services de maintenance.<br />
La technologie RFID présente plusieurs<br />
avantages. Il est en effet possible<br />
d’utiliser le matériel en milieu hostile<br />
(salissant, humide, salin, traitements<br />
thermiques et chimiques), lequel résiste<br />
aux environnements contraignants (hospitalier,<br />
agroalimentaire, industriel…). De<br />
plus, la RFID permet de fournir un identifiant<br />
unitaire infalsifiable et d’augmenter<br />
la capacité de stockage de données<br />
dans l’étiquette, laquelle est réutilisable.<br />
Il est également possible de lire simultanément<br />
plusieurs étiquettes, permettant<br />
ainsi l’identification d’ensembles et de<br />
sous-ensembles.<br />
Une technologie multiple aux applications<br />
diverses<br />
Des procédés passifs aux systèmes<br />
actifs ou semi-actifs, la RFID fait appel<br />
à différentes technologies offrant un<br />
large potentiel d’applications. Celles-ci<br />
concernent en premier lieu l’identification<br />
et la traçabilité, l’automatisation, le<br />
contrôle et la sécurité pour le contrôle<br />
d’accès par exemple, la sécurisation des<br />
zones dangereuses, les rondes ou encore<br />
la détection de chocs... Au niveau<br />
de la maintenance, la RFID assure une<br />
meilleure réactivité à la non-conformité<br />
et une meilleure rapidité de dépannage<br />
(historique SAV). Par ailleurs, la RFID<br />
permet d’authentifier le personnel de<br />
maintenance, de façon à savoir là où il<br />
se trouve ou là où il doit être. Mais elle<br />
donne également la possibilité de suivre<br />
l’état de certains équipements et de surveiller<br />
l’outil de production et aider les<br />
entreprises dans la planification des opérations<br />
de maintenance.<br />
Communiqué<br />
Quand RFID et code à barres s’unissent pour le meilleur<br />
Suite à l’obtention par la France de l’organisation<br />
en 2016 de la Coupe d’Europe de<br />
football des nations, les stades français<br />
font l’objet de plusieurs phases de travaux<br />
d‘aménagements et de modernisation. Le<br />
contrôle des billets fait partie des optimisations<br />
sur lesquels les stades investissent en<br />
s’appuyant sur des technologies d’identification<br />
sans contact RFID et/ou codes-barres.<br />
Athesi apporte la solution matériel adaptée<br />
avec le PDA durci M3 Orange. Les multiples<br />
configurations du M3 Orange conviennent<br />
parfaitement aux besoins divers rencontrés<br />
dans les stades tels que la réduction drastique<br />
des fraudes, la prise de commande,<br />
l‘aide à la gestion des matchs à risque et la<br />
maîtrise en temps réel des flux de supporters.<br />
La fiabilité reconnue du PDA durci M3<br />
Orange ainsi que ses prédispositions à lire à<br />
la fois des cartes d’abonnements intégrant<br />
une puce RFID et les billets spectateurs munis<br />
d‘un code à barres ont déjà séduit une<br />
multitude de stade.<br />
Les stadiers sont ainsi équipés de PDA durcis<br />
M3 Orange leur permettant de vérifier<br />
lors de la lecture par RFID ou par code à<br />
barres du billet, le nom du client, sa place,<br />
son tarif et bien entendu la validité de son<br />
billet. Cela empêche, par exemple, qu’une<br />
personne se présente avec un billet acheté<br />
frauduleusement ou avec un abonnement<br />
ne correspondant pas à son profil. Dans certains<br />
stades, le PDA M3 Orange d’Athesi est<br />
même utilisé comme outil de prise de commande<br />
pour les abonnés désirant se rafraichir<br />
ou se restaurer sans attendre.<br />
En place depuis plusieurs années, les solutions<br />
autour de l’utilisation du PDA M3<br />
Orange ont pu permettre aux gestionnaires<br />
de stades de constater une baisse significative<br />
des fraudes et une meilleure fluidité<br />
aux entrées. Ainsi, grâce à ces solutions<br />
de mobilité, les stades peuvent collecter de<br />
précieuses informations permettant, après<br />
traitement, d‘optimiser leur remplissage, offrir<br />
des services à la carte à leurs abonnés,<br />
gérer des invités VIP, et permettre à tous les<br />
fans de sport de passer un moment privilégié.<br />
Athesi et ses partenaires équipent ainsi différents<br />
stades de football tels que le stade<br />
de France, les stades de Lille, valencienne,<br />
Caen ou Brest mais aussi des stades de<br />
rugby.<br />
Pour la billettique d’évènementiel de type<br />
concert / spectacle, Athesi propose un terminal<br />
complémentaire qui est le PM260. Ce<br />
petit terminal léger, endurant et doté d’une<br />
autonomie redoutable, est taillé pour répondre<br />
aux contrôles d’accès de spectacles<br />
ou tout autre évènement nécessitant une<br />
saisie rapide et fiable de code à barres de<br />
billet e-ticket papier ou au travers d’écran de<br />
smartphone.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 20
4 au 7 novembre 2014 > Paris Nord Villepinte<br />
9 e<br />
édition<br />
www.maintenance-expo.com<br />
> Travaux de maintenance > Fourniture de produits et outillages > Lubrification > Fabricants et<br />
loueurs de matériels > Logistique et manutention > GMAO > TMAO > EAM > Aides au diagnostic<br />
> NTIC > Traçabilité > Outils de mobilité > Énergies et utilités > Sécurité au travail > Contrôle ><br />
Qualification > Hygiène, santé > Ingénierie, conseil > Formation > Documentation technique<br />
Ils ont visité <strong>Maintenance</strong> Expo 2013 : 3M, ABB France, Aéroports de Paris, Air France Industrie, Air liquide engineering,<br />
Alstom, ArcelorMittal, Axima GDF Suez, Bouygues Telecom, Cadbury, Carbone Lorraine, Cegelec, Chanel, Chronopost international, Club Med Gym,<br />
Dalkia France, Disneyland Paris, EDF R&D, Faurecia, France Telecom, Galeries Lafayette, Henkel France, Hôpital Cochin, Hutchinson France,<br />
INRS, Johnson & Johnson, Lafarge, Mairie de Paris, Manoir Industries, Ministère de la Défense, Poclain Hydrolics, PSA, Renault, Rolex, Saint-Gobain<br />
Sekurit France, Sanofi Aventis, Service des achats de l’Etat, Siemens, SNCF, Sodexo, Thales Air System, Total Petrochemicals, Veolia Eau…<br />
Simultanément :<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 21<br />
4<br />
Lexitis - Illustrations : David Marchal-Bubaone – PaulPaladin/istockphoto
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Entretien<br />
La RFID, une technologie adaptée aux besoins de<br />
la maintenance<br />
La prochaine édition Congrès international de la RFID va se dérouler les 7 et 8 octobre à l’hôtel Pullman Palm Beach<br />
de Marseille. L’occasion de nous entretenir avec Jean-Christophe Lecosse, directeur général du CNRFID, qui nous<br />
explique en quoi les technologies RFID présentent un réel intérêt pour la maintenance, notamment au niveau des<br />
gains de temps.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Quand a été créé le CNRFID et quel est<br />
son rôle ?<br />
Jean-Christophe Lecosse<br />
Le Centre national de la RFID a vu le jour<br />
en 2008. Son rôle est d’accompagner<br />
l’ensemble les acteurs de la RFID, qu’il<br />
s’agisse des fabricants de puces ou des<br />
intégrateurs de matériel et de solutions.<br />
Nous les accompagnons dans différents<br />
domaines : la recherche et développement,<br />
le marketing et la communication,<br />
en particulier à travers le congrès. Nous<br />
nous orientons également vers les utilisateurs<br />
finaux avec des grands comptes<br />
adhérents tels que L’Oréal, Renault,<br />
Dassault ou encore Airbus etc. L’objectif<br />
est d’analyser leur process et savoir en<br />
quoi la RFID est en mesure de répondre<br />
à leurs besoins via la rédaction d’un cahier<br />
des charges. Enfin, outre son rôle<br />
de veille et de sensibilisation, le CNRFID<br />
mène des prestations et des actions à travers<br />
notamment une vingtaine d’événements<br />
comme le « Village RFID/NFC » et<br />
contribue à l’évolution des normes.<br />
Parlez-nous du prochain congrès.<br />
Quels en seront les temps forts ?<br />
Lancé en 2008 en même temps que le<br />
CNRFID, le congrès traitait à chaque<br />
édition d’un secteur en particulier, allant<br />
Jean-Christophe Lecosse,<br />
directeur général du CNRFID<br />
Parcours<br />
Après sept ans passés dans le groupe Air Liquide, Jean-Christophe Lecosse intègre en<br />
2003 le groupe Geodis pour prendre la direction de BM Pack Services, regroupant deux<br />
sites de prestations de logistique et transport. Il crée en 2005 une offre de traçabilité permettant<br />
la gestion, via une solution ASP, de tous types de contenants. Cette offre intègre et<br />
valorise les technologies RFID. En 2007, après un an à la Direction technique du groupe,<br />
il prend la Direction de l’innovation au sein de Geodis afin de valoriser et permettre le déploiement<br />
de l’innovation de rupture sur l’ensemble des métiers et des marchés du groupe.<br />
En parfaite synergie avec sa fonction, Jean-Christophe Lecosse est nommé président du<br />
Pôle de compétitivité Nov@log. En parallèle, en 2007, il devient président de FilRFID dont<br />
il démissionne en 2008 pour prendre la direction générale du CNRFID.<br />
Domaines d’expertise<br />
Jean-Christophe Lecosse possède une connaissance approfondie des déploiements<br />
RFID et NFC dans les marchés suivants : aéronautique, santé, culture, tourisme, mobilité,<br />
automobile, ferroviaire, commerce, logistique. Il est également spécialisé dans le<br />
management de l’innovation ainsi que les évaluations des retours sur investissement d’un<br />
déploiement RFID. Enfin, il possède une connaissance fine des valeurs applicatives des<br />
technologies RFID et NFC.<br />
du maritime à l’aéronautique en passant<br />
par l’automobile et le ferroviaire. L’objectif<br />
est de mettre en avant des retours<br />
d’expérience pouvant être réutilisés dans<br />
d’autres secteurs. Chaque année, le<br />
succès est au rendez-vous mais, cette<br />
année, nous avons pris le parti de réunir<br />
les différents domaines d’activité (grande<br />
distribution, industrie, commerce, transports,<br />
collectivités locales et santé) afin<br />
de rassembler et faire se rencontrer des<br />
professionnels aux compétences riches<br />
et aux problématiques très diverses,<br />
d’autant que cet événement international,<br />
qui se déroule toujours dans un lieu<br />
magique, se veut très convivial. Durant<br />
deux jours, les participants échangeront<br />
leurs expériences et assisteront à des<br />
conférences techniques dans l’idée de<br />
dresser un bilan des maturités d’applications<br />
de la RFID dans différents secteurs.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 22
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
A quelles problématiques industrielles la RFID répond-elle<br />
?<br />
Notre métier est quelque peu complexe dans la mesure où l’on<br />
doit répondre à des problématiques liées à la fois au secteur<br />
d’activité et au métier (production, maintenance, logistique<br />
etc.). La RFID est en effet très diffuse et s’applique à une multitude<br />
de niches applicatives avec une variable de paramètres<br />
très importante. C’est d’ailleurs l’une des raisons principales de<br />
la création du Centre national de la RFID : orienter, accompagner,<br />
informer et conseiller les entreprises vers des solutions<br />
adaptées. La RFID peut être utilisée à chaque fois que l’on a<br />
besoin d’identifier un produit ou des opérations en volume, en<br />
aveugle ou à distance. Depuis deux ans, on constate notamment<br />
un bond significatif du nombre d’applications dans la gestion<br />
d’outils, à l’exemple des armoires intelligentes Facom.<br />
Qu’apporte la RFID à la maintenance ?<br />
A chaque fois que l’une de ces trois valeurs clé (volume, en<br />
aveugle et distance) intéresse, la RFID a sa place. On comprend<br />
donc tout l’intérêt qu’ont de nombreux services de maintenance<br />
à s’en équiper, à condition de toujours bien identifier<br />
ses besoins. Il est ainsi possible d’identifier plusieurs centaines<br />
d’exemplaires d’un même outil dans son emballage sans l’ouvrir.<br />
A distance, la RFID permet de tracer un équipement à faible<br />
distance (de 10 cm à 2,5 mètres – c’est le cas de la technologie<br />
NFC) ou à des distances plus élevées, allant parfois jusqu’à 15<br />
mètres en haute fréquence pour des tags passifs et 150 mètres<br />
pour les tags actifs.<br />
La technologie RFID est également très utile pour l’identification<br />
d’équipements inaccessibles ; c’est l’avantage de la lecture<br />
en aveugle, laquelle s’avère aussi bien utile pour lire un<br />
grand nombre d’informations sur l’historique de maintenance<br />
d’un composant ou d’une pièce sans pour autant les démonter<br />
de l’installation. On peut ainsi gagner parfois deux heures en<br />
évitant des opérations de démontage-remontage. Enfin, il est<br />
possible de gérer les accès d’un travailleur isolé, de savoir où il<br />
se trouve précisément mais aussi pour l’empêcher de franchir<br />
certaines zones. Au niveau du suivi et de la maintenance des<br />
produits, un fabricant de PDA s’est équipé de tags RFID afin de<br />
suivre tous les colis à destination de ses clients ; il a pu traiter<br />
rapidement le suivi de ses commandes et réaliser des opérations<br />
de maintenance « accélérée ».<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 23
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Performances<br />
Quelles solutions de modélisation<br />
pour optimiser la maintenance ?<br />
En raison du contexte économique difficile et de la concurrence mondialisée depuis plus de trente ans, la maintenance,<br />
autrefois considérée seulement comme un facteur de coûts, tend à devenir un élément stratégique. Afin d’optimiser<br />
au maximum ce facteur de compétitivité, les bureaux d’études n’hésitent plus à intégrer de plus en plus de<br />
modélisation. Si la maintenance ne peut être réduite à une série d’algorithmes, elle répond néanmoins favorablement<br />
à un ensemble d’outils de modélisation.<br />
Concurrence internationale, irrégularités<br />
continuelles dans la production<br />
en raison des arrêts de machines<br />
ou d’immobilisation d’outil de production<br />
devenu de surcroit de plus en plus complexe,<br />
cadences élevées ne permettant<br />
pas la moindre défaillance ou panne et<br />
besoin de réactivité… Les problématiques<br />
et les enjeux vitaux (compétitivité<br />
voire survie) des entreprises nécessitent<br />
une maîtrise – quasi – parfaite de leurs<br />
systèmes de production. Et cela passe<br />
inévitablement par la maintenance, laquelle<br />
joue un rôle fondamental dans la<br />
maîtrise du coût global des équipements,<br />
de la qualité et des délais de livraison<br />
des produits et services ; cela ne fait<br />
plus l’ombre d’un doute chez la plupart<br />
des industriels et même si la production<br />
demeure leur priorité, il va désormais de<br />
soi que ne pas associer de façon systématique<br />
la production et la maintenance<br />
en opposant ces deux services est une<br />
erreur.<br />
On parle beaucoup de CAO et de modélisation<br />
spécialement conçues pour la<br />
production. Mais dans le domaine de la<br />
maintenance se sont également développés<br />
des outils de modélisation s’appuyant<br />
sur des méthodes et des modèles<br />
mathématiques particulièrement complexes,<br />
apparaissant parfois bien loin<br />
des réalités du terrain mais qui peuvent<br />
s’avérer efficaces à condition toutefois<br />
d’aboutir au développement d’outils logiciels<br />
à fois précis et conviviaux. L’objectif<br />
de la modélisation est le suivant :<br />
analyser au plus près la production afin<br />
d’orienter la politique de maintenance par<br />
l’utilisation combinée d’un ensemble de<br />
méthodes permettant d’identifier, d’anticiper<br />
et de maîtriser les défaillances.<br />
Mais pour ce faire, les ingénieurs se<br />
trouvent souvent confrontés non pas<br />
à un manque d’outils de modélisation<br />
de la production (permettant d’évaluer<br />
les points forts et les faiblesses du<br />
process) mais de solutions prenant en<br />
compte les données liées à la maintenance.<br />
Pour évaluer les performances<br />
de la maintenance, les réseaux de Petri,<br />
par exemple, permettent d’analyser<br />
les interactions entre la production et la<br />
maintenance. Outil de modélisation utilisé<br />
notamment par les concepteurs de<br />
modèles de systèmes de production, le<br />
réseau de Petri bénéficie d’un support<br />
graphique permettant de visualiser et de<br />
suivre le comportement d’un système<br />
pendant son évolution. Cet outil a beaucoup<br />
évolué ces dernières décennies et<br />
a fait l’objet d’importants travaux. Des<br />
chercheurs ont notamment travaillé sur<br />
un type particulier de production : des<br />
systèmes d’alimentation, et le constat<br />
est le même : « Malgré l’intérêt croissant<br />
que présentent ces systèmes, les études<br />
concernant leur modélisation restent insuffisantes.<br />
C’est pour cette raison qu’on<br />
s’intéresse à étudier les systèmes d’alimentation<br />
et leur influence dans le processus<br />
de fabrication ». Un dispositif<br />
d’alimentation (ou de distribution) est un<br />
ensemble d’équipements qui collaborent<br />
à la mise à disposition d’une pièce isolée<br />
et positionnée à partir d’un ensemble<br />
de pièces stockées, voire en vrac. Pour<br />
qu’une opération d’assemblage puisse<br />
être réalisée dans de bonnes conditions,<br />
il est indispensable que les constituants<br />
du produit soient présentés, en entrée du<br />
Fonctions d’un dispositif d’alimentation<br />
poste de travail, avec une position et une<br />
orientation correctes en un endroit précis<br />
et ceci à une cadence convenable. Ce<br />
sont les objectifs d’un système d’alimentation<br />
ou d’une cellule d’alimentation.<br />
Dans leurs travaux portant sur ce sujet<br />
(Modélisation fonctionnelle : un outil<br />
pour la maintenance des systèmes de<br />
production), Samir Benbelkacem et Nadia<br />
Henda-Zenati (du Centre algérien de<br />
Développement des technologies avancées)<br />
ont mis au point un modèle fonctionnel<br />
pour un système de production<br />
afin d’expliquer le déroulement de ses<br />
opérations et faciliter ainsi l’opération de<br />
maintenance. L’approche que les deux<br />
chercheurs proposent est facile d’utilisation.<br />
Elle présente aussi l’avantage d’une<br />
modélisation cohérente et spécifique à<br />
une application donnée, et permet de<br />
satisfaire un maximum de besoins d’un<br />
atelier flexible.<br />
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Sous le Haut Patronage d’Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du Numérique, auprès du ministre de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique<br />
INSCRIVEZ-VOUS A<br />
L’INTERNATIONAL RFID CONGRESS 2014<br />
MARDI 7 ET MERCREDI 8 OCTOBRE 2014 - HÔTEL PULLMAN PALM BEACH - MARSEILLE - FRANCE<br />
LES APPLICATIONS RFID ET NFC DANS L’INDUSTRIE, LE COMMERCE, LA SANTÉ<br />
ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES<br />
Des conférences internationales de leaders mondiaux,<br />
impliqués dans le déploiement de la RFID/NFC,<br />
Des démonstrations grandeur nature d’applications,<br />
Deux jours entiers de rencontres business,<br />
La remise des RFID Awards du CNRFID, en partenariat<br />
avec ESCP Europe.<br />
Inscription obligatoire :<br />
contact@centrenational-rfi d.com - 04 42 37 09 37<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 25<br />
En savoir plus sur les modalités d’inscription de l’International RFID Congress : www.rfid-congress.com
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
VirMaLab : un atelier virtuel de maintenance<br />
Intégrée au sein de l’Ifsttar*, le géant de<br />
la recherche en matière de transport,<br />
l’unité de recherche Génie des réseaux<br />
de transports terrestres et informatique<br />
avancée (Grettia) se focalise sur l’ingénierie<br />
des réseaux et systèmes de transport.<br />
Aujourd’hui, et davantage demain,<br />
de nouveaux enjeux socio-économiques<br />
liés aux impératifs de sécurité des<br />
hommes et des matériels, aux exigences<br />
de protection de l’environnement et de<br />
réduction des nuisances, et aux gains de<br />
productivité sur des systèmes de plus en<br />
plus complexes, placeront les problèmes<br />
de maintenance au centre des préoccupations<br />
dans le cadre d’une optimisation<br />
des processus industriels. Ainsi, la mesure<br />
d’une réalité technique et l’élaboration<br />
d’une politique de maintenance,<br />
non seulement corrective et préventive<br />
mais aussi prévisionnelle (pronostic,<br />
diagnostic, et surveillance de dégradations),<br />
constituent un problème scientifique<br />
et technique majeur à résoudre<br />
pour l’amélioration des procédés, de la<br />
qualité de service, de la disponibilité et<br />
de la prévention des risques. Il en va du<br />
domaine des transports. Pour répondre à<br />
ce besoin, l’équipe Diagnostic et <strong>Maintenance</strong><br />
du Grettia propose une approche<br />
générique pour le développement d’outils<br />
d’aide à la décision, permettant de<br />
déterminer les paramètres optimums de<br />
maintenance, d’exploitation, de surveillance…<br />
Baptisée VirMaLab (pour Atelier<br />
virtuel de maintenance), cette méthodologie<br />
s’appuie sur une modélisation par<br />
bloc (voir schéma ci-contre).<br />
Le premier bloc porte sur la modélisation<br />
du processus de dégradation du système<br />
ou de chacun de ses composants (l’approche<br />
permettant de traiter des cas multi-états<br />
et multi-composants, éventuellement<br />
inter-agissants). Aucune approche<br />
ne permettant de tenir compte à la fois de<br />
l’influence de variables contextuelles sur<br />
la dégradation ainsi que sur la possibilité<br />
de considérer plusieurs composants<br />
ayant leur propre mode de dégradation,<br />
une approche originale s’appuyant sur<br />
les modèles de durée de Murphy (Murphy,<br />
2002) a été proposée et intégrée à<br />
VirMaLab.<br />
La seconde partie de la modélisation<br />
VirMaLab s’intéresse aux procédures de<br />
diagnostic de chaque composant et aux<br />
actions de maintenances déclenchées<br />
La modélisation pour optimiser la maintenance<br />
dans les centrales électriques<br />
Le logiciel Mars (<strong>Maintenance</strong> Assessment of Repairable Systems) a été développé<br />
par le Laboratoire Jean Kuntzmann (LJK) et EDF R&D. Il implémente<br />
des modèles aléatoires permettant l’évaluation des effets conjoints du vieillissement<br />
et de la maintenance des systèmes réparables complexes. Cet outil est<br />
notamment utilisé pour optimiser la maintenance des centrales de production<br />
d’électricité.<br />
Développé en partenariat avec EDF R&D, le logiciel Mars prend en entrée des<br />
jeux de données constitués des instants successifs de maintenance préventive<br />
et corrective effectuées sur des systèmes réparables, éventuellement censurés<br />
à gauche et à droite. Il met en œuvre les principaux modèles de maintenance<br />
imparfaite, de type âge virtuel. Il estime les paramètres de ces modèles par la<br />
méthode du maximum de vraisemblance. Cela permet d’évaluer les principaux<br />
indicateurs de fiabilité comme la vitesse de vieillissement, l’efficacité des maintenances,<br />
la durée de bon fonctionnement moyenne ou le nombre moyen de<br />
défaillances à attendre sur une période de temps donnée. Il permet de tracer<br />
et sauvegarder divers graphiques comme la fonction de fiabilité, l’intensité de<br />
défaillance ou le nombre moyen cumulé de défaillance. Il dispose de fonctionnalités<br />
de simulation intensive permettant d’étudier les propriétés statistiques<br />
des estimations effectuées et de faire un pronostic précis sur le processus des<br />
maintenances.<br />
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en fonction du résultat des systèmes de surveillance. Pour<br />
le diagnostic, chaque composant du système peut avoir ses<br />
propres équipements et procédures de diagnostic ou mutualiser<br />
certains détecteurs avec d’autres composants. Une fois la<br />
liste des intervenants du diagnostic définie, chacun est décrit<br />
par son cadre de discernement (tous les systèmes n’étant pas<br />
capables de détecter les mêmes défauts) et un certain nombre<br />
de paramètres déterministes (détection en temps continu, périodicités<br />
d’auscultation…) ou stochastiques (taux de bonnes<br />
détection, de fausse alarme, de confusion…). L’ensemble de<br />
ces paramètres peuvent être obtenu à partir d’avis d’experts,<br />
de base de données de retour d’expérience ou encore à partir<br />
de certaines caractéristiques fournies par les constructeurs<br />
(taux de défaillance…). La définition des procédures et équipements<br />
de diagnostic étant faite, il est alors possible de<br />
modéliser des politiques de maintenance, programmant différents<br />
types d’interventions correctives (curatives, palliatives)<br />
ou préventives (systématiques, conditionnelles ou prévisionnelles)<br />
répondant à différents niveaux de dégradation du système<br />
et pouvant agir sur différents composants.<br />
L’objectif final de VirMaLab étant de pouvoir évaluer et comparer<br />
ces différentes politiques en fonctions des besoins de<br />
l’utilisateur (disponibilité, sécurité, coûts…), la dernière partie<br />
du modèle consiste alors à intégrer les coûts (de fonctionnement,<br />
d’arrêt inopiné, de diagnostic, de maintenance…)<br />
caractérisant le système. Des algorithmes d’optimisation<br />
multi-objectifs permettent alors de définir, pour une fonction<br />
coût déterminée, les paramètres optimums de diagnostic et<br />
de maintenance du système. Les études en cours sur le sujet<br />
utilisent des algorithmes génétiques avec des opérateurs spécifiques<br />
de croisement et de mutation (gaussien ou inversion<br />
d’un bit), choisis en fonction du codage des solutions potentielles<br />
(réel ou binaire).<br />
Michael Levy<br />
* Institut français des sciences et technologies des transports,<br />
de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), né de la fusion de<br />
l’Inrets et du LCPC.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 27
Management<br />
Entretien<br />
L’amélioration de la fiabilité<br />
passe par la « monétisation » des risques<br />
Le patron de la maintenance chez Cofely-Endel (groupe GDF Suez), Rabah Achemaoui, nous explique comment ses<br />
équipes ont réussi à améliorer la fiabilité de ses équipements, à la fois pour les clients du groupe, mais également<br />
en interne. Selon lui, la première clé de réussite réside dans une approche financière des coûts liés à la fiabilité dans<br />
leur globalité.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
En quoi consistent les activités de<br />
maintenance de Cofely Endel ?<br />
Rabah Achemaoui<br />
Filiale de la branche Energie Services du<br />
groupe GDF Suez, Cofely Endel intervient<br />
sur tout le territoire national grâce<br />
à ses 140 implantations de proximité. Intervenant<br />
tout au long du cycle de vie des<br />
installations de nos clients (Installation,<br />
rénovation d’équipements en passant<br />
par la maintenance, le transfert jusqu’au<br />
démantèlement des équipements), nous<br />
apportons des solutions globales visant<br />
à améliorer leur performance industrielle.<br />
Cofely Endel est un spécialiste de la<br />
maintenance industrielle et son spectre<br />
de compétences est très large. Ses métiers<br />
historiques sont la mécanique, la<br />
robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />
Ses compétences ont été enrichies au<br />
fur et à mesure de son développement<br />
technique et commercial par les métiers<br />
suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />
etc. La société dispose<br />
d’une grande expérience des contrats de<br />
maintenance pluri annuels, et des grands<br />
arrêts techniques qui sollicitent d’importants<br />
moyens humains et matériels. Son<br />
effectif est de 6 000 personnes pour un<br />
chiffre d’affaires de près de 700 M€.<br />
Sur quels types de sites et d’installations<br />
intervenez-vous ?<br />
Nous intervenons sur tous les sites industriels<br />
et dans tous les secteurs : nucléaire,<br />
pétrochimie, chimie, sidérurgie,<br />
pharmacie, etc. Nous réalisons la maintenance<br />
sur tous les types d’équipements<br />
(pompes et tous types de machines tournantes,<br />
broyeurs, réducteurs, moteurs,<br />
machines outils, équipements de levage<br />
et de manutention, etc.) et cela sur la<br />
majeure partie des process industriels<br />
(coulée continue dans la sidérurgie, tous<br />
types de réseaux, etc.). Nous déployons<br />
différentes expertises dans les métiers<br />
suivants : la mécanique, la robinetterie,<br />
l’électromécanique, la chaudronnerie, la<br />
tuyauterie, le soudage, la manutention et<br />
le levage.<br />
Qu’entend-on par « fiabilité d’un composant<br />
» ou d’un équipement ?<br />
La norme française X06-501, qui<br />
concerne l’application de la statistique,<br />
définit la fiabilité comme étant « l’aptitude<br />
d’un dispositif à accomplir une fonction<br />
requise dans des conditions d’utilisation<br />
et pour une période de temps déterminée.<br />
[…] Le terme « fiabilité » est utilisé<br />
comme une caractéristique indiquant une<br />
probabilité ou une proportion de succès.<br />
[…] Suivant les dispositifs, la notion de<br />
période de temps devra être remplacée<br />
par celle de nombre de cycles, distance<br />
parcourue, etc. ». La fiabilité est donc en<br />
relation avec des indicateurs tels que le<br />
taux de défaillance λ(t) ou la disponibilité<br />
du composant ou de l’équipement.<br />
Quelles sont les problématiques de<br />
vos clients en termes de maintenance,<br />
et notamment en termes de fiabilité ?<br />
La problématique de nos clients est de<br />
produire leurs produits au meilleur coût et<br />
de les livrer à leurs clients en temps et<br />
en heure conformément à leurs engagements.<br />
Cela a pour conséquence de disposer<br />
d’une fiabilité et d’une disponibilité<br />
des équipements de production en corrélation<br />
avec le carnet de commande. Il n’y<br />
a aucun intérêt à avoir un plan de maintenance<br />
surabondant ou au contraire sous<br />
dimensionné ; il faut que ce dernier soit<br />
en phase avec les objectifs de production.<br />
Pour cela, il est nécessaire d’adopter une<br />
véritable approche de la gestion des actifs<br />
industriels et de consacrer des moyens<br />
pour mettre en œuvre par exemple des<br />
méthodes d’optimisation de la <strong>Maintenance</strong><br />
basée sur la fiabilité (MBF) et des<br />
méthodes de type coût/risque.<br />
En effet, n’oublions pas que la création<br />
de valeur pour la maintenance est directement<br />
liée à la production. Lorsque les<br />
équipements de production tombent en<br />
panne, cela engendre des arrêts et donc<br />
des pertes de production qui affectent<br />
directement les résultats de nos clients.<br />
Lorsqu’il y a une panne sur un équipement<br />
critique pour la production, toutes<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 28
Management<br />
les ressources sont mobilisées afin de les remettre le plus rapidement<br />
en état de fonctionnement.<br />
Cela arrive assez fréquemment chez nos clients dont le process<br />
est à flux continu. Les ressources dédiées à la maintenance<br />
sont alors absorbées par ces événements et ne peuvent consacrer<br />
du temps à la réflexion et la mise en place d’une politique<br />
de maintenance à moyen et long terme pertinente.<br />
De même, dans ces types d’industries, il est très difficile d’obtenir<br />
de la production une disponibilité des équipements pour<br />
en réaliser une maintenance préventive systématique ou conditionnelle.<br />
Tous cela rend difficile le travail de la maintenance et<br />
ne favorise pas l’amélioration de la fiabilité et de la disponibilité<br />
des installations.<br />
Et les problématiques de Cofely-Endel ?<br />
La problématique de Cofely Endel est justement de convaincre<br />
nos clients de l’intérêt de mettre en œuvre des outils et méthodes<br />
permettant d’optimiser le coût global de maintenance.<br />
L’erreur à ne pas commettre est de faire des économies à courte<br />
échéance qui auront un impact important sur l’avenir de l’entreprise.<br />
Pour optimiser les couts de maintenance, il faut adopter une<br />
vision long terme d’asset management. Nos contrats de maintenance<br />
sont généralement sur des durées moyennes de trois ou<br />
cinq ans. Nous devons donc sensibiliser le client sur la gestion<br />
d’asset pour optimiser ces coûts par le déploiement de nos outils<br />
d’ingénierie de maintenance visant l’amélioration de la productivité<br />
et de la fiabilité de ces outils de production.<br />
Quels risques peuvent causer des défauts de composants pour<br />
un service de maintenance et pour la production ? Pouvez-vous<br />
nous citer quelques exemples concrets ?<br />
Les risques peuvent être liés à des pertes de production, des<br />
pertes de niveau de qualité du produit, des problèmes de sécurité<br />
pour les personnes, pour les biens ou pour l’environnement.<br />
Ces deux derniers cas présentent également un risque pour<br />
l’image de marque de l’entreprise qui peut être très impactant<br />
économiquement parlant vis-à-vis des consommateurs.<br />
Comment mesure-t-on la fiabilité d’un équipement ? Dans<br />
quel but ?<br />
Les principaux moyens de mesure sont le calcul d’indicateurs<br />
comme la disponibilité, le taux de défaillance et les autres para-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 29
Management<br />
mètres qui permettent de les calculer [Le<br />
Mean Time Between Failure (MTBF), le<br />
Mean Time To Repair (MTTR)…]. Pour<br />
calculer ces indicateurs, il est nécessaire<br />
de disposer d’une traçabilité de toutes les<br />
interventions de maintenance. Par traçabilité<br />
j’entends l’exploitation de tous les<br />
comptes rendus d’intervention rédigés<br />
par les techniciens de maintenance. Ces<br />
comptes rendus d’intervention permettent<br />
de calculer les différents indicateurs définis<br />
précédemment. D’ailleurs, tout cela<br />
est généralement géré à travers un progiciel<br />
de GMAO (gestion de la maintenance<br />
assisté par l’ordinateur).<br />
L’objectif de ces indicateurs est de<br />
connaitre l’évolution de l’état des équipements,<br />
accroitre la disponibilité et la fiabilité<br />
en opérant au fil de l’eau des améliorations<br />
:<br />
techniques : remplacement de composants,<br />
choix du constructeur, rénovation<br />
du plan ou des tâches de maintenance<br />
Comment prévoir et améliorer la fiabilité<br />
?<br />
Le mieux est de définir la fiabilité des<br />
équipements à la conception. En effet,<br />
chaque sous-ensemble d’un équipement<br />
dispose d’une probabilité de défaillance.<br />
La décomposition fonctionnelle de l’équipement<br />
permet le calcul de la fiabilité au<br />
niveau de l’équipement à partir des données<br />
de chaque sous-ensemble.<br />
Néanmoins, il est rare que les constructeurs<br />
nous donnent des informations<br />
sur la fiabilité des équipements qu’ils<br />
vendent. D’ailleurs, je préconise, lorsque<br />
cela est possible, de comparer les offres<br />
de ces constructeurs non pas sur le coût<br />
d’acquisition mais plutôt sur le coût global.<br />
Il existe néanmoins des bases qui permettent<br />
de disposer des informations sur<br />
la fiabilité des équipements comme par<br />
exemple Oreda (Offshore Reliability Data<br />
Handbook). À l’intérieur de ces ouvrages,<br />
on trouve pour les équipements utilisés<br />
dans l’industrie offshore des données<br />
comme les taux de défaillance et les modes<br />
de défaillance.<br />
Comme exprimé précédemment, on<br />
améliore la fiabilité en ciblant et en modifiant<br />
ou en remplaçant certains composants<br />
par d’autres plus fiables. Lorsque<br />
que cela n’est pas possible, on met en<br />
place des tâches de maintenance préventive<br />
visant à diminuer la probabilité<br />
de défaillance du composant durant la<br />
période pendant laquelle sa disponibilité<br />
est requise.<br />
Pour optimiser la MTBF, quelles<br />
bonnes pratiques mettre en place et<br />
quelles erreurs doit-on éviter ?<br />
Les bonnes pratiques passent par la mise<br />
en place des méthodes de maintenance.<br />
Il faut déployer la MBF en ayant au préalable<br />
classifié les équipements : identifier<br />
les modes de défaillance prédominants,<br />
ceux qui ont un impact important sur la<br />
sécurité, sur la qualité mais aussi sur les<br />
pertes de production pour concentrer nos<br />
efforts sur ces points et obtenir rapidement<br />
des résultats.<br />
L’amélioration de la MTBF passe également<br />
par la formation technique des intervenants<br />
de maintenance pour augmenter<br />
leurs compétences mais aussi pour améliorer<br />
l’efficacité opérationnelle.<br />
Mais la meilleure pratique est de monétiser<br />
les risques, en effet lorsque l’on doit<br />
négocier son budget avec sa direction<br />
générale, il faut parler de MTBF et MTTR<br />
mais surtout traduire cela en monnaie<br />
sonnante et trébuchante :<br />
• durée de non production<br />
• quantité non produite<br />
• perte de production en euros<br />
Chez Cofely-Endel, comment vous<br />
y prenez-vous et quelles méthodes<br />
avez-vous mis en place ?<br />
Chez Cofely Endel, nous mettons en<br />
œuvre une panoplie de méthodes<br />
comme la MBF mais nous utilisons aussi<br />
des approches de type coût/risque qui<br />
permettent de définir la bonne stratégie<br />
de maintenance.<br />
Quels en ont été les résultats (par rapport<br />
aux situations antérieures) ?<br />
Les résultats sont exceptionnels car il<br />
existe peu de méthodes qui ont des approches<br />
quantitatives pour nous aider à<br />
prendre les bonnes décisions. L’idée est<br />
de définir la bonne périodicité de maintenance<br />
en fonction des risques que l’on<br />
est prêt à consentir. Pour cela, nous recherchons<br />
tous les modes de défaillances<br />
prédominants et leurs occurrences associées.<br />
Avez-vous quelques exemples et retours<br />
d’expérience à nous faire part ?<br />
Des exemples, nous en avons beaucoup.<br />
Par exemple, nous avons ci-dessous<br />
calculé pour un équipement utilisé dans<br />
l’aéronautique, la meilleure périodicité<br />
de maintenance. Celle qui offre les meilleures<br />
garanties en termes de réduction<br />
des risques, notamment celle liée aux<br />
pertes de production.<br />
Le deuxième exemple ci-dessous<br />
concerne le secteur de la chimie et<br />
montre qu’il est préférable d’attendre la<br />
panne plutôt que de déployer de la maintenance<br />
préventive.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 30
GMAO<br />
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L’informatique au au service de de votre maintenance<br />
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info@apisoft.fr
Management<br />
Retour d’expérience<br />
La TPM, un levier de sécurité pour la maintenance<br />
Expert en conduite du changement sur des projets de performance industrielle, Jean Garcia nous livre les données clé<br />
d’une démarche de Total Productive <strong>Maintenance</strong>. Celles-ci s’accompagnent de deux riches retours d’expérience, l’un<br />
chez Technip UK, l’autre chez le Groupe Leroy, expliquant l’intérêt de la TPM pour améliorer la sécurité.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
En quoi consiste la démarche TPM ?<br />
Jean Garcia<br />
La démarche TPM (Total Productive<br />
<strong>Maintenance</strong>) a pour objectif l’amélioration<br />
permanente des pratiques de maintenance.<br />
Elle implique l’ensemble du<br />
personnel et vise un changement culturel<br />
de l’entreprise, motivé par la performance<br />
du système productif et la sécurité des<br />
hommes.<br />
Elle se base, entre autre, sur une mise<br />
sous contrôle statistique des équipements<br />
par l’identification des causes premières<br />
des pertes et leurs suppressions<br />
ainsi que sur la mise en place d’un système<br />
de management robuste.<br />
Quels en sont les piliers essentiels ?<br />
La TPM compte généralement huit piliers.<br />
Je vous propose d’aborder succinctement<br />
le 1er pilier « <strong>Maintenance</strong> au cas<br />
par cas » et le 5ème pilier « <strong>Maintenance</strong><br />
à la conception » qui sont les deux premiers<br />
piliers, l’un permettant d’atteindre<br />
l’efficacité maximale des équipements,<br />
l’autre d’assurer le maintien des conditions<br />
idéales du système de production.<br />
Ces piliers répondent à deux des grands<br />
principes de la démarche TPM : trouver<br />
les conditions de marche idéale des équipements<br />
et intervenir en préventif des<br />
pertes au plus tôt.<br />
Le 1er pilier vise donc l’identification et la<br />
résolution des causes racines de pertes<br />
ou de dysfonctionnements et pose ainsi<br />
la question : « Qu’est-ce qu’une perte ? ».<br />
Une étape de formation est nécessaire<br />
pour faire comprendre au personnel ce<br />
qu’est une perte, comment la détecter.<br />
La démarche TPM dénombre 16 types de<br />
pertes qui sont soient liées à la fiabilité<br />
de l’équipement, à l’organisation ou aux<br />
méthodes. L’indicateur et outil utilisé est<br />
le TRS (Taux de Rendement Synthétique)<br />
dont le calcul est défini par la norme NF<br />
E-60-182 et qui est en synthèse la multiplication<br />
de trois taux : disponibilité, performance,<br />
qualité.<br />
Une démarche en sept étapes débutant<br />
par le choix du pilote, la définition des<br />
objectifs TRS, la collecte des données<br />
(par film de production et complétées par<br />
des données volumétriques extraites de<br />
la GMAO),…aboutie à la définition de<br />
standards provisoires. L’approche est<br />
participative (Services <strong>Production</strong>, <strong>Maintenance</strong>,<br />
Qualité, Achat, Planning, Sécurité,…)<br />
et s’adapte au contexte et aux<br />
objectifs courts termes de production.<br />
Aborder le 1er pilier au début d’une démarche<br />
TPM n’est pas une option, les<br />
résultats obtenus impactant directement<br />
l’ensemble des autres piliers, y compris le<br />
pilier 5 « <strong>Maintenance</strong> à la conception »<br />
puisqu’il apporte des éléments factuels<br />
et vécus (REX) à prendre en compte à la<br />
conception des équipements et produits.<br />
Le 5ème pilier concerne la maintenance<br />
à la conception. L’objective est de réduire<br />
le coût total de cycle de vie de l’équipement<br />
ou du produit (TCO : Total Cost of<br />
Ownership ou LCC : Life Cost Cycle). Le<br />
déploiement de ce pilier intervient très<br />
en amont puisqu’il s’agit de concevoir un<br />
équipement, un process, une structure<br />
pour obtenir la fiabilité optimale et la disponibilité<br />
fonctionnelle à coût optimisé.<br />
Il vise à limiter et faciliter les interventions<br />
de maintenance, définir la stratégies<br />
de maintenance (plan de maintenance,<br />
maintenance conditionnelle, inspections,…),<br />
responsabiliser le personnel de<br />
production sur leurs équipements, favoriser<br />
le maintien des savoir-faire par la<br />
mise en place de procédures simplifiées<br />
prenant en compte les contraintes sécurité.<br />
Dans le secteur « Oil & Gas », par<br />
exemple, cette démarche est à rapprocher<br />
des principes tels que standardisation<br />
des équipements et des process, disponibilité<br />
des fonctions vitales (une heure<br />
d’arrêt d’une fonction se chiffre en plusieurs<br />
dizaines de milliers d’euros), standardisation<br />
des politiques de stock des<br />
pièces critiques, accessibilité des équipements.<br />
La démarche est supporté par des<br />
outils tels que l’AMDEC, les diagrammes<br />
« FAST » ou des Fiches standards de<br />
coûts de fonction.<br />
La démarche proposée pour l’un de<br />
nos clients dans ce même secteur « Oil<br />
& Gas », avec le soutien et les compétences<br />
croisées de Simon Chombar et<br />
d’Alexis Fournier, a consisté à construire<br />
des modèles standards sur la base de<br />
principes clés, des connaissances et des<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 32
Management<br />
savoirs client et procéder à une analyse<br />
d’écart avant déploiement.<br />
Le déploiement de ce pilier est stratégique<br />
et permet d’assoir la politique de<br />
maintenance de l’entreprise sur un socle<br />
performant. Le temps dédié à la conception<br />
n’est pas forcement rallongé mais<br />
optimisé par le choix des compétences et<br />
par la mise en place d’un plan robuste de<br />
conduite du changement. Les bénéfices<br />
sont visibles à tous les niveaux : coûts,<br />
organisationnels, performance, qualité,<br />
sécurité.<br />
Comment faire accepter le changement<br />
auprès des équipes de production<br />
et de maintenance ?<br />
Si la résistance au changement n’est pas<br />
naturelle, il s’agit pourtant d’actionner les<br />
bons leviers. Et comment trouver les bons<br />
leviers sans approcher la culture d’entreprise,<br />
modelée par son système de management,<br />
son histoire, ses contraintes,<br />
son climat social, ses projets antérieurs<br />
réussis ou avortés, la personnalité des<br />
acteurs clés ? Les consultants, aussi rodés<br />
soient-ils à la conduite du changement<br />
doivent adopter une attitude humble<br />
et faire l’apprentissage de ces éléments.<br />
L’acceptation du changement auprès des<br />
équipes de production est de maintenance<br />
passe par :<br />
Comprendre la culture de l’entreprise<br />
Un point sur la division marine de Technip<br />
The marine operations division of Technip, a world leader in project management, engineering<br />
and construction for the energy industry, has actively been developing a system for<br />
managing maintenance activities on its fleet of specialized vessels for pipeline installation<br />
and subsea construction.<br />
Based in Westhill, UK, the organisation has spent the last four years developing and implementing<br />
this process, which uses evaluation of technical risk to identify priorities. The<br />
process involves a number of aspects such as managing change, technical authority reviews<br />
and defining the criticality of maintenance tasks.<br />
Key to any business-critical maintenance activity is the effectiveness of the process to<br />
plan the work. The planning, in addition to the scheduling of tasks, identifies the Quality<br />
and Health, Safety and Environmental requirements to execute tasks safely. The “<strong>Maintenance</strong><br />
Strategy Implementation” project facilitated by Performance & Management has<br />
been pivotal in cementing a fleet-wide process for the strategic management of maintenance,<br />
bringing operational activities together to help protect our employees, contractors<br />
and assets”.<br />
Ecouter et revenir à l’application de principes<br />
simples basés sur le bon sens !<br />
Les Groupes n’ont pas grandi de manière<br />
linéaire, mais par bonds successifs,<br />
par fusions, absorption, le ciment entre<br />
les services et les entités est fragilisé<br />
et les briques constitutives de l’édifice<br />
(niveau de connaissance et des savoirs<br />
techniques) restent difficiles à maintenir<br />
malgré un effort constant des entités<br />
centrales pour affermir une identité de<br />
Groupe et la performance promues par la<br />
mise en place de pratiques standards. En<br />
maintenance aussi l’approche doit être résolument<br />
écologique, c’est-à-dire qu’elle<br />
doit viser une dépollution des processus,<br />
des pratiques et des outils pour aboutir à<br />
un environnement simple et sain.<br />
Mesurer la performance par la mise en<br />
place d’indicateurs à deux niveaux :<br />
performance opérationnelle généré par<br />
l’implémentation des nouvelles pratiques<br />
(réduction du portefeuille d’ordres de<br />
travaux, réduction des « breakdown »,<br />
« shutdown »,...) et mesure de l’appropriation<br />
des pratiques (adhérence aux<br />
nouvelles pratiques standards)<br />
Présenter une vision claire et formalisée<br />
des objectifs stratégiques et longs termes<br />
du projet (trois ans, cinq ans, dix ans,…),<br />
balisé par des jalons courts et moyens<br />
termes permettent de suivre les mises en<br />
œuvre étape par étape, d’encourager et<br />
de corriger.<br />
Rendre très tôt le projet opérationnel,<br />
lancer des actions ciblées et concrètes<br />
pour démontrer que ça marche ! Rendre<br />
visible l’amélioration (mise en œuvre des<br />
pratiques et outils du management visuel)<br />
permet de mieux le partager et de fédérer<br />
les forces vives de l’entreprise.<br />
Impliquer l’ensemble des acteurs de l’entreprise<br />
: les services maintenance et<br />
production sont animés par des objectifs<br />
courts termes antinomiques, l’un demandant<br />
la disponibilité de l’équipement<br />
pour une période donnée de manière à<br />
préparer, planifier et intervenir de manière<br />
efficace en toute sécurité, l’autre,<br />
propriétaire des équipements souhaitant<br />
une disponibilité maximale (et non optimale)<br />
des équipements. Pourtant, ces<br />
services sont liés par une relation intime<br />
et nécessaire où l’objectif long terme de<br />
fiabilité des équipements est obtenu seulement<br />
par un engagement commun et un<br />
partage fort. Les services qualité, achats,<br />
sécurité, environnement, logistique, amélioration<br />
continue et autres services supports<br />
doivent également être impliqués.<br />
Associer les travaux participatifs d’acteurs<br />
ciblés à un processus décisionnel<br />
clair est également un facteur clé : trouver<br />
les solutions sur le terrain facilite l’appropriation<br />
des nouvelles pratiques dès lors<br />
qu’elles sont orchestrées par une Direction<br />
qui soutien et affirme ses décisions<br />
vers l’obtention des résultats. Un niveau<br />
hiérarchique particulièrement exposé au<br />
changement est le management intermédiaire<br />
qui doit assurer le déploiement<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 33
Management<br />
opérationnel de nouveaux modèles.<br />
L’ajustement de leur positionnement et<br />
un renforcement de leurs connaissances<br />
managériales sont souvent nécessaires.<br />
Former, sensibiliser, accompagner sur<br />
la base de modèles simplement applicables.<br />
Etablir et suivre rigoureusement le plan<br />
de communication qui accompagne<br />
l’ensemble de la démarche de progrès.<br />
Le plan de communication est défini<br />
et validé en amont ; il est spécifique à<br />
chaque étape du projet, des populations<br />
auxquelles il s’adresse, reposant sur un<br />
choix précis des types de média.<br />
Les méthodes et outils doivent être mis<br />
en place de manière à ce que, dès la<br />
phase d’analyse, la conduite du changement<br />
n’ait qu’un seul objectif : la pérennité<br />
des nouvelles pratiques.<br />
Quels sont les risques qui incombent<br />
à la maintenance ? Pourquoi la maintenance<br />
est-elle plus exposée qu’un<br />
autre service ?<br />
La maintenance autant que la production<br />
est exposée parce qu’elle s’effectue en<br />
contact direct avec l’outil industriel. Elle<br />
se confronte à l’analyse et à la maîtrise<br />
des risques liés au personnel en interventions<br />
(opérations sur équipements<br />
critiques, de platinage, d’isolation électrique),<br />
à la fiabilité des équipements, à<br />
l’intégrité des installations et aussi liés au<br />
secteur : risque alimentaire par exemple<br />
dans l’industrie agro-alimentaire, facteurs<br />
multiplicateurs de risques générés par la<br />
proximité et le confinement des zones à<br />
risques sur une plateforme pétrolière ou<br />
sur un navire par exemple.<br />
Un risque propre à la maintenance est de<br />
rester enclavé dans la technique (un bon<br />
technicien n’est pas nécessairement un<br />
bon mainteneur), ce qui a pour effet paradoxale<br />
une perte des savoirs techniques<br />
ayant à leur tour des conséquences critiques<br />
sur la fiabilité des installations et la<br />
sécurité des hommes.<br />
Nos déploiements consistent aussi à<br />
transformer un savoir individuel basé sur<br />
l’expérience en savoir basé sur des pratiques<br />
standards permettant la formation<br />
et l’amélioration continue des pratiques et<br />
d’intégrer la technique dans un système<br />
de management de la maintenance.<br />
Pourquoi le pilier traitant de la sécurité<br />
intervient-il en bout de chaîne ?<br />
On voit qu’il y a une logique évidente à<br />
amorcer une démarche TPM par le 1er<br />
pilier : comment définir une maintenance<br />
préventive sans avoir défini au préalable<br />
les conditions d’exploitation et les conditions<br />
standards de l’équipement ? En<br />
revanche, le 5ème pilier est idéalement<br />
abordé très en amont de la démarche et<br />
la sécurité n’est certainement pas le pilier<br />
optionnel de la démarche parce qu’étant<br />
traité au travers du 8ème et dernier pilier.<br />
La TPM est une démarche pas à pas,<br />
mais il faut bien considérer qu’il n’y a<br />
pas de hiérarchisation stricte de pilier à<br />
pilier. Rappelons simplement que la démarche<br />
TPM est née au Japon dans les<br />
années 1970 et visait en premier lieu la<br />
performance des moyens de production<br />
(cadence, temps d’ouverture,…) dans un<br />
contexte industriel spécifique. De plus, le<br />
pilier traitant la sécurité intervient en bout<br />
de chaîne parce qu’il synthétise les améliorations<br />
effectuées sur les 7 premiers<br />
piliers qui abordent nécessairement les<br />
problématiques liées à la sécurité.<br />
Dans tous les cas, la sécurité est aujourd’hui<br />
une préoccupation de tout premier<br />
ordre, l’entreprise étant assujettie à<br />
des contraintes fortes en termes de prévention<br />
des risques (« bow-tie », permis<br />
de travail, équipements et procédures<br />
règlementaires, formation,…) de mise à<br />
jour et publication des indicateurs,… Mais<br />
nous n’avons pas été encore sollicités<br />
Crédit : TECHNIP<br />
pour répondre à la problématique « Mise<br />
en place des bonnes pratiques de sécurité<br />
en vue d’améliorer la performance<br />
globale de l’entreprise ». Dommage !<br />
Pourtant les dépenses liées à la sécurité<br />
sont chiffrées et leurs conséquences économiques<br />
majeures et connues.<br />
En quoi une démarche TPM (de maintenance)<br />
peut-elle améliorer la sécurité<br />
? Y-a-t-il une corrélation évidente<br />
entre la mise en place d’une TPM et<br />
une réduction des risques ?<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 34
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 35
Management<br />
Un des éléments clés des pratiques<br />
mises en œuvre repose sur l’efficacité de<br />
notre système de préparation des ordres<br />
de travaux. La préparation en amont du<br />
processus de planification permet l’identification<br />
des aspects qualité, santé, sécurité<br />
et environnementales requis pour<br />
une exécution sûre des opérations. Le<br />
projet MSI (<strong>Maintenance</strong> Strategy Implementation)<br />
déployé avec le support de la<br />
société de conseil Performance & Management<br />
a été déterminant pour consolider<br />
des pratiques standards de management<br />
de la maintenance sur l’ensemble<br />
de la flotte répondant aux prérogatives de<br />
notre stratégie de maintenance. Nos pratiques<br />
pérennes assurent la cohérence<br />
de nos interventions et facilitent la sécurité<br />
des interventions de nos employés, de<br />
nos contractants et de nos actifs”*.<br />
Directeur de production, Groupe Leroy : Quelles leçons en tirer ?<br />
« Nous nous sommes fait accompagné<br />
Tout système d’amélioration continue et<br />
pour former les utilisateurs et mettre en<br />
pérenne doit être supporté par un système<br />
de management robuste et un ma-<br />
place de la maintenance autonome sur<br />
ligne de production. La définition et formalisation<br />
de gammes opératoires n’innagement<br />
(qui reste à convaincre en démarrage<br />
de projet) ferme qui parle d’une<br />
tègrent plus seulement une dimension<br />
seule voix ; une démarche de progrès ne<br />
technique. Les gammes comportent des<br />
peut pas cependant se faire en marche<br />
recommandations drastiques sur la sécurisation<br />
des interventions, aussi bien<br />
forcée, l’appropriation au plus tôt des<br />
nouvelles pratiques par les forces productrices<br />
reste une condition sine qua<br />
pour la sureté du personnel technique<br />
que pour celle des opérateurs de fabrication<br />
(balisage, cadenassage des section-<br />
non.<br />
neurs, rappel des risques par intervention<br />
: brulure, coupure (…), utilisation du prises, des contextes, contraintes et<br />
En relation avec les cultures d’entre-<br />
matériel adéquate).<br />
conséquences potentielles, la sécurité<br />
prime sur la production et inversement ;<br />
Dans nos usines agroalimentaires nous<br />
par voie de conséquence, si la mise en<br />
devons de plus prendre en compte la<br />
place des piliers de la TPM obéit à une<br />
sécurité sanitaire à tous les niveaux :<br />
logique de déploiement, il n’y a pas pour<br />
les outils doivent être recomptés après<br />
autant lieu de polémique sur la hiérarchisation<br />
des piliers. Une démarche bien<br />
intervention, les produits chimiques (dégraissants…)<br />
doivent avoir été scrupuleusement<br />
référencés pour leur aptitude<br />
menée doit rester rigoureuse et souple,<br />
non dogmatique.<br />
au contact alimentaire et le périmètre<br />
d’action doit avoir été dégagé de toute Il y a un risque inhérent à toute opération<br />
denrée. Des modes opératoires simplifiés de maintenance et des interventions de<br />
de mise en route des équipements ont maintenance génèrent parfois des ré-interventions<br />
: des pannes sont consta-<br />
également été mis en place avec les opérateurs<br />
et comportent une phase de désinfection<br />
et parfois une validation du ser-<br />
Ainsi, en supprimant les opérations de<br />
tées après réalisation des préventifs.<br />
vice qualité lorsque un point critique pour maintenance il n’y aurait pas non plus de<br />
la sécurité du consommateur est en jeux risque associé ? Oui, et pourtant la maintenance<br />
des actifs est nécessaire et (ex : détecteur de métaux) avant l’autori-<br />
les<br />
sation de remise en route. Les opérateurs<br />
de production, de maintenance, la qualité<br />
et l’amélioration continue ont participé et<br />
porté la démarche. Ces modes opératoires<br />
visuels, sur machine, permettent<br />
des formations courtes et une sensibilisation<br />
en continue aux risques sécurité »<br />
Crédit : TECHNIP<br />
question, deux témoignages de clients,<br />
l’un, « Asset Technical Director » chez<br />
Technip UK, l’autre, directeur de production<br />
d’une unité du Groupe Leroy, secteur<br />
alimentaire, leader mondial de la découpe<br />
de saumon frais.<br />
Asset Technical Director, Technip-MOS<br />
UK : “La Division Marine Operation de<br />
Technip, leader mondial en gestion de<br />
projet, ingénierie et construction pour le<br />
secteur Energie a développé un système<br />
de management des opérations de maintenance<br />
sur l’ensemble de sa flotte de navires<br />
spécialisés dans la pose de « pipe »<br />
et de constructions offshore.<br />
Basé à Westhill au Royaume-Uni, l’entité<br />
a développé sur ces quatre dernières<br />
années ces processus qui intègrent l’analyse<br />
des risques techniques au travers<br />
de système de priorisation des ordres<br />
de travaux. Les processus permettent la<br />
prise en compte des aspects de conduite<br />
du changement, des revues des jalons<br />
critiques par les référents techniques, la<br />
définition de la criticité des activités de<br />
maintenance.<br />
Quelques informations sur Jean Garcia<br />
Jean Garcia possède une expérience de quatorze ans dans le conseil opérationnel et<br />
a mené des projets de mise en place de système de maintenance industrielle auprès<br />
d’acteurs majeurs du secteur Energie. Il est également enseignant à l’ENSAM en master<br />
spécialisé <strong>Maintenance</strong>.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 36
Management<br />
Le cabinet Performance & Management<br />
Performance & Management (P&M)est un cabinet de conseil qui accompagne des projets<br />
de conduite du changement. À ses débuts, en 1996, P&M est surtout intervenu dans le<br />
domaine de la sous-traitance automobile : ces projets ont forgé l’ADN d’un cabinet qui<br />
s’est résolument orienté vers l’amélioration des performances opérationnelles. En 2003,<br />
P&M intervient pour ses premiers clients dans le secteur aéronautique, une activité qui<br />
s’est étendue jusqu’au secteur spatial. En 2006, la société intervient dans le monde de<br />
l’Oil & Gas : depuis, une vingtaine de projets ont été conduits avec des majors et des<br />
partenaires de rang 1 de cette industrie, onshore et offshore. À ce jour, P&M a mené plus<br />
de 200 projets industriels.<br />
efforts doivent se conjuguer pour limiter légier le terrain et maintenir des pratiques<br />
les interventions à leur juste nécessaire. simples : une préparation efficace des<br />
En cela, le déploiement du pilier 5 « <strong>Maintenance</strong><br />
à la conception » reste un levier une étape préalable de visite conjointe<br />
ordres de travaux ne peut se faire sans<br />
puissant pour atteindre un niveau haut sur le terrain ; la maintenance conditionnelle<br />
est un levier efficace pour atteindre<br />
de performance et de sécurité des personnes.<br />
une meilleur fiabilité et favoriser la sécurité<br />
des personnes à condition d’être Dans tous les cas, je pense qu’il faut privi-<br />
en<br />
priorité portée par une présence terrain<br />
(mise en place de ronde, de tour d’atelier,<br />
d’inspection) permettant l’identification au<br />
plus tôt des écarts par rapport aux standards<br />
de fonctionnement, la correction<br />
et la limitation des risques en terme de<br />
sécurité.<br />
Il est nécessaire d’extraire la maintenance<br />
de son enclave technique par la<br />
mise en place d’un système de management<br />
robuste permettant l’amélioration<br />
continue des pratiques et paradoxalement<br />
le maintien des savoirs techniques :<br />
les problématiques en maintenance sont<br />
rarement techniques, souvent humaines.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Retour d’expérience<br />
Intégrer la maintenance à chaque étape d’un projet<br />
Les méthodes proprement dites de « management » présentent souvent l’inconvénient d’être réduites à l’état de discours<br />
et de n’être mises que très rarement en pratique. S’il ne faut en rien négliger la pertinence des démarches TPM,<br />
Lean Management et autres MTBF, le retour d’expérience s’avère bien plus concret et riche en exemples de mises en<br />
application en milieu industriel. Responsable maintenance de Sonara, la raffinerie de Limbe (Cameroun), Nana Arthur<br />
fait part de la mise en œuvre des actifs organisationnels de maintenance dans le déploiement d’un projet industriel.<br />
De manière à bien expliquer sa démarche,<br />
Nana Arthur illustre son<br />
propos à partir d’une image : celle représentant<br />
un chef de projet qui, malgré<br />
l’assurance d’avoir bien terminé son travail,<br />
se trouve amputé d’un bras et d’une<br />
jambe ! Drôle d’entrée en matière... Elle<br />
est pourtant l’image de nombreux projets<br />
menés sans plan de projet. « L’idée est<br />
de dire que ce qui compte, ce n’est pas<br />
tant la finalité du projet mais la manière<br />
dont on va le mener à bien pour qu’il soit<br />
véritablement efficace ». Pour définir le<br />
projet, il convient d’adopter l’approche<br />
issue du Project Management Institut, la<br />
plus importante école de management<br />
de projet des États-Unis, qui considère le<br />
projet comme une initiative temporaire ;<br />
« cela veut dire qu’il y a un début et une<br />
fin du projet. L’autre aspect que revêt le<br />
caractère temporaire du projet est que les<br />
idées peuvent évoluer tout au long de son<br />
élaboration. Peuvent en effet apparaître<br />
lors du déploiement une crise, la loi du<br />
marché, des modifications des installations,<br />
de nouvelles évolutions liées à la<br />
production etc. ». Ensuite, Nana Arthur<br />
rappelle qu’il faut produire un bien et un<br />
service unique ; le projet n’est qu’une<br />
étape et prend fin à un moment donné,<br />
pas le produit. Enfin, il ne faut en rien négliger<br />
l’aspect incertain du projet.<br />
La question que l’on est amené à se poser<br />
est la suivante : en quoi peut-on dire<br />
que le projet est un succès ? L’image de<br />
départ en dit long : le projet est terminé,<br />
même si les conséquences peuvent être<br />
désastreuses. « Pour nous, le projet est<br />
un succès si, d’une part il est satisfaisant<br />
en termes de délais et de coûts, d’autre<br />
part si le client est pleinement satisfait.<br />
Ce second aspect est beaucoup plus diffi-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 37
Management<br />
cile à maîtriser car entre ce qui était prévu<br />
et la perception du client sur le ‘’livrable’’,<br />
il peut y avoir beaucoup de différences,<br />
donnant lieu à de nombreuses modifications<br />
».<br />
Le cycle de vie<br />
Plusieurs phases livrables s’imposent<br />
de fait au projet : le début et la clôture<br />
de projet, puis l’après-projet. « L’idée est<br />
de raisonner en ‘’livrable’’ de manière à<br />
bien verrouiller les termes et le cadre du<br />
projet, de clarifier la situation et de savoir<br />
à quelle phase se situe le projet, avertit<br />
Nana Arthur. Installer une centrale peut<br />
paraître simple à définir. Or de nombreux<br />
phénomènes plus ou moins directs apparaissent<br />
et n’étaient pas pris en considération<br />
comme le traitement du sol, le<br />
génie civil, tout ce qui concerne la charpente,<br />
l’évaluation des coûts des pièces<br />
métalliques... ».<br />
Lorsque l’on observe une courbe de<br />
gestion de projet, on s’aperçoit qu’au<br />
départ, les coûts estimés sont relativement<br />
bas mais au fur et à mesure que<br />
l’on avance dans son déploiement, on<br />
mobilise davantage de ressources avant<br />
d’atteindre le fameux « pic du projet »<br />
puis redescendre. Cela sous-entend une<br />
chose : qu’il est important d’être en mesure<br />
d’intégrer des données nouvelles<br />
car l’influence des parties prenantes est<br />
particulièrement forte. La première des<br />
recommandations est donc d’intégrer ces<br />
nouvelles données dès le début, les anticiper<br />
au maximum. Comment ? « Il est<br />
essentiel de mettre autour de la table des<br />
gens qui savent partager l’information,<br />
qui le font au quotidien et qui sont aptes à<br />
réaliser de premiers retours d’expérience<br />
« Il faut impliquer dans le projet les ressources<br />
capables de réaliser des retours d'expérience<br />
internes et de diffuser leur savoir »<br />
à travers des revues, des plans etc. »<br />
C’est beaucoup plus simple et moins<br />
coûteux. Car une modification importante<br />
intervenant un ou deux ans après le démarrage<br />
du projet est plus compliquée et<br />
fastidieuse à mettre en œuvre. Ainsi, intégrer<br />
la maintenance au début demeure<br />
beaucoup plus pertinent et peut faire<br />
économiser parfois des millions d’euros,<br />
en particulier dans le milieu du gaz et du<br />
pétrole. Plus schématiquement, intégrer<br />
les données des stakeholder (parties<br />
prenantes du projet), des risques et de<br />
l’incertitude est très important au début.<br />
Ensuite, leur influence diminue au fil du<br />
cycle de vie du projet. Il est donc essentiel<br />
d’influencer plus fortement dès le départ<br />
le projet pour y intégrer un maximum<br />
de données comme les coûts de maintenance.<br />
« Le fait que, d’une manière<br />
générale, les coûts au début d’un projet<br />
sont faibles s’explique bien souvent par<br />
l’absence d’implication des gens de la<br />
maintenance, que l’on va accuser ensuite<br />
d’être peu sensibles à l’aspect économique<br />
des choses ; ce qui est peu surprenant<br />
car lorsque des modifications sont à<br />
réaliser une fois qui le projet est terminé<br />
et que l’installation est déjà en exploitation,<br />
les coûts peuvent être exorbitants<br />
». Il faut absolument impliquer la maintenance<br />
dès le début du projet pour ne<br />
pas se retrouver dans une situation inextricable.<br />
Car trop souvent, le projet s’arrête<br />
à la mise en production et ne passe<br />
pas la « frontière » de la mise en opérations,<br />
encore moins celle de la cession.<br />
Or ne pas prendre en compte les aspects<br />
d’opérations et de maintenance liés au<br />
projet, c’est prendre le risque d’apporter<br />
ensuite des modifications lourdes, déconnectées<br />
et onéreuses. « Notre projet par<br />
exemple, a été développé à New-Dehli ;<br />
le bureau d’études vient d’Istanbul et l’application<br />
finale aura lieu au Zimbabwe. Or<br />
les ingénieurs doivent être confrontés aux<br />
réalités du terrain ».<br />
De plus, dans le cycle de vie d’un même<br />
projet, il peut y avoir plusieurs projets. Il<br />
part de la conception (avec le prototype),<br />
puis il atteint le niveau de production, celui<br />
de l’exploitation et enfin le déclin du produit<br />
pour finalement être démantelé ; « le<br />
marché du démantèlement grossit beaucoup<br />
et pose de nombreux problèmes, en<br />
particulier dans le domaine du nucléaire,<br />
du naval ou autre ». Ainsi, durant toute la<br />
durée de vie du produit, il existe de nombreux<br />
projets. C’est pourquoi la maintenance<br />
doit nécessairement et systématiquement<br />
être intégrée à chaque étape. Il<br />
est possible de faire du chevauchement<br />
de projets.<br />
Le transfert de connaissances<br />
Autre problématique : la Predictive Life<br />
Cycle (cycle de vie prévisionnel), qui permet<br />
de prévoir la durée de vie, la faisabi-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 38
Management<br />
lité, le design, la conception des pièces<br />
mais aussi le turn-over. Ce dernier aspect<br />
est primordial et pourtant très largement<br />
écarté. « Je connais de nombreux Africains<br />
ayant acheté des usines complètes<br />
et dans lesquelles ils m’affirment avoir<br />
tout fait : EPCCS ! C’est-à-dire ‘’ Engineering<br />
Procurement Construction & Commissioning<br />
‘’, mais ils ont, à mon sens,<br />
oublié le ‘’T’’ qui veut dire ‘’Transfer’’.<br />
Cela signifie qu’une fois que l’on a démarré<br />
l’installation, le chef de projet reste<br />
encore un ou deux ans sur place. Mais<br />
il ne transfère pas ses connaissances ni<br />
les informations utiles pour poursuivre le<br />
projet. Une fois qu’il part, tout s’arrête. »<br />
Cet aspect turn-over est là aussi pour,<br />
une fois de plus, savoir de on parle. Mon<br />
projet va-t-il s’arrêter à la conception ?<br />
Va-t-il prendre en compte les phases<br />
d’essais ? Va-t-il atteindre la phase de<br />
production ? Vais-je démarrer et opérer<br />
ou vais-je opérer et transférer ? Si, en<br />
amont, les parties prenantes n’ont pas<br />
pensé à se poser ces questions, il va être<br />
compliqué ensuite d’intégrer, s’il le faut,<br />
les questions de maintenance.<br />
« Dans la pratique, les opérateurs ont du mal<br />
à trouver des éléments importants<br />
pour intervenir sur une nouvelle machine »<br />
plus simple d’investir dans un système<br />
qui générera moins de pièces d’usure que<br />
dans des systèmes « court-termistes »<br />
qui provoqueront des coûts d’exploitation<br />
exponentiels. Lors d’un projet réalisé sur<br />
une raffinerie, l’équipe avait intégré des<br />
technologies innovantes de types servomoteurs,<br />
électrovannes... Mais les personnes<br />
qui les avaient montées savaient<br />
pertinemment qu’elles ne tiendraient pas<br />
le coup car le reste de l’installation avait<br />
plus de vingt ans. Les opérateurs chargés<br />
d’intégrer ces technologies savaient<br />
du fait de leur longue expérience sur le<br />
terrain que ces vannes ne résisteraient<br />
pas à l’environnement sévère du site.<br />
Pas plus de dix-huit mois après l’installation,<br />
l’entreprise devait déjà démonter la<br />
plupart des éléments pour les réparer ou<br />
les remplacer. Le projet, une fois mis en<br />
exploitation, s’est ainsi révélé nettement<br />
plus coûteux qu’au départ.<br />
L’importance du retour d’expérience<br />
interne<br />
Mettre en scène des gens d’expérience,<br />
accumulant un important savoir-faire<br />
dans l’entreprise et une connaissance<br />
fine des installations est un atout majeur.<br />
Il peut également s’avérer être une clé du<br />
succès dans la mise en œuvre du projet<br />
et son déploiement. Pour peu qu’il sache<br />
clairement exprimer ses idées, son ressenti,<br />
ses connaissances en matière de<br />
production et de maintenance, puis diffuser<br />
son savoir-faire à travers des retours<br />
d’expérience, l’homme de terrain donnera<br />
des informations d’une richesse et d’un<br />
niveau incomparables à celles de l’ingénieur<br />
étranger à l’entreprise, et ce quel<br />
que soit son niveau de compétence. « À<br />
la question ‘’faut-il intégrer dans le projet<br />
les retours d’expérience en interne ?’’,<br />
ma réponse est oui ! Car la personne qui<br />
travaille au service de maintenance de<br />
l’entreprise et, à plus forte raison si elle<br />
y travaille depuis vingt ou trente ans, a<br />
connaissance d’informations précieuses<br />
et déterminantes. Il suffit de lui poser les<br />
Life cycle cost (LCCL) : les coûts engendrés<br />
par le cycle de vie d’un bien, c’està-dire<br />
le coût de possession ; ce coût<br />
englobe les dépenses relatives à l’acquisition,<br />
à l’exploitation, à la maintenance<br />
et à l’élimination du bien. Or 90% des<br />
dépenses opérationnelles liées à un bien<br />
peuvent être déterminées avant la mise<br />
en route (voir courbe). Cela signifie qu’en<br />
réalité, celui qui investit sur le cycle de vie<br />
a intérêt à le faire bien en amont, au niveau<br />
de la conception plutôt que de subir<br />
les coûts d’exploitation. Il est beaucoup<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 39
Management<br />
sans faire appel au SAV du fabricant ou à<br />
du personnel extérieur. Cela pose également<br />
le problème d’une perte de maîtrise<br />
programmée de son parc d’équipements,<br />
chose qui peut se révéler dangereuse en<br />
situation de crise.<br />
questions sous le bon angle et on peut en<br />
tirer de très enrichissants retours d’expérience<br />
».<br />
Former les utilisateurs<br />
Un autre aspect essentiel apparaît : celui<br />
de la formation des utilisateurs. Pour<br />
Nana Arthur, il est nécessaire de systématiquement<br />
concevoir la production<br />
avec la maintenance ; « bien souvent,<br />
on s’arrête à la production. Or dans la<br />
pratique, après les premières heures de<br />
travail, on s’aperçoit finalement que les<br />
opérateurs ont du mal à trouver des éléments<br />
importants comme l’ouverture du<br />
capot, la jauge, les références des roulements,<br />
ou comment fonctionne telle ou<br />
telle nouvelle machine. Il est même arrivé<br />
une fois qu’un opérateur, avouant par la<br />
suite avoir eu honte de ne pas se servir<br />
d’une nouvelle machine, a signé un arrêt<br />
maladie. Au-delà du côté absurde de la<br />
situation, le manque de formation des<br />
opérateurs peut parfois se révéler désastreux<br />
».<br />
La clé réside dans l’élaboration a priori<br />
d’un plan de maintenance prêt à l’emploi,<br />
dès la livraison et l’exploitation des premiers<br />
actifs. Ce plan de maintenance doit<br />
se constituer de toute la documentation<br />
« Le manque de formation des opérateurs<br />
se révèle parfois désastreux »<br />
technique. D’où l’intérêt de concevoir la<br />
maintenance dès l’équipement, y compris<br />
ce que l’on pourrait appeler la maintenance<br />
interne à l’entreprise ; « certains<br />
opérateurs refusent toute sorte d’automatisation,<br />
non pas qu’ils aient peur de<br />
la nouveauté, mais parce qu’ils n’ont pas,<br />
du moins pour les intervenants les plus<br />
âgés, les compétences électroniques<br />
suffisantes ». Il faut donc bien prendre<br />
en compte les compétences internes de<br />
l’entreprise avant de se lancer dans l’investissement<br />
d’équipements de pointe<br />
qu’il deviendra impossible à maintenir<br />
Savoir comment une installation tourne,<br />
c’est vital. Mais quand la documentation<br />
technique arrive un an après le début<br />
de l’exploitation, c’est chose impossible.<br />
Et lorsqu’un grand constructeur français<br />
d’équipement industriel livre la totalité de<br />
sa documentation technique par camionnette,<br />
cela n’est pas sans poser un certain<br />
problème d’exploitation des données<br />
et... d’espace !« Nous avons pris tous les<br />
éléments de documentation – près de<br />
230 classeurs – et nous avons tout mis<br />
dans un container de 40 pieds ! Non pas<br />
parce que nous sommes paresseux mais<br />
parce que pour nous, la documentation<br />
technique est un sujet sensible à traiter<br />
de façon progressive. ». Travailler ensemble<br />
et avec des retours d’expérience,<br />
là se trouve la solution. De même qu’il est<br />
important de discuter au maximum avec<br />
son fournisseur, de décrypter les modes<br />
de fonctionnement d’une machine et de<br />
former les opérateurs de maintenance<br />
sur ces nouvelles installations... « et pas<br />
seulement en lui disant de composer tel<br />
ou tel numéro de téléphone en cas de<br />
problème ! ». Et surtout, tout prendre<br />
en compte, y compris les éléments de<br />
stockage, logistiques jusqu’au démantèlement.<br />
Toute cette idée relève de la<br />
conception en maintenance ; or cette notion<br />
demeure un « parent » pauvre en raison<br />
du fait qu’il n’est pas enseigné dans<br />
les écoles d’ingénieurs.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 40
Sécurité de la PRODUCTION<br />
et des opérations de<br />
MAINTENANCE<br />
“<br />
Réforme de la réglementation relative à la prévention des risques<br />
professionnels liés à l'AMIANTE.<br />
”<br />
vDIRECTION GENERALE DU TRAVAIL<br />
“<br />
Prévention des risques liés aux fumées de<br />
vCARSAT PAYS DE LA LOIRE - BRETAGNE<br />
SOUDAGE.”<br />
“<br />
L’Activité Physique et Sportive comme levier pour la SANTE<br />
et le BIEN-ETRE AU TRAVAIL.<br />
”<br />
vCNOSF<br />
V O T R E R E N D E Z - V O U S E N 2 0 1 4<br />
120 CONFÉRENCES • 380 EXPOSANTS<br />
L’ÉVÉNEMENT ANNUEL DE RÉFÉRENCE EN FRANCE<br />
S o u s l e H a u t - P a t r o n a g e d u M i n i s t è r e d u T r a v a i l , d e l ’ E m p l o i e t d u D i a l o g u e S o c i a l<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 41
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Trois nouveaux adhérents<br />
chez Artema<br />
La société Mayr France, située à Bully-les-<br />
Mines dans le Pas-de-Calais, a rejoint le<br />
groupe Éléments de transmissions mécaniques<br />
d’Artema. Avec un effectif de dixhuit<br />
personnes, Mayr est spécialisée dans<br />
les organes de transmission de mouvement<br />
: limiteurs de couple, accouplements<br />
sans jeu ou électromagnétiques, freins de<br />
sécurité… La filiale française de Wandfluh,<br />
située à Aix-en-Provence, rejoint quant à<br />
elle le groupe Transmissions hydrauliques<br />
du syndicat. Cette société familiale suisse<br />
du secteur des transmissions hydrauliques<br />
créée en 1946 compte aujourd’hui 300<br />
personnes. Ses produits vont des valves<br />
aux distributeurs en passant par les cartouches,<br />
l’électronique de puissance et<br />
de régulation… Ses principaux marchés :<br />
industrie, marine, mobile, oil & gas, énergie.<br />
Enfin, le lycée Savary de Wattrelos rejoint<br />
Artema en tant que membre associé.<br />
Centre de formation agréé Artema-Cetop.<br />
Ouverture d’une licence Hydraulique<br />
à l’université d’Artois<br />
À partir de septembre 2014 s’ouvrira une<br />
nouvelle licence professionnelle intitulée<br />
« <strong>Maintenance</strong> des Systèmes Pluritechniques<br />
» Parcours « Hydraulique Industrielle<br />
». Cette licence sera dispensée à<br />
l’université d’Artois avec la coopération du<br />
lycée Savary de Wattrelos. Centre de formation<br />
agrée Artema-Cetop, le lycée Savary a<br />
été le premier établissement public (4e<br />
établissement national) à dispenser un diplôme<br />
européen de technicien oléo-hydraulique.<br />
Les jeunes issus de ce parcours ont<br />
pu valoriser leurs compétences en hydraulique<br />
dans plus de dix-sept pays européens.<br />
L’ouverture de cette licence permettra de<br />
développer le savoir-faire des jeunes, et<br />
plus particulièrement en matière de maintenance<br />
hydraulique.<br />
Contact : Michel Zajac au 03 20 82 30 79<br />
michel.zajac@ac-lille.fr<br />
Certificats d’économie d’énergie<br />
Artema demande la suppression de<br />
deux fiches d’opération<br />
Le syndicat regrette en effet que l’élaboration<br />
de ces fiches a été réalisée sans<br />
que les professions concernées (les fabricants<br />
de réducteurs à roue et vis sans fin,<br />
poulies et courroies), ni Artema et la FIM<br />
n’ont été consultés. Ces fiches tendent à<br />
substituer des composants par d’autres<br />
dits « plus vertueux » sur la base d’études<br />
jugées insuffisantes par la profession et qui<br />
ne prennent pas en compte les évolutions<br />
technologiques des produits.<br />
Artema considère que le contexte industriel<br />
du choix est biaisé par défaut de mise<br />
en garde ou d’information du lecteur. Ainsi,<br />
des critères comme le bruit ou la sécurité<br />
sont essentiels et pourtant pas mentionnés.<br />
Le syndicat regrette aussi que ces<br />
fiches ne soient pas non plus guidées par<br />
un motif d’intérêt général.<br />
Cette rubrique a été réalisée<br />
avec notre partenaire Artema<br />
Artema, syndicat des industriels de la mécatronique a déposé un recours en annulation<br />
auprès du Conseil d’État le 22 Janvier 2014 pour demander la suppression<br />
de deux fiches d’opération mises au point dans le cadre de la procédure d’établissement<br />
des certificats d’économie d’énergie. Ces deux fiches mettent en cause les<br />
technologies des professionnels de la mécatronique dans les Certificats d’économie<br />
d’énergie.<br />
Les technologies représentées par Artema<br />
mises en cause<br />
Apparues fin octobre 2013, deux fiches<br />
ont attiré l’attention d’Artema. La première,<br />
« Transmission haute efficacité pour le<br />
convoyage » pour l’industrie a pour dénomination<br />
l’installation d’un réducteur ou<br />
motoréducteur à engrenages en remplacement<br />
d’une transmission par roue et vis<br />
sans fin. Les conditions de délivrance de<br />
certificats sont les suivantes : cette opération<br />
ne s’applique qu’aux installations de<br />
convoyage, une attestation de l’installateur<br />
mentionne le type de l’ancienne transmission<br />
et l’indication de sa dépose, la puissance<br />
nominale du moteur ou du motoréducteur<br />
Pn est inférieure ou égale à 30 kW<br />
et, enfin, le rapport de réduction du réducteur<br />
est compris entre 5 et 100.<br />
La seconde fiche « Transmissions à meilleur<br />
rendement » pour l’industrie a pour<br />
dénomination l’installation d’un moteur à<br />
entrainement direct, ou d’un réducteur ou<br />
d’un bloc motoréducteur. Les conditions<br />
de délivrance de certificats sont celle-ci :<br />
l’équipement installé remplace une transmission<br />
par poulie courroie, une attestation<br />
de l’installateur mentionne le type de l’ancienne<br />
transmission et l’indication de sa<br />
dépose, et la puissance nominale du moteur<br />
ou du motoréducteur est supérieure<br />
ou égale à 0,25 kW.<br />
De nombreux travaux en cours<br />
Artema mène actuellement de nombreux<br />
travaux sur la performance énergétique<br />
des transmissions mécaniques, pneumatiques<br />
et hydrauliques en lien avec le<br />
Cetim et les différents comités européens<br />
dont il est membre fondateur. Artema a<br />
même édité en janvier dernier un Mécatronique<br />
infos spécial « performance énergétique<br />
». Le syndicat demande donc qu’une<br />
consultation systématique des industriels<br />
concernés soit faite, à travers leur organisation<br />
professionnelle pour que les futurs<br />
certificats d’économie d’énergie soient<br />
conformes aux règles de l’art et soient établis<br />
dans le souci de l’intérêt général.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 42
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
En pratique<br />
Ne pas délaisser l’état des équipements hydrauliques<br />
La maintenance des installations et des équipements hydraulique doit faire l’objet de plus d’attention. C’est du moins<br />
le message que les professionnels et les spécialistes de ce domaine tendent à faire passer. Défaut de formation, de<br />
connaissances techniques, de bonnes pratiques de surveillance et de maintenance mais aussi la fiabilité prétendument<br />
extrême de ces équipements sont autant de raisons qui poussent les industriels à trop de négligences.<br />
La maintenance des équipements hydrauliques<br />
couvre un domaine à la<br />
fois large et complexe. Large parce qu’il<br />
concerne toutes sortes d’équipements, à<br />
commencer par des presses de formage,<br />
d’emboutissage ou de presses à injecter<br />
(…), des valves, des pompes, des moteurs,<br />
des vérins, des treuils, des accumulateurs,<br />
des filtres, des diviseurs de<br />
débit, des raccords ou des échangeurs<br />
sans oublier les éléments de transmission<br />
ou encore les tuyaux haute et basse<br />
pression etc. Complexes parce que les<br />
éléments concernés exigent de la précision<br />
afin d’optimiser leur utilisation et ne<br />
pas suralimenter les systèmes en puissance.<br />
Et cette complexité semble effrayer les<br />
utilisateurs, au point que l’hydraulique,<br />
du point de vue de la maintenance, est<br />
trop souvent délaissée, non pas parce<br />
qu’il s’agirait d’un élément considéré à<br />
tort comme peu important (à l’image des<br />
éléments d’étanchéité – se référer à l’interview<br />
de Laurence Chérillat, présidente<br />
d’Artema, dans les pages suivantes du<br />
magazine), mais parce que les systèmes<br />
hydraulique sont considérés comme<br />
fiables et pouvant – soi-disant – fonctionner<br />
des années durant sans nécessiter<br />
la moindre intervention. « Les industriels<br />
travaillant presque exclusivement sur des<br />
groupes hydrauliques ou des presses<br />
par exemple, comme les entreprises<br />
d’injection plastique, rencontrent peu de<br />
soucis du fait de leur expérience ; en<br />
revanche, les usines où se côtoient des<br />
technologies très différentes les unes des<br />
autres laissent souvent de côté la partie<br />
hydraulique, simplement en raison du<br />
fait que dans leur esprit, l’hydraulique,<br />
c’est fiable et donc on ne s’en préoccupe<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 43
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
pas », concède Hervé Maudhuy, formateur<br />
en hydraulique et en pneumatique au<br />
sein du Cimi, centre de formation pour la<br />
maintenance situé à Blois.<br />
La peur d’intervenir sur un système<br />
hydraulique<br />
Mais pour le formateur, il existe d’autres<br />
raisons à cette négligence. D’une part,<br />
l’hydraulique alimente certaines idées<br />
reçues, à commencer par le fait qu’il est<br />
normal pour une installation de ce type<br />
qu’elle génère des fuites ; chose qui devrait<br />
pourtant plutôt alerter le personnel<br />
que le rassurer. D’autre part, l’hydraulique<br />
fait peur. Sa complexité, sa taille imposante,<br />
les puissances avec lesquelles<br />
elle fonctionne et son rôle essentiel dans<br />
le bon déroulement d’une ligne de production<br />
supposent que le moindre intervention<br />
coûtera cher et mobilisera un personnel<br />
important, « si bien que tant que<br />
cela marche, on ne regarde pas. Il faut<br />
dire aussi qu’il y a de quoi être retissant<br />
lorsque l’on sait que la plupart des erreurs<br />
proviennent de mauvais réglages. En effet,<br />
certains opérateurs n’hésitent pas à<br />
toucher à la machine sans se munir de<br />
mesure, sans même parfois jeter un œil<br />
sur la documentation technique. Or il<br />
est fréquent que des problèmes soient<br />
diagnostiqués en raison de mauvais réglages<br />
sur la régulation de compensateur<br />
de pression, sur le ressort de pression<br />
différentielle ou encore sur le ’’zéro<br />
mécanique’’ et le limiteur de zéro, deux<br />
points de réglages qui prêtent souvent à<br />
confusion ».<br />
Enfin, Hervé Maudhuy nous fait part<br />
de quelques réflexes un peu surprenants,<br />
comme certaines entreprises qui<br />
changent de pompes tous les trois suite<br />
à des usures importantes altérant fortement<br />
la durée de vie de l’équipement,<br />
« alors même que ce type de matériel vit<br />
généralement entre quinze et vingt ans, à<br />
condition de respecter les exigences d’utilisation<br />
», rappelle le formateur. D’autres<br />
pratiques sont à éviter comme celles de<br />
se lancer dans des modifications hasar-<br />
Pompes Amarex KRT DE KSB pour l’assainissement<br />
deuses d’une machine avec des tuyaux<br />
de retour placés au-dessus du niveau<br />
d’huile donnant lieu à des mélanges dangereux.<br />
« Parfois même, on constate des<br />
problèmes de conception, raconte le formateur.<br />
sage en bonne et due forme, avec une<br />
huile filtrée et procéder au rinçage du<br />
circuit. Si l’entreprise a les moyens financiers<br />
suffisants, elle est invitée à s’équiper<br />
d’un groupe de dépollution.<br />
Un réservoir avait été conçu sans<br />
Parmi les bons réflexes à adopter, il<br />
séparation entre la zone d’aspiration et la<br />
convient de surveiller régulièrement les<br />
zone de refoulement ». Enfin, les modifications<br />
apportées ou imposées sur des<br />
niveaux d’huile et sa température ainsi<br />
que les quantités d’huile et la pression ;<br />
installations peuvent provoquer des problèmes<br />
de dimensionnement.<br />
« pour surveiller la qualité via des analyses<br />
physico-chimiques, les pétroliers<br />
Respecter les consignes d’utilisation proposent, globalement, de bonnes<br />
prestations de services. Mais pour des<br />
En matière de bonnes pratiques, la première<br />
des règles est-elle encore de bien<br />
analyses plus poussées, de pollution par<br />
exemple avec un pointage des particules<br />
respecter les consignes d’utilisation prescrites<br />
par le fabricant car chaque compo-<br />
ou une mesure de teneur en eau, il faut<br />
se tourner vers des spécialistes ». Car,<br />
sant a une sensibilité différente vis-à-vis<br />
ne l’oublions, ce qui fait avant tout défaut<br />
des pollutions ; les pollutions d’huile figurent<br />
en effet comme la première cause<br />
chez les industriels, c’est bel et bien leur<br />
manque de formation en hydraulique ;<br />
de défaillance dans les équipements hydrauliques,<br />
avec d’une part des pollutions<br />
un domaine étrangement mis de côté au<br />
regard des risques qu’une simple défaillance<br />
peut engendrer sur toute la produc-<br />
liquides (entraînant des phénomènes<br />
de corrosion) et, d’autre part, des pollutions<br />
solides, coupables de blocages ou<br />
tion. Faute de compétences, les immobilisations<br />
de machines peuvent atteindre<br />
d’usure rapide. Les servo-vannes et les<br />
plusieurs jours, uniquement pour trouver<br />
servo-distributeurs sont, par exemple,<br />
l’origine d’une panne !<br />
particulièrement sensibles à la pollution,<br />
ce qui implique de effectuer un remplis-<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 44
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Partenariat<br />
Les compteurs de particules : un élément crucial pour<br />
la maintenance<br />
La Simmad, société ayant pour mission d’assurer la disponibilité des aéronefs du ministère de la Défense, vient de<br />
renouveler sa confiance à Parker Hannifin lors d’un appel d’offres portant sur la fourniture et la maintenance de compteurs<br />
de particules nouvelle génération. L’objectif étant de réduire et d’optimiser les temps d’intervention afin d’assurer<br />
le bon fonctionnement des systèmes hydrauliques.<br />
Vérifier avec exactitude la propreté<br />
d’un fluide est une opération essentielle<br />
dans le fonctionnement d’un<br />
système hydraulique. Sachant que 80%<br />
des défaillances sont dues à la pollution<br />
solide du fluide hydraulique dans le circuit,<br />
il est primordial de s’assurer que le<br />
fluide utilisé est de qualité optimale et ne<br />
provoquera à aucun moment la détérioration<br />
ou la casse d’un composant. Des<br />
normes récentes imposaient à la Simmad<br />
de remettre à niveau le parc actuel<br />
pour le rendre polyvalent et homogène,<br />
plus rapide et plus précis. De plus, des<br />
besoins nouveaux nécessitaient l’acquisition<br />
de matériels neufs et Parker a su<br />
parfaitement répondre à ces deux impératifs.<br />
« La société doit assumer des<br />
contraintes liées à la mise en place d’un<br />
nouvel appareil au sein des armées.<br />
C’est là un exercice ardu mais indispensable<br />
car il conditionne la satisfaction de<br />
l’intérêt opérationnel pour les années à<br />
venir », précise le Maître Baïsset, anima-<br />
Armée de terre<br />
teur technique au sein de la Flotte Matériels<br />
d’environnement aéronautique de la<br />
Simmad. Au total, le contrat avec Parker<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 45
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
concerne la fourniture de 143 compteurs<br />
de particules nouvelle génération et des<br />
prestations de maintenance associées<br />
d’une durée de sept ans.<br />
Des défis de taille à relever<br />
« Le compteur de particules revêt un<br />
caractère pour le moins important dans<br />
la mission opérationnelle de nos unités,<br />
ajoute le Maître Baïsset. Il est utilisé pour<br />
contrôler la qualité des fluides hydrauliques<br />
utilisés dans les aéronefs exploités<br />
par le ministère de la Défense. Ainsi,<br />
le circuit hydraulique est catégorisé en<br />
classe de pollution en fonction de la teneur<br />
en particules. Selon la classe mesurée,<br />
l’aéronef peut être rendu indisponible<br />
au vol. »<br />
Parker Hannifin a ainsi dû répondre à un<br />
cahier des charges aussi riche que précis.<br />
En plus de répondre aux problèmes<br />
d’obsolescence des composants, la Simmad<br />
devait relever plusieurs défis comme<br />
rendre son parc homogène en l’équipant<br />
d’un seul et même type de compteur capable<br />
de réaliser du comptage sur toutes<br />
sortes de fluides (huiles minérales types<br />
OTAN H515/ H537, huiles de synthèse,<br />
coolanol, fluides ester phosphoriques<br />
type skydrol, etc.).<br />
Surtout, la Simmad avait besoin de dispenser<br />
les entités pour lesquelles ce<br />
n’était pas encore le cas (Armée de l’Air<br />
et SIAé), d’un procédé de comptage dit<br />
« en ligne » mis en œuvre directement<br />
sur l’aéronef, lorsque le moteur est en<br />
train de tourner. Cependant, il n’est pas<br />
toujours possible de faire circuler le fluide<br />
lors des maintenances, c’est pourquoi<br />
il est parfois nécessaire de faire du flaconnage<br />
ou d’extraire directement le<br />
fluide via une pompe. « Nous sommes<br />
partis d’un compteur basique pour arriver<br />
à une solution capable de travailler sur<br />
tous types de fluides, y compris les plus<br />
agressifs et à la viscosité très élevée »,<br />
précise Moreno Bandiera, responsable<br />
du service technique au sein de Parker<br />
Hannifin, situé à Contamine-sur-Arve<br />
(Haute-Savoie).<br />
Un projet ambitieux, tant sur le plan<br />
technologique que sur le plan des<br />
prestations<br />
Au total, Parker Hannifin fournira 143<br />
Compteur de particules Parker (photo Parker)<br />
Armée de l’air<br />
compteurs à la Simmad. Les deux premiers<br />
appareils ont fait l’objet de prototypes<br />
et répondent à toutes les exigences<br />
: capacité à travailler sur tous les<br />
fluides, faire du comptage en ligne, ne<br />
pas dépasser un poids maximum de 25<br />
kg, avoir un indice IP supérieur ou égal<br />
à 56, une longueur du flexible n’excédant<br />
pas deux mètres, disposer d’un affichage<br />
de température directement sur l’appareil…<br />
Parker a commencé à fournir trente-cinq<br />
compteurs et à remettre à neuf quarante<br />
équipements. « Lorsque nous avons travaillé<br />
sur les anciens appareils du parc de<br />
la Simmad, nous avons fait en sorte d’assurer<br />
une entière continuité de service.<br />
Contractuellement, nous avons un mois<br />
pour tout remettre à niveau sans entraver<br />
les activités des forces », précise Sébastien<br />
Delhaye ; ce qui suppose d’avoir<br />
déjà une parfaite connaissance à la fois<br />
des équipements mais aussi des bases<br />
militaires sur lesquelles les équipes de<br />
Parker interviennent pour récupérer les<br />
compteurs, les remettre à niveau et les<br />
renvoyer vers les bases militaires d’origine.<br />
Un travail colossal rendu possible<br />
par une forte relation de confiance entre<br />
les deux partenaires.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 46
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
En pratique<br />
Quelques principes de précautions<br />
>> D’après l’expert de la société In Situ Experts Hydrauliciens, Pascal Bouquet<br />
1 - Risque pour la fiabilité du circuit et<br />
donc la production<br />
C’est ici la sureté de fonctionnement qui<br />
est inspectée. La vérification de la présence<br />
et du bon état de fonctionnement<br />
d’alarmes telles qu’un colmatage de filtre,<br />
un niveau bas ou encore un défaut de<br />
température permet d’éviter un arrêt et<br />
parfois même la destruction d’un composant.<br />
C’est un point non négligeable car<br />
les composants hydrauliques sont assez<br />
peu tenus en stock, et de ce fait les arrêts<br />
de production ont tendance à durer plus<br />
que d’ordinaire…<br />
2 - La sécurité des opérateurs de<br />
conduite<br />
L’utilisation d’un équipement hydraulique<br />
de façon régulière amène une usure lente<br />
et progressive qui ne peut être relevée<br />
par un opérateur non formé à leur détection.<br />
C’est ainsi que l’on peut voir des<br />
composants qui ont été abimés dont la<br />
résistance mécanique n’est plus garantie,<br />
directement à proximité de l’opérateur !<br />
C’est ce genre d’anomalie qui peut être<br />
relevé et permet de garantir une mise en<br />
sécurité des opérateurs de conduite.<br />
3 - La sécurité des personnes circulant<br />
à proximité<br />
L’aménagement de couloirs de circulation<br />
à proximité directe des circuits hydrauliques<br />
peut engendrer des dommages<br />
sur l’équipement qui ne sont pas toujours<br />
bien évalués. On peut noter également<br />
que sur des équipements anciens les<br />
réglementations n’étaient pas aussi exigeantes<br />
qu’aujourd’hui et il n’est pas rare<br />
de voir des flexibles de haute pression<br />
sans aucune protection à proximité des<br />
personnes !<br />
4 - La sécurité des opérations de maintenance<br />
La vérification des dispositifs de décompression,<br />
d’isolement, la présence des<br />
panneaux de signalisation du danger,<br />
la vidange d’accumulateur, ou encore la<br />
notion de « charge menante » doivent<br />
être correctement interprétés par le personnel<br />
afin de mener des interventions<br />
dans de bonnes conditions. Ce sont les<br />
personnes les plus exposées aux risques<br />
hydrauliques. Une bonne connaissance<br />
des risques permet une intervention plus<br />
sûre. C’est une partie qui peut nécessiter<br />
une formation spécifique du personnel<br />
afin que tous soient conscients des<br />
risques inhérents à l’intervention sur les<br />
équipements hydrauliques.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 47
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Focus<br />
L’étanchéité, un élément encore trop peu pris en compte<br />
>> Entretien avec Laurence Chérillat, déléguée générale d’Artema<br />
La déléguée du syndicat des industriels de la Mécatronique revient sur l’étanchéité, une profession importante d’Artema.<br />
Les composants et les systèmes d’étanchéité manquent encore de considération dans la conception d’un produit<br />
et au sein des process industriels. Ils sont pourtant un élément essentiel dans le maintien des installations.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Quelle place occupe l’étanchéité au<br />
sein du syndicat Artema ?<br />
Laurence Chérillat<br />
L’étanchéité est l’un des groupes professionnels<br />
les plus importants et les plus<br />
représentatifs. Les principaux acteurs du<br />
secteur sont présents au sein d’Artema et<br />
sont accompagnés de nombreuses sociétés<br />
plus petites (ETI ou PMI). Leurs produits<br />
se répartissent en deux catégories<br />
bien distinctes : d’une part, l’étanchéité<br />
dynamique (linéaire ou rotative) avec les<br />
garnitures mécaniques, les tresses, bagues<br />
à lèvres, joints de vérins, joints de<br />
distribution etc. ; d’autre part, l’étanchéité<br />
statique avec les joints toriques, métalliques….<br />
ce qui représente un panorama<br />
large de solutions.<br />
Les industries sont-elles toutes<br />
concernées par les problèmes d’étanchéité<br />
et dans quelle mesure ?<br />
Exemple d’application sévère dans l’agroalimentaire<br />
Oui, absolument toutes. Dans le secteur<br />
mécanique sont concernées les pompes,<br />
les compresseurs, les agitateurs, les<br />
transmissions hydrauliques, pneumatiques<br />
et mécaniques, les turbines ou<br />
autres produits qui sont utilisés dans de<br />
nombreux secteurs utilisateurs : énergie,<br />
chimie, pétrole, alimentaire, cycle de<br />
l’eau, machines de TP, matériel de transport…<br />
Pour ces industries, la question<br />
de l’étanchéité se pose dans deux cas :<br />
soit pour leurs produits qui risquent des<br />
détériorations ou doivent être conformes<br />
à certaines réglementations exigeant<br />
des niveaux de propreté et de respect<br />
de l’environnement élevés. Soit pour leur<br />
process, où l’étanchéité s’avère être un<br />
rempart contre les pertes d’énergie et de<br />
puissance ou encore contre les risques<br />
d’usure de certains composants dus à<br />
une mauvaise maîtrise de la lubrification.<br />
Dans les deux cas, le fait est que<br />
l’étanchéité est toujours perçue comme<br />
une question simple, sans importance et<br />
facile à mettre en œuvre une fois que le<br />
produit a déjà été conçu ; or, c’est faux. Il<br />
faut au contraire intégrer les composants<br />
d’étanchéité dès la conception et trouver<br />
des solutions pour en faciliter la maintenance.<br />
Que risquent-elles (défaillances<br />
d’équipements, perte de puissance,<br />
hausse des consommations d’énergie<br />
etc.) ?<br />
Sans faire de hiérarchie particulière,<br />
considérons avant tout trois risques<br />
majeurs. Le premier est évidemment<br />
d’ordre économique. Il est lié principalement<br />
à la défaillance des équipements,<br />
entraînant des arrêts et l’immobilisation<br />
de ressources humaines et matérielles.<br />
Ces facteurs de coûts se ressentent tout<br />
particulièrement dans les industries de<br />
process telles que les raffineries ou les<br />
papeteries par exemple. Ces défaillances<br />
Laurence Chérillat, déléguée générale d’Artema<br />
peuvent causer d’importants problèmes<br />
dans le process lorsqu’elles touchent un<br />
compresseur ou une pompe à carburant.<br />
De plus, le risque est double puisque la<br />
question de l’étanchéité se pose à la fois<br />
vers l’intérieur et vers l‘extérieur du produit<br />
; si un fluide peut passer à travers<br />
les soudures d’une pompe, celle-ci peut<br />
subir l’infiltration de particules venues de<br />
l’extérieur et polluer le fluide qui transite à<br />
l’intérieur. Ces particules, en fonction de<br />
leur degré d’agressivité, peuvent provoquer<br />
des pannes voire des casses dans<br />
le système.<br />
Un deuxième risque concerne la santé et<br />
la sécurité des opérateurs, en particulier<br />
lors des applications sous haute pression<br />
ou sur des produits dangereux, ou<br />
encore dans des milieux agressifs (cryogénie,<br />
vapeurs toxiques…). Les fuites de<br />
gaz présentent aussi, naturellement, un<br />
risque majeur, tout comme les fuites de<br />
pétrole ou tout produit chimique.<br />
Enfin, le troisième risque se traduit par<br />
des pertes d’énergie : eau ou électricité.<br />
Tous ces risques ne sont pas suffisam-<br />
Suite de l'article page 50<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 48
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Une gamme de tuyaux pour projection d’eau à très haute pression<br />
Gates a présenté en début d’année, sur le salon Drives & Controls 2014, une nouvelle gamme de tuyaux (WB) et<br />
embouts (WTB) pour la projection d’eau à très haute pression.<br />
Dans le secteur, les industriels savent que les applications<br />
de projection d’eau à très haute pression méritent la plus<br />
grande attention. Gates en a conscience également. La projection<br />
d’eau est un service hautement spécialisé allant du<br />
nettoyage à très haute pression pour éliminer les salissures<br />
marines sur les plateformes de forage pétrolier et les navires<br />
maritimes, à la découpe à froid sous ultra-haute pression à<br />
travers du béton armé, des métaux ou autres matériaux de<br />
dureté comparable. Avec des pressions de service allant<br />
jusqu’à 1 000 bar, les flexibles à projection d’eau sont des<br />
armes destructrices.<br />
Pour Gates, la sécurité est un élément clé. C’est pourquoi la<br />
nouvelle gamme de tuyaux et d’embouts pour la projection<br />
d’eau à haute pression assure une protection optimale du<br />
personnel. Les flexibles à projection d’eau sont constamment<br />
traînés par terre, ce qui accélère le processus d’usure considéré<br />
comme l’une des principales raisons des remplacements<br />
prématurés. Ainsi, la technologie XtraTuff a été incluse par défaut<br />
dans la gamme de tuyaux Gates. Cette construction offre<br />
une résistance à l’abrasion 25 fois supérieure à celle d’un<br />
tuyau à revêtement standard. Les embouts Gates WTB, avec<br />
leur longue tige et leur jupe indispensables à l’installation sur<br />
un tuyau nu, ont été conçus dans le but d’assurer une adhérence<br />
maximale sur le flexible, et ce, sur une grande distance.<br />
Des technologies de fabrication modernes permettent de<br />
produire le tuyau en longueurs continues de 60 mètres hors<br />
tolérances. Comme les nettoyeurs à projection d’eau sont<br />
généralement utilisés sur de grandes surfaces telles que des<br />
chantiers, des quais portuaires ou des plateformes de forage,<br />
ces grandes longueurs offrent un maximum de flexibilité et de<br />
rayon d’action.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 49
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Suite de la page 48<br />
Garniture mécanique<br />
ment pris en compte par les industriels,<br />
même si l’on note quelques améliorations<br />
dans la prise de conscience, en particulier<br />
de la part des utilisateurs… et un peu<br />
moins des fabricants.<br />
Comment combattre les problèmes<br />
d’étanchéité ? Comment bien surveiller<br />
et prévenir des fuites (détection,<br />
maintenance préventive ou conditionnelle)<br />
?<br />
Il existe une pléiade de moyens de combattre<br />
les problèmes d’étanchéité. Les<br />
fournisseurs proposent de nombreux<br />
systèmes à tel point qu’il est bien rare<br />
qu’un service de maintenance ou qu’un<br />
bureau d’études connaisse parfaitement<br />
toutes ces solutions. De plus, celles-ci<br />
se modernisent rapidement (nouveaux<br />
matériaux, nouveaux designs, apports<br />
de la mécatronique…) si bien que le marché<br />
évolue vite et qu’il devient difficile de<br />
tout suivre ; or, une veille technologique<br />
se montre indispensable. En outre, on<br />
note une grande variété d’applications<br />
d’où la nécessité de bien communiquer<br />
avec son fournisseur afin d’obtenir le<br />
système d’étanchéité le plus adapté. Or<br />
dans la pratique, il manque souvent au<br />
fournisseur des données essentielles.<br />
Il convient donc de bien analyser le besoin<br />
et de communiquer un cahier des<br />
charges complet et bien rempli. Pour<br />
cela, plusieurs modèles existent (se référer<br />
à l’encadré).<br />
Quelles solutions existent et comment<br />
bien les choisir ?<br />
Des solutions de surveillance pour l’instrumentation<br />
des joints, et des systèmes<br />
d’étanchéité en général, permettent de<br />
contrôler à distance l’usure, les taux de<br />
fuite, la température ou encore la pression<br />
etc. Elles facilitent ainsi la prévision<br />
des interventions en permettant d’anticiper<br />
et de planifier les arrêts. Il ne faut<br />
pas oublier que le joint reste une pièce<br />
d’usure et que son remplacement est une<br />
opération normale ; ce qui n’empêche pas<br />
de la planifier. Mais pour ce faire, encore<br />
faut-il savoir ce que l’on veut surveiller<br />
et cela passe par la bonne définition des<br />
paramètres de son installation : la température,<br />
la pression, le sens de rotation, le<br />
type de fluide…<br />
Comment les mettre en pratique ?<br />
L’important est de bien respecter les<br />
consignes d’installations préconisées par<br />
le fabricant (avec les outils adaptés) car<br />
la majorité des problèmes d’étanchéité<br />
est liée au montage. Et cela commence<br />
par le stockage du produit dans un lieu<br />
où la température est maîtrisée, dans<br />
son emballage d’origine et, dès que l’on<br />
sort le produit, il est important d’utiliser un<br />
chiffon propre et de le manipuler avec la<br />
plus grande des précautions. Dans tous<br />
les cas, il est important de ne pas considérer<br />
l’étanchéité comme un accessoire<br />
banal, mais bien comme un composant<br />
technique et parfois complexe.<br />
N’oublions pas non plus que le système<br />
d’étanchéité peut être révélateur du bon<br />
–ou mauvais –fonctionnement d’une<br />
installation ; des élévations thermiques<br />
anormales par exemple peuvent jouer<br />
sur l’étanchéité, tout comme des entrées<br />
d’air liées à d’autres facteurs tels qu’une<br />
pression trop élevée.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Documents pouvant aider les clients<br />
et utilisateurs de systèmes d’étanchéité<br />
« Garnitures mécaniques d’étanchéité : technologie, montage, maintenance et défaillances<br />
» : Fascicule BM5425 et BM 5426 des Techniques de l’ingénieur disponible auprès<br />
d’Artema<br />
« Guide de montage, de mise en service et de maintenance des garnitures mécaniques » :<br />
Guide performance Cetim –Artema<br />
« Modèle de cahier des charges pour les garnitures mécaniques » : Recommandation<br />
Artema RA 004/E2013<br />
« Guide pratique de l’étanchéité pour les transmissions hydrauliques et pneumatiques » :<br />
Artema<br />
« Charte des acteurs de l’étanchéité » : Artema<br />
Disponible sur demande www.artema-france.org<br />
Bague<br />
Formation :<br />
« Garnitures mécaniques d’étanchéité » : Formation Artema, Cetim, Institut PPrime destinée<br />
aux bureaux d’étude : deux formations par an dans les locaux du Cetim de Nantes.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 50
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Avis d’expert<br />
Simplifier l’installation de vannes avec des manifolds<br />
Monter des vannes et autres éléments sur des distributeurs pour le contrôle intégré des fluides permet aux OEM de<br />
concevoir et de réaliser des équipements plus compacts et plus fiables, souvent à des coûts plus bas et dans des<br />
délais moins longs. Outre ces avantages, les manifolds en acrylique stratifié actuels présentent des atouts en termes<br />
de transparence, de légèreté et de flexibilité de conception. Jim Morelli, responsable Engineering Advantage sur le site<br />
de Norgren, nous en dit davantage.<br />
Les manifolds constituent une plateforme<br />
qui permet d’intégrer, à<br />
l’ensemble de contrôle fluidique, des<br />
électrovannes, des détecteurs, des clapets<br />
anti-retour, des régulateurs, des<br />
manomètres, etc. Un système intégré<br />
offre aux ingénieurs équipementiers et<br />
aux utilisateurs plusieurs avantages, à<br />
commencer par la fiabilité : assembler<br />
les différents éléments en un seul bloc<br />
réduit les risques de fuite en supprimant<br />
tubes et raccords. En outre, cela<br />
présente une facilité d’assemblage :<br />
un sous-ensemble de manifold intégrant<br />
plusieurs éléments est prêt à être<br />
branché après quelques raccordements<br />
seulement. Le gain de place est aussi<br />
un avantage de manifold car il permet<br />
aux ingénieurs d’étude d’augmenter la<br />
densité des éléments et de diminuer<br />
la quantité de tubes et de fixations,<br />
grands consommateurs de place. Résultat<br />
: l’encombrement réduit offre aux<br />
constructeurs de machines davantage<br />
de souplesse de conception, et est également<br />
un atout précieux dans certaines<br />
applications comme les équipements<br />
médicaux portables, où la compacité<br />
est un avantage concurrentiel évident.<br />
Enfin, la rentabilité est également un<br />
atout des ensembles manifolds.<br />
Comment choisir un manifold ?<br />
Les principaux critères pour choisir un<br />
manifold s’accompagnent de certaines<br />
questions à se poser : le matériau<br />
est-il compatible avec les substances<br />
chimiques avec lesquelles il sera en<br />
contact ? Le manifold sera-t-il soumis à<br />
des conditions extrêmes en termes de<br />
températures, de corrosion ou d’humidité<br />
? Les gaz ou liquides en présence<br />
sont-ils soumis à des pressions importantes<br />
? L’application impose-t-elle des<br />
restrictions de poids ? Pour les applications<br />
sensibles en termes de coûts, quel<br />
est le matériau le moins cher capable<br />
de répondre aux critères de performances<br />
?<br />
Les manifolds sont essentiellement fabriqués<br />
dans deux types de matériaux<br />
: le métal et le plastique. On choisira<br />
le métal pour des environnements difficiles<br />
ou des applications à haute pression.<br />
Les métaux les plus couramment<br />
utilisés sont l’aluminium et le laiton,<br />
même s’ils nécessitent souvent un traitement<br />
de surface ou un revêtement. Il<br />
est également possible d’utiliser l’acier<br />
inoxydable si le manifold doit être exposé<br />
à des environnements ou à des milieux<br />
particulièrement agressifs.<br />
La plupart du temps, les manifolds métalliques<br />
sont usinés dans la masse.<br />
Toutefois, les voies ne peuvent en pratique<br />
êtres percées que de façon rectiligne,<br />
ce qui limite l’usage de ce type de<br />
distributeur à des modèles relativement<br />
simples et suppose souvent de réaliser<br />
des perçages sécants pour obtenir<br />
les raccordements nécessaires. Cette<br />
technique crée dans le manifold des volumes<br />
« morts ».<br />
Les manifolds métalliques ont une<br />
longue durée de vie et sont parfois choisis<br />
par l’utilisateur simplement parce<br />
qu’il a l’habitude du métal. Les procédés<br />
de fabrication comme l’investissement<br />
ou un moule peuvent être envisagées<br />
pour de plus grandes quantités, même<br />
si cela peut augmenter les temps de développement<br />
et les coûts.<br />
Le plastique ne nécessitant généralement<br />
pas de traitement de surface supplémentaire<br />
et étant considéré comme<br />
plus hygiénique que le métal, il est souvent<br />
choisi dans l’agro-alimentaire, le<br />
médical et l’industrie pharmaceutique.<br />
Un manifold plastique sera toujours plus<br />
léger que son équivalent en métal. Il est<br />
possible de choisir les polymères pour<br />
obtenir une meilleure résistance aux<br />
produits chimiques tout en bénéficiant<br />
d’une isolation thermique et électrique.<br />
Les manifolds plastique sont généralement<br />
fabriqués à partir d’une gamme<br />
étendue de polymères, dont le polyoxyméthylène<br />
(POM), le polychlorure de<br />
vinyle (PVC), le chlorure de polyvinyle<br />
surchloré (PVCC), l’acrylique, le polycarbonate,<br />
le polyéthérimide (PEI) et<br />
le polyétheréthercétone (PEEK). La<br />
gamme des polymères disponibles est<br />
tout aussi importante pour les distributeurs<br />
moulés, mais comme pour les distributeurs<br />
moulés en métal, l’investissement<br />
en coût d’outillage et en temps de<br />
développement peut s’avérer difficile à<br />
justifier pour des petites quantités.<br />
La fabrication additive, ou «impression<br />
3D», a longtemps été utilisée pour prototyper<br />
rapidement des modèles de<br />
distributeur, mais la résolution dimensionnelle,<br />
le coût et la gamme des matériaux<br />
disponibles en ont toujours limité<br />
leur application pour de la production.<br />
Des avancées récentes dans ce domaine<br />
ouvrent des opportunités pour la<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 51
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
fabrication de manifolds en série selon<br />
ces techniques, mais pour le moment, il<br />
ne s’agit que d’une option de niche.<br />
Il existe toutefois une alternative éprouvée<br />
pour les géométries de voies<br />
complexes. Outre les options usinées<br />
ou moulées, les manifolds plastiques<br />
peuvent être réalisés à partir d’une série<br />
de couches stratifiées. Il est ainsi<br />
possible de créer des voies multiples<br />
suivant des courbes ou des angles que<br />
des techniques conventionnelles ne<br />
permettent pas d’obtenir. Les matériaux<br />
couramment utilisés pour fabriquer les<br />
distributeurs stratifiés sont l’acrylique,<br />
le polycarbonate et le polyéthérimide<br />
(PEI).<br />
L’acrylique est le plus économique des<br />
trois, mais aussi celui qui présente la<br />
plage de températures et la résistance<br />
chimiques les plus limitées. L’un de<br />
ses atouts est la transparence optique,<br />
particulièrement utile lorsque l’opérateur<br />
doit pouvoir voir le fluide s’écouler<br />
dans le circuit. Quant au polycarbonate,<br />
il offre une plage de températures plus<br />
étendue et une meilleure compatibilité<br />
chimique que l’acrylique, mais il est<br />
moins transparent (il est généralement<br />
de teinte bleue ou jaune). Si le PEI est<br />
plus cher, c’est aussi celui des trois qui<br />
présente la meilleure résistance à la<br />
chaleur et aux produits chimiques.<br />
Fabrication du manifold<br />
L’un des principaux avantages d’un distributeur<br />
est de réduire le nombre de<br />
raccords par rapport à un assemblage<br />
d’éléments individuels. C’est d’autant<br />
plus vrai quand il s’agit de raccorder<br />
chacun de ces éléments à un seul circuit,<br />
comme par exemple sur une alimentation<br />
ou une conduite d’évacuation<br />
commune.<br />
Dans un manifold usiné conventionnellement,<br />
il faut généralement réaliser<br />
des trous sécants, c’est-à- dire qui se<br />
croisent pour regrouper plusieurs voies<br />
de/vers une même ouverture. L’une<br />
des difficultés de ce procédé consiste<br />
à s’assurer que les intersections soient<br />
exemptes de débris ou de bavures laissés<br />
par le foret débouchant dans le vide<br />
après avoir traversé la matière. Il faut<br />
éviter que ces petites particules soient<br />
piégées dans la vanne ou une autre<br />
pièce, provoquant une défaillance.<br />
La fiabilité de deux ensembles apparemment<br />
identiques peut varier énormément<br />
en fonction de la qualité de<br />
l’usinage et des procédés utilisés pour<br />
éviter ou éliminer ces bavures.<br />
Le perçage sécant est un moyen efficace<br />
d’intégrer plusieurs voies et raccords<br />
à un bloc de métal ou de plastique,<br />
mais la technique a toutefois<br />
certaines limites. Les trous ne peuvent<br />
être percés qu’en ligne droite, généralement<br />
avec un seul diamètre de foret,<br />
et l’intersection avec d’autres voies peut<br />
s’avérer difficile. Il peut aussi être complexe<br />
de réaliser des voies longues et<br />
étroites compte tenu de la tendance des<br />
forets de petit diamètre à se déporter<br />
au-delà d’une certaine profondeur. Ces<br />
contraintes limitent la complexité du circuit<br />
réalisable dans un encombrement<br />
donné, de sorte que si l’on veut un manifold<br />
plus complexe (ou plus équipé),<br />
il faudra choisir un produit en plastique<br />
stratifié multicouche.<br />
Ce type de manifold est réalisé par fraisage<br />
des différentes voies dans des<br />
couches de plastique séparées que l’on<br />
colle ensuite pour créer le manifold. Ce<br />
procédé donne davantage de liberté de<br />
conception que l’usinage à partir d’un<br />
bloc plein. Il est très proche de la façon<br />
dont on réalise des circuits électriques<br />
sur une carte de circuits imprimés multicouche.<br />
On peut réaliser des voies courbes,<br />
changer de diamètre ou même ajouter<br />
des caractéristiques de contour comme<br />
le mixage ou l’accumulation de cavités<br />
dans le manifold. En augmentant le<br />
nombre de couches, on obtient progressivement<br />
des formes plus complexes.<br />
Un fournisseur expérimenté dans la<br />
technologie des manifolds peut aider le<br />
bureau d’études de l’équipementier à<br />
choisir la solution la mieux adaptée aux<br />
besoins de l’application. Par exemple, si<br />
on peut diviser les fonctions en sous-ensembles<br />
(un pour le contrôle du mouvement<br />
pneumatique et un autre pour la<br />
distribution de liquide, par exemple),<br />
il sera probablement plus efficace (et<br />
moins coûteux) de réaliser deux manifold<br />
à trous sécants plutôt qu’un seul,<br />
plus complexe. D’autre part, pour un<br />
équipement portable où l’encombrement<br />
est le critère majeur, un manifold<br />
multicouche plus sophistiqué serait plus<br />
intéressant.<br />
Méthodes de collage<br />
Il existe cinq méthodes qui sont couramment<br />
utilisées pour coller les couches<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 52
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
des manifolds multicouches, le choix<br />
dépendant beaucoup de l’utilisation finale.<br />
Le collage au solvant : avec cette méthode,<br />
le matériau est immergé dans le<br />
solvant pour le ramollir, puis les couches<br />
sont pressées ensemble. Le solvant met<br />
le matériau en suspension, de sorte que<br />
lorsque les deux couches sont pressées<br />
et que le solvant s’évapore, il reste une<br />
pièce de plastique solide. Si l’intégrité<br />
du matériau est conservée, il est difficile<br />
de contrôler la stabilité dimensionnelle<br />
pendant le procédé. Pendant que les<br />
deux parties à coller sont en phase de<br />
suspension «molle», elles peuvent se<br />
déformer ou glisser l’une sur l’autre, désalignant<br />
les voies et autres caractéristiques<br />
intérieures. Un collage imprécis<br />
peut favoriser le transfert et la rétention<br />
de contaminants ou de débris dans le<br />
manifold et l’air piégé entre les couches<br />
réduit la transparence, supprimant l’un<br />
des principaux atouts de l’emploi du<br />
plastique.<br />
Le doublage par adhésif : l’adhésif interagit<br />
avec la matière des deux couches<br />
et il assemble les deux couches entre<br />
elles lors de la prise. Une autre matière<br />
est introduite dans le distributeur, ce<br />
qui peut potentiellement poser des problèmes<br />
de compatibilité. Par exemple,<br />
si l’adhésif a un coefficient de dilatation<br />
thermique différent ou s’il est plus solide<br />
ou plus résistant que le substrat de<br />
plastique, il peut exercer une force en<br />
surface. Là aussi, la stabilité dimensionnelle<br />
peut être difficile à contrôler, parce<br />
que l’épaisseur de la couche d’adhésif<br />
peut varier, voir laisser des vides (fuites<br />
entre voies). Les pièces à assembler<br />
étant compressées, il existe aussi un<br />
risque de voir de l’adhésif pénétrer dans<br />
les voies, en changeant la forme et les<br />
dimensions.<br />
Le soudage par diffusion : cette méthode<br />
consiste à presser ensemble<br />
deux surfaces très propres avec une<br />
chaleur et une pression suffisantes pendant<br />
un temps donné, ce qui permet aux<br />
molécules situées à l’intersection de<br />
fusionner entre elles. Effectué correctement,<br />
ce procédé donne un bloc de<br />
matière plein, sans points faibles. Toutefois,<br />
parvenir à définir les paramètres<br />
corrects n’est pas chose facile et si l’on<br />
n’y prend garde, le joint entre les deux<br />
couches initiales peut faire l’effet d’une<br />
ligne de faille résiduelle. La pression et<br />
la chaleur appliquées au cours de l’opération<br />
peuvent aussi déformer les voies,<br />
d’où la nécessité d’usiner initialement<br />
les pièces pour empêcher cela. Le soudage<br />
par diffusion ne nécessitant pas<br />
d’utiliser des solvants ou agents actifs,<br />
il est considéré comme l’une des méthodes<br />
les plus chimiquement inertes.<br />
Le procédé peut être appliqué à toute<br />
une gamme de plastiques et de métaux,<br />
même s’il n’est pas possible d’assembler<br />
des matériaux dissemblables. Il<br />
s’agit d’une technique qui peut s’avérer<br />
gourmande en main-d’œuvre, avec des<br />
temps de cycles longs, et qui s’avère<br />
souvent la solution la plus onéreuse.<br />
Le soudage par laser : c’est la méthode<br />
privilégiée par Norgren pour fabriquer<br />
des distributeurs stratifiés. Après usinage<br />
et nettoyage, un revêtement absorbant<br />
le laser est appliqué sur les<br />
pièces du distributeur. Le faisceau laser<br />
est passé sur la pièce pendant quelques<br />
secondes et interagit avec la couche<br />
absorbante pour générer de la chaleur<br />
dans une zone très ciblée. On réalise<br />
ainsi une «soudure par étincelage» qui<br />
assemble les pièces entre elles.<br />
Le produit absorbant décolore légèrement<br />
le plastique, laissant une trace<br />
visible du joint de soudure, mais la matière<br />
en elle-même est brûlée par le laser<br />
sans laisser de résidus dans les voies<br />
du distributeur. Avec ce procédé, seule<br />
une très petite zone du distributeur est<br />
chauffée à un moment donné, et pendant<br />
un temps très court. La trajectoire<br />
de balayage du laser est également<br />
programmée pour éviter toute accumulation<br />
de chaleur excessive en un point<br />
du distributeur. Ainsi, le manifold (et ses<br />
caractéristiques internes) conserve sa<br />
forme originale, sans subir de distorsion,<br />
et les contraintes résiduelles dans<br />
la matière sont minimisées.<br />
L’un des inconvénients potentiels du<br />
soudage au laser est que seule la «première»<br />
couche du distributeur peut être<br />
réalisée dans une matière opaque.<br />
Chacune des couches successives<br />
doit être transparente pour que le laser<br />
puisse être focalisé sur la surface de la<br />
soudure interne.<br />
Même si ce n’est pas strictement une<br />
méthode d’assemblage, il est également<br />
possible d’inclure un joint élastomère<br />
entre chaque couche avant de serrer<br />
mécaniquement l’ensemble. Cette approche<br />
peut être avantageuse quand on<br />
cherche à obtenir un assemblage non<br />
permanent, mais elle est plus complexe<br />
et il peut s’avérer difficile d’obtenir un<br />
joint vraiment étanche aux fuites. Elle<br />
peut être employée aussi bien pour le<br />
métal que pour le plastique.<br />
Jim Morelli (Norgren)<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 53
Prévention des risques<br />
Formation technique EPI du<br />
Synamap : prochaine session<br />
du 24 au 28 novembre<br />
Dans sa mission de promouvoir la prévention<br />
des risques professionnels, le<br />
Synamap propose une formation pointue<br />
de quatre jours permettant d’acquérir une<br />
expertise complémentaire indispensable<br />
au développement de l’esprit sécuritaire.<br />
Cette « formation technique EPI » est<br />
conduite par des experts avec un programme<br />
complet qui permet d’aborder<br />
les différents types de protection et ainsi<br />
que les enjeux réglementaires. Elle assure<br />
à l’ensemble des participants de pouvoir<br />
maîtriser le vocabulaire et les connaissances<br />
propres à ce domaine afin de<br />
devenir des prescripteurs d’EPI adaptés à<br />
chaque risque, dans le respect total de la<br />
législation.<br />
>> La prochaine session de formation<br />
aura lieu du 24 au 28 novembre 2014.<br />
Pour avoir plus de renseignements sur<br />
ces formations et connaître les modalités<br />
d’inscription, contactez Aminata Ba, chargée<br />
de formation du Synamap - 01 47 17<br />
64 36 - aminata@synamap.fr.<br />
DuPont lance un nouveau<br />
vêtement de protection<br />
chimique de type 3<br />
Le fabricant de solutions de protection et<br />
d’EPI a présenté sur le dernier salon Préventica<br />
– qui s’est déroulé à Marseille en<br />
juin dernier – son nouveau vêtement de<br />
protection respirant, le DuPont Tyvek 800<br />
J. Avec cette nouvelle combinaison, Du-<br />
Pont propose une protection chimique de<br />
catégorie III - type 3, étanche aux liquides<br />
sous pression, robuste mais aussi plus<br />
confortable ; cette combinaison s’appuie<br />
en effet sur la performance barrière à<br />
long terme du Tyvek, qui est une matière<br />
souple, extrêmement légère, perméable à<br />
l’air et à la vapeur d’eau.<br />
World Wide Work by Mewa :<br />
une nouvelle marque pour<br />
la sécurité au travail<br />
Mewa Textil-Management donne un nouveau<br />
souffle à son catalogue d’articles pour<br />
la sécurité au travail. Il paraîtra désormais<br />
sous le nom « World Wide Work by Mewa<br />
». Grâce à un large panel de marques internationales,<br />
le fabricant entend adapter<br />
au mieux son offre de chaussures de sécurité,<br />
gants et autres EPI aux besoins des<br />
métiers de l’industrie et de l’artisanat en<br />
proposant des articles haut de gamme des<br />
plus variés.<br />
Événement<br />
Préventica pose ses valises à Nantes<br />
Le grand événement de la sécurité et de la prévention des risques de la rentrée<br />
se déroulera au Parc des expositions de Nantes (Nantes Expo) du 7 au 9 octobre<br />
prochain. Cette nouvelle édition de Préventica débarque en Loire Atlantique avec un<br />
programme riche de conférences.<br />
Au programme de cette nouvelle édition,<br />
pas moins de 380 exposants et,<br />
à travers le congrès, des conférences techniques<br />
et riches en retours d’expérience,<br />
avec notamment des questions autour de<br />
Reach et la gestion du risque chimique au<br />
travail ; cette conférence mettra tout particulièrement<br />
en avant l’intérêt de solliciter<br />
un avocat. D’autres conférences porteront<br />
sur la dépendance au travail, encore appelée<br />
« Workaholism », l’impact du Lean<br />
management sur la santé au travail, les<br />
risques psychosociaux dans un contexte<br />
de Révision générale des politiques publiques<br />
ou encore la manière de mieux<br />
prévenir les conduites addictives en entreprise.<br />
Autre temps, la remise des Prix de<br />
l’innovation, le premier jour du salon.<br />
Mais parmi les conférences qui concernent<br />
davantage la maintenance industrielle, notons<br />
plusieurs d’entre elles portant sur plusieurs<br />
sujets clé.<br />
La prévention des risques liés aux fumées<br />
de soudage. Cette conférence est pilotée<br />
par Lionel Moussus, de la Carsat PDL.<br />
L’exposition aux fumées de soudage dans<br />
les activités de la métallurgie est un thème<br />
d’action prioritaire de la Branche Assurance<br />
Maladie-Risques Professionnels.<br />
La présentation sera l’occasion de faire<br />
connaître les risques liés à l’exposition aux<br />
fumées de soudage, les mesures de prévention<br />
adaptées et le programme d’action<br />
national 2014-2017.<br />
La prise en compte des aspects sécuritaires<br />
spécifiques aux travaux de maintenance<br />
en éolien. Bientôt la France va se<br />
doter de champs éoliens marins et la problématique<br />
maintenance sera primordiale<br />
du fait du travail en milieu naturel souvent<br />
hostile. Il est donc intéressant de faire un<br />
point sur ce qui se fait aujourd’hui en éolien<br />
terrestre en France en matière de sécurité<br />
lors des interventions. Cette conférence<br />
est présentée par l’Afim.<br />
Management du risque : sécuriser l’interaction<br />
Homme – Machine. Animée par la société<br />
Pilz, cette conférence sera l’occasion<br />
d’aborder deux aspects. Il s’agit d’une part<br />
de donner un aperçu de la théorie sur les<br />
accidents et approches de la sécurité, des<br />
limites et des évolutions. D’autre part, Pilz<br />
mettra en lumière une nouvelle approche<br />
de la sécurité Machines : les différentes<br />
étapes de maîtrise du risque relatif à l’interaction<br />
Homme – Machine, le système de<br />
management du risque : les différents piliers<br />
de la sécurité des machines, un focus<br />
sur le cycle de vie de la sécurité des machines<br />
: normes et réglementations, ainsi<br />
que les différentes étapes du cycle.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 54
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 55 Une solution pour chaque main qui travaille
Prévention des risques<br />
Analyse<br />
Apprendre à combattre la première cause<br />
de maladies professionnelles<br />
Premier facteur d’inaptitude au travail, les troubles musculosquelettiques représentent également la première maladie<br />
professionnelle à la fois en France et dans bon nombre de pays européens. Difficiles à appréhender, les TMS exigent<br />
d’être très sérieusement pris en considération dans une démarche soutenue de prévention des risques.<br />
Tendinite, lombalgie, syndrome du<br />
canal carpien, épicondylite, hygroma<br />
du genou... sont des maladies qui<br />
touchent les articulations, les muscles et<br />
les tendons, c’est-à-dire l’appareil locomoteur.<br />
L’activité professionnelle peut<br />
jouer un rôle dans leur apparition, leur<br />
maintien et leur aggravation. On les appelle<br />
troubles musculosquelettiques ou<br />
TMS. Il est difficile de détecter l’apparition<br />
de TMS dont les premiers signes<br />
sont la fatigue, certaines douleurs locales<br />
ou une gêne dans les gestes quotidiens<br />
effectués dans la vie courante ou professionnelle.<br />
Liés à des facteurs de risques<br />
biomécaniques et psychosociaux, en lien<br />
avec l’organisation du travail leur prise<br />
en charge est un impératif pour les entreprises.<br />
C’est pourquoi une démarche de<br />
prévention des risques TMS est absolument<br />
essentielle, d’autant que pas moins<br />
de 46 000 maladies professionnelles ont<br />
été reconnues en 2012 (un chiffre en<br />
constante augmentation depuis de nombreuses<br />
années même si l’on constate<br />
un léger fléchissement depuis deux ans).<br />
Par ailleurs, près de 100 000 accidents<br />
du travail sont des lombalgies ; à ces<br />
chiffres lourds (dix millions de journées<br />
Un nouveau baromètre européen<br />
de la prévention des risques professionnels<br />
Dekra Industrial, l’un des leaders européens de l’inspection et de la certification<br />
dans les domaines du bâtiment, de l’industrie, de l’environnement et du transport, a<br />
reconduit en 2013 son enquête sur la prévention des risques en entreprise. Ce travail<br />
mené auprès d’entreprises issues de toute l’Europe montre – notamment – que<br />
les TMS restent au centre de toutes les attentions..<br />
Après la parution du Baromètre des risques professionnels en janvier 2014, Dekra Industrial<br />
dévoile aujourd’hui sa version européenne. France, Allemagne, Pologne et Pays-<br />
Bas… les différents pays participants donnent une vision relativement homogène de la<br />
sécurité au travail.<br />
Réalisé auprès de plus de 2 000 spécialistes de la prévention, le Baromètre européen de<br />
la prévention des risques recense les stratégies adoptées pour se prémunir des risques<br />
professionnels en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Pologne. Cette étude offre<br />
un panorama unique sur la manière dont la prévention est abordée en France et dans le<br />
reste de l’Europe tout en permettant de mieux situer les actions des entreprises françaises.<br />
Les TMS au cœur des problématiques<br />
L’un des enseignements commun concerne les troubles musculo-squelettiques qui représentent<br />
pas moins de 80 % des maladies professionnelles en Europe. Pour se prémunir<br />
des risques encourus, 60% des entreprises interrogées communiquent sur la prévention<br />
lors de leurs opérations de recrutement, sauf aux Pays-Bas, où celles-ci ne sont que 18 %.<br />
Enfin, il est important de noter que les accidents du travail et les pertes de potentiel liées<br />
aux maladies professionnelles et à l’absentéisme représentent 4 % du PIB mondial, soit 2<br />
000 milliards d’euros.<br />
De même, pour plus de 70 % des entreprises interrogées, le comportement du salarié est<br />
le facteur qui contribue le plus à la hausse du risque d’accidents (88 % aux Pays-Bas, 86<br />
% en Pologne, 84 % en France vs 50 % en Allemagne). Près d’un tiers des personnes<br />
interrogées estiment que la pression croissante sur les employées est également l’un des<br />
principaux facteurs de hausse des risques d’accidents, exception faite de l’Allemagne où<br />
ce taux n’est que de 20 %.<br />
Concernant la France, les accidents du travail ne baissent plus et les maladies professionnelles<br />
progressent moins vite qu’ailleurs. Toutefois, le baromètre révèle une hausse<br />
des accidents mortels et de ceux ayant entrainé une incapacité permanente, et que les<br />
femmes de plus en plus touchées (+ 21%). Enfin, phénomène inquiétant, les moins de 20<br />
ans sont trois fois plus soumis aux risques.<br />
perdues et un coût direct de près d’un<br />
milliard d’euros selon la CNAMTS pour<br />
les maladies professionnelles reconnues)<br />
s’ajoutent des pertes sèches pour les entreprises<br />
qui risquent de perdre de précieux<br />
collaborateurs n’étant plus en mesure<br />
d’assurer leurs missions et qu’il faut<br />
réaffecter à d’autres postes et qui doivent<br />
être indemnisés. Enfin, les salariés touchés,<br />
outre les conséquences sur leur<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 56
santé physique et psychologique se voient parfois contraints à<br />
interrompre leur carrière.<br />
Aujourd’hui, l’existence de TMS liés au travail n’est plus remise<br />
en cause, comme cela pouvait encore être le cas il y a dix<br />
ou quinze ans. « Les troubles musculosquelettiques font l’objet<br />
d’une meilleure prise en compte dans l’analyse des risques<br />
professionnels et au sein du document unique d’évaluation des<br />
risques des entreprises, en particulier dans l’industrie, précise<br />
Jean-Jacques Atain-Kouadio, ergonome de métier et expert<br />
d’assistance au sein du laboratoire Ergonomie et Psychologie<br />
Appliquées à la Prévention. Les charges physiques, la répétitivité<br />
des gestes, les cadences de production sans pause, ni<br />
temps de récupération nécessaire, la réduction des marges<br />
de manœuvres… tout cela contribue à l’apparition de TMS ».<br />
Les TMS ne sont toujours pas considérés comme des<br />
risques prioritaires<br />
Dans les métiers de la maintenance, les risques sont tout aussi<br />
réels qu’en production, en particulier en ce qui concerne la<br />
prévention des risques de TMS mais ne sont pas considérés<br />
comme prioritaires. Or les origines de ces affections diffèrent<br />
entre les métiers de la production et ceux de la maintenance :<br />
« en production, les positions debout et les piétinements génèrent<br />
des TMS tout comme la répétitivité des gestes. En<br />
maintenance, les risques liés aux positions à genoux ou accroupi,<br />
le maintien des bras en l’air ou encore les positions<br />
fixes de la tête et du cou ainsi que les déplacements à pieds »,<br />
détaille l’ergonome.<br />
Pour pallier les problèmes de TMS au sein d’une entreprise,<br />
mieux vaut entamer une véritable conduite de projet, impliquant<br />
l’ensemble de l’entreprise. « Tout le monde doit être<br />
d’accord, sinon, cela ne fonctionnera pas, avertit Jean-Jacques<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 57
Prévention des risques<br />
Quelle définition donner<br />
aux TMS ?<br />
Les troubles musculosquelettiques ou<br />
TMS sont des troubles de l’appareil<br />
locomoteur – membres et rachis –, pour<br />
lesquels l’activité professionnelle peut<br />
jouer un rôle dans la genèse, le maintien<br />
ou l’aggravation. Tous ces troubles<br />
peuvent induire une gêne fonctionnelle<br />
et des douleurs.<br />
Atain-Kouadio. Ce projet collectif passe<br />
par une analyse fine des risques afin de<br />
déterminer les éléments déclencheurs<br />
de TMS. Il convient aussi de prendre<br />
conscience que cette pathologie est bien<br />
multifactorielle ».<br />
Et la technologie dans tout ça ?<br />
A l’INRS, le département d’ingénierie des<br />
équipements de travail collabore avec le<br />
département Homme au Travail. L’objectif<br />
est de travailler avec les concepteurs<br />
d’équipements de façon à prendre en<br />
compte l’ergonomie dès leur conception.<br />
Par exemple, l’impact des machines et<br />
de leurs interactions avec l’homme est<br />
étudié, à la fois pour la conception, la<br />
modification ou le déplacement de la machine.<br />
En lien avec l’évolution récente de<br />
la Directive Machines, laquelle renforce la<br />
partie consacrée à l’ergonomie, prendre<br />
en compte les principes d’ergonomie dès<br />
la conception présente un double intérêt<br />
: pour l’entreprise, c’est la garantie<br />
de réduire les coûts directs et indirects<br />
dus aux accidents et aux maladies professionnelles,<br />
mais aussi le moyen de<br />
motiver davantage ses salariés pour une<br />
meilleure productivité et la qualité de ses<br />
produits ; pour le fabricant, il s’agit d’éviter<br />
les surcoûts engendrés par une mise<br />
en conformité et d’éventuels recours, de<br />
fidéliser ses clients et de gagner de nouveaux<br />
marchés.<br />
Un autre axe, qui suscite l’intérêt de<br />
l’INRS est l’arrivée récente dans le<br />
monde de l’entreprise des robots d’assistance<br />
physiques. Véritable dispositif d’interaction<br />
entre l’homme et la machine,<br />
ces robots ont pour principe d’assister<br />
l’opérateur dans ses tâches les plus répétitives<br />
et les plus pénibles voire de précision<br />
; « pour des opérations de meulage<br />
par exemple, l’opérateur produit un effort<br />
qui est démultiplié par le robot d’assistance<br />
physique ». Ces robots dits « robots<br />
collaboratifs » ou les « exosquelettes »,<br />
sont pour le moment en phase d’implantation<br />
en production mais ils ne devraient<br />
pas tarder à intéresser les professionnels<br />
de la maintenance dans leur activité professionnelle.<br />
Piloter une main robotique<br />
pour s’affranchir des tâches pénibles<br />
Olivier Guillon<br />
L’équipe de recherche « Ingénierie Numérique des Systèmes Mécaniques » du Laboratoire<br />
des Sciences de l’information et des Systèmes du campus Arts et Métiers de<br />
Lille a mis au point le pilotage d’une main robotisée sans contact et en temps réel.<br />
Les chercheurs lillois d’Arts et Métiers ParisTech ont misé sur la collaboration homme-machine<br />
pour réduire les Troubles Musculos-Squelettiques en lançant une application de<br />
robotique industrielle qui transfère la pénibilité du travail vers le robot. Les chercheurs<br />
utilisent pour cela le Leap Motion, une interface qui permet de s’affranchir de tout contact<br />
physique entre l’homme et la machine.<br />
Reproduire la sensation de toucher et les gestes<br />
Depuis Janvier 2013, l’équipe lilloise travaille, en collaboration avec le CITC EuraRFID, au<br />
développement d’applications utilisant ce périphérique 3D pour la robotique industrielle.<br />
Le Leap Motion est connecté à un robot UR10 dans le but de reproduire avec une précision<br />
inférieure au millimètre un geste expert. Menée par le Professeur Olivier Gibaru,<br />
l’équipe de chercheurs a ajouté une main robotique pour la manipulation des objets via<br />
les robots. Cette main dispose de trois doigts flexibles que l’opérateur peut contrôler indépendamment.<br />
Le laboratoire de recherche travaille à l’amélioration de la sensibilité de la<br />
main robotique afin d’être en mesure de reproduire la sensation de toucher et de prendre<br />
des objets très délicats.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 58
Prévention des risques<br />
Interview<br />
Répondre à la diversité de la maintenance<br />
Glissades, chutes d’objets ou de charges lourdes, entorses… Les pieds, mais aussi le corps tout entier, sont soumis<br />
à des risques évidents si l’on ne s’équipe pas de chaussures performantes. Jean-Pierre Boutonnet, président de la<br />
commission « chaussures de sécurité » du Synamap, nous explique les défis des fabricants de chaussures de sécurité,<br />
en particulier pour répondre aux problématiques de la maintenance.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Pouvez-vous nous rappeler le rôle de<br />
la commission que vous présidez au<br />
sein du Synamap ?<br />
Jean-Pierre Boutonnet<br />
La commission « Protection des pieds »<br />
a pour mission de veiller aux intérêts<br />
de la profession, à savoir les fabricants<br />
d’équipements de protection des pieds,<br />
en intervenant notamment au niveau<br />
du processus de normalisation. Car<br />
force est de reconnaître qu’il est compliqué<br />
d’harmoniser la réglementation<br />
au niveau de l’Union européenne dans<br />
la mesure où chaque pays a sa propre<br />
culture et sa vision de la protection. Par<br />
exemple, en France, les articles S3 ou<br />
S1P représente la grande majorité du<br />
marché (tous secteurs confondus) ; il<br />
s’agit de chaussures équipées d’embouts<br />
et de semelles anti-perforation.<br />
Alors qu’en Allemagne, les chaussures<br />
équipées uniquement d’embouts ne<br />
sont présentes que dans le tertiaire et<br />
l’industrie. On ne verra des chaussures<br />
de type S3 que dans la construction et le<br />
BTP (à ce propos, nous préférons bien<br />
faire la distinction entre « construction »<br />
et « BTP » ; les sols par exemple, sont<br />
souvent très différents et donc porteurs<br />
de dangers différents).<br />
Comment se porte le marché de la<br />
protection des pieds ?<br />
Protection des pieds : quelles normes ?<br />
La norme EN ISO 20345 : 2011 définit les chaussures et les bottes de sécurité<br />
comme tel : « chaussures pourvues de coquilles résistant à une charge d’une<br />
énergie équivalente ou inférieure à 200 joules ». Par ailleurs, les chaussures<br />
de sécurité doivent satisfaire plusieurs normes spécifiques en fonction des circonstances<br />
dans lesquelles les chaussures sont utilisées. Cette classification<br />
au sein de la norme EN ISO 20345 : 2011 répertorie différents risques selon les<br />
classifications suivantes : S1, S2, S3, S4 et S5.<br />
La catégorie S1 concerne les chaussures utilisées dans des conditions sèches.<br />
Les chaussures avec empeigne perforée ou en cuir velours entrent dans cette<br />
catégorie. Les exigences demandées impliquent de comporter un embout et<br />
un amortissement des chocs au niveau des talons. La catégorie S2 s’applique<br />
aux chaussures utilisées dans des conditions humides (ou lorsque ces conditions<br />
sont susceptibles de se présenter). Les exigences sont identiques aux S1<br />
outre le fait que ces équipements doivent être hydrofuges. Les catégories S1P<br />
et S3 correspondent aux chaussures utilisées dans des lieux où l’on risque de<br />
marcher sur des objets tranchants (verre, copeaux de tournage, clous, etc.).<br />
Outre les exigences des catégories S1 ou S2, ces chaussures sont équipées de<br />
semelles anti-perforation. La catégorie S4 correspond quant à elle aux normes<br />
spécifiques pour les bottes et les chaussures matricées en une pièce ou vulcanisées.<br />
Les exigences impliquent un talon fermé, un embout, une semelle<br />
résistante à l’huile, des propriétés antistatiques ainsi qu’une semelle absorbant<br />
les chocs. Enfin, la catégorie S5 reprend les exigences de S4, à l’exception de<br />
la semelle anti-perforation et de la semelle à crampons.<br />
> Liste des normes européennes<br />
A : Chaussure de sécurité antistatique<br />
E : Absorption de l’énergie dans la zone du talon de la chaussure de sécurité<br />
FO : Chaussure de sécurité avec semelle résistante aux hydrocarbures<br />
P : Chaussure de sécurité avec semelle anti-perforation<br />
HRO : Chaussure de sécurité avec semelle d’usure résistante à la chaleur par<br />
contact<br />
CI : Semelage isolant du froid<br />
HI : Semelage isolant de la chaleur<br />
WR : Chaussure résistante à la pénétration d’eau<br />
WRU : Chaussure de sécurité avec tige résistante à la pénétration d’eau<br />
M : Chaussure de sécurité avec protection métatarsienne<br />
CR : Chaussure de sécurité avec tige qui résiste à la coupure<br />
Le marché se comporte de la même<br />
manière que la conjoncture économique<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 59
actuelle ; il évolue un peu mollement. Néanmoins, certains<br />
fabricants ont connu une certaine croissance en 2013 – et<br />
ces dernières années – en prenant parti d’orienter davantage<br />
leur stratégie vers les besoins des utilisateurs : ces<br />
sociétés ont investi dans ce sens et ont mis sur le marché<br />
des produits innovants en réponse directe avec les attentes<br />
des entreprises, qu’elles soient issues de la construction, du<br />
BTP, du tertiaire ou de l’industrie. Et cette stratégie se révèle<br />
aujourd’hui payante.<br />
Comment a évolué la demande d’EPI ces dernières années<br />
?<br />
Au niveau des entreprises consommatrices d’EPI, nous<br />
avons différents types d’utilisateurs. D’une part, les grands<br />
comptes et les entreprises d’envergure nationale ou internationale,<br />
qui maintiennent un niveau de moyen ou haut de<br />
gamme de leurs produits afin de répondre à des exigences<br />
soutenues et particulières ; c’est le cas notamment de la<br />
construction où l’on constate un engouement particulier<br />
pour les chaussures montantes, lesquelles se substituent<br />
désormais aux bottes ainsi qu’aux chaussures hautes dont<br />
le niveau de protection est jugé insuffisant, notamment par<br />
rapport aux entorses. D’autre part, le marché – très disparate<br />
– des PME et des PMI. Il y a de tout : certaines de<br />
ces entreprises utilisent majoritairement du haut de gamme,<br />
d’autres sont plus sensibles au coût. Enfin, très souvent, les<br />
artisans ne s’équipent que dans les circuits de distribution<br />
et en libre-service, et ne bénéficient pas toujours de l’expertise<br />
nécessaire. Ils achètent davantage avec leurs yeux, leur<br />
ressenti, si bien que l’on constate d’ailleurs que la frontière<br />
entre chaussure de travail et de loisir disparaît peu à peu.<br />
Ainsi, les critères de poids et d’esthétique ont fortement progressé.<br />
Une autre grande différence du marché réside dans le fait<br />
que le « ré-achat » et le renouvellement de produits d’une<br />
même marque est beaucoup moins évident aujourd’hui.<br />
Même si le client est satisfait de ces dernières acquisitions,<br />
il ne reprendra pas forcément, ni automatiquement chez le<br />
même fabricant d’EPI. Avant, il y avait une certaine « paix<br />
sociale » ; aujourd’hui, tout est remis en question dès que<br />
l’utilisateur doit renouveler ses équipements. Ce qui explique<br />
les lancements permanents de nouveautés, mais<br />
dont les innovations portent essentiellement sur la tige et<br />
l’esthétique, beaucoup moins au niveau de la semelle. La<br />
technologie a ses limites, en particulier au niveau du coût.<br />
Nous pourrions en effet imaginer des composants plus innovants<br />
par exemple, mais ce n’est pas envisageable économiquement<br />
pour le moment.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 60
Qu’est-ce qui caractérise l’utilisation des EPI pour les<br />
pieds dans les métiers de la maintenance ?<br />
La maintenance est trop diversifiée pour que l’on dispose<br />
d’une vision détaillée de l’utilisation des EPI. Néanmoins,<br />
on constate plusieurs grands domaines d’utilisation : l’outdoor<br />
(les activités de plein air), l’industrie lourde, chimique<br />
ou la sidérurgie, qui nécessitent à la fois le maintien de la<br />
cheville et des chaussures imperméables ainsi que des semelles<br />
anti-perforation, la maintenance sur les chantiers, en<br />
chambre froide, la maintenance tertiaire ou électrique etc.<br />
Tous les métiers de la maintenance dépendent de leur environnement.<br />
L’environnement détermine le zonage et donc<br />
les risques que l’utilisateur court ; les écrasements de pied,<br />
les chutes, les glissades ou les entorses en sont les principaux.<br />
Ils supposent des équipements très polyvalents, c’està-dire<br />
des chaussures montantes pour éviter les entorses,<br />
dotées à la fois de talons décrochés (pour faciliter la montée<br />
de l’opérateur sur une échelle), d’embouts anti-écrasement<br />
ainsi que de semelles anti-perforation et aux performances<br />
anti-glissade élevées.<br />
La sécurité<br />
a du style<br />
Avec toute cette polyvalence, s’approcherait-on de la<br />
chaussure idéale ?<br />
En effet, la chaussure idéale n’est pas très éloignée des<br />
chaussures de moyenne gamme que l’on trouve aujourd’hui<br />
sur le marché. Le maître-mot étant depuis déjà plusieurs<br />
années la polyvalence, en particulier pour la maintenance<br />
et ses métiers diversifiés. Mais la chaussure dite idéale<br />
suppose des développements technologiques futurs, aujourd’hui<br />
embryonnaires, qui s’orientent vers de nouvelles<br />
matières pour les semelles et les embouts. Pour le moment,<br />
la seule limite réside dans les coûts d’industrialisation et<br />
de production de ce type de produits. Des nouveaux EPI<br />
utilisent par exemple de moins en moins d’embouts métalliques.<br />
Par ailleurs, d’importants développements ont été réalisés<br />
dans les produits plus féminins. Et cela fonctionne. L’idée<br />
étant d’abolir la frontière entre chaussure de sécurité et<br />
chaussure de loisir, tout en améliorant le confort et en maintenant<br />
les mêmes niveaux d’exigences en termes de sécurité<br />
et d’adhérence.<br />
Color Concept<br />
Créez votre style,<br />
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Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
www.lemaitre-securite.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 61
Prévention des risques<br />
Solution<br />
La gamme Macsole : un bel exemple d’innovation<br />
Industrie lourde, industrie chimique, travaux<br />
en extérieur, partout où les risques<br />
sont élevés, les environnements agressifs<br />
et les contraintes extrêmes, la gamme<br />
Macsole Extrem 2.0 se présente comme<br />
une solution performante. Et ces performances,<br />
cette gamme de chaussures de<br />
sécurité mise au point par la marque Heckel<br />
les doit à une technologie maison : le<br />
semelage Macsole Extrem 2.0 en caoutchouc.<br />
Cette technologie permet en effet<br />
aux modèles de la gamme de répondre<br />
à tous les risques sans rien sacrifier au<br />
confort : adhérence hors du commun, résistance<br />
aux températures extrêmes et aux<br />
produits agressifs, sans oublier l’absorption<br />
des chocs.<br />
Un produit qui s’appuie sur une technologie<br />
polyvalente<br />
Les semelles Macsole sont réalisées dans<br />
des mélanges uniques et exclusifs offrant<br />
des performances de résistance à l’abrasion<br />
élevées allongeant ainsi la durée de<br />
vie des équipements.<br />
En matière d’adhérence, ce caoutchouc<br />
innovant permet d’offrir des performances<br />
allant bien au-delà des exigences de la<br />
norme EN 13287. Par ailleurs, la résistance<br />
de ce caoutchouc aux températures extrêmes<br />
associée à la technologie exclusive<br />
Thermoshield Xtrem garantit une isolation<br />
thermique supérieures aux solutions classiques,<br />
à la fois contre le chaud (brûlures<br />
plantaires) et contre le froid.<br />
Le mélange caoutchouc unique et exclusif<br />
utilisé pour l’ensemble des modèles Macsole<br />
procure un effet amortissant particulièrement<br />
élevé. Les propriétés naturelles<br />
d’élasticité du caoutchouc garantissent<br />
un amorti durable. Enfin, en diminuant la<br />
fatigue liée à la marche et à la position<br />
debout prolongée, les modèles Macsole<br />
contribuent à réduire les risques d’accident.<br />
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Septembre<br />
Enova Paris 2014<br />
Après son édition en province, en février<br />
dernier à Lyon, Enova Paris revient du 16<br />
au 18 septembre à Paris expo Porte de<br />
Versailles. Le salon accueillera un nouvel<br />
événement : le Forum Radiocoms.<br />
A Paris Porte de Versailles<br />
Du 16 au 18 septembre 2014<br />
>>www.enova-event.com<br />
Sepem Toulouse<br />
Deux ans après le succès de sa première<br />
édition toulousaine, le salon Sepem Industries<br />
revient du 23 au 25 septembre<br />
dans le sud-ouest avec une surface d’exposition<br />
agrandie et 452 exposants.<br />
A Toulouse (Parc des expositions)<br />
Du 23 au 25 septembre 2014<br />
>>www.sepem-industries.com<br />
Octobre<br />
Préventica Nantes<br />
Le grand événement de la sécurité et de<br />
la prévention des risques de la rentrée<br />
se déroulera au Parc des expositions<br />
de Nantes. Le salon sera, comme à son<br />
habitude, couplé d’un congrès riche en<br />
conférences.<br />
A Nantes Expo<br />
Du 7 au 9 octobre 2014<br />
>>www.preventica.com<br />
Novembre<br />
Midest<br />
Le n°1 mondial des salons de sous-traitance<br />
industrielle rassemblera les fabricants,<br />
équipementiers et assembleurs<br />
ainsi que les fournisseurs de solutions<br />
en transformation des métaux, plasturgie,<br />
électronique, microtechniques et services<br />
à l’industrie.<br />
A Paris Nord Villepinte<br />
Du 4 au 7 novembre 2014<br />
>>www.midest.com<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo<br />
<strong>Maintenance</strong> Expo se tient dans le cadre<br />
du Midest dont l’offre complémentaire<br />
permet de mobiliser un grand nombre de<br />
donneurs d’ordres en leur proposant un<br />
panel complet de produits, services et<br />
savoir-faire dans le domaine de la maintenance.<br />
A Paris Nord Villepinte<br />
Du 4 au 7 novembre 2014<br />
>> www.maintenance-expo.com<br />
Expoprotection<br />
Expoprotection rassemblera début novembre<br />
spécialistes internationaux, équipements<br />
et solutions innovantes dans le<br />
domaine de la prévention et la gestion<br />
des risques.<br />
A Paris Nord Villepinte<br />
Du 4 au 7 novembre 2014<br />
>>www.expoprotection.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 62
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 63
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
(programme non définitif susceptible de modification)<br />
Technologies<br />
Quel rôle joue l’automatisation dans les métiers de la maintenance ?<br />
Management<br />
Dossier spécial consacré à la GMAO :<br />
cas pratique, technologies, retours d’expérience…<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
<strong>Maintenance</strong> et gestion des équipements<br />
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Les solutions pour réduire la consommation des machines<br />
PREVENTION DES RISQUES AU TRAVAIL<br />
La question de la gestion des déchets et du recyclage<br />
dans la maintenance<br />
Comment respecter toutes les normes ?<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin<br />
92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
www.maintenanceandco.com<br />
(la rédaction n’est pas responssable des documents<br />
qui lui sont adressés, sauf demande express,<br />
ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
COMITÉ DE RÉDACTION :<br />
Gilles Pelon (Afim), Claude Pichot (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO :<br />
Jean Garcia (P&M), Lionnel Parant (MI-<br />
MarEST – MRINA – MSNAME – MNI)<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture :<br />
RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Répertoire des annonceurs<br />
APISOFT ..................................31 FLUKE .......................2e de couv<br />
ATHESI .....................................23 GATES .......................4e de couv<br />
CABLESAFE ...............................9 KTR ..........................................47<br />
CETIC .......................................43 LEMAITRE SECURITE ...........61<br />
CIMI ...........................................13<br />
LIDERING .................................45<br />
CNRFID ....................................25<br />
MABEO .......................3e de couv<br />
COFELY ENDEL .........................2<br />
MAINTENANCE EXPO ...........21<br />
CRC ..........................................49<br />
MAPA ........................................55<br />
DB VIB ........................................5<br />
MIDEST .....................................35<br />
DESCOURS & CABAUD ...........7<br />
DIFOPE .....................................63<br />
NDT WELDING INSPECTION ..19<br />
EVEN PRO ..............................15 PREVENTICA ...........................41<br />
ENOVA .......................3e de couv PROGICIELS ............................27<br />
EXPOPROTECTION ................60 SICK ..........................................57<br />
FLIR ..........................................29 SYNERGYS ..............................11<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />
Étranger : 80 euros<br />
Règlement par chèque bancaire<br />
à l’ordre de MRJ<br />
www.production-maintenance.com<br />
abonnement@production-maintenance.com<br />
Tél. 01 73 79 35 67<br />
IMPRESSION<br />
Léonce Deprez<br />
Zone Industrielle de Ruitz - 62620 RUITZ<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Trimestriel – <strong>n°46</strong><br />
Août 2014<br />
PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 64
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PRODUCTION MAINTENANCE SEPTEMBRE 2014 PAGE 65
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