Essais & Simulations n°121
Sopemea dévoile ses activités d’essais
Sopemea dévoile ses activités d’essais
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Sopemea dévoile<br />
ses activités d’essais<br />
Page 46<br />
MESURES ET MÉTHODES DE MESURES<br />
Combattre les incertitudes<br />
de mesure<br />
Page 14<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
L’aéronautique et la simulation :<br />
une longue histoire<br />
Page 32<br />
SPÉCIAL<br />
BOURGET<br />
2015<br />
N° 121 • JUIN 2015 • TRIMESTRIEL • 20 €
DU MODÈLE<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE II
Edito<br />
Prendre les phases d’essais le plus<br />
en amont possible<br />
L’émergence du secteur aéronautique ces vingt dernières années a bouleversé les processus<br />
d’essais. Qu’il s’agisse de l’aviation civile ou militaire, les demandes de plus en<br />
plus fortes de la part de grands donneurs d’ordre ont vu les phases d’essais et de simulations<br />
progressivement migrer vers les sous-traitants. Aujourd’hui, tout va plus vite et plus fort.<br />
Les fortes cadences de l’A350 ou les déboires de l’A400M et de nouvelles phases d’essais font<br />
appel à une myriade d’entreprises aux savoir-faire techniques élevés et aux technologies de<br />
pointe ; d’autant que celles-ci intègrent de plus en plus de moyens d’essais et de contrôle afin<br />
de livrer la pièce idéale, dépourvue de tout défaut.<br />
Les moyens de contrôle en production ont poussé au pied des machines et les ateliers ont<br />
commencé à se doter de salles de métrologie qui n’ont pas à rougir des machines de mesures<br />
tridimensionnelles qu’elles abritent désormais. Il en est de même du côté des essais ; des bancs<br />
de vibration et d’excitation aux cages de Faradet (voire la présence chez certains de souffleries<br />
pour des tests grandeur nature), les sous-traitants n’hésitent plus à s’équiper. Concernant la<br />
simulation, les technologies numériques jouent également un rôle prépondérant et sont de plus<br />
en plus présentes dans la mesure où elles permettent d’accélérer considérablement les temps<br />
d’essais, de les rendre beaucoup plus fiables et de relever des défis nouveaux liés à l’utilisation<br />
de matériaux composites, la réduction du poids et de la consommation.<br />
Enfin, la forte croissance de l’aéronautique donne la part belle à de grands – et historiques –<br />
laboratoires d’essais. Véritable savoir-faire français, les essais dans l’aéronautique et dans le<br />
spatial sont tout naturellement à l’honneur dans ce nouveau numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />
Qu’il s’agisse de la simulation numérique et de son rôle croissant dans les essais, ou du rôle<br />
des grands laboratoires d’essais et de CND (à commencer par Sopemea – groupe Apave – qui<br />
nous a exceptionnellement ouvert les portes), le message est clair : pour faire face aux exigences<br />
du secteur de l’aéronautique, il faut prendre les essais et le contrôle le plus en amont<br />
possible, dès la conception et le design de l’appareil.<br />
Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 1
PuBli-coMMuniQué<br />
THIOT INGENIERIE<br />
reproduit et simule<br />
des impacts et des chocs<br />
Les ingénieurs de THIOT INGENIERIE reproduisent dans leur<br />
laboratoire des impacts de grêlons sur des avions ou de météorites<br />
sur satellite pour améliorer la sécurité des passagers du transport<br />
aérien et la fiabilité des codes de calcul en dynamique rapide.<br />
Chaque seconde, un avion décolle dans<br />
le monde. Avec plus de 3 milliards de<br />
passagers en 2014, la sûreté aérienne<br />
est plus qu’un enjeu. Malgré les progrès<br />
des radars et les efforts des pilotes pour<br />
éviter les « coups de grain », il arrive<br />
toujours que quelques aéronefs passent<br />
à travers un orage de grêle. Aussi, les<br />
constructeurs aéronautiques se doivent<br />
de tester différentes parties de leurs appareils<br />
aux impacts à l’aide de canons à<br />
gaz comme ceux que l’on peut trouver<br />
dans le laboratoire d’essais de THIOT<br />
INGENIERIE. « Nous prônons une approche<br />
duale, reposant à la fois sur les<br />
essais et les calculs », nous explique<br />
Patrick THIOT, directeur général et fondateur<br />
de l’entreprise spécialisée dans<br />
la physique des chocs. Les essais fortement<br />
instrumentés servent à mesurer le<br />
comportement des matériaux sous choc<br />
et déterminer les propriétés mécaniques<br />
des matériaux utilisés à haute vitesse<br />
de déformation. Ces données peuvent<br />
ensuite être saisies dans les logiciels de<br />
simulation numérique en dynamique rapide<br />
afin d’affiner et fiabiliser les résultats.<br />
Avec la réduction des temps de développement<br />
des nouveaux avions, la<br />
simulation fait maintenant partie intégrante<br />
des programmes d’essais. Si<br />
les progrès réalisés en essais statiques<br />
ces dernières années permettent de<br />
valider certains designs par la simulation,<br />
les codes de calculs en dynamique<br />
rapide ne possèdent pas encore de bibliothèques<br />
matériaux assez complètes<br />
pour s’affranchir d’essais de validation.<br />
« Nous nourrissons les codes de<br />
calculs », raconte Fabien PLASSARD,<br />
ingénieur R&D, spécialiste en simulation<br />
numérique. « La simulation nous<br />
aide aussi à dimensionner les campagnes<br />
d’essais afin d’arriver plus vite<br />
au résultat et de réduire les coûts »,<br />
renchérit-il. Les campagnes d’essais<br />
sont ainsi spécialement dimensionnées<br />
pour enrichir la connaissance des matériaux.<br />
Et avec la montée en puissance<br />
des matériaux composite, le travail n’est<br />
pas près de s’arrêter. Ces matériaux en<br />
constante évolution et aux propriétés<br />
fortement anisotropes nécessitent un<br />
savoir-faire tout particulier qu’a su développer<br />
la PME lotoise au fil des ans.<br />
Et ça marche aussi dans le spatial.<br />
Doté de canons à gaz double étage,<br />
les équipes d’essais de THIOT INGE-<br />
NIERIE sont capables d’accélérer des<br />
projectiles jusqu’à 8 km/s (soit près de<br />
30 000 km/h !!!). Un premier contrat de<br />
recherche financé par le CNES a ainsi<br />
été décroché en 2013 et deux autres en<br />
2014. « L’augmentation du nombres de<br />
débris spatiaux fait peser une menace sur<br />
nos satellites et programmes spatiaux habités<br />
», nous explique Cédric GIROMINI,<br />
Business Development Manager. Pour<br />
ceux qui ont vu le film Gravity, la menace<br />
est réelle ». La campagne d’essais a permis<br />
d’affiner les stratégies de fin de vie<br />
des satellites afin d’éviter la génération de<br />
débris secondaires.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 2
Sommaire<br />
Actualités<br />
MG-Tech montre virtuellement sa machine<br />
de conditionnement volumineuse sur le CFIA .......4<br />
Optis met la main sur Newscape Technology ........4<br />
Une nouvelle référence pour l’analyse vibratoire<br />
des machines tournantes ......................................6<br />
Publi-communiqué : De nouveaux domaines<br />
d’application pour CADfix 10 .................................6<br />
Publi-communiqué : La solution hexapode :<br />
un simulateur de mouvements à forte dynamique<br />
à six degrés de liberté ...........................................8<br />
Séminaire Nafems sur la simulation<br />
des systèmes.........................................................9<br />
Une continuité assurée<br />
au sein de Nafems France ..................................10<br />
Publi-communiqué : Simutec : de nombreuses<br />
solutions logicielles pour la simulation,<br />
l’optimisation et la prévention des risques ...........12<br />
Publi-communiqué : Be-scan ............................13<br />
Mesures et Méthodes de mesure<br />
Une technologie de rupture pour le dégivrage<br />
d’entrée d’air d’un turbo-moteur ..........................14<br />
Publi-communiqué : AutoclaveMaxitech,<br />
l’ingénierie de la haute pression ..........................20<br />
Publi-communiqué : Le Centre d’<strong>Essais</strong><br />
Dynamiques (CED)..............................................21<br />
Dossier<br />
Sopemea, une longue tradition<br />
dans les essais aéronautiques ............................. 46<br />
<strong>Essais</strong> de vibrations au sol<br />
des Falcon 8X et 5X ............................................. 47<br />
Les essais aéronautiques chez Sopemea<br />
et leurs moyens d’essais associés ....................... 52<br />
Accompagnement à la certification<br />
de produits aéronautiques .................................... 55<br />
Le CND, partie intégrante des essais<br />
dans l’aéronautique .............................................. 57<br />
La maintenance programmée :<br />
composante essentielle de la sécurité .................. 58<br />
Intespace lance sa nouvelle version<br />
de DynaWorks .....................................................40<br />
Simulation de la température au sommet<br />
d’un réservoir de satellite au cours<br />
de sa pressurisation sur le pas de tir ...................41<br />
Faire face aux nouveaux enjeux<br />
de l’aéronautique par la simulation ......................44<br />
Vie de l’ASTE<br />
Conseil d’administration ......................................61<br />
GAM-PME ...........................................................61<br />
<strong>Essais</strong> et Modélisations<br />
Dossier Forum Teratec<br />
Le Forum Teratec fête ses 10 ans !.....................22<br />
ESI soutient Teratec depuis dix ans ....................24<br />
La CFD s’invite aux 24 heures du Mans..............26<br />
Outils<br />
Programme des formations .................................62<br />
Répertoires des annonceurs ...............................64<br />
Spécial Bourget 2015<br />
Boeing améliore la protection contre la foudre<br />
grâce à la simulation............................................32<br />
La simulation, un accélérateur d’essais...............36<br />
Entretien avec Olivier Tabaste,<br />
de MSC Software ................................................39<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la revue partenaire exclusive<br />
de l’ASTE (Association pour le développement<br />
des sciences et techniques de l’environnement).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 3
ActuAlités<br />
EntrEprisE Et Marché<br />
Big Data : premier bilan<br />
pour le MOOC « Les talents<br />
de la programmation »<br />
Le groupe Avisia, en collaboration<br />
avec SAS Academic et l’équipe pédagogique<br />
de l’École internationale des<br />
sciences du traitement de l’information<br />
(l’EISTI) ont donné naissance en décembre<br />
dernier à la première communauté<br />
d’utilisateurs de SAS In-Memory<br />
Statistics via un programme communautaire<br />
d’auto-formation unique intitulé<br />
les talents de la programmation.<br />
Cette première saison du programme<br />
s’est achevée fi n février sur un bilan<br />
positif et l’objectif de réduire le décalage<br />
entre la vision du Big Data par<br />
les analystes/programmeurs et leur<br />
quotidien. C’est dans cette optique<br />
que le département académique de<br />
SAS France, Avisia et l’EISTI ont voulu<br />
créer les conditions d’une première appropriation<br />
des Big Data, pour que ce<br />
sujet devienne une réalité accessible<br />
au plus grand nombre. Le programme<br />
« Les Talents de la programmation »<br />
repose sur trois axes : l’auto-apprentissage,<br />
la pratique et la gratuité.<br />
Des journées techniques sur<br />
le CND organisées par le Cetim<br />
Le Cetim organise une série de journées<br />
techniques dédiées aux contrôles<br />
non destructifs dans le cadre du programme<br />
Capme’UP. Celles-ci auront<br />
lieu les 20 mai, 24 juin et 22 juillet au<br />
Cetim à Senlis, et les 7 mai, 2 juin et<br />
2 juillet au Cetim à Nantes. Objectif :<br />
faire découvrir de nouvelles techniques<br />
qui ont fait leurs preuves et se révèlent<br />
très compétitives pour l’entreprise.<br />
Porté par les instituts Carnot Cetim,<br />
CEA List et Ifpen Transport Énergie,<br />
le programme Capme’Up met, notamment,<br />
trois plateformes technologiques<br />
au service des entreprises : CND innovants,<br />
robotique interactive, intégration<br />
système (www.capmeup.fr).<br />
Digimat VA sacrée « Innovation<br />
de l’année »<br />
La plateforme Digimat-VA (« Virtual Allowables<br />
») d’e-Xstream engineering<br />
(MSC Software) a été consacrée « innovation<br />
majeure dans le domaine de<br />
la fabrication à base de matériaux composites<br />
» par le principal groupe industriel<br />
mondial de matériaux composites.<br />
Réalité virtuelle<br />
MG-Tech montre<br />
virtuellement sa machine<br />
de conditionnement<br />
volumineuse sur le CFIA<br />
À l’occasion du dernier salon CFIA (spécialisé dans l’agroalimentaire),<br />
MG-Tech, concepteur et fabricant français de lignes<br />
complètes de conditionnement, a présenté (sous les conseils de<br />
l’agence Myoken) une machine trop volumineuse (12 m x 5) grâce<br />
à la réalité virtuelle.<br />
Plongés au cœur d’un bâtiment industriel<br />
aux allures bien réelles, les<br />
visiteurs du salon se sont retrouvés<br />
devant la machine grandeur nature.<br />
L’apport de la réalité augmentée dans<br />
cet environnement virtuel permet de se<br />
déplacer, se baisser, visualiser l’équipement<br />
de l’intérieur, le faire fonctionner<br />
ou encore d’aller directement dans<br />
les parties qui intéressent le visiteur.<br />
Les deux casques avec lentilles oculaires,<br />
dans lesquels sont introduits les<br />
smartphones avec l’application, ont<br />
tourné sans arrêt. « Jusqu’à présent<br />
notre équipe de six commerciaux était<br />
contrainte pour montrer nos produits,<br />
explique Philippe Robart, directeur<br />
commercial du groupe MG-Tech. Elle<br />
disposait de vidéos, de plans 3D et,<br />
dans le meilleur des cas, elle réussissait<br />
à inviter nos clients quand une machine<br />
équivalente était déjà en production.<br />
En étant projeté dans la réalité, la<br />
relation avec le client change, il avance<br />
plus vite dans sa réfl exion. »<br />
Fort de cette première expérience,<br />
MG-Tech envisage déjà d’aller au bout<br />
de la démarche en virtualisant l’ensemble<br />
de son catalogue machines.<br />
L’industriel disposerait alors de son<br />
usine virtuelle dans laquelle le client<br />
pourrait se déplacer et choisir de regarder<br />
de plus près ce qui l’intéresse…<br />
Acquisition<br />
Optis met la main<br />
sur Newscape Technology<br />
Implantée à Lannion, Newscape est<br />
reconnue pour son logiciel YesCitiz, la<br />
première application mobile communautaire<br />
de plans de villes en 3D. Alors<br />
que ces applications 3D photo-texturées<br />
mobiles initiales étaient destinées<br />
au grand public, Newscape a ensuite<br />
développé des solutions B2B pour le<br />
marché de la CAO 3D mobile, dont<br />
NST3DCAD. Cette technologie permet<br />
l’optimisation du maillage pour manipuler<br />
des modèles lourds et complexes<br />
sur des mobiles ou tablettes.<br />
En permettant aux modèles 3D de<br />
quitter facilement le département d’ingénierie<br />
et d’être utilisés en Réalité<br />
Virtuelle, cette technologie ouvre de<br />
nouvelles perspectives : les modèles<br />
3D sortent du studio de design et sont<br />
utilisés comme de véritables outils de<br />
communication dans toute l’entreprise.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 4
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© COPYRIGHT 2015 OMEGA ENGINEERING,LTD. ALL RIGHTS RESERVED
ActuAlités<br />
EntrEprisE Et Marché<br />
Nouveau capteur de pression<br />
différentielle liquide/liquide<br />
industriel Omega<br />
Omega a mis au point de nouveaux<br />
capteurs de pression différentielle industriels<br />
de série PX509HL. Résistants<br />
aux chocs et aux vibrations, ces capteurs<br />
sont conçus pour une longue<br />
durée de vie dans des zones industrielles<br />
exigeantes (leurs boîtiers robustes<br />
résistent à des pressions jusqu’à<br />
10 000 psi). La plage de surcharge compensée<br />
minimise les erreurs induites<br />
par des pressions de grandes lignes.<br />
Deux nouveaux scanners laser<br />
pour la mesure des fentes<br />
Micro-Epsilon a lancé deux nouveaux<br />
systèmes capteur – gapCONTROL<br />
2611 et 2911 – qui rendent la détection<br />
sans-contact des fentes plus simple et<br />
plus précise : la matrice à haut débit de<br />
la série gapCONTROL permet de mesurer<br />
des fentes encore plus petites.<br />
Détection<br />
Une nouvelle référence<br />
pour l’analyse vibratoire<br />
des machines tournantes<br />
OneProd a lancé ce printemps Falcon,<br />
un nouvel appareil portable destiné à<br />
la collecte et à l’analyse des signaux<br />
vibratoires des machines tournantes.<br />
Avec son nouveau module d’analyse<br />
de montée et descente en vitesse,<br />
Falcon offre la possibilité de mesurer<br />
simultanément deux paliers dans<br />
deux directions, en plus de la vitesse<br />
de rotation. Pour optimiser la productivité,<br />
le démarrage et l’arrêt de la mesure<br />
sont automatisés. Falcon rend<br />
également possible la mesure même<br />
si l’information de vitesse n’est pas<br />
disponible.<br />
Une évolution des vitesses critiques (ou<br />
résonnances) rencontrées par les machines<br />
lors des phases de démarrage<br />
et d’arrêt est un signe avant-coureur<br />
de pannes. Grâce à l’affi chage breveté<br />
OneProd Bode-Ellipse, celles-ci sont<br />
caractérisées simplement et sans aucune<br />
incertitude.<br />
Falcon est le premier analyseur portable<br />
avec appareil photo embarqué : les rapports<br />
sont illustrés facilement avec les<br />
photos prises durant les mesures.<br />
publi-communiqué<br />
De nouveaux domaines<br />
d’application pour CADfix 10<br />
ITI TranscenData annonce la sortie de CADfi x 10, la dernière version<br />
du logiciel de conversion, de réparation et de simplifi cation de modèle<br />
CAO. CADfi x traite les problèmes d’échange et de réutilisation de<br />
données en réparant et en adaptant les modèles CAO pour une réutilisation<br />
dans différentes applications d’ingénierie – automatisant effi -<br />
cacement le travail de préparation.<br />
En plus de renforcer sa gamme d’outils<br />
existants (nouvelles interfaces, outils<br />
de simplifi cation…), CADfi x étend son<br />
domaine d’application vers la fabrication<br />
additive (AM) et l’impression 3D<br />
grâce à de nouvelles fonctionnalités :<br />
organisation des pièces en fonction du<br />
type de machine d’impression 3D, tranchage<br />
(slicer) très précis des modèles<br />
CAO pour l’exportation, visualisation et<br />
analyse pour déterminer les problèmes<br />
de fabrication potentiels, comparaison<br />
entre un nuage de point issu d’un<br />
scanner 3D et le modèle CAO.<br />
« En travaillant étroitement avec nos<br />
clients, nous avons pu identifier clairement<br />
les domaines où notre technologie<br />
pouvait avoir un intérêt significatif<br />
dans le contexte de la fabrication additive<br />
et l’impression 3D. CADfix 10 est la<br />
première version incluant ces fonctionnalités<br />
et nous continuons à développer<br />
les prochaines innovations dans ce<br />
domaine », a déclaré Andy Chin, Responsable<br />
développement de CADfix.<br />
Un autre sujet brûlant est le rétro-ingénierie.<br />
De nouveaux outils permettent<br />
d’importer un modèle facetté tel que<br />
STL, de le diviser automatiquement<br />
en régions régulières pour la conversion<br />
en surface géométrique CAO, puis<br />
d’exporter la CAO à des fins de conception<br />
et d’analyse. Une autre fonctionnalité<br />
permet d’importer un maillage déformé,<br />
le faire correspondre à la géométrie<br />
Retro-ingénérie : Déformation d’un modèle<br />
CAO à partir d’un maillage<br />
CAO d’origine, puis transformer le modèle<br />
CAO pour épouser le maillage.<br />
« Nous sommes ravis de travailler en<br />
étroite collaboration avec nos clients,<br />
a ajouté Andy Chinn. Nous sommes<br />
à leur écoute pour discuter comment<br />
nous pouvons aider à résoudre leurs<br />
problèmes d’interopérabilité ».<br />
CAD Interop a acquis une expérience<br />
de plus de 20 ans dans<br />
les échanges de données CAO<br />
en participant à d’importants<br />
projets de clients européens<br />
confrontés à des problématiques<br />
d’interopérabilité CAO.<br />
CAD Interop est le distributeur<br />
d’ITI TranscenData.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 6
LES SOLUTIONS<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 7
ActuAlités<br />
EntrEprisE Et Marché<br />
publi-communiqué<br />
La solution hexapode : un simulateur de<br />
mouvements à forte dynamique à six degrés de liberté<br />
Depuis près de 15 ans, SYMETRIE est<br />
une société innovante qui réalise des<br />
hexapodes de simulation de mouvement<br />
ou de positionnement de haute précision<br />
adaptés aux besoins spécifiques<br />
des industriels et des laboratoires de<br />
recherche dans des domaines comme<br />
le naval, l’optique, la défense, le spatial,<br />
l’automobile, l’énergie ou le médical.<br />
Un hexapode est un système mécanique<br />
constitué d’un plateau fixe et d’un plateau<br />
mobile reliés par 6 actionneurs électromécaniques<br />
identiques au moyen d’articulations<br />
de types rotule et cardan. Cet<br />
équipement permet de mettre en mouvement<br />
un objet dans l’espace suivant les<br />
six degrés de libertés (trois translations,<br />
trois rotations). La structure parallèle de<br />
l’hexapode a plusieurs atouts par rapport<br />
à une structure en série : faible masse,<br />
grande rigidité, capacité de charge importante,<br />
configuration du centre de rotation<br />
du mouvement par le logiciel.<br />
Les hexapodes dynamiques de SYME-<br />
TRIE sont capables de mettre en mouvement<br />
des charges allant de quelques kilogrammes<br />
à plus de 10 tonnes avec une<br />
vitesse de 1 m/s et une accélération de 1 g.<br />
Hexapode SYMETRIE utilisé<br />
par TOTAL à l’Université Heriot-Watt<br />
en Écosse pour simuler la houle<br />
et tester une colonne de distillation offshore<br />
Ces systèmes ont été conçus pour simuler<br />
en laboratoire les mouvements<br />
d’un bateau, d’un avion ou d’un véhicule<br />
terrestre afin de tester des équipements<br />
(gyroscopes, hélices de bateaux, antennes<br />
SATCOM, centrales inertielles…)<br />
qui devront ensuite fonctionner dans ces<br />
environnements. Ces simulateurs dynamiques<br />
sont utilisés lors des étapes<br />
fondamentales de mise au point et de<br />
qualification des produits.<br />
Le pilotage de l’hexapode s’effectue<br />
intuitivement grâce à une interface graphique<br />
ergonomique permettant un management<br />
optimum des essais, et ainsi<br />
permet à l’opérateur un gain de temps<br />
dans l’apprentissage et la mise en<br />
œuvre du système.<br />
Grâce au logiciel et au contrôleur haute<br />
performance développés par SYME-<br />
TRIE, l’hexapode reproduit fidèlement les<br />
mouvements issus de fichiers existants<br />
ou créés avec le module de génération<br />
de trajectoires. La configuration du centre<br />
de rotation des mouvements est l’une des<br />
flexibilités apportées par le logiciel.<br />
L’un des derniers développements du<br />
département R&D est une option temps<br />
réel offrant la possibilité de contrôler<br />
une trajectoire de façon externe afin de<br />
suivre les commandes données par un<br />
logiciel tiers ou par un capteur, tout en<br />
garantissant la sécurité de la machine et<br />
de son chargement.<br />
Parmi les différents avantages apportés,<br />
l’hexapode permet d’effectuer des<br />
Hexapode SYMETRIE à l’IFREMER pour tester des maquettes de bateaux<br />
tests fidèles et reproductibles ; l’utilisateur<br />
pouvant choisir dans le logiciel les<br />
fichiers correspondant par exemple à un<br />
état de mer. L’utilisation de l’hexapode<br />
évite aussi de consommer de coûteuses<br />
heures d’avion, de bateau ou de tout<br />
autre type de véhicule.<br />
L’expertise de SYMETRIE apporte un<br />
choix optimum entre performances mécaniques,<br />
encombrement et prix. De la<br />
conception mécanique, électronique<br />
et logicielle à l’installation et à la maintenance<br />
en passant par les différentes<br />
phases de contrôle qualité et recette,<br />
notre équipe est à l’écoute des attentes<br />
des clients pour la mise au point de systèmes<br />
conçus au plus proche de leurs<br />
besoins. Les hexapodes de SYMETRIE<br />
peuvent être adaptés à l’environnement<br />
du client : ils sont déclinables en versions<br />
intérieur, extérieur, atmosphère<br />
marine ou dépressurisée.<br />
Après avoir équipé une grande partie<br />
des bassins d’essais maritimes, de nombreux<br />
industriels dans les domaines optique<br />
et optronique ainsi que des universités<br />
en Europe, SYMETRIE installe des<br />
simulateurs en Australie, au Canada,<br />
aux États-Unis, à Singapour et bientôt<br />
dans d’autres pays grâce à l’établissement<br />
de nouveaux partenaires commerciaux<br />
à l’international.<br />
>> Contact :<br />
Anne Duget<br />
Tél. : +33 (0)4 66 28 87 20<br />
Email : anne.duget@symetrie.fr<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 8
ActuAlités<br />
EntrEprisE Et Marché<br />
Événement<br />
Séminaire Nafems sur la simulation<br />
des systèmes<br />
Présidé par Éric Landel, expert Leader en modélisation et simulation numérique (groupe Renault), le prochain<br />
séminaire Nafems se déroulera au Novotel de Noisy-le-Grand (93) le 3 juin prochain. En voici le programme.<br />
Matinée<br />
La matinée sera consacrée à la vision<br />
des industriels des secteurs concernés.<br />
Éric Landel ouvrira le programme par une<br />
présentation illustrant comment la modélisation<br />
et la simulation des systèmes<br />
apportent des réponses aux challenges<br />
des industriels dans la problématique du<br />
développement des produits complexes.<br />
Christian Benac, expert leader dans le<br />
département « Modelization & Simulation<br />
for Aircraft Architecture & Integration<br />
d’Airbus Group Toulouse, présentera la<br />
stratégie de déploiement des technologies<br />
MBSE (Model-based System Engineering)<br />
dans le cadre du projet A350<br />
AWB, les résultats obtenus et les axes<br />
d’amélioration envisagés.<br />
Le Pr. Étienne BALMES des Arts & Métiers<br />
PARISTECH et dirigeant de SD<br />
Tools traiteront de la réduction des modèles<br />
dans les processus de conception<br />
avec des exemples de cas réels dans<br />
les secteurs de l’automobile, du ferroviaire<br />
et de l’aéronautique.<br />
Pascal Menegazzi, expert en simulation<br />
numérique chez Valeo, traitera de la simulation<br />
multi physique appliquée aux<br />
systèmes mécatroniques : utilisation<br />
de la simulation des systèmes dans le<br />
processus de développement d’un compresseur<br />
électrique de suralimentation<br />
Alain Roussel de C-S, représentant de<br />
l’Association française des ingénieurs<br />
systèmes (AFIS-INCOSE), présentera la<br />
nouvelle vision stratégique de l’AFIS pour<br />
l’ingénierie des systèmes complexes<br />
Enfin, Antoine Michon, expert en simulation<br />
numérique du Cetim, parlera de<br />
l’amélioration des performances énergétiques<br />
des produits par la conception<br />
orientée simulation.<br />
Après-midi<br />
Les présentations de l’après-midi seront<br />
plutôt consacrées à l’état de l’art technologique,<br />
aux projets de recherche avancée<br />
et aux méthodologies de mise en<br />
œuvre.<br />
Le Pr. Francisco Chinesta de l’École<br />
Centrale de Nantes, responsable de la<br />
chaire M&S du groupe ESI et membre du<br />
Comité de pilotage de Nafems France,<br />
présentera une communication sur le<br />
thème : « Abaques numériques pour la<br />
simulation temps réel de systèmes ».<br />
David Gagne, Business Development<br />
Director chez Siemens PLM STS (Simulation<br />
& test Solutions) évoquera les<br />
domaines d’applications et l’état de l’art<br />
technologique dont la connectivité entre<br />
éléments, les solveurs, approches causales<br />
et a-causales, la co-simulation, les<br />
langages, FMI, etc.<br />
Laurent Gasser, ingénieur de recherche<br />
senior à l’IRT SystemX, fera un exposé<br />
sur l’organisation des acteurs de la<br />
conception autour de modèles de simulation<br />
complexe 0D couplés à des<br />
modèles 2D dans un contexte pluridisciplinaire<br />
collaboratif avec étude de cas<br />
aérothermique.<br />
Jacques Duysens, System Business Development<br />
Director EMEA, fera le point<br />
technologique sur les plateformes de<br />
modélisation des systèmes et comment<br />
réduire les modèles détaillés issus de la<br />
simulation mécanique ou CFD 3D et les<br />
intégrer dans les modèles systèmes.<br />
Enfin, Pierre Delmas, président de<br />
4D-Virtualiz, spécialiste du prototypage<br />
et de la simulation d’applications innovantes<br />
dans le domaine de la robotique<br />
et des systèmes intelligents, parlera des<br />
problématiques de développement d’applications<br />
temps réels pour les équipements<br />
multi capteurs.<br />
<strong>Essais</strong> climatiques<br />
<strong>Essais</strong> mécaniques <strong>Essais</strong> électriques <strong>Essais</strong> environnementaux<br />
Etes-vous certain<br />
d’avoir bien validé<br />
vos produits ?<br />
Accréditation N°1-2044<br />
Portée disponible<br />
sur www.cofrac.fr<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 9
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Entretien<br />
Une continuité assurée au sein de Nafems France<br />
Fin 2014, peu de temps avant son départ en retraite, François Costes a décidé de passer la main à Didier<br />
Large, co-fondateur de la société DFL Consulting, à la tête de Nafems France en tant que représentant<br />
exclusif des opérations de l’organisation. Au programme, pas de révolution ni de grand changement, comme<br />
Didier Large le rappelle. Le principal défi à court terme est surtout d’assurer la continuité des actions que<br />
Nafems mène dans l’intérêt des quelque cent-trente membres français depuis plusieurs années.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
Quel est votre parcours ?<br />
Didier Large<br />
Après avoir longtemps travaillé dans<br />
l’informatique technique, en particulier<br />
chez HP à la direction marketing CFAO,<br />
CAE et PLM puis au niveau des relations<br />
avec les partenaires européens<br />
du secteur de la simulation numérique<br />
(MCAE), j’ai décidé de quitter le groupe<br />
en 2004 pour créer une entreprise<br />
– DFL Consulting – avec mon frère<br />
François. À travers cette société, nous<br />
réalisons des veilles technologiques,<br />
des études de marché dans les secteurs<br />
du PLM et de la simulation numérique<br />
ainsi que des événements et la<br />
recherche de projets. Nous participons<br />
également à des événements majeurs<br />
du PLM, menons des études marché<br />
(PCS avec le pôle System@tic) et faisons<br />
de l’assistance aux entreprises ou<br />
organismes souhaitant répondre à des<br />
appels à projets (TIC PME 2010). Enfin,<br />
nous faisons du management de projets<br />
: assistance à la mise en œuvre et<br />
déploiement des solutions Knowllence<br />
et TDC. Au sein de DFL Consulting, je<br />
continue de faire du marketing, du développement<br />
et l’événementiel dans le<br />
monde du calcul et du PLM. Ancien directeur<br />
commercial et marketing chez<br />
Fluent puis chez SRDC, mon frère est<br />
quant à lui expert TDC software dans<br />
le domaine de l’analyse fonctionnelle et<br />
l’analyse des risques.<br />
Sur quoi allez-vous travailler au sein<br />
de Nafems ?<br />
Quand François Costes m’a proposé<br />
de prendre le relais, il était évident<br />
pour moi que ma tâche serait de poursuivre<br />
l’excellent travail qu’il a réalisé<br />
depuis plusieurs années. En décembre<br />
dernier, nous avons réuni le comité de<br />
pilotage avec l’idée, dans un premier<br />
temps, de garder le même cadre de<br />
travail avec l’organisation des formations.<br />
Pas moins de six sessions<br />
assurées par des experts et des professeurs<br />
seront programmées chaque<br />
année et réparties en trois niveaux différents.<br />
De plus, une formation traitant<br />
de l’expérimentation et de la validation<br />
des données sera destinée aux chefs<br />
de projets et aux managers ; celle-ci<br />
durera deux jours et portera sur la gestion<br />
de la stratégie et la corrélation des<br />
essais sur le cycle de vie du produit.<br />
Par ailleurs, nous allons préparer deux<br />
séminaires cette année. Ces événements<br />
sont techniquement très pointus<br />
; ils abordent les méthodologies et<br />
les techniques avancées ainsi que les<br />
problématiques majeures auxquelles<br />
sont confrontés les grands comptes<br />
mais également leurs sous-traitants.<br />
Le premier séminaire se tiendra le<br />
3 juin prochain à Paris et traitera de<br />
la modélisation et de la simulation des<br />
systèmes complexes.<br />
Quel sera votre plus grand défi à relever<br />
?<br />
Nafems Corporate publie bon nombre<br />
d’ouvrages ou d’études et mène des<br />
programmes importants d’e-learning<br />
et webinar dans le monde entier, souvent<br />
– voire exclusivement – en langue<br />
anglaise. Nous menons donc des réflexions<br />
sur le moyen de rendre plus<br />
accessibles ces publications et ces formations<br />
en ligne aux francophones de<br />
façon à les convaincre d’utiliser davantage<br />
ces précieux outils. Mon challenge<br />
sera de répondre à cette attente. Pour<br />
cela, je compte beaucoup sur le projet<br />
de supercalculateur à travers lequel j’ai<br />
la volonté de faire monter et d’intégrer<br />
un maximum de PME et d’ETI, mais<br />
aussi de mettre en œuvre les moyens<br />
d’adapter et de traduire ces formations<br />
et ces contenus en trouvant, notamment,<br />
des animateurs efficaces. L’enjeu,<br />
pour nous, est de faire que Nafems<br />
reste une association qui cible les technologies<br />
avancées et la « simulation<br />
haute performance ».<br />
De plus, parmi les trente-quatre programmes<br />
de la Nouvelle France industrielle,<br />
celui qui porte sur le « supercalculateur<br />
français » nous intéresse<br />
particulièrement avec ses volets « diffusion<br />
» et « formation » ainsi que sur<br />
sa focalisation sur les PMI. Nafems<br />
France se positionne donc comme<br />
partenaire de Teratec qui coordonne<br />
ce projet avec pour mission de faire<br />
participer plusieurs dizaines d’entreprises<br />
industrielles PMI et ETI au projet<br />
en recensant leurs besoins et attentes<br />
dans le domaine de la simulation haute<br />
performance. Nafems mettra à disposition<br />
de Teratec son outil, le PSE<br />
(Professional Simulation Engineer)<br />
Competency Tracker, questionnaire<br />
en ligne développé dans le cadre d’un<br />
projet européen, permettant d’évaluer<br />
le niveau de compétence individuelle<br />
et les axes d’amélioration. Le processus<br />
est sanctionné par l’obtention d’un<br />
certificat par Nafems. En France, l’évaluation<br />
est effectuée par les experts de<br />
l’association AF Micado. Nafems fera<br />
bénéficier également le projet de sa<br />
grande expérience dans le dévelop-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 10
LABORATOIRE D’ESSAIS MECANIQUES<br />
VIBRATOIRES ET CLIMATIQUES<br />
Tests d’endurance au vibrations<br />
(aléatoire, sinus, chocs, sinus sur bruit...)<br />
Recherche de fréquences de résonance<br />
<strong>Essais</strong> climatiques<br />
(températures, chocs thermiques)<br />
<strong>Essais</strong> combinés<br />
Réalisation des supports et pièces de<br />
liaison par CAO et calculs élements finis<br />
R&D<br />
Contrôle qualité<br />
Automobile<br />
Ferroviaire<br />
Aérospatial<br />
Télécommunication<br />
Montée de Malissol<br />
38200 VIENNE - France<br />
Tel: +33(0)4 74 16 19 90<br />
Fax: +33(0)4 74 16 19 99<br />
www.dbvib.com
ActuAlités<br />
EntrEprisE Et Marché<br />
pement et la mise en œuvre de formations<br />
en ligne (e-learning, webinars).<br />
Quelle vision portez-vous sur le<br />
marché de la simulation ?<br />
SI le marché continue de se structurer,<br />
l’offre reste encore très fragmentée.<br />
Il explose en termes de<br />
domaines d’applications mais on en<br />
revient toujours à l’essentiel : les<br />
techniques, les mathématiques et le<br />
calcul demeurent compliqués pour<br />
les non-spécialistes. On bute toujours<br />
rapidement sur des problèmes ardus.<br />
Sur ce point, il n’y a donc pas de<br />
grands changements : si les éditeurs<br />
de logiciels de simulation et d’optimisation<br />
développent des technologies<br />
de plus en plus accessibles à tous et<br />
bien intégrées dans les logiciels de<br />
conception moderne, cela vaut pour<br />
les calculs relativement simples et répétitifs.<br />
Mais dès lors que l’on aborde<br />
des matériaux nouveaux et exotiques<br />
ou des géométries complexes, il est<br />
essentiel pour un utilisateur de faire<br />
appel à un spécialiste métier et de<br />
plus en plus fréquemment à des compétences<br />
pluridisciplinaires.<br />
Il ne faut toutefois pas oublier les progrès<br />
importants réalisés pour adapter<br />
les logiciels à l’impressionnante montée<br />
en puissance des calculateurs<br />
bientôt exaflopiques et traiter des problèmes<br />
extrêmement complexes dans<br />
des temps de restitution de l’ordre de<br />
la journée (contre des semaines il y a<br />
seulement quelques années). Reste<br />
que le développement de la simulation<br />
haute performance passe par la<br />
confiance que les dirigeants – en particulier<br />
ceux des PME – auront dans<br />
leur propre compétence à maîtriser les<br />
techniques avancées. C’est donc avant<br />
tout un problème de culture, de formation<br />
et d’organisation. Nafems a donc<br />
un rôle important à jouer pour que nos<br />
entreprises montent en puissance avec<br />
l’aide également des donneurs d’ordres<br />
des grandes filières industrielles.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
>> Quelques mots sur Nafems<br />
Sensibiliser, promouvoir et stimuler la simulation numérique<br />
Nafems est une organisation mondiale neutre, indépendante et sans finalité commerciale ayant pour vocation d’apporter aux industriels<br />
une aide pragmatique dans la définition et la mise en œuvre efficace des technologies de simulation numérique. Les activités<br />
de l’organisation couvrent l’ensemble des technologies de simulation, de l’analyse éléments finis à la mécanique des fluides et à<br />
l’optimisation. Au fur et à mesure de l’évolution des domaines d’analyse et des technologies, Nafems s’investit pour sensibiliser,<br />
éduquer et stimuler leur diffusion.<br />
Les formations, publications, séminaires et événements sont réputés pour leur qualité et leur professionnalisme et jouissent<br />
d’une autorité reconnue au sein des communautés scientifiques et industrielles nationales et mondiales. Nafems offre à chaque<br />
ingénieur, chercheur et spécialiste de l’analyse numérique, une opportunité de développement professionnel continu. Le réseau<br />
de membres Nafems compte aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers d’ingénieurs et couvre plus de cinquante pays.<br />
publi-communiqué<br />
De nombreuses solutions logicielles pour la simulation,<br />
l’optimisation et la prévention des risques<br />
SIMUTEC technologies offre un ensemble d’outils logiciels pour la simulation dynamique<br />
de procédés continus, pour l’optimisation et la prévention des risques industriels. SIMUTEC<br />
annonce le lancement de sa nouvelle plateforme de simulation collaborative DYSIM II basée<br />
fondamentalement sur une architecture SOA, auto-adaptative, pouvant intégrer des modules<br />
de calcul scalaire GPU et pouvant être accessible en mode ASP « Application Services Provider ».<br />
La valeur ajoutée de DYSIM II est liée<br />
à sa capacité d’intégrer plusieurs applications/modèles<br />
de simulation pour<br />
s’exécuter en temps réel et en se<br />
partageant les mêmes données et en<br />
s’échangeant les variables autorisées.<br />
Avec son moteur/algorithme de mastering<br />
et de contrôle des requettes de<br />
tous les modèles unitaires de simulation<br />
en activité, DYSIM II permet de simuler<br />
les phases de démarrage et de montée<br />
en puissance de tous les flux de chaque<br />
unité d’une usine en pétrochimie.<br />
DYSIM II est conçu pour pouvoir intégrer<br />
et exécuter les modèles de simulation<br />
unitaire d’une usine pétrochimique<br />
simultanément, en mode interconnecté<br />
et en temps réel. Cela permet de faire<br />
une évaluation des risques et de planifi<br />
er les phases de maintenances des<br />
sites industriels avec une meilleure<br />
maîtrise des risques.<br />
La capacité de DYSIM II à exécuter<br />
des programmes en HPC est en cours<br />
d’évaluation sur des modèles de simulation<br />
unitaire. Le calcul haute performance<br />
HPC sur la plateforme DYSIM<br />
II en mode inter-process et en temps<br />
réel fait partie des évolutions futures<br />
de notre plateforme.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 12
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
publi-communiqué<br />
SCANNING 3D<br />
LE SCANNING 3D DANS VOTRE CHAINE NUMERIQUE<br />
MODELISATION<br />
INSPECTION<br />
ANALYSE<br />
PROTOTYPE<br />
Be-scan est une société spécialisée dans la numérisation et l’inspection de pièces physiques grâce à des systèmes de mesure<br />
optique 3D (lumière structurée), de photogrammétrie ou de tomographie. Intervenant tant dans nos bureaux que sur site<br />
client, nous couvrons d’autres domaines d’intervention comme la modélisation 2D et 3D ainsi que la fabrication de prototypes<br />
par des procédés traditionnels (CNC, maquettage) ou d’impression 3D.<br />
Plus d’informations sur notre site www.be-scan.fr<br />
Résultat d’un scan<br />
3D d’un véhicule<br />
avec utilisation de<br />
la photogrammétrie et<br />
du scanner optique.<br />
Création d’un fichier<br />
numérique 3D en<br />
CAO par reverse<br />
engineering.<br />
PHOTOGRAMMÉTRIE : Ce moyen de mesure portable permet de mesurer rapidement et précisément des coordonnées 3D de points. Couplé avec les<br />
scanners 3D, il permet d’obtenir une grande précision pour le scan de grand volume.<br />
Maillage obtenu par scanning 3D<br />
SCANNER OPTIQUE 3D : ce système permet la numérisation 3D en haute résolution. Mesures 3D, numérisations et inspection 3D sont les applications<br />
principales de cette technologie.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 13
Mesures et Methodes de Mesure<br />
Innovation<br />
Une technologie de rupture pour le dégivrage<br />
d’entrée d’air d’un turbo-moteur<br />
Dans le domaine aéronautique, le givrage est une difficulté majeure. Pour cette raison, la fonction<br />
dégivrage de tous les aéronefs (en particulier des entrées d’air moteur) est d’une importance capitale<br />
pour la sécurité des vols. Notablement différente des dispositifs existants, une technologie innovante,<br />
basée sur le chauffage par micro-ondes des parties exposées au givre, est actuellement étudiée dans le<br />
cadre d’un programme de recherche DGA. À partir de simulations numériques et d’essais partiels ayant<br />
nécessité de nombreux échanges et recalages, un démonstrateur a été réalisé. Il sera testé en juin sur<br />
un générateur dynamique de givre. Sont présentées ci-après les différentes étapes de sa réalisation.<br />
Le contexte<br />
Le projet DEMEA a reçu<br />
le soutien du Ministère du<br />
Redressement Productif<br />
Les petits aéronefs sont souvent les<br />
plus exposés au givrage, car ils volent<br />
plus souvent et plus longtemps que les<br />
gros porteurs, à basse altitude où l’humidité<br />
est généralement la plus élevée<br />
par temps froid. Les procédures à suivre<br />
pour voler en conditions givrantes sont<br />
très contraignantes. Les mauvaises conaditions<br />
météo créent des contraintes<br />
inacceptables pour certains opérateurs<br />
(secours, évacuation sanitaire, militaire<br />
et offshore) et donc des surcoûts, retards,<br />
voire des annulations de vol. Il en<br />
résulte que la demande de pouvoir voler<br />
en condition givrante ou en se mettant<br />
seulement à l’abri d’une menace de<br />
givrage, existe réellement.<br />
Dans ce domaine, les techniques en<br />
développement d’assistance au pilotage<br />
(radar météo, mais aussi réorientation<br />
des décisions des pilotes…)<br />
intégrées à l’avionique sont aujourd’hui<br />
très prometteuses, mais encore limitées<br />
aux gros porteurs. Il est probable<br />
qu’elles équiperont l’aviation légère.<br />
Elles conduisent à une amélioration significative<br />
de la sécurité, mais n’ont pas<br />
les mêmes fonctionnalités que les systèmes<br />
de dégivrage et d’anti-givrage<br />
embarqués. Ceux-ci resteront toujours<br />
indispensables et incontournables pour<br />
se dégager de situations de givrage imprévisibles<br />
ou simplement imprévues.<br />
Les systèmes de dégivrage existants,<br />
appliqués à la motorisation, pénalisent<br />
le cycle thermodynamique de la machine<br />
et/ou complexifient les problématiques<br />
d’intégration.<br />
Les technologies les plus utilisées<br />
consistent à :<br />
• prélever l’air chaud à la sortie du<br />
compresseur pour réchauffer les<br />
zones sensibles de l’entrée d’air,<br />
• alimenter par voie filaire de nombreuses<br />
résistances électriques chauffantes insérées<br />
dans ces mêmes zones,<br />
• filtrer et/ou séparer les particules de<br />
glace dans l’entrée d’air.<br />
Il en résulte que les dispositifs existants<br />
pour les turbomachines d’hélicoptère<br />
présentent des limites en opération,<br />
car les technologies employées<br />
sont parfois pénalisantes en termes<br />
d’encombrement, de masse, de coûts,<br />
ou d’efficacité énergétique.<br />
Face à ce constat, Turbomeca a breveté<br />
(PCT-WO 2008/132376) une<br />
technologie originale de dégivrage et<br />
d’anti-givrage d’entrée d’air pour ses<br />
moteurs, par chauffage micro-ondes<br />
de matériaux placés sur les parties<br />
sensibles. Du point de vue technique,<br />
le principe proposé est basé sur un<br />
transfert d’énergie aux zones à dégivrer<br />
(pales de pré-rotation, grille d’entrée<br />
d’air) en utilisant des ondes électromagnétiques.<br />
Étant peu énergivore, il est<br />
applicable aux petits aéronefs intrinsèquement<br />
moins motorisés que les gros<br />
porteurs. Du point de vue opérationnel,<br />
il présente de nombreux avantages vis<br />
à vis des attentes des utilisateurs d’aéronefs,<br />
en particulier en améliorant :<br />
• la disponibilité,<br />
• la capacité de pénétration en zone<br />
givrante,<br />
• la sécurisation des vols par la diminution<br />
de la vulnérabilité.<br />
Les travaux réalisés<br />
Ils entrent dans le cadre du projet<br />
Demea financé par la DGA (Rapid).<br />
D’une durée initiale de quatre<br />
ans, Demea s’achèvera fin novembre<br />
2015 par une démonstration<br />
expérimentale de son efficacité dans<br />
des conditions opérationnelles sur le<br />
petit anneau givrant de la DGA/EP à<br />
Saclay (flux d’air de plusieurs centaines<br />
de m 3 /s à des températures<br />
pouvant descendre à – 40 °C). Partant<br />
de la vérification du concept par<br />
des simulations numériques de plus<br />
en plus complexes, les travaux réalisés<br />
ont nécessité :<br />
• un développement de peintures magnétiques<br />
chauffantes compatibles<br />
de l’environnement opérationnel rencontré,<br />
• la réalisation d’une maquette numérique<br />
multi-physiques (électromagné-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 14
Mesures et Methodes de Mesure<br />
tisme-thermique) et d’une maquette<br />
physique d’entrée d’air instrumentée<br />
intégrant ces peintures sur les pièces<br />
à dégivrer, ainsi qu’un système<br />
contrôle – commande de chauffage<br />
hyperfréquence à 2,45 GHz (fréquence<br />
de chauffage autorisée),<br />
• la mesure sans flux d’air des cartographies<br />
des températures sur les<br />
pièces à dégivrer et la comparaison<br />
avec des simulations,<br />
• une extrapolation par calcul avec<br />
prise en compte du flux d’air.<br />
Le projet s’appuie sur trois partenaires<br />
et deux sous-traitants :<br />
• Rescoll, porteur de projet, pour la<br />
partie matériau (conception, formulation<br />
et réalisation) et simulations-mesures<br />
thermiques et hyperfréquences<br />
(réalisées par le laboratoire IMS de<br />
l’université de Bordeaux).<br />
• Nexeya Systems, pour la partie génération<br />
des hyperfréquences : sys-<br />
tème contrôle-commande, source,<br />
antennes.<br />
• Turbomeca, End User, pour la spécification<br />
du besoin, la fourniture du démonstrateur,<br />
son instrumentation et la<br />
conduite des essais dynamiques.<br />
L’expertise et la conduite technique du<br />
projet ont été réalisées par Metexo.<br />
Nous résumons ces travaux ci-après,<br />
en présentant en particulier les interactions<br />
entre les simulations numériques<br />
et les essais qui ont permis de lever<br />
progressivement les verrous technologiques<br />
et de concevoir le démonstrateur<br />
qui sera testé en juin 1 dans un environnement<br />
représentatif de celui subi<br />
dans un cadre opérationnel.<br />
>> La maquette numérique<br />
Une première étape a permis la prise<br />
en compte de la structure (fournie par<br />
Turbomeca sous Catia) dans le logiciel<br />
Ansys (code d’électromagnétisme).<br />
Les premiers calculs, réalisés sans matériau<br />
absorbant, ont été faits en injectant<br />
une onde électromagnétique dans le<br />
plan de la grille. Ils ont permis d’avoir la<br />
1<br />
Un addendum à cet article sera publié dans une prochaine revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>. Il présentera les essais réalisés et les performances en dégivrage obtenues.<br />
2<br />
La carte de champ est indépendante de la position et du type de source (au premier ordre). Elle change peu lorsqu’on remplace une injection du signal par la grille ou par<br />
des antennes, si celles-ci ne sont pas trop proches des objets à dégivrer.<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 15<br />
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Mesures et Methodes de Mesure<br />
cartographie 2 des champs magnétiques<br />
dans la cavité (les champs électriques<br />
étant nuls sur des parois conductrices),<br />
optimiser le maillage et, in fine, valider le<br />
modèle numérique.<br />
>> Les peintures absorbantes<br />
Constituées à partir de formulations à<br />
base d’un liant epoxy, elles sont chargées<br />
d’un mélange de poudres actives<br />
à propriété magnétique. Elles ont été<br />
réalisées, caractérisées en hyperfréquence<br />
sur des tores dans une ligne<br />
APC7 avec un analyseur de réseau<br />
(permittivité et perméabilité complexe).<br />
Un échantillon de grille peinte a été<br />
placé en sortie d’un guide d’onde de<br />
puissance, pour être chauffé. Les mesures<br />
d’élévation en température en<br />
plusieurs points ont été comparées<br />
aux simulations. On note une bonne<br />
corrélation entre les mesures et les<br />
simulations (courbes à droite), l’écart<br />
étant dû à une incertitude au niveau<br />
de l’homogénéité de l’épaisseur de la<br />
peinture déposée.<br />
>> La première maquette d’étude<br />
Fournie par Turbomeca à partir de<br />
sous-ensembles d’une entrée d’air moteur,<br />
elle est constituée :<br />
• d’un carter structurant (à grande inertie<br />
thermique) servant de support à<br />
l’ensemble des pièces constituant le<br />
conduit et le système d’orientation des<br />
pales,<br />
• d’un conduit d’air constitué de<br />
2 pièces coniques (interne et externe)<br />
en matériau composite carbone,<br />
• d’une grille métallique monobloc en<br />
inox (maille de la grille : 5 mm) insérée<br />
entre deux brides en matériau composite<br />
et fixée par des vis sur le conduit<br />
d’air,<br />
• d’un simulateur de pales recouvertes<br />
des peintures micro-ondes pré-citées,<br />
• de quatre antennes monopole placées<br />
sur un même plan à 90° à<br />
mi-distance grille-pales,<br />
• d’un magnétron de laboratoire pouvant<br />
générer 1 kW rayonné.<br />
>> La comparaison calculs-mesures<br />
Les simulations numériques ont été réalisées<br />
en deux étapes successives :<br />
1. Les champs électromagnétiques<br />
ont été calculés avec le logiciel Ansys-<br />
HFSS. Ils ont fourni l’énergie électrique<br />
déposée au logiciel Ansys thermique.<br />
2. Ce dernier a pris en compte les<br />
conductivités thermiques des peintures<br />
et de leurs supports métalliques<br />
(inox ou cuivre) et fourni la cartographie<br />
thermique surfacique des pales.<br />
Dans un premier temps, pour limiter<br />
les temps de calcul, les maillages des<br />
structures ont été faits sans raffinement<br />
excessif avec un jeu de pales réparties<br />
d’une façon parfaitement axisymétrique<br />
3 .<br />
Cette approche permet de ne pas<br />
prendre en compte l’épaisseur des<br />
peintures absorbantes ou les petites<br />
singularités géométriques (fils métalliques<br />
des grilles par exemple).<br />
Les comparaisons simulations-essais<br />
présentées dans la suite se limitent<br />
donc aux pales. Elles ont été complétées<br />
par des essais pour la grille.<br />
Chauffage avec une seule antenne<br />
Sont présentés ci-dessous les premiers<br />
recalages à température ambiante<br />
réalisés avec une seule antenne<br />
alimentée, compte tenu du matériel de<br />
laboratoire disponible.<br />
Ils avaient pour but :<br />
• d’avoir une première approche du<br />
chauffage des pales recouvertes<br />
de matériau magnétique, par micro-ondes.<br />
• de recaler les simulations numériques<br />
faites dans les mêmes conditions.<br />
3<br />
Les 23 pales réelles ont été simulées par 24 pales pour avoir une symétrie d’ordre 4. Ceci ne modifie pas de manière importante les cartographies de champ.<br />
4<br />
Les dynamiques de température (19°C à 33 °C) sont les mêmes en simulation et mesure, mais les échelles de couleurs différentes.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 16
MEsurEs Et MEthodEs dE MEsurE<br />
ci-dessous (en pointillé les bords de<br />
l’entrée d’air).<br />
Ceci montre la diffi culté de maîtrise<br />
des claquages dus aux défauts technologiques<br />
imparfaitement modélisables<br />
en présence d’un champ électromagnétique<br />
intense.<br />
Chauffage avec deux antennes<br />
A partir du modèle recalé ci-dessus,<br />
les calculs ont été réalisés pour des<br />
températures de -10 °C et -20 °C sans<br />
fl ux d’air et comparés à des essais en<br />
étuve aux mêmes températures.<br />
Ils montrent la cartographie des températures<br />
4 relevées au bout d’un temps<br />
fi xé sur la surface des pales.<br />
Le chauffage est quasi-uniforme sur le<br />
quart éclairé par l’antenne en vis-à-vis.<br />
On note un bon accord entre la modélisation<br />
et la mesure. L’expérience a été<br />
reproduite avec chacune des antennes<br />
(1 seule alimentée à la fois) et donne<br />
des résultats équivalents.<br />
Par contre, l’échauffement est faible<br />
(ΔT de 14 °C). Il est dû à des défauts<br />
technologiques de la maquette<br />
au niveau de la continuité électrique<br />
entre les sous-ensembles créant<br />
des zones de chauffage très importantes<br />
(plus de 200 °C) au niveau de<br />
l’anneau de fi xation de la grille situé<br />
à l’extérieur du conduit, comme le<br />
montre la cartographie thermique<br />
La comparaison visuelle calcul-mesure<br />
est diffi cile à faire compte tenu des<br />
échelles de couleur différentes. Associée<br />
aux mesures par thermocouple<br />
faites en quelques points, elle permet<br />
de conclure que les températures<br />
maximales obtenues en simulation et<br />
en essai sont quasi- identiques et les<br />
cartographies thermiques très proches.<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 17
Mesures et Methodes de Mesure<br />
tiques des matériaux recouverts de<br />
peinture chauffante (conductivité thermique,<br />
géométrie…), les paramètres<br />
de chauffage (puissance hyperfréquence<br />
injectée, durée, type de commutation..).<br />
Nous présentons, à titre d’exemple les<br />
cartes de température sur les pales<br />
pour deux angles d’ouverture (et donc<br />
pour des débits d’air très différents).<br />
Parmi d’autres types de travaux réalisés<br />
à partir de la simulation (confortés<br />
parfois par des essais partiels), nous<br />
pouvons citer :<br />
• la maîtrise des claquages électriques<br />
potentiels compte tenu des puissances<br />
hyperfréquences rayonnées<br />
dans la cavité,<br />
• la limitation des fuites à des niveaux<br />
acceptables (normes CEM) : calculs<br />
validés par des essais, développement<br />
d’un système statique de filtrage,<br />
• les spécifications du démonstrateur à<br />
réaliser pour les essais dynamiques<br />
dans l’anneau givrant : peintures magnétiques,<br />
conductivité thermique des<br />
matériaux peints afin d’homogénéiser<br />
les températures, électronique de<br />
puissance du système de chauffage<br />
hyperfréquence, contrôle commande.<br />
>> Le démonstrateur :<br />
Le module d’essai est constitué :<br />
• d’une maquette mécanique instrumentée<br />
équipée d’un système de<br />
filtrage statique des hyperfréquences<br />
(stubs), afin de garantir l’absence de<br />
fuites à des niveaux inacceptables<br />
pour les matériels et les personnes<br />
(67 V/m).<br />
• du système de chauffage hyperfréquence<br />
:<br />
- asservi en température sur 6 points<br />
(pales et grille),<br />
- permettant d’alimenter deux parmi<br />
quatre antennes et de réaliser les cycles<br />
nécessaires au dégivrage, avec une<br />
puissance maximale totale de 6 kW.<br />
Celui-ci est associé au système<br />
contrôle-commande placé à proximité<br />
des antennes pour limiter les pertes<br />
dans les câbles. Dans une version<br />
opérationnelle, il sera beaucoup plus<br />
réduit en volume.<br />
Les travaux à venir<br />
Les essais dynamiques sont planifiés<br />
en juin 2015 sur la veine d’essais du<br />
petit anneau givrant (PAG) du Centre<br />
d’<strong>Essais</strong> des Propulseurs de la DGA à<br />
Saclay.<br />
À partir de moyens d’essais de laboratoire,<br />
associés à des calculs multi-physiques<br />
(électromagnétisme +<br />
thermique), il a été possible de définir<br />
les spécifications d’un système<br />
de dégivrage basé sur un chauffage<br />
hyperfréquence mais aussi d’en estimer<br />
son efficacité par des simulations<br />
(vérifiées par des essais) en environnement<br />
normal (et en présence d’un<br />
flux d’air givrant correspondant aux<br />
conditions rencontrées sur le plan<br />
opérationnel. Enfin, il a été possible de<br />
réaliser un démonstrateur qui permettra<br />
de valider expérimentalement les<br />
résultats des extrapolations obtenues<br />
par calcul.<br />
Si les résultats attendus sont<br />
conformes aux prévisions, il sera alors<br />
possible de comparer ce système de<br />
dégivrage à ceux existants (performances,<br />
masse, énergie nécessaire,<br />
..), et s’il est plus performant, prendre<br />
en compte l’ensemble des contraintes<br />
opérationnelles pour adapter le démonstrateur<br />
à ces nouvelles spécifications.<br />
En plus du fait de développer un programme<br />
de recherche ab initio permettant<br />
de démontrer l’efficacité d’un nouveau<br />
procédé de dégivrage, Demea<br />
est aussi un outil de recherche collaboratif<br />
concret permettant de créer des<br />
synergies entre les donneurs d’ordre<br />
industriels, les PME, les ETI et les<br />
petits laboratoires, pour innover et explorer<br />
des technologies alternatives en<br />
rupture avec celles existantes.<br />
Jean-Paul Prulhière, Metexo<br />
Eric Royer, Turbomeca<br />
Mathieu Oyharcabal, Rescoll<br />
Guillaume Perchet, Nexeya<br />
Gilles Ruffie et Fabrice Bonnaudin, IMS<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 18
Mesures et Methodes de Mesure<br />
Comment ça marche ?<br />
Le principe<br />
On utilise les micro-ondes confinées dans une cavité conductrice constituée par la grille d’entrée d’air, le conduit et les pales pour<br />
chauffer des peintures absorbantes (qui convertissent l’énergie électromagnétique en énergie thermique. Elles sont déposées en<br />
faible épaisseur (quelques centaines de µm) sur les zones sensibles et permettent de faire fondre la glace qui pourrait se former sur<br />
celles-ci (fonction dégivrage) ou éviter le dépôt de glace (fonction anti-givrage). Cette solution, qui permet un transfert d’énergie au<br />
cœur du matériau, présente un avantage majeur en terme de rendement énergétique par rapport aux systèmes existants utilisant un<br />
chauffage résistif (analogie avec les plaques à induction vs les plaques vitrocéramiques).<br />
Les constituants de la cavité étant conducteurs (métal ou composite carbone), l’emploi de matériaux purement diélectriques absorbant<br />
les micro-ondes ne présente aucune efficacité, car le champ électrique tangentiel à leur surface est nul. La solution de matériaux<br />
magnétiques déposés sous de faibles épaisseurs (pour minimiser le poids) sur les éléments sensibles a donc été retenue.<br />
Les points prioritaires pris en compte dans la réalisation du démonstrateur<br />
• une garantie de l’absence de points en dessous de 0 °C, pour éviter des dépôts locaux de glace,<br />
• une maîtrise des fuites hyperfréquences dans le flux d’air des maquettes d’essai, pour être compatibles des normes CEM,<br />
• une robustesse et une efficacité du système de chauffage hyper fréquences.<br />
Absence de zones en dessous de 0 °C<br />
L’énergie électromagnétique rayonnée dans la cavité est fournie par des antennes de type monopole. Elle varie spatialement,<br />
car elle correspond à la combinaison des modes propres de la cavité comme le montre le la figure ci-contre (obtenue<br />
par calcul). Ces dépôts hétérogènes d’énergie conduisent naturellement à des gradients de température sur les matériaux<br />
chauffants qui sont réduits grâce à la conduction thermique du support. Les modélisations effectuées, associées à des essais<br />
permettent de dimensionner le système et d’optimiser les temps de chauffage : choix des compositions de peinture, de<br />
leur épaisseur, emploi de supports très conducteurs de la chaleur, stratégie d’injection des signaux de chauffage,…<br />
Robustesse et efficacité du système de chauffage<br />
Des solutions et des technologies utilisées dans les systèmes contrôle-commande soumis à des environnements électromagnétiques<br />
sévères (utilisation de capteurs de température à fibre optique par exemple) ont été retenues. Le logiciel de<br />
pilotage développé permet d’optimiser le chauffage en temps réel (commutation des antennes, cycles de chauffage adaptés<br />
aux contraintes environnementales) et de réduire au maximum l’énergie dédiée au dégivrage.<br />
Maîtrise des fuites hyperfréquence<br />
De par nature, la cavité est une « cage de Faraday » imparfaite car elle comporte deux ouvertures qui sont traversées par<br />
le flux d’air et, par nature non modifiables géométriquement (maille de la grille par exemple), pour des critères aérodynamiques.<br />
Pour garantir la sécurité du personnel durant les essais à forte puissance, des solutions matérielles ont été conçues<br />
et réalisées. Elles permettent de limiter les niveaux de fuite pour le rendre compatible des normes NF.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 19
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 21
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Événement<br />
Le Forum Teratec fête ses 10 ans !<br />
Pour la dixième année consécutive le Forum Teratec confirme son importance dans le monde du HPC,<br />
de la Simulation et du Big Data. Événement majeur en France et en Europe, il réunit les meilleurs experts<br />
internationaux de ces secteurs, ainsi que plus de 1 200 professionnels sensibilisés à l’importance, voire la<br />
prépondérance, de ces technologies pour la compétitivité et la capacité d’innovation de leurs entreprises.<br />
Le mardi 23 juin, les sessions plénières<br />
seront centrées sur les défis technologiques<br />
de la simulation numérique<br />
haute performance et sur la diversité<br />
des usages du calcul intensif ; avec la<br />
participation de personnalités du monde<br />
politique, économique et académique,<br />
d’utilisateurs industriels internationaux de<br />
premier plan et d’offreurs leaders dans<br />
ces technologies.<br />
Ils ont d’ores et déjà confirmés leur participation<br />
aux sessions : les dirigeants<br />
d’Intel, de Seagate (Jamie Learner),<br />
d’Atos (Thierry Breton), de Safran, du<br />
groupe Avril (Xavier Beulin, président<br />
de la FNSEA), ainsi que des membres<br />
du gouvernement. Il est à noter que les<br />
grandes avancées du Plan industriel Supercalculateurs<br />
seront présentées lors<br />
de ces sessions plénières. Certaines<br />
actions du plan seront, plus particulièrement,<br />
développées le lendemain dans le<br />
cadre d’ateliers techniques.<br />
À l’issue des sessions plénières, les Trophées<br />
de la Simulation numérique 2015<br />
(Trophée Startup – Trophée PME – Trophée<br />
Innovation – Trophée Collaboration<br />
– Grand Prix de la simulation) seront<br />
décernés afin de récompenser les<br />
champions de la simulation numérique.<br />
La première journée du Forum Teratec<br />
se terminera par une soirée organisée<br />
à l’occasion du dixième anniversaire de<br />
Teratec.<br />
Le mercredi 24 juin, des ateliers techniques<br />
et applicatifs, animés par les principaux<br />
acteurs du marché et des experts<br />
reconnus, feront le point sur les technologies<br />
émergentes et sur de nouveaux<br />
secteurs d’application du HPC. Cette année<br />
quatre ateliers orientés technologies<br />
seront proposés, dont les thèmes sont :<br />
• Big Data : Optimiser la prise de décision<br />
grâce aux Data Analytics,<br />
• Architectures de calcul et traitement de<br />
données intensifs,<br />
• Algorithmique et logiciels parallèles,<br />
• L’innovation en technologies de stockage<br />
et de flux de données pour l’exascale.<br />
et quatre ateliers orientés usages :<br />
• Technologies numériques pour le végétal,<br />
• Big data, multi échelle et matériaux,<br />
• Impact du HPC sur les applications engineering<br />
et manufacturing,<br />
• Modélisation et données pour les systèmes<br />
urbains.<br />
Les 23 et 24 juin, une exposition d’environ<br />
soixante-dix stands regroupera les<br />
principaux acteurs du HPC. Constructeurs<br />
et éditeurs, fournisseurs et intégrateurs<br />
de solutions matérielles, logicielles<br />
et de services, universités et laboratoires<br />
de recherche, pôles de compétitivité et organismes<br />
publics, présenteront leurs dernières<br />
innovations en matière de simulation<br />
numérique hautes performances.<br />
Entretien avec Gérard Roucairol, président de l’association Teratec<br />
Après dix ans d’existence, le Forum Teratec<br />
a encore de belles années devant lui<br />
Le Forum s’est forgé une réputation mondiale en tant que rendez-vous majeur du HPC et de la R&D dans ce<br />
domaine. Le président de Teratec, Gérard Roucairol, revient sur cette événement qui fête ses 10 ans cette<br />
année mais aussi sur un marché qui ne cesse d’évoluer : en effet, d’ici dix ans, le HPC va considérablement<br />
progresser. Le champ des applications « classiques » devraient s’ouvrir vers de nombreux autres secteurs.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
Quelle place occupe le forum dans<br />
le monde du HPC ?<br />
Gérard Roucairol<br />
Le Forum est né au moment de la création<br />
de l’association Teratec dans le but de<br />
promouvoir le calcul haute performance<br />
et la simulation dans l’industrie française.<br />
L’ambition de Teratec étant de structurer<br />
la communauté du HPC, le Forum est apparu<br />
comme un moment fort et un moyen<br />
de faire se rencontrer les industriels et de<br />
réunir un réseau de connaissances techniques<br />
dans ce domaine.<br />
À ce jour, il s’agit du seul événement de ce<br />
type en France et dans le monde ; deux<br />
autres manifestations d’envergure et traitant<br />
du HPC existent en Allemagne et aux<br />
États-Unis mais l’orientation – beaucoup<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 22
<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />
plus commerciale – se distingue de celle de Teratec, beaucoup<br />
plus axée sur la R&D, les technologies et leurs applications. Le<br />
Forum a également une vocation plus stratégique et politique,<br />
tant au niveau des entreprises que des États. Enfin, il existe aussi<br />
des congrès universitaires sur le calcul mais aux contenus très<br />
spécifiques, moins portés sur l’industrie.<br />
Comment décrire cette édition 2015 ? Quels vont en être<br />
les temps forts et les nouveautés par rapport aux autres<br />
éditions ?<br />
Cette année est particulière car le Forum y fêtera son dixième<br />
anniversaire. Depuis dix ans, cet événement a réussi à décupler<br />
le nombre de participants ; cette année, on attend près de<br />
1 200 personnes sur les deux jours de conférences. Le Forum<br />
accueille également de plus en plus d’exposants. Enfin, l’autre<br />
élément marquant concerne la dimension internationale du<br />
Forum qui accueille des participants venus du monde entier.<br />
Cette dixième édition réunira des fournisseurs de technologies<br />
nécessaires pour produire du HPC, des industriels utilisateurs<br />
ainsi que des start-up.<br />
Le Forum Teratec est-il représentatif de la place qu’occupe<br />
la France dans ce secteur ? Que reste-t-il à notre pays pour<br />
devenir un leader dans le domaine du HPC ?<br />
Il n’existe que quatre pays capables de concevoir du HPC aux<br />
limites les plus extrêmes : les États-Unis, le Japon, la Chine et la<br />
France. On trouve en France des compétences sur l’ensemble<br />
de la chaine de valeur du HPC, qu’il s’agisse des circuits intégrés<br />
et bien sur avec Bull/Atos de la conception de machines<br />
mais il existe aussi une forte culture d’usage de la simulation<br />
numérique et des éditeurs de logiciels qui sont des champions<br />
mondiaux dans leur domaine comme Dassault Système ou ESI<br />
group. En matière d’utilisation avancée des supercalculateurs<br />
n’oublions pas non plus que Total dispose dans le monde du<br />
secteur privé la machine la plus puissante de la planète. Enfin,<br />
le gouvernement a validé le plan Nouvelle France industrielle.<br />
Quel est l’avenir du HPC ?<br />
Traditionnellement, le marché du HPC se compose essentiellement<br />
de quatre segments : deux relèvent du domaine public<br />
avec le monde de la recherche et celui de la défense, deux<br />
appartiennent au privé avec d’un côté le manufacturing (rassemblant<br />
notamment les activités de design pour l’automobile<br />
et l’aéronautique), de l’autre l’énergie, en particulier pour les<br />
études sismiques. À eux seuls, ces segments représentent<br />
près de 80 % du marché du HPC. Mais d’ici dix ans, je pense<br />
que ce découpage du marché va s’inverser du fait de la forte<br />
progression à venir des autres secteurs d’activité. Car si le HPC<br />
reste pour le moment un marché d’élite, celui-ci tend à se « démocratiser<br />
» dans la mesure où il devient plus accessible aux<br />
PME et que le nombre d’applications augmentent fortement,<br />
touchant désormais des domaines comme le multimédias,<br />
l’agroalimentaire, la santé, la ville et l’urbanisation ou encore<br />
l’analyse de risques. Enfin, le déploiement en vraie grandeur<br />
des big data ne sera possible qu’avec le HPC.<br />
Concernant le Campus Teratec, où en est-on aujourd’hui ?<br />
Le Campus continue de croître et bientôt, on devrait voir s’installer<br />
de nouveaux laboratoires étrangers, provenant des États-<br />
Unis.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
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<strong>Essais</strong> matériaux statiquesf dynamiques et chocs<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 23
<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />
Interview<br />
ESI soutient Teratec depuis dix ans<br />
Vincent Chaillou nous raconte la rencontre de l’éditeur français ESI Group avec association Teratec<br />
qui fête cette année ses 10 ans. Le directeur général délégué du groupe nous fait également part de<br />
son sentiment à l’égard du calcul haute performance, de sa place en France et du rôle important que<br />
le Forum Teratec joue dans la promotion du HPC auprès des industriels.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
> Quel est l’historique de la présence<br />
et de l’implication d’ESI chez<br />
Teratec (à la fois au sein de l’association<br />
et sur le campus) ?<br />
Vincent Chaillou<br />
ESI est l’un des membres fondateurs<br />
de Teratec, qui fête cette année ses<br />
10 ans. Le CEA nous a contactés à<br />
l’époque car ils recherchaient des sociétés<br />
qui puissent représenter l’usage<br />
industriel du HPC en France. Puis,<br />
en juin 2013, ESI a décidé d’ouvrir<br />
des bureaux au Campus Teratec à<br />
Bruyères-le-Châtel afi n d’utiliser le<br />
vivier d’échanges qui y a lieu entre le<br />
CEA et les sociétés de Hi-Tech qui s’y<br />
sont installées.<br />
Ainsi, ESI a participé à de nombreux<br />
projets, tels Open-HPC, CDSL (Complex<br />
Design System Lab), Pops (Peta<br />
Operations per Second), Opsim (Optimisation<br />
de simulations pour la<br />
conception) ou encore Ehpoc (Environnement<br />
haute performance pour l’optimisation<br />
et la conception). Aujourd’hui,<br />
le CEA voit en ESI le fer de lance pour<br />
démocratiser la simulation numérique à<br />
l’échelle des PME.<br />
> Comment devrait évoluer le HPC<br />
selon vous ? Quels grands verrous<br />
technologiques reste-t-il à lever ?<br />
En France, certaines barrières freinent<br />
malheureusement l’évolution du HPC,<br />
notamment l’invasion des données non<br />
contrôlées et la puissance insuffi sante<br />
3D-plots-C<br />
des réseaux par rapport aux normes<br />
internationales. Les acteurs français<br />
du HPC sont voués à des compromis<br />
récurrents car les outils de développement<br />
ne sont généralement pas en<br />
adéquation avec la performance des<br />
machines. ESI contribue à franchir ces<br />
barrières et aller de l’avant en termes<br />
de performance.<br />
À titre d’exemple, nous sommes aujourd’hui<br />
l’un des leaders de la réalité<br />
virtuelle qui génère des modèles absolument<br />
gigantesques. En rachetant<br />
récemment l’activité de Picviz, nous<br />
affi rmons notre volonté de proposer<br />
des outils de « machine learning » et<br />
d’analyse de données pour faciliter la<br />
lisibilité et bien-sûr l’exploitation des<br />
mégadonnées dites « Big Data ».<br />
Enfi n, en tirant meilleur parti des réseaux,<br />
nous proposons des solutions<br />
« multi-tenants », c’est-à-dire des solutions<br />
logicielles d’ingénierie concourante<br />
dont les utilisateurs peuvent<br />
simultanément interagir quelle que<br />
soit leur localisation géographique,<br />
et quelle que soit la taille du modèle.<br />
C’est le cas d’IC.IDO, notre solution<br />
de réalité virtuelle, de Ciespace, notre<br />
toute dernière acquisition dans le<br />
Cloud, de Vdot, qui gère les processus<br />
de la Nasa et bien d’autres clients<br />
industriels, ou encore de VDSS.<br />
> La présence du supercalculateur :<br />
quels avantages vous apporte-til<br />
? Comment et pourquoi l’utilisez-vous<br />
?<br />
ESI et ses clients utilisent le supercalculateur<br />
du CEA situé sur le Campus<br />
Teratec pour ce que nous appelons<br />
les « missions impossibles » !<br />
Pour vous donner un exemple, nous<br />
avons récemment obtenu le prix des<br />
lecteurs du magazine Américain HPC<br />
Wire pour la « Meilleure application<br />
du secteur automobile » avec le<br />
Radar Sensor CEM Solutions – ESI Group<br />
projet Prace sur lequel nous avons<br />
travaillé avec Renault. Le modèle<br />
était composé de vingt millions d’éléments.<br />
Pour vous donner une idée de<br />
taille, le premier crash virtuel réalisé<br />
par ESI il y a tout juste trente ans<br />
n’en comptait que 5 555 ! Il ne fait nul<br />
doute que des succès de cette taille<br />
entraînent les industriels à reposer<br />
leur stratégie sur le prototypage virtuel<br />
et la réduction des essais physiques.<br />
> Un mot sur le Forum : que représente-t-il<br />
pour vous ?<br />
Le Forum Teratec présente tout<br />
d’abord un intérêt technique grâce à<br />
la conférence plénière et aux ateliers.<br />
Il participe à disséminer les connaissances<br />
à travers l’ensemble des acteurs<br />
: recherche, académiques, mais<br />
aussi Industriels. C’est LA référence<br />
en termes de recherche et d’adoption<br />
du HPC en France. Enfi n, l’évènement<br />
est intéressant en termes de<br />
réseau. Les dirigeants en ont fait une<br />
image du HPC en France vis-à-vis de<br />
nos interlocuteurs internationaux. En<br />
un mot, cet évènement nous permet<br />
de mesurer la performance de notre<br />
pays en matière d’adoption du HPC.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
C<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
N<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 24
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Success story<br />
La CFD s’invite aux 24 heures du Mans<br />
Le développement de composants pour des voitures de course dans le but de gagner les 24 heures<br />
du Mans est une course contre la montre : la mécanique des fluides numérique ( Computational Fluid<br />
Dynamics – CFD) permet d’obtenir un délai d’exécution plus court.<br />
La division Motorsports Unit Development<br />
de Toyota Motor Corporation<br />
utilise depuis de nombreuses années<br />
les logiciels Star-CD et Star-CCM+<br />
afin de concevoir des véhicules de<br />
course utilisés dans les plus prestigieuses<br />
catégories de sport automobile.<br />
La division mène quotidiennement<br />
des programmes de R&D sur<br />
les voitures de course au centre technique<br />
de l’entreprise à Higashifuji, au<br />
pied du mont Fuji.<br />
L’un des rôles de la division Motorsports<br />
Unit Development consiste à<br />
élaborer des véhicules homologués<br />
pour le Championnat du monde d’endurance<br />
de la FIA qui compte parmi<br />
ses épreuves les mythiques 24 heures<br />
du Mans. Cette division effectue également<br />
des travaux de R&D sur des<br />
voitures et des moteurs concourant à<br />
des championnats japonais tels que le<br />
Super-Formula et le Super-GT.<br />
Les deux directeurs de la division Développement<br />
des pièces pour le sport<br />
automobile, Yuichiro Kato et Teppei<br />
Hojo, estiment que la CFD joue un<br />
rôle essentiel dans le processus de<br />
création des véhicules de course de<br />
l’entreprise. L’utilisation de l’IAO et de<br />
la CFD dans le domaine des voitures<br />
de course et des moteurs s’articule<br />
autour des trois axes (ci-après) afin<br />
de concevoir des véhicules qui fascineront<br />
les clients par leur vitesse et<br />
leur ligne.<br />
Les mots d’ordre de la division Motorsports<br />
Unit Development sont les<br />
suivants : accélérer le développement<br />
des technologies automobiles de<br />
pointe en participant à des courses,<br />
attirer de nouveaux amateurs en abordant<br />
avec enthousiasme les défis posés<br />
par des technologies difficiles et<br />
inconnues, et enfin, élargir l’éventail<br />
des passionnés d’automobile en organisant<br />
des manifestations où les gens<br />
pourront vivre des sensations fortes<br />
au volant d’une voiture de course et<br />
partager les rêves qu’elles suscitent.<br />
L’équipe de Yuichiro Kato (en charge<br />
des moteurs) assure l’efficacité et la<br />
fiabilité des moteurs et des composants<br />
hybrides, tandis que l’équipe de<br />
Teppei Hojo (spécialisée en aérodynamique)<br />
est principalement experte<br />
en conception des pièces aérodynamiques.<br />
Chaque équipe aborde des<br />
sujets principaux différents : L’équipe<br />
« moteurs » étudie l’utilisation de l’IAO<br />
et de la CFD dans le développement<br />
des technologies de propulsion et la<br />
création de nouvelles technologies<br />
analytiques, tandis que l’équipe « aérodynamique<br />
» analyse l’utilisation de<br />
la CFD dans la conception des pièces<br />
aérodynamiques automobiles.<br />
L’équipe spécialisée en IAO et CFD au<br />
sein de la division Motorsports Unit Development<br />
est composée d’une quinzaine<br />
de personnes au total, équipe<br />
chargée des moteurs et équipe spécialisée<br />
en aérodynamique confondues.<br />
En raison du temps et des ressources<br />
disponibles limités pour un groupe de<br />
quinze personnes et pour surmonter la<br />
concurrence sur le marché difficile de<br />
la course automobile, la normalisation<br />
technologique est nécessaire. Celleci<br />
permet à l’équipe de se consacrer<br />
en priorité aux travaux d’analyse, de<br />
coordonner les délais de post-production<br />
(conception, tests et souffleries)<br />
et de s’assurer qu’il n’existe pas de<br />
différences individuelles à l’issue des<br />
résultats d’analyse.<br />
Le développement d’un véhicule<br />
est une course contre la montre :<br />
les avantages de la CFD<br />
Dans le monde de la course automobile,<br />
les points suivants sont extrêmement<br />
importants : les projets de développement<br />
pour l’année suivante, les<br />
préparatifs pour la prochaine saison<br />
de course et les ajustements requis<br />
pour s’adapter aux fréquents changements<br />
de réglementation. La CFD<br />
peut donc se révéler être un atout essentiel<br />
en réduisant considérablement<br />
le temps d’exécution. Yuichiro Kato<br />
déclare : « Les voitures de course ne<br />
ressemblent pas aux véhicules produits<br />
en série qui vieillissent au cours<br />
des ans. Même si leur ligne ressemble<br />
à celle de l’année précédente, leurs<br />
composants internes sont entièrement<br />
différents. C’est comme si chaque<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 26
INNOVATION BY SIMULATION<br />
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année nous développions une nouvelle<br />
voiture. Un haut niveau initial de<br />
performance étant donc nécessaire,<br />
la fiabilité et l’efficacité des éléments<br />
tels que l’aérodynamique et le moteur<br />
doivent être garanties avant même que<br />
la voiture ne soit conçue. L’approche<br />
classique consistait à se soumettre<br />
à un processus itératif de construction<br />
et de tests de prototypes, mais<br />
nous sommes maintenant en mesure<br />
de procéder à des évaluations analytiques<br />
approfondies avant même la réalisation<br />
d’une pièce. »<br />
L’aérodynamique des véhicules participant<br />
aux 24 heures du Mans a été<br />
conçue en collaboration avec Toyota<br />
Motorsport GmbH (TMG) en Allemagne.<br />
Les souffleries ont joué un rôle<br />
central dans les efforts de développement<br />
et la CFD a constitué un élément<br />
complémentaire garantissant la participation<br />
de Toyota aux championnats<br />
de F1. Mais aujourd’hui, la CFD est<br />
indispensable aux tests de concept<br />
et est essentielle afin de visualiser les<br />
flux et décider des concepts des véhicules.<br />
La CFD joue un rôle clé en réduisant<br />
les temps de développement,<br />
mais elle a également permis ces<br />
dernières années de diminuer les délais<br />
des processus d’élaboration des<br />
pièces actuelles.<br />
Teppei Hojo précise : « Comme nous<br />
ne disposons pas de suffisamment de<br />
temps pour installer une vraie voiture<br />
dans une soufflerie afin de faire les réglages<br />
nécessaires entre deux courses<br />
et que les possibilités pour effectuer<br />
des essais sur piste sont limitées, nous<br />
allons élaborer un procédé permettant<br />
de déplacer rapidement des éléments<br />
de conception de CFD aux véhicules<br />
réels, renforçant ainsi l’importance de<br />
la production CFD. La nécessité se fait<br />
de plus en plus sentir de prendre des<br />
décisions basées sur des données de<br />
tests initiaux. Ainsi, les performances<br />
de la voiture dès le premier test déterminent<br />
son niveau de compétitivité au<br />
cours de la saison. »<br />
Les technologies revêtant aujourd’hui<br />
une importance particulière sont<br />
celles qui permettent aux ingénieurs<br />
d’améliorer les performances des<br />
véhicules et des composants avant<br />
même que le véhicule n’ait été fabriqué<br />
(lors des phases de conception<br />
et de développement). L’utilisation<br />
des technologies de simulation et de<br />
l’IAO est absolument essentielle pour<br />
la réalisation de ces tâches. La CFD<br />
joue ainsi un rôle considérable dans<br />
un secteur très exigeant en termes de<br />
délais et de processus de développement.<br />
Le logiciel Star-CCM+ de CDadapco<br />
a été choisi pour être utilisé<br />
dans ce contexte.<br />
Application des technologies, des<br />
véhicules de course aux voitures<br />
produites en série<br />
Pour les constructeurs, l’objectif principal<br />
de leur participation à un sport<br />
automobile, au-delà de la publicité<br />
qu’elle génère, est de développer rapidement<br />
des technologies de pointe. Il<br />
est particulièrement important pour les<br />
entreprises de diffuser et de partager<br />
en interne le savoir-faire technologique<br />
dérivé du développement des voitures<br />
de course, et d’appliquer ces connaissances<br />
à la conception des véhicules<br />
produits en série.<br />
La division Motorsports Unit Development<br />
a pour projet de développer des<br />
technologies de pointe grâce aux activités<br />
relatives aux courses automobiles<br />
et d’appliquer ces technologies aux vé-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 28
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<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
mentation limitant le temps consacré<br />
aux tests en soufflerie. Les décisions<br />
finales sont prises en utilisant les résultats<br />
de ces tests, aussi la CFD est<br />
essentielle pour un développement efficace<br />
dans un contexte de ressources<br />
financières et d’un temps limités.<br />
Les principaux problèmes qui se<br />
posent lors de la conception et du<br />
développement au moyen de la CFD<br />
concernent la fiabilité et l’exactitude<br />
de la CFD. Pour cette raison, il est<br />
extrêmement important de comparer<br />
les résultats des tests en soufflerie<br />
avec ceux de la CFD. Afin de vérifier<br />
ces corrélations, des comparaisons et<br />
des analyses utilisant les valeurs des<br />
coefficients aérodynamiques, les distributions<br />
de pression en surface et la<br />
vélocimétrie par image de particules<br />
(Particle image velocimetry, PIV) sont<br />
effectuées. Les souffleries reproduisant<br />
les conditions réelles d’utilisation,<br />
les résultats de leurs tests servent de<br />
références sur lesquelles sont ajustés<br />
la résolution du maillage et les paramètres<br />
des calculs utilisés dans l’analyse.<br />
Par conséquent, un très grand<br />
nombre de calculs peut être évalué.<br />
L’équipe spécialisée en aérodynamique<br />
teste également des véhicules<br />
réels. Des grandeurs aérodynamiques<br />
telle que la portance peuvent<br />
être mesurées lorsque les véhicules<br />
roulent réellement sur la piste, fournissant<br />
des évaluations comparatives<br />
des chiffres obtenus en soufflerie et<br />
ceux issus de la CFD. En cas d’incohérence,<br />
des ingénieurs étudient<br />
les moyens d’améliorer les essais en<br />
soufflerie et les modèles CFD. Il existe<br />
des cas dans lesquels l’exactitude de<br />
la CFD doit être améliorée dans un<br />
laps de temps très court, tandis que<br />
d’autres améliorations peuvent être<br />
apportées sur le moyen et long terme.<br />
D’abord, l’équipe met en œuvre<br />
les améliorations à court terme qui<br />
peuvent être effectuées avant le début<br />
des prochains tests en soufflerie<br />
et des courses.<br />
L’équipe chargée des moteurs procède<br />
à des évaluations rigoureuses avant<br />
de monter un moteur dans un véhicule<br />
réel et n’installe que les parties les plus<br />
efficaces selon les résultats obtenus.<br />
Par conséquent, peu d’évaluations<br />
sont effectuées durant la course. Les<br />
défauts exigeant une réponse immédiate<br />
ou pouvant attendre d’être traités<br />
à mi-parcours, peuvent être identifiés<br />
dans un temps très court.<br />
Une équipe de développement internationale<br />
Les courses du Championnat du<br />
monde d’endurance se produisent sur<br />
la scène internationale. Les efforts de<br />
développement déployés au sein de<br />
Toyota Motor Corporation sont également<br />
mondialisés.<br />
Toyota collabore avec la TMG en Allemagne<br />
afin d’améliorer l’aérodynamique.<br />
Travailler avec des partenaires<br />
éloignés, qui parlent une langue différente<br />
et qui possèdent des normes et<br />
des valeurs culturelles différentes n’est<br />
pas chose facile. Par conséquent, une<br />
large place est accordée à la communication.<br />
Les équipes ne cherchent<br />
pas toutes à produire des résultats en<br />
se concentrant uniquement sur leurs<br />
propres travaux ; au contraire, elles<br />
établissent des relations afin de pouvoir<br />
travailler ensemble. Les principaux<br />
moyens de communication sont<br />
le téléphone et la vidéoconférence.<br />
Les voyages d’affaires en Allemagne<br />
ne sont effectués que s’ils sont jugés<br />
nécessaires. L’avantage d’un déplacement<br />
est qu’une discussion qui prendrait<br />
une journée entière par e-mail<br />
peut être efficacement menée en cinq<br />
minutes ou plus en se rencontrant directement<br />
sur le lieu de travail. Cependant,<br />
comme il est difficile d’effectuer<br />
régulièrement des voyages d’affaires,<br />
les membres des équipes établissent<br />
des liens pouvant être maintenus<br />
grâce à une communication continue<br />
et ne souffrant pas de l’absence de<br />
visites sur place. Ils discutent jusqu’à<br />
trouver une solution satisfaisante pour<br />
les deux parties, tout en s’efforçant<br />
toujours de parvenir à une compréhension<br />
mutuelle. Les deux parties<br />
œuvrent ensemble afin de mener les<br />
voitures à la victoire, et les travaux<br />
de développement visant à atteindre<br />
cet objectif se poursuivent dans une<br />
atmosphère de respect mutuel entre<br />
professionnels.<br />
L’équipe chargée des moteurs s’investit<br />
principalement sur les travaux effectués<br />
au Japon, mais selon l’expérience<br />
vécue par Yuichiro Kato, « Chercher<br />
à faire les choses à la manière japonaise<br />
n’est certainement pas la bonne<br />
solution. Vous devez exposer soigneusement,<br />
un par un, les éléments non<br />
négociables, tout en maintenant le plus<br />
grand respect pour vos partenaires<br />
dans leur manière d’aborder les processus.<br />
»<br />
Enregistrer toutes les informations<br />
sous forme de scripts simples<br />
à utiliser<br />
Lorsque nous lui avons demandé son<br />
point de vue sur les produits et services<br />
de CD-adapco, Yuichiro Kato répondit<br />
: « J’ai utilisé différents types de<br />
logiciels CFD dans le passé et je peux<br />
donc vous dire ceci : dans la mesure<br />
où la plupart des fonctions de Star-<br />
CCM+ et de Star-CD peuvent être<br />
gérées par des scripts, il n’est pas né-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 30
Le salon des technologies et des services<br />
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21/24 SEPTEMBRE 2015
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
cessaire d’ouvrir l’interface graphique<br />
(Graphical user interface, GUI). Il est<br />
extrêmement facile de définir les opérations<br />
pouvant être exécutées par<br />
lots, ce qui permet d’optimiser des<br />
connexions et d’autres applications<br />
logicielles externes. Aujourd’hui, vous<br />
n’irez pas très loin en effectuant juste<br />
des calculs basés sur les fluides. Les<br />
applications logicielles de CD-adapco<br />
sont très simples à utiliser associées<br />
à différentes applications employées<br />
dans les processus en amont et en<br />
aval. Il faudrait que le script puisse<br />
être lu par toute personne qui le voit. »<br />
Verbatim<br />
« Nous sommes très heureux d’avoir pu poser des questions aux ingénieurs<br />
de Toyota Motor Corporation, l’un des plus grands constructeurs<br />
automobiles du monde, sur les produits CD-adapco et sur leur rôle<br />
dans le travail de développement des voitures participant aux 24 heures<br />
du Mans. Cette interview a été réalisée immédiatement après le classement<br />
de l’équipe Toyota en troisième place aux 24 heures du Mans,<br />
et M. Kato ainsi que M. Hojo ont défini des plans précis pour gagner<br />
la course l’année prochaine. Toyota Racing a remporté le championnat<br />
des constructeurs lors de la saison 2014. Anthony Davidson et Sébastien<br />
Buemi Olivier ont remporté le Championnat du Monde Pilotes au volant<br />
de la TS040 Hybrid n 8. CD-adapco fera tout son possible pour aider<br />
l’équipe Toyota à remporter la victoire ! »<br />
En ce qui concerne l’aérodynamique,<br />
toutes les opérations, y compris la<br />
création de modèles analytiques, sont<br />
converties en un script, et les commentaires<br />
que nous recevons confirment<br />
que le script est très facile à<br />
utiliser une fois que vous vous y êtes<br />
habitué. En aérodynamique, le traitement<br />
des données a été entièrement<br />
automatisé depuis l’introduction de<br />
Star-CD, et toutes les interventions<br />
le sont également dans le nouveau<br />
logiciel Star-CCM+. Lors de la réalisation<br />
d’analyses, il est extrêmement<br />
important que tous les procédés<br />
soient standardisés de manière à ce<br />
qu’aucune variation aléatoire ne soit<br />
introduite dans les résultats d’analyse<br />
par chaque ingénieur. Cette harmonisation<br />
garantit que même si de nouveaux<br />
membres de l’équipe rejoignent<br />
un groupe, il n’existera aucune différence<br />
dans les résultats des analyses<br />
produits. En outre, puisque tout est<br />
entièrement automatisé dans le script,<br />
une formation interne est offerte afin<br />
de s’assurer que tous les membres le<br />
comprennent et qu’il ne soit pas perçu<br />
comme un outil inaccessible. Cela<br />
permet également d’encourager le<br />
développement des compétences des<br />
membres de l’équipe.<br />
Yuichiro Kato a requis l’ajout de la<br />
fonctionnalité suivante : convertir automatiquement<br />
le maillage de surface<br />
en modèle de surface CAO dans Star-<br />
CCM+. Les données obtenues lors du<br />
changement de la forme du maillage<br />
de surface par morphing au moment<br />
de l’optimisation devaient être transmises<br />
au logiciel de CAO, car les<br />
données de CAO fournissent les informations<br />
nécessaires aux concepteurs<br />
afin de définir des formes optimales.<br />
Enfin, en tant qu’utilisateurs de longue<br />
date des produits CD-adapco, nous<br />
avons reçu des commentaires sur<br />
nos services de support technique.<br />
« L’ingénieur qui travaille au support a<br />
fourni des réponses très rapides, a indiqué<br />
Yuichiro Kato. Lorsqu’on pense<br />
à un prestataire de service étranger,<br />
le bureau japonais pourrait être traité<br />
comme un simple point de relais, et<br />
le contenu envoyé sous format brut,<br />
sans avoir été bien compris, mais le<br />
niveau de services a été comparable<br />
à celui d’un fournisseur national. »<br />
Teppei Hojo poursuit : « Les méthodes<br />
d’analyse sont déjà entièrement établies,<br />
mais nous espérons que nous<br />
pourrons travailler ensemble sur la création<br />
de technologies permettant d’accélérer<br />
la boucle de développement. »<br />
Yuichiro Kato & Teppei Hojo –<br />
Toyota Motor Corporation<br />
Kuninori Masushige<br />
& Yuka Takahashi – CD-adapco<br />
Cas d’application<br />
Boeing<br />
améliore<br />
la protection<br />
contre<br />
la foudre<br />
grâce à<br />
la simulation<br />
La structure des avions modernes<br />
comme le Boeing 787<br />
Dreamliner est composée pour<br />
plus de moitié de composites en<br />
fibre de carbone. On leur ajoute<br />
des films de métal déployé pour<br />
augmenter la protection face<br />
aux impacts de foudre. Les<br />
chercheurs de Boeing utilisent la<br />
simulation pour tester l’efficacité<br />
et la tenue dans le temps de ces<br />
revêtements, notamment par<br />
rapport aux contraintes d’origine<br />
thermique qu’ils subissent dans<br />
les conditions habituelles de vol.<br />
Le Boeing 787 Dreamliner est un avion<br />
innovant par le choix des matériaux<br />
de sa structure, composée à plus de<br />
50 % de fibre de carbone renforcé<br />
par du plastique (CFRP pour carbon<br />
fiber reinforced plastic), un matériau<br />
exceptionnel par sa légèreté et sa résistance<br />
mécanique. La figure 1 précise<br />
la répartition des matériaux composites<br />
dans l’appareil. Malgré leurs<br />
avantages, les composites CFRP présentent<br />
des faiblesses sur le niveau de<br />
protection et de tenue face à un impact<br />
de foudre. Pour résoudre ce problème,<br />
un film de métal déployé (EMF pour<br />
expanded metal foil) est ajouté dans<br />
la structure composite, de façon à dissiper<br />
rapidement chaleur et courant<br />
électrique lors d’un impact de foudre.<br />
Les ingénieurs de Boeing Research<br />
and Technology (BR&T) effectuent<br />
des simulations multiphysiques et des<br />
mesures afin d’étudier l’effet des paramètres<br />
de conception EMF sur les<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 32
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Système d’acquisition<br />
de mesures<br />
MULTI-FORMAT<br />
Chaque environnement sa solution<br />
Structure modulaire distribuée<br />
- Rail DIN<br />
Figure 1. Les matériaux composites présents dans le Boeing 787 comptent pour plus<br />
de la moitié des matériaux utilisés 1 .<br />
contraintes thermiques et les déplacements<br />
dans chaque couche de la structure<br />
composite décrite à gauche dans la<br />
figure 2. Les contraintes s’accumulent<br />
dans le revêtement de protection de la<br />
structure composite à cause des cycles<br />
thermiques générés par les décollages<br />
et atterrissages. Avec le temps, le revêtement<br />
de protection peut se fissurer,<br />
laissant pénétrer l’humidité et des<br />
particules, conduisant à la corrosion de<br />
l’EMF, et réduisant ainsi sa conductivité<br />
électrique et sa capacité de protection.<br />
Les chercheurs participant à l’étude au<br />
BR&T sont : Jeffrey Morgan, chef de<br />
projet du département Sealants and<br />
Electromagnetic Materials (produits<br />
d’étanchéité et matériaux électromagnétiques),<br />
Robert Greegor, ingénieur<br />
de simulation au département Applied<br />
Physics, le Dr Patrice Ackerman, du département<br />
Sealants and Electromagnetic<br />
Materials, et à la tête des essais,<br />
et Quynhgiao Le, ingénieur. Leurs recherches<br />
visent à améliorer la stabilité<br />
thermique globale de la structure composite<br />
et donc à réduire les risques et<br />
les coûts de maintenance liés à la dégradation<br />
du revêtement de protection.<br />
Simulation de la thermo-dilatation<br />
dans les composites d’avions<br />
Dans la structure de protection de la<br />
surface montrée à gauche dans la figure<br />
2, on observe une succession de<br />
couches : peinture, apprêt, couche d’isolation<br />
de la corrosion, surfacer, EMF,<br />
et structure composite sous-jacente.<br />
Chaque couche contribue à l’accumulation<br />
des contraintes mécaniques dans<br />
les revêtements de protection, au fil du<br />
temps, car elles sont soumises au cyclage<br />
thermique. La géométrie est issue<br />
du modèle de coefficient de dilatation<br />
thermique (CTE), développé par Greegor<br />
2,3 et ses collègues à l’aide de Comsol<br />
Multiphysics. L’objectif de ce modèle<br />
était d’évaluer la contrainte thermique et<br />
Rack 19’’ 3U<br />
Portable et autonome<br />
Précision de laboratoire dans<br />
un milieu industriel<br />
■<br />
■<br />
■<br />
■<br />
Rack 19’’ 1U<br />
Durci et flexible<br />
Mesure fiable et rapide<br />
Banc d’essais et de composants<br />
Déporté et autonome<br />
Surveillance de structure et d’ouvrage<br />
Robuste et universelle<br />
Applications embarquées<br />
Synchronisation et déterminisme<br />
Contrôle de process<br />
Et toujours avec le meilleur rapport<br />
Performance / Prix<br />
Figure 2. A gauche la structure composite multicouche du modèle COMSOL, et à droite<br />
la géométrie du film de métal déployé. SWD et LWD correspondent respectivement au<br />
bord court et au bord long du carré. Le rapport d’aspect de la maille : SWD/LWD est<br />
l’un des paramètres dont on a observé l’influence pendant les simulations.<br />
www.gantner-instruments.fr<br />
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Tel : 01 40 26 62 10<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 33
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
le déplacement dans chaque couche de<br />
la structure composite d’un échantillon<br />
carré d’un pouce.<br />
La structure de la couche EMF est précisée<br />
en figure 2. Dans cette étude,<br />
l’épaisseur de l’EMF, la largeur du fil<br />
de maille, le rapport d’aspect, la composition<br />
métallique, et la structure 3D<br />
par empilage des EMF ont été variés<br />
pour évaluer leur impact sur la performance<br />
thermique dans l’ensemble de<br />
la structure. La composition métallique<br />
de l’EMF était soit de l’aluminium soit<br />
du cuivre. A noter, l’EMF en aluminium<br />
nécessite de la fibre de verre additionnelle<br />
entre l’EMF et le composite pour<br />
limiter la corrosion galvanique.<br />
Les propriétés des matériaux pour<br />
chaque couche, comprenant le coefficient<br />
de dilatation thermique, la capacité<br />
thermique, la densité, la conductivité<br />
thermique, le module d’Young et le<br />
coefficient de Poisson, ont été ajoutés<br />
au modèle Comsol comme paramètres<br />
et leurs valeurs sont indiquées dans<br />
la figure 3. Le coefficient de dilatation<br />
thermique de la couche de peinture<br />
est défini par une fonction échelon qui<br />
représente le changement brusque de<br />
dilatation thermique à la température<br />
de transition vitreuse du matériau.<br />
Dans le modèle CTE, l’interface multiphysique<br />
Thermal Stress couple la<br />
mécanique des solides avec le transfert<br />
de chaleur pour simuler la dilatation<br />
thermique et résoudre le déplacement<br />
dans toute la structure. Les simulations<br />
ont été limitées au chauffage de la<br />
structure composite lors de la descente<br />
de l’avion, les températures finales et<br />
initiales étant définies dans le modèle<br />
pour représenter respectivement les<br />
températures au sol et en altitude.<br />
Influence de l’EMF sur les Contraintes<br />
et les Déplacements<br />
Les résultats des simulations Comsol<br />
ont été analysés pour déterminer<br />
quantitativement les contraintes et les<br />
déplacements dans chaque couche<br />
lors du chauffage et selon des propriétés<br />
variables du film de métal déployé.<br />
Un exemple des résultats de la simulation<br />
est présenté en figure 4.<br />
Dans l’image du haut de la figure 4, il est<br />
possible d’observer le déplacement de<br />
l’EMF sous-jacent à travers la couche<br />
de peinture. La vue agrandie en coupe<br />
transversale montre clairement des variations<br />
de déplacement au-dessus de la<br />
maille et les vides, ainsi qu’une tendance<br />
à la réduction des contraintes dans les<br />
couches de protection les plus hautes.<br />
La figure 5 montre la contrainte relative<br />
pour chaque couche dans des structures<br />
de protection de la surface qui incorporent<br />
des EMF en cuivre ou en aluminium.<br />
La couche de protection de la corrosion<br />
en fibre de verre requis par l’EMF en aluminium<br />
a un effet tampon, ce qui conduit<br />
à une contrainte plus faible pour l’aluminium<br />
par rapport à l’EMF en cuivre.<br />
Malgré une contrainte inférieure dans<br />
l’EMF en aluminium, les résultats de<br />
simulation obtenus en variant les paramètres<br />
de conception de l’EMF révèlent<br />
une tendance constante à des déplacements<br />
plus élevés dans les choix de<br />
protection utilisant l’EMF en aluminium<br />
par rapport au cuivre. Ces déplacements<br />
peuvent être attribués en partie<br />
à la CTE relativement plus élevée de<br />
l’aluminium par rapport à celle du cuivre.<br />
Figure 4. Image du haut et du milieu :<br />
vue du dessus et coupe transversale<br />
des contraintes de von Mises<br />
et des déplacements dans<br />
un échantillon carré d’un pouce<br />
de la structure composite 3D. En bas,<br />
la transparence a été utilisée<br />
pour montrer le niveau élevé<br />
de contraintes dans la structure<br />
composite et l’EMF. Les contraintes ont<br />
aussi été évaluées le long<br />
de la ligne verticale qui passe<br />
à travers l’échantillon.<br />
Une analyse plus approfondie de l’influence<br />
des différents paramètres de<br />
conception de l’EMF a été effectuée<br />
pour confirmer l’effet de la variation de la<br />
hauteur, de la largeur et du rapport d’aspect<br />
de la maille sur les déplacements<br />
dans les couches protectrices. Lorsque<br />
le rapport d’aspect de la maille est modifié,<br />
il a été observé qu’un rapport plus<br />
élevé entraînait une diminution modeste<br />
du déplacement d’environ 2 pour cent<br />
pour les EMF en cuivre et en aluminium,<br />
alors que des valeurs de rapport d’as-<br />
Figure 3. Ratio de chaque paramètre<br />
du matériau par rapport à la couche<br />
de peinture. La couche de peinture<br />
présente des valeurs plus élevées<br />
de CTE, de capacité calorifique<br />
et de coefficient de Poisson, ce qui<br />
indique qu’elle subira des contraintes<br />
de compression et des déformations<br />
en étirement au cours du chauffage<br />
et du refroidissement.<br />
Figure 5. Les contraintes relatives en unités arbitraires ont été tracées à travers<br />
les structures composite, qui incorporent un EMF soit en aluminium (à gauche)<br />
soit en cuivre (à droite).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 34
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Figure 6. Effet de la variation<br />
de l’épaisseur de l’EMF sur<br />
les déplacements dans chaque couche<br />
de la structure de protection.<br />
Les graphiques en haut montrent<br />
les déplacements en unités arbitraires ;<br />
en dessous, le ratio est le déplacement<br />
calculé pour chaque épaisseur,<br />
normalisé par le déplacement<br />
de la plus petite épaisseur.<br />
pect élevés correspondent à une structure<br />
de maille plus ouverte. Pour tous<br />
les paramètres de conception d’EMF, il<br />
y a un compromis entre la capacité actuelle<br />
de transport, le déplacement et<br />
le poids. Pour le rapport d’aspect de la<br />
maille, alors que le choix d’une structure<br />
à maille ouverte peut a priori réduire le<br />
déplacement et le poids, c’est la capacité<br />
de transport du courant, essentielle<br />
à la fonction de protection de l’EMF, qui<br />
est réduite et prise en compte.<br />
De même qu’avec la largeur de la maille,<br />
la variation de la largeur par un facteur<br />
de trois a entraîné une augmentation relativement<br />
faible du déplacement d’environ<br />
3 pour cent pour les EMF en cuivre<br />
comme en aluminium. Toutefois, la variation<br />
de l’épaisseur de l’EMF par un<br />
facteur quatre a entraîné une augmentation<br />
du déplacement de l’ordre de 60<br />
pour cent à la fois pour l’aluminium et le<br />
cuivre. La figure 6 montre les valeurs relatives<br />
de déplacement à travers chaque<br />
couche de la structure de protection lors<br />
de variations de l’épaisseur des EMF<br />
en cuivre et en aluminium. En raison du<br />
plus faible impact sur les déplacements,<br />
l’augmentation de la largeur de la maille<br />
ou la diminution du rapport d’aspect sont<br />
de meilleures stratégies pour augmenter<br />
la capacité de transport du courant de<br />
l’EMF pour la protection contre la foudre.<br />
La relation entre le déplacement<br />
et la formation de fissures<br />
Greegor et ses collègues de BR&T<br />
estiment (de manière qualitative) que<br />
Figure 7. Microphotographies des structures composite après exposition à l’humidité<br />
et aux cycles thermiques. A gauche, les résultats pour l’EMF en cuivre et à droite,<br />
celle en aluminium.<br />
toute augmentation de déplacement<br />
entraîne un risque accru de formation<br />
de fissures dans les couches de protection<br />
puisque les contraintes mécaniques<br />
dues aux cycles thermiques<br />
s’accumulent au fil du temps.<br />
Les expériences confortent cette logique,<br />
comme le montre la figure 7,<br />
qui présente des coupes transversales<br />
en microphotographies de<br />
structures de protection avec des<br />
EMF en aluminium et en cuivre après<br />
une exposition prolongée à l’humidité<br />
et aux cycles thermiques dans<br />
une chambre de test en conditions<br />
proches de la réalité. La structure<br />
avec l’EMF en cuivre ne montre pas<br />
de fissures, alors que l’EMF en aluminium<br />
présente une fissuration dans<br />
l’apprêt, des fissures visibles sur les<br />
bords et la surface, et une fissuration<br />
importante dans les endroits de chevauchement<br />
du maillage.<br />
Sur la même plage de température,<br />
les résultats des expériences sont en<br />
bonne corrélation avec les résultats<br />
des simulations et montrent systématiquement<br />
des déplacements plus<br />
Références<br />
élevés dans les couches de protection<br />
de l’EMF en aluminium. La simulation<br />
et l’expérimentation indiquent<br />
tous deux que l’EMF en cuivre est<br />
un meilleur choix pour la protection<br />
contre la foudre des structures composite<br />
d’avion. La simulation multiphysique<br />
est donc un moyen fiable<br />
pour évaluer l’influence des paramètres<br />
de conception de l’EMF pour<br />
les contraintes et les déplacements,<br />
afin de mieux comprendre et réduire<br />
la probabilité de formation de fissures.<br />
Jennifer A. Segui<br />
L’équipe de recherche au centre Boeing<br />
Research and Technology,<br />
de gauche à droite : Patrice Ackerman,<br />
Jeffrey Morgan, Robert Greegor,<br />
et Quynhgiao Le.<br />
L’information présentée dans cet article est basée sur les sources publiées<br />
suivantes :<br />
1<br />
The Boeing Company. 787 Advanced Composite Design. 2008-2013.<br />
www.newairplane.com/787/design_highlights/#/visionary-design/composites/advanced-composite-use<br />
2<br />
J.D. Morgan, R.B. Greegor, P.K. Ackerman, Q.N. Le, Thermal Simulation<br />
and Testing of Expanded Metal Foils Used for Lightning Protection of<br />
Composite Aircraft Structures, SAE Int. J. Aerospace 6(2):371-377, 2013,<br />
doi :10.4271/2013-01-2132.<br />
3<br />
R.B. Greegor, J.-D. Morgan, Q.N. Le, P.K. Ackerman, Finite Element Modeling<br />
and Testing of Expanded Metal Foils Used for Lightning Protection<br />
of Composite Aircraft Structures, Proceedings of 2013 ICOLSE Conference<br />
; Seattle, WA, September 18-20, 2013.18-20, 2013.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 35
<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />
En pratique<br />
La simulation, un accélérateur d’essais<br />
La simulation numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’aéronautique. Au Cetim,<br />
les essais effectués – en éprouvette ou directement sur les composants eux-mêmes – concernent pour<br />
beaucoup la caractérisation des matériaux et de fatigue afi n de déterminer des lois de comportements<br />
qui serviront à comprendre la loi d’endommagement des matériaux. Si ces moyens d’essais destructifs<br />
sont toujours essentiels dans le développement des pièces aéronautiques, les ingénieurs ont aujourd’hui<br />
quasi-systématiquement recours à la simulation numérique, et ce pour plusieurs raisons.<br />
Haidar Jaffal<br />
Yvon Goth<br />
Mohamed Bennebach<br />
L’essor considérable de la simulation<br />
numérique s’explique par de multiples<br />
facteurs : d’une part le secteur aéronautique<br />
est en plein essor, d’autre<br />
part, parce que depuis de nombreuses<br />
années, la simulation numérique a pris<br />
le pas sur les essais en environnement<br />
; ces derniers ne concernant en<br />
effet que les essais de qualification finaux.<br />
En matière d’essai, la simulation<br />
numérique est utilisée en assistance<br />
pour définir, par exemple, la position<br />
des capteurs placés sur les pièces excitées<br />
par des pots vibrants afin de déterminer<br />
le niveau de perturbations de<br />
la structure. « Nous avons beaucoup<br />
de demandes en matière d’essai aéronautique.<br />
Dans ce domaine, la simulation<br />
nous permet, en fatigue, d’optimiser<br />
et d’accélérer les phases d’essai,<br />
souligne Mohamed Bennebach, du Cetim.<br />
La simulation nous aide également<br />
à définir de manière pertinente la position<br />
des capteurs ». Mohamed Bennebach<br />
est expert référent en fatigue et<br />
chargé de projet d’essais et calculs en<br />
fatigue et de structure. Arrivé il y a plus<br />
de six ans au Cetim, il possède un parcours<br />
spécifique dans le domaine de la<br />
fatigue des matériaux et des structures.<br />
Hall de St-Étienne<br />
Son rôle au sein du Cetim est de déterminer<br />
l’aspect simulation et calcul des<br />
dommages sur les pièces.<br />
De son côté, Haidar Jaffal occupe la<br />
fonction de responsable d’équipe ressources<br />
techniques au sein du pôle Innovation,<br />
conception et simulation (ICS)<br />
du Cetim ; animateur de la communauté<br />
simulation, il possède une réelle culture<br />
simulation-calcul. « Les temps d’essais<br />
représentent un enjeu important. Or, en<br />
fatigue, ces temps d’essais sont parfois<br />
très longs alors que les exigences des<br />
industriels portent en grande partie sur<br />
la réduction des temps de développement<br />
; c’est le cas de l’aéronautique<br />
mais aussi des autres secteurs pour<br />
lesquels nous travaillons. Pour relever<br />
les défis, nous utilisons la simulation numérique<br />
qui nous permet, en quelques<br />
jours voire en quelques heures de déterminer<br />
la tenue en fatigue de composants<br />
qui dureront de nombreuses<br />
années. Ainsi, avec la simulation, notre<br />
métier a fortement évolué : nous travaillons<br />
désormais sur des échelles de<br />
temps d’essais de l’ordre de quelques<br />
semaines, même si cette durée dépend<br />
fortement des matériaux mis en jeu et du<br />
spectre de sollicitation ». De son côté,<br />
Yvon Goth, ingénieur d’étude acoustique<br />
et vibrations et expert, ajoute : « la<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 36
<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />
simulation présente l’intérêt d’être une<br />
sorte de préliminaire permettant de garantir<br />
que la ‘’sévérisation’’ de l’essai est<br />
bien la même. Mais la simulation permet<br />
aussi et surtout de réaliser, en accéléré,<br />
des phases d’essais qui auraient duré<br />
des années. On peut ainsi faire subir<br />
des simulations de chargements sur les<br />
pièces et les composants. »<br />
Yvon Goth est expert référent. Il a intégré<br />
le Cetim en 1995 dans l’équipe dédiée<br />
à la question thermique et énergétique<br />
avant de rejoindre en 2002 le pôle Bruit<br />
et vibration dans le domaine du calcul et<br />
de la modélisation. Il précise que « dans<br />
le domaine de la fatigue vibratoire par<br />
exemple, nous travaillons avec des méthodologies<br />
standardisées pour déterminer<br />
un profil de fonctionnement. Avec<br />
la simulation, en une centaine d’heures,<br />
nous obtenons une synthèse d’essais<br />
sur un pot vibrant de composants et de<br />
leur exploitation sur des durées de plusieurs<br />
dizaines de milliers d’heures ».<br />
Les essais sur les composants, qu’ils<br />
fassent partie ou non de la structure,<br />
sont essentiels pour valider la tenue à<br />
un spectre de sollicitation donné. Ainsi,<br />
les ingénieurs d’essai réceptionnent les<br />
composants et les mettent sur des bancs<br />
avant de les soumettre aux sollicitations<br />
et de vérifier que les structures tiennent.<br />
Des compétences internes fortes<br />
dans les matériaux composites<br />
Les équipes du Cetim réalisent donc des<br />
essais afin d’émettre des rapports de caractérisation<br />
de loi de comportement de<br />
matériaux, de faire de la vérification et<br />
de la validation au service de l’aéronautique.<br />
Dans le domaine des composites<br />
cette fois, une équipe spécialement dédiée<br />
à ce domaine se situe à Nantes à<br />
La Jonelière pour les caractérisations<br />
Technocampus<br />
mécaniques et physico chimiques des<br />
matériaux. Cette équipe analyse aussi<br />
les déformations par video correlation et<br />
étudie les cinématiques d’endommagements<br />
par la tomographie et l’émission<br />
acoustique. Ces techniques ont été développées<br />
en particulier pour répondre<br />
aux besoins des ingénieurs des grands<br />
donneurs d’ordres aéronautiques – Airbus<br />
et Safran en particulier. Sur le Technocampus<br />
Composite, le Cetim simule<br />
numériquement les structures et les<br />
procédés de fabrication à partir des caractéristiques<br />
physique et mécaniques<br />
des matériaux utilisés. Pour soutenir les<br />
développements industriels, le Cetim a<br />
<strong>Essais</strong> mécaniques et climatiques<br />
Vibrations<br />
Chocs<br />
Traction<br />
V.R.T.<br />
Climatique<br />
Thermique<br />
B.S.<br />
LABORATOIRE D’ESSAIS<br />
Qualification Produits & Systemes<br />
Environnemental Stress Screening Evaluation du design<br />
Humidité<br />
Dépression<br />
Eltec Electronique - Technique<br />
Tel: 05-61-206-206 Fax: 05-61-207-857<br />
Email: contact@eltec-fr.com www.eltec-fr.com<br />
23 Avenue MERCURE ZA-ECOPARC 1<br />
31130 QUINT FONSEGRIVES<br />
Eltec<br />
Toulouse<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 37
<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />
permet de mesurer des déformations<br />
et de déterminer les contraintes liées<br />
pour la plupart aux procédés de mise<br />
en œuvre ». Les équipes du Cetim font<br />
appel à différents moyens de mesure<br />
comme la diffraction par rayons X.<br />
La simulation numérique pour répondre<br />
aux défis de demain<br />
créé un laboratoire scientifique commun<br />
avec le LMT Cachan, le GEM de Nantes<br />
et le CNRS. L’objectif de ce laboratoire<br />
est de répondre aux nombreuses problématiques<br />
industrielles afin de combiner<br />
les performances des produits tout<br />
en réduisant les cycles et les coûts de<br />
fabrication.<br />
Dans le secteur de l’aéronautique, les<br />
problématiques sont nombreuses :<br />
celles-ci concernent tout aussi bien<br />
l’environnement, les fréquences d’essais<br />
importantes sans oublier l’accélération<br />
du nombre d’essais. Autre défi à<br />
relever : le fait que les matériaux composites<br />
ne présentent pas les mêmes<br />
phénomènes d’endommagement que<br />
les matériaux classiques. « Le problème<br />
est que nous possédons moins<br />
de recul sur les matériaux composites<br />
que sur les matériaux métalliques, souligne<br />
Haidar Jaffal. Toutefois, nous disposons<br />
d’un outil et de compétences<br />
fortes afi n de répondre à la problématique<br />
numérique sur les composites.<br />
TFE<br />
Simulation process<br />
Actuellement, le Cetim travaille de manière<br />
continue pour répondre à la demande<br />
exigeante dans l’aéronautique.<br />
Ainsi, nous adaptons en permanence<br />
nos capacités de calcul et de simulation<br />
et nous développons des modèles<br />
de post-traitement en fatigue de plus<br />
en plus pertinents exploitant le bon<br />
couplage simulation-essais au service<br />
de l’optimisation du produit industriel ».<br />
Enfi n, les ingénieurs sont aujourd’hui<br />
confrontés à des problèmes liés à la<br />
matière et qui était inconnus auparavant<br />
tels que la contrainte résiduelle ;<br />
en d’autres termes, les matériaux<br />
composites comportent des éléments<br />
différents tels que des fi bres et lesquels<br />
n’ont pas la même histoire ni les<br />
mêmes contraintes. Il existe donc déjà<br />
un changement sur la matière avant<br />
même d’être mis sur un banc d’essai ;<br />
d’où une complication supplémentaire<br />
dans la mise en œuvre de l’essai. « Le<br />
Cetim possède déjà les compétences<br />
et les experts sur ce sujet. Ceci nous<br />
Le centre technique abrite plusieurs<br />
types de solutions logicielles complémentaires<br />
et destinées à répondre à<br />
la fois à des besoins en calcul bien<br />
ciblés et à des problématiques liées à<br />
des métiers précis comme la fatigue ou<br />
la simulation d’essais. Ainsi, les outils<br />
Catia, SolidWorks, Abaqus et Nastran<br />
cohabitent avec les solutions d’Ansys,<br />
nCode ou encore HyperWorks d’Altair<br />
et ROHR2 sans oublier les logiciels<br />
« maison » comme Castor Concept<br />
(codes éléments finis pour les équipements<br />
sous pression) et Cobra ; cette<br />
dernière solution développée par le Cetim<br />
permet de dimensionner et concevoir<br />
des assemblages multi-matériaux.<br />
Parmi les grands défis de la simulation<br />
numérique figure avant tout le big<br />
data mais également bien d’autres tendances<br />
telles que le multi-physique et<br />
l’augmentation drastique du nombre<br />
de données d’essai ; véritable problématique<br />
qui nécessite des progrès en<br />
matière de méthodologies de visualisation<br />
adaptées aux grandes données<br />
d’essais. « Aujourd’hui, pour faire des<br />
essais de plus en plus compliqués,<br />
mais bien plus complets, il est essentiel<br />
d’intégrer toutes les physiques<br />
d’un composant, les simuler et traiter<br />
des informations de plus en plus nombreuses,<br />
précise Haidar Jaffal. Il faut<br />
donc absorber toutes ces informations<br />
qui concernent à la fois la physique, les<br />
matériaux, le chargement, le parcours<br />
et le comportement ainsi que l’endommagement<br />
sur les composants. Ce que<br />
l’on constate aujourd’hui, c’est que de<br />
plus en plus de centres de calcul fleurissent<br />
en France et en Europe. Ces<br />
structures abritent de nombreuses<br />
compétences, en particulier dans l’aéronautique<br />
». Celles-ci devraient également<br />
rendre plus accessibles aux PMI<br />
des services malheureusement trop<br />
coûteux pour beaucoup d’entre elles.<br />
Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 38
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Interview<br />
Entretien avec Olivier Tabaste, de MSC Software<br />
Responsable de la partie business development chez MSC Software pour le marché aéronautique<br />
dans la région EMEA, Olivier Tabaste fait également partie de l’équipe Global Industry Business Development<br />
et travaille avec ses homologues américains, asiatiques et pays émergeants. Sa vision<br />
mondiale de l’aéronautique permet de porter un regard global sur un secteur mâture dans l’utilisation<br />
de la simulation numérique.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
> Quelle place occupe l’aéronautique<br />
dans votre métier ?<br />
Olivier Tabaste<br />
Aujourd’hui, l’aéronautique représente<br />
près de 40 % de notre chiffre d’affaires<br />
; ce secteur fait beaucoup évoluer<br />
nos solutions, mais il n’est pas le<br />
seul moteur de ces évolutions puisque<br />
l’automobile est toujours bien présente<br />
(environ un tiers de nos activités). Les<br />
demandes de nos clients dans l’aéronautique<br />
proviennent de différents<br />
horizons. En effet, le marché de l’aéronautique<br />
est global et se compose d’un<br />
côté de quelques grands donneurs<br />
d’ordres et de très nombreux équipementiers.<br />
> Quelles sont les problématiques<br />
de vos clients ?<br />
Aujourd’hui, la connaissance est très<br />
partagée. C’est d’autant plus vrai pour<br />
la simulation numérique : nos clients<br />
ont besoin de comprendre ce que fait<br />
chacun de leurs partenaires afin de valider<br />
un programme, avec les bonnes<br />
méthodes. Mais cette collaboration a<br />
des limites : il est évident que l’on ne<br />
peut pas tout partager, du moins pas<br />
totalement. Pour cela, MSC met au<br />
point des solutions qui permettent de<br />
travailler avec des outils différents de<br />
ceux de leurs partenaires. Notre plateforme<br />
d’échange est capable d’intégrer<br />
toutes sortes de modules.<br />
> Et dans le domaine des essais ?<br />
Notre plateforme SimManager (SLM<br />
et PLM) ne se contente plus de tracer<br />
les modèles mais répond au souhait<br />
de nos clients de conserver l’historique<br />
de toutes leurs opérations et de<br />
s’en servir comme base de connaissances.<br />
L’objectif est de toujours<br />
mieux comprendre pourquoi on aboutit<br />
à tel ou tel résultat afin d’en tirer les<br />
bonnes conclusions qui permettrons<br />
de limiter le nombre d’essai couteux.<br />
En complément, notre solution Apex<br />
répond bien à la volonté de nos clients<br />
distribuer l’activité des méthodes utilisées<br />
ou de partager les procédures.<br />
En effet MSC va lancer la quatrième<br />
version d’APEX, une solution qui permet<br />
notamment de fractionner des<br />
modèles gigantesques d’avions ou<br />
d’hélicoptères avec la possibilité de<br />
modifier une fonction d’un partenaire<br />
et l’intégrer dans le système sans<br />
avoir à tout mettre à jour. Il en est de<br />
même pour les modèles multi-physiques<br />
: il est possible à partir d’un<br />
modèle d’optimiser un seul équipement<br />
sans pour autant avoir le détail<br />
de tout ce qui s’y passe.<br />
MSC a également décidé de faire évoluer<br />
sa solution Engineering Life Cycle<br />
(ELM) servant à compiler les informations<br />
d’essais physiques et/ou sur les<br />
matériaux de façon à mieux définir les<br />
missions dans l’aéronautique à partir<br />
des mêmes plateformes. Une nouvelle<br />
version d’ELM sera d’ailleurs présentée<br />
sur le salon du Bourget.<br />
> À quoi correspondent les besoins<br />
en simulation ?<br />
Dans le civil, les besoins sont avant tout<br />
d’ordres économiques. Ils concernent<br />
la réduction de la consommation, des<br />
émissions de gaz ou de polluants, du<br />
bruit etc. Ainsi, ces problématiques ont<br />
orienté la recherche vers des études<br />
sur les matériaux composites – désormais<br />
utilisés sur des pièces de structure<br />
– mais aussi sur les équipements<br />
électriques afin de réduire le poids des<br />
appareils. Mais le recours à de nouveaux<br />
matériaux ou à ce type d’équipements<br />
présente, par exemple, des<br />
problèmes de dissipation d’énergie.<br />
Alors qu’auparavant la structure d’un<br />
avion faisait l’objet d’un calcul mécanique,<br />
aujourd’hui, il est nécessaire<br />
d’avoir une plus grande compréhension<br />
des comportements et de coupler<br />
les différents phénomènes.<br />
Autre problématique : avec les thermoplastiques,<br />
il est impossible de produire<br />
une pièce en un seul moule. On<br />
est contraint de faire de l’assemblage<br />
et de la soudure ; c’est le cas des fuselages<br />
d’avion, des portes ou du carter<br />
des moteurs. Ainsi, ces nouveaux<br />
matériaux appellent les ingénieurs à<br />
faire du couplage de phénomènes et<br />
les intégrer dans des modèles de simulation.<br />
> Quelles limites les éditeurs doiventils<br />
encore franchir ?<br />
L’une des limites concerne la formation<br />
de nos clients car nos technologies<br />
sont de plus en plus évoluées. Il<br />
faut des gens formés non plus à l’utilisation<br />
intuitive des outils de calcul<br />
mais à l’interprétation des phénomènes<br />
physiques et les volumes de<br />
résultats toujours plus complexes qui<br />
en découlent. Autre limite : la puissance<br />
de calcul qui, même si cet aspect<br />
évolue, se heurte à deux freins :<br />
la peur d’envoyer des informations<br />
sur un réseau et la manière dont le<br />
post-traitement se fait aujourd’hui. Il<br />
faut donc trouver de nouvelles méthodes<br />
pour éviter de se retrouver<br />
avec un calcul gigantesque.<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 39
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Solution<br />
Intespace lance sa nouvelle version<br />
de DynaWorks<br />
Après trois années de développement et les derniers tests chez les clients beta testeurs, Intespace a<br />
annoncé que la version 7 de DynaWorks est désormais disponible. Cette nouvelle version s’est inspirée<br />
des retours d’expérience de ses clients et utilisateurs, parmi lesquels Airbus qui avait en effet<br />
retenu Intespace pour préparer et suivre les essais statiques de l’A350 XWB.<br />
Conçu par Intespace, le leader européen<br />
des essais industriels, DynaWorks<br />
a déjà une belle histoire :<br />
le logiciel né dans le sud-ouest de la<br />
France a été retenu par des acteurs<br />
majeurs du monde industriel, en Europe<br />
et dans le monde, pour piloter<br />
des essais stratégiques : Airbus, EDF,<br />
l’ESA, General Electric, la Nasa, Rolls<br />
Royce, Safran, Schneider Electric,<br />
Thales…<br />
Des références et des expériences<br />
riches et passionnantes qui ont donné<br />
aux équipes de développement du logiciel<br />
des clés précieuses pour l’adapter<br />
aux enjeux des marchés de demain.<br />
DynaWorks7 dessine en effet un nouveau<br />
mode de collaboration entre les<br />
bureaux d’études, les centres d’essais<br />
et l’ensemble des acteurs d’un projet<br />
industriel.Elle leur propose une plateforme<br />
unique, partagée et intégrée au<br />
processus de chacun.<br />
Cette approche garantit une communication<br />
sans faille entre les activités de<br />
test et de simulation tout au long du cycle<br />
de développement du produit.400<br />
fonctions d’analyses automatisées<br />
couvrant l’ensemble des essais, ergonomie<br />
renouvelée avec l’apparition<br />
de dydgets, intégration des mesures<br />
multi-physiques, gestion des phases<br />
d’instrumentation et d’acquisitions de<br />
données…Les spécifications de DynaWorks7<br />
libèrent les ingénieurs de<br />
beaucoup de contraintes et permettent<br />
de réels gains de productivité.Elles<br />
leur offrent aussi un nouveau confort<br />
de travail.<br />
Airbus A350 XWB, un projet pilote<br />
pour Intespace<br />
Au cœur d’un grand projet industriel<br />
réussi comme l’A350 XWB, le dernier<br />
né de la famille Airbus, on trouve<br />
aussi des partenaires plus discrets,<br />
plus petits, mais extrêmement impliqués<br />
dans la « mise au monde » du<br />
premier appareil en matériaux composites<br />
de l’avionneur européen. C’est le<br />
cas d’Intespace et de son partenaire<br />
DGA-Techniques aéronautiques, entreprises<br />
spécialisées dans le domaine<br />
des essais de simulation de l’environnement,<br />
installées à Toulouse, le berceau<br />
d’Airbus. Pour Intespace, au-delà<br />
de cinq années passionnantes de<br />
plannings très chargés au service du<br />
futur avion, cette collaboration est aussi<br />
la preuve de l’efficacité de son offre<br />
globale de prestations.<br />
Pour la société d’ingénierie toulousaine,<br />
l’aventure a en effet commencé<br />
bien avant le premier essai sur la<br />
structure de l’avion. Dès 2010, Airbus<br />
avait retenu Intespace pour préparer<br />
et suivre les essais statiques de<br />
l’A350 XWB : avec son logiciel « maison<br />
» DynaWorks et en collaboration<br />
étroite avec les services Airbus, Intespace<br />
a mis en œuvre l’application<br />
MyTest, un système d’instrumentation<br />
et de suivi en temps réels des<br />
essais, totalement inédit qui a permis<br />
une fiabilité inégalée de la mesure.<br />
Intespace a été également choisi,<br />
avec son partenaire DGA-Techniques<br />
aéronautiques, pour concevoir et<br />
construire l’installation d’essais de<br />
structure de l’avion. C’est l’opportunité<br />
pour Intespace de valoriser son<br />
savoir-faire en ingénierie de moyens<br />
d’essais avec cette installation qui a<br />
assuré sa mission pendant toute la<br />
campagne et vient juste d’être démontée.<br />
C’est là que la structure de<br />
l’avion a été poussée au-delà de ses<br />
limites sous la maîtrise d’œuvre d’Intespace<br />
pour en extraire le maximum<br />
de données avant validation pour son<br />
premier vol. Airbus confie aussi à Intespace<br />
les procédures de contrôle<br />
non destructif sur le spécimen essais<br />
statiques mais également sur la<br />
cellule d’essai fatigue pointe avant<br />
pour lequel sont réalisés les essais<br />
thermiques et de fatigue au sein<br />
des laboratoires de son partenaire<br />
DGA-Techniques aéronautiques. La<br />
campagne s’est achevée l’été dernier<br />
et le premier vol commercial a eu lieu<br />
en janvier.<br />
Verbatim<br />
Une démonstration exemplaire<br />
« Présent dans toutes les<br />
étapes de la validation de ce<br />
projet industriel, nous avons pu<br />
faire jouer toutes les synergies<br />
entre nos équipes et proposer<br />
un ensemble de prestations<br />
cohérentes et complémentaires.<br />
L’entreprise a pu démontrer<br />
que gagner du temps<br />
sur une campagne d’essais<br />
passe par une vision globale.<br />
Les essais prennent alors une<br />
dimension plus stratégique, enrichissent<br />
la connaissance du<br />
projet et favorisent son succès<br />
rapide. Cette expérience avec<br />
Airbus nous a conforté dans<br />
cette vision du métier des essais.<br />
»<br />
Frank Airoldi PDG d’Intespace<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 40
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Cas pratique<br />
Simulation de la température au sommet<br />
d’un réservoir de satellite au cours<br />
de sa pressurisation sur le pas de tir<br />
Les opérations de remplissage en ergol des réservoirs de satellites s’achèvent par une mise en pression<br />
sur le pas de tir qui s’accompagne d’une augmentation de la température de paroi. La spécification<br />
assurant la sécurité des personnes et des biens impose que cette température n’excède pas 35 °C.<br />
En l’absence de mesures de température sur le réservoir, il est donc impératif d’évaluer l’influence de<br />
la vitesse de pressurisation et la géométrie du réservoir sur le comportement thermique de la paroi.<br />
Résumé<br />
La pressurisation des réservoirs de satellite induit une augmentation de la température qui ne doit pas excéder 35 °C.<br />
Afin d’éviter une instrumentation lourde, coûteuse et intrusive, Thales Alenia Space propose une simulation de la<br />
température en fonction de la vitesse de pressurisation et de la géométrie des réservoirs.<br />
Mots-clés<br />
Satellite, Propulsion, Réservoir, Ergols, Remplissage, Pressurisation, Modélisation, Simulation<br />
Abstract<br />
Pressurization of fuel tanks leads an increase of temperature which mustn’t exceed 35 °C. To avoid a heavy, expensive<br />
and intrusive monitoring, Thales Alenia Space proposes a simulation of the temperature as a function of the<br />
pressurization rate and the tank geometry.<br />
Key-words<br />
Satellite, Propulsion, Fuel Tank, Fuel, Filling, Pressurization, Modeling, Simulation<br />
Contexte<br />
Pour se garantir de tout risque d’explosion<br />
lors de la pressurisation des réservoirs,<br />
certaines compagnies n’hésitent<br />
pas à mesurer in situ les températures<br />
en divers points des réservoirs. Cependant,<br />
un tel procédé requiert une<br />
instrumentation coûteuse en temps et<br />
planning, principalement en raison des<br />
contraintes liées à la directive ATEX 1 .<br />
Cette démarche allant à l’encontre des<br />
objectifs de minimisation des coûts,<br />
Thales Alenia Space s’est affranchi de<br />
ce mode opératoire en développant un<br />
simulateur permettant de prédire les<br />
comportements en température.<br />
Réservoir expérimental<br />
Pour envisager assez tôt la validation<br />
du modèle simulé, le service des essais<br />
de propulsion s’est préalablement doté<br />
d’une maquette représentative d’un réservoir<br />
de type PROTEUS. Ce réservoir<br />
sphérique usiné en titane (Figure 1) est<br />
1<br />
ATEX : ATmosphères EXplosibles.<br />
d’une contenance de 38 litres et présente<br />
deux compartiments séparés<br />
par une membrane en élastomère : en<br />
configuration de vol, l’un des compartiments<br />
contient l’ergol tandis que l’autre<br />
accueille le gaz de pressurisation (en<br />
l’occurrence, de l’azote).<br />
Figure 1. Réservoir PROTEUS.<br />
Afin d’être représentatif des conditions<br />
de vol, le réservoir est recouvert d’une<br />
MLI (Multi-Layer Insulation) (Figure 2) qui<br />
le protège du flux thermique provenant<br />
de l’espace. Une bâche supplémentaire<br />
vient simuler l’isolation thermique occasionnée<br />
par la caisse du satellite.<br />
Les expériences sur banc d’essai ont<br />
permis d’étudier différents taux de pressurisation<br />
et de chargements en eau<br />
(l’eau permettant de simuler l’hydrazine<br />
tout en limitant le risque d’explosion).<br />
L’évolution de la température au sommet<br />
d’un réservoir comporte deux phases :<br />
un échauffement dû à l’augmentation de<br />
la pression, puis un refroidissement lors<br />
du retour à la température ambiante.<br />
L’étude expérimentale sur la maquette<br />
de test a permis d’appréhender les<br />
phénomènes physiques qui caractérisent<br />
les dynamiques de température :<br />
• La température augmente avec le débit<br />
de pressurisation ;<br />
• La température maximale atteinte diminue<br />
avec le taux de remplissage en eau ;<br />
• Le temps de stabilisation thermique<br />
augmente en fonction de la vitesse de<br />
pressurisation mais diminue en fonction<br />
de la charge d’eau.<br />
À l’aune de ces résultats expérimentaux,<br />
un simulateur a été conçu pour<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 41
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Figure 2. Isolation thermique du réservoir.<br />
extrapoler le modèle de comportement<br />
à d’autres types de réservoir. Sa description<br />
fait l’objet de la suite de l’article.<br />
Modélisation numérique<br />
> Phénomènes physiques<br />
Pour estimer la température au sommet<br />
du réservoir, il est nécessaire de<br />
définir les phénomènes de transport<br />
thermique prépondérants. En considérant<br />
le nombre de Rayleigh [1], il<br />
est possible de montrer l’existence<br />
d’un phénomène de convection naturelle.<br />
Ce nombre adimensionnel, défini<br />
comme le produit du nombre de<br />
Grashof et du nombre de Prandtl, correspond<br />
en effet au rapport entre les<br />
phénomènes moteur, comme la poussée<br />
d’Archimède, et les phénomènes<br />
résistants, comme la diffusion de la<br />
chaleur ou les frottements visqueux.<br />
Ra = Gr . Pr<br />
gβ∆TLcρ<br />
v<br />
Gr = 3 2<br />
=<br />
µ<br />
2<br />
α<br />
où ν est le coefficient de viscosité cinématique<br />
et α le coefficient de diffusivité<br />
thermique. g, β, ∆T, L c<br />
, ρ et μ désignent<br />
respectivement la constante gravitationnelle<br />
(~10 m/s²), le coefficient de<br />
dilatation volumétrique, la différence de<br />
température entre la paroi et le fluide, la<br />
longueur caractéristique, la masse volumique<br />
et la viscosité dynamique.<br />
Le nombre de Grashof qui est ici de<br />
l’ordre de 10 7 , indique par ailleurs que<br />
cette convection, dont le seul moteur<br />
provient des forces de gravité dues à<br />
la différence de température entre le<br />
fluide au loin et la paroi, est laminaire.<br />
Si le rayonnement est souvent prépondérant<br />
par rapport à la convection naturelle,<br />
il n’est ici pas pris en compte : d’une<br />
part, les températures considérées sont<br />
particulièrement faibles, d’autre part, la<br />
très faible valeur du coefficient d’émissivité<br />
du MLI rend le flux échangé par<br />
rayonnement entre ce dernier et la paroi<br />
quasiment négligeable.<br />
Les mécanismes physiques qui entrent<br />
en jeu se résument donc à :<br />
• une convection naturelle entre la paroi<br />
externe du réservoir et la couche<br />
d’air ambiante située entre cette dernière<br />
et le MLI ;<br />
• une convection (forcée, durant la<br />
phase de pressurisation, et naturelle<br />
durant la phase de stabilisation) entre<br />
la paroi interne et l’azote injecté ;<br />
• une conduction dans l’épaisseur de<br />
la paroi du réservoir<br />
> Analyse nodale<br />
Une approche par la méthode nodale<br />
permet de discrétiser le système, siège<br />
de différents échanges thermiques, en<br />
un nombre fini d’éléments de volume<br />
V i<br />
. À chaque élément V i<br />
est associé un<br />
nœud N i<br />
où est calculée une température<br />
T i<br />
. Nous réalisons ainsi un maillage<br />
où chaque élément est à température<br />
uniforme et satisfait l’équation de la<br />
chaleur :<br />
ρc<br />
p<br />
∂Ti<br />
+∇ . jout<br />
= qi<br />
∂T<br />
Chaque nœud i peut échanger de<br />
l’énergie avec un ensemble de nœuds<br />
j par conduction et convection, et est<br />
potentiellement relié à une source de<br />
chaleur. Les flux échangés entre deux<br />
entités i et j s’écrivent sous la forme :<br />
Φ ij = G ij T j −T<br />
i<br />
( )<br />
où G ij<br />
est la conductance entre les éléments<br />
i et j.<br />
La modélisation du système conduit<br />
ainsi à établir un ensemble de nœuds,<br />
de sources et de conductances, reliés<br />
par un réseau thermique.<br />
Pour les conditions aux limites, nous<br />
utilisons une condition de Dirichlet<br />
(température imposée) dans la paroi<br />
du réservoir, et une condition de Neumann<br />
(flux de chaleur imposé) pour la<br />
température du gaz de pressurisation.<br />
Le nombre de Biot [1], dont la valeur<br />
peut être estimée inférieure à 0.1, caractérise<br />
l’importance relative de la<br />
résistance interne et de la résistance<br />
d’interface. Nous tenons donc compte<br />
uniquement d’un gradient de température<br />
dans la direction orthoradiale,<br />
et supposons que la paroi reste isotherme<br />
dans la direction radiale. De<br />
cette manière, le système constitué<br />
par la paroi en titane est discrétisé en<br />
N nœuds équidistants, situés à mi-chemin<br />
entre les parois interne et externe.<br />
hL<br />
Bi = c<br />
λTi<br />
où h est le coefficient de convection à<br />
l’interface solide – fluide, L c<br />
une longueur<br />
caractéristique du problème, et<br />
λ Ti<br />
la conductivité thermique du titane.<br />
L’hypothèse selon laquelle des phénomènes<br />
de turbulence tendent à brasser<br />
le gaz au moment de l’injection permet<br />
de modéliser la température de l’azote<br />
par un seul nœud, ce qui revient à négliger<br />
la conduction dans le gaz et à le<br />
supposer isotherme à chaque instant.<br />
Bien qu’il n’existe qu’une fine couche<br />
d’air entre la paroi et le MLI, et seulement<br />
quelques poches permettant à<br />
l’air de se renouveler, nous supposons<br />
que l’atmosphère ambiante agit comme<br />
un thermostat, sous réserve de modéliser<br />
l’échange convectif, a posteriori,<br />
par un coefficient de transfert faible.<br />
Le système peut finalement être représenté<br />
par le réseau thermique équivalent<br />
de la figure 3.<br />
Figure 3. Réseau thermique équivalent<br />
L’hypothèse d’une membrane parfaitement<br />
déformable implique que<br />
la surface d’échange par convection<br />
entre l’azote et la paroi n’est autre que<br />
la surface de l’hémisphère supérieur.<br />
Par ailleurs, au regard de la capacité<br />
calorifique élevée de l’eau, la température<br />
du nœud N peut être supposée<br />
constante et égale à la température<br />
ambiante du liquide.<br />
La détermination de la température de<br />
paroi exige de connaître l’évolution de<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 42
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
la température de l’azote au cours de<br />
la pressurisation. Pour cela, la généralisation<br />
du premier principe aux systèmes<br />
ouverts s’exprime par [2] :<br />
dH = δQ+<br />
δW u<br />
La quantité de chaleur échangée δQ<br />
correspond aux déperditions thermiques,<br />
et le travail technique W u<br />
au<br />
travail de transvasement et de compression<br />
reçu par le gaz.<br />
Coefficients de transfert convectifs<br />
Le modèle a été recalé par rapport aux<br />
tests en minimisant, pour chaque essai<br />
k, le critère<br />
C = Tk<br />
( t ) −Tk<br />
( t )<br />
k<br />
fin<br />
∑ exp<br />
i = 0<br />
i<br />
mod<br />
Ce procédé a permis la détermination<br />
des coefficients convectifs externe h ext<br />
et interne h int<br />
.<br />
Bien que dans la réalité, le coefficient<br />
h ext<br />
dépende des différences de température<br />
entre le fluide et la paroi, la<br />
proximité des valeurs obtenues pour<br />
ce coefficient conforte l’idée qu’il n’est<br />
pas nécessaire de tenir compte des<br />
variations, tant locales que temporelles,<br />
de la température de paroi ;<br />
ceci d’autant qu’elles restent significativement<br />
faibles. En outre, faute de<br />
connaître une corrélation du nombre<br />
de Nusselt adapté spécifiquement à<br />
notre situation, nous avons fait le choix<br />
de supposer h ext<br />
constant et égal à la<br />
valeur moyenne de tous les coefficients,<br />
c’est-à-dire,<br />
.<br />
h 37 , W. m<br />
2. K<br />
1.<br />
ext =<br />
− −<br />
L’évolution de h int<br />
a été tracée en<br />
fonction du produit ṖV N2<br />
qui n’est<br />
autre qu’un terme proportionnel à la<br />
vitesse d’injection de l’azote dans le<br />
réservoir. Les résultats obtenus sont<br />
probants en ce qu’ils montrent de<br />
façon cohérente que plus la vitesse<br />
d’injection augmente, plus le coefficient<br />
convectif h int<br />
est élevé. Afin de<br />
s’affranchir d’une recherche de précision<br />
qui s’avère superfétatoire compte<br />
tenues de la complexité des phénomènes<br />
convectifs et des conditions<br />
expérimentales (mesures bruitées, vitesses<br />
de pressurisation et température<br />
de la pièce non constantes, etc.),<br />
la loi h int =<br />
h int<br />
(ṖV N2<br />
) a été approximée<br />
par une fonction affine.<br />
i<br />
Pour la phase de stabilisation, le coefficient<br />
h int<br />
a été supposé identique quels<br />
que soient les cas de pressurisation<br />
ou de charge d’eau considérés. En regroupant<br />
tous les cas de mesures, l’algorithme<br />
d’optimisation a ainsi mené à<br />
la valeur.<br />
Résultats<br />
h 12 , W. m<br />
2. K<br />
1.<br />
int =<br />
− −<br />
À titre d’exemple, nous présentons sur<br />
la figure 4 le cas d’une pressurisation à<br />
0,2 bars/mn couplée à un chargement<br />
d’eau de 28 kg.<br />
Figure 4. Températures réelle<br />
(en bleu) et simulée (en rouge) pour<br />
un chargement de 28 kg et une vitesse<br />
de pressurisation de 0,2 bar/mn.<br />
De manière générale, le principe de<br />
simulation adopté permet d’approcher<br />
toutes les courbes expérimentales de<br />
façon satisfaisante et, tous cas confondus,<br />
la précision est toujours meilleure<br />
que 1,5 °C.<br />
Extension de cas<br />
Pour simuler le comportement thermique<br />
des réservoirs hémisphériques<br />
(Figure 5), de nouvelles expressions<br />
de conductances ont été introduites<br />
afin de modéliser les échanges au niveau<br />
des viroles. Les résultats acquis<br />
sur le réservoir sphérique sont ici réutilisés,<br />
à ceci près que le coefficient<br />
convectif interne h int<br />
est normalisé par<br />
la vitesse d’injection du gaz.<br />
Figure 5. Réservoir hémisphérique<br />
Figure 6. Températures réelle<br />
(en bleu) et simulée (en rouge)<br />
au sommet de O3B durant les phases<br />
de remplissage (en haut)<br />
et de stabilisation (en bas).<br />
Le réservoir hémisphérique n’est plus<br />
équipé d’une membrane en élastomère<br />
mais d’une membrane flottante<br />
supposée épouser la paroi [3], si bien<br />
que la surface d’échange par convection<br />
s’en trouve réduite.<br />
Les superpositions des courbes réelles<br />
et simulées présentées sur la figure 6<br />
confirment la validité de l’extension du<br />
modèle.<br />
Conclusion<br />
Le développement d’une méthode nodale<br />
a permis de modéliser le comportement<br />
en température des réservoirs<br />
sphériques et hémisphériques lors de<br />
leur pressurisation et de leur stabilisation<br />
à la température ambiante avec<br />
moins de 1,5 °C d’incertitude.<br />
Ces corrélations permettent de justifier<br />
la possibilité de s’affranchir d’un suivi<br />
en température des réservoirs au cours<br />
de leur pressurisation sur le pas de tir.<br />
Bettacchioli A. 1 , Nouët L.-A. 2<br />
1 Expert pour le centre d’essais<br />
Thales Alenia Space Cannes<br />
F-06156 Cannes-la-Bocca<br />
Cedex, France<br />
2 ISAE-ENSMA Téléport 2<br />
1, avenue Clément Ader BP 40109<br />
86961 Futuroscope Chasseneuil Cedex<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 43
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Entretien<br />
Faire face aux nouveaux enjeux<br />
de l’aéronautique par la simulation<br />
L’aéronautique – et dans une moindre mesure la défense et le spatial – a le vent en poupe, et cette<br />
nouvelle édition du SIAE ne devrait pas démentir l’idée que le secteur s’internationalise et rend la bataille<br />
de plus en plus rude. Ainsi, concevoir le plus rapidement possible, tout en maintenant des niveaux<br />
de qualité et de fiabilité extrêmes, fait la part belle aux éditeurs de logiciel de simulation numérique qui<br />
jouent un rôle de plus en plus important dans le développement des appareils et de leurs équipements.<br />
Slaheddine Frikha<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
> Quelle place prend l’aéronautique<br />
aujourd’hui dans votre métier ? Comment<br />
celui-ci a-t-il évolué ces dix dernières<br />
années ?<br />
Slaheddine Frikha<br />
ESI Group a toujours maintenu des<br />
liens très forts avec le secteur aéronautique<br />
et spatial, ayant fait ses premiers<br />
pas dans le domaine de l’aérospatial et<br />
de la défense. Aujourd’hui, plusieurs innovations,<br />
notamment dans le domaine<br />
des nouveaux matériaux, ont propulsé<br />
notre activité dans ce domaine qui est<br />
devenu depuis trois ans le second secteur<br />
industriel couvert par ESI. Cette<br />
reconnaissance est mondiale puisque<br />
le secteur aéronautique a permis à ESI<br />
Group de renforcer ses exportations<br />
dans plusieurs pays, notamment les<br />
BRIC où le chiffre d’affaires aéronautique<br />
atteint 20 à 30 %.<br />
Un important travail a été effectué les<br />
dernières années pour consolider le<br />
positionnement de la société dans l’écosystème<br />
aéronautique, notamment dans<br />
les pays historiquement actifs dans le<br />
secteur (France, Allemagne, Royaume-<br />
Uni, États-Unis, Russie). Combiné au<br />
renforcement des collaborations technologiques<br />
et des activités de co-création<br />
menés par ESI Group, ce secteur<br />
est porteur d’un fort potentiel de croissance<br />
pour l’activité de la société – un<br />
potentiel en phase avec la croissance<br />
propre que connaitra sans doute l’aéronautique<br />
dans les années à venir…<br />
> À quels enjeux est aujourd’hui<br />
confronté le secteur de l’aéronautique<br />
et spatial ? Et tout particulièrement<br />
en matière de simulation ?<br />
Les enjeux du secteur sont fortement<br />
liés au succès de ces solutions et à<br />
l’augmentation très importante de la demande.<br />
L’aérien emboite le pas au terrestre<br />
dans différents secteurs (transport,<br />
télécommunication, renseignement,<br />
militaire…). Cette augmentation crée<br />
deux enjeux majeurs qui font évoluer les<br />
pratiques industrielles : une forte émergence<br />
de la compétition avec plusieurs<br />
nouveaux entrants et la nécessité d’augmenter<br />
les cadences de production. La<br />
simulation numérique, et plus particulièrement<br />
les solutions que développe<br />
ESI Group pour franchir un nouveau cap<br />
vers l’ingénierie virtuelle, apporte l’agilité<br />
nécessaire pour faire évoluer les processus<br />
des entreprises et réaliser les gains<br />
de performance attendus. L’enjeu pour<br />
les nouveaux entrants est d’apprendre<br />
plus vite et de sécuriser leurs processus<br />
industriels. À l’inverse, les opérateurs<br />
historiques ont besoin d’innover plus vite<br />
et d’augmenter leur réactivité face au besoin<br />
de changement.<br />
> Quelles problématiques se posent<br />
aujourd’hui à ce secteur et comment<br />
les éditeurs tels qu’ESI Group y répondent<br />
? Dans le cas d’ESI, avezvous<br />
quelques exemples concrets de<br />
cas d’application à nous dévoiler ?<br />
Les principales problématiques du<br />
secteur sont d’assurer la montée en<br />
cadence et de réduire les coûts et l’impact<br />
sur l’environnement. ESI Group<br />
offre à ses clients dans de nombreux<br />
secteurs de l’industrie les moyens et la<br />
capacité de valider les conceptions par<br />
le prototypage virtuel, de fabriquer virtuellement,<br />
et d’assembler ces produits<br />
virtuels pouvant ensuite être testés<br />
dans des conditions d’exploitation normales<br />
et exceptionnelles. Les clients<br />
ESI peuvent ainsi traiter les questions<br />
pratiques liées à la fabrication, l’assemblage<br />
et le couplage entre les différents<br />
attributs des produits et les différents<br />
domaines de performance – et ce, bien<br />
avant que les prototypes physiques<br />
réels puissent être testés.<br />
Les technologies 3D immersives et interactives<br />
développées par ESI Group<br />
permettent de donner vie aux produits et<br />
de mettre en scène leur système productif<br />
avant qu’ils n’existent dans la réalité.<br />
Ces solutions sont utilisées aujourd’hui<br />
par les clients du secteur aéronautiques<br />
pour adapter leurs procédés de fabrication<br />
aux nouvelles cadence tout en s’assurant<br />
de fabriquer bon du premier coup,<br />
de maîtriser les marges et de réduire les<br />
rebus, en prenant en compte les effets<br />
et les impératifs de la fabrication à différents<br />
phases du développement produit.<br />
L’ingénierie virtuelle contribue aussi<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 44
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
à fluidifier et à raccourcir les cycles de<br />
certification, besoin qui émerge fortement<br />
en parallèle avec l’élargissement<br />
des fenêtres d’innovation et la nécessité<br />
de réduire les coûts, sans compromis<br />
sur les exigences de sécurité.<br />
Parmi les cas concrets d’application<br />
dans le secteur de l’aéronautique,<br />
Expliseat a conçu, testé et certifié<br />
ses sièges Titanium en utilisant Virtual<br />
Seat Solution d’ESI. Acoudesign<br />
a réduit le bruit à l’intérieur des hélicoptères<br />
Airbus X4 grâce à la modélisation<br />
de panneaux absorbant les<br />
vibrations dans VA One d’ESI (simulation<br />
vibro-acoustique). Le Chinois<br />
Shenyang Aircraft à quant à lui réduit<br />
le poids de pièces embouties grâce à<br />
PAM-STAMP d’ESI, la solution pour<br />
simuler l’emboutissage de tôle. Autre<br />
exemple avec Aernnova en Espagne,<br />
qui a amélioré ses procédés de fabrication<br />
de pièces en composites grâce<br />
à la suite de Simulation de fabrication<br />
des composites.<br />
> Par rapport à vos métiers, qu’allez-vous<br />
présenter au Bourget ?<br />
Les solutions que nous mettrons en<br />
avant cette année sont les suivantes.<br />
Tout d’abord, Build, une solution de fabrication<br />
virtuelle pour les domaines de<br />
la fonderie, l’emboutissage, soudage et<br />
la fabrication virtuelle des composites.<br />
Ensuite, nous présenterons Test, une<br />
solution dédiée à l’environnement virtuel<br />
pour les applications vibro-acoustique<br />
et l’électromagnétisme, Experience,<br />
une solution de réalité virtuelle<br />
(démonstrations et vidéos), sans oublier<br />
Control : un produit destiné au contrôle<br />
des systèmes avec la présence de<br />
notre démonstrateur Civitec, une récente<br />
acquisition utilisée en aéronautique.<br />
Enfin, en matière de prototypage<br />
virtuel, nous présenterons Virtual Seat<br />
Solution, une solution utilisée par Expliseat<br />
pour concevoir le siège d’avion le<br />
plus léger au monde. Ce cas illustre très<br />
bien la pertinence des solutions d’ESI,<br />
le champ des possibilités et l’intérêt de<br />
la notion de bout en bout.<br />
> Quelles sont vos perspectives de<br />
développement dans le domaine de<br />
l’aérospatial ?<br />
À travers le gain de parts de marché et<br />
la forte implication de ESI Group dans<br />
l’activité R&D, telle que les initiatives<br />
Corac qui dessinent les technologies<br />
demain pour la filière aéronautique,<br />
ESI se pose comme partenaire privilégié<br />
des opérateurs aéronautique et<br />
de leurs fournisseurs, pour leur apporter<br />
les solutions d’ingénierie virtuelle<br />
de demain. Les acteurs du secteur<br />
aéronautique utilisent les prototypes<br />
virtuels comme colonne dorsale de<br />
l’ensemble des processus de développement<br />
(de la conception à la fabrication<br />
et l’assemblage) et de permettre à<br />
ces objets virtuels, mais ’’vivants’’, de<br />
connecter les différentes phase du cycle<br />
en V entre eux et avec les autres<br />
processus de l’entreprise.<br />
L’industrie aéronautique a toujours<br />
joué un rôle pionnier pour faire émerger<br />
les ruptures technologiques. Les<br />
perspectives de développement d’ESI<br />
Group dans le domaine aéronautique<br />
sont à l’image du niveau d’adoption<br />
de ses innovations dans le secteur. Le<br />
positionnement actuel de ESI Group<br />
dans la majorité des projets innovant,<br />
autant en France (Corac, Sefa, UAF…)<br />
que dans les autres principales régions<br />
aéronautique (États-Unis, Royaume-<br />
Uni, Chine…), témoigne fortement de<br />
cette adoption.<br />
> À quelles avancées technologiques<br />
pouvons-nous nous attendre<br />
? Pour relever quels défis ?<br />
ESI a réalisé – et continue de réaliser –<br />
d’importantes avancées technologiques,<br />
d’abord dans son domaine historique<br />
de la physique des matériaux,<br />
mais aussi à travers des acquisitions<br />
dans le domaine de l’ingénierie système,<br />
de la création d’environnement<br />
immersif, de la gestion des données<br />
de simulation et plus récemment dans<br />
le domaine de l’analyse des big data et<br />
de la simulation des capteurs. Autant<br />
de briques technologiques qu’ESI intégrera<br />
dans une solution cohérente<br />
grâce à sa vision des technologies<br />
de demain et d’une collaboration très<br />
étroites avec ses partenaires industriels<br />
et académiques.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
>> Slaheddine Frikha<br />
Quelques mots sur son<br />
parcours et son rôle<br />
chez ESI<br />
Ingénieur Arts et Métiers, Slaheddine<br />
Frikha a rejoint ESI Group<br />
en 2002 et a depuis assuré plusieurs<br />
fonctions de direction de<br />
Business Units au sein de la<br />
filiale française. Actuellement<br />
Senior Manager en charge du<br />
développement du secteur aéronautique<br />
en zone EMEA, Slaheddine<br />
Frikha travaille étroitement<br />
avec les partenaires industriels<br />
pour faire émerger des projets<br />
de co-création autour de solutions<br />
technologiques à forte valeur<br />
ajoutée, renforçant le positionnement<br />
d’ESI Group comme<br />
partenaire de référence dans le<br />
secteur. Récemment, Slaheddine<br />
Frikha a conduit la participation<br />
d’ESI Group aux programmes<br />
Corac dans le cadre des plans<br />
d’Investissement d’avenir, sous<br />
tutelle de la DGAC et de la DGA.<br />
Il est à ce titre le référant d’ESI<br />
Group pour contribuer au projet<br />
gouvernemental Usine Aéronautique<br />
du Futur, dont ESI a été<br />
nommé membre (coopté par les<br />
membres fondateurs).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 45
DOSSIER<br />
Sopemea, une longue tradition<br />
dans les essais aéronautiques<br />
Il existe en France un réel savoir-faire<br />
en matière d’essais. Née d’une tradition<br />
à fois scientifi que et industrielle,<br />
cette culture des essais s’est affi rmée<br />
dans tous les secteurs d’activité, à<br />
commencer par l’aéronautique, dont<br />
l’héritage se porte bien et continue de<br />
tirer l’industrie française vers le haut.<br />
Ainsi, il existe en France des laboratoires<br />
d’essais de pointe, abritant des<br />
moyens et des équipements souvent<br />
uniques en Europe et de précieuses<br />
compétences humaines. C’est le cas<br />
de Sopemea, pour qui le magazine <strong>Essais</strong><br />
& <strong>Simulations</strong> ouvre les colonnes<br />
dans ce numéro spécialement consacré<br />
à l’aéronautique, afi n de connaître<br />
un peu mieux ce qui se cache derrière<br />
les nombreuses activités de cette fi liale<br />
du groupe Apave.<br />
Fondée par un groupement d’équipementiers<br />
aéronautiques dans la<br />
France d’Après-guerre en tant que<br />
Laboratoire d’essais d’État, le groupe<br />
Sopemea aujourd’hui se présente et<br />
se structure au travers d’un ensemble<br />
de laboratoires spécialisés dans les<br />
essais en environnement. Leur mission<br />
? Proposer une gamme complète<br />
de prestations pour tester tout type<br />
d’équipements et de systèmes.<br />
Pour décrire des essais de vibration,<br />
Bernard Colomies, directeur technique<br />
de Sopemea, présente dans un premier<br />
article les moyens et les méthodes<br />
qui ont été mis en place pour les essais<br />
de vibration au sol des avions Falcon<br />
8X et Falcon 5X de Dassault. Il est à<br />
noter que Bernard Colomies a également<br />
mené les projets portant sur les<br />
différents essais d’analyses modales<br />
réalisés à Bordeaux Mérignac ces<br />
trente dernières années pour la plupart<br />
des avions Dassault Aviation.<br />
Dans un deuxième article, le directeur<br />
des opérations des essais d’environnement,<br />
Sébastien Dautremepuich,<br />
explique en quoi consistent concrètement<br />
les essais de qualifi cation des<br />
équipements aéronautiques ainsi que<br />
les moyens d’essais associés et donc<br />
utilisés à cet effet.<br />
Conscients de la restructuration de la<br />
supply chain du secteur aéronautique,<br />
des multiples innovations technologiques,<br />
des contraintes de compétitivité<br />
économiques, sans oublier la<br />
montée de nouveaux constructeurs,<br />
Sopemea se doit d’être à l’écoute du<br />
marché. Dans ce contexte, Philippe<br />
Birr, directeur commercial & du développement,<br />
évoque quant à lui, l’accompagnement<br />
à la certifi cation des<br />
équipements aéronautiques en réponse<br />
justement à cette évolution de<br />
la supply chain.<br />
Ensuite, Gérard Laporte, directeur<br />
général d’Apave Aéroservices et directeur<br />
d’exploitation de l’activité<br />
aérospatiale du groupe Apave Sud<br />
Europe, explique dans une interview<br />
comment le contrôle non destructif<br />
Essai qualification sur cœur électrique de Boeing 787 (Zodiac Aerospace)<br />
(CND) est devenu un test important<br />
dans le secteur aéronautique ; c’est<br />
un savoir-faire complémentaire aux<br />
essais.<br />
Pour achever ce dossier, Sandrine<br />
Vacher, consultante pour le compte<br />
d’OSAC (fi liale aéronautique du<br />
groupe Apave), présente le MRB<br />
(Maintenance processus Review<br />
Board) qui permet de garantir que les<br />
caractéristiques de sécurité et de fi abilité<br />
sont maintenues pendant l’exploitation<br />
commerciale d’un avion. Tout en<br />
nous spécifi ant le rôle d’OSAC dans ce<br />
processus MRB, la spécialiste partage<br />
un cas précis, celui du F5X dont le processus<br />
est déjà en cours.<br />
Nathalie Geffroy (Sopemea)<br />
et Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 46
Dossier<br />
Retour d’expérience<br />
<strong>Essais</strong> de vibrations au sol des Falcon 8X et 5X<br />
Cet article présente les moyens et les méthodes qui ont été mis en place pour les essais de<br />
vibration au sol des avions Falcon 8X et Falcon 5X. Ces essais ont été réalisés par Sopemea<br />
pour Dassault Aviation, une collaboration étroite entre les deux équipes ayant permis une corrélation<br />
essais/calculs en temps réel.<br />
Abstract<br />
This paper presents the means<br />
and the methods that were developed<br />
for the Ground Vibration<br />
Tests of the Falcon 8X and<br />
Falcon 5X aircrafts. These tests<br />
were carried out by Sopemea for<br />
Dassault Aviation ; a close collaboration<br />
between the two teams<br />
has enabled a test/simulation<br />
correlation in real time.<br />
Contexte<br />
Pour le compte de Dassault Aviation,<br />
l’équipe mesure de Sopemea a réalisé<br />
les essais de vibrations au sol (GVT)<br />
des nouveaux avions d’affaire Falcon<br />
8X et 5X ainsi que ceux des trains d’atterrissage<br />
du Falcon 5X. Cette campagne<br />
d’essai s’est déroulée sur le site<br />
de Dassault Aviation de Mérignac d’octobre<br />
à novembre 2014.<br />
Glossaire :<br />
FRF : Frequency Response Functions<br />
PRM : Phase Resonance Method<br />
PSM : Phase Separation Method<br />
Fonctions de réponse en fréquence<br />
Méthode d’appropriation modale<br />
Méthode globale<br />
La Figure 1 représente les différents<br />
essais et simulations qui doivent être<br />
réalisés dans le cadre de la certification<br />
d’un avion. Les essais de vibration<br />
au sol représentent une étape importante<br />
dans ce processus complet qui<br />
se termine par des essais en vol, puis<br />
l’établissement des marges et la certification.<br />
Ils sont réalisés sur le premier<br />
avion en sortie de la chaîne de fabrication<br />
et avant les premiers essais en<br />
vol. Dans ce processus, la partie expérimentale<br />
et la partie simulation sont<br />
très imbriquées et complémentaires.<br />
Description des appareils testés<br />
Les Falcon 8X et Falcon 5X sont des<br />
avions d’affaire de Dassault Aviation<br />
avec les caractéristiques suivantes :<br />
Falcon 8X :<br />
Longueur : 24,46 m<br />
Envergure : 26,29 m<br />
Hauteur : 7,94 m<br />
L’objectif d’un essai GVT est de déterminer<br />
de façon expérimentale les<br />
caractéristiques vibratoires de l’appareil<br />
: fréquences de résonance, déformées<br />
modales, coefficients d’amortissement<br />
structuraux et masses<br />
généralisées.<br />
Ces paramètres modaux ont été déterminés<br />
au préalable par le bureau<br />
d’étude de Dassault Aviation à l’aide<br />
de ses outils de calcul par éléments<br />
finis. Ces mesures vont permettre à<br />
Dassault Aviation de recaler et de valider<br />
les modèles éléments finis de la<br />
structure. Les modèles ainsi recalés<br />
pourront être utilisés pour démontrer<br />
l’absence d’instabilités aéroélastiques<br />
(flottement) dans le domaine de vol<br />
de l’avion en prenant en compte une<br />
marge de sécurité. Ces modèles serviront<br />
aussi à réaliser toutes les simulations<br />
les faisant intervenir, dont l’étude<br />
des couplages avec le système de<br />
commande de vol de l’avion.<br />
Figure 1 : Diagramme de la stratégie de certification<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 47
Dossier<br />
Falcon 5X :<br />
Longueur : 25,2 m<br />
Envergure : 25,9 m<br />
Hauteur : 7,5 m<br />
Objectifs et configurations<br />
de l’essai<br />
Le cahier des charges de ces deux<br />
campagnes d’essai définit les objectifs<br />
(modes à mesurer) pour chaque avion<br />
et par configuration. La stratégie de<br />
mesure des modes consiste à mixer la<br />
méthode par appropriation (PRM) et la<br />
méthode dite « globale » (PSM). Ces<br />
deux méthodes sont expliquées dans<br />
les paragraphes suivants.<br />
La Configuration 1 du Falcon 5X correspond<br />
à l’avion en condition de vol<br />
avec les trains d’atterrissage rentrés.<br />
Celle-ci est réalisée en posant l’avion sur<br />
des suspensions pneumatiques permettant<br />
un déplacement de l’avion selon les<br />
trois directions. Les fréquences de résonance<br />
des suspensions (lorsqu’elles<br />
supportent l’avion) sont beaucoup plus<br />
basses que les premiers modes propres<br />
de l’avion. Cette configuration permet<br />
donc de se rapprocher des conditions de<br />
simulation appelées « libre-libre ». Une<br />
suspension localisée sous la voilure est<br />
présentée sur la Figure 2.<br />
Figure 2 : Photographie d’une<br />
suspension de l’avion sous la voilure<br />
Dans cette configuration 1, pour laquelle<br />
l’avion est en configuration vide<br />
(c’est à dire sans carburant), nous<br />
avons identifié une vingtaine de modes<br />
de vibration dans la gamme de<br />
fréquences de 0 à 50 Hz.<br />
Figure 3 : Schéma de l’installation de l’essai<br />
La Configuration 2 du Falcon 5X correspond<br />
à l’avion en condition au sol<br />
posé sur ses trains d’atterrissage. Cette<br />
configuration a fait l’objet de différents<br />
cas de remplissage de carburant (vide,<br />
mi plein, plein), différentes configurations<br />
de lests dans l’avion, et certains<br />
cas de panne de servocommandes des<br />
gouvernes. Dans cette configuration<br />
près de 200 modes ont été identifiés.<br />
La méthode d’identification du comportement<br />
modal requiert une excitation<br />
de la structure et la mesure de sa<br />
réponse dynamique. Lors d’un GVT,<br />
cette excitation provient habituellement<br />
de pots vibrants répartis sur la<br />
structure. Ce type d’excitation a largement<br />
été utilisé lors des essais GVT<br />
des Falcon 5X et 8X.<br />
Pour chacune des configurations précédemment<br />
décrites, des essais avec<br />
excitation par les gouvernes ont également<br />
été effectués, afin de déterminer<br />
les fonctions de transfert entre les<br />
gouvernes et la structure. L’excitation<br />
est provoquée par l’effet inertiel lors du<br />
mouvement des gouvernes. Dans certaines<br />
bandes de fréquence et pour certains<br />
modes, les niveaux d’excitations<br />
pour ces essais sont très élevés par rapport<br />
aux excitations avec pots vibrants.<br />
En plus des identifications et mesures<br />
du comportement de l’avion, les modes<br />
des trains d’atterrissages du Falcon<br />
5X ont été mesurés dans deux configurations<br />
: montés sur un bâti d’essai<br />
et montés sur l’avion suspendu. Cette<br />
dernière configuration, qui permet de<br />
connaître avec précision les modes<br />
souples du train en tenant compte des<br />
conditions aux limites réelles, a représenté<br />
un challenge pour l’équipe qui ne<br />
l’avait jamais réalisé auparavant.<br />
Moyens mis en œuvre par<br />
Sopemea et Dassault Aviation<br />
En plus des équipes de Dassault Aviation<br />
Mérignac (avion), trois équipes<br />
étaient présentes sur le site : Sopemea<br />
(mesures), Dassault Aviation St Cloud<br />
(calcul) et Dassault Aviation Istres (pilotage<br />
gouvernes). Elles avaient pour<br />
objectif l’analyse des résultats et la<br />
comparaison essais-calcul en temps<br />
réel afin de piloter l’essai en fonction<br />
des résultats.<br />
La chaîne de mesure Sopemea est<br />
présentée Figure 3. Les principaux<br />
moyens mis en œuvre pour l’identification<br />
des modes propres par les deux<br />
méthodes, l’appropriation et la méthode<br />
globale sont :<br />
– 20 excitateurs modaux (pots vibrants)<br />
de différentes forces (50 N, 200 N et<br />
1 000 N) dont certains longue course<br />
(50 mm Crête-Crête), équipés de<br />
têtes d’impédance (mesure de la<br />
force et de l’accélération introduite).<br />
Un exemple de mise en place d’excitateur<br />
est présenté en Figure 4.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 48
Dossier<br />
Figure 4 : Excitation de la voilure<br />
sur le Falcon 8X<br />
– 13 grues de différentes hauteurs<br />
pour suspendre les pots vibrants<br />
– 540 accéléromètres et conditionneurs<br />
PCB. L’instrumentation de l’empennage<br />
du Falcon 8X avec les accéléromètres<br />
est présentée en Figure 5.<br />
Figure 5 : Instrumentation<br />
de l’empennage du Falcon 8<br />
– Un système d’acquisition numérique<br />
de 560 voies<br />
– Plusieurs systèmes de traitement<br />
pour analyser, après chaque essai et<br />
au pied de l’avion, les données mesurées<br />
et extraire les modes.<br />
Tous les moyens d’acquisition et de<br />
traitement sont regroupés dans une<br />
remorque et disposée à proximité de<br />
l’avion en essai. Ils sont illustrés par la<br />
photographie de la Figure 6.<br />
Figure 6 : Vue d’ensemble des moyens<br />
autour de l’avion<br />
Le bureau d’étude Dassault Aviation<br />
Saint Cloud disposait sur place de<br />
nombreuses stations de calcul pour<br />
valider les résultats obtenus et les corréler<br />
au pied de l’avion avec les résultats<br />
du calcul.<br />
Dassault Aviation Istres était présent<br />
avec des moyens complémentaires<br />
pour piloter tous les essais d’excitation<br />
par les gouvernes et surveiller les paramètres<br />
avion.<br />
Le travail a été accompli successivement<br />
sur les deux avions par trois<br />
équipes Sopemea, soit au total 11 personnes<br />
: deux équipes de jour et une<br />
équipe de nuit pour les essais avec<br />
excitation par les gouvernes. Cette organisation<br />
nous a permis d’atteindre<br />
l’objectif fixé par le cahier des charges<br />
pour les deux avions.<br />
Méthodes d’essais utilisées<br />
Les deux méthodes d’analyse modale<br />
suivantes ont été utilisées : la méthode<br />
dite ‘globale’ou Phase Separation Method<br />
(PSM) et la méthode dite du ‘sinus<br />
approprié’ou Phase Resonance<br />
Method (PRM).<br />
>> Méthode globale ou PSM<br />
La méthode PSM est basée sur le<br />
traitement des Fonctions de Réponse<br />
en Fréquence (FRF) pour l’extraction<br />
des paramètres modaux (fréquences<br />
propres, amortissements, déformées<br />
modales et masses modales).<br />
Cette méthode a été mise en place<br />
au début des essais, elle détermine<br />
de façon rapide les modes propres<br />
de l’avion. Les résultats issus de cette<br />
méthode ont permis d’obtenir une<br />
bonne estimation des fréquences de<br />
résonance et des déformées modales,<br />
ce qui a facilité ensuite l’appropriation<br />
des modes avec la méthode PRM.<br />
L’équation matricielle de la dynamique<br />
d’un système excité par un ensemble<br />
de forces F est de la forme :<br />
[ M]{ ẋ̇ }+[ C]{ ẋ }+[ K]{ x}=[ f ] (1)<br />
Avec [M] la matrice de masse, [C] la<br />
matrice d’amortissement, [K] la matrice<br />
de raideur, et {x(t)} le vecteur déplacement<br />
fonction du temps. [f] est la<br />
projection des efforts introduits F sur le<br />
modèle [M], [C], [K] considéré. Les modes<br />
propres de la structure sont définis<br />
comme étant les solutions non triviales<br />
de l’équation (1) sans second membre.<br />
Les structures ont généralement des<br />
modes propres de vibration peu amortis,<br />
nommés modes réels ou normaux.<br />
L’avion a été soumis à des forces<br />
d’excitation de type aléatoire ou sinusoïdal<br />
sur une plage de fréquence allant<br />
jusqu’à 70 Hz. Les emplacements<br />
des excitateurs ont été situés sur des<br />
points de rigidité suffisante (pour ne<br />
pas abîmer localement la structure)<br />
et apportant une bonne distribution<br />
d’énergie (emplacement où les modes<br />
symétriques et asymétriques<br />
présentent un maximum de déplacement).<br />
Jusqu’à 4 excitateurs ont été<br />
utilisés simultanément sur l’avion.<br />
Les réponses de la structure ont été<br />
enregistrées pendant la durée de l’excitation<br />
sur les capteurs.<br />
La répartition des capteurs sur l’avion<br />
est représentée sur la Figure 7. Pour<br />
ces essais, plus de 500 accéléromètres<br />
ont été collés successivement<br />
sur chacun des avions.<br />
Figure 7 : Modèle Falcon 8X pour<br />
la méthode PSM, les sphères<br />
représentent la localisation des points<br />
de mesure<br />
La mesure des réponses de la structure<br />
et la mesure des forces d’excitation<br />
ont permis le calcul des Fonctions<br />
de Réponse en Fréquence (FRF) associées<br />
à chaque accéléromètre qui<br />
sont définies de la façon suivante :<br />
ẋ̇i<br />
() f ms .<br />
−2 Hi<br />
() f =<br />
(2)<br />
Ff () N<br />
Avec x ̇̇ i () f l’accélération mesurée par<br />
l’accéléromètre ‘i’en fonction de la fréquence,<br />
et F(ƒ) la force d’excitation<br />
fonction de la fréquence. Les paramètres<br />
utilisés pour le calcul des FRF<br />
ont été choisis judicieusement pour<br />
permettre une analyse optimisée des<br />
données : nombre de moyennes et<br />
recouvrement suffisants, choix d’une<br />
fenêtre de pondération adaptée… La<br />
fonction de cohérence a permis de<br />
vérifier la qualité des mesures effectuées<br />
; elle quantifie la causalité entre<br />
l’accélération et la force mesurées. La<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 49
Dossier<br />
cohérence varie de 1 pour une mesure<br />
sans bruit à 0 pour une mesure ne<br />
comprenant que du bruit. Un exemple<br />
de courbe de FRF et de cohérence est<br />
présenté en Figure 8.<br />
Figure 8 : Exemple de FRF et Cohérence<br />
Une fois les FRF calculées, l’algorithme<br />
Polymax de LMS a été utilisé<br />
pour le calcul des modes propres.<br />
Cet algorithme, défini dans le domaine<br />
fréquentiel, permet d’obtenir<br />
des diagrammes de stabilité clairs,<br />
facilitant ainsi l’extraction modale. Un<br />
exemple de diagramme de stabilité est<br />
présenté en Figure 9.<br />
Figure 9 : Diagramme de stabilité pour<br />
l’extraction des paramètres modaux<br />
L’algorithme de calcul des modes<br />
propres a permis d’obtenir les fréquences<br />
propres, les amortissements<br />
et déformées associées ainsi que les<br />
masses généralisées.<br />
Cette méthode permet de disposer très<br />
rapidement d’une excellente évaluation<br />
des modes pour une durée d’immobilisation<br />
de l’avion réduite.<br />
>> Méthode appropriée ou PRM<br />
La méthode expérimentale PRM de<br />
résonance modale consiste à exciter<br />
la structure avec un signal du type sinus<br />
à fréquence fixe et à rechercher<br />
la configuration d’excitation (emplacement<br />
des pots vibrants et niveaux<br />
relatifs d’excitation) afin que la structure<br />
vibre sur un seul mode propre. Le<br />
critère de qualité utilisé est un critère<br />
de phase, un mode propre est isolé<br />
quand toutes les réponses de vitesse<br />
de la structure (issues des capteurs)<br />
sont en phase ou en opposition de<br />
phase avec l’excitation. La principale<br />
difficulté de cette méthode est de<br />
trouver l’excitation adéquate afin que<br />
l’avion vibre sur le mode réel recherché.<br />
Si on reprend l’équation (1), ci-dessus,<br />
on s’aperçoit qu’en injectant sur<br />
la structure des forces [F] égales à<br />
C ẋ̇ , on obtient l’équation (3) :<br />
[ ]{ }<br />
[ M]{ ẋ̇ }+ [ K]{ x}=<br />
0 (3)<br />
Les modes propres, solutions non triviales<br />
de l’équation (3), sont des mouvements<br />
sinusoïdaux. Les matrices<br />
[M] et [K] étant réelles, symétriques et<br />
définies positives, les vecteurs propres<br />
solutions de l’équation (3) sont réels.<br />
L’ensemble des points de la structure<br />
vibrent en phase ou en opposition de<br />
phase.<br />
La technique d’analyse modale par<br />
la méthode dite PRM consiste donc à<br />
compenser les forces de dissipation<br />
internes de la structure ([ C]{ ẋ̇ }) par<br />
des forces d’excitation externes ([F ]).<br />
Pour être parfaitement exact, il faudrait<br />
mettre en place une répartition<br />
d’efforts sur la structure correspondant<br />
à la répartition<br />
Coefficientd’approximation<br />
de dissipation d’énergie.<br />
Dans, la pratique, l’utilisation de<br />
quelques points d’excitations permet<br />
d’approprier un mode.<br />
A partir des résultats issus de la méthode<br />
globale, et en fonction du mode<br />
à rechercher, les excitateurs choisis<br />
par l’opérateur sont « accouplés » sur<br />
l’avion. Leur nombre peut varier de 2 à<br />
6 excitateurs simultanés.<br />
Le niveau, la fréquence et la phase<br />
de ces excitateurs sont ajustés de façon<br />
à fermer les figures de Lissajous<br />
(Figure 10) correspondants au tracé<br />
Figure 10 : Courbes de Lissajous<br />
des réponses en vitesse des capteurs<br />
judicieusement répartis sur l’avion,<br />
par rapport à la force d’excitation. Ce<br />
tracé forme une ellipse, qui lorsque la<br />
vitesse mesurée est en phase avec la<br />
force d’excitation, se réduit à un segment<br />
(ellipse plate). C’est sur la base<br />
de ce critère graphique appliqué à un<br />
ensemble de mesures d’accélérations<br />
qu’est menée l’appropriation d’un<br />
mode.<br />
La fréquence obtenue et la mesure<br />
de tous les accéléromètres nous permettent<br />
d’obtenir directement la fréquence<br />
et la déformée du mode.<br />
Les critères de qualité utilisés pour valider<br />
l’appropriation sont les suivants :<br />
– Lissajous fermés entre référence excitation<br />
et réponses judicieusement<br />
réparties sur la structure (contrôle<br />
sur écrans),<br />
– Réponses imaginaires des points de<br />
mesure nulles sur les tracés de déformées,<br />
– Coefficient d’appropriation (défini par<br />
la formule (4)) proche de 1 :<br />
Coefficientd’approximation<br />
= 1−<br />
= 1−<br />
Σ( Imag( v)* Module( v ))<br />
(4)<br />
Σ( Module(<br />
v ))<br />
Avec v le vecteur de déformée modale.<br />
Une mesure d’impédance est alors<br />
réalisée en augmentant progressivement<br />
le niveau de force de l’excitation<br />
et en réappropriant le mode par une<br />
modification de la fréquence. Le tracé<br />
de la fréquence du mode en fonction<br />
du niveau d’excitation (Figure 11) permet<br />
de vérifier que la mesure du mode<br />
est effectuée dans une zone linéaire,<br />
avec un niveau d’excitation tel que<br />
l’on soit au-delà des jeux et des frottements.<br />
L’étape suivante consiste à mesurer<br />
l’amortissement et la masse généralisée<br />
pour avoir tous les paramètres du<br />
mode recherché. Ces paramètres sont<br />
déduits à partir de 2 méthodes de mesure<br />
distinctes :<br />
– Méthode de la force en quadrature<br />
: une fois le mode approprié,<br />
on rajoute à la force d’excitation un<br />
pourcentage positif puis négatif de<br />
force en quadrature de phase (dé-<br />
Σ( Imag( v)*<br />
M<br />
Σ( Module(<br />
v<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 50
Dossier<br />
sur l’avion. Pour cela nous avons utilisé<br />
deux excitateurs suspendus et euxmêmes<br />
fixés par une sangle autour du<br />
fuselage (Figure 12).<br />
Figure 12 : Excitation du train<br />
d’atterrissage sur l’avion suspendu<br />
A partir de cette configuration d’excitation<br />
et d’une instrumentation du train,<br />
nous avons pu mettre en œuvre les<br />
analyses modales PRM et PSM décrites<br />
ci-dessus et obtenir les principaux<br />
modes propres de train.<br />
Conclusion<br />
La préparation et la mise en œuvre<br />
d’une campagne d’essais sur site de<br />
cette ampleur a nécessité la mise en<br />
place de moyens techniques et humains<br />
très importants.<br />
phasée de π/2) et on recherche la<br />
nouvelle fréquence permettant d’obtenir<br />
une réponse de la structure<br />
dont a vitesse de déplacement est<br />
en phase avec l’effort injecté. Cette<br />
fréquence est tracée en fonction<br />
du pourcentage d’effort injecté en<br />
quadrature de phase. La pente de<br />
la droite obtenue nous donne alors<br />
l’amortissement et permet également<br />
de calculer la masse généralisée.<br />
– Méthode de la puissance complexe<br />
: cette méthode consiste à<br />
réaliser un balayage en fréquence<br />
autour de la fréquence propre du<br />
mode. Les courbes de puissance active<br />
(partie réelle de la puissance au<br />
point d’excitation) et de la puissance<br />
réactive (partie imaginaire) nous<br />
permettent de déterminer l’amortissement<br />
et la masse généralisée du<br />
mode.<br />
Figure 11 : Courbes d’impédance<br />
Ces résultats sont alors analysés et<br />
compilés dans un fichier transmis en<br />
temps réel à l’équipe calcul de Dassault-Aviation<br />
qui peut les corréler au<br />
calcul.<br />
Cette méthode fournit une mesure très<br />
précise des modes, et présente l’avantage<br />
de s’avérer robuste aux non-linéarités<br />
susceptibles d’être observées<br />
sur avion.<br />
Analyse modale des trains<br />
d’atterrissage<br />
Parmi les nouvelles méthodes mises<br />
en œuvre durant cet essai, nous avons<br />
effectué l’analyse modale des trains<br />
d’atterrissage directement sur l’avion<br />
dans la configuration d’un avion suspendu<br />
sur vérins pneumatiques.<br />
Le challenge a consisté à trouver un<br />
moyen d’excitation découplé du sol<br />
permettant d’exciter le train en torsion<br />
Les exigences techniques des cahiers<br />
des charges des deux campagnes<br />
d’essai F5X et F8X ont été remplies.<br />
L’utilisation conjointe des méthodes<br />
PSM et PRM de façon optimale (en<br />
exploitant au maximum les qualités de<br />
chacune) ont permis d’aller au-delà de<br />
ces exigences en termes de nombre<br />
de modes identifiés et de durée d’immobilisation<br />
de l’avion.<br />
La corrélation calculs/essais réalisée<br />
au pied de l’avion par les calculateurs<br />
Dassault-Aviation a permis un pilotage<br />
particulièrement efficace de l’essai. La<br />
motivation et la collaboration parfaite<br />
des équipes de Dassault-Aviation et<br />
de Sopemea ont également contribué<br />
au succès de ces campagnes d’essai<br />
GVT.<br />
Bernard Colomies et Carole Treffot<br />
SOPEMEA<br />
Parc Inovel Sud, BP48<br />
78542 Vélizy Villacoublay<br />
colomies@sopemea.fr et treffot@sopemea.fr<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 51
DOSSIER<br />
Équipements<br />
Les essais aéronautiques chez Sopemea<br />
et leurs moyens d’essais associés<br />
RÉSUMÉ<br />
Les essais de qualifi cation des équipements aéronautiques doivent couvrir<br />
l’ensemble des situations normales et agressives auquel un équipement<br />
sera soumis pendant son utilisation. Tout équipement devra donc faire l’objet<br />
d’une série de tests, qui dépendent de plusieurs facteurs, par exemple<br />
de la localisation de l’équipement dans l’aéronef, du type d’équipement<br />
(mécanique, électrique, hydraulique…), du type d’aéronef (civil ou militaire),<br />
de la taille de l’équipement, ses besoins en servitudes…<br />
Toute campagne de qualifi cation doit être réalisée en fonction d’exigences<br />
particulières ou cahier des charges et de normes d’essais (exemple : DO<br />
160). Le groupe Sopemea possède l’ensemble des moyens d’essais nécessaires<br />
à ces qualifi cations. Ce dossier va présenter quelques essais et<br />
les moyens associés.<br />
ABSTRACT<br />
Aeronautical equipment qualifi cation testing should cover all normal and<br />
aggressive situations which will be subjected an equipment during its<br />
use. Any equipment would therefore be subject to a series of tests, which<br />
depend on several factors, for example:<br />
– the localization of the equipment in the aircraft,<br />
– the type of equipment (mechanical, electric, hydraulic…),<br />
– the type of aircraft (civil or military),<br />
– the size of the equipment,<br />
– its servitude requirements…<br />
Any qualifi cation test campaign should be carried out according to particular<br />
requirements or specifi cations and test standards (for example: DO<br />
160). Sopemea group has all the test facilities required for these qualifi cations.<br />
This fi le will introduce some tests and the associated facilities.<br />
<strong>Essais</strong> climatiques<br />
En fonction de leur position dans<br />
l’aéronef, certains équipements vont<br />
devoir résister à des conditions climatiques<br />
très sévères. On entend par<br />
conditions climatiques, l’ensemble des<br />
paramètres auquel sera exposé l’aéronef<br />
pendant son exploitation : températures,<br />
pressions, échauffement<br />
solaire, pluie, neige, givre, attaque<br />
chimique, moisissures, ambiance<br />
corrosive… Par exemple, pendant la<br />
phase de décollage, l’aéronef va subir<br />
des variations rapides de températures,<br />
de pressions, d’humidité et<br />
d’ensoleillement, de pluie… Ces températures<br />
peuvent alors descendre<br />
jusqu’à – 55°C, sous une pression de<br />
quelques dizaines de millibars.<br />
Afi n de couvrir tous les cas de fi gure, la<br />
distribution statistique des conditions<br />
climatiques potentielles a été défi nie<br />
dans des normes, afi n d’être reproduits<br />
dans des laboratoires d’essais.<br />
Les essais les plus connus concernent<br />
la température et l'altitude, les VRT<br />
(Variation Rapide de Température), le<br />
givrage, la susceptibilité aux fl uides,<br />
les moisissures et le brouillard salin.<br />
Le groupe Sopemea réalise tous ces<br />
types d’essais à l’aide d’enceintes climatiques<br />
dont les performances et les<br />
volumes exceptionnels sont adaptés à<br />
l’équipement (taille, masse, besoin en<br />
servitudes…). Deux de ces enceintes<br />
climatiques sont uniques en Europe de<br />
par leurs dimensions et leurs caractéristiques.<br />
Ces moyens d’essais ont par<br />
exemple été utilisés pour les essais<br />
de qualifi cations climatiques du cœur<br />
électrique du Boeing 787, ou encore<br />
pour l’exposition de véhicules militaires<br />
à des conditions extrêmes de température,<br />
humidité, ensoleillement et pluie.<br />
Caractéristiques du moyen d’essais<br />
20 m 3 (photographie n° 1) :<br />
– Volume maxi : 20 m 3<br />
– Températures : – 80 °C à +200 °C<br />
– Pression : de 20mb à Pression<br />
atmosphérique<br />
– Humidité Hr (%) : 95 (entre +20<br />
et +50 °C)<br />
– Échauffement solaire<br />
(jusqu’à 1120 W/m²)<br />
Caractéristiques du moyen d’essai<br />
200 m 3 (photographie n° 2) :<br />
– Volume maxi : 200 m 3<br />
– Températures : – 80 °C à +200 °C<br />
– Humidité Hr (%) : 95 (entre +20<br />
et +50 °C)<br />
– Échauffement solaire<br />
(jusqu’à 1120 W/m²)<br />
– Neige<br />
1 - Moyens d’essais de 20 m 3<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 52
DOSSIER<br />
La pénétration d’eau dans les matériels<br />
peut occasionner des problèmes<br />
électriques, changement de caractéristiques<br />
des composants, augmentation<br />
de masse, gonfl ements, pertes de visibilité<br />
dans les dispositifs optiques…<br />
Chaque type d’essai à réaliser nécessite<br />
la mise en œuvre d’un moyen<br />
d’essai spécifi que. On notera les paramètres<br />
suivants lors de la défi nition<br />
de la méthode d’essais : le Système<br />
d’aspersion, l’intensité du fl ux et l’angle<br />
d’aspersion.<br />
2 - Enceinte climatique de 200 m 3 6 - Essai de givrage<br />
À ces exigences climatiques peuvent<br />
venir s’ajouter d’autres contraintes :<br />
certains équipements électroniques<br />
sont refroidis par un apport d’air prélevé<br />
à l’extérieur de l’aéronef.<br />
Sopemea a défi ni et mis au point un<br />
système dit de « cooling » (cf. photographie<br />
n° 3) qui permet de reproduire<br />
l’arrivée d’air froid (à – 55°C)<br />
représentant l’air prélevé par un aéronef<br />
en altitude pour refroidir le dit<br />
élément.<br />
Ce système permet d’injecter un fl ux<br />
d’air dont le débit massique, la température<br />
et la pression sont pilotés, par<br />
l’utilisation d’une baie de pilotage et de<br />
diaphragmes à prise de pression (cf.<br />
Photographie N° 4).<br />
Les essais de pluie<br />
Le but de ces essais est de vérifi<br />
er l’aptitude des enveloppes, des<br />
couvercles, des joints d’étanchéité<br />
à maintenir les matériels et équipements<br />
en bon état de marche après<br />
avoir été soumis à des gouttes d’eau,<br />
des projections d’eau ou à une immersion.<br />
Il existe trois types d’essais de pluie :<br />
– Pluie artifi cielle (simulant la pluie<br />
naturelle, les infi ltrations d’eau ou la<br />
condensation)<br />
– Projection d’eau (simulant des rafales<br />
de pluie, système d’arrosage,<br />
lavage)<br />
– Immersion<br />
5 - Boîte à gouttes<br />
Les essais de dépôt de glace<br />
Le but de ces essais est de vérifi er<br />
l’aptitude du matériel à conserver ses<br />
fonctionnalités sous une couche de<br />
glace. L’effi cacité des moyens de dégivrage<br />
éventuels peut également être<br />
évaluée avec cette méthode.<br />
Le dépôt de glace sur un équipement<br />
peut engendrer la dégradation<br />
de ses performances spécifi ques, le<br />
changement de ses caractéristiques,<br />
l’augmentation de sa masse, des diffi<br />
cultés de démarrage, la perte de visibilité<br />
dans les dispositifs optiques, des<br />
échanges thermiques dégradés…<br />
3 - Baie de pilotage de cooling<br />
4 - Diaphragme de cooling<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 53
DOSSIER<br />
<strong>Essais</strong> mécaniques<br />
Les perturbations des équipements<br />
aéronautiques liées aux agressions<br />
mécaniques sont des éléments prépondérants<br />
des campagnes de qualifi<br />
cation. Par exemple, une excitation<br />
vibratoire trop importante peut entraîner<br />
des dommages tels que la rupture<br />
par fatigue, la perte de fonctionnalités<br />
ou encore générer des nuisances sonores.<br />
À l’instar des essais de qualifi cations<br />
climatiques, on retiendra pour les essais<br />
mécaniques les vibrations sinusoïdales<br />
et aléatoires, les chocs, le<br />
windmilling, les essais statiques et<br />
d’accélération constante.<br />
Vibrations haute fréquence<br />
Le but de ces essais est de reproduire<br />
l’environnement vibratoire auquel les<br />
équipements seront soumis. Deux<br />
grandeurs physiques sont prises en<br />
compte lors d’un essai de vibrations :<br />
la sévérité (niveau d’accélération) et la<br />
durée (fatigue).<br />
Vibrations sinusoïdales : Les vibrations<br />
transmises, rectilignes et sinusoïdales<br />
sont défi nies par leur amplitude de déplacement<br />
a et leur fréquence f.<br />
L’amplitude de l’accélération obtenue<br />
est de la forme : Γ= 1 4π<br />
2 fa<br />
2<br />
g<br />
Avec ᴦ en gn, f en Hz et a en m (gn<br />
étant l’accélération de la pesanteur<br />
normalisée)<br />
Vibrations aléatoires : Les vibrations<br />
transmises, aléatoires à distribution<br />
gaussienne des valeurs instantanées,<br />
sont défi nies par leur densité<br />
spectrale de puissance d’accélération<br />
G (f) et leur bande de fréquence<br />
df = f2 – f1.<br />
L’accélération effi cace est déterminée<br />
par la relation : Γ 2 f2<br />
= G(f)df<br />
Avec G(f) en g²/Hz et f en Hz<br />
Ces essais de vibrations sont réalisés<br />
sur des vibrateurs électrodynamiques.<br />
Le groupe Sopemea possède l’un<br />
des plus gros vibrateurs électrodynamiques<br />
existant dans les laboratoires<br />
privés européens : le LDS994 (cf. photographie<br />
n° 7).<br />
Ses caractéristiques sont les suivantes<br />
:<br />
– Plage de fréquence : 5 à 2 000 Hz<br />
– Déplacement crête à crête : 50,8 mm<br />
– Force sinus : 280 kN<br />
– Force choc : 800 kN<br />
<br />
f1<br />
Vibrations basse fréquence<br />
D’autres essais de vibrations peuvent<br />
amener à mettre en place des moyens<br />
spécifi ques : les essais de WINDMIL-<br />
LING.<br />
Ces essais de vibrations ont pour objectif<br />
de reproduire les vibrations générées<br />
par la rotation libre de la turbine d’un<br />
moteur d’avion lors de la perte d’une<br />
aube (création d’un balourd). Il s’agit de<br />
vibrations basses fréquences, avec une<br />
très forte amplitude (jusqu’à 350 mm).<br />
Sopemea utilise dans son laboratoire,<br />
non seulement des moyens d’essais<br />
« classiques » que sont les excitateurs<br />
électrodynamiques, mais aussi<br />
deux vérins (un vertical et un horizontal<br />
associé à une table auxiliaire),<br />
montés sur un massif de réaction pour<br />
répondre à l’ensemble des demandes<br />
d’essais de WINDMILLING.<br />
Ces installations d’essais (cf. photographies<br />
n° 8) possèdent les caractéristiques<br />
suivantes en vibration sinus :<br />
– Force Maximale : 1860 N<br />
– Déplacement Maximal crête à crête :<br />
350 mm<br />
– Vitesse Maximale : 4,3 m/s<br />
– Accélération Maximale : 28 g<br />
– Plage de fréquence : 0,1 Hz à 100 Hz<br />
8 - Essai de WINDMILLING<br />
Cette présentation a ainsi permis de<br />
dresser un panorama des moyens<br />
d’essais de Sopemea et de montrer en<br />
quoi consistent concrètement les essais<br />
de qualifi cation des équipements<br />
aéronautiques ainsi que les moyens<br />
d’essais associés.<br />
S.Dautremepuich, SOPEMEA<br />
Parc Inovel Sud 78142 Velizy Cedex<br />
dautremepuich@sopemea.fr<br />
7 - Vibrateur électrodynamique<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 54
Dossier<br />
Prestations<br />
Accompagnement à la certification de produits<br />
aéronautiques<br />
La mise en place en 2008 du plan Power 8 par Airbus Industries visant à réduire le nombre de fournisseurs<br />
a durablement restructuré la supply chain industrielle du secteur aéronautique. En renforçant<br />
la responsabilité des fournisseurs de rang 1 par exemple en termes de qualification de fonctions complètes,<br />
les fournisseurs de rang 2 ont vu leurs positionnements industriels évoluer.<br />
Les multiples innovations technologiques<br />
issues d’un marché très ouvert<br />
incitent les différents équipementiers à<br />
soumettre des offres dans un marché<br />
de plus en plus ouvert où les contraintes<br />
de compétitivité économiques sont de<br />
plus en plus fortes. Leurs phases de<br />
développement doivent répondre aux<br />
objectifs de compétitivité tant en termes<br />
de durée de développement que d’investissement<br />
mis en place. Alors que<br />
les coûts de possession exprimés par<br />
les compagnies aériennes restent des<br />
contraintes fortes guidant le marché<br />
de l’aéronautique civile, comment les<br />
équipementiers peuvent-ils associer<br />
compétitivité et attentes des passagers<br />
avec des évolutions technologiques de<br />
plus en plus rapides associées à des<br />
contraintes d’obsolescences de plus<br />
en plus criantes ? Comment associer<br />
exigences commerciales et optimisation<br />
des cycles des développements<br />
technologiques ? La notion d’open innovation<br />
axée sur l’écoute d’initiatives<br />
venant d’horizons divers est-elle compatible<br />
avec des contraintes de réglementations<br />
et de sécurité des vols gouvernant<br />
les phases de conception et de<br />
fabrication des équipements ?<br />
En fédérant les acteurs industriels<br />
dans un contexte collaboratif, la montée<br />
en puissance des pôles de compétitivité<br />
permet à des acteurs industriels<br />
du type PME/ETI d’oser monter<br />
dans la chaîne de valeur et ainsi prétendre<br />
occuper des responsabilités<br />
de concepteur et de fabricant d’équipements<br />
embarqués à fortes valeurs<br />
ajoutées. Les fournisseurs des grands<br />
groupes doivent-ils se restreindre à<br />
des rôles de sous-traitant ou leur estil<br />
possible de devenir de vrais partenaires<br />
fournisseur de technologies<br />
innovantes ? L’accès aux marchés<br />
en termes de production de produits<br />
propres est-il compatible des organisations<br />
des PME/ETI ? Les méthodologies<br />
de conception et de fabrication de<br />
l’aéronautique sont-elles compatibles<br />
des ressources et moyens financiers<br />
des PME/ETI ?<br />
Enfin, la mondialisation des programmes<br />
aéronautiques, la montée en<br />
puissance de nouveaux constructeurs,<br />
en particulier les ambitions de CO-<br />
MAC en Chine, présentent de réelles<br />
opportunités pour les acteurs de notre<br />
éco-système national. Comment est-il<br />
possible de percer le marché chinois<br />
sans perdre sa propriété intellectuelle<br />
?<br />
Sopemea, filiale du Groupe Apave,<br />
à l’écoute de son marché<br />
Le Groupe Apave fort d’une culture<br />
d’entreprises axée autour de la formation,<br />
de l’inspection et du contrôle<br />
réglementaire propose aux acteurs du<br />
domaine de l’aéronautique des compétences<br />
complémentaires dans une<br />
logique de tierce partie indépendante.<br />
Limitons nous à décrire l’implication du<br />
Groupe Apave dans le monde de l’aéronautique<br />
à trois de ses filiales :<br />
Apave Aéroservices répond aux besoins<br />
de conseil, d’expertise et de formations<br />
spécifiques à l’industrie, aux autorités<br />
aéronautiques et aux affréteurs en particulier<br />
dans les domaines de la sécurité,<br />
de la maintenance, de la navigabilité et<br />
de l’exploitation d’aéronefs.<br />
OSAC a pour objet exclusif d’assurer<br />
la mission de contrôle technique de la<br />
sécurité de l’aviation civile française<br />
suite à son habilitation délivrée par les<br />
services de l’État.<br />
Le Groupe Sopemea est un acteur<br />
industriel reconnu pour la réalisation<br />
des essais de qualification en environnement.<br />
Afin de répondre aux attentes<br />
de ses marchés, Sopemea propose<br />
une offre d’accompagnement fondée<br />
sur sa propre expertise et son réseau<br />
d’intervenants.<br />
Acteur majeur reconnu dans le domaine<br />
des essais depuis les phases<br />
de conception (choix d’architecture<br />
des équipements en réponse aux<br />
contraintes fonctionnelles et environnementales)<br />
jusqu’à la qualification au<br />
regard de la norme DO – 160, Sopemea<br />
propose une offre d’accompagnement<br />
aux industriels :<br />
• souhaitant progresser dans la chaîne<br />
de valeurs en acquérant des agréments<br />
d’équipementiers en charge<br />
de la réparation (Part 145), de la fabrication<br />
(Part 21 G) et de la conception<br />
de leurs produits (Part 21J),<br />
• désirant développer de nouveaux<br />
produits embarqués (éligibles ou non<br />
à un TSO) et ceci quelle que soit la<br />
taille de l’entreprise,<br />
• à la recherche d’assistance technique<br />
en phase de conception portant sur<br />
les réglementations internationales<br />
en vigueur dans le domaine de l’aéronautique,<br />
• soucieux d’optimiser leurs cycles de<br />
développement par une meilleure<br />
maîtrise des objectifs de qualification,<br />
• se développant sur les marchés internationaux.<br />
Une offre d’accompagnement<br />
en réponse à une évolution<br />
de la supply chain<br />
Conscient de l’accessibilité de certains<br />
marchés à des acteurs industriels<br />
émergents, le Groupe Sopemea a<br />
franchi une étape il y a deux ans dans<br />
son développement en décidant de répondre<br />
aux attentes exprimées par ses<br />
clients et prospects. Précisons tout de<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 55
Dossier<br />
suite que l’objectif de cette démarche<br />
commerciale n’est pas d’apporter une<br />
assistance à la conception par la mise<br />
à disposition de personnels mais d’accompagner<br />
les équipes techniques de<br />
ses clients au regard des exigences<br />
réglementaires.<br />
Les prestations proposées couvrent un<br />
large spectre :<br />
• formation et assistance à la rédaction<br />
des plans de qualification,<br />
• formation et assistance à l’appropriation<br />
des normes en vigueur pour<br />
les différentes phases de développement<br />
fondées sur les référentiels<br />
et normes ABD0100, ABD0200,<br />
ARP4754A, ARP4761, DO-254, DO<br />
178C et 160,<br />
• rédaction des documents portant sur<br />
la partie assurance processus des<br />
phases de conception,<br />
• accompagnement dans le cadre de<br />
la certification d’équipements et systèmes<br />
selon TSO ou STC,<br />
• accompagnement en qualité de tierce<br />
partie indépendante dans le cadre de<br />
la certification de produits des acteurs<br />
industriels leur permettant de<br />
conserver leurs droits de propriété<br />
intellectuelle,<br />
• accompagnement à l’obtention des<br />
différents agréments propres aux<br />
équipementiers disposant de produits<br />
propres embarqués (Part 145 et<br />
Part 21, TSOA).<br />
Une offre fructueuse pour les clients<br />
du Groupe Sopemea<br />
Deux ans après la mise en place de ces<br />
prestations, certaines sociétés ayant<br />
fait confiance aux équipes de Sopemea<br />
disposent d’ores et déjà, pour un coût<br />
très raisonnable, des agréments leur<br />
permettant d’agir au sein de la supply<br />
chain en qualité d’équipementier au<br />
même titre que les grands équipementiers<br />
à la renommée mondiale. L’une<br />
d’entre elles ne comporte que seize<br />
salariés ! Disposant d’un panel d’agréments<br />
très étendu, cette société est en<br />
moyen de partir à la conquête des marchés<br />
mondiaux.<br />
Pour d’autres, en confiant aux équipes<br />
de Sopemea la rédaction de leurs documents<br />
portant sur la réalisation des<br />
essais, les temps de réalisation ainsi<br />
que les couts s’y afférant s’en trouvent<br />
réduits avec une meilleure compréhension<br />
et planification des tâches.<br />
Les équipes techniques de Sopemea<br />
peuvent envisager leurs relations avec<br />
leurs différents interlocuteurs techniques<br />
dans le cadre de partenariats<br />
fondés sur la confiance permettant ainsi<br />
de gérer et d’anticiper les aléas des<br />
différents produits en développement.<br />
Les relations de confiance établie permettant<br />
alors des gains économiques<br />
substantiels et évitent des phases de<br />
stress contre-productives.<br />
Dans le cadre de ses développements<br />
en Chine, un industriel français fait<br />
confiance au Groupe Sopemea pour<br />
lui permettre de franchir les jalons de<br />
la certification de son produit tout en<br />
protégeant sa propriété intellectuelle.<br />
Membre du pôle de compétitivité AS-<br />
Tech Paris Région, Sopemea est au<br />
centre des développements technologiques<br />
réalisés par d’autres membres<br />
bénéficiant de son assistance et ses<br />
conseils lors des phases de développement.<br />
Les ambitions de PME sont<br />
secondées par des experts capables<br />
d’accompagner les équipes techniques<br />
dans leurs développements en<br />
leur évitant de nombreux écueils !<br />
Plus que jamais, le Groupe Sopemea<br />
est au cœur de la supply chain de l’aéronautique<br />
et s’affirme en qualité de<br />
partenaire industriel privilégié.<br />
Description des prestations proposées par le Groupe Sopemea<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 56
Dossier<br />
Entretien<br />
Le CND, partie intégrante des essais<br />
dans l’aéronautique<br />
Directeur général d’Apave Aeroservices (groupe Apave) et directeur d’exploitation de l’activité aérospatiale<br />
du groupe pour Sud Europe, Gérard Laporte a, au travers de ces deux activités, fortement recours<br />
au contrôle non destructif (CND). Complémentaire aux opérations d’essais en environnement de Sopemea,<br />
ce métier occupe aujourd’hui une place prépondérante dans l’exploitation d’un aéronef ; mais<br />
il joue aussi un rôle croissant dans les phases de conception et de certification des appareils.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
Vous exercez deux fonctions au<br />
sein du groupe Apave. Quelles sontelles<br />
?<br />
Gérard Laporte<br />
J’exerce en effet deux fonctions bien distinctes.<br />
En premier lieu, je suis directeur<br />
général d’une filiale du groupe Apave appelée<br />
Apave Aeroservices. Il s’agit d’une<br />
structure de services et d’accompagnement<br />
à l’industrie aéronautique, aux<br />
autorités civiles et militaires ainsi qu’aux<br />
exploitants d’aéronefs, compagnies aériennes,<br />
affréteurs. Les activités d’Apave<br />
Aeroservices concernent l’exploitation<br />
de l’avion, la formation des mécaniciens<br />
et l’accompagnement qualité notamment<br />
dans les phases de maintenance.<br />
En second lieu, j’occupe le poste de directeur<br />
d’exploitation de l’activité aéronautique<br />
et espace pour Apave Sudeurope.<br />
Cette direction a vu le jour lorsque<br />
le groupe Apave a décidé de créer une<br />
ligne produit aéronautique et espace<br />
dans le cadre de son plan stratégique<br />
2013-2016. L’idée était de développer<br />
et de proposer des compétences<br />
fortes dans ce secteur industriel pour<br />
répondre aux attentes de nos clients.<br />
A l’instar des deux autres lignes produit<br />
– nucléaire et oil & gas – mises en avant<br />
par le groupe, Apave Sudeurope a<br />
créé une direction d’exploitation située<br />
à Toulouse qui a notamment comme<br />
clients majeurs AIRBUS et CNES.<br />
Cette direction d’exploitation s’adresse<br />
à la fois aux grands constructeurs aéronautiques<br />
mais aussi aux PME sous<br />
traitantes et propose des prestations<br />
dans l’assurance qualité, la surveillance<br />
des processus de fabrication et<br />
l’inspection de produits ou d’équipements<br />
pour en déclarer la conformité.<br />
Sur quels projets industriels avezvous<br />
travaillé, par exemple ?<br />
Nous avons été sollicités par AIRBUS<br />
pour la chaîne de montage de l’A350,<br />
et plus particulièrement pour valider<br />
sa conception et pour en déclarer la<br />
conformité avant mise en service eu<br />
égard aux exigences de la sécurité<br />
du travail et aux contraintes ergonomiques.<br />
Nous avons également collaboré<br />
avec AIRBUS sur l’avion luimême<br />
en procédant à des opérations<br />
de contrôle non destructif lors des<br />
phases d’essais de qualification. Ces<br />
opérations concernaient tout particulièrement<br />
l’inspection des voilures en<br />
matériaux composites.<br />
En quoi peut-on dire que vos compétences<br />
en matière de CND et le<br />
savoir-faire de Sopemea dans les<br />
essais en environnement sont complémentaires<br />
?<br />
Dans ses laboratoires de Vélizy (Yvelines),<br />
en région parisienne, Sopemea<br />
réalise des essais souvent fonctionnels<br />
en environnement, comme par<br />
exemple les essais réalisés sur le train<br />
d’atterrissage de l’A380. Sopemea<br />
met en sollicitation des équipements<br />
critiques lors des phases de qualification<br />
pour lesquels nous réaliserons<br />
en phase d’exploitation un programme<br />
de contrôle non destructif afin de déclarer<br />
leur maintien en service. Nos<br />
opérations sont effectuées soit chez<br />
le client soit dans notre laboratoire de<br />
Toulouse.<br />
Après les essais de caractérisation effectués<br />
en laboratoire chez Sopemea,<br />
Apave peut poursuivre les investigations<br />
en participant à la déclaration de la<br />
conformité de l’équipement, notamment<br />
dans le cadre des exigences de la réglementation<br />
européenne (normes CE).<br />
C’est dans ce sens que nous sommes<br />
effectivement très souvent complémentaires.<br />
Comment a évolué votre métier – le<br />
CND – dans le secteur de l’aéronautique<br />
?<br />
Le contrôle non destructif est devenu<br />
un test important. Ces moyens sont<br />
aujourd’hui beaucoup utilisés dans le<br />
secteur aéronautique, que ce soit en<br />
phase de qualification, d’exploitation<br />
et de maintenance, afin de justifier le<br />
maintien des aéronefs en condition<br />
opérationnelle. Ainsi, Apave a développé<br />
des compétences fortes en<br />
CND aéronautique où les exigences<br />
sont très élevées, fixées par des référentiels<br />
Nadcap (USA) et EN 9100<br />
(Europe), mais aussi par les constructeurs<br />
comme AIRBUS, SAFRAN,<br />
DASSAULT à travers des agréments<br />
spécifiques. Ces agréments sont nécessaires<br />
pour intervenir sur la validation<br />
des pièces neuves mais aussi sur<br />
des pièces après réparation et avant<br />
remontage sur avion.<br />
À titre d’exemple, nous avons utilisé<br />
des moyens de CND sur deux projets<br />
récents.<br />
Le premier concernant l’AIRBUS A350<br />
sur lequel Apave a réalisé des inspections<br />
par ultrasons et courant de<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 57
Dossier<br />
Foucault afin de vérifier après les essais<br />
dynamiques, la résistance et le comportement<br />
des voilures en composite.<br />
Pour un autre projet encore en cours,<br />
nous réalisons des opérations de CND<br />
afin de caractériser, lors du démontage<br />
des cellules d’essais de l’AIRBUS A380,<br />
différentes pièces composant l’appareil.<br />
Comment voyez-vous votre métier<br />
dans les prochaines années ?<br />
Parmi les grandes évolutions que<br />
connaît notre domaine de compétences<br />
figurent les rapports entre donneurs<br />
d’ordres et sous-traitants. De plus en<br />
plus, nous constatons que les opérations<br />
de contrôle ont désormais lieu<br />
plus en amont. Nous sommes d’ailleurs<br />
aujourd’hui de plus en plus sollicités<br />
pour valider la conception d’équipements<br />
et non plus seulement en phase<br />
de montage ou d’exploitation.<br />
Ainsi, le contrôle CND est intégré très<br />
tôt dans la chaîne de conception pour<br />
prendre en compte notamment les<br />
contraintes liées à la maintenance.<br />
C’est aussi dans ce sens que nos<br />
équipes d’ingénieurs travaillent déjà<br />
sur le programme de construction à<br />
Kourou du pas de tir du nouveau lanceur<br />
Ariane VI.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Gérard Laporte >><br />
Curriculum vitae<br />
Ingénieur INSA Toulouse –<br />
Promotion 1977<br />
Après une première expérience<br />
à l’international, Gérard Laporte<br />
intègre le groupe Apave<br />
– en 1982, il prend la direction<br />
de l’agence d’Agen,<br />
– en 1997, il prend la direction<br />
de l’agence de Toulouse,<br />
– en 2001, il devient directeur<br />
d’exploitation de la région Midi-Pyrénées,<br />
– en 2014, il devient directeur<br />
des activités aéronautiques et<br />
spatiales,<br />
– en 2015, il est nommé directeur<br />
général d’Apave Aéroservices.<br />
Programme<br />
La maintenance programmée :<br />
composante essentielle<br />
de la sécurité<br />
Pour garantir que les caractéristiques inhérentes de sécurité et fiabilité<br />
d’un avion sont maintenues pendant l’exploitation commerciale,<br />
la réglementation impose l’établissement par le constructeur<br />
d’un programme de maintenance. Il existe un moyen de conformité<br />
universellement reconnu à cette fin par l’autorité : le processus<br />
Maintenance Review Board (MRB).<br />
Qu’est-ce que le MRB ?<br />
Pour développer ce programme d’inspection<br />
et les tâches de maintenance<br />
correspondantes, les constructeurs<br />
s’appuient pour la plupart sur une méthode<br />
appelée le MSG-3 (Maintenance<br />
Steering Group). Fidèle à l’esprit de la<br />
première règle d’entretien aéronautique<br />
édictée en 1930 – « les instruments<br />
et les équipements devront être<br />
révisés à intervalles suffisants pour<br />
assurer leur fonctionnement correct à<br />
tout moment » – mais perfectionnée et<br />
amendée au fil de l’expérience acquise<br />
et des évolutions réglementaires, la<br />
méthodologie MSG-3 repose sur une<br />
organisation à deux étages :<br />
• un comité directeur (Industry Steering<br />
Committee),<br />
• des groupes de travail communs<br />
constructeurs-opérateurs-autorités<br />
(Maintenance Working Group),<br />
Le processus du MRB consiste en une<br />
analyse logique des défaillances fonctionnelles<br />
et des dommages accidentels<br />
ou liés à l’environnement complétée<br />
par un examen de leurs causes et<br />
conséquences et un programme d’entretien<br />
par tâches pour les éviter avec<br />
pour objectif d’assurer une exploitation<br />
optimale des aéronefs en termes de<br />
sécurité, d’opérabilité et d’économie.<br />
Les travaux sont menés conjointement<br />
par les trois parties concernées :<br />
constructeurs, exploitants et autorités.<br />
Quel est le rôle d’OSAC dans<br />
le processus MRB ?<br />
C’est à ce titre et dans le cadre de missions<br />
en sous-traitance pour l’EASA<br />
(European Aviation Safety Agency),<br />
qu’OSAC est impliqué dans les processus<br />
MRB de plusieurs constructeurs<br />
dans le monde : Airbus, Bombardier,<br />
COMAC, Dassault, Embraer,<br />
Gulfstream, Mitsubishi…<br />
Qualifiés et habilités par l’EASA, cinq<br />
inspecteurs du pôle DOEA d’OSAC<br />
apportent leur expertise et leur support<br />
technique en tant que « MRB Advisor »<br />
au sein des groupes de travail (Maintenance<br />
Working Group).<br />
Tout en s’assurant que le processus et<br />
les procédures MSG3 sont bien respectés,<br />
ils interviennent tout au long<br />
du processus pour faire part de leurs<br />
remarques ou demander des mises<br />
à jour ou modifications dans les méthodes<br />
appliquées ou dans les documents<br />
techniques fournis. « À l’issue<br />
de chaque réunion d’un groupe de<br />
travail, l’inspecteur d’OSAC rédige<br />
un compte rendu transmis au Project<br />
Change Manager EASA en charge du<br />
programme avion concerné », précise<br />
Alexandre Guitard, inspecteur du Pôle<br />
DOEA d’OSAC.<br />
Cas précis du F5X<br />
Parce que la validation du MRB conditionne<br />
l’obtention du Certificat de Type<br />
d’un appareil, les processus de certi-<br />
© Dassault Aviation<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 58
Dossier<br />
fication de l’avion et d’élaboration du<br />
programme de maintenance sont menés<br />
en parallèle auprès des autorités<br />
de l’aviation civile dès le début de la<br />
phase de conception et bien avant la<br />
première livraison commerciale.<br />
Ainsi, bien que le Falcon 5X n’a pas<br />
encore effectué son premier vol et que<br />
son entrée en service n’est prévue<br />
qu’en 2017, le processus MRB est déjà<br />
en cours. Etalé sur plusieurs années,<br />
il peut impliquer une centaine de réunions<br />
de groupes de travail auxquelles<br />
s’ajoutent une quinzaine de réunions<br />
du comité directeur.<br />
Aux côtés de l’équipe technique de<br />
l’avionneur et éventuellement de ses<br />
sous-traitants, d’au moins trois représentants<br />
des opérateurs d’avions<br />
d’affaires et des représentants des autorités<br />
auprès desquelles l’avionneur<br />
souhaite faire certifier l’avion (FAA et<br />
EASA), Alexandre Guitard, inspecteur<br />
d’OSAC en charge de ce programme,<br />
participe à deux groupes de travail<br />
concernant l’avionique et les aspects<br />
environnementaux.<br />
En quoi consiste l’action<br />
d’un groupe de travail ?<br />
En s’appuyant sur le Policy and Procedures<br />
Handbook (PPH), référentiel<br />
édité pour chaque type d’avion et<br />
la liste des Maintenance Significant<br />
Items (MSI), le groupe de travail passe<br />
en revue et analyse les sujets proposés<br />
par l’avionneur. Après une présentation<br />
technique du système, les différents<br />
cas de pannes son analysés.<br />
Selon le niveau de criticité déterminé<br />
(sécuritaire, opérationnel, économique),<br />
une proposition de procédure<br />
de maintenance est proposée, associée<br />
à un intervalle de vérification. Les<br />
participants peuvent demander des<br />
précisions sur un détail du système<br />
présenté, sur son fonctionnement ou<br />
encore contester un intervalle ou une<br />
hypothèse de travail.<br />
« Concrètement, l’une des récentes<br />
réunions de groupe a passé en revue<br />
le système de fonctionnement des toilettes<br />
chimiques montées sur le F5X.<br />
Ce système étant similaire à celui monté<br />
sur le F7X, une revue a été faite en<br />
tenant compte des expériences des<br />
différents opérateurs. Quelques modifications<br />
mineures ont été apportées à<br />
la présentation proposée et le sujet a<br />
été validé par l’ensemble des représentants<br />
», explique Alexandre Guitard.<br />
« Une fois que tous les intervenants<br />
sont d’accord avec tous les aspects<br />
traités (explication technique détaillée,<br />
analyse de criticité, procédures de<br />
maintenance et intervalles proposés),<br />
le sujet est validé, soumis au comité directeur<br />
pour approbation formelle puis<br />
versé au Maintenance Review Board<br />
Report (MRBR) », poursuit-il.<br />
Le rapport MRB (MRBR)<br />
Ce rapport fournit aux opérateurs le programme<br />
minimum et initial de l’avion,<br />
avec les tâches et leur fréquence d’application<br />
pour les moteurs, les systèmes<br />
et la structure. L’objectif de ce document<br />
est de servir de base à l’élaboration par<br />
chaque exploitant de son propre programme<br />
de maintenance qui sera approuvé<br />
par les autorités de son pays.<br />
Conclusion<br />
Parce ce qu’il se nourrit des travaux des<br />
groupes de travail de l’ensemble des<br />
programmes aéronautiques d’envergure<br />
et du retour d’expérience en exploitation,<br />
le référentiel MSG-3 est un document<br />
évolutif qui s’affine parallèlement<br />
aux progrès techniques des avions et<br />
au perfectionnement des méthodes utilisées.<br />
Le MRB est donc un processus<br />
dit « vivant » : l’expérience en service et<br />
les évolutions de design au fil de la vie<br />
de l’avion sont considérées pour faire<br />
évoluer les instructions du MRBR afin<br />
de maintenir les objectifs initiaux.<br />
Au-delà du strict maintien de la navigabilité,<br />
le MRB vise à assurer un niveau<br />
de sécurité optimal, garantir la disponibilité<br />
de l’avion et enfin encadrer les<br />
coûts de la maintenance ; trois enjeux<br />
majeurs tant pour les constructeurs<br />
que pour les opérateurs.<br />
Sandrine Vacher<br />
(consultante communication<br />
aéronautique)<br />
OSAC est habilité par arrêté ministériel à exercer des missions d’expertise, d’instruction, de contrôles et de vérifications et<br />
à délivrer des documents relatifs à la navigabilité. OSAC intervient soit en tant que partie de l’Autorité, soit par délégation,<br />
soit en sous-traitance de la Direction générale de l’aviation civile. Concernant le MRB, les inspecteurs d’OSAC interviennent<br />
sur sollicitation de l’EASA dans le cadre de missions dites « secondment of expert ».<br />
Les exigences réglementaires<br />
Elles sont établies pour satisfaire le niveau de sécurité établi par l’OACI au niveau mondial. Chaque pays édicte ses règles<br />
de navigabilité, mais les deux plus importantes sont les JAR (Joint Aviation Requirements) établis par les JAA (Joint Aviation<br />
Authorities, trente-trois pays européens membres de l’EASA) et les FAR (Federal Aviation Regulations) établis par la FAA<br />
américaine. Ces règles de navigabilité portent non seulement sur la conception de l’avion, mais aussi sur les opérations et<br />
la maintenance pendant toute la durée de l’exploitation commerciale de l’avion.<br />
Les exigences à respecter intègrent des éléments de la certification de type de l’avion, des instructions pour le maintien<br />
de la navigabilité en exploitation (JAR 25 appendice H) et des exigences découlant de la réglementation opérationnelle<br />
(JAR OPS 1, JAR OPS 66, JAR 145 et JAR 147). Les exigences de la certification de type s’assurent que la conception est<br />
conforme aux niveaux de sécurité recherchés. La démonstration de conformité doit être faite avant que le certificat de type<br />
ne soit délivré.<br />
Cinq chapitres sont concernés :<br />
• la résistance au dommage et le comportement en fatigue<br />
de la structure (JAR 25.571),<br />
• les matériaux utilisés (JAR 25.603),<br />
• l’accessibilité des zones de l’avion (JAR 25.611),<br />
• les équipements, systèmes et leur installation (JAR 25.1309),<br />
• les instructions de maintien de la navigabilité (JAR 25.1529).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 59
Les essais aggravés :<br />
Dossier<br />
Les instructions de maintien de la navigabilité (appendice H des JAR 25) visent à assurer que les instructions et limites de<br />
maintenance sont bien établies en relation avec les travaux de la certification de type. Elles doivent être préparées par le<br />
constructeur avant la première livraison commerciale.<br />
Elles comportent deux paragraphes importants :<br />
• le paragraphe H 25.3 : a) Manuel de maintenance avion, b) instructions de maintenance, c) à g) portes d’accès, inspections<br />
techniques, traitement de protection, fixations structurales, outillages spéciaux,<br />
• le paragraphe 25.4 : limitations de navigabilité, éléments à vie-sûre, ALI et CMR.<br />
Les exigences opérationnelles visent à s’assurer que les caractéristiques inhérentes de fiabilité de l’avion sont maintenues<br />
pendant l’exploitation commerciale. Elles sont établies par le pays d’immatriculation de chaque avion.<br />
Elles comprennent quatre sections :<br />
• JAR OPS1, section 1, sub M (pour maintenance),<br />
• JAR 66, personnel de certification (maintenance),<br />
• JAR 145, organisation approuvée de maintenance,<br />
• JAR 147, organisation approuvée de formation à la maintenance.<br />
Lexique<br />
EASA : European Aviation Safety Agency<br />
FAA : Federal Aviation Authority<br />
OACI : Organisation de l’Aviation Civile Internationale<br />
MSG : Maintenance Steering Group<br />
MSI : Maintenance Significant Items<br />
MWG : Maintenance Working Group<br />
Source<br />
N° 564 du magazine « La jaune<br />
et la rouge » – avril 2001<br />
Inspecteurs du pôle DOEA<br />
d’OSAC en charge du MRB.<br />
Certificat de Type : document certifiant qu’un avion ou un équipement<br />
répond à un ensemble de spécifications garantissant sa navigabilité.<br />
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découverte d’un an<br />
DOSSIER<br />
Dégradabilité des<br />
matériaux<br />
Page 16<br />
DOSSIER<br />
Compatibilité<br />
électromagnétique<br />
La CEM aujourd’hui ...<br />
Page 15<br />
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DOSSIER<br />
Page 46<br />
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ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
Les logiciels de simulation<br />
Page 10<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
N° 107 JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
Les nouveaux usages<br />
des capteurs dans les essais.<br />
Page 11<br />
Numéro spécial MesurexpoVision<br />
Page 48<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
N° 108 OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />
où en sommes-nous ?<br />
PRODUITS & TECHNOLOGIES<br />
Les nouveaux outils<br />
de mesure<br />
Mesurer la qualité, l’humidité et la<br />
température de l’air.<br />
Page 30<br />
Page 14<br />
N° 109 JANVIER, FEVRIER, MARS 2012 TRIMESTRIEL 20 €<br />
ÉTALONNAGE<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
Système d’instrumentation<br />
analytique<br />
Page 20<br />
Page 30<br />
Quelles mesures dans<br />
l’analyse industrielle ?<br />
Cet abonnement peut être pris en compte dans vos frais généraux ou votre budget formation<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 60
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Formation<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 62
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
Répertoire des annonceurs<br />
ALTAIR ........... 3 e de couverture<br />
ARENIUS ................................9<br />
ASTE .....................................61<br />
AUTOCLAVE MAXITECH .....20<br />
BE SCAN ...............................13<br />
CAD INTEROP ........................6<br />
CENTRE D'ESSAIS<br />
DYNAMIQUES ......................21<br />
CETIM ...................................29<br />
Dossier<br />
Moyen d’essai de mesure dans le sud-ouest de la France :<br />
le cas des satellites et de l’espace<br />
Mesures et méthodes de mesure<br />
Spécial Enova Paris 2015 :<br />
Les techniques de mesures en production (capteurs, palpeurs, mesures<br />
sans contacts,...) et les outils d’analyse vibratoire ou acoustique<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Dossier spécial Automobile :<br />
Moyens d’essais et virtualisation des essais dans l’automobile :<br />
état du marché et solutions<br />
Simulation en production :<br />
Les logiciels pour la fabrication additive et impression 3D<br />
FORUM TERATEC ................27<br />
GANTNER<br />
INSTRUMENTS .....................33<br />
IMPLEX .................................25<br />
JOHNE & REILHOFER .........17<br />
LEDENT ................................21<br />
M+P INTERNATIONAL ..........15<br />
MATANDSIM .........................25<br />
MEGGITT ..............................23<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
www.mrj-presse.fr<br />
(la rédaction n’est pas responsable des documents qui lui<br />
sont adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas<br />
retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
Comité de rédaction :<br />
Raymond Buisson, Adbérafi Charki (Istia), Bernard Colomiès (Sopemea<br />
- ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-Claude Frölich<br />
(ASTE); Olivier Guillon (MRJ), Henri Grzeskowiak (HG Consultant),<br />
Michel Roger Moreau (Gamac - ASTE), Joseph Merlet (ASTE), Lambert<br />
Pierrat (LJ Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo), Philippe<br />
Sissoko (LCIE), Pierre Touboul (Onera)<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Alain Bettacchioli (Thales Alenia Space Cannes), Philippe<br />
Birr (Sopemea), Fabrice Bonnaudin (IMS), Bernard Colomies<br />
(Sopemea), Sébastien Dautremepuich (Sopemea), Nathalie<br />
Geffroy (Sopemea), L.-A. Nouët (ISAE-ENSMA), Mathieu<br />
Oyharcabal (Rescoll), Guillaume Perchet (Nexeya), Jean-Paul<br />
Prulhière (Metexo), Éric Royer (Turbomeca), Gilles Ruffie<br />
(IMS), Carole Treffot (Sopemea), Jennifer A. Segui (Comsol),<br />
Sandrine Vacher (Osac)<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture : Nord Compo<br />
Photo couverture : Philippe Birr<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Camille Laurès (abonnement@essais-siimulations.com)<br />
www.essais-simulations.com<br />
Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />
Prix au numéro : 20 €<br />
Règlement par chèque bancaire à l’ordre de<br />
MRJ<br />
(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />
COMSOL ........ 2 e de couverture<br />
CONGRÈS INTERNATIONAL<br />
DE MÉTROLOGIE ................20<br />
DBVIB ....................................11<br />
ELTEC ...................................37<br />
ENOVA ..................................31<br />
ESI GROUP .... 4 e de couverture<br />
MSC SOFTWARE ...................7<br />
MESURES ET TESTS ...........63<br />
OMEGA ENGINEERING .........5<br />
SIMUTEC ..............................12<br />
SYMETRIE ..............................8<br />
THIOT INGENIERIE<br />
....................2 (face Sommaire)<br />
Trimestriel - N° 121<br />
Juin 2015<br />
Editeur : MRJ<br />
SARL au capital de 50 000 euros<br />
54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />
RCS Paris B 491 495 743<br />
TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />
N° ISSN : 2103-8260<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Imprimeur : PAUKER HOLDING KFT<br />
Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />
à l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 64
2015 European Altair Technology Conference<br />
September 29 - October 1 Paris, France<br />
ATC 2015<br />
PARIS<br />
altairatc.com/europe<br />
Join the largest industrial conference<br />
on numerical simulation!<br />
At the heart of engineering, applying scientific knowledge, mathematics,<br />
and ingenuity to develop solutions for technical, societal and commercial<br />
problems gets us out of bed in the morning. The energy and passion that fills<br />
the room of engineering and industry professionals here at ATC is expressed<br />
through the exchange of knowledge, information, ideas and stories about<br />
the many facets of applying simulation early and often to synthesize<br />
and optimize designs, processes, and decisions for improved business<br />
performance.<br />
The 2015 ATC will focus on key topics where numerical simulation<br />
helps innovation in product development:<br />
• Performance Optimization<br />
• Lightweight Design<br />
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Réduire l’impact sur l’environnement.<br />
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