Essais & Simulations n°118
Le rôle des capteurs dans les essais
Le rôle des capteurs dans les essais
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Edito<br />
Déjà trente ans d’essais !<br />
En octobre 1984 sortait de l’imprimerie l’ancêtre du magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />
Edité par l’Association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement<br />
(ASTE), le premier numéro de La Revue des laboratoires d'essais assurait<br />
chaque trimestre la diffusion des informations sur l’activité de l’association mais aussi de toute<br />
une profession ; l'objectif étant d'informer tous les acteurs du milieu des essais et de la mesure<br />
des évolutions ainsi que des nouveautés dans un domaine à la fois vaste (touchant la R&D,<br />
la qualification, l’industrialisation…) et en constante mutation… et ce jusqu’à l’arrivée de la<br />
simulation.<br />
A mi-parcours, afin de mieux s’adapter à la réalité changeante de l’organisation du monde des<br />
essais et de se rapprocher du monde industriel, la revue a été rebaptisée <strong>Essais</strong> Industriels. Le<br />
but ayant été de la rendre plus généraliste en y intégrant le « Dossier » que nos chers lecteurs<br />
retrouvent à chaque numéro, portant sur un thème en particulier en y abordant les problématiques<br />
et les solutions technologiques offertes à l’industrie.<br />
Puis, en octobre 2009, à l’occasion de son 100e numéro, la revue change une nouvelle fois<br />
de nom pour laisser plus de place à la simulation. <strong>Essais</strong> et <strong>Simulations</strong> devait ainsi répondre,<br />
selon les propos de Bernard Colomiès, président de l’ASTE de l’époque, à « l’évolution des<br />
techniques, en particulier l’apparition des simulations numériques des contraintes environnementales<br />
sur les structures. Ainsi, en abordant tous les aspects techniques de la simulation<br />
numérique aux essais, la revue ne s’adressera pas seulement aux techniciens et ingénieurs<br />
de laboratoires, et à leurs fournisseurs de matériels, mais aussi aux ingénieurs de bureaux<br />
d’études auxquels il incombe de mettre en œuvre les calculs nécessaires dans la phase de<br />
conception d’équipements, pour la prise en compte de l’environnement mécanique, climatique<br />
et électromagnétique. »<br />
Une manière de s’adapter et de pérenniser un titre bien décidé à toujours fournir les précieuses<br />
informations qu’attendent chaque trimestre ses fidèles lecteurs. Et ses quelque sept-cents<br />
articles publiés depuis sa création ne sont que le début d’une longue série… en attendant<br />
de voir ce que les prochaines grandes évolutions technologiques nous réserveront les trente<br />
prochaines années.<br />
Michel-Roger Moreau et Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 1
TERMOGRAPHIE INFRAROUGE<br />
APPLICATIONS R&D<br />
Thermographie active<br />
Thermographie spectrale<br />
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Thermographie automatisée<br />
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Qualité Allemande ‐ Logiciel en langue française<br />
Accompagnement et services personnalisés :<br />
Définition du besoin ‐ Configuration du système<br />
Formation<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 2
Sommaire<br />
Actualités<br />
Sepem Toulouse : deuxième ! ...................................4<br />
L’ASTE et l’Insa CVL organisent<br />
ensemble Astelab et AVE ........................................6<br />
CNPP étend ses activités d’essais feu<br />
aux dispositifs de désenfumage ...............................6<br />
Un état des lieux de la DGA ....................................8<br />
Sensibiliser, promouvoir et stimuler<br />
la simulation numérique .........................................11<br />
Dossier<br />
L'INTERVIEW : Les capteurs :<br />
source d’innovation majeure .................................38<br />
Nouveaux capteurs infrarouge miniatures<br />
multivoies de mesure<br />
de température sans contact .................................42<br />
Dispositif de mesure rapide de température<br />
par Thermocouple ................................................48<br />
Mieux appréhender les transferts thermiques<br />
par des outils de mesure fiables ...........................54<br />
Mecaclim<br />
Capteurs miniatures de température<br />
sans fils pour suivi d’essais ..................................55<br />
Coefficient de variation du dommage par fatigue -<br />
Approximation de la fonction de Crandall & Mark .....14<br />
Mesures et Méthodes de mesure<br />
Spécial Enova Paris<br />
Enova Paris, l’événement<br />
de la mesure de la rentrée ......................................16<br />
Vérifier avec exactitude la propreté d’un fluide ........22<br />
Estimer la durée de vie des plaquettes<br />
d’usinage à partir de données de dégradation ......24<br />
<strong>Essais</strong> et Modélisations<br />
Vie de l’ASTE<br />
Assemblée générale de l’ASTE ................................61<br />
Outils<br />
Programme des formations .......................................62<br />
Agenda .......................................................................63<br />
Répertoires des annonceurs ....................................64<br />
Du PLM au SLM<br />
Comment faire du PLM<br />
un levier de performance ? ...................................29<br />
Siemens toujours leader<br />
du classement de CIMdata ....................................30<br />
Aller plus loin que le PLM avec le SLM ..................31<br />
Avis d’expert<br />
Dependence of the coefficient of thermal expansion<br />
(CTE) of reinforced resins on thermal cycles .........33<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la revue partenaire exclusive<br />
de l’ASTE (Association pour le développement<br />
des sciences et techniques de l’environnement).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 3
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Cadesis acquiert Abisse et se renforce<br />
dans la CAO<br />
Le groupe Cadesis, éditeur et intégrateur<br />
expert de solutions logicielles<br />
CAO / PLM / BI auprès des PME / ETI<br />
et Grands Comptes industriels, a mis<br />
la main sur la société Abisse, effectuée<br />
le 8 juillet dernier. Avec 10 M€ de<br />
chiffre d’affaires, le groupe Cadesis<br />
(70 personnes) poursuit sa conquête<br />
de ce marché. Il s’agit, à présent, pour<br />
le groupe Cadesis de déployer son<br />
savoir-faire et ses compétences sur<br />
le cycle complet de la vie des produits<br />
pour une palette étendue de tailles<br />
d’entreprises. C’est là que se situe<br />
la priorité du Groupe afin d’accompagner<br />
les sociétés dans leurs projets<br />
stratégiques de transformation et d’innovation.<br />
Événement<br />
Sepem Toulouse : deuxième !<br />
Deux ans après le succès de sa première édition toulousaine,<br />
le salon Sepem Industries revient du 23 au 25 septembre dans<br />
le sud-ouest de la France avec la même ambition : répondre à<br />
toutes les attentes techniques de ses visiteurs et ce en un temps<br />
optimisé.<br />
Création d’une joint-venture dans<br />
les CND<br />
Le Groupe Institut de Soudure et<br />
Comex Nucléaire, filiale d’Onet<br />
Technologies, ont créé cet été une<br />
co-entreprise, Pinc (Pipeline Inspection<br />
Company) dans le domaine<br />
des contrôles non destructifs (CND).<br />
Cette société a pour ambition d’offrir<br />
une solution française pour contrôler,<br />
en France et à l’international, les<br />
soudures de pipelines en phase de<br />
pose dans les secteurs du pétrole et<br />
du gaz. Pinc profitera de l’expertise<br />
en CND de ses deux « parents », de<br />
leur expérience industrielle et de leurs<br />
savoir-faire respectifs (métallurgie,<br />
soudage, infrastructures gazières, Oil<br />
& Gas pour IS, systèmes automatisés<br />
et environnements contraints pour Comex<br />
Nucléaire).<br />
Delta Neu inaugure un nouveau<br />
centre d'essais<br />
L’entreprise a officiellement ouvert le<br />
13 juin dernier, à La Chapelle d’Armentières<br />
(Lille), le nouveau centre<br />
d’essais et de formation aéraulique<br />
NEU. Ce centre de pointe, appartenant<br />
au pôle NEU du groupe SFPI, a<br />
pour vocation d’effectuer essais, mesures<br />
et contrôles sur des systèmes<br />
et équipements mettant en œuvre<br />
différentes techniques d’utilisation de<br />
l’air dans l’industrie. Ce centre, l'un<br />
des plus importants en Europe dans<br />
le secteur privé, permettra de simuler<br />
toutes les solutions de traitement de<br />
l’air et de process utilisant la force aéraulique.<br />
Le centre dispose ainsi, sur<br />
une surface de 1 000 m2, de plus<br />
d’une dizaine de points de test et de<br />
simulation.<br />
Les Sepem, c’est toujours un succès<br />
! Et si l’édition toulousaine, la<br />
plus récente à ce jour, correspondait<br />
davantage à une demande explicite<br />
des clients du groupe Even Pro<br />
(organisateur des salons Sepem)<br />
qu’au concept traditionnel de ces rendez-vous<br />
semestriels (villes de taille<br />
moyenne, faciles d’accès, orientés<br />
vers des marchés régionaux etc.),<br />
elle a remporté un taux de satisfaction<br />
tout aussi impressionnant, de<br />
l’ordre de 96%.<br />
Un argument bien suffisant pour<br />
renouveler l’édition toulousaine et<br />
agrandir de manière significative<br />
(+40%) la surface d’exposition, laquelle<br />
passe de 7 000 mètres carrés<br />
en 2012 à 10 000 cette année.<br />
Hausse toute aussi importante et logique<br />
du nombre des exposants qui<br />
passe précisément de 396 à 452.<br />
« Le salon affichait déjà complet<br />
avant l’été, s’enthousiasme Philippe<br />
Dutheil, directeur des Sepem Industries.<br />
La croissance de cette édition<br />
est bien réelle mais raisonnée. Nous<br />
souhaitons en effet rester fidèles à<br />
notre concept ».<br />
Une recette qui fonctionne<br />
Ce concept, c’est celui qui repose sur<br />
de petits salons régionaux mais très<br />
techniques. « Notre principal objectif<br />
demeure la qualité de l’offre ». C’est<br />
pourquoi le salon ne badge pas les<br />
étudiants et n’acceptent que les niveaux<br />
Bac +2 de manière à privilégier<br />
les professionnels. L’idée est bien de<br />
répondre par des solutions techniques<br />
et technologiques à toutes sortes de<br />
besoins rencontrés dans l’industrie ;<br />
« il ne s’agit pas d’un salon dans<br />
lequel on se promène ou l’on prend<br />
la température du marché et on observe<br />
les tendances technologiques ;<br />
d’autres événements en France et en<br />
Europe s’en chargent parfaitement.<br />
Les Sepem sont là pour répondre à<br />
des problèmes techniques », rappelle<br />
Philippe Dutheil.<br />
Néanmoins, le directeur du Sepem<br />
précise que ce salon, situé en région,<br />
est d’envergure nationale ; les entreprises<br />
présentes sont nationales,<br />
régionales ou des filiales françaises<br />
de groupes européens ou internationaux.<br />
« Les Sepem proposent en<br />
effet une offre nationale en région et<br />
des solutions dans tous les secteurs<br />
d’activité », conclut Philippe Dutheil.<br />
L’occasion de rappeler que cette nouvelle<br />
édition toulousaine ne s’adresse<br />
pas uniquement aux acteurs et aux<br />
sous-traitants de l’industrie aéronautique<br />
mais bien à tous les domaines<br />
d’avitités.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 4
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 5<br />
© COPYRIGHT 2014 OMEGA ENGINEERING,LTD. ALL RIGHTS RESERVED
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Hexagon s’offre Vero Software<br />
Hexagon AB, fournisseur de solutions<br />
de conception, de mesure et de visualisation,<br />
a annoncé l'acquisition<br />
de Vero Software, éditeur de logiciels<br />
pour la fabrication et la conception<br />
assistée par ordinateur (CAO/FAO).<br />
Cette acquisition renforce l'offre de<br />
logiciels de Hexagon et permet de<br />
combler l’écart entre le fait de fournir<br />
des données entièrement exploitables<br />
tout en étendant la portée du développement<br />
récent de MMS (logiciels<br />
de planification de la métrologie) en<br />
y incluant CAM (logiciel de planification<br />
de la production). Implanté au<br />
Royaume-Uni, Vero software bénéficie<br />
d’un portefeuille composé de plusieurs<br />
marques telles qu’Alphacam,<br />
Cabinet Vision, Edgecam, Radan,<br />
SurfCam Visi, et WorkNC.<br />
Akka Technologies récompensé<br />
sur Eurosatory<br />
Real Fusio, filiale du groupe Akka<br />
Technologies spécialisée dans les<br />
solutions 3D, a remporté le Concours<br />
de l’innovation simulation défense<br />
(SIMDEF) avec 3D Juump, un logiciel<br />
de visualisation et d’optimisation<br />
des données 3D. Développé à partir<br />
de technologies brevetées, ce logiciel<br />
permet de visualiser, analyser, optimiser,<br />
et échanger des données issues<br />
de fichiers CAO et 3D. Les équipes<br />
de développement de Real Fusio ont<br />
réalisé une interface intuitive, pouvant<br />
s’installer sur tout type d’ordinateur.<br />
Se déroulant à l’occasion d’Eurosatory,<br />
ce concours met en lumière les<br />
innovations technologiques dans le<br />
secteur de la défense.<br />
Tests concluants pour le démonstrateur<br />
du SpacePlane d’Airbus<br />
Defence and Space<br />
Ces tests réalisés en mai dernier ont<br />
validé les conditions de vol dynamique<br />
rencontré en fin de vol après un retour<br />
depuis l’espace. Réalisés avec le soutien<br />
du « Singapore Economic development<br />
Board », ces tests se sont<br />
déroulés à 100 kilomètres au large<br />
de Singapour avec une flotte de sept<br />
bateaux. Réalisé en partenariat avec<br />
Hope Technik et Airbus Group Innovations,<br />
le démonstrateur à l’échelle 1:4<br />
utilisé a été largué d’une hauteur d’environ<br />
3 000 mètres. Il a ensuite effectué<br />
une descente de retour vers le sol<br />
en étant piloté depuis la barge, avant<br />
de terminer son vol en mer et d’être<br />
récupéré quelques heures plus tard.<br />
Colloques<br />
L’ASTE et l’Insa CVL organisent<br />
ensemble Astelab et AVE<br />
L’Association pour le développement<br />
des sciences et techniques de l’environnement<br />
(ASTE) et l’Insa Centre<br />
Val de Loire, organiseront du 18 au<br />
20 novembre 2014, dans les locaux<br />
de l’école, à Blois, un colloque « académique<br />
» sur l’analyse vibratoire<br />
expérimentale (AVE 2014), et un colloque<br />
« industriel » : Astelab 2014.<br />
Associé à ces deux colloques, un<br />
salon «Astelab 2014 » est organisé<br />
afin de mieux faire connaître les différents<br />
acteurs du domaine, leurs produits<br />
et leurs services. Ce salon est<br />
dédié aux fabricants et aux vendeurs<br />
de capteurs pour les essais mécaniques,<br />
de moyens d’essais statiques<br />
et dynamiques ainsi que du matériel<br />
d’acquisition de données. Le salon<br />
s’adresse également aux laboratoires<br />
Sécurité<br />
CNPP étend ses activités d’essais<br />
feu aux dispositifs de désenfumage<br />
Déjà actif dans la réalisation d’essais<br />
mécaniques sur les DAS (volets, clapets...)<br />
pour la marque NF, CNPP a<br />
investi une nouvelle fois dans un four<br />
pour la réalisation d’essais de résistance<br />
au feu. Cette acquisition permettra<br />
au centre spécialisé dans la<br />
prévention et la maîtrise des risques<br />
de proposer à ses clients une gamme<br />
complète d’essais (mécanique et résistance<br />
au feu), avec la remise d’un<br />
rapport d’essais et d’un procès verbal<br />
de classement. D’autre part, CNPP<br />
sera en mesure d’offrir une expertise<br />
plus forte sur les essais de résistance<br />
au feu. Enfin, le Laboratoire est désormais<br />
notifié par la commission<br />
Européenne selon les normes EN 15<br />
650 et EN 12 101-8.<br />
d’essais, aux éditeurs et distributeurs<br />
de logiciels de simulation sans oublier<br />
les entreprises de service en calcul<br />
mécanique.<br />
Cet événement se présente comme<br />
une occasion unique pour tous<br />
de partager leur savoir-faire, leurs<br />
connaissances, leurs méthodes et<br />
leurs moyens, sans compter les retours<br />
d’expérience et mise en pratique<br />
des technologies.<br />
Réactivité dans la mise en œuvre<br />
des essais<br />
Parmi les essais réalisés par le laboratoire,<br />
notons que CNPP évalue<br />
l’étanchéité aéraulique (aux gaz),<br />
l’étanchéité au feu et l’isolation thermique<br />
sur les clapets. Trois phases<br />
d’essais sont réalisés sur les volets<br />
mono-compartiment : les essais<br />
d’étanchéité (selon l’EN 1751), les<br />
essais de cyclage et les essais à température<br />
élevée. <br />
Plus précisément, les caractéristiques<br />
techniques du four sont les<br />
suivantes : les dimensions sont de<br />
3m x 3m x 3m, la température atteint<br />
plus de 1 100°C et la montée en<br />
température suit une courbe normalisée<br />
(courbe ISO 834 / EN NF 1363-<br />
1) pilotée par l’alimentation de huit à<br />
douze bruleurs propane. Une légère<br />
surpression est maintenue dans le<br />
four et réglée à l’aide d’un volet installé<br />
sur la cheminée.<br />
C<br />
M<br />
J<br />
CM<br />
MJ<br />
CJ<br />
CMJ<br />
N<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 6
Maîtrisez et tracez vos<br />
essais en toute simplicité<br />
1 Définir le banc d’essai<br />
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Enceintes climatiques & thermostatiques<br />
Caractérisation et<br />
vérification des<br />
enceintes<br />
climatiques<br />
et<br />
3 Positionner les sondes thermostatiques<br />
TM<br />
2 Sélectionner les enceintes 5<br />
Selon les normes<br />
FD X 15-140 et<br />
ISO 60068-3 (5,6,7 et 11)<br />
4<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 7
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Perspectives<br />
Un état des lieux de la DGA<br />
Depuis le lancement en 2008 de la révision générale des politiques publiques (RGPP), la Direction<br />
générale de l’armement (DGA), à l’image de l’ensemble du ministère de la Défense, a amorcé une<br />
évolution marquée par une déflation des effectifs et un recentrage sur le cœur de métier. Acteur majeur<br />
du monde des essais en France, il était important pour la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de se pencher<br />
sur un organisme qui regroupe un nombre important de centres d’essais sur l’ensemble du territoire<br />
national. En avant-première d’un dossier spécial qui paraîtra dans le prochain numéro (n°119), voici un<br />
état des lieux de la DGA aujourd’hui.<br />
Née dans les années 50, à une période<br />
où l’État français, à l’issue de<br />
la Seconde guerre mondiale, a été<br />
confronté à la nécessité de donner une<br />
impulsion forte à l’ensemble du secteur<br />
industriel de l’armement, la DGA a traversé<br />
un demi-siècle d’histoire pour arriver<br />
en ce début de 21e siècle dans un<br />
contexte géopolitique assez différent<br />
de celui de ses débuts. Aujourd’hui la<br />
DGA est totalement intégrée au sein<br />
du ministère de la Défense et le Délégué<br />
général pour l’armement (DGA)<br />
est l’un des trois subordonnés du ministre<br />
avec le Chef d’état-major des armées<br />
(CEMA) et le Secrétaire général<br />
pour l’administration (SGA).<br />
Les missions essentielles de la DGA<br />
se déclinent suivant trois axes :<br />
• Préparer le futur des systèmes de<br />
défense,<br />
• Équiper les forces armées,<br />
• Promouvoir les exportations.<br />
Ses missions structurantes sont assurées<br />
grâce à des compétences uniques<br />
mises au service de l’État. Ainsi, dans<br />
son action de pilotage des opérations<br />
d’armement, la DGA possède une<br />
vision d’ensemble qui donne aux programmes<br />
complexes une cohérence<br />
globale dans un contexte de maîtrise<br />
des risques.<br />
La préparation de l’avenir est la mission<br />
originelle de la DGA. C’est grâce à<br />
un travail en étroite collaboration avec<br />
les forces qu’elle définit les systèmes<br />
d’armes futurs, détecte les technologies<br />
émergentes, oriente l’effort d’investissement<br />
de recherche, identifie<br />
les capacités technologiques et industrielles<br />
et enfin, développe les coopérations.<br />
À titre d’exemple, pour l’année<br />
2013, en matière d’investissement<br />
pour la recherche, la DGA a :<br />
• investi 708 M€ dans les études amont<br />
(PEA),<br />
• financé 64 projets RAPID (régime<br />
d’appui aux PME pour l’innovation<br />
duale), 39 projets Astrid (Accompagnement<br />
spécifique des travaux de recherche<br />
et d’innovation défense) dont<br />
11 incluant un partenaire PME, 140<br />
thèses dont 4 en codirection franco-britannique,<br />
14 projets FUI (Fonds unique<br />
interministériel).<br />
• s’est impliquée dans la stratégie nationale<br />
de recherche et a poursuivi son<br />
partenariat privilégié avec l’Agence nationale<br />
de la recherche (ANR), contribuant<br />
aux 9 « défis sociétaux » duaux<br />
pilotés par l’ANR et au défi Descartes<br />
sur l’autonomie énergétique.<br />
La DGA a soutenu au total 270 projets<br />
nouveaux en 2013 avec ses partenaires<br />
de la recherche (ANR, OSEO,<br />
DGCIS, Club Recherche Défense).<br />
La DGA apporte une contribution active<br />
au soutien à l’export, à travers l’animation<br />
et la coordination de l’action de<br />
l’État en liaison avec les états-majors<br />
et le réseau diplomatique. À ce titre, la<br />
DGA facilite la mission des industriels<br />
du secteur défense en apportant le<br />
soutien des forces lors de démonstrations<br />
dans les grands salons de<br />
défense. La DGA apporte également<br />
son soutien aux industriels de par sa<br />
grande connaissance de l’environnement<br />
de défense international, dans<br />
les différentes phases des projets.<br />
Dans le cadre de l’équipement des<br />
forces, la DGA est le partenaire incontournable<br />
des armées. Elle garantit la<br />
cohérence des systèmes d’armes, en<br />
assurant la maîtrise d’ouvrage d’environ<br />
80 programmes d’armement<br />
qu’elle accompagne sur l’ensemble du<br />
cycle de vie. Le respect des Dans le<br />
cadre de l’équipement des forces, la<br />
DGA est le partenaire incontournable<br />
des armées. Elle garantit la cohérence<br />
des systèmes d’armes, en assurant la<br />
maîtrise d’ouvrage d’environ 80 programmes<br />
d’armement, qu’elle accompagne<br />
sur l’ensemble du cycle de vie.<br />
Le respect des coûts et des délais est<br />
la contrainte structurante pour l’action<br />
au quotidien des équipes de programme.<br />
Au niveau coopération, la DGA est<br />
un partenaire actif qui œuvre pour<br />
une construction européenne réaliste.<br />
Ainsi de nombreux programmes d’armement<br />
sont en cours ou au stade de<br />
projet avec nos partenaires habituels<br />
que sont le Royaume-Uni, l’Allemagne<br />
et l’Italie. Par ailleurs, le retour de la<br />
France dans le commandement intégré<br />
de l’OTAN en 2009, a naturellement<br />
accéléré l’implication française<br />
dans l’organisation. Au total, la DGA<br />
est en moyenne impliquée chaque année<br />
dans plus de 80 accords internationaux.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 8
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Moyens d’action<br />
La DGA dispose actuellement d’un<br />
effectif de 10 000 personnes répartis<br />
sur 9 centres en province et un établissement<br />
parisien à Bagneux. Elle<br />
apporte une réponse concrète aux problématiques<br />
dont elle a la charge, au<br />
travers d’une fonction technique forte,<br />
disposant d’une parfaite connaissance<br />
des menaces émergentes. La DGA a<br />
mis en place de manière transversale<br />
11 pôles techniques, dont le rôle est<br />
de structurer l’activité d’expertise et<br />
d’essais, et de garantir la sécurité des<br />
biens et des personnes par le biais<br />
d’une autorité technique indépendante<br />
des directions de programme. Elle dispose<br />
également de nouveaux outils et<br />
de nouvelles méthodes pour l’élaboration<br />
et le suivi des marchés d’armement,<br />
dont un modèle de management<br />
de type CMMI (Capability Maturity Model<br />
Integration) pour lequel elle a obtenu<br />
le niveau de capacité 3. La DGA a<br />
également obtenu un renouvellement<br />
de certification ISO 9001 globale pour<br />
l’ensemble de son organisation, associé<br />
à une certification ISO 14001 de<br />
l’ensemble de ses établissements en<br />
termes d’excellence environnementale.<br />
Organisation<br />
L’organisation générale de la DGA<br />
s’appuie sur 7 directions opérationnelles,<br />
parmi lesquelles on compte en<br />
particulier la direction des opérations<br />
(DO) en charge de la conduite des programmes<br />
d’armement toutes armes<br />
confondues, et la direction technique<br />
(DT) qui coiffe l’expertise technique<br />
répartie dans les centres d’expertises<br />
et d’essais. Les anciens noms des<br />
centres (ETBS, ETCA, CEAT…) ont<br />
laissé place à des appellations explicitant<br />
plus clairement les missions et<br />
les domaines d’expertises des établissements,<br />
l’inventaire qui suit propose<br />
un passage en revue rapide des différentes<br />
entités :<br />
• DGA <strong>Essais</strong> de missiles est le leader<br />
européen dans les essais de missiles<br />
au sol et en vol, le domaine d’intervention<br />
couvre l’ensemble des systèmes<br />
d’armes tactiques et stratégiques, les<br />
bombes guidées et les torpilles. DGA<br />
Em est réparti sur 3 sites (Biscarosse<br />
ex CEL, Saint-Médard en Jalles ex<br />
CAEPE, et Toulon l’Iles du Levant),<br />
1015 personnes sont employées sur<br />
l’ensemble des 3 sites. Les missions<br />
principales de DGA Em sont centrées<br />
sur les essais au sol de propulseurs<br />
statiques et dynamiques, les essais de<br />
vieillissement, les essais sous-marins<br />
d’engins immergés, les essais en vol<br />
sur munitions guidées, et l’entrainement<br />
des forces. Les moyens d’essais<br />
de DGA Em sont totalement uniques<br />
depuis les cibles, les systèmes de<br />
lancement, de trajectographie, de télémesure<br />
et d’observation de tout type.<br />
Enfin, c’est DGA Em qui a la charge<br />
du bâtiment Monge utilisé pour le suivi<br />
de trajectographie des missiles stratégiques<br />
en partenariat avec la Marine<br />
Nationale.<br />
• DGA <strong>Essais</strong> de propulseurs (ex<br />
CEPr) est en charge des évaluations<br />
des turbomachines aéronautiques<br />
militaires et civiles. Situé à Saclay en<br />
région parisienne, DGA Ep compte environ<br />
400 personnes. Les missions de<br />
DGA Ep sont centrées sur les tests de<br />
moteurs complets en conditions sol ou<br />
altitude simulée, les composants majeurs<br />
(compresseurs et chambres de<br />
combustion), et les systèmes carburant.<br />
DGA Ep est également en charge<br />
des investigations sur les enregistreurs<br />
de vol. Côté moyens, DGA Ep dispose<br />
de laboratoires complexes, en particulier<br />
pour le conditionnement et l’extraction<br />
d’air qui visent à reproduire au<br />
plus près l’ensemble des conditions de<br />
vol des aéronefs militaires et civils en<br />
pression, débit et température.<br />
• DGA <strong>Essais</strong> en vol (ex CEV) est l’expert<br />
des essais en vol au niveau national<br />
et européen. Co-localisé sur les<br />
bases de Cazaux et d’Istres, DGA Ev<br />
regroupe environ 1000 personnes, et<br />
est en charge de l’expertise et des évaluations<br />
en vol des aéronefs militaires<br />
et civils (avions, hélicoptères, drones),<br />
ainsi que des opérations de qualification<br />
et de certification. DGA Ev assure<br />
également la formation des personnels<br />
navigants d’essais. Pour réaliser<br />
ses mission DGA Ev dispose d’une<br />
gamme importante de porteurs couvrant<br />
un large domaine de vols, ainsi<br />
que d’importants moyens de mesure<br />
embarqués et au sol (trajectographie,<br />
télémesure…).<br />
• DGA Maîtrise de l’information, né du<br />
regroupement du Celar et du LRBA sur<br />
le site de Bruz au sud de Rennes, est<br />
le centre d’expertise et d’essais pour<br />
la maîtrise de l’information, la guerre<br />
électronique et les systèmes de missiles<br />
tactiques et stratégiques. Pour<br />
ce faire, DGA Mi est spécialisé dans<br />
la gestion des problématiques associées<br />
aux systèmes de systèmes (interopérabilité,<br />
optimisation des chaînes<br />
opérationnelles), le recueil et le traitement<br />
de l’information au travers des<br />
réseaux de télécommunication et les<br />
systèmes de transmission, la sécurité<br />
des systèmes d’information et la cyber<br />
défense. DGA Mi est également en<br />
charge de l’expertise sur les capteurs<br />
militaires sensibles électroniques et<br />
optroniques (radars, infra-rouge, inertie,<br />
GPS…) et des performances des<br />
chaînes de navigations des missiles<br />
tactiques et stratégiques. DGA Mi est<br />
un centre qui compte plus de 1 200<br />
personnes et devrait atteindre 1400<br />
personnes à la fin du déploiement du<br />
plan Cyber-Défense à l’horizon 2017.<br />
DGA Mi dispose d’importants moyens<br />
d’essais et de simulation en cohérence<br />
avec ses missions.<br />
• DGA Maîtrise NRBC (ex CEB) à Vert<br />
le Petit en banlieue parisienne est le<br />
centre en charge de la défense radiologique,<br />
biologique et chimique. Ce<br />
centre apporte au MINDEF, et plus<br />
largement aux instances nationales<br />
et internationales, son expertise en<br />
matière d’évaluation biologique et<br />
chimique des risques et des moyens<br />
de détection et de protection associés.<br />
DGA NRBC traite également des systèmes<br />
de décontamination y compris<br />
en radiologique, du durcissement des<br />
systèmes d’armes, de la destruction<br />
d’armes chimiques anciennes, et de la<br />
sécurité vis-à-vis du terrorisme. DGA<br />
NRBC est un centre d’environ 200 per-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 9
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
sonnes, qui dispose d’une combinaison<br />
unique en matière de savoir-faire<br />
et d’expérience (chimistes, biologistes,<br />
physiciens, vétérinaires, toxicologues,<br />
médecins, pharmaciens...), ces savoir-faire<br />
sont complétés par un ensemble<br />
de moyens unique sur le plan<br />
national.<br />
• DGA Techniques aéronautiques (ex<br />
CEAT) situé sur le site de Balma en<br />
périphérie de Toulouse est le centre<br />
en charge de la sécurité des aéronefs.<br />
À ce titre, DGA Ta assiste les autorités<br />
nationales et européennes d’un<br />
point de vue technique sur la sécurité<br />
aérienne, et assure la fonction d’autorité<br />
technique de la navigabilité des<br />
aéronefs d’état pour la sécurité des<br />
biens et des personnes (domaines :<br />
AGREM, DRAM, DREP, aéromobilité,<br />
structures, systèmes de cellules).<br />
DGA Ta offre également des capacités<br />
d’essais aux industriels majeurs<br />
français et européens en support des<br />
grands programmes civils et militaires.<br />
Le domaine d’expertise de DGA Ta<br />
couvre : les matériaux et structures,<br />
la vulnérabilité, la survivabilité, l’informatique<br />
embarqué et les systèmes de<br />
cellule, l’aéromobilité, et l’ingénierie<br />
des essais. DGA Ta compte un peu<br />
plus de 600 personnes et dispose de<br />
moyens d’essais très importants couvrant<br />
l’ensemble de la problématique<br />
« structure » aéronautique ainsi que<br />
des moyens en compatibilité électromagnétique<br />
(CEM). DGA Ta est également<br />
en charge du site d’Odeillo dans<br />
les Pyrénées, pour les essais à très<br />
haute température.<br />
• DGA Techniques hydrodynamiques<br />
(Ex BEC) situé au Val de Reuil dans<br />
l’Eure, réalise des essais navals dans<br />
les domaines hydrodynamique et hydroacoustique<br />
pour les bâtiments<br />
de surface, les sous-marins et tout<br />
autre type de plate-forme navale ; Il<br />
conçoit également des propulseurs<br />
pour sous-marins et navires de surface<br />
(résistance et propulsion, tenue<br />
à la mer, manœuvrabilité). DGA Th<br />
compte environ 200 personnes et dispose<br />
de moyens spécifiques comme<br />
le bassin de traction de 600 mètres de<br />
long (B600), utilisé pour les essais de<br />
résistance et d’autopropulsion en eau<br />
calme et sur houle monodirectionnelle.<br />
• DGA Techniques terrestres, né du<br />
regroupement de l’ETBS et de l’ETAS<br />
est co-localisé sur les sites de Bourges<br />
et d’Angers. La mission de DGA TT est<br />
centrée sur la maîtrise des systèmes<br />
du combat terrestre (armes & munitions,<br />
fonction feu, mobilité, sécurité,<br />
survivabilité, protection du combattant,<br />
matériaux de défense, sciences de<br />
l’homme, Robotique, mini-drones…).<br />
DGA TT regroupe environ 800 personnes,<br />
et dispose de moyens uniques<br />
d’essais et de simulation en cohérence<br />
avec l’ensemble de son domaine d’intervention<br />
(champ de tir, laboratoires<br />
pyrotechniques, moyens de mesure<br />
complexe plateformes de simulation,<br />
pistes d’essais de roulage,..). DGA<br />
Techniques terrestres est le centre de<br />
référence national et le partenaire européen<br />
majeur pour l’expertise, la simulation<br />
et les essais dans le domaine<br />
terrestre. DGA TT est le partenaire<br />
incontournable des forces terrestres<br />
et en particulier de la STAT basée à<br />
Satory.<br />
• DGA Techniques navales est issu du<br />
regroupement du CTSN de Toulon et<br />
du GESMA de Brest. Le centre co-localisé<br />
sur les sites historiques a pour<br />
mission principale d’apporter, aux unités<br />
de management de la DGA, et au<br />
Service de soutien de la flotte (SSF),<br />
l’expertise étatique en architecture et<br />
techniques des systèmes navals, capteurs<br />
guidage et navigation, télécommunications,<br />
sciences de l’homme,<br />
protection et architecture techniques<br />
de systèmes de commandement. DGA<br />
Techniques navales regroupe un peu<br />
plus de 500 personnes et dispose<br />
d’un savoir-faire national reconnu et<br />
constitue un partenaire européen majeur<br />
pour l’expertise et les essais sur<br />
les systèmes navals. Par son implantation<br />
sur les deux façades maritimes<br />
(atlantique et méditerranéenne), DGA<br />
Techniques navales bénéficie d’un<br />
environnement privilégié grâce à la<br />
variété des fonds marins adaptés aux<br />
expérimentations.<br />
• DGA Ingénierie des projets (Ip) est<br />
née du regroupement sur le site de<br />
Bagneux (Hauts de Seine) d’un certain<br />
nombre d’entités disséminées en<br />
région parisienne (St Cloud, Issy les<br />
Moulineaux, Arcueil,…). DGA Ip est le<br />
plus gros centre de la DGA avec plus<br />
de 2300 personnes. DGA Ip est chargé<br />
de la mise en place et du pilotage des<br />
équipes pluridisciplinaires de direction<br />
de programmes (EPDP), du maintien<br />
et du développement des méthodes et<br />
compétences techniques, de la réalisation<br />
d’expertises techniques au profit<br />
des programmes en particulier dans le<br />
domaine du maintien en condition opérationnelle<br />
des matériels (MCO), et enfin<br />
de réaliser l’animation des 11 pôles<br />
techniques de la DGA et d’exercer<br />
l’autorité technique dans les différents<br />
secteurs. À l’horizon 2016, une partie<br />
importante des personnels de DGA Ip<br />
ont vocation à rejoindre le site de Balard<br />
à Paris où devrait être regroupés<br />
plus de 9 300 civils et militaires travaillant<br />
pour le ministère de la Défense.<br />
Pascal Lelan DGA Technique terrestres<br />
02 41 93 69 09 / 06 78 18 29 92<br />
pascal.lelan@intradef.gouv.fr<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 10
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Congrès Nafems France 2014<br />
Sensibiliser, promouvoir et stimuler<br />
la simulation numérique<br />
Avec soixante-dix sessions et un espace d’exposition réunissant plus de vingt exposants, le congrès Nafems<br />
France qui s’est déroulé à Charenton (Val-de-Marne) s’est imposé comme un rendez-vous incontournable<br />
de la communauté de simulation numérique industrielle. Intitulé « Simulation numérique : moteur de performance<br />
», l’événement avait pour objectif d’aider les entreprises à mieux évaluer l’apport des technologies,<br />
des méthodologies et des applications pour leurs activités d’étude.<br />
Des invités industriels de marque –<br />
Airbus, Areva Wind, Carmat, EDF,<br />
PSA Peugeot Citroën, Valeo… – ont<br />
exprimé leur vision des enjeux auxquels<br />
sont confrontés leurs secteurs<br />
et leurs attentes en matière de simulation.<br />
Des scientifiques de renommée<br />
internationale – Université Polytechnique<br />
de Catalogne, Onera, École<br />
Centrale de Lyon, Université de Liège,<br />
Cemef, Femto-ST…– ont apporté leurs<br />
connaissances approfondies sur les<br />
dernières avancées technologiques et<br />
méthodologiques.<br />
Au cours des sessions thématiques,<br />
entreprises, laboratoires universitaires,<br />
éditeurs de logiciel et sociétés de service<br />
ont pu approfondir des sujets devenus<br />
majeurs pour les industriels : dynamique<br />
des structures non-linéaires,<br />
endommagement des matériaux composites,<br />
propagation des fissures, simulation<br />
multi-corps et multiphysique,<br />
prise en compte des procédés de fabrication,<br />
corrélation essais-calculs<br />
en dynamique des structures, V&V<br />
et simulation robuste… Les thèmes<br />
étaient nombreux et ont donné lieu à<br />
des échanges de qualité. Une session<br />
organisée en partenariat avec Micado<br />
a permis de faire le point sur les enjeux<br />
de la simulation pour les PME/PMI et<br />
Audience d’introduction<br />
Nafems France – Salle des conférences – Introduction<br />
les moyens mis à leur disposition pour<br />
accroître leur compétitivité.<br />
Vision industrielle et enjeux pour<br />
la simulation numérique<br />
La situation à laquelle sont confrontés<br />
les industriels est paradoxale : d’un<br />
côté ils doivent développer des produits<br />
plus innovants, optimisés, intelligents,<br />
connectés, d’un autre coté les règlementations<br />
se durcissent, la concurrence<br />
s’accroît, la pression sur les prix<br />
ne faiblit pas. Dans ce contexte, les<br />
possibilités offertes par la simulation<br />
numérique apportent, on le sait maintenant,<br />
des capacités d’étude et d’analyse<br />
de plus en plus fines et réalistes,<br />
allant jusqu'à permettre la validation<br />
100% numérique de projets. Mais la<br />
complexité croissante des produits et<br />
l’interaction entre les physiques en jeu<br />
(mécanique, thermique, fluide, électronique,<br />
acoustique, multi-corps…)<br />
font émerger de nouveaux besoins en<br />
termes de simulation, comme l’ont illustré<br />
les industriels invités.<br />
« Les constructeurs et équipementiers<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 11
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
Accueil et salle des exposants<br />
automobiles doivent relever deux défis<br />
majeurs dans les quinze années à venir,<br />
a souligné Guillaume Devauchelle,<br />
vice-président, Innovation et Développement<br />
scientifique, du groupe Valeo.<br />
D’un côté il faut atteindre les objectifs<br />
de réduction d’émissions de CO2 fixés<br />
en moyenne pour chaque constructeur<br />
à horizon 2021 à 95 grammes contre<br />
130 en 2015. Et de ce fait, il faut considérer<br />
un plus large spectre de scénarios<br />
d’usage mixant moteurs thermiques,<br />
hybrides et 100% électriques<br />
dans une approche multiphysique globale<br />
(mécatronique, thermique, vibration…).<br />
De l’autre, la conduite doit devenir<br />
plus ‘’intuitive’’, c’est-à-dire plus<br />
connectée et plus automatisée. Ceci<br />
ouvre de nouveaux champs pour la simulation<br />
comme la prise en compte du<br />
comportement humain ou la gestion du<br />
trafic et de l’urbanisme. »<br />
Le secteur de la production d’énergie<br />
est soumis simultanément à une très<br />
forte demande de performance économique<br />
et à une évolution constante<br />
de la réglementation (sûreté nucléaire<br />
et hydraulique, post Fukushima, émissions<br />
et rejets, continuité écologique,<br />
etc.). « Dans ce contexte, il nous faut<br />
adapter en permanence nos méthodologies<br />
en matière de simulation numérique,<br />
précise Stéphane Andrieux,<br />
directeur scientifique, EDF R&D : prise<br />
en compte des incertitudes pour la<br />
quantification des risques, recalage<br />
des paramètres, surveillance et suivi<br />
en service, montée des modélisations<br />
atomiques et des méthodes particulaires,<br />
insertion de la simulation dans<br />
les systèmes hybrides comme les villes<br />
ou les réseaux de distribution intelligents<br />
(smart grids) ». La présentation<br />
a été illustrée d’exemples concrets et<br />
représentatifs de chaque filière : optimisation<br />
du placement d’hydroliennes,<br />
simulation SPH en hydraulique, étude<br />
du vieillissement sous irradiation nucléaire,<br />
modélisation hydro-environnementale,<br />
tenue d’aéro-réfrigérants<br />
aux vents extrêmes, étude d’explosion<br />
vapeur en puits de cuve.<br />
Autre exemple avec l’éolien offshore.<br />
Christine de Jouëtte, directrice du<br />
Centre technologique éolien en mer<br />
(France), Areva Renouvelables, a<br />
tenu à rappeler que « la stratégie<br />
produit d’Areva se focalise sur une<br />
approche basée sur la compétitivité<br />
et la recherche des plateformes technologiques<br />
les plus optimisées pour<br />
l’offshore fixe ou flottant. Dans ce<br />
contexte, la simulation numérique doit<br />
nous permettre de réduire nos coûts ».<br />
L’exemple présenté porte sur l’étude<br />
du comportement aérodynamique<br />
d’éoliennes de très grande dimension<br />
soumises à des charges de fatigue et<br />
de vent extrême (rafales, tempêtes).<br />
Cette étude a donné lieu au développement<br />
d’un outil pour la modélisation<br />
des charges aérodynamiques en écoulements<br />
instationnaires plus précis que<br />
les méthodes traditionnelles de type<br />
BEM (Blade Element Momentum). Une<br />
réflexion est actuellement en cours<br />
pour la mise au point d’une soufflerie<br />
numérique.<br />
« C’est pour sécuriser la campagne de<br />
tests statiques de l’A350 que le projet<br />
ViFST (Virtual Full Scale) a été lancé,<br />
a expliqué Michel Mahé, Senior Expert<br />
Dynamic Analysis, Airbus. Nous avons<br />
développé un modèle détaillé de la<br />
partie centrale constituée du fuselage<br />
et des deux ailes. Avec au total plus de<br />
68 millions de degrés de liberté, c’est le<br />
plus gros modèle développé à ce jour<br />
dans le cadre du projet. Il nous a permis<br />
de prédire avec plus de précision<br />
le comportement de l’avion et notamment<br />
de mieux appréhender les effets<br />
non-linéaires (grands déplacements,<br />
plasticité contacts…) » a-t-il ajouté.<br />
Dernier exemple dans le secteur du biomédical.<br />
Pour mettre au point le cœur<br />
artificiel biocompatible entièrement implantable,<br />
Carmat a dû relever un certain<br />
nombre de défis technologiques.<br />
Marc Grimmé, directeur technique de<br />
Carmat a précisé que « la prothèse<br />
de cœur, qui ‘’embarque’’ toute l’électronique<br />
est un système complexe<br />
mettant en jeu mécanique, thermique,<br />
dynamique des fluides, chimie, électronique,<br />
logiciel temps réel embarqué,<br />
matériaux biologiques et biocompatibles<br />
». Carmat a travaillé en collaboration<br />
avec la société Inoprod pour la<br />
validation des composants critiques du<br />
système et du fonctionnement du système<br />
dans sa globalité. Au-delà de la<br />
validation, l’objectif est de définir une<br />
conception robuste prenant en compte<br />
les aléas de fabrication et de montage.<br />
Les challenges technologiques à<br />
relever<br />
> Simuler la conception et la fabrication<br />
de structures composites<br />
À la recherche constante de solutions<br />
d’allégement, les composites sont de<br />
plus en plus utilisés dans tout type de<br />
structure. C’est ainsi que le centre de<br />
recherche d’Hutchinson R&D a développé<br />
avec un constructeur automobile<br />
une nouvelle architecture de train avant<br />
automobile en matériau composite et a<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 12
Actualités<br />
Entreprise et Marché<br />
obtenu un gain total d’environ 20 kg.<br />
Mais, s’il est vrai que les matériaux<br />
composites offrent de nouvelles possibilités<br />
de conception intéressantes, ils<br />
présentent des propriétés mécaniques<br />
plus complexes (non-linéarité, anisotropie…)<br />
et sont donc plus difficiles<br />
à modéliser. De nombreuses présentations<br />
ont traité de ce thème ; citons par<br />
exemple des thèmes tels que la modélisation<br />
des structures composites soumis<br />
à des sollicitations de type chocs<br />
hydrodynamiques, la conception de<br />
pièces composites trouées par modélisation<br />
multi-échelles ou encore la prédiction<br />
de l’endommagement et de la<br />
rupture des structures en composites<br />
stratifiés en présence de gradients de<br />
déformation.<br />
> Prendre en compte des phénomènes<br />
multiphysiques complexes<br />
Le challenge quotidien de l’ingénieur<br />
consiste à prédire « avec confiance »<br />
le comportement qu’aura son produit<br />
dans le « monde réel » ; ce terme implique<br />
la prise en compte des phénomènes<br />
physiques dans leur globalité<br />
et des interactions entre les différentes<br />
physiques. Dans ce domaine, les logiciels<br />
multi-physiques ont atteint un<br />
certain niveau de maturité et les applications<br />
industrielles se généralisent.<br />
Toutefois, pour coller encore plus près<br />
de la réalité, les industriels comme les<br />
laboratoires cherchent à étudier des<br />
phénomènes de plus en plus complexes<br />
et extrêmes : coup de bélier,<br />
tempête, fragmentation en dynamique<br />
rapide, effets hydro-élastiques dans<br />
les corps déformables…<br />
> Intégrer les données de simulation<br />
au PLM<br />
Après avoir rappelé que l’on passe 15<br />
à 30% de son temps à rechercher des<br />
données, Serge Ripailles, responsable<br />
de projet PLM, présente la réflexion<br />
menée par PSA Peugeot Citroën sur<br />
le PLM d’entreprise. Cette réflexion a<br />
abouti à la mise en place d’un modèle<br />
de données unique et transversal pour<br />
décrire les informations produit et les<br />
modes d’utilisation associés. Les données<br />
de simulation (maillage, conditions<br />
aux limites, modèles EF, résultats<br />
de calcul, dossier de justification)<br />
sont attachées au produit en suivant la<br />
décomposition RFLP (Requirements,<br />
Functional, Logical, Physical) avec<br />
trois niveaux de configuration : « Attendu<br />
», « Défini », « Réalisé ».<br />
Axes de réflexion<br />
À travers les différentes présentations,<br />
on a pu noter l’émergence massive<br />
des problématiques liées aux matériaux<br />
composites tant d’un point de<br />
vue de la conception que de la fabrication<br />
(plus d’un tiers des sujets y étaient<br />
consacrés). Par ailleurs, l’augmentation<br />
de la complexité des systèmes<br />
et des contraintes règlementaires<br />
impose d’avoir désormais recours à<br />
des approches multidisciplinaires plus<br />
globales mettant en œuvre co-simulation<br />
et intégration système. Enfin,<br />
l’explosion des tailles des modèles et<br />
des paramètres de simulation pose la<br />
nécessaire question de la qualité des<br />
données, de la traçabilité et de la gestion<br />
de ces données au sein du PLM.<br />
Trois thèmes que Nafems France se<br />
propose d’approfondir au cours des<br />
prochains séminaires.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 13
Mecaclim<br />
Approche<br />
Coefficient de variation du dommage par fatigue -<br />
Approximation de la fonction de Crandall & Mark<br />
L’endommagement par fatigue d’un matériau soumis à un processus de contraintes vibratoires est une<br />
variable aléatoire définie par une moyenne et un coefficient de variation. Dans le cas d’un processus<br />
gaussien à bande étroite, ces deux caractéristiques statistiques dépendent fortement de l’exposant de<br />
la courbe de fatigue du matériau. Dans le coefficient de variation interviennent des fonctions définies<br />
par Crandall & Mark [CRA-63] qui doivent être calculées numériquement. On propose une expression<br />
analytique simple du coefficient de variation du dommage ayant une précision pratiquement suffisante.<br />
Mots-clés<br />
oscillateur mécanique, courbe de fatigue, processus vibratoire gaussien, dommage cumulatif, coefficient de variation<br />
Abstract<br />
The fatigue damage of a material subjected to a stress vibratory process is a random variable defined by a mean and<br />
a coefficient of variation. In case of a narrow band Gaussian process, these two statistical characteristics depend<br />
strongly of the fatigue curve exponent of the material. In the coefficient of variation intervene the functions defined<br />
by Crandall &Mark [CRA-63] that must be calculated numerically. We propose a simple analytical expression for the<br />
coefficient of variation of the damage, having a precision practically sufficient.<br />
Key-words<br />
mechanical oscillator, fatigue curve, Gaussian vibratory process, cumulative damage, coefficient of variation<br />
Motivations<br />
La Commission Meca-Clim de l’ASTE<br />
a entamé la révision des normes Afnor<br />
intitulées « application de la démarche<br />
de personnalisation en environnement<br />
» [GRZ-13]. Dans les documents<br />
de travail concernant le définition et la<br />
mise en œuvre des spectres de dommage<br />
par fatigue (SDF, SFX) la fonction<br />
f1(b) de Crandall & Mark [CRA-63]<br />
est utilisée pour déterminer le coefficient<br />
de variation du dommage cumulé<br />
[AFN-13]. Afin de contourner les difficultés<br />
de calcul numérique de cette<br />
fonction, on propose d’en utiliser une<br />
forme analytique approchée.<br />
Moyenne du dommage<br />
Un oscillateur mécanique linéaire à<br />
un degré de liberté, faiblement amorti<br />
(ξ ≤ 0.05) est soumis à une contrainte<br />
aléatoire de valeur efficace (σrms),<br />
assimilable à un bruit stationnaire<br />
et ergodique, de moyenne nulle. Le<br />
comportement en fatigue du matériau<br />
constitutif est régi par la loi de Basquin<br />
d’exposant (b) et la rupture intervient<br />
lorsque le cumul des endommagements<br />
élémentaires atteint le seuil unitaire<br />
défini par la règle de Miner. Pour<br />
un processus gaussien à bande étroite<br />
dont la densité de probabilité des maxima<br />
positifs est une loi de Rayleigh, le<br />
dommage est engendré par le nombre<br />
de passages par zéro à vitesse positive<br />
(ν 0+ ) durant l’intervalle de temps<br />
( T ) considéré.<br />
Dans ces conditions, l’espérance mathématique<br />
du dommage cumulé s’obtient<br />
sans difficulté à un coefficient<br />
près (qui dépend de la caractéristique<br />
de fatigue du matériau), sous la forme:<br />
Coefficient de variation du dommage<br />
Par contre, la variance du dommage<br />
est plus difficile à obtenir sous une<br />
forme simple, car elle nécessite de calculer<br />
la fonction de covariance et fait<br />
intervenir une fonction hypergéométrique<br />
peu maniable. Une expression<br />
compacte du coefficient de variation<br />
issue de [CRA-63] est la suivante :<br />
Dans laquelle les fonctions<br />
fi=1,2,3(b)correspondent à des développements<br />
en série infinie.<br />
Sous une condition pratiquement satisfaite<br />
dans le cadre des applications :<br />
Les termes dans lesquels interviennent<br />
les fonctions ( f2 , f3 ) sont négligeables<br />
et la relation précédente se réduit au<br />
terme faisant intervenir uniquement la<br />
fonction f1(b):<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 14
Mecaclim<br />
Cette fonction est une série infinie :<br />
Elle ne possède pas de solution analytique<br />
et doit être calculée numériquement<br />
ou tirée de tables incrémentées<br />
suivant les valeurs entières de l’exposant<br />
( b ).<br />
Solution approchée<br />
Dans le cadre des applications pratiques,<br />
l’exposant (b) de la courbe de<br />
fatigue peut varier entre 3 (matériaux<br />
ductiles) et 15 (matériaux fragiles).<br />
Nous avons donc recherché par voie<br />
heuristique, une expression analytique<br />
de précision suffisante (meilleure que<br />
3%) sur l’intervalle b∈[3,15].<br />
On peut remarquer que sur cet intervalle,<br />
la séquence des valeurs croissantes<br />
permet de vérifier grossièrement<br />
la relation suivante :<br />
Elle constitue le noyau d’une première<br />
approximation (le numérateur) que<br />
l’on peut ajuster (le dénominateur) afin<br />
d’obtenir la forme analytique :<br />
Cette expression peut se révéler utile<br />
lorsqu’on ne dispose pas des tables<br />
nécessaires ou lorsque la valeur de b<br />
est différente des valeurs entières pour<br />
lesquelles elles sont construites.<br />
Références<br />
[AFN-13] Projet de norme<br />
AFNOR, «Partie 3: Application<br />
de la démarche de personnalisation<br />
en environnement mécanique<br />
», Pr XP X50-144-3, XA<br />
50-GT 1, N097, 2013-05-13.<br />
[CRA-63] S.H. Crandall, W.D.<br />
Mark, « Random Vibration in<br />
Mechanical Systems », Academic<br />
Press, New York, 1963<br />
[GRZ-13] H. Grzeskowiak,<br />
«Vie de l’ASTE - Communiqué<br />
: Commission Méca-Clim<br />
de l’ASTE », Revue <strong>Essais</strong> &<br />
<strong>Simulations</strong>, N° 113, p. 60-61,<br />
avril 2013<br />
Lambert Pierrat<br />
LJ-Consulting & LJK-LAB, Grenoble,<br />
Expert ASTE<br />
e_zainescu@yahoo.com - 04 76 42 14 36<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 15
Mesures et Methodes de Mesure<br />
Événement<br />
Enova Paris, l’événement de la mesure de la rentrée<br />
Enova Paris, le salon des technologies en électronique, mesure, vision et optique, se tiendra du 16 au<br />
18 septembre 2014 à Paris Porte de Versailles. L’occasion de découvrir, à travers un dossier spécialement<br />
dédié au contrôle en production, quelles technologies s’offrent aujourd’hui aux industriels.<br />
Plus riche, plus complet, plus innovant,<br />
tels pourraient être les qualificatifs de<br />
l’édition 2014 d’Enova Paris. Plus riche<br />
car un programme de conférences a<br />
été élargi, nécessitant des salles supplémentaires,<br />
et voit une plus forte<br />
participation de nombreuses sociétés<br />
savantes ainsi que la remise de nombreux<br />
prix. Le salon se montre également<br />
plus complet, avec notamment<br />
la présence de tous les grands noms<br />
de la machine de production, le retour<br />
de la sous-traitance électronique, le<br />
doublement de la surface de l’espace<br />
Systèmes embarqués & communicants.<br />
Enfin, cette nouvelle édition<br />
se révèle encore plus innovante avec<br />
la quatrième remise des Trophées<br />
de l’Innovation mais aussi la création<br />
d’EnovaLab, de l’Usine connectée du<br />
futur, sans oublier les services qui ont<br />
fait le succès d’Enova, parmi lesquels<br />
les Business Meetings.<br />
Au total, Enova Paris rassemblera<br />
pas moins de 500 exposants et 6<br />
000 visiteurs, auxquels s’ajoutent une<br />
cinquantaine de partenaires institutionnels,<br />
plus d’une centaine de conférences<br />
scientifiques et techniques,<br />
un congrès sur les fibres optiques, la<br />
tenue conjointe de la quatrième édition<br />
du Forum Radiocoms et plus de<br />
quatre-vingts nouveautés à découvrir<br />
tout au long des trois jours d’événement.<br />
Trophées Enova : 14 innovations<br />
remarquables<br />
Inscrite dans l’ADN du salon, l’innovation<br />
est un des thèmes phares de cette<br />
édition. Vecteur de différenciation sur<br />
un marché concurrentiel, l’innovation<br />
met en lumière un savoir-faire, une<br />
expertise technologique en réponse<br />
aux attentes des clients. Elle témoigne<br />
ainsi de la richesse du tissu industriel<br />
national, des efforts de recherche et<br />
de créativité technologique des expo-<br />
>> RingInspection de Mesure-Systems 3D<br />
Assurer le « zéro défaut »<br />
Afin de contrôler la conformité des formes et les défauts des pièces annulaires<br />
dans le process de production, la machine de contrôle 3D sans<br />
contact RingInspection de MS3D se présente comme une solution adaptée,<br />
avec des temps de cycle d’une seconde et une précision de l’ordre<br />
du micron. Le système s’intègre directement sur la ligne de fabrication et<br />
valide une à une les étapes importantes du processus de production. Une<br />
fois positionnée sur la machine, la pièce est mise en rotation puis les capteurs<br />
laser ligne numérisent l’intégralité de la forme de la pièce. Cette opération<br />
donne lieu à un nuage de millions de points représentant une image<br />
fidèle à la forme dimensionnelle de la pièce. Si une pièce est considérée<br />
comme défectueuse par le système, celle-ci est systématiquement retirée<br />
du processus de production.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 16
BRIVE<br />
PERIGUEUX<br />
BORDEAUX<br />
AGEN<br />
12<br />
TOULOUSE<br />
MONTPELLIER<br />
BAYONNE<br />
34<br />
12<br />
PERPIGNAN<br />
34<br />
METZ<br />
STRASBOURG<br />
NANCY<br />
COLMAR<br />
DIJON<br />
BESANÇON<br />
ROUEN<br />
DOUAI<br />
AMIENS<br />
PARIS<br />
AMIENS<br />
ROUEN<br />
CAEN<br />
PARIS<br />
CHARTRES<br />
12<br />
12<br />
34<br />
34<br />
BELGIQUE<br />
REIMS<br />
CAEN<br />
RENNES<br />
LE MANS<br />
TOURS<br />
ANGERS<br />
LA ROCHELLLE<br />
ORLEANS<br />
12<br />
34<br />
LYON<br />
12<br />
AVIGNON<br />
MONTPELLIER<br />
34<br />
MARSEILLE<br />
NICE<br />
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Vos prochains SEPEM en France :<br />
ÉDITION 2<br />
SUD-OUEST (Toulouse)<br />
23 - 24 - 25 septembre 2014<br />
400 Exposants<br />
6 SALONS NATIONAUX EN RÉGIONS<br />
Leaders des salons d’équipementiers<br />
cœur d’usine en France<br />
ÉDITION 5<br />
NORD (Douai)<br />
27 - 28 - 29 janvier 2015<br />
500 Exposants<br />
ÉDITION 4<br />
ÉDITION 4<br />
SUD-EST (Avignon)<br />
02 - 03 - 04 juin 2015<br />
420 Exposants<br />
CENTRE OUEST (Angers)<br />
6 - 7 - 8 octobre 2015<br />
450 Exposants<br />
ZONE EST<br />
11 610 Sites<br />
41 555 Décideurs<br />
ZONE NORD<br />
(+Belgique)<br />
15 663 Sites<br />
62 991 Décideurs<br />
ZONE CENTRE OUEST<br />
13 975 Sites<br />
45 740 Décideurs<br />
Nord-Ouest<br />
ÉDITION 1<br />
NOUVEAU<br />
NORD-OUEST (Rouen)<br />
26 - 27 - 28 janvier 2016<br />
350 Exposants<br />
ÉDITION 6<br />
EST (Colmar)<br />
31 mai - 1er - 2 juin 2016<br />
500 Exposants<br />
ZONE SUD-OUEST<br />
9 800 Sites<br />
39 300 Décideurs<br />
Nord-Ouest<br />
ZONE NORD-OUEST<br />
10 534 Sites<br />
35 615 Décideurs<br />
ZONE SUD-EST<br />
11 886 Sites<br />
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sants.<br />
>> Système 9110D de PCB<br />
Mesurer l’étalonnage de ses capteurs,<br />
rapidement et simplement<br />
Le système d’étalonnage 9110D de PCB Piezotronics<br />
permet d’effectuer l’étalonnage de ses instruments de<br />
mesure pour s’assurer de leur efficacité et de leur précision<br />
lors de leur utilisation sur site. Cette opération<br />
d’étalonnage étant effectué en moyenne une fois par<br />
an, voire tous les deux ans, il est désormais possible<br />
de la réaliser plus régulièrement sur l’ensemble de son<br />
parc, sans contraintes logistiques, rapidement et de<br />
façon autonome. PCB Piezotronics propose ainsi un<br />
système portable permettant d’étalonner ses capteurs.<br />
Conçu pour les services de maintenance industrielle, ce système est composé<br />
d’un set complet d’étalonnage en une seule valise, sur batterie, « tout<br />
terrain ». Il permet la calibration d’accéléromètres, de transmetteurs 4-20 mA,<br />
de vibroswitches électroniques, de sondes de proximité, des systèmes PLC,<br />
DCS et Scada, des systèmes online et analyseurs. Le paramétrage et l’affichage<br />
des données se font en temps réel et ma mémoire interne est capable<br />
de contenir jusqu’à 500 enregistrements. Le transfert de données s’effectue<br />
par port USB puis l’exploitation des résultats et le certificat d’étalonnage sont<br />
délivrés sous excel.<br />
Le 1er juillet, un jury, composé de journalistes<br />
appartenant aux différents<br />
titres issus la presse professionnelle<br />
et spécialisée (parmi lesquels le magazine<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>), présidé<br />
par Jean-Jacques Aubert du CEA / Leti,<br />
s’est réuni afin d’examiner les produits<br />
concourant aux trophées de l’innovation<br />
Enova Paris 2014. Quatorze d’entre eux<br />
ont été identifiés comme prétendants au<br />
titre de lauréat, chacun dans sa catégorie.<br />
Cette année, force est de constater,<br />
d’une part, une forte représentation de<br />
PME qui, aux côtés de grands groupes,<br />
conforte le dynamisme du secteur et<br />
d’autre part, des nouveautés de qualité<br />
qui présentent outre des innovations<br />
techniques, des innovations au niveau<br />
applicatif.<br />
L’édition 2014 des Trophées de l’Innovation<br />
récompense les innovations dans<br />
quatre catégories : Qualité/Sécurité/<br />
Réglementation, Green/Environnement,<br />
Productivité/Rentabilité et Technologie<br />
embarquée. Le premier soir du salon,<br />
mardi 16 septembre à 18 heures, les lauréats<br />
aux trophées de l’innovation seront<br />
dévoilés. Organisé dans le cadre d’Enova<br />
Paris, le Forum Radiocoms, le salon<br />
des utilisateurs de moyens de radiocommunication<br />
professionnelle qui regroupe<br />
les sociétés leaders des réseaux professionnels<br />
analogiques et numériques décernera<br />
également un trophée de l’innovation<br />
à un de ses exposants.<br />
Enova Paris : incubateur d’innovations<br />
Pendant le salon, trois autres prix mettront<br />
à l’honneur l’innovation. Les Trophées<br />
Cap’Tronic Organisés par Jessica<br />
France, ils mettent en avant les<br />
projets innovants des PME accompagnées<br />
par Cap’Tronic. L’objectif de ce<br />
programme est d’aider les PME françaises<br />
à améliorer leur compétitivité<br />
grâce à l’intégration de solutions électroniques<br />
et de logiciels embarqués<br />
dans leurs produits. Les nominés aux<br />
catégories Produit à usage du grand<br />
public, Industrie & Services, Eco-Innovation,<br />
Jeune Entreprise seront présentés<br />
sur le salon.<br />
La Vitrine de l’innovation Photonique<br />
mettra quant à elle en valeur l’innovation<br />
française en optique photonique,<br />
et décernera sur le salon ses Photons<br />
aux trois produits reconnus comme les<br />
plus innovants. Enfin, le prix Yves Rocard<br />
Le Prix Yves Rocard de la SFP,<br />
remis sur le salon, récompense un<br />
chercheur, un ingénieur, un technicien,<br />
une équipe ou un duo inventeur-entreprise<br />
à la base d’une innovation et<br />
ayant effectué un transfert de techno-<br />
>> Machine d’inspection de pâte à braser 3D de Metronelec<br />
Des vitesses d’inspection élevées<br />
La nouvelle machine d’inspection de pâte à braser 3D (Sigma X) de la société Metronelec<br />
intègre une nouvelle génération de capteurs RSC VII possédant une largeur de<br />
scan plus importante et limitant ainsi le nombre de passages par carte. Combiné à une<br />
augmentation de la vitesse de chargement, le modèle Sigma X permet d’atteindre des<br />
vitesses d’inspection élevée, avec un gain de 25% par rapport au modèle HS70. La tête<br />
de mesure laser Parmi utilise une méthode dite de triangulation optique afin de mesurer<br />
la hauteur, la surface et le volume de chaque plot. La tête de mesure mise au point, développée<br />
et brevetée par Parmi utilise deux faisceaux laser provenant d’angles opposés<br />
afin d’éliminer complètement l’effet d’ombre lors de l’inspection. La large bande passante<br />
du capteur permet de scanner tout type de carte quelle que soit la colorimétrie de celleci.<br />
L’inspection de la carte est effectuée par le déplacement de la tête sur les axes X et<br />
Y ainsi que l’axe Z, ce qui rend ainsi possible de contrôler le flambage de la carte en<br />
temps réel.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 18
Mesures et Methodes de Mesure<br />
logie récent et donné lieu à un prototype,<br />
un début de commercialisation…<br />
Et les nominés sont…<br />
Avant de dévoiler les lauréats des Trophées<br />
de l’innovation, mardi soir, voici<br />
les différents nominés, et dont les innovations<br />
présentées à l’occasion d’Enova<br />
méritent d’être mises en lumière :<br />
Catégorie Green/Environnement<br />
Alphanov : Décapage de composites<br />
par laser Dans la cadre du projet Perceval,<br />
Alphanov a mis au point un procédé<br />
laser pour décaper les matériaux<br />
composites des peintures ou films<br />
polymères qui les recouvrent. Contrairement<br />
aux procédés chimiques, celui-ci<br />
est propre et respectueux de<br />
l’environnement et des hommes qui le<br />
mettent en œuvre. Stand B7<br />
Olympus France : Analyseur XRF portable<br />
Xpert. Spécialisée en CND, la<br />
société Olympus a le plaisir de présenter<br />
sa nouvelle gamme Xpert d’analyseurs<br />
à Fluorescence X, portables et<br />
compacts, optimisés pour la vérification<br />
de la conformité des produits de<br />
consommation à la norme RoHS, pour<br />
l’analyse des pots catalytiques et des<br />
métaux précieux. Stand B41<br />
Catégorie Productivité / rentabilité<br />
ACB Engineering : Mobile Sound<br />
Viewer. Le mobile sound Viewer est<br />
un tout nouveau produit qui montre la<br />
zone ou l’objet le plus responsable du<br />
bruit global. Son utilité est de rendre<br />
plus facile plus rapide la localisation<br />
des nuisances sonores en vue de faciliter<br />
leurs réductions efficacement.<br />
Stand C28<br />
Exelsius : PI. Fruit de 20 M€ de R&D<br />
en France, PI se présente selon ses<br />
concepteurs comme une révolution<br />
dans l'inspection 3D de la carte électronique.<br />
Fort d'une programmation<br />
complètement automatisée, et d'une<br />
image 40 fois plus grande que la<br />
concurrence, PI offre une facilité d'utilisation<br />
et une puissance d'analyse inédites.<br />
Stand M58<br />
Mitutoyo : Mach Ko-Ga-Me : concept<br />
de machine à mesurer tridimensionnelle.<br />
Grâce à sa conception modulaire<br />
et son faible encombrement, la<br />
Mach Ko-Ga-Me, rapide et automatisée<br />
est destinée à être intégré comme<br />
un sous-ensemble assurant la fonction<br />
contrôle dimensionnel dans un processus<br />
continu de production ou soit utilisé<br />
en poste de contrôle autonome en<br />
production. Stand G17<br />
Qualité/Sécurité/Règle-<br />
Catégorie<br />
mentation<br />
FT Mesures : Jauge extensométrique.<br />
Extensomètre soudable ou spitable sur<br />
structure béton métallique, traction et<br />
compression plage d'utilisation -40° à<br />
+250°C, telles sont les caractéristiques<br />
de cette jauge étanche à 20 bars. Les<br />
phénomènes externes n’ont pas d’influence<br />
directe sur les performances<br />
du système. Stand J18<br />
PCB Piezotronics : Système d'étalonnage<br />
portable 9110D. Destiné aux<br />
services métrologie ou aux techniciens<br />
de maintenance, le système portable<br />
9110D est un calibrateur de terrain<br />
clé-en-main, durable et robuste, destiné<br />
à délivrer une validation des capteurs<br />
dynamiques directement sur site.<br />
Stand D48<br />
PM Instrumentation : Cartographie de<br />
pression. La technologie capacitive<br />
est utilisée dans le monde entier dans<br />
tous les laboratoires et centres de recherche<br />
de l'industrie du pneumatique.<br />
De très haute technologie, elle permet<br />
de cartographier une empreinte de<br />
pneus de véhicules légers, de poids<br />
lourds, de pneus agricoles et pneus de<br />
motos. Stand J14<br />
Catégorie Technologie embarquée<br />
EMG2 : Fusio II. Cette nouveauté<br />
se présete souss la forme d’un module<br />
programmable à forte compacité<br />
et faible consommation intégrant<br />
un FPGA Spartan-6, de la mémoire<br />
mDDR, de la Flash NOR et 167 capacités<br />
de découplage. Tout ceci est miniaturisé<br />
dans un composant électronique<br />
unique (module 3D) de seulement 19<br />
x 19 mm² entièrement reconfigurable.<br />
Stand L37<br />
FullScale : M1017. Pour accélérer<br />
la mise sur le marché de votre future<br />
caméra thermique, FullScale a conçu<br />
et réalisé un circuit électronique innovant,<br />
le M1017, qui permet d'utiliser le<br />
microbolomètre mégapixels PICO1024<br />
comme un simple capteur d'image visible<br />
(seulement 180mW et 42mm de<br />
côté). Stand K38<br />
Nethis - Newterahertz Imagine Systems<br />
: Teratherm - système d'imagerie<br />
terahertz plein champ. Nethis<br />
développe des systèmes d'imagerie<br />
TéraHertz plein champ dédiés au<br />
contrôle non destructif de grandes<br />
structures et à la mesure de propriétés<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 19
Mesures et Methodes de Mesure<br />
physiques à travers des matériaux isolants<br />
opaques. Stand B7<br />
Concernant les Trophées de l’innovation<br />
du Forum Radiocoms 2014, les<br />
nominés sont :<br />
Etelm : e-TBS. L' e-TBS est une station<br />
de base Tetra directement intégrée<br />
dans un réseau large bande LTE public<br />
ou privé ; elle s'interconnecte au<br />
cœur de réseau LTE via une interface<br />
normalisée S1, comme une station de<br />
base LTE (enodeB). Elle permet d'interconnecter<br />
et d'unifier des flottes de<br />
terminaux et Tetra. Stand N18<br />
Icom France : IP100H, Nouveau système<br />
de communication sans fil (wifi).<br />
Ce dispositif présente l'avantage d'être<br />
totalement exonéré de redevances et<br />
peut fonctionner avec des bornes Wifi<br />
déjà existantes sur site. Possibilité de<br />
disposer d'un système de supervision<br />
informatique. Stand P18<br />
Motorola Solutions : MotoTRBO TM<br />
Anywhere. Il s’agit d’une solution d'application<br />
professionnelle permettant de<br />
connecter un appareil mobile sur réseau<br />
GSM ou WI FI à des utilisateurs<br />
de MotoTRBO. Stand M9<br />
>> Smart Zoom 5, de Zeiss<br />
Rendre accessible la mesure par inspection optique<br />
Le microscope numérique Smart Zoom 5 de Zeiss offre davantage de simplicité<br />
de fonctionnement que bien d’autres modèles. Ainsi, quel que soit<br />
son niveau d’expérience, n’importe quel utilisateur peut procéder à un examen<br />
complet ou à une mesure précise de ses échantillons. Ce microscope<br />
dispose de deux modes d’utilisation : l’observation et les tests de routine,<br />
davantage appliqués à des tâches répétitives. Par ailleurs, l’inspection optique<br />
représente une part très importante dans le contrôle de qualité de<br />
petites pièces produites dans l’industrie. Les personnes responsables du<br />
contrôle ont pourtant peu de temps à consacrer à ce type d’opérations.<br />
Pourtant, elles doivent l’effectuer et pour cela, elles sont contraintes de<br />
maîtriser des équipements et des technologies parfois complexes. Ainsi, elles n’ont pas le temps de comprendre<br />
le fonctionnement et la manière d’utiliser le logiciel correspondant ; d’où la nécessité pour Zeiss de leur fournir des<br />
solutions à la fois adaptées, intuitives et conviviales. C’est le cas du Smart Zoom 5 qui intègre des fonctions et un<br />
logiciel simple d’utilisation. Ce microscope est capable de reproduire automatiquement les opérations d’inspection<br />
répétitives et le logiciel type « smarphone » de rendre accessible cet équipement précis à tous, y compris aux utilisateurs<br />
non formés. Enfin, l’édition des rapports se fait automatiquement.<br />
>> Nouvel alésomètre automatique d’ISP System<br />
De la mesure sans contact pour environnements sévères<br />
L’alésomètre automatique HSID 25 s’appuie sur une technologie de mesure<br />
sans contact réputée pour sa robustesse. Les touches à pression constante<br />
de l’appareil palpent simultanément la surface à mesurer. Le HSID 25 se<br />
montre insensible à l’état de surface, à la pollution résiduelle ainsi qu’aux<br />
caractéristiques optiques (réflectivité, éclairage etc.), contrairement à la<br />
mesure par vision. Grâce à sa tolérance aux désaxements allant jusqu’à<br />
2/10 mm, sa compacité (16 cm de long, 400 grammes) ainsi que son étanchéité<br />
(IP67), cet alésomètre s’installe avec une grande facilité sur un bras<br />
robotisé ou un centre d’usinage. L’appareil mesure in situ et avec une précision<br />
micrométrique y compris en environnement sévère (vibrations importantes,<br />
présence élevée d’huile de coupe…). Enfin, la plage de mesure<br />
s’étend d’1 à 4 mm (en fonction du diamètre nominal inspecté) et atteint 100<br />
mm de profondeur.<br />
Le HSID 25 permet ainsi de mesurer en ligne, à la profondeur souhaitée en une seule et unique opération le diamètre<br />
nominal ainsi que les diamètres inscrits et circonscrits, sans oublier les défauts de forme liés à la circularité. Il<br />
est également possible de mesurer les défauts de perpendicularité et de conicité en effectuant plusieurs mesures à<br />
différentes profondeurs. Le principe de mesure sans contact associe une étanchéité IP67 qui autorise une utilisation<br />
dans un environnement pollué.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 20
logiciels pour la métrologie<br />
Logiciel de gestion de parc d’instruments de mesure et d’assistance à l’étalonnage<br />
Deca, outil de gestion de la métrologie, multisite<br />
et multilingue.<br />
Application unique pour l’ensemble des sites,<br />
Deca permet :<br />
■ l’uniformisation des procédures ainsi que la cohérence de la politique<br />
qualité,<br />
■ l’uniformisation des indicateurs,<br />
■ la mutualisation des parcs d’instruments de mesure.<br />
Proposée en hébergement, cette solution :<br />
■ permet à vos prestataires de mettre à jour les fiches de vie et de<br />
joindre les documents électroniques,<br />
■ assure une disponibilité immédiate de l’application sur tous les sites,<br />
■ élimine les coûts internes d’infrastructure,<br />
■ élimine les coûts internes d’administration de l’application.<br />
Fonctionnalités :<br />
■ Pilotage de l’activité métrologique :<br />
• Gestion du parc d’instruments.<br />
• Suivi des plannings de contrôles et de charge.<br />
• Identifications des retards.<br />
• Gestion des entrées/sorties avec traçabilité des bons de livraison<br />
et de réception.<br />
• Prévision des budgets.<br />
• Analyse des coûts, des non conformités et des temps.<br />
• Gestion des prestations et des accréditations des fournisseurs.<br />
• Association de tous types de documents numériques.<br />
• Mise à jour par lot des interventions techniques.<br />
• Adaptation des droits utilisateurs selon des profils métiers pour<br />
un accès ciblé aux données et une saisie personnalisée.<br />
■ Fonctions métrologiques avancées :<br />
• Assistance à l’étalonnage.<br />
• Opperet, évaluer et optimiser les périodicités d’étalonnage.<br />
• Calcul d’incertitudes de mesure (ISO 13005 ou GUM).<br />
21 CFR part 11 :<br />
■ Les recommandations de la FDA recensées dans le 21 CFR Part 11<br />
portent sur deux axes principaux :<br />
• L’audit trail dont l’objectif est de conserver la trace de toute modification<br />
survenue sur les données.<br />
• La signature électronique visant à certifier les opérations ou les<br />
documents critiques.<br />
Cette réglementation s’attache à assurer l’authenticité, l’intégrité,<br />
la confidentialité et la pérennité des données.<br />
La certification NF Industrie Pharmaceutique délivrée par l’AFNOR<br />
et renouvelée chaque année vous assure la conformité de Deca ® à<br />
cette réglementation.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 21<br />
[LES RÉFÉRENCES]<br />
NOUVELLE VERSION<br />
PAR AFNOR CERTIFICATION<br />
LOGICIEL<br />
INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE<br />
SUPPORT UTILISATEUR<br />
www.deca.eu<br />
Deca Mail :<br />
■ Appel automatique par e-mail des instruments<br />
à vérifier.<br />
■ Relance des correspondants en cas de retard.<br />
■ Envoi automatique des rapports par messagerie<br />
au format PDF ou Excel.<br />
ALCAN, ALCATEL, ALSTOM, APAVE,<br />
AREVA, ASTRIUM, BOMBARDIER, CEA,<br />
CONTINENTAL, DASSAULT, DGA, E2M, EADS, EDF,<br />
GE ENERGY, FAURECIA, LEGRAND SA, MESSER,<br />
MICHELIN, MITTAL, NEXTER, R.A.T.P., SAFRAN,<br />
SEB, SNCF, TESTO, THALES, VALEO,<br />
WELEDA, ZODIAC …<br />
Tableaux de bord<br />
info@deca.eu<br />
FELIX Informatique • 3, rue de la Moselotte • B.P. 41040 • 54521 LAXOU Cedex • Tél. 03 83 96 23 23
Mesures et Methodes de Mesure<br />
En application<br />
Vérifier avec exactitude la propreté d’un fluide<br />
Partenaire de la SIMMAD depuis 2006, société ayant pour mission d'assurer la disponibilité des aéronefs<br />
du ministère de la Défense, Parker Hannifin a remporté fin 2013 un appel d’offres portant sur<br />
la fourniture et la maintenance de compteurs de particules nouvelle génération. Les armées peuvent<br />
désormais compter sur Parker pour renouveler et homogénéiser leur parc d’équipements, mais aussi<br />
procéder à du comptage en ligne dans l’Armée de l’Air et au sein du SIAÉ (Service Industriel de l’aéronautique),<br />
et ainsi réduire considérablement les temps d’intervention.<br />
80% des défaillances sont dues à la<br />
pollution solide du fluide hydraulique<br />
dans le circuit. Il est donc primordial<br />
de s’assurer que le fluide utilisé est<br />
de qualité optimale et ne provoquera<br />
à aucun moment la détérioration ou la<br />
casse d’un composant. Des normes<br />
récentes imposaient à la SIMMAD de<br />
remettre à niveau le parc actuel pour<br />
le rendre polyvalent et homogène, plus<br />
rapide et plus précis. De plus, des besoins<br />
nouveaux nécessitaient l’acquisition<br />
de matériels neufs et Parker a<br />
su parfaitement répondre à ces deux<br />
impératifs.<br />
La SIMMAD a pour mission d’assurer<br />
la meilleure disponibilité des aéronefs<br />
du ministère de la Défense et d’en<br />
maîtriser les coûts. Responsable du<br />
management global, du Maintien en<br />
Condition Opérationnelle (MCO) des<br />
matériels aéronautiques, ainsi que de<br />
leur maintenance et de la distribution<br />
de pièces de rechange, la SIMMAD a<br />
choisi en 2013 de renouveler son parc<br />
d’équipements. « La société doit assumer<br />
des contraintes liées à la mise en<br />
place d’un nouvel appareil au sein des<br />
armées. C’est là un exercice ardu mais<br />
indispensable car il conditionne la satisfaction<br />
de l’intérêt opérationnel pour<br />
les années à venir » précise le Maître<br />
Baïsset, animateur technique au sein<br />
de la Flotte Matériels d’environnement<br />
aéronautique de la SIMMAD. Au total,<br />
le contrat avec Parker concerne<br />
Compteur de particules Parker - © Parker<br />
la fourniture de 143 compteurs de<br />
particules nouvelle génération et des<br />
prestations de maintenance associées<br />
d’une durée de sept ans.<br />
Des défis de taille à relever<br />
« Le compteur de particules revêt un<br />
caractère pour le moins important dans<br />
la mission opérationnelle de nos unités,<br />
ajoute le Maître Baïsset. Il est utilisé<br />
pour contrôler la qualité des fluides<br />
hydrauliques utilisés dans les aéronefs<br />
exploités par le ministère de la Défense.<br />
Ainsi, le circuit hydraulique est<br />
catégorisé en classe de pollution en<br />
fonction de la teneur en particules. Selon<br />
la classe mesurée, l’aéronef peut<br />
être rendu indisponible au vol. »<br />
Parker Hannifin a ainsi dû répondre à<br />
un cahier des charges aussi riche que<br />
précis. En plus de répondre aux problèmes<br />
d’obsolescence des composants,<br />
la SIMMAD devait relever plusieurs<br />
défis. Le premier était de rendre<br />
son parc homogène. En effet, il existait<br />
auparavant un type de compteur différent<br />
pour l’Armée de Terre, l’Armée de<br />
l’Air et la Marine. Il a donc fallu fournir<br />
un type de compteur unique mais<br />
également capable de réaliser du<br />
comptage sur toutes sortes de fluides<br />
(huiles minérales types OTAN H515/<br />
H537, huiles de synthèse, coolanol,<br />
fluides ester phosphoriques type skydrol,<br />
etc.).<br />
Surtout, la SIMMAD avait besoin de<br />
dispenser les entités pour lesquelles<br />
ce n’était pas encore le cas (Armée de<br />
l’Air et SIAé), d’un procédé de comptage<br />
dit « en ligne » mis en œuvre<br />
directement sur l’aéronef, lorsque le<br />
moteur est en train de tourner. Cependant,<br />
il n’est pas toujours possible de<br />
faire circuler le fluide lors des maintenances,<br />
c’est pourquoi il est parfois<br />
nécessaire de faire du flaconnage ou<br />
Mesure de contamination de fluide hydraulique<br />
sur un banc d’essai - © Parker<br />
d’extraire directement le fluide via une<br />
pompe. « Nous sommes partis d’un<br />
compteur basique pour arriver à une<br />
solution capable de travailler sur tous<br />
types de fluides, y compris les plus<br />
agressifs et à la viscosité très élevée »,<br />
précise Moreno Bandiera, responsable<br />
du service technique au sein de Parker<br />
Hannifin, situé à Contamine-sur-Arve<br />
(Haute-Savoie).<br />
Cet intérêt opérationnel a convaincu la<br />
SIMMAD qui va bénéficier désormais<br />
d’un parc de compteurs de particules<br />
équipés de la technologie Laser – et<br />
non plus Lumière Blanche –, augmentant<br />
ainsi précision et vitesse d’exécution.<br />
« Nous allons ainsi réaliser le<br />
rétrofit d’une quarantaine d’appareils<br />
pour les mettre au même niveau que<br />
les nouveaux », ajoute Sébastien Delhaye,<br />
responsable du laboratoire Filtration<br />
de Parker France, implanté sur<br />
le site de Contamine-sur-Arve.<br />
Un projet ambitieux, tant sur le<br />
plan technologique que sur le plan<br />
des prestations<br />
Au total, Parker Hannifin fournira 143<br />
compteurs à la SIMMAD. Les deux<br />
premiers appareils ont fait l’objet de<br />
prototypes répondant strictement<br />
aux exigences du cahier des charges<br />
avant d’être validés puis installés en<br />
condition réelle. Ces compteurs répondent<br />
à toutes les exigences de la<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 22
Mesures et Methodes de Mesure<br />
SIMMAD : capacité à travailler sur tous<br />
les fluides, faire du comptage en ligne,<br />
ne pas dépasser un poids maximum<br />
de 25 kg, avoir un indice IP supérieur<br />
ou égal à 56, une longueur du flexible<br />
n’excédant pas 2 mètres, disposer<br />
d’un affichage de température directement<br />
sur l’appareil…<br />
Parker a commencé à fournir 35 compteurs<br />
et à remettre à neuf 40 équipements.<br />
« Lorsque nous avons travaillé<br />
sur les anciens appareils du parc<br />
de la SIMMAD, nous avons fait en<br />
sorte d’assurer une entière continuité<br />
de service. Contractuellement, nous<br />
avons un mois pour tout remettre à<br />
niveau sans entraver les activités des<br />
© Photo Armée de terre / GAMSTAT<br />
© Photo Armée de l’air<br />
forces », précise Sébastien Delhaye ;<br />
ce qui suppose d’avoir déjà une parfaite<br />
connaissance à la fois des équipements<br />
mais aussi des bases militaires<br />
sur lesquelles les équipes de<br />
Parker interviennent pour récupérer<br />
les compteurs, les remettre à niveau et<br />
les renvoyer vers les bases militaires<br />
d’origine.<br />
Parker travaillait déjà avec la SIM-<br />
MAD ; en effet en 2006 Parker avait<br />
déjà fourni une centaine de compteurs<br />
de particules tandis que le laboratoire<br />
Filtration, créé spécialement pour l’activité<br />
d’analyse des fluides, assurait les<br />
opérations de maintenance regroupant<br />
l’étalonnage, le suivi, la réparation.<br />
Toutefois, le Maître Baïsset précise<br />
que « même si les contrats antérieurs<br />
avec la SIMMAD ont toujours donné<br />
entière satisfaction, la candidature de<br />
la société Parker a fait l’objet d’une<br />
mise en concurrence conformément<br />
aux règles érigées par le Code des<br />
Marchés Publics (…). Parmi les offres<br />
reçues, celle de Parker a été retenue<br />
car elle a été jugée la plus à même<br />
de répondre aux attentes fortes de<br />
l’État » ; d’autant que la France est de<br />
plus en plus positionnée sur le théâtre<br />
d’opérations si bien que de nombreux<br />
aéronefs se tiennent prêts à être déployés<br />
et doivent absolument disposer<br />
d’un compteur de particules en état de<br />
marche. Le maintien en condition opérationnelle<br />
de ces équipements est un<br />
défi de tous les instants, tant pour la<br />
société Parker que la SIMMAD en raison<br />
du contexte de défense. Une prochaine<br />
livraison de 66 compteurs est<br />
en cours, preuve d’une confiance de la<br />
SIMMAD envers les équipes de Parker<br />
avec qui « de véritables liens de travail<br />
en toute confiance se sont créés au fil<br />
des années », conclut Moreno Bandiera.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 23
Mesures et Methodes de Mesure<br />
Fiabilité<br />
Estimer la durée de vie des plaquettes d’usinage<br />
à partir de données de dégradation<br />
L’objectif de cet article est de montrer l’intérêt de disposer de données de dégradation pour estimer la<br />
fiabilité des équipements ainsi que leur durée de vie résiduelle. Nous illustrons cela sur des plaquettes<br />
d’usinage pour lesquelles nous disposons de données de dégradation directes et indirectes. A partir<br />
de ces données, nous établissons des modèles de dégradation physique (i.e. l’évolution de l’usure en<br />
dépouille) ainsi que des modèles de représentation de la dégradation des plaquettes par la mesure de<br />
paramètres liés à l’usure (i.e. l’évolution de la puissance consommée). Ces différents modèles sont ensuite<br />
comparés afin de mettre en évidence des corrélations et de proposer un modèle synthétisant ces<br />
données permettant au final de calculer la durée de vie résiduelle d’une plaquette en cours d’usinage.<br />
L’approche proposée est originale puisqu’elle permet le calcul dynamique de la fiabilité et de la durée<br />
de vie résiduelle spécifique à une plaquette à partir de données mesurées en temps réel.<br />
Contexte<br />
La méthode envisagée dans cet article<br />
s’inscrit dans la thématique de l’optimisation<br />
de la maintenance des équipements<br />
mécaniques en vue de réduire<br />
le coût et d’augmenter la disponibilité.<br />
Pour réaliser cet objectif, il est nécessaire<br />
de calculer la fiabilité de ces équipements.<br />
Trois approches permettent<br />
d’obtenir la fiabilité (Letot et al. 2010,<br />
Coble 2010). Celles-ci se distinguent<br />
en fonction de la nature des données<br />
disponibles.<br />
Figure 1. Trois approches pour l'estimation<br />
de la fiabilité<br />
Par ordre de complexité croissante on<br />
recense l’approche statistique basée<br />
sur les temps de défaillances qui, à<br />
partir de temps de défaillance obtenus<br />
par retour d’expérience, ajuste une distribution<br />
de la durée de vie ; cette méthode<br />
présente l’inconvénient de devoir<br />
disposer de temps de défaillance et<br />
n’est pas spécifique à un équipement.<br />
En deuxième position vient l’approche<br />
basée sur le suivi d’un indicateur d’état<br />
de l’équipement qui, à partir du suivi<br />
d’une variable corrélée à la dégradation,<br />
va conditionner le remplacement<br />
de l’équipement en fonction d’un seuil<br />
limite sur cette variable au-delà duquel<br />
l’équipement est considéré comme<br />
défaillant (i.e. un niveau vibratoire trop<br />
élevé). La dernière méthode se base<br />
sur la modélisation physique des défaillances<br />
où l’on cherche à connaître<br />
les mécanismes de dégradation qui<br />
vont mener l’équipement à sa défaillance<br />
(i.e. une usure trop importante).<br />
La différence entre la deuxième et la<br />
troisième approche réside dans le fait<br />
qu’il est plus facile d’avoir accès à une<br />
mesure indirecte de la dégradation (un<br />
indicateur) qu’à la mesure physique de<br />
la dégradation elle-même. Lorsque la<br />
fiabilité est connue, la durée de vie résiduelle<br />
peut alors être estimée ce qui<br />
apporte une information significative<br />
pour optimiser les temps de remplacement.<br />
Protocole expérimental<br />
Les opérations d’usinage ont été réalisées<br />
sur un tour à commande numérique<br />
de modèle SOMAB « Unimab<br />
450 » en utilisant un outil de coupe<br />
DCLNL 2525M 12 portant une plaquette<br />
de carbure de tungstène revêtue<br />
CNMG 1204 085B OR2500 de marque<br />
SAFETY SA. Les essais d’usinage ont<br />
été effectués sans lubrification, pour<br />
30 plaquettes identiques et dans les<br />
conditions de coupe suivantes: une<br />
avance Vf=0,18 mm/Tr, une profondeur<br />
de passe ap=1,5 mm, une vitesse<br />
de coupe Vc=340 m/min et un temps<br />
de contact matière pour chaque passe<br />
d’usinage d’une minute. Le matériau<br />
choisi est un cylindre de fonte grise à<br />
graphite lamellaire FGL250 d’une dureté<br />
de 322 Hv dont les dimensions<br />
sont 220 mm de longueur et 190 mm<br />
de diamètre. L’acquisition des signaux<br />
vibratoires générés en usinage a été<br />
effectuée à l’aide d’un accéléromètre<br />
piézoélectrique triaxial de type 4520<br />
fixé sur la tourelle et relié à un système<br />
d’acquisition et d’analyse Brüel&Kjaer.<br />
Pendant la phase expérimentale, la<br />
mesure des réponses vibratoires issues<br />
d’accéléromètre a été effectuée<br />
sur une bande passante de 6,4 kHz et<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 24
Mesures et Methodes de Mesure<br />
à une fréquence d’échantillonnage de<br />
16,38 kHz. Ces réponses vibratoires<br />
sont enregistrées pendant 70 secondes<br />
dont 60 secondes représentent<br />
la durée de chaque essai d’usinage et<br />
10 secondes représentent le temps<br />
nécessaire pour l’entrée et la sortie de<br />
l’outil par rapport à la pièce à usiner.<br />
Au cours de chaque passe d’usinage,<br />
La valeur moyenne de la puissance<br />
de coupe consommée, a été relevée<br />
en utilisant un Wattmètre installé au<br />
niveau du système d’alimentation du<br />
centre d’usinage. A intervalles réguliers<br />
(après chaque passe d’usinage), l’usinage<br />
est arrêté et le développement<br />
de l’usure sur la plaquette de coupe<br />
est mesuré par un microscope optique<br />
de type LEICA MS5 (grossissement<br />
4x la taille réelle) avec une incertitude<br />
de mesure égale à 2%. L’usure<br />
est quantifiée en termes d’usure en<br />
dépouille (usure due aux frottements<br />
entre la matière à usiner et la face de<br />
coupe de la plaquette utilisée). Une<br />
fois les données collectées, nous nous<br />
intéressons dans un premier temps<br />
à l’usure en dépouille. La norme ISO<br />
3685 spécifie le critère d’usure en dépouille<br />
maximum admissible à 0,3mm.<br />
Pour chaque plaquette, nous recherchons<br />
donc le temps d’atteinte du seuil<br />
d’usure en dépouille ce qui donne donc<br />
30 temps de défaillance à partir desquels<br />
un modèle de fiabilité statistique<br />
peut être estimé (1ère approche).<br />
Ensuite, nous corrélons ce critère<br />
d’usure en dépouille avec les données<br />
de l’évolution de la puissance consommée<br />
afin d’obtenir également des valeurs<br />
de seuil admissible pour ces indicateurs<br />
(2e approche). Finalement<br />
nous présentons un modèle de dégradation<br />
de l’usure en dépouille spécifique<br />
à chaque plaquette en comparant<br />
sa dégradation à la distribution de<br />
dégradation observée sur l’ensemble<br />
des plaquettes à un moment donné, ce<br />
qui revient à considérer un processus<br />
diffusif dont les trajectoires de dégradation<br />
sont supposées être homogène<br />
dans le temps (3e approche). Suite<br />
à cela, nous sommes en mesure de<br />
comparer les différents modèles de fiabilité<br />
obtenus et de calculer la durée de<br />
vie résiduelle dans chaque cas en vue<br />
de choisir le temps de remplacement<br />
optimal des plaquettes.<br />
Données Collectées<br />
La figure 2 reprend l’évolution de<br />
l’usure en dépouille VB [mm] prise<br />
toutes les minutes pour les 30 plaquettes<br />
testées ainsi que l’évolution de<br />
la puissance consommée.<br />
Figure 2. À gauche : Évolution de<br />
l'usure en dépouille. À droite : Évolution<br />
de la puissance au cours du<br />
temps.<br />
Calcul de la fiabilité<br />
La fiabilité R(t) est l’aptitude d’un dispositif<br />
à accomplir une fonction requise<br />
dans des conditions d’utilisation et<br />
pour un intervalle de temps donnés. En<br />
pratique la fiabilité correspond à une<br />
mesure de la probabilité d’être en bon<br />
fonctionnement au cours du temps. Si<br />
T est un temps de défaillance, la fiabilité<br />
R(t) vaut :<br />
R(t) = P(T > t)<br />
La fonction complémentaire de la fiabilité<br />
est la fonction de défaillance F(t)<br />
qui est utilisée lors de l’ajustement de<br />
modèles de fiabilité sur des données<br />
de défaillance.<br />
F(t) = 1 − R(t) = 1 − P(T > t) = P(T ≤ t)<br />
> Fiabilité statistique<br />
Le calcul de la fiabilité statistique se<br />
base sur une collection de temps défaillance<br />
obtenue sur des équipements<br />
identiques ayant fonctionné dans<br />
les mêmes conditions. La démarche<br />
consiste à estimer un estimateur non<br />
paramétrique F(t) en construisant une<br />
fonction de densité cumulée discrète à<br />
partir des temps de défaillance. L’estimateur<br />
non paramétrique utilisé ici est<br />
celui des rangs médians :<br />
Avec i, l’indice de la défaillance, i éme<br />
le temps de la ième défaillance et le<br />
nombre total de défaillances observées.Par<br />
la suite, des modèles de<br />
fiabilités paramétriques sont ajustés<br />
sur l’estimateur non paramétrique.<br />
Les modèles de fiabilité paramétriques<br />
classiquement utilisés sont le modèle<br />
exponentiel, le modèle lognormal, le<br />
modèle de Weibull, les modèles aux<br />
valeurs extrêmes inférieures et supérieures.<br />
Les méthodes d’ajustement de<br />
ces modèles sont soit des méthodes<br />
de régression soit des méthodes de<br />
maximum de vraisemblance. Dans un<br />
premier temps, nous nous sommes<br />
intéressés à la distribution statistique<br />
des temps d’atteinte du seuil à 0,3 mm<br />
pour l’usure en dépouille. La figure 3<br />
présente une comparaison des différents<br />
modèles.<br />
Figure 3. Comparaison des modèles<br />
de fiabilité paramétrique obtenus<br />
La distribution paramétrique qui<br />
s’ajuste le mieux aux données de dé-<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 25
Mesures et Methodes de Mesure<br />
faillance est la distribution des valeurs<br />
extrêmes inférieures. Le coefficient de<br />
détermination obtenu pour ce modèle<br />
est de 0,966 contre 0,932 pour la distribution<br />
lognormale ; les 2 autres modèles<br />
ayant leur coefficient de détermination<br />
inférieur à 0,85. Nous retenons<br />
donc une loi de fiabilité paramétrique<br />
suivant une distribution aux valeurs<br />
extrêmes inférieures dont le paramètre<br />
d’échelle μ = 10,25min et dont le paramètre<br />
de forme σ = 0,85 min.<br />
> Fiabilité basée sur l’indicateur de<br />
dégradation (puissance consommée)<br />
En pratique, l’usure en dépouille d’une<br />
plaquette n’est pas une donnée accessible<br />
puisqu’elle nécessite un arrêt de<br />
la machine pour permettre l’inspection.<br />
Il est donc nécessaire d’avoir accès à<br />
un indicateur indirect de la dégradation.<br />
Dans le cas présent, la puissance<br />
consommée a été relevée toutes les<br />
minutes pour toutes les plaquettes. La<br />
figure 4 (gauche) représente l’évolution<br />
de l’usure en dépouille en fonction<br />
de la puissance consommée pour les<br />
30 plaquettes afin d’établir des corrélations.<br />
La figure 4 (droite) représente la<br />
fonction de fiabilité non paramétrique<br />
du dépassement du seuil VB = 0,3mm<br />
en fonction de la puissance mesurée.<br />
Figure 4. À gauche : Corrélation usure<br />
en dépouille en fonction de la puissance<br />
consommée. À droite : Évolution<br />
de la fiabilité non paramétrique en<br />
fonction de la puissance.<br />
On constate que l’évolution de l’usure<br />
en dépouille en fonction de la puissance<br />
est bruitée et que son évolution<br />
est difficilement prévisible. Un changement<br />
de pente brutal est observé pour<br />
des valeurs de puissance comprise<br />
entre 3kW et 3,2 kW. Cette variation de<br />
pente correspond à une accélération<br />
de l’usure en dépouille. Dans le cas<br />
présent, le seuil d’usure VB = 0,3 mm<br />
est atteint pour une valeur moyenne de<br />
la puissance consommée égale à 3,32<br />
kW et avec un écart type de 0,16 kW.<br />
La figure 5 compare le temps d’atteinte<br />
du seuil d’usure (soit le temps de défaillance<br />
réel obtenu selon la norme<br />
ISO 3685) et le temps d’atteinte du<br />
seuil de puissance fixé à 3,32 kW.<br />
On constate que le temps de remplacement<br />
de la plaquette obtenu à partir<br />
du suivi de la puissance est légèrement<br />
supérieur en moyenne par rapport au<br />
temps de défaillance basé sur l’usure.<br />
Cela provient du choix du pas temporel<br />
de prise de mesure qui a été choisi<br />
; en effet la mesure s’effectuant toute<br />
les minutes, il est logique de retrouver<br />
des erreurs de l’ordre de la minute<br />
entre le temps de défaillance basé sur<br />
l’usure (évolution continue puisqu’il y<br />
a eu interpolation entre les points de<br />
mesure sur l’usure) et le temps de remplacement<br />
basé sur l’évolution discrète<br />
de la puissance. L’erreur moyenne est<br />
de 4,65% avec un minimum de 0,58%<br />
pour la plaquette 15 et un maximum de<br />
10,41% pour la plaquette 4.<br />
Figure 5. Comparaison des temps d’atteinte<br />
du seuil d’usure VB = 0,3 mm<br />
(bâtonnets bleus) avec les temps d’atteinte<br />
du seuil sur la puissance fixé à<br />
3,32 kW (bâtonnets rouges).<br />
> Fiabilité basée sur la dégradation<br />
physique (l’usure en dépouille)<br />
La fiabilité obtenue au paragraphe 4.1<br />
est une fiabilité générale en ceci qu’elle<br />
a été obtenue sur des outils de coupe<br />
supposés parfaitement identiques et<br />
dans des conditions de coupe similaires.<br />
Toutefois, on observe une dispersion<br />
assez importante sur les temps<br />
d’atteinte du seuil fixé. Il est donc justifié<br />
d’avoir une approche qui soit basée<br />
sur l’évolution de la dégradation spécifique<br />
à chaque outil de coupe afin de<br />
tenir compte des hétérogénéités qui<br />
pourraient exister dues à des imperfections<br />
de fabrication de ces outils de<br />
coupe ou dues au processus d’usinage<br />
Références<br />
Coble J.B., 2010, “Merging Data Sources to Predict Remaining Useful Life –<br />
An Automated Method to identify Prognostic Parameters”, Ph.D., University<br />
of Tennessee.<br />
Kious M., Boudraa M., Ouahabi A., Serra R. , 2008 , "Influence of machining<br />
cycle of horizontal milling on the quality of cutting force measurement for the<br />
cutting tool wear monitoring. ", Prod. Eng. Res. Devel. Vol. 2 p. 443-449.<br />
Letot C., Dehombreux P., 2010, « Reliability assessment from degradation<br />
models. », Proceedings of the 3rd International Conference on Accelerated<br />
Life Testing, Clermont Ferrant.<br />
Yallese & al., 2007, “Investigation expérimentale sur l’usure des outils de<br />
coupe en CBN lors du tournage des pieces dures.”, Sciences & technologie<br />
N Vol.26 p.15-22.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 26
Mesures et Methodes de Mesure<br />
(légères fluctuations des conditions de<br />
coupe). Pour représenter l’usure en<br />
dépouille, certains auteurs ont fait le<br />
choix d’un modèle polynomial d’ordre 3<br />
(Kious et al. 2008, Yallese et al. 2007) ;<br />
toutefois, ce modèle peut mener à des<br />
évolutions de l’usure qui sont négatives<br />
entre les deux points d’inflexion et<br />
n’a donc pas été retenu ici. Le modèle<br />
de dégradation considéré est un modèle<br />
de dégradation non paramétrique<br />
basé sur la distribution de l’usure en<br />
dépouille au cours du temps.<br />
Pour chaque temps d’inspection, on<br />
représente la distribution de l’usure<br />
en dépouille à partir des données<br />
collectées sur les 30 plaquettes. Ensuite,<br />
pour une plaquette donnée, on<br />
observe l’évolution de son usure spécifique<br />
par rapport aux distributions<br />
préalablement obtenue, ce qui permet<br />
de la positionner (i.e. de quantifier<br />
son quantile dans la distribution pour<br />
chaque temps d’inspection). Ensuite,<br />
on considère que l’évolution future<br />
de l’usure sera homogène par rapport<br />
à la distribution ; c'est-à-dire que<br />
le quantile sera idéalement conservé<br />
lors de l’évolution future de l’usure.<br />
On observe que le quantile varie d’une<br />
observation à l’autre ce qui amène à<br />
prendre la valeur moyenne du quantile<br />
et son écart-type sur les 3 dernières<br />
valeurs observées. La figure 6 illustre<br />
la méthodologie.<br />
Figure 6. Principe du suivi de l’usure<br />
en dépouille. L’usure en dépouille spécifique<br />
à une plaquette est située dans<br />
les distributions d’usure en dépouille<br />
préalablement obtenues. La prédiction<br />
de l’usure est réalisée en supposant<br />
que le quantile obtenu sera conservé<br />
pour l’évolution future de l’usure en dépouille<br />
La première étape consiste donc à<br />
calculer les distributions de l’usure en<br />
dépouille pour chaque temps d’inspection.<br />
Un modèle lognormal a été utilisé.<br />
La figure 7 (gauche) reprend l’évolution<br />
de la fonction de densité (pdf)<br />
de l’usure en dépouille obtenue pour<br />
chaque temps.<br />
Figure 7. À gauche : Fonctions de densité<br />
de l’usure en dépouille au cours<br />
du temps. À droite : Localisation de<br />
l’usure en dépouille spécifique à la plaquette<br />
14 par rapport aux distributions<br />
connues en t = 4min, t = 7min et t =<br />
10min.<br />
Par la suite, l’usure en dépouille pour<br />
une plaquette donnée est suivie au<br />
cours du temps (figure 7 droite). Cette<br />
usure est alors localisée par rapport à<br />
la distribution observée sur toutes les<br />
plaquettes ce qui permet de définir le<br />
quantile propre à chaque plaquette au<br />
cours du temps. La figure 8 représente<br />
l’évolution du quantile obtenu pour la<br />
plaquette 14 ainsi que l’évolution de<br />
la moyenne de ce quantile sur les 3<br />
derniers points collectés. On observe<br />
dans le cas de la plaquette 14 que le<br />
quantile tend à se stabiliser sur la valeur<br />
de 0,65 et ce dès la 6e minute.<br />
L’incertitude sur la valeur du quantile<br />
est également prise en compte en calculant<br />
l’écart type sur les 3 derniers<br />
points obtenus.<br />
Figure 8. Évolution du quantile de la<br />
plaquette 14 au cours du temps et<br />
moyenne du quantile sur les 3 derniers<br />
points collectés.<br />
A partir de la valeur moyenne du quantile,<br />
nous pouvons déterminer le temps<br />
moyen d’atteinte du seuil en calculant<br />
la fonction inverse dans la loi de fiabilité<br />
générale obtenue au point 4.1 ainsi<br />
que les bornes inférieure et supérieure<br />
en prenant en compte l’écart type obtenu<br />
sur le quantile. Par exemple, pour la<br />
plaquette 14 après 6 min, le temps de<br />
défaillance moyen prédit est de 10,15<br />
min avec une borne minimale qui vaut<br />
10 min et maximale qui vaut 10,3 min.<br />
On obtient finalement un nouveau profil<br />
de fiabilité spécifique à la plaquette<br />
14 au cours du temps (figure 9). On<br />
observe ainsi que l’incertitude sur le<br />
temps de défaillance qui est initialement<br />
compris dans l’intervalle [9min<br />
13min] d’après la fiabilité générale se<br />
réduit rapidement pour la plaquette 14<br />
pour se situer dans l’intervalle [10min<br />
11min].<br />
Figure 9. Évolution de la fiabilité spécifique<br />
à la plaquette 14. Réduction de l’incertitude<br />
sur le temps de défaillance prédit.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 27
Mesures et Methodes de Mesure<br />
Finalement la durée de vie résiduelle<br />
moyenne et ses intervalles de<br />
confiance à 95% peuvent être calculés<br />
grâce aux profils de fiabilité obtenus<br />
précédemment (figure 10).<br />
Figure 10. Évolution de la durée de vie<br />
résiduelle spécifique à la plaquette 14<br />
et intervalles de confiance à 95%. En<br />
t = 6 min, la durée de vie résiduelle<br />
est de 4,15 min soit un temps de défaillance<br />
prédit à 10,15 min ; le temps<br />
de défaillance observé est de 10,1 min<br />
soit une erreur de 0,5%.<br />
Le tableau I présente le temps moyen<br />
de défaillance prédit à chaque inspection<br />
pour chaque plaquette ainsi que<br />
l’erreur obtenue par rapport au temps<br />
de défaillance observé. On constate<br />
que l’erreur moyenne obtenue sur<br />
toutes les plaquettes est négative ce<br />
qui montre que la méthode tend à<br />
sous-évaluer le temps de défaillance<br />
et est donc sécuritaire. Par ailleurs,<br />
l’écart type de l’erreur diminue avec le<br />
temps d’inspection. Le comportement<br />
des plaquettes 1 à 5 pour les premières<br />
inspections est peu prévisible<br />
(erreur de -20%). Pour les premiers<br />
temps d’inspection, l’usure spécifique<br />
d’une plaquette est sujette à une plus<br />
grande erreur de mesure et peut fausser<br />
grandement la prédiction de l’évolution<br />
de l’usure (i.e. les plaquettes 1 à<br />
5 ont une usure avancée par rapport<br />
à la moyenne pour les premiers temps<br />
d’inspection mais cette tendance s’inverse<br />
par après). Les plaquettes 15<br />
et 18 ont été écartées de l’étude, leur<br />
comportement s’éloignant significativement<br />
de la tendance moyenne observée.<br />
Tableau 1. Comparaison entre les<br />
temps de défaillances prédits à chaque<br />
inspection et le temps de défaillance<br />
observé pour chaque plaquette<br />
Conclusion<br />
Dans cet article, nous nous sommes<br />
intéressés à la fiabilité des outils de<br />
coupe. La norme ISO 3685 nous a<br />
permis de définir un critère de défaillance<br />
basé sur une usure en dépouille<br />
admissible de 0,3 mm. Un protocole<br />
expérimental a été établi afin d’obtenir<br />
des données d’usure sur 30 plaquettes<br />
de coupe ayant fonctionné dans les<br />
mêmes conditions. Suite à cela, nous<br />
avons proposé trois méthodes d’obtention<br />
de la fiabilité et de la durée de<br />
vie résiduelle. La fiabilité statistique,<br />
bien que facile à obtenir, présente une<br />
trop grande incertitude sur le temps de<br />
défaillance puisqu’elle n’est pas spécifique<br />
à une plaquette donnée. La fiabilité<br />
basée sur le suivi d’une variable<br />
corrélée à la dégradation (i.e. la puissance<br />
consommée) permet d’obtenir<br />
des temps de remplacement des plaquettes<br />
déjà plus spécifiques et sécuritaires.<br />
Il s’agit pour cette méthode d’un<br />
remplacement conditionnel ; on décide<br />
de remplacer l’outil lorsque la puissance<br />
dépasse une valeur moyenne<br />
pour laquelle l’usure en dépouille atteint<br />
son seuil.<br />
Finalement, la dernière méthode proposée<br />
consiste à suivre l’évolution de<br />
l’usure en dépouille pour chaque plaquette<br />
et à prédire son comportement<br />
grâce à un modèle non paramétrique<br />
de distribution de l’usure au cours du<br />
temps. Ce dernier modèle permet d’appliquer<br />
une stratégie de maintenance<br />
prévisionnelle puisqu’il est possible de<br />
prédire le temps de défaillance moyen<br />
d’une plaquette lorsque suffisamment<br />
de mesures de dégradation ont été réalisées.<br />
Les perspectives de ce travail<br />
consistent à prendre en compte les<br />
autres indicateurs de dégradation qui<br />
n’ont pas été traités dans cet article à<br />
savoir le suivi vibratoire et les mesures<br />
de rugosité afin d’établir un modèle<br />
synthétique de prédiction des temps<br />
de défaillance qui prend en compte<br />
les différentes données disponibles.<br />
Par après, un modèle de maintenance<br />
sera développé afin de proposer une<br />
méthodologie permettant de déterminer<br />
le temps de remplacement optimal<br />
d’une plaquette qui minimise un critère<br />
de coût.<br />
Christophe Letot, Pierre Dehombreux<br />
UMONS, Faculté PolytechniqueGénie<br />
Mécanique, Pôle RisquesPlace du<br />
Parc 20, 7000 Mons, Belgique Tél. +32<br />
65 374543, fax +32 65 374545 christophe.letot@umons.ac.be<br />
Roger Serra<br />
ENI Val de LoireLaboratoire de Mécanique<br />
et Rhéologie3 Rue de la chocolaterie,<br />
F-41000 Blois, France Tél. +33<br />
254 558 422 / Fax +33 254 558 441<br />
roger.serra@univ-tours.fr<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 28
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Avis d’expert<br />
Comment faire du PLM un levier de performance ?<br />
NextIS, société de conseil en processus métiers et Systèmes d’information, a organisé, fin mai 2014, une<br />
table ronde réunissant des industriels, tous secteurs confondus, dont l’aéronautique, l’automobile, l’énergie,<br />
la défense, le luxe, le transport, les composants, etc., ainsi qu’un représentant du ministère de l’Industrie,<br />
sur le thème du PLM et de la performance. Philippe-Henri Leroy (PSA) est également intervenu pour<br />
faire partager sa vision des processus et de leur importance. Voici un condensé de la table ronde et des<br />
échanges qui en sont ressortis.<br />
De quelle performance parle-t-on ?<br />
Les problématiques et les succès sont<br />
souvent ramenés à l’outil, alors qu’il<br />
faudrait parler, en premier lieu, des<br />
performances de l’entreprise et de retour<br />
sur investissement. Pour ce faire,<br />
il faut intégrer la chaine de valeur et<br />
s’aligner sur la stratégie de l’entreprise<br />
(coût, time to market, qualité, etc.).<br />
Pour NextIS, toute démarche PLM mérite<br />
une approche en trois axes : une<br />
approche structurée pour le pilotage de<br />
la Performance, une approche BPM<br />
(Business Process Management),<br />
comme base de tout travail sérieux sur<br />
la performance, le tout supporté par<br />
une démarche de Transformation pour<br />
appuyer l’ensemble et piloter la phase<br />
de déploiement<br />
Un cadre méthodologique :<br />
Une feuille de route stratégique (FRS)<br />
qui définira précisément la méthodologie<br />
à suivre pour réaliser les objectifs<br />
fixés, qui tiendra compte des moyens<br />
et des ressources qui permettront de<br />
converger vers le résultat final. A tout<br />
moment du projet, il faudra mettre en<br />
place une recherche systématique des<br />
liens de cause à effet entre les divers<br />
objectifs dans l’entreprise.<br />
L’apport déterminant d’une approche<br />
processus (BPM)<br />
Mettre en place une solution PLM nécessite<br />
la mise en cohérence des processus.<br />
Il est donc nécessaire de les<br />
écrire. « L’écriture des processus est<br />
le seul moyen de garantir la compréhension<br />
sans équivoque des besoins<br />
métiers, explique Fayçal Mehrez,<br />
manager et associé de NextIS. Nous<br />
pourrions dire en résumé : Pas de<br />
performance sans objectifs clairement<br />
affichés ; Pas d’objectifs sans indicateurs<br />
et mesures objectives et fiables<br />
; Pas de mesures fiables sans processus<br />
clairement établis, partagés et utilisés.<br />
»<br />
Performance des processus.<br />
C’est Philippe-Henri Leroy (PSA) invité<br />
de NextIS à cette table ronde, qui est<br />
venu témoigner de l’importance de la<br />
structuration des processus. « Il n’y a<br />
pas de performance sans processus<br />
bien établis », déclare-t-il en introduction.<br />
Le sujet est lancé…<br />
Le processus doit être considéré<br />
comme un produit, avec son propre<br />
cycle de vie : il est composé d’un propriétaire<br />
et d’un livrable ; il adresse une<br />
chaine de valeur et doit s’adapter au<br />
projet et aux process. Il faut, comme<br />
dans tout cycle de vie, concevoir, analyser,<br />
tester et mettre en production ou<br />
recycler un processus. Voilà pour la<br />
définition de base.<br />
Et Philippe-Henri Leroy d’ajouter : « le<br />
PLM prend en compte les livrables, il<br />
faut donc lui associer les processus.<br />
Pour ce faire, il faut définir un langage<br />
de modélisation standard utilisé et<br />
partagé par tous ; un référentiel com-<br />
PLM : de quoi parle-t-on exactement ?<br />
Cycle de vie et création de valeur par le management des processus d’entreprise…<br />
Un vaste sujet auquel doit répondre une démarche de PLM<br />
(Product Lifecycle Management) ou, en langue de Molière, « gestion du<br />
cycle de vie du produit ». Sa mission : réunir toutes les informations intervenant<br />
tout au long de la vie d’un produit, et pas seulement lors de son développement<br />
ou sa mise sur le marché du produit, mais au-delà, jusqu’au<br />
recyclage ; le but étant de pouvoir assurer le suivi complet du produit, en<br />
suivant les cinq étapes clé de son cycle de vie : le développement (de<br />
l’idée au produit fini), le lancement, la croissance, la maturité et le déclin,<br />
jusqu’à son recyclage et sa destruction.<br />
En connexion avec d’autres systèmes d’informations affectés au service<br />
de maintenance par exemple (avec la GMAO – gestion de la maintenance<br />
assistée par ordinateur) ou l’atelier de production (avec la GPAO) ou encore<br />
le bureau d’étude, le bureau des méthodes, le service Achats, Facturation<br />
et relation clients, SAV etc., et plus globalement avec l’ERP de<br />
l’entreprise, le PLM permet à l’information de circuler plus facilement entre<br />
les différentes entités et services qui interviennent sur le produit. Véritable<br />
atout concurrentiel, il permet d’identifier les points à améliorer, en particulier<br />
en termes de qualité du produit, et de réduire les temps de développement<br />
et de time to market. De même, l’information étant rationnalisée et sa<br />
circulation optimisée, cela facilite les recherches et l’historique concernant<br />
les différentes étapes de développement du produit, générant ainsi des<br />
gains de temps considérables.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 29
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
mun. Le PLM ne pourra contribuer à la<br />
performance de l’entreprise que si l’on<br />
prend en compte, à la fois, la performance<br />
de l’outil et celle du processus.<br />
La gestion des deux parallèlement<br />
et de façon alignée est gage de cohérence,<br />
une condition sine qua non<br />
pour une démarche PLM aboutie. On<br />
manage le cycle de vie produit/service<br />
avec le PLM, on manage le cycle de<br />
vie des processus avec le BPM. »<br />
Marché<br />
Siemens toujours leader du classement de CIMdata<br />
Le classement dédié aux logiciels PLM voit Siemens se maintenir dans le peloton de tête pour la 13e<br />
année consécutive. L’un des leaders du PLM est également bien présent dans le cercle fermé des instigateurs<br />
de l’usine numérique ; et l’acquisition récente de LMS n’y est pas pour rien.<br />
Siemens a annoncé avoir été reconnu<br />
par CIMdata Inc., société de conseil<br />
et de recherche en management de<br />
premier plan, en tant que leader du<br />
marché des solutions de gestion collaborative<br />
du cycle de vie des produits<br />
(cPDm) pour la 13e année consécutive<br />
et du marché de l’usine numérique<br />
pour la neuvième année consécutive.<br />
En outre, suite à l'extension de sa<br />
gamme de logiciels de simulation et<br />
d'analyse, et à l'acquisition de LMS,<br />
Siemens est passé à la quatrième<br />
place du classement des leaders de ce<br />
marché, gagnant six places par rapport<br />
au classement de 2013. Annoncées au<br />
début du mois, les conclusions du rapport<br />
de CIMdata sont fondées sur des<br />
données et une analyse approfondies<br />
du marché mondial des solutions PLM.<br />
Un classement de bon augure pour<br />
l’éditeur<br />
Siemens PLM Software a été classé<br />
dans la catégorie cPDm de CIMdata<br />
avec son offre Teamcenter, portfolio<br />
de logiciels de gestion numérique<br />
du cycle de vie des produits les plus<br />
utilisés dans le monde, tandis que<br />
les logiciels Tecnomatix sont les plus<br />
utilisés sur le marché de la fabrication<br />
numérique. Siemens répond aux<br />
besoins du marché de la simulation<br />
et de l'analyse avec un riche portfolio<br />
d'offres CAE incluant les modules des<br />
logiciels NX, NX Nastran, Femap ainsi<br />
que l’ensemble de l’offre LMS, qui<br />
intègrent des solutions de simulation<br />
mécatronique avancée intégrant la<br />
modélisation et les tests dans le processus<br />
de développement des produits.<br />
« Comme l'indique notre rapport,<br />
Siemens affirme son leadership sur<br />
les marchés du cPDm et de l’usine<br />
numérique, et a considérablement<br />
augmenté son chiffre d'affaires sur le<br />
marché de la simulation et de l'analyse,<br />
a déclaré Peter Bilello, président<br />
de CIMdata. Ce classement est de bon<br />
augure pour Siemens, car ces trois catégories<br />
essentielles continuent de se<br />
développer et nos données indiquent<br />
que cette croissance va se poursuivre<br />
dans l'avenir ».<br />
Des prévisions de croissance pour<br />
les quatre années à venir<br />
Pour les cinq prochaines années,<br />
CIMdata estime que l'ensemble du<br />
marché du cPDm devrait atteindre un<br />
taux de croissance annuel moyen de<br />
5,2 % et représenter environ 6,2 milliards<br />
de dollars en 2018, sur la base<br />
de tous les investissements réalisés<br />
dans les logiciels et les services. Selon<br />
CIMdata, le marché de l’usine numérique<br />
devrait également continuer à<br />
se développer à un taux de croissance<br />
annuel moyen de 4,1 % sur cinq ans,<br />
tandis que le marché de la simulation<br />
et de l'analyse devrait se développer<br />
à un rythme soutenu et régulier, avec<br />
un taux de croissance annuel moyen<br />
de près de 8 % sur cinq ans. Globalement,<br />
le marché des solutions PLM<br />
standard devrait continuer à se développer<br />
en constituant un secteur d'investissement<br />
stratégique pour les entreprises,<br />
CIMdata prévoyant un taux<br />
de croissance annuel moyen de plus<br />
de 4,8 % sur cinq ans.<br />
« Siemens continue de renforcer son<br />
leadership dans les domaines clés du<br />
PLM, y compris sur les segments du<br />
cPDm et de l’usine numérique », déclare<br />
Chuck Grindstaff, président-directeur<br />
général de Siemens PLM Software.<br />
« Ce nouveau rapport illustre<br />
notre engagement à conserver notre<br />
leadership dans ces deux domaines,<br />
qui sont très importants pour nos<br />
clients. En outre, en nous concentrant<br />
sur la simulation et l'analyse, nous<br />
aiderons nos clients à faire face à la<br />
complexité croissante des nouveaux<br />
produits de demain », ajoute-t-il<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 30
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Tendances marché<br />
Aller plus loin que le PLM avec le SLM<br />
Le domaine d’application du PLM peut être encore plus largement étendu. On parle alors de SLM, concept<br />
plus récent et qui, en complément du PLM, intègre la notion de services. Une manière de voir plus loin et<br />
de se montrer encore plus proche des besoins de clients de plus en plus exigeants sur la qualité du support<br />
technique.<br />
Les données relatives à la partie technique d’un produit sont indispensables pour assurer son suivi<br />
© Stahlwille<br />
Il n’est plus possible aujourd’hui de<br />
raisonner à court terme. D’une part<br />
parce que la loi nous y oblige, pour<br />
certains produits en tout cas, en particulier<br />
ceux qui génèrent d’importants<br />
volumes et impactent de fait l’environnement<br />
naturel et social. D’autre part<br />
– et cela concerne davantage de biens<br />
de consommation – parce que le cycle<br />
d’un produit et sa maîtrise tout au long<br />
de sa vie offrent un avantage concurrentiel.<br />
C’est le rôle du Product Lifecycle<br />
Management (PLM). Cet avantage<br />
peut se révéler dans la qualité du<br />
produit, sa durée dans le temps, son<br />
image à court ou long terme mais également<br />
pour l’entreprise qui, en maîtrisant<br />
la vie d’un produit dès sa conception,<br />
est en mesure de mieux répondre<br />
aux attentes de ses clients les plus exigeants.<br />
Mais cette compétence passe<br />
inévitablement par une maîtrise de sa<br />
gestion de données. La densité d’informations<br />
à la fois toujours plus nombreuses<br />
et plus complexes nécessite<br />
des outils performants et des solutions<br />
PLM capables d’absorber et de digérer<br />
ces volumes d’informations de plus en<br />
plus gigantesques et fragmentés, du<br />
fait notamment de leurs origines diverses<br />
; celles-ci émanent en effet des<br />
bureaux d’études par exemple, de la<br />
production sans oublier le marketing,<br />
la maintenance et le service commercial,<br />
le support technique et le service<br />
après-vente.<br />
Sur ce dernier point, force est de<br />
constater que depuis quelques années,<br />
le service après-vente et la<br />
maintenance des produits sont à leur<br />
tour au cœur de cette problématique<br />
de gestion de la durée de vie. À la gestion<br />
de données, déjà lourde, s’ajoute<br />
celle ainsi celle du service et consiste<br />
à intégrer une étape supplémentaire,<br />
qui fait suite à la livraison du produit<br />
sur le marché. C’est au tour du SLM<br />
(Service Lifecycle Management). Son<br />
objectif : permettre d’aller plus loin<br />
dans la démarche PLM et atteindre un<br />
niveau de services client optimal afin<br />
de répondre aux attentes de clients en<br />
matière de service après-vente. Mais<br />
attention. Aller plus loin dans la démarche<br />
signifie aussi la complexifier et<br />
disposer d’outils à la fois performants,<br />
conviviaux, mais pas seulement ; car<br />
aborder le terrain de la technique peut<br />
se révéler être un véritable casse-tête<br />
qui n’aura d’autres conséquences pour<br />
le système que celle ne pas être utilisé.<br />
Ces données relatives à la partie<br />
technique d’un produit sont en effet<br />
indispensables pour assurer son suivi<br />
et les interventions qu’il nécessitera<br />
tout au long de son existence. Ainsi<br />
vont s’accumuler des informations issues<br />
de la conception, du design, de la<br />
production, des services commerciaux<br />
(dont les facturations, des conditions<br />
de garantie ou encore de tarification<br />
etc.) et de la maintenance, lesquelles<br />
s’ajouteront en fonction du nombre de<br />
révision, d’opérations de suivi, de réparation<br />
voire de re-conception.<br />
Comment faire face à un tel volume<br />
d’information ? Certes, le management<br />
humain jouera un rôle incontestable<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 31
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
dans l’entreprise, dans la conduite du<br />
changement notamment. Encore fautil<br />
que les fournisseurs de technologies<br />
soient en mesure d’offrir des solutions<br />
adaptées aux besoins des industriels,<br />
faciles à mettre en œuvre et à exploiter<br />
en convergeant l’ensemble des informations<br />
vers un seul et même système.<br />
L’objectif étant pour le fabricant<br />
d’avoir accès aux bonnes informations<br />
(en adéquation avec un problème<br />
posé ou une demande particulière),<br />
au moment où il en a besoin, qu’elles<br />
concernent l’historique du produit, de<br />
la conception à la maintenance, la<br />
disponibilité des pièces et l’endroit où<br />
elles sont stockées.<br />
Mieux répondre aux attentes des clients passe inévitablement par une maîtrise de sa gestion de données<br />
© Asco industries<br />
Un domaine où émergent de nouvelles<br />
solutions<br />
Spécialisé dans les solutions de Product<br />
et Service Lifecycle Management,<br />
l’éditeur américain PTC commercialise<br />
un système SLM pour des produits et<br />
services intelligents, interconnectés et<br />
efficaces. Ce système interconnecte<br />
les personnes, les processus et les<br />
informations pour améliorer les services<br />
et la satisfaction des clients.<br />
Aujourd’hui en effet, les industriels,<br />
les opérateurs et les fournisseurs de<br />
services font évoluer leur modèle économique<br />
pour offrir une plus grande<br />
valeur ajoutée à leurs clients et améliorer<br />
la rentabilité du chiffre d'affaires<br />
issu des services. Pour concrétiser ces<br />
offres, PTC a lancé sur le marché un<br />
système de gestion du cycle de vie des<br />
services (SLM) PTC pour la gestion<br />
intelligente des produits. Ce système<br />
propose un ensemble intégré de solutions<br />
innovantes qui permettent aux<br />
directeurs des services de planifier,<br />
d'exécuter et d'optimiser les services<br />
au sein de l'ensemble de leur réseau,<br />
quels que soient la tâche, le rôle, le<br />
produit ou la zone géographique.<br />
La nouvelle ère de l'Internet des objets<br />
(IoT) est synonyme de nouveaux défis<br />
complexes à relever pour les industriels<br />
et les fournisseurs de services<br />
afin de rester compétitifs et améliorer<br />
la rentabilité au sein d'un monde<br />
connecté. Que ce soit au bureau,<br />
à l'usine, à la maison, en voiture, en<br />
avion, en bateau, en ville ou à la campagne,<br />
chaque appareil pourrait poten-<br />
PTC conforte sa position de leader dans le SLM,<br />
renforcée il y a un an par l’acquisition d’Enigma<br />
Avec le rachat il y a un peu plus d’un an de la société Enigma dont les logiciels agrègent et fournissent des<br />
contenus techniques aux services après-vente, PTC a pu élargir son portefeuille de solutions d'informations<br />
techniques.<br />
Le rachat d’Enigma intervenu en juillet 2013 a permis à PTC de compléter son portefeuille de solutions de gestion<br />
du cycle de vie des services (SLM, Service Lifecycle Management) et de conforter ainsi sa position de leader sur<br />
ce marché. Ainsi, outre des fonctionnalités importantes de création, d'illustration, de publication et de diffusion<br />
d'informations centrées sur le produit, PTC est, depuis cette opération, en mesure de collecter, numériser et transmettre<br />
des contenus techniques créés hors de la plate-forme PTC. Les produits Enigma agrègent intelligemment<br />
des contenus de service très différents dans de nombreux formats, puis adaptent et transmettent ces contenus aux<br />
techniciens et utilisateurs ayant besoin de données techniques et d'informations sur les pièces pour exploiter et entretenir<br />
des produits complexes. En intégrant la technologie d'Enigma dans ses solutions d'informations techniques<br />
et d'informations sur les pièces détachées, PTC permet désormais aux services après-vente de disposer d'un large<br />
éventail de contenus techniques. Enfin, grâce à cette acquisition, PTC a consolidé son implantation en Israël qui a<br />
dans le même temps renforcé son centre de R&D installé dans le pays.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 32
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
tiellement être connecté, ce qui change<br />
radicalement la manière dont les produits<br />
et les systèmes sont créés, exploités<br />
et entretenus. Les données en<br />
temps réel capturées doivent être analysées<br />
et partagées par les sociétés au<br />
sein de l'entreprise et de l'écosystème<br />
étendus afin d'assurer au produit des<br />
performances, une utilisation, une durabilité<br />
et une fiabilité optimales. « PTC<br />
a toujours proposé des solutions innovantes<br />
à l'industrie manufacturière,<br />
déclare Sumair Dutta, Chief Customer<br />
Officer chez The Service Council. Le<br />
système SLM de PTC offre une vision<br />
complète du cycle de vie des services,<br />
qui permet aux OEM et aux fournisseurs<br />
de services d'optimiser les performances<br />
en termes de produit et de<br />
service en complément des fonctionnalités<br />
améliorées de conception et de<br />
fabrication. »<br />
Historiquement, les équipes du service<br />
après-vente se sont concentrées<br />
sur l'optimisation des processus fonctionnels,<br />
tels que le support client, la<br />
gestion et la tarification des pièces, les<br />
informations techniques et relatives<br />
aux pièces, la gestion de la garantie,<br />
etc. Cette approche déconnectée et<br />
cloisonnée a empêché les entreprises<br />
de satisfaire la demande accrue des<br />
clients et du marché en matière de produits<br />
et services. Le système SLM allié<br />
à la grande expertise de PTC dans le<br />
domaine offre aux entreprises la technologie<br />
et les bonnes pratiques nécessaires<br />
pour rester compétitives dans<br />
un monde connecté, où l'excellence<br />
des services est devenue incontournable<br />
et dans lequel il est nécessaire<br />
de se démarquer de la concurrence.<br />
Ce système a été conçu spécialement<br />
pour la gestion intelligente des produits<br />
et propose une vision unique du service<br />
: il résout les complexités et la dynamique<br />
d'un écosystème de services<br />
mondial en optimisant chaque opération<br />
du personnel de service sur le lieu<br />
d'intervention et du responsable du<br />
service, avec des prises de décisions<br />
en temps réel. Avec le système SLM<br />
de PTC, les clients peuvent désormais<br />
entretenir et analyser l'historique d'un<br />
service et d'un produit, qu'il s'agisse<br />
d'une seule ou de plusieurs unités ou<br />
de l'ensemble des produits installés<br />
dans le but d'améliorer de manière<br />
continue les produits et les services.<br />
Olivier Guillon<br />
Matériaux<br />
Dependence of the coefficient of thermal expansion<br />
(CTE) of reinforced resins on thermal cycles<br />
The thermal expansion behavior of composite materials is studied using a resin reinforced with carbon<br />
nano-tubes and another resin filled with aluminum particles. Specific behaviors are noticed, with a dependence<br />
of the thermal expansion coefficient (CTE) on heating/cooling conditions. Also, a stabilization of the<br />
CTE value is observed for the first cycles. The CTE modification during the first cycles is interpreted by the<br />
relaxation of internal stresses induced during material processing, while the dependence of the CTE value<br />
with heating/cooling parameters results from the accumulation of internal stresses which don’t have enough<br />
time to relax during the test cycles.<br />
Experimental<br />
Materials tested<br />
Two reinforced resins are studied. The<br />
first one is reinforced with carbone nano-tubes<br />
(an analytical method predicted<br />
a CTE below 1. 10-6 K-1 for carbon<br />
nano-tubes [3]). The second one<br />
is a resin filled with aluminum particles<br />
(CTE of pure aluminum is about 24.<br />
10-6 K-1). Rectangular plates (150 mm<br />
in length, 30 mm in width and 4 mm<br />
in thickness) are used for the thermal<br />
test.<br />
Test bench description<br />
The sample to be tested is placed<br />
between two zerodur supports (see<br />
Figure 1): One support is fixed and the<br />
other one follows the sample expansion.<br />
Each support holds a mirror so<br />
that the expansion can be measured<br />
thanks to a LASER interferometer. The<br />
principle is shown in Figure 1 and an<br />
overall diagram of the bench is presented<br />
in Figure 2.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 33
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
Keywords<br />
Thermal expansion – Composites<br />
– Reinforced resin<br />
– Carbon nano-tubes – CTE<br />
evolutions – Thermal internal<br />
stress<br />
Mots clés<br />
Dilatation thermique – Composites<br />
– Résine renforcée –<br />
nano-tubes de carbone – évolutions<br />
du CTE – Contraintes<br />
thermiques internes<br />
A vacuum system consisting of a primary<br />
pump and a turbomolecular<br />
pump maintains a pressure as low as<br />
10-5 mbar, which is representative of<br />
orbital conditions.<br />
To control the sample temperature and<br />
its homogeneity, a radiative copper box<br />
is placed around the sample. The temperature<br />
is controlled by a cooling fluid.<br />
Several thermal cycles are applied for<br />
the CTE estimation (Figure 3)<br />
Differential scanning calorimetry<br />
Thermal expansion may also be due<br />
to molecular rearrangements during<br />
phase transitions which induce volume<br />
variations in the bulk material. In order<br />
to evidence such transitions, materials<br />
were also analyzed by DSC (Mettler<br />
STAR SW 9.01).<br />
Résumé<br />
L’évolution de la dilatation thermique de matériaux composites est étudiée<br />
sur une résine renforcée avec des nano-tubes de carbone et une<br />
autre résine chargée avec des particules d'aluminium. On remarque des<br />
comportements particuliers avec une dépendance du coefficient de dilatation<br />
thermique (CTE) selon les conditions de chauffe ou de refroidissement.<br />
Une stabilisation de la valeur de CTE est également observée<br />
au cours des premiers cycles. La variation du CTE pendant les premiers<br />
cycles est interprétée comme la relaxation des tensions internes induites<br />
lors du traitement du matériau, tandis que la dépendance de la valeur<br />
du CTE avec les paramètres de chauffe ou de refroidissement résulte<br />
de l'accumulation des tensions internes qui n'ont pas assez de temps de<br />
relaxer pendant les cycles d'essai.<br />
Introduction<br />
Materials for satellites in the space industry are subject to a very wide<br />
temperature range (typically from –20°C to +100°C, and more). Under<br />
vacuum, outgassing phenomena may also take place which can modify<br />
the material behavior. Furthermore, some devices mounted on satellites<br />
must keep an extreme geometric stability (e.g. mirrors of spatial telescopes).<br />
The thermal expansion coefficient (CTE) is then crucial in aerospace<br />
applications: the lower this parameter is, the higher the geometric<br />
stability of the system in orbital conditions will be. The precise knowledge<br />
of CTE values is also essential in finite elements models used to design<br />
spatial objects.<br />
Usually, during a CTE test, several thermal cycles are applied and dimensional<br />
variations are measured as a function of the temperature. The<br />
derivative of this function is calculated and different CTE values are obtained<br />
as a function of temperature. Composite materials may have a<br />
specific thermal expansion behavior: the CTE value may be different on<br />
heating and cooling at the same temperature and a substantial evolution<br />
may occur cycle after cycle [1-4]. A mT-TM (modulated Temperature<br />
ThermoMechanometry) analysis carried out on fiber glass-epoxy composites<br />
by Schanks [2] has already shown that an important part of the<br />
thermal expansion is irreversible for the first cycles.<br />
In order to better understand these phenomena, the thermal expansion of<br />
two resin reinforced with carbon nano-tubes and aluminum particles are<br />
studied. A vacuum test bench was specially developed to measure the<br />
coefficient of thermal expansion (CTE) in orbital thermal/vacuum conditions<br />
(typically from –20°C to +100°C, with a pressure value below 10-5<br />
mbar) of these materials and physical interpretations of the CTE results<br />
are proposed.<br />
Results<br />
Resin reinforced with Carbon Nano-tubes<br />
Two behaviors are observed during<br />
heating and cooling. Below +10°C<br />
CTE value measured during heating is<br />
higher than during cooling and above<br />
this temperature it is the opposite:<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 34
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
CTE measured during heating is lower<br />
(Figure 4). By increasing the heating<br />
rate the gap between the curves is<br />
also increasing (Figure 5). On the opposite,<br />
if the heating and cooling rate<br />
approaches zero, this gap is expected<br />
to decrease and the two curves will<br />
merge into a single one. This behavior<br />
The delta L evolution as a function of<br />
temperature for the polyamide resin<br />
reinforced with aluminum particles is<br />
represented in figure 7. Evolutions are<br />
observed cycle after cycle.<br />
is plotted as a function of the number of<br />
cycles for heating and cooling (Figure<br />
9).<br />
Discussion<br />
1- CTE and dependence of temperature<br />
direction variation<br />
CTE and transitions<br />
For polymers, the most significant<br />
thermal expansion takes place during<br />
phase transitions (glass and liquid-liquid<br />
transitions for instance).<br />
These phenomena are characterized<br />
by macromolecular rearrangements<br />
inside the material. Each motion of<br />
polymer segment has its own relaxation<br />
time and the whole collection gives<br />
the time relaxation distribution.<br />
For a polymer, relaxation times are following<br />
a very wide Debye distribution<br />
[6] around the characteristic temperature<br />
(the transition is spreading over a<br />
broad temperature range whose width<br />
is about 100°C).<br />
is represented in Figure 4 with a dotted<br />
line.<br />
This particular behavior can be linked<br />
to phase transitions, and therefore the<br />
sample was also analyzed by DSC.<br />
Results of the pure and reinforced<br />
epoxy resin are presented on the<br />
same diagram in Figure 6. The shift in<br />
the baseline of the diagram observed<br />
between -20°C and + 60°C is attributed<br />
to the glass transition of the resin. This<br />
transition is spreading over a broad<br />
temperature range whose width is<br />
about 100°C, both for the pure and for<br />
the reinforced resin.<br />
Resin reinforced with aluminum<br />
particles<br />
In order to quantify this phenomenon,<br />
the evolution is arbitrary studied<br />
around 30°C (Figure 8).<br />
Unlike the epoxy composite, the thermal<br />
dilatation of this composite decreases<br />
and stabilizes during the first<br />
cycles (the length of red and blue arrows<br />
which represents the evolution<br />
between two cycles is decreasing cycle<br />
after cycle). As already shown, the<br />
thermal dilatation is not the same for<br />
heating and cooling (the gap between<br />
these two values represented by the<br />
grey dotted arrows is constant cycles<br />
after cycles). To quantify the stabilization<br />
of CTE value at 30°C, CTE(T)<br />
which the derivative of delta evolution<br />
The range of thermal cycle for CTE<br />
measurement is [-25°C, 45°C] i.e. in<br />
the temperature range of the glass<br />
transition for the resin (Figure 6). To<br />
measure CTE, temperature ramps of<br />
one degree per minute are applied to<br />
the material. With such heating and<br />
cooling rate, the motions associated<br />
with long relaxation times have not<br />
the time to occur. The transition is incomplete<br />
and internal stresses are<br />
generated in the material instead of<br />
being totally relaxed. Added carbon<br />
nano-tubes must modify the microscopic<br />
relaxation mechanisms. They<br />
probably prevent or disturb molecular<br />
motion and modify the relaxation time<br />
distribution associate to the transition.<br />
Therefore the CTE depends on the<br />
temperature in the transition domain<br />
and also the value is not the same on<br />
heating and on cooling at the same<br />
temperature.<br />
A similar behavior has already been<br />
observed in a study made on polymer/<br />
montmorillonite nanocomposites [7].<br />
DSC analysis showed an increase<br />
in the glass transition temperature of<br />
numerous polymers when clay was<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 35
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
added. This effect was typically ascribed<br />
to the confinement of intercalated<br />
polymer within the silicate galleries that<br />
prevents the segmental motions of the<br />
polymers chain. For HDPE, Dzenis<br />
and Ponomarev have also shown that<br />
addition of a dispersed filler within the<br />
polymer results in a decrease of CTE<br />
[8].<br />
Internal thermal stresses effects<br />
In composite materials in general, and<br />
particularly in the two studied reinforced<br />
resins, several phases which<br />
have different thermo-mechanical<br />
behaviors are coexisting [4]. In this<br />
case, the CTE of the matrix is much<br />
higher than the one of reinforcements.<br />
Quantitatively, the ratio between matrix<br />
CTE and particles CTE is 20 for<br />
epoxy-carbon composite and 5 for<br />
the polyamide-aluminum composite.<br />
Also, during heating and cooling intense<br />
thermal stresses are generated<br />
between matrix and reinforcing particles.<br />
Specifically, during heating, the<br />
matrix expands more than reinforcing<br />
particles and is loaded in compression.<br />
Conversely, during cooling the matrix<br />
is loaded in traction.<br />
Thus, at the end of heating, the thermal<br />
stresses are at their maximum: the matrix<br />
is compressed and the measured<br />
CTE is lower than the “real” CTE (Figure<br />
4) because part of the transformation<br />
is prevented by internal stresses<br />
between the matrix and reinforcing particles.<br />
Just after, the direction of temperature<br />
variation is reversing and these<br />
compressive stresses are relaxed, the<br />
measured CTE is also higher than the<br />
References<br />
1 J. PENEL, A. BETTACCHIOLI. Mise au point d’un banc de dilatométrie sous vide et influence de l’histoire thermique<br />
sur le coefficient de dilatation thermique d’un matériau sandwich. <strong>Essais</strong> & Simulation n°111, pp.47-49, octobre 2012<br />
2 R. A. SHANKS. Linear thermal expansion, thermal ageing, relaxations and post-cure of thermoset polymer composites<br />
using modulated temperature thermomechanometry. Journal of Thermal Analysis and Calorimetry, (2011)<br />
106:151-158.<br />
3 H. JIANG, B. LIU, Y. HUANG, K.C. HWANG. Thermal Expansion of Single Wall Carbon Nanotubes. July 2004, Vol.<br />
126.<br />
4. K. SONG, X. GUO, S. LIANG, P. ZHAO, Y. ZHANG. Relationship between interfacial stress and thermal expansion<br />
coefficient of copper–matrix composites with different reinforced phases. Materials Science and Technology, July 2013.<br />
5 T. CHOTARD, M. HIGER, J. SORO. Caractérisation du comportement mécanique endommageable de réfractaires à<br />
haute température par couplage de techniques ultrasonores. 18ème Congrès Français de Mécanique. Grenoble, Aout<br />
2007. Proceedings ?<br />
6 M. STEFENEL. Etude des mouvements moléculaires dans les polymères biphasiques à résilience améliorée polyamides-élastomère<br />
par fluage stimulé par la température. PhD Thesis, Université Paul Sabatier, 1984.<br />
7 A. LESZCZYNSKA, K. PIELICHOWSKI. Application of thermal analysis methods for characteri-zation of polymer/<br />
montmorillonite nanocomposites. Journal of Thermal Analysis and Calorimetry, Vol. 93 (2008) 3, 677-687.<br />
8 YU. A. DZENIS, V. M. PONOMAREV. Thermal expansion of a polymer composite with an aggregating disperse filler.<br />
Institute of Polymer Mechanics, Academy of Sciences of the Latvian SSR, Riga. Junuary-february, 1989.<br />
9 J-M. HAUSSONNE. Traités des Matériaux, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2005<br />
10 G. POMMATAU, M. NIVET-LUTZ. MMC tubes and advanced assemblies for high stability space structures. Meeting<br />
Le Bourget 20-06-2001. Proceedings ?<br />
11 D. LUCA MOTOC, J. IVENS, N. DADIRLAT. Coefficient of thermal expansion evolution for cryogenic preconditioned<br />
hybrid carbon fiber/glass fiber-reinforced polymeric composite material. Journal of Thermal Analysis and Calorimetry<br />
2013, Vol. 112, p. 1245-1251.<br />
12 TOMPKINS S. S. Thermal Expansion of Selected Graphite-Reinforced Polyimide-, Epoxy, and Glass-Matrix Composite.<br />
Journal of Thermophysics, Vol. 8, No 1, 1987.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 36
<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />
real one. The phenomenon is symmetrically<br />
the same at low temperature.<br />
Chotard et al (2007) [5] first observed<br />
that the CTE and Young modulus evolution<br />
was not the same for cooling<br />
and heating for refractory ceramics<br />
composed of phases with very different<br />
CTE (mix of cordierite which CTE<br />
range is from 1.5 to 3.10-6 K-1 and<br />
mullite which CTE range is from 6 to<br />
7.10-6 K-1) [5]. They proposed that<br />
there were micro structural phenomena<br />
which induce internal stresses<br />
and microcraks which modify these<br />
parameters. Our experiments on reinforced<br />
resins supplement these observations<br />
about ceramics.<br />
Stabilization of CTE cycle after cycle<br />
Reversing and non reversing thermal<br />
dilatations<br />
The variation of CTE with the number<br />
of cycles shows that non reversing<br />
events take place in the material<br />
structure at microscopic scale. A study<br />
realized in 2011 by R.A. Shanks with<br />
mT-TM (modulated Temperature Thermo-mechanometry)<br />
allowed dissociating<br />
reversing and non-reversing thermal<br />
dilatation for another epoxy resin<br />
reinforced with glass fibers [2].<br />
They showed that a significant part of<br />
the thermal dilatation is non-reversing<br />
particularly for the first heating cycle.<br />
We will try to explain more precisely<br />
what can be this non-reversing phenomenon<br />
which conducts to a stabilization<br />
of the CTE value.<br />
Elaboration stresses relaxation<br />
At room temperature, strong internal<br />
stresses can be confined in a composite<br />
material. These stresses appear<br />
during material processing. When the<br />
material is cooled down the matrix retracts<br />
more than the fibers or filler (fiber<br />
CTE < matrix CTE) therefore intense<br />
internal tensile stresses are created<br />
between the two phases [9].<br />
At Thales Alenia Space a study was<br />
made in order to relax these stresses to<br />
improve mechanical properties of the<br />
composite. After material processing,<br />
different thermal cycles were applied<br />
and the stress level was measured by<br />
X-ray detection. They conclude that if<br />
the temperature amplitude is correctly<br />
chosen, the intern stress could really<br />
decrease. For instance, for the composite<br />
studied (aluminum/carbon fibers),<br />
three cycles [-40°C, 50°C] allow to divide<br />
by a factor ten the internal stress<br />
level. A permanent deformation of 33<br />
µm/m was observed after the experiment<br />
[10].<br />
So, during the first cycles, the measured<br />
CTE can be higher because the<br />
relaxation of elaboration stresses can<br />
add to thermal dilatation. The CTE is<br />
decreasing while the material is relaxing<br />
its internal stresses and when<br />
the material is “balanced” the CTE is<br />
stabilized.<br />
Aging induced by thermal cycling<br />
Recently, some experiments showed<br />
that cryogenic preconditions (-35°C<br />
for one week) can decrease the CTE<br />
value of hybrid carbon and glass fiber<br />
composite [11]. According to the study,<br />
these modifications can be associated<br />
to the microcracks formation induced<br />
during low-temperature environmental<br />
conditioning. The cycles applied<br />
for our experiment range from [-45°C,<br />
65°C] therefore the non-reversing CTE<br />
evolution cycle after cycle could partly<br />
be explained by low temperature exposure.<br />
Another study showed that the resulting<br />
micro damage induced in the composite<br />
by thermal cycling, significantly<br />
reduced the CTE from about 1.64 10-6<br />
K-1 to about 0.79 10-6 K-1 at 24°C after<br />
250 cycles [12].<br />
Conclusion<br />
By studying two reinforced specific behaviors<br />
observed for the thermal dilatation<br />
of several complex materials were<br />
analysed.<br />
A substantial part of the thermal dilatation<br />
of this kind of material is non<br />
reversing for the first cycles. In polyphases<br />
materials, significant stresses<br />
are created during material processing<br />
when the material is cooled from several<br />
hundred of degrees to room temperature.<br />
These stresses are partially<br />
relaxed during the first cycles and increase<br />
the value of the measured CTE.<br />
Thus, before measuring the CTE, several<br />
thermal cycles must be applied to<br />
the material in order to obtain an accurate<br />
value.<br />
The CTE depends on the temperature<br />
in the temperature range of the study<br />
and CTE values are usually different<br />
for heating and cooling at a given temperature<br />
even if many cycles are applied.<br />
The gap between CTE values on<br />
heating and cooling increases with the<br />
heating (and cooling) rate. A relatively<br />
low heating rate (1 or 0.5°C/min) is<br />
recommended for a satisfactory CTE<br />
measurement. The temperature dependency<br />
and the gap between heating/cooling<br />
values is a consequence<br />
of molecular rearrangements occurring<br />
during phase transitions and of internal<br />
thermal stresses induced between<br />
phases. The superimposition of various<br />
phenomena make it difficult to<br />
give an absolute value of the CTE and<br />
the most precise value that can be proposed<br />
for a given temperature is the<br />
average between the CTE measured<br />
during heating and cooling.<br />
Lefaux Y. 1 , Bettacchioli A. 2 , Missiaen J.-<br />
M. 3&4 , Dufresne A. 5&6<br />
1PHELMA Grenoble INP<br />
F-38016 Grenoble Cedex 1, France<br />
2 Test Center of Thales Alenia Space<br />
F-06156 Cannes-la-Bocca Cedex, France<br />
3 Univ. Grenoble Alpes, SIMAP, F-38000<br />
Grenoble, France<br />
4 CNRS, SIMAP, F-38000 Grenoble,<br />
France<br />
5 Univ. Grenoble Alpes, LPG2, F-38000<br />
Grenoble, France<br />
6 CNRS, LPG2, F-38000 Grenoble, France<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 37
Dossier<br />
Entretien<br />
Les capteurs : source d’innovation majeure<br />
À l’occasion de ce dossier spécialement consacré aux capteurs, Joseph Merlet, président de l’ASTE<br />
et ancien directeur technique d’Intespace, nous expose sa vision sur l’évolution technologique de ces<br />
systèmes, le rôle qu’ils jouent dans les laboratoires d’essais et les innovations de demain.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
Où trouve-t-on les capteurs ?<br />
Joseph Merlet<br />
Les laboratoires et les centres d’essais<br />
utilisent les capteurs pour deux raisons<br />
essentielles : la caractérisation du comportement<br />
des spécimens en essais<br />
et le pilotage des moyens d’essais. Il<br />
existe une autre utilisation qui est la caractérisation<br />
de l’environnement auquel<br />
est soumis le matériel pendant son utilisation.<br />
Cependant, cette utilisation est<br />
relativement faible.<br />
Quelle définition donner au capteur<br />
?<br />
Un capteur est un dispositif transformant<br />
l'état d'une grandeur physique observée<br />
en une grandeur utilisable, telle<br />
qu'une tension électrique. Un capteur<br />
contient au minimum un transducteur :<br />
le dispositif qui transforme le signal physique<br />
en un signal électrique, ce dernier<br />
a très souvent besoin d’être transformé<br />
et conditionné pour pouvoir être utilisé<br />
dans une chaîne de mesure.<br />
Sur quelles technologies s'appuient-ils<br />
?<br />
La révolution numérique a très tôt bouleversé<br />
le monde de la mesure dans les<br />
laboratoires et centres d’essais. On est<br />
passé de l’ère de la fourniture voie par<br />
voie et en temps différé des résultats<br />
bruts de mesure à la mise à disposition<br />
en temps réel de résultats de mesure<br />
ayant été traités de façon systématiques.<br />
En quoi jouent-ils un rôle important<br />
au quotidien dans le monde des essais<br />
?<br />
Le besoin en résultats de mesure a<br />
aussi été décuplé par le besoin de la<br />
comparaison essais-simulation qui a<br />
entrainé une demande exponentielle<br />
de points de mesure. En effet, un point<br />
de mesure correspond plus ou moins<br />
Curriculum vitae de Joseph Merlet, ancien directeur technique d'Intespace<br />
1970 : Diplômé de l'Ensma<br />
1971 : Joseph Merlet entre à la Sopemea (dans la partie « Études ») -Laboratoire d’essais spatial- dont les locaux se<br />
situaient à l'époque sur le site du CNS à Brétigny-sur-Orge.». Il y exerce des activités d'ingénierie des moyens d'essais<br />
et des études dynamiques.<br />
1972 : Suite au déplacement du CNES à Toulouse, Joseph Merlet suit la Sopemea à Toulouse à la suite du déplacement<br />
de la Sopemea dans le sud-ouest de la France. Il s’occupe d’études mécaniques et thermiques et prend ensuite<br />
la responsabilité des essais mécaniques.<br />
1977 : Un bref passage au CNES où il calcule la structure de l’équipement « Caméra Grand Champ » qui a volé sur<br />
Spacelab.<br />
1978 : Il crée à Toulouse un nouveau département consacré aux études et à l'ingénierie.<br />
1983 : Deux après la création d'Intespace, Joseph Merlet devient l'adjoint de Jean-François Imbert (devenu plus tard<br />
le responsable des calculs chez Airbus à Toulouse). Ils travaillent tous deux au sein de la division Etudes et Ingénierie.<br />
1988 : Durant ces années en tant qu'adjoint à Jean-François Imbert, Joseph Merlet démarre le projet DynaWorks, un<br />
logiciel de stockage, de gestion et d'analyse de données pour les essais et les simulations.<br />
1989 : Sortie en novembre d'une première version du logiciel DynaWorks. Celle-ci est présentée pour la première fois<br />
à StruCome.<br />
2001 : L’activité DynaWorks devient une Business Unit dont Joseph Merlet est nommé responsable et ce trois années<br />
durant.<br />
2004 : Un an après l'arrivée de Franck Airoldi à la Direction Générale d'Intespace, Joseph Merlet quitte ses responsabilités<br />
pour se consacrer principalement à la R&D<br />
2009 : Il devient Directeur Technique d'Intespace. Il participe à plusieurs projets intégrés européens et des projets du<br />
FUI. En parallèle, il monte plusieurs projets régionaux sur le contrôle de moyens d’essais et les réseaux de capteurs.<br />
2014 : Il quitte Intespace.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 38
Dossier<br />
à un nœud de calcul. Les possibilités<br />
de solveurs de calcul ayant augmenté<br />
de manière vertigineuses, la demande<br />
en point de mesure n’est jamais à la<br />
hauteur du besoin de l’ingénieur calcul<br />
! La demande d’aujourd’hui s’apparente<br />
donc à une demande toujours plus élevée<br />
en nombre de capteurs embarqué<br />
sur le spécimen en essai. Cependant<br />
cette demande est limitée dans les<br />
faits par plusieurs facteurs : le coût de<br />
mise en place des capteurs, l’encombrement<br />
de ces capteurs et de leurs<br />
câbles ainsi que la limitation physique<br />
des chaines d’acquisition et parfois des<br />
moyens d’essais (limitation des traversées<br />
étanches par exemple pour les<br />
caissons à vide)<br />
Aussi se pose donc la question des<br />
capteurs sans fils qui résoudraient bien<br />
des problèmes et qui seraient une révolution,<br />
car on peut imaginer que ces<br />
capteurs sans fils auraient leur conditionnement<br />
intégré, ainsi que leur numérisation.<br />
A supposer que les problèmes<br />
suivants soient résolus : l’autonomie<br />
électrique du capteur, la bande passante<br />
de l’émission de la mesure à partir<br />
du capteur, la performance – certes<br />
limitée – du système de supervision de<br />
l’ensemble des capteurs nécessaires à<br />
un essai, ou encore la confidentialité de<br />
chaque mesure respective entre deux<br />
essais proches.<br />
À quelles innovations pouvons-nous<br />
nous attendre dans un<br />
avenir proche ?<br />
On pourrait envisager à terme la suppression<br />
des systèmes d’acquisition de<br />
données tels qu’on les connaît actuellement,<br />
et donc une réduction du cout<br />
d’investissement des moyens d’essais<br />
mais également à une réduction du coût<br />
de l’essai puisque la phase de câblage<br />
du spécimen pourrait être réduite à<br />
la phase instrumentation. Il est aussi<br />
possible d’envisager un coût réduit du<br />
capteur en imaginant une production du<br />
capteur de mesure avec son système<br />
de conditionnement, de numérisation et<br />
d’émission-réception totalement intégré<br />
de la même manière que pour l’industrie<br />
automobile ; on pourrait peut-être<br />
ainsi entrevoir des capteurs jetables !<br />
Ce sujet est à la mode et nombreux<br />
sont les projets qui vont dans ce sens.<br />
Mais il ne faut pas confondre capteurs<br />
de mesure de surveillance comme l’on<br />
voit des solutions apparaître sur le marché<br />
et les besoins des laboratoires et<br />
centres d’essais : grande bande passante,<br />
grand nombre de capteurs,<br />
capteur à très faible impact sur le comportement<br />
du spécimen et sur son environnement<br />
électromagnétique, sécurité<br />
de fonctionnement du capteur importante,<br />
intelligence embarquée, large<br />
autonomie et très faible consommation<br />
du capteur et de son électronique de<br />
contrôle-commande, réseau configurable<br />
facilement et confidentiel pour<br />
chaque essai. Ceux-ci sont à mon sens<br />
les voies des innovations majeures<br />
que l’on devrait voir apparaître dans<br />
le domaine de la mesure de précision<br />
demandée par les laboratoires et les<br />
centres d’essais.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 39
Dossier<br />
En application<br />
Nouveaux capteurs infrarouge miniatures multivoies<br />
de mesure de température sans contact<br />
La mesure de température de pneumatiques<br />
en compétition<br />
Elément de liaison entre la voiture et<br />
la piste, les pneumatiques doivent à la<br />
fois assurer la bonne adhérence du véhicule<br />
et bien transmettre la puissance<br />
du moteur. La compréhension de leur<br />
fonctionnement et surtout la bonne exploitation<br />
de leurs caractéristiques sont<br />
essentielles aux pilotes et ingénieurs en<br />
compétition pour mettre au point une<br />
monoplace équilibrée.<br />
Un des paramètres influents permettant<br />
de s’assurer de la bonne utilisation<br />
d’un pneumatique est sa température<br />
en surface sur la bande roulement.<br />
Trop chaude, celle-ci témoigne de frictions<br />
trop importantes débouchant sur<br />
une usure prématurée et par conséquent<br />
une baisse rapide de ses performances<br />
; trop froide et c’est un pneu<br />
inefficace sans aucun grip.<br />
Les ingénieurs tant dans les équipes<br />
Résumé<br />
Parmi les techniques de mesure de température sans contact, la pyrométrie<br />
infrarouge est largement utilisée notamment dans le domaine des<br />
essais et mesures embarquées.<br />
La société TEXYS, concepteur et fabricant français de capteurs pour essais<br />
embarqués, commercialise et développe depuis sa création en 1998<br />
une vaste gamme de capteurs infrarouge miniatures destinés à de nombreuses<br />
applications de mesure de température (sports mécaniques, automobile,<br />
aéronautique…).<br />
Anticipant sur les demandes et exigences des ingénieurs d’essais en<br />
F1, TEXYS a mis au point un capteur miniature innovant permettant de<br />
mesurer les températures en surface des pneumatiques sur la largueur<br />
de la bande de roulement.<br />
Dans un même élan de constante innovation, les ingénieurs de TEXYS<br />
ont développé et mis au point une version Wireless de ce capteur permettant<br />
ainsi aux écuries de F1 de disposer de moyens de mesure<br />
nettement plus faciles à mettre en place sur leurs monoplaces où les<br />
espaces disponibles se font de plus en plus rares.<br />
que chez les manufacturiers de pneumatiques<br />
se sont donc rapidement intéressés<br />
à ce paramètre et ont mis en<br />
place des outils de mesure.<br />
Jusqu’aux années 1980, cette mesure<br />
était uniquement réalisée par sondage<br />
Abstract<br />
The infrared pyrometer technique is largely used among other contactless temperature techniques especially in the<br />
field of embedded testing.<br />
Since its founding in 1998, TEXYS company, which is a French manufacturer of embedded testing sensors, realizes<br />
and supplies a wide range of miniaturized infrared sensors for temperature monitoring for various purposes (motorsport,<br />
automotive, aeronautics, etc.).<br />
Anticipating on its customers’ demands (most of them coming from F1 teams engineers), the engineers of TEXYS<br />
have developed an innovative sensor able to output the temperature data of the full tire footprint.<br />
In the same way the Texys R&D team has studied, designed and realized a Wireless release of this infrared multichannel<br />
sensor. Thus the F1 tests team engineers could get an innovative measuring tool simplifying the sensors<br />
installation on the car.<br />
tion may occur cycle after cycle [1-4]. A mT-TM (modulated Temperature ThermoMechanometry) analysis carried<br />
out on fiber glass-epoxy composites by Schanks [2] has already shown that an important part of the thermal expansion<br />
is irreversible for the first cycles.<br />
In order to better understand these phenomena, the thermal expansion of two resin reinforced with carbon nano-tubes<br />
and aluminum particles are studied. A vacuum test bench was specially developed to measure the coefficient<br />
of thermal expansion (CTE) in orbital thermal/vacuum conditions (typically from –20°C to +100°C, with a<br />
pressure value below 10-5 mbar) of these materials and physical interpretations of the CTE results are proposed.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 40
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 41<br />
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Dossier<br />
Keywords<br />
tire temperature, infrared pyrometers,<br />
thermopile, CAN bus,<br />
Wireless sensors, embedded<br />
testing.<br />
Mots clés<br />
température de pneumatiques,<br />
pyrométrie infrarouge, thermopile,<br />
bus CAN, capteurs Wireless,<br />
essais embarqués.<br />
avec un petit système portatif composé<br />
d’une sonde thermocouple associée à<br />
un système de lecture digital (Fig. 1).<br />
Dès que la moto ou la monoplace<br />
Fig. 1 : Prise de température<br />
de pneu par contact<br />
rentre au stand après une série de<br />
tours d’essais, l’ingénieur se précipite<br />
vers elle et ‘’pique’’ l’embout de sonde<br />
thermocouple dans les premiers millimètres<br />
de la bande roulement et relève<br />
la température. Cette méthode semi-invasive<br />
encore utilisée permet certes de<br />
connaître la température à cœur de la<br />
Fig. 2 : Imagerie de caméra vidéo infrarouge<br />
embarquée.<br />
gomme mais ne donne qu’une indication<br />
a posteriori.<br />
Avec l’introduction au début des années<br />
1990 des chaînes de mesures et<br />
d’acquisition de données embarquées,<br />
les ingénieurs ont pu avoir un accès in<br />
vivo aux différents paramètres des monoplaces<br />
: vitesse de déplacement de<br />
l’air, accélération, tangage, roulis, pression<br />
et température des fluides (eau,<br />
huile, liquide de frein), températures<br />
des disques de frein et ont souhaité<br />
très rapidement connaître l’évolution<br />
des températures des pneumatiques<br />
en fonctionnement sur un tour complet<br />
de circuit.<br />
On voit dans l’image ci-dessous issue<br />
d’une vidéo embarquée réalisée avec<br />
une caméra infrarouge combien les<br />
pneumatiques sont sollicités, notamment<br />
en courbe (Fig. 2).<br />
Mesure de température embarquée<br />
et pyrométrie infrarouge<br />
L’utilisation de capteurs de mesure sans<br />
contact était une obligation incontournable<br />
pour surveiller la température des<br />
pneumatiques pendant le roulage de la<br />
voiture. Il fallait également que ces capteurs<br />
offrent un temps de réponse, une<br />
précision et une répétabilité suffisants<br />
pour que les courbes de données enregistrées<br />
correspondent à la réalité des<br />
phénomènes physiques. Ce capteur<br />
devait aussi répondre aux contraintes<br />
des systèmes embarqués, c’est-à-dire,<br />
offrir un faible encombrement, la masse<br />
la plus petite possible, une consommation<br />
électrique optimisée et fonctionner<br />
dans des environnements sévères<br />
(vibrations, chocs, hautes températures<br />
ambiantes…).<br />
L’émissivité d’un pneumatique étant<br />
similaire à celle d’un corps noir et les<br />
gammes de température à mesurer<br />
n’excédant pas 200°C, la plupart des<br />
pyromètres infrarouge industriels auraient<br />
pu répondre aux exigences de<br />
mesure. En revanche, ils étaient difficilement<br />
‘’embarquables’’.<br />
En 1998, Etienne Deméocq (ex-Responsable<br />
du département électronique<br />
d’une grande écurie de F1) crée<br />
TEXYS et développe rapidement une<br />
gamme de capteurs infrarouge analogiques<br />
répondant à la fois aux spécifications<br />
de mesure et aux contraintes<br />
propres aux systèmes embarqués.<br />
Les pyromètres infrarouges développés<br />
par TEXYS ont très vite gagnés la reconnaissance<br />
et la confiance de prestigieux<br />
donneurs d’ordre, bénéficiant des<br />
constants progrès technologiques et du<br />
retour d’expérience rapide dû à l’intensité<br />
des applications en sports mécaniques<br />
de haut niveau.<br />
La gamme des capteurs infrarouge est<br />
maintenant très aboutie et répond parfaitement<br />
aux exigences des ingénieurs<br />
d’essais.<br />
La série des capteurs texense® INF V/T<br />
150 intègre comme élément sensible<br />
une thermopile convertissant l’énergie<br />
thermique en énergie électrique. La longueur<br />
d’onde de la thermopile s’étend<br />
de 8 à 14 µm.<br />
Fig. 3 : diagramme de calibration du<br />
capteur INF T 150<br />
La tension de sortie de quelques dizaines<br />
de mV, proportionnelle à la différence<br />
ou au gradient de température<br />
mesuré, est amplifiée par une électronique<br />
analogique miniature directement<br />
intégrée au capteur. Les données de<br />
température sont ainsi transmises sous<br />
forme d’un signal analogique, non linéaire,<br />
en tension 0-5 V.<br />
Le capteur est calibré sur un corps noir<br />
(émissivité > 99%) sur une plage de<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 42
Dossier<br />
température allant de 0°C (0.5V) à +<br />
150°C (5V) avec compensation de température<br />
sur la mesure. La résolution à<br />
150°C est de 50 mV/°C.<br />
L’ensemble élément sensible et électronique<br />
d’amplification offre une précision<br />
de 2% sur la pleine échelle de mesure<br />
et un temps de réponse de 50ms.<br />
Une lentille en Silicium en face avant<br />
du capteur (devant la thermopile) vient<br />
jouer le rôle d’optique et permet d’obtenir<br />
un cône de mesure infrarouge<br />
avec un champ de vision de 4:1 à 50<br />
mm (donné pour 90% des radiations<br />
reçues). Le rapport Distance / diamètre<br />
cible pour 90% de l’énergie est donné<br />
dans le diagramme ci-dessous (Fig. 3).<br />
Placé à 50mm du pneumatique, le<br />
capteur mesure les radiations émises<br />
par une cible de diamètre équivalent à<br />
12.5mm.<br />
Fig. 4 : dimensions du boîtier<br />
du capteur INF T 150<br />
Des travaux de R&D et de nombreux<br />
essais comparatifs ont permis de choisir<br />
parmi les éléments sensibles et composants<br />
électroniques offrant les meilleurs<br />
Fig. 5.1 & 5.2 : exemples d’applications<br />
multi-capteurs<br />
compromis<br />
dimensions/taille/consommation<br />
(les récents progrès notamment<br />
en matière d’électronique aidant). Le<br />
capteur INF V/T 150 dispose ainsi d’un<br />
boîtier au format extrêmement compact<br />
(Fig. 4) avec une masse de 15 g et pour<br />
une consommation électrique de l’ordre<br />
de 1.5 mA.<br />
Fig. 5.1 & 5.2 : exemples d’applications<br />
multi-capteurs<br />
L’orientation des études de conception<br />
mécanique du boîtier et le retour d’expérience<br />
pour le choix des résines de<br />
surmoulage des éléments électroniques<br />
ont permis de conférer une haute résistance<br />
au capteur. Passé au banc de<br />
‘’torture’’ il est éprouvé pour encaisser<br />
des chocs jusqu’à 500 G et continuer<br />
de fonctionner sous contraintes de<br />
vibrations jusqu’à 20 Gpp 5’.<br />
Les matériaux (boîtier aluminium anodisé,<br />
résine, composants & circuit<br />
électronique) ont été sélectionnés également<br />
pour que la plage de température<br />
de fonctionnement corresponde à<br />
l’ambiante où est positionné le capteur<br />
sur véhicule : les essais en chambre<br />
climatique ont permis de valider une<br />
plage opérationnelle allant de -20°C à<br />
+ 100°C.<br />
Une version INFTL-200 avec sortie<br />
analogique linéaire et une gamme de<br />
mesure étendue à + 200°C a également<br />
été développée.<br />
Cette série de capteurs ou des pyromètres<br />
équivalents d’autres fabricants<br />
ont été et sont ainsi très utilisés en compétitions<br />
de tous types (circuit, rallye) et<br />
dans tous types de catégorie (monoplaces,<br />
voitures de Grand Tourisme et<br />
de Tourisme, moto, karting).<br />
Comme le montre la 1ère photo de cet<br />
article, la température sur le pneumatique<br />
est loin d’être homogène sur toute<br />
la bande de roulement et varie selon<br />
que le véhicule est en courbe ou en<br />
ligne droite, et également selon la vitesse<br />
de passage en courbe.<br />
Ainsi les ingénieurs d’essais ont eu<br />
tendance rapidement à multiplier les<br />
nombres de points de mesure comme<br />
le montre la photo ci-dessous (Fig. 5.1<br />
& 5.2) et donc à embarquer plusieurs<br />
capteurs infrarouge pour surveiller un<br />
seul pneumatique. Sur une voiture, il<br />
n’est ainsi pas rare d’avoir jusqu’à 12<br />
capteurs infrarouges.<br />
Outre un aspect économique, de telles<br />
configurations multi-capteurs ont des<br />
impacts conséquents et peuvent être<br />
rapidement limitatives :<br />
Fig. 6 : le nouveau capteur infrarouge<br />
multivoies texense® IRN8-C<br />
• Multiplication des entrées analogiques<br />
nécessaires sur les enregistreurs embarqués<br />
• Complexité des faisceaux électriques<br />
et multiplication des connectiques<br />
(risque de panne)<br />
• Nombre de points de mesure parfois<br />
insuffisants pour avoir une lecture fine<br />
de la répartition des gradients de température<br />
sur la largueur de bande de<br />
roulement.<br />
Au-delà de trois capteurs de mesure<br />
par pneumatique, l’installation devenait<br />
rédhibitoire. Et c’est pourtant la tendance<br />
vers laquelle le plus haut niveau<br />
de la compétition souhaitait tendre : en<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 43
Dossier<br />
F1 le moindre centième de seconde<br />
gagné sur la piste est le fruit d’une<br />
analyse extrêmement détaillée de plus<br />
de 200 capteurs, tout type de mesure<br />
confondu.<br />
Naissance du capteur numérique<br />
multivoies IRN8C<br />
Fig. 7 : un nouveau capteur permettant<br />
de mesurer la température de la bande<br />
de roulement.<br />
Anticipant ainsi la demande des ingénieurs<br />
et techniciens d’essais évoluant<br />
en F1, l’équipe du bureau d’étude et<br />
de R&D de Texys a travaillé en 2006 sur<br />
une solution permettant de multiplier le<br />
nombre de points de mesure tout en<br />
conservant un capteur unitaire.<br />
Fig. 8 : Distances de calibration des 8<br />
voies du capteur IRN8C<br />
capteur aux dimensions comparables<br />
à celles des pyromètres simple voie<br />
utilisés jusqu’alors mais offrant suffisamment<br />
de voies de mesures indépendantes<br />
pour couvrir avec un maillage<br />
efficace la largueur de bande de<br />
roulement.<br />
Côté intégration, il fallait absolument<br />
trouver une solution pour simplifier le<br />
faisceau : tout comme pour les capteurs<br />
INF V/T 150, un seul câble devait sortir<br />
du capteur pour transférer les signaux<br />
de mesure et recevoir l’alimentation du<br />
capteur.<br />
D’autre part, l’attrait du numérique avec<br />
les possibilités de laisser les utilisateurs<br />
changer certains paramètres du capteur<br />
faisait également parti du cahier<br />
des charges.<br />
> Caractéristiques techniques et performances<br />
d’IRN8C<br />
Le premier challenge des ingénieurs de<br />
Texys concernait l’élément sensible :<br />
celui-ci devait à la fois être le plus petit<br />
possible, offrir les performances nécessaires<br />
en justesse, précision et répétabilité<br />
de mesure, temps de réponse et<br />
bien sûr être multicanaux.<br />
Les travaux de R&D engagés et de<br />
nombreux essais menés en étroite collaboration<br />
avec les fabricants de composant<br />
ont permis d’aboutir à des composants<br />
sur base de thermopile offrant 8<br />
voies en ligne ou 16 voies (sur 4 lignes)<br />
de mesure. Les évaluations menées<br />
par les équipes de TEXYS et de ses<br />
clients ont permis de privilégier le composant<br />
à 8 voies de mesure disposant<br />
du meilleur compromis entre finesse du<br />
maillage de la ligne de mesure et performances<br />
intrinsèques (Fig.7).<br />
Fig. 10 : exemple d’installation d’un capteur<br />
infrarouge devant un pneu arrière<br />
La thermopile sélectionnée est en effet<br />
caractérisée par une longueur d’onde<br />
de 8 à 14 µm et un champ de vision<br />
(avec lentille Silicium) par voie avec un<br />
rapport de 6.5 :1 (pour 90% des radiations<br />
reçues), soit un spot infrarouge<br />
par voie d’un diamètre de 30 mm à une<br />
distance de 200 mm. L’angle total d’ouverture<br />
est de 41.5°, ce qui permet de<br />
couvrir selon la distance à laquelle est<br />
positionné le capteur l’intégralité de la<br />
bande de roulement du pneumatique :<br />
à 700 mm la largueur de bande roulement<br />
couverte est de 532 mm (Fig. 8).<br />
L’étendue du mesure va de -20°C à +<br />
200°C avec une précision de +/- 1% sur<br />
la pleine échelle.<br />
Les progrès réalisés en matière de miniaturisation<br />
des composants et convertisseurs<br />
numériques ont permis aux<br />
ingénieurs de Texys de concevoir et<br />
d’intégrer une électronique de numérisation<br />
des signaux et de conversion sur<br />
bus de communication CAN 2.0 A ou B.<br />
C’est ainsi que le capteur IRN8C a vu le<br />
jour et a pu être proposé aux écuries de<br />
F1 dès 2007 (Fig. 6).<br />
> Des choix technologiques conditionnés<br />
par le défi à relever<br />
Le souhait idéal des clients F1 de<br />
Texys était de pouvoir disposer d’un<br />
Fig. 9 : dimensions du capteur IRN8-C<br />
Fig. 10 bis : vue de détail de la fenêtre de<br />
protection en PEHD montée sur IRN8-C<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 44
Dossier<br />
Fig. 11 : Calibrations possibles du capteur<br />
flexible IRN-RC<br />
IRN8-C transmets ainsi les 8 données<br />
de température calibrées en 2 octets<br />
par voie avec une résolution de 0.1°C /<br />
bit, et avec un temps de réponse de 260<br />
ms pleine échelle.<br />
Fig. 12 : exemple de montage avec mesure<br />
des températures du flanc et de la<br />
bande de roulement<br />
En outre Texys a développé son propre<br />
protocole de communication sur base<br />
CAN 2.0 A ou B. L’utilisateur peut au<br />
moyen d’un outil CAN (type CANalyser<br />
ou équivalent) changer lui-même les<br />
paramètres CAN et capteur :<br />
• Identifiant CAN du capteur,<br />
• Baud Rate CAN : de 125 à 1000 Kbps,<br />
• Fréquence d’émission : 1Hz, 10Hz, ou<br />
mode ‘’requête’’ à une trame CAN de<br />
réception spécifique (fréquence limitée<br />
Fig. 13 : exemple de montage pour pneu<br />
arrière de moto<br />
à 10Hz max dans ce cas),<br />
• Unités : °C ou °F,<br />
• Emissivité : en jouant sur le facteur de<br />
gain. Il s’agit d’un facteur de correction<br />
du capteur exprimé en millième (0.500<br />
à 2.000). Il est utilisé pour corriger l’erreur<br />
due au changement d’émissivité<br />
de la cible ou à la distance de mesure.<br />
Par exemple si l’émissivité de la cible<br />
est de 0.8 alors le facteur de gain est<br />
de 1.250,<br />
• Temps de réponse : filtre numérique<br />
ajustable de 100 à 10000 ms,<br />
• Compensation dynamique : activation/<br />
désactivation d’un mode de compensation<br />
spécifique pour les changements<br />
rapide de température ambiante.<br />
Ces performances n’ont pas empêché<br />
les concepteurs de Texys de réaliser<br />
un capteur aux dimensions tout à fait<br />
comparables aux capteurs simple voie<br />
(Fig. 9) et de masse identique : 15 g<br />
seulement.<br />
Ceci permet donc un installation aisée<br />
du capteur même s’il n’y a que peu<br />
de place disponible sur la monoplace<br />
comme le montre l’exemple d’implantation<br />
devant un pneu arrière sur la photo<br />
ci-dessous : le capteur est installé sur<br />
le haut du fond plat, derrière le ponton<br />
latéral, et intégré dans un capotage en<br />
forme de goutte d’eau pour minimiser<br />
les perturbations dans le flux aérodynamique<br />
(Fig. 10).<br />
Dans ces conditions, IRN8-C est également<br />
capable de supporter des températures<br />
ambiantes jusqu’à + 100°C,<br />
survivre à des décélérations brutales<br />
(choc à 500G) et continuer de fonctionner<br />
sous contraintes vibratoires (20<br />
Gpp 5’).<br />
Côté maintenance, une fenêtre interchangeable<br />
en PEHD (Fig. 10 bis) est<br />
positionnée devant la lentille infrarouge<br />
pour la protéger des projections de<br />
poussières et de gomme. Cette fenêtre<br />
est facilement démontable par l’utilisateur<br />
et remplaçable par une neuve sans<br />
nécessité d’opération de recalibration<br />
du capteur.<br />
> IRN-RC : version flexible et ultraplate<br />
d’IRN8-C<br />
Pour certaines applications, le manque<br />
d’espace entre la surface du pneu et la<br />
position possible du capteur reste rédhibitoire<br />
pour que le capteur IRN8-C<br />
puisse couvrir toute la bande de roulement.<br />
C’est le cas notamment sur les voitures<br />
dites ‘’fermées’’ (Prototypes d’endurance,<br />
GT, voitures de tourisme) ou les<br />
motos.<br />
C’est la raison pour laquelle une version<br />
‘’aplatie’’ d’IRN8C a vu le jour en<br />
2012 : le capteur IRN-RC est composé<br />
de 3 à 8 cellules infrarouge avec pour<br />
chacune un champ de vision plus ou<br />
moins ouvert (45° ou 90° - Fig. 11) autorisant<br />
des distances cible / capteur très<br />
courtes (de 25 à 50mm) et de couvrir<br />
toutes largeurs de pneumatiques selon<br />
le nombre de cellules infrarouge retenues.<br />
En outre l’emploi d’un PCB flexible (collé<br />
sur une bande élastomère et renforcé<br />
par un lame inox) permet au capteur de<br />
se conformer à la forme du pneumatique<br />
et de relever également la température<br />
du flanc pneu (Fig. 12) ou de bien<br />
suivre le profil particulier d’un pneu de<br />
moto par exemple (Fig. 13).<br />
Intégration et miniaturisation de<br />
la technologie Wireless : genèse<br />
d’IRN8-W<br />
En parallèle et poussant toujours plus<br />
loin leurs exigences, les ingénieurs<br />
d’essais des équipes de F1 ont fait<br />
part aux équipes de Texys de leur souhait<br />
de simplification des faisceaux<br />
électriques et de rendre plus facile l’installation<br />
des capteurs sur leurs monoplaces<br />
où chaque espace disponible et<br />
non nécessaire doit être libéré au profit<br />
de la performance.<br />
Comme on peut le comprendre, l’intégration<br />
de tels capteurs à l’avant ou à<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 45
Dossier<br />
l’arrière d’un véhicule, et encore plus<br />
d’une monoplace, pose de nombreuses<br />
difficultés : positionnement des capteurs<br />
nécessitant une longueur et un<br />
passage complexe voire impossible de<br />
faisceaux électriques dans le nez ou<br />
dans les pontons de la voiture, risque<br />
d’arrachement du même faisceau en<br />
cas d’accident, etc.<br />
C’est pourquoi l’équipe de R&D de<br />
Texys s’est lancée dans l’étude et la<br />
conception d’une version sans fil du<br />
capteur IRN8-C : le projet IRN8-W a<br />
démarré en 2012.<br />
L’architecture retenue dès le début des<br />
études est composée d’une cellule ‘’esclave’’<br />
autoalimentée intégrant la partie<br />
capteur infrarouge 8 voies et un module<br />
d’émission RF qui transmet les informations<br />
de température vers un module<br />
de réception RF ‘’maître’’ qui va traiter<br />
les signaux pour les transférer en trame<br />
numérique sur bus CAN vers le système<br />
d’acquisition de donnée.<br />
> Développement d’une nouvelle<br />
brique technologique<br />
Fig. 14 : vue de détail de la batterie<br />
intégrée à la cellule infrarouge esclave<br />
(boîtier ouvert)<br />
Aucun des modules d’émission / réception<br />
sans fil du marché était suffisamment<br />
miniaturisé pour répondre aux<br />
exigences du monde des essais embarqués<br />
en compétition automobile.<br />
Il a donc fallu concevoir de A à Z un tel<br />
module tout en acquérant en parallèle<br />
les compétences nécessaires en hardware<br />
et en software pour maîtriser la<br />
technologie Wireless en interne.<br />
Ces travaux de R&D et les différents<br />
prototypes qui ont été testés à la fois en<br />
Fig. 15 : dimensions d’une cellule<br />
IRN8W-S à comparer à celles de IRN8C<br />
laboratoire et en réel sur véhicules ont<br />
abouti à un système capteur + émetteur/récepteur<br />
Wireless validé et lancé<br />
en commercialisation en 2014.<br />
> Développements et résultats obtenus<br />
Les études ont suivi quatre axes principaux<br />
:<br />
• Choix de la bande de fréquence<br />
d’émission RF,<br />
• Choix du protocole d’émission/réception,<br />
• Recherche des composants (circuits<br />
d’émission / réception, antennes, etc.),<br />
• Choix de la solution d’alimentation.<br />
Les bandes utilisées les plus appropriées<br />
à ce type d’application sont : 433<br />
MHz, 868 MHz, 915 MHz et 2.4GHz.<br />
Compte-tenu des contraintes techniques<br />
imposées par la FIA (Fédération<br />
Internationale de l’Automobile) dans le<br />
Fig. 16 : détail de la face avant d’une<br />
cellule IRN8W-S<br />
règlement technique de la Formule 1,<br />
la bande de fréquence de 2.4 GHz est<br />
réservée et a donc dû être écartée. La<br />
bande 433 MHz, quant à elle, a été écartée<br />
pour des raisons de débit trop bas.<br />
Le système IRN8-W est donc fourni<br />
pour une utilisation au choix en 868<br />
MHz ou 915MHz. La bande de 868<br />
MHz est réservée pour les pays européens<br />
tandis que celle de 915 MHz est<br />
dédiée aux continents américains et<br />
d’Asie/ Océanie.<br />
Après diverses évaluations des protocoles<br />
RF présents sur le marché, aucun<br />
n’offrait les caractéristiques requises,<br />
notamment en termes de performance<br />
et de stabilité des communications RF,<br />
pour les applications aussi sévères<br />
qu’en courses automobiles. Il a donc<br />
été décidé de partir sur la conception<br />
d’un protocole propriétaire. Ce choix<br />
offre également l’avantage d’être autonome<br />
sur l’architecture du protocole et<br />
de permettre des évolutions ou modification<br />
rapides le cas échéant.<br />
Fig. 17 : système IRN8W<br />
La recherche des composants liés aux<br />
émissions/réceptions RF (microcircuits,<br />
antennes…) a été également un<br />
challenge important : il fallait trouver<br />
des composants à la fois miniaturisés<br />
et suffisamment puissants en terme<br />
d’émission, mais aussi consommant le<br />
moins possible. Les différents essais<br />
de nombreux composants ont permis<br />
de valider une solution technologique<br />
répondant à ces exigences. D’autre<br />
part, une approche sur les matériaux<br />
employés et leurs épaisseurs pour les<br />
boîtiers des capteurs et du module<br />
maître a également permis d’améliorer<br />
de façon notable la portée : de boîtiers<br />
mixtes en aluminium et couvercles<br />
plastiques pour le 1er prototype les<br />
ingénieurs ont finalement optés pour<br />
des boîtiers 100% en matière plastique<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 46
Dossier<br />
avec un important travail d’optimisation<br />
de l’épaisseur du module maître.<br />
Ainsi, et selon les applications (nature<br />
des matériaux environnants et composant<br />
le véhicule) la portée validée entre<br />
une cellule infrarouge ‘’esclave’’ et un<br />
module ‘’maître’’ se situe entre 5 et 10<br />
mètres. L’alimentation des cellules ‘’esclaves’’<br />
et leur autonomie sont également<br />
des paramètres cruciaux.<br />
Fig. 18 : schéma type d’implantation sur<br />
monoplace de circuit<br />
Une solution avec batteries rechargeables<br />
avait été retenue pour le premier<br />
système prototype. Après les<br />
essais de ce premier système en conditions<br />
réelles, cette solution s’est finalement<br />
avérée difficile d’utilisation :<br />
• Elle présentait une trop faible autonomie<br />
: 4 à 6 heures en continue<br />
• Et avait un impact conséquent sur la<br />
dimension minimum possible de la cellule<br />
‘’esclave’’.<br />
Ce principe n’a donc pas été retenu<br />
pour le système définitif qui intègre des<br />
batteries jetables (Fig. 14).<br />
Selon les paramètres d’échantillonnage<br />
et le taux d’utilisation, l’autonomie est<br />
de 16 à 20 heures. Le boîtier du module<br />
esclave a été conçu pour permettre une<br />
maintenance aisée et changer de batterie<br />
rapidement.<br />
D’autre part des systèmes simples et<br />
efficaces de la gestion de l’alimentation<br />
ont été mis en place :<br />
• un switch magnétique à l’intérieur du<br />
capteur gère la fonction marche / arrêt<br />
du capteur. Il est activé en plaçant un<br />
aimant sur la face avant du boîtier,<br />
• pour une optimisation de la consommation<br />
en fonctionnement, un accéléromètre<br />
3 axes est intégré au module esclave<br />
pour détecter si le véhicule est en<br />
mouvement. Si le véhicule reste immobilisé<br />
au-delà d’une certaine période,<br />
alors le capteur se met également en<br />
veille.<br />
D’autre part l’encombrement du module<br />
a pu être nettement optimisé pour<br />
aboutir à des dimensions à peine supérieures<br />
à celles du capteur IRN8-C<br />
filaire (Fig. 15).<br />
Le principe de la fenêtre remplaçable<br />
en PEHD a également été conservé<br />
comme on le voit sur la photo de détail<br />
ci-dessous (Fig. 16). On notera également<br />
la présence d’une LED qui indique<br />
que le capteur est en fonction.<br />
Le système validé IRN8-W (Fig. 17) est<br />
donc composé d’un récepteur relié en<br />
bus CAN vers l’enregistreur embarqué<br />
(module maître IRN8W-M). Le module<br />
maître peut gérer de 4 à 8 cellules infrarouge<br />
esclave (IRN8W-S).<br />
A titre d’exemple voici le schéma d’implantation<br />
type d’un système texense®<br />
IRN8-W sur une monoplace (Fig. 18).<br />
La cellule IRN8W-S intègre les mêmes<br />
éléments sensibles et composants<br />
que ceux employés sur le capteur<br />
IRN8-C ; les performances de mesure<br />
d’IRN8W-S sont donc strictement identiques,<br />
y compris la fréquence d’échantillonnage<br />
pouvant aller jusqu’à 10 Hz.<br />
Le boîtier maître IRN8W-M interroge<br />
les cellules esclaves et reçoit donc en<br />
RF les valeurs de température pour les<br />
transférer en CAN vers l’enregistreur de<br />
données embarqué selon le même protocole<br />
développé et utilisé pour IRN8-C.<br />
Conclusion : développement et migration<br />
de la technologie Wireless sur les<br />
capteurs texense®<br />
La rupture technologique portée par le<br />
nouveau capteur infrarouge texense®<br />
IRN8-C a permis aux ingénieurs d’essais<br />
en Formule 1 de disposer d’instruments<br />
de mesure fiables et performants<br />
et de les aider à mieux exploiter les<br />
pneumatiques et les monoplaces grâce<br />
à une mesure plus efficace de la température<br />
de la bande de roulement des<br />
pneus.<br />
Le développement d’une solution Wireless<br />
permet aux ingénieurs de Texys<br />
de maîtriser une nouvelle brique technologique<br />
et de la faire évoluer pour<br />
d’autres applications.<br />
Il est notamment envisagé d’utiliser la<br />
bande de fréquence 2.4 GHz et éventuellement<br />
l’UWB (Ultra Wide Band : 3<br />
à 5 GHz) pour répondre à des applications<br />
de mesure de température dans<br />
des secteurs industriels (mesure sur<br />
pièces tournantes dans l’aéronautique<br />
ou dans le forage pétrolier).<br />
D’autre part, ces travaux de R&D ont<br />
permis d’aboutir à un module RF (Slave<br />
+ master) compatible vers les autres<br />
capteurs & conditionneurs numériques<br />
CAN texense® : conditionneur de<br />
thermocouple multivoies, capteur de<br />
pression différentielle multivoies, amplificateur<br />
de jauges de contraintes multivoies.<br />
Étienne Deméocq, co-gérant, directeur<br />
technique, Philippe Leuwers, co-gérant,<br />
directeur commercial, Sylvain Bereski,<br />
directeur R&T, David Garnier, ingénieur<br />
Technico-Commercial (TEXYS)<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 47
Dossier<br />
Technique de mesure<br />
Dispositif de mesure rapide de température par Thermocouple<br />
Les moyens de mesures dans les centres et laboratoires d’essais d’environnement doivent répondre à<br />
des exigences de précision, de vitesse, de polyvalence, de plage et de coût, souvent contradictoires.<br />
La température qui représente la grandeur physique la plus mesurées dans ces laboratoires, jusqu’à<br />
80% des capteurs sur certains moyens d’essai, n’échappe pas à ce constat. Les thermocouples, notamment<br />
de type T et K, répondent partiellement à ces exigences d’essais, tout en présentant quelques<br />
limites techniques, lesquelles ont été franchies grâce au projet européen MIMECOR-VT*.<br />
Les thermocouples sont des capteurs<br />
largement utilisés en raison de leurs<br />
multiples avantages :<br />
• Une large plage de mesure : de -1200<br />
°C à 400 °C pour les TC de type K<br />
(Chromel-Alumel).<br />
• Un temps de réponse court (fonction<br />
du diamètre) : 50 ms pour un diamètre<br />
de 0.5 mm.<br />
• Un faible coût.<br />
Cependant, leurs mesures, très entachées<br />
de bruit, conduisent à une précision<br />
modeste et une vitesse de mesure<br />
très faible (plusieurs secondes par acquisition).<br />
Ce défaut est dû à l’absence<br />
de technique de mesure permettant de<br />
réduire le bruit de mesure sans, pour<br />
autant, baisser la vitesse d’acquisition.<br />
Les travaux de recherche, dont<br />
les résultats sont présentés ici, menés<br />
dans le cadre du projet MIMECOR-VT,<br />
visaient justement la levée de ce verrou<br />
en développant une nouvelle technique<br />
de mesure de température par<br />
thermocouple alliant à la fois précision<br />
et vitesse de mesure.La technique<br />
développée est basée sur l’application<br />
de la théorie d’estimation optimale<br />
au traitement du signal délivré par les<br />
thermocouples. Cette discipline fait<br />
partie de l’automatique et s’attache à<br />
l’extraction optimale de l’information<br />
utile à partir d’observations bruitées.<br />
Elle offre une large palette de techniques<br />
adaptées à diverses conditions<br />
opérationnelles : Filtre de Kalman, Algorithme<br />
de Viterbi, Filtre de Volterra,<br />
Filtre particulaire, etc. Outre les performances<br />
supérieures en termes de<br />
vitesse, de précision et de robustesse<br />
de la mesure, cette approche conduit à<br />
une réduction du coût de la station de<br />
mesure de température par TC grâce<br />
au transfert vers le calcul numérique,<br />
moins coûteux, de la réduction du bruit<br />
de mesure, classiquement assurée<br />
par le conditionnement et le traitement<br />
analogique du signal.<br />
Principe de mesure de température<br />
par thermocouple<br />
Un thermocouple est un montage<br />
constitué de deux fils de métaux différents,<br />
soudés à l'une de leurs extrémités.<br />
Cette jonction porte le nom de<br />
"soudure chaude". Elle doit être installée<br />
au point de mesure. Les deux<br />
autres extrémités sont reliées aux<br />
bornes de l’instrument de mesure. Les<br />
jonctions ainsi formées portent le nom<br />
de "soudures froides".<br />
La mesure de température par thermocouple<br />
exploite l'effet Seebeck.<br />
La tension aux bornes du capteur est<br />
fonction de la température de la "soudure<br />
chaude" et de la température<br />
des "soudures froides". Il est donc<br />
nécessaire que les températures des<br />
"soudures froides" soient égales et<br />
connues pour permettre une conversion<br />
aisée de la tension mesurée en<br />
température. Cette conversion se fait à<br />
l’aide de des tables de conversion.<br />
> Effets Thermoélectriques<br />
Lorsqu’une chaîne de conducteurs M1-<br />
M2-M1, constituée de deux matériaux<br />
différents est en boucle ouverte, un potentiel<br />
électrique est généré entre les<br />
deux bornes non reliées de la boucle<br />
s'il existe un gradient de température<br />
dans la boucle, c’est-à-dire si les deux<br />
jonctions M1-M2 sont à des températures<br />
différentes. Cet effet thermoélectrique,<br />
illustré par la Figure 1, est<br />
connu sous le nom d’Effet Seebeck [1].<br />
Cet effet est caractérisé par le coefficient<br />
de Seebeck que l'on définit<br />
comme le rapport de la tension à l'écart<br />
de température lorsque ce dernier est<br />
infiniment petit :<br />
Par exemple, pour une jonction Cuivre/<br />
Constantan a 12<br />
(273 k) = 39µV. K −1 .<br />
En fait, l’effet Seebeck est un effet<br />
thermoélectrique lié à la somme de<br />
deux effets : les effets Peltier et Thomson<br />
[1].<br />
> Dispositif de mesure de température<br />
par TC<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 48
Dossier<br />
Figure 1 - Schéma de principe<br />
de l'effet Seebeck<br />
Figure 2 - Dispositif de mesure de température<br />
par thermocouple<br />
La Figure 2 présente le dispositif<br />
de mesure de température par thermocouple.<br />
Il est composé :<br />
• d’un thermocouple (TC) : une chaine<br />
de conducteurs M1-M2, dont la jonction<br />
chaude est placée au point de<br />
mesure de température et dont les<br />
extrémités sont connectées à l’instrument<br />
de mesure<br />
• d’un bloc isotherme qui garantit que<br />
les extrémités du TC sont à la même<br />
température T f<br />
.<br />
• d’une sonde pour la mesure de la<br />
température de la soudure froide T f<br />
.<br />
• d’un instrument de mesure (Voltmètre)<br />
pour mesurer la tension délivrée<br />
par le TC.<br />
Grâce à l’effet Seebeck et la loi des<br />
métaux intermédiaires, la tension au<br />
borne du voltmètre ne dépend que des<br />
températures T f<br />
et T c<br />
, et des conducteurs<br />
M1-M2.<br />
La mesure de cette tension E(T f<br />
,T c<br />
) et<br />
celle de la température de la soudure<br />
froide T f<br />
permettent de déterminer la<br />
température d’intérêt T c<br />
à l’aide d’une<br />
table de conversion établie à partir<br />
d'une température de référence T 0<br />
(en<br />
général 0°C). Ceci est rendu possible<br />
par application de la loi des températures<br />
intermédiaires : E(T 0<br />
, T c<br />
) = E(T 0<br />
,<br />
T f<br />
) + E(T f<br />
, T c<br />
) où E(T f<br />
, T c<br />
) est la tension<br />
mesurée, E(T 0<br />
,T f<br />
) est une tension de<br />
compensation de la soudure froide obtenue<br />
par la connaissance de T f<br />
et de<br />
la table de conversion et E(T 0<br />
,T c<br />
) est la<br />
tension résultante permettant la détermination<br />
de T c<br />
.<br />
La mesure de température par thermocouples<br />
est sujette à des perturbations<br />
d’origine diverses :<br />
• Interaction du capteur avec son milieu<br />
: échanges thermiques indésirables<br />
par convection ou rayonnement.<br />
• Signaux parasites d’origine interne<br />
ou externe à la chaîne de mesure :<br />
couplage capacitif, couplage inductif,<br />
tension de mode commun, etc. <br />
Elle nécessite donc des précautions de<br />
mise en œuvre pour réduire les bruits<br />
et améliorer la précision :<br />
• Positionnement et collage du capteur<br />
sur le spécimen (cf. Figure 3).<br />
• Utilisation de circuit de garde efficace:<br />
câblage, blindages, connectiques, etc.<br />
[2]<br />
• Référencement de la source et des<br />
blindages à la masse de l’instrumentation.<br />
[2]<br />
• Amplification et conditionnement du<br />
signal dès les premiers éléments de la<br />
chaîne.<br />
Figure 3 - Collage de thermocouple sur<br />
un spécimen<br />
La mesure de la tension délivrée par<br />
le thermocouple est généralement<br />
réalisée au moyen d’un voltmètre numérique<br />
intégrateur (VI) basé sur un<br />
convertisseur<br />
analogique-numérique<br />
double rampe qui permet, sous certaines<br />
conditions, de mesurer la valeur<br />
moyenne de la tension d'entrée V x<br />
sur<br />
une durée T int<br />
fixe appelée période<br />
d'intégration :<br />
La Figure 4 présente le schéma de<br />
principe d’un tel convertisseur.<br />
Figure 4 - CAN double rampe d’un voltmètre<br />
intégrateur<br />
> Performances et limitations<br />
Le voltmètre intégrateur (VI) permet de<br />
réduire le bruit de mesure de la tension<br />
du thermocouple lorsque la température<br />
mesurée est quasi-constante. En<br />
effet, la valeur moyenne délivrée par<br />
levoltmètre correspond dans ce cas<br />
à :<br />
où δV représente le bruit de mesure de<br />
la tension. Le second terme de cette<br />
expression converge, en vertus de la loi<br />
des grands nombres, vers zéro dans le<br />
cas de bruit blanc gaussien. Ceci n’est<br />
plus le cas, lorsque la vitesse de variation<br />
de la température est importante<br />
vis-à-vis de la durée d’intégration T int<br />
.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 49
Dossier<br />
Le voltmètre délivre alors une mesure<br />
biaisée correspondant à<br />
Notons que cette mesure ne correspond<br />
pas à la température moyenne<br />
sur la période d’intégration, en raison<br />
de la non-linéarité de la fonction de<br />
conversion température-tension. La<br />
réduction du temps d’intégration int,<br />
pour pallier ce biais, conduit à une augmentation<br />
du bruit de mesure et à une<br />
mauvaise précision de la mesure délivrée,<br />
comme l’illustre la Figure 5.<br />
Figure 5 - Bruit de mesure d’un VI en<br />
fonction de la vitesse d’acquisition<br />
De plus, l’intégration cohérente longue<br />
permise par le VI dans le cas stationnaire<br />
(température quasi-constante)<br />
est accessible par des techniques de<br />
filtrage optimal sans limitation de la fréquence<br />
de mesure. En effet, de telles<br />
techniques réalisent, dans ce cas favorable,<br />
une moyenne « glissante »<br />
permettant de délivrer des mesures à<br />
une fréquence plus élevée tout en réduisant<br />
le bruit.<br />
Outil de mesure rapide MIME-<br />
COR-VT<br />
> Principe<br />
Le principe de l’outil de mesure de<br />
température, développé dans le cadre<br />
du projet MIMECOR-VT, consiste à<br />
remplacer le voltmètre intégrateur par<br />
un filtre optimal numérique permettant<br />
une mesure rapide et précise de<br />
la température. Cette substitution et<br />
les performances visées, en termes<br />
de vitesse notamment, ont néanmoins<br />
conduit à une modification de la chaine<br />
de conditionnement du signal (Amplification,<br />
multiplexage, échantillonnage<br />
et numérisation) pour l’adapter à cette<br />
nouvelle technique de mesure.<br />
> Rappel filtrage optimal<br />
D’une manière générale, le problème<br />
d’estimation dynamique consiste à reconstruire<br />
un processus stochastique<br />
à partir de son observation partielle et<br />
bruitée. Le filtrage optimal concerne,<br />
en particulier, l’estimation de la valeur<br />
courante.<br />
Concrètement, pour un processus<br />
stochastique x k<br />
à réalisation markovienne,<br />
régi par l’équation dynamique<br />
: x k<br />
+1 = f k<br />
(x k<br />
, w k<br />
), où wkreprésente un<br />
bruit source indépendant, et observé à<br />
travers un processus bruité y k<br />
= h k<br />
(x k<br />
,<br />
v k<br />
), où vkreprésente le bruit de mesure<br />
indépendant, le filtrage consiste à<br />
déterminer, à partir des mesures disponibles,<br />
le meilleur estimateur x k<br />
de<br />
l’état courant optimisant un critère de<br />
performance donné.<br />
L’estimateur à minimum de variance,<br />
largement utilisé, consiste à minimiser<br />
l’erreur quadratique moyenne donnée<br />
par :<br />
Il coïncide avec l’espérance conditionnelle<br />
de l’état donnée par :<br />
La résolution du problème de filtrage<br />
optimale peut être obtenue récursivement<br />
en deux étapes :<br />
• Une étape de prédiction selon l’équation<br />
de dynamique. Elle est donnée<br />
dans le cas du minimum de variance<br />
par l’équation de Chapman-Kolmogrov.<br />
• Une étape de correction au vue de<br />
la nouvelle observation basée sur la<br />
règle de Bayes. Seuls deux cas particuliers<br />
possèdent une solution exacte :<br />
Le cas linéaire-gaussien à travers le<br />
filtre de Kalman, et le cas d’une variable<br />
d’état discrète dans un alphabet<br />
fini à travers l’algorithme de Viterbi.<br />
Dans le cas général d’un système<br />
non-linéaire et/ou non-gaussien, de<br />
nombreuses solutions approchées ont<br />
été proposées dans la littérature, telles<br />
que: Unscented Kalman Filter (UKF),<br />
Interactive multiple model (IMM), les<br />
filtres particulaires ... (cf. [3] et [4] pour<br />
plus de détails)<br />
> Application à la mesure de température<br />
par TC<br />
. Modélisation du problème et caractérisation<br />
des bruits de mesure<br />
L’application des techniques de filtrage<br />
optimal à la mesure de température par<br />
thermocouple nécessite, au préalable,<br />
la modélisation du système d’état et la<br />
caractérisation des bruits de mesure :<br />
• Equation de dynamique : Dans un<br />
premier temps un modèle physique<br />
a été obtenu à partir du bilan thermique<br />
au niveau de jonction chaude<br />
du thermocouple. Ce modèle a ensuite<br />
été discrétisé, réduit et simplifié pour<br />
aboutir à une version discrète à trois<br />
variables d’état comportant la température<br />
mesurée et ces deux dérivées<br />
premières.<br />
• Equation d’observation: Le modèle<br />
d’observation, reliant la tension de sortie<br />
à la température mesurée, retenu<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 50
Dossier<br />
correspond à une fonction polynomiale<br />
de conversion inverse : température<br />
vers tension. Il est obtenu par une méthode<br />
d’interpolation à partir des tables<br />
de conversion standards ou expérimentales<br />
(étalonnage).<br />
• Caractérisation des bruits de mesure<br />
: Une étude théorique des différentes<br />
sources de bruits de mesure a<br />
été réalisée. Elle a permis de définir<br />
les campagnes d’essai de caractérisation<br />
nécessaires. Ces campagnes<br />
d’essai ont permis de quantifier ces<br />
bruits et d’en identifier les plus significatifs.<br />
Selon la nature et l’effet des<br />
différents bruits, ainsi caractérisés,<br />
des solutions ont été préconisées<br />
pour les réduire. Certaines de ces<br />
solutions reprennent les précautions<br />
de mise en œuvre classiques de la<br />
mesure par thermocouples, tels que<br />
le torsadage ou l’isolation des câbles<br />
des TC. D’autres solutions intégrées<br />
dans les techniques de filtrage optimal<br />
ont consisté à la prise en compte du<br />
bruit de mesure correspondant dans le<br />
modèle d’observation. Enfin, certains<br />
bruits, telle la tension du mode commun,<br />
nécessiteront une architecture<br />
spécifique. Etudiée dans le cadre du<br />
projet, elle sera mise en œuvre dans<br />
de prochaine version de l’instrument<br />
de mesure.<br />
. Adaptation et étude comparative de<br />
techniques de filtrage optimal :<br />
Cinq techniques de filtrage optimal<br />
candidates ont été identifiées et adaptées<br />
au problème de mesure de températures<br />
par thermocouple. Elles ont<br />
été comparées en simulation à une<br />
chaine classique de mesure (comportant<br />
un voltmètre intégrateur). Les indicateurs<br />
de performances retenus pour<br />
cette étude comparative sont :<br />
• L’Erreur Quadratique Moyenne<br />
(EQM) de mesure tant en régime transitoire<br />
qu’en régime permanent (palier<br />
de température constante).<br />
• Le biais de mesure qui correspond à<br />
l’erreur moyenne de mesure.<br />
• Le temps de calcul par échantillon.<br />
Ce dernier critère permet d’évaluer la<br />
faisabilité temps- réel de la solution<br />
étudiée et d’optimiser les exigences en<br />
termes de capacité calculatoire de la<br />
solution retenue.Cette étude a permis<br />
de sélectionner la technique de filtrage<br />
optimale réalisant le meilleur ratio gain<br />
en performances sur charge de calcul.<br />
. Implémentation : Architecture HW/<br />
SW<br />
La nouvelle technique de mesure rapide<br />
de température a été implémentée<br />
sur une architecture matérielle<br />
adaptée composée de trois modules :<br />
• Un module d’acquisition : intégrant<br />
l’amplification, le multiplexage et la<br />
numérisation de plusieurs voies de<br />
mesure, il permet le conditionnement<br />
adapté du signal TC en vue du traitement<br />
numérique.<br />
• Un module de traitement : il intègre<br />
le microprocesseur dédié au traitement<br />
numérique du signal TC, ainsi que les<br />
mémoires nécessaires. Il embarque,<br />
notamment le logiciel de filtrage optimal.<br />
• Un module communication : Il gère<br />
Figure 6 - Architecture de l’outil de<br />
mesure rapide de température par thermocouple<br />
(prototype 15 voies)<br />
les périphériques (affichage et saisie)<br />
et les ports de communications (USB,<br />
ETH...) de l’instrument de mesure<br />
et dispose d’un microcontrôleur dédié.<br />
Cette architecture modulaire, représentée<br />
sur la Figure 6, a été pensée<br />
afin de minimiser l’effort de conception<br />
lors de la déclinaison du prototype<br />
développé dans le cadre du projet en<br />
produits de tailles (nombre de voies)<br />
variées. <br />
> Performances <br />
La démonstration des performances<br />
du nouveau dispositif de mesure de<br />
température par TC a été effectuée en<br />
trois étapes :<br />
• Phase de test en simulation.<br />
• Phase de validation métrologique sur<br />
données réelles (Traitement différé).<br />
• Benchmark temps-réel avec une station<br />
classique. Ces trois étapes ont<br />
donné des résultats concluants et ont<br />
permis de démontrer la supériorité,<br />
tant au niveau de la vitesse qu’au niveau<br />
de la précision, de la technique<br />
développée par rapport aux dispositifs<br />
classiques de mesure de température<br />
par thermocouples. Les figures 7, 8 et<br />
9 présentent les résultats de la comparaison<br />
des performances en simulation<br />
de :<br />
• la solution MIMECOR-VT avec une<br />
vitesse d’acquisition de 20 ms/voies.<br />
• Deux configurations de voltmètre<br />
intégrateur : 20 ms/voies et 100 ms/<br />
voies.<br />
Elles montrent une erreur quadratique<br />
moyenne (EQM) de la technique<br />
MIMECOR-VT jusqu’à cinq fois plus<br />
faible, y compris en comparaison à un<br />
VI avec une période d’acquisition 5 fois<br />
plus lente (100 ms). Cette supériorité<br />
est indépendante du niveau du bruit de<br />
mesure considéré (cf. Figure 8).<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 51
Dossier<br />
Figure 7 - Mesures de température<br />
comparées : MIMECOR-VT (20 ms) vs VI<br />
(20 ms et 100 ms).<br />
La validation métrologique sur données<br />
réelles a été réalisée à l’aide du<br />
dispositif d’essai présentée sur la Figure<br />
11. Ce dispositif, construit autour<br />
d’un banc de test certifié COFRAC, a<br />
permis l’enregistrement des tensions<br />
mesurées pour différents paliers de<br />
température. Ces jeux de données ont<br />
ensuite été traités par le filtre numérique<br />
et les résultats comparés à ceux<br />
obtenues sur le banc par la station<br />
classique de mesure.<br />
obtenus par ces essais. On y constate<br />
une précision de 3 à 5 fois meilleure<br />
que celle d’un voltmètre intégrateur,<br />
conformément aux résultats obtenus<br />
en simulation.<br />
Figure 13 - Tableau des performances<br />
sur données réelles : MIMECOR-VT (20<br />
ms) vs VI (20 ms et 100 ms).<br />
Figure 8 - Comparaison des performances<br />
de mesures : MIMECOR-VT (20<br />
ms) vs VI (20 ms et 100 ms).<br />
Figure 9 - Tableau comparatif des performances<br />
de mesures : MIMECOR-VT<br />
(20 ms) vs VI (20 ms et 100 ms).<br />
Pour une vitesse d’acquisition plus<br />
lente, d’une seconde par voie, la solution<br />
MIMECOR-VT conserve sa supériorité<br />
notamment en régime transitoire<br />
(hors paliers de température stable).<br />
L’EQM en régime permanent permise<br />
par cette solution est équivalente à<br />
celle délivrée par un voltmètre intégrateur<br />
pour une période d’acquisition de<br />
5 s (cf Tableau comparatif de la Figure<br />
10).<br />
Figure 10 - Tableau comparatif des performances<br />
de mesures : MIMECOR-VT<br />
(1 s) vs VI (1 s et 5 s).<br />
Figure 11 - Dispositif d’essai pour<br />
la validation métrologique sur<br />
données réelles.<br />
Les résultats obtenus par ces essais,<br />
et illustrés par la Figure 12, confirment<br />
la supériorité de la technique de<br />
mesure MIMECOR-VT. En effet, on<br />
constate sur la figure 12 que les mesures<br />
du voltmètre intégrateur à 20 ms<br />
(courbes bleu-ciel) et à 100 ms (courbe<br />
noir) sont nettement plus bruitées que<br />
celles délivrées par le traitement MI-<br />
MECOR-VT (courbe violette).<br />
Figure 12 - Résultats d’essai de validation<br />
sur données réelles : MIMECOR-VT<br />
(20 ms) vs VI (20 ms et 100 ms)<br />
Le tableau de la Figure 13 présente les<br />
indicateurs de performances (EQM)<br />
Cette même conformité entre simulation<br />
et données réelles est obtenue<br />
pour des mesures lentes (1 s), où la<br />
solution MIMECOR-VT permet une<br />
précision équivalente à celle d’un voltmètre<br />
intégrateur.<br />
Enfin, la dernière phase de validation<br />
a été réalisée avec le module d’acquisition<br />
MIMECOR-VT et un traitement<br />
temps-réel déportée sur PC. Ce<br />
benchmark a permis de comparer en<br />
temps-réel et sous conditions opérationnelles<br />
identiques un prototype de la<br />
solution MIMECOR-VT à une centrale<br />
d’acquisition classique. La référence<br />
de la température mesurée a été obtenue<br />
par une station de mesure dédiée<br />
assortie d’une sonde PT100. La Figure<br />
14 présente le principe de ce benchmark.<br />
Figure 14 - Schéma de principe du<br />
Benchmark temps-réel : Solution MIME-<br />
COR-VT vs Station classique<br />
La Figure 15 illustre quant à elle le<br />
résultat de cet essai comparatif. On<br />
y constate une nette supériorité de la<br />
solution MIMECOR-VT en termes de<br />
précision de mesure, alors même que<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 52
Dossier<br />
la vitesse d’acquisition a été portée à<br />
1.7ms/voie, soit près de 30 fois plus<br />
rapide que la station classique de mesure<br />
(50 ms/voie).<br />
Figure 15 - Résultats d’essai comparatif<br />
temps-réel : MIMECOR-VT (1.7 ms) vs<br />
Station classique (50 ms)<br />
Ces résultats sont synthétisés dans<br />
le tableau de la Figure 16. La solution<br />
MIMECOR-VT permet une précision<br />
de mesure 10 fois meilleure (EQM de<br />
0.1°C) pour une vitesse d’acquisition<br />
30 fois supérieure (1.7 ms /voie).<br />
Figure 16 - Tableau des performances d’essai<br />
comparatif temps-réel : MIMECOR-VT<br />
(1.7 ms) vs Station classique (50 ms).<br />
Perspectives<br />
> Perspectives produits<br />
Le prototype, 15 voies, de la station<br />
de mesure rapide de température par<br />
thermocouple est en cours de finalisation<br />
et de validation.<br />
Il sera ensuite décliné en trois gammes<br />
de produits adaptés à des usages différents<br />
:<br />
• Une petite station de mesure de 18<br />
voies. Elle sera dotée de périphériques<br />
d’affichage et de contrôle permettant<br />
une utilisation autonome sans PC.<br />
• Deux grandes stations de mesures,<br />
dédiées aux bancs d’essais, respectivement<br />
de 128 et de 300 voies. Plus<br />
rudimentaire dans leur conditionnement,<br />
ses 2 versions possèderont<br />
néanmoins un affichage et des boutons<br />
de contrôle permettant notamment<br />
la préparation des essais (Affichage<br />
et sélection pour « Finger test<br />
», notamment). La configuration de<br />
l’essai à proprement parler se fera à<br />
travers d’un PC de contrôle via une<br />
connexion USB ou Ethernet. Afin de<br />
satisfaire les attentes des professionnels<br />
et les exigences du marché, fort<br />
concurrentiel, l’accent sera porté, pour<br />
toutes ces versions, sur la pertinence<br />
des informations transmises, l’ergonomie<br />
des stations et leur robustesse.<br />
> Intégration d’une compensation<br />
active de l’IMC<br />
La validation métrologique sur données<br />
réelles a permis de révéler une<br />
meilleure robustesse de la technique<br />
de mesure de température MIME-<br />
COR-VT aux perturbations du mode<br />
commun comparée aux techniques<br />
classique (Voltmètre Intégrateur). Le<br />
tableau de la Figure 17 présente une<br />
synthèse de ces résultats obtenus par<br />
injection d’un courant de mode commun<br />
à différentes fréquences lors de<br />
ces essais. Il révèle que, quelle que<br />
soit la fréquence injectée, la technique<br />
MIMECOR-VT résiste mieux à cette<br />
perturbation. L’erreur maximale induite<br />
pour la technique MIMECOR-VT est<br />
inférieure à 4°C, là où celle de la technique<br />
classique dépasse les 14°C.<br />
Figure 17 - Tableau comparatif des effets de<br />
la perturbation du mode commun : MIME-<br />
COR-VT (20 ms) vs VI (20 ms).<br />
Afin d’améliorer d’avantages cette robustesse<br />
aux perturbations du mode<br />
commun, une technique de compensation<br />
active de l’Imc est déjà à l’étude.<br />
Les premiers résultats obtenus sont<br />
très encourageants et laissent présager<br />
une potentielle intégration de<br />
cette compensation dès les deuxièmes<br />
versions des produits envisagés.La<br />
Figure 18, ainsi que le tableau de la<br />
Figure 19, présentent les résultats préliminaires<br />
obtenus en simulation pour<br />
deux techniques filtrage candidates et<br />
trois architectures de compensation<br />
active. Ces six solutions potentielles<br />
permettent de réduire considérablement<br />
l’effet de l’Imc sur la qualité de la<br />
mesure sans engendrer, pour autant,<br />
une augmentation rédhibitoire de la<br />
charge de calcul. Une étude comparative<br />
approfondie sera menée afin<br />
de sélectionner la solution réalisant le<br />
meilleur compromis robustesse/charge<br />
de calcul.<br />
Figure 18 - Performances en simulation de<br />
différentes architectures candidates pour la<br />
compensation active d’Imc<br />
Figure 19 - Tableau comparatif de différentes<br />
solutions candidates pour la compensation<br />
active d’Imc<br />
Conclusion<br />
Dans cet article, nous avons présenté<br />
un nouveau dispositif de mesure de<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 53
Dossier<br />
température par thermocouples (TC).<br />
Ce dispositif permet d’améliorer à la<br />
fois la vitesse de mesure (jusqu’à 20<br />
ms/voie) et sa précision (de l’ordre de<br />
0.1°C). De telles performances, inédites,<br />
permettent, d’une part, d’étendre<br />
l’usage des TC à la mesure rapide de<br />
température (choc thermique, mesure<br />
de température de flammes, etc.), et<br />
d’autres part, d’améliorer la qualité de<br />
la mesure dans les cas d’utilisation<br />
déjà existants (Synchronisation, rapidité,<br />
précision, etc.).<br />
Un prototype opérationnel de ce dispositif<br />
est en cours de finalisation et de<br />
validation dans les conditions d’essais<br />
d’environnement et notamment d’essais<br />
vide-thermique. Il sera, ensuite,<br />
décliné en trois gammes de produits<br />
visant à couvrir plusieurs tranches du<br />
marché de la mesure thermique par TC.<br />
En plus de cette perspective produit,<br />
de nouveaux défis technologiques sont<br />
actuellement relevés : Compensation<br />
active du mode commun, Mesure de<br />
température déportée et Réseaux de<br />
capteurs intelligents (Projet RCTI).<br />
* MIMECOR-VT : « Méthodes Innovantes<br />
pour la MEsure et le COntRôle<br />
des caissons d’essais Vide Thermique<br />
» est un projet R&D collaboratif mené<br />
par le consortium : DSi, Intespace,<br />
LAAS-CNRS, TSR et EREMS. Lauréat<br />
de l’appel à projet IRIS 2010 de la<br />
DIRECCTE Midi- Pyrénées, il est cofinancé<br />
par l’Union européenne avec<br />
le Fonds européen de développement<br />
régional (FEDER) + INSÉRER LA FI-<br />
GURE 00<br />
Références<br />
[1] G. BONNIER et E. DEVIN,<br />
«Couples thermoélectriques Caractéristiques<br />
et mesure de température,»<br />
Editions T.I., 2014.<br />
[2] G. ASCH et collaborateurs, Acquisition<br />
de données du capteur à l’ordinateur,<br />
Dunod, 2003.<br />
[3] B. D. O. Anderson et J. B. Moore,<br />
Optimal Filtering, Prentice-Hall, 1979.<br />
[4] A. Ziadi, «Particules Gaussiennes<br />
Déterministes en Maximum de Vraisemblance<br />
Non-linéaire: Application<br />
au Filtrage Optimal des Signaux RA-<br />
DAR et GPS,» 2007.<br />
Caractérisation<br />
Mieux appréhender les transferts thermiques<br />
par des outils de mesure fiables<br />
Afin de pouvoir mieux appréhender et comprendre les transferts thermiques qui nous entourent que<br />
ce soit dans les domaines variés de l’industrie, dans ceux du bâtiment ou bien encore environnemental,<br />
les besoins en matière de caractérisation thermophysiques des matériaux se font grandissant. Il<br />
est utile de disposer d’outils de mesure fiable, robuste et peu couteux. Notre FP2C offre une réponse<br />
intéressante à ces contraintes.<br />
Conductivimètre fil chaud<br />
La méthode du fil chaud a été développée<br />
au début des années 30 par<br />
B. Stalhane et S. Pyk pour la mesure<br />
de la conductivité thermique de matériaux.<br />
Elle permet aujourd’hui de caractériser<br />
quasiment tout type de milieu :<br />
gazeux, liquide, solide ou poreux. La<br />
méthode a bien évidemment subi de<br />
nombreuses améliorations [Vries 58,<br />
Grazz 96] au cours des dernières décennies.<br />
Elle est actuellement la plus<br />
usitée dans le milieu industriel.<br />
Notre dispositif est constitué d’une<br />
sonde à chocs thermiques, à placer<br />
entre deux échantillons du matériau<br />
à caractériser (montage symétrique),<br />
d’un boîtier d’acquisition électronique<br />
et d’un logiciel de type interface graphique<br />
pour piloter les essais et traiter<br />
les résultats.<br />
Principe<br />
Le principe de la sonde à chocs est de<br />
produire localement un échauffement<br />
faible du matériau (quelques degrés au<br />
dessus de la température ambiante)<br />
et de mesurer la réponse dynamique<br />
thermique (durée de quelques minutes).<br />
Par un traitement mathématique<br />
de ce signal, l’identification de la<br />
conductivité thermique est réalisée.<br />
Ce principe de sonde et de dispositif<br />
a été développé par le CSTB (Centre<br />
Scientifique et Technique du Bâtiment).<br />
Il dérive également de la norme ASTM<br />
D5930-97 et de la recommandation RI-<br />
LEM AAC 11-3.<br />
Notre appareil utilise une technologie<br />
innovante de type circuit polyimide<br />
kapton double face permettant de graver<br />
sur une face une piste en constantan<br />
dont la propriété recherchée est<br />
une stabilité de sa résistance ohmique<br />
avec la température, et sur l’autre face<br />
une piste en cuivre. La jonction électrique<br />
entre la piste constantan et la<br />
piste cuivre induit la création d’un thermocouple<br />
de type T. De manière générale,<br />
toute forme de circuit est possible,<br />
et le nombre de thermocouples peut<br />
être variable au besoin.<br />
Le conductivimètre fil chaud peut être<br />
complété d’une sonde plan chaud<br />
(estimation de l’effusivité thermique),<br />
d’une sonde anneau chaud (estimation<br />
de la diffusivité thermique), ou<br />
d’une sonde tige chaude (conductivité<br />
thermique des milieux granulaires) et<br />
de leurs logiciels associés.<br />
Elian Coment et Stéphane Palaprat<br />
(NéoTIM)<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 54
Dossier<br />
Technologies<br />
Capteurs miniatures de température<br />
sans fils pour suivi d’essais<br />
Pendant leur vie, les satellites rencontrent des températures allant de -190°C à 150°C. La robustesse<br />
et la régulation thermique dans ces conditions représentent un point crucial pour atteindre des missions<br />
pouvant durer jusqu’à quinze ans. Afin de garantir un comportement thermique correct, des tests<br />
fonctionnels sont effectués au sol dans des enceintes mises sous vide. Ces tests TVAC (Thermal VA-<br />
Cuum) visent à contrôler la température d’un grand nombre de points, à l’intérieur comme à l’extérieur<br />
du satellite.<br />
Enceinte de test vide thermique<br />
Les conditions de test varient d’un modèle<br />
à un autre. Les plus longs peuvent<br />
durer jusqu’à 3 mois avec 800 points de<br />
mesure, générant une grande quantité<br />
de données provenant d’un large déploiement<br />
de capteurs. Les tests TVAC<br />
rentrent parfaitement dans le périmètre<br />
des applications pour lesquelles l’utilisation<br />
des Wireless Sensors Network<br />
(WSN) peut apporter flexibilité, fiabilité<br />
et économie.<br />
C’est dans ce cadre qu’Intesens est<br />
chargée de l’étude, le développement<br />
et l’industrialisation de capteurs<br />
de température miniaturisés et autonomes<br />
pouvant assurer, voire dépasser,<br />
les performances du système de<br />
mesure actuel. Bien que conçu pour le<br />
monde de l’aérospatiale, ces capteurs<br />
sont adaptés pour être utiliser dans<br />
d’autres environnements où la taille, la<br />
densité de points et la performance de<br />
mesure est un challenge.<br />
Contexte<br />
Aujourd’hui, les tests TVAC sont réalisés<br />
avec un long réseau de thermocouples<br />
câblés, partant de la baie<br />
d’acquisition située à l’extérieur de<br />
l’enceinte thermique pour aller jusqu’au<br />
point de mesure. Ces câbles peuvent<br />
atteindre 30m de long et le faisceau<br />
composé de 800 thermocouples. Cela<br />
implique de lourdes contraintes, la principale<br />
étant le temps de déploiement<br />
impacté par la complexité du routage<br />
de chaque thermocouple à travers le<br />
satellite jusqu’au point de mesure.<br />
D’autre part, en fin de test, la plupart<br />
des thermocouples situés à l’intérieur<br />
ne sont pas accessibles. La majorité<br />
des thermocouples sont donc laissés à<br />
l’intérieur, devenant une masse morte<br />
pour le satellite.<br />
L’objectif du Tcube est d’amener<br />
une solution permettant d’égaler les<br />
thermocouples en termes de performance<br />
de mesure et d’améliorer les<br />
contraintes citées. Pour cela, le système<br />
doit répondre aux spécifications<br />
suivantes :<br />
• Gamme de température de fonctionnement<br />
:<br />
• [-40°C ; 85°C]<br />
• Gamme de température de mesure<br />
:<br />
• [-40°C ; 85°C]<br />
• Précision de mesure :<br />
• +/-0.6°C à 20°C, +/-1.4°C aux extrémités<br />
de la gamme de mesure.<br />
• Fréquence d’acquisition :<br />
• Au moins 1 mesure par minute<br />
• Autonomie :<br />
Résumé<br />
Ce document présente le Tcube,<br />
un capteur miniature de<br />
température sans fil, destiné à<br />
être déployé en grand nombre<br />
pour le suivi d’essais thermique<br />
en temps réel. Cette technologie,<br />
développée par la société<br />
Intesens, est initialement dédiée<br />
au suivi de test vide thermique<br />
pour les satellites.<br />
Abstract<br />
This document presents the<br />
Tcube, which is a wireless temperature<br />
sensors developed<br />
as part of the iWise project<br />
by Intesens company. Tcube<br />
is meant to be deployed as a<br />
network within a spacecraft during<br />
on-ground thermal tests,<br />
providing a real time stream of<br />
several hundreds of temperature<br />
measures to the user.<br />
Mots clés<br />
sans fil ; capteur ; protocole<br />
synchrone ; miniaturisation ;<br />
suivi d’essais ; vide thermique ;<br />
satellite.<br />
• 2 ans en stockage (à 20°C)<br />
• 7 mois en veille (à 20°C)<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 55
Dossier<br />
• 3 mois actif<br />
• Communication :<br />
• Fréquence radio : 2.4GHz<br />
du réseau. Le master est en charge du<br />
maintien de cette base de temps et les<br />
TCubes sont verrouillés dessus grâce<br />
à des resynchronisations périodiques.<br />
• Puissance d’émission :
Dossier<br />
capté, chaque TCube connait, de façon<br />
très précise, le début de la phase<br />
de mesure, et détermine l’instant précis<br />
de son timeslot.<br />
État de mesure<br />
Après le T0, les TCubes transmettent<br />
leur mesure dans leur timeslot. Il<br />
n’écoute une réponse du master périodiquement,<br />
afin d’économiser de<br />
l’énergie. Le master mesure la dérive<br />
temporelle de tous les éléments communiquant<br />
avec lui. En effet, le risque<br />
majeur est que des éléments décalent<br />
leur timeslot et émettent dans le<br />
timeslot des autres, pouvant provoquer<br />
des collisions de messages et donc<br />
une non-transmission de la donnée<br />
de mesure. Pour éviter cela, le master<br />
renvoie périodiquement le décalage<br />
qu’il y a entre le moment de réception<br />
de la mesure et le moment exact<br />
du centre du timeslot. Les TCubes se<br />
recalent alors automatiquement et le<br />
réseau reste synchronisé sur la même<br />
base de temps.<br />
Dans le but d’avoir un temps de garde<br />
suffisant entre les messages, les<br />
timeslots ne devraient pas être inférieurs<br />
à 100ms. Cela veut dire par<br />
exemple, qu’une période de mesure de<br />
1 minute par élément est possible pour<br />
un réseau composé d’un maximum de<br />
600 capteurs.<br />
Note : Deux réseaux, configurés sur<br />
deux fréquences radio différentes<br />
peuvent facilement cohabiter et donc<br />
doubler le nombre de points de mesure.<br />
Mécanismes de robustesse<br />
> Synchronisation sur la plage de température<br />
Les TCubes subissent les mêmes cycles<br />
thermiques que le satellite. La<br />
température à des effets sur la source<br />
de fréquence servant à garder la base<br />
temps, pouvant aboutir à un décalage<br />
de 12ms en une minute. Cette dérive<br />
potentielle peut poser des problèmes<br />
pour la synchronisation, surtout si plusieurs<br />
parties du réseau ne sont pas<br />
à la même température. Ce décalage<br />
est prédictif ce qui nous permet en<br />
mesurant la température à côté de la<br />
source de fréquence, de le compenser<br />
de façon logicielle. Ceci fut testé en<br />
cyclant un Tcube entre -40°C et 85°C<br />
et comme le montre la Figure 4, un décalage<br />
maximum de +/-2ms a été observé,<br />
ce qui est acceptable face à un<br />
timeslot minimum de 100ms.<br />
Figure 4 : Dérive de temps en température<br />
sur une minute.<br />
> Redondance<br />
Dans une trame de mesure envoyée<br />
au master, le TCube répète les dernières<br />
mesures qu’il a effectuées. Si<br />
une des trames est perdue, le système<br />
peut la retrouver en la récupérant dans<br />
la redondance de la trame suivante.<br />
> Adaptabilité du master<br />
Si le master se déconnecte ou devient<br />
défaillant, le réseau doit pouvoir continuer<br />
à fonctionner jusqu’à ce que le<br />
problème soit réglé. Lorsque le master<br />
est reconnecté ou réparé, le système<br />
et la base de temps reprennent leur<br />
fonctionnement normal. Ceci se fait<br />
grâce aux données contenues dans<br />
chaque trame de TCube. Ces dernières<br />
contiennent les informations essentielles<br />
du réseau étant : le nombre<br />
de TCubes, la période de mesure et<br />
son timeslot. Si un master reçoit cela,<br />
il va se baser sur ces informations<br />
pour recréer une base de temps, et<br />
reprendre son fonctionnement normal.<br />
Le temps pendant lequel le master a<br />
été déconnecté peut avoir amené certains<br />
TCubes à se désynchroniser.<br />
Une période de stabilisation du réseau<br />
peut avoir lieu, mais des tests ont montré<br />
qu’elle n’excède jamais quelques<br />
minutes.<br />
Bilan liaison radio<br />
Une topologie de réseau en étoile implique<br />
que tous les TCubes sont à portée<br />
radio du master. Les plus grosses<br />
structures de satellite peuvent mesurer<br />
jusqu’à 2.5m de côté pour une hauteur<br />
totale de 5m. Le volume est divisé en<br />
plusieurs cavités, accueillant un grand<br />
nombre d’équipements. L’environnement<br />
radio est, de fait, très aléatoire.<br />
D’après des études sur la propagation<br />
de signal radio en 2.4Ghz, le fait que<br />
les TCubes soient dans une structure<br />
métallique fermée serait à leur<br />
avantage car l’énergie émise lors de<br />
la transmission, resterait dans cette<br />
Figure 5 : Intérieur de la structure<br />
satellite<br />
Figure 6: Structure satellite<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 57
Dossier<br />
structure jusqu’à atteindre le master.<br />
Dans le but de valider cela, nous avons<br />
effectué des tests sur une maquette de<br />
satellite E3000 d’Astrium Defence and<br />
Space.<br />
Ce modèle est l’un des plus grands,<br />
mesurant 2.5m de côté pour une hauteur<br />
de 3.2m. L’intérieur est divisé en<br />
8 cavités avec un tube de fibre de carbone<br />
central. La structure est composée<br />
majoritairement de cloisons d’aluminium<br />
alvéolées.<br />
Le master est mis dans une cavité et<br />
nous déplaçons un Tcube dans toutes<br />
les cavités tout en mesurant le niveau<br />
de réception radio. Le résultat est le<br />
suivant :<br />
Note : RSSI = Received Signal Strength<br />
Indicator<br />
C1 est la cavité du master et C7 est<br />
la cavité la plus éloignée du master.<br />
Les fluctuations du niveau de réception<br />
illustre la propagation aléatoire<br />
du signal et les réflexions sur les parois<br />
(multipath). La sensibilité du système<br />
de réception étant de -85dBm,<br />
la marge de 22dBm que l’on observe<br />
dans le pire cas nous conforte quant à<br />
la qualité du bilan liaison radio.<br />
Power source<br />
Le Tcube est équipé d’une pile répondant<br />
au meilleur compromis fait parmi<br />
ces critères :<br />
• Technologie de batterie.<br />
• Capacité d’énergie.<br />
• Courant maximum en pulse.<br />
• Courant maximum en continu.<br />
• Plage de température de fonctionnement<br />
• Format de packaging<br />
• Taille<br />
En effet, l’autonomie qu’une pile peut<br />
fournir à un système n’est pas seulement<br />
l’extrapolation de sa capacité<br />
associée à un profil de consommation.<br />
Elle est directement dépendante de la<br />
plupart de ces facteurs, notamment relatifs<br />
aux ordres de grandeur des courants<br />
à délivrer et à la température de<br />
fonctionnement.<br />
Une fois sélectionnée sur des critères<br />
théoriques, la batterie a subi une série<br />
de tests qui nous assure de sa qualification<br />
pour l’application. En parallèle<br />
de cela, un travail sur l’optimisation de<br />
l’étage d’alimentation a été effectué,<br />
ceci afin de réduire l’intensité des pics<br />
de courant lors des émissions. Ces<br />
pics sont particulièrement critiques lors<br />
de températures négatives, créant une<br />
chute de tension due à la passivation<br />
de la batterie sur la ligne d’alimentation<br />
du système. On peut voir sur la figure<br />
7, que bien que cette chute soit significative,<br />
elle ne descend pas en dessous<br />
des 3V, ce qui est supérieure à la<br />
tension d’arrêt du Tcube.<br />
> Performance de mesure<br />
L’objectif à atteindre est d’égaler ou<br />
dépasser la précision qu’offrent les<br />
Figure 7: Tension de pile<br />
vs température<br />
thermocouples. Ceci pour des phénomènes<br />
statiques, mais aussi dynamiques.<br />
Le Tcube est entièrement résiné<br />
pour le rendre le plus petit possible<br />
et pour garantir sa tenue dans le vide.<br />
Une bonne conductivité thermique de<br />
la résine mène à de meilleures performances<br />
de mesures, notamment<br />
en dynamique. Un test présenté en<br />
figure 8 et 9 nous a permis de le vérifier.<br />
Nous avons installé des TCubes<br />
Figure 8: Enceinte de vide thermique<br />
de test<br />
Figure 9: Enceinte de vide thermique de<br />
test avec écran thermique<br />
Figure 10 : Profile de test<br />
Figure 11 : Détail de la réponse en<br />
dynamique<br />
Figure 12 : Performance de mesure<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 58
Dossier<br />
dans une enceinte sous vide équipée<br />
de thermocouples de référence.<br />
L’écran thermique nous a permis de<br />
simuler un équipement positionné à<br />
côté du Tcube et chauffant de façon<br />
significative. L’objectif était de vérifier<br />
l’impact de cette perturbation sur la<br />
mesure du Tcube. Cet écran est fixé à<br />
une distance de 3cm du haut du Tcube.<br />
La figure 10 montre que même<br />
avec un gradient de température de<br />
38°C, la réponse du Tcube est cohérente<br />
et précise. Ceci aussi dans les<br />
phases dynamiques. Les propriétés<br />
thermiques du Tcube et son intégration<br />
mécanique le rendent immune à des<br />
variations thermiques proches, garantissant<br />
une mesure localisée.<br />
La figure 12 montre les résultats de<br />
mesure. En palier stable, le Tcube atteint<br />
une précision de +/-1°C dans les<br />
températures extrêmes et une mesure<br />
quasi parfaite autours de 20°C. Des<br />
pentes à variation forte (4°C/min) ont<br />
montré une imprécision acceptable de<br />
+/-2°C.<br />
Nous avons profité de ce test pour faire<br />
fonctionner le réseau de 4 TCubes<br />
comme si ils étaient 600, en imposant<br />
des timeslots de 100ms. La disponibilité<br />
de 100% des données en fin de<br />
test a apporté la confirmation que le<br />
protocole est adapté pour l’environnement<br />
et pour la densité d’éléments du<br />
réseau.<br />
Autres fonctionnalités<br />
> Miniaturisation<br />
Nous avons utilisé du PCB flex-rigide<br />
pour réduire la taille du Tcube. Cela<br />
nous a permis « d’enrouler » le PCB<br />
Figure 13 : TCube<br />
autour de l’élément le plus imposant,<br />
étant la pile. Le fait de résiner l’ensemble<br />
permet aussi de s’affranchir<br />
de la surépaisseur d’un packaging. Le<br />
produit résulte en un cube d’époxy mesurant<br />
17.8x24x13.2mm pour un poids<br />
de 10g.<br />
> Alimentation pilotée par aimant<br />
La résine étant tout autour de l’électronique,<br />
il n’y a plus de moyen d’accès<br />
à l’alimentation. Afin d’allumer et<br />
éteindre électriquement le système,<br />
un mécanisme sensible au champ magnétique<br />
a été intégré. Ainsi, le contact<br />
du Tcube avec un aimant le maintient<br />
électriquement éteint et celui-ci est immédiatement<br />
en fonctionnement lorsqu’on<br />
retire l’aimant.<br />
> Compatibilité avec l’environnement<br />
La résine utilisée répond à des normes<br />
garantissant le faible dégazage et donc<br />
la compatibilité avec le vide. Des tests<br />
Eletro Magnetic Compatibility (EMC)<br />
ont été passés pour s’assurer de ne<br />
pas être perturbateurs pour d’autres<br />
équipements sur le satellite.<br />
Version prochaine<br />
Une nouvelle version du Tcube est prévue<br />
pour la fin de l’année 2014. Celleci<br />
accueillera 4 thermocouples déportés<br />
et bénéficiera d’une plus grande<br />
autonomie. Le protocole de communication<br />
reste le même, mise à part qu’il<br />
transporte maintenant 4 points de mesure<br />
au lieu d’un seul. Un réseau de<br />
TCubes pourra donc fournir non plus<br />
600, mais jusqu’à 2400 points de mesure<br />
par canal radio. Cette version est<br />
en cours de conception et développement,<br />
les premiers prototypes seront<br />
disponibles en octobre 2014.<br />
Conclusion<br />
Figure 14 : Le prochain TCube<br />
Les satellites, comme d’autres équipements<br />
industriels, sont déployés dans<br />
des environnements sévères, impliquant<br />
de forts cycles thermiques. La<br />
capacité à mesurer ces données pendant<br />
les tests de qualification, avant la<br />
mise en service, est la clé pour garantir<br />
la qualité du produit. Intesens a développé<br />
des capteurs sans fil totalement<br />
autonomes, capable de mesurer la<br />
température en tout point d’un satellite<br />
et de la transmettre sur un canal fiable,<br />
fournissant une information en temps<br />
réel à l’utilisateur. Le Tcube dispose<br />
d’une large plage de mesure et peut<br />
être déployé de façon massive dans<br />
des réseaux à forte densité. Sa taille<br />
et son principe de fonctionnement le<br />
rendent facile à utiliser sur n’importe<br />
quel terrain.<br />
Sébastien Risler, responsable du pôle<br />
systèmes embarqués chez Intesens<br />
(Sebastien.risler@intesens.com) et<br />
Dr. Xavier Lafontan, fondateur et président,<br />
Intesens (Xavier.lafontan@intesens.com)<br />
>> www.intesens.com<br />
Référence bibliographique :<br />
Picture of the thermal vacuum chamber<br />
of Intespace Toulouse. From Intespace<br />
Web site: http://www.intespace.<br />
fr/l-entreprise/nos-implantations/visite-virtuelle.html<br />
Remerciements<br />
INTESENS remercie les équipes d’Airbus<br />
Defence and Space pour leur support<br />
pendant les essais sur maquette<br />
et du CNES pour les essais de vide<br />
thermique.<br />
Ce projet a été initié dans le cadre d’un<br />
projet régional IRIS2010 co-financé<br />
par la DIRECCTE Midi Pyrénées. Depuis,<br />
les développements sont poursuivis<br />
avec le programme NEOSAT<br />
réalisé avec AIRBUS DS, THALES AS<br />
et le CNES.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 59
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DOSSIER<br />
Dégradabilité des<br />
matériaux<br />
Page 16<br />
DOSSIER<br />
Compatibilité<br />
électromagnétique<br />
La CEM aujourd’hui ...<br />
Page 15<br />
DOSSIER<br />
Les essais aggravés :<br />
où en sommes-nous ?<br />
Page 46<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
Les logiciels de simulation<br />
Page 10<br />
N° 107 JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
Les nouveaux usages<br />
des capteurs dans les essais.<br />
Page 11<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
Numéro spécial MesurexpoVision<br />
Page 48<br />
N° 108 OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />
PRODUITS & TECHNOLOGIES<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
Mesurer la qualité, l’humidité et la<br />
température de l’air.<br />
Page 30<br />
Les nouveaux outils<br />
de mesure<br />
Page 14<br />
ÉTALONNAGE<br />
Système d’instrumentation<br />
analytique<br />
Page 20<br />
N° 109 JANVIER, FEVRIER, MARS 2012 TRIMESTRIEL 20 €<br />
MÉTHODES DE MESURES<br />
Quelles mesures dans<br />
l’analyse industrielle ?<br />
Page 30<br />
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Vie de l’ASTE<br />
Compte-rendu<br />
Journée ASTE- LAAS/CNRS « Capteurs<br />
innovants pour les essais d’environnement »<br />
> Assemblée générale de l’ASTE<br />
Lors de la dernière AG annuelle de<br />
l’ASTE qui s’est tenue le 12 juin 2014<br />
à Vélizy-Villacoublay, le conseil d’administration<br />
a été renouvelé dans<br />
son intégralité. Lors de cette dernière<br />
Assemblée, deux nouveaux administrateurs<br />
ont été élus : Jean-Philippe<br />
Godin de Polymesure et Stephan Lassausse<br />
d’Emitech.<br />
Le bureau sortant a présenté, lors de<br />
cette AGO, le rapport moral et le rapport<br />
financier annuel de l’association :<br />
Les adhésions ont augmenté de 50 %<br />
en deux ans et les formations ont retrouvé<br />
un rythme plus accéléré. Enfin,<br />
trois nouveaux stages ont pris place<br />
dans notre catalogue.<br />
Cette AG était suivie d’un conseil d’administration<br />
au cours duquel le Règlement<br />
intérieur a été présenté et accepté.<br />
> Prochain conseil d’administration<br />
: 11 septembre 2014<br />
> GAM PME<br />
Dans le cadre de ce projet (outil d'aide<br />
à la décision en matière de câblage<br />
des appareils de mesure en environnement<br />
industriel) qui a reçu l’appui du<br />
ministère de l’Industrie / DGCIS, plusieurs<br />
réunions de présentation sont<br />
en bonne voie :<br />
• Cap’Tronic à Bordeaux le 14 octobre<br />
2014<br />
• LNE (Laboratoire national de métrologie<br />
et d’essais) à Trappes : reculée à<br />
fin octobre 2014<br />
• Cap’Tronic à Limoges (avec l’appui<br />
de Pascal Abriat de l’IUT) : date à préciser<br />
Cet outil, sous forme d'un guide interactif,<br />
est remis gratuitement à la<br />
disposition des PME pour les aider à<br />
effectuer des mesures de qualité sans<br />
investissement complémentaire en<br />
matériel. L’ASTE en est actuellement à<br />
la phase de finalisation des résultats et<br />
dissémination.<br />
Le programme de la réunion reste le<br />
même avec une visite de la Société ou<br />
des Laboratoires qui nous accueillent :<br />
• Accueil des participants<br />
• Présentation de l’ASTE par Joseph<br />
Merlet<br />
• Présentation du projet GAM PME par<br />
Jean-Paul Prulhière<br />
• Présentation du Guide de bonnes<br />
pratiques pour une bonne CEP des<br />
systèmes de mesure<br />
• Présentation du logiciel GAM PME<br />
par Jean-Paul Prulhière<br />
• Questions-Réponses<br />
> Astelab 2014 – Partenariat ASTE-<br />
Insa-CVL de Blois<br />
Suite à l’accord négocié entre ASTE-<br />
INSA-CVL et officiellement signé le 10<br />
septembre dernier pour l’organisation<br />
d’une manifestation commune : Colloque<br />
« Analyse vibratoire expérimentale<br />
» et Colloque Astelab, ainsi qu’un<br />
salon pour les professionnels rassemblant<br />
les principaux acteurs dans le domaine<br />
des « Vibrations, des Chocs, de<br />
l’Analyse modale et des <strong>Simulations</strong><br />
associées » qui aura lieu du 18 au 20<br />
novembre 2014, les invitations ont été<br />
lancées.<br />
Déjà quelques réservations de stands<br />
ont été faites. Renseignements sur<br />
notre site Internet www.aste.asso.fr.<br />
Un appel à communication a été lancé<br />
pour Astelab: le lecteur est vivement<br />
encouragé à nous fournir des propositions<br />
: plusieurs sessions seront ouvertes.<br />
• Salon Enova - Participation de l’ASTE<br />
– Porte de Versailles Paris du 16 au 18<br />
septembre 2014<br />
L’ASTE a décidé d’être présente sur<br />
ce salon et profitera de cette présence<br />
pour proposer une conférence sur<br />
GAM PME.<br />
> Journées techniques<br />
Deux journées techniques sont d’ores<br />
et déjà en prévision :<br />
• Journée « Nucléaire » chez Emitech<br />
le 21 octobre 2014<br />
• Journée intitulée « L’amélioration de<br />
la productivité des essais mécaniques<br />
par l’apport des outils informatiques »<br />
chez Intespace : 23 octobre 2014<br />
Pour vous inscrire ou obtenir des informations<br />
supplémentaires, contactez<br />
Véronique Lanéry au 01 61 38 96 32<br />
ou info@aste.asso.fr<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 61
Agenda<br />
Evénements, colloques, séminaires à venir...<br />
Septembre<br />
> Enova Paris 2014<br />
Après son édition en province, en février<br />
dernier à Lyon, Enova Paris revient<br />
du 16 au 18 septembre à Paris<br />
expo Porte de Versailles. Au total, Enova<br />
Paris rassemblera pas moins de<br />
500 exposants et 6 000 visiteurs, auxquels<br />
s’ajoutent une cinquantaine de<br />
partenaires institutionnels, plus d’une<br />
centaine de conférences scientifiques<br />
et techniques, un congrès sur les fibres<br />
optiques, la tenue conjointe de la quatrième<br />
édition du Forum Radiocoms<br />
et plus de quatre-vingts nouveautés à<br />
découvrir tout au long des trois jours<br />
d’événement.<br />
À Paris Porte de Versailles<br />
Du 16 au 18 septembre 2014<br />
www.enova-event.com<br />
> Sepem Toulouse<br />
Deux ans après le succès de sa première<br />
édition toulousaine, le salon<br />
Sepem Industries revient du 23 au 25<br />
septembre dans le sud-ouest avec une<br />
surface d’exposition agrandie (laquelle<br />
passe de 7 000 mètres carrés en 2012<br />
à 10 000 cette année) et 452 exposants.<br />
Le Sepem Industries entend assurer<br />
un objectif : répondre à toutes les<br />
attentes techniques de ses visiteurs et<br />
ce en un temps optimisé.<br />
À Toulouse (Parc des expositions)<br />
Du 23 au 25 septembre 2014<br />
www.sepem-industries.com<br />
Novembre<br />
> Midest<br />
Le n°1 mondial des salons de sous-traitance<br />
industrielle rassemblera les fabricants,<br />
équipementiers et assembleurs<br />
ainsi que les fournisseurs de solutions<br />
en transformation des métaux, plasturgie,<br />
électronique, microtechniques<br />
et services à l’industrie. L’événement<br />
voit l’arrivée d’un nouveau président<br />
en la personne de Patrick Munini, et<br />
d’un nouveau directeur, Jean-François<br />
Sol-Dourdin. Il met également à l’honneur,<br />
pour la première fois, un pays<br />
d’Afrique du Nord, la Tunisie, et réalisera<br />
un focus sur le secteur de l’aéronautique.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
Du 4 au 7 novembre 2014<br />
www.midest.com<br />
> Maintenance Expo<br />
Maintenance Expo se tient dans le<br />
cadre du Midest dont l'offre complémentaire<br />
permet de mobiliser un grand<br />
nombre de donneurs d'ordres en leur<br />
proposant un panel complet de produits,<br />
services et savoir-faire dans le<br />
domaine de la maintenance. Maintenance<br />
Expo est un rendez-vous annuel<br />
permettant aux professionnels en<br />
charge de patrimoines industriels de<br />
trouver les solutions les mieux adaptées<br />
pour pérenniser leurs outils de<br />
production, dans un environnement<br />
économique, technologique et concurrentiel<br />
en constante mutation.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
Du 4 au 7 novembre 2014<br />
www.maintenance-expo.com<br />
> Astelab - AVE<br />
Suite à l’accord négocié entre ASTE-<br />
INSA-CVL et officiellement signé le 10<br />
septembre dernier pour l’organisation<br />
d’une manifestation commune, les invitations<br />
ont été lancées. Cet événement<br />
rassemble deux colloques – « Analyse<br />
vibratoire expérimentale » (AVE) et<br />
Colloque Astelab – ainsi qu’un salon<br />
pour les professionnels rassemblant<br />
les principaux acteurs dans le domaine<br />
des « Vibrations, des Chocs, de l’Analyse<br />
modale et des <strong>Simulations</strong> associées<br />
» ; il se déroulera du 18 au 20<br />
novembre 2014.<br />
À Blois (dans les locaux de l’INSA CVL)<br />
Du 18 au 20 novembre 2014<br />
www.aste.asso.fr<br />
Décembre<br />
> Pollutec Lyon<br />
Salon généraliste leader de l’environnement<br />
et de l’énergie, Pollutec<br />
rassemblera début décembre sur 100<br />
000 m² d’exposition quelque 65 000<br />
visiteurs professionnels venus du<br />
monde entier pour découvrir des solutions<br />
innovantes permettant de réduire<br />
l’impact des activités humaines<br />
sur l’environnement qu’il s’agisse de<br />
l’industrie, des collectivités ou du tertiaire.<br />
Il accueillera pas moins de 2<br />
300 exposants et abritera près de 400<br />
conférences.<br />
À Lyon<br />
Du 2 au 4 décembre<br />
www.pollutec.com<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 62
Formations<br />
ASTE<br />
Programme des formations 2014<br />
Association régie par la loi de 1901<br />
N° de formation 11 78 8221 478<br />
Thèmes Cycles Code Lieu<br />
Mécanique vibratoire<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires (Niveau 1)<br />
Application au domaine industriel<br />
Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais et<br />
analyses de risques<br />
Traitement du signal avancé des signaux vibratoires<br />
MV1<br />
MV3<br />
MV4<br />
TS2<br />
Durée en<br />
jour<br />
Prix HT<br />
Dates<br />
IUT du Limousin 3,5 1 620 € 2-5 sept<br />
SOPEMEA-78 3 1 500 € 14-16 oct<br />
ASTE (78) 3 1 500 € 4-6 nov<br />
ASTE 3 1 500 € 16-18 sept<br />
Pilotage des générateurs<br />
de vibrations<br />
Principes utilisés et applications PV SOPEMEA 4 1 800 € 9-12 déc<br />
Analyse modale<br />
Association pour le développement <br />
des Sciences et Techniques de l’Environnement <br />
PROGRAMME DES FORMATIONS -‐ 2 ème SEMESTRE 2014 <br />
Analyse modale expérimentale et Initiation<br />
aux calculs de structure et essais<br />
AM INTESPACE 4 1 800 € 27-30 oct<br />
Acoustique<br />
Principes de base, mesures et application<br />
aux essais industriels<br />
AC<br />
INTESPACE 4 1 800 € 25-28 nov<br />
Climatique<br />
Electromagnétisme<br />
Principes de base et mesure des phénomènes thermiques<br />
Application au domaine industriel<br />
Application à la prise en compte de la CEM<br />
dans le domaine industriel<br />
CL1<br />
IUT du Limousin 3 1 500 € 18-20 nov<br />
CL2 INTESPACE 4 1 800 € Nous consulter<br />
EL2 INTESPACE 3 1 500 € 8-10 oct<br />
Prise en compte de l'environnement<br />
dans un programme industriel<br />
P1<br />
2 1 100 € 11-12 sept<br />
Personnalisation du produit<br />
à son environnement<br />
Prise en compte de l’environnement mécanique<br />
Utilisation des outils de synthèse mécanique<br />
pour la conception et le pré dimensionnement<br />
des équipements<br />
P2<br />
3 1 500 € 21-23 oct<br />
ASTE (78)<br />
P3 3 1 500 € 12-14 nov<br />
Prise en compte de l’environnement climatique P4 3 1 500 € 23-25 sept<br />
Mesure<br />
Extensométrie : collage de jauge, analyse<br />
des résultats et de leur qualité<br />
M1 ASTE (78) 3 1 700€ 18-20 nov<br />
Concevoir, réaliser, exploiter une campagne<br />
de mesures M2 ASTE (78) 2 1 100 € 4-5 déc<br />
Fiabilité, déverminage, essais (accélérés, aggravés) E2 ASTE (78) 2 1 100 € 10-11 sept<br />
<strong>Essais</strong><br />
Simulation<br />
Accroissement de la fiabilité<br />
par les méthodes HALT & HASS<br />
E3<br />
EMITECH (78) 1 850€ 10 sept<br />
Caractérisation métrologique des systèmes<br />
de mesure et essais - NOUVEAU E4 ASTE (78) 2 1 100 €<br />
Accréditation des laboratoires d’essais<br />
E5<br />
16-17 oct<br />
ISTIA ANGERS (49) 2 1 100 € 9-10 sept<br />
La simulation numérique et les essais : complémentarités -<br />
comparaisons S1 ASTE (78) 2 1 100 €<br />
13-14 oct<br />
Analyses Physico-<br />
Chimiques et Matériaux<br />
Techniques de Caractérisation de composés Organiques<br />
NOUVEAU<br />
AP2<br />
IUT du Limousin<br />
2<br />
1 100 €<br />
30 sept-1 oct<br />
Contrôles non Destructifs NOUVEAU<br />
AP3<br />
IUT du Limousin<br />
2<br />
1 100 €<br />
4-5 nov<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 63
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
Dossier<br />
Les moyens d’essais de la DGA :<br />
immersion au cœur d’un lieu classé secret-défense<br />
Mesures et méthodes de mesure<br />
Contrôle en production :<br />
Automates et automatismes pour assurer le contrôle<br />
sur les chaînes de production<br />
Mesures mécanique :<br />
Les outils de mesure pour la mécanique des fluides<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
<strong>Essais</strong> en production :<br />
Les outils de CAO pour optimiser la production en temps réel<br />
Industrie 4.0 :<br />
La place de la simulation dans l’usine du futur<br />
Sans oublier<br />
Des avis d'experts ainsi que toutes les informations concernant la vie de<br />
l'ASTE et du Gamac, les événements, les formations et les actualités du marché<br />
de la mesure, des essais, de la modélisation et de la simulation.<br />
Répertoire des annonceurs<br />
ASTE ...................................39<br />
FELIX INFORMATIQUE .....21<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
www.mrj-presse.fr<br />
(la rédaction n’est pas responssable des documents qui lui sont<br />
adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
Comité de rédaction :<br />
Raymond Buisson, Adbérafi Charki (Istia), Bernard Colomiès (Sopemea<br />
- ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-Claude Frölich (ASTE); Olivier<br />
Guillon (MRJ), Henri Grzeskowiak (HG Consultant), Michel Roger<br />
Moreau (Gamac - ASTE), Joseph Merlet (ASTE), Lambert Pierrat (LJ<br />
Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo), Philippe Sissoko (LCIE),<br />
Pierre Touboul (Onera)<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Sylvain Bereski (Texys), A. Bettacchioli (Thales Alenia Space),<br />
Elian Coment (NeoTIM), Pierre Dehombreux (Umons), Étienne<br />
Deméocq (Texys), A. Dufresne (CNRS, LPG2), David Garnier<br />
(TEXYS), Xavier Lafontan (Intesens), Y. Lefaux (PHELMA),<br />
Christophe Letot (UMONS), Philippe Leuwers (Texys), J.-M.<br />
Missiaen (CNRS, Simap), Lambert Pierrat (LJ-Consulting & LJK-<br />
LAB), Sébastien Risler (Intesens), Roger Serra (CVL -Laboratoire<br />
de Mécanique et Rhéologie), Anis Ziadi (DSI).<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture :<br />
RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />
Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Camille Laurès (abonnement@essais-siimulations.com)<br />
www.essais-simulations.com<br />
Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />
Prix au numéro : 20 €<br />
Règlement par chèque bancaire à l’ordre de<br />
MRJ<br />
(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />
COMSOL ...............2e de couv.<br />
DB VIB ..................................2<br />
DJB INSTRUMENTS .........23<br />
ELTEC .................................13<br />
ESI GROUP ..........4e de couv.<br />
EVEN PRO .........................17<br />
GL EVENTS .......................41<br />
IMPLEX ..................................7<br />
M+P INTERNATIONAL ......15<br />
OMEGA ENGINEERING .....5<br />
SIEPEL .................3e de couv.<br />
Trimestriel - N° 118<br />
Septembre 2014<br />
Editeur : MRJ<br />
SARL au capital de 50 000 euros<br />
54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />
RCS Paris B 491 495 743<br />
TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />
N° ISSN : 2103-8260<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Imprimeur : Léonce Deprez<br />
Zone Industrielle de Ruitz - 62620 RUITZ<br />
Toute reproduction partielle ou globale est soumise à<br />
l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 64
Depuis 1986<br />
CONÇU & FABRIQUÉ<br />
F R A N C E<br />
EN<br />
Photo CNES<br />
Depuis 1986<br />
CONÇU & FABRIQUÉ<br />
EN<br />
F R A N C E<br />
Cages de Faraday<br />
Absorbants hyperfréquences<br />
Chambres anéchoïques<br />
Chambres réverbérantes<br />
à brassage de modes<br />
Systèmes clé en main et logiciel<br />
Étude & fabrication<br />
sur un site unique en France<br />
60% du chiffre à l’international<br />
Filiale à Bangalore, Inde<br />
Réseau mondial de distributeurs<br />
Photo CEA - GRAMAT<br />
Applications<br />
Aéronautique<br />
Automobile<br />
Champ proche<br />
Industrie<br />
Mesure d’antennes<br />
Radio/Télécom<br />
Spatial<br />
www.siepel.com<br />
Marot & Cie, Vannes - Photos non contractuelles<br />
Parc d’Activités de Kermarquer - 56470 La Trinité-sur-Mer - FRANCE<br />
Tél. +33 (0)2 97 55 74 95 - Fax +33 (0)2 97 55 84 55 - E-mail : contact@siepel.com<br />
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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • SEPTEMBRE 2014 • PAGE 66