Essais & Simulations n°113

Quelle place occupe la CEM dans les essais ? Quelle place occupe la CEM dans les essais ?

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www.mesures-et-tests.com Quelle place occupe la CEM dans les essais ? Page 30 MESURES ET MÉTHODES DE MESURES Analyse industrielle : technologies et mise en œuvre Page 12 ESSAIS ET MODÉLISATION Dossier : Répondre aux défis des essais sismiques Page 40 N° 113 AVRIL 2013 TRIMESTRIEL 20 €

www.mesures-et-tests.com<br />

Quelle place occupe la CEM<br />

dans les essais ?<br />

Page 30<br />

MESURES ET MÉTHODES DE MESURES<br />

Analyse industrielle :<br />

technologies et mise en œuvre<br />

Page 12<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Dossier :<br />

Répondre aux défis des essais sismiques<br />

Page 40<br />

N° 113 AVRIL 2013 TRIMESTRIEL 20 €


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Edito<br />

Deux ans déjà...<br />

Non, il ne s’agit pas d’un numéro « hommage » aux victimes de la catastrophe survenue<br />

il y a deux ans à Fukushima. L’ensemble de la presse mondiale s’est déjà, à juste<br />

titre, fortement exprimée sur le sujet, mettant également en lumière des éléments<br />

complémentaires pour mieux comprendre les origines du drame. Il n’est en effet guère de<br />

notre ressort d’ajouter à la longue liste de faits et de témoignages les pierres manquantes à<br />

cet édifice triste mais nécessaire. Les nombreuses interrogations planent encore et toujours<br />

au-dessus des têtes. De même, le doigt des responsabilités, notamment dans la non prise en<br />

compte des risques que comportait le site, n’a pas fini de désigner des acteurs, industriels,<br />

sous-traitants ou institutionnels, ayant manqué à leur devoir.<br />

Mais comme le rappelle Stéphane Torrez, président du groupe Sopemea (groupe Apave),<br />

avant de devenir une catastrophe nucléaire, il s’agissait avant tout, aussi dramatique soit-il,<br />

d’un phénomène naturel. C’est pourquoi dans ce nouveau numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>,<br />

nous avons pris le parti de mettre en avant les avancées en matière d’essais dans le domaine<br />

sismique à travers un dossier complet. Il faut dire que les travaux, notamment entrepris par<br />

de grands laboratoires d’essais dans le domaine du nucléaire, ont permis de développer<br />

d’importants retours d’expérience, de partager les bonnes pratiques et de mettre au point des<br />

technologies de pointe.<br />

La recherche avance et les compétences, de plus en plus recherchées dans les métiers des<br />

essais du fait d’une perte réelle de celles-ci chez les industriels et les grands sous-traitants,<br />

permettront peut-être, sinon de se mettre à l’abri d’un raz-de-marée, de limiter les dégâts causés<br />

par un séisme. Pour que la prochaine catastrophe naturelle, par essence inévitable, ne se<br />

transforme pas cette fois en un cataclysme humain, environnemental, industriel et sociétal...<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 1


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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 2


Sommaire<br />

Actualités<br />

Entreprises & Marché<br />

Les NIDays 2013 ont attiré plus de monde .............................4<br />

Rescoll se lance dans le HALT-HASS .......................4<br />

Ouverture du plus grand centre d’essais<br />

en R&D dans l’éolien ...............................................4<br />

Creaform équipe une salle<br />

de mesure virtuelle pour Volkswagen ......................6<br />

Une solution PLM pour les PME ..............................6<br />

Datakit renforce son offre 3D PDF et STEP ...............6<br />

L’édition du salon Industrie Lyon 2013<br />

attire toujours les foules ............................................7<br />

Produits & Technologies<br />

Tour d’horizon des technologies en vision industrielle ......9<br />

Une table de simulation hydraulique<br />

pour optimiser les tests automobiles .................10<br />

Dossier<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Stéphane Torrez,<br />

président du groupe Sopemea ...............................38<br />

Répondre aux défis<br />

des essais sismiques ............................................40<br />

Simulation de tremblement de terre<br />

sur modèles réduits centrifugés ..........................41<br />

Le laboratoire d’études de mécanique sismique<br />

et la Plateforme Tamaris, au CEA/Saclay ............44<br />

Les <strong>Essais</strong> de séisme sur les équipements<br />

des centrales électronucléaires ............................50<br />

Développement d’un système de contrôle d’une<br />

grande plateforme de vibrations 6 axes ................54<br />

Mesures et Méthodes de mesure<br />

Un salon dans l’air du temps ...................................12<br />

Campagnes de mesures dans le cadre de diagnostics<br />

énergétiques d’installations industrielles...............14<br />

150 ans de précision dans l’outillage......................18<br />

Des <strong>Essais</strong> Insolites<br />

Des instruments de mesure<br />

au pays des crocodiles ...........................................60<br />

<strong>Essais</strong> et Modélisations<br />

La mécatronique,<br />

une partie intégrante des essais industriels.............20<br />

Un savoir-faire précieux<br />

dans le domaine du HALT&HASS .........................22<br />

Une place croissante de la mécatronique<br />

dans l’industrie .......................................................24<br />

Microwave & RF :<br />

un rendez-vous de haut niveau !................................26<br />

Les normes doivent s’adapter<br />

au contexte industriel ..............................................28<br />

Les essais CEM, un bouclier<br />

pour l’aéronautique ................................................30<br />

Modélisation de câbles blindés<br />

incluant une queue de cochon interne ................32<br />

De nouveaux moyens d’essais d’immunité aux<br />

perturbations électromagnétiques pour Alciom .....35<br />

Les difficultés de modélisation<br />

des assemblages à l’honneur ...............................36<br />

Vie de l’ASTE<br />

Commission MECA-CLIM de l’ASTE .......................60<br />

Une journée technique au MBDA Bourges ............61<br />

Outils<br />

Programme des formations .......................................62<br />

Agenda ......................................................................63<br />

Répertoire des annonceurs .......................................64<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la revue partenaire exclusive<br />

de l’ASTE (Association pour le développement<br />

des sciences et techniques de l’environnement).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 3


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Événement<br />

Les NIDays 2013 ont attiré plus de monde<br />

Record d’affluence pour les journées<br />

annuelles de National Instruments. La<br />

seizième édition française de NIDays<br />

a eu lieu au CNIT de Paris La Défense<br />

le 12 février dernier. Destiné à faire<br />

le point sur la conception, le test et le<br />

contrôle sur PC, l’événement a attiré<br />

un nombre record de visiteurs (1 155<br />

contre 1 104 l’an dernier) et a vu la<br />

participation en conférence plénière de<br />

deux sommités : d’une part, André Borschberg,<br />

co-fondateur, CEO et pilote<br />

de l’avion Solar Impulse, venu partager<br />

son expérience d’entrepreneur et sa vision<br />

de l’innovation. D’autre part, Pete<br />

Zogas (vice-président senior, ventes et<br />

marketing, chez National Instruments),<br />

qui a présenté quelques-unes des applications<br />

les plus significatives des<br />

produits NI en 2012, à l’image de celle<br />

qui a permis à Serge Laroche d’obtenir<br />

le Prix Nobel de Physique.<br />

Stratégie<br />

Rescoll se lance dans le HALT-HASS<br />

Après avoir acheté les actifs de la PMI<br />

girondine Acteq spécialisée dans les<br />

essais accélérés en environnement,<br />

la SRC Rescoll s’est dotée d’une<br />

chambre HALT-HASS de Qualmark<br />

Typhoon 3.0. Ainsi Rescoll est désormais<br />

en mesure de compléter ces<br />

moyens d’études du vieillissement<br />

actuels (thermique, humidité, solaire,<br />

immersion, fatigue mécanique) par du<br />

vibratoire. Une compétences supplémentaire<br />

dans les essais aggravés qui<br />

permet à cette « structure de recherche<br />

sous contrat » (SRC) bordelaise spécialisée<br />

dans l’étude des matériaux de<br />

venir jouer dans la cour des grands ;<br />

« seuls les grands groupes disposent<br />

de ce type d’équipement. Cette opportunité<br />

nous ouvre des portes vers de<br />

nouveaux projets avec les PME, s’enthousiasme<br />

le gérant de la SRC, José<br />

Alcorta. Nous pouvons désormais aller<br />

vers des études vibratoires avec un<br />

niveau de maturité plus élevé pour les<br />

petites entreprises ».<br />

Dans le but de vérifier la robustesse<br />

des produits au-delà des contraintes<br />

de l’environnement prévu tout au long<br />

de son cycle de vie et ainsi d’améliorer<br />

leur fiabilité, ce nouvel équipement<br />

permet d’obtenir des amplitudes<br />

de températures allant de -100°C à<br />

+200°C et des variations atteignant<br />

70°C/min. Les objectifs étant toujours<br />

les mêmes lorsque l’on parle d’essais<br />

aggravés, à savoir la réduction des<br />

problèmes intervenant sous garantie,<br />

des taux de défaillance et l’augmentation<br />

de la durée de vie tout comme la<br />

satisfaction des clients et l’image globale<br />

de la marque ou du fabricant.<br />

Inauguration<br />

Ouverture du plus grand centre d’essais en R&D dans l’éolien<br />

« Les investissements que nous réalisons<br />

aujourd’hui dans le domaine des<br />

essais garantissent des économies<br />

pour nos clients demain ». C’est en ces<br />

termes non dénués de bon sens que<br />

s’est exprimé Felix Ferlemann le jour de<br />

l’inauguration à la mi-mars au Danemark<br />

de deux importants centres d’essais en<br />

R&D dans le domaine des technologies<br />

éoliennes. Il faut reconnaître que le président<br />

de la division Eolienne de Siemens<br />

Energy s’est donné les moyens de<br />

ses ambitions en créant, avec les deux<br />

installations cumulées, le plus important<br />

centre d’essai en R&D au monde dans<br />

le domaine.<br />

Les deux centres ont ouvert leurs<br />

portes à Brande d’une part, qui abrite<br />

des bancs d’essais de nacelles et permettra<br />

la réalisation d’essais sur des<br />

plateformes à entraînement direct de la<br />

gamme D6. D’autre part, un centre a été<br />

créé à Aalborg pour les essais de pales,<br />

dont la plus grande atteint 75 mètres de<br />

long. Au total, les sept bancs d’essais<br />

d’Aalborg et les trois bancs de Brande<br />

permettront de réaliser des tests d’usure<br />

accélérée (HALT) sur tous les composants<br />

principaux des plateformes de ses<br />

éoliennes à entraînement direct et à entraînement<br />

par engrenages.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 4


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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 5


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Investissement<br />

Creaform équipe une salle de mesure virtuelle<br />

pour Volkswagen<br />

L’unité d’affaires Plastiques du géant<br />

allemand a investi dans une salle de<br />

mesure virtuelle dotée des technologies<br />

de mesure mises au point par<br />

Creaform, entreprise canadienne<br />

spécialisée dans les technologies de<br />

mesure optique 3D portables et dans<br />

le service d’ingénierie 3D. Cette opération<br />

a été réalisée dans le cadre d’un<br />

projet-pilote.<br />

Plus précisément, l’unité d’affaires<br />

Plastiques du Volkswagen Group utilise<br />

ces solutions pour la version de<br />

mesure tactile. Elle entend utiliser la<br />

salle de mesure virtuelle pour mesurer<br />

sur la chaîne de production les tableaux<br />

de bord et l’avant des voitures<br />

de la nouvelle série Golf. Autre objectif<br />

: mesurer des pièces individuelles<br />

sur la chaîne de production qui se<br />

déplace vers l’avant au rythme de 4<br />

mètres toutes les 56 secondes. Dans<br />

ce laps de temps, le tableau de bord<br />

et l’avant du véhicule seront inspectés<br />

par palpage avec la MMT sans bras<br />

HandyPROBE.<br />

Gestion de données<br />

Une solution PLM pour les PME<br />

L’Américain PTC vient de lancer sur<br />

le marché du PLM Windchill PDM Essentials,<br />

une solution de gestion des<br />

données produit (PDM) spécialement<br />

conçue pour les petites et moyennes<br />

entreprises. Cette nouvelle solution,<br />

vendue exclusivement par l’intermédiaire<br />

des revendeurs partenaires de<br />

l’éditeur, est une adaptation du logiciel<br />

de gestion de cycle de vie des produits<br />

(PLM) PTC Windchill.<br />

Objectif de cette solution : permettre<br />

aux entreprises d’adapter leurs activités<br />

commerciales et de développement<br />

produit de manière à garantir leur<br />

répétabilité. Par exemple, des processus<br />

rudimentaires peuvent être suffisants<br />

si peu de personnes s’occupent<br />

du développement produit. Cependant,<br />

au fur et à mesure de la croissance de<br />

l’entreprise, l’absence de processus<br />

définis et adaptables peut engendrer<br />

des confusions et des perturbations,<br />

Windchill PDM Essentials permet de<br />

créer des contrôles et des processus<br />

simples de manière à optimiser l’efficacité<br />

de tous les collaborateurs. Cette<br />

solution contribue à réduire les coûts et<br />

à augmenter la production, tout en restant<br />

flexible et adaptable et en maximisant<br />

le retour sur investissement.<br />

CAO<br />

Datakit renforce son offre 3D PDF et STEP<br />

L’éditeur spécialisé dans le transfert<br />

de données CAO a lancé en avril dernier<br />

CrossManager 2013, ainsi que<br />

les mises à jour correspondantes de<br />

sa gamme de plugins et SDKs. Cette<br />

mise à jour inclut des améliorations critiques<br />

sur l’écriture PDF 3D, avec une<br />

prise en charge de l’arbre de construction,<br />

de l’affichage des PMIs (Product<br />

Manufacturing Information) et des captures/modelviews,<br />

des métadonnées<br />

de pièce et d’assemblage, ainsi qu’une<br />

optimisation du rendu graphique.<br />

Ce nouvel export PDF 3D intègre les<br />

options de CrossManager 2013 (filtrage<br />

d’entités, qualité de la triangulation<br />

et sélection de modèles). Datakit<br />

apporte continuellement des améliorations<br />

fonctionnelles à ses interfaces,<br />

dont la conformité de ses interfaces<br />

STEP vis-à-vis des recommandations<br />

du forum CAX-IF et des exigences du<br />

groupe Lotar.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 6


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Événement<br />

L’édition du salon Industrie Lyon 2013<br />

attire toujours les foules<br />

Malgré un contexte pour le moins difficile tant pour les donneurs d’ordres que les sous-traitants de l’industrie,<br />

la nouvelle édition lyonnaise du Salon de l’Industrie s’inscrit sur la voie du succès. Une aubaine<br />

en ces temps incertains ? Ce qui est sûr, c’est que la formule du salon plait toujours à des visiteurs qui<br />

ont pourtant tendance à réduire depuis plusieurs années leur temps de passage. Au programme cette<br />

année, de nouveaux temps forts, un accent fort mis sur la formation, des Trophées de l’Innovation toujours<br />

très attendus et, pour la première fois, un espace dédié à la vision industrielle.<br />

Première région industrielle, mécanicienne<br />

(et sixième mondiale)<br />

et sous-traitante française, le Rhône-Alpes<br />

regroupe 20% des entreprises<br />

industrielles du pays et 16% des<br />

effectifs nationaux. Rien que ça ! Et la<br />

nouvelle édition du salon de l’Industrie<br />

qui se déroulera du mardi 16 au vendredi<br />

19 avril 2013 prochain à Eurexpo<br />

Lyon ne contredira pas cette position<br />

de leader français de l’industrie. Près<br />

de 20 000 visiteurs auront l’opportunité<br />

de rencontrer les 850 exposants répartis<br />

en une dizaine de secteurs représentés.<br />

Véritable « usine en fonctionnement »,<br />

comme aiment la surnommer ses organisateurs,<br />

cette nouvelle édition<br />

lyonnaise devrait une nouvelle fois<br />

connaître un succès, certes un peu à<br />

contre-courant de la conjoncture économique<br />

et industrielle actuelle. Les<br />

raisons de ce succès programmé sont<br />

en grande partie liées à une capacité<br />

de répondre aux besoins des visiteurs,<br />

notamment en mettant à dispositions<br />

des navettes de bus et une voiture de<br />

TGV au départ de la Gare de Lyon à<br />

Paris entièrement gratuites !<br />

Un espace dédié à la vision industrielle<br />

: une première !<br />

Organisée par le Symop, le salon Industrie<br />

Lyon accueillera pour la première<br />

depuis sa création un espace<br />

consacré à la vision industrielle. Cette<br />

animation se présentera comme un véritable<br />

pôle d’expertise alliant espace<br />

conférences et showroom. Sur le<br />

stand, six sociétés membres du syndicat<br />

des entreprises de technologies de<br />

production donneront l’opportunité aux<br />

visiteurs d’accéder aux applications de<br />

la vision industrielle et de mieux appréhender<br />

cette technologie. Il faut reconnaître<br />

que si ce secteur est en pleine<br />

expansion, il reste encore très méconnu.<br />

Or, la vision industrielle, sous<br />

de multiples formes, développe des<br />

applications de guidage, de mesure,<br />

d’inspection et d’identification pour un<br />

panel d’industries très variées : l’aéronautique,<br />

l’agro-alimentaire, l’automobile,<br />

la cosmétique, la logistique, le<br />

médical…<br />

Par ailleurs, afin de répondre aux<br />

préoccupations du visiteur, Industrie<br />

Lyon mettra en place trois animations<br />

phares : l’Espace Formation, l’Espace<br />

Financement sans oublier les Trophées<br />

de l’Innovation. L’Espace Formation<br />

offrira une vision réelle des métiers industriels<br />

et présentera des filières de<br />

formation initiale, des qualifications en<br />

continue, de l’apprentissage et de la<br />

formation en alternance jusqu’à l’emploi.<br />

L’Espace Financement apportera<br />

aux chefs d’entreprises les clés pour<br />

leurs investissements à venir et réussir<br />

leur développement. Quant à l’Espace<br />

Industrie 2020, il présentera des technologies<br />

de production qui révolutionneront<br />

l’industrie de demain. Enfin, les<br />

Trophées de L’Innovation 2013 seront<br />

remis lors de la soirée du mardi 16 avril<br />

dans les halls d’Eurexpo Lyon.<br />

Industrie Lyon, en quelques chiffres<br />

Année de création : 2005 / Dates de l’événement : Du mardi 16 avril au vendredi 19 avril 2013<br />

Lieu : Parc des expositions Eurexpo Lyon<br />

Surface : 40 000 m2 / Exposants : 850 / Visiteurs : Plus de 20 000<br />

10 secteurs transversaux : Assemblage – Montage ; Formage – Machines à découper – Travail du fil et du tube ;<br />

Informatique Industrielle ; Machine-outil ; Mesure – Contrôle ; Outillage ; Robotique ; Soudage ; Sous-traitance ; Traitements<br />

des matériaux<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 7


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Interview de Sébastien Gillet,<br />

directeur du salon Industrie Lyon 2013 (GL Events)<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Comment se présente cette nouvelle édition ?<br />

Sébastien Gillet<br />

Malgré un contexte très difficile marqué par une nécessité de changer de mentalité, l’édition 2013 d’Industrie Lyon se<br />

révèle comme un vrai succès commercial. Le nombre d’exposants est en hausse de 15% par rapport à la précédente<br />

édition lyonnaise, soit 850 exposants cette année contre 750 en 2011. La surface d’exposition a également été agrandie<br />

et atteint près de 40 000 mètres carrés. Il en est de même pour le secteur de la sous-traitance.<br />

Ce volet de la sous-traitance semble faire l’objet de plus d’attention...<br />

Oui. Tout d’abord, la surface d’exposition dédiée aux acteurs de la sous-traitance a elle aussi augmenté pour atteindre<br />

1 600 mètres carrés contre 1 100 il y a deux ans. Il faut dire que la sous-traitance est particulièrement présente, importante<br />

et active dans cette région de la France. En tant que première région mécanicienne, le Rhône-Alpes, en abritant<br />

en avril prochain cette édition lyonnaise d’Industrie, devait voir le secteur bien mieux représenté. L’idée a donc été<br />

d’en accroître la visibilité en offrant aux différents industriels de ces métiers un emplacement de choix et un vrai plan<br />

de communication sans oublier le soutien inconditionnel des institutionnels tels que la CCI Lyon qui sera physiquement<br />

présente sur le salon. Autre action significative, nous avons mis au point une plateforme virtuelle qui permettra<br />

à chaque exposant d’avoir une réelle visibilité du salon et de ses visiteurs. Ainsi, ces mêmes exposants pourront<br />

directement contacter les personnes intéressantes et procéder à des demandes de devis auprès des sous-traitants.<br />

Vous accueillez en outre un espace consacré à la vision industrielle...<br />

Tout à fait. Ce ‘’pôle vision’’ doit répondre à la demande de certains exposants qui, dans ce domaine précisément, ne<br />

se retrouvaient pas suffisamment sur le salon Industrie. Il s’agit ici d’un essai où seront regroupés plusieurs exposants<br />

et acteurs de ce secteur spécifiquement. Ils y présenteront leurs offres et organiseront des conférences et des mini-débats<br />

sur une surface d’environ 100 mètres carrés.<br />

Quelles actions avez-vous déployées pour ce salon ?<br />

Nous avons souhaité à travers cette édition réaffirmer notre culture de proximité entre les exposants et les visiteurs<br />

en mettant à leur disposition une large palette d’outils de communication. Car il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui, le<br />

visiteur a complètement modifié sa façon de se rendre et de visiter un salon. Il va désormais directement à l’essentiel,<br />

contrairement à ce que l’on pouvait constater il y a encore une dizaine d’années. Il ne prend plus le temps de flâner.<br />

C’est pourquoi nous avons mis en place un outil de diffusion électronique de notre Journal du Salon. Nous avons<br />

également développé une application i-Phone, Androïd et Black-Berry et pas moins de dix bornes interactives de<br />

façon – une nouvelle fois – à aller directement à l’essentiel. Par ailleurs, des personnes munies d’un i-Pad pourront<br />

renseigner le visiteur à tout moment. Enfin, afin des pallier les problèmes de coûts, trois navettes gratuites parcourront<br />

toute la région Rhône-Alpes et une voiture TGV acheminera gratuitement une cinquantaine de visiteurs au départ de<br />

Paris avec des aller-retours dans la journée.<br />

Quels seront les temps forts du salon Industrie Lyon 2013 ?<br />

Outre les nombreuses conférences qui se dérouleront à Eurexpo, deux grands temps forts ponctueront l’événement.<br />

Tout d’abord, les Trophées de l’Innovation, véritable ADN du salon, montrent que pas moins de 10% des exposants<br />

innovent. C’est une bonne nouvelle car l’innovation demeure un facteur clé de réussite et de compétitivité. Les Trophées<br />

de l’Innovation seront remis mardi 16 avril au soir lors de la grande soirée organisée sur les lieux du salon. Autre<br />

grand volet d’Industrie Lyon : la formation. Avec l’innovation, elle représente l’avenir de l’industrie. Mais elle représente<br />

également une réelle problématique à la fois pour les visiteurs et les exposants, lesquels perdent parfois des contrats<br />

faute de ressources humaines compétentes et disponibles en interne.<br />

Pour résoudre ce problème, il faut rééduquer à la fois les jeunes et les parents. Nous allons donc organiser durant<br />

quatre jours des parcours suivant les allées du salon dans le but de suivre à travers différents stands le processus de<br />

fabrication d’un produit. Par ailleurs, nous avons l’honneur de recevoir Eurocopter sur notre pôle RH et qui viendra<br />

pour l’occasion annoncer le recrutement de pas moins de 500 personnes. Enfin, notons la présence des Compagnons<br />

du Devoir, toujours très actifs et dont la présence est essentielle dans l’animation de ce volet dédié à la formation.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 8


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Panorama<br />

Tour d’horizon des technologies en vision industrielle<br />

À l’occasion de la création de l’espace consacré à la vision industrielle sur le salon Industrie Lyon qui<br />

se déroulera mi-avril, voici quelques exemples d’innovations que l’on trouve aujourd’hui sur le marché.<br />

Celle-ci peuvent inspirer et aider les industriels dans leurs multiples opérations liées à la production.<br />

Un micromètre optique 2D en ligne<br />

Lancé par Keyence,<br />

ce premier système<br />

de mesure bidimensionnelle<br />

en ligne<br />

de l’industrie ne fait<br />

pas partie – contrairement<br />

au système<br />

de mesure haute<br />

vitesse en ligne du même fabricant<br />

japonais – des innovations retenues<br />

parmi les nominés des Trophées de<br />

l’Innovation du salon Industrie Lyon.<br />

Pourtant, le principe de ce micromètre<br />

optique 2D est intéressant. Il met en<br />

scène une LED verte qui permet de diffuser<br />

un faisceau de lumière collimatée<br />

uniforme.<br />

Le CMOS bidimensionnel détecte la<br />

limite entre zones sombres et claires<br />

grâce à la lumière reçue et mesure ainsi<br />

les dimensions de la cible. Cette solution<br />

permet de réaliser des mesures<br />

de contours et des mesures ponctuelles,<br />

un traitement haute vitesse de<br />

1800 (images)/minute, une répétabilité<br />

de ±0,15 μm, ainsi qu’une fonction de<br />

correction de la position et de l’inclinaison.<br />

Recourir à des imageurs pour la lecture<br />

des codes-barres<br />

Cognex a lancé en début<br />

d’année le Data-<br />

Man 503, une solution<br />

qui vient compléter<br />

la gamme existante<br />

de lecteurs de codes-barres<br />

DataMan<br />

pour la logistique. Ce produit est destiné<br />

aux besoins de lecture à grande<br />

vitesse, sur de larges convoyeurs ou<br />

lorsqu’il y a d’importantes variations<br />

dans la hauteur des colis. Les principales<br />

applications du DataMan 503<br />

incluent le tri à grande vitesse, les tunnels<br />

de lecture multilatérale ou encore<br />

la lecture par présentation de grands<br />

formats.<br />

Le DataMan 503 inclut différentes<br />

fonctionnalités : la technologie d’analyse<br />

d’images Hotbars qui permet d’obtenir<br />

des taux de lecture élevés des<br />

codes-barres 1D, y compris des codes<br />

endommagés, déformés, flous, rayés,<br />

à faible hauteur ou faible contraste.<br />

Autres fonctionnalités : l’analyse des<br />

échecs de lecture qui permet à l’utilisateur<br />

de voir ce que le lecteur voit en direct<br />

sur un écran ou via l’archivage des<br />

images ainsi qu’une conception sans<br />

aucune pièce mobile susceptible de<br />

s’user et de nécessiter une réparation.<br />

Simplifier les opérations liées à la<br />

capture d’image<br />

Vision Enginnering<br />

a lancé sur<br />

le marché un<br />

nouveau logiciel<br />

au menu simplifié<br />

et tactile<br />

pour sa gamme<br />

de microscopes stéréo d’inspection.<br />

Ce logiciel innovant a été conçu afin<br />

d’améliorer la facilité d’utilisation pour<br />

la capture d’image, l’annotation et la<br />

mesure de composants, chose pas<br />

simple à faire dans ce domaine. Ce<br />

logiciel présente également un large<br />

éventail de couleurs, permettant ainsi<br />

un meilleur contraste entre les annotations<br />

et l’image du composant observé.<br />

Cercles, lignes, points, angles et<br />

distances peuvent être mesurés grâce<br />

aux icônes simplifiés de DimensionOne.<br />

Le contraste entre l’image capturée,<br />

les annotations et les mesures peut<br />

aussi être ajusté en utilisant l’outil de<br />

variation de l’opacité. Celle-ci peut aller<br />

de 0 à 100%, le minimum faisant ressortir<br />

les annotations et les mesures,<br />

le maximum montrant uniquement<br />

l’image capturée d’origine. Cet outil est<br />

davantage adapté aux rapports industriels<br />

et à la communication de caractéristiques<br />

clés ou de mesures précises.<br />

Des boitiers de protection pour les<br />

cameras dédiés à l’agro-alimentaire<br />

Stemmer Imaging,<br />

fournisseur<br />

en solutions<br />

d’imagerie<br />

et de vision industrielle<br />

au<br />

service des<br />

OEMs industriels<br />

et scientifiques, des intégrateurs<br />

et des revendeurs, a mis au point des<br />

boitiers de protection. Fabriqués en<br />

acier inoxydable de type 316 par le<br />

groupe Allison Park, ces boitiers ont<br />

été conçus pour réduire au maximum<br />

la formation de moisissure, tout en privilégiant<br />

l’accès à la caméra et à l’objectif<br />

pour les monter, les positionner,<br />

les aligner et les manipuler plus facilement.<br />

L’objectif de la caméra peut<br />

être ajusté au plus près de la fenêtre<br />

en acrylique afin de réduire les reflets.<br />

Une des particularités des boitiers<br />

APG réside également dans la mise en<br />

œuvre de la connectique de la caméra<br />

qui passe par un joint étanche. Le<br />

presse étoupe permet le passage d’un<br />

câble I/O standard et d’une alimentation<br />

(ou un câble Ethernet) sans enlever<br />

les connecteurs du câble. Chaque<br />

boitier peut être configuré avec des<br />

options de refroidissement, un rideau<br />

d’air et un large choix de matière pour<br />

la fenêtre.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 9


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Solutions<br />

Une table de simulation hydraulique<br />

pour optimiser les tests automobiles<br />

Utiliser les plus récentes technologies d’essais est aujourd’hui devenu incontournable dans l’industrie,<br />

qu’il s’agisse de créer de nouveaux designs, de raccourcir les délais de mise sur le marché, de respecter<br />

des réglementations de plus en plus sévères, ou d’optimiser les coûts… Avec sa nouvelle table de<br />

simulation hydraulique, complément de l’ingénierie virtuelle, Moog a pour amibition d’établir un nouveau<br />

standard en termes d’essais d’endurance et de structure.<br />

Afin de répondre aux besoins des<br />

laboratoires d’essais, notamment en<br />

matière de test automobile, Moog,<br />

l’un des leaders dans le domaine<br />

des plateformes mobiles électriques<br />

et hydrauliques à six degrés de liberté,<br />

a récemment introduit sur le<br />

marché une table de simulation hydraulique<br />

ultramoderne permettant<br />

des tests automobiles de très haut<br />

niveau.<br />

Une conception optimale<br />

La table de simulation hydraulique Moog<br />

La table de simulation hydraulique<br />

Moog est un hexapode constitué<br />

de deux cadres en triangle équilatéral<br />

superposés et décalés de 30°<br />

; chaque sommet du triangle supérieur<br />

est connecté à deux sommets<br />

du triangle inférieurs au moyen de<br />

vérins hydrauliques Moog innovants,<br />

dotés de paliers hydrostatiques<br />

à huit poches. La configuration<br />

hexapode utilisée par Moog est<br />

la solution optimale pour générer<br />

les accélérations, forces et déplacements<br />

nécessaires et reproduire les<br />

données collectées sur les pistes ou<br />

polygones d’essais.<br />

Positions et accélérations sont entièrement<br />

contrôlées grâce à un<br />

système informatisé intégré. La<br />

table de simulation Moog accepte<br />

des charges lourdes, et son faible<br />

encombrement convient à un laboratoire.<br />

Comparée aux systèmes<br />

conventionnels, cette table ne nécessite<br />

que peu d’entretien car elle<br />

comporte moins de pièces et tous<br />

ses vérins et joints sont identiques.<br />

La table, le contrôleur et le logiciel<br />

d’essai permettent de tester une<br />

large variété de pièces dans des environnements<br />

différents, et ce de façon<br />

rapide, précise et économique.<br />

Moog conçoit et fabrique tous les<br />

éléments du système, les servovalves,<br />

les vérins, le collecteur hydraulique,<br />

les commandes et logiciels, et<br />

les fournit en un ensemble intégré<br />

à la table de simulation hydraulique.<br />

Le client reçoit le système entier<br />

d’un seul tenant, ce qui permet de<br />

le déplacer sur le site sans avoir à<br />

le démonter.<br />

Les contrôleurs d’essais Moog<br />

Les constructeurs automobiles et<br />

les laboratoires d’essais indépendants<br />

peuvent utiliser le système<br />

Moog pour répliquer les conditions<br />

de route réelles subies par tout type<br />

de composant automobile : éléments<br />

de carrosserie, moteurs, assemblages<br />

intérieurs et extérieurs,<br />

ensembles de colonne de direction,<br />

systèmes et modules de refroidissement,<br />

cabines de camion ou de tracteur,<br />

échappements – y compris les<br />

systèmes de post-traitement (ATS)<br />

pour les applications diesel.<br />

Satisfaire des besoins industriels<br />

précis<br />

Après avoir décidé d’investir dans un<br />

nouveau centre d’essais de grande<br />

envergure, Thule, premier fabricant<br />

mondial d’accessoires de transport<br />

pour automobiles, s’est adressé à<br />

Moog pour acquérir un banc d’essai<br />

destiné à simuler les conditions que<br />

ses produits sont susceptibles de<br />

rencontrer sur les routes du monde<br />

entier.<br />

De même, Bertrandt Technikum<br />

GmbH, un important prestataire de<br />

services techniques pour les industries<br />

automobile et aérospatiale,<br />

basé à Ehningen (Allemagne), s’est<br />

procuré une table de simulation<br />

hydraulique Moog. Les qualités de<br />

La table de simulation hydraulique Moog à<br />

Thule, premier fabricant mondial d’accessoires<br />

de transport pour automobiles<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 10


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Thule, premier fabricant mondial d’accessoires<br />

de transport pour automobiles<br />

Moog – sa réactivité, sa présence<br />

locale, sa capacité à nouer des relations<br />

solides avec ses clients, et<br />

son excellent niveau d’expertise –<br />

ont conduit Bertrandt Technikum à<br />

demander à Moog de développer<br />

un système d’essai de composants<br />

automobiles, initialement prévu pour<br />

des tests de durabilité de pièces<br />

prototypes.<br />

Les exigences de performances<br />

posées par Bertrandt Technikum<br />

étaient très strictes. Alors que les<br />

tables de simulation hydrauliques<br />

classiques (appelées aussi tables<br />

vibrantes multiaxes) fonctionnent<br />

généralement à des fréquences<br />

jusqu’à 50 Hz, Bertrandt Technikum<br />

avait spécifié que le système soit<br />

capable d’aller jusqu’à 100 Hz et<br />

plus, afin de renforcer encore les<br />

possibilités d’essais.<br />

À l’origine, l’objectif était d’effectuer<br />

des essais d’endurance, de fatigue<br />

et de structure sur des pièces et<br />

composants automobiles de toutes<br />

tailles pour les constructeurs et<br />

équipementiers automobiles. Mais<br />

la conception du système a été<br />

étendue à la simulation des mouvements<br />

d’ensemble durant le transport<br />

et, au-delà, à la réalisation<br />

d’une véritable plateforme évolutive<br />

permettant d’élargir encore la<br />

gamme de tests dans le futur.<br />

Jürgen Michels, directeur d’exploitation<br />

chez Bertrand Technikum<br />

précise que « la demande actuelle<br />

pour plus de confort, plus de sécurité<br />

et plus de mobilité ‘’durable’’ nous<br />

pousse à améliorer sans cesse<br />

notre capacité à fournir à nos clients<br />

des services complets d’essais et<br />

de validation des pièces en soutien<br />

à leurs process de conception et de<br />

développement. Le système Moog<br />

nous a permis non seulement d’élargir<br />

la gamme de nos services mais<br />

aussi d’améliorer la rapidité des cycles<br />

d’essais, leur coût ainsi que la<br />

précision des résultats, et d’apporter<br />

une réelle plus-value à nos clients<br />

de l’industrie automobile ».<br />

Exova, prestataire de tests automobiles<br />

au niveau mondial, a lui<br />

aussi acquis la table de simulation<br />

hydraulique Moog, en 2011. Son directeur<br />

des opérations, Steve Panter,<br />

explique : « Lors des essais,<br />

une grande partie des dommages<br />

se produit dans la gamme 50 – 80<br />

Hz. Avec une table de simulation<br />

de faible performance, les résultats<br />

sont souvent limités à 40 Hz, ce qui<br />

empêche de détecter les dommages<br />

au-delà de ce point ; la table de simulation<br />

hydraulique Moog permet<br />

d’inclure ces événements dans la<br />

plage d’essais, augmentant ainsi la<br />

valeur du process expérimental ».<br />

Tests automobiles avancés en Inde<br />

Le National Automotive Testing and<br />

R&D Infrastructure Project (NATRiP)<br />

est une initiative du gouvernement<br />

indien destinée à faire de l’Inde un<br />

pôle mondial en matière d’essais et<br />

de R&D dans le secteur automobile.<br />

Le projet a pour objectif de fournir<br />

aux constructeurs automobiles,<br />

équipementiers et fabricants de<br />

composants les installations d’essais<br />

et de R&D les plus modernes,<br />

en conformité avec les normes internationales.<br />

NATRiP a ainsi commandé<br />

des tables de simulation hydraulique<br />

Moog équipées de chambres<br />

environnementales particulièrement<br />

avancées, capables de reproduire<br />

sur le véhicule les conditions les<br />

plus extrêmes de température, d’humidité,<br />

de luminosité... – des paramètres<br />

critiques pour évaluer la résistance<br />

des véhicules à la fatigue.<br />

La commande NATRiP incluait aussi<br />

des bancs d’essai Moog (quatre<br />

ou n-vérins), des bancs d’essais<br />

universels (UTB) et des groupes<br />

hydrauliques (HPU). Les systèmes<br />

Moog utilisent les toutes dernières<br />

technologies de commande pour<br />

être en mesure de simuler et reproduire<br />

en laboratoire les charges<br />

et contraintes subies par un composant<br />

ou un véhicule complet en<br />

conditions routières réelles.<br />

Un standard de classe mondiale<br />

Grâce à son expérience éprouvée,<br />

Moog a développé des systèmes<br />

de simulation hydraulique particulièrement<br />

innovants et efficaces, d’un<br />

encombrement bien inférieur à celui<br />

des systèmes classiques (le tiers en<br />

dimension) et dotés d’un ensemble<br />

matériel et logiciel qui a donné le<br />

‘la’ à toute l’industrie automobile.<br />

Ces systèmes non seulement répondent<br />

aux besoins des industriels<br />

mais établissent aussi, de fait, un<br />

véritable standard de classe mondiale.<br />

Les systèmes de simulation<br />

Moog représentent la solution à long<br />

terme capable de relever les défis<br />

d’aujourd’hui comme de demain.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 11


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Événement<br />

Un salon dans l’air du temps<br />

Le salon Analyse Industrielle se déroulera en avril à la Porte de Versailles et rassemblera les grands<br />

noms du secteur. L’occasion pour le magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> d’aller à la rencontre de son directeur,<br />

Francis Mantes, et de prendre la température, comme c’est de circonstance, de l’événement.<br />

>> Entretien avec Francis Mantes, directeur du salon Analyse Industrielle<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Comment se présente cette nouvelle<br />

édition ?<br />

Francis Mantes<br />

Plutôt bien malgré la conjoncture difficile.<br />

Au total, une quarantaine de<br />

sociétés seront présentes sur un salon<br />

qui s’étalera désormais sur deux<br />

jours. La durée de l’événement a été<br />

en effet diminuée dans le but de répondre<br />

à la demande des exposants.<br />

Le salon se déroulera parallèlement<br />

aux salons Électroniques.<br />

Quels sont les secteurs les plus représentatifs<br />

?<br />

Le salon est avant tout dominé par<br />

les analyseurs. Mais il s’agit d’un salon<br />

de niche qui accueille toutefois de<br />

nouvelles sociétés à chaque édition.<br />

Cette année, des entreprises comme<br />

Avenisense, Buehler Technologies,<br />

Emerson Process, Gardner Denver,<br />

Krohne, M&C Techgroup ou encore<br />

Verder. Le salon Analyse Industrielle<br />

accueille également de grands noms<br />

comme Agilent, Anael, AP2E et General<br />

Electric. Nous verrons également<br />

Envicontrol qui signera en avril son<br />

grand retour.<br />

Le salon est-il représentatif du marché<br />

de l’analyse industrielle ?<br />

Oui, ce marché connait un fort potentiel<br />

même si de nombreux industriels<br />

se trouvent encore bloqués par de<br />

grands donneurs d’ordres et le Gouvernement.<br />

Les innovations en la matière<br />

sont cependant nombreuses et<br />

seront, pour certaines d’entre elles,<br />

présentées sur le stand d’exposants<br />

tels qu’Emerson Process Management<br />

et Krohne, à l’occasion d’ateliers<br />

spécifiques.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Le salon Analyse Industrielle, en quelques mots<br />

Pour sa 26e édition, le salon des solutions en Analyse Industrielle sera organisé<br />

les 10 et 11 avril prochain, à Paris Porte de Versailles. Ce salon s’est<br />

depuis plusieurs années imposé comme un rendez-vous annuel et incontournable<br />

de toute une profession regroupant les spécialistes de la mesure<br />

à l’émission, de la règlementation, de la détection, du contrôle de process,<br />

des risques industriels, de l’instrumentation et de la micro-analyse.<br />

Les principaux fournisseurs et intégrateurs de solutions matérielles et logicielles,<br />

de services et d’ingénierie y sont attendus à cette occasion. Ils<br />

y présenteront leurs solutions en matériels et systèmes visant à optimiser<br />

les différents processus composant la chaîne de production industrielle, à<br />

prévenir et maîtriser les risques.<br />

Informations Pratiques<br />

Lieu :<br />

Viparis<br />

Porte de Versailles<br />

Pavillon 7.1 - Paris<br />

Dates :<br />

10 et 11 avril 2013<br />

Horaires :<br />

De 9h30 à 18h<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 12


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Une caméra pour détecter les fuites de gaz<br />

Le cœur de la Flir GasFindIR est un détecteur à l’antimoniure d’indium (InSb) refroidi. Ce détecteur produit<br />

des images claires avec un degré de détail élevé. La caméra est compacte et ne pèse que 2,5 kg, elle a été<br />

conçue pour être utilisée dans des environnements industriels difficiles et fonctionne sur une large plage<br />

de températures (de -15°C à +50°C). Elle produit des images infrarouges en temps réel au format PAL très<br />

courant. Elle résiste à des accélérations de 40g. La caméra peut détecter vingt types de gaz différents ;<br />

ceux-ci apparaissent sur l’écran sous forme de «fumée noire» et il est possible d’analyser des kilomètres<br />

de tuyauterie à distance de sécurité.<br />

La GasFindIR peut notamment détecter les fuites d’hexafluorure de soufre (SF6), gaz isolant utilisé dans<br />

le monde entier dans la plupart des installations haute tension. Le SF6 est un gaz dangereux pour l’environnement il reste plus<br />

de 3 000 ans dans l’atmosphère et son effet de serre est 24 000 fois plus important que celui du dioxyde de carbone (CO2). Il est<br />

donc très important de trouver et de réparer les fuites de SF6 même minimes pour contribuer à réduire le réchauffement climatique.<br />

Mesurer les gaz à effet de serre à Paris<br />

Astrium va contribuer à développer et tester un service destiné à mesurer, à l’échelle d’une ville, les gaz à effet de serre (méthane, monoxyde<br />

de carbone et dioxyde de carbone). La valeur de ce contrat, passé avec la KIC-Climat dans le cadre du projet CarboCountCity, est<br />

de 4M€. Pendant trois ans, les premières mesures seront effectuées à Paris. Ce projet est lié au service de monitoring des gaz à effet de<br />

serre actuellement développé par Astrium Services. Le projet CarboCountCity constitue l’un des tous premiers projets de mesure directe de<br />

gaz à effet de serre (GES) à l’échelle d’une ville. Ces mesures seront utilisées pour produire des cartes d’émissions très précises destinées<br />

aux mairies et collectivité locales.<br />

Le premier démonstrateur de mesure de GES à l’échelle d’une ville a été testé par Astrium Services durant l’été 2012 à Londres. Le spécialiste<br />

des satellites avait réussi à produire des cartes alimentées par quatre capteurs sol disposés autour de la ville, par des mesures<br />

aériennes et par des données satellitaires. Le savoir-faire acquis par l’entreprise lors de la mise en œuvre de cette expérience sera réutilisé<br />

à Paris. Pour ce faire, Astrium Services et les autres partenaires du projet vont s’appuyer à la fois sur un réseau de capteurs au sol et sur des<br />

campagnes de mesures par avion. Les mesures seront ensuite associées à un modèle atmosphérique pour réaliser des cartes d’émissions<br />

qui indiqueront précisément (avec une résolution de l’ordre du kilomètre) les principales sources et puits de carbone.<br />

AÉRONAUTIQUE<br />

PERFORMANCE<br />

FIABILITÉ<br />

TECHNOLOGIE DE POINTE<br />

du 16 au 19 Avril<br />

Lyon Eurexpo<br />

Stand 6-Y38<br />

www.stahlwille.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 13


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Cas d’applications<br />

Campagnes de mesures dans le cadre de diagnostics<br />

énergétiques d’installations industrielles<br />

Afin de rénover un système d’acquisition de données destiné à effectuer des campagnes de mesures<br />

pour caractériser des process thermiques industriels et en effectuer le diagnostic énergétique, Alain<br />

Galteau, responsable <strong>Essais</strong> sur sites du centre de recherche de GDF Suez a fait appel à National<br />

Instruments. Avec le spécialiste américain de l’acquisition de données, l’équipe d’Alain Galteau a eu<br />

recours à la plate-forme modulaire NI CompactDAQ pour composer des centrales d’acquisition de<br />

données compactes, évolutives et compatibles avec le logiciel Vis@ge existant, développé en VB6 par<br />

GDF Suez.<br />

Entre autres activités, le Centre de<br />

recherche et innovation gaz et énergies<br />

nouvelles (Crigen) de GDF Suez<br />

réalise des campagnes de mesures<br />

sur des installations industrielles, soit<br />

dans ses laboratoires, soit sur site en<br />

France et à l’étranger. Lors de ces<br />

campagnes de mesures ponctuelles,<br />

d’une journée à deux semaines,<br />

l’équipe Moyens d’essais du Crigen<br />

a besoin d’enregistrer et de tracer les<br />

courbes en temps réel des informations<br />

délivrées par divers analyseurs<br />

et capteurs équipant un process industriel<br />

afin de réaliser sa caractérisation<br />

et son diagnostic énergétique.<br />

Outre leurs compétences reconnues<br />

dans la combustion et l’amélioration<br />

des performances thermiques des<br />

procédés, les équipes du Crigen possèdent<br />

un grand parc d’analyseurs et<br />

de matériels de mesure couvrant tous<br />

les domaines physico-chimiques.<br />

L’efficacité, la flexibilité et la pertinence<br />

de ces campagnes de mesures<br />

Les centrales d’acquisition de données<br />

viennent s’intégrer dans un ensemble d’entrées/sorties<br />

gérées par le logiciel Vis@ge.<br />

passent aussi par l’architecture<br />

même du système d’acquisition<br />

et du logiciel utilisés qui permet<br />

de centraliser toutes les informations<br />

du process en temps<br />

réel sur un même écran d’ordinateur<br />

portable et de bénéficier<br />

de nombreux outils spécifiques<br />

permettant de réaliser les diagnostics<br />

in situ.<br />

Deux anciens systèmes à remplacer<br />

Pour effectuer ses campagnes de mesure,<br />

le Crigen s’appuyait auparavant<br />

sur deux systèmes. Le premier, robuste<br />

et très précis, était très encombrant,<br />

lourd, coûteux et limité à une<br />

fréquence d’échantillonnage de 1 Hz.<br />

Le second, basé sur des modules monovoies<br />

« 5B », offrait une fréquence<br />

d’échantillonnage élevée, mais il était<br />

trop modulaire : il fallait remplacer les<br />

modules pour changer le type de mesure<br />

d’une voie. En outre, le nombre<br />

de voies à mesurer par centrale<br />

était limité à seize. Enfin, son driver<br />

ne fonctionnait pas sous Vista et sa<br />

connexion n’était possible que sur le<br />

port parallèle d’un ordinateur ; ce qui<br />

le rendait inutilisable sur les nouveaux<br />

portables qui n’en possèdent plus en<br />

standard.<br />

Développé en interne en Microsoft Visual<br />

Basic 6.0 (VB6), le logiciel Vis@<br />

ge (Visualisation Instantanée et Système<br />

d’Analyse GlobalE) remplit de<br />

nombreuses fonctions avec succès.<br />

La centrale d’acquisition de données se présente sous<br />

la forme d’une enceinte (rouge) intégrant un châssis NI<br />

CompactDAQ et les borniers de connexions aux capteurs.<br />

Il assure l’acquisition et le traitement<br />

des données, ainsi que la visualisation<br />

instantanée, sur un seul écran,<br />

de l’ensemble des mesures et des<br />

paramètres de fonctionnement d’un<br />

process quel qu’il soit. Le logiciel possède<br />

de nombreux outils spécifiques<br />

permettant, soit en temps réel, soit a<br />

posteriori, d’exploiter ces paramètres<br />

afin de réaliser des diagnostics et des<br />

bilans des installations étudiées. Enfin<br />

ce logiciel Vis@ge permet un gain<br />

d’efficacité grâce aux différents types<br />

de présentation des données, facilitant<br />

ainsi la rédaction des rapports.<br />

Bref, il n’était pas envisageable de<br />

changer de logiciel pour des raisons<br />

pratiques et économiques.<br />

Une solution modulaire, compacte et<br />

économique<br />

Le système NI CompactDAQ nous est<br />

apparu comme la solution répondant<br />

le mieux à nos besoins. Un châssis<br />

accueille un maximum de huit modules<br />

qui sont dotés chacun, pour les<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 14


Mesures et Methodes de Mesure<br />

grandeurs qui nous intéressent, de<br />

quatre à seize voies. Ainsi, le cœur<br />

de la centrale, qui consiste en un<br />

seul châssis, offre vingt voies de mesure<br />

de tension/courant, quatre voies<br />

de mesure de PT100 et trente-doux<br />

voies de mesure de thermocouples K,<br />

B et S, avec une fréquence d’échantillonnage<br />

pouvant atteindre 50 kHz ;<br />

ce qui est compatible avec la fonction<br />

oscilloscope et avec la fonction débit<br />

sur comptage d’impulsions du logiciel<br />

Vis@ge.<br />

En plus d’atouts comme un interfaçage<br />

au PC par USB, une précision<br />

compatible avec les besoins métrologiques<br />

industriels, ainsi qu’un poids<br />

réduit et une taille compatible avec<br />

la contrainte de volume donnée par<br />

les surfaces des deux platines de<br />

connecteurs, le système NI Compact-<br />

DAQ affichait un coût modéré.<br />

Plusieurs centrales en parallèle, si<br />

besoin<br />

Les campagnes de mesure étant<br />

toutes différentes, les besoins varient<br />

en termes de nombre de voies nécessaires<br />

pour chaque type de mesure.<br />

Une seule centrale n’est pas toujours<br />

suffisante. Par exemple, la plus<br />

grosse campagne de mesure réalisée<br />

pour l’instant a nécessité l’utilisation<br />

de trois centrales NI CompactDAQ<br />

en parallèle sur un hub USB. Ce qui<br />

a permis, sur une semaine avec une<br />

période d’acquisition de une seconde,<br />

de gérer soixante-sept voies (5 tensions<br />

+/- 1 V, 13 courants 4-20 mA,<br />

quarante-cinq thermocouples type K,<br />

deux thermocouples type B et deux<br />

sondes PT100). Lors de ces mesures,<br />

quatre analyseurs de combustion<br />

(mesurant chacun les taux de O2,<br />

CO2, CO, NO, NOX, SO2) étaient<br />

aussi en liaison avec Vis@ge au travers<br />

de quatre ports série fournis par<br />

une carte PCMCIA 4 COM RS232 installée<br />

dans l’ordinateur.<br />

Pour de nouveaux besoins qui se sont<br />

présentés depuis et pour ceux à venir,<br />

une évolution est possible de manière<br />

rapide et aisée grâce aux nombreux<br />

autres produits National Instruments<br />

qui fonctionnent avec le même driver<br />

NI-DAQmx. Par exemple, nous avons<br />

récemment eu besoin de fournir à un<br />

client des signaux analogiques (4-20<br />

Entretien avec Alain Galteau<br />

Responsable <strong>Essais</strong> sur sites du Crigen<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots l’activité du Crigen et<br />

votre rôle au sein du centre ?<br />

Alain Galteau<br />

J’occupe le poste de responsable des essais sur site qui abritent les campagnes de<br />

mesures sur les sites industriels. Cette activité revêt plusieurs types d’intervention,<br />

dont le but principal est d’augmenter la performance énergétique des process, la caractérisation<br />

des équipements et la mesure d’émission de pollution atmosphérique.<br />

Nous intervenons au niveau de l’instrumentation et du suivi des installations. Puis<br />

nous analysons en direct ou a posteriori les mesures enregistrées. Ensuite viennent<br />

les préconisations de modification des réglages ou des modifications du matériel<br />

comme l’installation d’échangeurs.<br />

Quels sont vos domaines d’intervention ?<br />

Nous représentons l’un des centres de recherche de GDF Suez. Sa spécialité : tout ce<br />

qui touche à la combustion et au thermique, auquel s’ajoutent les aspects industriels<br />

et la simulation. Notre équipe fait partie du pôle Costi (Combustion, simulation, thermique<br />

industriel). Ce service composé d’experts mobilise à la fois des équipes sur les<br />

sites des clients et en laboratoire. Au sein des laboratoires, nous travaillons sur des<br />

portions d’installations industrielles pour la caractérisation de technologies. D’autres<br />

équipes sont quant à elles spécialisées dans la simulation numérique ; celles-ci s’appuient<br />

sur les mesures récupérées sur site pour les intégrer dans des modèles numériques.<br />

Aussi, nous appartenons à un département qui concerne l’utilisation des<br />

produits et des services énergétiques, et qui regroupe toutes les obligations en matière<br />

de gaz naturel appliquées au bâtiment et au tertiaire d’une manière générale<br />

ainsi qu’à l’industrie. Ce département traite de l’intégration des systèmes d’énergies<br />

nouvelles et des systèmes communicants. Notre centre de recherche, qui regroupe<br />

environ 450 personnes appartient bien sûr, plus globalement, à la Direction de la recherche<br />

et de l’innovation (DRI) du groupe.<br />

À qui vous adressez-vous et quels sont les besoins de vos clients en matière<br />

de mesure industrielle ?<br />

En laboratoire, nous avons travaillé par exemple sur un four de traitement thermique<br />

de cinquante mètres ; nous n’avons pris qu’une tranche de deux mètres de même température<br />

et, proportionnellement, de mêmes dimensions pour effectuer nos mesures.<br />

Cette reproduction était installée dans l’un de nos halls d’essais ; il s’agit d’un procédé<br />

nettement moins coûteux pour le client dans la mesure où il n’est pas contraint d’immobiliser<br />

son outil de production. Plus généralement, nous nous adressons à deux<br />

types de clients : les clients industriels de GDF Suez d’une part et les clients internes<br />

au groupe. Pour ces derniers, les problématiques regroupent tous les process industriels<br />

de GDF Suez, à savoir le transport de gaz, le réseau sous-terrain ou encore les<br />

terminaux métaniers, car là aussi nous procédons à des campagnes de mesure.<br />

À quelles problématiques doivent-ils répondre ?<br />

Nos équipes interviennent dans deux cadres différents : soit à la demande des clients<br />

industriels sous la forme de prestations, soit à la demande des chefs de projet afin de<br />

piloter des projets de recherche et développement à travers des campagnes de mesures<br />

bien ciblées. Du côté des prestations pour les industriels, les cas « classiques<br />

» concernent l’optimisation des installations, les solutions et les clés d’amélioration<br />

énergétique, quels qu’en soient les moyens. Nous nous appuyons sur le diagnostic,<br />

les conclusions et les préconisations. D’autres demandes de la part de nos clients ont<br />

trait à la caractérisation et à la création de nouveaux procédés ou au changement de<br />

moyens de mise en oeuvre. Pour eux, nous tenons surtout compte du rapport qualité-coût<br />

et de l’aspect budgétaire ; nous n’y utilisons pas de moyens disproportionnés<br />

mais des solutions plus « légères » à travers des campagnes plus courtes.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

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Mesures et Methodes de Mesure<br />

Vue de l’intérieur d’une centrale, avec le châssis<br />

NI CompactDAQ et ses modules d’E/S connectés<br />

aux borniers extérieurs.<br />

mA) en continu à partir de calculs sur<br />

des voies de mesures. La solution a<br />

rapidement été identifiée et testée<br />

grâce au prêt d’un module quatre sorties<br />

0-20mA (NI 9165) sur un châssis<br />

USB à un emplacement (NI 9171).<br />

« Nous avons apprécié la relation de<br />

confiance et la rapidité de prêt de matériel<br />

qui nous ont permis de tester la<br />

solution et de faire le bon choix dans<br />

les délais compatibles avec notre besoin.<br />

»<br />

Une intégration réussie avec Vis@ge<br />

Commun à tous les matériels d’acquisition<br />

de données de National<br />

Instruments, y compris le système NI<br />

CompactDAQ, le driver NI-DAQmx<br />

est compatible avec VB6. C’est ce<br />

qui nous a permis de développer très<br />

rapidement et à peu de frais l’interfaçage<br />

entre notre logiciel Vis@ge<br />

et la nouvelle centrale, en assurant<br />

aux utilisateurs la transparence et la<br />

continuité dans la configuration des<br />

acquisitions, l’analyse des mesures<br />

in situ et l’exploitation en différé des<br />

données enregistrées.<br />

Les flux d’informations entrants, sous<br />

forme numérique, gérés par Vis@<br />

ge sont de différentes natures. Les<br />

données peuvent être issues des<br />

centrales d’acquisition NI Compact-<br />

DAQ, des analyseurs de combustion<br />

portables de différents constructeurs<br />

(Kane May, Ecom, Horiba, Megatec,<br />

Environnement SA,...), de serveurs<br />

OPC, d’autres ordinateurs sur lesquels<br />

une autre application Vis@ge<br />

exporte des mesures, de fonctions de<br />

calculs inter-voies, d’autres applications<br />

Windows avec lesquelles Vis@<br />

ge échange des valeurs numériques,<br />

d’informations saisies directement au<br />

clavier, et enfin de fichiers générés<br />

par d’autres systèmes d’acquisition,<br />

par les clients industriels ou par l’utilisateur.<br />

L’exploitation et la restitution des informations<br />

se font instantanément<br />

grâce aux outils visuels disponibles,<br />

intégrables directement dans les rapports<br />

par copie d’écran dans Word.<br />

Mais le logiciel permet aussi de générer<br />

des fichiers Excel, d’imprimer des<br />

graphes et des tableaux, et de générer<br />

en cours d’acquisition des signaux<br />

analogiques qui sont des recopies de<br />

voies choisies par l’utilisateur parmi<br />

les voies du système : mesurées,<br />

calculées, etc. Vis@ge est également<br />

une plate-forme permettant d’héberger<br />

ou de faire l’interface avec des<br />

modèles numériques pouvant intégrer<br />

les valeurs expérimentales comme<br />

données d’entrée aux modèles numériques,<br />

de comparer les résultats<br />

des simulations numériques avec les<br />

données expérimentales et de caractériser<br />

les paramètres de réacteurs<br />

chimiques à partir de données expérimentales.<br />

Huit centrales d’acquisition en tout<br />

Le châssis NI CompactDAQ à huit<br />

emplacements associés aux modules<br />

analogiques de quatre à seize<br />

voies assure une grande modularité<br />

et nous a permis de construire dans<br />

«La modularité du système NI<br />

CompactDAQ nous a permis de<br />

construire une centrale d’acquisition<br />

en adéquation avec toutes les<br />

configurations d’instrumentation<br />

relatives aux process thermiques<br />

industriels<br />

»<br />

Alain Galteau, responsable <strong>Essais</strong> sur sites, Crigen –<br />

DPSE – Costi<br />

un minimum de volume, une centrale<br />

ayant un maximum de voies en adéquation<br />

avec toutes les configurations<br />

d’instrumentation relatives aux process<br />

thermiques industriels que nous<br />

mettons habituellement en œuvre.<br />

« Nous avons pu ainsi, pour un coût<br />

modéré, remplacer avantageusement<br />

l’ensemble de notre parc d’anciennes<br />

centrales en quelques années. Nous<br />

sommes actuellement équipés de<br />

huit nouvelles centrales de ce type »,<br />

conclut le responsable d’essais.<br />

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Mesures et Methodes de Mesure<br />

Reportage<br />

150 ans de précision dans l’outillage<br />

Le spécialiste germanique de l’outillage de précision et, en particulier, de la clé dynamométrique, vient<br />

de fêter son cent-cinquantième anniversaire. Située à Wuppertal, au cœur de la Rhin-Rhur, non loin<br />

de Düsseldorf, l’usine de Stahlwille a conservé ses bâtiments d’origine avant de s’étendre à d’autres<br />

régions allemandes, en particulier à l’est du pays. Un siècle et demi après sa création, cette entreprise<br />

familiale d’environ 700 personnes poursuit aujourd’hui le développement de ses outils de précision.<br />

Ses atouts ? Un savoir-faire bien particulier mais aussi un haut niveau d’équipements de mesure et de<br />

moyens d’essais tout au long de la production.<br />

Tenir entre les mains un outil Stahlwille,<br />

c’est un peu comme rouler dans la<br />

Mercedes de l’outil à main – origines allemandes<br />

oblige ! N’y voyez pas ici une<br />

façon peu subtile de vous convaincre<br />

d’utiliser « du Stahlwille ». Cette métaphore<br />

avec le constructeur automobile<br />

à la réputation « premium », de fiabilité<br />

et de luxe n’est pas anodine. Elle illustre<br />

le fait que sur le vaste marché de l’outillage,<br />

certaines gammes de produits<br />

sont de meilleurs qualité que d’autres,<br />

et ce n’est pas un hasard si Stahlwille<br />

s’adresse à des marchés professionnels<br />

particulièrement exigeants en termes de<br />

qualité et de précision. L’un des secteurs<br />

visés – et qui a d’ailleurs fait l’objet d’une<br />

importante campagne d’essais auprès<br />

de nombreuses entreprises et filiales de<br />

Safran ou d’EADS – est l’aéronautique.<br />

L’idée du fabricant allemand : montrer<br />

que l’outil n’est plus un simple consommable<br />

mais un facteur de productivité et<br />

de compétitivité à part entière.<br />

La recherche de forces de serrage optimales<br />

a mené au développement des<br />

clés dynamométriques, un bel exemple<br />

d’application mécatronique. Celle-ci permettent<br />

de s’assurer du meilleur niveau<br />

de serrage de la pièce, c’est-à-dire en<br />

alliant force et maintien de la pièce en<br />

parfait état. L’entreprise s’adresse aussi<br />

à d’autres domaines industriels comme<br />

l’automobile, l’énergie ou encore le ferroviaire,<br />

toutes ces filières exprimant de<br />

plus en plus de besoins en matière de<br />

précision dans l’outillage à main. Des<br />

dispositifs de calibrage notamment destinés<br />

aux outils de mesure de l’angle de<br />

rotation (perfectControl) aux clés pour<br />

couple de serrage et angle de rotation<br />

(gamme Manoskop), en passant par<br />

les embouts à cliquet à dentures fines<br />

pour couples élevés et les cliquets encapsulés<br />

contre la crasse, les solutions<br />

illsutrant le chemin parcouru par le fabricant<br />

en matière de précision sont nombreuses.<br />

Un savoir-faire construit sur le pilier<br />

de l’expérience<br />

Mais comment l’entreprise a-t-elle su<br />

acquérir un tel savoir-faire dans le domaine<br />

? Pour répondre à cette question,<br />

il suffit de pénétrer dans le premier bâtiment,<br />

la partie historique qui abritait à<br />

l’époque la plus grande forge d’outils à<br />

main d’Europe. Celle-ci a quitté le site<br />

de Wuppertal pour s’installer à l’est de<br />

l’Allemagne. C’est-à-dire que depuis<br />

les années 1860, mise à part le déménagement<br />

d’une partie de la production<br />

dans d’autres régions, le process fonctionne<br />

toujours de la même manière.<br />

La matière revient ici et sert à fabriquer<br />

le matériel plat à l’exemple des pinces.<br />

Un savoir-faire qui s’explique avant<br />

toute chose par l’expérience. Et quand<br />

ce savoir-faire atteint 150 ans, période<br />

durant laquelle l’entreprise a su s’équiper<br />

en matière d’outil de production, de<br />

test et de mesure à la pointe, on peut<br />

effectivement parler sans sourciller d’expérience.<br />

La partie consacrée à l’ébavurage<br />

périphérique et à l’œil puis la<br />

partie brochage de la clé se font avec<br />

une extrême précision due notamment à<br />

la présence d’une toile, dont la finesse<br />

d’épaisseur est rendue possible grâce à<br />

un alliage très particulier et assure une<br />

très faible de concentricité (d’à peine un<br />

dixième). Cette qualité de précision est<br />

garantie par un outil de contrôle ou par<br />

un opérateur qui, à chaque de production<br />

de la pièce, vient vérifier et valider<br />

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Mesures et Methodes de Mesure<br />

les mesures.<br />

Après la trempe des pièces, opération<br />

destinée à les nettoyer de toutes leurs<br />

poussières et qui nécessite des équipements<br />

aussi divers qu’un petit fourneau,<br />

des bains d’huile et des machines de<br />

nettoyage à base de grains de sable,<br />

les pièces font l’objet d’une « re-calibration<br />

». Cette phase est inévitable en raison<br />

des effets de contrainte résiduelle<br />

causés lors de la trempe. On contraint<br />

donc à nouveau la pièce ou on la déforme<br />

avant de la « masser ». « Si elle<br />

passe cette étape sans céder, la pièce<br />

peut continuer le processus, souligne<br />

Christian Colombel, directeur de la filiale<br />

française de Stahlwille. Sinon, elle<br />

casse et son chemin s’arrête ici ».<br />

La précision, le nerf de la guerre<br />

Après les étapes de tribofinition destinée<br />

à améliorer la prise en main et augmenter<br />

la sensation de douceur au toucher,<br />

viennent les phases de galvanisation,<br />

avec l’application de fine couche de protection<br />

de l’outil contre la rouille et la corrosion,<br />

et le chromage du produit. Arrive<br />

ensuite l’atelier de montage des clés dynamométriques.<br />

Ici, les opérateurs travaillent<br />

sur un banc de calibrage que les<br />

équipes de Stahlwille ont elles-mêmes<br />

développé, tout comme la partie abritant<br />

de multiples capteurs de mesure ; « tout<br />

est réalisé en interne et calibré sur nos<br />

propres bancs étalonnés selon le PCB,<br />

l’équivalent allemand du Cofrac ». Les<br />

bancs ne s’appuient pas sur un ressort<br />

mais une barre de flexim. En compression<br />

permanente, cette barre de déclenchement<br />

permet de tester la résistance<br />

de l’outil ; « ces essais équivalent à 500<br />

utilisations d’une clé dynamométrique<br />

avant même d’être vendue ». Par ailleurs,<br />

un ré-étalonnage peut également<br />

s’effectuer en interne ou chez le client,<br />

dans son laboratoire, à condition qu’il<br />

soit suffisamment équipé, ce qui permet<br />

de ne pas repasser chez le fabricant.<br />

Enfin, le montage et le test des<br />

systèmes électroniques ainsi que des<br />

capteurs intégrés sur la clé dynamométrique,<br />

tout comme le collage des jauges<br />

de contrainte sont réalisés en interne.<br />

La précision est le « nerf de la guerre<br />

», comme aime le surnommer Christian<br />

Colombel, et c’est tout particulièrement<br />

le cas lors de l’affûtage de la pièce. À<br />

cette étape de la production, il est important<br />

de s’imposer des règles strictes<br />

et de bien les respecter afin de pallier<br />

les problèmes de ripage. « C’est la raison<br />

pour laquelle nous développons tout<br />

en interne. Nous fabriquons nos propres<br />

outils pour les appliquer à des géométries<br />

différentes les unes des autres. De<br />

plus, lorsque nous utilisons des alliages<br />

particuliers comme le cadmium pour des<br />

applications dans l’aéronautique, sur<br />

des matières comme l’inconel ou le titane,<br />

il nous faut des outils propres. Tout<br />

est développé dans cette usine et représente<br />

un savoir-faire qui reste ici. »<br />

Aller au-delà de la norme en vigueur<br />

L’échantillonnage statique présente des<br />

tests de couple. Cette partie de la production<br />

met en scène une machine de<br />

test allant jusqu’à la rupture de la clé.<br />

Des opérations de flexion imposent une<br />

manœuvre minutieuse consistant à bien<br />

garder la pièce dans l’axe afin d’éviter<br />

tout risque de pliage de la clé. Là encore,<br />

la précision est le maître-mot... allant<br />

jusqu’à dépasser les exigences de<br />

la norme DIN ; « la norme impose que<br />

sur 20 cm, la clé doit résister à 1 165 nw/<br />

mètre. Nous nous arrêtons à 1 747 nw/<br />

mètre. Ce que nous vérifions, c’est notre<br />

propre norme ». Cette phase de tests<br />

sert à re-valider la tolérance des pièces.<br />

Il en est de même pour la résistance des<br />

cliquets dont les tests de rupture imposent<br />

une tolérance de 512 nw/mètre.<br />

« Pour les clés dynamométriques, nous<br />

procédons à des tests de durée de vie<br />

dont on estime la fréquence de cycle à<br />

environ 50 000 utilisations. Après ces<br />

tests, nous nous servons de ces données<br />

pour améliorer la conception de<br />

nos outils ».<br />

Dans le domaine du fraisage, une programmation<br />

3D aide à s’assurer de la<br />

précision des tolérances. Une machine<br />

tridimensionnelle Mitutoyo permet de vérifier<br />

si ces tolérances sont bien situées<br />

dans la norme de couple. La partie usinage<br />

abrite sept machines et est dédiée<br />

au matériel rond ainsi qu’aux pièces<br />

situées à l’intérieur comme les roues<br />

dentées. C’est ici que l’on fabrique les<br />

pinces multiprises BBW ainsi que les rallonges,<br />

un élément très important dans<br />

la dynamométrie ; « plus la rallonge est<br />

longue, plus il y a de rotation. Or il existe<br />

un risque d’imprécision. Nous procédons<br />

ainsi à de nombreux tests de capabilité à<br />

travers des contraintes de couple et des<br />

niveaux d’angle. Il ne faut pas omettre<br />

le fait que la moindre perturbation peut<br />

induire sur la précision ». Une règle<br />

que le fabricant n’est pas près d’oublier,<br />

du moins pour les cent-cinquante prochaines<br />

années.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 19


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Entretien<br />

La mécatronique,<br />

une partie intégrante des essais industriels<br />

La mécatronique occupe une place de premier plan dans l’industrie et tout particulièrement dans les<br />

laboratoires d’essais. Dans ce dossier consacré à ce domaine émergent, il était de circonstance de<br />

recueillir l’avis d’un membre « actif » du syndicat Artema. Selon lui, la mécatronique devait amplement<br />

dépasser les applications automobile et aéronautique pour s’ouvrir vers d’autres filières industrielles.<br />

>> avec Olivier Cloarec, conseiller technique d’Artema, le syndicat de la mécatronique<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quelle est votre définition de la mécatronique<br />

?<br />

Olivier Cloarec<br />

La mécatronique peut être définie<br />

comme l’intégration en synergie de<br />

la mécanique, de l’électronique, de<br />

l’informatique et de l’automatique. Le<br />

but de cette synergie est de concevoir<br />

et d’optimiser les fonctionnalités d’un<br />

produit. Plus qu’un assemblage de<br />

technologies, la mécatronique est à<br />

proprement parlé une fusion de technologies<br />

qui en fait un concept à part<br />

entière. La mécatronique a fait son<br />

apparition au Japon, d’abord pour des<br />

applications dans la robotique afin de<br />

rendre les systèmes beaucoup plus<br />

compacts. Ainsi, ce concept a vu le<br />

jour dans le but de répondre à des<br />

problématiques de poids et d’encombrement.<br />

Puis la technologie a évolué<br />

et les progrès de la recherche en laboratoire<br />

ont posé la question de faire<br />

cohabiter des technologies radicalement<br />

différentes.<br />

En d’autres termes ?<br />

Les technologies n’ont pas toutes les<br />

mêmes caractéristiques, ni les mêmes<br />

contraintes d’environnement (vibration,<br />

température...) ou d’exigences<br />

de stabilité, à l’exemple de l’informatique<br />

; en mécanique, les actionneurs<br />

ont une capacité à résister à des<br />

environnements plus contraignants<br />

et évolutifs, ce qui est loin d’être le<br />

cas dans les autres domaines qui se<br />

heurtent en outre à des problèmes ou<br />

des limites en termes de fiabilité. De<br />

plus, les contraintes de poids que l’on<br />

trouve par exemple sur les engins impliquent<br />

à leur tour un problème d’intégration<br />

qui se ressentira inévitablement<br />

dans les coûts de conception et<br />

d’exploitation. Ces barrières imposent<br />

donc aux laboratoires de réfléchir encore<br />

davantage à des intégrations et<br />

des fusions entre les technologies.<br />

C’est pourquoi nous nous dirigeons<br />

vers le développement de matériaux<br />

de plus en plus intelligents configurables,<br />

pouvant se mouvoir, etc. tout<br />

en comportant de la technologie issue<br />

de l’électronique.<br />

Quelle place occupe la mécatronique<br />

dans les laboratoires d’essais ?<br />

Au sein même des laboratoires d’essais,<br />

la mécatronique est désormais<br />

bien acceptée ; beaucoup de structures<br />

d’essais affichent d’ailleurs le<br />

label à l’image du laboratoire de Mécatronique,<br />

méthodes, modèles et métiers<br />

(M3M) qui dépend de l’Université<br />

technologique de Belfort-Montbéliard<br />

(UTBM). C’est le cas également du<br />

CEA-Leti, spécialisé notamment dans<br />

les nanotechnologies, le département<br />

de mécatronique de l’ENS-Cachan ou<br />

encore le Laboratoire mécanique de<br />

Compiègne.<br />

Au sein d’Artema, la mécatronique<br />

est au cœur de vos préoccupations.<br />

Quelles sont vos actions pour promouvoir<br />

la filière ?<br />

Artema est né de la fusion de plusieurs<br />

syndicats. Il s’est créé dans la foulée<br />

un groupe de travail mécatronique<br />

chargé d’aborder la questions sous<br />

plusieurs angles : la technique, la formation,<br />

la communication et l’angle<br />

économique. Il s’agit d’axes forts ; le<br />

premier, la technique, met en lumière<br />

la question de la fiabilité des systèmes<br />

rendue possible grâce à des outils<br />

pleinement adaptés. Nous travaillons<br />

d’ailleurs beaucoup en collaboration<br />

avec le laboratoire Systèmes et matériaux<br />

pour la mécatronique (Symme)<br />

et l’université d’Angers sur ces sujets.<br />

Concernant l’aspect formation,<br />

nous avons mené au sein d’Artema<br />

une enquête répertoriant les besoins<br />

des entreprises en matière de formation<br />

à la mécatronique, en particulier<br />

dans les domaines du marketing et de<br />

la vente afin de valoriser les produits<br />

mécatroniques. Cette enquête s’est<br />

accompagnée d’une démarche menée<br />

auprès des écoles d’ingénieurs<br />

qui développent des cursus et des<br />

formations en la matière, à l’exemple<br />

de Châteauroux où une session vient<br />

d’ouvrir ses portes. L’objectif du syndicat<br />

réside dans la diffusion d’une<br />

information cohérente et l’émission de<br />

propositions pour aider les formations<br />

à se mettre en place. Dans le domaine<br />

économique en outre, une enquête<br />

menée auprès d’industriels et des<br />

adhérents a permis de quantifier les<br />

parts respectifs de la mécatronique<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 20


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

dans leur chiffre d’affaires. Le résultat sera connu d’ici<br />

quelques semaines. Mais d’ores et déjà, on peut considérer<br />

que ce domaine d’activité représente plusieurs millions<br />

d’euros et qu’il constitue un axe de développement fort et<br />

une clé de compétitivité.<br />

Qu’apporte concrètement la mécatronique dans les opérations<br />

d’essais ?<br />

Beaucoup de choses. Par exemple, à Supméca, en matière<br />

de modélisation et de simulation, l’important développement<br />

de thématiques au langage SysML a permis<br />

de prendre en compte toutes les problématiques dans la<br />

gestion globale d’un projet. Il en a été de même au sein du<br />

laboratoire Symme. Dans l’automobile, l’un des premiers<br />

secteurs à avoir développé la mécatronique, particulièrement<br />

pour des questions de coûts et de poids, de nombreuses<br />

solutions mécatroniques et un nombre important<br />

de composants électroniques ont été au fil des années<br />

greffés sur des ensembles mécaniques comme les systèmes<br />

de transmission ou les systèmes ABS, où des capteurs<br />

situés dans les roulements permettent de définir des<br />

vitesses de rotation. Enfin, l’aéronautique est lui aussi un<br />

secteur incontournable dans l’intégration de technologies<br />

à base de mécatronique.<br />

définitivement plus considérée comme une technologie négligeable,<br />

encore moins comme un gadget. 10% des technologies<br />

employées dans l’industrie sont issus de la mécatronique,<br />

et cette part ne fera que prendre de l’ampleur<br />

avec le temps.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

«L’axe de la sécurité n’est pas<br />

épargné par la mécatronique<br />

qui joue un rôle de plus en plus<br />

important dans les systèmes de<br />

commandes, répondant ainsi<br />

aux exigences de la Directive<br />

Machines<br />

»<br />

Quelles sont les attentes des acteurs de l’aéronautique<br />

dans le domaine ?<br />

Cette industrie a beaucoup recours à la mécatronique<br />

en particulier sur les ailes d’avions, lesquelles sont<br />

composées de nombreux capteurs. De même, la question<br />

du poids est au cœur de tout développement, en<br />

particulier pour pallier toute déformation plastique face<br />

aux contraintes de poids et de pression. D’où l’idée de<br />

concevoir des ailes beaucoup plus souples et capables<br />

de reprendre leur forme initiale. Des systèmes viennent<br />

alors redresser automatiquement l’aile grâce aux capteurs<br />

situés dessous. L’aéronautique a donc besoin d’électronique<br />

pour ressentir les efforts et les corriger en tant voulu.<br />

Vers quelles branches de l’industrie s’orientera demain<br />

la mécatronique ?<br />

Les secteurs des machines, du process, de l’agroalimentaire,<br />

de la machine-outil ou encore des forges etc. représentent<br />

un marché d’avenir car ici aussi le poids est<br />

un élément important, justifiant le recours croissant à la<br />

mécatronique. Mais l’axe de la sécurité n’est pas non plus<br />

épargné et joue un rôle de plus en plus important dans les<br />

systèmes de commandes, répondant ainsi aux exigences<br />

de la Directive Machines. D’ailleurs, une récente enquête<br />

internationale menée auprès d’environ 700 industriels a<br />

montré que la mécatronique est particulièrement bien intégrée<br />

et que cette technologie est bien réelle ; elle n’est<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 21


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Focus Entreprise<br />

Un savoir-faire précieux<br />

dans le domaine du HALT&HASS<br />

Pleinement impliqué dans le projet de recherche collaborative Audace*,<br />

MB Électronique apporte un savoir-faire bien particulier en<br />

matière d’essais aggravés. Bien au-delà de ses activités de distribution<br />

d’équipements électroniques de test et de mesure, d’adaptation<br />

et d’intégration de solutions, la société francilienne a développé<br />

au fil des années une compétence forte en matière d’essais, et tout<br />

particulièrement dans le domaine du HALT (Highly Accelerated Life<br />

Test) & HASS (Highly Accelerated Stress Screen). Portrait d’une<br />

entreprise qui a pris sans détour la voie des essais de robustesse<br />

pour proposer aux industriels des prestations complètes.<br />

On ne se déplace pas à Buc seulement<br />

pour son aqueduc, le bois des Gonards,<br />

son château et son fort... Dans cette petite<br />

ville historique des Yvelines, située<br />

non loin de Versailles, se trouvent aussi<br />

de belles entreprises technologiques<br />

capables d’apporter un savoir-faire dans<br />

des projets à vocation internationale.<br />

C’est le cas de la société MB Électronique<br />

(30M€ de revenus en 2012, 65 personnes)<br />

dont les compétences en matière<br />

d’essais aggravés (HALT&HASS)<br />

sont de plus en plus sollicitées par les<br />

industriels. Rappelons que cette méthode<br />

de test permet dans un temps<br />

très court d’améliorer la fiabilité des systèmes<br />

électroniques, électrotechniques<br />

ou mécatroniques en complément de<br />

méthodes conventionnelles de fiabilité<br />

prévisionnelle telles que le REX (retour<br />

d’expérience), les méthodes théoriques<br />

(FIDES, etc.) ou encore les filières de<br />

qualification (ISO16750, EN50155,<br />

DO160, etc.). « Cela correspond à des<br />

attentes croissantes de la part des industriels<br />

et de nos clients tout particulièrement,<br />

souligne Pascal Demonchy,<br />

directeur général de la société. Il s’agit<br />

pour nous d’un axe fort de développement<br />

qui a pour origine une demande<br />

de notre client Thales qui souhaitait<br />

améliorer davantage la fiabilité de ses<br />

systèmes. D’autres industriels ont massivement<br />

suivi cette tendance afin de réduire<br />

les retours sous garantie de leurs<br />

produits et les coûts de réparation, mais<br />

également pour maintenir une bonne<br />

image de marque ».<br />

D’une activité de fournisseur de solutions<br />

à une expertise en matière<br />

d’essais<br />

Historiquement spécialisée dans le négoce<br />

expert, l’entreprise fondée en 1972<br />

s’était orientée vers deux grandes activités<br />

: la commercialisation de systèmes<br />

et d’équipements électroniques de test<br />

et de mesure, et la fourniture de services<br />

exclusifs comme l’assistance, la formation<br />

et la maintenance associés aux<br />

systèmes et aux équipements. Depuis<br />

quarante ans, la société établit des partenariats<br />

sur le long terme avec des fournisseurs<br />

tels que AIM, Ametek, Espec,<br />

Fluke, Qualmark, Yokogawa et plus récemment<br />

Agilent. Mais MB Électronique<br />

s’est aussi et surtout spécialisée dans<br />

les essais aggravés en se dotant d’un<br />

véritable laboratoire équipé notamment<br />

de deux systèmes Qualmark. « Depuis<br />

plusieurs mois déjà, nous connaissons<br />

une demande croissante d’industriels<br />

qui souhaitent ou estiment devoir faire<br />

du HALT ; il s’agit d’une réelle prise<br />

de conscience, concède Noël Caron,<br />

Service Program Manager et responsable<br />

des essais aggravés. Parmi ces<br />

industriels figurent de grands donneurs<br />

d’ordres dans le domaine de l’aéronautique<br />

(tels qu’EADS, Thales, Safran ou<br />

encore Zodiac et Air France...) puis de<br />

plus en plus dans l’automobile, lesquels<br />

exigent que leurs sous-traitants entament<br />

à leur tour une démarche (HALT&<br />

HASS) ».<br />

Et de poursuivre : « Néanmoins nous<br />

pensons qu’il est réducteur de limiter<br />

les essais aggravés au domaine de l’aéronautique<br />

et de l’automobile car cette<br />

méthode de test présente un intérêt pour<br />

tous les secteurs d’activités, pas uniquement<br />

ceux impliquées dans un process<br />

de fiabilité. En effet, la pression concurrentielle<br />

pousse, sur de nombreux marchés<br />

(les nouvelles technologies par<br />

exemple), les entreprises à livrer de<br />

nouveaux produits, fiables (car un client<br />

considère qu’il est normal de disposer<br />

d’un produit fiable dès sa commercialisation),<br />

dans des délais toujours plus<br />

courts afin de maintenir leur avantage<br />

compétitif. De fait, la réduction de la durée<br />

de test, la réduction de la phase de<br />

développement et de mise sur le marché<br />

d’un produit ou encore la réduction des<br />

retours-clients rendues possible par les<br />

tests HALT/HASS présentent un réel intérêt.<br />

Un laboratoire d’essais aggravés hors du commun pour une PME, abritant deux machines Qualmark<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 22


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Quelques rappels sur le concept des<br />

essais HALT&HASS<br />

L’objectif pour un constructeur est d’atteindre<br />

le fameux « zéro-retour ». Et ceci<br />

ne peut se réaliser qu’en augmentant les<br />

opérations d’essais de robustesse. S’assurer<br />

de la satisfaction de ses clients en<br />

augmentant la fiabilité d’un produit tout<br />

en réduisant sa mise sur le marché, voici<br />

les atouts du HALT&HASS. Comment ?<br />

Tout simplement en provoquant les défauts<br />

et faiblesses indétectables à partir<br />

d’un test réalisé avec un pot vibrant.<br />

Dotés de six degrés de liberté (contrairement<br />

aux pots vibrants qui génèrent<br />

uniquement des mouvements axiaux),<br />

les essais (HALT&HASS) – les premiers<br />

pour les phases de conception et de<br />

R&D, les seconds pour les opérations<br />

réalisées à l’étape de la production – se<br />

définissent comme deux méthodes de<br />

tests complémentaires.<br />

Vue de l’intérieur<br />

d’un des systèmes Qualmark, Typhoon 3.0<br />

Ces méthodes ont pour objectif de détecter<br />

rapidement et de la manière la<br />

plus efficace possible les défauts et les<br />

faiblesses d’un produit durant sa phase<br />

de conception et de production, et ainsi<br />

de construire ou maintenir sa robustesse.<br />

« Il est important de rappeler que<br />

cette méthode permettait déjà au milieu<br />

des années 90 de mettre en avant près<br />

de 20% des problèmes qui n’avaient<br />

pas pu être visualisés par des méthodes<br />

‘’classiques’’. En 2008, ce taux est passé<br />

à 32% ! Ce qui revient à dire que,<br />

grâce au HALT&HASS, nous pouvons<br />

détecter plus d’un tiers de problèmes<br />

en plus », rappelle Noël Caron. En complément,<br />

l’activité HALT& HASS s’étend<br />

à la recherche des causes racines des<br />

mécanismes de défaillances en utilisant<br />

des moyens non destructifs tels que<br />

l’inspection aux rayons X ou la microscopie<br />

acoustique.<br />

Une implication de premier plan<br />

dans un projet de R&D collaboratif<br />

Forte des compétences et du savoir-faire<br />

acquis depuis bientôt dix ans<br />

dans ce domaine des essais aggravés,<br />

MB Electronique a mis au point, en<br />

collaboration avec la société Thales et<br />

l’université Saint-Quentin en Yvelines<br />

au sein du projet Audace, dans le cadre<br />

du pôle de compétitivité Mov’eo, un système<br />

dit « Super-HAT ». L’objectif de ce<br />

système : appliquer une contrainte d’humidité<br />

en supplément des contraintes<br />

thermiques et mécaniques déjà exercées<br />

dans le cadre des essais aggravés.<br />

Destiné à solliciter les produits mécatroniques<br />

équipés d’arrivées en humidité<br />

ou en givre, ce système de 1 140 litres<br />

applique des vibrations grâce à des<br />

« shakers » venant exciter une table de<br />

90 x 90 cm, en balayant simultanément<br />

et de manière aléatoire une bande de<br />

fréquence de 10 à 5 000 Hz (70 gRMS),<br />

puis de -100° à +200°C, tout en provoquant<br />

un taux d’humidité de 95%. Au<br />

sein de ce programme, MB Electronique<br />

participe également activement à l’introduction<br />

des essais aggravés au sein<br />

du secteur de l’automobile et des transports.<br />

Vue d’ensemble d’un des laboratoire de l’entreprise<br />

S’ouvrir davantage à la formation<br />

La méthode HALT&HASS présente<br />

des avantages évidents, en particulier<br />

dans son analyse fine de détection de<br />

défauts et dans le gain de temps quant<br />

à l’exécution des séquences d’essais.<br />

Cette méthode de test ne nécessite<br />

que 5 jours de test en moyenne contre<br />

X semaines pour les méthodes de test<br />

conventionnelles : le deux premiers<br />

jours on applique les contraintes thermiques<br />

(températures froides : jour 1 ;<br />

températures chaudes : jour 2). Le jour<br />

suivant, on applique des variations de<br />

températures très importantes (avec<br />

une vitesse de 60°C par minute en<br />

moyenne). Le quatrième jour, on exerce<br />

de fortes vibrations. Le dernier jour, on<br />

combine les variations thermiques aux<br />

contraintes vibratoires.<br />

Mais attention, les prestations<br />

HALT&HASS ne s’improvisent pas. Le<br />

savoir-faire de MB Électronique s’exprime<br />

aussi par un volet complet de formations<br />

applicatives afin de sensibiliser<br />

ses clients à une approche HALT&HASS<br />

qui devrait connaître un succès croissant<br />

dans les années à venir.<br />

* Analyse des causes de défaillAnces<br />

des composants des systèmes mécatroniques<br />

embarqués (Audace) : Programme<br />

dont l’objectif est d’améliorer<br />

la compréhension des mécanismes de<br />

défaillance et de proposer des solutions<br />

innovantes afin d’atteindre les niveaux<br />

de qualité et de compétitivité indispensables<br />

pour assurer le succès des futures<br />

générations de systèmes électroniques<br />

et mécatroniques.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 23


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Tendances<br />

Une place croissante de la mécatronique<br />

dans l’industrie<br />

Aujourd’hui de plus en plus présente dans l’industrie, la mécatronique s’impose peu à peu et trouve sa place en<br />

répondant à la fois aux problématiques d’optimisation énergétique et, surtout, aux contraintes croissantes de<br />

délais de conception.<br />

Au sens industriel du terme, la mécatronique<br />

n’est pas si ancienne. La numérisation<br />

des machines fait d’ailleurs figure<br />

d’« ancêtre » de ce type de technologies.<br />

Celles-ci concernent aujourd’hui<br />

différents secteurs plus ou moins avancés<br />

comme le domaine de l’emballage<br />

et du packaging, le pétrole, les biens de<br />

consommation ou encore la chimie... « Il<br />

faut dire que l’on numérise de plus en<br />

plus de machines afin d’en améliorer le<br />

rendement ou réduire au maximum leur<br />

taille et leur câblage, souligne Manuel<br />

Ribier, responsable du support avantvente<br />

motion control au sein du groupe<br />

Rockwell Automation. De plus, les métiers<br />

du motion control, à l’image des<br />

systèmes de positionnement numérique<br />

adressés au moteur, à l’alignement ou<br />

aux contrôleurs, occupent une place<br />

croissante dans l’industrie ». Il peut<br />

s’agir par exemple d’un variateur intégré<br />

au moteur, d’un moteur à entraînement<br />

direct ou autre. Ce sont essentiellement<br />

les grandes entreprises qui sont<br />

concernées par la mécatronique dans<br />

la mesure où les petites sociétés qui<br />

ont moins de temps à consacrer à une<br />

question exigeant pas mal de réflexion<br />

et des approches différentes en particulier<br />

sur le gain d’achat du produit ; « il<br />

est important de raisonner en termes de<br />

coût d’utilisation et d’intégration, et pas<br />

seulement en termes de coûts d’achat ».<br />

La mécatronique intéresse aussi beaucoup<br />

dans son approche liée au design.<br />

Auparavant, les mécaniciens se chargeaient<br />

de cette partie et les automaticiens<br />

faisaient le reste. Désormais, on<br />

réunit les compétences. Un ingénieur<br />

mécatronique a ainsi acquis des notions<br />

dans tous les domaines ; il n’est<br />

en revanche pas un spécialiste mais a<br />

le mérite de pouvoir « toucher à tout »<br />

et d’être plus polyvalent. Cette multitude<br />

de compétences, à la fois en mécanique<br />

et en électronique, permet d’ouvrir plus<br />

de portes. Des connaissances communes<br />

que l’on trouve principalement<br />

dans l’emballage, secteur qui a plutôt<br />

vite migré des solutions mécaniques<br />

à des solutions automatisées pour les<br />

appliquer dans des machines allant d’1<br />

ou 3 axes à 20, 30, parfois 50 axes !<br />

« On conçoit désormais les machines<br />

différemment », concède Manuel Ribier.<br />

Même chose pour les ensembliers de<br />

l’automobile, lesquels ont eu recours<br />

à la mécatronique depuis un certains<br />

nombre d’années pour des intégrations<br />

sur des moteurs. Ainsi, dans l’automobile,<br />

la démarche est allée beaucoup<br />

plus loin en raison notamment des<br />

contraintes environnementales et des<br />

exigences de résistance au chocs et aux<br />

vibrations, dans la mesure où l’intégration<br />

des variateurs sur les moteurs s’est<br />

révélée tout de suite très problématique.<br />

Réduire les coûts et la consommation<br />

d’énergie<br />

Ces évolutions, on les rencontre en particulier<br />

dans le domaine de l’emballage,<br />

même si les avancées ne sont pas aussi<br />

franches que dans l’automobile. Dans le<br />

secteur du packaging, à titre d’exemple,<br />

les contrôleurs de la machine gèrent<br />

désormais en même temps le robot. La<br />

filière a également de plus en plus recours<br />

aux systèmes à entraînement direct.<br />

L’objectif est double : avant tout, il<br />

s’agit de gagner du temps. En ingénierie,<br />

les solutions mécatroniques permettent<br />

un gain de temps de conception<br />

pouvant atteindre 60% au moment de<br />

la production. « Mais attention, ce gain<br />

n’est pas systématique, prévient Manuel<br />

Ribier. Il n’existe pas, en mécatronique,<br />

de solution universelle. Toutefois,<br />

et ce n’est déjà pas mal, il est possible<br />

de trouver une solution mécatronique à<br />

chaque problème à condition de prendre<br />

le temps de mener des études spécifiques<br />

». Par exemple, un industriel de<br />

l’emballage est parvenu à concevoir un<br />

système capable à la fois de pousser<br />

et de fermer les cartons en un temps<br />

record ; alors qu’il lui fallait 140 heures<br />

de conception auparavant, à peine une<br />

quarantaine d’heures sont nécessaires<br />

aujourd’hui. Plus récent, le second objectif<br />

des industriels désireux d’intégrer<br />

de la mécatronique dans leurs systèmes<br />

est de réaliser des économies d’énergie.<br />

Aujourd’hui, la mécatronique est de<br />

plus en plus présente dans l’industrie,<br />

en raison notamment des progrès de<br />

l’électronique, ce qui a eu pour effet<br />

d’accélérer la miniaturisation des produits.<br />

Une course à l’espace qui devrait<br />

se poursuivre et s’accompagner de fonctionnalités<br />

supplémentaires ainsi que<br />

de l’intégration de systèmes de plus en<br />

plus intelligents, à la fois centralisés et<br />

décentralisés. « Par ailleurs, nous nous<br />

dirigeons vers davantage de communication<br />

entre les systèmes. Aujourd’hui,<br />

un élément entraîne l’autre. Demain, les<br />

remontés d’information seront plus nombreuses<br />

et les contrôles aussi ».<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 24


EXPOSITION - CONFERENCES - ATELIERS<br />

EXHIBITION - CONFERENCE - WORKSHOPS<br />

26 ème édition<br />

26 th edition<br />

10 & 11 avril 2013<br />

April 10 & 11, 2013<br />

PORTE DE VERSAILLES<br />

PARIS - Pavillon 7<br />

Le salon des solutions en analyse industrielle<br />

The Industrial analysis trade show<br />

Partenaire officiel<br />

Official Partner<br />

• Analyseurs Industriels / Industrial Analysers<br />

• Réglementation / Regulation<br />

• Contrôle de process / Process control<br />

• Détection / Detection<br />

• Instrumentation/ Instrumentation<br />

• Microtechnologies / Microtechnologies<br />

• Mesure à l'émission / Emission Monitoring<br />

• Sécurité et sûreté / Security and safety<br />

• Analyse des risques / Risks analysis<br />

• Laboratoires Industriels / Industrial Laboratories<br />

www.analyse-industrielle.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 25


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Événement<br />

Microwave & RF :<br />

un rendez-vous de haut niveau !<br />

Le salon fêtera son deuxième anniversaire début avril à la Porte de Versailles, parallèlement aux autres<br />

événements des salons Solutions. Particularité de cet événement : un très haut degré de technicité qui<br />

se traduit par une forte participation à des conférences de haut vol.<br />

Pour sa deuxième édition, le salon<br />

Microwave & RF semble prendre ses<br />

marques. Ainsi le tissu des principaux<br />

acteurs du RF/Wireless/Fibre optique<br />

est en train de se reconstituer et « ce<br />

nouvel événement est en passe de<br />

devenir le rendez-vous des professionnels<br />

du secteur », comme l’affirme<br />

avec enthousiasme sa directrice, Sylvie<br />

Cohen. Et d’ajouter : « l’idée est de<br />

retrouver un salon entièrement dédié<br />

à la radiofréquence et à l’hyperfréquence<br />

en réunissant tous les grands<br />

spécialistes du domaine. L’objectif est<br />

aussi de rassembler des exposants et<br />

des visiteurs aux profils particulièrement<br />

techniques et pointus ».<br />

Les 10 et 11 avril prochains se retrouveront<br />

donc pas moins de 90 exposants<br />

et environ 3 000 visiteurs qui<br />

se donneront rendez-vous sur 3 000<br />

mètres carrés de surface d’exposition.<br />

Les organisateurs du salon espèrent<br />

faire progresser l’ensemble de l’événement,<br />

tant au niveau du nombre de<br />

visiteurs que de la participation des<br />

exposants ; mais le point fort de Microwave<br />

& RF réside avant tout dans<br />

son haut niveau de contenu. « Le<br />

principal temps fort du salon, ce sont<br />

ses sept cycles de conférences. L’an<br />

dernier, celles-ci ont attiré pas moins<br />

de 550 personnes parmi les 2 347 visiteurs.<br />

Cette année, nous renouvellerons<br />

ces sessions qui abriteront pas<br />

moins de cinquante conférences en<br />

accès libre ». L’important : faire partager<br />

l’information... L’objectif étant que<br />

le visiteur prenne l’habitude de s’informer<br />

sur ce salon.<br />

Le point sur les conférences CEM<br />

Organisées par l’AFCEM, l’Association<br />

française pour la promotion et<br />

le développement de la compatibilité<br />

électromagnétique, les conférences<br />

dédiées à la CEM feront intervenir<br />

de grands spécialistes du domaine,<br />

tant au niveau de la recherche et des<br />

applications en laboratoires, qu’au niveau<br />

industriel.<br />

Mercredi 10 avril<br />

> Matin : De la puce au câblage des<br />

réseaux numériques modernes :<br />

Les différentes implications de la<br />

CEM dans les récents progrès de<br />

l’électronique<br />

• Président de session : Michel Mardiguian<br />

– Consultant CEM.<br />

10h : Packaging des circuits intégrés<br />

modernes. Les technologies d’empilage<br />

des chips en 3D (Christian VAL,<br />

3-D Plus).<br />

10h30 : La maitrise de l’intégrité du<br />

signal dans la puce et substrat : diaphonie,<br />

Ground Bounce, appels de<br />

courants instantanés (through current),<br />

symétrie des E/S différentielles<br />

etc. (Étienne Sicard - INSA-LESIA<br />

Toulouse).<br />

11h : Récents progrès des composants<br />

magnétiques de filtrage et réjection<br />

du M.Comm, ferrites SMD pour<br />

multi conducteurs etc. (Sébastien<br />

Chadal, Wurth Electroniks France).<br />

11h30 : Blindages compartimentés<br />

dans les équipements à forte cohabitation<br />

de circuits divers films de blindage<br />

ultra-minces, conformables sur<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 26


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

PCBs, mini-blindages pour modules, en insertion automatique<br />

etc. (Michel Mardiguian).<br />

12h : Connecteurs pour hauts débits numériques et maitrise<br />

des problèmes qui en découlent. Connecteurs «intelligents»<br />

incorporant des fonctions de filtrage / écrêtage<br />

ESD, sans détériorer les signaux. Connecteurs blindés<br />

préservant le Zt des paires blindées, sans préjudice pour<br />

la symétrie (Ph. Merceron, ST Microelectronics, Division<br />

ASD & IPAD et Benjamin Thon, ST Microelectronics).<br />

14h30 : Radio-commande de machines et sécurité (Ludovic<br />

Cannavo et M. Bourdon - Jay Électronique).<br />

15h : Modules & modems under R&TTE directive (Pascal<br />

Saguin – Adeunis RF).<br />

15h30 : Exposition du public aux ondes électromagnétiques<br />

dans le cadre des activités de l’ANFR (Jean-Benoît<br />

Agnani – ANFR).<br />

> Après-midi : Session CEM et aéronautique<br />

• Présidente de session : Geneviève Deville, Thales Communications<br />

& Security.<br />

14h30 : Les essais CEM appliqués à un programme Avion<br />

(Stéphane Laik, Gerac).<br />

15h : Prédiction des interférences électromagnétiques<br />

dans les systèmes aéronautiques par la méthode de Kron<br />

(Sylvain Demarty, Nexio).<br />

15h30 : Réinventer la modularité, une clef pour la CEM<br />

(Jean-Pierre Delwaulle, Thales Systèmes Aéroportés).<br />

16h : Les essais ESD sur les hélicoptères et les avions<br />

(Bertrand Daout, Montena Technology).<br />

Jeudi 11 avril<br />

> Matin : Projets collaboratifs en CEM<br />

• Président de session : Jérôme Mollet, CST.<br />

10h : Projet Seisme - Obsolescences des modèles CEM<br />

des Circuits Intégrés, des cartes électroniques et des<br />

équipements – Avancement de la modélisation, des démonstrateurs<br />

et des outils à T0 +24» (Christian Marot,<br />

EADS France IW).<br />

10h30 : E-CEM: Un pas en avant vers la modélisation<br />

CEM de systèmes de puissance (Abhishek Ramanujan,<br />

Valeo).<br />

11h30 : Projet Trend: vers une harmonisation des tests<br />

CEM visant à protéger les dispositifs de communication<br />

ferroviaires (Hassene Fridhi, IFSTTAR).<br />

12h : Projet Phyleas - La turbine éolienne face aux perturbations<br />

électromagnétiques (Omar Mansouri – ESIEE<br />

Amiens).<br />

> Après-midi : La CEM des radiocommunications<br />

• Président de session : Vincent Lamaud, AEMCLab.<br />

14h : Introduction et évolution réglementaire CEM des radiocommunications<br />

(Vincent Lamaud).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 27


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Entretien<br />

Les normes doivent s’adapter au contexte industriel<br />

À l’occasion du salon Microwave & RF qui se tiendra Porte de Versailles en avril prochain, le président<br />

de l’AFCEM, Alain Charoy, revient sur la mise en pratique de la compatibilité électromagnétique. De<br />

plus en plus présente dans l’industrie et les essais, la CEM civile souffre d’un cadre normatif ou réglementaire<br />

mal adapté. De plus, on assiste à une dégradation des compétences en matière d’installation.<br />

Deux points que le responsable de l’Association française de compatibilité électromagnétique abordera<br />

en priorité sur le salon.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quelle place occupe la question de la<br />

CEM dans l’industrie, et plus particulièrement<br />

dans les essais industriels ?<br />

Alain Charoy<br />

Plus on avance, plus la CEM est prise en<br />

amont du développement, dès le cahier<br />

des charges, qu’il s’agisse des développements<br />

en classe A pour les environnements<br />

de l’industrie lourde, ou en classe<br />

B pour les environnements domestiques,<br />

avec parfois des niveaux volontairement<br />

plus sévères que ceux des normes européennes<br />

elles-mêmes ! On constate ce<br />

phénomène chez de grands industriels<br />

où l’on peut affirmer aujourd’hui que la<br />

CEM est connue et reconnue. Pour autant,<br />

cela ne veut pas dire que l’on sait<br />

comment modéliser, ni comment remplacer<br />

la CEM par des calculs, comme c’est<br />

le cas en fiabilité par exemple. Ce phénomène<br />

existe depuis plusieurs années<br />

et n’est pas prêt de changer car, pour<br />

les systèmes complets, nous sommes<br />

encore trop loin d’une corrélation satisfaisante<br />

entre les mesures (qui font toujours<br />

foi) et les résultats des modèles.<br />

Globalement, la CEM est bien prise en<br />

compte dans l’industrie, à l’exception de<br />

beaucoup de PMI. En interne, de grands<br />

comptes s’imposent aujourd’hui des niveaux<br />

supérieurs au « strict minimum »<br />

requis. Le retour d’expérience prime et<br />

impose un durcissement d’un facteur 2<br />

de certaines exigences normatives, en<br />

particulier celles des CEI 61000-4-4 et<br />

CEI 61000-4-5.<br />

Quelles sont les contraintes réglementaires<br />

dans le domaine ?<br />

Dans le secteur aéronautique, il n’existe<br />

pas vraiment de problème car les<br />

normes sont à la fois complètes, strictes<br />

et scrupuleusement respectées. Pour le<br />

domaine militaire, les normes sont plutôt<br />

complètes, mais il y a une tendance – de<br />

temps à autre – à la dérogation. Dans<br />

le civil enfin, le constat est que même<br />

les industriels qui ont pris la mesure de<br />

la CEM peuvent encore rencontrer des<br />

problèmes sur site. La raison principale<br />

réside dans le fait que les équipes qui<br />

installent le matériel étaient auparavant<br />

«<br />

Aucune obligation<br />

réglementaire de<br />

tester l’immunité des<br />

équipements audessous<br />

de 150 kHz<br />

n'a vu le jour<br />

»<br />

plutôt bien formées au sein de entreprises<br />

industrielles ; aujourd’hui, ces<br />

équipes n’existent plus en interne car<br />

les entreprises font désormais appel à<br />

la sous-traitance. Et puisqu’elles n’ont<br />

plus de contrôle a posteriori ni a priori,<br />

la CEM tend à se dégrader sur le terrain.<br />

Cette situation ne fait qu’empirer dans<br />

toutes les régions du monde, y compris<br />

aux États-Unis. Nous constatons que<br />

les problèmes d’installation augmentent<br />

alors qu’ils avaient diminué entre 1990 et<br />

2000 ! On assiste donc à une régression<br />

alors que la situation s’était améliorée<br />

dès la sortie de la directive CEM.<br />

Comment en est-on arrivé là ?<br />

Les grands industriels ont été contraints<br />

de rédiger eux-mêmes leurs guides<br />

d’installation (ce qu’ils ont très bien fait<br />

d’ailleurs) ; ils ont légitimement estimé<br />

qu’ils avaient fait leur travail et que<br />

c’était aux installateurs de faire le leur.<br />

Seule exception notable : le nucléaire<br />

où le matériel est désormais beaucoup<br />

mieux conçu qu’au siècle dernier et où<br />

l’installation est en général correctement<br />

maîtrisée. Par ailleurs, curieusement,<br />

l’impact de l’installation sur la CEM finale<br />

(par exemple, un facteur 100) est bien<br />

plus important que celui de la qualité<br />

de conception (facteur 4) or la directive<br />

CEM ne responsabilise que les concepteurs.<br />

L’installation a au total bien plus<br />

d’impact que la conception ; la directive<br />

CEM devrait donc aussi responsabiliser<br />

les installateurs.<br />

Que manque-t-il aujourd’hui aux<br />

textes réglementaires pour s’adapter<br />

aux contraintes des industriels ?<br />

On peut dire qu’en termes de normalisation,<br />

il y a un trou dans la raquette ! Il<br />

existe des normes encadrant les émissions<br />

conduites allant jusqu’à 2 kHz,<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 28


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

«Il est primordial<br />

de convaincre les<br />

installateurs de<br />

suivre et d’appliquer<br />

à la lettre les guides<br />

rédigés par les<br />

constructeurs»<br />

puis de 150 kHz à 30 MHz. Il n’existe,<br />

en émission, rien entre 2 et 150 kHz :<br />

aucune mesure, ni aucune valeur limite<br />

normalisée. En immunité, des normes<br />

existent mais ne sont pas encore reprises<br />

par les normes génériques. Par<br />

exemple, la norme CEI 61000-4-16 est<br />

pertinente, mais elle reste méconnue et<br />

donc très rarement appliquée. Le vide<br />

n’est donc pas tant normatif que juridique<br />

car cette norme n’a pas encore l’obligation<br />

d’être appliquée.<br />

Comment aborder ces contraintes ?<br />

Cela va-t-il changer la manière de<br />

procéder dans les laboratoires d’essais<br />

?<br />

Dans les laboratoires d’essais, nous<br />

assistons à une évolution des normes<br />

qui impose d’améliorer les systèmes de<br />

mesure pour réduire les incertitudes des<br />

mesures d’émissions et pour suivre les<br />

évolutions des méthodes et des tests. De<br />

nombreux matériels d’essais deviennent<br />

aujourd’hui obsolètes. Les laboratoires<br />

ont davantage besoin d’investir dans<br />

du matériel de qualité. Mais il s’agit ici<br />

d’une évolution permanente depuis des<br />

années ; il n’y a donc en la matière pas<br />

de changement ni de bouleversement<br />

majeurs. En revanche, il existe deux<br />

points d’amélioration qui méritent d’être<br />

retenus en faveur des industriels. Le premier<br />

concerne le fait qu’ils tentent de recenser<br />

les dysfonctionnements que leurs<br />

matériels rencontrent sur le terrain afin<br />

de boucher les trous de la réglementation.<br />

Le second point concerne la nécessité<br />

de convaincre les installateurs de<br />

suivre et d’appliquer à la lettre les guides<br />

rédigés par les constructeurs. Cela peut<br />

notamment se traduire par une plus<br />

grande vigilance par rapport au choix du<br />

sous-traitant.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 29


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Expertise<br />

Les essais CEM, un bouclier pour l’aéronautique<br />

Responsable des activités Ingénierie Aéronautiques au sein du Groupe d’étude et de recherche appliquée<br />

à la compatibilité électromagnétique (Gérac), Stéphane Laik nous en dit plus sur la place de la<br />

CEM dans les essais aéronautiques, et tout particulièrement sur leur rôle essentiel pour lutter contre<br />

les menaces diverses. Cette question fera notamment l’objet d’une intervention sur le salon Microwave<br />

& RF*.<br />

Que représente la CEM dans l’aéronautique<br />

?<br />

La CEM en aéronautique a pris son essor<br />

avec l’intégration de systèmes complexes<br />

tels que les commandes de vols<br />

électriques et la régulation des moteurs.<br />

Parallèlement à cela, le nombre d’émetteurs<br />

radiofréquences que l’on trouve<br />

au voisinage des aéroports n’a cessé<br />

d’augmenter. Pour prendre en compte<br />

cette problématique, deux types d’environnements<br />

sont considérés : d’une<br />

part, l’environnement interne de l’avion<br />

caractérisé par l’énergie électromagnétique<br />

générée par les équipements embarqués,<br />

les décharges électrostatiques<br />

d’origine humaine. D’autre part, l’environnement<br />

externe de l’avion est caractérisé<br />

par la foudre, les champs électromagnétiques<br />

intenses et les décharges<br />

électrostatiques de structure.<br />

Comment cela se traduit-il concrètement<br />

?<br />

L’environnement interne de l’avion est<br />

principalement géré à l’aide de limites<br />

d’émissions d’énergie électromagnétique<br />

des équipements, de règles d’installation<br />

d’équipements et de câblages<br />

et de limites d’immunité aux perturbations<br />

du réseau électrique de l’avion. La<br />

prise en compte de l’environnement externe<br />

de l’avion est moins simple à aborder<br />

car il n’est pas maîtrisé par l’avionneur.<br />

Il existe une réglementation basée<br />

sur une appréciation commune de ces<br />

deux menaces que l’on retrouve dans<br />

des guides tels que l’ED107 pour les<br />

champs électromagnétiques intenses<br />

Quelques mots sur Stéphane Laik<br />

Stéphane Laik a démarré ses activités professionnelles en 1996 en CEM<br />

dans le secteur de la distribution d’énergie. L’objectif était de créer un laboratoire<br />

d’essais CEM accrédité Cofrac afin de qualifier les équipements<br />

qu’EDF achetaient à SCLE (www.scle.fr). Il « bascule » ensuite dans le<br />

domaine aéronautique toujours dans les essais CEM. L’objectif était d’encadrer<br />

les activités de la société GEB (devenue A-NOVO puis ANOV) dans<br />

le processus de développement de nouveaux programmes avions, de suivi<br />

en compagnie pour les programmes existants ainsi que sur des sujets de<br />

recherche pour améliorer les techniques de tests sur un avion. Après les essais<br />

CEM de certification de l’A380, il commute en 2006 du côté du bureau<br />

d’étude CEM afin de travailler sur la certification de l’avion militaire A400M.<br />

Parallèlement à cela, Stéphane Laik est responsable des activités Ingénierie<br />

Aéronautiques au sein de Gérac.<br />

Les deux laboratoires d’essais de Gérac disposent de vingt cages de Faraday et d’un site d’espace libre.<br />

D.R. GERAC<br />

et l’ED84 pour la foudre. L’objectif final<br />

étant de certifier l’avion, il est nécessaire<br />

de s’assurer que les systèmes sont protégés<br />

de toutes ces menaces. D’un point<br />

de vue pratique, lorsqu’un avion est exposé<br />

aux menaces externes, des tensions<br />

et courants couplés par la structure<br />

et les câblages se développent sur<br />

les composants électroniques réalisant<br />

les fonctions avions. Il est donc nécessaire<br />

de construire une marge entre les<br />

niveaux de perturbations électriques<br />

induits au niveau des composants et le<br />

niveau de tenue de ces mêmes composants.<br />

Cependant, pour des raisons de<br />

développement, il est plus intéressant<br />

de construire la marge par rapport à un<br />

niveau d’intégration supérieur. Le choix<br />

du niveau d’intégration se porte assez<br />

naturellement sur l’équipement. Ainsi,<br />

le niveau de perturbations à l’entrée des<br />

équipements résulte de l’atténuation<br />

des menaces externes apportée par la<br />

structure et par l’installation. En termes<br />

de responsabilités, l’avionneur garantit<br />

alors un niveau maximal de perturbations<br />

présent sur les câblages et l’équipementier<br />

garantit que son produit tient<br />

ce niveau maximal.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 30


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Comment obtient-on cette marge ?<br />

La démonstration de cette marge s’articule<br />

autour de deux types de tests. Le<br />

premier au niveau équipement qui est<br />

basé sur des essais standardisés décrits<br />

dans le document DO160 ou bien dans<br />

des spécifications propres à chaque<br />

avionneur. Le second s’appuie sur la<br />

mesure de fonction de transfert qui est<br />

le ratio entre le niveau d’induction sur les<br />

câbles et le niveau de menace externe.<br />

L’objectif étant de constater une marge<br />

positive pour garantir l’intégrité des fonctions<br />

avions.<br />

Pour sécuriser l’intégrité des fonctions<br />

avions, des essais de consolidation<br />

sont réalisés au niveau systèmes pour<br />

les fonctions dites critiques. Ce sont les<br />

fonctions dont la défaillance peut mettre<br />

en péril l’avion et ses occupants. Il s’agit<br />

en particulier des fonctions de commande<br />

de vols ou encore les fonctions<br />

de gestion du moteur. Ces essais sont<br />

réalisés sur des bancs d’intégrations<br />

complexes. Ils permettent de placer les<br />

Appareil de mesure en cours d’essai.<br />

D.R. GERAC<br />

Le Gérac, en bref...<br />

Le Groupe d’étude et de recherche appliquée à la compatibilité électromagnétique<br />

(Gérac), est une filiale du groupe Thales qui réalise des études et des essais dans<br />

le domaine de la CEM et le durcissement contre les environnements électromagnétiques<br />

sévères (champs forts, foudre, décharges électrostatiques, impulsion électromagnétique<br />

nucléaire, …). Gérac effectue également des tâches de maintenance<br />

pour les générateurs et moyens de mesures associés à ces activités. Enfin, l’établissement,<br />

dans son centre de Bordeaux, réalise le développement et l’intégration<br />

de matériels électroniques comme par exemple des amplificateurs de puissance et<br />

des générateurs impulsionnels pour le groupe Thales et des clients externes. Plus<br />

près de la préoccupation aéronautique de Gérac, seize personnes (20% environ de<br />

l’effectif) travaillent à temps plein pour la certification de l’A400M et de l’A350 sur le<br />

volet CEM.Parallèlement à cela, Stéphane Laik est responsable des activités Ingénierie<br />

Aéronautiques au sein de Gérac.<br />

équipements individuels dans un environnement<br />

fonctionnel beaucoup plus<br />

représentatif que l’essai équipement.<br />

Comment ont évolué les essais ?<br />

Les besoins d’évolution d’essais ne sont<br />

pas les mêmes pour les équipements,<br />

les systèmes et l’avion. Au niveau des<br />

équipements, beaucoup d’évolutions ont<br />

eu lieu au cours des différentes versions<br />

de la DO160 par exemple pour prendre<br />

en compte les alimentations d’équipements<br />

en fréquence variable (section 18<br />

et 19) ou encore l’utilisation de chambre<br />

réverbérante pour les mesures d’émissions<br />

rayonnées (section 21). Au niveau<br />

du système et au niveau de l’avion en<br />

revanche, les évolutions sont beaucoup<br />

plus lentes. Elles sont directement<br />

liées à la certification de nouveaux programmes<br />

avions, lesquelles sont beaucoup<br />

moins fréquentes que le lancement<br />

ou la modification de nouveaux équipements.<br />

Quoi qu’il en soit, une constante demeure<br />

: il faut réduire le cycle de développement<br />

des avions. Pour ce faire,<br />

Gérac travaille actuellement sur un projet<br />

de virtualisation de tests avec Thales.<br />

L’objectif étant d’utiliser des outils de<br />

modélisation numérique pour simuler<br />

l’effet des menaces électromagnétiques<br />

au niveau équipement. Cela permettra<br />

de diminuer le nombre d’essais d’investigations<br />

et de limiter dans le meilleur<br />

des cas le passage en laboratoire à une<br />

seule session de qualification.<br />

Qu’en est-il des modèles numériques<br />

?<br />

Aujourd’hui, ces modèles existent mais<br />

le gros du travail consiste à rendre ce<br />

principe industriel. Néanmoins, il n’y aurait<br />

pas de réelle plus-value à appliquer<br />

ce principe au niveau systèmes. D’une<br />

part, seuls les essais champs forts et<br />

effets induits de la foudre sont considérés.<br />

D’autre part, lorsqu’on arrive à cette<br />

étape, ce n’est que pour consolider les<br />

comportements fonctionnels qui auront<br />

été vu au niveau équipement de sorte<br />

que même si les essais sont longs, on ne<br />

les pratique qu’une fois par programme.<br />

Enfin, concernant la détermination des<br />

fonctions de transfert sur avion, les améliorations<br />

portent beaucoup sur la durée<br />

d’immobilisation de l’avion. En effet,<br />

cette campagne de mesures immobilise<br />

un avion de développement un mois<br />

environ qui est aussi utilisé pour valider<br />

d’autres aspects de la certification du<br />

programme et tout gain de temps permet<br />

d’obtenir plus rapidement la certification.<br />

Lors de cette campagne d’essais réalisée<br />

au sol, il est nécessaire d’injecter<br />

sur la structure de l’avion une menace<br />

électromagnétique qui doit se répartir<br />

autant que possible comme elle se répartit<br />

en vol. Si cette répartition est très<br />

dissimilaire, cela nécessite d’appliquer<br />

des corrections qui réduisent mécaniquement<br />

les marges avec le risque de<br />

constater des niveaux induits sur câbles<br />

supérieurs aux niveaux de qualification<br />

des équipements. Des outils de modélisation<br />

numériques sont alors utilisés<br />

pour optimiser le setup au sol afin d’une<br />

part de minimiser le nombre de configuration<br />

d’essais et d’autre part réduire au<br />

maximum les dissimilarités de propagation<br />

des menaces. La méthode qui reproduit<br />

le mieux la répartition des menaces<br />

utilise le principe du retour coaxial. Cette<br />

méthode présente le gros inconvénient<br />

d’immobiliser l’avion afin d’installer la<br />

structure de retour de courant autour<br />

du fuselage et de la voilure. À l’opposé,<br />

l’utilisation d’un plan de masse réduit au<br />

maximum le délai d’installation du setup<br />

mais introduit de la dissimilarité de<br />

couplage.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 31


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Avis d’expert<br />

Modélisation de câbles blindés incluant une<br />

queue de cochon interne<br />

Le but de cette étude est de prédire la<br />

performance complète d’un toron comprenant<br />

une tresse externe, une tresse<br />

interne et sa connectique. Pour cela<br />

nous modélisons et calculons l’impédance<br />

de transfert de la liaison complète.<br />

La finalité est d’évaluer les niveaux induits<br />

sur les charges situées en extrémités<br />

de toron pour des formes d’ondes<br />

d’environnement correspondant à une<br />

agression foudre. L’étude ne prend pas<br />

en compte les effets de propagation. En<br />

effet, on considère la longueur d’onde<br />

de l’injection étudiée grande devant les<br />

longueurs des câbles et du banc de mesure,<br />

et donc l’absence d’influence des<br />

phénomènes de propagation.<br />

Pour les industriels, la prédiction des niveaux<br />

induits par la foudre sur l’électronique<br />

en extrémité de câblage est une<br />

donnée fondamentale lors de la caractérisation<br />

en immunité de leurs systèmes.<br />

La modélisation de torons de câblage est<br />

un outil d’aide nécessaire à la conception,<br />

dans l’optique d’une optimisation<br />

de coût et de performance du système.<br />

C’est dans ce contexte que l’on souhaite<br />

améliorer la précision des modèles de<br />

câbles blindés en y intégrant toutes la<br />

diversité des composantes. Pour cela<br />

on suppose :<br />

• la connexion des tresses internes est<br />

réalisée par une queue de cochon,<br />

• le connecteur ne présente pas d’ouvertures,<br />

• la reprise de blindage de ce dernier ne<br />

présente pas non plus d’ouverture à la<br />

tresse externe.<br />

• Le connecteur étant de type à reprise<br />

de blindage sur 360°, il doit effectivement<br />

assurer une étanchéité électromagnétique<br />

de bonne qualité.<br />

• Les facteurs constituant la liaison complète,<br />

présentés figure 1, que l’on retrouve<br />

lors de modélisation de ce type<br />

de câblage sont :<br />

• l’impédance de transfert entre la tresse<br />

interne et externe,<br />

• l’impédance de transfert entre la tresse<br />

interne et l’âme,<br />

• l’impédance de transfert entre la tresse<br />

externe et l’âme sur la longueur de la<br />

queue de cochon,<br />

• l’impédance de transfert de la connectique,<br />

• l’impédance de la tresse interne,<br />

• l’impédance de la tresse externe,<br />

• l’impédance de la queue de cochon.<br />

C’est en déterminant l’ensemble de<br />

ces éléments (figure 1) que l’on pourra<br />

modéliser le plus précisément possible<br />

la liaison complète et ainsi calculer les<br />

contraintes ramenées en extrémité de<br />

câblage pour une perturbation de type<br />

foudre ou autre.<br />

Les couplages sont représentés par des<br />

flèches rouges et indiquent les interactions<br />

entre chaque élément de la liaison.<br />

Afin de valider le modèle de la liaison<br />

complète, nous devons identifier et calculer<br />

les équations de ces couplages<br />

ainsi que les impédances des éléments<br />

cités précédemment. Pour réaliser la<br />

modélisation, nous utilisons la méthode<br />

de Kron : méthode d’analyse topologique<br />

et de calculs tensoriels appliqués<br />

aux réseaux. Nous vérifions ces calculs<br />

par une comparaison avec une mesure<br />

pratique de l’impédance de transfert<br />

d’une liaison complète d’un câblage<br />

fonctionnel. Une analyse de ces résultats<br />

est nécessaire pour conclure sur la<br />

pertinence du modèle.<br />

Modélisation par la méthode de<br />

Kron, étude d’un exemple<br />

Cette méthode d’analyse tensorielle de<br />

réseau a pour but de représenter les<br />

courants de branche d’un graphe similaire<br />

ici à une représentation des circuits<br />

sous SPICE dans un autre espace<br />

appelé espace des mailles. Elle définit<br />

une matrice de connectivité C entre<br />

les branches et l’espace des mailles.<br />

L’objectif est donc, via cette matrice<br />

de connectivité, de définir une matrice<br />

source E (la perturbation) et une matrice<br />

d’impédance Z dans l’espace des<br />

mailles. Le résultat de l’équation J = E<br />

/ Z toujours dans ce même espace des<br />

mailles donne la matrice des courants<br />

sur le blindage.<br />

On étudie, à titre d’exemple, une injection<br />

foudre sur un câble blindé et l’on<br />

souhaite calculer les tensions en extrémité<br />

de ce câble. La stratégie est de<br />

calculer tous les courants de toutes les<br />

branches, et donc tous ces courants de<br />

mailles sur tout le blindage du câblage<br />

pour en déduire via les impédances de<br />

transferts de chaque élément composant<br />

la liaison, la contrainte ramenée en<br />

extrémité de câblage. On parlera de domaine<br />

interne définissant le fil ou l’âme<br />

dans le blindage et de domaine externe<br />

correspondant au blindage lui-même.<br />

La modélisation de l’exercice se décompose<br />

en trois cellules :<br />

• la cellule d’injection où l’on modélise le<br />

type d’injection,<br />

• le domaine externe,<br />

• le domaine interne.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 32


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Nous devons définir précisément, pour<br />

chaque cellule, les éléments qui la composent.<br />

La difficulté va être de caractériser<br />

les éléments linéiques du blindage et<br />

les charges du domaine interne simulant<br />

le réseau fictif en extrémité de câblage.<br />

La relation entre les différentes cellules<br />

est donnée par les termes de couplages<br />

Lm et Zt. Lm définit le couplage de la<br />

perturbation foudre avec le blindage<br />

considéré. Le couplage Zt entre le domaine<br />

externe et le domaine interne<br />

caractérise l’impédance de transfert de<br />

la liaison. Le but de la méthode de Kron<br />

est donc de représenter les courants de<br />

branches i1, i2, i3, i4, i5 et i6 (flèches<br />

noires sur la figure 2) dans l’espace des<br />

mailles I, II et III, réseau vert sur la figure<br />

2. Ainsi, les courants i1 et i2 vont correspondre<br />

à la maille I, les courants i3 et i4<br />

à la maille II et les courants i5 et i6 à la<br />

maille III.<br />

Le vecteur source E est connu et définit<br />

la perturbation. Les facteurs composants<br />

la liaison complète présentés<br />

figure 1 sont les éléments constituant de<br />

la matrice d’impédance Z. La méthode<br />

de Kron se résume à la résolution de<br />

l’équation J = E / Z ou J est la matrice<br />

résultante des courants dans l’espace<br />

des mailles. Nous utilisons à nouveau<br />

la matrice de connectivité pour déduire<br />

de la matrice J tous les courants de<br />

branches. Par la suite, on multiplie ces<br />

courants de branches dans le domaine<br />

interne i5 et i6 par les impédances de<br />

charge : Rcharge connues pour déduire<br />

la contrainte ramenée sur l’âme en extrémité<br />

de câblage, c’est-à-dire la tension<br />

aux bornes de la charge.<br />

Calculs et résultats<br />

L’objectif et la principale difficulté sont la<br />

composition de la matrice d’impédance<br />

Z et plus particulièrement des termes<br />

de couplages. Il existe trois couplages<br />

comme présenté figure 3. Le premier<br />

couplage se crée entre la tresse externe<br />

et la tresse interne, noté Zt1. Un second<br />

existe entre la tresse interne et le fil<br />

qu’elle entoure, noté Zt2. Et du fait de<br />

la présence d’une queue de cochon, un<br />

couplage existe entre ce même fil et la<br />

Abstract : The study consists to predict the shielding performance of<br />

a bundle. This bundle is composed of one internal shielded link with<br />

pig tails, one external braid and two connectors. The modelisation of<br />

the bundle is performed with the Kron’s method. The computation is<br />

checked by one measure of the transfer impédance of the bundle in<br />

three axis structure.<br />

tresse externe, noté Zt3.<br />

La figure 3 comporte donc trois réseaux.<br />

Le couplage de la perturbation s’effectue<br />

sur la tresse externe. Le premier<br />

réseau correspond au blindage externe<br />

et est représenté par ses impédances<br />

linéiques et donc par la source de perturbation<br />

extérieure à la liaison V1. Les<br />

seconds et troisièmes réseaux correspondent<br />

respectivement à la tresse<br />

interne du blindage et à l’âme ou le fil<br />

entouré du blindage. Ils sont représentés<br />

par leurs impédances linéiques respectives.<br />

Les impédances linéiques d’un<br />

conducteur se caractérisent par une<br />

résistance et une inductance. Ces deux<br />

paramètres sont fonction de la configuration<br />

du conducteur (longueur, géométrie<br />

de la ligne de transmission, propriété<br />

des matériaux utilisés, etc.).<br />

Ce système couplé peut être mis en<br />

équation par la méthode de l’analyse<br />

tensorielle des réseaux. Le problème<br />

est entièrement déterminé par un tenseur<br />

appelé métrique dont les éléments<br />

constituants correspondent aux impédances<br />

et impédances de transfert des<br />

facteurs présentés figure 1. On peut<br />

résumer l’impédance de transfert d’une<br />

tresse comme le résultat de la contribution<br />

de trois phénomènes physiques<br />

: la diffusion, la diffraction et l’induction.<br />

Ces phénomènes suivent des lois que<br />

l’on peut mettre en équation. On obtient<br />

ainsi en considérant l’angle de tressage<br />

proche de 45°:<br />

L’impédance de transfert de la tresse externe,<br />

noté Ztbef :<br />

Le résultat de la somme algébrique des<br />

équations d’impédance de transfert<br />

propre à chaque phénomène est l’impédance<br />

de transfert totale de la tresse<br />

externe. On a σ la conductivité du blindage,<br />

Ψ l’angle de tressage (voisin de<br />

45°), δ la profondeur de pénétration, C le<br />

nombre de fuseaux comprenant le blindage,<br />

N le nombre de conducteurs par<br />

fuseau et d le diamètre d’un conducteur<br />

élémentaire. De plus, on a v le nombre<br />

d’ouvertures par unité de longueur, αm<br />

la polarisabilité magnétique de l’ouverture.<br />

La polarisabilité est un coefficient<br />

mathématique qui fait intervenir<br />

la diffraction du champ magnétique par<br />

l’ouverture. αm dépend donc des dimensions<br />

des ouvertures de la tresse.<br />

L’impédance de transfert de la tresse interne,<br />

noté Ztf :<br />

Ici, le blindage de la tresse interne est<br />

considéré homogène. La relation donnée<br />

est donc l’expression générale<br />

d’une impédance de transfert d’un câble<br />

coaxial à blindage homogène où ep est<br />

l’épaisseur du blindage.<br />

L’impédance de la queue de cochon,<br />

noté Zqdc :<br />

Avec Lqdc la longueur de la queue de<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 33


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

cochon, qdc l’abscisse de référence et<br />

a l’abscisse de l’âme. Le rapport de ces<br />

deux derniers paramètres traduisant la<br />

distance entre l’âme et la queue de cochon.<br />

En intégrant les paramètres suivant<br />

les couplages on obtient :<br />

On impose les valeurs de charge pour<br />

chaque extrémité de la liaison et ainsi<br />

nous avons tous les éléments constituant<br />

le tenseur. Nous pouvons résoudre, par<br />

la méthode de Kron, les équations et<br />

ainsi modéliser la liaison complète en<br />

intégrant les différents couplages.<br />

Validation – <strong>Essais</strong> en pratique<br />

Le calcul est effectué avec Scilab, nous<br />

générons dans ce programme le signal<br />

perturbateur (une injection foudre) et le<br />

couplons sur le câble blindé ou la liaison<br />

étudiée. Ce script calcule les courants<br />

sur le blindage ainsi que la tension aux<br />

bornes de la charge, (on impose 50Ω)<br />

dans le domaine interne.<br />

La comparaison s’effectue sur l’impédance<br />

de transfert des éléments :<br />

• La courbe noire représente la mesure<br />

avec une seule tresse en interne et une<br />

queue de cochon,<br />

• La courbe bleue représente la mesure<br />

de la tresse externe seule,<br />

• La courbe rouge représente la mesure<br />

de l’ensemble, c’est-à-dire de la liaison<br />

complète incluant la tresse interne, la<br />

tresse externe et la queue de cochon,<br />

• Les points marqués d’une croix dans<br />

un cercle représentent la modélisation<br />

ou le calcul de la tresse interne seule<br />

avec la queue de cochon,<br />

• Les points représentant des triangles<br />

correspondent au calcul de l’ensemble<br />

de la liaison complète.<br />

On note la ressemblance entre la modélisation<br />

et la mesure pratique. Les écarts<br />

présentés sont faibles et inférieurs à 6<br />

dB dans toute la bande de fréquence.<br />

Cependant, on remarque un creux lors<br />

de la mesure sur l’ensemble de la liaison<br />

dû aux effets de phase très complexes à<br />

modéliser et donc non considérés dans<br />

la simulation.<br />

Pour pallier les incertitudes d’une telle<br />

liaison et dans un souci de prédiction<br />

CEM, on se dote d’une marge ajoutée<br />

aux résultats de simulation. On parlera<br />

ainsi d’enveloppe avec des valeurs minimums<br />

et maximums d’impédances de<br />

transfert. La valeur de la marge et donc<br />

la taille de l’enveloppe dépendent de la<br />

connaissance des différents éléments<br />

constituant la liaison complète. C’est<br />

pourquoi plus les données d’entrées<br />

sont précises et connues, plus la simulation<br />

est juste et plus le surcoût engendré<br />

par la marge est minime. L’intérêt de la<br />

connaissance des différents éléments<br />

constituant la liaison est double, elle<br />

a un rôle technique mais aussi économique.<br />

La mesure, très proche de la simulation,<br />

s’inscrit dans une enveloppe de<br />

valeurs attendues. Une connaissance<br />

précise sur les éléments constituant la<br />

liaison accroît la précision de la simulation<br />

et permet de s’affranchir d’une<br />

marge trop importante. Ces résultats<br />

valident les modèles de couplages obtenus<br />

et permettent de considérer les<br />

calculs comme pertinents, sous l’hypothèse<br />

d’une propagation négligée sur les<br />

câbles. Cette hypothèse est cohérente<br />

car les formes d’ondes foudre se limitent<br />

à une fréquence haute de 50 MHz.<br />

Rémi Casagrande – Gerac<br />

et Cyril Lair – Snecma<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 34


Investissements<br />

De nouveaux moyens<br />

d’essais d’immunité<br />

aux perturbations<br />

électromagnétiques<br />

pour Alciom<br />

La Structure de recherche sous contrat (SRC)<br />

parisienne Alciom spécialisée dans les applications<br />

innovantes de l’électronique, vient d’élargir<br />

son offre en s’équipant de moyens d’essais<br />

d’immunité aux perturbations électromagnétiques.<br />

La SRC Alciom, spécialisée<br />

dans les applications<br />

innovantes de l’électronique<br />

et experte en signaux<br />

mixtes, dispose désormais<br />

de moyens d’essai en interne<br />

pour la vérification de<br />

bon fonctionnement de dispositifs électroniques en présence<br />

de champs électromagnétiques de forte puissance,<br />

jusqu’à 100V/m.<br />

Ces équipements complètent les moyens de mesure du<br />

laboratoire d’Alciom pour réaliser des essais de pré-qualification<br />

de tout type de produit vis-à-vis des exigences<br />

du marquage CE, en termes de compatibilité électromagnétique<br />

comme de respect des normes radio-fréquence.<br />

De nouveaux équipements CEM significatifs<br />

Ces équipements concernent un analyseur de spectre hyperfréquence<br />

hautes performances (jusqu’à 21GHz), un<br />

analyseur de transmettteur radio-fréquence, un analyseur<br />

dédié CEM, un générateur de décharges électrostatiques<br />

ainqi qu’un générateur de transitoires rapides et un générateur<br />

de micro-coupures.<br />

« Rares sont les bureaux d’études amont qui disposent<br />

de ce type d’équipement. Nous offrons désormais davantage<br />

de flexibilité à nos clients avec un niveau de maturité<br />

plus élevé pour les petites entreprises, et surtout permettons<br />

de réaliser des essais de pré-qualification au plus tôt,<br />

dès la phase de conception des prototypes. Ceci réduit<br />

notablement le risque de surprise lors des essais formels<br />

de certification CE ultérieurs », explique Robert Lacoste,<br />

fondateur et dirigeant de la SRC Alciom.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 35


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Événement - Nafems<br />

Les difficultés de modélisation<br />

des assemblages à l’honneur<br />

Le 30 mai prochain se déroulera au Novotel de Noisy-le-Grand (Val-de-Marne) un important séminaire<br />

organisé par le Nafems (Association for the Engineering Modelling, Analysis and Simulation Community).<br />

Ce nouvel événement portera sur la modélisation et la simulation des assemblages. Il aura pour<br />

but de présenter un état de l’art dans le domaine et de mettre en avant les solutions développées à ce<br />

jour à travers des retours d’expérience industriels.<br />

Une centaine de personnes. C’est le<br />

nombre de participants attendus pour<br />

ce nouvel événement organisé par<br />

l’association Nafems France ; « un<br />

nombre idéal qui permet d’inscrire ce<br />

rendez-vous parmi les rendez-vous<br />

importants dans le domaine du calcul<br />

et de la simulation, tout en donnant la<br />

possibilité d’entretenir des échanges<br />

très fructueux, notamment durant le<br />

déjeuner, lequel se présente volontairement<br />

sous la forme d’un buffet »,<br />

souligne François Costes, président<br />

du Nafems. Ce séminaire abritera naturellement<br />

un cycle de conférences<br />

(représentant une douzaine de présentations<br />

techniques) chargées<br />

d’éclairer les participants sur le sujet<br />

de la modélisation et la simulation des<br />

assemblages. Celles-ci ont également<br />

pour objectif de donner, à travers des<br />

exemples industriels concrets, un<br />

aperçu des problèmes traités et des<br />

solutions numériques disponibles sur<br />

le marché.<br />

Ce séminaire sera l’occasion de mettre<br />

en avant les meilleures avancées dans<br />

ce domaine de la simulation, celles<br />

dont l’application industrielle, la maturité<br />

et l’impact devraient rapidement<br />

et efficacement répondre aux besoins<br />

et attentes des ingénieurs d’études<br />

et des entreprises. Parallèlement<br />

au cycle de conférences, un espace<br />

d’exposition abritant une dizaine d’entreprises<br />

et d’acteurs du marché permettra<br />

aux visiteurs de rencontrer les<br />

« offreurs de technologies ». Concernant<br />

le public attendu, « il s’agit avant<br />

tout de personnes très concernées par<br />

le sujet et animées d’une forte motivation,<br />

ce qui rend ces échanges particulièrement<br />

riches ». Près de la totalité<br />

d’entre elles sont issues du monde<br />

industriel, en particulier des bureaux<br />

d’études. Toutes exercent des activités<br />

de simulation afin de valider des<br />

modèles numériques et définir des<br />

plans d’expérience physique.<br />

Une prise en compte des liaisons vitale<br />

pour la structure des produits<br />

Les aspects rencontrés en assemblage<br />

constituent un défi pour de<br />

nombreux ingénieurs et pour les industries,<br />

mais aussi pour les codes<br />

de calcul, leurs utilisateurs et les fournisseurs<br />

de solutions de simulation<br />

numérique. Les assemblages, qu’ils<br />

soient boulonnés, soudés, collés, rivetés,<br />

sertis ou clipsés sont omniprésents<br />

dans tous les produits. Ainsi, les<br />

liaisons doivent non seulement contribuer<br />

à l’intégrité des structures mais<br />

également résister aux sollicitations<br />

mises en œuvre lors des procédés de<br />

fabrication, d’assemblage ou de test.<br />

Leur prise en compte est dès lors vitale<br />

dans toutes les phases de développement,<br />

de vérification, de validation<br />

et d’optimisation des structures,<br />

leur qualité contrôlant bien souvent la<br />

robustesses des produits.<br />

Or les difficultés vont bon train. Elles<br />

concernent notamment la nature des<br />

liaisons, les procédés de mise en<br />

œuvre, les contacts et les frottements,<br />

le thermique, les phénomènes de<br />

non-linéarité, la fatigue sans oublier la<br />

rupture et le respect des contraintes<br />

règlementaires. À titre d’exemple,<br />

Didier Turlier, président du prochain<br />

séminaire et responsable du service<br />

calculs chez Lohr Industrie, rencontre<br />

des problématiques similaires dans<br />

le domaine du ferroviaire. « Ce secteur<br />

utilise de nombreuses structures<br />

mécano-soudées et a la particularité<br />

d’être soumis à des exploitations<br />

particulièrement longues, de l’ordre<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 36


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

de trente ans en moyenne. Autre défi<br />

pour nous : le transport de véhicules<br />

encombrants et à forte charge. La<br />

tenue en fatigue et dans le temps figure<br />

donc parmi les principales problématiques<br />

de nos métiers ». C’est<br />

pourquoi au sein de Lohr Industrie, on<br />

a mis au point une méthodologie des<br />

matrices afin d’appréhender la tenue<br />

en fatigue des assemblages soudés et<br />

d’optimiser ainsi le process. « Il s’agit<br />

d’une approche qui prend en compte<br />

différents aspects comme le coût et le<br />

délais nécessaires sur une structure<br />

complète, précise Didier Turlier; Cela<br />

permet d’obtenir une analyse détaillée<br />

de chaque cordon de liaison des<br />

pièces de structure. Auparavant, on<br />

supposait que chaque liaison était parfaite.<br />

Ce n’est plus le cas aujourd’hui.<br />

Une phase de modélisation détaillée<br />

et la préparation des modèles à partir<br />

de la CAO sont devenues des étapes<br />

incontournables ».<br />

Évoquer tous les moyens d’assemblage<br />

Ainsi, dès que l’on parle de fatigue, le<br />

détail compte. Il faut donc connaître<br />

parfaitement le cordon et externaliser<br />

les flux de fatigue. L’objectif est aussi<br />

d’idéaliser le cordon, c’est-à-dire obtenir<br />

un modèle simplifié. De ce fait, a<br />

été développée une approche dans<br />

le but de simplifier les assemblages<br />

boulonnés afin d’isoler les zones à<br />

risques.<br />

Mais il n’y a pas que les éléments soudés.<br />

Sont également concernés les<br />

assemblages collés, riftés, clipsés et<br />

frettés. Ces aspects seront naturellement<br />

largement traités au cours de<br />

ce séminaire tout comme un thème<br />

de plus en plus en vogue : celui de<br />

l’approche au niveau de la conception<br />

robuste. Les échanges mettront<br />

ainsi en lumière les évolutions en<br />

matière de variabilité des paramètres<br />

pour réaliser des plans d’expérience<br />

et connaître parfaitement les performances<br />

des systèmes, allant du<br />

couple au coefficient de frottement<br />

etc., dans le but de valider les assemblages.<br />

Incontournable, le « virtual<br />

testing » fera également l’objet d’une<br />

attention toute particulière.<br />

Compte tenu du caractère international<br />

des secteurs abordés, certains articles<br />

sont écrits et publiés en anglais.<br />

New fea shell element model for seam weld static<br />

and fatigue structural assessment<br />

The innovative approach consists of a new weld seam representation using<br />

an inclined shell element for the weld joint structural analysis. The shell<br />

seam mesh is connected to the sheet solids using FEA glue connectors<br />

which do not provide any additional rigidity in the assembly. This special<br />

weld element enables to assess the weld throat strength for static load or<br />

fatigue load. For static, equivalent stress according to Eurocode 3, or other<br />

standard, may be displayed at each weld element along the seam length.<br />

For fatigue, the structural stress approach uses linearized stress distribution<br />

over the throat thickness, which is well suited to the shell element use. This<br />

method has been verified first by calculating the resulting loads throughout<br />

the throat thickness, then by comparing the stiffness of the assembly obtained<br />

from either a fine solid fem model or a coarse shell model.<br />

The approach is validated. It correlates test results when the fatigue crack<br />

initiation direction is in the weld leg section. Extensive testing is performed<br />

in collaboration with Institut de Soudure. Samples are based on asymmetric<br />

fillet weld T assemblies with several plates and weld throat thickness,<br />

different penetration depths and with two types of loading which lead to the<br />

bending of the weld. Root cracks occur either though the throat, but not in<br />

the weld leg section, or through the base plate thickness. In those cases,<br />

the established structural stress criterion is not appropriate and two improvements<br />

are proposed. First, when weld leg sizes are unbalanced or when<br />

shear stress in the leg section is high, the structural stress is evaluated<br />

by scanning all the throat sections in order to reach the maximum normal<br />

stress value. Secondly, when both the weld and the flange plate are subject<br />

to bending, the root crack may propagate through the flange plate. The<br />

stress distribution is biaxial and the two normal stresses are combined. The<br />

resultant stress gives conservative result. LOHR uses NX from SIEMENS<br />

PLM Software as CAD and CAE pre/post solutions. Automation toolboxes<br />

have been developed that help the model preparation process based on a<br />

CAD solid representation of the weld.<br />

The programs create the weld toe contour and the weld element to sheet<br />

metal element connections. The automation is a necessity in order to avoid<br />

the tedious manual meshing process. The CAD associative feature helps<br />

for iterative analyses because the FEA model is updated when the design<br />

is changed. The industrial application of the method is demonstrated by a<br />

complete car carrier trailer structural analysis. FEA post processing tools<br />

have been developed to allow a global structure display with seam weld<br />

specific results.<br />

Didier Turlier, Patrice Klein,<br />

Laurent De Noni, DidierLawrjaniec<br />

>> Retrouver la totalité de l’article sur le site www.mesures-et-tests.com<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 37


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

L’interview<br />

Stéphane Torrez, président du groupe Sopemea<br />

Sopemea maintient le cap vers des campagnes d’essais de plus en plus intenses auprès des industriels<br />

qui, aujourd’hui, ne sont plus en mesure d’assurer de telles opérations à la fois longues, coûteuses et<br />

exigeant des savoir-faire pointus. C’est tout particulièrement le cas dans le domaine du sismique où les<br />

laboratoires du groupe vantent une compétence à la fois riche, unique et indépendante.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Pouvez-vous vous présenter en<br />

quelques mots ? Quel est votre parcours<br />

et votre rôle au sein de Sopemea<br />

?<br />

Stéphane Torrez<br />

J’ai toujours travaillé dans le secteur<br />

industriel, plus particulièrement dans<br />

l’ingénierie, la conception et la réalisation<br />

d’équipements lourds. Aujourd’hui<br />

en tant que président du groupe Sopemea,<br />

filiale du groupe Apave, je<br />

dirige trois laboratoires d’essais en<br />

environnement : Sopemea en région<br />

parisienne, Sopaval en région valenciennoise<br />

et Sopavib en région lyonnaise.<br />

Ces centres d’essais proposent<br />

une gamme de services d’essais pour<br />

tester tout type de matériels et d’équipements<br />

dans sept domaines : essais<br />

de structure en régime statique et dynamique,<br />

vibratoire, climatique, électrique,<br />

hydraulique et la comptabilité<br />

électromagnétique sans oublier une<br />

activité de mesure sur sites.<br />

Quelles sont les activités des différents<br />

laboratoires ?<br />

Trois métiers caractérisent nos laboratoires<br />

: l’ingénierie d’essais, la réalisation<br />

des essais (84% de l’activité) et la<br />

maintenance des moyens d’essais. Le<br />

domaine des essais est notre métier<br />

principal. Pour garantir à nos clients<br />

directs et indirects des campagnes<br />

d’essais efficaces, nous devons également<br />

rester indépendants afin d’agir<br />

en toute neutralité. Notre savoir-faire<br />

dans le domaine des essais s’appuie<br />

sur notre parc étendu de moyens d’essais,<br />

d’importants moyens de calcul,<br />

de pilotage et d’acquisition de mesure<br />

mais aussi la disponibilité et la compétence<br />

de nos ingénieurs et techniciens.<br />

Aujourd’hui, nous sommes<br />

capables de réaliser des essais standards<br />

et également des essais fonctionnels.<br />

Ces derniers ont d’ailleurs<br />

pris une part croissante dans notre<br />

spectre d’activités à la demande de<br />

nos clients.<br />

Quelle différence faites-vous entre<br />

essais standards et essais fonctionnels<br />

?<br />

«<br />

Pour garantir à nos clients des campagnes<br />

d’essais les plus efficientes possibles,<br />

nous devons rester indépendants et agir<br />

en toute neutralité<br />

Pour les essais standards, il s’agit<br />

bien souvent de vérifier la continuité<br />

électrique, l’intégrité des composants<br />

électroniques, la tenue mécanique<br />

aux sollicitations mécaniques, climatiques<br />

et électroniques normatives.<br />

Pour les essais fonctionnels, il s’agit<br />

de procéder à des vérifications durant<br />

ou après les essais « standards » afin<br />

de vérifier le bon fonctionnement de<br />

tout ou partie de l’équipement dans le<br />

temps. Il s’agit ici de campagnes qui<br />

»<br />

peuvent s’avérer très longues pour<br />

des équipements complexes.<br />

En quoi consistent ces essais dans<br />

le domaine sismique ? À quelles<br />

problématiques répondent-ils le<br />

plus souvent ?<br />

Les essais sismiques sont majoritairement<br />

réalisés pour les applications nucléaires,<br />

par exemple, pour tester des<br />

groupes diesel de secours. Concrètement,<br />

il s’agit de reproduire un envi-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 38


Les essais aggravés :<br />

Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

ronnement de séisme avec un but bien<br />

précis : rien ne doit être endommagé<br />

durant la phase de secousses, la centrale<br />

doit être en sécurité. Elle doit<br />

également pouvoir être mise à l’arrêt<br />

pour entreprendre les vérifications et<br />

les opérations de maintenance nécessaires.<br />

Nous intervenons principalement<br />

sur des sous-systèmes, mais<br />

également sur des systèmes complets<br />

comme les systèmes de détection<br />

d’incendie ; c’est-à-dire que nous agissons<br />

sur tous les cas allant du capteur<br />

à l’installation complète.<br />

Vous n’intervenez que dans le secteur<br />

du nucléaire ?<br />

Nous intervenons dans le secteur nucléaire,<br />

et dans le secteur des nouvelles<br />

énergies. Dernièrement, nous<br />

avons reproduit les vibrations spécifiées<br />

pour un transformateur de dix<br />

tonnes utilisé dans le domaine éolien<br />

afin d’analyser le comportement de<br />

l’installation. Nous sommes également<br />

présents dans le domaine aéronautique<br />

et spatial, la défense, le<br />

ferroviaire, l’automobile, le médical….<br />

Comment ont évolué ces opérations<br />

d’essais ? À quelles exigences<br />

sont-elles soumises (coûts, délais,<br />

précision...) ?<br />

Les campagnes d’essais de nos clients<br />

sont soumises à des contraintes<br />

d’ordre normatif. Celles-ci sont régies<br />

par les demandes de plus en plus<br />

exigeantes de leurs clients finaux. Et<br />

pour répondre à ces exigences, ils<br />

nous sollicitent de plus en plus pour<br />

les conseiller et les aider à construire<br />

des programmes d’essais. Dans le domaine<br />

nucléaire par exemple, les réglementations<br />

sont régies par le Code<br />

RCC et le Code ASME, auxquels<br />

s’ajoutent des spécifications particulières,<br />

soit en provenance des autorités<br />

de sûreté nucléaire de chaque<br />

pays, soit directement d’entreprises<br />

comme EDF.<br />

Quelles évolutions avez-vous noté<br />

dans votre métier ces dernières années<br />

?<br />

Nos clients recourent de plus en plus<br />

à la sous-traitance pour spécifier et<br />

suivre les essais. Ainsi, nous constatons<br />

la disparition de la connaissance<br />

de notre métier chez nos clients. Nous<br />

avons donc dû nous adapter en intervenant<br />

davantage chez nos clients,<br />

bien plus en amont, dans le but de<br />

maîtriser toutes les informations relatives<br />

aux matériels et équipements à<br />

tester ainsi que leurs environnements<br />

d’utilisation.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

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Page 11<br />

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Page 48<br />

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N° 108 OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />

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Page 30<br />

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MÉTHODES DE MESURES<br />

Système d’instrumentation<br />

analytique<br />

Page 20<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 39


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Préface<br />

Répondre aux défis des essais sismiques<br />

Des événements très récents nous ont montrés combien un tremblement<br />

de terre pouvait affecter les bâtiments et les équipements basés près de<br />

l’épicentre, avec des conséquences dramatiques pour la population. Afin<br />

de minimiser ces risques, de nombreuses équipes dans le monde travaillent<br />

depuis des années sur les effets produits par les séismes et les<br />

moyens de réduire le risque sismique.<br />

Ce dossier est consacré à la partie consacrée aux essais et aux simulations<br />

des séismes sur les ouvrages (ponts, bâtiments) ainsi que sur les<br />

équipements, afin de vérifier leur tenue et leur fonctionnement après la<br />

secousse.<br />

Le secteur du nucléaire est celui qui utilise des normes très sévères pour<br />

la construction des bâtiments et la qualification des équipements :<br />

• L’article d’Ifsttar nous présente un moyen d’essai unique en France, permettant<br />

de simuler un tremblement de terre sur un modèle réduit. En effet,<br />

les fondations et les bâtiments ont une taille et une masse telles qu’il est<br />

impensable de les tester à l’échelle 1.<br />

• Le laboratoire d’études de mécanique sismique du CEA nous décrit les<br />

études de R&D et les moyens que les équipes utilisent pour estimer la<br />

vulnérabilité des constructions de génie civil sous chargement sismique.<br />

• Sopemea nous explique comment sont simulés les essais de séisme sur<br />

table vibrante pour qualifier les équipements de sureté par l’application de<br />

normes d’essais françaises ou internationales dans le secteur nucléaire.<br />

• L’Estech (laboratoire d’essai de l’ESA situé au Pays-Bas) nous expose<br />

un moyen d’essai Hydra (Table hydraulique triaxiale) réalisé pour des programmes<br />

spatiaux, mais capable aussi d’effectuer des essais sismiques.<br />

Ce dossier a ainsi pour ambition de montrer aux lecteurs les difficultés<br />

et les défis techniques à réaliser pour qu’un séisme, aussi imprévisible<br />

soit-il, soit le moins dommageable possible pour les infrastructures et les<br />

équipements.<br />

Bernard Colomiès<br />

Directeur Techniques et expertises<br />

Sopemea<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 40


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Moyen d’essai<br />

Simulation de tremblement de terre<br />

sur modèles réduits centrifugés<br />

Les catastrophes naturelles provoquent des dommages importants aux populations et aux infrastructures<br />

existantes. Bien que la France ne présente pas de risques sismiques majeurs (excepté<br />

dans les DOM-TOM), l’ingénierie française est néanmoins concernée et s’investit fortement<br />

dans le domaine du risque sismique. Ce domaine de recherche est l’une des priorités de l’IFST-<br />

TAR en particulier en ce qui concerne les problèmes d’interactions sol-structure où les essais<br />

dynamiques sont dorénavant opérationnels.<br />

Afin d’améliorer ses connaissances<br />

sur la tenue des structures géotechniques<br />

face à un tremblement<br />

de terre, le LCPC a complété ses<br />

équipements d’essais sur modèles<br />

réduits centrifugés (Garnier et al,<br />

1999) avec des dispositifs dédiés<br />

aux essais sismiques. Réaliser<br />

des essais sismiques dans une<br />

centrifugeuse donne, du fait de la<br />

macro-gravité (N.G), la bonne représentation<br />

du champ de contraintes<br />

dans le modèle réduit, ce qui n’est<br />

pas le cas pour les tables sismiques<br />

traditionnelles à 1-G (pesanteur de<br />

la terre). De plus la modélisation en<br />

centrifugeuse permet des études paramétriques,<br />

avec de grands déplacements<br />

pouvant aller jusqu’à la rupture<br />

de la structure géotechnique.<br />

Grâce aux crédits attribués dans<br />

le cadre du contrat quatriennal<br />

(2001-2004) entre le LCPC et les<br />

ministères de la recherche et de<br />

l’équipement, une consultation européenne<br />

a été lancée en octobre<br />

2003 pour la fourniture d’un simulateur<br />

de séismes embarqué en<br />

centrifugeuse. Le financement a été<br />

complété par une dotation de la Région<br />

des Pays de la Loire et par la<br />

Commission Européenne dans le<br />

cadre du programme QUAKER. Le<br />

marché a été attribué à la Société<br />

Actidyn Systèmes en janvier 2004 et<br />

le simulateur de séismes a été livré<br />

au LCPC en 2006.<br />

Rappel du principe d’essai sur modèle<br />

réduit centrifugé<br />

Le principe des expérimentations<br />

sur modèle réduit centrifugé (figure<br />

1), établi au 19ème siècle (Philips,<br />

1869), consiste à réaliser un modèle<br />

à l’échelle 1/N, puis à le soumettre<br />

à une accélération centrifuge N fois<br />

supérieure à la pesanteur terrestre.<br />

On reproduit ainsi les mêmes états<br />

de contraintes entre deux points<br />

homologues du modèle et de l’ouvrage<br />

en vraie grandeur ou prototype.<br />

L’expérimentation proprement<br />

dite ne commence donc que lorsque<br />

l’accélération centrifuge nécessaire<br />

au respect des lois d’échelle est atteinte.<br />

Figure 1. Principe des expérimentations<br />

sur modèle réduit centrifugé<br />

Le simulateur de séismes<br />

Les caractéristiques du simulateur<br />

de séismes ont été déduites des<br />

lois de similitude et des facteurs<br />

d’échelle qui doivent être respectés<br />

pour réaliser un essai de modélisation<br />

en centrifugeuse (Corté,<br />

Longueur, déplacement<br />

Accélération centrifuge<br />

et sismique<br />

Contrainte, pression<br />

Temps<br />

Fréquence<br />

Vitesse<br />

1989). Ce dispositif 1-D simule des<br />

séismes sur le modèle réduit embarqué<br />

où la fréquence et l’accélération<br />

sismiques sont multipliées par N,<br />

alors que le temps est divisé par N<br />

et que la vitesse est la même que<br />

pour le prototype en vraie grandeur.<br />

Le prototype (p) en vraie grandeur et<br />

le modèle à échelle réduite (m) sont<br />

liés par les lois de similitudes, déduites<br />

des équations d’équilibre. Les<br />

facteurs d’échelle principaux x*=xM/<br />

xP utilisés dans cette étude sont<br />

énumérés dans le tableau I dans lequel<br />

N est l’accélération centrifuge.<br />

Dispositifs existants<br />

L*=1/N<br />

g*=N<br />

σ*=1<br />

T*=1/N<br />

F*=N<br />

V*=1<br />

Tableau I. Lois de similitude<br />

Plusieurs familles de systèmes<br />

(Chazelas, 1999) ont été recensées.<br />

Les systèmes à choc, présentés par<br />

(Coe et al., 1985) sont constitués<br />

d’un marteau hydraulique qui vient<br />

frapper une plaque mobile à la base<br />

du conteneur. Les systèmes entièrement<br />

mécaniques généralement ba-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 41


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

sés sur l’utilisation de cames, comme<br />

ceux présentés par (Van Laak et al.<br />

1994), ou (Suzuki et al. 1991). Une<br />

mention spéciale doit être faite pour<br />

le fameux «bumpy-road « et pour le<br />

système plus récent «crank-case–<br />

fly-wheel-based» développé à l’université<br />

de Cambridge (Madabhushi<br />

et al. 1998) pour l’originalité de la<br />

ressource énergétique. Ces systèmes<br />

ont l’inconvénient d’avoir une<br />

bande passante étroite et d’être pollués<br />

par les hautes fréquences dues<br />

aux jeux mécaniques.<br />

Les systèmes purement électriques<br />

comme celui proposé par (Arulanandan<br />

et al. 1982) basé sur un empilement<br />

de cellules piézoélectriques<br />

posent des difficultés liées à l’utilisation<br />

de la haute tension. On peut<br />

aussi noter un dispositif électromagnétique<br />

présenté par (Fujii,1991)<br />

avec des performances limitées en<br />

déplacement.<br />

Les systèmes électro-hydrauliques<br />

sont actuellement les plus utilisés<br />

comme par exemple ceux de<br />

Ketcham et al. (1988, 1991), Kutter<br />

et al. (1994) et Van Laak et al.<br />

(1998). Ces dispositifs font appel à<br />

des technologies de haut niveau et<br />

difficiles à mettre en œuvre. On peut<br />

citer le problème du stockage de<br />

l’énergie hydraulique, la réalisation<br />

d’un contrôle-commande à haute<br />

fréquence et le comportement non<br />

linéaire des circuits. Malgré cela ils<br />

sont souples d’emploi et permettent<br />

la simulation à la base du modèle de<br />

sinus ou de signaux larges bandes<br />

tels que des signaux modulés linéairement<br />

en fréquences ou de vrais<br />

séismes adaptés. Pour pouvoir réaliser<br />

l’ensemble de ces signaux nous<br />

avons souhaité que le simulateur de<br />

séismes puisse travailler dans une<br />

bande de fréquence comprise entre<br />

20 et 250Hz.<br />

Installation du simulateur sur la<br />

centrifugeuse de l’IFSTTAR<br />

Figure 2. Centrifugeuse de l’IFSTTAR<br />

Le simulateur de séismes est mis<br />

en place sur la nacelle de la centrifugeuse<br />

(figure 2). La centrifugeuse<br />

géotechnique de l’IFSTTAR (Corté et<br />

Garnier, 1986) a un rayon (distance<br />

de l’axe de la machine au plancher<br />

de la nacelle) de 5,50m, une capacité<br />

maximum de 2 tonnes et une<br />

accélération centrifuge maximum de<br />

200G. Quelques modifications sur la<br />

machine ont été nécessaires afin de<br />

disposer dans la nacelle de la puissance<br />

hydraulique nécessaire, pour<br />

refroidir l’installation et pour installer<br />

les racks électroniques.<br />

Principe du simulateur<br />

Les tables sismiques classiques sont<br />

installées sur des massifs de réaction<br />

importants pour filtrer les vibrations<br />

parasites. Cette solution n’est<br />

pas envisageable dans une centrifugeuse,<br />

car elle limiterait de façon<br />

drastique la charge utile. Par ailleurs<br />

la centrifugeuse a son propre mode<br />

de vibration qu’il ne faut pas exciter<br />

pendant l’essai. Le découplage du<br />

simulateur et de la nacelle est donc<br />

très important pour la sécurité de la<br />

machine.<br />

La conception mécanique du simulateur<br />

(Perdriat et al., 2002) élimine<br />

une partie des forces de réaction indésirables.<br />

L’équilibrage dynamique<br />

est réalisé par la mise en action réciproque<br />

du modèle et des contrepoids<br />

d’équilibrage. Le modèle et<br />

les contrepoids ont la même masse,<br />

leur centre de gravité sont à la même<br />

hauteur par rapport au plancher de<br />

Figure 3. Principe de l’installation<br />

la nacelle et leurs mouvements sont<br />

en parfaite opposition de phase.<br />

Installation hydraulique<br />

L’installation hydraulique (figure 3)<br />

comprend deux équipements principaux<br />

: une centrale hydraulique et<br />

un surpresseur. La centrale hydraulique<br />

installée dans le grenier du bâtiment<br />

abritant la centrifugeuse assure<br />

une pression de 15MPa. Après<br />

le passage dans les joints tournants<br />

la pression de l’huile est portée à<br />

30MPa grâce au surpresseur installé<br />

sur les contre-poids de la centrifugeuse<br />

et alimenté en 380VAC au<br />

travers des contacts électriques de<br />

puissance. L’huile est ensuite acheminée<br />

vers le simulateur par des<br />

Figure 4. Vue d’ensemble de la table<br />

vibrante embarquée<br />

tuyaux rigides le long des bras de<br />

la centrifugeuse et par des flexibles<br />

pour le passage sur la nacelle.<br />

La table vibrante<br />

Le système comprend deux paliers<br />

hydrauliques. Les paliers sont mis<br />

en pression avant le lancement de<br />

l’essai. La réserve d’énergie hydraulique<br />

indispensable pour réaliser<br />

l’essai est stockée dans des accumulateurs<br />

gonflés par le surpresseur.<br />

Le mouvement horizontal est<br />

généré par deux servo-vérins. Le<br />

simulateur (figure 4) est proche de<br />

celui du laboratoire canadien C-Core<br />

(Perdriat et al., 2002). Des sinus et<br />

des séismes réels peuvent être programmés<br />

et appliqués sur le modèle.<br />

Les caractéristiques principales du<br />

simulateur sont données dans le tableau<br />

II.<br />

Electronique de contrôle-commande<br />

L’ensemble de l’électronique de<br />

contrôle-commande du simulateur,<br />

comprenant l’électronique de pilotage<br />

des servo-vérins, et le système<br />

« Star Matrix » de Data Physics est<br />

installé sur le pivot de la centrifugeuse,<br />

près de l’axe de la machine<br />

afin de diminuer l’accélération centrifuge<br />

qu’il subit. L’ensemble de cette<br />

électronique est piloté par un PC au<br />

Figure 5. Conteneur lamellaire<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 42


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Désignation<br />

Masse totale<br />

Charge utile<br />

Dimension de la table<br />

Force de vibration<br />

maximum<br />

travers une liaison fibre-optique et<br />

un contact tournant depuis la salle<br />

de commande située à une vingtaine<br />

de mètres.<br />

Conteneur laminaire<br />

Afin de réaliser des essais avec le<br />

simulateur sur des modèles réduits<br />

de sol, le LCPC a étudié et réalisé<br />

un conteneur laminaire de type<br />

Equivalent Shear Beam (ESB). Ce<br />

conteneur (figure 5) est capable de<br />

simuler la réponse d’un sol d’extension<br />

latérale infinie pour tester les<br />

structures géotechniques avant la<br />

liquéfaction du sol.<br />

Principes de conception<br />

Valeur<br />

2000kg<br />

400kg<br />

L=1m, l=0,5m,<br />

h=0,6m<br />

220kN<br />

Niveau de G centrifuge 20 à 80<br />

Niveau de G sismique 40<br />

Maximum kh<br />

(Gcentrifuge/Gsismique)<br />

Déplacement maximum<br />

Vitesse maximale<br />

Durée maximum d’un<br />

essai<br />

Réponse en fréquence<br />

(tremblement de terre)<br />

Réponse en fréquence<br />

(sinus)<br />

0,5<br />

5mm<br />

1m/s<br />

Pour concevoir ce conteneur nous<br />

avons respecté au mieux les règles<br />

préconisées par Zeng et Schofield<br />

(1996). Les faces du conteneur<br />

perpendiculaires à la direction du<br />

séisme (faces d’extrémité) doivent<br />

se comporter comme des poutres<br />

en cisaillement, assurer une rigidité<br />

statique et une rigidité dynamique<br />

équivalente au cisaillement du sol<br />

afin d’être en cohérence avec la déflection<br />

et la fréquence propre du sol<br />

et assurer la transmission du déplacement<br />

d’une face à la face opposée<br />

de façon à ce que le volume de sol<br />

ne change pas. Elles doivent également<br />

avoir un état de surface telles<br />

qu‘elles aient les mêmes caractéristiques<br />

de frottement que le sol.<br />

1s<br />

20 à 250Hz<br />

20 à 200Hz<br />

Tableau II. Caractéristiques principales du<br />

simulateur de séismes de l’IFSTTAR<br />

Les faces du conteneur parallèles<br />

à la direction du séisme (faces latérales)<br />

doivent quant à elles présenter<br />

le minimum de frottement avec le<br />

sol (mécanisme 2d), assurer la rigidité<br />

statique, et maintenir une condition<br />

de déformation nulle.<br />

Description du conteneur laminaire<br />

Ce conteneur laminaire dont les caractéristiques<br />

principales sont données<br />

dans le tableau III comporte<br />

une plaque de base en aluminium<br />

sur laquelle sont superposés quinze<br />

cadres rectangulaires en aluminium.<br />

Entre chaque cadre un joint<br />

en caoutchouc est collé. Il assure<br />

l’étanchéité et le cisaillement entre<br />

deux cadres. Dans les angles quatre<br />

tirants amovibles maintiennent les<br />

cadres en position pendant le transport<br />

et la manipulation. Ils sont enlevés<br />

quand le conteneur est installé<br />

dans le simulateur de séisme. Deux<br />

portiques fixés sur les faces latérales<br />

du conteneur réduisent la déformation<br />

de celles-ci. Des roulements,<br />

entre le conteneur et les portiques,<br />

permettent le déplacement libre des<br />

cadres dans la direction du séisme.<br />

Conception des cadres<br />

Chaque cadre (figure 6) est constitué<br />

de quatre tubes de section rectangulaire,<br />

en aluminium (deux pour<br />

les faces latérales et deux pour les<br />

faces d’extrémité) et de quatre coins<br />

rigides en aluminium. L’ensemble est<br />

assemblé et collé pour former le cadre.<br />

Chaque cadre possède sur les tubes<br />

latéraux deux traversées de cloison<br />

pour le passage des fils des capteurs<br />

instrumentant le sol. La face intérieure<br />

Résumé<br />

Cet article rappelle les lois de similitude applicables en centrifugation, décrit la centrifugeuse<br />

géotechnique et le simulateur de séismes acquis par le LCPC1 (Laboratoire<br />

Central des Ponts et Chaussées) en 2006. Il présente également les nouveaux équipements<br />

développés pour réaliser les essais sismiques, en particulier le conteneur<br />

laminaire de type « Equivalent Shear Beam » conçu pour simuler une masse infinie<br />

de sol avant liquéfaction.<br />

Masse<br />

Dimensions<br />

Nombre de voies synchrones<br />

Fréquence d’échantillonnage<br />

par voie<br />

Tenue aux G centrifuges<br />

16kg<br />

210mm x 190mm x<br />

350mm<br />

32<br />

50kHz à 1,2MHz<br />

100G<br />

Tableau IV. Caractéristiques de Caremba<br />

Figure 6. Conception des cadres<br />

des tubes d’extrémité sont recouverts<br />

d’une plaque rugueuse afin d’assurer<br />

une condition limite de frottement avec<br />

le sol.<br />

Un simulateur de séismes 1-D, un<br />

conteneur laminaire de type ESB et<br />

une centrale d’acquisition viennent<br />

compléter la panoplie des équipements<br />

et matériels de l’IFSTTAR pour<br />

les essais de modélisation en centrifugeuse.<br />

La simulation de tremblements<br />

de terres de référence sur des ouvrages<br />

géotechniques place IFSTTAR<br />

dans le domaine du risque sismique.<br />

Depuis 2006 afin d’améliorer cet équipement<br />

IFSTTAR a réalisé un nouveau<br />

conteneur assurant l’étanchéité entre<br />

les lames pour les essais avec sols saturés<br />

sable ou argile.<br />

La première chaîne développée en interne<br />

« Caremba » a été remplacée par<br />

une chaîne du commerce de 50kHz de<br />

fréquence utile.<br />

Enfin depuis sa réception en 2006<br />

il a été préparé plus de deux cents<br />

conteneurs avec lesquels le shaker a<br />

appliqué environ 6 000 simulations de<br />

tremblements ; vrais séismes connus<br />

comme Kobe ou Mexico, séismes locaux<br />

moins connus pour des clients<br />

particuliers ou essais sinus.<br />

François Derkx 1 , Luc Thorel 2 , Jean-Louis<br />

Chazelas 2 , Sandra Escoffier 2 , Gérard<br />

Rault 2 , Stéphane Buttigieg 1 , Louis-Marie<br />

Cottineau 2 , Jacques Garnier 2<br />

1 - Université Paris-Est, IFSTTAR, CO-<br />

SYS-LISIS, 75732 Paris, France<br />

2 - PRES Unam, IFSTTAR, GERS-TC,<br />

44344 Bouguenais, France<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 43


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Génie civil<br />

Le laboratoire d’études de mécanique sismique<br />

et la Plateforme Tamaris, au CEA/Saclay<br />

Dans le domaine des industries à « risque spécial » telles que l’industrie nucléaire, la vérification de<br />

la tenue des ouvrages en cas de séisme est une exigence réglementaire intégrée à la conception.<br />

Néanmoins, les réévaluations périodiques de sûreté conduisent naturellement à développer des outils<br />

et méthodes d’analyses permettant d’apprécier au mieux les marges de dimensionnement ainsi que<br />

d’optimiser les éventuels besoins de renforcement.<br />

Le risque sismique : éléments de<br />

contexte<br />

La volonté de prolonger significativement<br />

la durée de fonctionnement des<br />

installations et l’exigence d’intégrer<br />

les évolutions réglementaires renforce<br />

les besoins de recherche sur la<br />

tenue sismique des ouvrages. Pour<br />

les bâtiments « à risque normal », le<br />

programme national de prévention<br />

du risque sismique a conduit à la<br />

réévaluation du zonage sismique et<br />

la promulgation de l’arrêté du 22 octobre<br />

2010 relatif à la classification et<br />

aux règles de construction parasismique<br />

de ces bâtiments. Des arrêtés<br />

concernant notamment les ponts et<br />

les installations classées pour la protection<br />

de l’environnement (ICPE)<br />

ont également été publiés en 2011.<br />

Ce renforcement de la prévention du<br />

risque sismique conduit également<br />

au besoin d’une maîtrise renforcée<br />

de l’appréhension de la tenue sismique<br />

de ces bâtiments.<br />

Ainsi, l’estimation de la vulnérabilité<br />

Figure 1 : Schéma d’ensemble de l’installation Tamaris<br />

des constructions de génie civil sous<br />

chargement sismique constitue l’un<br />

des points centraux de la réduction<br />

de l’impact de l’aléa sismique tant<br />

des bâtiments d’habitation courants,<br />

des bâtiments tertiaires (ou liés à la<br />

sécurité civile), que des bâtiments<br />

d’installations industrielles à « risque<br />

spécial » telles que l’industrie nucléaire.<br />

Figure 2 : Vue générale de la plateforme Tamaris<br />

(au centre le plateau de la table vibrante Azalée,<br />

entouré des trois autres tables plus petites.<br />

A droite, le mur de réaction avec les points<br />

d’ancrage des vérins et specimens à tester. En<br />

haut à gauche, salle de commande de tous les<br />

moyens expérimentaux).<br />

Le laboratoire d’Études de mécanique<br />

sismique (EMSI) et la plateforme<br />

expérimentale Tamaris<br />

Sur le site civil du CEA-Saclay, au<br />

sein de la direction de l’Énergie nucléaire,<br />

le laboratoire EMSI qui met en<br />

œuvre la plateforme expérimentale<br />

Tamaris, inscrit ses activités au sein<br />

du Service d’études mécaniques et<br />

thermiques (SEMT), lui-même intégré<br />

au Département de Modélisation<br />

des Systèmes et Structures (DM2S).<br />

Créé il y a quarante-cinq ans, le laboratoire<br />

EMSI poursuit deux grands<br />

objectifs : comprendre le comportement<br />

sismique des structures, équipements<br />

et composants, et réduire<br />

les conséquences des séismes sur<br />

ceux-ci. Le laboratoire compte actuellement<br />

six techniciens et onze<br />

ingénieurs-chercheurs permanents.<br />

Les programmes de recherche combinent<br />

deux approches :<br />

l’expérimentation sur la plateforme<br />

d’essais Tamaris ; et la simulation<br />

avec des codes de calcul numérique.<br />

Des chercheurs en formation doctorale<br />

et postdoctorale renforcent le<br />

potentiel de recherche du laboratoire<br />

(sept actuellement).<br />

Présentation de la plateforme Tamaris<br />

L’ensemble des activités expérimentales<br />

du laboratoire EMSI sont<br />

menées sur les moyens de la plateforme<br />

Tamaris (figures 1 et 2). Cette<br />

plateforme expérimentale est maintenue<br />

opérationnelle par le laboratoire<br />

EMSI lui-même, en lien avec<br />

les fournisseurs des technologies<br />

spécialisés. Concrètement, la plateforme<br />

Tamaris (cf http://www-Tamaris.cea.fr.<br />

pour les visuels et les<br />

détails techniques) est constituée<br />

d’un ensemble de quatre tables<br />

vibrantes1, capables d’appliquer à<br />

des spécimens (maquettes à échelle<br />

réduite d’ouvrage de génie civil ou de<br />

type structure bois ou métallique, ou<br />

des matériels/composants d’instal-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 44


E X P O S I T I O N - C O N F É R E N C E S - A N I M AT I O N S<br />

2ème<br />

édition<br />

Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences,<br />

du wireless et de la fibre optique<br />

10 et 11 avril 2013<br />

Paris Expo - Porte de Versailles<br />

Pavillon 7.1<br />

Organisation<br />

www.microwave-rf.com<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 45


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Figure 3 : Vue de la table Azalée en phase expérimentale<br />

(maquette à tester en place, instrumentée,<br />

protections métalliques encerclant la zone d’essai).<br />

lations industrielles testés à échelle<br />

réelle) des sollicitations dynamiques<br />

représentant le mouvement qui serait<br />

induit par un séisme. Ces quatre<br />

tables ont des performances et des<br />

propriétés différentes, offrant ainsi<br />

une large une palette d’essais :<br />

La table Azalée : la plus « emblématique<br />

», car actuellement parmi les<br />

plus performantes en Europe, a été<br />

mise en service en 1991 (figures 3 et<br />

4). Dotée d’un plateau de 6 mètres<br />

par 6mètres, elle est utilisée pour<br />

tester des spécimens de grandes<br />

dimensions et de masse importante<br />

(jusqu’à 100 tonnes, capacité la plus<br />

importante en Europe). Huit vérins<br />

hydrauliques, pouvant développer<br />

chacun une force maximale dynamique<br />

de 1000 kN, permettent de<br />

réaliser des excitations tridimensionnelles.<br />

La plage d’excitation est de 0<br />

à 50 Hz.<br />

La table Mimosa: mise en service<br />

en 1982, Mimosa est une table<br />

vibrante mono axiale de 2 mètres<br />

par 2 mètres. Elle a une charge utile<br />

de 10 tonnes. Equipée de paliers hydrauliques,<br />

elle est actionnée par un<br />

vérin hautes fréquences permettant<br />

de réaliser des essais jusqu’à 350<br />

Hz environ. Cette table a spécialement<br />

été conçue pour réaliser des<br />

essais sur des maquettes à échelle<br />

très réduite.<br />

La table Tournesol: mise en service<br />

en 1976, la table bi-axiale (horizontale<br />

- verticale) Tournesol permet<br />

de soumettre des spécimens<br />

d’une masse pouvant aller jusqu’à<br />

10 tonnes à des excitations dynamiques<br />

mono ou bi-axiales. La plage<br />

d’excitation est de 0 à 50 Hz.<br />

La table Vésuve, est la première<br />

table mise en service au CEA en<br />

1969, et rénovée en 1976. L’excitation<br />

est mono-axiale horizontale.<br />

Son plateau a une charge utile de 20<br />

tonnes. La plage d’excitation est de<br />

0 à 50 Hz Cette table est principalement<br />

utilisée pour réaliser des essais<br />

de recherche et développement.<br />

Outre les tables vibrantes, Tamaris<br />

dispose également d’un mur de réaction,<br />

et d’une fosse Iris (figures 1<br />

et 2). Le mur de réaction (longueur<br />

5 mètres, hauteur 4 mètres) sert<br />

d’appui à des vérins qui appliquent<br />

des efforts statiques ou dynamiques<br />

sur la structure à tester. La fosse<br />

Iris, d’une profondeur de 15 mètres<br />

pour une largeur de 4,2 mètres est<br />

Figure 4 : Vue en coupe de la table Azalée<br />

(vision de l’ensemble hydraulique et des<br />

connections aux vérins)<br />

un massif de réaction de masse 1<br />

000 tonnes environ. Avec des possibilités<br />

d’implantation de vérins en<br />

horizontal ou vertical en différents<br />

emplacements, la fosse Iris permet<br />

de réaliser des sollicitations mécaniques<br />

sur des structures de grande<br />

hauteur, comme par exemple les<br />

barres de commande de réacteur<br />

nucléaire. Enfin, le pont roulant de la<br />

plateforme Tamaris, d’une capacité<br />

maximale de 25 tonnes permet de<br />

réaliser en particulier la manutention<br />

des maquettes depuis leur aire de<br />

fabrication jusqu’aux moyens expérimentaux.<br />

Le laboratoire a une capacité d’acquisition<br />

de plus de 200 voies de mesure,<br />

permettant de part sa modularité<br />

et sa souplesse de connecter et<br />

enregistrer des signaux d’origine et<br />

de nature variées (tension, courant,<br />

jauges, ICP,…). En complément de<br />

ces mesures, le laboratoire met en<br />

œuvre depuis quelques années la<br />

technique de stéréovision 3D permettant<br />

d’avoir accès en particulier à<br />

des informations de type champs de<br />

déformation ou champs de déplacement<br />

sur la surface d’une maquette<br />

en cours d’essais.<br />

Diversité des programmes de recherche<br />

menés au laboratoire EMSI<br />

Une partie de la recherche menée au<br />

laboratoire est réalisée en collaboration<br />

avec les industriels et exploitants<br />

tels qu’Électricité de France,<br />

Areva, mais également avec l’appui<br />

technique de l’Autorité de sûreté nucléaire,<br />

l’Institut de radioprotection et<br />

de sûreté nucléaire.<br />

Le laboratoire EMSI participe également<br />

à des programmes de recherches<br />

nationaux, européens et<br />

internationaux. Sur le plan national,<br />

le laboratoire participe actuellement<br />

au projet ANR Sisbat, qui mobilise<br />

quatorze organismes de recherche,<br />

et qui a une composante expérimentale:<br />

la réalisation d’une campagne<br />

d’essais sismiques sur une<br />

structure (charpente) en bois en<br />

2013 sur la table Azalée. En outre,<br />

le laboratoire EMSI coordonne le<br />

projet Sinaps (Séisme et installation<br />

nucléaire: améliorer et pérenniser la<br />

sûreté), en réponse à l’appel d’offre<br />

Figure 5 : Maquette Bandit en béton armé<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 46


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Références<br />

CAST3M: logiciel de simulation aux éléments finis, www-cast3m.cea.fr<br />

Site du laboratoire EMSI, installation Tamaris, www-Tamaris.cea.fr<br />

Site du programme européen Series du FP6, www.Series.upatras.gr<br />

C. Berge-Thierry et T. Chaudat<br />

Figure 6a : Renforcement par PTMS<br />

Figure 6b : Renforcement par CFRP<br />

émis par l’ANR suite à l’accident<br />

de Fukushima au Japon en 2011.<br />

Ce projet, d’une durée de cinq ans,<br />

comporte un volet expérimental significatif.<br />

Ce projet, qui rassemble<br />

treize partenaires, est en cours<br />

d’instruction à l’ANR.<br />

Sur la scène européenne, le laboratoire<br />

initie ou s’associe à des projets<br />

de recherche gérés par la communauté<br />

européenne, et a ainsi récemment<br />

coordonné pendant quatre ans<br />

le projet Efast (dédié au design de<br />

la future installation expérimentale<br />

d’essais sismiques d’envergure européenne).<br />

Actuellement, le laboratoire<br />

EMSI participe au projet européen<br />

du FP6 Series, qui s’achèvera<br />

en 2013. Ce projet est entièrement<br />

dédié aux approches expérimentales<br />

d’études sismiques. Au sein<br />

de ce programme, outre des actions<br />

d’études et de recherche, le laboratoire<br />

est en charge de la réalisation<br />

de 3 programmes expérimentaux<br />

importants sur des structures en<br />

béton armé ou métalliques.(campagne<br />

Bandit – structure élancée<br />

poteaux-poutres faiblement armée,<br />

échelle ~1 - réalisée en 2012, ENIS-<br />

TAT – maquette à l’échelle ½ d’une<br />

structure conventionnelle en béton<br />

armé conçue selon l’EC8 - testée en<br />

février 2013, et BRACED – structure<br />

métallique - à mener d’ici mai 2013).<br />

Régulièrement, le laboratoire EMSI<br />

participe à divers programmes internationaux<br />

de recherche ou de benchmarks<br />

de simulations, (exemple,<br />

campagnes d’essais CAMUS, projets<br />

initiés par l’OCDE ou l’AIEA …).<br />

Un exemple de campagne d’essais<br />

sismiques – Programme européen<br />

Series – Projet Bandit<br />

Dans le cadre du programme européen<br />

Series, le projet Bandit dirigé<br />

par l’Université de Sheffield est<br />

destiné à l’étude expérimentale de<br />

techniques de renforcement de bâtiments<br />

en béton armé endommagés<br />

par un séisme. Le laboratoire EMSI<br />

a réalisé les essais sismiques sur<br />

la table Azalée sur une structure de<br />

type portique (poteau/poutre en béton<br />

armé) à échelle 1 en béton volontairement<br />

faiblement armé. Cette<br />

campagne d’essais, qui a cumulé<br />

plus de cent situations d’essais, dont<br />

trente-sept séismes, s’est déroulée<br />

début 2012 en présence de représentants<br />

des partenaires européens.<br />

Ce projet a pour but l’étude expérimentale<br />

du renforcement sismique<br />

de bâtiments en béton armé avec la<br />

méthode des « Post-Tensioned Metal<br />

Straps » ou PTMS. Pour cela, une<br />

maquette en béton armé à l’échelle<br />

1 (figure 5) a été construite dans le<br />

hall d’essais Tamaris : elle est constituée<br />

de quatre poteaux et de deux<br />

niveaux de poutres et planchers<br />

(surface 4260 x 4260 mm2, hauteur<br />

6870 mm, masse 20 tonnes). Elle<br />

est représentative du bâti méditerranéen<br />

ancien ou de pays émergents<br />

et n’ayant pas été construit selon<br />

les normes parasismiques. Ainsi, le<br />

ferraillage de la maquette est volontairement<br />

déficient aux noeuds et<br />

une résistance faible de béton a été<br />

spécifiée.<br />

La maquette a été fixée sur la table<br />

Azalée pour la solliciter, dans un premier<br />

temps, uni axialement respectivement<br />

selon chaque axe horizontal,<br />

selon le processus expérimental<br />

suivant :<br />

• essais sismiques d’endommagement<br />

de la maquette en augmentant<br />

progressivement le niveau des<br />

séismes. Après chaque niveau, la<br />

fréquence de résonance de la maquette<br />

est mesurée en la sollicitant<br />

par un signal aléatoire bas niveau,<br />

• réparation et renforcement de<br />

la maquette avec la technique du<br />

PTMS (figure 6a) et Carbon Reinforced<br />

Polymers CFRP également<br />

(figure 6b),<br />

• essais sismiques sur la maquette<br />

réparée et renforcée en augmentant<br />

progressivement le niveau des<br />

séismes.<br />

La maquette a été chargée préalablement<br />

aux essais avec des masses<br />

additionnelles : 13,5 tonnes sous le<br />

plancher inférieur et 11 tonnes sur le<br />

plancher supérieur. Elle a, de plus,<br />

été instrumentée avec plus d’une<br />

Figure 7 : Définition de l’interstorey drift ratio<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 47


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

centaine de capteurs (jauges sur les<br />

aciers de renforcement, capteurs de<br />

déplacement et accéléromètres) de<br />

manière à pouvoir suivre et contrôler<br />

son endommagement et son comportement<br />

pendant les essais.<br />

L’évolution de l’endommagement de<br />

la maquette est évaluée par deux<br />

critères (figure 7) :<br />

• la baisse de fréquence de résonance<br />

de la maquette due à son<br />

endommagement progressif, en particulier<br />

au niveau des nœuds de la<br />

structure,<br />

• l’augmentation du déplacement<br />

relatif entre les deux planchers du<br />

bâtiment (interstorey drift ratio = Di<br />

/ hi avec pour Bandit hi = 3 300 mm)<br />

Figure 8 : Baisse de fréquence et augmentation du<br />

drift pour les runs 24 à 37 (essais sismiques dans la<br />

direction Ox sur maquette renforcée par PTMS)<br />

(figure 8).<br />

Les séquences d’essais sismiques<br />

mono axiales selon X puis selon Y<br />

Figure 9 : Maquette Bandit pendant un essai<br />

sismique sur la table Azalée (2012)<br />

se sont parfaitement déroulées et<br />

ont permis de montrer l’efficacité du<br />

procédé de renforcement PTMS mis<br />

au point par l’Université de Sheffield<br />

(figure 9).<br />

Cette phase d’essais a été complétée<br />

par une dernière session d’essais<br />

triaxiaux où la maquette Bandit<br />

a subi des sollicitations sismiques<br />

croissantes avec une accélération<br />

maximale imposée sur la table Azalée<br />

de 0,6 g lors du dernier essai.<br />

Ces essais spectaculaires ont été<br />

l’occasion d’accueillir à Tamaris divers<br />

partenaires européens du projet<br />

: Istanbul Technical University,<br />

University of East London, University<br />

of Girona.<br />

La R&D menée au laboratoire pour le<br />

pilotage des moyens d’essais, vers les<br />

essais hybrides<br />

Outre les campagnes de grande<br />

ampleur menées sur des structures<br />

à grande échelle, une énergie particulière<br />

est employée pour mettre<br />

au point des essais sismiques représentatifs<br />

sur des portions de<br />

bâtiment. Les essais « hybrides »<br />

à ce titre proposent une stratégie<br />

innovante permettant de reproduire<br />

les sollicitations dynamiques subies<br />

par un sous-système et appliquées<br />

par un environnement avec lequel il<br />

interagit (le reste du bâtiment, le sol,<br />

etc.).<br />

Le point central de la démarche<br />

consiste à découper le système de<br />

référence en une sous-structure<br />

numérique Snum (dont le comportement<br />

est bien connu) et une<br />

sous-structure expérimentale exp<br />

qui sera testée physiquement sur<br />

table vibrante. La consigne à appliquer<br />

au système expérimental est<br />

calculée comme le résultat de la simulation<br />

de la sous-structure numérique,<br />

résolue en temps réel (figure<br />

10).<br />

La réalisation d’essais « hybrides »<br />

est un défi expérimental à plus d’un<br />

titre ; une stratégie de pilotage évoluée<br />

permettant le dialogue entre<br />

Sexp et Snum est à mettre en œuvre<br />

pour le contrôle du système expérimental<br />

et des techniques de calcul<br />

avancées doivent être élaborées<br />

pour permettre la résolution des modèles<br />

de Snum en temps réel.<br />

Exemple de programme de recherche<br />

couplant l’approche expérimentale<br />

et la simulation<br />

Un point crucial de la démarche suivie<br />

au laboratoire concerne l’utilisation<br />

et le développement des simulations<br />

numériques, pour améliorer<br />

la compréhension et la prédiction<br />

des comportements sismiques des<br />

ouvrages et des équipements. Ces<br />

approches numériques sont dans<br />

certains programmes de recherches<br />

menées en complément des campagnes<br />

expérimentales, à la fois<br />

dans la phase de préparation des<br />

essais (pour prédire le comportement,<br />

et ainsi éventuellement affiner<br />

le dimensionnement de la maquette,<br />

ajuster les excitations sismiques en<br />

fonction des modes identifiés de déformation,<br />

préparer le pilotage du<br />

moyen d’essai, et orienter/confirmer<br />

les objectifs scientifiques et expérimentaux…),<br />

mais également en<br />

cours de campagne expérimentale<br />

(par exemple lors d’un comportement<br />

inattendu du spécimen), et<br />

bien entendu, pour tirer parti de<br />

l’ensemble des mesures acquises<br />

pendant les essais (ie mesures de<br />

déplacement, d’accélération, de déformation<br />

…).<br />

Pour réaliser ces simulations, le<br />

code de calcul Cast3M, outil numérique<br />

développé notamment au CEA<br />

est largement utilisé, car il permet<br />

Figure 10 : Schéma de principe des essais<br />

hybrides et du dialogue entre l’expérimental et la<br />

simulation numérique.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 48


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Figure 11 : Spectres de réponses horizontal et<br />

vertical utilisés pour tester la maquette Enistat<br />

(projet européen Series, 2013)<br />

de prendre en compte, par exemple,<br />

les interactions sol-structure ou<br />

fluide-structure ainsi que les non linéarités<br />

de matériaux.<br />

Le rôle et le potentiel des simulations<br />

dans les différentes phases d’un programme<br />

de recherche est illustré sur<br />

le projet Enistat, dont la campagne<br />

expérimentale vient de s’achever<br />

(février 2013). La maquette Enistat<br />

est de type bâtiment conventionnel<br />

(représentatif du bâti européen) à<br />

Figure 12 : Mode 1 de la maquette Enistat issu<br />

de l’analyse modale, intégrant la modélisation de<br />

la table Azalée (le maillage en grisé indique la<br />

position de référence).<br />

Figure 13 : Mode 2 de la maquette Enistat issu<br />

de l’analyse modale, intégrant la modélisation de<br />

la table Azalée (le maillage en grisé indique la<br />

position de référence).<br />

l’échelle ½ ; elle a été testée sur la<br />

table vibrante Azalée. La campagne<br />

est l’objet d’une collaboration avec<br />

Metu (Middle East Technical University,<br />

Istanbul), l’ENS-Cachan, et la<br />

société Shöck. Outre les essais relatifs<br />

aux niveaux sismiques de l’EC8<br />

(figure 11), l’objectif réside dans<br />

l’évaluation du comportement de<br />

rupteurs thermiques implantés sur<br />

la maquette entre un plancher et des<br />

voiles. En amont de la campagne<br />

expérimentale, des calculs prédictifs<br />

ont été réalisés afin de bien appréhender<br />

le comportement sismique<br />

du spécimen. Dans un premier<br />

temps, une analyse modale a permis<br />

de déterminer les modes prépondérants<br />

de la maquette (figures 12 et<br />

13). Cette phase permet d’identifier<br />

les fréquences importantes de<br />

l’ensemble, et de confirmer que<br />

les signaux sismiques d’excitation<br />

sont adaptés (ie portent une énergie<br />

significative à ces fréquences).<br />

Un modèle numérique (maillage, et<br />

définition de lois de comportement<br />

des aciers et du béton) a été réalisé<br />

à l’aide du code Cast3M Une série<br />

de calculs (linéaires et non-linéaires)<br />

a permis de reproduire numériquement<br />

la séquence expérimentale<br />

envisagée. La figure 14 présente le<br />

faciès d’endommagement prédits<br />

par ces calculs, en tenant compte de<br />

l’historique du chargement sismique.<br />

La campagne expérimentale s’est<br />

achevée fin février 2013, et les mesures<br />

expérimentales ainsi que les<br />

observations confirment les calculs<br />

prédictifs.<br />

Qualification sismique d’équipements<br />

Le laboratoire, (bien qu’essentiellement<br />

tourné vers la R&D) réalise, pour<br />

le besoin des installations du CEA et<br />

parfois d’industriels, des essais sismiques<br />

de qualification d’équipements<br />

importants pour la sûreté. Les moyens<br />

d’essais s’ouvrent aussi vers l’extérieur<br />

pour tous les domaines, pas seulement<br />

celui du nucléaire. Ainsi, des essais de<br />

qualification de tenue aux séismes ont<br />

été réalisés sur divers équipements<br />

(par exemple des armoires électriques,<br />

des aéroréfrigérants, empilements de<br />

fûts de stockage, etc.). Enfin des essais<br />

d’environnement mécanique sur<br />

des équipements devant tenir à des<br />

sollicitations sévères telles que transports<br />

routiers, tout-terrain, transport<br />

ferroviaire, maritime ou aéroporté ont<br />

pu aussi être réalisés au laboratoire.<br />

Figure 14 : Faciès d’endommagement prédit<br />

par les simulations réalisées avec Cast3M, en<br />

tenant compte du cumul d’endommagement<br />

au cours de la campagne expérimentale<br />

(plusieurs essais). L’indicateur de dommage<br />

(représenté sur l’échelle entre 0 et 1) correspond<br />

à la fissuration.<br />

La diversité et la richesse des recherches<br />

menées au laboratoire EMSI<br />

et sur la plateforme Tamaris s’inscrivent<br />

désormais dans la dynamique du pôle<br />

scientifique de Saclay. Avec ses partenaires<br />

historiques, le CEA, EDF,<br />

l’ENS de Cachan, le CNRS et l’Ecole<br />

Centrale Paris ont créé en décembre<br />

2012 l’Institut Seism (Seismology and<br />

Earthquake engineering for rISk assessMent<br />

Paris-Saclay Research Institute).<br />

Ce nouvel Institut regroupe les<br />

compétences dans l’étude et la gestion<br />

des risques sismiques dans le cadre<br />

de l’Idex2 de Paris-Saclay. La complémentarité<br />

des moyens, de l’expertise<br />

et des visions des partenaires, sera un<br />

fort moteur d’innovation. Seism s’appuiera,<br />

dans un premier temps, sur<br />

une trentaine de chercheurs issus des<br />

organismes fondateurs, sur une douzaine<br />

de chercheurs en formation ainsi<br />

que sur les moyens expérimentaux et<br />

numériques de ses membres, et notamment<br />

la plateforme Tamaris. Dans<br />

le cadre d’un partenariat étroit avec<br />

des centres de recherche, des universités,<br />

des industriels européens et différents<br />

organismes techniques, Seism<br />

a l’ambition de devenir à terme un<br />

centre de référence. Il participera également<br />

à la formation par la recherche<br />

et jouera un rôle dans la diffusion de la<br />

connaissance via l’enseignement.<br />

C. Berge-Thierry (catherine.bergethierry@cea.fr)<br />

et T. Chaudat (thierry.<br />

chaudat@cea.fr)<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 49


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Simulation d’essais<br />

Les <strong>Essais</strong> de séisme sur les équipements<br />

des centrales électronucléaires<br />

Les essais de séisme sont un domaine très particulier des essais en environnement par la mise<br />

en œuvre d’une méthodologie et de moyens d’essais très spécifiques. Les deux éléments importants<br />

à prendre en compte sont l’utilisation du Spectre de Réponse au Choc et l’excitation biaxiale<br />

simultanée, pour reproduire au mieux l’effet d’un séisme sur un équipement ou une partie<br />

du bâtiment. Cet article expose les méthodes et moyens d’essais utilisés chez Sopemea pour<br />

réaliser des essais sismiques sur les équipements installés dans les centrales électronucléaires<br />

françaises et mondiales. Cela concerne aussi bien les centrales en cours de construction comme<br />

les EPR (Flamanville, Taishan, Olkiluoto) ou le RJH, mais aussi le parc nucléaire actuel dans le<br />

cadre de sa rénovation.<br />

Contexte<br />

Dans le cadre de la construction d’une<br />

centrale électronucléaire, les équipements<br />

électriques des systèmes de<br />

sûreté doivent être qualifiés afin de vérifier<br />

que la conception et les procédés<br />

de fabrication de chaque type d’équipement<br />

sont tels qu’ils garantissent,<br />

avec un degré de certitude élevé, que<br />

les futurs équipements de même type<br />

fonctionneront comme exigé.<br />

Pour répondre à ces exigences normalisées,<br />

la qualification peut s’effectuer<br />

de plusieurs manières : essais de type,<br />

expérience d’exploitation ou analyse.<br />

Les essais de type soumettent l’équipement<br />

réel aux environnements et<br />

aux conditions d’utilisation pour lesquels<br />

il a été conçu et contrôlent son<br />

fonctionnement pendant qu’il y est<br />

soumis.<br />

Parmi l’ensemble des environnements<br />

à prendre en compte, la qualification<br />

sismique permet de démontrer que le<br />

matériel remplit sa fonction de sûreté<br />

pendant et après un séisme.<br />

Cette vérification de l’aptitude est réalisée<br />

généralement par des essais.<br />

La méthode de qualification par essais<br />

peut être remplacée, dans certains<br />

cas, par une méthode par analyse ou<br />

par une méthode mixte (essais plus<br />

analyse).<br />

Nous allons décrire par la suite la méthodologie<br />

et les moyens mis en œuvre<br />

pour la réalisation d’essais de séisme.<br />

Méthodes et normes utilisées<br />

Les séismes provoquent des mouvements<br />

aléatoires du sol, caractérisés<br />

par deux composantes simultanées<br />

(mais statistiquement indépendantes),<br />

l’une verticale et l’autre horizontale<br />

(par rapport à l’épicentre du séisme).<br />

Ce mouvement, assimilé à un choc de<br />

durée variable (15 à 30 s), est de type<br />

large bande dans la gamme de fréquence<br />

de 1 à 35 Hz.<br />

Ces vibrations se propagent dans<br />

les fondations et sur les structures et<br />

peuvent être filtrées et amplifiées selon<br />

le bâtiment.<br />

Les équipements, à qualifier, pouvant<br />

être fixés sur les fondations ou sur la<br />

structure du bâtiment seront donc soumis<br />

à des niveaux de séisme définis en<br />

fonction de leur emplacement.<br />

Le but de la simulation sismique est de<br />

reproduire les effets du séisme réel sur<br />

l’équipement. Pour cela Mr BIOT a introduit<br />

en 1933 le concept de Spectre<br />

de Réponse au Choc (SRC) afin de<br />

caractériser les dommages potentiels<br />

de chocs aux allures très diverses. Depuis<br />

cette période, c’est cette notion<br />

de SRC qui est utilisée pour définir les<br />

niveaux de séisme à appliquer sur les<br />

équipements.<br />

1.1 Définition du Spectre de Réponse<br />

au Choc (SRC)<br />

Lorsque le choc (signal de durée fini)<br />

est appliqué à la base d’un système<br />

mécanique à un degré de liberté<br />

masse – ressort – amortisseur (voir figure<br />

1), ce système étalon répond par<br />

un déplacement relatif de la masse par<br />

rapport à la base pendant une durée<br />

supérieure ou égale à la durée de l’excitation.<br />

L’amplitude maximale sup<br />

z<br />

(valeur supérieure de z(t)) de ce déplacement<br />

relatif dépend de la fréquence<br />

propre et de l’amortissement de l’étalon.<br />

Figure 1: Systéme à 1 DDL<br />

Dans le cas d’un choc, la courbe représentant<br />

les variations de la quantité<br />

2 2<br />

4π<br />

f0<br />

zsup<br />

en fonction de la fréquence<br />

f 0<br />

et pour un amortissement donné est<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 50


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

nommée « spectre de réponse au<br />

choc ». Cette grandeur est homogène<br />

à une accélération et sera utilisée pour<br />

définir les niveaux de séisme à appliquer<br />

(généralement appelé SRS) dans<br />

chaque axe et sur le matériel à qualifier<br />

(voir figure 2).<br />

Figure 2 : Exemple de SRS à 5% d’amortissement<br />

1.2 Programmes d’essais et normes<br />

utilisées<br />

Toutes les normes existantes pour la<br />

qualification sismique spécifient que<br />

les essais à réaliser sont sous forme<br />

de SRC dans les axes verticaux et<br />

horizontaux. Dans le cas de l’IEEE,<br />

on parlera d’OBE ou de SSE, pour le<br />

RCCE les termes employés sont SRS<br />

de niveaux S1 ou S2, et pour d’autres<br />

normes le SDD (Séisme de Dimensionnement)<br />

et le DSD (Demi Séisme<br />

de Dimensionnement) sont utilisés.<br />

Le code utilisé pour les équipements<br />

installés dans les centrales françaises<br />

est le RCCE (édition 2012) qui s’appuie<br />

en termes de méthodologie d’essais<br />

de séisme sur la norme CEI 60680 :<br />

« Pratiques recommandées pour la<br />

qualification sismique du matériel électrique<br />

du système de sûreté des centrales<br />

électronucléaires » et aussi sur<br />

la norme CEI60068-3-3 : « Méthodes<br />

d’essais sismiques applicables aux<br />

matériels ».<br />

Les méthodes proposées par ces<br />

normes sont généralement de 4 types :<br />

• <strong>Essais</strong> mono-axial par sinusoïdes<br />

modulées (CEI60068-2-59) ou par sinus<br />

balayé (CEI60068-2-6).<br />

• <strong>Essais</strong> mono-axial par accélérogrammes,<br />

• <strong>Essais</strong> bi-axiaux par accélérogrammes<br />

indépendants (CEI60068-2-<br />

57),<br />

• <strong>Essais</strong> triaxiaux par accélérogrammes<br />

indépendants<br />

Néanmoins la méthode préconisée et<br />

utilisée chez Sopemea depuis les années<br />

1980 est la méthode bi-axiale par<br />

accélérogramme indépendant. Dans<br />

le cas d’une utilisation d’essai mono-axiaol,<br />

le client devra montrer que<br />

les effets sur l’équipement seront les<br />

mêmes.<br />

1.3 Méthode et moyens d’essai utilisés<br />

Pour réaliser un essai de séisme selon<br />

la méthode bi-axiale par accélérogramme<br />

indépendant, le client fourni<br />

un SRC (avec un amortissement associé)<br />

dans chaque direction que nous<br />

devons appliquer sur les deux couples<br />

d’axes de l’équipement notés X/Z et<br />

Y/Z.<br />

Chaque SRC est défini par 2 niveaux<br />

(notés S1 et S2 pour le RCCE), à appliquer<br />

plusieurs fois sur l’équipement<br />

(en général il est spécifié de faire 5 S1<br />

et 1 S2 pour chaque couple d’axes).<br />

Les essais de séisme sont précédés<br />

d’une recherche de fréquences critiques<br />

de l’équipement à l’aide d’un balayage<br />

sinus faible niveau (0.1g) dans<br />

la plage de fréquence de 1 à 50 Hz.<br />

Celle-ci permet d’avoir les fréquences<br />

de résonances et les amortissements<br />

de l’équipement dans des conditions<br />

de fixation réelles.<br />

La mesure des amortissements peut<br />

être utilisée pour choisir le SRC adapté<br />

lorsque le programme d’essai fournit<br />

un ensemble de SRC avec différents<br />

amortissements.<br />

Abstract<br />

Seismic tests are a particular<br />

part of environmental testing<br />

that need a specific methodology<br />

and test facilities. The two<br />

most important things to be<br />

considered are the use of SRS<br />

(Shock Response Spectrum)<br />

and the biaxial excitation to reproduce<br />

the real effect of an<br />

earthquake on the equipment or<br />

building.<br />

This article present methods<br />

and test rigs used in Sopemea<br />

to realize seismic test on equipments<br />

installed in French or<br />

worldwide nuclear power plant.<br />

This concerns a new power<br />

station like EPR (Flamanville,<br />

Taishan, Olkiluoto) or RJH, but<br />

also the existing nuclear plant<br />

for updating.<br />

Les moyens nécessaires à la réalisation<br />

de ce type d’essai sont de type<br />

électro-hydraulique afin de bénéficier<br />

de déplacements importants (200 mm<br />

crête à crête) avec des fréquences<br />

basses (1 à 50 Hz).<br />

Photo 1 : Modèle CAO et photo de la table biaxe<br />

300 KN avec un essai sur un ventilateur<br />

Photo 2 : Vue de la table biaxe 60 KN<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 51


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Sopemea dispose de deux installations<br />

bi-axiales, l’une équipée de vérins<br />

hydrauliques vertical et horizontal<br />

(voir photo 1) de 300 kN pour les<br />

gros équipements (jusqu’à 30T) et une<br />

autre plus petite avec des vérins de 60<br />

kN (voir photo 2) pour les petits équipements<br />

(jusqu’à 1 T).<br />

Ces tables de vibrations ont respectivement<br />

des dimensions de 3mx3m et<br />

de 1mx1m.<br />

1.4 Calcul de l’accélérogramme<br />

La première étape pour réaliser l’essai<br />

consiste à calculer un signal temporel<br />

(appelé accélérogramme) pour chaque<br />

SRS. Comme à un SRS correspond<br />

une infinité de solutions la norme CEI<br />

60068-2-57 fixe des contraintes à respecter<br />

sur sa construction :<br />

Le signal à trouver est une somme de<br />

sinus amortis ou d’ondelettes (fig3).<br />

La durée du signal doit être de 20 s<br />

Figure 3 : Signaux de type sinus amortie<br />

et ondelette<br />

La partie forte du signal (durée du signal<br />

dont le niveau est compris entre<br />

+/- 25% de la valeur crête) doit être de<br />

10s<br />

Le nombre de pics de réponses élevées<br />

doit être au moins de 8, pour une<br />

valeur de seuil de 70% du niveau crête.<br />

Les deux signaux (vertical et horizontal)<br />

calculés ne doivent pas être corrélés<br />

(coefficient de corrélation inférieur<br />

à 0.1).<br />

Pour répondre à l’ensemble de ces exigences,<br />

l’accélérogramme est calculé<br />

en 5 étapes :<br />

1. Choix du pas en fréquence sur l’ensemble<br />

de la bande de fréquences du<br />

SRS. Ce pas est défini en octave afin<br />

d’avoir plus de finesse à basse qu’à<br />

haute fréquence. Il est choisi, en fonction<br />

de l’amortissement du SRS, à 1/6<br />

d’octave pour > 2% et 1/12 d’octave<br />

pour < 2%.<br />

Ainsi si on choisit 1/6 d’octave, on obtient<br />

41 points de fréquences entre 0,5<br />

et 50 Hz.<br />

2. A chaque point de fréquence, on<br />

associe un sinus amorti xi défini par<br />

une fréquence fi, une amplitude Ai, un<br />

amortissement i et un déphasage ti<br />

par rapport à l’origine du temps.<br />

Tous ces signaux élémentaires sont<br />

appelés les composantes de l’accélérogramme.<br />

3. L’accélérogramme initial x(t) est<br />

alors obtenu en faisant la somme de<br />

toutes les composantes xi :<br />

4. Cette étape est faite par itération :<br />

Les niveaux d’amplitude de chaque<br />

composante (Ai) sont ajustés de manière<br />

à faire converger le SRC de l’accélérogramme<br />

vers le SRS.<br />

5. La dernière étape consiste à vérifier<br />

les critères imposés sur l’accélérogramme<br />

par la norme et à recommencer<br />

s’ils ne sont pas respectés.<br />

Un exemple de résultat d’accélérogramme<br />

ainsi que de son SRC comparé<br />

au SRS est donné sur la figure 4.<br />

Figure 4 : Exemple d’accélérogramme<br />

et de son SRC<br />

Tel que préconisé dans les normes<br />

d’essai EDF, une bibliothèque de composantes<br />

a été définie pour répondre à<br />

l’ensemble des critères et est réutilisée<br />

pour chaque SRC en modifiant simplement<br />

leur amplitude Ai (étape 4). Ceci<br />

permet d’avoir une certaine « similitude<br />

» entre les différents essais réalisés<br />

chez SOPEMEA.<br />

Ce calcul d’accélérogramme est fait<br />

séparément pour les 2 axes d’excitations,<br />

même si les niveaux des SRS<br />

sont identiques, ceci afin de respecter<br />

le critère de non corrélation.<br />

1.5 Pilotage de l’essai<br />

Les deux accélérogrammes sont ensuite<br />

utilisés comme signaux de référence<br />

pour piloter notre installation<br />

bi-axiale. Le pilotage est réalisé de<br />

façon indépendante sur chaque axe à<br />

l’aide de deux boucles de pilotage synchrones.<br />

La durée du signal étant courte, le<br />

mode de pilotage pour chaque boucle<br />

est le même que pour un choc, soit une<br />

méthode de correction par itération<br />

pour faire converger les SRC (appelé<br />

SRE) des points de pilotage, collés<br />

sur la table, vers les SRS. Cet essai<br />

préliminaire est réalisé table à vide de<br />

manière à minimiser le nombre d’essai<br />

avec l’équipement et d’avoir la meilleure<br />

convergence possible.<br />

L’objectif est d’avoir un niveau de SRE<br />

compatible avec les tolérances de la<br />

norme soit :<br />

N’avoir aucun point du SRE qui soit en<br />

dessous du SRC. (Cela signifie que le<br />

SRS est une spécification à minima et<br />

pas en moyenne comme les essais<br />

aléatoires ou de chocs)<br />

Figure 5 : Exemple du résultat de pilotage<br />

d’un essai réel<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 52


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Le SRE ne doit pas dépasser le SRS<br />

de plus de 30% sur la partie forte (Pour<br />

éviter d’avoir un niveau trop fort et de<br />

sur-qualifier l’équipement).<br />

Un exemple de résultat d’essai réel est<br />

donné sur la figure 5.<br />

Analyses et résultats d’essais de qualification<br />

Lors des essais de séisme, les équipements<br />

sont instrumentés à l’aide<br />

de capteurs de type accéléromètres,<br />

capteurs de déplacement ou jauges<br />

de contraintes afin de connaitre les réponses<br />

en différents points de la structure.<br />

Une restitution en temporel et<br />

SRC de ces points est faite afin d’être<br />

comparée au niveau d’entrée.<br />

Dans le programme d’essai, des critères<br />

d’acceptabilité sont définis afin<br />

de valider la tenue de l’équipement à<br />

l’environnement sismique. En général,<br />

ceux-ci sont basés sur la vérification<br />

de l’intégrité mécanique de l’équipement<br />

(faite par inspection visuelle<br />

après le séisme) et sur la conformité<br />

fonctionnelle de l’équipement pendant<br />

et/ou après le séisme.<br />

Le dernier critère dépend du type<br />

d’équipement et est capital pour prononcer<br />

la qualification.<br />

Sopemea, laboratoire pilote d’EDF, réalise<br />

ce type d’essai depuis plus de 30<br />

ans et a qualifié de nombreux équipements<br />

tels que des groupes, pompes,<br />

vannes, moteurs, armoires électriques,<br />

coffret, capteurs, etc. Sopemea a acquis<br />

une expérience dans la conduite<br />

et la réalisation d’essai qui lui permet<br />

d’intervenir en amont et de proposer<br />

son expertise à ses clients.<br />

C’est ainsi que nous participons également<br />

à la pré-qualification des équipements<br />

par calcul, en utilisant une<br />

méthodologie basée sur le modèle<br />

éléments finis, le calcul de ses modes<br />

propres et l’utilisation du SRS.<br />

Ce calcul dynamique permet de s’assurer<br />

que les contraintes maximales<br />

résultant de l’application du séisme<br />

ne dépasseront pas les contraintes<br />

maximales admissibles fournies par le<br />

RCCM.<br />

Nous pouvons ainsi valider l’intégrité<br />

mécanique de l’équipement par calcul,<br />

mais pour la partie fonctionnelle, l’essai<br />

reste la seule validation possible.<br />

Bernard Colomiès<br />

Sopemea<br />

Inovel Parc Sud<br />

BP 48 – 78142 Vélizy-Villacoublay<br />

colomies@sopemea.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 53


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Plateforme<br />

Développement d’un système de contrôle<br />

d’une grande plateforme de vibrations 6 axes<br />

La plateforme hydraulique de vibrations Hydra, construite il y a une vingtaine d’années sur le<br />

centre d’essai de l’Agence spatiale européenne à Noordwijk (Pays-Bas), constitue l’un des plus<br />

importants systèmes de vibrations 6-axes d’Europe. Conçue pour tester quelques-uns des plus<br />

gros satellites jamais construits, elle pâtissait d’un système de contrôle vieillissant et limité. Après<br />

plus de deux ans de travail, le système a été complètement rénové et sa remise en service en juin<br />

2011 a apporté une fiabilité et une facilité d’opération grandement améliorées. Dès sa mise en<br />

service, le moyen a rencontré un grand succès auprès des donneurs d’ordres dans les domaines<br />

des transports, du sismique et de l’énergie. En un peu plus d’un an d’exploitation, European Test<br />

Services a accumulé une solide expérience dans l’application de normes variées afférentes à ces<br />

domaines, sur des spécimens de grandes tailles pesant jusqu’à plus de dix tonnes.<br />

Pour disposer d’un moyen de vibration<br />

capable de tester des satellites<br />

de plus de dix tonnes et de plus de dix<br />

mètres de haut, comme le satellite Envisat<br />

(Fig. 1) alors en développement,<br />

l’Agence spatiale européenne (ASE) a<br />

investi dans les années 1990 dans une<br />

plateforme hydraulique hors norme :<br />

Hydra. La plateforme, un octogone<br />

de 5,5 m de diamètre, est constituée<br />

d’une tête d’expansion en aluminium<br />

pesant 17,3 tonnes mue par huit vérins<br />

hydrauliques d’une capacité de 630 kN<br />

chacun (Fig. 2), avec un déplacement<br />

maximum de 140 mm crête a crête.<br />

Quatre de ces vérins, agissant dans<br />

l’axe vertical, procurent dans cette direction<br />

une force de 2,520 kN avec une<br />

accélération maximale de 5 g, fonction<br />

de la masse du spécimen à tester. Les<br />

axes latéraux sont animés par deux<br />

vérins chacun autorisant une force<br />

maximum de 1.260 kN. Le dimensionnement<br />

de l’installation permet la<br />

reprise des couples de basculement<br />

jusqu’à une valeur de 1.300 kNm.<br />

La disposition des vérins, permet un<br />

contrôle de la plateforme selon les<br />

6 degrés de liberté (3 translations<br />

et 3 rotations) ou une combinaison<br />

de ceux-ci, ce qui offre de très gros<br />

avantages opérationnels. En effet, il<br />

Figure 1 : Satellite Envisat sur Hydra<br />

n’est pas nécessaire de démonter le<br />

spécimen à tester pour changer l’axe<br />

d’excitation. Celui-ci est monté une fois<br />

pour toute la campagne d’essai sur le<br />

moyen, ce qui, au vu de la taille des<br />

structures en question, permet d’économiser<br />

des heures de levage et de<br />

manutention.<br />

Par ailleurs, dans les cas extrêmes ou<br />

le déplacement en horizontal est une<br />

limite, il y a la possibilité de placer le<br />

spécimen à 45 degrés sur la plateforme.<br />

On gagne ainsi un coefficient<br />

1,4 (racine carrée de 2) sur le déplacement<br />

(et donc potentiellement aussi<br />

sur l’accélération).<br />

Pour ce qui est des voies de mesure<br />

associées à ce grand moyen, le système<br />

d’acquisition du centre d’essai<br />

est composé depuis plusieurs années<br />

de quatre stations LMS de 128 voies<br />

chacune pouvant, dans les cas de<br />

fortes demandes, être couplées pour<br />

former un ensemble cohérent de 512<br />

voies.<br />

Après quinze ans d’utilisation, l’ASE<br />

a décidé de remplacer le système de<br />

contrôle commande du moyen d’essai<br />

dont l’électronique était devenue obsolescente.<br />

Bien que l’algorithme de<br />

contrôle ait été maintenu, l’opportunité<br />

a été saisie pour revoir l’organisation<br />

du software qui avait été développé<br />

spécifiquement pour ce moyen d’essai.<br />

Cet appel d’offre a été remporté face<br />

à une rude concurrence en 2008 par<br />

European Test Services B.V. (ETS),<br />

société qui opère et maintient le centre<br />

d’essai de l’ASE à Noordwijk aux Pays-<br />

Bas (ESTEC).<br />

Figure 2 : Hydra<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 54


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

L’architecture<br />

Au lieu de refaire un logiciel entièrement<br />

spécifique, l’idée originale défendue<br />

par ETS face à ses concurrents,<br />

était de partir d’un logiciel standard<br />

du commerce, conçu pour opérer un<br />

moyen selon 1 degré de liberté (ddl),<br />

et de développer par derrière uniquement<br />

la partie spécifique pour l’étendre<br />

à 6 ddl. En l’espèce, il s’agit d’un module<br />

temps réel (appelé MARVIN pour<br />

Multi-Axis Reconfigurable Vibration Interface)<br />

permettant de projeter l’unique<br />

degré de liberté contrôlé par le système<br />

commercial selon n’importe quel<br />

axe, celui-ci pouvant être une translation,<br />

une rotation ou n’importe quelle<br />

combinaison linéaire des précédentes<br />

(Fig. 3).<br />

Figure 3 : Architecture du control system<br />

Par rapport à l’ancienne version, les<br />

développements cette fois, ont été réalisés<br />

selon les normes de qualité très<br />

strictes de l’ECSS assurant ainsi une<br />

sureté de fonctionnement, une maintenabilité<br />

et une possibilité d’évolution<br />

entière. Un module est ainsi entièrement<br />

dédié à la sécurité du moyen<br />

et au contrôle des valeurs limites en<br />

termes de déplacement-vitesse-accélération<br />

(WADO pour WatchDog).<br />

L’intérêt manifeste de cette architecture<br />

est que le développement pouvait<br />

se consacrer à la partie spécifique 6<br />

ddl, le système commercial offrant les<br />

contrôles standards en terme de sinus<br />

balayé, aléatoire, chocs, … avec en<br />

outre l’avantage de retrouver une interface<br />

connue pour les opérateurs, le<br />

système de contrôle en question étant<br />

par ailleurs utilisé sur l’ensemble des<br />

autres moyens de vibration du centre<br />

d’essai.<br />

Pour ce qui est du 6 ddl pur, c’est-àdire<br />

de la possibilité de contrôler la<br />

plateforme sur un signal quelconque<br />

combinant les différents ddl, cette possibilité<br />

est couverte par l’importation<br />

d’un fichier neutre qui doit être préparé<br />

avant l’essai. Une procédure utilisant<br />

le logiciel MATLAB permet de créer<br />

ledit fichier à partir des spécifications<br />

clients.<br />

Un dernier module baptisé FDH (pour<br />

Facility Data Handling) permet l’acquisition<br />

en temps réel et en parallèle de<br />

l’ensemble des paramètres interne du<br />

moyen. Ce module permet aussi de<br />

manœuvrer la plateforme pour des<br />

opérations de maintenance ou éventuellement<br />

des essais spéciaux. C’est<br />

notamment à partir de ce module, réservé<br />

aux opérateurs experts, que sont<br />

générés les signaux des essais purs 6<br />

ddl.<br />

Les essais de recette<br />

Pour permettre la validation finale du<br />

projet, une campagne d’essai a eu lieu<br />

au premier semestre 2011. Le spécimen<br />

utilisé pour simuler la charge, est<br />

un grand cylindre métallique de 7 m de<br />

hauteur, 3 m de diamètre et pesant environ<br />

7 t (Fig. 4), utilisé en son temps<br />

Figure 4 : Maquette Envisat sur Hydra<br />

Abstract<br />

The Hydra Hydraulic vibration<br />

platform, built around twenty<br />

years ago at the European<br />

Space Agency Test Centre in<br />

Noordwijk (The Netherlands), is<br />

one of the most important 6-axis<br />

vibration test facilities in Europe.<br />

Conceived to test some of the<br />

largest spacecrafts ever built,<br />

it was limited by a control system<br />

which had become obsolete.<br />

After more than two years<br />

work, the control system has<br />

been completely refurbished<br />

and it showed during the acceptance<br />

tests of June 2011, a<br />

much better reliability and user<br />

friendliness. As soon as it was<br />

available for testing, the facility<br />

has met a great success in the<br />

areas of transport, seismic and<br />

energy vibration testing. In a<br />

bit more than a year, European<br />

Test Services has gathered a lot<br />

of experience in applying a great<br />

variety of standards related to<br />

these domains, on big specimens<br />

weighting even more than<br />

ten tons.<br />

comme maquette pour simuler le satellite<br />

ENVISAT, plus gros satellite d’observation<br />

de la terre jamais réalisé. Sa<br />

masse et ses dimensions ont notamment<br />

permis de valider les limites en<br />

terme d’accélération maximale et de<br />

couple de basculement. L’instrumentation<br />

a consisté en une cinquantaine<br />

d’accéléromètres disposés régulièrement<br />

le long de la structure.<br />

Par ailleurs, le spécimen était vissé<br />

sur une balance d’effort dynamique,<br />

constituée de 24 cellules de force triaxes,<br />

permettant à tout instant de reconstituer<br />

en temps réel le torseur d’efforts<br />

à la base de la structure.<br />

Plusieurs semaines ont été nécessaire<br />

pour opérer la recette complète<br />

du nouveau système de contrôle, partant<br />

d’essais simples à bas niveaux en<br />

sinus, aléatoire et choc, jusqu’à des<br />

essais forts niveaux avec limitation<br />

de l’effort en fonction de la bande de<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 55


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Biographie<br />

R1 Hydra, Hydraulic<br />

Vibration System, Facility Description<br />

– Document référence<br />

ETS-MECH-Hydra-315<br />

R2 R. Salles, O. Thoma,<br />

P-E. Dupuis, A. Cozzani – “New<br />

Control System of Hydra 6DOF<br />

Shaker” - 12th European Conference<br />

on Spacecraft Structures,<br />

Materials & Environmental Testing<br />

– ESTEC – Noordwijk – The<br />

Netherlands – 20-23 March<br />

2012<br />

fréquence et bien sur l’utilisation de<br />

fichier défini par l’opérateur pour réaliser<br />

des essais à 6 ddl.<br />

Cette campagne permit de mettre en<br />

lumière toutes les qualités opérationnelles<br />

du nouveau moyen sans qu’aucun<br />

problème majeur ne soit décelé.<br />

Par sa nouvelle facilité d’utilisation, un<br />

gain de temps de 20 à 30 % sur la réalisation<br />

des essais fut même constaté.<br />

Les campagnes d’essais<br />

Les premiers clients ne se sont pas fait<br />

attendre. Opérationnel fin Juin 2011,<br />

le moyen reçu son premier spécimen<br />

à tester en août de la même année.<br />

Il s’agissait d’un transformateur électrique<br />

pour une motrice de chemin de<br />

fer à vibrer selon les 3 axes selon la<br />

norme CEI 61373. Le spécimen faisait<br />

4 m sur 3 et pesait 10 t (Fig. 5).<br />

L’adaptateur mécanique permettant de<br />

connecter le spécimen au moyen d’essai,<br />

était composé de 6 piliers massifs<br />

Figure 5 : Transformateur en essai sur Hydra<br />

en acier pesant au total<br />

quelques 2400 kg.<br />

Une des grandes difficultés<br />

de ce genre d’essai est la<br />

manutention des outillages<br />

et du spécimen. Il s’agit en<br />

effet de structures pesantes<br />

manipulables uniquement<br />

au pont (le hall d’essai possède<br />

un palan de 32 t de<br />

capacité avec une hauteur<br />

sous crochet de 18 m) et<br />

qu’il faut aligner avec précision.<br />

En effet, les adaptateurs<br />

sont vissés à la table<br />

vibrante et une fois ceux-ci<br />

en place, il faut s’assurer<br />

que le spécimen, vissé de<br />

la même manière sur ces<br />

adaptateurs, va venir s’aligner<br />

très exactement sur les<br />

trous prévus à cet effet et qui n’ont généralement<br />

qu’une tolérance inférieure<br />

au millimètre.<br />

Pour les cas les plus complexes, ETS<br />

peut faire appel au service métrologie<br />

de l’ASE, qui dispose de lasers permettant<br />

un alignement très précis des<br />

grandes structures. La réactivité des<br />

personnels travaillant sur le même site<br />

a permis de défaire des situations difficiles<br />

qui se découvrent souvent au<br />

dernier moment, soit que le model de<br />

la structure ne soit pas parfaitement représentatif<br />

du spécimen réel, soit que<br />

la séquence de montage n’ait pas envisagé<br />

tous les cas de figure.<br />

Ces mêmes outillages sont aussi une<br />

difficulté en soit, car ils doivent être<br />

suffisamment rigides pour transmettre<br />

l’accélération de la table vibrante au<br />

spécimen sans atténuation. Cela veut<br />

dire qu’ils doivent avoir une transmissibilité<br />

de 1 sur l’ensemble de la bande<br />

de fréquence de l’essai. Compte tenu<br />

de la taille de la structure qu’ils supportent,<br />

ils sont souvent très massifs.<br />

Tout le savoir-faire du bureau d’étude<br />

est alors d’optimiser le rapport raideur<br />

Figure 6a : Baie de Commande insérée dans<br />

l’adaptateur de vibration sur Hydra<br />

sur masse de manière à obtenir un ensemble<br />

cohérent avec la spécification<br />

d’essai. Le moyen de vibration Hydra<br />

a aussi un gros avantage en cela qu’il<br />

dispose d’une vaste plateforme (5.5 m<br />

de diamètre) capable d’accueillir ces<br />

larges adaptateurs.<br />

Un très bon exemple est celui de cette<br />

baie de commande électrique de 3.75<br />

m de long, 1 m de large et 2 m de<br />

hauteur, pesant 3,3 tonnes, utilisée<br />

sur une motrice de chemin de fer (Fig.<br />

6a). L’adaptateur devait reprendre les<br />

points d’attache réels, situés à la base<br />

de la baie mais aussi en partie haute<br />

tout en assurant une rigidité telle que la<br />

première fréquence de résonance de<br />

l’ensemble monté sur le moyen d’es-<br />

Figure 6b : Modèle de la Baie de Commande<br />

enserrée dans l’adaptateur de vibration<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 56


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Figure 7 : Coupe-Circuit de ligne Haute Tension en essai sur Hydra<br />

sai ne soit pas inférieure à 100 Hz. Le<br />

calcul effectué par le bureau d’étude<br />

du centre d’essai, à partir des modèles<br />

du spécimen fourni par le client (Fig.<br />

6b) et du moyen, a permis de concevoir<br />

et de réaliser un adaptateur dont<br />

la première fréquence propre mesurée<br />

en cours d’essai a été de 104 Hz,<br />

parfaitement conforme au cahier des<br />

charges. À noter le poids de ce dernier<br />

qui avec ses cinq tonnes était bien supérieur<br />

trois tonnes est situé en haut d’un mât<br />

de huit mètres de hauteur pesant environ<br />

deux tonnes. L’ensemble ressemble<br />

à un énorme marteau posé<br />

verticalement sur son manche (Fig. 7).<br />

La reprise du couple de basculement<br />

associé nécessite alors des efforts que<br />

peu de moyens au monde sont capables<br />

de fournir. Les essais se sont<br />

déroulés parfaitement à la grande satisfaction<br />

du client.<br />

au poids du spécimen à tester.<br />

Un autre type d’essai amener à être<br />

réalisé sur Hydra est l’essai sismique.<br />

Parmi les structures testées, la plus<br />

Futurs développements<br />

La plateforme de vibrations 6 axes Hydra,<br />

depuis la mise à jour de son commande<br />

emblématique est le coupe-circuit<br />

contrôle, connait un grand suc-<br />

électrique pour ligne à haute tension<br />

vibré mi-2012. Le spécimen pesant<br />

cès. Les améliorations apportées ont<br />

permis une meilleure opérabilité, maintenabilité<br />

et surtout fiabilité. Mais ces<br />

développements ont aussi été menés<br />

de manière à préserver l’avenir. En effet,<br />

le programme est parfaitement modulaire<br />

et conçu pour pouvoir évoluer.<br />

L’algorithme actuel de contrôle des<br />

vérins a été développé spécifiquement<br />

il y a une vingtaine d’année. Il fonctionne<br />

bien mais les progrès récents<br />

des techniques font qu’il existe maintenant<br />

sur le marché des algorithmes<br />

permettant un contrôle plus précis des<br />

accélérations injectées.<br />

Des études sont en cours actuellement<br />

pour essayer ces nouveaux algorithmes<br />

qui sont ajoutés au programme<br />

de manière simple (au plus proche du<br />

« Plug and Play ») en remplacement<br />

de l’actuel algorithme. Les premiers<br />

résultats sont prometteurs avec pour<br />

principale conséquence une très<br />

bonne amélioration de l’encastrement<br />

avec une forte diminution des mouvements<br />

parasites (« cross talk »).<br />

De quoi fournir à nos clients des services<br />

encore améliorés.<br />

Paul-Éric Dupuis<br />

European Test Services Managing<br />

Director<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 57


Des <strong>Essais</strong> Insolites<br />

Insolite<br />

Des instruments de mesure au pays des crocodiles<br />

Les instruments de mesure et de surveillance ne servent pas qu’à des applications industrielles. Ils<br />

trouvent également leur place dans des lieux beaucoup plus inattendus. Ici, pas de défaillances à détecter<br />

sur des machines tournantes, pas de pollutions particulières à analyser sur un quelconque site<br />

industriel, ni de pièces à re-mesurer... Non, il s’agit de crocodiles !<br />

Oui, vous avez bien lu, des crocodiles.<br />

Certes, les instruments de mesure ne<br />

vont pas agir directement sur le métabolisme<br />

du reptile mais plutôt sur leur<br />

environnement. Il est vrai qu’intégrer<br />

dans nos régions tempérées des animaux<br />

habitués à évoluer dans des climats<br />

tropicaux n’est pas chose simple.<br />

Mais maintenir un niveau très précis de<br />

chaleur et d’humidité en permanence,<br />

sans aucune interruption, s’avère tout<br />

aussi compliqué. Et la Ferme aux Crocodiles<br />

en sait quelque chose.<br />

Trois Millenium 3 Smart XD26 équipent l’armoire<br />

électrique ©Crouzet<br />

Vue de la grande serre de la Ferme aux Crocodiles. ©Crouzet<br />

Situé non loin de Montélimar, dans le<br />

département de la Drôme, ce site touristique<br />

est loin d’afficher des températures<br />

et une pression atmosphérique<br />

semblables à celle de Floride, de Thaïlande<br />

ou de Nouvelle-Guinée. Or pour<br />

garantir aux visiteurs de la Ferme un<br />

maximum d’authenticité, la priorité est<br />

donnée au bien-être des animaux. « Il<br />

faut rappeler que le directeur et fondateur,<br />

Samuel Martin, est vétérinaire,<br />

précise Stanislas Wnuk, ingénieur<br />

support technique dans la business<br />

unit Control Technologies de Crouzet.<br />

D’ailleurs, la Ferme aux Crocodiles,<br />

outre l’activité touristique, abrite une<br />

nurserie pour préserver le développement<br />

et la reproduction des animaux »<br />

Surveiller chaque zone à distance<br />

Toute la difficulté de ce lieu hors du<br />

commun est de faire cohabiter – en<br />

termes de température, d’hydrométrie,<br />

d’humidité et d’aération – les animaux,<br />

le personnel et le public. Pour cela,<br />

Samuel Martin a fait appel aux compétences<br />

d’une autre société drômoise,<br />

Topaza-Pella. Celle-ci lui a proposé un<br />

système de gestion et de supervision<br />

à distance en temps réel. La solution<br />

TPZModBus est associée au Millenium<br />

3 Smart, qui assure la gestion de la<br />

chaufferie, des ouvrants et du système<br />

d’humidification existants. Auparavant,<br />

un système HVAC (Heating, Ventilation<br />

and Air-Conditioning – NDLR) était<br />

difficile à réguler. D’autre part, des systèmes<br />

automatisés côtoyaient les des<br />

commandes manuelles à l’exemple<br />

de poignées des ouvrants. De fortes<br />

variations de températures dues en<br />

partie à l’imprécision des thermostats<br />

ajoutaient une barrière supplémentaire<br />

à la difficulté d’homogénéiser le climat<br />

intérieur de la Ferme.<br />

Avec la société Topaza-Pella, qui<br />

avait déjà mis au point une solution<br />

de gestion à distance, la Ferme aux<br />

Crocodiles a intégré avec succès des<br />

contrôleurs intelligents de Crouzet<br />

au sein de chaque zone, à savoir les<br />

serres où se trouvent les animaux et<br />

les autres parties du site accessibles<br />

au public. L’intérêt de ces solutions développées<br />

par les deux sociétés réside<br />

dans l’autonomie des systèmes et la<br />

possibilité de surveiller chaque zone à<br />

distance, de gérer les températures et<br />

les ouvrants automatiques. « Tout est<br />

géré sans que le personnel, dont les<br />

activités relèvent avant tout du médical<br />

et des soins, ne soit mobilisé pour<br />

effectuer des tâches qui sortent de leur<br />

domaine de compétence ». Enfin, ces<br />

solutions ont également eu pour effet<br />

de réaliser des économies d’énergie<br />

grâce à une meilleure maîtrise de la<br />

consommation.<br />

Olivier Guillon<br />

Zoom sur les panneaux d’aération de la serre<br />

principale ©Crouzet<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 58


Rendez-vous international<br />

de la conception et de la simulation<br />

numérique haute performance<br />

International meeting for<br />

High Performance Numerical<br />

Design and Simulation<br />

Crédit CEA/DSV<br />

25 & 26 juin/june 2013<br />

École Polytechnique Palaiseau - France<br />

SIMULER POUR INNOVER<br />

INNOVATION BY SIMULATION<br />

Inscription : www.teratec.eu<br />

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Partenaire<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 59


Vie de l’ASTE<br />

Communiqué<br />

Commission MECA-CLIM de l’ASTE<br />

Dans un contexte de désengagement de la DGA de la normalisation dans les domaines « dual »<br />

(défense/ civil) , l ‘Aste retrouve son positionnement naturel et habituel ( sur les 45 ans de son existence):<br />

créer des commissions qui jouent le rôle d’antichambre des organismes de normalisation :<br />

Afnor, Bnae...<br />

Bref rappel historique<br />

Dans la mouvance de la directive<br />

Perry1 promulguée en 1994, le RMN<br />

de l’époque (Responsable ministériel<br />

à la normalisation) a défini en 1995<br />

une politique qui perdure jusqu’à aujourd’hui<br />

et qui vise à privilégier les<br />

normes internationales civiles par rapport<br />

aux normes défense, et ceci pour<br />

les technologies duales. La prise en<br />

compte de l’environnement a été en<br />

grande partie considérée comme telle.<br />

Ces dispositions ont conduit à mettre<br />

un terme au développement de la<br />

GAM EG 132.<br />

Quelques années plus tard (de 2005<br />

à 2012) , la réorganisation de la DGA<br />

a conduit à des réductions d’effectifs<br />

et des réaffectations des sites qui se<br />

sont concrétisées en particulier par<br />

un arrêt de fonctionnement de facto<br />

de la CIN EG (Commission Inter-arme<br />

de Normalisation de l’Environnement<br />

Général , dépendant du Chargé de<br />

Normalisation Défense) et de ses composantes<br />

comme la CIN EG pléniaire,<br />

la CIN EG climatique et la CIN EG<br />

électromagnétique. Cependant, l’une<br />

de ses composantes, la CIN EG Mécanique,<br />

a poursuivi ses travaux jusqu’en<br />

2012. Ses membres ont constitué l’ossature<br />

ayant permis de mener à bien<br />

l’élaboration des Guides de prise en<br />

compte des environnements, mécanique<br />

d’abord, puis<br />

climatique ensuite, sur deux contrats<br />

passés par la DGA. Ces guides (encore<br />

accessibles en téléchargement<br />

libre sur le site de l’ASTE) constituent<br />

la base des projets NFX 50144 (1 à<br />

6), en cours d’élaboration à l’AFNOR<br />

(disponibilité à la vente courant 2013-<br />

2014). Ce jeu de six normes Afnor<br />

couvre le management de l’environnement<br />

et, partant du profil de vie, les<br />

méthodes de définition des essais et<br />

sévérités d’essais.<br />

Orientations stratégiques<br />

De longue date, la France a toujours<br />

maintenu une avance significative<br />

dans ces domaines, ce qui lui permet<br />

aujourd’hui de capitaliser les avancées<br />

acquises dans des normes nationales<br />

et lui permettra ensuite d’en faire passer<br />

le contenu au niveau international<br />

(via le CEN vers les normes EN et CEI)<br />

C’est le processus principal qui permet,<br />

en partant du niveau national,<br />

d’accéder et donc d’être reconnu au<br />

plan international.<br />

Une autre orientation complémentaire<br />

consiste à participer directement aux<br />

travaux des normes internationales<br />

(essentiellement la CEI, en liaison<br />

avec l’UTE, son correspondant français)<br />

ou aux travaux des STANAG de<br />

l’OTAN.<br />

On sait qu’on ne saurait accéder efficacement<br />

au niveau international si l’on<br />

n’est pas en mesure de s’appuyer sur<br />

une base nationale suffisamment solide<br />

et productive. Dans cette perspective,<br />

il est donc important, de maintenir<br />

un tissu d’experts compétents et actifs<br />

dans le domaine des environnements<br />

mécanique et climatique.<br />

La Commission MECA CLIM, qui prend<br />

ainsi la relève des CIN EG mécanique<br />

et climatique, se donne pour objectif<br />

majeur de répondre à cette problématique.<br />

Objectifs de la commission MECA<br />

CLIM<br />

1 : participer à et soutenir l’élaboration<br />

des six normes Afnor NFX 50-144-1à<br />

6, puis à l’issue de leur édition (prévue<br />

en 2013 -2014), préparer leurs futures<br />

mises à jour (période du cycle de<br />

mise à jour : 5 ans).3<br />

2 : Reprendre et actualiser tout ou partie<br />

du contenu de l’Annexe Générale<br />

Mécanique (GAM EG 13) dont l’intitulé<br />

devra changer et évoluer vers un<br />

ensemble de fascicules des bonnes<br />

pratiques pour la prise en compte de<br />

l’environnement mécanique,<br />

3 : préparer l’équivalent du point 2<br />

dans le domaine climatique,<br />

4 : assurer une veille technique<br />

concernant les normes internationales<br />

suivantes : MIL STD 810, DEF STAN<br />

0035, CEI 60068, CEI 732, DO160<br />

5 : dans le cadre de ces objectifs,<br />

apporter des réponses aux diverses<br />

questions posées par les membres<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 60


Vie de l’ASTE<br />

de la Commission MECA-CLIM de<br />

l’ASTE.<br />

Qui peut y participer ?<br />

Toute personne intéressée, en faisant<br />

acte de candidature auprès du secrétariat<br />

de l’ASTE.<br />

Liste des participants au 30 janvier<br />

2013 :<br />

Ceux qui participent physiquement aux<br />

réunions:<br />

Bruno COLIN - Nexter, Bernard CO-<br />

LOMIES - Sopemea, Armand DELAN-<br />

GHE - DGA Arcueil, David DELAUX<br />

- Valéo, Henri GRZESKOWIAK - HG<br />

Consultant, Pascal LELAN - DGA TT,<br />

Sophie LEGENDRE - DGA TT, Muriel<br />

POUZARGUE - Dassault Aviation, David<br />

DELAROQUE - DGA MI, Laurent<br />

CAZENAVE - DGA MI<br />

Ceux qui contribuent aux travaux à<br />

distance :<br />

Alexis BANVILLET - CEA CESTA,<br />

Christian LALANNE - Lalanne Consultant,<br />

Lambert PIERRAT - LJ - Consulting,<br />

Jacques VANUXEEM - Expert<br />

Les membres correspondants :<br />

Philippe DESSENDIER - MBDA, Fredéric<br />

KIHM - Ncode, Stephan LAS-<br />

SAUSSE - EMITECH, Yvon MORI<br />

- Expert, Jean-Luc SALMON - LCIE,<br />

Isabelle Barber - Dassault Aviation<br />

Fréquence et lieu des réunions<br />

Fréquence : toutes les 6 à 8 semaines<br />

Lieu : SOPEMEA – (Vélizy)<br />

Événement<br />

Une journée technique au MBDA Bourges<br />

L’ASTE organise, en partenariat avec la société MBDA France, une journée technique « Prise en<br />

compte des chocs dans le développement des matériels soumis à un environnement sévère » le<br />

28 mai 2013 à MBDA Bourges.<br />

La matinée sera consacrée aux présentations<br />

des organisateurs et aux<br />

conférences techniques :<br />

• Prise en compte des chocs chez<br />

MBDA par Philippe Dessendier de<br />

MBDA<br />

• La maîtrise des chocs en vue du développement<br />

et de la validation d’un<br />

équipement par Didier Gourlay de<br />

MBDA<br />

• Relation vitesse déformation par<br />

Christian Lalanne ( Lalanne Consultant)<br />

• Prédiction - modélisation des chocs<br />

et validation expérimentale par Michel<br />

Dommanget (EADS/Astrium Space<br />

Transportation « Les Mureaux »)<br />

Les conférences seront suivies d’une<br />

visite du site de Bourges :<br />

• Visite de PMEE (Production<br />

mécanique et équipements<br />

électromécaniques)<br />

sur le site de Bourges Aéroport (1er<br />

groupe)<br />

• Visite des moyens d’essais de<br />

Bourges Subdray (2nd groupe) :<br />

• Moyens des <strong>Essais</strong> Environnement<br />

et Structuraux en zone inerte<br />

• Moyens des <strong>Essais</strong> Spéciaux (tunnel<br />

et différents bancs spécifiques)<br />

en zone pyro<br />

• Soufflerie d’essais pour statoréacteur<br />

en zone pyro<br />

Les frais d’inscription sont de 300 €<br />

TTC (incluant : les conférences, le repas<br />

et la visite).<br />

Le programme complet et le bulletin<br />

d’inscription sont disponibles sur le site<br />

de l’ASTE : www.info.aste.asso.fr.<br />

>> Pour obtenir les informations complémentaires<br />

vous pouvez contacter le secrétariat<br />

de l’ASTE au 01 61 38 96 32.<br />

Vue du ciel du MBDA Bourges<br />

copyright : MBDA - Fréderic Watbled<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 61


Formations<br />

ASTE<br />

Programme des formations 2013<br />

Association régie par la loi de 1901<br />

N° de formation 11 75 0834 475<br />

<br />

Mécanique vibratoire<br />

<br />

<br />

Mesure et analyses des phénomènes<br />

vibratoires (Niveau 1)<br />

Mesure et analyses des phénomènes<br />

vibratoires (Niveau 2)<br />

Application au domaine industriel<br />

2013<br />

IUT du Limousin<br />

INTESPACE-31<br />

SOPEMEA-78<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

4 1 800 € 2-6 sept.<br />

4 1 800 €<br />

3 1 500 €<br />

3-7 juin et<br />

9-13 sept.<br />

12-14 juin<br />

et 15-17 oct<br />

Chocs mécaniques : mesures, spécifications,<br />

essais et analyses de risques<br />

ASTE (78) 3 1 500 €<br />

3-5 avril<br />

et 6-8 nov.<br />

Acquisition et traitement des<br />

signaux<br />

Pilotage des générateurs de<br />

vibrations<br />

Principes de base et caractérisation des<br />

signaux<br />

Traitement du signal avancé des signaux<br />

vibratoires<br />

IUT du Limousin 3,5 1 620 € 28-31 mai<br />

ASTE 3 1 500 € 17-19 sept.<br />

Principes utilisés et applications SOPEMEA 4 1 800 € 26-29 nov.<br />

Analyse modale<br />

Analyse modale expérimentale et Initiation<br />

aux calculs de structure et essais<br />

SOPEMEA 4 1 800 €<br />

4-7 juin et<br />

19-22 nov.<br />

Acoustique<br />

Principes de base, mesures et application<br />

aux essais industriels<br />

INTESPACE 4 1 800 € 19-22 nov.<br />

Climatique<br />

Electromagnétisme<br />

Principes de base et mesure des<br />

phénomènes thermiques<br />

IUT du Limousin 3 1 500 € 13-15 nov.<br />

Application au domaine industriel INTESPACE 3 1 500 € 9-11 oct.<br />

Sensibilisation à la compatibilité<br />

électromagnétique<br />

Application à la prise en compte de la CEM<br />

dans le domaine industriel<br />

Exploitation des normes CEM<br />

IUT du Limousin 4 1 800 € 8-12 avril<br />

INTESPACE 4 1 800 € 17-20 sept.<br />

EMITECH<br />

78 - Versailles<br />

2 1 100 €<br />

21-22<br />

février<br />

Prise en compte de l'environnement dans un<br />

programme industriel<br />

2 1 100 € 11-12 sept.<br />

Personnalisation du produit à<br />

son environnement<br />

Prise en compte de l’environnement<br />

mécanique<br />

Utilisation des outils de synthèse<br />

mécanique pour la conception<br />

et le pré dimensionnement des équipements<br />

ASTE (78)<br />

3 1 500 € 22-24 oct.<br />

3 1 500 € 20-22 nov.<br />

Prise en compte de l’environnement<br />

climatique<br />

3 1 500 € 25-27 sept.<br />

Mesure<br />

Prise en compte de l’environnement<br />

électromagnétique<br />

Extensomètrie : collage de jauge, analyse<br />

des résultats et de leur qualité<br />

Concevoir, réaliser, exploiter une campagne<br />

de mesures<br />

EMITECH<br />

78-Versailles<br />

3 1 500 € 24-26 avril<br />

ASTE (78) 3 1 700€<br />

19-21 juin<br />

et 20-22<br />

nov.<br />

ASTE (78) 2 1 100 € 3-4 déc.<br />

<br />

<strong>Essais</strong><br />

Simulation – Nouveau<br />

Bonne pratique des mesures IUT du Limousin 2 1100 € 4-5 juin<br />

Conception et validation de la fiabilité -<br />

Dimensionnement des essais pour la<br />

validation de la conception des produits<br />

IFMA<br />

63175 AUBIERE<br />

3 1 500€ 5-7 juin<br />

Fiabilité, déverminage, essais (accélérés,<br />

aggravés)<br />

ASTE (78) 2 1 100 € 12-13 sept.<br />

Construire la robustesse de vos produits<br />

6 juin<br />

EMITECH (78)/ 1 850€<br />

par les méthodes HALT & HASS<br />

et 10 sept.<br />

Mise en œuvre et l’utilisation de la machine<br />

HALT& HASS<br />

(travaux pratiques en laboratoire)<br />

33 2 1 100 €<br />

29-30 mai<br />

et 24-25<br />

sept.<br />

Estimation des incertitudes de mesure dans<br />

les essais<br />

2 1 100 € 10-11 oct.<br />

Accréditation des laboratoires d’essais ISTIA Angers (49) 2 1 100 € 17-18 sept.<br />

Méthodes statistiques appliquées<br />

aux essais<br />

La simulation numérique et les essais :<br />

complémentarités - comparaisons<br />

ASTE (78)<br />

2 1 100 € 4-5 juillet<br />

2 1 100 € 17-18 oct.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 62


Agenda<br />

Evénements, colloques, séminaires à venir...<br />

Avril<br />

> Salon Analyse Industrielle<br />

La 26e édition du salon « Analyse Industrielle » organisée<br />

par le BIRP, Groupe Solutions en parallèle aux Salons Solutions<br />

Electroniques ouvrira ses portes les 10 et 11avril 2013<br />

à Paris Expo Porte de Versailles. Le Salon Analyse Industrielle<br />

proposera durant deux jours un côté exposition avec<br />

des solutions en matériels, des systèmes et des services<br />

permettant d’optimiser les différents processus composant<br />

la chaîne de production des entreprises industrielles et des<br />

laboratoires, de prévenir et de maîtriser les risques. Le salon<br />

proposera également des conférences applicatives.<br />

Les 10 et 11 avril 2013<br />

À Paris – Porte de Versailles<br />

www.analyse-industrielle.fr<br />

> Microwave & RF 2013<br />

Microwave & RF 2013, événement professionnel et qualitatif,<br />

proposera, outre la partie expo, 7 cycles de conférences<br />

dédiées aux problématiques inhérentes aux différents domaines<br />

concernant le cœur de métier des visiteurs du salon<br />

: technologie des antennes, RF et optique, Mems RF,<br />

Radio mobile 4G… et la CEM qui déroule sur deux jours un<br />

programme pointu et concret.<br />

Du 10 au 11 avril 2013<br />

À Paris – Porte de Versailles<br />

www.microwave-rf.com<br />

> Industrie Lyon 2013<br />

Pour ce millésime 2013, 850 exposants et 20 000 visiteurs<br />

se rencontreront dans le but de découvrir des savoir-faire,<br />

renforcer leur image de marque et d’accroître leur présence<br />

sur leur marché. Eurexpo Lyon sera durant 4 jours le cœur<br />

de la plus grande usine en fonctionnement de France. Pour<br />

la première fois, un espace dédié à la vision industrielle regroupera<br />

les exposants qui développent des applications de<br />

guidage, de mesure, d’inspection ou encore d’identification,<br />

aussi bien dans l’aéronautique que dans l’agroalimentaire,<br />

l’automobile, la cosmétique ou encore la logistique.<br />

Du 16 au 19 avril 2013<br />

À Lyon – Eurexpo<br />

www.industrie-expo.com<br />

> Séminaire Nafems<br />

Mai<br />

Le 30 mai prochain se déroulera au Novotel de Noisy-le-<br />

Grand (Val-de-Marne) un important séminaire organisé par<br />

le Nafems (Association for the Engineering Modelling, Analysis<br />

and Simulation Community). Ce nouvel événement portera<br />

sur la modélisation et la simulation des assemblages. La<br />

prise en compte des assemblages par la simulation numérique<br />

est un élément vital de la conception des structures,<br />

leur qualité contrôlant en bonne part la robustesses des produits<br />

dans lesquels ils sont présents : les liaisons qui les caractérisent,<br />

bien souvent hautement sollicitées, doivent non<br />

seulement contribuer à l’intégrité des structures mais également<br />

résister aux sollicitations mises en œuvre lors des<br />

procédés de fabrication, d’assemblage ou de test.<br />

Le 30 mai 2013<br />

Au Novotel de Noisy-le-Grand (Val-de-Marne)<br />

www.nafems.org<br />

> Forum Teratec 2013<br />

Juin<br />

Évènement majeur en France et en Europe, le Forum Teratec<br />

est le rendez-vous des experts internationaux de la conception<br />

et de la simulation numérique à haute performance. Il<br />

regroupera fin juin les meilleurs experts internationaux de<br />

la simulation et du HPC. Ce forum confirme l’importance de<br />

ces technologies dans le développement de la compétitivité<br />

et des capacités d’innovation des entreprises. En réunissant<br />

plus de 1 000 professionnels, le Forum Teratec illustre le dynamisme<br />

technologique et industriel du HPC et le rôle important<br />

que joue la France dans ce domaine. La participation et<br />

les témoignages de grands industriels, les présentations des<br />

entreprises technologiques leaders dans le domaine, la diversité<br />

et le niveau des ateliers techniques, la représentativité<br />

des exposants et l’innovation des offres présentées, sont<br />

autant d’atouts qui rendent incontournable le rendez-vous de<br />

tous ceux qui sont concernés par la conception et la simulation<br />

numérique à haute performance.<br />

Les 25 et 26 juin 2013<br />

À l’École Polytechnique<br />

www.teratec.eu<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 63


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Dossier<br />

Spécial salon du Bourget 2013<br />

Les essais dans le spatial – Lanceurs et satellites<br />

Mesures et méthodes de mesure<br />

Quelles solutions en vibroacoustique/ondes/chocs<br />

pour l’industrie et les laboratoires d’essais ?<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Les systèmes d’acquisition de données<br />

Spécial Bourget :<br />

Simulation et modélisation pour l’aéronautique<br />

Sans oublier<br />

Des avis d’experts ainsi que toutes les informations concernant<br />

la vie de l’ASTE et du Gamac, les événements, les formations<br />

et les actualités du marché de la mesure, des essais, de la modélisation<br />

et de la simulation.<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.mrj-presse.fr<br />

(la rédaction n’est pas responssable des documents qui lui sont<br />

adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction :<br />

Anne Marie Ajour (ASTE), Raymond Buisson, Adbérafi Charki (Istia),<br />

Bernard Colomiès (Sopemea - ASTE), François Derkx (IFST-<br />

TAR), Jean-Claude Frölich (ASTE); Olivier Guillon (MRJ), Henri<br />

Grzeskowiak (HG Consultant), Michel Roger Moreau (Gamac<br />

- ASTE), Lambert Pierrat (LJ Consulting), Jean Paul Prulhière<br />

(Metexo), Jean-François Romain (MRJ), Philippe Sissoko (LCIE),<br />

Pierre Touboul (Onera)<br />

On participé à ce numéro :<br />

C. Berge-Thierry (CEA), Stéphane Buttigieg (IFSTTAR), Rémi<br />

Casagrande (Gerac), T. Chaudat (CEA), Jean-Louis Chazelas<br />

(IFSTTAR), Bernard Colomiès (Sopemea), Louis-Marie Cottineau<br />

(IFSTTAR), François Derkx (IFSTTAR), Paul-Éric Dupuis<br />

(European Test Services), Sandra Escoffier (IFSTTAR), Alain<br />

Galteau (Crigen- GDF Suez), Jacques Garnier (IFSTTAR), Cyril<br />

Lair (Snecma), Gérard Rault (IFSTTAR), Luc Thorel (IFSTTAR)<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture : RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Répertoire des annonceurs<br />

Analyse Industrielle .............25 GL Events ............................35<br />

ASTE ...................................53 M+P International ..................5<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Sonia Cheniti<br />

www.essais-simulations.com<br />

Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />

Prix au numéro : 20 €<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />

(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />

Encart jeté industrie Lyon<br />

CAD Interop .........................29<br />

Cetim .....................................5<br />

Comsol .........2e de couverture<br />

DB VIB .................................17<br />

ESI ................4e de couverture<br />

Forum Teratec .....................59<br />

Mesures-et-Tests...................<br />

......................3e de couverture<br />

Microwave & RF ........................45<br />

Moog ......................................2<br />

Sopemea .............................27<br />

Stahlwille .............................13<br />

Trimestriel - N° 113<br />

Avril 2013<br />

Editeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

RCS Paris B 491 495 743<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° ISSN : 2103-8260<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

Z.I. Les Franchises - 52200 Langres<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise à<br />

l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 64


<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • AVRIL 2013 • PAGE 65


Ingénierie Virtuelle<br />

pour accélérer l’innovation industrielle<br />

Courtesy of Volkswagen<br />

Build it Right<br />

Simulation des procédés de fabrication :<br />

des matériaux composites à la fonderie,<br />

l’emboutissage et le soudage<br />

Test it Right<br />

Simulation des performances<br />

produit : de la sécurité aux chocs,<br />

crash et confort des passagers.<br />

Decide & Deliver it Right<br />

Systèmes d’aide à la décision pour<br />

gérer efficacement les données de<br />

simulation et les équipes d’ingénierie<br />

Copyright © ESI Group 2011 G/RO/11.138.A<br />

Solutions & Services pour les Industries Manufacturières<br />

ESI est pionnier et principal acteur mondial de solutions de prototypage virtuel avec prise en compte de la physique des matériaux.<br />

ESI a développé un ensemble cohérent d'applications métiers permettant de simuler de façon réaliste le comportement des produits<br />

pendant les essais, de mettre au point les procédés de fabrication en synergie avec la performance recherchée, et d'évaluer l'impact<br />

de l'environnement sur l’utilisation des produits. Cette offre constitue une solution unique, ouverte et collaborative de prototypage<br />

virtuel intégral avec l'élimination progressive de l’utilisation du prototype physique pendant la phase de développement du produit.<br />

Présent dans plus de 30 pays, ESI emploie au travers de son réseau mondial environ 900 spécialistes de haut niveau. ESI Group est<br />

cotée sur le compartiment C de NYSE Euronext Paris.<br />

ESI France| Parc d’Affaires Silic | 99, rue des solets | 94513 RUNGIS | Tel: 33 (0) 4 78 14 12 10<br />

<strong>Essais</strong> www.esi-group.com & <strong>Simulations</strong> • AVRIL | info@esi-group.com<br />

2013 • PAGE 66

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