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www.essais-simultations.com<br />
DOSSIER<br />
Compatibilité<br />
électromagnétique<br />
La CEM aujourd’hui ...<br />
Page 15<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Les nouveaux usages<br />
des capteurs dans les essais.<br />
Page 11<br />
Méthodes de mesures<br />
Mesurer la qualité, l’humidité et la<br />
température de l’air.<br />
Page 30<br />
N° 108 octobre, novembre, décembre 2011 Trimestriel 20 €
L’interview<br />
Entretien : Pierre Laroche (Onera) ....................2<br />
Actualités<br />
Entreprises & Marché<br />
Conjoncture : Les incertitudes du marché<br />
du test et de la mesure pour 2012 .......................4<br />
Investissement : Trescal élargit ses capacités<br />
de mesures de grandes longueurs.........................4<br />
Tests : Lancement d’une campagne<br />
de mesures 4G LTE .............................................5<br />
Accord : Partenariat entre Maplesoft et VI-grade<br />
dans le domaine de la modélisation ......................5<br />
Produits & Technologies<br />
Événement :<br />
Sepem Industries : cap sur Avignon ......................6<br />
<strong>Essais</strong> : Nouvelles machines d’essai d’impact<br />
mouton pendule motorisé .....................................8<br />
Aéraulique :<br />
Testo 480 : pour des mesures en ventilation,<br />
climatisation et confort ambiant...........................8<br />
Simulation : De la simulation pour virtualiser<br />
les batteries haute-tension ...................................9<br />
Mesures : Kimo lance de nouveaux enregistreurs<br />
autonomes communiquant par onde radio .............9<br />
Nomination : Henri Garcia nommé au poste<br />
de directeur commercial France de Microlease ...10<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Technologie : Intégrer des capteurs d’efforts<br />
dans l’assemblage de pièces d’avion ..................11<br />
Panorama : Exemples de solutions<br />
technologiques faisant appel aux capteurs..........12<br />
Interview : Les jauges de contrainte toujours<br />
essentielles dans les opérations d’essais............14<br />
Dossier<br />
Compatibilité<br />
éléctromagnétique<br />
Préface<br />
CEM : Une meilleure maîtrise des champs forts et<br />
des techniques prédicatives plus adaptées.........15<br />
Champ fort :<br />
L’Art de générer du champ fort : une combinaison<br />
de deux chambres réverbérantes .......................16<br />
Modélisation des effets électromagnétiques<br />
d’un impact foudre sur un bâtiment et optimisation<br />
de sa protection par conducteurs écrans............19<br />
Cages anéchoïdes :<br />
Efficient Simulation of Anechoic Chamber ..........23<br />
Méthodes : Mesure de l’impédance de<br />
transfert et de l’atténuation d’un câble blindé....26<br />
Applications : Microwave invente le maintien des<br />
appareils aéronautiques directement sur site .....28<br />
Pyrométrie :<br />
Propriétés thermo-optiques des solides<br />
et liquides aux hautes températures...................32<br />
Technologie : Fibres optiques infrarouges pour la<br />
détection chimique et biologique ........................36<br />
Avis d'expert :<br />
La corrélation d’images : un outil de mécanique<br />
expérimentale 1 ère partie : Principes généraux.....38<br />
Outils<br />
La vie de l’Aste et du Gamac<br />
Événement :<br />
En direct des Journées thématiques de l'ASTE....42<br />
Formations ............................................44<br />
Agenda.......................................................47<br />
Répertoire des annonceurs.................................48<br />
Mesures et méthodes de mesures<br />
Technologie : Répondre aux besoins croissants en<br />
termes de microfluidique liquide .........................30<br />
En pratique : Mesure de l’humidité relative<br />
dans les chambres d’essai .................................31<br />
ESSAIS & SIMULATIONS est la revue partenaire<br />
exclusive de l’ASTE (Association pour le<br />
développement des sciences et techniques<br />
de l’environnement).<br />
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Entretien<br />
Pierre Laroche, Adjoint au directeur du<br />
département Mesures physiques de l’Onera<br />
Ce trimestre, le thème à l’honneur dans le dossier central du magazine<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la compatibilité électromagnétique<br />
(CEM). Pour introduire cette thématique phare, quoi de plus normal<br />
que de nous entretenir avec l’un des spécialistes français dans le<br />
domaine bien particulier du foudroiement en vol. Car si la CEM évolue<br />
doucement, au fil des années, grâce à la recherche aux retours<br />
d’expérience, elle est amenée à se développer fortement en raison<br />
des nouvelles problématiques liées aux matériaux composites de plus<br />
en plus présents dans les structures des avions.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : Pouvez-vous<br />
nous présenter les activités de l’Onera<br />
en matière de compatibilité électromagnétique<br />
?<br />
Pierre Laroche : Je peux vous en<br />
présenter les grandes lignes basées sur<br />
la simulation numérique dans les<br />
domaines temporels et fréquentiels mais<br />
aussi sur la base d’activités expérimentales<br />
réalisées en chambre anéchoïde<br />
et en chambre réverbérante à<br />
brassage de mode. Toutefois, ces activités<br />
sont conduites dans une autre<br />
équipe au sein du Département électromagnétique<br />
et radar (DEMR).<br />
Qui sont vos clients et quelles sont<br />
leurs problématiques ?<br />
Nous traitons de la caractérisation des<br />
foudroiements et de leurs effets directs<br />
sur un avion en vol. Nous traitons également<br />
de la caractérisation des phénomènes<br />
orageux dans le but d’appréhender<br />
le risque de foudroiement. Nos clients<br />
sont les avionneurs (Dassault, Airbus,<br />
Eurocopter), les institutionnels comme la<br />
Direction générale de l’aviation civile<br />
(DGAC), la Direction générale de l’armement<br />
(DGA), l’Ademe, l’Europe (...) et les<br />
industriels tels que Astrium.<br />
Comment l’Onera y répond-il ? Avec<br />
quels moyens et quelles technologies ?<br />
Nous apportons des réponses en termes<br />
d’évaluation de la nature, de l’intensité<br />
et de la fréquence d’une agression par<br />
la foudre. Nos moyens sont des simulations<br />
numériques basées sur des<br />
descriptions explicites des phénomènes<br />
physiques, accompagnées et validées<br />
par des actions expérimentales en laboratoire<br />
ou sur le terrain. En d’autres<br />
termes, les simulations réalisées sur<br />
l’appareil vont décrire tout l’historique<br />
du balayage de l’arc ainsi que le déplacement<br />
de l’éclair sur l’aile, le fuselage<br />
ou le moteur. Nous obtenons ainsi l’historique<br />
des zones qui peuvent subir un<br />
foudroiement. Dans le domaine de l’aéronautique,<br />
l’évaluation de l’agression<br />
s’élabore en découpant des zones de<br />
l’avion ; ce « zonage » est réalisé de<br />
manière à tout mettre en œuvre pour<br />
que les agressions ne provoquent pas<br />
de dommages majeurs.<br />
Plus globalement, à quelles problématiques<br />
sont confrontés les industriels<br />
?<br />
Les industriels du domaine aéronautique<br />
sont confrontés à des démarches normatives<br />
très exigeantes qui imposent<br />
des contraintes basées sur l’application<br />
de l’agression majeure. C’est dans le<br />
cadre de cette démarche normative que<br />
les capacités des aéronefs à supporter<br />
les conséquences d’un foudroiement<br />
sont démontrées ou justifiées. Les<br />
actions de recherche de l’Onera aident<br />
les industriels à optimiser leur démarche<br />
normative et, de façon plus amont, leur<br />
fournissent des connaissances desti-<br />
nées à décrire la réalité de l’agression<br />
foudre en vol. L’expérience montre que<br />
le foudroiement est inévitable, contrairement<br />
au givrage par exemple, pour<br />
lequel la meilleure façon de lutter contre<br />
ça est tout simplement d’éviter de voler<br />
dans des nuages givrants. Comme le<br />
foudroiement est inévitable et qu’il est<br />
impossible de réaliser des essais<br />
physiques en plein vol, l’avion doit être<br />
certifié pour être mis en service tout en<br />
sachant qu’il pourra subir un foudroiement<br />
sans pour autant causer de<br />
dommages irréversibles. Pour entreprendre<br />
une telle démarche normative,<br />
que ce soit à l’avant de l’avion ou sur<br />
tout l’appareil, il est nécessaire d’appliquer<br />
des séries d’ondes et de niveaux<br />
d’agression en fonction du zonage. On<br />
applique ensuite un essai en laboratoire<br />
ou bien nous démontrons que grâce à<br />
tel ou tel design, l’avion pourra supporter<br />
le foudroiement.<br />
Quel est l’impact des nouveaux matériaux<br />
composites sur la manière d’aborder<br />
les CEM et la foudre ?<br />
Les nouveaux matériaux composites,<br />
essentiellement les CFC*, modifient<br />
drastiquement le « schéma » électrique<br />
d’un avion. Dans le cas d’un avion<br />
« tout » composite, la structure ne peut<br />
plus assurer le retour de l’énergie électrique<br />
dissipée à bord. Contre les effets<br />
directs du foudroiement, ces matériaux<br />
doivent recevoir une protection spécifique<br />
dont les performances doivent être<br />
démontrées ; la sensibilité des résultats<br />
d’essais au protocole expérimental<br />
devient alors un challenge qu’il faut<br />
maîtriser. Pour la CEM, une démarche<br />
analogue doit être appliquée alliant<br />
modélisation numérique et validation<br />
expérimentale. Ces protections supplémentaires<br />
doivent être adaptées aux<br />
différentes zones de l’avion. Concrètement,<br />
il s’agit d’une mèche de bronze<br />
* Carbon Fibre Composite<br />
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ou d’aluminium que l’on déploie et que l’on imprègne sur toute<br />
la surface de l’appareil.<br />
Le challenge qui se pose et qu’il est essentiel de relever<br />
demeure celui du poids. Car si le carbone permet de le réduire,<br />
les protections que l’on est obligé d’ajouter ne font que l’augmenter.<br />
C’est un véritable casse-tête. Néanmoins, si la réduction<br />
de poids n’est pas facile à atteindre, les gains de<br />
productivité et de production sont en revanche évidents par<br />
rapport à l’emploi de l’aluminium.<br />
Curriculum vitae<br />
Comment la norme va-t-elle évoluer en fonction de tous<br />
ces bouleversements ?<br />
La norme garde par essence un caractère conservateur et<br />
évolue lentement sur la base des connaissances scientifiques<br />
et techniques et sur le retour d’expérience. Dans le cas de<br />
l’aviation, les normes appliquées sur les composites sont les<br />
mêmes que pour les avions dotés de structures métalliques.<br />
Ce qui va toutefois être modifié, ce sont les outils qui vont<br />
être utiles pour valider l’application de ces normes, en particulier<br />
en CEM. Il faudra ainsi davantage prendre en compte<br />
le comportement complexe du composite carbone (présenté<br />
sous la forme de nappes de carbone tressées). Les outils<br />
industriels de compatibilité électromagnétique doivent prendre<br />
en compte ces nouvelles propriétés. Ils devront également<br />
prendre en considération les effets indirects du foudroiement,<br />
(c’est-à-dire comment l’énergie se couple dans les câbles),<br />
prendre en compte les structures, etc. ●<br />
DR<br />
Pierre Laroche<br />
Né en 1946<br />
Adjoint au directeur du département Mesures physiques de l’Onera<br />
FORMATION :<br />
Ingénieur, diplômé de l’Institut Polytechnique de Grenoble en 1971<br />
Propos recueillis<br />
par Olivier Guillon<br />
PARCOURS PROFESSIONNEL :<br />
1971 : Pierre Laroche rejoint l’Onera et mène des études expérimentales<br />
sur l’électrisation des avions et des hélicoptères jusqu’à<br />
la fin des années 70.<br />
Début des années 80 : Pierre Laroche prend la tête d’une division<br />
de recherche ; il aborde des études expérimentales et des<br />
simulations de l’électrisation des nuages d’orages. Il est alors<br />
le responsable scientifique de campagnes d’essais de foudroiement<br />
en vol sur avion Transall, puis dans le cadre d’une coopération<br />
avec les États-Unis, sur un avion Convair 580 mis en œuvre<br />
dans des orages de Floride. Il développe des études expérimentales<br />
de la physique des foudroiements, basées sur l’observation<br />
des éclairs déclenchés artificiellement et contribue au développement<br />
de ces techniques expérimentales aux États-Unis où<br />
elles sont toujours utilisées.<br />
De 1999 à 2007 : Pierre Laroche assure la présidence de la Commission<br />
internationale d’électricité atmosphérique (IUGG-IAMAS).<br />
AUTRE ACTIVITÉS :<br />
Avec son équipe, Pierre Laroche remporte le Grand prix 2000 de<br />
l’Académie de l’air et de l’espace.<br />
PUBLICATIONS ET RESPONSABILITÉS SCIENTIFIQUES :<br />
Co-auteur de l’ouvrage « Lightning : Principles, Instruments<br />
and Applications », par H.D.Betz, U.Schumann et P.Laroche<br />
Springer 2009.<br />
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DR<br />
Emitech met la main sur Gyl<br />
Technologies<br />
L’entreprise angevine Gyl Technologies<br />
(créée en 1995 - CA 2010 : environ 1 M€)<br />
a rejoint le groupe Emitech. Situé à Juignésur-Loire<br />
(Maine-et-Loire), ce laboratoire<br />
d’essais en compatibilité électromagnétique,<br />
radio, sécurité électrique mais aussi<br />
en climatique et mécanique compte huit<br />
personnes. Douzième centre du groupe<br />
Emitech, Gyl Technologies est accrédité<br />
Cofrac, FCC aux États-Unis et Industrie<br />
Canada ; il est également reconnu comme<br />
organisme notifié dans le cadre du<br />
marquage CE et VCCI au Japon. Avec<br />
Emitech Atlantique, situé à Beaucouzé<br />
(Maine-et-Loire), Gyl Technologies renforce<br />
la capacité d’accueil du groupe Emitech<br />
à Angers. Les deux centres angevins<br />
disposent ainsi d’une souplesse accrue<br />
dans la planification de campagnes d’essais<br />
et d’une manière générale dans le<br />
traitement des demandes clients.<br />
Pascal Zehren<br />
nommé directeur des ventes<br />
Europe du sud<br />
Eplan Software & Service,<br />
principal éditeur de solutions<br />
logicielles dans le<br />
domaine de la conception<br />
et des services pour l’ingénierie<br />
électrotechnique<br />
ainsi que dans les secteurs<br />
des fluides et du contrôle de processus,<br />
annonce la nomination de Pascal<br />
Zehren au poste de directeur des ventes<br />
pour l’Europe du sud. Il aura la responsabilité<br />
de la France, l’Italie, l’Espagne et<br />
le Portugal et de Country Manager pour<br />
la France.<br />
Conjoncture<br />
Les incertitudes du marché<br />
du test et de la mesure<br />
pour 2012<br />
Le Syndicat de l’instrumentation de mesure,<br />
du test et de la conversion d’énergie dans<br />
le domaine de l’électronique (Simtec) a<br />
dévoilé son étude de perspectives pour le<br />
test et la mesure en 2012. L’étude a été<br />
réalisée par Décision, cabinet de conseil<br />
spécialisé dans l’électronique. Cette étude<br />
révèle que malgré les inquiétudes qui pèsent<br />
sur l’électronique en France (crise<br />
structurelle, catastrophe de Fukushima,<br />
électronique essentiellement industrielle),<br />
« les perspectives 2012 pour le marché des<br />
équipements de T&M restent favorables dans<br />
de nombreux secteurs industriels. »<br />
Le marché total représentant près de<br />
420 M€, soit une hausse de 4% par rapport<br />
à 2011, par secteurs, il accusera cependant<br />
un fléchissement dans les transports<br />
(notamment dû à la crise que connait l’automobile)<br />
alors que les télécoms (réseaux<br />
3G et 4G, plan Fibre...) et l’aéronautique/défense<br />
(bonne tenue d’Airbus,<br />
Eurocopter…) tireront sa croissance vers le<br />
haut. Par ailleurs, de nombreux marchés<br />
émergent. C’est le cas des véhicules hybrides<br />
et électriques (élargissement de l’hybridation<br />
à de nouveaux segments et<br />
développement des offres de « mobilité » à<br />
partir de véhicules électriques). C’est aussi<br />
le cas de l’éclairage électronique et son<br />
secteur d’avenir : le LED. Enfin, les domaines<br />
de la sécurité (territoires, réseaux, biens<br />
et personnes…) vont voir monter en flèche<br />
la fourniture de systèmes d’alarmes et de<br />
caméras vidéo, en raison d’un retard français<br />
à combler par rapport au reste des pays<br />
de l’Union ●<br />
Investissement<br />
Trescal élargit ses capacités de<br />
mesures de grandes longueurs<br />
Le premier e-APU60<br />
de Microturbo prêt<br />
pour les essais en vol<br />
Dans le cadre du salon NBAA, Microturbo<br />
(groupe Safran) a annoncé que l’e-APU60,<br />
nouveau concept de groupe auxiliaire de<br />
puissance spécialement conçu pour répondre<br />
aux exigences des nouvelles générations<br />
d’avions plus électriques, a été<br />
livré cet été à son premier client Agusta-<br />
Westland pour équiper les hélicoptères de<br />
nouvelle génération AW149 et AW189.<br />
L’installation du premier e-APU60 configuré<br />
pour les essais en vol s’est déroulée<br />
conformément au planning. Capable de<br />
délivrer une puissance électrique allant<br />
jusqu’à 60 kWe, l’e-APU60 est à même<br />
de couvrir la totalité des besoins électriques<br />
sur l’ensemble du domaine de vol.<br />
Le laboratoire de métrologie dimensionnelle<br />
de l’agence Trescal de Vendôme<br />
s’est doté d’un banc grande longueur<br />
unidirectionnel de 20 mètres. Couplé à<br />
un système de mesure interférométrique,<br />
ce banc est composé de blocs<br />
et de rails de guidage en granit assurant<br />
la qualité du déplacement aérostatique<br />
du chariot de mesure. Il est<br />
piloté par un logiciel qui prend en<br />
compte la mesure du système interférométrique<br />
corrigée des facteurs d’influence<br />
calculés par les mesures des<br />
conditions d’environnement. Cet investissement<br />
vient compléter un banc de<br />
mesure de 3 mètres SIP3002 de haute<br />
précision également couplé à un système<br />
interférométrique.<br />
Opérationnel depuis octobre 2011 ce<br />
banc permet à Trescal de proposer à<br />
ses clients industriels qui fabriquent des<br />
produits de grandes dimensions des prestations<br />
d’étalonnage et de vérification<br />
d’équipements dimensionnels jusqu’à<br />
20 mètres avec des incertitudes de<br />
mesure estimées à U = 5 µm + 1.10-6.L.<br />
De plus, outre les instruments à traits,<br />
grâce à ce nouvel équipement entièrement<br />
automatisé, le laboratoire de<br />
Vendôme va pouvoir intervenir sur des<br />
équipements de nouvelles technologies<br />
tels que distance-mètres ou télémètres,<br />
théodolites, interféromètres laser, lasers<br />
tracker pour lesquels des investissements<br />
complémentaires et adaptés ont<br />
été également réalisés ●<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 4
Tests<br />
Lancement d’une campagne<br />
de mesures 4G LTE<br />
Molex Incorporated vient d’annoncer<br />
que des chercheurs de l’Université d’Aalborg<br />
et des spécialistes des antennes<br />
de Molex travaillent actuellement à la<br />
réalisation de mesures dans des environnements<br />
denses afin de garantir des<br />
résultats réalistes.<br />
Les expériences en milieu intérieur réalisées<br />
dans le centre-ville d’Aalborg avec<br />
des prototypes de téléphones mobiles<br />
LTE de nouvelle génération permettront<br />
de garantir aux clients des connexions<br />
de meilleure qualité aux terminaux portables<br />
du futur.<br />
Organisée dans le cadre d’une collaboration<br />
entre l’université d’Aalborg et le<br />
service de recherche sur les antennes<br />
de Molex, basé à Nørresundby au Danemark,<br />
cette campagne de mesure en<br />
continu concernait initialement la réception<br />
en extérieur dans les rues d’Aalborg.<br />
Le test dans le laboratoire des antennes<br />
radio en chambre sourde convient parfaitement<br />
à certains types d’applications,<br />
mais la technologie 4G est confrontée<br />
dans son fonctionnement à une réalité<br />
de terrain très différente et beaucoup<br />
plus difficile. Les mesures réalisées en<br />
ville permettront ainsi de tester des<br />
prototypes et des appareils de mesure<br />
dans des environnements réalistes ●<br />
Accord<br />
Partenariat entre Maplesoft<br />
et VI-grade dans le domaine<br />
de la modélisation<br />
MaplesoftTM et VI-grade ont annoncé<br />
un partenariat qui devrait, selon les<br />
deux instigateurs, permettre aux utilisateurs<br />
d’augmenter l’étendue de leurs<br />
solutions et d’améliorer la flexibilité de<br />
leurs modèles de conception. Ce partenariat<br />
verra l’intégration des modèles<br />
MapleSimTM dans l’environnement VI-<br />
CarRealTime.<br />
MapleSim est un outil de modélisation<br />
physique et de simulation qui repose sur<br />
une base technologique de calcul symbolique.<br />
Il gère l’ensemble des mathématiques<br />
complexes impliquées dans le<br />
développement des modèles d’ingénierie,<br />
y compris les systèmes multi-domaines<br />
et la conception de contrôleurs.<br />
VI-CarRealTime procure quant à lui un<br />
environnement de simulation véhicule<br />
temps réel entièrement validé pouvant<br />
être utilisé par les ingénieurs automobiles<br />
pour optimiser la conception de<br />
véhicules et les performances des systèmes<br />
de contrôle. Grâce à VI-CarReal-<br />
Time, les ingénieurs en Dynamique<br />
Véhicule peuvent également réaliser de<br />
grands plans d’expériences (DOE) et<br />
des études d’optimisation à objectifs<br />
multiples. « L’environnement VI-CarReal-<br />
Time fournit un modèle de véhicule<br />
complet facilement accessible, grâce<br />
auquel les utilisateurs MapleSim peuvent<br />
aisément implémenter leurs modèles de<br />
sous-systèmes sans avoir à construire<br />
eux-mêmes le modèle du véhicule,<br />
indique-t-on au sein de Maplesoft. Par<br />
ailleurs, les paramètres de châssis du<br />
véhicule sont transférés directement<br />
depuis ADAMS/CarTM dans VI-CarReal-<br />
Time » ●<br />
Turbomeca choisit le logiciel<br />
nCode Automation de HBM<br />
La société Turbomeca, spécialisée dans<br />
la conception, la production, la vente et<br />
le soutien de turbines à gaz de petite et<br />
moyenne puissance pour hélicoptères, a<br />
choisi une plateforme logicielle nCode<br />
pour assurer le stockage, la gestion, l’analyse<br />
et la traçabilité des milliers de voies<br />
de mesure en provenance de ses bancs<br />
d’essais. Le logiciel Automation 7.0 est<br />
particulièrement adapté au secteur de<br />
l’aéronautique où de grandes quantités de<br />
données sont générées lors d’essais sur<br />
bancs ou bien en vol. Automation est un<br />
logiciel qui centralise et sécurise toutes<br />
ces données, les organise et les analyse<br />
depuis un serveur central. Basé sur une<br />
technologie Web sécurisée, Automation<br />
met directement à disposition les données,<br />
analyses et rapports à l’ensemble<br />
des départements, sites ou partenaires<br />
d’un projet à partir d’un simple ordinateur,<br />
palm ou smartphone munis d’un explorateur<br />
Internet.<br />
Une plateforme d'essai<br />
pour les bornes de recharge<br />
ultra-rapide à Grenoble<br />
C'est dans le cadre du projet Velcri (Véhicule<br />
électrique à charge rapide intégrée),<br />
qu'a eu lieu sur le site grenoblois de<br />
Schneider Electric l'inauguration de la<br />
station EVLink, destinée à la mise au point<br />
et aux tests grandeur nature de solutions<br />
de recharge ultra-rapide pour véhicules<br />
électriques. La Station EVLink, vitrine du<br />
projet, abrite plusieurs espaces de<br />
recherche, de test et de démonstration<br />
pour les différents types d’infrastructures<br />
de recharge : domestiques, voirie, parkings<br />
publics ou privés et enfin celles<br />
concernant la recharge ultra-rapide.<br />
Renault investit 28 M¤<br />
dans un pôle d’essais<br />
électriquem<br />
Renault poursuit le développement du pôle<br />
d’essais électriques de Lardy en investissant<br />
28 M€. La Kangoo Z.E. et Fluence<br />
Z.E. seront les premiers des quatre véhicules<br />
électriques de nouvelle génération<br />
mis sur le marché en douze mois. Le pôle<br />
électrique de Lardy s’est progressivement<br />
étendu depuis 2009. Implanté sur deux<br />
bâtiments, il regroupe aujourd’hui une<br />
centaine de bancs sur 3 300 m² : 8 bancs<br />
d’essais pour les moteurs électriques, 6<br />
pour l’électronique de puissance, 41 associés<br />
à des enceintes climatiques pour les<br />
batteries Lithium-ion. 58 autres sont<br />
consacrés à l’amélioration des performances<br />
des batteries de démarrage et à<br />
l’étude d’une seconde vie.<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 5
Événement<br />
Sepem Industries : cap sur Avignon<br />
Du 31 janvier au 2 février aura lieu au parc des expositions d’Avignon<br />
la deuxième édition du Sepem Industrie Sud-Est. Entretien avec Philippe<br />
Dutheil, le directeur de l’événement industriel du début de l’année 2012,<br />
qui mise sur un nouveau succès de cette édition en région Paca, avant<br />
d’annoncer un Sepem inédit ; celui-ci concernera cette fois le quart sudouest<br />
du pays et se déroulera à Toulouse en septembre prochain.<br />
Liste des secteurs<br />
d’activité représentés<br />
Chimie, pétrochimie, plasturgie<br />
Pharmacie, cosmétique<br />
Énergie<br />
Papier et carton<br />
Agroalimentaire<br />
Brassicole, vinicole<br />
Traitement des eaux et effluents<br />
Métallurgie, sidérurgie, fonderies<br />
Automobile, ferroviaire<br />
Éco-industries, éco-environnement<br />
Électronique, électrique<br />
Extraction et minéraux<br />
Plates-formes logistiques<br />
Verreries<br />
Textile, habillement<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : Comment s’annonce<br />
cette deuxième édition du Sepem<br />
Industries Sud-Est ?<br />
Philippe Dutheil : Celle-ci se présente<br />
très bien. Le Salon des services, des<br />
équipements, des process et de la maintenance<br />
attire de plus en plus de monde<br />
au fil de ses différentes éditions et lieux<br />
d’organisation. Dans cette région du<br />
sud-est, la tendance est similaire puisque<br />
nous avons rencontré les mêmes<br />
soucis – s’il on peut dire – qu’à Douai<br />
par exemple, dus au succès du concept<br />
de salons en région, à taille humaine et<br />
facilement accessible. Les réservations<br />
ont en effet été complètes dès le mois<br />
de juin. Nous avons donc été contraints<br />
d’agrandir la surface initialement prévue<br />
(qui était d’une taille égale à celle de<br />
la précédente édition), de manière à<br />
accueillir une centaine d’exposants<br />
supplémentaires.<br />
Un nouveau hall a ainsi été ouvert. À<br />
la fin octobre, nous comptions déjà<br />
348 exposants, soit une soixantaine de<br />
plus qu’en 2010.<br />
Avez-vous prévu quelques nouveautés<br />
en direction des visiteurs ?<br />
Tout à fait. La grande nouveauté du<br />
Sepem Avignon est que nous allons offrir<br />
à tous les visiteurs qui arriveront entre<br />
9 heures et 11 heures du matin un<br />
ticket repas d’une valeur de 5 euros.<br />
L’objectif est réduire le coût de repas<br />
des visiteurs de manière à lui permettre<br />
d’allonger sa durée de visite. Nous<br />
souhaitons à travers cette initiative<br />
répondre à l’augmentation de la surface<br />
d’exposition et du nombre de stands,<br />
ce qui naturellement allonge dans le<br />
même temps la durée de la visite.<br />
Auparavant, on pouvait parcourir les<br />
7 000 mètres carrés de surface d’exposition<br />
en une demi-journée. Désormais,<br />
cette surface mesure 8 000<br />
mètres carrés ; nous aimerions donc<br />
garder le visiteur un peu plus longtemps.<br />
Êtes-vous optimiste quant à cette<br />
nouvelle édition ?<br />
Le premier événement qui s’était déroulé<br />
il y a deux ans nous avait, pour ainsi<br />
dire, beaucoup surpris, tant en termes<br />
de qualité que de quantité des visiteurs<br />
(au total, le salon avait attiré plus de<br />
3 200 visiteurs pour 260 exposants –<br />
voir dernier encadré). Pourtant, la grande<br />
interrogation pour nous résidait dans<br />
la géographie elle-même ; car si cette<br />
région regorge d’un tissu industriel<br />
plutôt important et significatif, peu de<br />
professionnels et d’acteurs de l’industrie<br />
d’une manière générale « descendent<br />
» au sud de Lyon et de la région<br />
Rhône-Alpes. En cause, une méconnaissance<br />
du tissu industriel en région<br />
Provence-Alpes-Côtes d’Azur.<br />
Mais pourquoi la ville d’Avignon en<br />
particulier ?<br />
À l’image des autres éditions du Sepem<br />
Industries, celle d’Avignon est révélatrice<br />
de notre propre manière d’organiser<br />
des salons. Nous avons en effet<br />
cherché un lieu à la fois facile d’accès,<br />
disposant d’un parc d’exposition assez<br />
important et se trouvant dans une position<br />
centrale, à proximité d’un noeud de<br />
communication important et non loin de<br />
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pôles industriels. À la différence,<br />
Marseille est une trop grande ville,<br />
donc peu pratique lorsque l’on<br />
arrive en voiture et aux durées de<br />
déplacements trop longues. Par<br />
ailleurs, la ville d’Avignon s’est<br />
révélée un choix stratégique dans<br />
la mesure où celle-ci se situe au<br />
cœur d’une région au tissu industriel<br />
important et à 2h30 (maximum)<br />
d’environ 9 500 sites de<br />
production comprenant en moyenne<br />
une vingtaine de personnes. En<br />
outre, Avignon se trouve le long des<br />
accès Lyon-Marseille et Montpellier-<br />
Nîmes, mais aussi à équidistance des<br />
zones industrielles de Toulon, Marseille<br />
et du sud Rhône-Alpes. Nous avons<br />
même accueilli en 2010 des visiteurs<br />
venus tout droit de Lyon !<br />
À quels domaines appartiennent les<br />
visiteurs du Sepem Avignon ?<br />
Nous avons affaire à une bizarrerie bien<br />
spécifique au sud-est : le salon s’adresse<br />
en effet d’une part au secteur agroalimentaire<br />
(ce qui est toutefois aussi le<br />
cas des autres éditions du Sepem),<br />
d’autre part au secteur du nucléaire.<br />
Malgré leurs environnements très différents,<br />
ces deux domaines d’activité<br />
rencontrent des problématiques bien<br />
similaires en matière de process ou de<br />
mesures. Ce qui va varier, ce sont les<br />
outils et les instruments qu’ils vont être<br />
amenés à utiliser. Quant aux métiers,<br />
tout ce qui est lié au process continu<br />
(pompes, vannes, robinetterie, raccords<br />
et autres) progresse et se développe.<br />
De même que les équipements de manutention<br />
dont la présence augmente de<br />
salons en salons ; la sous-traitance,<br />
notamment mécanique, tire elle aussi<br />
son épingle du jeu.<br />
Plus globalement, quel est votre<br />
ressenti sur la conjoncture industrielle ?<br />
Au-delà de l’effet positif connu au sein<br />
du Sepem, j’ai le sentiment que les<br />
entreprises industrielles ont de nouveau<br />
du travail. On n’entend pas, ou de moins<br />
en moins, d’entreprise qui ne peut<br />
survivre faute de travail ou d’activité. Il<br />
convient toutefois de mentionner le fait<br />
que nous assistons depuis plusieurs<br />
années à une réduction du personnel,<br />
si bien que la pression est bien entendu<br />
plus forte. Le véritable problème réside<br />
en revanche dans le manque de visibilité<br />
dans le temps – en tout cas dans<br />
notre secteur dédié, à savoir les équipements<br />
pour l’industrie. Cette lacune<br />
freine inévitablement les décisions. De<br />
ce fait, les entreprises préfèrent ne pas<br />
réembaucher dans l’immédiat.<br />
Pouvez-vous nous dire quelques mots<br />
sur la nouvelle édition du Sepem, prévue<br />
à Toulouse ?<br />
Cela fait environ un an que nos exposants,<br />
à travers différents questionnaires,<br />
nous demandent de créer une<br />
édition du Sepem Industries dans le sudouest<br />
du pays. Nous étions bien sûr<br />
d’accord mais avant cela, nous tenions<br />
à réaliser une véritable étude de la zone<br />
de chalandise de ce quart sud-ouest.<br />
Transports :<br />
quatre navettes mises à disposition<br />
Nous avons épluché tous les<br />
départements et le tissu industriel<br />
de la région pour y trouver au total<br />
6 959 sites de production pour un<br />
fichier contenant 18 190 contacts.<br />
Ces chiffres sont, comme vous<br />
pouvez le constater, bien en-deçà<br />
des autres régions que couvre le<br />
Sepem. Mais la puissance indiscutable<br />
du secteur aéronautique<br />
ainsi que le nombre important de<br />
sous-traitants, sans oublier le<br />
secteur agroalimentaire – très<br />
présent lui aussi – font que cette<br />
partie du pays devait à son tour être<br />
couverte par le Sepem.<br />
Quand aura lieu cette première<br />
édition et selon quels critères ?<br />
Le premier événement de Sepem Industries<br />
Sud-Ouest se déroulera les 25, 26<br />
et 27 septembre 2012 au parc des<br />
expositions de Toulouse. Ce salon<br />
regroupera les régions Midi-Pyrénées,<br />
Aquitaine et Languedoc-Roussillon. La<br />
recette sera la même que celle des<br />
autres salons, du moins pour la première<br />
édition, à savoir une surface limitée à<br />
7 000 mètres carrés, environ 300 exposants<br />
et un service de navettes gratuites<br />
(cinq au départ de Pau, Bordeaux,<br />
Brive, Montpellier et Perpignan) ●<br />
Un service de navettes gratuites est mis en place au départ de<br />
grands pôles industriels, répartis sur la zone de chalandise du<br />
salon. Les visiteurs pourront ainsi faire l’aller-retour dans la<br />
journée gratuitement. Quatre navettes se rendront au Sepem<br />
Avignon au départ de :<br />
- Péage de Roussillon (1h30) > Valence (1h) > Bollène (30 mn) > Parc des expositions<br />
- Marseille (1h) > Marignane (40 mn) > Berre (35mn) > Parc des expositions<br />
- Montpellier (1h30) > Nîmes (45 mn) > Parc des expositions<br />
- Toulon > Aix (45 mn) > Salon (30mn) > Parc des expositions<br />
Bilan de la première édition (2010)<br />
« 3 242 visiteurs industriels pour la première édition du Sepem Industries Sud-Est, c’est un<br />
bilan particulièrement encourageant pour une région qui ne connaissait jusque là aucun salon<br />
dédié de cette envergure, malgré un tissu industriel très dense. Dans l’ordre, le « top 5 » des<br />
industries représentées : la métallurgie, les machines pour l’industrie, l’agroalimentaire, la chimie/pharmacie<br />
et les énergies, en provenance de tous les départements de la zone de chalandise<br />
du salon et remontant même très haut dans la région Rhône-Alpes. Un taux de satisfaction<br />
de 92.3 % pour les 242 Exposants, tandis que 93 % des visiteurs ont déjà confirmé leur<br />
intention de revenir visiter la deuxième édition, en 2012… » - Les organisateurs des Sepem.<br />
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Goodfellow lance un matériau<br />
unique et isolant à hautes<br />
températures<br />
La division céramique de Goodfellow, Technical<br />
Glass, a désormais dans ses stocks<br />
du Superwool ® 607 ® HTTM, une gamme<br />
de produits isolants à hautes températures,<br />
versatiles et à base de fibres,<br />
pouvant être utilisés à des températures<br />
élevées. Ce matériau de type silicate alcalino-terreux<br />
(AES) a comme atout supplémentaire<br />
le fait d’être isolant sur une<br />
surface extrêmement réduite. Ce produit<br />
dispose des propriétés qui le rendent efficace<br />
dans les secteurs industriels utilisant<br />
le verre, la céramique et les produits<br />
pétrochimiques, mais aussi pour les fonderies<br />
et dans le domaine du génie civil. Il<br />
comprend un minimum de conductivité<br />
thermique, un faible rétrécissement, une<br />
haute classe de température (1300° C.)<br />
ainsi qu’une bonne solidité et une stabilité<br />
thermique.<br />
Rohde & Schwarz lance une<br />
nouvelle génération<br />
d’analyseurs de réseaux<br />
vectoriels<br />
Avec une dynamique de 140 dB, un temps<br />
de balayage de 4 ms pour 401 points et<br />
une excellente stabilité, les nouveaux<br />
analyseurs R&S ® ZNB et R&S ® ZNC ont été<br />
conçus pour des applications exigeantes<br />
en production et pour le développement<br />
de composants RF, en particulier dans la<br />
téléphonie mobile et les industries électroniques.<br />
Les analyseurs de réseau couvrent<br />
les gammes de fréquence de 9 kHz à 3 GHz,<br />
4,5 GHz ou 8,5 GHz. Le R&S ® ZNB et le<br />
R&S ® ZNC disposent d’un grand écran tactile<br />
permettant aux utilisateurs d’accéder à<br />
toutes les fonctions de l’instrument en<br />
moins de trois étapes. L’écran, de grande<br />
dimension, offre un large espace permettant<br />
un affichage des résultats de manière<br />
claire et simple, et ce même pour les<br />
mesures les plus compliquées.<br />
Nouveau frontal modulaire<br />
VibRunner de m+p<br />
international<br />
Développé pour des applications dédiées<br />
aux mesures dynamiques (bruit, vibration)<br />
et au contrôle de pots vibrants impliquant<br />
un grand nombre de voies avec enregistrement<br />
des signaux temporels, VibRunner<br />
s’applique dans des projets comme les<br />
bancs d’essais de moteurs où le stockage<br />
de données est important. Il s’adresse<br />
aussi aux grandes structures où les entrées<br />
réparties réduiront le câblage des capteurs,<br />
à des exigences en grand nombre de voies<br />
ou simplement là où une grande variété<br />
d’essais demande une flexibilité de la configuration<br />
du système de test.<br />
<strong>Essais</strong><br />
Nouvelles machines<br />
d’essai d’impact mouton<br />
pendule motorisé<br />
Disponibles en plusieurs capacités de choc<br />
allant de 300 à 900 J en passant par 450,<br />
600 et 750 J, les nouveaux marteaux<br />
pendulaires motorisés MPX d’Instron sont<br />
conçus pour effectuer des essais Charpy<br />
et Izod sur des métaux ; « grâce à la levée<br />
motorisée du marteau avec retour automatique<br />
en fin d’essai, tous les testeurs<br />
MPX permettent une mise en œuvre rapide<br />
et facile qui augmente la productivité et<br />
la sécurité de l’opérateur », indique-t-on<br />
au sein de la société Instron. Une commande<br />
électromagnétique du frein et du<br />
débrayage permet de lâcher le marteau en<br />
toute sécurité, tandis que son double accrochage<br />
évite tout relâchement accidentel.<br />
Enfin, un carter de sécurité avec dispositif<br />
de verrouillage empêche toute chute du<br />
marteau et bloque tout mouvement lorsque<br />
la porte est ouverte. Il est possible de régler<br />
la hauteur de verrouillage afin de diminuer<br />
l’énergie/la vitesse.<br />
Différents impacteurs et percuteurs sont<br />
proposés pour répondre à de multiples<br />
normes d’essais internationales telles<br />
que : ASTM E23 (Standard Test Methods<br />
for Notched Bar Impact Testing of Metallic<br />
Materials), EN 10045 (Matériaux métalliques<br />
- Essai de flexion par choc sur éprouvette<br />
Charpy), ISO 148 (Matériaux<br />
métalliques - Essai de flexion par choc<br />
mouton pendule sur éprouvette Charpy),<br />
et GOST 9454 (Impact Bending Test<br />
Method at Low, Room, and High Temperatures).<br />
Ces éléments peuvent aussi<br />
répondre à des applications spécifiques ●<br />
Aéraulique<br />
Testo 480 : pour des mesures<br />
en ventilation,climatisation<br />
et confort ambiant<br />
Testo, spécialiste de la mesure, innove<br />
avec le testo 480, anémomètre multifonction<br />
pour la mise en service, la<br />
gestion et la surveillance des centrales<br />
de traitement d’air. À l’heure des<br />
nouvelles réglementations thermiques<br />
et de la révolution énergétique, la<br />
qualité de l’air intérieur (QAI) dans les<br />
bâtiments est un enjeu majeur, tant pour<br />
la production de produits sensibles que<br />
pour les conditions de travail et le<br />
confort des occupants. Le testo 480,<br />
qui réunit grâce à sa large palette de<br />
sondes, toutes les mesures nécessaires<br />
au bon fonctionnement d’une installation,<br />
compte bien, selon Testo, permettre<br />
à ses utilisateurs de réaliser des<br />
mesures de types débit, température<br />
rayonnante, mesures de confort, turbulences<br />
et CO 2 .<br />
Le testo 480 dispose d’un concept de<br />
sondes intelligentes avec une mémoire<br />
(EEPROM) destinée à informer l’utilisateur<br />
sur le prochain étalonnage. Les<br />
incertitudes de mesures sont mémorisées<br />
dans la sonde à travers le logiciel.<br />
La sonde corrige automatiquement, en<br />
fonction de la valeur mesurée, les<br />
valeurs à l’affichage pour atteindre une<br />
précision absolue ●<br />
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Simulation<br />
De la simulation pour virtualiser<br />
les batteries haute-tension<br />
Le dernier venu dans la gamme de modèles<br />
de simulation automobile (ASM) dSPACE<br />
est un nouveau modèle de batterie permettant<br />
la simulation de batteries haute-tension<br />
rechargeables. Ce modèle est conçu pour<br />
virtualiser les batteries rechargeables au<br />
lithium-ion, au nickel-métal-hydrure (NiMH)<br />
et au plomb, toutes utilisées pour l’électrification<br />
des chaînes de traction automobiles.<br />
Cette nouvelle solution est censée<br />
faciliter le développement de fonction des<br />
systèmes de gestion de batterie (BMS) ainsi<br />
que le test des calculateurs juste avant leur<br />
production en série. Les simulations Model-<br />
In-the-Loop (MIL) dans Simulink ® et les simulations<br />
Hardware-In-the-Loop (HIL) sur<br />
simulateur sont utilisées à cet effet.<br />
Le nouveau modèle ASM de batterie multicellulaire<br />
supporte les fonctions fondamentales<br />
des systèmes de gestion actuels<br />
de la batterie, tels que l’équilibrage de<br />
cellule. Il simule chaque cellule de la<br />
batterie afin de représenter les charges<br />
spécifiques aux cellules, les intensités et<br />
les tensions. Les calculs sont effectués en<br />
temps réel indépendamment du nombre de<br />
cellules. Les paramètres physiques tels<br />
que la résistance et la diffusion interne ou<br />
encore les capacités à double couche<br />
peuvent être définis pour chaque cellule.<br />
Le modèle comprend également les fuites<br />
de courants telles que celles dues au dégazage<br />
lors du chargement des cellules<br />
NiMH ●<br />
Mesures<br />
Kimo lance de nouveaux<br />
enregistreurs autonomes<br />
communiquant par onde radio<br />
La solution sans fil de cette nouvelle gamme<br />
d’enregistreurs présente l’avantage de<br />
contrôler à distance et en temps réel le<br />
process ou zone de stockage et d’en assurer<br />
la traçabilité via le logiciel KILOG-RF (logiciel<br />
d’exploitation des données). Capables<br />
de stocker de 12.000 à 20.000 points de<br />
mesure en température, humidité, pression…,<br />
les Kistocks-RF offrent à l’utilisateur<br />
une surveillance précise du process<br />
sur une période définie ou en continu. Livré<br />
en standard, le logiciel Kilog-RF facilite la<br />
configuration des enregistreurs (seuils,<br />
alarmes, lissage, intervalle, périodicité…)<br />
et permet une exploitation aisée des<br />
données collectées en mode graphique ou<br />
tableau. Son système de fixation équipé<br />
d’un aimant permet une installation simple,<br />
rapide et sécurisée du système sans<br />
qu’aucun câble ne soit nécessaire.<br />
Kimo a également développé un enregistreur<br />
équipé d’un capteur de pression convenant<br />
à des applications de type encrassement<br />
de filtre ou surveillance de salles blanches.<br />
Des modules d’alarmes et de prolongateurs<br />
de réseau complètent la gamme afin de<br />
déclencher un contact sec vers un automate<br />
(système d’envoi de SMS, signal sur<br />
IP…) et d’étendre la surface à contrôler<br />
(réseau jusqu’à 100 appareils) ●<br />
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Nomination<br />
Henri Garcia nommé au poste de directeur<br />
commercial France de Microlease<br />
Microlease, entreprise majeure spécialisée<br />
dans la location d’équipements de<br />
test et mesure et dans la gestion de<br />
parc d’appareils, vient d’annoncer la<br />
nomination d’Henri Garcia au poste de<br />
directeur commercial France. Cette<br />
nomination est effective depuis le<br />
1 er septembre dernier.<br />
Avec plus de onze années d’expérience<br />
en gestion et développement des ventes<br />
sur le marché des Tests et Mesures,<br />
Henri Garcia est maintenant en charge<br />
de l’ensemble des activités pour la<br />
France. Henri Garcia a rejoint Microlease<br />
en 2000 en tant qu’ingénieur<br />
commercial grands comptes. Il occupa<br />
par la suite plusieurs postes stratégiques<br />
au sein de la société dont,<br />
dernièrement, celui de responsable du<br />
développement des ventes France.<br />
« Microlease est un acteur incontournable<br />
européen et dorénavant mondial<br />
depuis l’acquisition récente du leader<br />
américain MetricTest. Cette expansion<br />
est une opportunité unique pour nos<br />
clients et partenaires qui pourront bénéficier<br />
de choix plus importants en équipements<br />
de test et mesure », a déclaré<br />
Henri Garcia. « Je suis ainsi très honoré<br />
et très fier de piloter la stratégie de<br />
l‘entreprise sur le marché français. J’ai<br />
pour objectif d’amplifier la croissance<br />
de Microlease sur les différents secteurs<br />
que nous adressons grâce à nos<br />
offres de location, de vente et de<br />
leasing ».<br />
Henri Garcia est diplômé d’un master<br />
de l’École de commerce Sup de V (Saint<br />
Germain-en-Laye) et d’un DESS ESI<br />
(Paris - Pierre et Marie Curie) ●<br />
Quelques mots<br />
sur Microlease<br />
Fondée en 1979, Microlease est aujourd’hui<br />
l’un des principaux acteurs européens<br />
en location d’équipements de tests et<br />
mesures. Sa collaboration étroite avec les<br />
principaux constructeurs lui permet d’avoir<br />
des partenariats privilégiés avec Agilent<br />
Technologies, Tektronix et JDSU, leaders<br />
mondiaux du secteur de la mesure. Microlease<br />
fournit à travers le monde des équipements<br />
aux principales entreprises des<br />
industries des télécommunications, de l’aérospatiale<br />
et de la défense. Sa clientèle<br />
compte notamment Alcatel Lucent, EADS,<br />
Ericsson, Thales et Huawei. Afin de réduire<br />
et de contrôler les coûts liés aux tests et<br />
mesures, Microlease propose des solutions<br />
de location, de vente, de leasing et de<br />
gestion complète de parc.<br />
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Technologie<br />
Intégrer des capteurs d’efforts dans<br />
l’assemblage de pièces d’avion<br />
Comment un sous-traitant peut-il répondre à des exigences de volumes<br />
de plus en plus fortes lorsque ses principaux clients sont des leaders<br />
de l’aérospatial, à l’image d’Airbus, et dans une moindre mesure,<br />
Bombardier, Dassault ou encore le Brésilien Embraer ? Ce défi, Spie*<br />
doit le relever au quotidien, d’autant que ces volumes à assembler<br />
ne cessent de progresser depuis près de trente ans. Pour cela, le<br />
groupe a développé avec ABB un robot capable de satisfaire une<br />
demande croissante grâce à l’intégration de capteurs de forces.<br />
Les clients du Français Spie, à l’instar de ses soustraitants<br />
de rang 1 chargés de produire des pièces<br />
spécifiques pour l’aéronautique, sont confrontés<br />
à des problématiques plus ou moins similaires, à<br />
savoir la mise en relation des différentes pièces<br />
d’un avion entre elles, mais aussi les fixer entre<br />
elles via des rivets métalliques de tous types. Or<br />
ces opérations de perçage et de rivetage sont<br />
particulièrement délicates ; « notre travail consiste<br />
à poser une fixation se présentant sous la forme<br />
d’un cylindre métallique – avec ou sans tête – et<br />
ressemblant à une vis, excepté le fait qu’elle est<br />
emboutie des deux côtés », précise Pascal Plé,<br />
responsable d’études et des automatismes au<br />
sein du département aéronautique de Spie.<br />
Ce procédé d’assemblage de pièces (spécialité<br />
de Spie) est resté le même pendant des années,<br />
même si le carbone prend de l’importance et<br />
amène de nouvelles complications dans la maîtrise<br />
des opérations. L’assemblage se fait donc encore<br />
beaucoup sur des pièces métalliques. Les techniques<br />
n’évoluent guère du fait d’une précision<br />
déjà optimale ; en revanche, les exigences de<br />
délais et de productivité n’ont rien à voir avec<br />
celles des années 1970 ou 1980. « Notre valeur<br />
ajoutée dépend aujourd’hui de notre capacité à<br />
assurer les cadences ». Un moyen existe, et cela,<br />
l’automobile l’a bien compris : automatiser la<br />
Quelques données techniques<br />
production et par là même les lignes d’assemblage.<br />
L’aéronautique, à son tour, lui a emboité<br />
le pas dans les années 1980. L’enjeu n’est donc<br />
pas d’être de plus en plus précis mais de couvrir<br />
des volumes bien plus importants. La réponse :<br />
construire des machines de plus grandes dimensions<br />
de manière à rentabiliser au maximum les<br />
coûts de production et à assurer les cadences.<br />
Le capteur d’effort<br />
pour compenser<br />
les inconvénients liés<br />
à l’utilisation de robot<br />
d’assemblage<br />
Concrètement, chez Spie, cela s’est traduit par<br />
des robots auxquels les fabricants on ajouté des<br />
axes supplémentaires permettant d’accéder<br />
plus aisément aux différentes parties de l’avion.<br />
Objectif : réduire l’encombrement de l’appareil<br />
en développant un robot standard auquel on<br />
ajoute des axes X ou Z en bout de bras ainsi que<br />
l’outil adapté au perçage et au fraisage. « Cette<br />
technologie existe dans l’aéronautique depuis<br />
longtemps mais elle reste très marginale. Aussi,<br />
on utilisait auparavant des robots pour assembler<br />
la voilure de l’A340, mais il ne s’agissait en<br />
réalité que de simples manipulateurs de machi-<br />
Mis au point par la société ABB, le système de contrôle de force ABB IRC5 (« Force Control »)<br />
procure une sensibilité tactile au robot à travers l’implantation d’un module de détection d’efforts<br />
en interface avec la baie de commande du robot. L’intégration des mesures d’efforts s’effectue<br />
par le système de gestion du robot et la correction des trajectoires se fait en temps réel. Au total,<br />
le système peut intégrer jusqu’à trois capteurs de forces et trois capteurs de couples. En résumé,<br />
le contrôle d’efforts permet au final de résoudre des problèmes incompatibles avec des solutions<br />
de programmations traditionnelles.<br />
nes », précise Pascal Plé. Or ici, il est question<br />
d’un robot standard directement doté d’un capteur<br />
d’effort. Le but étant de répondre le plus<br />
justement possible aux critères, ce robot est<br />
désormais capable de maîtriser la pointe de l’outil<br />
en bout de bras et l’effort utilisé dans les<br />
trois rotations. Ainsi, cette technologie est en<br />
mesure d’effectuer trois nouvelles fonctions : le<br />
réglage (en fonction de la normalité de la pièce),<br />
l’anti-glissement au moment du contact entre<br />
l’outil et la pièce, ainsi que la possibilité de garder<br />
en contact les différentes couches de la<br />
pièce sans pour autant les percer, et ce grâce à<br />
l’effort d’appui.<br />
Toutefois, comme toute technologie, ce système<br />
présente deux inconvénients : le premier<br />
réside dans le manque de précision (selon les<br />
applications demandées), le second dans le<br />
manque de rigidité au niveau des bras et l’existence<br />
d’élasticité dans l’articulation. « Tout cela<br />
est compensé par la présence du capteur d’efforts.<br />
L’avantage est qu’avec ce système, ces<br />
inconvénients disparaissent et l’on en arrive à<br />
des critères proposés par les machines traditionnelles<br />
; or ce robot standard est moins cher<br />
et nettement moins volumineux » ●<br />
Olivier Guillon<br />
*Environ 25 000 personnes en France et en<br />
Europe, et 2 500 à Toulouse (siège social).<br />
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Panorama<br />
Exemples de solutions technologiques<br />
faisant appel aux capteurs<br />
Les capteurs de toutes sortes jouent un rôle de plus en plus important<br />
dans les essais industriels. Voici quelques exemples d’applications<br />
particulièrement significatives dans plusieurs secteurs industriels,<br />
allant de l’automobile à la défense.<br />
Le Centre technique des industries<br />
mécaniques (Cetim) a inauguré un nouvel<br />
équipement vibratoire doté de forces de<br />
sollicitations jusqu’à 160 kN, des charges<br />
de 2 tonnes, des mesures sur 72 voies<br />
et la réalisation de plusieurs essais en<br />
simultané. Les objectifs sont d’offrir de<br />
multiples configurations d’essais nécessaires<br />
à la caractérisation dynamique des<br />
pièces et à la validation de leur durée de<br />
vie, et de répondre aux besoins des<br />
entreprises des secteurs de l’aéronautique,<br />
de l’automobile, du ferroviaire,<br />
de l’armement, des équipements agricoles,<br />
des travaux publics ou encore de<br />
l’énergie.<br />
Ce nouveau vibrateur électrodynamique<br />
LDS V984 est capable de gérer des<br />
forces de sollicitations jusqu’à 160 kN.<br />
Il réalise des essais sur des ensembles<br />
pesant jusqu’à 2 000 Kg, dans une<br />
gamme de fréquence d’essais de 5 à<br />
2 000 Hz. Les excitations (sinus, aléatoire,<br />
sinus du bruit, choc, SRC,<br />
temporel, etc.) sont pilotées et peuvent<br />
être combinées avec des cycles de<br />
températures dans une amplitude de<br />
-50° C à +160° C. Les mesures, qui<br />
comprennent tout type de grandeurs<br />
physiques, peuvent être pilotées et enregistrées<br />
sur 72 voies en simultané. Une<br />
performance qui facilite évidemment la<br />
réalisation d’essais sur plusieurs pièces<br />
en même temps. Par ailleurs, les essais<br />
réalisés peuvent aussi être effectués<br />
sur des composants en fonctionnement<br />
via des actionneurs électriques, pneumatiques<br />
ou autre.<br />
Exemples d’applications<br />
Ces caractéristiques ont déjà séduit<br />
certains industriels que ce soit pour vérifier<br />
le bon fonctionnement de servocommandes<br />
en opération, la fiabilité de<br />
capteurs installés sur les moteurs thermiques<br />
automobiles ou la résistance de<br />
batteries soumises à de fortes sollicitations.<br />
« L’intérêt de ces essais, indique<br />
Mathieu Lassalas, responsable des<br />
essais au sein du Cetim, est de voir si,<br />
au-delà de la durée de vie du produit, sa<br />
fonction principale est toujours assurée. »<br />
Dans ce cadre, le Cetim assure la<br />
conception des essais ainsi que le<br />
dépouillement et l’interprétation des<br />
centaines de données qui sont récupérées.<br />
« Nous réalisons les essais selon<br />
les normes en vigueur, mais nous sommes<br />
aussi capables de proposer à nos<br />
clients des profils vibratoires personnalisés.<br />
Cette démarche consiste à<br />
prendre en compte la fatigue des composants<br />
soumis à un environnement<br />
vibratoire spécifique. Nous assurons<br />
aussi la conception des interfaces de<br />
fixation sur le vibrateur qui doivent être<br />
le plus neutre possible pour ne pas<br />
influencer les résultats des essais. »<br />
Une soufflerie entièrement<br />
automatisée<br />
Confrontée à des exigences fortes en<br />
termes de rentabilité, de fiabilité, de précision,<br />
de vitesse des contrôles associés<br />
au tapis et aux hélices, la célèbre maison<br />
de design automobile Pininfarina a choisi<br />
d’automatiser sa soufflerie. Des aspects<br />
particulièrement critiques, au vue de la<br />
nature de cette soufflerie d’excellence,<br />
dans laquelle l’air s’écoule le long d’un<br />
circuit divisé en deux sections : une<br />
section interne au tunnel et une section<br />
extérieure. Dans la section extérieure, l’air<br />
est repoussé par treize ventilateurs vers<br />
l’intérieur de la salle. Il s’écoule sur l’objet<br />
soumis au test avant d’être aspiré par une<br />
énorme hélice au fond de la salle et ainsi<br />
de suite. La vitesse maximale de l’air dans<br />
la soufflerie s’élève alors à 250 Km/h.<br />
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
De manière à automatiser l’équipement,<br />
Pininfarina a fait appel à un système de<br />
contrôle réalisé à l’aide d’un automate<br />
de la séries 90-30 de GE Intelligent Platforms.<br />
Celui-ci régule la vitesse des<br />
hélices afin d’atteindre la vitesse désirée<br />
du vent. Pour assurer un contrôle<br />
à poursuite rapide, il est nécessaire de<br />
disposer d’un système matériel rapide<br />
et réactif, capable de gérer un fluide se<br />
déplaçant à 250 Km/h et, surtout, d’un<br />
logiciel flexible permettant d’effectuer<br />
efficacement et rapidement les réglages<br />
indispensables pour les différents tests.<br />
À l’intérieur du collecteur se trouve un<br />
dispositif unique au monde pour une soufflerie<br />
: le générateur de turbulence, ou<br />
TGS – Turbolence Generation System –,<br />
constitué de cinq couples d’ailes<br />
mobiles installées sur des élévateurs<br />
spéciaux disposés sous le niveau du sol.<br />
Ce dispositif permet d’effectuer, en plus<br />
des mesures standard dans des conditions<br />
de flux laminaire, de nouvelles<br />
mesures en présence de flux turbulents,<br />
en simulant les conditions du véhicule<br />
sur route à proximité d’autres véhicules<br />
et obstacles.<br />
Pour le contrôle du TGS et du T-Belt,<br />
Pininfarina a également fait confiance<br />
aux produits GE Intelligent Platforms.<br />
Le choix s’est porté sur le Motion<br />
Controller DSM324i et 6 servomoteurs<br />
brushless Beta IS (deux pour chaque<br />
tapis). Pour la conception et la réalisation<br />
du TGS, du T-belt et des équipements<br />
complémentaires, Pininfarina a<br />
fait appel à Sacimex, une société turinoise<br />
spécialisée dans la conception et<br />
la réalisation de machines et d’appareils<br />
pour souffleries.<br />
En salle de contrôle, les techniciens peuvent<br />
démarrer les simulations et vérifier<br />
les données recueillies par le réseau<br />
sophistiqué de capteurs positionnés dans<br />
le tunnel. L’application de contrôle est<br />
gérée par le logiciel Proficy HMI/Scada<br />
Cimplicity de GE Intelligent Platforms,<br />
avec une fonction unique de surveillance<br />
permettant au client d’examiner les résultats<br />
des tests en temps réel.<br />
De l’analyse vibratoire<br />
à distance<br />
par un capteur laser<br />
Dans le cadre d’un de ses contrats pour<br />
une entreprise de défense, le Centre<br />
scientifique et technique du bâtiment<br />
(CSTB) souhaitait analyser le comportement<br />
d’une antenne sous des vents<br />
allant jusqu’à 100 km/h. « La principale<br />
difficulté était de pouvoir analyser ce<br />
comportement à distance pour ne pas<br />
perturber la mesure, le tout en gardant<br />
une bonne précision et la vitesse de<br />
mesure », explique Olivier Flamand, chef<br />
de projet au sein du centre technique.<br />
« Notre choix s’est portée sur le capteur<br />
LK-G de Keyence pour une raison très<br />
simple : nous n’avons trouvé aucun<br />
autre équipement sur le marché répondant<br />
à nos spécifications ».<br />
Placé à 70 cm de la cible, le capteur<br />
permet de mesurer avec une précision<br />
inférieure à 0,1 mm et avec une<br />
fréquence de mesure très élevée, car il<br />
Un tapis rotatif long de 6,70 mètres<br />
Pininfarina a par ailleurs équipé sa soufflerie d’un tapis rotatif situé sous la voiture pour simuler l’effet de sol,<br />
avec des rouleaux pour le déplacement des roues. L’entreprise a ensuite apporté d’autres améliorations à cet<br />
équipement et introduit un système exclusif (T-Belt) breveté. Ce nouveau tapis long de 6,70 m s’étend jusqu’à<br />
l’arrière de la voiture. Il offre des avantages évidents en termes de précision de simulation et de calcul du coefficient<br />
aérodynamique. En fonctionnement normal, le tapis principal tend à se soulever en raison de l’effet de sol. Il<br />
est donc indispensable d’utiliser des aspirateurs positionnés sous les trois tapis pour empêcher ce phénomène,<br />
ainsi qu’un système de contrôle de traction pour éviter des mouvements latéraux indésirables.<br />
Principe de l’optique Ernostar<br />
s’agit ici d’analyser une vibration d’environ<br />
100 Hz. « La programmation s’est<br />
révélée aisée grâce à l’applicatif mis au<br />
point par Keyence. Nous n’avons surveillé<br />
qu’un seul point. Le programmeur<br />
doit néanmoins être averti », ajoute<br />
Olivier Flamand. Le LK-G qui a permis<br />
ces performances est en effet un équipement<br />
unique sur le marché. Il est<br />
d’abord très rapide. Keyence a développé<br />
le Li-CCD (le CCD linéarisé) : il<br />
offre un échantillonnage bien plus rapide<br />
que les modèles classiques. Un processeur<br />
de forme d’onde spécial (processeur<br />
de signal numérique) effectue le<br />
traitement numérique haute vitesse du<br />
signal CCD et produit très rapidement<br />
des mesures ultra précises. Il est possible<br />
de mesurer de façon fiable les cibles en<br />
rotation, en déplacement ou vibrant à<br />
grande vitesse. La précision est aussi très<br />
élevée : Keyence a revu la conception de<br />
l’optique de façon à obtenir des mesures<br />
de haute précision. L’association d’une<br />
optique Ernostar et du Li-CCD résulte en<br />
une linéarité excellente.<br />
Le capteur LK-G existe dans plusieurs<br />
versions pour s’adapter à de nombreuses<br />
applications : modèles ultra<br />
précis à courte portée jusqu’aux<br />
modèles très longue portée avec une<br />
précision moindre et un faisceau très<br />
large. Plusieurs filtres permettent de<br />
s’adapter aux surfaces difficiles, transparentes<br />
ou réfléchissantes, aux différentes<br />
couleurs et aux surfaces irrégulières ●<br />
Olivier Guillon<br />
L’optique Ernostar est composée de quatre lentilles caractérisées par de très faibles aberrations. Le processeur,<br />
intégré à la tête de capteur, numérise tous les signaux envoyés au contrôleur, ce qui réduit fortement le bruit.<br />
Un boîtier moulé, d’une très grande rigidité, permet de réduire les écarts dus aux variations de température tandis<br />
que le bruit est réduit grâce au Li-CCD, dix fois plus sensible qu’un modèle classique. La conception originale<br />
de ce capteur a permis d’atteindre une précision vingt fois meilleure que celle des modèles classiques.<br />
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<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
Interview<br />
Les jauges de contrainte toujours<br />
essentielles dans les opérations d’essais<br />
Spécialisé dans les axes de mesure, notamment pour le levage et les limitations<br />
de charges, ainsi que dans les capteurs étalons, Sensy met au<br />
point des capteurs à jauges de contraintes, pesage/force/couple et développe<br />
des services associés en matière de conditionnement du signal<br />
(électronique, numérisation, logiciel, interventions, étalonnage et études).<br />
Son directeur technique, Jean-Marie Gillet, nous explique comment les<br />
jauges de contraintes sont aujourd’hui en mesure de répondre à des problématiques<br />
de mesures de plus en plus fortes dans les essais mécaniques.<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : En matière<br />
d’essais mécaniques, quelles sont les<br />
problématiques de vos clients ?<br />
Jean-Marie Gillet : La première des<br />
demandes consiste à « objectiver » une<br />
mesure ; nos clients sont confrontés à<br />
des exigences de mesures de plus en<br />
plus précises pour une caractérisation objective<br />
des essais ou des phénomènes mécaniques.<br />
Ils doivent en outre répondre à des problématiques<br />
d’automatisation ou de contrôles à<br />
distance. Dans les essais en laboratoire, le cas<br />
le plus facile à comprendre est l’exemple du<br />
béton. Lorsque l’on construit un pont, il est<br />
essentiel de s’assurer que le béton que l’on va<br />
utiliser est assez résistant et répond aux caractéristiques<br />
définies dans le cahier des charges.<br />
Il faut donc en prélever des morceaux et les<br />
tester en laboratoire. On passe alors ces<br />
morceaux en machine d’essai munie d’un<br />
capteur de force afin de tester la résistance<br />
du béton. Mais ce n’est pas tout ; il faut également<br />
s’assurer que la machine elle-même est<br />
bien étalonnée. On doit alors la vérifier périodiquement<br />
à l’aide de « capteurs étalon de transfert»,<br />
lesquels assurent le lien entre la machine<br />
d’essai et les étalons nationaux.<br />
Quel est le rôle des capteurs au niveau<br />
des essais mécaniques ?<br />
Concernant les essais sur machine ou sur site,<br />
les capteurs sont essentiels pour caractériser un<br />
effort. Un autre exemple est la gestion de la<br />
tension dans le réglage des haubans lors du<br />
montage de ponts et d’antennes, soit pour<br />
contrôler le montage, soit pour contrôler régulièrement<br />
la tension dans ces câbles. Ensuite<br />
intervient l’environnement qui implique de réaliser<br />
des mesures très particulières : précision sur une<br />
DR<br />
partie de l’étendue de mesure, mesure<br />
à température élevée (où il est impossible<br />
d’effectuer un étalonnage sur le site<br />
préalable à la campagne de mesure),<br />
absence de dérive à très long terme,<br />
mesure sur des câbles immergés, mesure<br />
précise des répartitions d’efforts dans<br />
des ensembles mécaniques hyperstatiques<br />
(ascenseur à bateaux, déploiement de panneaux<br />
de satellites) ou encore mesure des efforts dans<br />
le pilotage de fusée.<br />
Les jauges de contrainte suffisent-elles<br />
pour répondre aux différentes demandes ?<br />
La mesure à jauges de contrainte est une technologie<br />
en pleine maturité. Elle est toujours<br />
compétitive en raison de sa souplesse d’application<br />
et de ses grandes qualités métrologiques,<br />
sa précision de mesure et sa fiabilité à long terme<br />
(en dizaines d’années) dans ce monde du jetable.<br />
Les savoir-faire en matière de mesure bénéficient<br />
aussi de moyens qui ont considérablement<br />
évolué avec le développement des ordinateurs<br />
et de la numérisation.<br />
Existe-t-il de bonnes pratiques à adopter<br />
et des erreurs à ne pas commettre dans l’utilisation<br />
de ce type de capteurs ?<br />
Il faut bien distinguer la précision de la résolution,<br />
d’où l’importance de l’étalonnage non seulement<br />
chez le constructeur mais également sur<br />
Quelques mots sur Sensy<br />
site. Prenons l’exemple du tachymètre d’une<br />
voiture : on connaît les erreurs dont il est régulièrement<br />
entaché ; il dépend en sus directement<br />
de la dimension des pneus. Si vous changez de<br />
pneu ou si vous les remplacez par des tailles<br />
basses, cela remet tout votre étalonnage en<br />
cause. Avec les moyens modernes, on pourrait<br />
facilement afficher votre vitesse au mm/h près<br />
mais ce n’est que de la résolution. On l’oublie<br />
trop souvent lorsqu’on mesure des forces. D’où<br />
l’importance d’étalonner son système complet<br />
de mesure dans les conditions de l’utilisation et<br />
de remettre en cause son étalonnage s’il<br />
apparaît des modifications dans le montage<br />
mécanique. Enfin, si l’étalonnage n’est pas<br />
possible sur site, il faut faire appel à des designs<br />
spécifiques de capteurs dont l’étalonnage d’usine<br />
sera relativement insensible aux conditions<br />
réelles d’utilisation, lesquelles sont toujours différentes<br />
des conditions d’étalonnage en usine.<br />
À quelles nouveautés et innovations doiton<br />
s’attendre pour les années à venir ?<br />
De nouvelles techniques de substitution aux<br />
capteurs traditionnels vont apparaître, tout<br />
comme, par le passé, les techniques intégrées<br />
des capteurs d’accélération pour les airbags de<br />
voiture. On pourrait les réaliser avec nos jauges<br />
de contraintes traditionnelles. On assiste donc<br />
à une vulgarisation des capteurs : on le voit à<br />
travers la génération smartphone où quantité<br />
de fonctions se retrouvent intégrées dans des<br />
puces. Mais pour ce qui est de nos marchés<br />
spécifiques, hors pesage de série, nous ne<br />
voyons pas aujourd’hui encore de grands bouleversements,<br />
nos capteurs étant des pièces<br />
mécaniques spécifiques, souvent sur mesure et<br />
dont l’approche relève souvent d’un compromis<br />
entre les exigences et des techniques déjà largement<br />
éprouvées et fiables ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Sensy fabrique depuis vingt-six ans des capteurs à jauge de contrainte. La société comprend quarante<br />
collaborateurs. Elle est en outre composée d’un atelier mécanique qu’elle vient de racheter, situé à quelques<br />
kilomètres du site de Charleroi (Belgique) et complètement modernisé de manière ciblée pour son activité.<br />
Un nouveau bâtiment permettra, début 2012, de doubler les activités de Sensy.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Préface<br />
CEM : Une meilleure maîtrise<br />
des champs forts et des techniques<br />
prédicatives plus adaptées<br />
Avec le développement de<br />
l’électronique dans tous les<br />
secteurs de l’industrie, la CEM<br />
a pris une part plus importante<br />
lors de la conception et de l’intégration<br />
des systèmes. Il est<br />
donc important que les normes<br />
et spécifications intègrent des<br />
exigences qui sont en phase<br />
avec les niveaux de sensibilité<br />
des équipements et les niveaux<br />
émis par les perturbateurs potentiels<br />
utilisés lors des essais<br />
de qualification.<br />
Les travaux récents de la normalisation<br />
ont permis une accentuation<br />
des phénomènes de perturbations<br />
plus adaptés avec, pour la plupart de ces<br />
systèmes, une répercussion sur les<br />
cahiers des charges constructeurs<br />
(automobile, aéronautique ou militaire).<br />
Leur respect doit garantir la tenue des<br />
équipements vis-à-vis des contraintes<br />
CEM et foudre spécifiques, en intégrant<br />
tous ces aspects dans le développement<br />
des équipements. En matière de champs<br />
forts, les nouvelles contraintes applicables<br />
notamment en aéronautique et<br />
dans l’automobile requièrent la mise en<br />
place de moyens spécifiques comme les<br />
cages réverbérantes afin d’atteindre les<br />
amplitudes de champ électromagnétique<br />
exigées qu’il est difficile d’obtenir<br />
avec des moyens conventionnels utilisés<br />
en cage anéchoïde.<br />
Depuis quelques années, l’apport des<br />
techniques de simulation a permis une<br />
meilleure appréhension des phénomènes<br />
de CEM. Cela s’est ressenti d’une part<br />
au niveau des techniques de génération<br />
de champ électromagnétique (cage<br />
réverbérante ou anéchoïde) et, d’autre<br />
part, lors de la conception et protection<br />
des équipements vis-à-vis des agressions<br />
électromagnétiques (champs forts<br />
et foudre).<br />
Philippe Sissoko*<br />
Dans ce dossier consacré à la CEM, le<br />
premier article s’intéresse à l’art de<br />
générer du champ fort par une combinaison<br />
de deux chambres réverbérantes<br />
afin d’atteindre les niveaux de champ<br />
les plus sévères requis par la norme<br />
RTCA DO160G catégorie L, pouvant aller<br />
jusqu’à 7200 V/m. L’auteur met l’accent<br />
sur le fait que les chambres réverbérantes<br />
restent l’une des solutions<br />
optimales pour générer du champ fort<br />
grâce à une technique bien éprouvée<br />
appelée par la normalisation dans les<br />
secteurs automobile, aéronautique et<br />
militaire. Avec le développement des<br />
outils de simulation de plus en plus<br />
présents dans de nombreux secteurs,<br />
la tendance prédicative est choisie lors<br />
de la conception des cages anéchoïdes<br />
par un outil de simulation modélisant<br />
les absorbants avec des modèles rigoureux.<br />
Ces cages anéchoïdes doivent être<br />
conformes aux normes CISPR 16 ou<br />
ANSI 63.4 en termes d’atténuation de<br />
site pour les émissions rayonnées par<br />
une validation qui ne peut être faite<br />
qu’une fois la cage livrée. Les résultats<br />
obtenus avec le solveur « CST Microwave<br />
Studio (CST MWS) » ainsi que les<br />
techniques utilisées sont essentiels<br />
pour optimiser dès la conception les<br />
performances de ces cages<br />
semi-anéchoïdes. Pour mieux<br />
appréhender les techniques de<br />
protections vis-à-vis de la foudre,<br />
la simulation permet également<br />
de modéliser les effets de<br />
la foudre et d’optimiser les protections<br />
qui ont pu être appliquées<br />
par le passé de façon plus<br />
ou moins empirique ou par retour<br />
d’expérience ; citons à ce<br />
titre la mise en place du conducteur<br />
de protection. Les courants<br />
induits et conduits sur une<br />
structure complexe soumise à<br />
un impact foudre sont caractérisés<br />
en utilisant un code de calcul basé<br />
sur la méthode des différences finies<br />
dans le domaine temporel.<br />
Les différentes simulations réalisées<br />
dressent une cartographie de la répartition<br />
des courants dans la structure et<br />
ainsi de déterminer l’efficacité des différents<br />
systèmes de protection.<br />
L’importance de l’influence de certains<br />
paramètres « terrain » sur la répartition<br />
des courants au sein de la structure et<br />
sur le câble est également traitée. Enfin,<br />
bien que de nombreux documents de<br />
normalisation de câblage traitent de la<br />
mesure de l’impédance de transfert par<br />
la méthode triaxiale ou du fil, une technique<br />
de mesure de l’efficacité d’écran<br />
est proposée, en pratique, jusqu’à<br />
100 MHz environ. C’est dans ces gammes<br />
de fréquences que les perturbations<br />
se couplent efficacement sur les<br />
câbles. La protection apportée par les<br />
câbles et leurs caractérisations sont<br />
donc primordiales et améliorées en<br />
caractérisant l’efficacité d’écran dans<br />
ces gammes de fréquences quelque soit<br />
la nature du blindage ●<br />
* Philippe Sissoko est actuellement au<br />
sein du LCIE Bureau Veritas, responsable<br />
des départements dans lesquels les<br />
activités CEM et Foudre sont présentes.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Champ fort<br />
L’Art de générer du champ fort :<br />
une combinaison de deux chambres<br />
réverbérantes<br />
En compatibilité électromagnétique, les normes automobiles, aéronautiques<br />
et militaires tendent de plus en plus à faire croître les limites<br />
des fréquences hautes et les niveaux de champs forts. Les normes<br />
automobiles et les spécifications constructeurs (norme B21 de PSA<br />
par exemple) prescrivent généralement des essais entre 200 MHz et<br />
3,2 GHz jusqu’à 150 V/m. La norme RTCA DO160 et les spécifications<br />
des constructeurs aéronautiques prescrivent des niveaux variant<br />
selon la catégorie de 1 V/m à 7200 V/m. Les normes militaires Mil-<br />
Std461F et Mil-Std464A exigent parfois des niveaux encore plus<br />
élevés. Nous allons présenter dans cet article les moyens d’essais les<br />
plus simples et les moins coûteux pour y parvenir. Les chambres réverbérantes<br />
à brassage de modes (CRBM) s’imposent de plus en plus<br />
face à ces évolutions des essais.<br />
Une chambre réverbérante<br />
couvrant la bande de<br />
fréquence 400 MHz à 18 GHz<br />
Nous prendrons pour exemple les niveaux<br />
de champ requis les plus sévères<br />
de la norme RTCA DO160G catégorie L<br />
(figure 1).<br />
Il est bien évident qu’en chambre<br />
anéchoïque de tels niveaux requièrent<br />
des puissances RF gigantesques. Les<br />
CRBM permettent d’atteindre des<br />
niveaux de champs forts avec des puissances<br />
réduites. De plus l’usage de l’aluminium<br />
sur les parois permet d’accroître<br />
la réflectivité de celles-ci. La figure 2<br />
montre les niveaux de champs mesurés<br />
Figure 2 : Mesure du niveau de<br />
champ selon la norme RTCA DO160<br />
pour 1 Watt au niveau du connecteur<br />
de l’antenne dans une EOLE400<br />
aluminium.<br />
Figure 3 : EOLE400<br />
dimensions extérieures<br />
L x l x H : 3.46 x 2.52 x 2.9 m<br />
dans une chambre réverbérante en<br />
aluminium de dimensions L x l x H : 3.46<br />
x 2.52 x 2.9 m dont la fréquence basse<br />
de respect de l’uniformité statistique<br />
(LUF : Lowest Usable Frequency) selon<br />
les critères de la normalisation est inférieure<br />
à 400 MHz. Cette CRBM est<br />
appelée EOLE400 (figure 3).<br />
Cette EOLE400 est équipée des antennes<br />
de génération de champ suivantes<br />
(tableau 1).<br />
Il est porté une attention toute particulière<br />
au niveau des liaisons coaxiales et<br />
guidées entre les amplificateurs et les<br />
antennes de génération de champ afin de<br />
réduire au minium les pertes et transmettre<br />
les fortes puissances RF. Les liaisons de<br />
puissance sont équipées de filtres d’harmoniques<br />
et de coupleurs pour maîtriser<br />
la puissance injectée. Pour la clarté de cet<br />
article on a pris en compte une perte<br />
globale de 1 dB pour l’ensemble des pertes<br />
entre la sortie de l’amplificateur et l’antenne<br />
de génération de champ. On peut<br />
alors calculer la puissance nécessaire à la<br />
sortie des amplificateurs pour générer le<br />
champ requis lorsque la chambre est vide<br />
(courbe rouge de la figure 4).<br />
Fréquence en MHz Antennes Connectiques<br />
400 à 1000 Log périodique 7/16<br />
Figure 1 : Niveau de champ pulsé<br />
requis durant les tests de<br />
susceptibilité selon la catégorie L de<br />
la norme RTCA DO160G.<br />
1000 à 7500 Cornet double ridge 7/16<br />
7500 à 18000 Cornet double ridge WRD750<br />
Tableau 1.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Figure 4 : Niveau de puissance nécessaire avec une CRBM<br />
type EOLE400 pour répondre aux exigences de champ pulsé<br />
requis durant les tests de susceptibilité<br />
selon la catégorie L de la norme RTCA DO160G.<br />
Figure 5 : Mesure du niveau de champ<br />
selon la norme RTCA DO160 pour 1 Watt<br />
au niveau du connecteur de l’antenne<br />
dans une EOLE1000 aluminium.<br />
Figure 6 : Comparatif entre les niveaux de champ normalisé<br />
d’une Eole1000 par rapport à une Eole400.<br />
Figure 7 : Enveloppes basses des champs normalisé –<br />
en rouge la combinaison des 2 CRBM -en vert l’enveloppe<br />
basse du champ normalisé entre 1 et 18 GHz<br />
d’une CRBM type Eole400.<br />
Un élément à prendre en compte dans<br />
le calcul des amplificateurs est l’évaluation<br />
de la charge provoquée par l’introduction<br />
de l’Equipement Sous Test<br />
(EST). La charge d’un équipement est<br />
difficilement prédictible. On connait<br />
uniquement les bonnes pratiques. Il faut<br />
notamment éviter d’introduire l’EST<br />
avec sa palette de bois. Il faut réduire<br />
au minimum les longueurs des câbles<br />
électriques présents dans la CRBM. La<br />
courbe verte de la figure 4 montre le<br />
niveau de puissance nécessaire des<br />
amplificateurs pour une charge de 3 dB<br />
(CLF : Chamber Loading Factor = 3 dB).<br />
Deux moyens d’essais<br />
pour couvrir la bande<br />
de fréquence<br />
Il faut reconnaître que malgré les<br />
qualités intrinsèques des CRBM pour<br />
réaliser du champ fort, les niveaux de<br />
puissance des amplificateurs restent<br />
parfois très élevés et le coût de ces<br />
amplificateurs demeure très important.<br />
En examinant la figure 1, on distingue<br />
2 bandes de fréquences. Tout d’abord<br />
entre 400 et 1000 MHz, le niveau de<br />
champ pulsé demandé se situe entre<br />
730 et 1400 V/m puis de 1 à 18 GHz<br />
il est bien plus important : entre 1100<br />
et 7200 V/m. Il faut noter que pour les<br />
autres catégories, on observe également<br />
les 2 bandes de fréquences pour<br />
des niveaux moindres.<br />
Une manière de contourner la difficulté<br />
de générer du champ fort est de scinder<br />
le test de susceptibilité sur deux CRBM.<br />
L’une, la plus grande, dotée d’une LUF<br />
de 400 MHz et l’autre plus petite<br />
(Eole1000) dotée d’une LUF de 1 GHz<br />
et possédant des niveaux de champ<br />
normalisé plus élevés.<br />
La comparaison des enveloppes basses<br />
des champs normalisés met nettement en<br />
avant le gain obtenu (voir figures 6 & 7).<br />
La figure 8 montre l’intérêt de la combinaison<br />
de deux CRBM pour réduire le<br />
niveau de puissance des amplificateurs.<br />
Pour la catégorie L de la norme RTCA<br />
DO160G qui est la catégorie la plus<br />
contraignante, on montre que la puissance<br />
RF maximale nécessaire se réduit<br />
de 12kW à 4 kW. D’un point de vue économique<br />
le gain est considérable. Le<br />
surcoût d’une petite CRBM supplémentaire<br />
est largement couvert par<br />
l’économie réalisée sur l’achat des<br />
amplificateurs.<br />
Par ailleurs, il faut noter que d’un point<br />
de vue pratique la catégorie L de la<br />
norme DO160G pose quelques difficultés.<br />
A notre connaissance les amplificateurs<br />
pulsés type TOP de 12 kW<br />
n’existent pas sur le marché.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Niveau de puissance RF<br />
pour les autres catégories<br />
Tout le long de cet article nous avons<br />
pris pour exemple la catégorie L de la<br />
Catégories<br />
Figure 9 : Vue intérieure d’une EOLE1000.<br />
norme RTCA DO160G qui est la catégorie<br />
la plus exigeante. Le raisonnement<br />
reste le même pour des niveaux de<br />
champ inférieur. Dans le tableau 2, nous<br />
présentons les niveaux de puissance<br />
F G L<br />
CW/Pulsé CW/Pulsé CW/Pulsé<br />
Champ (V/m) 100 / 1500 200 / 3000 400 / 7200<br />
Puissance (W) 1 / 180 4 / 72 13 / 4100<br />
Tableau 2 : Puissance RF en mode CW ou pulsé en fonction des catégories<br />
de la norme RTCA DO160G.<br />
Figure 8 : Niveau de puissance nécessaire avec la combinaison de 2 CRBM pour<br />
répondre aux exigences de champ pulsé requis durant les tests de susceptibilité<br />
selon la catégorie L de la norme RTCA DO160G.<br />
requis selon d’autres catégories avec<br />
les mêmes hypothèses (pertes coaxiales<br />
ou guidées de 1 dB et charge<br />
de l’EST : CLF = 3 dB)<br />
Comparaison<br />
avec les systèmes de<br />
génération en espace libre<br />
Les systèmes de champ fort en espace<br />
libre les plus optimisés utilisent des<br />
cornets longs à bande étroite et à fort<br />
gain (entre 21 et 24 dBi dans la bande<br />
de fréquence 4 à 6 GHz) des réseaux de<br />
cornets. Néanmoins ils ne réalisent que<br />
des fenêtres d’illumination de 150 à<br />
200 mm de diamètre ce qui rend fastidieux<br />
et coûteux un essai exhaustif.<br />
Dans la bande de fréquence la plus<br />
critique (4 à 6 GHz), les chiffres sont<br />
éloquents : pour générer 3 kW/m à la<br />
distance d’un mètre en espace libre ou<br />
en chambre anéchoïque, il faut environ<br />
2.3 kW de puissance RF. En CRBM de<br />
petites dimensions, il faut seulement<br />
700 W. Pour les niveaux de la catégorie<br />
L, il faudrait une puissance RF de<br />
14 kW en espace libre pour générer les<br />
7200 V/m. Or, comme nous l’avons souligné<br />
précédemment, de tels amplificateurs<br />
(TOP) n’existent pas à l’heure<br />
actuelle.<br />
Conclusion<br />
Outre l’exhaustivité de l’illumination de<br />
l’équipement sous test déjà reconnue<br />
comme un point fort des CRBM, nous<br />
avons démontré que les chambres réverbérantes<br />
sont une solution optimale<br />
pour générer du champ fort à un moindre<br />
coût.<br />
La technique est bien éprouvée et est<br />
appelée par la normalisation dans les<br />
secteurs automobile, aéronautique et<br />
militaire. Avec un couple de CRBM du<br />
type EOLE400 et EOLE1000, il est<br />
possible de générer des champs forts à<br />
partir de 400 MHz et de réduire de 70<br />
à 80% les niveaux de puissance des<br />
amplificateurs par rapport à l’illumination<br />
en espace libre. Ainsi la même<br />
instrumentation et un seul logiciel<br />
permettent de travailler sur les deux<br />
moyens d’essais au bénéfice de l’obtention<br />
d’un champ plus élevé ●<br />
Jean-François Rosnarho<br />
Directeur R&D SIEPEL<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Modélisation des effets électromagnétiques<br />
Modélisation des effets<br />
électromagnétiques d’un impact<br />
foudre sur un bâtiment<br />
et optimisation de sa protection<br />
par conducteurs écrans<br />
Dans le but d’améliorer la qualité de service et de réduire les coûts<br />
d’entretien et de maintenance des réseaux, les opérateurs de téléphonie<br />
doivent être en mesure d’estimer les risques liés à la foudre et<br />
d’étudier des solutions permettant d’en diminuer l’impact sur leurs<br />
installations en optimisant les dispositifs de protection. C’est dans ce<br />
cadre que nous proposons une étude sur la répartition des courants<br />
de foudre sur une structure complexe, ainsi que l’estimation de l’efficacité<br />
de la protection grâce à un code de calcul basé sur la méthode<br />
FDTD. L’optimisation de la protection des câbles enterrés à l’aide de<br />
conducteur de protection est également abordée.<br />
de nombreuses possibilités permettant la<br />
modélisation fidèle d’une infrastructure<br />
complexe en l’occurrence :<br />
- Un modèle de plaque mince permettant<br />
la modélisation des murs ;<br />
- Un modèle de fil isolé permettant la<br />
modélisation d’un câble de télécommunications<br />
dans un milieu à perte.<br />
II.1. Définition de la structure<br />
I - Introduction<br />
L’émergence de nouveaux services nomades,<br />
tels que la visiophonie ou l’internet<br />
mobile, a entrainé une densification du<br />
réseau mobile, ainsi qu’une convergence<br />
entre les réseaux cellulaires et fixes. Par<br />
son étendue, le réseau de télécommunications<br />
est soumis à de nombreuses<br />
agressions électromagnétiques d’origine<br />
artificielle ou naturelle, pouvant provoquer<br />
des dysfonctionnements, et par la même<br />
Figure 1 – Exemple de structure<br />
complexe<br />
diminuer la qualité de service, enjeu<br />
majeur pour les opérateurs de téléphonie.<br />
Dans cet article, nous nous intéresserons<br />
plus particulièrement aux effets induits<br />
et conduits par un impact foudre sur une<br />
station de base mobile, desservie par un<br />
réseau souterrain. En effet, ces installations,<br />
de par leurs positions géographiques<br />
et leurs hauteurs, sont des cibles privilégiées<br />
en cas d’épisodes orageux.<br />
II - Études des effets<br />
électromagnétiques<br />
dus a un impact foudre<br />
sur un bâtiment<br />
Dans un premier temps, nous nous sommes<br />
intéressés aux courants induits et<br />
conduits sur une structure complexe<br />
soumise à un impact foudre (Figure 1).<br />
La modélisation d’une station de base<br />
requiert l’utilisation d’un code 3 dimensions.<br />
Pour cela, nous avons choisi d’utiliser<br />
un code de calcul basé sur la méthode<br />
des différences finies dans le domaine<br />
temporel. Le solveur OPEN-TEMSI-FD [1],<br />
développé par le laboratoire XLIM, présente<br />
Figure 2 – Structure Modélisée<br />
Objectif : rester le plus proche d’une structure<br />
réelle tout en visant des temps de<br />
calcul raisonnables. La structure modélisée,<br />
présentée sur la Figure 2, est composée<br />
des éléments suivants :<br />
- Pylône : 30 m<br />
- Bâtiment technique : 4 m/4 m/2 m<br />
- Réseau de terre sous le bâtiment constitué<br />
d’une grille de 4.4 m (axe x) /<br />
5 m (axe y) ayant un pas de 40 cm<br />
selon x et 1 m selon y placé à 40 cm<br />
de profondeur<br />
- Un réseau de terre sous le pylône constitué<br />
d’une ceinture en fond de fouille de<br />
4 m/4 m enterrée à 40 cm de profondeur<br />
- Une interconnexion entre le réseau de<br />
terre du pylône et celui du bâtiment r<br />
- Une patte d’oie<br />
- Un réseau d’adduction souterrain.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
II.2. Résultats<br />
Les différentes simulations réalisées<br />
permettent de dresser une cartographie<br />
de la répartition de courants dans la structure<br />
et ainsi de déterminer l’efficacité des<br />
différents systèmes de protection.<br />
Afin de faciliter l’interprétation des résultats,<br />
nous utiliserons les grandeurs<br />
suivantes :<br />
- I foudre : Valeur maximale du courant de<br />
foudre.<br />
- I pyl : Somme des courants circulant sur<br />
les brins de connexion du pylône à son<br />
réseau de terre<br />
- I bâ t : Somme des courants circulant<br />
sur les brins de connexion du bâtiment<br />
à son réseau de terre<br />
- I inte r : Courants circulant sur le ou les fils<br />
permettant l’interconnexion du réseau<br />
de terre du pylône à celui du bâtiment<br />
- I add : Courant induit sur les adductions.<br />
On définit également les valeurs P pyl , P bât ,<br />
P inter , et P add représentant le pourcentage<br />
du courant induit, respectivement, sur le<br />
réseau de terre du pylône, le réseau de<br />
terre du bâtiment, les fils d’interconnexions<br />
et les adductions tels que<br />
et les valeurs P pyl’ et P bât’ représentant<br />
le pourcentage de courant dissipé<br />
respectivement par le réseau de terre<br />
du pylône et le réseau de terre du bâtiment<br />
tels que :<br />
Ces résultats, mettent en évidence l’importance<br />
du réseau de protection qui<br />
permet de dissiper, par exemple, 30 %<br />
du courant de foudre dans le cas d’un<br />
sol de résistivité égale à 2000 Ohms.m.<br />
II.3. Étude Paramétrique<br />
Dans le but de mieux comprendre l’influence<br />
de certains paramètres sur la<br />
répartition des courants au sein de la<br />
structure et sur le câble de télécommunication<br />
desservant un site mobile,<br />
nous avons réalisé plusieurs études.<br />
Parmi les nombreux paramètres pouvant<br />
influer sur la répartition des courants<br />
nous nous sommes plus particulièrement<br />
intéressés à l’influence de :<br />
- La conductivité du sol<br />
- L’implantation d’une deuxième patte<br />
d’oie<br />
- L’amélioration de l’interconnexion entre<br />
pylône et bâtiment<br />
- La densification du réseau de terre du<br />
bâtiment.<br />
a - Influence de la conductivité du sol.<br />
Afin d’étudier l’influence de la conductivité<br />
du sol sur la répartition des<br />
courants, la structure a successivement<br />
été placée sur un sol de résistivité égale<br />
à 4000, 2000, 1000 et 500 Ohms.m.<br />
La somme des courants sur le brin de<br />
connexion du pylône à son réseau de<br />
terre (I pyl ), ainsi que la somme des<br />
courants circulant sur les connexions<br />
entre le bâtiment et son réseau de terre<br />
(I bât ), permettent de déterminer la répartition<br />
du courant entre le pylône (P pyl’ )<br />
et le bâtiment (P bât ) en fonction de la<br />
résistivité du sol. Ces résultats sont<br />
donnés sur la Figure 4.<br />
terre du pylône, plus le courant circulera<br />
de manière directe vers le bâtiment<br />
par le chemin de câble. Ceci aura, également,<br />
pour effet d’entraîner une augmentation<br />
du courant induit sur le câble<br />
de télécommunication tel que le montre<br />
la Figure 5 donnant le pourcentage du<br />
courant de foudre induit sur le conducteur<br />
de télécommunications en fonction<br />
de la résistivité du sol. Celui-ci peut être<br />
approché par une fonction, racine carré,<br />
de la forme : y=√x.<br />
Figure 5 – % du courant de foudre<br />
induit sur le câble de<br />
télécommunications pour différentes<br />
résistivités du sol<br />
En revanche, l’analyse de la proportion<br />
de courant de foudre capté par le<br />
conducteur de protection en fonction<br />
de la résistivité du sol, dont les résultats<br />
sont présentés sur la Figure 6,<br />
montre la présence d’un maximum pour<br />
une résistivité de 1500 Ohms.m.<br />
On obtient alors une répartition des<br />
courants selon le schéma de la Figure 3.<br />
Figure 6 - % du courant de foudre<br />
induit sur le câble de protection pour<br />
différentes résistivités du sol<br />
Figure 3 – Répartition des courants<br />
sur une structure complexe foudroyée<br />
Figure 4 – Répartition du courant de<br />
foudre entre le pylône et le bâtiment.<br />
Ces résultats montrent que plus la résistivité<br />
du sol augmente, ce qui conduit<br />
à une augmentation de la résistance de<br />
Ainsi pour une longueur de 300 m. le<br />
conducteur de protection captera plus<br />
de courant s’il est placé dans un sol<br />
de résistivité proche de 1500 Ohms.m.<br />
que dans un sol de résistivité plus<br />
élevée. Ces résultats mettent en évidence<br />
la notion de longueur optimale ou<br />
longueur minimale du conducteur de<br />
protection qui sera approfondie dans<br />
la troisième partie de cet article.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
b - Influence de l’implantation d’une<br />
seconde patte d’oie.<br />
La norme CEI 62305-3 [2], traitant de<br />
la protection des structures et des<br />
personnes contre la foudre, préconise<br />
l’installation d’un minimum de deux<br />
électrodes supplémentaires dans le cas<br />
où la surface du réseau de terre préconisée<br />
ne peut être respectée. Afin de<br />
déterminer l’influence de l’implantation<br />
d’une seconde patte d’oie dans la ceinture<br />
de terre du pylône, nous avons<br />
utilisé la configuration de base, à<br />
laquelle on a rajouté une deuxième patte<br />
d’oie, identique à la première, située<br />
dans l’angle opposé selon la Figure 7.<br />
Figure 7- Implantation de la deuxième<br />
patte d’oie<br />
Les résultats obtenus dans cette configuration<br />
permettent de mettre en<br />
évidence une amélioration du pouvoir<br />
de dissipation du réseau de terre du<br />
pylône (P pyl’ ), qui peut atteindre 25%.<br />
Néanmoins, ceci n’entraine pas une<br />
diminution du courant induit sur les<br />
adductions, dont les résultats sont<br />
reportés sur la Figure 8.<br />
c - Influence de la densification de l’interconnexion<br />
des réseaux de terre.<br />
L’étude complète de la structure montre<br />
une circulation importante de courant<br />
sur le chemin de câble reliant le bâtiment<br />
au pylône, ceci a pour conséquence<br />
une augmentation de courant<br />
sur les armatures métalliques du bâtiment.<br />
Ce courant est à l’origine du<br />
champ rayonné à l’intérieur du bâtiment<br />
qui peut engendrer des dysfonctionnements.<br />
L’étude de la répartition du<br />
courant lors de l’implantation de deux<br />
conducteurs supplémentaires entre le<br />
bâtiment et le pylône selon le schéma<br />
de la Figure 9 est également effectuée.<br />
Le rôle de ces conducteurs étant de<br />
favoriser une circulation de courant<br />
entre les réseaux de terre afin de diminuer<br />
le courant circulant sur le bâtiment.<br />
Figure 9 - Implantation<br />
des conducteurs d’ interconnexions<br />
Il a été vu précédemment que le courant<br />
circulant dans le bâtiment est principalement<br />
dû au courant circulant sur<br />
chemin de câble. Les résultats obtenus<br />
dans le cas d’une ou 3 interconnexions<br />
sont représentés sur la Figure 10 et<br />
montrent une diminution de 38 % du<br />
courant induit sur le bâtiment par le<br />
chemin de câble.<br />
Figure 11 - Courant sur<br />
l’interconnexion des réseaux de terre<br />
pour deux types d’interconnexions<br />
L’amélioration de la circulation du<br />
courant entre les réseaux de terre par<br />
l’ajout de connexions permet :<br />
- Une diminution du courant de foudre<br />
circulant dans les armatures du bâtiment.<br />
- Une diminution du champ rayonné au<br />
sein du bâtiment. Cependant, cela<br />
n’entraine pas de diminution du courant<br />
induit sur les adductions.<br />
d - Influence de la densification du<br />
réseau de terre.<br />
De manière pratique, il existe différentes<br />
façons d’effectuer la mise à la terre d’une<br />
infrastructure. Par exemple, l’utilisation<br />
de piquets est généralement utilisée pour<br />
les installations domestiques, les ceintures<br />
de terre sont particulièrement adaptées<br />
pour la réfection de mise à la terre,<br />
ou encore l’utilisation de grilles. Les deux<br />
derniers dispositifs étant installés sous le<br />
bâtiment selon la Figure 12.<br />
Figure 8 - Courant conduit<br />
sur les adductions<br />
Ceci s’explique par le fait que, malgré<br />
l’implantation d’un seconde patte d’oie,<br />
la circulation des courants entre le<br />
pylône et le bâtiment s’effectue principalement<br />
par le chemin de câble et ils<br />
ne peuvent donc pas être dissipés par<br />
le réseau de terre du pylône.<br />
Figure 10 - Courant sur le chemin<br />
de câble pour deux types<br />
d’interconnexions<br />
Le courant ne pouvant être dissipé par<br />
le réseau de terre du pylône est conduit<br />
vers le réseau de terre du bâtiment par<br />
l’intermédiaire des différents brins de<br />
connexion dont la somme est représentée<br />
sur la Figure 11. Il est à noter<br />
une augmentation du courant circulant<br />
sur les interconnexions en fonction de<br />
l’augmentation du nombre de connexions.<br />
Néanmoins cela n’influence pas<br />
le pouvoir de dissipation P pyl’ du réseau<br />
de terre du pylône qui reste identique<br />
dans les deux cas et proche de 18%.<br />
Figure 12 - Schéma ’un réseau de<br />
terre de type ceinture ou grille sous<br />
un bâtiment<br />
Les valeurs du courant circulant sur les<br />
adductions, obtenues pour ces deux<br />
configurations, sont quasi-similaires<br />
(Figure 13).<br />
Figure 13 - Courant sur les adductions<br />
pour différentes configurations de<br />
réseau de terre<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Ces résultats montrent que l’implantation<br />
d’une grille reliée en périphérie à un bâtiment,<br />
apporte un gain qui est resté négligeable<br />
face à l’utilisation d’une ceinture<br />
en fond de fouille. Néanmoins, ces résultats<br />
ne sont valables que dans le cas d’une<br />
connexion périphérique du réseau de terre<br />
au bâtiment, car de précédents travaux<br />
[3] [4] ont montré l’importance de la position<br />
des points d’interconnexion.<br />
III. Protection des adductions par<br />
conducteurs écrans : optimisation<br />
Les stations de bases étant connectées<br />
au réseau filaire de télécommunications,<br />
il est important de diminuer au maximum<br />
le courant circulant sur les câbles<br />
d’adduction du site. Pour cela, l’utilisation<br />
de conducteurs écrans placés au<br />
dessus du câble de télécommunications<br />
est couramment utilisée. Néanmoins<br />
l’installation de tels dispositifs étant<br />
basée sur des résultats empiriques,<br />
nous proposons une méthode permettant<br />
d’optimiser l’implantation de ce<br />
type de protection, afin de réduire les<br />
coûts d’installation.<br />
Afin de limiter les temps de calcul, on a<br />
utilisé un code de calcul basé sur la théorie<br />
des lignes de transmission multifilaires<br />
associée à une approche topologique [5].<br />
L’optimisation consiste à déterminer la<br />
longueur de conducteur écran nécessaire<br />
afin d’obtenir le maximum de courant sur<br />
le conducteur de protection, installé selon<br />
les figures 14 à 16. Sur ces figures, E<br />
représente le courant induit sur les adductions,<br />
en sortie du bâtiment.<br />
Figure 14 - Schéma de principe<br />
pour 1 conducteur<br />
Figure 15 - Schéma de principe<br />
pour 2 conducteurs<br />
Figure 16 - Schéma de principe<br />
pour 3 conducteurs<br />
Les différentes simulations effectuées ont<br />
permis d’obtenir les valeurs des courants<br />
induits sur les divers conducteurs, et<br />
notamment sur le ou les conducteurs de<br />
protection, en fonction de leurs longueurs<br />
et de la résistivité du sol, tels que présentés<br />
sur les Figures 17 à 19.<br />
- Pour 1 conducteur de protection<br />
Figure 17 : Rapport I conducteur de<br />
protection / I source pour différentes<br />
valeurs de résistivités du sol<br />
- Pour 2 conducteurs de protection<br />
Figure 18 : Rapport I conducteur de<br />
protection équivalent / I source pour<br />
différentes valeurs de résistivités<br />
- Pour 3 conducteurs de protection<br />
Figure 19 : Rapport I conducteur de<br />
protection / I source pour différentes<br />
valeurs de résistivités<br />
L’exploitation de ces courbes nous a<br />
permis d’établir des règles simples<br />
permettant d’obtenir le minimum de<br />
courant sur le câble de télécommunications<br />
en installant un conducteur<br />
écran de longueur minimale « G » :<br />
Notons que cette grandeur optimale est<br />
une distance permettant d’obtenir un<br />
compromis entre la longueur des conducteurs<br />
de protection et leur efficacité<br />
d’écoulement. En effet, lorsque la configuration<br />
du site le permet, le choix d’une<br />
longueur L plus importante ne sera que<br />
plus bénéfique. Dans les cas où une telle<br />
distance L optimale ne peut être respectée,<br />
il conviendra alors d’utiliser une autre<br />
architecture de protection. Dans le cadre<br />
d’une desserte comprenant plusieurs<br />
câbles de télécommunications, il convient<br />
d’appliquer cette méthode de protection<br />
sur chacun d’eux.<br />
IV . Conclusion<br />
Dans cet article nous nous sommes intéressés<br />
aux courants réinjectés sur les<br />
réseaux d’adduction desservant un bâtiment<br />
impacté directement par la foudre.<br />
Cela nous a permis d’établir une cartographie<br />
de la répartition des courants sur<br />
la structure modélisée et de leur évolution<br />
en fonction de plusieurs paramètres physiques.<br />
Enfin, l’étude des courants générés<br />
sur une desserte aéro-souterraine protégée<br />
par conducteurs de protection lors d’un<br />
impact direct a également été réalisée.<br />
Les résultats obtenus ont permis de quantifier<br />
l’efficacité de la protection des câbles<br />
enterrés assurée au moyen de dispositifs<br />
constitués de fils ●<br />
Y. Bourgeois (1) , A. Zeddam (2) ,<br />
A. Reineix (3)<br />
Références<br />
[1] C. Guiffaut, A. Reineix. Résolution de<br />
problèmes de Compatibilité Electromagnétique<br />
par des méthodes temporelles<br />
3D. CANUM 2006. 2006.<br />
[2] CEI: Dommages physiques sur les structures<br />
et risques humains. Norme. CEI-<br />
62305-3.2006.<br />
[3] J. Ribeiro, Y . Bourgeois, R.Tarafi,<br />
A. Zeddam, P. Bonnet Modélisation du<br />
couplage entre une décharge atmosphérique<br />
et un réseau de télécommunications<br />
lors d’un impact direct. Saint<br />
Malo : CEM 2006. 2006.<br />
[4] J. Ribeiro Étude des risques de<br />
défaillance d’un réseau de télécommunications<br />
soumis aux effets directs et<br />
indirects de la foudre. Thèse de l’université<br />
de Clermont-Ferrand. 2005.<br />
[5] K. Kerroum, F.Paladian, J. Fontain,<br />
M. Vautier,A. Zeddam, Approche globale<br />
du couplage d’une onde EM avec un<br />
système de câbles multifilaires,<br />
Toulouse, CEM94, pages 247-252,<br />
1994.<br />
(1) : Nexio, 16 rue Troyon 92316 Sèvres,<br />
yannick.bourgeois@nexio.fr<br />
(2) : Orange Labs, 3 Rue Pierre Marzin<br />
22307 Lannion,<br />
ahmed.zeddam@orange-ftgroup.com<br />
(3) : Xlim,123 Rue Albert Thomas 87100<br />
Limoges, alain.reineix@xlim.fr<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Cages anéchoïdes<br />
Efficient Simulation of Anechoic<br />
Chamber<br />
Designing anechoic chambers is very expensive and time consuming<br />
in case the design only relies on physical prototype testing. This is<br />
the reason why companies that build semi-anechoic chambers have<br />
started to consider the virtual prototyping as a good candidate to save<br />
cost and to improve the efficiency of their designs. But modeling of<br />
anechoic chambers is a very difficult task as it implies Electromagnetic<br />
simulation of a large volume at relatively high frequencies and<br />
including materials with very high permittivities and permeabilities.<br />
Simulation is critical in designing these<br />
chambers because nearfield effects in<br />
the 30 to 200 MHz range cannot be<br />
determined by theoretical methods. A<br />
very fine mesh is normally required in<br />
the wall area to model the performance<br />
of absorbers that are used to make the<br />
chamber act as if it were free space.<br />
The fineness of the mesh typically<br />
results in very long simulation times,<br />
such as the 15 weeks that could be<br />
needed on a desktop computer in the<br />
past (before 2004) to model chambers<br />
to predict the performances.<br />
Gwenal Dun, RD Engineer for Siepel (Ph.<br />
D.), used a variety of different electromagnetic<br />
simulation tools to address this<br />
challenge in the past but ran into problems<br />
with both poor accuracy and long<br />
Figure 1 : Antenna test setup<br />
compute times. We then worked together<br />
the developers of CST MICROSTRIPES<br />
electromagnetic simulation software, to<br />
implement a feature that makes it possible<br />
to model the ferrite absorbers used in the<br />
chamber as a boundary condition rather<br />
than part of the computational domain.<br />
This change made it possible to increase<br />
mesh size by a minimum factor of 15,<br />
reducing compute time by more than 95%.<br />
The simulation results provided a nearperfect<br />
match to physical testing.<br />
Development of<br />
semi-anechoic chambers<br />
International regulatory agencies have<br />
greatly increased radio frequency (RF)<br />
emissions and susceptibility requirements<br />
since they were first introduced<br />
in the 1970s. Generally the standards<br />
on RF emissions are based on tests<br />
performed outside on an OATS but,<br />
these suffer from the effects of weather<br />
conditions and ambient noise.<br />
To overcome the problem of weather<br />
conditions and ambient noise, semianechoic<br />
chambers have been developed<br />
as shown in Figure 1. The chamber<br />
is a RF shielded box with the walls and<br />
ceiling lined with materials that are<br />
highly absorbent of RF waves in order<br />
to provide conditions similar to an OATS.<br />
Today, regulatory agencies allow most<br />
products to be tested for EMC in semianechoic<br />
chambers rather than OATS.<br />
They require, however, that these chambers<br />
behave in a way that closely corresponds<br />
to OATS. The American ANSI<br />
C63-4 and the European EN50147-2 standards<br />
require that EMC testing be<br />
performed in a chamber where the Normalized<br />
Site Attenuation (NSA) deviates from<br />
an OATS by no more than ±4 dB.<br />
The design challenge<br />
Companies that build semi-anechoic<br />
chambers must be certain that their<br />
products meet this specification. Physical<br />
testing provides a poor solution<br />
because it is very expensive to build a<br />
prototype chamber and the physical<br />
testing required to evaluate the performance<br />
of the chamber over the full range<br />
of required frequencies and in all areas<br />
of the chamber would cost too much<br />
and take too long. Theoretical approaches<br />
provide good results for<br />
certain subsets of the problem but do<br />
not work for others. For example, at very<br />
high frequencies, typically above 1 GHz,<br />
the antenna geometry is not important<br />
so the electromagnetic field can be<br />
calculated based on the antenna radiation<br />
pattern and on the reflectivity of<br />
the wall. But this approximation does<br />
not apply to lower frequencies, where<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
the geometry of the antenna is very<br />
important due to the near field effect<br />
and simulation is a must.<br />
It appeared that improving the simulation<br />
process was critical to optimizing<br />
the performance of chambers so Siepel<br />
decided to carefully evaluate the leading<br />
electromagnetic simulation methods in<br />
terms of their ability in this area.<br />
Frequency methods such as Method of<br />
Moments (MoM) do a good job of simulating<br />
the wire antennas used for the<br />
qualification of anechoic chambers but<br />
cannot accurately simulate the walls of<br />
the chamber due to very high memory<br />
and CPU time requirements. On the<br />
other hand, finite difference time domain<br />
(FDTD) methods work well for the walls<br />
but have difficulty in modeling wire<br />
antennas, which typically require a mesh<br />
of 1 mm or less. Models with meshes<br />
this small typically have solution times<br />
measured in months, which is far too<br />
long to have a positive impact on the<br />
design process.<br />
TLM method provides<br />
accuracy and speed<br />
Figure 2 : CST MICROSTRIPES<br />
model<br />
Finally, Mr. Dun turned to the CST<br />
MICROSTRIPES implementation of<br />
the transmission line method (TLM) from<br />
CST for solving Maxwell’s equations<br />
Which is now part of the transient solver<br />
of CST MICROWAVE STUDIO (CST<br />
MWS). The TLM method solves for all<br />
frequencies of interest in a single calculation<br />
and therefore captures the full<br />
broadband response of the system in<br />
one simulation cycle. A further advantage<br />
is that the TLM method creates a<br />
matrix of equivalent transmission lines<br />
and solves for voltage and current on<br />
these lines directly. This uses less<br />
memory and CPU time than solving for<br />
E and H fields on a conventional computational<br />
grid. The solver tolerates rapid<br />
changes in grid density, large aspect<br />
ratios of grid cells and localized gridding,<br />
enabling the mesh requirements<br />
to be kept to an absolute minimum.<br />
Finally, an intuitive easy-to-use graphical<br />
user interface, optimized meshing<br />
algorithm and parallel processing for<br />
increased speed, make the software<br />
suitable for solving extremely complex<br />
and electrically large problems.<br />
CST MICROSTRIPES provided the<br />
best mix of accuracy and computational<br />
efficiency for modeling EMC chambers<br />
with ferrite absorbers. We found that<br />
the TLM method successfully modeled<br />
both the antennas and the chamber<br />
itself. We were able to create compact<br />
models of antenna structures that<br />
reduce the size of the resulting model<br />
while maintaining high levels of accuracy.<br />
We defined the transmission<br />
parameters by the scattering parameters<br />
of the balun and the simulation<br />
results of the wires. Because baluns<br />
can’t be modeled easily S-parameters<br />
were used which do not influence electromagnetic<br />
propagation. The use of a<br />
compact model to represent the antenna<br />
meant that the smallest element size<br />
required was 15 mm for the wire<br />
connection.<br />
Special boundary condition<br />
overcomes problem<br />
But we had to overcome the problem in<br />
modeling the walls of the chamber. The<br />
ferrite absorbers SIEPEL FE30Z used in<br />
the chamber are only 6.7 mm thick,<br />
which meant that a mesh of 1 mm was<br />
needed. Reducing the mesh size to this<br />
level would require a 15 week simulation<br />
time. This was much too high so<br />
we investigated whether there was a<br />
way around the problem. We worked<br />
to develop a special boundary condition<br />
that simulates the reflectivity of the<br />
ferrite absorbers, eliminating the need<br />
to include them in the model. The<br />
boundary condition was defined by the<br />
frequency dependent surface impedance<br />
of a one dimensional TLM ladder<br />
network and defined at the air-ferrite<br />
interface for the two polarizations of the<br />
E field parallel and perpendicular to the<br />
to the air/ferrite interface. This limit<br />
condition takes into account the incidence<br />
angle and the polarization of the<br />
electromagnetic wave.<br />
The key advantage of making the walls<br />
into boundary conditions is the elimination<br />
of the need for the 1 mm mesh<br />
in this area. This means that the most<br />
critical area is the antenna connection<br />
which only requires a 15 mm mesh. The<br />
resulting increase in the mesh size<br />
reduced the computation time to only<br />
1 week on a desktop computer, which<br />
was fast enough to serve as the primary<br />
evaluation tool during the design<br />
process. The boundary condition had no<br />
effect on the accuracy of the simulation.<br />
To validate the model, simulation<br />
and measurement results were compared<br />
for the two polarizations and two<br />
heights of the emission antenna. The<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
of the time required by the software<br />
used in the past.<br />
We can say that the key to the successful<br />
simulation in this application is the<br />
boundary condition for the modeling of<br />
the ferrite tiles which increases the time<br />
step that can be used. Being able to<br />
predict the performance of semianechoic<br />
chambers with precision<br />
makes it possible for the designer to<br />
evaluate many more alternatives during<br />
the design process by means of efficient<br />
and reliable virtual prototyping.<br />
About the authors<br />
Figure 3 : Comparison between measurement and simulation<br />
horizontal polarization<br />
Figure 4 : Comparison between measurement and simulation<br />
vertical polarization<br />
deviation between the simulation and<br />
the measurements was in 99% of the<br />
cases lower than +/-1dB and in every<br />
case lower than +/-1.5dB, which was<br />
sufficient to optimize the performance<br />
of semi or full anechoic chambers.<br />
The result is a successful<br />
product<br />
The new SIEPEL anechoic chamber,<br />
developed with the aid of the simulation<br />
methods described here, makes it<br />
possible to perform full compliance radiated<br />
EMI and EMS measurements,<br />
according to the most commonly used<br />
international standards. The optimized<br />
design, with for example partial lining,<br />
saves space inside the chamber,<br />
providing a comfortable work environment.<br />
In addition to the ferrite absorbers<br />
described above, the anechoic chamber<br />
also uses a low-carbon loaded pyramidal<br />
absorber that is transparent in the<br />
low frequency band but preponderant<br />
above 1 GHz. Since the reception<br />
antenna is directional above 1GHz, the<br />
pyramidal absorber only needs to cover<br />
the specular zone (optimized design).<br />
Anechoic chamber manufacturer Siepel<br />
has validated the ability of CST<br />
MICROSTRIPES software to meet its<br />
demanding accuracy requirements while<br />
reducing compute time to less than 5%<br />
Gwenal Dun is Research and Development<br />
Engineer at SIEPEL (http://<br />
www.siepel.com ) in La Trinité sur Mer,<br />
FRANCE. Gwenal is currently working<br />
toward Ph.D. degree in electronics with<br />
the LEST-ENST Bretagne. His current<br />
research interest is electromagnetic<br />
modeling of anechoic chamber.<br />
Paul Duxbury is a Senior Sales and<br />
Application Engineer with CST (http://<br />
www.cst.com) GmbH. He received a<br />
BEng(Hons) in Electrical and Electronic<br />
Engineering from Hertfordshire University<br />
in 1995. That same year he joined<br />
BSI, involved with EMC testing and the<br />
verification of BSI’s OATS. In 1997, he<br />
joined IFR with responsibility for EMC<br />
test and design of their own products<br />
and the external commercial activities<br />
of the laboratory.<br />
Paul has been providing technical support<br />
since 2000 to users of MICROSTRIPES<br />
(www.microstripes.com) across Europe<br />
and Asia/Pacific, with a particular<br />
emphasis on EMC applications. He also<br />
works closely with the product development<br />
team on developing product<br />
requirements ●<br />
Gwenal Dun<br />
R&D Engineer<br />
SIEPEL<br />
La Trinité sur Mer, FRANCE<br />
Paul Duxbury<br />
Senior EM Engineer<br />
CST<br />
UNITED KINGDOM<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Méthodes<br />
Mesure de l’impédance de transfert<br />
et de l’atténuation d’un câble blindé<br />
Un câble blindé est caractérisé le plus souvent par son impédance de<br />
transfert. Ce paramètre peut être mesuré suivant différentes méthodes.<br />
Mais un câble blindé peut également être défini par son atténuation<br />
vis-à-vis des perturbations extérieures. Après avoir défini ces paramètres,<br />
nous présenterons deux méthodes de mesure et comparerons<br />
les résultats extraits de ces mesures.<br />
Caractérisation d’un écran<br />
Impédance de transfert<br />
Définition<br />
L’impédance de transfert d’un câble<br />
blindé est définie par le rapport entre le<br />
courant circulant sur l’extérieur d’un<br />
écran et le champ électromagnétique<br />
généré à l’intérieur de cet écran.<br />
Zt = EintIext Ω/m<br />
transfert représente la dégradation de<br />
l’impédance de transfert. Ce phénomène<br />
est principalement lié aux imperfections<br />
de l’écran.<br />
Calcul de la tension induite<br />
Lorsque la longueur du câble est petite<br />
devant la longueur d’onde, la tension<br />
induite à l’extrémité du câble se calcule<br />
simplement par la relation :<br />
U=Zt.Iext . L<br />
devient inductive et est voisine de<br />
1 µH/m. En HF, les capacités parasites<br />
par rapport à la masse environnante ne<br />
sont plus négligeables et l’écran se<br />
comportera comme une ligne de transmission<br />
dont la valeur est comprise<br />
entre 100 Ω et 500 Ω suivant sa position<br />
par rapport aux masses.<br />
Relation entre l’impédance de transfert<br />
et l’atténuation d’écran<br />
Uint=Zt.Iext . L<br />
Iext=UextZécran<br />
Uint=Zt. UextZécran . L<br />
Att= UintUext= Zt . LZécran<br />
L’impédance de transfert ne dépend que<br />
des formes géométriques et des caractéristiques<br />
électriques de l’écran. La<br />
structure interne du câble (coaxial,<br />
multipaires, etc.) n’a aucune influence<br />
sur l’impédance de transfert.<br />
L’impédance de transfert peut se modéliser<br />
par la relation simple :<br />
Zt=R0+jLfω<br />
R 0 : Résistance de l’écran<br />
Lf : inductance de transfert.<br />
En basse fréquence (BF), l’impédance<br />
de transfert d’un écran est égale à sa<br />
résistance. Pour un écran de type tubulaire,<br />
l’impédance de transfert très faible<br />
en BF s’améliore à partir de quelques<br />
dizaines de kilohertz. L’effet de peau<br />
« concentre » en effet les courants sur<br />
la partie externe du blindage, le champ<br />
interne devenant alors négligeable.<br />
Pour les câbles dont l’écran est constitué<br />
par un tressage, l’inductance de<br />
Atténuation d’écran<br />
L’atténuation d’un écran (parfois appelé<br />
Effet Réducteur) est le rapport entre la<br />
tension appliquée entre les 2 extrémités<br />
de l’écran et la tension induite à l’intérieur<br />
du câble.<br />
A(dB) = 20.logUindUext<br />
Relation entre l’impédance de<br />
transfert et l’atténuation d’écran<br />
Courant circulant sur l’écran<br />
Pour établir la relation entre l’impédance<br />
de transfert et l’atténuation d’un écran,<br />
il est nécessaire de connaître la valeur<br />
du courant circulant dans la boucle<br />
constituée par l’écran, le raccordement<br />
aux masses aux deux extrémités et la<br />
masse. Nous considèrerons dans un<br />
premier temps que l’impédance de la<br />
masse et des raccordements sont négligeables.<br />
Il faut donc déterminer l’impédance<br />
de l’écran.<br />
En BF, cette impédance est égale à la<br />
résistance de l’écran. Puis l’impédance<br />
Zt=Att × ZecranL<br />
Caractérisation d’un écran –<br />
Méthodes de mesure<br />
L’ensemble des normes CEI 62153<br />
décrit les différentes méthodes pour<br />
mesurer l’impédance de transfert ou l’atténuation<br />
d’écran des câbles. L’ensemble<br />
de ces méthodes de mesure<br />
normalisées permettent de déterminer<br />
directement l’impédance de transfert<br />
mais nécessitent des mises en œuvre<br />
et des modes opératoires souvent<br />
complexes.<br />
Les modes opératoires présentés sont<br />
plus simples à mettre en œuvre.<br />
Méthode de la pince d’injection<br />
Cette méthode de mesure, également<br />
appelée méthode des deux pinces, utilise<br />
le principe des mesures BCI. Une pince<br />
de courant permet d’injecter un courant<br />
sur l’écran du câble à caractériser.<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Montage d’essai – Mesure du courant<br />
Montage d’essai – Mesure de la<br />
tension induite<br />
Calcul de l’impédance de transfert.<br />
L’impédance de transfert du câble se<br />
calcule par la formule<br />
Zt= S31S21× Ztpince2L<br />
Mesure de l’atténuation<br />
Cette méthode de mesure permet d’obtenir<br />
directement l’atténuation apportée<br />
par un écran comme défini au paragraphe<br />
Atténuation d’écran.<br />
Montage d’essai – Mesure de la tension<br />
externe.<br />
Montage d’essai – Mesure de la<br />
tension interne.<br />
Calcul de l’atténuation.<br />
L’atténuation d’écran se calcule par<br />
la formule<br />
A= S31S21<br />
Contraintes de montage<br />
Toutes les méthodes présentent une<br />
contrainte commune. Dans la plupart<br />
des cas, des montages d’adaptation<br />
doivent être réalisés pour assurer la<br />
transition entre le câble, sa connectique<br />
et l’appareillage de mesure.<br />
Ces montages d’extrémité doivent être<br />
réalisés avec un grand soin. Aucune<br />
impédance série ne doit être introduite<br />
lors de la mise en œuvre des connecteurs.<br />
Exemple de boîtier d’adaptation pour la<br />
mesure d’un câble avec presse étoupe :<br />
Mesure de la qualité<br />
d’un câble simple tresse<br />
(RG 58) - Comparaison<br />
Une mesure comparative est effectuée<br />
sur un câble de type BNC simple tresse.<br />
La mesure est effectuée avec les<br />
2 méthodes référencées en Méthode de<br />
la pince d’injection et Mesure de l’atténuation.<br />
Mesure de l’impédance de<br />
transfert – Méthode de la pince<br />
d’injection<br />
Mesure de l’atténuation<br />
Comparaison des résultats<br />
Les impédances de transfert présentées<br />
sur ces courbes sont issues de la<br />
mesure directe par la méthode de la<br />
pince d’injection et par calcul à partir<br />
de la mesure de l’atténuation suivant la<br />
formule donnée en relation entre l’impédance<br />
de transfert et l’atténuation<br />
d’écran.<br />
Conclusion<br />
Un câble blindé peut être caractérisé<br />
par son impédance de transfert et par<br />
son atténuation de blindage. Ces deux<br />
paramètres sont liés et peuvent se<br />
déduire l’un de l’autre.<br />
Plusieurs méthodes sont normalisées,<br />
mais dans tous les cas, la difficulté principale<br />
réside dans la mise en œuvre des<br />
boîtiers de terminaison et d’adaptation<br />
en extrémité de câble.<br />
La mesure comparative entre la méthode<br />
par pince d’injection et la mesure<br />
de l’atténuation de blindage montre une<br />
bonne corrélation entre les résultats.<br />
Les écarts constatés s’expliquent par<br />
les raisons suivantes :<br />
- La différence de résultat entre 100 kHz<br />
et 1 MHz est liée à la sensibilité de la<br />
pince pour effectuer la mesure.<br />
- Les résonances constatées à 100 MHz<br />
pour la mesure d’atténuation de blindage<br />
sont liées à la position du câble<br />
par rapport à la masse.<br />
Pour des mesures dans des bandes de<br />
fréquence jusqu’à 1 GHz, la mise en<br />
œuvre des bancs d’essai est donc particulièrement<br />
critique.<br />
Il est toutefois important de noter que<br />
les mécanismes de couplage entre une<br />
perturbation électromagnétique et un<br />
équipement sont directement liés à la<br />
fréquence aux dimensions géométriques<br />
du système.<br />
En pratique, jusqu’à 100 MHz environ,<br />
les perturbations se couplent efficacement<br />
sur les câbles. A partir de quelques<br />
centaines de MHz, les couplages<br />
se font directement sur les cartes<br />
électroniques.<br />
La protection apportée par les câbles<br />
et leurs caractérisations sont donc<br />
primordiales entre 100 kHz et 100 MHz<br />
environ ●<br />
Philippe DUNAND<br />
LCIE Bureau Véritas<br />
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Compatibilité électromagnétique<br />
Applications<br />
Microwave invente le maintien<br />
des appareils aéronautiques<br />
directement sur site<br />
La maintenance d’appareils sur site, quels qu’ils soient, est soumise<br />
aux aléas du climat, de l’humidité, des températures basses ou au<br />
contraire, anormalement élevées. Pourtant, dans certains cas, comme<br />
la réparation des appareils aéronautiques (en particulier dans le secteur<br />
de la défense), la mobilisation des engins implique souvent des investissements<br />
colossaux et une perte d’exploitation importante. Microwave<br />
Vision, société française spécialisée dans les systèmes de tests<br />
et mesures d’antennes, a mis au point une technologie inédite de maintenance<br />
des appareils directement sur site.<br />
L’arrivée sur le site parisien de Microwave<br />
(plus précisément à Palaiseau, dans l’Essonne)<br />
surprend un peu lorsque l’on pénètre<br />
dans le département maintenance. Celui-ci<br />
était en effet, lors de notre visite exclusive,…vide<br />
! L’explication ne se fait pas<br />
attendre et tient en deux mots : « globetrotter<br />
».<br />
Voici donc comment définit Philippe Garreau,<br />
le PDG de l’entreprise, le service le plus<br />
atypique de la société. « Nous avons plus<br />
de quatre-cents systèmes présents dans<br />
le monde. Nos opérateurs interviennent<br />
directement sur site, aux quatre coins de<br />
la planète. C’est la spécificité du département<br />
maintenance, lequel ne cesse de<br />
croître d’années en années et dont les<br />
contrats s’accumulent ». Une croissance du<br />
métier qui n’est d’ailleurs pas facile à gérer<br />
en termes de recrutement puisque le patron<br />
de l’entreprise précise que, dans ce domaine<br />
à forte valeur ajoutée impliquant – outre des<br />
interventions de maintenance pure – des<br />
opérations de calibration ainsi que des<br />
mesures fines, « il est difficile de trouver les<br />
compétences nécessaires et d’embaucher ».<br />
Un savoir-faire tourné<br />
vers des compétences<br />
en électromagnétique<br />
Avant de découvrir la nouvelle stratégie de<br />
cette entreprise française hors du commun,<br />
il convient d’aborder les différents savoirfaire<br />
de Microwave Vision Group (MVG). À<br />
Olivier Guillon<br />
l’origine, cette société fondée par un professeur<br />
de Supelec n’avait pour clients exclusifs<br />
que les institutionnels comme la<br />
Défense ou l’Agence spatiale, avant de<br />
tourner son activité vers l’électromagnétique.<br />
Mais au moment où, en 1996,<br />
Philippe Garreau prit la direction de l’entreprise,<br />
celle-ci subissait depuis deux ans<br />
la réduction drastique des budgets affectés<br />
à ces secteurs d’activité, à commencer par<br />
les crédits militaires. « J’ai donc proposé de<br />
nous tourner vers l’industrie. C’est de cette<br />
nouvelle orientation qu’est né le challenge<br />
de Satimo pour la mesure d’antennes. En<br />
1998, en effet, petit à petit s’était dressé<br />
un marché, celui des télécoms, qui, traditionnellement,<br />
utilisait un capteur que l’on<br />
‘’baladait’’ soi-même autour de l’appareil ;<br />
notre culture jeune et innovante nous a<br />
amenés à développer des nouveautés telles<br />
que des scanners munis de capteurs tournants<br />
et capables de réaliser un balayage<br />
électronique. L’objectif étant d’utiliser le<br />
même instrument de mesure du début à la<br />
fin sur la chaîne de développement ».<br />
Le paradoxe était que la technologie présentait<br />
une avance significative par rapport aux<br />
demandes militaires même si une partie des<br />
développements concernait les tests de<br />
radars. Ce savoir-faire a donc été étendu au<br />
secteur de l’automobile, dont les attentes<br />
en matière de contrôle électromagnétique<br />
présentaient des perspectives de marché<br />
particulièrement ambitieuses, mais aussi<br />
et toujours dans le domaine de l’aéronautique,<br />
notamment pour les pointes avant et<br />
arrière des appareils. « Notre volonté était<br />
d’introduire une technologie multicapteur.<br />
Pour ce faire, il fallait nous doter d’un département<br />
mécanique. Aussi avons-nous acquis<br />
en 2008 la société américaine Orbit/FR ».<br />
À ce jour, MVG emploie près de 260 personnes<br />
dans le monde (sur douze sites allant<br />
d’Israël à San Diego en passant par l’Allemagne<br />
pour la production, et de Brest à<br />
Paris, sans oublier Rome pour la R&D ), dont<br />
une trentaine de collaborateurs en maintenance.<br />
Des problématiques<br />
de maintien opérationnel<br />
La maintenance, il en est évidemment fortement<br />
question au sein de ces activités dont<br />
les clients de Microwave ne peuvent parfois<br />
se permettre d’immobiliser leurs équipements<br />
plus de quelques heures. Une<br />
contrainte qui peut se chiffrer en plusieurs<br />
centaines de milliers d’euros, hors coût de<br />
l’intervention – le montant estimé du démontage<br />
et de l’envoi d’une antenne atteignant<br />
entre 200 000 et 400 000 euros). Pour<br />
tenter de pallier ces problèmes de maintien<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 2 8
Compatibilité électromagnétique<br />
opérationnel des appareils, une quinzaine<br />
de personnes ont été affectées sur le programme<br />
Satimo de manière à pouvoir<br />
opérer directement sur site. Exemple de<br />
cas, celui de l’armée française qui utilise<br />
des batteries de radars développés sur<br />
site, notamment en Afghanistan. « Il est<br />
essentiel pour eux d’avoir les bases de<br />
connaissances sur le positionnement de<br />
toute la balistique. Si le moindre doute s’installe,<br />
les militaires se voient contraints de<br />
renvoyer tout le matériel. »<br />
Une démarche extrêmement coûteuse dans<br />
la mesure où, en plus des opérations de<br />
maintenance onéreuses en raison de<br />
moyens logistiques lourds à mettre en<br />
œuvre, s’ajoute l’immobilisation du matériel<br />
défectueux. « Ces prestations coûtent<br />
ainsi très cher à tous et ne font aucun<br />
gagnant, insiste Philippe Garreau. C’est de<br />
là que nous est venue l’idée de mettre au<br />
point un système de vérification de maintenance<br />
opérationnelle sur site ». L’idée est<br />
de laisser le matériel à la disposition de l’exploitant,<br />
lequel n’est pas un spécialiste de<br />
la maintenance. Le contrat de maintenance<br />
conclu entre lui et le fabriquant (Microwave)<br />
engage ce dernier de se déplacer sur le site.<br />
La mise au point<br />
d’une technologie inédite<br />
Il s’agit donc d’une démarche nettement<br />
moins coûteuse pour les uns et les autres ;<br />
encore faut-il disposer d’un système capable<br />
de répondre au besoin de maintenance sans<br />
avoir à envoyer l’appareil en France. Cette<br />
lacune technologique a donc été comblée<br />
par le système de mesure d’antenne StarBot<br />
(le premier produit de la société pour la<br />
maintenance sur place), dont les fonctionnalités<br />
intègrent désormais une maintenance<br />
intelligente et mobile. L’intérêt du<br />
système : permettre aux opérateurs de<br />
diagnostiquer sur place mais aussi de ne<br />
pas démonter entièrement l’appareil et de<br />
mesurer plus rapidement. Exemple d’opération<br />
: la caractérisation des dix-huit<br />
antennes de l’Eurofighter.<br />
Ces applications dans l’aéronautique à la<br />
fois civiles et militaires peuvent également<br />
servir à vérifier la qualité et l’état du radôme<br />
de l’avion (partie imperméable et protectrice<br />
destinée à protéger l’antenne de l’appareil).<br />
Des tests ont d’ailleurs été effectués<br />
sur l’A400M et l’A380 directement sur les<br />
pistes d’aéroport. « Il est aussi possible d’intervenir<br />
sur les radars en plein air grâce à<br />
un faisceau très fin et une technologie de<br />
balayage. On met en place cet outil pendant<br />
la nuit en flashant le radar défectueux pour<br />
une configuration en fonctionnement. Enfin,<br />
par extension, il serait possible de se servir<br />
de cette solution sur les stations de relais<br />
en haut d’un immeuble, d’une grue, ou pour<br />
contrôler la réalité des puissances des<br />
systèmes antennaires ». Cette technologie<br />
se révèle naturellement bien moins onéreuse<br />
que le démontage et l’envoi de l’antenne ;<br />
les prestations atteignent en moyenne entre<br />
40 et 45 000 euros et mobilisent l’appareil<br />
quelques heures, voire quelques jours<br />
maximum pour les interventions les plus<br />
importantes.<br />
Une solution<br />
encore très rattachée<br />
à la défense mais applicable<br />
à d’autres secteurs<br />
Si l’on dresse un état des lieux des secteurs<br />
les plus en vogue, celui des télécoms bat<br />
son plein en affichant un taux de croissance<br />
de près de 26% en 2010, grâce en partie à<br />
l’explosion des applications sur tablettes et<br />
à la bonne tenue des smartphones. Le<br />
secteur automobile n’est pas en reste, tiré<br />
vers le haut en raison d’un marché et des<br />
investissements en plein essor en l’Asie.<br />
Concernant l’aéronautique, le marché poursuit<br />
sur une stabilité, en particulier aux<br />
États-Unis, et sur une hausse des investissements<br />
en Chine mais aussi au Japon. Une<br />
aubaine pour StarBot qui avait auparavant<br />
subi des conjonctures difficiles, en particulier<br />
en 2003, puis en 2008-2009 au<br />
niveau des radiocommunications. Désormais,<br />
la demande forte du secteur militaire<br />
mais aussi de la part du civil, oblige le<br />
groupe à mobiliser tous les efforts de ses<br />
équipes pour réaliser un système à la fois<br />
normalisé et standardisé ●<br />
Olivier Guillon<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OV E M B R E , D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 2 9
Mesures et méthodes de mesures<br />
Technologie<br />
Répondre aux besoins croissants<br />
en termes de microfluidique liquide<br />
Face à la tendance qui consiste à miniaturiser les systèmes propres<br />
à la recherche industrielle, les dispositifs fonctionnant avec des fluides<br />
en mouvement évoluent vers des dimensions du domaine appelé « microfluidique<br />
». Ce domaine scientifique en devenir avait besoin d’un équipement<br />
de référence en Europe ; c’est chose faite avec le Cetiat qui<br />
s’est doté d’un tout nouveau banc micro-débit liquide. Les premiers<br />
essais ont eu lieu cet automne.<br />
Des compétences nouvelles et des moyens<br />
innovants en mesure de faibles débits<br />
liquides, voici ce dont ont aujourd’hui<br />
besoin les industriels, en particulier les<br />
fabricants d’équipements et de capteurs.<br />
Faisant le constat d’une demande croissante<br />
en termes de moyens microfluidiques<br />
(comprendre : fluides en très petite<br />
quantité) de manière à pouvoir pallier les<br />
problèmes liés aux micro-mesure de débit,<br />
la direction générale du Centre technique<br />
des industries aérauliques et thermiques<br />
(Cetiat), en la personne de Bernard Brandon,<br />
a décidé de se munir d’un banc de microdébit<br />
liquide. Achevé fin 2010 et actuellement<br />
en cours d’accréditation, ce<br />
nouveau banc permet ainsi au centre –<br />
alors référence nationale de la chaîne<br />
métrologique en débitmétrique liquide –<br />
d’enrichir son expertise ; car jusqu’alors,<br />
ses moyens étaient limités de 8 litres par<br />
heure (h/l) à 36m 3 /h. « Désormais, la mise<br />
en service de ce nouveau laboratoire de<br />
micro-débit se calera sur une plage<br />
comprise entre 1ml/h et 10l/h. Ce banc<br />
figure ainsi comme une référence unique<br />
en Europe », indique le directeur général<br />
du Cetiat.<br />
Concrètement, les applications nouvelles<br />
de cet équipement concernent toutes les<br />
problématiques liées à la micro-mesure de<br />
débit dans des secteurs tels que la biologie<br />
ou la chimie, à l’image des systèmes<br />
de chromatographie en phase liquide. Des<br />
applications dans l’automobile sont naturellement<br />
envisagées, et plus particulièrement<br />
pour des opérations liées aux types<br />
d’injection pour les moteurs diesel ; « c’est<br />
le cas notamment des injections produites<br />
au niveau des pots d’échappement et les<br />
particules de diesel. Par ailleurs, ce banc<br />
nous aidera à détecter tous types de<br />
fuites ».<br />
Un marché de niche mais<br />
qui tend à se développer<br />
Ce banc de micro-débit liquide s’appuie<br />
sur le principe – relativement simple – de<br />
la gravimétrie en comparant des éléments<br />
de débitmétrie avec la pesée. Mais en<br />
pratique, l’opération se révèle plus complexe<br />
car ce débit n’est pas continu en<br />
raison du très faible débit. Il est donc<br />
nécessaire de se munir d’un traitement de<br />
l’eau absolument impeccable de manière<br />
à obtenir une mesure la plus précise<br />
possible. « Nous avons donc mis en place<br />
une installation de traitement très complexe<br />
sur le banc. Aussi, nous avons dû<br />
régler le problème de parasites causé par<br />
l’évaporation...Le diable est dans le<br />
détail ! » Les opérations s’effectuent en<br />
salle blanche de façon à éviter tous<br />
problèmes pouvant se poser aux niveaux<br />
de l’eau, de la gestion de l’écoulement,<br />
de l’ambiance etc.<br />
Le projet en bref<br />
L’objectif de l’installation d’un tel équipement<br />
au sein du Cetiat est de disposer<br />
en Europe d’un outil de référence métrologique<br />
aidant fabricants et autres utilisateurs<br />
à étalonner leurs appareils de<br />
mesure. « C’est un marché difficile mais<br />
la demande est croissante au niveau de<br />
la caractérisation et des mesures de<br />
débits pour la chromatographie en phase<br />
liquide, rappelle Bernard Brandon. Ce banc<br />
à vocation européenne s’adressera notamment<br />
aux fabricants de débitmètres pour<br />
des premiers étalonnages ou pour calibrer<br />
certains points de fonction de ces appareils<br />
». Ce marché est restreint et demeure<br />
une niche ; mais c’est sans compter<br />
l’exemple des chromatographes en phase<br />
liquides qui se sont vendus à ce jour à<br />
plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires.<br />
L’automobile s’est déjà dotée d’outils<br />
sophistiqués dans ce domaine mais la<br />
chimie n’en est qu’aux balbutiements. Un<br />
marché va inévitablement s’ouvrir●<br />
Olivier Guillon<br />
Depuis les années 2005, les équipes du Cetiat se trouvent confrontées à des demandes de plus<br />
en plus importantes en termes d’étalonnage mettant en œuvre de très faibles débits de liquides,<br />
de l’ordre de 1 à 2 millilitres par heure par exemple. De ce constat est né le projet d’investir<br />
dans un équipement à part entière. Après une étude de faisabilité, un projet d’investissement<br />
voit le jour en 2008 pour mener à bien des travaux qui s’achèveront en 2011. D’un<br />
montant de 1,2 M€, ce projet figure comme l’un des plus importants de Cetiat ; ce dernier a<br />
d’ailleurs investi près de 361 K€. Les autres partenaires étant le LNE, le Cetim, la région Rhône-<br />
Alpes et la société hollandaise Bronkhorst, spécialisée dans la fabrication de débitmètres liquides<br />
destinés aux très faibles débits.<br />
photo CETIAT<br />
Banc micro-débit liquide<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
En pratique<br />
Mesure de l’humidité relative (HR)<br />
dans les chambres d’essai<br />
Sélectionner des appareils de mesure de l’HR destinés à être utilisés<br />
dans des chambres nécessite une évaluation minutieuse. En raison de<br />
l’étendue des conditions que les utilisateurs et les fabricants de chambres<br />
doivent créer, il n’existe pas pour les mesures d’approche unique<br />
répondant à tous les besoins. Outre les aspects évidents liés aux<br />
plages de température et d’humidité, des facteurs plus subtils doivent<br />
aussi être pris en compte.<br />
Humidité élevée en continu<br />
Les environnements opérant à saturation ou<br />
quasi-saturation sont difficiles pour la plupart<br />
des capteurs d’humidité électriques. Les<br />
mesures de température au thermomètre<br />
mouillé peuvent être précises dans des environnements<br />
saturés, mais les thermomètres<br />
mouillés nécessitent une maintenance constante<br />
et seront moins efficaces si la chambre<br />
est également utilisée dans des conditions de<br />
faible HR ou à des températures extrêmes.<br />
Vaisala a mis au point des instruments à<br />
« sonde chauffée » spécialement conçus pour<br />
les mesures d’HR élevée. Les sondes chauffées<br />
sont automatiquement maintenues à une<br />
température supérieure de plusieurs degrés à<br />
la température environnante. Ceci empêche<br />
la formation de condensation sur le capteur<br />
et maintient les mesures « en ligne » en cas<br />
de condensation. Les sondes chauffées<br />
peuvent aussi fonctionner à des températures<br />
et humidités dans lesquelles les mesures au<br />
thermomètre mouillé ne sont pas possibles.<br />
Gaz agressifs<br />
Les capteurs d’HR doivent entrer en contact<br />
avec le gaz qu’ils mesurent. Leur fabrication<br />
fait appel à de nombreux matériaux et si les<br />
éléments fonctionnels d’un capteur altèrent<br />
leurs caractéristiques à la suite d’un contact<br />
avec des gaz incompatibles, ceci se traduira<br />
par une dérive du capteur et une perte de<br />
la précision des mesures. Vaisala a mis au<br />
point une fonction de « purge du capteur »<br />
protégeant l’élément fonctionnel le plus<br />
important du capteur. Durant la purge, le<br />
capteur d’HR est momentanément porté à<br />
plus de 100 °C, ce qui force un dégazage des<br />
molécules susceptibles d’occasionner des<br />
mesures inexactes. La purge du capteur peut<br />
être programmée selon un planning fixé par<br />
l’utilisateur.<br />
Environnement<br />
extrêmement sec<br />
Certains essais environnementaux nécessitent<br />
un taux d’humidité très faible, 3 % d’HR,<br />
voire moins. La plupart des instruments<br />
conçus pour être utilisés dans une HR de 0<br />
à 100 % ne fonctionnent pas de manière<br />
satisfaisante aux niveaux proches de 0 ; en<br />
fait, le paramètre de mesure désiré n’est<br />
souvent plus l’HR mais la température du<br />
point de rosée ou les parties par million en<br />
volume (ppmv). Les instruments Drycap de<br />
Vaisala sont capables de mesurer de façon<br />
fiable des niveaux de vapeur d’eau à des<br />
points de rosée allant jusqu’à -80 °C. Les<br />
mesures peuvent être consignées dans les<br />
rapports sous forme de point de rosée, de<br />
ppmv ou de nombreux paramètres différents.<br />
Vérification d’une HR élevée<br />
Il est parfois nécessaire de vérifier le bon fonctionnement<br />
des chambres à humidité élevée.<br />
Ceci est difficile si la chambre est utilisée<br />
dans des conditions caractérisées par une<br />
température du point de rosée supérieure à<br />
la température ambiante. Lorsque les sondes<br />
de mesure sont à température ambiante et<br />
qu’elles sont introduites dans la chambre,<br />
elles se couvriront de condensation et les<br />
mesures seront erronées. Vaisala résout ce<br />
problème à l’aide de capteurs d’HR incorporant<br />
une fonction de « préchauffage du<br />
capteur ». Avant l’introduction dans l’environnement<br />
à HR élevée, le préchauffage est<br />
activé dans le but d’amener la température<br />
du capteur à un niveau largement supérieur à<br />
la température du point de rosée de la<br />
chambre. L’utilisateur introduira alors la sonde<br />
dans la chambre, la sonde se refroidira à la<br />
température de la chambre et des mesures<br />
précises de l’HR et de la température seront<br />
obtenues en quelques minutes.<br />
Pression, HR et température<br />
Si l’on souhaite suivre la pression ainsi les<br />
valeurs T et HR, Vaisala est à même de<br />
fournir un seul et même instrument permettant<br />
de mesurer ces trois paramètres simultanément.<br />
Ceci est particulièrement utile<br />
lorsque le paramètre d’humidité objet de l’intérêt<br />
est sensible à la pression (par exemple,<br />
les ppmv). Ces paramètres sensibles à la<br />
pression sont calculés et affichés en temps<br />
réel, en utilisant les mesures intégrées de la<br />
pression.<br />
<strong>Essais</strong> et étalonnage<br />
Les utilisateurs de chambres ont souvent<br />
besoin d’un outil pour vérifier les conditions<br />
dans la chambre ou étalonner les capteurs<br />
utilisés à l’intérieur de cette dernière. Vaisala<br />
fabrique des instruments portatifs d’essai<br />
conçus pour ces tâches. Le système de<br />
mesure MI70 offre une interface utilisateur<br />
graphique simple et une famille de sondes<br />
permettant de mesurer la température, l’HR<br />
(élevée et faible), les faibles points de rosée<br />
et la concentration de dioxyde de carbone.<br />
Les sondes peuvent être équipées de<br />
préchauffage et de purge du capteur (voir cidessus).<br />
Pour toutes les mesures, les<br />
données peuvent être visionnées sous forme<br />
graphique, stockées sur le MI70, ou transférées<br />
vers un PC. Dans de nombreux cas,<br />
le MI70 peut être directement connecté à<br />
d’autres capteurs Vaisala, en offrant une<br />
interface d’étalonnage rapide et simple ●<br />
Société Vaisala France<br />
www.vaisala.fr<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Pyrométrie<br />
Propriétés thermo-optiques<br />
des solides et liquides<br />
aux hautes températures<br />
Le rayonnement émis par les matériaux aux hautes températures n’est<br />
pas en général connu avec précision car la mesure de la température<br />
est elle-même un problème difficile qui ne peut se faire que par pyrométrie.<br />
Les méthodes pyrométriques dépendent de la connaissance de<br />
l’émissivité du matériau qui dépend elle-même de la température sauf<br />
à une longeur d’onde appelée point X. L’émissivité dépend de l’indice<br />
complexe et à partir des spectres d’indice on trouve la fréquence de<br />
relaxation, la fréquence plasma et la masse optique et on peut alors<br />
calculer les conductivités thermiques et électriques. Nous présentons<br />
l’appareillage expérimental qui nous a permis d’obtenir la température<br />
à 0,5% près puis les propriétés thermo-optiques. Pour des matériaux<br />
métalliques comme le molybdéne, nous retrouvons à 2% près les valeurs<br />
de résistivité électrique obtenues par les moyens classiques de mesure<br />
de résistance. Enfin, d’un point de vue fondamental cette étude a permis<br />
de mieux comprendre l’origine du point X, qui est due à deux points X<br />
sur les composantes réelles et imaginaires de l’indice.<br />
Introduction<br />
La théorie électromagnétique de<br />
MAXWELL a introduit l’indice complexe<br />
nr- jχ relié à la permittivité<br />
diélectrique par les relations de<br />
FRESNEL [1] .<br />
L’émission de rayonnement des matériaux<br />
(5) dépend de la température<br />
mais aussi de l’émissivité, ou<br />
facteur d’émission qui est comprise<br />
entre 0 et 1. Déterminer l’émissivité<br />
[2] nécessite de connaître la<br />
température de surface du matériau<br />
et inversement. Pour les matériaux<br />
qui sont de bons conducteurs thermiques,<br />
on peut jusqu’à 1800°C<br />
utiliser des thermocouples. Dans le<br />
cas des diéléctriques, par exemple<br />
les céramiques, la faible conductivité<br />
thermique impose, dès que la<br />
température dépasse 100°C, une<br />
mesure sans contact. Nous utiliserons<br />
la pyromètrie monochromatique<br />
à la plus petite longueur d’onde<br />
possible (par exemple dans l’ultraviolet<br />
[3] ) afin de minimiser l’influence<br />
de l’émissivité sur la température<br />
apparente. Dans le cas des matériaux<br />
lisses nous déterminerons aussi l’indice<br />
complexe du matériau pour<br />
obtenir la valeur de l’émissivité et<br />
donc de la température.<br />
2. Rappels des propriétés<br />
optiques<br />
Les grandeurs observables directement<br />
sont les facteurs de réflexion<br />
ρ, d’émission ε, et de transmission<br />
τ.<br />
La théorie de Drude permet d’introduire<br />
des paramètres plus fondamentaux<br />
: la pulsation plasma, la<br />
pulsation ωp et celle de relaxation<br />
ωτ.<br />
Dans cette théorie phénoménologique,<br />
on considère que la matière<br />
est constituée d’un ensemble d’oscillateurs<br />
vibrant à ω et s’amortissant<br />
suivant ωτ comme le montrent<br />
les formules (1) (2) (3).<br />
Pour déterminer ω p , ω τ et la masse<br />
optique, il est nécessaire de connaître<br />
les spectres n r (λ) et χ(λ). A<br />
partir de ces trois paramètres, il<br />
existe alors des relations les reliant<br />
à d’autres grandeurs telles que la<br />
conductivité thermique K et la résistivité<br />
électrique ρ, cf (11) et (12).<br />
Enfin l’émissivité à la normale de la<br />
surface est reliée à l’indice complexe<br />
par la relation :<br />
3. Mesure de la température<br />
La luminance L, grandeur mesurée,<br />
dépend de la température mais<br />
aussi de l’émissivité ε du matériau<br />
[2] .<br />
Avec : C 1 = 1,101 10 -16 W.m 2<br />
C 2 = 1,439 10 -2 m.K<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Pour les courtes longueurs d’onde,<br />
l’approximation de Wien (6) permet<br />
d’obtenir une formule simplifiant<br />
l’expression de l’erreur sur la température.<br />
La relation entre la température<br />
vraie T et la température de luminance<br />
T l (température obtenue avec<br />
une émissivité supposée égale à 1<br />
cas où corps noir) s’écrit alors<br />
simplement :<br />
Cette relation montre que T l est<br />
différente et peut être très inférieure<br />
à la température vraie T.<br />
Précision de la méthode :<br />
L’erreur sur la mesure de température<br />
∆T sera d’autant plus faible que<br />
la mesure sera réalisée [2] [3] à la plus<br />
courte longueur d’onde et si possible<br />
dans l’UV pour ne pas être<br />
gêné par la lumière ambiante. En<br />
effet l’erreur relative sur la température<br />
est :<br />
Finalement à partir de (5), il est<br />
possible d’exprimer l’erreur sur le<br />
calcul de l’émissivité dans l’IR en<br />
supposant ε UV connu avec une certaine<br />
précision.<br />
Cette précision est suffisante pour<br />
repérer les changements de phase<br />
qui permettent d’étalonner les<br />
mesures (cf. fig.2). Un autre effet<br />
favorable pour cette méthode, dans<br />
le cas des métaux, est dû au fait<br />
que leur émissivité croît lorsque la<br />
longueur d’onde décroît (exemple<br />
fig.2). Cette méthode est applicable<br />
à toutes les surfaces même si elles<br />
sont rugueuses.<br />
Dans le cas d’un matériau lisse, on<br />
peut déterminer n r et χ par la mesure<br />
de 2 valeurs absolues de la<br />
luminance à 2 angles différents<br />
d’émission ou 3 valeurs relatives<br />
obtenues à 3 angles. Les mesures<br />
sont faites en lumière polarisée ce<br />
qui donne une précision de l’ordre<br />
du pour cent sur le calcul de l’émissivité.<br />
La précision absolue sur T est<br />
alors excellente, de l’ordre de 2K<br />
autour de 2000K (à condition bien<br />
sûr que toute la chaîne de mesure<br />
soit étalonnée à 0,1% près). L’étalonnage<br />
des températures se fait à<br />
partir d’un point fixe par exemple<br />
la fusion de l’or. Le changement<br />
d’émissivité dans l’infrarouge au<br />
passage de la fusion est de l’ordre<br />
de 100%.<br />
4. Mesure de l’émissivité<br />
spectrale<br />
Le rayonnement provenant d’un échantillon<br />
est la somme du rayonnement<br />
émis par l’échantillon et de la réflexion<br />
du rayonnement de l’environnement.<br />
La luminance mesurée est :<br />
ε e L° e : Luminance émise par l’échantillon<br />
à la température T e .<br />
(1–ε e ).ε P .L° P : Luminance émise par<br />
la paroi intérieure de l’enceinte) et<br />
réfléchie par l’échantillon, ε P est le<br />
facteur d’émission de la peinture.<br />
(1–ε e ).ε s .L° s : Luminance émise par<br />
le système de visée, qui est à la<br />
température ambiante, et réfléchi<br />
par l’échantillon<br />
ε s .L° s : Luminance émise par le<br />
système de mesure<br />
Afin de supprimer complètement ce<br />
rayonnement de l’environnement,<br />
nous avons choisi de porter la<br />
température de l’« environnement »<br />
à 77K en utilisant une double enceinte<br />
refroidie à l’azote liquide<br />
(figure 1). L’intérieur de l’enceinte<br />
est sous vide secondaire (10 -6 mm<br />
Hg) si l’échantillon est chauffé par<br />
bombardement électronique. Dans<br />
ce dispositif des électrons, accélérés<br />
par une différence de potentiel<br />
de 2500V frappent la face<br />
arrière de l’échantillon et peuvent<br />
le porter à des températures supérieures<br />
à 2500K.<br />
Le rayonnement émis par l’échantillon<br />
est polarisé puis analysé en<br />
longueur d’onde. Pour le domaine infrarouge<br />
nous utilisons un spectromètre<br />
En supposant que ε UV = 0,5 à<br />
λ=3,5µm (pour un métal) dans<br />
l’équation (7) et même en faisant<br />
une erreur grossière dans l’UV, par<br />
exemple :<br />
nous obtiendrons ∆T = 70K pour<br />
T=2500K et<br />
Fig. 1. Schéma représentant la chaîne de mesure de rayonnement<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Fig. 2.Emissivité spectrale de l’aluminium avant et après<br />
fusion (θ=660°C)<br />
Fig. 3. Point X sur l’émissivité du Molybdène<br />
à transformée de Fourier de résolution<br />
maximale 0,125 cm -1 avec un<br />
détecteur photoconducteur MCT ou<br />
photovoltaïque InSb. Dans le domaine<br />
0,4 – 1000 µm et surtout<br />
pour l’infrarouge lointain nous utilisons<br />
un bolomètre refroidi à 1K par<br />
de l’hélium liquide pompé. Une<br />
fenêtre en diamant sert de hublot.<br />
Le domaine ultraviolet visible est<br />
analysé avec un spectromètre à<br />
réseau et une caméra dont la matrice<br />
Silicium est refroidie à 77 K.<br />
Pour la mesure de la température,<br />
un photomultiplicateur utilisé en<br />
comptage de photons permet d’avoir<br />
un bruit d’obscurité inférieur à<br />
10 photons/sec (soit 10 -18 W).<br />
Dans le cas des métaux à très<br />
hautes températures sous vide, il<br />
y a sublimation. Pour les métaux,<br />
nous remplaçons alors le chauffage<br />
par bombardement électronique<br />
sous vide par un chauffage par<br />
induction (four de 12KW) sous<br />
atmosphère neutre d’Argon. Un<br />
système de 3 miroirs tournant<br />
autour de l’axe de visée (cf. Fig.1)<br />
permet d’effectuer des mesures<br />
angulaires sur un échantillon horizontal<br />
(cas des liquides).<br />
5. Étude spectrale<br />
d’un changement de phase<br />
La figure 4 montre le changement<br />
d’émissivité à la fusion de l’aluminium<br />
(aluminium à 99,9%). L’émissivité<br />
est pratiquement doublée<br />
lorsque le métal fond.<br />
6. Paramètres<br />
fondamentaux<br />
6.1 Point X du molybdène<br />
et du tantale<br />
Nous nous sommes intéressés au point<br />
[6] [7]<br />
X des métaux réfractaires.<br />
Nous avons étudié le Molybdène pour<br />
lequel ce point X est à λ=1,45 m. (le<br />
blanc dans les figures correspond à<br />
la mauvaise sensibilité de notre<br />
détecteur MCT dans le domaine 1 µm-<br />
2 µm) Yingshan ZHU [4] avec un autre<br />
détecteur InGaAs, vient de vérifier<br />
la continuité des courbes présentées.<br />
La décomposition de l’émissivité<br />
sur les deux composantes de<br />
l’indice (Fig. 4 et 5) montre que ces<br />
deux composantes présentent aussi<br />
un point X.<br />
Fig. 4. Indice complexe du molybdène<br />
en fonction de la température et de<br />
la longueur d’onde<br />
Fig. 5. Indice réel du molybdène en<br />
fonction de la température et de<br />
la longueur d’onde<br />
6.2 Conductivités électrique<br />
et thermique à partir de mesures<br />
optiques<br />
Les spectres d’indice réel et imaginaire<br />
permettent de trouver ω p et<br />
ωτ comme le montrent les équations<br />
(2) (3). Ces conductivités sont<br />
reliées à ω p et ωτ par les relations<br />
(11) et (12).<br />
Conductivité électrique :<br />
Conductivité thermique :<br />
Où K B est la constante de Boltzmann<br />
et L 0 le nombre de Lorentz.<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Sur la figure 6 nous avons comparé<br />
[7]<br />
les valeurs calculées à partir des<br />
mesures optiques à celles de la littérature<br />
obtenues par mesure de la<br />
résistance électrique. L’accord est<br />
satisfaisant.<br />
Avec la méthode pyrométrique à<br />
courte longueur d’onde, la mesure<br />
étant faite en lumière polarisée,<br />
nous obtenons une bonne précision<br />
sur la mesure de la température<br />
(environ 0,5% sur des matériaux<br />
lisses). Pour les matériaux rugueux<br />
comme les céramiques frittées, la<br />
précision est de l’ordre de 2%. Pour<br />
l’émissivité la précision s’améliore<br />
avec la longueur d’onde, soit quelques<br />
pour cent dans l’ultraviolet et<br />
de l’ordre de 0,2% dans l’infrarouge<br />
moyen. Cette étude a aussi éclairci<br />
un problème plus fondamental, l’origine<br />
du point X qui peut être décomposé<br />
en deux points X sur les deux<br />
composantes de l’indice complexe.<br />
Des applications directes industrielles<br />
portent sur les échanges<br />
thermiques de revêtements métalliques<br />
ou diélectriques des chambres<br />
de combustion, dans les freins<br />
en SiC, les protections de rentrée<br />
de véhicules spatiaux, etc.<br />
8. Perspectives<br />
Fig. 6. Résistivité électrique<br />
du Molybdène en fonction de<br />
la température calculée<br />
à partir de mesures optiques<br />
7. Conclusion<br />
Nous avons remplacé récemment le<br />
bombardement électronique comme<br />
moyen de chauffage de l’échantillon<br />
par un four à induction. Ceci nous a<br />
permis d’éviter la sublimation des<br />
échantillons métalliques sous le vide<br />
poussé nécessaire à ce bombardement.<br />
Nous commençons à exploiter<br />
notre système et ainsi nous pourrons<br />
atteindre des températures<br />
supérieures à 3000°C et ainsi<br />
étudier le passage solide-liquide sur<br />
des réfractaires et ce sous pression<br />
et en atmosphère réductrice.<br />
D’autre part, nous étendons le<br />
domaine de mesure en longueur<br />
d’onde vers l’ultraviolet et l’infrarouge<br />
lointain pour couvrir la gamme<br />
0,2µm – 800µm et obtenir ainsi<br />
avec plus de précision les paramètres<br />
fondamentaux que sont la<br />
fréquence plasma et la fréquence<br />
de relaxation●<br />
Philippe Hervé, Xingkai Wang<br />
Laboratoire d’Energétique, Mécanique et<br />
Electromagnétisme (L.E.M.E), Université<br />
Paris Ouest Nanterre La Défense, 1,<br />
chemin Desvallières, 92410 Ville d’Avray,<br />
France<br />
Bibliographie<br />
[1] C. Kittel, Introduction à la physique de l’état solide. Dunod, (1996).<br />
[2] P. Hervé, Mesure de l’émissivité thermique. Techniques de l’ingénieur, vol. R 2737(2006).<br />
[3] P. Hervé, Pyromètre à ultraviolet. Brevet n°88 03 874 mars 1988.<br />
[4] Y.Zhu, J.Cedelle, P. Hervé, Simultaneous determination of surface temperature and emissivity<br />
: Application in the study of changes of phase. 22nd International Conference on<br />
surface Modification Technologies, 2008, Tollhätten, Sweden.<br />
[5] S. Mattei, P. Masclet and P. Hervé, Study of complexe refractive indices of gold and alloys<br />
at high temperature. High Temp. Vol. 16; 140 (1978)<br />
[6] C. Ronchi, JP. Hiernaut G.J. Hyland ; (1992). Emissivity X points in solid and liquid refractory<br />
transition metals. Metrologia ; 29 pp. 261.<br />
[7] P. Hervé, A.Sadou. Determination of the complex index of refractory metals et high temperatures.<br />
Application to the determination of thermooptical properties. Infrared physics.Vol. 51<br />
n°3 Jan. 2008.<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Technologie<br />
Fibres optiques infrarouges pour<br />
la détection chimique et biologique<br />
Les fibres en verres de chalcogénures présentent des propriétés optiques<br />
remarquables notamment une transmission sur une plage de longueur<br />
d’onde s’étendant jusque 10 microns dans l’infrarouge, selon la composition.<br />
Ce domaine spectral est particulièrement riche en bandes d’absorption<br />
spécifiques à de nombreuses espèces organiques. Ces fibres<br />
sont donc intéressantes pour les applications de détection d’espèces<br />
chimiques et biologiques. Nous proposons ici une présentation des derniers<br />
développements technologiques et de quelques démonstrations réalisées<br />
dans les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire et de l’environnement,<br />
et enfin des perspectives d’applications concrètes.<br />
Technique de détection :<br />
Elle repose sur la spectroscopie infrarouge<br />
par onde évanescente appelée<br />
FEWS (Cf. Figure 1), qui permet une<br />
analyse en direct et de façon déportée<br />
de l’échantillon. Elle implique qu’une<br />
portion de fibre nue et amincie soit en<br />
contact avec le milieu à analyser, ce qui<br />
la rend difficilement compatible avec la<br />
robustesse requise par la plupart des<br />
mesures à réaliser en conditions réelles.<br />
Les fibres microstructurées récemment<br />
développées présentent l’avantage d’une<br />
forte interaction entre le fluide (gaz ou<br />
liquide) à analyser et le mode optique<br />
transitant dans le cœur de la fibre, sans<br />
fortement dégrader les propriétés mécaniques<br />
de celle-ci. Elles offrent de plus<br />
la possibilité d’une grande longueur d’interaction,<br />
ce qui permet d’augmenter<br />
la sensibilité de la détection.<br />
Figure 1 : Schéma de la méthode de mesure spectroscopique à onde<br />
évanescente (FEWS). (a) zoom sur la partie amincie de la fibre et représentation<br />
du chemin optique.<br />
Le verre de base est réalisé par les techniques<br />
verrières classiques avec un<br />
large éventail de compositions à partir<br />
des éléments As, Ge, Se, S, Te, Ga. Le<br />
choix de la composition est fonction de<br />
différents critères tels que la zone spectrale<br />
concernée, la tenue mécanique,<br />
ou encore la résistance aux milieux à<br />
analyser. Comparativement aux fibres<br />
à saut d’indice traditionnelles, la réalisation<br />
des préformes de fibres microstructurées<br />
nécessite la mise en œuvre<br />
d’étapes complémentaires d’étirage et<br />
d’assemblage de tubes et de barreaux,<br />
suivant la technique de « stack and<br />
draw » (Cf. Figure 2).<br />
Le design de la fibre est choisi de façon<br />
à maximiser le recouvrement du mode<br />
optique transitant majoritairement dans<br />
le cœur de la fibre avec le fluide présent<br />
dans les capillaires après sa migration<br />
par simple effet de capillarité ou grâce<br />
à l’application d’une dépression.<br />
Exemples d’applications<br />
Perspectives :<br />
Les fibres optiques en verres de chalcogénures<br />
ont été testées au niveau du<br />
laboratoire et en milieu naturel pour la<br />
détection de polluants dans les eaux<br />
[1], de pathogènes dans le domaine de<br />
l’agro-alimentaire [2], de gaz carbonique<br />
dans des zones de stockage [3], dans<br />
le domaine de la santé pour la détection<br />
de tumeur [4], et enfin, tout dernièrement,<br />
pour un suivi de polymérisation<br />
de résine en vue d’application industrielle<br />
[5].<br />
Ces divers résultats applicatifs, qui<br />
seront présentés plus en détails, mettent<br />
en lumière les potentialités de la<br />
méthode. Ils permettent également de<br />
mesurer les améliorations à apporter<br />
notamment au niveau des performances<br />
de la fibre optique et de son intégration<br />
avec les composants d’extrémité pour<br />
arriver à la mise au point d’un équipement<br />
robuste et utilisable en conditions<br />
réelles.<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
à une plage de transmission étendue.<br />
Cette configuration ne pourra néanmoins<br />
s’appliquer que dans un concept<br />
d’usage unique, le caractère réversible<br />
de la mesure étant difficilement concevable●<br />
Figure 2 – Tube en verre de chalcogénure fabriqué par « rotational casting »<br />
(gauche), préforme fabriquée par « Stack & Draw » (centre)<br />
et fibre finale de diamètre 125 µm (droite)<br />
Bibliographie<br />
À titre d’exemple, l’utilisation de fibres<br />
microstructurées en verre de chalcogénures<br />
ouvre des perspectives particulièrement<br />
intéressantes grâce notamment<br />
à la forte interaction entre le mode<br />
optique et le fluide à analyser, associée<br />
1. K. MICHEL et al., “Capteur optique à fibre infrarouge dédié à la détection et à l’analyse de la<br />
pollution de l’eau”, Journal of Non-Crystalline Solids, 326-327, 434-438, (2003)<br />
2. M.L ANNE, “Guides d’ondes en verres de chalcogénures pour la détection infrarouge d’espèces<br />
(bio)chimiques”, Thèse Université de Rennes 1, (2007)<br />
3. F. CHARPENTIER et al., “Guides optiques infrarouges pour la détection du CO2”, JNOG (2008)<br />
4. S. HOCDE et al., “Metabolic imaging of tissues by infrared fibre-optics spectroscopy : an efficient<br />
tool for medical diagnosis” Journal of Biomedical Optics, 9, (2), 404-407, (2004)<br />
5. M.L ANNE et al., « Polymerisation of an industrial resin monitored by infrared fiber evanescent<br />
wave spectroscopy » Sensors and Actuators B 137 (2009) 687–691<br />
B. Bureau (1) ,<br />
C. Boussard-Pléde (1) ,<br />
J. Troles (1) ,<br />
J.L. Adam (1) ,<br />
L. Brilland (2) ,<br />
D. Méchin (2) ,<br />
D. Tregoat (2)<br />
(1) Sciences Chimiques de Rennes, UMR<br />
6226 CNRS Université de Rennes 1,<br />
Equipe Verres et Céramiques, Av Gal<br />
Leclerc, 35042 Rennes, France<br />
(2) PERFOS, 11 rue de Broglie, 22300<br />
Lannion, France<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
Avis d'expert<br />
La corrélation d’images : un outil<br />
de mécanique expérimentale<br />
1 ère partie : Principes généraux<br />
Parmi les nouvelles techniques de corrélation d’images, la corrélation<br />
d’images numériques (CIN) qui consiste à déterminer un champ de<br />
déplacement à partir de l’analyse d’images numériques s’avère très<br />
efficace pour l’étude du comportement des matériaux solides soumis<br />
à une sollicitation mécanique. Ce premier article décrit l’outil. Dans<br />
un prochain numéro, il sera suivi d’une étude de cas sur éprouvettes<br />
de matériaux dans diverses conditions expérimentales.<br />
1. Introduction<br />
Le développement de techniques fiables<br />
de mesures de champs est primordial<br />
si l’on veut caractériser les effets (hétérogènes)<br />
mécaniques à une échelle fine.<br />
En effet des solides, homogènes sous<br />
sollicitations complexes, ou hétérogènes,<br />
font apparaître des champs dont<br />
l’analyse multi-échelles est indispensable<br />
en relation avec leur (micro) structure<br />
et/ou le type de chargement imposé.<br />
Ces développements s’inscrivent dans la<br />
dialectique essai/calcul en modélisation<br />
des matériaux et des structures<br />
dans laquelle les mesures de champs<br />
jouent un rôle d’interface. À partir de<br />
la connaissance de ces champs, on<br />
peut, par exemple, valider des modèles<br />
de comportement et des outils numériques<br />
voire identifier des paramètres<br />
mécaniques globaux et locaux (Grédiac<br />
et Hild, 2011),<br />
Différentes techniques peuvent être utilisées<br />
pour mesurer des champs de déplacements<br />
ou de déformations (Grédiac et<br />
Hild, 2011). Lorsqu’elles font appel à<br />
l’optique et qu’elles sont couplées à une<br />
analyse mécanique, on parle souvent de<br />
photomécanique (Berthaud et al., 1995;<br />
Lagarde, 2000 ; Rastogi, 2000). La<br />
photoélasticité est la plus ancienne et<br />
encore très pratiquée dans le monde<br />
industriel. Citons également des méthodes<br />
utilisant un laser : l’interférométrie<br />
holographique, l’interférométrie<br />
de speckle et la granularité laser. De<br />
manière générale ces techniques sont<br />
très résolues mais nécessitent des<br />
précautions importantes quand elles<br />
sont utilisées dans un laboratoire de<br />
mécanique. Une alternative consiste à<br />
utiliser la lumière blanche. A côté des<br />
techniques de moiré ou des caustiques,<br />
existent les mesures par corrélation<br />
d’images numériques (Sutton et al.,<br />
2009) dont le principe est assez proche<br />
de la vélocimétrie par imagerie de particules<br />
utilisée en mécanique des fluides<br />
(Raffel et al., 1998). D’utilisation généralement<br />
simple, cette technique tend<br />
à se généraliser dans les laboratoires<br />
de mécanique des solides. C’est cette<br />
dernière qui sera présentée ici.<br />
Dans le paragraphe suivant, les principes<br />
généraux de la corrélation d’images<br />
sont introduits. Deux approches,<br />
l’une locale et l’autre globale sont ainsi<br />
présentées. Un exemple de pilotage<br />
d’essai mécanique illustre une manière<br />
(non standard) d’utiliser la corrélation<br />
d’images. D’autres exemples d’application<br />
seront présentés dans la seconde<br />
partie.<br />
2. La corrélation d’images<br />
numériques<br />
(CIN)<br />
La corrélation d’images consiste à<br />
déterminer un champ de déplacement<br />
à partir de l’analyse d’images numériques<br />
(i.e., un ensemble de pixels dont<br />
on connaît le niveau de gris). Ces<br />
images sont représentées par des fonctions<br />
(de la position x et du vecteur<br />
déplacement inconnu u(x)) qui sont des<br />
perturbations d'une image décalée<br />
g(x+u(x)) par rapport à une image de<br />
référence f(x)<br />
f(x)=g(x+u(x))+b(x) (1)<br />
où b est un signal aléatoire (e.g., bruits<br />
de photon, de numérisation, d’obscurité<br />
dans le cas d’images obtenues avec un<br />
capteur CCD (Holst, 1998). La détermination<br />
de u est un problème mal posé<br />
tant qu’on ne fait pas d’hypothèses<br />
supplémentaires quant à la régularité<br />
du champ recherché pour que l’information<br />
à disposition (i.e., les images)<br />
soit suffisante à sa mesure. Soit la fonctionnelle<br />
d’un champ de déplacement<br />
test u<br />
E[u]=||g(•)–f(•+u)|| 2 Ω<br />
’<br />
(2)<br />
où «•» correspond à une variable<br />
muette. Les formulations qui en découlent<br />
sont en général basées sur la<br />
conservation des niveaux de gris. Lorsque<br />
l’on choisit la norme quadratique<br />
habituelle ||f(•)|| 2 Ω =∫Ω|f(x )| 2 dx , on<br />
aboutit à la méthode de minimisation<br />
de la différence quadratique utilisée en<br />
mécanique des fluides dans le cas d’un<br />
champ localement constant. Il s’agit de<br />
minimiser la fonctionnelle E 2<br />
Cette fonctionnelle atteint idéalement<br />
sa valeur minimale, 0, pour la bonne<br />
cinématique et lorsque b=0 [cf. équation<br />
(1)] lorsque les erreurs d’interpolation<br />
sont négligées.<br />
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Mesures et méthodes de mesures<br />
2.1. Approche locale<br />
Lorsque l’on suppose que u est une<br />
translation de corps rigide, la minimisation<br />
de (3) peut être résolue par des<br />
techniques d’intercorrélation qui consistent<br />
à maximiser les superpositions de<br />
f translaté et g. En effet, la minimisation<br />
précédente est équivalente (dans<br />
la limite de grands domaines Ω) à maximiser<br />
la quantité h<br />
où * est l’opérateur d’intercorrélation.<br />
Le déplacement qui maximise le produit<br />
d’intercorrélation correspond à une<br />
évaluation du déplacement moyen inconnu.<br />
Le calcul d’un produit d’intercorrélation<br />
peut être conduit dans<br />
l’espace de référence ou dans l’espace<br />
de Fourier. Un champ de déplacement<br />
est alors constitué de l’ensemble des<br />
déplacements moyens des zones d’étude<br />
considérées.<br />
A titre d’illustration, ce type de procédure<br />
a été utilisé pour piloter un essai<br />
mécanique par corrélation d’images. Un<br />
essai de traction sur un acier ordinaire<br />
est contrôlé en niveau de déformation,<br />
non pas à l’aide d’un extensomètre<br />
ou d’une jauge, mais par l’utilisation<br />
d’images.<br />
Une tôle de dimension 157×50×2 mm 3<br />
est mouchetée pour présenter une<br />
texture aléatoire. Dans le cas présent,<br />
3×3 zones d’étude de taille 64 pixels<br />
sont choisies. Ceci correspond à un<br />
compromis entre niveau d’incertitude<br />
et résolution spatiale qu’il s’agit de<br />
déterminer.<br />
Les incertitudes en déformation sont<br />
évaluées de la manière suivante. On<br />
considère une image de référence de la<br />
région d’étude de l’éprouvette dont on<br />
souhaite contrôler les déformations<br />
longitudinales. Cette image est décalée<br />
artificiellement par transformée de<br />
Fourier à l’aide de la propriété de décalage/modulation<br />
par incréments de<br />
0.1 pixel dans chaque direction. Pour<br />
chaque valeur de déplacement, l’écart<br />
quadratique moyen est évalué et correspond<br />
à l’incertitude. Celle-ci est<br />
évaluée pour chaque valeur imposée<br />
entre 0 et 1 pixel. La moyenne spatiale<br />
de cet écart-type est ensuite calculée<br />
et est appelée incertitude en déplacement<br />
σ u . Cette dernière est estimée<br />
pour différentes tailles λ de zones<br />
d’étude. Pour chaque décalage imposé,<br />
le champ de déformation est obtenu par<br />
différences finies centrées. Les incertitudes<br />
sont alors calculées de la même<br />
manière que pour les déplacements. La<br />
valeur moyenne, σ ε , est appelée incertitude<br />
en déformation. Afin d’avoir des<br />
mesures de déplacement indépendantes,<br />
le décalage δ entre zones<br />
d’études consécutives est pris égal à<br />
leur taille λ.<br />
La première étape est appliquée à<br />
l’image considérée. La figure 1 montre<br />
l’évolution de l’incertitude en déplacement<br />
σ u en fonction de λ. Pour des<br />
tailles supérieures à 16 pixels, une loi<br />
de puissance décrit très raisonnablement<br />
cette évolution<br />
avec A=1.4 pixel (et α=1.5). On montre<br />
ainsi que plus la résolution spatiale (λ)<br />
est importante, plus l’incertitude (σ u )<br />
est faible. On aboutit ainsi au compromis<br />
annoncé entre incertitude et<br />
résolution spatiale. Ainsi, augmenter la<br />
résolution spatiale revient également à<br />
augmenter le temps de calcul pour<br />
estimer un déplacement. Le choix s’est<br />
porté sur une taille égale à 64 pixels<br />
qui conduit à une incertitude en déplacement<br />
σ u de 5x10 -3 pixel.<br />
Figure 1 : Incertitudes en<br />
déplacement et en déformation en<br />
fonction de la taille des zones<br />
d’étude λ. Les symboles pleins sont<br />
des résultats de corrélation. Les<br />
droites en trait continu correspondent<br />
à une interpolation en loi de<br />
puissance (–1.5) et en traits<br />
pointillés à une loi<br />
avec un exposant –2.5.<br />
L’incertitude en termes de déformation<br />
est ensuite évaluée. Dans le cas présent<br />
un algorithme de différences finies<br />
centrées est utilisé de telle manière que<br />
la résolution spatiale en déformation est<br />
égale à 2δ. Lorsque δ≥ λ, l’incertitude<br />
en déformation est liée à celle en déplacement<br />
par<br />
avec B=√2. En identifiant à partir des<br />
données de la figure 1, on obtient B ≈1.5<br />
en accord avec la valeur attendue. Ce<br />
résultat montre que l’incertitude en<br />
déformation dépend des deux paramètres<br />
de corrélation, explicitement de δ<br />
et implicitement de λ par l’intermédiaire<br />
de σ u [cf. équation (5)]. L’équation (6)<br />
est retrouvée dans le cas présent, en<br />
particulier un exposant de – 2.5 pour la<br />
dépendance en taille λ de par le fait que<br />
δ= λ.<br />
Pour le pilotage, on choisira un décalage<br />
entre zone d’étude grand δ=400 pixels de<br />
telle manière que l’incertitude en déformation<br />
soit de l’ordre de 10 -5 . Cette valeur<br />
estimée a priori a été validée a posteriori.<br />
A partir des déplacements des 9 centres<br />
de zones d’étude, on détermine la déformation<br />
moyenne longitudinale, paramètre<br />
de contrôle. La figure 2a montre la courbe<br />
contrainte/déformations obtenue à partir<br />
des mesures avec une rosette et par<br />
corrélation d’images, une fois la correction<br />
de déplacement hors-plan effectuée.<br />
Très tôt dans l’essai, le signal de jauge<br />
n’est plus cohérent (si l’essai avait été<br />
piloté à l’aide de ce capteur, il aurait<br />
conduit à une rupture prématurée de<br />
l’échantillon). Ceci est dû à un décollement<br />
de jauge induit par un phénomène<br />
de plasticité localisée, cf. figure 2b.<br />
Figure 2 : a-Contrainte en fonction<br />
des déformations longitudinale et<br />
transverse obtenues par jauge et<br />
corrélation d’images (environ 2x1000<br />
points de contrôle). b-Composante<br />
tangentielle du champ de<br />
déplacement (exprimé en pixels, avec<br />
1 pixel 86 µm) montrant une<br />
localisation de la déformation. Une<br />
approche globale enrichie a été<br />
utilisée pour mieux révéler ce champ.<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 3 9
Mesures et méthodes de mesures<br />
De par le temps de calcul encore assez<br />
long et le temps nécessaire au stockage<br />
des images, la fréquence de travail est<br />
de l’ordre du Hertz. Il a ainsi été nécessaire<br />
d’implémenter un asservissement<br />
à deux boucles en cascade (une boucle<br />
interne (rapide) contrôlant le déplacement<br />
et une boucle externe à pilotage<br />
en déformation. Ainsi, seuls des essais<br />
quasi statiques ont été réalisés jusqu’à<br />
présent. On peut néanmoins prévoir que<br />
dans un avenir très proche une accélération<br />
des cadences de par l’utilisation<br />
de cartes DSP voire de GPU qui permettent<br />
des calculs sur toute l’image en<br />
quelques dizaines de millisecondes.<br />
On notera que l’hypothèse cinématique<br />
faite jusqu’à présent (i.e., déplacement<br />
constant par zone d’étude) peut être<br />
relaxée. Les codes de corrélation académiques<br />
et commerciaux utilisent actuellement<br />
des interpolations locales du<br />
déplacement de degré 1 voire plus<br />
élevé. Cependant, seule la valeur moyenne<br />
du déplacement est conservée et<br />
affectée au centre de la zone d’étude.<br />
Cela permet de capter des cinématiques<br />
plus complexes, et conduit à des incertitudes<br />
de mesure dont l’amplitude<br />
dépend, entre autres, de la texture<br />
observée et de son interpolation, mais<br />
également du degré d’interpolation cinématique<br />
locale, et de la taille de la zone<br />
d’étude.<br />
2.2. Approche globale<br />
Dans cette partie, deux approches sont<br />
présentées. La première consiste à minimiser<br />
les résidus de corrélation de<br />
manière globale sur des champs de<br />
déplacement qui sont spatialement couplés.<br />
La seconde, dite approche « intégrée<br />
», consiste à régulariser la mesure<br />
par la recherche d’un champ de déplacement<br />
qui satisfasse (au mieux) non<br />
seulement à la conservation des niveaux<br />
de gris mais également aux équations<br />
de la mécanique.<br />
2.2.1. Résidus de corrélation<br />
L’espace des vecteurs déplacements<br />
tests E K est introduit et vérifie l’hypothèse<br />
de régularité (par exemple en<br />
utilisant des filtres passe-bas ou des<br />
descriptions par éléments finis). Supposons<br />
que f et g soient suffisamment<br />
régulières aux petites échelles, et que le<br />
Figure 3 : a-Maillage de corrélation. Champs de déplacement (exprimé en pixel)<br />
dans les directions horizontale (b) et verticale (c) mesuré par CIN-T3. d-Résidus<br />
de corrélation (en niveaux de gris). Les images analysées sont codées<br />
sur 256 niveaux de gris.<br />
déplacement u soit petit en amplitude<br />
pour que l’on puisse faire un développement<br />
de Taylor au premier ordre<br />
de f. La fonctionnelle à minimiser<br />
devient<br />
A l’instar de la méthode de Rayleigh-Ritz,<br />
le champ de déplacement test peut être<br />
écrit comme une combinaison linéaire dans<br />
une base de l’espaceminimiser devient<br />
,<br />
telle que R cor [u] soit une forme qua -<br />
dratique en amplitudes u i inconnues. La<br />
condition d’extrémalité nécessite que<br />
pour tout i l’on ait<br />
Ce système (linéaire) peut être écrit<br />
sous forme matricielle<br />
M ik u k =a i . (9)<br />
La condition de régularité, qui peut<br />
paraître contraignante, permet néan -<br />
moins de traiter des cas de textures qui<br />
ne sont pas différentiables ; la régularité<br />
de u permet de s’affranchir d’une<br />
certaine manière de celle a priori néces -<br />
saire de f par intégration par parties et<br />
filtrage. De plus, le champ de dépla -<br />
cement δu est généralement déterminé<br />
de manière itérative. Ainsi, seul l’incré -<br />
ment de déplacement doit être d’am -<br />
plitude petite de telle manière qu’il<br />
minimise<br />
où u désigne l’évaluation du dépla -<br />
cement à l’itération précédente. En<br />
utilisant des approches multi-échelles,<br />
les composantes du déplacement de<br />
faible longueur d’onde sont introduites<br />
progressivement ce qui permet d’amé -<br />
liorer encore ce point.<br />
A ce niveau de généralité, différents<br />
espaces peuvent être choisis. C’est tout<br />
l’intérêt de la formulation présentée ici.<br />
Par exemple, on peut considérer l’es -<br />
pace de Fourier afin, par exemple, de<br />
pouvoir capter des fluctuations de<br />
champs cinématiques. Une alternative<br />
couramment utilisée en mécanique est<br />
de discrétiser le champ de déplacement<br />
comme, par exemple, dans la méthode<br />
des éléments finis. Le choix le plus<br />
simple consiste à utiliser des interpo -<br />
lations bilinéaires données par des<br />
éléments quadrangulaires à 4 nœuds<br />
(on parlera de CIN-Q4). Comme cela<br />
sera montré plus bas, on peut éga -<br />
lement enrichir la cinématique (à l’instar<br />
de la méthode des éléments finis éten -<br />
dus avec des éléments Q4 pour pouvoir<br />
mesurer des déplacements discontinus<br />
(cela correspond à de la CIN-XQ4 ou<br />
CINÉ).<br />
La figure 3 illustre le résultat d’un calcul<br />
de corrélation avec des triangles T3<br />
pour mailler une éprouvette cruciforme<br />
en composite (fibre de verre/matrice<br />
vinylester) sollicitée de manière biaxiale.<br />
A convergence, le résidu moyen est de<br />
3.19% de la dynamique des images et<br />
le champ correspondant est uniforme<br />
(figure 3c).<br />
2.2.2. Approche intégrée<br />
Lorsque l’on impose a priori une admis -<br />
sibilité mécanique aux champs mesurés<br />
on parle d’approche intégrée ou CINI.<br />
Dans le cadre précédent, on peut direc -<br />
tement imposer des solutions analy -<br />
tiques lorsque l’on traite un essai<br />
brésilien ou même un matériau fissuré.<br />
Dans ce qui suit, on propose de régu -<br />
lariser le calcul de corrélation par un<br />
calcul aux éléments finis. Afin d’imposer<br />
une admissibilité mécanique au sens<br />
des éléments finis, on introduit un résidu<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 4 0
Mesures et méthodes de mesures<br />
Figure 4 : a-Maillage de corrélation. Champs de déplacement (exprimé en pixel)<br />
dans les directions horizontale (b) et verticale (c) mesuré par CINI-T3. d-Résidus<br />
de corrélation (en niveaux de gris). Les images analysées sont codées<br />
sur 256 niveaux de gris.<br />
mécanique. L’énergie de déformation<br />
E def s’écrit dans un format matricevecteur<br />
où K est la matrice de raideur associée<br />
à la discrétisation choisie et {u} contient<br />
les valeurs des inconnues cinématiques.<br />
A des fins d’identification, la minimisation<br />
de l’écart à l’équilibre peut être<br />
réécrite sous la forme de la norme des<br />
forces internes. Ainsi, R mec s’écrit<br />
où K – est la partie rectangulaire de K<br />
concernant les nœuds intérieurs pour<br />
lesquels les forces correspondantes<br />
sont supposées nulles.<br />
Afin de résoudre la minimisation couplée<br />
des résidus de corrélation R cor et mécaniques<br />
R mec , une somme pondérée est<br />
introduite pour aboutir à un résidu total<br />
R tot<br />
où λ est un paramètre de couplage<br />
appartenant à l’intervalle [0;1]. En<br />
pratique, R mec et R cor sont normés par<br />
leurs valeurs lorsque λ est égal à 1,<br />
notées R 0 mec et R 0 cor (R 0 tot = R 0 cor ) i.e.,<br />
pour un champ de déplacement obtenu<br />
par une approche de corrélation standard,<br />
par exemple CIN-Q4.<br />
La figure 4 illustre le résultat d’un calcul<br />
de corrélation intégrée avec des<br />
triangles T3 (CINI-T3) pour lequel la<br />
valeur du coefficient de Poisson a été<br />
laissée libre (elle faisait partie des<br />
inconnues du problème de minimisation).<br />
Cet exemple traite des mêmes<br />
images que celles correspondant au<br />
résultat de CIN-T3 (figure 3). On notera<br />
que dans les zones de concentration de<br />
déformation le maillage a pu être raffiné<br />
jusqu’à 2.5 pixels grâce à la régularisation<br />
mécanique. Dans le cas contraire,<br />
le calcul n’aboutit pas de par le fait que<br />
l’incertitude de mesure devient trop<br />
importante. A convergence, le résidu<br />
moyen est de 3.22% de la dynamique<br />
des images (valeur très proche du<br />
résultat CIN-T3 avec un maillage plus<br />
grossier) et le champ correspondant est<br />
uniforme (figure 4c). Enfin, on obtient<br />
une valeur du coefficient de Poisson de<br />
0.31.<br />
3. Conclusion et<br />
perspectives<br />
Une formulation générale de la mesure<br />
de champs de déplacement a été discutée.<br />
Deux approches différentes ont<br />
été introduites. La première consiste à<br />
considérer des déplacements localement<br />
constants, voire lentement variables.<br />
Des techniques supposant le<br />
champ de déplacement continu (par<br />
exemple au sens des interpolations utilisées<br />
lors de calculs par éléments finis)<br />
sont ainsi développées. Des informations<br />
a priori sur le comportement du<br />
matériau peuvent être exploitées lors<br />
de la phase de mesure proprement dite.<br />
Cette dernière approche peut ainsi<br />
REFERENCES<br />
conduire à des champs de déplacement<br />
mécaniquement admissibles (e.g., solution<br />
d’un problème d’élasticité). D’autres<br />
applications seront présentées dans<br />
la seconde partie ●<br />
Jean-Noël Périé*, Gilles Besnard**,<br />
François Hild**, Hugo Leclerc**,<br />
Julien Réthoré***<br />
et Stéphane Roux**<br />
*Institut Clément Ader, Toulouse<br />
**LMT-Cachan, Cachan<br />
***LaMCoS, Villeurbanne<br />
Résumé<br />
La Corrélation d’Images Numériques<br />
devient un outil commun dans les laboratoires<br />
de mécanique des solides. Dans<br />
cette première partie, il est proposé de<br />
faire un point sur les différentes approches<br />
développées et quelques atouts de<br />
cette technique polyvalente. Dans la<br />
seconde partie (à paraître dans le prochain<br />
numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>)<br />
plusieurs études de cas pratiques seront<br />
décrites.<br />
Abstract<br />
Digital Image Correlation is becoming a<br />
widespread tool in solid mechanics laboratories.<br />
It is proposed in this first part to<br />
discuss different approaches and some<br />
of the advantages of this versatile technique.<br />
Several practical case studies will<br />
be proposed in the second part.<br />
Y. Berthaud et al., edts., Photomécanique 1995, (GAMAC, 1995).<br />
M. Grédiac et F. Hild, edts., Mesures de champs et identification en mécanique des solides, Traité<br />
MIM - Mécanique et Ingénierie des Matériau,(Hermès-Lavoisier, Paris (France), 2011).<br />
A. Lagarde, edt., Advanced Optical Methods and Applications in Solid Mechanics, (Kluwer, Dordrecht<br />
(Pays-Bas), 2000), 82.<br />
P. K. Rastogi, edt., Photomechanics, (Springer, Berlin (Germany), 2000), 77.<br />
M. A. Sutton et al., Image correlation for shape, motion and deformation measurements, Springer,<br />
2009.<br />
M. Raffel et al. Particle Image Velocimetry. Springer, 1998.<br />
G. Holst, CCD Arrays, Cameras and Displays, (SPIE Engineering Press, Washington DC<br />
(États-Unis), 1998).<br />
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La Vie de l’ASTE et du GAMAC<br />
Quelques brèves de l’ASTE<br />
Dans cette rubrique, l’Association pour le développement des sciences et techniques de l’environnement<br />
(ASTE) vous fait part de ses dernières actions et de ses prochains engagements.<br />
AGO et conseil d’administration<br />
Le 22 juin 2011 se sont tenus à la<br />
Sopemea à Vélizy-Villacoublay l’assemblée<br />
générale de l’ASTE suivie<br />
d’un conseil d’administration.<br />
Trois nouveaux membres ont été<br />
élus au conseil d’administration en<br />
remplacement des candidats ne<br />
s’étant pas représentés.<br />
Il s’agit de MM. Tron de l’IUT de<br />
Limoges, P. Lelan de l’Etas d’Angers<br />
et de B. Colin de Nexter.<br />
À l’issue de cette élection, il a été<br />
procédé à l’élection du bureau de l’association.<br />
Le bureau actuel a été re -<br />
con duit dans sa totalité, à savoir MM<br />
- Daniel Goulet (Thales Avionics),<br />
président<br />
- Bernard Colomies (Sopemea), viceprésident<br />
- Olivier Pauly (Acteq), trésorier<br />
- Frank Retouné (PCB), secrétaire<br />
général.<br />
Il a aussi été désigné un nouveau<br />
Webmaster pour la mise à jour du<br />
site ; il s’agit de M. Jean-Paul<br />
Prulhière (Metexo).<br />
Formations prévues<br />
au 2 nd semestre 2011<br />
Cette année a été marquée par une<br />
forte augmentation des inscriptions<br />
dans nos modules de formation<br />
INTER (Traitement du signal, personnalisation,<br />
mesure, fiabilité et déverminage)<br />
et une demande croissante<br />
de formation INTRA sur des sujets<br />
comme l’extensométrie, la mesure,<br />
les essais accélérés.<br />
En parallèle, nous joignons ci-après<br />
notre catalogue 2012 (voir pages<br />
44-45 intitulées « Formations de<br />
l’ASTE »).<br />
Astelab 2012<br />
Nous n’avons pas prévu d’Astelab<br />
pour 2011 mais nous préparons déjà<br />
l’évènement de 2012.<br />
Nous nous sommes associés au<br />
colloque VCB (Vibration Choc et<br />
Bruit) pour créer un événement<br />
unique en juillet 2012 appelé VCB<br />
Astelab 2012 constitué de collo -<br />
ques et d’exposition sur un même<br />
site à Clamart.<br />
DR<br />
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La Vie de l’ASTE et du GAMAC<br />
Guide pratique des<br />
précautions d’intercâblage<br />
des dispositifs de mesure<br />
Le constat :<br />
Les dispositifs de mesure sont de<br />
plus en plus largement utilisés dans<br />
l’industrie. Grâce aux développements<br />
récents associant les progrès<br />
réalisés dans les domaines de l’électronique<br />
et de l’informatique, ils ont<br />
toujours de très bonnes performances<br />
intrinsèques et sont en<br />
apparence très simples à utiliser.<br />
Or, l’expérience montre que leur<br />
mise en œuvre dans un environnement<br />
industriel peut parfois être à<br />
l’origine d’anomalies de fonctionnement<br />
dont les utilisateurs n’ont<br />
pas conscience. Par exemple : l’utilisation<br />
sans précaution de grandes<br />
longueurs de câbles pour relier les<br />
capteurs au reste du dispositif de<br />
mesure ou le branchement sur un<br />
secteur électrique, par ailleurs per -<br />
turbé par le fonctionnement anormal<br />
de certaines grosses ma chines,<br />
peuvent entraîner des erreurs dans<br />
les mesures).<br />
Les apports du guide :<br />
Pour améliorer le fonctionnement<br />
des dispositifs de mesure utilisés<br />
en environnement industriel per -<br />
turbé, l’ASTE, avec l’appui du ministère<br />
de l’Industrie et la Direction<br />
générale de la compétitivité, de l’industrie<br />
et des services (DGCIS), est<br />
en train d’élaborer un guide pratique<br />
des précautions d’inter câblage des<br />
dispositifs de mesure (projet GAM-<br />
PME).<br />
Ce guide permet :<br />
- de décrire simplement la constitution<br />
des dispositifs de mesure<br />
utilisés dans l’industrie et leur<br />
environnement de fonctionnement<br />
(quan tification des perturbations<br />
environnantes, en particulier les<br />
perturbations électromagnétiques),<br />
- d’estimer automatiquement les<br />
erreurs de mesure dues aux perturbations<br />
électromagnétiques,<br />
- de dimensionner les techniques de<br />
réduction des effets perturbateurs<br />
les moins onéreuses possible.<br />
L’utilisation du guide :<br />
Le guide est un outil informatique<br />
conversationnel qui présente les<br />
différents systèmes de mesure pris<br />
en compte sous la forme de sché -<br />
mas synoptiques sur lesquels l’utilisateur<br />
indique les valeurs des<br />
paramètres caractéristiques propres<br />
à son utilisation et les types de<br />
perturbations qui risquent de se<br />
produire.<br />
L’outil informatique indique alors<br />
l’ordre de grandeur des erreurs qui<br />
peuvent résulter de ces perturbations.<br />
Ensuite, il propose des techniques<br />
de réduction des effets<br />
perturbateurs que l’utilisateur peut<br />
choisir et dimensionner. L’outil informatique<br />
évalue les améliorations<br />
apportées par les techniques sélectionnées.<br />
Comment se procurer<br />
le guide ?<br />
Le guide sera disponible en 2013.<br />
Il est principalement destiné aux<br />
PME et aux PMI. Il sera téléchargeable<br />
gratuitement sur le site de<br />
l’ASTE.<br />
Les types de mesures traitées<br />
par le guide :<br />
Dans sa version initiale, le guide traitera<br />
les mesures des types de grandeurs<br />
physiques suivantes :<br />
- les températures (mesures par<br />
thermocouples et sondes à résistances<br />
– RTD),<br />
- les grandeurs électriques (ten -<br />
sions, courant, fréquence),<br />
- les grandeurs mécaniques (forces,<br />
couples, moments),<br />
- les longueurs, distances, déplacements,<br />
- les débits et les pressions,<br />
- les vibrations.<br />
Les types de sources de perturbations<br />
électromagnétiques prises en<br />
compte :<br />
- la présence de machine génératrices<br />
de parasites à proximité des<br />
dispositifs de mesure (robots, pos -<br />
tes à souder, tourets secteurs non<br />
déroulés, gros moteurs électriques,<br />
alternateurs, grosses génératrices<br />
à courants continus, émetteurs<br />
d’ondes électromagnétiques à très<br />
hautes fréquences tels que téléphones<br />
portables, télécommandes),<br />
- le fonctionnement de la machine<br />
ou de l’équipement sur lequel sont<br />
relevées les mesures,<br />
- le fonctionnement du banc d’essais<br />
sur lequel est installée la<br />
pièce ou la structure dont le com -<br />
portement est caractérisé par les<br />
mesures,<br />
- la présence sur le secteur de char -<br />
ges déformantes engendrées par<br />
exemple par une mauvaise utilisation<br />
de batteries de condensateurs<br />
de redressement du cos<br />
(cas des installations de cogénération<br />
dans lesquels les batteries<br />
de condensateurs ne sont pas re -<br />
con figurées au moment du démarrage<br />
ou de l’arrêt des moteurs<br />
diesel),<br />
- le fonctionnement de grosses<br />
machines avec des déséquilibres<br />
de charge des phases,<br />
- la présence sur le secteur de sys -<br />
tème à thyristors ou à composants<br />
statiques de puissance (régulateurs<br />
de puissance pour machines<br />
tournantes, régulateur de puissance<br />
de chauffage de fours ou de<br />
batteries de chauffage à résistances,<br />
régulateurs de vitesses par<br />
onduleurs changeant la fréquence<br />
du secteur),<br />
- l’existence d’anomalies dans le<br />
régime du neutre des installations<br />
électriques, en particulier dans le<br />
cas des installations avec neutre<br />
impédant (régime IT),<br />
- les défauts d’équipotentialité des<br />
masses,<br />
- le passage de câbles de puissance<br />
à proximité des appareils de<br />
mesure ●<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OV E M B R E , D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 4 3
Formations professionnelles 2012<br />
Modules de formation<br />
« intra-entreprise »<br />
• Les modules de formation qui ne comportent<br />
pas de section « travaux pratiques » peuvent<br />
être organisés au sein de votre entreprise, à<br />
partir de six personnes par session,<br />
• Les modules comportant des travaux<br />
pratiques pourront, le cas échant, être<br />
proposés en version « intra-entreprise » mais<br />
devront obligatoirement être adaptés aux<br />
moyens d’essais disponibles dans votre entreprise,<br />
• Vous pourrez mieux cibler la formation de vos<br />
personnels en demandant à l’intervenant ASTE<br />
de mieux la centrer sur vos besoins spécifiques,<br />
• Vous économiserez le temps de voyage, les<br />
frais de voyage, d’hébergement et de repas<br />
(hors session) que vos personnels exposeraient<br />
dans le cadre d’une formation classique.<br />
Un nouveau thème Mesure en 2012<br />
Un nouveau thème « Mesure » est proposé en<br />
2012. Ce thème intègre 3 modules dont un<br />
nouveau sur les bonnes pratiques de la mesure :<br />
• Collage des jauges, analyse des résultats et<br />
de leur qualité<br />
• Concevoir, réaliser, exploiter une campagne<br />
de mesures<br />
• Bonne pratique des mesures<br />
Objectifs de la formation ASTE<br />
Par son approche originale centrée sur les « essais,<br />
les mesures et la simulation des environnements<br />
rencontrés par vos produits au cours de leur cycle<br />
de vie », la formation ASTE vous permet d’optimiser<br />
vos processus de mise en œuvre de produits,<br />
donc le binôme « Coût/Qualité ».<br />
Selon le module choisi, la formation ASTE<br />
s’adresse à vos expérimentateurs, techniciens,<br />
ingénieurs et scientifiques impliqués dans les<br />
métiers suivants :<br />
• Spécifications et conception de produits,<br />
bureaux d’études, recherche et développement,<br />
• Technologie et matériaux, achats, contrôles,<br />
mesures et métrologie, production,<br />
• Modélisation et simulation d’essais, conduite<br />
des essais de validation, essais SAV,<br />
• Qualité, assurance-qualité, certification, accréditation,<br />
maîtrise des risques,<br />
• Ingénieurs-conseils, expertises techniques.<br />
Elle intègre les dernières techniques d’essais, de<br />
mesures, de modélisation et de simulation d’essais<br />
d’environnements disponibles sur le marché<br />
et utilisées par les experts qui animent nos<br />
modules de formation. Notre indépendance vis-àvis<br />
des fournisseurs et la mise à niveau des<br />
connaissances au cours de nos stages sont les<br />
garants du meilleur choix possible pour répondre<br />
à vos besoins spécifiques de formation.<br />
Contact<br />
ASTE<br />
9-11, rue Benoît Malon – 92150 Suresnes – Tél. : 01 42 66 58 29 – Fax : 01 42 66 12 06 – info@aste.asso.fr – www.aste.asso.fr<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 4 4
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Événements, colloques,<br />
séminaires à venir...<br />
Janvier 2012<br />
Sepem Industries Avignon<br />
En début d’année aura lieu la deuxième édition du Salon<br />
des services, équipements, process et maintenance<br />
(Sepem Industries Sud Est) qui se déroulera à Avignon.<br />
Le Sepem est un salon national qui se déroule en<br />
régions ; les autres villes ayant déjà accueilli le Sepem<br />
sont Colmar, Angers et Douai.<br />
À Avignon<br />
Du 31 janvier au 2 février 2012<br />
www.sepem-industries.com/avignon/<br />
Mars 2012<br />
Industrie Paris 2012<br />
Industrie Paris 2012 crée l’événement au parc des expositions<br />
de Paris-Nord Villepinte, faisant de ce lieu le<br />
rendez-vous B to B de l’industrie. Leader de son<br />
domaine, ce salon rassemblera 1 200 exposants répartis<br />
sur 9 secteurs complémentaires :<br />
– Assemblage/montage<br />
– Control France<br />
– Form &Tôle<br />
– Informatique Industrielle<br />
– Machine outil<br />
– Outillage<br />
– Robotique<br />
– Traitements de surfaces/Thermic<br />
– Soudage.<br />
Près de 30 000 donneurs d’ordres s’y retrouveront afin<br />
de bénéficier de 5 jours de business !<br />
À Paris-Nord Villepinte<br />
Du 26 au 30 mars 2012<br />
www.industrie-expo.com<br />
Avril 2012<br />
Analyse Industrielle<br />
Précédemment organisé par Comexposium, le salon<br />
des solutions en analyse industrielle, est repris par le<br />
groupe Solutions et aura lieu les 3, 4 et 5 avril 2012, à<br />
Paris Porte de Versailles. Le salon de l’Analyse Industrielle<br />
est le rendez-vous annuel de toute une profession<br />
regroupant les spécialistes de la mesure à<br />
l’émis sion, de la règlementation, de la détection, du<br />
contrôle de process, des risques industriels, de l’instrumentation<br />
et de la micro-analyse. Une centaine d’exposants<br />
français et étrangers, principaux fournisseurs<br />
et intégrateurs de solutions matérielles et logicielles,<br />
de services et d’ingénierie y sont attendus à cette occasion.<br />
Ils y présenteront leurs solutions en matériels et<br />
systèmes visant à optimiser les différents processus<br />
composant la chaîne de production industrielle, à<br />
prévenir et maîtriser les risques.<br />
À Paris Porte de Versailles - pavillon 5<br />
Du 3 au 5 avril 2012<br />
www.groupesolutions.fr<br />
Calendrier des Journées Test & Mesure 2012 du Simtec<br />
Le Syndicat de l’instrumentation de mesure, du test et de la conversion d’énergie dans le domaine de l’électronique (Simtec) organisera<br />
ses Journées Test & Mesure sur les thème de la maintenance, du test et des normes. Le test et la mesure étant des outils<br />
indispensables pour la fiabilité de tous les produits et systèmes électroniques, les sessions de l’année prochaine auront lieu à :<br />
Toulouse - Mardi 17 janvier<br />
Angers - Mercredi 1 er février<br />
Paris - Jeudi 15 mars<br />
Grenoble - Jeudi 5 avril<br />
Polytechnique - Jeudi 20 septembre<br />
Bordeaux - Jeudi 11 Octobre<br />
Toulon - Mardi 20 Novembre<br />
Strasbourg - Mardi 11 Décembre<br />
E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● O C TO B R E , N OVEMBRE, D É C E M B R E 2 0 1 1 ● PAG E 4 7
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation<br />
L’ingénierie industrielle au service des bancs d’essais.<br />
Méthodes de mesure<br />
Numéro spécial ANALYSE INDUSTRIELLE :<br />
Pratiques et solutions pour l’analyse de gaz,<br />
poussières, pollutions, etc.<br />
Dossier<br />
L’apport des essais aggravés dans l’industrie.<br />
Sans oublier<br />
Des avis d'experts ainsi que toutes les informations<br />
concernant la Vie de l'ASTE et du GAMAC, les événements,<br />
les formations et les actualités du marché des essais,<br />
test et mesure, de la modélisation et de la simulation.<br />
R é p e r t o i r e d e s a n n o n c e u r s<br />
- Analyse Industrielle 2012.......................................3 e de couverture<br />
- dB Vib Group...............................................................................46<br />
- ESI France.... .........................................................2 e de couverture<br />
- Garos............................................................................................3<br />
- GoodFellow .................................................................................35<br />
- Hamamatsu ................................................................................10<br />
- HBM.............................................................................................9<br />
- ISA Europa..................................................................................29<br />
- M+P International .......................................................................37<br />
- Siepel ....................................................................4 e de couverture<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ - 24 rue Firmin Gillot - 75015 Paris<br />
Tél. : 01 56 08 59 00<br />
Fax : 01 56 08 59 01<br />
www.mrj-presse.fr<br />
(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />
adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
Comité de rédaction :<br />
Anne Marie Ajour (ASTE), Raymond Buisson,<br />
Charki Abdérafi (Istia), Bernard Colomiès (Sopemea –<br />
ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-Claude Frölich<br />
(ASTE), Pierre Girard (ASTE), Olivier Guillon (MRJ),<br />
Henri Grzeskowiak (HG Consultant), Michel Roger<br />
Moreau (Gamac – ASTE), Lambert Pierrat<br />
(LJ Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo),<br />
Jean-François Romain (MRJ), Philippe Sissoko (LCIE),<br />
Pierre Touboul (Onera)<br />
Ont participé à ce numéro :<br />
Gilles Besnard, Yannick Bourgeois, Gwenal Dun,<br />
Philippe Dunand, Paul Duxbury, Philippe Hervé,<br />
François Hild, Hugo Leclerc, Jean-Noël Périé,<br />
Alain Reineix, Julien Réthoré, Jean-François Rosnarho,<br />
Stéphane Roux, Philippe Sissoko, Xingkai Wang,<br />
Ahmed Zeddam.<br />
ÉDITION<br />
Maquette : Graphaël (Paris)<br />
Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 56 08 59 00<br />
Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Sonia Cheniti<br />
www.essais-simulations.com<br />
Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />
Prix au numéro : 20 €<br />
Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />
(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />
Trimestriel - N° 108<br />
Octobre, novembre, décembre 2011<br />
Éditeur : MRJ<br />
SARL au capital de 50 000 euros<br />
24 rue Firmin Gillot – 75015 Paris<br />
RCS Paris B 491 495 743<br />
TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />
N° ISSN : 2103-8260<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />
Z.I. Les Franchises – 52200 Langres<br />
Toute reproduction partielle ou globale est soumise à<br />
l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />
Photo de couverture : Microwave Vision Group<br />
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