Qualité Références n°58

2013 : L’année de la certification 2013 : L’année de la certification

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N° 58 JANVIER 2013 TRIMESTRIEL 20 € www.qualityandco.com Dossier 2013 : L’année de la certification

N° 58 JANVIER 2013 TRIMESTRIEL 20 €<br />

www.qualityandco.com<br />

Dossier<br />

2013 : L’année de la certification


Sponsor officiel de ProDurable<br />

Rejoignez-nous !<br />

3 et 4 avril au Palais des Congrès, Paris<br />

Stand 8


SOMMAIRE<br />

ACTUALITÉS<br />

4 Le Prix France <strong>Qualité</strong><br />

Performance<br />

6 Rencontre :<br />

T. Ceulemans, dir. D&D et<br />

DD de 3M France<br />

7 Risques :<br />

prévention pour les intérimaires<br />

8 Pierre Fabre, 1 er laboratoire<br />

AFAQ 26000<br />

8 Métiers : le freelancing<br />

9 Qualiac labellisé Origine France<br />

Garantie<br />

9 Une norme pour les achats<br />

responsables<br />

10 Internet et le travail de bureau<br />

10 SPIE et la communication<br />

durable<br />

10 Certification du bâtiment,<br />

bilan 2012<br />

ÉVÉNEMENT<br />

Spécial Anniversaire<br />

13 15 ans au service<br />

de la <strong>Qualité</strong> et<br />

de la Performance<br />

14 Collar et l’histoire<br />

de la qualité<br />

18 Associer <strong>Qualité</strong> et<br />

amélioration continue<br />

19 La formation en progrès<br />

continu<br />

20 Anciens et nouveaux<br />

paradigmes du management<br />

22 Les exigences nouvelles<br />

de la formation<br />

15<br />

ans<br />

MANAGEMENT<br />

DE LA PERFORMANCE<br />

24 Ce qu’attendent les Français<br />

des services clients<br />

26 EFQM, un modèle hors normes<br />

27 Les nouveautés du modèle<br />

EFQM 2013<br />

30 Le Crillon repousse les limites<br />

de l’excellence<br />

32 Fonctions de l’entreprise,<br />

quels enjeux ?<br />

33 Savoir motiver en temps<br />

de crise<br />

PERFORMANCE MÉTIERS<br />

35 Systalians, une démarche<br />

qualité exemplaire<br />

37 GYS : bâtir une culture<br />

d’entreprise<br />

38 Amada :<br />

Produire plus mais plus propre<br />

GESTION DE LA QUALITÉ<br />

41 AFNOR :<br />

l’année de la certification<br />

43 SGS ICS : Se différencier<br />

pour résister à la crise<br />

44 DNV Business Assurance<br />

France : accompagner<br />

les nouveaux enjeux<br />

45 Intertek Certification France :<br />

élargir les prestations<br />

47 LRQA : La Business Assurance<br />

au-delà de la conformité<br />

49 BSI France : Faire de<br />

l’excellence une habitude<br />

50 SOCOTEC Certification :<br />

un nouveau nom pour<br />

une identité forte<br />

51 La révision de la norme<br />

ISO 9001 est en marche<br />

54 Inova :<br />

10 sites en multi-certifications<br />

56 BSI : En quête de sécurité<br />

LA BOÎTE À OUTILS<br />

57 Job Explorer :<br />

solution complète et accessible<br />

58 BSI :<br />

en quête de sécurité<br />

59 10 conseils pour<br />

la collaboration numérique<br />

61 Biblio<br />

64 Répertoire des annonceurs<br />

Plus d’infos sur notre site<br />

www.qualityandco.com<br />

Retrouvez d’autres informations<br />

concernant le management<br />

de la performance durable<br />

sur notre site internet<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 1


ÉDITORIAL<br />

L’irrésistible aventure<br />

de l’amélioration continue<br />

15 ans! Autant dire une éternité… La revue <strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> a été créée, à la fin du siècle dernier,<br />

alors que la norme de référence, pour ne pas dire historique, ISO 9000 allait connaître son premier<br />

renouvellement de fond avec la version 9001 qu’allait suivre bientôt un remaniement en 2008. Et<br />

parallèlement se développaient des démarches de type volontaire, hors de toute nécessité de<br />

certification : lean management, six sigma et surtout EFQM. Toute cette histoire, que l’on pourrait<br />

résumer dans la formule «l’irrésistible aventure de l’amélioration continueet ses avatars », vous est<br />

racontée dans le numéro que vous avez entre les mains.<br />

L’extension du domaine de la performance<br />

L’axe produits – clients qui inspirait les premières normalisations allait évoluer avec l’adaptation<br />

des démarches <strong>Qualité</strong> à l’univers des services, un mouvement qui se poursuit aujourd’hui encore.<br />

Et notre revue s’est assez fait l’écho de l’extension du domaine de la performance à travers les<br />

nouvelles démarches de santé et sécurité, protection environnementale, responsabilité sociétale<br />

jusqu’au développement durable qui veut garantir tout à la fois la pérennité des entreprises et de<br />

leur environnement au sein du village mondial, concilier les activités de l’homme avec l’avenir de<br />

notre planète. Au risque de diluer les systèmes de management dans des démarches totalisantes<br />

ingérables : un défi qu’il appartient désormais à une nouvelle génération de dirigeants de relever.<br />

Vous retrouverez tous ces thèmes au fil des pages de ce numéro que nous avons voulu historique<br />

autant que prospectif, dressant un bilan et dans le même temps ouvrant des perspectives. L’actualité<br />

nous y a aidé puisque d’une part l’organisation internationale de normalisation vient de lancer un<br />

vaste programme de refonte de la norme ISO 9001 qu’on nous annonce fondamental – c’est-à-dire<br />

ne craignant pas de remettre en question ses fondements –, et que d’autre part viennent d’être<br />

annoncées les évolutions tout aussi déterminantes du référentiel EFQM dans sa version 2013 que<br />

nous vous dévoilons ici.<br />

En avant pour défricher ensemble les nouveaux horizons de la performance du troisième millénaire…<br />

Jean-François Romain<br />

Rédacteur en chef<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 3


ACTUALITÉS<br />

RÉCOMPENSE<br />

Le Prix France <strong>Qualité</strong> Performance<br />

Concours national, le Prix France <strong>Qualité</strong><br />

Performance met en valeur des organisations<br />

(entreprises, administrations, services, associations,…)<br />

qui ont mis en œuvre une<br />

démarche de qualité et visent la performance.<br />

Le Prix offre aux candidats l’occasion de s’engager<br />

dans une évaluation de leur performance<br />

en s’appuyant sur le modèle de<br />

l’European Foundation for Quality Management<br />

(l’EFQM). Les lauréats 2012 sont les<br />

entreprises Bosch, Charles & Alice et Lagrost.<br />

Spécialisé dans la fabrication de pièces pour<br />

les voitures diesel, le site Bosch de Rodez a<br />

multiplié les investissements au cours de ces<br />

dernières années pour améliorer sa compétitivité.<br />

Depuis septembre 2011, la marque<br />

Charles & Alice veut s'imposer comme un<br />

acteur majeur des desserts de fruits et de<br />

légumes cuisinés.<br />

Lagrost Aliments propose plus de 7000<br />

formules d'aliments pour le bétail. Un positionnement<br />

haut de gamme, où chaque ingrédient<br />

est méticuleusement analysé.<br />

Pour ses 20 ans, le Prix France <strong>Qualité</strong> Performance<br />

a créé une deuxième voie d’entrée au<br />

Claude Cham, président de l’AFQP<br />

concours par l’attribution de « Visas <strong>Qualité</strong><br />

& Performance ». Les premiers lauréats sont<br />

l’Atelier Industriel de l'Aéronautique de<br />

Cuers-Pierrefeu pour sa démarche Lean Management,<br />

Guilbert Express pour qui la respon-<br />

L’Atelier industriel de l’aéronautique<br />

L’équipe Lagrost Aliments<br />

sabilisation des équipes passe aussi par la<br />

motivation, le Centre d'encaissement de<br />

Créteil pour ses enquêtes annuelles de satisfaction<br />

auprès des comptables de la DGFIP<br />

(Direction générale des finances publiques) ■<br />

ORGANISATION<br />

L'INPI a déménagé<br />

Depuis la fin de l’année, le siège de l’INPI et<br />

ses services franciliens sont regroupés à<br />

Courbevoie (15 rue des Minimes, 92400). Le<br />

numéro de téléphone de l’INPI reste le<br />

0820 213 213 et le service INPI Direct reste<br />

également joignable au 0820 210 211. Les<br />

services d’accueil de l’INPI sont ouverts de<br />

9 h à 17 h. Les bases de données et le fonds<br />

documentaire de la bibliothèque juridique<br />

de l’INPI sont consultables en libre accès sur<br />

place. Les fonds documentaires qui ne sont<br />

pas encore disponibles en ligne et accessibles<br />

uniquement sous forme papier, CD ou<br />

micro-films peuvent être consultés unique-<br />

ment sur rendez-vous (Pour connaître le<br />

fonds documentaire consultable et prendre<br />

un rendez-vous, contactez l’INPI par mél ;<br />

contact@inpi.fr ou par tél : 0820 213 213 puis<br />

choix 5). Les dépôts par télécopie doivent<br />

être effectués en utilisant exclusivement le<br />

numéro 01 56 65 86 00 ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 4


ACTUALITÉS<br />

RENCONTRE<br />

R&D et Développement Durable<br />

Cumulant les fonctions de Directeur de la R&D et du développement<br />

durable du groupe 3M en France, Terrence Ceulemans est également<br />

membre du Comité de Direction. Il a répondu aux questions de QR.<br />

En quoi le Développement Durable estil<br />

une problématique stratégique pour<br />

votre entreprise ?<br />

Terrence Ceulemans. Le développement<br />

durable constitue un enjeu stratégique pour<br />

le groupe 3M depuis des décennies. Il s’agit<br />

d’un axe clé pour développer des solutions<br />

permettant de répondre aux besoins d’aujourd’hui<br />

sans compromettre la capacité<br />

des générations futures à répondre aux<br />

leurs.<br />

Notre ambition est également de développer<br />

des relations durables avec nos<br />

clients en mettant au point des solutions<br />

innovantes et ingénieuses qui répondent à<br />

leurs problématiques de durabilité. Nous<br />

proposons des produits pratiques et performants<br />

pour adresser nos défis environnementaux<br />

et ceux de nos clients. Nous avons<br />

aussi une responsabilité vis-à-vis des parties<br />

prenantes qui sont nos partenaires pour<br />

nous aider à atteindre une performance de<br />

durabilité de plus en plus élevée.<br />

Dans le cadre de notre stratégie durable,<br />

nous impliquons également nos collaborateurs<br />

dans toutes les fonctions, avec des<br />

initiatives motivantes. En effet, dès 1975,<br />

3M a lancé, sur le plan mondial, le programme<br />

3P (la prévention de la pollution<br />

paie) faisant de l’efficience énergétique et<br />

de la réduction de l’empreinte carbone un<br />

objectif central. Grâce aux projets 3P lancés<br />

en France, 650 tonnes de polluants ont pu<br />

être évités et 800 000 euros d’économies<br />

ont été réalisées.<br />

La filiale française (parmi les plus importantes<br />

du groupe) a largement pris part à<br />

ces efforts. Il y a deux ans, le comité de<br />

direction de 3M France a décidé de créer<br />

un département Développement Durable,<br />

rattaché à la division Recherche et Déve-<br />

« Grâce aux projets 3P lancés<br />

en France, 650 tonnes de polluants<br />

ont pu être évités et 800 000 euros<br />

d’économies ont été réalisées »<br />

loppement, pour capitaliser sur nos actions,<br />

tout en impulsant de nouvelles directions<br />

sur les 3 piliers suivants : réussite économique,<br />

responsabilité sociale et protection<br />

de l’environnement.<br />

Vous êtes à la fois directeur de la R&D<br />

et du Développement Durable : quelles<br />

relations voyez-vous entre les deux fonctions<br />

?<br />

T. Ceulemans. La relation entre la Recherche<br />

et le développement et le développement<br />

durable est très importante et illustre<br />

la volonté stratégique d’élargir notre champ<br />

d’action en matière d’impact sur l’environnement<br />

aux nouveaux produits que nous<br />

développons. L’innovation est un moteur<br />

essentiel de la croissance du groupe 3M.<br />

C’est la raison pour laquelle, nous souhaitons<br />

accroitre significativement la part des<br />

nouveaux produits, mis sur le marché, qui<br />

seront plus respectueux de l’environnement.<br />

Quelles actions particulières mettrezvous<br />

en œuvre ou développerez-vous en<br />

matière de Développement Durable ?<br />

T. Ceulemans. Ma réponse va se concentrer<br />

sur les actions que nous menons pour<br />

atteindre cet objectif de développement de<br />

produits « durables » pour nos clients. Un<br />

de nos ingénieurs, titulaire d’un mastère<br />

en Eco-Conception, a conçu un module de<br />

formation que nous déployons à l’ensemble<br />

des équipes des laboratoires (développement)<br />

et du support technique. Nous allons<br />

également augmenter le nombre d’études<br />

ACV (Analyse du Cycle de Vie des produits)<br />

pour lesquelles 3M s’est doté<br />

d’un logiciel expert permettant<br />

de faire des analyses scientifiques<br />

très rigoureuses.<br />

Par ailleurs, nous mettons un<br />

point d’honneur à accélérer le<br />

développement de produits<br />

sans solvant.<br />

Ces exemples d’initiatives déjà lancées<br />

doivent nous permettre d’accroître le<br />

nombre de produits éco-conçus, même si<br />

dans ce domaine les équipes françaises ont<br />

déjà une expérience de plusieurs années<br />

notamment pour les produits « grand public<br />

» comme les gammes Post-it ® , Scotch ® ou<br />

encore Scotch-Brite ■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 6


ACTUALITÉS<br />

RISQUES PROFESSIONNELS<br />

Prévention pour<br />

les intérimaires<br />

Le groupe de travail temporaire Adequat (créé à Lyon en 1987<br />

par Jean-Marc Brun, 400 personnes et près de 120 agences en<br />

France), met en œuvre une politique de “Prévention, santé et<br />

sécurité au travail” menée dès la phase de recrutement.<br />

Objectifs : préserver la santé et la sécurité des intérimaires lors<br />

des missions, et réduire le nombre et la gravité des accidents<br />

du travail. Un ensemble de formations internes sont conduites<br />

afin que les permanents disposent de méthodes leur permettant<br />

d’intégrer la prise en compte des risques professionnels à toutes<br />

les étapes de leurs métiers.<br />

Ces actions sont mises en place au sein de toutes les agences du<br />

réseau et s’appliquent à tous les secteurs d’activité.<br />

Adéquat participe notamment aux réunions de la Caisse d'Assurance<br />

Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT) et mène<br />

des actions d’animation régionale en matière de prévention auprès<br />

des agences et définit des procédures spécifiques aux clients<br />

du groupe. Un service <strong>Qualité</strong>-Sécurité-Environnement (QSE)<br />

veille à l’application de son système de Management QSE.<br />

Grâce à une politique globale de formation, il s’inscrit dans une<br />

logique d’amélioration continue. Des coordinateurs QSE sont à<br />

l’écoute des agences et les accompagnent sur le terrain pour leur<br />

apporter des réponses et des solutions concrètes à chaque<br />

risque identifié.<br />

Ces actions de prévention auraient entraîné une baisse de la<br />

fréquence des accidents du travail de 21% en 5 ans alors que sa<br />

croissance n’a jamais cessé ■<br />

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ACTUALITÉS<br />

RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE<br />

Pierre Fabre 1 er laboratoire<br />

évalué AFAQ 26000<br />

Les laboratoires Pierre Fabre sont devenus<br />

le premier laboratoire pharmaceutique et<br />

la première entreprise de plus de 10 000 salariés<br />

reconnue AFAQ 26000, évaluation de<br />

la responsabilité sociétale de l’entreprise<br />

(RSE). Avec un score de 624 points sur 1000,<br />

les laboratoires ont obtenu le niveau<br />

confirmé, soit le niveau 3 sur les 4 que<br />

compte l’évaluation.<br />

L’audit mené par AFNOR certification s’est<br />

déroulé pendant 14 jours au cours desquels<br />

les évaluateurs ont rencontré plus de<br />

80 collaborateurs de l’entreprise représentant<br />

l’ensemble des fonctions au siège, sur<br />

les sites de R&D, les sites de production et<br />

dans les filiales.<br />

Des représentants des parties prenantes<br />

(fournisseurs et clients) ont également<br />

étaient interrogés.<br />

Une évaluation de suivi sera réalisée au<br />

cours du dernier trimestre 2013, puis une<br />

évaluation de renouvellement au premier<br />

trimestre 2015 ■<br />

De gauche à droite, Luc Péligry, DGA Laboratoires<br />

Pierre Fabre, Erwan Chagnot, Evaluateur référent<br />

AFAQ 26000 – AFNOR Certification, Florence<br />

Méaux, DG AFNOR Certification, Séverine Roullet-<br />

Furnemont, responsable environnement et développement<br />

durable Laboratoires Pierre Fabre,<br />

Eric Ducournau, DGA de Pierre Fabre SA<br />

CERTIFICATEUR<br />

Socotec reprend un groupe<br />

britannique de certification<br />

Fondée en 1995 par James Pymer et basée<br />

à Swindon (entre Bristol et Londres), Certification<br />

International compte six filiales<br />

(Royaume-Uni, Japon, Singapour, Philippines,<br />

Chine et Inde) avec un réseau de<br />

500 auditeurs et experts et est dotée des<br />

accréditations UKAS United Kingdom Accreditation<br />

Service, SAC Singapore Accreditation<br />

Council, PAO Philippines Accreditation<br />

Office, menant des missions de certification<br />

ISO 9001, ISO 14001, OHSAS 18001,<br />

ISO 22001, ISO 27001 et bientôt ISO 50001.<br />

Au sein de Socotec, Certification International<br />

sera rattachée à la direction des opérations<br />

internationale du groupe. A noter que l'opération<br />

a été réalisée avec le concours du<br />

cabinet de conseil en fusion-acquisition WAIN<br />

Management (Paris) ■<br />

MÉTIERS<br />

Freelance et externalisation<br />

de fonctions<br />

Afin de mesurer l'évolution des comportements<br />

et des attentes du marché du freelancing<br />

en France, la société de portage<br />

salarial Didaxis inaugure un baromètre<br />

annuel. Enseignements majeurs de l’étude<br />

: le nombre d’entreprises ayant recours à<br />

l’externalisation (84%) est en hausse. Les<br />

fonctions de maintenance informatique et<br />

la formation demeurent les fonctions les<br />

plus externalisées. La maîtrise des coûts<br />

(charges salariales), la qualité et la flexibilité<br />

sont les avantages les plus cités par<br />

les entreprises ayant répondu.<br />

La crainte de ne pas maitriser la fonction<br />

externalisée et son coût arrivent en tête des<br />

freins à l’externalisation.<br />

Un nombre important d’entreprises déclarent<br />

compter recourir à l’externalisation ou<br />

étendre leur pratique à de nouvelles fonctions<br />

externalisées, au cours des deux<br />

prochaines années. Le portage salarial est<br />

jugé comme une solution efficace d’externalisation<br />

de certaines fonctions de l’entreprise<br />

ce qui marque une vraie rupture.<br />

Les freelances sont majoritairement confiants<br />

et jugent le marché du freelancing en<br />

croissance. La rigidité actuelle du marché<br />

du travail est la première motivation<br />

des salarié ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 8


ACTUALITÉS<br />

LABEL<br />

Qualiac labellisée<br />

“Origine France<br />

Garantie”<br />

Initialement destiné au monde de l’industrie, le label « Origine<br />

France Garantie » s’étend désormais au monde du service. Lancée<br />

par Yves Jégo, cette démarche est soutenue par Arnaud Montebourg,<br />

Ministre du Redressement Productif. Porté par l’association<br />

Pro-France, le label s’appuie sur un référentiel établi par le<br />

Bureau Veritas Certification. L’éditeur Qualiac (Aurillac, Chamalières<br />

et Paris) l’a obtenu pour sa solution de gestion ERP. Première<br />

entreprise à recevoir ce label dans le secteur des services aux<br />

entreprises et des NTIC, Qualiac répond à la demande des décideurs<br />

qui souhaitent être informés de l’origine des produits et<br />

favoriser le savoir-faire français dans le domaine stratégique des<br />

solutions informatiques d’entreprise. Cette labellisation permettra<br />

d’accélérer le développement à l’étranger, notamment aux Etats-<br />

Unis où la « french touch » est largement reconnue dans le monde<br />

du logiciel, se félicite Jean-Paul Estival, Président du directoire ■<br />

NORMALISATION<br />

Une norme<br />

sur les achats<br />

responsables<br />

Les décideurs et les<br />

acheteurs disposent<br />

désormais d’un vrai<br />

guide de méthodes et<br />

de bonnes pratiques<br />

opérationnelles<br />

Après 18 mois de travail, AFNOR a publié<br />

une norme proposant des recommandations<br />

aux décideurs et aux acheteurs qui souhaitent<br />

maîtriser leurs coûts, tout en anticipant<br />

les risques sociaux et environnementaux des<br />

achats. Elaborée à l’initiative du Service des<br />

achats de l'Etat et d’acteurs fondateurs de<br />

l’ObsAR (Observatoire des achats responsables),<br />

la norme NF X 50-135 des « Achats<br />

Responsables », traduit les questions<br />

centrales de l’ISO 26000. Un premier volet<br />

permet d’argumenter la nécessité de s’engager<br />

dans une démarche d’achats responsables,<br />

en cohérence avec la stratégie de<br />

l’entreprise. La seconde partie, plus didactique,<br />

est destinée aux acheteurs et fonctions associées. De<br />

nombreux conseils pratiques sont présentés pour chaque phase<br />

du processus : gestion des besoins, appels d'offres, cycle des<br />

produits, gestion des fournisseurs, etc ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 9


ACTUALITÉS<br />

COMPÉTITIVITÉ<br />

Internet nuit-il au travail de bureau ?<br />

Une enquête réalisée par Varonis, éditeur de «<br />

solutions de gouvernance des données », montre<br />

que le nombre croissant d'emails conduit les<br />

employés à consacrer un temps démesuré à<br />

classer et à étiqueter leurs messages plutôt qu'à<br />

se concentrer sur leurs tâches. L'étude, qui interroge<br />

sur les habitudes numériques bonnes ou<br />

moins bonnes, a établi que près d'un quart des<br />

employés reçoivent entre 100 et 1 000 emails par<br />

jour et qu'un employé sur 10 a plus de 10 000<br />

messages dans sa boite aux lettres. 33% des<br />

personnes interrogées sont des “classificateurs”,<br />

19% des “accumulateurs” et 40% passent<br />

30 minutes ou plus par jour à gérer leurs emails,<br />

en plus de la lecture et des réponses, soit<br />

120 heures par an.<br />

Enfin, un groupe limité mais significatif de 6 %<br />

admet avoir complètement renoncé à la maîtrise<br />

de l’email. Le DG de Varonis constate « un nombre<br />

croissant de personnes désemparées devant leur<br />

boîte aux lettres et qui vont parfois jusqu’à<br />

renoncer à celle-ci voire à l’effacer. Il semble égale-<br />

COMMUNICATION DURABLE<br />

SPIE truste les récomprenses<br />

ment que les employés débordés cherchent à<br />

s’éclaircir les idées en prenant des pauses café<br />

virtuelles où ils consultent le web ou les réseaux<br />

sociaux. » De fait l’enquête a établi que 43% des<br />

personnes interrogées font une pause sur le Web<br />

en consultant par exemple les nouvelles, tandis<br />

que 28 % écoutent de la musique en travaillant.<br />

De façon surprenante, les cadres sont plus<br />

connectés que les employés, avec plus d’un quart<br />

de la direction s’adonnant à Twitter et près d’un<br />

tiers à Facebook (1 sur 10 des autres salariés) ■<br />

Après 4 prix aux Top Com Busines, SPIE a reçu le<br />

Grand Prix de Communication & Entreprise, catégorie<br />

Dispositif de communication, pour son<br />

rapport annuel web 2.0 « Tous acteurs de l'économie<br />

verte ». SPIE est aussi nominé aux « European<br />

Excellence Awards » dans la catégorie CSR<br />

report avec son rapport annuel et de développement<br />

durable. Conçu et réalisé comme un « hyperdocument<br />

» (document papier proposant des<br />

contenus multimédias), ce rapport est « situé au<br />

cœur d'un écosystème éditorial numérique multiplateforme<br />

online et offline sans équivalent (PC,<br />

Androïd, iPad, etc.) ». Objectif : présenter la<br />

progression de l'engagement et des réalisations<br />

dans l'économie verte. A noter les versions numériques<br />

accessibles aux personnes en situation de<br />

handicap, et l'impression économique « à la<br />

demande ». L'application mobile multiplateforme<br />

« MyGreenSPIE » a été en outre nominée dans<br />

la catégorie « Opération digitale one shot », elle<br />

permet à chacun de tester son niveau de connaissance<br />

dans le domaine de l'économie verte en<br />

38 questions. Initialement distribué en format<br />

papier aux 30 000 collaborateurs du groupe via<br />

le magazine interne, le jeu est disponible en<br />

5 langues et propose de découvrir les métiers de<br />

SPIE en accédant à la chaîne YouTube « SPIEking2U<br />

», pour visualiser des animations 3D<br />

extraites de son monde virtuel en ligne « MySPIE<br />

2.0 ». « Nos outils de communication sont devenus<br />

des signes de reconnaissance forts pour tous les<br />

salariés et partenaires de SPIE », se félicite Pascal<br />

Omnès, directeur de la communication ■<br />

CERTIFICATION DU BÂTIMENT<br />

Bilan 2012<br />

Alors que le marché du bâtiment vit actuellement<br />

l’entrée en vigueur de la RT 2012, les gages<br />

de qualité globale et environnementale, de<br />

performance énergétique et économique sont<br />

au cœur des attentes des acteurs du bâtiment<br />

et des territoires. Organismes en charge de la<br />

promotion de la qualité certifiée du cadre bâti,<br />

Certivéa, Cerqual et Céquami renforcent plus<br />

que jamais leurs actions : Certivéa pour les bâtiments<br />

non résidentiels en construction, en rénovation<br />

et en exploitation avec NF HQE<br />

Bâtiments Tertiaires, NF HQE Equipements Sportifs,<br />

et pour les territoires avec notamment<br />

HQE Aménagement ; Cerqual pour l’habitat<br />

collectif en construction avec Qualitel, Habitat<br />

& Environnement, NF Logement et NF Logement<br />

HQE, et rénovation avec Patrimoine<br />

Habitat, Patrimoine Habitat & Environnement,<br />

Patrimoine Copropriété et Patrimoine Copropriété<br />

& Environnement ; Céquami pour la<br />

maison individuelle avec NF Maison Individuelle,<br />

NF Maison Rénovée, HQE associée et « Maison<br />

haute performance énergétique certifiée par<br />

Céquami ». Les acteurs en 2012 comptaient plus<br />

de 500 entreprises et collectivités maîtres d’ouvrage<br />

de bâtiments non résidentiels et de territoires<br />

engagées dans la certification avec<br />

Certivéa et plus de 350 experts construction<br />

certifiés ; 856 maîtres d’ouvrage engagés dans<br />

la certification avec Cerqual ; 144 constructeurs<br />

de maisons individuelles (dont 85 HQE) et<br />

4 professionnels de la rénovation individuelle<br />

(dont 3 HQE) titulaires du droit d’usage de la<br />

certification NF avec Céquami. Les demande de<br />

certification représentent plus de 1100 bâtiments<br />

non résidentiels et opérations d’aménagement,<br />

avec Certivéa ; 145 000 logements, avec Cerqual ;<br />

11 100 maisons neuves (dont 390 HQE) et une<br />

dizaine de chantiers de rénovation individuelle,<br />

avec Céquami. Les labels BBC-effinergie ont<br />

concerné 140 bâtiments non résidentiels labellisés<br />

BBC-effinergie par Certivéa ; 126 000 logements<br />

en demande de label BBC-effinergie par<br />

Cerqual ; 3 510 maisons individuelles en<br />

demande de labels dont 2 570 labellisées BBCeffinergie<br />

par Céquami. Les trois organismes<br />

ont mené en 2012 pas moins de 5 900 audits<br />

sur site et vérifications sur chantier ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 10


QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 11


Publi-reportage<br />

Fédérer l’entreprise<br />

par une stratégie partagée<br />

« Tout change sauf le changement »<br />

Quand Héraclite énonce doctement cette<br />

sentence a priori incontestable, il se trompe<br />

lourdement,… Ou en tous cas notre quotidien<br />

s’est chargé de pondérer ses certitudes.<br />

« Tout change, même le changement ! »<br />

L’accélération des technologies, l’exigence<br />

croissante des marchés et des clients, la quête<br />

de sens des collaborateurs nécessitent une<br />

approche différente en rupture de nos modes<br />

de pensées habituels et de notre pratique<br />

quotidienne.<br />

Si vous n’avez jamais entendu un salarié<br />

déclarer : « De toutes façons, faire ça ou autre<br />

chose ! » ou un décideur regretter : « Si au<br />

moins ils étaient motivés ! », tournez cette<br />

page, sa lecture ne vous concerne pas !<br />

Aucun philosophe, intellectuel revendiqué ou<br />

gourou adepte de théories de management<br />

révolutionnaire ne connait les recettes pour<br />

motiver à coup sûr.<br />

Cependant nous savons comment créer les<br />

conditions de la motivation et Renault Consulting<br />

s’y emploie chaque jour.<br />

Tout commence par l’engagement du plus<br />

grand nombre dans la définition de l’endroit<br />

rêvé où se situera l’Entreprise dans 5 ans ?<br />

Cette Vison conçue de façon fédérative<br />

comme Utopie – 1 (juste avant l’inatteignable)<br />

associée à notre méthodologie de diagnostic<br />

(e-survey, enquêtes Shiba, SWOT, etc…) permet<br />

de définir la juste tension créatrice mobilisatrice<br />

des forces en présence.<br />

Notre approche, validée par ses résultats<br />

implique une grande majorité des acteurs dès<br />

la conception même de la Vision, et entraîne<br />

naturellement l’adhésion.<br />

Au terme de cette Vision, la formation des<br />

managers aux postures et tâches de Leader,<br />

de Coach et d’Eclaireur engage le levier fondamental<br />

de la réussite : la ligne managériale.<br />

En cas de déploiement de projets majeurs et<br />

à risques, le dispositif repose sur une<br />

démarche de conduite du changement<br />

appuyée sur des outils conçus par Renault<br />

Consulting et animée par des consultants<br />

rodés à cet exercice.<br />

Enfin, pierre finale de notre accompagnement,<br />

nous vous offrons la possibilité d’assurer des<br />

coachings individuels pour Dirigeants et Managers<br />

et des coachings collectifs à destination<br />

des Comités de Direction.<br />

Cette approche modulaire et adaptée à tous<br />

secteurs, à toutes dimensions d’Entreprise,<br />

nous a permis d’intervenir aussi bien dans des<br />

structures industrielles à dimension internationale<br />

(12 000 personnes) que dans des<br />

sociétés du tertiaire de 10 collaborateurs.<br />

L’équipe de Renault Consulting composée<br />

d’anciens managers rompus à la connaissance<br />

et à l’exercice de l’Entreprise, ayant opté pour<br />

les métiers du conseil et de la formation depuis<br />

de nombreuses années, et certifiés au<br />

DR<br />

coaching est à votre disposition pour faire<br />

grandir votre Entreprise.<br />

Le retour de nos clients sur l’impact fédérateur<br />

de notre offre, leur fidélité sont notre<br />

fierté, le meilleur garant de la pertinence de<br />

notre dispositif, et le plus probant des encouragements.<br />

Et… tant pis pour Héraclite ■<br />

Philippe Cœuret<br />

Senior Manager Pôle Stratégie<br />

Management<br />

Philippe.coeuret@renault.com<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 12


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

15 ans au service de la <strong>Qualité</strong><br />

et de la Performance<br />

15<br />

ans<br />

Pour cet anniversaire, nous ne pouvions faire mieux que demander à Martin<br />

de Halleux d’apporter son témoignage sur les débuts de la revue dont il a été<br />

le premier rédacteur en chef, au côté de son éditeur M. Roboh.<br />

Vous avez activement participé<br />

à la création de <strong>Qualité</strong><br />

références. Quel était alors<br />

votre projet éditorial ?<br />

Martin de Halleux : Il y a quinze<br />

ans, nous avons assisté à l’explosion<br />

et au succès incroyable<br />

d’une norme comme jamais<br />

auparavant. La série des normes<br />

ISO 9000 a déferlé en France et en Europe<br />

pour connaître une reconnaissance formidable.<br />

La qualité et ses outils venant sur le<br />

devant de la scène, la certification devint<br />

le sésame sans lequel aucune activité ne<br />

semblait possible ! Nous étions tous un peu<br />

atteints de « qualitique » aigue, mais c’était<br />

une période très intéressante, pleine d’expérience<br />

au sein des entreprises. Chacun<br />

réfléchissait comment mieux faire, mieux<br />

organiser, mieux travailler pour le Client,<br />

avec un grand « C » !<br />

La création de <strong>Qualité</strong> références s’est faite<br />

dans ce contexte particulier d’ébullition. Et<br />

nous avons eu la chance de nous trouver au<br />

cœur d’un mouvement qui traversait les<br />

entreprises, puis peu à peu le service public<br />

(qui était bien en retard, il faut l’avouer).<br />

<strong>Qualité</strong> références a ainsi rassemblé des<br />

dizaines d’auteurs, de consultants, de formateurs,<br />

d’éditeurs de logiciels qui proposaient<br />

tous des solutions au service de la qualité en<br />

entreprise. Chacun apportant sa pierre à la<br />

réflexion, non sans conflit d’ailleurs, de<br />

pensée, entre les consultants, ou d’intérêt,<br />

entre les organismes de certification et les<br />

éditeurs de logiciels qui se livraient alors à<br />

une concurrence féroce.<br />

Il nous a fallu saisir les nouvelles idées, les<br />

tendances, les innovations pour les proposer<br />

à nos lecteurs qui devenaient de plus en plus<br />

nombreux. Nous inspirant de la téléphonie<br />

mobile, nous avions lancé un abonnement à<br />

quelques francs, pour faire découvrir<br />

la revue, pariant sur la qualité<br />

de la revue et sur le réabonnement<br />

de nos lecteurs. Le pari fut<br />

payant, <strong>Qualité</strong> références dépassa<br />

très vite les 5 000 abonnés,<br />

jusqu’à atteindre près de 15 000<br />

et 60 000 lecteurs !<br />

Quelles difficultés particulières avezvous<br />

pu rencontrer ?<br />

Martin de Halleux : Comme pour toute<br />

entreprise, nous avons bien évidemment<br />

rencontré des difficultés. Mais le plus<br />

compliqué, dans les métiers de la presse,<br />

c’est de toujours s’efforcer de devancer,<br />

mais pas trop non plus, les attentes et les<br />

besoins de ses lecteurs. A la fois avec de<br />

nouveaux outils, comme nous avons pu le<br />

faire en créant le site Internet Quality and<br />

Co, mais aussi et surtout en développant<br />

de nouvelles thématiques sur les enjeux<br />

des entreprises. En tant que rédacteur en<br />

chef, ceci était ma responsabilité première<br />

et, je pense, que nous avons bien mené<br />

<strong>Qualité</strong> références au fil des années en<br />

ouvrant nos colonnes à de nouveaux sujets<br />

et de nouveaux acteurs bien au delà des<br />

concepts du management de la qualité. Une<br />

évolution que j’ai plaisir à retrouver aujourd’hui<br />

dans les pages de <strong>Qualité</strong> références.<br />

Vous êtes aujourd'hui à la tête de Lexitis,<br />

société d'édition que vous avez créée<br />

et fondée sur un concept original de<br />

"print on demand". Quelle place pensezvous<br />

que le support papier puisse<br />

conserver à l'avenir comme vecteur de<br />

l'information et de la connaissance ?<br />

Martin de Halleux : Le Business Model de<br />

la quasi-totalité des maisons d’édition est<br />

aujourd’hui obsolète. L’arrivée du livre<br />

numérique et la vente en ligne mettent à<br />

mal le système de distribution et de diffusion<br />

du livre en France. Les libraires et les<br />

éditeurs doivent donc absolument se<br />

remettre en cause et faire des choix audacieux<br />

s’ils veulent encore être des acteurs<br />

viables dans les prochaines années. Avec<br />

Lexitis éditions, nous avons voulu repenser<br />

notre métier d’éditeur en travaillant sur<br />

nos points faibles et nos points forts.<br />

Par exemple, face au livre numérique, le<br />

livre papier a une qualité de confort de<br />

lecture, mais un défaut d’actualisation des<br />

données. Nous avons donc mis en place<br />

l’impression à la demande pour l’ensemble<br />

de notre catalogue. Pour chaque commande<br />

passée en librairie physique, sur<br />

Internet ou directement chez nous, chaque<br />

livre commandé est imprimé à l’unité. Nous<br />

n’avons absolument plus de stock, plus de<br />

rebus, plus de pilon. Si l’auteur souhaite<br />

changer son texte, et ceci est fréquent pour<br />

les livres professionnels que nous publions,<br />

nous modifions notre base de donnée et<br />

l’ouvrage est instantanément mis à jour.<br />

Nos lecteurs peuvent ainsi choisir entre nos<br />

éditions papiers et électroniques toutes<br />

deux toujours continuellement mise à jour.<br />

Ce système nous permet en outre d’ouvrir<br />

notre catalogue à des ouvrages « difficiles<br />

», souvent de grande qualité, mais<br />

refusés pour des raisons économiques par<br />

nos confrères éditeurs « classiques ». Nous<br />

pouvons ainsi travailler avec des institutions<br />

comme des universités, des sociétés<br />

savantes ou des associations professionnelles<br />

avec lesquelles nous mettons en<br />

place des partenariats de coédition ■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 13


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

COLLAR se remémore l’histoire<br />

de la qualité<br />

15<br />

ans<br />

Nous retrouvons l'entreprise COLLAR que les lecteurs de <strong>Qualité</strong><br />

<strong>Références</strong> commencent à bien connaître. Le CODIR de cette PME fabricant<br />

des flexibles pour l’aéronautique, l’automobile... vient de s’achever et toute<br />

l’équipe de direction se retrouve à la cantine.<br />

Phylis, la directrice commerciale,<br />

petite blonde dans la cinquantaine,<br />

réputée pour son franc-parler et<br />

son aversion pour la qualité,<br />

attaque son assiette de charcutailles<br />

agrémentée de cornichons<br />

bien croustillants et de petits<br />

oignons confits : « il était vraiment<br />

naze ton consultant ce matin !<br />

adresse-t-elle à Yvon, le responsable qualité.<br />

On aurait-dit un scientologue qui vient vendre<br />

sa bible de milliardaire ».<br />

Charles, le PDG, interrompt : « j’ai accepté<br />

la proposition d’Yvon parce que nous voilà<br />

certifiés ISO 9001 depuis maintenant des<br />

années et nous avons toujours du mal à bien<br />

vivre avec : nos indicateurs ne servent pas<br />

vraiment, les procédures dorment sagement,<br />

les réunions qualité passent leur temps à<br />

constater que les travaux prévus ne sont pas<br />

faits... J’ai pensé comme lui que ce serait utile<br />

d’avoir le point de vue d’un spécialiste.<br />

Et c’est vrai que c’est un peu<br />

décevant. Toujours la même<br />

rengaine : la norme est formidable<br />

et vous l’appliquez mal. Qu’en<br />

penses-tu, Yvon ? Et d’où proviennent<br />

toutes ces théories ? »<br />

L’assistance partageait entièrement<br />

les propos de Charles.<br />

Séparer la fabrication du contrôle<br />

Yvon, réfléchissant à ce qu’il allait dire face<br />

à cette question imprévue, termina calmement<br />

son carpaccio de fines lamelles de bœuf<br />

macérées au citron et à l’huile d’olive, l’ensemble<br />

couronné de parmesan en poudre.<br />

Une gorgée de Haut Médoc 2007 paracheva<br />

le tout. Il essayait de se rappeler son Mastère.<br />

« Je vais faire de mon mieux. Vous pouvez<br />

aussi lire le Que Sais-Je « La <strong>Qualité</strong> », qui<br />

est très bien fait. En fait tout ceci est né<br />

d’abord aux USA, lors du fort développe-<br />

ment industriel des années 1900 - 1950.<br />

L’organisation scientifique du travail de<br />

Taylor a entraîné une spécialisation des<br />

tâches. Avant, l’artisan faisait tout : il fabriquait,<br />

vérifiait, expédiait... Pour gagner en<br />

productivité, on a séparé la fabrication du<br />

contrôle. Ainsi est né le contrôle qualité,<br />

qui s’est de plus en plus perfectionné. Les<br />

noms de Shewart, Juran, Feigenbaum sont<br />

attachés à cette époque, de même que la<br />

réputation de solidité des appareils américains<br />

: le frigidaire, la jeep, les chevrolets,<br />

etc... totalement increvables... »<br />

La serveuse vint servir les plats et Yvon<br />

s’arrêta pour laisser chacun déguster qui<br />

son escalope milanaise, qui son petit salé<br />

aux lentilles quand ce n’était pas un tendre<br />

rumsteck frites. La cantine des cadres de<br />

COLLAR était réputée.<br />

Nolan, le responsable de production,<br />

qui appréciait l’effort de qualité mais qui<br />

le trouvait parfois trop théorique et<br />

compliqué, requestionna : « Le contrôle, je<br />

comprends bien, mais pourquoi toutes<br />

ces normes et toutes ces écoles dites<br />

« qualité » ? »<br />

Associer les personnels<br />

aux processus<br />

Yvon, qui avait envie de ne plus être au centre<br />

des attentions et de passer à autre chose, se<br />

força à poursuivre « En fait, il est apparu que<br />

le contrôle n’était pas toujours la meilleure<br />

des solutions : il coûtait cher, ne pouvait pas<br />

tout détecter et la complexification des<br />

produits le rendait inopérant. Il valait bien<br />

mieux faire bien du premier coup. »<br />

Phylis, qui ne pouvait pas se taire plus de<br />

10 mn d’affilée, grinça : « on en est loin<br />

aujourd'hui ! »<br />

Yvon ignora : « Ainsi sont nées différentes<br />

approches : au Japon, une étroite association<br />

des personnels aux processus afin de<br />

les améliorer toujours davantage, avec une<br />

grande minutie... »<br />

<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 14


EVENEMENT<br />

<br />

Xavier, le responsable informatique, commenta<br />

à mi-voix : « le KAIZEN, améliorer<br />

par petits pas, les cercles de qualité, le<br />

TotalQuality Management de Toyota... »<br />

« Bravo !, reprit Yvon. En Allemagne, la<br />

coopération constructive avec les syndicats<br />

de salariés et la prise de conscience<br />

de l’importance du sérieux industriel à tous<br />

les niveaux... Chacun a son propre génie et<br />

doit trouver sa propre voie... »<br />

Vers le zéro défaut<br />

« Mais les normes ISO 9000 ? », s’impatienta<br />

Nolan.<br />

« Leur histoire est complexe : elles sont<br />

nées en fait aux Etats-Unis sur les grands<br />

programmes technologiques : SATURNE 5<br />

et le débarquement sur la lune, les grands<br />

programmes militaires et nucléaires... Mais<br />

ce n’était pas du tout sous la forme actuelle.<br />

L’objectif était de fiabiliser les processus<br />

essentiels. On examinait ce qui se passait<br />

ou pouvait se passer mal et on mettait en<br />

place la prévention nécessaire : formations,<br />

détrompeurs et codes de couleur, étalonnages,<br />

gestion documentaire, etc... »<br />

« En fait des procédures et des AMDEC ! »<br />

bougonna Eric le chef du BE, qui trouvait<br />

la qualité trop axée sur le papier.<br />

« Pas tout à fait : l’objectif était simplement<br />

le zéro défauts, les documents étaient<br />

accessoires. On n’en faisait que pour aider<br />

les opérateurs là où c’était utile ! Mais il<br />

faut aussi dire que les américains aiment<br />

bien les méthodes et les procédures, et ils<br />

ont de gros mayens, ajouta Yvon, il y en<br />

avait donc beaucoup, mais ce n’était pas le<br />

but. D'ailleurs les succès spatiaux et industriels<br />

de l’époque le prouvent bien. »<br />

Conformité ou résultats ?<br />

La serveuse débarrassa et consulta pour<br />

les desserts : petite forêt noire, babas au<br />

rhum, fruits, îles flottantes étaient au<br />

programme et, malheureusement, on ne<br />

pouvait en choisir qu’un seul.<br />

normalisateurs, et ils ont voulu procéder<br />

comme pour les produits... »<br />

« Je comprends, commenta Charles, un<br />

produit doit être conforme à ses spécifications,<br />

mais qu’en est-il d’une organisation ?»<br />

« Elle doit avant tout être efficace ! » ajouta<br />

vivement Phylis.<br />

« En plein dans le mille ! dit Yvon. D'ailleurs<br />

les auditeurs, à l’époque, utilisaient de la<br />

norme uniquement comme une check-list, de<br />

façon à penser à tout voir : la qualité des<br />

matières, de la production et des contrôles,<br />

mais aussi la compétence des personnels, les<br />

expéditions, les études... »<br />

« Alors, on est dans l’erreur aujourd'hui ? »<br />

questionna Nolan.<br />

« Oui et non... La norme permet de la même<br />

façon d’organiser les services. Mais il ne faut<br />

pas viser le certificat pour le certificat. Il faut<br />

organiser pour mieux fonctionner, pour mieux<br />

servir les clients, mieux motiver les personnels...<br />

C’est la démarche fonctionnelle. »<br />

« Ce n’est pas ce qu’on a entendu ce matin...<br />

L’intervenant parlait de se conformer strictement<br />

à la norme » insista Nolan.<br />

« Et bien c’est une erreur. Nous avons<br />

commencé de cette façon sur les conseils<br />

d’un consultant et c’est pour cela que notre<br />

système est artificiel et peu utile. Pour ma<br />

part, vous avez constaté que j’essaye toujours<br />

de travailler sur les problèmes rencontrés,<br />

sans me référer à la norme. Et vous avez bien<br />

vu que c’est très utile. Nous fonctionnons de<br />

mieux en mieux ».<br />

L’assistance acquiesçait silencieusement.<br />

Viser l’excellence interne<br />

et externe<br />

« J’ai entendu parler de l’EFQM, du lean,<br />

des six sigma, demanda Charles, ce n’est<br />

pas mieux ? »<br />

Yvon récitait son Mastère : « oui, mais de la<br />

même façon, afin simplement de s’en servir<br />

comme de simples guides de réflexion, en ne<br />

recherchant que la qualité elle-même, soit<br />

l’excellence interne et externe ! »<br />

C’était le moment des cafés. Charles approuva<br />

vigoureusement : « Nous voilà vraiment<br />

au cœur du sujet : ce n’est ni le certificat ni<br />

la norme qui nous font réussir, mais simplement<br />

l’excellence de nos services et notre<br />

efficacité interne. Les Américains, les Japonais<br />

et les Allemands — pour ne citer qu’eux<br />

— l’ont bien compris. Il nous faut certes rester<br />

certifiés parce que c’est dans l’air du temps,<br />

mais travaillons avant tout à faire de mieux<br />

en mieux avec méthode et rigueur. C’est ainsi<br />

que nous sauvegarderons au mieux nos<br />

emplois ! »<br />

Il se disait in peto « j’ai bien de la chance<br />

d’avoir un responsable qualité comme<br />

Nolan !»■<br />

Christian Doucet<br />

L’auteur dirige le Cabinet Doucet Conseil, spécialisé en démarche fonctionnelle : audits, formations, certifications,<br />

démarches d’améliorations, qualité et environnement… La démarche fonctionnelle place en priorité l’amélioration<br />

des résultats et du fonctionnement de l’entreprise par le KAIZEN, avec la mobilisation du personnel. Christian Doucet<br />

est également l’auteur des ouvrages :<br />

- Le Que Sais-Je « La <strong>Qualité</strong> » (PUF)<br />

- "Certification utile : sortir du formalisme, remettre la qualité au service du développement de l'entreprise" (INSE-<br />

PEditions).<br />

- Réhumaniser l’entreprise, Améliorer à la fois la compétitivité de l’entreprise et le bien-être du personnel (LEXITIS<br />

Editions)<br />

Ainsi que du site Internet http://www.qualite-info.net/ ou http://www.doucetconseil.fr/<br />

Une fois les choix faits, Charles demanda :<br />

« ce n’est pourtant plus le cas aujourd'hui,<br />

on parle de conformité et non de résultats,<br />

que s’est-il passé ? »<br />

« Je ne sais pas trop... Au States, c’étaient<br />

les opérationnels, aidés par des spécialistes<br />

de cette « assurance de la qualité » (au<br />

sens propre des mots) qui œuvraient. Je<br />

crois qu’elle est tombée en Europe dans<br />

l’escarcelle des contrôleurs qualité et des<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 16


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

Associer la qualité à<br />

l’amélioration continue<br />

15<br />

ans<br />

Fondatrice en 1997 et animatrice d’un cabinet de conseil, audit et<br />

formation en organisation et systèmes de management, Sylvie Durand<br />

revient sur les temps forts qui ont jalonné l’histoire du management de<br />

la qualité.<br />

L’une des grandes émergences de ces quinze<br />

dernières années est certainement l’entrée<br />

de la démarche qualité dans les petites structures<br />

(TPE et PME), essentiellement composées<br />

d’entreprises fournisseurs de services,<br />

ainsi que la réappropriation de la démarche<br />

par les dirigeants.<br />

En effet, grâce à la révision de la norme<br />

ISO 9001 en 2000 puis en 2008, la démarche<br />

qualité est passée d’une approche<br />

procédurale avec un système documentaire<br />

lourd pour de petites structures, à une<br />

approche par les processus qui incite à<br />

raisonner de façon transversale et à se focaliser<br />

sur les résultats et la création de<br />

valeur ajoutée.<br />

De la qualité à l’efficience<br />

de l’organisation<br />

La version 2000 de la norme ISO 9001 a<br />

également marqué le passage d’une démarche<br />

centrée sur la conformité du<br />

produit et la maîtrise de sa qualité à une<br />

démarche centrée sur le management de<br />

la qualité dans laquelle les dirigeants des<br />

entreprises occupent un rôle central. Cette<br />

nouvelle approche a facilité l’acquisition<br />

d’une vision transverse du fonctionnement<br />

des entreprises et a amené les dirigeants<br />

à se réapproprier la démarche qualité. De<br />

la maîtrise de la qualité, ils sont passés à<br />

l’efficacité des organisations. Le management<br />

de la qualité et son principe d’amélioration<br />

continue (le cycle de Deming ou<br />

PDCA : Plan/Do/Check/Act) ont aidé les dirigeants<br />

à identifier leurs points forts et leurs<br />

points faibles. Ils se sont focalisés sur ces<br />

derniers par des méthodes de type « ingé-<br />

nierie des processus » et ont, ainsi, amélioré<br />

la chaîne de valeur.<br />

« La démarche qualité est<br />

désormais à la portée des<br />

petites organisations »<br />

Ces dernières années, les dirigeants ont<br />

souhaité aller au-delà de l’efficacité des<br />

organisations, et leur préoccupation est<br />

allée vers l’efficience.<br />

Cette préoccupation s’est traduite par l’utilisation<br />

de méthodes de type « lean management<br />

». Déjà présent dans le secteur de<br />

l’industrie, le « lean » s’est alors étendu au<br />

secteur des services.<br />

Vers les systèmes intégrés<br />

Une seconde émergence est l’adoption de<br />

l’amélioration continue, principe fondamental<br />

de la démarche qualité, par les<br />

normes d’exigences relatives aux systèmes<br />

de management (en 2005, ISO<br />

27001 relative à la sécurité de l’information<br />

; également en 2005, ISO 26000,<br />

émanation des bonnes pratiques d’ITIL,<br />

relative aux services informatiques ; en<br />

2011, ISO 22301 relative à la continuité<br />

d’activité, entre autres).<br />

L’adoption de ce principe a facilité la mise<br />

en place de systèmes de management dits<br />

intégrés, c'est-à-dire qu’un seul système<br />

peut couvrir plusieurs thématiques de l’entreprise<br />

: qualité et sécurité de l’information,<br />

qualité et continuité d’activité, sécurité<br />

de l’information et services informatiques,<br />

par exemple.<br />

Et au-delà<br />

Au-delà des aspects purement environnementaux,<br />

la dernière décennie a vu émerger<br />

des préoccupations telles que le développement<br />

durable et la responsabilité<br />

sociétale des organismes.<br />

Plus récemment, les entreprises ont<br />

porté une attention croissante sur les<br />

risques pouvant mettre en cause leur<br />

pérennité et la norme ISO 31000<br />

« Management du risque » a vu le jour<br />

en 2009.<br />

L’intégration d’une clause sur la gestion<br />

des risques est l’une des pistes de réflexion<br />

de la commission de normalisation qui est<br />

en cours de révision de la norme ISO 9001*,<br />

dont la publication est annoncée pour<br />

fin 2015 ■<br />

Sylvie Durand<br />

Sylvie Durand Consultant est un cabinet<br />

de conseil en organisation et systèmes<br />

de management proposant le diagnostic,<br />

l'audit, la formation et la mise<br />

en place des systèmes de management<br />

tels que management par la qualité,<br />

management de la sécurité de l'information,<br />

management des services informatiques<br />

et management des risques<br />

(www.sdconsultant.com).<br />

*Voir dans ce numéro<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 18


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

La formation en progrès continu<br />

15<br />

ans<br />

Comment l’offre de formation QSE de CEGOS s’est adaptée ces dernières années aux besoins<br />

des entreprises : le point avec Florence Gillet-Goinard, responsable de la gamme « <strong>Qualité</strong><br />

» de l’organisme de formation.<br />

Ces quinze dernières années, de nombreux<br />

phénomènes ont fait évoluer les attentes et<br />

besoins des entreprises en France en matière<br />

de formation en qualité. Des clients de plus<br />

en plus exigeants, des normes qui évoluent,<br />

des secteurs qui s’engagent, un contexte de plus en<br />

plus contraignant ainsi qu’une évolution profonde<br />

des attentes stagiaires et des responsables<br />

Ressources Humaines vis-à-vis des formations…<br />

autant de faits marquants qui nous ont conduit à<br />

faire évoluer en permanence notre offre de formation<br />

tant sur le fond que sur la forme.<br />

Les nouveaux besoins des entreprises<br />

Quatre phénomènes ont marqué ces 15 dernières<br />

années :<br />

1. La cible des entreprises engagées dans la<br />

démarche qualité : après les entreprises industrielles,<br />

les sociétés de services structurent leur<br />

système de management qualité<br />

2. la norme ISO 9001 qui dès 2000 impose l’approche<br />

processus<br />

3. l’évolution vers les systèmes intégrés QSSE et plus<br />

globalement le Développement Durable<br />

4. la crise qui impose de nouveaux comportements<br />

d’achats<br />

aux stages sur le management transversal.<br />

Aujourd’hui encore, ce sont des domaines où<br />

la demande est forte.<br />

Au-delà de la démarche qualité, les exigences<br />

croissantes des clients et la règlementation ont<br />

conduit les directions a développé des systèmes<br />

<strong>Qualité</strong> Santé Sécurité Environnement intégrés,<br />

socle indispensable aux démarches de développement<br />

durable. Ces thèmes sont venus naturellement<br />

compléter notre offre.<br />

Enfin, le quatrième axe de réflexion a porté sur les<br />

évolutions des motivations d’achats des entreprises<br />

face à la crise : elles recherchent aujourd’hui des<br />

formations encore plus opérationnelles, applicables<br />

de suite… des formations qui font vivre la<br />

démarche au quotidien. L’offre s’est ainsi recentrée<br />

sur des outils et méthodes qui ont fait leurs preuves<br />

Une évolution des attentes des stagiaires<br />

Parallèlement, nous avons constaté, au fil du temps,<br />

une évolution des attentes des participants vis-àvis<br />

de la formation : ils recherchent plus que jamais<br />

un équilibre adapté entre théorie et pratique et<br />

surtout une réponse à leurs problématiques<br />

quotidiennes. La formation doit donc être conçue<br />

pour consacrer du temps à la transposition dans<br />

leur domaine professionnel et le bouclage avec<br />

leurs objectifs personnels.<br />

L’échange de bonnes pratiques est également<br />

devenu une attente exprimée dans nos séminaires.<br />

Nos clients veulent apprendre et échanger. Les<br />

temps de partage, d’échange font partie intégrante<br />

de la formation.<br />

Les évolutions des attentes des services<br />

formation<br />

Au-delà du contexte spécifique des démarches qualité<br />

et des attentes des Responsables qualité, nous avons<br />

dû également nous adapter aux demandes des<br />

services de formation qui ont porté sur deux axes :<br />

la réduction de la durée des stages et la création de<br />

stage qualifiant<br />

Vers des formations plus courtes. Aujourd’hui la<br />

majorité de nos stages durent environ 2 à 3 jours<br />

(contre 4 à 5 il y a quinze ans). Pour compenser cette<br />

réduction de durée, nous avons bien sûr revus les<br />

contenus, mais nous avons aussi innové par l‘ajout<br />

de modules e-learning. Ces modules courts viennent<br />

compléter le présentiel, la plupart du temps en aval<br />

de la formation, et peuvent être suivis à la demande...<br />

Vers des formations qualifiantes. C’est également<br />

une attente forte de nos stagiaires : valider « officiellement<br />

leur acquis » par un certificat. Nous proposons<br />

ainsi aujourd’hui 4 cycles certifiants dans notre<br />

offre QSSE DD et également un Mastère Spécialisé<br />

réalisé en collaboration avec Mines ParisTech.<br />

En somme, une démarche de progrès<br />

continu…<br />

L’évolution du contexte et des attentes nous a fait<br />

évoluer tout au long de ces quinze dernières années,<br />

nous permettant de proposer une offre en adéquation<br />

avec les attentes des entreprises et des participants.<br />

Et nous ne doutons pas que ces quinze<br />

prochaines années seront encore une source d’innovation<br />

et de nouveaux challenges ! ■<br />

Florence Gillet-Goinard*<br />

Ces quatre mouvements nous ont naturellement<br />

conduits, au sein de la Cegos, à repenser notre offre<br />

pour apporter une réponse concrète et adaptée.<br />

Nous avons donc créé des sociétés spécifiques<br />

pour les sociétés de services. A la différence des<br />

sociétés industrielles qui ont plus de 50 ans de<br />

recul, les sociétés de service débutent.. Loin du<br />

vocabulaire « technique », elles engagent des<br />

démarches souvent plus centrées client.<br />

Dès 2000, les formations sur l’approche processus<br />

ont trouvé toute leur place dans l’offre, associées<br />

Enfin autre fait significatif,<br />

l’après formation a pris<br />

un autre sens. Au-delà de<br />

la formation en salle, les<br />

stagiaires aiment pouvoir<br />

continuer à échanger et<br />

apprendre. Ainsi les blogs<br />

des consultants experts, les<br />

forums de discussion ont été<br />

mis en place pour répondre<br />

à cette attente (voir par ex.<br />

www.campus-QSSE.fr).<br />

*Manager de l’offre formation <strong>Qualité</strong> Santé Sécurité<br />

Environnement et Développement Durable pour le groupe<br />

Cegos, elle a été auparavant Responsable <strong>Qualité</strong> d’une usine<br />

agroalimentaire. Elle conçoit et développe une offre de plus<br />

de 50 formations QSE –DD, conseille et accompagne les<br />

entreprises dans le cadre de leur démarche qualité ou QSE,<br />

co-dirige le Mastère QSE DD créé en partenariat avec Mines<br />

Paristech, anime le club Cegos <strong>Qualité</strong> et co-anime le Club des<br />

DDcideurs en collaboration avec Mines Paristech. Auteur et<br />

co-auteur de plusieurs ouvrages, dont « Le grand Livre de la<br />

qualité » avec Bernard Seno 2011 (Editions Organisation) ,<br />

« La boite à outils de la <strong>Qualité</strong> » avec Bernard Seno (Dunod<br />

2009), « La boite à outils Santé Sécurité Environnement »<br />

avec Christel Monar (Dunod 2010), « Réussir la démarche<br />

<strong>Qualité</strong> » avec Bernard Seno (Editions Organisation 2009).<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 19


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

Anciens et nouveaux paradigmes<br />

de management<br />

15<br />

ans<br />

Parler aujourd’hui de management, de<br />

qualité, d’amélioration de la productivité<br />

renvoie à un modèle de gouvernance anglosaxon<br />

encore considéré comme garantie<br />

d’efficacité des performances. Mais ce<br />

modèle voit ses limites face à une souffrance<br />

au travail - stress, burn out, suicide (1) - issue<br />

en partie de l’exaltation de la performance<br />

individuelle (Une étude canadienne attribue<br />

à la dépression des pertes de productivité<br />

atteignant 4,5 milliards $ canadien –<br />

Stephens & Joubert, 2001).<br />

Un autre modèle existe. Pour le mettre en<br />

œuvre, il faut accepter de se débarrasser<br />

des ses anciens paradigmes de management.<br />

« La vraie nouveauté naît toujours dans<br />

le retour aux sources » Amour, poésie,<br />

sagesse, Edgar Morin, né en 1921<br />

Ce modèle arrive en Europe dans les années<br />

80 quand, profitant de l’inauguration du<br />

Prix Industrie et qualité (3) , le statisticien<br />

William Edouard Deming (2) émet, lors de la<br />

visite d’une importante usine, une série de<br />

recommandations. Ces dernières, mal reçues<br />

et ignorées des dirigeants, ne seront pas<br />

davantage suivies par les ingénieurs qui ont<br />

bien des difficultés à se débarrasser de leurs<br />

schémas habituels de fonctionnement.<br />

Néanmoins, ceux qui ont aujourd’hui les<br />

tempes grisonnantes conservent de ces<br />

années le souvenir des « Cercles de<br />

<strong>Qualité</strong> » (4) : années où la qualité sort de sa<br />

tour d’ivoire pour se mettre au niveau des<br />

opérateurs sur le terrain. Fait parallèle, le<br />

« droit d'expression des salariés » est<br />

institué en 1982. Certains y verront alors un<br />

signe. C’est à Kaoru Ishikawa (1915-1989),<br />

ingénieur chimiste japonais et théoricien<br />

pour la gestion de la qualité, à qui l’on doit<br />

en France les premiers Cercles de <strong>Qualité</strong>.<br />

Mais c’est dans les années 60 au Japon<br />

qu’il en conçoit les principes de base (5) : il<br />

a fallut une vingtaine d’années pour les faire<br />

connaître en France.<br />

Quand la qualité fait cercle…<br />

En 1983, des dirigeants français voulant<br />

s’inspirer du modèle de management japonais<br />

créent l’Association Française des<br />

Cercles de <strong>Qualité</strong> (AFCERQ). Ce mouvement<br />

suscite un véritable enthousiasme<br />

dans tous les grands groupes qui se doivent<br />

d’avoir leurs Cercles de <strong>Qualité</strong>. Aubaine<br />

pour les cabinets de conseil qui voient là<br />

une nouvelle manne venue du japon et qui<br />

ne devrait pas tarir de sitôt.<br />

Au même moment, Hervé Seriex et George<br />

Archier affirment dans leur livre à succès<br />

« L’Entreprise du 3ème type » que seule<br />

les entreprises soucieuses de la mobilisation<br />

de l’intelligence collective survivront<br />

dans l’avenir (les deux premiers types d’entreprises<br />

sont la taylorienne dure et l’entreprise<br />

enrichie d’un saupoudrage de<br />

ressources humaines). Ce livre fut pour moi<br />

une véritable révélation. A cette époque<br />

en charge des formations Cercles de <strong>Qualité</strong><br />

à l’Académie Accor, nous étions sous le feu<br />

des projecteurs (6) .<br />

Dans la vague de ce qui aurait du être un<br />

profond changement en matière de management,<br />

l’Afcerq organise à Villepinte, une<br />

immense manifestation présidée par le<br />

ministre de l’économie (1987) E. Balladur.<br />

Cet événement mobilise un nombre considérable<br />

d’ouvriers et de dirigeants venus<br />

de toute la France : malheureusement, à de<br />

rares exceptions, nous n’avions qu’une<br />

connaissance très superficielle de la réalité<br />

du management japonais. De retour de<br />

brèves visites au japon, les uns et les autres<br />

s’affrontaient sur les expressions « qualité<br />

totale ou qualité globale », tout ce qu’ils<br />

avaient retenu de leurs observations!<br />

Et ISO 9000 vint<br />

et ce qu’il en advint !<br />

Deux ans plus tard, l’AFCERQ dépose sont<br />

bilan, le soufflet retombe pour faire place<br />

à ISO 9000 qui devient le nouveau «<br />

système de management de la qualité ».<br />

Apparaît alors une nouvelle génération de<br />

consultants experts en ISO 9000. Quelle<br />

aubaine que former, conseiller, voire rédiger<br />

toutes les procédures des entreprises qui<br />

se sentaient obligées d’être certifiées en<br />

ISO 9000, 9001 ou 9002 ! Etre certifié<br />

devint une obligation pour être reconnue<br />

comme entreprise « sérieuse » et capable<br />

d’assurer un niveau de qualité stable.<br />

Deux tendances de consultants se mirent<br />

à coexister, l’une parlant de management,<br />

d’outils de résolution de problème, de<br />

management participatif, de leadership, de<br />

satisfaction de la clientèle, avec notamment<br />

la création en 1991 du Mouvement Français<br />

pour la <strong>Qualité</strong> (MFQ) ce qui ne semblait<br />

pas suffisamment concret aux yeux des<br />

purs et durs, experts en ISO 9000, qui<br />

parlaient quant à eux de normes et de<br />

procédures à respecter.<br />

Mais peut-on parler d’amélioration des<br />

performances en faisant toutefois abstraction<br />

de l’intelligence collective, c’est à dire<br />

du travail en équipe. Notons au passage<br />

l’incompréhension quasi totale de ce qu’est<br />

réellement le « management participatif »<br />

qui ne veut pas dire décisions participatives<br />

ou par consensus.<br />

(1) La mort subite par surcharge de travail, appelée<br />

Karōshi au Japon<br />

(2) Shewhart est à l’origine du concept PDCA dans les<br />

années 30 mais c’est Deming qui l’a popularisé dans les<br />

années 50 en le présentant au Nippon Keidanren sous<br />

le nom de « roue de Shewhart »<br />

(3) Inspiré du Deming Prize japonais<br />

(4) Kaoru Ishikawa est considéré comme le « Père des<br />

cercles de qualité »<br />

(5) 1971 Publication du "Manuel des Cercles de <strong>Qualité</strong>"<br />

par la JUSE, Union of Japanese Scientists and<br />

Engineers<br />

(6) Présenté à la télévision, le lit du Novotel Orgeval<br />

évite aux femmes de chambre de se baisser, c’est le lit<br />

qui se lève<br />

(7) Développée par Masaaki IMAI dans les années 60<br />

(8) Hay Group où l’auteur était consultant senior<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 20


EVENEMENT<br />

Dans le même temps, au tout début des<br />

années 90, si Renault exigeait de ses fournisseurs<br />

qu’ils soient tous certifiés,<br />

Raymond Lévy alors Président s’intéresse<br />

de très près à la méthode Kaizen (7) . Il nous (8)<br />

demande de présenter la méthode devant<br />

ses N-1. Ces derniers chipoteront sur le<br />

sens donné aux mots plutôt que de s’attacher<br />

à la signification profonde du Kaizen.<br />

Scientific management six sigma<br />

et Lean management :<br />

la révolution de la qualité<br />

en marche ?<br />

C’est en 1986 que se construit la méthode<br />

Six sigma chez Motorola et c’est dans les<br />

années 90 qu’elle apparaît au grand jour à<br />

General Electric Company qui l’améliore et<br />

la greffe à son ADN. Mikel Harry, alors ingénieur<br />

chez Motorola, flaire là une belle opportunité,<br />

fait déposer la marque puis crée son<br />

cabinet de conseil où des centaines d’ingénieurs<br />

seront formés pour devenir à leur tour<br />

consultants experts en Six sigma. Les longues<br />

sessions de formation, vendues très chères,<br />

vont faire les beaux jours de certains consultants,<br />

notamment aux USA où la méthode<br />

recevra l’appui du magazine Fortune.<br />

On ne parle plus alors d’intelligence collective<br />

mais de management scientifique : tout<br />

doit passer par les statistiques (mais dans les<br />

faits peu de collaborateurs seront formatés<br />

ainsi). Une nouvelle race apparaît : les green<br />

et black belts appelés à faire faire des gains<br />

considérables aux entreprises. Kodak sera<br />

leader dans la pratique de la méthode Six<br />

sigma…<br />

« Je ne crois aux statistiques que lorsque<br />

je les ai moi-même falsifiées » (Winston<br />

Churchill, 1874-1965)<br />

La méthode Six Sigma n’arrive pas vraiment<br />

à percer dans l’hexagone où quelques ingénieurs<br />

réduisent le concept à la seule pratique<br />

des statistiques sans en comprendre toute<br />

la dimension managériale. Les pro-Lean<br />

manufacturing, quant à eux, en parlent<br />

uniquement comme outil complémentaire au<br />

Lean. Une nouvelle dénomination vient de<br />

voir le jour : « Lean six sigma ».<br />

Les dirigeants découvrent le Lean management,<br />

tout comme les jeunes découvrent<br />

les pantalons « pat d’éph » (9)<br />

Une quinzaine d’années après les cercles<br />

de qualité, c’est à nouveau du côté du Soleil<br />

Levant que se tournent des dirigeants<br />

souhaitant s’inspirer de la réussite de<br />

Toyota, face d’une part à la crise grandissante<br />

et d’autre part à un profond bouleversement<br />

sociétal. On s’intéresse tout<br />

d’un coup au Lean comme la méthode<br />

obligée pour assurer la performance de<br />

l’entreprise, « Ya ka faire du lean pour<br />

réussir comme Toyota ».<br />

« Si nos fabriques imposent,<br />

à force de soins, la qualité<br />

supérieure de nos produits,<br />

les étrangers trouveront<br />

avantage à se fournir en France<br />

et leur argent affluera dans<br />

les caisses du Royaume »<br />

Colbert, 3 août 1664<br />

Méthode construite progressivement par<br />

Toyota (TPS) et modélisée au MIT par<br />

deux consultants américains, Daniel Jones<br />

et James Womack, dont le best seller<br />

« Penser l’entreprise au plus juste » (traduit<br />

en 1996) développe les trois points essentiels<br />

du concept :<br />

- rechercher systématique de la valeur pour<br />

le client ;<br />

- éliminer les gaspillages tout au long du<br />

processus allant de la production à la<br />

livraison ;<br />

- repenser l’entreprise en fonction des priorités<br />

de la clientèle.<br />

Nous voyons là que le Lean management<br />

n’est en aucune sorte une méthode vraiment<br />

novatrice : « On devrait être plus<br />

attentif au gaspillage de temps et de matériel.<br />

Gaspiller le temps est un crime, car la<br />

matière peut être récupérée, pas le temps »<br />

disait déjà Henry Ford. (1863-1947).<br />

Ce qui peut sembler nouveau pour certains<br />

dirigeants, c’est que cette manière de<br />

« penser lean », pratiquée dans l’automobile<br />

depuis de nombreuses années, soit<br />

totalement transposable aux secteurs des<br />

services et du tertiaire. Ne peut-il pas y<br />

avoir de gaspillages dans la restauration<br />

rapide, dans l’assurance, les banques, l’informatique,<br />

voire dans les milieux hospitaliers,<br />

etc., et tout y-est-il déjà pensé en<br />

fonction des priorité des clients ou des<br />

patients ? Aucun flux ne serait donc améliorable<br />

?! (prenons par exemple le délai<br />

d’attente d’une consultation dans un<br />

hôpital...).<br />

Il est intéressant de constater que l’approche<br />

Penser Lean revient à un moment<br />

propice où, d’une part, la chasse au gaspi<br />

est devenue un leitmotive ressassé du<br />

management et, d’autre part, s’inscrit<br />

dans le souci du développement<br />

durable et de la préservation des<br />

ressources et de la pérennité de l’entreprise<br />

dans son environnement.<br />

Après avoir revisité ce bref raccourci<br />

d’histoire de la qualité, ma longue<br />

expérience de consultant me fait<br />

penser que les anciens paradigmes<br />

de management ont la vie encoredure.<br />

Bien qu’il n’existe probablement pas<br />

une méthode panacée – cela se<br />

saurait et toutes les entreprises se<br />

porteraient aux mieux – il nous faut<br />

changer en toute urgence nos<br />

schémas mentaux :<br />

- Soustraire la performance individuelle à<br />

la performance du travail en équipe (intelligence<br />

collective)<br />

- Accepter que les « problèmes » soient des<br />

opportunités d’innovation et de progrès,<br />

ne plus associer les erreurs à des fautes<br />

- Admettre qu’obtenir des résultats immédiats<br />

est pure utopie. Cela n’existe que…<br />

dans les livres de management !<br />

- Ecouter et faire confiance pour donner à<br />

chacun l’envie d’innover au sein de son<br />

entreprise<br />

Au-delà des outils et méthodes, ce sont là<br />

les principes d’un changement inéluctable<br />

qu’il faut mettre en pratique pour rebondir<br />

et retrouver une compétitivité durable de<br />

nos entreprises ■<br />

Patrice Marvanne*<br />

* P. Marvanne est directeur du cabinet PLM<br />

Conseil, spécialiste du Lean Management et du<br />

Lean Healthcare (www.plmconseil.fr)<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 21


EVENEMENT<br />

SPÉCIAL ANNIVERSAIRE<br />

Les exigences nouvelles<br />

de formation<br />

15<br />

ans<br />

Des stages de formation plus courts mais aussi plus intenses et qui<br />

favorisent les échanges, moins généralistes mais plus opérationnels et<br />

personnalisés… Pascal Dauphin a décrypté pour nous les grandes<br />

tendances actuelles des formations au management de la qualité.<br />

environnement dans une perspective<br />

d’efficience globale. Les formations à<br />

l’audit interne rencontrent également un<br />

grand succès.<br />

« Les programmes de formation en management,<br />

et particulièrement en ce qui<br />

concerne les démarches QSE, sont à la fois<br />

de plus en plus courts et plus ciblés »,<br />

commente Pascal Dauphin, expert intervenant<br />

auprès de l’organisme de formation<br />

Demos. C’est ainsi que les formations<br />

concernant l’audit interne, toujours très<br />

demandées, qui se déroulaient sur cinq<br />

jours il y a quelques années ne doivent plus<br />

excéder trois jours. Le manque de disponibilité<br />

des personnels n’est pas seul en<br />

cause. Dotés d’un bagage théorique et<br />

maîtrisant mieux les prérequis exigés, les<br />

managers, responsables qualité et encadrants<br />

qui demandent à suivre ces stages<br />

manifestent des exigences d’un haut niveau<br />

de pertinence et attendent des réponses<br />

très opérationnelles.<br />

Moins théoriques et moins généralistes, les<br />

formations délivrées doivent donc apporter<br />

des réponses ciblées, spécifiques. Les<br />

stages sont vécus comme des moments<br />

d’échanges et de partage d’expériences<br />

avec le formateur comme entre les stagiaires<br />

eux-mêmes. Le profil des consultants<br />

formateurs et la pédagogie mise en<br />

œuvre ont ainsi évolués en favorisant<br />

l’écoute, l’échange et le relationnel.<br />

En quête de conseils<br />

et d’accompagnement<br />

« En fait, je constate que, au-delà même de<br />

la délivrance de contenus, la demande de<br />

formation évolue pratiquement vers l’accompagnement<br />

et le conseil », explique<br />

Pascal Dauphin qui se souvient de cette<br />

directrice de maintenance ferroviaire qui<br />

manifestait clairement son souci de transposer<br />

les méthodes à ses propres principes<br />

de management. « On est vraiment<br />

monté d’un cran dans le niveau de person-<br />

nalisation attendu, y compris lors de stages<br />

interentreprises et pas seulement en interventions<br />

« intra » où il est naturel d’adapter<br />

le programme aux besoins très spécifiques<br />

de l’entreprises et des personnels ». Pascal<br />

Dauphin cite l’exemple de la DIRISI (direction<br />

des systèmes d’information de la<br />

Défense) qui, dans le cadre d’un vaste plan<br />

de réorganisation, a détaché depuis quatre<br />

ans des groupes de 12 – 15 personnes pour<br />

des stages au contenu parfaitement spécifique<br />

visant à la professionnalisation<br />

des personnels.<br />

« Dans les stages de formation,<br />

les stagiaires sont en quête de<br />

bonnes pratiques, de bench<br />

marking et de retours<br />

d’expérience avec les autres<br />

participants du groupe »<br />

Concernant le management de la qualité, les<br />

démarches de certification se sont banalisées<br />

au sein des entreprises et des organisations<br />

et les principes généraux en sont<br />

connus sinon maîtrisés. Les stagiaires qui se<br />

retrouvent dans les stages de formation sont<br />

plutôt en quête de bonnes pratiques, de<br />

bench marking et de retours d’expérience<br />

avec les autres participants du groupe.<br />

La demande de formation pour des projets<br />

de certification selon une norme qualité a<br />

quasiment disparu, remarque M. Dauphin,<br />

mais pourrait être de nouveau stimulée<br />

à la suite de la révision annoncée de<br />

l’ISO 9001. En revanche la demande<br />

demeure forte pour le management d’un<br />

système intégré associant qualité, sécurité,<br />

L’outil et la méthode<br />

Contrecoup de la crise perceptible dès<br />

2008, les organismes de formation doivent<br />

s’adapter à la baisse des effectifs. « Il y a<br />

quatre ou cinq ans, nous composions des<br />

groupes de 10 stagiaires et davantage.<br />

Aujourd’hui, de nombreux stages se déroulent<br />

avec 4 personnes », relève M. Dauphin.<br />

Ce qui, finalement, permet de répondre à<br />

la demande des stagiaires pour un contenu<br />

et un suivi plus personnalisés.<br />

Demos propose pour sa part des programmes<br />

de formation sur étagères »,<br />

accessibles en e-learning ou enseignement<br />

à distance. « Mais ne confondons<br />

pas l’outil et la méthode », avertit<br />

Pascal Dauphin. Sauf dans le cas de<br />

programmes parfaitement définis,<br />

répondant à un besoin strictement<br />

identifié et dans un temps d’acquisition<br />

réduit, le contact avec un formateur et<br />

l’échange avec d’autres stagiaires<br />

offrent toujours des avantages irremplaçables.<br />

Parcellaire et donnant une<br />

vision nécessairement tronquée, la formation<br />

à distance ne peut rivaliser avec le<br />

présentiel… pas encore ■<br />

Jean-François Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 22


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Services clients<br />

Ce qu’attendent les Français<br />

des services clients<br />

Selon le 3 e baromètre American Express sur les attentes des consommateurs<br />

dans 11 pays, les consommateurs français s’avèrent être parmi les plus<br />

exigeants en matière de service clients au niveau international et attendent<br />

une relation de proximité avec les conseillers des services clients.<br />

Véritable vitrine des sociétés, le service<br />

client est au cœur de la relation consommateur<br />

/ entreprise et a une influence considérable<br />

sur l’image et les ventes. « Disposer<br />

d’un bon service client est capital et représente<br />

une véritable opportunité pour les<br />

entreprises françaises. D’où l’intérêt de<br />

mettre en place la stratégie adéquate en<br />

positionnant le client au cœur de la relation<br />

», commentait Nicolas Sireyjol, PDG<br />

d'American Express Carte France. Cela est<br />

particulièrement le cas sur notre marché<br />

puisque l’étude montre que les consommateurs<br />

français ont les attentes les plus<br />

élevées en termes de services clients et<br />

souhaitent que les entreprises fassent leur<br />

maximum pour les aider. 42% des répondants<br />

français déclarent avoir interrompu<br />

une transaction commerciale en raison d’un<br />

mauvais service client : cela met clairement<br />

en évidence son rôle et son impact non<br />

seulement sur la relation clients mais également<br />

sur les ventes de l’entreprise ».<br />

Insatisfaction globale<br />

Les répondants français sont les plus<br />

nombreux à penser que les entreprises ne<br />

répondent pas à leurs attentes en matière<br />

de service client (55% en 2012 et 54% en<br />

2011), suivis de l’Australie (40%), du Mexique<br />

et du Royaume Uni (39%) et de l’Allemagne<br />

(38%). Plus que toute autre population, ils<br />

ont toujours autant d’attentes vis-à-vis des<br />

services clients et tout comme en 2011,<br />

1 consommateur français sur 2 pense que<br />

les entreprises n'ont pas modifié leur attitude<br />

à l'égard du service client (50% vs 51%<br />

en 2011), ce qui représente la moyenne la<br />

plus forte de tous les marchés interrogés.<br />

Seuls trois pays se démarquent sur ce point<br />

en déclarant que les entreprises ont fait un<br />

effort concernant la qualité de leur service<br />

clients : l’Inde (65%), le Mexique (41%) et<br />

le Japon (35%). Enfin, si de nombreux<br />

consommateurs indiens (45%), japonais<br />

(38%) et mexicains (36%) déclarent que<br />

les entreprises font leur maximum pour<br />

leurs clients, les américains (43%), canadiens,<br />

anglais et français (44%) sont plus<br />

réservés : les entreprises les aident sans<br />

pour autant faire leur maximum.<br />

Les Français en quête de proximité<br />

et de réactivité<br />

Si les consommateurs semblent déçus des<br />

services clients, ils n’en ont pas moins de<br />

fortes attentes concernant la relation qu’ils<br />

entretiennent avec eux. Ainsi, disposer de<br />

plusieurs canaux de communication pour<br />

entrer en contact avec le service client est<br />

important. Le téléphone et le face à face<br />

sont toujours majoritairement plébiscités<br />

par les consommateurs français : lorsqu’ils<br />

doivent s’adresser au service client pour<br />

une demande complexe (retourner un<br />

produit ou obtenir de l’aide pour un problème)<br />

ils préfèrent en majorité (41%) avoir<br />

un contact téléphonique et lorsque la<br />

demande s’avère très difficile (formuler une<br />

plainte ou faire une contestation), ils préfèrent<br />

à 37% avoir un entretien de visu avec<br />

le service client.<br />

Preuve aussi que les consommateurs français<br />

attendent une relation proche et<br />

personnalisée, ils déclarent à 90% ne<br />

jamais avoir utilisé les médias sociaux pour<br />

obtenir une réponse d’un service client<br />

(moyenne la plus élevée parmi tous les<br />

marchés interrogés).<br />

Effet de résonance<br />

du mécontentement<br />

Enfin, pour 26% d’entre eux, la principale<br />

raison qui pourrait les inciter à changer de<br />

marque ou de société est une attente trop<br />

longue pour la résolution d’un problème<br />

et notamment le fait d’être transféré de<br />

conseiller en conseiller sans obtenir de solution<br />

(22%). Le service client : premier atout<br />

des entreprises Tout comme en 2011, l’étude<br />

montre que la qualité du service client a un<br />

impact direct sur les ventes d’une entreprise<br />

et ce, pour l’ensemble des pays européens.<br />

Ainsi, 42% des répondants français,<br />

44% des italiens, 52% des allemands et<br />

54% des anglais déclarent ne pas avoir<br />

terminé une transaction avec une société<br />

en raison d’une mauvaise expérience avec<br />

son service clients.<br />

Et si 57% (versus 59% en 2011) des consommateurs<br />

français sont prêts à payer 9%<br />

de plus pour un excellent service client, ils<br />

sont également 44% à déclarer avoir<br />

dépensé plus avec une entreprise en raison<br />

d'une bonne expérience du service client<br />

(vs 47% en 2011).<br />

Même tendance qu’en 2011, la qualité du<br />

service client a également un effet direct<br />

sur l’image de l’entreprise, et le négatif plus<br />

que le positif : Au niveau international, la<br />

moitié des consommateurs déclare parler<br />

autour d’eux systématiquement d’une<br />

mauvaise expérience avec un service clients.<br />

En France, 60% d’entre eux en font part à<br />

chaque fois à 15 personnes environ alors<br />

que s’il s’agit d’une bonne expérience, ils<br />

sont seulement 39% à déclarer en discuter<br />

avec 8 personnes ■<br />

F. P.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 24


Publi-reportage<br />

Management par processus :<br />

les entreprises ont-elles le choix ?<br />

« Les processus sont une réalité de l’entreprise,<br />

qu’elle le veuille ou non ! »<br />

DR<br />

Par David Balme, CEO, Challenge Optimum S.A.<br />

Toute entreprise fait interagir des entités/métiers différents pour créer<br />

de la valeur pour ses clients. Sans processus, pas de produit. Sans<br />

produit, pas de client ! Les processus se déroulent donc quoi que fasse<br />

la direction de l’entreprise qui a, en définitive, tout intérêt à les placer<br />

sous contrôle.<br />

sur le poste de travail et celui des intervenants. Chaque écart fera l’objet<br />

d’un plan de formation ad hoc.<br />

Casting du collaborateur<br />

Comment faire ?<br />

En premier lieu, l’élaboration d’un modèle de management par les responsables<br />

opérationnels fera clairement apparaître les objectifs, les engagements<br />

contractuels, réglementaires ou volontaires de leur entreprise,<br />

les étapes clés indispensables à sa mission, les risques et les points de<br />

contrôle associés.<br />

Enjeux du management opérationnel<br />

Enfin, la mise en œuvre des outils d’optimisation des processus: audit<br />

interne, mesure de performance organisationnelle, gestion des feedbacks<br />

et des non-conformités assurera la mise à jour des savoir-faire en<br />

continu pour le plus grand bénéfice des clients et des collaborateurs.<br />

Ce modèle est destiné à mettre en commun les savoir-faire de management<br />

et identifier les leviers d’action les plus efficaces à l’interne, de<br />

telle sorte que chacun des managers prenne la pleine mesure des<br />

contraintes et des facteurs clés de succès de l’entreprise.<br />

En second lieu, le casting des collaborateurs selon le modèle établi<br />

permettra de répartir clairement les rôles et les responsabilités tout<br />

en relevant les écarts éventuels entre le niveau de compétence attendu<br />

Impératifs de management<br />

Les exigences relatives au management par processus sont simples<br />

mais requièrent, en réalité, un outillage informatique performant qui<br />

doit répondre à 3 impératifs :<br />

1. garantir la conformité aux engagements, quels qu’ils soient<br />

2. communiquer efficacement les savoir-faire aux collaborateurs concernés<br />

3. réduire les coûts de management<br />

Click-N-Manage ® offre aux managers et aux collaborateurs une interface<br />

intuitive et collaborative pour garantir la conformité de l’organisation<br />

et des processus de l’entreprise avec les engagements et les<br />

exigences réglementaires auxquelles elle est assujettie.<br />

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20 ans d’innovation en management durable au service des entreprises<br />

du monde entier dans tous les secteurs d’activité.<br />

Audit, conseil, formation, logiciel, benchmark des systèmes de management<br />

et accompagnement à la traçabilité post-production figurent au centre<br />

de son expertise. Ses spécialistes conseillent plus de 500 clients partout<br />

dans le monde parmi lesquels : Commission Européenne, groupes horlogers,<br />

leaders de l'industrie alimentaire ou des médias.<br />

Témoignages :<br />

“Démarche structurée de mise en conformité”<br />

“Rentabilité & Efficacité”<br />

“Simplicité & Ergonomie”<br />

“Outil très bien pensé”<br />

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optimise le fonctionnement d'entreprise en visualisant graphiquement, hiérarchiquement et dynamiquement les processus et<br />

les procédures. Les managers peuvent consulter en un clin d'oeil, pour chaque processus : risques, indicateurs, projets<br />

d'amélioration, collaborateurs, documents et habilitations requises sur les postes de travail qui composent le processus.<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 25


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Le modèle EFQM<br />

Un modèle hors normes<br />

Particulièrement développé dans les pays nordiques et anglo-saxons, le<br />

modèle EFQM propose un schéma de performance atypique particulièrement<br />

adaptable à tous les contextes d’entreprises. P. Mongillon en<br />

présente les caractéristiques principales en huit points.<br />

connaissance des meilleures pratiques<br />

et des meilleurs résultats est un atout<br />

qui permet de progresser dans ses<br />

manières de faire.<br />

1. Contrairement à d’autres modèles plus<br />

restrictifs, EFQM est un référentiel intégrateur,<br />

systémique et fédérateur.<br />

- Fédérateur : il concerne toutes les<br />

parties prenantes qui puisent des sources<br />

d’inspiration et d’amélioration des pratiques.<br />

Il adresse toutes les fonctions de<br />

l’entreprise.<br />

- Systémique : il donne une vue d’ensemble<br />

de la performance à atteindre<br />

dans une perspective CT-MT-LT, sur toutes<br />

les parties prenantes. C’est un véritable<br />

guide du dirigeant.<br />

- Intégrateur de démarches : il n’oppose<br />

pas les démarches entre elles mais<br />

permet de les intégrer d’une manière<br />

cohérente (d’un point de vue méthodologique<br />

et culturel) en ligne avec les orientations<br />

stratégiques.<br />

2. Il comprend deux facettes et relie ces<br />

deux aspects dans des liens de causeeffet<br />

- Les pratiques qui précisent la manière<br />

de travailler et qui impactent les résultats.<br />

- Les résultats, des faits et des chiffres, qui<br />

montrent la performance obtenue grâce<br />

aux pratiques. A leur tour, le niveau des<br />

résultats atteint induit les améliorations<br />

potentielles des approches.<br />

Il permet d’évaluer et de quantifier le<br />

niveau de performance atteint à l’aide<br />

d’un système complet et pertinent (le<br />

RADAR).<br />

« Non-prescripteur,<br />

l’EFQM propose une<br />

bonne pratique sans<br />

l’imposer . »<br />

4. L’EFQM adresse les quatre grandes<br />

parties prenantes de toute entreprise.<br />

Il demande à l’équipe dirigeante de<br />

quelles manières les besoins et attentes<br />

de ces parties prenantes sont comblées.<br />

- Les résultats clés donnent-ils confiance<br />

aux actionnaires (ou à tout détenteur d’intérêt<br />

financier) dans l’atteinte de la<br />

mission, de la vision et de la stratégie ?<br />

- Les clients sont-ils enthousiastes et<br />

fidèles ?<br />

- Le personnel est-il motivé et efficace ?<br />

- La société civile perçoit-elle les impacts<br />

des pratiques sociétales ?<br />

5. Pour chacune des pratiques, l’EFQM questionne<br />

les dirigeants pour savoir si les<br />

pratiques sont les meilleures pour obtenir<br />

les résultats, en ligne avec la stratégie et<br />

cohérentes entre elles.<br />

Est-ce bien le cas chez vous ? Maîtrisezvous<br />

les relations de cause-effet ? En fait,<br />

pouvez-vous affirmer que c’est grâce à<br />

vos pratiques que vous obtenez clairement<br />

les résultats actuels ?<br />

7. Les questions essentielles posées par le<br />

modèle EFQM aident le dirigeant à<br />

résoudre son équation : satisfaire, dans<br />

la durée, toutes les parties prenantes.<br />

C’est bien grâce à la stratégie multi<br />

parties prenantes, c’est grâce à l’agilité<br />

et la capacité à changer et réagir aux<br />

opportunités et contraintes dans un environnement<br />

changeant et incertain, que<br />

nous sommes capables d’obtenir nos<br />

résultats financiers et non financiers.<br />

8. L’EFQM adresse toute taille d’entreprise,<br />

de tout type. L’EFQM est non-prescripteur<br />

et propose une bonne pratique sans<br />

l’imposer ni chercher la conformité à une<br />

norme. Il propose une grille d’approche<br />

de votre activité dans une vision systémique.<br />

L’EFQM donne du sens aux différentes<br />

démarches en les intégrant dans<br />

un tout cohérent. Il décloisonne et accélère<br />

votre performance ■<br />

Patrick Mongillon*<br />

3. Il s’appuie sur des fondations applicables<br />

à toute taille d’entreprise. L’EFQM<br />

détaille ces fondations au travers de 9<br />

critères, 32 sous-critères et plus de 130<br />

items d’aide basés sur les meilleures<br />

pratiques des entreprises européennes.<br />

6. L’EFQM vous demande si les résultats<br />

obtenus sont basés sur des indicateurs<br />

pertinents, segmentés et d’une étendue<br />

suffisante. Il importe que votre entreprise<br />

ait des résultats en tendance favorable<br />

et en ligne avec les objectifs fixés. La<br />

* Président CFPP, Directeur associé AQM Conseil<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 26


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Référentiel<br />

Les nouveautés<br />

du modèle EFQM 2013<br />

Lors du forum de l’EFQM qui s’est tenu à Bruxelles les 9 et 10 octobre derniers<br />

ont été dévoilées les évolutions du référentiel européen de business excellence<br />

: la version 2013 est prête. En voici l’exégèse par un de nos meilleurs<br />

spécialistes français du modèle.<br />

Si la finalité reste constante – à savoir<br />

promouvoir à travers l’Europe des entreprises<br />

et organisation excellentes et performantes,<br />

dans son introduction, le modèle<br />

2013 positionne d’entrée de jeu ce qu’est<br />

la caractéristique distinctive d’une excellence<br />

entrepreneuriale ou organisationnelle<br />

européenne : elle doit être sociétalement<br />

responsable en se conformant à la convention<br />

européenne des droits de l’homme<br />

(1953), à la Charte sociale européenne<br />

révisée en 1996 et à l’initiative des Nations<br />

Unies (Global compact 2000).<br />

Première nouveauté :<br />

les concepts fondamentaux<br />

ont été retravaillés en profondeur<br />

L’ordre des huit concepts fondamentaux<br />

est modifié ainsi que le libellé de certains:<br />

Voici les concepts 2013 et leurs principales<br />

nouvelles caractéristiques :<br />

1. Apporter de la valeur aux clients<br />

L’entreprise/organisation excellente y est<br />

vue comme une machine efficace à transformer<br />

les besoins, attentes et exigences<br />

potentielles dans une proposition de valeur<br />

attractive, durable pour les clients existants<br />

et potentiels.<br />

2. Créer un futur durable<br />

L’entreprise/organisation excellente intègre<br />

les 3 P dans toutes ces décisions (Peuples,<br />

Planète, Profits) et assume pleinement sa<br />

responsabilité sociétale.<br />

3. Développer la capabilité organisationnelle<br />

L’entreprise/organisation excellente généralise<br />

la coopération interne et externe pour<br />

articuler au mieux ses ressources et créer<br />

de nouvelles capacités. (Ce concept a avalé<br />

celui qui s’intitulait en 2010 : « Créer des<br />

partenariats »).<br />

4. Exploiter la créativité<br />

et l’innovation<br />

L’entreprise/organisation excellente met en<br />

place et développe des approches structurées<br />

pour capter la créativité de ses parties<br />

prenantes et transformer les idées créatives<br />

en actions pour son processus d’amélioration<br />

continue et celui de l’innovation.<br />

5. Diriger avec vision,<br />

inspiration et intégrité<br />

Les dirigeants d’une entreprise/organisation<br />

excellente sont d’une part transparents<br />

et enclins à rendre des comptes à<br />

leurs porteurs d’enjeux et à la société dans<br />

son ensemble pour leur performance et<br />

d’autre part capables d’assurer que leurs<br />

personnels agissent avec éthique, responsabilité<br />

et intégrité.<br />

6. Manager avec agilité<br />

L’entreprise/organisation excellente a<br />

acquis une forte capacité d’adaptation de<br />

son fonctionnement aux nouvelles conditions<br />

imposées par les évolutions contextuelles.<br />

Des approches structurées de<br />

management de projet et d’amélioration<br />

continue des processus lui permettent de<br />

mettre rapidement et efficacement en<br />

œuvre les changements stratégiques. (Ce<br />

concept a absorbé celui qui s’intitulait en<br />

2010 : « Manager par les processus »).<br />

7. Réussir par le talent des personnels<br />

L’entreprise/organisation excellente est<br />

capable d’attirer, de développer et de retenir<br />

les talents nécessaires à la réalisation de<br />

la vision, de sa mission et de ces buts stratégiques.<br />

Elle développe également les<br />

compétences en vue de garantir à ses<br />

personnels l’employabilité et l’aptitude à la<br />

mobilité. La recherche de la diversité<br />

s’élargit du personnel aux communautés<br />

et aux marchés dans lesquels l’entreprise/organisation<br />

est active.<br />

8. Produire durablement des résultats<br />

remarquables<br />

L’entreprise/organisation excellente est<br />

capable de délivrer un haut niveau de<br />

confiance à ses porteurs d’enjeux en adoptant<br />

des mécanismes efficaces pour comprendre<br />

les futurs scénarios et manager<br />

efficacement les risques stratégiques,<br />

opérationnels et financiers.<br />

Des ajustements sur<br />

les sous-critères découlent<br />

de cette refonte des concepts<br />

fondamentaux<br />

Passons d’abord en revue les critères de<br />

facteurs qui sont les leviers de la performance<br />

à la base des résultats obtenus.<br />

Critère 1<br />

Leadership<br />

L’accent est mis sur :<br />

• le souci de développer et renforcer la<br />

réputation de l’entreprise/organisation<br />

(1a),<br />

• le management des risques stratégiques,<br />

opérationnels et financiers (1b),<br />

• l’assurance que les personnels agissent<br />

de manière éthique, responsable et<br />

intègre (1c),<br />

• la faculté d’apprendre et de réagir rapidement<br />

(1d),<br />

• l’équilibrage décisionnel sur la base des<br />

3P, la maîtrise du mode projet et de l’amélioration<br />

continue, la capacité à générer<br />

et tester les idées créatives (1e).<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 27


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

<br />

Critère 2<br />

Stratégie<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

utilise des mécanismes pour identifier les<br />

changements de son environnement extérieur<br />

et les transformer en scénarios<br />

futurs probables (2a).<br />

• Elle comprend ses capabilités actuelles et<br />

potentielles et ses capacités et identifie<br />

où un développement est requis pour<br />

accomplir les objectifs stratégiques (2b).<br />

• Elle intègre la durabilité et le management<br />

des risques stratégiques dans sa<br />

stratégie (2c).<br />

• La déclinaison stratégique se fait à la fois<br />

par les processus, les projets, les structures,<br />

les ressources, les chemins de<br />

« causes à effets » (2d).<br />

Critère 3<br />

Personnels<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

adapte rapidement sa structure organisationnelle<br />

pour soutenir l’atteinte de ses<br />

objectifs stratégiques (3a).<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

planifie comment elle attire, développe et<br />

retient ses talents. Elle assure aussi à ses<br />

personnels une capacité de mobilité et<br />

leur employabilité (3b).<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

implique ses personnels dans l’innovation<br />

et dans la contribution à des actions sociétales<br />

(3c).<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

développe une culture partenariale<br />

interne de collaboration et de travail en<br />

équipe (3d).<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

assure un équilibre « vie privée/vie au<br />

travail» dans un contexte de connectivité<br />

24h/7j, de globalisation et de nouvelles<br />

modalités de travail (3e).<br />

Critère 4<br />

Partenariats et ressources<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

s’assure que ses partenaires ont un fonctionnement<br />

en ligne avec ses stratégies<br />

et ses valeurs (4a).<br />

• Elle alloue des ressources financières sur<br />

des besoins à moyen et long terme pour<br />

devenir ou rester compétitive (4b).<br />

• Elle mesure et optimise l’impact de ses<br />

activités, du cycle de vie de ses produits<br />

et de ses services sur la santé publique,<br />

sur la sécurité et sur l’environnement (4c).<br />

• Elle évalue et développe son portefeuille<br />

technologique pour améliorer l’agilité de<br />

ses processus et projets (4d).<br />

• Elle établit des approches pour impliquer<br />

et utiliser les connaissances des porteurs<br />

d’enjeux pertinents pour générer de<br />

nouvelles idées et innover. Elle maîtrise<br />

le temps pour transformer ces idées en<br />

réalité (4e).<br />

Critère 5<br />

Processus, produits et services<br />

• Une entreprise/organisation excellente<br />

utilise les données sur les performances<br />

et capacités courantes de ses processus<br />

ainsi que des benchmarks appropriés pour<br />

conduire l’amélioration, la créativité et<br />

l’innovation (5a).<br />

• Elle conçoit et développe son catalogue<br />

de produits et services en cohérence avec<br />

l’évolution des besoins et attentes des<br />

clients et en tenant compte de manière<br />

responsable de leur cycle de vie (5b).<br />

• Elle anticipe les besoins et attentes de ses<br />

différents segments de clients et de<br />

prospects et les transforme en proposition<br />

de valeur attractive et durable (5c).<br />

• Elle développe une chaine de valeur efficace<br />

et efficiente pour délivrer sa proposition<br />

de valeur et tenir sa promesse Client<br />

(5d).<br />

• Elle établit des politiques et des processus<br />

assurant une relation efficace avec ses<br />

clients (5e).<br />

Une évolution commune à tous les critères<br />

de Résultats est la nature ou l’intensité de<br />

l’anticipation. De l’anticipation simple des<br />

résultats futurs on passe en effet à la<br />

confiance sur ces résultats à venir sur la<br />

base de la compréhension des relations<br />

établies de causes à effets dans l’algorithmique<br />

de la performance.<br />

Critère 6<br />

Résultats pour les clients<br />

Une nouvelle mesure apparait : celle de<br />

l’implication des clients et partenaires<br />

dans la conception des produits, des<br />

processus, etc.<br />

Critère 7<br />

Résultats pour les personnels<br />

L’utopique mesure de perception de la fierté<br />

et de l’accomplissement des personnels a<br />

été remplacée par celle plus raisonnable<br />

de la motivation et de l’empouvoirement.<br />

Critère 8<br />

Résultats pour la société<br />

L’introduction de ce critère sonne très ISO-<br />

26000 puisqu’il demande que l’entreprise/organisation<br />

ait identifié les parties<br />

prenantes sociétales pertinentes.<br />

Dans les indicateurs de performance on<br />

voit apparaître à côté des activités environnementales,<br />

les activités économiques<br />

et sociétales conduites par l’entreprise/<br />

organisation.<br />

Critère 9<br />

Résultats Business<br />

Le titre est nouveau : les résultats clefs sont<br />

devenus les résultats business.<br />

Une mesure de perception apparaît dans<br />

le critère 9a pour les porteurs d’enjeux business<br />

(actionnaires, propriétaires, régaliens…).<br />

Le modèle se libère donc d’un a<br />

priori bien enraciné de la culture actionnariale<br />

(Shareholder approach) que les<br />

résultats seuls (surtout financiers en<br />

logique capitaliste) satisfont, et ce de<br />

manière automatique, un porteur d’enjeux<br />

business.<br />

Seconde nouveauté :<br />

la logique RADAR est ajustée<br />

Pour l’analyse des facteurs, le déploiement<br />

doit désormais être structuré plutôt que<br />

systématique. C’est-à-dire que l’exécution<br />

d’une approche doit être structurée et<br />

permettre la flexibilité et l’agilité organisationnelle.<br />

La nouvelle règle pour les facteurs est qu’un<br />

sous-critère ne peut pas être noté plus haut<br />

que son élément « Approach: Approche ».<br />

En effet, si on a du déploiement et de la<br />

mesure sans approche saine et intégrée,<br />

les deux éléments (déploiement et mesure)<br />

sont de la perte de temps et de moyens.<br />

Pour l’analyse des résultats, il ne s’agit plus<br />

simplement de démontrer que la performance<br />

actuelle est le fruit de causes volontaires<br />

(facteurs), mais de prouver que l’on<br />

peut raisonnablement avoir confiance dans<br />

les résultats de demain sur la base de la<br />

connaissance des mécanismes de cause à<br />

effets. C’est-à-dire que la performance sera<br />

au rendez-vous demain sur la base de la<br />

maîtrise actuelle des relations de causes<br />

à effets.<br />

La nouvelle règle pour les résultats est<br />

qu’un sous-critère ne peut pas être noté<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 28


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

<br />

plus haut que son attribut « Scope & Relevance:<br />

Etendue & Pertinence ». En effet, si<br />

la mesure est trop partielle ou inappropriée,<br />

même si les tendances sont positives, les<br />

cibles atteintes et les comparaisons avantageuses,<br />

sa valeur est négligeable.<br />

Ce commentaire de lecture du nouveau<br />

modèle montre une fois de plus que le<br />

diable réside dans les détails. Ces détails<br />

sont significatifs. Même si le cadre du<br />

modèle ne change pas fondamentalement,<br />

ils montrent clairement que l’excellence<br />

européenne a pris le cap de la durabilité<br />

via la créativité, l’innovation, la flexibilité,<br />

l’agilité, la maîtrise des risques et l’engament<br />

sociétal. Mais ces ajustements pointent<br />

aussi du doigt l’immense écart entre<br />

le management de la majorité de nos entreprises/organisations<br />

et cette cible. On peut<br />

alors se demander si l’évolution du modèle<br />

ne va pas finir par en faire une utopie ■<br />

Florent A. Meyer<br />

Référence<br />

Mais que faire après une certification ISO 9001 ? Une fois que le « soufflé est retombé », que l’enthousiasme pour le « client »<br />

n’est plus au zénith ? Au niveau européen, bon nombre d’entreprises se lancent avec succès dans le modèle EFQM (European Foundation<br />

for Quality Management), une méthode fondée sur l’auto-évaluation, destinée à des organisations à la recherche de nouvelles<br />

ressources d’efficacité... Le Guide de l’EFQM offre une description détaillée et pratique de la mise en place d’une démarche au sein<br />

d’une organisation. Il présente également, de manière simple et pédagogique, les fondamentaux qui permettent de bien comprendre<br />

la vision de l’excellence qui caractérise le modèle EFQM. De nombreuses fiches et modèles pratiques viennent accompagner ce guide<br />

pour tous ceux qui souhaitent découvrir ou mettre en place une démarche selon la version 2010 du référentiel de l’EFQM. Les<br />

meilleurs européens, allemands et anglais en tête, sont depuis des années engagés dans cette démarche qui commence enfin à se<br />

diffuser en France. Florent A. Meyer livre ici LE guide de référence en français pour tous ceux qui souhaitent comprendre et mettre<br />

en œuvre de manière concrète et efficace le modèle EFQM et pourquoi pas, poursuivre leur recherche de l’excellence de l’ISO 9001<br />

vers l’EFQM ? « Le Guide de l’EFQM, Réussir son passage vers l’excellence et la performance durables », Florent A. Meyer, Préface<br />

de Robert Leloup, éditon Lexitis<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 29


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

EFQM dans la pratique<br />

L’Hôtel de Crillon repousse<br />

les limites de l’excellence<br />

Palace 5 étoiles situé sur la place de la Concorde au cœur de Paris, l’hôtel de<br />

Crillon emploie 350 personnes dans un chef d’œuvre de l’architecture française<br />

du XVIIIème siècle. Pour maintenir une réputation, Luc Delafosse, Directeur<br />

Général de l’établissement, s’est appuyé sur le référentiel EFQM.<br />

L’hôtellerie de luxe, univers rêvé, peut aussi<br />

se révéler impitoyable. Dans le paysage parisien<br />

où la concurrence est rude, les palaces<br />

ne souffrent aucune erreur de stratégie ou<br />

de positionnement. Quand Luc Delafosse,<br />

directeur général de l’Hôtel de Crillon, est<br />

arrivé à la tête de l’établissement en 2010, le<br />

changement était nécessaire, juge-t-il :<br />

« Notre établissement, idéalement situé sur<br />

la Place de la Concorde, disposait d’une<br />

longue histoire, et son image correspondait<br />

à celle de l’hôtellerie française dans ce qu’elle<br />

a de meilleur, mais dans une tradition qui<br />

demandait à être revisitée. Nous avions<br />

besoin de nous réinventer pour satisfaire<br />

plus totalement encore nos clients, et<br />

dépasser leurs attentes ! ».<br />

Dans quelles directions orienter l’action ?<br />

« Manager le changement sans savoir ce<br />

qu’il convient de changer, sans montrer où<br />

l’on va,voilà qui fait courir un vrai risque<br />

de déstabilisation interne. Une direction<br />

peut affronter l’incendie parce qu’elle aura<br />

mis le feu aux poudres, ou la noyade, parce<br />

que chacun se perdra au travers d’actions<br />

adoptées sans aucun cadre cohérent. »<br />

C’est en faisant du benchmarking, que<br />

M. Delafosse se souvient avoir découvert<br />

le référentiel EFQM : « Ce qui m’a plu dans<br />

la démarche ? Toutes les équipes partagent<br />

un constat de l’existant à un instant<br />

« t ». Elles vont ensuite identifier ellesmêmes<br />

les leviers d’amélioration possibles<br />

et définir des plans d’actions. Je ne souhaitais<br />

en aucun cas d’une démarche verticale<br />

où il revient au directeur de prendre<br />

toutes les décisions. Je voulais plutôt un<br />

système plus efficace, plus pérenne, et<br />

visant l’amélioration continue ».<br />

Une montée en compétences au fur<br />

et à mesure du déploiement<br />

Dès lors, la démarche de l’Hôtel de Crillon<br />

devient celle d’une équipe toute entière<br />

et d’une équipe de direction soudée autour<br />

des mêmes objectifs. Le projet, très transversal,<br />

a touché tous les départements –<br />

ressources humaines, contrôle financier,<br />

vente, équipes opérationnelles de service<br />

et de nettoyage. Des plans de formation<br />

ont été lancés pour assurer une montée en<br />

compétences lorsque c’était nécessaire.<br />

Après la première étape d’explication<br />

autour du modèle, est venue celle du<br />

déploiement. « Au début, j’ai dû faire face<br />

à beaucoup de questions, parfois même à<br />

des incompréhensions. Mais au fur et à<br />

mesure des interventions de notre consultant<br />

extérieur, des membres de l’équipe se<br />

sont pris au jeu. Je n’ai jamais été confronté<br />

à des situations d’opposition ».<br />

Des objectifs précis, mesurables et quantifiables,<br />

ont été définis, des plans de forma-<br />

En bref<br />

tion lancés pour assurer une montée en<br />

compétences lorsque c’était nécessaire. Si<br />

bien qu’en fin d’année 2011, l’Hôtel de Crillon<br />

a obtenu un très bon score lors de l’audit<br />

d’évaluation EFQM. Les points forts ont<br />

démontré une bonne appropriation des<br />

valeurs et du projet d’entreprise, des standards<br />

de qualité – et en particulier de<br />

qualité de service –existants et placés sous<br />

amélioration continue, une communication<br />

interne efficace, assurant le déploiement<br />

de la démarche à tous les niveaux. « Les<br />

9 critères du référentiel EFQM sont maintenant<br />

bien identifiés, et sur chacun d’entre<br />

eux, nous savons comment nous situer et<br />

ce qu’il reste à entreprendre pour nous<br />

améliorer ».<br />

Une démarche qui, pour le directeur<br />

général, prépare inéluctablement l’avenir :<br />

« Grâce au référentiel EFQM, nous montons<br />

une à une toutes les briques de la qualité.<br />

Nous avons gagné en cohésion d’équipes<br />

et nous nous engageons à présent sur la<br />

voie du développement durable. Tous nos<br />

indicateurs de satisfaction sont en progression<br />

depuis deux ans ! Pour conforter ces<br />

résultats, nous visons maintenant une certification<br />

ISO 9001 » ■<br />

Les points forts de l’EFQM :<br />

- Le choix d’un déploiement qui touche l’ensemble de l’établissement et intègre l’ensemble<br />

des métiers réunis dans un palace.<br />

- Une démarche transversale, qui a d’emblée miser sur la formation et la montée<br />

des compétences pour accompagner le changement dans un métier de service.<br />

- Des résultats rapides et tangibles sur la satisfaction clients.<br />

L’Hôtel de Crillon poursuit la démarche d’amélioration continue enclenchée, en investissant<br />

de nouveaux sujets comme le développement durable, ou bien en confortant<br />

le management par les processus au travers d’une certification ISO 9001.<br />

P. M.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 30


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MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Tribune<br />

Les fonctions de<br />

l’entreprise, quels enjeux ?<br />

Comment ancrer la transformation dans la culture et les modes de<br />

management ? Car la véritable mission d’une fonction dans l’entreprise<br />

est précisément de la transformer pour la professionnaliser.<br />

Tout, toujours plus vite ! C’est par ces<br />

quelques mots que je qualifierai notre environnement<br />

actuel que ce soit dans les<br />

entreprises comme dans la société “civile”.<br />

Tout le monde le dit, c’est la dictature du<br />

court terme. Plus que jamais en cette<br />

période de crise, la stupidité de cette dictature<br />

apparaît au grand jour.<br />

Pour s’en convaincre, observons le secteur<br />

automobile récemment sous les feux de<br />

l’actualité. Cela fait des années que l’on<br />

nous vante le modèle allemand sans nous<br />

en donner la clé de lecture principale : une<br />

stratégie de long terme, d’où découlent une<br />

politique d’innovation, une optimisation<br />

industrielle des gammes, une segmentation<br />

clients ciselée et un niveau d’exigences<br />

de qualité, que peu de constructeurs européens<br />

approchent.<br />

Le long terme, le mot est lâché. C’est presque<br />

devenu un gros mot ! Prenons simplement<br />

l’innovation : l’échelle de temps est longue,<br />

souvent entre huit et dix ans avant d’en<br />

récolter les fruits. Le seul petit problème,<br />

c’est que sans innovation l’entreprise meurt<br />

à petit feu (dans le “meilleur” des cas). Et<br />

puis, huit ans, dix ans… quand on change de<br />

directeur général tous les deux ou trois ans !<br />

C’est la cadrature du cercle.<br />

On ne peut pas non plus, à la va-vite, mettre<br />

en place de tels objectifs, de telles perspectives<br />

qui vont structurer l’action de<br />

centaines ou de milliers de collaborateurs<br />

pendant de longues années. Cependant,<br />

cela ne veut pas dire qu’il est trop tard, bien<br />

au contraire, mais plutôt qu’il est grand<br />

temps de s’y mettre… vraiment !<br />

Dans notre livre « Fonctions support, les<br />

clés de la réussite », Jean-Christophe Berlot<br />

et moi-même avons formalisé nos expériences<br />

de transformation culturelle liée à<br />

une fonction (par exemple la qualité), nos<br />

« trucs et ficelles » loin de grandes théories<br />

fumeuses. J’aimerais ici dans cette<br />

tribune, mettre l’accent sur un des aspects<br />

que nous y développons, à savoir : Comment<br />

ancrer la transformation dans la<br />

culture et les modes de management ? Car<br />

la véritable mission d’une fonction dans<br />

l’entreprise est précisément de la transformer<br />

pour la professionnaliser.<br />

Premier axe de réflexion :<br />

la cohérence<br />

Comment voulez-vous qu’un directeur<br />

d’unité opérationnelle se mobilise sur un<br />

sujet, aussi important soit-il voire stratégique,<br />

si ce sujet ne figure ni de près ni de<br />

loin dans les objectifs qui lui ont été fixés ?<br />

Dit comme ça, on a l’impression d’enfoncer<br />

une porte ouverte ou d’énoncer une vérité<br />

de plus. Et pourtant ! Faire une transformation<br />

culturelle autour de la qualité et ne<br />

pas aligner les objectifs des managers sur<br />

ce thème central est d’une totale incohérence,<br />

parfaitement improductive et pourtant<br />

beaucoup plus répandue qu’on ne<br />

croit : pas plus d’une entreprise sur dix<br />

assure cet “alignement” des objectifs entre<br />

fonctions et opérations !<br />

En effet, seuls quelques “clairvoyants” ou<br />

“illuminés” vont adhérer par conviction<br />

personnelle à cette grande cause qu’est la<br />

qualité. C’est bien mais notoirement insuffisant.<br />

On ne peut pas imaginer qu’une<br />

grande cause, LA grande cause, qui doit<br />

mobiliser toutes les énergies, soit laissée<br />

au bon vouloir des uns et des autres ou à<br />

l’aulne de leur sensibilité ou appétence. Ce<br />

problème de cohérence se rencontre aussi<br />

au sein même de l’état-major de l’entreprise.<br />

Cette grande cause qui en fait n’est<br />

portée que par un ou deux dirigeants… Un<br />

classique ! Et voilà comment la <strong>Qualité</strong> se<br />

retrouve être… le problème de la seule<br />

direction de la <strong>Qualité</strong>, alors qu’elle doit<br />

mobiliser chacun et chacune dans l’entreprise.<br />

Il est donc majeur de mettre en place<br />

et de vérifier cette cohérence à tous<br />

les niveaux.<br />

Deuxième axe : la visibilité<br />

Comment voulez-vous faire une transformation<br />

culturelle en catimini ?<br />

Concrètement, cette volonté de transformation<br />

doit être exprimée fortement et au plus<br />

haut niveau. Encore un truisme, direz-vous...<br />

et pourtant, quand on y regarde de plus près,<br />

nombre d’états-majors affiche que peu ou<br />

pas leur réelle volonté. Les résultats sont<br />

naturellement à la hauteur de cet engagement<br />

! Ensuite elle doit être visible au niveau<br />

d’un plan stratégique, d’orientations à<br />

n années, d’une feuille de route pluriannuelle,…<br />

(chacun y mettra son vocabulaire).<br />

Il faut que la transformation soit voulue, écrite<br />

puis percole à tous les étages.<br />

Comment voulez-vous faire une transformation<br />

culturelle avec un porte-étendard<br />

en N-12 ?<br />

Là encore, une banalité ! Le pilote de notre<br />

transformation culturelle doit être positionné<br />

à très bon niveau dans la hiérarchie<br />

et bien sûr crédible. N’oublions pas qu’il<br />

doit aller expliquer, convaincre, marketer<br />

et vendre cette transformation à l’ensemble<br />

des directeurs d’unités et des managers.<br />

Et mieux que vendre : faire acheter – et faire<br />

acheter par 90 % des collaborateurs !<br />

Mais bien sûr, tout ceci est évident ! Prenons<br />

le recul nécessaire à une analyse objective<br />

de nos situations respectives, cela pourra<br />

réserver quelques surprises.<br />

Troisième axe : le rythme<br />

Comment voulez-vous faire une transformation<br />

culturelle sans instance de pilotage ?<br />

Notre transformation culturelle est naturellement<br />

conduite comme un projet.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 32


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

Au-delà de son propre rythme de pilotage<br />

et de reporting, elle doit se fondre dans les<br />

pratiques managériales existantes et en<br />

épouser les usages.<br />

Peu de Groupes échappent au classement<br />

entre unités, usines, régions, pays,… voire<br />

au benchmark. Il est évident que notre<br />

projet doit rentrer dans ce classement et/ou<br />

ce benchmark. Faute de quoi, il sera satellisé,<br />

vu comme un sujet secondaire ou<br />

annexe, sans réelle importance. Ce qui est<br />

vrai au niveau global de chaque unité,<br />

usine… l’est aussi naturellement au niveau<br />

de chaque entité les constituant, et ainsi<br />

de suite jusqu’au niveau individuel.<br />

Notre transformation doit se fondre dans<br />

ces pratiques et en suivre le rythme de<br />

publication. Le problème vient souvent du<br />

manque d’indicateurs qualité et/ou clients<br />

soit de la fiabilité dans leur élaboration par<br />

chacune des unités, ce qui revient au même.<br />

Plus la préoccupation qualité grandit, plus<br />

le brouillage politique s’amplifie. Je crois<br />

qu’au final il vaut mieux s’en réjouir, même<br />

s’il faut préserver bec et ongles, la possibilité<br />

de comparaison entre unités. C’est le<br />

B. A. BA du repérage des bonnes pratiques.<br />

Quatrième axe :<br />

participer aux décisions<br />

Pour illustrer cet axe, je reprendrai du livre,<br />

une de ses anecdotes vécues : «La qualité<br />

des nouveaux produits étant détestable, le<br />

directeur général nomme à la direction<br />

qualité l’un de ses bras droits. Monsieur<br />

<strong>Qualité</strong> s’interroge : comment va-t-il<br />

pouvoir se faire inviter aux réunions de<br />

validation des projets de développement,<br />

alors qu’il peut leur poser de sérieux<br />

problèmes ? Il demande alors au directeur<br />

général de lui donner une responsabilité<br />

spécifique : celle d’interdire tout lancement<br />

de nouveau produit dont la qualité pourrait<br />

décevoir le client. Du jour au lendemain,<br />

les directeurs de projet l’invitent<br />

spontanément à chaque passage de jalon :<br />

s’il participe aux décisions en cours de<br />

projets, il sera moins enclin à arrêter un<br />

lancement… La qualité s’est mise à exister :<br />

dans sa nouvelle responsabilité, chacun y<br />

avait intérêt ! »<br />

Cinquième axe : l’incitation<br />

Sur ce sujet, les avis divergent, s’agissant<br />

naturellement d’incitations financières. Un<br />

peu de bon sens. Il ne s’agit pas de mettre<br />

en place tout une machinerie complexe de<br />

carottes à tous les niveaux de l’entreprise,<br />

sous le joug d’une armée de « rois du<br />

tableur » chargés d’en effectuer régulièrement<br />

le calcul et les projections. Il s’agit<br />

simplement de se poser la question basique<br />

: est-ce normal que la transformation<br />

culturelle sur la qualité (ou sur tout autre<br />

thème stratégique) ne donne lieu à aucune<br />

incitation ? Pour un grand projet qui doit<br />

tenir en haleine de centaines ou des milliers<br />

de personnes sur plusieurs années, j’ai envie<br />

de répondre non.<br />

Mais sur quelles bases ? Là encore, il est<br />

prudent de se référer aux us et coutumes<br />

de l’entreprise en ayant à l’esprit que ces<br />

bases devront résister à toutes ces années.<br />

En d’autres termes, il vaut mieux éviter de<br />

choisir des indicateurs où les 100% sont<br />

atteignables après quelques efforts en<br />

quelques mois.<br />

Progresser encore et toujours, tel est notre<br />

lot quotidien, en matière de qualité comme<br />

dans bien d’autres domaines du registre<br />

professionnel ou non… C’est donc par une<br />

articulation précise avec les unités opérationnelles,<br />

et à travers des modes de fonctionnements<br />

ajustés, que la fonction –<br />

<strong>Qualité</strong> notamment – parviendra à faire<br />

évoluer l’ensemble de l’entreprise ■<br />

Hugues d’Heudières<br />

Ressources :<br />

« Fonctions support, Les clés de la réussite »,<br />

J. Berlot, H. D’Heudières, éditions Eyrolles,<br />

187 pages Terre d’Albret Conseil<br />

Management des équipes<br />

Savoir motiver ses équipes<br />

en temps de crise<br />

En temps de crise, les managers sont souvent confrontés à la démotivation<br />

de leurs équipes. Même les plus solides peuvent, à un moment donné,<br />

douter, se décourager, et, en conséquence, se désengager. Comment<br />

remotiver ses troupes, alors qu’en général, les moyens financiers de<br />

l’entreprise ne permettent plus d’accorder des incitations financières ?<br />

Lors d’une conférence organisée en partenariat<br />

avec la DFCG, Pascal Ferron, viceprésident<br />

de Baker Tilly France, avait lancé<br />

le défi à Eric Scavinner, de Neocoach, d’en<br />

faire la démonstration devant un auditoire<br />

de directeurs administratifs et financiers,<br />

sans parler d’argent...<br />

Quels sont les effets d’une baisse<br />

de motivation ?<br />

La perte de motivation conduira un salarié<br />

à une forme de sclérose, à un manque de<br />

confiance, à une perte de repères qui euxmêmes<br />

engendreront un manque d’initiative<br />

et de créativité, de l’indécision, de<br />

l’immobilisme. En temps normal, ces phénomènes<br />

n’atteindront qu’un seul individu.<br />

Mais en temps de crise, le danger est que<br />

ce soit l’ensemble de l’équipe qui soit<br />

atteinte de ces symptômes dangereux pour<br />

la survie de l’entreprise.<br />

Les mécanismes<br />

de la motivation<br />

Depuis FrédérickTaylor, qui démontrait que<br />

seule une organisation verticale du travail,<br />

très hiérarchisée et autoritaire, pouvait<br />

engendrer des gains de productivité, et<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 33


MANAGEMENT DE LA PERFORMANCE<br />

- l’hyper-activité, avec les mêmes effets<br />

négatifs sur les salariés : « Le boss est<br />

partout, pourquoi, moi, je me bougerais<br />

? » ;<br />

- les augmentations, les primes financières.<br />

Or, d’une part en période de crise il y a<br />

moins d’argent, d’autre part les effets ne<br />

sont pas durables ;<br />

- les séminaires team-building, qui peuvent<br />

être effectivement intéressants s’ils sont<br />

bien faits, mais qui ne sont clairement pas<br />

prioritaires.<br />

Les pistes possibles<br />

Logiquement, le rôle d’un manager<br />

auprès d’un collaborateur évolue dans le<br />

temps: d’abord il le dirige puisqu’il est débutant,<br />

puis il l’entraîne pour lui donner<br />

confiance, puis l’épaule pour l’encourager<br />

dans la prise d’initiative, pour enfin lui déléguer<br />

(cf ci-contre, les styles de leadership<br />

catégoriés par Hersey et Blanchard).<br />

donc des hausses de salaire, jusqu’à<br />

Abraham Maslow, dont la fameuse pyramide<br />

démontre, à l’inverse, que l’accomplissement<br />

de soi est lenec plus ultrade la<br />

motivation, les théories sur les meilleurs<br />

modèles de management foisonnent. La<br />

France passe d’un modèle industriel à un<br />

modèle économique de plus en plus orienté<br />

vers les services. En conséquence, pour être<br />

performantes, les entreprises doivent,<br />

aujourd’hui, se préoccuper de l’épanouissement<br />

de leurs salariés.<br />

La satisfaction entraîne<br />

l’engagement<br />

D’autant plus que, toutes les études le<br />

démontrent, un chef d’entreprise quifixedes<br />

objectifs, qui délègue, qui favorise l’autocontrôle,<br />

qui encourage, qui donne confiance,<br />

qui donne des signes forts de reconnaissanceà<br />

ses salariésobtiendra des résultats<br />

largement supérieurs de la part de ses<br />

équipes qu’un manager qui, justement, ne<br />

sait pas manager...<br />

Savoir épauler les salariés qui en<br />

ont le plus besoin<br />

Eric Scavinner analyse quatre catégories<br />

de salariés :<br />

- la «vieille garde», en d’autres termes les<br />

fidèles d’entre les fidèles, dont le sort est<br />

très lié à celui de leur manager, et<br />

auxquels il faut confier des tâches stratégiques<br />

et sur le long terme ;<br />

- les «francs-tireurs», ou les têtes brûlées,<br />

qui veulent des responsabilités, un salaire<br />

motivant... Ils sont prêts à s’engager. C’est<br />

à eux qu’il faut lancer des défis etdes challenges<br />

;<br />

- le « gros de la troupe », ou les suiveurs.<br />

C’est la majorité des collaborateurs. Ils<br />

réalisent très bien des tâches quotidiennes,<br />

avec un bon niveau de qualité ;<br />

- les «appelés, les mercenaires», qui auront<br />

tendance à manifester leurs mécontentements,<br />

et qui peuvent rapidement<br />

devenir déserteurs...<br />

Tout au long desacarrière, un salarié peut<br />

changer de catégorie. Mais son évolution,<br />

comme lemontrent les schémas ci-dessous,<br />

ne sera pas la même en période de croissanceet<br />

en période de crise. En période de<br />

croissance, la «garde» va se renforcer. En<br />

période de crise, la tendance serait davantage<br />

que les salariés deviennent contestataires<br />

et démotivés.<br />

Les fausses pistes<br />

Parmiles comportements les plus fréquemment<br />

observés en période de crise chez les<br />

managers, on retrouve<br />

- le report de son propre stress sur ses<br />

collaborateurs ;<br />

- le renforcement du contrôle et du reporting,<br />

avec effets négatifs immédiats, le<br />

salariés’engageant moins puisqu’on ne lui<br />

fait pas confiance ;<br />

Le manager devra optimiser son temps et<br />

se consacrer davantage aux collaborateurs<br />

qui ont besoin d’être entraînés et épaulés.<br />

Autres pistes : optimiser les ressources de<br />

l’entreprise, reporter les gros chantiers,<br />

adopter des objectifs plus modestes quick<br />

win,communiquer surlesrésultats, montrer<br />

que les choses avancent, redonner confiance,<br />

inciter les équipes à la polyvalence, à l’entraide.<br />

Et profiter du temps libéré (positiver...)<br />

par la baisse d’activité pour<br />

améliorerlesprocess,lesfiches de poste par<br />

exemple, les supports commerciaux, etc.<br />

Crise ou pas crise<br />

Et que vous soyez en période stable, en<br />

période de croissance ou en situation de<br />

crise, pensez à :<br />

- travailler sur les relations entre les différents<br />

types de personnalité au sein de<br />

votre équipe. Plusieurs méthodes existent<br />

pour faire comprendre à chaque individu<br />

comment il fonctionne, et comment<br />

travailler efficacement avec des collègues<br />

qui, justement, ne fonctionnent pas pareil;<br />

- donner du feed-back à votre collaborateur<br />

;<br />

- communiquer sur le projet stratégique de<br />

l’entreprise ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 34


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

Assurance et système d’information<br />

Une démarche <strong>Qualité</strong><br />

exemplaire<br />

GIE Informatique des groupes de protection sociale RÉUNICA et AG2R LA<br />

MONDIALE, SYSTALIANS a mis en place un système de management intégré<br />

(SMI) faisant appel à plusieurs référentiels <strong>Qualité</strong>, Sécurité et gestion<br />

des services.<br />

SYSTALIANS est un GIE Informatique dont<br />

les groupes de protection sociale RÉUNICA<br />

et AG2R LA MONDIALE (partie retraite) sont<br />

membres. Systalians a pour objet de mettre<br />

en commun et de mutualiser les systèmes<br />

d’informations (SI) de ses membres dans le<br />

but d’en réduire les coûts. Son activité peut<br />

s’exercer sur l’ensemble du cycle de vie<br />

informatique que ce soit les phases de<br />

conseils, de conceptions, de réalisations, de<br />

déploiements ou d’exploitation de ces<br />

systèmes. Le GIE compte 400 personnes<br />

dont 200 internes et 200 externes répartis<br />

sur quatre sites : Courbevoie (92) qui<br />

héberge siège et direction générale, Esvressur-Indre<br />

(37), Strasbourg et Mulhouse. A<br />

noter, une spécificité : les systèmes d’informations<br />

dédiés à la retraite complémentaire<br />

répondent aux cahiers des charges<br />

des fédérations AGIRC et ARRCO en terme<br />

réglementaire pour la retraite complémentaire<br />

en France.<br />

Le GIE est articulé sur deux directions, une<br />

direction des opérations qui couvrent les<br />

études et la production, une direction<br />

Risques et Performance qui regroupe la<br />

qualité, les méthodes et la sécurité ainsi que<br />

les achats et le contrôle de gestion. « Notre<br />

management de la qualité est orienté vers<br />

la fourniture de services informatiques pour<br />

nos clients », commente Emmanuel Garnier,<br />

responsable Risques et Performance de<br />

Systalians, poursuivant : « nous avons mis<br />

en œuvre des normes liées aux Systèmes<br />

d’Information, comme ISO 20000 pour les<br />

services et ISO 27001 pour la sécurité ».<br />

Une organisation solide<br />

M. Garnier explique que la démarche a été<br />

conduite par deux types d’acteurs internes<br />

majeurs. Tout d’abord un représentant qui<br />

a autorité en matière de gestion du système<br />

de management (de la qualité, des services,<br />

du contrôle interne et de la sécurité de l’information).<br />

Cette responsabilité a été<br />

confiée au responsable Risques et Performance,<br />

directement rattaché à la direction<br />

générale. Et d’autre part des porteurs de<br />

processus qui sont membres du comité<br />

exécutif SYSTALIANS ou directement rattachés<br />

à la direction. Assisté d'une équipe,<br />

le responsable des systèmes de management<br />

suit la mise en œuvre opérationnelle<br />

des politiques de qualité, sécurité et services<br />

du système de management intégré (SMI),<br />

en collaboration avec les porteurs de<br />

processus et les correspondants SMI.<br />

Le Comité de pilotage du système de management<br />

est intégré au Comité Exécutif. Les<br />

correspondants assurent le relai opérationnel<br />

au sein des équipes et occupent des<br />

missions d'information, d’assistance, de<br />

rédaction de notes d’application, de<br />

surveillance, proposition améliorations. « Le<br />

responsable d'équipe doit s'assurer que ses<br />

collaborateurs connaissent les règles et les<br />

appliquent au quotidien », complète<br />

E. Garnier.<br />

La démarche <strong>Qualité</strong> :<br />

toute une histoire !<br />

La direction informatique de REUNICA a mis<br />

en œuvre, depuis 1998, une démarche<br />

d’amélioration continue qui a débouché sur<br />

la certification ISO 9001:1994 de ses activités<br />

en 2001, et sur la certification<br />

ISO 9001:2000 en janvier 2003. La direction<br />

de SYSTALIANS a poursuivi cette<br />

démarche et a obtenu la certification ISO<br />

9001:2000 en 2006, renouvelée en 2009<br />

(ISO 9001 :2008). Elle a décidé, en 2006,<br />

d’intégrer les exigences réglementaires de<br />

Contrôle Interne dans le système de management<br />

de la qualité « afin de fournir une<br />

assurance raisonnable quant à la réalisation<br />

et l’optimisation des opérations, la<br />

fiabilité des informations financières, la<br />

conformité aux lois et aux réglementations<br />

en vigueur ».<br />

En 2007, SYSTALIANS a décidé de mettre<br />

en œuvre un Système de Management de<br />

la Sécurité de l’Information conforme aux<br />

exigences ISO 27001:2007. La certification<br />

a été obtenue en juin 2009. En 2008, il a<br />

été décidé de mettre en œuvre un Système<br />

de Management des Services, conforme aux<br />

exigences ISO 20000-1:2005. La certification<br />

a été obtenue en décembre 2009.<br />

En juin 2012 l’AFNOR Certification a renouvelé,<br />

pour une durée de trois ans, les certificats<br />

<strong>Qualité</strong> (norme ISO 9001 : version<br />

2008), Sécurité (Norme ISO 27001 : version<br />

2007) et Gestion des services (Norme ISO<br />

20000 : version 2011) des sites de Courbevoie<br />

et d’Esvres-sur-Indre de SYSTALIANS.<br />

« Par ailleurs, ce dispositif fait régulièrement<br />

l’objet d’audits internes et externes<br />

par les auditeurs SMI internes, la direction<br />

Audit interne de RÉUNICA, la direction Audit<br />

et Contrôle des Fédérations, enfin le<br />

commissaire aux comptes ».<br />

Au cœur de la stratégie<br />

d’entreprise<br />

« Par sa démarche d’intégration des normes<br />

dans un système de management unique,<br />

SYSTALIANS a pour objectif de placer, au<br />

cœur de sa stratégie, la satisfaction et la<br />

qualité de service auprès de ses clients, ses<br />

partenaires et ses collaborateurs », souligne<br />

Emmanuel Garnier. Ainsi, le partage des<br />

savoir-faire, l’optimisation des pratiques et<br />

l’innovation permettent à SYSTALIANS<br />

d’être à l’écoute de ses clients afin d’identifier<br />

leurs attentes et de pouvoir y répondre<br />

grâce à des outils et méthodes adaptés.<br />

La démarche favorise l’implication et le<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 35


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

<br />

développement des compétences de l’ensemble<br />

des collaborateurs et de l’insertion<br />

professionnelle de jeunes diplômés. « Nous<br />

sommes engagés dans un processus d’amélioration<br />

continue pour une meilleure performance<br />

au service de nos adhérents. Le GIE<br />

a une démarche orientée bonnes pratiques<br />

et la certification est l’aboutissement<br />

reconnue de la mise en place de ces bonnes<br />

pratiques. »<br />

Sur la démarche qualité, qui est ancienne,<br />

il n’y a plus d’accompagnement extérieur. «<br />

Par contre, nous sommes membres de la<br />

plate forme d’échange AFNOR (IDF) pour<br />

partager des retours d’expérience et les<br />

évolutions de la norme qualité ». A l’interne,<br />

un effort important de communication et<br />

de formation a été mis en place avec à<br />

travers la sensibilisation et la formation<br />

systématique des nouveaux arrivants<br />

internes comme externes. Des sessions d’entretien<br />

des connaissances sont organisées<br />

tous les trois ans de même qu’un suivi du<br />

plan de formation par équipe, en comité<br />

exécutif et une évaluation de l’efficacité des<br />

formations. Annuellement sont réalisés plan<br />

et bilan d’évolution des compétences.<br />

D’autre part, le Directeur Général Adjoint<br />

REUNICA, Jean-Christophe Combey (en<br />

charge de la performance du groupe<br />

REUNICA et Directeur général du GIE Informatique<br />

Systalians) s’assure que les politiques<br />

de qualité, sécurité, services et<br />

contrôle interne sont comprises à tous les<br />

niveaux de l’entreprise. Il participe pour ce<br />

faire à des points de suivi périodiques avec<br />

ses responsables, suit les résultats des<br />

audits internes, des audits de certification<br />

et de suivi. Et il ne s’interdit pas des actions<br />

ponctuelles, comme par exemple l’envoi d’un<br />

questionnaire de satisfaction interne.<br />

Une mobilisation renforcée<br />

Les audits de certification / renouvellement<br />

sont naturellement des dates clés pour<br />

assurer une mobilisation à laquelle contribuent<br />

également au quotidien les correspondants<br />

SMi et les auditeurs internes dans les<br />

équipes opérationnelles. En termes d’outils,<br />

les dispositions des systèmes de management<br />

(cartographie des processus, procédures)<br />

sont décrites dans le référentiel<br />

MEGA et mis à disposition des équipes via<br />

un site intranet. Les modèles de documents<br />

et formulaires du système de management<br />

SYSTALIANS à utiliser sont disponibles<br />

Une démarche d’intégration aboutie<br />

En 2010 et 2011, SYSTALIANS, GIE informatique du groupe de protection<br />

sociale RÉUNICA, avait réussi l’audit de suivi à deux ans pour ses certifications<br />

ISO 9001 et ISO 27001. Ces audits avaient été menés conjointement<br />

par deux organismes de certification (SGS et, pour ISO 27001, LSTI).<br />

C’est AFNOR Certification qui, en juin dernier, a renouvelé pour trois ans les<br />

certificats <strong>Qualité</strong> (norme ISO 9001 : version 2008), Sécurité (Norme<br />

ISO 27001 version 2007) et Gestion des services (Norme ISO 20000 : version<br />

2011) des sites de Courbevoie et d’Esvres-sur-Indre. Une première pour le<br />

GIE : un audit combiné ISO 9001, ISO 20000, ISO 27001. Ce renouvellement<br />

marque en effet l’aboutissement de la mise œuvre d’un système de management<br />

intégré <strong>Qualité</strong> - Services - Sécurité. Les entretiens d’audit ont<br />

permis de valider la conformité du système de management aux différents<br />

référentiels : « appropriation des référentiels et présence de fondamentaux<br />

solides en matière de processus de management, de processus métier et<br />

de support et d’amélioration continue » peut se féliciter Emmanuel Garnier.<br />

Les objectifs :<br />

- être à l’écoute de ses clients afin d’identifier leurs attentes et de pouvoir<br />

y répondre grâce à des outils et méthodes adaptés ;<br />

- favoriser l’implication et le développement des compétences de l’ensemble<br />

de ses collaborateurs et de favoriser l’insertion professionnelle de jeunes<br />

diplômés ;<br />

- s’engager dans un processus d’amélioration continue pour une meilleure<br />

performance au service de ses adhérents.<br />

directement dans les différents outils<br />

bureautiques (Word, Excel, PowerPoint…).<br />

Les standards de conception et de réalisation<br />

des produits, de production… et les<br />

consignes d’utilisation des outils disponibles<br />

sont mis à disposition des équipes via<br />

l’outil de gestion documentaire. « Nous<br />

disposons également d’outils pour mettre<br />

en application nos procédures (demandes<br />

client, gestion des actions correctives/<br />

préventives, …) », complète M. Garnier.<br />

« Ces démarches apporte notamment une<br />

certaine reconnaissance de nos pratiques<br />

dans notre secteur », se félicite M. Garnier.<br />

« Les dispositions du système de management<br />

intégré de SYSTALIANS font partie<br />

des fondements principaux de la politique<br />

du GIE : un ensemble d’indicateurs clés de<br />

performance, définissant le degré d’atteinte<br />

des objectifs, sont intégrés dans le<br />

processus de fixation des objectifs individuels<br />

et collectifs. »<br />

C’est donc dans un esprit d’efficience qu’est<br />

maintenue la démarche : « Notre système<br />

de management de la qualité a pour objectif<br />

d’améliorer en permanence la satisfaction<br />

de nos clients et notre efficacité au meilleur<br />

coût », conclut M. Garnier ■<br />

J.-F. R.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 36


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

Industrie<br />

Bâtir une culture d’entreprise<br />

Chez l’industriel GYS, la recherche permanente de méthodologies et d’outils<br />

pour améliorer la qualité fait partie intégrante de la culture d’entreprise.<br />

Témoignage de son directeur général, Bruno Bouygues.<br />

L’activité de GYS est la conception,<br />

la construction et la commercialisation<br />

de postes de soudure et de<br />

chargeurs de batteries. La satisfaction<br />

des clients passe par la qualité<br />

des produits et donc, par voie de<br />

conséquence, par la qualité des<br />

processus de fabrication. Que ce soit au<br />

niveau des processus et des produits, le<br />

management de la qualité suit et se bat pour<br />

tenir des objectifs annuels d’amélioration.<br />

Nous servons deux types de clientèle: le particulier<br />

et le professionnel, via des canaux de<br />

distribution spécialisée. Le canal qui sert le<br />

particulier est très demandeur de certification,<br />

qui est gage de qualité des produits.<br />

Concernant l’organisation du service management<br />

de la <strong>Qualité</strong> dans l’entreprise, quatre<br />

personnes sont en charge en permanence<br />

de trois thématiques: l’amélioration continue<br />

des produits, l’amélioration des processus de<br />

fabrication et le traitement des non-conformités.<br />

Une démarche autonome<br />

et un outil dédié<br />

La démarche qualité de la société, menée<br />

pour l’essentiel en toute autonomie, s’est<br />

faite en trois mouvements :<br />

Certification: Nous avons eu la volonté de<br />

nous faire certifier par un organisme<br />

externe. La 1 ère certification ISO 9001 :<br />

version 2000 a eu lieu en 2002, la mise en<br />

place s’est faite avec l’aide d’un consultant<br />

extérieur.<br />

ERP de qualité : Nous avons mis en place<br />

un ERP pour suivre la qualité de nos<br />

produits et avoir un regard instantané à<br />

tous les niveaux de l’organisation sur l’amélioration<br />

des produits.<br />

Amélioration continue (5S) : Nous avons<br />

construit des méthodes d’amélioration<br />

continue notamment au travers du suivi et<br />

de l’analyse des produits nostalgiques<br />

(retour sous garantie avec une date de<br />

fabrication inférieure à 9 mois).<br />

L’ensemble des services de notre<br />

société sont gérés au travers d’un<br />

ERP, dans lequel nous développons<br />

en interne des modules répondant<br />

à nos besoins. Au quotidien, chaque<br />

salarié, qu’il soit en production ou<br />

dans les bureaux, est sollicité pour<br />

l’amélioration continue de nos produits et<br />

même de notre système. Tout le monde a<br />

accès à l’ERP de qualité qui fournit des indicateurs<br />

de performance.<br />

Certifié par TÜV Rheinland<br />

Surmonter les réticences<br />

par la mobilisation<br />

Le plus difficile dans ce genre de démarche<br />

est bien de sensibiliser l’ensemble du<br />

personnel, mais le meilleur moyen est évidemment<br />

pour surmonter les freins et les éventuelles<br />

réticences des collaborateurs est de<br />

les inclure en les sollicitant dans l’ensemble<br />

des actions.<br />

Les résultats sont très bénéfiques depuis la<br />

mise en place de tous les outils de gestion<br />

de la qualité car nous avons pu mieux identifier<br />

les problèmes et mieux prioriser la<br />

réponse nécessaire. De plus, nous avons pu<br />

donner accès en temps réel à tous les collaborateurs<br />

aux problèmes et aux solutions<br />

mises en place pour les régler. C’est cette<br />

transparence qui a créé de la confiance.<br />

La pérennité de la démarche repose sur un<br />

suivi qualité en continu, selon un rythme à<br />

la fois quotidien, hebdomadaire et mensuel<br />

ainsi que sur les audits annuels de l’organisme<br />

de certification.<br />

La mise en place de la qualité passe par la<br />

mise en place d’une culture de la qualité. Si<br />

cette démarche devait être à refaire, j’entreprendrai<br />

la construction de cette culture<br />

d’entreprise encore plus tôt et j’y consacrerai<br />

encore plus de temps ■<br />

Témoignage de Bruno Bouygues<br />

recueilli par J.-F. Romain<br />

« Au niveau de la certification, nous avons dans un premier temps décidé de nous<br />

faire certifier ISO 9001-2000 en 2002, puis ISO 9001-2008 en 2009. Auparavant<br />

certifiés par DNV, nous sommes certifiés ISO 9001: 2008, par l’organisme TÜV depuis<br />

cette année » (2012), précise Bruno Bouygues. « Dans le même temps, nous avons<br />

progressivement installé en interne la méthode des 5S, la technique de management<br />

japonaise visant à l’amélioration continue des tâches effectuées dans les entreprises.<br />

Cette méthode, nous a contraints à développer en interne des outils informatiques, des<br />

méthodes de contrôle individualisées et des bancs de tests automatisés. Aujourd’hui,<br />

nous sommes fiers de faire partie des usines les plus modernes et les plus rigoureuses<br />

au monde et nous souhaitions partager cette fierté avec vous ».<br />

GYS a suivi l’exemple des grands acteurs de la machine-outil allemand qui ont leur<br />

usine certifiée par TUV Rheinland. «Historiquement, l’usine de Laval étaitauditée par<br />

DNV et les produits certifiés par TÜV GS. Nous avons fait le choix pour notre certification<br />

2012 d’intégrer l’ensemble du suivi qualité chez TÜV Rheinland, organisme<br />

reconnu internationalement afin de donner une vision globale de notre offre ».<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 37


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

Efficience industrielle<br />

Produire plus<br />

mais plus propre<br />

Deux ans après la mise en place du plan « Green Action » par lequel le<br />

groupe Amada s’était engagé à réduire les émissions de CO 2 de 25% d’ici à<br />

2020, le spécialiste de la machine-outil a d’ores et déjà dépassé son objectif<br />

d’économie au niveau mondial.<br />

La société japonaise Amada considère la<br />

préservation de la terre comme «un devoir<br />

envers l’humanité ». Cet engagement est<br />

au cœur des principes éthiques voulu par<br />

son fondateur Isamu Amada dès la création<br />

du groupe, en 1946 et poursuivi par<br />

ses successeurs dont l’actuel Président,<br />

Mitsuo Okamoto. Au niveau mondial, le<br />

groupe peut d’ores et déjà se prévaloir<br />

d’une réduction de 7,8 % de ses émissions<br />

de CO 2 en deux ans dans le fonctionnement<br />

de ses produits (presses plieuses, cisaille,<br />

découpe laser et fibre…)<br />

Atteindre ces objectifs est une mission<br />

quotidienne pour les ingénieurs qui<br />

œuvrent au Japon et en France. Quelques<br />

règles simples ont été mises en place pour<br />

ce faire : fournir des produits et services<br />

respectueux de la planète, réduire la charge<br />

environnementale des activités, améliorer<br />

sans cesse le processus écologique, notamment<br />

par l’utilisation des techniques les<br />

plus modernes, les économies et le recyclage<br />

d’énergie ou la restriction des chutes<br />

industrielles.<br />

« Tous les efforts faits depuis de nombreuses<br />

années sont récompensés », peut<br />

se féliciter Laurent Oheix, responsable<br />

qualité environnement, poursuivant: «Cela<br />

se traduit notamment par des économies<br />

substantielles de consommation d’énergie<br />

sur les machines de dernière génération,<br />

économies qui profiteront à nos clients et<br />

à la planète pendant de nombreuses<br />

années : une diminution des gaspillages<br />

d’énergie, de matériaux pendant la fabrication<br />

des machines, la non utilisation de<br />

substances chimiques dangereuses dans<br />

nos machines et procédés… C’est important<br />

pour nous de voir, qu’à notre échelle,<br />

nous réussissons à changer les mentalités<br />

et que nous participons à la préservation<br />

de la planète. Nous avons bon espoir que<br />

notre discours porte et que nos clients<br />

fassent de la préservation de l’environnement<br />

l’un des premiers critères de choix<br />

des machines ».<br />

Engagement durable<br />

de l’entreprise et des salariés<br />

L’engagement en matière de développement<br />

durable ne se limite pas à la production de<br />

machines durables. Nous sommes loin du<br />

«verdissement intéressé» auquel se livrent<br />

et vont se livrer les entreprises à l’horizon<br />

2013, avec la mise en vente des quotas<br />

carbone. Depuis vingt et un ans, la société<br />

peut se prévaloir d’un véritable engagement<br />

décliné en trois axes : la préservation de la<br />

ressource, la réduction des émissions de gaz<br />

à effet de serre, la sensibilisation des salariés,<br />

des clients et utilisateur final à la cause<br />

environnementale.<br />

Cet engagement se retrouve dans de<br />

nombreuses initiatives vertueuses. Ainsi,<br />

en 2010, Amada a été le premier constructeur<br />

français de machines-outils à avoir<br />

adhéré à « La charte professionnelle sur<br />

la performance environnementale des<br />

machines-outils». Parallèlement, en France,<br />

Amada a initié une réflexion pour diminuer<br />

sur ses sites son empreinte carbone. « En<br />

totale osmose avec les collectivités locales,<br />

explique M. Oheix, un groupe de travail a<br />

commencé à réfléchir sur une politique<br />

d’économie ayant pour objectif de diminuer<br />

notre empreinte carbone. Les principaux<br />

axes de réflexion concernent le savoir-vivre<br />

des individus, la régulation thermique des<br />

bâtiments, la préparation des interventions<br />

et la gestion des déplacements, les impressions<br />

papier, le tri des déchets, les économies<br />

d’eau ». Ce groupe de travail est<br />

chargé de définir les actions à mettre en<br />

œuvre afin de respecter les ambitions de<br />

la politique environnementale d’Amada ■<br />

J. Roboh<br />

Plus loin avec Laurent<br />

Oheix, responsable<br />

qualité environnement<br />

Quelle organisation avez-vous mise en<br />

place ?<br />

Laurent Oheix. Nous avons recruté un directeur<br />

QSE (formation d’ingénieur complétée<br />

d’un mastère de management de la qualité,<br />

20 ans d’expérience dans un groupe de<br />

conseil auprès de grands comptes et ancien<br />

responsable qualité d’une des sociétés du<br />

groupe). La totalité des processus de la<br />

société ont été cartographiés ; chaque<br />

responsable de processus est un directeur<br />

membre du CODIR et tous les directeurs sont<br />

responsables de plusieurs processus. Dans<br />

certains cas les responsables de processus<br />

sont assistés de pilotes de processus afin<br />

de répartir la charge que peut représenter<br />

le pilotage d’un système de management.<br />

L’équipe de pilotage comprend une vingtaine<br />

de personnes et représente 10% du personnel<br />

de la société.<br />

Pouvez-vous décrire votre démarche ?<br />

L. Oheix. Le directeur QSE a été nommé<br />

chef de projet de la démarche. Le système<br />

de management mis en place a été conçu<br />

comme un système de management<br />

intégré : il n’y a pas le système réel de fonctionnement<br />

de l’entreprise et le système<br />

de management de la qualité voire environnemental<br />

ou autre, comme cela se voit<br />

très souvent.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 38


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

Tous les processus de l’entreprise, y compris<br />

financiers, ont été passés au crible. La<br />

qualité, l’hygiène, la sécurité, la sureté ainsi<br />

que l’environnement sont traités comme<br />

des processus comme les autres. Tous les<br />

membres du CODIR ont été formés par le<br />

directeur QSE aux bases et aux principes<br />

du management par les processus et ont<br />

défini, en une séance de travail, l’ensemble<br />

des processus à mettre en œuvre. Ils ont<br />

proposés des pilotes de processus pour les<br />

aider lorsqu’ils l’ont estimé nécessaire.<br />

Tous les pilotes de processus ont également<br />

été formés par le directeur QSE au<br />

management par les processus. Les<br />

responsables et/ou les pilotes de processus<br />

ont élaboré des cartes d’identité afin de<br />

décrire succinctement par processus : les<br />

responsabilités, les processus amont avec<br />

les données d’entrées, les processus aval<br />

avec les données de sorties ainsi que les<br />

risques, les documents de travail et surtout<br />

les indicateurs d’efficacité associés aux<br />

processus.<br />

« L’objectif premier étant<br />

l’amélioration du<br />

fonctionnement de<br />

l’entreprise, les certifications<br />

sont un plus attestant un<br />

niveau d’excellence et non<br />

pas une fin en soi »<br />

Des procédures, des formulaires et des<br />

plans ont été rédigés afin de s’assurer des<br />

bonnes pratiques lorsque cela a été jugé<br />

nécessaire. Tous les dysfonctionnements<br />

sont remontés au directeur QSE et ceuxci<br />

sont analysés afin de déterminer leur<br />

niveau de gravité. Dans certains cas le<br />

directeur QSE anime des groupes de travail<br />

pour rechercher la nature des problèmes,<br />

en rechercher les causes et définir des<br />

propositions d’amélioration. Un groupe a<br />

conduit à une réorganisation des achats<br />

afin de palier à une surchauffe<br />

dans la circulation des flux d’informations<br />

d’achats.<br />

Un groupe a défini les bases d’une<br />

réorganisation complète du SAV<br />

(plus de 50% du personnel de la<br />

société) qui devrait voir le jour d’ici<br />

la fin de l’année. Un autre groupe a<br />

commencé à travailler sur l’empreinte<br />

environnementale de l’entreprise<br />

en axant la réflexion sur les<br />

thèmes du savoir-vivre des salariés,<br />

la régulation thermique des infrastructures,<br />

le tri des déchets ou encore la<br />

gestion des déplacements.<br />

Quel calendrier et quelle organisation<br />

particulière avez-vous mis en place pour<br />

mener de front vos différentes certifications<br />

?<br />

L. Oheix. Le système de management mis<br />

en place étant un système de management<br />

intégré, plusieurs certifications seraient<br />

possibles :<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 39


PERFORMANCE MÉTIERS<br />

<br />

- ISO 9001, systèmes de management de<br />

la qualité : la démarche lancée par l’entreprise<br />

nous permet de planifier une<br />

certification à mi-2013 ;<br />

- ISO 14001, systèmes de management environnemental<br />

: l’entreprise réalise 5% de<br />

son CA avec la reconstruction de machines<br />

d’occasion. Cette activité, de type<br />

industrielle, génère des déchets et des<br />

rejets ; ces sujets sont abordés dans le<br />

processus environnement ;<br />

- OHSAS 18001, système de gestion de la<br />

santé et de la sécurité au travail: l’entreprise<br />

mène des actions de prévention en<br />

interne et vis-à-vis de ses clients à qui elle<br />

propose des plans de prévention en<br />

commun lorsque ceux-ci n’en dispose pas.<br />

L’entreprise mène également des campagnes<br />

de sensibilisation de ces clients à la<br />

maintenance obligatoire des machines<br />

dangereuses.<br />

l’énergie. L’entreprise a déjà mis en place<br />

des actions d’économie concernant le<br />

chauffage, la climatisation, l’éclairage et<br />

la limitation des déplacements grâce à<br />

la visioconférence.<br />

Ces certifications pourraient d’ores et déjà<br />

être obtenues car les bases ont été construites<br />

mais l’entreprise préfère avoir un<br />

système ayant déjà fait tourner la roue de<br />

Deming avant d’entamer une ou plusieurs<br />

certifications. L’objectif premier étant l’amélioration<br />

du fonctionnement de l’entreprise,<br />

les certifications n’étant qu’un plus pour<br />

prouver l’atteinte d’un niveau d’excellence<br />

et non pas une fin en soi.<br />

Le directeur QSE est expert bénévole à<br />

l’AFNOR dans un comité de certification et<br />

entretient d’excellentes relations avec cet<br />

organisme certificateur. Il n’a pas été jugé<br />

nécessaire de faire appel à un quelconque<br />

accompagnateur dans notre démarche.<br />

Quels nouveaux développements envisagez-vous<br />

?<br />

L. Oheix. L’entreprise étudie comment<br />

développer son activité d’engineering pour<br />

offrir des prestations globales à ses clients.<br />

Les méthodes d’éco innovation (méthode<br />

TRIZ par exemple) semblent être prometteuses<br />

et pourraient nous permettre de<br />

concevoir et de proposer à nos clients des<br />

solutions économes en énergie avec encore<br />

un plus faible impact écologique ■<br />

Propos recueillis<br />

par Jean-François Romain<br />

- ISO 20000, gestion des services de l’information.<br />

L’entreprise mène une politique<br />

de modernisation des équipements informatiques<br />

ainsi que de mise en place d’outils<br />

permettant de fluidifier les différents<br />

flux d’informations et de décision dans<br />

l’entreprise.<br />

- ISO 26000, responsabilité sociétale. Une<br />

évaluation est possible même si ce référentiel<br />

ne conduit pas à une certification,<br />

l’action de l’entreprise étant déjà largement<br />

tournée vers le développement<br />

durable.<br />

- ISO 27001, sécurité de l’information. L’entreprise<br />

est particulièrement sensibilisée<br />

au problèmes de sécurité de l’information<br />

par son directeur QSE qui consacre une<br />

partie de son temps libre à effectuer des<br />

diagnostics de sécurité économique<br />

auprès des entreprises en tant que chef<br />

d’escadron de réserve opérationnelle dans<br />

la Gendarmerie ; celui-ci est chargé de<br />

mission d’intelligence économique pour<br />

la Région de Gendarmerie d’Ile de France.<br />

- ISO 50001, systèmes de management de<br />

En bref<br />

Amada compte parmi les leaders mondiaux de la machine-outils pour les opérations<br />

de pliage, cisaillage, poinçonnage, découpe laser CO 2 et fibre, systèmes automatisés,<br />

logiciels de CAO et CFAO, usinage et presses d’emboutissage… Installé en France depuis<br />

1981, ce groupe japonais (CA 1,9 milliard d’euros de CA) emploie plus de 500 salariés<br />

sur sept sites dans l’hexagone, dont trois dédiés à la production de haute technologie,<br />

à Charleville-Mézières, Château-du-Loir (Sarthe) et Auffay (Seine maritime).<br />

Toutes les usines du groupe (6400 personnes dans le monde) sont certifiées ISO 9001,<br />

la plupart ont entamé des démarches de certification ISO 14001 et OHSAS 18001 ;<br />

pour la France, les usines devraient être certifiées selon ces deux référentiels en 2013.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 40


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

Points de vue<br />

L’année de la certification<br />

Au seuil de cette nouvelle année, QR a été à la rencontre d’acteurs et organismes<br />

certificateurs en leur demandant de dresser un bilan de leur activité dans l’année<br />

passée et les projections qu’ils pouvaient faire pour 2013.<br />

ce qu’AFNOR Certification a fait. Nous tirons<br />

aujourd’hui les fruits de cet investissement<br />

réalisé en avance de phase, avec une<br />

progression de 25% sur ce seul segment<br />

en 2012.<br />

Le deuxième fait marquant intervenu en<br />

2012, est sans conteste le lien croissant qui<br />

s’établit entre respect de la réglementation<br />

et certification. Nous avons vu ce<br />

rapprochement à l’œuvre dans le domaine<br />

de la notation extra financière – la réglementation<br />

imposant la vérification par une<br />

tierce partie. C’est désormais aussi le cas<br />

dans le domaine de l’énergie, puisqu’à partir<br />

de 2013, les entreprises pourront bonifier<br />

leurs certificats d’économies d’énergie en<br />

recourant à l’intervention de tiers certificateurs.<br />

Le certificateur agit de plus en plus<br />

comme une caution, comme un garant, en<br />

appui au respect d’un texte de loi ou d’une<br />

réglementation, ce qui représente, là<br />

encore, un autre mouvement de fond.<br />

Florence Méaux, directrice générale d’AFNOR Certification<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour AFNOR Certification<br />

?<br />

Florence Méaux. Je relève plusieurs faits<br />

saillants, qui ne recoupent peut-être pas<br />

complètement les tendances générales du<br />

marché, mais qui reflètent les caractéristiques<br />

de nos clients.<br />

Première réflexion : face à un marché<br />

parvenu à maturité sur les référentiels<br />

<strong>Qualité</strong>, Sécurité, Environnement, AFNOR<br />

Certification enregistre une bonne activité<br />

en 2012, grâce, en particulier, à un positionnement<br />

pionnier sur la Responsabilité<br />

Sociale des Organisations. Rappelons-le,<br />

nous avons été les premiers à bâtir, dès<br />

2007, le référentiel AFAQ 1000NR, devenu<br />

AFAQ 26000 depuis la parution de la<br />

norme internationale ISO 26000. Nous<br />

constatons une volonté des entreprises<br />

exemplaires de communiquer sur le sujet,<br />

de s’emparer de la RSO comme un levier<br />

de pilotage interne et un outil de marketing<br />

externe. Ce dernier point est tout à<br />

fait important, car les entreprises apparaissent<br />

désormais soucieuses de démontrer<br />

l’excellence de leurs pratiques<br />

stratégiques, managériales et opérationnelles<br />

ainsi que la pertinence et la performance<br />

de leurs indicateurs économiques,<br />

sociaux et environnementaux.<br />

Certaines d’entre elles ont même fait le<br />

choix de nous demander une déclinaison<br />

d’AFAQ 26000 pour un métier, un département<br />

de l’entreprise, comme les achats,<br />

ou les ressources humaines. Toutes ces<br />

pratiques tendent à montrer que leurs<br />

efforts entrent en résonance avec les<br />

attentes des consommateurs, ce qui représente<br />

une vraie inflexion en termes de<br />

management et de gouvernance d’entreprise.<br />

Encore fallait-il bâtir des outils de<br />

mesure de la performance adaptés. C’est<br />

La certification n’a-t-elle pas souffert de<br />

la crise et du recul des investissements<br />

des entreprises observé sur l’année<br />

2012 ?<br />

Florence Méaux. Globalement, je constate<br />

que les entreprises, en 2012, ont maintenu,<br />

voire accru leurs investissements, lorsque<br />

leurs démarches de certifications concernaient<br />

des enjeux structurants, adaptés aux<br />

nouvelles tendances ou défis de la société.<br />

C’est particulièrement révélateur auprès<br />

des 150 sociétés évaluées AFAQ 26 000.<br />

La plupart d’entre elles – à plus de 70% –<br />

expriment après un premier audit le souhait<br />

d’entrer dans un véritable cycle d’amélioration<br />

continue sur ce sujet. Par ailleurs,<br />

nous avons pu bénéficier en 2012 d’un effet<br />

lié au contexte de crise : dans un environnement<br />

difficile, marqué par une croissance<br />

faible, il est d’autant plus nécessaire de se<br />

différencier de la concurrence, d’innover<br />

et de communiquer sur ses atouts. C’est<br />

particulièrement le cas dans le domaine de<br />

certification de services.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 41


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

<br />

Est-ce que ces tendances s’accompagnent<br />

d’un recul d’autres segments,<br />

comme par exemple celui de la certification<br />

ISO 9001 ?<br />

Florence Méaux. Non, même si la certification<br />

ISO 9001 est régulièrement en recul<br />

dans les PME et auprès des clients grands<br />

comptes, car elle est relayée par une<br />

demande plus mature de certification intégrée<br />

<strong>Qualité</strong>/ Environnement, et même<br />

<strong>Qualité</strong>/ Sécurité/ Environnement. La certification<br />

QSE représente sans conteste un<br />

volume important de prestations en 2012.<br />

Elle reste le levier de performance par<br />

excellence pour de nombreux secteurs<br />

industriels, et AFNOR Certification demeure<br />

le leader du marché sur ce produit.<br />

En terme de filières, quelles sont les activités<br />

les plus en pointe, ou au contraire<br />

celles qui reculent en nombre de certificats<br />

?<br />

Florence Méaux. Les secteurs liés à l’aéronautique,<br />

au ferroviaire, à l’agroalimentaire,<br />

sont clairement les plus dynamiques.<br />

À l’inverse, le recul est net dans l’automobile,<br />

mais ce n’est pas un phénomène<br />

nouveau, cette tendance préexistait déjà<br />

depuis 2009. Le désengagement ou la<br />

baisse du nombre de fournisseurs candidats<br />

à une certification ne peut être décorrélé<br />

de la santé globale d’une filière, mais<br />

aussi, très certainement d’une plus grande<br />

difficulté à maintenir une certification en<br />

temps de crise,. Dans l’aéronautique, l’industriel<br />

tête de réseau pratique lui-même<br />

les certifications métiers, ce qui incite<br />

évidemment toute la filière à en faire<br />

de même.<br />

Nous avons en outre noté une forte<br />

progression des secteurs de l’enseignement-formation,<br />

de l’agro-alimentaire, de<br />

la construction, des machines et de la construction,<br />

et de la mécanique. Inversement,<br />

le transport et la logistique, la chimie et les<br />

industries de transformation sont en recul.<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontrent la mise en place ou la<br />

réorganisation des systèmes de management<br />

?<br />

Florence Méaux. Les entreprises « têtes<br />

de réseau» ont bien évidemment des effets<br />

prescripteurs sur l’ensemble d’une filière,<br />

ou des comportements vertueux essaiment<br />

dans un même environnement économique.<br />

La mobilisation à l’échelle d’un syndicat<br />

professionnel peut ainsi avoir des effets<br />

vertueux et structurants pour l’ensemble<br />

des entreprises adhérentes. Je citerai en<br />

exemple les entreprises du paysage, qui ont<br />

souhaité une adaptation du référentiel<br />

AFAQ 26 000 à leurs spécificités. Citons en<br />

outre les opérations collectives en région<br />

véritables lieux d’expérimentations des<br />

nouveaux référentiels, ou espaces de sensibilisation/promotion<br />

pour des référentiels<br />

éprouvés, dont il convient d’encourager<br />

et de faciliter l’appropriation par les PME<br />

et TPE.<br />

Pourriez-vous citer et décrire quelques<br />

exemples de vos interventions dans<br />

l’année écoulée ?<br />

Florence Méaux. Précisément, dans le<br />

cadre d’opérations collectives en région,<br />

AFNOR Certification a eu l’occasion d’expérimenter<br />

deux dispositifs importants :<br />

d’une part, la certification ISO 50001, relative<br />

au management de l’énergie, avant<br />

tout adoptée jusqu’à présent par de très<br />

grandes entreprises, mais dont le développement<br />

et la diffusion à l’ensemble du<br />

tissu économique seront lourds d’enjeux<br />

dans les années à venir ; d’autre part, une<br />

expérimentation innovante en Rhône-Alpes<br />

de certification ISO 9001 par étapes, créée<br />

par et pour des TPE et PME. Nous espérons<br />

que cette méthode d’accès facilité à une<br />

certification pourra aider les entreprises<br />

françaises à passer d’une approche défensive,<br />

de la certification, à une approche<br />

offensive. Les pays qui sont aujourd’hui en<br />

plein développement sont animés par des<br />

entreprises qui misent sur la certification<br />

ISO 9001 notamment : le classement des<br />

pays en nombre de certifiés en atteste.<br />

Une troisième opération collective s’est<br />

déroulée en Nord - Pas de Calais sur l’écoconception,<br />

et s’est achevée par un<br />

concours. Les finalistes ont été évalués<br />

selon AFAQ éco-conception, financée par<br />

la Région.<br />

Je signalerai encore, dans le domaine de<br />

la certification de personnes, une initiative<br />

originale : le lancement en 2012 d’une certification<br />

de compétences dédiée aux<br />

commerciaux. Plus de 150 personnes, au<br />

sein de 4 entreprises, sont déjà certifiées.<br />

Ce sont de bons débuts, et de nombreuses<br />

demandes nous sont d’ailleurs adressées,<br />

qui montrent qu’il y avait véritablement<br />

carence sur le marché de la reconnaissance<br />

des compétences liée à la performance<br />

commerciale.<br />

Quelles sont vos prévisions et projections<br />

pour l’année à venir ?<br />

Florence Méaux. AFNOR Certification<br />

devrait, en 2013, maintenir une position de<br />

leader sur les certifications <strong>Qualité</strong>, Sécurité<br />

et Environnement avec des filières aéronautiques,<br />

ferroviaires, agroalimentaires,<br />

toujours très dynamiques. Nous devrions<br />

voir en outre la certification ISO 50001 se<br />

déployer véritablement pour répondre aux<br />

enjeux de maîtrise et d’optimisation des<br />

ressources énergétiques. Elle réunit actuellement<br />

une dizaine d’entreprises certifiées,<br />

un nombre qui connaîtra de fortes évolutions<br />

dans un proche avenir.<br />

Toute l’offre liée au développement durable,<br />

qui regroupe à la fois la notation extra financière,<br />

AFAQ 26000, l’affichage environnemental,<br />

ne peut qu’enregistrer de nouvelles<br />

progressions, dans la lignée de ce que nous<br />

avons observé en 2012. La certification de<br />

personnes devrait également progresser.<br />

En outre, tous les certificateurs devraient<br />

bénéficier d’une part croissante des certifications<br />

obligatoires – notation extra-financière,<br />

classement hôtelier, diagnostic<br />

immobilier – qui peut représenter, pour un<br />

acteur comme AFNOR Certification, jusqu’à<br />

10% de notre activité.<br />

Par ailleurs, les certifications de services<br />

constituent toujours des réponses bien<br />

adaptées à des problématiques communes<br />

à certains secteurs d’activité, ce qui devrait<br />

se traduire par de nouveaux référentiels.<br />

Nous regardons également attentivement<br />

comment, avec nos partenaires, dynamiser<br />

la marque NF. Comme chaque année,<br />

AFNOR Certification sera donc attaché à<br />

anticiper les tendances de marché, à<br />

répondre aux attentes des clients les plus<br />

avancés, et à continuer de mettre en place<br />

des actions d’expérimentation innovantes.<br />

L’année 2013, dans un environnement<br />

économique sans doute tendu et marqué<br />

par un faible taux de croissance, sera donc<br />

encore placée, pour AFNOR Certification,<br />

sous le signe du développement et de l’investissement<br />

■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 42


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

Se différencier en temps de crise<br />

Moncef Bourkaib, Directeur Certification Systèmes de Management SGS ICS<br />

Au seuil de cette nouvelle année, QR a été à la rencontre d’acteurs et organismes<br />

certificateurs en leur demandant de dresser un bilan de leur activité dans l’année<br />

passée et les projections qu’ils pouvaient faire pour 2013.<br />

Quels ont été les faits marquants de l’année<br />

écoulée pour votre SGS ICS ?<br />

Moncef Bourkaib. Dans une conjoncture où<br />

le marché de la certification est en légère<br />

hausse, notre organisme de certification maintient<br />

de façon globale sa part de marché.<br />

Il est à noter une croissance continue de la<br />

certification ISO 14001 (+12% en 2011 / 2010)<br />

et une légère reprise de la certification<br />

ISO 9001 (+5% en 2011 / 2010).<br />

Les besoins des entreprises continues d’évoluer:<br />

les demandes de certification selon des<br />

standards réglementaires (du fait de l’évolution<br />

constante de la réglementation qui<br />

impose une certification comme pour les<br />

dispositifs médicaux par exemple), et les<br />

demandes d’audits 2 nd partie sont en forte<br />

hausse. Cette dernière typologie de besoin<br />

s’explique par la volonté des entreprises d’externaliser<br />

les activités ne faisant par partie<br />

de leur cœur de métier.<br />

Pour faire face à cette évolution des besoins,<br />

l’approche « risque » en audit constitue<br />

inévitablement un élément différenciant. Il<br />

nécessite des compétences sectorielles particulièrement<br />

élevées pour être à même de<br />

mettre l’accent sur les différentes typologies<br />

de risque en fonction des standards audités<br />

(risque produit, risque client, risque de<br />

nuisance environnementale, risque lié à la<br />

santé et à la sécurité des personnes, risque<br />

de déviance réglementaire, etc.).<br />

Quels sont aujourd’hui les secteurs d’activité<br />

les plus demandeurs et les plus actifs<br />

en matière de management de la qualité ?<br />

M. Bourkaib. Les 5 secteurs clés les plus<br />

représentatifs en termes de besoins et de<br />

demandes d’audits sont les secteurs du<br />

«food» (depuis les filières amonts jusqu’à la<br />

distribution), le secteur de « l’automobile »<br />

(bien que ce secteur soit particulièrement<br />

confronté à la crise économique), le secteur<br />

de la « chimie », le secteur du BTP ou encore<br />

le secteur des « services » (service à la<br />

personne, SSII, etc.).<br />

Pour quels types de démarches et quelles<br />

certifications ?<br />

M. Bourkaib. Les besoins d’audits (de certification<br />

tierce partie ou 2 nd partie) dans ces<br />

secteurs d’activité sont très variables. Le<br />

secteur du « food » a des besoins d’audit qui<br />

évolue fortement sur la conformité réglementaire<br />

(produit, installations, sanitaire…)<br />

pour redonner confiance au grand public. Le<br />

secteur de « l’automobile » reste très focalisé<br />

sur les certifications «métier» (ISO TS 16949)<br />

tout en se tournant progressivement sur l’environnement<br />

via l’ISO 14001, et l’ISO 50001. Le<br />

secteur de la « chimie » (et notamment pour<br />

les cosmétiques et la pharmacie) est très<br />

orienté sur des besoins d’audit de ses fournisseurs.<br />

Les secteurs du BTP et des services<br />

restent orientés sur les référentiels de certification<br />

traditionnelle (ISO 9001, ISO 14001 et<br />

OHSAS 18001)<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontre la mise en place ou la réorganisation<br />

des systèmes de management ?<br />

M. Bourkaib. Le principal frein que rencontrent<br />

les entreprises (et notamment les PME)<br />

dans une conjoncture économique difficile est<br />

le manque de visibilité quant à la valeur ajoutée<br />

de la certification et de ses répercussions<br />

directes sur les résultats opérationnels. Nous<br />

sommes persuadés au contraire qu’une<br />

démarche de certification dans une période<br />

économique délicate, les aide à se différencier<br />

sur leurs marchés et à se démarquer grâce à<br />

un avantage concurrentiel fort qui témoigne<br />

de leur engagement en matière de qualité et<br />

d’amélioration continue.<br />

Pourriez-vous citer et décrire quelques<br />

exemples de vos interventions dans l’année<br />

écoulée ?<br />

M. Bourkaib. En plus de nos interventions<br />

pour des audits de certification selon les référentiels<br />

ISO 9001, ISO 14001 ou encore OHSAS<br />

18001, l’année écoulée a vu progresser de<br />

façon significative la certification selon le<br />

référentiel ISO 50001 (Système de Management<br />

de l’Energie). Au regard des initiatives<br />

actuelles des entreprises sur ce domaine et<br />

des besoins recensés, il semble constituer le<br />

juste équilibre attendu par les entreprises qui<br />

souhaitent démontrer leur volonté de contribuer<br />

à la réduction de leur consommation<br />

énergétique et à la préservation des ressources<br />

naturelles. Il est également à noter<br />

les demandes croissantes pour des audits<br />

« 2 e partie » orientés sur des évaluations de<br />

type « réglementaires ».<br />

Quels sont vos projections pour l’année à<br />

venir ?<br />

M. Bourkaib. Dans un contexte où les certifications<br />

traditionnelles (ISO 9001, ISO 14001)<br />

connaissent une croissance très limitée, l’avenir<br />

du métier de la certification s’oriente vers:<br />

- la certification « tierce partie » associée à<br />

du réglementaire (traçabilité du bois,<br />

Art. 225 du code du commerce, marquage<br />

CE des dispositifs médicaux, etc) ;<br />

- la certification « tierce partie » associée au<br />

domaine du développement durable (ISO<br />

50001 par exemple) ou encore la certification<br />

« tierce partie » associée à des référentiels<br />

« métiers » (ISO TS 16949 pour<br />

l’automobile, EN 9100 pour l’Aéronautique,<br />

IRIS pour le ferroviaire, FSSC 22000 pour<br />

le secteur du food, etc.) ;<br />

- les audits 2 e partie (externalisation par les<br />

entreprises de la maîtrise de leurs fournisseurs)<br />

;<br />

- des audits avec approche « scoring » pour<br />

des entreprises plus exigeantes disposant<br />

d’un système de management certifié depuis<br />

de nombreuses années se situant le plus<br />

souvent largement au dessus des exigences<br />

des référentiels de certification ■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 43


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

Accompagner les nouveaux<br />

enjeux du management<br />

Ludovic Martin, Responsable « grands comptes » de DNV Business<br />

Assurance en France.<br />

Quelles interventions particulières avezvous<br />

menées dans l’année écoulée ?<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour votre organisme ?<br />

Ludovic Martin. Notre raison sociale a<br />

changé le premier janvier de l’année<br />

dernière : nous faisons dorénavant partie<br />

de la branche Business Assurance, qui<br />

regroupe en une seule entité les spécialistes<br />

DNV de la certification, de la formation,<br />

de l’évaluation en Management des<br />

Risques, des vérifications RSE et du Développement<br />

Durable.<br />

D’un point de vue business DNV, en cette<br />

année de re-certification, nous avons<br />

concrétisé le réengagement de nombreux<br />

groupes avec lesquels nous avons établis<br />

depuis des années des partenariats rapprochés.<br />

Ces réengagements se traduisant, de<br />

par la vie des entreprises, à de nombreuses<br />

modifications de nos contrats, soit par<br />

extension de sites soit par croissance<br />

externe.<br />

Autre fait marquant, il y a également l’apparition<br />

d’un nouveau contexte légal, que<br />

j’évoquerai plus tard.<br />

Quels sont aujourd’hui les secteurs d’activité<br />

les plus demandeurs et les plus<br />

actifs en matière de management de la<br />

qualité ?<br />

Ludovic Martin. Les secteurs industriels<br />

restent très engagés dans le Management<br />

de la <strong>Qualité</strong>, mais pas uniquement. Nous<br />

assistons depuis quelques années à une<br />

véritable convergence des différents<br />

systèmes de Management allant vers des<br />

systèmes complétement intégrés.<br />

Parallèlement, la part des entreprises de<br />

Services croît significativement dans le total<br />

de nos certifiés.<br />

Pour quels types de démarches et quelles<br />

certifications ?<br />

Ludovic Martin. Comme évoqué plus haut,<br />

la demande en audit de systèmes intégrés<br />

continue à croître mais pas seulement pour<br />

de grandes structures initiatrices de la<br />

démarche, mais plutôt provenant de structures<br />

moyennes ou petites qui apprécient<br />

également notre approche par les risques<br />

et notre engagement à apporter de la<br />

valeur ajoutée à nos services, notamment<br />

en proposant des solutions adaptées à<br />

chaque structure.<br />

La prise de conscience des enjeux environnementaux<br />

globaux et l’apparition au<br />

niveau international de référentiels tels que<br />

l’ISO 26001, l’ISO 50001 et les thématiques<br />

concernant la responsabilité sociétale, sont<br />

des démarches que nous voyons émerger<br />

rapidement.<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontrent la mise en place ou la<br />

réorganisation des systèmes de management<br />

?<br />

Ludovic Martin. La récente sortie par le<br />

législateur d’un nouveau cadre pour les<br />

aspects sociétaux des entreprises a stimulé<br />

les réflexions de l’ensemble des acteurs<br />

économiques. Nous assistons depuis quelques<br />

temps à une véritable effervescence<br />

sur ces domaines – les choix méthodologiques<br />

et le marché se structurant au fur<br />

et à mesure des démarches initiées.<br />

Bien entendu, de par sa longue expérience<br />

en matière de gestion de l’ensemble des<br />

Risques, DNV Business Assurance est un<br />

acteur majeur dans la structuration et la<br />

maturation de ces problématiques.<br />

Ludovic Martin. Nous avons proposé à nos<br />

clients et partenaires un moment d’échanges<br />

à haute valeur ajoutée sous le thème<br />

du Management des Risques ; c’est une<br />

conférence que nous organisons presque<br />

toutes les années et qui nous tient à cœur<br />

parce qu’elle nous permet à la fois de<br />

prendre le temps d’échanger avec nos<br />

clients et partenaires sur les actualités de<br />

nos métiers, et aussi à tous nos invités et<br />

intervenants de se rencontrer et partager<br />

leurs expériences. Dans le souci d’apporter<br />

toujours plus d’informations pertinentes<br />

à nos clients, cette conférence est un<br />

format idéal pour retracer les nouveautés<br />

et questionnements des organisations et<br />

de prendre le temps d’étudier des actions<br />

qui ont vraiment porté leurs fruits.<br />

Nous avons également été sponsor du salon<br />

Développement Durable et RSE ProDurable,<br />

et soutenu des initiatives locales.<br />

Quels sont vos projections pour l’année<br />

à venir ?<br />

Dans quelques mois, les 3 et 4 avril, nos<br />

experts interviendront pendant le salon<br />

ProDurable. Nous avons voulu confirmer<br />

notre soutien pour cet évènement incontournable<br />

dans le domaine, qui propose des<br />

solutions et services aux organisations et<br />

entreprises souhaitant mettre en place des<br />

stratégies de Développement Durable et de<br />

Responsabilité Sociétale en devenant<br />

sponsor officiel. Cette année encore, nous<br />

pensons organiser une conférence, très<br />

probablement au début de l’automne, et nous<br />

comptons également continuer à soutenir<br />

des initiatives locales ; mais notre objectif<br />

est en premier lieu d’apporter encore plus<br />

de valeur ajoutée à tous nos clients ■<br />

Propos recueillis par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 44


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

Elargir les prestations<br />

pour de nouveaux secteurs<br />

Edouard Kiener est directeur commercial et marketing, responsable d’audit au<br />

sein de Moody Certification qui devient Intertek Certification France.<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour votre organisme ?<br />

Pour quels types de démarches et quelles<br />

certifications ?<br />

interventions dans des structures assez<br />

importantes voire très importantes dans<br />

les domaines des transports, du luxe et dans<br />

l’industrie de pointe. Je vous prie de m’excuser<br />

de ne pas pouvoir être plus précis.<br />

Edouard Kiener. L’année écoulée a été une<br />

des plus riches depuis ces cinq dernières<br />

années et ce sur tous les plans. D’un point<br />

de vue organisationnel, nous avons lancé<br />

notre projet de déménagement de locaux<br />

assez rapidement car notre croissance<br />

continue nous l’imposait. Aujourd’hui nous<br />

sommes installés au 67 boulevard Bessières<br />

dans le 17ème arrondissement de Paris.<br />

D’un point de vue professionnel, notre<br />

société propose aujourd’hui un panel de<br />

prestations de plus en plus grand et<br />

toujours plus proche de la satisfaction de<br />

nos clients. Si l’on devait retenir deux faits<br />

marquants par rapport à notre organisme,<br />

je soulignerai en premier lieu « la certification<br />

phyto ». Lancé par le biais du<br />

Grenelle 2 de l’Environnement dans la cadre<br />

du plan Ecophyto 2018, ce projet nous<br />

a permis de proposer une prestation supplémentaire<br />

à notre large clientèle du<br />

monde agricole.<br />

En second lieu je retiendrai la certification<br />

ISO 22 716 pour l’industrie cosmétique.<br />

Cette certification nous permet aujourd’hui<br />

de certifier et de collaborer avec les plus<br />

grands noms du secteur.<br />

Quels sont aujourd’hui pour vous les<br />

secteurs d’activité les plus actifs en<br />

matière de management de la performance<br />

qualité ?<br />

Edouard Kiener. Il est vrai que depuis<br />

quelques années, le marché perd un peu<br />

de sa vitesse avec une croissance assez<br />

faible mais malgré tout continue.<br />

Pour notre organisme les secteurs s’étant<br />

démarqués cette année sont sans aucun<br />

doute l’industrie agricole, l’industrie du luxe<br />

et le secteur des services aux entreprises.<br />

Edouard Kiener. Nous sommes un organisme<br />

de certification et de formation, les<br />

démarches sont donc exclusivement axées<br />

sur ces types d’activités (audit tierce-partie,<br />

audit seconde partie et formations diplômantes).<br />

Concernant les types de certification,<br />

l’ISO 9001 - 2008 reste la certification numéro<br />

une car la plus connue, ensuite viennent les<br />

certifications environnementales de types<br />

ISO 14001 et pour finir une croissance significative<br />

des demandes de certification dans<br />

le milieu cosmétique et médical.<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontrent la mise en place ou la<br />

réorganisation des systèmes de management<br />

?<br />

Edouard Kiener. La longueur des procédures<br />

constitue incontestablement le<br />

premier des freins. La mise en place d’un<br />

système est une démarche qui certes est<br />

volontaire la majeure partie du temps mais<br />

qui s’avère longue, voire très longue. Le<br />

temps est donc le principal frein, mais nous<br />

sommes précisément là pour orienter le<br />

mieux possible nos partenaires, pour leur<br />

trouver des solutions concrètes et opérationnelles.<br />

Pourriez-vous citer et décrire quelques<br />

exemples de vos interventions dans<br />

l’année écoulée ?<br />

Edouard Kiener. Vous comprendrez aisément<br />

que nos engagements en termes de<br />

confidentialité vis-à-vis de nos clients ne<br />

m’autorisent pas à les citer. Cependant, pour<br />

vous répondre, je peux vous dire que nous<br />

avons réalisés cette année de nombreuses<br />

Quels sont vos projections pour l’année<br />

à venir ?<br />

Edouard Kiener. Confirmer nos projets<br />

commencés en 2012. C’est-à-dire nous développer<br />

d’un point de vue ressources pour<br />

confirmer notre présence croissante dans<br />

tous les secteurs d’activités et travailler sur<br />

des certifications innovantes telles que l’ISO<br />

50001 concernant le management de<br />

l’énergie ou encore l’ISO 22716 qui est une<br />

certification que nous commençons à très<br />

bien maîtriser par le biais d’auditeurs ultracompétents.<br />

La preuve en est qu’aujourd’hui<br />

la vitrine cosmétique française nous<br />

fait grandement confiance.<br />

Et pour finir, nous allons fortement communiquer<br />

sur le changement de notre nom qui<br />

est désormais INTERTEK Certification France ■<br />

Propos recueillis par J.-F. Romain<br />

De Moody à Intertek<br />

Certification France<br />

Entreprise centenaire créée en 1911,<br />

Moody s’est d’abord spécialisée dans<br />

les contrôles techniques pour les industries<br />

du gaz et du pétrole avant<br />

d’étendre ses compétences d’inspection,<br />

de contrôle et de certification à<br />

tous les secteurs industriels et d’activités<br />

à travers le monde. Reprise en<br />

2011 par le groupe international<br />

Intertek, Moody International en est<br />

devenue la division certification du<br />

groupe au niveau international.<br />

Site : http://www.intertek-france.fr<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 45


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

L’approche Business<br />

Assurance au-delà<br />

de la pure conformité<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour votre organisme ?<br />

Frédéric Gaudin. L’année 2012 a été riche<br />

en émotions ! LRQA a considérablement<br />

renforcé son positionnement de leader en<br />

tant que certificateur des systèmes de<br />

management à haute valeur ajoutée.<br />

Nombreux sont les fleurons de l’industrie<br />

françaises qui ont rejoint LRQA en 2012.<br />

Des entreprises et institutions aussi<br />

diverses que L’Occitane, MBD, Thales TCS,<br />

la CCI de Marseille, ou même l’association<br />

grenobloise le Cercle 1892 (F.C. Grenoble<br />

Rugby) ont fait confiance à LRQA et son<br />

concept unique de Business Assurance.<br />

Toutes ces institutions ont en commun la<br />

volonté d’utiliser la certification comme<br />

vecteur d’amélioration de la performance<br />

et de minimisation des risques liés à leur<br />

activité. Le Business assurance permet<br />

d’aller avec bien au-delà de la pure conformité<br />

et de lui rendre sa vraie dimension<br />

originelle de démarche à long terme. LRQA<br />

est, en tant qu’organisme de certification<br />

crédible, le moteur de la «Resilience» et<br />

joue un rôle important et indéniable de<br />

pérennisation pour tous ces clients.<br />

L’innovation a été aussi au rendez- vous<br />

avec le lancement de nouveaux produits et<br />

services comme l’ISO 50001, système de<br />

management de l’énergie, l’iso 22716, la<br />

certification MASE dont LRQA est devenu<br />

acteur prépondérant.<br />

Quels sont aujourd’hui les secteurs d’activité<br />

les plus demandeurs et les plus<br />

actifs en matière de management de la<br />

qualité ?<br />

F. Gaudin. Tous les secteurs où l’excellence<br />

opérationnelle est une exigence des grands<br />

donneurs d’ordre ont été les plus dynamique.<br />

Je pense notamment au secteur<br />

aéronautique hyper exigeant en termes<br />

Frédéric Gaudin, PDG de LRQA France<br />

d’audit avec une nouvelle version de la<br />

norme du secteur EN 9100 sur lequel LRQA,<br />

grâce à son cursus de formation et de qualification<br />

des auditeurs inégalé, a pu se positionner<br />

avec succès. Enfin le secteur<br />

agro-alimentaire, face à une demande générale<br />

d’amélioration de la sécurisation de<br />

la chaîne alimentaire a vu ses normes<br />

secteurs évolués vers le FSSC 22000 ou le<br />

PASS 223…<br />

Pour quels types de démarches et quelles<br />

certifications ?<br />

F. Gaudin. Dans l’aéronautique l’EN 9100<br />

et l’EN 9120 ne sont plus applicable depuis<br />

le 1 er juillet 2011 et tous les certificats délivrés<br />

selon ces versions sont maintenant<br />

caducs (1 er juillet 2012). La transition vers<br />

la nouvelle norme EN 9100 v2009 est maintenant<br />

incontournable. LRQA a mis son<br />

expertise au profit de tous ces clients en<br />

les aidant à gérer cette transition dans les<br />

temps. C’est ainsi que nous avons permis<br />

à ALKAN d’être la première entreprise française<br />

à être certifiée EN 9100 :2009.<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontrent la mise en place ou la réorganisation<br />

des systèmes de management?<br />

F. Gaudin. Un des freins rencontré en ce<br />

moment à la mise en place de système de<br />

management robuste, est le degré d’urgence<br />

auquel font face certains acteurs.<br />

Certaines entreprises voient leur marché<br />

se réduire drastiquement voire disparaître.<br />

Un système de management ne s’envisage<br />

pas dans l’improvisation et la panique, et<br />

les entreprises en état de survie n’ont pas<br />

la capacité de prendre le recul suffisant<br />

pour organiser et stabiliser leur activité.<br />

Par contre une fois la situation d’urgence<br />

évacuée, un minimum de stabilité acquise,<br />

une certification par LRQA et son business<br />

assurance est un réel facteur clé de succès.<br />

Pourriez-vous citer et décrire quelques<br />

exemples de vos interventions dans<br />

l’année écoulée ?<br />

F. Gaudin. Parmi les sociétés concernées<br />

figure l’ascensoriste OTIS, numéro un mondial<br />

en matière de fabrication, d’installation<br />

et de maintenance d’ascenseurs,<br />

d’escalators, de trottoirs roulants et de<br />

systèmes de transport horizontal, employant<br />

plus de 5 000 personnes en France.<br />

Souhaitant agir au-delà de l’obligation réglementaire,<br />

OTIS a fait appel aux services de<br />

LRQA pour une meilleure compréhension<br />

des enjeux et ancrer la problématique gaz<br />

à effet de serre dans les bonnes pratiques<br />

communes.<br />

Ce projet a mobilisé une dizaine de personnes<br />

au sein des différents sites OTIS qui<br />

ont été chargées, en coordination avec nos<br />

experts LRQA, de consolider les données<br />

afin d’établir le profil «gaz à effet de serre»<br />

de la société. Mais la démarche ne s’arrête<br />

pas là puisqu’il s’agit à présent pour les<br />

équipes OTIS de décliner le plan d’action de<br />

réduction de «gaz à effet de serre » décidé.<br />

OTIS mobilisera notamment ses troupes sur<br />

l’utilisation optimisée de ses différentes énergies.<br />

Plus globalement, ce premier bilan<br />

d’émission de gaz à effet de serre prend toute<br />

sa place dans la démarche mondiale « Otis,<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 47


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

<br />

the way to green» engagée depuis plusieurs années au sein d’OTIS<br />

et vient indéniablement renforcer les engagements et actions menées<br />

par OTIS en termes d’initiatives environnementales et de développement<br />

durable.»<br />

D’autre part, en 2012 LRQA s’est vu reconduire la certification<br />

ISO 9001 de l’ensemble du groupe de la Lyonnaise des eaux (siège<br />

et entités régionales, pour le troisième cycle consécutif). Le système<br />

de management ISO 9001 de la Lyonnaise des eaux est géré dans<br />

sa globalité par LRQA France depuis 2006.<br />

Double satisfaction également avec la Lyonnaise des eaux : les<br />

entités régionales de Bordeaux Guyenne et de Sud Ile de France<br />

ont été les premières du groupe à postuler pour une certification<br />

ISO 50001 et à l’obtenir pour certaines de leurs activités,<br />

et ces certificats sont également les premiers à être délivrés par<br />

LRQA France ! Rappelons que l’ISO 50001 permet de réduire le<br />

coût énergique d’une structure et apporte des données mesurables<br />

sur le retour sur investissement. La Lyonnaise des eaux,<br />

à travers Bordeaux et l’Ile de France, a choisi de traiter, grâce au<br />

système de management, un facteur très coûteux de son activité<br />

: la consommation énergétique.<br />

De plus, LRQA intervient déjà pour les référentiels ISO 14001,<br />

OHSAS 18001 et ISO 22000 dans différentes entités du groupe<br />

Lyonnaise des eaux. En fonction des demandes des structures et<br />

de leurs activités (assainissement, eau potable, réseaux…), LRQA<br />

est sollicité pour inscrire la certification dans le cadre global du<br />

système de management environnemental, de la santé & sécurité<br />

au travail et la sécurité alimentaire.<br />

Quels sont vos projections pour l’année à venir ?<br />

F. Gaudin. Les organisations font face à des demandes plus<br />

exigeantes des parties intéressées, à une évolution rapide des<br />

conditions économiques et à une augmentation de la concurrence.<br />

En conséquence, elles recherchent un contrôle plus efficace<br />

des opérations, une amélioration des performances et une<br />

meilleure gestion des risques liés à leur activité. Pour aider les<br />

organisations à faire face à ces défis, nous continuons à améliorer<br />

nos services et la façon dont nous effectuons nos audits. Nous<br />

ne vérifions pas seulement que les systèmes satisfont aux<br />

exigences de la norme appropriée. Nous allons plus loin en apportant<br />

de la « valeur ajoutée », au-delà de ce que vous pourriez<br />

espérer d’un processus d’évaluation traditionnel. Cette priorité<br />

particulière est incluse dans notre approche « LRQA Business<br />

Assurance ». Bien que la conformité soit un aspect important du<br />

LRQA Business Assurance, notre méthodologie unique transforme<br />

l’audit en un puissant outil de management afin d’améliorer<br />

et de protéger la performance. En comprenant ce qui est<br />

vraiment important pour les organisations et les parties intéressées,<br />

nous aidons à améliorer simultanément leurs systèmes<br />

de management et leurs entreprises ■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 48


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

Faire de l’excellence<br />

une habitude<br />

Thomas Hennion, Branch Manager BSI France<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour votre organisme ?<br />

Thomas Hennion. En tant que créateur<br />

précurseur d’une norme de continuité d’activité<br />

BS25999 en 2006, BSI a convaincu<br />

nombres d’organisations d’adopter les<br />

bonnes pratiques de cette spécialité dans<br />

les secteurs de l’industrie, les technologies<br />

et la finance. En 2012, BSI s’est félicité de<br />

la forte influence de cette norme innovante<br />

lors des travaux de développement et de<br />

la publication de la norme internationale<br />

connue désormais sous l’appellation ISO<br />

22301, confirmant un besoin des entreprises<br />

de tous secteurs de se référer à une norme<br />

commune dans ce domaine, étant de plus<br />

en plus sollicitée par leurs partenaires<br />

commerciaux et institutionnels afin de<br />

mettre en place des mesures de continuité<br />

d’activité dans des environnements économiques,<br />

politiques et climatiques incertains.<br />

Quels sont aujourd’hui les secteurs d’activité<br />

les plus demandeurs et les plus<br />

actifs en matière de management de la<br />

qualité ?<br />

T. Hennion. Même si l’industrie reste le<br />

secteur le plus demandeur et le plus actif<br />

en termes de régulation et de standardisation<br />

des processus, chaque entreprise<br />

comprend aujourd’hui la nécessité de<br />

mettre en place des standards organisationnels<br />

accompagnants la croissance mais<br />

aussi la pérennisation des activités. Le<br />

secteur du tertiaire, par exemple, tend à<br />

supplanter progressivement la demande<br />

des secteurs historiques, devant faire face<br />

à une concurrence toujours plus forte avec<br />

l’ouverture des marchés et un besoin d’optimisation<br />

et de différentiation toujours<br />

plus marqués. Le développement de<br />

normes toujours plus spécifiques par<br />

secteur tend à élargir cet engouement :<br />

énergie, développement durable, sécurité<br />

de l’information, appuyées par le législateur<br />

et la réalité économique de l’accroissement<br />

des coûts d’approvisionnements ou<br />

des menaces extérieures aux organisations.<br />

Pour quels types de démarches et quelles<br />

certifications?<br />

T. Hennion. Beaucoup d’organisations en<br />

France utilisent fréquemment les fondamentaux<br />

et les bonnes pratiques des normes<br />

nationales ou internationales pour construire<br />

leur base organisationnelle. Toutefois, la certification<br />

ne semble par encore l’objectif final.<br />

Même si les best-sellers ISO 9001, ISO 14001,<br />

OHSAS 18001 restent les moteurs des organismes<br />

de certification, la France manque de<br />

structures d’influences incitant les entreprises<br />

à aller vers d’autres certifications, créant ainsi<br />

un handicap certain pour nos entreprises à<br />

l’international dans des secteurs où nous<br />

avons des avantages forts. Nous pourrions<br />

citer comme exemple les domaines du<br />

médical (ISO 13485) ou des finances (ISO<br />

22301, ISO 27001…), où les pays comme la<br />

Chine ou le Moyen Orient sont fortement<br />

impliqués et gagnent chaque jour de<br />

nouveaux marchés.<br />

Quels freins et au contraire quels soutiens<br />

rencontre la mise en place ou la réorganisation<br />

des systèmes de management?<br />

T. Hennion. De nombreuses initiatives locales<br />

facilitent la mise en place de systèmes de<br />

management. Nous pouvons prendre comme<br />

exemple l’effort certain des Chambres de<br />

Commerce et d’Industrie, ou encore de<br />

certaines organisations professionnelles dans<br />

des secteurs comme celui du bâtiment. Toutefois,<br />

le plus grand moteur reste l’influence et<br />

les exigences de grands donneurs d’ordres<br />

de l’industrie ou de la législation, sous condition<br />

que la «non conformance» soit accompagnée<br />

de sanctions ou de rejets lors d’appels<br />

d’offres. Certaines compagnies acceptent de<br />

soutenir leurs sous-traitants en finançant une<br />

partie de l’investissement nécessaire à l’acquisition<br />

et au maintien d’une certification,<br />

ces dispositifs restant néanmoins assez rare.<br />

Le coût marginal de la certification n’est<br />

toutefois pas le frein principal, mais l’exigence<br />

des normes d’avoir un relai au sein de l’entreprise,<br />

responsable du maintien des procédures<br />

peut être parfois perçue à court terme<br />

comme un poids financier que celles-ci<br />

peuvent ne peuvent accepter ou supporter.<br />

Pourriez-vous citer et décrire quelques<br />

exemples de vos interventions dans l’année<br />

écoulée?<br />

T. Hennion. BSI, dans sa mission, déjà longue<br />

d’un siècle, de promotion des normes, a organisé<br />

cette année 2012 une dizaine de conférences<br />

réunissant plus de 150 entreprises.<br />

Des thèmes variés touchant chaque secteur<br />

de notre économie française, de l’industrie à<br />

la finance, des secteurs IT mais aussi du<br />

secteur de l’événementiel et du médical y<br />

ont été développés avec des experts. BSI,<br />

créant plus de 2000 nouvelles normes<br />

chaque année, contribue au développement<br />

d’une culture de bonnes pratiques au sein de<br />

nos entreprises, et cela reste notre préoccupation<br />

première.<br />

Quels sont vos projections pour l’année à<br />

venir?<br />

T. Hennion. BSI France a de grandes ambitions<br />

pour 2013. Tout d’abord, la croissance<br />

importante que nous connaissons depuis<br />

quelques années nous oblige aujourd’hui à<br />

déménager nos bureaux actuels dans de plus<br />

grand locaux, mais toujours à Paris. D’autres<br />

part, des secteurs d’activités définis comme<br />

désormais stratégiques feront l’objet d’une<br />

attention particulière et des investissements<br />

de développement et de capacités seront<br />

menés. Nous vous invitons donc à suivre<br />

notre actualité au travers de notre site<br />

internet en cette année 2013 qui sera, pour<br />

nous, conduite dans la volonté de «faire de<br />

l’excellence une habitude» ■<br />

Propos recueillis par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 49


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

L’année de la certification<br />

Un nouveau nom pour<br />

affirmer une identité forte<br />

Eric Leroy, directeur général de SOCOTEC Certification<br />

Quels ont été les faits marquants de<br />

l’année écoulée pour votre organisme ?<br />

Eric Leroy. Son changement de nom: Notre<br />

organisme a pris le nom de SOCOTEC Certification<br />

depuis juin 2012, en remplacement<br />

de SQI (SOCOTEC Qualification International).<br />

Ce changement de nom vise à<br />

donner plus de visibilité et de lisibilité à<br />

notre vocation vis-à-vis des clients et<br />

prospects, et doit ainsi contribuer au développement<br />

de nos activités en France<br />

comme à l’international, et notamment en<br />

systèmes de management.<br />

Notre accréditation depuis le 1 er juillet 2012<br />

par le COFRAC selon la norme ISO 17021 :<br />

2011 pour la certification des systèmes de<br />

management de la qualité et de l’environnement<br />

selon les référentiel ISO 9001 :<br />

2008 et ISO 14001 : 2004.<br />

Et de nombreuses évolutions réglementaires<br />

sur les dispositifs de certification de<br />

personnes – notamment pour les diagnostiqueurs<br />

techniques immobiliers – qui nous<br />

ont amené à refondre nos processus en<br />

la matière.<br />

Quels sont aujourd’hui les secteurs d’activité<br />

les plus demandeurs, les plus actifs<br />

en matière de management de la qualité<br />

et pour quelles certifications ?<br />

E. Leroy. Entreprises industrielles ou de<br />

services, privées ou publiques, toutes sont<br />

demandeuses de certification, quels que<br />

soient leur taille et leur secteur d’activité.<br />

La filière bâtiment, secteur historique du<br />

groupe SOCOTEC, est particulièrement bien<br />

représentée. Ceci n’est pas surprenant<br />

puisque selon l’enquête menée par l’ISO<br />

(ISO Survey 2011), le secteur de la construction<br />

arrive en 4ème position pour le<br />

nombre de certificats ISO 9001 délivrés en<br />

France en 2011<br />

En matière de systèmes de management<br />

de la qualité, nous observons une écrasante<br />

majorité de demandes pour des certifications<br />

selon le référentiel ISO 9001. L’évolution<br />

vers des certifications qualité avec<br />

spécialisation sectorielle comme 9100<br />

(aéronautique), 22000 (agro-alimentaire),<br />

etc. reste très discrète.<br />

Ces constats sont là encore cohérents avec<br />

les conclusions de l’ISO Survey : le référentiel<br />

ISO 9001 représente 92 % des certifications<br />

de systèmes de management<br />

qualité en 2011.<br />

Quels freins et au contraire quels<br />

soutiens rencontrent la mise en place ou<br />

la réorganisation des systèmes de management<br />

?<br />

E. Leroy. D’après nos observations, le<br />

contexte économique dégradé n’a pas freiné<br />

la mise en place ou le renouvellement des<br />

certifications de systèmes de management,<br />

notamment dans les domaines de la qualité<br />

ou de l’environnement.<br />

Dans un contexte de crise, ces démarches<br />

permettent d’optimiser les organisations,<br />

d’en améliorer les performances et de se<br />

démarquer de la concurrence. Les entreprises<br />

françaises l’ont bien compris et n’ont<br />

pas freiné leurs projets sur ces sujets, qu’il<br />

s’agisse de certification initiale ou de renouvellement.<br />

En revanche, l’essor des démarches plus<br />

globales ou d’apparition plus récente de<br />

type ISO 26000 devra probablement attendre<br />

la sortie de crise.<br />

Pourriez-vous nous présenter quelques<br />

exemples de vos interventions dans<br />

l’année écoulée ?<br />

E. Leroy. En systèmes de management, nous<br />

avons certifié le système de management<br />

qualité / environnement de Nantes Habitat,<br />

un des plus gros offices publics d’habitat français<br />

; le système de management de l’environnement<br />

de la DILA (Direction de<br />

l’information légale et administrative) qui<br />

imprime au cœur de Paris divers ouvrages<br />

dont le Journal Officiel; les systèmes de management<br />

de l’environnement de Maco Pharma,<br />

fabricant de dispositifs médicaux, et d’Office<br />

Dépôt, distributeur de meubles et de fournitures<br />

de bureau.<br />

En matière de certification de personnes,<br />

nous avons délivré 1800 certificats :<br />

diagnostics techniques immobilier et<br />

inspection de systèmes de climatisation et<br />

de pompes à chaleur réversibles.<br />

Nous avons également attesté plus de 1500<br />

entreprises dans le domaine de la manipulation<br />

de fluides frigorigènes comme, par<br />

exemple, des établissements de l’Assistance<br />

Publique Hôpitaux de Paris (APHP).<br />

Quelles sont vos projections pour l’année<br />

à venir ?<br />

E. Leroy. En matière de systèmes de management,<br />

nous visons une accélération du<br />

développement de nos activités. En 2013 et<br />

2014, nous attendons une forte croissance<br />

des demandes d’attestation pour la manipulation<br />

de fluides frigorigènes puisque le 1 er<br />

cycle de 5 ans arrivera à son terme. L’année<br />

2013 verra également naître deux nouveaux<br />

dispositifs de certification de services et de<br />

qualification de fournisseurs ■<br />

Propos recueillis<br />

par J.-F. Romain<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 50


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

Normalisation<br />

La révision de la norme<br />

ISO 9001 est en marche<br />

Trente pays ont voté en faveur de la révision de cette norme appliquée par<br />

plus d'un million d'organismes, à travers 176 pays. Toutes les entreprises<br />

et organisations françaises ont intérêt à s’impliquer dès aujourd’hui pour<br />

faire valoir leurs intérêts.<br />

Cette décision intervient après que l’organisation<br />

internationale de normalisation<br />

(ISO) a organisé du 15 octobre 2011 au<br />

15 mars 2012 une consultation auprès des<br />

pays membres sur l’avenir de la norme<br />

ISO 9001:2008. Les travaux de normalisation<br />

sont désormais engagés, à un niveau<br />

international, depuis avril 2012. La nouvelle<br />

norme ISO 9001 est attendue en 2015.<br />

La norme ISO 9001:2008 est la norme qui<br />

fournit un ensemble d’exigences normalisées<br />

pour un système de management de<br />

ISO 9000 en bref<br />

la qualité, indépendamment du domaine<br />

d’activité et de la taille de l’organisme utilisateur,<br />

et qu’il soit dans le secteur privé ou<br />

dans le secteur public. C’est la seule norme<br />

de la famille ISO 9000 en fonction de<br />

laquelle les organismes peuvent être certifiés,<br />

bien que la certification ne soit pas<br />

une exigence obligatoire de la norme.<br />

Calendrier et périmètre<br />

En prenant part à la commission de normalisation<br />

AFNOR « <strong>Qualité</strong> & Management »,<br />

les entreprises et organismes publics pour-<br />

Activité<br />

<strong>Qualité</strong> et Management - outils et méthodes en matière de management de la qualité<br />

(ISO 9001, 9004, leadership, approche système, processus…).<br />

Secteurs d’application<br />

Tout organisme quel que soit son secteur d’activité, sa taille, ses différentes parties<br />

intéressées (clients, dirigeants, personnel, fournisseurs, banques, syndicats, partenaires,<br />

société…).<br />

Aspects couverts<br />

Satisfaction des clients et amélioration continue des modes d’organisation et contribution<br />

à assurer la pérennité de l’organisme ; conformité du produit, Maîtrise des<br />

processus de l’organisme (processus de management, de production, processus support…)<br />

; Concepts et terminologie, intégration des systèmes de management.<br />

Informations complémentaires<br />

Assure le suivi actif de l’ISO/TC 176 « Management de la qualité et assurance de la<br />

<strong>Qualité</strong> » en concertation avec les autres comités techniques travaillant sur des<br />

thématiques connexes ; assure une liaison avec les plateformes régionales sur le thème<br />

<strong>Qualité</strong> ; assure l’élaboration des documents normatifs Français en complément / appui<br />

des documents internationaux.<br />

ront faire valoir leurs intérêts dans l’élaboration<br />

de nouveau document normatif<br />

qui verra le jour en 2015. Elles pourront<br />

aussi échanger avec les acteurs du marché,<br />

anticiper les évolutions et assurer un suivi<br />

efficace de la normalisation européenne et<br />

internationale.<br />

Le Comité Technique ISO TC 176 SC2 a<br />

enclenché ainsi, dès le mois d’avril, le début<br />

des travaux de révision de la norme<br />

ISO 9001 avec une publication attendue en<br />

2015. Un groupe de travail devait être<br />

spécialement constitué pour piloter le<br />

projet. Ses membres se pencheront sur les<br />

résultats de l’enquête ISO réalisée auprès<br />

des utilisateurs entre octobre 2010 et<br />

février 2011 et qui avait enregistré plus de<br />

12 000 réponses. Ils analyseront également<br />

l’opportunité d’intégrer ou non de nouveaux<br />

concepts tels que l’Intégration d’une<br />

approche de gestion des risques, le renforcement<br />

du management des processus, etc.<br />

Le groupe de travail devrait également s’appuyer<br />

sur les travaux veillant à définir une<br />

structure commune à toutes les normes de<br />

systèmes de management et sur les travaux<br />

portant sur les principes de management<br />

de la qualité en cours de révision.<br />

Les enjeux de la révision ISO 9001<br />

La révision de la norme ISO 9001 avait été<br />

souhaitée par de nombreux pays, dont la<br />

France, lors de l’examen systématique organisé<br />

par l’ISO qui a donc demandé à ses<br />

membres de proposer un cahier des charges<br />

soumis à approbation début octobre<br />

2012. Marc Bazinet, Président de la Commission<br />

de normalisation AFNOR, a ainsi<br />

présenté le 23 octobre dernier les grands<br />

axes de ce cahier des charges : simplification,<br />

adaptation aux nouvelles attentes des<br />

organisations, consensus… tels sont les<br />

enjeux de cette révision.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 51


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

<br />

De manière générale, la volonté des experts<br />

vise à harmoniser la norme ISO 9001 avec<br />

les autres normes de systèmes de management<br />

tout en simplifiant son application<br />

et en l’adaptant aux préoccupations actuelles<br />

des organismes. Les acteurs de la<br />

révision prendront en compte la toute<br />

nouvelle structure de norme de système<br />

Actualité des démarches qualité<br />

La démarche ISO 9001 illustre une tendance de fond au cœur des enjeux<br />

des entreprises de tout pays. L’ISO a mené une enquête à l’échelle internationale<br />

: 12000 contributeurs de 122 pays démontrent que les démarches<br />

qualité dans le monde sont plus que jamais d’actualité. A noter<br />

l’équilibre des répondants en terme de tailles d’entreprises, la représentation<br />

importante des services (43%) et de l’industrie (31%) et la contribution<br />

d’un quart de non certifiés ISO 9001. Trois pays ont majoritairement<br />

participé : les États-Unis, l’Allemagne et… la France, confirmant ainsi<br />

l’importance que revêt cette norme depuis près de 25 ans.<br />

La principale motivation d’une démarche de certification ISO 9001 est<br />

la satisfaction clients, devançant d’autres facteurs tels que répondre aux<br />

besoins du marché ou à une demande explicite de certification de la<br />

part des clients. Le bien-fondé du choix d’une démarche de certification<br />

est à l’unanimité un acquis pour les répondants. La certification a permis<br />

de standardiser les process métiers, de faire évoluer les pratiques managériales<br />

et de mettre en place des outils efficaces de pilotage de l’activité.<br />

L’ISO 9001 a donc une application concrète pour les organisations,<br />

elle est un véritable outil au service de l’organisation.<br />

En ce qui concerne l’avenir de la norme ISO 9001, elle est évidente pour<br />

95% des répondants. 64% d’entre eux souhaitent la voir évoluer et<br />

prendre en considération de nouveaux concepts dont notamment la gestion<br />

des ressources, l’amélioration continue, la gestion des processus et indicateurs<br />

clés de performance, la gestion des connaissances, le management<br />

des risques…<br />

Une évolution nécessaire<br />

Il ressort de cette enquête que la norme ISO 9001 reste toujours d’actualité.<br />

Elle a besoin d’évoluer mais sans changement majeur. Elle doit<br />

certes être améliorée mais une attention particulière doit avant tout être<br />

portée sur sa bonne application, précise le comité technique dans la<br />

synthèse en libre consultation sur le site de l’ISO.<br />

En répondant massivement, les français ont montré leur attachement à<br />

cette norme née il y a près de 25 ans mais dont son adoption ralentit<br />

depuis quelques années en France. Son évolution permettra peut-être<br />

ainsi aux organisations françaises de se réengager à nouveau dans les<br />

démarches <strong>Qualité</strong>, internationalement reconnues comme facteurs de<br />

succès et de pérennité.<br />

de management applicable à toute thématique,<br />

les attentes exprimées lors de l’enquête<br />

mondiale réalisée en 2011 et<br />

s’inspireront des travaux réalisés sur les<br />

19 concepts susceptibles d’adapter la norme<br />

aux contextes actuels des organismes.<br />

Ainsi, sont ajoutés une clause sur la planification<br />

– avec l’intégration d’une manière<br />

explicite de la gestion des risques et des<br />

opportunités – une autre clause sur la<br />

détermination des besoins et attentes des<br />

parties intéressées du SMQ et un chapitre<br />

pour l’évaluation de la performance.<br />

Structurellement, certaines clauses vont<br />

changer de dénomination afin de permettre<br />

des regroupements logiques et une extension<br />

de leurs périmètres. C’est le cas de la<br />

clause « Support » qui englobera le management<br />

des ressources, la communication<br />

et la documentation; et la clause « Opération<br />

» qui couvrira la « réalisation du<br />

produit » de la 9001:2008 sauf le paragraphe<br />

7.6 sur la maîtrise des équipements<br />

de surveillance et de mesure qui sera<br />

intégré au chapitre 9 de la nouvelle structure<br />

sur l’évaluation de la performance.<br />

Ce cahier des charges accompagné d’un<br />

« preliminary draft » adoptant la nouvelle<br />

structure de norme de système de management<br />

a été soumis à approbation des<br />

54 pays participant aux travaux et a été<br />

largement approuvé, aucun vote négatif<br />

n’ayant été relevé.<br />

Faire valoir les positions françaises<br />

La commission de normalisation française,<br />

forte d’une quarantaine de membres, est<br />

très active et fait de nombreuses propositions.<br />

Celles-ci sont d’ailleurs partagées par<br />

la majorité des autres pays, permettant<br />

ainsi d’avancer rapidement dans l’élaboration<br />

de la nouvelle version. La France est<br />

particulièrement vigilante à l’accessibilité<br />

de l’ISO 9001 aux PME/TPE. Elle veille aussi<br />

à ce que la notion de «risques» soit bien<br />

apparentée aux risques métiers liés aux<br />

produits, processus et à la relation client<br />

et que les nouvelles exigences puissent<br />

être auditées.<br />

La commission veille également à renforcer<br />

la déclinaison de certains concepts comme<br />

par exemple le management des processus,<br />

le management des connaissances, les<br />

notions d’indicateurs et de résultats<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 52


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

d’efficacité, la voix du client avec une clarification et une différenciation<br />

des multiples clients d’un organisme et le rôle de la<br />

direction dans le SMQ (système de management de la <strong>Qualité</strong>)<br />

avec un meilleur alignement du SMQ avec les pratiques managériales<br />

et les objectifs stratégiques de l’entreprise.<br />

Par ailleurs, les membres français veulent également voir apparaître<br />

la synergie entre le Lean Management et l’ISO 9001, à<br />

l’instar des recommandations formulées dans le document<br />

FD X50-819, document normatif français publié en juillet 2011.<br />

A partir de la version préliminaire (preliminary draft), les délégations<br />

nationales – dont la délégation française – ont formulé<br />

dès le mois d’octobre leurs commentaires accompagnés de<br />

nouveaux amendements en<br />

lien avec les 19 concepts.<br />

« La France est<br />

particulièrement<br />

vigilante à<br />

l’accessibilité de<br />

l’ISO 9001 aux<br />

PME/TPE. »<br />

La Colombie a par exemple<br />

demandé à prendre en considération<br />

les ressources financières,<br />

la Suisse propose de<br />

renforcer les exigences sur la<br />

conformité des produits et sur<br />

le management des risques<br />

(en accord d’ailleurs avec les<br />

propositions françaises), le<br />

Brésil (comme la France)<br />

demande la prise en compte<br />

de la notion d’achats responsables, les Etats-Unis proposent de<br />

renforcer le lien avec la conformité des produits, le Japon d’ajouter<br />

des exigences sur le thème de la mesure et le Canada de prendre<br />

en compte les 19 concepts identifiés et analysés par le comité<br />

technique de l’ISO concerné (ISO TC 176 SC2) depuis la publication<br />

de la version 2008.<br />

Les prochaines étapes<br />

Une réunion internationale fin 2012 commencera la rédaction du<br />

premier document de travail de la norme ISO 9001:2015 qui devrait<br />

voir le jour en janvier 2013. Une première phase de vote sur ce<br />

texte en juin 2013 aboutira à un « committee draft », un texte<br />

amendé des remarques remontées durant la phase d’enquête qui<br />

dure deux mois. Une seconde phase de vote prendra place en<br />

avril 2014 (« Draft for International Standard - DIS») pour une<br />

durée de 5 mois ; une troisième (« Final draft » - FDIS) en juillet<br />

2015 pour une publication attendue en septembre 2015.<br />

Le temps accordé peut paraître long. Il est pourtant nécessaire<br />

pour aboutir à un consensus indispensable qui donne à la norme<br />

ISO 9001 sur le management de la <strong>Qualité</strong>, un noyau dur d’exigences<br />

stables pour les 10 prochaines années ■<br />

F. P.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 53


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

Expérience<br />

Une démarche<br />

multi-certification<br />

et multi-sites<br />

Directeur <strong>Qualité</strong> et Environnement, Jean-Paul Pierrache a mené une<br />

démarche de certification d’envergure dont le périmètre couvre dix sites<br />

en France, neuf sites étant certifiés ISO 9001, quatre ISO 14001 et un site<br />

en cours de certification OHSAS 18001.<br />

A ce jour, le périmètre de certification<br />

couvre en fait trois sociétés<br />

distinctes, comme l’explique Jean-<br />

Paul Pierrache, directeur <strong>Qualité</strong> et<br />

Environnement. Inova (90 personnes)<br />

assure la conception et la<br />

construction d’unités de valorisation<br />

énergétique de déchets et de biomasse<br />

(libellé du certificat ISO). Inova Opérations<br />

(110 personnes) se charge de l’exploitation<br />

d’un centre de valorisation énergétique des<br />

déchets ménagers et assimilés. L’entreprise<br />

Leroux et Lotz Maintys (90 personnes)<br />

assure études, fabrication, montage et<br />

maintenance d’installations thermiques et<br />

industrielles.<br />

Créée en 1966 sous le nom d’Inor, Inova est<br />

basée à Rueil Malmaison (92). Inova Opération<br />

est filiale à 100 % d’Inova. L’activité<br />

d’exploitation porte à ce jour sur six usines<br />

implantées en France (Brive, Châteaudun,<br />

Chinon, Noyelles, Pithiviers et Thonon).<br />

Leroux et Lotz Maintys exerce son activité<br />

dans trois agence, à Valence (siège<br />

social), Rouen et Nantes. Inova, sa filiale<br />

Site Inova d’Issy-les-Moulineaux en Ile-de-France.<br />

Inova Opérations et Leroux et Lotz<br />

Maintys font désormais partie du<br />

groupe Altawest dans lequel on<br />

retrouve d’autres sociétés dont<br />

Jeumont Electric.<br />

Les processus communs aux trois<br />

sociétés sont les ressources humaines, l’informatique<br />

et les systèmes de management.<br />

En tant que garant de la certification<br />

ISO 9001 pour les trois sociétés, Jean-Paul<br />

Pierrache a mis en place des systèmes de<br />

management qui, à défaut d’être communs,<br />

sont néanmoins analogues. « Les compétences<br />

des personnes impliquées sont très<br />

différentes sur les différents sites, entre<br />

des cadres du siège de niveau ingénieur et<br />

le personnel de conduite ou de maintenance<br />

pour qui parfois il peut s’avérer quasi impossible<br />

de compléter un formulaire », explique<br />

M. Pierrache.<br />

La première certification <strong>Qualité</strong> a été<br />

obtenue en 1999, alors sous le référentiel<br />

ISO 9002:1994. « Les activités concernées<br />

à l’époque sont l’exploitation de l’usine de<br />

Chinon et le service pièces de rechange de<br />

la société Inor », se souvient M. Pierrache.<br />

Toutes les autres usines en exploitation ont<br />

été par la suite été certifiées ISO 9001 entre<br />

1999 et 2006.<br />

En 2009, une première usine en exploitation<br />

(site de Pithiviers) a été certifiée<br />

ISO 14001. A ce jour, ce sont quatre usines<br />

sur six qui sont certifiées ISO 14001. La<br />

démarche OHSAS 18001 est actuellement<br />

en cours sur l’usine de Chinon.<br />

Satisfaire une exigence des clients<br />

« Les certifications ont toujours été demandées<br />

par nos clients, commente J.-P. Pierrache,<br />

ISO 9001 à partir de 1999 et<br />

ISO 14001 à partir de 2009 ». La certification<br />

ISO 9001 est en effet une clause impérative<br />

des marchés de construction et<br />

d’exploitation des usines. La certification<br />

ISO 14001 a également été demandée par<br />

des clients soucieux de bénéficier de la<br />

réduction des TGAP (Taxes générale sur les<br />

activités polluantes) à laquelle ouvre cette<br />

certification.<br />

La démarche a parfois reçu le soutien d’intervenants<br />

extérieurs : « Pour l’ISO 9001,<br />

il a été fait appel à la société EQM qui a<br />

opéré chez nous entre 1998 et 2004. Pour<br />

l’ISO 14001 c’est la société DIZ Andro qui<br />

nous a accompagnés avec succès ». Mais<br />

le SMQ (système de management de la<br />

qualité) est suivi à 100% par Jean-Paul Pierrache.<br />

Dans chaque usine en exploitation<br />

(Inova Opérations), chaque agence de<br />

Leroux et Lotz Maintys comme pour chaque<br />

processus d’Inova, le chef d’usine, chef<br />

d’agence ou pilote de processus est responsable<br />

des actions décidées dans le cadre<br />

du système de management.<br />

Compte tenu du nombre de personnes<br />

concernées par la certification, l’information<br />

se fait par informatique pour les<br />

personnes qui disposent d’un ordinateur et<br />

par papier (affichage, classeur) pour le reste<br />

du personnel. « Le système de communication<br />

actuel me convient, commente<br />

M. Pierrache, il n’est pas envisagé pour l’instant<br />

de doter tout le personnel d’un ordinateur.<br />

»<br />

L’auditeur n’est pas conseilleur<br />

C’est la société SGS qui réalise les audits<br />

de certification depuis 1999. « Tous les<br />

audits se sont déroulés correctement,<br />

souligne M. Pierrache, avec quelques observations<br />

et écarts mineurs mais sans écart<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 54


GESTION DE LA QUALITÉ<br />

majeur. A chaque fois, la certification a été<br />

accordée (extension), conservée (suivi) ou<br />

renouvelée. » Les auditeurs se félicitent<br />

très généralement de relations plutôt constructives.<br />

« Le rôle d’un auditeur est<br />

d’écouter, pas de conseiller », insiste Jean-<br />

Paul Pierrache.<br />

Mener plusieurs certifications exige un<br />

calendrier et une organisation pointue. La<br />

mise en œuvre des différentes certifications<br />

s’est déroulée tout naturellement,<br />

relève M. Pierrache, au fil des renouvellements<br />

de contrats et de l’implication de<br />

nouvelles agences. « Nous ne prévoyons<br />

pas pour l’instant d’entreprendre une<br />

démarche globale au niveau d’Altawest,<br />

groupe auquel nous appartenons depuis<br />

un an et demi. Les autres sociétés du<br />

groupe ont leur propre système de management.<br />

»<br />

Les freins auxquels a pu se heurter la mise<br />

en place du système de management ont<br />

été constitués pour l’essentiel par la crainte<br />

face au bouleversement des habitudes, le<br />

refus du changement, ou encore la surcharge<br />

de travail entraînée par la démarche.<br />

Quels sont les leviers qui ont permis de faire<br />

accepter le système ? « La volonté de construire<br />

un système à la fois simple et efficace<br />

», répond aussitôt M. Pierrache,<br />

ajoutant : « mon expérience en tant que<br />

chef d’usine, et le soutien et l’implication<br />

des Directions »…<br />

Un système robuste et efficient<br />

Les résultats les plus manifestes suite aux<br />

certifications obtenus sont la possibilité de<br />

répondre à de nouveaux marchés et d’en<br />

conquérir. De plus, les systèmes de management<br />

de chaque usine et chaque agence<br />

sont similaires et en parfaite conformité<br />

entre eux, ce qui donne une grande cohérence<br />

au groupe et renforce son efficience<br />

managériale.<br />

Comment garantir la pérennité et le développement<br />

de la démarche ? « Du fait<br />

même des changements de groupe, du<br />

renouvellement des contrats, de l’intégration<br />

de nouvelles agences, notre démarche<br />

de certification est sans cesse en mouvement.<br />

Et les trois sociétés manifestent la<br />

Parcours<br />

Jean-Paul Pierrache est entré dans<br />

la vie active (1975), avec un DUT en<br />

poche, comme dessinateur industriel<br />

dans une société de conception et<br />

fabrication d’échangeurs de chaleur. «<br />

J’ai ensuite suivi les cours (du soir) du<br />

CNAM à Valenciennes pour obtenir le<br />

diplôme d’ingénieur en 1984. J’ai quitté<br />

la société pour prendre la direction<br />

d’exploitation d’une station d’épuration<br />

à Wattrelos, dans le Nord ». A la<br />

fin de l’exploitation (2000), la direction<br />

lui a proposé le poste de responsable<br />

<strong>Qualité</strong>. A l’époque Inova<br />

s’appelait Inor et construisait et exploitait<br />

des stations d’épuration et des<br />

usines d’incinération.<br />

même volonté de développement permanent.<br />

Il n’y a pas de place à la lassitude… »,<br />

conclut Jean-Paul Pierrache ■<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 55


LA BOÎTE À OUTILS<br />

Pourquoi choisir un logiciel de SIRH ?<br />

Un levier de performance<br />

pour l’entreprise<br />

Le choix d’un outil adapté et d’une entreprise à l’écoute est capital pour les<br />

professionnels du secteur, mais aussi pour tous les services RH des entreprises<br />

ayant des besoins en recrutement de plus en plus complexes.<br />

se comptent sur les doigts d’une main.<br />

Probablement en raison de la barrière à<br />

l’entrée évoquée ci-dessus.<br />

Fini le temps du CV papier et des candidats<br />

disponibles, en train d’attendre les appels.<br />

Les agences d’intérim le savent bien: trouver<br />

le candidat s’avère souvent plus difficile que<br />

de trouver le client! Surtout pour des profils<br />

complexes, à l’heure de la spécialisation.<br />

Marc de Lagerie, Directeur de l’agence d’intérim<br />

Tertialis, témoigne à ce sujet : « Le<br />

recrutement des bons candidats joue un rôle<br />

primordial dans notre stratégie commerciale.C’est<br />

parfois l’opportunité de recruter<br />

un profil de candidat intéressant qui pourra<br />

amener une entreprise à procéder à un<br />

recrutement, en dehors même de toute<br />

recherche spécifique préalable».<br />

sociaux… L’offre est en plein essor et le succès<br />

commercial d’une entreprise comme Multiposting.fr<br />

témoigne de la vitalité de ce secteur,<br />

même en temps de crise!<br />

Certains ont également développé des<br />

modules complémentaires… Cependant<br />

concevoir une moto et décider ensuite de<br />

la transformer en voiture, cela roulera sans<br />

doute, mais est-ce que ce sera la voiture<br />

idéale répondant au besoin ?!<br />

Les éditeurs de solutions SIRH indépendants<br />

de grands groupes (comme Oracle)<br />

ou de jobboards (comme Monster) et proposant<br />

une solution complète et modulable<br />

Le retour vers des solutions<br />

« tout intégré » ?<br />

Les recruteurs sont nombreux à ne plus<br />

vouloir faire appel à un prestataire différent<br />

par maillon de la chaîne de recrutement: sourcing,<br />

publication d’offres d’emploi, CRM, recrutement<br />

sur les réseaux sociaux, …et à vouloir<br />

éviter les saisies et ressaisies de données<br />

multiples, chronophages et non génératrices<br />

de CA. Le retour à un outil intégré et modulable<br />

puissant est certainement aujourd’hui<br />

la meilleure solution ■<br />

Jérémie Roboh<br />

Pléthores d’outils sur le marché ?<br />

Bien que les offres s’affinent, le secteur<br />

n’échappe pas à la règle du moment et la<br />

tendance lourde est au mode SaaS. La<br />

plupart du temps, les entreprises proposent<br />

des solutions avec un coût de location<br />

mensuel, par utilisateur.<br />

Le marché n’est cependant pas si large que<br />

cela : alors qu’il y a des milliers de cabinets<br />

de recrutement, de placement et d’agences<br />

d’intérim, les éditeurs de logiciels ne sont<br />

pas si nombreux. En effet, la barrière à l’entrée<br />

sur le marché est très élevée : il faut<br />

des connaissances métiers pointues, la mise<br />

en place de solutions techniques complexes,<br />

une grande adaptabilité et tenir compte d’un<br />

prix d’acceptation du marché plutôt faible!<br />

La spécialisation des outils<br />

La plupart des éditeurs ont d’ailleurs opté<br />

pour une approche spécialisée : le développement<br />

d’une solution très spécifique qui ne<br />

s’intéresse qu’à un seul aspect de la chaîne<br />

de recrutements.Il existe de nombreux outils<br />

disponibles sur le marché. Gestion des CV, des<br />

postulations, multiposting des offres d’emploi,<br />

recherche et recrutement sur les réseaux<br />

Job Explorer<br />

Solution complète et accessible<br />

La société MRJ Software, reconnu<br />

jeune entreprise innovante et soutenue<br />

par le CIR*, a développé un logiciel<br />

full web proposé en mode SaaS<br />

et destiné aux professionnels du<br />

recrutement. Particularité : l’intégration<br />

native de tous les volets de<br />

l’activité des agences d’intérim et des<br />

cabinets de recrutement :<br />

« Notre solution est sûrement l’une<br />

des plus complètes et, paradoxalement,<br />

des plus accessibles du marché »,<br />

développe Michael Lévy, responsable développement Job Explorer. « Tandis que beaucoup<br />

de nos confrères ont choisi une approche par module, qui masque le coût de location<br />

réel du logiciel, nous privilégions la notion de facturation unique, sur le modèle<br />

de Free par exemple. L’accès au logiciel comprend donc nativement le sourcing de CV<br />

sur les jobboards et sur le site internet du client, le parsing automatique des données<br />

importées, l’intégration de process de recrutement, l’accès à un CRM puissant, incluant<br />

des workflows entièrement paramétrables en back-office, la recherche de candidats<br />

sur les principaux réseaux sociaux, le multiposting d’offres d’emploi, push CV et push<br />

offres d’emploi, anonymisation de CV, etc. » A ce jour, c’est sans aucun doute le<br />

logiciel le plus complet accessible aux PME.<br />

* Crédit impôts recherche<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 57


LA BOÎTE À OUTILS<br />

Communiqué<br />

En quête de sécurité<br />

Des processus efficaces peuvent aider les organisations à maintenir une gouvernance<br />

saine, manager les risques et leur donner un avantage concurrentiel.<br />

ci démontre l’adoption de bonnes pratiques<br />

du MCA pour les parties prenantes. « La<br />

norme MCA est flexible, de sorte que les PME<br />

peuvent la mettre en œuvre dans leurs<br />

domaines d’activité, et surtout, où elle est<br />

nécessaire », relevait David Hitchen. « Elle<br />

peut donner un avantage concurrentiel à ceux<br />

qui fournissent des services d’importance. »<br />

Protection des renseignements<br />

La gouvernance d'entreprise est scrutée à la<br />

loupe par les acteurs économiques qui persistent<br />

à y relever des problèmes et manquements<br />

majeurs. Durant ces derniers mois, le mécontentement<br />

des actionnaires sur la rémunération<br />

des dirigeants et une série de scandales<br />

au sein des entreprises ont ébranlé la confiance<br />

du public dans le système par lequel les entreprises<br />

cotées en bourse opèrent.<br />

Une bonne gouvernance nécessite une surveillance<br />

rigoureuse du management, en s'assurant<br />

que l’activité se fait avec compétence,<br />

intégrité, et en tenant compte des intérêts<br />

des parties prenantes. La bonne gouvernance<br />

des sociétés cotées est prévue par le dernier<br />

code de gouvernance d'entreprise. Mais avoir<br />

un « code de la route » ne fait pas nécessairement<br />

des gens de bons conducteurs.<br />

C'est là que les normes entrent en scène,<br />

aidant les entreprises de toutes tailles à<br />

atteindre et maintenir les meilleures pratiques.<br />

Anne Hayes, Responsable Développement<br />

Marché chez BSI, affirme qu’une norme<br />

centrale démontrant les meilleures pratiques<br />

en matière de gouvernance est en cours d'élaboration<br />

par BSI et son lancement est prévu<br />

pour début 2013. « Mais il y a déjà de nombreuses<br />

normes dans des domaines connexes,<br />

incluant le management des risques, la continuité<br />

d’activité et la sécurité de l'information<br />

qui peuvent d’hors et déjà apporter des solutions<br />

satisfaisantes », explique-t-elle. Anne<br />

Hayes s’oppose à l’idée reçue selon laquelle<br />

les normes ne sont adoptées que par les<br />

grandes entreprises en tant que mesures<br />

défensives, pour permettre d’éviter les catastrophes<br />

et l’atteinte à la réputation : « Elles<br />

sont également applicables aux PME et<br />

doivent être mises en œuvre d'une manière<br />

qui convient à chaque organisation. Elles ne<br />

devraient pas être considérées comme négatives.<br />

Elles peuvent convaincre et encourager<br />

les clients à travailler avec vous. »<br />

Management des risques<br />

« L’ISO 31000 se propose comme norme clé<br />

du management des principaux risques de<br />

l’entreprise. Elle permet aux organisations<br />

d'établir le contexte de leurs risques afin de<br />

révéler et d'évaluer la nature, la complexité<br />

et la diversité de ceux ci dans toutes les disciplines<br />

de l’activité», explique Anne Hayes.<br />

Continuité d'activité<br />

David Hitchen, Chef de Projet Global du management<br />

de la continuité d’activité chez BSI,<br />

remarquait : « Les entreprises ont besoin d'un<br />

système MCA (Management de la Continuité<br />

d’Activité) qui réponde aux normes les plus<br />

exigeantes. » BSI a lancé la BS 25999 en<br />

2006, désormais connue et publiée sous le<br />

sigle ISO 22301 :2012 pour les aider à relever<br />

ce défi. David Hitchen cite quatre raisons principales<br />

pour lesquelles les hauts responsables<br />

devraient mettre en œuvre le MCA : il<br />

protège la réputation, empêche la perte de<br />

part de marché, permet de gagner la<br />

confiance des clients et appuie la gouvernance<br />

en général.<br />

La norme met l’accent sur la nécessité que<br />

les hauts dirigeants soient activement<br />

engagés, non pas seulement pour des préoccupations<br />

stratégiques, mais aussi en tenant<br />

compte des activités opérationnelles. Le<br />

recours à des experts indépendants internationaux<br />

pour créer la norme apporte une<br />

preuve de crédibilité supplémentaire au<br />

marché, alors que l’audit indépendant de celle-<br />

L'information est essentielle au fonctionnement<br />

de la plupart des entreprises. La sécurité<br />

de l'information a évolué pour contribuer<br />

à l'objectif plus large de bonne gouvernance,<br />

explique David Fatscher, Directeur Développement<br />

Secteur des TIC chez BSI. En fait, il<br />

préfère le terme de gouvernance de l'information.<br />

David Fatscher décrit les normes ISO<br />

27001 et ISO 27002 comme « principes fondateurs<br />

» d'une famille de normes destinée à<br />

aider les entreprises à gérer et protéger les<br />

informations précieuses, donnant confiance<br />

aux parties prenantes. La première est la<br />

seule norme internationale certifiable permettant<br />

de définir les exigences relatives à un<br />

système de management de la sécurité de<br />

l'information (SMSI). Elle adopte une méthode<br />

pour établir, mettre en œuvre, exploiter,<br />

surveiller, examiner, maintenir et améliorer<br />

un SMSI. « Cette norme est applicable aux<br />

entreprises de toutes tailles et secteurs »,<br />

explique David Fatscher. « La bonne gouvernance<br />

de l'information doit s'étendre de la<br />

salle de réunion à la réception du site. » ■<br />

Article produit en association avec l’Institute<br />

of Directors, Royaume-Uni.<br />

• 85% des clients de BSI qui ont adopté la sécurité de<br />

l’information ont construit une solide relation de<br />

confiance avec leurs parties prenantes<br />

• 79% ont connu une récupération plus rapide des incidents<br />

en ayant mis en place un MCA<br />

• 83% des clients de la continuité d’activité de BSI ont<br />

cité une meilleure réputation comme avantage clé<br />

• 64% des clients santé et sécurité de BSI ont réduit<br />

les incidents tandis que 49% ont fait des économies<br />

• 99% des organisations atteignent leurs objectifs de<br />

sécurité de l'information après avoir mis en place la<br />

norme ISO/IEC 27001<br />

Source : BSI Excellator Research 2011 et Erasmus University Study<br />

Pour plus d’informations sur le Management des Risques, contactez BSI France au<br />

+33 (0)1 55 34 11 40 ou envoyez un email àcontact.france@bsigroup.com<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 58


LA BOÎTE À OUTILS<br />

Information et gestion des données<br />

Dix conseils pour<br />

la collaboration numérique<br />

Mettre en œuvre 10 mesures simples pour favoriser une collaboration numérique<br />

sécurisée, pratique et efficace, en offrant à tous les collaborateurs d’une<br />

entreprise ou organisation la possibilité de créer et partager du contenu tout<br />

en rassurant l’entreprise sur l’efficacité de la protection et de la gestion<br />

des données.<br />

1. Auditer l’accès aux<br />

données<br />

La première mesure à prendre<br />

pour maîtriser vos données et<br />

éviter un désastre est d’effectuer<br />

un audit approprié de<br />

toute l’activité d’accès aux<br />

données. Une fois que ces accès<br />

ont été audités, vous pourrez<br />

facilement déterminer qui fait<br />

quoi avec vos données. Vous<br />

pourrez répondre à des questions auxquelles<br />

les départements informatiques ont<br />

souvent du mal à répondre, comme: « Qui<br />

a effacé mes fichiers?», «Quelles données<br />

telle personne utilise-t-elle?» ou «Quelles<br />

données sont obsolètes ? » L’audit fournit<br />

également les données nécessaires pour<br />

permettre au département informatique<br />

de déterminer qui est propriétaire d’un<br />

ensemble de données, afin que les personnes<br />

concernées puissent être impliquées<br />

dans le choix de qui doit avoir accès à leurs<br />

données. Nous y reviendrons...<br />

2. Inventorier les permissions et<br />

les appartenances aux groupes<br />

Une fois que vous voyez ce que les gens<br />

font avec vos données, vous devez voir qui<br />

a accès à celles-ci.<br />

Trop souvent, des personnes obtiennent un<br />

accès à toujours plus de données à mesure<br />

que le temps passe, et cet accès est rarement<br />

voire jamais révoqué, même lorsque<br />

les changements de rôles rendent certains<br />

accès inutiles.<br />

Un inventaire complet des permissions pour<br />

tous vos fichiers de données et tous les<br />

dossiers qui s’y trouvent peut prendre du<br />

temps, spécialement si vous l’établissez<br />

Norman Girard<br />

manuellement. Heureusement,<br />

il est maintenant possible d’automatiser<br />

tout cela.<br />

En combinant les données de<br />

permission avec les appartenances<br />

aux groupes, vous pouvez<br />

commencer à voir qui a la<br />

permission d’accéder à chaque<br />

fichier ou dossier. Avec ces<br />

données, le département informatique<br />

peut rapidement répondre<br />

à des questions fondamentales de<br />

protection des données telles que: «Qui a<br />

accès à tel ensemble de données?» et «À<br />

quels ensembles de données un utilisateur<br />

ou un groupe ont-il accès ? » Il s’agit de la<br />

fondation du nettoyage des permissions.<br />

3. Établir des priorités parmi<br />

les données en danger<br />

Si toutes les données doivent être protégées,<br />

toutes ne sont pas égales entre elles.<br />

Certains fichiers contiennent des informations<br />

confidentielles; d’autres contiennent<br />

des données clients ou partenaires ; peutêtre<br />

enfin stockez-vous des données de<br />

cartes de crédit ou des numéros de sécurité<br />

sociale.<br />

Quelles que soient les données concernées,<br />

certaines sont sensibles et nécessitent une<br />

protection particulière. En utilisant des<br />

outils qui analysent vos données pour identifier<br />

les contenus sensibles, et en combinant<br />

ces informations avec d’autres<br />

métadonnées pertinentes, vous serez en<br />

mesure de localiser les fichiers et les<br />

dossiers où de telles données sont surexposées.<br />

Un bon outil vous permettra de<br />

désigner les données le plus en danger, afin<br />

de pouvoir vous en occuper en priorité.<br />

4. Supprimer les groupes d’accès<br />

global et révoquer les droits<br />

d’accès étendus<br />

Dans de nombreuses entreprises aujourd’hui,<br />

les contrôles d’accès sont en place<br />

depuis des années et, souvent, une bonne<br />

partie des données est ouverte à des<br />

groupes d’accès global tels que le groupe<br />

« Tout le monde ». Même si les données<br />

exposées ne sont pas de nature sensible<br />

ou confidentielle, ce type de contrôles<br />

d’accès trop lâches est propre à susciter<br />

des problèmes. La suppression des groupes<br />

d’accès global est une mesure qui contribue<br />

à ce que seules les bonnes personnes aient<br />

accès à vos données. Une fois que ces<br />

permissions ont été supprimées, la mise en<br />

correspondance des données avec les utilisateurs<br />

appropriés devient beaucoup plus<br />

facile. Il peut cependant être risqué de<br />

supprimer ces groupes sans disposer<br />

d’abord d’une solution pour rétablir l’accès<br />

de ceux qui peuvent en avoir besoin dans<br />

le cadre de leurs fonctions. Une technologie<br />

appropriée vous permettra de tester<br />

vos changements pour en examiner l’impact<br />

sur les processus opérationnels avant<br />

d’appliquer les changements à votre environnement<br />

de production.<br />

5. Identifier les propriétaires<br />

de données<br />

Une fois que vous avez réalisé ce «ménage»<br />

général, il est temps de regarder les différents<br />

ensembles de données individuels<br />

pour déterminer qui est qualifié pour<br />

prendre des décisions d’accès et désigner<br />

un propriétaire de données. Le propriétaire<br />

(ou gardien) approprié des données sera<br />

souvent un des utilisateurs actifs des<br />

données, ou son superviseur immédiat.<br />

L’automatisation peut considérablement<br />

réduire le temps nécessaire pour identifier<br />

les propriétaires des données : l’activité<br />

d’accès est analysée sur une certaine durée,<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 59


LA BOÎTE À OUTILS<br />

<br />

ce qui permet d’indiquer qui sont les<br />

propriétaires probables des données. Idéalement,<br />

seul le propriétaire des données<br />

devrait décider qui a le droit d’accéder à<br />

ses données, et le département informatique<br />

ne devrait agir que comme facilitateur.<br />

De plus, les propriétaires des données<br />

sont souvent bien placés pour examiner les<br />

données obsolètes qui peuvent être archivées<br />

pour libérer de l’espace de stockage<br />

(et en analysant l’activité d’accès les<br />

données obsolètes sont beaucoup plus<br />

faciles à identifier).<br />

6. Réaliser des révisions des droits<br />

d’accès<br />

Des révisions régulières des droits d’accès,<br />

ou attestations, offrent un moyen efficace<br />

de s’assurer que les permissions d’accès<br />

aux données sont toujours à jour. À mesure<br />

que l’entreprise change et que de nouveaux<br />

ensembles de données sont créés, il est<br />

impératif d’examiner qui a un accès pour<br />

s’assurer que les permissions restent<br />

harmonisées avec les besoins opérationnels.<br />

Les propriétaires des données doivent<br />

intervenir dans ce processus puisqu’ils sont<br />

les mieux placés pour déterminer quels utilisateurs<br />

n’ont plus besoin, ou plus l’autorisation,<br />

d’accéder à leurs données. À<br />

nouveau, avec les technologies adéquates,<br />

les parties manuelles et longues du<br />

processus d’examen des droits d’accès<br />

peuvent être automatisées. Les propriétaires<br />

des données peuvent être automatiquement<br />

invités à conduire des contrôles<br />

régulièrement, et des utilisateurs pouvant<br />

ne plus avoir besoin d’accéder à leurs<br />

données peuvent leur être suggérés.<br />

7. Harmoniser les groupes<br />

de sécurité avec les données<br />

Dans les organisations où l’accès aux<br />

données est contrôlé par des groupes de<br />

sécurité, il est crucial que les groupes euxmêmes<br />

soient correctement associés aux<br />

ensembles de données qu’ils sont censés<br />

protéger. Souvent, cela est plus facile à dire<br />

qu’à faire: les rôles changent, des groupes<br />

sont créés pour des circonstances particulières<br />

mais pas réexaminés, et bientôt<br />

tout le système est complètement désordonné.<br />

Faire le ménage nécessite de savoir<br />

de façon exhaustive à quels ensembles de<br />

données quels groupes peuvent accéder.<br />

L’automatisation est la meilleure méthode<br />

d’obtenir cette connaissance, et de créer,<br />

par programme, de nouveaux groupes en<br />

associant si nécessaire de nouvelles permissions<br />

aux ensembles de données.<br />

8. Auditer les modifications<br />

apportées aux permissions<br />

et aux appartenances aux groupes<br />

Le nettoyage des permissions et des appartenances<br />

aux groupes est crucial, mais tout<br />

garder en ordre est impossible si l’on ne<br />

conserve pas une piste d’audit des changements<br />

à travers le temps. C’est seulement<br />

en gardant la trace de toutes les<br />

modifications que vous pouvez être sûrs<br />

que seules les bonnes personnes continuent<br />

à avoir accès à vos ensembles de données.<br />

Faire respecter les contrôles d’accès est<br />

simplement impossible sans disposer d’un<br />

enregistrement de toutes les modifications<br />

quotidiennes. Si un accès ou l’appartenance<br />

à un groupe est accordé à tort, une piste<br />

d’audit de « qui a fait la modification et<br />

quand» peut aider à s’assurer que cela ne<br />

se reproduise pas.<br />

9. Verrouiller, effacer ou archiver<br />

les données obsolètes<br />

Dans de nombreuses organisations, les<br />

données obsolètes remplissent de grands<br />

espaces de stockage, ce qui en complique<br />

la gestion. En plus des coûts associés au<br />

stockage de ces données obsolètes, les<br />

conserver sur vos serveurs actifs peut aussi<br />

augmenter le risque d’une utilisation inappropriée.<br />

L’automatisation peut analyser<br />

l’activité d’accès et identifier toutes les<br />

données qui ne sont pas utilisées. Une fois<br />

que le propriétaire des données confirme<br />

que les données sont effectivement<br />

obsolètes et qu’elles ne sont plus nécessaires,<br />

les données peuvent être archivées<br />

ou effacées.<br />

10. Effacer les groupes et listes<br />

de contrôle d’accès obsolètes<br />

La complexité inutile dégrade les performances<br />

et est source d’erreurs. Les entreprises<br />

ont souvent autant de groupes que<br />

d’utilisateurs; beaucoup sont vides, inutilisés<br />

ou redondants. Certains groupes<br />

contiennent d’autres groupes, qui contiennent<br />

eux-mêmes d’autres groupes, et ainsi<br />

de suite. Dans certains cas, ces groupes<br />

imbriqués finissent par créer une référence<br />

circulaire par laquelle un groupe<br />

finit par se contenir lui-même. De plus, les<br />

listes de contrôle d’accès contiennent<br />

souvent des références à des utilisateurs<br />

ou à des groupes qui ont été effacés (aussi<br />

appelés « SID orphelins »). Ces groupes<br />

anciens et autres objets de contrôle<br />

d’accès mal configurés doivent être identifiés<br />

et corrigés pour améliorer la performance<br />

et la sécurité.<br />

En automatisant autant qu’il est possible<br />

les processus ci-dessus et en respectant<br />

strictement ces 10 mesures vous pouvez<br />

améliorer de façon incommensurable le<br />

quotient de sécurité informatique d’une<br />

entreprise ■<br />

Norman Girard*<br />

*Vice Président Europe de Varonis, fournisseur<br />

de solutions de gouvernance de données non<br />

structurées et semi structurée. En se basant sur<br />

une technologie brevetée et sur un moteur d’analyse<br />

de haute qualité, ses solutions fournissent<br />

aux entreprises une visibilité et un contrôle total<br />

sur leurs données en s’assurant à tout moment<br />

que les utilisateurs ont accès aux seules données<br />

dont ils ont besoin.<br />

(1) Étude Digital Universe d’IDC<br />

http://www.emc.com/collateral/analystreports/idc-extracting-value-from-chaos-ar.pdf<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 60


LA BOÎTE À OUTILS<br />

Biblio<br />

Développement durable<br />

et responsabilité<br />

citoyenne<br />

Le développement durable, tout en demeurant<br />

une nécessité dont les exigences<br />

peinent à s’imposer, est devenu une<br />

évidence largement partagée. L’éducation<br />

populaire dispose d’une responsabilité de<br />

premier plan au service d’une approche<br />

résolument globale des problèmes à<br />

résoudre en la matière. La Ligue de l’enseignement<br />

a publié l’ouvrage «Développement<br />

durable et responsabilité<br />

citoyenne» sous la direction de Christian<br />

Coméliau, économiste et président du<br />

comité national environnement et développement<br />

durable de la Ligue de l’enseignement.<br />

Au titre des contributeurs vous<br />

retrouverez, entre autres, des textes de<br />

Jean Michel Belorgey (l’immigration),<br />

d’Alain Lipietz (le protectionnisme universaliste)<br />

ou bien encore de Jean-Pierre<br />

Piéchaud (urbanisme).<br />

«Développement durable et responsabilité<br />

citoyenne », sous la direction de Christian<br />

Coméliau, 300 pages, éditions Privat,<br />

collection Comptoir des idées.<br />

La fonction sécurité<br />

Ce guide pratique, concret<br />

et facile à consulter pour<br />

comprendre toutes les<br />

bases de la fonction sécurité<br />

est destiné à tous les<br />

collaborateurs impliqués<br />

dans la sécurité de leur<br />

entreprise. Cette deuxième édition comprend<br />

des mises à jour sur la réglementation<br />

et des nouveaux sujets (les facteurs<br />

de risques des déplacements, la mission du<br />

coordonnateur de sécurité, l’habilitation<br />

électrique, le permis de travail, les risques<br />

psychosociaux, le transport des matières<br />

dangereuses, le permis de feu, etc.). La<br />

transversalité de ce guide permet un usage<br />

au quotidien. Il est articulé autour de neuf<br />

parties qui permettent d’appréhender l’ensemble<br />

des questions relatives aux risques<br />

d’accidents, à la lutte contre la malveillance,<br />

à la prévention des risques pour l’environnement,<br />

à l’emploi des produits dangereux,<br />

aux risques routiers et à la sécurité<br />

incendie. Les aspects financiers et juridiques<br />

(responsabilités pénales et civiles)<br />

sont également détaillés.<br />

« La Fonction sécurité, Guide pour la<br />

gestion de la santé, de la sécurité, de la<br />

sûreté et de l’environnement », 2 ème édition,<br />

CNPP éditions, 512 pages<br />

Manager un service RH<br />

En considérant les services<br />

de ressources humaines<br />

comme des centres de<br />

responsabilité et de profit,<br />

les auteurs révolutionnent<br />

la vision traditionnelle des<br />

RH dans l’entreprise. Construit<br />

autour de check-lists opérationnelles,<br />

de règles de bon sens et débarrassé de<br />

toutes théories et concepts, ce livre est<br />

conçu pourpermettreà tous les responsables<br />

et collaborateurs RH, d’utiliser les<br />

méthodes les plus efficaces du management<br />

moderne, adaptées à une unité de<br />

support, à un service interne au sein d’une<br />

organisation privée ou publique. Cet<br />

ouvrage proposeles meilleures techniques<br />

de management en stratégie, marketing,<br />

contrôle de gestion, conduite de projet et<br />

maîtrise des coûts, pour optimiser les<br />

moyens des services RH, leur efficacité et<br />

leur influence dans toute organisation.<br />

Résolument pratique, ce livre est débarrassé<br />

de toutes théories et concepts, il va<br />

à l’essentiel proposant des centaines<br />

d’idées mieux gérer un service Ressources<br />

Humaines.<br />

Manager un service Ressource Humaines,<br />

Stratégie, marketing, contrôle de gestion<br />

RH », Patrick M. Georges, éditions Gereso,<br />

266 pages<br />

Des vacances très<br />

responsables<br />

Des professionnels du<br />

tourisme se mobilisent<br />

pour se développer<br />

tout en préservant les<br />

ressources naturelles,<br />

contribuer à l’épanouissement<br />

de leurs<br />

salariés et des populations<br />

environnantes,<br />

tout en améliorant la qualité des services<br />

proposés à leurs clients. C’est le cas des<br />

Villages Clubs du Soleil (implantés dans les<br />

Alpes, le Var et le massif des Pyrénées), qui<br />

offre une expérience unique où les dirigeants<br />

ont su préserver l’éthique et l’esprit<br />

du tourisme social, centré sur l’épanouissement<br />

de la relation familiale, tout en<br />

mettant en œuvre un système de management<br />

efficace. Première entreprise de<br />

tourisme certifiée ISO 9001 en 2000,<br />

première entreprise du tourisme à obtenir<br />

le niveau « confirmé » selon les critères de<br />

l’évaluation AFAQ 26000, obtention du<br />

Trophée RSE PACA 2012: une parfaite illustration<br />

d’une double approche systémique<br />

réussie : qualité et responsabilité sociétale.<br />

« La qualité au service d’une démarche<br />

responsable, Les villages clubs du Soleil,<br />

Histoire d’une entreprise de tourisme social<br />

et familial», Philippe Oswald et Alex Nicola,<br />

préface de Daniel Herrero, éditions Afnor<br />

Réaliser une analyse<br />

organisationnelle<br />

Toute<br />

entreprise<br />

doit revisiter régulièrement<br />

les organisations<br />

et les<br />

postes de travail.<br />

Les enjeux? Gagner<br />

en agilité pour faire<br />

face aux mouvements<br />

des marchés,<br />

optimiser les procédures<br />

pour réduire les coûts de fonctionnement,<br />

ou mieux répartir les tâches dans<br />

un service pour prévenir les conflits interpersonnels.<br />

Une démarche d’analyse organisationnelle<br />

ne s’improvise pas et nécessite<br />

des outils et une méthodologie spécifiques.<br />

Cet ouvrage pratique, qui utilise les outils<br />

de la conduite de projet, propose une<br />

méthode clés en mains pour auditer simplement<br />

un service ou un poste de travail.<br />

Agrémenté de documents immédiatement<br />

opérationnels, cet ouvrage constitue la<br />

boîte à outils indispensable, complète et<br />

modulable pour gagner en efficacité.<br />

« Analyser un poste de travail ou un<br />

service», Hugues Marchat, éditions Gereso,<br />

112 pages<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 61


LA BOÎTE À OUTILS<br />

<br />

Mettre en œuvre<br />

la non-discrimination<br />

En s’engageant dans une<br />

politique d’emploi de<br />

personnes handicapées,<br />

l’entreprise réaffirme<br />

ses valeurs humaines,<br />

mobilise et fédère les<br />

équipes autour d’un<br />

projet qui fait sens, et<br />

dans le même temps répond aux exigences<br />

de la loi de 2005, qui fait peser sur elle la<br />

menace de lourdes pénalités financières.<br />

Cet ouvrage permet de décrypterles différents<br />

enjeux et donne des repères pour<br />

agir: diagnostic, contractualisation, recrutement<br />

et intégration, maintien dans l’emploi,<br />

collaboration avec le secteur adapté.<br />

Avec de nombreux exemples et témoignages,<br />

les meilleures pratiques d’entreprises<br />

engagées, le contexte légal, les aides<br />

appropriées…<br />

« Entreprise et handicap, Enjeux, mode<br />

d’emploi, bonnes pratiques», Sylvie Liberti,<br />

Valérie Tran, éditions Eyrolles, 200p.<br />

La performance des<br />

fonctions support<br />

Qu’y a-t-il de commun<br />

entre ces fonctions que<br />

l’on dit « support » ? Un<br />

pouvoir hiérarchique<br />

limi—té, souvent lié au<br />

bon vouloir des opérationnels,<br />

mais une<br />

responsabilité immense :<br />

celle des objectifs, de la stratégie et du<br />

professionnalisme de l’ensemble des collaborateurs.<br />

Comment développer votre<br />

posture fonctionnelle dans les structures<br />

opérationnelles de l’entreprise ? Comment<br />

pallier votre manque de pouvoir hiérarchique<br />

? Quelle attitude personnelle<br />

adopter ? Quand « donner des ordres »<br />

n’est pas possible, d’autres leviers existent<br />

pour mettre l’entreprise en mouvement :<br />

un « pouvoir autrement » dont les opérationnels<br />

peuvent aussi s’inspirer. Cet<br />

ouvrage pratique est illustré de près de 200<br />

exemples de situations réelles.<br />

« Fonctions support, Les clés de la réussite<br />

», J. Berlot, H. D’Heudières, éditions<br />

Eyrolles, 187 pages<br />

Un classique de<br />

la stratégie d’entreprise<br />

Avantage concurrentiel, chaîne de valeur,<br />

cinq forces... les apports conceptuels de<br />

Michael Porter dans le<br />

domaine du management<br />

stratégique sont<br />

incontournables. Pourtant,<br />

la densité des<br />

ouvrages majeurs de<br />

Porter, peut parfois<br />

intimider. Rédigé avec<br />

la coopération de<br />

Porter lui-même par Joan Magretta, sa<br />

collaboratrice de longue date, cet ouvrage<br />

a pour ambition de rendre accessible -sans<br />

jamais la trahir - la pensée du maître, de<br />

balayer les idées reçues et de lever tout<br />

malentendu. Clair, concis, enrichi de<br />

nombreux exemples concrets, agrémenté<br />

d’un entretien inédit avec Porter et d’un<br />

glossaire des principaux concepts qu’il a<br />

développés,voici une synthèse remarquable<br />

des travaux de l’un des penseurs en stratégie<br />

les plus novateurs de notre époque.<br />

«Comprendre Michael Porter, Concurrence,<br />

Stratégie », Joan Magretta, éditions<br />

Eyrolles, 226 pages<br />

Changer les comités<br />

de direction<br />

Les comités de direction<br />

(CoDir) sont-ils en<br />

mesure d’affronter un<br />

monde en plein bouleversement<br />

? Quels<br />

sont aujourd’hui leurs<br />

enjeux ? Les crises<br />

financières qui ont<br />

affecté l’économie<br />

mondiale et les affaires qui les ont accompagnées<br />

remettent en cause le modèle<br />

actuel de gouvernance des entreprises. L’individualisation<br />

des succès des grands<br />

patrons doit à présent céder la place à la<br />

nécessité de mutualiser les talents dans les<br />

comités de direction. Face à des situations<br />

extrêmement complexes, les dirigeants ne<br />

peuvent plus décider seuls. Partant d’un<br />

postulat audacieux – « le monde change,<br />

les CoDir doivent changer » –, Edgard<br />

Added et Hervé Saint-Aubert donnent ici<br />

la parole aux dirigeants d’entreprise et aux<br />

experts. Car de nouvelles tendances se<br />

dessinent. En effet, la performance économique<br />

d’une entreprise passe désormais<br />

par l’épanouissement professionnel et<br />

personnel de ses salariés.<br />

Les CoDir du 3e millénaire, De la gouvernance<br />

solitaire au leadership collectif<br />

EdgardAdded,HervéSaint-Aubert, éditions<br />

Pearson, 272 pages<br />

Le fait religieux<br />

dans l’entreprise<br />

La religion influence-t-elle le management<br />

en entreprise ? Les religions peuvent-elles<br />

être un frein au management de l’entreprise<br />

ou au contraire sont-elles un véritable<br />

atout en termes de cohésion ? Comment<br />

répondre au défi lancé aujourd’hui aux<br />

managers de gérer équitablement et sans<br />

discrimination le fait religieux ?« Management<br />

et Religions, décryptage d’un lien<br />

indéfectible » parait le 25 octobre 2012 aux<br />

éditions EMS- Editions Management et<br />

Société. Fruit des contributions de 26 chercheurs<br />

en sciences de gestion, cet ouvrage,<br />

coordonné par Isabelle Barth, directrice<br />

générale de l’EM Strasbourg, offre une<br />

lecture pragmatique de l’expression religieuse<br />

dans les entreprises et fournit des<br />

clés pour mieux la gérer. Un thème récent<br />

mais encore très peu abordé et révélateur<br />

d’une réalité sociale.<br />

«Management et religions, Décryptage d’un<br />

lien indéfectible », EMS - Editions Management<br />

et Société, coordonné par Isabelle<br />

Barth, directrice générale de l’EM Strasbourg,<br />

292 pages.<br />

La gestion des accidents<br />

du travail<br />

Les statistiques démontrent que les accidents<br />

du travail et les maladies reconnues<br />

comme professionnelles sont en hausse.<br />

Face aux nombreuses démarches à effectuer,<br />

il est parfois difficile pour l’employeur<br />

de choisir la meilleure option.Quels enjeux<br />

financiers se dissimulent derrière la tarification<br />

des accidents du travail? Quels sont<br />

les recours en cas de désaccord avec les<br />

décisions de la Sécurité sociale? À l’appui<br />

des derniers éléments relatifs à la réforme<br />

de la tarification des ATMP, l’auteur répond<br />

avec pragmatisme pour permettre à l’entreprise<br />

de gérer efficacement le suivi des<br />

«dossiers accidents du travail». Une bonne<br />

introduction à toutes les procédures légales,<br />

les recours juridiques afin de maîtriser l’impact<br />

desaccidents de travail de l’entreprise<br />

ou de l’organisation.<br />

« Les Accidents du travail, Gestion, tarification,<br />

contentieux », Sandrine Ferrand,<br />

édition Gereso, 191 pages.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 63


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Management de la performance<br />

- BPM et management de processus<br />

Améliorer les process et les flux de l’entreprise<br />

- Le management de l’information<br />

Veille & intelligence économique, quels outils et méthodes<br />

Be Positive.................................................page 48<br />

Bsi Group France .........................................page 17<br />

Bureau Veritas Certification ........................page 11<br />

Cadre on Line...............................................page 11<br />

Challenge Optimum ....................................page 25<br />

DNV Business Assurance.............2 ème de couverture<br />

Documation................................................page 46<br />

Répertoire des annonceurs<br />

Numéro 58 – Janvier 2013<br />

Félix Informatique........................................page 5<br />

I-Expo ........................................................page 63<br />

Implex ..........................................page 7 et page 9<br />

Innovative building.....................................page 62<br />

Performance métiers<br />

- Contrôle qualité dans l’industrie aéronautique<br />

Transformer une contrainte en les leviers de performance<br />

Gestion de la qualité<br />

- Hygiène et sécurité dans la gestion QSE<br />

Mettre les personnels au cœur du dispositif<br />

La boîte à outils<br />

- Conseils, fiches pratiques,<br />

- Nouveautés des outils logiciels ( qualité, MSP/SPC,<br />

management<br />

de projet, intelligence économique, veille, sécurité, ERP…)<br />

Pour aller plus loin plus vite<br />

<strong>Qualité</strong> <strong>Références</strong> est partenaire des évènements<br />

de la profession<br />

Forum Dimo, iLearning Forum – Produrable, Business e-commerce, Solutions RH –<br />

Documation - Preventica – Industrie Paris – IP Convergences, Salons Solutions,<br />

MesurExpo, ExpoProtection, EnviroRisk…<br />

Intertek Certification France .....................page 23<br />

Lexitis ........................................................page 31<br />

Minitab.........................................................page 2<br />

Produrable .................................................page 55<br />

Qual'Net.....................................................page 29<br />

Quasar Solutions ........................3 ème de couverture<br />

Renault Consulting......................................page 12<br />

Salon RH ....................................................page 56<br />

Saphir Consult............................4 ème de couverture<br />

Sgs Ics ........................................................page 15<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ Presse<br />

54 boulevard Rodin - 92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Tél. 01 73 79 35 67<br />

Fax 01 34 29 61 02<br />

(La rédaction n’est pas responsable des documents qui<br />

lui sont adressés, sauf demande express, ceux-ci ne<br />

sont pas retournés)<br />

RÉDACTION<br />

Tél. 01 73 79 35 67<br />

Rédacteur en chef<br />

Jean-François Romain<br />

jf.romain@mrj-corp.fr<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Moncef Bourkaib, Bruno Bouygues, Pascal Dauphin,<br />

Christian Doucet, Sylvie Durand, Frédéric Gaudin,<br />

Norman Girard, Martin de Halleux, Thomas Hénnion,<br />

Hugues d’Heudières, Vincent Lieffroy, Eric Leroy,<br />

Patrice Marvanne, Florence Méaux, Florent<br />

A. Meyer, Patrick Mongillon, Laurent Oheix,<br />

Jean-Paul Pierrache, Jérémie Roboh,<br />

MAQUETTE<br />

Graphaël (Paris) (01 47 70 10 80)<br />

Couverture : Agence RVJ 09 72 17 03 43<br />

www.rvj-web.com<br />

PUBLICITÉ<br />

Sonia Cheniti<br />

s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

01 73 79 35 67<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Prix au numéro : 20 e<br />

Abonnement (4 numéros) : 58 e<br />

Étranger : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />

www.qualite-references.com<br />

courriel : abonnement@qualite-references.com<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

Z.I. Les Franchises – 52200 Langres<br />

N° ISSN : 1293-2949<br />

Commission paritaire : 0414 T 78263<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Trimestriel - n° 58<br />

Janvier 2013<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

<strong>Qualité</strong> références est édité par MRJ<br />

54 boulevard Rodin<br />

92130 Issy-les-Moulineaux<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />

à l’autorisation écrite préalable de MRJ Presse.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES ➤ JANVIER 2013 ➤ PAGE 64

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