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RETRO
2020
Culture
Sur Facebook, vous avez évoqué
également « un cinéma sans
frontière »
C’est extraordinaire parce que je
pense que les Israéliens ont beaucoup
à apprendre de nous, autant qu’on
a à apprendre d’eux. Au niveau
artistique et cinématographiques, ce
sont des échanges qui vont permettre
pour nous d’évoluer, car on a
tellement à offrir au Maroc : on a une
telle sensibilité, on sait raconter des
histoires, on a d’énormes talents, on
a une histoire, une culture, …Israël a
une grande technicité, c’est aussi un
pays tout jeune, le peuple israélien
croque la vie, les jeunes ont une réelle
envie de découvrir leurs racines au
Maroc, et c’est valable aussi pour
ceux qui ne sont pas forcément
d’origine marocaine. On dit souvent
qu’il y a 1 million d’israéliens
d’origine marocaine en Israël, je
pense qu’ils sont 3 ou 4 millions si
on inclut la 2e et la 3e génération.
Ces jeunes qui ont leurs parents ou
grands parents qui sont nés au Maroc
ont la même soif de venir et découvrir
Autisto est un film pour
ces mères d’enfants
autistes qui se battent
tous les jours et qui
crient leur détresse sur
les réseaux sociaux.
ce pays, si ce n’est plus que les
personnes de 1ère génération. C’est
une sorte de tsunami qui arrive dans
le bon sens, je pense qu’il va falloir
être intelligent pour que ça dure et ne
pas être pollué par certains mauvais
esprits.
Que signifie pour vous la signature
de cette première co-production
cinématographique maroco-israélomarocaine
?
C’est une grande réussite. Vous
savez, dans « L’Orchestre de minuit »,
le protagoniste repart en Israël à la
fin, et c’était pour moi quelque chose
de douloureux d’écrire parce que tu
es obligé d’être plausible. Et le fait de
pouvoir dire que les choses vont aller
dans l’autre sens, qu’il est possible
désormais pour les israéliens de
venir chercher des solutions et de
l’amour au Maroc, pour moi, c’est
extraordinaire, ça me remplit de
bonheur !
Pensez-vous que l’Art peut changer
les choses là où les politiques
échouent ?
Absolument, je suis persuadé que
l’Art a ce pouvoir de fédérer les gens
et ce, quel que soit leur religion ou
leur race. La politique a toujours
échoué, elle ne dure qu’un moment
donné, les présidents et premiers
ministres changent, la politique
évolue, ce qui ne change pas, c’est le
désir des gens à vivre en paix et en
harmonie.
Après « Kandisha », vous avez
réalisé un autre film d’horreur « The
16th épisode » qui est sorti en 2019
baux USA. Pourquoi cette attirance
pour ce genre cinématographique ?
J’adore l’horreur et je continuerais
toujours à en faire, c’est un genre qui
me distrait et qui est complètement
en opposition avec mes projets
personnels. C’est un besoin viscéral
chez moi de réaliser des films
d’horreur. Je trouve que ça véhicule
aussi des sentiments, comme la peur,
les phobies… J’ai toujours essayé
à travers mes films de donner de
l’amour, de la joie, de la peur…j’aime
faire peur, faire rire, c’est presque
vital pour moi, c’est comme un 2ème
exercice.
La peur me permet d’exorciser mes
démons, mes phobies…c’est presque
thérapeutique.
Le film a été une véritable réussite
commerciale aux USA. Il sortira
bientôt au Maroc quand la situation
sanitaire le permettra ✱
40L’Observateur Du 1er au 07 janvier 2021