ON-mag (2021-1) : Hifi like a Boss
Au sommaire, les dernières nouveautés audiophiles les plus marquantes et 21 tests d'amplis stéréo, d'enceintes acoustiques Hifi, d'enceintes sans fil (elles aussi de qualité Hifi), d'un lecteur de musique en réseau très haut de gamme, de barres de son Home Cinéma, d'un caisson de grave, d'un ampli multicanal.
Au sommaire, les dernières nouveautés audiophiles les plus marquantes et 21 tests d'amplis stéréo, d'enceintes acoustiques Hifi, d'enceintes sans fil (elles aussi de qualité Hifi), d'un lecteur de musique en réseau très haut de gamme, de barres de son Home Cinéma, d'un caisson de grave, d'un ampli multicanal.
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mag
Jan/fèv 2021-1
21
Enceintes et
électroniques à
l’essai
ATC | NAD
MARK LEVINSON | YAMAHA
HiFi
LIKE A BOSS
DAVIS | DIPTYQUE | JM REYNAUD
3 perles de l’acoustique
Made in France
ET AUSSI
Un peu de
Home Cinéma
NOUVEAU
Le showroom,
pour le plaisir des
yeux et
...
le plaisir des
oreilles
UN ÉMOUVANT
HOMMAGE MUSICAL
ENCEINTES COLONNE
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• Haut-parleur de grave de 30 cm
• Large palette harmonique
• Puissance de 200 W RMS
1 990 € LA PAIRE
SOMMAIRE
Le Showroom
p.6 - Avec : Accuphase, Elipson, JBL,
Focal, Cyrus Audio, Apple, La Boite
Concept, Dynaudio, Harbeth, Tidal x
Bugatti, English Acoustics, Sonus Faber,
Ruark Audio, Triangle Borea, Hifi Rose
Les amplis stéréo
p.18 - Mark Levinson N°5805
p.22 - NAD M33
p.24 - Rotel A11 Tribute
p.26 - Taga Harmony HTA-1000B
p.28 - Yamaha A-S3200
Les enceintes Hifi
p.34 - ATC SCM50SL
p.38 - Bowers & Wilkins 705 Signature
p.40 - Davis Courbet N°4
p.42 - Diptyque Audio DP77
p.44 - JM Reynaud Lunna
p.46 - Paradigm Premier 700F
La source
p.50 - Auralic Vega G2.1
Les enceintes Actives
p.56 - Dali Oberon 7C
p.58 - KEF LS50 Wireless II
p.60 - Naim Mu-so 2
p.62 - Q Acoustics Q Active 200
Et un peu de Cinéma
p.66 - Bowers & Wilkins DB3D
p.68 - Marantz SR6015
p.72 - Sharp HT-SBW800
p.74 - TCL TS9030 Ray-Danz
p.76 - Yamaha RX-V4A
Ce magazine vous est proposé par ON-Mag.fr
Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions.
Tous droits réservés.
Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46
Rédaction : Alban Amouroux, Alexandra Bellamy, Guillaume Fourcadier et Pierre Stemmelin
3 ON-mag >> janvier/février 2021-1
FILTRESETCONDITIONNEURS
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votresystèmeaudiophile.
LeLeréseauélectriquedenosmaisonsoudenoslieuxde
travailestexposéàdifférentesinterférencescommepar
exemple les interférences électromagnétiques (EMI)
généréespardesappareilsconnectésaumêmeréseau
(réfrigérateurs, climatiseurs, ordinateurs, etc.). Ces
interférencesnesontpasseulementproduitesàl'intérieur
devotremaisonoubureaumaispartouslesappareilsde
votrebâtimentoumêmeàl'extérieurdecelui-cietpeuvent
différerselonl'heuredelajournéeoudelasemaineoùle
traficsurleréseauélectriquechange.
Toutescesinterférencesquenousappelonslesbruits
peuvententrerdansvotrealimentationsecteuretinterférer
avecvotresystème.Ceteélectricité«sale»peutavoirun
effetnégatifsurlesperformancesdevotresystèmeaudio.
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Informationetpointsdevente
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SHOWROOM
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DAC tout en luxe, pour les derniers
résistants du format physique.
10 100 €
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Elipson Heritage XLS15 : enceinte Hifi française
so vintage, façon grosse monitor JBL des
années 70. 2000 € la paire
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6 ON-mag >> janvier/février 2021-1
JBL revient à la Hifi avec le SA750 : un ampli Hifi stéréophile
ultra vintage, mais connecté et avec correcon acousque. 3000 $
+ d’infos sur ON-mag.fr
Focal Aria K2 936 : l'édion transcendée d'une
enceinte Hifi colonne des plus iconiques.
4000 € la paire
+ d’infos sur ON-mag.fr
ON-mag >> janvier/février 2021-1
7
SHOWROOM
Cyrus Audio lance sa série d'électroniques audiophiles XR : l'atypique
britannique passe à la next-gen. + d’infos sur ON-mag.fr
Apple AirPods Max : le casque sans fil le plus
moche et plus cher (ou presque) pour parr
dans la galaxie audiophile ?
630 €
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La Boite Concept LX Plane édion SupaKitch :
le bureau design, audiophile et vinylique vibre
aux ondes aquaques.
3950 €
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8 ON-mag >> janvier/février 2021-1
SHOWROOM
Dynaudio Heritage Special :
enceintes Hifi compactes, haut de gamme,
arsanales, limitées à 2 500 exemplaires.
6000 € la paire
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Les enceintes britanniques Harbeth
M40.3 XD : chez Zen Hifi à Paris.
17 000 € la paire
+ d’infos sur ON-mag.fr
10 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Tidal x Buga Royale :
enceintes Hifi 4 voies
acves, de l'ultra luxe
vrombissant à la carte
et en démesure.
+ d’infos sur ON-mag.fr
English Acouscs Stereo 21c : des recees de
jeune start-up pour un ampli Hifi haut de
gamme avec de vieux tubes. 4000 £
+ d’infos sur ON-mag.fr
ON-mag >> janvier/février 2021-1
11
SHOWROOM
Sonus Faber Maxima Amator : une
enceinte Hifi très haut de gamme qui
n'a pas peur de se dévoiler
15 000 € la paire
+ d’infos sur ON-mag.fr
Radio portable DAB/FM Ruark
Audio R1 mk4 version 2020 :
un nouveau design, toujours
aussi réussi. 300 €
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12 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Série 5000
NOUVEAUTÉ
N° 5206
Préamplificateur
N° 5805
Amplificateur Intégré
NOUVEAUTÉ
N° 5101
Lecteur CD & Réseau
N° 5302
Amplificateur de Puissance
N° 5802
Amplificateur Intégré
CONÇUS ET FABRIQUÉS À LA MAIN AUX ÉTATS-UNIS DEPUIS 1972.
Tél. : 04 50 17 00 49
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La gamme d’enceintes Triangle Borea
accueille une magnifique édion chêne
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14 ON-mag >> janvier/février 2021-1
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l’exceptionnelle musicalité qu’il délivre digne des meilleures électroniques séparées.
Sa section amplificatrice de 2x150W saura driver avec brio les enceintes les plus difficiles.
Multisources, le MyConnect 150 intègre un lecteur réseau, un lecteur de CD, d’un
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LES
AMPLIS
STÉRÉO
TEST
MARK
LEVINSON
8950 €
N°5805
Aujourd'hui intégré à la division Harman Luxury, Mark Levinson fait pare des noms qui
ont marqué l'histoire de la Hifi et ont fortement parcipé à l'émergence du High End, à
la fin du siècle dernier, dans les années où le rapport à l'argent pouvait apparaître
décomplexé. Maintenant un peu rentrée dans les rangs, la marque n'en reste pas moins
une spécialiste de l'audio ultra haut de gamme, comme nous le montre le N°5805, un
ampli Hifi intégré hors norme, fruit d'un travail d'ingénierie ultra poussé.
par Pierre Stemmelin
18 ON-mag >> janvier/février 2021-1
La société Mark Levinson Audio Systems a été créée
en 1972 dans le Connecticut, par Monsieur Mark
Levinson, entrepreneur audiophile visionnaire,
connu depuis pour ses frasques et excentricités.
Partant de la devise "cost no object", elle s'est
spécialisée dans la conception d'électroniques
Haute Fidélité sans aucun compromis et "jusqu'auboutistes".
En 1984, suite à des difficultés
financières, la marque fut reprise par Madrigal
Audio Labs. M. Mark Levinson n'ayant alors plus le
droit d'utiliser son propre nom en tant que marque
commerciale dans le domaine de l'audio a poursuivi
sa carrière en fondant Cello, autre marque Hifi ultra
prestigieuse devenue mythique et iconique dans la
sphère audiophile, puis Red Rose Audio. Aux
dernières nouvelles, il s'est installé en Suisse où il a
domicilié sa nouvelle société, Daniel Hertz, fondée
en 2007, toujours concentrée sur l'audio très haut de
gamme, mais cette fois-ci elle s’adresse plutôt aux
professionnels du son avec des systèmes clés en
main dont les tarifs vont de 30 000 € à 150 000 €.
La société Mark Levinson est de son côté, depuis
1990, passée entre les mains du groupe Harman
International, lui-même devenu propriété du géant
coréen Samsung en 2016. Elle fait désormais partie
de la division Harman Luxury aux côtés d'Arcam,
JBL Synthesis, Lexicon et Revel.
À titre personnel, pour la petite histoire, j'ai
découvert les produits Mark Levinson dans les
années 1990, à la fin de l'adolescence. Un préampli
stéréo Mark Levinson était en couverture de "La
Revue du Son" et annoncé à plus de 100 000 FF, soit
l'équivalent actuel de 22 000 € environ en tenant
compte de l'inflation selon le calculateur de l'INSEE.
Je ne savais même pas que des préamplis séparés
existaient. Après avoir vérifié trois fois le prix, je
m'étais dit que la Hifi était un monde de grands
malades, que ce n'était pas pour moi. Et puis j'y suis
revenu, quelques temps après, en commençant par
un ensemble Technics/Ditton/Denon, le tout
coûtant 30 fois moins cher. Aujourd'hui, je suis
toujours dans la Hifi. Finalement, ce fameux
préampli Mark Levinson avait sûrement piqué ma
curiosité et serait à l'origine de ma vocation.
Un petit Mark Levinson pour entrer dans la
cour des très grands
Le Mark Levinson N°5805 est proposé pour la
bagatelle de 8950 €. Il est particulièrement
imposant. Il mesure plus de 50 cm de profondeur et
il vaut mieux se mettre à deux si on veut le porter.
Son approche est résolument haut de gamme, mais
il n'en reste pas moins l'entrée de gamme chez
Mark Levinson. Cela peut surprendre quand on ne
connaît pas la marque, mais la série N°5000 dont cet
ampli stéréo intégré fait partie a été conçue pour
démocratiser la marque et la rendre plus accessible.
Cette série comporte également un lecteur CD/
SACD/réseau, le N°5101 (6300 €) et un second
ampli, N°5802 (7900 €), identique au N°5805, mais
sans entrées analogiques. Une platine vinyle,
N°5105, a également été annoncée.
Le Mark Levinson N°5805 est un ampli de 2 x 125
watts, intégrant des sections Phono pour platine
vinyle et un convertisseur pour les sources
numériques. Intérieurement, les circuits de ses
canaux stéréo, gauche et droit, sont en parfaite
symétrie. Cette disposition est reprise sur le
panneau arrière, où les connecteurs analogiques
sont scindés en deux par le milieu.
L'appareil possède 3 entrées Ligne dont une
symétrique sur XLR, 2 entrées Phono (MM et MC) et
5 entrées numériques : USB, optiques, coaxiale et
sans fil Bluetooth AptX-HD.
À côté de chacune des prises des entrées Phono se
trouve une rangée de petites clés à bascule pour
régler l'impédance et la capacitance de charge en
fonction de la cellule utilisée.
Un port Ethernet est présent. Il n'est pas prévu pour
la lecture de musique en réseau, mais permet
d'ajuster les paramètres du Mark Levinson N°5805
depuis un navigateur Web.
Des solutions propriétaires et une qualité de
conception de toute beauté
Pour ce qui est de la qualité de construction et de
conception, ce Mark Levinson n°5805 se classe au
firmament de ce qui se fait de mieux en matière
d'amplis Hifi intégrés. Sa façade est réalisée en
ON-mag >> janvier/février 2021-1
19
pièces d'aluminium et atteint 25 mm d'épaisseur. Le
capot est entièrement usiné et tout le reste du
châssis est à l'avenant, très solide et massif. À
l'avant, les bords supérieur et inférieur sont
biseautés en arc de cercle, ce qui a l'avantage
d'affiner la ligne. On regrette juste l'aspect un peu
rustique de l'afficheur, qui n'est pas à la hauteur du
produit.
La topologie interne est de type double-mono. Il n'y
a qu'un seul transformateur toroïdal, mais celui-ci
possède deux enroulements distincts, pour les voies
droite et gauche, chacun d'une valeur de 500 VA. Ce
transformateur estampillé "Ultra-Low Noise" est un
modèle Noratel de 15,5 cm de diamètre sur 11,5 cm
de haut.
Les étages de traitement des petits signaux audio
sont répartis sur deux grands circuits imprimés (un
pour l'analogique, l'autre pour le numérique) de
haute qualité, placés l'un au-dessus de l'autre à
l'arrière du châssis. Leurs schémas sont propriétaires
et ont fait l'objet de brevets. Pour la partie
analogique, tout semble fonctionner en symétrique
ou différentiel. À toutes les étapes, les amplis Op
sont doublés. Les composants sont de premier
ordre et triés sur le volet. L'étage Phono
d'égalisation RIAA est indiqué comme étant de type
20 ON-mag >> janvier/février 2021-1
hybride actif et passif. La section numérique utilise
l'architecture Mark Levinson PrecisionLink II DAC.
Elle comporte plusieurs systèmes d'horloge de
haute précision, dont une pour l'interface USB
asynchrone Xmos et une centrale enfermée dans un
compartiment blindé. Sa puce de conversion est
une ESS Sabre compatible PCM 32 bits/384 kHz et
DSD 11,2 MHz.
Les cartes des étages de puissance sont plaquées à
leurs gros radiateurs de dissipation thermique et
intègrent directement leurs condensateurs de
filtrage d'alimentation (4 x 10 000 µF sous 63 V pour
chacune). Ici encore le schéma, polarisé en classe
A/B, est propre à Mark Levinson. Il fait appel pour
chaque canal, régulé en température, à 6 transistors
(4x MJL3281A et 2x NJL3281DG) portant la capacité
en courant à 40 A ! La préamplification est tout en
composants discrets, de type symétrique et en
classe A semble-t-il, tandis que le réglage de
volume ne fait pas appel à un simple potentiomètre
de volume, mais à un réseau de résistances
calibrées, une solution fort coûteuse.
De nombreuses fonctions de paramétrage,
une restitution sonore tout en force,
distinction et finesse
Très simple à utiliser au quotidien, le Mark Levinson
N°5805 n'embarque pas de lecteur de musique en
réseau, mais n'est pas avare en fonctions de
paramétrage avancées. Une touche sous son
afficheur permet d'accéder au menu. Les deux gros
boutons rotatifs latéraux (sélecteur de source et
volume) deviennent alors des molettes de navigation.
Il est possible de choisir le mode de veille de
l'appareil ("Green", "Power Save" ou "Normal"),
lancer une mise à jour firmware, définir le niveau du
volume par défaut à l'allumage, nommer les entrées,
opter entre une douzaine de modes de filtrages
numériques ainsi que plusieurs de synchronisation
d'horloge et de suréchantillonage, ajuster la balance
RIAA sur ±3 dB ou activer un filtre subsonique pour la
section Phono.
Le Mark Levinson N°5805 développe de fortes
capacités en courant. Cela se traduit par sa
puissance qui double presque sous 4 ohms par
rapport à 8 ohms, approchant ainsi l'idéal théorique.
Cet ampli hors norme est conçu pour s'adapter à
des charges très basses, jusqu'à 2 ohms. Il n'a eu
strictement aucune difficulté à alimenter toutes les
enceintes que nous lui avons soumises.
Après l'allumage au cours duquel l'appareil fait
entendre un concert de petit cliquetis (musique des
relais de protection), l'ampli demande quelques
dizaines de minutes de chauffe pour atteindre sa
plénitude sonore. La petite pointe un peu piquante
dans le haut du spectre s'efface alors et la restitution
sonore devient impériale.
Nous nous attendions à un appareil qui fait étalage
de sa musculature et nous avons été surpris, car le
Mark Levinson N°5805 n'est absolument pas
faussement démonstratif. Il descend très bas avec
une magnifique assise. Il excelle à moduler les
graves, à en révéler la nuance et la souplesse. Il
assure un merveilleux suivi sur les morceaux Pop et
R'nB, évitant en même temps de manifester la
moindre lourdeur ou chaleur excessive. On sent
qu'il est à l'aise, qu'il se balade avec aisance. Il tient
la puissance sans aucun affolement ni violence, mais
ne demande pas non plus à ce que l'on pousse le
volume pour révéler son talent.
Le registre médium est très pur, lisse, fluide, sans
aspérité. L'aigu se pare d'une légère brillance. Le
Mark Levinson est fort transparent. Il apporte aux
voix une superbe sensation de présence. Cela est
particulièrement flagrant sur des chansons Pop lors
desquelles on a l'impression que le chanteur ou la
chanteuse s'installe directement dans notre salon, à
portée de la main, donnant un effet "close-up"
assez troublant.
Enfin, l'image stéréophonique est elle aussi assez
surprenante. Elle a de l'ampleur, mais elle est à la
fois très compacte. Elle est précise, parfaitement
focalisée et ne cherche pas trop à dépasser le cadre
formé par les enceintes. Pour autant, elle ne semble
pas du tout étriquée et s'étale élégamment en
profondeur, créant plusieurs strates successives. Les
masses orchestrales prennent de très belles
dimensions, s'ouvrant très largement derrière le
plan formé par les enceintes cette fois-ci.
En résumé
Le Mark Levinson N°5805 est un ampli Hifi de très
grande classe américaine. Intégrant un DAC Hi-res
de haute volée, délivrant 2 x 125 watts sous 8 ohms
et développant des capacités en courant
importantes, il sait s'accommoder des enceintes les
plus difficiles. Il a du tempérament et l'affirme non
pas par de la brutalité ou de la dynamique poussée
à l'extrême, mais plutôt par une force tranquille
empreinte de distinction et d'une très grande
finesse. Un produit hors norme puissant, délicat et
envoûtant.
■
Spécifications
•Puissance : 2 x 125 watts RMS
•Rapport signal/bruit : >103 dB(A)
•Facteur d'amortissement : >82 de 20 Hz à 10 kHz, >72 à
20 kHz sous 8 Ω
•Entrées analogiques : 2x Ligne sur RCA, Ligne sur XLR,
Phono MM, Phono MC : résistance de 47 kΩ, capacitance
ajustable (20, 70, 120 ou 170 pF)
•Entrées numériques : 2x optiques Toslink, USB asynchrone,
coaxiale RCA, Bluetooth AptX-HD
Section DAC : PCM 32 bits/384 kHz, DSD natif ou DoP 11,2
MHz, MQA
•Sortie casque : niveau max. >3,3 Vrms sous 30 Ω
•Contrôle : port RS-232, entrée IR mini jack, sortie et 1
trigger 12 V DC mini jack, port Ethernet
•Consommation :
- Veille en mode “Green” : <0,4 W
- Veille, mode “Power Save” : 7 W
- Veille, mode “Normal” : 70 W
- Fonctionnement standard : 120 W
- Deux canaux à 1/8e de puissance : 240 W
•Dimensions : 43,8 x 14,5 x 50,7 cm
•Poids : 28,1 kg
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
21
TEST
NAD
M33
Le NAD M33 est l'itéraon du NAD M32 auquel
nous avons décerné un ON-topaudio Award en
2018. Contrairement aux apparences, il ne
s'agit pas d'une simple mise à jour. Ses circuits
d'amplificaon sont en effet différents et
l’appareil se dote en bonus du système de
correcon acousque Dirac Live. Voyons si cela
fait une vraie grosse différence sur le terrain.
par Pierre Stemmelin
Extérieurement, le NAD M33 semble inchangé par
rapport au M32. La construction est superbe.
L'appareil n'est pas trop massif, ni trop lourd, mais
se pare d'une double façade en aluminium massif
très épaisse et d'intelligents pieds en pointe à
coupelles de protection aimantées.
Cependant, une différence de taille apparaît dès
qu'on allume le NAD M33. Son afficheur est
beaucoup plus grand. Toujours tactile, affichant
tantôt la pochette et les infos de la musique en
cours de lecture, tantôt des vumètres ou encore les
menus de configuration, il couvre maintenant
presque toute la surface de la partie centrale de la
façade.
En faisant un tour à l'arrière du NAD M33, d'autres
différences se révèlent. Il n'y a plus que 2
emplacements pour des cartes d'évolution MDC
enfichables contre 4 auparavant. Une entrée HDMI
22 ON-mag >> janvier/février 2021-1
5500 €
vient s'ajouter et le lecteur réseau BluOS est
désormais intégré et non interchangeable. C'est un
bonus, mais aussi un inconvénient, car la partie
réseau, la plus sujette à une obsolescence rapide,
est de cette manière moins évolutive.
De nouveaux étages de puissance Purifi
Eigentakt
À l'intérieur du NAD M33, c'est le grand
chambardement. La disposition globale des
éléments reste la même, mais les étages de
puissance sont tout autres et il s'en suit de
nombreux changements. Fonctionnant toujours en
classe D, le NAD M33 abandonne les classiques
modules nCore d'Hypex. Il se dote de nouveaux
modules de puissance Eigentakt provenant de chez
Purifi, une jeune société fondée par de grosses
pointures de l'entrepreneuriat audiophile, dont
Peter Lyngdorf, et plusieurs ingénieurs spécialistes
de l'audionumérique provenant de chez Texas
Instruments. La section d'alimentation à découpage
de l'appareil a été retravaillée en conséquence, de
même que les circuits d'entrées. L'ensemble paraît
encore plus haut de gamme. Tout est plus propre,
avec beaucoup moins de câbles en l'air.
Toujours aussi complet et plaisant à utiliser
avec une restitution sonore qui évolue vers
plus de finesse et délicatesse
En matière d'ampli Hifi connecté, on peut
difficilement rêver plus complet et polyvalent que ce
NAD M33. L'appareil possède une entrée Phono, de
nombreuses entrées numériques et analogiques,
une liaison Bluetooth AptX-HD, le système de
correction acoustique Dirac Live et des possibilités
d'évolution grâce aux 2 emplacements MDC pour
cartes enfichables. Son lecteur réseau Blusound
(BluOS) intégré utilise un des systèmes les plus
avancés actuellement. Il est compatible DLNA,
AirPlay 2, Roon et Spotify Connect. Il accepte
l'audio Hi-res et on peut le piloter depuis un
appareil à commande vocale Google Assistant,
Alexa ou Siri.
L'ergonomie du NAD M33 est également un
bonheur. La mise en œuvre de la correction
acoustique Dirac Live reste certes toujours un peu
complexe. Mais pour le reste, la télécommande, les
applis de pilotage sur smartphone et surtout
l'afficheur tactile en façade rendent l'utilisation
particulièrement simple et plaisante.
À l'écoute, nous n'avons pas pu faire de
comparaison directe entre le NAD M33 et son
prédécesseur M32, mais nous pouvons vous assurer
que les changements sont importants. On reproche
souvent à l'amplification numérique ou en classe D
de manquer de finesse dans le haut du spectre.
Avec le NAD M33, c'est tout le contraire. Le médium
et l'aigu présentent une fluidité, une aération et une
transparence inédites. Le son est clair, mais
aucunement trop incisif, car il allie grande rapidité
et grande douceur. Sur ce registre, le NAD M33 est
parmi les tout meilleurs amplis que nous ayons
entendus dans sa catégorie et même un peu audelà.
Beaucoup d'audiophiles en tomberont
totalement fans. Mais cette qualité a aussi un petit
revers. À vouloir délivrer un son extrêmement pur,
détouré, aérien, le NAD M33 fournit un grave qui
peut paraître parfois relativement discret. Le bas du
spectre a des qualités. Il est lui aussi extrêmement
rapide, précis, mais on pourrait souhaiter de temps
en temps qu'il ait un peu plus de chaleur.
Le NAD M33 est donc, à notre avis, plus pointu et
extrémiste que son prédécesseur M32. Lorsque l'on
pousse le volume, il conserve la même signature
sonore, affichant une parfaite maîtrise. Sa qualité de
timbre est indéniable et sur ce point, il va chatouiller
des références bien plus coûteuses que lui.
En résumé
Avec ses 200 watts de puissance par canal, le NAD
M33 est un ampli Hifi haut de gamme qui allie haute
puissance, équipement connecté extrêmement
complet, grand agrément d'utilisation et évolutivité.
Sa restitution sonore nous a semblé plus typée que
celle de son prédécesseur M32. Elle est moins
chaleureuse, mais beaucoup plus fine, plus précise
avec une qualité de timbre véritablement
exceptionnelle.
Spécifications
•Type : ampli Hifi connecté avec correction acoustique
•Puissance en régime continu : 2 x 200 watts sous 8
ohms, 2 x 380 watts sous 4 ohms
•Puissance en mode bridgé : 700 watts sous 8 ohms
•Puissance dynamique : 260 watts par canal sous 8
ohms, 520 watts par canal sous 4 ohms
•Capacité en courant max par canal : 25 A sous 1 ohm
pendant 1 ms
•Facteur d'amortissement : 800 sous 8 ohms de 20 Hz
à 6,5 kHz
•Puissance de sortie casque : 100 mW sous 32 ohms
•Lecteur réseau BluOS : lecture des fichiers jusqu'en 24
bits/192 kHz, compatible DLNA, Roon, Spotify Connect,
•AirPlay 2 et pilotage par assistant vocal
•Correction acoustique : Dirac Live
•Entrées analogiques : 2x Ligne RCA, Ligne XLR,
Phono MM/MC
•Sorties stéréo analogiques : subwoofer et préampli
•Entrées numériques : HDMI eARC, 2x coaxiales, 2x optiques
TosLink, USB, Bluetooth AptX-HD
•Liaison réseau : Ethernet et WiFi
•Poids : 9,2 kg
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
■
ON-mag >> janvier/février 2021-1
23
TEST
ROTEL
A11 Tribute
Nous avions testé le Rotel A11 lors de sa sore l’an dernier. Un pet intégré stéréo tout
simple du fabricant anglais auquel nous avions apposé un coup de cœur et qui avait en
parallèle reçu un EISA Award. Un appareil qui a donc fait ses preuves. Une version
améliorée est désormais proposée. L’ingénieur japonais Ken Ishiwata a contribué à cee
créaon avant de nous quier il y a quelques mois. D’où le Tribute - hommage en
français - ajouté à la référence.
par Alban Amouroux
600 €
Ken Ishiwata a travaillé durant de nombreuses
années chez Marantz où il apposait son nom sur
certaines versions améliorées et haut de gamme des
produits de la marque comme les amplis et les
lecteurs CD. Ce sont tous ceux dont la référence se
terminait ou commençait par les initiales KI. Après
une rencontre avec Rotel et avoir quitté Marantz,
Ken Ishiwata avait accepté de s’occuper du petit
A11 pour lequel il avait trouvé des pistes
d’amélioration. Ainsi est né l'A11 Tribute que Ken
Ishiwata n’aura jamais eu la chance de voir
commercialisé. Mais nous avons plus de chance, car
nous pouvons aujourd’hui en profiter.
De nombreux composants ont été remplacés, près
de 50% du total présent sur le chemin du signal
audio, des condensateurs comme des résistances
en passant par l’alimentation. Le gros
transformateur toroïdal de 11x5 cm est reconduit
tandis que de nouveaux matériaux amortissants
visent à réduire les vibrations électromécaniques.
Cet amplificateur développe toujours 2x50 Watts en
classe AB. La version Tribute est aisément
reconnaissable grâce au badge apposé en façade, à
gauche du potentiomètre de volume. Une version
du lecteur CD11 de la même gamme a également
eu droit au traitement Ishiwata. Bonne nouvelle : le
24 ON-mag >> janvier/février 2021-1
tarif n’évolue pas et l'A11 Tribute se trouve
positionné au même prix que la version normale.
Simple mais suffisamment personnalisable
L'A11 Tribute est un amplificateur intégré stéréo
simple dans ses usages : pas de fioriture mais un
accès direct à la musique. Il dispose de cinq entrées
analogiques et d’un récepteur Bluetooth. L’une des
entrées est associée à un préampli phono RIAA pour
vous permettre de continuer à pouvoir utiliser votre
platine vinyle sans avoir besoin d’un accessoire
externe. Deux paires de borniers accueilleront si
vous le souhaitez deux paires d’enceintes que vous
pourrez activer séparément ou ensemble. Rotel a
prévu cet appareil pour l’intégration grâce à la
présence de triggers 12V et d’un port RS232 pour un
pilotage centralisé et automatisé au sein d’autres
appareils. L'A11 Tribute peut par exemple être
installé en multiples exemplaires dans un système
multipièces.
La finition est tout à fait correcte. Le poids est
important, on sent que l’on n’a pas affaire à une
coquille vide. Les gros radiateurs de dissipation
pour les transistors traversent de part en part avec
des orifices de ventilation naturelle sur et sous
l’ampli. Celui-ci repose sur de gros pieds
amortissants identiques à ceux de modèles plus
haut de gamme. Les touches en façade et le
potentiomètre inspirent confiance dans leur
manipulation. Ils sont associés à ce grand afficheur
indiquant le nom de la source et le niveau de
volume courant. Quelques réglages sont
disponibles depuis la touche « menu » comme
l’affectation d’une entrée à un mode bypass home
cinéma, le volume à l’allumage ou encore la
luminosité de l’afficheur. Il y a aussi une prise casque
mini jack 3,5 mm en façade, toujours bien pratique.
L’intégré Rotel se suffit donc à lui-même dans la
plupart des cas. Il ne reste plus qu’à lui ajouter les
sources.
Un amplificateur prêt à remuer vos enceintes
L'A11 Tribute bénéficie des classiques réglages de
tonalité. Nous avons néanmoins effectué nos
écoutes sans les activer, le mode « tone bypass »
nous le confirmant en restant inscrit sur l’afficheur
continuellement. La première impression que nous
donne ce petit intégré Rotel par rapport à nos
références est un son assez sombre. Dans le sens où
la musique n’est pas projetée ou brillante, et encore
moins agressive. L'A11 Tribute est élégant tout
simplement, dans le médium comme dans l’aigu. En
ce qui concerne le registre grave, la courbe semble
remonter subjectivement. Il s’exprime avec vigueur
dans les basses pour faire ressortir le kick de la
batterie et les résonances de la contrebasse sur tous
les titres. Cet A11 est à l’aise dans le domaine
malgré une puissance relativement modeste. Il va
ainsi magnifier des enceintes un peu timides dans le
domaine du grave. Pour profiter au mieux des voix
et des micro informations d’ambiance, il sera
préférable de l’associer à des enceintes peu avares
dans ce domaine, au risque dans le cas contraire
d’obtenir un résultat trop fade qui ne rendrait pas
honneur aux capacités de cet intégré.
Le Rotel A11 Tribute est un appareil Hifi d’entrée de
gamme dont Ken Ishiwata aurait sûrement été fier.
Au même titre que ce que fait Andrew Jones pour
les enceintes Pioneer ou Elac aux tarifs très
accessibles, la patte Ishiwata donne ici un produit
qui comblera la très grande majorité des amateurs
de Haute Fidélité ne souhaitant pas se ruiner. Bien
campé sur ses fondations, sans fonction inutile qui
pourrait vite devenir obsolète, l'A11 Tribute est un
best-seller qui pourra vous accompagner pendant
de longues années et même être transmis pour
perpétuer la tradition auprès de futurs adeptes.
Spécifications
•Type : amplificateur intégré stéréo
•Puissance : 2x50 Watts (classe AB)
•Connectivité : 5x entrées asymétriques dont 1x phono
MC, 1x sortie pre-out, double bornier A/B, Bluetooth
•Autres : afficheur, 1x IR in, 2x trigger out, RS232, télécommande
infrarouge
•Dimensions (l x p x h) : 430 x 93 x 345 mm
•Poids : 6,85 kg
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
■
ON-mag >> janvier/février 2021-1
25
TEST
TAGA HARMONY
HTA-1000B
900 €
Taga Harmony est la pete marque audiophile qui monte, qui monte fort en ce moment.
Au début, quand nous l'avons découverte en France, il y a quelques années, elle ne nous
avait pas spécialement impressionnés. Mais depuis, plusieurs produits sont venus se
classer dans nos ON-topaudio Awards et, là, avec le nouveau HTA-1000B, nous avons
affaire à un ampli Hifi hybride très sérieux. L'appareil présente une qualité de construcon
que nous avons rarement rencontrée dans sa classe de prix. Voyons sur le terrain, à
l'usage, s'il est aussi réussi. par Pierre Stemmelin
Le Taga Harmony HTA-1000B est un ampli Hifi de 2 x
105 watts sous 8 ohms et 2 x 144 sous 4 ohms, ce
qui est déjà très confortable. Il dispose d'entrées
audionumériques, d'entrées analogiques dont une
Phono MM pour platine vinyle, d'une liaison
Bluetooth et d'une puissante sortie casque capable
d'alimenter des modèles de tout type (400 mW de
puissance à 300 ohms !).
Il s'agit d'un appareil hybride, c'est-à-dire qu'il
utilise des tubes pour la préamplification et des
transistors de puissance, polarisés en classe A/B,
pour l'amplification. Quand il est éteint, son aspect
est un poil austère et basique. Certains de ses
boutons de commande paraissent un peu petits.
Mais lorsqu'on le met sous tension, que sa fenêtre
en demi-lune s'illumine pour faire apparaître les
tubes, il prend un look très sympathique. Il est en
outre agréable à utiliser. On apprécie la présence de
réglages de tonalité grave et aigu, d'une touche
"Direct" permettant de les désactiver et d'un
bouton loudness.
Une télécommande, tout en métal brossé, est
fournie avec l’appareil.
Une construction très propre avec des
composants de taille
Comme nous l’évoquions en introduction, la qualité
de fabrication de cet ampli Taga Harmony HTA-
26 ON-mag >> janvier/février 2021-1
1000B est étonnante compte tenu de son prix. La
façade en aluminium de 8 mm d'épaisseur est
parfaitement usinée. Le châssis, en tôles pliées de
bonne épaisseur, est parfaitement rigide. L'intérieur
est admirablement bien rangé et bien rempli. Les
câbles, peu nombreux, sont alignés avec soin, seuls
quelques-uns restent en bataille. Il y a de la place
pour tous les composants, mais sans vide inutile,
comme on en rencontre parfois sur certaines
électroniques audio qui se prétendent haut de
gamme.
Une paroi et les beaux radiateurs en aluminium de
dissipation thermique des étages de puissance
divisent l'intérieur du châssis en trois compartiments
(un à l'avant et deux à l'arrière). À l'avant, on trouve
le potentiomètre de volume Alps de grade
audiophile et les trois tubes ECC83 et ECC82 de
marque Psavane (12AX7 et 2x 12AU7) avec leur
éclairage et leur plaque déflectrice en finition miroir.
Il ne devrait pas y avoir de problème pour changer
ces tubes lorsqu'ils seront usés. Ils sont brochés et
non soudés.
À l'arrière, isolé dans le compartiment de gauche, le
transformateur toroïdal d'alimentation est peut-être
le plus gros que nous ayons rencontré sur un ampli
Hifi à ce prix (13 cm de diamètre pour 8 cm de haut).
Monté sur une plaque de découplage et
amortissement des vibrations, il est suivi de deux
capacités de filtrage HLX, chacune de 10 000 µF
sous 63 V.
Le compartiment arrière de droite réunit tout le
reste de l'électronique sur un seul circuit principal.
Le convertisseur pour les entrées numériques est un
Cirrus Logic CS4344 travaillant sur 24 bits jusqu'à
192 kHz. Les étages de puissance utilisent pour
chaque canal un push-pull de transistors bipolaires
Toshiba (TTA1943 et TTC5200).
Un peu de brillance, un peu de rondeur… Un
ampli Hifi plein de bienveillance musicale
Avec sa puissance conséquente, le Taga
Harmony HTA-1000B est capable d'alimenter à peu
près tout type d’enceintes. Il s'est montré par
exemple parfaitement à l'aise avec nos Kelinac Kel
714 Mg qui sont de grandes colonnes équipées de
pas moins de 4 haut-parleurs.
À l'écoute, le HTA-1000B n'est pas un appareil qui
va chercher la transparence absolue, une dynamique
exacerbée, des basses à lézarder les murs. Mais
pour son prix, il propose une restitution musicale qui
se tient fort bien et des performances pures
d'excellent niveau. Il n'est pas trop typé et délivre
un son très homogène avec un bon swing. Il a aussi
un peu de caractère. Sa courbe de réponse est
légèrement physiologique, signée par des basses
affichant de belles rondeurs et un aigu frétillant,
assez clair parfois, sans tomber dans des excès
d'agressivité.
Le Taga Harmony HTA-1000B sonne ainsi de façon
naturelle et équilibrée. Il ne semble absolument pas
forcer, chercher à être trop démonstratif ou donner
dans les effets artificiels. Ses traits de caractère
s'exercent par petites touches, sans rompre la
cohérence du message sonore.
Sa scène sonore stéréophonique est à
l'image du reste : bien posée, pas trop
centrée sur elle-même, mais n'exagérant
pas non plus en largeur et en profondeur.
Cet ampli Hifi Taga Harmony fait donc
plaisir à écouter. Il est reposant. Avec lui,
on ne se pose pas de questions
métaphysiques. Il sonne de façon simple et évidente
tout en apportant quelques couleurs, de-ci de-là,
donnant de la lumière et de la chaleur aux timbres.
En résumé
Le Taga Hamony HTA-1000B est un ampli Hifi
hybride (à tubes et transistors) de 2 x 105 watts sous
8 ohms, qui vous en donne beaucoup pour votre
argent. Il est puissant, capable d'alimenter une très
large gamme d'enceintes acoustiques. Sa
conception est particulièrement sérieuse. Il a un
pied dans la Haute Fidélité haut de gamme. À
l'écoute, il sonne de façon équilibrée, lumineuse et
chaleureuse.
■
Spécifications
•Type : ampli intégré stéréo
•Puissance : 2 x 105 sous 8 ohms, 2 x 144 watts sous
4 ohms
•Connectique analogique : 2x entrées Ligne, entrée
Phono MM, sortie casque, sortie préampli
•Entrées numériques : coaxiale sur RCA, optique Toslink,
•Bluetooth 4.0
•Puissance de sortie casque : 400 mW sous 300 ohms
•Rapport signal/bruit : 82 dB (Ligne), 72 dB (Phono)
•Télécommande fournie
•Dimensions : 43 x 11 x 38 cm
•Poids : 11,4 kg
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
27
TEST
YAMAHA
A-S3200
6000 €
IDepuis que Yamaha s'est sérieusement remis à la Hifi en éléments séparés haut de
gamme (cela date de 2007) et ne se contente plus uniquement de minichaînes, le
constructeur n'a cessé d'étoffer sa gamme par le bas et par le haut. Il est ainsi redevenu
l’un des plus gros vendeurs d'intégrés Hifi stéréo. L'A-S3200, modèle de seconde
généraon, représente un des points d'orgue de sa gamme. Équipé de vumètres et
fonconnant en configuraon symétrique, il se présente comme un concurrent direct
des modèles de marques de référence comme Accuphase, McIntosh ou Luxman. Mais
en a-t-il la trempe ?
par Pierre Stemmelin
La gamme d'amplis Hifi Yamaha compte aujourd'hui
plus d'une douzaine de références s'étendant du
petit intégré A-S201 (que l'on trouve à moins de
200 €) jusqu'au système préampli/bloc de
puissance C-5000/M-5000 (à 14 000 €). L'A-S3200
que nous testons ici est son plus gros modèle
d'intégré. Positionné à 6000 €, il s'inscrit à la lisière
entre la Hifi haut de gamme et l'audio High End.
Une conception intemporelle pour un ampli
luxueux, mais sobre, à l'abri de
l'obsolescence numérique
Le Yamaha A-S3200 est un appareil qui en impose
immédiatement. Ses dimensions sont conséquentes
et son poids atteint presque 30 kg. Disponible en
finition noire ou aluminium naturel, il adopte un look
que l'on pourrait presque qualifier d’austère et qui,
en tous les cas, semble directement inspiré des
seventies. Néanmoins, l'appareil ne fait l'impasse ni
sur le luxe ni sur le confort d'utilisation. Ses joues
sont habillées de deux panneaux de bois massif
revêtus d'une belle laque piano. La façade est
signée de deux sobres et beaux vumètres et toutes
ses commandes sont en aluminium usiné avec
28 ON-mag >> janvier/février 2021-1
beaucoup de précision, alternant finition mate (pour
une meilleure préhension) et semi-brillante à micro
stries concentriques.
Sur la droite de la fenêtre des vumètres est implanté
le gros potentiomètre de volume et, en dessous, se
trouve une rangée d'une dizaine de boutons rotatifs
et clés à bascule. Outre le sélecteur de source, sont
disponibles un sélecteur de sortie haut-parleurs (A,
B, A+B…), un sélecteur de gain (-6, 0, +6, +12 dB)
pour la sortie casque et un sélecteur de modes
d'affichage pour les vumètres. Des réglages de
tonalité grave et aiguë, ainsi que de balance, sont
également présents. À cela s'ajoutent une fonction
de mise en sourdine (Mute) et le choix de la
sensibilité (MM ou MC) pour l'entrée Phono.
Les fonctions sont donc celles que l'on aurait pu
rencontrer sur un appareil d'il y a trente ans. Le
Yamaha A-S3200 s'inscrit volontairement dans cette
intemporalité. Il n'intègre ni DAC, ni lecteur de
musique en réseau et son fonctionnement est
purement analogique. Il choisit une approche à
l'abri de l'obsolescence numérique et on peut
imaginer que dans 30 ans, il sera toujours
opérationnel.
La connectique du Yamaha A-S3200 est donc très
classique et pro. Elle comporte 6 entrées Ligne dont
deux symétriques sur prises XLR et 4 asymétriques
sur prises RCA. À cela s'ajoutent une entrée Phono,
une sortie monitoring, une sortie préampli et une
entrée directe vers les étages de puissance, toutes
sur prises RCA. Les sorties haut-parleurs, sur
d’énormes borniers dorés, sont doublées, divisées
en deux groupes (A et B).
Une puissance raisonnable, mais un appareil
conçu pour piloter des enceintes difficiles et
très exigeantes
Le Yamaha A-S3200 n'est pas un intégré
extrêmement puissant, mais sa conception est
résolument haut de gamme et il est capable de
délivrer beaucoup de courant afin d'être en mesure
d'alimenter des enceintes exigeantes et difficiles. Il
fournit 2 x 100 watts en régime continu sous 8 ohms
tandis que ses capacités dynamiques atteindraient 2
x 300 watts sous 2 ohms.
Le châssis repose sur des pieds en laiton massif
plaqué argent. Outre ses joues en bois, il possède
une façade et un panneau supérieur en aluminium
usiné de 6 mm d'épaisseur. L'intérieur est très
propre et méticuleusement organisé. Les cartes de
traitement des petits signaux sont rangées à
l'arrière. Celles des entrées symétriques bénéficient
d'un blindage. L'étage Phono est en composants
discrets aussi bien pour sa section MM que sa
section MC.
L'alimentation et les blocs latéraux de puissance
avec leurs gros radiateurs de dissipation thermique
en aluminium massif sont montés sur un second
châssis interne entièrement cuivré. Le montage est
disposé de façon symétrique. Au centre trône le
gros transformateur d'alimentation de 623 VA
fabriqué sur cahier des charges, dont les spires sont
copieusement amorties par de la résine. Il est suivi
de 4 capacités de filtrage de 22 000 µF sous 63 V
chacune. Les étages de puissance sont polarisés en
classe A/B et sont bien de topologie symétrique.
Chacun utilise un pull-pull de transistors Mos-Fet à
forte capacité en courant (Sanken MLE20).
On remarque le soin apporté à la régulation
thermique de l'appareil afin de garantir un
fonctionnement très stable, à l'isolation entre les
différents étages contre les interférences et
vibrations, à la qualité du câblage. Les bornes des
condensateurs principaux sont, par exemple,
raccordées par le biais de vis en laiton et les câbles
internes menant aux borniers haut-parleurs sont de
gros calibre (2,7 mm). Tous les composants sont triés
sur le volet (condensateur à film PP et PPS). C'est un
superbe ouvrage, tout à fait à la hauteur du prix.
Spécifications
•Type : ampli intégré stéréo
•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 ohms, 2 x 150 watts
sous 4 ohms
•Puissance dynamique : 120/150/200/300 watts sous
8/6/4/2 ohms
•Facteur d'amortissement : ≥250 à 1 kHz sous 8 ohms
•Connectique : 4x entrées Ligne sur RCA, 2x entrées
Ligne sur XLR, entrée Phono MM et MC sur RCA, sortie
monitoring sur RCA, sortie préampli et entrée ampli sur
RCA, doubles borniers haut-parleurs, sortie casque sur
jack 6,35 mm, 3x mini jack pour Trigger et Remote
•Poids : 24,7 kg
•Dimensions 45 x 18 x 46,4 cm
Notre avis
Construction
Performances
Équipement
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
29
Une énergie dévorante, des graves vigoureux
pour un ampli Hifi qui ne manque pas d'emphase
Le Yamaha A-S3200 ne possède pas de bouton de
mode "Direct" désactivant les réglages de tonalité.
Cependant, ce mode est bien présent, il
s'enclenche automatiquement lorsque les réglages
de tonalités grave et aigu sont en position neutre, et
apporte clairement à l'écoute une sensation de
définition supplémentaire.
Dès les premières secondes, cet ampli Yamaha
témoigne de sa conception très haut de gamme. Sa
restitution sonore est racée et hyper rapide. Les
attaques sont fulgurantes. Le grave a un impact
hyper vigoureux. Il se dégage de l'A-S3200 une
énergie rarement rencontrée sur d'autres amplis,
toutes catégories de prix confondues. La signature
sonore Yamaha est portée à son paroxysme, cela ne
s'endort pas une minute. Il faut que la source et les
enceintes acoustiques suivent, car sinon, le son peut
facilement devenir un peu clinquant et trop incisif.
De par son énergie et sa fougue débordantes, le
Yamaha A-S3200 donne l'impression de disposer
d'une énorme réserve de puissance, bien supérieure
à celle annoncée sur le papier. Pour les audiophiles
qui n'aiment pas la mollesse, cet intégré stéréo très
haut de gamme a des arguments chocs ; quant aux
autres, il ne les laissera assurément pas indifférents.
N'en tirez pas la conclusion que le Yamaha A-S3200
est une brute épaisse et sans cœur. Au contraire,
dès les plus bas niveaux d'écoute, il est en mesure
30 ON-mag >> janvier/février 2021-1
de délivrer une restitution sonore vivifiante et
entraînante. Il est précis, transparent, sait
parfaitement révéler les petites nuances. Ses
timbres ne manquent pas de couleur et son
équilibre tonal n'est, par ailleurs, pas totalement
neutre. On peut le qualifier de très légèrement
physiologique (en "V") avec des basses très
percutantes et des aigus qui filent très haut. Cette
légère emphase se manifeste aussi dans la
construction de l'image stéréophonique. On
reconnaît là un ampli dont les concepteurs sont
également des maîtres du son 3D multicanal en
Home Cinéma. Avec le Yamaha A-S3200, la scène
sonore est très large, très ample tout en gardant
beaucoup de consistance en son centre. Certains
appareils procurent une impression de profondeur
plus marquée. Le Yamaha A-S3200 excelle dans un
rendu holographique donnant l'impression de
disposer d'enceintes surround sur les côtés.
En résumé
Le Yamaha A-S3200 est un ampli intégré stéréo,
purement analogique, d'une conception résolument
très haut de gamme, hors du temps et pensé dans
les moindres détails. Sa puissance de 2 x 100 watts
peut presque sembler modeste sur le papier, mais à
l'écoute il impose sa vision sonore avec une fougue
et une énergie déroutantes. C'est un appareil qui a
un sacré tempérament et avec lequel la musique ne
semble jamais édulcorée.
■
DALI
OPTICON MK2
PASSION POUR LE DÉTAIL
La gamme d’enceintes OPTICON MK2 se démarque
par une conception et des performances sonores de
premier ordre.
Quelle que soit votre source, une chaîne haute
fidélité, un système home cinéma ou encore en
streaming, les moindres détails du signal sonore
seront reproduits avec la plus grande précision et un
naturel à vous couper le souffle.
Très polyvalente, la gamme OPTICON MK2 vous
propose six enceintes dont le format et l’élégance
permettront une intégration idéale au sein de votre
intérieur.
LUNNA
COMPACTE, VIVANTE, DYNAMIQUE
ENTREZ DANS LE MONDE DES COLONNES JMR !
LES
ENCEINTES
HiFi
TEST
ATC
12 900 €
SCM50SL
ATC, cela ne vous dit peut-être pas grandchose.
C'est normal, il s'agit d'un constructeur
anglais surtout connu dans le domaine pro
pour ses enceintes de monitoring acves et
passives très haut de gamme. Cela faisait
longtemps que nous avions envie de tester un
de ses modèles passifs pour voir ce que l'on
peut en faire en Hifi. L'expérience nous a fait
de l'effet. Nous n'en sommes pas sors
indemnes. Nous en avons encore des frissons.
par Pierre Stemmelin
ATC est un constructeur anglais installé dans le
Gloucestershire ; l’entreprise a été fondée en 1974
par Billy Woodman. Sa spécialité première, ce sont
les enceintes de monitoring haut de gamme pour
les studios d'enregistrement et de production. On
ne vous fera pas ici la liste de ses clients ultra
prestigieux à travers le monde (elle est disponible
sur son site web), mais on peut vous dire qu'ATC
jouit d'une excellente réputation de sérieux, fiabilité
et performances sans concession.
Bien qu'il soit étiqueté constructeur d'enceintes
acoustiques pro, ATC propose une série d'enceintes
Hifi tout aussi vaste, voire encore plus vaste. Dans
cette gamme se trouvent quelques modèles
d'apparence domestique traditionnelle, mais aussi
beaucoup d'autres qui reprennent la forme et le
style des enceintes de monitoring. En outre,
beaucoup d'entre eux sont disponibles en version
passive et en version active, c'est-à-dire intégrant
directement des étages de puissance pour
alimenter leurs haut-parleurs.
Une enceinte de milieu de gamme mais déjà
un poids lourd, qui met en avant le
transducteur de médium à dôme vedette
d'ATC
Pour ce test, nous avons jeté notre dévolu sur
l'ATC SCM50(SL) dans sa version passive. À l'échelle
d'ATC, cette enceinte est un modèle de milieu de
gamme compact. Mais ne vous y trompez pas, on a
34 ON-mag >> janvier/février 2021-1
déjà affaire à un poids lourd ne serait-ce que par ses
dimensions et sa masse qui frise les 50 kg à l'unité -
et son prix qui flirte avec les 13 k€ la paire. On est
face à un modèle totalement dans l'ADN des
moniteurs de semi-proximité très haut de gamme
d'ATC et absolument pas dans la demi-portion.
L'ATC SCM50 est une trois voies équipée de trois
haut-parleurs. Sa présentation est typique des
enceintes de monitoring popularisées depuis les
années 1970, à l'image de modèles que l'on trouve
encore aujourd'hui chez JBL. Au milieu de son
baffle, implanté de façon légèrement excentrée,
trône un transducteur de médium, typique des
enceintes haut de gamme ATC, d'un genre que l'on
ne rencontre presque nulle part ailleurs sauf chez
PMC qui est un peu l'alter ego d'ATC. Il s'agit d'un
monstre doté d'un dôme en tissu souple imprégné,
de 75 mm de diamètre, logé au fond d'une énorme
amorce de pavillon taillée dans une pièce massive
en matériau synthétique, très lourde et inerte. Ce
transducteur, dont la bobine mobile mesure elle
aussi 75 mm de diamètre, possède un moteur
gigantesque. Son aimant ferrite atteint pas moins de
18 cm de diamètre. Il est digne d'un woofer de 12
ou 15 pouces haut de gamme, ultra puissant.
18 cm c'est effectivement aussi le diamètre de
l'aimant du woofer de l'ATC SCM50. Ce dernier est
un modèle de 23,4 cm (soit environ 10 pouces) doté
d'une épaisse et solide membrane en papier
renforcé par de la fibre, d'un châssis ultra costaud
en métal moulé et d'une bobine largement ventilée,
par le centre et les côtés, d'environ 75 mm de
diamètre également.
Par comparaison, le tweeter de l’ATC SCM50, avec
son dôme en textile imprégné de 25 mm, paraît plus
classique. Mais ce n'est qu'en apparence, car il
s'agit d'un transducteur réellement haut de gamme
à double suspension périphérique, chambre
d'amortissement interne et moteur en néodyme très
généreusement dimensionné (6 cm de diamètre).
Une enceinte d'approche très pro,
démontable et réparable jusqu'au bout des
pièces polaires
L'ébénisterie de l'ATC SCM50 est construite en
panneaux de 18 mm d'épaisseur « seulement »,
pourrait-on dire, mais elle est renforcée par
plusieurs panneaux internes ou entretoises. Ses
circuits de filtrage sont enfermés dans un
compartiment séparé et surtout sa face avant est
doublée par un baffle rapporté de 25 mm
d'épaisseur. L'ensemble est accordé en bass-reflex
par un évent frontal constitué d'un tube coudé en
matériau souple, une sorte de mousse
caoutchouteuse, afin d'éviter les bruits de vibrations
parasites. En complément, le dos de l'enceinte
adopte une structure sandwich. Les parois sont
plaquées sur leurs deux faces (interne et externe) et
tapissées intérieurement, sur les flancs, de panneaux
bitumineux afin de parfaire l'amortissement.
Tout dans les enceintes ATC SCM50 respire le
professionnalisme et la volonté d'offrir des
performances sans faille ainsi qu'un haut de degré
de fiabilité. Le circuit de filtrage est très
impressionnant, réalisé avec des composants
surdimensionnés, de la meilleure qualité, réalisés
spécifiquement sur cahier des charges propre à
ATC.
Le constructeur britannique ne fabrique pas luimême
les différentes pièces de ses haut-parleurs,
mais les conçoit et les assemble. Toutes ces pièces
sont vissées entre elles, que ce soit l'équipage
mobile, le châssis ou le moteur et ses pièces
polaires. Tous les éléments de chaque haut-parleur
semblent ainsi pouvoir être facilement démontés,
débranchés et remplacés en cas de défaillance.
Une musculature impressionnante dans le
bas du spectre et une puissance
émotionnelle renversante dans le registre
médium
Vous l'aurez compris, à l'écoute, les ATC SCM50
nous ont franchement enthousiasmés. Il faut
reconnaître qu'elles correspondent totalement à nos
Spécifications
•Type : enceinte acoustique, 3 voies, bass-reflex frontal
•Transducteurs : tweeter à dôme de 25 mm, médium à
dôme de 75 mm, boomer de 23,4 cm
•Amplitude de linéarité (±2 dB) : 70 Hz à 20 kHz
•Réponse en fréquence (-6 dB) : 40 Hz à 25 kHz
•Alignement sur la réponse cible à 0,5 dB
•Dispersion : ±80° en horizontal, ±10° en vertical
•Niveau max. en régime continu à 1 m : 112 dB SPL
•Sensibilité sur signal sinusoïdal : 85 dB/1 W/1 m
•Fréquence de coupure du filtre : 380 Hz et 3,5 kHz
•Ampli recommandé : de 100 à 1500 watts
•Impédance nom./min. : 8/5,5 Ω
•Dimensions : 30,4 x 71,7 x 42,5 cm (hors pieds)
•Poids : 41,1 kg (hors pieds)
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
35
goûts personnels. Donc, il est important que nous
précisions aussi leur caractère acoustique, leurs
contraintes et éventuels défauts.
Bien qu'elles soient relativement massives, ces
enceintes ne sont pas très compliquées à
positionner. Elles peuvent être fournies avec des
pieds en profilés d'acier qui les rehaussent de 25 cm
et les placent à hauteur idéale pour un auditeur
assis. Étant conçues comme des moniteurs de
studio, avec leurs évents rayonnant vers l'avant, elles
peuvent fonctionner presque collées au mur. Il ne
faut pas beaucoup de recul pour en profiter - deux
mètres suffisent. Leur directivité étant par ailleurs
très contrôlée, elles n'ont pas besoin d'une pièce
d'écoute immense.
En revanche, pour ce qui est des électroniques
chargées de les alimenter, là c'est une autre histoire.
Leur sensibilité (rendement) est assez basse. Un
ampli très puissant, capable de délivrer beaucoup
de courant dans les graves est impératif. Le NAD
M33 que nous avions sous la main, par exemple, a
su les faire chanter avec beaucoup de finesse dans
les fréquences médium et aiguë, mais s'est trouvé
un peu à la peine pour les pousser dans le bas,
malgré ses 2 x 200 watts. Inversement, notre "petit
chouchou" Primare i25 décidément fort surprenant,
de seulement 2 x 100 watts, au bas du spectre très
costaud, s'est montré beaucoup plus convaincant
sur ce point, sans atteindre la finesse du NAD M33
dans le haut.
Les ATC SCM50 sont donc en mesure de réaliser
des prouesses acoustiques, mais il faut pour cela
que les électroniques suivent. Ces enceintes
délivrent une réponse en fréquences très étendue.
Leur tenue en puissance est de très haut niveau,
mais elles savent aussi se montrer très persuasives à
bas régime. On peut ainsi les écouter pendant des
heures, à bas volume, sans se fatiguer tout en ayant
l'impression de disposer d'une puissance et d'une
36 ON-mag >> janvier/février 2021-1
énergie colossales. C'est particulièrement grisant.
Les ATC SCM50 ont des timbres qui privilégient la
matité plutôt que la brillance. Leur équilibre tonal
est légèrement descendant. Les basses sont très
musclées, très physiques, avec une dynamique et un
impact explosifs. Mais ces enceintes font aussi
preuve d'une magnifique ouverture et d'une belle
aération dans le médium et l'aigu. Leurs
transducteurs de médium à dôme de 75 mm
donnent aux voix une puissance et une expressivité
rarement entendues. L'image stéréophonique est
magistrale, admirablement matérialisée, avec une
grande profondeur et quasiment aucun effet de
projection vers l'avant.
La restitution affiche une prédilection pour les
grandes masses orchestrales, pour les morceaux de
Rock ou de Rap aux basses survoltées. On peut
pousser le volume à des niveaux hors norme tout en
conservant une sensation de maîtrise
exceptionnelle. Les ATC SCM50 semblent toujours à
l'aise, calmes et posées. Et après la tempête, elles
sont en mesure de délivrer un message tout en
finesse et nuance, avec des timbres charpentés,
plein de matière.
En résumé
Modèle très haut de gamme, conçue comme une
grosse enceinte de monitoring de studio,
l'ATC SCM50 est une trois voies aux performances
hors norme. Il faut l'alimenter avec un amplificateur
très puissant et costaud, mais une fois cette
condition remplie, elle est capable de délivrer un
registre grave ultra physique, ainsi qu'un haut du
spectre d'une ampleur magistrale. Elle sait fournir
une déferlante de décibels avec une exceptionnelle
maîtrise tout comme se montrer posée et équilibrée
à bas régime.
■
Savez-vous que vous
étranglez votre ampli ?
Quasiment tous les câbles d’enceinte ont une impédance caractéristique – et je ne parle pas là
d’impédance, plus fréquemment connu sous le nom de résistance CC. Je parle des caractéristiques du
câble qui est de 75Ω pour votre connectique de câbles et de 300Ω pour votre antenne bifilaire.
L’un des réels défis de notre monde audio est que l’impédance des enceintes n’est jamais homogène
sur l’ensemble de la gamme audio ni sur la totalité de la bande passante qui est nécessaire à une bonne
réponse transitoire. Ceci explique pourquoi au niveau des enceintes, il est spécifié “impédance nominale”
- et également pourquoi il n’existe aucune valeur d’impédance caractéristique des câbles d’enceinte
qui est bonne.
Il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer l’effet “mélasse” engendré par l’impédance caractéristique des
câbles d’enceinte étranglant ainsi la capacité de l’amplificateur à fournir du courant – et c’est
d’éliminer toute impédance caractéristique.
Les câbles d’enceinte Technologie ZERO de chez AudioQuest éliminent l’interaction entre le positif et
le négatif qui définit l’impédance caractéristique d’un câble – lorsqu’il n’y a pas d’interaction, il ne peut
y avoir d’impédance caractéristique.
Les câbles Tech ZERO bénéficient des mêmes ingrédients de design superbes utilisés dans les autres
modèles AudioQuest: la Diélectrique par Polarisation, la Dissipation du Bruit, les métaux de Surface
Parfaite etc., mais optimisés comme jamais auparavant.
Bonne écoute à vous quand vous aurez enfin l’opportunité de vraiment entendre votre amplificateur !
William E. Low
TEST
3000 €
BOWERS & WILKINS
705 Signature
Nouveauté de 2020, la Bowers & Wilkins 705 Signature est une version de luxe
opmisée de la grosse enceinte de bibliothèque de la série 700 S2 de milieu de gamme
de la marque britannique. Coffrets et finion plus haut de gamme, circuit de filtrage
retravaillé ; voyons si cela fait la différence.
par Pierre Stemmelin
Les produits Signature chez Bowers & Wilkins (ou
B&W), c'est une histoire qui remonte à loin. Traités
comme des réalisations d'exception, ils ne sont pas
systématiques comme chez d'autres marques,
n'apparaissent qu'épisodiquement, à plusieurs
années d'intervalle et ne concernent qu'un ou deux
modèles, jamais une gamme tout entière. Cette
fois-ci, ils portent sur deux références : l'enceinte
colonne 702 Signature et le modèle compact 705
Signature que nous vous présentons.
De prime abord, ces deux enceintes Signature
diffèrent assez peu esthétiquement et
techniquement de ce que l'on trouve dans la série
standard 700 S2, dont nous avons déjà testé la
lilliputienne 707 S2. Elles cultivent une approche
aristocratique toute britannique de l'optimisation.
Elles n’ont rien de bling bling ou d'ostentatoire.
C'est la grande classe d'un luxe où tout se niche
dans les détails, avec des améliorations discrètes et
tout en finesse. Ces versions Signature ne sont pas
travaillées comme des monstres excentriques pour
en mettre plein la vue, s'éloignant totalement des
modèles originaux, mais essaient au contraire d'en
rester très proches. Cela se traduit avec la 705
Signature (comme pour la 702 Signature) par une
différence de tarif qui reste modérée : 3000 € la
paire pour la version Signature contre 2400 € pour le
modèle classique.
Le choix des 702 et 705 pour en faire des versions
Signature, n'est un outre pas un hasard. Il s'agit de
deux modèles charnières et emblématiques dans la
famille d'enceintes acoustiques de Bowers &
38 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Wilkins. Ce sont en effet les deux plus petits
modèles à disposer d'un tweeter à charge débafflée
en forme d’ogive, comme sur la série 800 Diamond.
En ce sens, elles représentent deux points d'entrée
dans l'univers très haut de gamme de Bowers &
Wilkins et le rêve incarné par le fameux modèle
High End Nautilus.
Une finition de grand luxe et un filtre
remanié avec des composants audiophiles de
premier ordre
La B&W 705 Signature est une enceinte 2 voies à
poser sur un buffet ou à coupler au pied
spécialement étudié pour elle. Elle reprend
exactement les mêmes haut-parleurs que la 705 S2
"Classique" qui est déjà un modèle haut de gamme
puisque directement dérivé des enceintes de la
série 800 Diamond. Son boomer de 16,5 cm est à
membrane en fibre tressée de type Continuum ; il
est équipé d'un saladier en métal moulé au profil
très étudié ainsi que d'un puissant moteur. Ce
boomer n'est pas directement fixé au baffle, mais
plaqué dessus par l'arrière, par le biais d'une tige
filetée qui le relie au dos de l'enceinte.
L'accord de la charge de ce boomer est réalisé en
bass-reflex par un évent arrière Flowport, dont
l'embouchure présente des alvéoles comme celles
d'une balle de golf, afin d'éliminer les turbulences
parasites. Des doubles bouchons en mousse,
permettant de réduire le diamètre de l'évent ou de
l'obturer totalement, sont livrés avec les enceintes
de façon à pouvoir adapter le rendu dans les basses
fréquences en fonction du placement et de
l'acoustique de la pièce d'écoute.
Le tweeter à dôme en carbone de 25 mm est logé
dans une ogive débafflée, comportant une chambre
interne d'amortissement arrière tubulaire,
découplée du coffret principal par le biais
d'amortisseurs en gel spécial proche du silicone.
L'ogive est ici tournée dans un billot d'aluminium
massif de près d'un kilo, comme pour les modèles
de la série 800 Diamond, et non moulée en alliage
de zinc comme pour les enceintes standard de la
série 700. Cette caractéristique, alliée à une
fréquence de résonance très élevée (47 kHz) de
l'équipage mobile, permet au tweeter de monter
très haut en fréquence avec une linéarité
exceptionnelle.
L'ébénisterie de la Bowers & Wilkins 705 Signature
est réalisée en panneaux de MDF de 22 mm
d'épaisseur de haute qualité. Elle est habillée d'un
placage spécial en bois de Datuk, couvert d'une
laque transparente affichant une superbe
profondeur et un état de surface touchant la
perfection. On peut noter au passage que pour
cette enceinte Signature, Bowers & Wilkins a suivi la
même démarche que Dali pour son modèle Menuet
SE. Mais à notre avis personnel, l'essence de bois
choisie par B&W est d'une classe supérieure avec
ses veinures sombres et dorées très contrastées.
Enfin, la Bowers & Wilkins 705 est dotée d'un filtre
spécialement optimisé avec notamment des
condensateurs très haut de gamme Mundorf.
Une restitution sonore très transparente,
précise, qui ne laisse passer aucun détail
Sur le terrain, il apparaît tout de suite que les
Bowers & Wilkins 705 Signature sont des enceintes
très exigeantes dans les deux sens du terme.
Particulièrement neutres, très transparentes, elles
sont capables d'une très grande finesse, de
beaucoup de subtilité, notamment dans le haut
médium et l'aigu. Mais en contrepartie, elles ont
besoin d'être alimentées par un amplificateur et des
sources à la hauteur. Si ce n'est pas le cas, leur
restitution demeure agréable, ne dérapant pas vers
de l'agressivité. Au contraire, elle fait déjà état
d'une belle douceur et d'une certaine rondeur.
Cependant, ces enceintes B&W étant très neutres,
elles peuvent sembler un peu trop sages ou
réservées si elles sont mal alimentées.
Pour en tirer pleinement parti, les 705 Signature ont
besoin d'un amplificateur dynamique et ferme, de
sources et d'enregistrements qui mettent en valeur
leur excellent pouvoir d'analyse. Alors seulement, la
très grande maîtrise de ces enceintes se dévoile.
Tous leurs paramètres sont méticuleusement dosés.
Elles donnent à entendre chaque petit détail avec
acuité sans forcer le trait. Leurs registres médium et
aigu sont des exemples de définition, de précision
sans jamais paraître trop incisifs ou chirurgicaux
pour autant. Les Bowers & Wilkins 705 Signature
sont très transparentes, mais absolument pas de
façon artificielle avec un haut du spectre trop
appuyé. Elles proposent une grande richesse de
timbre et un équilibre tonal sans faille.
Il en va de même pour ce qui concerne l'image
stéréophonique. Les Bowers & Wilkins 705 Signature
ne cherchent aucunement à en faire trop et visent
plutôt l'exactitude la plus stricte. La scène sonore
est ainsi très précise et parfaitement structurée, avec
un étagement en profondeur et en largeur
extrêmement stable et homogène. Ici pas de
fantaisie, mais la vérité sur la prise de son.
Le seul domaine où les 705 Signature sortent de leur
droiture est peut-être le registre grave. À cela, on
reconnaît la signature sonore de la marque. Les
basses sont amples, généreuses et donnent
beaucoup de confort à la transcription, tout en
restant extrêmement nuancées, mesurées et
distinguées, évitant toute vulgarité.
En résumé
La Bowers & Wilkins 705 Signature est une enceinte
Hifi compacte deux voies d'un rare raffinement, qui
bénéficie d'une optimisation très poussée. Armée
d'un boomer Continuum de 16,5 cm et d'un tweeter
débafflé monté dans une ogive en aluminium, elle
arbore une finition de grande classe et de grand
luxe. Sa restitution est extrêmement précise, définie,
transparente, neutre et délicate. La B&W 705
Signature est une enceinte acoustique pour
mélomane très exigeant à associer à des
électroniques Hifi de haut rang.
Spécifications
•Type : enceinte Hifi deux voies compacte, bass-reflex
avec évent arrière
•Boomer : 16,5 cm à membrane en fibre synthétique tressée
Continuum
•Tweeter : à dôme en carbone de 25 mm, débafflé et
chargé par une ogive en aluminium
•Réponse en fréquence : 50 Hz à 28 kHz
•Sensibilité : 88 dB SPL/2,83 Vrms/1 m
•Impédance nom./mini. : 8/3,7 Ω
•Amplification recommandée : 30 à 120 watts
•Dimensions : 20 x 40,7 x 30,1 cm
•Poids : 9,3 kg
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
39
TEST
DAVIS ACOUSTICS
Ref
Après les enceintes Courbet n°7 et Courbet n°5,
voici la benjamine, la Courbet n°4. Cee
enceinte Hifi de type colonne, made in France,
est toute pete, mais on peut d'ores et déjà
vous dire qu'elle a mangé du lion.
par Pierre Stemmelin
La gamme Courbet de Davis Acoustics compte
quatre modèles en tout. Les références n°7, n°5 et
n°4 sont des colonnes tandis que la n°3 est une
enceinte de bibliothèque, ou compacte à installer
sur un pied dédié. La Courbet n°4, qui nous
intéresse ici, est beaucoup plus petite que ses deux
grandes sœurs. Elle fonctionne en 2 voies et non
plus en 3 voies, à partir de deux haut-parleurs au
lieu de 3 ou 4. Toute menue, elle reprend
néanmoins le même style et la même fabrication
pour son ébénisterie. Celle-ci se caractérise par un
coffret incliné posé, de façon légèrement décalée
vers l'avant, sur une large et épaisse base.
La Davis Courbet est disponible en trois finitions :
coffret blanc satiné avec base plaquée bois clair,
coffret gris foncé avec base noire, coffret s'habillant
d'un luxueux placage en bois d'ébène aux reflets
ambrés associé à une base noire. Il est noté que la
couleur de la membrane du boomer de 13 cm
adopte une teinte accordée à la finition. En effet,
cette membrane en fibre de Kevlar tressée est
tantôt imprégnée d'un vernis transparent pour
conserver sa couleur jaune naturelle, tantôt revêtue
d'un enduit noir.
Ce boomer est un modèle haut de gamme, typique
des réalisations "made in France" de Davis
Acoustics. Il est équipé d'un puissant moteur,
presque aussi large que la membrane et l'accord
bass-reflex de sa charge est réalisé par un évent
tubulaire qui débouche en façade de l'enceinte.
Dans l'aigu, au-delà de 4 kHz, il est relayé par un
tweeter à dôme en textile imprégné de 28 mm, lui
aussi équipé d'un sérieux moteur et d'une chambre
arrière d'amortissement tubulaire.
Une restitution sonore totalement épanouie
Visuellement, les Davis Courbet n°4 sont très
discrètes et, de fait, elles sont d'autant plus
surprenantes à l'écoute. Ces petites colonnes sont
très faciles à alimenter et semblent avoir été
touchées par la grâce. Dès les premiers instants, on
sent que l'on a affaire à des enceintes acoustiques
d'exception. Elles chantent avec une générosité,
une spontanéité et un naturel confondants. Certes,
elles ont des limites en termes de puissance
40 ON-mag >> janvier/février 2021-1
2200 €
acoustique et d'exploration des plus basses
fréquences du spectre audio. Mais en leur
compagnie, rien ne donne l'impression de manquer.
Le grave est rond et généreux. Le médium fait
preuve d'une superbe ouverture et d'une très
grande richesse tandis que l'aigu scintille par sa
douceur et sa fraîcheur. Les Davis Courbet n°4 ne
sont pas ultra analytiques, mais vous prennent
immédiatement par les sentiments. Elles balancent
les rythmes et les tempos avec un entrain
communicatif. Avec elles, toutes les musiques
semblent couler de source. Le son présente une
homogénéité, une cohérence parfaite sans aucun
caractère étriqué ou retenu. L'image sonore est d'un
gigantisme diamétralement opposé aux dimensions
des enceintes. Elle est vaste. Elle remplit l'espace
tout en conservant beaucoup de matière, donnant
une magnifique présence aux chanteurs et
musiciens.
Spécifications
•Type : enceinte Hifi colonne, 2 voies, bass-reflex frontal
•Transducteurs : boomer de 13 cm à membrane en
Kevlar, tweeter à dôme textile de 28 mm
•Bande passante à ±3 dB : 51 Hz à 25 kHz
•Rendement : 90 dB
•Impédance : comprise entre 4 et 8 ohms
•Puissance admissible nom./max. : 90/130 watts
•Dimensions : 16 x 82,5 x 22 cm
•Poids : 12 kg
Notre avis
■
Le VEGA G2.1 est un DAC évolutif grâce à la
technologie Lightning Link. Il transforme le
flux numérique en signal musical avec un
incroyable niveau de qualité. De son
contrôle de volume analogique à son système
de mise en cache qui élimine la gigue, ce
lecteur convertisseur vous permet d'écouter
la musique plutôt que votre matériel, vous
faisant vivre une expérience musicale
inégalée dans sa catégorie.
Pour plus d'informations, veuillez contacter
votre revendeur local ou visitez auralic.fr.
TEST
DIPTYQUE
AUDIO
Diptyque Audio a un peu plus d'une dizaine
d'années d'existence. Basée à Montauban,
l’entreprise est le bébé de deux audiophiles
patentés, Gilles Douziech et Éric Poix. Les deux
hommes, l'un spécialiste des haut-parleurs, l'autre
de mécanique, ont créé leur premier prototype en
2001. Ils ont ensuite patiemment optimisé ce
prototype et créé eux-mêmes les machines-outils
pour lancer une production en série, avec un niveau
de qualité parfaitement abouti. La marque a grossi,
mais elle conserve sa philosophie artisanale,
proposant de nombreuses options sur-mesure,
tandis que Gilles Douziech et Éric Poix continuent à
faire presque tout par eux-mêmes. Aujourd'hui, la
gamme Diptyque Audio compte trois modèles
principaux déclinés en plusieurs versions ; le DP77
est le plus petit des trois.
Des panneaux acoustiques, sortes de
paravents, dont on peut personnaliser
l'habillage
Le DP77 se présente sous la forme d'un panneau d'à
peine 2 cm d'épaisseur, pour une largeur de 47 cm
et une hauteur de 77 cm. Il ressemble à une sorte de
petit paravent. Sa structure est formée d'un cadre
en métal très rigide. Les transducteurs qui rayonnent
à l'air libre, sans aucune charge acoustique, sont
protégés par des grilles à l'avant et à l'arrière. Nous
avons pu constater que l'ensemble est d'une
parfaite tenue mécanique, sans risque de
déformation ou de torsion.
42 ON-mag >> janvier/février 2021-1
2860 €
DP77
Diptyque Audio est une marque de dimension
arsanale, relavement discrète, mais qui fait
pare des perles de la Hifi made in France. Elle
se concentre sur la fabricaon d'enceintes ou
plutôt de panneaux acousques ulisant une
technologie très rare et presque unique de
haut-parleurs à ruban et isodynamiques. Ses
réalisaons sont naturellement haut de gamme
et coûteuses, mais conservent des prix très
réalistes, bien loin des délires tarifaires de
certains produits audio High End. Nous les
découvrons avec les DP77, proposés à parr de
moins de 3000 € la paire. par Pierre Stemmelin
Sans support, la paire de panneaux Diptyque Audio
DP77 coûte 2860 €. Vous pouvez choisir pour la
compléter des pieds en bouleau de Finlande (300 €),
en épais polyméthacrylate de méthyle transparent
(540 €) ou encore des piétements 10ème
anniversaire en bois et métal (680 €), comme ceux
que nous avons reçus pour nos essais.
La finition standard est une peinture noire satinée.
Mais il est également possible de choisir la couleur
au sein de la palette de teintes RAL.
Enfin, ultime touche de personnalisation, Diptyque
Audio propose en option (80 €) des housses en
tissus imprimés avec n'importe quel motif, image ou
photo fourni par le client.
Des "enceintes" Hifi planes utilisant la
technologie des transducteurs à ruban et
isodynamiques
Derrière ces habillages sur-mesure, les
Diptyque DP77 cachent une technologie rare, celle
des transducteurs à ruban. Également appelée
isodynamique, cette technologie n'est pas nouvelle.
On la rencontre parfois pour les tweeters
(transducteurs d'aigus) d'enceintes acoustiques haut
de gamme. Les casques orthoplanar (planaires
magnétiques) y font également appel sous une
version dérivée. Mais du fait de sa complexité et de
son coût de mise en œuvre, elle n'est presque
jamais employée dans une configuration de
panneau large-bande, c'est-à-dire couvrant tout le
spectre audio de l'extrême grave jusqu'à l'extrême
aigu, pour la sonorisation d'une pièce.
En dehors de Diptyque Audio, seule une marque
historique s'y est spécialisée, il s'agit de la marque
américaine Magnepan, qui fabrique ses modèles
depuis 1969.
Contrairement à un haut-parleur électrodynamique
utilisant une membrane en dôme ou conique, mise
en mouvement par une bobine jouant dans
l'entrefer d'un aimant annulaire, un transducteur
isodynamique possède une membrane plane. Celleci
est très fine. Elle est constituée chez Diptyque
Audio d'un film en mylar d'à peine 12 µm
d'épaisseur, parcouru par des rubans conducteurs
en aluminium. Une série de barreaux aimantés,
placés derrière la membrane, l'attirent ou la
repoussent en fonction du signal de modulation
audio qui parcourt les rubans.
La parfaite mise sous tension du film, élément
essentiel pour assurer la fiabilité des performances,
est assurée par une structure sandwich, formée d'un
châssis en MDF amorti par du feutre et enserré dans
le cadre en métal extérieur du panneau.
Les Diptyque Audio DP77 utilisent par ailleurs deux
cellules indépendantes pour le grave-médium et le
médium-aigu. Le bas du spectre est assuré par une
cellule isodynamique d'une surface de 0,132 m2 à
sextuple ruban. Le haut du spectre est confié à une
cellule de 30 cm de haut, équipée d'aimants au
néodyme, de type mono-ruban cette fois-ci.
Adieu bourdonnement dans les basses, avec
un médium et un aigu d'une aération, d'une
finesse sans pareilles
La restitution sonore proposée par de panneaux
isodynamiques est surprenante et lorsque la mise en
œuvre est mal réalisée, elle peut être fort
décevante. Le rendement est théoriquement limité,
de même que la tenue en puissance. En l'absence
de charge acoustique, le panneau rayonnant en
doublet vers l'avant et l'arrière, il se produit
facilement un court-circuit acoustique dans les
basses fréquences qui fait que le grave peut paraître
totalement absent.
Mais sur le terrain, il apparaît immédiatement que
Diptyque Audio maîtrise parfaitement toutes ces
contraintes. Les DP77 se révèlent d'emblée, et
toutes proportions gardées, étonnamment faciles à
alimenter. Pas besoin de sortir l'artillerie lourde. Un
bon ampli Hifi d'une cinquantaine de watts par
canal suffit à les faire chanter avec enthousiasme. Le
placement dans la pièce d'écoute se révèle aussi
beaucoup moins difficile qu'on ne pouvait le
redouter. Un espace d'une quarantaine de
centimètres entre le mur arrière et les panneaux
Diptyque a suffi dans nos conditions pour trouver le
bon équilibre tonal.
Certes, par son niveau et son impact physique, le
grave est très éloigné de ce que l'on obtient avec
une paire d'enceintes acoustiques à transducteurs
électrodynamiques classiques. En comparaison, il
semble éthéré au premier abord. Mais, au fil des
écoutes, il révèle aussi de grandes qualités. Avec les
Diptyque DP77, le son est totalement débarrassé de
coloration de coffret, de résonance parasite de
caisse, de bourdonnement. Toute lourdeur et tout
effet boomy qui peuvent être fatigants à la longue
se sont évaporés. À la place, on bénéficie d'une
lisibilité inédite sur les attaques, les changements
de ton, le tempo dans les basses.
L'image sonore, lorsque les panneaux sont bien
placés, est en outre grandiose. Sur certains
morceaux, on peut avoir l'impression ultra
immersive d'écouter un casque audio géant. La
précision de la scène stéréophonique est également
au rendez-vous. L'image développe de la
profondeur et du relief.
Les Diptyque Audio DP77 ne conviendront pas à
toutes les oreilles. Ils ne sont pas les plus indiqués
pour les amateurs de Rap ou Rock furieux qui
sollicitent beaucoup les basses. En revanche pour
les voix et les instruments acoustiques, notamment
en musique Classique ou Jazz, ils font découvrir une
douceur, un naturel et une finesse des timbres dont
la grande majorité des enceintes électrodynamiques
dans cette classe de prix sont totalement
incapables.
Les Diptyque Audio DP77 sont donc des
reproducteurs sonores engagés. Ils ne font pas tout
et peuvent déplaire, mais ils sont aussi capables
d'offrir une émotion magique. Leur réalisation est
parfaitement maîtrisée et ils constituent une
incontestable belle et grande réussite.
Spécifications
•Type : panneau acoustique isodynamique
•Transducteurs : cellule d'aigu de 30 cm de haut, cellule
de grave de 0,132 m2
•Rendement : 84 dB/1 W/1 m
•Impédance : 6 Ohms
•Bande passante : 50 Hz à 19 kHz
•Puissance admissible : 150 W
•Amplificateur recommandé : >60 W
•Dimensions du panneau : 770 x 470 x 20 mm
•Poids panneau seul/avec pied : 11/18 kg
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
43
TEST
JM REYNAUD
1800 €
Lunna
Jean-Marie Reynaud, JM Reynaud ou JMR pour les inmes, est une marque d’enceintes Hifi
française pour laquelle nous avons une affecon toute parculière chez ON-mag. Parce que
nous la suivons depuis des décennies, que jeune audiophile nous avions déjà beaucoup
d’admiraon pour les réalisaons de Monsieur Jean-Marie Reynaud père, créateur de la
marque et que depuis que son fils a repris le flambeau, son travail est toujours aussi
passionnant. Mais ne croyez pas pour autant que nous sommes des amoureux béats de JM
Reynaud. Nous gardons un esprit crique. Voyons si sa nouvelle Lunna, enceinte Hifi colonne
abordable, nous a encore fait craquer.
par Pierre Stemmelin
JM Reynaud est une marque familiale et artisanale
dans le sens le plus noble du terme. Ses ateliers
sont en France et elle s’efforce d’utiliser le maximum
de composants d’origine française dans ses
réalisations. Il est important de le préciser, car si
dans l’absolu, le prix de sa nouvelle Lunna peut
sembler déjà un peu haut de gamme, son
concepteur a tout fait pour la rendre accessible.
C’est donc en quelque sorte un produit Hifi
équitable, fait avec beaucoup d’amour,
d’investissement personnel, conçu pour durer et
être apprécié pendant des décennies.
Une colonne 2,5 voies à ligne triangulaire
accordée aux petits oignons, utilisant des
ingrédients de choix
La JM Reynaud est une enceinte colonne de
dimensions moyennes, fonctionnant en 2,5 voies,
44 ON-mag >> janvier/février 2021-1
accordées en bass-reflex par un évent laminaire
débouchant en bas de la façade, avec charge
interne de type triangulaire. Elle reprend le design
habituel des enceintes du constructeur avec une
ébénisterie dont certaines arêtes sont fortement
arrondies et d’autres bien droites. On peut la choisir
revêtue d’une laque satinée noire, ou d’un placage
en bois véritable aniégré teinté merisier.
En partant du haut de son baffle, on trouve tout
d’abord un tweeter à dôme textile imprégné de
25 mm, puis un transducteur de médium-grave et un
boomer, quasiment identiques de 13 cm de
diamètre à membrane en papier traité, à fibres
longues.
Ces haut-parleurs, en partie réalisés sur cahier des
charges spécifique à JM Reynaud, sont dérivés des
modèles utilisés sur l’Euterpe et la Bliss Jubilé.
Bordés de feutrine, ils sont implantés en
affleurement de baffle afin d’éviter les effets de
bord, une architecture typique des réalisations de la
marque française.
Le tweeter a pour particularité son aimant néodyme,
son amorce de pavillon en ABS, et sa chambre
interne accordée évitant une pointe de résonance
parasite autour de 650 Hz.
Le boomer et le transducteur de médium-grave ne
se différencient que par leurs cache noyaux. Chacun
est doté d’un solide saladier en aluminium moulé et
d’une bobine de 30 mm sur support également en
aluminium afin d’offrir une haute tenue en
puissance.
Le filtrage entre les haut-parleurs intervient à 300 Hz
et 2,8 kHz à raison de 6 puis 12 dB par octave. Le
circuit utilise des composants haut de gamme et
notamment des capacités MKP de marque SCR. La
construction de l’ébénisterie, à partir de panneaux
de médium de 19 mm d’épaisseur, est très soignée,
comme toujours chez JM Reynaud. La charge
triangulaire interne, dont la recette est gardée
secrète, a pour triple avantage de rigidifier la
structure, éviter les toniques de caisse et permettre
un emploi modéré de laine amortissante afin de ne
pas étouffer le son. Jean-Claude Reynaud,
concepteur des enceintes JM Reynaud, travaille
comme un Grand Chef. Il passe des heures, des
jours en « cuisine acoustique » à écouter, doser,
équilibrer tous les paramètres de ses enceintes. À
ce jeu, il fait selon nous partie des deux ou trois
créateurs français les plus talentueux de la scène Hifi
française actuelle. Ses Lunna nous le prouvent une
nouvelle fois sur le terrain.
Des tambours qui battent au rythme du
cœur de la musique
Nous avons alimenté les JM Reynaud avec un
amplificateur Primare i25, entre autres, et utilisé des
câbles haut-parleurs AudioQuest Rocket 11. Le
mariage nous a semblé très réussi. Mais ce n’était
pas difficile, car, si les JM Reynaud savent mettre en
valeur les qualités du matériel associé, elles sont
également très dociles autant pour ce qui concerne
l’électronique que le placement dans la pièce. Elles
ne sont pas trop directives, ni trop sensibles à la
proximité d’un mur derrière elles.
Ce ne sont pas des enceintes artificiellement
démonstratives. Leur bande passante est étendue
(elle touche les 38 Hz à -3 dB), leur tenue en
puissance est de bon niveau, mais ce n’est pas
uniquement la performance pure qu’elles
recherchent, plutôt l’harmonie. En comparaison
rapide avec d’autres enceintes, ce ne seront pas
forcément celles que l’on remarque en premier.
Néanmoins, il apparaît immédiatement qu’elles ont
une sonorité parfaitement équilibrée. Elles ne
forcent pas le trait. Elles sont subtiles et savent faire
dans la délicatesse.
N’en concluez pas pour autant qu’elles sont trop
sages ou ennuyeuses, car au contraire, au fil des
écoutes, on se met à les apprécier de plus en plus.
Nous avons eu la possibilité de les essayer pendant
plusieurs jours. Nous les avons tantôt écoutées en
sourdine, tantôt à volume soutenu. Elles n’ont cessé
de nous surprendre sans jamais nous lasser ou nous
agresser par un grave trop encombrant ou un aigu
trop titillant. Mais elles ne manquent pas de
caractère ; elles ont simplement un très bon
caractère. Leur grave a de l’ampleur et de la
générosité. Leur médium est très chantant et ouvert.
Quel que soit le genre musical que l’on écoute, quel
que soit le type de mixage, très électronique ou très
acoustique, les JM Reynaud Lunna sont justes et
tempérées. Elles conjuguent esprit, force et grain de
folie tout en conservant un superbe naturel.
On peut apprendre sur le site de JM Reynaud que
« Lunna » est le nom donné par les Dagomba,
peuple de l’Afrique de l’Ouest, à une petite
percussion connue également sous le nom de Tama
ou « tambour qui parle ». Eh bien, on peut dire que
ces enceintes tambours battent au rythme du cœur
de la musique. Leur restitution est toujours très
agréable tout en étant engagée et percutante. C’est
du grand art, un vrai bonheur pour les audiophiles
ou tout simplement les mélomanes.
Spécifications
•Type : enceinte colonne 2,5 voies
•Haut-parleurs : tweeter à dôme textile de 25 mm, médium/grave
et boomer de 13 cm à membrane papier
•Réponse en fréquences : 40 Hz à 25 kHz
•Sensibilité : 91,6 dB pour 2,83 V/1m, 89 dB pour 2 V/1 m
•Puissance admissible crête : 200 watts
•Impédance minimale : 4,5 ohms
•Dimensions : 85 x 30,8 x 18,6 cm
•Poids : 18 kg
Notre avis
Construction
Performances
Design - finition
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
45
TEST
PARADIGM
1900 €
Premier 700F
Paradigm est une marque d'enceintes Hifi et Home Cinéma dont on ne parle pas très
souvent en France. Elle fait pourtant pare d'un groupe canadien dédié aux produits
audio parmi les plus importants et sérieux d'Amérique du Nord, qui déent également
la marque Anthem et a récemment fait l'acquision de Marn Logan, l'icône audiophile
des enceintes à panneaux électrostaques. Sa colonne Premier 700F, équipée de quatre
haut-parleurs de haute technologie, est un exemple d'industrialisaon acousque haut
de gamme maîtrisée fournissant des performances sonores de haut niveau.
par Pierre Stemmelin
La Paradigm Premier 700F est une enceinte colonne
de bonne taille, dépassant le mètre de haut,
travaillant en configuration 3 voies à 4 haut-parleurs
accordées en bass-reflex. Sa finition n'est pas d'un
très grand luxe (chez Paradigm la série Premier se
positionne en entrée de gamme), mais sa réalisation
46 ON-mag >> janvier/février 2021-1
"made in Canada" est d'une très grande propreté.
Vu de coupe du dessus, son coffret adopte une
forme hexagonale. En effet, les parois latérales sont
constituées de deux pans formant un angle très
léger. Cette géométrie a pour avantage d'affiner la
silhouette, mais aussi de casser les résonances
parasites internes en minimisant les parois
parallèles.
L'ébénisterie est construite en panneaux de
médium de 18 mm d'épaisseur. Ces panneaux sont
plaqués sur leurs deux faces pour une meilleure
résistance aux variations d'hygrométrie et habillés
extérieurement d'un vinyle de qualité que
l'acquéreur peut choisir en blanc brillant, noir
brillant, ou "grain espresso" façon bois. Le baffle, le
dessus de l'enceinte légèrement bombé ainsi que le
socle sont en outre doublés de plaques en matériau
de synthèse moulé gris anthracite.
ART, PPA, X-PAL des haut-parleurs de
technologie avancée, exclusifs à Paradigm
Les 4 haut-parleurs qui équipent la façade de la
Paradigm Premier 700F sont parfaitement intégrés
(aucune vis et aucun bout de saladier n'est visible) et
protégés par un cache en tissu maintenu par des
aimants invisibles. Ils sont tous de technologie
propriétaire, exclusifs à la marque. En partant du
bas, on trouve tout d'abord deux boomers de 14 cm
à membrane en polypropylène chargé de carbone.
Leurs suspensions inversées sont de type ART
(Active Ridge Technology). Elles présentent un profil
en vaguelettes afin de casser les résonances
parasites et sont directement surmoulées sur les
membranes de manière à obtenir une meilleure
liaison mécanique.
Le transducteur de médium qui prend le relais à
partir de 800 Hz est également de 14 cm et équipé
d'un cône en polypropylène chargé de carbone. Le
tweeter qui intervient à partir de 2,5 kHz possède un
dôme de 25 mm type X-PAL (pour Pur ALuminium).
Ces deux haut-parleurs sont protégés par des grilles
rondes, présentant des découpes très étudiées qui
sont en fait des lentilles acoustiques de mise en
phase répondant au procédé PPA (Perforated
Phase-Aligning).
Les technologies ART, X-PAL et PPA ont fait l'objet
de dépôts de brevets de la part de Paradigm. Elles
sont également utilisées sur les enceintes haut de
gamme de la marque.
Enfin à noter : l'évent d'accord bass-reflex de la
Premier 700F est situé à l'arrière. Il est
intérieurement protégé par un filet textile, cela évite
que l'enceinte ne puisse servir de coffre à jouet pour
un enfant ou de réceptacle à mégots de cigarettes
lors d'une soirée un peu trop animée.
saturation dans les basses lorsqu'elles sont placées
près d'un mur (à 20-30 cm). Le rendement n'est pas
très élevé pour des enceintes colonnes et il est
préférable de les associer à un ampli un peu
puissant qui a la pêche. Nous avons obtenu de très
bons résultats avec le nouvel ampli Cambridge
Audio CXA81 et des câbles haut-parleurs
AudioQuest Type 9. Dans cette configuration, les
Paradigm Premier 700F ont révélé un caractère très
enthousiaste et se sont même montrées rageuses
sur certains morceaux de musique qui pulsent fort.
Ces enceintes colonnes développent une large
bande passante, affichent une très bonne tenue en
puissance avec un équilibre tonal particulièrement
agréable. Ce ne sont absolument pas des modèles
d'approche cérébrale qui dissèquent le message
sonore jusqu'à le rendre froid et chirurgical. Elles
privilégient une transcription globale et homogène.
Leur registre grave est généreux et pêchu, ne
dégoulinant pas. Leur haut du spectre se distingue
par sa douceur.
L'image sonore n'est pas ultra focalisée, mais
cohérente et uniforme, relativement compacte tout
en ayant une belle ampleur et sans aucun effet de
projection agressif. Les Paradigm Premier 700F sont
des enceintes performantes, sans prise de tête, que
l'on écoute avec beaucoup de plaisir.
■
Spécifications
•Type : enceinte colonne, 3 voies, 4 haut-parleurs, bassreflex
dorsal
•Réponse en fréquence à ±3 dB : 45 Hz à 25 kHz
•Tweeter : dôme X-PAL de 25 mm avec lentille PPA
•Médium : 14 cm à cône polypropylène chargé de carbone
avec lentille PPA
•Boomers : 2 x 14 cm à membrane polypropylène chargé
de carbone et suspension ART
•Puissance recommandée : de 15 à 180 watts
•Filtrage : du second ordre à 800 Hz et 2,4 kHz
•Sensibilité : 88 dB
•Impédance nominale : 8 ohms
•Finition : noir brillant, blanc brillant ou grain espresso
•Poids unitaire : 21,88 kg
•Dimensions unitaires : 101,2 x 21,2 x 31,1 cm
Notre avis
Des enceintes performantes qui font plaisir à
entendre
Sur le terrain, les Paradigm Premier 700F sont
relativement faciles à positionner. Elles sont peu
directives et leur évent dorsal ne provoque pas de
Construction Design - finition
Performances Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
47
LA
SOURCE
TEST
AURALIC
6700 €
Vega G2.1
Plusieurs streamers et DACs Auralic sont déjà passés entre nos mains et nos oreilles. Non sans
succès, car ces produits nous ont toujours plu. Ils ont un pet, même un gros quelque chose
de différent, au service de la musique bien sûr. Cee fois, nous nous aaquons au plus haut
de gamme de la marque, le Vega G2.1, qui est à la fois un streamer, un DAC et un
préamplificateur, le tout à un tarif High-End "mesuré". Auralic y a mis tout son savoir-faire en
termes de concepon, de choix de composants et de connecvité. Nous sommes maintenant
prêts à découvrir jusqu’où ce Vega peut nous emmener. par Alban Amouroux
Auralic se concentre exclusivement sur la lecture
audio numérique avec des streamers, des DACs et
même des horloges. Désormais, tous les produits
arborent exactement le même design monolithique,
simple et efficace, avec un grand écran central. À la
différence cependant du châssis. Les modèles dont
la référence se termine par .1 sont les mieux
équipés dans ce domaine : le streamer pur Aries
G2.1, l’horloge Leo GX.1 et notre Vega G2.1 qui fait
l'objet de ce test. Auralic l’a appelé Unity Chassis II.
La partie extérieure est faite d’aluminium massif de
haute qualité, tandis qu’une seconde boîte dans la
boîte en feuilles de cuivre vient renforcer l’ensemble
et participer à l’isolation globale contre les
interférences. Tout cela repose sur une lourde base,
toujours spécifique aux modèles .1, dotée de quatre
pieds renfermant six ressorts antivibratoires. Pour
Auralic, le Vega G2.1 est « l’incarnation de ce qu’un
appareil audio numérique avec convertisseur devrait
être ».
5 entrées numériques, 1 entrée analogique
Le Vega G2.1 se veut avant tout le centre de votre
système HiFi. C’est donc un préamplificateur avec
contrôle de volume via le potentiomètre en face
50 ON-mag >> janvier/février 2021-1
avant. Il est relié à un réseau de résistances pour
travailler uniquement dans le domaine purement
analogique. Lors du changement de volume, on
entend d’ailleurs le cliquetis de toutes ces
résistances. Assis à trois mètres et avec la musique
qui joue, on ne les entend plus. Le Vega propose en
tout cinq entrées numériques, toutes dans un format
différent. Notons la présence d’un connecteur
propriétaire Lightning Link, au format HDMI, pour
chaîner d’autres éléments Auralic. Mais ce fabricant
a aussi eu la bonne idée d’intégrer une entrée
analogique sur fiches RCA. Cela permet de garder
un pied dans l’analogique, pour relier sa platine
vinyle essentiellement. Il y a également une entrée
Master Clock pour une utilisation avec l’horloge
externe Auralic Leo. Celle du Vega, dont on peut
déjà se contenter, fonctionne à 72 femto secondes
et est thermorégulée.
Auralic a mis le paquet sur la conception avec
uniquement des composants et des techniques de
haute qualité. Les circuits bénéficient d’une isolation
galvanique apportant une réduction de 80% du bruit
par rapport à la première génération du préampli
Vega. Les sorties analogiques XLR et RCA (4,8 V
chacune) passent à travers des circuits en classe A,
enfermés dans des boîtes isolées, pour s’adapter à
la charge d’entrée de n’importe quel amplificateur
jusqu’à 600 ohms. L’implantation des différents
composants a été particulièrement étudiée afin
d’éviter tout parasite. L’alimentation linéaire
minimise les vibrations et réduit le bruit jusqu’à 90
dB. Et la liste est longue comme cela. Il faut retenir
qu’Auralic ne laisse rien au hasard et attaque sur
tous les fronts le moindre élément susceptible
d’altérer la reproduction sonore.
Une application mobile efficace et
bien pensée
Le Vega G2.1 est géré par une plateforme appelée
Tesla G1. Elle repose sur un processeur Cortex-A9 1
GHz à quatre cœurs accompagné d’un Giga de RAM
et de 4 GB de stockage pour le système. Toutes les
capacités de l’appareil sont gérées par lui. La
conversion numérique/analogique est confiée à un
DAC Sabre modifié spécialement par Auralic afin de
répondre à des attentes élevées. Celui-ci décode le
DSD512, le MQA et le PCM jusqu’à 384 kHz.
Les fonctions du Vega G2.1 se pilotent en façade via
l’écran couleur de 10 cm et le potentiomètre
multifonction. L’écran n’est pas tactile et c’est bien
l’un des seuls reproches que l’on peut faire au Vega.
Malgré tout, la gestion est assez simple : on fait
défiler les fonctions, puis on appuie pour valider. À
la fin de chaque liste de fonctions, le dernier choix
permet de revenir en arrière. C’est surtout depuis
cet écran que l’on sélectionne la source à écouter. Il
est possible d’associer n’importe quelle
télécommande infrarouge au Vega en apprenant les
codes. Mais il sera bien plus confortable de se
rabattre sur l’application mobile Lightning DS pour
iPhone et iPad. Alternativement, comme le Vega
G2.1 est aussi UPnP et Roon, rien ne l’empêche de
fonctionner dans un environnement Android.
Cette application Lightning DS est complète et
ergonomique, sûrement l’une des meilleures en
dehors de celles des marques grand public de
l’audio sans fil comme Sonos. L’application Auralic
permet de changer de source facilement, de
naviguer dans le contenu des services audio Hi-Res
comme Qobuz et Tidal, mais aussi dans celui d’un
serveur de musique local. La gestion depuis le
grand écran d’un iPad est agréable avec l’affichage
simultané d’un grand nombre de jaquettes. Cette
application permet bien entendu la lecture de
fichiers audio en Hi-Res. La configuration complète
du Vega passe par une page Web accessible depuis
la tablette ou un PC sur le réseau. Les possibilités
sont nombreuses avec le choix de filtres, du
suréchantillonnage et de plein d’autres détails sur le
Spécifications
•Type : streamer/DAC/préamplificateur
•Gamme dynamique : 130 dB, 20 Hz-20 KHz
(pondération A)
•Distorsion THD+N: XLR <0.00012% (XLR) ; RCA
<0.00015% (20 Hz-20 KHz at 0 dBFS)
•Taux d’échantillonnage : 384 kHz/32 bits, DSD512
•Fichiers reconnus : AIFF, ALAC, APE, DIFF, DSF, FLAC,
OGG, WAV, AAC, MP3, MQA, WMA
•Connectivité : Ethernet, Lightning-Link, 1x XLR AES/EBU,
1x optique, 1x coaxial, 1x USB-B, 1x analogique RCA, 1x
sortie symétrique XLR, 1x sortie asymétrique RCA, 2x sorties
casque 6,35 mm
•Réseau : Tidal, Qobuz, UPnP/DLNA, AirPlay 1, Spotify
Connect, webradios, Roon Ready
•Autres : apprentissage télécommande infrarouge
•Dimensions (l x p x h) : 340 x 320 x 96 mm
•Poids : 9,5 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonction
Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
51
fonctionnement en lecture, conversion et
préamplification.
Une scène sonore tridimensionnelle
Une fois encore, l’écoute d’un appareil Auralic ne
nous a pas déçus. Pourtant, la dernière écoute d’un
produit de ce fabricant remonte à plusieurs mois.
Sans pouvoir nous fier sans faille à notre mémoire
auditive mais en le confirmant grâce à nos notes,
nous avons retrouvé cette signature caractéristique
des streamers Auralic de notre point de vue. Le
Vega G2.1 nous a à nouveau apporté cette
sensation de présence rarement entendue qui fait
disparaître les enceintes. La scène sonore déborde
dans tous les sens. Mis à part les enregistrements où
un instrument est clairement positionné à l’endroit
de l’enceinte, pour tout le reste, elles sont
indécelables.
Sur le live de Marcus Miller accompagné de
l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, les
instruments se répondent et jouent à leur tour chacun
à leur place. Sans jamais se marcher sur les pieds, ils
occupent un espace cohérent avec l’instrument ou un
ensemble d’instruments, tels que les cuivres. La
lisibilité est maximale, suivre l’un ou l’autre ne
demande aucun effort. Toutes les micro-informations
d’ambiance et de lieu sont retranscrites avec
précision pour nous embarquer dans la musique.
C’est vraiment ça le point fort de l’Auralic Vega : il
nous aspire et nous place au centre de la musique.
Sur certains titres électro très travaillés, comme ce
que fait le français FKJ, les déphasages, réverbs et
autres délais nous entourent de musique et d’effets
sonores. Sur d’autres morceaux live de jazz plus
intimistes, nous sommes en connexion avec la scène
52 ON-mag >> janvier/février 2021-1
et les applaudissements, là encore, sont à nos côtés.
Le Vega G2.1 est capable d’étendre la scène sonore
autant en profondeur qu’en avant des enceintes
pour une restitution en trois dimensions. C’est ce
qui caractérise avant tout ce streamer Auralic face à
ses concurrents.
La HiFi High-End dans un appareil
multifonction
Les qualités du Vega G2.1 se retrouvent avec toutes
les sources, que ce soit la lecture en réseau, un
MacBook via l’entrée USB ou notre platine vinyle sur
l’entrée analogique. Il est indéniable que la partie
préamplificatrice fait partie de ce qui se fait de
mieux dans cette gamme de prix et peut-être bien
au-delà. Justement, utilisez-le dans cette situation,
ce que nous ne saurions trop vous conseiller, inutile
de chercher à le cascader avec un autre
préamplificateur. Au contraire et il faudra bien
étudier le mariage du Vega G2.1 avec l’amplificateur
et sélectionner correctement ce dernier. Le Vega
délivre un signal d’une telle qualité que
l’amplificateur pourra vite devenir le point faible. Il
saura aisément faire ressortir les qualités et les
défauts de tel ou tel bloc stéréo (ou deux blocs
mono). L’Auralic Vega sera donc le pivot d’un
système de qualité où la cohérence devra être de
mise à chaque étage. Heureusement, grâce à ses
trois fonctions intégrées dans un même boîtier, il
réduit la place occupée par la chaîne HiFi. Vous
n’avez plus qu’à lui trouver l’amplification et les
enceintes adaptés avec lesquels il s’effacera pour en
tirer assurément le meilleur. L’Auralic Vega G2.1,
c’est la HiFi High-End qui sait vous simplifier la vie.
■
conceptactive
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créationen1974,esttotalementpréoccupéepar
l’obtention,lemaintien etlafournituredela
qualité ultime. Depuis ses débuts, ATC a
fermement maintenu les objectifs des ses
fondateurs, consistant à construire des
haut-parleursetdesélectroniquesutilisantles
principesd’ingénieriemoderneslesplusefficaces.
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défi des dernières technologies en matière
d’enregistrementnumérique,toutenoffrantla
meileurereproductionsonoreposible.
LES
ENCEINTES
SANS FIL
TEST
DALI
Oberon 7C + Sound
Hub Compact
La marque danoise Dali a marqué le marché
audiophile avec ses enceintes Callisto sans fil
ultra performeuses, dévoilées lors du High End
de Munich 2017. On aendait rapidement des
déclinaisons plus abordables de ces premières
enceintes. Ce sont les modèles encore plus haut
de gamme Rubicon C qui ont été lancés en
2019. Puis fin 2020, notre paence a été
récompensée. La gamme Oberon C ainsi qu'un
hub de connexion plus abordables sont arrivés.
Dans cee gamme, nous avons testé les
colonnes Oberon 7C. C'est explosif.
par Pierre Stemmelin,
Nous avons déjà testé les Dali Callisto 2C (2800 € la
paire) et Callisto 6C (3600 € la paire) ainsi que les
Dali Rubicon 6C (5600 € la paire) à chaque fois
accompagnées d'un Dali Sound Hub (650 €) et
d'une carte réseau BluOS (500 €). Avec la gamme
Oberon C, la facture fond sensiblement. Les
enceintes de bibliothèque Oberon 1C coûtent
1300 € la paire, le tarif des modèles muraux Oberon
On Wall C monte à 1500 € la paire et celui des
colonnes Oberon 7C ne dépasse pas 2000 € la paire.
Mieux encore, ces tarifs comprennent le nouveau
Dali Sound Hub Compact, sans possibilité de
connexion réseau cette fois-ci, mais compatible
avec les Callisto C et Rubicon C et coûtant 300 €
seulement.
Avec une telle baisse de tarif, on pourrait s'imaginer
que les performances sont nettement moindres et
que la conception est au rabais. Nous allons voir
avec les Dali Oberon 7C et leur Sound Hub
Compact que ça n'est pas le cas.
Deux sérieuses colonnes actives, biamplifiées,
qui ont déjà un petit air de haut
de gamme
Les Dali Oberon 7C sont des colonnes de bonne
taille armées de haut-parleurs déjà fort sérieux. Sur
le plan acoustique et de la construction de
l'ébénisterie ainsi que de la finition, elles sont
similaires aux Oberon classiques (c'est-à-dire
passives) et notamment aux excellentes Oberon 5
que nous avons également eu l'occasion d'essayer,
mais en plus grandes.
Par rapport aux Callisto C qui n'ont pas été saluées
comme des reines de beauté, on peut dire que les
Oberon C ont un look plus cosy et en phase avec
56 ON-mag >> janvier/février 2021-1
2000 €
l'esprit danois, se caractérisant par leurs beaux
placages vinyles texturés, leurs façades peintes et
leur cache haut-parleurs en tissu à grosses mailles.
Chaque Oberon 7C est équipée d'un tweeter à
dôme textile et de deux boomers de 18 cm (7
pouces). Il s'agit de transducteurs propriétaires et
exclusifs au constructeur danois. Le dôme textile du
tweeter est de grand diamètre puisqu'il atteint
29 mm. Les boomers reprennent la fameuse
membrane brune en papier et fibre de bois
caractéristique des productions Dali, associée à un
moteur haut de gamme utilisant un aimant dit SMC
(Soft Magnetic Compound) plus efficace que la
ferrite. Leur accord bass-reflex est réalisé par un
évent dorsal très large et peu profond favorisant un
rendement élevé.
Les circuits d'amplification en classe D, intégrés aux
Dali Oberon 7C, sont naturellement plus légers que
ceux des Callisto C et Rubicon C, mais ils travaillent
déjà en bi-amplification, fournissant 50 watts crêtes
aux boomers et 50 watts crêtes au tweeter. Leur
gestion par DSP permet en outre une optimisation
poussée du filtrage, de la mise en phase, du
système de contre-réaction, en adéquation avec les
caractéristiques des haut-parleurs.
Le Dali Sound Hub Compact : une station de
branchement simplifiée, mais déjà
suffisamment polyvalente
Le Sound Hub Compact assure la liaison sans fil
numérique, en 24 bits/96 kHz sans perte, de vos
sources vers les enceintes. La mise en place est très
simple. Un fois les Oberon 7C ainsi que le Sound
Hub Compact branchés au courant secteur et
allumés, il suffit d'appuyer sur les boutons "Connect
Link" pour que l'appairage s’effectue
automatiquement. On remarque au passage que le
système est prévu pour évoluer vers des
applications Home Cinéma en multicanal. À l'arrière
de chaque enceinte, il est possible de choisir si elle
correspond à la voie avant droite ou gauche, ou
encore à une voie arrière ou centrale. Dali, n'a pas
encore fait d'annonce sur ce sujet, mais l'intention
apparaît évidente.
Le Sound Hub Compact ne possède pas de lecteur
réseau. Si l'on veut écouter de la musique en
streaming il faut donc l'associer à un lecteur de
musique en réseau, un smartphone, une tablette ou
un ordinateur. Sa connectique prévoit tous les cas
de figure. On peut y raccorder une platine vinyle
équipée d'un préampli Phono, des sources
numériques optiques ou une TV en HDMI et des
équipements sans fil en Bluetooth jusqu'en AptX-
HD.
Un caractère sonore de bonnes vivantes qui
ne manquent pas de puissance acoustique
Sur le terrain, comme nous l'avons dit, le système
Dali Oberon 7C + Sound Hub Compact est simple à
installer. On peut d'ailleurs préciser que les
enceintes sont beaucoup moins contraignantes
quant à leur positionnement dans la pièce que les
Callisto C ou les Rubicon C. Elles ne craignent pas
trop la proximité d'un mur juste derrière elles. Notre
seul regret concerne le Sound Hub Compact qui ne
possède aucun bouton de commande et se pilote
uniquement depuis sa télécommande.
À l'écoute, une des caractéristiques communes des
enceintes actives et sans fil de Dali est leur registre
grave très costaud et physique. On retrouve cette
caractéristique avec les Dali Oberon 7C. Elles
fournissent des basses peut-être un peu moins
denses, tenues et implacables que les modèles haut
de gamme, mais elles n'en demeurent pas moins
décoiffantes. Certes, il pourrait y avoir un peu plus
de velouté et de fruité des timbres, mais il est
incontestable que la performance est au rendezvous
avec ces nouvelles enceintes plus abordables.
Les Dali Oberon 7C n'atteignent pas la maîtrise et le
niveau sonore démoniaque des Callisto 6C, ni la
finesse et la définition des Rubicon 6C, mais s'il
s'agit d'animer une soirée avec 50 personnes dans
50 m2 (hors période de confinement), ça le fait très
bien. On sent que les amplis qui poussent ces
colonnes sont plus légers que ceux des modèles
haut de gamme, mais le rendement des enceintes
étant de bon niveau (88,5 dB à 2,83 V/1 m, si l'on
s'en réfère aux versions passives), ça envoie quand
même du lourd comme dirait notre collègue Manu,
et ça pulse grave.
Pour autant, les Dali Oberon 7C ne sont pas de
grosses brutes. Elles délivrent un son d'une bonne
cohésion et d'une bonne homogénéité, marqué par
une excellente rythmique et un bon punch. Leur
image sonore a beaucoup d'ampleur, elle est bien
aérée et très vaste. Le son est musclé et nerveux. Le
registre médium gagnerait à avoir un peu plus de
matière et de richesse. En revanche, les basses ont
de belles rondeurs et sont bien équilibrées par des
aigus assez clairs avec une petite pointe de
brillance.
En résumé
Avec les Oberon 7C, le constructeur danois Dali
réussit des versions plus abordables et presque
démocratiques de ses enceintes Hifi sans fil haut de
gamme. Ces grandes colonnes, d'un gabarit peu
courant pour ce type de produit, accompagnées de
leur boîtier de connexion Sound Hub Compact
relativement polyvalent, sont faciles à mettre en
œuvre. Grâce à leurs deux boomers de 18 cm et leur
tweeter à dôme textile de 29 mm, elles délivrent un
grand, gros et bon son, bien équilibré, avec une
scène stéréo très vaste.
Spécifications
Dali Oberon 7C
•Amplification : 2 x 50 watts en crête, classe D
•Haut-parleurs : 2x boomers de 18 cm, tweeter de 29 mm
•Réponse en fréquence à ±3 dB : 31 Hz à 26 kHz
•Dimensions : 20 x 101,5 x 34 cm
•Poids : 15,7 kg
•Prix : 1700 € la paire
Dali Sound Hub Compact
•Entrées : 2x numériques optiques, HDMI ARC, analogique
sur RCA, Bluetooth AAC/AptX-HD
•Sorties : subwoofer, USB 5 V de charge
•Transmission sans fil : 24 bits/96 kHz
•Dimensions : 21,2 x 3 x 13,2 cm
•Poids : 500 g
•Prix : 300 €
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
57
TEST
KEF
2500 €
KEF LS50 Wireless II
Fonconnant par paire stéréo, les KEF LS50 Wireless II se présentent comme des enceintes Hifi
compactes, acves et connectées, ulmes. Dernières-nées d'une presgieuse série, elles ont la lourde
tâche de perfeconner l'impressionnante expérience offerte par leurs aînées. Un son amélioré et une
connecvité plus poussée ? C'est ce que nous allons découvrir.
par Guillaume Fourcadier
De la Hifi haut de gamme dans un format
compact
Pour les habitués de la première version des LS50
Wireless, aucun changement de prime abord. Les
KEF LS50 Wireless II sont des enceintes actives, au
format bibliothèque (d’inspiration monitoring). KEF
ayant pris soin d’arrondir tous les angles (pour
l’acoustique et l’esthétisme), leurs coffrets,
particulièrement inertes et rigides, sont
principalement réalisés en panneaux de MDF et
comportent de nombreux renforts internes. Les LS50
Wireless II sont disponibles en plusieurs finitions,
dont certaines colorées : noir mat, blanc mat, rouge,
gris titane.
La fabrication, à défaut de s’engouffrer dans le luxe
et l’extravagance, est simplement irréprochable. Les
KEF LS50 Wireless II sont parfaitement assemblées,
denses, les finitions ne montrant aucune petite
imperfection. Un très discret écran indicatif placé sur
le sommet de l'enceinte droite (même s'il est
possible d'inverser les canaux) et une
télécommande, sommaire mais pratique,
permettent de contrôler le volume à distance.
Toute la chaîne du son et plus encore
Alors que les premières LS50 Wireless proposaient
une connectique déjà presque complète, mais une
expérience sans fil/réseau encore un peu
balbutiante, les KEF LS50 Wireless II passent
clairement un cap en la matière, pouvant être
considérées comme des enceintes totalement
58 ON-mag >> janvier/février 2021-1
connectées.
Première libération : la possibilité de se passer de
liaison filaire entre les deux enceintes. Une
connexion propriétaire, instantanée et très stable,
permet de prendre en charge les flux PCM jusqu'en
24 bits/96 kHz (contre 24 bits/192 kHz auparavant
avec une interconnexion filaire), ce qui nous semble
bien suffisant en pratique.
La connectique est presque identique à celle de la
version précédente, le port USB-B de la première
version étant remplacé par une prise HDMI eARC,
sans doute pour s'orienter un peu plus vers des
applications TV et Home Cinéma. Nous retrouvons
deux entrées audionumériques, sur prises optique
et coaxiale, ainsi qu'une entrée Ligne analogique
mini jack 3,5 mm.
Mais c'est avant tout par leurs fonctions réseaux que
les KEF LS50 Wireless II se distinguent. Alors que les
premières permettaient la prise en charge, via
l'ancienne application, de quelques applications de
streaming, cette version 2020 apporte une
compatibilité plus large grâce à l’adoption des
protocoles Apple AirPlay 2, Google Chromecast,
UPnP/DLNA, Spotify Connect, Tidal Connect, et
bientôt une compatibilité avec le très audiophile
système Roon. Les KEF LS50 Wireless II peuvent
donc pratiquement tout faire.
L'application royale
Centre de pilotage des fonctions connectées,
l'application KEF Connect intègre pratiquement
toutes les applications de streaming classiques.
Ne se limitant pas à ce simple usage, cette
application, à la fois claire et complète, permet
d'accéder à la totalité des réglages des enceintes
LS50 Wireless II, que ce soit la sélection des entrées,
du volume, mais également d'options sonores
avancées.
En plus d'un réglage classique des basses et des
aigus, KEF pousse le traitement sonore dans ses
retranchements. Un mode Desk (bureau) et un
mode Wall (mur) permettent de s'adapter au mieux
à la position des enceintes, en modifiant quelques
paramètres en conséquence. Une option Phase
Correction, activée par défaut, propose de corriger
l'éventuel écart de phase entre le tweeter et le
boomer, chose rendue possible par le filtrage actif
et la bi-amplification.
Il est également possible de définir une fréquence
de coupure passe-bas. Cela permet soit d'éviter à
l'enceinte de trop faire déborder ses basses
fréquences, soit d'adjoindre aux enceintes un ou
deux caissons de basses dédiés. Pour ceux-ci, une
fréquence de coupure (passe-haut) est également à
définir, entre 40 Hz et 250 Hz.
C'est simple, les KEF LS50 Wireless II proposent une
expérience très poussée, pouvant s'adapter à
pratiquement tous les environnements acoustiques.
Raffinement extrême, aux limites du volume
Extrêmement ambitieux, le fameux haut-parleur Uni-
Q de KEF passe ici à la douzième génération. Ce
haut-parleur de type coaxial (tweeter et boomer sur
le même axe) intègre le tweeter au sein même du
saladier du boomer, grâce à la petite taille de
l'aimant en néodyme. Cela permet aux deux hautparleurs
d'utiliser des moteurs magnétiques séparés
et d'être placés sur un même plan (et non
légèrement décalés). Combiné au filtrage actif, à la
bi-amplification (classe D pour le boomer, classe A/B
pour le tweeter) et au système de traitement
numérique, cela permet d'éradiquer les problèmes
de phase, tout en profitant des avantages du HP
coaxial, comme l'utilisation du cône du boomer
comme pavillon de dispersion pour le tweeter.
Ce haut-parleur est ici amélioré par rapport aux
générations précédentes, grâce à l'adoption d'un
nouveau système d'absorption, baptisé MAT, réseau
labyrinthique ayant pour but d'éliminer 99% de
l'onde arrière du tweeter.
À l’écoute, soyons directs, les KEF LS50 Wireless II
sont aussi brillantes qu'elles l'annoncent. Les
médiums et les aigus, très bien définis et équilibrés,
sont d'une autorité et d'un naturel désarmants. Les
aigus, en particulier, disposent d'un niveau de
détails et d'une pureté vraiment impressionnants, le
tout sans aucun pic artificiel. Le guide d'ondes en
couronne du tweeter effectue un excellent travail sur
la dispersion des aigus, beaucoup plus étendus sur
les côtés que chez la plupart des concurrents. En
résulte une scène sonore toujours aussi cohérente,
profonde et extrêmement vaste, vraiment dans le
haut du panier pour un tel produit.
Le point le plus intéressant reste la grande
polyvalence de ces enceintes. Quels que soient les
usages, de la musique au cinéma, ou les styles, du
plus raffiné au plus énergique, les enceintes KEF
paraissent s'adapter à la perfection, passant d'un
calme olympien à un dynamisme infernal en un
claquement de doigts.
L'extension dans les basses est également très
impressionnante pour un tel volume, les KEF LS50
Wireless II descendant sans mal autour des 40 Hz
(commençant à vraiment décroître ensuite).
Néanmoins, même avec un aussi bon résultat, les
LS50 Wireless II ne réalisent tout de même pas de
miracles dans les extrêmes basses, ne conservant
pas une aussi belle maîtrise ni un aussi haut niveau
de détails que dans les médiums et les aigus.
Assurant la totalité de la chaîne du son, avec une
maîtrise quasi complète, les KEF LS50 Wireless II ne
déçoivent vraiment pas, s'affichant parmi les
meilleurs modèles en la matière.
Spécifications
•Type : enceintes actives connectées
•Topologie : 2 voies avec filtrage actif et bi-amplification
•Haut-parleur Uni-Q de 13 cm de 12ème génération, avec
tweeter à dôme en aluminium de 25 mm et boomer à
cône en aluminium
•Puissance (par enceinte) : ampli classe D 280 W
(boomer), ampli classe AB de 100 W (tweeter)
•Système d'absorption acoustique MAT à l’arrière du
tweeter
•Technologie de traitement Music Integrity Engine
SPL Max : 108 dB
•Lecture : PCM jusqu'en 384 kHz/24 bits, DSD256, MQA
•Interconnexion (entre les deux enceintes) : sans fil, ou
via câble RJ45
•DHT : 0,07%
•Entrées numériques : optique, coaxiale RCA, HDMI
eARC
•Entrée analogique : jack 3,5 mm
•WiFi, Ethernet, Bluetooth
•Compatibilité : Spotify Connect, Tidal Connect, AirPlay 2,
•DLNA/UPnP, Google Chromecast, Roon Ready (via
mise à jour)
Notre avis
Construction
Performances
Fonctions
Musicalité
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
59
TEST
NAIM
1500 €
Mu-so 2
Naim a renouvelé il y a quelques mois ses deux enceintes connectées Mu-so. La
deuxième généraon bénéficie d’amélioraons physiques et logicielles. Focal a par
ailleurs parcipé à l’évoluon des haut-parleurs ; Naim et Focal faisant pare du même
groupe, cela aide. La Mu-so 2 est la plus grande des deux. Dans un format large de 62,8
cm, elle propose un fonconnement en trois voies stéréo mais surtout de remplacer
tous vos équipements audio existants.
par Alban Amouroux
La musique connectée et Naim, c’est une histoire
commune qui dure depuis plus de dix ans. La
marque anglaise a toujours suivi les dernières
tendances et n’a pas hésité à se lancer dans l’audio
dématérialisée au tout début, bien avant nombre de
ses concurrents. Ses différentes gammes HiFi
comprennent aujourd’hui chacune au moins un
modèle de streamer. Puis des enceintes sont venues
les compléter avec la gamme Mu-so grâce à deux
références de tailles différentes : une petite cubique
et une grande allongée. C’est cette dernière que
nous testons ici dans sa deuxième génération. Elle
se propose de remplacer à la fois un système HiFi et
une barre de son pour un usage universel dans le
salon.
60 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Musique dématérialisée en Hi-Res et
HDMI ARC
La Mu-so 2 est une large enceinte connectée, parmi
ce qui se fait de plus grand, toutes marques
confondues. Derrière le cache en tissu amovible se
trouvent six haut-parleurs pour un fonctionnement
en trois voies stéréo. Chaque haut-parleur dispose
de son propre canal d’amplification de 75 Watts. Les
niveaux sonores atteignables sont assez
confortables pour envisager une utilisation dans de
grandes pièces. Les haut-parleurs sont installés
exclusivement en façade tandis que l’évent bassreflex
pour le grave est situé sous l’enceinte à
gauche. La finition est exemplaire tant dans les
ajustements que dans la qualité des matériaux
employés.
Toujours sous la Mu-so 2, mais à droite, ont été
rassemblées les différentes prises. Celle destinée à
l’alimentation mais aussi un port Ethernet et les trois
entrées distinctes : mini jack, optique et HDMI ARC.
Cette nouveauté intéressante offre à la Mu-so 2
l’opportunité de remplacer une barre de son. Son
format est d'ailleurs parfaitement adapté. De plus,
le CEC est présent pour un allumage et une
extinction synchronisés avec le téléviseur.
L’enceinte se pilote depuis l’application mobile de
la marque, comme tous les appareils connectés
Naim. Elle permet par ailleurs de faire du multiroom.
Les services Tidal et Qobuz sont intégrés
directement avec la lecture en Hi-Res. Vous
retrouverez tous les contenus habituels et vos
playlists préférées. Il y a également les webradios et
l’accès au contenu d’une clé USB branchée sur le
côté droit de la Mu-so 2. Cette application est
simple à utiliser. Le menu des réglages est complet
pour personnaliser le fonctionnement de l’enceinte
mais il n’y a aucune possibilité de retoucher le rendu
sonore.
Une scène sonore concentrée
Le système Mu-so 2 est une sorte de chaîne HiFi
miniaturisée ; elle reproduit la stéréo en version
rapprochée. L’écoute à faible distance est très
agréable, avec la reproduction d’une scène sonore
qui dépasse les limites physiques de la Mu-so. Dans
ce cadre, l’ambiance sonore vient en support des
voix et des instruments. Ces derniers sont reproduits
essentiellement dans une bulle centrale concrète et
stable qui se développe au-dessus de la barre. Avec
une paire d’enceintes HiFi classiques, ils sont étalés
les uns à côté des autres. Avec la Mu-so, ils sont
plutôt les uns derrière les autres. Ce qui ne gêne en
aucun cas la lisibilité. L’étagement des plans en
profondeur permet de distinguer aisément les
différents éléments. Lorsque l’on s’éloigne, pour la
sonorisation d’une grande pièce par exemple, la
Mu-so continue à délivrer un message parfaitement
clair. Le son vient évidemment de l’enceinte mais
avec une certaine masse. Contrairement aux petites
enceintes mono qui donnent l’impression que tout
est mixé ensemble pour être projeté.
Les timbres sont plutôt colorés avec des voix
chaleureuses manquant de piquant dans le haut
médium/aigu. Les cymbales et autres notes jouées
très hautes sont mises un peu en sourdine. Le grave
est propre, net et sans bavure. Il a la rondeur
nécessaire pour une bonne assise tout en étant
capable de descendre assez bas en fréquence
lorsque nécessaire sur des titres électro bien
chargés. Il a le mérite de bien faire son travail sans
verser dans l’artificiel. Nous avons terminé par
quelques tests en liaison HDMI ARC sur des extraits
de films. La Mu-so 2 est capable de remplacer une
barre de son si l’on monte un peu le volume pour
avoir un minimum de sensations. Cependant, dans
cet exercice, elle devient vite agressive. Cela
fonctionne mieux sur des clips, des concerts ou des
films sans trop d’action. Notez que le DTS n’est pas
supporté, il faudra donc régler la sortie audio du
téléviseur en conséquence pour obtenir du son.
Au global, l’écoute de la Mu-so 2 est vraiment
agréable, elle titille nos sens sur les critères qui
attirent notre attention et elle le fait bien. La
restitution n’est pas parfaite, mais honnêtement,
pour des écoutes de qualité et musicales au
quotidien, il n’y a rien à redire par rapport aux
performances obtenues dans un format tout-en-un.
Peu de systèmes de ce type sont capables de faire
aussi bien, à part peut-être l’enceinte/barre de son
B&O Beosound Stage qui se montre encore plus à
l’aise dans le grave. Il faut également retenir que
c’est un bel objet personnalisable avec des grilles
en tissu de couleur optionnelles. Sans oublier la
version Bentley exclusive en finition gris foncé,
marron et cuivre.
■
Spécifications
•Type : enceinte connectée stéréo tout-en-un
•Équipement : 2x tweeters, 2x mediums, 2x woofers
•Puissance : 6x75 Watts
•Formats audio : jusqu’à 384 kHz/24-bits, WAV, FLAC,
AIFF, ALAC, MP3, AAC, OGG, DSD128
•Connectivité : Ethernet, WiFi, Bluetooth, 1x HDMI ARC,
1x entrée numérique optique, 1x entrée analogique mini
jack 3,5 mm, 1x port USB-A
•Services audio : AirPlay 2, Chromecast, UPnP, Roon Ready,
Spotify Connect, Tidal, Qobuz, Radios Internet
•Autres : télécommande infrarouge
•Dimensions (l x h x p) : 628 x 122 x 264 mm
•Poids : 11,2 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
61
TEST
Q ACOUSTICS
Q Active 200
Premières enceintes Hifi et sans fil de la jeune gamme acve du constructeur
britannique Q Acouscs, les Q Acve 200 promeent une expérience complète, à la fois
audiophile et connectée. Pari réussi ?
par Guillaume Fourcadiert
1800 €
On me voit, on m'admire
L'ensemble Q Active 200 se compose de deux
enceintes actives, chacune se raccordant sur le
courant secteur, et d'un hub central qui se présente
sous la forme d'un petit boîtier. Celui-ci accueille les
différentes connectiques et fait le lien avec les
enceintes via un protocole sans fil 5,8 GHz
propriétaire.
D'un design à la fois très moderne et passe-partout
(finition noire ou blanche), les Q Active 200 sont
presque irréprochables quant à leur finition et leur
qualité de fabrication. Rien ne déborde de leurs
élégants coffrets mats tout en courbes, qui peuvent
facilement se faire oublier. La façade de chacun, qui
n’accueille que deux petits HP lovés derrière une
grille discrète, donne presque à l’ensemble des
allures d'objet de décoration. Une belle réussite,
d'autant que le volume reste très contenu : 170 x
284 x 290 mm pour 7,5 kg par enceinte.
Nous serons un peu moins laudatifs avec le boîtier/
Hub, qui affiche une présentation très quelconque
et tout en plastique, la façade grêlée par des
diodes. L'aspect dépouillé et l'ergonomie spartiate
ne font pas très modernes ; quant à la
télécommande dédiée, elle est un peu trop simple.
Nous lui adresserons un autre petit reproche : le
câble d'alimentation (USB-A vers USB-C) est
62 ON-mag >> janvier/février 2021-1
franchement trop court, même s’il peut facilement
être remplacé.
Puisque toute la connectique est déportée sur le
boîtier, l'arrière des enceintes n'est jamais encombré
de câbles, ce qui est une bonne chose pour la
discrétion (le Hub pouvant rester dans un meuble
par exemple), mais créé une dépendance
supplémentaire pour les enceintes.
Un raccordement sur pratiquement tous les
appareils numériques/analogiques est possible ; la
connectique arbore : 1 entrée RCA Ligne/Phono, 1
prise audionumérique optique, 1 HDMI ARC, 1
entrée RJ45 (Ethernet), un module WiFi/Bluetooth
et 1 sortie pour caisson de basses. Dommage de ne
pas avoir prévu une entrée coaxiale ainsi qu'un port
USB (pour une utilisation avec un ordinateur).
Une connectivité étendue, mais pas encore
parfaite
Après une mise en route moyennement rapide
(environ 5 min) du boîtier et des enceintes, le
système Q Active 200 est en mesure de fonctionner
uniquement en filaire (toujours avec liaison sans fil
entre les enceintes et le hub), ce qui ne demande
aucune configuration supplémentaire. De ce point
de vue, il s’agit d’un produit clés en main.
Suivant le modèle des enceintes connectées
modernes, le système Q Acoustics Q Active 200 est
compatible avec divers protocoles réseau pour la
diffusion de musique. Mais il n'y a pas d'application
iOS ou Android dédiée Q Acoustics, ce qui est
selon nous le talon d'Achille du produit, puisque
cela coupe court à toute notion de réglage ou
d'égalisation, en tous les cas de manière simple.
Le seul vrai réglage possible consiste à adapter le
traitement DSP de chaque enceinte par rapport à
leur disposition dans l'espace : mur, coin ou
placement libre. On peut également définir le sens
droite/gauche sur chaque enceinte.
Ici, avec la version Google (il existe aussi une version
Alexa), le système se configure depuis l'application
Google Home. La démarche est très simplifiée et
permet des fonctions avancées comme le contrôle
grâce à l'assistant vocal de Google. À partir de cette
base, les Q Active 200 sont compatibles avec un
grand nombre de protocoles et applications de
streaming : Chromecast bien sûr, mais également
AirPlay 2, DLNA/UPnP, Spotify Connect, Roon,
Deezer, Qobuz, Tidal, etc…
Si quelques bugs peuvent exister avec les
connectiques optique et HDMI (liés à la
compatibilité avec certaines TV), l'expérience est
généralement très simple et stable.
Clairement, les Q Active 200 donnent davantage
dans la simplicité et l'efficacité que dans les
réglages avancés. Une approche assez "Hifi
classique", contrairement à ce que l'on rencontre
chez d'autres constructeurs qui proposent une
impressionnante batterie d'options et de modes de
personnalisation.
Musicalité et basses profondes
Sur la musicalité comme sur l'ergonomie, Q
Acoustics développe sa propre philosophie. Nous
ne retrouvons clairement pas le côté presque
intransigeant, extrêmement ouvert et immensément
détaillé des KEF LS50 II Wireless, mais une sonorité
plus douce, plus "analogique" pour faire une
analogie vinyle/CD. Loin d'être ronde, la signature
sonore des Q Active 200 est déjà plus chaleureuse,
délivre une scène sonore plus intimiste, même si elle
s’avère déjà assez vaste et profonde.
L'architecture sonore se compose de deux hautparleurs
médium/aigu BMR à large diffusion de 58
mm en façade, et d'un woofer de 14 cm à l'arrière,
secondé par un guide d'ondes interne, le tout
alimenté par trois amplificateurs en classe D pour
une puissance de 100 W RMS (par enceinte). Ainsi,
sous leur petite enveloppe en apparence timide, les
Q Active 200 ont-elles clairement de la puissance à
revendre.
Le point le plus impressionnant de ces enceintes
sans fil Q Acoustics est sans doute la propreté dans
le registre des graves. Sans pouvoir rivaliser ou
remplacer un excellent caisson de basses, le
boomer affiche une maîtrise impressionnante, tout
en pouvant descendre très bas. Les Q Active 200
vont même plus loin que les KEF LS 50 II Wireless à
ce niveau, que ce soit en extension ou en définition.
Les toutes petites nuances, l'impression
d'enveloppement, le tout sans presque jamais
déborder, est assez jouissif.
À l'inverse, les aigus n'ont pas une extension aussi
importante et sont également un poil moins
maîtrisés que chez KEF. La qualité reste très bonne,
mais n'avale pas les difficultés et pièges avec la
même aisance.
Q Acoustics combine une maîtrise et une musicalité
déjà excellentes, ce qui permet aux Q Active 200 de
conserver une grande polyvalence sans tomber
dans un caractère sonore trop accentué. Ces
enceintes sont aussi à l'aise sur le jazz/classique que
sur l'électro pêchu. Elles sont aussi intéressantes en
pur usage musical que vidéoludique (même si là
n'est pas leur vocation première).
Les Q Active 200 sont donc tout à fait
recommandables pour qui veut conserver le côté
légèrement chaleureux de certaines enceintes
passives tout en profitant de la technicité
potentiellement fabuleuse d'un système actif (DSP,
DAC, filtrage actif et ampli optimisés).
Spécifications
•Type : enceinte active connectée avec boîtier de
connexion
•Topologie : deux voies
•Haut-parleurs : 2 HP BMR large-bandes de 58 mm, 1 boomer
de 14 cm avec cône de dispersion
•3 amplificateurs en classe D par enceinte
•Puissance : 100 W RMS, 280 W en crête
•Entrées : 1 audionumérique optique, 1 HDMI ARC, 1
RJ45, 1 RCA Ligne/Phono, 1 module Bluetooth/WiFi
•Sortie : caisson de basses
•Compatibilité réseau (version Google) : Chromecast,
DLNA/UPnP, Roon Ready, AirPlay 2, Spotify Connect, Qobuz,
Deezer, Tidal, Amazon Music, TuneIn
•Dimensions : 170 x 284 x 290 mm (par enceinte)
•Poids : 7,5 kg (par enceinte)
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
■
63
A l’imagedeceuxquilesécoutent
Cartesd’extensionpourlesintégrésAccuphase
DAC-50:Convertisseurnumérique/analogique
AD-50: PréamplipourcelulephonoMM/MC
Line-10: Entréelignesupplémentaire
ET
UN PEU DE
CINÉMA
TEST
BOWERS & WILKINS
2450 €
DB3D
En renouvelant ses caissons de basses amplifiés, Bowers & Wilkins a généralisé
le traitement électronique avancé et l’amplificaon en classe D. De cee gamme
de trois caissons à double haut-parleur dénommée DB, nous avons testé le plus
pet, le DB3D. Dans un format assez facilement logeable, il promet sur le papier
des performances hors normes qu’il nous tardait de vérifier en situaon.
par Alban Amouroux
Bowers & Wilkins propose des caissons de basses à
son catalogue depuis des décennies. On se
souviendra du modèle triangulaire PCS8 destiné à
supporter les enceintes frontales. Certifié THX, il a
contribué à construire la réputation de B&W dans le
home cinéma dès les années 90. D’autres caissons
ont suivi, certains amplifiés, d’autres passifs à
associer à des amplificateurs externes dédiés.
L’usage s’est élargi en permettant d’associer les
caissons aussi bien aux enceintes home cinéma
qu’aux modèles HiFi de la marque. La gamme est
assez large aujourd’hui pour trouver la bonne
association, avec des enceintes B&W ou avec
n’importe quelles autres enceintes bien
évidemment.
66 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Un encombrement minimal pour un
placement à bien définir
Si jamais vous ne le saviez pas, bien que nous le
répétions régulièrement dans nos tests de caissons
de basses, il n’y a pas de position idéale pour un
caisson dans une pièce donnée. Les photos
d’illustration montrent toujours le caisson à côté de
l’enceinte principale droite ou gauche, c’est-à-dire
face à la position d’écoute. Mais il se peut que le
meilleur emplacement se trouve sur un mur latéral,
voire dans un coin arrière de la pièce. Même s’il
faudra toujours faire courir un câble de l’ampli ou du
processeur home cinéma jusqu’au caisson, Bowers
& Wilkins vous facilite un peu la tâche. Tout d’abord
grâce au format réduit du DB3D et son emprise au
sol de seulement 30 par 32 centimètres. Ensuite,
grâce au DSP intégré, qui permet d’effectuer un
calibrage audio automatique en adaptant le rendu
du caisson aux contraintes de la pièce.
Le DB3D est équipé de deux haut-parleurs
identiques de 20 cm de diamètre, placés dos à dos.
Ils sont constitués d’une membrane à technologie
Aerofoil prenant l’aspect de matériaux composites
tressés. Cette membrane est accompagnée dans
ses déplacements d’une large suspension autorisant
de forts débattements. Les haut-parleurs sont
protégés par des grilles magnétiques recouvertes
de tissu. L’esthétique globale est assez technique,
tout en angles, avec une base cerclée d’aluminium.
Au moins, vous avez le choix entre trois coloris pour
adapter le DB3D à votre pièce ou à vos enceintes.
La face avant est celle qui affiche le logo B&W tout
en bas, accompagné du bouton de mise sous
tension. Une petite Led indique l’état : rouge
lorsque le caisson est éteint, vert en fonction. La
face arrière accueille les connecteurs à sa base. Vous
avez le choix entre RCA et XLR pour les entrées. Le
pilotage peut se faire via les triggers 12V, en RS232
ou en tout automatique. Tout cela se règle sur
l’application mobile. Il ne lui manque qu'une entrée
haut niveau.
Ce caisson moderne est équipé du Bluetooth. Via
l’application DB Subwoofers pour iOS et Android
(attention, tous les smartphones ne sont pas
reconnus), on rentre dans les différents paramètres
couvrant le choix de l’entrée et les réglages
associés, le type d’entrée (stéréo, LFE), le mode
(plat, film, musique, personnalisé), un égaliseur 5
bandes (20/28/40/56/80 Hz), l’allumage automatique
sur détection d’un signal audio et l’extinction
automatique en l’absence d’un signal. La
fonctionnalité la plus intéressante étant le calibrage
automatique. Il demande tout d’abord de poser le
smartphone sur le caisson pour une première
mesure. Ensuite, selon le type de configuration
(seul, groupe ou pièce), l’application vous invite à
vous déplacer à chaque nouvelle mesure. Au final,
elle indique les fréquences posant problème et qui
seront corrigées.
calibrage terminé, le caisson est idéalement
raccordé aux enceintes sans autre action nécessaire.
Il est impossible de le localiser. Il ne reste plus qu’à
régler le niveau relatif entre les enceintes et le
caisson, ce qu’il est possible de faire directement
dans l’application en modifiant le niveau de sortie.
Nous avons fait défiler film après film, concert après
concert pour nous délecter d’un rendu
extrêmement propre, avec un beau délié et un
grave tout en nuances, jamais monotone. Rien ne
bave, ce DB3D est ultra dynamique mais il sait aussi
très bien gérer les explosions et autres
tremblements descendant très bas en fréquence
pour faire trembler les bas de pantalons.
B&W annonce que ce caisson est capable de
descendre à 8,5 Hz à -6 dB. Nous n’avons pas pu le
vérifier concrètement, notre pièce étant un peu
petite pour laisser des fréquences aussi basses
s’établir correctement. Mais il est clair que ce
caisson descend bas, il n’y a aucun doute là-dessus,
et cela sans mettre la pièce en pression ni rendre
l’écoute difficilement soutenable après quelques
minutes de « démonstration ». Justement, il n’est
pas aussi démonstratif que certains de ses
concurrents qui donneront l’impression de délivrer
plus de grave. En quantité sûrement. En qualité, il
existe peu de caissons capables de pouvoir lui tenir
tête dans sa gamme de prix - déjà très élevée, il faut
bien en convenir. Ce caisson ne s’adresse pas à
toutes les bourses, c'est son seul défaut. Mais si
vous pouvez vous le permettre, son ratio
encombrement/qualités/prix est remarquable.
Surtout qu’il facilite le double emploi HiFi et home
cinéma grâce à ses deux entrées aux réglages
distincts.
■
Spécifications
•Type : caisson de basses actif
•Equipement : 2x subwoofer de 20 cm
•Puissance : 1000 Watts en classe D
•Connectivité : 2x XLR, 2x RCA, 2x trigger 12V mini jack, 1x
RS232
•Dimensions (l x p x h) : 320 x 300 x 360 mm
•Poids : 25 kg
Un caisson petit par la taille, grand par le
grave délivré
Inutile de vous préciser qu’il est absolument
nécessaire d’effectuer le calibrage. Dans notre
pièce, nous connaissons l’emplacement
approximatif le mieux adapté aux caissons. Malgré
cela, rien n’est jamais parfait et il faut corriger, soit
avec le système de l’amplificateur home cinéma, soit
autrement. Ici, c’est le caisson B&W qui fait tout le
travail. Et il le fait excellemment bien. Une fois le
Notre avis
Construction Fonctions
Ergonomie Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
67
TEST
MARANTZ
1200 €
SR6015
Marantz a renouvelé tous ses amplificateurs intégrés home cinéma cee année, du modèle
slim NR1711 jusqu’à l’imposant SR8015 et ses 11x140W. Le SR6015 se situe en milieu de
gamme, à un tarif un peu supérieur à 1000 euros. En échange de cee somme, il propose un
bouquet de fonconnalités plus que complet qui en feront le centre d’un système home
cinéma immersif de qualité. Si bien qu’il y a vraiment peu à redire, hormis quelques choix
d’ergonomie irritants. Il se rarape avec des prestaons sonores d’un excellent niveau, à
même de sasfaire les cinéphiles les plus exigeants.
par Alban Amouroux
Finition parfaite, ergonomie qui pose
question
La signature visuelle Marantz est bien là, il n’y a
aucun doute. La façade est épurée avec ses galbes
latéraux et ses deux gros potentiomètres entourant
un afficheur toujours rond. Seule la touche de mise
en fonction est visible. Parce que tout le reste est
caché derrière une trappe basculante. Neuf touches
servent à afficher les informations sur le téléviseur, à
changer de mode sonore ou encore à piloter la
seconde zone audio. Juste en dessous se trouvent
une prise casque, l’entrée pour le micro de mesure
du calibrage Audyssey, un port USB et des entrées
audio/vidéo analogiques un peu anachroniques.
Premier point noir : il n’y a pas d’entrée HDMI qui
aurait été plus utile que le composite. Seconde
critique et non des moindres : en réalité, cet
appareil n’a pas vraiment d’afficheur ! Sur les
modèles supérieurs plus imposants, la trappe
dissimule un grand afficheur à deux lignes. Sur le
SR6015, il est absent. L’afficheur rond se borne à
nous indiquer le nom de la source et le niveau du
volume. C’est un peu léger pour un appareil de
cette gamme de prix. Surtout que nous apprécions
toujours de pouvoir accéder rapidement à quelques
réglages via l'écran et les touches de menu. Qui
sont ici logiquement absentes également.
Marantz contourne facilement ce problème avec
l’affichage sur le téléviseur, accessible en une
68 ON-mag >> janvier/février 2021-1
touche. Via deux pages distinctes, il nous renseigne
sur les modes sonores, le nombre de canaux en
entrée et en sortie, les différents attributs du flux
vidéo, etc. Là, il n’y a rien à dire. Mis à part peut-être
pour ceux qui utilisent principalement la partie
Smart de leur TV et l’ARC (Android TV, Tizen,
webOS…). Dans ce cas, seul le son va vers l’ampli
mais l’image n’y passe pas. Il est donc impossible
d’afficher les pages d’informations en surimpression.
Ne vous inquiétez pas, Marantz a réponse à tout :
téléchargez l’application mobile Marantz AVR. Cette
dernière reprend toutes les informations et offre un
accès complet aux fonctions du SR6015. Compatible
avec les tablettes et smartphones, elle permet par
exemple de modifier à la volée le niveau de chaque
canal en cas de déséquilibre sur certaines bandesson.
Mais également de lister toutes les sources
disponibles, changer les réglages sonores et
basculer sur l’application HEOS pour écouter de la
musique.
Revenons sur les caractéristiques de ce SR6015 et sa
connectique. On peut aisément affirmer qu’elle est
plus que complète. Les six entrées HDMI 2.0 sont
suivies d'une entrée 2.1 compatible 8K/60Hz et 4K/
120Hz. Il y a trois sorties, deux pour la zone
principale, une autre pour une pièce secondaire. Là
encore, Marantz a conservé les entrées vidéo
analogiques en composite et en YUV. Les entrées
audio numériques sont au nombre de quatre, celles
analogiques nous amènent jusqu’à huit, dont une
phono et une 7.1. Les sorties préamplifiées
permettent de faire du 7.2.4. Enfin, les borniers
d’enceintes sont prêts à amplifier jusqu’à neuf
enceintes en leur délivrant 110 Watts sous 8 ohms.
La connectivité comprend également le réseau
filaire et WiFi ainsi que le Bluetooth. Via le réseau et
le protocole HEOS, le SR6015 accède directement
aux services musicaux principaux tels que Deezer,
Spotify, Amazon Music ou Tidal, et aux radios
Internet.
Carton plein avec la 8K, du HDR et trois
sorties HDMI
Comme toujours avec Marantz, nous retrouvons
avec plaisir cette phase d’installation qui se déroule
entièrement sur l’écran du téléviseur. Toutes les
étapes sont simples à suivre afin de nous aider à
relier les bonnes enceintes aux bons endroits. Et à
déclarer exactement la façon dont se compose
notre système. L’installation se poursuit par la liaison
au réseau, par les réglages de chaque source puis
se termine par le calibrage Audyssey MultEQ XT32.
Nous préférons toujours débuter nos écoutes sans
calibrage puis effectuer celui-ci dans un second
temps, pour avoir une petite idée de la signature
sonore de l’appareil.
Dès ce milieu de gamme, Marantz équipe son
SR6015 des composants qui font le succès de la
maison. Le convertisseur est un modèle AKM
AK4458 32 bits offrant la lecture Hi-Res en 192/24 et
en DSD128. On retrouve également les célèbres
circuits HDAM à contre-réaction de courant. Les
12,8 kg de l’appareil s'expliquent en partie par la
présence d’un imposant transformateur
d’alimentation.
Le SR6015 décode le Dolby Atmos, le DTS:X ainsi
que l’IMAX Enhanced. Il est équipé des upmixers
Dolby Surround et DTS Neural:X ainsi que des
solutions de virtualisation Dolby Height Virtualizer et
DTS Virtual:X. Quel que soit le format audio en
entrée et le nombre d’enceintes que vous
raccordez, le SR6015 vise à maximiser leur usage et
à reproduire la présence de celles qui seraient
absentes. Du côté du HDMI, en plus de la 8K, le
SR6015 est compatible avec tous les HDR afin de ne
pas dégrader les signaux vidéo qui transiteraient par
lui : HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision.
En parallèle des applications mobiles dont nous
avons parlé précédemment, le SR6015 est livré avec
une télécommande infrarouge classique offrant un
accès direct aux fonctions les plus courantes. Il lui
manque toutefois une touche permettant de
basculer entre les deux mémoires de réglages
Audyssey, cela aurait été très pratique.
Spécifications
•Type : amplificateur intégré home cinéma 9 canaux
•Puissance : 9x110 Watts (8 ohms)
•Décodages : Dolby Atmos, DTS:X, IMAX Enhanced + Dolby
Surround, DTS Neural:X, Dobly Height Virtualizer, DTS
Virtual:X
•Connectivité : Ethernet, 6x entrées HDMI 4K, 1x entrée
HDMI 8K, 3x sorties dont 1x HDMI eARC CEC, 8x entrées
analogiques dont 1x phono et 1x 7.1, 4x entrées numériques,
entrées/sorties composite/YUV,
1x USB, ports RS232, IR et trigger, sortie zone 2, pre-out
7.2.4
•Autres : audio réseau HEOS, micro pour calibrage Audyssey
MultEQ XT32, test de câbles HDMI intégré
•Consommation : 680 Watts
•Dimensions (l x p x h) : 440 x 398 x 161 mm
•Poids : 12,8 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
69
Au cœur de l’action grâce à un calibrage
bien effectué
Notre système de test était comme d’habitude en
5.1.4, le SR6015 s’occupant d’amplifier toutes ces
enceintes sans aide de bloc externe. Les premières
écoutes sans calibrage nous offrent un rendu posé,
zen, très agréable. Que ce soient les écoutes
multicanales ou la musique en stéréo, le SR6015 est
un appareil qui maîtrise son sujet. Pas exubérant, il
est d’une grande neutralité. Les timbres sont
respectés, la scène sonore se déploie légèrement
en arrière des enceintes. Après avoir passé l’étape
de calibrage sur huit mesures, le changement est
assez important, plus qu’avec bon nombre
d’amplificateurs concurrents. En positif bien sûr. Le
caisson est idéalement raccordé au reste avec un
effet de profondeur dans le grave tel qu’on l’attend
d’une restitution home cinéma. L’ensemble a été
parfaitement réglé automatiquement, il n’y a rien à
retoucher ; on peut parfaitement se contenter du
travail réalisé par l’Audyssey MultEQ XT32.
Les effets sonores nous entourent littéralement et
nous poussent vers l’action centrale. L’enceinte
centrale est justement bien gérée avec des
dialogues rehaussés qui collent bien à l’image,
malgré la position de l’enceinte sous l’écran. Sur
quelques extraits de Jumanji : Next Level, nous
sommes transportés dans les différents lieux grâce à
toutes les informations comme les bruissements des
feuilles dans la jungle ou le vent dans le désert. Les
effets sont réalistes et parfaitement localisés dans la
pièce. Les déplacements des objets sont naturels, ils
ont du poids et de la présence et nous font
régulièrement nous tourner ou nous retourner en
pensant qu’il y a eu un bruit réel dans notre pièce
d’écoute. Où qu’ils se trouvent dans l’espace, les
objets ont la même force grâce à un excellent
raccord entre le caisson et le reste des enceintes
dont il récupère les basses fréquences. C’est
70 ON-mag >> janvier/février 2021-1
palpable sur la célèbre scène de bataille dans le ciel
d’Invincible. Les explosions sont d’un naturel
confondant, de même que les trajectoires des
avions. Elles dépassent les limites de la pièce,
domaine dans lequel le SR6015 domine : les effets
de réverbération et de délai sont maîtrisés.
Du côté des upmixers, nous retrouvons cette
volubilité, qui se trouve un peu trop prononcée.
Lorsque les canaux sont discrets en Dolby ou en
DTS, ça fonctionne. Avec une répartition virtualisée
sur les enceintes, il y a un peu trop d’effet de
spatialisation qui entraîne souvent un écho entre les
enceintes frontales et d’effets. Cela donne un son
nasillard sur les voix. Cet effet se concrétise en
Dolby Surround. Si l’on passe en Neural:X, le
problème disparaît, mais la spatialisation est bien
moins intéressante. Il faut faire un choix et malgré
tout, nous sommes restés sur le Dolby Surround.
Les bonnes compétences au bon prix
Le SR6015 est un amplificateur intégré home cinéma
aux performances de haut niveau. Il devrait satisfaire
la plupart des personnes cherchant un appareil
moderne capable de les plonger dans les bandesson
cinéma. Comme le Denon AVC-X4700H que
nous avons testé il y a peu, le SR6015 répond aux
attentes de la quasi-totalité des installations Atmos
et DTS:X. Le Denon possède en plus le décodage
Auro-3D, une prise HDMI supplémentaire, une zone
3 audio et une puissance de 9x125. La restitution
nous a semblé différente, même si nous n’avons pas
eu les deux appareils entre les mains en même
temps. Plus chaleureuse, plus rentre-dedans pour le
Denon, plus ouverte, plus fine pour le Marantz.
Reste cette ergonomie en deçà pour le SR6015 à
notre goût, à cause de cette absence de vrai
afficheur en façade. Denon ou Marantz : à vous de
trancher selon les fonctionnalités que vous
recherchez et la puissance dont vous avez besoin.
■
TEST
SHARP
450 €
HT-SBW800
Sharp est peu connu dans le monde des barres de son. Pourtant, la marque tente de
frapper fort avec un modèle Dolby Atmos fonconnant en 5.1.2 canaux. De quoi aller
ller les meilleures producons des grands acteurs établis comme LG et Samsung. Sur
le papier, cee barre Sharp a pas mal d’avantages pouvant lui permere de relever le
défi. Mais aussi des manques que l’on remarque tout de suite. Comment ça se passe
quand on met le tout en balance ?
par Alban Amouroux
Dans le catalogue de Sharp, la page home cinéma
correspond tout simplement aux barres de son.
N’allez pas chercher des amplificateurs ou des packs
d’enceintes, tout cela a été balayé, c’est de l’histoire
ancienne. C’est en tous les cas l’idée que se fait le
très grand public du cinéma à la maison :
simplification maximale et encombrement minimal.
Sharp propose une douzaine de références dont
deux modèles Atmos : la HT-SBW460 en 3.1 canaux
et cette HT-SBW800 qui en gagne quatre de plus.
Dans les deux cas, on vise le tout-en-un compact,
bien que le modèle 800 qui fait l'objet de ce test
soit assez imposant avec son 1,20 m de largeur.
Des haut-parleurs orientés dans toutes les
directions
Sharp n’est plus une marque vraiment reconnue
pour son implication dans le son. Même si cela a pu
être vrai, et avec succès, dans les années 80 et 90.
72 ON-mag >> janvier/février 2021-1
Pour ce qui concerne le grand public, Sharp s’est
recentré sur la vidéo. Toutefois, la barre de son est
un produit plus facile à mettre en œuvre que des
enceintes ou des amplificateurs home cinéma.
Surtout lorsque l’on s’appuie sur des partenaires
extérieurs. Sharp ne va pas l’avouer mais cette barre
est conçue, au moins en partie si ce n’est
entièrement, en externe. Nous en voulons pour
preuve ce caisson ou cet afficheur en façade
identiques à ceux de la TCL TS9030. Cela
n’empêche pas chaque fabricant de mettre ces
éléments de base identiques à sa propre sauce.
C’est ce qu’a fait Sharp en disposant les hautparleurs
d’une façon unique qu'on ne retrouve sur
aucune autre barre. La HT-SBW800 embarque sept
canaux distincts. La voie centrale est constituée de
deux haut-parleurs large bande. Les canaux droit et
gauche reprennent le même haut-parleur mais en
un seul exemplaire. Le grave produit dans la barre
est récupéré via un évent en façade. Les canaux
surround sont placés à 90° à chaque extrémité de la
barre. Leur finition est plus aboutie que celle des
larges bandes de façade invisibles derrière la grille.
Les haut-parleurs dédiés au surround se voient bien
et même très bien car rien ne vient protéger leur
membrane en aluminium. Enfin, les canaux
d’élévation pour l’Atmos prennent place sur le
dessus de la barre, avec un angle pour les orienter
vers l’avant. Ils sont constitués chacun d’un large
bande et d’un tweeter. Quant au caisson, il accueille
un subwoofer de 20 cm de diamètre. La puissance
n’est pas détaillée par canal ; on saura juste qu’elle
atteint 760 Watts au total.
Comme nous l'évoquions précédemment, un
afficheur en façade caché derrière la grille nous
informe sur la source, le volume et le mode audio.
Une télécommande simplifiée sert à basculer entre
les entrées, à changer de mode et à régler le niveau
du caisson ainsi que le niveau d’aigu. Le volume est
placé sur le pavé multidirectionnel, ce qui est un
peu déroutant de prime abord. Les entrées sont
assez nombreuses avec du numérique coaxial,
ce qui est plutôt rare, de l’optique,
deux entrées et une
sortie HDMI. Il
faudra se contenter du
Bluetooth car il n’y a pas de
connectivité réseau, ce qui est un peu frustrant étant
donné le prix auquel cette barre est proposée.
Une action centrale au large spectre qui
peine à décoller
Grâce à sa grande largeur et à l’écartement des
haut-parleurs, la HT-SBW800 a pour avantage de
reproduire une scène sonore large et haute, qui
colle parfaitement à l’image d’un téléviseur de 55"
ou de 65". Le contrat de départ est rempli ; cette
barre ouvre les perspectives sonores et surpasse
sans problème les haut-parleurs de quasiment
n’importe quel écran plat. Mis à part peut-être ceux
de l’excellent équipement sonore des
modèles OLED Panasonic HZ2000 - un comparatif
côte à côte permettrait de le confirmer. Le caisson
de basses, avec son 20 cm, est capable de bien
remplir la pièce, mais il manque d’articulation. Il
faudra le poser de préférence sur une surface dure
pour éviter de faire trembler le plancher et accroître
la sensation d’impact. L’ensemble permet
d’atteindre des niveaux sonores confortables dans
des pièces de grand volume. En revanche, le logo
Dolby Atmos en façade pose quelques questions.
Les 5.1.2 canaux sont bien là physiquement. Quant à
reproduire fidèlement ce qu’ils sont censés faire,
c’est autre chose. Les canaux surround diffusant sur
les côtés ouvrent la scène en façade mais peinent à
transmettre des effets sonores jusqu’à notre position
d’écoute. Il en va de même pour les haut-parleurs
d’élévation dédiés aux effets de plafond : ceux-ci
sont inexistants. Pourtant, nous avons entendu des
barres - celles de Sony par exemple - qui arrivent à
peu près à remplir l’avant de la pièce d’effets en
trois dimensions sans ces haut-parleurs dédiés.
Pour résumer, la barre de son Sharp HT-SBW800 et
son caisson présentent d’excellentes qualités : une
connectique fournie, un caisson puissant et une
large barre créant une scène sonore frontale
imposante, le tout avec un respect des timbres très
correct. Mais elle a des défauts majeurs avec ce
5.1.2 qui ne tient pas ses promesses, l’absence de
connectivité réseau et du support du DTS. Pour un
modèle proposé initialement à 600 euros, c’est
embêtant. Mais comme son tarif effectif avoisine
plutôt 450 €, elle est déjà beaucoup plus
intéressante et bien positionnée. Sa restitution
finalement simple et propre pour des pièces de
grand volume reste un atout incontournable.
Spécifications
•Type : barre de son 5.1.2
•Equipement : 8x larges bandes, 2x tweeters, 1x woofer
20 cm
•Puissance : 760 W max.
•Décodage : Dolby Atmos
•Connectivité : Bluetooth, 1x HDMI ARC, 2x entrées
HDMI, 1x entrée numérique optique, 1x entrée numérique
coaxiale, 1x entrée analogique mini jack
•Dimensions (l x p x h) barre : 1198 x 105 x 70 mm
•Dimensions (l x p x h) caisson : 240 x 240 x 420 mm
•Poids : 4 kg (barre) ; 5,2 kg (caisson)
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
■
ON-mag >> janvier/février 2021-1
73
TEST
TCL
300 €
TS9030 Ray-Danz
La barre de son TS9030 de TCL croule sous les récompenses. Elle a reçu un iF Design
Award 2020 suivi d’un EISA Award dans la catégorie des barres de son accessibles. Alors,
que cachent ces jolis macarons ? À première vue aussi classique que ses concurrentes, la
TS9030 met en œuvre une technologie inédite de dispersion sonore appelée Ray-Danz,
qui donne même son nom à cee barre de son.
par Alban Amouroux
TCL attaque fort le monde des écrans plats avec des
produits complets, technologiquement avancés et
toujours proposés à des tarifs inférieurs à ceux des
très grandes marques. TCL en est une aussi, mais
avec une aura forcément un peu moins grande
qu’un Samsung ou un Sony. Il faudra lui laisser un
peu de temps. Comme ses collègues, TCL complète
ses gammes de téléviseurs par huit barres de son.
Là encore, les tarifs sont au ras du plancher - il y a
même des modèles à moins de 100 euros. À
l’opposé, la TS9030 représente le sommet de la
gamme TCL dans ce créneau de la barre de son.
Des pavillons dans une barre de son
Klipsch est le spécialiste des enceintes à pavillons.
La marque américaine a créé en partie sa réputation
avec sa version compacte du pavillon dénommée
Tractrix associé aux tweeters. Il est utilisé sur la
74 ON-mag >> janvier/février 2021-1
plupart des enceintes Klipsch. Les autres
constructeurs sont plus sages à ce sujet. Et puis il y a
TCL qui a décidé de pousser le concept encore plus
loin. Cette fois-ci, le pavillon est associé à des hautparleurs
large bande. C’est donc une grande partie
du spectre qui est projetée. Lorsque l’on se place
face à la TS9030, on observe une partie centrale
recouverte de tissu acoustique et les deux pavillons
de chaque côté. Les larges bandes sont placés à
90°. Le son qu’ils reproduisent est envoyé vers les
pavillons à la façon d’une rampe de lancement. Ils
sont complétés par une véritable voie centrale en
façade constituée d’un troisième large bande et
d’un tweeter. Chacun des trois canaux est amplifié
par 80 Watts maximum. L’esthétique de la barre est
originale avec ses deux panneaux inférieur et
supérieur englobant les haut-parleurs et dirigeant le
son vers les côtés de la pièce. TCL a réussi à
contenir tout cela dans 6 cm d’épaisseur, une taille
standard aujourd’hui pour une barre de son qui
passera facilement sous un écran plat.
Le grave est déporté dans un caisson séparé au
volume confortable. Il embarque un woofer de 16,5
cm placé sous le caisson et rayonnant vers le sol. Ce
type de montage n’est pas toujours le plus adapté à
une restitution précise et dynamique, avec le risque
d’avoir des basses traînantes. Un sol bien rigide est
recommandé, un usage en appartement est à
envisager avec un niveau sonore réduit. Ce caisson
bénéficie de 300 Watts maximum de puissance. La
liaison avec la barre se fait sans fil, du grand
classique. De son côté, elle propose deux entrées
audio, une entrée HDMI et une sortie HDMI ARC. Il
y a aussi le Bluetooth. Il paraît que certaines
versions de la TS9030 sont équipées du WiFi et
d’autres pas. C’est une version sans que nous avions
reçu. La télécommande est pratique car toutes les
fonctions sont associées à des touches bien
différenciées : sources, commandes Bluetooth,
volume général et du caisson, modes audio,
synchronisation labiale. Un bon point pour TCL : un
afficheur se cache derrière le tissu en façade pour
confirmer les différentes actions.
Une scène sonore en arc de cercle
La TCL Ray-Danz nous a offert une scène sonore en
parfaite cohérence avec la forme de ses pavillons.
Cette disposition des haut-parleurs dirigés vers les
côtés fonctionne comme on pouvait s’y attendre.
Grâce à sa compatibilité Atmos, la TS9030 dirige les
effets vers les murs latéraux de la pièce d’écoute.
C’est réussi mais TCL a visiblement tout misé sur
cette partie des effets surround. Car tout ce qui
devrait se trouver en hauteur et en profondeur
n’existe pas. Il aurait fallu prévoir plus de hautparleurs,
et encore plus de pavillons. Toutefois, la
TS9030 est plutôt pas mauvaise pour détacher les
dialogues, les surélever et les faire correspondre à
l’action à l’écran. Quant au caisson, il est vaillant et
nous a offert quelques sensations sympathiques
dans l’infragrave avec un impact très correct. Son
mode de fonctionnement avec orientation vers le
sol oblige à le calmer et à bien le positionner afin
qu’il ne se fasse pas trop entendre séparément de la
barre.
Avec un tarif qui tourne autour des 300 euros (prix
de lancement : 400 €), l’ensemble barre et caisson
TCL TS9030 Ray-Danz est une bonne affaire. La
connectique est suffisante, la compatibilité Atmos
est intéressante. Dommage que le DTS soit absent,
comme souvent dans cette gamme de prix. Les
effets latéraux englobants sont vraiment différents
des barres plus classiques. Sans réverbération ou
virtualisation qui accroche l’oreille, la TS9030 reste
agréable à l’écoute. Avec son caisson de basses
bien présent, elle apporte un vrai plus par rapport à
la section sonore d’un écran plat.
■
Spécifications
•Type : barre de son 3.1
•Equipement : 2x larges bandes 63x38 mm, 1x large
bande 63x38 mm + 1x tweeter 25 mm, 1x woofer 16,5 cm
•Puissance : 3x80 W + 1x300 W
•Décodage : Dolby Atmos
•Connectivité : Bluetooth, 1x HDMI ARC, 1x entrée HDMI,
1x entrée numérique optique, 1x entrée analogique
mini jack
•Consommation en veille : n.c.
•Dimensions (l x p x h) barre : 1050 x 110 x 58 mm
•Dimensions (l x p x h) caisson : 240 x 240 x 420 mm
•Poids total : 8,1 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
ON-mag >> janvier/février 2021-1
75
TEST
YAMAHA
RX-V4A
550 €
Voilà du changement du tout au tout. Les fabricants de matériel électronique évoluent dans la
connuité à travers des designs reconnaissables permeant d’idenfier chaque marque
facilement. Cee fois, Yamaha a décidé de tout reprendre de zéro. Le nouvel amplificateur home
cinéma RX-V4A inaugure une esthéque inédite qui sera la signature de Yamaha pour les années
à venir. Celui-ci est un modèle d’entrée de gamme en 5.1 doté du nécessaire et un peu plus pour
des installaons simples et efficaces.
par Alban Amouroux
Nouveau design, nouvelle ergonomie
Évoquons un peu ce nouveau design qui fait
beaucoup parler chez les passionnés. Certains
regrettent le dessin de la façade auquel nous étions
habitués depuis très longtemps. Concrètement, la
zone haute brillante avec l’afficheur et la zone basse
type aluminium anodisé avec les boutons et le
potentiomètre à droite, c’est du passé. Une grande
zone en plastique brillant recouvre les trois quarts
de la façade et déborde même sur les arêtes avec
un retour arrondi. Le potentiomètre de volume a
pris de l’embonpoint et se retrouve en plein milieu.
Les touches sont sensitives et un second
potentiomètre plus petit sur la droite sert au choix
de la source et aux réglages. Entre ces deux
boutons ronds se trouve un nouvel afficheur aux
caractères plus petits que sur les générations
précédentes pour donner plus d’informations
simultanément. Lorsque l’on modifie le niveau
sonore, le volume s’affiche alors en grand durant
quelques instants, visible de très loin sans
problème. Ce nouvel écran est donc une évolution
positive. Nous n’en dirons pas autant des touches
sensitives. Car sur cette large zone noire brillante,
les traces de doigts deviennent vite légion. En
contrepartie, un petit clic audible confirme l’appui.
Le potentiomètre principal est fait d’un plastique
léger bien moins qualitatif que sur les photos. La
zone inférieure de la façade accueille un port USB
76 ON-mag >> janvier/février 2021-1
pour la lecture audio, la prise pour le micro de
calibration et une sortie casque. Comme cette zone
est dans un renfoncement, les prises restent
discrètes.
En face arrière, la connectique est réduite au strict
minimum. Rappelons que le RX-V4A est un modèle
5.1 non évolutif. Pas de sorties pre-out ou autre,
c’est du 5.1 maximum, point final. Cette
configuration simple a encore tout son intérêt. Pour
ceux qui ont peu de place ou pas vraiment l’envie
de remplir leur salon d’enceintes. Mais aussi pour
d’autres qui préfèrent mettre le paquet sur cinq
excellentes enceintes installées aux petits oignons.
Un choix dont le résultat est bien souvent supérieur
à ce que peut donner un système Atmos mal
installé, par exemple avec les six enceintes d’effets
toutes à 1 mètre des oreilles. On l’a déjà vu,
malheureusement. Le RX-V4A propose deux entrées
audio numériques, trois analogiques et quatre
entrées HDMI. Vous ne trouverez pas d’entrée
phono, le tuner FM/DAB compensera peut-être ce
manque. En revanche, Yamaha a mis le paquet sur le
HDMI puisque toutes les prises sont compatibles 8K
et 4K à 120 Hz, mais également Dolby Vision et
HDR10+. Une très belle attention, car certains
concurrents se contentent d’une seule entrée 8K,
même sur des appareils très haut de gamme. Il est
également possible de faire du 3.1 et d’invoquer les
modes sonores destinés à virtualiser les enceintes
d’effets. Dans ce cas, les deux sorties restantes
peuvent être utilisées pour bi-amplifier les enceintes
principales ou pour sonoriser une seconde zone.
MusicCast pour la musique en réseau et les
enceintes surround sans fil
Yamaha fait partie de ces fabricants qui n’imposent
pas de procédure d’installation. Vous pouvez ainsi
utiliser l’appareil dès sa sortie du carton après avoir
raccordé source(s), enceintes et écran. Le calibrage
audio passe par le système maison YPAO avec le
petit micro fourni.
La télécommande est simple et efficace. Elle permet
de piloter les fonctions essentielles, de changer de
programme audio, de lancer l’une des quatre
scènes prédéfinies incluant entrée audio, entrée
vidéo et mode sonore. Il y a également le pavé
multidirectionnel pour naviguer dans les menus à
l’écran. Le petit afficheur est très bien en appoint,
mais les réglages sont nombreux et utiliser le
téléviseur semble plus évident. Les menus à tiroirs
permettent de rentrer dans les détails. Nous avons
noté une légère lenteur dans la navigation, mais rien
de rédhibitoire car on ne se rend pas dans les
paramètres avancés tous les jours.
Le RX-V4A ne fait pas partie de la série haut de
gamme Yamaha Aventage. C’est donc un appareil
simple, très correctement conçu, avec un
transformateur assez imposant. Néanmoins, pour un
meilleur respect de la dynamique, il bénéficie de la
technologie d’amplification à vitesse de balayage
élevée reprise des appareils supérieurs de la
marque. Son convertisseur fait appel à une puce
Burr-Brown PCM5101A travaillant en 384 kHz sous
32 bits. En plus des entrées numériques, le RX-V4A
est équipé de la lecture audio en réseau MusicCast.
Il peut ainsi accéder aux services de musique sur
abonnement via l’application mobile portant le
même nom. Et aussi partager son contenu avec
d’autres appareils Yamaha MusicCast. Ou encore
utiliser des enceintes sans fil MusicCast pour les
canaux surround afin de simplifier le câblage.
Plein de modes audio pour adapter le 5.1 à
vos envies
Notre système d’enceintes 5.1 raccordé au RX-V4A,
nous avons profité de sa capacité à délivrer de la
musique immédiatement. Relié à un téléviseur
eARC, il nous a permis de récupérer le son des
fonctions smart TV intégrées. Sans Atmos bien sûr,
mais en Dolby TrueHD et en DTS-HD Master Audio
tout de même.
Nous avons débuté par quelques écoutes musicales
en explorant les différents modes. En Pure Direct,
c’est-à-dire en contournant tous les traitements
éventuels, le rendu est assez terne, manquant de
vie. C’est acceptable pour de la musique de fond,
un peu moins pour des écoutes Hifi. Le RX-V4A n’est
Spécifications
•Type : amplificateur intégré home cinéma 5 canaux
•Puissance : 5x80 Watts (6 ohms)
•Décodages : Dolby TrueHD, DTS-HD Master Audio
•Connectivité : Ethernet, 4x entrées HDMI 8K, 1x sortie
•HDMI eARC CEC, 3x entrées analogiques, 2x entrées
numériques, 2x sorties subwoofer, 1x port USB, sortie
casque
•Autres : 17 programmes DSP, audio réseau MusicCast,
micro pour calibrage YPAO
•Dimensions (l x p x h) : 435 x 377 x 171 mm
•Poids : 8,8 kg
Notre avis
Construction
Ergonomie
Fonctions
Performances
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pas polyvalent sur ce point. Ce n’est pas vraiment ce
qu’on lui demande, mais il faut le savoir. En passant
en mode Enhanced, toujours en simple stéréo,
l’ampli pousse les basses mais l’ensemble reste peu
présent. Tout est centré, avec quelques éléments
ponctuels à droite et à gauche de la scène, mais il
ne se passe rien entre le centre et les extrémités. Le
mode Neo:6 Music est le plus intéressant car il
distribue efficacement la musique sur toutes les
enceintes sans modifier les timbres ni mettre le
centre exagérément en avant. Ce n’est pas fidèle
mais au final plutôt agréable.
Concentrons-nous sur l’objectif premier du RX-V4A,
la diffusion multicanale à partir de bandes-son
cinéma. Passons tout d’abord par l’étape de
calibrage audio YPAO. Celle-ci se déroule en une
seule passe, en prenant en compte une position de
mesure unique. Le Yamaha a correctement détecté
les distances et bien réglé les niveaux.
Contrairement à bon nombre d’amplificateurs
concurrents, il a bien réglé la voie centrale qui a
souvent droit à 3-4 dB de trop. À l’inverse, le caisson
est trop timide. Nous avons dû le remonter de 5 dB
pour obtenir l’équilibre habituel. L'YPAO applique
une égalisation paramétrique qu’il n’est pas
possible de consulter. Toutefois, le RX-V4A nous
laisse passer outre ces réglages et basculer sur une
égalisation graphique manuelle pour chaque
enceinte.
Le Yamaha n’affiche jamais le codage initial, qu’il
soit Dolby ou DTS. Avec les différents modes
applicables, on ne sait jamais vraiment où on en est.
Le mieux est de désactiver le mode « Enhancer » et
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de basculer sur les décodages surround. Si vous
appliquez un mode DSP, il viendra par-dessus. Vous
pouvez trouver votre bonheur avec les DSP Sci-Fi,
Adventure ou Game, mais nous préférons sans. Ces
modes ajoutent tous une réverbération dans les
enceintes surround qui semble faire tomber les
murs, mais qui est un peu trop synthétique. En
décodage classique du Dolby TrueHD, nous
obtenons une immersion sonore correcte, tout en
sachant qu’il ne faut pas hésiter à monter le niveau
pour obtenir une bonne cohérence avant/arrière.
Les enceintes surround ne s’effacent pas devant les
effets qui restent très localisables. À l’exception
parfois de déplacements et objets ponctuels
correctement rendus et placés dans la pièce.
En conclusion
Le Yamaha RX-V4A est un amplificateur home cinéma
connecté idéal pour bien débuter sans trop
dépenser. Le tarif est parfaitement en rapport avec
les prestations. Ce n’est pas un appareil Hifi, même
s’il a des capacités de lecture audio en réseau
avancées. Les écoutes d’ambiance lui iront mieux. En
home cinéma, que ce soit sur des bandes-son 5.1 ou
de la stéréo améliorée via les différents modes DPL et
Neo:6, il arrive à créer une ambiance immersive
nette, sans exubérance, jamais agressive. Vous
pouvez aller plus loin et créer une pseudo bulle 3D
en appliquant les DSP, au risque de dénaturer un peu
le programme original. Mais c’est amusant, et c’est
bien le principal pour se faire plaisir avec cet
amplificateur AV intégré anti prise de tête.
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ON mag c’est aussi...