14.02.2021 Views

ON-mag (2021-1) : Hifi like a Boss

Au sommaire, les dernières nouveautés audiophiles les plus marquantes et 21 tests d'amplis stéréo, d'enceintes acoustiques Hifi, d'enceintes sans fil (elles aussi de qualité Hifi), d'un lecteur de musique en réseau très haut de gamme, de barres de son Home Cinéma, d'un caisson de grave, d'un ampli multicanal.

Au sommaire, les dernières nouveautés audiophiles les plus marquantes et 21 tests d'amplis stéréo, d'enceintes acoustiques Hifi, d'enceintes sans fil (elles aussi de qualité Hifi), d'un lecteur de musique en réseau très haut de gamme, de barres de son Home Cinéma, d'un caisson de grave, d'un ampli multicanal.

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mag

Jan/fèv 2021-1

21

Enceintes et

électroniques à

l’essai

ATC | NAD

MARK LEVINSON | YAMAHA

HiFi

LIKE A BOSS

DAVIS | DIPTYQUE | JM REYNAUD

3 perles de l’acoustique

Made in France

ET AUSSI

Un peu de

Home Cinéma

NOUVEAU

Le showroom,

pour le plaisir des

yeux et

...

le plaisir des

oreilles


UN ÉMOUVANT

HOMMAGE MUSICAL

ENCEINTES COLONNE

ELIPSON HERITAGE XLS 15

• Haut-parleur de grave de 30 cm

• Large palette harmonique

• Puissance de 200 W RMS

1 990 € LA PAIRE


SOMMAIRE

Le Showroom

p.6 - Avec : Accuphase, Elipson, JBL,

Focal, Cyrus Audio, Apple, La Boite

Concept, Dynaudio, Harbeth, Tidal x

Bugatti, English Acoustics, Sonus Faber,

Ruark Audio, Triangle Borea, Hifi Rose

Les amplis stéréo

p.18 - Mark Levinson N°5805

p.22 - NAD M33

p.24 - Rotel A11 Tribute

p.26 - Taga Harmony HTA-1000B

p.28 - Yamaha A-S3200

Les enceintes Hifi

p.34 - ATC SCM50SL

p.38 - Bowers & Wilkins 705 Signature

p.40 - Davis Courbet N°4

p.42 - Diptyque Audio DP77

p.44 - JM Reynaud Lunna

p.46 - Paradigm Premier 700F

La source

p.50 - Auralic Vega G2.1

Les enceintes Actives

p.56 - Dali Oberon 7C

p.58 - KEF LS50 Wireless II

p.60 - Naim Mu-so 2

p.62 - Q Acoustics Q Active 200

Et un peu de Cinéma

p.66 - Bowers & Wilkins DB3D

p.68 - Marantz SR6015

p.72 - Sharp HT-SBW800

p.74 - TCL TS9030 Ray-Danz

p.76 - Yamaha RX-V4A

Ce magazine vous est proposé par ON-Mag.fr

Diffusion, distribution et reproduction soumises à conditions.

Tous droits réservés.

Communication et publicité : Manuel Courbo (régie Catset), mcourbo@gmail.com, 06 61 09 14 46

Rédaction : Alban Amouroux, Alexandra Bellamy, Guillaume Fourcadier et Pierre Stemmelin

3 ON-mag >> janvier/février 2021-1


FILTRESETCONDITIONNEURS

Uneélectricitéproprepouraméliorerlesperformancesde

votresystèmeaudiophile.

LeLeréseauélectriquedenosmaisonsoudenoslieuxde

travailestexposéàdifférentesinterférencescommepar

exemple les interférences électromagnétiques (EMI)

généréespardesappareilsconnectésaumêmeréseau

(réfrigérateurs, climatiseurs, ordinateurs, etc.). Ces

interférencesnesontpasseulementproduitesàl'intérieur

devotremaisonoubureaumaispartouslesappareilsde

votrebâtimentoumêmeàl'extérieurdecelui-cietpeuvent

différerselonl'heuredelajournéeoudelasemaineoùle

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Toutescesinterférencesquenousappelonslesbruits

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Tél.:0147884702

Informationetpointsdevente


LE

SHOWROOM


SHOWROOM

Accuphase DP-570 : un lecteur SACD,

DAC tout en luxe, pour les derniers

résistants du format physique.

10 100 €

+ d’infos sur ON-mag.fr

Elipson Heritage XLS15 : enceinte Hifi française

so vintage, façon grosse monitor JBL des

années 70. 2000 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

6 ON-mag >> janvier/février 2021-1


JBL revient à la Hifi avec le SA750 : un ampli Hifi stéréophile

ultra vintage, mais connecté et avec correcon acousque. 3000 $

+ d’infos sur ON-mag.fr

Focal Aria K2 936 : l'édion transcendée d'une

enceinte Hifi colonne des plus iconiques.

4000 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

ON-mag >> janvier/février 2021-1

7


SHOWROOM

Cyrus Audio lance sa série d'électroniques audiophiles XR : l'atypique

britannique passe à la next-gen. + d’infos sur ON-mag.fr

Apple AirPods Max : le casque sans fil le plus

moche et plus cher (ou presque) pour parr

dans la galaxie audiophile ?

630 €

+ d’infos sur ON-mag.fr

La Boite Concept LX Plane édion SupaKitch :

le bureau design, audiophile et vinylique vibre

aux ondes aquaques.

3950 €

+ d’infos sur ON-mag.fr

8 ON-mag >> janvier/février 2021-1



SHOWROOM

Dynaudio Heritage Special :

enceintes Hifi compactes, haut de gamme,

arsanales, limitées à 2 500 exemplaires.

6000 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

Les enceintes britanniques Harbeth

M40.3 XD : chez Zen Hifi à Paris.

17 000 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

10 ON-mag >> janvier/février 2021-1


Tidal x Buga Royale :

enceintes Hifi 4 voies

acves, de l'ultra luxe

vrombissant à la carte

et en démesure.

+ d’infos sur ON-mag.fr

English Acouscs Stereo 21c : des recees de

jeune start-up pour un ampli Hifi haut de

gamme avec de vieux tubes. 4000 £

+ d’infos sur ON-mag.fr

ON-mag >> janvier/février 2021-1

11


SHOWROOM

Sonus Faber Maxima Amator : une

enceinte Hifi très haut de gamme qui

n'a pas peur de se dévoiler

15 000 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

Radio portable DAB/FM Ruark

Audio R1 mk4 version 2020 :

un nouveau design, toujours

aussi réussi. 300 €

+ d’infos sur ON-mag.fr

12 ON-mag >> janvier/février 2021-1


Série 5000

NOUVEAUTÉ

N° 5206

Préamplificateur

N° 5805

Amplificateur Intégré

NOUVEAUTÉ

N° 5101

Lecteur CD & Réseau

N° 5302

Amplificateur de Puissance

N° 5802

Amplificateur Intégré

CONÇUS ET FABRIQUÉS À LA MAIN AUX ÉTATS-UNIS DEPUIS 1972.

Tél. : 04 50 17 00 49


SHOWROOM

La gamme d’enceintes Triangle Borea

accueille une magnifique édion chêne

clair. À parr de 300 € la paire

+ d’infos sur ON-mag.fr

Hifi Rose RS201E et 301 : design minimaliste

et grands écrans pour ces enceintes

et streamers audio complets .

À parr de 800 €

+ d’infos sur ON-mag.fr

14 ON-mag >> janvier/février 2021-1


MyConnect 150, le All-In-One à tubes

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audiophiles exigeants. Equipé d’un préamplicateur à tubes, le MyConnect 150 brille par

l’exceptionnelle musicalité qu’il délivre digne des meilleures électroniques séparées.

Sa section amplificatrice de 2x150W saura driver avec brio les enceintes les plus difficiles.

Multisources, le MyConnect 150 intègre un lecteur réseau, un lecteur de CD, d’un

tuner FM, d’un tuner DAB/DAB+, d’un port Bluetooth compatible avec le dongle haute definition

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LES

AMPLIS

STÉRÉO


TEST

MARK

LEVINSON

8950 €

N°5805

Aujourd'hui intégré à la division Harman Luxury, Mark Levinson fait pare des noms qui

ont marqué l'histoire de la Hifi et ont fortement parcipé à l'émergence du High End, à

la fin du siècle dernier, dans les années où le rapport à l'argent pouvait apparaître

décomplexé. Maintenant un peu rentrée dans les rangs, la marque n'en reste pas moins

une spécialiste de l'audio ultra haut de gamme, comme nous le montre le N°5805, un

ampli Hifi intégré hors norme, fruit d'un travail d'ingénierie ultra poussé.

par Pierre Stemmelin

18 ON-mag >> janvier/février 2021-1

La société Mark Levinson Audio Systems a été créée

en 1972 dans le Connecticut, par Monsieur Mark

Levinson, entrepreneur audiophile visionnaire,

connu depuis pour ses frasques et excentricités.

Partant de la devise "cost no object", elle s'est

spécialisée dans la conception d'électroniques

Haute Fidélité sans aucun compromis et "jusqu'auboutistes".

En 1984, suite à des difficultés

financières, la marque fut reprise par Madrigal

Audio Labs. M. Mark Levinson n'ayant alors plus le

droit d'utiliser son propre nom en tant que marque

commerciale dans le domaine de l'audio a poursuivi

sa carrière en fondant Cello, autre marque Hifi ultra

prestigieuse devenue mythique et iconique dans la


sphère audiophile, puis Red Rose Audio. Aux

dernières nouvelles, il s'est installé en Suisse où il a

domicilié sa nouvelle société, Daniel Hertz, fondée

en 2007, toujours concentrée sur l'audio très haut de

gamme, mais cette fois-ci elle s’adresse plutôt aux

professionnels du son avec des systèmes clés en

main dont les tarifs vont de 30 000 € à 150 000 €.

La société Mark Levinson est de son côté, depuis

1990, passée entre les mains du groupe Harman

International, lui-même devenu propriété du géant

coréen Samsung en 2016. Elle fait désormais partie

de la division Harman Luxury aux côtés d'Arcam,

JBL Synthesis, Lexicon et Revel.

À titre personnel, pour la petite histoire, j'ai

découvert les produits Mark Levinson dans les

années 1990, à la fin de l'adolescence. Un préampli

stéréo Mark Levinson était en couverture de "La

Revue du Son" et annoncé à plus de 100 000 FF, soit

l'équivalent actuel de 22 000 € environ en tenant

compte de l'inflation selon le calculateur de l'INSEE.

Je ne savais même pas que des préamplis séparés

existaient. Après avoir vérifié trois fois le prix, je

m'étais dit que la Hifi était un monde de grands

malades, que ce n'était pas pour moi. Et puis j'y suis

revenu, quelques temps après, en commençant par

un ensemble Technics/Ditton/Denon, le tout

coûtant 30 fois moins cher. Aujourd'hui, je suis

toujours dans la Hifi. Finalement, ce fameux

préampli Mark Levinson avait sûrement piqué ma

curiosité et serait à l'origine de ma vocation.

Un petit Mark Levinson pour entrer dans la

cour des très grands

Le Mark Levinson N°5805 est proposé pour la

bagatelle de 8950 €. Il est particulièrement

imposant. Il mesure plus de 50 cm de profondeur et

il vaut mieux se mettre à deux si on veut le porter.

Son approche est résolument haut de gamme, mais

il n'en reste pas moins l'entrée de gamme chez

Mark Levinson. Cela peut surprendre quand on ne

connaît pas la marque, mais la série N°5000 dont cet

ampli stéréo intégré fait partie a été conçue pour

démocratiser la marque et la rendre plus accessible.

Cette série comporte également un lecteur CD/

SACD/réseau, le N°5101 (6300 €) et un second

ampli, N°5802 (7900 €), identique au N°5805, mais

sans entrées analogiques. Une platine vinyle,

N°5105, a également été annoncée.

Le Mark Levinson N°5805 est un ampli de 2 x 125

watts, intégrant des sections Phono pour platine

vinyle et un convertisseur pour les sources

numériques. Intérieurement, les circuits de ses

canaux stéréo, gauche et droit, sont en parfaite

symétrie. Cette disposition est reprise sur le

panneau arrière, où les connecteurs analogiques

sont scindés en deux par le milieu.

L'appareil possède 3 entrées Ligne dont une

symétrique sur XLR, 2 entrées Phono (MM et MC) et

5 entrées numériques : USB, optiques, coaxiale et

sans fil Bluetooth AptX-HD.

À côté de chacune des prises des entrées Phono se

trouve une rangée de petites clés à bascule pour

régler l'impédance et la capacitance de charge en

fonction de la cellule utilisée.

Un port Ethernet est présent. Il n'est pas prévu pour

la lecture de musique en réseau, mais permet

d'ajuster les paramètres du Mark Levinson N°5805

depuis un navigateur Web.

Des solutions propriétaires et une qualité de

conception de toute beauté

Pour ce qui est de la qualité de construction et de

conception, ce Mark Levinson n°5805 se classe au

firmament de ce qui se fait de mieux en matière

d'amplis Hifi intégrés. Sa façade est réalisée en

ON-mag >> janvier/février 2021-1

19


pièces d'aluminium et atteint 25 mm d'épaisseur. Le

capot est entièrement usiné et tout le reste du

châssis est à l'avenant, très solide et massif. À

l'avant, les bords supérieur et inférieur sont

biseautés en arc de cercle, ce qui a l'avantage

d'affiner la ligne. On regrette juste l'aspect un peu

rustique de l'afficheur, qui n'est pas à la hauteur du

produit.

La topologie interne est de type double-mono. Il n'y

a qu'un seul transformateur toroïdal, mais celui-ci

possède deux enroulements distincts, pour les voies

droite et gauche, chacun d'une valeur de 500 VA. Ce

transformateur estampillé "Ultra-Low Noise" est un

modèle Noratel de 15,5 cm de diamètre sur 11,5 cm

de haut.

Les étages de traitement des petits signaux audio

sont répartis sur deux grands circuits imprimés (un

pour l'analogique, l'autre pour le numérique) de

haute qualité, placés l'un au-dessus de l'autre à

l'arrière du châssis. Leurs schémas sont propriétaires

et ont fait l'objet de brevets. Pour la partie

analogique, tout semble fonctionner en symétrique

ou différentiel. À toutes les étapes, les amplis Op

sont doublés. Les composants sont de premier

ordre et triés sur le volet. L'étage Phono

d'égalisation RIAA est indiqué comme étant de type

20 ON-mag >> janvier/février 2021-1

hybride actif et passif. La section numérique utilise

l'architecture Mark Levinson PrecisionLink II DAC.

Elle comporte plusieurs systèmes d'horloge de

haute précision, dont une pour l'interface USB

asynchrone Xmos et une centrale enfermée dans un

compartiment blindé. Sa puce de conversion est

une ESS Sabre compatible PCM 32 bits/384 kHz et

DSD 11,2 MHz.

Les cartes des étages de puissance sont plaquées à

leurs gros radiateurs de dissipation thermique et

intègrent directement leurs condensateurs de

filtrage d'alimentation (4 x 10 000 µF sous 63 V pour

chacune). Ici encore le schéma, polarisé en classe

A/B, est propre à Mark Levinson. Il fait appel pour

chaque canal, régulé en température, à 6 transistors

(4x MJL3281A et 2x NJL3281DG) portant la capacité

en courant à 40 A ! La préamplification est tout en

composants discrets, de type symétrique et en

classe A semble-t-il, tandis que le réglage de

volume ne fait pas appel à un simple potentiomètre

de volume, mais à un réseau de résistances

calibrées, une solution fort coûteuse.


De nombreuses fonctions de paramétrage,

une restitution sonore tout en force,

distinction et finesse

Très simple à utiliser au quotidien, le Mark Levinson

N°5805 n'embarque pas de lecteur de musique en

réseau, mais n'est pas avare en fonctions de

paramétrage avancées. Une touche sous son

afficheur permet d'accéder au menu. Les deux gros

boutons rotatifs latéraux (sélecteur de source et

volume) deviennent alors des molettes de navigation.

Il est possible de choisir le mode de veille de

l'appareil ("Green", "Power Save" ou "Normal"),

lancer une mise à jour firmware, définir le niveau du

volume par défaut à l'allumage, nommer les entrées,

opter entre une douzaine de modes de filtrages

numériques ainsi que plusieurs de synchronisation

d'horloge et de suréchantillonage, ajuster la balance

RIAA sur ±3 dB ou activer un filtre subsonique pour la

section Phono.

Le Mark Levinson N°5805 développe de fortes

capacités en courant. Cela se traduit par sa

puissance qui double presque sous 4 ohms par

rapport à 8 ohms, approchant ainsi l'idéal théorique.

Cet ampli hors norme est conçu pour s'adapter à

des charges très basses, jusqu'à 2 ohms. Il n'a eu

strictement aucune difficulté à alimenter toutes les

enceintes que nous lui avons soumises.

Après l'allumage au cours duquel l'appareil fait

entendre un concert de petit cliquetis (musique des

relais de protection), l'ampli demande quelques

dizaines de minutes de chauffe pour atteindre sa

plénitude sonore. La petite pointe un peu piquante

dans le haut du spectre s'efface alors et la restitution

sonore devient impériale.

Nous nous attendions à un appareil qui fait étalage

de sa musculature et nous avons été surpris, car le

Mark Levinson N°5805 n'est absolument pas

faussement démonstratif. Il descend très bas avec

une magnifique assise. Il excelle à moduler les

graves, à en révéler la nuance et la souplesse. Il

assure un merveilleux suivi sur les morceaux Pop et

R'nB, évitant en même temps de manifester la

moindre lourdeur ou chaleur excessive. On sent

qu'il est à l'aise, qu'il se balade avec aisance. Il tient

la puissance sans aucun affolement ni violence, mais

ne demande pas non plus à ce que l'on pousse le

volume pour révéler son talent.

Le registre médium est très pur, lisse, fluide, sans

aspérité. L'aigu se pare d'une légère brillance. Le

Mark Levinson est fort transparent. Il apporte aux

voix une superbe sensation de présence. Cela est

particulièrement flagrant sur des chansons Pop lors

desquelles on a l'impression que le chanteur ou la

chanteuse s'installe directement dans notre salon, à

portée de la main, donnant un effet "close-up"

assez troublant.

Enfin, l'image stéréophonique est elle aussi assez

surprenante. Elle a de l'ampleur, mais elle est à la

fois très compacte. Elle est précise, parfaitement

focalisée et ne cherche pas trop à dépasser le cadre

formé par les enceintes. Pour autant, elle ne semble

pas du tout étriquée et s'étale élégamment en

profondeur, créant plusieurs strates successives. Les

masses orchestrales prennent de très belles

dimensions, s'ouvrant très largement derrière le

plan formé par les enceintes cette fois-ci.

En résumé

Le Mark Levinson N°5805 est un ampli Hifi de très

grande classe américaine. Intégrant un DAC Hi-res

de haute volée, délivrant 2 x 125 watts sous 8 ohms

et développant des capacités en courant

importantes, il sait s'accommoder des enceintes les

plus difficiles. Il a du tempérament et l'affirme non

pas par de la brutalité ou de la dynamique poussée

à l'extrême, mais plutôt par une force tranquille

empreinte de distinction et d'une très grande

finesse. Un produit hors norme puissant, délicat et

envoûtant.

Spécifications

•Puissance : 2 x 125 watts RMS

•Rapport signal/bruit : >103 dB(A)

•Facteur d'amortissement : >82 de 20 Hz à 10 kHz, >72 à

20 kHz sous 8 Ω

•Entrées analogiques : 2x Ligne sur RCA, Ligne sur XLR,

Phono MM, Phono MC : résistance de 47 kΩ, capacitance

ajustable (20, 70, 120 ou 170 pF)

•Entrées numériques : 2x optiques Toslink, USB asynchrone,

coaxiale RCA, Bluetooth AptX-HD

Section DAC : PCM 32 bits/384 kHz, DSD natif ou DoP 11,2

MHz, MQA

•Sortie casque : niveau max. >3,3 Vrms sous 30 Ω

•Contrôle : port RS-232, entrée IR mini jack, sortie et 1

trigger 12 V DC mini jack, port Ethernet

•Consommation :

- Veille en mode “Green” : <0,4 W

- Veille, mode “Power Save” : 7 W

- Veille, mode “Normal” : 70 W

- Fonctionnement standard : 120 W

- Deux canaux à 1/8e de puissance : 240 W

•Dimensions : 43,8 x 14,5 x 50,7 cm

•Poids : 28,1 kg

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

21


TEST

NAD

M33

Le NAD M33 est l'itéraon du NAD M32 auquel

nous avons décerné un ON-topaudio Award en

2018. Contrairement aux apparences, il ne

s'agit pas d'une simple mise à jour. Ses circuits

d'amplificaon sont en effet différents et

l’appareil se dote en bonus du système de

correcon acousque Dirac Live. Voyons si cela

fait une vraie grosse différence sur le terrain.

par Pierre Stemmelin

Extérieurement, le NAD M33 semble inchangé par

rapport au M32. La construction est superbe.

L'appareil n'est pas trop massif, ni trop lourd, mais

se pare d'une double façade en aluminium massif

très épaisse et d'intelligents pieds en pointe à

coupelles de protection aimantées.

Cependant, une différence de taille apparaît dès

qu'on allume le NAD M33. Son afficheur est

beaucoup plus grand. Toujours tactile, affichant

tantôt la pochette et les infos de la musique en

cours de lecture, tantôt des vumètres ou encore les

menus de configuration, il couvre maintenant

presque toute la surface de la partie centrale de la

façade.

En faisant un tour à l'arrière du NAD M33, d'autres

différences se révèlent. Il n'y a plus que 2

emplacements pour des cartes d'évolution MDC

enfichables contre 4 auparavant. Une entrée HDMI

22 ON-mag >> janvier/février 2021-1

5500 €

vient s'ajouter et le lecteur réseau BluOS est

désormais intégré et non interchangeable. C'est un

bonus, mais aussi un inconvénient, car la partie

réseau, la plus sujette à une obsolescence rapide,

est de cette manière moins évolutive.

De nouveaux étages de puissance Purifi

Eigentakt

À l'intérieur du NAD M33, c'est le grand

chambardement. La disposition globale des

éléments reste la même, mais les étages de

puissance sont tout autres et il s'en suit de

nombreux changements. Fonctionnant toujours en

classe D, le NAD M33 abandonne les classiques

modules nCore d'Hypex. Il se dote de nouveaux

modules de puissance Eigentakt provenant de chez

Purifi, une jeune société fondée par de grosses

pointures de l'entrepreneuriat audiophile, dont

Peter Lyngdorf, et plusieurs ingénieurs spécialistes


de l'audionumérique provenant de chez Texas

Instruments. La section d'alimentation à découpage

de l'appareil a été retravaillée en conséquence, de

même que les circuits d'entrées. L'ensemble paraît

encore plus haut de gamme. Tout est plus propre,

avec beaucoup moins de câbles en l'air.

Toujours aussi complet et plaisant à utiliser

avec une restitution sonore qui évolue vers

plus de finesse et délicatesse

En matière d'ampli Hifi connecté, on peut

difficilement rêver plus complet et polyvalent que ce

NAD M33. L'appareil possède une entrée Phono, de

nombreuses entrées numériques et analogiques,

une liaison Bluetooth AptX-HD, le système de

correction acoustique Dirac Live et des possibilités

d'évolution grâce aux 2 emplacements MDC pour

cartes enfichables. Son lecteur réseau Blusound

(BluOS) intégré utilise un des systèmes les plus

avancés actuellement. Il est compatible DLNA,

AirPlay 2, Roon et Spotify Connect. Il accepte

l'audio Hi-res et on peut le piloter depuis un

appareil à commande vocale Google Assistant,

Alexa ou Siri.

L'ergonomie du NAD M33 est également un

bonheur. La mise en œuvre de la correction

acoustique Dirac Live reste certes toujours un peu

complexe. Mais pour le reste, la télécommande, les

applis de pilotage sur smartphone et surtout

l'afficheur tactile en façade rendent l'utilisation

particulièrement simple et plaisante.

À l'écoute, nous n'avons pas pu faire de

comparaison directe entre le NAD M33 et son

prédécesseur M32, mais nous pouvons vous assurer

que les changements sont importants. On reproche

souvent à l'amplification numérique ou en classe D

de manquer de finesse dans le haut du spectre.

Avec le NAD M33, c'est tout le contraire. Le médium

et l'aigu présentent une fluidité, une aération et une

transparence inédites. Le son est clair, mais

aucunement trop incisif, car il allie grande rapidité

et grande douceur. Sur ce registre, le NAD M33 est

parmi les tout meilleurs amplis que nous ayons

entendus dans sa catégorie et même un peu audelà.

Beaucoup d'audiophiles en tomberont

totalement fans. Mais cette qualité a aussi un petit

revers. À vouloir délivrer un son extrêmement pur,

détouré, aérien, le NAD M33 fournit un grave qui

peut paraître parfois relativement discret. Le bas du

spectre a des qualités. Il est lui aussi extrêmement

rapide, précis, mais on pourrait souhaiter de temps

en temps qu'il ait un peu plus de chaleur.

Le NAD M33 est donc, à notre avis, plus pointu et

extrémiste que son prédécesseur M32. Lorsque l'on

pousse le volume, il conserve la même signature

sonore, affichant une parfaite maîtrise. Sa qualité de

timbre est indéniable et sur ce point, il va chatouiller

des références bien plus coûteuses que lui.

En résumé

Avec ses 200 watts de puissance par canal, le NAD

M33 est un ampli Hifi haut de gamme qui allie haute

puissance, équipement connecté extrêmement

complet, grand agrément d'utilisation et évolutivité.

Sa restitution sonore nous a semblé plus typée que

celle de son prédécesseur M32. Elle est moins

chaleureuse, mais beaucoup plus fine, plus précise

avec une qualité de timbre véritablement

exceptionnelle.

Spécifications

•Type : ampli Hifi connecté avec correction acoustique

•Puissance en régime continu : 2 x 200 watts sous 8

ohms, 2 x 380 watts sous 4 ohms

•Puissance en mode bridgé : 700 watts sous 8 ohms

•Puissance dynamique : 260 watts par canal sous 8

ohms, 520 watts par canal sous 4 ohms

•Capacité en courant max par canal : 25 A sous 1 ohm

pendant 1 ms

•Facteur d'amortissement : 800 sous 8 ohms de 20 Hz

à 6,5 kHz

•Puissance de sortie casque : 100 mW sous 32 ohms

•Lecteur réseau BluOS : lecture des fichiers jusqu'en 24

bits/192 kHz, compatible DLNA, Roon, Spotify Connect,

•AirPlay 2 et pilotage par assistant vocal

•Correction acoustique : Dirac Live

•Entrées analogiques : 2x Ligne RCA, Ligne XLR,

Phono MM/MC

•Sorties stéréo analogiques : subwoofer et préampli

•Entrées numériques : HDMI eARC, 2x coaxiales, 2x optiques

TosLink, USB, Bluetooth AptX-HD

•Liaison réseau : Ethernet et WiFi

•Poids : 9,2 kg

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

23


TEST

ROTEL

A11 Tribute

Nous avions testé le Rotel A11 lors de sa sore l’an dernier. Un pet intégré stéréo tout

simple du fabricant anglais auquel nous avions apposé un coup de cœur et qui avait en

parallèle reçu un EISA Award. Un appareil qui a donc fait ses preuves. Une version

améliorée est désormais proposée. L’ingénieur japonais Ken Ishiwata a contribué à cee

créaon avant de nous quier il y a quelques mois. D’où le Tribute - hommage en

français - ajouté à la référence.

par Alban Amouroux

600 €

Ken Ishiwata a travaillé durant de nombreuses

années chez Marantz où il apposait son nom sur

certaines versions améliorées et haut de gamme des

produits de la marque comme les amplis et les

lecteurs CD. Ce sont tous ceux dont la référence se

terminait ou commençait par les initiales KI. Après

une rencontre avec Rotel et avoir quitté Marantz,

Ken Ishiwata avait accepté de s’occuper du petit

A11 pour lequel il avait trouvé des pistes

d’amélioration. Ainsi est né l'A11 Tribute que Ken

Ishiwata n’aura jamais eu la chance de voir

commercialisé. Mais nous avons plus de chance, car

nous pouvons aujourd’hui en profiter.

De nombreux composants ont été remplacés, près

de 50% du total présent sur le chemin du signal

audio, des condensateurs comme des résistances

en passant par l’alimentation. Le gros

transformateur toroïdal de 11x5 cm est reconduit

tandis que de nouveaux matériaux amortissants

visent à réduire les vibrations électromécaniques.

Cet amplificateur développe toujours 2x50 Watts en

classe AB. La version Tribute est aisément

reconnaissable grâce au badge apposé en façade, à

gauche du potentiomètre de volume. Une version

du lecteur CD11 de la même gamme a également

eu droit au traitement Ishiwata. Bonne nouvelle : le

24 ON-mag >> janvier/février 2021-1

tarif n’évolue pas et l'A11 Tribute se trouve

positionné au même prix que la version normale.

Simple mais suffisamment personnalisable

L'A11 Tribute est un amplificateur intégré stéréo

simple dans ses usages : pas de fioriture mais un

accès direct à la musique. Il dispose de cinq entrées

analogiques et d’un récepteur Bluetooth. L’une des

entrées est associée à un préampli phono RIAA pour

vous permettre de continuer à pouvoir utiliser votre

platine vinyle sans avoir besoin d’un accessoire

externe. Deux paires de borniers accueilleront si

vous le souhaitez deux paires d’enceintes que vous

pourrez activer séparément ou ensemble. Rotel a

prévu cet appareil pour l’intégration grâce à la

présence de triggers 12V et d’un port RS232 pour un

pilotage centralisé et automatisé au sein d’autres

appareils. L'A11 Tribute peut par exemple être

installé en multiples exemplaires dans un système

multipièces.

La finition est tout à fait correcte. Le poids est

important, on sent que l’on n’a pas affaire à une

coquille vide. Les gros radiateurs de dissipation

pour les transistors traversent de part en part avec

des orifices de ventilation naturelle sur et sous


l’ampli. Celui-ci repose sur de gros pieds

amortissants identiques à ceux de modèles plus

haut de gamme. Les touches en façade et le

potentiomètre inspirent confiance dans leur

manipulation. Ils sont associés à ce grand afficheur

indiquant le nom de la source et le niveau de

volume courant. Quelques réglages sont

disponibles depuis la touche « menu » comme

l’affectation d’une entrée à un mode bypass home

cinéma, le volume à l’allumage ou encore la

luminosité de l’afficheur. Il y a aussi une prise casque

mini jack 3,5 mm en façade, toujours bien pratique.

L’intégré Rotel se suffit donc à lui-même dans la

plupart des cas. Il ne reste plus qu’à lui ajouter les

sources.

Un amplificateur prêt à remuer vos enceintes

L'A11 Tribute bénéficie des classiques réglages de

tonalité. Nous avons néanmoins effectué nos

écoutes sans les activer, le mode « tone bypass »

nous le confirmant en restant inscrit sur l’afficheur

continuellement. La première impression que nous

donne ce petit intégré Rotel par rapport à nos

références est un son assez sombre. Dans le sens où

la musique n’est pas projetée ou brillante, et encore

moins agressive. L'A11 Tribute est élégant tout

simplement, dans le médium comme dans l’aigu. En

ce qui concerne le registre grave, la courbe semble

remonter subjectivement. Il s’exprime avec vigueur

dans les basses pour faire ressortir le kick de la

batterie et les résonances de la contrebasse sur tous

les titres. Cet A11 est à l’aise dans le domaine

malgré une puissance relativement modeste. Il va

ainsi magnifier des enceintes un peu timides dans le

domaine du grave. Pour profiter au mieux des voix

et des micro informations d’ambiance, il sera

préférable de l’associer à des enceintes peu avares

dans ce domaine, au risque dans le cas contraire

d’obtenir un résultat trop fade qui ne rendrait pas

honneur aux capacités de cet intégré.

Le Rotel A11 Tribute est un appareil Hifi d’entrée de

gamme dont Ken Ishiwata aurait sûrement été fier.

Au même titre que ce que fait Andrew Jones pour

les enceintes Pioneer ou Elac aux tarifs très

accessibles, la patte Ishiwata donne ici un produit

qui comblera la très grande majorité des amateurs

de Haute Fidélité ne souhaitant pas se ruiner. Bien

campé sur ses fondations, sans fonction inutile qui

pourrait vite devenir obsolète, l'A11 Tribute est un

best-seller qui pourra vous accompagner pendant

de longues années et même être transmis pour

perpétuer la tradition auprès de futurs adeptes.

Spécifications

•Type : amplificateur intégré stéréo

•Puissance : 2x50 Watts (classe AB)

•Connectivité : 5x entrées asymétriques dont 1x phono

MC, 1x sortie pre-out, double bornier A/B, Bluetooth

•Autres : afficheur, 1x IR in, 2x trigger out, RS232, télécommande

infrarouge

•Dimensions (l x p x h) : 430 x 93 x 345 mm

•Poids : 6,85 kg

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

25


TEST

TAGA HARMONY

HTA-1000B

900 €

Taga Harmony est la pete marque audiophile qui monte, qui monte fort en ce moment.

Au début, quand nous l'avons découverte en France, il y a quelques années, elle ne nous

avait pas spécialement impressionnés. Mais depuis, plusieurs produits sont venus se

classer dans nos ON-topaudio Awards et, là, avec le nouveau HTA-1000B, nous avons

affaire à un ampli Hifi hybride très sérieux. L'appareil présente une qualité de construcon

que nous avons rarement rencontrée dans sa classe de prix. Voyons sur le terrain, à

l'usage, s'il est aussi réussi. par Pierre Stemmelin

Le Taga Harmony HTA-1000B est un ampli Hifi de 2 x

105 watts sous 8 ohms et 2 x 144 sous 4 ohms, ce

qui est déjà très confortable. Il dispose d'entrées

audionumériques, d'entrées analogiques dont une

Phono MM pour platine vinyle, d'une liaison

Bluetooth et d'une puissante sortie casque capable

d'alimenter des modèles de tout type (400 mW de

puissance à 300 ohms !).

Il s'agit d'un appareil hybride, c'est-à-dire qu'il

utilise des tubes pour la préamplification et des

transistors de puissance, polarisés en classe A/B,

pour l'amplification. Quand il est éteint, son aspect

est un poil austère et basique. Certains de ses

boutons de commande paraissent un peu petits.

Mais lorsqu'on le met sous tension, que sa fenêtre

en demi-lune s'illumine pour faire apparaître les

tubes, il prend un look très sympathique. Il est en

outre agréable à utiliser. On apprécie la présence de

réglages de tonalité grave et aigu, d'une touche

"Direct" permettant de les désactiver et d'un

bouton loudness.

Une télécommande, tout en métal brossé, est

fournie avec l’appareil.

Une construction très propre avec des

composants de taille

Comme nous l’évoquions en introduction, la qualité

de fabrication de cet ampli Taga Harmony HTA-

26 ON-mag >> janvier/février 2021-1

1000B est étonnante compte tenu de son prix. La

façade en aluminium de 8 mm d'épaisseur est

parfaitement usinée. Le châssis, en tôles pliées de

bonne épaisseur, est parfaitement rigide. L'intérieur

est admirablement bien rangé et bien rempli. Les

câbles, peu nombreux, sont alignés avec soin, seuls

quelques-uns restent en bataille. Il y a de la place

pour tous les composants, mais sans vide inutile,

comme on en rencontre parfois sur certaines

électroniques audio qui se prétendent haut de

gamme.

Une paroi et les beaux radiateurs en aluminium de

dissipation thermique des étages de puissance

divisent l'intérieur du châssis en trois compartiments

(un à l'avant et deux à l'arrière). À l'avant, on trouve

le potentiomètre de volume Alps de grade

audiophile et les trois tubes ECC83 et ECC82 de

marque Psavane (12AX7 et 2x 12AU7) avec leur

éclairage et leur plaque déflectrice en finition miroir.

Il ne devrait pas y avoir de problème pour changer

ces tubes lorsqu'ils seront usés. Ils sont brochés et

non soudés.

À l'arrière, isolé dans le compartiment de gauche, le

transformateur toroïdal d'alimentation est peut-être

le plus gros que nous ayons rencontré sur un ampli

Hifi à ce prix (13 cm de diamètre pour 8 cm de haut).

Monté sur une plaque de découplage et

amortissement des vibrations, il est suivi de deux

capacités de filtrage HLX, chacune de 10 000 µF


sous 63 V.

Le compartiment arrière de droite réunit tout le

reste de l'électronique sur un seul circuit principal.

Le convertisseur pour les entrées numériques est un

Cirrus Logic CS4344 travaillant sur 24 bits jusqu'à

192 kHz. Les étages de puissance utilisent pour

chaque canal un push-pull de transistors bipolaires

Toshiba (TTA1943 et TTC5200).

Un peu de brillance, un peu de rondeur… Un

ampli Hifi plein de bienveillance musicale

Avec sa puissance conséquente, le Taga

Harmony HTA-1000B est capable d'alimenter à peu

près tout type d’enceintes. Il s'est montré par

exemple parfaitement à l'aise avec nos Kelinac Kel

714 Mg qui sont de grandes colonnes équipées de

pas moins de 4 haut-parleurs.

À l'écoute, le HTA-1000B n'est pas un appareil qui

va chercher la transparence absolue, une dynamique

exacerbée, des basses à lézarder les murs. Mais

pour son prix, il propose une restitution musicale qui

se tient fort bien et des performances pures

d'excellent niveau. Il n'est pas trop typé et délivre

un son très homogène avec un bon swing. Il a aussi

un peu de caractère. Sa courbe de réponse est

légèrement physiologique, signée par des basses

affichant de belles rondeurs et un aigu frétillant,

assez clair parfois, sans tomber dans des excès

d'agressivité.

Le Taga Harmony HTA-1000B sonne ainsi de façon

naturelle et équilibrée. Il ne semble absolument pas

forcer, chercher à être trop démonstratif ou donner

dans les effets artificiels. Ses traits de caractère

s'exercent par petites touches, sans rompre la

cohérence du message sonore.

Sa scène sonore stéréophonique est à

l'image du reste : bien posée, pas trop

centrée sur elle-même, mais n'exagérant

pas non plus en largeur et en profondeur.

Cet ampli Hifi Taga Harmony fait donc

plaisir à écouter. Il est reposant. Avec lui,

on ne se pose pas de questions

métaphysiques. Il sonne de façon simple et évidente

tout en apportant quelques couleurs, de-ci de-là,

donnant de la lumière et de la chaleur aux timbres.

En résumé

Le Taga Hamony HTA-1000B est un ampli Hifi

hybride (à tubes et transistors) de 2 x 105 watts sous

8 ohms, qui vous en donne beaucoup pour votre

argent. Il est puissant, capable d'alimenter une très

large gamme d'enceintes acoustiques. Sa

conception est particulièrement sérieuse. Il a un

pied dans la Haute Fidélité haut de gamme. À

l'écoute, il sonne de façon équilibrée, lumineuse et

chaleureuse.

Spécifications

•Type : ampli intégré stéréo

•Puissance : 2 x 105 sous 8 ohms, 2 x 144 watts sous

4 ohms

•Connectique analogique : 2x entrées Ligne, entrée

Phono MM, sortie casque, sortie préampli

•Entrées numériques : coaxiale sur RCA, optique Toslink,

•Bluetooth 4.0

•Puissance de sortie casque : 400 mW sous 300 ohms

•Rapport signal/bruit : 82 dB (Ligne), 72 dB (Phono)

•Télécommande fournie

•Dimensions : 43 x 11 x 38 cm

•Poids : 11,4 kg

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

27


TEST

YAMAHA

A-S3200

6000 €

IDepuis que Yamaha s'est sérieusement remis à la Hifi en éléments séparés haut de

gamme (cela date de 2007) et ne se contente plus uniquement de minichaînes, le

constructeur n'a cessé d'étoffer sa gamme par le bas et par le haut. Il est ainsi redevenu

l’un des plus gros vendeurs d'intégrés Hifi stéréo. L'A-S3200, modèle de seconde

généraon, représente un des points d'orgue de sa gamme. Équipé de vumètres et

fonconnant en configuraon symétrique, il se présente comme un concurrent direct

des modèles de marques de référence comme Accuphase, McIntosh ou Luxman. Mais

en a-t-il la trempe ?

par Pierre Stemmelin

La gamme d'amplis Hifi Yamaha compte aujourd'hui

plus d'une douzaine de références s'étendant du

petit intégré A-S201 (que l'on trouve à moins de

200 €) jusqu'au système préampli/bloc de

puissance C-5000/M-5000 (à 14 000 €). L'A-S3200

que nous testons ici est son plus gros modèle

d'intégré. Positionné à 6000 €, il s'inscrit à la lisière

entre la Hifi haut de gamme et l'audio High End.

Une conception intemporelle pour un ampli

luxueux, mais sobre, à l'abri de

l'obsolescence numérique

Le Yamaha A-S3200 est un appareil qui en impose

immédiatement. Ses dimensions sont conséquentes

et son poids atteint presque 30 kg. Disponible en

finition noire ou aluminium naturel, il adopte un look

que l'on pourrait presque qualifier d’austère et qui,

en tous les cas, semble directement inspiré des

seventies. Néanmoins, l'appareil ne fait l'impasse ni

sur le luxe ni sur le confort d'utilisation. Ses joues

sont habillées de deux panneaux de bois massif

revêtus d'une belle laque piano. La façade est

signée de deux sobres et beaux vumètres et toutes

ses commandes sont en aluminium usiné avec

28 ON-mag >> janvier/février 2021-1

beaucoup de précision, alternant finition mate (pour

une meilleure préhension) et semi-brillante à micro

stries concentriques.

Sur la droite de la fenêtre des vumètres est implanté

le gros potentiomètre de volume et, en dessous, se

trouve une rangée d'une dizaine de boutons rotatifs

et clés à bascule. Outre le sélecteur de source, sont

disponibles un sélecteur de sortie haut-parleurs (A,

B, A+B…), un sélecteur de gain (-6, 0, +6, +12 dB)

pour la sortie casque et un sélecteur de modes

d'affichage pour les vumètres. Des réglages de

tonalité grave et aiguë, ainsi que de balance, sont

également présents. À cela s'ajoutent une fonction

de mise en sourdine (Mute) et le choix de la

sensibilité (MM ou MC) pour l'entrée Phono.

Les fonctions sont donc celles que l'on aurait pu

rencontrer sur un appareil d'il y a trente ans. Le

Yamaha A-S3200 s'inscrit volontairement dans cette

intemporalité. Il n'intègre ni DAC, ni lecteur de

musique en réseau et son fonctionnement est

purement analogique. Il choisit une approche à

l'abri de l'obsolescence numérique et on peut

imaginer que dans 30 ans, il sera toujours

opérationnel.

La connectique du Yamaha A-S3200 est donc très


classique et pro. Elle comporte 6 entrées Ligne dont

deux symétriques sur prises XLR et 4 asymétriques

sur prises RCA. À cela s'ajoutent une entrée Phono,

une sortie monitoring, une sortie préampli et une

entrée directe vers les étages de puissance, toutes

sur prises RCA. Les sorties haut-parleurs, sur

d’énormes borniers dorés, sont doublées, divisées

en deux groupes (A et B).

Une puissance raisonnable, mais un appareil

conçu pour piloter des enceintes difficiles et

très exigeantes

Le Yamaha A-S3200 n'est pas un intégré

extrêmement puissant, mais sa conception est

résolument haut de gamme et il est capable de

délivrer beaucoup de courant afin d'être en mesure

d'alimenter des enceintes exigeantes et difficiles. Il

fournit 2 x 100 watts en régime continu sous 8 ohms

tandis que ses capacités dynamiques atteindraient 2

x 300 watts sous 2 ohms.

Le châssis repose sur des pieds en laiton massif

plaqué argent. Outre ses joues en bois, il possède

une façade et un panneau supérieur en aluminium

usiné de 6 mm d'épaisseur. L'intérieur est très

propre et méticuleusement organisé. Les cartes de

traitement des petits signaux sont rangées à

l'arrière. Celles des entrées symétriques bénéficient

d'un blindage. L'étage Phono est en composants

discrets aussi bien pour sa section MM que sa

section MC.

L'alimentation et les blocs latéraux de puissance

avec leurs gros radiateurs de dissipation thermique

en aluminium massif sont montés sur un second

châssis interne entièrement cuivré. Le montage est

disposé de façon symétrique. Au centre trône le

gros transformateur d'alimentation de 623 VA

fabriqué sur cahier des charges, dont les spires sont

copieusement amorties par de la résine. Il est suivi

de 4 capacités de filtrage de 22 000 µF sous 63 V

chacune. Les étages de puissance sont polarisés en

classe A/B et sont bien de topologie symétrique.

Chacun utilise un pull-pull de transistors Mos-Fet à

forte capacité en courant (Sanken MLE20).

On remarque le soin apporté à la régulation

thermique de l'appareil afin de garantir un

fonctionnement très stable, à l'isolation entre les

différents étages contre les interférences et

vibrations, à la qualité du câblage. Les bornes des

condensateurs principaux sont, par exemple,

raccordées par le biais de vis en laiton et les câbles

internes menant aux borniers haut-parleurs sont de

gros calibre (2,7 mm). Tous les composants sont triés

sur le volet (condensateur à film PP et PPS). C'est un

superbe ouvrage, tout à fait à la hauteur du prix.

Spécifications

•Type : ampli intégré stéréo

•Puissance : 2 x 100 watts sous 8 ohms, 2 x 150 watts

sous 4 ohms

•Puissance dynamique : 120/150/200/300 watts sous

8/6/4/2 ohms

•Facteur d'amortissement : ≥250 à 1 kHz sous 8 ohms

•Connectique : 4x entrées Ligne sur RCA, 2x entrées

Ligne sur XLR, entrée Phono MM et MC sur RCA, sortie

monitoring sur RCA, sortie préampli et entrée ampli sur

RCA, doubles borniers haut-parleurs, sortie casque sur

jack 6,35 mm, 3x mini jack pour Trigger et Remote

•Poids : 24,7 kg

•Dimensions 45 x 18 x 46,4 cm

Notre avis

Construction

Performances

Équipement

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

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Une énergie dévorante, des graves vigoureux

pour un ampli Hifi qui ne manque pas d'emphase

Le Yamaha A-S3200 ne possède pas de bouton de

mode "Direct" désactivant les réglages de tonalité.

Cependant, ce mode est bien présent, il

s'enclenche automatiquement lorsque les réglages

de tonalités grave et aigu sont en position neutre, et

apporte clairement à l'écoute une sensation de

définition supplémentaire.

Dès les premières secondes, cet ampli Yamaha

témoigne de sa conception très haut de gamme. Sa

restitution sonore est racée et hyper rapide. Les

attaques sont fulgurantes. Le grave a un impact

hyper vigoureux. Il se dégage de l'A-S3200 une

énergie rarement rencontrée sur d'autres amplis,

toutes catégories de prix confondues. La signature

sonore Yamaha est portée à son paroxysme, cela ne

s'endort pas une minute. Il faut que la source et les

enceintes acoustiques suivent, car sinon, le son peut

facilement devenir un peu clinquant et trop incisif.

De par son énergie et sa fougue débordantes, le

Yamaha A-S3200 donne l'impression de disposer

d'une énorme réserve de puissance, bien supérieure

à celle annoncée sur le papier. Pour les audiophiles

qui n'aiment pas la mollesse, cet intégré stéréo très

haut de gamme a des arguments chocs ; quant aux

autres, il ne les laissera assurément pas indifférents.

N'en tirez pas la conclusion que le Yamaha A-S3200

est une brute épaisse et sans cœur. Au contraire,

dès les plus bas niveaux d'écoute, il est en mesure

30 ON-mag >> janvier/février 2021-1

de délivrer une restitution sonore vivifiante et

entraînante. Il est précis, transparent, sait

parfaitement révéler les petites nuances. Ses

timbres ne manquent pas de couleur et son

équilibre tonal n'est, par ailleurs, pas totalement

neutre. On peut le qualifier de très légèrement

physiologique (en "V") avec des basses très

percutantes et des aigus qui filent très haut. Cette

légère emphase se manifeste aussi dans la

construction de l'image stéréophonique. On

reconnaît là un ampli dont les concepteurs sont

également des maîtres du son 3D multicanal en

Home Cinéma. Avec le Yamaha A-S3200, la scène

sonore est très large, très ample tout en gardant

beaucoup de consistance en son centre. Certains

appareils procurent une impression de profondeur

plus marquée. Le Yamaha A-S3200 excelle dans un

rendu holographique donnant l'impression de

disposer d'enceintes surround sur les côtés.

En résumé

Le Yamaha A-S3200 est un ampli intégré stéréo,

purement analogique, d'une conception résolument

très haut de gamme, hors du temps et pensé dans

les moindres détails. Sa puissance de 2 x 100 watts

peut presque sembler modeste sur le papier, mais à

l'écoute il impose sa vision sonore avec une fougue

et une énergie déroutantes. C'est un appareil qui a

un sacré tempérament et avec lequel la musique ne

semble jamais édulcorée.


DALI

OPTICON MK2

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par une conception et des performances sonores de

premier ordre.

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streaming, les moindres détails du signal sonore

seront reproduits avec la plus grande précision et un

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propose six enceintes dont le format et l’élégance

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LES

ENCEINTES

HiFi


TEST

ATC

12 900 €

SCM50SL

ATC, cela ne vous dit peut-être pas grandchose.

C'est normal, il s'agit d'un constructeur

anglais surtout connu dans le domaine pro

pour ses enceintes de monitoring acves et

passives très haut de gamme. Cela faisait

longtemps que nous avions envie de tester un

de ses modèles passifs pour voir ce que l'on

peut en faire en Hifi. L'expérience nous a fait

de l'effet. Nous n'en sommes pas sors

indemnes. Nous en avons encore des frissons.

par Pierre Stemmelin

ATC est un constructeur anglais installé dans le

Gloucestershire ; l’entreprise a été fondée en 1974

par Billy Woodman. Sa spécialité première, ce sont

les enceintes de monitoring haut de gamme pour

les studios d'enregistrement et de production. On

ne vous fera pas ici la liste de ses clients ultra

prestigieux à travers le monde (elle est disponible

sur son site web), mais on peut vous dire qu'ATC

jouit d'une excellente réputation de sérieux, fiabilité

et performances sans concession.

Bien qu'il soit étiqueté constructeur d'enceintes

acoustiques pro, ATC propose une série d'enceintes

Hifi tout aussi vaste, voire encore plus vaste. Dans

cette gamme se trouvent quelques modèles

d'apparence domestique traditionnelle, mais aussi

beaucoup d'autres qui reprennent la forme et le

style des enceintes de monitoring. En outre,

beaucoup d'entre eux sont disponibles en version

passive et en version active, c'est-à-dire intégrant

directement des étages de puissance pour

alimenter leurs haut-parleurs.

Une enceinte de milieu de gamme mais déjà

un poids lourd, qui met en avant le

transducteur de médium à dôme vedette

d'ATC

Pour ce test, nous avons jeté notre dévolu sur

l'ATC SCM50(SL) dans sa version passive. À l'échelle

d'ATC, cette enceinte est un modèle de milieu de

gamme compact. Mais ne vous y trompez pas, on a

34 ON-mag >> janvier/février 2021-1


déjà affaire à un poids lourd ne serait-ce que par ses

dimensions et sa masse qui frise les 50 kg à l'unité -

et son prix qui flirte avec les 13 k€ la paire. On est

face à un modèle totalement dans l'ADN des

moniteurs de semi-proximité très haut de gamme

d'ATC et absolument pas dans la demi-portion.

L'ATC SCM50 est une trois voies équipée de trois

haut-parleurs. Sa présentation est typique des

enceintes de monitoring popularisées depuis les

années 1970, à l'image de modèles que l'on trouve

encore aujourd'hui chez JBL. Au milieu de son

baffle, implanté de façon légèrement excentrée,

trône un transducteur de médium, typique des

enceintes haut de gamme ATC, d'un genre que l'on

ne rencontre presque nulle part ailleurs sauf chez

PMC qui est un peu l'alter ego d'ATC. Il s'agit d'un

monstre doté d'un dôme en tissu souple imprégné,

de 75 mm de diamètre, logé au fond d'une énorme

amorce de pavillon taillée dans une pièce massive

en matériau synthétique, très lourde et inerte. Ce

transducteur, dont la bobine mobile mesure elle

aussi 75 mm de diamètre, possède un moteur

gigantesque. Son aimant ferrite atteint pas moins de

18 cm de diamètre. Il est digne d'un woofer de 12

ou 15 pouces haut de gamme, ultra puissant.

18 cm c'est effectivement aussi le diamètre de

l'aimant du woofer de l'ATC SCM50. Ce dernier est

un modèle de 23,4 cm (soit environ 10 pouces) doté

d'une épaisse et solide membrane en papier

renforcé par de la fibre, d'un châssis ultra costaud

en métal moulé et d'une bobine largement ventilée,

par le centre et les côtés, d'environ 75 mm de

diamètre également.

Par comparaison, le tweeter de l’ATC SCM50, avec

son dôme en textile imprégné de 25 mm, paraît plus

classique. Mais ce n'est qu'en apparence, car il

s'agit d'un transducteur réellement haut de gamme

à double suspension périphérique, chambre

d'amortissement interne et moteur en néodyme très

généreusement dimensionné (6 cm de diamètre).

Une enceinte d'approche très pro,

démontable et réparable jusqu'au bout des

pièces polaires

L'ébénisterie de l'ATC SCM50 est construite en

panneaux de 18 mm d'épaisseur « seulement »,

pourrait-on dire, mais elle est renforcée par

plusieurs panneaux internes ou entretoises. Ses

circuits de filtrage sont enfermés dans un

compartiment séparé et surtout sa face avant est

doublée par un baffle rapporté de 25 mm

d'épaisseur. L'ensemble est accordé en bass-reflex

par un évent frontal constitué d'un tube coudé en

matériau souple, une sorte de mousse

caoutchouteuse, afin d'éviter les bruits de vibrations

parasites. En complément, le dos de l'enceinte

adopte une structure sandwich. Les parois sont

plaquées sur leurs deux faces (interne et externe) et

tapissées intérieurement, sur les flancs, de panneaux

bitumineux afin de parfaire l'amortissement.

Tout dans les enceintes ATC SCM50 respire le

professionnalisme et la volonté d'offrir des

performances sans faille ainsi qu'un haut de degré

de fiabilité. Le circuit de filtrage est très

impressionnant, réalisé avec des composants

surdimensionnés, de la meilleure qualité, réalisés

spécifiquement sur cahier des charges propre à

ATC.

Le constructeur britannique ne fabrique pas luimême

les différentes pièces de ses haut-parleurs,

mais les conçoit et les assemble. Toutes ces pièces

sont vissées entre elles, que ce soit l'équipage

mobile, le châssis ou le moteur et ses pièces

polaires. Tous les éléments de chaque haut-parleur

semblent ainsi pouvoir être facilement démontés,

débranchés et remplacés en cas de défaillance.

Une musculature impressionnante dans le

bas du spectre et une puissance

émotionnelle renversante dans le registre

médium

Vous l'aurez compris, à l'écoute, les ATC SCM50

nous ont franchement enthousiasmés. Il faut

reconnaître qu'elles correspondent totalement à nos

Spécifications

•Type : enceinte acoustique, 3 voies, bass-reflex frontal

•Transducteurs : tweeter à dôme de 25 mm, médium à

dôme de 75 mm, boomer de 23,4 cm

•Amplitude de linéarité (±2 dB) : 70 Hz à 20 kHz

•Réponse en fréquence (-6 dB) : 40 Hz à 25 kHz

•Alignement sur la réponse cible à 0,5 dB

•Dispersion : ±80° en horizontal, ±10° en vertical

•Niveau max. en régime continu à 1 m : 112 dB SPL

•Sensibilité sur signal sinusoïdal : 85 dB/1 W/1 m

•Fréquence de coupure du filtre : 380 Hz et 3,5 kHz

•Ampli recommandé : de 100 à 1500 watts

•Impédance nom./min. : 8/5,5 Ω

•Dimensions : 30,4 x 71,7 x 42,5 cm (hors pieds)

•Poids : 41,1 kg (hors pieds)

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

35


goûts personnels. Donc, il est important que nous

précisions aussi leur caractère acoustique, leurs

contraintes et éventuels défauts.

Bien qu'elles soient relativement massives, ces

enceintes ne sont pas très compliquées à

positionner. Elles peuvent être fournies avec des

pieds en profilés d'acier qui les rehaussent de 25 cm

et les placent à hauteur idéale pour un auditeur

assis. Étant conçues comme des moniteurs de

studio, avec leurs évents rayonnant vers l'avant, elles

peuvent fonctionner presque collées au mur. Il ne

faut pas beaucoup de recul pour en profiter - deux

mètres suffisent. Leur directivité étant par ailleurs

très contrôlée, elles n'ont pas besoin d'une pièce

d'écoute immense.

En revanche, pour ce qui est des électroniques

chargées de les alimenter, là c'est une autre histoire.

Leur sensibilité (rendement) est assez basse. Un

ampli très puissant, capable de délivrer beaucoup

de courant dans les graves est impératif. Le NAD

M33 que nous avions sous la main, par exemple, a

su les faire chanter avec beaucoup de finesse dans

les fréquences médium et aiguë, mais s'est trouvé

un peu à la peine pour les pousser dans le bas,

malgré ses 2 x 200 watts. Inversement, notre "petit

chouchou" Primare i25 décidément fort surprenant,

de seulement 2 x 100 watts, au bas du spectre très

costaud, s'est montré beaucoup plus convaincant

sur ce point, sans atteindre la finesse du NAD M33

dans le haut.

Les ATC SCM50 sont donc en mesure de réaliser

des prouesses acoustiques, mais il faut pour cela

que les électroniques suivent. Ces enceintes

délivrent une réponse en fréquences très étendue.

Leur tenue en puissance est de très haut niveau,

mais elles savent aussi se montrer très persuasives à

bas régime. On peut ainsi les écouter pendant des

heures, à bas volume, sans se fatiguer tout en ayant

l'impression de disposer d'une puissance et d'une

36 ON-mag >> janvier/février 2021-1

énergie colossales. C'est particulièrement grisant.

Les ATC SCM50 ont des timbres qui privilégient la

matité plutôt que la brillance. Leur équilibre tonal

est légèrement descendant. Les basses sont très

musclées, très physiques, avec une dynamique et un

impact explosifs. Mais ces enceintes font aussi

preuve d'une magnifique ouverture et d'une belle

aération dans le médium et l'aigu. Leurs

transducteurs de médium à dôme de 75 mm

donnent aux voix une puissance et une expressivité

rarement entendues. L'image stéréophonique est

magistrale, admirablement matérialisée, avec une

grande profondeur et quasiment aucun effet de

projection vers l'avant.

La restitution affiche une prédilection pour les

grandes masses orchestrales, pour les morceaux de

Rock ou de Rap aux basses survoltées. On peut

pousser le volume à des niveaux hors norme tout en

conservant une sensation de maîtrise

exceptionnelle. Les ATC SCM50 semblent toujours à

l'aise, calmes et posées. Et après la tempête, elles

sont en mesure de délivrer un message tout en

finesse et nuance, avec des timbres charpentés,

plein de matière.

En résumé

Modèle très haut de gamme, conçue comme une

grosse enceinte de monitoring de studio,

l'ATC SCM50 est une trois voies aux performances

hors norme. Il faut l'alimenter avec un amplificateur

très puissant et costaud, mais une fois cette

condition remplie, elle est capable de délivrer un

registre grave ultra physique, ainsi qu'un haut du

spectre d'une ampleur magistrale. Elle sait fournir

une déferlante de décibels avec une exceptionnelle

maîtrise tout comme se montrer posée et équilibrée

à bas régime.


Savez-vous que vous

étranglez votre ampli ?

Quasiment tous les câbles d’enceinte ont une impédance caractéristique – et je ne parle pas là

d’impédance, plus fréquemment connu sous le nom de résistance CC. Je parle des caractéristiques du

câble qui est de 75Ω pour votre connectique de câbles et de 300Ω pour votre antenne bifilaire.

L’un des réels défis de notre monde audio est que l’impédance des enceintes n’est jamais homogène

sur l’ensemble de la gamme audio ni sur la totalité de la bande passante qui est nécessaire à une bonne

réponse transitoire. Ceci explique pourquoi au niveau des enceintes, il est spécifié “impédance nominale”

- et également pourquoi il n’existe aucune valeur d’impédance caractéristique des câbles d’enceinte

qui est bonne.

Il n’y a qu’un seul moyen d’éliminer l’effet “mélasse” engendré par l’impédance caractéristique des

câbles d’enceinte étranglant ainsi la capacité de l’amplificateur à fournir du courant – et c’est

d’éliminer toute impédance caractéristique.

Les câbles d’enceinte Technologie ZERO de chez AudioQuest éliminent l’interaction entre le positif et

le négatif qui définit l’impédance caractéristique d’un câble – lorsqu’il n’y a pas d’interaction, il ne peut

y avoir d’impédance caractéristique.

Les câbles Tech ZERO bénéficient des mêmes ingrédients de design superbes utilisés dans les autres

modèles AudioQuest: la Diélectrique par Polarisation, la Dissipation du Bruit, les métaux de Surface

Parfaite etc., mais optimisés comme jamais auparavant.

Bonne écoute à vous quand vous aurez enfin l’opportunité de vraiment entendre votre amplificateur !

William E. Low


TEST

3000 €

BOWERS & WILKINS

705 Signature

Nouveauté de 2020, la Bowers & Wilkins 705 Signature est une version de luxe

opmisée de la grosse enceinte de bibliothèque de la série 700 S2 de milieu de gamme

de la marque britannique. Coffrets et finion plus haut de gamme, circuit de filtrage

retravaillé ; voyons si cela fait la différence.

par Pierre Stemmelin

Les produits Signature chez Bowers & Wilkins (ou

B&W), c'est une histoire qui remonte à loin. Traités

comme des réalisations d'exception, ils ne sont pas

systématiques comme chez d'autres marques,

n'apparaissent qu'épisodiquement, à plusieurs

années d'intervalle et ne concernent qu'un ou deux

modèles, jamais une gamme tout entière. Cette

fois-ci, ils portent sur deux références : l'enceinte

colonne 702 Signature et le modèle compact 705

Signature que nous vous présentons.

De prime abord, ces deux enceintes Signature

diffèrent assez peu esthétiquement et

techniquement de ce que l'on trouve dans la série

standard 700 S2, dont nous avons déjà testé la

lilliputienne 707 S2. Elles cultivent une approche

aristocratique toute britannique de l'optimisation.

Elles n’ont rien de bling bling ou d'ostentatoire.

C'est la grande classe d'un luxe où tout se niche

dans les détails, avec des améliorations discrètes et

tout en finesse. Ces versions Signature ne sont pas

travaillées comme des monstres excentriques pour

en mettre plein la vue, s'éloignant totalement des

modèles originaux, mais essaient au contraire d'en

rester très proches. Cela se traduit avec la 705

Signature (comme pour la 702 Signature) par une

différence de tarif qui reste modérée : 3000 € la

paire pour la version Signature contre 2400 € pour le

modèle classique.

Le choix des 702 et 705 pour en faire des versions

Signature, n'est un outre pas un hasard. Il s'agit de

deux modèles charnières et emblématiques dans la

famille d'enceintes acoustiques de Bowers &

38 ON-mag >> janvier/février 2021-1

Wilkins. Ce sont en effet les deux plus petits

modèles à disposer d'un tweeter à charge débafflée

en forme d’ogive, comme sur la série 800 Diamond.

En ce sens, elles représentent deux points d'entrée

dans l'univers très haut de gamme de Bowers &

Wilkins et le rêve incarné par le fameux modèle

High End Nautilus.

Une finition de grand luxe et un filtre

remanié avec des composants audiophiles de

premier ordre

La B&W 705 Signature est une enceinte 2 voies à

poser sur un buffet ou à coupler au pied

spécialement étudié pour elle. Elle reprend

exactement les mêmes haut-parleurs que la 705 S2

"Classique" qui est déjà un modèle haut de gamme

puisque directement dérivé des enceintes de la

série 800 Diamond. Son boomer de 16,5 cm est à

membrane en fibre tressée de type Continuum ; il

est équipé d'un saladier en métal moulé au profil

très étudié ainsi que d'un puissant moteur. Ce

boomer n'est pas directement fixé au baffle, mais

plaqué dessus par l'arrière, par le biais d'une tige

filetée qui le relie au dos de l'enceinte.

L'accord de la charge de ce boomer est réalisé en

bass-reflex par un évent arrière Flowport, dont

l'embouchure présente des alvéoles comme celles

d'une balle de golf, afin d'éliminer les turbulences

parasites. Des doubles bouchons en mousse,

permettant de réduire le diamètre de l'évent ou de

l'obturer totalement, sont livrés avec les enceintes


de façon à pouvoir adapter le rendu dans les basses

fréquences en fonction du placement et de

l'acoustique de la pièce d'écoute.

Le tweeter à dôme en carbone de 25 mm est logé

dans une ogive débafflée, comportant une chambre

interne d'amortissement arrière tubulaire,

découplée du coffret principal par le biais

d'amortisseurs en gel spécial proche du silicone.

L'ogive est ici tournée dans un billot d'aluminium

massif de près d'un kilo, comme pour les modèles

de la série 800 Diamond, et non moulée en alliage

de zinc comme pour les enceintes standard de la

série 700. Cette caractéristique, alliée à une

fréquence de résonance très élevée (47 kHz) de

l'équipage mobile, permet au tweeter de monter

très haut en fréquence avec une linéarité

exceptionnelle.

L'ébénisterie de la Bowers & Wilkins 705 Signature

est réalisée en panneaux de MDF de 22 mm

d'épaisseur de haute qualité. Elle est habillée d'un

placage spécial en bois de Datuk, couvert d'une

laque transparente affichant une superbe

profondeur et un état de surface touchant la

perfection. On peut noter au passage que pour

cette enceinte Signature, Bowers & Wilkins a suivi la

même démarche que Dali pour son modèle Menuet

SE. Mais à notre avis personnel, l'essence de bois

choisie par B&W est d'une classe supérieure avec

ses veinures sombres et dorées très contrastées.

Enfin, la Bowers & Wilkins 705 est dotée d'un filtre

spécialement optimisé avec notamment des

condensateurs très haut de gamme Mundorf.

Une restitution sonore très transparente,

précise, qui ne laisse passer aucun détail

Sur le terrain, il apparaît tout de suite que les

Bowers & Wilkins 705 Signature sont des enceintes

très exigeantes dans les deux sens du terme.

Particulièrement neutres, très transparentes, elles

sont capables d'une très grande finesse, de

beaucoup de subtilité, notamment dans le haut

médium et l'aigu. Mais en contrepartie, elles ont

besoin d'être alimentées par un amplificateur et des

sources à la hauteur. Si ce n'est pas le cas, leur

restitution demeure agréable, ne dérapant pas vers

de l'agressivité. Au contraire, elle fait déjà état

d'une belle douceur et d'une certaine rondeur.

Cependant, ces enceintes B&W étant très neutres,

elles peuvent sembler un peu trop sages ou

réservées si elles sont mal alimentées.

Pour en tirer pleinement parti, les 705 Signature ont

besoin d'un amplificateur dynamique et ferme, de

sources et d'enregistrements qui mettent en valeur

leur excellent pouvoir d'analyse. Alors seulement, la

très grande maîtrise de ces enceintes se dévoile.

Tous leurs paramètres sont méticuleusement dosés.

Elles donnent à entendre chaque petit détail avec

acuité sans forcer le trait. Leurs registres médium et

aigu sont des exemples de définition, de précision

sans jamais paraître trop incisifs ou chirurgicaux

pour autant. Les Bowers & Wilkins 705 Signature

sont très transparentes, mais absolument pas de

façon artificielle avec un haut du spectre trop

appuyé. Elles proposent une grande richesse de

timbre et un équilibre tonal sans faille.

Il en va de même pour ce qui concerne l'image

stéréophonique. Les Bowers & Wilkins 705 Signature

ne cherchent aucunement à en faire trop et visent

plutôt l'exactitude la plus stricte. La scène sonore

est ainsi très précise et parfaitement structurée, avec

un étagement en profondeur et en largeur

extrêmement stable et homogène. Ici pas de

fantaisie, mais la vérité sur la prise de son.

Le seul domaine où les 705 Signature sortent de leur

droiture est peut-être le registre grave. À cela, on

reconnaît la signature sonore de la marque. Les

basses sont amples, généreuses et donnent

beaucoup de confort à la transcription, tout en

restant extrêmement nuancées, mesurées et

distinguées, évitant toute vulgarité.

En résumé

La Bowers & Wilkins 705 Signature est une enceinte

Hifi compacte deux voies d'un rare raffinement, qui

bénéficie d'une optimisation très poussée. Armée

d'un boomer Continuum de 16,5 cm et d'un tweeter

débafflé monté dans une ogive en aluminium, elle

arbore une finition de grande classe et de grand

luxe. Sa restitution est extrêmement précise, définie,

transparente, neutre et délicate. La B&W 705

Signature est une enceinte acoustique pour

mélomane très exigeant à associer à des

électroniques Hifi de haut rang.

Spécifications

•Type : enceinte Hifi deux voies compacte, bass-reflex

avec évent arrière

•Boomer : 16,5 cm à membrane en fibre synthétique tressée

Continuum

•Tweeter : à dôme en carbone de 25 mm, débafflé et

chargé par une ogive en aluminium

•Réponse en fréquence : 50 Hz à 28 kHz

•Sensibilité : 88 dB SPL/2,83 Vrms/1 m

•Impédance nom./mini. : 8/3,7 Ω

•Amplification recommandée : 30 à 120 watts

•Dimensions : 20 x 40,7 x 30,1 cm

•Poids : 9,3 kg

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

39


TEST

DAVIS ACOUSTICS

Ref

Après les enceintes Courbet n°7 et Courbet n°5,

voici la benjamine, la Courbet n°4. Cee

enceinte Hifi de type colonne, made in France,

est toute pete, mais on peut d'ores et déjà

vous dire qu'elle a mangé du lion.

par Pierre Stemmelin

La gamme Courbet de Davis Acoustics compte

quatre modèles en tout. Les références n°7, n°5 et

n°4 sont des colonnes tandis que la n°3 est une

enceinte de bibliothèque, ou compacte à installer

sur un pied dédié. La Courbet n°4, qui nous

intéresse ici, est beaucoup plus petite que ses deux

grandes sœurs. Elle fonctionne en 2 voies et non

plus en 3 voies, à partir de deux haut-parleurs au

lieu de 3 ou 4. Toute menue, elle reprend

néanmoins le même style et la même fabrication

pour son ébénisterie. Celle-ci se caractérise par un

coffret incliné posé, de façon légèrement décalée

vers l'avant, sur une large et épaisse base.

La Davis Courbet est disponible en trois finitions :

coffret blanc satiné avec base plaquée bois clair,

coffret gris foncé avec base noire, coffret s'habillant

d'un luxueux placage en bois d'ébène aux reflets

ambrés associé à une base noire. Il est noté que la

couleur de la membrane du boomer de 13 cm

adopte une teinte accordée à la finition. En effet,

cette membrane en fibre de Kevlar tressée est

tantôt imprégnée d'un vernis transparent pour

conserver sa couleur jaune naturelle, tantôt revêtue

d'un enduit noir.

Ce boomer est un modèle haut de gamme, typique

des réalisations "made in France" de Davis

Acoustics. Il est équipé d'un puissant moteur,

presque aussi large que la membrane et l'accord

bass-reflex de sa charge est réalisé par un évent

tubulaire qui débouche en façade de l'enceinte.

Dans l'aigu, au-delà de 4 kHz, il est relayé par un

tweeter à dôme en textile imprégné de 28 mm, lui

aussi équipé d'un sérieux moteur et d'une chambre

arrière d'amortissement tubulaire.

Une restitution sonore totalement épanouie

Visuellement, les Davis Courbet n°4 sont très

discrètes et, de fait, elles sont d'autant plus

surprenantes à l'écoute. Ces petites colonnes sont

très faciles à alimenter et semblent avoir été

touchées par la grâce. Dès les premiers instants, on

sent que l'on a affaire à des enceintes acoustiques

d'exception. Elles chantent avec une générosité,

une spontanéité et un naturel confondants. Certes,

elles ont des limites en termes de puissance

40 ON-mag >> janvier/février 2021-1

2200 €

acoustique et d'exploration des plus basses

fréquences du spectre audio. Mais en leur

compagnie, rien ne donne l'impression de manquer.

Le grave est rond et généreux. Le médium fait

preuve d'une superbe ouverture et d'une très

grande richesse tandis que l'aigu scintille par sa

douceur et sa fraîcheur. Les Davis Courbet n°4 ne

sont pas ultra analytiques, mais vous prennent

immédiatement par les sentiments. Elles balancent

les rythmes et les tempos avec un entrain

communicatif. Avec elles, toutes les musiques

semblent couler de source. Le son présente une

homogénéité, une cohérence parfaite sans aucun

caractère étriqué ou retenu. L'image sonore est d'un

gigantisme diamétralement opposé aux dimensions

des enceintes. Elle est vaste. Elle remplit l'espace

tout en conservant beaucoup de matière, donnant

une magnifique présence aux chanteurs et

musiciens.

Spécifications

•Type : enceinte Hifi colonne, 2 voies, bass-reflex frontal

•Transducteurs : boomer de 13 cm à membrane en

Kevlar, tweeter à dôme textile de 28 mm

•Bande passante à ±3 dB : 51 Hz à 25 kHz

•Rendement : 90 dB

•Impédance : comprise entre 4 et 8 ohms

•Puissance admissible nom./max. : 90/130 watts

•Dimensions : 16 x 82,5 x 22 cm

•Poids : 12 kg

Notre avis


Le VEGA G2.1 est un DAC évolutif grâce à la

technologie Lightning Link. Il transforme le

flux numérique en signal musical avec un

incroyable niveau de qualité. De son

contrôle de volume analogique à son système

de mise en cache qui élimine la gigue, ce

lecteur convertisseur vous permet d'écouter

la musique plutôt que votre matériel, vous

faisant vivre une expérience musicale

inégalée dans sa catégorie.

Pour plus d'informations, veuillez contacter

votre revendeur local ou visitez auralic.fr.


TEST

DIPTYQUE

AUDIO

Diptyque Audio a un peu plus d'une dizaine

d'années d'existence. Basée à Montauban,

l’entreprise est le bébé de deux audiophiles

patentés, Gilles Douziech et Éric Poix. Les deux

hommes, l'un spécialiste des haut-parleurs, l'autre

de mécanique, ont créé leur premier prototype en

2001. Ils ont ensuite patiemment optimisé ce

prototype et créé eux-mêmes les machines-outils

pour lancer une production en série, avec un niveau

de qualité parfaitement abouti. La marque a grossi,

mais elle conserve sa philosophie artisanale,

proposant de nombreuses options sur-mesure,

tandis que Gilles Douziech et Éric Poix continuent à

faire presque tout par eux-mêmes. Aujourd'hui, la

gamme Diptyque Audio compte trois modèles

principaux déclinés en plusieurs versions ; le DP77

est le plus petit des trois.

Des panneaux acoustiques, sortes de

paravents, dont on peut personnaliser

l'habillage

Le DP77 se présente sous la forme d'un panneau d'à

peine 2 cm d'épaisseur, pour une largeur de 47 cm

et une hauteur de 77 cm. Il ressemble à une sorte de

petit paravent. Sa structure est formée d'un cadre

en métal très rigide. Les transducteurs qui rayonnent

à l'air libre, sans aucune charge acoustique, sont

protégés par des grilles à l'avant et à l'arrière. Nous

avons pu constater que l'ensemble est d'une

parfaite tenue mécanique, sans risque de

déformation ou de torsion.

42 ON-mag >> janvier/février 2021-1

2860 €

DP77

Diptyque Audio est une marque de dimension

arsanale, relavement discrète, mais qui fait

pare des perles de la Hifi made in France. Elle

se concentre sur la fabricaon d'enceintes ou

plutôt de panneaux acousques ulisant une

technologie très rare et presque unique de

haut-parleurs à ruban et isodynamiques. Ses

réalisaons sont naturellement haut de gamme

et coûteuses, mais conservent des prix très

réalistes, bien loin des délires tarifaires de

certains produits audio High End. Nous les

découvrons avec les DP77, proposés à parr de

moins de 3000 € la paire. par Pierre Stemmelin

Sans support, la paire de panneaux Diptyque Audio

DP77 coûte 2860 €. Vous pouvez choisir pour la

compléter des pieds en bouleau de Finlande (300 €),

en épais polyméthacrylate de méthyle transparent

(540 €) ou encore des piétements 10ème

anniversaire en bois et métal (680 €), comme ceux

que nous avons reçus pour nos essais.

La finition standard est une peinture noire satinée.

Mais il est également possible de choisir la couleur

au sein de la palette de teintes RAL.

Enfin, ultime touche de personnalisation, Diptyque

Audio propose en option (80 €) des housses en

tissus imprimés avec n'importe quel motif, image ou

photo fourni par le client.

Des "enceintes" Hifi planes utilisant la

technologie des transducteurs à ruban et

isodynamiques

Derrière ces habillages sur-mesure, les

Diptyque DP77 cachent une technologie rare, celle

des transducteurs à ruban. Également appelée

isodynamique, cette technologie n'est pas nouvelle.

On la rencontre parfois pour les tweeters

(transducteurs d'aigus) d'enceintes acoustiques haut

de gamme. Les casques orthoplanar (planaires

magnétiques) y font également appel sous une

version dérivée. Mais du fait de sa complexité et de

son coût de mise en œuvre, elle n'est presque

jamais employée dans une configuration de

panneau large-bande, c'est-à-dire couvrant tout le

spectre audio de l'extrême grave jusqu'à l'extrême


aigu, pour la sonorisation d'une pièce.

En dehors de Diptyque Audio, seule une marque

historique s'y est spécialisée, il s'agit de la marque

américaine Magnepan, qui fabrique ses modèles

depuis 1969.

Contrairement à un haut-parleur électrodynamique

utilisant une membrane en dôme ou conique, mise

en mouvement par une bobine jouant dans

l'entrefer d'un aimant annulaire, un transducteur

isodynamique possède une membrane plane. Celleci

est très fine. Elle est constituée chez Diptyque

Audio d'un film en mylar d'à peine 12 µm

d'épaisseur, parcouru par des rubans conducteurs

en aluminium. Une série de barreaux aimantés,

placés derrière la membrane, l'attirent ou la

repoussent en fonction du signal de modulation

audio qui parcourt les rubans.

La parfaite mise sous tension du film, élément

essentiel pour assurer la fiabilité des performances,

est assurée par une structure sandwich, formée d'un

châssis en MDF amorti par du feutre et enserré dans

le cadre en métal extérieur du panneau.

Les Diptyque Audio DP77 utilisent par ailleurs deux

cellules indépendantes pour le grave-médium et le

médium-aigu. Le bas du spectre est assuré par une

cellule isodynamique d'une surface de 0,132 m2 à

sextuple ruban. Le haut du spectre est confié à une

cellule de 30 cm de haut, équipée d'aimants au

néodyme, de type mono-ruban cette fois-ci.

Adieu bourdonnement dans les basses, avec

un médium et un aigu d'une aération, d'une

finesse sans pareilles

La restitution sonore proposée par de panneaux

isodynamiques est surprenante et lorsque la mise en

œuvre est mal réalisée, elle peut être fort

décevante. Le rendement est théoriquement limité,

de même que la tenue en puissance. En l'absence

de charge acoustique, le panneau rayonnant en

doublet vers l'avant et l'arrière, il se produit

facilement un court-circuit acoustique dans les

basses fréquences qui fait que le grave peut paraître

totalement absent.

Mais sur le terrain, il apparaît immédiatement que

Diptyque Audio maîtrise parfaitement toutes ces

contraintes. Les DP77 se révèlent d'emblée, et

toutes proportions gardées, étonnamment faciles à

alimenter. Pas besoin de sortir l'artillerie lourde. Un

bon ampli Hifi d'une cinquantaine de watts par

canal suffit à les faire chanter avec enthousiasme. Le

placement dans la pièce d'écoute se révèle aussi

beaucoup moins difficile qu'on ne pouvait le

redouter. Un espace d'une quarantaine de

centimètres entre le mur arrière et les panneaux

Diptyque a suffi dans nos conditions pour trouver le

bon équilibre tonal.

Certes, par son niveau et son impact physique, le

grave est très éloigné de ce que l'on obtient avec

une paire d'enceintes acoustiques à transducteurs

électrodynamiques classiques. En comparaison, il

semble éthéré au premier abord. Mais, au fil des

écoutes, il révèle aussi de grandes qualités. Avec les

Diptyque DP77, le son est totalement débarrassé de

coloration de coffret, de résonance parasite de

caisse, de bourdonnement. Toute lourdeur et tout

effet boomy qui peuvent être fatigants à la longue

se sont évaporés. À la place, on bénéficie d'une

lisibilité inédite sur les attaques, les changements

de ton, le tempo dans les basses.

L'image sonore, lorsque les panneaux sont bien

placés, est en outre grandiose. Sur certains

morceaux, on peut avoir l'impression ultra

immersive d'écouter un casque audio géant. La

précision de la scène stéréophonique est également

au rendez-vous. L'image développe de la

profondeur et du relief.

Les Diptyque Audio DP77 ne conviendront pas à

toutes les oreilles. Ils ne sont pas les plus indiqués

pour les amateurs de Rap ou Rock furieux qui

sollicitent beaucoup les basses. En revanche pour

les voix et les instruments acoustiques, notamment

en musique Classique ou Jazz, ils font découvrir une

douceur, un naturel et une finesse des timbres dont

la grande majorité des enceintes électrodynamiques

dans cette classe de prix sont totalement

incapables.

Les Diptyque Audio DP77 sont donc des

reproducteurs sonores engagés. Ils ne font pas tout

et peuvent déplaire, mais ils sont aussi capables

d'offrir une émotion magique. Leur réalisation est

parfaitement maîtrisée et ils constituent une

incontestable belle et grande réussite.

Spécifications

•Type : panneau acoustique isodynamique

•Transducteurs : cellule d'aigu de 30 cm de haut, cellule

de grave de 0,132 m2

•Rendement : 84 dB/1 W/1 m

•Impédance : 6 Ohms

•Bande passante : 50 Hz à 19 kHz

•Puissance admissible : 150 W

•Amplificateur recommandé : >60 W

•Dimensions du panneau : 770 x 470 x 20 mm

•Poids panneau seul/avec pied : 11/18 kg

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

43


TEST

JM REYNAUD

1800 €

Lunna

Jean-Marie Reynaud, JM Reynaud ou JMR pour les inmes, est une marque d’enceintes Hifi

française pour laquelle nous avons une affecon toute parculière chez ON-mag. Parce que

nous la suivons depuis des décennies, que jeune audiophile nous avions déjà beaucoup

d’admiraon pour les réalisaons de Monsieur Jean-Marie Reynaud père, créateur de la

marque et que depuis que son fils a repris le flambeau, son travail est toujours aussi

passionnant. Mais ne croyez pas pour autant que nous sommes des amoureux béats de JM

Reynaud. Nous gardons un esprit crique. Voyons si sa nouvelle Lunna, enceinte Hifi colonne

abordable, nous a encore fait craquer.

par Pierre Stemmelin

JM Reynaud est une marque familiale et artisanale

dans le sens le plus noble du terme. Ses ateliers

sont en France et elle s’efforce d’utiliser le maximum

de composants d’origine française dans ses

réalisations. Il est important de le préciser, car si

dans l’absolu, le prix de sa nouvelle Lunna peut

sembler déjà un peu haut de gamme, son

concepteur a tout fait pour la rendre accessible.

C’est donc en quelque sorte un produit Hifi

équitable, fait avec beaucoup d’amour,

d’investissement personnel, conçu pour durer et

être apprécié pendant des décennies.

Une colonne 2,5 voies à ligne triangulaire

accordée aux petits oignons, utilisant des

ingrédients de choix

La JM Reynaud est une enceinte colonne de

dimensions moyennes, fonctionnant en 2,5 voies,

44 ON-mag >> janvier/février 2021-1

accordées en bass-reflex par un évent laminaire

débouchant en bas de la façade, avec charge

interne de type triangulaire. Elle reprend le design

habituel des enceintes du constructeur avec une

ébénisterie dont certaines arêtes sont fortement

arrondies et d’autres bien droites. On peut la choisir

revêtue d’une laque satinée noire, ou d’un placage

en bois véritable aniégré teinté merisier.

En partant du haut de son baffle, on trouve tout

d’abord un tweeter à dôme textile imprégné de

25 mm, puis un transducteur de médium-grave et un

boomer, quasiment identiques de 13 cm de

diamètre à membrane en papier traité, à fibres

longues.

Ces haut-parleurs, en partie réalisés sur cahier des

charges spécifique à JM Reynaud, sont dérivés des

modèles utilisés sur l’Euterpe et la Bliss Jubilé.

Bordés de feutrine, ils sont implantés en

affleurement de baffle afin d’éviter les effets de


bord, une architecture typique des réalisations de la

marque française.

Le tweeter a pour particularité son aimant néodyme,

son amorce de pavillon en ABS, et sa chambre

interne accordée évitant une pointe de résonance

parasite autour de 650 Hz.

Le boomer et le transducteur de médium-grave ne

se différencient que par leurs cache noyaux. Chacun

est doté d’un solide saladier en aluminium moulé et

d’une bobine de 30 mm sur support également en

aluminium afin d’offrir une haute tenue en

puissance.

Le filtrage entre les haut-parleurs intervient à 300 Hz

et 2,8 kHz à raison de 6 puis 12 dB par octave. Le

circuit utilise des composants haut de gamme et

notamment des capacités MKP de marque SCR. La

construction de l’ébénisterie, à partir de panneaux

de médium de 19 mm d’épaisseur, est très soignée,

comme toujours chez JM Reynaud. La charge

triangulaire interne, dont la recette est gardée

secrète, a pour triple avantage de rigidifier la

structure, éviter les toniques de caisse et permettre

un emploi modéré de laine amortissante afin de ne

pas étouffer le son. Jean-Claude Reynaud,

concepteur des enceintes JM Reynaud, travaille

comme un Grand Chef. Il passe des heures, des

jours en « cuisine acoustique » à écouter, doser,

équilibrer tous les paramètres de ses enceintes. À

ce jeu, il fait selon nous partie des deux ou trois

créateurs français les plus talentueux de la scène Hifi

française actuelle. Ses Lunna nous le prouvent une

nouvelle fois sur le terrain.

Des tambours qui battent au rythme du

cœur de la musique

Nous avons alimenté les JM Reynaud avec un

amplificateur Primare i25, entre autres, et utilisé des

câbles haut-parleurs AudioQuest Rocket 11. Le

mariage nous a semblé très réussi. Mais ce n’était

pas difficile, car, si les JM Reynaud savent mettre en

valeur les qualités du matériel associé, elles sont

également très dociles autant pour ce qui concerne

l’électronique que le placement dans la pièce. Elles

ne sont pas trop directives, ni trop sensibles à la

proximité d’un mur derrière elles.

Ce ne sont pas des enceintes artificiellement

démonstratives. Leur bande passante est étendue

(elle touche les 38 Hz à -3 dB), leur tenue en

puissance est de bon niveau, mais ce n’est pas

uniquement la performance pure qu’elles

recherchent, plutôt l’harmonie. En comparaison

rapide avec d’autres enceintes, ce ne seront pas

forcément celles que l’on remarque en premier.

Néanmoins, il apparaît immédiatement qu’elles ont

une sonorité parfaitement équilibrée. Elles ne

forcent pas le trait. Elles sont subtiles et savent faire

dans la délicatesse.

N’en concluez pas pour autant qu’elles sont trop

sages ou ennuyeuses, car au contraire, au fil des

écoutes, on se met à les apprécier de plus en plus.

Nous avons eu la possibilité de les essayer pendant

plusieurs jours. Nous les avons tantôt écoutées en

sourdine, tantôt à volume soutenu. Elles n’ont cessé

de nous surprendre sans jamais nous lasser ou nous

agresser par un grave trop encombrant ou un aigu

trop titillant. Mais elles ne manquent pas de

caractère ; elles ont simplement un très bon

caractère. Leur grave a de l’ampleur et de la

générosité. Leur médium est très chantant et ouvert.

Quel que soit le genre musical que l’on écoute, quel

que soit le type de mixage, très électronique ou très

acoustique, les JM Reynaud Lunna sont justes et

tempérées. Elles conjuguent esprit, force et grain de

folie tout en conservant un superbe naturel.

On peut apprendre sur le site de JM Reynaud que

« Lunna » est le nom donné par les Dagomba,

peuple de l’Afrique de l’Ouest, à une petite

percussion connue également sous le nom de Tama

ou « tambour qui parle ». Eh bien, on peut dire que

ces enceintes tambours battent au rythme du cœur

de la musique. Leur restitution est toujours très

agréable tout en étant engagée et percutante. C’est

du grand art, un vrai bonheur pour les audiophiles

ou tout simplement les mélomanes.

Spécifications

•Type : enceinte colonne 2,5 voies

•Haut-parleurs : tweeter à dôme textile de 25 mm, médium/grave

et boomer de 13 cm à membrane papier

•Réponse en fréquences : 40 Hz à 25 kHz

•Sensibilité : 91,6 dB pour 2,83 V/1m, 89 dB pour 2 V/1 m

•Puissance admissible crête : 200 watts

•Impédance minimale : 4,5 ohms

•Dimensions : 85 x 30,8 x 18,6 cm

•Poids : 18 kg

Notre avis

Construction

Performances

Design - finition

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

45


TEST

PARADIGM

1900 €

Premier 700F

Paradigm est une marque d'enceintes Hifi et Home Cinéma dont on ne parle pas très

souvent en France. Elle fait pourtant pare d'un groupe canadien dédié aux produits

audio parmi les plus importants et sérieux d'Amérique du Nord, qui déent également

la marque Anthem et a récemment fait l'acquision de Marn Logan, l'icône audiophile

des enceintes à panneaux électrostaques. Sa colonne Premier 700F, équipée de quatre

haut-parleurs de haute technologie, est un exemple d'industrialisaon acousque haut

de gamme maîtrisée fournissant des performances sonores de haut niveau.

par Pierre Stemmelin

La Paradigm Premier 700F est une enceinte colonne

de bonne taille, dépassant le mètre de haut,

travaillant en configuration 3 voies à 4 haut-parleurs

accordées en bass-reflex. Sa finition n'est pas d'un

très grand luxe (chez Paradigm la série Premier se

positionne en entrée de gamme), mais sa réalisation

46 ON-mag >> janvier/février 2021-1

"made in Canada" est d'une très grande propreté.

Vu de coupe du dessus, son coffret adopte une

forme hexagonale. En effet, les parois latérales sont

constituées de deux pans formant un angle très

léger. Cette géométrie a pour avantage d'affiner la

silhouette, mais aussi de casser les résonances


parasites internes en minimisant les parois

parallèles.

L'ébénisterie est construite en panneaux de

médium de 18 mm d'épaisseur. Ces panneaux sont

plaqués sur leurs deux faces pour une meilleure

résistance aux variations d'hygrométrie et habillés

extérieurement d'un vinyle de qualité que

l'acquéreur peut choisir en blanc brillant, noir

brillant, ou "grain espresso" façon bois. Le baffle, le

dessus de l'enceinte légèrement bombé ainsi que le

socle sont en outre doublés de plaques en matériau

de synthèse moulé gris anthracite.

ART, PPA, X-PAL des haut-parleurs de

technologie avancée, exclusifs à Paradigm

Les 4 haut-parleurs qui équipent la façade de la

Paradigm Premier 700F sont parfaitement intégrés

(aucune vis et aucun bout de saladier n'est visible) et

protégés par un cache en tissu maintenu par des

aimants invisibles. Ils sont tous de technologie

propriétaire, exclusifs à la marque. En partant du

bas, on trouve tout d'abord deux boomers de 14 cm

à membrane en polypropylène chargé de carbone.

Leurs suspensions inversées sont de type ART

(Active Ridge Technology). Elles présentent un profil

en vaguelettes afin de casser les résonances

parasites et sont directement surmoulées sur les

membranes de manière à obtenir une meilleure

liaison mécanique.

Le transducteur de médium qui prend le relais à

partir de 800 Hz est également de 14 cm et équipé

d'un cône en polypropylène chargé de carbone. Le

tweeter qui intervient à partir de 2,5 kHz possède un

dôme de 25 mm type X-PAL (pour Pur ALuminium).

Ces deux haut-parleurs sont protégés par des grilles

rondes, présentant des découpes très étudiées qui

sont en fait des lentilles acoustiques de mise en

phase répondant au procédé PPA (Perforated

Phase-Aligning).

Les technologies ART, X-PAL et PPA ont fait l'objet

de dépôts de brevets de la part de Paradigm. Elles

sont également utilisées sur les enceintes haut de

gamme de la marque.

Enfin à noter : l'évent d'accord bass-reflex de la

Premier 700F est situé à l'arrière. Il est

intérieurement protégé par un filet textile, cela évite

que l'enceinte ne puisse servir de coffre à jouet pour

un enfant ou de réceptacle à mégots de cigarettes

lors d'une soirée un peu trop animée.

saturation dans les basses lorsqu'elles sont placées

près d'un mur (à 20-30 cm). Le rendement n'est pas

très élevé pour des enceintes colonnes et il est

préférable de les associer à un ampli un peu

puissant qui a la pêche. Nous avons obtenu de très

bons résultats avec le nouvel ampli Cambridge

Audio CXA81 et des câbles haut-parleurs

AudioQuest Type 9. Dans cette configuration, les

Paradigm Premier 700F ont révélé un caractère très

enthousiaste et se sont même montrées rageuses

sur certains morceaux de musique qui pulsent fort.

Ces enceintes colonnes développent une large

bande passante, affichent une très bonne tenue en

puissance avec un équilibre tonal particulièrement

agréable. Ce ne sont absolument pas des modèles

d'approche cérébrale qui dissèquent le message

sonore jusqu'à le rendre froid et chirurgical. Elles

privilégient une transcription globale et homogène.

Leur registre grave est généreux et pêchu, ne

dégoulinant pas. Leur haut du spectre se distingue

par sa douceur.

L'image sonore n'est pas ultra focalisée, mais

cohérente et uniforme, relativement compacte tout

en ayant une belle ampleur et sans aucun effet de

projection agressif. Les Paradigm Premier 700F sont

des enceintes performantes, sans prise de tête, que

l'on écoute avec beaucoup de plaisir.

Spécifications

•Type : enceinte colonne, 3 voies, 4 haut-parleurs, bassreflex

dorsal

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 45 Hz à 25 kHz

•Tweeter : dôme X-PAL de 25 mm avec lentille PPA

•Médium : 14 cm à cône polypropylène chargé de carbone

avec lentille PPA

•Boomers : 2 x 14 cm à membrane polypropylène chargé

de carbone et suspension ART

•Puissance recommandée : de 15 à 180 watts

•Filtrage : du second ordre à 800 Hz et 2,4 kHz

•Sensibilité : 88 dB

•Impédance nominale : 8 ohms

•Finition : noir brillant, blanc brillant ou grain espresso

•Poids unitaire : 21,88 kg

•Dimensions unitaires : 101,2 x 21,2 x 31,1 cm

Notre avis

Des enceintes performantes qui font plaisir à

entendre

Sur le terrain, les Paradigm Premier 700F sont

relativement faciles à positionner. Elles sont peu

directives et leur évent dorsal ne provoque pas de

Construction Design - finition

Performances Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

47



LA

SOURCE


TEST

AURALIC

6700 €

Vega G2.1

Plusieurs streamers et DACs Auralic sont déjà passés entre nos mains et nos oreilles. Non sans

succès, car ces produits nous ont toujours plu. Ils ont un pet, même un gros quelque chose

de différent, au service de la musique bien sûr. Cee fois, nous nous aaquons au plus haut

de gamme de la marque, le Vega G2.1, qui est à la fois un streamer, un DAC et un

préamplificateur, le tout à un tarif High-End "mesuré". Auralic y a mis tout son savoir-faire en

termes de concepon, de choix de composants et de connecvité. Nous sommes maintenant

prêts à découvrir jusqu’où ce Vega peut nous emmener. par Alban Amouroux

Auralic se concentre exclusivement sur la lecture

audio numérique avec des streamers, des DACs et

même des horloges. Désormais, tous les produits

arborent exactement le même design monolithique,

simple et efficace, avec un grand écran central. À la

différence cependant du châssis. Les modèles dont

la référence se termine par .1 sont les mieux

équipés dans ce domaine : le streamer pur Aries

G2.1, l’horloge Leo GX.1 et notre Vega G2.1 qui fait

l'objet de ce test. Auralic l’a appelé Unity Chassis II.

La partie extérieure est faite d’aluminium massif de

haute qualité, tandis qu’une seconde boîte dans la

boîte en feuilles de cuivre vient renforcer l’ensemble

et participer à l’isolation globale contre les

interférences. Tout cela repose sur une lourde base,

toujours spécifique aux modèles .1, dotée de quatre

pieds renfermant six ressorts antivibratoires. Pour

Auralic, le Vega G2.1 est « l’incarnation de ce qu’un

appareil audio numérique avec convertisseur devrait

être ».

5 entrées numériques, 1 entrée analogique

Le Vega G2.1 se veut avant tout le centre de votre

système HiFi. C’est donc un préamplificateur avec

contrôle de volume via le potentiomètre en face

50 ON-mag >> janvier/février 2021-1

avant. Il est relié à un réseau de résistances pour

travailler uniquement dans le domaine purement

analogique. Lors du changement de volume, on

entend d’ailleurs le cliquetis de toutes ces

résistances. Assis à trois mètres et avec la musique

qui joue, on ne les entend plus. Le Vega propose en

tout cinq entrées numériques, toutes dans un format

différent. Notons la présence d’un connecteur

propriétaire Lightning Link, au format HDMI, pour

chaîner d’autres éléments Auralic. Mais ce fabricant

a aussi eu la bonne idée d’intégrer une entrée

analogique sur fiches RCA. Cela permet de garder

un pied dans l’analogique, pour relier sa platine

vinyle essentiellement. Il y a également une entrée

Master Clock pour une utilisation avec l’horloge

externe Auralic Leo. Celle du Vega, dont on peut

déjà se contenter, fonctionne à 72 femto secondes

et est thermorégulée.

Auralic a mis le paquet sur la conception avec

uniquement des composants et des techniques de

haute qualité. Les circuits bénéficient d’une isolation

galvanique apportant une réduction de 80% du bruit

par rapport à la première génération du préampli

Vega. Les sorties analogiques XLR et RCA (4,8 V

chacune) passent à travers des circuits en classe A,

enfermés dans des boîtes isolées, pour s’adapter à


la charge d’entrée de n’importe quel amplificateur

jusqu’à 600 ohms. L’implantation des différents

composants a été particulièrement étudiée afin

d’éviter tout parasite. L’alimentation linéaire

minimise les vibrations et réduit le bruit jusqu’à 90

dB. Et la liste est longue comme cela. Il faut retenir

qu’Auralic ne laisse rien au hasard et attaque sur

tous les fronts le moindre élément susceptible

d’altérer la reproduction sonore.

Une application mobile efficace et

bien pensée

Le Vega G2.1 est géré par une plateforme appelée

Tesla G1. Elle repose sur un processeur Cortex-A9 1

GHz à quatre cœurs accompagné d’un Giga de RAM

et de 4 GB de stockage pour le système. Toutes les

capacités de l’appareil sont gérées par lui. La

conversion numérique/analogique est confiée à un

DAC Sabre modifié spécialement par Auralic afin de

répondre à des attentes élevées. Celui-ci décode le

DSD512, le MQA et le PCM jusqu’à 384 kHz.

Les fonctions du Vega G2.1 se pilotent en façade via

l’écran couleur de 10 cm et le potentiomètre

multifonction. L’écran n’est pas tactile et c’est bien

l’un des seuls reproches que l’on peut faire au Vega.

Malgré tout, la gestion est assez simple : on fait

défiler les fonctions, puis on appuie pour valider. À

la fin de chaque liste de fonctions, le dernier choix

permet de revenir en arrière. C’est surtout depuis

cet écran que l’on sélectionne la source à écouter. Il

est possible d’associer n’importe quelle

télécommande infrarouge au Vega en apprenant les

codes. Mais il sera bien plus confortable de se

rabattre sur l’application mobile Lightning DS pour

iPhone et iPad. Alternativement, comme le Vega

G2.1 est aussi UPnP et Roon, rien ne l’empêche de

fonctionner dans un environnement Android.

Cette application Lightning DS est complète et

ergonomique, sûrement l’une des meilleures en

dehors de celles des marques grand public de

l’audio sans fil comme Sonos. L’application Auralic

permet de changer de source facilement, de

naviguer dans le contenu des services audio Hi-Res

comme Qobuz et Tidal, mais aussi dans celui d’un

serveur de musique local. La gestion depuis le

grand écran d’un iPad est agréable avec l’affichage

simultané d’un grand nombre de jaquettes. Cette

application permet bien entendu la lecture de

fichiers audio en Hi-Res. La configuration complète

du Vega passe par une page Web accessible depuis

la tablette ou un PC sur le réseau. Les possibilités

sont nombreuses avec le choix de filtres, du

suréchantillonnage et de plein d’autres détails sur le

Spécifications

•Type : streamer/DAC/préamplificateur

•Gamme dynamique : 130 dB, 20 Hz-20 KHz

(pondération A)

•Distorsion THD+N: XLR <0.00012% (XLR) ; RCA

<0.00015% (20 Hz-20 KHz at 0 dBFS)

•Taux d’échantillonnage : 384 kHz/32 bits, DSD512

•Fichiers reconnus : AIFF, ALAC, APE, DIFF, DSF, FLAC,

OGG, WAV, AAC, MP3, MQA, WMA

•Connectivité : Ethernet, Lightning-Link, 1x XLR AES/EBU,

1x optique, 1x coaxial, 1x USB-B, 1x analogique RCA, 1x

sortie symétrique XLR, 1x sortie asymétrique RCA, 2x sorties

casque 6,35 mm

•Réseau : Tidal, Qobuz, UPnP/DLNA, AirPlay 1, Spotify

Connect, webradios, Roon Ready

•Autres : apprentissage télécommande infrarouge

•Dimensions (l x p x h) : 340 x 320 x 96 mm

•Poids : 9,5 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonction

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

51


fonctionnement en lecture, conversion et

préamplification.

Une scène sonore tridimensionnelle

Une fois encore, l’écoute d’un appareil Auralic ne

nous a pas déçus. Pourtant, la dernière écoute d’un

produit de ce fabricant remonte à plusieurs mois.

Sans pouvoir nous fier sans faille à notre mémoire

auditive mais en le confirmant grâce à nos notes,

nous avons retrouvé cette signature caractéristique

des streamers Auralic de notre point de vue. Le

Vega G2.1 nous a à nouveau apporté cette

sensation de présence rarement entendue qui fait

disparaître les enceintes. La scène sonore déborde

dans tous les sens. Mis à part les enregistrements où

un instrument est clairement positionné à l’endroit

de l’enceinte, pour tout le reste, elles sont

indécelables.

Sur le live de Marcus Miller accompagné de

l’orchestre philharmonique de Monte-Carlo, les

instruments se répondent et jouent à leur tour chacun

à leur place. Sans jamais se marcher sur les pieds, ils

occupent un espace cohérent avec l’instrument ou un

ensemble d’instruments, tels que les cuivres. La

lisibilité est maximale, suivre l’un ou l’autre ne

demande aucun effort. Toutes les micro-informations

d’ambiance et de lieu sont retranscrites avec

précision pour nous embarquer dans la musique.

C’est vraiment ça le point fort de l’Auralic Vega : il

nous aspire et nous place au centre de la musique.

Sur certains titres électro très travaillés, comme ce

que fait le français FKJ, les déphasages, réverbs et

autres délais nous entourent de musique et d’effets

sonores. Sur d’autres morceaux live de jazz plus

intimistes, nous sommes en connexion avec la scène

52 ON-mag >> janvier/février 2021-1

et les applaudissements, là encore, sont à nos côtés.

Le Vega G2.1 est capable d’étendre la scène sonore

autant en profondeur qu’en avant des enceintes

pour une restitution en trois dimensions. C’est ce

qui caractérise avant tout ce streamer Auralic face à

ses concurrents.

La HiFi High-End dans un appareil

multifonction

Les qualités du Vega G2.1 se retrouvent avec toutes

les sources, que ce soit la lecture en réseau, un

MacBook via l’entrée USB ou notre platine vinyle sur

l’entrée analogique. Il est indéniable que la partie

préamplificatrice fait partie de ce qui se fait de

mieux dans cette gamme de prix et peut-être bien

au-delà. Justement, utilisez-le dans cette situation,

ce que nous ne saurions trop vous conseiller, inutile

de chercher à le cascader avec un autre

préamplificateur. Au contraire et il faudra bien

étudier le mariage du Vega G2.1 avec l’amplificateur

et sélectionner correctement ce dernier. Le Vega

délivre un signal d’une telle qualité que

l’amplificateur pourra vite devenir le point faible. Il

saura aisément faire ressortir les qualités et les

défauts de tel ou tel bloc stéréo (ou deux blocs

mono). L’Auralic Vega sera donc le pivot d’un

système de qualité où la cohérence devra être de

mise à chaque étage. Heureusement, grâce à ses

trois fonctions intégrées dans un même boîtier, il

réduit la place occupée par la chaîne HiFi. Vous

n’avez plus qu’à lui trouver l’amplification et les

enceintes adaptés avec lesquels il s’effacera pour en

tirer assurément le meilleur. L’Auralic Vega G2.1,

c’est la HiFi High-End qui sait vous simplifier la vie.



conceptactive

PHONOMM/MC

LaConceptActivedeClearaudioestlivréesoitaveclebrasConceptàpivotmagnétiquesansfriction,soitaveclebrasSatisfy

Kardanenaluminium.VousavezenoutrelechoixentrelescelulesConceptàaimantmobile(MM)ouàbobinemobile(MC)

spécialementadaptées.Touslesréglagesessentiels,delaforced'appuietdel'anti-skating,sonteffectuésavecsoinenusine.La

ConceptActivepeutaussibienêtreécoutéeavecvotresystèmeHifi(branchementsurunesimpleentréeligneouphonodevotre

amplificateur)ouavecvotrecasquepréférégrâceàsonamplicateurintégré.

ATCestuneentreprisebritanniquequi,depuissa

créationen1974,esttotalementpréoccupéepar

l’obtention,lemaintien etlafournituredela

qualité ultime. Depuis ses débuts, ATC a

fermement maintenu les objectifs des ses

fondateurs, consistant à construire des

haut-parleursetdesélectroniquesutilisantles

principesd’ingénieriemoderneslesplusefficaces.

TouslesproduitsATCsontconçuspourreleverle

défi des dernières technologies en matière

d’enregistrementnumérique,toutenoffrantla

meileurereproductionsonoreposible.


LES

ENCEINTES

SANS FIL


TEST

DALI

Oberon 7C + Sound

Hub Compact

La marque danoise Dali a marqué le marché

audiophile avec ses enceintes Callisto sans fil

ultra performeuses, dévoilées lors du High End

de Munich 2017. On aendait rapidement des

déclinaisons plus abordables de ces premières

enceintes. Ce sont les modèles encore plus haut

de gamme Rubicon C qui ont été lancés en

2019. Puis fin 2020, notre paence a été

récompensée. La gamme Oberon C ainsi qu'un

hub de connexion plus abordables sont arrivés.

Dans cee gamme, nous avons testé les

colonnes Oberon 7C. C'est explosif.

par Pierre Stemmelin,

Nous avons déjà testé les Dali Callisto 2C (2800 € la

paire) et Callisto 6C (3600 € la paire) ainsi que les

Dali Rubicon 6C (5600 € la paire) à chaque fois

accompagnées d'un Dali Sound Hub (650 €) et

d'une carte réseau BluOS (500 €). Avec la gamme

Oberon C, la facture fond sensiblement. Les

enceintes de bibliothèque Oberon 1C coûtent

1300 € la paire, le tarif des modèles muraux Oberon

On Wall C monte à 1500 € la paire et celui des

colonnes Oberon 7C ne dépasse pas 2000 € la paire.

Mieux encore, ces tarifs comprennent le nouveau

Dali Sound Hub Compact, sans possibilité de

connexion réseau cette fois-ci, mais compatible

avec les Callisto C et Rubicon C et coûtant 300 €

seulement.

Avec une telle baisse de tarif, on pourrait s'imaginer

que les performances sont nettement moindres et

que la conception est au rabais. Nous allons voir

avec les Dali Oberon 7C et leur Sound Hub

Compact que ça n'est pas le cas.

Deux sérieuses colonnes actives, biamplifiées,

qui ont déjà un petit air de haut

de gamme

Les Dali Oberon 7C sont des colonnes de bonne

taille armées de haut-parleurs déjà fort sérieux. Sur

le plan acoustique et de la construction de

l'ébénisterie ainsi que de la finition, elles sont

similaires aux Oberon classiques (c'est-à-dire

passives) et notamment aux excellentes Oberon 5

que nous avons également eu l'occasion d'essayer,

mais en plus grandes.

Par rapport aux Callisto C qui n'ont pas été saluées

comme des reines de beauté, on peut dire que les

Oberon C ont un look plus cosy et en phase avec

56 ON-mag >> janvier/février 2021-1

2000 €

l'esprit danois, se caractérisant par leurs beaux

placages vinyles texturés, leurs façades peintes et

leur cache haut-parleurs en tissu à grosses mailles.

Chaque Oberon 7C est équipée d'un tweeter à

dôme textile et de deux boomers de 18 cm (7

pouces). Il s'agit de transducteurs propriétaires et

exclusifs au constructeur danois. Le dôme textile du

tweeter est de grand diamètre puisqu'il atteint

29 mm. Les boomers reprennent la fameuse

membrane brune en papier et fibre de bois

caractéristique des productions Dali, associée à un

moteur haut de gamme utilisant un aimant dit SMC

(Soft Magnetic Compound) plus efficace que la

ferrite. Leur accord bass-reflex est réalisé par un

évent dorsal très large et peu profond favorisant un

rendement élevé.

Les circuits d'amplification en classe D, intégrés aux

Dali Oberon 7C, sont naturellement plus légers que

ceux des Callisto C et Rubicon C, mais ils travaillent

déjà en bi-amplification, fournissant 50 watts crêtes

aux boomers et 50 watts crêtes au tweeter. Leur

gestion par DSP permet en outre une optimisation

poussée du filtrage, de la mise en phase, du

système de contre-réaction, en adéquation avec les

caractéristiques des haut-parleurs.


Le Dali Sound Hub Compact : une station de

branchement simplifiée, mais déjà

suffisamment polyvalente

Le Sound Hub Compact assure la liaison sans fil

numérique, en 24 bits/96 kHz sans perte, de vos

sources vers les enceintes. La mise en place est très

simple. Un fois les Oberon 7C ainsi que le Sound

Hub Compact branchés au courant secteur et

allumés, il suffit d'appuyer sur les boutons "Connect

Link" pour que l'appairage s’effectue

automatiquement. On remarque au passage que le

système est prévu pour évoluer vers des

applications Home Cinéma en multicanal. À l'arrière

de chaque enceinte, il est possible de choisir si elle

correspond à la voie avant droite ou gauche, ou

encore à une voie arrière ou centrale. Dali, n'a pas

encore fait d'annonce sur ce sujet, mais l'intention

apparaît évidente.

Le Sound Hub Compact ne possède pas de lecteur

réseau. Si l'on veut écouter de la musique en

streaming il faut donc l'associer à un lecteur de

musique en réseau, un smartphone, une tablette ou

un ordinateur. Sa connectique prévoit tous les cas

de figure. On peut y raccorder une platine vinyle

équipée d'un préampli Phono, des sources

numériques optiques ou une TV en HDMI et des

équipements sans fil en Bluetooth jusqu'en AptX-

HD.

Un caractère sonore de bonnes vivantes qui

ne manquent pas de puissance acoustique

Sur le terrain, comme nous l'avons dit, le système

Dali Oberon 7C + Sound Hub Compact est simple à

installer. On peut d'ailleurs préciser que les

enceintes sont beaucoup moins contraignantes

quant à leur positionnement dans la pièce que les

Callisto C ou les Rubicon C. Elles ne craignent pas

trop la proximité d'un mur juste derrière elles. Notre

seul regret concerne le Sound Hub Compact qui ne

possède aucun bouton de commande et se pilote

uniquement depuis sa télécommande.

À l'écoute, une des caractéristiques communes des

enceintes actives et sans fil de Dali est leur registre

grave très costaud et physique. On retrouve cette

caractéristique avec les Dali Oberon 7C. Elles

fournissent des basses peut-être un peu moins

denses, tenues et implacables que les modèles haut

de gamme, mais elles n'en demeurent pas moins

décoiffantes. Certes, il pourrait y avoir un peu plus

de velouté et de fruité des timbres, mais il est

incontestable que la performance est au rendezvous

avec ces nouvelles enceintes plus abordables.

Les Dali Oberon 7C n'atteignent pas la maîtrise et le

niveau sonore démoniaque des Callisto 6C, ni la

finesse et la définition des Rubicon 6C, mais s'il

s'agit d'animer une soirée avec 50 personnes dans

50 m2 (hors période de confinement), ça le fait très

bien. On sent que les amplis qui poussent ces

colonnes sont plus légers que ceux des modèles

haut de gamme, mais le rendement des enceintes

étant de bon niveau (88,5 dB à 2,83 V/1 m, si l'on

s'en réfère aux versions passives), ça envoie quand

même du lourd comme dirait notre collègue Manu,

et ça pulse grave.

Pour autant, les Dali Oberon 7C ne sont pas de

grosses brutes. Elles délivrent un son d'une bonne

cohésion et d'une bonne homogénéité, marqué par

une excellente rythmique et un bon punch. Leur

image sonore a beaucoup d'ampleur, elle est bien

aérée et très vaste. Le son est musclé et nerveux. Le

registre médium gagnerait à avoir un peu plus de

matière et de richesse. En revanche, les basses ont

de belles rondeurs et sont bien équilibrées par des

aigus assez clairs avec une petite pointe de

brillance.

En résumé

Avec les Oberon 7C, le constructeur danois Dali

réussit des versions plus abordables et presque

démocratiques de ses enceintes Hifi sans fil haut de

gamme. Ces grandes colonnes, d'un gabarit peu

courant pour ce type de produit, accompagnées de

leur boîtier de connexion Sound Hub Compact

relativement polyvalent, sont faciles à mettre en

œuvre. Grâce à leurs deux boomers de 18 cm et leur

tweeter à dôme textile de 29 mm, elles délivrent un

grand, gros et bon son, bien équilibré, avec une

scène stéréo très vaste.

Spécifications

Dali Oberon 7C

•Amplification : 2 x 50 watts en crête, classe D

•Haut-parleurs : 2x boomers de 18 cm, tweeter de 29 mm

•Réponse en fréquence à ±3 dB : 31 Hz à 26 kHz

•Dimensions : 20 x 101,5 x 34 cm

•Poids : 15,7 kg

•Prix : 1700 € la paire

Dali Sound Hub Compact

•Entrées : 2x numériques optiques, HDMI ARC, analogique

sur RCA, Bluetooth AAC/AptX-HD

•Sorties : subwoofer, USB 5 V de charge

•Transmission sans fil : 24 bits/96 kHz

•Dimensions : 21,2 x 3 x 13,2 cm

•Poids : 500 g

•Prix : 300 €

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

57


TEST

KEF

2500 €

KEF LS50 Wireless II

Fonconnant par paire stéréo, les KEF LS50 Wireless II se présentent comme des enceintes Hifi

compactes, acves et connectées, ulmes. Dernières-nées d'une presgieuse série, elles ont la lourde

tâche de perfeconner l'impressionnante expérience offerte par leurs aînées. Un son amélioré et une

connecvité plus poussée ? C'est ce que nous allons découvrir.

par Guillaume Fourcadier

De la Hifi haut de gamme dans un format

compact

Pour les habitués de la première version des LS50

Wireless, aucun changement de prime abord. Les

KEF LS50 Wireless II sont des enceintes actives, au

format bibliothèque (d’inspiration monitoring). KEF

ayant pris soin d’arrondir tous les angles (pour

l’acoustique et l’esthétisme), leurs coffrets,

particulièrement inertes et rigides, sont

principalement réalisés en panneaux de MDF et

comportent de nombreux renforts internes. Les LS50

Wireless II sont disponibles en plusieurs finitions,

dont certaines colorées : noir mat, blanc mat, rouge,

gris titane.

La fabrication, à défaut de s’engouffrer dans le luxe

et l’extravagance, est simplement irréprochable. Les

KEF LS50 Wireless II sont parfaitement assemblées,

denses, les finitions ne montrant aucune petite

imperfection. Un très discret écran indicatif placé sur

le sommet de l'enceinte droite (même s'il est

possible d'inverser les canaux) et une

télécommande, sommaire mais pratique,

permettent de contrôler le volume à distance.

Toute la chaîne du son et plus encore

Alors que les premières LS50 Wireless proposaient

une connectique déjà presque complète, mais une

expérience sans fil/réseau encore un peu

balbutiante, les KEF LS50 Wireless II passent

clairement un cap en la matière, pouvant être

considérées comme des enceintes totalement

58 ON-mag >> janvier/février 2021-1

connectées.

Première libération : la possibilité de se passer de

liaison filaire entre les deux enceintes. Une

connexion propriétaire, instantanée et très stable,

permet de prendre en charge les flux PCM jusqu'en

24 bits/96 kHz (contre 24 bits/192 kHz auparavant

avec une interconnexion filaire), ce qui nous semble

bien suffisant en pratique.

La connectique est presque identique à celle de la

version précédente, le port USB-B de la première

version étant remplacé par une prise HDMI eARC,

sans doute pour s'orienter un peu plus vers des

applications TV et Home Cinéma. Nous retrouvons

deux entrées audionumériques, sur prises optique

et coaxiale, ainsi qu'une entrée Ligne analogique

mini jack 3,5 mm.

Mais c'est avant tout par leurs fonctions réseaux que

les KEF LS50 Wireless II se distinguent. Alors que les

premières permettaient la prise en charge, via

l'ancienne application, de quelques applications de

streaming, cette version 2020 apporte une

compatibilité plus large grâce à l’adoption des

protocoles Apple AirPlay 2, Google Chromecast,

UPnP/DLNA, Spotify Connect, Tidal Connect, et

bientôt une compatibilité avec le très audiophile

système Roon. Les KEF LS50 Wireless II peuvent

donc pratiquement tout faire.

L'application royale

Centre de pilotage des fonctions connectées,

l'application KEF Connect intègre pratiquement

toutes les applications de streaming classiques.


Ne se limitant pas à ce simple usage, cette

application, à la fois claire et complète, permet

d'accéder à la totalité des réglages des enceintes

LS50 Wireless II, que ce soit la sélection des entrées,

du volume, mais également d'options sonores

avancées.

En plus d'un réglage classique des basses et des

aigus, KEF pousse le traitement sonore dans ses

retranchements. Un mode Desk (bureau) et un

mode Wall (mur) permettent de s'adapter au mieux

à la position des enceintes, en modifiant quelques

paramètres en conséquence. Une option Phase

Correction, activée par défaut, propose de corriger

l'éventuel écart de phase entre le tweeter et le

boomer, chose rendue possible par le filtrage actif

et la bi-amplification.

Il est également possible de définir une fréquence

de coupure passe-bas. Cela permet soit d'éviter à

l'enceinte de trop faire déborder ses basses

fréquences, soit d'adjoindre aux enceintes un ou

deux caissons de basses dédiés. Pour ceux-ci, une

fréquence de coupure (passe-haut) est également à

définir, entre 40 Hz et 250 Hz.

C'est simple, les KEF LS50 Wireless II proposent une

expérience très poussée, pouvant s'adapter à

pratiquement tous les environnements acoustiques.

Raffinement extrême, aux limites du volume

Extrêmement ambitieux, le fameux haut-parleur Uni-

Q de KEF passe ici à la douzième génération. Ce

haut-parleur de type coaxial (tweeter et boomer sur

le même axe) intègre le tweeter au sein même du

saladier du boomer, grâce à la petite taille de

l'aimant en néodyme. Cela permet aux deux hautparleurs

d'utiliser des moteurs magnétiques séparés

et d'être placés sur un même plan (et non

légèrement décalés). Combiné au filtrage actif, à la

bi-amplification (classe D pour le boomer, classe A/B

pour le tweeter) et au système de traitement

numérique, cela permet d'éradiquer les problèmes

de phase, tout en profitant des avantages du HP

coaxial, comme l'utilisation du cône du boomer

comme pavillon de dispersion pour le tweeter.

Ce haut-parleur est ici amélioré par rapport aux

générations précédentes, grâce à l'adoption d'un

nouveau système d'absorption, baptisé MAT, réseau

labyrinthique ayant pour but d'éliminer 99% de

l'onde arrière du tweeter.

À l’écoute, soyons directs, les KEF LS50 Wireless II

sont aussi brillantes qu'elles l'annoncent. Les

médiums et les aigus, très bien définis et équilibrés,

sont d'une autorité et d'un naturel désarmants. Les

aigus, en particulier, disposent d'un niveau de

détails et d'une pureté vraiment impressionnants, le

tout sans aucun pic artificiel. Le guide d'ondes en

couronne du tweeter effectue un excellent travail sur

la dispersion des aigus, beaucoup plus étendus sur

les côtés que chez la plupart des concurrents. En

résulte une scène sonore toujours aussi cohérente,

profonde et extrêmement vaste, vraiment dans le

haut du panier pour un tel produit.

Le point le plus intéressant reste la grande

polyvalence de ces enceintes. Quels que soient les

usages, de la musique au cinéma, ou les styles, du

plus raffiné au plus énergique, les enceintes KEF

paraissent s'adapter à la perfection, passant d'un

calme olympien à un dynamisme infernal en un

claquement de doigts.

L'extension dans les basses est également très

impressionnante pour un tel volume, les KEF LS50

Wireless II descendant sans mal autour des 40 Hz

(commençant à vraiment décroître ensuite).

Néanmoins, même avec un aussi bon résultat, les

LS50 Wireless II ne réalisent tout de même pas de

miracles dans les extrêmes basses, ne conservant

pas une aussi belle maîtrise ni un aussi haut niveau

de détails que dans les médiums et les aigus.

Assurant la totalité de la chaîne du son, avec une

maîtrise quasi complète, les KEF LS50 Wireless II ne

déçoivent vraiment pas, s'affichant parmi les

meilleurs modèles en la matière.

Spécifications

•Type : enceintes actives connectées

•Topologie : 2 voies avec filtrage actif et bi-amplification

•Haut-parleur Uni-Q de 13 cm de 12ème génération, avec

tweeter à dôme en aluminium de 25 mm et boomer à

cône en aluminium

•Puissance (par enceinte) : ampli classe D 280 W

(boomer), ampli classe AB de 100 W (tweeter)

•Système d'absorption acoustique MAT à l’arrière du

tweeter

•Technologie de traitement Music Integrity Engine

SPL Max : 108 dB

•Lecture : PCM jusqu'en 384 kHz/24 bits, DSD256, MQA

•Interconnexion (entre les deux enceintes) : sans fil, ou

via câble RJ45

•DHT : 0,07%

•Entrées numériques : optique, coaxiale RCA, HDMI

eARC

•Entrée analogique : jack 3,5 mm

•WiFi, Ethernet, Bluetooth

•Compatibilité : Spotify Connect, Tidal Connect, AirPlay 2,

•DLNA/UPnP, Google Chromecast, Roon Ready (via

mise à jour)

Notre avis

Construction

Performances

Fonctions

Musicalité

ON-mag >> janvier/février 2021-1

59


TEST

NAIM

1500 €

Mu-so 2

Naim a renouvelé il y a quelques mois ses deux enceintes connectées Mu-so. La

deuxième généraon bénéficie d’amélioraons physiques et logicielles. Focal a par

ailleurs parcipé à l’évoluon des haut-parleurs ; Naim et Focal faisant pare du même

groupe, cela aide. La Mu-so 2 est la plus grande des deux. Dans un format large de 62,8

cm, elle propose un fonconnement en trois voies stéréo mais surtout de remplacer

tous vos équipements audio existants.

par Alban Amouroux

La musique connectée et Naim, c’est une histoire

commune qui dure depuis plus de dix ans. La

marque anglaise a toujours suivi les dernières

tendances et n’a pas hésité à se lancer dans l’audio

dématérialisée au tout début, bien avant nombre de

ses concurrents. Ses différentes gammes HiFi

comprennent aujourd’hui chacune au moins un

modèle de streamer. Puis des enceintes sont venues

les compléter avec la gamme Mu-so grâce à deux

références de tailles différentes : une petite cubique

et une grande allongée. C’est cette dernière que

nous testons ici dans sa deuxième génération. Elle

se propose de remplacer à la fois un système HiFi et

une barre de son pour un usage universel dans le

salon.

60 ON-mag >> janvier/février 2021-1

Musique dématérialisée en Hi-Res et

HDMI ARC

La Mu-so 2 est une large enceinte connectée, parmi

ce qui se fait de plus grand, toutes marques

confondues. Derrière le cache en tissu amovible se

trouvent six haut-parleurs pour un fonctionnement

en trois voies stéréo. Chaque haut-parleur dispose

de son propre canal d’amplification de 75 Watts. Les

niveaux sonores atteignables sont assez

confortables pour envisager une utilisation dans de

grandes pièces. Les haut-parleurs sont installés

exclusivement en façade tandis que l’évent bassreflex

pour le grave est situé sous l’enceinte à

gauche. La finition est exemplaire tant dans les


ajustements que dans la qualité des matériaux

employés.

Toujours sous la Mu-so 2, mais à droite, ont été

rassemblées les différentes prises. Celle destinée à

l’alimentation mais aussi un port Ethernet et les trois

entrées distinctes : mini jack, optique et HDMI ARC.

Cette nouveauté intéressante offre à la Mu-so 2

l’opportunité de remplacer une barre de son. Son

format est d'ailleurs parfaitement adapté. De plus,

le CEC est présent pour un allumage et une

extinction synchronisés avec le téléviseur.

L’enceinte se pilote depuis l’application mobile de

la marque, comme tous les appareils connectés

Naim. Elle permet par ailleurs de faire du multiroom.

Les services Tidal et Qobuz sont intégrés

directement avec la lecture en Hi-Res. Vous

retrouverez tous les contenus habituels et vos

playlists préférées. Il y a également les webradios et

l’accès au contenu d’une clé USB branchée sur le

côté droit de la Mu-so 2. Cette application est

simple à utiliser. Le menu des réglages est complet

pour personnaliser le fonctionnement de l’enceinte

mais il n’y a aucune possibilité de retoucher le rendu

sonore.

Une scène sonore concentrée

Le système Mu-so 2 est une sorte de chaîne HiFi

miniaturisée ; elle reproduit la stéréo en version

rapprochée. L’écoute à faible distance est très

agréable, avec la reproduction d’une scène sonore

qui dépasse les limites physiques de la Mu-so. Dans

ce cadre, l’ambiance sonore vient en support des

voix et des instruments. Ces derniers sont reproduits

essentiellement dans une bulle centrale concrète et

stable qui se développe au-dessus de la barre. Avec

une paire d’enceintes HiFi classiques, ils sont étalés

les uns à côté des autres. Avec la Mu-so, ils sont

plutôt les uns derrière les autres. Ce qui ne gêne en

aucun cas la lisibilité. L’étagement des plans en

profondeur permet de distinguer aisément les

différents éléments. Lorsque l’on s’éloigne, pour la

sonorisation d’une grande pièce par exemple, la

Mu-so continue à délivrer un message parfaitement

clair. Le son vient évidemment de l’enceinte mais

avec une certaine masse. Contrairement aux petites

enceintes mono qui donnent l’impression que tout

est mixé ensemble pour être projeté.

Les timbres sont plutôt colorés avec des voix

chaleureuses manquant de piquant dans le haut

médium/aigu. Les cymbales et autres notes jouées

très hautes sont mises un peu en sourdine. Le grave

est propre, net et sans bavure. Il a la rondeur

nécessaire pour une bonne assise tout en étant

capable de descendre assez bas en fréquence

lorsque nécessaire sur des titres électro bien

chargés. Il a le mérite de bien faire son travail sans

verser dans l’artificiel. Nous avons terminé par

quelques tests en liaison HDMI ARC sur des extraits

de films. La Mu-so 2 est capable de remplacer une

barre de son si l’on monte un peu le volume pour

avoir un minimum de sensations. Cependant, dans

cet exercice, elle devient vite agressive. Cela

fonctionne mieux sur des clips, des concerts ou des

films sans trop d’action. Notez que le DTS n’est pas

supporté, il faudra donc régler la sortie audio du

téléviseur en conséquence pour obtenir du son.

Au global, l’écoute de la Mu-so 2 est vraiment

agréable, elle titille nos sens sur les critères qui

attirent notre attention et elle le fait bien. La

restitution n’est pas parfaite, mais honnêtement,

pour des écoutes de qualité et musicales au

quotidien, il n’y a rien à redire par rapport aux

performances obtenues dans un format tout-en-un.

Peu de systèmes de ce type sont capables de faire

aussi bien, à part peut-être l’enceinte/barre de son

B&O Beosound Stage qui se montre encore plus à

l’aise dans le grave. Il faut également retenir que

c’est un bel objet personnalisable avec des grilles

en tissu de couleur optionnelles. Sans oublier la

version Bentley exclusive en finition gris foncé,

marron et cuivre.

Spécifications

•Type : enceinte connectée stéréo tout-en-un

•Équipement : 2x tweeters, 2x mediums, 2x woofers

•Puissance : 6x75 Watts

•Formats audio : jusqu’à 384 kHz/24-bits, WAV, FLAC,

AIFF, ALAC, MP3, AAC, OGG, DSD128

•Connectivité : Ethernet, WiFi, Bluetooth, 1x HDMI ARC,

1x entrée numérique optique, 1x entrée analogique mini

jack 3,5 mm, 1x port USB-A

•Services audio : AirPlay 2, Chromecast, UPnP, Roon Ready,

Spotify Connect, Tidal, Qobuz, Radios Internet

•Autres : télécommande infrarouge

•Dimensions (l x h x p) : 628 x 122 x 264 mm

•Poids : 11,2 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

61


TEST

Q ACOUSTICS

Q Active 200

Premières enceintes Hifi et sans fil de la jeune gamme acve du constructeur

britannique Q Acouscs, les Q Acve 200 promeent une expérience complète, à la fois

audiophile et connectée. Pari réussi ?

par Guillaume Fourcadiert

1800 €

On me voit, on m'admire

L'ensemble Q Active 200 se compose de deux

enceintes actives, chacune se raccordant sur le

courant secteur, et d'un hub central qui se présente

sous la forme d'un petit boîtier. Celui-ci accueille les

différentes connectiques et fait le lien avec les

enceintes via un protocole sans fil 5,8 GHz

propriétaire.

D'un design à la fois très moderne et passe-partout

(finition noire ou blanche), les Q Active 200 sont

presque irréprochables quant à leur finition et leur

qualité de fabrication. Rien ne déborde de leurs

élégants coffrets mats tout en courbes, qui peuvent

facilement se faire oublier. La façade de chacun, qui

n’accueille que deux petits HP lovés derrière une

grille discrète, donne presque à l’ensemble des

allures d'objet de décoration. Une belle réussite,

d'autant que le volume reste très contenu : 170 x

284 x 290 mm pour 7,5 kg par enceinte.

Nous serons un peu moins laudatifs avec le boîtier/

Hub, qui affiche une présentation très quelconque

et tout en plastique, la façade grêlée par des

diodes. L'aspect dépouillé et l'ergonomie spartiate

ne font pas très modernes ; quant à la

télécommande dédiée, elle est un peu trop simple.

Nous lui adresserons un autre petit reproche : le

câble d'alimentation (USB-A vers USB-C) est

62 ON-mag >> janvier/février 2021-1

franchement trop court, même s’il peut facilement

être remplacé.

Puisque toute la connectique est déportée sur le

boîtier, l'arrière des enceintes n'est jamais encombré

de câbles, ce qui est une bonne chose pour la

discrétion (le Hub pouvant rester dans un meuble

par exemple), mais créé une dépendance

supplémentaire pour les enceintes.

Un raccordement sur pratiquement tous les

appareils numériques/analogiques est possible ; la

connectique arbore : 1 entrée RCA Ligne/Phono, 1

prise audionumérique optique, 1 HDMI ARC, 1

entrée RJ45 (Ethernet), un module WiFi/Bluetooth

et 1 sortie pour caisson de basses. Dommage de ne

pas avoir prévu une entrée coaxiale ainsi qu'un port

USB (pour une utilisation avec un ordinateur).

Une connectivité étendue, mais pas encore

parfaite

Après une mise en route moyennement rapide

(environ 5 min) du boîtier et des enceintes, le

système Q Active 200 est en mesure de fonctionner

uniquement en filaire (toujours avec liaison sans fil

entre les enceintes et le hub), ce qui ne demande

aucune configuration supplémentaire. De ce point

de vue, il s’agit d’un produit clés en main.

Suivant le modèle des enceintes connectées


modernes, le système Q Acoustics Q Active 200 est

compatible avec divers protocoles réseau pour la

diffusion de musique. Mais il n'y a pas d'application

iOS ou Android dédiée Q Acoustics, ce qui est

selon nous le talon d'Achille du produit, puisque

cela coupe court à toute notion de réglage ou

d'égalisation, en tous les cas de manière simple.

Le seul vrai réglage possible consiste à adapter le

traitement DSP de chaque enceinte par rapport à

leur disposition dans l'espace : mur, coin ou

placement libre. On peut également définir le sens

droite/gauche sur chaque enceinte.

Ici, avec la version Google (il existe aussi une version

Alexa), le système se configure depuis l'application

Google Home. La démarche est très simplifiée et

permet des fonctions avancées comme le contrôle

grâce à l'assistant vocal de Google. À partir de cette

base, les Q Active 200 sont compatibles avec un

grand nombre de protocoles et applications de

streaming : Chromecast bien sûr, mais également

AirPlay 2, DLNA/UPnP, Spotify Connect, Roon,

Deezer, Qobuz, Tidal, etc…

Si quelques bugs peuvent exister avec les

connectiques optique et HDMI (liés à la

compatibilité avec certaines TV), l'expérience est

généralement très simple et stable.

Clairement, les Q Active 200 donnent davantage

dans la simplicité et l'efficacité que dans les

réglages avancés. Une approche assez "Hifi

classique", contrairement à ce que l'on rencontre

chez d'autres constructeurs qui proposent une

impressionnante batterie d'options et de modes de

personnalisation.

Musicalité et basses profondes

Sur la musicalité comme sur l'ergonomie, Q

Acoustics développe sa propre philosophie. Nous

ne retrouvons clairement pas le côté presque

intransigeant, extrêmement ouvert et immensément

détaillé des KEF LS50 II Wireless, mais une sonorité

plus douce, plus "analogique" pour faire une

analogie vinyle/CD. Loin d'être ronde, la signature

sonore des Q Active 200 est déjà plus chaleureuse,

délivre une scène sonore plus intimiste, même si elle

s’avère déjà assez vaste et profonde.

L'architecture sonore se compose de deux hautparleurs

médium/aigu BMR à large diffusion de 58

mm en façade, et d'un woofer de 14 cm à l'arrière,

secondé par un guide d'ondes interne, le tout

alimenté par trois amplificateurs en classe D pour

une puissance de 100 W RMS (par enceinte). Ainsi,

sous leur petite enveloppe en apparence timide, les

Q Active 200 ont-elles clairement de la puissance à

revendre.

Le point le plus impressionnant de ces enceintes

sans fil Q Acoustics est sans doute la propreté dans

le registre des graves. Sans pouvoir rivaliser ou

remplacer un excellent caisson de basses, le

boomer affiche une maîtrise impressionnante, tout

en pouvant descendre très bas. Les Q Active 200

vont même plus loin que les KEF LS 50 II Wireless à

ce niveau, que ce soit en extension ou en définition.

Les toutes petites nuances, l'impression

d'enveloppement, le tout sans presque jamais

déborder, est assez jouissif.

À l'inverse, les aigus n'ont pas une extension aussi

importante et sont également un poil moins

maîtrisés que chez KEF. La qualité reste très bonne,

mais n'avale pas les difficultés et pièges avec la

même aisance.

Q Acoustics combine une maîtrise et une musicalité

déjà excellentes, ce qui permet aux Q Active 200 de

conserver une grande polyvalence sans tomber

dans un caractère sonore trop accentué. Ces

enceintes sont aussi à l'aise sur le jazz/classique que

sur l'électro pêchu. Elles sont aussi intéressantes en

pur usage musical que vidéoludique (même si là

n'est pas leur vocation première).

Les Q Active 200 sont donc tout à fait

recommandables pour qui veut conserver le côté

légèrement chaleureux de certaines enceintes

passives tout en profitant de la technicité

potentiellement fabuleuse d'un système actif (DSP,

DAC, filtrage actif et ampli optimisés).

Spécifications

•Type : enceinte active connectée avec boîtier de

connexion

•Topologie : deux voies

•Haut-parleurs : 2 HP BMR large-bandes de 58 mm, 1 boomer

de 14 cm avec cône de dispersion

•3 amplificateurs en classe D par enceinte

•Puissance : 100 W RMS, 280 W en crête

•Entrées : 1 audionumérique optique, 1 HDMI ARC, 1

RJ45, 1 RCA Ligne/Phono, 1 module Bluetooth/WiFi

•Sortie : caisson de basses

•Compatibilité réseau (version Google) : Chromecast,

DLNA/UPnP, Roon Ready, AirPlay 2, Spotify Connect, Qobuz,

Deezer, Tidal, Amazon Music, TuneIn

•Dimensions : 170 x 284 x 290 mm (par enceinte)

•Poids : 7,5 kg (par enceinte)

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

63


A l’imagedeceuxquilesécoutent

Cartesd’extensionpourlesintégrésAccuphase

DAC-50:Convertisseurnumérique/analogique

AD-50: PréamplipourcelulephonoMM/MC

Line-10: Entréelignesupplémentaire


ET

UN PEU DE

CINÉMA


TEST

BOWERS & WILKINS

2450 €

DB3D

En renouvelant ses caissons de basses amplifiés, Bowers & Wilkins a généralisé

le traitement électronique avancé et l’amplificaon en classe D. De cee gamme

de trois caissons à double haut-parleur dénommée DB, nous avons testé le plus

pet, le DB3D. Dans un format assez facilement logeable, il promet sur le papier

des performances hors normes qu’il nous tardait de vérifier en situaon.

par Alban Amouroux

Bowers & Wilkins propose des caissons de basses à

son catalogue depuis des décennies. On se

souviendra du modèle triangulaire PCS8 destiné à

supporter les enceintes frontales. Certifié THX, il a

contribué à construire la réputation de B&W dans le

home cinéma dès les années 90. D’autres caissons

ont suivi, certains amplifiés, d’autres passifs à

associer à des amplificateurs externes dédiés.

L’usage s’est élargi en permettant d’associer les

caissons aussi bien aux enceintes home cinéma

qu’aux modèles HiFi de la marque. La gamme est

assez large aujourd’hui pour trouver la bonne

association, avec des enceintes B&W ou avec

n’importe quelles autres enceintes bien

évidemment.

66 ON-mag >> janvier/février 2021-1

Un encombrement minimal pour un

placement à bien définir

Si jamais vous ne le saviez pas, bien que nous le

répétions régulièrement dans nos tests de caissons

de basses, il n’y a pas de position idéale pour un

caisson dans une pièce donnée. Les photos

d’illustration montrent toujours le caisson à côté de

l’enceinte principale droite ou gauche, c’est-à-dire

face à la position d’écoute. Mais il se peut que le

meilleur emplacement se trouve sur un mur latéral,

voire dans un coin arrière de la pièce. Même s’il

faudra toujours faire courir un câble de l’ampli ou du

processeur home cinéma jusqu’au caisson, Bowers

& Wilkins vous facilite un peu la tâche. Tout d’abord


grâce au format réduit du DB3D et son emprise au

sol de seulement 30 par 32 centimètres. Ensuite,

grâce au DSP intégré, qui permet d’effectuer un

calibrage audio automatique en adaptant le rendu

du caisson aux contraintes de la pièce.

Le DB3D est équipé de deux haut-parleurs

identiques de 20 cm de diamètre, placés dos à dos.

Ils sont constitués d’une membrane à technologie

Aerofoil prenant l’aspect de matériaux composites

tressés. Cette membrane est accompagnée dans

ses déplacements d’une large suspension autorisant

de forts débattements. Les haut-parleurs sont

protégés par des grilles magnétiques recouvertes

de tissu. L’esthétique globale est assez technique,

tout en angles, avec une base cerclée d’aluminium.

Au moins, vous avez le choix entre trois coloris pour

adapter le DB3D à votre pièce ou à vos enceintes.

La face avant est celle qui affiche le logo B&W tout

en bas, accompagné du bouton de mise sous

tension. Une petite Led indique l’état : rouge

lorsque le caisson est éteint, vert en fonction. La

face arrière accueille les connecteurs à sa base. Vous

avez le choix entre RCA et XLR pour les entrées. Le

pilotage peut se faire via les triggers 12V, en RS232

ou en tout automatique. Tout cela se règle sur

l’application mobile. Il ne lui manque qu'une entrée

haut niveau.

Ce caisson moderne est équipé du Bluetooth. Via

l’application DB Subwoofers pour iOS et Android

(attention, tous les smartphones ne sont pas

reconnus), on rentre dans les différents paramètres

couvrant le choix de l’entrée et les réglages

associés, le type d’entrée (stéréo, LFE), le mode

(plat, film, musique, personnalisé), un égaliseur 5

bandes (20/28/40/56/80 Hz), l’allumage automatique

sur détection d’un signal audio et l’extinction

automatique en l’absence d’un signal. La

fonctionnalité la plus intéressante étant le calibrage

automatique. Il demande tout d’abord de poser le

smartphone sur le caisson pour une première

mesure. Ensuite, selon le type de configuration

(seul, groupe ou pièce), l’application vous invite à

vous déplacer à chaque nouvelle mesure. Au final,

elle indique les fréquences posant problème et qui

seront corrigées.

calibrage terminé, le caisson est idéalement

raccordé aux enceintes sans autre action nécessaire.

Il est impossible de le localiser. Il ne reste plus qu’à

régler le niveau relatif entre les enceintes et le

caisson, ce qu’il est possible de faire directement

dans l’application en modifiant le niveau de sortie.

Nous avons fait défiler film après film, concert après

concert pour nous délecter d’un rendu

extrêmement propre, avec un beau délié et un

grave tout en nuances, jamais monotone. Rien ne

bave, ce DB3D est ultra dynamique mais il sait aussi

très bien gérer les explosions et autres

tremblements descendant très bas en fréquence

pour faire trembler les bas de pantalons.

B&W annonce que ce caisson est capable de

descendre à 8,5 Hz à -6 dB. Nous n’avons pas pu le

vérifier concrètement, notre pièce étant un peu

petite pour laisser des fréquences aussi basses

s’établir correctement. Mais il est clair que ce

caisson descend bas, il n’y a aucun doute là-dessus,

et cela sans mettre la pièce en pression ni rendre

l’écoute difficilement soutenable après quelques

minutes de « démonstration ». Justement, il n’est

pas aussi démonstratif que certains de ses

concurrents qui donneront l’impression de délivrer

plus de grave. En quantité sûrement. En qualité, il

existe peu de caissons capables de pouvoir lui tenir

tête dans sa gamme de prix - déjà très élevée, il faut

bien en convenir. Ce caisson ne s’adresse pas à

toutes les bourses, c'est son seul défaut. Mais si

vous pouvez vous le permettre, son ratio

encombrement/qualités/prix est remarquable.

Surtout qu’il facilite le double emploi HiFi et home

cinéma grâce à ses deux entrées aux réglages

distincts.

Spécifications

•Type : caisson de basses actif

•Equipement : 2x subwoofer de 20 cm

•Puissance : 1000 Watts en classe D

•Connectivité : 2x XLR, 2x RCA, 2x trigger 12V mini jack, 1x

RS232

•Dimensions (l x p x h) : 320 x 300 x 360 mm

•Poids : 25 kg

Un caisson petit par la taille, grand par le

grave délivré

Inutile de vous préciser qu’il est absolument

nécessaire d’effectuer le calibrage. Dans notre

pièce, nous connaissons l’emplacement

approximatif le mieux adapté aux caissons. Malgré

cela, rien n’est jamais parfait et il faut corriger, soit

avec le système de l’amplificateur home cinéma, soit

autrement. Ici, c’est le caisson B&W qui fait tout le

travail. Et il le fait excellemment bien. Une fois le

Notre avis

Construction Fonctions

Ergonomie Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

67


TEST

MARANTZ

1200 €

SR6015

Marantz a renouvelé tous ses amplificateurs intégrés home cinéma cee année, du modèle

slim NR1711 jusqu’à l’imposant SR8015 et ses 11x140W. Le SR6015 se situe en milieu de

gamme, à un tarif un peu supérieur à 1000 euros. En échange de cee somme, il propose un

bouquet de fonconnalités plus que complet qui en feront le centre d’un système home

cinéma immersif de qualité. Si bien qu’il y a vraiment peu à redire, hormis quelques choix

d’ergonomie irritants. Il se rarape avec des prestaons sonores d’un excellent niveau, à

même de sasfaire les cinéphiles les plus exigeants.

par Alban Amouroux

Finition parfaite, ergonomie qui pose

question

La signature visuelle Marantz est bien là, il n’y a

aucun doute. La façade est épurée avec ses galbes

latéraux et ses deux gros potentiomètres entourant

un afficheur toujours rond. Seule la touche de mise

en fonction est visible. Parce que tout le reste est

caché derrière une trappe basculante. Neuf touches

servent à afficher les informations sur le téléviseur, à

changer de mode sonore ou encore à piloter la

seconde zone audio. Juste en dessous se trouvent

une prise casque, l’entrée pour le micro de mesure

du calibrage Audyssey, un port USB et des entrées

audio/vidéo analogiques un peu anachroniques.

Premier point noir : il n’y a pas d’entrée HDMI qui

aurait été plus utile que le composite. Seconde

critique et non des moindres : en réalité, cet

appareil n’a pas vraiment d’afficheur ! Sur les

modèles supérieurs plus imposants, la trappe

dissimule un grand afficheur à deux lignes. Sur le

SR6015, il est absent. L’afficheur rond se borne à

nous indiquer le nom de la source et le niveau du

volume. C’est un peu léger pour un appareil de

cette gamme de prix. Surtout que nous apprécions

toujours de pouvoir accéder rapidement à quelques

réglages via l'écran et les touches de menu. Qui

sont ici logiquement absentes également.

Marantz contourne facilement ce problème avec

l’affichage sur le téléviseur, accessible en une

68 ON-mag >> janvier/février 2021-1

touche. Via deux pages distinctes, il nous renseigne

sur les modes sonores, le nombre de canaux en

entrée et en sortie, les différents attributs du flux

vidéo, etc. Là, il n’y a rien à dire. Mis à part peut-être

pour ceux qui utilisent principalement la partie

Smart de leur TV et l’ARC (Android TV, Tizen,

webOS…). Dans ce cas, seul le son va vers l’ampli

mais l’image n’y passe pas. Il est donc impossible

d’afficher les pages d’informations en surimpression.

Ne vous inquiétez pas, Marantz a réponse à tout :

téléchargez l’application mobile Marantz AVR. Cette

dernière reprend toutes les informations et offre un

accès complet aux fonctions du SR6015. Compatible

avec les tablettes et smartphones, elle permet par

exemple de modifier à la volée le niveau de chaque

canal en cas de déséquilibre sur certaines bandesson.

Mais également de lister toutes les sources

disponibles, changer les réglages sonores et

basculer sur l’application HEOS pour écouter de la

musique.

Revenons sur les caractéristiques de ce SR6015 et sa

connectique. On peut aisément affirmer qu’elle est

plus que complète. Les six entrées HDMI 2.0 sont

suivies d'une entrée 2.1 compatible 8K/60Hz et 4K/

120Hz. Il y a trois sorties, deux pour la zone

principale, une autre pour une pièce secondaire. Là

encore, Marantz a conservé les entrées vidéo

analogiques en composite et en YUV. Les entrées

audio numériques sont au nombre de quatre, celles

analogiques nous amènent jusqu’à huit, dont une


phono et une 7.1. Les sorties préamplifiées

permettent de faire du 7.2.4. Enfin, les borniers

d’enceintes sont prêts à amplifier jusqu’à neuf

enceintes en leur délivrant 110 Watts sous 8 ohms.

La connectivité comprend également le réseau

filaire et WiFi ainsi que le Bluetooth. Via le réseau et

le protocole HEOS, le SR6015 accède directement

aux services musicaux principaux tels que Deezer,

Spotify, Amazon Music ou Tidal, et aux radios

Internet.

Carton plein avec la 8K, du HDR et trois

sorties HDMI

Comme toujours avec Marantz, nous retrouvons

avec plaisir cette phase d’installation qui se déroule

entièrement sur l’écran du téléviseur. Toutes les

étapes sont simples à suivre afin de nous aider à

relier les bonnes enceintes aux bons endroits. Et à

déclarer exactement la façon dont se compose

notre système. L’installation se poursuit par la liaison

au réseau, par les réglages de chaque source puis

se termine par le calibrage Audyssey MultEQ XT32.

Nous préférons toujours débuter nos écoutes sans

calibrage puis effectuer celui-ci dans un second

temps, pour avoir une petite idée de la signature

sonore de l’appareil.

Dès ce milieu de gamme, Marantz équipe son

SR6015 des composants qui font le succès de la

maison. Le convertisseur est un modèle AKM

AK4458 32 bits offrant la lecture Hi-Res en 192/24 et

en DSD128. On retrouve également les célèbres

circuits HDAM à contre-réaction de courant. Les

12,8 kg de l’appareil s'expliquent en partie par la

présence d’un imposant transformateur

d’alimentation.

Le SR6015 décode le Dolby Atmos, le DTS:X ainsi

que l’IMAX Enhanced. Il est équipé des upmixers

Dolby Surround et DTS Neural:X ainsi que des

solutions de virtualisation Dolby Height Virtualizer et

DTS Virtual:X. Quel que soit le format audio en

entrée et le nombre d’enceintes que vous

raccordez, le SR6015 vise à maximiser leur usage et

à reproduire la présence de celles qui seraient

absentes. Du côté du HDMI, en plus de la 8K, le

SR6015 est compatible avec tous les HDR afin de ne

pas dégrader les signaux vidéo qui transiteraient par

lui : HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision.

En parallèle des applications mobiles dont nous

avons parlé précédemment, le SR6015 est livré avec

une télécommande infrarouge classique offrant un

accès direct aux fonctions les plus courantes. Il lui

manque toutefois une touche permettant de

basculer entre les deux mémoires de réglages

Audyssey, cela aurait été très pratique.

Spécifications

•Type : amplificateur intégré home cinéma 9 canaux

•Puissance : 9x110 Watts (8 ohms)

•Décodages : Dolby Atmos, DTS:X, IMAX Enhanced + Dolby

Surround, DTS Neural:X, Dobly Height Virtualizer, DTS

Virtual:X

•Connectivité : Ethernet, 6x entrées HDMI 4K, 1x entrée

HDMI 8K, 3x sorties dont 1x HDMI eARC CEC, 8x entrées

analogiques dont 1x phono et 1x 7.1, 4x entrées numériques,

entrées/sorties composite/YUV,

1x USB, ports RS232, IR et trigger, sortie zone 2, pre-out

7.2.4

•Autres : audio réseau HEOS, micro pour calibrage Audyssey

MultEQ XT32, test de câbles HDMI intégré

•Consommation : 680 Watts

•Dimensions (l x p x h) : 440 x 398 x 161 mm

•Poids : 12,8 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

69


Au cœur de l’action grâce à un calibrage

bien effectué

Notre système de test était comme d’habitude en

5.1.4, le SR6015 s’occupant d’amplifier toutes ces

enceintes sans aide de bloc externe. Les premières

écoutes sans calibrage nous offrent un rendu posé,

zen, très agréable. Que ce soient les écoutes

multicanales ou la musique en stéréo, le SR6015 est

un appareil qui maîtrise son sujet. Pas exubérant, il

est d’une grande neutralité. Les timbres sont

respectés, la scène sonore se déploie légèrement

en arrière des enceintes. Après avoir passé l’étape

de calibrage sur huit mesures, le changement est

assez important, plus qu’avec bon nombre

d’amplificateurs concurrents. En positif bien sûr. Le

caisson est idéalement raccordé au reste avec un

effet de profondeur dans le grave tel qu’on l’attend

d’une restitution home cinéma. L’ensemble a été

parfaitement réglé automatiquement, il n’y a rien à

retoucher ; on peut parfaitement se contenter du

travail réalisé par l’Audyssey MultEQ XT32.

Les effets sonores nous entourent littéralement et

nous poussent vers l’action centrale. L’enceinte

centrale est justement bien gérée avec des

dialogues rehaussés qui collent bien à l’image,

malgré la position de l’enceinte sous l’écran. Sur

quelques extraits de Jumanji : Next Level, nous

sommes transportés dans les différents lieux grâce à

toutes les informations comme les bruissements des

feuilles dans la jungle ou le vent dans le désert. Les

effets sont réalistes et parfaitement localisés dans la

pièce. Les déplacements des objets sont naturels, ils

ont du poids et de la présence et nous font

régulièrement nous tourner ou nous retourner en

pensant qu’il y a eu un bruit réel dans notre pièce

d’écoute. Où qu’ils se trouvent dans l’espace, les

objets ont la même force grâce à un excellent

raccord entre le caisson et le reste des enceintes

dont il récupère les basses fréquences. C’est

70 ON-mag >> janvier/février 2021-1

palpable sur la célèbre scène de bataille dans le ciel

d’Invincible. Les explosions sont d’un naturel

confondant, de même que les trajectoires des

avions. Elles dépassent les limites de la pièce,

domaine dans lequel le SR6015 domine : les effets

de réverbération et de délai sont maîtrisés.

Du côté des upmixers, nous retrouvons cette

volubilité, qui se trouve un peu trop prononcée.

Lorsque les canaux sont discrets en Dolby ou en

DTS, ça fonctionne. Avec une répartition virtualisée

sur les enceintes, il y a un peu trop d’effet de

spatialisation qui entraîne souvent un écho entre les

enceintes frontales et d’effets. Cela donne un son

nasillard sur les voix. Cet effet se concrétise en

Dolby Surround. Si l’on passe en Neural:X, le

problème disparaît, mais la spatialisation est bien

moins intéressante. Il faut faire un choix et malgré

tout, nous sommes restés sur le Dolby Surround.

Les bonnes compétences au bon prix

Le SR6015 est un amplificateur intégré home cinéma

aux performances de haut niveau. Il devrait satisfaire

la plupart des personnes cherchant un appareil

moderne capable de les plonger dans les bandesson

cinéma. Comme le Denon AVC-X4700H que

nous avons testé il y a peu, le SR6015 répond aux

attentes de la quasi-totalité des installations Atmos

et DTS:X. Le Denon possède en plus le décodage

Auro-3D, une prise HDMI supplémentaire, une zone

3 audio et une puissance de 9x125. La restitution

nous a semblé différente, même si nous n’avons pas

eu les deux appareils entre les mains en même

temps. Plus chaleureuse, plus rentre-dedans pour le

Denon, plus ouverte, plus fine pour le Marantz.

Reste cette ergonomie en deçà pour le SR6015 à

notre goût, à cause de cette absence de vrai

afficheur en façade. Denon ou Marantz : à vous de

trancher selon les fonctionnalités que vous

recherchez et la puissance dont vous avez besoin.



TEST

SHARP

450 €

HT-SBW800

Sharp est peu connu dans le monde des barres de son. Pourtant, la marque tente de

frapper fort avec un modèle Dolby Atmos fonconnant en 5.1.2 canaux. De quoi aller

ller les meilleures producons des grands acteurs établis comme LG et Samsung. Sur

le papier, cee barre Sharp a pas mal d’avantages pouvant lui permere de relever le

défi. Mais aussi des manques que l’on remarque tout de suite. Comment ça se passe

quand on met le tout en balance ?

par Alban Amouroux

Dans le catalogue de Sharp, la page home cinéma

correspond tout simplement aux barres de son.

N’allez pas chercher des amplificateurs ou des packs

d’enceintes, tout cela a été balayé, c’est de l’histoire

ancienne. C’est en tous les cas l’idée que se fait le

très grand public du cinéma à la maison :

simplification maximale et encombrement minimal.

Sharp propose une douzaine de références dont

deux modèles Atmos : la HT-SBW460 en 3.1 canaux

et cette HT-SBW800 qui en gagne quatre de plus.

Dans les deux cas, on vise le tout-en-un compact,

bien que le modèle 800 qui fait l'objet de ce test

soit assez imposant avec son 1,20 m de largeur.

Des haut-parleurs orientés dans toutes les

directions

Sharp n’est plus une marque vraiment reconnue

pour son implication dans le son. Même si cela a pu

être vrai, et avec succès, dans les années 80 et 90.

72 ON-mag >> janvier/février 2021-1

Pour ce qui concerne le grand public, Sharp s’est

recentré sur la vidéo. Toutefois, la barre de son est

un produit plus facile à mettre en œuvre que des

enceintes ou des amplificateurs home cinéma.

Surtout lorsque l’on s’appuie sur des partenaires

extérieurs. Sharp ne va pas l’avouer mais cette barre

est conçue, au moins en partie si ce n’est

entièrement, en externe. Nous en voulons pour

preuve ce caisson ou cet afficheur en façade

identiques à ceux de la TCL TS9030. Cela

n’empêche pas chaque fabricant de mettre ces

éléments de base identiques à sa propre sauce.

C’est ce qu’a fait Sharp en disposant les hautparleurs

d’une façon unique qu'on ne retrouve sur

aucune autre barre. La HT-SBW800 embarque sept

canaux distincts. La voie centrale est constituée de

deux haut-parleurs large bande. Les canaux droit et

gauche reprennent le même haut-parleur mais en

un seul exemplaire. Le grave produit dans la barre

est récupéré via un évent en façade. Les canaux


surround sont placés à 90° à chaque extrémité de la

barre. Leur finition est plus aboutie que celle des

larges bandes de façade invisibles derrière la grille.

Les haut-parleurs dédiés au surround se voient bien

et même très bien car rien ne vient protéger leur

membrane en aluminium. Enfin, les canaux

d’élévation pour l’Atmos prennent place sur le

dessus de la barre, avec un angle pour les orienter

vers l’avant. Ils sont constitués chacun d’un large

bande et d’un tweeter. Quant au caisson, il accueille

un subwoofer de 20 cm de diamètre. La puissance

n’est pas détaillée par canal ; on saura juste qu’elle

atteint 760 Watts au total.

Comme nous l'évoquions précédemment, un

afficheur en façade caché derrière la grille nous

informe sur la source, le volume et le mode audio.

Une télécommande simplifiée sert à basculer entre

les entrées, à changer de mode et à régler le niveau

du caisson ainsi que le niveau d’aigu. Le volume est

placé sur le pavé multidirectionnel, ce qui est un

peu déroutant de prime abord. Les entrées sont

assez nombreuses avec du numérique coaxial,

ce qui est plutôt rare, de l’optique,

deux entrées et une

sortie HDMI. Il

faudra se contenter du

Bluetooth car il n’y a pas de

connectivité réseau, ce qui est un peu frustrant étant

donné le prix auquel cette barre est proposée.

Une action centrale au large spectre qui

peine à décoller

Grâce à sa grande largeur et à l’écartement des

haut-parleurs, la HT-SBW800 a pour avantage de

reproduire une scène sonore large et haute, qui

colle parfaitement à l’image d’un téléviseur de 55"

ou de 65". Le contrat de départ est rempli ; cette

barre ouvre les perspectives sonores et surpasse

sans problème les haut-parleurs de quasiment

n’importe quel écran plat. Mis à part peut-être ceux

de l’excellent équipement sonore des

modèles OLED Panasonic HZ2000 - un comparatif

côte à côte permettrait de le confirmer. Le caisson

de basses, avec son 20 cm, est capable de bien

remplir la pièce, mais il manque d’articulation. Il

faudra le poser de préférence sur une surface dure

pour éviter de faire trembler le plancher et accroître

la sensation d’impact. L’ensemble permet

d’atteindre des niveaux sonores confortables dans

des pièces de grand volume. En revanche, le logo

Dolby Atmos en façade pose quelques questions.

Les 5.1.2 canaux sont bien là physiquement. Quant à

reproduire fidèlement ce qu’ils sont censés faire,

c’est autre chose. Les canaux surround diffusant sur

les côtés ouvrent la scène en façade mais peinent à

transmettre des effets sonores jusqu’à notre position

d’écoute. Il en va de même pour les haut-parleurs

d’élévation dédiés aux effets de plafond : ceux-ci

sont inexistants. Pourtant, nous avons entendu des

barres - celles de Sony par exemple - qui arrivent à

peu près à remplir l’avant de la pièce d’effets en

trois dimensions sans ces haut-parleurs dédiés.

Pour résumer, la barre de son Sharp HT-SBW800 et

son caisson présentent d’excellentes qualités : une

connectique fournie, un caisson puissant et une

large barre créant une scène sonore frontale

imposante, le tout avec un respect des timbres très

correct. Mais elle a des défauts majeurs avec ce

5.1.2 qui ne tient pas ses promesses, l’absence de

connectivité réseau et du support du DTS. Pour un

modèle proposé initialement à 600 euros, c’est

embêtant. Mais comme son tarif effectif avoisine

plutôt 450 €, elle est déjà beaucoup plus

intéressante et bien positionnée. Sa restitution

finalement simple et propre pour des pièces de

grand volume reste un atout incontournable.

Spécifications

•Type : barre de son 5.1.2

•Equipement : 8x larges bandes, 2x tweeters, 1x woofer

20 cm

•Puissance : 760 W max.

•Décodage : Dolby Atmos

•Connectivité : Bluetooth, 1x HDMI ARC, 2x entrées

HDMI, 1x entrée numérique optique, 1x entrée numérique

coaxiale, 1x entrée analogique mini jack

•Dimensions (l x p x h) barre : 1198 x 105 x 70 mm

•Dimensions (l x p x h) caisson : 240 x 240 x 420 mm

•Poids : 4 kg (barre) ; 5,2 kg (caisson)

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

73


TEST

TCL

300 €

TS9030 Ray-Danz

La barre de son TS9030 de TCL croule sous les récompenses. Elle a reçu un iF Design

Award 2020 suivi d’un EISA Award dans la catégorie des barres de son accessibles. Alors,

que cachent ces jolis macarons ? À première vue aussi classique que ses concurrentes, la

TS9030 met en œuvre une technologie inédite de dispersion sonore appelée Ray-Danz,

qui donne même son nom à cee barre de son.

par Alban Amouroux

TCL attaque fort le monde des écrans plats avec des

produits complets, technologiquement avancés et

toujours proposés à des tarifs inférieurs à ceux des

très grandes marques. TCL en est une aussi, mais

avec une aura forcément un peu moins grande

qu’un Samsung ou un Sony. Il faudra lui laisser un

peu de temps. Comme ses collègues, TCL complète

ses gammes de téléviseurs par huit barres de son.

Là encore, les tarifs sont au ras du plancher - il y a

même des modèles à moins de 100 euros. À

l’opposé, la TS9030 représente le sommet de la

gamme TCL dans ce créneau de la barre de son.

Des pavillons dans une barre de son

Klipsch est le spécialiste des enceintes à pavillons.

La marque américaine a créé en partie sa réputation

avec sa version compacte du pavillon dénommée

Tractrix associé aux tweeters. Il est utilisé sur la

74 ON-mag >> janvier/février 2021-1

plupart des enceintes Klipsch. Les autres

constructeurs sont plus sages à ce sujet. Et puis il y a

TCL qui a décidé de pousser le concept encore plus

loin. Cette fois-ci, le pavillon est associé à des hautparleurs

large bande. C’est donc une grande partie

du spectre qui est projetée. Lorsque l’on se place

face à la TS9030, on observe une partie centrale

recouverte de tissu acoustique et les deux pavillons

de chaque côté. Les larges bandes sont placés à

90°. Le son qu’ils reproduisent est envoyé vers les

pavillons à la façon d’une rampe de lancement. Ils

sont complétés par une véritable voie centrale en

façade constituée d’un troisième large bande et

d’un tweeter. Chacun des trois canaux est amplifié

par 80 Watts maximum. L’esthétique de la barre est

originale avec ses deux panneaux inférieur et

supérieur englobant les haut-parleurs et dirigeant le

son vers les côtés de la pièce. TCL a réussi à


contenir tout cela dans 6 cm d’épaisseur, une taille

standard aujourd’hui pour une barre de son qui

passera facilement sous un écran plat.

Le grave est déporté dans un caisson séparé au

volume confortable. Il embarque un woofer de 16,5

cm placé sous le caisson et rayonnant vers le sol. Ce

type de montage n’est pas toujours le plus adapté à

une restitution précise et dynamique, avec le risque

d’avoir des basses traînantes. Un sol bien rigide est

recommandé, un usage en appartement est à

envisager avec un niveau sonore réduit. Ce caisson

bénéficie de 300 Watts maximum de puissance. La

liaison avec la barre se fait sans fil, du grand

classique. De son côté, elle propose deux entrées

audio, une entrée HDMI et une sortie HDMI ARC. Il

y a aussi le Bluetooth. Il paraît que certaines

versions de la TS9030 sont équipées du WiFi et

d’autres pas. C’est une version sans que nous avions

reçu. La télécommande est pratique car toutes les

fonctions sont associées à des touches bien

différenciées : sources, commandes Bluetooth,

volume général et du caisson, modes audio,

synchronisation labiale. Un bon point pour TCL : un

afficheur se cache derrière le tissu en façade pour

confirmer les différentes actions.

Une scène sonore en arc de cercle

La TCL Ray-Danz nous a offert une scène sonore en

parfaite cohérence avec la forme de ses pavillons.

Cette disposition des haut-parleurs dirigés vers les

côtés fonctionne comme on pouvait s’y attendre.

Grâce à sa compatibilité Atmos, la TS9030 dirige les

effets vers les murs latéraux de la pièce d’écoute.

C’est réussi mais TCL a visiblement tout misé sur

cette partie des effets surround. Car tout ce qui

devrait se trouver en hauteur et en profondeur

n’existe pas. Il aurait fallu prévoir plus de hautparleurs,

et encore plus de pavillons. Toutefois, la

TS9030 est plutôt pas mauvaise pour détacher les

dialogues, les surélever et les faire correspondre à

l’action à l’écran. Quant au caisson, il est vaillant et

nous a offert quelques sensations sympathiques

dans l’infragrave avec un impact très correct. Son

mode de fonctionnement avec orientation vers le

sol oblige à le calmer et à bien le positionner afin

qu’il ne se fasse pas trop entendre séparément de la

barre.

Avec un tarif qui tourne autour des 300 euros (prix

de lancement : 400 €), l’ensemble barre et caisson

TCL TS9030 Ray-Danz est une bonne affaire. La

connectique est suffisante, la compatibilité Atmos

est intéressante. Dommage que le DTS soit absent,

comme souvent dans cette gamme de prix. Les

effets latéraux englobants sont vraiment différents

des barres plus classiques. Sans réverbération ou

virtualisation qui accroche l’oreille, la TS9030 reste

agréable à l’écoute. Avec son caisson de basses

bien présent, elle apporte un vrai plus par rapport à

la section sonore d’un écran plat.

Spécifications

•Type : barre de son 3.1

•Equipement : 2x larges bandes 63x38 mm, 1x large

bande 63x38 mm + 1x tweeter 25 mm, 1x woofer 16,5 cm

•Puissance : 3x80 W + 1x300 W

•Décodage : Dolby Atmos

•Connectivité : Bluetooth, 1x HDMI ARC, 1x entrée HDMI,

1x entrée numérique optique, 1x entrée analogique

mini jack

•Consommation en veille : n.c.

•Dimensions (l x p x h) barre : 1050 x 110 x 58 mm

•Dimensions (l x p x h) caisson : 240 x 240 x 420 mm

•Poids total : 8,1 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

75


TEST

YAMAHA

RX-V4A

550 €

Voilà du changement du tout au tout. Les fabricants de matériel électronique évoluent dans la

connuité à travers des designs reconnaissables permeant d’idenfier chaque marque

facilement. Cee fois, Yamaha a décidé de tout reprendre de zéro. Le nouvel amplificateur home

cinéma RX-V4A inaugure une esthéque inédite qui sera la signature de Yamaha pour les années

à venir. Celui-ci est un modèle d’entrée de gamme en 5.1 doté du nécessaire et un peu plus pour

des installaons simples et efficaces.

par Alban Amouroux

Nouveau design, nouvelle ergonomie

Évoquons un peu ce nouveau design qui fait

beaucoup parler chez les passionnés. Certains

regrettent le dessin de la façade auquel nous étions

habitués depuis très longtemps. Concrètement, la

zone haute brillante avec l’afficheur et la zone basse

type aluminium anodisé avec les boutons et le

potentiomètre à droite, c’est du passé. Une grande

zone en plastique brillant recouvre les trois quarts

de la façade et déborde même sur les arêtes avec

un retour arrondi. Le potentiomètre de volume a

pris de l’embonpoint et se retrouve en plein milieu.

Les touches sont sensitives et un second

potentiomètre plus petit sur la droite sert au choix

de la source et aux réglages. Entre ces deux

boutons ronds se trouve un nouvel afficheur aux

caractères plus petits que sur les générations

précédentes pour donner plus d’informations

simultanément. Lorsque l’on modifie le niveau

sonore, le volume s’affiche alors en grand durant

quelques instants, visible de très loin sans

problème. Ce nouvel écran est donc une évolution

positive. Nous n’en dirons pas autant des touches

sensitives. Car sur cette large zone noire brillante,

les traces de doigts deviennent vite légion. En

contrepartie, un petit clic audible confirme l’appui.

Le potentiomètre principal est fait d’un plastique

léger bien moins qualitatif que sur les photos. La

zone inférieure de la façade accueille un port USB

76 ON-mag >> janvier/février 2021-1

pour la lecture audio, la prise pour le micro de

calibration et une sortie casque. Comme cette zone

est dans un renfoncement, les prises restent

discrètes.

En face arrière, la connectique est réduite au strict

minimum. Rappelons que le RX-V4A est un modèle

5.1 non évolutif. Pas de sorties pre-out ou autre,

c’est du 5.1 maximum, point final. Cette

configuration simple a encore tout son intérêt. Pour

ceux qui ont peu de place ou pas vraiment l’envie

de remplir leur salon d’enceintes. Mais aussi pour

d’autres qui préfèrent mettre le paquet sur cinq

excellentes enceintes installées aux petits oignons.

Un choix dont le résultat est bien souvent supérieur

à ce que peut donner un système Atmos mal

installé, par exemple avec les six enceintes d’effets

toutes à 1 mètre des oreilles. On l’a déjà vu,

malheureusement. Le RX-V4A propose deux entrées

audio numériques, trois analogiques et quatre

entrées HDMI. Vous ne trouverez pas d’entrée

phono, le tuner FM/DAB compensera peut-être ce

manque. En revanche, Yamaha a mis le paquet sur le

HDMI puisque toutes les prises sont compatibles 8K

et 4K à 120 Hz, mais également Dolby Vision et

HDR10+. Une très belle attention, car certains

concurrents se contentent d’une seule entrée 8K,

même sur des appareils très haut de gamme. Il est

également possible de faire du 3.1 et d’invoquer les

modes sonores destinés à virtualiser les enceintes

d’effets. Dans ce cas, les deux sorties restantes


peuvent être utilisées pour bi-amplifier les enceintes

principales ou pour sonoriser une seconde zone.

MusicCast pour la musique en réseau et les

enceintes surround sans fil

Yamaha fait partie de ces fabricants qui n’imposent

pas de procédure d’installation. Vous pouvez ainsi

utiliser l’appareil dès sa sortie du carton après avoir

raccordé source(s), enceintes et écran. Le calibrage

audio passe par le système maison YPAO avec le

petit micro fourni.

La télécommande est simple et efficace. Elle permet

de piloter les fonctions essentielles, de changer de

programme audio, de lancer l’une des quatre

scènes prédéfinies incluant entrée audio, entrée

vidéo et mode sonore. Il y a également le pavé

multidirectionnel pour naviguer dans les menus à

l’écran. Le petit afficheur est très bien en appoint,

mais les réglages sont nombreux et utiliser le

téléviseur semble plus évident. Les menus à tiroirs

permettent de rentrer dans les détails. Nous avons

noté une légère lenteur dans la navigation, mais rien

de rédhibitoire car on ne se rend pas dans les

paramètres avancés tous les jours.

Le RX-V4A ne fait pas partie de la série haut de

gamme Yamaha Aventage. C’est donc un appareil

simple, très correctement conçu, avec un

transformateur assez imposant. Néanmoins, pour un

meilleur respect de la dynamique, il bénéficie de la

technologie d’amplification à vitesse de balayage

élevée reprise des appareils supérieurs de la

marque. Son convertisseur fait appel à une puce

Burr-Brown PCM5101A travaillant en 384 kHz sous

32 bits. En plus des entrées numériques, le RX-V4A

est équipé de la lecture audio en réseau MusicCast.

Il peut ainsi accéder aux services de musique sur

abonnement via l’application mobile portant le

même nom. Et aussi partager son contenu avec

d’autres appareils Yamaha MusicCast. Ou encore

utiliser des enceintes sans fil MusicCast pour les

canaux surround afin de simplifier le câblage.

Plein de modes audio pour adapter le 5.1 à

vos envies

Notre système d’enceintes 5.1 raccordé au RX-V4A,

nous avons profité de sa capacité à délivrer de la

musique immédiatement. Relié à un téléviseur

eARC, il nous a permis de récupérer le son des

fonctions smart TV intégrées. Sans Atmos bien sûr,

mais en Dolby TrueHD et en DTS-HD Master Audio

tout de même.

Nous avons débuté par quelques écoutes musicales

en explorant les différents modes. En Pure Direct,

c’est-à-dire en contournant tous les traitements

éventuels, le rendu est assez terne, manquant de

vie. C’est acceptable pour de la musique de fond,

un peu moins pour des écoutes Hifi. Le RX-V4A n’est

Spécifications

•Type : amplificateur intégré home cinéma 5 canaux

•Puissance : 5x80 Watts (6 ohms)

•Décodages : Dolby TrueHD, DTS-HD Master Audio

•Connectivité : Ethernet, 4x entrées HDMI 8K, 1x sortie

•HDMI eARC CEC, 3x entrées analogiques, 2x entrées

numériques, 2x sorties subwoofer, 1x port USB, sortie

casque

•Autres : 17 programmes DSP, audio réseau MusicCast,

micro pour calibrage YPAO

•Dimensions (l x p x h) : 435 x 377 x 171 mm

•Poids : 8,8 kg

Notre avis

Construction

Ergonomie

Fonctions

Performances

ON-mag >> janvier/février 2021-1

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pas polyvalent sur ce point. Ce n’est pas vraiment ce

qu’on lui demande, mais il faut le savoir. En passant

en mode Enhanced, toujours en simple stéréo,

l’ampli pousse les basses mais l’ensemble reste peu

présent. Tout est centré, avec quelques éléments

ponctuels à droite et à gauche de la scène, mais il

ne se passe rien entre le centre et les extrémités. Le

mode Neo:6 Music est le plus intéressant car il

distribue efficacement la musique sur toutes les

enceintes sans modifier les timbres ni mettre le

centre exagérément en avant. Ce n’est pas fidèle

mais au final plutôt agréable.

Concentrons-nous sur l’objectif premier du RX-V4A,

la diffusion multicanale à partir de bandes-son

cinéma. Passons tout d’abord par l’étape de

calibrage audio YPAO. Celle-ci se déroule en une

seule passe, en prenant en compte une position de

mesure unique. Le Yamaha a correctement détecté

les distances et bien réglé les niveaux.

Contrairement à bon nombre d’amplificateurs

concurrents, il a bien réglé la voie centrale qui a

souvent droit à 3-4 dB de trop. À l’inverse, le caisson

est trop timide. Nous avons dû le remonter de 5 dB

pour obtenir l’équilibre habituel. L'YPAO applique

une égalisation paramétrique qu’il n’est pas

possible de consulter. Toutefois, le RX-V4A nous

laisse passer outre ces réglages et basculer sur une

égalisation graphique manuelle pour chaque

enceinte.

Le Yamaha n’affiche jamais le codage initial, qu’il

soit Dolby ou DTS. Avec les différents modes

applicables, on ne sait jamais vraiment où on en est.

Le mieux est de désactiver le mode « Enhancer » et

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de basculer sur les décodages surround. Si vous

appliquez un mode DSP, il viendra par-dessus. Vous

pouvez trouver votre bonheur avec les DSP Sci-Fi,

Adventure ou Game, mais nous préférons sans. Ces

modes ajoutent tous une réverbération dans les

enceintes surround qui semble faire tomber les

murs, mais qui est un peu trop synthétique. En

décodage classique du Dolby TrueHD, nous

obtenons une immersion sonore correcte, tout en

sachant qu’il ne faut pas hésiter à monter le niveau

pour obtenir une bonne cohérence avant/arrière.

Les enceintes surround ne s’effacent pas devant les

effets qui restent très localisables. À l’exception

parfois de déplacements et objets ponctuels

correctement rendus et placés dans la pièce.

En conclusion

Le Yamaha RX-V4A est un amplificateur home cinéma

connecté idéal pour bien débuter sans trop

dépenser. Le tarif est parfaitement en rapport avec

les prestations. Ce n’est pas un appareil Hifi, même

s’il a des capacités de lecture audio en réseau

avancées. Les écoutes d’ambiance lui iront mieux. En

home cinéma, que ce soit sur des bandes-son 5.1 ou

de la stéréo améliorée via les différents modes DPL et

Neo:6, il arrive à créer une ambiance immersive

nette, sans exubérance, jamais agressive. Vous

pouvez aller plus loin et créer une pseudo bulle 3D

en appliquant les DSP, au risque de dénaturer un peu

le programme original. Mais c’est amusant, et c’est

bien le principal pour se faire plaisir avec cet

amplificateur AV intégré anti prise de tête.


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