Production Maintenance 72
DOSSIER : Accélération de la transformation digitale : l’atout « logiciels »
DOSSIER : Accélération de la transformation digitale : l’atout « logiciels »
DOSSIER 30 Accélération de la transformation digitale : l’atout « logiciels » TECHNOLOGIES L’industrie 4.0 à l’assaut de la maintenance 8 20 44 MAINTENANCE EN PRODUCTION La production en temps réel oui, mais pas n’importe comment MAINTENANCE MÉCANIQUE Quelles solutions pour assurer le bon fonctionnement d’un compresseur ? PRÉVENTION DES RISQUES Mener une politique de prévention à l’aide de la technologie 57 N° 72 | février-mars-avril 2021 | Trimestriel | 20€
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DOSSIER 30<br />
Accélération de<br />
la transformation<br />
digitale : l’atout<br />
« logiciels »<br />
TECHNOLOGIES<br />
L’industrie 4.0<br />
à l’assaut de<br />
la maintenance<br />
8 20 44<br />
MAINTENANCE<br />
EN PRODUCTION<br />
La production en temps<br />
réel oui, mais pas<br />
n’importe comment<br />
MAINTENANCE<br />
MÉCANIQUE<br />
Quelles solutions pour<br />
assurer le bon fonctionnement<br />
d’un compresseur ?<br />
PRÉVENTION<br />
DES RISQUES<br />
Mener une politique<br />
de prévention à l’aide<br />
de la technologie<br />
57<br />
N° <strong>72</strong> | février-mars-avril 2021 | Trimestriel | 20€
Détection de fuites air comprimé, gaz, vide<br />
points chauds, caméra IR embarquée<br />
Inspection des purgeurs vapeur logiciel<br />
STRAPSHOOTER®<br />
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• Contrôle automatique des purgeurs vapeur<br />
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Quartier Plessier<br />
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68132 ALTKICH Cedex -FRANCE<br />
03 89 08 32 <strong>72</strong><br />
site : www.synergys-technologies.com
ÉDITORIAL<br />
« Résilience », ce mot qui<br />
a déferlé avec le Covid !<br />
La situation sanitaire et la crise que le monde subit depuis plus d’un an maintenant se sont<br />
accompagnées d’une guerre de communication opérée par les instances gouvernementales de<br />
chaque État. Et depuis quelque temps, les formules « fourre-tout » s’imposent et se répandent<br />
comme une trainée de poudre dans les médias grand public et les réseaux sociaux. Ainsi à l’image<br />
du langage des jeunes qui se propage dans les cours d’école, le gratin politique y va de son jargon et<br />
lance ses propres tendances lexicales : distanciation sociale, présentiel et distanciel, déconfinement,<br />
cluster, cas-contact…<br />
Olivier Guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
Un mot a retenu mon attention : résilience.<br />
Bien connu de la mécanique, ce terme désigne<br />
la résistance d’un matériau à un choc. En<br />
psychologie, l’idée est sensiblement la même<br />
puisqu’elle traduit « la capacité d’un individu<br />
à se construire une vie satisfaisante après un<br />
choc traumatique », selon Larousse.<br />
« Au vu des chutes d’activité<br />
brutales, des perspectives<br />
désastreuses pour de<br />
nombreuses entreprises, des<br />
plans sociaux et des hausses<br />
du chômage, peut-on vraiment<br />
parler de résilience ? »<br />
Mais qu’en est-il donc de cette économie<br />
« résiliente » que nous vantent sans cesse<br />
nos dirigeants ? Au vu des chutes d’activité<br />
brutales du printemps 2020, des perspectives<br />
désastreuses pour de nombreuses petites<br />
entreprises, des plans sociaux et des hausses du chômage, peut-on vraiment parler de « résilience » ?<br />
Personnellement, je préfère parler de résistance et de dynamisme d’un nombre non négligeable<br />
d’entreprises qui ont su s’en sortir en innovant et en digitalisant, en se transformant mais aussi au<br />
courage et à la volonté de leurs salariés. De la résignation, elles ont su résister (grâce aux mesures<br />
de chômage partiel et de PGE, reconnaissons-le) puis s’en sortir avec brio… pour peut-être aller<br />
plus loin qu’une insoutenable résilience ? ●<br />
Envie de réagir ?<br />
@productionmaint<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
Le Trèfle - 22, boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tél. : 01 84 19 38 10<br />
production-maintenance.com<br />
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productionmaint<br />
/@productionmaint<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Directeur des rédactions :<br />
Olivier Guillon<br />
o.guillon@mrj-corp.fr<br />
COMMERCIALISATION<br />
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Sonia Cheniti<br />
s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements<br />
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Prix au numéro : 20 €<br />
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à l’étranger, 4 n° en version<br />
numérique : 60 € TTC<br />
Abonnement 1 an France, 4 n°<br />
en version papier, numérique et<br />
accès à la collection : 90 € TTC<br />
Règlement par chèque bancaire<br />
à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Maquette :<br />
Gaëlle Vivien<br />
Impression :<br />
Quarante Six<br />
Parc d’activités Leapark<br />
130, rue Marcel Hartmann,<br />
94200 Ivry-sur-Seine<br />
N°ISSN :<br />
1632 - 4153<br />
Commission paritaire :<br />
0121 T 83214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
Numéro : <strong>72</strong><br />
Date : février-mars-avril 2021<br />
RÉDACTION<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Philippe Billet (Ascom),<br />
Frédéric Bondono (Ewellix),<br />
Corinne Grusenmeyer (INRS),<br />
Bhaskar Mitra (TeamViewer),<br />
Denis Poissel (VIF),<br />
Helen Zimmermann (Sick)<br />
Membre du réseau<br />
REPM-EMPN<br />
CRÉDITS<br />
Photo de couverture :<br />
Photo : iStock<br />
Crédit : © gorodenkoff<br />
Toute reproduction,<br />
totale ou partielle, est soumise<br />
à l’accord préalable de<br />
la société MRJ.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı1
GÉOMÉTRIE ET<br />
ALIGNEMENT<br />
Distributeur unique en France<br />
Centre de calibration et réparation
SOMMAIRE<br />
ACCÉLÉRATION DE LA<br />
TRANSFORMATION DIGITALE :<br />
L’ATOUT DES LOGICIELS<br />
DOSSIER<br />
TECHNOLOGIES<br />
L’industrie 4.0<br />
à l’assaut de<br />
la maintenance<br />
DOSSIER 30<br />
Accélération de<br />
la transformation<br />
digitale : l’atout<br />
« logiciels »<br />
8 20 44<br />
MAINTENANCE<br />
EN PRODUCTION<br />
La production en temps<br />
réel oui, mais pas<br />
n’importe comment<br />
MAINTENANCE<br />
PRÉVENTION<br />
MÉCANIQUE<br />
DES RISQUES<br />
Quelles solutions pour Mener une politique<br />
assurer le bon fonctionnement<br />
d’un compresseur ? de la<br />
de prévention à l’aide<br />
technologie<br />
57<br />
30 MES : pour une prise en main rapide des utilisateurs…<br />
32 3 questions à Gildas Letort, directeur Avant-Vente chez Praxedo<br />
30<br />
34 La GMAO, un outil pour révolutionner les pratiques de maintenance<br />
chez Mercedes-Benz Trucks<br />
40 Remettre la technologie au centre des interventions de maintenance<br />
itinérante<br />
41 La réalité augmentée au secours de l’industrie française<br />
N° <strong>72</strong> | février-mars-avril 2021 | Trimestriel | 20€<br />
© Pellenc ST<br />
Actualites<br />
06 Dynae renforce son expertise<br />
avec l’acquisition d’Aquaturbo<br />
06 Fives modernise le site d’OCP<br />
Marseille<br />
07 ABB veut mieux surveiller les<br />
machines tournantes en zone<br />
dangereuse<br />
07 Le prestataire robotique Aragon<br />
choisit e-spool flex, l’enrouleur<br />
de câbles igus<br />
Technologies<br />
08 InUse aide Pellenc ST à renforcer<br />
l’intelligence de ses machines de<br />
tri et de recyclage<br />
12 IL’Ensam investit dans une plateforme<br />
inédite pour mieux former<br />
ses futurs ingénieurs à l’industrie<br />
4.0<br />
14 IAvec sa technologie de rupture,<br />
Arskan veut révolutionner la 3D<br />
16 ILe digital, planche de salut pour<br />
la maintenance industrielle ?<br />
<strong>Maintenance</strong> en<br />
production<br />
20 ILe réseau de communication,<br />
épine dorsale de l’industrie 4.0<br />
22 IUltrasons & IIoT : le futur de la<br />
maintenance prévisionnelle<br />
26 IEn ligne pour une mise à niveau<br />
de l’automatisation<br />
28 IDes solutions technologiques<br />
pour répondre aux besoins de<br />
surveillance en production<br />
<strong>Maintenance</strong><br />
mécanique<br />
44 IL’indicateur Global Artema<br />
termine bien l’année mais<br />
manque de visibilité<br />
46 IUn capteur multifonctionnel<br />
pour assurer une performance<br />
pneumatique plus efficace<br />
50 IL’informatisation de l’air<br />
comprimé, cette autre brique de<br />
l’industrie 4.0<br />
53 IMagneti Marelli voit ses gains<br />
énergétiques s’améliorer grâce<br />
à l’utilisation d’un compresseur<br />
adapté<br />
55 IEcocool Global 20, fluide de<br />
coupe pour l’industrie automobile<br />
56 IIoT : Newsteo fête ses 15 ans et<br />
poursuit son développement vers<br />
l’industrie<br />
Prévention<br />
des risques<br />
57 ISur quels leviers agir pour<br />
développer une culture de<br />
prévention en entreprise ?<br />
58 IQuand les start-up promeuvent<br />
l’innovation dans la santé &<br />
sécurité au travail<br />
60 IPrévenir les risques liés<br />
à l’externalisation de la<br />
maintenance : une étude de<br />
l’INRS<br />
62 ISuez et Bouygues Construction<br />
testent leurs premiers modèles<br />
d’assistant numérique<br />
Outils<br />
63 IAgenda et événements à venir<br />
64 IAu sommaire du prochain<br />
numéro<br />
64 IIndex des annonceurs et des<br />
entreprises citées<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı3
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DOSSIER<br />
TECHNOLOGIES<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
Accélération de la transformation<br />
digitale : l’atout des logiciels p. 20 à 42<br />
D’un point de vue industriel, s’il y a bien une chose que l’on<br />
retiendra de la crise du Covid-19, entre autres, c’est que<br />
celle-ci a eu pour conséquence d’accélérer la transformation<br />
digitale de nombreuses sociétés industrielles. Ainsi, de<br />
nombreux projets – mis en sommeil faute de temps, de<br />
ressources disponibles mais aussi de réelle volonté – ont été<br />
relancés, faisant la part belle aux éditeurs de logiciels, de<br />
GMAO et de MES notamment ; ce qui a pour beaucoup limité<br />
fortement l’impact de la crise.<br />
Industrie 4.0 et maintenance :<br />
pour un suivi en temps réel p. 8 à 18<br />
Pour ce premier numéro de l’année, l’heure est à l’industrie 4.0.<br />
Ce sujet est d’autant plus d’actualité que la crise a rappelé à de<br />
nombreux industriels, au moment de l’arrêt brutal de l’économie<br />
et de la mise contrainte et forcée en télétravail des services de<br />
l’entreprise, qu’elles n’étaient pas préparées à ces changements.<br />
Mais surtout, il a fallu s’adapter et rebondir le plus rapidement<br />
possible. Cela ne peut se faire sans une digitalisation de l’usine<br />
et l’intégration de nouvelles technologies connectées dans les<br />
services de production et de maintenance.<br />
Focus sur la maintenance des<br />
compresseurs p. 44 à 56<br />
Dans ce numéro spécialement consacré à l’industrie du futur, focus<br />
sur les compresseurs. Cet élément souvent peu évoqué dans<br />
la presse professionnelle est pourtant indispensable pour n’importe<br />
quel industriel. Or bien souvent, les compresseurs sont<br />
mal dimensionnés – ou plutôt surdimensionnés – par rapport<br />
aux besoins réels de l’atelier. Autre sujet, qui nous intéresse davantage<br />
dans ce dossier, les technologies du marché permettant<br />
de suivre l’évolution d’un compresseur en cours d’exploitation.<br />
Mener une bonne démarche de<br />
prévention p. 57 à 63<br />
On parle encore et toujours de sujets avec en toile de fond cette<br />
crise terrible dans laquelle le monde est empêtré. Dans ce contexte,<br />
la prévention des risques au travail, et tout particulièrement dans<br />
l’industrie occupent une place à part. Néanmoins, crise sanitaire<br />
ou non, ce volet est incontournable et à tout moment pour une<br />
entreprise, qu’il s’agisse des mesures à adopter en interne, ou pour<br />
des intervenants extérieurs... sujet qui pose souvent problème dans<br />
la maintenance industrielle, les techniciens devant intervenir sur<br />
des équipements parfois mal connus.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı5
ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
Siemens et ACE ouvrent<br />
un atelier flexible de<br />
formation à l’industrie 4.0<br />
Afin d’aider les écoles et les centres<br />
de formation à proposer à leurs élèves<br />
un apprentissage concret, Siemens<br />
et Automatismes du Centre Est (ACE)<br />
ont développé un Atelier Flexible<br />
reposant sur les technologies actuelles<br />
de l’automation et sur les gestes<br />
techniques. Conçu pour répondre aux<br />
exigences de l’UIMM, cet atelier équipe<br />
les deux sites du pôle Formation des<br />
industries technologiques Bourgogne<br />
de Dijon et Chalon-sur-Saône ●<br />
Apave : un plan stratégique<br />
2025 pour accélérer la<br />
digitalisation du groupe<br />
En février dernier, le groupe a présenté<br />
son plan stratégique reposant sur<br />
quatre piliers : accélérer la croissance<br />
à l’international, améliorer la<br />
performance commerciale et financière,<br />
poursuivre sa transformation vers un<br />
groupe intégré et orienté client, et enfin<br />
accélérer la transformation digitale<br />
du groupe. Celui-ci entend anticiper<br />
l’évolution des métiers d’Apave et<br />
se positionner comme un véritable<br />
acteur de la confiance digitale (réalité<br />
augmentée, cybersécurité, surveillance<br />
de structures, industrie 4.0 et jumeaux<br />
numériques, inspection à distance<br />
etc.) ●<br />
Un drone autonome en<br />
expérimentation sur le site<br />
Orano La Hague<br />
Première mondiale : Azur Drones,<br />
leader européen du drone autonome<br />
de surveillance et d’inspection, a<br />
développé le système Skeyetech pour<br />
la sécurisation des sites sensibles.<br />
Après de nombreux déploiements dans<br />
les domaines portuaires, Oil & Gaz,<br />
de l’énergie et de la Défense, c’est<br />
au tour d’Orano, leader mondial du<br />
recyclage des combustibles nucléaires<br />
usés, de faire appel à Azur Drones et<br />
d’expérimenter la solution Skeyetech ●<br />
ANALYSE VIBRATOIRE<br />
Dynae renforce son expertise<br />
avec l’acquisition d’Aquaturbo<br />
Dynae, la marque d’Eiffage Energie<br />
Systèmes dédiée à l’analyse<br />
vibratoire, renforce son expertise<br />
par l’acquisition de la société Aquaturbo.<br />
Située à Marseille, Aquaturbo se présente<br />
comme un spécialiste des expertises<br />
vibratoires et du lignage. Il s’adresse<br />
notamment aux yachts de luxe, navires de<br />
commerce ou encore la Marine Nationale.<br />
Son savoir-faire sur le comportement<br />
dynamique et le lignage des lignes d’arbre<br />
de propulsion des navires a déjà séduit de nombreux chantiers navals et autres armateurs.<br />
DES SAVOIR-FAIRE COMPLÉMENTAIRES À L’OFFRE DE DYNAE<br />
Cette acquisition permet à Dynae d’acquérir des savoir-faire dans le lignage au laser<br />
ou au théodolite des lignes d’arbre complexes. L’opération vient ainsi compléter son<br />
offre sur des secteurs d’activité où l’expertise de Dynae est reconnue. De son côté,<br />
Aquaturbo étend sa palette d’expertises avec la simulation par éléments finis, l’analyse<br />
électrique et la thermographie infrarouge ●<br />
EN SAVOIR PLUS > production-maintenance.com<br />
CONTRAT DE MAINTENANCE<br />
Fives modernise le site d’OCP Marseille<br />
Travaillant déjà depuis des décennies avec Fives, le site d’OCP Marseille a<br />
souhaité poursuivre cette collaboration pour moderniser son usine. Fives<br />
est d’ailleurs intervenu en 2019 dans le cadre de la modernisation d’une<br />
plateforme basée à Montpellier.<br />
À Marseille, cette évolution comprend le<br />
remplacement d’une ligne d’accumulation de bacs<br />
vides, l’intégration de deux dépileurs de bacs nouvelle<br />
génération, un retourneur de bacs vides ainsi qu’un<br />
système de détection des bacs humides. Les deux<br />
arches du dépileur permettent notamment de traiter<br />
jusqu’à 1 800 bacs par heure en simultané.<br />
Le développement de la solution de Fives a tenu compte des contraintes fortes de<br />
co-activité afin d’intégrer tous les nouveaux équipements d’OCP Répartition. Étalée<br />
sur un planning de six semaines, l’intervention des équipes Fives a nécessité plusieurs<br />
phases afin de maintenir<br />
EN SAVOIR PLUS > production-maintenance.com<br />
l’activité d’OCP Répartition ●<br />
6ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
ACTUALITÉS<br />
MAINTENANCE PRÉVISIONNELLE<br />
ABB veut mieux<br />
surveiller les machines<br />
tournantes en zone<br />
dangereuse<br />
SmartSensor Atex d’ABB<br />
Le géant helvético-suédois vient de lancer son Smart<br />
Sensor pour les machines tournantes qui fonctionnent dans des zones dangereuses.<br />
Cette nouvelle solution intelligente se présente comme une nouvelle génération de<br />
capteurs pour les groupes motopropulseurs dans les zones dangereuses. Les clients des<br />
secteurs de la chimie, du pétrole et du gaz peuvent désormais bénéficier d’une surveillance<br />
de l’état de leurs installations à un coût avantageux dans un large éventail d’applications.<br />
UNE AIDE PRÉCIEUSE POUR LA MAINTENANCE<br />
Outre une autonomie de batterie « jusqu’à trois fois supérieure à celle de la plupart<br />
des modèles concurrents » (selon le fabricant), les capteurs ont une plus grande<br />
sensibilité aux petits changements dans l’état de l’équipement, y compris l’avertissement<br />
avancé de l’endommagement des roulements. Une aide précieuse pour les opérateurs et les<br />
équipes de maintenance afin d’analyser des informations pertinentes pour prévoir les pannes<br />
potentielles et ainsi de prendre des mesures correctives avant qu’une panne ne se produise ●<br />
EN SAVOIR PLUS > new.abb.com<br />
SOLUTION<br />
Le prestataire robotique Aragon<br />
choisit e-spool flex, l’enrouleur de<br />
câbles igus<br />
Afin de répondre au besoin de câblage dans le domaine de la robotique, igus<br />
a mis au point l’e-spool flex. Ce nouvel enrouleur de câbles n’a pas besoin de<br />
collecteur tournant et guide donc sans interruption même des signaux bus.<br />
Le câble peut être aussi rajouté ultérieurement au système sans grande difficulté.<br />
L’enrouleur de câbles existe en trois tailles pour des câbles<br />
d’une section de 5 à 15 millimètres et une extension de 5<br />
à 15 mètres. Les câbles peuvent être changés rapidement<br />
et à tout moment. En plus de l’intégration ultérieure<br />
d’e-spool flex pour un câble existant, igus propose aussi<br />
cet enrouleur entièrement confectionné avec des câbles<br />
chainflex conçus pour les applications en mouvement.<br />
Autant d’avantages qui ont séduit Aragon qui propose aujourd’hui un jeu complet pour<br />
les consoles de contrôle composé d’un système e-spool flex avec un câble standard et<br />
un support de console préassemblé ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.igus.fr<br />
EN BREF<br />
Des tests d’épaisseur par<br />
ultrasons pour surveiller<br />
la corrosion des réservoirs<br />
industriels<br />
Invert Robotics vient d’équiper ses<br />
robots à chenilles à vides et hybrides<br />
d’un testeur d’épaisseur par ultrasons<br />
(UTT). Cet outil haut de gamme peut<br />
être facilement monté devant le robot :<br />
5 minutes suffisent pour l’installer et<br />
le retirer. Une solution pour répondre<br />
à la fois au problème de corrosion dus<br />
à la présence de produits chimiques et<br />
d’eau, et aux délais des temps d’arrêt<br />
pouvant être importants afin d’assurer<br />
les inspections régulières obligatoires<br />
imposées par l’EMUA en Europe et l’API<br />
aux Etats-Unis ●<br />
Seepex met en animation<br />
ses pompes dans un futur<br />
imaginaire<br />
Pour dévoiler sa vision des stations<br />
d’épuration de l’avenir, Seepex a<br />
décidé de mettre en animation ses<br />
pompes dans un futur imaginaire. Ces<br />
animations donnent ainsi un aperçu des<br />
solutions numériques que l’Allemand<br />
proposera dans un « avenir proche ».<br />
Objectif : améliorer le fonctionnement,<br />
la maintenance et le SAV des pompes.<br />
De là, les solutions techniques liées aux<br />
pompes se mettent en scène comme<br />
au cinéma ●<br />
Trumpf et Sick développent<br />
le premier capteur quantique<br />
industriel<br />
Q.ANT, filiale à 100 % de Trumpf,<br />
et Sick, spécialiste en capteurs,<br />
travailleront désormais ensemble dans<br />
le développement de capteurs optiques<br />
quantiques. Les deux entreprises ont<br />
signé un accord de coopération visant<br />
à mettre la technologie quantique<br />
des capteurs à la disposition de<br />
l’industrie. Les capteurs quantiques<br />
permettent d’effectuer des mesures<br />
avec une précision sans précédent.<br />
Ce partenariat portera sur un produit<br />
destiné à la production en série ●<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°71 • octobre-novembre-décembre 2020 ı7
TECHNOLOGIES<br />
CAS D’APPLICATION<br />
InUse aide Pellenc ST à renforcer<br />
l’intelligence de ses machines<br />
de tri et de recyclage<br />
Pellenc ST, leader français et acteur international des équipements industriels de tri et de recyclage, a fait appel<br />
à l’éditeur InUse et sa solution InUse Machine Relationship Management (MRM) afin de mettre plus d’intelligence<br />
dans ses machines. Un atout considérable pour le fabricant, résolument ancré dans l’économie circulaire, mais<br />
aussi pour ses clients industriels.<br />
© Nathalie-Oundjan<br />
Jean Henin,<br />
président de Pellenc ST<br />
Ingénieur diplômé des Arts<br />
et Métiers et de l’université<br />
de Hambourg, Jean Henin a<br />
beaucoup travaillé dans les<br />
usines de process, en particulier<br />
dans la cosmétique, le café<br />
et les produits blancs. Formé<br />
par des anciens de Nissan<br />
au Lean Manufacturing, Jean<br />
Henin entre chez Nespresso à<br />
l’industrialisation de produits et<br />
au management de la qualité.<br />
Il passe ensuite un MBA lui<br />
permettant de reprendre<br />
une PME française dans le<br />
monde de la transmission des<br />
connaissances avant d’intégrer<br />
le groupe Pellenc puis Pellenc ST<br />
qu’il reprend ensuite en 2013 ;<br />
il y entreprend une politique<br />
d’économie circulaire.<br />
Chez Pellenc ST, les problématiques<br />
sont nombreuses, d’autant que<br />
l’entreprise s’est lancée depuis<br />
plusieurs années dans l’économie<br />
circulaire. Une activité certes louable<br />
mais particulièrement ambitieuse et complexe.<br />
L’objectif de l’entreprise est clair :<br />
« rendre l’économie circulaire pérenne et<br />
compétitive en offrant des solutions innovantes<br />
pour des lignes de tri intelligentes et<br />
connectées ». Plus concrètement, l’entreprise<br />
reprise en 2013 par son actuel président Jean<br />
Henin produit d’imposantes machines de<br />
tri et de recyclage – 6 x 2,8 mètres – destinées<br />
aux industriels du secteur. Celles-ci<br />
sont dotées d’une tête de détection de la<br />
matière, d’un convoyeur et d’un caisson de<br />
Usine Paprec SMDO de Villers Saint Paul<br />
déjection, et pose notamment des problèmes<br />
de design : le fabricant doit en effet faire en<br />
sorte, au moment de leur conception, que ces<br />
machines n’aient pas besoin d’être nettoyées.<br />
« L’autre enjeu a été de retirer les pièces<br />
d’usure et de les rendre inusables de manière<br />
à protéger la machine des vibrations, de l’humidité,<br />
des chocs thermiques et électriques,<br />
souligne Jean Henin. Nos machines doivent<br />
en effet évoluer dans un environnement rude.<br />
C’est pourquoi nous nous sommes rendus<br />
sur le terrain étudier scrupuleusement les<br />
usines et les ateliers de nos clients afin de<br />
leur développer des machines simples d’utilisation<br />
et d’entretien et ainsi améliorer leur<br />
compétitivité. »<br />
8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
TECHNOLOGIES<br />
des débuts de problèmes de bourrage de<br />
machines (30 minutes d’arrêt en moyenne),<br />
entraînant la réduction de ce phénomène,<br />
et donc une optimisation de l’efficacité<br />
des machines… Pour enfin aboutir à<br />
une réduction drastique du nombre<br />
d’interventions de maintenance curative<br />
ainsi qu’un gain de temps précieux.<br />
SOLUTION « SMART & SHARE »<br />
Application smart & share pour un partage intelligent des données<br />
UNE SOLUTION DITE « 4.0 »,<br />
S’INSCRIVANT DANS LE CADRE<br />
D’UNE TRANSFORMATION DIGITALE<br />
Mais Pellenc ST a tenu à aller plus loin.<br />
Quitte à se lancer dans l’économie<br />
circulaire et adopter une vision de l’usine<br />
de demain, autant intégrer des nouvelles<br />
technologies permettant de rendre les<br />
machines intelligentes. « Car au-delà du<br />
design de chaque machine, nous souhaitions<br />
que celle-ci sache dire si elle est sale et si elle a<br />
besoin d’être maintenue, une fonctionnalité<br />
aujourd’hui très appréciée de nos clients ».<br />
Jean Henin ajoute que « nos machines sont<br />
équipées de capteurs très spécifiques capables<br />
de repérer les emballages et de les séparer.<br />
Elles sont également dotées d’instruments de<br />
spectroscopie infrarouge. Toutes ces données<br />
sont précieuses et doivent interagir entre<br />
elles pour être encore plus efficaces afin<br />
d’éviter par exemple les bourrages mais<br />
aussi mieux concevoir nos machines en<br />
amont. De plus, elles doivent permettre à<br />
l’exploitant d’utiliser lui-même toutes ces<br />
informations ».<br />
Pour ce faire, l’entreprise a fait appel il y<br />
a trois ans à une start-up technologique.<br />
Baptisée InUse, cette jeune société française<br />
présentait un double avantage pour Pellenc<br />
ST : « d’une part, InUse n’appartient pas au<br />
même secteur que nous, ce qui nous permet<br />
de collaborer ouvertement, précise Jean<br />
Henin. D’autre part, cette start-up possède<br />
déjà une expérience dans d’autres secteurs<br />
industriels. Enfin, InUse est composé d’une<br />
petite équipe agile qui a su s’adapter aux<br />
spécificités de notre métier. »<br />
La solution InUse Machine Relationship<br />
Management a été intégrée sur les<br />
machines. Elle permet d’accéder à des<br />
données en temps réel sur l’état de la<br />
machine et, pour le client, d’obtenir<br />
un historique des séquences toutes les<br />
24 heures ainsi qu’une aide au diagnostic.<br />
Ce système complet de traçabilité<br />
connectée, obtenu à partir des données<br />
collectées, permet de tracer l’ensemble du<br />
processus de production, de perfectionner<br />
la qualité de tri et d’augmenter les volumes<br />
triés. Par ailleurs, l’important retour de<br />
données mène à une détection précise<br />
« En outre, il s’agit d’une solution dite<br />
‘‘smart & share’’, c’est-à-dire un produit<br />
intelligent de partage à la fois entre<br />
l’homme et la machine mais aussi entre<br />
les technicien et l’exploitant. Ce partage<br />
intelligent des données permet d’optimiser<br />
les performances. Cette solution présente<br />
également l’avantage de considérablement<br />
améliorer la relation client. » Sur ce<br />
dernier point, InUse MRM a permis<br />
de digitaliser l’ensemble des échanges<br />
avec les clients à travers une plate-forme<br />
partagée et entièrement dédiée. « Durant<br />
le confinement, cela nous a beaucoup aidé<br />
à interagir avec eux, même si notre métier<br />
nous impose d’être très présents sur le<br />
territoire avec 2 500 interventions que l’on<br />
a réussi à assurer de façon très proactive »,<br />
précise Jean Henin.<br />
Parmi les prochaines étapes, Pellenc ST<br />
entend enrichir sa base de données avec<br />
de nouvelles applications grâce à des cas<br />
de usages issus de retour d’expérience de<br />
ses clients. L’entreprise souhaite également<br />
élargir le champ d’application vers une<br />
autre de ses solutions : la Mistrale Compact,<br />
une machine plus compacte destinée à<br />
intégrer des sites existants présentant des<br />
problématiques d’encombrement ●<br />
Olivier Guillon<br />
Machine Mistral+<br />
10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı
TECHNOLOGIES<br />
REPORTAGE<br />
L’école Arts et Métier investit<br />
dans une plate-forme inédite pour<br />
mieux former ses futurs ingénieurs<br />
à l’industrie 4.0<br />
L’École Arts et Métiers (ex Ensam) a beau être âgée de plus de deux siècles (la date de création de la célèbre école<br />
d’ingénieurs remonte en effet à 1780), celle-ci est pourtant entrée de plain-pied dans l’industrie du futur depuis<br />
déjà plusieurs années. En témoigne cette plate-forme dédiée à l’usine 4.0, dont le responsable Khaled Benfriha<br />
nous décrit les ambitions, tant d’un point de vue formation des ingénieurs qu’accompagnement des entreprises<br />
partenaires.<br />
© Nathalie-Oundjan<br />
Khaled Benfriha<br />
Maître de conférences (HDR*)<br />
anciennement responsable<br />
pédagogique de deux mastères<br />
spécialisés (« Management de la<br />
maintenance » et « Management<br />
des contrats globaux ») à l’École<br />
nationale supérieure d’Arts et<br />
Métiers (jusqu’en 2014), Khaled<br />
Benfriha** occupe aujourd’hui<br />
le poste fonctionnel de directeur<br />
pédagogique de formation par<br />
alternance du Campus de Paris en<br />
partenariat avec le CFA ingénieurs<br />
2000 (un service de cinq agents<br />
formant quelque 320 ans apprentis<br />
par an). Il dirige également la<br />
nouvelle plate-forme technologique<br />
dite « 4.0 », un projet initié en 2015.<br />
* Titulaire d’une habilitation à diriger la recherche<br />
** Il y a huit ans déjà, nous avions rencontré<br />
Khaled Benfriha à l’Ensam (boulevard de l’Hôpital,<br />
à Paris) pour parler de formation en maintenance.<br />
Retrouvez ce reportage dans le n°40 de <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong>, paru en avril 2013.<br />
Il ne suffit pas d’être l’une des<br />
meilleures écoles d’ingénieurs<br />
de la mécanique et de posséder<br />
un réseau important d’établissements,<br />
surtout depuis le rattachement de<br />
L’École Arts et Métiers en 2013 au groupe<br />
Hautes Écoles Sorbonne Arts et Métiers<br />
Université (Hesam) et d’être impliquée<br />
dans l’Alliance Industrie du Futur (AIF),<br />
pour pleinement s’engager dans l’usine de<br />
demain. Cela dépend aussi beaucoup des<br />
hommes et des femmes qui enseignent<br />
et animent au quotidien les formations<br />
dispensées au sein de l’établissement. C’est<br />
le cas notamment de Khaled Benfriha,<br />
directeur pédagogique de formation par<br />
alternance du campus de Paris et responsable<br />
de la plateforme 4.0. Celui-ci s’est<br />
en effet particulièrement battu pour que<br />
prenne forme une plate-forme technologique<br />
dédiée aux systèmes de production<br />
robotisés et communicants.<br />
APPRENDRE LA MARCHE EN MARCHANT<br />
Boulevard de l’Hôpital, à Paris, L’École Arts et<br />
Métiers abrite une plateforme 4.0 inédite<br />
dédiée à la formation et à l’accompagnement<br />
des entreprises<br />
Contraint par la force des choses à imaginer une plate-forme technologique destinée à<br />
former les ingénieurs aux outils de production de demain (qui exige des compétences de<br />
plus en plus pointues), Khaled Benfriha a décidé de prendre le taureau par les cornes. « On<br />
m’a demandé d’apprendre aux futurs ingénieurs de maîtriser les nouvelles technologies,<br />
or en 2015, en France, nous n’étions qu’aux balbutiements de l’industrie du futur. En<br />
d’autres termes, il n’y avait rien pour les former sérieusement », concède le créateur de<br />
12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
TECHNOLOGIES<br />
Équipée d’une cellule robotisée et d’un scanner Faro, Arts et Métiers<br />
s’est donné les moyens pour s’adresser aux entreprises<br />
Écrans de contrôle et de pilotage permettant de valider toutes les étapes<br />
de production<br />
ce qui allait devenir une véritable cellule de production 4.0.<br />
C’est donc en 2015 que l’École Arts et Métiers lance un appel<br />
d’offres auprès de différents fournisseurs de machines et de<br />
solutions connectées mais, au grand dam de Khaled Benfriha,<br />
« personne n’était vraiment prêt et les solutions dites communicantes<br />
n’étaient en réalité que de l’industrie 3.0 améliorée. Nous<br />
avons donc investi dans quelques-unes de ces technologies auxquelles<br />
nous nous sommes donné pour mission d’apporter de la<br />
connectivité et de l’interopérabilité. Et<br />
si nous avons considérablement avancé,<br />
ce projet est aujourd’hui toujours en<br />
cours de développement ».<br />
À ce jour, l’interopérabilité des différentes<br />
composantes de la cellule est<br />
opérationnelle. Il reste aujourd’hui à<br />
modéliser le processus à partir d’un<br />
outil intelligent de Manufacturing<br />
Aperçu de la cellule complète<br />
Execution System (MES) en cours de<br />
développement et dont la principale mission sera le pilotage des<br />
opérations de production par les données (ce ne sera donc plus<br />
à l’automate que revient cette tâche). En outre, l’équipe Arts<br />
et Métiers est déjà parvenue à superposer une couche d’IoT au<br />
protocole Profinet existant.<br />
UNE LOGIQUE D’INDUSTRIE 4.0 REPOSANT SUR TROIS<br />
PILIERS<br />
Pour ce faire, la plateforme se donne les moyens. « Aujourd’hui,<br />
trois doctorants travaillent sur la partie production, deux autres<br />
sur la fabrication additive, énumère son responsable. Nous avons<br />
beaucoup de choses à montrer aux entreprises en matière de modélisation<br />
et de fonctionnement ».<br />
Concrètement, ce passage progressif du 3.0 au 4.0 repose sur<br />
trois piliers : le matériel – présence de capteurs (géolocalisation,<br />
thermiques, humidité), de caméras embarquées sur un robot, d’un<br />
scanner (contrôle optique) et de machines d’impression 3D –, le<br />
réseau – un réseau TCP/IP vient se superposer à l’ancien afin de<br />
connecter le matériel – et la collecte des données, notamment via<br />
un Cloud. « Ces trois pans technologiques apportent de nouvelles<br />
fonctionnalités, à l’exemple des jumeaux numériques, du pilotage<br />
intelligent mais aussi plus de portabilité et une meilleure gestion<br />
des performances ».<br />
DOUBLE OBJECTIF<br />
Fruits de cinq ans d’efforts et d’un<br />
investissement d’un million d’euros,<br />
financé par l’Ensam Campus de Paris<br />
et son partenaires CFA Ingénieur<br />
2000, cette plateforme 4.0 un double<br />
objectif. Le premier est pédagogique. Il<br />
est destiné à préparer des ingénieurs à<br />
l’industrie du futur ; « nous avons donc<br />
fait du développement, d’où la création de cette plate-forme que<br />
nous avons équipée de machines connectées ».<br />
Le second objectif de la plate-forme est davantage orienté vers<br />
les entreprises et le monde industriel : « À côté de la formation,<br />
nous avons développé un axe transfert dans le but de lever des<br />
fonds et de trouver des partenaires industriels, un axe RH avec à<br />
ce jour le recrutement de cinq doctorants, ainsi qu’un axe projets<br />
et programmes de recherche. L’idée est d’aider les entreprises à<br />
maximiser leurs chances de réussite dans leurs projets de digitalisation<br />
des ateliers de production ». Cela concerne aussi bien les<br />
parcs de machines existants et les projets d’usine ex nihilo. « Nous<br />
avons développé une technologie de modélisation reposant sur un<br />
système CPMS – Cyber Physical Manufacturing System – facilitant<br />
largement l’industrie 4.0 l’intégrant directement aux machines<br />
dès leur phase de conception » ●<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı13
TECHNOLOGIES<br />
MANAGEMENT<br />
Avec sa technologie de rupture,<br />
Arskan veut révolutionner la 3D<br />
Ce dossier consacré à la maintenance 4.0<br />
ouvre en grand ses colonnes à des solutions<br />
technologiques matures mais aussi aux<br />
innovations de rupture. C’est justement le cas<br />
d’Arskan, une JEI lyonnaise qui a développé<br />
avec le CNRS une technologie disruptive de<br />
compression/décompression de données<br />
massives, notamment des données 3D…<br />
ouvrant des champs d’application importants,<br />
en particulier dans la maintenance<br />
industrielle et les jumeaux numériques<br />
avec une utilisation hors connexion, moins<br />
coûteuse et plus écologique.<br />
Le succès d’Arskan repose sur sa plateforme SiloData permettant de<br />
compresser, visualiser et stocker les objets 3D<br />
Disruptive… Le mot n’est pas trop fort pour qualifier<br />
la technologie de la jeune entreprise innovante (JEI)<br />
Arskan. Et les investisseurs tels que la SATT Pulsalys<br />
et le holding Jemfi-Invest ne s’y sont pas trompés : en<br />
août dernier, malgré la crise, ces derniers n’ont pas hésité à investir<br />
1,2 M€ dans la première levée de fonds de cette « deeptech »,<br />
labellisée French Tech Seed. Certes, nous sommes loin des sommes<br />
vertigineuses que signent de nombreuses start-up du grand public<br />
voire industrielles ; pourtant, il se pourrait que la jeune société<br />
lyonnaise à peine âgée de 4 ans soit assise sur de l’or.<br />
En effet, ce spécialiste des solutions logicielles<br />
SAAS embarquant des technologies d’imagerie<br />
3D a développé une solution de de compression/<br />
décompression (codec) de données 3D massives.<br />
« C’est le ‘mp3’ de la 3D », résume Christophe Del<br />
Toso, directeur associé de la société de conseil In<br />
Extenso Finance & Transmission. En d’autres<br />
termes, l’innovation d’Arskan revient à la considérer<br />
aussi disruptive que l’arrivée du fichier numérique<br />
dans le monde du CD. Cette technologie offre<br />
donc un potentiel de marchés importants. « Cela<br />
ouvre un champ des possibles énorme en matière<br />
d’applications et d’usages. Demain, grâce au codec<br />
Jean-Gabriel Grivé,<br />
CEO d’Arskan<br />
progressif Arskan, n’importe qui pourra transférer ses fichiers 3D en<br />
temps réel sur les réseaux mobiles et les visualiser instantanément<br />
et sans contrainte sur son navigateur Web ou son smartphone. »<br />
UNE TECHNOLOGIE PLUS ÉCOLOGIQUE ET MOINS<br />
CONTRAIGNANTE<br />
Concrètement, à l’inverse du screaming qui va utiliser la bande<br />
passante, les données de production sont compressées et envoyées<br />
en une seule fois par Internet. Le fichier s’affiche en format P3DW.<br />
Cette technologie s’adapte à n’importe quel<br />
terminal utilisé par le client (smartphone ou<br />
autre), le tout sans contrainte de serveur externe,<br />
ni de bande passante.<br />
Outre le côté « éco-friendly » et simple d’accès,<br />
cette technologie permet de visualiser rapidement<br />
les données, et ce de différentes manières : « soit<br />
nous vendons directement au client notre solution<br />
entière ou seulement une brique technologique<br />
de notre compresseur, soit nous lui donnons accès<br />
à notre démonstrateur via notre plateforme,<br />
accessible à partir d’un abonnement mensuel »,<br />
détaille Jean-Gabriel Grivé, CEO d’Arskan.<br />
14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
Arskan permet de visualiser et d’exploiter les<br />
jumeaux numériques sur le Web et sans contrainte<br />
Abonnez-vous<br />
maintenant à<br />
PRODUCTION MAINTENANCE<br />
DÉSORMAIS DISPONIBLE<br />
SUR TOUS VOS SUPPORTS<br />
Le magazine papier<br />
QUEL INTÉRÊT POUR LA MAINTENANCE<br />
INDUSTRIELLE ?<br />
Si le marché de la transformation 3D de la vidéo présente des<br />
perspectives colossales auprès du grand public (l’iPhone 12 dispose<br />
d’ailleurs, à ce titre, de trois caméras et d’un lidar donnant la<br />
possibilité de scanner n’importe quoi à partir des applications<br />
de scan 3D), la solution Arskan de compression/ décompression<br />
vise aussi la maintenance prévisionnelle. À l’aide d’un simple<br />
smartphone, il sera possible de scanner une usine entière et de<br />
transformer une vidéo en imagerie 3D, donnant la possibilité de<br />
créer les jumeaux numériques. Face aux nouvelles applications<br />
dans l’industrie et grâce à l’émergence des drones, des IoT et<br />
autres caméras embarquées, les « digital twins » sont en train<br />
de révolutionner la maintenance industrielle, que ce soit pour<br />
des interventions à distance ou de la formation de techniciens.<br />
« Notre technologie de compression-décompression permettra ainsi<br />
de modéliser l’environnement industriel et de créer des jumeaux<br />
numériques rapidement, sans surcoût et de façon plus écologique »,<br />
résume Jean-Gabriel Grivé.<br />
Cette question de l’empreinte environnementale catastrophique<br />
des nouveaux usages est centrale dans le développement de la<br />
technologie d’Arskan. L’entreprise travaille d’ailleurs sur un nouvel<br />
appel à projets « Green Technology » afin de se faire labelliser<br />
comme technologie verte. Par ailleurs, la jeune deeptech a intégré<br />
sa brique technologique dans la GMAO de l’éditeur de Siveco<br />
Group à travers un betatesteur.<br />
Le site web<br />
Le kiosque digital<br />
L’appli<br />
Téléchargez<br />
l’application<br />
MRJ Presse<br />
Pour l’heure, Arskan est d’ores et déjà lauréate d’I-Nov, le grand<br />
concours d’innovation du ministère de la Recherche. L’entreprise<br />
va également profiter sa levée de fonds pour doubler l’équipe<br />
(aujourd’hui composée de seize personnes, parmi lesquelles<br />
des chercheurs), industrialiser sa technologie et renforcer sa<br />
force commerciale. D’ici un an, elle projette d’entreprendre un<br />
nouveau tour de table ●<br />
Olivier Guillon<br />
www.production-maintenance.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı15
TECHNOLOGIES<br />
PERSPECTIVES<br />
Le digital, planche de salut pour<br />
la maintenance industrielle ?<br />
À l’occasion de l’Automation Fair at Home, l’événement phare de Rockwell Automation qui s’est déroulé pour la<br />
première fois virtuel, Olivier Vallée, responsable du programme Industrie du futur au sein de la filiale française,<br />
nous donne sa vision de la maintenance de demain. Pour lui comme pour le groupe américain, la transformation<br />
digitale ne peut être que bénéfique pour la maintenance.<br />
Olivier Vallée<br />
Responsable du<br />
programme Industrie du<br />
futur au sein de la filiale<br />
française de Rockwell<br />
Automation<br />
Pour la première fois en près<br />
de trente ans d’existence,<br />
l’Automation Fair, le salon<br />
international organisé chaque<br />
année par Rockwell Automation, s’est<br />
déroulé ‘‘at home’’. C’est d’ailleurs la<br />
terminologie employée – on ne pouvait<br />
pas se tromper ! – pour désigner la<br />
tenue en digital de cet événement qui<br />
s’est achevé le 20 novembre dernier.<br />
D’ailleurs, Automation Fair at Home<br />
exclut également la forme « présentielle »<br />
en juin prochain. Signe que chez le<br />
spécialiste américain de l’automatisation<br />
industrielle, le digital n’est pas un vain<br />
mot. « Cette édition est révélatrice du virage<br />
digital qu’a pris le groupe depuis plusieurs<br />
années, en particulier via le renforcement<br />
du partenariat avec Microsoft et PTC »,<br />
confirme Olivier Vallée.<br />
AIDER LA MAINTENANCE À<br />
S’ADAPTER AUX NOUVEAUX<br />
ENJEUX INDUSTRIELS ET SOCIAUX<br />
Pour Olivier Vallée, « la maintenance<br />
doit s’adapter à tout prix aux nouvelles<br />
demandes du marché et aux besoins<br />
industriels. À titre d’exemple, la crise du<br />
Covid a démontré une accélération de<br />
l’adaptabilité du service de maintenance ;<br />
en effet, la production n’est plus figée : elle<br />
évolue en permanence et rapidement ». En<br />
d’autres termes, en cas de problème sur<br />
une ligne de production, on doit être en<br />
mesure de réparer et de remettre en route<br />
le plus rapidement possible.<br />
À cela s’ajoutent d’autres enjeux à<br />
commencer par des paramètres sociaux<br />
dus à « l’arrivée d’une nouvelle génération<br />
«Milléniale» qui n’est plus capable de régler<br />
une machine à l’oreille : on est désormais<br />
obligé de former le personnel sur le terrain<br />
et de faire en sorte de le garder. D’autant que<br />
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
Gagner en performance<br />
en digitalisant le lean<br />
Aller encore plus loin dans la digitalisation de vos ateliers,<br />
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continue (5S, SMED, PDCA, AIC, autocontrôle, automaintenance,<br />
gemba walk, management visuel) pour un lean efficace.<br />
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PAYS<br />
Suivi de production<br />
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Management visuel<br />
Qualité<br />
<strong>Maintenance</strong><br />
Modes opératoires<br />
Traçabilité<br />
Documentation<br />
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POUR UNE USINE INTELLIGENTE<br />
Pensé pour les opérateurs - Utilisation simple et intuitive<br />
Mise en œuvre rapide.<br />
En technologie 100% WEB, le logiciel collecte<br />
les données en temps réel auprès des équipements<br />
et des hommes. Il dématérialise tous les documents<br />
de l’atelier, pour aider et supporter le personnel<br />
de production. Ainsi, il est libéré des tâches<br />
administratives et peut se consacrer aux projets<br />
d’amélioration de la productivité. Déjà interfacé<br />
avec plus de 50 ERP, il optimise la production<br />
avec son planning connecté en temps réel.<br />
www.astree-software.fr<br />
Flux<br />
Énergie
TECHNOLOGIES<br />
les techniciens doivent aujourd’hui être beaucoup plus polyvalents<br />
et en même temps se faire aider par des spécialistes ».<br />
DES SOLUTIONS DIGITALES POUR FACILITER LA VIE<br />
DU TECHNICIEN DE MAINTENANCE<br />
Les problématiques connues, il reste à mettre en place des solutions.<br />
Celles-ci sont multiples et convergent vers un but : rendre plus<br />
simple les tâches de l’opérateur de maintenance. « Lorsque j’ai<br />
commencé ma carrière il y a vingt-cinq ans, l’automaticien devait<br />
se débrouiller seul et résoudre par tous les moyens les problèmes afin<br />
que le matin, tout soit opérationnel. Aujourd’hui ? C’est impossible. »<br />
C’est pourquoi selon le responsable du programme industrie du<br />
futur de Rockwell France, il est indispensable de mettre à disposition<br />
du technicien un maximum d’informations ; « déjà, on obtient<br />
beaucoup de données grâce aux objets communicants et de façon<br />
instantanée. Celles-ci sont accessibles grâce aux outils de mobilité<br />
et permettent de connaître l’état de santé de l’équipement en temps<br />
réel. Mais la clé réside dans l’interprétation de ces informations :<br />
l’opérateur va par exemple échanger avec une communauté sur la<br />
courbe de variateur de vitesse et lui demander ce qu’il en pense ; grâce<br />
à cette communication à plusieurs et ce partage d’information, il<br />
n’est désormais plus seul devant son problème ». Et ces échanges sont<br />
aujourd’hui facilités par des solutions à distance et des outils tels<br />
que la réalité augmentée et la réalité virtuelle. La réalité augmentée<br />
va notamment permettre de réaliser des scénarios et de modéliser<br />
les mouvements que le technicien va devoir faire grâce à la lecture<br />
de tags, des lunettes augmentées ou autres supports. « Il s’agit<br />
d’une solution idéale pour la formation ».<br />
Une édition digitale réussie…<br />
avant de repasser à des formats<br />
plus « présentiels »<br />
Qu’on le veuille ou non, même si les événements<br />
physiques apporteront toujours une valeur ajoutée<br />
en matière de relations humaines face à la<br />
« froideur » du digital, forcé de reconnaître que cet<br />
événement 100 % numérique a rencontré un franc<br />
succès – avec près de 35 000 personnes inscrites.<br />
Véritable vitrine des dernières technologies et<br />
tendances de l’industrie, cette édition virtuelle a<br />
proposé des conférences thématiques, des forums<br />
par industrie, des démonstrations virtuelles et des<br />
formations pratiques.<br />
DE L’ÉVANGÉLISATION NUMÉRIQUE<br />
À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE<br />
Pour Olivier vallée, les grandes entreprises industrielles ont déjà<br />
entamé une démarche visant à une transformation digitale de leurs<br />
ateliers de production. C’est le cas notamment dans le pétrole, la<br />
pharmacie ou encore l’agroalimentaire ainsi que les grands fabricants<br />
de machines qui ont cependant du mal à valoriser le retour sur<br />
investissement de leur solution de maintenance à distance. « Les<br />
solutions sont là. Le marché existe et l’évangélisation est en marche.<br />
Mais il manque encore des cas d’application pour convaincre la<br />
majorité des entreprises. »<br />
Autre cheval de bataille, l’intelligence artificielle. Cela fait partie des<br />
grandes innovations car l’IA présente des capacités d’interprétation<br />
importantes des bêta données des équipements industriels. « Les<br />
moteurs d’intelligence artificielle seront capables demain d’interpréter<br />
et de donner du sens aux données, toujours dans le but de rendre<br />
la vie des opérateurs la plus simple possible et l’outil de production<br />
plus performant » ●<br />
Olivier Guillon<br />
Surtout, de façon pratique, la navigation s’est<br />
révélée particulièrement aisée et conviviale, nous<br />
permettant d’arpenter à notre gré les allées à<br />
travers trois espaces (Ingénierie numérique,<br />
Digital Thread Experience et Vitrine de produits<br />
et de technologies), de pénétrer sur les stands et<br />
d’entrer en relation avec les exposants. Bref, de se<br />
faire sa propre « Rockwell Experience », même si<br />
le groupe précise que si les éditions 2020 et 2021<br />
(en juin prochains) ont lieu en digital, le format<br />
physique de cet événement annuel demeure<br />
la règle. Toutefois, on peut vraisemblablement<br />
s’attendre une formule hybride… Wait and see.<br />
18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı19
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
ANALYSE<br />
Le réseau de communication,<br />
épine dorsale de l’industrie 4.0<br />
L’industrie du futur a depuis déjà plusieurs années été l’objet de nombreux débats, fait couler beaucoup<br />
d’encre et suscité l’attention des pouvoirs publics. Mais au-delà des technologies sans-fil et autres IoT<br />
« séduisants » sur le papier se cachent des réalités informatiques industrielles. Heureusement, des réseaux de<br />
communication de nouvelle génération facilitent la mise en œuvre de ces systèmes dans l’usine.<br />
Bertrand<br />
Campagnie<br />
Ingénieur d’application<br />
sénior en charge de<br />
comptes stratégiques<br />
chez Analog Devices<br />
Titulaire d’un diplôme<br />
d’ingénieur de l’École<br />
nationale supérieure<br />
de physique de<br />
Strasbourg et d’un DEA<br />
de micro-électronique,<br />
Bertrand Campagnie<br />
travaille chez Analog<br />
Devices depuis vingtquatre<br />
ans. Après<br />
avoir été responsable<br />
des applications, il<br />
est désormais en<br />
charge des comptes<br />
stratégiques dans les<br />
domaines de l’industrie,<br />
du médical et du<br />
« consumer ».<br />
L’industrie du futur plonge<br />
l’industrie dans une profonde<br />
mutation. Premier bouleversement,<br />
l’interconnexion et l’interopérabilité<br />
des différentes machines et<br />
des équipements. Et cela, Analog Devices,<br />
spécialiste des semi-conducteurs, est bien<br />
placée pour le savoir. Autrefois fournisseur<br />
de composants isolés, l’entreprise<br />
américaine propose aujourd’hui des<br />
solutions complètes, allant de la capture<br />
à l’analyse de l’information. « Désormais,<br />
nos clients ne veulent plus mesurer une<br />
pression mais souhaite obtenir les informations<br />
associées afin de connaître le bon<br />
déroulement du process, détaille Bertrand<br />
Campagnie. En d’autres termes, on ne<br />
capture plus seulement la formation, on<br />
l’analyse. »<br />
CONVERGENCE DE DEUX<br />
RÉSEAUX : L’IT ET L’OT<br />
Tout cela passe par la convergence du<br />
réseau informatique (IT) et de l’automate<br />
(OT). « Il s’agit de deux réseaux différents.<br />
Désormais, l’opérateur doit pouvoir accéder<br />
aux données capteur de bas niveau<br />
dans sa base informatique. » De même,<br />
auparavant les calculs process était plus<br />
ou moins locaux ; aujourd’hui, le Cloud<br />
Computing permet une remontée de données<br />
massive pour une analyse précise et<br />
globale. Enfin, l’intelligence artificielle se<br />
développe aussi pour détecter au mieux<br />
les anomalies.<br />
Mais pour arriver à cela, il est nécessaire<br />
de disposer d’un grand nombre de capteurs<br />
(pression, température, vibrations<br />
etc.) et les situer partout afin de pouvoir<br />
remonter un maximum d’informations<br />
au plus haut dans la chaîne de valeur.<br />
À cela s’ajoute le besoin d’informations<br />
en temps réel y compris jusqu’au Cloud.<br />
« Partant de ce constat, nous avons on<br />
a besoin d’un protocole de communication<br />
capable d’assurer le haut débit et la<br />
latence, c’est-à-dire un délai donné. » Le<br />
problème est que ce système nécessite<br />
des personnes et des bus de terrain ;<br />
de même, une architecture sans fil est<br />
victime aujourd’hui de réseaux trop<br />
limités, d’une densité et d’une latence<br />
insuffisantes.<br />
TSN ET 5G, DEUX SOLUTIONS<br />
POUR ABORDER CETTE<br />
TRANSFORMATION DIGITALE<br />
Aujourd’hui, le réseau filaire a tendance<br />
à se généraliser dans les communications<br />
Ethernet. Or le problème est que si le<br />
réseau est chargé, « ça rame ! ». En<br />
effet, les réseaux classiques demeurent<br />
aujourd’hui incompatibles avec des<br />
asservissements industriels ayant<br />
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
besoin que les informations arrivent<br />
immédiatement. C’est le cas notamment<br />
d’une opération de remplissage d’une<br />
cuve : si la donnée arrive trop tard, ça<br />
déborde. Idem pour la programmation<br />
d’un bras robotisé ce qui peut présenter<br />
d’ailleurs des dangers pour la production<br />
et l’opérateur lui-même.<br />
Le standard TSN se présente comme une<br />
extension de la norme Internet et peutêtre<br />
capable de gérer la latence qui pose<br />
aujourd’hui problème. Le réseau devient<br />
alors déterministe et permet de resserrer<br />
des intervalles de temps afin de mieux<br />
contrôler la machine.<br />
Par ailleurs, afin de pallier le souci d’interopérabilité,<br />
il existe un protocole baptisé<br />
PPC (Open Plateform Communication).<br />
Celui-ci garantit que le standard pourra<br />
tourner quelle que soit la plate-forme<br />
(Linux, Windows ou autre...). Dans certains<br />
cas, l’entreprise souhaite mesurer des<br />
capteurs positionnés loin de la station de<br />
contrôle. De là, s’est développé un standard<br />
– T1L – permettant une communication<br />
Ethernet sur une seule paire de fils. « Il est<br />
désormais possible de communiquer sur<br />
de longues distances ». Baptisé Ethernet<br />
10 base-T1L, ce protocole prévoit une<br />
communication allant jusqu’à 1 km sur<br />
un site et permettant ainsi de s’affranchir<br />
de coûts de câblage importants.<br />
LA 5G COMME SOLUTION POUR<br />
FIABILISER LA COMMUNICATION<br />
ET LES OPÉRATIONS<br />
Tout cela va permettre la multiplication<br />
du nombre de capteurs et améliorer la<br />
qualité des données ainsi que la remontée<br />
d’informations. Bertrand Campagnie<br />
à ce titre constate que les entreprises<br />
industrielles s’en préoccupent de plus<br />
en plus : « les systèmes allant collecter<br />
toutes les informations doivent migrer<br />
vers des communications plus rapides.<br />
Par exemple, lorsque les distances ne<br />
sont pas trop longues, on a tendance à<br />
augmenter le débit (passant parfois à du<br />
gigabit) ». Aussi, beaucoup sont en train<br />
d’implémenter le TSN dans leur système ;<br />
toutefois, certaines sont en retard lorsqu’il<br />
va falloir répertorier toutes ces données ;<br />
« dans ce contexte, la 5G va présenter un<br />
intérêt crucial en permettant d’aller jusqu’à<br />
1 million millions de capteurs par kilomètre<br />
carré ! C’est énorme, d’autant que la latence<br />
est inférieure à une milliseconde. La 5G<br />
amènera plus de fiabilité de communication<br />
et le débit nécessaire pour les opérations<br />
à venir » ●<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı21
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
POINT DE VUE TECHNIQUE<br />
Ultrasons & IIoT : le futur de<br />
la maintenance prévisionnelle<br />
Lorsqu’une technologie aussi puissante et polyvalente que celle des ultrasons se combine à des solutions<br />
connectées, un grand nombre de nouvelles possibilités apparaissent. La surveillance des équipements<br />
industriels atteint alors un tout autre niveau. Le développement de capteurs à ultrasons ainsi que leur<br />
intégration à des systèmes autonomes et connectés permettent une efficacité de surveillance en temps réel et à<br />
distance sans équivalents.<br />
Daniel Mazières<br />
Directeur de la filiale Europe francophone<br />
d’UESystems, spécialiste des solutions de<br />
maintenance prévisionnelle et réduction des<br />
coûts par ultrasons.<br />
important. Ceci étant, lorsqu’on associe cette technologie à<br />
des systèmes d’acquisition connectés, on crée de puissantes<br />
solutions de surveillance permanente. En mettant en œuvre<br />
les capacités de détection précoce des capteurs à ultrasons<br />
ainsi que la puissance des systèmes connectés, on acquiert des<br />
données, on réalise des suivis de tendances et on est alerté en<br />
temps réel dès qu’une anomalie apparaît.<br />
La technologie des ultrasons est devenue un acteur<br />
majeur dans la surveillance des équipements industriels.<br />
Autrefois considérés comme de simples détecteurs<br />
de fuites, les systèmes d’inspections ultrasonores<br />
sont aujourd’hui mis en œuvre par un grand nombre<br />
de maintenanciers pour de multiples applications.<br />
La courbe P-F que nous connaissons tous reflète cette tendance<br />
: les ultrasons sont considérés comme l’une des premières<br />
lignes de défense permettant de réduire les taux de pannes des<br />
équipements industriels. Ceux-ci permettent par exemple une<br />
détection très précoce des défaillances relatives à tous types<br />
de machines tournantes.<br />
La technologie des ultrasons est aussi connue pour sa polyvalence<br />
: détection de fuites d’air comprimé et tous types de gaz,<br />
diagnostics de purgeurs de vapeur et de vannes, inspections et<br />
diagnostics de roulements, de machines tournantes, inspections<br />
et diagnostics d’installations électriques HT et autres...<br />
Ces différentes applications sont aujourd’hui principalement<br />
mises en œuvre via des systèmes portatifs qui nécessitent<br />
l’intervention de l’Homme. Concrètement les techniciens de<br />
maintenance effectuent des campagnes et tournées de diagnostics<br />
permettant d’anticiper beaucoup de défaillances, de réduire<br />
les coûts de maintenance ainsi que les pertes énergétiques.<br />
Les appareils à ultrasons portatifs jouent encore un rôle<br />
Exemple de surveillance<br />
par ultrasons : capteurs +<br />
boitiers d’acquisition +<br />
Cloud - UESystems<br />
22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Les capteurs ultrasonores sont en écoute permanente des équipements<br />
sur lesquels ils sont installés. Cette démarche de surveillance<br />
équivaut à un technicien qui écouterait en permanence les niveaux<br />
ultrasonores des équipements concernés. Cette dernière démarche<br />
de diagnostic permanent par l’Homme est bien évidemment<br />
impossible. Les capteurs ultrasonores ainsi installés mesurent<br />
de façon permanente les niveaux ultrasonores en dB. Ces valeurs<br />
sont envoyées en temps réel à des dispositifs d’acquisition centraux<br />
qui stockent et traitent les données. Cela permet d’énormes<br />
améliorations au niveau des programmes de maintenance et<br />
fiabilité existants. Il est donc désormais possible de paramétrer<br />
des niveaux d’alarmes, de pré-alarmes, des notifications, d’établir<br />
des suivis de tendances sur l’état des équipements.<br />
CAPTEURS ULTRASONS POUR MACHINES<br />
TOURNANTES<br />
Ce type de capteur installé par exemple sur un palier de moteur<br />
permet une écoute permanente du niveau ultrasonore généré<br />
par la friction du roulement. Le capteur mesure en permanence<br />
ce niveau ultrasonore en<br />
Exemples<br />
de capteurs<br />
ultrasons<br />
installés<br />
sur paliers<br />
Capteurs<br />
RAS et<br />
UT750 -<br />
UESystems<br />
dB et envoie en temps<br />
réel un signal au boitier<br />
d’acquisition.<br />
Lorsque les valeurs en<br />
dB dépassent un seuil<br />
d’alarme pré-paramétré,<br />
une alerte email ou sms<br />
est générée. Les maintenanciers<br />
sont ainsi<br />
informés en temps réel<br />
et en permanence de<br />
l’état des équipements.<br />
Les alarmes peuvent être configurées en fonction de plusieurs<br />
critères : manque de graisse, pré-défaillance, défaillance ... il<br />
est également possible grâce à ce type de capteur d’enregistrer<br />
les formes d’ondes et les spectres ultrasonores permettant une<br />
analyse des défaillances détectées. La mise en œuvre de cette<br />
technologie permettra de réduire drastiquement les taux de<br />
pannes et arrêts équipements.<br />
LUBRIFICATION À DISTANCE : DES GRAISSEURS<br />
INTELLIGENTS ET AUTONOMES MUNIS DE CAPTEURS<br />
ULTRASONS INTÉGRÉS<br />
La mise en place de capteurs ultrasons permanents permet<br />
de collecter des données très utiles à la connaissance de l’état<br />
et de l’usure des roulements. Ces données permettent aussi<br />
de connaître avec précision les besoins en lubrification. Un<br />
contexte où la lubrification s’effectue à distance, en fonction des<br />
besoins de chacun des paliers, de façon précise et automatique<br />
est ainsi devenu réalité.<br />
Une solution telle que le SmartLube d’UESystems, intégrant<br />
des capteurs ultrasons aux graisseurs autonomes et intelligents,<br />
représente une avancée considérable en matière de lubrification.<br />
Cet assistant de lubrification à distance surveille les roulements<br />
24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et alerte en temps réel lorsqu’un<br />
besoin en lubrification apparaît. Lorsqu’il est sollicité, l’assistant<br />
lubrifie de façon contrôlée et automatique les paliers qui<br />
le nécessitent. Le niveau de friction mesuré en temps réel est<br />
la grandeur physique qui permet à ce graisseur intelligent et<br />
autonome de ne graisser que les paliers qui le nécessitent, au<br />
moment où ils le nécessitent et avec la bonne quantité de graisse.<br />
Il s’agit ici d’une avancée considérable en matière de lubrification<br />
des machines tournantes.<br />
Principe du graissage intelligent autonome et assisté par Ultrasons – SmartLube UESystems<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı23
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
CAPTEURS ULTRASONS POUR INSTALLATIONS<br />
ÉLECTRIQUES<br />
Il en va de même pour les applications ultrasons nécessitant des<br />
capteurs aériens, telles que la surveillance des installations électriques.<br />
Les capteurs déportés sont installés à proximité des installations<br />
électriques à surveiller. Ces capteurs seront constamment à l’écoute<br />
« ultrasonore » de ces équipements. Dès qu’un évènement anormal<br />
est détecté par les capteurs, les mesures en dB et enregistrements<br />
ultrasonores sont envoyées à un boîtier central d’acquisition. Ce<br />
boitier « intelligent » piloté à distance par un logiciel dédié permet<br />
de configurer des seuils d’alarmes à partir desquels les utilisateurs<br />
seront alertés.<br />
Ce type de système de surveillance entièrement autonome offre la<br />
possibilité de diagnostiquer de façon précoce les défaillances du<br />
type : effets corona, décharges partielles, amorçages, desserrages...<br />
On constate ici aussi que les améliorations en matière de surveillance<br />
et de sécurité des installations électriques sont très intéressantes.<br />
Principe du système de surveillance permanente<br />
par ultrasons d’installations électriques – 4site UESystems<br />
SOLUTIONS INNOVANTES DE SURVEILLANCE PAR<br />
ULTRASONS – SYSTÈMES CONNECTÉS IIOT<br />
Il existe déjà sur le marché des solutions faciles à mettre en œuvre<br />
associant la technologie des ultrasons à des capteurs et dispositifs<br />
IIoT connectés. Ces systèmes permettent une véritable surveillance<br />
en continue et à distance.<br />
Pour la surveillance des roulements et autres machines tournantes, il<br />
existe par exemple le OnTrak - UESystems, un système de surveillance<br />
à distance mettant en œuvre les célèbres et très efficaces capteurs<br />
Ultrasons UltraTrak 750 - UESystems. Ce système complet se compose<br />
de 16 capteurs et d’un boîtier d’acquisition connecté au réseau<br />
en wifi, ethernet, 4G et prochainement 5G. Les données mesurées<br />
et remontées par les capteurs peuvent être facilement consultées<br />
depuis n’importe quel ordinateur portable, tablette ou smartphone.<br />
Ces données et notifications sont utilisées pour surveiller en temps<br />
réel l’état et besoins en lubrification des équipements. Toutes les<br />
données ainsi collectées peuvent être intégrées à des plates-formes<br />
cloud telles qu’Azure, AWS, Google, IBM Watson, PTC, Thingworkx.<br />
On pourra également avec un tel système remonter les données sur<br />
n’importe quel logiciel de GMAO soit directement depuis le boitier<br />
d’acquisition soit depuis le cloud intégré à la solution.<br />
Autre exemple de solution pour la surveillance de machines tournantes<br />
: le système 4Cast-UESystems. Ce système complet utilise<br />
les capteurs RAS (Remote Access Sensors) de UESystems. Il est<br />
possible de connecter jusqu’à 4 capteurs à un boîtier 4Cast. Ce<br />
boitier se connecte au réseau via Ethernet ou en Wifi. Les données<br />
sont ensuite envoyées au logiciel Ultratrend-DMS6 qui permet le<br />
pilotage du système et la gestion de bases de données relatives aux<br />
équipements ainsi monitorés. Un des gros avantages de cette solution<br />
réside dans sa capacité à enregistrer et stocker les formes d’ondes<br />
et spectres ultrasonores des roulements surveillés. Cette caractéristique,<br />
associée à la possibilité de créer des alarmes instantanées<br />
fait du 4Cast une solution idéale pour les paliers critiques et ceux<br />
à faible vitesse de rotation.<br />
Pour la sécurité et la surveillance des installations électriques, il<br />
existe une solution telle que le 4Site. Comme le 4Cast, il permet<br />
d’enregistrer et de stocker les mesures en dB mais aussi les formes<br />
d’ondes et spectres ultrasonores permettant l’analyse de sévérité<br />
des défauts détectés.<br />
Ces surveillances temps réel par ultrasons se révèlent pertinentes et<br />
très efficaces quels que soient les niveaux de tension des installations :<br />
HT, BT, MT. Il s’agit ici de diagnostiquer et d’être alerté en temps<br />
réel dès qu’une défaillance naissante apparaît sur les installations<br />
électriques critiques.<br />
Boitiers<br />
d’acquisition<br />
de données<br />
Surveillance<br />
permanente<br />
par Ultrasons -<br />
UESystems<br />
ULTRASONS & IIOT : LE FUTUR DE LA MAINTENANCE<br />
PRÉVISIONNELLE<br />
Les avancées technologiques des capteurs ultrasons ainsi que<br />
leurs capacités de connexion aux systèmes IIoT représentent<br />
l’évolution naturelle de la technologie en matière de surveillance<br />
des équipements. Ces prouesses technologiques permettront<br />
des pratiques de maintenance prévisionnelle et de fiabilisation<br />
des installations à la hauteur des enjeux de production de l’usine<br />
du futur.<br />
Comme pour d’autres technologies, l’intégration au monde<br />
connecté de l’IIoT devient une réalité et bien que les solutions<br />
actuelles apportent déjà de magnifiques avancées, il reste encore<br />
beaucoup à découvrir et à explorer. Ce dont nous sommes<br />
certains, c’est qu’avec les solutions de diagnostics et surveillances<br />
par Ultrasons actuellement disponibles, les services de<br />
maintenance disposent d’armes très efficaces permettant de<br />
réduire à leur maximum les taux de pannes des installations<br />
industrielles ●<br />
Daniel Mazières - UESystems<br />
24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
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MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
TRIBUNE<br />
En ligne pour une mise à niveau<br />
de l’automatisation<br />
Plus intelligente, plus flexible et plus fonctionnelle, l’automatisation industrielle 4.0 est également plus<br />
accessible qu’on ne le pense. Frédéric Bondono, directeur des ventes d’Ewellix, nous explique pourquoi.<br />
La révolution numérique industrielle est en marche dans<br />
le secteur manufacturier. Partout dans le monde, les<br />
usines misent sur le potentiel de l’Industrie 4.0 et des<br />
objets connectés pour s’ouvrir à une nouvelle vague<br />
de productivité, de rentabilité et de croissance.<br />
Une automatisation accrue, améliorée et de meilleure<br />
qualité offre une combinaison convaincante d’atouts pour<br />
les fabricants. Tout d’abord, il répond à leurs objectifs<br />
immédiats à court terme : réduire les coûts d’exploitation<br />
et de main-d’œuvre tout en améliorant la productivité, la<br />
qualité et la sécurité. Cela signifie que de nombreuses solutions<br />
d’automatisation, en particulier des applications plus simples et<br />
plus petites, commencent à s’amortir immédiatement. Mais les<br />
avantages ne s’arrêtent pas là. Si une entreprise choisit la bonne<br />
approche technologique, avec des composants performants,<br />
flexibles et capables de s’intégrer à l’infrastructure numérique<br />
existante ou future, elle peut continuer à en bénéficier sur<br />
le long terme, en connectant et en intégrant ses systèmes<br />
d’automatisation dans des réseaux et des applications plus<br />
larges de l’industrie 4.0.<br />
LES ACTIONNEURS ÉLECTROMÉCANIQUES AU CŒUR<br />
DE L’AUTOMATISATION DES PROCESS<br />
L’une des composantes les plus courantes de l’automatisation<br />
de la fabrication réside dans la nécessité d’un mouvement<br />
linéaire. Les actionneurs linéaires sont utilisés dans de<br />
nombreuses applications industrielles pour transporter, détecter<br />
et positionner des produits, des composants et des outils.<br />
Le moyen traditionnel pour obtenir un mouvement linéaire<br />
dans l’environnement d’une usine est d’utiliser une solution<br />
à énergie à fluide. Les entreprises comptent depuis longtemps<br />
sur les systèmes pneumatiques pour les applications à grande<br />
vitesse et faible charge, ou se sont tournées vers l’hydraulique<br />
où elles doivent générer des forces élevées.<br />
Actionneurs<br />
électromécaniques<br />
d’Ewellix<br />
en application<br />
Cependant, à mesure que nous nous déplaçons dans le monde<br />
de l’industrie 4.0, de nombreux fabricants et concepteurs de<br />
machines constatent que les actionneurs électromécaniques<br />
sont mieux adaptés à leurs besoins actuels et futurs en matière<br />
d’automatisation. Les actionneurs électromécaniques remplacent<br />
le vérin hydraulique ou pneumatique par un mécanisme à vis à<br />
billes ou à rouleaux, alimenté par un moteur électrique. Ils sont<br />
disponibles dans une large gamme de conceptions standard<br />
et modulaires qui permettent de personnaliser la puissance,<br />
la vitesse et la précision pour presque toutes les applications.<br />
26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
LA SIMPLICITÉ, L’ATOUT CLEF DES ACTIONNEURS<br />
ÉLECTROMÉCANIQUES<br />
Les avantages des actionneurs électromécaniques commencent<br />
par leur simplicité. L’énergie à fluide nécessite une infrastructure<br />
élaborée et dédiée. Les systèmes pneumatiques ont besoin de<br />
nombreux composants, dont des flexibles, des pompes, des<br />
vannes, des régulateurs, des lubrificateurs et des filtres à air. Les<br />
circuits hydrauliques nécessitent un réservoir de liquide, des<br />
pompes, des moteurs, des clapets de décharge, des échangeurs<br />
thermiques, ainsi qu’un équipement de réduction du bruit. Un<br />
actionneur électromécanique, en revanche, n’a besoin que de<br />
quelques câbles pour transmettre la puissance et d’un système<br />
de commande.<br />
Cette simplicité réduit en outre l’encombrement global et<br />
simplifie la configuration mécanique, ce qui réduit le temps de<br />
conception, d’installation et de mise en service global requis pour<br />
un projet d’automatisation. Les actionneurs électromécaniques<br />
s’intègrent facilement. Avec moins de composants, plus besoin<br />
de se soucier de l’acheminement des tuyaux ou des positions<br />
relatives des différents éléments du système. Les systèmes<br />
électromécaniques peuvent être utilisés pour ajouter des axes<br />
de mouvement supplémentaires dans les espaces restreints<br />
ou sur les machines existantes. L’intégration des systèmes de<br />
contrôle est également plus efficace, avec des interfaces simples<br />
vers tous les principaux protocoles de réseau industriel.<br />
QUAND « AUTOMATISATION » RIME AVEC «<br />
PRÉCISION »<br />
Au fur et à mesure que les tâches d’automatisation deviennent<br />
plus exigeantes, les avantages de l’actionnement électromécanique<br />
deviennent encore plus clairs. Dans les systèmes hydrauliques, le<br />
contrôle précis de la vitesse et de la position de l’actionneur peut<br />
être difficile voire impossible, surtout lorsqu’une tâche nécessite<br />
une variation importante de ces paramètres. Les actionneurs<br />
électromécaniques sont dotés d’une liaison mécanique directe<br />
entre le moteur et la vis qui fournit un contrôle complet du<br />
système, avec des niveaux élevés de répétabilité, jusqu’au<br />
micron ainsi qu’une rigidité plus élevée. De plus, il est très<br />
facile de modifier précisément la vitesse tout au long du cycle<br />
de mouvement.<br />
Gamme d’actionneurs<br />
électromécaniques<br />
Ewellix<br />
AMÉLIORER L’INTELLIGENCE, LA RÉACTIVITÉ ET LA<br />
FLEXIBILITÉ DES PROCESSUS DE FABRICATION<br />
L’approche électromécanique du mouvement linéaire<br />
peut également offrir des avantages significatifs en termes<br />
de coût total sur l’ensemble du cycle de vie d’un système<br />
d’automatisation. Bien que les actionneurs contiennent des<br />
composants de haute précision, les pièces critiques sont bien<br />
protégées contre les dommages et la pollution, ce qui permet<br />
une durée de vie longue et prédictible. Lorsqu’un actionneur<br />
doit être changé, le remplacement est une tâche simple et rapide<br />
qui ne nécessite pas un arrêt long du système ni une expertise<br />
spécialisée. Les systèmes électromécaniques sont également<br />
extrêmement efficaces. Un actionneur électromécanique<br />
transforme 80 % de la puissance qu’il consomme en rendement<br />
utile, soit environ deux fois plus d’efficacité qu’un circuit<br />
hydraulique et plus de quatre fois plus qu’une installation<br />
pneumatique classique.<br />
Les nouvelles technologies numériques améliorent l’intelligence,<br />
la réactivité et la flexibilité des processus de fabrication. Mais<br />
le monde manufacturier est aussi physique que numérique ;<br />
la prochaine génération de machines de production aura<br />
besoin de muscles pour accompagner leur intelligence. Les<br />
actionneurs électromécaniques se révèlent être le choix le<br />
plus judicieux ●<br />
Frédéric Bondono (Ewellix)<br />
Et comme le réglage de la vitesse, de l’accélération ou du<br />
positionnement d’un actionneur électromécanique peut être<br />
réalisé via un logiciel, les systèmes d’automatisation utilisant la<br />
technologie sont faciles à régler, ce qui permet aux utilisateurs<br />
d’adapter et d’améliorer continuellement leurs processus. Ce<br />
type de flexibilité est essentiel dans de nombreuses applications<br />
de l’industrie 4.0, des activités d’amélioration continue à la<br />
rationalisation de la fabrication.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı27
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
PANORAMA<br />
Des solutions technologiques pour<br />
répondre aux besoins de surveillance<br />
en production<br />
Voici un aperçu de quelques solutions existant sur le marché visant à optimiser la maintenance prévisionnelle,<br />
la surveillance en temps réel et le contrôle de l’état de santé des équipements en cours de production.<br />
ASYSTOM POURSUIT<br />
SES DÉVELOPPEMENTS<br />
AVEC UNE GAMME COMPLÈTE<br />
DE BALISES MULTI-CAPTEURS<br />
Afin d’accompagner au mieux les<br />
industriels face aux enjeux de la<br />
digitalisation de l’industrie et de<br />
répondre avec précision aux besoins<br />
de maintenance prévisionnelle de tous<br />
types d’équipements, Asystom présente<br />
aujourd’hui sa nouvelle gamme complète<br />
de balises multi-capteurs, intégrant<br />
une nouvelle électronique embarquée,<br />
connectée, économe en énergie et pouvant<br />
réaliser des traitements in situ.<br />
AsystomSentinel Outdoor<br />
Asystom a d’abord augmenté les<br />
performances d’AsystomSentinel Indoor, la<br />
première balise développée par la start-up,<br />
notamment en matière d’autonomie,<br />
passant de près de trois ans à plus de<br />
cinq ans, avec deux piles AA classiques.<br />
Par ailleurs, l’entreprise toulousaine a<br />
lancé AsystomSentinel Outdoor (IP66),<br />
destiné aux environnements difficiles<br />
et les conditions extrêmes (poussière et<br />
fortes intempéries notamment). Enfin,<br />
l’AsystomSentinel EX représente quant<br />
à elle la première fusion de capteurs<br />
de vibrations triaxiales, de son et<br />
d’ultrasons, destinée spécifiquement<br />
aux environnements à risques. Intégrant<br />
les mêmes performances de détection<br />
d’anomalies que les autres balises de la<br />
gamme, sa certification Atex/IECEx et sa<br />
sécurité intrinsèque lui permettent d’être<br />
utilisée dans des zones à risque d’explosion<br />
(Zone 1) des industries pétrochimiques<br />
et chimiques notamment.<br />
SICK REJOINT L’ALLIANCE<br />
E-F@CTORY DE MITSUBISHI<br />
ELECTRIC ET SE RENFORCE DANS<br />
L’INSPECTION<br />
Nouveau partenaire de l’alliance e-F@ctory,<br />
Sick a mis au point une solution commune<br />
pour une intégration facile de la technologie<br />
de vision est désormais disponible. Les<br />
constructeurs de machines, les intégrateurs<br />
de systèmes et les utilisateurs finaux<br />
peuvent désormais réaliser rapidement<br />
des applications d’inspection, de validation,<br />
de détection de position et de contrôle de<br />
qualité conçues autour des caméras de Sick<br />
et des équipements de Mitsubishi Electric.<br />
Cette solution a été développée pour des<br />
applications dans un certain nombre<br />
Cette solution développée<br />
par Sick simplifie et accélère<br />
la mise en place<br />
des applications de vision<br />
de secteurs industriels, notamment<br />
l’automobile, l’agro-alimentaire, les biens<br />
de consommation, la construction de<br />
machines et les systèmes intégrateurs.<br />
Elle combine une caméra de vision de<br />
Sick avec des blocs de fonction prêts à<br />
l’emploi et testés pour l’environnement<br />
de programmation d’automatismes GX<br />
Works de Mitsubishi Electric. Les deux<br />
sociétés estiment que les solutions de<br />
vision fournissent des informations<br />
essentielles capables d’améliorer toute<br />
©Sick AG<br />
28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
une série de processus d’automatisation.<br />
Mais plus encore, elles sont les yeux de<br />
l’industrie 4.0 et donc un élément clé de la<br />
transformation numérique de l’industrie.<br />
QUAND LES PIÈCES<br />
TRIBOLOGIQUES IMPRIMÉES<br />
DEVIENNENT INTELLIGENTES<br />
La fabrication additive et l’industrie<br />
4.0, deux sujets qui transforment le<br />
secteur industriel en profondeur. Ces<br />
deux composantes, les ingénieurs igus<br />
sont parvenus pour la première fois à<br />
les réunir en une étape de fabrication<br />
unique. Pour la première fois, les<br />
capteurs sont imprimés dans la pièce<br />
tribologique pendant la fabrication<br />
additive par impression multi-matériaux.<br />
« Le palier imprimé intelligent représente<br />
une véritable avancée », précise Tom<br />
Krause, Responsable de la Fabrication<br />
Additive chez igus en Allemagne.<br />
« Avec lui, la maintenance préventive<br />
économique peut être étendue aux<br />
pièces spéciales. » La pièce imprimée<br />
intelligente indique en effet qu’elle aura<br />
besoin d’être changée bien avant qu’une<br />
défaillance se produise. La pièce peut<br />
également détecter les surcharges afin<br />
d’arrêter l’application immédiatement<br />
et d’éviter tout dommage consécutif au<br />
niveau du point d’appui et de l’ensemble<br />
de l’équipement.<br />
Deux applications sont possibles à l’état<br />
actuel. Si le matériau conducteur se trouve<br />
entre les couches sollicitées en termes<br />
d’usure, il peut mettre en garde contre une<br />
surcharge. En effet, tout modification de<br />
la charge entraîne aussi une modification<br />
de la résistance électrique. La machine<br />
peut être arrêtée et des dommages plus<br />
importants, évités. Le palier doit être<br />
calibré pour pouvoir définir les limites<br />
de charge. Si la bande conductrice est<br />
placée dans la surface de glissement,<br />
c’est l’usure que la modification de<br />
la résistance permet de mesurer. La<br />
maintenance prévisionnelle est de facto<br />
possible sur cette pièce imprimée. La<br />
pièce tribologique sans graisse et sans<br />
entretien signale quand elle a besoin<br />
d’être changée, les arrêts imprévus de<br />
l’installation sont évités et l’entretien peut<br />
être planifié. Si ces pièces imprimées sont<br />
en plus utilisées au stade de la pré-série,<br />
les données de charge et d’usure obtenues<br />
procurent dès ce stade des informations<br />
complémentaires sur la durée de vie de la<br />
pièce ou de l’application prévue au stade<br />
de la série. Ces informations facilitent<br />
les modifications et les optimisations<br />
au cours de la mise au point ●<br />
I-care accompagne<br />
Lanxess dans<br />
le déploiement<br />
local de sa stratégie<br />
de maintenance<br />
En tant que prestataire de<br />
services spécialisé dans la<br />
maintenance prévisionnelle<br />
et la fiabilité, I-care<br />
accompagne le fabricant<br />
de produits chimiques<br />
implanté à Cologne dans<br />
le déploiement local de sa<br />
stratégie de maintenance<br />
d’entreprise. Grâce à<br />
l’approche d’I-care « penser<br />
global, agir local », le<br />
déploiement de Lanxess aura<br />
une solide empreinte locale.<br />
« Sur base de plans globaux,<br />
nous visons toujours à<br />
élaborer des lignes directrices<br />
avec autant de pertinence<br />
locale que possible », déclare<br />
Manuel Geier d’I-care,<br />
Customer Care Manager.<br />
igus intègre<br />
pour la première<br />
fois la notion<br />
d’intelligence<br />
à ses pièces lors<br />
de leur impression<br />
©igus<br />
Et de poursuivre : « Prenons,<br />
par exemple, la gestion de la<br />
criticité ou du changement.<br />
Ce n’est qu’en identifiant et<br />
en analysant les processus<br />
au niveau local que vous<br />
pourrez mettre en œuvre des<br />
améliorations pragmatiques.<br />
Heureusement, cette façon<br />
de travailler s’accorde<br />
parfaitement avec la<br />
conception de gestion d’actifs<br />
de Lanxess, ce qui nous rend<br />
très heureux de conclure cette<br />
alliance. »<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı29
MANAGEMENT<br />
TRIBUNE<br />
MES : pour une prise en main rapide<br />
des utilisateurs…<br />
Le logiciel MES fait le lien entre logiciel ERP et atelier. Packagé pour l’industrie, simple à mettre en œuvre et<br />
facile à prendre en main en quelques heures, cette brique de l’industrie 4.0 apporte de l’efficience dans l’atelier,<br />
dès le lancement.<br />
Brisons un mythe. Oui la prise<br />
en main d’un logiciel MES par<br />
les opérateurs peut être rapide,<br />
si la solution est intuitive.<br />
Ordinateurs, smartphones et tablettes<br />
font désormais partie de notre quotidien à<br />
tous. Ajoutez à cela une ergonomie tactile,<br />
sur des supports déjà connus et largement<br />
pratiqués ou même sur un poste fixe, en<br />
fonction du contexte de l’entreprise, la<br />
manipulation de l’outil devient facile et<br />
source de satisfaction.<br />
Des logiciels ergonomiques simples et<br />
faciles à appréhender, au regard d’écrans<br />
vieillissants et d’un système papier,<br />
Opérateur sur écran VIF<br />
Denis Poissel<br />
Consultant<br />
chez VIF, Denis<br />
Poissel déploie<br />
les solutions VIF<br />
chez les clients de<br />
l’éditeur de MES<br />
participent à les rendre attrayants les<br />
métiers de la production. Cela peut<br />
être une solution à envisager dans un<br />
contexte de pénurie de main-d’œuvre.<br />
Ces solutions apportent au sein de l’atelier<br />
de production de l’autonomie et du<br />
confort de travail car en les guidant avec<br />
précision elles libèrent la charge mentale<br />
de l’opérateur sur ligne. Et, permettent<br />
de mettre en place le zéro papier. Il s’agit<br />
d’un argument fort pour recruter.<br />
LA CONDUITE DU CHANGEMENT<br />
POUR FACILITER UN PROJET MES<br />
Nous avons constaté un temps d’appropriation<br />
de notre logiciel MES de plus en<br />
plus court, passant dans le meilleur des<br />
cas, d’une demi-journée à 30 minutes<br />
pour les opérateurs terrain. Qui dit<br />
appropriation dit formation, mais avant<br />
toute chose, préparation. La conduite du<br />
changement est une étape fondamentale<br />
pour obtenir l’engouement des équipes<br />
tout au long du projet.<br />
Dès le début, ne lésinez pas sur le partage<br />
d’informations : pourquoi, comment,<br />
qui, quand, pour quels bénéfices, afin<br />
d’embarquer toutes les équipes et de<br />
sécuriser la mise en place de votre logiciel<br />
MES en remportant leur adhésion.<br />
L’intégration de l’encadrement intermédiaire,<br />
qui va avoir besoin de sortir à<br />
tout moment des états, des reporting,<br />
des restitutions pré paramétrées, est un<br />
point clé de réussite.<br />
DES INDICATEURS FIABLES<br />
ET INCONTESTABLES<br />
AVEC UN LOGICIEL MES<br />
Les données captées en temps réel<br />
par un logiciel MES sont fiables et<br />
incontestables. Les opérateurs utilisent<br />
les fonctionnalités d’acquisition<br />
de la donnée en manipulant l’outil<br />
MES : mesures d’autocontrôles, lots<br />
et quantités mises en œuvre dans<br />
les productions, lots et quantités<br />
produites, arrêts, causes d’arrêt et<br />
durée, non conformités, temps de<br />
main d’oeuvre à déclarer. La saisie sur<br />
le flux est entièrement guidée par le<br />
système, l’opérateur est alerté, avec les<br />
instructions données, les erreurs sont<br />
évitées. Il sait ce qu’il a à faire et quand<br />
le faire : contrôles, ingrédients, qualité,<br />
un coup d’œil sur le TRS et les avance<br />
retard sur les OF. Les préparations sont<br />
réalisées avec précision, gage de qualité<br />
et de satisfaction client ! ●<br />
30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
En partenariat avec<br />
Le salon de l’innovation et des<br />
solutions électroniques<br />
Vos prochains<br />
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01>03 JUIN 2021<br />
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NATIONAUX<br />
EN RÉGIONS<br />
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NORD<br />
12>14 OCTOBRE 2021<br />
DOUAI<br />
AUV.-RH.ALPES<br />
08>10 FÉVRIER 2022<br />
GRENOBLE<br />
CENTRE-OUEST<br />
23>25 NOVEMBRE 2021<br />
ANGERS<br />
SUD-EST<br />
27>29 SEPTEMBRE 2022<br />
AVIGNON<br />
NORD-OUEST<br />
25>27 JANVIER 2022<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı<br />
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MANAGEMENT<br />
INTERVIEW<br />
3 questions à Gildas Letort,<br />
directeur Avant-Vente chez Praxedo<br />
Gildas Letort,<br />
directeur Avant-Vente<br />
chez Praxedo<br />
À quelles problématiques sont<br />
aujourd’hui confrontés les<br />
intervenants extérieurs dans<br />
le domaine de la maintenance<br />
industrielle ?<br />
Les entreprises de service opérant<br />
des contrats de maintenance sur les<br />
équipements industriels sont confrontées<br />
à des enjeux liés à l’organisation des<br />
interventions de leurs techniciens sur<br />
le terrain.<br />
Dans un environnement de plus en plus<br />
concurrentiel, il s’agit pour elles, à la<br />
fois de mettre en place une gestion des<br />
interventions plus efficace, de proposer<br />
une meilleure qualité de service, mais<br />
aussi de gagner en productivité et en<br />
rentabilité pour sécuriser les contrats<br />
dans la durée.<br />
Pour y arriver, il est clair qu’il leur faut<br />
réaliser leur transformation digitale et<br />
se moderniser, à la fois au bureau et<br />
sur le terrain. À un moment donné, la<br />
question n’est plus de savoir s’il faut<br />
vous équiper d’une solution dédiée,<br />
mais surtout quand vous allez le faire.<br />
Quelles solutions logicielles<br />
et de mobilité leur proposez-vous ?<br />
Praxedo est le leader français des solutions<br />
de gestion d’interventions. Notre<br />
expertise est reconnue en France et à<br />
l’international. Nous allons franchir le<br />
cap des 1 000 clients cette année. Nous<br />
proposons la plateforme Cloud la plus<br />
complète du marché pour la gestion<br />
d’interventions des techniciens itinérants.<br />
100% paramétrable, elle<br />
s’adapte à la façon de travailler<br />
de chaque client.<br />
D’un côté, vous avez<br />
l’interface Web pour la<br />
planification des<br />
interventions, et<br />
la supervision des<br />
activités terrain<br />
en temps réel. De<br />
l’autre côté, le technicien<br />
dispose de<br />
l’application mobile<br />
sur laquelle il reçoit<br />
son agenda, et les informations nécessaires<br />
pour réussir ses interventions. Il<br />
y saisit ses comptes-rendus de manière<br />
fiable et sécurisée, avec photos. Et une<br />
fois validés, ses rapports sont envoyés<br />
directement par mail au client.<br />
Quels résultats concrets en<br />
tirent-ils dans le cadre des<br />
interventions de maintenance ?<br />
Praxedo est un levier de performance<br />
et d’amélioration de la qualité de<br />
service. Le temps de la planification<br />
est considérablement réduit, jusqu’à<br />
75% chez certains de nos clients.<br />
Les techniciens sont plus productifs.<br />
Leurs tournées sont mieux organisées,<br />
les temps de trajet entre les sites sont<br />
réduits, ils sont mieux préparés, avec<br />
toutes les informations à l’avance dans<br />
leur application mobile. Ils sont plus<br />
efficaces et plus rapides.<br />
La traçabilité est optimisée. Tout est<br />
tracé dans la solution et retrouvable<br />
en quelques clics si besoin. Les<br />
photos avant/après intégrées dans les<br />
rapports permettent aussi de limiter<br />
considérablement les litiges avec les<br />
clients.<br />
Les délais de facturation sont considérablement<br />
raccourcis. Avec Praxedo, vous<br />
disposez des données d’intervention en<br />
temps réel. Si nécessaire, vous pouvez<br />
envoyer votre facture au client le jour<br />
même. Enfin, Praxedo apporte un confort<br />
de travail au technicien, ce qui contribue<br />
à le fidéliser, alors que nous savons tous<br />
que le marché de l’emploi est tendu pour<br />
ce type de profils ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
32ı<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı33
MANAGEMENT<br />
REPORTAGE<br />
La GMAO, un outil pour révolutionner<br />
les pratiques de maintenance chez<br />
Mercedes Benz Trucks Molsheim<br />
En adoptant depuis presque dix ans un outil de GMAO, le site alsacien de Mercedes-Benz Trucks Molsheim<br />
a su exploiter tous les bénéfices qu’apporte un tel logiciel – en particulier en matière d’amélioration des<br />
interventions de maintenance, de fiabilité et de contrôle réglementaire.<br />
Jean Lienhardt<br />
Âgé de 38 ans et issu d’une<br />
formation de technicien de<br />
maintenance, Jean Lienhardt a<br />
d’abord exercé différents postes<br />
en lien avec la maintenance, que<br />
ce soit en tant que conducteur de<br />
ligne de production, technicien<br />
itinérant dans l’agroalimentaire,<br />
responsable maintenance<br />
dans la grande distribution ou<br />
encore technicien maintenance<br />
dans le secteur automobile.<br />
Entré chez Mercedes-Benz<br />
Trucks Molsheim fin 2007, il<br />
occupe aujourd’hui le poste<br />
de technicien méthodes<br />
maintenance et est en charge<br />
du sourcing des nouveaux<br />
équipements du site. Sa<br />
première mission au sein<br />
de Mercedes-Benz Trucks<br />
Molsheim (MBTM) a été la<br />
gestion de la mise en place<br />
d’une GMAO.<br />
Connue pour être le berceau de Bugatti, la petite ville alsacienne de Molsheim<br />
(Bas-Rhin) abrite l’usine d’un autre grand nom de l’automobile, Mercedes-<br />
Benz. Il s’agit de la division poids lourds du groupe Daimler. L’activité<br />
principale du site de Mercedes-Benz Trucks Molsheim réside dans la<br />
transformation de poids lourds (camions de plus de 3,5 tonnes) sur mesure selon<br />
les demandes spécifiques des clients, mais pas seulement. « Nous exerçons aussi<br />
deux activités complémentaires : l’assemblage de la cabine de l’Unimog, l’un de nos<br />
modèles de camion tout terrain, et la fabrication de pièces mécano-soudées spécifiques<br />
et destinées à nos propres besoins de transformation et à nos autres entités présentes<br />
dans le monde », détaille Jean Lienhardt.<br />
Ces pièces mécano-soudées, quelles sont-elles ? Produites en petites et moyennes<br />
séries, celles-ci sont variées et concernent notamment les différentes modifications<br />
apportées sur les véhicules. Le parc de machines et d’équipements se compose de<br />
cabines de peinture, de machines de découpe laser, de presses plieuses, de presses<br />
L’activité principale du site<br />
de Mercedes-Benz Trucks Molsheim<br />
réside dans la transformation de poids lourds<br />
34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MANAGEMENT<br />
Le parc équipements de l’usine se compose<br />
notamment d’un ensemble d’équipements<br />
dédiés au soudage des pièces<br />
à emboutir et de tout un ensemble d’équipements dédiés au<br />
soudage des pièces (postes Mig/Mag, robot de soudure, soudeuse<br />
par point) ; sans oublier un grand nombre d’instruments et<br />
d’outils électroportatifs ainsi que d’importants moyens de<br />
manutention.<br />
LA GMAO POUR ASSURER LES PROBLÉMATIQUES<br />
RÉGLEMENTAIRES ET DE FIABILITÉ DE PRODUCTION<br />
Pour Mercedes-Benz Trucks Molsheim, le service maintenance<br />
est un moyen de garantir la continuité de sa production. Celui-ci<br />
est à ce jour composé de deux entités : la première gère toute<br />
la partie infrastructure du site ; quant à la seconde, elle est<br />
chargée de maintenir la production en marche. Outre la garantie<br />
d’un moyen de production fiable et optimal, les principales<br />
missions du service maintenance sont de maintenir à jour les<br />
équipements conformément aux exigences légales en vigueur.<br />
Or avant l’arrivée de la GMAO, le planning de maintenance et<br />
l’historique des interventions étaient retranscrits sur papier.<br />
La communication entre les personnes et différents services<br />
se faisaient avant tout par téléphone.<br />
Parmi les activités du site figure l’assemblage de la cabine<br />
de l’Unimog, l’un modèle de camion tout terrain<br />
C’est pourquoi la mise en place d’une GMAO a été initié en 2011<br />
et étoffé durant les années avec à ce jour certaines améliorations.<br />
« La GMAO se révèle aujourd’hui être un outil indispensable<br />
pour effectuer un suivi clair et précis des enjeux d’un service<br />
maintenance, assure Jean Lienhardt. Il nous permet à la fois<br />
de suivre le planning des techniciens et nos prestataires, ainsi<br />
que nos contrôles réglementaires de la manière la plus fiable<br />
possible. Aujourd’hui encore nous avons la possibilité d’adapter<br />
notre logiciel à nos exigences en le faisant concorder aux besoins<br />
d’évolution du site ».<br />
DES RÉSULTATS PÉRENNES EN RAISON D’UNE<br />
RÉELLE MODULARITÉ DE L’OUTIL GMAO<br />
Pour Jean Lienhardt, le retour sur le logiciel « est plus que<br />
positif ; celui-ci a su s’adapter à tous nos besoins et répond à<br />
l’ensemble de nos demandes ». Et c’est tout particulièrement<br />
le cas pour l’évolutivité de l’outil de GMAO.<br />
Le logiciel a en effet subi différentes évolutions. Celles-ci<br />
ont concerné en premier lieu la prise en main de l’outil par<br />
les techniciens, suivie de la mise en place des demandes<br />
d’interventions de manière progressive sur tout le site. Par<br />
ailleurs, en matière de mobilité, les techniciens utilisent depuis<br />
deux ans des tablettes afin de garantir un meilleur suivi de<br />
leurs interventions de maintenance. « Les autres sujets sur<br />
lesquels nous travaillons sont par exemple la gestion de stock<br />
et le retour d’information à travers les différents indicateurs<br />
de la GMAO. » ●<br />
Olivier Guillon<br />
Retrouvez le retour d’expérience<br />
GMAO de Mercedes MTBM sur le<br />
Sepem de Colmar, le 16 juin 2021<br />
Mercredi 16 juin à 10h30, Jean Lienhardt interviendra<br />
sur l’espace des conférences <strong>Maintenance</strong> du Sepem<br />
de Colmar. Le thème retenu de l’intervention porte<br />
sur la « Mise en place de la GMAO de l’éditeur Corim<br />
Solutions chez le constructeur automobile Mercedes-<br />
Benz – un retour d’expérience exceptionnel du<br />
responsable maintenance de l’usine Mercedes, située à<br />
Molsheim, près de Strasbourg ».<br />
Intervenant : Jean Lienhardt, technicien méthodes<br />
maintenance et administrateur GMAO au sein de l’usine<br />
Mercedes de Molsheim<br />
EN SAVOIR PLUS > colmar.sepem-industries.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı35
MANAGEMENT<br />
MÉTHODE<br />
Le Lean Management s’ouvre<br />
désormais au digital<br />
Qu’est ce que le Lean Management ? Comment tirer tous les bénéfices de cette méthode pour améliorer les<br />
performances de son usine ? Quelles sont les outils qui existent ? La réponse dans cet entretien mené avec<br />
Sébastien Delisle, expert chez OET.<br />
Sébastien<br />
Delisle<br />
Expert chez OET,<br />
éditeur de solutions<br />
MES, filiale du<br />
groupe Altenov<br />
Qu’est ce que le Lean Management ?<br />
Les industriels sont constamment challengés à produire à moindre<br />
coût, à améliorer leur productivité, à augmenter leur flexibilité<br />
de production, tout en assurant la qualité des produits. Le Lean<br />
Management est une méthode qui vise la performance des outils<br />
industriels grâce à l’amélioration continue, tout en préservant le<br />
bien-être des collaborateurs.<br />
Cette méthode repose sur la résolution de problèmes récurrents de<br />
production. On entend par là notamment les arrêts de production<br />
(pannes, manque matière, …), les rebuts, les problèmes de délais…<br />
La démarche Lean consiste donc à essayer de résoudre ces problèmes<br />
pour améliorer la performance des processus de fabrication.<br />
Comment est-il mis en œuvre dans les usines ?<br />
On voit beaucoup le Lean appliquée dans des usines de taille<br />
importante, où les managers ont été formées à la mise en application<br />
de cette méthode. Tous les jours, à la prise de poste, un<br />
brief est effectué avec les opérateurs et les managers pour relater<br />
les blocages ou les axes d’améliorations à trouver pour mieux<br />
produire. Ces échanges se font autour d’indicateurs de la journée<br />
précédente, établis par les managers avec les chiffres ou événements<br />
de production saisis sur papier par les opérateurs.<br />
Cette méthode traditionnelle présente des inconvénients comme<br />
nous relate certains clients que nous auditons. Nous avons un<br />
manque de précision dans les remontés d’informations sur les<br />
arrêts machines (il manque souvent les temps d’arrêt et les causes).<br />
Nous avons beaucoup d’enregistrement papier, donc beaucoup de<br />
ressaisies et peu d’informations en temps réel. La description des<br />
anomalies et leurs délais de résolutions sont « trop longs », cela<br />
décourage tout le monde. Pourtant c’est encore cette démarche<br />
traditionnelle la plus présente dans les entreprises, à la différence<br />
de la méthode digitale.<br />
Quelle est la différence entre le Lean traditionnel et le Lean<br />
digital ?<br />
La méthode traditionnelle repose sur le papier, tandis que la<br />
méthode digitale utilise les nouveaux outils numériques. Le digital<br />
est aujourd’hui omniprésent dans toutes les fonctions de l’entreprise.<br />
Les usines sont de plus en plus automatisées, et équipées<br />
de nombreux capteurs permettant de remonter de l’information.<br />
Ces outils qui collectent automatiquement des données évitent la<br />
charge de travail supplémentaire associée à des tâches manuelles<br />
de saisies de données. La communication sans fil et les capteurs<br />
intelligents permettent de suivre la production sur les équipements.<br />
Quelles pratiques Lean peut-on retrouver avec la<br />
digitalisation ?<br />
Le manager sera capable de suivre l’état de ces équipements (Marche<br />
36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MANAGEMENT<br />
l’usine, permettront de faciliter les pratiques déployées dans le<br />
cadre de l’amélioration continue (management visuel, TRS, …).<br />
La stratégie est de démarrer « petit » : Démarrer sur une ligne, ou<br />
sur une machine, mettre en place l’outil, former les utilisateurs,<br />
pour que tout le monde soit intégré à la méthode. Calculer dans<br />
un premier temps des KPIs très simples sur du suivi de performance,<br />
et analyser les résultats. Penser également au principe de<br />
Pareto ou loi de 80/20 : 20% des causes produisent 80% des effets.<br />
Que propose OET ?<br />
/ Arrêt), connaître la cadence, le TRS, le suivi des OF en cours<br />
sur ces lignes. S’il considère qu’il y a un problème, il pourra aller<br />
directement sur les lignes aiguiller ses opérateurs, pour ainsi réduire<br />
le temps d’inactivité.<br />
L’opérateur quant à lui pourra alerter et faire intervenir la maintenance<br />
en direct pour réduire les temps de non-production (envoi<br />
d’email, de SMS, affichage sur écran d’atelier… ). Il pourra également<br />
qualifier les arrêts et suivre sur les tableaux de bord ou<br />
encore analyser les données de l’usine pour mettre en pratique<br />
des méthodes d’amélioration continue.<br />
Des indicateurs de performance (TRS, MTBF, MTTR, Suivi de<br />
Pareto des arrêts…) permettront rapidement de comparer les<br />
productions entre elles pour montrer les gains de performance,<br />
gardant ainsi la motivation des équipes. Les outils digitaux réduisent<br />
le risque d’échec des projets, car l’adoption traditionnelle des pratiques<br />
Lean nécessite souvent une charge de travail supplémentaire<br />
pour les opérateurs et pour les managers.<br />
La méthode digitale constitue les bases d’un environnement « agile »<br />
et « évolutif » dans lequel l’acquisition des données seront fiabilisées<br />
et les ressaisies seront éliminées. Avec le digital, l’information est<br />
envoyée en temps réel directement aux personnes concernées.<br />
Les échanges entre les opérateurs et les managers se voient ainsi<br />
développés et la collaboration inter-services (<strong>Production</strong>, <strong>Maintenance</strong>,<br />
logistique, Qualité, Direction) améliorée.<br />
Notre valeur ajoutée est d’accompagner le client dans cette<br />
démarche Lean : du choix de la solution logicielle à sa mise en<br />
œuvre, en passant par la formation de l’utilisateur au logiciel. Le<br />
gros avantage que l’on retrouve dans les logiciels non-propriétaires<br />
proposés par OET est la possibilité de déployer et d’appliquer<br />
rapidement les pratiques Lean standard. Ce sont des solutions<br />
prêtes à l’emploi, permettant d’obtenir des résultats rapides sans<br />
être un expert Lean.<br />
La solution choisie doit être évolutive, car ces projets sont souvent<br />
la première étape de la transformation digitale vers l’atelier 4.0.<br />
OET étant un intégrateur de solutions industrielles (automatisme,<br />
informatique industrielle, traçabilité, génie électrique…),<br />
l’accompagnement de ce type de projet peut également aller plus<br />
loin : modifications automatismes des systèmes existants, interconnections<br />
des équipements de l’atelier, ou ajout de capteurs pour<br />
mettre à disposition les données intéressantes aux indicateurs.<br />
Pourquoi cette technologie ne s’est pas démocratisée chez<br />
les industriels ?<br />
Les industriels voient cela comme une démarche très compliquée<br />
à mettre en œuvre, demandant de lourds investissements<br />
(ressources expertes en Lean, infrastructure informatique, …).<br />
De plus certains projets, quand ils sont initiés, sont réalisés<br />
avec des outils logiciels trop lourds à mettre en place, trop<br />
long à déployer, entrainant l’avortement du projet.<br />
Quel est votre conseil pour démarrer ce type de démarche ?<br />
Il ne faut pas recourir à des architectures lourdes, mais plutôt à des<br />
softs « intelligents », « pré paramétrés », hébergés en mode SaaS,<br />
ou en locale, mais avec peu d’infrastructure à mettre en place. Des<br />
données accessibles via un simple navigateur Web partout dans<br />
Quels sont les retours de vos clients ?<br />
Les clients nous remontent qu’ils ont gagné énormément<br />
de temps sur la mise en place de l’outil, avec très vite, des<br />
gains rapides. Cela leur a permis de démystifier les pratiques<br />
Lean au sein de leur entreprise, et a favorisé l’intérêt de leurs<br />
collaborateurs à les mettre en place dans les différents ateliers ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı37
MANAGEMENT<br />
SOLUTIONS<br />
Logiciels pour la maintenance :<br />
les éditeurs sortent leurs atouts<br />
Face à la crise, les éditeurs de logiciels dédiés à l’organisation de la maintenance, au pilotage de la production<br />
ou encore à l’assistance des techniciens sur le terrain mettent les bouchées doubles pour répondre aux besoins<br />
accélérés des industriels en matière de digitalisation de leurs activités. Petit tour d’horizon des actualités, des<br />
solutions et des initiatives de ces dernières semaines.<br />
COOX A LE VENT EN POUPE EN CHINE !<br />
Connue principalement pour ses pneumatiques (branche<br />
pneumatique), Benek Changshun eco Automotive Interior<br />
Materials Co. (filiale chinoise de Continental) a choisi le logiciel<br />
Coox d’Ordinal Software afin de répondre à un projet consistant<br />
à la mise en place d’un système Andon personnalisé dans la<br />
production de TPO. Outre le pilotage de la production, la<br />
solution Coox affichera et traitera toutes sortes d’état d’alarme,<br />
détectera toute anomalie de production en temps réel, tant au<br />
niveau des équipements que du matériel, et tout au long du<br />
process de fabrication. La multinationale produit également<br />
des pièces automobiles (branche automobile) et se consacre au<br />
recyclage de caoutchouc. En Chine, son périmètre d’activité<br />
couvre la production et le développement de matériaux<br />
composites hautes performances et assure aussi un SAV.<br />
Ordinal-Coox-QPI<br />
38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MANAGEMENT<br />
LE WEBSHOW BY ALTENOV SIGNE SA DEUXIÈME<br />
ÉDITION LE 18 MARS PROCHAIN<br />
Le WebShow du groupe Altenov, Alliance Technologique<br />
et Innovation, qu’est-ce-que c’est ? Il s’agit d’un évènement<br />
virtuel qui, chaque mois, aborde une nouvelle thématique.<br />
À travers ce nouveau concept, experts, fournisseurs et plus<br />
largement acteurs de l’industrie ont la possibilité d’échanger<br />
autour de problématiques industrielles. Le premier épisode du<br />
WebShow s’est déroulé fin janvier sur le thème de la gestion<br />
des tournées de livraison. Le prochain aura lieu le 18 mars à<br />
11h et portera sur la conformité des pré-emballés à l’échelle<br />
européenne<br />
maintenance à travers un accès rapide à des informations<br />
courtes et stimulantes. Concrètement, e-BPM propose des<br />
formations en format e-training, accessibles à tout moment<br />
et depuis n’importe quel ordinateur, tablette ou portable.<br />
En plus d’un test gratuit d’évaluation permettant de savoir<br />
rapidement l’état de ses connaissances, la plateforme offre<br />
une trentaine de modules.<br />
Composé de 3 à<br />
modules et de<br />
7 thématiques,<br />
e-BPM regroupe les<br />
bonnes pratiques de<br />
maintenance<br />
22 WEBINAIRES POUR DIGITALISER LES USINES<br />
« Digitaliser votre usine, simple à réaliser ? » Tel était le thème<br />
sur lequel ont porté vingt-deux webinaires. Cet événement en<br />
ligne organisé par l’éditeur français de MES Astrée Software<br />
du 2 au 4 février derniers. Au total, onze acteurs de l’usine<br />
du futur (PME françaises et indépendantes) ont animé cet<br />
évènement digital gratuit destiné aux PME & ETI industrielles.<br />
Objectif ? Les évangéliser à la digitalisation de leurs usines.<br />
Aperçu<br />
de la solution<br />
de MES<br />
d’Astrée Software,<br />
AquiWEB<br />
VIIBE DÉPLOIE SA VIDÉO ASSISTANCE AUPRÈS DES<br />
AGENTS DE MAINTENANCE RATP<br />
L’année dernière, ViiBE, l’application web d’assistance vidéo et<br />
de knowledge management, s’est associé à la RATP en apportant<br />
une aide directe aux opérations de maintenance, à la réparation<br />
ou à l’inspection de l’ensemble des équipements et espaces du<br />
réseau francilien. Suite à ce premier Pilote concluant converti<br />
en partenariat, ViiBE est lauréat du challenge “Digitalisation<br />
des métiers” de l’accélérateur de start-up du groupe RATP.<br />
La solution ViiBE devrait être prochainement<br />
utilisée par près de 10 000 agents RATP<br />
Cet événement avait plusieurs ambitions : offrir une vision<br />
globale de la digitalisation de l’usine, faire avancer les projets<br />
de transformation numérique, faire découvrir la simplicité<br />
des solutions techniques et/ou d’accompagnement, donner des<br />
clefs pour financer ces projets et échanger avec des experts de<br />
l’industrie du futur. Plus particulièrement, ces webinaires ont<br />
donné lieu à quatorze ateliers experts présentés en binômes<br />
(deux offreurs traitent un sujet), neuf retours d’expériences<br />
d’industriels et des rendez-vous individuels connectés avec<br />
les experts métiers.<br />
E-BPM, UN SITE POUR REGROUPER LES BONNES<br />
PRATIQUES DE MAINTENANCE<br />
En créant et en mettant en ligne le site e-BPM.tech, les deux<br />
spécialistes de maintenance industrielle – Claude Kojchen<br />
et Bernard Declercq – souhaitent répondre à un besoin de<br />
partage et d’échanges en matière de bonnes pratiques. Le site<br />
Web e-BPM a pour but de regrouper les bonnes pratiques de<br />
Une gratification qui devrait convaincre le groupe d’équiper plus<br />
de 10 000 agents RATP (maintenance, espaces, infrastructures)<br />
de ViiBE. L’adoption de ViiBE permettra à RATP d’atteindre<br />
de nouveaux gains de réduction des coûts de maintenance,<br />
d’alignement sur les réglementations environnementales, de<br />
promotion des réglementations RSE sur site et d’amélioration<br />
du knowledge management ●<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı39
MANAGEMENT<br />
INTERVIEW<br />
Remettre la technologie au centre<br />
des interventions de maintenance<br />
itinérante<br />
Danem, spécialiste des solutions et applications professionnelles nomades, vient d’ajouter de nouvelles<br />
fonctionnalités à sa solution Doowit, une application mobile dédiée à la gestion et le suivi des interventions des<br />
personnels itinérants. L’occasion de revenir sur les potentiels de cette solution d’un nouveau genre.<br />
Fabien Breget<br />
PDG de Danem, Fabien Breget a<br />
pris ses fonctions chez Danem au<br />
second semestre 2020. Il travaille<br />
en étroite collaboration avec<br />
Michel Sasportas, fondateur de<br />
Danem.<br />
Comment se porte la société Danem et quelle est votre<br />
actualité en ce début d’année ?<br />
Danem se porte très bien. L’entreprise a enregistré une croissance<br />
annuelle de plus de 15 %, soutenue par le beau succès de nos<br />
offres Bunddl (solution mobile dédiée aux chauffeurs/livreurs<br />
pour le suivi de coli et la gestion des tournées) et Doowit<br />
(solution mobile dédiée aux techniciens de maintenance pour<br />
la gestion et planification des interventions).<br />
notre visibilité. Nous avons par exemple créé des connecteurs<br />
entre nos solutions et les solutions ERP du marché afin d’éviter<br />
les ressaisies et faciliter la transformation des données vers le<br />
format souhaité. Nous pouvons citer entre autres des partenariats<br />
avec EBP et SAGE.<br />
Sur quelle technologie repose Doowit et en quoi est-elle<br />
une solution innovante pour les techniciens itinérants de<br />
maintenance ?<br />
Doowit est une solution développée par nos équipes et nous<br />
l’enrichissons en permanence avec l’aide des retours de nos<br />
clients. Les techniciens de maintenance sont parfois oubliés des<br />
initiatives de digitalisation des processus d’entreprise alors que<br />
si les bons outils numériques leurs étaient fournis, l’entreprise<br />
gagnerait en productivité. D’où ma vision très « customer<br />
centric » : tous les collaborateurs doivent maximiser l’expérience<br />
utilisateur, grâce à des solutions innovantes et très orientées<br />
« métier », mais aussi avec un service client à l’écoute et réactif.<br />
Quelle place occupe la maintenance industrielle chez<br />
Danem ? Est-ce un domaine d’activité que vous souhaitez<br />
particulièrement développer ?<br />
La nouvelle direction de Danem a pour objectif de devenir un<br />
acteur majeur des solutions dédiées aux professionnels itinérants,<br />
tels que les techniciens de maintenance. Cette stratégie s’appuie<br />
notamment sur un investissement fort en R&D pour accentuer<br />
les atouts de Danem quant aux capacités d’innovation autour<br />
de nos solutions métiers.<br />
Notre solution Doowit dédiée aux techniciens de maintenance<br />
est clairement un avantage en la matière et la maintenance<br />
industrielle est un secteur sur lequel nous souhaitons développer<br />
La solution Doowit est disponible sur tous supports mobile<br />
(ici, un pda)<br />
40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MANAGEMENT<br />
Capture d’écran<br />
sur les relevés<br />
d’intervention<br />
La solution Doowit est disponible sur<br />
tous types de terminaux mobiles : PDA ;<br />
smartphone, tablette. L’application permet<br />
aux techniciens de maintenance d’accéder<br />
à de nombreuses informations sur le client,<br />
notamment l’historique des interventions<br />
effectuées, afin de gagner en productivité<br />
et améliorer la qualité de service.<br />
Comment fonction la solution ?<br />
Concrètement, le technicien dispose<br />
dès le début de sa journée de la liste des<br />
interventions à réaliser avec leur ordre de priorité ainsi que<br />
leur localisation géographique. Un dispositif de planification<br />
des tournées intégré à l’application est capable d’optimiser et<br />
d’ordonner les interventions de la journée, de la semaine ou<br />
du mois… pour un ou tous les techniciens. Et ce en prenant<br />
en compte les disponibilités des clients ainsi que les temps<br />
d’interventions estimés.<br />
Via l’application, le technicien accède à des fiches techniques<br />
du matériel dont il faut assurer la maintenance et des pièces<br />
de rechange. Il a la possibilité de les commander et connaît<br />
l’état du stock dont il dispose dans son véhicule. À la fin de son<br />
intervention, le technicien complète un rapport directement sur<br />
son terminal mobile ou via le back office web. Il saisit alors des<br />
commentaires, des formulaires prédéfinis, prend des photos<br />
ou des vidéos pour attester de la conformité du travail réalisé.<br />
Il peut également éditer et imprimer des devis ou factures. La<br />
synchronisation et la sauvegarde se font automatiquement dans<br />
la base de données de l’entreprise ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
TRIBUNE<br />
La réalité augmentée au secours<br />
de l’industrie française<br />
Ébranlées par la crise, les entreprises du secteur manufacturier doivent tirer parti des solutions de<br />
réalité augmentée pour réduire les arrêts imprévus des chaînes de production et optimiser leur retour<br />
sur investissement. Bhaskar Mitra, Product Marketing Manager spécialisé dans la réalité augmentée chez<br />
TeamViewer, nous explique comment cette technologie peut aider les industriels à surmonter les difficultés<br />
liées à la crise économique.<br />
Bhaskar Mitra<br />
Product Marketing<br />
Manager spécialisé dans<br />
la réalité augmentée chez<br />
TeamViewer.<br />
L’industrie est un secteur soumis à<br />
une forte pression, qui contraint<br />
les entreprises à baisser les prix par<br />
pièce et à réduire sans cesse leurs<br />
délais. À cela s’ajoute le strict contrôle de la<br />
qualité auquel sont soumises les entreprises<br />
européennes. Cet environnement – déjà<br />
hautement concurrentiel – se retrouve frappé<br />
de plein fouet par la crise pandémique actuelle,<br />
mettant ainsi toute une industrie à l’arrêt.<br />
Dans un contexte de reprise économique,<br />
les acteurs de l’industrie française cherchent<br />
à améliorer leurs niveaux de production, à<br />
optimiser leurs processus ainsi qu’à réduire<br />
leurs coûts pour répondre à la demande. Il est<br />
donc fondamental d’optimiser les processus<br />
pour améliorer l’efficacité et la productivité<br />
de la chaîne de production : limiter les arrêts<br />
machine est plus que jamais un impératif pour<br />
les acteurs industriels.<br />
DES COÛTS D’EXPLOITATION ET DE<br />
MAINTENANCE TRÈS ÉLEVÉS<br />
Optimiser le retour sur investissement est donc<br />
un impératif pour les entreprises industrielles,<br />
qui cherchent le moyen de réduire les<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı41
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
perditions et de limiter la dépense. À<br />
ce titre, les coûts d’exploitation et de<br />
maintenance ont une incidence majeure<br />
sur le retour sur investissement (ROI) :<br />
combinés, ils dépassent souvent le coût<br />
d’acquisition !<br />
L’un des leviers les plus souvent actionnés<br />
par les fabricants pour augmenter leur<br />
marge est le temps d’utilisation des<br />
machines. Un arrêt imprévu a en effet un<br />
coût élevé et retarde la fabrication, voire<br />
peut mettre à l’arrêt toute une chaîne<br />
de production ; or ces arrêts imprévus<br />
peuvent être dus à plusieurs facteurs :<br />
panne matérielle, manque d’opérateur<br />
ou même attente d’une assistance et d’un<br />
diagnostic de panne.<br />
LA RÉALITÉ AUGMENTÉE POUR<br />
RÉDUIRE LES ARRÊTS IMPRÉVUS<br />
Les entreprises cherchent donc divers<br />
moyens d’améliorer leur rendement en<br />
ayant recours aux nouvelles solutions<br />
technologiques. La réalité augmentée<br />
fait partie de ces solutions, et selon le<br />
cabinet Deloitte ce serait ainsi jusqu’à<br />
98 % des entreprises qui chercheraient<br />
à « accroître leur efficacité avec des<br />
technologies numériques, notamment les<br />
solutions MES (manufacturing execution<br />
system), la maintenance prévisionnelle ou<br />
la réalité augmentée »*.<br />
Dans un modèle de stratégie de<br />
maintenance standard, la maintenance<br />
réactive et la maintenance planifiée<br />
ne représentent que 75 % du taux de<br />
rendement global (TRG). Pour optimiser<br />
ce taux, les phases réactives, planifiées et<br />
proactives doivent donc être optimisées et<br />
des stratégies de maintenance préventive<br />
mises en œuvre. Ces différentes phases<br />
sont influencées par des facteurs tels que<br />
la complexité technique et les restrictions<br />
de géolocalisation, mais aussi par le<br />
manque de techniciens qualifiés. Par<br />
le biais de la technologie, il est possible<br />
de réduire les temps d’arrêt machine au<br />
cours des trois phases, et d’optimiser<br />
ainsi considérablement les processus<br />
de workflow.<br />
OPTIMISER CHACUNE DES TROIS<br />
PHASES<br />
Au cours de la phase réactive, d’abord,<br />
le recours à des technologies de réalité<br />
augmentée accélère la collaboration<br />
entre les utilisateurs et réduit les chaînes<br />
de communication, ce qui favorise<br />
l’innovation. Des experts, où qu’ils soient,<br />
peuvent également aider en temps réel les<br />
techniciens, en interne ou sur le terrain,<br />
par le biais de sessions vidéo pour un<br />
dépannage plus rapide.<br />
Au cours de la phase planifiée, ensuite,<br />
où la détection des pannes est souvent<br />
complexe dans le secteur manufacturier,<br />
la technologie numérique permet de<br />
résoudre plus facilement les problèmes.<br />
Des experts du monde entier peuvent<br />
apporter leur aide à distance, lors de<br />
contrôles de maintenance complexes,<br />
ce qui représente une ressource<br />
précieuse pour de jeunes techniciens ne<br />
disposant pas encore d’une connaissance<br />
approfondie des procédures.<br />
Enfin, au cours de la phase de<br />
maintenance proactive, les problèmes<br />
peuvent être identifiés à l’avance à l’aide<br />
de données provenant de différentes<br />
sources, notamment des rapports de<br />
performance et des capteurs intégrés.<br />
Un expert peut ensuite guider le<br />
technicien à distance et lui faire réaliser<br />
des procédures basées sur des analyses<br />
avancées, ce qui réduit non seulement<br />
les arrêts imprévus mais prolonge aussi<br />
la durée de vie des machines.<br />
L’évolution des exigences et des<br />
technologies appelle une réinvention<br />
et une optimisation des processus.<br />
Les entreprises manufacturières ont<br />
de beaux jours devant elles — et de<br />
grands chantiers. Mais elles ne doivent<br />
pas retarder davantage le passage à<br />
des solutions qui leur permettront de<br />
résoudre les dysfonctionnements qui les<br />
mettent en retard et leur causent encore<br />
d’importants manques à gagner ●<br />
Bhaskar Mitra (TeamViewer)<br />
* Chris Coleman, Satish Damodaran, Mahesh Chandramouli, and<br />
Ed Deuel: “Making <strong>Maintenance</strong> Smarter,” Deloitte >> https://www2.<br />
deloitte.com/us/en/insights/focus/industry-4-0/using-predictivetechnologies-for-asset-maintenance.html<br />
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
Sous le haut patronage de<br />
Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République<br />
2 EVENTS TO<br />
RELAUNCH INDUSTRY<br />
2 ÉVÈNEMENTS POUR<br />
RELANCER L’INDUSTRIE<br />
A DIGITAL SHOW<br />
UN SHOW DIGITAL<br />
AN<br />
EXHIBITION<br />
IN LYON<br />
UN SALON À LYON<br />
MARCH<br />
2021<br />
16/19<br />
JANUARY<br />
2021<br />
19/20<br />
AVEC BASELINE<br />
(taille minimale 30mm de côté)<br />
SANS BASELINE<br />
(taille minimale 20mm de côté)<br />
global-industrie.com<br />
VERSION SIMPLIFIEE<br />
(utilisée pour les petites tailles)<br />
AIF<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
ACTU PARTENAIRE<br />
L’indicateur Global Artema<br />
termine bien l’année<br />
mais manque de visibilité<br />
Présent dans toutes les machines de production et de construction, les professions d’Artema – le syndicat des<br />
industriels de la Mécatronique – poursuivent la phase de rattrapage amorcée au deuxième trimestre 2020.<br />
En pleine tempête économique, l’indicateur Global<br />
Artema révèle de belles surprises pour cette fin<br />
d’année. Il faut dire que globalement, décembre<br />
est un bon mois avec des facturations et un carnet<br />
qui remontent et frôlent la zone positive. Mais la meilleure<br />
nouvelle vient des perspectives à trois mois. Celles-ci basculent<br />
en positif pour la première fois depuis septembre 2019 (courbe<br />
rouge). L’hydraulique mobile et les fixations pour le bâtiment<br />
tirent toujours la tendance.<br />
Ces domaines s’accompagnent en décembre du secteur des<br />
transmissions et des automatismes pneumatiques qui réalisent<br />
un meilleur mois que l’année dernière. Néanmoins, toutes les<br />
professions ne partagent pas cet enthousiasme et certaines<br />
terminent difficilement une année. Les professions d’Artema<br />
devraient terminer l’année en baisse de 10 à 25 %.<br />
L’INDICATEUR GLOBAL<br />
ARTEMA AU VERT DANS<br />
CERTAINS SECTEURS<br />
MALGRÉ LE MANQUE<br />
DE VISIBILITÉ<br />
Outre le contexte d’incertitude sanitaire, une nouvelle source<br />
de tensions assombrit l’horizon des premiers mois de 2021 :<br />
les problèmes d’approvisionnement et de prix des matières<br />
premières inquiètent. Ce ne sont pas seulement les métaux et<br />
l’acier. La plasturgie et certains polymères qui sont également<br />
impactés avec des hausses brutales de prix, des reports et des<br />
délais qui s’allongent voire des annulations.<br />
UNE CROISSANCE ATTENDUE DE 5% POUR LES<br />
PROFESSIONS D’ARTEMA<br />
Dans cette spirale se greffent également des soucis dans le<br />
transport de fret maritime avec la flambée des prix et la<br />
pénurie des conteneurs au départ de l’Asie. Avec la réserve<br />
des évolutions imprévisibles de la crise sanitaire, l’année 2021<br />
est attendue globalement en croissance autour de 5 % pour<br />
les professions d’Artema ●<br />
De légères éclaircies apparaissent<br />
dans certains secteurs comme<br />
les machines textile. Aussi,<br />
l’agroalimentaire, le machinisme<br />
agricole et le médical restent<br />
solides. Bien repartie au 4e<br />
trimestre, le secteur automobile<br />
manque quant à lui de visibilité.<br />
Enfin, l’aéronautique vit une<br />
période très difficile sauf pour<br />
les activités hélicoptère et défense.<br />
44ı<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
Améliorez votre performance SSE !<br />
Le système de management Qualité Sécurité<br />
Santé Environnement de MOLYDAL est certifié<br />
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santé, de sécurité et d’environnement sur notre<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
TECHNOLOGIE<br />
Un capteur multifonctionnel<br />
pour assurer une performance<br />
pneumatique plus efficace<br />
Mesurer simultanément le débit, la température et la pression de processus des gaz non corrosifs tout en<br />
détectant rapidement et de manière fiable les fuites dans le système pneumatique ; mais aussi rendre les taux<br />
de consommation transparents et les communiquer en kWh dans le cadre d’un système de gestion de l’énergie<br />
selon la norme DIN EN 50001. Tout cela est possible grâce au capteur de débit FTMg multifonctionnel de Sick.<br />
Le débitmètre thermique pour gaz est non seulement doté de sorties numériques et analogiques, mais aussi<br />
d’un IO-Link ou d’un Ethernet avec serveur web et OPC-UA, répondant ainsi à toutes les exigences modernes en<br />
matière de contrôle et de connectivité au cloud.<br />
Helen Zimmermann<br />
Cheffe de produit pour la technologie de<br />
mesure du débit au New Business Global<br />
Business Center de Sick AG, Waldkirch<br />
Le compresseur d’air fonctionne, mais la machine<br />
pneumatique s’arrête soudainement. La cause en est<br />
une chute de pression progressive et inaperçue sur<br />
une longue période, due à un tuyau ou un raccord qui<br />
fuit. Une mauvaise surprise – qui n’arrive pas si soudainement<br />
finalement et qui n’aurait pas dû arriver du tout.<br />
TROIS MESURES POUR UN POINT DE MESURE<br />
Du point de vue de la technologie de mesure, le point fort du<br />
FTMg est sans aucun doute la mesure simultanée du débit,<br />
de la pression et de la température par un seul capteur. Il n’est<br />
donc pas nécessaire d’installer trois capteurs distincts, ce<br />
qui permet de réaliser d’importantes économies. Le canal de<br />
mesure droit minimise la perte de pression liée à la technologie<br />
de mesure dans le système pneumatique pendant la mesure.<br />
Le FTMg, qui se décline en trois diamètres nominaux de<br />
tuyaux et de raccords de processus, se caractérise par sa<br />
construction légère, compacte et conviviale. Sa conception<br />
tout-en-un élimine également les risques inutiles de fuites<br />
dans les systèmes pneumatiques.<br />
Avec le capteur de débit FTMg, les fuites dans le système<br />
pneumatique peuvent être détectées bien avant que la machine<br />
ne tombe en panne à cause d’une perte de pression. Et ce<br />
n’est pas tout : le capteur peut contribuer à minimiser les<br />
coûts d’exploitation pour la production, l’alimentation et la<br />
distribution de l’air comprimé, créant ainsi des processus<br />
pneumatiques plus efficaces, car avec le capteur de débit FTMg,<br />
il est désormais possible de mesurer en continu et de rendre<br />
transparents les flux et la consommation d’énergie. Le capteur<br />
peut même rendre compte des pertes de fuite mesurées en<br />
kWh, permettant ainsi une comparaison directe avec l’énergie<br />
de l’air comprimé fourni – ce qui est idéal pour un système<br />
de gestion de l’énergie conforme à la norme DIN EN50001.<br />
46ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
FINI LES CONVERSIONS : MÊME UNITÉ DE<br />
MESURE POUR L’ÉNERGIE DE L’AIR COMPRIMÉ<br />
FOURNI ET ENTRANT<br />
Le principe de mesure calorimétrique hautement dynamique<br />
du capteur lui permet de détecter les plus petits changements<br />
dans le système de consommation lors de la surveillance des<br />
bouteilles et des fuites. Il est ainsi possible de détecter et de<br />
localiser les pertes de pression inattendues d’une manière<br />
ciblée. Les pertes de pression sont visualisées sur l’écran du<br />
capteur sous la forme de bords plats ou abrupts sur la courbe<br />
de pression et peuvent ainsi être interprétées directement.<br />
La perte d’énergie mesurée est<br />
indiquée en kWh et peut être<br />
comparée et compensée avec<br />
l’énergie injectée dans le réseau<br />
d’alimentation en air comprimé.<br />
Cela permet une véritable<br />
transparence de la consommation<br />
d’énergie, comme l’exigent les<br />
systèmes de gestion de l’énergie<br />
selon la norme DIN EN 50001. Cela s’applique aussi bien à la<br />
variante du capteur avec connectivité IO-Link qu’à celle avec<br />
une interface Ethernet, un protocole de communication OPC<br />
UA et un serveur web intégré.<br />
SORTIE NUMÉRIQUE JUSQU’À HUIT VALEURS<br />
ANALOGIQUES VIA IO-LINK<br />
Le capteur de débit multifonctionnel FTMg est capable de<br />
fournir jusqu’à huit paramètres de processus au total : vitesse<br />
d’écoulement, volume d’écoulement, volume cumulé, débit<br />
massique, masse cumulative, consommation d’énergie, pression<br />
et température actuelles.<br />
Afin de fournir les valeurs<br />
mesurées de manière efficace,<br />
le FTMg est équipé d’un<br />
IO-Link en surface. Toutes<br />
ces données de processus sont<br />
transmises numériquement<br />
via cette connexion point à<br />
point et sont accessibles sur<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı47
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
un PC, via un appareil terminal mobile<br />
ou via un système d’automatisation. Cette<br />
variante de capteur offre également des<br />
sorties analogiques et numériques pour la<br />
transmission des signaux et l’intégration<br />
des contrôleurs.<br />
VERSION ETHERNET AVEC<br />
OPC UA POUR L’ERP ET LA<br />
CONNECTIVITÉ AU CLOUD<br />
Le FTMg assure le fonctionnement<br />
efficace et sans défaut des systèmes d’air<br />
comprimé. Le capteur est accessible à<br />
distance via un serveur web intégré, par<br />
exemple pour lire et visualiser les données<br />
de mesure des sept derniers jours stockées dans sa mémoire<br />
circulaire. En outre, les analyses statistiques intégrées au FTMg<br />
permettent de mettre en place des fonctions de surveillance de<br />
base, par exemple pour détecter les pics ou les changements de la<br />
consommation moyenne d’énergie. Les informations provenant<br />
du capteur multifonctionnel n’intéressent pas seulement le<br />
système de contrôle, mais aussi les niveaux d’automatisation<br />
supérieurs, par exemple les systèmes ERP ou les applications<br />
basées sur le cloud.<br />
Afin de pouvoir utiliser les valeurs mesurées par le FTMg pour<br />
le fonctionnement efficace des réseaux d’alimentation en air<br />
comprimé dans toute l’entreprise, une variante de ce capteur<br />
basée sur Ethernet est disponible, qui transmet les données<br />
en utilisant la norme OPC UA. Cela permet, par exemple,<br />
d’utiliser les informations de mesure non seulement pour la<br />
surveillance des conditions ou la gestion des installations, mais<br />
aussi dans des applications et des tableaux de bord industriels<br />
4.0 axés sur la production ou les processus. L’analyse du profil<br />
de consommation énergétique des machines ou des systèmes<br />
pneumatiques fonctionnant à l’air comprimé - éventuellement<br />
combinée avec des données provenant d’autres capteurs ou<br />
actionneurs intelligents - peut fournir des informations<br />
sur la qualité et la productivité des processus. Par exemple,<br />
des modèles de consommation<br />
cohérents pour un processus<br />
sont révélateurs d’une qualité<br />
de produit ou d’un volume<br />
de production uniforme. Des<br />
machines de même conception<br />
et de même fonctionnalité<br />
peuvent être comparées en ce<br />
qui concerne leur consommation<br />
d’air comprimé, et les différences<br />
peuvent être analysées de manière<br />
ciblée. Les bords d’un profil de<br />
consommation qui dérivent<br />
dans le temps peuvent suggérer<br />
des changements qui ne sont pas<br />
visibles de l’extérieur, par exemple<br />
une modification de la vitesse d’un cylindre pneumatique. Il<br />
peut s’agir d’un signe d’usure du cylindre ou d’une fuite dans<br />
l’alimentation en air comprimé de ce cylindre. Dans tous les<br />
cas, une inspection ou un entretien du cylindre est justifié.<br />
AMORTISSEMENT RAPIDE GRÂCE À LA<br />
PRÉVENTION DES DÉFAILLANCES ET À UNE<br />
GESTION EFFICACE DE L’ÉNERGIE<br />
Grâce à sa technologie de mesure et d’analyse polyvalente,<br />
le FTMg innove dans l’utilisation efficace des machines à air<br />
comprimé et des systèmes pneumatiques. Les consommations<br />
d’énergie deviennent transparentes, les fuites sont détectées<br />
à temps et les changements et pertes d’énergie deviennent<br />
visibles et peuvent être interpolés et comparés.<br />
Les systèmes de gestion de l’énergie selon la norme DIN EN<br />
5001 en bénéficient, de même que la qualité des processus, la<br />
disponibilité et la productivité des systèmes. Tous ces avantages<br />
se traduisent par une courte période d’amortissement lors de<br />
l’achat du FTMg multifonctionnel – et aussi par une solution<br />
hautement évolutive grâce aux options de connectivité offertes ●<br />
Helen Zimmermann - Sick AG, Waldkirch<br />
48ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
La fiabilité au cœur<br />
des procédés<br />
et opérations<br />
de maintenance<br />
Avec sa gamme de produits de maintenance<br />
(huiles hydrauliques, compresseurs, engrenages,<br />
turbines, frigorifiques), FUCHS accompagne<br />
le développement des industriels dans les secteurs<br />
d’activité les plus exigeants : Automobile,<br />
Aéronautique, Médical, Ferroviaire, Sidérurgie,<br />
Roulements.<br />
www.fuchs.com/fr<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
INDUSTRIE 4.0<br />
L’informatisation de l’air comprimé,<br />
cette autre brique de l’industrie 4.0<br />
L’efficacité industrielle doit s’améliorer, en particulier l’efficacité énergétique, maintenant que les ressources<br />
sont de plus en plus rares. Considérant le coût de l’énergie et les déchets générés par un système d’air<br />
comprimé inefficace, l’adoption du contrôle par ordinateur des systèmes d’air comprimé permet non seulement<br />
de réaliser des économies mais aussi de préparer les utilisateurs aux économies encore plus grandes.<br />
L’application de l’informatisation<br />
à un système de contrôle d’air<br />
comprimé augmente à la fois la<br />
sécurité et la transparence de la<br />
production d’air comprimé et de tous les<br />
composants associés. Cela garantit le<br />
haut niveau de performance et d’efficacité<br />
exigé par les utilisateurs de stations d’air<br />
comprimé et, intégré à la surveillance et<br />
à la gestion de systèmes et d’installations<br />
complexes, contribue à faire de l’usine<br />
intelligente une réalité.<br />
LE BESOIN DE CONTRÔLE DE<br />
L’AIR COMPRIMÉ<br />
De bonnes informations de diagnostic<br />
fournissent des données importantes<br />
pour garantir que les problèmes<br />
sont détectés suffisamment tôt pour<br />
permettre une intervention ou une<br />
réparation planifiée avec un minimum<br />
de perturbations, réduisant les coûts<br />
de maintenance globaux, améliorant la<br />
sécurité et augmentant la disponibilité et<br />
la qualité des produits. Les concepteurs<br />
et les ingénieurs ont déjà développé<br />
une large gamme d’outils en ligne<br />
pour surveiller divers paramètres. Les<br />
utilisateurs d’air comprimé ont besoin de<br />
tels outils pour déterminer rapidement le<br />
fonctionnement des équipements critiques<br />
et identifier rapidement les problèmes<br />
opérationnels afin qu’ils puissent être<br />
traités à un moment propice au processus<br />
de production, maximisant ainsi la<br />
performance et l’efficacité des actifs.<br />
En ce qui concerne l’efficacité du<br />
compresseur, la maintenance flexible<br />
basée sur le statut élimine le besoin de<br />
remplacer des composants de grande<br />
valeur, tels que les étages de compresseur<br />
et les moteurs, à des intervalles définis,<br />
ce qui permet au client de réaliser des<br />
économies substantielles.<br />
L’utilisation accrue de l’électronique<br />
dans les compresseurs permet donc<br />
de collecter des données complètes<br />
déjà disponibles dans le compresseur<br />
ou dans un système de commande et,<br />
après une interprétation correcte, de<br />
fournir des informations sur l’usure de<br />
la machine et de ses composants. Par<br />
exemple, en surveillant les vibrations,<br />
l’état des roulements est déterminé de<br />
façon continue. Ceux-ci peuvent ensuite<br />
être remplacés ou renouvelés uniquement<br />
50ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
CONTACT<br />
Daniel MAZIERES | UESystems Europe<br />
Responsable Marché Francophone<br />
T: +33-685 28 51 84 | E: danielm@uesystems.com<br />
OnTRAK<br />
Système de surveillance de Machines Tournantes<br />
Monitoring permanent en temps réel et à distance - IIoT/Cloud<br />
Le système de surveillance temps réel OnTRAK<br />
est un système complet et connecté qui met en<br />
oeuvre les puissants capteurs UESystems de<br />
type Ultra-Trak 750. Il permet d'être alerté en<br />
temps réel dès lors qu'un changement de mode,<br />
une prédéfaillance, une défaillance mécanique<br />
ou un problème de lubrification apparaît sur un<br />
équipement tournant.<br />
Les capacités de détection de la technologie<br />
UESystems couplées à la puissance de l'IIoT<br />
présentent sur un seul et même système<br />
plusieurs bénéfices techniques :<br />
• précocité de détection des défaillances<br />
• surveillance & alerte à distance<br />
• surveillance & alerte temps réel<br />
• simplicité d'installation et d'utilisation<br />
Le système OnTRAK est la solution clé en<br />
main nécessaire à anticiper les défaillances de<br />
machines tournantes de façon sure, efficace et<br />
totalement autonome.<br />
CONNECTIVITE<br />
(ETHERNET, WI-FI OU RESEAU CELLULAIRE)<br />
GRAISSAGE INTELLIGENT<br />
NE GRAISSER QUE LES PALIERS QUI LE<br />
NÉCESSITENT, AU BON MOMENT ET AVEC<br />
LA BONNE QUANTITÉ DE GRAISE – 16<br />
GRAISSEURS AUTONOMES PAR BOITIER<br />
SYSTEME MODULAIRE<br />
CAPACITE DE CONNEXION DE 16<br />
CAPTEURS PAR BOITIER. NOMBRE<br />
DE BOITIERS ILLIMITE GERES PAR<br />
LE LOGICIEL. TABLEAU DE BORD<br />
PERMETTANT DE VISUALISER SUR<br />
UNE SEULE ET MEME INTERFACE UN<br />
NOMBRE ILLIMITE DE CAPTEURS<br />
COMPATIBLE MOBILE<br />
DONNEES CONSULTABLES SUR TOUT<br />
TYPE DE TERMINAL CONNECTÉ : PC,<br />
ORDINATEUR PORTABLE, TABLETTE,<br />
TÉLÉPHONE...<br />
NOTIFICATION D'ALARMES<br />
UN SYSTÈME D'ALERTES INTÉGRÉ<br />
ET CONFIGURABLE AVEC LA<br />
POSSIBILITÉ D'ETRE ALERTE SUR<br />
TABLEAU DE BORD, PAR EMAIL,<br />
SMS, APPLICATION MOBILE, ...<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı51
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
outil de diagnostic à distance. Cela permet<br />
aux utilisateurs d’identifier, d’analyser et<br />
de réagir immédiatement aux messages<br />
de panne sur leur propre ordinateur ou<br />
smartphone, réduisant considérablement<br />
le temps nécessaire pour rectifier les<br />
erreurs ou utilisé pour la surveillance<br />
des conditions afin de gérer les mesures<br />
proactives et planifier et coordonner le<br />
travail de maintenance.<br />
lorsque les données de diagnostic<br />
indiquent que cela est nécessaire.<br />
COMMENT UN SYSTÈME D’AIR<br />
COMPRIMÉ INFORMATISÉ<br />
FONCTIONNE<br />
L’industrie 4.0 permet à l’opérateur d’un<br />
système d’air comprimé de surveiller et de<br />
contrôler l’état de plusieurs composants<br />
depuis n’importe quel endroit via des<br />
appareils iOS et Android. Les données<br />
de processus telles que l’état, les messages<br />
de maintenance, les températures et<br />
les pressions peuvent être directement<br />
transmises et affichées, offrant un puissant<br />
DE NOUVEAUX OUTILS DE<br />
DIAGNOSTIC À DISTANCE CONÇU<br />
POUR OFFRIR UN MAXIMUM DE<br />
CONTRÔLE ET DE FIABILITÉ<br />
Avec airtelligence provis 3, une commande<br />
illimitée, flexible et intuitive pour<br />
un contrôle efficace des stations d’air<br />
comprimé, Boge établit de nouvelles<br />
références en matière de commandes en<br />
série pour compresseurs d’air. La dernière<br />
version de la commande intelligente<br />
permet de gérer un nombre illimité de<br />
compresseurs, de réseaux d’air comprimé<br />
et de périphériques, de manière prédictive<br />
et en tenant compte de la consommation.<br />
Cette solution peut par exemple piloter<br />
différents réseaux d’air comprimé, une<br />
prouesse encore inédite sur le marché.<br />
Dans le secteur de la santé par exemple,<br />
en plus du réseau d’air stérile, d’autres<br />
réseaux commandés séparément sont<br />
souvent nécessaires.<br />
Les algorithmes de régulation<br />
performants de la commande<br />
airtelligence provis 3 sélectionnent la<br />
combinaison optimale de compresseurs<br />
et de périphériques de manière prédictive<br />
et en tenant compte de la consommation.<br />
Ceci permet d’éviter une surcompression<br />
très gourmande en énergie et d’optimiser<br />
le fonctionnement en marche en charge<br />
et à vide ●<br />
52ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
RETOUR D’EXPÉRIENCE<br />
Magneti Marelli voit ses gains<br />
énergétiques s’améliorer grâce à<br />
l’utilisation d’un compresseur adapté<br />
Trois ans après avoir choisi Beko Technologies (spécialiste du traitement de l’air comprimé industriel) afin<br />
d’optimiser son installation, le site Magneti Marelli de Châtellerault (Vienne) a fait de sa solution de traitement<br />
de l’air comprimé une vitrine pour les équipementiers automobiles.<br />
Un témoignage d’industriel – qui plus une filiale<br />
du groupe Fiat – vaut souvent mieux qu’un long<br />
discours. Spécialisé dans la fabrication de GPS<br />
intégrés, de boîtiers de commande pour vitres<br />
et rétroviseurs électriques ainsi que des systèmes d’appel<br />
d’urgence pour l’automobile, Magneti Marelli a mis en place<br />
sur son site de Châtellerault une solution d’air comprimé<br />
pleinement adaptée à ses besoins. « Le site de Châtellerault<br />
monte régulièrement en cadence afin de faire face à une demande<br />
de plus en plus forte de la part de ses clients, dont PSA, faisant<br />
presque doubler la production quotidienne, explique Mathieu<br />
Bouloux, responsable infrastructures chez Magneti Marelli.<br />
Nous devons donc prévoir un temps d’arrêt de l’usine d’une<br />
seule semaine contre deux semaines habituellement pour les<br />
opérations de maintenance ».<br />
Une sollicitation accrue que la centrale de traitement de l’air<br />
comprimé supporte parfaitement, garantissant une qualité d’air<br />
irréprochable depuis sa mise en service. « Les utilisations restent<br />
les mêmes qu’au moment de l’installation. Nous sommes tous<br />
satisfaits de la qualité de l’air. L’installation est parfaitement<br />
fiable. »<br />
externe Everdry Fra Vplus. Un analyseur de la présence d’huile<br />
résiduelle Metpoint Ocv contrôle la qualité de l’air comprimé.<br />
Une unité Bekosplit traite les condensats émulsifiés issus de<br />
l’air comprimé directement sur site de manière fiable et refoule<br />
l’eau ainsi épurée dans le réseau d‘évacuation des eaux usées.<br />
Plusieurs purgeurs Bekomat évacuent les condensats contenus<br />
dans l’air comprimé.<br />
Mathieu Bouloux rappelle que les valeurs actuelles de résidus<br />
d’hydrocarbures sont nettement inférieures à celles enregistrées<br />
avant le remplacement de l’installation, preuve que le traitement<br />
de l’air comprimé via les solutions Beko Technologies est<br />
plus performant, y compris en utilisant des compresseurs<br />
lubrifiés. L’objectif d’un air de classe 1 est même garanti<br />
par Beko Technologies qui s’est engagé à travers sa gamme<br />
instrumentation Metpoint à effectuer un contrôle continu de<br />
la qualité de l’air en sortie d’installation. L’instrumentation<br />
permet d’enregistrer et d’analyser tous les paramètres : débit,<br />
pression, température, analyse d’huile résiduelle en permanence,<br />
PRSP, ratio Wh/m 3 et de les renvoyer sur la GTC du site.<br />
UNE SOLUTION TECHNIQUE SUR MESURE<br />
Afin de satisfaire aux exigences strictes formulées par le client,<br />
Beko Technologies et son partenaire Airmax avaient fait le choix<br />
d’une solution technique sur mesure, comportant un système<br />
de pré-refroidissement, un ensemble de filtration Clearpoint<br />
(filtre dévésiculeur, filtre déshuileur, filtre antipoussières, filtre<br />
à charbon actif) pour éliminer efficacement l’eau, les particules<br />
solides, les poussières et l’huile contenues dans le réseau d’air<br />
comprimé du client ainsi qu’un sécheur adsorption à chauffe<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı53
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Spie France prime un projet<br />
portant sur la maintenance<br />
prévisionnelle appliquées<br />
à ses compresseur<br />
La filiale française du leader européen<br />
indépendant des services multi-techniques a<br />
organisé la première édition de son Challenge<br />
Innovation & Bonnes pratiques. Un rendezvous<br />
chargé de célébrer l’inventivité et<br />
l’agilité des collaborateurs en primant neuf<br />
projets expérimentaux. Parmi eux figurait le<br />
prix du « service prédictif ».<br />
Spie a choisi le projet <strong>Maintenance</strong> prédictive<br />
industrielle. Jérôme Morisson et Alain<br />
Lagreze se sont en effet distingués pour leur<br />
plateforme dédiée à l’Industrie 4.0. Cette<br />
plateforme combine procédés industriels,<br />
expertises et data. Celle-ci a déjà fait ses<br />
preuves dans la maintenance prévisionnelle<br />
de compresseurs à gaz.<br />
DES CHIFFRES QUI PARLENT D’EUX-MÊMES<br />
Mathieu Bouloux se montre satisfait des performances délivrées<br />
par la nouvelle centrale d’air comprimé : « la puissance installée<br />
est dorénavant de 90 kW (150 kW auparavant), ce qui combiné<br />
au nouveau sécheur adsorption «Zéro Purge» nous a permis<br />
d’obtenir un excellent ratio Wh/m 3 . De plus, nous pouvons<br />
suivre en direct les consommations énergétiques de l’installation<br />
sur notre GTC. Le bilan énergétique a été amélioré puisque<br />
nous sommes passés d‘une consommation de 60 mW/mois à<br />
43 mW, soit près de 30 % d’économie se traduisant à l’année<br />
par 42 000 € d’économie sur la base d‘un kW/h à 0,08 €. Notre<br />
nouvelle installation de traitement d’air comprimé nous a<br />
permis de réduire le nombre de régénérations d‘un facteur<br />
de 10 (56 régénérations contre près de 600 pour l’installation<br />
précédente). »<br />
En outre, Magneti Marelli dispose désormais d’un air de<br />
Classe 1 en huile (=< à 0.01 mg/m3 selon ISO 8573-1), certifié<br />
et tracé par un dispositif d’analyse de la présence d’huile<br />
résiduelle dans les réseaux d’air comprimé. Il est intéressant<br />
de souligner que la performance qualitative du traitement<br />
de l’air donne un résiduel en huile de 0,002mg/m 3 pour une<br />
exigence à 0,01mg m 3 , sachant que la valeur aujourd’hui obtenue<br />
n’a jamais été atteinte par l’ancienne installation pourtant<br />
équipée d’un compresseur de type non lubrifié ●<br />
54ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
SOLUTION<br />
Ecocool Global 20, fluide de coupe<br />
pour l’industrie automobile<br />
Les équipementiers et constructeurs automobiles ont besoin de chaînes de production efficaces pour être<br />
rentables. Des facteurs tels que la disponibilité des machines, les temps d’arrêt et les coûts de maintenance<br />
jouent un rôle central dans cet objectif. Pour cela, Fuchs Lubrifiant a lancé Ecocool Global 20, nouvelle<br />
technologie brevetée de fluide pour le travail des métaux.<br />
Opération d’usinage<br />
utilisant Ecocool<br />
Global 20 de Fuchs<br />
Fruit d’années de recherche et de développement<br />
intensifs, et bénéficiaire de plusieurs brevets, le<br />
fluide de coupe Ecocool Global 20 représente pour<br />
l’entreprise Fuchs une étape importante dans la<br />
conception de fluides de travail des métaux. En effet, cette<br />
solution technique permet aux équipementiers et fournisseurs<br />
automobiles d’utiliser un seul fluide de coupe pour la fabrication<br />
de composants tels que blocs moteurs, pistons, systèmes de<br />
freinage, engrenages et composants de transmission.<br />
DES AVANTAGES À TOUS LES NIVEAUX, DE LA<br />
PRODUCTION À LA MAINTENANCE<br />
Les défis dans l’industrie automobile sont en effet nombreux :<br />
accroître la capacité d’utilisation des machines, diminuer les<br />
coûts opérationnels (achats d’outils, de fluide de coupe, diminuer<br />
les rebuts…) tout en diminuant la complexité opérationnelle<br />
et en améliorant l’environnement de travail. Ecocool Global<br />
20 a été formulé en ce sens. Il s’appuie sur la philosophie<br />
« Une technologie rentable » de Fuchs, qui entend garantir<br />
que les équipes Opérations, <strong>Maintenance</strong>, Achats, Qualité et<br />
Environnement, Hygiène et Sécurité bénéficient toutes des<br />
avantages que le lubrifiant offre à la production.<br />
Ecocool Global 20 est exempt de bore, d’amines secondaires,<br />
de paraffines chlorées, de biocides libérateurs de formaldéhydes<br />
et autres produits chimiques souvent présents sur les listes<br />
des produits restreints dans l’industrie et les réglementations<br />
locales. Il a été formulé pour respecter la réglementation sur<br />
les produits chimiques des dix-neuf pays les plus industrialisés<br />
ainsi que les restrictions chimiques de la plupart des grandes<br />
entreprises manufacturières. Ecocool Global 20 améliore<br />
l’environnement de travail en étant pratiquement sans odeur,<br />
faiblement moussant et évalué non irritant pour la peau.<br />
RETOURS D’EXPÉRIENCE EN CHINE ET AUX US<br />
NOTAMMENT…<br />
Ecocool Global 20 contient un nouveau package lubrifiant qui<br />
le rend particulièrement efficace sur l’aluminium et l’acier. Il<br />
apporte à ses utilisateurs une capacité accrue d’utilisation des<br />
machines par un taux d’enlèvement de matière plus élevé, une<br />
diminution des remplacements de bain et une augmentation<br />
de la durée de vie des outils.<br />
Ainsi, cette solution est utilisée avec succès depuis six mois<br />
en Chine et dix-huit mois aux États-Unis par plusieurs clients<br />
pour l’usinage de pistons, culasses et diverses pièces de moteurs<br />
électriques et pompes. Pour son concepteur, « Ecocool Global 20<br />
est en passe d’être le fluide le plus innovant ayant été introduit<br />
sur le marché » ●<br />
Compatibilités d’Ecocool Global 20<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı55
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
FOCUS PME<br />
IoT : Newsteo fête ses 15 ans et<br />
poursuit son développement vers<br />
l’industrie<br />
Le 15 octobre 2020, à l’aube du reconfinement, Newsteo a soufflé ses quinze bougies. Implantée à La Ciotat,<br />
l’entreprise conçoit, fabrique et commercialise des solutions d’Internet industriel des objets (IIoT) : des capteurs<br />
communicants transmettant leurs mesures en sans-fil à un logiciel de supervision dans le Cloud… Trois<br />
questions à Philippe Guènebaud (président) et Franck Przysiek (directeur général et CTO) – également cofondateurs<br />
de Newsteo.<br />
Dans quel contexte pour quels besoins précisément avezvous<br />
créé Newsteo ?<br />
Newsteo a été créé autour du projet de la<br />
transmission de données sans fil. Quand<br />
les créateurs ont commencé à travailler<br />
sur cette question, ils ont constaté que les<br />
capteurs étaient énormément utilisés dans<br />
l’industrie. Ces mesures restaient souvent<br />
dans le cadre d’une mesure instantanée, un<br />
contrôle immédiat, mais étaient difficiles à<br />
stocker. Ils ont alors déployé des systèmes<br />
pour transmettre les mesures par radio, d’un<br />
point de mesure à un point de stockage et<br />
de supervision c’est-à-dire un PC. Puis cette<br />
première solution a évolué jusqu’à une solution<br />
dans le Cloud, avec affichage des mesures sur<br />
Internet.<br />
Quels sont les atouts de votre<br />
technologie ?<br />
Avec ce système, il est possible de<br />
répondre aux besoins de traçabilité<br />
et d’historisation : pouvoir prouver<br />
la température d’une enceinte<br />
frigorifique de pharmacie ou encore,<br />
stocker pendant un an la température<br />
ambiante dans un appartement afin<br />
d’optimiser la régulation thermique. Le deuxième besoin<br />
majeur auquel cela répond, c’est l’alerte en temps réel : avertir<br />
immédiatement via une alerte email ou SMS d’une température<br />
trop élevée dans une zone de stockage…<br />
À quels clients de l’industrie s’adresse Newsteo ?<br />
Newsteo s’adresse à tout type de clients utilisant des capteurs.<br />
Dans le domaine de l’industrie, on retrouve surtout l’industrie<br />
pharmaceutique : contrainte forte de stockage sous température<br />
dirigée des médicaments. Newsteo apporte ainsi une solution<br />
de supervision de température. Par ailleurs, nos solutions<br />
touchent tout type d’industrie travaillant avec des contraintes<br />
en termes de température ou de niveau d’hygrométrie : on<br />
retrouve nos produits dans des hangars à peinture, des sites<br />
de fabrication de toute sorte…<br />
Les applications sont larges et<br />
vont de la surveillance de la<br />
chaîne du froid pour le<br />
domaine du transport<br />
de produits de santé<br />
à l’instrumentation<br />
d’ouvrage d’art à<br />
l’aide de fissuromètres,<br />
d’inclinomètres, en<br />
passant par le contrôle<br />
des températures dans<br />
les silos à grain ●<br />
Propos recueillis par<br />
Olivier Guillon<br />
Log86 avec etiquette<br />
56ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
TRIBUNE<br />
Sur quels leviers agir pour<br />
développer une culture de prévention<br />
en entreprise ?<br />
Philippe Billet, directeur général France d’Ascom, société spécialisée dans les solutions de sécurité via la<br />
gestion intelligente des flux d’information, revient sur cinq leviers organisationnels permettant de développer<br />
une culture de prévention dans l’entreprise.<br />
Philippe Billet,<br />
directeur général France<br />
d’Ascom<br />
Développer une culture de<br />
prévention pour renforcer<br />
la sécurité au travail est<br />
un véritable projet de<br />
changement. Pour passer de la conviction<br />
à l’action, la culture de prévention<br />
suppose une approche intégrée au<br />
fonctionnement de l’entreprise qui<br />
s’appuie sur les hommes et les femmes<br />
qui la constituent. Pour agir et réussir,<br />
voici cinq leviers organisationnels.<br />
1 - MOBILISER LES RESSOURCES<br />
INTERNES<br />
Porteurs de la culture de prévention : la<br />
direction et l’encadrement qui assurent les<br />
moyens de sa pérennité en la défendant.<br />
Pour réussir, CHSCT, représentants du<br />
personnel, services de santé au travail<br />
ainsi que l’ensemble des salariés doivent<br />
être partie prenante de la démarche.<br />
L’idéal est de constituer une équipe<br />
travaillant en mode projet sur la sécurité<br />
au travail. Les différentes compétences<br />
requises définiront les objectifs,<br />
décideront des moyens et fixeront les<br />
résultats attendus. Pour ne pas s’essouffler,<br />
le projet doit être borné dans le temps.<br />
2 - ÉVALUER LES RISQUES EN<br />
ÉCOUTANT LE TERRAIN<br />
La sécurité au travail doit nécessairement<br />
prendre en compte le facteur humain.<br />
L’observation du travail réel et non du<br />
travail prescrit en est une étape essentielle.<br />
L’inventaire des risques dans l’entreprise<br />
doit en effet s’opérer sur des situations<br />
concrètement vécues par les salariés.<br />
La démarche passe par la consultation<br />
des modes opératoires, l’observation des<br />
situations de travail et l’interview des<br />
personnes. Participative, elle permet<br />
d’établir un inventaire réaliste et complet<br />
qui pourra donner lieu à une évaluation<br />
des risques réellement pertinente et un<br />
état des lieux des actions à mener.<br />
3 - FIXER L’AMBITION<br />
Suite à l’évaluation de la situation sécurité<br />
au travail, la culture de prévention doit<br />
s’inscrire dans l’avenir en faisant connaître<br />
son ambition. Certes, toutes les actions<br />
sécuritaires ne peuvent immédiatement<br />
être menées de front, d’où l’importance<br />
de les hiérarchiser.<br />
En fonction de l’importance des risques<br />
évalués et des moyens mobilisables par<br />
l’entreprise, il s’agit de fixer des objectifs,<br />
des orientations et de planifier des plans<br />
d’actions à court ou moyen terme. Notons<br />
que pour être crédible, la culture de la<br />
prévention doit s’appuyer sur l’implication<br />
de la direction générale.<br />
4 - ACCOMPAGNER LE<br />
CHANGEMENT<br />
Pour conduire le projet et préserver la<br />
motivation, il est essentiel de promouvoir<br />
la culture de prévention. Comment ? En<br />
communiquant largement sur les moyens<br />
mis en place, l’atteinte des objectifs ainsi<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı57
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
que sur la contribution de chacun à la prévention des risques.<br />
L’accompagnement implique également : la formation continue des salariés ainsi que<br />
celle des nouveaux embauchés. Aspect à ne pas négliger : l’importance du dialogue<br />
social avec les représentants du personnel ainsi que la préparation à des situations<br />
d’urgence impliquant l’ensemble des salariés.<br />
5 - PÉRENNISER LES NOUVELLES PRATIQUES<br />
Pour assurer la pérennité des nouvelles pratiques de sécurité au travail, chaque action<br />
de prévention doit faire l’objet d’une évaluation régulière. Au moyen d’indicateurs<br />
pertinents, il s’agit de mesurer les résultats par rapport aux objectifs fixés et de<br />
vérifier la fiabilité des actions.<br />
Les retours et les partages d’expérience seront à ce titre indispensables et pourront<br />
également servir de base de travail à d’éventuels correctifs ainsi qu’à l’établissement<br />
d’actions de prévention futures ●<br />
Philippe Billet (Ascom)<br />
RÉCOMPENSES<br />
Quand les start-up promeuvent<br />
l’innovation dans la santé & sécurité<br />
au travail<br />
INNsafety, l’événement européen de la safety 4.0, a primé le 2 décembre dernier cinq start-ups innovantes.<br />
Celles-ci ont présenté leurs solutions aux directeurs santé et sécurité de – entre autres – L’Oréal, Procter &<br />
Gamble, Sanofi, Unilever, Saint-Gobain, Enablon, Danone et ERM.<br />
Les cinq start-ups sélectionnées disposeront d’un<br />
espace virtuel dédié pour présenter leurs solutions,<br />
mais aussi pour animer des rencontres interactives<br />
avec les directeurs santé et sécurité et décideurs de<br />
grandes entreprises internationales. INNsafety sera une<br />
occasion unique pour les leaders en matière de santé et<br />
sécurité au travail de rencontrer des start-ups innovantes et<br />
de discuter directement des défis auxquels ils sont confrontés<br />
quotidiennement.<br />
Créée en 2015, XXII est une deeptech française de conception<br />
logiciel spécialisée en technologies de vision par ordinateur<br />
(intelligence artificielle, réalité virtuelle, augmentée et mixte),<br />
Machine Learning et Deep Learning. L’entreprise propose des<br />
solutions sur mesure d’analyse vidéo en temps réel. Il s’agit<br />
d’algorithmes capables d’effectuer des actions permettant par<br />
exemple de détecter la présence d’une personne non habilitée<br />
sur des voies ferrées avec une alerte en temps réel ou encore<br />
de contrôler la conformité et la qualité des pièces sur les<br />
lignes d’assemblages industrielles. Ainsi que des solutions<br />
applicatives de technologies immersives pour l’aide à la<br />
décision, la formation, la simulation, et la maintenance. Par<br />
exemple elle propose des outils immersifs avec les dernières<br />
techniques de modélisation 3D (Photogrammétrie) afin de<br />
plonger les utilisateurs dans des univers toujours plus réalistes.<br />
58ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
et génèrent des rapports 100% qualitatifs.<br />
Créée en 2014, Silent Space est une société du groupe français<br />
Lacort, lequel conçoit des solutions acoustiques actives et<br />
connectées qui visent à améliorer les conditions de travail des<br />
salariés dans les espaces partagés en améliorant leur confort et<br />
leur concentration. Basé sur le principe du masquage sonore,<br />
Silent Space diffuse un signal neutre et non dérangeant qui<br />
diminue l’intelligibilité de la parole.<br />
Application QSE de Safenergy sur mobile<br />
Âgée d’une quinzaine d’année, Safenergy est une PME<br />
française innovante située à Montpellier et spécialisée dans<br />
la production et le développement d’applications mobiles<br />
personnalisées pour l’industrie. Celle-ci<br />
s’adresse aux directeurs, chefs de chantier,<br />
responsables QSE, chefs d’équipes, ouvriers<br />
afin qu’ils accèdent à leurs processus<br />
documentaires 100% digitalisés. Objectif :<br />
conduire les formations, les inspections,<br />
les interventions, les plans d’action. Des<br />
administrateurs et superviseurs pilotent les<br />
projets, accèdent aux données en temps réel,<br />
visualisent des tableaux de bord, lancent<br />
des ordres de missions, planifient des tâches<br />
Quant à Holo|one, cette entreprise suisse de logiciels créée en<br />
2017 développe Sphere, la solution primée et standardisée de<br />
plate-forme de réalité mixte (RM). Sphere est une plate-forme<br />
basée sur le Cloud dotée d’applications de réalité mixte pour<br />
l’assistance à distance, la collaboration renforcée et le flux de<br />
travail guidé et la formation.<br />
Enfin, Calyx est née en 2014 aux États-Unis. Cette entreprise<br />
crée des plateformes de capteurs polyvalentes capables de<br />
détecter une grande variété de produits chimiques en suspension<br />
dans l’air avec une spécificité et une sensibilité inégalées dans<br />
les technologies actuelles… ce qui<br />
permet aux entreprises de divers<br />
secteurs de prendre des décisions<br />
transformatrices améliorant la santé<br />
et la sécurité de la population. La<br />
puce du capteur est fabriquée à partir<br />
de biomatériaux à motifs qui ont été<br />
conçus pour se lier à des molécules<br />
de gaz spécifiques et changer de<br />
couleur en fonction des types de<br />
gaz et des concentrations ●<br />
Aperçu de l’interface logicielle d’Holo|one<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı59
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Prévenir les risques liés à<br />
l’externalisation de la maintenance :<br />
une étude de l’INRS<br />
L’externalisation des tâches de maintenance est très fréquente. Ces situations présentent des risques,<br />
non seulement pour les intervenants, mais aussi pour les personnels internes : co-activité, interférences,<br />
méconnaissance des lieux d’intervention, multiplicité des parties prenantes… Afin de développer la prévention<br />
dans ce domaine, l’INRS a mené une étude visant à mieux connaître les pratiques des entreprises. Éléments de<br />
résultats.<br />
EXTERNALISATION DE LA MAINTENANCE :<br />
DE QUOI PARLE-T-ON ?<br />
Rares sont aujourd’hui les entreprises n’externalisant<br />
pas une partie de leurs tâches de maintenance, au moins<br />
ponctuellement, pour de grands travaux ou des interventions<br />
demandant une technicité élevée. C’est-à-dire que les activités<br />
de maintenance des équipements ou installations de l’entreprise<br />
qui les exploite sont assurées, en partie au moins, par une ou<br />
plusieurs entreprises contractantes, dans le cadre de contrats<br />
de maintenance.<br />
Ces contrats sont souvent considérés comme étant élaborés<br />
par l’entreprise exploitante, conclus avec une entreprise<br />
spécialisée dans la maintenance, de longue durée, pour la<br />
réalisation d’interventions répétées sur site. Cette représentation<br />
des contrats de maintenance cache une réalité quelque peu<br />
différente. D’une part, les tâches de maintenance ne constituent<br />
pas toujours le cœur de la relation contractuelle. C’est le cas par<br />
exemple des contrats de location d’équipements avec clauses<br />
de maintenance, qui connaissent un fort développement.<br />
D’autre part, les contrats dédiés, dits «contrats de maintenance<br />
autonome», peuvent concerner des interventions ponctuelles et<br />
prendre la forme d’un simple bon de travaux. Les entreprises<br />
contractantes peuvent être spécialisées dans la maintenance,<br />
mais aussi conceptrices ou loueuses de l’équipement. Quant au<br />
site de l’intervention, il n’est pas toujours celui de l’entreprise<br />
exploitante. C’est de plus en plus fréquemment le cas avec le<br />
développement de la maintenance à distance.<br />
fréquemment à plusieurs d’entre elles, et les conditions de<br />
travail et de santé et de sécurité, dans lesquelles les interventions<br />
sont réalisées, sont très variables.<br />
DES RÉSEAUX COMPLEXES D’ENTREPRISES<br />
Les contrats de maintenance sont conclus entre deux parties,<br />
l’entreprise exploitante et l’entreprise contractante. Mais les<br />
pratiques des entreprises montrent que ce sont des dizaines –<br />
parfois des centaines – d’entreprises contractantes différentes<br />
capables d’intervenir pour la maintenance des équipements<br />
d’une même entreprise exploitante. D’une part, une entreprise<br />
contractante a la possibilité de faire appel à une ou plusieurs<br />
entreprises sous-traitantes pour tout ou partie du contrat.<br />
D’autre part, les entreprises exploitantes, faute de disposer des<br />
compétences en interne, des effectifs suffisants ou pour des<br />
Ainsi, les formes d’externalisation de la maintenance se sont<br />
largement diversifiées, les entreprises exploitantes recourent<br />
60ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
des informations relatives à la configuration des installations<br />
ou aux risques qu’elles présentent.<br />
L’étude a par exemple montré des difficultés des managers<br />
de l’entreprise exploitante à se représenter l’ensemble des<br />
interventions de maintenance menées et des entreprises<br />
intervenantes. Chacun ne dispose que d’une partie de ces<br />
informations, ces dernières ne sont pas partagées, ce qui<br />
nuit à la coordination des différentes interventions et à leur<br />
réalisation en sécurité.<br />
raisons budgétaires, ont recours à de multiples entreprises. Une<br />
étude menée dans une entreprise exploitante, dont la politique<br />
de maintenance vise pourtant à limiter autant que faire se<br />
peut une telle externalisation, a ainsi révélé qu’au moins 33<br />
entreprises contractantes intervenaient pour la maintenance<br />
de ses équipements de production, sans compter les entreprises<br />
sous-traitantes éventuelles.<br />
DES RISQUES DE « DÉSORGANISATION »,<br />
FRAGILISANT LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ<br />
Il peut résulter de ces organisations complexes des phénomènes<br />
de « désorganisation » susceptibles de nuire à la santé et la<br />
sécurité des salariés : absence de répartition claire des tâches<br />
entre les différentes parties, coordination insuffisante des<br />
activités, difficultés de communication, flux d’informations<br />
complexifiés, etc. Cela peut conduire à des situations de<br />
co-activité, d’interférences entre les activités des uns et des<br />
autres, ou encore à la réalisation des interventions sans disposer<br />
Des ambiguïtés ou modifications dans la répartition des tâches<br />
entre les personnels des entreprises exploitante et contractante<br />
ont également été observées. Elles ont conduit les personnels<br />
contractants à assumer des activités non prévues, au pied levé,<br />
sans toujours disposer des moyens de travail nécessaires.<br />
DÉVELOPPER LA PRÉVENTION DE CES<br />
SITUATIONS<br />
Afin de prévenir ces risques, différentes pistes de prévention<br />
sont proposées, parmi lesquelles :<br />
• l’examen, avant toute nouvelle relation contractuelle, des relations<br />
que les interventions concernées sont susceptibles d’entretenir<br />
avec celles réalisées par d’autres, et la définition des mesures de<br />
prévention permettant une gestion en sécurité de ces relations ;<br />
• la contractualisation de la prévention des risques liés aux<br />
interventions de maintenance externalisées, c’est-à-dire<br />
l’intégration au sein du contrat lui-même d’éléments relatifs<br />
à la santé et à la sécurité. Elle permet une mise en œuvre le plus<br />
en amont possible de la démarche de prévention, un engagement<br />
mutuel des entreprises à ce propos et constitue une base pour<br />
l’élaboration du plan de prévention ;<br />
• la mise en place d’un « référent maintenance » au sein de<br />
l’entreprise exploitante ; c’est-à-dire un interlocuteur privilégié<br />
des personnels de maintenance contractants et sous-traitants,<br />
ayant une vision de l’ensemble du réseau d’intervenants ;<br />
• l’examen conjoint, en cas d’aléas ou d’imprévus, de la situation<br />
en question, de ses conséquences et de l’adaptation des mesures<br />
de prévention qu’elle nécessite ;<br />
• l’instauration d’un « carnet de liaison maintenance »<br />
mentionnant toutes les interventions concernant un équipement<br />
donné, quels que soient les intervenants ;<br />
• la systématisation de la réception des interventions et la mise<br />
en place d’un retour d’expérience sur ces dernières.<br />
Ces pistes de prévention sont détaillées dans un dossier de la<br />
revue Hygiène et Sécurité du Travail de l’INRS (n° 262 du 1 er<br />
trimestre 2021) auquel le lecteur pourra se reporter ●<br />
Corinne Grusenmeyer<br />
Responsable d’études au sein de l’INRS<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı61
PRÉVENTION DES RISQUES / HSE<br />
SOLUTION<br />
Suez et Bouygues<br />
Construction testent leurs<br />
premiers modèles d’assistant<br />
numérique<br />
Les deux partenaires ont lancé fin 2020 la phase de test d’Anobi, un appareil connecté destiné à<br />
aciliter la remontée des données du terrain par les opérateurs. Supportant les projections, ce<br />
terminal est compatible avec le port des gants de sécurité, et l’écran a été spécialement conçu<br />
pour être lisible dans toutes les conditions extérieures possibles même les plus extrêmes.<br />
En 2017, après avoir travaillé<br />
deux ans au sein de Ideas<br />
Laboratory, aux côtés d’Air<br />
Liquide et du CEA sur<br />
l’émergence du concept et sur plusieurs<br />
prototypes d’équipements connectés<br />
pour les opérateurs du terrain, Suez et<br />
la R&D de Bouygues Construction se<br />
sont concentrés sur le développement<br />
du manchon connecté, Anobi... les deux<br />
groupes ayant identifié de nombreux<br />
freins à l’utilisation de smartphones<br />
classiques par les opérateurs, tels que<br />
la nécessité de retirer ses gants pour la<br />
consultation ou la saisie d’informations<br />
dans leurs applications, des difficultés<br />
à lire l’écran selon la luminosité<br />
extérieure ou une fragilité en cas<br />
d’exposition à des projections.<br />
Ainsi, Suez et Bouygues Construction,<br />
en partenariat avec le E-Lab,<br />
laboratoire d’innovation du groupe<br />
Bouygues et la société TXCube ont<br />
décidé de travailler à la conception<br />
et l’industrialisation d’un matériel<br />
connecté innovant répondant aux<br />
besoins de nombreux acteurs du<br />
secteur industriel.<br />
62ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
AGENDA<br />
UNE SOLUTION PLUS<br />
ERGONOMIQUE<br />
Anobi se fixe facilement à l’avantbras<br />
de l’opérateur. Libre de ses<br />
mouvements, celui-ci peut réaliser<br />
les tâches du quotidien sans être<br />
gêné et consulter à tout moment<br />
ses applications chargées sur le<br />
terminal. La technologie E-Ink<br />
(noir et blanc) retenue pour l’écran<br />
garantit une lisibilité optimale aussi<br />
bien en pleine obscurité qu’en cas<br />
de forte luminosité. Son principal<br />
atout est sa manipulation compatible<br />
avec le port des gants grâce à ses<br />
six boutons poussoirs, dont un<br />
dédié aux appels d’urgence pour<br />
les opérateurs isolés. L’opérateur a<br />
également la possibilité d’utiliser<br />
la fonctionnalité « appareil photo<br />
» pour notifier d’une situation en<br />
temps réel. Le scan de QR code,<br />
NFC ou RFID est également<br />
disponible. Enfin, les séries de<br />
tests et d’améliorations apportées<br />
pendant plusieurs mois ont permis<br />
d’aboutir à un modèle résistant aux<br />
projections de liquide, de matières,<br />
mais aussi à des températures<br />
extrêmes (de – 10° C à + 50° C) sans<br />
pour autant altérer l’autonomie de<br />
la batterie.<br />
Suez et Bouygues Construction<br />
ont déjà adopté ce terminal pour<br />
plusieurs de leurs activités. Suez<br />
l’expérimente actuellement dans<br />
les villes de Bordeaux, Dijon, et en<br />
Ile-de-France, avec une application<br />
métiers, pour recueillir en temps<br />
réel des données, par exemple le<br />
nombre de corbeilles collectées par<br />
jour, leur localisation, leur taux de<br />
remplissage, la qualité du tri ou<br />
encore les besoins de remplacements<br />
du mobilier urbain... Ces données<br />
renforcent la traçabilité des activités<br />
et améliorent leur performance, au<br />
bénéfice des équipes terrain et de<br />
leurs clients ●<br />
Face à la situation sanitaire actuelle, les dates de salons<br />
mentionnées ci-dessous sont incertaines.<br />
Le 8 avril 2021<br />
Innova <strong>Maintenance</strong><br />
Le Pôle <strong>Maintenance</strong> de l’IUT Louis<br />
Pasteur de Schiltigheim – Université de<br />
Strasbourg, en collaboration avec l’Afim<br />
– organise le 8 avril 2021 à partir de<br />
9h une journée en direct sur le thème :<br />
« <strong>Maintenance</strong> & Innovation » dans le<br />
cadre d’Innova-<strong>Maintenance</strong>.<br />
À l’IUT Louis Pasteur de Schiltigheim (67)<br />
iutlps.unistra.fr<br />
Du 27 au 29 avril 2021<br />
Préventica Lyon<br />
Depuis plus de vingt ans, Préventica<br />
s’impose comme étant la plateforme<br />
de référence en France et en Afrique<br />
pour le développement de la culture<br />
de prévention des risques. Malgré<br />
les incertitudes liées à la crise, cette<br />
nouvelle édition de Préventica devrait se<br />
dérouler fin avril.<br />
À Lyon<br />
www.preventica.com<br />
Du 1er au 3 juin 2021<br />
Sepem Toulouse<br />
Cette nouvelle édition du salon Sepem<br />
Industries Sud-Ouest se déroulera cet<br />
automne et rassemblera pas moins<br />
de 300 exposants. Au programme : les<br />
conférences <strong>Maintenance</strong> (organisées<br />
par <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>) et sur la<br />
production, organisées en partenariat<br />
avec l’Afim.<br />
À Toulouse<br />
toulouse.sepem-industries.com<br />
Du 8 au 10 juin 2021<br />
CFIA Rennes<br />
En rassemblant les industriels de<br />
l’agroalimentaire au cœur de la première<br />
région agroalimentaire européenne,<br />
le CFIA propose une offre exclusive<br />
répartie en trois secteurs : Ingrédients<br />
et PAI, équipements et procédés,<br />
Emballages et conditionnements.<br />
À Rennes<br />
www.cfiaexpo.com<br />
Du 15 au 17 juin 2021<br />
Sepem Colmar<br />
Très attendue, cette édition du<br />
salon Sepem Industries Grand-Est,<br />
initialement prévue en novembre 2020,<br />
se déroulera mi-juin et rassemblera<br />
pas moins de 550 exposants. Au<br />
programme : les conférences<br />
<strong>Maintenance</strong> (organisées par <strong>Production</strong><br />
<strong>Maintenance</strong>) et sur la production,<br />
organisées en partenariat avec l’Afim.<br />
colmar.sepem-industries.com<br />
Le 16 juin 2021<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel, l’évènement<br />
industriel réunissant des directions<br />
d’usines et techniques concernées<br />
par les besoins de digitalisation et<br />
d’amélioration de la performance de<br />
leur production, aura lieu à Lyon, à la<br />
fois en physique et en visio.<br />
À Lyon<br />
production-temps-reel.com<br />
Du 7 au 10 septembre 2021<br />
Global Industrie<br />
Composée de toutes les compétences,<br />
expertises, solutions, savoir-faire des<br />
40 principaux secteurs industriels,<br />
l’événement annuel de l’industrie<br />
réunit quatre grands salons leaders<br />
hexagonaux que sont Midest , Smart<br />
Industries, Industrie et Tolexpo.<br />
À Lyon Eurexpo<br />
www.global-industrie.com<br />
Du 12 au 14 octobre 2021<br />
Sepem Douai<br />
Le Sepem fera étape dans le Nord de<br />
la France, à Douai. Pour cette nouvelle<br />
édition, la plus importante des salons<br />
Sepem Industrie, près de 700 exposants<br />
se réuniront pour répondre aux besoins<br />
« cœur d’usine » des industries des<br />
régions environnantes, avec pour temps<br />
fort le cycle de Conférences <strong>Maintenance</strong><br />
et <strong>Production</strong>.<br />
Au parc des expositions de Douai<br />
douai.sepem-industries.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı63
INDEX<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
TECHNOLOGIES<br />
MANAGEMENT<br />
<strong>Maintenance</strong> dans<br />
l’agroalimentaire :<br />
Comment la filière a su<br />
s’adapter à la crise ?<br />
©Siemens<br />
Logiciels et<br />
instruments de<br />
mesure pour mieux<br />
gérer les astreintes<br />
©Flir<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Analyse vibratoire<br />
ou par ultrasons<br />
Une réflexion qui<br />
prend tout son sens<br />
©SKF<br />
Focus sur notre<br />
partenaire Artema,<br />
syndicat de la<br />
mécatronique<br />
Dossier EPI :<br />
À l’occasion des salons<br />
Préventica, l’accent est mis<br />
sur les EPI<br />
Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />
ABB ............................................................................... 7<br />
ADI .............................................................................. 20<br />
APAVE ........................................................................... 6<br />
ARTEMA ..................................................................... 44<br />
ARTS&METIERS ....................................................... 12<br />
ASTREE SOFTWARE .......................................17 et 38<br />
AZURE DRONES .......................................................... 6<br />
BOGE .......................................................................... 50<br />
BOUYGUES CONSTRUCTION .................................. 62<br />
CLAN SAUVAGE (TORK)................... 4 e de couverture<br />
CORIM SOLUTIONS ..........................................11 et 34<br />
CREATIVE IT ................................................................ 9<br />
DB VIB .......................................................................... 2<br />
DOOWIT ...................................................................... 40<br />
DYNAE .......................................................................... 6<br />
DSD SYSTEM ............................................................... 4<br />
EWELLIX .................................................................... 26<br />
FIVES ............................................................................ 6<br />
FUCHS LUBRIFIANT........................................49 et 55<br />
GLOBAL INDUSTRIE ................................................. 43<br />
IGUS .............................................................................. 7<br />
IN-USE ......................................................................... 8<br />
INRS ............................................................................ 60<br />
MAINTENANCE&CO ................................................. 47<br />
MERCEDES MTBM .................................................... 34<br />
MOLYDAL ................................................................... 45<br />
ORDINAL SOFTWARE .....................................19 et 38<br />
OET (ALTENOV)................................................33 et 36<br />
PELLENC ST ................................................................ 8<br />
PRAXEDO ................................................................... 32<br />
PREVENTICA ..................................... 3 e de couverture<br />
ROCKWELL AUTOMATION ...................................... 16<br />
SEPEM INDUSTRIES ................................................ 31<br />
SICK ............................................................................ 46<br />
SUEZ ........................................................................... 62<br />
SYNERGYS ......................................... 2 e de couverture<br />
UE SYSTEMS ....................................................22 et 51<br />
VIBEE .......................................................................... 39<br />
VIF SOFTWARE ......................................................... 30<br />
9%<br />
C’est la croissance annuelle que devrait connaître au<br />
cours des cinq prochaines années les applications « de<br />
première ligne » des nouvelles approches numériques sont<br />
susceptibles d’être l’un des domaines de la technologie<br />
industrielle (selon une étude récente menée par Mordor<br />
Intelligence*). Celles-ci sont essentielles à la mise en<br />
œuvre de l’industrie 4.0. Elles permettent notamment aux<br />
entreprises d’introduire de nouvelles approches numériques<br />
de bout en bout afin d’améliorer les performances et la<br />
flexibilité des machines qu’elles utilisent déjà et automatiser<br />
un plus grand nombre de tâches.<br />
* https://www.mordorintelligence.com/industry-reports/global-factoryautomation-and-industrial-controls-market-industry<br />
Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />
www.production-maintenance.com<br />
64ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021 ı65
Bien équipé<br />
pour mieux<br />
s’améliorer.<br />
Un guide pour améliorer<br />
sa productivité.<br />
89%<br />
d’opérateurs de machines<br />
déclarent qu’il est plus facile<br />
de détecter les défauts sur<br />
une machine propre<br />
“L’amélioration peut parfois venir par des voies inattendues”<br />
– Jonas Svanäng, Kaizen Expert<br />
En matière de productivité, l’attention portée aux petites choses peut avoir un grand impact. Équipés<br />
pour s’améliorer : le guide de l’expert kaizen explique comment obtenir des améliorations progressives,<br />
notamment en matière de choix de produits de nettoyage. Leur mise en place en usine peut s’avérer<br />
payante par l’implication des opérateurs, dans leur routine d’entretien, et permettant de gagner du temps<br />
et de l’argent.<br />
Téléchargez le guide<br />
ou flashez le code avec l’appareil photo<br />
de votre smartphone.<br />
Tork.fr/BienEquipespoursAmeliorer<br />
Tork, une marque d’Essity<br />
ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>72</strong> • février-mars-avril 2021