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6 C’est un parti pris que d’encourager la mobilité avec des voitures 100% électriques ; c’est aussi un levier pour réduire fortement nos émissions de CO2 dans notre pays. mie circulaire ou de partage. Je pense que ce sont les tendances clés dans le secteur de l’automobile. Il y en a une autre : celle de la mobilité connectée, voire coopérative, autrement dit tout ce qui a trait aux voitures autonomes, à bord desquelles il y a une communication et un échange d’information avec les autres voitures et l’infrastructure. Ce secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication - ndlr) est de plus en plus intégré et important dans l’automobile. Là aussi, nous comptons un certain nombre d’acteurs, tels Post et Hitec qui sont associés dans un projet de recherche sur la 5G. Ils vont équiper la Croix de Cessange et la Croix de Gasperich avec des antennes 5G pour tester la communication entre les véhicules. Il y a énormément de mouvements dans ce secteur, beaucoup d’innovation technologique. Nous avons une équipe dédiée à cela au sein de notre ministère, aux côtés du « Cluster automobile » de Luxinnovation. Le « Luxembourg Automotive Campus », lancé en 2016 à Bissen à proximité du circuit d’essais Goodyear, a pour vocation de devenir un pôle d’excellence en matière de recherche et de développement de la mobilité du futur. Où en est-il ? FF : Les infrastructures sont en place, sur un terrain de 14 hectares. Nous y prévoyons maintenant la construction d’un parking « circulaire », un projet-pilote qui préfigure ce que nous aménagerons dans nos futures zones d’activités commerciales prévues dans les nouveaux plans sectoriels. Construit par Astron, ce parking est un des premiers exemples de construction modulaire, totalement déconstructible. L’écosystème des entreprises doit encore se mettre en place. Pour l’heure, il y a surtout IEE qui est présente et opérationnelle à Bissen. Goodyear doit y installer son unité de recherche : les responsables nous l’ont confirmé mais cela se fera après la pandémie. Le SnT de l’Université de Luxembourg (Centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance - ndlr) doit aussi s’y implanter et se sert déjà du site pour y faire des tests de conduite autonome. L’entreprise coréenne Infiniq a également annoncé l’installation de son siège européen à cet endroit. Là aussi, il y a un certain retard du fait de la crise sanitaire. On note un véritable intérêt pour le site, où sera par ailleurs installé le superordinateur Meluxina, qui permettra par exemple à Goodyear de traiter des données fournies par des capteurs placés sur ses pneus de camion. Un incubateur est également prévu. Vous avez récemment lancé un appel à projets autour de l’hydrogène, preuve que le Luxembourg compte aussi se positionner sur ce créneau dont il est énormément question à l’heure actuelle. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? FF : Cet appel à manifestation d’intérêt s’inscrit dans le cadre d’une initiative paneuropéeenne lancée par les Allemands et les Français pour faire avancer et promouvoir l’utilisation de l’hydrogène. On le considère comme l’énergie du futur dans l’industrie pour la décarboner, mais aussi dans certains domaines liés au transport et à la mobilité. Évidemment, c’est quelque chose que nous voulons accompagner en tant que pays. Un certain nombre d’entreprises luxembourgeoises sont intéressées, notamment Paul Wurth qui va développer le pôle de métallurgie « verte » du groupe allemand SMS en travaillant sur des technologies permettant de couler de l’acier avec de l’hydrogène. Luxinnovation établit actuellement un mapping de toutes les entreprises qui travaillent déjà autour de l’hydrogène ou comptent le faire. Au niveau du gouvernement, nous planchons sur une stratégie nationale pour l’hydrogène. Cette technologie est également très prometteuse pour le secteur de la logistique. Là aussi, nous transiterons d’une mobilité essentiellement basée sur le diesel vers quelque chose de nouveau. Mais les nouvelles technologies ne sont pas encore en place et nous réfléchissons, avec mes collègues en charge de la mobilité et de l’énergie, à la mise en place de projets-pilotes. Pour la logistique, il s’agirait en l’occurrence de tester des camions à hydrogène. Je pense notamment à ce que fait actuellement le constructeur coréeen Hyundai sur les routes de Suisse. Il est un fait que notre pays finance une partie de son budget par le biais du « tourisme à la pompe ». Qu’adviendra-t-il si les accises perçues sur la vente des carburants « traditionnels » - autrement dit l’essence et le diesel - venaient à se réduire drastiquement ? FF : Il y a toujours un risque inhérent aux niches fiscales : c’est qu’elles disparaissent à un moment donné ! Cela a été le cas avec la TVA sur le commerce électronique, qui nous a rapporté beaucoup d’argent en très peu de temps… avant de disparaître quasi du jour au lendemain - ou presque. Comment faire pour boucher ce trou ? On s’était posé la même question à l’époque. Un milliard par an – c’était plus ou moins le même montant que nous rapportent les accises sur le tourisme à la pompe. Il faut se réinventer constamment et trouver de nouvelles recettes. Avec l’augmentation des accises dus à l’introduction de la taxe carbone, il y a déjà moins de rentrées fiscales sur les carburants - cette tendance va probablement se poursuivre. Maintenant, notre situation géographique sur les grands axes de transit routier nous positionne de manière intéressante en vue de futurs ravitaillements en carburants « verts » (e-fuels, électricité, hydrogène). Cela pourrait devenir une excellente alternative. ■ AVRIL 2021
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