06.06.2021 Vues

AR Magazine Voyageur - Numéro 55 - Les plus belles routes des vins

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« ON VOULAIT VOIR GRAND »

Pierre Cabon fait partie des victimes du Bataclan. Depuis ce drame, il est

paraplégique, mais pas question de rester chez lui pour autant. Avec sa femme,

Myriam, ils ont créé l’association Wheeled World pour démontrer qu’il est possible

de voyager en fauteuil jusqu’au bout du monde.

Photo : © Wheeled World

Le monde du handicap,

ça fait peur ?

Pierre : Le monde du handicap était une

vraie nouveauté pour nous, on n’y avait

jamais été confrontés avant, eh oui, on

ressent de la peur. Heureusement, on

l’apprivoise au fil des rencontres, des

expériences et dans notre cas, en voyageant

tout simplement.

Pourquoi avoir choisi le voyage ?

Myriam : Nous nous sommes mariés

après le Bataclan et on a eu le déclic pendant

notre voyage de noces aux États-

Unis. Un survol en hélicoptère du Grand

Canyon nous a procuré une telle émotion

que l’on s’est dit qu’on ne pouvait pas

s’arrêter là. D’autant plus, qu’après le

choc du Bataclan et la paralysie subite de

Pierre, on ne pensait plus pouvoir revivre

des expériences comme celles-là.

Présentez-nous Wheeled World.

Myriam : C’est une association qui a pour

objectif de donner envie de voyager à

tous, que l’on soit valide ou en situation

de handicap et surtout de permettre à

chacun de le faire sereinement. Notre

premier projet avec Wheeled World était

de se lancer dans un tour du monde, on

voulait voir grand, se prouver qu’on pouvait

faire plein de choses. Au fond, la

seule limite est celle que l’on se fixe. On

s’est envolé en 2019 puis le Covid a tout

interrompu. Cette pause forcée nous a

réorientés vers le local. Il y a tant de

choses à faire en France.

Ça ressemble à quoi le voyage

pour un couple handi-valide ?

Myriam : C’est de l’organisation et de la

coordination. Par exemple, pour la

Nouvelle-Zélande on a utilisé un tandem

électrique adapté. Assis devant, Pierre

« maindalait » pendant que moi derrière,

je pédalais. Pour des terrains difficiles

avec du sable ou des cailloux, on s’est

inspiré des pulkas tirées par des explorateurs

polaires comme Matthieu Tordeur

ou Mike Horn. Je marchais devant avec

un harnais relié au fauteuil par des cordes

et Pierre poussait sur les roues.

Quel est votre souvenir

le plus fou ?

Myriam : Difficile de choisir. On a fait

du kayak au pied d’un glacier en

Argentine, on s’est hissé jusqu’au Machu

Picchu au Pérou, et la traversée la

Nouvelle-Zélande en tandem reste une

grande aventure.

Comment faites-vous

la promotion du voyage

pour tous ?

Pierre : En juillet, on a lancé Les

Éclaireurs, notre chaîne YouTube avec

laquelle on va à la rencontre des acteurs

du tourisme français qui rendent l’outdoor

accessible à tous. Tout n’est pas encore

parfait, mais, c’est encourageant, les gens

que l’on croise ont la volonté de

s’améliorer.

Entretien réalisé par Aurélie Rodrigo

www.wheeledworld.org

HEUREUX QUI COMME…

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