06.06.2021 Vues

AR Magazine Voyageur - Numéro 55 - Les plus belles routes des vins

Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !

Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.

CAROLINE VIGNAL

Avec Antoinette dans les Cévennes, Caroline Vignal a obtenu

l’un des rares succès du cinéma français en temps de

pandémie. Laure Calamy, son interprète en duo comique

avec un âne, a même obtenu le César de la meilleure actrice.

Retour sur les voyages de la réalisatrice.

TEXTE LAURENT DELMAS

PHOTO FRANCK FERVILLE

Avez-vous fait le voyage de Stevenson dans les Cévennes avant

de le porter à l’écran via votre Antoinette ?

Oui, avec le père de ma fille. Durant douze jours, nous avons marché sur les

traces de l’écrivain, mais sans âne, car il nous semblait que le trajet était trop long

pour le faire avec. Nous avons tenté l’expérience seulement au cours de balades

plus courtes. La présence d’un âne rend les choses plus compliquées à vrai dire,

il ne faut vraiment pas être pressé et nous, nous aimons marcher d’un bon pas.

L’âne est un peu un boulet. Le film est né des souvenirs de plusieurs randonnées

cévenoles et le scénario en a été nourri. À l’origine, il y eut une petite randonnée

avec ma fille du côté de Vialas en Lozère. Plus le temps passe, plus j’apprécie

ces petites explorations très proches de nous qui recèlent de véritables trésors.

Sans les opposer forcément à des voyages au long cours vers des destinations

très éloignées, j’estime désormais que la découverte de ce qui est autour de nous,

à notre portée plus immédiate, est tout aussi précieuse, riche et bénéfique.

L’adulte que vous êtes se souvient-elle de son premier

voyage d’enfance ?

Mon père a été reçu au concours interne de l’ENA le jour même de ma naissance.

Comme il se doit, il a dû effectuer dans la foulée plusieurs stages à l’étranger dont

un dans l’Espagne franquiste. Alors, c’est certainement mon premier voyage

à l’étranger mais dont je ne garde évidemment aucun souvenir vu mon très jeune

âge. À vrai dire, c’est un peu particulier, parce que mon père étant devenu

diplomate, on ne voyageait pas du tout ! Nos voyages consistaient à revenir dans

le Midi où nous allions retrouver mon arrière-tante, mes grands-parents et mes

oncles. Toutes nos vacances se passaient là-bas : c’était notre lieu familial, notre

point de chute et c’est toujours le cas.

De quel Midi s’agit-il ?

Du côté de ma mère, c’est dans l’Hérault et plus exactement dans la vallée de

l’Orb, à Cessenon-sur-Orb où je continue d’aller. Du côté de mon père, c’est dans

le Gard, à Montpezat, près de Nîmes, où mes grands-parents faisaient du vin,

ENTRETIEN

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!