Smart Cities Luxembourg - n°10
Le 10ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@smartcitiesmag.lu
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Septembre 2021 | n˚10<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
MC LUXEMBOURG<br />
LE MASTERPLAN<br />
COMMUNAL,<br />
UN OUTIL POUR<br />
FAÇONNER L’AVENIR<br />
ACL<br />
SUR LE CHEMIN<br />
D’UNE MOBILITÉ<br />
PLUS RESPONSABLE<br />
SPUERKEESS<br />
POUR<br />
DES BANQUES<br />
DURABLES<br />
ET RESPONSABLES<br />
FOIRE AGRICOLE<br />
À LA RENCONTRE<br />
DU MONDE AGRICOLE<br />
LUXEMBOURGEOIS<br />
© Metaform-Mecanoo<br />
MONDORF-LES-BAINS<br />
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ÉDITO<br />
3<br />
Indignons-nous pour éviter l’apocalypse climatique<br />
Le premier volet du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental<br />
sur l’évolution du climat, communément<br />
appelé GIEC, a été dévoilé le 9 août dernier. Consacré aux<br />
« bases physiques » du climat, il est le fruit du travail collectif<br />
de quelque 230 chercheurs du monde entier. Ce texte, le<br />
premier d’une série, est le prélude à un chantier plus large et<br />
particulièrement décisif pour servir de base aux négociations<br />
qui auront lieu lors de la COP 26, prévue en novembre prochain<br />
à Glasgow.<br />
Ce dernier rapport du GIEC a le mérite de mettre le doigt là<br />
où ça fait mal. Le doute et le scepticisme ne sont plus permis :<br />
les activités humaines sont à l’origine du changement climatique<br />
et l’influence humaine rend de nombreux événements<br />
climatologiques extrêmes plus fréquents et plus graves, plus<br />
particulièrement les vagues de chaleur, les épisodes de pluies<br />
torrentielles et, dans de nombreuses régions, les sécheresses.<br />
D’ailleurs, le phénomène devrait encore s’accentuer dans les<br />
prochaines années. Le rapport insiste aussi sur le fait que le réchauffement<br />
climatique et ses conséquences sont des phénomènes<br />
globaux qui touchent la planète entière sans exception.<br />
Le GIEC a pris soin cette fois de publier un atlas régional qui<br />
permet à chacun de consulter les risques climatiques dans sa<br />
région. Il y a de quoi s’alarmer, mais est-il encore temps d’agir ?<br />
Même si le président de la COP 26 Alok Sharma voit dans ce<br />
rapport « l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait<br />
que le comportement humain accélère de manière alarmante<br />
le réchauffement de la planète », le GIEC souligne également<br />
que l’impact futur du dérèglement climatique dépendra de<br />
nos actions présentes. En clair, c’est la quantité de gaz à effet<br />
de serre émise dans l’atmosphère à partir de maintenant qui<br />
réduira ou non le réchauffement climatique. Le secrétaire général<br />
des Nations Unies, Antonio Guterres, exhorte tous les<br />
pays à sortir au plus vite des énergies fossiles et à soutenir la<br />
transition vers des énergies renouvelables. L’accord de Paris<br />
signé en 2015 par les États du monde entier prévoit de limiter<br />
le réchauffement climatique à 1,5°C, un objectif atteignable,<br />
assène le GIEC, à condition de respecter les objectifs de neutralité<br />
carbone en réduisant drastiquement les émissions à<br />
très court terme.<br />
En attendant la COP 26 de Glasgow du mois de novembre, il est<br />
peu probable que le salut vienne des décideurs politiques tant<br />
leurs marges de manœuvre sont limitées par des échéances politiques<br />
ou par des impératifs économiques immédiats. Et si on<br />
inversait le cône du ruissellement, et si le changement venait<br />
de la base, du citoyen et de la société civile, une sorte de sursaut<br />
écologique collectif et mondial ?<br />
Un rapport de la Global Commons Alliance, réseau de plus de<br />
70 groupes internationaux travaillant sur le développement<br />
durable, révèle une prise de conscience de l’immense majorité<br />
des habitants du G20 de la catastrophe climatique en cours. Un<br />
ressenti généralisé, né du sentiment de la communauté du destin,<br />
qui contraste, selon ses auteurs, avec l’inaction des leaders<br />
de la planète. Les résultats du sondage sont sans appel : parmi<br />
l’ensemble des habitants des pays du G20, 73% des personnes<br />
interrogées pensent que l’activité humaine pousse notre planète<br />
vers un point de non-retour et veulent que les gouvernements<br />
s’impliquent davantage. Les résultats devraient donner<br />
aux dirigeants la confiance nécessaire pour accélérer la mise<br />
en œuvre de politiques plus ambitieuses et préserver ainsi nos<br />
biens communs mondiaux. L’objectif ne serait plus de changer<br />
de système, mais plutôt de l’infléchir grâce à la mobilisation<br />
collective. Citoyens du monde, indignons-nous pour que<br />
ce dernier puisse s’adapter aux nouveaux impératifs dictés par<br />
l’urgence climatique.<br />
La rédaction
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@smartcitiesmag.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Living Green<br />
marketing@smartcitiesmag.lu<br />
Tél. 58 45 46 28<br />
Tél. 661 909 515<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 49 17<br />
Comité de rédaction<br />
secretariat@smartcitiesmag.lu<br />
Adeline Jacob - marketing@smartcitiesmag.lu<br />
Pierre Birck - pierre@smartcitiesmag.lu<br />
Raouf Hatira - raf@smartcitiesmag.lu<br />
Martina Cappuccio - martina@euroeditions.lu<br />
Stéphane Etienne<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Marie De Decker<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Agence Kapture<br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Copenhague, exemple de ville intelligente et durable 8<br />
Kirchberg : le bien vivre sur un plateau 12<br />
MC <strong>Luxembourg</strong> : le masterplan communal, un outil pour façonner l’avenir 16<br />
Mertzig : le dynamisme du Bien commun 18<br />
Schifflange : un pacte pour protéger la nature 22<br />
SYVICOL : l’avenir des communes se conjugue avec la résilience 26<br />
ING : l’enjeu économique majeur de la transmission d’entreprise 28<br />
GREEN BUILDING<br />
Metaform – Mecanoo : Mondorf-les-Bains, un vélodrome sur un socle végétalisé 32<br />
L’offre complète et personnalisée de Luxcontrol 36<br />
GERI Management : une identité construite sur des valeurs 40<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
SIGI : AgentM, la nouvelle génération d’avertissements taxés 44<br />
La cybersécurité, enjeu crucial de la digitalisation 46<br />
SolarCleano : et que ça brille ! 50<br />
© Living Green<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.
5<br />
MOBILITÉ<br />
Voyages Emile Weber : un pas de plus vers la décarbonisation 54<br />
ACL : sur le chemin d’une mobilité plus responsable 56<br />
Le futur de l’automobile est électrique 58<br />
Petrymobil : l’électrique et l’hydrogène bouleversent les codes de la mobilité 62<br />
SUV GTX de Volkswagen : l’autre cousin germain ! 66<br />
SUV e-tron : l’essence même d’Audi ! 68<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Spuerkeess : pour des banques durables et responsables 72<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : lumière sur le photovoltaïque 74<br />
Avantag Energy : un nouveau siège pour une place de choix ! 76<br />
Soler : l’envolée de l’éolien 78<br />
Daco : l’avenir sera électrique, silencieux et sans émission 80<br />
NGK : plasturgie et biométhanisation, quels liens dans une économie circulaire ? 86<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Foire agricole : à la rencontre du monde agricole luxembourgeois 90<br />
Chambre d’Agriculture : découvrir les producteurs locaux à la Foire agricole 92<br />
« Sou schmaacht Lëtzebuerg » : des bienfaits d’une consommation locale et de saison 94<br />
NATURATA Merl : le magasin remis à neuf 96<br />
OAI : logements abordables, « il faudrait avoir le culot de passer à l’action » 98<br />
Fonds du Logement : pour un marché immobilier abordable 100<br />
Changement d’adresse pour la CMCM : meilleur accueil et nouveaux services 104<br />
Ministère de la Santé : miser sur la vaccination 106<br />
© Eric Devillet
6<br />
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GOUVERNANCE<br />
Au début du mois de juillet, la Belgique, le nord de la France, l’Allemagne<br />
et le <strong>Luxembourg</strong> ont connu des épisodes de pluies torrentielles entrainant<br />
des inondations dévastatrices. Xavier Bettel, Premier ministre, et Taina Bofferding,<br />
ministre de l’Intérieur, ont qualifié l’événement de « catastrophe naturelle ».<br />
Depuis son premier rapport en 1990, le GIEC alerte sur le fait que<br />
1.<br />
le changement climatique multiplierait les événements météorologiques extrêmes<br />
comme ces inondations. Se basant sur ces faits, Greenpeace enjoint les responsables politiques<br />
européens à faire de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 65% d’ici 2030<br />
une cause nationale, dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et de maintenir<br />
le réchauffement global sous 1,5°C.
8<br />
PARIS COPENHAGUE<br />
GOUVERNANCE<br />
COPENHAGUE,<br />
EXEMPLE DE VILLE INTELLIGENTE<br />
ET DURABLE<br />
D’une agréable douceur de vivre, Copenhague,<br />
la capitale danoise, est la ville<br />
qui redonne aux petits plaisirs de la vie<br />
leur titre de noblesse. À taille humaine,<br />
la cité se découvre bien sûr à vélo en<br />
toute sécurité. Il fait bon se perdre dans<br />
les nombreux espaces verts que compte<br />
la ville. Derrière cette quiétude, toute<br />
une philosophie. Copenhague travaille<br />
inlassablement le sujet de la <strong>Smart</strong> City,<br />
avec un objectif affirmé : celui de devenir<br />
la première ville neutre en carbone<br />
d’ici 2025. Une visée ambitieuse pour<br />
la ville de la Petite Sirène, mais qu’elle<br />
est en passe de réussir. Culture du vélo,<br />
transports verts, énergie éolienne,<br />
chauffage urbain innovant, poubelles<br />
connectées… Copenhague est décidément<br />
à la pointe des projets de "ville<br />
verte intelligente".<br />
Pour la capitale danoise, la véritable prise<br />
de conscience écologique a commencé<br />
en 2009, lorsqu’elle a accueilli la conférence<br />
climatique COP 15. D’un ensemble<br />
d’initiatives individuelles, la question de<br />
l’environnement est devenue un objectif<br />
collectif de développement, notamment<br />
parce que la population est très concernée<br />
par les problématiques écologiques<br />
dès l’enfance. Élue capitale verte de l’Europe<br />
en 2014, Copenhague n’a dès lors<br />
cessé de mettre sur pied les meilleures solutions<br />
dans ce domaine pour atteindre<br />
ses objectifs. Pour réduire ses émissions<br />
de CO 2<br />
, la ville mise d’abord sur le vélo.<br />
Avec plusieurs centaines de kilomètres<br />
de pistes cyclables, des milliers de vélos<br />
en libre-service "city bikes", et plus de la<br />
moitié de ses habitants utilisant ce mode<br />
de transport écologique au quotidien,<br />
Copenhague est incontestablement la<br />
capitale mondiale du vélo. Depuis 2014,<br />
une nouvelle voie baptisée le "serpent<br />
cyclable" passe au-dessus de l’eau pour<br />
relier le port au quartier branché de Vesterbro,<br />
un itinéraire emprunté chaque<br />
jour par plus de 12 000 cyclistes. La ville<br />
a même créé de véritables autoroutes<br />
pour vélos, privilégiant clairement les<br />
cyclistes par rapport aux automobilistes.<br />
Sur ces voies rapides pour vélos, les feux<br />
de circulation sont synchronisés en fonction<br />
de la vitesse des deux roues. Grâce<br />
à cette pratique qui réduit considérablement<br />
la pollution, la santé des habitants<br />
s’en ressent. Copenhague économiserait<br />
chaque année quelque 230 millions d’euros<br />
en frais de santé.<br />
Parallèlement, la capitale danoise investit<br />
massivement dans de nouvelles lignes<br />
et stations de métro et développe des<br />
voies réservées aux bus afin d’améliorer<br />
la qualité de ses transports en commun.<br />
L’objectif affiché à l’horizon 2025 est que<br />
les trois quarts des déplacements des<br />
usagers de la ville se fassent à pied, à vélo<br />
ou en transport en commun. Tout est fait<br />
pour limiter l’usage de l’automobile et<br />
son impact négatif sur l’environnement.<br />
D’ailleurs les voitures thermiques seront<br />
bannies d’ici 2025, remplacées par celles<br />
fonctionnant aux énergies propres : électricité,<br />
hydrogène ou biocarburants. Copenhague<br />
a déjà commencé à mettre à<br />
disposition près de 400 citadines d’une
GOUVERNANCE<br />
9<br />
célèbre marque allemande en partage et<br />
en libre-service. L’autopartage connecté<br />
à Copenhague est le premier service à<br />
offrir une alternative multimodale. Il est<br />
capable de s’interconnecter avec l’offre<br />
de transports en commun existante via<br />
le système de navigation intégré à bord<br />
du véhicule. Cela permet de proposer<br />
d’autres solutions de transport pour prolonger<br />
son trajet.<br />
Copenhague, capitale de l’éolien<br />
À l’image de tout un pays qui assure aujourd’hui<br />
plus de 40% de ses besoins en<br />
énergie par la force du vent, Copenhague<br />
fait également figure de capitale des éoliennes.<br />
À quelques encablures du port,<br />
s’élève depuis les années 2000 le célèbre<br />
parc éolien offshore de Middelgrunden,<br />
produisant environ 3% de la consommation<br />
d’électricité de la ville. L’installation<br />
de nouvelles turbines terrestres<br />
et de mats dans le port se poursuit. Sur<br />
une échelle nationale, le Danemark a<br />
approuvé dernièrement un plan visant à<br />
construire la première île énergétique au<br />
monde dans la mer du Nord à l’horizon<br />
2030. Cette méga structure permettra<br />
à terme de produire et de stocker suffisamment<br />
d’énergie verte pour couvrir les<br />
besoins en électricité de trois millions de<br />
ménages européens, selon le gouvernement<br />
danois qui compte investir 28 milliards<br />
d’euros dans le projet. D’ailleurs,<br />
le <strong>Luxembourg</strong>, en tant que pays enclavé<br />
et sans ouverture maritime, a montré un<br />
vif intérêt pour les îles énergétiques. Il<br />
s’est associé au Danemark pour assurer<br />
sa transition énergétique et atteindre les<br />
objectifs européens de neutralité climatique<br />
d’ici 2050.<br />
Le réseau municipal de chauffage urbain<br />
est aussi un pilier de la politique climatique<br />
de la ville. La capitale danoise s’efforce de<br />
remplacer le charbon, le fuel et le gaz naturel<br />
par la biomasse, des copeaux de bois en<br />
forme de billes provenant de forêts gérées<br />
de façon durable, et d’intégrer de grandes<br />
pompes à chaleur fonctionnant à l’énergie<br />
éolienne et géothermique. Autant d’initiatives<br />
qui devraient contribuer à rendre<br />
le réseau de chauffage urbain de la ville<br />
neutre en carbone d’ici 2025.<br />
Une ville verte et connectée<br />
Pour devenir encore plus verte et<br />
atteindre ses objectifs environnementaux,<br />
Copenhague devra aussi devenir<br />
plus intelligente. Elle investit dans<br />
les capteurs intégrés au mobilier urbain.<br />
Elle teste dans le centre-ville<br />
des poubelles connectées afin d’optimiser<br />
la collecte des déchets et ainsi<br />
réduire au maximum la ronde des<br />
camions bennes. Des systèmes permettant<br />
d’alerter les automobilistes<br />
sur les places de parking disponibles<br />
sont expérimentés. Il est également<br />
envisagé d’intégrer aux automobiles<br />
circulant dans la ville des capteurs<br />
mesurant la qualité de l’air et la densité<br />
de la circulation, les informations<br />
ainsi récoltées seraient ensuite<br />
diffusées sur le tableau de bord des<br />
automobilistes. La ville reconnait<br />
néanmoins que la collecte et la diffusion<br />
d’informations nécessitent une<br />
meilleure coordination entre ses différents<br />
services pour les harmoniser et<br />
en tirer le meilleur parti, et ainsi mettre<br />
en place une approche transversale.
10<br />
GOUVERNANCE<br />
D’autre part, et pour réaliser des économies<br />
d’énergie et réduire les émissions<br />
de CO 2<br />
, Copenhague s’appuie sur<br />
son réseau de lampadaires intelligents.<br />
L’éclairage urbain est équipé de lampes<br />
à LED couplées à un système qui règle<br />
leur intensité selon la saison, le trafic<br />
et la luminosité naturelle. 20 000 points<br />
lumineux ont été remplacés, ce qui a<br />
permis à la ville de réaliser plus de 50%<br />
d’économies d’énergie et de diminuer<br />
de 20% les émissions de CO 2<br />
sur le parc<br />
rénové.<br />
La ville intelligente et verte n’est pas<br />
seulement l’affaire des décideurs. Les<br />
citoyens peuvent interagir et suggérer<br />
des actions à entreprendre pour améliorer<br />
la vie de la cité. Les habitants ne se<br />
font pas prier pour faire parvenir leurs<br />
voix par les canaux digitaux. La fracture<br />
numérique n’existe pas au Danemark.<br />
Celui-ci serait le pays le plus digitalisé<br />
d’Europe d’après le Digital Economy<br />
and Society Index de 2017 grâce à une<br />
bonne couverture réseau et à l’utilisation<br />
massive de smartphones. Toutes<br />
ses infrastructures combinées à un haut<br />
degré de conscience citoyenne permettent<br />
à la ville de collecter les meilleures<br />
informations pour améliorer les<br />
services et favoriser la prise des bonnes<br />
décisions. Les autorités restent le meilleur<br />
garant pour faire bon usage de<br />
toutes les informations collectées. En<br />
somme, c’est l’idée d’un pacte social<br />
respectant la vie privée et œuvrant pour<br />
le bien-être commun qui prime. Tous<br />
les efforts de la ville semblent indiquer<br />
que non seulement Copenhague mais le<br />
Danemark tout entier sera en mesure de<br />
respecter et d’atteindre ses objectifs de<br />
neutralité carbone à l’horizon 2025.<br />
400 km<br />
de pistes cyclables<br />
Par R. Hatira
GOUVERNANCE<br />
11<br />
USELDANGE<br />
La digitalisation au service<br />
du vivre ensemble
12<br />
PARIS LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
KIRCHBERG :<br />
LE BIEN VIVRE<br />
SUR UN PLATEAU<br />
Fonds Kirchberg<br />
Marc Widong<br />
En 2020, le sexagénaire Fonds d’urbanisation<br />
et d’aménagement du quartier<br />
Nord-Est de la capitale s’est doté d’une<br />
gouvernance axée sur la professionnalisation<br />
de ses activités. Son pari : développer<br />
une mixité urbaine, abordable et<br />
circulaire, pour accueillir une population<br />
qui devrait septupler d’ici 2040.<br />
Initié par la loi du 7 août 1961 relative à<br />
la création d’un Fonds d’urbanisation<br />
et d’aménagement du Plateau de Kirchberg,<br />
le Fonds Kirchberg est chargé de<br />
l’urbanisation et de l’aménagement du<br />
plateau de 336,84 hectares situé au nordest<br />
de la capitale. Placé sous la tutelle du<br />
ministre de la Mobilité et des Travaux<br />
publics, il remplit actuellement trois missions<br />
d’intérêt public. Sa principale, l’urbanisation<br />
et l’aménagement du Plateau,<br />
vise à la fois la mise en œuvre du Plan<br />
d’aménagement général (PAG) de la Ville<br />
de <strong>Luxembourg</strong> et le développement<br />
de l’ensemble du potentiel des terrains<br />
qu’il gère. Les deux autres attributions de<br />
l’établissement public sont l’entretien, la<br />
maintenance et l’aménagement du Pont<br />
Grande-Duchesse Charlotte (notamment<br />
pour le passage du tram), ainsi que<br />
la réalisation de la voirie préalable nécessaire<br />
à l’urbanisation des terrains.<br />
Face aux défis urbanistiques croissants,<br />
le Fonds a renforcé sa gouvernance<br />
en juillet 2020, pour faire du logement<br />
abordable et de l’économie circulaire<br />
ses deux priorités majeures. En août de<br />
cette même année, son nouveau conseil<br />
d’administration présidé par Félicie Weycker<br />
nommait l’ingénieur Marc Widong<br />
à la direction de l’établissement. Sa mission<br />
: « garantir la mise en œuvre de la<br />
stratégie financière et économique du<br />
Fonds, avec un accent particulier sur le<br />
développement du logement abordable<br />
sur le Plateau de Kirchberg, dans le cadre<br />
d’une politique de densification et de<br />
mixité des fonctions urbaines », explique<br />
cet ingénieur de formation.<br />
Pour un habitat mixte et accessible<br />
Sur le premier point, sa feuille de route<br />
prévoit 7 000 nouveaux logements à l’horizon<br />
2030, alliant qualité, diversité et accessibilité<br />
financière. « Nous enregistrons<br />
un déficit cruel de logements. Depuis<br />
plusieurs années, le Fonds met en œuvre<br />
un programme de création de logements<br />
abordables, commercialisés à un prix inférieur<br />
à celui du marché, et cédés par<br />
l’octroi de droits de superficie et d’emphytéose<br />
pour une durée de 99 ans »,<br />
justifie le directeur. « Nous comptons<br />
continuer sur notre lancée et libérer une<br />
partie de nos terrains à cette finalité ».
GOUVERNANCE<br />
13<br />
© William Mc Donough + Partners<br />
Concrètement, d’ici 2023, quelque 757<br />
appartements seront mis en vente dans<br />
les secteurs Réimerwee Est et Ouest,<br />
Domaine Kiem et dans la partie A d'une<br />
nouvelle zone à urbaniser côté sud de<br />
l'avenue John F. Kennedy (228 logements<br />
disponibles). Dès 2024-2026,<br />
1 038 logements seront commercialisés<br />
dans les parties JFK Sud Zone B (810<br />
unités), Grünewald Ouest (322 unités),<br />
sur le site Laangfur (551 habitations)<br />
et de l'ancien bâtiment d’Eurocontrol<br />
(325 logements). Dans une deuxième<br />
phase, d’ici 2030, s’ajouteront 1 360<br />
habitations dans les parties JFK Sud<br />
Zone B, Grünewald Ouest et Laangfur,<br />
ainsi que dans les secteurs rue Tony<br />
Rollman et Kuebebierg. Enfin, le plateau<br />
de Kirchberg devrait connaître son<br />
développement maximal avec la finalisation<br />
de la grande extension urbanistique<br />
au Kuebebierg/Laangfur et la<br />
transformation du site Luxexpo.<br />
« La mixité reste le principal mot d'ordre<br />
de ces projets : à la fois en termes de fonctions<br />
urbaines (habiter, travailler, se divertir)<br />
que de composition sociale de ses<br />
résidents », rappelle Marc Widong. « D’ici<br />
les 20 prochaines années, le Plateau devrait<br />
accueillir 27 500 habitants contre<br />
4 000 à l’heure actuelle. Et sa population<br />
active devrait passer de 42 000 salariés<br />
aujourd’hui à 66 700 après 2040. Le tout<br />
pour un ratio de 1 habitant pour 2,4 salariés<br />
contre 1:10 actuellement ».<br />
Rassembler les acteurs autour<br />
de cette circularité appliquée<br />
au fonctionnement quotidien<br />
des quartiers<br />
Circularité et résilience<br />
Seconde grande priorité : l’économie<br />
circulaire et l’intégration des énergies<br />
renouvelables, des mobilités douces,<br />
des circuits courts et des bâtiments<br />
flexibles dans les concepts d’urbanisation.<br />
Un changement de paradigme qui<br />
impacte à la fois le logement, l’aménagement<br />
des espaces extérieurs, la<br />
mobilité et la diversité des entreprises<br />
locales.<br />
« Notre volonté ici est de rassembler les<br />
acteurs (architectes, ingénieurs et promoteurs)<br />
autour de cette circularité appliquée<br />
au fonctionnement quotidien<br />
des quartiers », précise Marc Widong.<br />
Il s’agit non seulement de créer des<br />
cercles vertueux pour le futur, mais<br />
aussi de fermer des boucles dès aujourd’hui,<br />
notamment lors de la démolition<br />
des bâtiments en revalorisant les<br />
matériaux de construction ». Ainsi, le<br />
Fonds avait choisi de faire du démantèlement<br />
du bâtiment Jean Monnet un<br />
cas exemplaire pour la déconstruction<br />
sélective. 400 tonnes d’aluminium, 150<br />
tonnes de verre et 45 tonnes de bois ont<br />
été acheminées vers des entreprises<br />
de recyclage du <strong>Luxembourg</strong> et de la<br />
Grande Région.<br />
Chaque projet est donc évalué selon<br />
des critères bien définis – air, eau,<br />
nourriture, construction, bien-être et<br />
bonheur, nature, énergie, mobilité et
14<br />
GOUVERNANCE<br />
argent – basés sur des stratégies et des<br />
indicateurs de succès précis.<br />
Dans ce domaine, le Kuebebierg (33<br />
hectares) figure parmi les projets phares<br />
du Fonds. Il prévoit le développement<br />
d’un quartier circulaire à impact positif<br />
pouvant héberger à terme plus de<br />
6 000 habitants et scolariser 2 700<br />
élèves. Son cahier des charges impose<br />
entre autres modalités une co‐mobilité<br />
alternative à l’usage individuel de la<br />
voiture, une ville des courtes distances,<br />
une approche économe des ressources<br />
dans une infrastructure écosystémique,<br />
une mixité sociale et une intensité urbaine,<br />
et une stratégie dynamique.<br />
© William Mc Donough + Partners<br />
« Ces dispositions correspondent<br />
à notre vision du bien vivre en milieu<br />
urbain, le tout en symbiose avec<br />
son environnement », précise Marc<br />
Widong. « Nous préparons les quartiers<br />
de demain, en considérant les aspects<br />
économiques, démographiques, climatiques,<br />
sanitaires, afin de transmettre aux<br />
générations futures un héritage positif ».<br />
Pour l’élaboration du schéma d’urbanisation,<br />
le Fonds a lancé en novembre<br />
2019 une consultation rémunérée restreinte<br />
pour urbanistes, paysagistes et<br />
sociologues urbains. Les résultats sont<br />
attendus pour début 2022.<br />
7 000<br />
Par M. Auxenfants<br />
nouveaux logements à l’horizon 2030<br />
27 500<br />
habitants dans 20 ans<br />
L’économie circulaire vue du Fonds pour le futur quartier Kuebebierg<br />
Mobilité et espaces publics<br />
• Créer la ville des courtes distances,<br />
en favorisant la mobilité active et en<br />
limitant la circulation automobile<br />
• Offrir des espaces, des services, des<br />
commerces et des équipements de<br />
proximité<br />
• Créer des parkings groupés pour<br />
voitures en offrant des services de<br />
mobilité type car-sharing, vélos et<br />
autres (concept de « smart mobility<br />
hub »)<br />
• Favoriser le bien-être des habitants<br />
: favoriser l’échange social,<br />
créer une identité de quartier et un<br />
environnement à l’échelle humaine,<br />
promouvoir l’intégration d’espaces<br />
de verdure et de récréation<br />
Énergie – maximiser la production<br />
d’énergies renouvelables<br />
• Utiliser l’énergie de manière<br />
efficiente, en produisant un maximum<br />
d’énergie renouvelable sur site<br />
• Stocker l’énergie pour couvrir un<br />
maximum des besoins sur site<br />
• Explorer des solutions innovatrices<br />
et pionnières<br />
Eau – valoriser les cycles<br />
• Limiter l’usage de l’eau potable<br />
aux applications à haute exigence<br />
de qualité (alimentaire, hygiène)<br />
• Utiliser les eaux de pluie et les eaux<br />
grises traitées pour les besoins<br />
d’irrigation, nettoyage, WC et<br />
d’autres usages afin de réduire<br />
au maximum le gaspillage<br />
• Limiter les scellements de sol<br />
Environnement naturel<br />
• Développer un urbanisme qui<br />
respecte les zones protégées<br />
• Privilégier un aménagement<br />
écologique au sein du quartier<br />
• Limiter les scellements de sol
GOUVERNANCE<br />
15
LUXEMBOURG<br />
16<br />
LE MASTERPLAN COMMUNAL :<br />
UN OUTIL POUR FAÇONNER L’AVENIR<br />
GOUVERNANCE<br />
MC <strong>Luxembourg</strong><br />
L’évolution d’une commune est complexe<br />
si bien qu’il est nécessaire de<br />
prendre en considération de nombreuses<br />
données lorsque des décisions<br />
politiques sont prises. Il s’agit du masterplan.<br />
Frank Leuschen, fondateur et<br />
administrateur délégué du cabinet de<br />
conseil indépendant MC <strong>Luxembourg</strong>,<br />
présente les avantages d’un tel type de<br />
plan d’action dans le développement<br />
des communes et des services liés aux<br />
citoyens.<br />
Depuis près d’une quinzaine d’années,<br />
vous assistez des communes dans leur<br />
recherche de solutions aux défis liés à<br />
leurs nombreuses missions. Que constatez-vous<br />
dans le contexte actuel ?<br />
La complexité qui pèse sur la plupart<br />
des communes croît de jour en jour.<br />
Elles doivent non seulement faire face<br />
à une hausse de leur population, synonyme<br />
d’une augmentation substantielle<br />
des dépenses, mais aussi à des<br />
« missions » complémentaires souvent<br />
d’ordre – voire d’intérêt – national. Le<br />
développement multiculturel de notre<br />
société, par exemple, impacte directement<br />
le sujet de l’éducation et de l’encadrement<br />
socioéducatif. Il réclame une<br />
coopération renforcée entre les acteurs<br />
socioprofessionnels et, par ailleurs,<br />
l’aménagement d’infrastructures multifonctionnelles<br />
adaptées aux besoins,<br />
à court et à moyen termes, au niveau<br />
communal et éventuellement régional.<br />
De même, les défis et enjeux en matière<br />
de développement durable nécessitent<br />
tant des plans d’action cohérents (Pacte<br />
Climat) qu’une mise en œuvre de projets<br />
concrets souvent complexes, pour<br />
lesquels il faut mobiliser des compétences<br />
et ressources hautement qualifiées<br />
ainsi que des moyens budgétaires<br />
parfois substantiels. Quant au financement<br />
desdites missions communales, elles ne<br />
sont peut-être pas remises en cause mais<br />
doivent être considérées avec une certaine<br />
prudence, à l’aune du contexte économique<br />
actuel et des effets éventuels de la crise sanitaire.<br />
Elles doivent faire l’objet d’une analyse<br />
approfondie et, avant tout, réaliste.<br />
Quelle approche les dirigeants communaux<br />
devraient-ils adopter ?<br />
Nous proposons d’engager une profonde<br />
réflexion autour des services au citoyen<br />
et de leur qualité de vie. Quels sont leurs<br />
besoins et attentes à moyen et à long<br />
termes ? Voilà la question clé dans ce débat.<br />
Pour pouvoir y répondre d’une manière<br />
structurée et pérenne, il y a lieu de<br />
développer un plan d’action : un masterplan.<br />
Celui-ci doit s’appuyer sur un état<br />
des lieux suffisamment précis : qu’avonsnous,<br />
que nous manque-t-il ? Que devons-nous<br />
faire pour que notre commune<br />
reste – ou devienne – attractive ? À<br />
la base, les attentes d’un citoyen à l’égard<br />
d’une commune sont similaires partout,<br />
qu’il se trouve dans le nord ou le sud<br />
du pays. Prenons l’exemple d’un jeune<br />
couple avec un ou deux enfants qui est à<br />
la recherche d’une nouvelle habitation.<br />
Il ira voir quatre ou cinq sites en comparant<br />
prioritairement les offres au niveau<br />
de l’encadrement scolaire et des structures<br />
d’accueil telles que les crèches, les<br />
écoles ou les maisons relais. Il vérifiera si<br />
le chemin pour se rendre en classe ou à<br />
d’autres activités est sûr et bien organisé,<br />
à pied ou avec les transports en commun.<br />
Il se renseignera aussi sur les services de<br />
proximité, de soins ou de prise en charge<br />
médicale… C’est ce que je définis comme<br />
l’« attractivité » d’une commune, une notion<br />
essentielle pour toute agglomération<br />
désireuse de bien préparer son avenir.<br />
Certaines communes pourront répondre<br />
à ces critères, d’autres dans une moindre<br />
mesure.<br />
Comment peuvent-elles maximiser leurs<br />
chances d'y arriver ?<br />
Nous recommandons le développement<br />
d’un plan d’action cohérent avec un phasage<br />
réaliste, considérant les capacités<br />
budgétaires de la commune. L’appui que<br />
nous proposons aux responsables communaux<br />
est d’ordre stratégique. Avec<br />
nos équipes, nous les assistons dans la<br />
définition d'une vision à moyen voire à<br />
long terme autour de laquelle s’articulera<br />
le futur masterplan. Comme nous avons<br />
déjà mené à bien une bonne quinzaine<br />
de projets de ce genre, nous bénéficions<br />
aujourd’hui d’une expertise que nous<br />
avons pu affiner au fil du temps en fonction<br />
des retours d’expériences sur le terrain.<br />
J’insiste sur le fait que nous suivons<br />
une approche holistique et intégrée qui<br />
va bien au-delà des considérations liées<br />
aux seules infrastructures communales.<br />
Ainsi, nous traitons aussi les aspects environnementaux,<br />
les questions liées au logement,<br />
aux finances communales, voire<br />
au développement économique communal<br />
ou régional. Il est fondamental de se<br />
donner une perspective démographique<br />
pour le long terme et de l’analyser à la lumière<br />
du PAG et des différents PAP, qu’ils<br />
soient déjà votés, en cours de procédure<br />
ou en planification. Il va sans dire que<br />
cela doit aller de pair avec une analyse<br />
financière sereine et des projections réalistes.<br />
Et, considérant que « l’union fait la<br />
force », une évaluation des opportunités<br />
de création d’effets de synergie au niveau<br />
régional ou intercommunal, dans le<br />
cadre de la mise en œuvre des différentes<br />
missions communales, peut toujours<br />
constituer un levier d’optimisation.
GOUVERNANCE<br />
17<br />
© MC <strong>Luxembourg</strong><br />
Nohalteg<br />
Infrastrukturen<br />
Synergie<br />
Bewegung<br />
Flexibilitéit<br />
Zesummenhalt<br />
Biergerbedeelegung<br />
Lokal Integréiert<br />
Wirtschaftlech Schoul a Kannerbetreiung<br />
Entwécklung Intergenerationell<br />
Bezuelbare<br />
Gesondheet<br />
Ekonomie<br />
Circulaire<br />
Ëmwelt<br />
Gerecht<br />
Wunnen<br />
Sport a<br />
Recycling<br />
Erfarung<br />
Masterplang<br />
Modern<br />
Innovativ<br />
Betreiung<br />
Gemengen Servicer<br />
Regional Design for all<br />
Zesummenaarbecht<br />
Kommunikatioun<br />
Inklusioun<br />
Laangfristeg<br />
Objektiver<br />
Energie<br />
Integratioun<br />
Wunnraum<br />
Gemengefinanzen Mobilitéit<br />
Perspektiven<br />
Sanéierung<br />
Sozial<br />
Aktiivt Jugend<br />
a Veräinsliewen<br />
Mixitéit an Engagement<br />
Ëffentlech Transport<br />
Regional<br />
Saisonal<br />
Comment s’organisent les échanges entre<br />
les représentants de la commune et vos<br />
experts ?<br />
L’élaboration d’un masterplan n’est pas<br />
une mission technique ou scientifique.<br />
Notre approche repose, dès le départ, sur<br />
le développement «fondamental» de la<br />
commune, et ce, dans le cadre d’une approche<br />
participative. Nous nous appuyons<br />
donc sur une plateforme d’échange avec<br />
un spectre plus large. Au niveau politique,<br />
toutes les parties prenantes sont impliquées<br />
d’une manière active. Les « forces<br />
vives » locales sont, elles aussi, associées à<br />
ce processus pour obtenir une photographie<br />
la plus nette possible des besoins de<br />
la commune, tant aux niveaux administratif<br />
et technique qu’au niveau sociétal.<br />
Une fois cet état des lieux achevé, quelles<br />
sont les prochaines étapes de l’élaboration<br />
du plan d’action ?<br />
Pour chaque mission communale,<br />
qu’elle soit obligatoire ou facultative, il<br />
y a lieu de développer, ensemble avec<br />
les parties prenantes, des scénarios alternatifs<br />
qui seront évalués par la suite<br />
sur base de critères objectifs et neutres.<br />
Les analyses sont aussi bien quantitatives<br />
que qualitatives. C’est dans le cadre<br />
d’un débat contradictoire et constructif<br />
qu’une priorisation des scénarios<br />
et des projets relatifs est établie, et ce,<br />
en fonction des valeurs ajoutées qu’ils<br />
pourraient apporter aux citoyens et à la<br />
commune, tout en tenant compte évidemment<br />
du coût de mise en œuvre et<br />
de la faisabilité du scénario en question.<br />
C’est ainsi que cet exercice structuré permet<br />
d’établir un plan d’action cohérent<br />
et intégré. Il ne s’agit pas de mener une<br />
discussion qui se limite aux bâtiments et<br />
aux infrastructures, mais bien sur l’ensemble<br />
des besoins en matière de services<br />
communaux ! Ce qui nous importe,<br />
c’est que le jeune couple pris en exemple<br />
précédemment se dise : « c’est dans cette<br />
commune que je souhaite m’installer,<br />
même si elle est relativement petite ».<br />
Le masterplan est non seulement le résultat<br />
d’un processus réfléchi, mené à<br />
travers une approche participative, mais<br />
c’est également un document clé dans le<br />
cadre de la préparation et de la mise en<br />
œuvre d’un programme politique, voire<br />
d’une déclaration échevinale. Selon moi,<br />
chaque commune devrait avoir le sien !<br />
MC <strong>Luxembourg</strong><br />
22 Rue des Champs<br />
L-7521 Mersch, <strong>Luxembourg</strong><br />
www.mcluxembourg.lu
18<br />
LUXEMBOURG<br />
LE DYNAMISME<br />
DU BIEN COMMUN<br />
GOUVERNANCE<br />
Commune de Mertzig<br />
En 2019, Mertzig s’engageait dans l’Économie<br />
pour le Bien commun à travers<br />
son projet #mertzig4all. Ce modèle<br />
économique alternatif a pour vocation<br />
de placer l’humain et l’environnement<br />
au centre des préoccupations. La commune<br />
est aujourd’hui la première du<br />
<strong>Luxembourg</strong> à être officiellement certifiée<br />
par l'Économie pour le Bien commun.<br />
Mike Poiré, bourgmestre, présente<br />
les initiatives qui ont été déployées pour<br />
atteindre cette certification. Il revient<br />
également sur les différents projets réalisés<br />
et engagés afin d’améliorer les services<br />
et la vie au quotidien.<br />
Pouvez-vous présenter la commune de<br />
Mertzig en quelques mots ?<br />
Mertzig se situe au cœur du Grand-<br />
Duché de <strong>Luxembourg</strong>, à la frontière du<br />
Guttland et de l’Oesling. La commune a<br />
gardé son caractère rural avec des surfaces<br />
agricoles importantes et des forêts<br />
d’une superficie de 98ha, sur une surface<br />
totale de 1 110ha. À Mertzig, il fait bon<br />
vivre. La commune propose une offre<br />
complète en infrastructures communales,<br />
des associations très actives dans<br />
les domaines culturel et sportif, une nature<br />
intacte ainsi qu’une offre appropriée<br />
de commerces. Historiquement, Mertzig<br />
est une commune indépendante depuis<br />
1875 et constitue ainsi une des municipalités<br />
les plus anciennes du Grand-Duché.<br />
Ces quinze dernières années, Mertzig a<br />
connu une très forte croissance démographique.<br />
Cela pose les responsables<br />
politiques devant un certain nombre de<br />
défis, surtout en ce qui concerne les infrastructures<br />
communales dont la mairie,<br />
les bâtiments scolaires et les structures<br />
d’éducation et d’accueil. Récemment,<br />
grâce au programme politique et le projet<br />
Leader #Mertzig4all, la commune est<br />
aujourd’hui la première du <strong>Luxembourg</strong><br />
à être officiellement certifiée par l'économie<br />
pour le Bien commun.<br />
La première phase du « projet intégré »<br />
école-maison relais a été votée le 24 juin<br />
2021. Quelle est la nature de ce projet ?<br />
Dès le début de notre mandat, l’objectif<br />
a été d’engager un processus participatif<br />
auquel tous les partenaires scolaires<br />
(élèves, représentants des parents, enseignants<br />
et personnel éducatif) devaient<br />
s’associer. Il s’agissait de voir ensemble<br />
comment doit se dérouler à l’avenir<br />
l’organisation scolaire et la journée des<br />
élèves. Afin de créer un environnement<br />
de travail motivant, sain, fonctionnel,<br />
qualitatif et adapté aux besoins des acteurs,<br />
nous avons ainsi entamé le projet<br />
de rénovation et de construction des bâtiments<br />
scolaires, d’éducation et d’accueil<br />
dans cet esprit participatif.<br />
Le 24 juin dernier a en effet eu lieu le<br />
vote de l’avant-projet définitif de la première<br />
phase d’un concept global qui sera<br />
poursuivi dans les années à venir. Ce<br />
« projet intégré » école-maison relais s’illustre<br />
dans l’aménagement des espaces.<br />
Chaque étage du nouveau bâtiment est<br />
dédié à un cycle d’études. Les professionnels<br />
parlent de « cluster » qui se compose<br />
de six salles de classe et d’une grande surface<br />
au centre, la « place du marché », qui<br />
sera partagée par les deux équipes pour<br />
le bien-être des élèves. Il s’agit du plus<br />
grand investissement jamais réalisé à<br />
Mertzig : un investissement dans l’avenir<br />
des jeunes.<br />
Pouvez-vous revenir sur les chantiers<br />
en cours, dont ceux de la mairie et du<br />
réaménagement du parking ?<br />
Le chantier du réaménagement et de<br />
la restauration de la mairie sera achevé<br />
d’ici neuf mois. Le slogan #Mertzig4all<br />
colle de très près à cet autre projet d’envergure<br />
et tellement attendu : garantir<br />
l’accessibilité de la maison communale<br />
également aux personnes à mobilité réduite<br />
! De manière générale, il s’agit d’assurer<br />
une mise en conformité légale du<br />
bâtiment à tout point de vue. S’y ajoute<br />
que le conseil communal a aussi voté le<br />
réaménagement et l’agrandissement du<br />
parking derrière la mairie avec notamment<br />
l’instauration d’un espace « kiss&-
GOUVERNANCE<br />
19<br />
piliers de notre engagement, je peux citer<br />
le souci permanent d’œuvrer pour le<br />
développement durable, le programme<br />
politique ambitieux, les collaborateurs<br />
dynamiques et motivés, la commission<br />
verte très engagée et créative, la participation<br />
des citoyens et associations ainsi<br />
que les partenariats avec les acteurs clés<br />
dans le domaine au niveau régional, national<br />
et même international. Maintenant,<br />
nous avons hâte de nous améliorer<br />
encore dans le cadre du nouveau Pacte<br />
Climat 2.0 qui vient d’être adopté.<br />
Et concernant le NaturPakt pour préserver<br />
la biodiversité et les ressources naturelles ?<br />
go » pour le site scolaire, ceci en vue d’alléger<br />
le trafic routier sur la rue principale<br />
pendant les heures de pointe et garantir<br />
ainsi un maximum de sécurité.<br />
Mertzig a récemment été certifiée en tant<br />
que commune qui œuvre pour l’Économie<br />
pour le Bien commun. Quels ont<br />
été les grands projets et concepts mis en<br />
œuvre pour obtenir la certification ?<br />
L’Économie pour le Bien commun<br />
consiste à renforcer des critères sociaux<br />
et environnementaux dans l’économie.<br />
Le modèle s’appuie sur des valeurs telles<br />
que la dignité humaine, la solidarité, la<br />
durabilité, la cohésion sociale et la participation<br />
citoyenne. Ainsi, aux objectifs<br />
quantitatifs permettant d’évaluer<br />
le « succès » d’un acteur économique,<br />
s’ajoutent des objectifs plus qualitatifs.<br />
À la suite de la certification, le premier<br />
rapport vient en effet d’être publié. Il<br />
démontre en 25 chapitres principaux les<br />
mesures prises par la commune vis-àvis<br />
de différents acteurs – fournisseurs,<br />
partenaires financiers, personnel, citoyens<br />
et entreprises, associations – pour<br />
contribuer au Bien commun. À titre<br />
d’exemple, je cite le programme « Nachhaltigkeit<br />
macht Schule » à l'école, l’organisation<br />
de « Repair-Cafés », la « Givebox<br />
» et la « Bicherbox », le « Mäerzeger<br />
Themewee », mais aussi des projets d’infrastructure<br />
de grande envergure comme<br />
le projet intégré école-maison relais ou<br />
encore le réaménagement inclusif de la<br />
maison communale précités. Le rapport<br />
est publié sur mertzig.lu.<br />
À l’été 2020, votre commune a également<br />
été certifiée « Gold » dans le cadre du<br />
Pacte Climat. Quels ont été les efforts déployés<br />
pour atteindre cette certification ?<br />
La commune de Mertzig est engagée<br />
dans le Pacte Climat depuis 2013. Grâce<br />
aux efforts permanents entrepris ces derniers<br />
mois, notamment grâce au projet<br />
#Mertzig4all où la durabilité écologique<br />
est un critère fondamental et sachant qu’il<br />
y avait encore un potentiel considérable,<br />
le score de 78% a été atteint en juillet<br />
2020 lors du « Gold-Audit ». Parmi les<br />
Nous avons l’intention d’adhérer au NaturPakt<br />
grâce aux projets qui sont déjà en<br />
procédure : en novembre dernier, la commune<br />
a pris l’initiative de classer une<br />
partie de la forêt communale « Säitert »<br />
en zone protégée Natura2000. De même,<br />
nous avons acquis le domaine « Turelbaach<br />
» où la procédure de classement<br />
du « Turelbaacher Schlass » en tant que<br />
monument national est en cours auprès<br />
du ministère de la Culture. Concernant le<br />
terrain, nous sommes en train d’évaluer<br />
le potentiel de la forêt et des alentours<br />
comme éventuelle réserve naturelle en<br />
raison de la richesse de ses ressources<br />
naturelles, de la biodiversité, la spécificité<br />
et la beauté de son aspect paysager ou<br />
de sa fonction récréative et de détente.<br />
Même s’il n’est pas encore signé, comment<br />
la commune appréhende-t-elle le<br />
Pacte Logement 2.0 ?<br />
Parallèlement à la procédure de refonte<br />
du PAG en cours, nous avons élaboré,<br />
avec un bureau spécialisé, un projet immobilier<br />
dans le but d’agir en tant que<br />
promoteur public pour élaborer et commercialiser<br />
des logements abordables<br />
selon les critères fixés par la loi. Le vote<br />
définitif du PAG est prévu pour fin octobre<br />
2021. Suivront les approbations<br />
ministérielles au premier trimestre 2022.<br />
Le PAP relatif à ce projet composé de<br />
huit logements pourra être adopté par le<br />
conseil communal aussitôt. Il va de soi<br />
que nous adhérerons au Pacte Logement<br />
2.0. Je salue d'ailleurs particulièrement la<br />
mise à disposition par l’État d’un conseiller<br />
en la matière. La crise du logement au
20<br />
GOUVERNANCE<br />
<strong>Luxembourg</strong> est dramatique et nous espérons<br />
que le changement de paradigme<br />
prôné pourra être atteint grâce à la nouvelle<br />
loi. Toutes les communes doivent<br />
s’y investir davantage.<br />
Un dernier mot sur les initiatives liées au<br />
digital dans votre commune ?<br />
Nos projets numériques sont déjà bien<br />
aboutis et nous avons commencé par les<br />
basiques : site internet moderne avec toujours<br />
plus de contenus et démarches à<br />
effectuer en ligne, application pour smartphones,<br />
présence systématique sur les réseaux<br />
sociaux, panneaux digitaux, etc. La<br />
transformation numérique prend donc<br />
forme ici, au niveau local, au plus proche<br />
des citoyens.<br />
Les compteurs d’eau des foyers seront<br />
remplacés au fur et à mesure par des<br />
compteurs intelligents qui permettent<br />
une gestion beaucoup plus aisée, sécurisée<br />
et centralisée des données. Via un<br />
monitoring digital, des fuites d’eau potable<br />
pourront par exemple être détectées<br />
directement. Dans le cadre du réaménagement<br />
de la mairie, sera aussi prévu<br />
un «smart screen» avec l’intégration du<br />
«Raider» qui prendra une forme complètement<br />
numérique dans le futur, sans<br />
oublier aussi le «musée digital» qui mettra<br />
en lumière la vie et l’œuvre de l’architecte<br />
et peintre Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />
1872 dans le bâtiment qui héberge la maison<br />
communale et d’après lequel sera aussi<br />
nommée la nouvelle salle des séances.<br />
Finalement, nous participons également<br />
activement et dans une approche collaborative<br />
à la création de processus métiers<br />
du SIGI lors de conseils techniques.<br />
Mike Poiré<br />
Administration communale<br />
de Mertzig<br />
22 Rue Principale<br />
L-9168 Mertzig<br />
www.mertzig.lu
GOUVERNANCE<br />
21<br />
BRÈVES<br />
La ville du quart d’heure, un concept mondial<br />
La ville du quart d’heure est un concept plein de bon sens : trouver<br />
à proximité du lieu de vie (à moins d’un quart d’heure, donc) tout<br />
ce dont on a besoin. Le livre blanc émis par le C40 <strong>Cities</strong>, réseau de<br />
villes engagées pour le climat, fait de ce concept une priorité et un<br />
objectif à atteindre dans l’optique d’un développement durable.<br />
Cette idée a été adoptée par plusieurs villes de par le monde. Johannesburg<br />
en Afrique du Sud et Los Angeles aux États-Unis sont<br />
souvent citées en exemples. La première a adopté une politique de<br />
zonage urbain imposant la mise à disposition de logements abordables<br />
et de commerces de proximité afin de favoriser la mixité<br />
sociale. La seconde permet aux promoteurs de construire plus<br />
de logements à proximité des arrêts de transports en commun<br />
les plus fréquentés. Les villes ne manquent pas d’imagination<br />
dans ce domaine. Autre exemple : la ville américaine de Portland<br />
qui a adopté depuis des années un plan d’action novateur pour<br />
le climat intitulé « 20 minutes neighbourhoods ». Celui-ci permet<br />
de créer des quartiers dans lesquels 90% des résidents pourront<br />
accéder à leurs besoins quotidiens de base à pied ou à vélo à l’horizon<br />
2030. Melbourne, la ville australienne, a initié le même programme<br />
sur trois zones différentes de son territoire. Elle a réformé<br />
ses autorisations de construction pour soutenir la diversité des<br />
logements, tout en finançant des installations d’art publiques et<br />
d’espaces créatifs. La Chine n’est pas non plus en reste. Dans leurs<br />
plans directeurs, Shanghai et Canton font référence à des cercles<br />
de vie communautaire de quinze minutes dans lesquels le maître<br />
mot est la proximité. Le concept de la ville du quart d’heure, qui<br />
permet de limiter les déplacements en voiture, nécessite certes<br />
des moyens financiers, mais laisse également libre court à la créativité,<br />
à la participation citoyenne et à l’art du vivre ensemble.<br />
Un concept de mobilité pour la Nordstad<br />
Urbaniser le nord du pays pour alléger la pression démographique<br />
sur les centres urbains du centre et du sud, voilà une idée<br />
qui fait son chemin. Pour preuve, les autorités ont présenté un<br />
concept de mobilité pour la Nordstad. Même si l’idée d’un tram<br />
qui desservirait l’agglomération n’a pas été retenue, le nord du<br />
pays n’a pas pour autant été oublié dans le Plan national de Mobilité<br />
2035. Celui-ci prévoit notamment un itinéraire cyclable<br />
express, un contournement d’Ettelbruk et de Diekirch, l’élargissement<br />
de la B7, un pôle d’échange à Erpeldange-sur-Sûre<br />
ou encore un aménagement de la voie ferrée. « Ce concept de<br />
mobilité, s’il se réalise avec l’appui des communes et d’autres<br />
acteurs clés, offrira à la Nordstad une qualité de vie et une offre<br />
de mobilité multimodale quasiment inégalée », a déclaré le ministre<br />
de la Mobilité, François Bausch. Ce plan ambitieux s’articule<br />
donc autour d’une offre de transports en commun plus<br />
performante, surtout aux heures de pointe, d’une infrastructure<br />
optimale pour les vélos et tous les déplacements inférieurs à<br />
cinq kilomètres et d’une meilleure gestion des déplacements en<br />
voiture privée.<br />
L’État français, mauvais élève en matière de climat<br />
Le 1 er juillet dernier, le Conseil d’État a donné neuf mois à<br />
l’État français pour renforcer sa politique climatique, jugée<br />
jusqu’ici insuffisante. Lors de l’accord de Paris, la France<br />
s’était engagée à diminuer ses émissions de 40% d’ici 2030<br />
par rapport aux niveaux de 1990 et à atteindre la neutralité<br />
carbone d’ici 2050. Le Conseil d’État a toutefois estimé les<br />
efforts du pays insuffisants pour atteindre ces objectifs. De<br />
plus, ces derniers sont inférieurs à ceux l’UE qui a récemment<br />
revu ses ambitions à la hausse en visant une diminution des<br />
émissions de 55% d’ici 2030. Le Premier ministre français<br />
a donc jusqu’au 31 mars 2022 pour établir un programme<br />
compatible avec le respect de l’accord signé en 2015. Cette<br />
décision intervient, ironiquement, quelques jours après le<br />
vote d’une loi climat qui, selon les écologistes, a perdu toute<br />
son essence. Comme aux Pays-Bas et en Allemagne où le<br />
même phénomène est observé, les contentieux juridiques<br />
en matière de climat semblent être des moyens efficaces de<br />
contraindre les États à adopter des politiques environnementales<br />
plus ambitieuses.
LUXEMBOURG<br />
22<br />
GOUVERNANCE<br />
© Marie De Decker<br />
UN PACTE<br />
POUR PROTÉGER<br />
LA NATURE<br />
Commune de Schifflange<br />
Schifflange est l’une des dix communes<br />
pilotes luxembourgeoises qui testent<br />
le « Pacte Nature », ce nouvel instrument<br />
qui encourage et récompense les<br />
communes pour la protection des ressources<br />
naturelles et de la biodiversité.<br />
Guy Spanier, conseiller écologique et<br />
climat à Schifflange, revient sur le long<br />
travail déjà mené par sa commune en<br />
faveur de la nature et présente les avantages<br />
d’un tel outil qui complète le Pacte<br />
Climat.<br />
Le Pacte Nature a été voté le 30 juillet<br />
dernier. Schifflange fait partie des communes<br />
pilotes pour ce projet. Quelles sont<br />
les initiatives qui ont été déployées par<br />
votre commune dans ce cadre ?<br />
En vérité, nous y travaillons depuis que le<br />
service écologique de la commune a été<br />
mis en place en 1997. Nous avons commencé<br />
par des actions de plantation et<br />
avons réfléchi à la gestion des surfaces<br />
vertes. À cette époque, nous avons également<br />
réalisé un plan de développement<br />
durable pour fixer des objectifs en<br />
matière d’architecture et d’urbanisme.<br />
Cela concernait par exemple les toitures<br />
vertes, les plantes indigènes, la gestion<br />
de l’eau de pluie,…<br />
Nous avons donc déjà bien œuvré pour<br />
le Pacte Nature ces 25 dernières années<br />
grâce à de nombreux projets qu’il faut<br />
malgré tout continuer à approfondir.<br />
Nous sommes sur la bonne voie. Néanmoins,<br />
le Pacte exige une formalisation<br />
de ce que l’on a entrepris depuis 1997. Il<br />
faut donc voter officiellement des stratégies<br />
et des concepts que l’on a réalisé<br />
sur le terrain, au conseil communal. En<br />
d’autres termes, ces marches à suivre et<br />
ces volontés de bien faire sont à mettre<br />
sur papier pour obtenir une certification.<br />
Quels sont les critères pour l’obtenir ?<br />
Au total, il y a 78 mesures dans le Pacte Nature<br />
et son fonctionnement est identique<br />
à celui du Pacte Climat. Pour l’obtenir,<br />
il faut cumuler des points en répondant à<br />
différents critères qui sont divisés en six<br />
domaines.<br />
Le premier se concentre sur la protection<br />
de la nature en général. Ici, c’est prioritairement<br />
la stratégie qui est essentielle.<br />
Il s’agit de regarder ce qui est mis à disposition<br />
d’un point de vue budgétaire pour<br />
les projets en lien avec la nature. L’adhésion<br />
à un syndicat comme le SICONA ou<br />
détenir des surfaces Natura2000 sont par<br />
exemple des éléments qui peuvent être<br />
mis en valeur.<br />
Ce sont ensuite les mesures prises dans<br />
le milieu urbain qui sont comptabilisées :
GOUVERNANCE<br />
23<br />
© Marie De Decker<br />
Guy Spanier<br />
les biotopes présents à l’intérieur de<br />
l’agglomération, le nombre de surfaces<br />
vertes entretenues de façon extensive,<br />
les toitures ou façades vertes qui sont<br />
installées sur les bâtiments communaux,<br />
les nichoirs pour certaines espèces ou<br />
l’éclairage public. Les servitudes d’urbanisation<br />
décrites dans le PAP et le<br />
PAG, qui mettent en évidence certaines<br />
restrictions environnementales sur les<br />
surfaces ou par rapport à la réduction<br />
du scellement des sols, sont également<br />
prises en compte.<br />
Certains points vitaux sont exclus<br />
du Pacte Climat<br />
et sont désormais comblés<br />
par le Pacte Nature<br />
Le troisième domaine s’attache aux projets<br />
en milieu ouvert, c’est-à-dire en dehors<br />
du périmètre de l’agglomération.<br />
Comment les surfaces sont-elles traitées<br />
et exploitées ? Sont-elles extensives ?<br />
Comment sont entretenus et aménagés<br />
les chemins et sentiers dans les zones<br />
vertes de la commune ? À Schifflange,<br />
nous avons par exemple plus de 50ha<br />
de la zone agricole qui sont en pâturage<br />
extensif. De même, l’entretien des<br />
surfaces des anciennes exploitations<br />
minières est garanti par le pâturage itinérant<br />
avec des moutons.<br />
Le quatrième point est relatif à l’eau.<br />
Dans ce cadre, les auditeurs vérifient si<br />
la commune est membre d’un contrat<br />
de rivière ou s’il existe une collaboration<br />
dans la mise en place des mesures pour<br />
la gestion de l’eau. La revitalisation des<br />
surfaces agricoles pour créer des volumes<br />
de rétention en cas de crues est<br />
prise en compte, tout comme la protection<br />
du milieu aquatique et amphibien.<br />
Le Pacte Nature s’intéresse également au<br />
traitement des sources de la commune et<br />
des zones de protection d’eau potable.<br />
Par ailleurs, les renaturations sont également<br />
importantes. Nous réalisons actuellement<br />
celle du dernier tronçon de la<br />
Kiemelbach qui sera terminée en octobre<br />
et donc à 100% renaturée. L’Alzette l’est<br />
à 95% et nous démarrerons la renaturation<br />
de la dernière partie cet automne. À<br />
Schifflange, ces projets ont démarré en<br />
2000, bien avant les premières discussions<br />
autour du Pacte Nature.<br />
Le cinquième levier d’action s’attache<br />
aux forêts et aux plans d’eau qui s’y<br />
trouvent. On considère alors la surface<br />
des forêts communales par rapport<br />
à la surface totale et leur type (mixte,<br />
feuillue, résineuse, etc.). Nous laissons<br />
également des arbres morts qui se<br />
transforment en lieu de vie pour certaines<br />
espèces. Le Pacte Nature demande<br />
la suppression des drainages<br />
dans les forêts ou des corridors pour<br />
certaines espèces. Notre forêt est petite<br />
et récréative. Nous ne pouvons donc pas<br />
satisfaire ce dernier point. Par ailleurs,<br />
notre forêt est peuplée en partie par des<br />
résineux. Si je peux accepter qu’on les<br />
supprime près des cours d’eau, je plaide
24<br />
GOUVERNANCE<br />
rivières. Créer des bassins de rétention<br />
ouverts pour collecter les eaux de surface<br />
avant qu’elles ne pénètrent dans les canalisations,<br />
prescrire les toitures vertes,<br />
bannir les bordures séparant les surfaces<br />
vertes interurbaines des voies de circulation,<br />
dévier les eaux de surface vers des<br />
fonds pouvant reprendre les eaux où elles<br />
pourront s’infiltrer, ceci est de coutume à<br />
Schifflange depuis des années.<br />
Quelle est la certification espérée par<br />
Schifflange pour le Pacte Nature ?<br />
En récoltant les données et en centralisant<br />
les initiatives et projets que nous avons réalisés<br />
depuis presque 25 ans, nous sommes<br />
persuadés d’obtenir un bon résultat et<br />
d’atteindre les 60%, soit la certification<br />
« argent » au minimum. De toute manière,<br />
seul l’audit officiel sera gage de vérité.<br />
Malgré tout, il nous reste beaucoup de<br />
travail, notamment au niveau de la formalisation<br />
des décisions et dans la recherche<br />
des données.<br />
tout de même pour les maintenir en partie,<br />
car les résineux sont une marque de l’histoire<br />
et de la culture locale : on utilisait ce<br />
bois, et surtout le sapin, comme combustible<br />
dans l’industrie sidérurgique et le pin<br />
pour consolider les galeries dans les mines.<br />
Enfin, le dernier point concerne la<br />
coopération et la communication, notamment<br />
dans la sensibilisation et la<br />
mobilisation des citoyens par rapport à<br />
l’environnement et à sa protection : urban<br />
gardening, activités didactiques pour les<br />
enfants et les citoyens, label « Green<br />
Event » pour nos événements, etc. Nous<br />
n’avons pas ce label même si nous<br />
œuvrons depuis longtemps en ce sens.<br />
Nous devons apprendre à mettre en valeur<br />
nos initiatives et à les officialiser.<br />
Dans ces critères, on retrouve la gestion<br />
de l’eau et notamment la prévention des<br />
crues. Le Pacte Nature peut-il devenir un<br />
moyen de lutter contre les inondations<br />
comme celles qui ont frappé le <strong>Luxembourg</strong><br />
cet été ?<br />
Oui, car les renaturations et les revitalisations<br />
des surfaces pour créer des volumes<br />
de rétention y participent. Ce qui<br />
m’interpelle est toutefois qu’on parle<br />
d’inondations et de vouloir créer des volumes<br />
de rétention mais qu'on omette<br />
de thématiser le dépôt pollué après une<br />
crue. Effectivement, malgré toutes les<br />
mesures prises ces dernières années au<br />
niveau national et communal, la qualité<br />
des cours d’eau se dégrade au lieu de<br />
s’améliorer. Il faudrait enfin responsabiliser<br />
les auteurs des pollutions, car on<br />
connaît l’origine de pas mal d'entre elles.<br />
Au lieu de se figer sur des mesures « end of<br />
pipe » il sera nécessaire d’agir à la source<br />
des problèmes. Pour les inondations,<br />
c’est la même rengaine. On se concentre<br />
sur les grands cours d’eau mais ce sont<br />
bien les petits qui créent le plus de problèmes.<br />
De plus, les mesures proposées<br />
par le plan de gestion, bien que louables,<br />
suggèrent d’agir en premier lieu sur les<br />
cours d’eau pour créer des volumes de<br />
rétention. Mais, comme pour la pollution,<br />
il faut commencer à retenir les eaux<br />
avant qu’elles ne se déversent dans les<br />
Le Pacte Nature et le Pacte Climat sontils<br />
complémentaires?<br />
Bien sûr. Selon moi, certains points vitaux<br />
sont exclus du Pacte Climat et sont<br />
désormais comblés par le Pacte Nature.<br />
Prenons l’un de nos projets phares, à savoir<br />
la renaturation de nos cours d’eau.<br />
A priori, ce projet n’a aucun lien avec le<br />
Pacte Climat. Pourtant, nous créons des<br />
volumes de rétention et des biotopes<br />
qui développent la biodiversité sur des<br />
surfaces qui captent et enferment le<br />
CO 2<br />
. Suite à une renaturation, les végétaux<br />
poussent beaucoup mieux et parviennent<br />
donc à transformer le dioxyde<br />
de carbone en oxygène.<br />
Administration communale<br />
de Schifflange<br />
Avenue de la Libération<br />
L-3801 Schifflange<br />
info@schifflange.lu<br />
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GOUVERNANCE<br />
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dans nos entrepôts<br />
25<br />
Contrôle qualité<br />
des marchandises<br />
réceptionnées<br />
Préparation des<br />
matières premières<br />
pour impression<br />
et façonnage<br />
Sortie du produit<br />
fini de nos ateliers<br />
pour livraison<br />
Réception des<br />
marchandises à<br />
transformer<br />
Livraison en temps et<br />
en heure chez le client<br />
La gestion des flux de marchandises fait partie intégrante de l’activité logistique<br />
en imprimerie. Il est donc important de s’entourer de fournisseurs sérieux qui<br />
privilégient les circuits courts et favorisent l’économie du territoire pour assurer<br />
un service de livraison irréprochable à nos clients.<br />
Une entreprise prospère est une entreprise bien organisée.<br />
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IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
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26<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
L’AVENIR DES COMMUNES<br />
SE CONJUGUE<br />
AVEC LA RÉSILIENCE<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
SYVICOL<br />
Emile Eicher
GOUVERNANCE<br />
27<br />
Emile Eicher, président du SYVICOL<br />
et bourgmestre de Clervaux, revient<br />
sur les récents événements météorologiques<br />
qui ont causé des dégâts<br />
dans certaines communes luxembourgeoises.<br />
Il milite aussi pour une politique<br />
communale résiliente capable de<br />
faire face aux défis futurs qui sont notamment<br />
liés à l’environnement et au<br />
développement durable.<br />
intervenir : les écoles, les logements à<br />
coût modéré, les maisons relais, etc. Il y<br />
a un équilibre à trouver », indique Emile<br />
Eicher, président du SYVICOL. Selon<br />
lui, ces données doivent être prises en<br />
compte lors de l’établissement des PAG<br />
et des PAP pour créer des communes<br />
plus résilientes.<br />
meilleure certification en lançant plusieurs<br />
projets communs, notamment<br />
en matière de protection de la faune.<br />
« Concernant l’environnement, il est<br />
nécessaire de collaborer avec d’autres<br />
communes afin de couvrir un plus grand<br />
espace au lieu de lancer des actions qui<br />
sont éparpillées sur le territoire national<br />
», conclu-t-il.<br />
La résilience<br />
Après la pluie, le beau temps. Le célèbre<br />
dicton a mis du temps à se réaliser…<br />
après les pluies diluviennes interminables<br />
et les inondations qui ont frappé<br />
le <strong>Luxembourg</strong> en juillet dernier. À Clervaux,<br />
le soleil baigne les paysages pittoresques<br />
et les jardins fleuris du château<br />
qui surplombent la ville, comme un renouveau,<br />
un symbole de résilience. Les<br />
catastrophes rappellent à quel point<br />
l’Homme et la nature doivent trouver un<br />
équilibre indispensable pour la sécurité<br />
et le bien-être de tous.<br />
Créer des communes<br />
plus résilientes<br />
« Cet événement nous a profondément<br />
choqués et nous avons dû trouver des<br />
solutions immédiates pour réagir et remédier<br />
aux dégâts. Cela nous a permis<br />
de prendre davantage conscience des<br />
enjeux pour l’avenir et de la nécessité de<br />
penser à des politiques à moyen et long<br />
termes. C’est à cet effet que le développement<br />
durable entre en compte et fait<br />
partie de la politique globale au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Si les investissements dans le<br />
futur coûtent de l’argent et ne sont pas<br />
visibles à court terme, ils le seront à long<br />
terme. Ces investissements concernent,<br />
par exemple, les reboisements ou la création<br />
de lacs de rétention afin d’éviter les<br />
crues. Or, les communes se doivent aussi<br />
de répondre aux besoins des citoyens qui<br />
demandent des résultats immédiats dans<br />
les domaines dans lesquels elles doivent<br />
Trouver des solutions rapides,<br />
sans distinctions régionales<br />
ou politiques, pour s’entraider<br />
Entre solidarité et synergies communales<br />
Dans toutes les catastrophes, il y a, malgré<br />
tout, des opportunités et du positif à<br />
retenir. Si la crise du Covid-19 a permis<br />
le déploiement du télétravail en moins<br />
d’une semaine, les inondations ont mis<br />
en lumière la solidarité entre les communes.<br />
« Celle-ci était plus forte que je<br />
ne l’espérais. Dès les premières heures,<br />
la moitié des bourgmestres du territoire<br />
s’est manifestée sur le groupe « WhatsApp<br />
» pour trouver des solutions rapides,<br />
sans distinctions régionales ou<br />
politiques, pour s’entraider. Les communes<br />
du Sud ont été les premières à apporter<br />
leur soutien à celles du Nord qui<br />
étaient les plus sinistrées. À Echternach<br />
par exemple, une vingtaine de communes<br />
sont venues à leur aide avec des camions,<br />
des bateaux, des grues, etc. », explique-t-il.<br />
En filigrane, ces synergies entre les communes<br />
laissent entrevoir les avantages<br />
des fusions communales. « En tant que<br />
bourgmestre de la commune de Clervaux,<br />
qui est le résultat d’une fusion en 2011, je<br />
ne peux qu’être pour. Les services offerts<br />
aux citoyens sont de meilleure qualité et<br />
les travaux en matière de développement<br />
durable, de Pacte Climat, de Pacte Nature<br />
ou de Pacte Logement sont beaucoup<br />
plus efficaces », étaye Emile Eicher.<br />
La résilience des communes passe par<br />
ces différents pactes. Clervaux s’est par<br />
exemple alliée aux parcs naturels de la<br />
haute-Sûre et de l’Our pour obtenir la<br />
Les missions du SYVICOL<br />
Le Syndicat des Villes et Communes<br />
<strong>Luxembourg</strong>eoises est un syndicat<br />
intercommunal dont l’objectif est de<br />
défendre, promouvoir et sauvegarder<br />
les intérêts des 102 communes<br />
du pays, tant au niveau national<br />
qu’international où il les représente<br />
dans le Conseil de l’Europe mais<br />
aussi dans d’autres organisations<br />
internationales. Le Syndicat noue<br />
aussi de bonnes relations avec la<br />
Commission européenne, qui lui<br />
permet d’échanger des informations<br />
entre les communes et elle. Le SYVI-<br />
COL soutient aussi les communes<br />
dans la recherche de partenaires<br />
au-delà des frontières dans des domaines<br />
comme la recherche.<br />
Par P. Birck
LUXEMBOURG<br />
28<br />
GOUVERNANCE<br />
L’ENJEU ÉCONOMIQUE MAJEUR<br />
DE LA TRANSMISSION<br />
D’ENTREPRISE<br />
© Marie De Decker<br />
ING<br />
Dominique Quinaux
GOUVERNANCE<br />
29<br />
La bonne santé financière et économique<br />
d’un pays passe par les entreprises<br />
qui créent de la valeur. Celles-ci<br />
suivent un cycle de vie classique : elles<br />
naissent, grandissent, prospèrent et,<br />
avec le temps, doivent être transmises.<br />
Sensibles et parfois méconnues ou retardées,<br />
les transmissions d’entreprise<br />
soulèvent plusieurs enjeux économiques,<br />
juridiques ou financiers qui se<br />
mêlent au sentimentalisme. Dominique<br />
Quinaux, Manager Business Banking<br />
chez ING <strong>Luxembourg</strong>, nous en dit plus.<br />
Pouvez-vous présenter ING <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
ING est un groupe bancaire de rang<br />
mondial avec une prédominance dans<br />
le Benelux. Au <strong>Luxembourg</strong>, ING est une<br />
banque universelle. En effet, plusieurs<br />
piliers bancaires y sont donc attachés.<br />
Le « Retail Banking », pour les personnes<br />
physiques et morales (professions libérales,<br />
indépendants, petites et moyennes<br />
entreprises…), en fait partie. Au sein<br />
de la banque, on retrouve le « Business<br />
Banking ». La transmission d’entreprise se<br />
traite notamment dans ce département.<br />
Quel est le rôle de la banque en matière<br />
de transmission d’entreprise ?<br />
La transmission d’entreprise nécessite<br />
des interventions de différents corps de<br />
métier : avocats, services fiscaux, experts<br />
en immobilier, etc. En tant que banquier,<br />
notre rôle est d’alerter notre client<br />
par rapport à ce sujet. Nous le conseillons<br />
également sur le volet financier.<br />
Une transmission se prépare en effet en<br />
amont et peut durer six mois comme<br />
plusieurs années. Les approches varient<br />
selon la complexité et la structure de l’entreprise.<br />
Nous accompagnons le client<br />
avec l’objectif d’assurer la pérennité de<br />
la société, en écoutant et en comprenant<br />
l’acquéreur et le vendeur. Il est avant tout<br />
primordial de se concentrer sur les intérêts<br />
de l’entreprise. Leur qualité forge en<br />
effet la solidité économique et financière<br />
d’un pays.<br />
Nous manquons de statistiques en la matière<br />
mais il semblerait que, durant cette<br />
décennie, 200 entreprises soient concernées<br />
chaque année par une transmission<br />
au Grand-Duché, ce qui impacte des<br />
milliers de salariés.<br />
Quelles sont les spécificités insoupçonnées<br />
inhérentes à une bonne transmission<br />
d’entreprise ?<br />
Pour une transmission d’entreprise réussie,<br />
il faut prendre en compte plusieurs<br />
étapes. D’abord, il est nécessaire de se<br />
poser les bonnes questions : pourquoi<br />
vendre ? À qui et quand ? Ensuite, il s’agit<br />
de préparer l’entreprise en amont de la<br />
vente, puis de la valoriser. S’en suit une<br />
analyse complète de la société avec un<br />
audit financier et environnemental ainsi<br />
qu’une étude de risques puisque ses<br />
actifs et passifs sont intégrés dans la transmission.<br />
À noter que les aspects environnementaux<br />
sont de plus en plus intégrés.<br />
Cette analyse se nomme « Due Dilligence ».<br />
Par après interviennent les aspects fiscaux,<br />
légaux et transactionnels, puis le financement<br />
de la transaction et, enfin, le choix<br />
futur dans les modèles de gouvernance<br />
et de management. Lors d’une transmission<br />
d’entreprise, il ne faut pas négliger le<br />
contexte humain qui est très important.<br />
La transmission d’entreprise<br />
fait partie du cycle de la vie<br />
d’un entrepreneur<br />
et de sa société<br />
Est-ce un sujet « tabou » ?<br />
Il n’est pas tabou mais très sensible. Pourtant,<br />
la transmission d’entreprise fait partie<br />
du cycle de la vie d’un entrepreneur et<br />
de sa société. Il existe plusieurs raisons<br />
pour lesquelles un entrepreneur choisit<br />
de céder sa place: la retraite, la perte<br />
d’envie, les problèmes de santé, la fatigue<br />
mentale, la conformité aux exigences ou<br />
aux modes actuelles, etc.<br />
Il est difficile pour un entrepreneur<br />
qui a créé son entreprise, l’a vue grandir<br />
et prospérer, de se dessaisir de son<br />
« bébé ». C’est d’autant plus vrai pour<br />
les entreprises familiales. Malheureusement,<br />
les chefs d’entreprise ne sont<br />
pas suffisamment préparés à transmettre<br />
leur bien un jour pour des raisons<br />
essentiellement culturelles. Même si cela<br />
reste rare, certains d’entre eux y pensent<br />
et commencent à intégrer leurs enfants ou<br />
à placer des collaborateurs de confiance<br />
au sein du conseil d’administration.<br />
Certaines caractéristiques, notamment<br />
environnementales, digitales ou éthiques<br />
(RSE, fairtrade, etc.), prennent une part<br />
de plus en plus importante pour juger de<br />
la qualité d’une société. Quelle est leur<br />
place dans la transmission d’entreprise ?<br />
Ce sont des caractéristiques qui sont<br />
mises en lumière dans la « Due Dilligence »<br />
et dans l’étude de risques. Il est nécessaire<br />
de vérifier si le parc informatique est à refaire,<br />
s’il faut se mettre en conformité pour<br />
répondre aux exigences environnementales,<br />
etc. Un expert analyse ces risques en<br />
toute objectivité afin d’assurer la pérennité<br />
et la durabilité de l’entreprise.<br />
Prenons le cas d’une station-service qui,<br />
à première vue, peut paraître comme un<br />
bon investissement. Or, à l’heure actuelle,<br />
une station possède son lot de points négatifs.<br />
L’expert vérifiera les réglementations<br />
en place et à venir, les agrémentations ou<br />
les contraintes énergétiques et environnementales<br />
qui corsent l’addition suite à une<br />
étude plus poussée et objective.<br />
La transmission d’entreprise n’engendret-elle<br />
pas un conflit entre objectivité, subjectivité<br />
et sentimentalisme ?<br />
Bien sûr. C’est pourquoi il faut s’entourer<br />
d’experts et de conseillers qui dévoilent<br />
les points forts et faibles en toute objectivité<br />
et en se basant sur du factuel et des<br />
chiffres. Quant à l’acquéreur et au vendeur,<br />
ils sont forcément subjectifs et ce<br />
dernier l’est d’autant plus car il est attaché<br />
à son entreprise.<br />
ING <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
Business Banking<br />
26, Place de la Gare<br />
L-2965 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.ing.lu
30<br />
GOUVERNANCE<br />
Marinho Steel Trading SA<br />
Iron and Steel Industry<br />
10 Rue de l’Industrie<br />
L-4991 Sanem, <strong>Luxembourg</strong><br />
Tél : (+352) 26 55 00 91<br />
Fax : (+352) 26 55 00 92<br />
Email : info@mst.lu<br />
www.marinhosteel.com
GREEN<br />
BUILDING<br />
Le projet FRESH (Free Emissions for Sustainable Healthy Greenhouse) est un local qui<br />
offre une nouvelle vision de la construction plus durable, plus verte et plus smart.<br />
Celui-ci se trouve à Bettembourg et n’est autre qu’une serre urbaine, anciennement connue<br />
sous le nom de SOTA (State of The Art). Il marque une étape clé dans l’orientation du <strong>Luxembourg</strong><br />
vers de nouveaux modèles de production et s’intègre dans la stratégie d’urban farming.<br />
La serre vise à réduire les émissions de CO 2<br />
des secteurs de la construction et de l’agriculture.<br />
Il est prévu qu’environ 45 tonnes d’équivalent de CO 2<br />
2.<br />
pourront être économisées par an.<br />
Avec ses 7,5 mètres de hauteur et 380 m 2 de surface au sol,<br />
FRESH est la plus grande serre urbaine du Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>.
LUXEMBOURG<br />
32<br />
GREEN BUILDING<br />
© Metaform-Mecanoo<br />
MONDORF-LES-BAINS,<br />
UN VÉLODROME SUR<br />
UN SOCLE VÉGÉTALISÉ<br />
Metaform - Mecanoo
GREEN BUILDING<br />
33<br />
Conçu par l’association d’architectes<br />
Metaform-Mecanoo, dont Metaform est<br />
le mandataire, le projet du vélodrome<br />
de Mondorf-les-Bains est un joyau architectural.<br />
Eric Vallenet, architecte<br />
responsable de ce projet au sein du bureau<br />
Metaform, revient avec nous sur la<br />
genèse d’un projet emblématique qui<br />
revendique, à travers la pureté du trait,<br />
son engagement environnemental et<br />
écologique.<br />
Le vélodrome de Mondorf-les-Bains est<br />
un vaste projet, pouvez-vous nous le présenter<br />
brièvement ?<br />
Le projet du vélodrome découle de la volonté<br />
du gouvernement et de l’administration<br />
communale de Mondorf-les-Bains de<br />
créer une zone d’équipements publics dédiée<br />
à l’éducation et aux sports, en limite<br />
de la commune de Mondorf-les-Bains, sur<br />
le site Greimelter. Celle-ci sera dotée dans<br />
un premier temps d’un complexe sportif<br />
dont l’avant-projet vient d’être achevé,<br />
puis complétée par la construction d’un<br />
lycée dont les études ont démarré, ces<br />
deux projets étant complémentaires.<br />
D’une surface brute de 27 000 m 2 , le complexe<br />
sportif est un bâtiment compact<br />
d’environ 130 m de côté et totalement intégré<br />
dans le paysage avec la végétation<br />
qui rejoint les toitures vertes inclinées.<br />
Le vélodrome n’en est que la partie émergée,<br />
car un centre aquatique, un hall de<br />
sport avec trois terrains de tennis et ses<br />
vestiaires ainsi qu’un mur d’escalade<br />
se fondent sous ces toitures vertes qui<br />
forment le socle végétal du projet. Un<br />
bandeau en béton armé teinté souligne<br />
ce socle tout en formant un généreux<br />
auvent qui marque l’accès principal donnant<br />
sur une large place.<br />
Lors de la sélection, le jury a été unanime :<br />
votre projet répond parfaitement au cahier<br />
des charges, notamment dans sa dimension<br />
environnementale et écologique.<br />
Le terrain se prête parfaitement à la réalisation<br />
de notre vision environnementale<br />
de ce projet. Chacun des trois étages est<br />
accessible directement depuis l’extérieur<br />
par une intégration douce à la pente naturelle<br />
du terrain. Ce projet compact et<br />
partiellement enterré répond ainsi aux<br />
exigences énergétiques élevées. Une centrale<br />
énergétique indépendante, équipée<br />
de pompes à chaleur air-eau, produit<br />
un chauffage à basse température nécessaire<br />
pour le complexe sportif et le<br />
futur lycée. Il avait été envisagé d’avoir<br />
recours à la géothermie par un sondage<br />
en très grande profondeur mais c’était<br />
un procédé complexe et couteux à mettre<br />
en œuvre. La toiture du vélodrome sera<br />
recouverte de 2 500 panneaux photovoltaïques<br />
de 340 watts qui pourront couvrir<br />
une partie des besoins du projet.<br />
Le projet se caractérise à la fois<br />
par une intégration douce<br />
à la topographie et à l’environnement<br />
«naturel» du site et par un volume<br />
sculptural qui survole<br />
un socle végétalisé<br />
Le site nécessitant un grand nombre de<br />
places de stationnement, un parking<br />
écologique et paysagé est aménagé avec<br />
400 places. Une centaine d’arbres et<br />
des sols perméables y permettent une<br />
évacuation diffuse des eaux de ruissellement.<br />
Le PAP, dont fait partie le projet<br />
du vélodrome, s’étend sur une surface<br />
de plus 26ha. Il est composé de trois lots<br />
dont un est consacré à la renaturation de<br />
la rivière qui longe la route de Remich.<br />
C’est un projet séparé en compensation<br />
de la réalisation de l’autoroute qui complète<br />
la dimension environnementale de<br />
l’ensemble du site.<br />
Le projet vélodrome a ses propres spécificités,<br />
comment l’avez-vous abordé ?<br />
Le vélodrome est un projet unique non<br />
seulement au <strong>Luxembourg</strong> mais probablement<br />
dans la Grande Région. Aux<br />
normes internationales, il sera doté<br />
d’une piste en bois longue de 250 m,<br />
avec des pentes qui peuvent atteindre<br />
42 degrés. Il y a très peu de fournisseurs<br />
en Europe pour ce genre de réalisation.<br />
La partie centrale (in field) servira de<br />
terrain de sport pour le futur lycée et pour<br />
l’organisation d’événements sportifs. Le<br />
vélodrome possède, en outre, des gradins<br />
d’une capacité d’accueil de 1 000 places assises.<br />
L’édifice fait 81 m de large sur 117 m<br />
de long. Sa forme ovale caractéristique est<br />
mise en valeur, posée sur son socle de<br />
verdure.<br />
La coordination des différents intervenants,<br />
futurs usagers et experts, est<br />
primordiale. Nous sommes bien sûr à<br />
l’écoute des besoins de la Fédération du<br />
Sport Cycliste <strong>Luxembourg</strong>eois, des exigences<br />
de l’Union Cycliste Internationale,<br />
et de toutes sortes de contraintes comme<br />
celles liées à la piste en bois, à l’acoustique,<br />
à la sécurité incendie, etc. C’est pourquoi<br />
ce projet ambitieux est entouré d’experts<br />
travaillant en étroite collaboration.<br />
À un certain moment, la presse locale a<br />
fait écho de problèmes liés à la toiture,<br />
qu’en est-il ?<br />
Ce n’est pas un problème à proprement<br />
parler. Pour des raisons techniques et<br />
en tenant compte de la complexité du<br />
vélodrome, nous avons opté pour une<br />
charpente métallique qui allie légèreté et<br />
solidité. C’est également un choix économique<br />
eu égard au contexte actuel. Il faut<br />
savoir qu’entre un concours et l’exécution<br />
d’un projet, il y a toujours des évolutions<br />
à prendre en compte.<br />
Pouvez-vous nous parler de votre collaboration<br />
avec votre partenaire Mecanoo ?<br />
Mecanoo est un bureau d’architectes<br />
néerlandais de renommée internationale<br />
qui a de l’expérience au <strong>Luxembourg</strong> et<br />
un savoir-faire indéniable. La collaboration<br />
a été effective aussi bien dans la<br />
phase concours que dans la phase étude,<br />
nous partageons la même philosophie.<br />
En tant que mandataire, nous organisons<br />
la coordination du projet avec l’ensemble<br />
des intervenants ainsi que la répartition<br />
des tâches avec notre partenaire.<br />
Aujourd’hui, nous avons franchi ensemble<br />
deux étapes, à savoir l’avantprojet<br />
sommaire et l’avant-projet détaillé.<br />
La charge de travail a été équitablement<br />
répartie : le bureau Mecanoo a davantage<br />
travaillé sur l’enveloppe du bâtiment et le
34<br />
GREEN BUILDING<br />
© Eric Devillet<br />
Eric Vallenet<br />
centre aquatique et nous nous sommes<br />
plutôt consacrés à la conception des<br />
aménagements intérieurs et extérieurs.<br />
Cette collaboration va se prolonger<br />
pendant l’exécution du projet avec des<br />
tâches bien définies.<br />
Le projet a pris du retard et la phase<br />
d’exécution n’a pas encore commencé.<br />
Le vélodrome n’est que<br />
la partie émergée du projet,<br />
car un centre aquatique,<br />
un hall de sport et un mur d’escalade<br />
se fondent sous ses toitures vertes<br />
Pour revenir au vélodrome, notre objectif a<br />
été de réaliser un projet qui se caractérise à<br />
la fois par une intégration douce à la topographie<br />
et à l’environnement «naturel» du<br />
site et par un volume sculptural, celui du<br />
vélodrome, qui survole un socle végétalisé.<br />
Ce qui a semblé faire l’unanimité.<br />
Par R. Hatira<br />
Les études d’avant-projet ont été remises à la<br />
commune et nous attendons le feu vert pour<br />
commencer le projet d’exécution. Ce projet<br />
très complexe doit satisfaire l’ensemble des<br />
intervenants : l’administration communale<br />
de Mondorf-les-Bains qui est le maître<br />
de l’ouvrage, les ministères des Sports, de<br />
l’Éducation et des Finances ou encore l’administration<br />
des bâtiments publics.<br />
Des études complémentaires doivent être<br />
menées parallèlement comme les fouilles<br />
archéologiques qui ont été réalisées sur<br />
de grandes étendues, ainsi que des études<br />
environnementales exigeantes concernant<br />
la faune et la flore. De tels projets<br />
prennent beaucoup de temps surtout sur<br />
un site de plus de 26ha.<br />
Comment pourrait-on définir le<br />
style Metaform à travers le projet du<br />
vélodrome ?<br />
Je ne sais pas si nous pouvons parler<br />
d’un style Metaform. Nous tenons à<br />
apporter de nouvelles façons d’aborder<br />
l’architecture au <strong>Luxembourg</strong>. Notre bureau<br />
est composé d’architectes de nombreuses<br />
nationalités toujours à l’affût de<br />
nouveautés, puisant leur inspiration au<br />
Grand-Duché et en dehors de nos frontières.<br />
En cela la coopération avec nos<br />
partenaires néerlandais Mecanoo est<br />
importante.<br />
250 m<br />
la longueur de la piste du vélodrome
Les communes<br />
luxembourgeoises<br />
s’engagent pour<br />
la protection du climat.<br />
GREEN BUILDING<br />
35<br />
pacteclimat.lu
LUXEMBOURG<br />
36<br />
GREEN BUILDING<br />
© Eric Devillet<br />
QUALITÉ DE L’AIR, NUISANCES SONORES<br />
ET DÉSAMIANTAGE – L’OFFRE COMPLÈTE<br />
ET PERSONNALISÉE DE LUXCONTROL<br />
ALLIANT ANALYSE, PRÉVENTION<br />
ET INTERVENTION<br />
Luxcontrol<br />
Nicolas Bernardi, Sylvain Montagnon, Dirk Nienhaus<br />
Agréé par l’Administration de l’environnement<br />
pour ses études de bruit et<br />
ses contrôles de la qualité de l’air, Luxcontrol<br />
dispose également d’un agrément<br />
de l’ITM pour le suivi des chantiers<br />
de désamiantage. Nicolas Bernardi, chef<br />
de projet pour le département air, Sylvain<br />
Montagnon, responsable technique<br />
au sein du département acoustique et<br />
vibration, et Dirk Nienhaus, responsable<br />
du secteur amiante chez Luxcontrol,<br />
nous parlent des compétences de l’organisme<br />
et détaillent la panoplie de services<br />
proposés dans ces domaines.<br />
Parlez-nous de votre activité de modélisation<br />
des panaches de poussières…<br />
NB : Il s’agit d’analyses mesurant l’impact<br />
théorique sur la qualité de l’air ambiant<br />
de l’activité d’une future infrastructure<br />
industrielle ou artisanale. Cet impact<br />
peut également être mesuré en vue de la<br />
modification d’une installation existante.<br />
Grâce à ces analyses, nous estimons a<br />
priori la quantité de polluants qui sera<br />
émise dans l’air lorsqu’une installation<br />
sera en activité. Les résultats sont exprimés<br />
sous la forme d’une carte par<br />
polluant recherché. Elle comprend des<br />
zones de couleur partant de l’industrie<br />
et montrant la dispersion théorique du<br />
polluant et sa concentration en fonction<br />
de la distance par rapport à l’installation.<br />
Selon différents critères comme le type<br />
d’activité ou le type de polluant émis,<br />
l’impact sur la qualité de l’air de l’infrastructure<br />
sera ensuite contrôlé à une<br />
certaine fréquence pour vérifier que ses<br />
émissions respectent la réglementation.<br />
Pour chaque polluant, la législation prévoit<br />
une valeur limite dans l’air ambiant<br />
et une concentration ajoutée que l’industrie<br />
ne pourra pas dépasser. En cas de<br />
dépassement, nous les orientons donc<br />
vers d’éventuelles solutions – comme<br />
l’installation de filtres – pour réduire leur<br />
concentration ajoutée. Nous appliquons<br />
ensuite la méthode de réduction dans nos<br />
calculs pour déterminer si nos solutions<br />
permettraient théoriquement de respecter<br />
le seuil légal.<br />
Notre département air existe depuis plus<br />
de 20 ans pour les mesures à l’émission,<br />
la surveillance de l’exposition du personnel<br />
ou encore l’air intérieur et cela<br />
fait environ deux ans que nous proposons<br />
ces modélisations de panaches de<br />
poussières. Depuis quelques mois, nous<br />
sommes agréés par l’Administration de<br />
l’environnement pour ce service. Nous<br />
aidons ainsi les industries et les artisans<br />
à respecter la législation lors d’une nouvelle<br />
installation ou de l’évolution de leur<br />
activité mais parfois aussi à envisager des<br />
modifications par volonté de limiter leur<br />
impact sur l’environnement.<br />
Parmi les études d’impact que vous proposez,<br />
vous réalisez également des études<br />
de bruit. En quoi cela consiste-t-il ?<br />
SM : En 20 ans d’expérience, nous avons<br />
développé cette activité à travers trois<br />
grands domaines de l’acoustique : les<br />
nuisances sonores sur leur environnement<br />
général, celles des chaînes de<br />
production dans l’industrie ainsi que<br />
l’acoustique relative aux bâtiments. Nous<br />
intervenons notamment dans le cadre du
GREEN BUILDING<br />
37<br />
processus d’obtention d’autorisations<br />
d’exploitation pour la mise en service<br />
de bâtiments ou lors de la création de<br />
Plans d'aménagement particulier (PAP)<br />
pour en mesurer les nuisances acoustiques<br />
et vibratoires. Nos études portent<br />
sur la phase de chantier, mais aussi ensuite<br />
sur celle d’exploitation et donc sur<br />
l’impact quotidien d’une activité sur ses<br />
alentours. Nous sommes agréés par l’Administration<br />
de l’environnement dans le<br />
cadre de ces études obligatoires.<br />
© Eric Devillet<br />
Nous éditons des pronostics des bruits<br />
que provoquera un chantier puis l’exploitation<br />
d’un bâtiment sous la forme<br />
d’isolignes qui permettent de visualiser<br />
comment se propage le bruit dans l’environnement.<br />
Nous sommes ensuite chargés<br />
de mesurer les nuisances sonores<br />
effectives sur les chantiers. Sur base de<br />
nos pronostics ou bien de nos mesures<br />
sur site, nous pouvons proposer des<br />
solutions pour diminuer les nuisances<br />
comme la création d’obstacles ou murs<br />
anti-bruit sous plusieurs formes et en<br />
différentes matières, l’encoffrement de la<br />
source de nuisance, etc.<br />
Un laboratoire en interne équipé<br />
d’un microscope pour accélérer<br />
les analyses d’amiante<br />
Lorsqu’il est plus difficile d’agir à la source<br />
du problème, comme dans le domaine du<br />
transport où la nuisance est itinérante,<br />
nous collaborons alors avec les architectes<br />
pour renforcer l’isolation des bâtiments<br />
environnants et nous assistons<br />
et conseillons les maîtres d’ouvrage en<br />
fonction des contraintes liées à la réalité<br />
du terrain. Nous sommes également mandatés<br />
lors de l’organisation de différents<br />
événements pour en évaluer et en limiter<br />
les nuisances. Les exemples en sont variés<br />
: courses de side-cars, festivals, événements<br />
sur un bateau de croisière, stands<br />
de tir, événements sportifs, etc.<br />
Concernant les nuisances acoustiques<br />
intérieures, nous réalisons des expertises<br />
judiciaires et menons des études de<br />
confort de salles pour renforcer le bienêtre<br />
des utilisateurs. Nous pouvons<br />
également intervenir pour des missions<br />
industrielles ou même domestiques dans<br />
le cadre de l’isolement du bruit de machines<br />
à l’intérieur de bâtiments.<br />
Luxcontrol dispose d’une expérience de<br />
20 ans dans l’analyse de risques liés à<br />
l’amiante. Quels sont les services que<br />
vous proposez dans ce cadre ?<br />
DN : Lorsque la démolition ou la transformation<br />
d’un bâtiment construit avant<br />
2005 est prévue, il est obligatoire de réaliser<br />
un diagnostic d’amiante. Au total,<br />
4 000 types de produits peuvent potentiellement<br />
en contenir ; nous prélevons donc<br />
entre 30 et 100 échantillons selon la taille<br />
du bâtiment. Si de l’amiante est détectée<br />
parmi ceux-ci, il est obligatoire de procéder<br />
à un désamiantage avant les travaux.<br />
Nous sommes un des quatre organismes<br />
de contrôle luxembourgeois agréés<br />
par l’ITM pour opérer la surveillance<br />
journalière des chantiers de désamiantage.<br />
En amont des travaux, nous remettons<br />
à l’ITM un avis sur le plan de travail proposé<br />
par l’entreprise cliente. Une fois ce dernier<br />
approuvé, nous suivons le chantier<br />
pendant quatre heures par jour et réalisons<br />
des mesures sur site. La réception du<br />
chantier en fin de travaux consiste ensuite<br />
en un test visuel vérifiant le nettoyage de<br />
la zone et en une dernière mesure libératoire.<br />
Si les valeurs sont bonnes, nous pouvons<br />
clôturer le chantier.<br />
Parmi les organismes de contrôle agréés,<br />
nous sommes le seul à disposer d’un laboratoire<br />
en interne équipé d’un microscope,<br />
nos analyses sont donc beaucoup<br />
plus rapides. De plus, nous sommes très<br />
flexibles et réactifs ! En effet, lorsqu’un accident<br />
survient, il est primordial de réagir<br />
très rapidement pour établir un diagnostic<br />
car il s’agit d’un domaine à haut risque.<br />
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38<br />
GREEN BUILDING<br />
BRÈVES<br />
© Metaform Architects<br />
Le pavillon luxembourgeois restera à Dubaï après l’Exposition<br />
universelle<br />
Conçu par le cabinet d’architectes luxembourgeois Metaform<br />
pour l’Exposition universelle Dubaï 2020 qui se tiendra du 1 er<br />
octobre prochain au 31 mars 2022, le pavillon luxembourgeois<br />
est un bâtiment démontable et réutilisable correspondant à<br />
une vision d’économie circulaire. Finalement, c’est Dubaï qui<br />
le conservera pour lui offrir une nouvelle vie après l’Exposition.<br />
Un accord a été trouvé entre les deux pays suite à la visite du<br />
ministre luxembourgeois de l’Économie, Franz Fayot, à Dubaï.<br />
Selon la commissaire générale luxembourgeoise de l’Exposition,<br />
la proposition de Dubaï permettrait à ce « bâtiment magnifique<br />
» de s’inscrire dans un nouvel ensemble urbanistique à<br />
l’esprit novateur qui verra le jour dans les années à venir autour<br />
du site actuel de l’Exposition universelle. Les responsables politiques<br />
luxembourgeois assurent que cette acquisition est « sans<br />
frais pour le <strong>Luxembourg</strong> ». Les deux parties semblent trouver<br />
leur compte dans cette transaction architecturale : le <strong>Luxembourg</strong><br />
épargnera des frais de rapatriement et Dubaï gagnera un<br />
petit bijou architectural, lumineux et recyclable.<br />
Le chanvre, un matériau de construction écologique et durable<br />
Le chanvre a longtemps souffert d’une mauvaise réputation liée à<br />
son usage récréatif. Si sa production a été interdite au siècle dernier,<br />
elle a été récemment relancée en raison de ses atouts indéniables<br />
dans le domaine de la construction. Facile à cultiver, le chanvre est<br />
un matériau écologique, considéré à juste titre comme une alternative<br />
crédible à des matériaux de construction courants, toxiques<br />
et polluants. Excellent isolant et naturellement respirant, il permet<br />
de maintenir un taux d’hygrométrie optimale dans les habitations.<br />
Il régule idéalement la température et absorbe l’humidité, ce qui<br />
permet de réaliser des économies d’énergie non négligeables. Le<br />
chanvre est d’autant plus intéressant que ses coûts de production<br />
sont très compétitifs et qu’il se décline sous plusieurs formes –<br />
béton, mortier, laine ou feutre de chanvre – pour répondre aux besoins<br />
du secteur de la construction. Des variétés génétiquement<br />
modifiées, qui réduisent considérablement son usage récréatif,<br />
permettent la culture de cette plante vertueuse qui a toutes les qualités<br />
requises pour une construction saine, écologique et durable.<br />
© DATer<br />
Pour un éco-urbanisme à impacts positifs<br />
Le 14 juillet dernier, Claude Turmes a présenté un guide dédié<br />
à l’éco-urbanisme élaboré par le Département de l'aménagement<br />
du territoire. Destiné aux acteurs publics et privés du développement<br />
urbain, il présente une liste de stratégies devant<br />
contribuer à l’émergence de concepts urbanistiques innovants<br />
favorisant notamment le bien-être social, le vivre ensemble interculturel,<br />
la construction durable, la résilience climatique et<br />
l’économie circulaire à l’échelle des quartiers. « À la base de la<br />
méthodologie pour développer ce guide se retrouvent à la fois<br />
les approches de l'économie circulaire et celles du "Cradle to<br />
Cradle" (du berceau au berceau) : toutes les deux préconisent<br />
d'aller au-delà de la réduction des impacts négatifs générés à<br />
tous les niveaux (conception, production, (ré)utilisation) et de<br />
viser la création d'impacts positifs », communique le ministère.
GREEN BUILDING<br />
39<br />
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LUXEMBOURG<br />
40<br />
GREEN BUILDING<br />
© Eric Devillet<br />
GERI MANAGEMENT :<br />
UNE IDENTITÉ CONSTRUITE<br />
SUR DES VALEURS<br />
GERI Management<br />
Alfio Tassi, Stéphanie Zanetti, Nathalie Dubois et Angéline Prévot<br />
Immatérielle, insaisissable, informelle,<br />
elle n’en reste pas moins un élément des<br />
plus partagés et des plus précieux dans<br />
toute société. La culture d’entreprise,<br />
si elle se dévoile subtilement, différencie<br />
chaque organisation de ses concurrents.<br />
Angéline Prévot, ingénieur civil<br />
et administrateur délégué de GERI Management,<br />
société spécialisée dans la<br />
coordination de sécurité et de santé sur<br />
les chantiers, met un point d’honneur à<br />
la diffuser parmi ses équipes et à fédérer<br />
ses collaborateurs autour de ses valeurs.<br />
Aujourd’hui, elle donne la parole à trois<br />
ambassadeurs de ses équipes : Nathalie<br />
Dubois, Stéphanie Zanetti et Alfio Tassi,<br />
respectivement responsables du service<br />
commercial, du service administratif,<br />
et de la coordination sécurité santé.<br />
Ensemble, ils nous révèlent ce qui rend<br />
leur entreprise unique en son genre.<br />
Bienveillance<br />
« Si tu veux construire un bateau, ne<br />
rassemble pas tes hommes et femmes<br />
pour leur donner des ordres, pour expliquer<br />
chaque détail, pour leur dire<br />
où trouver chaque chose… Si tu veux<br />
construire un bateau, fait naître dans le<br />
cœur de tes hommes et femmes le désir<br />
de la mer», cette citation apocryphe<br />
attribuée à Antoine de Saint-Exupéry<br />
guide chaque jour Angéline Prévot dans<br />
son rôle d’administrateur délégué de<br />
GERI Management et marque positivement<br />
«l’esprit du bureau ». Dans cette<br />
société spécialisée dans la coordination<br />
de sécurité et de santé sur les chantiers,<br />
le management a à cœur d’instaurer<br />
un climat propice à l’épanouissement<br />
et au bien-être de ses collaborateurs.<br />
« Tout naturellement, nous les aidons<br />
à se sentir à l’aise. Bien sûr, il faut<br />
qu’ils aiment leur métier, mais nous<br />
leur faisons aimer leur entreprise également.<br />
Ce n’est qu’ainsi qu’ils seront<br />
pleinement épanouis dans leur travail.<br />
L’attention particulière que nous accordons<br />
à l’aspect humain donne une<br />
valeur supplémentaire à notre société »,<br />
indique Angéline Prévot.<br />
Et cette bienveillance interne rejaillit à<br />
l’extérieur des murs du 198E Rue Pierre<br />
Gansen : « Un collaborateur épanoui<br />
donnera le meilleur de lui-même. C’est<br />
un effet domino : la bienveillance qui<br />
règne au sein de l’entreprise va forcément<br />
engendrer la bienveillance des<br />
collaborateurs envers les clients. Cela<br />
sera perceptible sur chantier mais aussi<br />
dans les discussions et le support que<br />
nous fournissons », affirme Nathalie<br />
Dubois.<br />
Adaptabilité<br />
S’il y a une faculté chère à l’entreprise<br />
que cette dernière année et demie de<br />
crise a révélée, c’est bien son adaptabilité.<br />
Réactivité et rapidité sont vite devenus<br />
les maîtres-mots des différentes
GREEN BUILDING<br />
41<br />
équipes. « Dès que le coronavirus<br />
est arrivé au <strong>Luxembourg</strong>, nous<br />
avons dû nous adapter à de nouvelles<br />
contraintes, de nouvelles normes et revoir<br />
différentes procédures, tant au niveau<br />
administratif que sur le terrain. Et,<br />
les chantiers n’ayant finalement été arrêtés<br />
que peu de temps, nous y sommes<br />
parvenus dans des délais très courts »,<br />
raconte Alfio Tassi.<br />
Diversité<br />
L’attention particulière<br />
que nous accordons<br />
à l’aspect humain donne<br />
une valeur supplémentaire<br />
à notre société<br />
« Le fait d’être assez nombreux et d’avoir<br />
des collaborateurs qui viennent aussi<br />
bien de France que de Belgique ou du<br />
<strong>Luxembourg</strong> nous a également permis<br />
d’être très réactifs et très mobiles sur<br />
le terrain », poursuit Alfio Tassi. La société<br />
a effectivement l’avantage d’être<br />
assez cosmopolite, ce qui lui permet de<br />
communiquer aisément en luxembourgeois,<br />
français, allemand ou portugais<br />
avec les différents intervenants qui entourent<br />
chaque projet. L’équipe est tout<br />
aussi diversifiée au niveau des genres et<br />
des âges. « Notre plus jeune collaboratrice<br />
a 22 ans et le plus âgé prendra sa<br />
retraite l’année prochaine, mais ce qui<br />
les rapproche est un même état d’esprit.<br />
Plutôt que l’expérience, GERI Management<br />
recherche dans ses nouvelles<br />
recrues une personnalité qui s’accommodera<br />
à la culture d’entreprise. Il faut<br />
évidemment des qualités techniques<br />
pour rejoindre notre équipe, mais<br />
les compétences et connaissances,<br />
nous les avons en interne et pouvons<br />
les transmettre. Un état d’esprit, ça<br />
ne s’apprend pas », estime Angéline<br />
Prévot.<br />
Amélioration continue<br />
L’équipe ayant récemment accueilli plusieurs<br />
talents, elle cherche désormais la<br />
stabilité et se concentre sur l’amélioration<br />
continue de ses prestations. Là, la<br />
qualité est le maître-mot. « Avec l’extension<br />
de la société, nous avons adopté de<br />
nouvelles procédures internes pour fluidifier<br />
la communication entre nous mais<br />
aussi d’autres manières de travailler, plus<br />
efficientes et plus rapides, tout cela au<br />
bénéfice des employés et de nos clients.<br />
En agrandissant l’équipe, la direction a<br />
non seulement anticipé et répondu aux<br />
besoins de ces derniers mais elle s’est aussi<br />
assuré que ses collaborateurs puissent<br />
consacrer le temps nécessaire à chaque<br />
projet et produire un travail de qualité»,<br />
explique Nathalie Dubois. «Le service administratif<br />
a été renforcé tout particulièrement,<br />
notamment en raison de la multiplication<br />
des chantiers et des nouvelles<br />
exigences de l’ITM. Ce renforcement améliorera<br />
indubitablement notre réactivité et<br />
donc la satisfaction de nos clients », ajoute<br />
Stéphanie Zanetti. Un service qualité a<br />
également vu le jour. Contrôles et suivis<br />
de qualité déjà mis en place en externe<br />
sont désormais appliqués en interne. « Actuellement,<br />
nous auditons chacun de nos<br />
coordinateurs sur le terrain. Cela permet<br />
d’échanger sur le travail qu’ils fournissent<br />
au jour le jour, d’épingler les points forts et<br />
les points faibles de chacun mais aussi de<br />
rapprocher la direction et les collaborateurs.<br />
C’est l’occasion de passer un moment privilégié<br />
à deux », conclut Angéline Prévot.<br />
GERI Management en un mot<br />
Savoir-faire, gage de qualité,<br />
conscience professionnelle, transmission,<br />
engagement, compétence…<br />
sont autant d’idées qui<br />
viennent à l’esprit des collaborateurs<br />
de GERI Management lorsqu’on<br />
leur demande de définir la<br />
société en un mot. Au-delà du point<br />
de vue technique, ils expriment<br />
également des ressentis plus personnels<br />
qui démontrent la cohésion<br />
qui règne au sein de l’entreprise:<br />
famille, bienveillance, respect, soutien,<br />
flexibilité, serviabilité et convivialité<br />
sont les termes choisis.<br />
GERI Management<br />
198E Rue Pierre Gansen<br />
L-4570 Niederkorn<br />
www.geri.lu
42<br />
GREEN BUILDING<br />
ETATS DES LIEUX<br />
COORDINATION SECURITE SANTE<br />
FORMATIONS
DIGITAL<br />
ET INNOVATION<br />
L’entreprise britannique DeepMind, spécialisée dans l’intelligence artificielle,<br />
a créé le système AlphaFold. Grâce au machine learning, ce dernier peut déterminer<br />
comment les molécules de protéines se replient en seulement quelques jours,<br />
avec une précision égale à celle d’expérimentations scientifiques de plusieurs mois,<br />
3.<br />
voire de plusieurs années. En identifiant la structure d’une protéine, le système permet<br />
de comprendre son rôle dans des processus biologiques comme l’évolution<br />
d’un virus similaire au Covid-19. Sans être infaillibles, ces structures permettent<br />
malgré tout aux scientifiques d’accélérer leurs recherches et de sortir d’impasses liées<br />
à la résolution des structures de protéines.
44<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
AGENTM :<br />
LA NOUVELLE GÉNÉRATION<br />
D’AVERTISSEMENTS TAXÉS<br />
SIGI<br />
Mathilde Esquirolea<br />
Depuis quelques années, les communes<br />
luxembourgeoises utilisent<br />
l’application « Politess » pour émettre<br />
les avertissements taxés dans le cadre<br />
d’infractions au code de la route. Le<br />
contrat couvrant l’utilisation de cette<br />
application est arrivé à expiration. Afin<br />
d’accompagner les communes dans<br />
cette mission de sécurisation de voiries<br />
et de la circulation, le SIGI a développé<br />
un nouveau produit, baptisé AgentM,<br />
destiné aux agents municipaux.<br />
Mathilde Esquirolea, experte métier de<br />
l’application, nous présente son fonctionnement<br />
et les avantages d’une telle<br />
solution.<br />
Comment est né le produit AgentM et que<br />
fait-t-il ?<br />
C’est avant tout la réponse à un besoin.<br />
Les communes utilisaient une application<br />
mobile, « Politess », basée sur la législation<br />
allemande et supportée par la<br />
Police Grand-Ducale qui, elle, désirait<br />
mettre fin à ce support.<br />
C’est ainsi que l’ASAM (Association des<br />
Agents Municipaux) a pris contact avec<br />
le SIGI afin de savoir s’il était possible de<br />
créer une solution d’émission des avertissements<br />
taxés. Les premières discussions<br />
ont démarré en 2018, mais nous<br />
avons préféré attendre le déploiement<br />
de SIGINOVA afin d’offrir un produit innovant<br />
complet et pas uniquement une<br />
application mobile.<br />
AgentM est une solution qui se compose<br />
d’une application couplée à<br />
une imprimante mobile permettant à<br />
l’agent municipal de contrôler dans sa<br />
commune le bon respect du règlement<br />
et, le cas échéant, de dresser un avertissement<br />
taxé. Pour les communes<br />
faisant usage d’une solution papier, le<br />
backoffice SIGINOVA permet d’encoder<br />
l’avertissement taxé dans le système.<br />
L’agent n’a plus la nécessité de<br />
se déplacer au commissariat. L’application<br />
backoffice SIGINOVA permet<br />
également de se substituer à la solution<br />
mobile si cette dernière n’était pas<br />
disponible.<br />
Des communes ont-t-elles déjà essayé<br />
AgentM ?<br />
Nous avons créé ce produit avec l’ASAM<br />
et la Police et avons organisé plusieurs<br />
conseils techniques pour travailler sur les<br />
derniers ajustements. Cette association<br />
a été représentée par les communes de<br />
Mersch, Hesperange, Leudelange et Eschsur-Alzette.<br />
Un système existe déjà à Esch<br />
ou à <strong>Luxembourg</strong>-Ville, mais celui-ci ne<br />
fonctionne qu’en mode online et nécessite<br />
une bonne couverture Wifi pour synchroniser<br />
les données à distance. Cela pose un<br />
problème pour les communes rurales qui<br />
connaissent à l’heure actuelle des soucis<br />
du point de vue de leur réseau.<br />
Quant à notre système, il fonctionnera<br />
aussi bien en mode online qu’offline.<br />
Lorsque l’agent démarre sa journée,<br />
l’application mobile se synchronise. En<br />
soi, cette dernière n’a pas d’intelligence<br />
propre car nous utilisons l’une des<br />
forces du SIGI qui est de mettre à disposition<br />
des communes leurs données,<br />
à savoir les registres, les adresses, etc.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
45<br />
Tiers<br />
Si une nouvelle adresse est par exemple<br />
ajoutée, celle-ci se synchronise automatiquement<br />
avec SIGINOVA et le mobile<br />
se mettra à jour au niveau des données<br />
communales.<br />
L’un des avantages de SIGINOVA est<br />
qu’il peut contenir un règlement général<br />
et communal. Le premier est commun<br />
à toutes les communes (infractions,<br />
amendes, etc.), le second permet d’ajouter<br />
des fonctions plus spécifiques pour<br />
chaque commune comme le stationnement<br />
des camionnettes qui n’ont pas le<br />
droit de se garer en soirée dans les rues<br />
où il y a des habitations.<br />
AgentM fonctionnera aussi bien<br />
en mode online qu’offline<br />
Des formations sont-t-elles prévues pour<br />
les futurs utilisateurs d’AgentM ?<br />
Contrairement aux employés communaux,<br />
les agents n’avaient jusqu’alors pas besoin<br />
d’accéder à SIGINOVA ou à GESCOM.<br />
Lors du déploiement du produit, nous présentons<br />
ses fonctionnalités de façon globale.<br />
Il s’en suit une phase de test qu’il suffit<br />
d’activer dans SIGINOVA, pour terminer<br />
avec une petite formation. La prise en main<br />
du produit AgentM est facilitée par une interface<br />
utilisateur moderne, intuitive et respectant<br />
parfaitement le processus métier.<br />
Nous ne nous positionnons pas dans une relation<br />
fournisseurs-clients, mais bien dans<br />
un partenariat où nous aidons les communes<br />
à gérer leurs missions et leurs services<br />
aux citoyens. Si de nouveaux besoins<br />
apparaissent lors de l’utilisation d’AgentM,<br />
ou de toute autre application, nous pourrons<br />
les ajouter facilement grâce à la grande<br />
souplesse de SIGINOVA. C’est en travaillant<br />
avec les utilisateurs sur le terrain que nous<br />
pouvons définir de nouvelles solutions.<br />
Les avantages de SIGINOVA<br />
• Approche collaborative<br />
• Vitesse élevée dans la création de<br />
produits et services<br />
• Design intuitif centré sur l’utilisateur<br />
• Interopérabilité avec des solutions<br />
existantes<br />
• RGPD by design<br />
• Made in <strong>Luxembourg</strong><br />
• « Re-usability » des fonctionnalités<br />
développées<br />
Syndicat Intercommunal de Gestion<br />
Informatique<br />
11, rue Edmond Reuter<br />
L-5326 Contern<br />
www.sigi.lu
46<br />
LUXEMBOURG<br />
LA CYBERSÉCURITÉ,<br />
ENJEU CRUCIAL<br />
DE LA DIGITALISATION<br />
DIGITAL ET INNOVATION
DIGITAL ET INNOVATION<br />
47<br />
Il ne se passe pas un jour sans que ne survienne<br />
ici et là une attaque informatique<br />
d’envergure paralysant des comptes<br />
personnels, des entreprises ou des institutions<br />
publiques. Le phénomène a<br />
tendance à s’aggraver face aux nouvelles<br />
technologies qui se développent continuellement<br />
dans un village planétaire<br />
relié par une toile virtuelle tentaculaire.<br />
La maîtrise de la cybersécurité est sans<br />
nul doute la clé de voute de cet édifice<br />
et un enjeu majeur de la transformation<br />
sociétale. Source d’enjeux économiques,<br />
politiques et géopolitiques, celle-ci ne va<br />
cesser de se développer et de créer des<br />
emplois, dans un monde numérique de<br />
plus en plus étendu.<br />
La cybersécurité est un concept regroupant<br />
tous les éléments ayant pour<br />
objectif la protection des systèmes informatiques<br />
et leurs données. Ces moyens<br />
sont multiples et de plusieurs types.<br />
Ceux-là peuvent prendre une forme<br />
technique avec des firewalls ou bien des<br />
antivirus, conceptuelle se basant sur<br />
des méthodes de gestion des risques,<br />
humaine grâce aux ingénieurs sécurité,<br />
ou bien législative avec des organismes<br />
d’État qui veillent à la bonne marche et<br />
à la conformité avec la loi. Cette protection<br />
poursuit plusieurs objectifs. Elle<br />
doit assurer l’intégrité des données et<br />
leur authenticité. Elle veille également<br />
à leur confidentialité pour préserver les<br />
données personnelles ou bien les secrets<br />
industriels. Elle lutte aussi contre<br />
l’usurpation d’identité en veillant à livrer<br />
l’information à la bonne personne.<br />
Enfin, elle assure le bon fonctionnement<br />
de toutes sortes de transactions.<br />
La cybersécurité est un combat de tous<br />
les jours qui peut coûter cher. Les actes de<br />
cyberattaques se développent en nombre<br />
mais aussi en ingéniosité. Ils ne se focalisent<br />
pas forcément sur une cible mais<br />
s’en prennent à son système, à l’image du<br />
piratage d’Airbus via ses sous-traitants.<br />
Les logiciels «ransomware», qui chiffrent<br />
les données et les prennent en otage<br />
contre rançon sont monnaie courante<br />
sur la toile. Leurs victimes sont forcées<br />
de payer de fortes sommes d’argent pour<br />
récupérer l’accès à leurs données. Le FBI<br />
estime que lors des six dernières années,<br />
les rançons ont rapporté plus de 140 millions<br />
de dollars aux hackers.<br />
La cybersécurité, un combat de tous<br />
les jours<br />
Selon son rapport annuel sur la cybersécurité,<br />
le Groupe POST a constaté une<br />
activité importante de groupes cyberattaquants<br />
tels que le groupe Conti, un<br />
ransomware qui divulgue des données<br />
d’entreprises lorsque leurs revendications<br />
ne sont pas satisfaites. Les hackers<br />
ont eu également recours à des logiciels<br />
malveillants. Agent Tesla est un programme<br />
permettant de substituer des<br />
informations ou des mots de passe. Il<br />
est capable d’extraire des identifiants à<br />
partir de différents navigateurs, emails,<br />
etc. De plus, il procède à la récupération<br />
de données issues de clés de registre, de<br />
presse-papiers, de captures d’écran et<br />
de vidéos. Les hackers ne sont jamais à<br />
court d’idées pour tirer le meilleur parti<br />
de toute faille constatée dans le système.<br />
L’attaque par déni de service (DDOS)<br />
est une technique qui a pour objectif de<br />
sur-solliciter un site internet pour le saturer<br />
et ainsi le rendre inutilisable. En<br />
2019, 8,4 millions d’attaques de ce genre<br />
ont été détectées.<br />
Les hackers ne sont jamais<br />
à court d’idées pour tirer<br />
le meilleur parti<br />
de toute faille constatée<br />
dans le système<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, des milliers d’appels à<br />
caractère frauduleux ont été reçus provenant<br />
de groupes usurpant l’identité<br />
de Microsoft, d’après le rapport sur la<br />
cybersécurité du Groupe POST. Il s’agit<br />
d’une technique d’hameçonnage appelée<br />
«Vishing». En faisant croire à leur<br />
victime que le système Windows est<br />
infecté de contenu malicieux, les usurpateurs<br />
persuadent la victime de faire<br />
installer des logiciels de sécurité pour<br />
se débarrasser du problème contre une<br />
modique somme d’argent. L’objectif de<br />
la manœuvre étant de subtiliser les identifiants<br />
de leur compte bancaire pour<br />
mieux se servir.<br />
Les actes malveillants peuvent prendre<br />
des dimensions telles qu’on commence à<br />
parler d’actes de cyberguerre. On assiste<br />
périodiquement à des escarmouches<br />
sérieuses entre États. En témoigne par<br />
exemple la réplique des États-Unis pour<br />
contrer une usine à troll russe ou encore<br />
l’attaque des centrifugeuses nucléaires<br />
iraniennes par le malware Stuxnet. Il y<br />
a ainsi autant de raisons d’agresser que<br />
d’être agressé : l’argent, les enjeux économiques<br />
et politiques, la géopolitique, la<br />
vengeance, la malveillance...<br />
Vu l’ampleur des dégâts que pourrait<br />
engendrer une cyberattaque, les États et<br />
les entreprises commencent à réaliser<br />
que la performance digitale passe par un<br />
système informatique sécurisé, imperméable<br />
aux attaques malveillantes. Le<br />
<strong>Luxembourg</strong> ne déroge pas à la règle. Par<br />
exemple, le groupe POST a adopté une<br />
stratégie ambitieuse en matière de cybersécurité<br />
dès 2019. Avec une cinquantaine<br />
de spécialistes, il a créé un centre d’expertise<br />
appelé POST Cyberforce. Ce dernier<br />
résulte de la convergence des compétences<br />
et des connaissances de POST,<br />
de POST Telecom et d’EBRC, ceci afin de<br />
mieux anticiper et contrer les cybermenaces<br />
qui touchent leurs clients.<br />
Par R. Hatira<br />
140 millions<br />
de dollars de rançon pour les hackers<br />
sur les six dernières années<br />
8,4 millions<br />
d’attaques DDOS en 2019
48<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
BRÈVES<br />
Inauguration du super calculateur européen MeluXina à Bissen<br />
Le supercalculateur à haute performance du Grand-Duché de<br />
<strong>Luxembourg</strong> est entré en service. Co-financé par l’Union européenne,<br />
il fait partie du réseau des supercalculateurs européens<br />
« EuroHPC Joint Undertaking ». La cérémonie de lancement de<br />
MeluXina, hébergé dans l'un des Data Centers de LuxConnect,<br />
a eu lieu le 7 juin dernier à Bissen en présence de SAR le Grand-<br />
Duc et du Premier ministre Xavier Bettel. Après Vega en Slovénie,<br />
MeluXina sera le deuxième supercalculateur à être déployé dans<br />
le cadre de cette entreprise commune qui poursuit deux objectifs<br />
principaux, à savoir le développement d’une infrastructure<br />
de calcul intensif de classe mondiale et le soutien aux activités<br />
de recherche et d'innovation grâce à la mise en commun des<br />
ressources européennes. Le Grand-Duché a été retenu comme<br />
siège de l'entité gestionnaire du réseau européen de superordinateurs<br />
EuroHPC JU qui a été inauguré le 3 mai dernier en présence<br />
du Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry<br />
Breton.<br />
Tree Canopy Lab, un outil créé par Google pour identifier les<br />
zones urbaines prioritaires pour une re-végétalisation<br />
Google a lancé un outil d’identification des zones urbaines<br />
manquant de végétalisation et, de ce fait, en proie à des pics<br />
de température insoutenables. La végétation a en effet un<br />
rôle de régulateur puisqu’elle permet de dissiper en partie la<br />
chaleur accumulée par le béton. Avec le « Tree Canopy Lab »,<br />
Google met l’intelligence artificielle au service de l’analyse<br />
d’images satellites dans le but de créer une carte interactive<br />
renseignant notamment le pourcentage de couverture<br />
végétale et la densité de population des zones recensées.<br />
Couplées aux prédictions météorologiques, ces informations<br />
permettent d’identifier les zones prioritaires de re-végétalisation<br />
pour lutter contre la chaleur. Une phase test est en cours<br />
à Los Angeles; la municipalité veut augmenter la couverture<br />
végétale de 50% sur son territoire et souhaite la répartir de<br />
manière à limiter les vagues de chaleur dans les quartiers qui<br />
en ont le plus besoin.<br />
Le marché de l’IoT va dépasser les mille milliards de dollars<br />
d’ici 2024<br />
La pandémie bouscule notre rapport au numérique. D’après le<br />
dernier rapport de GlobalData consacré aux objets connectés,<br />
la vague de transformation numérique générée par la crise du<br />
Covid-19 va pleinement profiter à l’IoT dans les mois et années<br />
à venir. Selon ces données, le marché mondial lié à l’Internet<br />
des Objets devrait représenter quelque 1 077 milliards de dollars<br />
d’ici 2024 contre 622 milliards en 2020. Un marché essentiellement<br />
dominé par les besoins des entreprises qui représentent<br />
73% du chiffre d’affaires total attendu en 2024. Plusieurs cas<br />
d’usage de l’IoT ont connu une forte croissance pendant la<br />
pandémie, notamment l’utilisation de caméras thermiques<br />
connectées pour détecter les infections potentielles au Covid-19<br />
et de capteurs pour surveiller les niveaux d’occupation<br />
des bureaux.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
49<br />
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES x TABLES RONDES<br />
Un cycle de séminaires sur la propriété intellectuelle et ses enjeux<br />
05/10<br />
2021<br />
Les marques : un atout pour l’image de l’artisanat<br />
Marken ! - Werkzeug zur Imagesteigerung im Handwerk<br />
Chambre des Métiers, <strong>Luxembourg</strong> - Kirchberg 16h30-18h00<br />
IP exploitation in open source software development<br />
- Good practices and useful tips<br />
Technoport, Esch - Belval<br />
16h30-18h00<br />
13/10<br />
2021<br />
Programme et inscription : www.ipil.lu<br />
Les séminaires se déroulent cette année sous un format hybride.<br />
En partenariat avec<br />
Avec le support de
50<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
ET QUE ÇA BRILLE !<br />
SolarCleano<br />
Sans entretien, les installations photovoltaïques<br />
voient leur rendement diminuer.<br />
L’impact de ce phénomène est<br />
encore plus important pour les sociétés<br />
gérant un parc conséquent. C’est de ce<br />
constat qu’est née l’aventure SolarCleano.<br />
Créant des robots spécialisés dans<br />
le nettoyage de ce type d’installation,<br />
l’entreprise propose de nombreux produits<br />
et accessoires pour améliorer l’efficacité<br />
de l’entretien, tant en termes de<br />
qualité que de temps. Présentation d’un<br />
concept luxembourgeois ambitieux…<br />
Le début d’une aventure écologique<br />
En 2004, la société Fallprotec est créée.<br />
Celle-ci concentre son activité sur la<br />
création et l’installation d’équipements<br />
anti-chute et de protections individuelles<br />
utilisées dans le cadre du nettoyage professionnel<br />
de façades d’immeubles. La<br />
particularité de la société est de vouloir<br />
bousculer les habitudes ancrées au sein<br />
des sociétés de nettoyage : plutôt que de<br />
n’utiliser qu’une machine d’entretien<br />
par bâtiment, les produits de Fallprotec<br />
sont utilisables sur plusieurs édifices ! Et<br />
puisque ces machines ne sont utilisées<br />
qu’une à deux fois par an, c’est un modèle<br />
qui semble avoir beaucoup de sens<br />
économiquement – en termes d’investissement<br />
de départ, d’entretien et de<br />
maintenance – et écologiquement !<br />
En 2008, une société-sœur est créée, SolarCleano,<br />
toujours dans le domaine du<br />
nettoyage, mais cette fois, spécifique aux<br />
installations photovoltaïques. La société<br />
produit en effet des robots pilotés par un<br />
système de navigation GPS d’une précision<br />
de 2 cm. L’idée est révolutionnaire<br />
dans la mesure où les installations de<br />
panneaux solaires sont souvent situées<br />
dans des zones reculées et ont un dimensionnement<br />
assez conséquent. De plus,<br />
ces installations doivent être régulièrement<br />
entretenues pour assurer un rendement<br />
optimal. Pour éviter de grands<br />
déplacements dans le cadre de leur entretien,<br />
SolarCleano a pensé une solution<br />
autonome et efficace. Forte d’une équipe<br />
de quinze employés, l’entreprise gère aujourd’hui<br />
un parc de 250 robots à travers<br />
40 pays.<br />
L’accompagnement proposé par Luxinnovation<br />
Luxinnovation avait déjà été sollicitée<br />
en 2014 par Fallprotec dans le cadre de<br />
la préparation d’un dossier de demande<br />
de financement auprès du ministère de<br />
l’Économie. Celui-ci concernait un projet<br />
de recherche et développement portant<br />
sur l’intégration d’un treuil électrique sur<br />
cordes dans les nacelles. La société a aussi<br />
intégré le programme d’accompagnement<br />
Fit 4 Digital pour digitaliser, et par<br />
là améliorer, ses processus internes ainsi<br />
que pour créer un nouveau portail client
DIGITAL ET INNOVATION<br />
51<br />
© SolarCleano<br />
© SolarCleano<br />
immersif et interactif, interconnecté à<br />
sa plateforme de gestion interne. Suite à<br />
l’épidémie de Covid-19, Fallprotec a également<br />
intégré le programme Fit 4 Resilience<br />
de Luxinnovation pour surmonter<br />
les difficultés liées à la crise.<br />
En 2018, c’était au tour de SolarCleano<br />
de demander l’aide de l’agence pour la<br />
création d’un dossier complet susceptible<br />
d’être accepté par le ministère en<br />
vue d’un financement. En effet, pour<br />
rendre leurs robots autonomes, SolarCleano<br />
a dû s’entourer d’ingénieurs<br />
en robotique en plus de ses ingénieurs<br />
en mécanique. Dans le futur, l’objectif<br />
de la société est par ailleurs d’étendre<br />
son activité dans le milieu agricole ou<br />
minier, en programmant les robots<br />
pour qu’ils puissent se déplacer entre<br />
les plantations sans les endommager.<br />
D’autres développements sont en cours<br />
de réflexion, comme l’intégration de<br />
modules d’intelligence artificielle couplés<br />
à des capteurs et caméras thermiques<br />
afin de détecter des anomalies<br />
dans le fonctionnement des panneaux<br />
solaires. De cette manière, l’exploitant<br />
d’une installation pourra disposer<br />
d’informations précises et adapter sa<br />
maintenance et ses entretiens en fonction<br />
des données récoltées par les robots.<br />
Les produits SolarCleano<br />
Avec une vitesse de 40 m par minute,<br />
les robots de SolarCleano disposent de<br />
plusieurs brosses rotatives garantissant<br />
un nettoyage efficace. Toutes les machines<br />
sont équipées de caméras, afin de<br />
permettre à un opérateur de les guider<br />
même si les panneaux sont hors de portée<br />
de vue. De plus, elles ne nécessitent<br />
qu’une très faible maintenance. Entièrement<br />
électrique, leur batterie dispose<br />
d’une autonomie de deux heures. Il existe<br />
également une version « Mini », plus petite<br />
et plus légère, pour le nettoyage de<br />
petites et moyennes installations.<br />
La particularité des robots est qu’ils<br />
peuvent nettoyer, au choix, à sec ou à<br />
l’eau. Leur robinet est par ailleurs régulable<br />
pour ajuster la consommation<br />
d'eau. Dans tous les cas, leur utilisation<br />
est garantie sans microfissure. Pour des<br />
raisons pratiques, ses concepteurs ont<br />
opté pour une construction modulaire des<br />
machines, en quatre pièces assemblables<br />
facilement en à peine trois minutes, au<br />
moment de l’utilisation. Cela facilite en<br />
effet le transport du matériel d’un site à<br />
un autre, par un seul opérateur.<br />
SolarCleano a également développé une<br />
gamme d’accessoires accompagnant<br />
ses machines. Par exemple, la société a<br />
conçu un transporteur électrique télécommandé<br />
capable de déplacer les robots<br />
d’une table de panneaux à une autre<br />
ou encore un système d’éclairage LED<br />
permettant de procéder au nettoyage<br />
pendant la nuit. Et pour répondre aux<br />
besoins des clients disposant d’installations<br />
fortement inclinées, il existe également<br />
des systèmes de sécurité à fixer sur<br />
les robots avant le nettoyage.<br />
Enfin, l’entreprise organise régulièrement<br />
des démonstrations sur les installations<br />
de ses potentiels clients pour en<br />
prouver l’efficacité avant la signature<br />
d’un contrat.<br />
Par M. Cappuccio
52<br />
MOBILITÉ<br />
Pour tous vos déplacements,<br />
nous sommes à vos côtés !<br />
Que ce soit pour un simple déplacement professionnel, pour la mise en place d’un<br />
service de navettes pour votre société, ou encore pour l’organisation du transport<br />
lors d’un de vos événements, nos collaborateurs mettent tout en œuvre pour vous<br />
proposer de nombreux services « à la carte ».
MOBILITÉ<br />
Présenté en 2017, le Tesla Semi a vu sa production être repoussée de 2019 à 2021.<br />
Le camion électrique du constructeur californien<br />
MOBILITÉ<br />
bouscule la filière des poids lourds.<br />
Les premiers modèles devraient débarquer d’ici la fin de l’année sur les routes américaines.<br />
Tesla Semi serait décliné en deux autonomies (482 et 803 kilomètres) et coûterait<br />
4.<br />
entre 150 000 et 180 000 dollars. Les premiers exemplaires serviront à la filiale transport<br />
de Tesla, tandis que les premiers clients qui avaient passé commande seront livrés<br />
en fin d’année également.
LUXEMBOURG<br />
54<br />
MOBILITÉ<br />
© Agence Kapture<br />
UN PAS DE PLUS<br />
VERS LA DÉCARBONISATION<br />
Voyages Emile Weber<br />
Cyrille Horper<br />
La décarbonisation du réseau RGTR à l’horizon 2030 est l’un des objectifs du gouvernement.<br />
Cyrille Horper et Charel Schmit, respectivement responsable communication du département mobilité et responsable<br />
des infrastructures de rechargement chez Voyages Emile Weber, présentent la stratégie « empoweringMobility »<br />
qui répond à cette exigence. Ils reviennent également sur les défis liés au futur de la mobilité.
MOBILITÉ<br />
55<br />
Qu’est-ce que la stratégie « empowering-<br />
Mobility » chez Voyages Emile Weber ?<br />
CH : Chez nous, l’esprit d’entreprise a<br />
toujours été axé sur l’innovation. « empoweringMobility<br />
» a démarré en 2008<br />
avec l’acquisition des premiers bus hybrides,<br />
puis s’est développée en 2015<br />
avec ceux à double articulation et à motorisation<br />
plug-in hybride pour la ligne<br />
qui reliait l’aéroport à Hesperange. La<br />
même année, les premiers taxis électriques<br />
ont été mis en circulation avec<br />
WEBTAXI, qui avait toutefois connu une<br />
première version avec l’hybride en 2012.<br />
CS : En 2017, le « Ruffbus Mamer » a été<br />
le premier bus à la demande à circuler<br />
en mode électrique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
C’est en février 2018 que l’aventure a pris<br />
beaucoup plus d’ampleur avec l’électrification<br />
de la première ligne RGTR, la<br />
305, qui relie Bettembourg à Dudelange.<br />
En juillet de la même année, nous avons<br />
inauguré le dépôt à Bissen qui a été pensé<br />
pour l’électrique dès sa phase de planification.<br />
Depuis lors, l’acquisition des<br />
bus et autres véhicules s’est amplifiée.<br />
Aujourd’hui, nous comptons au total 72<br />
bus électriques et, en prenant en compte<br />
le parc automobile, nous disposons de<br />
110 véhicules électrifiés sur les 700 qui<br />
composent notre flotte.<br />
CH : Nous préférons néanmoins parler<br />
de décarbonisation plutôt que d’électrification<br />
car nous suivons de près les<br />
développements de la technologie à hydrogène.<br />
« empoweringMobility » rejoint<br />
finalement la stratégie du ministère de<br />
l'Environnement, du Climat et du Développement<br />
durable et du ministère de<br />
la Mobilité et des Travaux publics qui a<br />
pour objectif de décarboniser le réseau<br />
RGTR à l’horizon 2030.<br />
Un nombre croissant de véhicules électriques<br />
implique forcément une plus<br />
grande production et consommation<br />
d’électricité notamment au niveau des<br />
dépôts. Des solutions sont-elles mises en<br />
place pour répondre à ce défi ?<br />
CH : C’est effectivement un défi pour<br />
Creos, le fournisseur d’énergie, et pour<br />
nous. La solution adéquate passe par<br />
l’intelligence plutôt que par l’installation<br />
infinie de câblages de cuivre car ce<br />
n’est pas rentable. Il s’agit ainsi de gérer<br />
de façon optimale le site, les bornes de<br />
recharge, etc. Le défi de la puissance électrique<br />
concerne avant tout les grands<br />
dépôts plutôt que les petits. Les flottes de<br />
véhicules électrifiés augmentent. Nous<br />
disposons de réserves d’énergie, mais<br />
avec la vitesse de croissance actuelle,<br />
celles-ci ne dureront pas longtemps.<br />
CS : Malgré tout, nous détenons des solutions<br />
pour répondre à ces défis. Nexxtlab,<br />
une filiale de Creos, a développé<br />
l’application « FeederFLEX » qui permet<br />
d’analyser les données du réseau et l’historique<br />
des consommations à différents<br />
moments pour observer les influences<br />
sur le réseau. C’est un projet pilote qui<br />
permet aujourd’hui d’attribuer une puissance<br />
électrique supplémentaire. Nous<br />
pouvons l’utiliser à notre dépôt et donc<br />
augmenter notre puissance de 1 MWh<br />
par rapport aux 2 MWh dont nous disposons<br />
en temps normal pour recharger<br />
nos véhicules. Nous sommes très fiers<br />
que cette solution, qui agit comme un<br />
« <strong>Smart</strong> Grid », ait obtenu en avril dernier<br />
le « Internationaler Nachhaltigkeitspreis<br />
2021 » à Berlin. En tout cas, avec cette application,<br />
nous avons toutes les informations<br />
à notre disposition, reste à savoir ce<br />
que l’on en fait…<br />
Nous savons que conduire<br />
des véhicules à hydrogène<br />
est possible<br />
CH : C’est pourquoi nous avons développé<br />
un programme général que l’on<br />
a baptisé « Park and Charge », qui agit<br />
comme un « <strong>Smart</strong> Charging ». Nous<br />
travaillons avec les données du site (exploitation,<br />
horaires,…) et techniques<br />
du véhicule (autonomie, temps de recharge,…)<br />
pour augmenter son potentiel<br />
d’utilisation. C’est un grand projet<br />
qui n’a pas d’égal à cette échelle et à ce<br />
degré de complexité en Europe. Notre<br />
force réside dans le fait que nous avons<br />
à disposition huit marques de bus différentes<br />
; de même que pour les constructeurs<br />
de chargeurs. Nous avons une<br />
grande expérience dans la combinaison<br />
chargeurs/bus qui nous permet d’avoir<br />
une expertise à ce sujet.<br />
Comment appréhendez-vous l’hydrogène ?<br />
CH : Cette technologie est un autre élément<br />
de notre stratégie « empowering-<br />
Mobility ». À l’avenir, les véhicules dotés<br />
de batteries électriques en côtoieront<br />
d’autres fonctionnant à l’hydrogène.<br />
Nous suivons cette évolution de près.<br />
Nous faisons la différence entre l’hydrogène<br />
gris qui est récupéré de l’industrie,<br />
et le vert qui est créé grâce aux énergies<br />
renouvelables. La volonté politique<br />
luxembourgeoise est évidemment de privilégier<br />
le second type. Des bus à hydrogène<br />
ont déjà circulé au Grand-Duché<br />
entre 2000 et 2003 dans le cadre d’un projet<br />
européen. Nous savons que conduire<br />
des véhicules à hydrogène est possible,<br />
maintenant, ce sont les infrastructures<br />
et l’approvisionnement qui doivent être<br />
organisés. En tout cas, c’est une technologie<br />
prometteuse qui, à l’avenir, pourra<br />
être employée, par exemple, pour des trajets<br />
longues distances.<br />
L’électrification implique également différentes<br />
approches au niveau de la formation<br />
ou de la maintenance…<br />
CH : Effectivement, nous offrons des formations<br />
pour les chauffeurs, pour nos<br />
mécaniciens et mécatroniciens, mais<br />
également pour le bureau de planification<br />
qui, lui, doit tenir compte de l’autonomie<br />
du véhicule pour organiser les<br />
trajets. Concernant la maintenance, c’est<br />
une tout autre approche car les véhicules<br />
contiennent beaucoup d’électronique.<br />
L’électricité est une énergie critique qu’il<br />
faut savoir utiliser et nous mettons tout en<br />
œuvre pour garantir la sécurité de chacun.<br />
CS : Un autre grand défi est l’adaptation<br />
des dépôts classiques actuels à l’électrique.<br />
Concernant les futurs dépôts,<br />
leur planification sera primordiale pour<br />
répondre aux exigences d’aujourd’hui et<br />
aux technologies futures. L’électrique est<br />
une école, et en ce sens, nous apprenons<br />
tous les jours.<br />
Voyages Emile Weber<br />
Z.A. Reckschléed<br />
L-5411 Canach<br />
www.emile-weber.lu
56<br />
LUXEMBOURG<br />
SUR LE CHEMIN<br />
D’UNE MOBILITÉ<br />
PLUS RESPONSABLE<br />
MOBILITÉ<br />
Automobile Club du <strong>Luxembourg</strong> (ACL)<br />
En tant que professionnel de la mobilité<br />
individuelle, l’Automobile Club<br />
du <strong>Luxembourg</strong> (ACL) participe à son<br />
échelle au façonnement des modes de<br />
déplacement de demain. Partenaire<br />
du projet pilote de développement du<br />
concept de « Mobility as a service » au<br />
sein du quartier Elmen à Olm, le club<br />
suit également de près l’évolution de la<br />
mobilité en entreprise et de la législation<br />
en matière d’électrification. Tour<br />
d’horizon de ces actualités avec Jean-<br />
Claude Juchem, CEO de l’ACL.<br />
Quelle est votre contribution au projet<br />
Elmen de la SNHBM ?<br />
Ce quartier de 800 logements construit<br />
par la SNHBM fait l’objet d’un projet<br />
pilote en matière de mobilité. En effet,<br />
ces habitations ne comprendront pas de<br />
parking intégré. En revanche plusieurs<br />
grands parkings communautarisés reprenant<br />
deux emplacements par logement<br />
seront dispersés à travers le quartier<br />
et équipés de 20 bornes de recharge<br />
électrique et de mBox.<br />
À travers l’application que nous allons<br />
proposer, nous opérerons la gestion intelligente<br />
des parkings regroupant 2 000<br />
emplacements selon trois types de profils<br />
: les habitants, leurs invités et les véhicules<br />
partagés. Comme les places ne<br />
seront pas attitrées, chaque arrivant sera<br />
redirigé vers la plus proche du logement<br />
où il se rend. Cette gestion optimisée et<br />
intelligente permettra le pré-encodage<br />
des plaques d’immatriculation dans le<br />
système pour valider automatiquement<br />
l’accès au parking aux habitants ou à<br />
leurs invités. Lors de visites spontanées,<br />
ces derniers pourront contacter notre<br />
call-center disponible 24h/7j via un parlophone<br />
et recevront alors un QR-code<br />
d’accès.<br />
Grâce à cette application, les habitants<br />
accèderont aux mêmes services que<br />
nos membres et pourront sélectionner<br />
et louer des véhicules de tous types, de<br />
toutes motorisations et éventuellement<br />
adaptés aux personnes à mobilité réduite.<br />
L’application permettra également<br />
de déverrouiller et de restituer un véhicule.<br />
Notre plateforme sera connectée à<br />
celle des transports publics, le consommateur<br />
de mobilité pourra ainsi consulter<br />
en ligne les délais de déplacement<br />
selon le moyen de locomotion et faire son<br />
choix sur cette base. Grâce à ce concept<br />
de « Mobility as a service », tous les besoins<br />
en mobilité seront couverts et nous<br />
espérons par là réduire le nombre de véhicules<br />
personnels sur le site.<br />
Parlez-nous de votre collaboration avec<br />
l’Université du <strong>Luxembourg</strong> dans le<br />
cadre de la création d’une formation en<br />
Mobility Management…<br />
Notre réflexion est partie des résultats<br />
d’une étude menée en 2017 par le ministère<br />
de la Mobilité montrant que la scolarité<br />
et le travail étaient les principales<br />
causes de l’encombrement des routes.<br />
Nous avons pensé qu’à l’instar du travailleur<br />
désigné à la sécurité, un «Mobility<br />
Manager» devrait être chargé d’informer<br />
les collaborateurs et la direction des différents<br />
moyens de transport existants,<br />
d’identifier des solutions collectives et<br />
de proposer des alternatives à la mobilité<br />
individuelle. Si cette formation de trois<br />
jours devenait obligatoire, cet expert<br />
en mobilité pourrait avoir un réel impact<br />
dans l’entreprise. À travers celle-ci,<br />
nous voulons rassembler les employés<br />
qui traitent de la même problématique<br />
dans différentes sociétés afin de créer<br />
un réseau et développer des services de<br />
mobilité communs à leur zone. Ils pourraient<br />
également échanger les bonnes<br />
pratiques déployées en interne.<br />
Suite à l’analyse des émissions de CO 2<br />
de notre flotte, nous avons réduit ces<br />
dernières de 20% grâce à des solutions<br />
simples comme le télétravail des
MOBILITÉ<br />
57<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
permettre d’investir dans 30% de véhicules<br />
supplémentaires pour permettre<br />
un roulement lors des recharges !<br />
employés. Il s’agit d’un exercice facile<br />
d’analyse que nous comptons intégrer<br />
à notre formation en Mobility<br />
Management afin de répandre cette pratique.<br />
Par ailleurs, nous pensons qu’à<br />
l’instar d’une tendance qui fonctionne<br />
chez nos voisins allemands, les entreprises<br />
devraient encourager à la multimodalité<br />
en privilégiant l’octroi d’un<br />
budget mobilité permettant de créer<br />
son patchwork de solutions plutôt qu’en<br />
fournissant systématiquement une voiture<br />
de fonction.<br />
Un budget mobilité permettant<br />
de créer son patchwork<br />
de solutions<br />
en alternative<br />
à la voiture de fonction<br />
Jean-Claude Juchem<br />
La Commission européenne a annoncé la<br />
fin de la vente de motorisations thermiques<br />
en 2035 : que penser de cette décision ?<br />
Nous soutenons la décarbonisation de<br />
la mobilité, mais ne comprenons pas la<br />
volonté européenne de tout miser sur<br />
l’électrique… Les moteurs thermiques<br />
pourraient par exemple être alimentés en<br />
carburant synthétique, également neutre<br />
en CO 2<br />
.<br />
L’électrification connait par ailleurs<br />
des limites : nous l’avons vu récemment<br />
avec les inondations, comment<br />
se déplacer si le réseau électrique doit<br />
être suspendu ? C’est pourquoi nous<br />
militons pour une cohabitation de plusieurs<br />
solutions neutres en carbone.<br />
L’hydrogène est par exemple une solution<br />
d’avenir, or le <strong>Luxembourg</strong> ne<br />
compte aucune station de recharge de<br />
ce type. Pour une entreprise comme<br />
l’ACL devant transporter des charges<br />
lourdes – lors de nos dépannages – et<br />
devant être opérationnelle 24h/7j, il<br />
s’agirait pourtant d’une excellente solution.<br />
Nous ne pouvons en effet pas nous<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, seulement 6,15% des véhicules<br />
sont actuellement électriques ou<br />
hybrides. Les ambitions du gouvernement<br />
d’atteindre un taux d’électrification de<br />
49% d'ici 2030 semblent donc assez irréalistes…<br />
Dans la même idée, le gouvernement<br />
avait annoncé déployer 800 bornes<br />
de recharge d’ici 2020, or nous n’en comptons<br />
aujourd’hui qu’environ 500. Les entreprises<br />
se heurtent par ailleurs aux limites<br />
du réseau lorsqu’il s’agit d’installer<br />
de nouvelles bornes et doivent souvent<br />
prévoir l’installation très coûteuse d’un<br />
transformateur. Se pose alors la question<br />
de son financement… Le même problème<br />
se pose au niveau des résidences !<br />
Enfin, en 2035, c’est la vente de véhicules<br />
thermiques neufs qui sera interdite, beaucoup<br />
d’entre eux seront donc encore en circulation<br />
puisque la durée moyenne de vie<br />
d’un véhicule est estimée à quinze ans. De<br />
plus, on compte plus de 60 000 véhicules<br />
de plus de dix ans au <strong>Luxembourg</strong> : ces<br />
personnes auront-elles les moyens, surtout<br />
après la crise économique liée au Covid-19,<br />
d’investir dans un véhicule électrique ?<br />
Le <strong>Luxembourg</strong>, ne produisant pas de véhicules,<br />
pourrait profiter de cette neutralité<br />
pour créer un cadre ouvert à l’innovation et<br />
à d’autres solutions non-polluantes, plutôt<br />
que d’imposer l’électrification comme<br />
chemin unique. Nous recommandons<br />
enfin au gouvernement de mesurer les<br />
actions prises jusqu’ici en matière de mobilité<br />
pour évaluer si la politique mise en<br />
place peut porter ses fruits, puis d’adapter<br />
sa stratégie en fonction des conclusions de<br />
cette analyse…<br />
Par M. Cappuccio
58<br />
INTERNATIONAL<br />
LE FUTUR DE L’AUTOMOBILE<br />
EST ÉLECTRIQUE<br />
MOBILITÉ<br />
Malgré un marché en berne encore marqué par la crise sanitaire, les ventes de voitures électriques ont fait un bond spectaculaire.<br />
355 000, c’est le nombre de voitures 100% électriques vendues depuis le début de l’année en Europe. La tendance semble se renforcer<br />
selon l’Observatoire allemand Schmidt Automotive Research. Plusieurs explications à cette embellie : d’abord, l’explosion de l’offre<br />
ces derniers mois, avec des normes d’émissions de CO 2<br />
de plus en plus sévères. Ensuite, la Commission européenne vient de décider<br />
de mettre fin à la vente des vehicules à moteur thermique à partir de 2035. En tout cas, les constructeurs étoffent leurs offres et se<br />
préparent à cette échéance. Voici les voitures les plus en vue sur un marché en pleine mutation. Les prix sont donnés à titre indicatif.<br />
Les citadines électriques<br />
Fiat 500 e<br />
Puissance : 70 kW<br />
Autonomie : 320 km<br />
Prix : 24 500 euros<br />
Peugeot e-208<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie : 340 km<br />
Prix : 32 700 euros<br />
Renault Zoe ZE50<br />
Puissance : 80 kW<br />
Autonomie : 390 km<br />
Prix : 32 300 euros<br />
Opel Corsa-e<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie : 330 km<br />
Prix : 31 200 euros
MOBILITÉ<br />
59<br />
Les berlines compactes électriques<br />
Tesla Model 3<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie : 448 km<br />
Prix : 52 990 euros<br />
Volkswagen ID.3<br />
Puissance : 110 kW<br />
Autonomie : 350 km<br />
Prix : 34 220 euros<br />
Nissan Leaf<br />
Puissance : 110 kW<br />
Autonomie : 270 km<br />
Prix : 33 900 euros<br />
Hyundai Ioniq électrique<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie : 311 km<br />
Prix : 35 200 euros<br />
Ford Mustang Mach-E<br />
Puissance : 198 kW<br />
Autonomie : 440 km<br />
Prix : 48 990 euros
60<br />
MOBILITÉ<br />
Les voitures électriques de luxe<br />
Porsche Taycan 4S<br />
Puissance : 390 kW<br />
Autonomie : 463 km<br />
Prix : 108 632 euros<br />
Tesla Model S<br />
Puissance : 350 kW<br />
Autonomie : 593 km<br />
Prix : 89 990 euros<br />
Jaguar i-Pace<br />
Puissance : 294 kW<br />
Autonomie : 470 km<br />
Prix : 79 990 euros<br />
Mercedes EQC<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie : 414 km<br />
Prix : 78 950 euros<br />
Audi e-Tron S<br />
Puissance : 230 kW<br />
Autonomie : 346 km<br />
Prix : 74 500 euros
MOBILITÉ<br />
61<br />
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LUXEMBOURG<br />
62<br />
MOBILITÉ<br />
L’ÉLECTRIQUE<br />
ET L’HYDROGÈNE<br />
BOULEVERSENT<br />
LES CODES<br />
DE LA MOBILITÉ<br />
© Agence Kapture<br />
Petrymobil<br />
Peter Recking<br />
À Roost, la concession Petrymobil a pris<br />
de l’envergue. Moderne, spacieux et<br />
fonctionnel, ce nouveau site ouvert en<br />
fin d’année 2019 affiche les ambitions<br />
du représentant des marques Peugeot,<br />
Opel, Citroën et DS au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Peter Recking, Marketing Manager<br />
chez Petrymobil, présente la gamme<br />
des utilitaires électriques et évoque la<br />
technologie hydrogène au service de<br />
la mobilité. En fin d’année, un premier<br />
véhicule hybride qui allie l’hydrogène<br />
à l’électrique sera mis en vente par la<br />
concession.<br />
Présentez-nous la concession Petrymobil...<br />
C’est une entreprise luxembourgeoise familiale<br />
fondée et gérée par les époux Petry.<br />
Ils ont démarré en 1994 en reprenant<br />
le garage Weber (Peugeot) à Remerschen,<br />
puis Citroën en 2010 à Junglinster. Petrymobil<br />
s’est ensuite développée en novembre<br />
2019 avec la construction d’une<br />
nouvelle concession à Roost qui est le<br />
premier site entièrement PSA (Peugeot<br />
Société Anonyme) au Grand-Duché de<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Nous représentons Opel,<br />
Peugeot, Citroën et DS. Il y a quelques<br />
mois, nous avons aussi ouvert un quatrième<br />
site à Weiswampach qui est majoritairement<br />
dédié à la vente de véhicules<br />
d’occasion.<br />
Parlez-nous de la gamme des utilitaires<br />
électriques disponibles chez Petrymobil...<br />
une autonomie minimale de 200 kilomètres<br />
et certains peuvent monter à 350<br />
kilomètres. L’autonomie et les tailles de<br />
chacun des véhicules permettent d’offrir<br />
un large panel de solutions à nos<br />
clients, notamment pour les communes<br />
et les entreprises privées ainsi que pour<br />
tous les usages et les métiers. Il n’est par<br />
exemple pas nécessaire de détenir la plus<br />
grande batterie et la meilleure autonomie<br />
pour effectuer des trajets courts car<br />
les recharges journalières suffisent.<br />
Offrir un large panel<br />
de solutions<br />
à nos clients pour tous<br />
les usages et les métiers<br />
Tous nos véhicules utilitaires sont désormais<br />
commandables en full électrique.<br />
Nous avons neuf véhicules au<br />
total : trois modèles dans chacune de nos<br />
trois marques. Nos utilitaires ont tous<br />
Quant à l’espace de charge, il reste identique<br />
pour les versions électrique et diesel
MOBILITÉ<br />
63<br />
même si la charge maximale autorisée<br />
est réduite pour le véhicule électrifié.<br />
Par ailleurs, étant donné que leur structure<br />
ne change pas, nos utilitaires<br />
peuvent être transformés en fonction des<br />
besoins : minibus, ambulance, etc.<br />
© Agence Kapture<br />
Enfin, l’électromobilité implique moins<br />
d’entretien et réduit le nombre de pièces<br />
d’usure. Le temps d’arrêt des véhicules<br />
pour l’entretien ou les réparations est<br />
ainsi diminué et offre davantage de productivité<br />
aux usagers. Nous observons<br />
que la demande en véhicules électriques<br />
ne cesse d’augmenter, tant pour le secteur<br />
privé que public. En raison de la<br />
crise sanitaire et des complications du<br />
marché, nous attendons les véhicules<br />
d’essai. Vers la fin d’année, toute notre<br />
gamme d’utilitaires dédiée à l’e-mobilité<br />
sera disponible en test.<br />
Qu’en est-il de la technologie hydrogène ?<br />
C’est une technologie qui nous intéresse.<br />
En fin d’année, nous commercialiserons<br />
l’Opel Vivaro-e HYDROGEN<br />
qui sera un véhicule hybride fonctionnant<br />
à l’hydrogène et à l’électrique.<br />
Il sera muni d’une pompe à hydrogène,<br />
qui permettra de circuler durant<br />
400 kilomètres, ainsi que d’une<br />
batterie, qui, elle, offrira une autonomie<br />
de 50 kilomètres. Il s’agit là du<br />
premier utilitaire fonctionnant à l’hydrogène<br />
qui sera commercialisé au<br />
<strong>Luxembourg</strong>.<br />
Nous commercialiserons<br />
l’Opel Vivaro qui sera un véhicule<br />
hybride fonctionnant<br />
à l’hydrogène et à l’électrique<br />
Le pays a-t-il les infrastructures nécessaires<br />
pour l’utilisation de cette technologie ?<br />
Actuellement, le Grand-Duché n’en<br />
dispose pas. Néanmoins, les stations à<br />
hydrogène devraient y croitre à l’avenir.<br />
Une station devrait être installée à<br />
Bertrange d’ici la fin de l’année. Pour les<br />
communes et les entreprises qui sont<br />
situées à quelques encablures de la ville,<br />
c’est une option avant de voir fleurir<br />
des pompes au Grand-Duché. Il ne faut<br />
pas négliger qu’actuellement, l’électricité<br />
nécessaire à la production de l’hydrogène<br />
est plus élevée par rapport à la<br />
consommation d’un véhicule électrifié.<br />
Personnellement, je suis ravi de voir<br />
qu’à partir de la fin de l’année, nous serons<br />
capables d’offrir nos utilitaires avec<br />
trois motorisations différentes : diesel,<br />
électrique et hydrogène. Petrymobil,<br />
avec ses marques Peugeot, Citroën, DS et<br />
Opel, sont prêts pour accueillir la mobilité<br />
du futur !<br />
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bruits à grande vitesse attestent d’un certain<br />
confort de conduite durable. Le nec<br />
plus ultra : l’impressionnante réalité augmentée<br />
par l’affichage tête haute projetant<br />
les indications de direction fournies<br />
par le GPS directement dans le champ de<br />
vision sur le pare-brise.<br />
Un air de déjà-vu…<br />
En commercialisant son tout nouveau<br />
SUV sportif électrique, l’ID.4 GTX, le<br />
groupe Volkswagen passe définitivement<br />
à l’offensive sur un marché résolument<br />
ouvert à une concurrence et<br />
une modernité de tous les instants. Clin<br />
d’œil aux nostalgiques des bolides des<br />
années 80, la formule GTX s’invite dans<br />
la course des SUV.<br />
Un sportif juste « en forme »<br />
D’aspect extérieur, le dernier SUV GTX de<br />
la famille Volkswagen, à l’image de nombreux<br />
ancêtres de sa lignée, fait dans la<br />
sobriété et se distingue de l’exubérance<br />
inhérente aux modèles du genre, hormis<br />
peut-être des jantes futuristes et une<br />
signature lumineuse omniprésente au<br />
niveau de la carrosserie frontale (du parechocs<br />
jusqu’aux poignées de portes).<br />
Une fois au volant, on s’éprend vite des<br />
coutures écarlates prédominantes, en<br />
raccord avec le motif des sièges mis en<br />
exergue par différentes teintes de lumière<br />
d’animation. Petite mise en bouche<br />
avant de tester la technologie annoncée<br />
par la sportivité d’un habitacle dépourvu<br />
de boîte de vitesses, mais riche en compartiments,<br />
et restituant tout son confort<br />
à l’espace de vie arrière.<br />
Elle nous emmène où on veut,<br />
les quatre roues motrices faisant fi<br />
des sols souples ou glissants<br />
Avec ses 543 litres (en plus d’un plancher<br />
modulable avec bac), le volume du coffre<br />
(manœuvrable d’un léger brossé du pied<br />
sous l'arrière du véhicule) fait honneur<br />
au gabarit de cette cylindrée dernier<br />
cri. Le système multimédia, fonctionnel<br />
à outrance, est une réussite, malgré la<br />
commande de vitesse étrangement disposée<br />
derrière « le cerceau », rendant l’ergonomie<br />
toujours perfectible.<br />
L’aménagement d’un second moteur<br />
électrique à l’avant du SUV ajoute à cette<br />
version GTX les notions de gain de puissance<br />
et de transmission intégrale. Elle<br />
nous emmène où on veut, les quatre<br />
roues motrices faisant fi des sols souples<br />
ou glissants, mais réduit le champ des<br />
possibles par sa consommation logiquement<br />
supérieure. Côté motorisation, les<br />
aptitudes de ce GTX rappellent celles de<br />
son cousin par alliance d’Audi.<br />
Il lui faut légèrement plus de six secondes<br />
pour atteindre les 100 km/h<br />
avec une vitesse de pointe bridée à 180,<br />
le tout en déployant une puissance de<br />
220 kW et 299 cv (460 Nm de couple). Le<br />
GTX permet de fortes accélérations sans<br />
trop de percussions, la faute au second<br />
moteur, responsable du dépassement<br />
des deux tonnes avec ses conséquences<br />
implicites : une surconsommation, une<br />
perte de sensation et d’agilité aussi bien<br />
en ville que sur route et une amplitude<br />
de braquage limitée, néanmoins compensée<br />
par la vision à 360 degrés des<br />
dispositifs d’aide au stationnement.<br />
En vitesse de croisière, la batterie<br />
consommant 77 kWh table sur une autonomie<br />
de 480 km. L’optimisation de<br />
la capacité de recharge atteignant les<br />
125 kW, on peut parcourir 300 km après<br />
une demi-heure de réapprovisionnement<br />
sur un « super-chargeur ».<br />
Par D. Coutant
MOBILITÉ<br />
67
INTERNATIONAL<br />
68<br />
SUV E-TRON,<br />
L’ESSENCE MÊME D’AUDI !<br />
MOBILITÉ<br />
Disponible sur le marché depuis 2019,<br />
l’Audi e-tron, premier modèle SUV<br />
100% électrique de la marque aux anneaux,<br />
entend rappeler son standing à<br />
la planète automobile du XXI e siècle en<br />
venant défier d’autres précurseurs du<br />
genre, établis outre-Atlantique ou ailleurs.<br />
Coup de projecteur sur cette version<br />
atypique…<br />
Un favori, malgré son faux départ<br />
Ayant accusé du retard dans la motorisation<br />
transitoire, le constructeur allemand<br />
ambitionne de figurer parmi les vedettes<br />
de la fête en électrisant le monde motorisé<br />
depuis quelques années. Par le classicisme<br />
certain de l’élégance qu’elle affiche,<br />
l’Audi e-tron, visuellement parlant,<br />
cache bien son jeu. Dedans, le tableau de<br />
bord pérennise le design des glorieuses<br />
aînées, arborant fièrement ses finitions,<br />
valorisées par ses matériaux ergonomiques.<br />
Seul un petit moniteur tactile<br />
pour la climatisation s’est invité pour assister<br />
l’écran central digital servant d’interface<br />
aux fonctions principales de série<br />
ou aux réglages de récupération d'énergie<br />
et de recharge.<br />
Par le classicisme certain<br />
de l’élégance qu’elle affiche,<br />
l’Audi e-tron, visuellement parlant,<br />
cache bien son jeu<br />
L’innovation demeure dans la présence<br />
de caméras, en fonction des séries, se<br />
substituant aux traditionnels rétroviseurs<br />
dont le champ de vision se transmet sur<br />
un mini-écran surplombant la poignée<br />
de la portière, et profilant ainsi l’aérodynamisme<br />
de la bête de course. En guise<br />
de boîte de vitesse, on manipule des palettes<br />
fixées au volant, facilitant notamment<br />
la récupération d’énergie lors du<br />
freinage (jusqu’à un tiers de l’autonomie<br />
maximale). Le socle quasiment plat en<br />
l'absence d'arbre de transmission rend<br />
l’habitacle beaucoup plus volumineux et<br />
confortable. La capacité du coffre allant<br />
de 660 à 1 725 litres (plus 60 litres supplémentaires<br />
sous le capot avant), fait de lui<br />
« un vrai coffre » !<br />
L’audace d’une motricité novatrice<br />
Rien ne laisse supposer d’emblée les deux<br />
moteurs électriques installés à la proue et<br />
à la poupe de ce vaisseau routier, le tout<br />
combinant 300 kW équivalant à une puissance<br />
de 360 cv (561 Nm de couple) dopée<br />
par un booster pouvant lâcher 40 cv supplémentaires<br />
en l’espace de quelques<br />
secondes. Pour les alimenter, l'e-tron<br />
dispose d'une batterie à l'énorme capacité<br />
de 95 kWh, comparable à la taille du<br />
réservoir d'un véhicule thermique ; celleci,<br />
localisée sous le plancher, rabaisse le<br />
centre de gravité à celui d’une berline.<br />
Ce SUV jouit ainsi d’une puissance finement<br />
répartie, procurant au train arrière<br />
un rôle de propulseur, certes inhabituel<br />
pour une électrique.<br />
Les deux moteurs de l’e-tron entraînent<br />
quatre roues motrices, gage de sécurité<br />
et de plaisir de conduite. Une bonne<br />
tenue et un caractère enthousiasmant<br />
modèrent véritablement sa rigueur<br />
d’outre-Rhin. Mais les deux tonnes et<br />
demie imposées par ce géant de presque<br />
cinq mètres de long entrave l’accélération<br />
qui ne performe pas outre-mesure<br />
(0 à 100 km/h en 6,6 secondes). Son autonomie<br />
couvre plus ou moins 400 km<br />
en conditions mixtes (selon la norme<br />
WLTP) pour une recharge totale de 40<br />
heures environ sur une prise de 220<br />
volts classique (une huitaine d’heures<br />
sur une prise rapide, et moins d’une<br />
heure pour récupérer 80% de la batterie<br />
sur une borne «supercharge» compatible<br />
de 150 Kw/h). Somme toute, le<br />
système e-tron excelle dans un trafic<br />
l’autorisant à déployer un entrain gourmand<br />
en énergie.<br />
Par D. Coutant
MOBILITÉ<br />
69<br />
BRÈVES<br />
Le géant américain Apple à la conquête de la voiture<br />
électrique autonome<br />
Le fantasme d’une voiture électrique Apple serait sur le point<br />
de devenir réalité. C’est ce qui ressort d’une interview de son<br />
PDG, Tim Cook, accordée au New York Times. Les enjeux sont<br />
colossaux aussi bien pour la firme américaine que par rapport<br />
à la concurrence chinoise notamment. Comme à son habitude,<br />
Apple voudrait maîtriser l’ensemble des composants de sa<br />
voiture électrique et les fabriquer lui-même. Reste à savoir si<br />
le géant concevra sa propre technologie électrique. Le sujet est<br />
stratégique. La firme à la pomme cherche à nouer des alliances<br />
avec plusieurs fabricants de batteries et serait en pourparlers<br />
avec les fabricants chinois BYD et CATL. Il n’est cependant pas<br />
question de faire industrialiser les batteries de l’Apple Car en<br />
Chine. Le géant américain imposerait à ses interlocuteurs une<br />
fabrication sur le sol états-unien. Cette décision bénéficie du<br />
soutien et de l’aval du gouvernement américain qui voudrait<br />
relocaliser les secteurs stratégiques à fort potentiel économique.<br />
Ceci n’est pas pour apaiser les tensions politiques entre<br />
Washington et Pékin.<br />
Les trains de nuit reviennent à la mode<br />
Et si la solution pour réduire le trafic aérien tellement énergivore<br />
venait du rail ? C’est l’idée de l’entreprise française<br />
Midnight Trains qui compte faire revivre le mythe de l’Orient-<br />
Express grâce à des trains de nuit. La compagnie veut inventer<br />
une alternative plus harmonieuse, plus fluide, plus respectueuse<br />
de l’environnement à l’aviation commerciale en réduisant<br />
l’empreinte carbone de chaque voyageur. Le début de<br />
l’activité est prévu pour 2024, avec une ligne qui reliera Paris<br />
à une ville espagnole ou italienne. Le hub parisien desservira<br />
ensuite plusieurs capitales européennes dans un rayon de 1500<br />
km. Ces trains de nuit seront de véritables hôtels sur rail qui<br />
allieront design et confort et dont les chambres privatives n’auront<br />
rien à envier aux établissements de luxe. Cerise sur le gâteau<br />
: le projet se veut très démocratique et les prix devraient<br />
osciller entre 136 et 182 euros. La résurrection des trains de nuit<br />
est une réponse aux impératifs du développement durable et de<br />
la préservation de la planète.<br />
La Commission européenne interdit la vente de véhicules<br />
thermiques et hybrides dès 2035<br />
Afin d'atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050, la<br />
Commission européenne a décidé de ne plus autoriser que la<br />
vente de véhicules électriques ou à hydrogène dès 2035. D'ici<br />
là, l'Union européenne s'engage à renforcer son réseau d’infrastructures<br />
de recharge électrique. En effet, à l'heure actuelle,<br />
on ne trouve que 260 000 bornes à travers le territoire dont la majorité<br />
se concentre en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Son<br />
objectif est d'atteindre le million de bornes à l'horizon 2025 et<br />
3,5 millions d'ici 2030. La Fédération belge et luxembourgeoise<br />
de l’automobile et du cycle (Febiac) juge toutefois ce nombre<br />
insuffisant et estime que l’UE devrait prévoir un minimum de<br />
6 millions de bornes à la même échéance. Les États membres<br />
devront quant à eux s’assurer que leur réseau électrique disposera<br />
d’une puissance suffisante pour soutenir l’augmentation de<br />
la consommation liée à la recharge. Du côté des constructeurs,<br />
la décision politique est fortement critiquée et est jugée par la<br />
plupart d’entre eux irréalisable dans le temps imparti et regrettable<br />
car elle interdit des alternatives écologiques comme le développement<br />
des carburants renouvelables ou synthétiques. Ils<br />
poursuivent toutefois leurs efforts en proposant toujours plus<br />
de modèles électriques, démocratisant petit à petit leur prix.
70<br />
MOBILITÉ<br />
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vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />
eurosolar.lu
ENVIRONNEMENT,<br />
CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Un nouveau sondage Eurobaromètre publié le 5 juillet révèle que, en dépit de la pandémie,<br />
5.<br />
le changement climatique est considéré par les citoyens européens comme<br />
le problème mondial actuel le plus grave. Le vice-président exécutif chargé du pacte vert<br />
pour l'Europe, Frans Timmermans, perçoit les résultats du sondage comme<br />
« un cri de ralliement lancé à l'attention des politiciens et du monde des affaires ».
LUXEMBOURG<br />
72<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
POUR DES BANQUES<br />
DURABLES<br />
ET RESPONSABLES<br />
Spuerkeess<br />
Rudi Belli<br />
Le verdissement de notre économie nécessite<br />
d’importants investissements et<br />
l’urgence de responsabiliser le secteur<br />
financier est grande. Ces dernières années,<br />
diverses instances internationales<br />
prennent des mesures, contraignantes<br />
ou non, pour favoriser l’émergence<br />
d’un système financier durable et accélérer<br />
la transition vers la neutralité<br />
climatique. « Principles for Responsible<br />
Banking », taxonomie européenne,<br />
Corporate Sustainability Reporting Directive<br />
(CSRD), Sustainable Finance<br />
Disclosure Regulation (SFDR),… les<br />
instruments sont désormais nombreux<br />
pour mettre fin à l’écoblanchiment et<br />
orienter véritablement le flux des capitaux<br />
vers des activités vertes. Rudi<br />
Belli, chef du département Secrétariat<br />
Général et membre de l'équipe développement<br />
durable de Spuerkeess,<br />
nous les présente dans cette interview.<br />
Quel rôle le secteur financier peut-il<br />
jouer dans la lutte contre le changement<br />
climatique ?<br />
Le secteur financier dans son ensemble (à<br />
savoir les banques, les asset managers, les<br />
fonds d’investissement et les compagnies<br />
d’assurance) a un rôle central à jouer dans<br />
l’orientation des capitaux vers une économie<br />
plus durable, comme le souligne<br />
le plan d’action européen sur la finance<br />
durable établi par la Commission européenne.<br />
Si le politique s’empare du sujet<br />
aujourd’hui, c’est pour confronter le secteur<br />
à ses responsabilités et l’enjoindre à<br />
agir plus vite en introduisant de nouvelles<br />
réglementations. Mais le temps presse et,<br />
bien plus que de se contenter de s’y conformer,<br />
les acteurs du secteur devraient adopter<br />
une attitude volontariste. C’est ce dont a<br />
fait preuve Spuerkeess en devenant le premier<br />
participant bancaire luxembourgeois<br />
aux « Principles for Responsible Banking »<br />
des Nations Unies en octobre 2019.<br />
Quels sont ces principes et à quoi s’engage-t-on<br />
concrètement en y adhérant ?<br />
Il y a six principes que l’on s’engage à implémenter<br />
dans les quatre ans qui suivent<br />
l’adhésion. Le premier est d’aligner sa<br />
stratégie d’entreprise sur les objectifs de<br />
développement durable des Nations Unies<br />
et sur l’Accord de Paris. La durabilité doit<br />
donc faire partie intégrante du modèle<br />
d’affaires du signataire qui devra effectivement<br />
considérer les critères environnementaux,<br />
sociaux et de gouvernance<br />
(ESG) dans ses décisions et développer des<br />
instruments financiers qui permettront de<br />
réduire son impact climatique.<br />
Le second est l’analyse d’impact de<br />
ses activités et la fixation d’objectifs<br />
concrets. À titre d’exemple, le rapport nonfinancier<br />
de Spuerkeess, publié en 2020,<br />
révèle que 42% de ses actifs sont sensibles<br />
au climat. L’exposition majeure provient<br />
du secteur de la construction que nous<br />
finançons principalement à travers les<br />
prêts hypothécaires. Nous nous sommes<br />
par exemple fixé pour objectif d’améliorer<br />
la classe énergétique de notre portefeuille<br />
de crédits hypothécaires grâce au financement<br />
de travaux de rénovation énergétique.<br />
Pour l’atteindre, nous sensibilisons
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
73<br />
nos clients et les informons en même<br />
temps sur les nombreuses subventions<br />
auxquelles ils peuvent prétendre. Lorsque<br />
le client s’engage à rénover son bien immobilier,<br />
nous réduisons son empreinte<br />
carbone mais aussi celle de notre banque.<br />
Un autre levier à travers lequel nous<br />
créons de l’impact positif est la promotion<br />
du financement de l’électromobilité.<br />
Le troisième engagement est de conseiller<br />
nos clients sur les risques et opportunités<br />
ESG. Cela peut passer par un screening de<br />
leurs portefeuilles de titres et l’évaluation<br />
de leur exposition aux risques climatiques<br />
(qu’ils soient physiques ou de transition),<br />
mais aussi par la promotion de produits<br />
financiers plus durables.<br />
Le quatrième principe est de nouer des<br />
partenariats avec des parties prenantes.<br />
À la Spuerkeess, nous avons constitué<br />
un conseil consultatif scientifique, composé<br />
d’une douzaine de scientifiques<br />
de réputation internationale, qui nous<br />
apporte une expertise approfondie dans<br />
de nombreux domaines, émet des avis<br />
sur les modèles nationaux de risques<br />
climatiques et soutient activement l’intégration<br />
des politiques ESG à travers le<br />
secteur bancaire luxembourgeois tout<br />
entier. Une coopération rapprochée avec<br />
certains métiers et secteurs pour mieux<br />
appréhender leurs défis ESG est un autre<br />
exemple d’engagement entre la banque<br />
et l’économie.<br />
Le cinquième principe veut que les signataires<br />
mettent en œuvre leur engagement<br />
par le biais d’une gouvernance efficace<br />
et d’une culture bancaire responsable,<br />
c’est-à-dire qu’ils intègrent les considérations<br />
des risques ESG dans leur modus<br />
operandi. Car il ne s’agit pas seulement<br />
de vouloir s’en prémunir, il faut aussi se<br />
détacher de nos visions à court terme et<br />
transformer les risques en opportunités.<br />
Enfin, le dernier principe a trait à la transparence<br />
et au reporting. Les signataires<br />
s’engagent à révéler en toute transparence<br />
dans quelle mesure ils ont atteint<br />
ou non les objectifs qu’il s’étaient fixés.<br />
Quels changements cela engendre-t-il<br />
dans votre métier ?<br />
Pour se conformer à ces principes, nos<br />
processus doivent être adaptés de manière<br />
à tenir compte de nouveaux critères<br />
qui dépassent les seuls aspects financiers<br />
et économiques. Désormais, il nous faudra<br />
déterminer précisément ce qu’on<br />
entend par «durable» au sens des critères<br />
ESG et, au fur et à mesure, mettre fin à<br />
certaines opérations de façon définitive.<br />
De ce fait, le métier du banquier va changer<br />
: celui-ci devra avoir une bien meilleure<br />
compréhension des défis de ses<br />
clients, élargir ses horizons et maîtriser<br />
des sujets qui dépassent le savoir-faire<br />
traditionnel de la profession. Pour ce<br />
faire, il devra nécessairement s’associer<br />
à des partenaires, comme des experts<br />
en énergie ou en science de l’environnement<br />
pour n’en citer que quelques-uns.<br />
Si les critères ESG représentent un défi<br />
pour les banques, ils leur permettront de<br />
développer des modèles d’affaires plus<br />
résilients une fois qu’ils seront bien appréhendés.<br />
Le secteur financier<br />
a un rôle central à jouer<br />
dans l’orientation<br />
des capitaux vers une économie<br />
plus durable<br />
Selon un rapport de GreenPeace, les fonds<br />
d’investissement durables auraient « à<br />
peine réussi à rediriger plus de capitaux<br />
vers une économie durable que les fonds<br />
conventionnels ». L’écoblanchiment est-il<br />
particulièrement présent dans le secteur<br />
financier et comment y remédier ?<br />
Il est vrai qu’en l’absence de réglementation<br />
plus conséquente et harmonisée,<br />
on a observé une tendance à qualifier<br />
de «durables» des produits finalement<br />
assez discutables. Le problème de<br />
l’écoblanchiment était en particulier<br />
lié à l’absence d’informations ESG<br />
pertinentes sur les sociétés dans lesquelles<br />
les fonds d’investissement et les<br />
banques investissaient, impliquant une<br />
disparité entre définitions de « durabilité<br />
» d’un établissement à l’autre. C’est<br />
pour cela que le régulateur joue un rôle<br />
crucial en imposant une standardisation<br />
au marché. Il a d’ailleurs mis au point<br />
trois réglementations particulièrement<br />
importantes, que je qualifierais de « trilogie<br />
de l’anti-greenwashing » : la taxonomie<br />
européenne, la Corporate Sustainability<br />
Reporting Directive (CSRD) et la<br />
Sustainable Finance Disclosure Regulation<br />
(SFDR). La taxonomie européenne<br />
introduit enfin une définition commune<br />
de la durabilité et établit des seuils pour<br />
les principaux secteurs émetteurs de<br />
CO 2<br />
ou ayant d’autres impacts environnementaux<br />
négatifs. Quant à la CSRD,<br />
qui se trouve encore à l’état de projet,<br />
elle vient réviser et renforcer la Non-<br />
Financial Reporting Directive (NFRD).<br />
Elle permettra d’harmoniser les données<br />
sur la durabilité publiées par<br />
les sociétés dans leur reporting nonfinancier<br />
et ainsi de mettre à disposition<br />
des investisseurs des informations<br />
comparables et fiables. Enfin, vient le<br />
troisième instrument, certainement le<br />
plus important pour nos clients investisseurs:<br />
la Sustainable Finance Disclosure<br />
Regulation (SFDR). Ce règlement<br />
impose aux acteurs financiers des règles<br />
de transparence en ce qui concerne<br />
l’information à fournir sur la durabilité<br />
des produits financiers. L’implémentation<br />
des trois outils mentionnés devrait<br />
permettre de réduire de manière<br />
plus conséquente le risque d’écoblanchiment.<br />
Par ailleurs, le fait de recourir<br />
aux compétences du Conseil consultatif<br />
scientifique de Spuerkeess a le potentiel<br />
de renforcer la crédibilité de la place financière<br />
luxembourgeoise en matière<br />
de développement de produits financiers<br />
durables.<br />
Par A. Jacob
74<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Eric Devillet<br />
LUMIÈRE<br />
SUR LE PHOTOVOLTAÏQUE<br />
Eurosolar Lëtzebuerg<br />
Paul Zens<br />
Inépuisable, l’énergie solaire brille<br />
plus que jamais dans le mix énergétique<br />
; à juste titre puisque les obstacles<br />
à son exploitation – production<br />
intermittente, rendement, difficultés<br />
de stockage – sont surmontés un à un.<br />
Interview avec Paul Zens, président<br />
d’Eurosolar Lëtzebuerg, qui met en<br />
lumière les derniers développements<br />
et les stratégies qui permettront au<br />
photovoltaïque de se faire une place<br />
au soleil.<br />
Selon le Forum économique mondial,<br />
« il se pourrait bien qu’en 2030, le solaire<br />
soit devenu la plus importante source<br />
d’énergie pour la production d’électricité<br />
dans une grande partie du monde »,<br />
notamment compte tenu des progrès<br />
technologiques à venir. Quelles sont les innovations<br />
les plus prometteuses ?<br />
En réalité, il s’agit davantage d’un processus<br />
de développement continu de différentes<br />
technologies que d’innovation.<br />
Prenons la seule cellule photovoltaïque :<br />
d’importants progrès dans le domaine<br />
des semi-conducteurs ont permis d’augmenter<br />
son efficacité. Le rendement de<br />
la première cellule photovoltaïque n’était<br />
que de quelques pourcents quand, aujourd’hui,<br />
il s’élève à 23-25%. Et il est fort<br />
à parier qu’il continuera à s’améliorer. Des<br />
progrès se font également en matière de<br />
design. Aux côtés des panneaux rigides<br />
standards, nous pouvons désormais trouver<br />
des panneaux souples qui permettent<br />
d’équiper des surfaces moins conventionnelles,<br />
la carrosserie d’une voiture par<br />
exemple, et ce, peu importe sa couleur !<br />
Évidemment, des progrès sont à faire<br />
quant aux matériaux qui composent<br />
les batteries de stockage, que ce soit au<br />
niveau de leur efficacité ou de leurs processus<br />
de production. Comme le rappellent<br />
régulièrement ceux qui tentent de<br />
discréditer les véhicules électriques, les<br />
conditions dans lesquelles sont extraits le<br />
lithium et surtout le cobalt utilisés pour<br />
produire nos batteries (et notamment<br />
le travail des enfants), sont malheureusement<br />
tout sauf acceptables. Cette injustice<br />
sociale criante, à laquelle il faut<br />
absolument mettre un terme, ne devrait<br />
toutefois pas remettre en cause le principe<br />
du photovoltaïque. En réalité, la pression<br />
est aujourd’hui très forte pour que<br />
l’industrie des batteries fournisse des produits<br />
qui seraient issus d’un commerce<br />
équitable, basé sur des normes économiques,<br />
sociales et écologiques. En outre,<br />
la densité d’énergie des batteries (rapport<br />
énergie/volume) s’améliore, ce qui signifie<br />
que leur production nécessitera moins<br />
de lithium. De plus, ce métal sera bientôt<br />
plus facile à extraire en fin de vie de la batterie<br />
et donc plus aisément réutilisable.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
75<br />
D’autres avancées devraient aussi toucher<br />
au transport de l’énergie. Avec l’essor du<br />
photovoltaïque, nous passerons d’une<br />
production d’énergie centralisée à une<br />
production décentralisée. La consommation<br />
d’électricité sera aussi plus élevée<br />
pour pallier la sortie du nucléaire et<br />
l’abandon des énergies fossiles. Cela complexifiera<br />
encore la gestion des réseaux et<br />
nécessitera des améliorations des logiciels<br />
de gestion.<br />
Quant à la prévision du Forum économique<br />
mondial, elle devrait sans aucun<br />
doute se réaliser. L’ensoleillement, les<br />
technologies et les surfaces disponibles<br />
suffiront à faire de l’énergie solaire l’une<br />
des principales sources de production<br />
d’électricité. Tout ce qu’il reste à faire<br />
est d’exploiter au maximum les surfaces<br />
à disposition. Le <strong>Luxembourg</strong> compte<br />
quelque 253 km 2 de surfaces construites.<br />
En équiper seulement 12% de panneaux<br />
photovoltaïques, soit 30 km 2 , suffirait<br />
pour fournir 5 000 GWh, à savoir la moitié<br />
de l’énergie nécessaire à la consommation<br />
électrique attendue pour 2030 (environ<br />
10 000 GWh). Car une innovation<br />
essentielle ou plutôt un progrès sinon<br />
impératif serait de maîtriser notre appétit<br />
en énergie. Ainsi, pour le <strong>Luxembourg</strong>,<br />
celui-ci devrait baisser d’actuellement<br />
50 000 GWh à 10 000 GWh.<br />
La part de l’énergie solaire – qu’on peut<br />
qualifier d’intermittente car dépendante<br />
de la météo – deviendra donc de plus en<br />
plus importante dans le bouquet énergétique.<br />
Dès lors, comment assurer l’équilibre<br />
entre l’offre et la demande sur le<br />
réseau électrique ? Le déploiement du<br />
couple «électricité - hydrogène» est-il la<br />
solution ?<br />
Des recherches menées actuellement<br />
au <strong>Luxembourg</strong> et à l’international ont<br />
démontré que l’électrolyse de l’eau offrait<br />
la possibilité de stocker un excédent<br />
d’énergie solaire sous forme d’hydrogène<br />
vert. Malgré tout, c’est la combinaison<br />
« photovoltaïque – éolien » qui doit être<br />
encouragée car le soleil et le vent sont<br />
de réelles sources d’énergie renouvelable<br />
tandis que l’hydrogène ne l’est que par<br />
ricochet. D’ailleurs, à l’heure actuelle,<br />
celui-ci est produit en grande partie à<br />
partir de la gazéification du charbon, un<br />
procédé extrêmement polluant. Si nous<br />
voulons compter sur ce composant, il<br />
faut non seulement qu’il soit vert mais<br />
aussi utilisé à bon escient. Selon moi, la<br />
voiture à hydrogène est un leurre. Affirmer<br />
le contraire n’est qu’une tentative<br />
quelque peu pathétique de prolonger le<br />
recours aux véhicules thermiques. Quoi<br />
que nous fassions, la retransformation de<br />
l’hydrogène en électricité utilisable nécessite<br />
beaucoup d’énergie – ce sont les lois<br />
de la physique-chimie – et est par là très<br />
coûteuse. Le procédé peut s’avérer intéressant<br />
pour alimenter de grands bateaux<br />
ou encore des trains, mais pas une voiture<br />
individuelle. Des voitures à hydrogène<br />
efficientes circuleront peut-être dans un<br />
siècle, mais nous devons agir pour 2030,<br />
voire 2040 au plus tard, ne l’oublions pas.<br />
Faire de l’énergie solaire l’une<br />
des principales sources<br />
de production d’électricité<br />
Les développements évoqués doivent forcément<br />
être soutenus par des politiques<br />
publiques. Quelles sont les stratégies qui<br />
devraient les accompagner ?<br />
Il y a encore un fort potentiel d’amélioration<br />
du point de vue de la construction<br />
et de la rénovation énergétique. Les incitatifs<br />
actuels sont déjà très importantes<br />
– le gouvernement en fonction en fait<br />
davantage qu’aucun autre auparavant –,<br />
mais l’on peut toujours faire mieux et certains<br />
exemples qui font figure d’exceptions<br />
aujourd’hui devraient devenir la norme.<br />
Je pense notamment au projet « Solar<br />
Community Schwebach », un lotissement<br />
de seize maisons à énergie positive qui<br />
s’installe dans la commune de Saeul. Làbas,<br />
grâce à diverses infrastructures, au<br />
recours à des techniques de construction<br />
passives et à la création d’une coopérative<br />
énergétique, la production solaire sur site<br />
couvrira plus de 75% de la consommation<br />
énergétique globale du lotissement. Il est<br />
temps d’agir pour que ce genre de projet<br />
ne constitue plus une initiative isolée.<br />
En ce qui concerne les transports, le<br />
passage à la mobilité électrique doit<br />
s’accompagner d’un changement de nos<br />
modes de fonctionnement. Remplacer<br />
chaque voiture thermique par son pendant<br />
électrique n’est pas la solution. Pour<br />
réellement changer les choses, des progrès<br />
doivent êtres faits en matière de répartition<br />
modale. Les villes devront être<br />
aménagées de manière à privilégier la mobilité<br />
douce pour les trajets courts et les<br />
transports en communs pour les déplacements<br />
un peu plus longs afin de diminuer<br />
le recours à la voiture individuelle.<br />
30 km 2<br />
la surface de panneaux<br />
photovoltaïques nécessaire pour fournir<br />
la moitié de l’électricité consommée<br />
en 2030<br />
23 à 25%<br />
le rendement des cellules<br />
photovoltaïques actuelles<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6 Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
76<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
UN NOUVEAU SIÈGE<br />
POUR UNE PLACE<br />
DE CHOIX !<br />
Avantag Energy<br />
Au début de l’été, la société Avantag Energy<br />
a emménagé dans ses nouveaux<br />
bureaux de Wecker. Lors d'un nouvel<br />
entretien avec son assistant de direction<br />
chevronné, Philipp Rass, nous explorons<br />
les raisons de cette relocalisation<br />
et les projets imminents de l’entreprise<br />
pionnière du secteur photovoltaïque au<br />
Grand-Duché.<br />
Pourquoi avoir déménagé ?<br />
Dernièrement, nos effectifs ont augmenté<br />
de manière significative. Nous avons donc<br />
dû naturellement rechercher des locaux<br />
beaucoup plus spacieux que nous avons<br />
trouvés ici, dans la commune de Wecker.<br />
D’ailleurs, un grand nombre d’entreprises<br />
avec lesquelles nous travaillons, aussi<br />
bien des fournisseurs que des clients, sont<br />
aussi établies dans les environs, d’où l’aspect<br />
pratique de l’endroit.<br />
C'était donc un moyen de mieux échanger<br />
avec vos clients et vos partenaires<br />
commerciaux ?<br />
Exactement ! Outre les infrastructures plus<br />
généreuses (nous disposons d’un point<br />
d’ancrage constitué de deux grandes<br />
salles de réunion et trois grands bureaux<br />
pour notre personnel), cet emplacement<br />
offre avant tout une valeur ajoutée générée<br />
par la proximité de nos partenaires<br />
également présents sur le campus, ce qui<br />
représente un avantage certain.<br />
La frontière allemande restant encore<br />
très proche, était-il primordial de rester<br />
dans les alentours ?<br />
Absolument, car nous avons essentiellement<br />
des employés allemands. C'est<br />
pourquoi nous avons tenu à rester aussi<br />
près que possible de la frontière et sur<br />
un site facile d’accès. Une fois sorti de<br />
l'autoroute par le Potaschberg, le trajet<br />
jusqu'à notre bâtiment est relativement<br />
rapide. Le réseau routier et l'offre<br />
de transport ont largement plaidé pour<br />
le choix de notre installation. Je pense<br />
également que la capitale aurait été synonyme<br />
de surcoût des loyers et de problèmes<br />
connexes.<br />
La grande ville aurait-elle été un tel désavantage<br />
?<br />
Pour nous, les avantages de la grande<br />
ville sont faibles car nous pouvons régler<br />
beaucoup de choses depuis le bureau. De<br />
plus, une bonne connexion avec l'autoroute<br />
assez peu engorgée facilite la vie<br />
de nos collaborateurs qui, le matin, ne<br />
viennent pas seulement au bureau, mais<br />
doivent aussi parfois se rendre en voiture<br />
sur les chantiers. Or, courir le risque de se<br />
retrouver bloqué dans les embouteillages<br />
pendant une heure tous les jours n'est<br />
pas vraiment idéal !<br />
Comment définiriez-vous concrètement<br />
votre vision sur l’avenir à moyen terme ?<br />
Personnellement, je pense que la demande<br />
en énergies renouvelables, et en<br />
photovoltaïque en particulier, va demeurer<br />
conséquente. Cette industrie est l'un<br />
des principaux enjeux de notre époque,<br />
au même titre que la durabilité ou les<br />
questions environnementales. Partant<br />
de là, l’avenir s’annonce plutôt radieux.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
77<br />
Ce que nous réalisons grâce aux énergies<br />
renouvelables est non seulement bénéfique<br />
pour nous économiquement, mais<br />
aussi pour l'environnement. Ces énergies<br />
du futur nous sont devenues indispensables,<br />
notamment en Allemagne, où<br />
l’abandon du charbon et du nucléaire est<br />
imminent. Cela nous encourage à rester<br />
très actifs sur nos principaux marchés,<br />
à savoir l'Allemagne et le <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Le potentiel est énorme, car beaucoup<br />
de halls, hangars et toits sur lesquels on<br />
peut créer de belles installations photovoltaïques<br />
sont encore inutilisés. Ces<br />
dernières années ont également vu les<br />
réseaux s’étendre davantage, offrant ainsi<br />
de nouvelles possibilités au secteur.<br />
En marge de notre activité principale<br />
de construction de systèmes photovoltaïques<br />
sur les toits d'infrastructures<br />
diverses, nous bénéficions également<br />
d’un parc photovoltaïque plus vaste<br />
à Trèves que nous exploitons déjà et<br />
que nous allons développer. Autour de<br />
Ludwigshafen, nous envisageons de<br />
construire un autre projet au sol de plus<br />
grande envergure. À côté de ces grands<br />
projets d'espaces ouverts, nous préparons<br />
toujours d'autres plans plus importants<br />
sur les toits. Par exemple, nous prévoyons<br />
actuellement la réalisation d'une<br />
centrale de 9,1 MWc près de Munich.<br />
Dans le même temps, nous continuons<br />
à couvrir le marché local et nous gérons<br />
également de plus petites structures à<br />
partir d'environ 100 kWc. Par conséquent,<br />
notre objectif principal reste bel<br />
et bien l’Allemagne et le Grand-Duché.<br />
Néanmoins, nous essayons de prospecter<br />
les marchés voisins. Nous avons reçu une<br />
première demande en étude de Belgique<br />
et soumis une offre en Pologne, sans parler<br />
du marché suisse au demeurant très<br />
actif. Présentement, tous les autres projets<br />
sont encore en phase d'appel d'offres<br />
ou de proposition. Nous scrutons aussi<br />
les marchés adéquats susceptibles de<br />
nous garantir une croissance optimale.<br />
L'avenir d'Avantag Energy est donc assuré<br />
pour les cinq prochaines années !<br />
Sans équivoque ! Cependant, il convient<br />
de rester prudent, car la croissance peut<br />
aussi être dangereuse et les infrastructures<br />
doivent l’accompagner. De même,<br />
si l’on se contente de démarcher en<br />
externe sans développement interne, on<br />
s’attaque à une montée très raide qui<br />
peut s’affaisser encore plus vite. Nous<br />
voulons grandir certes, ce faisant, nous<br />
nous engageons dans maints projets ambitieux<br />
pour le futur, mais en veillant à la<br />
progressivité du processus.<br />
Ce que nous réalisons grâce<br />
aux énergies renouvelables est<br />
non seulement bénéfique<br />
économiquement, mais aussi<br />
pour l'environnement<br />
De nouvelles sources d'énergie sont-elles<br />
devenues potentiellement concurrentielles,<br />
comme l'hydrogène par exemple ?<br />
Non, ce n'est pas du tout un problème,<br />
au contraire, ces sources d'énergie étant<br />
plutôt complémentaires. En effet, la<br />
consommation d'électricité va progresser<br />
au cours des prochaines années et l'électromobilité<br />
arrive. Le marché va donc<br />
naturellement évoluer. La demande en<br />
énergies renouvelables ou en électricité<br />
va alors exploser. C'est pourquoi je me<br />
félicite également des nouvelles centrales<br />
de production combinée de chaleur et<br />
d'électricité ou d'autres technologies qui<br />
s'harmonisent avec le photovoltaïque,<br />
en particulier l'hydrogène. Du reste, sur<br />
le marché allemand, il existe différentes<br />
couleurs d'hydrogène dont la plus propre<br />
(même si encore relativement onéreuse)<br />
est appelée « hydrogène vert ». Plus précisément,<br />
il faut d’abord produire une première<br />
énergie électrique verte issue de<br />
systèmes photovoltaïques pour générer<br />
ensuite de l'hydrogène vert. Seulement<br />
alors, d'un point de vue énergétique ou<br />
environnemental, on obtient l'hydrogène<br />
le plus propre, utilisable, par exemple,<br />
comme technologie de propulsion alternative<br />
pour les voitures ou surtout pour les<br />
bus et les camions. Il faut y voir une opportunité<br />
plutôt qu'un risque et nous sommes<br />
toujours ouverts à d'autres innovations.<br />
AVANTAG ENERGY s.à.r.l.<br />
18, Duchscherstross<br />
L-6868 Wecker<br />
info@avantag-energy.com<br />
www.avantag-energy.com<br />
Philipp Rass et Uli Rass
78<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
L’ENVOLÉE<br />
DE L’ÉOLIEN<br />
Soler<br />
Créée en 2001, Soler, la Société <strong>Luxembourg</strong>eoise<br />
des Énergies Renouvelables,<br />
célèbre cette année son 20 e anniversaire.<br />
L’occasion pour Paul Zeimet, administrateur<br />
délégué, de revenir sur l’histoire<br />
d’une société qui s’est développée au gré<br />
du vent et d’évoquer ses projets d’avenir<br />
dans un secteur qui a le vent en poupe.<br />
Pouvez-vous revenir sur l’histoire de<br />
Soler et sur le développement de ses activités<br />
en quelques chiffres et dates clés ?<br />
La Société <strong>Luxembourg</strong>eoise des Énergies<br />
Renouvelables (Soler), une joint-venture<br />
entre la Société électrique de l’Our (SEO)<br />
et Enovos <strong>Luxembourg</strong>, a été fondée le<br />
27 juin 2001, dans la foulée de la libéralisation<br />
du marché intérieur européen<br />
de l’énergie. Dans un premier temps, elle<br />
avait pour vocation de reprendre l’exploitation<br />
des centrales hydroélectriques<br />
d’Esch-sur-Sûre, Ettelbruck et Rosport,<br />
alors gérées directement par le service de<br />
l’énergie de l’État. C’est en 2011 que SEO<br />
et Enovos décident de faire de Soler leur<br />
plateforme commune pour le développement<br />
de projets et la gestion des installations<br />
dans le domaine des énergies<br />
renouvelables au <strong>Luxembourg</strong> et dans la<br />
Grande Région.<br />
En 2012, Soler exploitait ainsi 23 éoliennes<br />
qui ont produit, cette année-là,<br />
63,9 GWh. L’année dernière, la société<br />
en gérait 41, réparties sur 8 parcs et<br />
produisant 206,8 GWh. Cette quantité<br />
d’énergie a permis de fournir 46 000<br />
ménages luxembourgeois de quatre<br />
personnes, soit 184 000 individus. Avec<br />
les centrales au fil de l’eau qui ont alimenté<br />
8 750 ménages supplémentaires,<br />
Soler a donc fourni au total 219 000 personnes<br />
en énergie verte en 2020. On ne<br />
peut nier que l’évolution que nous avons<br />
connue sur ces dix dernières années est<br />
un succès. Un autre chiffre le démontre,<br />
cette fois au niveau de la participation citoyenne<br />
: à l’heure actuelle, nos parcs éoliens<br />
sont soutenus par pas moins de 234<br />
actionnaires privés. Ce nombre devrait<br />
encore croître en début d’année prochaine,<br />
lorsque nous ouvrirons le capital<br />
de notre parc de Garnich et du repowering<br />
de Windpower à Rosport-Mompach.<br />
Il est très important pour nous de faire<br />
participer les communes et leurs habitants<br />
au capital social des différentes sociétés<br />
que nous créons, aussi bien pour<br />
des raisons de transparence que pour<br />
une question d’acceptation auprès de la<br />
population.<br />
Quelles sont vos ambitions pour les années<br />
à venir, notamment en termes de<br />
puissance installée ou de production?
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
79<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
révèlent finalement inappropriés en cours<br />
de développement) et d’autre part parce<br />
qu’il faut que chaque nouveau projet emporte<br />
l’adhésion de la population et des<br />
autorités locales. Dans certaines régions,<br />
comme dans le Nord, les citoyens se sont<br />
habitués aux éoliennes et leur présence<br />
n’inquiète plus forcément. Dans d’autres,<br />
au Centre et au Sud notamment, les réticences<br />
pourraient être plus importantes du<br />
fait de la nouveauté qu’elles représentent.<br />
d’éoliennes, nous pouvons désormais<br />
envisager d’établir des sites rentables<br />
au Sud, à l’Est et à l’Ouest. C’est ainsi<br />
que nous avons construit un parc de<br />
deux éoliennes à Garnich l’an dernier.<br />
Aujourd’hui, nous attendons, entre<br />
autres, les autorisations pour les parcs<br />
Sudwand, Duelem et Aerenzdall et<br />
sommes en cours de développement<br />
d’autres projets de parcs, tous à des<br />
stades différents. Nous nous apprêtons<br />
également à construire une éolienne<br />
à Tandel-Veianen dont les travaux devraient<br />
se terminer en 2022.<br />
Nous avons pour objectif<br />
de doubler notre production<br />
d’ici 2025 sans nécessairement<br />
doubler le nombre d’éoliennes<br />
ou de parcs<br />
41<br />
Paul Zeimet<br />
Ces dernières années, nous avons aligné<br />
nos efforts sur les objectifs du « National<br />
renewable energy action plan » qui<br />
avait pour intention d’augmenter la part<br />
d’énergie éolienne pour atteindre les<br />
240 GWh de production en 2020. Avec les<br />
206,8 GWh que nous avons générés l’année<br />
dernière, nous avons très largement<br />
contribué à la réussite de ce plan dans le<br />
secteur de l’éolien.<br />
Aujourd’hui, ce sont les nouveaux objectifs<br />
luxembourgeois qui orientent notre<br />
travail. Le prochain but est d’atteindre<br />
674 GWh (énergie éolienne) à l’horizon<br />
2030. Le Grand-Duché produisant à ce<br />
jour près de 300 GWh, il s’agit donc de<br />
doubler la production actuelle. Avec les<br />
projets que nous développons en ce moment,<br />
nous sommes confiants quant à<br />
l’atteinte de ces objectifs. Pour 2040, la<br />
barre est placée plus haut encore et le<br />
gouvernement vise une production de<br />
1 166 GWh. Je reconnais que c’est ambitieux,<br />
d’une part parce qu’il y a des limites<br />
naturelles liées à la superficie du territoire<br />
et à des contraintes environnementales<br />
(un à deux tiers des sites envisagés<br />
pour l’installation d’un parc éolien se<br />
Quels sont les projets qui vont vous permettre<br />
de vous rapprocher des visées de<br />
l’État luxembourgeois ?<br />
Nous avons pour objectif de doubler<br />
notre production d'ici 2025. Cela ne signifie<br />
pas pour autant que nous allons doubler<br />
le nombre de parcs ou d’éoliennes.<br />
Les technologies évoluant rapidement<br />
dans le secteur, nous misons beaucoup<br />
sur le repowering, une opération qui<br />
consiste à remplacer d’anciennes infrastructures<br />
(des pales aux fondations)<br />
par des éoliennes de nouvelle génération,<br />
plus puissantes. C’est ce que nous<br />
avons fait l’année dernière dans notre<br />
parc le plus ancien, Windpower, inauguré<br />
en 1996 et situé dans la commune<br />
de Rosport-Mompach. Une nouvelle<br />
éolienne y a remplacé quatre anciennes<br />
et va produire à elle seule trois fois plus<br />
d’énergie que les précédentes. Ainsi,<br />
même avec une diminution du nombre<br />
d’éoliennes, nous pouvons produire davantage<br />
d’énergie. C’est pourquoi nous<br />
entendons continuer sur cette lancée et<br />
travaillons au repowering de trois autres<br />
parcs. Six nouvelles éoliennes se substitueront<br />
à treize anciennes et permettront<br />
malgré tout de doubler la production.<br />
Au-delà du repowering, nous développons<br />
également de tout nouveaux projets.<br />
Grâce à cette nouvelle génération<br />
éoliennes<br />
8<br />
parcs éoliens<br />
206,8 GWh<br />
de production en 2020<br />
Soler S.A. -<br />
an SEO and Enovos jointventure<br />
2, rue Pierre d’Aspelt<br />
L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.soler.lu
80<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
L'AVENIR SERA<br />
ÉLECTRIQUE, SILENCIEUX<br />
ET SANS ÉMISSION<br />
Daco<br />
Partenaire des communes pour l'entretien<br />
de leurs voiries, places publiques<br />
et espaces verts, Daco dispose d'un catalogue<br />
complet de produits de plus en<br />
plus innovants et écologiques pour les<br />
soutenir dans ces travaux. Guy Lesch,<br />
directeur de la société, nous parle des<br />
marques phares avec lesquelles elle<br />
collabore et plus particulièrement des<br />
nouveautés de RAVO et FAUN dans le<br />
domaine des balayeuses et des camions<br />
à ordures.<br />
Présentez-nous votre société en quelques<br />
mots...<br />
Notre entreprise a été créée en 1965.<br />
Notre activité s'articule autour du<br />
domaine des outils d'entretien pour<br />
la voirie, les places publiques et les<br />
espaces verts.<br />
Dès les débuts de la société, nous<br />
avons créé un large service après-vente<br />
géré par un personnel formé aux produits<br />
dans l'objectif d'intervenir directement<br />
auprès de notre clientèle sur le<br />
terrain ou bien au sein de nos ateliers<br />
de réparation.<br />
Nous offrons par ailleurs un service de<br />
conseil à nos clients. Ce dernier se base<br />
sur une équipe de conseillers également<br />
formés à nos produits, sur une salle d'exposition<br />
présentant notre matériel ainsi<br />
que sur des démonstrations des machines<br />
choisies sur le terrain.<br />
Quel type de matériel fournissez-vous<br />
aux communes ?<br />
Notre gamme de produits la plus vendue<br />
concerne le matériel d'entretien pour les<br />
espaces verts, les parcs et les terrains de<br />
sports. Nous collaborons dans ce cadre<br />
avec différentes marques.<br />
Grâce à KUBOTA nous fournissons par<br />
exemple des tracteurs, micro-tracteurs,<br />
tondeuses auto-portées, tondeuses à<br />
main et tailleuses de haies. La marque<br />
RAVO-MATHIEU nous permet par ailleurs<br />
d'offrir à nos clients des balayeuses<br />
de voirie compactes et auto-portées à<br />
propulsion thermique ou électrique, au<br />
volume de 1 à 5 m 3 .<br />
FAUN propose quant à elle en exclusivité<br />
des balayeuses aspirantes sur châssiscabines<br />
équipées d'un contrôle des<br />
émissions de poussière. L'air chargé de<br />
poussières nocives est reconduit vers la<br />
buse d'aspiration et forme ainsi un circuit<br />
fermé. Peu de poussières sont finalement<br />
rejetées dans l'atmosphère. Cette<br />
marque affiche également dans son catalogue<br />
des bennes dédiées à la collecte des<br />
déchets sur châssis-cabine au volume de<br />
5 à 38 m 3 .<br />
Dans un autre domaine, nous collaborons<br />
avec LADOG pour la commercialisation<br />
de leurs porte-outils polyvalents<br />
à voie étroite assurant une maniabilité<br />
exceptionnelle grâce à sa construction<br />
particulièrement compacte et ses options<br />
inédites.<br />
Par ailleurs, une gamme complète de<br />
faucheuses débroussailleuses à bras<br />
articulé, destinée à l'entretien des accotements<br />
routiers et des espaces
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
81<br />
verts, nous est fournie par NOREMAT.<br />
Les motofaucheuses à simple essieu de<br />
REFORM et AEBI viennent compléter<br />
notre offre. Elles sont conçues spécifiquement<br />
pour les terrains en pente et<br />
difficilement praticables. Grâce à leurs<br />
dimensions compactes et leurs multiples<br />
possibilités d'utilisation, ces motofaucheuses<br />
sont très appréciées pour l'aménagement<br />
paysager des collectivités.<br />
Quant à WIEDENMANN, il s'agit d'un<br />
garant pour l'entretien professionnel<br />
dans les segments du gazon naturel et<br />
synthétique pour un sol et une pelouse<br />
en bonne santé. La marque propose en<br />
effet des méthodes simples pour l’entretien,<br />
assurant une pelouse sportive bien<br />
soignée.<br />
Enfin, une des activités premières de<br />
notre partenaire ZAUGG est le développement,<br />
la construction et la fabrication<br />
de lames à neige, d'une technique et<br />
d'une qualité de haut niveau pour le déneigement<br />
des routes, chemins et aérodromes.<br />
Les lames peuvent être aisément<br />
montées sur des tracteurs, des véhicules<br />
communaux et tout-terrain de diverses<br />
marques, des chargeuses compactes, des<br />
chariots élévateurs, des transporteurs,<br />
des Unimog, des camions, des chargeuses<br />
sur roues et des véhicules de déblaiement<br />
pour aéroports.<br />
Parlez-nous plus spécifiquement de la<br />
balayeuse RAVO 5 e-Series...<br />
La RAVO 5 e-Series est une balayeuse<br />
fiable, entièrement électrique, exceptionnellement<br />
silencieuse et garantie<br />
zéro émission. Il s'agit d'une nouvelle<br />
étape dans la volonté du constructeur<br />
d'assurer le bien-être des résidents et<br />
de contribuer à un avenir sain et propre<br />
pour les habitants des villes. Basée sur<br />
une technologie éprouvée grâce à de<br />
nombreuses années d'expérience dans<br />
ce domaine, cette toute nouvelle génération<br />
est disponible depuis 2021.<br />
La RAVO 5 e-Series est conçue pour assurer<br />
une journée de travail de huit heures<br />
et offre les performances de balayage<br />
attendues, un système d'aspiration puissant<br />
ainsi qu'une capacité de charge importante<br />
variant de 4 690 à 4 900 kg selon<br />
les modèles. En d'autres termes, elle représente<br />
tout ce que l'on attend d'une<br />
balayeuse, en plus d'une conception<br />
écologique et silencieuse. Selon le modèle<br />
choisi, son volume brut peut être de<br />
4 ou 5 m 3 . Enfin, sa vitesse maximum en<br />
déplacement atteint les 40 km/h.<br />
Quels sont les avantages des camions à<br />
immondices de votre partenaire FAUN ?<br />
La recherche et le développement ainsi<br />
que les innovations qui singularisent ce<br />
constructeur permettent de réaliser la<br />
collecte des déchets et le balayage de la<br />
voirie avec un minimum d'impact sur<br />
l'environnement. FAUN continue de se<br />
positionner en tant que fournisseur haut<br />
de gamme de véhicules à propulsion alternative<br />
et prépare actuellement la mise<br />
en service de deux solutions : le véhicule<br />
entièrement électrique et le véhicule à<br />
pile à hydrogène (FAUN BLUEPOWER),<br />
garantis sans émission. Convenant particulièrement<br />
à la collecte des déchets,<br />
ces véhicules sont aussi basés sur une<br />
technologie existante : le système « Low<br />
Entry », avec deux marches permettant<br />
de monter et de descendre facilement<br />
de la cabine. Ils sont caractérisés par<br />
une vue large et une position basse du<br />
conducteur, ainsi le travail s'avère plus<br />
ergonomique pour ses occupants.<br />
DACO s.a.<br />
10, rue de Bitbourg<br />
L-1273 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.daco.lu
10 RUE DE
BITBOURG | L-1273 LUXEMBOURG-HAMM
84<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
BRÈVES<br />
La petite île grecque Astypaléa opte pour le tout électrique<br />
Dans le cadre d’un partenariat du gouvernement grec avec le<br />
constructeur allemand Volkswagen, la petite île d’Astypaléa, située<br />
en mer Egée, est en passe de devenir un laboratoire grandeur nature<br />
de la décarbonisation. Le projet, officiellement lancé le 3 juin<br />
dernier, vise à remplacer entièrement les véhicules circulant sur<br />
l’île par un millier de voitures électriques Volkswagen. Astypaléa<br />
ambitionne ainsi, grâce à ce projet et des investissements dans le<br />
solaire et l’éolien, de devenir la première île durable de Méditerranée.<br />
La réalisation du projet est estimée à 10 millions d’euros et est<br />
financée par les deux partenaires. Les aides pour l’achat d’un véhicule<br />
électrique s’élèvent à 12 000 euros. Les autorités grecques financeront<br />
les bornes de rechargement et inciteront les habitants et<br />
les agences de location à se tourner vers les véhicules électriques. À<br />
terme, quelque 200 véhicules seront mis à disposition des touristes,<br />
ce qui permettra de limiter l’usage des voitures thermiques sur l’île.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> intéressé par l’éolien offshore<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> et le Danemark ont décidé de renforcer leur<br />
coopération dans le domaine de l’éolien offshore en investissant<br />
dans les premières îles énergétiques au monde. Ces îles<br />
artificielles au large des côtes danoises offriront une plateforme<br />
à des centaines d’éoliennes qui fourniront de l’électricité verte<br />
à des millions de ménages européens. En 2050, elles pourront<br />
produire pas moins de 300 GW. En prenant part à ce projet,<br />
le <strong>Luxembourg</strong> confirme son intérêt pour l’éolien offshore<br />
et s’inscrit dans un mouvement qui concerne plusieurs pays<br />
européens avec ou sans littoral. À titre d’exemple, la Belgique<br />
compte installer une île énergétique dans les eaux territoriales<br />
belges côté français capable de produire jusqu’à 2,1 GW, autant<br />
que deux réacteurs nucléaires ! Le projet serait opérationnel<br />
courant de l’année 2025. D’autres pays travaillent sur des projets<br />
du même type. Les gestionnaires des réseaux Energienet<br />
au Danemark, Tennet en Allemagne et Gasunie aux Pays-Bas<br />
se sont associés au port de Rotterdam pour évaluer l’intérêt de<br />
telles îles éoliennes en mer.<br />
Les plans de relance manquent d’ambition écologique<br />
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire la sonnette<br />
d’alarme : avec seulement 2% des dépenses consacrés à la<br />
transition énergétique, les plans de relance post-pandémie<br />
sont peu conformes à nos rêves d’un «monde d’après» plus<br />
vert. Les émissions de CO 2<br />
mondiales devraient même atteindre<br />
un niveau record en 2023 et continuer d’augmenter<br />
au cours des années suivantes selon le «Sustainable Recovery<br />
Tracker» publié le 20 juillet. Celui-ci révèle d’ailleurs de fortes<br />
disparités géographiques en termes d’investissements dans<br />
les énergies propres. La majorité des fonds sont mobilisés<br />
dans les économies avancées tandis que les économies émergentes<br />
et en développement, qui pour beaucoup disposent<br />
d'une marge de manœuvre budgétaire limitée, ne mobiliseraient<br />
que 20% du niveau de dépenses recommandé par l’AIE.<br />
Le niveau d’ambition doit être revu à la hausse si nous voulons<br />
réduire à zéro nos émissions de CO 2<br />
d’ici 2050. L'Agence<br />
estime que le temps presse mais que l'objectif est atteignable<br />
si nous agissons dès à présent.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
85
86<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Eric Devillet<br />
PLASTURGIE<br />
ET BIOMÉTHANISATION,<br />
QUELS LIENS DANS<br />
UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE ?<br />
Naturgas Kielen<br />
Xavier Maka<br />
Depuis son arrivée à la direction de Naturgas Kielen, Xavier Maka soutient l’idée que les installations<br />
de biométhanisation ont un rôle à jouer dans le recyclage des emballages qui entourent certains biodéchets.<br />
Aujourd’hui, il revient sur l’industrie du plastique, dans laquelle il a exercé pendant trente ans, et démontre comment<br />
les deux secteurs pourraient travailler de pair dans une économie qui tend vers davantage de circularité.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
87<br />
Des intrants indésirables<br />
La centrale de biométhanisation Naturgas<br />
Kielen est alimentée par des effluents agricoles<br />
– le fumier et le lisier, des cultures<br />
énergétiques et des biodéchets provenant<br />
de la grande distribution, des collectivités,<br />
des particuliers ou encore de l’industrie<br />
agroalimentaire. Ces derniers sont bien<br />
souvent conditionnés dans des contenants<br />
en verre, en carton ou des emballages<br />
en plastique et doivent être déballés<br />
et hygiénisés avant de pouvoir faire leur<br />
entrée dans le digesteur. Quant aux indésirables<br />
qui les entourent, ils sont triés<br />
pour gagner leur filière de recyclage. « Ainsi,<br />
une installation de biométhanisation<br />
produit, certes, du méthane vert, mais elle<br />
génère aussi des déchets, des substances<br />
interdites d’entrée dans le fermenteur et<br />
dont il faut se séparer. Les plastiques, eux,<br />
partent pour l’incinération. C’est un<br />
processus intéressant dans la mesure où<br />
il permet de produire de la chaleur et de<br />
l’électricité par cogénération, mais qui<br />
n’est pas rentable puisqu’il nous coûte<br />
entre 180 et 200 euros la tonne. Audelà<br />
de la dimension économique, rappelons<br />
que des directives européennes<br />
vont imposer progressivement des<br />
taux de recyclage : 50% des emballages<br />
plastiques devront être recyclés d’ici à<br />
2025, puis 55% à l’horizon 2030. Il faudra<br />
donc mettre en place les structures<br />
nécessaires au recyclage d’un tel volume,<br />
et nul doute que les installations<br />
de biométhanisation pourraient avoir<br />
leur rôle à jouer », explique le directeur<br />
de Naturgas Kielen.<br />
De la biométhanisation à la pétrochimie<br />
: remonter la chaîne<br />
Pour bien comprendre la place des<br />
plastiques dans l’économie (linéaire<br />
puis circulaire), il convient de remonter<br />
la chaîne de valeur. Les plastiques sont<br />
issus de la pétrochimie, l’une des industries<br />
les plus complexes à ce jour. Les<br />
matières premières, comme le pétrole<br />
ou le gaz naturel, sont transformées,<br />
après raffinage, craquage et polymérisation,<br />
en produits et sous-produits<br />
dont seront issus les polymères qui, par<br />
extrusion, injection ou par moulage,<br />
constitueront nos produits d’emballage.<br />
« Si les plastiques sont diabolisés<br />
aujourd’hui, c’est d’une part pour les<br />
monticules de déchets qu’ils génèrent<br />
et d’autre part pour les millions de<br />
tonnes de CO 2<br />
émises lors de leur production.<br />
Mais n’oublions pas que le<br />
plastique est un très jeune produit historiquement<br />
parlant. Le verre, le papier<br />
et l’acier sont connus depuis des siècles<br />
alors que la première bouteille en plastique,<br />
elle, date de 1969. Nous décrions<br />
donc aujourd’hui une industrie qui est<br />
toujours dans sa phase de croissance,<br />
voire de positionnement, tout en lui<br />
demandant de continuer ses développements<br />
sans polluer. Car oui, le plastique<br />
a évolué et permet de garder les<br />
produits frais comme aucune autre<br />
matière. Serions-nous prêts à l’abandonner<br />
et à accepter les inconvénients<br />
d’une consommation immédiate ? Le<br />
plastique n’est pas une aberration, le<br />
scandale réside dans la manière dont<br />
nous le traitons. Tout est question<br />
d’éducation et de politique », précise<br />
Xavier Maka.<br />
De nombreux développements<br />
ont été réalisés pour permettre<br />
un recyclage plus efficace<br />
des matières plastiques<br />
Sans compter que de nombreux développements<br />
ont été réalisés pour permettre<br />
un recyclage plus efficace de ces<br />
matières plastiques. À côté du recyclage<br />
mécanique – qui, en conservant la matière<br />
en l’état, permet de produire de<br />
nouvelles particules pouvant être réutilisées<br />
directement par le transformateur<br />
de matières plastiques – se développe<br />
aujourd’hui le recyclage chimique.<br />
Celui-ci, parce qu’il modifie la structure<br />
chimique des déchets, permet<br />
d’extraire d’un mélange de plastiques<br />
une huile qui, plutôt que de retourner<br />
chez le transformateur, regagnera le<br />
début de la chaîne, à savoir l’industrie<br />
pétrochimique.<br />
Pour une stratégie commune à la filière<br />
des déchets<br />
Un réel souci demeure pourtant dans la<br />
collecte des déchets qui ont été générés<br />
à chaque étape de la chaîne. « Les premiers<br />
sont engendrés dès la production<br />
des emballages, mais ont l’avantage<br />
d’être d’origine connue et propres, ce<br />
qui en facilite le recyclage. Quand les<br />
plastiques sont utilisés par les emballeurs,<br />
il y a forcément des rebuts, relativement<br />
facilement recyclables pour les<br />
mêmes raisons. Une fois que les palettes<br />
arrivent dans les entrepôts des distributeurs,<br />
puis des supermarchés, elles sont<br />
installées dans des racks et débarrassées<br />
de leur emballage. À nouveau, le plastique<br />
est plus ou moins propre à cette<br />
étape. Mais arrive ensuite le consommateur<br />
final qui se procure ces produits<br />
emballés. Chez lui, y a-t-il un tri ? La matière<br />
est-elle salie ? C’est là que les installations<br />
de biométhanisation deviennent<br />
intéressantes puisqu’elles peuvent récupérer<br />
ce genre de produits contaminés<br />
qui ne peuvent intégrer directement la<br />
filière de recyclage. Mais un schéma de<br />
recyclage doit forcément se mettre en<br />
place pour traiter ces déchets en fonction<br />
de leur qualité. Pour ce faire, il nous<br />
faut une politique commune qui intègre<br />
l’ensemble de la filière des déchets, fraction<br />
organique comprise. Malheureusement<br />
nous manquons d’une plateforme<br />
qui permettrait de rassembler aussi bien<br />
les collecteurs que les valorisateurs de<br />
déchets et les ministères de l’Énergie, de<br />
l’Environnement, de l’Agriculture et de<br />
l’Économie », conclut Xavier Maka.<br />
Naturgas Kielen<br />
B.P. 26<br />
Route N12<br />
L-8205 Kehlen<br />
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88<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
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SOCIAL<br />
Le programme IMPULS, soutenu et cofinancé par le ministère du Travail, de l'Emploi<br />
et de l'Économie sociale et solidaire depuis plus de dix ans, permet aux créateurs<br />
d’entreprises sociales d'accéder à des formations et à des conseils d'experts<br />
pour accélérer le développement de leur projet. Le critère principal d’entrée dans le programme ?<br />
6.<br />
Répondre à un enjeu social, sociétal et/ou environnemental au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Le 13 juillet dernier, l'ASBL Nyuko et le ministère du Travail ont remis aux huit candidats<br />
de la session 2020 un certificat attestant de leur participation au programme.<br />
Ce dernier leur a permis d'échanger avec des entrepreneurs établis, de se constituer<br />
un réseau et de bénéficier d'un accompagnement individuel.
90<br />
LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Eric Devillet<br />
À LA RENCONTRE<br />
DU MONDE AGRICOLE<br />
LUXEMBOURGEOIS<br />
Foire agricole<br />
La Foire agricole d’Ettelbruck (FAE) a<br />
connu cette année une édition inhabituelle<br />
et encore fortement influencée<br />
par les restrictions liées à la pandémie.<br />
Obligée de limiter l’accès à 2 000<br />
visiteurs simultanément sur le site,<br />
la Foire avait choisi de diffuser également<br />
un programme digital via différents<br />
médias (fae.lu, réseaux sociaux,<br />
RTL play, Post TV). À cette occasion,<br />
l’équipe organisatrice de l’événement<br />
a accepté de nous donner sa vision du<br />
monde agricole luxembourgeois et de<br />
sa transformation…<br />
À l’occasion de cette nouvelle édition,<br />
quelles sont les tendances que vous avez<br />
remarquées parmi les exposants ?<br />
Face aux restrictions sanitaires, certains<br />
exposants étaient plus réticents, mais<br />
la majorité était confiante et souhaitait<br />
transmettre un message d’optimisme,<br />
sous le signe de la relance économique.<br />
170 exposants ont profité de l’occasion<br />
pour renouer le contact avec leurs clients.<br />
Ils ont particulièrement apprécié la cohésion,<br />
la convivialité du secteur agricole et<br />
le soutien du consommateur. Les groupements,<br />
comme «machinisme agricole»,<br />
ont souligné par leur présence<br />
l’importance de l’économie locale et<br />
régionale.<br />
Au regard des participations à la Foire<br />
d’année en année, comment évolue selon<br />
vous la digitalisation du monde agricole<br />
luxembourgeois ?<br />
La digitalisation ne s’arrête pas devant<br />
les portes de nos fermes. Le coût élevé<br />
de la main d’œuvre au <strong>Luxembourg</strong> entraine<br />
une évolution plus rapide dans<br />
nos exploitations agricoles par rapport<br />
à d’autres régions. En coopération<br />
avec la Fédération des Entreprises du<br />
Machinisme Agricole et Industriel du<br />
Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> (FEMAL)<br />
nous organisons régulièrement des démonstrations<br />
de machines innovantes à<br />
la FAE. Les centres de recherche ont également<br />
la possibilité d’y présenter leurs<br />
projets. Ceci s’harmonise parfaitement<br />
avec la philosophie du Partenariat européen<br />
pour l’Innovation agricole, basée<br />
sur l’échange des connaissances.<br />
L’agriculture de précision sur les champs<br />
est par ailleurs devenue une réalité. Aujourd’hui<br />
les systèmes d’autoguidage<br />
fonctionnent avec une précision au centimètre<br />
près, ce qui permet une facilitation<br />
du travail et une réduction des intrants. Il<br />
est désormais possible de réaliser le désherbage<br />
mécanique par un binage entre<br />
les rangs ; ainsi l’utilisation d’herbicides<br />
peut être diminuée sensiblement. La<br />
mesure géo-référencée du rendement en<br />
combinaison avec l’analyse du sol permet<br />
de cibler l’apport des amendements<br />
et fertilisants. L’augmentation des performances<br />
ne s’oppose donc pas forcément<br />
à la protection de l’environnement.<br />
Parmi d’autres exemples démontrant<br />
l’avantage de la digitalisation sur l’impact<br />
environnemental, le modèle de prévision<br />
des maladies phytosanitaires permet au<br />
céréalier de savoir si le traitement fongicide<br />
peut être évité en cas d’évolution<br />
météorologique favorable.<br />
Le robot de traite a quant à lui fait son<br />
entrée dans les exploitations laitières<br />
depuis longtemps. Des capteurs d’analyse<br />
de lait, de pesage ou de mouvement<br />
permettent de faire un bilan sur l’état de
LABORATOIRE SOCIAL<br />
91<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
santé et le bien-être d’une vache. Parmi<br />
les avantages de la robotisation, on<br />
note la réduction du temps de travail, le<br />
bien-être animal, l’augmentation du<br />
rendement laitier, la traçabilité et enfin<br />
l’augmentation de la qualité du lait.<br />
Le secteur de l’agriculture fait face à des<br />
réglementations environnementales toujours<br />
plus strictes. Comment cela se traduit-il<br />
dans les stands de vos exposants ?<br />
Plus que jamais la qualité des produits<br />
est garantie aussi bien en agriculture<br />
conventionnelle que biologique. Notre<br />
situation géographique, au centre de la<br />
ceinture verte, et le savoir-faire de nos<br />
éleveurs laitiers a mené au développement<br />
de ce secteur, qui représente la filière<br />
la plus importante de l’agriculture<br />
luxembourgeoise. Les laiteries travaillent<br />
en étroite collaboration avec les producteurs<br />
dans le souci de garantir une sécurité<br />
alimentaire maximale par le traçage<br />
et une transparence absolue.<br />
Le conseil agricole dispose d’un énorme<br />
réservoir de données régulièrement<br />
mises à jour. Leur analyse permet d’évaluer<br />
les performances environnementales,<br />
économiques et sociales des différents<br />
ateliers d'une exploitation. À<br />
la FAE les conseillers ont l’occasion de<br />
rencontrer les agriculteurs, mais aussi<br />
les citoyens-consommateurs ; c’est une<br />
opportunité de transmettre un message<br />
de confiance et d’être à l’écoute des attentes<br />
sociétales. Parmi nos exposants<br />
nous comptons également les ministères<br />
qui informent sur les nouvelles<br />
réglementations.<br />
La pandémie a-t-elle eu selon vous une<br />
influence sur les habitudes de consommation<br />
des <strong>Luxembourg</strong>eois ?<br />
Nous observons une tendance à la<br />
consommation de produits régionaux<br />
depuis quelques années. La pandémie a<br />
poussé beaucoup de consommateurs à<br />
s’intéresser davantage aux produits locaux<br />
et les producteurs se sont réjouis<br />
d’une croissance de la vente directe à<br />
la ferme. Grâce à ce contact direct, le<br />
producteur peut donner confiance au<br />
consommateur averti en lui expliquant<br />
© Eric Devillet<br />
ses modes de production et en lui faisant<br />
visiter son exploitation. Même si l’euphorie<br />
a ralenti, la vente directe reste nettement<br />
supérieure par rapport à l’époque<br />
d’avant l’épidémie de Covid-19.<br />
Pour les consommateurs gourmets, la<br />
FAE est non seulement l’occasion de découvrir<br />
des nouveautés du terroir, mais<br />
aussi de rencontrer les producteurs qui<br />
exposent leur savoir-faire en vitrine ou<br />
proposent une dégustation. L’authenticité<br />
est bien plus importante que le « story<br />
telling » des experts de communication<br />
des multinationales !<br />
Par M. Cappuccio
92<br />
LUXEMBOURG<br />
DÉCOUVRIR<br />
LES PRODUCTEURS LOCAUX<br />
À LA FOIRE AGRICOLE<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Chambre d’Agriculture<br />
Du 2 au 4 juillet dernier, la campagne<br />
« Sou schmaacht Lëtzebuerg » (SSL)<br />
était présente à la Foire agricole d’Ettelbruck.<br />
Mesures sanitaires obligent,<br />
c’est à travers des stands individuels<br />
que treize producteurs partenaires de<br />
la campagne ont proposé la dégustation<br />
de leurs produits locaux aux visiteurs.<br />
Ghislaine Soisson, chef de projet de la<br />
campagne SSL à la Chambre d’Agriculture,<br />
revient avec nous sur la diversité<br />
des produits présentés à l’occasion de<br />
cet événement, révélatrice de la richesse<br />
des cultures et élevages du pays.<br />
Promouvoir les producteurs locaux<br />
La campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg<br />
» vise à mettre en avant les produits<br />
issus de l’agriculture, la viticulture et<br />
l’horticulture luxembourgeoise. Chaque<br />
année, elle réunit des producteurs locaux<br />
dans son stand d’exposition à la Foire<br />
agricole, mais cette fois, pour respecter<br />
les mesures de distanciation, chacun des<br />
treize producteurs présents disposait de<br />
son propre emplacement. Profitant de<br />
cette occasion de se faire connaître auprès<br />
des particuliers, ils leur ont présenté<br />
leurs spécialités … En voici un aperçu !<br />
Un large choix de boissons<br />
Connue mondialement pour sa production<br />
viticole, la Moselle était bien représentée.<br />
Les visiteurs ont en effet pu<br />
goûter les vins et crémants de « Winery<br />
Jeff Konsbruck », exclusivement spécialisé<br />
dans ce domaine. À l’avenir, ils pourront<br />
également se les procurer à travers<br />
le magasin en ligne du producteur. Pour<br />
les amateurs de bio, la Maison Viticole<br />
Schmit-Fohl exposait quant à elle son<br />
crémant ainsi que ses vins rouge et rosé<br />
certifiés biologiques. Enfin, le Domaine<br />
Viticole Laurent & Rita Kox proposait la<br />
dégustation de ses vins, crémants, jus de<br />
raisin, mais aussi son crémant « Cuvée<br />
Sans Sulfites Ajoutés ». Diversifiant sa production,<br />
le Domaine fabrique également<br />
du « vert jus », conçu à partir de raisins<br />
verts vendangés avant maturité et ressemblant<br />
alors à des pois verts. Ce jus de raisin<br />
d’une acidité marquée peut être utilisé<br />
pour réaliser des cocktails ou autres mélanges<br />
de boissons ou même en cuisine,<br />
comme substitut au citron ou au vinaigre.<br />
La Distillerie Muller-Lemmer présentait<br />
quant à elle son gin, ses eaux de vie et liqueurs<br />
réalisés à partir des fruits qu’elle<br />
produit. Le tout est d’ordinaire commercialisé<br />
dans son magasin situé près de la<br />
ferme du même nom aux côtés d’autres<br />
produits issus d’agricultures locales. À<br />
côté des eaux de vie et liqueurs «Tudorsgeeschter»,<br />
Georges Schiltz et Charles<br />
Lahr ont présenté leurs jus naturels et<br />
les vins de la marque FRU. Ceux qui en<br />
ont raté l’occasion peuvent par exemple<br />
se faire livrer une «Virwetzkescht». Originaire<br />
de Nommern, la Distillerie Miny<br />
proposait pour sa part ses eaux de vie, liqueurs<br />
et son gin, mais aussi, sur une note<br />
plus originale, son délicieux limoncello.<br />
Et pour les amateurs de boissons<br />
non-alcoolisées, Eppelpress a présenté<br />
ses confitures, sirops et jus à base de<br />
pomme, dans lesquels cette dernière est<br />
mélangée à d’autres fruits. Enfin, Téi<br />
vum Séi, qui comme son nom l’indique<br />
fabrique du thé et de la tisane à proximité<br />
du Lac de la Haute-Sûre, exposait sa<br />
gamme de thés en sachet et en vrac ainsi<br />
que sa sélection d’herbes aromatiques.<br />
Principalement à base d’herbes ou de<br />
baies, leurs thés disposent de goûts et de<br />
bienfaits différents selon les envies des<br />
consommateurs.<br />
Du <strong>Luxembourg</strong> dans vos assiettes !<br />
Côté alimentaire, les exposants ont proposé<br />
une sélection variée. À commencer<br />
par BEO – Ourdaller produisant du<br />
sarrasin, du pavot, du lin et du chanvre<br />
afin d’en faire des pâtes, des huiles diverses,<br />
du thé… et transformant même<br />
le chanvre en CBD ! Sa gamme rassemble<br />
par ailleurs du miel et de la moutarde,<br />
entre autres produits.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
93<br />
Depuis le magasin accolé à sa ferme à<br />
Sprinklange, Dudel-Magie vend essentiellement<br />
des pâtes et des poulets issus<br />
de son exploitation biologique. Également<br />
dans un esprit de diversification, le<br />
producteur propose toute une déclinaison<br />
de produits alimentaires connexes,<br />
comme des sauces. L’idée étant que leurs<br />
clients puissent acheter de quoi se composer<br />
un repas complet en un seul et<br />
même endroit.<br />
Une occasion de se faire connaître<br />
auprès des particuliers<br />
Les carnivores auront été intéressés par<br />
le stand de l’IVLB, un groupement de<br />
producteurs de viande bio, commercialisant<br />
leurs produits sous la marque BIO-<br />
MAUFEL. Les bovins, porcs, moutons et<br />
poulets sont nourris exclusivement aux<br />
aliments bio. Depuis des années, ils se<br />
sont associés au boucher Niessen pour la<br />
vente de leurs produits.<br />
Goûter aux fromages de la région…<br />
Deux producteurs de fromages faisaient<br />
partie des exposants de la Foire. Tout<br />
d’abord, Bio Baltes – voisin de la Foire –<br />
est venu y présenter son fromage de<br />
chèvre. Bien qu’il dispose d’autres types<br />
d’élevages, son produit phare reste ce<br />
fromage, qu’il soit frais, à pâte molle ou<br />
dure… il y en a pour tous les goûts ! La Fromagerie<br />
Schmalen – Berdorfer était également<br />
présente avec son fromage-star,<br />
le Berdorfer, qui se décline sous différentes<br />
formes, notamment en fromage à<br />
raclette ou en camembert. La fromagerie<br />
proposait par ailleurs de nombreux assortiments<br />
de fromages conçus à base<br />
de lait de vache ou de chèvre aromatisés,<br />
mais aussi du yaourt et de la glace. Leur<br />
magasin, situé dans leur exploitation de<br />
Berdorf, dispose même d’un espace de<br />
dégustation en terrasse…<br />
Chambre d'agriculture<br />
261, route d'Arlon<br />
L-8011 Strassen<br />
info@sou-schmaacht-letzebuerg.lu<br />
www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu
LUXEMBOURG<br />
94<br />
DES BIENFAITS<br />
D’UNE CONSOMMATION<br />
LOCALE ET DE SAISON<br />
« Sou schmaacht Lëtzebuerg »<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
La campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg<br />
» (SSL) a été initiée, en 2009, par<br />
la Chambre d’Agriculture en étroite<br />
collaboration avec le ministère de<br />
l’Agriculture. À travers ses actions, la<br />
campagne vise à sensibiliser le public<br />
aux avantages d’une consommation<br />
locale et de saison et met tout en<br />
œuvre pour renforcer le lien entre les<br />
producteurs locaux et les consommateurs<br />
afin de faciliter l’achat de<br />
produits du terroir. Explications.<br />
En quoi consiste la campagne « Sou<br />
schmaacht Lëtzebuerg » ?<br />
Elle vise à sensibiliser les consommateurs<br />
aux avantages d’une consommation<br />
locale et de saison : en évitant les<br />
longs transports, on évite également la<br />
cueillette prématurée des produits et<br />
leur détérioration pendant ces trajets.<br />
L’avantage est donc nutritionnel, mais<br />
aussi économique puisque en achetant<br />
local, le consommateur soutient toute<br />
une chaîne de production, de transformation<br />
et de vente à proximité de chez<br />
lui et participe ainsi à la création d’emplois<br />
locaux. Cette chaîne respecte par<br />
ailleurs des règles strictes, garantissant<br />
un mode de culture sain, qualitatif et<br />
transparent. Quant aux élevages, ils sont<br />
de petite taille et respectent le bien-être<br />
des animaux dont la nourriture provient<br />
majoritairement d’un circuit local également.<br />
C’est aussi l’occasion pour les<br />
clients de découvrir des produits qu’ils<br />
ne connaissent pas forcément…<br />
D’un point de vue environnemental,<br />
l’avantage d’une consommation locale<br />
est également indéniable puisqu’aucun<br />
additif ne doit être utilisé pour garantir la<br />
conservation des aliments, ni aucun emballage.<br />
On évite également par là des procédés<br />
de conservation énergivores comme<br />
la congélation. Plus frais, les aliments sont<br />
ainsi plus savoureux ! Enfin, consommer<br />
local est aussi une expérience sociale. L’essor<br />
des circuits de proximité renforce la<br />
cohésion entre les différents acteurs, qui<br />
sont souvent plus impliqués et à l’écoute<br />
les uns des autres. Ces nouveaux liens ont<br />
d’ailleurs une conséquence directe sur les<br />
pratiques des agriculteurs !
LABORATOIRE SOCIAL<br />
95<br />
Notre campagne vise aussi à faire découvrir<br />
au public toute la panoplie des<br />
denrées locales : si le lait ainsi que la<br />
viande bovine et porcine sont générés<br />
en quantité suffisante, d’autres produits<br />
comme les choux, brocolis, carottes,<br />
pommes-de-terre, tomates, pommes, cerises,<br />
fraises et bien d’autres encore sont<br />
cultivés en plus petite quantité. D’autres<br />
fruits et légumes pourraient évidemment<br />
pousser sous serre, mais leur impact écologique<br />
serait alors bien plus grand. Nous<br />
poursuivons nos efforts pour rendre ces<br />
produits accessibles en grande surface et<br />
veillons en parallèle à faciliter le contact<br />
entre les consommateurs et les producteurs<br />
locaux.<br />
sur le site internet de la campagne (www.<br />
sou-schmaacht-letzebuerg.lu), qui offre<br />
un service de géolocalisation permettant<br />
de trouver les plus proches en fonction<br />
de sa position.<br />
Notre site propose par ailleurs de nombreuses<br />
informations aux consommateurs<br />
sur les producteurs et leurs<br />
produits, sur les restaurants adhérant<br />
à la campagne ainsi que sur les labels<br />
luxembourgeois. Il offre également aux<br />
visiteurs l’opportunité de découvrir des<br />
recettes réalisées à partir de produits<br />
du terroir comme le célèbre pâté au<br />
Riesling ou encore le jambon en croute.<br />
campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg ».<br />
Parmi nos outils de promotion, on<br />
compte également notre label « produit<br />
du terroir » qui a été décliné à la viande<br />
bovine «Lëtzebuerger Rëndfleesch», aux<br />
pommes-de-terre « Lëtzebuerger Gromperen<br />
» et à la farine, au blé et au pain<br />
« Weess, Miel a Brout ». Concernant la<br />
viande bovine, par exemple, ce label garantit<br />
que la bête est née et a été élevée<br />
et abattue au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Étant donné que de plus en plus de repas<br />
sont pris hors du foyer familial, la<br />
campagne s’adresse aussi aux restaurants<br />
et à la restauration collective, qui<br />
peuvent signer une convention impliquant<br />
l’utilisation d’un certain nombre<br />
de produits luxembourgeois en échange<br />
d’une certaine visibilité. À travers cette<br />
convention, nous assurons aux 180 établissements<br />
actuellement partenaires<br />
de la campagne – et dont le nombre ne<br />
cesse d’augmenter – une visibilité dans<br />
toutes nos communications liées à celleci.<br />
Ils bénéficient également d’un espace<br />
dédié sur notre site internet. En contrepartie,<br />
les restaurants doivent proposer<br />
deux entrées, deux plats et un dessert<br />
ou bien un menu à deux services à base<br />
de produits issus de l’agriculture, de la<br />
viticulture et de l’horticulture luxembourgeoise.<br />
Au niveau des boissons, ils<br />
s’engagent à proposer un crémant de<br />
<strong>Luxembourg</strong> au verre, trois vins luxembourgeois<br />
dont un au verre, ainsi qu’une<br />
boisson non alcoolisée, une tisane et<br />
deux digestifs « SSL ». Les établissements<br />
de restauration collective doivent quant<br />
à eux proposer deux plats ou menus par<br />
semaine, cuisinés à partir de produits<br />
locaux. De manière générale, ils doivent<br />
régulièrement offrir des produits à base<br />
d’aliments luxembourgeois.<br />
Que retrouve-t-on sur le site internet de<br />
la campagne ?<br />
Les producteurs locaux sont référencés<br />
Faciliter le contact<br />
entre les consommateurs<br />
et les producteurs locaux<br />
Quel est le rôle de la Chambre d’Agriculture<br />
dans la gestion de cette campagne ?<br />
La fonction première de la Chambre est<br />
de promouvoir une agriculture durable,<br />
dynamique et équilibrée d’un point de<br />
vue social, écologique et financier. Avant<br />
tout, elle défend les intérêts des agriculteurs,<br />
viticulteurs et horticulteurs et<br />
vise des objectifs comme la formation<br />
initiale et continue et la veille technologique<br />
de façon à ce que notre secteur<br />
reste informé de l’évolution de la digitalisation<br />
dans le monde agricole. Nous<br />
menons également nos propres projets<br />
de recherche dans ces domaines. 60%<br />
de l’effectif de la Chambre d’Agriculture<br />
s’attèle au transfert de connaissances<br />
et au renforcement des compétences<br />
auprès de différents acteurs. Cette activité<br />
prend la forme de conseils pour apprendre<br />
à mieux gérer son impact sur la<br />
nature et la protéger. Enfin, un dernier<br />
volet concerne la promotion des produits<br />
agricoles, notamment à travers la<br />
Chambre d'Agriculture<br />
261, route d'Arlon<br />
L-8011 Strassen<br />
info@sou-schmaacht-letzebuerg.lu<br />
www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu
LUXEMBOURG<br />
96<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
NATURATA MERL :<br />
LE MAGASIN REMIS<br />
À NEUF<br />
NATURATA<br />
Une boutique flambant neuve, en<br />
cours de réaménagement depuis<br />
l’année dernière, accueille désormais<br />
les clients du NATURATA de Merl.<br />
L’occasion pour Sigmund Walbaum,<br />
directeur général de NATURATA, de<br />
présenter ce point de vente remodelé<br />
et de revenir sur la raison d’être<br />
et les valeurs de cette société spécialisée<br />
dans le commerce de produits<br />
biologiques. Plongée dans l’univers<br />
NATURATA !<br />
Une porte d’entrée vers l’agriculture<br />
biologique<br />
Depuis 1989, NATURATA commercialise<br />
les produits des agriculteurs et horticulteurs<br />
membres de la coopérative<br />
BIOG et, ainsi, jette des ponts entre les<br />
producteurs biologiques et leurs clients.<br />
Rapidement, ces derniers ne se sont plus<br />
contentés des seuls produits luxembourgeois<br />
et, pour satisfaire la demande, le<br />
groupe Oikopolis a créé Biogros, grossiste<br />
également actif dans les domaines<br />
du transport, de la logistique, du conditionnement<br />
et de la transformation et<br />
qui permet aux plus grands magasins<br />
NATURATA de proposer quelque 8 000<br />
articles dans les domaines de l'alimentation<br />
bio et de la cosmétique naturelle.<br />
Aujourd’hui, le détaillant possède onze<br />
Bio-Marchés répartis sur tout le territoire<br />
grand-ducal.<br />
NATURATA joue également un rôle de<br />
sensibilisation auprès du grand public<br />
en lui ouvrant ses « coulisses ». « Grâce<br />
à des projets comme « NATURATA lädt<br />
ein » ou « NATURATA Kannerspaass »,<br />
nous invitons petits et grands à découvrir<br />
l’envers du décor : en leur faisant visiter<br />
des fermes, l’entrepôt de Biogros, la<br />
laiterie ou encore la boulangerie BIOG,<br />
nous leur permettons de se familiariser<br />
davantage avec nos produits et nos<br />
producteurs et les sensibilisons ainsi<br />
aux enjeux politiques et sociaux soulevés<br />
par l’agriculture biologique. Pour<br />
ce faire, nous avons deux magasins de<br />
ferme, Naturata Kass-Haff et Meyers-<br />
Haff, ainsi qu’un magasin implanté sur<br />
une exploitation horticole biologique,<br />
à Altrier, où les clients ont l’opportunité<br />
d’observer la réalité de l’exploitation<br />
maraîchère en déambulant dans les<br />
serres. L’été prochain, le point de vente<br />
devrait permettre aux clients de cueillir<br />
eux-mêmes certains fruits et légumes »,<br />
indique Sigmund Walbaum.<br />
Merl : un point de vente en développement<br />
Ouvert aux clients depuis 2009, le<br />
Bio-Marché de Merl a fait peau neuve l’année<br />
dernière. Avec ses quelque 1 100 m 2 , il<br />
a doublé de surface et propose quelques
LABORATOIRE SOCIAL<br />
97<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Sigmund Walbaum<br />
nouveautés. « En réaménageant le magasin,<br />
nous avons créé une sorte de petit<br />
centre commercial en adjoignant au<br />
Bio-Marché un second point de vente<br />
« Beauty & Culture » de 200 m 2 où nos<br />
clients peuvent se procurer produits de<br />
soin et de cosmétique naturelle certifiés,<br />
produits d’entretien écologiques, huiles<br />
essentielles et autres compléments alimentaires<br />
ou encore des textiles durables,<br />
des livres et de la papeterie. C’est<br />
très commode pour nos clients qui n’ont<br />
pas à faire leurs courses dans plusieurs<br />
boutiques », détaille le directeur général<br />
de NATURATA.<br />
En outre, l’enseigne de Merl propose<br />
désormais une Bio-Boucherie à la sélection<br />
de viande et de charcuterie variée.<br />
« Les <strong>Luxembourg</strong>eois consomment<br />
beaucoup de viande et, en 20 ans, nous<br />
avons tenté d’ouvrir des boucheries bio<br />
à plusieurs reprises. Malheureusement,<br />
les consommateurs n’étaient pas prêts.<br />
Aujourd’hui, ils le sont et il existe désormais<br />
un réel marché pour la viande biologique.<br />
Le magasin de Merl a accueilli<br />
notre quatrième Bio-Boucherie et la<br />
vente au comptoir y rencontre un grand<br />
succès. Ces points de vente nous permettent<br />
enfin de devenir la plateforme<br />
que nous voulions être pour l’ensemble<br />
des denrées produites par les agriculteurs<br />
biologiques, à savoir les fruits et légumes,<br />
les œufs, les céréales, les produits<br />
laitiers et, désormais, la viande », déclare<br />
Sigmund Walbaum.<br />
Enfin, en octobre, un nouveau bistro<br />
viendra séduire et sensibiliser les papilles<br />
des clients du nouveau magasin de Merl ;<br />
petits-déjeuners, repas de midi et encas<br />
sucrés et salés seront proposés. Ces coins<br />
repas, comme le Bio-Restaurant établi à<br />
Munsbach, sont très importants aux yeux<br />
du groupe puisqu’ils permettent une<br />
découverte gustative des produits biologiques<br />
BIOG.<br />
L’écologie au-delà du produit<br />
La durabilité étant dans l’ADN du<br />
groupe, celui-ci a profité de ce réaménagement<br />
pour introduire davantage<br />
de technologies écologiques, notamment<br />
dans les domaines du refroidissement<br />
et de l’éclairage. Le système de<br />
refroidissement au CO 2<br />
installé à Merl<br />
compte parmi les plus écologiques du<br />
marché actuellement. Quand aux radiateurs,<br />
ils pompent la chaleur extraite par<br />
ce système de refroidissement pour la<br />
restituer dans les zones qui nécessitent<br />
du chauffage. Tout le magasin est aussi<br />
équipé d’éclairage LED.<br />
NATURATA jette des ponts<br />
entre les producteurs biologiques<br />
et leurs clients<br />
L’enseigne est également aménagée de<br />
façon à pouvoir proposer des produits<br />
en vrac, ce qui lui permet de réduire au<br />
maximum les déchets d’emballage, et a<br />
mis en place différents procédés pour<br />
limiter le gaspillage alimentaire : « En<br />
fonction de la date de péremption des<br />
produits, nous recourons d’abord à un<br />
système « de la deuxième chance », qui<br />
consiste à réduire leur prix de 30% dans<br />
l’espoir qu’ils trouvent preneur. Lorsque<br />
la date de péremption est trop rapprochée<br />
mais que le produit est toujours<br />
consommable, nous le donnons à des<br />
associations telles que Stëmm vun der<br />
Strooss. Ainsi, nous évitons le gaspillage.<br />
Il nous tient également à cœur de limiter<br />
les déchets d’emballage. Contrairement<br />
à une grande surface qui vendrait<br />
à la fois des produits bio et des produits<br />
issus de l’agriculture conventionnelle,<br />
nous pouvons nous passer de certains<br />
conditionnements puisqu’il n’existe aucun<br />
risque de contamination entre les<br />
différents articles. Bien sûr, tous les produits<br />
BIOG ne peuvent être écoulés via<br />
les seuls magasins NATURATA et sont<br />
également proposés à la vente dans des<br />
supermarchés traditionnels. C’est pourquoi<br />
BIOG et Biogros ont récemment<br />
développé des emballages en cellulose<br />
qui permettent de réduire considérablement<br />
l’utilisation de plastique tout<br />
en protégeant les produits biologiques<br />
et en les différenciant très clairement»,<br />
conclut Sigmund Walbaum.<br />
11<br />
le nombre de Bio-Marchés NATURATA<br />
1 100 m 2<br />
la superficie totale du magasin de Merl<br />
après réaménagement<br />
8 000<br />
le nombre d’articles disponibles<br />
NATURATA<br />
13 Rue Gabriel Lippmann<br />
L-5365 Munsbach<br />
www.naturata.lu
LUXEMBOURG<br />
98<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© OAI<br />
LOGEMENTS<br />
ABORDABLES :<br />
« IL FAUDRAIT<br />
AVOIR LE CULOT<br />
DE PASSER<br />
À L’ACTION »<br />
OAI<br />
Pierre Hurt<br />
En avril dernier, l’Ordre des Architectes<br />
et des Ingénieurs-Conseils (OAI) et le<br />
Syndicat des Villes et Communes <strong>Luxembourg</strong>eoises<br />
(SYVICOL) organisaient une<br />
table ronde sur le logement abordable,<br />
en présence des ministres de l'Intérieur,<br />
Taina Bofferding, et du Logement,<br />
Henri Kox, de Maurice Bauer (échevin<br />
au Logement, Ville de <strong>Luxembourg</strong>),<br />
de Jean-Paul Scheuren (président de<br />
la Chambre Immobilière) et d’Émile<br />
Eicher (président du SYVICOL). Sala<br />
Makumbundu et Pierre Hurt, respectivement<br />
architecte secrétaire générale<br />
et président de l’OAI, participaient également<br />
à la discussion et reviennent en<br />
interview sur la thématique.<br />
En avril dernier, vous tiriez la sonnette<br />
d’alarme auprès des communes et du<br />
gouvernement sur le manque de logements<br />
abordables. Pour quelles raisons<br />
avez-vous lancé ce débat maintenant ?<br />
PH : Nous nous trouvons actuellement<br />
dans une situation très dramatique, qui<br />
nécessite un changement de paradigme.<br />
Si la question est largement discutée,<br />
nous sommes toutefois d’avis, au sein de<br />
l'Ordre, qu'il faut être plus radical pour<br />
vraiment résoudre ce problème.<br />
SM : La situation devient de plus en plus<br />
préoccupante. Il n’existe pas non plus<br />
de marché pour les primo-accédants. Il<br />
est donc impératif de créer un socle de<br />
logements abordables qui reste en main<br />
publique. Bien que primordial, un tel<br />
programme prendra certainement du<br />
temps : on parle ici de dix à quinze ans.<br />
Pourquoi rencontre-t-on ce problème<br />
plus particulièrement au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
PH : C’est tout d’abord une question de<br />
société : vous, moi, nous… sommes tous le<br />
problème ; nous ne souhaitons pas partager<br />
notre petit lopin de terre et voulons de<br />
l’espace autour de nos logements. Seconde<br />
raison, le sol est prisonnier : la majorité<br />
des terrains constructibles sont entre les<br />
mains de quelques personnes. L'État n’en<br />
possède que 11%, soit environ 3 000 hectares<br />
constructibles. Ensuite, il y a naturellement<br />
le problème des réglementations<br />
au <strong>Luxembourg</strong>, qui nous bloquent trop<br />
souvent : notre société est en effet devenue<br />
tellement exigeante, avec des règles et des<br />
procédures strictes, qui rallongent les délais<br />
d’attente et génèrent donc des incertitudes,<br />
au point que toute planification<br />
devient très difficile et incertaine.<br />
SM : Le facteur psychologique est également<br />
déterminant : l’immobilier et le<br />
foncier sont des marchés porteurs, devenus<br />
entretemps de véritables objets de<br />
spéculation. Certains y voient un moyen<br />
de s’enrichir très rapidement. Leur objectif<br />
premier n'est pas de loger décemment<br />
les gens, mais de spéculer sur le besoin de<br />
logements. L'urgence s’accroît. Il faut des<br />
solutions à moyen terme avec des résultats<br />
rapides et concrets. Durant la table ronde<br />
d’avril dernier, l’OAI a ainsi voulu encourager<br />
les communes dans cette démarche.<br />
Quelles sont donc les solutions possibles ?<br />
PH : Elles sont simples et multiples. Agissons<br />
de manière synchrone sur tous les<br />
fronts : par exemple en simplifiant les<br />
procédures, en utilisant la taxation, en favorisant<br />
le locatif, en activant davantage
LABORATOIRE SOCIAL<br />
99<br />
© OAI<br />
circulaire, et qui pourraient être démontés<br />
puis remontés ailleurs si les enfants<br />
souhaitent récupérer le terrain pour leurs<br />
propres constructions. Il y a beaucoup de<br />
possibilités ; il suffit de les mettre en place.<br />
Et cela est urgent, car il devient difficile de<br />
trouver une main-d’œuvre qualifiée et de<br />
la faire venir au <strong>Luxembourg</strong> à cause de<br />
cette pénurie de logements.<br />
Quelles solutions suggérez-vous au sujet<br />
des logements vides ?<br />
SM : Ils doivent également être activés.<br />
Seules 8 communes sur 102 appliquent un<br />
impôt sur les logements vides. Et même<br />
pour densifier l'existant immobilier, en<br />
rajoutant notamment des étages supplémentaires<br />
aux maisons et aux immeubles,<br />
les procédures sont très longues. Il y a 940<br />
hectares de « Baulücken », des terrains<br />
déjà viabilisés et constructibles moyennant<br />
une demande d'autorisation. Mais<br />
là aussi la bonne majorité de ces terrains<br />
reste entre les mains des privés.<br />
Sala Makumbundu<br />
Quels messages souhaitez-vous faire passer<br />
aux politiques ?<br />
le fonds public pour le logement social et<br />
abordable, qui reste en main publique,<br />
comme dans le modèle autrichien présenté<br />
lors de la table ronde. D’autres<br />
pistes seraient de densifier de manière<br />
qualitative, ou encore de favoriser les<br />
nouvelles formes d’habitat… Ainsi, le<br />
problème pourrait être résolu en cinq<br />
ans. Naturellement, il faudrait avoir le<br />
culot de passer à l’action : d’un côté, en<br />
accroissant de manière juste et intelligente<br />
les surfaces constructibles, tout en brisant<br />
de l’autre les monopoles des propriétaires<br />
fonciers. L’État devrait intervenir,<br />
en libérant ses propres terrains disponibles,<br />
et en motivant les propriétaires<br />
fonciers importants à viabiliser leurs terrains<br />
constructibles à des fins d’habitation.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> doit être inventif et<br />
proposer des pistes innovantes ! Mais la<br />
question essentielle reste de savoir si on<br />
veut vraiment libérer le sol.<br />
malsaine des prix des logements. Ceci<br />
pour réduire ce déséquilibre actuel entre<br />
une faible offre et une forte demande.<br />
Quels leviers préconisez-vous donc pour<br />
libérer les terrains ?<br />
PH : Il faut mettre en place un impôt foncier<br />
réel et des incitations, et appliquer<br />
toutes les démarches en même temps.<br />
Mais le seul outil qui fonctionnera vraiment<br />
à court et à moyen termes est un<br />
choc psychologique positif, qui débloquerait<br />
et ferait changer les mentalités. Notre<br />
économie ralentira si nous ne trouvons<br />
pas de solutions pour loger les primoaccédants<br />
et les personnes qui viennent<br />
travailler au <strong>Luxembourg</strong>. Il faut une vraie<br />
prise de conscience sociétale et un véritable<br />
débat honnête, pour discuter de<br />
manière citoyenne de ces choix de société.<br />
PH : Toute la relation terrain-logementprix<br />
est conditionnée par le terrain.<br />
Donc, tout se résume à savoir comment<br />
libérer des surfaces, à court, moyen et<br />
long termes. Le reste se résoudra ensuite<br />
de lui-même. Il faut un débat honnête<br />
sur le logement au <strong>Luxembourg</strong>. Or, il n’y<br />
en a jamais eu. Le problème est grave et<br />
nécessite une solution plus radicale basée<br />
sur un consensus sociétal : chose difficile,<br />
mais indispensable !<br />
SM : La pression est forte sur le marché<br />
immobilier et sur les gens qui désirent<br />
se domicilier au <strong>Luxembourg</strong>. Le pays a<br />
de fortes capacités économiques et attire<br />
toujours plus de personnes pour raisons<br />
professionnelles. Toutefois, sans terrains,<br />
pas de projets ni de logements possibles.<br />
Partageons ensemble notre sol, densifions<br />
l’existant, avec des extensions qui<br />
valorisent le patrimoine déjà bâti !<br />
SM : Libérer des terrains est primordial : à<br />
travers notamment la réforme du « Baulandvertrag<br />
» (contrat administratif d'aménagement)<br />
visant à augmenter l’offre de<br />
terrains disponibles, tout en endiguant<br />
la spéculation foncière et l’évolution<br />
SM : D’autres possibilités sont en discussion<br />
: par exemple, si des propriétaires<br />
souhaitent garder les terrains pour leurs<br />
enfants, il serait possible de construire<br />
des logements modulables sur ces surfaces,<br />
dans une démarche d’économie<br />
Article réalisé en partenariat avec l’OAI.<br />
Plus d’informations sur la table-ronde dans<br />
la médiathèque du site www.oai.lu à la<br />
rubrique «Conférence».
LUXEMBOURG<br />
100<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Eric Devillet<br />
FONDS DU LOGEMENT :<br />
POUR UN MARCHÉ<br />
IMMOBILIER ABORDABLE<br />
Fonds du Logement<br />
Jacques Vandivinit<br />
À l’aube de la Semaine nationale du<br />
Logement, le Fonds du Logement annonce<br />
la mise sur le marché prochaine<br />
d’une soixantaine de biens dans un<br />
quartier respectueux de l’environnement<br />
à Esch-Nonnewisen. L’occasion de<br />
revenir sur les grands projets en cours et<br />
les missions de cet établissement public<br />
qui, en plus de 40 ans d’existence, a mis<br />
sur le marché quelque 2 000 logements<br />
abordables en location. Interview avec<br />
Jacques Vandivinit, directeur du Fonds<br />
du Logement.<br />
Pouvez-vous nous présenter le Fonds du<br />
Logement et ses missions?<br />
Le Fonds du Logement est un établissement<br />
public créé en 1979 et dont les<br />
missions sont définies par la loi. Connu<br />
du plus grand nombre pour construire<br />
des logements abordables et gérer une<br />
longue liste d’attente, il remplit en réalité<br />
davantage de missions et regroupe plusieurs<br />
métiers et services.<br />
Tout d’abord, l’initiative de tout nouveau<br />
projet revient au service « urbanisme<br />
et foncier » qui repère les terrains que<br />
le Fonds pourrait acquérir, détermine<br />
quelles formes d’habitats y construire en<br />
fonction du PAG et dimensionne le PAP.<br />
Ces étapes préalables réalisées, le service<br />
« construction » prend le relais. Il contractualise<br />
un bureau d’études avec lequel il<br />
établit les soumissions qui permettront<br />
de sélectionner les meilleurs prestataires<br />
dans les différents corps de métier. Bien<br />
que nous soyons soumis à la loi sur les<br />
marchés publics, nos projets sont très similaires<br />
à ceux du marché privé puisque<br />
nous travaillons essentiellement avec des<br />
acteurs de ce secteur. Après leur mise sur<br />
le marché, nos logements sont entretenus<br />
par le service « gestion du patrimoine ».<br />
Regroupant à lui seul un tiers du personnel<br />
du Fonds, il est chargé de la maintenance<br />
technique de quelque 2 000 logements répartis<br />
sur 48 communes, soit le parc locatif<br />
le plus important du pays.<br />
Au-delà de ces missions techniques, le<br />
Fonds joue un rôle d’agence immobilière,<br />
tout en assurant un suivi social<br />
de ses bénéficiaires. Avant toute attribution<br />
de logement, le service accompagnement<br />
social mène une enquête<br />
préliminaire auprès de chaque candidat<br />
locataire en vue de l'étude des dossiers et<br />
avis par les membres de la Commission<br />
consultative composée, notamment, de<br />
représentants des ministères du Logement<br />
et de la Famille, de l'Intégration et<br />
à la Grande Région et chargée d’établir<br />
un ordre de priorité entre les candidats<br />
locataires. Les profils jugés prioritaires<br />
seront les premiers à se voir attribuer un<br />
bien dans leur région de préférence et<br />
adapté à la composition de leur ménage.<br />
Nous nous enquérons ensuite de la situation<br />
de nos bénéficiaires une fois par an<br />
afin de nous assurer que chaque famille,<br />
qu’elle s’agrandisse ou se réduise, dispose<br />
toujours de l’habitation adaptée.<br />
Cette actualisation est également l’occasion<br />
de réévaluer la situation salariale<br />
de nos bénéficiaires car c’est sur base de<br />
cette dernière qu’est déterminé le prix du<br />
loyer. Celui-ci est révisé chaque année<br />
en fonction du revenu net disponible<br />
du ménage – à partir duquel est calculé<br />
son taux d’effort – et de la superficie du<br />
logement.<br />
Ce système d’attribution favorise très<br />
clairement les personnes qui éprouvent
LABORATOIRE SOCIAL<br />
101<br />
les plus grandes difficultés – ce qui est<br />
absolument nécessaire – mais exclut<br />
finalement les ménages de la classe<br />
moyenne basse qui, eux aussi, peinent<br />
à se loger sur le marché privé. J’espère<br />
qu’à l’avenir la législation nous permettra<br />
de nous adresser à différents déciles<br />
de notre liste d’attente et d’élargir ainsi<br />
le profil de nos bénéficiaires. En attendant,<br />
nous nous sommes lancés dans la<br />
gestion locative sociale via un projet pilote<br />
à Grevenmacher. Des biens ont été<br />
proposés à des prix se situant entre ceux<br />
du marché privé et ceux des logements<br />
subventionnés. Nous espérons que ce<br />
modèle permettra, d’une part, d’aider<br />
davantage de personnes en difficulté et,<br />
d’autre part, d’assurer une bonne mixité<br />
sociale au sein de nos projets de grande<br />
envergure qui peuvent compter plus de<br />
1 000 unités de logements.<br />
En plus de mettre des biens en location,<br />
le Fonds en propose aussi à la vente. Une<br />
de nos priorités, et notre raison d’être,<br />
est de créer des logements abordables<br />
et qui le restent. Pour éviter qu’ils ne se<br />
retrouvent ensuite sur le marché privé,<br />
nous gardons un droit de rachat en cas<br />
de revente des biens pendant toute la durée<br />
du droit d'emphytéose (99 ans) afin<br />
de pourvoir les revendre à d’autres acheteurs,<br />
à un coût bien inférieur à sa valeur<br />
sur le marché classique. En 40 ans d’existence,<br />
le Fonds a proposé pas moins de<br />
1 680 biens à la vente.<br />
la pression qui s’exerce sur le marché immobilier,<br />
bien au contraire.<br />
Cette période particulière nous aura également<br />
permis de peaufiner le nouveau<br />
cadre dont je souhaitais doter le Fonds en<br />
en reprenant la direction en 2019. Nous<br />
avons défini une stratégie de développement<br />
et des objectifs quinquennaux<br />
pour répondre au mieux à nos missions<br />
légales. Nous avons également beaucoup<br />
travaillé sur la modernisation et la professionnalisation<br />
de nos services et procédures<br />
pour mieux servir nos clients.<br />
Par exemple, nous avons créé un service<br />
dédié à nos projets de grande envergure<br />
qui nécessitent bien souvent le recours<br />
à des expertises spécifiques, notamment<br />
relatives à la dépollution, à l’assainissement<br />
ou à l’énergie, qui dépassent notre<br />
cœur de métier. Avec mes directeurs<br />
adjoints, nous avons investi beaucoup<br />
de temps dans des réflexions sur le développement<br />
de nos compétences, notamment<br />
du point de vue énergétique et<br />
environnemental, afin de nous assurer<br />
que nos projets soient toujours à la pointe,<br />
voire de leur conférer un aspect pionnier !<br />
Une de nos priorités est de créer<br />
des logements abordables<br />
et qui le restent<br />
des plus écologiques. À Dudelange, par<br />
exemple, nous projetons de déployer un<br />
système de géothermie qui, couplé à des<br />
installations photovoltaïques, devrait<br />
rendre le quartier autonome d’un point<br />
de vue énergétique.<br />
D’autres réalisations importantes sont<br />
en cours de planification : un projet<br />
d’environ 100 unités au Val St André à<br />
<strong>Luxembourg</strong>-Ville, un autre d’environ<br />
200 unités à Echternach et un troisième<br />
d’environ 150 unités à Mamer, dont les<br />
travaux d’infrastructures débuteront<br />
en 2022.<br />
Enfin, mentionnons le projet « Wunnen<br />
am Park » à Esch-Nonnewisen. Le quartier,<br />
développé en collaboration avec<br />
la ville d’Esch-sur-Alzette, comptera au<br />
total 750 habitations dont le Fonds doit<br />
en construire le tiers. Plusieurs maisons<br />
et résidences sont déjà sorties de terre et<br />
nous procéderons prochainement à la<br />
mise sur le marché de trois lots supplémentaires<br />
comprenant 77 logements et<br />
11 surfaces commerciales.<br />
± 750<br />
unités de logements seront réalisées<br />
à Esch-sur-Alzette<br />
Vous venez de publier votre rapport annuel<br />
de 2020. Quel bilan tirez-vous de<br />
cette année marquée par la crise ?<br />
Bien que cette année ait été très atypique,<br />
nous sommes parvenus à mener<br />
à bien nos différentes missions grâce au<br />
plan de continuité que nous avons établi<br />
et qui nous a permis de doter chacun de<br />
nos collaborateurs d’un moyen de travailler<br />
à distance. Malgré la crise, nous<br />
avons réalisé plus de 2 000 interventions<br />
techniques et autant d’interventions sociales,<br />
ce qui prouve que nous sommes<br />
restés accessibles et disponibles pour<br />
nos bénéficiaires et candidats locataires,<br />
même à distance. Nous avons également<br />
mis sur le marché pas moins de 82 logements,<br />
un nombre bien supérieur à celui<br />
de l’année précédente et dont nous pouvons<br />
être fiers car, malheureusement, la<br />
crise n’a pas contribué à faire retomber<br />
Quels sont les principaux projets que<br />
vous développez actuellement ?<br />
« Neischmelz » à Dudelange et « Wunne<br />
mat der Wooltz » et « Haargarten » à Wiltz<br />
sont nos principaux projets de grande<br />
envergure. Ils comprendront chacun<br />
plus de 1 000 unités destinées à la vente<br />
comme à la location. Leur développement<br />
s'étendra sur dix à quinze ans en<br />
raison de leur complexité. S’agissant<br />
d’anciennes friches industrielles, il faut,<br />
pour les réhabiliter, effectuer des études<br />
environnementales, des renaturations de<br />
rivières, des démolitions et des assainissements<br />
avant d’en arriver à la phase de<br />
construction en tant que telle. Dans les<br />
deux cas, nous mettons un point d’honneur<br />
à concevoir un système énergétique<br />
± 1 000<br />
unités de logements en planification<br />
à Dudelange et à Wiltz<br />
± 2 000<br />
logements locatifs répartis<br />
sur 48 communes<br />
Fonds du Logement<br />
52, Boulevard Marcel Cahen<br />
L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondsdulogement.lu
102<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
BRÈVES<br />
Urgence : des doses de vaccin contre le Covid-19 pour les pays<br />
les plus pauvres<br />
Alors que les contaminations au Covid-19 reprennent après une<br />
accalmie, une quatrième vague menace la planète. Si les pays développés<br />
ont entamé de vastes campagnes de vaccination pour<br />
endiguer la progression de la pandémie, de nombreuses questions<br />
demeurent quant aux capacités des pays pauvres à faire face à la<br />
crise sanitaire. Dans ce contexte, 28 ambassadeurs de bonne volonté<br />
de l’UNICEF ont appelé les dirigeants du G7 à consacrer au<br />
moins 20% des doses de vaccin à leur disposition aux pays les plus<br />
démunis, afin de réduire le risque de propagation du virus et de<br />
ses souches mutantes. D’après des analyses réalisées par Airfinity,<br />
un centre de recherches en sciences de la vie, pour le compte de<br />
UNICEF Royaume-Uni, les pays du G7 pourraient faire un don de<br />
150 millions de doses de vaccin sans entraîner de retards majeurs<br />
dans leurs programmes actuels de vaccination. L’UNICEF a également<br />
rappelé que le virus ne connaissait pas de frontière et que, si<br />
l’on ne garantissait pas d’urgence un accès juste et équitable aux<br />
vaccins, le monde entier demeurerait à la merci du virus. Certains<br />
pays, comme le <strong>Luxembourg</strong>, la France, le Royaume-Uni, les États-<br />
Unis ou le Canada, ont répondu à l'appel en offrant des centaines<br />
de milliers de doses via le mécanisme COVAX.<br />
© MEGA<br />
Du théâtre pour lutter contre les violences domestiques<br />
En 2020, la police grand-ducale a procédé à pas moins de 943<br />
interventions pour violence domestique, un nombre en augmentation<br />
de 11,07% par rapport à l’année précédente et qui<br />
rappelle que cette forme de violence reste une réalité quotidienne<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Dans ce contexte, le ministère de<br />
l'Égalité entre les femmes et les hommes a présenté mi-juillet<br />
un nouveau projet de théâtre de prévention. Mis en œuvre avec<br />
l'École du théâtre, il permet de présenter les différentes facettes<br />
de la violence domestique via des mises en scènes et d’instaurer<br />
un dialogue avec le public autour de celles-ci. Ce projet de<br />
théâtre forum a pour objectif, d’une part, de stimuler la prise de<br />
conscience et la réactivité de la société et, d’autre part, d’informer<br />
sur les dispositions légales et règlementaires sanctionnant<br />
la violence domestique. Des représentations seront organisées<br />
avec toute commune intéressée.<br />
Travail des enfants dans le monde : la situation s’aggrave<br />
Selon le nouveau rapport « Travail des enfants », publié à la veille de<br />
la journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin) par l’Organisation<br />
internationale du Travail (OIT) et l’UNICEF, 160 millions<br />
de bambins de par le monde travaillent à l’heure actuelle. C’est 8,4<br />
millions de plus qu’il y a 4 ans. Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17<br />
ans qui effectuent des travaux dangereux, c’est-à-dire susceptibles<br />
de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral,<br />
a quant à lui augmenté de 6,5 millions depuis 2016 pour atteindre<br />
79 millions. Le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, estime qu’il<br />
est essentiel d’accroître les investissements dans le développement<br />
rural et le travail décent dans l’agriculture pour inverser la tendance<br />
et briser le cycle de la pauvreté. En attendant, neuf millions<br />
d’enfants supplémentaires risquent d’être poussés vers le travail<br />
d’ici à la fin de l’année 2022 en raison des difficultés économiques<br />
et des fermetures d’écoles liées à la pandémie. Beaucoup reste à<br />
faire pour protéger l’avenir et rendre à l’enfance ce qui lui appartient<br />
: son innocence.<br />
© UNICEF/UN0390912/LeMoyne
LABORATOIRE SOCIAL<br />
103<br />
PLUS QUE DES<br />
CONSTRUCTIONS,<br />
DES PROJETS DE VIE<br />
COMMUNS<br />
www.fondsdulogement.lu<br />
ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER
LUXEMBOURG<br />
104<br />
CHANGEMENT D’ADRESSE<br />
POUR LA CMCM : POUR<br />
UN MEILLEUR ACCUEIL ET<br />
DE NOUVEAUX SERVICES<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
CMCM<br />
Que de nouveautés à la Caisse Médico-Complémentaire<br />
Mutualiste (CMCM)<br />
en ce mois de septembre ! Fraîchement<br />
installée dans ses nouveaux locaux à<br />
quelques pas de son ancienne adresse,<br />
la CMCM s’apprête également à changer<br />
son logiciel interne et à revoir l’ensemble<br />
de son catalogue de prestations.<br />
Son directeur général, Fabio Secci, nous<br />
explique les raisons de ce déménagement<br />
et nous en fait faire le tour…<br />
Quelles étaient les motivations à l’origine<br />
du déménagement de la CMCM ?<br />
Notre ancien bâtiment, datant de 1999,<br />
n’était plus adapté à nos besoins. Il faut<br />
dire que depuis sa création, la CMCM<br />
est passée de 30 collaborateurs à 70. Au<br />
fil du temps, nous avons occupé de plus<br />
en plus d’étages de l’ancien bâtiment,<br />
mais ces dernières années, nous avons<br />
commencé à manquer de place pour<br />
l’accueil de nos membres. Par exemple,<br />
le service affiliation n’avait aucune salle<br />
pour recevoir nos futurs membres, or le<br />
premier contact avec notre mutuelle est<br />
une étape importante, à laquelle nous<br />
voulons apporter un soin particulier. Le<br />
conseil d’administration a donc préféré<br />
vendre les anciens locaux pour investir<br />
dans de nouveaux, à quelques pas de<br />
notre ancienne adresse.<br />
Notre déménagement s’est déroulé du<br />
3 au 7 septembre, période pendant laquelle<br />
nous étions fermés pour s’assurer<br />
que tous nos collaborateurs prennent<br />
leurs marques dans cette nouvelle organisation.<br />
L’informatique et la centrale téléphonique<br />
nécessitaient également un<br />
certain temps d’acclimatation.<br />
Quelle est la configuration de votre nouveau<br />
bâtiment ?<br />
Nous avons construit des locaux plus<br />
grands que nécessaire pour anticiper<br />
notre croissance. Notre bâtiment comprend<br />
ainsi six niveaux dont deux seront<br />
loués, entre autres à deux grandes mutuelles.<br />
Les trois derniers étages seront<br />
consacrés à nos services traditionnels et<br />
le 2 e étage sera composé d’une grande<br />
salle d’une capacité de 60 places assises.<br />
Celle-ci sera dédiée à l’organisation de<br />
conférences animées par des experts sur<br />
des thématiques liées à la santé et à la<br />
prévention. Ces dernières seront retransmises<br />
en direct sur les réseaux sociaux et<br />
enregistrées pour figurer sur notre site.<br />
Notre service marketing propose déjà depuis<br />
plus d’un an des vidéos et podcasts<br />
dans le cadre de l’initiative « Gesondheet<br />
! » qui rencontre un grand succès<br />
sur notre site et nous souhaitons faire<br />
grandir cette activité grâce aux nouveaux<br />
équipements multimédias installés dans<br />
cette salle.<br />
Nous avons beaucoup investi dans le<br />
bien-être de nos employés, notamment<br />
au niveau du mobilier : les espaces de<br />
travail sont équipés de bureaux électriques<br />
réglables en hauteur et de sièges<br />
ergonomiques à mobilité tridimensionnelle<br />
assurant un bon maintien du dos,<br />
les écrans sont fixés sur des bras afin de<br />
libérer un maximum de surface sur les<br />
bureaux,… On retrouve le même confort<br />
dans nos différentes salles de réunion<br />
de toutes tailles. Nous avons également<br />
prévu cinq douches pour permettre au<br />
personnel la pratique du sport pendant<br />
la journée, dont une PMR.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
105<br />
Fabio Secci<br />
Nos locaux comprennent quatre parloirs<br />
par étage pour l’accueil de nos membres,<br />
qui pourront patienter dans des zones<br />
d’attente comprenant salon et fontaine à<br />
eau. Enfin, contrairement à notre ancienne<br />
adresse, la nouvelle dispose de cinq emplacements<br />
de parking pour les visiteurs, dont<br />
une place PMR, avec un guidage intelligent<br />
les informant du nombre de places disponibles.<br />
Notre positionnement stratégique à<br />
proximité de la gare favorise par ailleurs les<br />
visites en transport en commun.<br />
Quels sont les équipements spéciaux qui<br />
composent cette nouvelle construction ?<br />
Pour assurer une température agréable,<br />
les plafonds ont été équipés d’un système<br />
alimenté en eau chaude ou eau froide en<br />
fonction des besoins et qui permettra,<br />
l’été, d’éviter l’utilisation de climatisation.<br />
Nous avons également veillé à la<br />
circulation de l’air qui sera filtré et renouvelé<br />
régulièrement dans tout le bâtiment.<br />
Par ailleurs, des lamelles positionnées<br />
aux fenêtres s’ouvriront et se fermeront<br />
selon l’ensoleillement direct. L’éclairage<br />
sera automatisé et ne s’enclenchera qu’en<br />
fonction de l’apport en lumière naturelle<br />
et de la présence de collaborateurs dans<br />
une pièce. Au niveau acoustique, nous<br />
avons installé des panneaux « Gyproc »<br />
perforés et des barrières acoustiques pour<br />
assurer un certain confort, surtout dans les<br />
bureaux partagés. Enfin, les sols sont couverts<br />
de tapis composés de fibre d’argent<br />
évitant la prolifération de microbes et de<br />
bactéries et facilitant leur entretien.<br />
Nos locaux comprennent<br />
quatre parloirs par étage<br />
pour l’accueil de nos membres<br />
Ce déménagement s’accompagne d’un<br />
changement de philosophie axé sur le<br />
paperless. Nous n’avons installé qu’une<br />
imprimante par étage, en dehors des parloirs<br />
devant être équipés pour l’impression<br />
de documents à nos membres. Il est<br />
à noter que la pandémie nous avait déjà<br />
poussés à digitaliser la plupart de nos<br />
processus, comme la gestion du courrier<br />
entrant par exemple.<br />
Quels sont les prochains changements<br />
qui attendent les affiliés à la CMCM ?<br />
En fin d’année, l’assemblée générale devrait<br />
voter le réaménagement des garanties<br />
de la CMCM. À partir du 1 er janvier<br />
2023, nos prestations pourraient alors se<br />
composer comme suit : CMCM Bronze<br />
correspondrait au régime commun<br />
actuel, CMCM Silver au régime commun<br />
agrémenté du Prestaplus et CMCM Gold<br />
offrirait le même niveau de prestation<br />
additionné du Denta & Optiplus. Enfin,<br />
nous pourrions à l’avenir compléter<br />
notre catalogue par une option Platinum<br />
offrant une meilleure couverture dans le<br />
domaine préventif ainsi qu’au niveau des<br />
frais de pharmacie.<br />
Par ailleurs, nous migrerons début 2022<br />
vers une nouvelle version du logiciel que<br />
nous utilisons en interne. Cela facilitera<br />
notamment la saisie et le remboursement<br />
des prestations et fera gagner<br />
énormément de temps à nos équipes.<br />
Elles pourront dès lors se consacrer à<br />
l’accompagnement et au conseil de<br />
nos membres. En effet, nous voudrions<br />
renforcer notre présence auprès de<br />
ces derniers pour mieux les conseiller<br />
concernant les interventions chirurgicales<br />
à l’étranger, les maladies graves, les<br />
frais de dentiste ou tout simplement les<br />
orienter vers la meilleure prestation à envisager<br />
en fonction de leur situation.<br />
Parallèlement, notre application continue<br />
à rencontrer un grand succès auprès de<br />
nos membres avec quelque 50 000 téléchargements<br />
à ce jour et presque plus de<br />
la moitié des factures rendues par ce biais.<br />
Dans un futur proche, nous prévoyons la<br />
bi-directionnalité sécurisée de l’application<br />
ainsi que de pouvoir faire parvenir des<br />
notifications ou des documents comme<br />
des certificats à nos membres.<br />
Caisse Médico-Complémentaire<br />
Mutualiste<br />
32-34, rue de Hollerich<br />
L-1740 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.cmcm.lu
LUXEMBOURG LABORATOIRE SOCIAL<br />
106<br />
MISER SUR<br />
LA VACCINATION<br />
© Marie De Decker<br />
La campagne de vaccination bat son<br />
plein actuellement et le <strong>Luxembourg</strong><br />
administre les précieuses doses à un<br />
rythme satisfaisant. Il s’agit néanmoins<br />
d’anticiper une rentrée marquée par le<br />
variant delta en vaccinant davantage les<br />
plus jeunes. État des lieux avec Paulette<br />
Lenert, ministre de la Santé.<br />
« Chaque dose compte ! »<br />
Avec 72,4% de la population âgée de 12<br />
ans ou plus ayant reçu une première dose<br />
de vaccin contre le Covid-19 et 67,5%<br />
ayant un schéma vaccinal complet, le<br />
<strong>Luxembourg</strong> se situe dans la moyenne<br />
des pays européens et des États-Unis.<br />
Cependant, des efforts supplémentaires<br />
sont nécessaires afin de sensibiliser les<br />
tranches d'âge plus jeunes, voire, les<br />
12-40 ans à se faire vacciner. « Chaque<br />
dose compte ! Ensemble, nous pouvons<br />
vaincre le coronavirus et retrouver une<br />
vie normale. Se faire vacciner est un geste<br />
de solidarité. On se protège non seulement<br />
soi-même et ses proches, mais on<br />
évite également un déroulement grave de<br />
la maladie, une hospitalisation ou même<br />
des conséquences à long terme », indique<br />
Paulette Lenert, ministre de la Santé.<br />
"Impf-Bus on tour" pour vacciner<br />
davantage de jeunes<br />
Au cours des dernières semaines, des actions<br />
de vaccination ont été organisées<br />
par les équipes mobiles des bus itinérants<br />
"Impf-Bus on tour". Cette initiative<br />
vise à offrir à toute personne en contact<br />
avec des personnes vulnérables, et en<br />
premier lieu aux professionnels de la santé,<br />
de se faire vacciner sans démarches<br />
administratives préalables et lors de créneaux<br />
flexibles. En analysant les taux de<br />
vaccination selon les différentes catégories<br />
d'âge, il convient de constater que<br />
la population plus jeune est encore plus<br />
réticente à franchir le pas car elle connaît<br />
un déroulement moins sévère de la maladie.<br />
« Nous souhaitons aller à la rencontre<br />
des adolescents et jeunes adultes, afin de<br />
les informer sur place et de leur expliquer<br />
pourquoi il est important qu'eux<br />
aussi se fassent vacciner. À cette fin, nous<br />
avons décidé de continuer les actions de<br />
l'Impf-Bus on tour aux événements or-<br />
ganisés pour ce public-cible, mais toute<br />
personne non encore vaccinée est la<br />
bienvenue », explique la ministre.<br />
Un appel à la participation au projetpilote<br />
long-Covid<br />
Depuis le lancement du projet-pilote de<br />
réseau de prise en charge pluridisciplinaire<br />
du long-Covid le 1 er août, 89 patients<br />
ont déjà pu être enregistrés. Prévu<br />
pour une période de six mois, ce projetpilote<br />
a été élaboré afin de répondre de<br />
manière adéquate à l'émergence inquiétante<br />
de ce nouveau problème de santé<br />
publique.<br />
« Il est primordial que les patients<br />
long-Covid soient pris en charge de manière<br />
adaptée et qu'on leur évite un parcours<br />
diagnostique long et épuisant.<br />
C'est pourquoi je lance un appel à toute<br />
personne ayant souffert d'une infection<br />
Covid-19 et qui présente des symptômes<br />
de long-Covid à consulter en premier lieu<br />
son médecin généraliste (ou spécialiste)<br />
et à participer à ce projet », souligne Paulette<br />
Lenert.<br />
Source : SIP
LABORATOIRE SOCIAL<br />
107<br />
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SÄIT SEPT. 2021!<br />
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