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Smart Cities Luxembourg - n°10

Le 10ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@smartcitiesmag.lu

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Septembre 2021 | n˚10<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

MC LUXEMBOURG<br />

LE MASTERPLAN<br />

COMMUNAL,<br />

UN OUTIL POUR<br />

FAÇONNER L’AVENIR<br />

ACL<br />

SUR LE CHEMIN<br />

D’UNE MOBILITÉ<br />

PLUS RESPONSABLE<br />

SPUERKEESS<br />

POUR<br />

DES BANQUES<br />

DURABLES<br />

ET RESPONSABLES<br />

FOIRE AGRICOLE<br />

À LA RENCONTRE<br />

DU MONDE AGRICOLE<br />

LUXEMBOURGEOIS<br />

© Metaform-Mecanoo<br />

MONDORF-LES-BAINS<br />

UN VÉLODROME<br />

SUR UN SOCLE VÉGÉTALISÉ


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de votre avenir<br />

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ÉDITO<br />

3<br />

Indignons-nous pour éviter l’apocalypse climatique<br />

Le premier volet du nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental<br />

sur l’évolution du climat, communément<br />

appelé GIEC, a été dévoilé le 9 août dernier. Consacré aux<br />

« bases physiques » du climat, il est le fruit du travail collectif<br />

de quelque 230 chercheurs du monde entier. Ce texte, le<br />

premier d’une série, est le prélude à un chantier plus large et<br />

particulièrement décisif pour servir de base aux négociations<br />

qui auront lieu lors de la COP 26, prévue en novembre prochain<br />

à Glasgow.<br />

Ce dernier rapport du GIEC a le mérite de mettre le doigt là<br />

où ça fait mal. Le doute et le scepticisme ne sont plus permis :<br />

les activités humaines sont à l’origine du changement climatique<br />

et l’influence humaine rend de nombreux événements<br />

climatologiques extrêmes plus fréquents et plus graves, plus<br />

particulièrement les vagues de chaleur, les épisodes de pluies<br />

torrentielles et, dans de nombreuses régions, les sécheresses.<br />

D’ailleurs, le phénomène devrait encore s’accentuer dans les<br />

prochaines années. Le rapport insiste aussi sur le fait que le réchauffement<br />

climatique et ses conséquences sont des phénomènes<br />

globaux qui touchent la planète entière sans exception.<br />

Le GIEC a pris soin cette fois de publier un atlas régional qui<br />

permet à chacun de consulter les risques climatiques dans sa<br />

région. Il y a de quoi s’alarmer, mais est-il encore temps d’agir ?<br />

Même si le président de la COP 26 Alok Sharma voit dans ce<br />

rapport « l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait<br />

que le comportement humain accélère de manière alarmante<br />

le réchauffement de la planète », le GIEC souligne également<br />

que l’impact futur du dérèglement climatique dépendra de<br />

nos actions présentes. En clair, c’est la quantité de gaz à effet<br />

de serre émise dans l’atmosphère à partir de maintenant qui<br />

réduira ou non le réchauffement climatique. Le secrétaire général<br />

des Nations Unies, Antonio Guterres, exhorte tous les<br />

pays à sortir au plus vite des énergies fossiles et à soutenir la<br />

transition vers des énergies renouvelables. L’accord de Paris<br />

signé en 2015 par les États du monde entier prévoit de limiter<br />

le réchauffement climatique à 1,5°C, un objectif atteignable,<br />

assène le GIEC, à condition de respecter les objectifs de neutralité<br />

carbone en réduisant drastiquement les émissions à<br />

très court terme.<br />

En attendant la COP 26 de Glasgow du mois de novembre, il est<br />

peu probable que le salut vienne des décideurs politiques tant<br />

leurs marges de manœuvre sont limitées par des échéances politiques<br />

ou par des impératifs économiques immédiats. Et si on<br />

inversait le cône du ruissellement, et si le changement venait<br />

de la base, du citoyen et de la société civile, une sorte de sursaut<br />

écologique collectif et mondial ?<br />

Un rapport de la Global Commons Alliance, réseau de plus de<br />

70 groupes internationaux travaillant sur le développement<br />

durable, révèle une prise de conscience de l’immense majorité<br />

des habitants du G20 de la catastrophe climatique en cours. Un<br />

ressenti généralisé, né du sentiment de la communauté du destin,<br />

qui contraste, selon ses auteurs, avec l’inaction des leaders<br />

de la planète. Les résultats du sondage sont sans appel : parmi<br />

l’ensemble des habitants des pays du G20, 73% des personnes<br />

interrogées pensent que l’activité humaine pousse notre planète<br />

vers un point de non-retour et veulent que les gouvernements<br />

s’impliquent davantage. Les résultats devraient donner<br />

aux dirigeants la confiance nécessaire pour accélérer la mise<br />

en œuvre de politiques plus ambitieuses et préserver ainsi nos<br />

biens communs mondiaux. L’objectif ne serait plus de changer<br />

de système, mais plutôt de l’infléchir grâce à la mobilisation<br />

collective. Citoyens du monde, indignons-nous pour que<br />

ce dernier puisse s’adapter aux nouveaux impératifs dictés par<br />

l’urgence climatique.<br />

La rédaction


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@smartcitiesmag.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire :<br />

Living Green<br />

marketing@smartcitiesmag.lu<br />

Tél. 58 45 46 28<br />

Tél. 661 909 515<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 49 17<br />

Comité de rédaction<br />

secretariat@smartcitiesmag.lu<br />

Adeline Jacob - marketing@smartcitiesmag.lu<br />

Pierre Birck - pierre@smartcitiesmag.lu<br />

Raouf Hatira - raf@smartcitiesmag.lu<br />

Martina Cappuccio - martina@euroeditions.lu<br />

Stéphane Etienne<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Marie De Decker<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Agence Kapture<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Copenhague, exemple de ville intelligente et durable 8<br />

Kirchberg : le bien vivre sur un plateau 12<br />

MC <strong>Luxembourg</strong> : le masterplan communal, un outil pour façonner l’avenir 16<br />

Mertzig : le dynamisme du Bien commun 18<br />

Schifflange : un pacte pour protéger la nature 22<br />

SYVICOL : l’avenir des communes se conjugue avec la résilience 26<br />

ING : l’enjeu économique majeur de la transmission d’entreprise 28<br />

GREEN BUILDING<br />

Metaform – Mecanoo : Mondorf-les-Bains, un vélodrome sur un socle végétalisé 32<br />

L’offre complète et personnalisée de Luxcontrol 36<br />

GERI Management : une identité construite sur des valeurs 40<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

SIGI : AgentM, la nouvelle génération d’avertissements taxés 44<br />

La cybersécurité, enjeu crucial de la digitalisation 46<br />

SolarCleano : et que ça brille ! 50<br />

© Living Green<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.


5<br />

MOBILITÉ<br />

Voyages Emile Weber : un pas de plus vers la décarbonisation 54<br />

ACL : sur le chemin d’une mobilité plus responsable 56<br />

Le futur de l’automobile est électrique 58<br />

Petrymobil : l’électrique et l’hydrogène bouleversent les codes de la mobilité 62<br />

SUV GTX de Volkswagen : l’autre cousin germain ! 66<br />

SUV e-tron : l’essence même d’Audi ! 68<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Spuerkeess : pour des banques durables et responsables 72<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : lumière sur le photovoltaïque 74<br />

Avantag Energy : un nouveau siège pour une place de choix ! 76<br />

Soler : l’envolée de l’éolien 78<br />

Daco : l’avenir sera électrique, silencieux et sans émission 80<br />

NGK : plasturgie et biométhanisation, quels liens dans une économie circulaire ? 86<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Foire agricole : à la rencontre du monde agricole luxembourgeois 90<br />

Chambre d’Agriculture : découvrir les producteurs locaux à la Foire agricole 92<br />

« Sou schmaacht Lëtzebuerg » : des bienfaits d’une consommation locale et de saison 94<br />

NATURATA Merl : le magasin remis à neuf 96<br />

OAI : logements abordables, « il faudrait avoir le culot de passer à l’action » 98<br />

Fonds du Logement : pour un marché immobilier abordable 100<br />

Changement d’adresse pour la CMCM : meilleur accueil et nouveaux services 104<br />

Ministère de la Santé : miser sur la vaccination 106<br />

© Eric Devillet


6<br />

GOUVERNANCE<br />

Savourez le<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Le <strong>Luxembourg</strong> débarque dans votre assiette !<br />

Les produits issus de l’agriculture luxembourgeoise se démarquent par<br />

leur qualité remarquable. Grâce à des chemins courts, ils assurent une<br />

parfaite traçabilité et un meilleur respect de l’environnement.<br />

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GOUVERNANCE<br />

Au début du mois de juillet, la Belgique, le nord de la France, l’Allemagne<br />

et le <strong>Luxembourg</strong> ont connu des épisodes de pluies torrentielles entrainant<br />

des inondations dévastatrices. Xavier Bettel, Premier ministre, et Taina Bofferding,<br />

ministre de l’Intérieur, ont qualifié l’événement de « catastrophe naturelle ».<br />

Depuis son premier rapport en 1990, le GIEC alerte sur le fait que<br />

1.<br />

le changement climatique multiplierait les événements météorologiques extrêmes<br />

comme ces inondations. Se basant sur ces faits, Greenpeace enjoint les responsables politiques<br />

européens à faire de la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 65% d’ici 2030<br />

une cause nationale, dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et de maintenir<br />

le réchauffement global sous 1,5°C.


8<br />

PARIS COPENHAGUE<br />

GOUVERNANCE<br />

COPENHAGUE,<br />

EXEMPLE DE VILLE INTELLIGENTE<br />

ET DURABLE<br />

D’une agréable douceur de vivre, Copenhague,<br />

la capitale danoise, est la ville<br />

qui redonne aux petits plaisirs de la vie<br />

leur titre de noblesse. À taille humaine,<br />

la cité se découvre bien sûr à vélo en<br />

toute sécurité. Il fait bon se perdre dans<br />

les nombreux espaces verts que compte<br />

la ville. Derrière cette quiétude, toute<br />

une philosophie. Copenhague travaille<br />

inlassablement le sujet de la <strong>Smart</strong> City,<br />

avec un objectif affirmé : celui de devenir<br />

la première ville neutre en carbone<br />

d’ici 2025. Une visée ambitieuse pour<br />

la ville de la Petite Sirène, mais qu’elle<br />

est en passe de réussir. Culture du vélo,<br />

transports verts, énergie éolienne,<br />

chauffage urbain innovant, poubelles<br />

connectées… Copenhague est décidément<br />

à la pointe des projets de "ville<br />

verte intelligente".<br />

Pour la capitale danoise, la véritable prise<br />

de conscience écologique a commencé<br />

en 2009, lorsqu’elle a accueilli la conférence<br />

climatique COP 15. D’un ensemble<br />

d’initiatives individuelles, la question de<br />

l’environnement est devenue un objectif<br />

collectif de développement, notamment<br />

parce que la population est très concernée<br />

par les problématiques écologiques<br />

dès l’enfance. Élue capitale verte de l’Europe<br />

en 2014, Copenhague n’a dès lors<br />

cessé de mettre sur pied les meilleures solutions<br />

dans ce domaine pour atteindre<br />

ses objectifs. Pour réduire ses émissions<br />

de CO 2<br />

, la ville mise d’abord sur le vélo.<br />

Avec plusieurs centaines de kilomètres<br />

de pistes cyclables, des milliers de vélos<br />

en libre-service "city bikes", et plus de la<br />

moitié de ses habitants utilisant ce mode<br />

de transport écologique au quotidien,<br />

Copenhague est incontestablement la<br />

capitale mondiale du vélo. Depuis 2014,<br />

une nouvelle voie baptisée le "serpent<br />

cyclable" passe au-dessus de l’eau pour<br />

relier le port au quartier branché de Vesterbro,<br />

un itinéraire emprunté chaque<br />

jour par plus de 12 000 cyclistes. La ville<br />

a même créé de véritables autoroutes<br />

pour vélos, privilégiant clairement les<br />

cyclistes par rapport aux automobilistes.<br />

Sur ces voies rapides pour vélos, les feux<br />

de circulation sont synchronisés en fonction<br />

de la vitesse des deux roues. Grâce<br />

à cette pratique qui réduit considérablement<br />

la pollution, la santé des habitants<br />

s’en ressent. Copenhague économiserait<br />

chaque année quelque 230 millions d’euros<br />

en frais de santé.<br />

Parallèlement, la capitale danoise investit<br />

massivement dans de nouvelles lignes<br />

et stations de métro et développe des<br />

voies réservées aux bus afin d’améliorer<br />

la qualité de ses transports en commun.<br />

L’objectif affiché à l’horizon 2025 est que<br />

les trois quarts des déplacements des<br />

usagers de la ville se fassent à pied, à vélo<br />

ou en transport en commun. Tout est fait<br />

pour limiter l’usage de l’automobile et<br />

son impact négatif sur l’environnement.<br />

D’ailleurs les voitures thermiques seront<br />

bannies d’ici 2025, remplacées par celles<br />

fonctionnant aux énergies propres : électricité,<br />

hydrogène ou biocarburants. Copenhague<br />

a déjà commencé à mettre à<br />

disposition près de 400 citadines d’une


GOUVERNANCE<br />

9<br />

célèbre marque allemande en partage et<br />

en libre-service. L’autopartage connecté<br />

à Copenhague est le premier service à<br />

offrir une alternative multimodale. Il est<br />

capable de s’interconnecter avec l’offre<br />

de transports en commun existante via<br />

le système de navigation intégré à bord<br />

du véhicule. Cela permet de proposer<br />

d’autres solutions de transport pour prolonger<br />

son trajet.<br />

Copenhague, capitale de l’éolien<br />

À l’image de tout un pays qui assure aujourd’hui<br />

plus de 40% de ses besoins en<br />

énergie par la force du vent, Copenhague<br />

fait également figure de capitale des éoliennes.<br />

À quelques encablures du port,<br />

s’élève depuis les années 2000 le célèbre<br />

parc éolien offshore de Middelgrunden,<br />

produisant environ 3% de la consommation<br />

d’électricité de la ville. L’installation<br />

de nouvelles turbines terrestres<br />

et de mats dans le port se poursuit. Sur<br />

une échelle nationale, le Danemark a<br />

approuvé dernièrement un plan visant à<br />

construire la première île énergétique au<br />

monde dans la mer du Nord à l’horizon<br />

2030. Cette méga structure permettra<br />

à terme de produire et de stocker suffisamment<br />

d’énergie verte pour couvrir les<br />

besoins en électricité de trois millions de<br />

ménages européens, selon le gouvernement<br />

danois qui compte investir 28 milliards<br />

d’euros dans le projet. D’ailleurs,<br />

le <strong>Luxembourg</strong>, en tant que pays enclavé<br />

et sans ouverture maritime, a montré un<br />

vif intérêt pour les îles énergétiques. Il<br />

s’est associé au Danemark pour assurer<br />

sa transition énergétique et atteindre les<br />

objectifs européens de neutralité climatique<br />

d’ici 2050.<br />

Le réseau municipal de chauffage urbain<br />

est aussi un pilier de la politique climatique<br />

de la ville. La capitale danoise s’efforce de<br />

remplacer le charbon, le fuel et le gaz naturel<br />

par la biomasse, des copeaux de bois en<br />

forme de billes provenant de forêts gérées<br />

de façon durable, et d’intégrer de grandes<br />

pompes à chaleur fonctionnant à l’énergie<br />

éolienne et géothermique. Autant d’initiatives<br />

qui devraient contribuer à rendre<br />

le réseau de chauffage urbain de la ville<br />

neutre en carbone d’ici 2025.<br />

Une ville verte et connectée<br />

Pour devenir encore plus verte et<br />

atteindre ses objectifs environnementaux,<br />

Copenhague devra aussi devenir<br />

plus intelligente. Elle investit dans<br />

les capteurs intégrés au mobilier urbain.<br />

Elle teste dans le centre-ville<br />

des poubelles connectées afin d’optimiser<br />

la collecte des déchets et ainsi<br />

réduire au maximum la ronde des<br />

camions bennes. Des systèmes permettant<br />

d’alerter les automobilistes<br />

sur les places de parking disponibles<br />

sont expérimentés. Il est également<br />

envisagé d’intégrer aux automobiles<br />

circulant dans la ville des capteurs<br />

mesurant la qualité de l’air et la densité<br />

de la circulation, les informations<br />

ainsi récoltées seraient ensuite<br />

diffusées sur le tableau de bord des<br />

automobilistes. La ville reconnait<br />

néanmoins que la collecte et la diffusion<br />

d’informations nécessitent une<br />

meilleure coordination entre ses différents<br />

services pour les harmoniser et<br />

en tirer le meilleur parti, et ainsi mettre<br />

en place une approche transversale.


10<br />

GOUVERNANCE<br />

D’autre part, et pour réaliser des économies<br />

d’énergie et réduire les émissions<br />

de CO 2<br />

, Copenhague s’appuie sur<br />

son réseau de lampadaires intelligents.<br />

L’éclairage urbain est équipé de lampes<br />

à LED couplées à un système qui règle<br />

leur intensité selon la saison, le trafic<br />

et la luminosité naturelle. 20 000 points<br />

lumineux ont été remplacés, ce qui a<br />

permis à la ville de réaliser plus de 50%<br />

d’économies d’énergie et de diminuer<br />

de 20% les émissions de CO 2<br />

sur le parc<br />

rénové.<br />

La ville intelligente et verte n’est pas<br />

seulement l’affaire des décideurs. Les<br />

citoyens peuvent interagir et suggérer<br />

des actions à entreprendre pour améliorer<br />

la vie de la cité. Les habitants ne se<br />

font pas prier pour faire parvenir leurs<br />

voix par les canaux digitaux. La fracture<br />

numérique n’existe pas au Danemark.<br />

Celui-ci serait le pays le plus digitalisé<br />

d’Europe d’après le Digital Economy<br />

and Society Index de 2017 grâce à une<br />

bonne couverture réseau et à l’utilisation<br />

massive de smartphones. Toutes<br />

ses infrastructures combinées à un haut<br />

degré de conscience citoyenne permettent<br />

à la ville de collecter les meilleures<br />

informations pour améliorer les<br />

services et favoriser la prise des bonnes<br />

décisions. Les autorités restent le meilleur<br />

garant pour faire bon usage de<br />

toutes les informations collectées. En<br />

somme, c’est l’idée d’un pacte social<br />

respectant la vie privée et œuvrant pour<br />

le bien-être commun qui prime. Tous<br />

les efforts de la ville semblent indiquer<br />

que non seulement Copenhague mais le<br />

Danemark tout entier sera en mesure de<br />

respecter et d’atteindre ses objectifs de<br />

neutralité carbone à l’horizon 2025.<br />

400 km<br />

de pistes cyclables<br />

Par R. Hatira


GOUVERNANCE<br />

11<br />

USELDANGE<br />

La digitalisation au service<br />

du vivre ensemble


12<br />

PARIS LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

KIRCHBERG :<br />

LE BIEN VIVRE<br />

SUR UN PLATEAU<br />

Fonds Kirchberg<br />

Marc Widong<br />

En 2020, le sexagénaire Fonds d’urbanisation<br />

et d’aménagement du quartier<br />

Nord-Est de la capitale s’est doté d’une<br />

gouvernance axée sur la professionnalisation<br />

de ses activités. Son pari : développer<br />

une mixité urbaine, abordable et<br />

circulaire, pour accueillir une population<br />

qui devrait septupler d’ici 2040.<br />

Initié par la loi du 7 août 1961 relative à<br />

la création d’un Fonds d’urbanisation<br />

et d’aménagement du Plateau de Kirchberg,<br />

le Fonds Kirchberg est chargé de<br />

l’urbanisation et de l’aménagement du<br />

plateau de 336,84 hectares situé au nordest<br />

de la capitale. Placé sous la tutelle du<br />

ministre de la Mobilité et des Travaux<br />

publics, il remplit actuellement trois missions<br />

d’intérêt public. Sa principale, l’urbanisation<br />

et l’aménagement du Plateau,<br />

vise à la fois la mise en œuvre du Plan<br />

d’aménagement général (PAG) de la Ville<br />

de <strong>Luxembourg</strong> et le développement<br />

de l’ensemble du potentiel des terrains<br />

qu’il gère. Les deux autres attributions de<br />

l’établissement public sont l’entretien, la<br />

maintenance et l’aménagement du Pont<br />

Grande-Duchesse Charlotte (notamment<br />

pour le passage du tram), ainsi que<br />

la réalisation de la voirie préalable nécessaire<br />

à l’urbanisation des terrains.<br />

Face aux défis urbanistiques croissants,<br />

le Fonds a renforcé sa gouvernance<br />

en juillet 2020, pour faire du logement<br />

abordable et de l’économie circulaire<br />

ses deux priorités majeures. En août de<br />

cette même année, son nouveau conseil<br />

d’administration présidé par Félicie Weycker<br />

nommait l’ingénieur Marc Widong<br />

à la direction de l’établissement. Sa mission<br />

: « garantir la mise en œuvre de la<br />

stratégie financière et économique du<br />

Fonds, avec un accent particulier sur le<br />

développement du logement abordable<br />

sur le Plateau de Kirchberg, dans le cadre<br />

d’une politique de densification et de<br />

mixité des fonctions urbaines », explique<br />

cet ingénieur de formation.<br />

Pour un habitat mixte et accessible<br />

Sur le premier point, sa feuille de route<br />

prévoit 7 000 nouveaux logements à l’horizon<br />

2030, alliant qualité, diversité et accessibilité<br />

financière. « Nous enregistrons<br />

un déficit cruel de logements. Depuis<br />

plusieurs années, le Fonds met en œuvre<br />

un programme de création de logements<br />

abordables, commercialisés à un prix inférieur<br />

à celui du marché, et cédés par<br />

l’octroi de droits de superficie et d’emphytéose<br />

pour une durée de 99 ans »,<br />

justifie le directeur. « Nous comptons<br />

continuer sur notre lancée et libérer une<br />

partie de nos terrains à cette finalité ».


GOUVERNANCE<br />

13<br />

© William Mc Donough + Partners<br />

Concrètement, d’ici 2023, quelque 757<br />

appartements seront mis en vente dans<br />

les secteurs Réimerwee Est et Ouest,<br />

Domaine Kiem et dans la partie A d'une<br />

nouvelle zone à urbaniser côté sud de<br />

l'avenue John F. Kennedy (228 logements<br />

disponibles). Dès 2024-2026,<br />

1 038 logements seront commercialisés<br />

dans les parties JFK Sud Zone B (810<br />

unités), Grünewald Ouest (322 unités),<br />

sur le site Laangfur (551 habitations)<br />

et de l'ancien bâtiment d’Eurocontrol<br />

(325 logements). Dans une deuxième<br />

phase, d’ici 2030, s’ajouteront 1 360<br />

habitations dans les parties JFK Sud<br />

Zone B, Grünewald Ouest et Laangfur,<br />

ainsi que dans les secteurs rue Tony<br />

Rollman et Kuebebierg. Enfin, le plateau<br />

de Kirchberg devrait connaître son<br />

développement maximal avec la finalisation<br />

de la grande extension urbanistique<br />

au Kuebebierg/Laangfur et la<br />

transformation du site Luxexpo.<br />

« La mixité reste le principal mot d'ordre<br />

de ces projets : à la fois en termes de fonctions<br />

urbaines (habiter, travailler, se divertir)<br />

que de composition sociale de ses<br />

résidents », rappelle Marc Widong. « D’ici<br />

les 20 prochaines années, le Plateau devrait<br />

accueillir 27 500 habitants contre<br />

4 000 à l’heure actuelle. Et sa population<br />

active devrait passer de 42 000 salariés<br />

aujourd’hui à 66 700 après 2040. Le tout<br />

pour un ratio de 1 habitant pour 2,4 salariés<br />

contre 1:10 actuellement ».<br />

Rassembler les acteurs autour<br />

de cette circularité appliquée<br />

au fonctionnement quotidien<br />

des quartiers<br />

Circularité et résilience<br />

Seconde grande priorité : l’économie<br />

circulaire et l’intégration des énergies<br />

renouvelables, des mobilités douces,<br />

des circuits courts et des bâtiments<br />

flexibles dans les concepts d’urbanisation.<br />

Un changement de paradigme qui<br />

impacte à la fois le logement, l’aménagement<br />

des espaces extérieurs, la<br />

mobilité et la diversité des entreprises<br />

locales.<br />

« Notre volonté ici est de rassembler les<br />

acteurs (architectes, ingénieurs et promoteurs)<br />

autour de cette circularité appliquée<br />

au fonctionnement quotidien<br />

des quartiers », précise Marc Widong.<br />

Il s’agit non seulement de créer des<br />

cercles vertueux pour le futur, mais<br />

aussi de fermer des boucles dès aujourd’hui,<br />

notamment lors de la démolition<br />

des bâtiments en revalorisant les<br />

matériaux de construction ». Ainsi, le<br />

Fonds avait choisi de faire du démantèlement<br />

du bâtiment Jean Monnet un<br />

cas exemplaire pour la déconstruction<br />

sélective. 400 tonnes d’aluminium, 150<br />

tonnes de verre et 45 tonnes de bois ont<br />

été acheminées vers des entreprises<br />

de recyclage du <strong>Luxembourg</strong> et de la<br />

Grande Région.<br />

Chaque projet est donc évalué selon<br />

des critères bien définis – air, eau,<br />

nourriture, construction, bien-être et<br />

bonheur, nature, énergie, mobilité et


14<br />

GOUVERNANCE<br />

argent – basés sur des stratégies et des<br />

indicateurs de succès précis.<br />

Dans ce domaine, le Kuebebierg (33<br />

hectares) figure parmi les projets phares<br />

du Fonds. Il prévoit le développement<br />

d’un quartier circulaire à impact positif<br />

pouvant héberger à terme plus de<br />

6 000 habitants et scolariser 2 700<br />

élèves. Son cahier des charges impose<br />

entre autres modalités une co‐mobilité<br />

alternative à l’usage individuel de la<br />

voiture, une ville des courtes distances,<br />

une approche économe des ressources<br />

dans une infrastructure écosystémique,<br />

une mixité sociale et une intensité urbaine,<br />

et une stratégie dynamique.<br />

© William Mc Donough + Partners<br />

« Ces dispositions correspondent<br />

à notre vision du bien vivre en milieu<br />

urbain, le tout en symbiose avec<br />

son environnement », précise Marc<br />

Widong. « Nous préparons les quartiers<br />

de demain, en considérant les aspects<br />

économiques, démographiques, climatiques,<br />

sanitaires, afin de transmettre aux<br />

générations futures un héritage positif ».<br />

Pour l’élaboration du schéma d’urbanisation,<br />

le Fonds a lancé en novembre<br />

2019 une consultation rémunérée restreinte<br />

pour urbanistes, paysagistes et<br />

sociologues urbains. Les résultats sont<br />

attendus pour début 2022.<br />

7 000<br />

Par M. Auxenfants<br />

nouveaux logements à l’horizon 2030<br />

27 500<br />

habitants dans 20 ans<br />

L’économie circulaire vue du Fonds pour le futur quartier Kuebebierg<br />

Mobilité et espaces publics<br />

• Créer la ville des courtes distances,<br />

en favorisant la mobilité active et en<br />

limitant la circulation automobile<br />

• Offrir des espaces, des services, des<br />

commerces et des équipements de<br />

proximité<br />

• Créer des parkings groupés pour<br />

voitures en offrant des services de<br />

mobilité type car-sharing, vélos et<br />

autres (concept de « smart mobility<br />

hub »)<br />

• Favoriser le bien-être des habitants<br />

: favoriser l’échange social,<br />

créer une identité de quartier et un<br />

environnement à l’échelle humaine,<br />

promouvoir l’intégration d’espaces<br />

de verdure et de récréation<br />

Énergie – maximiser la production<br />

d’énergies renouvelables<br />

• Utiliser l’énergie de manière<br />

efficiente, en produisant un maximum<br />

d’énergie renouvelable sur site<br />

• Stocker l’énergie pour couvrir un<br />

maximum des besoins sur site<br />

• Explorer des solutions innovatrices<br />

et pionnières<br />

Eau – valoriser les cycles<br />

• Limiter l’usage de l’eau potable<br />

aux applications à haute exigence<br />

de qualité (alimentaire, hygiène)<br />

• Utiliser les eaux de pluie et les eaux<br />

grises traitées pour les besoins<br />

d’irrigation, nettoyage, WC et<br />

d’autres usages afin de réduire<br />

au maximum le gaspillage<br />

• Limiter les scellements de sol<br />

Environnement naturel<br />

• Développer un urbanisme qui<br />

respecte les zones protégées<br />

• Privilégier un aménagement<br />

écologique au sein du quartier<br />

• Limiter les scellements de sol


GOUVERNANCE<br />

15


LUXEMBOURG<br />

16<br />

LE MASTERPLAN COMMUNAL :<br />

UN OUTIL POUR FAÇONNER L’AVENIR<br />

GOUVERNANCE<br />

MC <strong>Luxembourg</strong><br />

L’évolution d’une commune est complexe<br />

si bien qu’il est nécessaire de<br />

prendre en considération de nombreuses<br />

données lorsque des décisions<br />

politiques sont prises. Il s’agit du masterplan.<br />

Frank Leuschen, fondateur et<br />

administrateur délégué du cabinet de<br />

conseil indépendant MC <strong>Luxembourg</strong>,<br />

présente les avantages d’un tel type de<br />

plan d’action dans le développement<br />

des communes et des services liés aux<br />

citoyens.<br />

Depuis près d’une quinzaine d’années,<br />

vous assistez des communes dans leur<br />

recherche de solutions aux défis liés à<br />

leurs nombreuses missions. Que constatez-vous<br />

dans le contexte actuel ?<br />

La complexité qui pèse sur la plupart<br />

des communes croît de jour en jour.<br />

Elles doivent non seulement faire face<br />

à une hausse de leur population, synonyme<br />

d’une augmentation substantielle<br />

des dépenses, mais aussi à des<br />

« missions » complémentaires souvent<br />

d’ordre – voire d’intérêt – national. Le<br />

développement multiculturel de notre<br />

société, par exemple, impacte directement<br />

le sujet de l’éducation et de l’encadrement<br />

socioéducatif. Il réclame une<br />

coopération renforcée entre les acteurs<br />

socioprofessionnels et, par ailleurs,<br />

l’aménagement d’infrastructures multifonctionnelles<br />

adaptées aux besoins,<br />

à court et à moyen termes, au niveau<br />

communal et éventuellement régional.<br />

De même, les défis et enjeux en matière<br />

de développement durable nécessitent<br />

tant des plans d’action cohérents (Pacte<br />

Climat) qu’une mise en œuvre de projets<br />

concrets souvent complexes, pour<br />

lesquels il faut mobiliser des compétences<br />

et ressources hautement qualifiées<br />

ainsi que des moyens budgétaires<br />

parfois substantiels. Quant au financement<br />

desdites missions communales, elles ne<br />

sont peut-être pas remises en cause mais<br />

doivent être considérées avec une certaine<br />

prudence, à l’aune du contexte économique<br />

actuel et des effets éventuels de la crise sanitaire.<br />

Elles doivent faire l’objet d’une analyse<br />

approfondie et, avant tout, réaliste.<br />

Quelle approche les dirigeants communaux<br />

devraient-ils adopter ?<br />

Nous proposons d’engager une profonde<br />

réflexion autour des services au citoyen<br />

et de leur qualité de vie. Quels sont leurs<br />

besoins et attentes à moyen et à long<br />

termes ? Voilà la question clé dans ce débat.<br />

Pour pouvoir y répondre d’une manière<br />

structurée et pérenne, il y a lieu de<br />

développer un plan d’action : un masterplan.<br />

Celui-ci doit s’appuyer sur un état<br />

des lieux suffisamment précis : qu’avonsnous,<br />

que nous manque-t-il ? Que devons-nous<br />

faire pour que notre commune<br />

reste – ou devienne – attractive ? À<br />

la base, les attentes d’un citoyen à l’égard<br />

d’une commune sont similaires partout,<br />

qu’il se trouve dans le nord ou le sud<br />

du pays. Prenons l’exemple d’un jeune<br />

couple avec un ou deux enfants qui est à<br />

la recherche d’une nouvelle habitation.<br />

Il ira voir quatre ou cinq sites en comparant<br />

prioritairement les offres au niveau<br />

de l’encadrement scolaire et des structures<br />

d’accueil telles que les crèches, les<br />

écoles ou les maisons relais. Il vérifiera si<br />

le chemin pour se rendre en classe ou à<br />

d’autres activités est sûr et bien organisé,<br />

à pied ou avec les transports en commun.<br />

Il se renseignera aussi sur les services de<br />

proximité, de soins ou de prise en charge<br />

médicale… C’est ce que je définis comme<br />

l’« attractivité » d’une commune, une notion<br />

essentielle pour toute agglomération<br />

désireuse de bien préparer son avenir.<br />

Certaines communes pourront répondre<br />

à ces critères, d’autres dans une moindre<br />

mesure.<br />

Comment peuvent-elles maximiser leurs<br />

chances d'y arriver ?<br />

Nous recommandons le développement<br />

d’un plan d’action cohérent avec un phasage<br />

réaliste, considérant les capacités<br />

budgétaires de la commune. L’appui que<br />

nous proposons aux responsables communaux<br />

est d’ordre stratégique. Avec<br />

nos équipes, nous les assistons dans la<br />

définition d'une vision à moyen voire à<br />

long terme autour de laquelle s’articulera<br />

le futur masterplan. Comme nous avons<br />

déjà mené à bien une bonne quinzaine<br />

de projets de ce genre, nous bénéficions<br />

aujourd’hui d’une expertise que nous<br />

avons pu affiner au fil du temps en fonction<br />

des retours d’expériences sur le terrain.<br />

J’insiste sur le fait que nous suivons<br />

une approche holistique et intégrée qui<br />

va bien au-delà des considérations liées<br />

aux seules infrastructures communales.<br />

Ainsi, nous traitons aussi les aspects environnementaux,<br />

les questions liées au logement,<br />

aux finances communales, voire<br />

au développement économique communal<br />

ou régional. Il est fondamental de se<br />

donner une perspective démographique<br />

pour le long terme et de l’analyser à la lumière<br />

du PAG et des différents PAP, qu’ils<br />

soient déjà votés, en cours de procédure<br />

ou en planification. Il va sans dire que<br />

cela doit aller de pair avec une analyse<br />

financière sereine et des projections réalistes.<br />

Et, considérant que « l’union fait la<br />

force », une évaluation des opportunités<br />

de création d’effets de synergie au niveau<br />

régional ou intercommunal, dans le<br />

cadre de la mise en œuvre des différentes<br />

missions communales, peut toujours<br />

constituer un levier d’optimisation.


GOUVERNANCE<br />

17<br />

© MC <strong>Luxembourg</strong><br />

Nohalteg<br />

Infrastrukturen<br />

Synergie<br />

Bewegung<br />

Flexibilitéit<br />

Zesummenhalt<br />

Biergerbedeelegung<br />

Lokal Integréiert<br />

Wirtschaftlech Schoul a Kannerbetreiung<br />

Entwécklung Intergenerationell<br />

Bezuelbare<br />

Gesondheet<br />

Ekonomie<br />

Circulaire<br />

Ëmwelt<br />

Gerecht<br />

Wunnen<br />

Sport a<br />

Recycling<br />

Erfarung<br />

Masterplang<br />

Modern<br />

Innovativ<br />

Betreiung<br />

Gemengen Servicer<br />

Regional Design for all<br />

Zesummenaarbecht<br />

Kommunikatioun<br />

Inklusioun<br />

Laangfristeg<br />

Objektiver<br />

Energie<br />

Integratioun<br />

Wunnraum<br />

Gemengefinanzen Mobilitéit<br />

Perspektiven<br />

Sanéierung<br />

Sozial<br />

Aktiivt Jugend<br />

a Veräinsliewen<br />

Mixitéit an Engagement<br />

Ëffentlech Transport<br />

Regional<br />

Saisonal<br />

Comment s’organisent les échanges entre<br />

les représentants de la commune et vos<br />

experts ?<br />

L’élaboration d’un masterplan n’est pas<br />

une mission technique ou scientifique.<br />

Notre approche repose, dès le départ, sur<br />

le développement «fondamental» de la<br />

commune, et ce, dans le cadre d’une approche<br />

participative. Nous nous appuyons<br />

donc sur une plateforme d’échange avec<br />

un spectre plus large. Au niveau politique,<br />

toutes les parties prenantes sont impliquées<br />

d’une manière active. Les « forces<br />

vives » locales sont, elles aussi, associées à<br />

ce processus pour obtenir une photographie<br />

la plus nette possible des besoins de<br />

la commune, tant aux niveaux administratif<br />

et technique qu’au niveau sociétal.<br />

Une fois cet état des lieux achevé, quelles<br />

sont les prochaines étapes de l’élaboration<br />

du plan d’action ?<br />

Pour chaque mission communale,<br />

qu’elle soit obligatoire ou facultative, il<br />

y a lieu de développer, ensemble avec<br />

les parties prenantes, des scénarios alternatifs<br />

qui seront évalués par la suite<br />

sur base de critères objectifs et neutres.<br />

Les analyses sont aussi bien quantitatives<br />

que qualitatives. C’est dans le cadre<br />

d’un débat contradictoire et constructif<br />

qu’une priorisation des scénarios<br />

et des projets relatifs est établie, et ce,<br />

en fonction des valeurs ajoutées qu’ils<br />

pourraient apporter aux citoyens et à la<br />

commune, tout en tenant compte évidemment<br />

du coût de mise en œuvre et<br />

de la faisabilité du scénario en question.<br />

C’est ainsi que cet exercice structuré permet<br />

d’établir un plan d’action cohérent<br />

et intégré. Il ne s’agit pas de mener une<br />

discussion qui se limite aux bâtiments et<br />

aux infrastructures, mais bien sur l’ensemble<br />

des besoins en matière de services<br />

communaux ! Ce qui nous importe,<br />

c’est que le jeune couple pris en exemple<br />

précédemment se dise : « c’est dans cette<br />

commune que je souhaite m’installer,<br />

même si elle est relativement petite ».<br />

Le masterplan est non seulement le résultat<br />

d’un processus réfléchi, mené à<br />

travers une approche participative, mais<br />

c’est également un document clé dans le<br />

cadre de la préparation et de la mise en<br />

œuvre d’un programme politique, voire<br />

d’une déclaration échevinale. Selon moi,<br />

chaque commune devrait avoir le sien !<br />

MC <strong>Luxembourg</strong><br />

22 Rue des Champs<br />

L-7521 Mersch, <strong>Luxembourg</strong><br />

www.mcluxembourg.lu


18<br />

LUXEMBOURG<br />

LE DYNAMISME<br />

DU BIEN COMMUN<br />

GOUVERNANCE<br />

Commune de Mertzig<br />

En 2019, Mertzig s’engageait dans l’Économie<br />

pour le Bien commun à travers<br />

son projet #mertzig4all. Ce modèle<br />

économique alternatif a pour vocation<br />

de placer l’humain et l’environnement<br />

au centre des préoccupations. La commune<br />

est aujourd’hui la première du<br />

<strong>Luxembourg</strong> à être officiellement certifiée<br />

par l'Économie pour le Bien commun.<br />

Mike Poiré, bourgmestre, présente<br />

les initiatives qui ont été déployées pour<br />

atteindre cette certification. Il revient<br />

également sur les différents projets réalisés<br />

et engagés afin d’améliorer les services<br />

et la vie au quotidien.<br />

Pouvez-vous présenter la commune de<br />

Mertzig en quelques mots ?<br />

Mertzig se situe au cœur du Grand-<br />

Duché de <strong>Luxembourg</strong>, à la frontière du<br />

Guttland et de l’Oesling. La commune a<br />

gardé son caractère rural avec des surfaces<br />

agricoles importantes et des forêts<br />

d’une superficie de 98ha, sur une surface<br />

totale de 1 110ha. À Mertzig, il fait bon<br />

vivre. La commune propose une offre<br />

complète en infrastructures communales,<br />

des associations très actives dans<br />

les domaines culturel et sportif, une nature<br />

intacte ainsi qu’une offre appropriée<br />

de commerces. Historiquement, Mertzig<br />

est une commune indépendante depuis<br />

1875 et constitue ainsi une des municipalités<br />

les plus anciennes du Grand-Duché.<br />

Ces quinze dernières années, Mertzig a<br />

connu une très forte croissance démographique.<br />

Cela pose les responsables<br />

politiques devant un certain nombre de<br />

défis, surtout en ce qui concerne les infrastructures<br />

communales dont la mairie,<br />

les bâtiments scolaires et les structures<br />

d’éducation et d’accueil. Récemment,<br />

grâce au programme politique et le projet<br />

Leader #Mertzig4all, la commune est<br />

aujourd’hui la première du <strong>Luxembourg</strong><br />

à être officiellement certifiée par l'économie<br />

pour le Bien commun.<br />

La première phase du « projet intégré »<br />

école-maison relais a été votée le 24 juin<br />

2021. Quelle est la nature de ce projet ?<br />

Dès le début de notre mandat, l’objectif<br />

a été d’engager un processus participatif<br />

auquel tous les partenaires scolaires<br />

(élèves, représentants des parents, enseignants<br />

et personnel éducatif) devaient<br />

s’associer. Il s’agissait de voir ensemble<br />

comment doit se dérouler à l’avenir<br />

l’organisation scolaire et la journée des<br />

élèves. Afin de créer un environnement<br />

de travail motivant, sain, fonctionnel,<br />

qualitatif et adapté aux besoins des acteurs,<br />

nous avons ainsi entamé le projet<br />

de rénovation et de construction des bâtiments<br />

scolaires, d’éducation et d’accueil<br />

dans cet esprit participatif.<br />

Le 24 juin dernier a en effet eu lieu le<br />

vote de l’avant-projet définitif de la première<br />

phase d’un concept global qui sera<br />

poursuivi dans les années à venir. Ce<br />

« projet intégré » école-maison relais s’illustre<br />

dans l’aménagement des espaces.<br />

Chaque étage du nouveau bâtiment est<br />

dédié à un cycle d’études. Les professionnels<br />

parlent de « cluster » qui se compose<br />

de six salles de classe et d’une grande surface<br />

au centre, la « place du marché », qui<br />

sera partagée par les deux équipes pour<br />

le bien-être des élèves. Il s’agit du plus<br />

grand investissement jamais réalisé à<br />

Mertzig : un investissement dans l’avenir<br />

des jeunes.<br />

Pouvez-vous revenir sur les chantiers<br />

en cours, dont ceux de la mairie et du<br />

réaménagement du parking ?<br />

Le chantier du réaménagement et de<br />

la restauration de la mairie sera achevé<br />

d’ici neuf mois. Le slogan #Mertzig4all<br />

colle de très près à cet autre projet d’envergure<br />

et tellement attendu : garantir<br />

l’accessibilité de la maison communale<br />

également aux personnes à mobilité réduite<br />

! De manière générale, il s’agit d’assurer<br />

une mise en conformité légale du<br />

bâtiment à tout point de vue. S’y ajoute<br />

que le conseil communal a aussi voté le<br />

réaménagement et l’agrandissement du<br />

parking derrière la mairie avec notamment<br />

l’instauration d’un espace « kiss&-


GOUVERNANCE<br />

19<br />

piliers de notre engagement, je peux citer<br />

le souci permanent d’œuvrer pour le<br />

développement durable, le programme<br />

politique ambitieux, les collaborateurs<br />

dynamiques et motivés, la commission<br />

verte très engagée et créative, la participation<br />

des citoyens et associations ainsi<br />

que les partenariats avec les acteurs clés<br />

dans le domaine au niveau régional, national<br />

et même international. Maintenant,<br />

nous avons hâte de nous améliorer<br />

encore dans le cadre du nouveau Pacte<br />

Climat 2.0 qui vient d’être adopté.<br />

Et concernant le NaturPakt pour préserver<br />

la biodiversité et les ressources naturelles ?<br />

go » pour le site scolaire, ceci en vue d’alléger<br />

le trafic routier sur la rue principale<br />

pendant les heures de pointe et garantir<br />

ainsi un maximum de sécurité.<br />

Mertzig a récemment été certifiée en tant<br />

que commune qui œuvre pour l’Économie<br />

pour le Bien commun. Quels ont<br />

été les grands projets et concepts mis en<br />

œuvre pour obtenir la certification ?<br />

L’Économie pour le Bien commun<br />

consiste à renforcer des critères sociaux<br />

et environnementaux dans l’économie.<br />

Le modèle s’appuie sur des valeurs telles<br />

que la dignité humaine, la solidarité, la<br />

durabilité, la cohésion sociale et la participation<br />

citoyenne. Ainsi, aux objectifs<br />

quantitatifs permettant d’évaluer<br />

le « succès » d’un acteur économique,<br />

s’ajoutent des objectifs plus qualitatifs.<br />

À la suite de la certification, le premier<br />

rapport vient en effet d’être publié. Il<br />

démontre en 25 chapitres principaux les<br />

mesures prises par la commune vis-àvis<br />

de différents acteurs – fournisseurs,<br />

partenaires financiers, personnel, citoyens<br />

et entreprises, associations – pour<br />

contribuer au Bien commun. À titre<br />

d’exemple, je cite le programme « Nachhaltigkeit<br />

macht Schule » à l'école, l’organisation<br />

de « Repair-Cafés », la « Givebox<br />

» et la « Bicherbox », le « Mäerzeger<br />

Themewee », mais aussi des projets d’infrastructure<br />

de grande envergure comme<br />

le projet intégré école-maison relais ou<br />

encore le réaménagement inclusif de la<br />

maison communale précités. Le rapport<br />

est publié sur mertzig.lu.<br />

À l’été 2020, votre commune a également<br />

été certifiée « Gold » dans le cadre du<br />

Pacte Climat. Quels ont été les efforts déployés<br />

pour atteindre cette certification ?<br />

La commune de Mertzig est engagée<br />

dans le Pacte Climat depuis 2013. Grâce<br />

aux efforts permanents entrepris ces derniers<br />

mois, notamment grâce au projet<br />

#Mertzig4all où la durabilité écologique<br />

est un critère fondamental et sachant qu’il<br />

y avait encore un potentiel considérable,<br />

le score de 78% a été atteint en juillet<br />

2020 lors du « Gold-Audit ». Parmi les<br />

Nous avons l’intention d’adhérer au NaturPakt<br />

grâce aux projets qui sont déjà en<br />

procédure : en novembre dernier, la commune<br />

a pris l’initiative de classer une<br />

partie de la forêt communale « Säitert »<br />

en zone protégée Natura2000. De même,<br />

nous avons acquis le domaine « Turelbaach<br />

» où la procédure de classement<br />

du « Turelbaacher Schlass » en tant que<br />

monument national est en cours auprès<br />

du ministère de la Culture. Concernant le<br />

terrain, nous sommes en train d’évaluer<br />

le potentiel de la forêt et des alentours<br />

comme éventuelle réserve naturelle en<br />

raison de la richesse de ses ressources<br />

naturelles, de la biodiversité, la spécificité<br />

et la beauté de son aspect paysager ou<br />

de sa fonction récréative et de détente.<br />

Même s’il n’est pas encore signé, comment<br />

la commune appréhende-t-elle le<br />

Pacte Logement 2.0 ?<br />

Parallèlement à la procédure de refonte<br />

du PAG en cours, nous avons élaboré,<br />

avec un bureau spécialisé, un projet immobilier<br />

dans le but d’agir en tant que<br />

promoteur public pour élaborer et commercialiser<br />

des logements abordables<br />

selon les critères fixés par la loi. Le vote<br />

définitif du PAG est prévu pour fin octobre<br />

2021. Suivront les approbations<br />

ministérielles au premier trimestre 2022.<br />

Le PAP relatif à ce projet composé de<br />

huit logements pourra être adopté par le<br />

conseil communal aussitôt. Il va de soi<br />

que nous adhérerons au Pacte Logement<br />

2.0. Je salue d'ailleurs particulièrement la<br />

mise à disposition par l’État d’un conseiller<br />

en la matière. La crise du logement au


20<br />

GOUVERNANCE<br />

<strong>Luxembourg</strong> est dramatique et nous espérons<br />

que le changement de paradigme<br />

prôné pourra être atteint grâce à la nouvelle<br />

loi. Toutes les communes doivent<br />

s’y investir davantage.<br />

Un dernier mot sur les initiatives liées au<br />

digital dans votre commune ?<br />

Nos projets numériques sont déjà bien<br />

aboutis et nous avons commencé par les<br />

basiques : site internet moderne avec toujours<br />

plus de contenus et démarches à<br />

effectuer en ligne, application pour smartphones,<br />

présence systématique sur les réseaux<br />

sociaux, panneaux digitaux, etc. La<br />

transformation numérique prend donc<br />

forme ici, au niveau local, au plus proche<br />

des citoyens.<br />

Les compteurs d’eau des foyers seront<br />

remplacés au fur et à mesure par des<br />

compteurs intelligents qui permettent<br />

une gestion beaucoup plus aisée, sécurisée<br />

et centralisée des données. Via un<br />

monitoring digital, des fuites d’eau potable<br />

pourront par exemple être détectées<br />

directement. Dans le cadre du réaménagement<br />

de la mairie, sera aussi prévu<br />

un «smart screen» avec l’intégration du<br />

«Raider» qui prendra une forme complètement<br />

numérique dans le futur, sans<br />

oublier aussi le «musée digital» qui mettra<br />

en lumière la vie et l’œuvre de l’architecte<br />

et peintre Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />

1872 dans le bâtiment qui héberge la maison<br />

communale et d’après lequel sera aussi<br />

nommée la nouvelle salle des séances.<br />

Finalement, nous participons également<br />

activement et dans une approche collaborative<br />

à la création de processus métiers<br />

du SIGI lors de conseils techniques.<br />

Mike Poiré<br />

Administration communale<br />

de Mertzig<br />

22 Rue Principale<br />

L-9168 Mertzig<br />

www.mertzig.lu


GOUVERNANCE<br />

21<br />

BRÈVES<br />

La ville du quart d’heure, un concept mondial<br />

La ville du quart d’heure est un concept plein de bon sens : trouver<br />

à proximité du lieu de vie (à moins d’un quart d’heure, donc) tout<br />

ce dont on a besoin. Le livre blanc émis par le C40 <strong>Cities</strong>, réseau de<br />

villes engagées pour le climat, fait de ce concept une priorité et un<br />

objectif à atteindre dans l’optique d’un développement durable.<br />

Cette idée a été adoptée par plusieurs villes de par le monde. Johannesburg<br />

en Afrique du Sud et Los Angeles aux États-Unis sont<br />

souvent citées en exemples. La première a adopté une politique de<br />

zonage urbain imposant la mise à disposition de logements abordables<br />

et de commerces de proximité afin de favoriser la mixité<br />

sociale. La seconde permet aux promoteurs de construire plus<br />

de logements à proximité des arrêts de transports en commun<br />

les plus fréquentés. Les villes ne manquent pas d’imagination<br />

dans ce domaine. Autre exemple : la ville américaine de Portland<br />

qui a adopté depuis des années un plan d’action novateur pour<br />

le climat intitulé « 20 minutes neighbourhoods ». Celui-ci permet<br />

de créer des quartiers dans lesquels 90% des résidents pourront<br />

accéder à leurs besoins quotidiens de base à pied ou à vélo à l’horizon<br />

2030. Melbourne, la ville australienne, a initié le même programme<br />

sur trois zones différentes de son territoire. Elle a réformé<br />

ses autorisations de construction pour soutenir la diversité des<br />

logements, tout en finançant des installations d’art publiques et<br />

d’espaces créatifs. La Chine n’est pas non plus en reste. Dans leurs<br />

plans directeurs, Shanghai et Canton font référence à des cercles<br />

de vie communautaire de quinze minutes dans lesquels le maître<br />

mot est la proximité. Le concept de la ville du quart d’heure, qui<br />

permet de limiter les déplacements en voiture, nécessite certes<br />

des moyens financiers, mais laisse également libre court à la créativité,<br />

à la participation citoyenne et à l’art du vivre ensemble.<br />

Un concept de mobilité pour la Nordstad<br />

Urbaniser le nord du pays pour alléger la pression démographique<br />

sur les centres urbains du centre et du sud, voilà une idée<br />

qui fait son chemin. Pour preuve, les autorités ont présenté un<br />

concept de mobilité pour la Nordstad. Même si l’idée d’un tram<br />

qui desservirait l’agglomération n’a pas été retenue, le nord du<br />

pays n’a pas pour autant été oublié dans le Plan national de Mobilité<br />

2035. Celui-ci prévoit notamment un itinéraire cyclable<br />

express, un contournement d’Ettelbruk et de Diekirch, l’élargissement<br />

de la B7, un pôle d’échange à Erpeldange-sur-Sûre<br />

ou encore un aménagement de la voie ferrée. « Ce concept de<br />

mobilité, s’il se réalise avec l’appui des communes et d’autres<br />

acteurs clés, offrira à la Nordstad une qualité de vie et une offre<br />

de mobilité multimodale quasiment inégalée », a déclaré le ministre<br />

de la Mobilité, François Bausch. Ce plan ambitieux s’articule<br />

donc autour d’une offre de transports en commun plus<br />

performante, surtout aux heures de pointe, d’une infrastructure<br />

optimale pour les vélos et tous les déplacements inférieurs à<br />

cinq kilomètres et d’une meilleure gestion des déplacements en<br />

voiture privée.<br />

L’État français, mauvais élève en matière de climat<br />

Le 1 er juillet dernier, le Conseil d’État a donné neuf mois à<br />

l’État français pour renforcer sa politique climatique, jugée<br />

jusqu’ici insuffisante. Lors de l’accord de Paris, la France<br />

s’était engagée à diminuer ses émissions de 40% d’ici 2030<br />

par rapport aux niveaux de 1990 et à atteindre la neutralité<br />

carbone d’ici 2050. Le Conseil d’État a toutefois estimé les<br />

efforts du pays insuffisants pour atteindre ces objectifs. De<br />

plus, ces derniers sont inférieurs à ceux l’UE qui a récemment<br />

revu ses ambitions à la hausse en visant une diminution des<br />

émissions de 55% d’ici 2030. Le Premier ministre français<br />

a donc jusqu’au 31 mars 2022 pour établir un programme<br />

compatible avec le respect de l’accord signé en 2015. Cette<br />

décision intervient, ironiquement, quelques jours après le<br />

vote d’une loi climat qui, selon les écologistes, a perdu toute<br />

son essence. Comme aux Pays-Bas et en Allemagne où le<br />

même phénomène est observé, les contentieux juridiques<br />

en matière de climat semblent être des moyens efficaces de<br />

contraindre les États à adopter des politiques environnementales<br />

plus ambitieuses.


LUXEMBOURG<br />

22<br />

GOUVERNANCE<br />

© Marie De Decker<br />

UN PACTE<br />

POUR PROTÉGER<br />

LA NATURE<br />

Commune de Schifflange<br />

Schifflange est l’une des dix communes<br />

pilotes luxembourgeoises qui testent<br />

le « Pacte Nature », ce nouvel instrument<br />

qui encourage et récompense les<br />

communes pour la protection des ressources<br />

naturelles et de la biodiversité.<br />

Guy Spanier, conseiller écologique et<br />

climat à Schifflange, revient sur le long<br />

travail déjà mené par sa commune en<br />

faveur de la nature et présente les avantages<br />

d’un tel outil qui complète le Pacte<br />

Climat.<br />

Le Pacte Nature a été voté le 30 juillet<br />

dernier. Schifflange fait partie des communes<br />

pilotes pour ce projet. Quelles sont<br />

les initiatives qui ont été déployées par<br />

votre commune dans ce cadre ?<br />

En vérité, nous y travaillons depuis que le<br />

service écologique de la commune a été<br />

mis en place en 1997. Nous avons commencé<br />

par des actions de plantation et<br />

avons réfléchi à la gestion des surfaces<br />

vertes. À cette époque, nous avons également<br />

réalisé un plan de développement<br />

durable pour fixer des objectifs en<br />

matière d’architecture et d’urbanisme.<br />

Cela concernait par exemple les toitures<br />

vertes, les plantes indigènes, la gestion<br />

de l’eau de pluie,…<br />

Nous avons donc déjà bien œuvré pour<br />

le Pacte Nature ces 25 dernières années<br />

grâce à de nombreux projets qu’il faut<br />

malgré tout continuer à approfondir.<br />

Nous sommes sur la bonne voie. Néanmoins,<br />

le Pacte exige une formalisation<br />

de ce que l’on a entrepris depuis 1997. Il<br />

faut donc voter officiellement des stratégies<br />

et des concepts que l’on a réalisé<br />

sur le terrain, au conseil communal. En<br />

d’autres termes, ces marches à suivre et<br />

ces volontés de bien faire sont à mettre<br />

sur papier pour obtenir une certification.<br />

Quels sont les critères pour l’obtenir ?<br />

Au total, il y a 78 mesures dans le Pacte Nature<br />

et son fonctionnement est identique<br />

à celui du Pacte Climat. Pour l’obtenir,<br />

il faut cumuler des points en répondant à<br />

différents critères qui sont divisés en six<br />

domaines.<br />

Le premier se concentre sur la protection<br />

de la nature en général. Ici, c’est prioritairement<br />

la stratégie qui est essentielle.<br />

Il s’agit de regarder ce qui est mis à disposition<br />

d’un point de vue budgétaire pour<br />

les projets en lien avec la nature. L’adhésion<br />

à un syndicat comme le SICONA ou<br />

détenir des surfaces Natura2000 sont par<br />

exemple des éléments qui peuvent être<br />

mis en valeur.<br />

Ce sont ensuite les mesures prises dans<br />

le milieu urbain qui sont comptabilisées :


GOUVERNANCE<br />

23<br />

© Marie De Decker<br />

Guy Spanier<br />

les biotopes présents à l’intérieur de<br />

l’agglomération, le nombre de surfaces<br />

vertes entretenues de façon extensive,<br />

les toitures ou façades vertes qui sont<br />

installées sur les bâtiments communaux,<br />

les nichoirs pour certaines espèces ou<br />

l’éclairage public. Les servitudes d’urbanisation<br />

décrites dans le PAP et le<br />

PAG, qui mettent en évidence certaines<br />

restrictions environnementales sur les<br />

surfaces ou par rapport à la réduction<br />

du scellement des sols, sont également<br />

prises en compte.<br />

Certains points vitaux sont exclus<br />

du Pacte Climat<br />

et sont désormais comblés<br />

par le Pacte Nature<br />

Le troisième domaine s’attache aux projets<br />

en milieu ouvert, c’est-à-dire en dehors<br />

du périmètre de l’agglomération.<br />

Comment les surfaces sont-elles traitées<br />

et exploitées ? Sont-elles extensives ?<br />

Comment sont entretenus et aménagés<br />

les chemins et sentiers dans les zones<br />

vertes de la commune ? À Schifflange,<br />

nous avons par exemple plus de 50ha<br />

de la zone agricole qui sont en pâturage<br />

extensif. De même, l’entretien des<br />

surfaces des anciennes exploitations<br />

minières est garanti par le pâturage itinérant<br />

avec des moutons.<br />

Le quatrième point est relatif à l’eau.<br />

Dans ce cadre, les auditeurs vérifient si<br />

la commune est membre d’un contrat<br />

de rivière ou s’il existe une collaboration<br />

dans la mise en place des mesures pour<br />

la gestion de l’eau. La revitalisation des<br />

surfaces agricoles pour créer des volumes<br />

de rétention en cas de crues est<br />

prise en compte, tout comme la protection<br />

du milieu aquatique et amphibien.<br />

Le Pacte Nature s’intéresse également au<br />

traitement des sources de la commune et<br />

des zones de protection d’eau potable.<br />

Par ailleurs, les renaturations sont également<br />

importantes. Nous réalisons actuellement<br />

celle du dernier tronçon de la<br />

Kiemelbach qui sera terminée en octobre<br />

et donc à 100% renaturée. L’Alzette l’est<br />

à 95% et nous démarrerons la renaturation<br />

de la dernière partie cet automne. À<br />

Schifflange, ces projets ont démarré en<br />

2000, bien avant les premières discussions<br />

autour du Pacte Nature.<br />

Le cinquième levier d’action s’attache<br />

aux forêts et aux plans d’eau qui s’y<br />

trouvent. On considère alors la surface<br />

des forêts communales par rapport<br />

à la surface totale et leur type (mixte,<br />

feuillue, résineuse, etc.). Nous laissons<br />

également des arbres morts qui se<br />

transforment en lieu de vie pour certaines<br />

espèces. Le Pacte Nature demande<br />

la suppression des drainages<br />

dans les forêts ou des corridors pour<br />

certaines espèces. Notre forêt est petite<br />

et récréative. Nous ne pouvons donc pas<br />

satisfaire ce dernier point. Par ailleurs,<br />

notre forêt est peuplée en partie par des<br />

résineux. Si je peux accepter qu’on les<br />

supprime près des cours d’eau, je plaide


24<br />

GOUVERNANCE<br />

rivières. Créer des bassins de rétention<br />

ouverts pour collecter les eaux de surface<br />

avant qu’elles ne pénètrent dans les canalisations,<br />

prescrire les toitures vertes,<br />

bannir les bordures séparant les surfaces<br />

vertes interurbaines des voies de circulation,<br />

dévier les eaux de surface vers des<br />

fonds pouvant reprendre les eaux où elles<br />

pourront s’infiltrer, ceci est de coutume à<br />

Schifflange depuis des années.<br />

Quelle est la certification espérée par<br />

Schifflange pour le Pacte Nature ?<br />

En récoltant les données et en centralisant<br />

les initiatives et projets que nous avons réalisés<br />

depuis presque 25 ans, nous sommes<br />

persuadés d’obtenir un bon résultat et<br />

d’atteindre les 60%, soit la certification<br />

« argent » au minimum. De toute manière,<br />

seul l’audit officiel sera gage de vérité.<br />

Malgré tout, il nous reste beaucoup de<br />

travail, notamment au niveau de la formalisation<br />

des décisions et dans la recherche<br />

des données.<br />

tout de même pour les maintenir en partie,<br />

car les résineux sont une marque de l’histoire<br />

et de la culture locale : on utilisait ce<br />

bois, et surtout le sapin, comme combustible<br />

dans l’industrie sidérurgique et le pin<br />

pour consolider les galeries dans les mines.<br />

Enfin, le dernier point concerne la<br />

coopération et la communication, notamment<br />

dans la sensibilisation et la<br />

mobilisation des citoyens par rapport à<br />

l’environnement et à sa protection : urban<br />

gardening, activités didactiques pour les<br />

enfants et les citoyens, label « Green<br />

Event » pour nos événements, etc. Nous<br />

n’avons pas ce label même si nous<br />

œuvrons depuis longtemps en ce sens.<br />

Nous devons apprendre à mettre en valeur<br />

nos initiatives et à les officialiser.<br />

Dans ces critères, on retrouve la gestion<br />

de l’eau et notamment la prévention des<br />

crues. Le Pacte Nature peut-il devenir un<br />

moyen de lutter contre les inondations<br />

comme celles qui ont frappé le <strong>Luxembourg</strong><br />

cet été ?<br />

Oui, car les renaturations et les revitalisations<br />

des surfaces pour créer des volumes<br />

de rétention y participent. Ce qui<br />

m’interpelle est toutefois qu’on parle<br />

d’inondations et de vouloir créer des volumes<br />

de rétention mais qu'on omette<br />

de thématiser le dépôt pollué après une<br />

crue. Effectivement, malgré toutes les<br />

mesures prises ces dernières années au<br />

niveau national et communal, la qualité<br />

des cours d’eau se dégrade au lieu de<br />

s’améliorer. Il faudrait enfin responsabiliser<br />

les auteurs des pollutions, car on<br />

connaît l’origine de pas mal d'entre elles.<br />

Au lieu de se figer sur des mesures « end of<br />

pipe » il sera nécessaire d’agir à la source<br />

des problèmes. Pour les inondations,<br />

c’est la même rengaine. On se concentre<br />

sur les grands cours d’eau mais ce sont<br />

bien les petits qui créent le plus de problèmes.<br />

De plus, les mesures proposées<br />

par le plan de gestion, bien que louables,<br />

suggèrent d’agir en premier lieu sur les<br />

cours d’eau pour créer des volumes de<br />

rétention. Mais, comme pour la pollution,<br />

il faut commencer à retenir les eaux<br />

avant qu’elles ne se déversent dans les<br />

Le Pacte Nature et le Pacte Climat sontils<br />

complémentaires?<br />

Bien sûr. Selon moi, certains points vitaux<br />

sont exclus du Pacte Climat et sont<br />

désormais comblés par le Pacte Nature.<br />

Prenons l’un de nos projets phares, à savoir<br />

la renaturation de nos cours d’eau.<br />

A priori, ce projet n’a aucun lien avec le<br />

Pacte Climat. Pourtant, nous créons des<br />

volumes de rétention et des biotopes<br />

qui développent la biodiversité sur des<br />

surfaces qui captent et enferment le<br />

CO 2<br />

. Suite à une renaturation, les végétaux<br />

poussent beaucoup mieux et parviennent<br />

donc à transformer le dioxyde<br />

de carbone en oxygène.<br />

Administration communale<br />

de Schifflange<br />

Avenue de la Libération<br />

L-3801 Schifflange<br />

info@schifflange.lu<br />

www.schifflange.lu


GOUVERNANCE<br />

Tri et rangement<br />

dans nos entrepôts<br />

25<br />

Contrôle qualité<br />

des marchandises<br />

réceptionnées<br />

Préparation des<br />

matières premières<br />

pour impression<br />

et façonnage<br />

Sortie du produit<br />

fini de nos ateliers<br />

pour livraison<br />

Réception des<br />

marchandises à<br />

transformer<br />

Livraison en temps et<br />

en heure chez le client<br />

La gestion des flux de marchandises fait partie intégrante de l’activité logistique<br />

en imprimerie. Il est donc important de s’entourer de fournisseurs sérieux qui<br />

privilégient les circuits courts et favorisent l’économie du territoire pour assurer<br />

un service de livraison irréprochable à nos clients.<br />

Une entreprise prospère est une entreprise bien organisée.<br />

#MadeIn<strong>Luxembourg</strong> #ininkwetrust #inourteamswetrust<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


26<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

L’AVENIR DES COMMUNES<br />

SE CONJUGUE<br />

AVEC LA RÉSILIENCE<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

SYVICOL<br />

Emile Eicher


GOUVERNANCE<br />

27<br />

Emile Eicher, président du SYVICOL<br />

et bourgmestre de Clervaux, revient<br />

sur les récents événements météorologiques<br />

qui ont causé des dégâts<br />

dans certaines communes luxembourgeoises.<br />

Il milite aussi pour une politique<br />

communale résiliente capable de<br />

faire face aux défis futurs qui sont notamment<br />

liés à l’environnement et au<br />

développement durable.<br />

intervenir : les écoles, les logements à<br />

coût modéré, les maisons relais, etc. Il y<br />

a un équilibre à trouver », indique Emile<br />

Eicher, président du SYVICOL. Selon<br />

lui, ces données doivent être prises en<br />

compte lors de l’établissement des PAG<br />

et des PAP pour créer des communes<br />

plus résilientes.<br />

meilleure certification en lançant plusieurs<br />

projets communs, notamment<br />

en matière de protection de la faune.<br />

« Concernant l’environnement, il est<br />

nécessaire de collaborer avec d’autres<br />

communes afin de couvrir un plus grand<br />

espace au lieu de lancer des actions qui<br />

sont éparpillées sur le territoire national<br />

», conclu-t-il.<br />

La résilience<br />

Après la pluie, le beau temps. Le célèbre<br />

dicton a mis du temps à se réaliser…<br />

après les pluies diluviennes interminables<br />

et les inondations qui ont frappé<br />

le <strong>Luxembourg</strong> en juillet dernier. À Clervaux,<br />

le soleil baigne les paysages pittoresques<br />

et les jardins fleuris du château<br />

qui surplombent la ville, comme un renouveau,<br />

un symbole de résilience. Les<br />

catastrophes rappellent à quel point<br />

l’Homme et la nature doivent trouver un<br />

équilibre indispensable pour la sécurité<br />

et le bien-être de tous.<br />

Créer des communes<br />

plus résilientes<br />

« Cet événement nous a profondément<br />

choqués et nous avons dû trouver des<br />

solutions immédiates pour réagir et remédier<br />

aux dégâts. Cela nous a permis<br />

de prendre davantage conscience des<br />

enjeux pour l’avenir et de la nécessité de<br />

penser à des politiques à moyen et long<br />

termes. C’est à cet effet que le développement<br />

durable entre en compte et fait<br />

partie de la politique globale au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Si les investissements dans le<br />

futur coûtent de l’argent et ne sont pas<br />

visibles à court terme, ils le seront à long<br />

terme. Ces investissements concernent,<br />

par exemple, les reboisements ou la création<br />

de lacs de rétention afin d’éviter les<br />

crues. Or, les communes se doivent aussi<br />

de répondre aux besoins des citoyens qui<br />

demandent des résultats immédiats dans<br />

les domaines dans lesquels elles doivent<br />

Trouver des solutions rapides,<br />

sans distinctions régionales<br />

ou politiques, pour s’entraider<br />

Entre solidarité et synergies communales<br />

Dans toutes les catastrophes, il y a, malgré<br />

tout, des opportunités et du positif à<br />

retenir. Si la crise du Covid-19 a permis<br />

le déploiement du télétravail en moins<br />

d’une semaine, les inondations ont mis<br />

en lumière la solidarité entre les communes.<br />

« Celle-ci était plus forte que je<br />

ne l’espérais. Dès les premières heures,<br />

la moitié des bourgmestres du territoire<br />

s’est manifestée sur le groupe « WhatsApp<br />

» pour trouver des solutions rapides,<br />

sans distinctions régionales ou<br />

politiques, pour s’entraider. Les communes<br />

du Sud ont été les premières à apporter<br />

leur soutien à celles du Nord qui<br />

étaient les plus sinistrées. À Echternach<br />

par exemple, une vingtaine de communes<br />

sont venues à leur aide avec des camions,<br />

des bateaux, des grues, etc. », explique-t-il.<br />

En filigrane, ces synergies entre les communes<br />

laissent entrevoir les avantages<br />

des fusions communales. « En tant que<br />

bourgmestre de la commune de Clervaux,<br />

qui est le résultat d’une fusion en 2011, je<br />

ne peux qu’être pour. Les services offerts<br />

aux citoyens sont de meilleure qualité et<br />

les travaux en matière de développement<br />

durable, de Pacte Climat, de Pacte Nature<br />

ou de Pacte Logement sont beaucoup<br />

plus efficaces », étaye Emile Eicher.<br />

La résilience des communes passe par<br />

ces différents pactes. Clervaux s’est par<br />

exemple alliée aux parcs naturels de la<br />

haute-Sûre et de l’Our pour obtenir la<br />

Les missions du SYVICOL<br />

Le Syndicat des Villes et Communes<br />

<strong>Luxembourg</strong>eoises est un syndicat<br />

intercommunal dont l’objectif est de<br />

défendre, promouvoir et sauvegarder<br />

les intérêts des 102 communes<br />

du pays, tant au niveau national<br />

qu’international où il les représente<br />

dans le Conseil de l’Europe mais<br />

aussi dans d’autres organisations<br />

internationales. Le Syndicat noue<br />

aussi de bonnes relations avec la<br />

Commission européenne, qui lui<br />

permet d’échanger des informations<br />

entre les communes et elle. Le SYVI-<br />

COL soutient aussi les communes<br />

dans la recherche de partenaires<br />

au-delà des frontières dans des domaines<br />

comme la recherche.<br />

Par P. Birck


LUXEMBOURG<br />

28<br />

GOUVERNANCE<br />

L’ENJEU ÉCONOMIQUE MAJEUR<br />

DE LA TRANSMISSION<br />

D’ENTREPRISE<br />

© Marie De Decker<br />

ING<br />

Dominique Quinaux


GOUVERNANCE<br />

29<br />

La bonne santé financière et économique<br />

d’un pays passe par les entreprises<br />

qui créent de la valeur. Celles-ci<br />

suivent un cycle de vie classique : elles<br />

naissent, grandissent, prospèrent et,<br />

avec le temps, doivent être transmises.<br />

Sensibles et parfois méconnues ou retardées,<br />

les transmissions d’entreprise<br />

soulèvent plusieurs enjeux économiques,<br />

juridiques ou financiers qui se<br />

mêlent au sentimentalisme. Dominique<br />

Quinaux, Manager Business Banking<br />

chez ING <strong>Luxembourg</strong>, nous en dit plus.<br />

Pouvez-vous présenter ING <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

ING est un groupe bancaire de rang<br />

mondial avec une prédominance dans<br />

le Benelux. Au <strong>Luxembourg</strong>, ING est une<br />

banque universelle. En effet, plusieurs<br />

piliers bancaires y sont donc attachés.<br />

Le « Retail Banking », pour les personnes<br />

physiques et morales (professions libérales,<br />

indépendants, petites et moyennes<br />

entreprises…), en fait partie. Au sein<br />

de la banque, on retrouve le « Business<br />

Banking ». La transmission d’entreprise se<br />

traite notamment dans ce département.<br />

Quel est le rôle de la banque en matière<br />

de transmission d’entreprise ?<br />

La transmission d’entreprise nécessite<br />

des interventions de différents corps de<br />

métier : avocats, services fiscaux, experts<br />

en immobilier, etc. En tant que banquier,<br />

notre rôle est d’alerter notre client<br />

par rapport à ce sujet. Nous le conseillons<br />

également sur le volet financier.<br />

Une transmission se prépare en effet en<br />

amont et peut durer six mois comme<br />

plusieurs années. Les approches varient<br />

selon la complexité et la structure de l’entreprise.<br />

Nous accompagnons le client<br />

avec l’objectif d’assurer la pérennité de<br />

la société, en écoutant et en comprenant<br />

l’acquéreur et le vendeur. Il est avant tout<br />

primordial de se concentrer sur les intérêts<br />

de l’entreprise. Leur qualité forge en<br />

effet la solidité économique et financière<br />

d’un pays.<br />

Nous manquons de statistiques en la matière<br />

mais il semblerait que, durant cette<br />

décennie, 200 entreprises soient concernées<br />

chaque année par une transmission<br />

au Grand-Duché, ce qui impacte des<br />

milliers de salariés.<br />

Quelles sont les spécificités insoupçonnées<br />

inhérentes à une bonne transmission<br />

d’entreprise ?<br />

Pour une transmission d’entreprise réussie,<br />

il faut prendre en compte plusieurs<br />

étapes. D’abord, il est nécessaire de se<br />

poser les bonnes questions : pourquoi<br />

vendre ? À qui et quand ? Ensuite, il s’agit<br />

de préparer l’entreprise en amont de la<br />

vente, puis de la valoriser. S’en suit une<br />

analyse complète de la société avec un<br />

audit financier et environnemental ainsi<br />

qu’une étude de risques puisque ses<br />

actifs et passifs sont intégrés dans la transmission.<br />

À noter que les aspects environnementaux<br />

sont de plus en plus intégrés.<br />

Cette analyse se nomme « Due Dilligence ».<br />

Par après interviennent les aspects fiscaux,<br />

légaux et transactionnels, puis le financement<br />

de la transaction et, enfin, le choix<br />

futur dans les modèles de gouvernance<br />

et de management. Lors d’une transmission<br />

d’entreprise, il ne faut pas négliger le<br />

contexte humain qui est très important.<br />

La transmission d’entreprise<br />

fait partie du cycle de la vie<br />

d’un entrepreneur<br />

et de sa société<br />

Est-ce un sujet « tabou » ?<br />

Il n’est pas tabou mais très sensible. Pourtant,<br />

la transmission d’entreprise fait partie<br />

du cycle de la vie d’un entrepreneur et<br />

de sa société. Il existe plusieurs raisons<br />

pour lesquelles un entrepreneur choisit<br />

de céder sa place: la retraite, la perte<br />

d’envie, les problèmes de santé, la fatigue<br />

mentale, la conformité aux exigences ou<br />

aux modes actuelles, etc.<br />

Il est difficile pour un entrepreneur<br />

qui a créé son entreprise, l’a vue grandir<br />

et prospérer, de se dessaisir de son<br />

« bébé ». C’est d’autant plus vrai pour<br />

les entreprises familiales. Malheureusement,<br />

les chefs d’entreprise ne sont<br />

pas suffisamment préparés à transmettre<br />

leur bien un jour pour des raisons<br />

essentiellement culturelles. Même si cela<br />

reste rare, certains d’entre eux y pensent<br />

et commencent à intégrer leurs enfants ou<br />

à placer des collaborateurs de confiance<br />

au sein du conseil d’administration.<br />

Certaines caractéristiques, notamment<br />

environnementales, digitales ou éthiques<br />

(RSE, fairtrade, etc.), prennent une part<br />

de plus en plus importante pour juger de<br />

la qualité d’une société. Quelle est leur<br />

place dans la transmission d’entreprise ?<br />

Ce sont des caractéristiques qui sont<br />

mises en lumière dans la « Due Dilligence »<br />

et dans l’étude de risques. Il est nécessaire<br />

de vérifier si le parc informatique est à refaire,<br />

s’il faut se mettre en conformité pour<br />

répondre aux exigences environnementales,<br />

etc. Un expert analyse ces risques en<br />

toute objectivité afin d’assurer la pérennité<br />

et la durabilité de l’entreprise.<br />

Prenons le cas d’une station-service qui,<br />

à première vue, peut paraître comme un<br />

bon investissement. Or, à l’heure actuelle,<br />

une station possède son lot de points négatifs.<br />

L’expert vérifiera les réglementations<br />

en place et à venir, les agrémentations ou<br />

les contraintes énergétiques et environnementales<br />

qui corsent l’addition suite à une<br />

étude plus poussée et objective.<br />

La transmission d’entreprise n’engendret-elle<br />

pas un conflit entre objectivité, subjectivité<br />

et sentimentalisme ?<br />

Bien sûr. C’est pourquoi il faut s’entourer<br />

d’experts et de conseillers qui dévoilent<br />

les points forts et faibles en toute objectivité<br />

et en se basant sur du factuel et des<br />

chiffres. Quant à l’acquéreur et au vendeur,<br />

ils sont forcément subjectifs et ce<br />

dernier l’est d’autant plus car il est attaché<br />

à son entreprise.<br />

ING <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

Business Banking<br />

26, Place de la Gare<br />

L-2965 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.ing.lu


30<br />

GOUVERNANCE<br />

Marinho Steel Trading SA<br />

Iron and Steel Industry<br />

10 Rue de l’Industrie<br />

L-4991 Sanem, <strong>Luxembourg</strong><br />

Tél : (+352) 26 55 00 91<br />

Fax : (+352) 26 55 00 92<br />

Email : info@mst.lu<br />

www.marinhosteel.com


GREEN<br />

BUILDING<br />

Le projet FRESH (Free Emissions for Sustainable Healthy Greenhouse) est un local qui<br />

offre une nouvelle vision de la construction plus durable, plus verte et plus smart.<br />

Celui-ci se trouve à Bettembourg et n’est autre qu’une serre urbaine, anciennement connue<br />

sous le nom de SOTA (State of The Art). Il marque une étape clé dans l’orientation du <strong>Luxembourg</strong><br />

vers de nouveaux modèles de production et s’intègre dans la stratégie d’urban farming.<br />

La serre vise à réduire les émissions de CO 2<br />

des secteurs de la construction et de l’agriculture.<br />

Il est prévu qu’environ 45 tonnes d’équivalent de CO 2<br />

2.<br />

pourront être économisées par an.<br />

Avec ses 7,5 mètres de hauteur et 380 m 2 de surface au sol,<br />

FRESH est la plus grande serre urbaine du Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>.


LUXEMBOURG<br />

32<br />

GREEN BUILDING<br />

© Metaform-Mecanoo<br />

MONDORF-LES-BAINS,<br />

UN VÉLODROME SUR<br />

UN SOCLE VÉGÉTALISÉ<br />

Metaform - Mecanoo


GREEN BUILDING<br />

33<br />

Conçu par l’association d’architectes<br />

Metaform-Mecanoo, dont Metaform est<br />

le mandataire, le projet du vélodrome<br />

de Mondorf-les-Bains est un joyau architectural.<br />

Eric Vallenet, architecte<br />

responsable de ce projet au sein du bureau<br />

Metaform, revient avec nous sur la<br />

genèse d’un projet emblématique qui<br />

revendique, à travers la pureté du trait,<br />

son engagement environnemental et<br />

écologique.<br />

Le vélodrome de Mondorf-les-Bains est<br />

un vaste projet, pouvez-vous nous le présenter<br />

brièvement ?<br />

Le projet du vélodrome découle de la volonté<br />

du gouvernement et de l’administration<br />

communale de Mondorf-les-Bains de<br />

créer une zone d’équipements publics dédiée<br />

à l’éducation et aux sports, en limite<br />

de la commune de Mondorf-les-Bains, sur<br />

le site Greimelter. Celle-ci sera dotée dans<br />

un premier temps d’un complexe sportif<br />

dont l’avant-projet vient d’être achevé,<br />

puis complétée par la construction d’un<br />

lycée dont les études ont démarré, ces<br />

deux projets étant complémentaires.<br />

D’une surface brute de 27 000 m 2 , le complexe<br />

sportif est un bâtiment compact<br />

d’environ 130 m de côté et totalement intégré<br />

dans le paysage avec la végétation<br />

qui rejoint les toitures vertes inclinées.<br />

Le vélodrome n’en est que la partie émergée,<br />

car un centre aquatique, un hall de<br />

sport avec trois terrains de tennis et ses<br />

vestiaires ainsi qu’un mur d’escalade<br />

se fondent sous ces toitures vertes qui<br />

forment le socle végétal du projet. Un<br />

bandeau en béton armé teinté souligne<br />

ce socle tout en formant un généreux<br />

auvent qui marque l’accès principal donnant<br />

sur une large place.<br />

Lors de la sélection, le jury a été unanime :<br />

votre projet répond parfaitement au cahier<br />

des charges, notamment dans sa dimension<br />

environnementale et écologique.<br />

Le terrain se prête parfaitement à la réalisation<br />

de notre vision environnementale<br />

de ce projet. Chacun des trois étages est<br />

accessible directement depuis l’extérieur<br />

par une intégration douce à la pente naturelle<br />

du terrain. Ce projet compact et<br />

partiellement enterré répond ainsi aux<br />

exigences énergétiques élevées. Une centrale<br />

énergétique indépendante, équipée<br />

de pompes à chaleur air-eau, produit<br />

un chauffage à basse température nécessaire<br />

pour le complexe sportif et le<br />

futur lycée. Il avait été envisagé d’avoir<br />

recours à la géothermie par un sondage<br />

en très grande profondeur mais c’était<br />

un procédé complexe et couteux à mettre<br />

en œuvre. La toiture du vélodrome sera<br />

recouverte de 2 500 panneaux photovoltaïques<br />

de 340 watts qui pourront couvrir<br />

une partie des besoins du projet.<br />

Le projet se caractérise à la fois<br />

par une intégration douce<br />

à la topographie et à l’environnement<br />

«naturel» du site et par un volume<br />

sculptural qui survole<br />

un socle végétalisé<br />

Le site nécessitant un grand nombre de<br />

places de stationnement, un parking<br />

écologique et paysagé est aménagé avec<br />

400 places. Une centaine d’arbres et<br />

des sols perméables y permettent une<br />

évacuation diffuse des eaux de ruissellement.<br />

Le PAP, dont fait partie le projet<br />

du vélodrome, s’étend sur une surface<br />

de plus 26ha. Il est composé de trois lots<br />

dont un est consacré à la renaturation de<br />

la rivière qui longe la route de Remich.<br />

C’est un projet séparé en compensation<br />

de la réalisation de l’autoroute qui complète<br />

la dimension environnementale de<br />

l’ensemble du site.<br />

Le projet vélodrome a ses propres spécificités,<br />

comment l’avez-vous abordé ?<br />

Le vélodrome est un projet unique non<br />

seulement au <strong>Luxembourg</strong> mais probablement<br />

dans la Grande Région. Aux<br />

normes internationales, il sera doté<br />

d’une piste en bois longue de 250 m,<br />

avec des pentes qui peuvent atteindre<br />

42 degrés. Il y a très peu de fournisseurs<br />

en Europe pour ce genre de réalisation.<br />

La partie centrale (in field) servira de<br />

terrain de sport pour le futur lycée et pour<br />

l’organisation d’événements sportifs. Le<br />

vélodrome possède, en outre, des gradins<br />

d’une capacité d’accueil de 1 000 places assises.<br />

L’édifice fait 81 m de large sur 117 m<br />

de long. Sa forme ovale caractéristique est<br />

mise en valeur, posée sur son socle de<br />

verdure.<br />

La coordination des différents intervenants,<br />

futurs usagers et experts, est<br />

primordiale. Nous sommes bien sûr à<br />

l’écoute des besoins de la Fédération du<br />

Sport Cycliste <strong>Luxembourg</strong>eois, des exigences<br />

de l’Union Cycliste Internationale,<br />

et de toutes sortes de contraintes comme<br />

celles liées à la piste en bois, à l’acoustique,<br />

à la sécurité incendie, etc. C’est pourquoi<br />

ce projet ambitieux est entouré d’experts<br />

travaillant en étroite collaboration.<br />

À un certain moment, la presse locale a<br />

fait écho de problèmes liés à la toiture,<br />

qu’en est-il ?<br />

Ce n’est pas un problème à proprement<br />

parler. Pour des raisons techniques et<br />

en tenant compte de la complexité du<br />

vélodrome, nous avons opté pour une<br />

charpente métallique qui allie légèreté et<br />

solidité. C’est également un choix économique<br />

eu égard au contexte actuel. Il faut<br />

savoir qu’entre un concours et l’exécution<br />

d’un projet, il y a toujours des évolutions<br />

à prendre en compte.<br />

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration<br />

avec votre partenaire Mecanoo ?<br />

Mecanoo est un bureau d’architectes<br />

néerlandais de renommée internationale<br />

qui a de l’expérience au <strong>Luxembourg</strong> et<br />

un savoir-faire indéniable. La collaboration<br />

a été effective aussi bien dans la<br />

phase concours que dans la phase étude,<br />

nous partageons la même philosophie.<br />

En tant que mandataire, nous organisons<br />

la coordination du projet avec l’ensemble<br />

des intervenants ainsi que la répartition<br />

des tâches avec notre partenaire.<br />

Aujourd’hui, nous avons franchi ensemble<br />

deux étapes, à savoir l’avantprojet<br />

sommaire et l’avant-projet détaillé.<br />

La charge de travail a été équitablement<br />

répartie : le bureau Mecanoo a davantage<br />

travaillé sur l’enveloppe du bâtiment et le


34<br />

GREEN BUILDING<br />

© Eric Devillet<br />

Eric Vallenet<br />

centre aquatique et nous nous sommes<br />

plutôt consacrés à la conception des<br />

aménagements intérieurs et extérieurs.<br />

Cette collaboration va se prolonger<br />

pendant l’exécution du projet avec des<br />

tâches bien définies.<br />

Le projet a pris du retard et la phase<br />

d’exécution n’a pas encore commencé.<br />

Le vélodrome n’est que<br />

la partie émergée du projet,<br />

car un centre aquatique,<br />

un hall de sport et un mur d’escalade<br />

se fondent sous ses toitures vertes<br />

Pour revenir au vélodrome, notre objectif a<br />

été de réaliser un projet qui se caractérise à<br />

la fois par une intégration douce à la topographie<br />

et à l’environnement «naturel» du<br />

site et par un volume sculptural, celui du<br />

vélodrome, qui survole un socle végétalisé.<br />

Ce qui a semblé faire l’unanimité.<br />

Par R. Hatira<br />

Les études d’avant-projet ont été remises à la<br />

commune et nous attendons le feu vert pour<br />

commencer le projet d’exécution. Ce projet<br />

très complexe doit satisfaire l’ensemble des<br />

intervenants : l’administration communale<br />

de Mondorf-les-Bains qui est le maître<br />

de l’ouvrage, les ministères des Sports, de<br />

l’Éducation et des Finances ou encore l’administration<br />

des bâtiments publics.<br />

Des études complémentaires doivent être<br />

menées parallèlement comme les fouilles<br />

archéologiques qui ont été réalisées sur<br />

de grandes étendues, ainsi que des études<br />

environnementales exigeantes concernant<br />

la faune et la flore. De tels projets<br />

prennent beaucoup de temps surtout sur<br />

un site de plus de 26ha.<br />

Comment pourrait-on définir le<br />

style Metaform à travers le projet du<br />

vélodrome ?<br />

Je ne sais pas si nous pouvons parler<br />

d’un style Metaform. Nous tenons à<br />

apporter de nouvelles façons d’aborder<br />

l’architecture au <strong>Luxembourg</strong>. Notre bureau<br />

est composé d’architectes de nombreuses<br />

nationalités toujours à l’affût de<br />

nouveautés, puisant leur inspiration au<br />

Grand-Duché et en dehors de nos frontières.<br />

En cela la coopération avec nos<br />

partenaires néerlandais Mecanoo est<br />

importante.<br />

250 m<br />

la longueur de la piste du vélodrome


Les communes<br />

luxembourgeoises<br />

s’engagent pour<br />

la protection du climat.<br />

GREEN BUILDING<br />

35<br />

pacteclimat.lu


LUXEMBOURG<br />

36<br />

GREEN BUILDING<br />

© Eric Devillet<br />

QUALITÉ DE L’AIR, NUISANCES SONORES<br />

ET DÉSAMIANTAGE – L’OFFRE COMPLÈTE<br />

ET PERSONNALISÉE DE LUXCONTROL<br />

ALLIANT ANALYSE, PRÉVENTION<br />

ET INTERVENTION<br />

Luxcontrol<br />

Nicolas Bernardi, Sylvain Montagnon, Dirk Nienhaus<br />

Agréé par l’Administration de l’environnement<br />

pour ses études de bruit et<br />

ses contrôles de la qualité de l’air, Luxcontrol<br />

dispose également d’un agrément<br />

de l’ITM pour le suivi des chantiers<br />

de désamiantage. Nicolas Bernardi, chef<br />

de projet pour le département air, Sylvain<br />

Montagnon, responsable technique<br />

au sein du département acoustique et<br />

vibration, et Dirk Nienhaus, responsable<br />

du secteur amiante chez Luxcontrol,<br />

nous parlent des compétences de l’organisme<br />

et détaillent la panoplie de services<br />

proposés dans ces domaines.<br />

Parlez-nous de votre activité de modélisation<br />

des panaches de poussières…<br />

NB : Il s’agit d’analyses mesurant l’impact<br />

théorique sur la qualité de l’air ambiant<br />

de l’activité d’une future infrastructure<br />

industrielle ou artisanale. Cet impact<br />

peut également être mesuré en vue de la<br />

modification d’une installation existante.<br />

Grâce à ces analyses, nous estimons a<br />

priori la quantité de polluants qui sera<br />

émise dans l’air lorsqu’une installation<br />

sera en activité. Les résultats sont exprimés<br />

sous la forme d’une carte par<br />

polluant recherché. Elle comprend des<br />

zones de couleur partant de l’industrie<br />

et montrant la dispersion théorique du<br />

polluant et sa concentration en fonction<br />

de la distance par rapport à l’installation.<br />

Selon différents critères comme le type<br />

d’activité ou le type de polluant émis,<br />

l’impact sur la qualité de l’air de l’infrastructure<br />

sera ensuite contrôlé à une<br />

certaine fréquence pour vérifier que ses<br />

émissions respectent la réglementation.<br />

Pour chaque polluant, la législation prévoit<br />

une valeur limite dans l’air ambiant<br />

et une concentration ajoutée que l’industrie<br />

ne pourra pas dépasser. En cas de<br />

dépassement, nous les orientons donc<br />

vers d’éventuelles solutions – comme<br />

l’installation de filtres – pour réduire leur<br />

concentration ajoutée. Nous appliquons<br />

ensuite la méthode de réduction dans nos<br />

calculs pour déterminer si nos solutions<br />

permettraient théoriquement de respecter<br />

le seuil légal.<br />

Notre département air existe depuis plus<br />

de 20 ans pour les mesures à l’émission,<br />

la surveillance de l’exposition du personnel<br />

ou encore l’air intérieur et cela<br />

fait environ deux ans que nous proposons<br />

ces modélisations de panaches de<br />

poussières. Depuis quelques mois, nous<br />

sommes agréés par l’Administration de<br />

l’environnement pour ce service. Nous<br />

aidons ainsi les industries et les artisans<br />

à respecter la législation lors d’une nouvelle<br />

installation ou de l’évolution de leur<br />

activité mais parfois aussi à envisager des<br />

modifications par volonté de limiter leur<br />

impact sur l’environnement.<br />

Parmi les études d’impact que vous proposez,<br />

vous réalisez également des études<br />

de bruit. En quoi cela consiste-t-il ?<br />

SM : En 20 ans d’expérience, nous avons<br />

développé cette activité à travers trois<br />

grands domaines de l’acoustique : les<br />

nuisances sonores sur leur environnement<br />

général, celles des chaînes de<br />

production dans l’industrie ainsi que<br />

l’acoustique relative aux bâtiments. Nous<br />

intervenons notamment dans le cadre du


GREEN BUILDING<br />

37<br />

processus d’obtention d’autorisations<br />

d’exploitation pour la mise en service<br />

de bâtiments ou lors de la création de<br />

Plans d'aménagement particulier (PAP)<br />

pour en mesurer les nuisances acoustiques<br />

et vibratoires. Nos études portent<br />

sur la phase de chantier, mais aussi ensuite<br />

sur celle d’exploitation et donc sur<br />

l’impact quotidien d’une activité sur ses<br />

alentours. Nous sommes agréés par l’Administration<br />

de l’environnement dans le<br />

cadre de ces études obligatoires.<br />

© Eric Devillet<br />

Nous éditons des pronostics des bruits<br />

que provoquera un chantier puis l’exploitation<br />

d’un bâtiment sous la forme<br />

d’isolignes qui permettent de visualiser<br />

comment se propage le bruit dans l’environnement.<br />

Nous sommes ensuite chargés<br />

de mesurer les nuisances sonores<br />

effectives sur les chantiers. Sur base de<br />

nos pronostics ou bien de nos mesures<br />

sur site, nous pouvons proposer des<br />

solutions pour diminuer les nuisances<br />

comme la création d’obstacles ou murs<br />

anti-bruit sous plusieurs formes et en<br />

différentes matières, l’encoffrement de la<br />

source de nuisance, etc.<br />

Un laboratoire en interne équipé<br />

d’un microscope pour accélérer<br />

les analyses d’amiante<br />

Lorsqu’il est plus difficile d’agir à la source<br />

du problème, comme dans le domaine du<br />

transport où la nuisance est itinérante,<br />

nous collaborons alors avec les architectes<br />

pour renforcer l’isolation des bâtiments<br />

environnants et nous assistons<br />

et conseillons les maîtres d’ouvrage en<br />

fonction des contraintes liées à la réalité<br />

du terrain. Nous sommes également mandatés<br />

lors de l’organisation de différents<br />

événements pour en évaluer et en limiter<br />

les nuisances. Les exemples en sont variés<br />

: courses de side-cars, festivals, événements<br />

sur un bateau de croisière, stands<br />

de tir, événements sportifs, etc.<br />

Concernant les nuisances acoustiques<br />

intérieures, nous réalisons des expertises<br />

judiciaires et menons des études de<br />

confort de salles pour renforcer le bienêtre<br />

des utilisateurs. Nous pouvons<br />

également intervenir pour des missions<br />

industrielles ou même domestiques dans<br />

le cadre de l’isolement du bruit de machines<br />

à l’intérieur de bâtiments.<br />

Luxcontrol dispose d’une expérience de<br />

20 ans dans l’analyse de risques liés à<br />

l’amiante. Quels sont les services que<br />

vous proposez dans ce cadre ?<br />

DN : Lorsque la démolition ou la transformation<br />

d’un bâtiment construit avant<br />

2005 est prévue, il est obligatoire de réaliser<br />

un diagnostic d’amiante. Au total,<br />

4 000 types de produits peuvent potentiellement<br />

en contenir ; nous prélevons donc<br />

entre 30 et 100 échantillons selon la taille<br />

du bâtiment. Si de l’amiante est détectée<br />

parmi ceux-ci, il est obligatoire de procéder<br />

à un désamiantage avant les travaux.<br />

Nous sommes un des quatre organismes<br />

de contrôle luxembourgeois agréés<br />

par l’ITM pour opérer la surveillance<br />

journalière des chantiers de désamiantage.<br />

En amont des travaux, nous remettons<br />

à l’ITM un avis sur le plan de travail proposé<br />

par l’entreprise cliente. Une fois ce dernier<br />

approuvé, nous suivons le chantier<br />

pendant quatre heures par jour et réalisons<br />

des mesures sur site. La réception du<br />

chantier en fin de travaux consiste ensuite<br />

en un test visuel vérifiant le nettoyage de<br />

la zone et en une dernière mesure libératoire.<br />

Si les valeurs sont bonnes, nous pouvons<br />

clôturer le chantier.<br />

Parmi les organismes de contrôle agréés,<br />

nous sommes le seul à disposer d’un laboratoire<br />

en interne équipé d’un microscope,<br />

nos analyses sont donc beaucoup<br />

plus rapides. De plus, nous sommes très<br />

flexibles et réactifs ! En effet, lorsqu’un accident<br />

survient, il est primordial de réagir<br />

très rapidement pour établir un diagnostic<br />

car il s’agit d’un domaine à haut risque.<br />

Luxcontrol<br />

1 avenue des Terres Rouges<br />

L-4004 Esch-sur-Alzette<br />

info@luxcontrol.com<br />

www.luxcontrol.com


38<br />

GREEN BUILDING<br />

BRÈVES<br />

© Metaform Architects<br />

Le pavillon luxembourgeois restera à Dubaï après l’Exposition<br />

universelle<br />

Conçu par le cabinet d’architectes luxembourgeois Metaform<br />

pour l’Exposition universelle Dubaï 2020 qui se tiendra du 1 er<br />

octobre prochain au 31 mars 2022, le pavillon luxembourgeois<br />

est un bâtiment démontable et réutilisable correspondant à<br />

une vision d’économie circulaire. Finalement, c’est Dubaï qui<br />

le conservera pour lui offrir une nouvelle vie après l’Exposition.<br />

Un accord a été trouvé entre les deux pays suite à la visite du<br />

ministre luxembourgeois de l’Économie, Franz Fayot, à Dubaï.<br />

Selon la commissaire générale luxembourgeoise de l’Exposition,<br />

la proposition de Dubaï permettrait à ce « bâtiment magnifique<br />

» de s’inscrire dans un nouvel ensemble urbanistique à<br />

l’esprit novateur qui verra le jour dans les années à venir autour<br />

du site actuel de l’Exposition universelle. Les responsables politiques<br />

luxembourgeois assurent que cette acquisition est « sans<br />

frais pour le <strong>Luxembourg</strong> ». Les deux parties semblent trouver<br />

leur compte dans cette transaction architecturale : le <strong>Luxembourg</strong><br />

épargnera des frais de rapatriement et Dubaï gagnera un<br />

petit bijou architectural, lumineux et recyclable.<br />

Le chanvre, un matériau de construction écologique et durable<br />

Le chanvre a longtemps souffert d’une mauvaise réputation liée à<br />

son usage récréatif. Si sa production a été interdite au siècle dernier,<br />

elle a été récemment relancée en raison de ses atouts indéniables<br />

dans le domaine de la construction. Facile à cultiver, le chanvre est<br />

un matériau écologique, considéré à juste titre comme une alternative<br />

crédible à des matériaux de construction courants, toxiques<br />

et polluants. Excellent isolant et naturellement respirant, il permet<br />

de maintenir un taux d’hygrométrie optimale dans les habitations.<br />

Il régule idéalement la température et absorbe l’humidité, ce qui<br />

permet de réaliser des économies d’énergie non négligeables. Le<br />

chanvre est d’autant plus intéressant que ses coûts de production<br />

sont très compétitifs et qu’il se décline sous plusieurs formes –<br />

béton, mortier, laine ou feutre de chanvre – pour répondre aux besoins<br />

du secteur de la construction. Des variétés génétiquement<br />

modifiées, qui réduisent considérablement son usage récréatif,<br />

permettent la culture de cette plante vertueuse qui a toutes les qualités<br />

requises pour une construction saine, écologique et durable.<br />

© DATer<br />

Pour un éco-urbanisme à impacts positifs<br />

Le 14 juillet dernier, Claude Turmes a présenté un guide dédié<br />

à l’éco-urbanisme élaboré par le Département de l'aménagement<br />

du territoire. Destiné aux acteurs publics et privés du développement<br />

urbain, il présente une liste de stratégies devant<br />

contribuer à l’émergence de concepts urbanistiques innovants<br />

favorisant notamment le bien-être social, le vivre ensemble interculturel,<br />

la construction durable, la résilience climatique et<br />

l’économie circulaire à l’échelle des quartiers. « À la base de la<br />

méthodologie pour développer ce guide se retrouvent à la fois<br />

les approches de l'économie circulaire et celles du "Cradle to<br />

Cradle" (du berceau au berceau) : toutes les deux préconisent<br />

d'aller au-delà de la réduction des impacts négatifs générés à<br />

tous les niveaux (conception, production, (ré)utilisation) et de<br />

viser la création d'impacts positifs », communique le ministère.


GREEN BUILDING<br />

39<br />

Nous célébrons avec vous<br />

le tournant énergétique<br />

l Service optimal d’ingénierie d'installation photovoltaïque<br />

l Rentabilité maximale<br />

l Solutions sur-mesure<br />

AVANTAG Energy s.à r.l.<br />

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LUXEMBOURG<br />

40<br />

GREEN BUILDING<br />

© Eric Devillet<br />

GERI MANAGEMENT :<br />

UNE IDENTITÉ CONSTRUITE<br />

SUR DES VALEURS<br />

GERI Management<br />

Alfio Tassi, Stéphanie Zanetti, Nathalie Dubois et Angéline Prévot<br />

Immatérielle, insaisissable, informelle,<br />

elle n’en reste pas moins un élément des<br />

plus partagés et des plus précieux dans<br />

toute société. La culture d’entreprise,<br />

si elle se dévoile subtilement, différencie<br />

chaque organisation de ses concurrents.<br />

Angéline Prévot, ingénieur civil<br />

et administrateur délégué de GERI Management,<br />

société spécialisée dans la<br />

coordination de sécurité et de santé sur<br />

les chantiers, met un point d’honneur à<br />

la diffuser parmi ses équipes et à fédérer<br />

ses collaborateurs autour de ses valeurs.<br />

Aujourd’hui, elle donne la parole à trois<br />

ambassadeurs de ses équipes : Nathalie<br />

Dubois, Stéphanie Zanetti et Alfio Tassi,<br />

respectivement responsables du service<br />

commercial, du service administratif,<br />

et de la coordination sécurité santé.<br />

Ensemble, ils nous révèlent ce qui rend<br />

leur entreprise unique en son genre.<br />

Bienveillance<br />

« Si tu veux construire un bateau, ne<br />

rassemble pas tes hommes et femmes<br />

pour leur donner des ordres, pour expliquer<br />

chaque détail, pour leur dire<br />

où trouver chaque chose… Si tu veux<br />

construire un bateau, fait naître dans le<br />

cœur de tes hommes et femmes le désir<br />

de la mer», cette citation apocryphe<br />

attribuée à Antoine de Saint-Exupéry<br />

guide chaque jour Angéline Prévot dans<br />

son rôle d’administrateur délégué de<br />

GERI Management et marque positivement<br />

«l’esprit du bureau ». Dans cette<br />

société spécialisée dans la coordination<br />

de sécurité et de santé sur les chantiers,<br />

le management a à cœur d’instaurer<br />

un climat propice à l’épanouissement<br />

et au bien-être de ses collaborateurs.<br />

« Tout naturellement, nous les aidons<br />

à se sentir à l’aise. Bien sûr, il faut<br />

qu’ils aiment leur métier, mais nous<br />

leur faisons aimer leur entreprise également.<br />

Ce n’est qu’ainsi qu’ils seront<br />

pleinement épanouis dans leur travail.<br />

L’attention particulière que nous accordons<br />

à l’aspect humain donne une<br />

valeur supplémentaire à notre société »,<br />

indique Angéline Prévot.<br />

Et cette bienveillance interne rejaillit à<br />

l’extérieur des murs du 198E Rue Pierre<br />

Gansen : « Un collaborateur épanoui<br />

donnera le meilleur de lui-même. C’est<br />

un effet domino : la bienveillance qui<br />

règne au sein de l’entreprise va forcément<br />

engendrer la bienveillance des<br />

collaborateurs envers les clients. Cela<br />

sera perceptible sur chantier mais aussi<br />

dans les discussions et le support que<br />

nous fournissons », affirme Nathalie<br />

Dubois.<br />

Adaptabilité<br />

S’il y a une faculté chère à l’entreprise<br />

que cette dernière année et demie de<br />

crise a révélée, c’est bien son adaptabilité.<br />

Réactivité et rapidité sont vite devenus<br />

les maîtres-mots des différentes


GREEN BUILDING<br />

41<br />

équipes. « Dès que le coronavirus<br />

est arrivé au <strong>Luxembourg</strong>, nous<br />

avons dû nous adapter à de nouvelles<br />

contraintes, de nouvelles normes et revoir<br />

différentes procédures, tant au niveau<br />

administratif que sur le terrain. Et,<br />

les chantiers n’ayant finalement été arrêtés<br />

que peu de temps, nous y sommes<br />

parvenus dans des délais très courts »,<br />

raconte Alfio Tassi.<br />

Diversité<br />

L’attention particulière<br />

que nous accordons<br />

à l’aspect humain donne<br />

une valeur supplémentaire<br />

à notre société<br />

« Le fait d’être assez nombreux et d’avoir<br />

des collaborateurs qui viennent aussi<br />

bien de France que de Belgique ou du<br />

<strong>Luxembourg</strong> nous a également permis<br />

d’être très réactifs et très mobiles sur<br />

le terrain », poursuit Alfio Tassi. La société<br />

a effectivement l’avantage d’être<br />

assez cosmopolite, ce qui lui permet de<br />

communiquer aisément en luxembourgeois,<br />

français, allemand ou portugais<br />

avec les différents intervenants qui entourent<br />

chaque projet. L’équipe est tout<br />

aussi diversifiée au niveau des genres et<br />

des âges. « Notre plus jeune collaboratrice<br />

a 22 ans et le plus âgé prendra sa<br />

retraite l’année prochaine, mais ce qui<br />

les rapproche est un même état d’esprit.<br />

Plutôt que l’expérience, GERI Management<br />

recherche dans ses nouvelles<br />

recrues une personnalité qui s’accommodera<br />

à la culture d’entreprise. Il faut<br />

évidemment des qualités techniques<br />

pour rejoindre notre équipe, mais<br />

les compétences et connaissances,<br />

nous les avons en interne et pouvons<br />

les transmettre. Un état d’esprit, ça<br />

ne s’apprend pas », estime Angéline<br />

Prévot.<br />

Amélioration continue<br />

L’équipe ayant récemment accueilli plusieurs<br />

talents, elle cherche désormais la<br />

stabilité et se concentre sur l’amélioration<br />

continue de ses prestations. Là, la<br />

qualité est le maître-mot. « Avec l’extension<br />

de la société, nous avons adopté de<br />

nouvelles procédures internes pour fluidifier<br />

la communication entre nous mais<br />

aussi d’autres manières de travailler, plus<br />

efficientes et plus rapides, tout cela au<br />

bénéfice des employés et de nos clients.<br />

En agrandissant l’équipe, la direction a<br />

non seulement anticipé et répondu aux<br />

besoins de ces derniers mais elle s’est aussi<br />

assuré que ses collaborateurs puissent<br />

consacrer le temps nécessaire à chaque<br />

projet et produire un travail de qualité»,<br />

explique Nathalie Dubois. «Le service administratif<br />

a été renforcé tout particulièrement,<br />

notamment en raison de la multiplication<br />

des chantiers et des nouvelles<br />

exigences de l’ITM. Ce renforcement améliorera<br />

indubitablement notre réactivité et<br />

donc la satisfaction de nos clients », ajoute<br />

Stéphanie Zanetti. Un service qualité a<br />

également vu le jour. Contrôles et suivis<br />

de qualité déjà mis en place en externe<br />

sont désormais appliqués en interne. « Actuellement,<br />

nous auditons chacun de nos<br />

coordinateurs sur le terrain. Cela permet<br />

d’échanger sur le travail qu’ils fournissent<br />

au jour le jour, d’épingler les points forts et<br />

les points faibles de chacun mais aussi de<br />

rapprocher la direction et les collaborateurs.<br />

C’est l’occasion de passer un moment privilégié<br />

à deux », conclut Angéline Prévot.<br />

GERI Management en un mot<br />

Savoir-faire, gage de qualité,<br />

conscience professionnelle, transmission,<br />

engagement, compétence…<br />

sont autant d’idées qui<br />

viennent à l’esprit des collaborateurs<br />

de GERI Management lorsqu’on<br />

leur demande de définir la<br />

société en un mot. Au-delà du point<br />

de vue technique, ils expriment<br />

également des ressentis plus personnels<br />

qui démontrent la cohésion<br />

qui règne au sein de l’entreprise:<br />

famille, bienveillance, respect, soutien,<br />

flexibilité, serviabilité et convivialité<br />

sont les termes choisis.<br />

GERI Management<br />

198E Rue Pierre Gansen<br />

L-4570 Niederkorn<br />

www.geri.lu


42<br />

GREEN BUILDING<br />

ETATS DES LIEUX<br />

COORDINATION SECURITE SANTE<br />

FORMATIONS


DIGITAL<br />

ET INNOVATION<br />

L’entreprise britannique DeepMind, spécialisée dans l’intelligence artificielle,<br />

a créé le système AlphaFold. Grâce au machine learning, ce dernier peut déterminer<br />

comment les molécules de protéines se replient en seulement quelques jours,<br />

avec une précision égale à celle d’expérimentations scientifiques de plusieurs mois,<br />

3.<br />

voire de plusieurs années. En identifiant la structure d’une protéine, le système permet<br />

de comprendre son rôle dans des processus biologiques comme l’évolution<br />

d’un virus similaire au Covid-19. Sans être infaillibles, ces structures permettent<br />

malgré tout aux scientifiques d’accélérer leurs recherches et de sortir d’impasses liées<br />

à la résolution des structures de protéines.


44<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

AGENTM :<br />

LA NOUVELLE GÉNÉRATION<br />

D’AVERTISSEMENTS TAXÉS<br />

SIGI<br />

Mathilde Esquirolea<br />

Depuis quelques années, les communes<br />

luxembourgeoises utilisent<br />

l’application « Politess » pour émettre<br />

les avertissements taxés dans le cadre<br />

d’infractions au code de la route. Le<br />

contrat couvrant l’utilisation de cette<br />

application est arrivé à expiration. Afin<br />

d’accompagner les communes dans<br />

cette mission de sécurisation de voiries<br />

et de la circulation, le SIGI a développé<br />

un nouveau produit, baptisé AgentM,<br />

destiné aux agents municipaux.<br />

Mathilde Esquirolea, experte métier de<br />

l’application, nous présente son fonctionnement<br />

et les avantages d’une telle<br />

solution.<br />

Comment est né le produit AgentM et que<br />

fait-t-il ?<br />

C’est avant tout la réponse à un besoin.<br />

Les communes utilisaient une application<br />

mobile, « Politess », basée sur la législation<br />

allemande et supportée par la<br />

Police Grand-Ducale qui, elle, désirait<br />

mettre fin à ce support.<br />

C’est ainsi que l’ASAM (Association des<br />

Agents Municipaux) a pris contact avec<br />

le SIGI afin de savoir s’il était possible de<br />

créer une solution d’émission des avertissements<br />

taxés. Les premières discussions<br />

ont démarré en 2018, mais nous<br />

avons préféré attendre le déploiement<br />

de SIGINOVA afin d’offrir un produit innovant<br />

complet et pas uniquement une<br />

application mobile.<br />

AgentM est une solution qui se compose<br />

d’une application couplée à<br />

une imprimante mobile permettant à<br />

l’agent municipal de contrôler dans sa<br />

commune le bon respect du règlement<br />

et, le cas échéant, de dresser un avertissement<br />

taxé. Pour les communes<br />

faisant usage d’une solution papier, le<br />

backoffice SIGINOVA permet d’encoder<br />

l’avertissement taxé dans le système.<br />

L’agent n’a plus la nécessité de<br />

se déplacer au commissariat. L’application<br />

backoffice SIGINOVA permet<br />

également de se substituer à la solution<br />

mobile si cette dernière n’était pas<br />

disponible.<br />

Des communes ont-t-elles déjà essayé<br />

AgentM ?<br />

Nous avons créé ce produit avec l’ASAM<br />

et la Police et avons organisé plusieurs<br />

conseils techniques pour travailler sur les<br />

derniers ajustements. Cette association<br />

a été représentée par les communes de<br />

Mersch, Hesperange, Leudelange et Eschsur-Alzette.<br />

Un système existe déjà à Esch<br />

ou à <strong>Luxembourg</strong>-Ville, mais celui-ci ne<br />

fonctionne qu’en mode online et nécessite<br />

une bonne couverture Wifi pour synchroniser<br />

les données à distance. Cela pose un<br />

problème pour les communes rurales qui<br />

connaissent à l’heure actuelle des soucis<br />

du point de vue de leur réseau.<br />

Quant à notre système, il fonctionnera<br />

aussi bien en mode online qu’offline.<br />

Lorsque l’agent démarre sa journée,<br />

l’application mobile se synchronise. En<br />

soi, cette dernière n’a pas d’intelligence<br />

propre car nous utilisons l’une des<br />

forces du SIGI qui est de mettre à disposition<br />

des communes leurs données,<br />

à savoir les registres, les adresses, etc.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

45<br />

Tiers<br />

Si une nouvelle adresse est par exemple<br />

ajoutée, celle-ci se synchronise automatiquement<br />

avec SIGINOVA et le mobile<br />

se mettra à jour au niveau des données<br />

communales.<br />

L’un des avantages de SIGINOVA est<br />

qu’il peut contenir un règlement général<br />

et communal. Le premier est commun<br />

à toutes les communes (infractions,<br />

amendes, etc.), le second permet d’ajouter<br />

des fonctions plus spécifiques pour<br />

chaque commune comme le stationnement<br />

des camionnettes qui n’ont pas le<br />

droit de se garer en soirée dans les rues<br />

où il y a des habitations.<br />

AgentM fonctionnera aussi bien<br />

en mode online qu’offline<br />

Des formations sont-t-elles prévues pour<br />

les futurs utilisateurs d’AgentM ?<br />

Contrairement aux employés communaux,<br />

les agents n’avaient jusqu’alors pas besoin<br />

d’accéder à SIGINOVA ou à GESCOM.<br />

Lors du déploiement du produit, nous présentons<br />

ses fonctionnalités de façon globale.<br />

Il s’en suit une phase de test qu’il suffit<br />

d’activer dans SIGINOVA, pour terminer<br />

avec une petite formation. La prise en main<br />

du produit AgentM est facilitée par une interface<br />

utilisateur moderne, intuitive et respectant<br />

parfaitement le processus métier.<br />

Nous ne nous positionnons pas dans une relation<br />

fournisseurs-clients, mais bien dans<br />

un partenariat où nous aidons les communes<br />

à gérer leurs missions et leurs services<br />

aux citoyens. Si de nouveaux besoins<br />

apparaissent lors de l’utilisation d’AgentM,<br />

ou de toute autre application, nous pourrons<br />

les ajouter facilement grâce à la grande<br />

souplesse de SIGINOVA. C’est en travaillant<br />

avec les utilisateurs sur le terrain que nous<br />

pouvons définir de nouvelles solutions.<br />

Les avantages de SIGINOVA<br />

• Approche collaborative<br />

• Vitesse élevée dans la création de<br />

produits et services<br />

• Design intuitif centré sur l’utilisateur<br />

• Interopérabilité avec des solutions<br />

existantes<br />

• RGPD by design<br />

• Made in <strong>Luxembourg</strong><br />

• « Re-usability » des fonctionnalités<br />

développées<br />

Syndicat Intercommunal de Gestion<br />

Informatique<br />

11, rue Edmond Reuter<br />

L-5326 Contern<br />

www.sigi.lu


46<br />

LUXEMBOURG<br />

LA CYBERSÉCURITÉ,<br />

ENJEU CRUCIAL<br />

DE LA DIGITALISATION<br />

DIGITAL ET INNOVATION


DIGITAL ET INNOVATION<br />

47<br />

Il ne se passe pas un jour sans que ne survienne<br />

ici et là une attaque informatique<br />

d’envergure paralysant des comptes<br />

personnels, des entreprises ou des institutions<br />

publiques. Le phénomène a<br />

tendance à s’aggraver face aux nouvelles<br />

technologies qui se développent continuellement<br />

dans un village planétaire<br />

relié par une toile virtuelle tentaculaire.<br />

La maîtrise de la cybersécurité est sans<br />

nul doute la clé de voute de cet édifice<br />

et un enjeu majeur de la transformation<br />

sociétale. Source d’enjeux économiques,<br />

politiques et géopolitiques, celle-ci ne va<br />

cesser de se développer et de créer des<br />

emplois, dans un monde numérique de<br />

plus en plus étendu.<br />

La cybersécurité est un concept regroupant<br />

tous les éléments ayant pour<br />

objectif la protection des systèmes informatiques<br />

et leurs données. Ces moyens<br />

sont multiples et de plusieurs types.<br />

Ceux-là peuvent prendre une forme<br />

technique avec des firewalls ou bien des<br />

antivirus, conceptuelle se basant sur<br />

des méthodes de gestion des risques,<br />

humaine grâce aux ingénieurs sécurité,<br />

ou bien législative avec des organismes<br />

d’État qui veillent à la bonne marche et<br />

à la conformité avec la loi. Cette protection<br />

poursuit plusieurs objectifs. Elle<br />

doit assurer l’intégrité des données et<br />

leur authenticité. Elle veille également<br />

à leur confidentialité pour préserver les<br />

données personnelles ou bien les secrets<br />

industriels. Elle lutte aussi contre<br />

l’usurpation d’identité en veillant à livrer<br />

l’information à la bonne personne.<br />

Enfin, elle assure le bon fonctionnement<br />

de toutes sortes de transactions.<br />

La cybersécurité est un combat de tous<br />

les jours qui peut coûter cher. Les actes de<br />

cyberattaques se développent en nombre<br />

mais aussi en ingéniosité. Ils ne se focalisent<br />

pas forcément sur une cible mais<br />

s’en prennent à son système, à l’image du<br />

piratage d’Airbus via ses sous-traitants.<br />

Les logiciels «ransomware», qui chiffrent<br />

les données et les prennent en otage<br />

contre rançon sont monnaie courante<br />

sur la toile. Leurs victimes sont forcées<br />

de payer de fortes sommes d’argent pour<br />

récupérer l’accès à leurs données. Le FBI<br />

estime que lors des six dernières années,<br />

les rançons ont rapporté plus de 140 millions<br />

de dollars aux hackers.<br />

La cybersécurité, un combat de tous<br />

les jours<br />

Selon son rapport annuel sur la cybersécurité,<br />

le Groupe POST a constaté une<br />

activité importante de groupes cyberattaquants<br />

tels que le groupe Conti, un<br />

ransomware qui divulgue des données<br />

d’entreprises lorsque leurs revendications<br />

ne sont pas satisfaites. Les hackers<br />

ont eu également recours à des logiciels<br />

malveillants. Agent Tesla est un programme<br />

permettant de substituer des<br />

informations ou des mots de passe. Il<br />

est capable d’extraire des identifiants à<br />

partir de différents navigateurs, emails,<br />

etc. De plus, il procède à la récupération<br />

de données issues de clés de registre, de<br />

presse-papiers, de captures d’écran et<br />

de vidéos. Les hackers ne sont jamais à<br />

court d’idées pour tirer le meilleur parti<br />

de toute faille constatée dans le système.<br />

L’attaque par déni de service (DDOS)<br />

est une technique qui a pour objectif de<br />

sur-solliciter un site internet pour le saturer<br />

et ainsi le rendre inutilisable. En<br />

2019, 8,4 millions d’attaques de ce genre<br />

ont été détectées.<br />

Les hackers ne sont jamais<br />

à court d’idées pour tirer<br />

le meilleur parti<br />

de toute faille constatée<br />

dans le système<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, des milliers d’appels à<br />

caractère frauduleux ont été reçus provenant<br />

de groupes usurpant l’identité<br />

de Microsoft, d’après le rapport sur la<br />

cybersécurité du Groupe POST. Il s’agit<br />

d’une technique d’hameçonnage appelée<br />

«Vishing». En faisant croire à leur<br />

victime que le système Windows est<br />

infecté de contenu malicieux, les usurpateurs<br />

persuadent la victime de faire<br />

installer des logiciels de sécurité pour<br />

se débarrasser du problème contre une<br />

modique somme d’argent. L’objectif de<br />

la manœuvre étant de subtiliser les identifiants<br />

de leur compte bancaire pour<br />

mieux se servir.<br />

Les actes malveillants peuvent prendre<br />

des dimensions telles qu’on commence à<br />

parler d’actes de cyberguerre. On assiste<br />

périodiquement à des escarmouches<br />

sérieuses entre États. En témoigne par<br />

exemple la réplique des États-Unis pour<br />

contrer une usine à troll russe ou encore<br />

l’attaque des centrifugeuses nucléaires<br />

iraniennes par le malware Stuxnet. Il y<br />

a ainsi autant de raisons d’agresser que<br />

d’être agressé : l’argent, les enjeux économiques<br />

et politiques, la géopolitique, la<br />

vengeance, la malveillance...<br />

Vu l’ampleur des dégâts que pourrait<br />

engendrer une cyberattaque, les États et<br />

les entreprises commencent à réaliser<br />

que la performance digitale passe par un<br />

système informatique sécurisé, imperméable<br />

aux attaques malveillantes. Le<br />

<strong>Luxembourg</strong> ne déroge pas à la règle. Par<br />

exemple, le groupe POST a adopté une<br />

stratégie ambitieuse en matière de cybersécurité<br />

dès 2019. Avec une cinquantaine<br />

de spécialistes, il a créé un centre d’expertise<br />

appelé POST Cyberforce. Ce dernier<br />

résulte de la convergence des compétences<br />

et des connaissances de POST,<br />

de POST Telecom et d’EBRC, ceci afin de<br />

mieux anticiper et contrer les cybermenaces<br />

qui touchent leurs clients.<br />

Par R. Hatira<br />

140 millions<br />

de dollars de rançon pour les hackers<br />

sur les six dernières années<br />

8,4 millions<br />

d’attaques DDOS en 2019


48<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

BRÈVES<br />

Inauguration du super calculateur européen MeluXina à Bissen<br />

Le supercalculateur à haute performance du Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong> est entré en service. Co-financé par l’Union européenne,<br />

il fait partie du réseau des supercalculateurs européens<br />

« EuroHPC Joint Undertaking ». La cérémonie de lancement de<br />

MeluXina, hébergé dans l'un des Data Centers de LuxConnect,<br />

a eu lieu le 7 juin dernier à Bissen en présence de SAR le Grand-<br />

Duc et du Premier ministre Xavier Bettel. Après Vega en Slovénie,<br />

MeluXina sera le deuxième supercalculateur à être déployé dans<br />

le cadre de cette entreprise commune qui poursuit deux objectifs<br />

principaux, à savoir le développement d’une infrastructure<br />

de calcul intensif de classe mondiale et le soutien aux activités<br />

de recherche et d'innovation grâce à la mise en commun des<br />

ressources européennes. Le Grand-Duché a été retenu comme<br />

siège de l'entité gestionnaire du réseau européen de superordinateurs<br />

EuroHPC JU qui a été inauguré le 3 mai dernier en présence<br />

du Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry<br />

Breton.<br />

Tree Canopy Lab, un outil créé par Google pour identifier les<br />

zones urbaines prioritaires pour une re-végétalisation<br />

Google a lancé un outil d’identification des zones urbaines<br />

manquant de végétalisation et, de ce fait, en proie à des pics<br />

de température insoutenables. La végétation a en effet un<br />

rôle de régulateur puisqu’elle permet de dissiper en partie la<br />

chaleur accumulée par le béton. Avec le « Tree Canopy Lab »,<br />

Google met l’intelligence artificielle au service de l’analyse<br />

d’images satellites dans le but de créer une carte interactive<br />

renseignant notamment le pourcentage de couverture<br />

végétale et la densité de population des zones recensées.<br />

Couplées aux prédictions météorologiques, ces informations<br />

permettent d’identifier les zones prioritaires de re-végétalisation<br />

pour lutter contre la chaleur. Une phase test est en cours<br />

à Los Angeles; la municipalité veut augmenter la couverture<br />

végétale de 50% sur son territoire et souhaite la répartir de<br />

manière à limiter les vagues de chaleur dans les quartiers qui<br />

en ont le plus besoin.<br />

Le marché de l’IoT va dépasser les mille milliards de dollars<br />

d’ici 2024<br />

La pandémie bouscule notre rapport au numérique. D’après le<br />

dernier rapport de GlobalData consacré aux objets connectés,<br />

la vague de transformation numérique générée par la crise du<br />

Covid-19 va pleinement profiter à l’IoT dans les mois et années<br />

à venir. Selon ces données, le marché mondial lié à l’Internet<br />

des Objets devrait représenter quelque 1 077 milliards de dollars<br />

d’ici 2024 contre 622 milliards en 2020. Un marché essentiellement<br />

dominé par les besoins des entreprises qui représentent<br />

73% du chiffre d’affaires total attendu en 2024. Plusieurs cas<br />

d’usage de l’IoT ont connu une forte croissance pendant la<br />

pandémie, notamment l’utilisation de caméras thermiques<br />

connectées pour détecter les infections potentielles au Covid-19<br />

et de capteurs pour surveiller les niveaux d’occupation<br />

des bureaux.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

49<br />

TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES x TABLES RONDES<br />

Un cycle de séminaires sur la propriété intellectuelle et ses enjeux<br />

05/10<br />

2021<br />

Les marques : un atout pour l’image de l’artisanat<br />

Marken ! - Werkzeug zur Imagesteigerung im Handwerk<br />

Chambre des Métiers, <strong>Luxembourg</strong> - Kirchberg 16h30-18h00<br />

IP exploitation in open source software development<br />

- Good practices and useful tips<br />

Technoport, Esch - Belval<br />

16h30-18h00<br />

13/10<br />

2021<br />

Programme et inscription : www.ipil.lu<br />

Les séminaires se déroulent cette année sous un format hybride.<br />

En partenariat avec<br />

Avec le support de


50<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

ET QUE ÇA BRILLE !<br />

SolarCleano<br />

Sans entretien, les installations photovoltaïques<br />

voient leur rendement diminuer.<br />

L’impact de ce phénomène est<br />

encore plus important pour les sociétés<br />

gérant un parc conséquent. C’est de ce<br />

constat qu’est née l’aventure SolarCleano.<br />

Créant des robots spécialisés dans<br />

le nettoyage de ce type d’installation,<br />

l’entreprise propose de nombreux produits<br />

et accessoires pour améliorer l’efficacité<br />

de l’entretien, tant en termes de<br />

qualité que de temps. Présentation d’un<br />

concept luxembourgeois ambitieux…<br />

Le début d’une aventure écologique<br />

En 2004, la société Fallprotec est créée.<br />

Celle-ci concentre son activité sur la<br />

création et l’installation d’équipements<br />

anti-chute et de protections individuelles<br />

utilisées dans le cadre du nettoyage professionnel<br />

de façades d’immeubles. La<br />

particularité de la société est de vouloir<br />

bousculer les habitudes ancrées au sein<br />

des sociétés de nettoyage : plutôt que de<br />

n’utiliser qu’une machine d’entretien<br />

par bâtiment, les produits de Fallprotec<br />

sont utilisables sur plusieurs édifices ! Et<br />

puisque ces machines ne sont utilisées<br />

qu’une à deux fois par an, c’est un modèle<br />

qui semble avoir beaucoup de sens<br />

économiquement – en termes d’investissement<br />

de départ, d’entretien et de<br />

maintenance – et écologiquement !<br />

En 2008, une société-sœur est créée, SolarCleano,<br />

toujours dans le domaine du<br />

nettoyage, mais cette fois, spécifique aux<br />

installations photovoltaïques. La société<br />

produit en effet des robots pilotés par un<br />

système de navigation GPS d’une précision<br />

de 2 cm. L’idée est révolutionnaire<br />

dans la mesure où les installations de<br />

panneaux solaires sont souvent situées<br />

dans des zones reculées et ont un dimensionnement<br />

assez conséquent. De plus,<br />

ces installations doivent être régulièrement<br />

entretenues pour assurer un rendement<br />

optimal. Pour éviter de grands<br />

déplacements dans le cadre de leur entretien,<br />

SolarCleano a pensé une solution<br />

autonome et efficace. Forte d’une équipe<br />

de quinze employés, l’entreprise gère aujourd’hui<br />

un parc de 250 robots à travers<br />

40 pays.<br />

L’accompagnement proposé par Luxinnovation<br />

Luxinnovation avait déjà été sollicitée<br />

en 2014 par Fallprotec dans le cadre de<br />

la préparation d’un dossier de demande<br />

de financement auprès du ministère de<br />

l’Économie. Celui-ci concernait un projet<br />

de recherche et développement portant<br />

sur l’intégration d’un treuil électrique sur<br />

cordes dans les nacelles. La société a aussi<br />

intégré le programme d’accompagnement<br />

Fit 4 Digital pour digitaliser, et par<br />

là améliorer, ses processus internes ainsi<br />

que pour créer un nouveau portail client


DIGITAL ET INNOVATION<br />

51<br />

© SolarCleano<br />

© SolarCleano<br />

immersif et interactif, interconnecté à<br />

sa plateforme de gestion interne. Suite à<br />

l’épidémie de Covid-19, Fallprotec a également<br />

intégré le programme Fit 4 Resilience<br />

de Luxinnovation pour surmonter<br />

les difficultés liées à la crise.<br />

En 2018, c’était au tour de SolarCleano<br />

de demander l’aide de l’agence pour la<br />

création d’un dossier complet susceptible<br />

d’être accepté par le ministère en<br />

vue d’un financement. En effet, pour<br />

rendre leurs robots autonomes, SolarCleano<br />

a dû s’entourer d’ingénieurs<br />

en robotique en plus de ses ingénieurs<br />

en mécanique. Dans le futur, l’objectif<br />

de la société est par ailleurs d’étendre<br />

son activité dans le milieu agricole ou<br />

minier, en programmant les robots<br />

pour qu’ils puissent se déplacer entre<br />

les plantations sans les endommager.<br />

D’autres développements sont en cours<br />

de réflexion, comme l’intégration de<br />

modules d’intelligence artificielle couplés<br />

à des capteurs et caméras thermiques<br />

afin de détecter des anomalies<br />

dans le fonctionnement des panneaux<br />

solaires. De cette manière, l’exploitant<br />

d’une installation pourra disposer<br />

d’informations précises et adapter sa<br />

maintenance et ses entretiens en fonction<br />

des données récoltées par les robots.<br />

Les produits SolarCleano<br />

Avec une vitesse de 40 m par minute,<br />

les robots de SolarCleano disposent de<br />

plusieurs brosses rotatives garantissant<br />

un nettoyage efficace. Toutes les machines<br />

sont équipées de caméras, afin de<br />

permettre à un opérateur de les guider<br />

même si les panneaux sont hors de portée<br />

de vue. De plus, elles ne nécessitent<br />

qu’une très faible maintenance. Entièrement<br />

électrique, leur batterie dispose<br />

d’une autonomie de deux heures. Il existe<br />

également une version « Mini », plus petite<br />

et plus légère, pour le nettoyage de<br />

petites et moyennes installations.<br />

La particularité des robots est qu’ils<br />

peuvent nettoyer, au choix, à sec ou à<br />

l’eau. Leur robinet est par ailleurs régulable<br />

pour ajuster la consommation<br />

d'eau. Dans tous les cas, leur utilisation<br />

est garantie sans microfissure. Pour des<br />

raisons pratiques, ses concepteurs ont<br />

opté pour une construction modulaire des<br />

machines, en quatre pièces assemblables<br />

facilement en à peine trois minutes, au<br />

moment de l’utilisation. Cela facilite en<br />

effet le transport du matériel d’un site à<br />

un autre, par un seul opérateur.<br />

SolarCleano a également développé une<br />

gamme d’accessoires accompagnant<br />

ses machines. Par exemple, la société a<br />

conçu un transporteur électrique télécommandé<br />

capable de déplacer les robots<br />

d’une table de panneaux à une autre<br />

ou encore un système d’éclairage LED<br />

permettant de procéder au nettoyage<br />

pendant la nuit. Et pour répondre aux<br />

besoins des clients disposant d’installations<br />

fortement inclinées, il existe également<br />

des systèmes de sécurité à fixer sur<br />

les robots avant le nettoyage.<br />

Enfin, l’entreprise organise régulièrement<br />

des démonstrations sur les installations<br />

de ses potentiels clients pour en<br />

prouver l’efficacité avant la signature<br />

d’un contrat.<br />

Par M. Cappuccio


52<br />

MOBILITÉ<br />

Pour tous vos déplacements,<br />

nous sommes à vos côtés !<br />

Que ce soit pour un simple déplacement professionnel, pour la mise en place d’un<br />

service de navettes pour votre société, ou encore pour l’organisation du transport<br />

lors d’un de vos événements, nos collaborateurs mettent tout en œuvre pour vous<br />

proposer de nombreux services « à la carte ».


MOBILITÉ<br />

Présenté en 2017, le Tesla Semi a vu sa production être repoussée de 2019 à 2021.<br />

Le camion électrique du constructeur californien<br />

MOBILITÉ<br />

bouscule la filière des poids lourds.<br />

Les premiers modèles devraient débarquer d’ici la fin de l’année sur les routes américaines.<br />

Tesla Semi serait décliné en deux autonomies (482 et 803 kilomètres) et coûterait<br />

4.<br />

entre 150 000 et 180 000 dollars. Les premiers exemplaires serviront à la filiale transport<br />

de Tesla, tandis que les premiers clients qui avaient passé commande seront livrés<br />

en fin d’année également.


LUXEMBOURG<br />

54<br />

MOBILITÉ<br />

© Agence Kapture<br />

UN PAS DE PLUS<br />

VERS LA DÉCARBONISATION<br />

Voyages Emile Weber<br />

Cyrille Horper<br />

La décarbonisation du réseau RGTR à l’horizon 2030 est l’un des objectifs du gouvernement.<br />

Cyrille Horper et Charel Schmit, respectivement responsable communication du département mobilité et responsable<br />

des infrastructures de rechargement chez Voyages Emile Weber, présentent la stratégie « empoweringMobility »<br />

qui répond à cette exigence. Ils reviennent également sur les défis liés au futur de la mobilité.


MOBILITÉ<br />

55<br />

Qu’est-ce que la stratégie « empowering-<br />

Mobility » chez Voyages Emile Weber ?<br />

CH : Chez nous, l’esprit d’entreprise a<br />

toujours été axé sur l’innovation. « empoweringMobility<br />

» a démarré en 2008<br />

avec l’acquisition des premiers bus hybrides,<br />

puis s’est développée en 2015<br />

avec ceux à double articulation et à motorisation<br />

plug-in hybride pour la ligne<br />

qui reliait l’aéroport à Hesperange. La<br />

même année, les premiers taxis électriques<br />

ont été mis en circulation avec<br />

WEBTAXI, qui avait toutefois connu une<br />

première version avec l’hybride en 2012.<br />

CS : En 2017, le « Ruffbus Mamer » a été<br />

le premier bus à la demande à circuler<br />

en mode électrique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

C’est en février 2018 que l’aventure a pris<br />

beaucoup plus d’ampleur avec l’électrification<br />

de la première ligne RGTR, la<br />

305, qui relie Bettembourg à Dudelange.<br />

En juillet de la même année, nous avons<br />

inauguré le dépôt à Bissen qui a été pensé<br />

pour l’électrique dès sa phase de planification.<br />

Depuis lors, l’acquisition des<br />

bus et autres véhicules s’est amplifiée.<br />

Aujourd’hui, nous comptons au total 72<br />

bus électriques et, en prenant en compte<br />

le parc automobile, nous disposons de<br />

110 véhicules électrifiés sur les 700 qui<br />

composent notre flotte.<br />

CH : Nous préférons néanmoins parler<br />

de décarbonisation plutôt que d’électrification<br />

car nous suivons de près les<br />

développements de la technologie à hydrogène.<br />

« empoweringMobility » rejoint<br />

finalement la stratégie du ministère de<br />

l'Environnement, du Climat et du Développement<br />

durable et du ministère de<br />

la Mobilité et des Travaux publics qui a<br />

pour objectif de décarboniser le réseau<br />

RGTR à l’horizon 2030.<br />

Un nombre croissant de véhicules électriques<br />

implique forcément une plus<br />

grande production et consommation<br />

d’électricité notamment au niveau des<br />

dépôts. Des solutions sont-elles mises en<br />

place pour répondre à ce défi ?<br />

CH : C’est effectivement un défi pour<br />

Creos, le fournisseur d’énergie, et pour<br />

nous. La solution adéquate passe par<br />

l’intelligence plutôt que par l’installation<br />

infinie de câblages de cuivre car ce<br />

n’est pas rentable. Il s’agit ainsi de gérer<br />

de façon optimale le site, les bornes de<br />

recharge, etc. Le défi de la puissance électrique<br />

concerne avant tout les grands<br />

dépôts plutôt que les petits. Les flottes de<br />

véhicules électrifiés augmentent. Nous<br />

disposons de réserves d’énergie, mais<br />

avec la vitesse de croissance actuelle,<br />

celles-ci ne dureront pas longtemps.<br />

CS : Malgré tout, nous détenons des solutions<br />

pour répondre à ces défis. Nexxtlab,<br />

une filiale de Creos, a développé<br />

l’application « FeederFLEX » qui permet<br />

d’analyser les données du réseau et l’historique<br />

des consommations à différents<br />

moments pour observer les influences<br />

sur le réseau. C’est un projet pilote qui<br />

permet aujourd’hui d’attribuer une puissance<br />

électrique supplémentaire. Nous<br />

pouvons l’utiliser à notre dépôt et donc<br />

augmenter notre puissance de 1 MWh<br />

par rapport aux 2 MWh dont nous disposons<br />

en temps normal pour recharger<br />

nos véhicules. Nous sommes très fiers<br />

que cette solution, qui agit comme un<br />

« <strong>Smart</strong> Grid », ait obtenu en avril dernier<br />

le « Internationaler Nachhaltigkeitspreis<br />

2021 » à Berlin. En tout cas, avec cette application,<br />

nous avons toutes les informations<br />

à notre disposition, reste à savoir ce<br />

que l’on en fait…<br />

Nous savons que conduire<br />

des véhicules à hydrogène<br />

est possible<br />

CH : C’est pourquoi nous avons développé<br />

un programme général que l’on<br />

a baptisé « Park and Charge », qui agit<br />

comme un « <strong>Smart</strong> Charging ». Nous<br />

travaillons avec les données du site (exploitation,<br />

horaires,…) et techniques<br />

du véhicule (autonomie, temps de recharge,…)<br />

pour augmenter son potentiel<br />

d’utilisation. C’est un grand projet<br />

qui n’a pas d’égal à cette échelle et à ce<br />

degré de complexité en Europe. Notre<br />

force réside dans le fait que nous avons<br />

à disposition huit marques de bus différentes<br />

; de même que pour les constructeurs<br />

de chargeurs. Nous avons une<br />

grande expérience dans la combinaison<br />

chargeurs/bus qui nous permet d’avoir<br />

une expertise à ce sujet.<br />

Comment appréhendez-vous l’hydrogène ?<br />

CH : Cette technologie est un autre élément<br />

de notre stratégie « empowering-<br />

Mobility ». À l’avenir, les véhicules dotés<br />

de batteries électriques en côtoieront<br />

d’autres fonctionnant à l’hydrogène.<br />

Nous suivons cette évolution de près.<br />

Nous faisons la différence entre l’hydrogène<br />

gris qui est récupéré de l’industrie,<br />

et le vert qui est créé grâce aux énergies<br />

renouvelables. La volonté politique<br />

luxembourgeoise est évidemment de privilégier<br />

le second type. Des bus à hydrogène<br />

ont déjà circulé au Grand-Duché<br />

entre 2000 et 2003 dans le cadre d’un projet<br />

européen. Nous savons que conduire<br />

des véhicules à hydrogène est possible,<br />

maintenant, ce sont les infrastructures<br />

et l’approvisionnement qui doivent être<br />

organisés. En tout cas, c’est une technologie<br />

prometteuse qui, à l’avenir, pourra<br />

être employée, par exemple, pour des trajets<br />

longues distances.<br />

L’électrification implique également différentes<br />

approches au niveau de la formation<br />

ou de la maintenance…<br />

CH : Effectivement, nous offrons des formations<br />

pour les chauffeurs, pour nos<br />

mécaniciens et mécatroniciens, mais<br />

également pour le bureau de planification<br />

qui, lui, doit tenir compte de l’autonomie<br />

du véhicule pour organiser les<br />

trajets. Concernant la maintenance, c’est<br />

une tout autre approche car les véhicules<br />

contiennent beaucoup d’électronique.<br />

L’électricité est une énergie critique qu’il<br />

faut savoir utiliser et nous mettons tout en<br />

œuvre pour garantir la sécurité de chacun.<br />

CS : Un autre grand défi est l’adaptation<br />

des dépôts classiques actuels à l’électrique.<br />

Concernant les futurs dépôts,<br />

leur planification sera primordiale pour<br />

répondre aux exigences d’aujourd’hui et<br />

aux technologies futures. L’électrique est<br />

une école, et en ce sens, nous apprenons<br />

tous les jours.<br />

Voyages Emile Weber<br />

Z.A. Reckschléed<br />

L-5411 Canach<br />

www.emile-weber.lu


56<br />

LUXEMBOURG<br />

SUR LE CHEMIN<br />

D’UNE MOBILITÉ<br />

PLUS RESPONSABLE<br />

MOBILITÉ<br />

Automobile Club du <strong>Luxembourg</strong> (ACL)<br />

En tant que professionnel de la mobilité<br />

individuelle, l’Automobile Club<br />

du <strong>Luxembourg</strong> (ACL) participe à son<br />

échelle au façonnement des modes de<br />

déplacement de demain. Partenaire<br />

du projet pilote de développement du<br />

concept de « Mobility as a service » au<br />

sein du quartier Elmen à Olm, le club<br />

suit également de près l’évolution de la<br />

mobilité en entreprise et de la législation<br />

en matière d’électrification. Tour<br />

d’horizon de ces actualités avec Jean-<br />

Claude Juchem, CEO de l’ACL.<br />

Quelle est votre contribution au projet<br />

Elmen de la SNHBM ?<br />

Ce quartier de 800 logements construit<br />

par la SNHBM fait l’objet d’un projet<br />

pilote en matière de mobilité. En effet,<br />

ces habitations ne comprendront pas de<br />

parking intégré. En revanche plusieurs<br />

grands parkings communautarisés reprenant<br />

deux emplacements par logement<br />

seront dispersés à travers le quartier<br />

et équipés de 20 bornes de recharge<br />

électrique et de mBox.<br />

À travers l’application que nous allons<br />

proposer, nous opérerons la gestion intelligente<br />

des parkings regroupant 2 000<br />

emplacements selon trois types de profils<br />

: les habitants, leurs invités et les véhicules<br />

partagés. Comme les places ne<br />

seront pas attitrées, chaque arrivant sera<br />

redirigé vers la plus proche du logement<br />

où il se rend. Cette gestion optimisée et<br />

intelligente permettra le pré-encodage<br />

des plaques d’immatriculation dans le<br />

système pour valider automatiquement<br />

l’accès au parking aux habitants ou à<br />

leurs invités. Lors de visites spontanées,<br />

ces derniers pourront contacter notre<br />

call-center disponible 24h/7j via un parlophone<br />

et recevront alors un QR-code<br />

d’accès.<br />

Grâce à cette application, les habitants<br />

accèderont aux mêmes services que<br />

nos membres et pourront sélectionner<br />

et louer des véhicules de tous types, de<br />

toutes motorisations et éventuellement<br />

adaptés aux personnes à mobilité réduite.<br />

L’application permettra également<br />

de déverrouiller et de restituer un véhicule.<br />

Notre plateforme sera connectée à<br />

celle des transports publics, le consommateur<br />

de mobilité pourra ainsi consulter<br />

en ligne les délais de déplacement<br />

selon le moyen de locomotion et faire son<br />

choix sur cette base. Grâce à ce concept<br />

de « Mobility as a service », tous les besoins<br />

en mobilité seront couverts et nous<br />

espérons par là réduire le nombre de véhicules<br />

personnels sur le site.<br />

Parlez-nous de votre collaboration avec<br />

l’Université du <strong>Luxembourg</strong> dans le<br />

cadre de la création d’une formation en<br />

Mobility Management…<br />

Notre réflexion est partie des résultats<br />

d’une étude menée en 2017 par le ministère<br />

de la Mobilité montrant que la scolarité<br />

et le travail étaient les principales<br />

causes de l’encombrement des routes.<br />

Nous avons pensé qu’à l’instar du travailleur<br />

désigné à la sécurité, un «Mobility<br />

Manager» devrait être chargé d’informer<br />

les collaborateurs et la direction des différents<br />

moyens de transport existants,<br />

d’identifier des solutions collectives et<br />

de proposer des alternatives à la mobilité<br />

individuelle. Si cette formation de trois<br />

jours devenait obligatoire, cet expert<br />

en mobilité pourrait avoir un réel impact<br />

dans l’entreprise. À travers celle-ci,<br />

nous voulons rassembler les employés<br />

qui traitent de la même problématique<br />

dans différentes sociétés afin de créer<br />

un réseau et développer des services de<br />

mobilité communs à leur zone. Ils pourraient<br />

également échanger les bonnes<br />

pratiques déployées en interne.<br />

Suite à l’analyse des émissions de CO 2<br />

de notre flotte, nous avons réduit ces<br />

dernières de 20% grâce à des solutions<br />

simples comme le télétravail des


MOBILITÉ<br />

57<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

permettre d’investir dans 30% de véhicules<br />

supplémentaires pour permettre<br />

un roulement lors des recharges !<br />

employés. Il s’agit d’un exercice facile<br />

d’analyse que nous comptons intégrer<br />

à notre formation en Mobility<br />

Management afin de répandre cette pratique.<br />

Par ailleurs, nous pensons qu’à<br />

l’instar d’une tendance qui fonctionne<br />

chez nos voisins allemands, les entreprises<br />

devraient encourager à la multimodalité<br />

en privilégiant l’octroi d’un<br />

budget mobilité permettant de créer<br />

son patchwork de solutions plutôt qu’en<br />

fournissant systématiquement une voiture<br />

de fonction.<br />

Un budget mobilité permettant<br />

de créer son patchwork<br />

de solutions<br />

en alternative<br />

à la voiture de fonction<br />

Jean-Claude Juchem<br />

La Commission européenne a annoncé la<br />

fin de la vente de motorisations thermiques<br />

en 2035 : que penser de cette décision ?<br />

Nous soutenons la décarbonisation de<br />

la mobilité, mais ne comprenons pas la<br />

volonté européenne de tout miser sur<br />

l’électrique… Les moteurs thermiques<br />

pourraient par exemple être alimentés en<br />

carburant synthétique, également neutre<br />

en CO 2<br />

.<br />

L’électrification connait par ailleurs<br />

des limites : nous l’avons vu récemment<br />

avec les inondations, comment<br />

se déplacer si le réseau électrique doit<br />

être suspendu ? C’est pourquoi nous<br />

militons pour une cohabitation de plusieurs<br />

solutions neutres en carbone.<br />

L’hydrogène est par exemple une solution<br />

d’avenir, or le <strong>Luxembourg</strong> ne<br />

compte aucune station de recharge de<br />

ce type. Pour une entreprise comme<br />

l’ACL devant transporter des charges<br />

lourdes – lors de nos dépannages – et<br />

devant être opérationnelle 24h/7j, il<br />

s’agirait pourtant d’une excellente solution.<br />

Nous ne pouvons en effet pas nous<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, seulement 6,15% des véhicules<br />

sont actuellement électriques ou<br />

hybrides. Les ambitions du gouvernement<br />

d’atteindre un taux d’électrification de<br />

49% d'ici 2030 semblent donc assez irréalistes…<br />

Dans la même idée, le gouvernement<br />

avait annoncé déployer 800 bornes<br />

de recharge d’ici 2020, or nous n’en comptons<br />

aujourd’hui qu’environ 500. Les entreprises<br />

se heurtent par ailleurs aux limites<br />

du réseau lorsqu’il s’agit d’installer<br />

de nouvelles bornes et doivent souvent<br />

prévoir l’installation très coûteuse d’un<br />

transformateur. Se pose alors la question<br />

de son financement… Le même problème<br />

se pose au niveau des résidences !<br />

Enfin, en 2035, c’est la vente de véhicules<br />

thermiques neufs qui sera interdite, beaucoup<br />

d’entre eux seront donc encore en circulation<br />

puisque la durée moyenne de vie<br />

d’un véhicule est estimée à quinze ans. De<br />

plus, on compte plus de 60 000 véhicules<br />

de plus de dix ans au <strong>Luxembourg</strong> : ces<br />

personnes auront-elles les moyens, surtout<br />

après la crise économique liée au Covid-19,<br />

d’investir dans un véhicule électrique ?<br />

Le <strong>Luxembourg</strong>, ne produisant pas de véhicules,<br />

pourrait profiter de cette neutralité<br />

pour créer un cadre ouvert à l’innovation et<br />

à d’autres solutions non-polluantes, plutôt<br />

que d’imposer l’électrification comme<br />

chemin unique. Nous recommandons<br />

enfin au gouvernement de mesurer les<br />

actions prises jusqu’ici en matière de mobilité<br />

pour évaluer si la politique mise en<br />

place peut porter ses fruits, puis d’adapter<br />

sa stratégie en fonction des conclusions de<br />

cette analyse…<br />

Par M. Cappuccio


58<br />

INTERNATIONAL<br />

LE FUTUR DE L’AUTOMOBILE<br />

EST ÉLECTRIQUE<br />

MOBILITÉ<br />

Malgré un marché en berne encore marqué par la crise sanitaire, les ventes de voitures électriques ont fait un bond spectaculaire.<br />

355 000, c’est le nombre de voitures 100% électriques vendues depuis le début de l’année en Europe. La tendance semble se renforcer<br />

selon l’Observatoire allemand Schmidt Automotive Research. Plusieurs explications à cette embellie : d’abord, l’explosion de l’offre<br />

ces derniers mois, avec des normes d’émissions de CO 2<br />

de plus en plus sévères. Ensuite, la Commission européenne vient de décider<br />

de mettre fin à la vente des vehicules à moteur thermique à partir de 2035. En tout cas, les constructeurs étoffent leurs offres et se<br />

préparent à cette échéance. Voici les voitures les plus en vue sur un marché en pleine mutation. Les prix sont donnés à titre indicatif.<br />

Les citadines électriques<br />

Fiat 500 e<br />

Puissance : 70 kW<br />

Autonomie : 320 km<br />

Prix : 24 500 euros<br />

Peugeot e-208<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie : 340 km<br />

Prix : 32 700 euros<br />

Renault Zoe ZE50<br />

Puissance : 80 kW<br />

Autonomie : 390 km<br />

Prix : 32 300 euros<br />

Opel Corsa-e<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie : 330 km<br />

Prix : 31 200 euros


MOBILITÉ<br />

59<br />

Les berlines compactes électriques<br />

Tesla Model 3<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie : 448 km<br />

Prix : 52 990 euros<br />

Volkswagen ID.3<br />

Puissance : 110 kW<br />

Autonomie : 350 km<br />

Prix : 34 220 euros<br />

Nissan Leaf<br />

Puissance : 110 kW<br />

Autonomie : 270 km<br />

Prix : 33 900 euros<br />

Hyundai Ioniq électrique<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie : 311 km<br />

Prix : 35 200 euros<br />

Ford Mustang Mach-E<br />

Puissance : 198 kW<br />

Autonomie : 440 km<br />

Prix : 48 990 euros


60<br />

MOBILITÉ<br />

Les voitures électriques de luxe<br />

Porsche Taycan 4S<br />

Puissance : 390 kW<br />

Autonomie : 463 km<br />

Prix : 108 632 euros<br />

Tesla Model S<br />

Puissance : 350 kW<br />

Autonomie : 593 km<br />

Prix : 89 990 euros<br />

Jaguar i-Pace<br />

Puissance : 294 kW<br />

Autonomie : 470 km<br />

Prix : 79 990 euros<br />

Mercedes EQC<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie : 414 km<br />

Prix : 78 950 euros<br />

Audi e-Tron S<br />

Puissance : 230 kW<br />

Autonomie : 346 km<br />

Prix : 74 500 euros


MOBILITÉ<br />

61<br />

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62<br />

MOBILITÉ<br />

L’ÉLECTRIQUE<br />

ET L’HYDROGÈNE<br />

BOULEVERSENT<br />

LES CODES<br />

DE LA MOBILITÉ<br />

© Agence Kapture<br />

Petrymobil<br />

Peter Recking<br />

À Roost, la concession Petrymobil a pris<br />

de l’envergue. Moderne, spacieux et<br />

fonctionnel, ce nouveau site ouvert en<br />

fin d’année 2019 affiche les ambitions<br />

du représentant des marques Peugeot,<br />

Opel, Citroën et DS au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Peter Recking, Marketing Manager<br />

chez Petrymobil, présente la gamme<br />

des utilitaires électriques et évoque la<br />

technologie hydrogène au service de<br />

la mobilité. En fin d’année, un premier<br />

véhicule hybride qui allie l’hydrogène<br />

à l’électrique sera mis en vente par la<br />

concession.<br />

Présentez-nous la concession Petrymobil...<br />

C’est une entreprise luxembourgeoise familiale<br />

fondée et gérée par les époux Petry.<br />

Ils ont démarré en 1994 en reprenant<br />

le garage Weber (Peugeot) à Remerschen,<br />

puis Citroën en 2010 à Junglinster. Petrymobil<br />

s’est ensuite développée en novembre<br />

2019 avec la construction d’une<br />

nouvelle concession à Roost qui est le<br />

premier site entièrement PSA (Peugeot<br />

Société Anonyme) au Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Nous représentons Opel,<br />

Peugeot, Citroën et DS. Il y a quelques<br />

mois, nous avons aussi ouvert un quatrième<br />

site à Weiswampach qui est majoritairement<br />

dédié à la vente de véhicules<br />

d’occasion.<br />

Parlez-nous de la gamme des utilitaires<br />

électriques disponibles chez Petrymobil...<br />

une autonomie minimale de 200 kilomètres<br />

et certains peuvent monter à 350<br />

kilomètres. L’autonomie et les tailles de<br />

chacun des véhicules permettent d’offrir<br />

un large panel de solutions à nos<br />

clients, notamment pour les communes<br />

et les entreprises privées ainsi que pour<br />

tous les usages et les métiers. Il n’est par<br />

exemple pas nécessaire de détenir la plus<br />

grande batterie et la meilleure autonomie<br />

pour effectuer des trajets courts car<br />

les recharges journalières suffisent.<br />

Offrir un large panel<br />

de solutions<br />

à nos clients pour tous<br />

les usages et les métiers<br />

Tous nos véhicules utilitaires sont désormais<br />

commandables en full électrique.<br />

Nous avons neuf véhicules au<br />

total : trois modèles dans chacune de nos<br />

trois marques. Nos utilitaires ont tous<br />

Quant à l’espace de charge, il reste identique<br />

pour les versions électrique et diesel


MOBILITÉ<br />

63<br />

même si la charge maximale autorisée<br />

est réduite pour le véhicule électrifié.<br />

Par ailleurs, étant donné que leur structure<br />

ne change pas, nos utilitaires<br />

peuvent être transformés en fonction des<br />

besoins : minibus, ambulance, etc.<br />

© Agence Kapture<br />

Enfin, l’électromobilité implique moins<br />

d’entretien et réduit le nombre de pièces<br />

d’usure. Le temps d’arrêt des véhicules<br />

pour l’entretien ou les réparations est<br />

ainsi diminué et offre davantage de productivité<br />

aux usagers. Nous observons<br />

que la demande en véhicules électriques<br />

ne cesse d’augmenter, tant pour le secteur<br />

privé que public. En raison de la<br />

crise sanitaire et des complications du<br />

marché, nous attendons les véhicules<br />

d’essai. Vers la fin d’année, toute notre<br />

gamme d’utilitaires dédiée à l’e-mobilité<br />

sera disponible en test.<br />

Qu’en est-il de la technologie hydrogène ?<br />

C’est une technologie qui nous intéresse.<br />

En fin d’année, nous commercialiserons<br />

l’Opel Vivaro-e HYDROGEN<br />

qui sera un véhicule hybride fonctionnant<br />

à l’hydrogène et à l’électrique.<br />

Il sera muni d’une pompe à hydrogène,<br />

qui permettra de circuler durant<br />

400 kilomètres, ainsi que d’une<br />

batterie, qui, elle, offrira une autonomie<br />

de 50 kilomètres. Il s’agit là du<br />

premier utilitaire fonctionnant à l’hydrogène<br />

qui sera commercialisé au<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Nous commercialiserons<br />

l’Opel Vivaro qui sera un véhicule<br />

hybride fonctionnant<br />

à l’hydrogène et à l’électrique<br />

Le pays a-t-il les infrastructures nécessaires<br />

pour l’utilisation de cette technologie ?<br />

Actuellement, le Grand-Duché n’en<br />

dispose pas. Néanmoins, les stations à<br />

hydrogène devraient y croitre à l’avenir.<br />

Une station devrait être installée à<br />

Bertrange d’ici la fin de l’année. Pour les<br />

communes et les entreprises qui sont<br />

situées à quelques encablures de la ville,<br />

c’est une option avant de voir fleurir<br />

des pompes au Grand-Duché. Il ne faut<br />

pas négliger qu’actuellement, l’électricité<br />

nécessaire à la production de l’hydrogène<br />

est plus élevée par rapport à la<br />

consommation d’un véhicule électrifié.<br />

Personnellement, je suis ravi de voir<br />

qu’à partir de la fin de l’année, nous serons<br />

capables d’offrir nos utilitaires avec<br />

trois motorisations différentes : diesel,<br />

électrique et hydrogène. Petrymobil,<br />

avec ses marques Peugeot, Citroën, DS et<br />

Opel, sont prêts pour accueillir la mobilité<br />

du futur !<br />

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L-7759 Roost<br />

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64<br />

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MOBILITÉ<br />

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INTERNATIONAL<br />

66<br />

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MOBILITÉ<br />

Un toit panoramique équipé d’un store et<br />

des vitres avant feuilletées atténuant les<br />

bruits à grande vitesse attestent d’un certain<br />

confort de conduite durable. Le nec<br />

plus ultra : l’impressionnante réalité augmentée<br />

par l’affichage tête haute projetant<br />

les indications de direction fournies<br />

par le GPS directement dans le champ de<br />

vision sur le pare-brise.<br />

Un air de déjà-vu…<br />

En commercialisant son tout nouveau<br />

SUV sportif électrique, l’ID.4 GTX, le<br />

groupe Volkswagen passe définitivement<br />

à l’offensive sur un marché résolument<br />

ouvert à une concurrence et<br />

une modernité de tous les instants. Clin<br />

d’œil aux nostalgiques des bolides des<br />

années 80, la formule GTX s’invite dans<br />

la course des SUV.<br />

Un sportif juste « en forme »<br />

D’aspect extérieur, le dernier SUV GTX de<br />

la famille Volkswagen, à l’image de nombreux<br />

ancêtres de sa lignée, fait dans la<br />

sobriété et se distingue de l’exubérance<br />

inhérente aux modèles du genre, hormis<br />

peut-être des jantes futuristes et une<br />

signature lumineuse omniprésente au<br />

niveau de la carrosserie frontale (du parechocs<br />

jusqu’aux poignées de portes).<br />

Une fois au volant, on s’éprend vite des<br />

coutures écarlates prédominantes, en<br />

raccord avec le motif des sièges mis en<br />

exergue par différentes teintes de lumière<br />

d’animation. Petite mise en bouche<br />

avant de tester la technologie annoncée<br />

par la sportivité d’un habitacle dépourvu<br />

de boîte de vitesses, mais riche en compartiments,<br />

et restituant tout son confort<br />

à l’espace de vie arrière.<br />

Elle nous emmène où on veut,<br />

les quatre roues motrices faisant fi<br />

des sols souples ou glissants<br />

Avec ses 543 litres (en plus d’un plancher<br />

modulable avec bac), le volume du coffre<br />

(manœuvrable d’un léger brossé du pied<br />

sous l'arrière du véhicule) fait honneur<br />

au gabarit de cette cylindrée dernier<br />

cri. Le système multimédia, fonctionnel<br />

à outrance, est une réussite, malgré la<br />

commande de vitesse étrangement disposée<br />

derrière « le cerceau », rendant l’ergonomie<br />

toujours perfectible.<br />

L’aménagement d’un second moteur<br />

électrique à l’avant du SUV ajoute à cette<br />

version GTX les notions de gain de puissance<br />

et de transmission intégrale. Elle<br />

nous emmène où on veut, les quatre<br />

roues motrices faisant fi des sols souples<br />

ou glissants, mais réduit le champ des<br />

possibles par sa consommation logiquement<br />

supérieure. Côté motorisation, les<br />

aptitudes de ce GTX rappellent celles de<br />

son cousin par alliance d’Audi.<br />

Il lui faut légèrement plus de six secondes<br />

pour atteindre les 100 km/h<br />

avec une vitesse de pointe bridée à 180,<br />

le tout en déployant une puissance de<br />

220 kW et 299 cv (460 Nm de couple). Le<br />

GTX permet de fortes accélérations sans<br />

trop de percussions, la faute au second<br />

moteur, responsable du dépassement<br />

des deux tonnes avec ses conséquences<br />

implicites : une surconsommation, une<br />

perte de sensation et d’agilité aussi bien<br />

en ville que sur route et une amplitude<br />

de braquage limitée, néanmoins compensée<br />

par la vision à 360 degrés des<br />

dispositifs d’aide au stationnement.<br />

En vitesse de croisière, la batterie<br />

consommant 77 kWh table sur une autonomie<br />

de 480 km. L’optimisation de<br />

la capacité de recharge atteignant les<br />

125 kW, on peut parcourir 300 km après<br />

une demi-heure de réapprovisionnement<br />

sur un « super-chargeur ».<br />

Par D. Coutant


MOBILITÉ<br />

67


INTERNATIONAL<br />

68<br />

SUV E-TRON,<br />

L’ESSENCE MÊME D’AUDI !<br />

MOBILITÉ<br />

Disponible sur le marché depuis 2019,<br />

l’Audi e-tron, premier modèle SUV<br />

100% électrique de la marque aux anneaux,<br />

entend rappeler son standing à<br />

la planète automobile du XXI e siècle en<br />

venant défier d’autres précurseurs du<br />

genre, établis outre-Atlantique ou ailleurs.<br />

Coup de projecteur sur cette version<br />

atypique…<br />

Un favori, malgré son faux départ<br />

Ayant accusé du retard dans la motorisation<br />

transitoire, le constructeur allemand<br />

ambitionne de figurer parmi les vedettes<br />

de la fête en électrisant le monde motorisé<br />

depuis quelques années. Par le classicisme<br />

certain de l’élégance qu’elle affiche,<br />

l’Audi e-tron, visuellement parlant,<br />

cache bien son jeu. Dedans, le tableau de<br />

bord pérennise le design des glorieuses<br />

aînées, arborant fièrement ses finitions,<br />

valorisées par ses matériaux ergonomiques.<br />

Seul un petit moniteur tactile<br />

pour la climatisation s’est invité pour assister<br />

l’écran central digital servant d’interface<br />

aux fonctions principales de série<br />

ou aux réglages de récupération d'énergie<br />

et de recharge.<br />

Par le classicisme certain<br />

de l’élégance qu’elle affiche,<br />

l’Audi e-tron, visuellement parlant,<br />

cache bien son jeu<br />

L’innovation demeure dans la présence<br />

de caméras, en fonction des séries, se<br />

substituant aux traditionnels rétroviseurs<br />

dont le champ de vision se transmet sur<br />

un mini-écran surplombant la poignée<br />

de la portière, et profilant ainsi l’aérodynamisme<br />

de la bête de course. En guise<br />

de boîte de vitesse, on manipule des palettes<br />

fixées au volant, facilitant notamment<br />

la récupération d’énergie lors du<br />

freinage (jusqu’à un tiers de l’autonomie<br />

maximale). Le socle quasiment plat en<br />

l'absence d'arbre de transmission rend<br />

l’habitacle beaucoup plus volumineux et<br />

confortable. La capacité du coffre allant<br />

de 660 à 1 725 litres (plus 60 litres supplémentaires<br />

sous le capot avant), fait de lui<br />

« un vrai coffre » !<br />

L’audace d’une motricité novatrice<br />

Rien ne laisse supposer d’emblée les deux<br />

moteurs électriques installés à la proue et<br />

à la poupe de ce vaisseau routier, le tout<br />

combinant 300 kW équivalant à une puissance<br />

de 360 cv (561 Nm de couple) dopée<br />

par un booster pouvant lâcher 40 cv supplémentaires<br />

en l’espace de quelques<br />

secondes. Pour les alimenter, l'e-tron<br />

dispose d'une batterie à l'énorme capacité<br />

de 95 kWh, comparable à la taille du<br />

réservoir d'un véhicule thermique ; celleci,<br />

localisée sous le plancher, rabaisse le<br />

centre de gravité à celui d’une berline.<br />

Ce SUV jouit ainsi d’une puissance finement<br />

répartie, procurant au train arrière<br />

un rôle de propulseur, certes inhabituel<br />

pour une électrique.<br />

Les deux moteurs de l’e-tron entraînent<br />

quatre roues motrices, gage de sécurité<br />

et de plaisir de conduite. Une bonne<br />

tenue et un caractère enthousiasmant<br />

modèrent véritablement sa rigueur<br />

d’outre-Rhin. Mais les deux tonnes et<br />

demie imposées par ce géant de presque<br />

cinq mètres de long entrave l’accélération<br />

qui ne performe pas outre-mesure<br />

(0 à 100 km/h en 6,6 secondes). Son autonomie<br />

couvre plus ou moins 400 km<br />

en conditions mixtes (selon la norme<br />

WLTP) pour une recharge totale de 40<br />

heures environ sur une prise de 220<br />

volts classique (une huitaine d’heures<br />

sur une prise rapide, et moins d’une<br />

heure pour récupérer 80% de la batterie<br />

sur une borne «supercharge» compatible<br />

de 150 Kw/h). Somme toute, le<br />

système e-tron excelle dans un trafic<br />

l’autorisant à déployer un entrain gourmand<br />

en énergie.<br />

Par D. Coutant


MOBILITÉ<br />

69<br />

BRÈVES<br />

Le géant américain Apple à la conquête de la voiture<br />

électrique autonome<br />

Le fantasme d’une voiture électrique Apple serait sur le point<br />

de devenir réalité. C’est ce qui ressort d’une interview de son<br />

PDG, Tim Cook, accordée au New York Times. Les enjeux sont<br />

colossaux aussi bien pour la firme américaine que par rapport<br />

à la concurrence chinoise notamment. Comme à son habitude,<br />

Apple voudrait maîtriser l’ensemble des composants de sa<br />

voiture électrique et les fabriquer lui-même. Reste à savoir si<br />

le géant concevra sa propre technologie électrique. Le sujet est<br />

stratégique. La firme à la pomme cherche à nouer des alliances<br />

avec plusieurs fabricants de batteries et serait en pourparlers<br />

avec les fabricants chinois BYD et CATL. Il n’est cependant pas<br />

question de faire industrialiser les batteries de l’Apple Car en<br />

Chine. Le géant américain imposerait à ses interlocuteurs une<br />

fabrication sur le sol états-unien. Cette décision bénéficie du<br />

soutien et de l’aval du gouvernement américain qui voudrait<br />

relocaliser les secteurs stratégiques à fort potentiel économique.<br />

Ceci n’est pas pour apaiser les tensions politiques entre<br />

Washington et Pékin.<br />

Les trains de nuit reviennent à la mode<br />

Et si la solution pour réduire le trafic aérien tellement énergivore<br />

venait du rail ? C’est l’idée de l’entreprise française<br />

Midnight Trains qui compte faire revivre le mythe de l’Orient-<br />

Express grâce à des trains de nuit. La compagnie veut inventer<br />

une alternative plus harmonieuse, plus fluide, plus respectueuse<br />

de l’environnement à l’aviation commerciale en réduisant<br />

l’empreinte carbone de chaque voyageur. Le début de<br />

l’activité est prévu pour 2024, avec une ligne qui reliera Paris<br />

à une ville espagnole ou italienne. Le hub parisien desservira<br />

ensuite plusieurs capitales européennes dans un rayon de 1500<br />

km. Ces trains de nuit seront de véritables hôtels sur rail qui<br />

allieront design et confort et dont les chambres privatives n’auront<br />

rien à envier aux établissements de luxe. Cerise sur le gâteau<br />

: le projet se veut très démocratique et les prix devraient<br />

osciller entre 136 et 182 euros. La résurrection des trains de nuit<br />

est une réponse aux impératifs du développement durable et de<br />

la préservation de la planète.<br />

La Commission européenne interdit la vente de véhicules<br />

thermiques et hybrides dès 2035<br />

Afin d'atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050, la<br />

Commission européenne a décidé de ne plus autoriser que la<br />

vente de véhicules électriques ou à hydrogène dès 2035. D'ici<br />

là, l'Union européenne s'engage à renforcer son réseau d’infrastructures<br />

de recharge électrique. En effet, à l'heure actuelle,<br />

on ne trouve que 260 000 bornes à travers le territoire dont la majorité<br />

se concentre en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Son<br />

objectif est d'atteindre le million de bornes à l'horizon 2025 et<br />

3,5 millions d'ici 2030. La Fédération belge et luxembourgeoise<br />

de l’automobile et du cycle (Febiac) juge toutefois ce nombre<br />

insuffisant et estime que l’UE devrait prévoir un minimum de<br />

6 millions de bornes à la même échéance. Les États membres<br />

devront quant à eux s’assurer que leur réseau électrique disposera<br />

d’une puissance suffisante pour soutenir l’augmentation de<br />

la consommation liée à la recharge. Du côté des constructeurs,<br />

la décision politique est fortement critiquée et est jugée par la<br />

plupart d’entre eux irréalisable dans le temps imparti et regrettable<br />

car elle interdit des alternatives écologiques comme le développement<br />

des carburants renouvelables ou synthétiques. Ils<br />

poursuivent toutefois leurs efforts en proposant toujours plus<br />

de modèles électriques, démocratisant petit à petit leur prix.


70<br />

MOBILITÉ<br />

Intéressé(e) par l’énergie solaire ?<br />

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vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />

eurosolar.lu


ENVIRONNEMENT,<br />

CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Un nouveau sondage Eurobaromètre publié le 5 juillet révèle que, en dépit de la pandémie,<br />

5.<br />

le changement climatique est considéré par les citoyens européens comme<br />

le problème mondial actuel le plus grave. Le vice-président exécutif chargé du pacte vert<br />

pour l'Europe, Frans Timmermans, perçoit les résultats du sondage comme<br />

« un cri de ralliement lancé à l'attention des politiciens et du monde des affaires ».


LUXEMBOURG<br />

72<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

POUR DES BANQUES<br />

DURABLES<br />

ET RESPONSABLES<br />

Spuerkeess<br />

Rudi Belli<br />

Le verdissement de notre économie nécessite<br />

d’importants investissements et<br />

l’urgence de responsabiliser le secteur<br />

financier est grande. Ces dernières années,<br />

diverses instances internationales<br />

prennent des mesures, contraignantes<br />

ou non, pour favoriser l’émergence<br />

d’un système financier durable et accélérer<br />

la transition vers la neutralité<br />

climatique. « Principles for Responsible<br />

Banking », taxonomie européenne,<br />

Corporate Sustainability Reporting Directive<br />

(CSRD), Sustainable Finance<br />

Disclosure Regulation (SFDR),… les<br />

instruments sont désormais nombreux<br />

pour mettre fin à l’écoblanchiment et<br />

orienter véritablement le flux des capitaux<br />

vers des activités vertes. Rudi<br />

Belli, chef du département Secrétariat<br />

Général et membre de l'équipe développement<br />

durable de Spuerkeess,<br />

nous les présente dans cette interview.<br />

Quel rôle le secteur financier peut-il<br />

jouer dans la lutte contre le changement<br />

climatique ?<br />

Le secteur financier dans son ensemble (à<br />

savoir les banques, les asset managers, les<br />

fonds d’investissement et les compagnies<br />

d’assurance) a un rôle central à jouer dans<br />

l’orientation des capitaux vers une économie<br />

plus durable, comme le souligne<br />

le plan d’action européen sur la finance<br />

durable établi par la Commission européenne.<br />

Si le politique s’empare du sujet<br />

aujourd’hui, c’est pour confronter le secteur<br />

à ses responsabilités et l’enjoindre à<br />

agir plus vite en introduisant de nouvelles<br />

réglementations. Mais le temps presse et,<br />

bien plus que de se contenter de s’y conformer,<br />

les acteurs du secteur devraient adopter<br />

une attitude volontariste. C’est ce dont a<br />

fait preuve Spuerkeess en devenant le premier<br />

participant bancaire luxembourgeois<br />

aux « Principles for Responsible Banking »<br />

des Nations Unies en octobre 2019.<br />

Quels sont ces principes et à quoi s’engage-t-on<br />

concrètement en y adhérant ?<br />

Il y a six principes que l’on s’engage à implémenter<br />

dans les quatre ans qui suivent<br />

l’adhésion. Le premier est d’aligner sa<br />

stratégie d’entreprise sur les objectifs de<br />

développement durable des Nations Unies<br />

et sur l’Accord de Paris. La durabilité doit<br />

donc faire partie intégrante du modèle<br />

d’affaires du signataire qui devra effectivement<br />

considérer les critères environnementaux,<br />

sociaux et de gouvernance<br />

(ESG) dans ses décisions et développer des<br />

instruments financiers qui permettront de<br />

réduire son impact climatique.<br />

Le second est l’analyse d’impact de<br />

ses activités et la fixation d’objectifs<br />

concrets. À titre d’exemple, le rapport nonfinancier<br />

de Spuerkeess, publié en 2020,<br />

révèle que 42% de ses actifs sont sensibles<br />

au climat. L’exposition majeure provient<br />

du secteur de la construction que nous<br />

finançons principalement à travers les<br />

prêts hypothécaires. Nous nous sommes<br />

par exemple fixé pour objectif d’améliorer<br />

la classe énergétique de notre portefeuille<br />

de crédits hypothécaires grâce au financement<br />

de travaux de rénovation énergétique.<br />

Pour l’atteindre, nous sensibilisons


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

73<br />

nos clients et les informons en même<br />

temps sur les nombreuses subventions<br />

auxquelles ils peuvent prétendre. Lorsque<br />

le client s’engage à rénover son bien immobilier,<br />

nous réduisons son empreinte<br />

carbone mais aussi celle de notre banque.<br />

Un autre levier à travers lequel nous<br />

créons de l’impact positif est la promotion<br />

du financement de l’électromobilité.<br />

Le troisième engagement est de conseiller<br />

nos clients sur les risques et opportunités<br />

ESG. Cela peut passer par un screening de<br />

leurs portefeuilles de titres et l’évaluation<br />

de leur exposition aux risques climatiques<br />

(qu’ils soient physiques ou de transition),<br />

mais aussi par la promotion de produits<br />

financiers plus durables.<br />

Le quatrième principe est de nouer des<br />

partenariats avec des parties prenantes.<br />

À la Spuerkeess, nous avons constitué<br />

un conseil consultatif scientifique, composé<br />

d’une douzaine de scientifiques<br />

de réputation internationale, qui nous<br />

apporte une expertise approfondie dans<br />

de nombreux domaines, émet des avis<br />

sur les modèles nationaux de risques<br />

climatiques et soutient activement l’intégration<br />

des politiques ESG à travers le<br />

secteur bancaire luxembourgeois tout<br />

entier. Une coopération rapprochée avec<br />

certains métiers et secteurs pour mieux<br />

appréhender leurs défis ESG est un autre<br />

exemple d’engagement entre la banque<br />

et l’économie.<br />

Le cinquième principe veut que les signataires<br />

mettent en œuvre leur engagement<br />

par le biais d’une gouvernance efficace<br />

et d’une culture bancaire responsable,<br />

c’est-à-dire qu’ils intègrent les considérations<br />

des risques ESG dans leur modus<br />

operandi. Car il ne s’agit pas seulement<br />

de vouloir s’en prémunir, il faut aussi se<br />

détacher de nos visions à court terme et<br />

transformer les risques en opportunités.<br />

Enfin, le dernier principe a trait à la transparence<br />

et au reporting. Les signataires<br />

s’engagent à révéler en toute transparence<br />

dans quelle mesure ils ont atteint<br />

ou non les objectifs qu’il s’étaient fixés.<br />

Quels changements cela engendre-t-il<br />

dans votre métier ?<br />

Pour se conformer à ces principes, nos<br />

processus doivent être adaptés de manière<br />

à tenir compte de nouveaux critères<br />

qui dépassent les seuls aspects financiers<br />

et économiques. Désormais, il nous faudra<br />

déterminer précisément ce qu’on<br />

entend par «durable» au sens des critères<br />

ESG et, au fur et à mesure, mettre fin à<br />

certaines opérations de façon définitive.<br />

De ce fait, le métier du banquier va changer<br />

: celui-ci devra avoir une bien meilleure<br />

compréhension des défis de ses<br />

clients, élargir ses horizons et maîtriser<br />

des sujets qui dépassent le savoir-faire<br />

traditionnel de la profession. Pour ce<br />

faire, il devra nécessairement s’associer<br />

à des partenaires, comme des experts<br />

en énergie ou en science de l’environnement<br />

pour n’en citer que quelques-uns.<br />

Si les critères ESG représentent un défi<br />

pour les banques, ils leur permettront de<br />

développer des modèles d’affaires plus<br />

résilients une fois qu’ils seront bien appréhendés.<br />

Le secteur financier<br />

a un rôle central à jouer<br />

dans l’orientation<br />

des capitaux vers une économie<br />

plus durable<br />

Selon un rapport de GreenPeace, les fonds<br />

d’investissement durables auraient « à<br />

peine réussi à rediriger plus de capitaux<br />

vers une économie durable que les fonds<br />

conventionnels ». L’écoblanchiment est-il<br />

particulièrement présent dans le secteur<br />

financier et comment y remédier ?<br />

Il est vrai qu’en l’absence de réglementation<br />

plus conséquente et harmonisée,<br />

on a observé une tendance à qualifier<br />

de «durables» des produits finalement<br />

assez discutables. Le problème de<br />

l’écoblanchiment était en particulier<br />

lié à l’absence d’informations ESG<br />

pertinentes sur les sociétés dans lesquelles<br />

les fonds d’investissement et les<br />

banques investissaient, impliquant une<br />

disparité entre définitions de « durabilité<br />

» d’un établissement à l’autre. C’est<br />

pour cela que le régulateur joue un rôle<br />

crucial en imposant une standardisation<br />

au marché. Il a d’ailleurs mis au point<br />

trois réglementations particulièrement<br />

importantes, que je qualifierais de « trilogie<br />

de l’anti-greenwashing » : la taxonomie<br />

européenne, la Corporate Sustainability<br />

Reporting Directive (CSRD) et la<br />

Sustainable Finance Disclosure Regulation<br />

(SFDR). La taxonomie européenne<br />

introduit enfin une définition commune<br />

de la durabilité et établit des seuils pour<br />

les principaux secteurs émetteurs de<br />

CO 2<br />

ou ayant d’autres impacts environnementaux<br />

négatifs. Quant à la CSRD,<br />

qui se trouve encore à l’état de projet,<br />

elle vient réviser et renforcer la Non-<br />

Financial Reporting Directive (NFRD).<br />

Elle permettra d’harmoniser les données<br />

sur la durabilité publiées par<br />

les sociétés dans leur reporting nonfinancier<br />

et ainsi de mettre à disposition<br />

des investisseurs des informations<br />

comparables et fiables. Enfin, vient le<br />

troisième instrument, certainement le<br />

plus important pour nos clients investisseurs:<br />

la Sustainable Finance Disclosure<br />

Regulation (SFDR). Ce règlement<br />

impose aux acteurs financiers des règles<br />

de transparence en ce qui concerne<br />

l’information à fournir sur la durabilité<br />

des produits financiers. L’implémentation<br />

des trois outils mentionnés devrait<br />

permettre de réduire de manière<br />

plus conséquente le risque d’écoblanchiment.<br />

Par ailleurs, le fait de recourir<br />

aux compétences du Conseil consultatif<br />

scientifique de Spuerkeess a le potentiel<br />

de renforcer la crédibilité de la place financière<br />

luxembourgeoise en matière<br />

de développement de produits financiers<br />

durables.<br />

Par A. Jacob


74<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

LUMIÈRE<br />

SUR LE PHOTOVOLTAÏQUE<br />

Eurosolar Lëtzebuerg<br />

Paul Zens<br />

Inépuisable, l’énergie solaire brille<br />

plus que jamais dans le mix énergétique<br />

; à juste titre puisque les obstacles<br />

à son exploitation – production<br />

intermittente, rendement, difficultés<br />

de stockage – sont surmontés un à un.<br />

Interview avec Paul Zens, président<br />

d’Eurosolar Lëtzebuerg, qui met en<br />

lumière les derniers développements<br />

et les stratégies qui permettront au<br />

photovoltaïque de se faire une place<br />

au soleil.<br />

Selon le Forum économique mondial,<br />

« il se pourrait bien qu’en 2030, le solaire<br />

soit devenu la plus importante source<br />

d’énergie pour la production d’électricité<br />

dans une grande partie du monde »,<br />

notamment compte tenu des progrès<br />

technologiques à venir. Quelles sont les innovations<br />

les plus prometteuses ?<br />

En réalité, il s’agit davantage d’un processus<br />

de développement continu de différentes<br />

technologies que d’innovation.<br />

Prenons la seule cellule photovoltaïque :<br />

d’importants progrès dans le domaine<br />

des semi-conducteurs ont permis d’augmenter<br />

son efficacité. Le rendement de<br />

la première cellule photovoltaïque n’était<br />

que de quelques pourcents quand, aujourd’hui,<br />

il s’élève à 23-25%. Et il est fort<br />

à parier qu’il continuera à s’améliorer. Des<br />

progrès se font également en matière de<br />

design. Aux côtés des panneaux rigides<br />

standards, nous pouvons désormais trouver<br />

des panneaux souples qui permettent<br />

d’équiper des surfaces moins conventionnelles,<br />

la carrosserie d’une voiture par<br />

exemple, et ce, peu importe sa couleur !<br />

Évidemment, des progrès sont à faire<br />

quant aux matériaux qui composent<br />

les batteries de stockage, que ce soit au<br />

niveau de leur efficacité ou de leurs processus<br />

de production. Comme le rappellent<br />

régulièrement ceux qui tentent de<br />

discréditer les véhicules électriques, les<br />

conditions dans lesquelles sont extraits le<br />

lithium et surtout le cobalt utilisés pour<br />

produire nos batteries (et notamment<br />

le travail des enfants), sont malheureusement<br />

tout sauf acceptables. Cette injustice<br />

sociale criante, à laquelle il faut<br />

absolument mettre un terme, ne devrait<br />

toutefois pas remettre en cause le principe<br />

du photovoltaïque. En réalité, la pression<br />

est aujourd’hui très forte pour que<br />

l’industrie des batteries fournisse des produits<br />

qui seraient issus d’un commerce<br />

équitable, basé sur des normes économiques,<br />

sociales et écologiques. En outre,<br />

la densité d’énergie des batteries (rapport<br />

énergie/volume) s’améliore, ce qui signifie<br />

que leur production nécessitera moins<br />

de lithium. De plus, ce métal sera bientôt<br />

plus facile à extraire en fin de vie de la batterie<br />

et donc plus aisément réutilisable.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

D’autres avancées devraient aussi toucher<br />

au transport de l’énergie. Avec l’essor du<br />

photovoltaïque, nous passerons d’une<br />

production d’énergie centralisée à une<br />

production décentralisée. La consommation<br />

d’électricité sera aussi plus élevée<br />

pour pallier la sortie du nucléaire et<br />

l’abandon des énergies fossiles. Cela complexifiera<br />

encore la gestion des réseaux et<br />

nécessitera des améliorations des logiciels<br />

de gestion.<br />

Quant à la prévision du Forum économique<br />

mondial, elle devrait sans aucun<br />

doute se réaliser. L’ensoleillement, les<br />

technologies et les surfaces disponibles<br />

suffiront à faire de l’énergie solaire l’une<br />

des principales sources de production<br />

d’électricité. Tout ce qu’il reste à faire<br />

est d’exploiter au maximum les surfaces<br />

à disposition. Le <strong>Luxembourg</strong> compte<br />

quelque 253 km 2 de surfaces construites.<br />

En équiper seulement 12% de panneaux<br />

photovoltaïques, soit 30 km 2 , suffirait<br />

pour fournir 5 000 GWh, à savoir la moitié<br />

de l’énergie nécessaire à la consommation<br />

électrique attendue pour 2030 (environ<br />

10 000 GWh). Car une innovation<br />

essentielle ou plutôt un progrès sinon<br />

impératif serait de maîtriser notre appétit<br />

en énergie. Ainsi, pour le <strong>Luxembourg</strong>,<br />

celui-ci devrait baisser d’actuellement<br />

50 000 GWh à 10 000 GWh.<br />

La part de l’énergie solaire – qu’on peut<br />

qualifier d’intermittente car dépendante<br />

de la météo – deviendra donc de plus en<br />

plus importante dans le bouquet énergétique.<br />

Dès lors, comment assurer l’équilibre<br />

entre l’offre et la demande sur le<br />

réseau électrique ? Le déploiement du<br />

couple «électricité - hydrogène» est-il la<br />

solution ?<br />

Des recherches menées actuellement<br />

au <strong>Luxembourg</strong> et à l’international ont<br />

démontré que l’électrolyse de l’eau offrait<br />

la possibilité de stocker un excédent<br />

d’énergie solaire sous forme d’hydrogène<br />

vert. Malgré tout, c’est la combinaison<br />

« photovoltaïque – éolien » qui doit être<br />

encouragée car le soleil et le vent sont<br />

de réelles sources d’énergie renouvelable<br />

tandis que l’hydrogène ne l’est que par<br />

ricochet. D’ailleurs, à l’heure actuelle,<br />

celui-ci est produit en grande partie à<br />

partir de la gazéification du charbon, un<br />

procédé extrêmement polluant. Si nous<br />

voulons compter sur ce composant, il<br />

faut non seulement qu’il soit vert mais<br />

aussi utilisé à bon escient. Selon moi, la<br />

voiture à hydrogène est un leurre. Affirmer<br />

le contraire n’est qu’une tentative<br />

quelque peu pathétique de prolonger le<br />

recours aux véhicules thermiques. Quoi<br />

que nous fassions, la retransformation de<br />

l’hydrogène en électricité utilisable nécessite<br />

beaucoup d’énergie – ce sont les lois<br />

de la physique-chimie – et est par là très<br />

coûteuse. Le procédé peut s’avérer intéressant<br />

pour alimenter de grands bateaux<br />

ou encore des trains, mais pas une voiture<br />

individuelle. Des voitures à hydrogène<br />

efficientes circuleront peut-être dans un<br />

siècle, mais nous devons agir pour 2030,<br />

voire 2040 au plus tard, ne l’oublions pas.<br />

Faire de l’énergie solaire l’une<br />

des principales sources<br />

de production d’électricité<br />

Les développements évoqués doivent forcément<br />

être soutenus par des politiques<br />

publiques. Quelles sont les stratégies qui<br />

devraient les accompagner ?<br />

Il y a encore un fort potentiel d’amélioration<br />

du point de vue de la construction<br />

et de la rénovation énergétique. Les incitatifs<br />

actuels sont déjà très importantes<br />

– le gouvernement en fonction en fait<br />

davantage qu’aucun autre auparavant –,<br />

mais l’on peut toujours faire mieux et certains<br />

exemples qui font figure d’exceptions<br />

aujourd’hui devraient devenir la norme.<br />

Je pense notamment au projet « Solar<br />

Community Schwebach », un lotissement<br />

de seize maisons à énergie positive qui<br />

s’installe dans la commune de Saeul. Làbas,<br />

grâce à diverses infrastructures, au<br />

recours à des techniques de construction<br />

passives et à la création d’une coopérative<br />

énergétique, la production solaire sur site<br />

couvrira plus de 75% de la consommation<br />

énergétique globale du lotissement. Il est<br />

temps d’agir pour que ce genre de projet<br />

ne constitue plus une initiative isolée.<br />

En ce qui concerne les transports, le<br />

passage à la mobilité électrique doit<br />

s’accompagner d’un changement de nos<br />

modes de fonctionnement. Remplacer<br />

chaque voiture thermique par son pendant<br />

électrique n’est pas la solution. Pour<br />

réellement changer les choses, des progrès<br />

doivent êtres faits en matière de répartition<br />

modale. Les villes devront être<br />

aménagées de manière à privilégier la mobilité<br />

douce pour les trajets courts et les<br />

transports en communs pour les déplacements<br />

un peu plus longs afin de diminuer<br />

le recours à la voiture individuelle.<br />

30 km 2<br />

la surface de panneaux<br />

photovoltaïques nécessaire pour fournir<br />

la moitié de l’électricité consommée<br />

en 2030<br />

23 à 25%<br />

le rendement des cellules<br />

photovoltaïques actuelles<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6 Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


76<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

UN NOUVEAU SIÈGE<br />

POUR UNE PLACE<br />

DE CHOIX !<br />

Avantag Energy<br />

Au début de l’été, la société Avantag Energy<br />

a emménagé dans ses nouveaux<br />

bureaux de Wecker. Lors d'un nouvel<br />

entretien avec son assistant de direction<br />

chevronné, Philipp Rass, nous explorons<br />

les raisons de cette relocalisation<br />

et les projets imminents de l’entreprise<br />

pionnière du secteur photovoltaïque au<br />

Grand-Duché.<br />

Pourquoi avoir déménagé ?<br />

Dernièrement, nos effectifs ont augmenté<br />

de manière significative. Nous avons donc<br />

dû naturellement rechercher des locaux<br />

beaucoup plus spacieux que nous avons<br />

trouvés ici, dans la commune de Wecker.<br />

D’ailleurs, un grand nombre d’entreprises<br />

avec lesquelles nous travaillons, aussi<br />

bien des fournisseurs que des clients, sont<br />

aussi établies dans les environs, d’où l’aspect<br />

pratique de l’endroit.<br />

C'était donc un moyen de mieux échanger<br />

avec vos clients et vos partenaires<br />

commerciaux ?<br />

Exactement ! Outre les infrastructures plus<br />

généreuses (nous disposons d’un point<br />

d’ancrage constitué de deux grandes<br />

salles de réunion et trois grands bureaux<br />

pour notre personnel), cet emplacement<br />

offre avant tout une valeur ajoutée générée<br />

par la proximité de nos partenaires<br />

également présents sur le campus, ce qui<br />

représente un avantage certain.<br />

La frontière allemande restant encore<br />

très proche, était-il primordial de rester<br />

dans les alentours ?<br />

Absolument, car nous avons essentiellement<br />

des employés allemands. C'est<br />

pourquoi nous avons tenu à rester aussi<br />

près que possible de la frontière et sur<br />

un site facile d’accès. Une fois sorti de<br />

l'autoroute par le Potaschberg, le trajet<br />

jusqu'à notre bâtiment est relativement<br />

rapide. Le réseau routier et l'offre<br />

de transport ont largement plaidé pour<br />

le choix de notre installation. Je pense<br />

également que la capitale aurait été synonyme<br />

de surcoût des loyers et de problèmes<br />

connexes.<br />

La grande ville aurait-elle été un tel désavantage<br />

?<br />

Pour nous, les avantages de la grande<br />

ville sont faibles car nous pouvons régler<br />

beaucoup de choses depuis le bureau. De<br />

plus, une bonne connexion avec l'autoroute<br />

assez peu engorgée facilite la vie<br />

de nos collaborateurs qui, le matin, ne<br />

viennent pas seulement au bureau, mais<br />

doivent aussi parfois se rendre en voiture<br />

sur les chantiers. Or, courir le risque de se<br />

retrouver bloqué dans les embouteillages<br />

pendant une heure tous les jours n'est<br />

pas vraiment idéal !<br />

Comment définiriez-vous concrètement<br />

votre vision sur l’avenir à moyen terme ?<br />

Personnellement, je pense que la demande<br />

en énergies renouvelables, et en<br />

photovoltaïque en particulier, va demeurer<br />

conséquente. Cette industrie est l'un<br />

des principaux enjeux de notre époque,<br />

au même titre que la durabilité ou les<br />

questions environnementales. Partant<br />

de là, l’avenir s’annonce plutôt radieux.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

77<br />

Ce que nous réalisons grâce aux énergies<br />

renouvelables est non seulement bénéfique<br />

pour nous économiquement, mais<br />

aussi pour l'environnement. Ces énergies<br />

du futur nous sont devenues indispensables,<br />

notamment en Allemagne, où<br />

l’abandon du charbon et du nucléaire est<br />

imminent. Cela nous encourage à rester<br />

très actifs sur nos principaux marchés,<br />

à savoir l'Allemagne et le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le potentiel est énorme, car beaucoup<br />

de halls, hangars et toits sur lesquels on<br />

peut créer de belles installations photovoltaïques<br />

sont encore inutilisés. Ces<br />

dernières années ont également vu les<br />

réseaux s’étendre davantage, offrant ainsi<br />

de nouvelles possibilités au secteur.<br />

En marge de notre activité principale<br />

de construction de systèmes photovoltaïques<br />

sur les toits d'infrastructures<br />

diverses, nous bénéficions également<br />

d’un parc photovoltaïque plus vaste<br />

à Trèves que nous exploitons déjà et<br />

que nous allons développer. Autour de<br />

Ludwigshafen, nous envisageons de<br />

construire un autre projet au sol de plus<br />

grande envergure. À côté de ces grands<br />

projets d'espaces ouverts, nous préparons<br />

toujours d'autres plans plus importants<br />

sur les toits. Par exemple, nous prévoyons<br />

actuellement la réalisation d'une<br />

centrale de 9,1 MWc près de Munich.<br />

Dans le même temps, nous continuons<br />

à couvrir le marché local et nous gérons<br />

également de plus petites structures à<br />

partir d'environ 100 kWc. Par conséquent,<br />

notre objectif principal reste bel<br />

et bien l’Allemagne et le Grand-Duché.<br />

Néanmoins, nous essayons de prospecter<br />

les marchés voisins. Nous avons reçu une<br />

première demande en étude de Belgique<br />

et soumis une offre en Pologne, sans parler<br />

du marché suisse au demeurant très<br />

actif. Présentement, tous les autres projets<br />

sont encore en phase d'appel d'offres<br />

ou de proposition. Nous scrutons aussi<br />

les marchés adéquats susceptibles de<br />

nous garantir une croissance optimale.<br />

L'avenir d'Avantag Energy est donc assuré<br />

pour les cinq prochaines années !<br />

Sans équivoque ! Cependant, il convient<br />

de rester prudent, car la croissance peut<br />

aussi être dangereuse et les infrastructures<br />

doivent l’accompagner. De même,<br />

si l’on se contente de démarcher en<br />

externe sans développement interne, on<br />

s’attaque à une montée très raide qui<br />

peut s’affaisser encore plus vite. Nous<br />

voulons grandir certes, ce faisant, nous<br />

nous engageons dans maints projets ambitieux<br />

pour le futur, mais en veillant à la<br />

progressivité du processus.<br />

Ce que nous réalisons grâce<br />

aux énergies renouvelables est<br />

non seulement bénéfique<br />

économiquement, mais aussi<br />

pour l'environnement<br />

De nouvelles sources d'énergie sont-elles<br />

devenues potentiellement concurrentielles,<br />

comme l'hydrogène par exemple ?<br />

Non, ce n'est pas du tout un problème,<br />

au contraire, ces sources d'énergie étant<br />

plutôt complémentaires. En effet, la<br />

consommation d'électricité va progresser<br />

au cours des prochaines années et l'électromobilité<br />

arrive. Le marché va donc<br />

naturellement évoluer. La demande en<br />

énergies renouvelables ou en électricité<br />

va alors exploser. C'est pourquoi je me<br />

félicite également des nouvelles centrales<br />

de production combinée de chaleur et<br />

d'électricité ou d'autres technologies qui<br />

s'harmonisent avec le photovoltaïque,<br />

en particulier l'hydrogène. Du reste, sur<br />

le marché allemand, il existe différentes<br />

couleurs d'hydrogène dont la plus propre<br />

(même si encore relativement onéreuse)<br />

est appelée « hydrogène vert ». Plus précisément,<br />

il faut d’abord produire une première<br />

énergie électrique verte issue de<br />

systèmes photovoltaïques pour générer<br />

ensuite de l'hydrogène vert. Seulement<br />

alors, d'un point de vue énergétique ou<br />

environnemental, on obtient l'hydrogène<br />

le plus propre, utilisable, par exemple,<br />

comme technologie de propulsion alternative<br />

pour les voitures ou surtout pour les<br />

bus et les camions. Il faut y voir une opportunité<br />

plutôt qu'un risque et nous sommes<br />

toujours ouverts à d'autres innovations.<br />

AVANTAG ENERGY s.à.r.l.<br />

18, Duchscherstross<br />

L-6868 Wecker<br />

info@avantag-energy.com<br />

www.avantag-energy.com<br />

Philipp Rass et Uli Rass


78<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

L’ENVOLÉE<br />

DE L’ÉOLIEN<br />

Soler<br />

Créée en 2001, Soler, la Société <strong>Luxembourg</strong>eoise<br />

des Énergies Renouvelables,<br />

célèbre cette année son 20 e anniversaire.<br />

L’occasion pour Paul Zeimet, administrateur<br />

délégué, de revenir sur l’histoire<br />

d’une société qui s’est développée au gré<br />

du vent et d’évoquer ses projets d’avenir<br />

dans un secteur qui a le vent en poupe.<br />

Pouvez-vous revenir sur l’histoire de<br />

Soler et sur le développement de ses activités<br />

en quelques chiffres et dates clés ?<br />

La Société <strong>Luxembourg</strong>eoise des Énergies<br />

Renouvelables (Soler), une joint-venture<br />

entre la Société électrique de l’Our (SEO)<br />

et Enovos <strong>Luxembourg</strong>, a été fondée le<br />

27 juin 2001, dans la foulée de la libéralisation<br />

du marché intérieur européen<br />

de l’énergie. Dans un premier temps, elle<br />

avait pour vocation de reprendre l’exploitation<br />

des centrales hydroélectriques<br />

d’Esch-sur-Sûre, Ettelbruck et Rosport,<br />

alors gérées directement par le service de<br />

l’énergie de l’État. C’est en 2011 que SEO<br />

et Enovos décident de faire de Soler leur<br />

plateforme commune pour le développement<br />

de projets et la gestion des installations<br />

dans le domaine des énergies<br />

renouvelables au <strong>Luxembourg</strong> et dans la<br />

Grande Région.<br />

En 2012, Soler exploitait ainsi 23 éoliennes<br />

qui ont produit, cette année-là,<br />

63,9 GWh. L’année dernière, la société<br />

en gérait 41, réparties sur 8 parcs et<br />

produisant 206,8 GWh. Cette quantité<br />

d’énergie a permis de fournir 46 000<br />

ménages luxembourgeois de quatre<br />

personnes, soit 184 000 individus. Avec<br />

les centrales au fil de l’eau qui ont alimenté<br />

8 750 ménages supplémentaires,<br />

Soler a donc fourni au total 219 000 personnes<br />

en énergie verte en 2020. On ne<br />

peut nier que l’évolution que nous avons<br />

connue sur ces dix dernières années est<br />

un succès. Un autre chiffre le démontre,<br />

cette fois au niveau de la participation citoyenne<br />

: à l’heure actuelle, nos parcs éoliens<br />

sont soutenus par pas moins de 234<br />

actionnaires privés. Ce nombre devrait<br />

encore croître en début d’année prochaine,<br />

lorsque nous ouvrirons le capital<br />

de notre parc de Garnich et du repowering<br />

de Windpower à Rosport-Mompach.<br />

Il est très important pour nous de faire<br />

participer les communes et leurs habitants<br />

au capital social des différentes sociétés<br />

que nous créons, aussi bien pour<br />

des raisons de transparence que pour<br />

une question d’acceptation auprès de la<br />

population.<br />

Quelles sont vos ambitions pour les années<br />

à venir, notamment en termes de<br />

puissance installée ou de production?


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

79<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

révèlent finalement inappropriés en cours<br />

de développement) et d’autre part parce<br />

qu’il faut que chaque nouveau projet emporte<br />

l’adhésion de la population et des<br />

autorités locales. Dans certaines régions,<br />

comme dans le Nord, les citoyens se sont<br />

habitués aux éoliennes et leur présence<br />

n’inquiète plus forcément. Dans d’autres,<br />

au Centre et au Sud notamment, les réticences<br />

pourraient être plus importantes du<br />

fait de la nouveauté qu’elles représentent.<br />

d’éoliennes, nous pouvons désormais<br />

envisager d’établir des sites rentables<br />

au Sud, à l’Est et à l’Ouest. C’est ainsi<br />

que nous avons construit un parc de<br />

deux éoliennes à Garnich l’an dernier.<br />

Aujourd’hui, nous attendons, entre<br />

autres, les autorisations pour les parcs<br />

Sudwand, Duelem et Aerenzdall et<br />

sommes en cours de développement<br />

d’autres projets de parcs, tous à des<br />

stades différents. Nous nous apprêtons<br />

également à construire une éolienne<br />

à Tandel-Veianen dont les travaux devraient<br />

se terminer en 2022.<br />

Nous avons pour objectif<br />

de doubler notre production<br />

d’ici 2025 sans nécessairement<br />

doubler le nombre d’éoliennes<br />

ou de parcs<br />

41<br />

Paul Zeimet<br />

Ces dernières années, nous avons aligné<br />

nos efforts sur les objectifs du « National<br />

renewable energy action plan » qui<br />

avait pour intention d’augmenter la part<br />

d’énergie éolienne pour atteindre les<br />

240 GWh de production en 2020. Avec les<br />

206,8 GWh que nous avons générés l’année<br />

dernière, nous avons très largement<br />

contribué à la réussite de ce plan dans le<br />

secteur de l’éolien.<br />

Aujourd’hui, ce sont les nouveaux objectifs<br />

luxembourgeois qui orientent notre<br />

travail. Le prochain but est d’atteindre<br />

674 GWh (énergie éolienne) à l’horizon<br />

2030. Le Grand-Duché produisant à ce<br />

jour près de 300 GWh, il s’agit donc de<br />

doubler la production actuelle. Avec les<br />

projets que nous développons en ce moment,<br />

nous sommes confiants quant à<br />

l’atteinte de ces objectifs. Pour 2040, la<br />

barre est placée plus haut encore et le<br />

gouvernement vise une production de<br />

1 166 GWh. Je reconnais que c’est ambitieux,<br />

d’une part parce qu’il y a des limites<br />

naturelles liées à la superficie du territoire<br />

et à des contraintes environnementales<br />

(un à deux tiers des sites envisagés<br />

pour l’installation d’un parc éolien se<br />

Quels sont les projets qui vont vous permettre<br />

de vous rapprocher des visées de<br />

l’État luxembourgeois ?<br />

Nous avons pour objectif de doubler<br />

notre production d'ici 2025. Cela ne signifie<br />

pas pour autant que nous allons doubler<br />

le nombre de parcs ou d’éoliennes.<br />

Les technologies évoluant rapidement<br />

dans le secteur, nous misons beaucoup<br />

sur le repowering, une opération qui<br />

consiste à remplacer d’anciennes infrastructures<br />

(des pales aux fondations)<br />

par des éoliennes de nouvelle génération,<br />

plus puissantes. C’est ce que nous<br />

avons fait l’année dernière dans notre<br />

parc le plus ancien, Windpower, inauguré<br />

en 1996 et situé dans la commune<br />

de Rosport-Mompach. Une nouvelle<br />

éolienne y a remplacé quatre anciennes<br />

et va produire à elle seule trois fois plus<br />

d’énergie que les précédentes. Ainsi,<br />

même avec une diminution du nombre<br />

d’éoliennes, nous pouvons produire davantage<br />

d’énergie. C’est pourquoi nous<br />

entendons continuer sur cette lancée et<br />

travaillons au repowering de trois autres<br />

parcs. Six nouvelles éoliennes se substitueront<br />

à treize anciennes et permettront<br />

malgré tout de doubler la production.<br />

Au-delà du repowering, nous développons<br />

également de tout nouveaux projets.<br />

Grâce à cette nouvelle génération<br />

éoliennes<br />

8<br />

parcs éoliens<br />

206,8 GWh<br />

de production en 2020<br />

Soler S.A. -<br />

an SEO and Enovos jointventure<br />

2, rue Pierre d’Aspelt<br />

L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.soler.lu


80<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

L'AVENIR SERA<br />

ÉLECTRIQUE, SILENCIEUX<br />

ET SANS ÉMISSION<br />

Daco<br />

Partenaire des communes pour l'entretien<br />

de leurs voiries, places publiques<br />

et espaces verts, Daco dispose d'un catalogue<br />

complet de produits de plus en<br />

plus innovants et écologiques pour les<br />

soutenir dans ces travaux. Guy Lesch,<br />

directeur de la société, nous parle des<br />

marques phares avec lesquelles elle<br />

collabore et plus particulièrement des<br />

nouveautés de RAVO et FAUN dans le<br />

domaine des balayeuses et des camions<br />

à ordures.<br />

Présentez-nous votre société en quelques<br />

mots...<br />

Notre entreprise a été créée en 1965.<br />

Notre activité s'articule autour du<br />

domaine des outils d'entretien pour<br />

la voirie, les places publiques et les<br />

espaces verts.<br />

Dès les débuts de la société, nous<br />

avons créé un large service après-vente<br />

géré par un personnel formé aux produits<br />

dans l'objectif d'intervenir directement<br />

auprès de notre clientèle sur le<br />

terrain ou bien au sein de nos ateliers<br />

de réparation.<br />

Nous offrons par ailleurs un service de<br />

conseil à nos clients. Ce dernier se base<br />

sur une équipe de conseillers également<br />

formés à nos produits, sur une salle d'exposition<br />

présentant notre matériel ainsi<br />

que sur des démonstrations des machines<br />

choisies sur le terrain.<br />

Quel type de matériel fournissez-vous<br />

aux communes ?<br />

Notre gamme de produits la plus vendue<br />

concerne le matériel d'entretien pour les<br />

espaces verts, les parcs et les terrains de<br />

sports. Nous collaborons dans ce cadre<br />

avec différentes marques.<br />

Grâce à KUBOTA nous fournissons par<br />

exemple des tracteurs, micro-tracteurs,<br />

tondeuses auto-portées, tondeuses à<br />

main et tailleuses de haies. La marque<br />

RAVO-MATHIEU nous permet par ailleurs<br />

d'offrir à nos clients des balayeuses<br />

de voirie compactes et auto-portées à<br />

propulsion thermique ou électrique, au<br />

volume de 1 à 5 m 3 .<br />

FAUN propose quant à elle en exclusivité<br />

des balayeuses aspirantes sur châssiscabines<br />

équipées d'un contrôle des<br />

émissions de poussière. L'air chargé de<br />

poussières nocives est reconduit vers la<br />

buse d'aspiration et forme ainsi un circuit<br />

fermé. Peu de poussières sont finalement<br />

rejetées dans l'atmosphère. Cette<br />

marque affiche également dans son catalogue<br />

des bennes dédiées à la collecte des<br />

déchets sur châssis-cabine au volume de<br />

5 à 38 m 3 .<br />

Dans un autre domaine, nous collaborons<br />

avec LADOG pour la commercialisation<br />

de leurs porte-outils polyvalents<br />

à voie étroite assurant une maniabilité<br />

exceptionnelle grâce à sa construction<br />

particulièrement compacte et ses options<br />

inédites.<br />

Par ailleurs, une gamme complète de<br />

faucheuses débroussailleuses à bras<br />

articulé, destinée à l'entretien des accotements<br />

routiers et des espaces


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

81<br />

verts, nous est fournie par NOREMAT.<br />

Les motofaucheuses à simple essieu de<br />

REFORM et AEBI viennent compléter<br />

notre offre. Elles sont conçues spécifiquement<br />

pour les terrains en pente et<br />

difficilement praticables. Grâce à leurs<br />

dimensions compactes et leurs multiples<br />

possibilités d'utilisation, ces motofaucheuses<br />

sont très appréciées pour l'aménagement<br />

paysager des collectivités.<br />

Quant à WIEDENMANN, il s'agit d'un<br />

garant pour l'entretien professionnel<br />

dans les segments du gazon naturel et<br />

synthétique pour un sol et une pelouse<br />

en bonne santé. La marque propose en<br />

effet des méthodes simples pour l’entretien,<br />

assurant une pelouse sportive bien<br />

soignée.<br />

Enfin, une des activités premières de<br />

notre partenaire ZAUGG est le développement,<br />

la construction et la fabrication<br />

de lames à neige, d'une technique et<br />

d'une qualité de haut niveau pour le déneigement<br />

des routes, chemins et aérodromes.<br />

Les lames peuvent être aisément<br />

montées sur des tracteurs, des véhicules<br />

communaux et tout-terrain de diverses<br />

marques, des chargeuses compactes, des<br />

chariots élévateurs, des transporteurs,<br />

des Unimog, des camions, des chargeuses<br />

sur roues et des véhicules de déblaiement<br />

pour aéroports.<br />

Parlez-nous plus spécifiquement de la<br />

balayeuse RAVO 5 e-Series...<br />

La RAVO 5 e-Series est une balayeuse<br />

fiable, entièrement électrique, exceptionnellement<br />

silencieuse et garantie<br />

zéro émission. Il s'agit d'une nouvelle<br />

étape dans la volonté du constructeur<br />

d'assurer le bien-être des résidents et<br />

de contribuer à un avenir sain et propre<br />

pour les habitants des villes. Basée sur<br />

une technologie éprouvée grâce à de<br />

nombreuses années d'expérience dans<br />

ce domaine, cette toute nouvelle génération<br />

est disponible depuis 2021.<br />

La RAVO 5 e-Series est conçue pour assurer<br />

une journée de travail de huit heures<br />

et offre les performances de balayage<br />

attendues, un système d'aspiration puissant<br />

ainsi qu'une capacité de charge importante<br />

variant de 4 690 à 4 900 kg selon<br />

les modèles. En d'autres termes, elle représente<br />

tout ce que l'on attend d'une<br />

balayeuse, en plus d'une conception<br />

écologique et silencieuse. Selon le modèle<br />

choisi, son volume brut peut être de<br />

4 ou 5 m 3 . Enfin, sa vitesse maximum en<br />

déplacement atteint les 40 km/h.<br />

Quels sont les avantages des camions à<br />

immondices de votre partenaire FAUN ?<br />

La recherche et le développement ainsi<br />

que les innovations qui singularisent ce<br />

constructeur permettent de réaliser la<br />

collecte des déchets et le balayage de la<br />

voirie avec un minimum d'impact sur<br />

l'environnement. FAUN continue de se<br />

positionner en tant que fournisseur haut<br />

de gamme de véhicules à propulsion alternative<br />

et prépare actuellement la mise<br />

en service de deux solutions : le véhicule<br />

entièrement électrique et le véhicule à<br />

pile à hydrogène (FAUN BLUEPOWER),<br />

garantis sans émission. Convenant particulièrement<br />

à la collecte des déchets,<br />

ces véhicules sont aussi basés sur une<br />

technologie existante : le système « Low<br />

Entry », avec deux marches permettant<br />

de monter et de descendre facilement<br />

de la cabine. Ils sont caractérisés par<br />

une vue large et une position basse du<br />

conducteur, ainsi le travail s'avère plus<br />

ergonomique pour ses occupants.<br />

DACO s.a.<br />

10, rue de Bitbourg<br />

L-1273 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.daco.lu


10 RUE DE


BITBOURG | L-1273 LUXEMBOURG-HAMM


84<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

BRÈVES<br />

La petite île grecque Astypaléa opte pour le tout électrique<br />

Dans le cadre d’un partenariat du gouvernement grec avec le<br />

constructeur allemand Volkswagen, la petite île d’Astypaléa, située<br />

en mer Egée, est en passe de devenir un laboratoire grandeur nature<br />

de la décarbonisation. Le projet, officiellement lancé le 3 juin<br />

dernier, vise à remplacer entièrement les véhicules circulant sur<br />

l’île par un millier de voitures électriques Volkswagen. Astypaléa<br />

ambitionne ainsi, grâce à ce projet et des investissements dans le<br />

solaire et l’éolien, de devenir la première île durable de Méditerranée.<br />

La réalisation du projet est estimée à 10 millions d’euros et est<br />

financée par les deux partenaires. Les aides pour l’achat d’un véhicule<br />

électrique s’élèvent à 12 000 euros. Les autorités grecques financeront<br />

les bornes de rechargement et inciteront les habitants et<br />

les agences de location à se tourner vers les véhicules électriques. À<br />

terme, quelque 200 véhicules seront mis à disposition des touristes,<br />

ce qui permettra de limiter l’usage des voitures thermiques sur l’île.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> intéressé par l’éolien offshore<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> et le Danemark ont décidé de renforcer leur<br />

coopération dans le domaine de l’éolien offshore en investissant<br />

dans les premières îles énergétiques au monde. Ces îles<br />

artificielles au large des côtes danoises offriront une plateforme<br />

à des centaines d’éoliennes qui fourniront de l’électricité verte<br />

à des millions de ménages européens. En 2050, elles pourront<br />

produire pas moins de 300 GW. En prenant part à ce projet,<br />

le <strong>Luxembourg</strong> confirme son intérêt pour l’éolien offshore<br />

et s’inscrit dans un mouvement qui concerne plusieurs pays<br />

européens avec ou sans littoral. À titre d’exemple, la Belgique<br />

compte installer une île énergétique dans les eaux territoriales<br />

belges côté français capable de produire jusqu’à 2,1 GW, autant<br />

que deux réacteurs nucléaires ! Le projet serait opérationnel<br />

courant de l’année 2025. D’autres pays travaillent sur des projets<br />

du même type. Les gestionnaires des réseaux Energienet<br />

au Danemark, Tennet en Allemagne et Gasunie aux Pays-Bas<br />

se sont associés au port de Rotterdam pour évaluer l’intérêt de<br />

telles îles éoliennes en mer.<br />

Les plans de relance manquent d’ambition écologique<br />

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) tire la sonnette<br />

d’alarme : avec seulement 2% des dépenses consacrés à la<br />

transition énergétique, les plans de relance post-pandémie<br />

sont peu conformes à nos rêves d’un «monde d’après» plus<br />

vert. Les émissions de CO 2<br />

mondiales devraient même atteindre<br />

un niveau record en 2023 et continuer d’augmenter<br />

au cours des années suivantes selon le «Sustainable Recovery<br />

Tracker» publié le 20 juillet. Celui-ci révèle d’ailleurs de fortes<br />

disparités géographiques en termes d’investissements dans<br />

les énergies propres. La majorité des fonds sont mobilisés<br />

dans les économies avancées tandis que les économies émergentes<br />

et en développement, qui pour beaucoup disposent<br />

d'une marge de manœuvre budgétaire limitée, ne mobiliseraient<br />

que 20% du niveau de dépenses recommandé par l’AIE.<br />

Le niveau d’ambition doit être revu à la hausse si nous voulons<br />

réduire à zéro nos émissions de CO 2<br />

d’ici 2050. L'Agence<br />

estime que le temps presse mais que l'objectif est atteignable<br />

si nous agissons dès à présent.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

85


86<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

PLASTURGIE<br />

ET BIOMÉTHANISATION,<br />

QUELS LIENS DANS<br />

UNE ÉCONOMIE CIRCULAIRE ?<br />

Naturgas Kielen<br />

Xavier Maka<br />

Depuis son arrivée à la direction de Naturgas Kielen, Xavier Maka soutient l’idée que les installations<br />

de biométhanisation ont un rôle à jouer dans le recyclage des emballages qui entourent certains biodéchets.<br />

Aujourd’hui, il revient sur l’industrie du plastique, dans laquelle il a exercé pendant trente ans, et démontre comment<br />

les deux secteurs pourraient travailler de pair dans une économie qui tend vers davantage de circularité.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

87<br />

Des intrants indésirables<br />

La centrale de biométhanisation Naturgas<br />

Kielen est alimentée par des effluents agricoles<br />

– le fumier et le lisier, des cultures<br />

énergétiques et des biodéchets provenant<br />

de la grande distribution, des collectivités,<br />

des particuliers ou encore de l’industrie<br />

agroalimentaire. Ces derniers sont bien<br />

souvent conditionnés dans des contenants<br />

en verre, en carton ou des emballages<br />

en plastique et doivent être déballés<br />

et hygiénisés avant de pouvoir faire leur<br />

entrée dans le digesteur. Quant aux indésirables<br />

qui les entourent, ils sont triés<br />

pour gagner leur filière de recyclage. « Ainsi,<br />

une installation de biométhanisation<br />

produit, certes, du méthane vert, mais elle<br />

génère aussi des déchets, des substances<br />

interdites d’entrée dans le fermenteur et<br />

dont il faut se séparer. Les plastiques, eux,<br />

partent pour l’incinération. C’est un<br />

processus intéressant dans la mesure où<br />

il permet de produire de la chaleur et de<br />

l’électricité par cogénération, mais qui<br />

n’est pas rentable puisqu’il nous coûte<br />

entre 180 et 200 euros la tonne. Audelà<br />

de la dimension économique, rappelons<br />

que des directives européennes<br />

vont imposer progressivement des<br />

taux de recyclage : 50% des emballages<br />

plastiques devront être recyclés d’ici à<br />

2025, puis 55% à l’horizon 2030. Il faudra<br />

donc mettre en place les structures<br />

nécessaires au recyclage d’un tel volume,<br />

et nul doute que les installations<br />

de biométhanisation pourraient avoir<br />

leur rôle à jouer », explique le directeur<br />

de Naturgas Kielen.<br />

De la biométhanisation à la pétrochimie<br />

: remonter la chaîne<br />

Pour bien comprendre la place des<br />

plastiques dans l’économie (linéaire<br />

puis circulaire), il convient de remonter<br />

la chaîne de valeur. Les plastiques sont<br />

issus de la pétrochimie, l’une des industries<br />

les plus complexes à ce jour. Les<br />

matières premières, comme le pétrole<br />

ou le gaz naturel, sont transformées,<br />

après raffinage, craquage et polymérisation,<br />

en produits et sous-produits<br />

dont seront issus les polymères qui, par<br />

extrusion, injection ou par moulage,<br />

constitueront nos produits d’emballage.<br />

« Si les plastiques sont diabolisés<br />

aujourd’hui, c’est d’une part pour les<br />

monticules de déchets qu’ils génèrent<br />

et d’autre part pour les millions de<br />

tonnes de CO 2<br />

émises lors de leur production.<br />

Mais n’oublions pas que le<br />

plastique est un très jeune produit historiquement<br />

parlant. Le verre, le papier<br />

et l’acier sont connus depuis des siècles<br />

alors que la première bouteille en plastique,<br />

elle, date de 1969. Nous décrions<br />

donc aujourd’hui une industrie qui est<br />

toujours dans sa phase de croissance,<br />

voire de positionnement, tout en lui<br />

demandant de continuer ses développements<br />

sans polluer. Car oui, le plastique<br />

a évolué et permet de garder les<br />

produits frais comme aucune autre<br />

matière. Serions-nous prêts à l’abandonner<br />

et à accepter les inconvénients<br />

d’une consommation immédiate ? Le<br />

plastique n’est pas une aberration, le<br />

scandale réside dans la manière dont<br />

nous le traitons. Tout est question<br />

d’éducation et de politique », précise<br />

Xavier Maka.<br />

De nombreux développements<br />

ont été réalisés pour permettre<br />

un recyclage plus efficace<br />

des matières plastiques<br />

Sans compter que de nombreux développements<br />

ont été réalisés pour permettre<br />

un recyclage plus efficace de ces<br />

matières plastiques. À côté du recyclage<br />

mécanique – qui, en conservant la matière<br />

en l’état, permet de produire de<br />

nouvelles particules pouvant être réutilisées<br />

directement par le transformateur<br />

de matières plastiques – se développe<br />

aujourd’hui le recyclage chimique.<br />

Celui-ci, parce qu’il modifie la structure<br />

chimique des déchets, permet<br />

d’extraire d’un mélange de plastiques<br />

une huile qui, plutôt que de retourner<br />

chez le transformateur, regagnera le<br />

début de la chaîne, à savoir l’industrie<br />

pétrochimique.<br />

Pour une stratégie commune à la filière<br />

des déchets<br />

Un réel souci demeure pourtant dans la<br />

collecte des déchets qui ont été générés<br />

à chaque étape de la chaîne. « Les premiers<br />

sont engendrés dès la production<br />

des emballages, mais ont l’avantage<br />

d’être d’origine connue et propres, ce<br />

qui en facilite le recyclage. Quand les<br />

plastiques sont utilisés par les emballeurs,<br />

il y a forcément des rebuts, relativement<br />

facilement recyclables pour les<br />

mêmes raisons. Une fois que les palettes<br />

arrivent dans les entrepôts des distributeurs,<br />

puis des supermarchés, elles sont<br />

installées dans des racks et débarrassées<br />

de leur emballage. À nouveau, le plastique<br />

est plus ou moins propre à cette<br />

étape. Mais arrive ensuite le consommateur<br />

final qui se procure ces produits<br />

emballés. Chez lui, y a-t-il un tri ? La matière<br />

est-elle salie ? C’est là que les installations<br />

de biométhanisation deviennent<br />

intéressantes puisqu’elles peuvent récupérer<br />

ce genre de produits contaminés<br />

qui ne peuvent intégrer directement la<br />

filière de recyclage. Mais un schéma de<br />

recyclage doit forcément se mettre en<br />

place pour traiter ces déchets en fonction<br />

de leur qualité. Pour ce faire, il nous<br />

faut une politique commune qui intègre<br />

l’ensemble de la filière des déchets, fraction<br />

organique comprise. Malheureusement<br />

nous manquons d’une plateforme<br />

qui permettrait de rassembler aussi bien<br />

les collecteurs que les valorisateurs de<br />

déchets et les ministères de l’Énergie, de<br />

l’Environnement, de l’Agriculture et de<br />

l’Économie », conclut Xavier Maka.<br />

Naturgas Kielen<br />

B.P. 26<br />

Route N12<br />

L-8205 Kehlen<br />

www.naturgaskielen.lu


88<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

3<br />

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ADRESSES<br />

POUR<br />

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LABORATOIRE<br />

SOCIAL<br />

Le programme IMPULS, soutenu et cofinancé par le ministère du Travail, de l'Emploi<br />

et de l'Économie sociale et solidaire depuis plus de dix ans, permet aux créateurs<br />

d’entreprises sociales d'accéder à des formations et à des conseils d'experts<br />

pour accélérer le développement de leur projet. Le critère principal d’entrée dans le programme ?<br />

6.<br />

Répondre à un enjeu social, sociétal et/ou environnemental au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le 13 juillet dernier, l'ASBL Nyuko et le ministère du Travail ont remis aux huit candidats<br />

de la session 2020 un certificat attestant de leur participation au programme.<br />

Ce dernier leur a permis d'échanger avec des entrepreneurs établis, de se constituer<br />

un réseau et de bénéficier d'un accompagnement individuel.


90<br />

LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Eric Devillet<br />

À LA RENCONTRE<br />

DU MONDE AGRICOLE<br />

LUXEMBOURGEOIS<br />

Foire agricole<br />

La Foire agricole d’Ettelbruck (FAE) a<br />

connu cette année une édition inhabituelle<br />

et encore fortement influencée<br />

par les restrictions liées à la pandémie.<br />

Obligée de limiter l’accès à 2 000<br />

visiteurs simultanément sur le site,<br />

la Foire avait choisi de diffuser également<br />

un programme digital via différents<br />

médias (fae.lu, réseaux sociaux,<br />

RTL play, Post TV). À cette occasion,<br />

l’équipe organisatrice de l’événement<br />

a accepté de nous donner sa vision du<br />

monde agricole luxembourgeois et de<br />

sa transformation…<br />

À l’occasion de cette nouvelle édition,<br />

quelles sont les tendances que vous avez<br />

remarquées parmi les exposants ?<br />

Face aux restrictions sanitaires, certains<br />

exposants étaient plus réticents, mais<br />

la majorité était confiante et souhaitait<br />

transmettre un message d’optimisme,<br />

sous le signe de la relance économique.<br />

170 exposants ont profité de l’occasion<br />

pour renouer le contact avec leurs clients.<br />

Ils ont particulièrement apprécié la cohésion,<br />

la convivialité du secteur agricole et<br />

le soutien du consommateur. Les groupements,<br />

comme «machinisme agricole»,<br />

ont souligné par leur présence<br />

l’importance de l’économie locale et<br />

régionale.<br />

Au regard des participations à la Foire<br />

d’année en année, comment évolue selon<br />

vous la digitalisation du monde agricole<br />

luxembourgeois ?<br />

La digitalisation ne s’arrête pas devant<br />

les portes de nos fermes. Le coût élevé<br />

de la main d’œuvre au <strong>Luxembourg</strong> entraine<br />

une évolution plus rapide dans<br />

nos exploitations agricoles par rapport<br />

à d’autres régions. En coopération<br />

avec la Fédération des Entreprises du<br />

Machinisme Agricole et Industriel du<br />

Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> (FEMAL)<br />

nous organisons régulièrement des démonstrations<br />

de machines innovantes à<br />

la FAE. Les centres de recherche ont également<br />

la possibilité d’y présenter leurs<br />

projets. Ceci s’harmonise parfaitement<br />

avec la philosophie du Partenariat européen<br />

pour l’Innovation agricole, basée<br />

sur l’échange des connaissances.<br />

L’agriculture de précision sur les champs<br />

est par ailleurs devenue une réalité. Aujourd’hui<br />

les systèmes d’autoguidage<br />

fonctionnent avec une précision au centimètre<br />

près, ce qui permet une facilitation<br />

du travail et une réduction des intrants. Il<br />

est désormais possible de réaliser le désherbage<br />

mécanique par un binage entre<br />

les rangs ; ainsi l’utilisation d’herbicides<br />

peut être diminuée sensiblement. La<br />

mesure géo-référencée du rendement en<br />

combinaison avec l’analyse du sol permet<br />

de cibler l’apport des amendements<br />

et fertilisants. L’augmentation des performances<br />

ne s’oppose donc pas forcément<br />

à la protection de l’environnement.<br />

Parmi d’autres exemples démontrant<br />

l’avantage de la digitalisation sur l’impact<br />

environnemental, le modèle de prévision<br />

des maladies phytosanitaires permet au<br />

céréalier de savoir si le traitement fongicide<br />

peut être évité en cas d’évolution<br />

météorologique favorable.<br />

Le robot de traite a quant à lui fait son<br />

entrée dans les exploitations laitières<br />

depuis longtemps. Des capteurs d’analyse<br />

de lait, de pesage ou de mouvement<br />

permettent de faire un bilan sur l’état de


LABORATOIRE SOCIAL<br />

91<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

santé et le bien-être d’une vache. Parmi<br />

les avantages de la robotisation, on<br />

note la réduction du temps de travail, le<br />

bien-être animal, l’augmentation du<br />

rendement laitier, la traçabilité et enfin<br />

l’augmentation de la qualité du lait.<br />

Le secteur de l’agriculture fait face à des<br />

réglementations environnementales toujours<br />

plus strictes. Comment cela se traduit-il<br />

dans les stands de vos exposants ?<br />

Plus que jamais la qualité des produits<br />

est garantie aussi bien en agriculture<br />

conventionnelle que biologique. Notre<br />

situation géographique, au centre de la<br />

ceinture verte, et le savoir-faire de nos<br />

éleveurs laitiers a mené au développement<br />

de ce secteur, qui représente la filière<br />

la plus importante de l’agriculture<br />

luxembourgeoise. Les laiteries travaillent<br />

en étroite collaboration avec les producteurs<br />

dans le souci de garantir une sécurité<br />

alimentaire maximale par le traçage<br />

et une transparence absolue.<br />

Le conseil agricole dispose d’un énorme<br />

réservoir de données régulièrement<br />

mises à jour. Leur analyse permet d’évaluer<br />

les performances environnementales,<br />

économiques et sociales des différents<br />

ateliers d'une exploitation. À<br />

la FAE les conseillers ont l’occasion de<br />

rencontrer les agriculteurs, mais aussi<br />

les citoyens-consommateurs ; c’est une<br />

opportunité de transmettre un message<br />

de confiance et d’être à l’écoute des attentes<br />

sociétales. Parmi nos exposants<br />

nous comptons également les ministères<br />

qui informent sur les nouvelles<br />

réglementations.<br />

La pandémie a-t-elle eu selon vous une<br />

influence sur les habitudes de consommation<br />

des <strong>Luxembourg</strong>eois ?<br />

Nous observons une tendance à la<br />

consommation de produits régionaux<br />

depuis quelques années. La pandémie a<br />

poussé beaucoup de consommateurs à<br />

s’intéresser davantage aux produits locaux<br />

et les producteurs se sont réjouis<br />

d’une croissance de la vente directe à<br />

la ferme. Grâce à ce contact direct, le<br />

producteur peut donner confiance au<br />

consommateur averti en lui expliquant<br />

© Eric Devillet<br />

ses modes de production et en lui faisant<br />

visiter son exploitation. Même si l’euphorie<br />

a ralenti, la vente directe reste nettement<br />

supérieure par rapport à l’époque<br />

d’avant l’épidémie de Covid-19.<br />

Pour les consommateurs gourmets, la<br />

FAE est non seulement l’occasion de découvrir<br />

des nouveautés du terroir, mais<br />

aussi de rencontrer les producteurs qui<br />

exposent leur savoir-faire en vitrine ou<br />

proposent une dégustation. L’authenticité<br />

est bien plus importante que le « story<br />

telling » des experts de communication<br />

des multinationales !<br />

Par M. Cappuccio


92<br />

LUXEMBOURG<br />

DÉCOUVRIR<br />

LES PRODUCTEURS LOCAUX<br />

À LA FOIRE AGRICOLE<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Chambre d’Agriculture<br />

Du 2 au 4 juillet dernier, la campagne<br />

« Sou schmaacht Lëtzebuerg » (SSL)<br />

était présente à la Foire agricole d’Ettelbruck.<br />

Mesures sanitaires obligent,<br />

c’est à travers des stands individuels<br />

que treize producteurs partenaires de<br />

la campagne ont proposé la dégustation<br />

de leurs produits locaux aux visiteurs.<br />

Ghislaine Soisson, chef de projet de la<br />

campagne SSL à la Chambre d’Agriculture,<br />

revient avec nous sur la diversité<br />

des produits présentés à l’occasion de<br />

cet événement, révélatrice de la richesse<br />

des cultures et élevages du pays.<br />

Promouvoir les producteurs locaux<br />

La campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg<br />

» vise à mettre en avant les produits<br />

issus de l’agriculture, la viticulture et<br />

l’horticulture luxembourgeoise. Chaque<br />

année, elle réunit des producteurs locaux<br />

dans son stand d’exposition à la Foire<br />

agricole, mais cette fois, pour respecter<br />

les mesures de distanciation, chacun des<br />

treize producteurs présents disposait de<br />

son propre emplacement. Profitant de<br />

cette occasion de se faire connaître auprès<br />

des particuliers, ils leur ont présenté<br />

leurs spécialités … En voici un aperçu !<br />

Un large choix de boissons<br />

Connue mondialement pour sa production<br />

viticole, la Moselle était bien représentée.<br />

Les visiteurs ont en effet pu<br />

goûter les vins et crémants de « Winery<br />

Jeff Konsbruck », exclusivement spécialisé<br />

dans ce domaine. À l’avenir, ils pourront<br />

également se les procurer à travers<br />

le magasin en ligne du producteur. Pour<br />

les amateurs de bio, la Maison Viticole<br />

Schmit-Fohl exposait quant à elle son<br />

crémant ainsi que ses vins rouge et rosé<br />

certifiés biologiques. Enfin, le Domaine<br />

Viticole Laurent & Rita Kox proposait la<br />

dégustation de ses vins, crémants, jus de<br />

raisin, mais aussi son crémant « Cuvée<br />

Sans Sulfites Ajoutés ». Diversifiant sa production,<br />

le Domaine fabrique également<br />

du « vert jus », conçu à partir de raisins<br />

verts vendangés avant maturité et ressemblant<br />

alors à des pois verts. Ce jus de raisin<br />

d’une acidité marquée peut être utilisé<br />

pour réaliser des cocktails ou autres mélanges<br />

de boissons ou même en cuisine,<br />

comme substitut au citron ou au vinaigre.<br />

La Distillerie Muller-Lemmer présentait<br />

quant à elle son gin, ses eaux de vie et liqueurs<br />

réalisés à partir des fruits qu’elle<br />

produit. Le tout est d’ordinaire commercialisé<br />

dans son magasin situé près de la<br />

ferme du même nom aux côtés d’autres<br />

produits issus d’agricultures locales. À<br />

côté des eaux de vie et liqueurs «Tudorsgeeschter»,<br />

Georges Schiltz et Charles<br />

Lahr ont présenté leurs jus naturels et<br />

les vins de la marque FRU. Ceux qui en<br />

ont raté l’occasion peuvent par exemple<br />

se faire livrer une «Virwetzkescht». Originaire<br />

de Nommern, la Distillerie Miny<br />

proposait pour sa part ses eaux de vie, liqueurs<br />

et son gin, mais aussi, sur une note<br />

plus originale, son délicieux limoncello.<br />

Et pour les amateurs de boissons<br />

non-alcoolisées, Eppelpress a présenté<br />

ses confitures, sirops et jus à base de<br />

pomme, dans lesquels cette dernière est<br />

mélangée à d’autres fruits. Enfin, Téi<br />

vum Séi, qui comme son nom l’indique<br />

fabrique du thé et de la tisane à proximité<br />

du Lac de la Haute-Sûre, exposait sa<br />

gamme de thés en sachet et en vrac ainsi<br />

que sa sélection d’herbes aromatiques.<br />

Principalement à base d’herbes ou de<br />

baies, leurs thés disposent de goûts et de<br />

bienfaits différents selon les envies des<br />

consommateurs.<br />

Du <strong>Luxembourg</strong> dans vos assiettes !<br />

Côté alimentaire, les exposants ont proposé<br />

une sélection variée. À commencer<br />

par BEO – Ourdaller produisant du<br />

sarrasin, du pavot, du lin et du chanvre<br />

afin d’en faire des pâtes, des huiles diverses,<br />

du thé… et transformant même<br />

le chanvre en CBD ! Sa gamme rassemble<br />

par ailleurs du miel et de la moutarde,<br />

entre autres produits.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

93<br />

Depuis le magasin accolé à sa ferme à<br />

Sprinklange, Dudel-Magie vend essentiellement<br />

des pâtes et des poulets issus<br />

de son exploitation biologique. Également<br />

dans un esprit de diversification, le<br />

producteur propose toute une déclinaison<br />

de produits alimentaires connexes,<br />

comme des sauces. L’idée étant que leurs<br />

clients puissent acheter de quoi se composer<br />

un repas complet en un seul et<br />

même endroit.<br />

Une occasion de se faire connaître<br />

auprès des particuliers<br />

Les carnivores auront été intéressés par<br />

le stand de l’IVLB, un groupement de<br />

producteurs de viande bio, commercialisant<br />

leurs produits sous la marque BIO-<br />

MAUFEL. Les bovins, porcs, moutons et<br />

poulets sont nourris exclusivement aux<br />

aliments bio. Depuis des années, ils se<br />

sont associés au boucher Niessen pour la<br />

vente de leurs produits.<br />

Goûter aux fromages de la région…<br />

Deux producteurs de fromages faisaient<br />

partie des exposants de la Foire. Tout<br />

d’abord, Bio Baltes – voisin de la Foire –<br />

est venu y présenter son fromage de<br />

chèvre. Bien qu’il dispose d’autres types<br />

d’élevages, son produit phare reste ce<br />

fromage, qu’il soit frais, à pâte molle ou<br />

dure… il y en a pour tous les goûts ! La Fromagerie<br />

Schmalen – Berdorfer était également<br />

présente avec son fromage-star,<br />

le Berdorfer, qui se décline sous différentes<br />

formes, notamment en fromage à<br />

raclette ou en camembert. La fromagerie<br />

proposait par ailleurs de nombreux assortiments<br />

de fromages conçus à base<br />

de lait de vache ou de chèvre aromatisés,<br />

mais aussi du yaourt et de la glace. Leur<br />

magasin, situé dans leur exploitation de<br />

Berdorf, dispose même d’un espace de<br />

dégustation en terrasse…<br />

Chambre d'agriculture<br />

261, route d'Arlon<br />

L-8011 Strassen<br />

info@sou-schmaacht-letzebuerg.lu<br />

www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu


LUXEMBOURG<br />

94<br />

DES BIENFAITS<br />

D’UNE CONSOMMATION<br />

LOCALE ET DE SAISON<br />

« Sou schmaacht Lëtzebuerg »<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

La campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg<br />

» (SSL) a été initiée, en 2009, par<br />

la Chambre d’Agriculture en étroite<br />

collaboration avec le ministère de<br />

l’Agriculture. À travers ses actions, la<br />

campagne vise à sensibiliser le public<br />

aux avantages d’une consommation<br />

locale et de saison et met tout en<br />

œuvre pour renforcer le lien entre les<br />

producteurs locaux et les consommateurs<br />

afin de faciliter l’achat de<br />

produits du terroir. Explications.<br />

En quoi consiste la campagne « Sou<br />

schmaacht Lëtzebuerg » ?<br />

Elle vise à sensibiliser les consommateurs<br />

aux avantages d’une consommation<br />

locale et de saison : en évitant les<br />

longs transports, on évite également la<br />

cueillette prématurée des produits et<br />

leur détérioration pendant ces trajets.<br />

L’avantage est donc nutritionnel, mais<br />

aussi économique puisque en achetant<br />

local, le consommateur soutient toute<br />

une chaîne de production, de transformation<br />

et de vente à proximité de chez<br />

lui et participe ainsi à la création d’emplois<br />

locaux. Cette chaîne respecte par<br />

ailleurs des règles strictes, garantissant<br />

un mode de culture sain, qualitatif et<br />

transparent. Quant aux élevages, ils sont<br />

de petite taille et respectent le bien-être<br />

des animaux dont la nourriture provient<br />

majoritairement d’un circuit local également.<br />

C’est aussi l’occasion pour les<br />

clients de découvrir des produits qu’ils<br />

ne connaissent pas forcément…<br />

D’un point de vue environnemental,<br />

l’avantage d’une consommation locale<br />

est également indéniable puisqu’aucun<br />

additif ne doit être utilisé pour garantir la<br />

conservation des aliments, ni aucun emballage.<br />

On évite également par là des procédés<br />

de conservation énergivores comme<br />

la congélation. Plus frais, les aliments sont<br />

ainsi plus savoureux ! Enfin, consommer<br />

local est aussi une expérience sociale. L’essor<br />

des circuits de proximité renforce la<br />

cohésion entre les différents acteurs, qui<br />

sont souvent plus impliqués et à l’écoute<br />

les uns des autres. Ces nouveaux liens ont<br />

d’ailleurs une conséquence directe sur les<br />

pratiques des agriculteurs !


LABORATOIRE SOCIAL<br />

95<br />

Notre campagne vise aussi à faire découvrir<br />

au public toute la panoplie des<br />

denrées locales : si le lait ainsi que la<br />

viande bovine et porcine sont générés<br />

en quantité suffisante, d’autres produits<br />

comme les choux, brocolis, carottes,<br />

pommes-de-terre, tomates, pommes, cerises,<br />

fraises et bien d’autres encore sont<br />

cultivés en plus petite quantité. D’autres<br />

fruits et légumes pourraient évidemment<br />

pousser sous serre, mais leur impact écologique<br />

serait alors bien plus grand. Nous<br />

poursuivons nos efforts pour rendre ces<br />

produits accessibles en grande surface et<br />

veillons en parallèle à faciliter le contact<br />

entre les consommateurs et les producteurs<br />

locaux.<br />

sur le site internet de la campagne (www.<br />

sou-schmaacht-letzebuerg.lu), qui offre<br />

un service de géolocalisation permettant<br />

de trouver les plus proches en fonction<br />

de sa position.<br />

Notre site propose par ailleurs de nombreuses<br />

informations aux consommateurs<br />

sur les producteurs et leurs<br />

produits, sur les restaurants adhérant<br />

à la campagne ainsi que sur les labels<br />

luxembourgeois. Il offre également aux<br />

visiteurs l’opportunité de découvrir des<br />

recettes réalisées à partir de produits<br />

du terroir comme le célèbre pâté au<br />

Riesling ou encore le jambon en croute.<br />

campagne « Sou schmaacht Lëtzebuerg ».<br />

Parmi nos outils de promotion, on<br />

compte également notre label « produit<br />

du terroir » qui a été décliné à la viande<br />

bovine «Lëtzebuerger Rëndfleesch», aux<br />

pommes-de-terre « Lëtzebuerger Gromperen<br />

» et à la farine, au blé et au pain<br />

« Weess, Miel a Brout ». Concernant la<br />

viande bovine, par exemple, ce label garantit<br />

que la bête est née et a été élevée<br />

et abattue au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Étant donné que de plus en plus de repas<br />

sont pris hors du foyer familial, la<br />

campagne s’adresse aussi aux restaurants<br />

et à la restauration collective, qui<br />

peuvent signer une convention impliquant<br />

l’utilisation d’un certain nombre<br />

de produits luxembourgeois en échange<br />

d’une certaine visibilité. À travers cette<br />

convention, nous assurons aux 180 établissements<br />

actuellement partenaires<br />

de la campagne – et dont le nombre ne<br />

cesse d’augmenter – une visibilité dans<br />

toutes nos communications liées à celleci.<br />

Ils bénéficient également d’un espace<br />

dédié sur notre site internet. En contrepartie,<br />

les restaurants doivent proposer<br />

deux entrées, deux plats et un dessert<br />

ou bien un menu à deux services à base<br />

de produits issus de l’agriculture, de la<br />

viticulture et de l’horticulture luxembourgeoise.<br />

Au niveau des boissons, ils<br />

s’engagent à proposer un crémant de<br />

<strong>Luxembourg</strong> au verre, trois vins luxembourgeois<br />

dont un au verre, ainsi qu’une<br />

boisson non alcoolisée, une tisane et<br />

deux digestifs « SSL ». Les établissements<br />

de restauration collective doivent quant<br />

à eux proposer deux plats ou menus par<br />

semaine, cuisinés à partir de produits<br />

locaux. De manière générale, ils doivent<br />

régulièrement offrir des produits à base<br />

d’aliments luxembourgeois.<br />

Que retrouve-t-on sur le site internet de<br />

la campagne ?<br />

Les producteurs locaux sont référencés<br />

Faciliter le contact<br />

entre les consommateurs<br />

et les producteurs locaux<br />

Quel est le rôle de la Chambre d’Agriculture<br />

dans la gestion de cette campagne ?<br />

La fonction première de la Chambre est<br />

de promouvoir une agriculture durable,<br />

dynamique et équilibrée d’un point de<br />

vue social, écologique et financier. Avant<br />

tout, elle défend les intérêts des agriculteurs,<br />

viticulteurs et horticulteurs et<br />

vise des objectifs comme la formation<br />

initiale et continue et la veille technologique<br />

de façon à ce que notre secteur<br />

reste informé de l’évolution de la digitalisation<br />

dans le monde agricole. Nous<br />

menons également nos propres projets<br />

de recherche dans ces domaines. 60%<br />

de l’effectif de la Chambre d’Agriculture<br />

s’attèle au transfert de connaissances<br />

et au renforcement des compétences<br />

auprès de différents acteurs. Cette activité<br />

prend la forme de conseils pour apprendre<br />

à mieux gérer son impact sur la<br />

nature et la protéger. Enfin, un dernier<br />

volet concerne la promotion des produits<br />

agricoles, notamment à travers la<br />

Chambre d'Agriculture<br />

261, route d'Arlon<br />

L-8011 Strassen<br />

info@sou-schmaacht-letzebuerg.lu<br />

www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu


LUXEMBOURG<br />

96<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

NATURATA MERL :<br />

LE MAGASIN REMIS<br />

À NEUF<br />

NATURATA<br />

Une boutique flambant neuve, en<br />

cours de réaménagement depuis<br />

l’année dernière, accueille désormais<br />

les clients du NATURATA de Merl.<br />

L’occasion pour Sigmund Walbaum,<br />

directeur général de NATURATA, de<br />

présenter ce point de vente remodelé<br />

et de revenir sur la raison d’être<br />

et les valeurs de cette société spécialisée<br />

dans le commerce de produits<br />

biologiques. Plongée dans l’univers<br />

NATURATA !<br />

Une porte d’entrée vers l’agriculture<br />

biologique<br />

Depuis 1989, NATURATA commercialise<br />

les produits des agriculteurs et horticulteurs<br />

membres de la coopérative<br />

BIOG et, ainsi, jette des ponts entre les<br />

producteurs biologiques et leurs clients.<br />

Rapidement, ces derniers ne se sont plus<br />

contentés des seuls produits luxembourgeois<br />

et, pour satisfaire la demande, le<br />

groupe Oikopolis a créé Biogros, grossiste<br />

également actif dans les domaines<br />

du transport, de la logistique, du conditionnement<br />

et de la transformation et<br />

qui permet aux plus grands magasins<br />

NATURATA de proposer quelque 8 000<br />

articles dans les domaines de l'alimentation<br />

bio et de la cosmétique naturelle.<br />

Aujourd’hui, le détaillant possède onze<br />

Bio-Marchés répartis sur tout le territoire<br />

grand-ducal.<br />

NATURATA joue également un rôle de<br />

sensibilisation auprès du grand public<br />

en lui ouvrant ses « coulisses ». « Grâce<br />

à des projets comme « NATURATA lädt<br />

ein » ou « NATURATA Kannerspaass »,<br />

nous invitons petits et grands à découvrir<br />

l’envers du décor : en leur faisant visiter<br />

des fermes, l’entrepôt de Biogros, la<br />

laiterie ou encore la boulangerie BIOG,<br />

nous leur permettons de se familiariser<br />

davantage avec nos produits et nos<br />

producteurs et les sensibilisons ainsi<br />

aux enjeux politiques et sociaux soulevés<br />

par l’agriculture biologique. Pour<br />

ce faire, nous avons deux magasins de<br />

ferme, Naturata Kass-Haff et Meyers-<br />

Haff, ainsi qu’un magasin implanté sur<br />

une exploitation horticole biologique,<br />

à Altrier, où les clients ont l’opportunité<br />

d’observer la réalité de l’exploitation<br />

maraîchère en déambulant dans les<br />

serres. L’été prochain, le point de vente<br />

devrait permettre aux clients de cueillir<br />

eux-mêmes certains fruits et légumes »,<br />

indique Sigmund Walbaum.<br />

Merl : un point de vente en développement<br />

Ouvert aux clients depuis 2009, le<br />

Bio-Marché de Merl a fait peau neuve l’année<br />

dernière. Avec ses quelque 1 100 m 2 , il<br />

a doublé de surface et propose quelques


LABORATOIRE SOCIAL<br />

97<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Sigmund Walbaum<br />

nouveautés. « En réaménageant le magasin,<br />

nous avons créé une sorte de petit<br />

centre commercial en adjoignant au<br />

Bio-Marché un second point de vente<br />

« Beauty & Culture » de 200 m 2 où nos<br />

clients peuvent se procurer produits de<br />

soin et de cosmétique naturelle certifiés,<br />

produits d’entretien écologiques, huiles<br />

essentielles et autres compléments alimentaires<br />

ou encore des textiles durables,<br />

des livres et de la papeterie. C’est<br />

très commode pour nos clients qui n’ont<br />

pas à faire leurs courses dans plusieurs<br />

boutiques », détaille le directeur général<br />

de NATURATA.<br />

En outre, l’enseigne de Merl propose<br />

désormais une Bio-Boucherie à la sélection<br />

de viande et de charcuterie variée.<br />

« Les <strong>Luxembourg</strong>eois consomment<br />

beaucoup de viande et, en 20 ans, nous<br />

avons tenté d’ouvrir des boucheries bio<br />

à plusieurs reprises. Malheureusement,<br />

les consommateurs n’étaient pas prêts.<br />

Aujourd’hui, ils le sont et il existe désormais<br />

un réel marché pour la viande biologique.<br />

Le magasin de Merl a accueilli<br />

notre quatrième Bio-Boucherie et la<br />

vente au comptoir y rencontre un grand<br />

succès. Ces points de vente nous permettent<br />

enfin de devenir la plateforme<br />

que nous voulions être pour l’ensemble<br />

des denrées produites par les agriculteurs<br />

biologiques, à savoir les fruits et légumes,<br />

les œufs, les céréales, les produits<br />

laitiers et, désormais, la viande », déclare<br />

Sigmund Walbaum.<br />

Enfin, en octobre, un nouveau bistro<br />

viendra séduire et sensibiliser les papilles<br />

des clients du nouveau magasin de Merl ;<br />

petits-déjeuners, repas de midi et encas<br />

sucrés et salés seront proposés. Ces coins<br />

repas, comme le Bio-Restaurant établi à<br />

Munsbach, sont très importants aux yeux<br />

du groupe puisqu’ils permettent une<br />

découverte gustative des produits biologiques<br />

BIOG.<br />

L’écologie au-delà du produit<br />

La durabilité étant dans l’ADN du<br />

groupe, celui-ci a profité de ce réaménagement<br />

pour introduire davantage<br />

de technologies écologiques, notamment<br />

dans les domaines du refroidissement<br />

et de l’éclairage. Le système de<br />

refroidissement au CO 2<br />

installé à Merl<br />

compte parmi les plus écologiques du<br />

marché actuellement. Quand aux radiateurs,<br />

ils pompent la chaleur extraite par<br />

ce système de refroidissement pour la<br />

restituer dans les zones qui nécessitent<br />

du chauffage. Tout le magasin est aussi<br />

équipé d’éclairage LED.<br />

NATURATA jette des ponts<br />

entre les producteurs biologiques<br />

et leurs clients<br />

L’enseigne est également aménagée de<br />

façon à pouvoir proposer des produits<br />

en vrac, ce qui lui permet de réduire au<br />

maximum les déchets d’emballage, et a<br />

mis en place différents procédés pour<br />

limiter le gaspillage alimentaire : « En<br />

fonction de la date de péremption des<br />

produits, nous recourons d’abord à un<br />

système « de la deuxième chance », qui<br />

consiste à réduire leur prix de 30% dans<br />

l’espoir qu’ils trouvent preneur. Lorsque<br />

la date de péremption est trop rapprochée<br />

mais que le produit est toujours<br />

consommable, nous le donnons à des<br />

associations telles que Stëmm vun der<br />

Strooss. Ainsi, nous évitons le gaspillage.<br />

Il nous tient également à cœur de limiter<br />

les déchets d’emballage. Contrairement<br />

à une grande surface qui vendrait<br />

à la fois des produits bio et des produits<br />

issus de l’agriculture conventionnelle,<br />

nous pouvons nous passer de certains<br />

conditionnements puisqu’il n’existe aucun<br />

risque de contamination entre les<br />

différents articles. Bien sûr, tous les produits<br />

BIOG ne peuvent être écoulés via<br />

les seuls magasins NATURATA et sont<br />

également proposés à la vente dans des<br />

supermarchés traditionnels. C’est pourquoi<br />

BIOG et Biogros ont récemment<br />

développé des emballages en cellulose<br />

qui permettent de réduire considérablement<br />

l’utilisation de plastique tout<br />

en protégeant les produits biologiques<br />

et en les différenciant très clairement»,<br />

conclut Sigmund Walbaum.<br />

11<br />

le nombre de Bio-Marchés NATURATA<br />

1 100 m 2<br />

la superficie totale du magasin de Merl<br />

après réaménagement<br />

8 000<br />

le nombre d’articles disponibles<br />

NATURATA<br />

13 Rue Gabriel Lippmann<br />

L-5365 Munsbach<br />

www.naturata.lu


LUXEMBOURG<br />

98<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© OAI<br />

LOGEMENTS<br />

ABORDABLES :<br />

« IL FAUDRAIT<br />

AVOIR LE CULOT<br />

DE PASSER<br />

À L’ACTION »<br />

OAI<br />

Pierre Hurt<br />

En avril dernier, l’Ordre des Architectes<br />

et des Ingénieurs-Conseils (OAI) et le<br />

Syndicat des Villes et Communes <strong>Luxembourg</strong>eoises<br />

(SYVICOL) organisaient une<br />

table ronde sur le logement abordable,<br />

en présence des ministres de l'Intérieur,<br />

Taina Bofferding, et du Logement,<br />

Henri Kox, de Maurice Bauer (échevin<br />

au Logement, Ville de <strong>Luxembourg</strong>),<br />

de Jean-Paul Scheuren (président de<br />

la Chambre Immobilière) et d’Émile<br />

Eicher (président du SYVICOL). Sala<br />

Makumbundu et Pierre Hurt, respectivement<br />

architecte secrétaire générale<br />

et président de l’OAI, participaient également<br />

à la discussion et reviennent en<br />

interview sur la thématique.<br />

En avril dernier, vous tiriez la sonnette<br />

d’alarme auprès des communes et du<br />

gouvernement sur le manque de logements<br />

abordables. Pour quelles raisons<br />

avez-vous lancé ce débat maintenant ?<br />

PH : Nous nous trouvons actuellement<br />

dans une situation très dramatique, qui<br />

nécessite un changement de paradigme.<br />

Si la question est largement discutée,<br />

nous sommes toutefois d’avis, au sein de<br />

l'Ordre, qu'il faut être plus radical pour<br />

vraiment résoudre ce problème.<br />

SM : La situation devient de plus en plus<br />

préoccupante. Il n’existe pas non plus<br />

de marché pour les primo-accédants. Il<br />

est donc impératif de créer un socle de<br />

logements abordables qui reste en main<br />

publique. Bien que primordial, un tel<br />

programme prendra certainement du<br />

temps : on parle ici de dix à quinze ans.<br />

Pourquoi rencontre-t-on ce problème<br />

plus particulièrement au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

PH : C’est tout d’abord une question de<br />

société : vous, moi, nous… sommes tous le<br />

problème ; nous ne souhaitons pas partager<br />

notre petit lopin de terre et voulons de<br />

l’espace autour de nos logements. Seconde<br />

raison, le sol est prisonnier : la majorité<br />

des terrains constructibles sont entre les<br />

mains de quelques personnes. L'État n’en<br />

possède que 11%, soit environ 3 000 hectares<br />

constructibles. Ensuite, il y a naturellement<br />

le problème des réglementations<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, qui nous bloquent trop<br />

souvent : notre société est en effet devenue<br />

tellement exigeante, avec des règles et des<br />

procédures strictes, qui rallongent les délais<br />

d’attente et génèrent donc des incertitudes,<br />

au point que toute planification<br />

devient très difficile et incertaine.<br />

SM : Le facteur psychologique est également<br />

déterminant : l’immobilier et le<br />

foncier sont des marchés porteurs, devenus<br />

entretemps de véritables objets de<br />

spéculation. Certains y voient un moyen<br />

de s’enrichir très rapidement. Leur objectif<br />

premier n'est pas de loger décemment<br />

les gens, mais de spéculer sur le besoin de<br />

logements. L'urgence s’accroît. Il faut des<br />

solutions à moyen terme avec des résultats<br />

rapides et concrets. Durant la table ronde<br />

d’avril dernier, l’OAI a ainsi voulu encourager<br />

les communes dans cette démarche.<br />

Quelles sont donc les solutions possibles ?<br />

PH : Elles sont simples et multiples. Agissons<br />

de manière synchrone sur tous les<br />

fronts : par exemple en simplifiant les<br />

procédures, en utilisant la taxation, en favorisant<br />

le locatif, en activant davantage


LABORATOIRE SOCIAL<br />

99<br />

© OAI<br />

circulaire, et qui pourraient être démontés<br />

puis remontés ailleurs si les enfants<br />

souhaitent récupérer le terrain pour leurs<br />

propres constructions. Il y a beaucoup de<br />

possibilités ; il suffit de les mettre en place.<br />

Et cela est urgent, car il devient difficile de<br />

trouver une main-d’œuvre qualifiée et de<br />

la faire venir au <strong>Luxembourg</strong> à cause de<br />

cette pénurie de logements.<br />

Quelles solutions suggérez-vous au sujet<br />

des logements vides ?<br />

SM : Ils doivent également être activés.<br />

Seules 8 communes sur 102 appliquent un<br />

impôt sur les logements vides. Et même<br />

pour densifier l'existant immobilier, en<br />

rajoutant notamment des étages supplémentaires<br />

aux maisons et aux immeubles,<br />

les procédures sont très longues. Il y a 940<br />

hectares de « Baulücken », des terrains<br />

déjà viabilisés et constructibles moyennant<br />

une demande d'autorisation. Mais<br />

là aussi la bonne majorité de ces terrains<br />

reste entre les mains des privés.<br />

Sala Makumbundu<br />

Quels messages souhaitez-vous faire passer<br />

aux politiques ?<br />

le fonds public pour le logement social et<br />

abordable, qui reste en main publique,<br />

comme dans le modèle autrichien présenté<br />

lors de la table ronde. D’autres<br />

pistes seraient de densifier de manière<br />

qualitative, ou encore de favoriser les<br />

nouvelles formes d’habitat… Ainsi, le<br />

problème pourrait être résolu en cinq<br />

ans. Naturellement, il faudrait avoir le<br />

culot de passer à l’action : d’un côté, en<br />

accroissant de manière juste et intelligente<br />

les surfaces constructibles, tout en brisant<br />

de l’autre les monopoles des propriétaires<br />

fonciers. L’État devrait intervenir,<br />

en libérant ses propres terrains disponibles,<br />

et en motivant les propriétaires<br />

fonciers importants à viabiliser leurs terrains<br />

constructibles à des fins d’habitation.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> doit être inventif et<br />

proposer des pistes innovantes ! Mais la<br />

question essentielle reste de savoir si on<br />

veut vraiment libérer le sol.<br />

malsaine des prix des logements. Ceci<br />

pour réduire ce déséquilibre actuel entre<br />

une faible offre et une forte demande.<br />

Quels leviers préconisez-vous donc pour<br />

libérer les terrains ?<br />

PH : Il faut mettre en place un impôt foncier<br />

réel et des incitations, et appliquer<br />

toutes les démarches en même temps.<br />

Mais le seul outil qui fonctionnera vraiment<br />

à court et à moyen termes est un<br />

choc psychologique positif, qui débloquerait<br />

et ferait changer les mentalités. Notre<br />

économie ralentira si nous ne trouvons<br />

pas de solutions pour loger les primoaccédants<br />

et les personnes qui viennent<br />

travailler au <strong>Luxembourg</strong>. Il faut une vraie<br />

prise de conscience sociétale et un véritable<br />

débat honnête, pour discuter de<br />

manière citoyenne de ces choix de société.<br />

PH : Toute la relation terrain-logementprix<br />

est conditionnée par le terrain.<br />

Donc, tout se résume à savoir comment<br />

libérer des surfaces, à court, moyen et<br />

long termes. Le reste se résoudra ensuite<br />

de lui-même. Il faut un débat honnête<br />

sur le logement au <strong>Luxembourg</strong>. Or, il n’y<br />

en a jamais eu. Le problème est grave et<br />

nécessite une solution plus radicale basée<br />

sur un consensus sociétal : chose difficile,<br />

mais indispensable !<br />

SM : La pression est forte sur le marché<br />

immobilier et sur les gens qui désirent<br />

se domicilier au <strong>Luxembourg</strong>. Le pays a<br />

de fortes capacités économiques et attire<br />

toujours plus de personnes pour raisons<br />

professionnelles. Toutefois, sans terrains,<br />

pas de projets ni de logements possibles.<br />

Partageons ensemble notre sol, densifions<br />

l’existant, avec des extensions qui<br />

valorisent le patrimoine déjà bâti !<br />

SM : Libérer des terrains est primordial : à<br />

travers notamment la réforme du « Baulandvertrag<br />

» (contrat administratif d'aménagement)<br />

visant à augmenter l’offre de<br />

terrains disponibles, tout en endiguant<br />

la spéculation foncière et l’évolution<br />

SM : D’autres possibilités sont en discussion<br />

: par exemple, si des propriétaires<br />

souhaitent garder les terrains pour leurs<br />

enfants, il serait possible de construire<br />

des logements modulables sur ces surfaces,<br />

dans une démarche d’économie<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI.<br />

Plus d’informations sur la table-ronde dans<br />

la médiathèque du site www.oai.lu à la<br />

rubrique «Conférence».


LUXEMBOURG<br />

100<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Eric Devillet<br />

FONDS DU LOGEMENT :<br />

POUR UN MARCHÉ<br />

IMMOBILIER ABORDABLE<br />

Fonds du Logement<br />

Jacques Vandivinit<br />

À l’aube de la Semaine nationale du<br />

Logement, le Fonds du Logement annonce<br />

la mise sur le marché prochaine<br />

d’une soixantaine de biens dans un<br />

quartier respectueux de l’environnement<br />

à Esch-Nonnewisen. L’occasion de<br />

revenir sur les grands projets en cours et<br />

les missions de cet établissement public<br />

qui, en plus de 40 ans d’existence, a mis<br />

sur le marché quelque 2 000 logements<br />

abordables en location. Interview avec<br />

Jacques Vandivinit, directeur du Fonds<br />

du Logement.<br />

Pouvez-vous nous présenter le Fonds du<br />

Logement et ses missions?<br />

Le Fonds du Logement est un établissement<br />

public créé en 1979 et dont les<br />

missions sont définies par la loi. Connu<br />

du plus grand nombre pour construire<br />

des logements abordables et gérer une<br />

longue liste d’attente, il remplit en réalité<br />

davantage de missions et regroupe plusieurs<br />

métiers et services.<br />

Tout d’abord, l’initiative de tout nouveau<br />

projet revient au service « urbanisme<br />

et foncier » qui repère les terrains que<br />

le Fonds pourrait acquérir, détermine<br />

quelles formes d’habitats y construire en<br />

fonction du PAG et dimensionne le PAP.<br />

Ces étapes préalables réalisées, le service<br />

« construction » prend le relais. Il contractualise<br />

un bureau d’études avec lequel il<br />

établit les soumissions qui permettront<br />

de sélectionner les meilleurs prestataires<br />

dans les différents corps de métier. Bien<br />

que nous soyons soumis à la loi sur les<br />

marchés publics, nos projets sont très similaires<br />

à ceux du marché privé puisque<br />

nous travaillons essentiellement avec des<br />

acteurs de ce secteur. Après leur mise sur<br />

le marché, nos logements sont entretenus<br />

par le service « gestion du patrimoine ».<br />

Regroupant à lui seul un tiers du personnel<br />

du Fonds, il est chargé de la maintenance<br />

technique de quelque 2 000 logements répartis<br />

sur 48 communes, soit le parc locatif<br />

le plus important du pays.<br />

Au-delà de ces missions techniques, le<br />

Fonds joue un rôle d’agence immobilière,<br />

tout en assurant un suivi social<br />

de ses bénéficiaires. Avant toute attribution<br />

de logement, le service accompagnement<br />

social mène une enquête<br />

préliminaire auprès de chaque candidat<br />

locataire en vue de l'étude des dossiers et<br />

avis par les membres de la Commission<br />

consultative composée, notamment, de<br />

représentants des ministères du Logement<br />

et de la Famille, de l'Intégration et<br />

à la Grande Région et chargée d’établir<br />

un ordre de priorité entre les candidats<br />

locataires. Les profils jugés prioritaires<br />

seront les premiers à se voir attribuer un<br />

bien dans leur région de préférence et<br />

adapté à la composition de leur ménage.<br />

Nous nous enquérons ensuite de la situation<br />

de nos bénéficiaires une fois par an<br />

afin de nous assurer que chaque famille,<br />

qu’elle s’agrandisse ou se réduise, dispose<br />

toujours de l’habitation adaptée.<br />

Cette actualisation est également l’occasion<br />

de réévaluer la situation salariale<br />

de nos bénéficiaires car c’est sur base de<br />

cette dernière qu’est déterminé le prix du<br />

loyer. Celui-ci est révisé chaque année<br />

en fonction du revenu net disponible<br />

du ménage – à partir duquel est calculé<br />

son taux d’effort – et de la superficie du<br />

logement.<br />

Ce système d’attribution favorise très<br />

clairement les personnes qui éprouvent


LABORATOIRE SOCIAL<br />

101<br />

les plus grandes difficultés – ce qui est<br />

absolument nécessaire – mais exclut<br />

finalement les ménages de la classe<br />

moyenne basse qui, eux aussi, peinent<br />

à se loger sur le marché privé. J’espère<br />

qu’à l’avenir la législation nous permettra<br />

de nous adresser à différents déciles<br />

de notre liste d’attente et d’élargir ainsi<br />

le profil de nos bénéficiaires. En attendant,<br />

nous nous sommes lancés dans la<br />

gestion locative sociale via un projet pilote<br />

à Grevenmacher. Des biens ont été<br />

proposés à des prix se situant entre ceux<br />

du marché privé et ceux des logements<br />

subventionnés. Nous espérons que ce<br />

modèle permettra, d’une part, d’aider<br />

davantage de personnes en difficulté et,<br />

d’autre part, d’assurer une bonne mixité<br />

sociale au sein de nos projets de grande<br />

envergure qui peuvent compter plus de<br />

1 000 unités de logements.<br />

En plus de mettre des biens en location,<br />

le Fonds en propose aussi à la vente. Une<br />

de nos priorités, et notre raison d’être,<br />

est de créer des logements abordables<br />

et qui le restent. Pour éviter qu’ils ne se<br />

retrouvent ensuite sur le marché privé,<br />

nous gardons un droit de rachat en cas<br />

de revente des biens pendant toute la durée<br />

du droit d'emphytéose (99 ans) afin<br />

de pourvoir les revendre à d’autres acheteurs,<br />

à un coût bien inférieur à sa valeur<br />

sur le marché classique. En 40 ans d’existence,<br />

le Fonds a proposé pas moins de<br />

1 680 biens à la vente.<br />

la pression qui s’exerce sur le marché immobilier,<br />

bien au contraire.<br />

Cette période particulière nous aura également<br />

permis de peaufiner le nouveau<br />

cadre dont je souhaitais doter le Fonds en<br />

en reprenant la direction en 2019. Nous<br />

avons défini une stratégie de développement<br />

et des objectifs quinquennaux<br />

pour répondre au mieux à nos missions<br />

légales. Nous avons également beaucoup<br />

travaillé sur la modernisation et la professionnalisation<br />

de nos services et procédures<br />

pour mieux servir nos clients.<br />

Par exemple, nous avons créé un service<br />

dédié à nos projets de grande envergure<br />

qui nécessitent bien souvent le recours<br />

à des expertises spécifiques, notamment<br />

relatives à la dépollution, à l’assainissement<br />

ou à l’énergie, qui dépassent notre<br />

cœur de métier. Avec mes directeurs<br />

adjoints, nous avons investi beaucoup<br />

de temps dans des réflexions sur le développement<br />

de nos compétences, notamment<br />

du point de vue énergétique et<br />

environnemental, afin de nous assurer<br />

que nos projets soient toujours à la pointe,<br />

voire de leur conférer un aspect pionnier !<br />

Une de nos priorités est de créer<br />

des logements abordables<br />

et qui le restent<br />

des plus écologiques. À Dudelange, par<br />

exemple, nous projetons de déployer un<br />

système de géothermie qui, couplé à des<br />

installations photovoltaïques, devrait<br />

rendre le quartier autonome d’un point<br />

de vue énergétique.<br />

D’autres réalisations importantes sont<br />

en cours de planification : un projet<br />

d’environ 100 unités au Val St André à<br />

<strong>Luxembourg</strong>-Ville, un autre d’environ<br />

200 unités à Echternach et un troisième<br />

d’environ 150 unités à Mamer, dont les<br />

travaux d’infrastructures débuteront<br />

en 2022.<br />

Enfin, mentionnons le projet « Wunnen<br />

am Park » à Esch-Nonnewisen. Le quartier,<br />

développé en collaboration avec<br />

la ville d’Esch-sur-Alzette, comptera au<br />

total 750 habitations dont le Fonds doit<br />

en construire le tiers. Plusieurs maisons<br />

et résidences sont déjà sorties de terre et<br />

nous procéderons prochainement à la<br />

mise sur le marché de trois lots supplémentaires<br />

comprenant 77 logements et<br />

11 surfaces commerciales.<br />

± 750<br />

unités de logements seront réalisées<br />

à Esch-sur-Alzette<br />

Vous venez de publier votre rapport annuel<br />

de 2020. Quel bilan tirez-vous de<br />

cette année marquée par la crise ?<br />

Bien que cette année ait été très atypique,<br />

nous sommes parvenus à mener<br />

à bien nos différentes missions grâce au<br />

plan de continuité que nous avons établi<br />

et qui nous a permis de doter chacun de<br />

nos collaborateurs d’un moyen de travailler<br />

à distance. Malgré la crise, nous<br />

avons réalisé plus de 2 000 interventions<br />

techniques et autant d’interventions sociales,<br />

ce qui prouve que nous sommes<br />

restés accessibles et disponibles pour<br />

nos bénéficiaires et candidats locataires,<br />

même à distance. Nous avons également<br />

mis sur le marché pas moins de 82 logements,<br />

un nombre bien supérieur à celui<br />

de l’année précédente et dont nous pouvons<br />

être fiers car, malheureusement, la<br />

crise n’a pas contribué à faire retomber<br />

Quels sont les principaux projets que<br />

vous développez actuellement ?<br />

« Neischmelz » à Dudelange et « Wunne<br />

mat der Wooltz » et « Haargarten » à Wiltz<br />

sont nos principaux projets de grande<br />

envergure. Ils comprendront chacun<br />

plus de 1 000 unités destinées à la vente<br />

comme à la location. Leur développement<br />

s'étendra sur dix à quinze ans en<br />

raison de leur complexité. S’agissant<br />

d’anciennes friches industrielles, il faut,<br />

pour les réhabiliter, effectuer des études<br />

environnementales, des renaturations de<br />

rivières, des démolitions et des assainissements<br />

avant d’en arriver à la phase de<br />

construction en tant que telle. Dans les<br />

deux cas, nous mettons un point d’honneur<br />

à concevoir un système énergétique<br />

± 1 000<br />

unités de logements en planification<br />

à Dudelange et à Wiltz<br />

± 2 000<br />

logements locatifs répartis<br />

sur 48 communes<br />

Fonds du Logement<br />

52, Boulevard Marcel Cahen<br />

L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondsdulogement.lu


102<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

BRÈVES<br />

Urgence : des doses de vaccin contre le Covid-19 pour les pays<br />

les plus pauvres<br />

Alors que les contaminations au Covid-19 reprennent après une<br />

accalmie, une quatrième vague menace la planète. Si les pays développés<br />

ont entamé de vastes campagnes de vaccination pour<br />

endiguer la progression de la pandémie, de nombreuses questions<br />

demeurent quant aux capacités des pays pauvres à faire face à la<br />

crise sanitaire. Dans ce contexte, 28 ambassadeurs de bonne volonté<br />

de l’UNICEF ont appelé les dirigeants du G7 à consacrer au<br />

moins 20% des doses de vaccin à leur disposition aux pays les plus<br />

démunis, afin de réduire le risque de propagation du virus et de<br />

ses souches mutantes. D’après des analyses réalisées par Airfinity,<br />

un centre de recherches en sciences de la vie, pour le compte de<br />

UNICEF Royaume-Uni, les pays du G7 pourraient faire un don de<br />

150 millions de doses de vaccin sans entraîner de retards majeurs<br />

dans leurs programmes actuels de vaccination. L’UNICEF a également<br />

rappelé que le virus ne connaissait pas de frontière et que, si<br />

l’on ne garantissait pas d’urgence un accès juste et équitable aux<br />

vaccins, le monde entier demeurerait à la merci du virus. Certains<br />

pays, comme le <strong>Luxembourg</strong>, la France, le Royaume-Uni, les États-<br />

Unis ou le Canada, ont répondu à l'appel en offrant des centaines<br />

de milliers de doses via le mécanisme COVAX.<br />

© MEGA<br />

Du théâtre pour lutter contre les violences domestiques<br />

En 2020, la police grand-ducale a procédé à pas moins de 943<br />

interventions pour violence domestique, un nombre en augmentation<br />

de 11,07% par rapport à l’année précédente et qui<br />

rappelle que cette forme de violence reste une réalité quotidienne<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Dans ce contexte, le ministère de<br />

l'Égalité entre les femmes et les hommes a présenté mi-juillet<br />

un nouveau projet de théâtre de prévention. Mis en œuvre avec<br />

l'École du théâtre, il permet de présenter les différentes facettes<br />

de la violence domestique via des mises en scènes et d’instaurer<br />

un dialogue avec le public autour de celles-ci. Ce projet de<br />

théâtre forum a pour objectif, d’une part, de stimuler la prise de<br />

conscience et la réactivité de la société et, d’autre part, d’informer<br />

sur les dispositions légales et règlementaires sanctionnant<br />

la violence domestique. Des représentations seront organisées<br />

avec toute commune intéressée.<br />

Travail des enfants dans le monde : la situation s’aggrave<br />

Selon le nouveau rapport « Travail des enfants », publié à la veille de<br />

la journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin) par l’Organisation<br />

internationale du Travail (OIT) et l’UNICEF, 160 millions<br />

de bambins de par le monde travaillent à l’heure actuelle. C’est 8,4<br />

millions de plus qu’il y a 4 ans. Le nombre d’enfants âgés de 5 à 17<br />

ans qui effectuent des travaux dangereux, c’est-à-dire susceptibles<br />

de nuire à leur santé, leur sécurité ou leur développement moral,<br />

a quant à lui augmenté de 6,5 millions depuis 2016 pour atteindre<br />

79 millions. Le directeur général de l’OIT, Guy Ryder, estime qu’il<br />

est essentiel d’accroître les investissements dans le développement<br />

rural et le travail décent dans l’agriculture pour inverser la tendance<br />

et briser le cycle de la pauvreté. En attendant, neuf millions<br />

d’enfants supplémentaires risquent d’être poussés vers le travail<br />

d’ici à la fin de l’année 2022 en raison des difficultés économiques<br />

et des fermetures d’écoles liées à la pandémie. Beaucoup reste à<br />

faire pour protéger l’avenir et rendre à l’enfance ce qui lui appartient<br />

: son innocence.<br />

© UNICEF/UN0390912/LeMoyne


LABORATOIRE SOCIAL<br />

103<br />

PLUS QUE DES<br />

CONSTRUCTIONS,<br />

DES PROJETS DE VIE<br />

COMMUNS<br />

www.fondsdulogement.lu<br />

ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER


LUXEMBOURG<br />

104<br />

CHANGEMENT D’ADRESSE<br />

POUR LA CMCM : POUR<br />

UN MEILLEUR ACCUEIL ET<br />

DE NOUVEAUX SERVICES<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

CMCM<br />

Que de nouveautés à la Caisse Médico-Complémentaire<br />

Mutualiste (CMCM)<br />

en ce mois de septembre ! Fraîchement<br />

installée dans ses nouveaux locaux à<br />

quelques pas de son ancienne adresse,<br />

la CMCM s’apprête également à changer<br />

son logiciel interne et à revoir l’ensemble<br />

de son catalogue de prestations.<br />

Son directeur général, Fabio Secci, nous<br />

explique les raisons de ce déménagement<br />

et nous en fait faire le tour…<br />

Quelles étaient les motivations à l’origine<br />

du déménagement de la CMCM ?<br />

Notre ancien bâtiment, datant de 1999,<br />

n’était plus adapté à nos besoins. Il faut<br />

dire que depuis sa création, la CMCM<br />

est passée de 30 collaborateurs à 70. Au<br />

fil du temps, nous avons occupé de plus<br />

en plus d’étages de l’ancien bâtiment,<br />

mais ces dernières années, nous avons<br />

commencé à manquer de place pour<br />

l’accueil de nos membres. Par exemple,<br />

le service affiliation n’avait aucune salle<br />

pour recevoir nos futurs membres, or le<br />

premier contact avec notre mutuelle est<br />

une étape importante, à laquelle nous<br />

voulons apporter un soin particulier. Le<br />

conseil d’administration a donc préféré<br />

vendre les anciens locaux pour investir<br />

dans de nouveaux, à quelques pas de<br />

notre ancienne adresse.<br />

Notre déménagement s’est déroulé du<br />

3 au 7 septembre, période pendant laquelle<br />

nous étions fermés pour s’assurer<br />

que tous nos collaborateurs prennent<br />

leurs marques dans cette nouvelle organisation.<br />

L’informatique et la centrale téléphonique<br />

nécessitaient également un<br />

certain temps d’acclimatation.<br />

Quelle est la configuration de votre nouveau<br />

bâtiment ?<br />

Nous avons construit des locaux plus<br />

grands que nécessaire pour anticiper<br />

notre croissance. Notre bâtiment comprend<br />

ainsi six niveaux dont deux seront<br />

loués, entre autres à deux grandes mutuelles.<br />

Les trois derniers étages seront<br />

consacrés à nos services traditionnels et<br />

le 2 e étage sera composé d’une grande<br />

salle d’une capacité de 60 places assises.<br />

Celle-ci sera dédiée à l’organisation de<br />

conférences animées par des experts sur<br />

des thématiques liées à la santé et à la<br />

prévention. Ces dernières seront retransmises<br />

en direct sur les réseaux sociaux et<br />

enregistrées pour figurer sur notre site.<br />

Notre service marketing propose déjà depuis<br />

plus d’un an des vidéos et podcasts<br />

dans le cadre de l’initiative « Gesondheet<br />

! » qui rencontre un grand succès<br />

sur notre site et nous souhaitons faire<br />

grandir cette activité grâce aux nouveaux<br />

équipements multimédias installés dans<br />

cette salle.<br />

Nous avons beaucoup investi dans le<br />

bien-être de nos employés, notamment<br />

au niveau du mobilier : les espaces de<br />

travail sont équipés de bureaux électriques<br />

réglables en hauteur et de sièges<br />

ergonomiques à mobilité tridimensionnelle<br />

assurant un bon maintien du dos,<br />

les écrans sont fixés sur des bras afin de<br />

libérer un maximum de surface sur les<br />

bureaux,… On retrouve le même confort<br />

dans nos différentes salles de réunion<br />

de toutes tailles. Nous avons également<br />

prévu cinq douches pour permettre au<br />

personnel la pratique du sport pendant<br />

la journée, dont une PMR.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

105<br />

Fabio Secci<br />

Nos locaux comprennent quatre parloirs<br />

par étage pour l’accueil de nos membres,<br />

qui pourront patienter dans des zones<br />

d’attente comprenant salon et fontaine à<br />

eau. Enfin, contrairement à notre ancienne<br />

adresse, la nouvelle dispose de cinq emplacements<br />

de parking pour les visiteurs, dont<br />

une place PMR, avec un guidage intelligent<br />

les informant du nombre de places disponibles.<br />

Notre positionnement stratégique à<br />

proximité de la gare favorise par ailleurs les<br />

visites en transport en commun.<br />

Quels sont les équipements spéciaux qui<br />

composent cette nouvelle construction ?<br />

Pour assurer une température agréable,<br />

les plafonds ont été équipés d’un système<br />

alimenté en eau chaude ou eau froide en<br />

fonction des besoins et qui permettra,<br />

l’été, d’éviter l’utilisation de climatisation.<br />

Nous avons également veillé à la<br />

circulation de l’air qui sera filtré et renouvelé<br />

régulièrement dans tout le bâtiment.<br />

Par ailleurs, des lamelles positionnées<br />

aux fenêtres s’ouvriront et se fermeront<br />

selon l’ensoleillement direct. L’éclairage<br />

sera automatisé et ne s’enclenchera qu’en<br />

fonction de l’apport en lumière naturelle<br />

et de la présence de collaborateurs dans<br />

une pièce. Au niveau acoustique, nous<br />

avons installé des panneaux « Gyproc »<br />

perforés et des barrières acoustiques pour<br />

assurer un certain confort, surtout dans les<br />

bureaux partagés. Enfin, les sols sont couverts<br />

de tapis composés de fibre d’argent<br />

évitant la prolifération de microbes et de<br />

bactéries et facilitant leur entretien.<br />

Nos locaux comprennent<br />

quatre parloirs par étage<br />

pour l’accueil de nos membres<br />

Ce déménagement s’accompagne d’un<br />

changement de philosophie axé sur le<br />

paperless. Nous n’avons installé qu’une<br />

imprimante par étage, en dehors des parloirs<br />

devant être équipés pour l’impression<br />

de documents à nos membres. Il est<br />

à noter que la pandémie nous avait déjà<br />

poussés à digitaliser la plupart de nos<br />

processus, comme la gestion du courrier<br />

entrant par exemple.<br />

Quels sont les prochains changements<br />

qui attendent les affiliés à la CMCM ?<br />

En fin d’année, l’assemblée générale devrait<br />

voter le réaménagement des garanties<br />

de la CMCM. À partir du 1 er janvier<br />

2023, nos prestations pourraient alors se<br />

composer comme suit : CMCM Bronze<br />

correspondrait au régime commun<br />

actuel, CMCM Silver au régime commun<br />

agrémenté du Prestaplus et CMCM Gold<br />

offrirait le même niveau de prestation<br />

additionné du Denta & Optiplus. Enfin,<br />

nous pourrions à l’avenir compléter<br />

notre catalogue par une option Platinum<br />

offrant une meilleure couverture dans le<br />

domaine préventif ainsi qu’au niveau des<br />

frais de pharmacie.<br />

Par ailleurs, nous migrerons début 2022<br />

vers une nouvelle version du logiciel que<br />

nous utilisons en interne. Cela facilitera<br />

notamment la saisie et le remboursement<br />

des prestations et fera gagner<br />

énormément de temps à nos équipes.<br />

Elles pourront dès lors se consacrer à<br />

l’accompagnement et au conseil de<br />

nos membres. En effet, nous voudrions<br />

renforcer notre présence auprès de<br />

ces derniers pour mieux les conseiller<br />

concernant les interventions chirurgicales<br />

à l’étranger, les maladies graves, les<br />

frais de dentiste ou tout simplement les<br />

orienter vers la meilleure prestation à envisager<br />

en fonction de leur situation.<br />

Parallèlement, notre application continue<br />

à rencontrer un grand succès auprès de<br />

nos membres avec quelque 50 000 téléchargements<br />

à ce jour et presque plus de<br />

la moitié des factures rendues par ce biais.<br />

Dans un futur proche, nous prévoyons la<br />

bi-directionnalité sécurisée de l’application<br />

ainsi que de pouvoir faire parvenir des<br />

notifications ou des documents comme<br />

des certificats à nos membres.<br />

Caisse Médico-Complémentaire<br />

Mutualiste<br />

32-34, rue de Hollerich<br />

L-1740 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.cmcm.lu


LUXEMBOURG LABORATOIRE SOCIAL<br />

106<br />

MISER SUR<br />

LA VACCINATION<br />

© Marie De Decker<br />

La campagne de vaccination bat son<br />

plein actuellement et le <strong>Luxembourg</strong><br />

administre les précieuses doses à un<br />

rythme satisfaisant. Il s’agit néanmoins<br />

d’anticiper une rentrée marquée par le<br />

variant delta en vaccinant davantage les<br />

plus jeunes. État des lieux avec Paulette<br />

Lenert, ministre de la Santé.<br />

« Chaque dose compte ! »<br />

Avec 72,4% de la population âgée de 12<br />

ans ou plus ayant reçu une première dose<br />

de vaccin contre le Covid-19 et 67,5%<br />

ayant un schéma vaccinal complet, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> se situe dans la moyenne<br />

des pays européens et des États-Unis.<br />

Cependant, des efforts supplémentaires<br />

sont nécessaires afin de sensibiliser les<br />

tranches d'âge plus jeunes, voire, les<br />

12-40 ans à se faire vacciner. « Chaque<br />

dose compte ! Ensemble, nous pouvons<br />

vaincre le coronavirus et retrouver une<br />

vie normale. Se faire vacciner est un geste<br />

de solidarité. On se protège non seulement<br />

soi-même et ses proches, mais on<br />

évite également un déroulement grave de<br />

la maladie, une hospitalisation ou même<br />

des conséquences à long terme », indique<br />

Paulette Lenert, ministre de la Santé.<br />

"Impf-Bus on tour" pour vacciner<br />

davantage de jeunes<br />

Au cours des dernières semaines, des actions<br />

de vaccination ont été organisées<br />

par les équipes mobiles des bus itinérants<br />

"Impf-Bus on tour". Cette initiative<br />

vise à offrir à toute personne en contact<br />

avec des personnes vulnérables, et en<br />

premier lieu aux professionnels de la santé,<br />

de se faire vacciner sans démarches<br />

administratives préalables et lors de créneaux<br />

flexibles. En analysant les taux de<br />

vaccination selon les différentes catégories<br />

d'âge, il convient de constater que<br />

la population plus jeune est encore plus<br />

réticente à franchir le pas car elle connaît<br />

un déroulement moins sévère de la maladie.<br />

« Nous souhaitons aller à la rencontre<br />

des adolescents et jeunes adultes, afin de<br />

les informer sur place et de leur expliquer<br />

pourquoi il est important qu'eux<br />

aussi se fassent vacciner. À cette fin, nous<br />

avons décidé de continuer les actions de<br />

l'Impf-Bus on tour aux événements or-<br />

ganisés pour ce public-cible, mais toute<br />

personne non encore vaccinée est la<br />

bienvenue », explique la ministre.<br />

Un appel à la participation au projetpilote<br />

long-Covid<br />

Depuis le lancement du projet-pilote de<br />

réseau de prise en charge pluridisciplinaire<br />

du long-Covid le 1 er août, 89 patients<br />

ont déjà pu être enregistrés. Prévu<br />

pour une période de six mois, ce projetpilote<br />

a été élaboré afin de répondre de<br />

manière adéquate à l'émergence inquiétante<br />

de ce nouveau problème de santé<br />

publique.<br />

« Il est primordial que les patients<br />

long-Covid soient pris en charge de manière<br />

adaptée et qu'on leur évite un parcours<br />

diagnostique long et épuisant.<br />

C'est pourquoi je lance un appel à toute<br />

personne ayant souffert d'une infection<br />

Covid-19 et qui présente des symptômes<br />

de long-Covid à consulter en premier lieu<br />

son médecin généraliste (ou spécialiste)<br />

et à participer à ce projet », souligne Paulette<br />

Lenert.<br />

Source : SIP


LABORATOIRE SOCIAL<br />

107<br />

MIR SINN DO. FIR JIDDEREEN.<br />

MIR SI GEPLËNNERT<br />

SÄIT SEPT. 2021!<br />

–<br />

32-34 rue de Hollerich<br />

<strong>Luxembourg</strong>-Gare<br />

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D’CMCM ass do fir jiddereen. Ouni Ausnam an onofhängeg vum Alter a Gesondheetszoustand vum Member.<br />

Et gëtt kee Krankheetsdossier gefrot a keng Zousazkäschte bei all neiem Familljemember.<br />

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