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REMEMBER SOUVENIRS OLYMPIQUES Peu avant les Jeux olympiques de Tokyo, nous avions rendez-vous avec l’ancienne numéro 1 mondiale de tennis, à la Justine Henin Academy. Celle qui fut notamment championne olympique aux J.O. d’Athènes, en 2004, se souvient volontiers de sa participation aux olympiades. Boris Rodesch Quelle place occupe votre titre olympique dans votre palmarès ? C’est dans le top 3 des expériences, car finalement les titres, ce sont surtout des aventures humaines. Et celle-là, elle est venue me surprendre parce que j’arrivais sans attente particulière en raison de mon virus. Découvrir le village olympique, la vie avec la délégation belge, cette émulation… Aussi, l’admiration pour des disciplines sportives nettement moins médiatisées, et surtout dans le sport féminin, car moi, je suis privilégiée, le tennis féminin est un sport féminin extrêmement reconnu, ce qui n’est pas le cas de toutes les autres disciplines olympiques, hommes et femmes réunis. Quand on voit tous ces athlètes qui préparent leur objectif annuel. Au tennis, vous avez chaque année quatre Grands Chelems, ce n’est pas le cas dans tous les sports olympiques. Je me suis nourri de tout ça, cela m’a vraiment inspirée et ça m’a presque fait réaliser un miracle. Aller chercher cette médaille d’or compte tenu de mon étât de forme, j’ai vraiment été portée par l’énergie que les autres athlètes ont partagé. Elle est rangée où la médaille d’or de Justine Henin ? À la maison, je suis quelqu’un de discret par rapport à ça. J’ai juste mis quelques trophées ici, au Club Justine Henin. Entendons-nous bien, j’ai du respect pour mes trophées, mais je ne suis pas du style à les exhiber. Je ne suis pas du tout matérialiste, les souvenirs sont dans ma tête et dans mon cœur. sports. Les J.O. de Tokyo, on va les suivre particulièrement, et certainement au niveau belge. Mais c’est difficile de retenir une performance, c’est chaque fois beaucoup d’émotion. Quand on voit un athlète qui est capable de se dépasser et de repousser ses limites, j’imagine tout le travail, je connais le travail qu’il y a derrière. Je n’ai pas une discipline de prédilecton, ce sont des évènements où on est au-delà du sport, au-delà de l’acte technique. Il se passe autre chose et c’est ça qui est très beau aux Jeux olympiques. Pour conclure, êtes-vous consciente d’être, sans doute, la plus grande sportive belge de tous les temps ? C’est très dur de comparer les époques et les difficultés. Par contre, c’est merveilleux d’avoir écrit une page du sport belge et d’essayer, d’une certaine manière, de la faire vivre un peu par la transmission, grâce à la Justine Henin Academy. C’est ce qui m’anime aujourd’hui. J’ai fait un métier d’émotion et j’ai eu beaucoup de chances de pouvoir partager tout ça. Si, en plus, cela a généré de l’émotion, et je crois que ça a été le cas chez beaucoup de gens, alors je suis vraiment quelqu’un de chanceux. Y a-t-il une rencontre dans le village olympique avec un ou une athlète qui vous a marquée ? Non, pas vraiment, il y a eu des moments exceptionnels comme lorsque je devais courir des 400m pour ma préparation. Je suis allée sur la piste d’entrainement dans le village et là, forcément, il y avait des athlètes dont c’était la discipline. Ils me voyaient me battre tellement dans ces 400m, qu’ils se sont tous installés au bord de la piste pour m’encourager. J’ai d’ailleurs fait mon meilleur chrono, très loin des leurs, mais c’était dingue. C’est vrai aussi que le premier samedi, où Axel Merckx remporte sa médaille de bronze, c’était inspirant pour toute la délégation belge. Ce qui m’a beaucoup impressionnée, c’était le restaurant du village olympique: tout est immense aux jeux. Et puis, il y a aussi eu le retour à la résidence et l’accueil de tout le team Belgium après ma victoire. Mon coup de cœur, c’était Aagje Vanwalleghem, la jeune gymnaste. Elle avait 16 ans à l’époque, je l’ai un peu prise sous mon aile. On a vécu une complicité particulière, c’était très chouette. Retenez-vous une performance sportive belge récente en particulier ? Difficile d’en sortir une. Dès qu’il y a du sport belge à la télévision, je suis transportée. Que ce soit par les Diables Rouges, évidemment, mais je regarde aussi beaucoup l’athlétisme et la gymnastique, j’aime regarder tous les « CE SONT DES ÉVÈNEMENTS OÙ ON EST AU-DELÀ DU SPORT, AU-DELÀ DE L’ACTE TECHNIQUE, IL SE PASSE AUTRE CHOSE ET C’EST CELA QUI EST TRÈS BEAU AUX JEUX OLYMPIQUES. » Justine Henin Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV 33