Haiti Liberte 27 Octobre 2021
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Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
GRÈVE CONTRE L’INSÉCURITÉ
Deklarasyon G9 sou
akizasyon 52 milyon
Goud la
Page 6
Who Is Responsible for
Haiti’s Worsening
Situation?
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Haïti : les habitants en
grève contre
l’insécurité, au sommet
de leurs problèmes
Voir page 3
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L’objectif primordial de la grève menée par le Front uni des transporteurs et des travailleurs en collaboration
avec l’Association des propriétaires et chauffeurs, serait d’exiger que le Premier ministre Ariel Henry
assume la responsabilité de la situation actuelle
PNH: FRANTZ ELBÉ REMPLACE
LÉON CHARLES
Etats-Unis:
«La grande grève
de 2021»
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C’est l’inspecteur général, l’ancien responsable des commissariats de Grand-Goâve, de la Grande Rivière du Nord,
de la Croix-des-Bouquets, des Nippes, du Centre et du Sud’Est, Frantz Elbé qui a été choisi pour être le nouveau
chef de la Police Nationale Haïtienne
Panama :
Le Peuple Uni
descend dans
les rues de
la ville
Page 17
Editorial
La situation s’empire, qui est responsable?
HAITI
1583 Albany Ave
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Tel: 718-421-0162
Fax: 718-421-3471
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
LIBERTÉ
Par Berthony Dupont
L
’agenda secret de Washington juste après l’assassinat du
président Jovenel Moise, est d’utiliser une de ses méthodes
d’une tête à deux faces, à savoir, dire tout haut ce qu’il refuse
catégoriquement en renforçant par tous les moyens, ce qu’il
décline ouvertement en vue de continuer le processus d’affaiblissement
et de déstabilisation du pays.
Fidèle à son credo de domination hégémonique, aucune
manœuvre politique, si spectaculaire soit-elle, du Département
d’État américain n’a jamais réussi dans aucun pays. Sauf dans
la guerre civile au Rwanda, une guerre qui a opposé le gouvernement
rwandais d’alors constitué de Hutu aux Tutsi du Front
patriotique rwandais de Paul Kagamé.
La reconstruction du Rwanda ce n’était pas pour faire
montre d’une certaine volonté, ni une question de principe
d’aider un pays à se développer, se moderniser. Si c’était dans
son ADN politique, il l’aurait fait dans d’autres pays comme
Haïti qui périt sous sa domination directe depuis plus d’un
siècle. Ce modèle de réussite a été fabriqué afin d’exprimer
et confirmer une victoire sur sa rivale impérialiste qu’est la
France qui a perdu cette sale guerre dans sa chasse gardée du
continent africain.
L’actuelle crise haïtienne démontre avec force le rôle primordial
joué par les Américains dans la politique haïtienne.
En effet, la prise de position contradictoire de Daniel Foote et
Bryan Nichols à l’égard du Premier ministre a.i, Ariel Henry
ne prête à aucune ambigüité. Elle illustre un clair désaccord
entre les émissaires de Joe Biden et le Core Group sur la marche
à suivre. Une chose est certaine, elle n’a été qu’un jeu subtil,
une conspiration propre aux américains destinée à jouer sur
deux tableaux à la fois de manière à détourner l’attention du
monumental gâchis dont ils sont responsables.
Il est évident que le soutien appuyé des Etats-Unis au
projet d’Accord mis en place par la Primature supportés par le
Secteur Démocratique et Populaire, le PHTK, le MTV, la Fusion
et autres, vient de haut. Ce qui ressemble fort à un coup de
poignard dans le dos, un coup bas contre les initiateurs de
l’Accord de Montana. Ce coup s’est révélé une stratégie méticuleusement
élaborée par la Maison Blanche et le Département
d’État. Cela prouve aussi une chose, ils ne font aucune confiance
à cette panoplie de partis et d’organisations politiques de
droite comme de gauche formant la Commission de la Société
civile pour une solution haïtienne à la crise proposant un projet
ambitieux, et ayant la velléité de remettre un peu d’ordre dans
cette instabilité chronique qui ronge le pays de Dessalines.
Malgré les explications données, il semble acquis que
Washington n’est pas réellement satisfait de leurs propositions
d’Accords. Jouant le Ponce Pilate avec une attitude de neutralité,
il entend de préférence jouer un rôle de médiateur. Les
Etats-Unis vont jusqu’à proposer une approche ou une solution
globale par le fusionnement des trois Accords : le PEN,
l’Accord de Montana et celui de la Primature dit l’Accord pour
une gouvernance apaisée, prétextant de trouver un grand
compromis historique en faveur du pays. Projet irréalisable,
Washington le sait mieux que quiconque !
Cependant, ce choix provient de la nécessité de protéger
certains intérêts vitaux américains en Haïti. Pour les Etats-
Unis, Ariel Henry et sa bande présentent des avantages évidents.
Une poule aux œufs d’or. Tout d’abord, il n’a aucune
légitimité populaire ; ensuite il serait impliqué jusqu’au cou
dans l’assassinat crapuleux du président Moïse le 7 juillet
dernier. Une suspicion qui le rend au bout du compte vulnérable
et pour cela il a besoin des Etats-Unis pour l’aider à
maintenir et à gérer la Transition.
A ce stade, une conclusion s’impose et elle est simple.
Dans ce jeu brutal, inique et cynique, on ne peut rien attendre
de cette classe politique inféodée aux tutelles de Washington
et qui ne respecte point les droits sacrés de son peuple. À
la lumière du comportement mesquin et malsain de ces dirigeants,
refusant de mettre Washington au pied du mur, il faut
se rendre à l’évidence, que ce sont des hommes et femmes à
mentalité colonisée. Ils lient leur sort aux forces du mal, pratiquant
ainsi, une politique mystificatrice tout en désacralisant
la cause haïtienne.
Dans cette crise, la classe dirigeante haïtienne se révèle
plus que jamais l’instrument docile, conscient, complice et
mercenaire de la stratégie laborieusement mise au point par
les grandes chancelleries. Voilà pourquoi, jusqu’à présent, elle
n’a pas l’embryon d’une réponse à la question fondamentale
que tout le monde se pose : qui est responsable de l’effondrement
du pays ?
Responsable et coupable, est cette classe politique corrompue
qui laisse le champ libre à toute manœuvre impérialiste
déstabilisatrice. Responsables et coupables, sont les gouvernements
successifs qui ont mis en œuvre les politiques
stipendiés visant à exploiter les masses populaires. En ce moment,
il ne se passe pas un jour sans que s’amplifie la campagne
d’intoxication, de déformation et de calomnie menée
par l’impérialisme et la presse à ses ordres à l’encontre de
certains ghettos qui tentent de s’organiser de façon à ne plus
être au service de la lumpen-bourgeoisie, du pouvoir et de
l’ancienne opposition.
Le peuple haïtien exploité et opprimé doit coûte que
coûte se réveiller pour s’engager dans un vaste mouvement
de libération nationale qui viendra frapper aux portes de ces
faux dirigeants et de ces réactionnaires pour leur demander
des comptes sur la tragédie du pays et leur faire payer le prix
de leur rançon et de leur trahison.
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2 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
A Travers Hait
PNH : Frantz Elbé
remplace Léon Charles
Grève contre l’insécurité
Port Terminal de Varreux
Cérémonie d’installation par le Premier ministre Ariel Henry du nouveau
directeur par intérim de la police nationale
Frantz Elbé le nouveau directeur
de la PNH
Par Thomas Peralte
Le jeudi 21 octobre, le Premier
ministre Ariel Henry dont le nom
est cité dans le complot d’assassinat
de Jovenel Moise, a procédé à
l’installation à la Direction Générale
de l’institution policière située à
Tabarre, d’un nouveau directeur par
intérim de la police nationale pour
succéder à Léon Charles.
C’est l’inspecteur général
Frantz Elbé qui a été choisi pour
être le nouveau chef de la PNH. Il
est l’ancien responsable des commissariats
de Grand-Goâve, de la
Grande Rivière du Nord, et de la
Croix-des-Bouquets. Il a également
été directeur départemental du Sud-
Est de la Police nationale d’Haïti,
puis des Nippes, du Centre et du
Sud’Est.
Dans un discours de circonstance,
le Premier ministre a fait
savoir : « Nous souhaitons que
la paix publique soit rétablie, que
nous retrouvions une vie normale
et que nous retrouvions le chemin
de la démocratie. Enfin, nous
aimerions organiser des élections.
Nous souhaitons au nouveau DG
par intérim bon travail et succès
».
Le nouveau DG semble partie
de la même démagogie quand,
pour plaire à ses patrons, il a l’audace
de promettre « de mettre tout
son poids dans la balance pour
rétablir la sécurité dans le pays
spécialement dans la région métropolitaine
pour prévenir les cas de
kidnapping, empêcher les bandits
de commettre d’autres crimes et
permettre à la population de vaquer
librement à ses occupations ». Comme
quoi la sécurité du pays dépend
uniquement des dispositions qui
seront mises en place par les forces
policières.
Rappelons que Frantz Elbé
n’est pas un nouveau venu dans
le carré des démagogues inutiles.
Il a été sous la transition de Jocelerme
Privert, coordonnateur de la
Sécurité Présidentielle, puis Ministre
conseiller à la Mission permanente
d’Haïti à l’ONU. Depuis le mois de
juillet 2017, le tout nouveau DG
de la PNH fonctionnait en tant que
membre du Cabinet du Directeur
général de la PNH. Cela indique qu’il
a travaillé avec trois anciens directeurs
tels que Michel-Ange Gédéon,
Normil Rameau et Léon Charles.
Le DG a eu sa première
réunion le vendredi 22 octobre sous
la direction du Premier Ministre
haïtien, Ariel Henry. Etaient aussi
présents à cette réunion, le responsable
du Bureau Intégré des Nations
Unies en Haïti, le Représentant
résident du Programme des Nations
Unies pour le Développement
(PNUD), ainsi que des ambassadeurs
et Chefs de mission accrédités
en Haïti.
Le journaliste photographe
Wesly Gedeon décédé
Le journaliste photographe Wesly Gedeon est décédé vendredi dernier 22
octobre 2021 au cours d’un accident de sa moto à la ruelle Nazon, au
détour du Car Wash
Par Isabelle L. Papillon
Les banques commerciales,
l’administration publique, les
écoles, les commerces formels
et informels dans les grandes
villes du pays, tels que: Port-au-
Prince, Pétion-Ville, Cap-Haïtien,
Hinche, Gonaïves, Plaisance,
Limbé, Les Cayes, à Saint-Marc,
Ennery, Jacmel, Grand-Goâve
et Petit Goâve, Mirebalais, et
Jérémie ont maintenu leurs
portes fermées de façon à respecter
les deux premières des
trois journées de grève contre la
rareté et la hausse des prix du
carburant et également contre
l’insécurité grandissante qui n’a
fait qu’attiser la colère et la criante
de plus d’uns.
Suite à cette grève des syndicats
de transports en commun,
qu’ils ont baptisée d’opération
«Pays fermé» entamée le lundi
25 octobre, les hôpitaux et les
centres de services médicaux
sont amplement touchés. En particulier
les hôpitaux St Luc et St
Damien ont été obligés d’annoncer
que, en raison du manque
d’oxygène et d’électricité et si
les approvisionnements en carburant
ne sont pas reçus d’ici
mardi, 26 octobre, cela pourrait
entraîner non seulement un arrêt
de certains de leurs services mais
des pertes de vies humaines.
Même constat pour l’hôpital Justinien
au Cap-Haïtien.
A Port-au-Prince, où
les rues sont presque désertes,
les transports en commun
ne fonctionnent pas, à part
quelques rares motos-taxis. Des
barricades de pneus usés en feu
ont été dressées dans plusieurs
endroits. Dans certaines villes,
le gallon de la gazoline se vend
entre 1500 et 2000 gourdes sur
le marché informel.
Certains transporteurs ont
tenté de se rendre au terminal
de Varreux pour faire le plein. Ils
déclarent qu’ils ont été contraints
de rebrousser chemin suite à des
barricades entreposées le long de
la route.
Alors que les syndicats
menacent d’étendre le mouvement
dans les prochains jours
si le gouvernement n’est pas
en mesure de résoudre les problèmes
d’insécurité – responsables
de quelque 800 enlèvements
jusqu’à présent cette
année, en plus du problème du
carburant face à la crise dans les
hôpitaux – certains syndicalistes
veulent eux-mêmes la fin de la
grève sous prétexte de ne pas
Une barricade de pneus enflammés à Delmas
Le syndicaliste Anderson
Desroches de la FOSAH
Fils Aimé Ignace Saint-
Fleur, directeur du Bureau de
monétisation des programmes
d’aide au développement (BMPAD)
se solidariser avec la coalition
G9 qui barricade l’accès menant
au terminal de Varreux dans sa
lutte contre le Premier ministre
de facto Ariel Henry. « Nous ne
pouvons pas être ceux qui mettent
la pression sur l’État pour
assumer ses responsabilités
pour la distribution des produits
pétroliers et en même temps poser
des obstacles au déblocage
des choses. Certains profitent du
mot d’ordre de grève pour régler
leurs affaires. Il faudrait à mon
avis lever cette grève pour laisser
le gouvernement et la police
face à leurs responsabilités en
vue de faciliter la situation qui
met le pays à l’arrêt », a fait
savoir Duclos Bénisoit, le mardi
26 octobre, à l’émission Le Point
de Radio-Télé Métropole.
L’objectif primordial de la
grève menée par le Front uni des
transporteurs et des travailleurs
en collaboration avec l’Association
des propriétaires et chauffeurs,
entre autres syndicats,
serait d’exiger que le Premier
ministre Ariel Henry assume la
responsabilité de la situation
actuelle. Le gouvernement reste
encore sourd et muet, aucune
déclaration n’est faite pour assurer
à la population qu’il y aurait
une certaine amélioration.
Comme l’a rapporté le syndicaliste
Jacques Anderson Desroches
de la FOSAH, le gouvernement
en place est incapable de résoudre
les problèmes liés au kidnapping
et à l’absence de carburant
dans les pompes.
Pour sa part, Fils Aimé Ignace
Saint-Fleur, directeur du
Bureau de monétisation des
programmes d’aide au développement
(BMPAD), entreprise
chargée de l’importation des produits
pétroliers dans le pays, n’a
pas manqué de signaler sur plusieurs
medias qu’il n’y a pas de
manque de carburant.
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Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
3
A Travers Haiti
Quel est le bilan de Léon Charles à la tête de la Police nationale d’Haïti?
L’ancien directeur de la police
nationale Léon Charles
Par Emmanuel Moïse Yves
L’ancien directeur part sur un
échec une nouvelle fois. Il a
pourtant été remercié par un
nouveau poste dans la diplomatie
haïtienne.
Il y a près d’un an, en novembre
2020, Léon Charles était installé
comme directeur général de la Police
nationale d’Haïti. Dans son
discours lors de l’installation, il a
assuré que l’insécurité que vivait
le pays allait prendre fin. « Toutes
les zones du pays doivent être accessibles.
Il n’est pas question
que les groupes armés prennent
d’assaut certaines zones au détriment
de la population. Les actes
malhonnêtes, le kidnapping, l’assassinat,
le viol, le vol… doivent
cesser », déclarait-il.
Onze mois après, le 21 octobre
2021, Léon Charles démissionne
sans avoir pacifié les zones
de non-droit et mis fin aux actes
de banditisme qui terrorisent au
quotidien la population Haïtienne.
Rares sont les interventions
policières qui ont été exécutées
avec succès depuis l’arrivée de
l’ex-directeur général au sein de
la PNH.
Dans la foulée, l’histoire retiendra
que l’ex-président haïtien
Jovenel Moïse a été assassiné
dans sa résidence privée à Pèlerin
5 pendant que Léon Charles était
aux commandes de la PNH. Une
première depuis la création de l’institution
en 1995. « La PNH est à
présent démobilisée et démotivée.
Beaucoup de policiers laissent le
pays en raison de l’insécurité et du
comportement des hommes politiques
qui refusent que des bandits
soient neutralisés», dénonce
Pierre Espérance, coordonnateur
du réseau national de la défense
des droits humains (RNDDH).
Pierre Espérance croit que
Léon Charles a eu un bilan désastreux
à la tête de la PNH. Mais
l’ex-directeur n’en est pas à son
premier échec. C’était aussi le cas
en 2004, alors qu’il tentait vainement
de mettre fin à l’Opération
Bagdad, pendant laquelle les
cas d’enlèvements et les actions
d’éclat des bandes armées étaient
en hausse.
Des taches indélébiles
Dès son entrée en fonction, Léon
Charles s’était lancé dans des attaques
contre les gangs. Il s’est
accordé un satisfecit pour des
opérations menées au bas Delmas,
à Village de Dieu et dans d’autres
zones réputées dangereuses du
pays. Il a connu le revers de la
médaille en mars 2021 au Village
de Dieu.
Une opération a mal tourné
pour des policiers pris au piège par
le gang de ce quartier dirigé par
Izo. Ils ont été tués malgré leurs
demandes de renfort formulées
via leur radio de communication.
Un blindé de la PNH a été
saisi par les bandits après cette
opération. « Cette intervention a
affecté l’institution sur le plan
psychologique, puisque les agents
victimes faisaient partie du corps
d’élite de l’institution. Après cette
attaque, les bandits ont repris
confiance et n’ont plus peur d’affronter
les blindés de la PNH»,
analyse Gédéon Jean, directeur
exécutif du Centre d’analyse et
de recherche en droit de l’homme
(CARDH).
Toutes les zones du pays
doivent être accessibles. Il n’est
pas question que les groupes
armés prennent d’assaut certaines
zones au détriment de la population.
Les actes malhonnêtes, le
kidnapping, l’assassinat, le viol,
le vol… doivent cesser
Les gangs ont aussi paralysé
les routes menant dans le département
du Sud, pendant le mandat
de Léon Charles. La guerre des
gangs pour le contrôle des territoires
dans le quartier de Martissant
paralyse jusqu’à présent la
circulation sur cet axe routier. La
PNH n’a pas pu rétablir l’ordre
dans ces quartiers durant cette
guerre. Après le séisme du 14 août
dernier, les gangs ont offert une
garantie que l’État avait échoué
à donner: ils ont permis aux convois
humanitaires à destination du
grand Sud de passer.
A date, aucun de ces groupes
armés n’a été démantelé par la Police.
Les gangs se sont multipliés,
et se renforcent en toute quiétude.
Ils défilent au quotidien dans les
rues et multiplient les enlèvements
sous les yeux de la PNH.
Aucune intervention musclée n’a
eu lieu dans le fief des gangs dans
lequel sont séquestrées les personnes
enlevées.
Léon Charles à l’OEA
Lutte contre la SPNH
L’ex-directeur Léon Charles a
cependant connu quelques succès
à la tête de la PNH. Parmi les
coups réussis, le présumé chef de
gang de Delmas 95 Ernst Julmé
alias ti Greg a été arrêté au cours
d’une opération menée par des
agents de plusieurs unités spécialisées.
D’autres présumés bandits
comme Manilo, membre du G9 et
2e chef du gang « Krache dife »
opérant au Bel-Air, ainsi que Arnel
Joseph, ex-chef de bande au
Village de Dieu, ont été tués lors
d’interventions policières.
D’un autre côté, selon le
responsable du RNDDH, Léon
Charles n’a jamais eu le courage
de défendre le droit des policiers.
« L’ex-DG de la PNH avait qualifié
de terroristes les membres du
syndicat de la Police nationale
d’Haïti (SPNH), alors les membres
du gang G-9 an fanmi e alye n’ont
jamais été qualifiés de la sorte »,
fait savoir Pierre Espérance.
Selon lui, les policiers qui se
sont regroupés autour du SPNH
avaient agi selon les prescrits de
la Constitution en vigueur qui prescrit
que la liberté syndicale est garantie
et que tout travailleur, qu’il
soit public ou privé, peut adhérer
au syndicat de ses activités professionnelles
pour la défense de
ses intérêts de travail.
Pour Pierre Espérance,
Léon Charles n’avait nul droit de
persécuter des policiers faisant
partie de ce syndicat. Leurs revendications
sont foulées aux pieds
et certains ont été mis en prison,
révoqués alors que d’autres finissent
par abandonner l’institution à
cause des représailles.
Depuis des années, l’institution
policière fonctionne en
sous-effectif. Les difficultés financières
auxquelles fait face
la PNH, couplées au manque de
matériels sont parfois des éléments
évoqués pour tenter d’expliquer
la faiblesse de l’institution
dans le combat contre la criminalité
en Haïti. Pierre Espérance croit
le contraire. « Peu importe l’effectif
et la quantité de matériels mis à
la disposition de la PNH, l’institution
ne produira pas de vrai résultat
tant que les autorités politiques
ne coupent pas les ponts avec les
gangs », dit-il.
Le CSPN est aussi responsable
Le bilan catastrophique de Léon
Charles ne peut pas être pris
de manière isolée. L’aspect socio-politique
doit être aussi pris en
compte. « L’échec de Léon Charles
est aussi l’échec du Conseil
supérieur de la police nationale
(CSPN) qui définit, entre autres,
les stratégies et politiques de sécurité
qui devraient être adoptées. Le
directeur de la PNH ne représente
que le bras opérationnel du CSPN
au sein de l’institution policière »,
explique Gédéon Jean.
Plus loin, le directeur exécutif
du CARDH indexe le défunt
président Jovenel Moïse comme
responsable de la faillite extrême
de l’institution. Il n’a pas accepté
les efforts de dépolitiser l’institution.
« Le défunt président avait
pris un arrêté en 2018 pour limiter
certaines mesures que doit
prendre le DG de la PNH dans ses
fonctions pour contrer l’insécurité
», relate-t-il.
Selon cet arrêté paru en date
du 23 mai 2018, les décisions
concernant les nominations ou
transferts au niveau des directions
centrales et départementales de
la PNH doivent être soumises à
l’approbation du CSPN. D’autres
dispositions qui étaient jadis du
ressort du directeur général de la
PNH sont aussi révisées dans ce
décret.
Selon Gédéon Jean, la police
est fortement influencée par la
politique. « Les directeurs Normil
Rameau et Léon Charles ont hérité
de ce système et ils ne pourraient
rien faire sans l’approbation des
hommes politiques », dit-il. À cet
effet, Pierre Espérance présume
que Haïti a besoin d’un nouveau
régime qui détient la capacité de
renforcer la PNH au lieu de faire
alliance avec les gangs. « Les autorités
étatiques doivent cesser
d’utiliser les ressources de l’Etat
au profit des gangs pour terroriser
la population », affirme-t-il.
Emmanuel Yves Moise
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4 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Perspectives
Le procès mondialisé du système capitalisme impérial
Joseph Michel Martelly, alias
Sweet Mickey. Il est un « joueur
polyvalent » pour l’exécution du
plan du capitalisme en Haïti
Par Jean Willy Belfleur
La mise en accusation de ce système
destructeur par le Centre de Recherche
et d’Analyse en Histoire Contemporaine
d’Haïti (CRAHICH) en 217 e année de
l’indépendance
Les richesses minières en Haïti, un enjeu
majeur dans la déstabilisation du
pays par le groupe des pays capitalistes
durant les cinquante dernières années.
Par ailleurs, il n’y a pas que les
conséquences liées à l’agriculture qui
sont dues à l’implantation des zones
franches qui affectent notre environnement.
Il y a bien d’autres ambitions et
intérêts capitalistes néfastes qui menacent
à la fois notre environnement et notre
stabilité politique. Par exemple, l’un
des plus grands enjeux pour le groupe
des pays capitalistes développés d’avoir
le contrôle des pouvoirs publics en Haïti,
au cours de ces dernières décennies, est
bien évidemment, l’exploitation minière.
Car il est censé être un secret de polichinelle
qu’Haïti contient dans son soussol
: de l’or, de la bauxite, du cuivre,
de l’argent, de l’uranium, du pétrole
et bien d’autres minéraux de moindre
valeur suivant le rapport d’une étude
menée par le PNUD entre 1970 et 1990
(62). Ce faisant, après le retour d’Aristide
du premier exil, en février 1997,
sous l’administration de Monsieur René
Préval, deux compagnies canadiennes :
Ste-Geneviève, S.A. et Citadelle S.A.
signèrent une convention avec le gouvernement
haïtien. Mais, ces deux conventions
n’ont jamais été soumises à
la ratification du parlement haïtien, il a
fallu à ce que la canada combatte avec
acharnement le président Jean-Bertrand
Aristide jusqu’à son enlèvement dans la
nuit du 28 au 29 mars 2004 afin d’installer
un gouvernement intérimaire et
de profiter de l’absence du parlement
pour satisfaire leur ambition en faisant
faire à Gérard Latortue de présenter
lesdits conventions au conseil des ministres
qui en a accepté unanimement
les modalités (63). Car, la constitution
haïtienne du 27 mars 1987 en son article
98-3, stipule (au point 3) que l’assemblée
nationale a comme attribution
d’approuver ou de rejeter les traités et
conventions internationaux. Cela dit,
l’absence ou la suppression du parlement
haïtien est toujours souhaitée voire
recherchée par le bloc des pays capitalistes
très développés. Vous comprendrez
pourquoi ils constituent une association
Mafiosi en Haïti pour générer des crises
récurrentes en permanence. Nous serons
déjà très satisfaits si cette analyse
puisse permettre à nos lecteurs-trices
d’aller regarder avec un regard curieux
le contexte de la signature des différents
traités et conventions internationaux
dans notre histoire à certaine période
bien spécifique.
En effet, il faut comprendre et
situer les velléités du gouvernement de
Martelly dans cette logique-là, quand en
2012 il a désigné l’exploitation des ressources
minières comme étant l’un des
quatre piliers de l’économie pour réussir
le pari de faire d’Haïti un « pays
émergent » d’ici 2030. (64) Il faut se
rappeler que depuis 2006, le gouvernement
de Préval commençait à accorder
des permis de prospection, de recherche
et d’exploration et cela a continué
avec le gouvernement qui lui a succédé
jusqu’en 2012. Entre 2006 et 2012 pas
moins de 52 permis d’activités minières
ont été livrés à des géantes compagnies
multinationales de l’occident. Il s’agit
bien évidemment des permis de recherche
et d’exploration certes, mais il faut
souligner que les permis sont progressifs.
Pour le moment, il n’existe que trois
permis d’exploitation des gisements d’or
et d’autres ressources minérales, sur une
surface de 70 km 2 , entre les mains de
deux compagnies : VS/Delta et Majescor-SOMINE
(65). Car, à partir de l’année
2013, deux mois après l’attribution
des permis par le BME, un moratoire a
été observé sur la question minière en
Haïti, suite à une résolution du sénat en
faveur d’un moratoire et sur les activités
liées à ces permis. Vraisemblablement,
ce moratoire a été adopte à cause des
antagonismes liés à certain pôle intéressé
du gouvernement d’alors et la
compagnie en question. Parce qu’en fait,
une résolution du Senat n’est pas imposable
de manière contraignante au gouvernement.
On était sous l’administration
de Martelly-Lamorthe, en guise de
rappel. Selon les conventions de 1997,
mentionnées plus haut, trois groupes
d’entreprises ont acquis des droits en
achetant les permis aux deux entreprises
canadiennes précitées : Ste-Geneviève
et Citadelle. Ces trois compagnies sont :
Newmont Mining Corporation, Eurasian
Minerals Inc. et Majescor Resources Inc.
L’état des lieux de la situation
socio-économico-politique après
une décennie
Depuis 14 mai 2011, ce régime est en
place par les puissances impérialistes.
Dix ans après, son bilan est catastrophique
à tous les niveaux. Tous les indices
de développement humain sont en
rouge (66). Je vous propose de jeter un
coup d’œil sur le rapport de 2020 du
PNUD. Le pays est déclassé négativement
dans quasiment tous les rapports
annuels des institutions d’obédience
mondiale. Cherté de la vie, décapitalisation
de la classe moyenne, inflation
à double chiffre, « institutionnalisation »
de la corruption, et de la gangstérisation
du pays avec plus de 60 % du
territoire contrôlés par les gangs alliés
du pouvoir en place. L’impunité règne
au cours de cette décennie, à cause du
mode de gouvernance de ce pouvoir
néo-duvaliériste-macouto-bourgeois,
caractérisé par le banditisme, la corruption,
le crime politique et financier.
À titre d’exemple, c’est sous ce régime
qu’on a connu le plus grand scandale
de détournement de fonds publics. Ce
que les médias occidentaux appellent
« le vaste stratagème de corruption »
dans lequel s’empêtre le président en
fonction, inculqué, en l’occurrence, M.
Jovenel Moise. La corruption devient la
norme de gouvernance sous le règne de
ce régime. La justice est banalisée, car
elle est sous contrôle du pouvoir exécutif.
Elle fonctionne à l’image de l’exécutif
et ses décisions « judiciaires » reflètent
tout bonnement les caprices de l’exécutif
ou de Monsieur Moise lui-même
et aussi de la volonté du Core-group. Il
y a lieu de parler d’institution du banditisme
d’État par ce régime d’extrême
droite (neoduvalieriste) qui se nomme
« bandit légal ». Nous assistons à l’effondrement
de tous les pouvoirs publics
et l’établissement d’un État autocratique,
hors la loi, depuis janvier 2020.
On assiste aussi à l’installation d’un dispositif
de répression et de terreur comme
mécanisme de gouvernance dont le
kidnapping en est l’expression la plus
éloquente. Le taux de l’inflation est à
16 % en avril 2021 contre 7.9% en avril
2011, soit une accélération de 8.1% en
dix ans. Tan disque la dépréciation de la
monnaie nationale s’augmente de 39.66
gourdes pour $ 1 us en 2011 à 97.99
gourdes à la fin du mois d’aout 2021
pour le même dollar us. Ce qui veut dire
qu’en dix ans, nous subissons une augmentation
de 58.33 %. Autrement dit, la
gourde se dévalue a plus de 58% de sa
valeur suivant les données de l’IHSI(67)
repris par la BRH. La violation systématique
des droits humains, des droits de
femmes, de filles, inclusivement des
enfants devient monnaie courante. Par
ailleurs, pas moins d’une dizaine de
massacres d’Etat ont été enregistrés,
dénoncés et documentés par les principaux
organismes des droits humains
tant nationaux qu’internationaux entre
Novembre 2018 et juin 2021 dont le
dernier en date correspond au génocide
de Matissant depuis le premier juin 2021
jusqu’au 14 d’août (68). Les activistes
des droits humains font état de crimes
contre l’humanité, ils en prennent pour
preuves : les massacres de Lassaline,
de Bel-Air et de cité-soleil. De surcroit,
cette administration n’a respecté aucun
rendez-vous « démocratique ». Pas
même une élection libre, transparente et
inclusive en dix ans, exceptée celle-là à
travers laquelle, M. Moїse a été imposée
frauduleusement au timon des affaires
en 2017. Or, il s’agissait d’une vaste
mascarade orchestrée par les pays dits
« démocratiques ». Un vrai coup d’État
par les urnes concocté par une association
constituée des représentants des
principaux pays capitalistes qui se nomme
: Core-group (69) agissant suivant la
ligne politique et diplomatique de l’Oncle
Sam.
Nature, quintessence et genèse du
pouvoir des bandits légaux.
Banditisme et politique
Le régime qu’a institué Joseph Michel
Martelly en 2011 suite à la décision
de la Maison Blanche de le placer à la
magistrature suprême de l’Etat d’Haïti
est de type gangocratique. Ce règne mafiosique
est le produit net de l’impérialisme
américain. Car, il a été institué par
the white housse suite à la réalisation
d’une comédie électorale organisée sous
leur occupation d’Haïti sous couvert des
nations-unies. Dans un pays occupé,
placer des gens à des postes de responsabilité
revient une des premières prérogatives
de l’occupant. Dans un cas pareil,
deux cas de figure sont possibles : soit
que « le blanc » remplisse directement
la fonction où il la remplit indirectement
par le biais des exécutants ou des gestionnaires
politiques des intérêts du
capital, agissant sous l’ordre de l’occupant,
le réel détenteur des pouvoir
publics. Dans le cas qui nous intéresse
ils ont toujours choisi des vassaux, des
ignorants, des immoraux et/ ou des corrompus
pour faire le sale boulot. C’est
ainsi que les USA avaient sélectionné
celui qui se nomma déjà bandit légal
comme marionnette pour exécuter son
ordre en Haïti. Pourquoi ce fût lui-même,
alors qu’il y avait au moins une dizaine
de compétiteurs ? Parce qu’il était peutêtre,
le plus corrompu, le voyou le plus
connu et de surcroît, c’était un cocaïnomane
et un pervers sans égal. Cela fît
l’affaire du système de corruption qu’on
appelle techniquement et théoriquement
capitalisme qui se défini, suivant la définition
du dictionnaire Le Robert, comme
le Régime économique et social dans
lequel les capitaux, source de revenu,
les moyens de production et d’échange
n’appartiennent pas à ceux qui les
mettent en œuvre par leur propre travail.
Ce système mondialise caractérisé
par la violence, l’abus, l’exploitation et
domination pour fonctionner à besoin
de l’Etat comme instrument répressif
devant à la fois protéger ses biens tout
en validant ses forfaits. C’est-ce qui explique
qu’en 2010, dans les résultats du
premier tour des accoutrements organisées
par un certain Gaillot Dorsainvil et
Leopold Berlanger, M. Martelly a été en
cinquième position, le représentant en
chef de l’occupation, en l’occurrence,
M. Edmond Mulet (70) a été voir le
président d’alors, M. Préval, pour lui
dicter le genre de résultat que les USA
voulaient avoir. Ils ne voulaient pas que
n’importe qui gagnait. Il fallait faire un
arrangement pour que ce soit les résultats
voulus qui soient publiés par le CEP.
Ce faisant pour conformer les résultats
à la toute-puissance volonté de l’Oncle
Sam, ils ont tiré Martelly en cinquième
position et le placé en deuxième, après
Myrlande Hyppolite Manigat. Ainsi, ils
ont proclamé que Martelly est vainqueur
des affublements électoraux. Cependant,
il faut se le rappeler, le peuple haïtien
avait bien compris qu’il s’agissait d’un
véritable simulacre et que leur choix
n’allait pas être respecté, de ce fait, la
très grande majorité de la population
avait joué au boycottage. Seulement 20
pour cent (20 %) de l’électorat, suivant
les chiffres officiels, a pris part à ce carnaval
électoral orchestré par les capitalistes
en collaboration avec les « chiens
de garde » du système au niveau local.
C’est la position d’une énième pierre
dans l’implantation de leur édifice en
Haïti.
La mafia internationale,
ses hommes de mains et la
gangstérisation politique d’Haïti
A partir du 14 mai 2011 le pouvoir gangocratique
a concrétisé sa mise en œuvre
par la prestation de serment d’un président,
citoyen américain, choisi par la
maison blanche, elle-même. Ce pouvoir
de tendance neoduvalieriste-macouto-bourgeois,
mis en place par les puissances
capitalistes, pour fonctionner,
avait besoin de plusieurs maillons pour
constituer la chaine d’exploitation et de
domination inhérente au régime capitalisme.
N’ayant pas assez satisfait du rendement
de l’administration de Monsieur
Préval, en dépit de tout ce qu’il avait
accepté et encaissé, allant jusqu’à cohabiter
(70) avec l’ancien président des
Etats-Unis d’Amérique, Monsieur William
Jefferson Clinton (Bill Clinton) au
palais national, l’impérialisme américain
devait à la fois droitiser et gangstériser
davantage Haïti dans son intérêt. Pour
ce faire, on a recruté l’exécutant principal
de tendance extrême droite fasciste,
issue de l’ancienne structure criminelle,
instituée au cours des années 1992-
1993 pour maintenir le coup d’état contre
Jean-Bertrand Aristide, dénommé,
FRAPH (71). Il était le bras droit du
fameux massacreur, l’ex-colonel, Joseph
Michel François, dont il héritera
plus tard son pseudonyme. Celui-là, il
s’appelle Joseph Michel Martelly, alias
Sweet Mickey (72). Il est un « joueur
polyvalent » pour l’exécution du plan
du capitalisme en Haïti conformément
aux normes capitalistes dans la logique
de division internationale du travail.
Car, en fait, le fonctionnement du capitalisme
mondial nécessite des gens
mafieux, drogués, conservateurs, rétrogrades
et réactionnaires pour maintenir
et consolider le système. Or, il y a toutes
ces vertus capitalistiques en Martelly.
De surcroît, il était bien situé, étant du
clan des oligarques qui constituent un
véritable relais du capitalisme impérial
dans le pays ; il avait de bonne collaboration
avec les cartels de drogue et
les plus puissantes associations criminelles
basées en Haïti et en République
Dominicaine.
Ainsi donc, toutes les conditions
appropriées étaient bien réunies pour
faire de Monsieur Martelly, un président
d’Haïti comme il faut dans l’intérêt des
capitalistes. Pour bien conduire cette
« mission », l’ex-collaborateur de l’ancien
colonel putschiste, Joseph Michel
François (74), devait aligner les piliers
forts de son pouvoir. Étant donné qu’il
détenait son pouvoir de la main des
puissances étrangères, son premier allié
était, bien évidemment, l’ensemble des
ambassadeurs des pays occidentaux,
réunis dans une association diplomaticopolitique
appelée Core-group. Son
deuxième allié naturel est l’oligarchie
américano-syro-libanais, prédatrice
et détentrice de quasiment toutes les
richesses du pays. Le troisième pied du
Pouvoir de Martelly c’était les plus puissantes
associations criminelles et des
barons de Drug fonctionnant sur toute
l’île d’Haïti. À titre d’exemple, on peut
citer le cas du gang dénommé « galil »,
dirigé par un certain Woodly Ethéart
(75), alias Sonson La Familia, très bon
ami et associé du président. Le cas du
Drug-dealer, Evinx Daniel (76) qui
est porté disparu (77) depuis le 5 janvier
2014 à Marre-rouge, un quartier
de l’arrondissement du Môle St-Nicolas
dans le Nord-Ouest d’Haïti, jusqu’aujourd’hui,
suite à la saisie d’une cargaison
de produit illicite en son domicile par les
agents de la brigade anti-Drug, le BLTS
(78) de la police nationale d’Haïti, en
septembre 2013. Il a été interpellé, puis
relâché par la suite sans aucune forme
de procès. D’ailleurs, le commissaire
du gouvernement, Me. Jean-Marie Salomon
qui ordonnait son arrestation a
été révoqué immédiatement après. De
plus, on peut aussi considérer le fait que
sous le règne de Joseph Michel Martelly
Marc-Antoine Acra n’a pas été inquiété
bien qu’inculper pour trafic de
drogue ; tout au contraire lors du premier
voyage de Jovenel Moïse en 2016,
en République Dominicaine, le nommé
Marc-Antoine Acra (79) a été choisi
par le « parrain » comme l’un des plus
importants membres de sa délégation.
Ce fait, n’est-il pas aussi un exemple très
éloquent à ce sujet. Parce que celui-là a
été impliqué dans un scandale de bateau
de « drogue sucré » (80) qui l’inculpait
au cabinet d’instruction. Tandis qu’il
fuyait la justice, mais Martelly l’a trouvé
et a eu le culot de l’insérer dans sa
délégation officielle pour aller négocier
coopération en République voisine. Pas
la peine d’en citer davantage. Tout cela
consistait à établir que Martelly baignait
dans un environnement mafieux. En
plus, très tôt, pour faire face à la contestation,
à la dénonciation de sa gouvernance
entachée de gabegie, de corruption,
de criminalité et du népotisme,
Michel Martelly s’est renforcé de l’armement
des lumpens dans les quartiers
populeux et défavorisés. Cette milicisation
s’étend jusqu’à la police nationale
d’Haïti (PNH). On parlait de le police
ou police rose pour designer ces voyous
habillés en uniforme de police entourant
Sweet- Mickey. C’est ici le début du
processus de la banditisation de l’Etat
d’Haïti par ce régime qui s’est nommé :
bandit légal, suivant la dénomination du
band à Martelly avant même qu’il était
devenu « président » de la République
d’Haïti. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il a
gouverné effectivement en vrai bandit,
d’où le sens même de la notion de pouvoir
gangocratique.
Ainsi c’est justement à travers
cet appareillage mafieux que le premier
quinquennat du régime des jouisseurs a
été épuisé en dilapidant plus de quatre
milliards dollars us du fonds petrocaribe
(81) accordé à Haïti par le président
Hugo Chavez du Venezuela. Et, en définitive,
c’est aussi dans cette camarilla
que Jovenel Moise va naitre et apparaître
sur l’échiquier politique en qualité de fi l s
légitime de celui qui le tenait entre les
mains comme un enfant qu’on amène
à sa première communion. Pour le
dévoiler au public pour la première, il le
présente comme un petit vagabond qui a
une folie de « faire de la banane » (82).
Tel père, tel fils, dit-on. En effet, l’incognito,
Jovenel Moise sera « auréolé » de
l’héritage doux-amer de son « père » ou
son parrain.
Le pouvoir gangocratique de
Jovenel Moise, un cadeau mal
acquis et empoisonné
L’instabilité étant profitable à l’impérialisme
pour régler ses « affaires », ils n’ont
pas exigé à leur exécutant d’organiser
des élections. Martelly se montrait de
plus en plus arrogant et insupportable
aux yeux de tous les acteurs politiques
nationaux. Les acteurs durcissaient
leur position en refusant d’aller aux
élections dans n’importe quelle condition.
Martelly, de son côté, hésita
suite à la page(15)
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Deklarasyon G9 sou akizasyon 52 milyon Goud la
ap mande pèp Ayisyen an, sa k ap
N viv anndan peyi a, tankou aletranje.
Kòmanse pran sa pou abitid. Lè nou
tande nèg a mikwo nan laplipa medya
tradisyonèl an Ayiti ak sou rezo sosyal
ap pale yon seri koze, fò k nou gade
dabò:
1) Kiyès moun sa yo ye. Nan ki
kan yo kanpe. Ki enterè yo genyen ak
ki motivasyon ki dèyè akizasyon voye
monte y’ap simaye pou kreye konfizyon
nan tèt nou.
2) Ki moun yo sible. Pou ki
gwoup moun y’ap travay kont ki lòt
gwoup?
N ap pran egzanp, dosye rimè
52 milyon Goud yo di G9 reklame pou
kite kamyon gaz yo sòti nan tèminal
Vare a . Kiyès ki premye fè bri sa kouri
sou rezo sosyal yo? Se yon jounal anliy
Gazette Ayiti, ki se pwopriyete Assad
Volcy. Ki kote Assad Volcy ye nan
moman an? Nan kabinè Ariel Henry.
Kiyès ki Ariel Henry? Youn nan prensipal
prezime asasen Prezidan Jovenel
Moise yo, ki, selon rapò DCPJ ak konpayi
Digicel, ki te nan kominikasyon
byen dri avèk youn nan pi gwo asasen
dirèk Prezidan Jovenel Moise yo ki se
Joseph Félix Badio.
An nou gade G9 fas ak Ariel
Henry ak tout gouvènman li a, kijan
Bòs Wonal : Yon tayè wòch
J Fatal pya
alye Ariel Henry yo, tankou Assad Volcy
ki pat janm renmen Prezidan Jovenel
Moise wè nou menm Fòs Revolisyonè
G9.
Depi lè Prezidan Jovenel Moise te
sou pouvwa a, nan lane 2020 pou rive
nan moman n’ap pale la, kote Prezidan
Jovenel pa la ankò (Paix à son Ame),
menm Assad Volcy sa ak akolit li yo te
fè konnen se te pòv Prezidan Jovenel
Moise ki te federe gang nan Pòtoprens,
ki vin bay Fòs Revolisyonè G9. Yo te
toujou di se pou Jovenel Moise n’ap
travay. Jodia, malgre tout mepri nou te
jwenn devan pouvwa Jovenel Moise la
ak alye li yo, nou se sèl ra gwoup jenn
fanm ak jenn gason ki sèmante :radiyès
pèmèt sa ki se asasina lawont nèg
ki sou pouvwa a yo jodia komèt sou
Prezidan Repiblik la pap rete enpini e
nou reklame depa san kondisyon tout
asasen yo nan leta a. Alò, se nòmal
pou Assad Volcy ki touve l’ nan bòl li
yon fwa ankò anndan manmèl kès leta
a atravè Ariel Henry, menmjan sa te ye
avèk tranzisyon Jocelerme Privert a,
pou l ap voye labou sou FRG9.
Kounyea, men sa nou dwe konprann.
Si FRG9 te mande 52 milyon
Goud pou nou kite gaz soti nan tèminal
la al distribye nan ponp yo, avèk
kiyès nan gouvènman an nou te fè
Yon samdi maten septanm ki sot
pase a reyon solèy yo te ge tan fin
blayi nan tout rakwen sou zile a. Se
Jimmy Cherizier pòtpawòl G9
negosiasyon sa a? Moun ki bay nouvèl
la, ki se Assad Volcy, li menm ki nan
kabinè Ariel Henry rapòte se selon sous
gouvènman an li bay enfòmasyon an.
Ok. Te gen negosyasyon, pa vre? Kote
moun sa yo G9 te negosye avèk yo a ?
Kijan yo rele, ki pòs yo okipe e kisa yomenm
yo te di nou nan negosyasyon
sa yo?
Pèp Ayisyen, jodia li lè pou nou
ouvè je nou. Nou pa nan tan akayik
yo ankò. Lontan se te sou cheval yo
te konn voye mesaje pote mesaj. Jodia
se yon kesyon TEKNOLOJI, TELEFÒN
ENTELIJAN, REZO SOSYAL, etc.
Gen diferans ant enfòmasyon, zen,
divèsyon ak manipilasyon. Twò lontan
nèg sa yo chita dèyè yon mikwo
ak yon telefòn nan medya tradisyonèl
konsa m rete lide di m fè yon ti mache
rive Metivye. Anplis li bon pou kenbe
sante a djanm, gen yon bon akasan
yo ak rezo sosyal ap fè nou detwi chak
moun ki vle libere nou anba grif sistèm
pouri sa ki konpoze ak yon bann fo
politisyen abolotcho, militan politik
mesken, sèten jounalis san kolòn vètebral,
eskanmòtè dwazimen ki kenbe
nou annotaj.
Si jodia, nan lajan peyi a, yon
nèg ta pote 52 milyon Goud ba nou,
nou t ap twò kontan resevwa l’. Paske,
non sèlman se lajan swè nou, lajan
manman nou ki se machann manje,
madansara, men se lajan ki te dwe
voye timoun lekòl, mete lopital, sant
sante, fè wout, bati bonjan enfrastrikti,
bonjan bibliyotèk, mete kantin nan
lekòl yo, ranfòse Kès Asistans Sosyal
pou apeze grangou ki se youn nan
pwazon k’ap fini avèk sèvo ti jenn yo
nan sosyete a jiskaske fanm kou gason
oblije ap vann kò yo pou yon plat
manje.
Objektif atak sa yo, se pou demobilize,
afebli, kase ren lit FRG9 la ak pèp
la anjeneral. Assad Volcy ap toujou la
pou bay manti sou tout moun ki kanpe
pou defann enterè majorite a, pandan li
pap janm ba nou verite sou move zak
sal l’ap mennen anndan peyi sa depi
sou René Préval jis rive nan Ariel Henry
jodia. Soti nan kidnaping sou René
Préval jis rive nan vann bal ak zam nan
tou cho ak pen tou fre ki pe tann mwen
anlè a. Byen bonè anvan solèy la koumanse
two cho m pike monte Metivye
se yon ti lokalite ki nan tèt Doko.
Pou w rive Metivye kote ki gen
anpil sous dlo fre ak pye zabriko men
wòtè, w ka pase Morèt si w te nan zon
Meyòt. Sizoka w ta sou Wout Frè apati
kalfou Akademi w pike monte ka Gwo.
Depi w swiv wout la monte nèt l ap
mennen Metivye tèt dwat. Se konsa
dentan m fin vire nan Kalfou Madyowo
m vire sou lamen gòch.
Apre yon ti vanse sou yon 100
mèt m tande yon sèl anbyans mizik
chante ladoudous. Ki sa l ye ? Se yon
konvre bèt volay ki deside bay kalinda
granm maten an. Bon, lè m tande jan
mizik la dous m di kite m anrejistre l
pou m ka fè lòt moun tande l. Paske
gen dwa se pou yon sèl grenn fwa m
ka gen chans koute yo nan vi m.
Gen de bagay w pa ni jwenn,
ni wè, ni tnde 2 fwa. Lè m fi n anrejistre
yo m kontinye vanse pou m al
vire monte nan kafou Doko. M gade m
pa wè yon gwo pye zabriko ki te gen
yon pye figye modi ki makònen sou
li si w konn si w konn se yon makòn
anmoure ki pe danse anba tonnèl pay
kokoye nan fèt chanpè Limonad.
M te toujou konn renmen gade
yo chak fwa m pase. Nan mande
mande, gen yon gran moun tou pre a
ki di m se yon fil hot tansyon ki te kase
sot tonbe sou li detan yon gwo lapli.
Epi l tou boule l. Apre konpayi elektrik
te voye vin koupe l met atè plat. Kèk
pa pi devan w wè yon sitwayen ki pe
toke kot yon wòch koulè. Se ti ko w, ti
kow, ti kow.
Misye te gen yon mayo gri sou
li, yon pantalon long chaje ak pousyè
wòch la sou li. Yon bonèt gri nan tèt li
pou bay solèy la kanpe lwen. Li byen
konsantre detan l ap travay sou kote
wòch la li mete kanpe sou de janm li
ki repliye. Li chita sou twa blòk li met
kouche youn sou lòt pou wè yon bèl
wotè.
Fò w ta di se yon bon kòkòday li
l pe karese tèlman l pran swen pou l fè
sa. Kòm se te tou pre wout la m vanse
sou li, kore misye epi m koumanse
poze l kesyon l te byen kontan reponn.
Fòk w ta di se sa misye t ap tann. Atizan
tayè wòch la te byen kontan rakonte
m bèl istwa l ak bon zanmi l sa a.
M vle pale de wòch sa ki chaje ak
koulè. Fòk w ta di se yon atis ki pentire
l ak yon penso fen. Travay wòch
ak poze seramik se pa menm travay.
Paske seramik la tou ekè ki vle di kat
peyi a pandan se menm nèg sa yo k’ap
denonse kidnaping ak ensekirite.
FRG9 pa nan pale anpil. Men,
se yon devwa nou genyen pou chak
fwa yon abolotcho politik ak sangwen
a mikwo sou rezo sosyal konprann yo
ka fè nou pase menm jan ak Prezidan
Jovenel Moise, sasinen karaktè nou
avan yo sasinen kò nou, nan fè amalgam
pou fè nou parèt lèd nan je nasyon
sa, se pou nou redrese yo avèk bonjan
pawòl laverite. Nou mande depa Ariel
Henry ki se yon enkilpe nan asasina
Prezidan Jovenel Moise nan tèt peyi a
san kondisyon ak tout akolit li yo.
Ou menm pèp Ayisyen an, moman
pa w la rive pou w aji ak reaji pou
w libere tèt ou anba grif sistèm sa a.
Prezidan Jovenel Moise te di si nou pa
pwofite moman sa nou pap janm jwenn
chans sa ankò pou nou soti nan sa yo
mete nou la, depi 36 dènye ane sa yo.
Assad Volcy, ou vle nou pale?
Ebyen, nou pral pale koze. Se yon gran
opòtinite ou ofri pèp sa pou l’ wè anba
nou e n’ap ede l’ wè anba tout vagabon
patannte nan lakou Pòtoprens.
Mèsi!
FRG9 an Fanmi e Alye: Manyen
youn. Manyen Tout.
kwen yo tou kare. Men wòch la mande
anpil anpil ladrès pou w ba l fòm pou l
byen chita sou lòt la ou akote lòt la pou
l byen parèt. « M te aprann metye taye
wòch la ak papa m depi lè m te lekòl.
Sa vle dim grandi ak metye a. Se depi
1996 kou vakans rive m toujou ale ak
papa m sou chantye. Pou jis kounye
papa m toujou ap travay nan metye a.
Bos Wonal esplike n li pase tout peyi a
pe fè bèl travay sa a. Anpil nan travay
m fè yo toujou byen soti ».
Se konsa l te pale ak nou. Bos
tayè woch la rakonte n se depi l te fin
fè yon travay nan zon Fo Jak. Sa te fè l
vin jwenn anpil anpil gwo kliyan. Bos
tayè Woch la ki di n l abite Metivye
fè konnen l sèvi ak mato rachòt pikòp,
nivo fil, aplon ak tiwèl pou n ka brase
epi mete mòtye pou ka plake wòch
yo. « M fè 5 elèv deja. E depi lè m te
apranti m te koumanse fè elèv. Pou
le moman m gen yon elèv m ap fome.
Youn nan travay m fè ki pi reyisi se
Plas Zetwal ki sou zile Lagonav. Si n
vle n ka jwenn li sou Youtoub. M tèlman
alèz nan metye a menm si yon
moun kanpe ban m abiye l ak wòch m
ap ka fè l byen fasil ».
Bòs Wonal te kontan di n kliyan
an yo toujou satisfè pou travay li
fè yo. Okontrè anpil fwa se detan l ap
travay kliyan an konn ap pase li tèlman
kontan pou jan l travay la l tou
pran telefòn li. Gen nan yo ki konn
pran 3 lane anvan yo rele l pou yo ba
l travay. « Se sèlman nan Grandans
m p ko al travay. Depi se kote yon kliyan
bezwen m m toujou la. Se Fèmat
m konn al achte wòch koulè yo pou m
al fè travay yo. Kliyan an yo toujou fè
m konfyans. Gen nan yo ki konn okipe
de tout sa k pou fè m santi m byen.
Gen nan yo ki konn pase vin sipèvize
trvay la ».
Pawòl bòs tayè wòch la
Gen kèk nan yo ki konn tou ret
chita la pou asiste kouman travay la
ap fèt. M renmen travay map fè a. E,
chak jou m fè anpil jèfò pou m travay
pi byen toujou chak jou. Paske lè se
atis ou ye, ou dwe tujou fè sa w kapab
pou zèv ou yo san repwòch. Se konsa
bòs Wonal Tayè Wòch te kontinye pale
ak nou.
Apre tout bèl pawòl sa a yo,
men sa bòs Wonal te di pou l te mete
yon bout nan bat boucha
« Si Leta te konnen pou l te
ankadre talan an yo, se pa ni de ni
twa bèl zèv atis yo ta pwodui pou lònè
ak respè Ayiti! »
6 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Perspectives
Belachat: « Un jeune, un
métier » dans les Ghettos
Par Jodania N. MARCELIN
Haïti : les habitants en grève contre
l’insécurité, au sommet de leurs problèmes
Interview de Frédéric Thomas
Une entreprise sociale dont la
politique est de transformer
chaque ghetto en foyer de relance
de la production locale
avec pour principale acteur, les
jeunes dans les quartiers populaires,
telle est l’initiative d’un
jeune de quartiers populaires,
l’entrepreneur Dieunaldo Mereste.
Il nous en dit plus à travers
ces lignes.
Les jeunes vivant dans les
quartiers populaires sont
généralement perçus comme des
délinquants, des fainéants par
une partie de l’opinion publique
haïtienne. Une perception que
ce jeune entrepreneur Dieunaldo
Mereste dément. En effet, il
a implanté un atelier de couture
dans les quartiers populaires
dont la mission est de participer
à la relance de la production locale
en mettant les jeunes dans
les quartiers populaires comme
acteurs principaux.
Selon Dieunaldo, « cet
atelier a été conçu pour encadrer
ces jeunes du ghetto en
leur donnant une formation
adéquate et en leur permettant
de mettre à profit ce qu’ils ont
comme talents et compétences.
Avoir un métier manuel en
mains est également un des
meilleurs moyens de lutter contre
la pauvreté et l’insécurité en
Haïti », a-t-il précisé.
Par ailleurs, les jeunes qui
auront l’opportunité de suivre
cette formation doivent habiter
dans l’un de ces 5 quartiers :
Kokiyo, Solino, Delmas 24, Fort
National, Christ-roi. Globalement,
ces 5 quartiers sont ciblés
pour la première édition du projet.
Cette initiative d’un atelier
de couture a débouché sur une
entreprise prospère dénommée
« Bèl Achat ». Une entreprise
sociale dont la politique est de
transformer chaque ghetto en
foyer de relance de la production
locale avec pour principale
acteur, les jeunes dans les
quartiers populaires.
En effet, l’atelier va audelà
d’une école. Bel Achat se
donne pour mission d’habiller
environ 1000 haïtiens avec des
habits locaux. Au mois d’août,
dernier l’entreprise a habillé environs
70 haïtiens. Le premier
fut l’artiste haïtien BIC de son
vrai nom Roosevelt Saillant.
Un métier face aux réalités
socio-économiques
Le responsable de Bel Achat
explique à la rédaction que cet
atelier a été conçu dans une
démarche de valorisation des
métiers manuels. Ce qui permettra
aux jeunes d’acquérir
des compétences adéquates
qui correspondent aux réalités
socio-économiques. « Dans le
passé, les parents haïtiens se
sont donnés pour mission de
donner à tous les jeunes qui
Dieunaldo Mereste
grandissent un métier manuel.
Mais avec l’évolution du temps
ces pratiques ont été abandonnées
pour des professions
telles que : ingénieurs, agronomes,
médecins, etc. Mais
les statistiques de ces derniers
jours montrent clairement que
ce marché de l’emploi est saturé,
ce qui fait que beaucoup
de jeunes diplômés lâchent les
armes sans mentionner une autre
catégorie importante qui est
celle des jeunes qui n’ont pas
les moyens de faire ces études
et d’autres », a-t-il expliqué.
Bel Achat, un rêve devenu
réalité
Fondée en 2018 par Mereste
Dieunaldo connu sous le nom
de K-lanbourik, Bel Achat se
situe à Nazon dans la localité
de Kokiyo, et aussi dans les
quartiers environnants et autres
zones telles que : Solino, Delmas
24, Fort-National, Christroi.
Sa politique se définit en
trois mots: Jeunesse, Engagement,
Créativité. Belle Achat est
devenu une entreprise légale en
2021.
Sachant que la première
édition du programme « un
jeune, un métier » a débuté avec
la couture, K-lanbourik nous
explique qu’il vise à continuer
dans d’autres professions ou
formation qui peuvent aider les
jeunes des quartiers populaires
à devenir financièrement autonomes.
Les exemples incluent
une formation en chimie industrielle,
sérigraphie, broderie,
etc.
Avant d’aboutir à ce grand
rêve, Dieunaldo explique que
Bèl Achat a en effet rencontré
beaucoup de difficultés. «
Premièrement, ça a été vraiment
difficile pour nous de
convaincre les consommateurs
haïtiens de consommer des produits
locaux et également de
trouver de bonnes voitures et de
bonnes matières premières afin
d’arriver à un produit fini pouvant
rivaliser avec les produits
d’outre-mer. En plus des difficultés
économiques auxquelles
nous sommes toujours confrontés
pour équiper l’espace
Bèl Achat telles que : l’achat
des génératrices, de machines à
coudre, etc. »
Koukouwouj
29 septembre 2021
Dix-sept missionnaires
nord-américains ont été enlevés
par un gang ce 16 octobre
en Haïti. Deux jours après, les
Haïtiens entamaient une grève
générale pour exprimer leur
ras-le-bol de l’insécurité. Selon
le spécialiste d’Haïti Frédéric
Thomas (Centre tricontinental),
ces événements mettent
en lumière une situation socioéconomique
et politique très
dégradée.
Les routes risquent de rester
bloquées encore quelques
temps en Haïti. Ce 18 octobre,
les habitants de l’île caribéenne
ont entamé une grève générale
illimitée, pour protester contre
l’insécurité. Les Haïtiens exigent
que l’État prenne ses responsabilités.
La situation sécuritaire
est de plus en plus incertaine
depuis l’assassinat de l’ancien
président Jovenel Moïse début
juillet.
Selon le chercheur au Centre
tricontinental (CETRI) à Louvain,
spécialiste d’Haïti Frédéric
Thomas, l’insécurité est au sommet
d’une pyramide de problèmes
structurels au sein du pays.
TV5MONDE : Que montrent
ces enlèvements et grèves
de la situation en Haïti ?
Frédéric Thomas : Cela
démontre une dégradation
généralisée. On en parle à l’heure
actuelle du fait de l’enlèvement
collectif d’étrangers, mais c’est la
réalité quotidienne d’une grande
partie de la population haïtienne,
surtout dans la capitale à Port-au-
Prince. Il n’y a plus aucune liberté
de mouvement. Lorsqu’une
personne se déplace, elle le fait
toujours avec la crainte d’être
agressée, enlevée et séquestrée.
Cet enlèvement met vraiment
en exergue le décalage entre
la manière dont est discutée
la situation en Haïti à l’international.
Par ailleurs, cet enlèvement
survient dans un contexte particulier
: quelques jours après une
visite de hauts-fonctionnaires
des États-Unis, au lendemain
d’une réunion du Conseil de
sécurité de l’ONU. Cela met vraiment
en exergue le décalage entre
la manière dont est discutée
la situation en Haïti à l’international,
mais plus spécifiquement
aux États-Unis et la situation sur
place. On peut voir cet enlèvement
comme un camouflé de la
politique américaine et l’alignement
de la politique internationale
derrière-elle.
TV5MONDE : L’enlèvement
des 17 missionnaires aurait
été commis par le gang des
« 400 Mawozo ». Ce n’est pas la
première fois qu’ils agissent de la
sorte. Pourquoi ?
Frédéric Thomas : Ils enlèvent
essentiellement des Haïtiens.
Leur mode opératoire est
un peu particulier. Ils n’hésitent
pas à recourir à des enlèvements
massifs d’une dizaine ou plus de
personnes. Ils opèrent aussi sur
un axe routier important, reliant
Port-au-Prince à la République
Dominicaine.
Les enlèvements constituent
leurs principales sources de
revenus. Cela explique pourquoi
ils en font autant. Et lorsqu’ils
touchent à des étrangers, cela a
un écho médiatique important.
TV5MONDE : Que dire de
la corruption dans le pays ?
Frédéric Thomas : Je pense
que la dégradation sécuritaire
prends ses racines dans une crise
politique et socioéconomique qui
ne cesse de ce creuser. Elle alimente
d’elle-même l’insécurité,
qui elle-même s’accroît en raison
de l’impunité généralisée. Celle-ci
existe à cause des bandes armées
mais aussi aux liens et complicités
dont elles bénécifient au sein
de l’État.
L’insécurité actuelle constitue
un peu le sommet d’un
ensemble de problèmes qui trouvent
ses racines dans une situation
socioéconomique et politique.
On se focalise sur le problème
sécuritaire. Mais il ne peut
pas être réglé tant que l’impunité,
la corruption seront-là. La classe
politique est entièrement tournée
vers ses propres intérêts, vers ses
propres relations internationales
et pas vers l’action pour les besoins
de la population. L’insécurité
actuelle constitue un peu le sommet
d’un ensemble de problèmes
qui trouvent ses racines dans
une situation socioéconomique
et politique.
Frédéric Thomas
TV5MONDE : Quelles sont
les attentes des Haïtiens à travers
cette grève ?
Frédéric Thomas : Il me
semble que la grève avait été
annoncée quelques jours avant
l’enlèvement des missionnaires
américains et canadiens. C’est
le signe d’un ras-le-bol. La population
est face à une situation
intenable, sans aucun appui de
l’État ni des autorités publiques.
C’est une nouvelle manière de
montrer leur difficulté de vivre et
leur opposition à cette complicité
de l’État avec ces bandes armées.
C’est véritablement le signe
que ces personnes se sentent
complètement abandonnées.
Cette grève devait initialement
durer deux jours. Mais une
grève des transporteurs pétroliers
est désormais annoncée à partir
d’aujourd’hui. C’est véritablement
le signe que ces personnes
se sentent complètement abandonnées.
Elles n’ont pas d’autres
recours que d’essayer une
nouvelle fois de tirer la sonnette
d’alarme pour que les choses
changent.
Cetri 21 octobre 2021
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
7
La Tribune de Catherine Charlemagne (191)
Pendant ce temps, le Protectorat se met en place ! (2 e partie)
De gauche à droite, André Michel de l’incontournable Secteur Démocratique
et Populaire (SDP) et l’ancien émissaire américain Daniel Lewis Foote
Certains ne savent pas que deux jours
avant l’arrivée à Port-au-Prince des
agents de la Cyber Security & Infrastructure
Security Agency (CISA), une
première équipe d’experts américains
avait déjà foulé le sol haïtien dans le
cadre du soutien à la sécurité du territoire,
sollicité par les autorités d’Haïti.
C’est une équipe de la Transportation
Security Administration (TSA) américaine
qui est à pied d’œuvre en Haïti
depuis le 25 juillet 2021. Officiellement,
ces techniciens travaillent de
concert avec leurs homologues haïtiens
de l’AAN (Autorité Aéroportuaire Nationale)
et de l’OFNAC (Office National
de l’Aviation Civile). En vérité, la réalité
est tout autre. Ces employés américains
ont tout naturellement pris le contrôle
des aéroports et ports du pays qui,
il faut le reconnaître, ne sont que de
véritables passoires livrées à la contrebande
opérée par des oligarques et les
tenants du système.
Il suffit de voir comment un
groupe de mercenaires est infiltré dans
le pays en traversant le plus calmement
du monde le plus grand aéroport international
du pays et les frontières haïtiennes
sans être inquiétés jusqu’à commettre
leur forfait sur un chef d’Etat en
exercice sans élever aucun soupçon.
Pour les dirigeants de Washington, il
ne fait aucun doute : les aéroports et
ports d’Haïti sont les maillons faibles
du système de sécurité du pays. Pour
eux, il était temps qu’ils les prennent
en main. Depuis, c’est fait. On n’oublie
point la présence des conseillers américains
dans les différents ministères
surtout celui de l’Economie et des Finances
qui tentent, depuis leur arrivée
au cœur de ce bastion régalien de l’Etat,
un redressement difficile sur le plan
économique. Pour le moment, le gouvernement
américain n’a pas encore
pris de manière effective le contrôle
de la banque centrale d’Haïti (BRH)
comme en 1915 et le rapatriement des
Réserves d’or du pays dans les coffres
de la Reserve Fédérale Bank. Mais, au
train où va ce pays, nous n’en sommes
pas loin.
Tout comme s’il n’y a pas encore
de troupes militaires américains qui défilent
officiellement à travers les rues de
villes et campagnes haïtiennes, le moins
que l’on puisse dire, leur présence n’est
pas si loin. Puisque, dans les heures qui
ont suivi l’annonce de l’assassinat du
chef de l’Etat haïtien et à la demande
des autorités du pays, plusieurs dizaine
de militaires US sont envoyés et ont
débarqué en Haïti dans le but de renforcer
et d’assurer la sécurité des Sites
et du personnel américains et d’autres
étrangers résidents sur le territoire haïtien,
selon la terminologie officielle.
Certes, ils se font discrets et même
furtifs à travers les rues de la capitale
en restant cantonnés dans leurs bases
soit à l’ambassade US soit dans les résidences
des diplomates prêts à passer
à l’action en cas de troubles sérieux à
l’ordre public et à la demande de leurs
chefs politiques et militaires. D’ailleurs,
les premiers groupes de militaires US
ont été renforcés par l’envoi en Haïti
de 200 autres marines dans le cadre du
support des Etats-Unis aux victimes du
séisme qui a dévasté les trois départements
du Grand Sud (Grand’Anse, Nippes
et Sud) le 14 août 2021.
Ce tremblement de terre d’une
magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter
dans le Grand Sud dont le bilan
ne cesse de s’élever (2 248 morts,
329 disparus, 12 763 blessés, 53 815
maisons détruites et 83 770 endommagées.
Embarqués à bord du navire «
USS Arlington » le 17 août, les marines
ont touché le sol haïtien le samedi 21
août 2021 pour être déployés sur le terrain,
avait annoncé l’ambassade américaine
à Port-au-Prince sur son compte
Twitter. « USS Arlington est parti le 17
août avec une Unité de péniches de
débarquement de l’Unité de péniches
d’assaut 2 afin de fournir une assistance
humanitaire et des secours suite
au tremblement de terre de magnitude
7,2 survenu le 14 août en Haïti. Notre
premier objectif est de sauver des vies
tout en allégeant les souffrances du
peuple haïtien » avait déclaré le Capitaine
Eric Kellum, Commandant de
l’USS Arlington. Justement, en pleine
gestion de cet énième cataclysme dans
le pays, l’ex-Envoyé spécial, Daniel
Lewis Foote s’était précipité pour effectuer
un second voyage en Haïti en
moins d’un mois en vue de poursuivre
son travail de reprise en main du pays
et de mettre l’ensemble de la classe
politique au pas.
D’un côté, le bras socioéconomique
et humanitaire du
gouvernement américain, assuré par
l’USAID (Agence des Etats-Unis pour
le développement international), prend
la gestion Post-séisme en Haïti à travers
ses différentes agences et des sous
traitants locaux (gouvernement et ONG
privées). De l’autre côté, il y avait le
vrai patron, Daniel Lewis Foote qui
donnait les directives aux autorités
haïtiennes et dire ce qui doit être fait
et surtout définir l’après-Jovenel Moïse
selon sa vision et celle de Washington.
Dès son arrivée dans la capitale haïtienne
les jours qui ont suivi le tremblement
de terre du 14 août, l’ex-Envoyé
spécial pour Haïti s’était consacré à
rencontrer et écouter une nouvelle fois
tous les acteurs sociopolitiques et du
monde des affaires. Cette fois, l’ambassadeur
Foote avait fait fort. Peut-être
aussi que les autres avaient compris
que, définitivement, en ce qui concerne
les choses politiques en Haïti, il n’y a
qu’un décideur. Il s’appelle Monsieur
Foote tout au moins Washington.
En effet, au cours de cette nouvelle
convocation aux dirigeants des
formations politiques, mêmes les leaders
les plus radicaux avaient répondu
présents à son invitation. Ceux
qui avaient fait le gros dos lors de la
première visite, s’étaient tous précipités
au bureau du chef, pour entendre
sa définition de la Constitution en ce
qui concerne le Pouvoir exécutif haïtien
aujourd’hui. « Nous avons dit à
Monsieur Foote que la Constitution
haïtienne amendée de 1987 encore
debout exige un Exécutif à deux têtes.
Le Premier ministre ne peut pas convoquer
le peuple dans ses comices. C’est
une attribution présidentielle selon la
Constitution » répéta Rosemond Pradel
de la Fusion qui pensait convaincre
l’ex-Envoyé spécial de Washington.
Depuis, Rosemond Pradel et son parti
FUSION ont changé d’avis sur une direction
bicéphale pour la Transition en
signant l’Accord du 11 septembre 2021
avec le Premier ministre a.i Ariel Henry.
D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls.
S’affirmant de plus en plus en
véritable patron et donneur d’ordre,
Daniel Lewis Foote avait d’emblée mis
les points sur les I avec ses invités. Il
laissa entendre aux chefs de Partis
politiques qui étaient venus se plaindre
du caractère inconstitutionnel de la
seule présence du Dr Ariel Henry à la
tête du pays en tant que chef du gouvernement
et chef du Pouvoir exécutif
qu’il était hors de question de désigner
un successeur provisoire au feu Président
Jovenel Moïse. Rosemond Pradel,
Secrétaire général de la DIRPOD (Direction
Politique de l’Opposition Démocratique),
reçu parmi les de chefs de Partis,
avait été surpris de la réaction de
l’ex-Envoyé spécial de Joe Biden pour
Haïti quand il avait abordé la question
de l’exécutif haïtien. Selon le journal Le
Nouvelliste du 20 août 2021 qui a rapporté
les propos de Rosemond Pradel,
l’ex-Envoyé spécial pour Haïti a été
on ne peut plus clair sur la question de
l’exécutif bicéphale « Monsieur Foote
nous a dit qu’au lieu de deux dirigeants
inconstitutionnels, vaut mieux en avoir
un seul à la tête du pays » dont acte.
Après ce refus catégorique de
Washington de revenir sur la désignation
d’un Président provisoire de la République
avant les élections générales,
tous les leaders des partis de l’opposition
qui s’étaient rendus chez Daniel
Lewis Foote se sont rabattus finalement
sur des sujets moins clivants. Comme
les élections et l’insécurité dans le pays
avant de se faire une raison avec le
Premier ministre Ariel Henry et son «
Accord » dit de la Primature dans lequel
ce sont les radicaux qui tiennent le haut
du parvis. De Fanmi Lavalas à Tèt Ansanm
en passant par En Avant de l’ancien
député Jerry Tardieu sans oublier
l’incontournable Secteur Démocratique
et Populaire (SDP) d’André Michel qui
avaient rencontré celui qui faisait officieusement
office de Gouverneur, tous
avaient présenté les mêmes requêtes
devant Daniel Lewis Foote. « Nous
sommes dans une situation exceptionnelle.
Il faut nécessairement trouver
un consensus assorti d’un accord
politique pour : la mise en place d’un
gouvernement de consensus ; un coup
de balai au niveau du leadership de la
Police nationale d’Haïti (PNH) en vue
de rétablir la sécurité et de démanteler
les groupes armés. La transparence financière
; la réalisation des procès des
différents massacres d’État perpétrés
dans les quartiers populaires et ainsi
que le procès PetroCaribe.
La libération des prisonniers
politiques, la mise en place d’un CEP
provisoire, crédible, suivant le premier
modèle constitutionnel et l’organisation
de la Conférence nationale avec un débat
particulier sur la Constitution et la
participation de la diaspora. Pas d’élections
à la fin de l’année 2021. Voilà, en
gros, ce que nous avons défendu à cette
rencontre avec Monsieur Daniel Foote »
avait déclaré à la presse André Michel
à sa sortie de la rencontre avec l’ex-Envoyé
spécial de Washington pour Haïti.
Une position partagée par l’ensemble
des leaders politiques : les élections ne
sont pas possibles cette année. Pour
Rosemond Pradel de la DIRPOD, il faudra
attendre même la fin de 2022, le
temps que le pays soit complètement
sécurisé. « Des élections oui, mais pas
cette année. Il faut planifier les élections
pour au moins à la fin de 2022 afin
d’avoir des élus en fonction au début de
l’année 2023 » répète le dirigeant de la
Fusion des Sociaux Démocrates depuis
rallié au pouvoir.
Sauf que, depuis, le Secteur
Démocratique et Populaire (SDP) d’André
Michel et ses amis s’est approprié
de l’Accord politique d’Ariel Henry
allant même à s’opposer à une fusion
des différents Accords qui sont sur la
table. Après ces rencontres, les acteurs
politiques haïtiens y compris le
chef du gouvernement a.i Ariel Henry
dont le nom est cité dans le Rapport du
RNDDH pour avoir reçu au matin du
meurtre deux appels téléphoniques de
Joseph Félix Badio, l’un des principaux
accusés dans l’assassinat du Président
Moïse, tout le monde attendait la
réponse de « Monsieur Foote » après
son retour à Washington. Car, le pays
se trouve dans une telle dépendance
vis-à-vis des Etats-Unis que la moindre
décision ne peut venir que de son Envoyé
spécial ou de ses émissaires pour
Haïti. Officiellement, en Haïti, pour le
moment il n’y a ni un amiral US ni un
Gouverneur encore moins de navires
de guerre sauf (l’USS Arlington) visibles
dans les rades du Cap-Haïtien ou
de Port-au-Prince comme il y en avait il
y a 106 ans pour marquer l’autorité et
l’hégémonie américaine sur la République
d’Haïti.
Mais, avec des Envoyés spéciaux
pour Haïti, même résidés à Washington,
ou d’autres « Emissaires » perpétuellement
en mission à Port-au-Prince
et l’installation déjà dans le pays de
différentes agences US Government,
les Etats-Unis d’Amérique ont constitué
une tête de pont d’occupation très
avancée dans le pays depuis l’assassinat
du Président Jovenel Moïse le 7
juillet 2021 bien que pour le moment
cela prend la forme d’un « Protectorat.
Le retour à Port-au-Prince en octobre
2021 de l’ambassadeur Kenneth Merten
pour succéder à Michèle J. Sison
en fin de mission confirme ce que plus
d’un redoutaient depuis l’assassinat
du Président Jovenel Moïse. En effet,
la nomination de ce fin connaisseur
d’Haïti, de la classe politique et des
élites socioéconomiques de ce pays
peut être interprété comme le signe
évident d’une mise sous tutelle d’Haïti
par Washington compte tenu de ses
connaissances du fonctionnement du
système politique, administratif et institutionnel
haïtien. Car l’ambassadeur
Kenneth Merten a déjà fait ses preuves
en tant qu’intervenant direct dans les
affaires intérieures haïtiennes au plus
haut niveau.
Son célèbre « Michel Joseph
Martelly n’est pas un citoyen américain
» le 8 mars 2012 demeura graver dans
les annales haïtiennes suite à ce qu’on
appelle « l’affaire de nationalité américaine
» de Michel Martelly alors accusé
par le sénateur Jean-Charles Moïse de
détenir un passeport des Etats Unis
d’Amérique. Celui qui est désormais
chargé de faire le relais de la politique
américaine en Haïti avec les différents «
Emissaires et Missions » délégués par la
Maison Blanche charrie aussi sur nom
un tas de dossiers qui ne fait guère honneur
à sa réputation en Haïti entre autres,
la CIRH, l’élection présidentielle de
2011 et même celui du fonds PetroCaribe
qui a été dilapidé par les dirigeants
haïtiens sans qu’il ne leva les petits
doigts. En tous cas, il est trop tôt pour
titrer « Les blancs débarquent » en Haïti.
Mais, compte tenu de la succession
de catastrophes politiques et naturelles
qui s’abattent sur le pays et l’incapacité
de la classe politique à définir une politique
publique capable de sortir le pays
et la population du désastre, on ne peut
plus écarter cette hypothèse qui devient
de plus en plus probable.
L’enlèvement des 16 citoyens
américains et 1 ressortissant canadien
le samedi 16 octobre 2021 par le gang
« 400 Mawozo », est peut-être l’acte
ultime qu’attendait la Maison Blanche
pour donner son feu vert à cette intervention
dont certains pensent désormais
est une question de temps. Il y
a plus d’un siècle (juillet 1915), l’Oncle
Sam était déjà venu au secours des
élites politiques, économiques et culturelles
après l’effondrement de leur
pays. A l’époque, personne n’avait
rien demandé, en tout cas, il n’y avait
pas de demande officielle émanant
des autorités haïtiennes. Sauf que la
bourgeoisie n’était pas mécontente de
voir arriver les Marines qui venaient
pour les protéger. En 2021, c’est le
gouvernement haïtien qui, dépassé
par un événement que personne n’attendait,
sauf bien évidemment par
ceux qui l’ont provoqué et devant
l’ampleur de ce drame politique qu’est
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8 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
This week in Haiti
Who Is Responsible for Haiti’s Worsening Situation?
New U.S. Chargé d’Affaires to Haiti Kenneth Merten has upheld the Biden
administration line of support for Ariel Henry, while leading on a rival
“civil society” coalition
by Berthony Dupont
Washington’s strategy after President
Jovenel Moïse’s Jul. 7
assassination is to use a two-faced
tactic. It is pretending to parlay with
one of the political coalitions proposing
a roadmap to elections and
reconstitution of Haiti’s government,
while clearly backing a rival coalition,
headed by Prime Minister a.i.
Ariel Henry.
The U.S. State Department’s
political strategies to engineer new
regimes to its liking rarely work,
but one exception is the state which
emerged from the 1990s Rwan-
dan civil war, which pitted the then
Rwandan government, made up of
Hutus, against the Rwandan Patriotic
Front, made up primarily of the
Tutsis, and headed by Paul Kagamé.
Rwanda’s dramatic resurrec-
tion from the ashes of massacres and
war after Kagamé’s victory was not
because Washington suddenly embraced
the principle of helping poor
African countries develop. If that
principle were in its political DNA,
the U.S. would have done so in other
countries such as Haiti, which
has steadily declined under its direct
domination. Rwanda became a model
of fabricated success because the
U.S. had to ensure its victory over
its imperial rival France, which had
backed the Hutu government. But
the French lost this dirty war with
Washington in its chasse gardée, the
African continent.
The current political moment
clearly demonstrates the dominant
role played by the U.S. in Haitian politics.
The State Department is clearly
backing Ariel Henry and his political
coalition composed of the opposition’s
Popular Democratic Sector, the
ruling PHTK, Réginald Boulos’ MTV,
the social-democratic Fusion, and
others. This dogged support of Henry
even caused the resignation of U.S.
emissary Daniel Foote.
But the State Department’s
Brian Nichols and the new Chargé
d’Affaires Kenneth Merten have
held the line. The Biden administration
has a clear disagreement with
other European ambassadors in the
“Core Group.” They, like Foote, appear
to have some sympathy for
the Civil Society Commission for a
Haitian-Led Solution to the Crisis
(CCSHC), a panoply of parties and
organizations from the right and left,
which have drawn up an ambitious
project to address Haiti’s chronic instability
so that free and fair elections
might be held.
The United States has expressed
its strong support for the
draft agreement put in place by the
Prime Minister’s office. This looks
very much like a stab in the back, a
low blow, to the CCSHC, which inked
its Montana Accord also last month.
This coup proved to be a meticulously
crafted strategy implemented by
the White House and the State Department.
Quite simply, Washington
does not trust the CCSHC.
Despite discussions with this
Washington supports Dr. Ariel Henry because he is weak and vulnerable,
hence dependent on U.S. backing.
coalition, it seems clear that Washington
is not really happy with its
proposed plan. Playing Pontius Pilate
with an attitude of neutrality,
the U.S. wants to remain in the role
of mediator and will likely propose
a “global solution” by merging the
Montana Accord with Henry’s “Accord
for Peaceful and Efficient Good
Governance.” This “great historic
compromise” will be presented as
being in Haiti’s best interests. It’s an
unrealizable project, and Washington
knows it!
However, the U.S. strategy
stems from the need to protect certain
vital American interests. For
the United States, Ariel and his crew
have obvious advantages. First of
all, he has no popular legitimacy,
and he is implicated in the horrific
Jul. 7 assassination of Jovenel Moïse.
These factors make him vulnerable
and therefore dependent on the
United States to maintain power and
manage the transition.
This sad spectacle leads to only
one conclusion: nothing can be expected
from this “political class,”
which dominates both rival coalitions.
It is subservient to Washington’s
tutelage and does not respect
the sacred right of Haiti’s people to
self-determination. These leaders refuse
to clearly and roundly denounce
Washington’s meddling. We must
finally come to the conclusion that
they are all dupes, men and women
with a colonized mentality, who
link their fate to the imperial forces of
evil. Despite patriotic posturing and
labeling, they practice a duplicitous
policy, desecrating the Haitian cause.
The Haitian ruling class is
proving itself more than ever the
docile, conscious, and mercenary
instrument of the strategies painstakingly
developed by the foreign
offices of North American and European
imperial governments. That is
why it does not have any way to answer
the fundamental question: Who
is responsible for the collapse of the
country?
Responsible and guilty is this
corrupt political class which leaves
Haiti open to any destabilizing imperialist
maneuver. Responsible and
guilty are the successive governments
which have implemented policies
aimed at exploiting, sacrificing,
and subjugating the popular masses.
At the present time, not a day goes
by without the amplification of the
campaign of disinformation and
slander waged by imperialism and
its subservient media against the autonomous
organizations emerging in
Haiti’s ghettos, which are beginning
to organize and act in a way which is
no longer at the service of the lumpen-bourgeoisie,
the government, and
the old opposition. The ghetto organizations
are not invited into either
of the rival coalitions. On the contrary,
it is targeted by both.
The exploited and oppressed
Haitian people must wake up at all
costs to engage in a vast national liberation
movement that will knock on
the doors of these false leaders and
reactionaries to hold them accountable
for Haiti’s tragedy and make
them pay the price for their betrayal.
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Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
9
ETATS-UNIS: «LA GRA
Des dizaines de milliers de salariés sont en grève aux États-Unis. Dans un mouvement lancé début octobre, ils
dénoncent leurs conditions de travail, rendues encore plus difficiles par la crise du Covid-19
Des infirmières se tiennent sur une ligne de piquetage devant l’hôpital St. Vincent de Worcester, Massachusetts
Le secrétaire à l’Agriculture, Tom Vilsack, s’entretient avec des membres des United Auto Workers à l’extérieur
d’une usine John Deere, le 20 octobre 2021, à Ankeny, Iowa. Environ 10 000 travailleurs de l’UAW se sont mis
en grève contre John Deere dans des usines de l’Iowa, de l’Illinois et du Kansas.
Par Jack Rasmus*
La meilleure définition d’une grève
est la suivante: «les travailleurs suspendent
leur travail» pour obtenir
de meilleurs salaires et de meilleures
conditions de travail. La sagesse populaire
veut que les syndicats fassent
la grève. Mais c’est actuellement
faux. Les travailleurs se mettent en
grève et ne sont pas nécessairement
membres d’un syndicat. Ce fait est évident
aujourd’hui, alors que des millions
de travailleurs des Etats-Unis
refusent de reprendre leur travail. Ils
«suspendent leur travail» en quête de
meilleurs salaires et d’un avenir.
Nous assistons à la «grande grève
de 2021» et elle est composée principalement
de millions de travailleurs
et travailleuses non syndiqués et à
bas salaires!
Les travailleurs ont retrouvé un
emploi au rythme de 889 000 par
mois au cours du deuxième trimestre
de 2021 (avril-juin) lorsque l’économie
a redémarré. Selon l’Economic
Policy Institute, cette moyenne est
tombée à seulement 280 000 par mois
au cours du troisième trimestre 2021
(juillet-septembre) qui vient de s’achever.
Le chiffre le plus récent pour
le mois de septembre était seulement
de 194 000 emplois, selon le rapport
mensuel sur la situation de l’emploi
du Département du travail. Ce chiffre
ne correspond pas aux prévisions des
économistes dominants, qui tablaient
sur 500 000.
Selon les différents tableaux des
«Employment Situation Reports» du
Département du travail (A-1, A-13,
B-1), seule la moitié des travailleurs
qui étaient sans emploi au début de
l’année 2021 ont retrouvé du travail.
Officiellement, selon le département,
plus de 5 millions n’ont toujours pas
accédé à un emploi. Mais ces 5 millions
représentent une forte sous-estimation.
Ce chiffre ne tient pas compte
des 3 millions de personnes supplémentaires
qui ont complètement
quitté la population active et qui ne
sont pas moins sans emploi que les
personnes officiellement enregistrées
comme chômeurs et chômeuses. Ces
5 millions ne comprennent pas non
plus les quelques millions de salarié·e·s
qui ont été classés à tort par le
Département du travail comme ayant
un emploi en mars 2020, lorsque la
pandémie a commencé, simplement
parce qu’ils ont indiqué, lors d’une
enquête du gouvernement sur le taux
de chômage, qu’ils s’attendaient à reprendre
le travail, même s’ils ne travaillaient
pas au moment de l’enquête.
Le Département du travail a reconnu
peu après que c’était une erreur de les
compter comme en emploi. Mais à ce
jour, il a toujours refusé de corriger les
données chiffrées. Le nombre de personnes
classées à tort comme ayant
un emploi reste aujourd’hui d’environ
1 million.
Il y a donc environ 8 à 10 millions
de travailleurs et travailleuses
aux Etats-Unis qui n’ont toujours pas
d’emploi (sans compter les millions
d’autres qui sont sous-employés, travaillant
à temps partiel ou quelques
heures par semaine, ici ou là).
Parmi ces quelque 9 millions de
personnes, beaucoup ne retournent
pas au travail par choix, c’est-à-dire
qu’elles «suspendent leur travail».
Elles sont en fait en grève pour obtenir
quelque chose de mieux.
Si la plupart d’entre elles sont
faiblement rémunérées, leurs rangs
ne se limitent pas aux secteurs qui
viennent d’abord à l’esprit, comme
l’hôtellerie ou le commerce de
détail. Les rangs des personnes à bas
salaires relèvent, aujourd’hui, d’une
réalité partagée dans presque toutes
les industries aux Etats-Unis, et pas
seulement dans l’hôtellerie ou le commerce
de détail.
En comparant le niveau d’emploi
du Département du travail en
septembre 2021 aux mois pré-pandémiques
de janvier-février 2020, les
chiffres montrent que les travailleurs
qui «suspendent leur travail» sont
répandus dans toutes les industries et
professions. Le secteur des loisirs et
de l’hôtellerie compte 1,6 million de
travailleurs en moins, en septembre
2021, par rapport aux mois pré-pandémiques
de janvier-février 2020.
Mais le secteur des soins de santé,
qui compte des centaines de milliers
de travailleurs faiblement rémunérés
dans les soins à domicile et les cliniques,
compte 524 000 salarié·e·s de
moins aujourd’hui qu’en janvier 2020.
Le nombre de personnes ayant des
contrats individuels dans les secteurs
des services a été réduit à hauteur de
385 000. Pour ce qui est du secteur
de l’éducation au sens large – avec ses
centaines de milliers d’auxiliaires dans
l’enseignement supérieur et ses millions
d’enseignants de la maternelle à
la terminale, payés à bas salaire dans
les petits districts scolaires, et non
syndiqués – les emplois ont baissé
de 676 000. On pourrait penser que
dans la production, ce serait l’inverse.
Mais non. Des millions de travailleurs
de l’industrie manufacturière sont employés
comme «intérimaires», avec des
salaires réduits et aucun avantage (assurance
maladie, etc.), et cela même
dans le cadre de contrats syndicaux.
Le secteur manufacturier compte 353
000 emplois de moins aujourd’hui
qu’au début de janvier 2020. Idem
pour la construction, avec 201 000
emplois en moins. Et ainsi de suite.
Cela représente plus de 5 millions
d’emplois en moins, sans compter
ceux qui ont complètement quitté
la population active ou ceux qui sont
encore considérés à tort comme des
travailleurs et travailleuses.
On peut supposer qu’au moins
la moitié des 9 millions de personnes
sans emploi refusent de retourner au
travail par choix. Cela représente 4 à
5 millions de personnes qui sont de
facto «en grève» (au sens de «suspension
du travail»). Les Etats-Unis sont
en quelque sorte en plein milieu de la
«grande grève de 2021», impliquant
des millions de travailleurs et travailleuses
mal payés et surexploités dans
pratiquement tous les secteurs!
Des signes commencent à apparaître
que leur «exemple» pourrait
maintenant s’étendre à la main-d’œuvre
syndiquée également. Les renouvellements
de contrats syndicaux sont
rejetés – et des grèves sont imminentes
ou en cours – dans des secteurs
allant de la transformation alimentaire
(travailleurs et travailleuses de Kellog)
aux équipements agricoles (John
Deere) en passant par les hôpitaux et
les soins de santé sur la côte Ouest. Il
s’agit d’importantes négociations syndicales
impliquant des milliers, voire
des dizaines de milliers de travailleurs
syndiqués.
L’idéologie capitaliste: inverser les
causes et les effets
Les employeurs, les médias liés au
business, les politiciens et la plupart
des économistes traditionnels ne reconnaissent
pas qu’ils sont confrontés
à une vague de grèves de travailleurs
et travailleuses syndiqués et non syndiqués.
Cependant ils sont unis pour
essayer de les blâmer pour ce qui est
un débrayage de facto par millions.
Ils se lamentent tous et se grattent la
tête, sans réponse quant aux raisons
pour lesquelles tant de travailleurs et
travailleuses ne retournent pas à leur
emploi ou sont prêts à le quitter – surtout
maintenant que des vaccins sont
disponibles et que les employeurs annoncent
des offres d’emploi.
Leur explication, au début de
l’été dernier, était que les allocations
de chômage étaient trop généreuses
et étaient donc responsables du fait
que des millions de travailleurs ne reprennent
pas le travail. Ce thème était
particulièrement populaire parmi les
politiciens des Etats rouges [républicains].
A partir du mois de juin 2021,
de nombreux gouverneurs et élus des
Etats rouges ont unilatéralement et
préventivement réduit les allocations
de chômage, même si celles-ci auraient
dû se poursuivre jusqu’en septembre.
Ils se sont ensuite tus lorsque
les données recueillies au cours de l’été
ont montré que les quelques Etats bleus
[démocrates] qui n’ont pas réduit
les allocations de manière anticipée
– comme la Californie, le New Jersey,
etc. – ont en fait enregistré un taux de
retour à l’emploi plus élevé au cours
de l’été que les Etats rouges qui ont
réduit les allocations de chômage de
manière anticipée. Voilà pour cet argument
sur les allocations de chômage
trop élevées faisant obstacle à la reprise
d’emploi.
Aujourd’hui, les employeurs, les
politiciens et les Etats rouges répètent
10 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
NDE GRÈVE DE 2021»
à tue-tête que les allocations familiales
et l’amélioration des bons d’alimentation
empêchent les travailleurs et travailleurs
de reprendre un emploi. C’est
la vieille stratégie de grève du patronat:
«affamez-les et ils reviendront au
travail».
En d’autres termes, le refus des
travailleurs de reprendre le travail
n’aurait rien à voir avec des salaires
bas insupportables, avec l’absence de
soins de santé alternatifs pour euxmêmes
et leur famille, puisque le retour
au travail signifie la perte des
paiements COBRA du gouvernement
[aide à l’obtention de soins] ou de
Medicaid [assurance maladie pour les
bas revenus], sans mentionner que le
retour au travail implique les coûts de
services de garde d’enfants non disponibles
ou inabordables financièrement.
Cela n’aurait rien à voir avec la
pratique des employeurs de proposer à
de nombreux travailleurs et travailleuses
de reprendre le travail, mais avec
un nombre d’heures réduit et sans
garantie des heures nécessaires pour
assurer un salaire hebdomadaire suffisant
pour payer leurs factures. Cela
n’aurait rien à voir avec le fait que les
employeurs insistent sur des horaires
de travail instables qui détruisent la
famille, sur l’absence de congés payés
civilisés et, d’une manière générale,
sur l’absence d’espoir de sortir un jour
de ce qui est en fait un système d’esclavage
moderne dont souffrent aujourd’hui
des dizaines de millions de
travailleurs et travailleuses des Etats-
Unis.
Selon de nombreux employeurs,
leurs médias et leurs politiciens, c’est
la faute aux travailleurs et travailleuses.
On leur a trop donné pendant
la pandémie [allusion aux chèques et
diverses aides] et maintenant ils ne
veulent plus travailler! C’est le mantra
capitaliste et l’explication au fait que
des millions de personnes «refusent de
reprendre» ces emplois.
Avec cette explication, les employeurs,
les médias, les politiciens et
les économistes traditionnels mettent
la réalité cul par-dessus tête! Comme
il est caractéristique des perversions
langagières de l’idéologie capitaliste,
ils ont inversé la cause et l’effet. Les
victimes – les travailleurs et les travailleuses
– sont la cause du problème
et non le résultat ou l’effet. Ils et elles
sont la cause de la chute de deux tiers
du taux de retour à l’emploi au cours
des trois derniers mois par rapport à
la période précédente d’avril à juin
2021. On n’a pas mentionné les pratiques
qui ont cours depuis des décennies
et qui consistent à verser des bas
salaires insupportables, à offrir peu
ou pas d’avantages sociaux et à imposer
des conditions de travail si inadéquates
que pratiquement toutes les
autres économies capitalistes avancées
les ont abandonnées il y a des années
(pas de congés payés, de garderies,
d’un système de soins de santé national,
etc.).
La manière la plus précise de
comprendre ce qui se passe est que
peut-être la moitié des 9 à 10 millions
de personnes qui n’ont toujours
pas de travail aujourd’hui refusent de
travailler et recherchent de meilleurs
salaires, de meilleures prestations, de
meilleures conditions et de nouveaux
emplois qui donnent un certain espoir
pour l’avenir. Quatre à cinq millions de
travailleurs américains sont en fait «en
grève».
La grande vague de grèves de
1970-71
La dernière grande vague de grèves
aux Etats-Unis remonte à 50 ans, en
1970-71. A l’époque, ce sont les travailleurs
syndiqués qui ont débrayé
en masse dans les secteurs de la construction,
du transport par camion, de
l’industrie automobile, sur les docks et
dans des dizaines d’autres grandes entreprises
manufacturières, de construction
et de transport.
Cette histoire de la classe ouvrière
a été largement ignorée par les
universitaires et les médias capitalistes.
Probablement parce que les grèves ont
été si fructueuses, dans presque tous
les cas, les travailleurs en grève et
leurs syndicats ont remporté alors de
grandes victoires! En moyenne, cette
vague de grèves s’est traduite par des
augmentations immédiates de 25%
des salaires et des avantages sociaux
dans le cadre d’accords contractuels
d’une durée maximale de trois ans
[ce qui implique leur renouvellement
plus rapide que des contrats actuels
d’une durée de six ans]. Les travailleurs
et les syndicats ne pouvaient
être arrêtés dans leur action par les
employeurs. Leur succès était tel que
les entreprises ont dû se tourner vers
le gouvernement pour mettre un terme
aux grèves et aux accords contractuels.
Elles se sont tournées vers Richard
Nixon, le président de l’époque, qui, au
cours de l’été 1971, a rapidement pris
des décrets d’urgence pour geler les
salaires obtenus par les grèves, puis
ramener les augmentations de salaires
et d’avantages sociaux de 25% à un
maximum de 5,5%.
Le gel et la réduction des salaires
étaient des éléments centraux du dit
«New Economic Program» (NEP) de
Nixon, publié en août 1971, en même
temps que le décret sur le gel des
salaires. Dans le NEP, Nixon a également
attaqué les concurrents des capitalistes
américains en Europe et ailleurs
avec diverses mesures commerciales.
Il a mis fin à la garantie d’échange du
dollar américain, 32 dollars pour une
once d’or. Cela a fait exploser ce qu’on
appelait le système capitaliste international
de Bretton Woods, que les Etats-
Unis avaient eux-mêmes mis en place
en 1944.
Lors de l’ancienne grande vague
de grèves de 1970-71, 10 800 grèves
ont eu lieu au cours de ces deux années,
avec la participation de plus de
6,6 millions de travailleurs et travailleuses
et 114 millions de journées de
travail perdues en raison des grèves.
La vague de grèves de 1970-71 a été,
à certains égards, aussi importante que
la grande vague précédente de 1945-
46. Au cours de cette période, il y a
eu environ 9750 grèves impliquant
8,1 millions de travailleurs et 154 millions
de jours de travail perdus en raison
des grèves, ce qui est encore plus
important. (Source: Analysis of Work
Stoppages, US Department of Labor,
Bulletin 1777, 1973)
Avançons rapidement d’un
demi-siècle, jusqu’à aujourd’hui. Il y
a presque autant de travailleurs qui
«suspendent leur travail», soit environ
4 à 5 millions, et ce nombre pourrait
augmenter à mesure que les travailleurs
syndiqués rejoignent leurs rangs
à l’expiration de leurs contrats. Le
nombre de jours de travail perdus n’est
pas encore estimé. Mais il ne fait aucun
doute qu’un nouveau militantisme
est en train de naître, les travailleurs
et travailleuses prenant leur destin en
main – ou plutôt avec leurs pieds – en
quittant leur emploi et en suspendant
leur travail!
Ce qui est différent aujourd’hui,
c’est que la «grande grève de 2021»
n’est pas menée par les syndicats.
Les syndicats du secteur privé aux
Etats-Unis ont été décimés et presque
détruits depuis 1980 en raison des
politiques néolibérales qui ont entraîné
des décennies de délocalisation des
emplois, des accords de libre-échange
et des subventions fiscales massives
accordées par le gouvernement aux
entreprises pour remplacer les travailleurs
par l’automatisation, les machines
et des investissements en biens
d’équipement.
Cette destruction d’emplois au
cours des quatre dernières décennies a
été remplacée par des dizaines de millions
d’emplois à bas salaire, d’emplois
de services de qualité inférieure, d’emplois
temporaires, d’emplois à temps
partiel, d’emplois de type «gig» [travail
à la tâche, médiée par les plateformes
numériques] et d’emplois «précaires»
similaires. La récente crise du covid a
exacerbé et approfondi la contraction
économique de 2020-21. Aujourd’hui,
les travailleurs à bas salaire, précaires
et de facto en situation de servitude se
révoltent.
De nombreuses industries et
entreprises doivent maintenant augmenter
leurs salaires et payer des
primes de rappel ou d’embauche pour
essayer de faire revenir les travailleurs
et travailleuses, car ils continuent à
«suspendre leur travail» et à créer une
pénurie de main-d’œuvre. Une pénurie
de main-d’œuvre signifie généralement
que les salaires doivent augmenter.
Mais cette pratique est inégale
selon les secteurs et reste largement
anecdotique.
Signification historique de la
«grande grève de 2021»
Les Etats-Unis sont au milieu d’un
événement historique. Des secteurs
Ces démissions doivent être considérées comme allant de pair avec un autre courant puissant que de nombreux
économistes ignorent: la volonté croissante des travailleurs et travailleuses syndiqués de se mettre en grève.
de la classe ouvrière américaine sont
peut-être en train de se réveiller – de
leur propre chef – et ne sont pas dirigés
par des syndicats qui ont été détruits
ou qui sont dirigés par des hauts responsables
syndicaux qui ne veulent
pas engager des grèves de peur de
«gêner» leurs amis du Parti démocrate.
La «grande grève de 2021» est
composée, en revanche, principalement
de la main-d’œuvre non syndiquée
– travailleurs des services faiblement
rémunérés, camionneurs indépendants
sur de longues distances, chauffeurs-livreurs
dans les villes, travailleurs
de l’hôtellerie et de la restauration,
travailleurs du commerce de détail, travailleurs
sur des projets de construction
locaux, enseignants et chauffeurs d’autobus
scolaires, infirmières «épuisées»
par des heures supplémentaires chroniques,
travailleurs des entrepôts et de
l’industrie alimentaire poussés à bout
depuis 18 mois, aides à domicile exploité·e·s
par des intermédiaires, etc. La
liste est longue.
Les économistes mainstream et
les politiciens dominants comprennent
très peu les changements structurels
fondamentaux des processus de production
et des marchés de produits
et services que la période de covid et
la profonde contraction économique
ont entraînés. Ces changements sont
encore à découvrir. Et beaucoup
s’avéreront profonds. La restructuration
des marchés du travail américains
qui apparaît aujourd’hui n’est qu’à ses
débuts. La «grande grève de 2021»
n’en est que le symptôme. Les marchés
de produits et la distribution mondiale
des biens et des services sont soumis
à des tensions et à des changements
similaires. Enfin, les contrecoups de
l’envol des marchés d’actifs financiers
– actions, obligations, produits dérivés,
devises, monnaie numérique, etc. –
sont encore à enregistrer. Lorsqu’ils se
produiront, ils pourraient s’avérer les
plus déstabilisants de tous.
*Jack Rasmus est l’auteur de The
Scourge of Neoliberalism: US Economic
Policy from Reagan to Trump, Clarity
Press, janvier 2020. Il enseigne l’économie
au Saint Mary’s College of California.
Il tient un blog sur jackrasmus.com
et anime l’émission de radio hebdomadaire
Alternative Visions sur le Progressive
Radio Network.
Jack Rasmus 18 octobre 2021
A l’Encontre 22 octobre 2021
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
10e anniversaire de l’assassinat de Kadhafi : Une Libye
disparue et divisée
Par Alberto Negri
La Libye a disparu et elle a été divisée.
En ce dixième anniversaire
de l’assassinat de Kadhafi à Syrte, la
Libye n’a plus guère d’importance. Si
ce n’est pour lancer des appels plus ou
moins crédibles à la « stabilité », dont
il a également été question hier lors de
la conférence internationale de Tripoli.
Dans le vide politique qui a résulté
de l’attaque occidentale en 2011,
la Libye a disparu et elle a été divisée.
En ce dixième anniversaire de l’assassinat
de Kadhafi à Syrte, la Libye
importe peu désormais. Si ce n’est
pour lancer des appels plus ou moins
crédibles à la « stabilité », dont il a
également été question hier lors de la
conférence internationale de Tripoli, la
première du genre organisée en Libye,
seule note positive de l’événement.
La stabilité et la sécurité en Libye ne
signifient en fait pas grand-chose pour
nous : d’abord l’arrêt des vagues migratoires,
le reste vient plus tard, des
élections au retrait des troupes mercenaires
dont la présence a été qualifiée
hier d’ « inquiétante » par le premier
ministre Dabaiba. Mais aucune conclusion
n’a été tirée à Tripoli, ni sur les
soldats et mercenaires turcs et russes,
ni sur les élections présidentielles et
législatives.
Pas un mot n’a été gaspillé sur
les milliers d’êtres humains réduits
en esclavage dans les camps libyens.
Pourtant, les juges d’Agrigente qui ont
porté plainte contre le navire de l’ONG
Mediterranea – qui a refusé de remettre
les migrants aux Libyens – ont été explicites
: non seulement il est juste de
ne pas communiquer avec les « garde-côtes
libyens », mais une contradiction
flagrante se dégage des conclusions
de la justice. Quiconque finance
et forme les « garde-côtes libyens »,
c’est-à-dire l’Italie, viole le droit international
et se rend complice d’un comportement
criminel.
La stabilité de la Libye n’a jamais
vraiment été souhaitée par quiconque
au cours de cette décennie,
depuis le lynchage et l’assassinat de
Mouhammar Kadhafi le 20 octobre à
Syrte. Avec l’intervention aérienne
de mars 2011, après la chute des raïs
Ben Ali et Moubarak, la France et la
Grande-Bretagne, avec le soutien des
États-Unis, n’avaient pas l’intention
d’exporter la démocratie mais de remplacer
le régime de Tripoli par un gouvernement
plus malléable et proche
des intérêts de Paris et de Londres. Sarkozy,
qui avait reçu de l’argent libyen
pour sa campagne électorale de 2007,
en voulait amèrement à M. Kadhafi,
qui avait refusé d’acheter ses centrales
nucléaires, tandis que le raïs libyen
poursuivait ses accords énergétiques
avec l’Italie et ENI.
La Grande-Bretagne et la France
n’ont pas toléré le retour de la Libye,
quoique d’une manière totalement différente
de son passé colonial, dans la
Depuis le lynchage et l’assassinat
de Mouhammar Kadhafi le 20
octobre à Syrte, la Libye a disparu,
elle a été divisée
Quatrième Banque italienne, un événement
sanctionné par le défilé pompeux
du rais libyen à Rome le 30 août 2010.
Des accords avaient été mis sur la table
pour 55 milliards d’euros : plus du
double de la loi budgétaire actuelle de
Draghi.
Ces éléments apparaissent également
dans l’intéressant documentaire
de la RAI intitulé « Il était une fois Kadhafi
» où le général des services Roberto
Jucci témoigne abondamment de
la manière dont il a bloqué les ordres
de Aldo Moro de renverser Kadhafi
par un coup d’État en 1971. Le documentaire
raconte également comment
Jucci, inspiré par Andreotti, a répondu
aux demandes de fournitures militaires
de Kadhafi. Comme on le sait, ce sont
Craxi et Andreotti qui ont sauvé le colonel
libyen des sanctions américaines,
y compris les raids aériens de 1986 ordonnés
par Reagan.
C’est pourquoi la décision de
l’Italie de se joindre aux raids de
l’OTAN contre Kadhafi n’a pas été prise
pour des raisons humanitaires mais
simplement parce que les États-Unis,
la Grande-Bretagne et la France nous
faisaient du chantage et menaçaient
même de bombarder les usines ENI.
L’Italie subit alors sa plus grande défaite
depuis la Seconde Guerre mondiale
et perd toute crédibilité résiduelle
sur la rive sud. La décennie qui vient
de s’écouler depuis l’explosion du printemps
arabe n’a pas été suffisante pour
retrouver un rôle en Méditerranée, un
rôle qu’Aldo Moro avait déjà fortement
défendu dans les années 1960 et
1970. L’Italie ne peut qu’espérer que
les puissances se battent entre elles et
se heurtent dans les espaces restants.
C’est ce qui se passe, par exemple,
dans le cas de la Turquie : après l’accord
militaire du 30 septembre entre
la France et la Grèce, Rome cherche
le soutien d’Ankara dans l’exploration
offshore des zones économiques spéciales
qui coupent désormais la Méditerranée
en tranches.
Nous gardons un profil bas dans
le jeu libyen, sous la pression de Paris
et face à la tentative française de convoquer
une autre conférence libyenne
le 12 novembre. Et espérer un candidat
présidentiel proche des intérêts
italiens. Aux noms controversés de
Seif Islam Gaddafi et Khalifa Haftar, on
peut préférer l’actuel premier ministre
Dabaiba, qui a rencontré Di Maio hier.
Mais le plus déconcertant en
ce dixième anniversaire de la mort
de Kadhafi, c’est la réévaluation historique
larvée de ce dernier par les
mêmes médias et journaux qui ont
applaudi les raids occidentaux qui ont
plongé le pays dans le chaos. En Libye,
les Américains ont vu l’assassinat d’un
ambassadeur envoyé pour traiter avec
la guérilla islamique à Benghazi par
Hillary Clinton et sa « stratégie du chaos
» démentielle (11 septembre 2012).
La France a imprudemment manœuvré
avec Haftar contre le gouvernement
Sarraj, soutenue par l’Italie et l’ONU,
la Grande-Bretagne a systématiquement
saboté les tentatives de stabilisation,
avec pour résultat qu’aujourd’hui
nous avons la Turquie en Tripolitaine
et des mercenaires et pilotes russes
en Cyrénaïque. Et la liste des erreurs
tragiques commises en Libye, que
nous dressons ici, est suffisante pour
aujourd’hui.
Source : Il quotidiano del sud &
ariannaeditrice 22 octobre 2021
Euro-synergies 23 octobre 2021
Criminel et menteur, Colin Powell échappe à la justice humaine
contre l’Irak et les Irakiens innocents
et de ne rien faire à ce sujet. Les Irakiens
sont aujourd’hui occupés à essayer
de sauver leur pays et à épargner des
larmes pour leurs jeunes manifestants
pacifiques, leurs fils et leurs filles qui
ont été tués par les milices et les gangs
pro-iraniens », a-t-il déclaré. « Les Irakiens
ne verseront pas de larmes pour
Colin Powell ».
Un “guerrier avec des scrupules” ?
Powell est décédé lundi à l’âge de 84
ans des complications liées à une infection
Covid-19. On a beaucoup parlé de
son statut de premier secrétaire d’État
noir et de sa [supposée] réputation de
prudence et de pondération au sein de
l’administration de l’ancien président
George W. Bush, qui était par ailleurs
connu pour son esprit violent et belliciste.
Les nécrologies l’ont décrit comme
un “pionnier” et l’ont qualifié de
“guerrier avec des scrupules” dans la
guerre en Irak. Il désavouera plus tard
son célèbre discours de 2003 à l’ONU,
le décrivant comme une “tache” sur sa
carrière.
Salam Ali, membre du Comité
central du Parti communiste irakien, a
déclaré que le discours de Powell aux
Nations unies avait contribué à influencer
des personnes, tant à l’intérieur
qu’à l’extérieur des États-Unis, qui
étaient “réticentes à l’idée de lancer la
guerre en Irak”.
« Colin Powell fait partie des
hauts fonctionnaires de l’administration
américaine responsables de la
conduite de cette guerre criminelle,
et qui ont trompé le monde avec des
informations fabriquées, qui auraient
dû être tenus responsables de ce qu’ils
ont fait. »
Sa relation avec l’Irak a commencé
en 1991, lorsqu’en tant que
président des chefs d’état-major interarmées,
il a contribué à chasser les
forces de Saddam du Koweït. « Notre
stratégie pour s’attaquer à cette armée
est très simple », avait-il alors déclaré
aux journalistes. « D’abord, nous allons
l’isoler, et ensuite nous allons la
tuer ».
Même si les États-Unis n’ont
pas fini par aller aussi loin en 1991,
en 2003, les forces de Saddam ont finalement
été vaincues, Bremer dissolvant
l’armée et en prenant rapidement
le contrôle – une décision qui aura des
conséquences désastreuses pour les
États-Unis, car des vagues d’anciens
soldats sans emploi et mécontents ont
rejoint la résistance armée contre l’occupation
américaine.
Ahmed Habib, rédacteur à la
publication ShakoMako.net basée à
Bagdad, a déclaré que le rôle de Powell
en Irak ne pouvait être masqué et il
a repoussé les tentatives de le dépeindre
comme une colombe dont le rôle
suite à la page(19)
Arrogant, menteur, criminel... Colin Powell était l’archétype du militaire
américain brutal et sûr de son bon droit
Par Alex MacDonald
Les Irakiens disent qu’ils ne pleureront
pas la mort de l’ancien secrétaire
d’État américain qui a supervisé l’invasion
catastrophique de leur pays.
Le décès de l’ancien secrétaire d’État
américain Colin Powell a, comme
d’habitude lors du décès d’une personnalité
politique majeure, provoqué un
débat sur son héritage et sur ce que
son mandat a signifié pour le reste du
monde. Pour des millions d’Irakiens,
Powell restera dans les mémoires comme
l’homme qui a menti devant les
Nations unies sur l’existence et la menace
des armes de destruction massive
(ADM) de l’ancien dirigeant Saddam
Hussein.
Les affirmations de Powell selon
lesquelles Saddam avait des liens avec
Al-Qaïda et cachait des ADM ont contribué
à accélérer l’invasion de l’Irak en
2003 et les années de chaos et d’effusion
de sang qui en ont résulté et dont
le pays souffre encore aujourd’hui.
Kamal Jabir, homme politique de
l’Alliance démocratique civile et ancien
combattant de la liberté contre Saddam
dans les années 80 et 90, a vu de nombreuses
personnes tuées par l’administration
de Saddam et a consacré une
grande partie de sa vie au combat et à
l’exil à cause de lui.
Cependant, il considère toujours
la guerre en Irak comme ayant été une
catastrophe.
« Depuis 2003, les Irakiens ont
beaucoup souffert parce que les administrations
américaines – républicaines
et démocrates – ont insisté pour soutenir
les fonctionnaires et les extrémistes
islamiques les plus corrompus, les plus
malhonnêtes et les plus déloyaux afin
qu’ils accèdent au pouvoir, ruinent
l’Irak et massacrent les Irakiens », a-til
déclaré à Middle East Eye.
Il a noté que si Powell avait
une réputation de décence en tant que
politicien, il n’a pas réussi à s’opposer
à la guerre de 2003 ou aux “innombrables
erreurs délibérées” commises par le
chef de l’Autorité provisoire de la coalition,
Paul Bremer, pendant son règne
sur le pays occupé. « [Powell] a choisi
d’assister passivement aux massacres
12 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Notre Mémoire se souvient
La mémoire au service des luttes : Gabriel Prosser
Par FUIQP et Alain Saint-Victor
Il y a 221 ans, le 7 octobre 1800,
l’esclave Gabriel Prosser était pendu.
Il était l’organisateur d’une des
premières tentatives de révolte d’esclaves
aux États-Unis.
Né dans l’esclavage en 1775
dans le comté de Henrico (Virginie),
il fut inspiré par la Révolution haïtienne,
ses espoirs de liberté et d’égalité.
La révolte était méticuleusement
préparée pendant l’été 1800. Des centaines
d’esclaves avaient été recrutés
et organisés en unités militaires. Des
ateliers de fabrications d’armes sont
mis en place pour produire des centaines
d’épées et de piques. Ces armes
sont produites par les esclaves forgerons
à partir des outils agricoles. Les
armes découvertes indiquent que les
insurgés comptaient sur la participation
de milliers d’esclaves.
À cause d’une pluie torrentielle,
la révolte, prévue le 30 août 1800,
est avortée. En outre, un traître avait
averti les esclavagistes. Les insurgés
étaient attendus par la milice d’État.
Arrêté, Gabriel est emprisonné à
Richmond. Il refuse de répondre aux
questions lors de son interrogatoire.
Avec 24 autres insurgés, dont deux
de ses frères, Gabriel est pendu. La
peur des maîtres était telle que la législation
esclavagiste fut encore renforcée
dans plusieurs États.
La révolte prévue eut un impact
énorme non pas du fait de ses résultats
puisqu’elle n’a pas eu lieu, mais
du fait qu’elle souligne aux yeux des
esclaves la possibilité d’inverser les
rapports de force.
À cette époque, en effet, près de
40% de la population totale de la Virginie
est constitué d’esclaves. Même
défaite, la révolte brise le mythe de
l’invincibilité des colons blancs.
Par la suite, les maîtres ne
cessèrent d’avoir peur de révoltes
d’esclaves. Ils avaient raison. Deux
ans après la tentative de révolte de
Gabriel, les bateliers esclaves se révoltaient
à leur tour en Virginie. Les
révoltes ne cesseront plus. Même si
elles sont défaites et réprimées sauvagement,
l’esclavagisme est d’ores
et déjà condamné.
En 2002 la ville de Richmond
a présenté des excuses officielles en
reconnaissant que «la fin de l’esclavage
et la poursuite de l’égalité pour
toutes les personnes ont prévalu, à la
lumière de l’histoire.»
Souvenons-nous de ces pionniers
afro-américains qui donnèrent
leur vie pour la liberté et l’émancipation.
Repose en paix frère et camarade.
Texte: FUIQP et
Alain Saint-Victor
Grenade : 38 ans après l’intervention militaire criminelle des États-Unis
De gauche à droite Daniel Ortega, Maurice Bishop et Fidel Castro
Par Tony López
Ce lundi 25 octobre, c’était le 38e
anniversaire de l’intervention militaire
des États-Unis sur la petite île de
Grenade. Sous l’argument, brandi par le
président Ronald Reagan, que le gouvernement
de la petite île de quelque
90 000 mille habitants, était un danger
pour la sécurité nationale des États-
Unis, il montre le mépris et la sous-estimation
de l’intelligence de nos peuples.
Sous ce prétexte, a ajouté Reagan,
un autre Cuba ne peut être autorisé et
encore moins, lorsqu’ils construisent un
aéroport pour en faire une base aérienne
russe.
En effet, après le triomphe de la
Révolution Grenadienne, menée par
Maurice Bishop et avec les excellentes
relations établies avec Cuba et avec le
Commandant en Chef Fidel Castro. Bishop
lui a demandé de l’aider à construire
un aéroport qui permettrait à sa petite île
de recevoir des touristes, l’un des principaux
moyens d’obtenir des revenus
monétaires pour son pays, également
dans d’autres domaines de coopération
dans l’éducation, la santé, la construction
et autres.
Cet aéroport n’a jamais été considéré
comme une base militaire soviétique,
mais ce sont des mensonges
auxquels le gouvernement des États-
Unis est habitué. En Irak, il possédait
d’armes de destruction massive, et sur
cette base, ils l’ont envahi, avec ce grand
mensonge, Noriega non plus. Il était un
trafiquant de drogue et ils ont envahi
le Panama et assassiné des milliers de
Panaméens.
Le gouvernement des États-Unis,
face au cap que prenait la petite île de
Grenade, a commencé par la politique
de sanctions, et l’une de ses premières
actions a été de geler les crédits internationaux
de la Grenade, lui causant
une série de difficultés économiques et
financières.
Les relations de Bishop avec Cuba
ont été fortement critiquées par le président
américain Ronald Reagan, pour
être un gouvernement progressiste et un
exemple de coopération régionale entre
Cuba et l’île des Caraïbes. Environ 800
Cubains, y compris des médecins, des
éducateurs, des constructeurs et d’autres
professions, coopéraient à Grenade lors
de l’invasion américaine.
Au même titre, l’île de Grenade
s’est renforcée et a gagné en espace et
en prestige avec le système politique,
économique et social qui, malgré les
obstacles, faisait son chemin, bénéficiait
d’un soutien dans le pays, grâce aux
progrès que ses citoyens faisaient peu à
peu. L’île est devenue un exemple pour
les Caraïbes et les États-Unis n’étaient
pas étrangers à ce progrès, ni qu’il y
avait un groupe d’éléments ennemis
du New Jewel Movement, du Premier
ministre et chef de ce mouvement révolutionnaire,
Maurice Bishop. Le gouvernement
Reagan a commencé à prêter
attention et soutien à ces groupes d’opposition
contre-révolutionnaires, afin de
créer les conditions pour le renverser.
Les attentats et les sabotages des
temps anciens ont été commencés dans
le but de déstabiliser le pays, bien que
ce ne soit pas le temps des réseaux sociaux,
si ce fut le temps de l’utilisation
de stations dans la région des Caraïbes
financées par les États-Unis qui ont
violemment attaqué le processus révolutionnaire
de Grenade, devant ces actions,
menées par Bishop et le Mouvement
Nueva Joya qui avaient organisé
une marche en juin 1980 en soutien à la
Révolution, les contre-révolutionnaires
ont fait exploser une bombe avec le solde
de trois jeunes femmes mortes et plusieurs
blessés, cela a choqué la société
insulaire.
Les pratiques violentes sont devenues
plus fréquentes, tandis que les
États-Unis ont promu la nécessité de
mettre fin au gouvernement Bishop et
n’ont pas caché leur intention d’envahir
Grenade. Mais d’autres problèmes
sérieux avaient surgi au sein du Mouvement
Nueva Joya, des différences et des
contradictions qui nuisaient à l’UNITÉ,
se révélèrent, à des niveaux élevés
du gouvernement, parmi lesquels le
Vice-Premier Ministre Bernhard Coard.
Ces contradictions étaient si
graves, où apparemment, Coard ambitionnait
de devenir le grand chef, qu’avec
d’autres traîtres, il ordonna l’arrestation
de Maurie Bishop, qui, avec 14 autres de
ses fidèles compagnons, fut assassiné le
19 octobre 1983. , avec le grand scandale
que cela a causé, les États-Unis,
sous prétexte qu’ils devraient protéger
des centaines d’Américains qui étudiaient
sur l’île, ont ordonné une attaque
militaire sur l’île. C’est ainsi que Bernhard
Coard a servi la belle œuvre révolutionnaire
à Grenade sur un plateau
d’argent et a ouvert la voie aux États-
Unis et à la droite de Grenade, en brisant
l’UNITÉ révolutionnaire.
Il est important de garder cette expérience
à l’esprit et que les mouvements
révolutionnaires de notre continent sont
clairs sur le fait que les ambitions personnelles
et les divisions internes contribuent
à l’utilisation de la droite et des
alliés des États-Unis à leurs fins néocoloniales,
pour empêcher les révolutions
populaires ou pour les renverser.
Au petit matin du 25 octobre
1983, les puissantes forces militaires
américaines ont commencé le bombardement
et le débarquement d’environ
8000 marines sur la petite île de
seulement 344 kilomètres carrés en
géographie et avec une armée de 800
FRANTZ DANIEL JEAN
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Brooklyn, NY 11203
718.613.0228
À la mort au combat de 24 internationalistes cubains lors de l’invasion
de la Grenade par les États-Unis en octobre 1983, un mémorial a été
inauguré en leur honneur à l’aéroport international Maurice Bishop
membres. Démonstration de l’abus et
du mépris du gouvernement gringo,
c’est le gouvernement qui se proclame
démocrate et défenseur des droits humains.
Pendant plus d’un an, les troupes
étrangères restent sur l’île et mettent fin
à la Révolution. La propagande des médias
gringo et de ses alliés en Amérique
latine, a propagé une campagne dans
laquelle ils ont dit que « Le peuple a
reçu les envahisseurs par des applaudissements
» mais le journaliste Peter
David qui dirigeait Radio Free Granada
à l’époque a précisé « Le peuple n’a pas
applaudi à l’invasion qui a mis fin à notre
Révolution, si les Américains nous
avaient envahis du vivant de Maurice,
l’histoire aurait eu un autre but ».
Guarino Funeral Home
Serving the Haitian Community
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9222 Flatlands Avenue
Brooklyn, NY 11236
718-257-2890
Parmi les objectifs de l’invasion
criminelle, il s’agissait de bombarder
et de débarquer des centaines de parachutistes
et de marines à l’aéroport en
construction, où se trouvait un groupe
important de constructeurs cubains, qui
ont été attaqués par les forces américaines,
celles-ci avec les quelques
armes qu’ils avaient, destinés qu’au
soin des moyens techniques de travail,
des matériaux et de leurs propriétés,
ils défendaient courageusement leurs
positions. Les marines ont également
attaqué le petit bâtiment où se trouvait
le bureau de l’attaché militaire cubain,
c’est à cet endroit que notre camarade
Carlos Díaz est tombé mort, qui était
arrivé sur l’île la veille, en compagnie
suite à la page(16)
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
Un agent secret avoue enfin: le FBI a tué Malcolm X.
Voici pourquoi
Malcolm X doit être étudié et
développé. D’un bandit qui a
connu la prison et l’oppression de
la vie de ghetto, il est devenu un
révolutionnaire
PAR JEAN-MARC B
On sait que Martin Luther King a été assassiné
peu de temps après avoir appelé
à un combat de classe contre le racisme
et l’agression impérialiste au Vietnam.
L’assassinat de Malcolm X offre un parallèle
saisissant. Voici le témoignage le
plus précis.
Alors que l’on vient d’apprendre
qu’un agent secret de la police a déclaré
sur son lit de mort que Malcolm X
a été assassiné par le FBI, - il avait confié
à un ami qu’il était menacé de mort
si il révélait la vérité- et que les filles du
révolutionnaire portent plainte, il est important
de comprendre pourquoi l’Etat
l’a assassiné. Aux Etats-Unis comme
en France ou dans n’importe quel Etat
instrument de la dictature du capital,
la bourgeoisie déploie tous les moyens
pour neutraliser, par divers moyens, qui
vont jusqu’au meurtre, les hommes et les
femmes qui menacent sa domination.
On sait que Martin Luther King a
été assassiné peu de temps après avoir
appelé à un combat de classe contre le
racisme et l’agression impérialiste au
Vietnam. L’assassinat de Malcolm X offre
un parallèle saisissant. Voici le témoignage
le plus précis, un article de 2015
de Barry Sheppard, en contact étroit avec
Malcolm X comme membre de la direction
du Socialist Workers Party, organisation
alors section de la IVème Internationale,
et fer de lance dans plusieurs
secteurs de la mobilisation anti-impérialiste
et antiraciste.
Faisons revivre l’héritage de
Malcolm X
Malcolm X fut l’un des plus grands dirigeants
du mouvement de libération des
Noirs des années 1960. Lénine a écrit
: « Du vivant des grands révolutionnaires,
les classes oppressives les ont
constamment harcelés, ont reçu leurs
théories avec le plus grand mépris, la
plus furieuse haine et les campagnes de
mensonges et de calomnies les plus sans
scrupules. Après leur mort, on tente de
les dissimuler sous forme d’icônes inoffensives,
de les canoniser, pour ainsi
dire, et de sanctifier leur nom dans une
certaine mesure pour la consolation
des classes opprimées et dans le but de
tromper ces dernières, tout en dépouillant
la théorie révolutionnaire de sa
substance, en émoussant son aspect
révolutionnaire et en la vulgarisant ».
Lénine parlait de nombre de “socialistes”
de son époque qui tentaient
de transformer Marx en une icône inoffensive,
mais son observation peut être
appliquée à la manière dont la classe
dirigeante a tenté de transformer des
figures comme Martin Luther King et
Malcolm X en icônes inoffensives après
leur mort.
La classe dirigeante a certainement
concentré sur Malcolm “le plus
grand mépris, la plus furieuse des haines
et les campagnes de mensonges et de
calomnies les plus peu scrupuleuses” de
son vivant, et même au moment de sa
mort.
On peut le voir dans l’éditorial
du New York Times sur Malcolm X au
lendemain de l’assassinat : “C’était un
cas d’école, ainsi qu’un homme extraordinaire
et tordu, transformant de
nombreux dons véritables en des fins
maléfiques.” “Tordu” était leur façon de
dire qu’il était mentalement déséquilibré,
fou et maléfique en plus. Les éditeurs du
Times ont ajouté que “sa croyance impitoyable
et fanatique dans la violence...
l’a rendu célèbre et l’a conduit à une
fin violente.” Il était responsable de sa
propre mort. Le fait que le réputé Times
puisse proférer des calomnies aussi viles
était révélateur. La presse de caniveau
était encore pire.
Mais dans les décennies qui ont
suivi, le Times et d’autres voix de la
classe dirigeante ont cherché à “canoniser”
Malcolm. Des routes, des écoles
et d’autres institutions ont été baptisées
de son nom. Le gouvernement a même
émis un timbre-poste en son honneur.
Tout en cherchant à émousser et à vulgariser
son message révolutionnaire. Les
libéraux, qu’ils soient noirs ou blancs,
ont cherché à le dépeindre comme un
simple libéral pro-capitaliste comme eux.
Depuis Ferguson, une nouvelle
génération de jeunes leaders noirs a
émergé. Ils cherchent à se réaproprier
le véritable héritage de personnalités
comme le Dr. King et Malcolm X. On l’a
vu cette année lors des célébrations de
l’anniversaire de King, où cette nouvelle
génération les a transformés en actions
militantes, bien loin des événements statiques
et pro-système de ces dernières
années.
Malcolm s’est d’abord fait connaître
en tant que leader de la Nation
de l’Islam. Il s’agissait à l’origine d’un
culte religieux relativement petit, que
Malcolm a contribué à transformer en
une puissante organisation. Mais c’était
plus qu’un simple culte religieux. C’est
un mouvement qui a inspiré une nouvelle
génération dans les années 1950 et
1960 avec son message de nationalisme
noir militant, qui a touché une corde
sensible, en particulier dans les ghettos
du Nord, tandis que le mouvement des
droits civils était centré sur l’apartheid
(ségrégation légale) dans le Sud.
Alors que Malcolm allait rompre
avec la Nation de l’Islam à la fin de 1963
et au début de 1964, et tracer une nouvelle
voie allant bien au-delà de ses enseignements
antérieurs, il a continué à
défendre jusqu’à sa mort les convictions
clés de ce qu’il a épousé en tant que leader
de la Nation. Ces aspects peuvent être
brièvement résumés en partie :
Les Noirs ne peuvent obtenir leur
liberté qu’en se battant pour elle;
Le gouvernement américain est
un gouvernement raciste et ne va pas
accorder la liberté;
Le gradualisme, programme des
libéraux, blancs et noirs, n’est pas la
voie de l’égalité ;
Il faut dénoncer et s’opposer aux
personnes noires trompeuses
Les Noirs doivent compter sur
eux-mêmes et contrôler leur propre lutte
Les Noirs doivent déterminer leur
propre stratégie et tactique
Les Noirs doivent choisir leurs
propres dirigeants ;
Les Noirs ont le droit à l’autodéfense
armée contre la violence raciste.
C’est cette dernière position qui a
conduit le Times et les libéraux à affirmer,
de manière trompeuse, que Malcolm était
un partisan de la violence. Il a défendu
l’exact opposé, à savoir vaincre la violence
des racistes par l’autodéfense.
En 1963, le centre de la lutte des
Noirs a commencé à se déplacer vers les
villes du Nord, où le message du nationalisme
noir a trouvé un public prêt, et où
les Noirs sont descendus dans la rue. Peu
avant la marche historique de 1963 sur
Washington pour la liberté et l’emploi,
un des points culminants de la lutte du
Sud, il y eut une marche aussi grande ou
plus grande à Detroit, centre du nationalisme
noir.
C’est dans ce contexte que des
tensions sont apparues au sein de la Nation
de l’Islam. Par sa position militante,
la Nation a contribué à pousser d’autres
organisations noires vers la gauche. Ce
fut leur contribution positive. Mais elles
étaient en marge de la lutte, pas des acteurs.
Parmi les jeunes membres de la
Nation, il y avait des signes d’une volonté
de s’engager dans la bataille, de
passer de la propagande à l’action. C’est
ce qui a conduit à la scission de Malcolm
avec la Nation. Le facteur fondamental
de cette scission était la croissance du
militantisme et de l’action de masse dans
la communauté noire, et les différentes
façons dont les deux principales tendances
de la Nation voulaient répondre
aux masses qui frappaient aux portes de
leurs mosquées.
Malcolm X a rompu avec le chef
spirituel de la nation, Elijah Muhammad,
et a tourné son attention vers la lutte des
Noirs en général. Malcolm dira plus tard
: “Je me sens comme un homme qui a
dormi un peu et qui est sous le contrôle
de quelqu’un d’autre. J’ai l’impression
que ce que je pense et dis maintenant,
c’est pour moi. Avant, c’était pour et
sous la direction d’Elijah Muhammad.
Maintenant, je pense avec mon propre
esprit”.
Ainsi commença une nouvelle
étape dans la vie de Malcolm, sa dernière
et trop brève année, qui le vit grandir
mentalement à pas de géant. Cette ultime
année, il a beaucoup voyagé à l’étranger
et a rencontré des révolutionnaires
de nombreux pays et races. Il a également
découvert que le véritable Islam
considère toutes les races de la même
façon. En conséquence, il a jeté par-dessus
bord toute la mythologie sur les races
supérieures et inférieures et sa doctrine
sur le mal inhérent et la dégénérescence
dans une peau blanche. Répudiant le racisme
sous toutes ses formes, il a décidé
de juger les gens et les mouvements sur
la base de leurs actes et non de la couleur
de leur peau. Des actes, pas des mots.
Malcolm a entrepris de construire
une nouvelle organisation radicale noire,
sur une base totalement différente de la
religion, bien qu’il soit lui-même resté
musulman. Elle accueillerait tous les
Noirs qui voudraient lutter, indépendamment
de leur religion, de leur philosophie
ou d’autres différences. Cette nouvelle
organisation, qu’il s’efforçait de construire
lorsqu’il a été assassiné, s’appelait
l’Organisation de l’unité afro-américaine
(OAAU en anglais). Le nom a été emprunté
à l’Organisation de l’Unité Africaine,
reflétant son identification avec la révolution
anticoloniale alors en plein essor
non seulement en Afrique, mais aussi en
Asie et en Amérique latine.
Tout en conservant son nationalisme
noir, il l’a dépassé pour adopter une
position internationaliste. Cette identification
à la lutte de tous les opprimés se
retrouve dans ses discours lorsqu’il était
à la Nation, mais elle s’est accentuée au
cours de sa dernière année, influencée
par ses voyages internationaux. Le gouvernement
a été alarmé par sa campagne
visant à obtenir un soutien international
pour que les États-Unis soient jugés
aux Nations unies pour leur oppression
raciste. Dans le même temps, sa dénonciation
de l’impérialisme américain, qui
a également commencé alors qu’il était
dans la Nation de l’Islam, s’est renforcée.
Il a été particulièrement éloquent dans
sa dénonciation du bilan des États-Unis
dans le meurtre de Lumumba au Congo,
la guerre du Vietnam, les attaques contre
les révolutions cubaine et chinoise, etc. Il
JOBS
a cherché à positionner la lutte des Noirs
américains dans l’essor mondial des peuples
de couleur.
Enfin, il y a l’évolution de Malcolm
tout au long de sa dernière année
vers l’anticapitalisme et le socialisme. Un
des fils de sa pensée était le résultat de
ses voyages internationaux. Il a commencé
à souligner que dans les pays
qu’il a visités et qui ont été récemment
libérés du colonialisme, il semblait qu’ils
se tournaient contre le capitalisme et vers
le socialisme. Un autre fil conducteur est
l’approfondissement de sa relation avec
le Parti socialiste des travailleurs (SWP
en anglais) et l’Alliance des jeunes socialistes
(YSA en anglais).
Le SWP, sous l’influence des positions
prises par l’Internationale Communiste
à l’époque de Lénine, affirmait
que les Noirs aux États-Unis souffraient
d’une forme d’oppression nationale. Ce
constat a été renforcé lors de discussions
avec le leader bolchevique Leon Trotsky
lors de son dernier exil au Mexique. Le
résultat a été que le SWP, lors de sa convention
fondatrice en 1938, a adopté
une résolution largement rédigée par le
marxiste antillais C.L.R. James, qui reconnaissait
cette oppression nationale
et la nature progressiste du nationalisme
noir en réaction à celle-ci.
Lorsque le nationalisme noir a
connu une nouvelle poussée au début
des années 1960, le SWP en était. Dans
sa convention de 1963, le SWP a noté
que le nationalisme noir et le socialisme
“sont non seulement compatibles mais
complémentaires, et qu’ils devraient être
étroitement liés dans la pensée et l’action”.
Nous avions pris note des discours
militants de Malcolm X lorsqu’il était encore
dans la Nation. Le journal du SWP,
The Militant, a couvert ses discours, en
reprenant souvent les propres mots de
Malcolm, de manière positive. Cela contrastait
fortement avec les partis communistes
et socialistes, qui dénonçaient
Malcolm X et le nationalisme noir. Malcolm
a pris note de cela et du fait que The
Militant défendait les droits démocratiques
de la Nation de l’Islam lorsqu’ils
étaient attaqués par le gouvernement. Il
achetait le journal lorsqu’il était vendu à
la sortie de ses réunions.
Nous avons vu l’importance de la
rupture de Malcolm avec la Nation, et de
son nouveau cap. Peu de temps après,
en avril 1964, Malcolm accepta de prendre
la parole lors d’une grande réunion
organisée par le Militant Labor Forum,
associé au SWP, sur le thème “La Révolution
noire”. L’un des aspects de son
discours était sa forte opposition au soutien
des Noirs au Parti Démocrate, thème
qu’il a développé tout au long de sa
dernière année. Il a mis en garde à plusieurs
reprises contre le risque de tomber
dans le piège du soutien au “renard” (les
démocrates) par répulsion pour le “loup”
(les républicains).
Il s’est à nouveau exprimé au Forum
en mai 1964, lors d’une réunion
que nous avons organisée pour contrer
la peur d’un “Harlem Hate Gang” - une
attaque à peine voilée contre l’OUA organisée
par la presse capitaliste. Lors de
cette réunion, il a déclaré à propos du
capitalisme américain : « Il est impossible
pour une poule de produire un œuf
de canard... elle ne peut produire que
selon... ce pour quoi elle a été construite.
Le système dans ce pays ne peut pas
produire la liberté pour un Afro-Américain.
Il est impossible pour ce système,
ce système économique, ce système politique,
ce système social, ce système, un
point c’est tout.... Et si jamais une poule
produisait un œuf de canard, je suis sûr
que vous diriez que c’était certainement
une poule révolutionnaire ! »
En janvier 1965, Malcolm s’est à
nouveau exprimé lors du Labor Militant
Forum. Il a déclaré que c’était “toujours
un honneur” de prendre la parole au Forum,
et que “le journal Militant est l’un
des meilleurs de New York. En fait, c’est
l’un des meilleurs partout où vous allez
aujourd’hui parce que partout où je vais,
je le vois. Je l’ai même vu à Paris il y a
environ un mois... Si vous y mettez les
bonnes choses, ce que vous y mettez le
fera circuler.”
Après cette réunion, j’ai demandé
à Malcolm s’il voulait être interviewé
pour le journal de la YSA, dont j’étais
le rédacteur en chef. Il a accepté, et Jack
Barnes, qui était un dirigeant de la YSA,
et moi-même avons mené l’interview
peu avant son assassinat. Une citation
de cette interview en réponse à la question
“Quelle est votre opinion sur la lutte
mondiale entre le capitalisme et le socialisme
? “Il est impossible pour le capitalisme
de survivre... ce n’est qu’une question
de temps à mon avis avant qu’il ne
s’effondre complètement.” Un marxiste
pourrait objecter que le capitalisme ne
s’effondrera pas tout seul, mais qu’il doit
être renversé, mais ce n’est certainement
pas une déclaration pro-capitaliste.
Quelques années plus tard, Martin
Luther King a commencé à arriver aux
mêmes conclusions anticapitalistes. À
partir de points de départ différents, ces
deux géants ont commencé à converger.
Mediapart 2 Mars 2021
!!TRAVAY OSPITALITE!!
• NETWAYAJ NAN KAY
• MOUN KI KA LAVE
• ASISTAN KWIZIN
• TRAVAY NAN NWIT E NAN JOUNEN
ASISTANS DEMENAJMAN POU
NEVADA, PENNSYLVANIA,
WISCONSIN, OHIO,
TEXAS, COLORADO
Pou aplike rele (305) 892-0680 ou swa vini nan
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14 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Perspectives
Suffit-il de taxer les riches ?
La députée démocrate étasunienne Alexandria Ocasio-Cortez vêtue d’une
robe dont le dos était brodé en caractères gras :Taxez les riches !
Par ARJAE RED
La députée démocrate étasunienne Alexandria
Ocasio-Cortez (de l’État de
New York) a été au cœur d’un vaste
débat sur les réseaux sociaux à la suite
de son apparition à l’événement du
Met Gala de cette année (2021). Elle
était vêtue d’une robe dont le dos était
brodé en caractères gras Taxez les
riches. De nombreuses personnalités et
célébrités fortunées assistent chaque
année à cet événement de collecte de
fonds.
Le public a scruté à la loupe les motivations
personnelles et antécédents
de Alexandria Occasion-Cortez. Or, le
débat a essentiellement ignoré l’aspect
le plus fondamental, à savoir le slogan
Taxez les riches. Afin d’appréhender ce
message, il s’avère nécessaire de bien
comprendre l’exploitation de la classe
ouvrière au sein du système capitaliste.
L’essence du problème
Les inégalités de richesse représentent
l’une des plus évidentes fractures du
capitalisme. Outre la part de richesse
dont disposent les citoyens, il existe
une contradiction bien plus profonde
qui explique l’énorme fossé qui sépare
les riches des pauvres.
Parmi toutes les oppositions
du capitalisme, celle qui caractérise le
plus notre réalité concerne la propriété
; l’opposition entre les possédants et les
autres.
La classe bourgeoise détient les
moyens de production, source de la
création de richesses. Elle revendique
dès lors le droit à tous les produits que
ses travailleurs génèrent. De ce fait, le
prolétariat ne possède rien d’autre que
sa propre force de travail.
Bien que certains ouvriers aient
la possibilité d’être propriétaires d’un
bien immobilier ou même d’une voiture,
ils ne jouissent pas de la terre, des
outils, des usines et des autres moyens
de création de leurs propres biens. Par
conséquent, ils sont contraints de travailler
pour ceux qui les détiennent, en
échange d’un salaire bien inférieur à la
quantité de valeur qu’ils créent réellement.
Les possédants gardent pour eux
toutes les ressources accumulées, en
réinvestissant une partie dans le cycle
de production. Ils ne distribuent que des
miettes aux ouvriers, juste assez pour
qu’ils puissent survivre et retourner au
travail jour après jour.
Les employés génèrent toutes
les richesses de la société pour les
voir expropriées par les patrons. Telle
est l’exploitation à visage découvert,
et pourtant, sans la main-d’œuvre, le
capitalisme ne peut exister.
Une augmentation des impôts ne
suffit pas à assurer le changement
L’expression Taxez les riches consiste
en un slogan relativement progressiste,
particulièrement pour susciter l’intérêt
des riches qui déboursent près de 30
000 dollars pour participer au Met Gala.
Ce message met en évidence la nature
corrompue du système capitaliste, dans
lequel les riches versent un montant
d’impôts disproportionné, voire nul,
par rapport à la classe ouvrière. Néanmoins,
ce slogan se limite à ce fait et
n’explique pas la véritable racine du
problème.
En effet, il ne remet pas en question
le concept même de l’appropriation
privée, pas plus que la réalité de
la classe ouvrière et des opprimés qui
ne bénéficient ni de la propriété ni du
contrôle du capital qu’ils produisent au
sein de la société. De plus, ils n’ont pas
la possibilité d’exercer un quelconque
contrôle sur leur espace de travail.
Le slogan se révèle déficient, car
une augmentation du taux d’imposition
des plus aisés n’améliorerait pas les
rapports de propriété privée. C’est ainsi
que le simple fait de relever les taxes
ne règlerait en rien la dynamique du
pouvoir entre la classe capitaliste dominante
et la classe ouvrière exploitée,
privée de la possession des moyens
de production. En effet, [si leurs taxes
augmentent] les capitalistes risquent de
modérer les dépenses en réduisant les
salaires du prolétariat ou en gonflant
les prix à la consommation.
La révolution socialiste et le
renversement des relations de propriété
privée reflètent l’unique façon
pour les travailleurs et les opprimés de
bouleverser leur rapport aux moyens
de production et de s’autonomiser de
manière significative.
Afin d’exiger que les plus fortunés
acquittent leur juste part, il convient
de recouvrer leurs richesses et leur
propriété privée en vue de les restituer
aux prolétaires qui les ont collectivement
produites.
Source: Workers World
2 septembre 2021
Traduit de l’anglais
par Khaoula Amara
Investig’Action 21 Octobre 2021
Suite de la page (5)
d’organiser des joutes pour lesquelles il
n’avait pas déjà eu son successeur immédiat.
Car, il est venu de nulle part.
Il avait acheté une bannière pour se
faire élire, une fois « élu », il a jeté cette
couverture électorale comme une vieille
chaussette. Ainsi, il lui fallait du temps
d’accoucher une espèce de parti dont le
nom ne veut rien dire : parti haïtien tête
sans cheveux ou Pati ayisyen tèt kale
(PHTK) en créole haïtien. Il fallait trouver
un homme « comme il faut » comme
lui pour imposer à sa place pour continuer
l’œuvre en cours. Un blanchisseur
des avoir lui semblait nécessaire.
Ainsi, au dernier moment, il a découvert
un certain Jovenel Moïse qui lui convient
bien ; d’emblée il lui a accordé un prêt
de 6 000 000 dollars us et 100 hectares
de terres pour une plantation de
banane comme projet phare pour une
bonne campagne électorale sans bilan
du quinquennat clôturé. Il a pu monter
son conseil électoral dans lequel il contrôle
au moins six des neuf membres.
Maintenant, la table étant servie, c’est
le moment de s’empresser pour se faire
remplacer par ce Poulin bien « comme il
faut » mais inconnu de tout le monde.
Cela va sans dire qu’aucune élection
n’aurait eu lieu pas avant que tous les
stratagèmes de corruption aient été mise
en place pour imposer M. jovenel Mo se
à la tête du pays avec une participation
de 10% de l’électorat haïtien, suivant les
chiffres officiels. Le 25 octobre 2015,
des mascarades de théâtralité ont eu
lieu sous fond de contestations à divers
niveaux. Malgré tout, les donneurs
d’ordres disaient : adelante. Le peuple
surgit sur la scène et dit non. La mobilisation
populaire a contraint d’annuler
ces « élections frauduleuses au début
de l’année de 2016. Martelly s’en va à
toute jambe et Jocelerme Privert, président
du sénat à l’époque tient lieu de
président provisoire pour réorganiser
les élections. Leurs reprises furent le
20 novembre 2016 et, sans surprise,
on a proclamé la victoire du poulain de
Sweet Mickey comme victorieux dès
le premier tour à soixante-quatre pour
cent, 64% du scrutin dans un message
diffusé en créole sur les téléphones de
tous les abonnés de cette compagnie de
téléphonie mobile. Ces résultats ont été
diffusés par une entreprise multinationale
de téléphonie mobile avant même
la fermeture des bureaux de votes. La
compagnie a ajouté que la puissante
chaine de télévision américaine : CNN
a déjà confirmé la victoire de Jovenel.
Voici donc le contenu exact du message
que j’avais reçu sur mon portable et
que je n’ai jamais supprimé : « Jovenel
MOÏSE genyen eleksyon yo à 64%
vòt yo depi premye tou. Rezilta yo
konfime sa nan 10 depatman peyi a.
CNN anonse viktwa Jovenel. » (84)
Quelques jours après le CEP de Léopold
Berlanger a entériné le résultat soudain
de la compagnie multinationale, la Digicel,
en déclarant officiellement que Monsieur
Jovenel Moïse a gagné les élections
à 55.6 % de l’intention du vote. C’était
un vaste complot orchestré par cette
géante machine quadripode pour prendre
et gérer le pouvoir aux dépens de la
majorité et contre les intérêts supérieurs
de la nation. Car, il s’agit d’un pouvoir
acquis par l’investissement des capitaux
importants des oligarques américano-syro-libanais.
En conséquence, le
pouvoir conquis/pris au nom de Monsieur
Moїse doit inéluctablement générer
des bénéfices capitalistiques.
Une « victoire » contestée,
un budget anti-peuple, une insurrection
populaire et des massacres
punitifs…
Parvenu au pouvoir dans de telles
conditions et en n’ayant comme pied-àterre
que ces piliers-là, que nous venons
d’énumérer, celui-là qui prend les rênes
de l’État ne saurait être autre qu’un
« président » souffrant dès le départ d’un
déficit de légitimité populaire énorme.
Du coup, ayant souffert de cette invalidité
populaire et social, il a fallu qu’il
ait une légalité suffisante, voire parfaite.
Or, dans le cas que nous analysons,
ces « compétitions électorales » étaient
frappées d’une illégalité flagrante dans
la façon de valider les bulletins et de
comptabiliser les votes. Il n’y a eu pas
mal de contestations devant les tribunaux
spéciaux accusant l’entité politique
qu’on a proclamé gagner d’avoir orchestré
de fraudes massives suffisamment
graves et flagrantes pour radier son
candidat en l’expulsant tout bonnement
de la courses « électorale ». Il s’agissait
du candit Jovenel Moise. Mais la puissance
de l’argent sale, des armes et de
l’ingérence des puissances capitalistes a
contraint tout le monde à capituler. Car,
dans un pays opprimé et asphyxié, ne
pas approuver et appuyer ce que décide
le groupe des « maitres du monde » est
passible de sanction de toutes sortes inclusivement
de sanction mortelle. Ainsi,
le Rapport de force a imposé M. Moїse
au timon des affaires en dépit du désaccord
péremptoire du peuple souverain
qui ne se reconnait pas dans cet incognito
surgissant sur la scène politique par
VIENT DE PARAÎTRE : LES CAPSULES DESSALINIENNES
Les haïtiens curieux et intéressés à mieux comprendre
Dessalines, cet homme fascinant, conséquent, et exceptionnel
de l’humanité noire, peuvent se procurer, au prix de $45. (+ les
frais postaux si nécessaires) « Les capsules dessaliniennes »
du professeur retraité Raymond Wainwright en téléphonant au
no 1-450-933-5451 ou 718-421-0162
Ce livre concis campe le fondateur, à l’aide de 1804 capsules
émaillées de poèmes adaptés, de citations appropriées et de
significatifs documents authentiques.
Bonne Lecture
effraction.
La justice expéditive du régime de
la mafia légale d’Haïti
De surcroît, malgré son illégitimité
criante, très tôt dans l’élaboration et
l’application de sa loi de finance 17-18,
Jovenel Moïse s’est clairement démarqué
de la grande majorité des plus nécessiteux
au profit des nantis. Ce qui
a suscité une colère irréductible chez
les masses défavorisées de La Saline
(85) en particulier, les jeunes de divers
horizons, les étudiants, les ouvriers,
etc. ; bref, toute un pan de la société
civile haïtienne. Ce mécontentement
les pousse à gagner la rue pour exiger à
l’État de réviser son budget qu’ils qualifiaient
de « budget criminel ». Car, ce
budget a été caractérisé par l’augmentation
exponentielle des taxes sur les biens
et services. Moїse reste insensible au cri
de ce peuple qu’il prétend servir. Au lieu
des mesures d’apaisement social, il augmente
les prix à la pompe de produits
pétroliers ce qui lui a valu un mouvement
insurrectionnel instantané qui a
durée du 6 au 9 juillet de l’année 2018.
Ce soulèvement populaire se transforme
en une vague de mouvement de protestation
et de contestation des « politiques
publiques » de Moїse. Cette mobilisation
a failli renverser le Président mal-élu »,
n’était-ce pas le support indéfectible
des impérialistes Nord-Américain et
Européens, notamment. En rebondissant,
il a recouru à la répression : en
utilisant des mesures agressives contre
les manifestants tout en criminalisant
les techniques de manifestation non violente
et en surveillant ses opposants
de façon accrue et illégale, comme
suite à la page(16)
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (15)
l’a bien souligné l’IHRC (84) et
l’OHCCH(87) dans leur rapport publié
en Avril 2021, intitulé : Massacre
cautionné par l’État : le règne de
l’impunité en Haïti (88). Avec la
mise en place de cette « machine répressive
d’État » caractérisant par des assassinats
ciblés et des menaces (de mort)
à l’endroit des critiques de son administration,
Jovenel Moïse a exaspéré les
couches populaires et une bonne frange
de la classe moyenne contre lui. Ainsi, il
ne pouvait plus prendre la parole devant
une foule de compatriotes sans se faire
chahuter. Ses déplacements étaient devenus
très limités. Il était devenu donc
un véritable pestiféré. Partout il osait
prendre la parole, il se faisait huer par
les citoyens de la masse et de la petite
bourgeoisie de gauche. C’est justement
dans ce contexte d’ébullition sociopolitique
que le 17 octobre 2018, Monsieur
Moïse tentait de mettre les pieds à Pont-
Rouge, l’endroit où l’on avait assassiné
l’Empereur J.-J Dessalines le 17 octobre
1806. Les habitants des quartiers du
boulevard Jean-Jacques Dessalines et
de l’avenue Harry Truman et quelques
individus armés des quartiers pauvres
de Lassaline empêchaient à Monsieur
Mo se de déposer son offrande florale
en toute sérénité. Parce qu’ils estiment
que ce geste venant d’un « président »
contesté et réputé corrompu est, pour le
moins, indigne à l’égard de la mémoire
de Dessalines, le vénérable père fondateur
de la nation haïtienne. En
conséquence, la population indignée et
révoltée de la zone a contraint Monsieur
Moïse à vider les dits-lieux à la hâte. En
revanche, Jovenel Moïse ne tarderait
pas à se donner justice, en mobilisant
ses ouailles et ses sbires pour punir la
« témérité » des habitants de ce quartier
hostile à son pouvoir.
Tout bien considéré, le bilan du
régime neoduvalieriste-macouto-bourgeois
ne peut être constitué que d’assassinat,
de massacres, de kidnapping,
d’exécutions sommaires, de persécution
politique de toutes sortes contre les opposants
politiques. En outre, il me paraît
important de souligner que ce régime a
institué un nouveau mode d’élimination
physique qui est inhérent au fonctionnement
de la mafia en général. Ce nouveau
mode d’exécution sommaire à
domicile, après le « cas inaugural » de
l’assassinat de Monsieur Guiteau ou
Guyto Toussaint (89), l’ex-président
de la Banque Nationale de Crédit (BNC)
en 2011, il est censé enclencher au
début de l’année dernière. Il s’agit, au
fait, d’expédier à l’intérieur de chez soi
des commandos d’exécution. On peut
se rappeler au moins quelques cas flagrants
où les sbires du pouvoir entrent
en pleine nuit dans l’intimité des gens
pour les exécuter froidement sans s’inquiéter.
Par exemple (90) le cas de madame
Farah Martine Lhérisson et son
époux, Lavoisier Lamothe, tous deux,
assassinés dans la nuit du 15 juin 2020
à Peguyville. À Delmas 75, au soir du
samedi 27 juin 2020, un cadre de la
BRH (91), du nom de Norvella Bellamy
a été assassiné en sa résidence privée
sise à Fragneauville. Celui du Bâtonnier
de l’Ordre des avocats de Port-au-
Prince, Me Monferrier Dorval, assassiné
dans la nuit du vendredi 28 aout 2020.
Et, le plus récent et le plus effrayant qui
défraie la chronique est celui de Jovenel
Mo se, lui- même, dans sa chambre,
assassiné et torturé dans la nuit du 6
au 7 juillet 2021. Il est exécuté seul,
sans aucune autre victime collatérale
sinon sa femme, Marie-Martine Etienne
Joseph Moïse, qui a l’air blessée
légèrement au bras droit. Tel est pris qui
croyait prendre, dit une vieille maxime
française. Il est assassiné comme un
vulgaire chef de gang qui n’avait pas de
« soldat » loyal à ses côtés pour le défendre.
Il a été assassiné brutalement le 7
juillet 2021 en pleine nuit par un commando
bien armée, dit-on. On n’en sait
pas plus pour l’instant. Peut-on espérer
avoir la lumière sur cet énième assassinat
crapuleux enregistré au cours de la
décennie du régime mafiocratique ? En
tout cas, nous doutons. Néanmoins, cet
assassinat nous a poussés à revisionner
le film français I comme Icare réalisé par
Henri Verneuil. (92) Et, en n le regardant,
je parviens à me faire de petites
idées sur la suite de l’affaire. Nous présumons
que le dénouement de l’affaire
Moїse pourrait être similaire au dénouement
dudit film. Sinon pire. Autant dire
qu’on ne peut s’empêcher de faire ce
questionnement pour comprendre le ou
les mobile-s de ce forfait aussi téméraire
qu’odieux perpétré sur la personne de
Jovenel Moïse.
En définitive, se demande-t-on :
son assassinat, d’où vient-il ? Aurait-il
un lien quelconque avec la disparition
de Daniel Evinx (disparu depuis 7 ans)
dans les périphéries du département où
Moïse résidait juste avant qu’il fût devenu
président ? On n’en sait rien. Son
assassinat proviendrait-il d’un complot
national ou transnational ? Après
4 ans de gouvernance, la mission que
lui a confiée l’impérialisme américain,
n’aurait-t-elle pas été assez-bien accomplie
? Ou plutôt, le capitalisme mondialisé
serait-il en train de monter une
nouvelle pièce de théâtre, un nouveau
« film hollywoodien » afin d’inaugurer
une nouvelle logique d’intimidation
capitaliste (93) sur l’échiquier politique
haïtien ? S’agirait-il d’une manœuvre
cynique et criminelle pour effrayer les
hommes politiques haïtiens désirant
prendre le pouvoir suivant une autre
vision du monde incompatible à celle
de l’occident ? Ou encore, s’agirait-il,
d’un règlement de compte national ou
international dans le cadre des activités
illicites ? En d’autres termes, Jovenel
Moïse, serait-il victime d’un conflit entre
des cartels de drogue, sachant que plusieurs
de ces proches (94) ont été déjà
arrêtés par la police nationale d’Haïti
ou la DEA (Drug Enforcement Administration)
dont son très proche ami et
« chauffeur » particulier, Mathieu Lissner
Joseph (95), le vendredi 05 mars
(96) 2021 à Miragoâne ? Bref, l’assassinat
de Moïse serait-il la conséquence
de sa désobéissance à l’égard de son/
ses maitre-s, son mentor ou son parrain
? Peut-être qu’un jour une bonne
enquête libre nous apportera la réponse
véridique à toutes ces questions et on
saura, en conséquence, le/les veritable-s
motif-s de l’exécution crapuleux
de Moise, ex-président de facto d’Haïti
qui travaillait par et pour l’impérialisme
international jusqu’au jour de son assassinat.
Notes
62. P. 237, Le Nord-Est d’Haïti
– La perle d’un monde fini : entre illusions
et réalités (open for business),
L’Harmattan, Paris, 2018.
63
« Inventaires des ressources
minières de la République d’Haïti, fascicule
I : département du Nord-Ouest »
bureau des mines et de l’énergie [en
ligne] (1990), p.4 < http://www.bme.
gouv.ht/mines/fascicule/FNordOuest.
pdf > (cité par Haïti justice initiative-University
of California Hastings
College of the law & Global Justice Clinic
nyu school of law dans leur étude réalisée
entre Décembre 2015 et avril 2016,
intitulé : Byen Konte, Mal Kalkile ? Les
risques de l’exploitations de l’or pour
les droits humains et l’environnement
en Haïti.
64
. Ibid., p. 43.
65
. Ibid., p. 44. Voir “Haiti poverty
reduction strategy paper, N o 14/154”
international monetary fund (IMF), [en
ligne] (juin 2014), < http://www.imf.
org/external/pubs/ft/scr2014/cr14154.
pdf > .
66
Ibid., p. 45. Voir < http://
vcsmining.com/granted-permits.html >.
67
. Voir ici, le rapport de PNUD
en 2020 où se classe Haïti par rapport
à l’évolution de l’IDH : http://hdr.undp.
org/sites/all/themes/hdr_theme/country-notes/fr/HTI.pdf
68
. https://ihsi.ayiti.digital/bulletins
69
. Les gangs ont accordé une
trêve « humanitaire » après le tremblement
de terre de magnitude 7.2 qui a
saccagé la péninsule Sud du Pays. Les
assauts sont repris après environs deux
semaines.
70
. Une association de soutien au
statuquo ante. Voir : https://rezonodwes.
com/2021/04/09/le-core-group-a-etecree-en-2003-pour-discuter-de-lindependance-dhaiti-avoue-lex-deputecanadien-denis-paradis/
ou encore :
https://www.lenational.org/post_free.
php?elif=1_CONTENUE/tribunes&rebmun=1018
71
https://news.un.org/fr/
story/2010/05/184132-haiti-lonu-aide-preparer-les-elections
/ https://
lenouvelliste.com/article/115203/edmond-mulet-voulait-la-tete-de-renepreval
.
72
. Il s’agissait bien entendu de
co-présider avec Clinton, le Conseil Intérimaire
pour la Reconstruction d’Haïti
(CIRH) après le tremblement dévastateur
du 12 janvier 2010. Le président
Préval était le vice-président du CIRH
dont Clinton le président.
73
Front révolutionnaire armée
pour le progrès d’Haïti, ci-après, Front
révolutionnaire pour l’avancement et
le progrès d’Haïti. Il s’agit en réalité
d’un front criminel pour massacrer les
opposants démocrates qui se tenaient
debout contre le putsch.
74. Il s’attribua le même pseudonyme
que son mentor colonel. Son chef
de la structure criminelle à laquelle il appartenait,
lui aussi.
75
. Il était colonel de la FAD’ H, il a
été connu surtout à travers les exactions
qu’il a commises avec ces escadrons de
la mort, lors du coup d’état du 30 septembre
1991 contre le premier président
élu démocratiquement. Joseph Michel
François, alias Sweet- Mickey, est condamné
par contumas pour avoir assassiné
Felix Lamy et Antoine Izmery.
Ce tortionnaire est décédé dans la nuit
du 20 au 21 février 2017 à Honduras, à
l’âge de 60 ans.
76
.https://www.alterpresse.org/
spip.php?article18090#.YQxbcIhKhnI
https://mail.haitienmarche.com/index.
php?option=com_content&view=article
&id=4763:2015-04-27&catid=14&Ite
mid=294
77
.https://www.alterpresse.org/
spip.php?article17629#.YQxc3ohKhnI
https://www.lenational.org/post_free.
php?elif=1_CONTENUE/tribunes&rebmun=1085
78
. https://lenouvelliste.com/article/126589/lhomme-daffaires-evinxdaniel-disparu-depuis-le-5-janvier
79
. Brigade de lutte contre le trafic
de stupéfiant.
80
.http://www.hpnhaiti.com/
nouvelles/index.php/politique/36-
space/1521-haiti-justice-l-homme-daffaire-marc-antoine-acra-inculpe-pourdrogue.
81
Un chargement de sucre venu
de Panama, à bord du « Manzanares »,
contenant de l’héroïne mélangé avec
du sucre pour tromper la vigilance des
agents douaniers.
82
https://fr.wikipedia.org/
wiki/PetroCaribe / https://www.
lepoint.fr/monde/haiti-ou-estpasse-l-argent-du-petrole-venezuelien-22-11-2018-2273565_24.php
83
Kote ti vagabon ki gen foli fè
bannann lan ? Ecouter et regarder la
vidéo ou Martelly présentait le 20 juin
2015, le citoyen lambda, Jovenel Moïse
aux hommes d’affaires, aux « oligarques
corrompus » de Port-au-Prince !
Voici donc le lien YouTube pour visionner
cette vidéo : < https://rezonodwes.
com/2020/06/20/video-flashback-20-
juin-2015-martelly-presente-jovenelmoise-aux-hommes-daffaires-dhaiti-etannonce-lexportation-de-10-containers-de-bananes-chaque-vendredi-pourun-demi-million/
>.
Fin
Suite de la page (13)
d’un haut responsable de nos forces
armées : MM remplissant une mission
de notre gouvernement, afin de
garantir et préserver la sécurité de
nos collaborateurs et de notre mission
diplomatique.
Au total, lors de l’invasion
de la petite île de Grenade, 24 internationalistes
cubains ont été assassinés
par les troupes d’invasion
américaines, et c’est pourquoi aujourd’hui,
que notre pays continue
d’être menacé, je veux rendre
hommage aux chers compagnons
cubains qui sont victimes de cette
intervention criminelle américaine et
surtout au camarade CARLOS DIAZ,
au fil des années, qui nous a rejoint,
au travail, qu’il a effectué en tant
que chef de la section Caraïbes du
département Amérique.
Honneur et gloire à nos frères
internationalistes déchus. Ni oubliés
ni morts, comme Fidel l’a proclamé
dans sa défense historique dans le
procès de Moncada, les morts de Grenade
non plus. Un grand monument
aux 24 Cubains tombés au combat
est dressé sur l’île de Grenade, en
souvenir de ceux qui ont donné leur
vie, alors qu’ils accomplissaient un
travail social, constructif et diplomatique,
au profit du peuple de l’île
bien-aimée des Caraïbes.
Résumé latino-américain 26
octobre 2021
Suite de la page (8)
l’assassinat d’un Président de la
République, n’a rien trouvé de plus
rassurant pour lui que de solliciter
une intervention étrangère dans
son pays. Si cette fois-ci la pilule est
moins difficile à avaler pour certains,
il ne reste pas moins qu’elle demeure
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AMBIANCE
EXPRESS
insupportable pour d’autres qui ont
toujours cru dans la force du peuple
à trouver lui-même la solution à ses
problèmes.
En voulant se mettre sous la
protection du « grand frère » américain,
les dirigeants haïtiens font preuve
qu’ils n’étaient jamais préparés ni
prêts à occuper la place qu’ils occupent
depuis les trente dernières années
sur la scène politique nationale.
Quant aux élites économiques et intellectuelles,
elles non plus ne sont
pas exemptes de cette catastrophe
dans laquelle se vautre le pays depuis
des années. Par leur inconséquence
et leur incohérence, les membres de
ces élites ont contribué de manière
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éloquente à ce point de non retour
donnant l’occasion à l’Oncle Sam de
faire un retour, certes plus discret,
mais non moins remarqué sur le sol
sacré des Pères Fondateurs. Comme
d’habitude, les oligarques de tout
acabit devraient pouvoir sortir sans
vergogne de cette situation honteuse
pour le pays car, d’une manière ou
d’une autre, ils sont toujours les
grands gagnants. Seul le peuple en
boira la coupe. Tel semble son destin
dans ce pays. Pourtant, il n’en
est pas moins légitime cette minorité,
que cette castre, qui se croit être les
seuls fils de Jupiter! (Fin)
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16 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
A Travers le monde
Mexique : plus de 4 000 migrants forment une
nouvelle caravane en direction des États-Unis
Une caravane de migrants, principalement d’Amérique centrale, se
dirigeant vers le nord, s’arrête pour se reposer dans la communauté
d’Alvaro Obregon, municipalité de Tapachula, État du Chiapas, Mexique,
le samedi 23 octobre 2021. (AP Photo / Marco Ugarte)
Les migrants ont percé un dispositif
de sécurité installé dans
la municipalité de Viva Mexico
alors qu’ils se rendaient à Mexico,
où ils demanderont la régularisation
de leur statut.
Samedi, une nouvelle caravane
de migrants s’est dirigée vers
les États-Unis, frontière sud
de la municipalité de Tapachula
dans l’État mexicain du Chiapas.
Au moins 4 000 migrants ont
formé la nouvelle caravane appelée
« pour la liberté, la dignité
et la paix ».
Les migrants ont traversé
un dispositif de sécurité installé
Turquie : déclarera « persona non grata »
à 10 ambassadeurs, dont celui des États-Unis
Le président turc Recep Tayyip Erdogan
Le président turc Recep Tayyip
Erdogan a ordonné au
ministère des Affaires étrangères
de déclarer les ambassadeurs de 10
pays occidentaux, dont l’envoyé
américain, “persona non gratas”
pour leur appel conjoint à Ankara
pour la libération d’Osman Kavala,
un leader de la société civile.
Kavala, 64 ans, fait face à
une série d’accusations liées aux
manifestations antigouvernementales
de 2013 et à un coup d’État
manqué à la mi-août 2016. Le militant
des droits, qui est en prison
depuis quatre ans, nie les allégations
de financement des rassemblements
de 2013 et de participation
au coup d’Etat frustré.
Lundi, les ambassadeurs
du Canada, du Danemark, de la
France, de l’Allemagne, des Pays-
Bas, de la Norvège, de la Suède, de
la Finlande, de la Nouvelle-Zélande
et des États-Unis, dans une déclaration
commune, ont appelé le
gouvernement turc à proposer une
résolution juste et rapide au cas de
Kavala. « Les retards persistants
dans le procès (de Kavala) (...)
jettent une ombre sur le respect de
la démocratie, de l’état de droit et
de la transparence du système judiciaire
turc », ont déclaré les ambassadeurs
dans leur communiqué.
Ils ont également appelé à
leur “libération urgente”, une décision
qui a provoqué la colère d’Ankara
et a incité le ministère turc des
Affaires étrangères à les convoquer
tous mardi pour ce qu’il considérait
comme une déclaration “inacceptable”
qui “repoussait les limites” et
“tentait de politiser le processus juridique
et faire pression sur le pouvoir
judiciaire.
Ce samedi, Erdogan a déclaré
avoir demandé au ministère des
Affaires étrangères d’expulser ces
ambassadeurs du pays. « J’ai donné
l’ordre nécessaire à notre ministre
des Affaires étrangères et j’ai
dit ce qu’il faut faire : Ces 10 ambassadeurs
doivent être déclarés
par l’Institut national des migrations
(INM) et la Garde nationale
dans la municipalité de Viva
Mexico en route vers Mexico, où
ils demanderont la régularisation
de leur statut. Les migrants ont
déclaré qu’ils ne voulaient que
transiter pacifiquement vers les
États-Unis car ils fuient la violence,
le chômage et le manque
de protection de leur pays d’origine.
Début septembre, les autorités
mexicaines ont contrecarré
l’avancée de quatre caravanes
de migrants au départ de Tapachula.
La région d’Amérique centrale
connaît une augmentation
des flux migratoires depuis le
début de l’année. Les autorités
mexicaines ont détecté 147 000
migrants sans papiers de janvier
à août, un chiffre qui a triplé le
nombre enregistré en 2020.
La directrice de l’accès à
l’asile, Alejandra Macias, a noté
que plus de 80 000 demandes
d’asile ont été enregistrées cette
année, dont un grand nombre viennent
du Chiapas.
Telesur 24 Octobre 2021
persona non grata immédiatement.
Il y remédiera immédiatement
», a déclaré le président turc
dans un discours prononcé dans
la ville d’Eskisehir, dans le nordouest
de la Turquie.
« Ils connaîtront et comprendront
la Turquie. Le jour où ils
ne connaîtront pas et ne comprendront
pas la Turquie, ils partiront
», a déclaré Erdogan sous les acclamations
de la foule.
Vendredi, Kavala a déclaré
qu’il serait “inutile” pour lui d’assister
à son procès, affirmant qu’un
procès équitable était impossible
compte tenu des récents commentaires
du président turc.
Le Conseil de l’Europe a
prévenu qu’il engagerait une
procédure d’infraction contre la
Turquie si Kavala n’était pas libéré
avant la prochaine réunion de l’instance
des droits de l’homme, qui
aura lieu du 30 novembre au 2
décembre. La prochaine audience
de Kavala est prévue pour le 26
novembre.
Quelques heures après la
publication de la déclaration conjointe
des ambassadeurs occidentaux
lundi, le ministre turc de la
Justice Abdulhamit Gul a également
dénoncé la déclaration, affirmant
qu’ « aucun ambassadeur
n’avait le droit de faire une recommandation
ou une suggestion à
nos tribunaux ».
« C’est cette ignorance des
limites et des frontières qui éclipse
l’état de droit », a ajouté Gul sur
Twitter.
Source: Al Mayadeen
Résumé Moyen-Orient
23 octobre 2021
Panama : Le Peuple Uni descend
dans les rues de la ville
Manifestation de différentes organisations syndicales dans les
rues de Panama City
Par John Alonso
Différentes organisations sont
descendues dans les rues de
Panama City pour exprimer leur
mécontentement à l’égard de la
classe politique établie.
Sous le slogan du « Peuple
uni », différentes organisations
syndicales sont descendues dans
les rues de Panama City le mercredi
20 octobre, les travailleurs
considèrent que certains groupes
économiques et gouvernants sont
de connivence avec l’intention
de privatiser la Caisse de sécurité
sociale (CSS) l’organisme chargé
d’administrer le programme Invalidité,
vieillesse et décès.
Les manifestants réclament
également le respect des garanties
du travail et de leur droit à un travail
décent, quelques jours après
le 31 octobre prochain le chiffre
de la suspension des contrats, qui
maintient encore environ 80 mille
personnes sans emploi, doit être
défini par les entreprises qui n’ont
pas réactivé leurs fonctions jusqu’à
aujourd’hui.
Le mécontentement va également
à l’encontre des modifications
apportées par l’Assemblée
nationale au Code électoral, après
l’approbation récente du projet de
loi 544.
La déconnexion entre les intérêts
de la classe dirigeante et les
citoyens se creuse, comme le suggèrent
certains des manifestants,
parmi lesquels l’appel à un processus
constituant pour restructurer
l’organisation du pays est à nouveau
évoqué.
HispanTV 22 octobre 2021
Donald Trump lance son propre
réseau social baptisé « Truth Social »
Par le Média en 4-4-2
Trump revient en force pour faire
face à Facebook, Twitter et Youtube
: « La mission de Trump Media
& Technology Group est de créer
un rival au consortium médiatique
libéral et de lutter contre les entreprises
« Big Tech » de la Silicon
Valley, qui ont utilisé leur pouvoir
unilatéral pour faire taire les voix
opposées en Amérique ».
Le président Donald J. Trump,
président de TMTG, a déclaré dans
un communiqué de presse du 20
octobre 2021 : « J’ai créé TRUTH
Social et TMTG pour résister à la
tyrannie des Big Tech. Nous vivons
dans un monde où les talibans sont
très présents sur Twitter, mais votre
président américain préféré a été
réduit au silence. C’est inacceptable.
Je suis ravi d’envoyer très bientôt
ma première VÉRITÉ sur VÉRITÉ
Sociale. TMTG a été fondée avec
pour mission de donner la parole à
tous. Je suis ravi de commencer bientôt
à partager mes réflexions sur
TRUTH Social et de lutter contre Big
Tech. Tout le monde me demande
pourquoi personne ne tient tête à la
Big Tech ? Eh bien, nous le ferons
bientôt ! »
Et comme il vous sera difficile
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sites d’information mainstream se
gardent bien de vous donner son
lien, sur Le Média en 4-4-2 nous
ne faisons pas de rétention d’information.
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commencera un lancement bêta pour
les invités d’ici novembre, avant de
faire ses débuts officiellement au
cours du premier trimestre de 2022.
Réseau International
22 octobre 2021
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
17
A Travers le monde
Brésil : la commission sénatoriale brésilienne
approuve un rapport accusant Bolsonaro de
crimes contre l’humanité
Le document dépasse le millier de
pages et indique que Bolsonaro est
responsable de diverses actions
punissables. | Photo : PT
Le président de la CPI, Omar
Aziz, a affirmé que le rapport
sera transmis aux instances judiciaires
correspondantes.
La Commission d’enquête parlementaire
(CPI) du Sénat
brésilien a approuvé mardi le
rapport final, promu par le sénateur
Renan Calheiros, qui accuse
le chef de l’Etat, Jair Bolsonaro,
de divers crimes, dont des crimes
contre l’humanité.
Après près de six mois de
débats, le rapport final a été approuvé
avec sept voix pour et
quatre contre, pour lesquels le
Brésil : Le MST reçoit le prix de la justice
sociale de l’OIT pour avoir agi en faveur de la
classe ouvrière
Par Fernanda Alcantara
Le Mouvement des sans-terres
(MST) était l’un des cinq
choisis parmi des centaines
d’organisations et d’individus
des pays du Sud, luttant pour
la justice sociale, pour le prix
commémoratif Esther Busser.
La remise des prix a eu lieu
virtuellement le 22 octobre à 8
heures du matin.
L
’Organisation internationale
du travail (OIT), créatrice
du prix, est une agence multilatérale
des Nations Unies
(ONU), basée à Genève, et se
concentre sur le travail sur la
réglementation du travail, notamment
sur le respect des
normes (conventions et recommandations
internationales).
Le nom du prix est un
hommage à Esther Busser, infatigable
défenseure des droits
des travailleurs, en mettant
président et d’autres responsables
de l’Exécutif sont accusés
de leurs actions et omissions
pendant la pandémie de
Covid-19 qui a fait des milliers
de morts à la campagne. « Le CPI
termine ses travaux après six
mois avec le rapport approuvé
par la collégiale et c’est maintenant
une nouvelle étape, nous
devons le transmettre aux instances
compétentes pour que
nous puissions rendre justice »,
a déclaré le président de la CPI,
Omar Aziz.
Le document dépasse
plus de mille pages et indique
que Bolsonaro est responsable
d’actes punissables de violation
des mesures sanitaires préventives
; utilisation irrégulière des
ressources publiques; incitation
au crime; falsification de documents
privés; crime d’intrusion;
charlatanisme; crime contre l’humanité;
et crime de responsabilité.
Après avoir confirmé l’approbation
du rapport, le sénateur
Calheiros a souligné que
l’accent sur son rôle de chercheuse
et directrice adjointe de
la Confédération syndicale internationale
(CSI) pendant une
décennie.
Reconnaissance
Fondé en 1984, le Mouvement,
dans le contexte de la re-démocratisation
du Brésil, est devenu
un symbole national de
la lutte pour l’accès à la terre
et compte actuellement environ
350 000 familles installées
dans 24 États fédéraux. Parmi
ses plus grandes contributions
à la société figurent la production
d’aliments sains pour
la défense de la souveraineté
alimentaire, la préservation
de l’environnement et la lutte
intransigeante pour les droits
humains et l’accès universel à
une éducation de qualité et à la
santé publique.
Rien que dans cette pandémie,
le MST, en tant que symbole
de solidarité avec la classe
la justice doit collecter toutes
les sanctions détaillées dans le
document. « Nous avons vu des
crimes horribles et des atrocités
inhumaines, du mépris pour la
douleur et du ridicule avec la
vie », a-t-il ajouté.
Les atrocités commises par
ce gouvernement ne seront pas
oubliées (...) Le chaos de Jair
Bolsonaro restera dans l’histoire
comme le plus bas échelon de la
misère humaine et civilisatrice, il
rassemble le plus rudimentaire,
le plus infâme et le plus sombre
de l’humanité”, dit Calheiros.
Les parlementaires qui ont
soutenu le rapport contre Bolsonaro
sont : Omar Aziz, Eduardo
Braga, Humberto Costa, Otto
Alencar Randolfe Rodrigues, Renan
Calheiros et Tasso Jereissati.
Alors que les sénateurs
Eduardo Girão, Marcos Rogério,
Jorginho Mello et Luis Carlos
Heinze, ont voté contre.
Résumé latino-américain, 26
octobre 2021
ouvrière, a déjà fait don de plus
de 5 000 tonnes de nourriture
et d’environ 1 million de boîtes
à lunch. Depuis le Plan national
“Planter des arbres, produire
des aliments sains”, plus d’un
million d’arbres ont été plantés
dans tout le pays et, le mois
dernier, il a construit plus de
100 pépinières pour la Réforme
agraire populaire, dans le but
de promouvoir les semis production
et plantation d’arbres.
Résumé latino-américain,
21 octobre 2021
LA DIFFERENCE
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À l’attention de Marta Rojas
Par Miguel Barnet
Je célèbre ton existence pleine de
joie et d’optimisme. Je célèbre ton
énergie quotidienne, ta vocation
de journaliste qui a su valoriser
comme personne les témoignages
de notre histoire récente, ta
fidélité à la cause de Fidel.
Je célèbre ton existence pleine
de joie et d’optimisme. Je
célèbre ton énergie quotidienne,
ta vocation de journaliste qui a
su valoriser comme personne les
témoignages de notre histoire
récente, ta fidélité à la cause de
Fidel, des trésors de zèle dont
tu as fait montre pour préserver
L’Histoire m’acquittera, où tu as
su aussi valoriser, et au bon moment,
que dans ce discours on
pouvait entrevoir les germes de
notre destin comme nation. Tu
as toujours été une amie proche,
celle qui a transformé l’utopie en
actions concrètes, les rêves en
réalité, l’ennui en une impulsion
ailée et volatile.
Je célèbre ton éternelle jeunesse,
ton mépris de la mort, ta
majesté féconde et victorieuse,
ton rejet de toute idée d’éternité,
ta main sur le papier et sur
l’épaule de ton ami. Tu as su contourner
la censure de Batista et au
moyen de « la petite géante » tu
as imprimé une page glorieuse de
Marta Rojas
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la Patrie. Tu as créé une image de
souplesse artistique en donnant à
l’histoire ses gestes les plus chaleureux.
Tes romans sont porteurs
de la charge impétueuse de la dignité
face à l’opprobre raciste et au
poison colonial. Ta perception littéraire
était libérée de tout dogme
esthétique. Et dans Inglesa por
un año (Anglaise pour un an),
ton magnifique roman sur la prise
de La Havane par les Anglais, tu
as dépeint avec brio le côté épique
de Pepe Antonio et du Memorial
de Beatriz Justiz, Marquise de
Santa Ana.
Tu as cultivé un esprit de
fraternité avec l’apothéose de
ton tempérament exultant. Et tu
as épuisé les possibles comme le
voulait Pindar.
Pendant ta longue vie, tu
ne t’es jamais laissé vieillir. Ton
esprit juvénile et ta santé à toute
épreuve nous ont fait croire que
tu ne nous quitterais jamais, que
tu allais porter le deuil de nos absences.
Mais il en est allé autrement,
tu es partie tranquillement,
sur les pages de ton dernier roman,
ou peut-être de ton dernier
article pour Granma. Cependant,
tu nous as quittés sans faire d’histoires,
avec ton humilité proverbiale,
pour nous survivre une fois
de plus dans ce qui t’était destiné
: le marbre de l’immortalité.
Granma 14 octobre 2021
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18 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
2
Suite de la page (12)
dans la guerre aurait été celui d’un
participant involontaire.
« L’héritage de Colin Powell
se perpétue dans les millions
de vies détruites ou exilées, dans
l’infrastructure préhistorique que
les Irakiens de tous les jours sont
forcés d’[endurer] aujourd’hui,
une infrastructure dont ses actions
sont presque entièrement responsables
», a-t-il déclaré à MEE.
Un héritage fait de violence
En octobre 2019, l’Irak a été submergé
par des manifestations antigouvernementales
qui visaient à déloger
la classe politique que l’invasion avait
portée au pouvoir, et à s’attaquer au
chômage de masse, à la pauvreté, à
la corruption et à l’ingérence étrangère
qui sont devenus une réalité dans le
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pays.
La réponse du gouvernement,
des responsables de la sécurité et
des groupes armés a été de réprimer
violemment et de menacer les
personnes qui réclamaient une
amélioration de leur niveau de vie.
En particulier, les groupes soutenus
par l’Iran sont devenus une menace
quotidienne pour de nombreux militants.
Ali Khyail, un militant pour
la démocratie qui a grandi dans la
tourmente de l’après-invasion, a
déclaré que l’effet ultime des actions
de Powell avait été de “livrer
l’Irak à l’Iran”, tout en éliminant
une menace pour Israël. S’il s’agissait
de sauver l’Irak, l’Irak n’aurait
pas été remis à un pays avec lequel
il y a eu une guerre qui a duré huit
ans “, a-t-il déclaré à MEE. « Les
États-Unis cherchaient à sauver
Israël de la menace de Saddam et
ne souhaitaient pas libérer l’Irak.
Colin cherchait à sauver Israël de
ceux qui le menacent. »
Même si l’Irak n’est plus aussi
imbibé de sang qu’au milieu des années
2000, la violence et l’instabilité
sont encore le quotidien de nombre
de ses habitants. Les élections législatives
du 10 octobre ont connu le
taux de participation le plus bas jamais
enregistré. La classe politique,
composée en grande partie d’exilés
revenus en Irak après l’invasion de
2003, est largement méprisée et
l’espoir d’un avenir meilleur par les
urnes ne cesse de s’amenuiser.
En tant que figure cruciale de
l’administration Bush, largement
responsable de cet état de fait,
l’héritage de Powell en Irak ne sera
pas celui d’un libérateur des gens
ordinaires de la tyrannie de Saddam,
mais celui de quelqu’un qui a
supervisé le déclin du pays.
« Nous vivons maintenant
dans un état de terreur et nous ne
lui pardonnerons jamais », a déclaré
Khyail.
Middle East Eye
18 octobre 2021
Traduction : Chronique de
Palestine 19 Octobre 2021
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Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Art et Culture
Pleins Feux Sur : Eric Mazarin (Port-au-Prince- 1956 ?)
« Un timbre alambiqué »
Par Ed Rainer Sainvill
Une sorte d’enfant de la balle, Eric
a eu le privilège de grandir dans
l’ombre d’un frère ainé ; en l’occurrence
Ricot Mazarin. Qui lui-même
a occupé le devant de la scène musicale
tout au cours des années 1960 ;
avec sa voix solennelle et distinguée.
Successivement comme vocaliste
des « Diplomates », des « Incognitos
» ci-devant « Tabou Combo », des «
Fantaisistes » de Carrefour et du «
Volo Volo » de Boston comme vedette
principale, en tandem avec la
future star Ti Manno. C’est donc en
plein dans le mille qu’Eric a appris ses
sujets vocaux. Qu’il a continué à cultiver
à travers multiples associations
éphémères. Tout en recueillant d’autres
influences qui vont le permettre
d’échafauder un style caractéristique.
Notamment basé sur des envolées
aériennes et des subtilités distinctives.
Des signes qui vont le mettre
dans le collimateur des groupes débutants.
Tout en s’acquittant dans des
‘’jam’s’’ improvisés et des sérénades
qui sont l’apanage d’une filiation en
quête d’exposition. Une propulsion
qu’il a maintenue en compagnie d’autres
prétendants artistes comme : Joël
Théodore, André Dubuisson en compagnie
desquels il a composé un trio
de vocalistes qui a fait une prestation
remarquée au ‘’Boulo Show’’ sur Télé
Haïti. Une occasion dont l’aboutissement
l’a permis d’être repéré par des
instances supérieures. Pour marquer
un tournant décisif dans la carrière
d’Eric. Qui éventuellement va faire
son entrée au sein du plus fameux
mini-jazz « Les Ambassadeurs » ;
revenus de longs périples nord-américains
et antillais. A une époque où la
musique ambiante est en mutation.
En effet, l’invasion de la
cadence lypso antillaise avec sa
‘’horn-section’’, la ferveur du disco
en plus de l’incorporation du synthé,
ce nouvel instrument avec sa sonorité
distinctive avaient bien changé
les donnes. C’est donc dans des «
Ambassadeurs » tout à fait métamorphosés,
vidés des patterns de sa
méringue typique. Qu’E. Mazarin a
eu l’opportunité de faire des débuts
convaincants dans Alléluia ; l’ayant
autorisé d’introduire sa marque chanterelle
dans l’arène musicale. Au
milieu d’un quator vocal composé
de l’incontournable Pascal Albert et
des vocalistes circonstanciels comme
: Tipum et Ernst Ménélas le maestro.
Avec pas assez d’espace pour
se mouvoir, Eric est assez imbu des
possibilités à venir. Après avoir été
exposé parmi des conquérants, il est
vrai, qui étaient en fin de cycle.
Ce qui a opportunément tourné
en faveur de Mazarin dont cet étalage
l’a permis d’être repéré par Robert
Martino le maestro du « Scorpio
», qui en a fait appel pour palier à la
démission du chanteur du groupe Olson
J. Louis qui a immigré au state.
C’est donc en fanfare qu’Eric a fait
son introduction au sein du « Scorpio/
Universel » ; dans lequel il est rejoint
par Gracia Jean Philipe dit ‘’Tikit’’.
Avec lequel il compose un duo vocal
complémentaire. Campant ‘’Tikit’’ en
animateur ; alors que lui Eric s’est
installé en pourvoyeur du dosage.
Comme il l’a montré dans le titre et
l’album : ‘’1980’’. En propulsant son
tempo vertigineux infus de tangibilité
et d’autres subtilités qui ont permis
à ‘’la bête’’ de sortir d’une mauvaise
impasse. Bien que son séjour au sein
Eric Mazarin
de la bande à Martino n’ait pas fait
long feu.
Puisqu’il est convoqué par Arsène
Apollon qui venait encore une
fois de se brouiller avec ses partenaires
de New-York. En vue de prendre
part à son « Skah-Shah Plus ».
Qu’il entend installer au pays du
konpa même. C’est donc la voix
d’Eric et de celle du vétéran ‘’Blagueur’’
Lainé, qu’Arsène a trouvé
plus appropriées pour les paramètres
de son « Skah-Shah » d’Haïti. Ce que
Eric s’est contenté d’exécuter amplement
dans l’album :’’ Croyance’’ ; en
prouvant qu’il a atteint ce palier supplémentaire
dans quelques titres tels
: el la cucina, un midley des tubes
du « Skah-Shah », qu’il a délivré en
tandem avec ‘’Blagueur’’, avec lequel
il partage un timbre similaire. Suivi
d’un second opus : ‘’Souvenir des
Antilles’’, à travers lequel il a fait
part des morceaux : illusions, regrè
etc ; prouvant sa progression.
Une étape qui a vu le statut du
groupe prendre de l’ampleur dans
l’arène de la musique locale et antillaise.
Et, finalement pour Eric Mazarin
le chemin du vedettariat ; qui
l’a éventuellement catapulté sur les
routes du monde. Et subséquemment
les villes des E.U, jusqu’à New-York
où l’ensemble s’est finalement dispersé.
Laissant Eric en ballotage et
sans preneur ; entre les petites associations
fortuites qui ne l’aident pas
à sortir de la traverse. Pour rallier en
fin de compte un groupe obscur du
nom de « Traffic » à New-Jersey. Alors
assemblé par l’ancien saxophoniste
du « Skah-Shah #1 » l’états-unien
Ed Cohen qui s’imaginait qu’il pouvait
faire du Loubert Chancy. Dans
une musique de nature conflictuelle,
voire baroque. A travers laquelle Eric
a montré qu’il n’a pas vraiment cultivé
son registre durant ses périodes
d’inactivité. Et pour cause, l’album :
‘’Magic Night’’ n’a pas été pour lui
une sortie mémorable.
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20 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 15 # 17 • Du 27 Octobre au 2 Novembre 2021