NOUVELLES DE JÉRUSALEM - Automne 2021
Découvrez le n°102 des Nouvelles de Jérusalem. Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais. Discover the n° 102 of the Nouvelles de Jérusalem. The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
Découvrez le n°102 des Nouvelles de Jérusalem.
Les Nouvelles de Jérusalem sont une revue d'informations de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem, 2 à 3 fois par an, elles donnent un aperçu des travaux en cours en exégèse comme en archéologie, ici à Jérusalem. Les articles alternent français et anglais.
Discover the n° 102 of the Nouvelles de Jérusalem.
The Nouvelles de Jérusalem is an information review of the École Biblique et Archéologique française de Jérusalem, 2-3 times a year, they give an overview of the work in progress in both exegesis and archeology, here in Jerusalem. Articles are sometimes in French sometimes in English.
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Nouvelles de Jérusalem
Lettre aux amis de l’École biblique
et archéologique française
N° 102 - Octobre 2021
École
biblique et
archéologique
française de
Jérusalem
A Dominican Biblical institute housed at the priory of St Stephen
since 1890, the École biblique et archéologique française de
Jérusalem, welcomes students and researchers from all over the
world and offers them a unique study experience.
The École thus continues the project of its founder, Father Marie-
Joseph Lagrange: to study the Bible in the land of the Bible, to
bring together both ‘document’ and ‘monument’ in an academically
rigorous way. To do this, the École offers an exceptional study
environment:
Specialised library
International team of teacher-researchers
Regular visits to archaeological sites
Fraternal atmosphere to foster dialogue
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France: associationdesamis@ebaf.edu
Canada: cfeb.aceb@gmail.com
United States: admin@intldom.org
Belgium : orient.oosten@skynet.be
Bank transfer information
Bank: CIC
Account holder: Couvent des dominicains à Jérusalem
Branch code: 30066 - Sort code: 10041
Account number: 00011282301 - RIB key : 77
IBAN : FR76 30066 10041 00011282301 77
(BIC) : CMCIFRPP
École biblique et archéologique française de Jérusalem
Nablus road 83-85 -POB 19053 -IL 911 9001 Jerusalem
Tél. : 972 2 626 44 68 ext 238 - Fax. : 972 2 628 25 67
www.ebaf.edu - secretariat.ebaf@gmail.com
Couverture : Participants au projet INTIQAL 2030 de l’ONG Première Urgence Internationale.
Éditorial
Gratitude
Avec la disparition de M. Paul Peeters, nous déplorons le départ de deux
autres grands amis de l’École biblique : Pierre Amiet et Jean Guéguinou.
Ils furent l’un et l’autre président de l’Association des Amis de l’Ébaf,
occupant cette fonction avec talent et générosité. Nous tenons à exprimer
notre gratitude.
Pierre Amiet était le plus ancien boursier vivant de l’École biblique. Il
avait fouillé à Tell el-Far’ah entre 1950 et 1954 sous la direction du père
de Vaux. Auteur d’une thèse très remarquée sur La glyptique mésopotamienne
archaïque, il fut professeur à l’École du Louvre, directeur du département
des Antiquités orientales au Louvre entre 1968 et 1988, inspecteur général
des musées de France et puis directeur de la Revue d’assyriologie et d’archéologie
orientale.
Jean Guéguinou lui succéda comme président des Amis de l’Ébaf au terme
d’une brillante carrière diplomatique : consul général à Jérusalem entre 1982
et 1986, puis ambassadeur à Prague, Londres, Rome près le Saint-Siège.
Élevé à la dignité d’ambassadeur de France, il termina sa carrière comme
ambassadeur à l’Unesco et se mit alors au service d’associations à caractère
culturel : Les Amis de Versailles, l’agence France-Museum, les Amis de l’Ébaf...
L’École biblique et l’Association des Amis de l’Ébaf ont bénéficié de l’amitié
et de l’appui de ces deux très belles personnalités dont le départ invite
à inventer d’autres solidarités.
Two great friends of the École biblique have recently passed away: the archaeologist
Pierre Amiet and the ambassador Jean Guéguinou. Both of them have served with
great generosity the Association des Amis de l’Ébaf. They deserve our sincere gratitude.
Fr. Jean-Jacques Pérennès, o.p.
Directeur de l’École biblique
Actualité
Joie de revoir des étudiants
Après une année de quasi jachère,
d’enseignement virtuel l’an dernier,
l’heure est à la joie à l’École
biblique. L’un après l’autre les nouveaux
étudiants arrivent.
Ce ne fut pas simple. La réglementation
fluctua au cours des semaines
au gré de l’évolution du Covid. La
secrétaire de l’École, sœur Martine,
dut s’armer de patience et de ténacité
pour, à chaque fois, s’adapter.
Mais… nous y sommes : la rentrée
d’octobre 2021 sera, tout porte à le
croire, une rentrée normale.
Le programme doctoral va reprendre
avec de nouveaux doctorands
et deux boursiers en postdoctorat,
venant l’une de Suède et
l’autre d’Allemagne. Nous aurons
la joie d’accueillir deux boursiers
de l’Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, une archéologue et
un épigraphiste. Un groupe d’étudiants
faisant de l’archéologie, de
l’histoire, des études bibliques ou
4
des langues anciennes va les rejoindre
dans le cadre de leur programme
de licence ou de master.
S’y ajoutent quelques renforts
pour l’équipe de catalogage de la
bibliothèque ou le département de
communication.
À chaque fois, ce sont des visages
nouveaux que nous avons la joie de
découvrir ; la dimension internationale
se maintient avec des élèves
et des chercheurs venant d’Europe
et d’Amérique du Nord, bien sûr,
mais aussi de Chine, de Corée et du
Cameroun.
Sur le campus de Saint-Étienne,
une nouvelle alchimie devra opérer
pour permettre, au bout du compte,
de constituer une communauté étudiante
et parfois de cimenter des
amitiés pour la vie.
Fr. Jean-Jacques Pérennès, o.p.
Directeur de l’École biblique
Notre environnement
Une entrée hautement symbolique pour la cité
La Porte de Damas est devenue le baromètre
de la paix en ville
À deux pas de Saint-Étienne, elle
a retrouvé son calme. Hautement
médiatisée lors de la guerre du printemps
dernier, la Porte de Damas
accueille de nouveau le visiteur qui
arrive depuis le Nord. Le soir venu,
avec son amphithéâtre, elle est le lieu
de rassemblement privilégié de la
jeunesse palestinienne de Jérusalem-
Est, notre quartier. Aux bons jours,
pour deviser, chanter ou boire un thé
au soleil couchant. Aux jours mauvais,
pour en découdre. Un jeune -
provocateur ou malchanceux -, y fut
littéralement roué de coups par la
police sous nos yeux alors que nous
nous rendions en blanc à la célébration
de fin d’année académique chez
nos frères franciscains.
destinée qui lui assigna Soliman le
Magnifique. Le sultan éleva les murs
actuels aux XVIème siècle.
Aujourd’hui, cette porte est l’un des
atouts de Jérusalem pour son classement
au patrimoine mondial de
l’humanité par l’Unesco. Et l’un de
ses points chauds. Son nom arabe,
Bab al Amoud ou Porte de la colonne,
renvoie à l’antique colonne honorant
l’empereur Hadrien et sa porte
triomphale. Franchissez-là et piquez
à droite : vous entrez chez les chrétiens
vers le Saint-Sépulcre. Partez à
gauche, et le quartier musulman vous
mène aux mosquées de l’esplanade.
Fr. Benoît Vandeputte, o.p.
Rédacteur en chef
des Nouvelles de Jérusalem
Destin militaire de toujours pour
cette porte qui ponctue les quatre
kilomètres de remparts ceinturant la
Veille ville. En effet, avec sa chicane
interne, elle assume clairement la
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
In memoriam
The man before the business
The following years, we met regularly
Paul and Luc Peeters. Always,
we could discuss with them
all questions on the agenda, find the
best solution, and had even time to
talk about some personal matters.
March 22 nd 2021, Paul Peeters
passed away, aged only 56 years,
after a life being at the service of
sciences and publications. We shall
honour his memory.
In memory of our publisher and
Belgian friend, M. Paul Peeters
We may speak about “the man who
is behind the business” if we like to
underline the human characteristics
of a businessman. Paul Peeters was
different, he was the man even before
his business.
In Jerusalem, we met him and his
brother Luc first in November 2015
to sign the contracts with Peeters
Publishers for the publishing of
RB, CRB and EtB. Immediately,
there was an atmosphere of mutual
trust during all the time of our
negociations. It was perceptible that
we spoke with representatives of an
old family-owned enterprise that
follows principles clasping all the
aspects of a good business relation.
M. Paul Peeters qui est décédé le
22 mars 2021 à l’âge de 56 ans
seulement, après une vie au service
des sciences et des publications,
était avant tout un homme qui savait
créer une atmosphère humaine
et amicale. Elle représentait le
contexte des liens commerciaux
entre Peeters Publishers et l’Ébafcouvent
de Saint-Étienne. Nous
garderons un souvenir très heureux
des rencontres avec lui et son frère
Luc lors de leurs visites à Jérusalem.
Nous honorerons sa mémoire.
Fr. Martin Staszak OP
Prior
6
Archéologie
Des étudiantes de Sciences Po
archéologues d’un jour
Courriel : « Comme il y a 30 000
tesselles à dessiner (10 000 tesselles
par m2) et que chacune fait
environ un centimètre de côté, une
tesselle correspondant à quatre
centimètres de feutre, cela fait 120
000 cm à dessiner, donc 1,2 km de
dessins… En espérant que ce sont
de bons feutres… À demain !
Frère Dominique-Marie ».
Nous sommes deux étudiantes en
échange à l’Université Hébraïque
de Jérusalem. C’est un peu par hasard
que nous poussons la porte du
couvent Saint-Étienne. La rencontre
est double ; d’abord avec le lieu, un
havre de paix en contraste avec l’effervescence
si proche de la porte de
Damas. Et les dominicains qui nous
accueillent, jeunes étudiantes, avec
bienveillance.
Nous avions trouvé un équilibre
agréable entre les restrictions dues
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
à la situation sanitaire de l’époque
en Israël, les visites du samedi
de l’Ébaf et les cours en ligne de
l’Université Hébraïque. Puis soudain,
Israël se confine pour une troisième
fois en janvier 2020. Étant
toutes deux en pause pédagogique
inter-semestre, l’ennui devient pesant
alors qu’à défaut de voyager,
les frontières étant fermées, l’envie
de profiter efficacement de notre
temps libre se fait ressentir.
Simple coïncidence ou intervention
divine ? C’est au détour d’une
conversation que le projet de nettoyage
d’une certaine mosaïque
se met en place. Nous avions une
mission : dévoiler un agneau datant
de l’époque byzantine, perdu sous
une couche de calcite et de mousse,
attendant depuis plusieurs siècles
déjà le coup de ponceuse qui lui
conférerait une nouvelle fois son
éclat de jadis.
7
Nous voilà archéologues en herbe,
sous l’égide du Frère Jean-Baptiste
Humbert dont nous avons découvert
l’espièglerie imparable, et du
Frère Dominique-Marie Cabaret
qui, comme vous l’avez lu plus
haut, accorde une importance certaine
aux calculs.
Les interprétations sont multiples
face à l’animal : du cheval au chien,
l’agneau a quelque chose de maladroit,
ce qui le rend peut-être d’autant
plus attachant. Et si son aspect
n’a rien pour lui en comparaison
avec les fines mosaïques des synagogues
de Tibériade ou des villas de
Sepphoris, son regard un peu fuyant
ne l’a rendu que plus captivant.
C’est un travail à huit mains qui
s’est donc engagé, rythmé par
plusieurs étapes : d’abord un premier
nettoyage de la mosaïque, à
l’aide d’une ponceuse et de scalpels.
Puis vient le temps du relevé
de la mosaïque et de chacune de
ses près de trente mille tesselles à
la main, d’abord au feutre sur une
toile transparente, puis une mise au
propre au laboratoire.
numérique de la mosaïque dans la
base de données déjà foisonnante de
l’Ébaf.
Un lieu qui aura été l’un des fils
conducteurs de notre séjour. Il ne
s’agit pas là d’avancer qu’une reconversion
est en cours et que nous
quitterons bientôt les bancs de
Sciences Po pour devenir spécialistes
en poteries hellénistiques ou
byzantines (quoique)… Travailler
sur cette mosaïque, ainsi que toutes
les activités que nous avons pu
réaliser ici représentait une réelle
échappatoire, un point de repère où
nous nous sentions toujours bien
accueillies.
C’est donc le cœur plein d’espérance
et des histoires plein la tête
que nous rentrons, mais loin de
penser que c’est un voyage qui
s’achève, nous reviendrons, baskets
aux pieds et motivées : bref,
toujours prêtes à recommencer !
Marie Lapinsonniere
et Jeanne-Louise Roellinger
Étudiantes à Sciences-Po
Ce périple archéologique s’est terminé
par la numérisation et la colorisation
de l’Agneau sur ordinateur.
Travail de minutie et de patience,
l’ensemble du processus aura pris
près de quatre mois ; l’idée finale
étant de pouvoir garder une trace
8
Partenariat
Quand relever les pierres relève aussi les hommes
INTIQAL 2030 - « transition » en
arabe - est le nom du programme
lancé en 2017 par Première Urgence
Internationale. Il vise à soutenir
la population locale sur le
plan économique et social, à travers
la préservation et la promotion du
patrimoine culturel palestinien.
La Bande de Gaza est une enclave
où sont enfermés depuis 14
ans deux millions d’hommes, de
femmes et d’enfants en raison du
blocus israélien ; mais c’est aussi
un territoire qui compte plusieurs
sites archéologiques aussi impressionnants
que menacés de disparition.
Le programme est mené en
partenariat avec l’Ébaf, le Ministère
palestinien du tourisme et des
antiquités ainsi que deux universités
de Gaza. Grâce à l’appui financier
de la Fondation ALIPH et du
British Council, cette initiative a
permis en 2021 de former 35 étudiants
et ouvriers qualifiés, et de
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
développer des activités de volontariat
et de mobilisation auprès de
5 500 jeunes.
Un patrimoine menacé.
La situation politique et les attaques
successives qui ont frappé
la Bande de Gaza ces dix dernières
années constituent un risque majeur
de destruction du patrimoine historique
palestinien, et de perte de son
identité culturelle. En associant
pleinement les communautés et la
société civile locale dans la préservation
des deux sites, les équipes
de Première Urgence Internationale
ouvrent ainsi un espace dans lequel
les jeunes, filles et garçons, mais
aussi leur famille, peuvent s’impliquer
dans des activités éducatives,
renforcer leurs compétences et apprendre
ensemble. Chacun peut y
exprimer librement ses craintes et
ses espoirs, et développer ses capacités
de résilience face aux expériences
traumatiques rencontrées.
9
Dans l’approche INTIQAL 2030, le
patrimoine culturel est une ressource
fondamentale pour la réalisation des
droits humains, tels que les droits
économiques des nombreuses personnes
qui peuvent ainsi développer
des activités grâce à ce patrimoine.
Comme souligné dans le préambule
de la Déclaration de l’Unesco de
2003, le patrimoine culturel est une
composante importante de l’identité
culturelle et de la cohésion sociale.
Première Urgence Internationale
s’appuie sur cette approche fondée
sur les droits humains, prenant en
compte les droits des Palestiniens
en relation avec les droits culturels.
Une action innovante qui répond
aux besoins des populations et contribue
à renforcer le lien social.
Une étude de faisabilité financée par
l’Agence Française de Développement
(AFD) a permis de confirmer
la mobilisation des partenaires académiques
et scientifiques en Palestine
et en France autour de la protection
du patrimoine comme levier de
développement socio-économique
et de cohésion sociale. Cette étude
en cours de finalisation a permis une
réflexion plus large sur un modèle
économique pérenne, le soutien à
la formation professionnelle des
jeunes et le développement d’un
centre d’interprétation sur le site de
Saint-Hilarion pour permettre le développement
d’activités éducatives.
En détails :
Les vestiges du monastère de Tell
Umm el-Amr / Saint-Hilarion
s’étendent sur plus de 14 000 m 2
avec une chronologie s’échelonnant
du IVe au IXe siècle. Sa fondation
est la plus ancienne de Terre sainte
car initiée par Hilarion, « père » du
monachisme palestinien. En outre,
la crypte reste, par ses dimensions,
inégalée pour la région du Levant.
En 2011, les inscriptions par le Word
Monuments Fund sur la liste des
100 sites les plus menacés, puis par
l’Unesco sur sa liste indicative, ont
affirmé la reconnaissance et la prise
de conscience, par la communauté
internationale, de l’intérêt patrimonial
et historique des vestiges du
monastère de Saint-Hilarion. Soulignons
le soutien du Consulat général
de France à Jérusalem et de l’Unesco
et surtout l’important soutien accordé
par le British Council (2017-
2021) qui a entrepris la restauration
et la pérennisation d’une partie des
vestiges au bord de l’effondrement
et risquant la disparition.
Plus d’informations sur :
www.premiere-urgence.org
Anthony Dutemple
Chef de mission PUI
10
Archéologie
Basilique, boulange et liturgie
En 1882, les dominicains achètent
le terrain qu’ils occupent actuellement
au nord de la vieille ville. Ils
ne se doutent pas qu’ils trouveront
là, dans les débris de l’église byzantine
construite en l’honneur du martyre
de saint Étienne…des « moules
eucharistiques ».
Il s’agit de pierres de forme arrondie
d’environ 15 cm de diamètre
qui servaient à fabriquer les hosties
et à y imprimer un « sceau » symbolique
ou décoratif. L’usage s’est
perpétué dans les Églises orientales
qui célèbrent la messe avec du pain
levé. Mais aussi dans l’Église latine
puisque les hosties azymes (non fermentées)
destinées au prêtre, sont
plus grandes que celles des fidèles,
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
et généralement décorées de la
Croix de Jésus ou d’une inscription
le mentionnant (par exemple JHS).
Ces « moules » byzantins datent a
minima de la destruction de notre
basilique qu’il faut très probablement
faire remonter à l’invasion
de la Palestine par les Perses en
614 ap. J.-C. Les fouilles réalisées
confirment les sources historiques
puisqu’on y a retrouvé une couche
de cendres sur le parterre des
mosaïques byzantines de la basilique,
montrant que la charpente en
flamme s’était effondrée dessus.
Il va de soi que les « moules »
peuvent être plus anciens, avoir
été conservés avec soin et utilisés
11
pendant des décennies remontant
ainsi au 6e siècle ou même au 5e
siècle. On sait que dès cette époque,
l’église voulue par l’impératrice
Eudocie († 460), fut le centre d’un
des plus grands monastères byzantins
de Jérusalem. En effet, à la suite
des découvertes des reliques de
saint Étienne en 415 non loin de la
ville sainte, son culte s’était répandu
comme une trainée de poudre dans
l’empire romain.
Eudocie, injustement chassée de la
cour impériale de Constantinople
sur de faux soupçons d’infidélité,
n’y fut pas pour rien. Dévote
de saint Étienne, elle s’installa
à Jérusalem et tint absolument à
construire sur le lieu traditionnel
de son martyre, un magnifique édifice,
aux proportions inhabituelles
qui frappaient les esprits, entouré
d’un important complexe monastique,
à la tête duquel elle établit un
supérieur du nom de Gabriel.
Le monastère gagna d’autant plus
en importance qu’elle désira y être
inhumée, sans doute à l’entrée de
« sa » basilique, à une vingtaine de
mètres seulement de la confession
de saint Étienne qu’elle vénérait
tant. L’importance et la taille du
monastère, confirmées par d’autres
faits historiques qu’on ne peut développer
ici, expliquent sans doute la
présence, dans son enceinte, d’une
boulange où le pain quotidien et le
pain eucharistique étaient cuits.
On en revient ainsi aux « moules
eucharistiques » dont la présence
dans les ruines de la basilique Saint-
Étienne ne s’explique que de cette
manière.
En effet, dans l’Antiquité et jusqu’à
une date assez récente, cuire son
propre pain – nécessitant un four
idoine montant à la température
d’environ 200 degrés Celsius –
n’était pas à la portée du premier
venu. L’investissement financier
pour bâtir une boulange était tel
qu’il était difficile aux petits monastères
d’en disposer. Comme aujourd’hui,
il était moins cher d’aller
chez le boulanger le plus proche
pour acheter le pain ; ou plus exactement
le « recevoir ». La coutume,
encore pratiquée aujourd’hui dans
les Églises orientales, veut que l’on
reçoive le pain eucharistique qui ne
peut être vendu parce que destiné à
être offert par les mains du prêtre
à Dieu le Père pour réactualiser le
sacrifice de son Fils Unique Jésus-
Christ sur la croix.
Fr. Dominique-Marie Cabaret, o.p.
Chargé de cours à l’Ébaf
12
Témoignage
Mais qu’est-ce que je fais là ?
Étudiant au second semestre
à l’École, l’abbé Loïc n’a pu
rejoindre l’école qu’en avril en
raison du covid. Pile pour les affrontements
israélo-palestiniens
du printemps. Il raconte.
« Alors que je commence à écrire,
des grenades assourdissantes explosent
à la porte de Damas, située
juste à côté. Ce qui, au cours de ce
séjour de deux mois m’a parfois
conduit à me poser cette question.
Mais qu’est-ce que je fais ici ! Des
réponses n’ont jamais tardé et ces
tensions ont justement permis de
donner plus de poids à ce séjour
à l’Ébaf.
Suite à un bel effort de la part
de Soeur Martine, la secrétaire
des études, il a été possible aux
religieux, malgré les restrictions
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
dues au covid, d’atterrir en Israël
pour y travailler et étudier. À l’arrivée,
un isolement de dix jours était
imposé, permettant de goûter l’air
de cette terre, son ambiance, avant
que d’y poser les yeux. De rencontrer
aussi les frères, ce qu’ils vivent
et enseignent, une grande richesse.
Après ce petit temps d’acclimatation,
ma première sortie a été en
vue du soin du corps : un test PCR
à l’hôpital Saint-Joseph de Jérusalem-Est.
N’ayant jamais mis les
pieds en Terre sainte auparavant,
me voici avec un plan de la ville,
pour rejoindre les lieux. Découverte,
alors, que l’atmosphère à
Jérusalem est…non touristique.
Le test validé, à l’homme intérieur
d’en profiter, avec la découverte du
Saint-Sépulcre ! Un de ces lieux
13
mythiques, lieux dont on a entendu
parler toute sa vie, et qui se dévoilent
là, peu à peu, pas à pas.
Rencontre avec la culture aussi, la
vie qui règne sur place, le chant des
muezzins dans les haut-parleurs, les
cris des marchands, le parfum des
épices, tant d’enfants qui courent et
qui travaillent. La fraîcheur d’une
insécurité due à l’inconnu.
Puis la Pâque orthodoxe arrive et
je suis émerveillé par la beauté et
la paix des Éthiopiens, la force des
chants grecs, l’audace des coptes
qui tiennent leur mission de prière
tout contre le lieu de la Résurrection,
discrets mais bien présents.
Toutes ces confessions, toutes ces
religions, tous ces peuples, dans la
même, et toute petite, enceinte du
vieux Jérusalem.
Enfin, une nouvelle surprise, Jérusalem-Ouest.
Une autre planète,
une ambiance radicalement autre.
Presque plus occidentale que
l’Occident… Je n’en reviens pas,
ces mondes si différents qui se côtoient.
L’espérance immense d’une
cohabitation pacifique dans la différence.
Jérusalem, lieu de paix
pour toutes les nations !
mosquées, les roquettes tombent, et
ce n’est que le début. Grenades assourdissantes,
tirs de l’armée, feux
d’artifices tirés à l’horizontale, les
nuits sont habitées d’explosions.
La violence cachée au cœur de
l’homme se manifeste d’un coup
au grand jour. La ville de la paix,
Jérusalem est un nom prophétique.
Un chrétien local à qui je demande :
« Quelle solution pour la paix dans
ce pays ? » me décontenance par sa
réponse, exprimée avec une grande
douceur : « Jésus Christ. Ce qui tue
les hommes, c’est qu’ils n’ont pas
encore trouvé la paix, le Christ. »
Je suis décontenancé par ces mots
si simples. Je n’aurais jamais osé
les dire. Mais ça me plaît. Qu’estce
que je fais là ? Au cœur de ce
pays aujourd’hui déserté des pèlerins,
je redécouvre la réalité de
notre monde, et la seule solution
qui existe à ses problèmes. Il a
marché ici, enseigné, y a été mis à
mort, mais est ressuscité, il y demeure
aujourd’hui... »
Loïc Molina d’Aranda de Darrax
Prêtre du diocèse de Chambéry
Mais rapidement, l’illusion fait
place au réel, et plusieurs étincelles
mettent le feu aux poudres. Après
les violences sur l’Esplanade des
14
Communities
The Samaritan Pesach Visit
On the sunny afternoon of April 25,
a small group of us left the École
and drove into the West Bank to
Mount Gerizim to be at the Samaritan
sacrifice for their Pesach.
The ancient custom of sacrificing
lambs in remembrance of the deliverance
from slavery in Egypt is
carried on only by the Samaritans.
They celebrate it here at their most
sacred place, the mountain they believe
to be chosen by God for His
temple. The Samaritan community
are descendants of the ancient
Israelite tribes of Ephraim and
Manasseh. They worship is based
on the Samaritan Pentateuch, and
their traditions date to before the
Babylonian captivity.
We arrived at the wrought iron
fence of the L-shaped ceremonial
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
square in Kiryat Luza, on a ridge
above the city of Nablus. Closest
to us was a rectangular grassy area
with deep fire pits around its edge
and a pile of wood and branches in
the middle. Many men and young
boys of the community, most wearing
white, and some sporting crimson
fezzes, were feeding the fires
in the pits periodically. Behind this
grassy area was the sacrificial area
with hooks on one wall and some
frames to hang the lambs from. To
the left of that, making up the other
stem of the L, was a large courtyard,
where Samaritan families
were gathering, many also wearing
white for the occasion.
As sunset approached, the pits were
stoked to a fiery heat, and herds of
lambs were led in to the square.
There must have been around sixty,
15
one for each family. Priests in vibrant
emerald and teal robes were
directing the crowds, the arrangement
of the lambs, and checking
on the fires. The smoke filled the
sky, and the heat was intense from
where we were standing above.
High Priest Aabed-El ben Asher ben
Matzliach arrived, and as the sun
set, the ceremony began. Led by
the priests, the community prayed
in a chanting tone that repeatedly
ascended, then fell. As they recited
the directions from Exodus 12:16
“then the whole assembled congregation
of Israel shall slaughter
it at twilight,” each slit the throat
of their lamb. A hush fell over the
crowd, and the most surprising part
of the sacrifice was that there was
no sound from the lambs.
After the lambs were slaughtered,
members of the community embraced
each other, and smeared
blood on each firstborn son’s forehead.
This is done as a symbol of
the lambs’ blood the Israelites put
on their doorposts and lintels in
ancient Egypt so that the angel of
death would know which houses to
pass over during the plague of the
firstborns.
The lambs were tied to large stakes,
rinsed, thoroughly salted, and secured
with chicken wire, ready to
be roasted in the massive pits that
had now been heating for the better
part of the day. During this flurry of
activity, the priests inspected each
family’s lamb for blemishes. There
are substitute lambs ready in case
one of them is found unsuitable.
As the inspections and skinning
were proceeding, the main gate
was opened, and spectators were allowed
to mingle with the community.
The Samaritans were very hospitable,
and happy to pose for pictures
and chat with visitors like us.
The atmosphere was joyous as we
left them to the rest of their festivities,
which were far from over. It
was an honour for us to have witnessed
this ancient ritual, a rare
opportunity to view the animal
sacrifice of the Samaritan Pesach,
which is deeply rooted in biblical
tradition.
Emily Johnson
Assistant Librarian
Then the lambs were skinned, and
their organs and forelegs removed.
The skins were burned immediately,
as nothing must be left at dawn.
16
Célébration
Confirmations et vie « paroissiale »
au couvent Saint-Etienne
Le jour de Pentecôte, nous avons
célébré sept confirmations dans
notre basilique. Le sacrement a
été donné par le Père Rafic Nahra,
alors vicaire patriarcal pour les
catholiques hébréophones et les
migrants.
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
Qui étaient-ils ? Un couple de Tel
Aviv, un frère et une sœur, une
mère et sa fille et une autre adulte
qui recevait aussi la première communion.
La diversité des âges et
des rapports familiaux montrait
bien l’universalité de ce sacrement
souvent laissé de côté dans nos
pays occidentaux, et particulièrement
en France. Cette journée fut
l’aboutissement d’un cheminement
pour les confirmands et les accompagnateurs,
un envoi, pour certains
qui ont ensuite quitté la Terre sainte
pour d’autres cieux. Ce fut aussi
une journée festive qui nous a permis
de nous retrouver autour d’un
bon repas servi sous la tonnelle du
couvent. Rien ne vaut cette belle
tradition catholique renouvelée et
réinterprétée des « deux tables » …
La préparation a été assurée
conjointement par la soeur
Bénédicte du Monastère de
l’Emmanuel (Bethléem) et le frère
Olivier Catel du couvent Saint-
Étienne. En raison de la pandémie,
les rencontres eurent majoritairement
lieu sur Zoom, à raison d’une
fois toutes les trois semaines. Mais
l’assouplissement des restrictions
17
sanitaires permit aussi des réunions
en « présentiel » : l’occasion
d’échanges joyeux sans la médiation
d’un support qui empêche parfois
de prendre aisément la parole.
Le parcours de préparation est surtout
un parcours biblique qui permet
de mieux comprendre l’action
de l’Esprit-Saint, à l’œuvre dans
l’histoire sainte mais surtout dans
la vie quotidienne. L’Esprit-Saint
envoie en mission et chacun, dans
son milieu professionnel, familial
et amical a ainsi l’occasion de réfléchir
aux formes que va prendre
cet engagement. Comment le don
de l’Esprit va-t-il changer ma manière
de travailler, de vivre, de me
positionner ? Autant de questions
-et bien d’autres- qui donnent lieu
à de riches entretiens et réflexions.
C’est la deuxième année que le
couvent accueille les confirmations
sans compter les premières
communions ou parfois même les
baptêmes. Beaucoup d’expatriés,
plongés dans le tohu bohu de la
Terre sainte, vivent au rythme des
fêtes religieuses des différentes traditions
dans une société croyante.
La religion y occupe une place
centrale. La question de la foi et de
la pratique se pose alors souvent
à frais nouveaux. Il n’existe pas,
comme dans beaucoup d’autres
villes du monde, de paroisse française
officielle et pourtant les besoins
sont bien là. Le catéchisme et
la préparation des sacrements sont
assurés à Bethléem chez les Sœurs
du Monastère de l’Emmanuel à raison
d’une fois par mois, le samedi
matin. Les sacrements eux-mêmes
sont donnés au monastère mais
aussi en la basilique Saint-Étienne.
Le groupe des Scouts et Guides de
France a son quartier général en
ville, mais les jeunes ont aussi pris
l’habitude de venir jouer et camper
dans le jardin du couvent. C’est
donc toute une vie paroissiale qui
se dessine entre plusieurs pôles,
le couvent en étant un privilégié.
L’apostolat auprès des enfants entraîne
aussi beaucoup de parents à
se mettre en route. Plus nombreuses
sont les familles d’expatriés à venir
à nos messes du dimanche et pour
les grandes célébrations de l’année
liturgique.
C’est donc une vie presque paroissiale
qui se dessine et qui rappelle
notre communauté à sa vocation
pastorale.
Fr. Olivier Catel, o.p.
Doctorand
18
Researches
An Update on my Research at the École
(June 22, 2021)
I was asked to provide a brief update
on my research at the École
after my previous contribution to
Nouvelles de Jérusalem.
While at the École in February-March,
I wrote a paper titled
“Look Who’s Talking: Reconsidering
the Speaker in the ‘Teacher
Hymns’ (1QH a )” for a conference
at the University of Pretoria, The
Origin of the Sectarian Movement
in the Dead Sea Scrolls.
This conference was organized by
Ananda Geyser-Fouché and John
Collins and was held online on
May 11–13. An overview of the
conference and recordings can be
found here. My paper was part of a
session dedicated to the subject of
the Teacher of Righteousness in the
Scrolls. A proceedings volume will
be forthcoming from Brill. I am also
nearing the completion of an article
on new proposals for fragment
placements in 1QH a columns 1–8.
room to discuss these new proposals.
He was the first to publish a
detailed description of the material
reconstruction of 1QH a in 1988 and
is intimately familiar with the patterns
of damage in 1QH a that are
used as a guide to reconstruct the
scroll. It was very helpful to display
my digital reconstruction on
the high definition display in the
room and discuss the damage patterns
of 1QH a with Prof. Puech.
For my research in particular, the
École is an indispensable institution
with world-class experts
and resources in proximity to the
Shrine of the Book and the Israel
Antiquities Authority, where all the
Hodayot manuscripts are archived.
Michael B. Johnson
Ph.D.
During my time at the École, I met
with Émile Puech in the epigraphy
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
Publication
Pour vous qui suis-je ?
Le « DICTIONNAIRE JÉSUS »
paru chez Robert Laffont dans la
collection BOUQUINS se révèle un
vrai succès d’estime, de presse, et
de librairie.
Nouvelles de Jérusalem : Sœur
Marie Reine, vous avez participé
au projet du « DICTIONNAIRE JÉ-
SUS ». Comment cette œuvre estelle
née ?
Sr. Marie Reine : Le dictionnaire
Jésus est l’aboutissement du travail
des chercheurs, de disciplines et
nationalités divers, qui ont collaboré
au programme de recherches
« La Bible en ses traditions » de
ces quinze dernières années. Les
nombreuses annotations des textes
bibliques et les notes de synthèses
de bibletradition.org ont été collectées,
recomposées, enrichies, par
une petite équipe sous la direction
du frère Renaud Silly. Elles constituent
une somme de près de 500
entrées se rapportant toutes à Jésus.
Cet ouvrage monumental, dernier
né de l’École biblique de Jérusalem,
a finalement vu le jour il y a
quelques mois, et ne demande qu’à
reposer entre vos mains.
N J : Pourquoi avoir choisi la
forme d’un dictionnaire avec des
entrées plutôt qu’une biographie
classique sur Jésus ?
MR : Cette forme permet de faire
du « dictionnaire Jésus » un livre
de référence. Il pourra être consulté
fréquemment. Soit en une lecture
suivie en se promenant d’entrée en
entrée par les renvois qui sont faits
à la fin de chaque notice ; soit en lisant
ponctuellement l’une ou l’autre
20
entrée pour répondre à une question
précise, approfondir un domaine de
recherche ou méditer sur un mystère
de la vie du Christ.
Classées par ordre alphabétique
comme dans tout dictionnaire, les
entrées concernent directement
Jésus et son œuvre, (ce qui le
caractérise, sa biographie, son enseignement…),
son environnement
(les personnes qu’il a rencontrées,
les lieux où il est allé, le contexte
dans lequel il a vécu) mais aussi
les sources qui nous l’ont fait
connaître (Évangiles, apocryphes,
sources païennes, etc…). Derrière
cette diversité d’informations, c’est
l’unité de la personne de Jésus que
l’on approche.
N J : En deux mille ans, bien des
ouvrages ont été rédigés sur Jésus,
qu’est-ce que celui-ci peut apporter
de plus ?
M R : Jésus s’est présenté à ses disciples
comme une énigme : « Pour
vous qui suis-je ? » (Mc 8,29) et
les textes du Nouveau Testament
nous ont transmis fidèlement cette
énigme. En rédigeant ce dictionnaire
nous voulions que le lecteur
découvre cette identité énigmatique,
qu’il puisse approcher au plus près
la personne même de Jésus et pénétrer
son mystère. Il n’y a pas incompatibilité
entre un Jésus dit « historique
» et le Jésus de la foi, c’est une
seule et unique personne.
Nous avons donc cherché à le décrire
dans son contexte historique
et culturel en tenant compte des
nouvelles connaissances que nous
avions sur le judaïsme du 1 er siècle
grâce à la découverte des manuscrits
de Qumrân et des recherches
archéologiques. Et à transmettre
cette « énigme » que fut Jésus en
son temps.
Comme l’ont écrit le frère Renaud
Silly et le frère Olivier-Thomas
Venard dans la magnifique préface
du dictionnaire : « Si Jésus, en
pédagogue antique, se présente
comme une énigme, c’est pour
éviter l’illusion d’accéder à une
vérité tombée du ciel, toute prêt-àpenser.
L’énigme provoque l’intelligence
afin que celle-ci participe au mérite
de la découverte ». Nous espérons
que ce dictionnaire donnera au
lecteur, croyant ou non, la possibilité
de répondre personnellement
aujourd’hui à cette question du
Christ « pour vous qui suis-je ? ».
Sr. Marie Reine
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
Église de Jérusalem
Résurrection après un an de pandémie…
Avec l’amélioration des conditions
sanitaires en Israël, les célébrations
religieuses ont pu retrouver
leur cours normal. C’est ainsi
que la grande procession du Dimanche
des Rameaux qui avait été
annulée en 2020 a pu à nouveau
se dérouler cette année.
Contrairement aux autres années,
il n’y avait ni pèlerins chrétiens
des Territoires ni pèlerins étrangers.
Les Territoires palestiniens
ont été plusieurs fois fermés et
confinés par l’Autorité palestinienne
et, bien sûr, les frontières
d’Israël sont restées fermées aux
visiteurs du monde entier. C’est
donc vraiment l’Église de Jérusalem,
avec ses fidèles et ses communautés
religieuses bigarrées et
internationales, qui a pu profiter
de ce moment. Le nombre était
normalement limité à six groupes
de cinquante mais force est de
constater que nous étions beaucoup
plus nombreux, majoritairement
« majeurs et vaccinés ».
Bien évidemment, la procession
avait un goût spécial : joie d’être
ensemble, de chanter et de prier,
joie de se retrouver après une année
de solitude et d’isolement où
les rassemblements étaient très réduits
voire limités. Une délégation
de l’École biblique, conformément
à la tradition, a constitué un
petit groupe de prière et de chants
auquel se sont adjointes d’autres
22
communautés francophones ainsi
que des fidèles. La marche « s’est
arrêtée devant tes murs Jérusalem
», devant la Porte des Lions :
Sa Béatitude le Patriarche Pierbattista
Pizzaballa a béni les fidèles
et « chacun s’en est retourné dans
ses tentes ».
Cette année en effet, pour des
raisons sanitaires, le domaine de
Sainte-Anne n’a pas été ouvert
par le Consulat général de France.
C’est en effet dans les jardins des
Pères blancs que les participants
de la procession ont l’habitude de
se retrouver pour discuter avant
que le Patriarche, accompagné
des scouts, n’entre pour donner
un fervorino et une bénédiction.
Espérons que cette vénérable tradition
reprendra lorsque la pandémie
sera passée.
Nous avons pu avoir une belle
assemblée pendant la Semaine
sainte et Pâques en notre basilique
Saint-Étienne. La petite communauté
d’expatriés francophones
était fidèle et priante pour vivre
les liturgies des jours saints dont
ils avaient été privés l’année dernière.
Pour la communauté dominicaine
qui avait vécu toutes les
célébrations de Pâques 2020 à
huis-clos, ce fut aussi le moment
des retrouvailles et l’occasion
de redonner à notre liturgie une
dimension publique, au-delà de
notre simple communauté.
Même si nous n’avons pas pu organiser
un grand « chocolat chaud »
à la sortie de la vigile, nous avons
eu le temps d’échanger, de profiter
de cette chance qui nous était
offerte de vivre ces célébrations
ensemble.
Cette semaine sainte fut donc
vécue sous le signe du rassemblement
et rappelle fondamentalement
le sens de la vie chrétienne
et liturgique : l’Église est
bien une réalité communautaire et
vivante, faite de grandes prières
et de fraternelles conversations,
d’échanges et de recueillement.
Pendant cette pandémie, beaucoup
de nos contacts humains sont devenus
virtuels, médiatisés par un écran
qui monopolise toute notre journée,
du travail au loisir, de la vie professionnelle
à la vie familiale. Si cet
écran nous rend bien des services,
rien ne remplace le partage bien réel
de nos expériences.
Les portes de notre église ont donc
pu rester ouvertes en ces jours de
Pâques et ce fut pour notre École,
vidée de ses étudiants, une belle
occasion de retrouver un peu de
contact avec le monde.
Fr. Olivier Catel, o.p.
Doctorand
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021 23
Publications
La Revue biblique à l’orée de la rentrée
académique 2021-2022
Le Directeur de la revue, le frère
Marc Leroy présente sa dernière
livraison
La Revue biblique est « l’organe
de l’École biblique et archéologique
française de Jérusalem ».
Les lecteurs s’attendent à y trouver
des articles et des recensions
de qualité traitant de sujets neufs
ou d’une façon renouvelée. Mais
le temps d’une revue est le temps
long qui n’est pas celui des effets
d’annonces faits à coup de tweets.
Même si la recherche exégétique
ou archéologique a évolué, on doit
pouvoir relire des articles et des
recensions qui ont plus de cent ans.
Dans le numéro de Juillet 2021 de
la RB, ce sont deux découvertes
nouvelles qui sont proposées aux
lecteurs de la revue. Émile Puech
(Ébaf) a déchiffré, pour la première
fois depuis 1888, l’inscription de la
stèle retrouvée à Ördekburnu (Turquie).
Il s’agit d’une stèle funéraire
en araméen sam’alien dédiée à
Ḥayyan, roi de Sam’al et datant du
milieu du ix e siècle av. J.-C. Cette
proposition est importante afin de
mieux comprendre l’histoire de ce
royaume de Sam’al car c’est la plus
ancienne inscription connue de ce
royaume.
Madame Christa Müller-Kessler
(Université d’Iéna) propose pour la
première fois la publication et la tra-
24
duction d’un texte araméen christopalestinien
de deux passages de
l’Ancien Testament. Ce texte en
lettres onciales du vi e siècle ap. J.-C.
est recouvert par un texte grec du
xi e siècle ap. J.-C. Ce palimpseste a
été retrouvé en 1975, avec d’autres
manuscrits, dans une salle isolée
du monastère Sainte-Catherine du
Sinaï. C’est une publication importante
pour une meilleure connaissance
de l’araméen christo-palestinien
et pour la critique textuelle car
ces passages sont des traductions
d’un témoin grec non transmis.
La revue aime aussi s’inscrire dans
la tradition de l’École biblique de
Jérusalem. Dans ce même numéro,
le frère Michel Gourgues, o.p.
(Collège universitaire dominicain
d’Ottawa), ancien étudiant et professeur
invité de l’École biblique,
a voulu marquer le centième anniversaire
du commentaire de l’évangile
selon saint Luc du P. Lagrange,
publié en 1921.
Nous trouvons aussi cette inscription
dans la tradition de l’École biblique
de Jérusalem dans la recension,
parue dans le numéro d’Avril
2021, que fait le frère Étienne
Nodet, o.p. (Ébaf), du livre, très
technique, d’un ancien étudiant de
l’École, Patrick Faure, sur le Texte
Occidental reconstitué des Actes
des Apôtres. Le livre des Actes
a été transmis sous deux formes
qu’on qualifie de Texte Occidental
(TO) et de Texte Alexandrin (TA).
En 1984, les frères Boismard et Lamouille,
de l’Ébaf, avaient publié
une première reconstitution du TO ;
et en 2000 Boismard seul avait fait
une nouvelle proposition. Patrick
Faure reprend l’ensemble du dossier,
travail important qu’Étienne
Nodet présente aux lecteurs de la
RB en montrant l’intérêt du TO à
partir de quelques exemples.
Enfin, la Revue biblique participe
au débat scientifique actuel. Ainsi,
le frère Dominique-Marie Cabaret,
o.p. (Ébaf), entre en dialogue, dans
le numéro de Juillet 2021, avec la
recherche contemporaine en faisant
une longue recension du livre
récent de Shlomit Weksler-Bdolah
(Israel Antiquities Authority)
consacré à l’archéologie d’Aelia
Capitolina. Auteur d’une thèse sur
la topographie de la Jérusalem antique,
le frère Dominique-Marie reprend
point par point les arguments
avancés dans ce livre pour proposer
in fine sa propre interprétation des
choses.
Fr. Marc Leroy, o.p.
Directeur de la Revue biblique
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
Judaïsme
À deux pas de Mea Shearim…
L’École biblique est située à
quelque deux cents mètres de Mea
Shearim, le quartier ultra-orthodoxe
de Jérusalem, le quartier des
« haredim » : « Ceux qui tremblent
devant Dieu ».
Ils ont défrayé les médias internationaux
en participant à des funérailles
géantes, à plus de 20000
personnes, pendant les confinements
et les restrictions liées à
la covid. La catastrophe du Mont
Meron a, là encore, frappé les
esprits : comment peut-on en arriver
à cette extrémité ? Pourquoi
ces comportements, ces désobéissances
civiles et ces excès ?
Le mouvement ultra-orthodoxe est
né en Allemagne au moment où
le judaïsme se réformait et entrait
dans la modernité. Ces groupes,
bien différents, ont rejeté cette modernité
en fondant leurs pratiques
sur le principe de « ce que dit la
Torah » et « la foi des Sages ».
Un observateur qui n’est pas averti,
passant par Mea Shearim ou Sanhedria,
aura une impression d’uniformité
et d’unité devant tous ces
manteaux noirs et ces femmes
portant perruques ou châles. Cependant,
il en va tout autrement :
ces quartiers sont des mosaïques
religieuses, faites de dizaines de
sectes et de mouvements qui entretiennent
souvent des conflits intestins
et ont des approches de la loi
juive, la Halakha, variées et parfois
opposées.
26
Les événements des derniers
mois ont fait ressortir de manière
visible - et parfois douloureuse -,
leur éloignement de la société
israélienne majoritaire, leur éloignement
d’un État laïc que certains
rejettent parfois violemment.
Deux mondes qui s’ignoraient sont
rentrés en conflit. Leurs codes ne
sont pas nos codes et leurs pensées
ne sont pas nos pensées…
Les mesures sanitaires ne pèsent
pas bien lourd face à l’obligation
religieuse d’assister aux funérailles
d’un « juste ». Le respect
des morts l’emporte ainsi parfois
sur celui des vivants mais la force
des convictions est telle que rien
ne saurait les contraindre. Les
gestes barrières et autres distanciations
sociales sont à l’opposé
d’une vie communautaire marquée
par le partage, l’étude, la prière et
une certaine promiscuité.
L’étude du Talmud, dans les yeshivas,
est au centre de cette vie
juive car l’étude, c’est la vie ! Et
arrêter d’étudier, pour un ultraorthodoxe,
revient à abandonner
toute sa mission et sa vocation. Le
Talmud protège, Dieu bénit ceux
qui s’adonnent à la seule chose qui
compte vraiment : poser des questions,
connaître les Sages d’Israël.
Il y a une légende qui raconte
que lorsque deux Juifs étudient le
Talmud, la Shekhina - la Gloire
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
divine en sa nuée -, apparaît et
s’assoit entre eux. La foi remplace
la science moderne : si le virus est
une punition divine, l’observance
est la seule manière d’éteindre
cette colère et d’expier.
Dans le monde haredi, l’autorité
absolue appartient au rabbin,
chef de la secte, celui qui est
l’« admor » (ADoneinu, MOreinu,
Rabbeinu : « notre maître, notre
enseignant, notre rabbin »), et
les décisions des autorités civiles
sont perçues comme une autorité
illégitime : comment dès lors,
vivant dans un cadre serré de
lois et de règles, adopter un autre
cadre, extérieur, de règlements et
de contraintes ?
Différent d’autres radicaux plus
politiques, le monde haredi vit sa
vie, a soigné les malades à domicile,
a organisé la solidarité communautaire
et a traversé les événements
sans remettre en cause
son fonctionnement. Leur poids
grandissant en termes de nombre,
dans la politique israélienne,
change les équilibres d’une société
israélienne déjà fragilisée par
les conflits entre Juifs mais aussi
entre Israéliens arabes et juifs.
Fr. Olivier Catel, o.p.
Doctorand
27
Réseau
Les « Amis belges de l’École » :
naissance d’une nouvelle association belge
Après les Français, les Américains
et les Canadiens, les Belges créent
leur outil de soutien
Plusieurs associations d’amis apportent
leur soutien aux activités de
l’École biblique et archéologique
française : celles du Canada, des
États-Unis et de France.
Une nouvelle est née en Belgique,
fort sensibilisée aux activités éducatives
et sociales en Terre sainte,
au vu des nombreux projets suivis
par la Lieutenance belge de l’Ordre
du Saint-Sépulcre.
C’est désormais chose faite grâce
au dynamisme de l’œuvre « Solidarité-Orient
» qui est la continuation
dans le royaume belge de l’ancienne
« Œuvre d’Orient » fondée
par le Cardinal Lavigerie à Alger
vers 1860.
Son but : venir en aide aux Chrétiens
démunis des Églises d’Orient,
catholiques aussi bien qu’orthodoxes.
Les Belges y sont actifs
depuis 1920, grâce à l’implication
de Dom Dumont, de Mgr Edouard
Beaudouin et à l’engagement des
Pères Serge Descy et Jean-Marie
Van Cangh. Concrètement « Solidarité-Orient
» répond aux appels
au secours provenant du Liban, de
Syrie, d’Iraq, d’Égypte, de Jérusalem
et du Kerala indien.
Le professeur Christian Cannuyer,
directeur de « Solidarité-Orient »
et le frère Jean-Jacques Pérennès
sont à l’initiative de « l’association
des Amis belges de l’École ». Les
dons serviront à remettre un juste
salaire aux employés chrétiens
palestiniens à L’École. Pour commencer,
vu la crise sanitaire, les
membres vont bénéficier de visioconférences,
données en français
ou néerlandais, sur des thématiques
d’histoire et de géographie.
Fr. Christian Eeckhout, o.p.
Prieur du couvent de Fra Angelico
à Louvain-la -Neuve
28
Histoire
Les péripéties de l’achat du couvent Saint-Etienne
Rocambolesque installation à Jérusalem
pour les dominicains français
à la fin du XIXème siècle.
Le père Matthieu Lecomte vient en
Terre sainte en 1882 et s’enquiert
immédiatement d’un terrain à acquérir.
Le Consul de France, M.
Langlais, M. de Piellat et le père
Ratisbonne l’informent des particularités
étranges du droit foncier ottoman.
En effet, comme les églises
sont exemptes de taxes foncières,
les Turcs ont fini par interdire d’en
établir de nouvelles. Les Occidentaux
doivent donc acheter via un
prête-nom : pour les Français, M.
de Piellat.
Le terrain du couvent sera constitué,
au final, de quatre parcelles
adjacentes. De grandes citernes
byzantines augmentent la valeur
du tout. Le premier terrain, grec,
avait été choisi par les Français car
on venait d’y découvrir les ruines
d’une petite église que tous pensaient
être les indices de l’ancienne
basilique consacrée au martyr saint
Étienne. Deux autres terrains grecs
sont achetés par le Consul de France
en décembre 1882. Le Consul et le
père Ratisbonne font les avances
financières, le comte de Piellat règle
le complément. Ce dernier ne sait
pas qu’il agit pour les dominicains,
tellement le tout est secret. Formellement,
le premier propriétaire est
ainsi A. de Piellat, lequel, par un
Acte signé au Consulat de France,
transfèrera la propriété au père
Ratisbonne, lequel transfèrera aux
dominicains.
C’est le plus grand terrain, musulman,
qui abrite les ruines de la basilique
byzantine. Le contrat sera
signé en octobre 1883. Les frères
dominicains commencent à loger
sur place le 26 décembre 1884.
Fr. Jean-Michel de Tarragon, o.p.
Archiviste du couvent
Nouvelles de Jérusalem - N° 102 - Octobre 2021
Nouvelles de l’École et des anciens élèves
Soutenance de thèse
Le 14 avril, Malouine de Dieuleveult, épouse Gay, a présenté avec
succès sa thèse de doctorat à l’Université Paris I Sorbonne sur le thème :
Traduire, gloser, commenter. Ezéchiel au prisme de son interprétation en
grec. Félicitations.
Mariage
Le samedi 10 juillet 2021, mariage en l’église Saint-Séverin à Paris de
Mathilde Boudier et Marc Dugas, anciens étudiants boursiers à l’Ébaf.
Tous nos vœux les accompagnent.
Décès
3
Le 3 avril, décès du père Matthieu Collin, 83 ans, moine du monastère
bénédictin de La Pierre-qui-Vire, ancien boursier AIBL à l’Ébaf (1972-73).
Spécialiste de la prière des psaumes, il avait dirigé les éditions Zodiaque.
Le 23 avril, décès de M. Pierre Amiet, à l’âge de 99 ans.
Ancien boursier AIBL à l’Ébaf, conservateur et directeur
du département des Antiquités orientales au Louvre, il fut
aussi le président de l’Association des Amis de l’Ébaf.
Le 2 juin, décès de M. Alain Chambon, à l’âge de 81 ans.
Ancien boursier AIBL à l’École Biblique (1970-71), il
avait commencé sa formation d’archéologue avec le père
de Vaux et a été un collaborateur régulier de l’Ébaf sur
différents sites (Tell Keisan, Gaza, Amman, etc.).
Le 20 mai, décès à l’âge de 100 ans du fr. Henri-Dominique Saffrey, op.
Helléniste, spécialisé dans le néo-platonisme, notamment de Proclus, il a
enseigné à l’Ecole biblique à plusieurs reprises.
Le 21 juin, décès à l’âge de 79 ans de M. Jean Guéguinou, ambassadeur
de France, président de l’Association des Amis de l’Ébaf jusqu’à sa mort.
Plusieurs membres de l’École biblique et de l’Association des Amis de
l’Ébaf ont assisté à ses funérailles en l’église Saint-Honoré d’Eylau à Paris
le jeudi 1 er juillet.
30 Lettre aux amis de l’ÉBAF - N° 95 - Printemps 2018
Publications
Martin Staszak, O.P., In Frage Gestellt. Die
interrogativesätze im biblischen Hebräisch und
Aramäisch, Peeters, Études bibliques, n° 87, 440 p.
Flavius Josèphe, Les Antiquités juives. Volume VI :
Livres XII à XIV, établissement du texte, traduction
et notes par François Villeneuve, Étienne Nodet,
Anca Dan et Édith Parmentier, avec la collaboration
de Marie-Christine Marchesi et Laurianne Sève,
Paris, Cerf, 630 p.
Conférence de l’Association des Amis de l’Ébaf
Le samedi 27 novembre à 15h00,
salle Albert Le Grand, 222 rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris 8e.
Conférence de Mme Marie-Laure Derat, historienne,
directrice de recherche au CNRS,
membre du laboratoire Orient et Méditerranée :
«Jérusalem à Lalibela (Ethiopie) :
circulations, inspirations et imitation (XIIe-XIIIe s.)»
La conférence sera suivie par l’Assemblée générale de l’Association des
Amis de l’Ébaf.
Jean Guéguinou, 1941-2021
Ambassadeur de France et Président de l’Association des Amis de l’Ébaf
Requiescat in pace