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Journal asmac No 5 - décembre 2021

Désir - De petits et grands désirs et derniers souhaits Génétique - Avancées et limites Minéraux/vitamines - Le suivi des patients bariatriques Politique - Maîtriser le temps de travail

Désir - De petits et grands désirs et derniers souhaits
Génétique - Avancées et limites
Minéraux/vitamines - Le suivi des patients bariatriques
Politique - Maîtriser le temps de travail

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Journal

N o 6, décembre 2021

asmac

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique

Désir

De petits et grands désirs et derniers souhaits

Page 24

Génétique

Avancées et limites

Page 38

Minéraux/vitamines

Le suivi des patients bariatriques

Page 40

Politique

Maîtriser le temps de travail

Page 6


Update Refresher

MÉDECINE

INTERNE GÉNÉRALE

16. – 19.03.2022, Genève

28 h

10. – 13.05.2022, Lausanne

09. – 12.11.2022, Lausanne

32 h

CARDIOLOGIE

05. – 06.05.2022, Genève

13 h

GYNÉCOLOGIE

09. – 10.11.2022, Lausanne

14 h

PÉDIATRIE

MÉDECINE

INTERNE

06. – 10.12.2022, Lausanne

40 h

ENDOCRINOLOGIE /

DIABÉTOLOGIE

12. – 13.05.2022, Lausanne

13 h / 16 crédits ASDD

PSYCHIATRIE ET

PSYCHOTHÉRAPIE

16. – 18.11.2022, Lausanne

21 h

MÉDECIN DE FAMILLE

JOURNÉES DE FORMATION CONTINUE

Présence sur place

ou ...

... participation via

LIVESTREAM

16. – 18.11.2022, Lausanne

21 h

29. – 30.09.2022, Montreux

14 h

Localités

Lausanne SwissTech | Forum Genève | Hôtel Eden Palace Au Lac, Montreux

Information / Inscription

tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch

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Sommaire

Editorial

5 Le temps des désirs

Politique

6 Durée de travail: moins = plus!

8 L’asmac apporte la réponse

Perspectives

38 Actualité en génétique:

le diagnostic moléculaire de maladies

génétiques – Avancées et limites

40 Aus der «Therapeutischen Umschau» –

Übersichtsarbeit: Urolithiasis

47 Les artistes de la médecine

Désir

De petits et grands désirs et

derniers souhaits

Formation postgraduée/

Conditions de travail

mediservice

49 Boîte aux lettres

Illustration de la page

de couverture: Till Lauer


3

4

Aborder l’avenir avec MEDIfuture

L’essentiel en bref

«C’est beau, le sang»

50 Impressum

8

Le regard d’une sous-assistante

asmac

19 Nouvelles des sections

22 asmac-inside

23 Conseil juridique de l’asmac

Point de mire: Désir

24 Réaliser les dernières volontés

26 Enfant désiré ou bébé à la carte?

28 Désirs des émigrés: entre rêve et réalité

30 La publicité peut-elle créer des désirs?

33 Que souhaites-tu?

34 Aspirations professionnelles au fil du

temps

36 Pour plaire à l’écran

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vsao /asmac Journal 6/21 3


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Editorial

Le temps des

désirs

Catherine Aeschbacher

Rédactrice en chef

du Journal asmac

Le temps des souhaits débutait autrefois en novembre, dans la

boîte aux lettres. On y trouvait chaque année le catalogue

Franz Carl Weber. Pour les enfants, la clé pour accéder au

royaume du bonheur. Au fil des années, les désirs ont évolué.

Ils sont devenus plus grands, plus petits ou parfois moins tangibles.

Ce qui est sûr, c’est qu’ils n’ont plus la place sur les pages du catalogue

du marchand de jouets. Mais le désir reste intact. Les petits billets sur

lesquels des personnes âgées et des enfants ont inscrit leurs souhaits

le montrent bien. Vous les trouverez dans notre Point de mire.

Nous nous intéressons aussi aux désirs de carrière et à la question

de savoir si la publicité peut créer des désirs ou à l’écart entre désir

et réalité chez les migrants. Pour finir, nous évoquons les derniers

vœux que l’ambulance des souhaits exauce.

Quant au congrès de carrière MEDIfuture, il a enfin pu se tenir à

nouveau sur place et dans sa forme habituelle. Vous lirez à la rubrique

Formation postgraduée/Conditions de travail ce que les quelque

300 participants ont appris au Stade du Wankdorf à Berne.

Contrairement à la séance d’automne du Comité central de l’asmac et

à l’Assemblée des délégués de mediservice vsao-asmac qui se sont

déroulées virtuellement. Vous trouverez le compte-rendu à ce sujet

dans la partie Politique. Et les conditions de travail des médecinsassistant(e)s

laissent toujours encore à désirer. Vous lirez également

dans la rubrique Politique quelles mesures l’asmac va instaurer compte

tenu des décisions prises par le Comité central.

Avec le dernier numéro de cette année, nous prenons congé de Till

Lauer, qui a créé depuis 2019 nos pages de couverture. Grâce à ses

idées amusantes, il a donné au Journal asmac un visage unique.

Nous devons aussi prendre congé de la peintre Bettina Reichl dont le

cycle «Les artistes de la médecine» nous a accompagnés tout au long

de l’année. L’artiste nous a permis de porter un autre regard sur les

médecins et le travail de différentes personnalités. Et pour terminer,

nous remercions Camille Bertossa qui nous a conduits avec son regard

de sous-assistante à travers les hauts et les bas de l’année d’étude à

option. Bientôt, elle ne sera plus sous-assistante, et peut-être qu’elle

partagera avec nous sa vie de jeune médecin-assistante.

Et comme d’habitude – cela fait partie du dernier numéro de l’année

– nous avons, chères lectrices et chers lecteurs, des remerciements et

quelques vœux à vous proposer. La rédaction du Journal asmac vous

remercie de votre intérêt et vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, de

joyeuses fêtes de fin d’année et une heureuse nouvelle année!

vsao /asmac Journal 6/21 5


Politique

Durée de travail:

moins = plus!

De bonnes conditions de travail sont essentielles pour la santé et

la satisfaction des médecins. C’est pourquoi l’asmac veut que les

violations de la loi soient plus sévèrement sanctionnées.

Les décisions du Comité central montrent la voie.

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’asmac

Un stress interminable? L’asmac et ses membres ne se contentent plus de belles promesses quand il s’agit de changements.

50

heures: c’est le maximum

inscrit dans la loi.

56 heures: c’est la réalité

dans les hôpitaux.

En effet, c’est le nombre d’heures que les

membres de l’asmac travaillent en

moyenne par semaine pour un plein

temps. Angelo Barrile, président de l’asmac,

commente ainsi les résultats de la

dernière enquête: «Pour 62% d’entre eux,

la durée de travail ne respecte toujours

pas les dispositions légales» (voir les liens

à la fin de l’article). «Sept sondés sur dix

travaillent plus longtemps que ce qui est

convenu. Et la tendance est à la hausse!»

Conséquence: le travail devient de

plus en plus un fardeau. Plus de la moitié

des jeunes médecins se sentent la plupart

du temps ou souvent fatigués en raison de

la pression aux économies et de l’excès de

bureaucratie. Un tiers se sent aussi souvent

harassé et émotionnellement et physiquement

épuisé. Or les médecins stressés

ne sont pas seulement un risque pour

eux-mêmes, mais aussi pour les patients.

A l’asmac, un membre sur deux indique

avoir vécu au cours des deux dernières années

des mises en danger par des collègues

épuisés.

«Je n’en peux plus!»

Ce n’est donc pas un hasard que le téléphone

du réseau de soutien ReMed porté

par la FMH sonne de plus en plus souvent.

En 2019 et 2020, le nombre d’appels a atteint

un nouveau record. Thème principal:

le stress au travail. Car d’après l’asmac,

15% des personnes interrogées pensent

souvent: je n’en peux plus! Angelo Barrile

n’est donc pas le seul à s’exclamer: «Ça ne

peut pas continuer ainsi!» En effet, les

chiffres de deux sondages font clairement

apparaître le désir d’une semaine de travail

de 42 heures.

Quant à savoir quelle suite donner, le

Comité central en a discuté lors de sa

dernière séance et fait son choix (pour ce

qui concerne les autres décisions, voir le

rapport à la page 8). Les représentants

des sections se sont mis d’accord sur une

approche duale:

Photo: spotmatikphoto/Adobe Stock

6 6/21 vsao /asmac Journal


Politique

– d’une part, de nouvelles mesures pour

améliorer concrètement et rapidement

la situation de travail;

– d’autre part, un objectif quantitatif

concernant la réduction de la durée de

travail.

Signaler les problèmes

La première mesure supplémentaire est la

mise en place d’un bureau de notification.

A compter de l’année prochaine, un formulaire

sera mis à disposition sur le site

web de l’association faîtière. Il permettra

de notifier les violations de la loi sur le

travail et/ou des conventions relatives à la

formation médicale postgraduée. Et ensuite?

«Dans le cas normal, nous enregistrons

la notification au secrétariat central

et discutons des étapes suivantes avec la

personne à l’origine de la notification et la

section concernée», explique Simon Stettler,

directeur de l’asmac. «Si la personne

qui a déposé la notification ne souhaite

cependant pas que l’information soit

transmise à la section ou plus loin, nous ne

pouvons rien entreprendre. La notification

est alors seulement prise en compte

de manière générale dans notre travail.»

Droit à la formation postgraduée

Une deuxième priorité est d’imposer la formation

médicale postgraduée. L’essentiel

est de faire valoir les droits des jeunes

médecins selon le programme, le concept

et le contrat de formation postgraduée. Les

moyens pour y parvenir vont des entretiens

avec les responsables de la formation

postgraduée et des établissements sur

place jusqu’aux dénonciations et à la pression

politique. Simon Stettler souligne cependant

qu’il est tout aussi important de

promouvoir les offres de formation postgraduée.

«Le poste de formation postgraduée

doit être entièrement axé sur la formation

postgraduée. L’enseignement et la prise en

charge doivent également être assurés de

manière appropriée en dehors de la formation

postgraduée structurée.»

De plus, le Comité central a approuvé un

projet pour promouvoir la mise en réseau

des offres de formation postgraduée et la

culture de la formation postgraduée. Et la

réalisation d’une étude externe indépendante

sur l’offre de formation postgraduée

actuelle et son usage. Le directeur de l’asmac

à propos du contexte: «Il n’est dans

l’intérêt de personne que les hôpitaux

proposent de bonnes offres, mais que, par

manque de temps, celles-ci ne puissent

pas suffisamment ou pas du tout être sollicitées

par les médecins-assistant(e)s.»

Troisièmement, l’association vise à

établir la saisie électronique du temps de

travail dans tous les hôpitaux. De manière

à ce que tous les collaborateurs et collaboratrices

puissent eux-mêmes saisir leur

temps de travail et les pauses. Cela permettrait

de déceler à temps les irrégularités

et erreurs et d’intervenir sur le plan

juridique. A l’heure actuelle, il n’existe cependant

pas de moyen juridique ou politique

pour contraindre les employeurs

d’introduire la saisie électronique du

temps de travail.

Les deux formules

«Maintenant, il est important de mettre en

œuvre systématiquement les mesures décidées

et d’informer une fois de plus nos

membres sur ce à quoi ils ont droit d’après

la loi et les contrats», résume Angelo Barrile.

«On pourra ainsi plus efficacement

combattre les abus et aussi réduire la

durée de travail.» Comme d’autres mesures

sont nécessaires pour obtenir une

véritable amélioration, le Comité central a

fixé deux objectifs qui tiennent compte

des différents rôles/tâches ainsi que des

dispositions contractuelles applicables:

– Médecins-assistant(e)s: 42 heures de

prestations au patient(e) par semaine

plus 4 heures de formation postgraduée

structurée.

– Chef(fe)s de clinique: 42 heures de

prestations au patient(e) par semaine

plus formation continue (ce qui

correspond au minimum à 10 jours de

travail/80 crédits par année).

Une telle normalisation de la durée de travail

ne peut pas être réalisée à brève

échéance, admet Angelo Barrile. Il se réfère

à son expérience de conseiller national.

«Ni la politique, ni les directions

d’hôpitaux n’attendent nos appels pour

une meilleure protection des employés –

la tendance va même dans l’autre sens:

davantage d’exigences, de performances

et d’économies.» Une modification de la

loi sur le travail spécifiquement ciblée sur

les médecins ne trouvera donc très probablement

pas de majorité. «Notamment

pas, parce que notre profession est toujours

perçue comme privilégiée.»

Le chemin vers la semaine de 42 heures

plus formation postgraduée ou continue

requiert donc un examen et une planification

minutieux des étapes nécessaires et

appropriées. «Nous allons évidemment

nous y atteler immédiatement, dans le

cadre de la révision de la stratégie de l’association

dès le début 2022.» Il faut en premier

lieu que les mentalités changent chez

les dirigeants des cliniques et hôpitaux.

Même s’il comprend très bien leurs problèmes

concernant les coûts et l’organisation,

il estime que «travailler moins, c’est

un plus. Une réduction de la durée de travail

équivaut à plus de médecins qui restent

dans leur profession – parce qu’ils sont satisfaits,

qu’ils restent en bonne santé et

qu’ils peuvent prendre en charge leurs

patientes et patients de façon optimale.»

Vous trouverez plus d’informations sur le

sujet sur asmac.ch/conditions-de-travail/

droit-du-travail et asmac.ch/médias-etpublications/études-et-sondages.

Changement

au secrétariat

Elle est la collaboratrice qui a le plus

d’ancienneté au secrétariat central de

l’asmac: Susanne Gasser. Après près de deux

décennies passées à l’association, la responsable

de la comptabilité (avec formation

complémentaire de médiatrice et coach)

s’en va vers de nouveaux horizons professionnels.

«La décision n’a pas été facile à

prendre. Mais la curiosité et l’envie de tenter

encore une fois autre chose l’ont emporté.»

La présidence, la direction et l’équipe au

Bollwerk à Berne se réjouissent avec

Susanne Gasser de cette opportunité, même

si c’est à contrecœur qu’ils la laissent partir.

Elle sera remplacée par Beatrice Bleuer,

responsable des finances et ressources

humaines depuis le 1er décembre. Cette

habitante de Wohlen a été employée dans

différentes écoles dans la région de Berne

pendant ces 15 dernières années. Grâce à

ses activités de secrétaire, gestionnaire et

comptable, elle dispose d’une large

expérience et d’une motivation claire:

«Je veux utiliser mes connaissances à bon

escient – pour moi, l’asmac est le cadre

idéal pour cela!»

Passage de témoin à l’asmac:

Susanne Gasser a

transmis la

responsabilité pour

les finances de

l’association …

@vsaoasmac

… à Beatrice Bleuer.

Photos: asmac

vsao /asmac Journal 6/21 7


Politique

L’asmac apporte

la réponse

«M’entendez-vous?» Depuis le printemps 2020, cette question marque

régulièrement le début d’une séance. Aussi lors de la séance d’automne du

Comité central (CC) de l’asmac. Les préliminaires techniques ont été suivis d’un

programme riche, allant de la durée de travail jusqu’au gel des admissions.

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal asmac

Que l’on vote comme p. ex. lors de la séance de novembre du Comité central en 2018 ou virtuellement comme maintenant,

cela n’influence pas la qualité de la prise de décision, mais par contre l’ambiance.

«Pourquoi dois-je devenir membre?»

La nouvelle campagne de recrutement

de l’asmac apportera des

réponses à cette question. D’après

Marcel Marti, qui dirige la campagne en

sa qualité de responsable politique et

communication, c’est l’élément central

de cette campagne. «Il faut démontrer

les avantages concrets.» Le projet a été

adopté lors du CC en avril, la mise en

œuvre est prévue l’année prochaine. Il

existe une seule réponse aux questions

des médecins concernant les horaires de

travail réglementés, la compatibilité entre

vie privée et profession, la réduction de la

bureaucratie, mais aussi une formation

postgraduée sérieuse et un conseil juridique:

l’affiliation à l’asmac. Les propositions

pour la mise en œuvre visuelle, qui

pourront être utilisées sur tous les canaux

et dans tous les formats possibles et

imaginables, ont rencontré les faveurs des

délégués du CC. Leur réaction ressemblait

à celle des participantes et participants

au congrès de carrière MEDIfuture de

cette année qui avaient, quasiment à titre

de cobayes, pu consulter les premières

ébauches. Une approbation de 85% a résulté

d’un sondage réalisé parmi ceux-ci.

Rien d’étonnant donc que le CC ait non

seulement approuvé à l’unanimité la

campagne, mais aussi décidé de mettre

en œuvre la variante plus chère qui ne

tiendra pas seulement compte des hôpitaux

universitaires. De plus, plusieurs

sections ont manifesté leur intérêt pour

utiliser les motifs dans leurs propres activités.

Encore un détail: il sera désormais

possible de remplir en ligne la déclaration

d’adhésion. L’impression et l’envoi par la

poste seront donc superflus à l’avenir.

Un sujet de préoccupation

constante: la durée de travail

«Les horaires de travail sont un problème»,

a déclaré le président de l’asmac Angelo

Barrile en introduction au point à l’ordre

du jour «Groupe de travail Loi sur le travail

et formation médicale postgraduée:

marche à suivre». Derrière ce constat laconique

se cache un problème de fond qui

perdure depuis des années. Malgré tous

les efforts et mesures de l’association, les

violations des dispositions légales ne sont

Photos: Severin Nowacki/Adobe

8 6/21 vsao /asmac Journal


Politique

pas des cas isolés. Les tâches non médicales

continuent de se faire au détriment

du vrai travail et la formation postgraduée

est entravée, et ce, depuis bien avant la

crise du coronavirus. Des mesures efficaces

doivent permettre d’y remédier. Les

délégués du CC ont approuvé à l’unanimité

le catalogue de mesures. Celui-ci

prévoit notamment de créer un bureau

central des notifications et d’imposer la

saisie électronique du temps de travail

(vous trouverez plus de détails à ce sujet à

la page 6).

Le choix du compagnon de route

En raison de la pandémie, le CC avait décidé

l’année dernière de n’entreprendre la

révision de la stratégie de l’asmac qu’en

2022. Bien évidemment, cet objet n’a pas

été mis en veilleuse dans l’intervalle. Le

directeur de l’asmac, Simon Stettler, a

cherché des partenaires externes pour

accompagner ce processus. L’objectif est

de terminer la révision jusqu’en automne

prochain, de manière à ce que le CC puisse

statuer sur celle-ci lors de sa séance de

novembre. La mise en œuvre des objectifs

est prévue dès 2023. Sur le plan du contenu,

les sections pourront faire part de

leurs idées et revendications. Sur le plan

formel, la mise en œuvre incombe au

secrétariat de l’asmac et au partenaire

externe. Les délégués du CC ont choisi de

mandater l’agence B’VM (Beratergruppe

für Verbands-Management) pour accomplir

cette tâche.

Nouveaux visages au CD

Severin Baerlocher et Clara Ehrenzeller

ont été élus à l’unanimité au Comité directeur

(CD) (cf. encadré). Clara Ehrenzeller

succède, conformément au tournus établi,

comme représentante de la swimsa à

Michael Burkhardt. Le CD le remerciera

comme il se doit lors de sa dernière séance

de l’année. Le fait que la swimsa occupe un

siège au CD n’est pas une nouveauté. Ce

qui est nouveau par contre, c’est qu’il soit

occupé par une étudiante de l’EPFZ. Quant

à Severin Baerlocher, il n’est pas un inconnu,

car il a participé à plusieurs séances du

CD à titre d’invité. En tant que membre du

comité de la section St-Gall/Appenzell, il

tient notamment à rapprocher la Suisse

orientale de Berne.

Sections: des hauts et des bas

L’ambiance paralysante qui nous a parfois

menacés pendant cette deuxième année

de pandémie ne s’est de toute évidence pas

répercutée sur l’activité des sections.

La section Thurgovie a eu le plaisir de

communiquer l’heureuse nouvelle de la

conclusion d’une convention collective de

travail très progressiste pour les médecins-assistant(e)s

et chef(fe)s de clinique.

«Nous sommes sur la voie vers la semaine

de 42 heures», a souligné le représentant

de la section Thurgovie. Partout où des

changements sont survenus dans les comités,

les postes vacants ont pu être pourvus,

ce qui n’est pas évident.

La section Jura se trouve dans une

situation particulière. Le petit canton

périphérique sert souvent d’étape de

passage pour les jeunes médecins en

formation postgraduée. Ils sont donc peu

nombreux à rester plusieurs années dans

le même hôpital ou du moins dans le

canton. Rien de surprenant donc que la

section ait de grandes difficultés à mettre

en place un comité stable. L’asmac assure

le conseil juridique mais aimerait franchir

une nouvelle étape: établir un petit secrétariat

qui servira de point de départ pour

d’autres activités. Les délégués du CC ont

soutenu cette proposition et accordé les

moyens nécessaires.

Coronavirus, coûts et admission

Personne ne s’étonnera que la politique de

la santé continue de se focaliser sur le

coronavirus et notamment sur les coûts

occasionnés par la pandémie. Cela ne fait

qu’exacerber la discussion sur les coûts de

la santé. L’asmac continuera de suivre

attentivement ces débats et interviendra

si nécessaire.

Comme la réglementation du pilotage

des admissions adoptée par les Chambres

fédérales prévoit des nombres maximaux

cantonaux, il s’agit maintenant de définir

comment cette limite sera fixée. La FMH et

l’asmac en discuteront avec l’Office fédéral

de la santé publique (OSFP). Les deux

cantons de Bâle ont apparemment déjà

pris une décision. Un gel des admissions

s’appliquera dès le printemps 2022 dans

ces deux demi-cantons.

Un guide pour la Suisse romande

Malgré toutes les prévisions pessimistes et

restrictions, des cabinets médicaux continueront

de voir le jour à l’avenir. Le guide

pour le cabinet médical de mediservice

vsao-asmac offre une aide précieuse dans

ce contexte. La version allemande a été

remaniée et pourvue de listes de contrôle

et d’un modèle de business plan, comme

l’a expliqué Marc Schällebaum, directeur

de mediservice, lors de l’Assemblée des

délégués. La version française du guide

sera également bientôt disponible, a-t-il

déclaré.

Dans l’ensemble, mediservice a connu

une année stable. Cela ressort en particulier

des résultats financiers provisoires qui

donnent aussi quelques tendances pour le

budget 2022. Celui-ci a été adopté à l’unanimité

par les délégués. Le responsable

des finances de mediservice, Johannes

Thalhammer, prévoit une perte due à

l’évolution du cadre légal et à des changements

survenus chez certains partenaires.

Il a cependant souligné que la situation

serait bientôt rétablie.

Pendant la pandémie, la publicité a

souvent été à l’arrêt. Comparativement à

la branche, le Journal asmac s’en est

cependant assez bien tiré. Le contrat renégocié

avec l’imprimerie apporte aussi un

certain soulagement financier. C’est avec

regret qu’il a fallu prendre congé de la rédactrice

de longue date, Sophie Yammine.

Marc Schällebaum l’a chaleureusement

remerciée pour son engagement et invité

les délégués à appeler les membres de

leurs sections à collaborer dans la rédaction.

Nouveaux membres

du Comité directeur de

l’asmac

Severin Baerlocher

Médecin-assistant

au service des soins

intensifs chirurgicaux,

Hôpital cantonal de

St-Gall

Membre du comité de

la section ASMAC

St-Gall/Appenzell

Clara Ehrenzeller

Représentante de la

swimsa

Etudiante en médecine

de 3 e année à l’EPF de

Zurich

vsao /asmac Journal 6/21 9


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Aborder l’avenir

avec MEDIfuture

Quelle formation postgraduée est adaptée pour les jeunes médecins?

Se fier à son intuition, ne pas craindre les détours et, malgré tout le travail,

ne pas oublier la vie privée. C’est ainsi que l’on peut résumer les conseils

donnés aux 300 personnes environ qui ont participé au congrès de

carrière de cette année.

Markus Dütschler, journaliste. Photo: Micha Riechsteiner.

Les professionnels de demain en discussion avec les professionnels d’aujourd’hui. MEDIfuture propose outre des exposés et

discussions, aussi des contacts directs avec différents spécialistes et institutions dans le vaste domaine de la médecine.

Si c’était aussi simple! La promesse

de gagner un titre de spécialiste

lors du concours tenu

dans le foyer que l’animateur de

la journée, Daniel Lüthi, ancien journaliste

radio, a faite aux étudiant(e)s en médecine

et médecins-assistant(e)s a suscité

des éclats de rire. En effet, l’auditoire

installé à l’étage congrès du Stade du

Wankdorf à Berne savait bien qu’il ne

s’agissait que de la prise en charge des

coûts pour la taxe d’examen.

La question de savoir quelle formation

postgraduée est «adaptée» s’avère

complexe si l’on tient compte du fait qu’il

existe entre-temps 45 titres de spécialiste.

85% des médecins acquièrent un titre (ou

plusieurs), comme l’a expliqué l’avocat

Christoph Hänggeli. Il dirige l’Institut

suisse pour la formation médicale postgraduée

et continue (ISFM) qui est intégré

dans la FMH.

Comment s’y retrouver dans cette

jungle? «La planification facilite grandement

les choses», a déclaré C. Hänggeli.

L’essentiel étant de bien tenir le logbook

électronique et de clarifier préalablement

si un poste est reconnu comme module de

formation. «Seule la liste des établissements

de formation postgraduée recon-

vsao /asmac Journal 6/21 11


Formation postgraduée / Conditions de travail

nus est déterminante. Ne vous fiez en

aucun cas aveuglément aux affirmations

de l’employeur.»

Penchant, planification, hasard

Dans leurs exposés, les conférencières et

conférenciers ont expliqué pourquoi ils

s’enthousiasment tellement pour leur discipline.

La médecin du travail Denise

Steiner a parlé, au nom de la Société Suisse

de Médecine du Travail (SSMT), de ses

visites dans les entreprises où il est question

de protection contre le bruit, de la

manière de gérer les produits chimiques,

d’ergonomie, etc. L’objectif étant de protéger

la santé des employés. Elle a aussi

expliqué que son travail présentait un

avantage par rapport à d’autres activités

médicales: «Le soir et le week-end, je ne

travaille jamais – c’est super pour l’équilibre

entre vie professionnelle et vie

privée.»

Noëmi Zweifel, qui travaille à l’Hôpital

pédiatrique universitaire Zurich, a souligné

en tant que membre de la Société

Suisse de Chirurgie Pédiatrique (SSCP)

que son travail pouvait aussi bien être

concilié avec la vie de famille. Car pour

elle, travailler à 60%, comme elle le fait,

est entre-temps largement accepté. Elle

s’est dite «passionnée» par sa discipline,

étant donné le large éventail de patients

auxquels elle est confrontée: du prématuré

de 700 grammes jusqu’au sportif de

18 ans.

La planification c’est bien, mais parfois,

le hasard fait aussi bien les choses.

Ainsi, Sean Sheppard a expliqué que c’était

par hasard qu’il a fini par se consacrer à

l’otorhinolaryngologie. «En effet, je ne

savais pas ce que je voulais faire.» Même si

la prononciation du nom de la discipline

lui posait parfois des difficultés. Certains

la considèrent comme une petite discipline,

pourtant, «l’ORL est une discipline

bien plus large que l’on ne pense».

Un thème omniprésent pendant tout

le congrès était l’équilibre entre vie professionnelle

et vie privée, et le droit des

médecins de ne pas se dépenser jusqu’à

l’épuisement. «Il faut accepter ce que l’on

n’acceptait pas autrefois», a déclaré Noëmi

Zweifel. Il faut «écouter sa voix intérieure

et aussi savoir dire non», a conseillé

Denise Steiner.

Indépendant ou employé?

Hôpital ou cabinet? Deux représentantes

ont montré que les deux présentent des

avantages et des inconvénients. Claudia

Kohler, médecin adjointe à l’Hôpital cantonal

d’Olten, considère comme un privilège

de pouvoir consulter l’avis de ses

collègues d’autres disciplines dans son

travail. «Cela me permet de compenser

mes faiblesses.»

Spécialiste en médecine interne générale,

elle est souvent confrontée à des

urgences et apprécie les structures de

l’hôpital. Grâce à l’organisation, elle peut

se concentrer sur son travail. Même si elle

admet sentir la pression financière et politique

sur les hôpitaux. «Pour moi, le sentiment

d’être conditionné de l’extérieur est

un inconvénient.»

Dina-Maria Jakob a choisi l’autre voie.

Elle aime travailler dans le cabinet de

pédiatrie à Münsingen, car elle n’a pas

seulement à faire à un patient, mais à tout

un «système familial». Les enfants sont

directs et francs et parfois, il y a des cris et

des pleurs. «Je sens lorsqu’un enfant ne

m’aime pas vraiment, mais je me réjouis

lorsqu’un enfant me fait cadeau d’un dessin.»

Elle ne regrette pas la hiérarchie à

l’hôpital ni les séances parfois peu productives.

Les deux ont recommandé à tous de

«regarder plus loin que le bout de leur nez»

et d’aller travailler à l’étranger. Celles et

ceux qui travaillent dans un système de

santé moins développé reviennent volontiers

en Suisse travailler dans «un cadre

protégé et bien organisé», a déclaré Claudia

Kohler. Dina-Maria Jakob a travaillé

pendant une certaine période pour

Médecins Sans Frontières en Irak. La

conclusion après ces deux récits: même

d’apparents détours s’avèrent rétrospectivement

comme utiles.

Des parcours inédits

L’après-midi, deux conférenciers et une

conférencière ont parlé de leurs expériences

dans des domaines pas comme les

autres qui ne sont pas accessibles aux débutants.

Ainsi, cet été, Daniel Wegmann a

participé aux Jeux olympiques au Japon

en tant que médecin du sport. L’équipement

devait être déclaré dans les moindres

détails. Pour le traitement des athlètes, il

devait faire preuve de prudence pour éviter

qu’ils ne soient soupçonnés de dopage

suite à la prise d’antidouleurs. Le travail

médical était intégré dans une énorme

structure parfaitement organisée.

Quant à Nora Bienz, co-vice-présidente de

l’association faîtière asmac et cheffe de

clinique à l’Hôpital de l’Ile à Berne, elle ne

pouvait compter que sur elle-même lorsqu’elle

a accompagné de jeunes alpinistes

dans une expédition de montagne en

Chine. La difficulté consistait à emporter

le «bon» matériel. Pas trop, mais assez.

Tout en sachant que le prochain hôpital

important était situé à 2000 kilomètres de

distance et qu’aucun hélicoptère de sauvetage

ne pouvait être alerté. Nora Bienz a

donc appelé les jeunes médecins à chercher

des espaces de liberté et à se consacrer

à leurs passe-temps. «La médecine à

elle seule ne fera pas votre bonheur.»

Pour finir, le Professeur Guido Beldi,

spécialiste de la chirurgie de transplantation,

a parlé de son domaine de spécialisation

un peu particulier. Cela fait longtemps

qu’on ne parle plus de «chirurgie

expérimentale». La grande majorité des

patients transplantés des reins ou du foie

vivent encore au moins dix ans après

l’intervention. «Il est rare de voir une amélioration

aussi importante après une opération»,

a-t-il ajouté. Ce faisant, il a poussé

la porte sur l’avenir de la profession de

médecin en affirmant que l’intelligence

artificielle n’allait pas décharger les médecins

de leur travail, mais l’améliorer.

«Même avec un système de navigation

dans la voiture, vous devez la conduire.»

Et qui a gagné le «titre de spécialiste»?

La Bernoise Sophie Grob, étudiante de

dernière année, qui doit donc prochainement

décider quelle voie elle souhaite

emprunter à l’avenir. «Je peux bien imaginer

me diriger vers la médecine interne

et la cardiologie», a déclaré l’heureuse

gagnante.

Le bon côté de la profession de médecin,

c’est que le taux de chômage présente

un zéro avant la virgule. De ce point de

vue, le choix de la discipline ne joue donc

pour ainsi dire aucun rôle.

Nous remercions tous les sponsors et

exposants, en particulier les Services

psychiatriques de Lucerne (lups) qui

ont sponsorisé le concours, pour leur

soutien. Nous remercions aussi les

conférencières et conférenciers. Sans

eux, MEDI future 2021 n’aurait pas vu le

jour. Le prochain congrès de carrière se

déroulera le 5 novembre 2022 au Stade

du Wankdorf à Berne.

12

6/21 vsao /asmac Journal


Formation postgraduée / Conditions de travail

Médecin ou patient –

ou les deux …?

Photo: màd

«Est-ce que le fait d’être médecin t’a permis de mieux

gérer ta maladie ou plutôt rendu les choses plus difficiles?»

Cette question m’est souvent posée. Pour y répondre,

je dois me placer dans un contexte plus large. Le 29 novembre

2020, je me suis rendu aux urgences avec 39 degrés de fièvre et

de fortes douleurs abdominales. J’étais convaincu d’être atteint

d’une diverticulite aiguë. C’est alors que j’ai été frappé de plein

fouet: lymphome hautement agressif, avancé,

rétropéritonéal, la tumeur la plus grande

mesurant environ 20 cm.

La transformation du médecin en

patient a été immédiate. Mes connaissances

en oncologie étaient insuffisantes.

Je me suis donc déchargé de

la responsabilité médicale. C’était

un soulagement pour moi de savoir

que d’autres se chargeaient de traiter

et transmettre les informations

pour que mon mari et moi puissions

prendre les décisions nécessaires.

Mais attention, les informations

à proprement parler – le stade,

le taux de survie à cinq ans, le possible

décès dans les semaines/mois à venir –

je les ai traitées dans mon «cerveau de

médecin».

Heureusement, j’ai été pris en charge par

une magnifique équipe interprofessionnelle bien

rodée. Le service d’oncologie de l’Hôpital Triemli à Zurich est

devenu ma seconde famille chez qui j’ai vécu à sept reprises

pendant une semaine. Nous avons beaucoup rigolé ensemble,

mais aussi vécu des moments graves et tristes, mais toujours

trouvé les mots justes. Particulièrement pendant la crise du

coronavirus où ni mes parents ni mes amis n’ont pu me rendre

visite, les personnes à l’hôpital étaient les seules que je rencontrais

physiquement outre mon mari.

A chaque cycle de chimiothérapie, mes forces baissaient

davantage. A la fin, je ne pouvais même plus me tenir debout.

Sur le plan mental, je suis heureusement resté fort et optimiste.

Ce n’est pas seulement mon entourage, mais aussi ma curiosité

de patient disposant de connaissances médicales qui m’ont aidé.

Je ne me suis jamais senti désarmé face à la médecine, aux

cytostatiques et autres médicaments. J’ai bien plus essayé

d’imaginer avec fascination ce que mon corps faisait pour me

maintenir en vie. Les effets secondaires ont représenté une

lourde contrainte tout en symbolisant l’espoir de survivre.

L’essentiel

en bref

La médecine conventionnelle a sauvé ma vie, mais il me

manquait quelque chose. J’avais des questions et besoins qui

dépassaient ce cadre. J’ai donc découvert la Mind-Body-Medicine.

Pour certains types de cancer, nous pouvons réduire

jusqu’à 40% le taux de récidive par un changement du style de

vie. On dispose de preuves pour cela. Je suis donc content de

pouvoir reprendre certaines responsabilités pendant la longue

réadaptation actuellement en cours à l’Hôpital universitaire de

Zurich et ne pas devoir simplement attendre le

prochain examen.

J’en reviens à la question initiale et à

la tentative d’y répondre. Mon savoir

médical m’a permis de comprendre la

gravité de la situation. Cela m’a

permis de réaliser que je ne pouvais

réussir qu’à condition de rester

optimiste et de croire à ma chance

de guérison aussi infime soit-elle.

Et cela m’a aidé à comprendre le

traitement. Le souvenir de certains

patients et patientes et leur

manière d’aborder la maladie et de

mourir m’ont libéré de la peur de

mourir.

Mais ce qui m’a le plus aidé, c’est de

pouvoir simplement être un patient.

Je me suis libéré de la responsabilité du

traitement et me suis consacré à d’autres

questions. C’est de cette façon que j’ai pu découvrir

des traitements et facteurs de guérison importants pour moi qui

dépassent le cadre de la médecine traditionnelle.

Au printemps dernier, j’ai vécu une deuxième naissance.

Depuis lors, chaque jour est un cadeau que j’accepte avec

gratitude. Dans cette deuxième vie, j’ai la chance d’être en même

temps médecin ET patient. C’est un bénéfice pour moi et pour

mes patients.

Angelo Barrile

Président de l’asmac

vsao /asmac Journal 6/21 13


Formation postgraduée / Conditions de travail

«C’est beau, le sang»

Encore une année! Et une de plus. Puis encore une autre …

Antoinette Streit a dû faire preuve de persévérance dans son parcours professionnel.

Un parcours qui l’a conduite vers l’hématologie et l’oncologie.

Et à partir de là, vers de nouveaux horizons.

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’asmac

Depuis 2016, Antoinette Streit (centre) travaille dans le service d’hématologie de l’hôpital d’Arequipa au Pérou.

Là-bas, la médecin retraitée a dû s’habituer à bien des nouveautés – aussi pour le traitement des patients …

Photo: màd

14 6/21 vsao /asmac Journal


Formation postgraduée / Conditions de travail

Il n’y a pas de doute, sa vie est entachée

de sang. Sans meurtre ni assassinat,

mais avec sérieux et science.

A l’instar de la personnalité cultivée

d’Antoinette Irène Streit. Mais quand il

est question de son métier, les émotions

se manifestent dans son regard. A 72 ans,

elle s’enthousiasme toujours encore pour

la beauté des formules sanguines et ajoute

presque en s’excusant: «Bien des hématologues

sont des esthètes.»

Ce ne sont d’ailleurs pas les ustensiles

médicaux que la Bâloise aurait trouvés

dans son berceau, mais plutôt …

… une palette et des pinceaux.

M me Streit, votre père était artiste-peintre,

votre mère passionnée

d’art: cela ne vous prédisposait-il pas à

un parcours similaire?

Mon père est mort tôt et ma maman aurait

effectivement aimé que moi, sa fille unique,

je suive son exemple. Peut-être que je serais

devenue décoratrice, si mon papa avait vécu

plus longtemps. Mais à l’âge de 7–8 ans,

j’ai commencé à me rebeller contre les

pressions exercées par ma mère. Même si

j’ai longtemps entretenu un côté musical en

jouant du piccolo au carnaval de Bâle.

Visiez-vous un métier de rêve?

Je voulais d’abord devenir enseignante à

l’école primaire, étant donné que cela

couvre un large éventail thématique. Au

lycée pour jeunes filles, j’ai découvert mon

intérêt pour la médecine. Les sciences naturelles

me fascinaient et je voulais exercer

une profession impliquant de nombreux

contacts avec les gens. A cela s’ajoute que la

Hembecaperu …

… c’est le nom de l’association qu’Antoinette

Streit a fondée en février 2020

à Baden. Elle cherche des membres et

des dons pour que les futurs médecins

péruviens puissent suivre une formation

de deux ans en hématologie au

Brésil. La première formation à l’hôpital

de Porto Alegre a débuté en mars de

cette année. Au terme de la formation,

les participants s’engagent à travailler

pendant trois ans dans cette discipline

dans le sud du Pérou pour que les

cliniques locales puissent profiter de

leurs connaissances. Vous trouverez

plus de détails sur webhembecaperu.

wixsite.com/hembecaperu-de ou

ahembecaperu@gmail.com.

médecine présente aussi un large champ

d’activité et que je cherchais quelque chose

de «fondamental» m’obligeant à étudier.

Une jeune femme qui voulait aller à l’université

et devenir médecin? Au milieu des

années 1960, cela n’était pas encore la

chose la plus normale du monde à Bâle.

Antoinette Streit garde un mauvais souvenir

de sa formation gymnasiale en chimie

et physique qui était «absolument misérable».

Probablement parce que l’école

pensait que «les filles n’avaient pas besoin

de cela». Elle a cependant vite constaté

qu’elle en avait pourtant grandement

besoin dans ses études. Et aussi besoin de

changer d’air.

Vous écrivez dans votre curriculum

vitae qu’après trois ans d’études à Bâle,

vous avez poursuivi vos études à

l’Université de Berne. Pourquoi?

Longtemps, je n’ai pas parlé de mes désirs

professionnels à ma mère. Lorsque je l’ai

fait, elle a approuvé mon choix. Indépendamment

de cela, j’estimais qu’il était

temps de prendre mes distances par rapport

à mon ancienne vie et mon entourage

immédiat. A cela s’ajoutait que la faculté de

médecine à Berne avait introduit un nouveau

système d’enseignement avec beaucoup

d’enseignement en groupe, ce qui me

plaisait.

Vous sentiez-vous bien préparée à

la pratique médicale en tant

qu’étudiante?

Oui, grâce à ces travaux de groupe et à l’année

d’étude à option que j’ai suivie en médecine

interne à l’hôpital de Sumiswald. Cela

m’a permis d’acquérir de premières expériences

dans le travail quotidien et le suivi

des patients. Mon entrée dans la formation

médicale postgraduée a peut-être aussi été

facilitée par le fait que mon premier poste

d’assistante était à la Clinique d’altitude

Allerheiligenberg dans le canton de Soleure

où il n’y avait que peu de cas aigus. Je pouvais

aussi me consacrer en même temps à

ma thèse de doctorat. Elle avait pour thème

un nouveau type de stimulateur cardiaque

testé sur des cochons.

Pourquoi avez-vous choisi la médecine

interne?

Parce qu’elle couvre un champ relativement

large et que je savais que je n’étais pas faite

pour une activité chirurgicale en salle

d’opération. Et à l’époque, il était quasiment

impossible de devenir pédiatre. A

Berne, on n’acceptait pas de femmes.

A nouveau l’air du temps, même si nous

étions déjà dans les années 70. Antoinette

Streit raconte avec sobriété. Elle parle du

chef qui ne tolérait que deux médecinsassistantes

en plus d’une douzaine de médecins-assistants.

Il craignait sinon le

«chaos». De l’exception que l’on pouvait

faire pour sa thèse de doctorat, puisqu’on

la connaissait. De postes où il fallait confirmer

par écrit de ne pas se marier ni d’avoir

des enfants. Ou du travail à temps partiel

pour les femmes ayant des obligations familiales:

«uniquement en psychiatrie».

Les récits d’Antoinette Streit sont

exempts de reproches ou critiques. C’était

ainsi, mais au quotidien aussi autrement

plus collégial et d’égal à égal. Ce n’est qu’en

insistant que l’on touche à ses sentiments

d’alors: «On avalait les couleuvres. Je voulais

avancer.»

Cet avancement l’a conduite du Allerheiligenberg

encore une fois pour une

courte période à Sumiswald et ensuite au

Bürgerspital de Soleure. Puis à l’Hôpital de

l’Ile à Berne où l’on pouvait combiner la

médecine interne à une sous-spécialité.

Désenchantement: «La rhumatologie

n’était rien pour moi. Une discipline totalement

non scientifique.»

Et soudain apparaît un tout autre nom

sur la liste des étapes. Un nom important:

Londres!

Londres?

Je voulais faire quelque chose de vraiment

nouveau et je me suis intéressée à l’hématologie.

Mais je ne savais pas si j’obtiendrais

un tel poste à Berne. Dans cette situation,

j’ai appris que le Hammersmith Hospital

de Londres proposait un cours pour les

spécialistes en médecine interne. Seulement

15 à 20 participants, quelques cours

le matin et chaque après-midi des cours en

groupe. A un niveau très élevé!

Elle l’évoque avec enthousiasme et considère

que ces trois mois marquent l’apogée

de sa formation postgraduée. Ensuite, elle

a été engagée à l’Hôpital de l’Ile en hématologie

– un moment décisif pour la suite

de son parcours. Les deux années suivantes

jusqu’en 1984 ont été passionnantes,

étant donné que la discipline se

caractérise par la recherche et un contact

intense avec les patients. Exactement

comme elle l’avait imaginé lorsqu’elle était

au gymnase.

D’autres rêves se sont par contre évanouis:

elle n’a pas pu concrétiser la suite à

Sumiswald – Antoinette Streit aurait pu

devenir cheffe suppléante du service de

vsao /asmac Journal 6/21 15


Formation postgraduée / Conditions de travail

Ximena Paola Huamani Condori est la première médecin péruvienne qui profite du programme d’échange avec

le Brésil de l’association Hembacaperu d’Antoinette Streit.

médecine interne – étant donné que l’ouverture

d’un cabinet au village prévue en

parallèle avait échoué. «Pour des motifs

politiques», déclare-t-elle sans en dire

plus. L’idée de devenir indépendante à

Thoune n’a pas eu plus de succès.

Alors que faire?

Vous avez rejoint le département

d’oncologie à l’Hôpital cantonal de

St-Gall.

Parce que l’on pouvait s’attendre à ce que

l’on doive connaître cette nouvelle discipline

si l’on voulait se consacrer à l’hématologie.

Mais pour avancer sur ce sujet dans

un hôpital, il aurait fallu une carrière académique

et les offres étaient rares. Excepté

l’habilitation – trop difficile.

Alors quand même le pas vers l’activité

indépendante?

… que j’ai osé en juillet 1985 avec l’ouverture

d’un cabinet d’hématologie et oncologie

à Baden, oui.

Moins difficile?

Très difficile! C’était le seul cabinet de ce

type dans tout le canton d’Argovie. On ne

connaissait pas l’oncologie. Donc personne

ne m’envoyait des patients. Il n’y avait pas

non plus de tarif.

Persévérer ou abandonner?

J’ai régulièrement envisagé d’abandonner.

Mais je me suis dit, je continue encore une

année. Et encore une. La situation s’est

améliorée lorsqu’un collègue s’est installé à

Rheinfelden. Nous pouvions comparer nos

factures, ce qui nous a permis de constater

les mêmes problèmes. Finalement, nous

avons été entendus par les caisses-maladie

et avons trouvé une solution pour la tarification.

De plus, l’Hôpital cantonal de Baden

m’a chargée en 1997 de mettre en place

un service d’oncologie. Cela a renforcé ma

notoriété et l’effectif des patients.

Gérer un cabinet individuel et en

même temps diriger un service

hospitalier – comment avez-vous

réussi ce tour de force?

C’était une charge de travail énorme, ce que

je connaissais de ma formation postgraduée,

mais c’était aussi très intéressant.

Ce qui signifiait alors pour la jeune médecin-assistante:

s’occuper de tout le service

en l’absence du chef en étant débutante.

Ou effectuer 72 heures de service pour tout

l’hôpital – et ensuite travailler «normalement»

le quatrième jour. Ou un mois de

service de nuit, de 17h à 8h30 du matin.

Rentrer chez soi? Seulement pour dormir.

Car son contrat précisait: «La durée de travail

s’oriente selon les besoins de l’hôpital.»

Une chose inimaginable aujourd’hui.

Comme bien d’autres choses à l’époque.

Antoinette Streit se réjouit que les conditions

se soient améliorées. En particulier

pour les femmes. Sans jalousie. Tout

n’était pas mauvais autrefois. A propos de

bureaucratie: «Toutes ces autorisations,

certifications et contrôles aujourd’hui.»

Elle se demande si on n’exagère pas un

peu.

C’est bien joli tout ça, mais n’avez-vous

jamais atteint vos limites?

J’avais trop appris pour le deuxième examen.

En conséquence de cela, j’ai vécu une

crise personnelle. Et lorsque dans un hôpital,

j’ai non seulement dû m’occuper de la

médecine interne, mais aussi de la gériatrie

avec plus de 100 lits, j’ai dû admettre que je

ne pouvais plus faire cela correctement.

Dans les deux cas, je me suis dit, ça ne va

plus. Pour ensuite me dire: je veux continuer!

Faire autre chose: cela ne s’est produit que

tard dans la vie de cette célibataire sans

enfants. Mais ça s’est fait. Une première

fois dans les années 1990 lorsqu’elle a réa-

Photo: màd

16 6/21 vsao /asmac Journal


Formation postgraduée / Conditions de travail

lisé un rêve de longue date en faisant un

voyage à travers l’Amérique du Sud. La

Bolivie, le Pérou, les îles Galapagos.

Enfant, elle a souvent passé les vacances

en Espagne et pendant ses études, elle a

travaillé pendant un mois dans un hôpital

madrilène. De là vient le lien avec la langue

et la culture. La deuxième fois n’a pas

seulement été une suite, mais un tournant

important.

En 2011, vous avez abandonné la

profession. Pourquoi?

A 62 ans, je suis arrivée à la conclusion que

je voulais m’atteler ailleurs à une nouvelle

tâche. J’ai choisi l’Argentine et un travail

dans une crèche. Comme je n’ai pas réussi à

nouer des relations privées, j’ai accepté

l’invitation d’une cousine à Lima. Le Pérou

me plaisait. C’est un pays authentique, la

population est très aimable et serviable.

J’ai travaillé bénévolement dans un foyer

pour enfants et comme enseignante dans

une école des quartiers pauvres. Jusqu’à ce

que je ressente à nouveau le besoin …

Retour à l’hémogramme?

Après deux ans, j’ai ressenti le besoin de travailler

à nouveau comme médecin. Je

n’avais donc pas encore fait le deuil de ma

profession. Je suis revenue en Suisse. Au

centre de la tumeur de Rapperswil-Jona et

à Schaffhouse et Bienne, j’ai trouvé des

postes temporaires pour mettre à jour mes

connaissances. En parallèle, j’ai postulé

au service d’hématologie à Arequipa au

Pérou – et j’ai été sélectionnée. Depuis lors,

je navigue entre deux mondes.

Seulement sur le plan géographique …?

Non, les distances sont également grandes

pour ce qui concerne les mentalités. Chez

nous, la science a son importance. Nous respectons

les règles qui en découlent. A long

terme, avec constance. Au Pérou, l’approche

est différente. C’est l’instant présent

qui compte et les prescriptions, on peut toujours

les changer. Cela a par exemple pour

conséquence que les intervalles entre les

cycles thérapeutiques pour le traitement de

la leucémie sont prolongés de façon arbitraire.

Je veux pallier ces déficits avec l’association

Hembecaperu (voir encadré) et

un échange de médecins.

L’idée est d’apprendre en suivant l’exemple.

Comme elle l’a fait dans sa jeunesse, et

maintenant, à son âge, elle déclare sans

hésiter qu’elle «choisirait évidemment» la

même profession et qu’elle se consacrerait

à nouveau à l’hématologie. Lorsqu’on lui

demande ce qu’elle ferait autrement rétrospectivement,

elle ne trouve rien à dire.

La réponse à la dernière question fournit

l’explication.

Pourriez-vous terminer la phrase

suivante: «Moi, médecin-assistante …»

… j’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris,

pu me perfectionner et j’ai eu une vie

épanouie.

«Moi, médecinassistante

...»

Dans sa série, le Journal asmac donne

la parole à des médecins-assistantes et

-assistants – anciens et contemporains,

avec différentes biographies et

de toute la Suisse. L’article veut dresser

une image multidimensionnelle et

personnelle de la formation postgraduée

et du parcours professionnel.

Déjà parus: Dina-Maria Jakob

(n° 5/2018), Lisa Bircher (n° 1/2019),

Jürg Schlup (n° 3/2019) Christoph Jans

(n° 5/2019), Agathe Evain (n° 4/2020),

Herbert Aschwanden (n° 1/2021) et

Nicola Rüegsegger (n° 3/2021).

Vous souhaitez y participer?

Alors, écrivez à marti@asmac.ch.

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Nous serions ravis de vous rencontrer.

Kathrin Grüneis

vsao /asmac Journal 6/21 17


Formation postgraduée / Conditions de travail

Le regard d’une sous-assistante

Tout est bien qui

finit bien

Pour bien compléter l’année

d’étude à option, un stage à

l’étranger ne saurait évidemment

manquer. Alors que

certains collègues ont dû renoncer à leur

poste à l’étranger à cause de la pandémie,

d’autres se sont risqués dans des endroits

particulièrement exotiques ou aventureux.

Et certains se sont retrouvés dans

les plus beaux paradis de vacances et ont

non seulement pu savourer leur travail à

l’hôpital, mais aussi le soleil, et suivre des

leçons de surf ou de plongée. Pendant ce

temps, j’ai eu le plaisir d’aller (sur recommandation

d’un chef de clinique) à

Straubing en Bavière, un endroit également

très exotique et champêtre. Ce n’est

que plus tard que j’ai appris qu’un stage

dans la savane ou dans les profondeurs de

la jungle aurait été moins dangereux.

Car pendant mon stage à la clinique,

un tueur en série se promenait à travers

cette petite ville située sur les bords du

Danube.

En Bavière, le dialecte réserve

quelques surprises aux Helvètes germanophones.

Il est donc important de bien

tendre l’oreille pour saisir le sens des

mots. Et la nourriture présente aussi

quelques particularités, comme par

exemple les traditionnels «Knödel»

(boulettes de viande) qui sont servis selon

les règles d’hygiène en vigueur (dans une

boîte en carton, avec des couverts en

plastique et du café filtre gratuit dans des

gobelets en papier). Une attention

particulière est aussi accordée à l’ordre

hiérarchique correct. On appelle souvent

«M me la cheffe de clinique». On n’entend

donc jamais le nom de la personne.

Et la salle d’examen est immédiatement

libérée pour «M. le médecin-chef X» s’il

souhaite examiner ses patients. Même

une patiente déjà confortablement

installée sur la chaise d’examen gynécologique

doit disparaître sans attendre.

Pour se sentir chez soi, une chambre

du personnel est mise à notre disposition.

Elle est située au 5 e étage de la clinique,

ce qui permet de limiter le trajet pour se

rendre au travail au strict minimum et

d’éviter de se perdre dans la petite

bourgade en se rendant au rapport du

matin. Cette situation fantastique

s’accompagne de la possibilité d’assister

la nuit, du moins sur le plan acoustique,

aux naissances difficiles, car la salle

d’accouchement se situe directement

deux étages en dessous de la chambre.

Et pour finir, l’aire d’atterrissage de

l’hélicoptère est située directement

devant la fenêtre. Lorsqu’il décolle à la

hâte en pleine nuit, la couverture s’envole

avec.

On est d’ailleurs immédiatement

engagée comme spécialiste pour les

prises de sang et la pose des accès

veineux, ce qui permet de vérifier son

talent pour les aptitudes pratiques

apprises spontanément. Après quelques

bains de sang (je ne parle pas du tueur en

série), j’ai effectivement perfectionné ma

technique et peux fièrement déclarer que

l’année des «faux pas» est terminée, car

ils ne sont plus prévus à l’échelon suivant.

(La suite dans «Le regard d’une

assistante».)

Camille Bertossa,

étudiante en médecine

de 6 e année

Photo: màd

18 6/21 vsao /asmac Journal


asmac

Nouvelles

des sections

Berne

#Sexismeenblanc

Un cas abordé dans le cadre du conseil

juridique a été le point de départ pour

cette campagne en ligne. Un médecin a été

licencié parce qu’il avait prétendument

tenu des propos sexistes envers des collaboratrices.

Il a contesté son licenciement.

Cela a déclenché une vive discussion chez

nous au secrétariat et nous étions tous

d’accord pour dire que l’on ne peut faire

preuve d’aucune tolérance dans ce genre

de situation et que les personnes concernées

doivent être protégées. Eveline Tissot,

notre collaboratrice responsable de la

communication, a repris le sujet, cherché

des exemples et mis en place une campagne

de sensibilisation. Celle-ci a été

réalisée en collaboration avec une agence

externe.

Le sexisme fait partie de notre quotidien

– souvent, nous ne le percevons pas

consciemment tellement il est ordinaire.

Nous estimons donc qu’il est important

d’en parler publiquement et d’appeler les

situations sexistes par leur nom. La bonne

chose, c’est que le sexisme est le fait des

personnes. Nous pouvons donc aussi y

remédier. Nous sommes tous tenus de

reconnaître, de désigner et de mettre fin à

ce genre de déclarations et comportements.

Vous découvrirez l’ensemble de la

campagne avec tous les contenus et images

sur notre site web (https://vsao-bern.ch/

de/themen/sexismusinweiss/) et sur notre

profil Facebook (VSAO Bern).

Save the date:

Assemblée générale 2022:

mercredi 28 avril 2022 , à 18h30 à la

Maison des générations de Berne

Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne

Vaud

Nous n’avons pas chômé!

Malgré les vagues pandémiques qui ont

mis nos activités cliniques à rude épreuve,

notre comité n’a pas chômé ces derniers

mois. 2021 verra l’aboutissement de plusieurs

projets que nous avions à cœur de

réaliser.

Tout d’abord, notre sondage sur le

thème «harcèlement, discrimination et

maternité» a donné lieu à des articles dans

la Revue Médicale Suisse, qui fait office de

référence en Suisse romande, ainsi que

dans le Journal asmac. Cela nous a aidés à

partager nos messages avec nos collègues

et les directions hospitalières. Bien que la

vitesse du changement reste malheureusement

toujours très faible, notamment

concernant les questions liées à la maternité,

nous espérons qu’avec l’éveil des

consciences et une plus grande visibilité

donnée aux problématiques, les choses

pourront évoluer.

Toujours sur le thème de la discrimination,

l’ASMAV s’est associée à CLASH

(Comité de Lutte contre le Sexisme en milieu

Hospitalier, collectif fondé par des

étudiantes en médecine de l’UNIL) et à la

Fédération des hôpitaux vaudois (FHV),

afin de mettre en place dans les établissements

de cette fédération une campagne

de sensibilisation: clips vidéo, campagne

d’affichage, formation en ligne obligatoire

pour tout nouveau collaborateur et performances

de théâtre de rue itinérantes. Une

formation plus approfondie a également

été mise en place par les directions pour

les personnes occupant des postes à responsabilité.

Ce projet a été entièrement financé

par la FHV et les établissements du

réseau vaudois.

Concernant les étudiant.e.s en médecine,

que nous avons l’habitude de rencontrer

chaque année, nous avons dû nous

adapter aux conditions sanitaires. C’est la

vsao /asmac Journal 6/21 19


asmac

raison pour laquelle des vidéos ont été

enregistrées par des membres du comité,

traitant de divers thèmes allant de la formation

postgraduée à la formation en pédopsychiatrie,

en passant par les aspects

juridiques, de conciliation vie privée/vie

professionnelle et à l’importance de l’engagement

associatif. Ces vidéos servent de

préambule aux questions que peuvent se

poser les étudiant.e.s avant de pouvoir les

rencontrer lors d’une séance de question-réponses

avec des représentant.e.s

du comité – en présentiel selon les conditions

sanitaires ou dans le cas contraire

en vidéoconférence. Vous pouvez les visionner

sur notre site www.asmav.ch.

En parlant de celui-ci, il a fait peau

neuve. L’interface est plus moderne et se

veut ludique, grâce aux illustrations réalisées

par Maud Oihenart.

Enfin, 2021 verra un changement de

présidence, puisque Agathe Greiser Evain

a laissé le poste vacant à l’issue de la dernière

assemblée générale ordinaire du

18 novembre 2021. Une coprésidence se

profile. Agathe en a profité pour remercier

le comité élargi pour son implication sans

faille, son énergie et sa motivation, qui ont

permis de mettre sur pied les projets

ci-dessus. Et pour le reste, qui change peu,

comme l’application de la loi sur le travail

et des CCT … on continue!

Agathe Greiser Evain et Sandrine Devillers

Ancienne présidente et secrétaire générale de

l’ASMAV

Suisse centrale

Nouvelle CCT et changement

au comité

Lors de la votation générale de la mi-octobre,

les collaborateurs et collaboratrices

de l’Hôpital cantonal de Lucerne (LUKS)

se sont exprimés à plus de 89% et ceux des

Services psychiatriques de Lucerne (lups)

à 78% en faveur de l’introduction de la

convention collective de travail (CCT). La

CCT négociée par les employeurs et la

communauté de négociations entrera

donc en vigueur le 1 er juillet 2022. Nous

nous réjouissons de cet excellent résultat

de la votation et continuerons de nous engager

pour une amélioration des conditions

de travail dans la communauté de

négociations.

A l’occasion de l’assemblée générale,

tenue dans un cadre virtuel à cause du

COVID-19, Helen Manser, Marc Eich et

Mirjam Ulmi ont été nouvellement élus au

comité. Comme Ivo Fähnle souhaitait

démissionner de la présidence pour des

raisons professionnelles, Helen Manser et

Mirjam Ulmi ont repris sa fonction ad interim

dans le cadre d’une coprésidence.

Regula Wiesmann démissionnera aussi du

comité à la fin de l’année. Nous tenons à

remercier Regula et Ivo pour le travail

accompli.

Pour mieux faire connaissance de nos

membres, nous avons récemment organisé

une première rencontre avec la section

à Lucerne qui a rencontré un franc

succès. Cela nous a permis d’informer les

participants des affaires en cours à la section

Suisse centrale et de recruter des

membres intéressés pour collaborer dans

différents projets. Ce contact direct a aussi

été l’occasion d’apprendre de la bouche de

nos membres les problèmes les plus urgents

concernant les conditions de travail

et la formation postgraduée. Les explications

de Philipp Rahm sur le thème de la

loi sur le travail et de la planification des

services ont aussi rencontré un vif intérêt.

Nous nous réjouissons de vous informer

prochainement des autres manifestations

intéressantes prévues en 2022.

Nous cherchons en permanence des

membres qui souhaitent s’engager pour

l’asmac. Les personnes intéressées

peuvent en tout temps participer sans engagement

à une séance du comité (dans

notre nouvelle salle de conférence située

à la Schwanenplatz à Lucerne). Contacteznous!

Mirjam Ulmi et Helen Manser

(coprésidentes asmac Suisse centrale)

Marc Eich (directeur asmac Suisse centrale)

Annonce

Engagement, motivation, compétence

Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.

Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge

de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?

Pour plus d’informations:

Service Croix-Rouge, 058 400 41 70

info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch

20 6/21 vsao /asmac Journal


asmac

Zurich /

Schaffhouse

Le premier «afterworkapéro»

a été un succès

Notre tout premier apéro «afterwork» s’est

déroulé à la fin octobre. L’impressionnant

nombre de 80 participants qui se sont retrouvés

au Chiffon-Bar à Zurich par une

soirée automnale a montré que le désir

d’avoir un échange personnel est particulièrement

marqué chez les médecins-assistant(e)s

et chef(fe)s de clinique. Car

l’échange personnel et le réseautage ont

beaucoup souffert au cours des derniers

mois à cause de la crise du coronavirus et

évidemment aussi en raison des longues

journées de travail en clinique.

La rencontre après le travail a donc été

d’autant plus appréciée par les membres et

personnes intéressées de l’ASMAC Zurich.

Outre l’échange avec le comité et la direction

de l’association, la partie récréative

était tout aussi importante. Joël Perrin,

spécialiste du «poetry slam», a assuré une

soirée divertissante pendant que les participants

ont pu savourer des boissons et

autres amuse-bouche. «Notre apéro afterwork

a été un vrai succès», déclare Anna

Une touche finale pour assurer la réussite:

Federico Mazzola, responsable de l’encouragement

de la relève dans notre direction et donc

de la nouvelle manifestation de réseautage

le soir pour répondre personnellement

aux préoccupations des médecins-assistant(e)s

et chef(fe)s de clinique.»

Nous remercions tous les participants

pour leur contribution à cette manifestation

réussie.

La plateforme interne doc-doc est à

la disposition de tous les membres de

l’asmac. Que ce soit pour aborder des

questions intéressantes concernant les

médecins, consulter des informations actuelles,

la revue de presse quotidienne ou

simplement pour un échange informel

dans le local de pause virtuel. L’ASMAC

Zurich a d’ailleurs décidé de mettre à jour

et de revoir la présentation de la plateforme

qui est en ligne depuis un certain

temps déjà. Cette version remaniée devrait

être mise en service au plus tard à la

fin de l’année.

Nous nous réjouissons de poursuivre

nos échanges, soient-ils physiques ou virtuels.

www.vsao-zh.ch/doc-doc/

Dominique Iseppi,

assistante de communication, ASMAC Zurich

Photo: ASMAC Zurich

Wang, présidente de l’ASMAC Zurich. Et

ajoute: «Le grand nombre de participants,

membres et membres potentiels, mais

aussi les discussions animées et les questions

soulevées qui nous ont été adressées

sur place montrent qu’il est nécessaire

d’organiser des manifestations dans un tel

cadre. Cette première nous a encouragés à

organiser de telles rencontres également

vsao /asmac Journal 6/21 21


asmac

asmac-Inside

Richard Mansky

Lieu de résidence: Zurich

Membre de l’asmac depuis:

octobre 2019

L’asmac en trois mots:

engagement, principes, progrès

Son nom est Rich. Richie Rich.

Mais pas celui du film ou de la

bande dessinée. Ni le rappeur.

Ce Richie Rich est surtout connu

dans le monde médical. Car c’est un futur

spécialiste en médecine interne générale.

Son vrai nom: Richard Mansky.

Ce pseudonyme témoigne de son

caractère enjoué, allié à un charme

juvénile qui transparaît dans son allure

et son sourire. Richard est Richie Rich

lorsqu’il intervient sur les réseaux

sociaux ou participe à des séances

virtuelles, de plus en plus nombreuses

au vu de l’engagement débordant du

trentenaire. En effet, il fait partie de

l’équipe de visiteurs, participe aux

réunions du Comité central, est délégué

à la Chambre médicale, siège au sein de

la direction de la section de Zurich – et

depuis quelques mois également au sein

du Comité directeur, où ce Lubeckois a

dès le début fait forte impression.

Il exprime ouvertement ses opinions

et les valeurs qui lui sont chères – pour lui

comme pour l’asmac: engagement,

principes, progrès. En effet, quiconque

l’écoute constate le sérieux avec lequel il

aborde la question. «Les médecins ont

besoin d’une représentation forte qui

défende leurs intérêts.» Il s’exprime sur

une grande variété de sujets, avec conviction,

tout en restant conciliant. «Le travail

associatif est un excellent moyen

d’échanger des idées et de puiser de

nouvelles inspirations.»

En tant que médecin-assistant à la

clinique de médecine gériatrique de

l’Hôpital universitaire de Zurich, la

promotion de la relève et l’amélioration

des conditions de la formation postgraduée

lui tiennent particulièrement à

cœur. A propos de son travail: «Ce qui me

fascine dans la médecine interne, ce sont

les connaissances généralistes très

diversifiées. Je souhaite néanmoins me

spécialiser davantage.» Travailler dans un

grand hôpital l’attire beaucoup, car les

possibilités sont nombreuses. «Un séjour

à l’étranger fait également partie de mes

objectifs professionnels.»

Richard Mansky applique aussi dans

la sphère privée les nombreuses opportunités

qui s’offrent à lui. Pianiste aguerri,

il aime également s’adonner à diverses

activités sportives avec ses amis (tennis,

golf et surf en pleine ville). «Un équilibre

indispensable, surtout après des journées

de travail longues ou stressantes.» Un

dernier souhait à formuler? Oui: «Après

bientôt deux ans de pandémie, j’espère

enfin un retour à la normale. Et en tête de

liste pour l’année prochaine: aller rendre

visite à ma famille en Corée du Sud.»

22 6/21 vsao /asmac Journal


asmac

Conseil juridique de l’asmac

Licenciement pour

cause de grossesse

Photo: màd

Je suis médecin-assistante et

j’ai signé un contrat de travail

auprès de mon futur employeur.

Un mois avant ma

prise de fonction, je l’ai informé de ma

grossesse. Il a alors résilié le contrat

avec pour motif que l’engagement

prévu selon le contrat n’était pas possible

compte tenu de ma grossesse.

Le travail de médecin-assistante étant

fatigant et qu’il fallait, en raison de la

pénurie de personnel, effectuer des

services de nuit d’une durée prolongée.

Mon employeur a-t-il le droit de résilier

le contrat dans ces circonstances?

Que dois-je faire si ce n’est pas le cas? 1

L’égalité de la femme et de l’homme est

un droit garanti par la Constitution

fédérale (art. 8 al. 3 CF). Au fil des dernières

décennies, cette égalité des sexes

est devenue un sujet important dans les

débats politiques. Il s’agit en effet d’établir

une réelle égalité des chances dans la

vie professionnelle. La loi sur l’égalité

(LEg, RS 151.1) entrée en vigueur le

1 er janvier 1996 est le résultat de ces

débats politiques. Elle vise à empêcher

la discrimination fondée sur le sexe dans

la vie professionnelle. D’après l’article 1,

la loi sur l’égalité a pour but de promouvoir

dans les faits l’égalité entre femmes

et hommes. L’égalité reste hélas un vœu

pieux dans de nombreux secteurs du

quotidien (professionnel), ce qui s’illustre

par exemple dans les écarts de salaire

persistants dans de nombreux domaines.

On a voulu y remédier en obligeant, à

partir du 1 er juillet 2020, les employeurs

qui comptent 100 collaboratrices et

collaborateurs et plus à réaliser une

analyse de l’égalité salariale, de la faire

vérifier par un organe indépendant et

d’informer les collaboratrices et collaborateurs

du résultat. Il s’agit de concrétiser

le droit constitutionnel à un salaire égal

pour un travail égal ou de valeur égale.

D’après l’art. 16 al. 1, la réalisation de

l’égalité entre les sexes «dans tous les

domaines» et l’élimination de «toute

forme de discrimination directe ou

indirecte» sont au centre de la LEg.

La LEg s’applique à tous les domaines de

la vie professionnelle, de l’engagement en

passant par le perfectionnement jusqu’au

licenciement, du salaire jusqu’au harcèlement

sexuel au travail.

D’après l’art. 3 al. 1 LEg, il est interdit

de discriminer les travailleurs à raison du

sexe, soit directement, soit indirectement,

notamment en se fondant sur leur

état civil ou leur situation familiale ou,

s’agissant de femmes, leur grossesse.

Selon l’alinéa 2 de ce même article,

l’interdiction de toute discrimination

s’applique notamment à l’embauche.

Quiconque subit ou risque de subir une

discrimination peut, d’après l’art. 5 LEg,

requérir le tribunal ou l’autorité administrative.

Dans le cas présent, il s’agit d’un

licenciement avant la prise de fonction.

L’employée peut faire opposition à ce

licenciement potentiellement abusif et

s’adresser à l’autorité de conciliation

compétente. Celle-ci doit alors vérifier si

le licenciement prononcé implique une

discrimination.

Dans le cas présent, on ne voit pas

pourquoi l’employée devrait être inapte à

assurer la tâche convenue. De plus, elle

aurait pu exécuter son travail jusqu’à

deux mois avant la naissance. En effet,

jusqu’à cette date, le travail de nuit est

expressément autorisé pour les femmes

enceintes (art. 35a al. 4 loi sur le travail,

LTr). Ensuite, l’employée aurait pu être

affectée à une autre tâche ou travailler la

journée. La résiliation ne se fonde donc

que sur la grossesse annoncée, ce qui

relève de l’interdiction de toute discrimination.

L’employeur n’est pas en mesure

d’avancer des motifs valables pour

justifier le licenciement. Il peut au

contraire être admis que l’employeur peut

remédier à la pénurie de personnel, de

manière à respecter la durée maximale

autorisée du service de nuit.

Dans le cas présent, il y avait un lien

direct entre le licenciement et la grossesse,

raison pour laquelle l’employeur a

été condamné à verser une indemnité de

trois salaires mensuels en vertu de

l’interdiction de discrimination selon

l’art. 5 LEg.

En effet, l’employeur ne peut pas

sans autre résilier le contrat. En faisant

opposition au licenciement et en

s’adressant à l’autorité de conciliation,

l’employée peut se défendre avec succès.

Si vous êtes victime d’une discrimination

fondée sur le sexe, adressez-vous au

juriste de votre section asmac.

Nous vous aidons volontiers.

1

En référence au cas autorité de conciliation selon

la loi sur l’égalité du canton de Zurich, procédure

20/2016 dans: décisions selon la loi sur l’égalité,

https://www.gleichstellungsgesetz.ch/d103-1778.

html (consulté le 26 août 2021)

Samuel Nadig,

juriste et directeur de

l’ASMAC Grisons

vsao /asmac Journal 6/21 23


Point de mire

Réaliser les

dernières volontés

Pouvoir retourner au Tessin, à la montagne ou assister au mariage de son

enfant. Tels sont les souhaits de personnes en fin de vie.

A l’origine de l’association wunschambulanz.ch SAW, Petar Sabovic met tout

en œuvre pour que ces souhaits deviennent réalité.

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal asmac

Pouvoir se dire «Oui» dans une ambiance

festive. Ce rêve est devenu réalité grâce à

l’ambulance des souhaits.

Photos: màd

24 6/21 vsao /asmac Journal


Point de mire

En quoi consiste l’ambulance des

souhaits?

L’association wunschambulanz.ch SAW

est une organisation à but non lucratif.

Son objectif est de réaliser le dernier vœu

des patients en phase terminale à l’aide

d’ambulances aménagées. Des bénévoles

formés aux soins de santé et plus de

300 membres s’engagent dans toute la

Suisse en faveur de cette association. La

réalisation du vœu est gratuite pour la

personne qui le souhaite et ses proches.

Quand et comment a-t-elle vu le jour?

wunschambulanz.ch SAW a été fondée en

2017. Ma partenaire, ancienne ambulancière,

et moi-même nous sommes inspirés

de l’initiative néerlandaise ambulancewens.nl

avant de fonder l’ambulance des

souhaits en Suisse.

Comment cela fonctionne-t-il?

Dans la plupart des cas, ce sont les proches

ou le personnel soignant qui s’adressent à

nous. Nous vérifions l’état de santé du

patient puis fixons une date pour la réalisation

du souhait, généralement dans un

délai très court. Nous demandons ensuite

aux bénévoles s’ils peuvent s’en charger. Si

cela n’est pas possible, nous pouvons faire

intervenir deux personnes disponibles en

permanence.

Combien de souhaits sont réalisés

par an?

Peu avant le premier confinement au printemps

2020, nous avons réalisé des souhaits

presque tous les trois jours. Après

les interdictions de visites et surtout de

vacances dans les institutions, tout a été

quasiment à l’arrêt jusqu’au printemps

2021. C’est bien reparti depuis. Nous réalisons

actuellement un souhait par semaine.

La réalisation des souhaits est gratuite,

comment vous financez-vous?

L’association est financée exclusivement

par des dons privés. 80% résultent de

l’entourage des personnes malades, les

20% restants proviennent de divers donateurs

et entreprises. L’association n’est pas

soutenue par les pouvoirs publics.

Quels sont les souhaits les plus

fréquents?

La plupart du temps, il s’agit de souhaits

très simples: visiter un lieu de nostalgie ou

assister au mariage d’un membre de la

famille. Certaines personnes ont également

pu assister aux funérailles de leur

enfant ou de leur conjoint. Pour la plupart

des personnes que nous avons pu accompagner

en fin de vie, il était particulièrement

important de se rapprocher de la

nature, de l’eau ou des montagnes.

Quel a été le souhait le plus extravagant

auquel vous avez été confronté

jusqu’à présent?

Chaque souhait mérite le même respect.

Même si certains nous semblent étranges

et farfelus, ce sont les dernières volontés

d’une personne mourante. Toutefois, peu

de souhaits ont nécessité des préparatifs

particuliers. Mon souvenir le plus touchant

est certainement celui d’une jeune

femme de 22 ans qui devait être témoin au

mariage de sa meilleure amie. Atteinte

d’une tumeur cérébrale très agressive, le

temps lui était compté. Grâce à l’intervention

rapide du service de soins palliatifs de

l’Hôpital universitaire de Zurich et de

wunschambulanz.ch SAW, la jeune femme

a pu assister au mariage et remettre les

alliances. Une expérience très forte en

émotions, avec des adieux déchirants à sa

meilleure amie, ses êtres chers et sa propre

vie.

Où sont les limites, c’est-à-dire quels

sont les souhaits qui ne peuvent pas

être réalisés?

En fait, il n’y a pas de limites, seul l’état de

santé peut constituer un facteur limitant.

Le patient doit pouvoir vivre consciemment

la réalisation de son souhait; le

transport en ambulance ne doit pas affecter

sa qualité de vie. Bien qu’il faille s’attendre

à ce qu’un passager décède pendant

la réalisation d’un souhait, l’association

néerlandaise, qui a réalisé plus de

20 000 souhaits depuis 2007, n’y a été

confrontée qu’à sept reprises. Cinq personnes

sont décédées par euthanasie en

vertu de la loi néerlandaise, deux personnes

sont décédées suite à des complications.

Nous n’avons déploré aucun décès

jusqu’à présent.

Quels obstacles rencontrez-vous

lorsque vous réalisez des souhaits?

Le manque de courage des médecins traitants

et des responsables des soins nous

rend parfois la vie difficile. Il est plus que

compréhensible de ne pas vouloir tenter

des expériences alors que la situation palliative

est très critique; l’inquiétude des

proches est également plus que compréhensible.

Mais c’est et cela reste LE DER-

NIER SOUHAIT d’une personne qui envisage

un dernier voyage en toute autodétermination,

et nous devons faire tout ce qui

est en notre pouvoir pour l’exaucer. Nous

serions également très heureux d’avoir

plus de personnel médical à nos côtés, en

particulier des médecins et des ambulanciers,

à l’image de nos pays voisins. Il est

très gratifiant de voir l’engagement des

soignants qui, malgré une lourde charge

de travail, sont prêts à donner de leur

temps.

Comment le coronavirus a-t-il affecté

le fonctionnement de l’association?

Comme je l’ai déjà évoqué, le coronavirus a

rendu la réalisation des souhaits complètement

impossible pendant un certain

temps, et impacté les dons. Mais nous devions

nous assurer de pouvoir couvrir les

frais de fonctionnement. Nous avons donc

lancé un autre crowdfunding (tfy.help/

wunschambulanz) pour remettre à flot

l’association.

Quel est votre souhait en tant que

président de l’association?

J’aimerais que les soins palliatifs et leur

importance capitale dans les soins médicaux

soient largement compris. Toutes les

personnes impliquées à ce niveau font un

travail impressionnant et j’admire chaque

personne qui se consacre à cet aspect de la

médecine. Nous couvrons un petit secteur

des soins palliatifs et il nous reste encore

beaucoup à accomplir pour accroître notre

notoriété. Notre objectif est que chaque

personne en Suisse qui entend parler du

dernier souhait d’une personne en phase

terminale ait le réflexe de penser à l’association

wunschambulanz.ch SAW.

Biographie express

Né en 1964 à Belgrade,

Yougoslavie, Petar

Sabovic est arrivé en

Suisse alors qu’il

n’était encore qu’un

bébé. Après avoir suivi

une formation en tant

que réalisateur de

cinéma et de télévision à Londres, il a

travaillé comme directeur de production

et régisseur dans le domaine du

cinéma et de la télévision, principalement

en Allemagne. En 2012, il a fondé

un service de transport assisté pour les

personnes handicapées, et depuis 2017,

il est président d’honneur de l’association

wunschambulanz.ch SAW sise à

Zurich.

vsao /asmac Journal 6/21 25


Point de mire

Enfant désiré ou

bébé à la carte?

La plupart des futurs et jeunes parents espèrent avant tout que leur

enfant soit en bonne santé. Ou s’autorisent-ils à espérer davantage?

Qu’il soit aussi intelligent, beau, sportif?

Alors qu’un enfant «à la carte» reste encore de la musique d’avenir,

la médecine s’emploie à prévenir les maladies héréditaires.

Julie De Geyter, cheffe de clinique, génétique médicale, Hôpital universitaire de Bâle

Pour la plupart d’entre nous, l’enfant

qui vient au monde est un

enfant désiré. Selon la définition,

«un enfant que les parents

ont souhaité» (Oxford Languages). Mais

quel enfant les parents veulent-ils?

Lorsque l’on discute avec de jeunes parents,

de futurs parents ou ceux qui aimeraient

le devenir, on comprend vite que la

santé est au cœur de leurs préoccupations.

Presque tous les couples souhaitent

avoir un enfant en bonne santé.

Aujourd’hui, les futurs parents sont

de mieux en mieux informés et souvent

très attachés à la santé et au bien-être de

leur enfant, même avant la naissance: l’attention

est ainsi portée sur l’alimentation,

l’activité physique et aussi la santé mentale

de la mère. Les parents savent toutefois

qu’ils n’ont que peu ou pas d’influence

sur un élément important de la santé future

de l’enfant: son patrimoine génétique.

Ainsi, transmettre «uniquement les meilleurs

gènes» est donc considéré par certains

parents comme le premier pas, voire

le plus important, vers l’enfant désiré.

La grande inconnue

La question de notre patrimoine génétique

est cependant un peu plus complexe.

L’être humain possède près de 21 000 gènes

(Clamp M. et al. 2007), qui représentent

environ 1% de notre génome entier. Notre

matériel génétique est diploïde, c’est-àdire

que chaque gène est présent en deux

exemplaires. Les gamètes, en revanche,

sont haploïdes, ils ne possèdent qu’un seul

jeu de chromosomes. Lors de la conception,

les deux partenaires fournissent chacun

une copie du matériel génétique et

donc de tous les gènes. Etant donné que

nous avons tous les mêmes gènes, il n’est

pas possible de transmettre des «bons» ou

de «mauvais gènes».

Toujours est-il que nous portons

toutes les variantes dans notre patrimoine

génétique. Ces variantes peuvent affecter

différentes structures de notre matériel

génétique, qu’il s’agisse de la séquence de

base de l’ADN dans un gène, d’une section

chromosomique ou, par exemple, de l’emballage

d’un brin d’ADN. Fondamentalement,

on constate toutefois que certaines

de ces variantes sont plus courantes, tandis

que d’autres sont rares. Nous sommes

tous porteurs de variantes, la majorité

héritée de nos parents, une petite partie

nouvellement créée.

Les variantes peuvent avoir des conséquences

diverses, être à l’origine d’une

maladie ou contribuer à une variation

normale. A l’heure actuelle, on a identifié

environ 6000 gènes responsables de

maladies rares connues. A cela s’ajoutent

diverses anomalies chromosomiques et,

plus récemment, des variantes épigénétiques

qui sont susceptibles de provoquer

des maladies et des troubles du développement.

Cependant, la signification de

nombreuses variantes, la fonction de

nombreux gènes et une grande partie du

génome restent inconnues à ce jour et ne

peuvent donc pas être étudiées.

De nos jours, il est possible de réaliser

différents examens génétiques sur les parents

dans le cadre d’un dépistage préconceptionnel,

qui ne fait toutefois pas l’unanimité

en Suisse et en Europe occidentale.

Or, il est apparu que ce type de dépistage

non ciblé réalisé au sein de la population

européenne chez les patients porteurs ne

permet guère de réduire le risque général

de maladie grave chez l’enfant.

Prévenir les risques connus

La situation est différente si une famille

est déjà atteinte d’une maladie dont l’étiologie

est probablement ou certainement

génétique. Dans une telle situation, la première

étape devrait être d’obtenir le diagnostic

génétique du membre de la famille

affecté (qu’il s’agisse d’un parent ou d’un

parent éloigné) afin de pouvoir déterminer

l’hérédité et le risque éventuel de transmission

pour la descendance du couple

qui souhaite avoir des enfants.

S’il existe effectivement un risque accru

de transmission pour les futurs enfants

du couple et si la cause génétique de

la maladie familiale est connue, ces

couples peuvent aujourd’hui recourir à

différentes options de reproduction, telles

que le diagnostic prénatal par choriocentèse

ou amniocentèse, qui peut être réalisé

pendant la grossesse. L’inconvénient de ce

26 6/21 vsao /asmac Journal


L’enfant parfait? Les souhaits de la plupart des parents sont plus modestes.

Et grâce aux progrès de la génétique, la chance d’avoir un enfant en bonne santé

augmente également pour les parents présentant une prédisposition héréditaire.

Photo: Wikimedia

diagnostic prénatal est non seulement le

faible risque de fausse couche lié à la ponction,

mais aussi les conséquences d’un résultat

défavorable pour le couple. Comme

il n’existe généralement pas de traitement

curatif, le couple est confronté à la décision

d’interrompre ou de poursuivre la

grossesse. Pour la prochaine grossesse, il

sera alors impossible pour les parents de

savoir si l’enfant est affecté ou non par la

variante génétique familiale.

En Suisse, le diagnostic préimplantatoire

(DPI) est autorisé par la loi depuis

2017. Grâce à cette méthode, les embryons

au stade blastocyste peuvent être testés

génétiquement dans le cadre d’une insémination

artificielle avant d’être implantés

dans l’utérus. L’objectif est de transférer

uniquement les blastocystes qui ne

présentent pas la variante familiale à l’origine

de la maladie, afin d’éviter une fausse

couche. A l’époque, lors du débat politique

sur la révision constitutionnelle et législative,

diverses attentes et craintes à l’égard

du DPI ont été suscitées de toutes parts, ce

qui crée aujourd’hui encore de nombreux

malentendus, quatre ans après son introduction

en Suisse. Entre autres, la crainte

d’un «bébé génétiquement modifié» ou

d’un «enfant à la carte» a souvent été invoquée.

Il convient de mentionner ici qu’un

DPI ne permet pas d’examiner l’état de

santé général de l’embryon, mais uniquement

les différentes variantes à l’origine

d’une maladie spécifique, légalement définie

en Suisse comme une maladie grave,

incurable, qui a une forte probabilité de se

manifester avant l’âge de 50 ans.

Techniquement, il serait certes possible

de déceler plusieurs anomalies ou

maladies au niveau de l’embryon, mais

étant donné qu’un nombre limité d’ovocytes

mûrissent par cycle, même sous stimulation

hormonale, il n’est guère possible

en pratique de sélectionner plus

d’une ou de deux variantes. Par conséquent,

le DPI n’atténue aucunement le

risque d’avoir un enfant malade, il ne fait

que réduire le risque familial accru. Par un

détour émotionnellement et physiquement

souvent difficile, il met sur un même

pied d’égalité tous les couples en désir

d’enfant. Cela a peu à voir avec un bébé

modifié.

Pas de bébé à la carte

L’idée d’un bébé à la carte est également

plutôt irréaliste pour l’avenir, et pas seulement

en raison de nos directives juridiques

ou éthiques. Malgré diverses avancées

scientifiques telles que l’édition génomique,

souvent appelée «ciseaux génétiques»,

le matériel génétique ne peut pas

encore être modifié de manière fiable,

comme on l’espère souvent. Pour l’instant,

le DPI se limite donc à déceler une maladie

que les parents peuvent transmettre à l’enfant.

En outre, la recherche sur les variantes

de notre patrimoine génétique qui

n’engendrent pas de maladie est beaucoup

moins avancée. Nous connaissons par

exemple de nombreuses variantes à l’origine

d’une déficience intellectuelle, mais

peu à l’origine d’une précocité intellectuelle.

En résumé, on peut toutefois dire

que pour la plupart des couples, les

chances d’avoir un bébé en bonne santé

et donc l’enfant profondément attendu et

désiré ne sont, par nature, pas si minces.

vsao /asmac Journal 6/21 27


Point de mire

Désirs des

émigrés: entre

rêve et réalité 1

Lorsque les migrants quittent un monde, ils le font généralement pour

des motifs valables. Et il n’est pas rare qu’ils tentent de réaliser un

projet migratoire qui s’accompagne d’attentes correspondantes envers

toutes les personnes impliquées et notamment leurs propres enfants.

Jean-Claude Métraux, psychiatre et psychothérapeute de l’enfant et de l’adolescent, Lausanne 1

Les raisons qui incitent les gens à quitter leur monde sont multiples. Mais une chose les unit: le désir d’une vie meilleure.

Photo: Adobe

28 6/21 vsao /asmac Journal


Point de mire

Quitter un monde ne procède jamais

d’un simple caprice. Son

auteur, s’il s’agit d’un adulte, a

toujours un projet migratoire. Le

réfugié politique cherche à sauver sa vie

ou son projet de société. Le migrant économique

tente d’assurer la survie des

siens ou d’améliorer leur niveau de vie.

Le professeur d’université se rend à Berkeley

pour rejoindre des collègues sources

d’émulation ou espère décrocher la lune

dans l’univers académique. L’aventurier

part à la découverte de continents, parfois

fuit un monde familial qui étranglait ses

aspirations. (…). Tel parmi les réfugiés de

la guerre, l’exil comporte presque toujours

une part de choix: certains assiégés préfèrent

attendre la mort dans leur cuisine

plutôt que s’enfuir. (…). J’ajoute cependant

un «presque»: dans quelques rares

situations, l’option de la mort, le refus de

la survie comme ultime pied de nez au

destin, n’est même plus envisageable. Tels

les migrants prisonniers qui à la fin de leur

réclusion, peine assortie d’une expulsion

du territoire, sont embarqués dans un

avion menottes aux poignets. (…)

Quitter un monde n’a donc pas toujours

les mêmes implications. A mesure

que s’élargit l’éventail des choix, s’accroît

la tranquillité d’esprit requise pour l’élaboration

d’un projet migratoire, s’allonge

le temps pour imaginer le voyage. A l’inverse,

lorsque le spectre se rétrécit, se réduit

à la folle alternative entre l’exil et la

mort, effaçant parfois même du catalogue

le dernier soupir, le migrant se trouve dépossédé

de son projet. (…)

Le projet migratoire comme défi

Le projet migratoire, déjà important en

tant que tel, prend un rôle primordial lorsqu’il

menace d’échouer. Sa déliquescence

signifie perte et deuil de sens. Et le sort de

ce deuil, la qualité de son élaboration, se

répercutera à beaucoup de niveaux. Ainsi

les douleurs chroniques du travailleur

immigré, véritable défi pour notre médecine

et plaie pour nos assurances, peuvent

se comprendre en termes de deuil inachevé

du projet migratoire, ouvrant bien des

pistes thérapeutiques.

La décision de migrer n’est que rarement

prise seul. Parfois père, mère, fils et

filles quittent ensemble un monde. A

d’autres occasions, l’homme s’en va solitaire,

mais espère obtenir le sésame qui

ouvrira les portes du monde d’accueil à sa

famille entière. Ou alors, tel le travailleur

saisonnier d’antan, il conforte la survie ou

le bien-être des siens au pays d’origine. Le

migrant reçoit de ses proches un mandat,

verbalisé ou tu, parfois simplement imaginé.

Ce mandat migratoire peut être émis

par la famille restreinte, la famille élargie

ou même la communauté entière. «Sain et

sauf», l’exilé de Bosnie ou du Rwanda

contribuait à la survie physique et identitaire

de sa communauté décimée par le

génocide. Par ses versements mensuels

aux siens, l’achat de briques et de tuiles,

l’immigré des Pouilles ou de Galicie améliorait

leur sort et dotait d’une maison le

village. (…)

Il ne s’agit jamais de pur altruisme: les

proches ont toujours une attente. En cas

d’échec du projet migratoire ou de reformulation

égoïste, le migrant déchire son

mandat et trahit ses mandataires: endetté

à leur égard, il devra rendre des comptes,

du moins le suppose. La seule perspective

d’un échec grignote son estime sociale et

perturbe les relations avec les siens demeurés

dans l’ancien monde. Le requérant

d’asile en attente déçue de survie tait à son

père le rejet de ses recours, feint la proche

obtention d’un permis de séjour. Le travailleur

immigré passe sous silence son

accident de travail ou sa mise au chômage.

L’étudiant dissimule les examens loupés

et scelle les volets de sa chambre pour

étouffer sa honte. Certains préfèrent

même rompre toute communication plutôt

qu’avouer leur mensonge. Les pertes,

maintenant relationnelles, ne cessent de

s’amonceler. (…)

Le sort des enfants

Pendant longtemps, la vie des enfants ne

comporte pas de projet migratoire à proprement

parler. Lorsque leurs parents

quittent un monde, ils ne font au départ

que suivre. (…) La grande majorité des

mineurs non accompagnés, eux aussi,

telles ces jeunes filles éthiopiennes rencontrées

dans ma pratique, mises sans

avertissement dans un avion, ne participent

guère à la décision de leur exil solitaire.

Le sens de la migration, ce fil ténu

qui d’ordinaire relie l’avant et l’après du

voyage, ne peut donc amortir ruptures et

turbulences. Ce qui n’empêche pas, bien

au contraire, que leur soit délégué un

mandat migratoire – souvent la réussite

scolaire et professionnelle –, qu’ils participent

ainsi à un projet collectif sur lequel

ils n’ont toutefois aucune prise. Le sort du

deuil collectif familial joue alors un rôle

crucial. Sa congélation ou sa fossilisation

contamine les enfants, les contraint à une

solidarité sans faille avec l’entourage qui

par ailleurs seul les aide à tenir debout. Le

moindre écart risquerait de les mettre

dans la position du mouton noir, insupportable

solitude. Cette adhérence s’étend

à la nécessité de souscrire au projet migratoire

parental. En constituant eux-mêmes

une face essentielle pour ne pas dire décisive

– le vœu de survie identitaire implique

la transmission de l’héritage aux

fils et filles, la volonté d’améliorer l’économie

familiale se couple du désir de leur

assurer une formation –, leur position

s’avère des plus malaisées. L’école les place

devant un dilemme presque insoluble.

Soit réussissent-ils et, s’abreuvant de la

culture du pays d’accueil, froissent l’identité

de la famille. Soit échouent-ils et

brisent l’autre versant du projet migratoire

familial.

1

Ce teste est tiré de mon livre La migration comme

métaphore (Paris, La Dispute, 2011, 2013 et 2017),

pp. 59–62. J’ai dû cependant procéder à quelques

coupures, indiquées par (…).

vsao /asmac Journal 6/21 29


Point de mire

La publicité peutelle

créer des désirs?

La publicité n’a pas qu’une simple visée informative.

Elle entend attirer l’attention, séduire pour finalement déclencher une action.

Toutefois, ce processus est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine.

Marc Rutschmann, D r oec. HSG 1

Les affiches peuvent être belles et interpeller les spectateurs, mais cela suffit-il à les faire venir au théâtre?

La question soulève un enjeu

éthique: est-il permis de créer

des désirs? Est-il permis d’inciter

à la consommation là où nous

devrions faire preuve de retenue, renoncer,

pour préserver l’environnement? Ces

questions nous préoccupent, et pas seulement

depuis que la protection de l’environnement

est devenue un enjeu de taille.

Profondément enracinée dans la culture

chrétienne, cette question éthique a simplement

été relancée par l’esprit du temps.

La tension entre convoitise et renonciation

existe depuis longtemps.

Les annonceurs, à savoir ceux qui font

de la publicité, se veulent rassurants: la

publicité ne créerait pas de désirs – elle ne

ferait qu’informer sur les offres et les produits.

Les désirs seraient déjà présents

chez tout individu.

Sincèrement? Ne serait-ce pas plutôt

une manière de tergiverser et d’enjoliver

les choses? Je pense que le rôle informatif

de la publicité est surestimé. L’argument

informatif est fréquemment invoqué, or,

et je pèse mes mots, c’est selon moi de la

pure poudre aux yeux.

Informer ou séduire?

Les recherches attestent que n’importe

quel type de message peut informer les

gens, les instruire. Oui, il peut même procurer

du plaisir, à l’instar des messages esthétiques.

Ce qui ne nous dit toujours pas

en l’occurrence si cela génère également

un désir ou incite à l’acte d’achat.

Photo: Adobe

30 6/21 vsao /asmac Journal


Point de mire

C’est précisément sur ce point que la publicité

divise. Se contente-t-elle d’informer et

de séduire? Ou bien pousse-t-elle aussi à

l’achat? On a longtemps cru qu’il suffisait

que la publicité informe – mieux encore,

qu’elle séduise. Le client informé passerait

alors à l’acte.

Certains entrepreneurs qui ont investi

dans la publicité n’ont pas été entièrement

convaincus par ce point de vue: selon eux,

la publicité doit vendre. Et les recherches

récentes sur le comportement et les neurosciences

nous donnent des indications

intéressantes à ce sujet.

Les messages qui ciblent les sens et se

frayent un chemin dans le cerveau peuvent

pallier un manque d’information, et

peuvent séduire: le client trouve le produit

intéressant, beau, esthétique. Sans plus.

Aucun désir n’en découle. Pour que naisse

un désir qui finit par se concrétiser, il faut

bien plus encore. Il faut un élément incitatif.

Il s’agit de suggérer un idéal, pour «aiguiser

l’appétit»: dans le domaine alimentaire

par exemple, les stimuli visuels

doivent littéralement faire saliver.

Des processus distincts

Cette distinction est éclairante. Nous la

devons à l’équipe de recherche dirigée par

le neuroscientifique Kent Berridge de

l’Université du Michigan. Il a probablement

été le premier capable d’étayer ces

distinctions de manière expérimentale et

claire. Le modèle conçu par Kent Berridge

est très parlant. Il a introduit les deux

notions «liking» et «wanting» dans le

débat, et a pu les relier à des corrélations

neurologiques.

Il est parvenu à isoler deux circuits

neuronaux dans le cerveau qui – et c’est le

plus étonnant – fonctionnent de manière

relativement indépendante l’un de l’autre.

Le «wanting» est alimenté par la dopamine,

un neurotransmetteur, tandis que le

«liking» est produit par des transmetteurs

de la classe des opioïdes.

Nous sommes enclins à exprimer le

«liking»: nous aimons verbaliser ce qui

nous plaît. En effet, ces processus sont

bien connectés aux régions linguistiques

du cerveau. Les propos sont de la responsabilité

de chacun. Nous communiquons

également le «liking» à travers nos expressions

faciales, en arborant un large sourire

par exemple. Tout est automatique, sans

intervention volontaire.

En revanche, les processus du désir –

le «wanting» – pénètrent dans des couches

du cerveau qui sont anciennes et plus profondes

dans l’histoire de l’évolution. Ils

Circuits neuronaux: dualité «wanting»

(en vert) versus «liking» (en rouge).

Extrait de: Positive affect:

nature and brain bases of liking and wanting.

science direct – Behavioral Sciences 2021 p. 72–78.

atteignent le cortex moteur, ces régions

auxquelles la conscience n’a pas accès.

Mais les processus de «wanting», accompagnés

d’une libération de dopamine, déclenchent

une action. Ils suscitent du

moins une volonté d’agir. Les processus de

«wanting» ont tendance à être inconscients.

Ils échappent à toute expression

linguistique.

Cette vision scientifique et neurologique

des mécanismes d’action de la publicité

met en lumière une image paradoxale:

quelque chose peut plaire – mais

ne pas déclencher de désir? Vous pouvez

désirer quelque chose qui ne vous plaît pas

forcément?

Oui, c’est possible. L’étude de marché

classique, également appelée «étude

d’opinion», nous fournit chaque jour des

enseignements. Elle présente différents

sujets publicitaires, tels que des publicités

display ou des spots télévisés, à un échantillon

représentatif de consommateurs.

Puis l’analyste de marché pose – plus ou

moins directement – la question de l’appréciation,

c’est-à-dire du «liking».

Le mandant des travaux de recherche

s’étonne alors que les clients ne passent

pas à l’acte. Le client trouve que la publicité

est belle, que le spot est plaisant et créatif.

Mais c’est justement le problème: cela

ne va pas plus loin. Aucune action ne s’ensuit.

Aucune vente ne se concrétise.

De la théorie à la pratique

La publicité peut-elle créer des désirs?

Telle était notre question de départ. La recherche

nous apporte des pistes intéressantes.

Et nous donne quelques conseils

utiles.

– La publicité peut évoquer chez un individu

des images et des représentations

intérieures qui ont déjà été créées en lui.

Ces idéaux sont ancrés dans nos besoins

fondamentaux et sont généralement

chargés émotionnellement par nos

propres expériences. Une fois activées,

les images suscitent envie et convoitise.

La publicité ne doit pas se contenter de

plaire. Elle doit créer le désir d’achat,

pousser à agir. En langage neuronal: libérer

de la dopamine. Sans dopamine,

pas d’action.

– Il faut du temps pour qu’un désir se développe.

D’où l’importance du temps

passé sur la conception d’un support publicitaire.

Plus le temps est élevé, plus la

propension à agir, souvent mesurée par

la «réponse», est importante. Un défi

pour les concepteurs du secteur de la publicité,

les graphistes, les rédacteurs, les

auteurs de storyboards. Le désir est

éphémère, la recherche en est consciente.

Dans le cas de la dopamine, on parle

d’une demi-vie de 16 secondes; après

1 minute, le désir s’essouffle. Aucune

action ne s’ensuit.

– Pour transformer un désir éveillé en

action, il est opportun de mettre en

place un mécanisme incitatif: autrefois

le coupon ou le préfixe 800, aujourd’hui

une publicité en ligne ou un code QR.

La publicité peut éveiller des désirs, et elle

peut inciter à l’action. Quand elle est bien

faite. C’est sa fonction économique, il faut

tâcher de s’y tenir. Cependant, c’est incontestable:

certaines restrictions sont indispensables,

car certains désirs sont socialement

indésirables. Les vieilles tensions

ont la vie dure.

1

Directeur de l’agence de publicité du même nom

à Zurich, spécialisée dans la «communication qui

déclenche l’action» et la recherche sur les

processus d’achat. Ancien chargé de cours à l’Université

de St-Gall (HSG) pour le marketing orienté

vers le processus d’achat.

vsao /asmac Journal 6/21 31


Du rire et du rêve pour nos

enfants hospitalisés

Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent

chaque semaine la visite des docteurs Rêves.

Merci pour votre soutien.

CCP 10-61645-5

theodora.org


Point de mire

Que

souhaites-tu?

Que souhaitent les enfants? Que souhaitaient les personnes âgées

lorsqu’elles étaient enfants? Et que souhaitent-elles aujourd’hui?

Voici un petit florilège de souhaits authentiques,

avec une réflexion personnelle en conclusion.

Enfant, j’ai toujours voulu avoir une

trottinette ou des échasses. Mais je

n’en ai jamais eu. Aujourd’hui, j’aimerais

juste pouvoir marcher aussi

bien qu’avant. Le défi de se déplacer

sur des échasses ou en trottinette a

été relégué au second plan.

(Lilly, 91 ans)

Je voudrais des lunettes de plongée

et un tuba pour pouvoir plonger partout

et découvrir les océans. Sauf là

où il y a des requins. Quand je serai

grand, je veux être pilote de course

ou policier.

(Béla, 6 ans)

J’aimerais que les gens arrêtent de

jeter leurs déchets par terre. Si les

gens jettent des déchets dans la

forêt, les animaux les mangent et

peuvent mourir.

(Selma, 6 ans)

Quand j’avais environ 4 ans, je rêvais

d’avoir un tricycle bleu. J’ai fini par

l’avoir, ce qui était plutôt inespéré,

car nous étions cinq enfants. Je me

revois enfourcher fièrement mon

tricycle bleu dans notre jardin ou

dans les ruelles de notre quartier.

Aujourd’hui, je souhaite avant tout

être en bonne santé et pouvoir jouer

du piano pendant encore très longtemps.

Parce que la vie serait bien

triste sans musique.

(Madeleine, 82 ans)

J’aimerais que l’on cesse d’abattre

autant de forêts tropicales, car sinon

beaucoup d’animaux perdraient

leur maison, et ce serait très triste.

(Mira, 9 ans)

J’aimerais avoir un petit lapin, tout

blanc et tout doux. Parce que je

pourrais lui courir après et qu’il

ferait des crottes qui ne sentent pas

mauvais.

(Alina, 5 ans)

Je pense que les personnes âgées souhaitent vieillir en préservant leur

santé et leur autonomie. Entourées de respect, de patience et de compréhension

de la part de leurs semblables, et, de manière générale, de

soutien dans un monde qui devient difficile à appréhender. Dans leur

enfance, beaucoup rêvaient sûrement d’être une princesse ou un

prince. C’est probablement resté du domaine du rêve, comme devenir

pilote, star de cinéma, médecin, mannequin, musicien ou présentateur.

Puis les souhaits sont devenus un peu plus réalistes: avoir un

partenaire formidable et des enfants adorables, une jolie maison et

suffisamment d’argent. Certains ont certainement déjà réalisé ce souhait,

beaucoup d’autres non. Certaines personnes sont ambitieuses et

luttent pour y parvenir, d’autres attendent toute une vie en vain.

(Regula, dans la fleur de l’âge)

vsao /asmac Journal 6/21 33


Point de mire

Aspirations professionnelles

au fil du temps

Il y a ceux qui l’abordent avec trop d’insouciance alors que d’autres

aimeraient déjà planifier la totalité de leur carrière professionnelle au début

des études. Aucune des deux approches n’est recommandée. Une réflexion

approfondie sur le temps après les études l’est par contre vivement.

Dans ce contexte, un soutien professionnel peut s’avérer utile.

Roger Gfrörer, responsable Career Services UZH, Sandra Läderach Biaggi, conseillère en orientation

professionnelle, universitaire et de carrière Career Services UZH

«Dans quels secteurs puis-je travailler

avec un diplôme universitaire?»,

«Quelles sont mes compétences?»,

«Comment déterminer

si un employeur me conviendra?». Telles

sont les questions des diplômés universitaires

que les Career Services de l’Université

de Zurich reçoivent quotidiennement.

Le centre de carrière offre son

soutien aux étudiants et doctorants de

l’Université de Zurich pour les questions

concernant l’entrée dans la vie professionnelle.

Confrontée à la question «Que

puis-je faire après les études?», l’équipe de

Roger Gfrörer, responsable, tente de renvoyer

la balle et d’interpeller les étudiants

avec d’autres questions telles que «Qu’estce

que tu aimes faire, à quoi attaches-tu

de l’importance, que souhaites-tu?».

Sonder les désirs

Au début de tout choix professionnel se

pose la question des intérêts, aptitudes et

valeurs personnels. En effet, éprouver du

plaisir et s’intéresser à son travail sont des

critères importants pour une vie professionnelle

satisfaisante et épanouie. Les

projets de carrière peuvent être très différents

et ils sont toujours marqués par l’entourage

(paires, parents, expériences) et

évoluent au fil du temps. Alors que certains

diplômés universitaires attachent

une grande importance au statut, au salaire,

au pouvoir ou à la mobilité internationale,

d’autres placent l’utilité, la

contribution à la société ou le désir d’aider

les autres au centre de leurs aspirations.

Le Career Services Network Suisse a

réalisé une grande étude en hiver

2020/2021. Celle-ci portait notamment sur

la question de savoir ce que les étudiants

attendent d’un futur emploi et employeur.

Parmi les cinq réponses les plus souvent

citées figuraient «activités variées», «bon

Les Career Services de l’Université de

Zurich soutiennent les étudiants, les

doctorants et les postdoctorants lors

du passage de l’université à la vie professionnelle.

Grâce à notre approche

globale orientée sur les ressources, nous

nous focalisons non seulement sur les

aptitudes techniques que les diplômés

universitaires ont acquises pendant

leurs études, mais aussi sur leur expérience

de vie et leur situation personnelle.

Nous réunissons les étudiants

avec les membres des facultés, les

alumni et les employeurs.

www.careerservices.uzh.ch

«La» carrière n’existe pas,

ni d’ailleurs la voie unique pour

arriver au but. Celui qui a une

vision et connaît ses aptitudes

risque moins de s’égarer.

équilibre entre vie professionnelle et vie

privée», «environnement de travail favorable

à la famille», «conditions de travail

flexibles» et «possibilités de développement».

En particulier pour les jeunes médecins-assistant(e)s,

l’entrée dans la vie

professionnelle n’a souvent pas grandchose

à voir avec ces désirs. Ils se trouvent

vite pris dans des structures hiérarchiques

et doivent faire face à une charge de travail

et une responsabilité élevées. Ce fait est

cependant partiellement compensé par

les possibilités de développement potentiellement

bonnes, ce qui est un facteur de

motivation important pour le choix de

cette profession.

Une carrière réussie

Pour prendre pied à long terme dans le

monde professionnel et réaliser ses désirs,

il vaut la peine de regarder de plus près

sa propre définition du terme «carrière».

Photo: Adobe

34 6/21 vsao /asmac Journal


Point de mire

Pour certains, réussite professionnelle est

synonyme de gravir les échelons de la carrière.

Pour d’autres, la voie vers l’accomplissement

peut être de devenir indépendant.

Ou de travailler dans un environnement

professionnel varié et stimulant. Au

final, il revient à chacune et chacun de

définir ce que signifient carrière et succès

dans la vie professionnelle. Et compte

tenu des différentes définitions, on choisira

les stratégies les mieux adaptées sur

cette voie. Quand on parle d’une «carrière

objective», ce sont souvent la position

hiérarchique, le statut, le salaire ou l’influence

qui sont au centre de l’intérêt.

Depuis des années, le terme de «carrière

subjective» s’est cependant établi. Celle-ci

est définie selon des critères de succès et

perspectives de développement individuels

et comprend la somme de toutes les

expériences (professionnelles) acquises

au cours de la vie. Une carrière subjective

n’est donc pas fixée sur l’«avancement» linéaire

classique, elle implique au contraire

que chaque personne peut avoir une carrière

(un parcours) indépendamment de

son statut et rôle dans la société [1]. Indépendamment

du type de carrière, la voie

pour y parvenir est déterminée par un

mélange de planification et de hasard. Car

souvent, ce sont des évènements imprévisibles

qui ont une importance primordiale

pour l’avenir professionnel et privé.

Notre offre de soutien

Nous constatons que la réflexion personnelle

et la planification des étapes professionnelles

sont une tâche difficile pour les

diplômés universitaires. Les désirs personnels

sont parfois flous ou ont évolué au fil

des études. Soudain, le diplôme visé n’est

plus adapté aux propres valeurs ou se trouve

en conflit avec les attentes de l’entourage.

Notre défi est donc de motiver les

étudiants à réfléchir suffisamment tôt à

leur engagement de carrière («Career

Engagement»). On entend par là toutes les

actions entreprises consciemment ou inconsciemment

en rapport avec la carrière.

L’objectif de l’engagement de carrière est

la préparation à la carrière («Career Preparedness»),

c’est-à-dire lorsque l’on sait

clairement de quelles ressources de carrière

on dispose, quels objectifs on poursuit

et comment se présente le chemin

pour y parvenir. Pour stimuler cette attitude,

nous incitons les étudiants à réfléchir,

nous leur posons des questions critiques

dans un entretien personnel et leur

montrons des perspectives professionnelles

et les employeurs correspondants.

Casser les mythes

Pour que les étudiants aménagent librement

leur engagement de carrière, nous

remettons en question les attitudes qui

représentent une entrave:

Mythe 1: Le succès dans la carrière est

objectif

Nous constatons souvent que les étudiants

n’ont pas la même conception d’une carrière

couronnée de succès que les personnes

de référence qu’ils connaissent. L’incertitude

qui en résulte a souvent pour conséquence

que les étudiants reportent à plus

tard la confrontation avec leur avenir professionnel.

En affirmant que chaque individu

a sa propre définition de la carrière (subjective)

et du succès, nous essayons de créer

une attitude fondamentalement positive.

Mythe 2: Les carrières couronnées de

succès peuvent être planifiées

Le deuxième obstacle résulte de l’idée

qu’une carrière réussie doit être planifiée

de longue date. De nombreux étudiants

craignent de planifier leur carrière par

petites étapes tout en restant ouverts et

flexibles. Nous essayons de communiquer

sans équivoque que le hasard joue un rôle

important dans toute carrière [2]. Avoir

conscience de ce fait peut encourager une

posture qui permet davantage d’ouverture

vis-à-vis de telles situations qui sont le

produit du hasard. Les étudiants qui

connaissent bien leurs ressources de carrière

et objectifs sont d’ailleurs mieux à

même d’exploiter les opportunités qui se

présentent soudain.

Mythe 3: Mon prochain emploi, c’est

pour la vie

Les idées qui sont associées à une perspective

à trop long terme sont souvent un

obstacle. La plupart des étudiants changeront

environ dix fois de poste pendant leur

parcours professionnel. En particulier le

temps après les études doit servir à l’orientation.

Il existe aussi des guides qui recommandent

de changer d’emploi après

quelques années. Une autre opinion erronée

assez répandue consiste à penser que

le prochain emploi important devra être

un poste à 100% pour que les chances de

carrière restent intactes. Au lieu d’un

poste à plein temps, on peut aussi imaginer

un portefeuille composé d’un emploi à

temps partiel et d’occupations annexes

qui permettent de mettre à profit une

expertise particulière (enseignement, recherche,

congé familial, développement

d’aptitudes particulières, etc.).

Mythe 4: Je termine d’abord mes études,

ensuite je verrai pour la suite

L’engagement de carrière demande du

temps et des efforts. Déjà pendant les

études (stages, bénévolat, job pendant les

vacances, semestre d’échange), il y a de

nombreuses opportunités pour s’informer

sur différents employeurs ou profils de

postes. Celles et ceux qui excluent ces

options passent à côté de possibilités qui

ne se représenteront pas de si tôt. De plus,

on peut ressentir une pression croissante

pendant les études si d’autres étudiants

qui font preuve d’ouverture et qui ont

acquis de l’expérience ont accès à de premières

offres d’emploi. L’engagement de

carrière et la préparation à la carrière

peuvent se faire par petites étapes et de ce

fait être plus facilement gérés.

Et la planification de carrière est

alors terminée?

La plupart des diplômés universitaires

trouvent un emploi en l’espace d’une

année après la fin de leurs études. Mais les

temps changent et donc aussi le marché de

l’emploi et les gens: les préférences

évoluent ou sont soudain saturées, les

changements biologiques et hormonaux

engendrent de nouveaux intérêts, les expériences

personnelles amènent à des

constats inattendus et provoquent un

changement d’attitude. Le développement

de nouvelles technologies se déroule

à un rythme qui ne permet guère de prévoir

quels tâches et emplois seront encore

attrayants dans 20 ans et lesquels seront

assumés par des robots ou disparaîtront.

La plupart des diplômés universitaires

(aussi en médecine) ne peuvent aujourd’hui

pas vraiment envisager entamer

au terme de leurs études une carrière qu’ils

poursuivront ensuite pendant les prochaines

40 à 45 années. Cela montre donc

que l’engagement de carrière et la préparation

à la carrière sont des thèmes importants

tout au long de la vie. Il n’est donc

jamais trop tard de s’y intéresser!

Bibliographie

[1] «Kaleidoskopische» und

«Proteische Karriere», Sullivan, S., 1999,

und Hall, D., 2004.

[2] «Happenstance Theory»,

Krumboltz, J., 2004.

vsao /asmac Journal 6/21 35


Point de mire

Pour plaire à

l’écran

Le désir de beauté n’a pas baissé pendant la pandémie.

La D re Tatjana Siebert, médecin adjointe à la Pallas Klinik dans le

Jelmoli House of Brands à Zurich, nous explique pourquoi la

demande en matière d’optimisation esthétique reste élevée, aussi ou

particulièrement en temps de crise.

Anna Wang, membre de la rédaction du Journal asmac

Pourquoi les gens veulent-ils être

beaux?

Il est scientifiquement prouvé que les

belles personnes ont plus de succès. C’est

pourquoi certains aspirent à plus de

beauté et de perfection. Evidemment, il

existe d’importantes différences en ce qui

concerne les canons de beauté. Mais fondamentalement,

les gens veulent être

beaux pour être davantage appréciés et reconnus

par leur entourage. Cela implique

toutefois certains risques à partir du moment

où une optimisation maximale a été

atteinte. Chacune et chacun devrait donc

se demander pour quelles raisons elle ou il

souhaite un embellissement, car au final,

c’est dans la perception intérieure du

propre corps que se trouve la véritable

beauté.

Comment le désir de beauté a-t-il

évolué pendant la pandémie?

Compte tenu de l’utilisation accrue de réunions

virtuelles, chacun et chacune a eu

l’occasion de se voir plus souvent et plus

longtemps à l’écran. Cela nous a donc obligés

en quelque sorte de regarder la vérité

en face, ce qui a probablement augmenté

la disposition des gens à corriger certains

défauts. Comme l’obligation de porter le

masque et le télétravail ont permis de facilement

compenser le temps d’absence

pour les traitements, c’était donc un moment

propice pour améliorer son apparence

physique.

Y a-t-il d’autres situations de crise qui

seraient susceptibles de modifier les

idéaux de beauté établis ou de renforcer

ou réduire le désir de beauté?

Les crises personnelles telles qu’une séparation

ou la crise de la quarantaine sont

des circonstances qui ont un effet amplificateur.

Chacun est confronté dans sa vie à

un moment ou à un autre à un changement

relationnel ou une crise personnelle.

Chez les hommes, elle survient en

moyenne à l’âge de 50 ans et chez les

femmes vers 40 ans. Elle peut déclencher

des processus qui peuvent s’accompagner

de changements intérieurs et extérieurs.

Les maladies ont par contre plutôt un effet

réducteur. Tout comme les situations dangereuses

qui permettent de relativiser

bien des choses et donc aussi l’importance

de l’apparence physique.

Biographie express

Tatjana Siebert a passé son doctorat en 2009 à

la faculté de médecine à Innsbruck/Autriche

et en 2014 à l’Université de Zurich. Elle a

obtenu son titre de spécialiste en 2016. Dès le

début de ses études, elle s’est intéressée en

priorité à la chirurgie et médecine esthétiques.

Compte tenu de ses ambitions, elle a travaillé

chez des médecins spécialistes de la chirurgie

et médecine esthétiques de renommée internationale pour se

perfectionner.

Depuis 2019, elle est médecin adjointe du service de chirurgie

plastique des Pallas Kliniken Aesthetics chez Jelmoli à Zurich.

36 6/21 vsao /asmac Journal


Point de mire

Quelles étaient les interventions

esthétiques les plus demandées

pendant la pandémie et pourquoi?

Les traitements mini-invasifs produisant

une amélioration optique maximale

étaient très demandés. Mais aussi le lifting

des paupières était très populaire, étant

donné que les yeux sont la partie la plus

visible lorsqu’on porte un masque. De

plus, un regard fatigué se remarque plus

dans une réunion en ligne. Durant la pandémie,

les yeux étaient devenus le seul

moyen de communication. A tel point que

certains patients ont même demandé de

plus faibles doses de Botox pour traiter les

pattes d’oie afin de ne pas réduire l’expressivité

des yeux.

Tu travailles dans un grand magasin,

qu’est-ce qui caractérise ton travail

dans ce cadre?

Le House of Brands Jelmoli Zurich avec sa

clinique Pallas Kliniken Aesthetics est

unique en Suisse et en Europe. Elle a permis

de franchir une étape de plus dans le

développement du secteur de la beauté, de

la santé et du style de vie. Depuis son ouverture

le 2 septembre 2019, je me suis

efforcée, en tant que médecin adjointe

responsable du service de chirurgie esthétique,

de maintenir mon service au top

niveau tant pour ce qui est de l’éventail des

traitements proposés que de son développement.

Les attentes de nos patients sont

particulièrement élevées. Nous attachons

donc une grande importance à leur offrir

un traitement discret et sans temps d’attente.

Que conseilles-tu à tous les médecins

qui travaillent dur pendant la pandémie

pour rester en beauté?

Dormir beaucoup, boire beaucoup d’eau et

éviter le stress. Ce dernier point est évidemment

difficile à respecter (elle rit). Si

cela ne sert à rien, on peut évidemment

s’offrir un petit rafraîchissement chez moi.

Nous savons tous que la peau vieillit à partir

de l’âge de 25 ans, tout comme le tissu

conjonctif. Ce processus s’accompagne

d’une dégradation de l’acide hyaluronique

et des fibres de collagène. A partir de cet

âge, on peut donc assurer un meilleur

vieillissement avec des traitements individuels

et ciblés. Cela augmente la probabilité

d’obtenir des résultats naturels. Un

renouvellement cellulaire est possible au

moyen d’un peeling aux acides, d’un microneedling,

d’un traitement par PRP et de

la mésothérapie.

Paupières tombantes, rides autour de la bouche:

le regard prolongé sur l’écran dévoile plus qu’un

simple coup d’œil dans le miroir.

Photo: Adobe

vsao /asmac Journal 6/21 37


Perspectives

Actualité en génétique –

le diagnostic moléculaire de maladies génétiques

Avancées et

limites

Le déchiffrage du génome humain a révolutionné la recherche médicale

et par la suite aussi le diagnostic et le traitement. Le champ qui a été

ouvert est cependant encore loin d’avoir été exploré.

Stéphanie Meier, MSc, et Karl Heinimann, MD PhD, Institut de génétique médicale et pathologie,

Hôpital universitaire de Bâle

Lorsqu’en 2003, après 13 ans

de travaux, on a finalement

(presque) entièrement déchiffré

le génome humain et que ces

informations ont été rendues accessibles

à toutes les personnes intéressées, cela a

non seulement constitué une étape scientifique

majeure, mais aussi la base indispensable

pour la recherche et le développement

médical actuel. L’introduction du

séquençage de nouvelle génération (aussi

désigné par «next generation sequencing»,

NGS) a peu de temps après révolutionné

la recherche scientifique médicale.

Depuis lors, elle constitue une technologie

intégrée dans le diagnostic médical au

quotidien qui est rapide et comparativement

avantageuse et permet d’analyser

un grand nombre de gènes, voire même le

génome humain complet [1]. En parallèle,

les progrès dans d’autres technologies

«omics», outre les «genomics» (en français:

la génomique), par exemple aussi les

«transcriptomics» (l’analyse transcriptomique)

ou les «proteomics» (identification

de toutes les molécules ARN ou protéines

d’une cellule), ont marqué l’avènement

de la «médecine moléculaire».

On espère donc que le déchiffrage

complet et la caractérisation fonctionnelle

des quelque 25 000 gènes humains permettra

de mieux comprendre la santé et la

maladie et ainsi la détection précoce, un

traitement individualisé et, pour finir, la

prévention de processus responsables de

maladies [2].

Nouvelle compréhension du cancer

L’exemple du cancer illustre de manière

saisissante comment ces développements

se répercutent dans quasiment tous les

domaines du travail médical. Le cancer

qui représente la deuxième cause de décès

dans le monde occidental est une maladie

génétique [3, 4]. Les progrès technologiques

réalisés au cours des 40 dernières

années dans les sciences naturelles, en

particulier dans la biochimie et la biologie

moléculaire, ont permis d’avoir un regard

détaillé sur les modifications génétiques

somatiques à l’origine de la formation et

de la propagation de cellules (cancéreuses).

Comme le montrent des études réalisées

sur plus de 10 000 atteints d’un cancer

et sur plus de 30 types de cancer différents,

en moyenne 8% de tous les cancers

sont le résultat d’une prédisposition

génétique [5]. Contrairement aux maladies

monogéniques qui sont d’une manière

générale très rares (


Perspectives

cours des dernières années se sont traduits

par de nouvelles approches thérapeutiques.

Celles-ci peuvent également

être employées pour le traitement de différents

types de tumeurs survenant sporadiquement,

vu qu’elles partagent les mêmes

mécanismes pathophysiologiques (p. ex.

utilisation d’inhibiteurs de PARP pour le

cancer du sein/des ovaires ou les inhibiteurs

de point de contrôle immunitaire

pour le cancer de l’intestin) [7, 8].

Outre le séquençage de nouvelle génération,

on utilise de nombreux autres procédés

d’analyse moléculaires et cytogénétiques

en fonction de la question posée

(p. ex. marqueurs du dosage génétique, de

microsatellites et analyse des microréseaux)

pour l’évaluation de maladies héréditaires,

étant donné qu’aucune technologie

n’est actuellement en mesure de mettre

à elle seule en évidence toutes les aberrations

génétiques. Aujourd’hui, il existe de

nouvelles méthodes novatrices qui sont

sur le point d’être utilisées dans le diagnostic,

p. ex. l’optical genome mapping

qui fournit des informations détaillées sur

les aberrations ou variations numériques

et structurelles au niveau chromosomique

[9, 10].

La recherche est la clé

Même si la faisabilité technique permettant

d’analyser chez un patient, sans établir

d’hypothèse préalable, un grand

nombre ou tous ses gènes de façon relativement

avantageuse et simple, il ne faut

néanmoins pas oublier que l’on ne connaît

à ce jour le tableau clinique, le phénotype

ou les facteurs (patho)physiologiques que

pour environ un quart des gènes connus

[11]. Pour un grand nombre des 6000 à

8000 maladies monogéniques, les données

disponibles se fondent sur relativement

peu d’études/séries de cas. Un déficit

que l’on aborde par une collaboration internationale

et un échange de données

accrus dans le cadre d’initiatives multinationales

telles que l’International Rare Diseases

Research Consortium (irdirc.org).

A l’époque de la médecine génomique

aussi, le recensement et la compilation

minutieuse des anamnèses de patients,

familiales et des résultats cliniques («phenotyping»)

joue un rôle-clé dans l’interprétation

médicale de données génétiques

pour le bien des patients et de leurs

proches. Sans expertise génétique spécifique

et interprétation minutieuse des résultats

génétiques, il y a un risque réel que

des patients subissent des dommages en

raison de choix thérapeutiques qui s’appuient

sur des résultats ne pouvant être

interprétés que de façon lacunaire (p. ex.

variantes dont la signification clinique

n’est pas claire) [12]. Pour que la connaissance

du génome humain puisse cependant

déployer tout son potentiel médical,

il faudra entreprendre des efforts considérables

au cours des décennies à venir dans

le domaine du «phenotyping», c’est-à-dire

du recensement de caractéristiques cliniques

et biochimiques détaillées d’une

maladie héréditaire [13].

Références

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technologies – the next

generation. Nat Rev Genet. 2010;

11(1): 31–46. doi:10.1038/nrg2626

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bedside. Cancer. 2018; 124(12):

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inhibitor immunotherapy. Nat Rev

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vsao /asmac Journal 6/21 39


Perspectives

Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit

Nachsorge

von bariatrischen

Patienten

Martina Gebhart, Interdisziplinäres Ernährungs- und Stoffwechselzentrum St. Claraspital, Basel

* Der Artikel erschien ursprünglich in der

«Therapeutischen Umschau» (2019), 76(3),

154–160. mediservice vsao-Mitglieder können die

«Therapeutischen Umschau» zu äusserst

günstigen Konditionen abonnieren.

Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.

Die Zunahme der Adipositas in

den letzten Jahrzehnten hat

unter anderem auch zu einer

vermehrten Anwendung von

bariatrischen Operationen geführt. In der

SOS (Swedish Obese Subjects) Studie [1]

wurden die anhaltenden Erfolge auf den

Gewichtsverlauf, die Verbesserung der

Komorbiditäten und die Reduktion der

Mortalität von operierten Pa tienten eindrücklich

dokumentiert, was zu einer

nochmals breiteren Anwendung dieser

Operationen geführt hat. In der Schweiz

wurden Guidelines für die operative Behandlung

der Adipositas und die Nachsorge

nach bariatrischen Operationen von

der SMOB (Swiss Society for the Study of

Morbid Obesity and Metabolic Disorders)

erstellt. Gemäss diesen Guidelines sind

die bariatrischen Zentren verpflichtet, die

lebenslange Nachsorge für ihre Patienten

sicherzustellen. Die Nachsorge erfolgt in

Zusammenarbeit mit den Hausärzten.

Entsprechend den SMOB Richtlinien

müssen die Zentren eine Nachkontrollrate

von 75 % bis 5 Jahre postoperativ nachweisen

können. Die Nachkontrollen sollen

bei problemlosem Verlauf zwei, vier,

acht und 12 Wochen postoperativ, dann

dreimonatlich, im zweiten postoperativen

Jahre alle sechs Monate, dann jährlich,

jeweils mit Laborkontrolle der Mikronährstoffsituation

erfolgen, bei Problemen

häufiger. Die Konsultationen müssen

ein Assessment und Beratung

bezüglich der Ernährungs- und Bewegungssituation,

sowie des Gewichtsverlaufes

und der Komorbiditäten beinhalten,

weitere individuelle Frage stellungen

sind zu thematisieren.

Da die Anzahl an operierten Patienten

ansteigt, ist es zunehmend wichtig, dass

auch Ärzte in der Praxis mit den Themen

der Nachsorge und Problemen nach bariatrischen

Operationen vertraut werden. Der

folgende Artikel bietet einen Überblick

über praxisrelevante Fragestellungen und

möchte Hilfestellungen geben über das

Vorgehen in typ ischen Situationen. Er liefert

zuerst einen Überblick über häufige

gastrointestinale Symptome, mit welchen

Patien ten eine Praxis oder eine Notfallstation

aufsuchen, gibt dann Hinweise zu den

häufigsten Mangelerscheinungen und

zeigt mögliche ungünstige Entwicklungen

und Probleme auf, die nach bariatrischen

Operationen auftreten können und die es

zu vermeiden gilt [2, 3, 4].

Gastrointestinale Symptome

nach bariatrischen Operationen

Gastrointestinale Symptome nach bariatrischen

Operationen sind häufig. Edholm

et al [5] geben gemäss Befragung von 384

Patienten mittels Fragebogen 7–11 Jahre

nach Magenbypass folgende Häufigkeiten

an: > 1× / Woche Diarrhoe bei 23 % der Pat,

Dumping bei 13 %, Abdominalschmerzen

bei 10 %, Dysphagie bei 5 %, Erbrechen bei

4 %. Eine Häufigkeit von > 1× Monat wird

angegeben für Diarrhoe bei 24 % der Patienten,

Dumping bei 27 %, Abdominalschmerzen

bei 15 %, Erbrechen bei 15 %,

Dysphagie bei 7 %.

Nausea und Emesis

Nausea und Emesis treten gehäuft in der

frühen postoperativen Phase auf und sind

in den meisten Fällen auf eine ungenügende

Anpassung des Essverhaltens, d. h.

auf zu rasches Essen oder ungenügendes

Kauen zurückzuführen, weshalb die Patienten

eine intensive Schulung in der Ernährungsberatung

benötigen. Meist ist

auch der Einsatz von Prokinetika sinnvoll

und nützlich. Differentialdiag nostisch ist

bei rezidivierendem Erbrechen an das

Vorliegen von Strikturen zu denken, weshalb

bei anhaltender Symp tomatik eine

Magen-Darm-Passage mit Kontrastmittelschluck

durchgeführt werden soll. Nachgewiesene

Stenosen auf Höhe der

Pouch-Gastro-Jejunostomie können

meist endoskopisch behandelt werden.

Dünndarm-Obstruktionen können sich

auch durch Erbrechen manifestieren. Eine

Bypass-Obstruktion kann starke Übelkeit

bei aber fehlender Möglichkeit zu erbrechen

äussern (s. unten).

Reflux

Refluxsymptomatik besteht bei adipösen

Patienten präoperativ in 60 %. Dies wird

durch die Magenbypassopera tion sehr gut

Bilder: zvg

40

6/21 vsao /asmac Journal


Perspectives

behandelt, tritt aber gehäuft nach

Schlauchgastrektomien auf, weshalb bei

Vorliegen eines insuffizienten unteren

Oesophagussphincter keine Schlauchgastrektomie

durchgeführt werden soll.

Eine Refluxsymptomatik spricht gut auf

eine Protoneninhibitorbehandlung an.

Um eine optimale Bioverfügbarkeit sicherzustellen

sind MUPs Präparate (Multiple

Unit Pellet System, z. B. Esomep®

MUPs oder Antramups®) zu bevorzugen.

Idealerweise werden die Tabletten in 1

Glas Wasser suspendiert. Die zusätzliche

Gabe von Natriumalginat bei Bedarf ist bei

Refluxsymptomen häufig hilfreich. In therapieresistenten

Fällen kann eine Umwandlung

eines Schlauchmagens in einen

Magen bypass notwendig werden. Bei St.

n. Magenbandoperation ist ein Öffnen des

Magenbandes indiziert, in therapieresistenten

Fällen die Entfernung des Magenbandes

mit gleichzeitiger Anlage eines

Magenbypasses.

Schmerzen

Die Ursache von Schmerzen ist vielfältig,

in der Regel ist eine genaue Anamnese

Lokalisation

Oberbauch / Rücken

Oberbauch

Umbilical

Unterbauch

Schmerzcharakter

krampfartig

Dauerschmerz

Auftreten

postprandial

Mögliche Ursache

Bypass-Obstruktion

Oesophagitis, Gastritis, Anastomosen ulkus, Cholelithiasis,

Narbenhernie, Innere Hernie, Dumping, Magenbandslippage

Cholelithiasis, Pankreatitis, Innere Hernie

Obstipation, Innere Hernie

Gallekolik, Nierenkolik, Dumping, Innere Hernie

Gastritis, Ulcus, Innere Hernie

Frühdumping, Innere Hernie, Stenose

Tabelle 1. Abdominalschmerzen nach Bariatrie-Klinik

Verdachtsdiagnose

Bypass-Obstruktion

Innere Hernie

Ulcus, Gastritis

Stenose, Striktur

Gallenkolik

Nierenkolik

Innere Hernie möglich

Tabelle 2. Abklärung gemäss Verdachtsdiagnose

Diagnostik

CT

CT

Endoskopie

Magen-Darm-Passage

Sonographie, ev MRC

Urolith-CT

Diagnostische Laparoskopie

und die klinische Untersuchung hilfreich

und richtungsweisend. Eine genaue Abklärung

ist wichtig, um mögliche gravierende

Komplikationen nicht zu verpassen.

Tabelle 1 zeigt die Differentialdiagnose

von Abdominalschmerzen nach bariatrischen

Operationen.

Aufgrund von Klinik und Anamnese

ergibt sich eine Verdachtsdiagnose, welche

den weiteren Abklärungsgang bestimmt

(Tab. 2).

Die einzelnen Ursachen von Abdominalschmerzen

werden im Folgenden kurz

dargestellt:

Die gefährlichste Ursache für Abdominalschmerzen

ist das Auftreten einer

Obstruktion der ausgeschlossenen Dünndarmabschnitte

mit Aufstau in den blind

verschlossenen Magen, der sogenannten

Bypass-Obstruktion. Dabei verspüren die

Patienten starke Übelkeit, können aber

nicht erbrechen, dazu Oberbauch- oder

Rückenschmerzen. Die Patienten sind extrem

unter Stress und entsprechend

tachykard. Die Diagnose wird mittels CT

Abdomen gestellt (Abb. 1), ein unauffälliges,

konventionelles Abdomen-Röntgenbild

kann wegen z. T. fehlenden Luft-Flüssigkeitsspiegel

falsch negativ ausfallen.

Rasches chirurgisches Handeln ist hier

angesagt. Eine viel häufigere Ursache für

Abdominalchmerzen sind innere Hernien.

Diese Komplikation wird durch Abnahme

des mesenterialen Fettes begünstigt und

tritt deshalb meist erst nach relevanter

Gewichtsabnahme auf. Eine Dünndarmschlinge

herniert durch Mesenteriallücken,

entweder zwischen Mesocolon

Transversum und dem Meso der hochgezogenen

Jejunalschlinge, dem sogenannten

«Petersen» Space, oder auf Höhe der

Fusspunktanastomose, was zu Dünndarmobstruktion

und Dünndarmischämie führen

kann. Die typische Klinik sind starke

Schmerzen im Epigastrium oder Mittelbauch

mit Exazerbation postprandial, z. T.

Erbrechen, ini tial häufig krampfartig, im

Verlauf kann ein Dauerschmerz auftreten.

Eine Innere Hernie kann sich aber auch

atypisch, d. h. lediglich mit intermittierenden

Schmerzen präsentieren. Die Häufigkeit

wird in der Literatur mit ca. 2.5–

10 % angegeben [6]. Zur Abklärung ist das

CT Abdomen hilfreich, wobei hier besonders

auf eine Rotationskomponente der

Mesenterialgefässe («whirl sign») zu achten

ist (Abb. 2), ein normales CT Abdomen

schliesst aber eine innere Hernie nicht

aus. Bei Verdachtsdiagnose einer inneren

Hernie ist eine chirurgische Sanierung

durch einen in Bariatrie erfahrenen Chirurgen

indiziert und soll wenn immer möglich

laparoskopisch erfolgen.

Die Gewichtsabnahme nach bariatrischer

Operation ist ein Risikofaktor für

das Entstehen von Gallensteinen. Die

Häufigkeit liegt gemäss Angaben in der Literatur

bei 30 %, sofern nicht zum Zeitpunkt

der barbarischen Erstopera tion

Gallensteinträger durch Cholezystektomie

mitbehandelt wurden. Bei Patienten

mit Gallenblase in situ ist nach bariatrischer

Chirurgie eine Cholelithiasisprophylaxe

mit Ursodeoxycholsäure sinnvoll

und wirksam ist [7], bei biliopankreatischer

Diversionsoperation oder anderen malabsorptiven

Verfahren ist bei der Operation

die gleichzeitige prophylaktische Cholezystektomie

indiziert.

Auch das Auftreten von Nierensteinen,

meist vom Calcium-Oxalat-Typ, ist

nach bariatrischen Operationen gehäuft.

Aetiologische Faktoren sind hier eine zu

kleine Trinkmenge, sowie nach Operationen

mit malabsorptiver Komponente eine

vermehrte Oxalatresorption. Kalziumionen

werden im Darmlumen von freien

Fettsäuren gebunden. Dadurch wird das

vsao /asmac Journal 6/21 41


Perspectives

Abbildung 1. Abdomen-CT bei Patient mit

Obstruktion auf Höhe Fusspunktanastomose

mit Rückstau und Dilatation der bilio-pankreatischen

Schlinge, des Duodenums und des

Restmagens.

Abbildung 2. Abdomen-CT einer Patientin mit

innerer Hernie durch eine Mesolücke auf Höhe

Fusspunktanastomose mit typischem «whirl

sign», einer Rotation der mesenterialen

Gefässe.

freie Oxalat vermehrt resorbiert, was zu

Hyperoxalurie mit hohem Risiko für

Nephrolithiasis führt. Eine ausreichende

Kalziumzufuhr, alimentär und über Supplemente,

sowie eine ausreichende Trinkmenge

reduzieren das Risiko für eine

Nephrolithiasis. Auch eine Alkalinisierung

des Urins durch Kaliumcitrat kann

hilfreich sein.

Magenschleimhautulcera werden in

Früh- und Spätulcera eingeteilt [8]. Meist

sind die Ulcera im Bereich der Anastomose

lokalisiert. Die Frühulcera treten bis

10 Monate postoperativ auf. Ursächlich

liegt am ehesten eine Ischämie oder Entzündung

vor. Risikofaktoren für die Entwicklung

eines Spätulcus sind Säurekontakt

im Jejunum, z. B. durch eine Pouchvergrösserung,

Nikotinabusus, die Einnahme

von NSAR und ein Diabetes

mellitus. Die typische Klinik der Ulcera

besteht in starken epigastrisch lokalisierten

Schmerzen während dem Essen. Zur

Abklärung ist eine Endoskopie durchzuführen,

die Therapie besteht in der Behandlung

mit Protonenpumpeninhibitor

(PPI) über Monate. In einer Studie wurde

gezeigt, dass lösliche Formulierungen,

d. h. zerbrochene MUPS- bzw. lösliche Formulierungen

zu einer rascheren Abheilung

der Ulcera führen als ungeöffnete

Kapseln [9]. Ein Helicobacter Pylori Befall,

ev. auch eine Persistenz trotz präoperativer

Erradikation, soll gesucht und bei Vorliegen

behandelt werden. N ikotinabstinenz

ist dringend zu empfehlen.

Dumping

Ein häufiges Symptom nach Magenbypass

ist das Auftreten einer Dumpingsymptomatik.

Wir unterscheiden Früh- und

Spätdumping. Die pathophysiologischen

Mechanismen des Dumpingsyndromes

sind nicht abschliessend geklärt. Ein möglicher

Mechanismus für das Auftreten ist

aber eine rasche Entleerung der Magenpouch.

Das schnelle Übertreten von hochosmolaren

Speisen, insbesondere isolierten

Kohlehydraten in die hochgezogene

Jejunalschlinge löst einen Einstrom von

Flüssigkeit ins Darmlumen und somit Hypotonie,

z. T. bis zum Kollaps, Schwindel,

Müdigkeit, auch Krämpfe und Diarrhoe

aus. Dieses Frühdumping tritt 0–30 Minuten

postprandial auf.

Das Spätdumping manifestiert sich

90–120 Minuten nach einer kohlehydrathaltigen

Mahlzeit und entsteht durch eine

überschiessende Insulinantwort auf die

hohe Konzentration von Kohlehydraten

im Dünndarm, was zu einer Hypoglykämie

mit den klassischen Symptomen,

nämlich Schwitzen, Zittern, Sehstörungen

und Konzen trationsstörungen führt.

Bei unklaren Symptomen ist das Führen

eines Ess- und Beschwerdeprotokolles

mit Blutzuckermessung hilfreich. Bei Unklarheit

kann auch eine CGM (continuous

glucose monitoring) hilfreich sein. Therapeutisch

ist in erster Linie das Einhalten

der Ernährungsempfehlungen sehr wichtig

(keine reinen Kohlehydratmahlzeiten,

Essen-Trinkabstand von 30 Minuten einhalten,

regelmässige kleine Mahlzeiten,

Steigerung der Faserzufuhr, ev. lösliche

Fasern, z. B. Optifiber®). Besteht die Symptomatik

dennoch weiter, so kann eine

medikamentöse Therapie mit Acarbose

zur Stabilisierung des Blutzuckers versucht

werden, in therapieresistenten Fällen

wird auch die Anwendung von Liraglutid

oder Octreotid empfohlen. Bei ungenügender

Gewichtsreduktion und Dumpingsymptomatik

kann die Einlage eines

Silikon-Ringes, eines sog. Fobi-Ringes,

um die Magenpouch, diskutiert werden.

Dies führt zu vermehrter Restriktion,

langsamerer Entleerung der Pouch und

somit zu einer Verbesserung der Dumpingsymptome.

Bei therapieresistentem

Dumping und überdurchschnittlicher Gewichtsabnahme

ist gemäss Expertenmeinung

die Gabe von kontinuierlicher Sondennahrung

via Gastrostomie-Katheter in

den ausgeschlossenen Magen eine therapeutische

Option. Als letzte therapeutische

Option kommt eine Reversion der

Bypassoperation in Frage, allerdings sollten

zuvor seltene Differentialdiagnosen

für Hypoglykämien, wie das Vorliegen

eines Insulinoms oder eine Nebenniereninsuffizienz,

ausgeschlossen werden.

Auch Medikamente, vor allem Venlafaxin

können das Auftreten von Hypogly kämien

verstärken.

Diarrhoe

Diarrhoe ist ein häufiges Symptom nach

bariatrischen Operationen, im Falle einer

Operation mit starker mal absorptiver

Komponente, wie der biliopankreatischen

Diversion eine zu erwartende Folge der

Operation.

Tabelle 3 gibt einen Überblick über

die Aetiologie und die Behandlungsansätze

der Diarrhoe.

Obstipation

Wegen der kleinen Trinkmenge, oft ca.

1 Liter / Tag tritt Obstipation in der frühen

postoperativen Phase häufig auf. Eine Behandlung

mit Macrogol und eine Steigerung

der Trinkmenge ist die Therapie der

Wahl. Quellmittel, wie z. B. Flohsamen

sollten wegen der Gefahr einer Darmobstruktion

vermieden werden.

Mikro- und Makronährstoffmängel

Nach bariatrischen Operationen besteht

wegen kleiner Essmenge und Malabsorption

das Risiko für Mikronährstoffmängel,

weshalb eine lebenslange Mikronährstoffsupplementation

unerlässlich ist [2, 3, 4].

Zur Bedarfsdeckung können speziell für

bariatrische Patienten entwickelte Präparate

(z. B. WLS forte® von fitforme oder

42 6/21 vsao /asmac Journal


Perspectives

Ursache Diagnostik Therapie

Sekundäre Lactoseintoleranz Anamnese, Atemtest Lactosefreie Ernährung, Einnahme von Lactase

Fettmalabsorption Ernährungsanamnese Fettreduktion

Unverträglichkeit von Süssstoffen

( Xylit, Sorbit, Mannit, Isomalt)

Anamnese: gesüsste Getränke,

gesüsste Lutschwaren, «Light»-Produkte

Meiden von Süssstoffen

Frühdumping Anamnese: Auftreten postprandial Ernährungsumstellung, lösliche Fasern

( Optifiber®)

Bakterielle Überwucherung

Dünndarmsaftanalyse, Atemtest,

Besserung nach probatorischer Antibiotikagabe

Fructosemalabsorption Anamnese, Atemtest Ernährungsberatung

Antibiose: Ciprofloxacin / Metronidazol /

Nystatin, Amoxicillin / Clavulansäure,

Trimethoprim / Sulfometoxazol / Nystatin /

Metronidazol, Rifaximin

Probiotika: Bioflorin®, Mutaflor®

Zinkmangel Laborkontrolle Supplementation, z. B. Zinkgluconat

Albuminmangel Ernährungsanamnese Proteinzufuhr erhöhen, ev Supplemente

Relative Pankreasinsuffizienz Ex juvantibus Pankreasenzyme (Creon®, Panzytrat®)

Gallensäureverlust (nach BPD) Ex juvantibus Cholestyramin

Kurzdarmsyndrom Keine Massnahme hilfreich Imodium, Tinctura opii,

Darmverlängerung evaluieren

Tabelle 3. Diarrhoe nach bariatrischen Operationen

Häufige Mängel

Vitamin D

Vitamin B12

Folsäure

Eisen

Zink

Mängel nach BPD

Vitamine A

Vitamin E

Vitamin K

Seltene Mängel

Vitamin B1

Vitamin B6

Selen

Kupfer

Symptome und Folgen

Multi® von Bariatric Advantage) oder ein

Multivitamin präparat, wie z. B. Supradyn®

alternierend mit einem B Komplexvitamin

eingenommen werden. Regelmässige Laborkontrollen

sind trotzdem notwendig,

Osteopenie, Osteoporose, erhöhtes Frakturrisiko,

Sturzneigung, Rachitis

Megaloblastäre Anämie, Polyneuropathie, Konzentrationsprobleme

Makrozytäre Anämie, Risiko für Spina Bifida

Müdigkeit, Anämie, Haarausfall,

Mundwinkelrhagaden

Wundheilungsstörungen,

Schleimhautdefekte, Hautausschlag

Xerophthalmie, Nachtblindheit

Anämie, Ophthalmoplegie,

periphere Neuropathie

Gerinnungsstörungen

Wernicke Enzephalopathie

Akne, Mundwinkelrhagaden

Skelettmuskeldysfunktion, Kardiomyopathie

Normochrome normozytäre Anämie

Tabelle 4. Mikronährstoffmängel nach bariatrischen Operationen

um Mängel, welche auch schon präoperativ

bestehen können, früh zeitig erkennen

und behandeln zu können.

Es ist wichtig zu beachten, dass das

Risiko für Mangel erscheinungen abhängig

ist von der Art der Operation, d. h. Operationen

mit starker malabsorptiver Komponente,

vor allem die biliopankreatische

Diversionsoperation, aber auch Bypassoperationen

mit längeren, von der Nahrung

ausgeschalteten Dünndarmabschnitten

(OAGB, RYGB mit extra-langer

bilio-pankreatischer Schlinge) haben ein

grosses Risiko für Makronährstoffmängel,

vor allem Proteinmangel und auch ein

grosses Risiko für Mikronährstoffmängel.

Dabei steigt insbesondere das Risiko für

einen Mangel an fettlöslichen Vitaminen

(Vitamin A, D, E, K) und für den sonst eher

seltenen Mangel an Selen oder Kupfer

stark an. Nach Operationen mit stark restriktiver

Komponente, z. B. Schlauchgastrektomie

oder Magenband, ist das Risiko

deutlich kleiner aber ebenfalls zu beachten.

Die wichtigsten Mängel nach bariatrischen

Operationen, inkl. Symptomen und

Folgen sind in Tabelle 4 zusammengestellt.

Adipositas ist per se mit Vitamin D

Mangel assoziiert, sodass ein Mangel

schon präoperativ gesucht und behandelt

werden muss. In einer Isotopenstudie

konnte gezeigt werden, dass die fraktionierte

Calciumabsorption 6 Monate nach

Magenbypass dramatisch von 32.7 % präoperativ

auf 6.9 % 6 Monate postoperativ

sinkt, dies bei ausreichender Vitamin D

Versorgung. Zur Osteoporoseprophylaxe

vsao /asmac Journal 6/21 43


Perspectives

44

Zusammenfassung

ist nach Magenbypass- und biliopankreatischer

Diversions operation auch eine

Calcium-D3 Supplementation notwendig,

um den erhöhten Bedarf zu decken und

das Entstehen eines sekundären Hyperparathyreoidismus

zu vermeiden. Gemäss

den Guidelines der American Society of

Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS)

ist eine totale Calciumzufuhr von

1500 mg / Tag nach Sleevegastrektomie,

1500–2000 mg / Tag nach Magenbypass

und 1800–2400 mg nach biliopankreatischer

Diversion zu empfehlen, wobei so

viel wie möglich durch alimentäre Zufuhr

abzudecken ist [2, 3].

Ein Zinkmangel ist nach bariatrischen

Operationen häufig. In einer Studie

hatten von 324 Patienten 9 % bereits präoperativ

einen Zinkmangel, 12 Monate

postoperativ wurde ein Zinkmangel in

42.5 % der Patienten beobachtet. Gründe

hierfür waren einerseits Malcompliance

zu der Supplementation, andererseits

aber auch eine stark reduzierte Zinkabsorption.

Die fraktionierte Zinkabsorp tion

nimmt nach Bypass von 32.3 % präoperativ

auf 13.6 % 6 Monate postoperativ und

21 % 12 Monate postoperativ ab. Bei den

regelmässigen Laborkontrollen ist aus

diesem Grund auch ein Zinkspiegel als

Marker für die Versorgung an Spurenelementen

zu bestimmen. Es bleibt zu beachten,

dass der Zinkspiegel im Serum eine

unzuverlässige Methode zur Diagnose eines

Zinkmangels ist, da nur 0.1 % des gesamten

Zinkgehaltes im Serum gelöst vorkommen

und die Zinkserumkonzentration

auch von einer Aktuphasereak tion beeinflusst

werden kann [10].

Ein besonderes Augenmerk verdient

der Vitamin B1 Mangel. Die Speicher an

Vitamin B1 sind klein, weshalb bei ungenügender

Zufuhr und rezidivierendem Erbrechen

bereits nach ca. 2 Wochen ein Vitamin

B1 Mangel vorliegen kann. Die klassische

Wernicke Trias mit Gangataxie,

Augenmuskelparesen und Verwirrtheit ist

nicht immer vollständig vorhanden, ein

unbehandelter Vitamin B1 Mangel kann

aber irreversible neurologische Ausfälle

verursachen. Bei Verdacht auf das Vorliegen

eines Vitamin B1 Mangels ist deshalb

die entsprechende Behandlung (Thiamin

100 mg iv) bereits vor Vorliegen des Laborresultates

einzuleiten [11].

Eine ausführliche Ernährungsinstruktion

nach bariatrischer Operation ist

unerlässlich und soll bereits präoperativ

erfolgen. In der Nachsorge ist eine detaillierte

Ernährungsanamnese zu erheben,

wobei die Proteinzufuhr besonders zu beachten

ist, da bei ungenügender Zufuhr

ein überdurchschnittlicher Muskelmassenverlust

zu befürchten ist. Ziel ist eine

Bariatrische Patienten benötigen eine regelmässige Nachsorge, um Komplikationen

und ungünstige Verläufe frühzeitig erkennen und behandeln zu können. Auch ist die

medikamentöse Behandlung der Komorbiditäten laufend anzupassen. Da die Zahl von

Patienten, welche einen bariatrischen Eingriff zur Behandlung ihrer Adipositas und

ihrer Komorbiditäten erhalten, rasch ansteigt, ist es zunehmend wichtig, dass auch

Ärzte in der Praxis Kenntnis der wichtigsten Folgen von bariatrischen Operationen

haben. Die Themen in der Nachsorge sind gastrointestinale Symptome wie Schmerzen,

Dumping, Diarrhoe, Makro- und Mikronährstoffmängel, Anpassungen von Medikamenten,

sowie die Kontrolle des Gewichtsverlaufes, wobei das frühzeitige Erkennen

eines ungünstigen Verlaufes, das heisst eine zu grosse Gewichtsabnahme, eine ungenügende

Gewichtsabnahme und eine übermässige sekundäre Gewichtszunahme frühzeitig

erkannt und behandelt werden sollen. Der folgende Artikel gibt einen Überblick

über diese Themen und beschreibt die Behandlungsmöglichkeiten.

Medical Follow Up After Bariatric Surgery

Abstract: The number of patients undergoing bariatric surgery to treat morbid obesity

is increasing rapidly. Therefore it is an important issue to be aware of outcome and

complications after bariatric surgery. This review presents a compilation of important

gastrointestinal symptoms, as pain, diarrhea and dumping, and includes treatment

options. It characterizes possible micronutrient deficiencies, gives instructions concerning

the adaptation of drugs and illustrates possible adverse outcomes, such as excessive

weight loss, insufficient weight loss and weight regain after bariatric surgery.

Proteinzufuhr von 1 g Protein / kg Normalgewicht

erreicht. Die Einnahme von Proteinshakes

ist in den ersten Monaten

postoperativ meist notwendig, um dieses

Ziel zu erreichen und den Bedarf decken

zu können.

Vor allem nach Operationen mit verstärkter

Malabsorption (biliopankreatische

Diversion, distale RYGB, OAGB und

RYGB mit extra-langer bilio-pankreatischer

Schlinge) kann auch Jahre nach einer

Operation eine schwere Proteinmangelernährung

mit Kraftverlust, chronischer

Diarrhoe und generalisierten Oedemen

auftreten. Im Labor findet sich häufig eine

Hypalbuminämie. Eine genaue Ernährungsanamnese

ist indiziert, therapeutisch

eine hochdosierte Protein gabe, was je

nach klinischer Situation durch Anreicherung

der Speisen, Proteinsupplemente, in

schweren Fällen auch durch Sondengabe

oder ggf. parenteral erfolgen soll.

Medikamentöse Neueinstellung

nach bariatrischen Operationen

Bereits direkt nach der Hospitalisation

müssen Diuretika abgesetzt werden, dies

wegen der reduzierten Trink menge und

um symptomatische Hypotonien zu vermeiden.

In den ersten Wochen bis Monaten

postoperativ kommt es zu einem Abfall

des systolischen Blutdruckes, weshalb

die Antihypertensiva reduziert oder abgesetzt

werden können. Regelmässige Blutdruckkontrollen

sind im weiteren Verlauf

indiziert, da der Blutdruck nach Gewichtsstabilisierung

wieder ansteigen kann.

Die Insulinresistenz sinkt bereits in

den ersten postoperativen Tagen, deshalb

wird prandiales Insulin gestoppt, Basalinsulin

kann auf ca. 1/3 der Dosis reduziert

werden. Sulfonylharnstoffe müssen wegen

Hypoglykämiegefahr abgesetzt werden.

Metformin kann 3 Tage postoperativ

bei problemlosem Verlauf und adäquater

Trinkmenge und normalem Kostaufbau

wiedereingesetzt werden. Da die biologische

Verfügbarkeit erhöht ist, soll die Dosis

maximal 2 850 mg / Tag betragen. Bei

Normalisierung der Blutzuckerwerte kann

die Behandlung abgesetzt werden. GLP 1

Analoga werden postoperativ abgesetzt.

Je nach Verlauf, insbesondere bei einem

Gewichtswiederanstieg oder Wiederauftreten

eines Diabetes mellitus kann aber

später ein Wiederbeginn sinnvoll sein,

dasselbe gilt für DPP-4-Inhibitoren und

SGLT 2–Inhibitoren.

Statine sollen postoperativ weiterhin

eingenommen werden. Nach Gewichtsabnahme

soll die Indikation regelmässig im

6/21 vsao /asmac Journal


Perspectives

Ursache Mechanismus Therapie

Maladaptation der Ernährung

Zuviel Fett, zu viele (flüssige) Kalorien,

Alkohol, zu wenig Protein

Ernährungsberatung, Erweiterung

der bariatrischen Operation

Wiederauftreten von Essstörungen Binge Eating, Snacking, Sweet Eating Psychotherapie, Antidepressiva,

Erweiterung der bariatrischen Operation

Übermässiger Muskelmassenverlust

bei ungenügendem Training

Grundumsatz zu tief

Training

Ungünstige Medikation Insulin, Psychopharmaka Medikation umstellen, Erweiterung

der bariatrischen Operation

Chirurgische Komplikation

Nachlassen der metabolischen

Wirksamkeit der Operation

Pouch- oder Schlauchmagen-Dilatation,

Fistel zwischen Pouch und Restmagen

Revisionsoperation

Forschung zu Wirkmechanismen

der bariatrischen Operation

Tabelle 5. Sekundäre Gewichtszunahme oder insuffiziente Gewichtsabnahme nach bariatrischer Chirurgie

Rahmen der weiteren kardiovaskulären

Risikofaktoren, sowie des Lipidstatus

überprüft werden.

Es ist zu beachten, dass alle bariatrischen

Eingriffe die Absorption und die

Bioverfügbarkeit von Medikamenten beeinflussen

können. Aus diesem Grund

müssen bei Medikamenten mit enger therapeutischer

Breite, insbesondere Lithium,

Antikonvulsiva und Antikoagulantien regelmässige

und engmaschige Spiegelkontrollen

erfolgen.

Gewichtsverlauf, ungünstige

Entwicklungen und besondere

Situationen

Die durchschnittliche Gewichtsabnahme

5 Jahre nach Magenbypass beträgt ca. 70 %

des Übergewichtes (excess weight loss,

EWL), nach Schlauchgastrektomie ca.

60 % und nach biliopankreatischer Diversion

ca. 80 %, wobei der Nadir 12–18 Monate

nach der Operation erreicht ist. Im weiteren

Verlauf ist eine Gewichtsstabilisierung

anzustreben. Eine sekundäre Gewichtszunahme

von ca. 5 % ist als normal

anzuschauen und multifaktoriell bedingt.

Es gilt aber festzuhalten, dass es keine klare

Grenze gibt, was eine genügende Gewichtsabnahme

darstellt. Das Gewichtsresultat

muss auch im Kontext der Komorbiditäten

betrachtet werden.

Eine Übersicht über die Faktoren und

Behandlungsansätze gibt die Tabelle 5.

Bei ungenügender Gewichtsabnahme

oder übermässiger sekundärer Zunahme,

Literatur

1. Sjöström L A Review of the key results from the Swedish Obese Subjects (SOS) trial – a

prospective controlled intervention study of bariatric surgery. J Intern Med 2013; 273: 219 – 234.

2. Mechanick JI, Kushner RF, Sugerman HJ et al., American Association of Clinical

Endocrinologists, Obesity Society, American Society for Metabolic and Bariatric Surgery, American

Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, American Society for Metabolic and

Bariatric Surgery. Medical guidelines for clinical practice for the perioperative nutritional,

metabolic, and nonsurgical support of the bariatric surgery patient. Obesity 2009; 17(Suppl 1):

1 – 70.

3. Mechanick JI et al. Clinical practice guidelines for the perioperative nutritional, metabolic

and nonsurgical support of the bariatric surgery patient – 2013 update: Cosponsored by american

association of clinical endocrinologists, the obesity society and American society for metabolic &

bariatric surgery. Endo Pract 2013; 19: 337 – 72.

4. Busetto L, Dicker D, Azran C. Practical recommendations of the Obesity Management

Task Force of the European Association for the Study of Obesity for the post-bariatric surgery

medical management. Obes Facts 2017; 10: 597 – 632.

5. Edholm et al. Long-term results 11 years after primary gastric bypass in 384 patients. Surg

Obes Rel Dis 2013; 9: 708 – 713.

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gastric bypass for morbid obesity. Obes Surg. 2006; 16: 1265 – 71.

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restrictive procedures for weight loss. A randomized double-blind placebo-controlled trial. Ann

Surg 2003; 238: 697 – 702.

8. Csendes A, Burgos AM, Altuve J et all. Incidence of marginal ulcer 1 month and 1 to 2 years

after gastric bypass: A prospective consecutive endoscopic evaluation of 442 patients with morbid

obesity. Obes Surg 2009; 19: 135 – 138.

9. Schulman AR, Chan WW, Devery A et al. Opened proton pump inhibitor capsules reduce

time to healing for marginal ulcer after Roux-en-Y-Gastric Bypass. Clin Gastrol and Hepatol 2017;

15: 494 – 500.

10. Sallé A, Demarsy D, Poirier AL. Zinc deficiency: a frequent and underestimated complication

of bariatric surgery. Obes Surg 2010; 20: 1660 – 70

11. Aasheim ET. Wernicke encephalopathy after bariatric surgery: a systematic review. Ann

Surg 2008; 248: 714.

12. Guelinckx I, Devlinger R, Vansant G. Reproductive outcome after bariatric surgery: a

critical review. Hum Reprod Update 2009; 15: 189 – 201.

vsao /asmac Journal 6/21 45


Perspectives

unabhängig von den zugrundeliegenden

Faktoren, ist der Einsatz von Liraglutid

zur Gewichtsstabilisierung im postoperativen

Verlauf wirksam und hilfreich, stellt

allerdings keine Pflichtleistung der

Grundversicherung dar.

Ein Risiko für eine überdurchschnittliche

Gewichtsabnahme mit Verschlechterung

des Allgemeinzustandes, Muskelmassen-

und Kraftverlust besteht bei depressiver

Stimmung, ungenügendem Einhalten

der Ernährungsempfehlungen, vor

allem ungenügender Proteinzufuhr, Entwicklung

einer sekundären anorektischen

Essstörung, Alkoholabusus, Suchterkrankungen,

Tumoren oder chronischen

Krankheiten, vor allem COPD. Ein

erhöhtes Risiko für Malnutrition und Entwicklung

von Untergewicht besteht besonders

nach den stark malabsorptiv wirkenden

Eingriffen, vor allem nach biliopankreatischer

Diversion, weshalb in therapieresistenten

Fällen eine teilweise

Reversion der Operation mit Verlängerung

des gemeinsamen Schenkels diskutiert

werden muss.

Das Risiko für einen generell ungünstigen

Verlauf ist erhöht bei Vorliegen von

psychischen Erkrankungen, insbesondere

Depressionen oder Suchterkrankungen.

Aus diesem Grund muss präoperativ eine

psychiatrische Beurteilung erfolgen. Falls

notwendig soll eine tragfähige psychiatrische

Betreuung schon präoperativ initiiert

werden, damit die Patienten auch in

der postoperativen Phase die notwendige

psychotherapeutische Betreuung erhalten.

Schwangerschaften nach bariatrischem

Eingriff sind mit einem besseren

Outcome für Mutter und Kind assoziiert

im Vergleich zu Schwangerschaften bei

adipösen Müttern. In der Phase 12–24 Monate

postoperativ ist aber aufgrund der

geringen Nährstoffzufuhr, des katabolen

Stoffwechsels und des erhöhten Risikos

für Mikronährstoffmängel eine sichere

Antikonzeption indiziert. Es ist zu beachten,

dass die Fertilität nach bariatrischer

Opera tion, sogar bei zuvor anovulatorischen

Frauen rasch zunimmt, was die Notwendigkeit

einer sicheren Antikonzeption

unterstreicht. Eine Schwangerschaft bei

stabilem Gewichtsverlauf und ausgewogener

Ernährung kann 12–24 Monate

postoperativ geplant werden. Vor Absetzen

der Antikonzeption muss eine optimale

Mikronährstoffversorgung, inkl. Vitamin

A und Kupfer durch Labor kontrolle

sichergestellt sein. Eine Betreuung an einem

spezialisierten Zentrum ist sinnvoll,

um einen optimalen Verlauf der Schwangerschaft

von ernährungsmedizinischer

Seite zu gewährleisten [12].

Dr. med. Martina Gebhart

Leitende Ärztin Innere Medizin / Endokrinologie

Interdisziplinäres Ernährungs- und

Stoffwechselzentrum St. Claraspital

Kleinriehenstrasse 30

4002 Basel

martina.gebhart@claraspital.ch

46

6/21 vsao /asmac Journal


Perspectives

Les artistes de la médecine

D r Anna Wang

Pourquoi ai-je peint le portrait

d’Anna Wang? Parce qu’il le

faut!

Je l’ai peinte parce qu’elle

est une personne solide comme un roc

dans la tempête. Une personne fiable, qui

tient parole, comme si elle était gravée

dans le marbre. Elle-même semble dire

que cela va de soi, elle est toujours là.

Sur la photo qu’Anna m’a donnée, elle

ne porte pas sa blouse blanche de médecin,

mais un gros manteau d’hiver. C’est

une photo de ses vacances en Laponie, on

l’y voit souriante et heureuse. C’est

pourquoi il a fallu ajouter des touches de

bronze aux tons bleu ciel de son portrait

qui illustrent la fraîcheur d’un esprit libre

et ouvert, l’horizon de sa fantaisie et de

ses rêves, et de la nature qu’elle aime tant.

Le bronze souligne son côté subtil et

délicat. Il exprime aussi son amour des

belles choses, qu’elle ne peut pas porter

puisqu’elle travaille toute la journée à

l’hôpital. Ses boucles d’oreilles de couleur

pastel, qu’elle change tous les jours, sont

la seule coquetterie qu’elle se permet.

Ou parfois des chaussures à fleurs. Les

poches bien remplies par l’iPhone de la

clinique, les clés, les stylos et les listes de

patients avec ses notes manuscrites. Elle

avance toujours d’un pas alerte, mais elle

est le calme incarné lorsqu’elle s’entretient

avec des patients ou change leurs

pansements. J’adore m’asseoir avec elle à

midi. C’est une personne posée, drôle,

franche, directe et agréable.

Du matin jusqu’à tard le soir, elle vit à

la clinique et s’occupe de ses patients, de

grands brûlés – parfois jusqu’à 80%. Elle

supporte la chaleur et le taux d’humidité

de la salle d’opération, plonge les mains

dans l’eau pour soigner les plaies des

brûlés, avec cette odeur qui transperce

même le masque. Elle rédige aussi des

rapports, organise la réadaptation,

discute avec les proches de patients

suicidaires et reste toujours, absolument

toujours, calme, diplomate, factuelle,

focalisée sur les solutions et empathique.

Après une telle journée – alors que

d’autres seraient épuisés et auraient les

jambes lourdes, elle partage ses connaissances

avec les sous-assistant(e)s. Ils

s’empressent autour d’elle, pendant

qu’Anna leur explique tout avec précision

et esquisse sur papier la procédure

d’opération avec une aisance telle qu’on

voudrait encadrer la feuille. Mais elle

oublie ses dessins comme s’ils n’en

valaient pas la peine. Anna évoque en

passant que l’un de ses professeurs aurait

dit qu’on n’opère seulement aussi bien

que l’on sait dessiner. Je l’ignorais, mais

Anna a pris ses recommandations à

cœur – oui, elle sait dessiner. Un dernier

conseil aux étudiants avant de quitter la

pièce: «Je vous encourage à commencer

dans un petit établissement, c’est là que

l’on apprend à assumer des responsabilités;

les spécificités techniques et la

politique s’apprennent ensuite dans les

grands établissements.» Tout cela avec

bonne humeur, légèreté et un élan inné.

Je lui ai déjà souvent demandé

pourquoi elle ne voulait pas faire un autre

métier. Une personnalité comme la

sienne lui ouvrirait tellement de portes, si

elle le voulait. Mais elle veut être médecin,

elle aime la chirurgie plastique. Je lui

souhaite de garder la beauté, la bonté et

son humour, la perspicacité et la vision,

la passion et l’énergie. Je suis heureuse de

l’avoir rencontrée, et toutes celles et ceux

qui ont la chance de la connaître s’estiment

heureux aussi. Je lui tiens les

pouces pour son avenir, car je crois en

elle. Elle est une inspiration pour moi et

le sera sans doute pour beaucoup

d’autres. Vous serez étonnés.

Bettina Reichl, peintre et gestionnaire des

hospitalisations à la clinique de chirurgie

plastique de l’Hôpital universitaire de Zurich

(La version intégrale du texte [en allemand] est

disponible sur www.bettinareichl.com.)

vsao /asmac Journal 6/21 47


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assuré par le Bureau UND.

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mediservice

Boîte aux lettres

Votre voiture est-elle

parée pour l’hiver?

Photo: Adobe

Brouillard, humidité et températures

en baisse: durant

l’hiver, les routes peuvent

être extrêmement glissantes.

Quelles mesures de précaution vous

permettent d’arriver à destination sain

et sauf?

A partir de quelle date monter les

pneus d’hiver?

Vous devriez connaître les deux règles

suivantes. La règle de O à P: du mois

d’octobre à Pâques, il est conseillé

d’équiper sa voiture de pneus d’hiver en

bon état. Et la règle 4×4×4: montez quatre

pneus d’hiver identiques qui n’ont pas

plus de quatre ans et une profondeur

minimale des sculptures de 4 millimètres.

Qu’est-ce qui fait partie de l’équipement

d’hiver?

Des pneus d’hiver en bon état, cela va de

soi. Mais, en hiver, vous devriez également

placer dans votre voiture l’équipement

suivant: des chaînes à neige, un

grattoir à glace, des gants, un câble de

batterie, une corde de remorquage, une

lampe de poche, un dégivrant, un balai,

suffisamment de gilets de sécurité et des

chaussures d’hiver. Une couverture ou

une veste d’hiver ainsi qu’un téléphone

portable chargé ne devraient pas non plus

manquer à l’appel.

Porter la veste d’hiver dans la voiture

ou la retirer?

Retirez votre veste d’hiver quand vous

êtes dans la voiture. Les vêtements épais

réduisent l’efficacité de la ceinture de

sécurité qui n’est alors plus parfaitement

ajustée au corps. Cela vaut également

pour les enfants dans leur siège.

Comment arriver à destination sain et

sauf dans des conditions hivernales?

Adaptez toujours votre conduite aux

conditions routières, conduisez toujours

de manière prévoyante et doublez la

distance de sécurité. En cas de brouillard,

de route enneigée ou verglacée, une seule

Conduire avec une visibilité réduite est non

seulement dangereux, mais aussi punissable.

règle prévaut: lever le pied de l’accélérateur.

Evitez également les coups de frein

et les manœuvres brusques. Lors d’un

démarrage sur la neige, passez la

deuxième et accélérez prudemment.

Si les roues patinent, passez la vitesse

supérieure.

A quelle fréquence devez-vous effectuer

l’entretien de votre voiture en hiver?

Durant la saison froide, il est conseillé de

l’effectuer plus souvent. Contrôlez

régulièrement la batterie et remplacez-la

si besoin. Elle fonctionnera plus longtemps

si vous éteignez l’éclairage, la

radio, le système de navigation et le

chauffage des sièges lors du démarrage.

La position des phares est-elle correcte?

Les capteurs des systèmes d’assistance à

la conduite fonctionnent-ils ou sont-ils

encrassés? La profondeur des sculptures

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Du lundi au vendredi de 8h00 à 18h00

Veuillez indiquer que vous êtes membre

mediservice asmac.

des pneus d’hiver devrait être contrôlée

régulièrement. Avant qu’il ne fasse froid,

versez de l’antigel dans le dispositif de

lave-glace et le radiateur. Laissez ensuite

fonctionner brièvement les essuie-glaces

afin de répandre l’antigel.

Pourquoi une bonne visibilité est-elle

si importante?

Avant de partir, déneigez et dégelez

complètement votre véhicule. Quand

vous vous garez, soulevez les bras des

essuie-glaces afin qu’ils ne gèlent pas sur

le pare-brise. En couvrant votre parebrise

pendant la nuit, vous éviterez la

corvée du grattoir et du dégivrage du

pare-brise le matin. De même, cela vaut la

peine de contrôler avant chaque trajet si

l’éclairage, le dispositif de lave-glace et

les essuie-glaces fonctionnent correctement.

Bon à savoir: si vous conduisez sans

avoir dégelé votre pare-brise, vous

risquez une amende ou, dans le pire des

cas, un retrait de permis.

Vos avantages chez

Zurich

Chez Zurich, les clients ne doivent pas

s’occuper eux-mêmes de l’organisation

des réparations, mais peuvent convenir

d’un rendez-vous auprès d’un Zurich

Help Point, où un expert jette un œil

sur le véhicule et recommande la

méthode de réparation la moins chère.

Ensuite, ils obtiennent une voiture de

remplacement gratuite s’ils le souhaitent.

Zurich accorde une garantie à

vie sur les pièces remplacées pour le

recours à un Help Point.

Julia Lenz,

Key Account Manager de

Zurich

vsao /asmac Journal 6/21 49


Impressum

Adresses de contact des sections

N o 6 • 40 e année • Décembre 2021

Editeur

AG

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

mediservice vsao-asmac

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne

Téléphone 031 350 44 88

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch

www.asmac.ch, www.vsao.ch

Sur mandat de l’asmac

Rédaction

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),

Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Léo Pavlopoulos,

Lukas Staub, Anna Wang, Sophie Yammine

Comité directeur asmac

Angelo Barrile ( président), Nora Bienz

(co-vice- présidente), Patrizia Kündig

(co-vice- présidente), Severin Baerlocher,

Christoph Bosshard (invité permanent),

Marius Grädel, Dina- Maria Jakob (invitée

permanente), Helen Manser, Richard

Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,

Patrizia Rölli, Martin Sailer, Miodrag Savic

(invité permanent), Jana Siroka, Clara

Ehrenzeller (swimsa)

Impression et expédition

Stämpfli SA, entreprise de communication,

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,

info@staempfli.com, www.staempfli.com

Maquette

Gabriela Berger & Tom Wegner

Illustration de la page de couverture

Till Lauer

Annonces

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa

Telefon 044 928 56 53

E-Mail vsao@fachmedien.ch

Tirage

Exemplaires imprimés: 22 100

Certification des tirages par la REMP/FRP

2021: 4 380 exemplaires

Fréquence de parution: 6 numéros par année

L’abonnement est inclus dans la contribution

annuelle pour les membres de l’asmac

ISSN 1422-2086

L’édition n o 1/2022 paraîtra en

février 2022. Sujet: Norme

© 2021 by asmac, 3001 Berne

Printed in Switzerland

BL/BS

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch

FR

ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,

Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,

info@gkaufmann.ch

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch

GR

JU

NE

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55, info@vsao-gr.ch,

www.vsao-gr.ch

ASMAC Jura, 6, Chemin des Fontaines, 2800 Delémont,

marie.maulini@h-ju.ch

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,

9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,

Surber@anwaelte44.ch

SO

TI

TG

VD

VS

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,

segretariato@asmact.ch

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20

ZH/SH

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,

Geschäftsführerin, Nordstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch

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N o 4, août 2021

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