Journal asmac No 5 - décembre 2021
Désir - De petits et grands désirs et derniers souhaits Génétique - Avancées et limites Minéraux/vitamines - Le suivi des patients bariatriques Politique - Maîtriser le temps de travail
Désir - De petits et grands désirs et derniers souhaits
Génétique - Avancées et limites
Minéraux/vitamines - Le suivi des patients bariatriques
Politique - Maîtriser le temps de travail
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Journal
N o 6, décembre 2021
asmac
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique
Désir
De petits et grands désirs et derniers souhaits
Page 24
Génétique
Avancées et limites
Page 38
Minéraux/vitamines
Le suivi des patients bariatriques
Page 40
Politique
Maîtriser le temps de travail
Page 6
Update Refresher
MÉDECINE
INTERNE GÉNÉRALE
16. – 19.03.2022, Genève
28 h
10. – 13.05.2022, Lausanne
09. – 12.11.2022, Lausanne
32 h
CARDIOLOGIE
05. – 06.05.2022, Genève
13 h
GYNÉCOLOGIE
09. – 10.11.2022, Lausanne
14 h
PÉDIATRIE
MÉDECINE
INTERNE
06. – 10.12.2022, Lausanne
40 h
ENDOCRINOLOGIE /
DIABÉTOLOGIE
12. – 13.05.2022, Lausanne
13 h / 16 crédits ASDD
PSYCHIATRIE ET
PSYCHOTHÉRAPIE
16. – 18.11.2022, Lausanne
21 h
MÉDECIN DE FAMILLE
JOURNÉES DE FORMATION CONTINUE
Présence sur place
ou ...
... participation via
LIVESTREAM
16. – 18.11.2022, Lausanne
21 h
29. – 30.09.2022, Montreux
14 h
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Sommaire
Editorial
5 Le temps des désirs
Politique
6 Durée de travail: moins = plus!
8 L’asmac apporte la réponse
Perspectives
38 Actualité en génétique:
le diagnostic moléculaire de maladies
génétiques – Avancées et limites
40 Aus der «Therapeutischen Umschau» –
Übersichtsarbeit: Urolithiasis
47 Les artistes de la médecine
Désir
De petits et grands désirs et
derniers souhaits
Formation postgraduée/
Conditions de travail
mediservice
49 Boîte aux lettres
Illustration de la page
de couverture: Till Lauer
3
4
Aborder l’avenir avec MEDIfuture
L’essentiel en bref
«C’est beau, le sang»
50 Impressum
8
Le regard d’une sous-assistante
asmac
19 Nouvelles des sections
22 asmac-inside
23 Conseil juridique de l’asmac
Point de mire: Désir
24 Réaliser les dernières volontés
26 Enfant désiré ou bébé à la carte?
28 Désirs des émigrés: entre rêve et réalité
30 La publicité peut-elle créer des désirs?
33 Que souhaites-tu?
34 Aspirations professionnelles au fil du
temps
36 Pour plaire à l’écran
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Telefon +41 33 972 81 11
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vsao /asmac Journal 6/21 3
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Editorial
Le temps des
désirs
Catherine Aeschbacher
Rédactrice en chef
du Journal asmac
Le temps des souhaits débutait autrefois en novembre, dans la
boîte aux lettres. On y trouvait chaque année le catalogue
Franz Carl Weber. Pour les enfants, la clé pour accéder au
royaume du bonheur. Au fil des années, les désirs ont évolué.
Ils sont devenus plus grands, plus petits ou parfois moins tangibles.
Ce qui est sûr, c’est qu’ils n’ont plus la place sur les pages du catalogue
du marchand de jouets. Mais le désir reste intact. Les petits billets sur
lesquels des personnes âgées et des enfants ont inscrit leurs souhaits
le montrent bien. Vous les trouverez dans notre Point de mire.
Nous nous intéressons aussi aux désirs de carrière et à la question
de savoir si la publicité peut créer des désirs ou à l’écart entre désir
et réalité chez les migrants. Pour finir, nous évoquons les derniers
vœux que l’ambulance des souhaits exauce.
Quant au congrès de carrière MEDIfuture, il a enfin pu se tenir à
nouveau sur place et dans sa forme habituelle. Vous lirez à la rubrique
Formation postgraduée/Conditions de travail ce que les quelque
300 participants ont appris au Stade du Wankdorf à Berne.
Contrairement à la séance d’automne du Comité central de l’asmac et
à l’Assemblée des délégués de mediservice vsao-asmac qui se sont
déroulées virtuellement. Vous trouverez le compte-rendu à ce sujet
dans la partie Politique. Et les conditions de travail des médecinsassistant(e)s
laissent toujours encore à désirer. Vous lirez également
dans la rubrique Politique quelles mesures l’asmac va instaurer compte
tenu des décisions prises par le Comité central.
Avec le dernier numéro de cette année, nous prenons congé de Till
Lauer, qui a créé depuis 2019 nos pages de couverture. Grâce à ses
idées amusantes, il a donné au Journal asmac un visage unique.
Nous devons aussi prendre congé de la peintre Bettina Reichl dont le
cycle «Les artistes de la médecine» nous a accompagnés tout au long
de l’année. L’artiste nous a permis de porter un autre regard sur les
médecins et le travail de différentes personnalités. Et pour terminer,
nous remercions Camille Bertossa qui nous a conduits avec son regard
de sous-assistante à travers les hauts et les bas de l’année d’étude à
option. Bientôt, elle ne sera plus sous-assistante, et peut-être qu’elle
partagera avec nous sa vie de jeune médecin-assistante.
Et comme d’habitude – cela fait partie du dernier numéro de l’année
– nous avons, chères lectrices et chers lecteurs, des remerciements et
quelques vœux à vous proposer. La rédaction du Journal asmac vous
remercie de votre intérêt et vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, de
joyeuses fêtes de fin d’année et une heureuse nouvelle année!
vsao /asmac Journal 6/21 5
Politique
Durée de travail:
moins = plus!
De bonnes conditions de travail sont essentielles pour la santé et
la satisfaction des médecins. C’est pourquoi l’asmac veut que les
violations de la loi soient plus sévèrement sanctionnées.
Les décisions du Comité central montrent la voie.
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’asmac
Un stress interminable? L’asmac et ses membres ne se contentent plus de belles promesses quand il s’agit de changements.
50
heures: c’est le maximum
inscrit dans la loi.
56 heures: c’est la réalité
dans les hôpitaux.
En effet, c’est le nombre d’heures que les
membres de l’asmac travaillent en
moyenne par semaine pour un plein
temps. Angelo Barrile, président de l’asmac,
commente ainsi les résultats de la
dernière enquête: «Pour 62% d’entre eux,
la durée de travail ne respecte toujours
pas les dispositions légales» (voir les liens
à la fin de l’article). «Sept sondés sur dix
travaillent plus longtemps que ce qui est
convenu. Et la tendance est à la hausse!»
Conséquence: le travail devient de
plus en plus un fardeau. Plus de la moitié
des jeunes médecins se sentent la plupart
du temps ou souvent fatigués en raison de
la pression aux économies et de l’excès de
bureaucratie. Un tiers se sent aussi souvent
harassé et émotionnellement et physiquement
épuisé. Or les médecins stressés
ne sont pas seulement un risque pour
eux-mêmes, mais aussi pour les patients.
A l’asmac, un membre sur deux indique
avoir vécu au cours des deux dernières années
des mises en danger par des collègues
épuisés.
«Je n’en peux plus!»
Ce n’est donc pas un hasard que le téléphone
du réseau de soutien ReMed porté
par la FMH sonne de plus en plus souvent.
En 2019 et 2020, le nombre d’appels a atteint
un nouveau record. Thème principal:
le stress au travail. Car d’après l’asmac,
15% des personnes interrogées pensent
souvent: je n’en peux plus! Angelo Barrile
n’est donc pas le seul à s’exclamer: «Ça ne
peut pas continuer ainsi!» En effet, les
chiffres de deux sondages font clairement
apparaître le désir d’une semaine de travail
de 42 heures.
Quant à savoir quelle suite donner, le
Comité central en a discuté lors de sa
dernière séance et fait son choix (pour ce
qui concerne les autres décisions, voir le
rapport à la page 8). Les représentants
des sections se sont mis d’accord sur une
approche duale:
Photo: spotmatikphoto/Adobe Stock
6 6/21 vsao /asmac Journal
Politique
– d’une part, de nouvelles mesures pour
améliorer concrètement et rapidement
la situation de travail;
– d’autre part, un objectif quantitatif
concernant la réduction de la durée de
travail.
Signaler les problèmes
La première mesure supplémentaire est la
mise en place d’un bureau de notification.
A compter de l’année prochaine, un formulaire
sera mis à disposition sur le site
web de l’association faîtière. Il permettra
de notifier les violations de la loi sur le
travail et/ou des conventions relatives à la
formation médicale postgraduée. Et ensuite?
«Dans le cas normal, nous enregistrons
la notification au secrétariat central
et discutons des étapes suivantes avec la
personne à l’origine de la notification et la
section concernée», explique Simon Stettler,
directeur de l’asmac. «Si la personne
qui a déposé la notification ne souhaite
cependant pas que l’information soit
transmise à la section ou plus loin, nous ne
pouvons rien entreprendre. La notification
est alors seulement prise en compte
de manière générale dans notre travail.»
Droit à la formation postgraduée
Une deuxième priorité est d’imposer la formation
médicale postgraduée. L’essentiel
est de faire valoir les droits des jeunes
médecins selon le programme, le concept
et le contrat de formation postgraduée. Les
moyens pour y parvenir vont des entretiens
avec les responsables de la formation
postgraduée et des établissements sur
place jusqu’aux dénonciations et à la pression
politique. Simon Stettler souligne cependant
qu’il est tout aussi important de
promouvoir les offres de formation postgraduée.
«Le poste de formation postgraduée
doit être entièrement axé sur la formation
postgraduée. L’enseignement et la prise en
charge doivent également être assurés de
manière appropriée en dehors de la formation
postgraduée structurée.»
De plus, le Comité central a approuvé un
projet pour promouvoir la mise en réseau
des offres de formation postgraduée et la
culture de la formation postgraduée. Et la
réalisation d’une étude externe indépendante
sur l’offre de formation postgraduée
actuelle et son usage. Le directeur de l’asmac
à propos du contexte: «Il n’est dans
l’intérêt de personne que les hôpitaux
proposent de bonnes offres, mais que, par
manque de temps, celles-ci ne puissent
pas suffisamment ou pas du tout être sollicitées
par les médecins-assistant(e)s.»
Troisièmement, l’association vise à
établir la saisie électronique du temps de
travail dans tous les hôpitaux. De manière
à ce que tous les collaborateurs et collaboratrices
puissent eux-mêmes saisir leur
temps de travail et les pauses. Cela permettrait
de déceler à temps les irrégularités
et erreurs et d’intervenir sur le plan
juridique. A l’heure actuelle, il n’existe cependant
pas de moyen juridique ou politique
pour contraindre les employeurs
d’introduire la saisie électronique du
temps de travail.
Les deux formules
«Maintenant, il est important de mettre en
œuvre systématiquement les mesures décidées
et d’informer une fois de plus nos
membres sur ce à quoi ils ont droit d’après
la loi et les contrats», résume Angelo Barrile.
«On pourra ainsi plus efficacement
combattre les abus et aussi réduire la
durée de travail.» Comme d’autres mesures
sont nécessaires pour obtenir une
véritable amélioration, le Comité central a
fixé deux objectifs qui tiennent compte
des différents rôles/tâches ainsi que des
dispositions contractuelles applicables:
– Médecins-assistant(e)s: 42 heures de
prestations au patient(e) par semaine
plus 4 heures de formation postgraduée
structurée.
– Chef(fe)s de clinique: 42 heures de
prestations au patient(e) par semaine
plus formation continue (ce qui
correspond au minimum à 10 jours de
travail/80 crédits par année).
Une telle normalisation de la durée de travail
ne peut pas être réalisée à brève
échéance, admet Angelo Barrile. Il se réfère
à son expérience de conseiller national.
«Ni la politique, ni les directions
d’hôpitaux n’attendent nos appels pour
une meilleure protection des employés –
la tendance va même dans l’autre sens:
davantage d’exigences, de performances
et d’économies.» Une modification de la
loi sur le travail spécifiquement ciblée sur
les médecins ne trouvera donc très probablement
pas de majorité. «Notamment
pas, parce que notre profession est toujours
perçue comme privilégiée.»
Le chemin vers la semaine de 42 heures
plus formation postgraduée ou continue
requiert donc un examen et une planification
minutieux des étapes nécessaires et
appropriées. «Nous allons évidemment
nous y atteler immédiatement, dans le
cadre de la révision de la stratégie de l’association
dès le début 2022.» Il faut en premier
lieu que les mentalités changent chez
les dirigeants des cliniques et hôpitaux.
Même s’il comprend très bien leurs problèmes
concernant les coûts et l’organisation,
il estime que «travailler moins, c’est
un plus. Une réduction de la durée de travail
équivaut à plus de médecins qui restent
dans leur profession – parce qu’ils sont satisfaits,
qu’ils restent en bonne santé et
qu’ils peuvent prendre en charge leurs
patientes et patients de façon optimale.»
Vous trouverez plus d’informations sur le
sujet sur asmac.ch/conditions-de-travail/
droit-du-travail et asmac.ch/médias-etpublications/études-et-sondages.
Changement
au secrétariat
Elle est la collaboratrice qui a le plus
d’ancienneté au secrétariat central de
l’asmac: Susanne Gasser. Après près de deux
décennies passées à l’association, la responsable
de la comptabilité (avec formation
complémentaire de médiatrice et coach)
s’en va vers de nouveaux horizons professionnels.
«La décision n’a pas été facile à
prendre. Mais la curiosité et l’envie de tenter
encore une fois autre chose l’ont emporté.»
La présidence, la direction et l’équipe au
Bollwerk à Berne se réjouissent avec
Susanne Gasser de cette opportunité, même
si c’est à contrecœur qu’ils la laissent partir.
Elle sera remplacée par Beatrice Bleuer,
responsable des finances et ressources
humaines depuis le 1er décembre. Cette
habitante de Wohlen a été employée dans
différentes écoles dans la région de Berne
pendant ces 15 dernières années. Grâce à
ses activités de secrétaire, gestionnaire et
comptable, elle dispose d’une large
expérience et d’une motivation claire:
«Je veux utiliser mes connaissances à bon
escient – pour moi, l’asmac est le cadre
idéal pour cela!»
Passage de témoin à l’asmac:
Susanne Gasser a
transmis la
responsabilité pour
les finances de
l’association …
@vsaoasmac
… à Beatrice Bleuer.
Photos: asmac
vsao /asmac Journal 6/21 7
Politique
L’asmac apporte
la réponse
«M’entendez-vous?» Depuis le printemps 2020, cette question marque
régulièrement le début d’une séance. Aussi lors de la séance d’automne du
Comité central (CC) de l’asmac. Les préliminaires techniques ont été suivis d’un
programme riche, allant de la durée de travail jusqu’au gel des admissions.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal asmac
Que l’on vote comme p. ex. lors de la séance de novembre du Comité central en 2018 ou virtuellement comme maintenant,
cela n’influence pas la qualité de la prise de décision, mais par contre l’ambiance.
«Pourquoi dois-je devenir membre?»
La nouvelle campagne de recrutement
de l’asmac apportera des
réponses à cette question. D’après
Marcel Marti, qui dirige la campagne en
sa qualité de responsable politique et
communication, c’est l’élément central
de cette campagne. «Il faut démontrer
les avantages concrets.» Le projet a été
adopté lors du CC en avril, la mise en
œuvre est prévue l’année prochaine. Il
existe une seule réponse aux questions
des médecins concernant les horaires de
travail réglementés, la compatibilité entre
vie privée et profession, la réduction de la
bureaucratie, mais aussi une formation
postgraduée sérieuse et un conseil juridique:
l’affiliation à l’asmac. Les propositions
pour la mise en œuvre visuelle, qui
pourront être utilisées sur tous les canaux
et dans tous les formats possibles et
imaginables, ont rencontré les faveurs des
délégués du CC. Leur réaction ressemblait
à celle des participantes et participants
au congrès de carrière MEDIfuture de
cette année qui avaient, quasiment à titre
de cobayes, pu consulter les premières
ébauches. Une approbation de 85% a résulté
d’un sondage réalisé parmi ceux-ci.
Rien d’étonnant donc que le CC ait non
seulement approuvé à l’unanimité la
campagne, mais aussi décidé de mettre
en œuvre la variante plus chère qui ne
tiendra pas seulement compte des hôpitaux
universitaires. De plus, plusieurs
sections ont manifesté leur intérêt pour
utiliser les motifs dans leurs propres activités.
Encore un détail: il sera désormais
possible de remplir en ligne la déclaration
d’adhésion. L’impression et l’envoi par la
poste seront donc superflus à l’avenir.
Un sujet de préoccupation
constante: la durée de travail
«Les horaires de travail sont un problème»,
a déclaré le président de l’asmac Angelo
Barrile en introduction au point à l’ordre
du jour «Groupe de travail Loi sur le travail
et formation médicale postgraduée:
marche à suivre». Derrière ce constat laconique
se cache un problème de fond qui
perdure depuis des années. Malgré tous
les efforts et mesures de l’association, les
violations des dispositions légales ne sont
Photos: Severin Nowacki/Adobe
8 6/21 vsao /asmac Journal
Politique
pas des cas isolés. Les tâches non médicales
continuent de se faire au détriment
du vrai travail et la formation postgraduée
est entravée, et ce, depuis bien avant la
crise du coronavirus. Des mesures efficaces
doivent permettre d’y remédier. Les
délégués du CC ont approuvé à l’unanimité
le catalogue de mesures. Celui-ci
prévoit notamment de créer un bureau
central des notifications et d’imposer la
saisie électronique du temps de travail
(vous trouverez plus de détails à ce sujet à
la page 6).
Le choix du compagnon de route
En raison de la pandémie, le CC avait décidé
l’année dernière de n’entreprendre la
révision de la stratégie de l’asmac qu’en
2022. Bien évidemment, cet objet n’a pas
été mis en veilleuse dans l’intervalle. Le
directeur de l’asmac, Simon Stettler, a
cherché des partenaires externes pour
accompagner ce processus. L’objectif est
de terminer la révision jusqu’en automne
prochain, de manière à ce que le CC puisse
statuer sur celle-ci lors de sa séance de
novembre. La mise en œuvre des objectifs
est prévue dès 2023. Sur le plan du contenu,
les sections pourront faire part de
leurs idées et revendications. Sur le plan
formel, la mise en œuvre incombe au
secrétariat de l’asmac et au partenaire
externe. Les délégués du CC ont choisi de
mandater l’agence B’VM (Beratergruppe
für Verbands-Management) pour accomplir
cette tâche.
Nouveaux visages au CD
Severin Baerlocher et Clara Ehrenzeller
ont été élus à l’unanimité au Comité directeur
(CD) (cf. encadré). Clara Ehrenzeller
succède, conformément au tournus établi,
comme représentante de la swimsa à
Michael Burkhardt. Le CD le remerciera
comme il se doit lors de sa dernière séance
de l’année. Le fait que la swimsa occupe un
siège au CD n’est pas une nouveauté. Ce
qui est nouveau par contre, c’est qu’il soit
occupé par une étudiante de l’EPFZ. Quant
à Severin Baerlocher, il n’est pas un inconnu,
car il a participé à plusieurs séances du
CD à titre d’invité. En tant que membre du
comité de la section St-Gall/Appenzell, il
tient notamment à rapprocher la Suisse
orientale de Berne.
Sections: des hauts et des bas
L’ambiance paralysante qui nous a parfois
menacés pendant cette deuxième année
de pandémie ne s’est de toute évidence pas
répercutée sur l’activité des sections.
La section Thurgovie a eu le plaisir de
communiquer l’heureuse nouvelle de la
conclusion d’une convention collective de
travail très progressiste pour les médecins-assistant(e)s
et chef(fe)s de clinique.
«Nous sommes sur la voie vers la semaine
de 42 heures», a souligné le représentant
de la section Thurgovie. Partout où des
changements sont survenus dans les comités,
les postes vacants ont pu être pourvus,
ce qui n’est pas évident.
La section Jura se trouve dans une
situation particulière. Le petit canton
périphérique sert souvent d’étape de
passage pour les jeunes médecins en
formation postgraduée. Ils sont donc peu
nombreux à rester plusieurs années dans
le même hôpital ou du moins dans le
canton. Rien de surprenant donc que la
section ait de grandes difficultés à mettre
en place un comité stable. L’asmac assure
le conseil juridique mais aimerait franchir
une nouvelle étape: établir un petit secrétariat
qui servira de point de départ pour
d’autres activités. Les délégués du CC ont
soutenu cette proposition et accordé les
moyens nécessaires.
Coronavirus, coûts et admission
Personne ne s’étonnera que la politique de
la santé continue de se focaliser sur le
coronavirus et notamment sur les coûts
occasionnés par la pandémie. Cela ne fait
qu’exacerber la discussion sur les coûts de
la santé. L’asmac continuera de suivre
attentivement ces débats et interviendra
si nécessaire.
Comme la réglementation du pilotage
des admissions adoptée par les Chambres
fédérales prévoit des nombres maximaux
cantonaux, il s’agit maintenant de définir
comment cette limite sera fixée. La FMH et
l’asmac en discuteront avec l’Office fédéral
de la santé publique (OSFP). Les deux
cantons de Bâle ont apparemment déjà
pris une décision. Un gel des admissions
s’appliquera dès le printemps 2022 dans
ces deux demi-cantons.
Un guide pour la Suisse romande
Malgré toutes les prévisions pessimistes et
restrictions, des cabinets médicaux continueront
de voir le jour à l’avenir. Le guide
pour le cabinet médical de mediservice
vsao-asmac offre une aide précieuse dans
ce contexte. La version allemande a été
remaniée et pourvue de listes de contrôle
et d’un modèle de business plan, comme
l’a expliqué Marc Schällebaum, directeur
de mediservice, lors de l’Assemblée des
délégués. La version française du guide
sera également bientôt disponible, a-t-il
déclaré.
Dans l’ensemble, mediservice a connu
une année stable. Cela ressort en particulier
des résultats financiers provisoires qui
donnent aussi quelques tendances pour le
budget 2022. Celui-ci a été adopté à l’unanimité
par les délégués. Le responsable
des finances de mediservice, Johannes
Thalhammer, prévoit une perte due à
l’évolution du cadre légal et à des changements
survenus chez certains partenaires.
Il a cependant souligné que la situation
serait bientôt rétablie.
Pendant la pandémie, la publicité a
souvent été à l’arrêt. Comparativement à
la branche, le Journal asmac s’en est
cependant assez bien tiré. Le contrat renégocié
avec l’imprimerie apporte aussi un
certain soulagement financier. C’est avec
regret qu’il a fallu prendre congé de la rédactrice
de longue date, Sophie Yammine.
Marc Schällebaum l’a chaleureusement
remerciée pour son engagement et invité
les délégués à appeler les membres de
leurs sections à collaborer dans la rédaction.
Nouveaux membres
du Comité directeur de
l’asmac
Severin Baerlocher
Médecin-assistant
au service des soins
intensifs chirurgicaux,
Hôpital cantonal de
St-Gall
Membre du comité de
la section ASMAC
St-Gall/Appenzell
Clara Ehrenzeller
Représentante de la
swimsa
Etudiante en médecine
de 3 e année à l’EPF de
Zurich
vsao /asmac Journal 6/21 9
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Formation postgraduée / Conditions de travail
Aborder l’avenir
avec MEDIfuture
Quelle formation postgraduée est adaptée pour les jeunes médecins?
Se fier à son intuition, ne pas craindre les détours et, malgré tout le travail,
ne pas oublier la vie privée. C’est ainsi que l’on peut résumer les conseils
donnés aux 300 personnes environ qui ont participé au congrès de
carrière de cette année.
Markus Dütschler, journaliste. Photo: Micha Riechsteiner.
Les professionnels de demain en discussion avec les professionnels d’aujourd’hui. MEDIfuture propose outre des exposés et
discussions, aussi des contacts directs avec différents spécialistes et institutions dans le vaste domaine de la médecine.
Si c’était aussi simple! La promesse
de gagner un titre de spécialiste
lors du concours tenu
dans le foyer que l’animateur de
la journée, Daniel Lüthi, ancien journaliste
radio, a faite aux étudiant(e)s en médecine
et médecins-assistant(e)s a suscité
des éclats de rire. En effet, l’auditoire
installé à l’étage congrès du Stade du
Wankdorf à Berne savait bien qu’il ne
s’agissait que de la prise en charge des
coûts pour la taxe d’examen.
La question de savoir quelle formation
postgraduée est «adaptée» s’avère
complexe si l’on tient compte du fait qu’il
existe entre-temps 45 titres de spécialiste.
85% des médecins acquièrent un titre (ou
plusieurs), comme l’a expliqué l’avocat
Christoph Hänggeli. Il dirige l’Institut
suisse pour la formation médicale postgraduée
et continue (ISFM) qui est intégré
dans la FMH.
Comment s’y retrouver dans cette
jungle? «La planification facilite grandement
les choses», a déclaré C. Hänggeli.
L’essentiel étant de bien tenir le logbook
électronique et de clarifier préalablement
si un poste est reconnu comme module de
formation. «Seule la liste des établissements
de formation postgraduée recon-
vsao /asmac Journal 6/21 11
Formation postgraduée / Conditions de travail
nus est déterminante. Ne vous fiez en
aucun cas aveuglément aux affirmations
de l’employeur.»
Penchant, planification, hasard
Dans leurs exposés, les conférencières et
conférenciers ont expliqué pourquoi ils
s’enthousiasment tellement pour leur discipline.
La médecin du travail Denise
Steiner a parlé, au nom de la Société Suisse
de Médecine du Travail (SSMT), de ses
visites dans les entreprises où il est question
de protection contre le bruit, de la
manière de gérer les produits chimiques,
d’ergonomie, etc. L’objectif étant de protéger
la santé des employés. Elle a aussi
expliqué que son travail présentait un
avantage par rapport à d’autres activités
médicales: «Le soir et le week-end, je ne
travaille jamais – c’est super pour l’équilibre
entre vie professionnelle et vie
privée.»
Noëmi Zweifel, qui travaille à l’Hôpital
pédiatrique universitaire Zurich, a souligné
en tant que membre de la Société
Suisse de Chirurgie Pédiatrique (SSCP)
que son travail pouvait aussi bien être
concilié avec la vie de famille. Car pour
elle, travailler à 60%, comme elle le fait,
est entre-temps largement accepté. Elle
s’est dite «passionnée» par sa discipline,
étant donné le large éventail de patients
auxquels elle est confrontée: du prématuré
de 700 grammes jusqu’au sportif de
18 ans.
La planification c’est bien, mais parfois,
le hasard fait aussi bien les choses.
Ainsi, Sean Sheppard a expliqué que c’était
par hasard qu’il a fini par se consacrer à
l’otorhinolaryngologie. «En effet, je ne
savais pas ce que je voulais faire.» Même si
la prononciation du nom de la discipline
lui posait parfois des difficultés. Certains
la considèrent comme une petite discipline,
pourtant, «l’ORL est une discipline
bien plus large que l’on ne pense».
Un thème omniprésent pendant tout
le congrès était l’équilibre entre vie professionnelle
et vie privée, et le droit des
médecins de ne pas se dépenser jusqu’à
l’épuisement. «Il faut accepter ce que l’on
n’acceptait pas autrefois», a déclaré Noëmi
Zweifel. Il faut «écouter sa voix intérieure
et aussi savoir dire non», a conseillé
Denise Steiner.
Indépendant ou employé?
Hôpital ou cabinet? Deux représentantes
ont montré que les deux présentent des
avantages et des inconvénients. Claudia
Kohler, médecin adjointe à l’Hôpital cantonal
d’Olten, considère comme un privilège
de pouvoir consulter l’avis de ses
collègues d’autres disciplines dans son
travail. «Cela me permet de compenser
mes faiblesses.»
Spécialiste en médecine interne générale,
elle est souvent confrontée à des
urgences et apprécie les structures de
l’hôpital. Grâce à l’organisation, elle peut
se concentrer sur son travail. Même si elle
admet sentir la pression financière et politique
sur les hôpitaux. «Pour moi, le sentiment
d’être conditionné de l’extérieur est
un inconvénient.»
Dina-Maria Jakob a choisi l’autre voie.
Elle aime travailler dans le cabinet de
pédiatrie à Münsingen, car elle n’a pas
seulement à faire à un patient, mais à tout
un «système familial». Les enfants sont
directs et francs et parfois, il y a des cris et
des pleurs. «Je sens lorsqu’un enfant ne
m’aime pas vraiment, mais je me réjouis
lorsqu’un enfant me fait cadeau d’un dessin.»
Elle ne regrette pas la hiérarchie à
l’hôpital ni les séances parfois peu productives.
Les deux ont recommandé à tous de
«regarder plus loin que le bout de leur nez»
et d’aller travailler à l’étranger. Celles et
ceux qui travaillent dans un système de
santé moins développé reviennent volontiers
en Suisse travailler dans «un cadre
protégé et bien organisé», a déclaré Claudia
Kohler. Dina-Maria Jakob a travaillé
pendant une certaine période pour
Médecins Sans Frontières en Irak. La
conclusion après ces deux récits: même
d’apparents détours s’avèrent rétrospectivement
comme utiles.
Des parcours inédits
L’après-midi, deux conférenciers et une
conférencière ont parlé de leurs expériences
dans des domaines pas comme les
autres qui ne sont pas accessibles aux débutants.
Ainsi, cet été, Daniel Wegmann a
participé aux Jeux olympiques au Japon
en tant que médecin du sport. L’équipement
devait être déclaré dans les moindres
détails. Pour le traitement des athlètes, il
devait faire preuve de prudence pour éviter
qu’ils ne soient soupçonnés de dopage
suite à la prise d’antidouleurs. Le travail
médical était intégré dans une énorme
structure parfaitement organisée.
Quant à Nora Bienz, co-vice-présidente de
l’association faîtière asmac et cheffe de
clinique à l’Hôpital de l’Ile à Berne, elle ne
pouvait compter que sur elle-même lorsqu’elle
a accompagné de jeunes alpinistes
dans une expédition de montagne en
Chine. La difficulté consistait à emporter
le «bon» matériel. Pas trop, mais assez.
Tout en sachant que le prochain hôpital
important était situé à 2000 kilomètres de
distance et qu’aucun hélicoptère de sauvetage
ne pouvait être alerté. Nora Bienz a
donc appelé les jeunes médecins à chercher
des espaces de liberté et à se consacrer
à leurs passe-temps. «La médecine à
elle seule ne fera pas votre bonheur.»
Pour finir, le Professeur Guido Beldi,
spécialiste de la chirurgie de transplantation,
a parlé de son domaine de spécialisation
un peu particulier. Cela fait longtemps
qu’on ne parle plus de «chirurgie
expérimentale». La grande majorité des
patients transplantés des reins ou du foie
vivent encore au moins dix ans après
l’intervention. «Il est rare de voir une amélioration
aussi importante après une opération»,
a-t-il ajouté. Ce faisant, il a poussé
la porte sur l’avenir de la profession de
médecin en affirmant que l’intelligence
artificielle n’allait pas décharger les médecins
de leur travail, mais l’améliorer.
«Même avec un système de navigation
dans la voiture, vous devez la conduire.»
Et qui a gagné le «titre de spécialiste»?
La Bernoise Sophie Grob, étudiante de
dernière année, qui doit donc prochainement
décider quelle voie elle souhaite
emprunter à l’avenir. «Je peux bien imaginer
me diriger vers la médecine interne
et la cardiologie», a déclaré l’heureuse
gagnante.
Le bon côté de la profession de médecin,
c’est que le taux de chômage présente
un zéro avant la virgule. De ce point de
vue, le choix de la discipline ne joue donc
pour ainsi dire aucun rôle.
Nous remercions tous les sponsors et
exposants, en particulier les Services
psychiatriques de Lucerne (lups) qui
ont sponsorisé le concours, pour leur
soutien. Nous remercions aussi les
conférencières et conférenciers. Sans
eux, MEDI future 2021 n’aurait pas vu le
jour. Le prochain congrès de carrière se
déroulera le 5 novembre 2022 au Stade
du Wankdorf à Berne.
12
6/21 vsao /asmac Journal
Formation postgraduée / Conditions de travail
Médecin ou patient –
ou les deux …?
Photo: màd
«Est-ce que le fait d’être médecin t’a permis de mieux
gérer ta maladie ou plutôt rendu les choses plus difficiles?»
Cette question m’est souvent posée. Pour y répondre,
je dois me placer dans un contexte plus large. Le 29 novembre
2020, je me suis rendu aux urgences avec 39 degrés de fièvre et
de fortes douleurs abdominales. J’étais convaincu d’être atteint
d’une diverticulite aiguë. C’est alors que j’ai été frappé de plein
fouet: lymphome hautement agressif, avancé,
rétropéritonéal, la tumeur la plus grande
mesurant environ 20 cm.
La transformation du médecin en
patient a été immédiate. Mes connaissances
en oncologie étaient insuffisantes.
Je me suis donc déchargé de
la responsabilité médicale. C’était
un soulagement pour moi de savoir
que d’autres se chargeaient de traiter
et transmettre les informations
pour que mon mari et moi puissions
prendre les décisions nécessaires.
Mais attention, les informations
à proprement parler – le stade,
le taux de survie à cinq ans, le possible
décès dans les semaines/mois à venir –
je les ai traitées dans mon «cerveau de
médecin».
Heureusement, j’ai été pris en charge par
une magnifique équipe interprofessionnelle bien
rodée. Le service d’oncologie de l’Hôpital Triemli à Zurich est
devenu ma seconde famille chez qui j’ai vécu à sept reprises
pendant une semaine. Nous avons beaucoup rigolé ensemble,
mais aussi vécu des moments graves et tristes, mais toujours
trouvé les mots justes. Particulièrement pendant la crise du
coronavirus où ni mes parents ni mes amis n’ont pu me rendre
visite, les personnes à l’hôpital étaient les seules que je rencontrais
physiquement outre mon mari.
A chaque cycle de chimiothérapie, mes forces baissaient
davantage. A la fin, je ne pouvais même plus me tenir debout.
Sur le plan mental, je suis heureusement resté fort et optimiste.
Ce n’est pas seulement mon entourage, mais aussi ma curiosité
de patient disposant de connaissances médicales qui m’ont aidé.
Je ne me suis jamais senti désarmé face à la médecine, aux
cytostatiques et autres médicaments. J’ai bien plus essayé
d’imaginer avec fascination ce que mon corps faisait pour me
maintenir en vie. Les effets secondaires ont représenté une
lourde contrainte tout en symbolisant l’espoir de survivre.
L’essentiel
en bref
La médecine conventionnelle a sauvé ma vie, mais il me
manquait quelque chose. J’avais des questions et besoins qui
dépassaient ce cadre. J’ai donc découvert la Mind-Body-Medicine.
Pour certains types de cancer, nous pouvons réduire
jusqu’à 40% le taux de récidive par un changement du style de
vie. On dispose de preuves pour cela. Je suis donc content de
pouvoir reprendre certaines responsabilités pendant la longue
réadaptation actuellement en cours à l’Hôpital universitaire de
Zurich et ne pas devoir simplement attendre le
prochain examen.
J’en reviens à la question initiale et à
la tentative d’y répondre. Mon savoir
médical m’a permis de comprendre la
gravité de la situation. Cela m’a
permis de réaliser que je ne pouvais
réussir qu’à condition de rester
optimiste et de croire à ma chance
de guérison aussi infime soit-elle.
Et cela m’a aidé à comprendre le
traitement. Le souvenir de certains
patients et patientes et leur
manière d’aborder la maladie et de
mourir m’ont libéré de la peur de
mourir.
Mais ce qui m’a le plus aidé, c’est de
pouvoir simplement être un patient.
Je me suis libéré de la responsabilité du
traitement et me suis consacré à d’autres
questions. C’est de cette façon que j’ai pu découvrir
des traitements et facteurs de guérison importants pour moi qui
dépassent le cadre de la médecine traditionnelle.
Au printemps dernier, j’ai vécu une deuxième naissance.
Depuis lors, chaque jour est un cadeau que j’accepte avec
gratitude. Dans cette deuxième vie, j’ai la chance d’être en même
temps médecin ET patient. C’est un bénéfice pour moi et pour
mes patients.
Angelo Barrile
Président de l’asmac
vsao /asmac Journal 6/21 13
Formation postgraduée / Conditions de travail
«C’est beau, le sang»
Encore une année! Et une de plus. Puis encore une autre …
Antoinette Streit a dû faire preuve de persévérance dans son parcours professionnel.
Un parcours qui l’a conduite vers l’hématologie et l’oncologie.
Et à partir de là, vers de nouveaux horizons.
Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’asmac
Depuis 2016, Antoinette Streit (centre) travaille dans le service d’hématologie de l’hôpital d’Arequipa au Pérou.
Là-bas, la médecin retraitée a dû s’habituer à bien des nouveautés – aussi pour le traitement des patients …
Photo: màd
14 6/21 vsao /asmac Journal
Formation postgraduée / Conditions de travail
Il n’y a pas de doute, sa vie est entachée
de sang. Sans meurtre ni assassinat,
mais avec sérieux et science.
A l’instar de la personnalité cultivée
d’Antoinette Irène Streit. Mais quand il
est question de son métier, les émotions
se manifestent dans son regard. A 72 ans,
elle s’enthousiasme toujours encore pour
la beauté des formules sanguines et ajoute
presque en s’excusant: «Bien des hématologues
sont des esthètes.»
Ce ne sont d’ailleurs pas les ustensiles
médicaux que la Bâloise aurait trouvés
dans son berceau, mais plutôt …
… une palette et des pinceaux.
M me Streit, votre père était artiste-peintre,
votre mère passionnée
d’art: cela ne vous prédisposait-il pas à
un parcours similaire?
Mon père est mort tôt et ma maman aurait
effectivement aimé que moi, sa fille unique,
je suive son exemple. Peut-être que je serais
devenue décoratrice, si mon papa avait vécu
plus longtemps. Mais à l’âge de 7–8 ans,
j’ai commencé à me rebeller contre les
pressions exercées par ma mère. Même si
j’ai longtemps entretenu un côté musical en
jouant du piccolo au carnaval de Bâle.
Visiez-vous un métier de rêve?
Je voulais d’abord devenir enseignante à
l’école primaire, étant donné que cela
couvre un large éventail thématique. Au
lycée pour jeunes filles, j’ai découvert mon
intérêt pour la médecine. Les sciences naturelles
me fascinaient et je voulais exercer
une profession impliquant de nombreux
contacts avec les gens. A cela s’ajoute que la
Hembecaperu …
… c’est le nom de l’association qu’Antoinette
Streit a fondée en février 2020
à Baden. Elle cherche des membres et
des dons pour que les futurs médecins
péruviens puissent suivre une formation
de deux ans en hématologie au
Brésil. La première formation à l’hôpital
de Porto Alegre a débuté en mars de
cette année. Au terme de la formation,
les participants s’engagent à travailler
pendant trois ans dans cette discipline
dans le sud du Pérou pour que les
cliniques locales puissent profiter de
leurs connaissances. Vous trouverez
plus de détails sur webhembecaperu.
wixsite.com/hembecaperu-de ou
ahembecaperu@gmail.com.
médecine présente aussi un large champ
d’activité et que je cherchais quelque chose
de «fondamental» m’obligeant à étudier.
Une jeune femme qui voulait aller à l’université
et devenir médecin? Au milieu des
années 1960, cela n’était pas encore la
chose la plus normale du monde à Bâle.
Antoinette Streit garde un mauvais souvenir
de sa formation gymnasiale en chimie
et physique qui était «absolument misérable».
Probablement parce que l’école
pensait que «les filles n’avaient pas besoin
de cela». Elle a cependant vite constaté
qu’elle en avait pourtant grandement
besoin dans ses études. Et aussi besoin de
changer d’air.
Vous écrivez dans votre curriculum
vitae qu’après trois ans d’études à Bâle,
vous avez poursuivi vos études à
l’Université de Berne. Pourquoi?
Longtemps, je n’ai pas parlé de mes désirs
professionnels à ma mère. Lorsque je l’ai
fait, elle a approuvé mon choix. Indépendamment
de cela, j’estimais qu’il était
temps de prendre mes distances par rapport
à mon ancienne vie et mon entourage
immédiat. A cela s’ajoutait que la faculté de
médecine à Berne avait introduit un nouveau
système d’enseignement avec beaucoup
d’enseignement en groupe, ce qui me
plaisait.
Vous sentiez-vous bien préparée à
la pratique médicale en tant
qu’étudiante?
Oui, grâce à ces travaux de groupe et à l’année
d’étude à option que j’ai suivie en médecine
interne à l’hôpital de Sumiswald. Cela
m’a permis d’acquérir de premières expériences
dans le travail quotidien et le suivi
des patients. Mon entrée dans la formation
médicale postgraduée a peut-être aussi été
facilitée par le fait que mon premier poste
d’assistante était à la Clinique d’altitude
Allerheiligenberg dans le canton de Soleure
où il n’y avait que peu de cas aigus. Je pouvais
aussi me consacrer en même temps à
ma thèse de doctorat. Elle avait pour thème
un nouveau type de stimulateur cardiaque
testé sur des cochons.
Pourquoi avez-vous choisi la médecine
interne?
Parce qu’elle couvre un champ relativement
large et que je savais que je n’étais pas faite
pour une activité chirurgicale en salle
d’opération. Et à l’époque, il était quasiment
impossible de devenir pédiatre. A
Berne, on n’acceptait pas de femmes.
A nouveau l’air du temps, même si nous
étions déjà dans les années 70. Antoinette
Streit raconte avec sobriété. Elle parle du
chef qui ne tolérait que deux médecinsassistantes
en plus d’une douzaine de médecins-assistants.
Il craignait sinon le
«chaos». De l’exception que l’on pouvait
faire pour sa thèse de doctorat, puisqu’on
la connaissait. De postes où il fallait confirmer
par écrit de ne pas se marier ni d’avoir
des enfants. Ou du travail à temps partiel
pour les femmes ayant des obligations familiales:
«uniquement en psychiatrie».
Les récits d’Antoinette Streit sont
exempts de reproches ou critiques. C’était
ainsi, mais au quotidien aussi autrement
plus collégial et d’égal à égal. Ce n’est qu’en
insistant que l’on touche à ses sentiments
d’alors: «On avalait les couleuvres. Je voulais
avancer.»
Cet avancement l’a conduite du Allerheiligenberg
encore une fois pour une
courte période à Sumiswald et ensuite au
Bürgerspital de Soleure. Puis à l’Hôpital de
l’Ile à Berne où l’on pouvait combiner la
médecine interne à une sous-spécialité.
Désenchantement: «La rhumatologie
n’était rien pour moi. Une discipline totalement
non scientifique.»
Et soudain apparaît un tout autre nom
sur la liste des étapes. Un nom important:
Londres!
Londres?
Je voulais faire quelque chose de vraiment
nouveau et je me suis intéressée à l’hématologie.
Mais je ne savais pas si j’obtiendrais
un tel poste à Berne. Dans cette situation,
j’ai appris que le Hammersmith Hospital
de Londres proposait un cours pour les
spécialistes en médecine interne. Seulement
15 à 20 participants, quelques cours
le matin et chaque après-midi des cours en
groupe. A un niveau très élevé!
Elle l’évoque avec enthousiasme et considère
que ces trois mois marquent l’apogée
de sa formation postgraduée. Ensuite, elle
a été engagée à l’Hôpital de l’Ile en hématologie
– un moment décisif pour la suite
de son parcours. Les deux années suivantes
jusqu’en 1984 ont été passionnantes,
étant donné que la discipline se
caractérise par la recherche et un contact
intense avec les patients. Exactement
comme elle l’avait imaginé lorsqu’elle était
au gymnase.
D’autres rêves se sont par contre évanouis:
elle n’a pas pu concrétiser la suite à
Sumiswald – Antoinette Streit aurait pu
devenir cheffe suppléante du service de
vsao /asmac Journal 6/21 15
Formation postgraduée / Conditions de travail
Ximena Paola Huamani Condori est la première médecin péruvienne qui profite du programme d’échange avec
le Brésil de l’association Hembacaperu d’Antoinette Streit.
médecine interne – étant donné que l’ouverture
d’un cabinet au village prévue en
parallèle avait échoué. «Pour des motifs
politiques», déclare-t-elle sans en dire
plus. L’idée de devenir indépendante à
Thoune n’a pas eu plus de succès.
Alors que faire?
Vous avez rejoint le département
d’oncologie à l’Hôpital cantonal de
St-Gall.
Parce que l’on pouvait s’attendre à ce que
l’on doive connaître cette nouvelle discipline
si l’on voulait se consacrer à l’hématologie.
Mais pour avancer sur ce sujet dans
un hôpital, il aurait fallu une carrière académique
et les offres étaient rares. Excepté
l’habilitation – trop difficile.
Alors quand même le pas vers l’activité
indépendante?
… que j’ai osé en juillet 1985 avec l’ouverture
d’un cabinet d’hématologie et oncologie
à Baden, oui.
Moins difficile?
Très difficile! C’était le seul cabinet de ce
type dans tout le canton d’Argovie. On ne
connaissait pas l’oncologie. Donc personne
ne m’envoyait des patients. Il n’y avait pas
non plus de tarif.
Persévérer ou abandonner?
J’ai régulièrement envisagé d’abandonner.
Mais je me suis dit, je continue encore une
année. Et encore une. La situation s’est
améliorée lorsqu’un collègue s’est installé à
Rheinfelden. Nous pouvions comparer nos
factures, ce qui nous a permis de constater
les mêmes problèmes. Finalement, nous
avons été entendus par les caisses-maladie
et avons trouvé une solution pour la tarification.
De plus, l’Hôpital cantonal de Baden
m’a chargée en 1997 de mettre en place
un service d’oncologie. Cela a renforcé ma
notoriété et l’effectif des patients.
Gérer un cabinet individuel et en
même temps diriger un service
hospitalier – comment avez-vous
réussi ce tour de force?
C’était une charge de travail énorme, ce que
je connaissais de ma formation postgraduée,
mais c’était aussi très intéressant.
Ce qui signifiait alors pour la jeune médecin-assistante:
s’occuper de tout le service
en l’absence du chef en étant débutante.
Ou effectuer 72 heures de service pour tout
l’hôpital – et ensuite travailler «normalement»
le quatrième jour. Ou un mois de
service de nuit, de 17h à 8h30 du matin.
Rentrer chez soi? Seulement pour dormir.
Car son contrat précisait: «La durée de travail
s’oriente selon les besoins de l’hôpital.»
Une chose inimaginable aujourd’hui.
Comme bien d’autres choses à l’époque.
Antoinette Streit se réjouit que les conditions
se soient améliorées. En particulier
pour les femmes. Sans jalousie. Tout
n’était pas mauvais autrefois. A propos de
bureaucratie: «Toutes ces autorisations,
certifications et contrôles aujourd’hui.»
Elle se demande si on n’exagère pas un
peu.
C’est bien joli tout ça, mais n’avez-vous
jamais atteint vos limites?
J’avais trop appris pour le deuxième examen.
En conséquence de cela, j’ai vécu une
crise personnelle. Et lorsque dans un hôpital,
j’ai non seulement dû m’occuper de la
médecine interne, mais aussi de la gériatrie
avec plus de 100 lits, j’ai dû admettre que je
ne pouvais plus faire cela correctement.
Dans les deux cas, je me suis dit, ça ne va
plus. Pour ensuite me dire: je veux continuer!
Faire autre chose: cela ne s’est produit que
tard dans la vie de cette célibataire sans
enfants. Mais ça s’est fait. Une première
fois dans les années 1990 lorsqu’elle a réa-
Photo: màd
16 6/21 vsao /asmac Journal
Formation postgraduée / Conditions de travail
lisé un rêve de longue date en faisant un
voyage à travers l’Amérique du Sud. La
Bolivie, le Pérou, les îles Galapagos.
Enfant, elle a souvent passé les vacances
en Espagne et pendant ses études, elle a
travaillé pendant un mois dans un hôpital
madrilène. De là vient le lien avec la langue
et la culture. La deuxième fois n’a pas
seulement été une suite, mais un tournant
important.
En 2011, vous avez abandonné la
profession. Pourquoi?
A 62 ans, je suis arrivée à la conclusion que
je voulais m’atteler ailleurs à une nouvelle
tâche. J’ai choisi l’Argentine et un travail
dans une crèche. Comme je n’ai pas réussi à
nouer des relations privées, j’ai accepté
l’invitation d’une cousine à Lima. Le Pérou
me plaisait. C’est un pays authentique, la
population est très aimable et serviable.
J’ai travaillé bénévolement dans un foyer
pour enfants et comme enseignante dans
une école des quartiers pauvres. Jusqu’à ce
que je ressente à nouveau le besoin …
Retour à l’hémogramme?
Après deux ans, j’ai ressenti le besoin de travailler
à nouveau comme médecin. Je
n’avais donc pas encore fait le deuil de ma
profession. Je suis revenue en Suisse. Au
centre de la tumeur de Rapperswil-Jona et
à Schaffhouse et Bienne, j’ai trouvé des
postes temporaires pour mettre à jour mes
connaissances. En parallèle, j’ai postulé
au service d’hématologie à Arequipa au
Pérou – et j’ai été sélectionnée. Depuis lors,
je navigue entre deux mondes.
Seulement sur le plan géographique …?
Non, les distances sont également grandes
pour ce qui concerne les mentalités. Chez
nous, la science a son importance. Nous respectons
les règles qui en découlent. A long
terme, avec constance. Au Pérou, l’approche
est différente. C’est l’instant présent
qui compte et les prescriptions, on peut toujours
les changer. Cela a par exemple pour
conséquence que les intervalles entre les
cycles thérapeutiques pour le traitement de
la leucémie sont prolongés de façon arbitraire.
Je veux pallier ces déficits avec l’association
Hembecaperu (voir encadré) et
un échange de médecins.
L’idée est d’apprendre en suivant l’exemple.
Comme elle l’a fait dans sa jeunesse, et
maintenant, à son âge, elle déclare sans
hésiter qu’elle «choisirait évidemment» la
même profession et qu’elle se consacrerait
à nouveau à l’hématologie. Lorsqu’on lui
demande ce qu’elle ferait autrement rétrospectivement,
elle ne trouve rien à dire.
La réponse à la dernière question fournit
l’explication.
Pourriez-vous terminer la phrase
suivante: «Moi, médecin-assistante …»
… j’ai beaucoup travaillé, beaucoup appris,
pu me perfectionner et j’ai eu une vie
épanouie.
«Moi, médecinassistante
...»
Dans sa série, le Journal asmac donne
la parole à des médecins-assistantes et
-assistants – anciens et contemporains,
avec différentes biographies et
de toute la Suisse. L’article veut dresser
une image multidimensionnelle et
personnelle de la formation postgraduée
et du parcours professionnel.
Déjà parus: Dina-Maria Jakob
(n° 5/2018), Lisa Bircher (n° 1/2019),
Jürg Schlup (n° 3/2019) Christoph Jans
(n° 5/2019), Agathe Evain (n° 4/2020),
Herbert Aschwanden (n° 1/2021) et
Nicola Rüegsegger (n° 3/2021).
Vous souhaitez y participer?
Alors, écrivez à marti@asmac.ch.
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Kathrin Grüneis
vsao /asmac Journal 6/21 17
Formation postgraduée / Conditions de travail
Le regard d’une sous-assistante
Tout est bien qui
finit bien
Pour bien compléter l’année
d’étude à option, un stage à
l’étranger ne saurait évidemment
manquer. Alors que
certains collègues ont dû renoncer à leur
poste à l’étranger à cause de la pandémie,
d’autres se sont risqués dans des endroits
particulièrement exotiques ou aventureux.
Et certains se sont retrouvés dans
les plus beaux paradis de vacances et ont
non seulement pu savourer leur travail à
l’hôpital, mais aussi le soleil, et suivre des
leçons de surf ou de plongée. Pendant ce
temps, j’ai eu le plaisir d’aller (sur recommandation
d’un chef de clinique) à
Straubing en Bavière, un endroit également
très exotique et champêtre. Ce n’est
que plus tard que j’ai appris qu’un stage
dans la savane ou dans les profondeurs de
la jungle aurait été moins dangereux.
Car pendant mon stage à la clinique,
un tueur en série se promenait à travers
cette petite ville située sur les bords du
Danube.
En Bavière, le dialecte réserve
quelques surprises aux Helvètes germanophones.
Il est donc important de bien
tendre l’oreille pour saisir le sens des
mots. Et la nourriture présente aussi
quelques particularités, comme par
exemple les traditionnels «Knödel»
(boulettes de viande) qui sont servis selon
les règles d’hygiène en vigueur (dans une
boîte en carton, avec des couverts en
plastique et du café filtre gratuit dans des
gobelets en papier). Une attention
particulière est aussi accordée à l’ordre
hiérarchique correct. On appelle souvent
«M me la cheffe de clinique». On n’entend
donc jamais le nom de la personne.
Et la salle d’examen est immédiatement
libérée pour «M. le médecin-chef X» s’il
souhaite examiner ses patients. Même
une patiente déjà confortablement
installée sur la chaise d’examen gynécologique
doit disparaître sans attendre.
Pour se sentir chez soi, une chambre
du personnel est mise à notre disposition.
Elle est située au 5 e étage de la clinique,
ce qui permet de limiter le trajet pour se
rendre au travail au strict minimum et
d’éviter de se perdre dans la petite
bourgade en se rendant au rapport du
matin. Cette situation fantastique
s’accompagne de la possibilité d’assister
la nuit, du moins sur le plan acoustique,
aux naissances difficiles, car la salle
d’accouchement se situe directement
deux étages en dessous de la chambre.
Et pour finir, l’aire d’atterrissage de
l’hélicoptère est située directement
devant la fenêtre. Lorsqu’il décolle à la
hâte en pleine nuit, la couverture s’envole
avec.
On est d’ailleurs immédiatement
engagée comme spécialiste pour les
prises de sang et la pose des accès
veineux, ce qui permet de vérifier son
talent pour les aptitudes pratiques
apprises spontanément. Après quelques
bains de sang (je ne parle pas du tueur en
série), j’ai effectivement perfectionné ma
technique et peux fièrement déclarer que
l’année des «faux pas» est terminée, car
ils ne sont plus prévus à l’échelon suivant.
(La suite dans «Le regard d’une
assistante».)
Camille Bertossa,
étudiante en médecine
de 6 e année
Photo: màd
18 6/21 vsao /asmac Journal
asmac
Nouvelles
des sections
Berne
#Sexismeenblanc
Un cas abordé dans le cadre du conseil
juridique a été le point de départ pour
cette campagne en ligne. Un médecin a été
licencié parce qu’il avait prétendument
tenu des propos sexistes envers des collaboratrices.
Il a contesté son licenciement.
Cela a déclenché une vive discussion chez
nous au secrétariat et nous étions tous
d’accord pour dire que l’on ne peut faire
preuve d’aucune tolérance dans ce genre
de situation et que les personnes concernées
doivent être protégées. Eveline Tissot,
notre collaboratrice responsable de la
communication, a repris le sujet, cherché
des exemples et mis en place une campagne
de sensibilisation. Celle-ci a été
réalisée en collaboration avec une agence
externe.
Le sexisme fait partie de notre quotidien
– souvent, nous ne le percevons pas
consciemment tellement il est ordinaire.
Nous estimons donc qu’il est important
d’en parler publiquement et d’appeler les
situations sexistes par leur nom. La bonne
chose, c’est que le sexisme est le fait des
personnes. Nous pouvons donc aussi y
remédier. Nous sommes tous tenus de
reconnaître, de désigner et de mettre fin à
ce genre de déclarations et comportements.
Vous découvrirez l’ensemble de la
campagne avec tous les contenus et images
sur notre site web (https://vsao-bern.ch/
de/themen/sexismusinweiss/) et sur notre
profil Facebook (VSAO Bern).
Save the date:
Assemblée générale 2022:
mercredi 28 avril 2022 , à 18h30 à la
Maison des générations de Berne
Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne
Vaud
Nous n’avons pas chômé!
Malgré les vagues pandémiques qui ont
mis nos activités cliniques à rude épreuve,
notre comité n’a pas chômé ces derniers
mois. 2021 verra l’aboutissement de plusieurs
projets que nous avions à cœur de
réaliser.
Tout d’abord, notre sondage sur le
thème «harcèlement, discrimination et
maternité» a donné lieu à des articles dans
la Revue Médicale Suisse, qui fait office de
référence en Suisse romande, ainsi que
dans le Journal asmac. Cela nous a aidés à
partager nos messages avec nos collègues
et les directions hospitalières. Bien que la
vitesse du changement reste malheureusement
toujours très faible, notamment
concernant les questions liées à la maternité,
nous espérons qu’avec l’éveil des
consciences et une plus grande visibilité
donnée aux problématiques, les choses
pourront évoluer.
Toujours sur le thème de la discrimination,
l’ASMAV s’est associée à CLASH
(Comité de Lutte contre le Sexisme en milieu
Hospitalier, collectif fondé par des
étudiantes en médecine de l’UNIL) et à la
Fédération des hôpitaux vaudois (FHV),
afin de mettre en place dans les établissements
de cette fédération une campagne
de sensibilisation: clips vidéo, campagne
d’affichage, formation en ligne obligatoire
pour tout nouveau collaborateur et performances
de théâtre de rue itinérantes. Une
formation plus approfondie a également
été mise en place par les directions pour
les personnes occupant des postes à responsabilité.
Ce projet a été entièrement financé
par la FHV et les établissements du
réseau vaudois.
Concernant les étudiant.e.s en médecine,
que nous avons l’habitude de rencontrer
chaque année, nous avons dû nous
adapter aux conditions sanitaires. C’est la
vsao /asmac Journal 6/21 19
asmac
raison pour laquelle des vidéos ont été
enregistrées par des membres du comité,
traitant de divers thèmes allant de la formation
postgraduée à la formation en pédopsychiatrie,
en passant par les aspects
juridiques, de conciliation vie privée/vie
professionnelle et à l’importance de l’engagement
associatif. Ces vidéos servent de
préambule aux questions que peuvent se
poser les étudiant.e.s avant de pouvoir les
rencontrer lors d’une séance de question-réponses
avec des représentant.e.s
du comité – en présentiel selon les conditions
sanitaires ou dans le cas contraire
en vidéoconférence. Vous pouvez les visionner
sur notre site www.asmav.ch.
En parlant de celui-ci, il a fait peau
neuve. L’interface est plus moderne et se
veut ludique, grâce aux illustrations réalisées
par Maud Oihenart.
Enfin, 2021 verra un changement de
présidence, puisque Agathe Greiser Evain
a laissé le poste vacant à l’issue de la dernière
assemblée générale ordinaire du
18 novembre 2021. Une coprésidence se
profile. Agathe en a profité pour remercier
le comité élargi pour son implication sans
faille, son énergie et sa motivation, qui ont
permis de mettre sur pied les projets
ci-dessus. Et pour le reste, qui change peu,
comme l’application de la loi sur le travail
et des CCT … on continue!
Agathe Greiser Evain et Sandrine Devillers
Ancienne présidente et secrétaire générale de
l’ASMAV
Suisse centrale
Nouvelle CCT et changement
au comité
Lors de la votation générale de la mi-octobre,
les collaborateurs et collaboratrices
de l’Hôpital cantonal de Lucerne (LUKS)
se sont exprimés à plus de 89% et ceux des
Services psychiatriques de Lucerne (lups)
à 78% en faveur de l’introduction de la
convention collective de travail (CCT). La
CCT négociée par les employeurs et la
communauté de négociations entrera
donc en vigueur le 1 er juillet 2022. Nous
nous réjouissons de cet excellent résultat
de la votation et continuerons de nous engager
pour une amélioration des conditions
de travail dans la communauté de
négociations.
A l’occasion de l’assemblée générale,
tenue dans un cadre virtuel à cause du
COVID-19, Helen Manser, Marc Eich et
Mirjam Ulmi ont été nouvellement élus au
comité. Comme Ivo Fähnle souhaitait
démissionner de la présidence pour des
raisons professionnelles, Helen Manser et
Mirjam Ulmi ont repris sa fonction ad interim
dans le cadre d’une coprésidence.
Regula Wiesmann démissionnera aussi du
comité à la fin de l’année. Nous tenons à
remercier Regula et Ivo pour le travail
accompli.
Pour mieux faire connaissance de nos
membres, nous avons récemment organisé
une première rencontre avec la section
à Lucerne qui a rencontré un franc
succès. Cela nous a permis d’informer les
participants des affaires en cours à la section
Suisse centrale et de recruter des
membres intéressés pour collaborer dans
différents projets. Ce contact direct a aussi
été l’occasion d’apprendre de la bouche de
nos membres les problèmes les plus urgents
concernant les conditions de travail
et la formation postgraduée. Les explications
de Philipp Rahm sur le thème de la
loi sur le travail et de la planification des
services ont aussi rencontré un vif intérêt.
Nous nous réjouissons de vous informer
prochainement des autres manifestations
intéressantes prévues en 2022.
Nous cherchons en permanence des
membres qui souhaitent s’engager pour
l’asmac. Les personnes intéressées
peuvent en tout temps participer sans engagement
à une séance du comité (dans
notre nouvelle salle de conférence située
à la Schwanenplatz à Lucerne). Contacteznous!
Mirjam Ulmi et Helen Manser
(coprésidentes asmac Suisse centrale)
Marc Eich (directeur asmac Suisse centrale)
Annonce
Engagement, motivation, compétence
Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.
Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge
de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?
Pour plus d’informations:
Service Croix-Rouge, 058 400 41 70
info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch
20 6/21 vsao /asmac Journal
asmac
Zurich /
Schaffhouse
Le premier «afterworkapéro»
a été un succès
Notre tout premier apéro «afterwork» s’est
déroulé à la fin octobre. L’impressionnant
nombre de 80 participants qui se sont retrouvés
au Chiffon-Bar à Zurich par une
soirée automnale a montré que le désir
d’avoir un échange personnel est particulièrement
marqué chez les médecins-assistant(e)s
et chef(fe)s de clinique. Car
l’échange personnel et le réseautage ont
beaucoup souffert au cours des derniers
mois à cause de la crise du coronavirus et
évidemment aussi en raison des longues
journées de travail en clinique.
La rencontre après le travail a donc été
d’autant plus appréciée par les membres et
personnes intéressées de l’ASMAC Zurich.
Outre l’échange avec le comité et la direction
de l’association, la partie récréative
était tout aussi importante. Joël Perrin,
spécialiste du «poetry slam», a assuré une
soirée divertissante pendant que les participants
ont pu savourer des boissons et
autres amuse-bouche. «Notre apéro afterwork
a été un vrai succès», déclare Anna
Une touche finale pour assurer la réussite:
Federico Mazzola, responsable de l’encouragement
de la relève dans notre direction et donc
de la nouvelle manifestation de réseautage
le soir pour répondre personnellement
aux préoccupations des médecins-assistant(e)s
et chef(fe)s de clinique.»
Nous remercions tous les participants
pour leur contribution à cette manifestation
réussie.
La plateforme interne doc-doc est à
la disposition de tous les membres de
l’asmac. Que ce soit pour aborder des
questions intéressantes concernant les
médecins, consulter des informations actuelles,
la revue de presse quotidienne ou
simplement pour un échange informel
dans le local de pause virtuel. L’ASMAC
Zurich a d’ailleurs décidé de mettre à jour
et de revoir la présentation de la plateforme
qui est en ligne depuis un certain
temps déjà. Cette version remaniée devrait
être mise en service au plus tard à la
fin de l’année.
Nous nous réjouissons de poursuivre
nos échanges, soient-ils physiques ou virtuels.
www.vsao-zh.ch/doc-doc/
Dominique Iseppi,
assistante de communication, ASMAC Zurich
Photo: ASMAC Zurich
Wang, présidente de l’ASMAC Zurich. Et
ajoute: «Le grand nombre de participants,
membres et membres potentiels, mais
aussi les discussions animées et les questions
soulevées qui nous ont été adressées
sur place montrent qu’il est nécessaire
d’organiser des manifestations dans un tel
cadre. Cette première nous a encouragés à
organiser de telles rencontres également
vsao /asmac Journal 6/21 21
asmac
asmac-Inside
Richard Mansky
Lieu de résidence: Zurich
Membre de l’asmac depuis:
octobre 2019
L’asmac en trois mots:
engagement, principes, progrès
Son nom est Rich. Richie Rich.
Mais pas celui du film ou de la
bande dessinée. Ni le rappeur.
Ce Richie Rich est surtout connu
dans le monde médical. Car c’est un futur
spécialiste en médecine interne générale.
Son vrai nom: Richard Mansky.
Ce pseudonyme témoigne de son
caractère enjoué, allié à un charme
juvénile qui transparaît dans son allure
et son sourire. Richard est Richie Rich
lorsqu’il intervient sur les réseaux
sociaux ou participe à des séances
virtuelles, de plus en plus nombreuses
au vu de l’engagement débordant du
trentenaire. En effet, il fait partie de
l’équipe de visiteurs, participe aux
réunions du Comité central, est délégué
à la Chambre médicale, siège au sein de
la direction de la section de Zurich – et
depuis quelques mois également au sein
du Comité directeur, où ce Lubeckois a
dès le début fait forte impression.
Il exprime ouvertement ses opinions
et les valeurs qui lui sont chères – pour lui
comme pour l’asmac: engagement,
principes, progrès. En effet, quiconque
l’écoute constate le sérieux avec lequel il
aborde la question. «Les médecins ont
besoin d’une représentation forte qui
défende leurs intérêts.» Il s’exprime sur
une grande variété de sujets, avec conviction,
tout en restant conciliant. «Le travail
associatif est un excellent moyen
d’échanger des idées et de puiser de
nouvelles inspirations.»
En tant que médecin-assistant à la
clinique de médecine gériatrique de
l’Hôpital universitaire de Zurich, la
promotion de la relève et l’amélioration
des conditions de la formation postgraduée
lui tiennent particulièrement à
cœur. A propos de son travail: «Ce qui me
fascine dans la médecine interne, ce sont
les connaissances généralistes très
diversifiées. Je souhaite néanmoins me
spécialiser davantage.» Travailler dans un
grand hôpital l’attire beaucoup, car les
possibilités sont nombreuses. «Un séjour
à l’étranger fait également partie de mes
objectifs professionnels.»
Richard Mansky applique aussi dans
la sphère privée les nombreuses opportunités
qui s’offrent à lui. Pianiste aguerri,
il aime également s’adonner à diverses
activités sportives avec ses amis (tennis,
golf et surf en pleine ville). «Un équilibre
indispensable, surtout après des journées
de travail longues ou stressantes.» Un
dernier souhait à formuler? Oui: «Après
bientôt deux ans de pandémie, j’espère
enfin un retour à la normale. Et en tête de
liste pour l’année prochaine: aller rendre
visite à ma famille en Corée du Sud.»
22 6/21 vsao /asmac Journal
asmac
Conseil juridique de l’asmac
Licenciement pour
cause de grossesse
Photo: màd
Je suis médecin-assistante et
j’ai signé un contrat de travail
auprès de mon futur employeur.
Un mois avant ma
prise de fonction, je l’ai informé de ma
grossesse. Il a alors résilié le contrat
avec pour motif que l’engagement
prévu selon le contrat n’était pas possible
compte tenu de ma grossesse.
Le travail de médecin-assistante étant
fatigant et qu’il fallait, en raison de la
pénurie de personnel, effectuer des
services de nuit d’une durée prolongée.
Mon employeur a-t-il le droit de résilier
le contrat dans ces circonstances?
Que dois-je faire si ce n’est pas le cas? 1
L’égalité de la femme et de l’homme est
un droit garanti par la Constitution
fédérale (art. 8 al. 3 CF). Au fil des dernières
décennies, cette égalité des sexes
est devenue un sujet important dans les
débats politiques. Il s’agit en effet d’établir
une réelle égalité des chances dans la
vie professionnelle. La loi sur l’égalité
(LEg, RS 151.1) entrée en vigueur le
1 er janvier 1996 est le résultat de ces
débats politiques. Elle vise à empêcher
la discrimination fondée sur le sexe dans
la vie professionnelle. D’après l’article 1,
la loi sur l’égalité a pour but de promouvoir
dans les faits l’égalité entre femmes
et hommes. L’égalité reste hélas un vœu
pieux dans de nombreux secteurs du
quotidien (professionnel), ce qui s’illustre
par exemple dans les écarts de salaire
persistants dans de nombreux domaines.
On a voulu y remédier en obligeant, à
partir du 1 er juillet 2020, les employeurs
qui comptent 100 collaboratrices et
collaborateurs et plus à réaliser une
analyse de l’égalité salariale, de la faire
vérifier par un organe indépendant et
d’informer les collaboratrices et collaborateurs
du résultat. Il s’agit de concrétiser
le droit constitutionnel à un salaire égal
pour un travail égal ou de valeur égale.
D’après l’art. 16 al. 1, la réalisation de
l’égalité entre les sexes «dans tous les
domaines» et l’élimination de «toute
forme de discrimination directe ou
indirecte» sont au centre de la LEg.
La LEg s’applique à tous les domaines de
la vie professionnelle, de l’engagement en
passant par le perfectionnement jusqu’au
licenciement, du salaire jusqu’au harcèlement
sexuel au travail.
D’après l’art. 3 al. 1 LEg, il est interdit
de discriminer les travailleurs à raison du
sexe, soit directement, soit indirectement,
notamment en se fondant sur leur
état civil ou leur situation familiale ou,
s’agissant de femmes, leur grossesse.
Selon l’alinéa 2 de ce même article,
l’interdiction de toute discrimination
s’applique notamment à l’embauche.
Quiconque subit ou risque de subir une
discrimination peut, d’après l’art. 5 LEg,
requérir le tribunal ou l’autorité administrative.
Dans le cas présent, il s’agit d’un
licenciement avant la prise de fonction.
L’employée peut faire opposition à ce
licenciement potentiellement abusif et
s’adresser à l’autorité de conciliation
compétente. Celle-ci doit alors vérifier si
le licenciement prononcé implique une
discrimination.
Dans le cas présent, on ne voit pas
pourquoi l’employée devrait être inapte à
assurer la tâche convenue. De plus, elle
aurait pu exécuter son travail jusqu’à
deux mois avant la naissance. En effet,
jusqu’à cette date, le travail de nuit est
expressément autorisé pour les femmes
enceintes (art. 35a al. 4 loi sur le travail,
LTr). Ensuite, l’employée aurait pu être
affectée à une autre tâche ou travailler la
journée. La résiliation ne se fonde donc
que sur la grossesse annoncée, ce qui
relève de l’interdiction de toute discrimination.
L’employeur n’est pas en mesure
d’avancer des motifs valables pour
justifier le licenciement. Il peut au
contraire être admis que l’employeur peut
remédier à la pénurie de personnel, de
manière à respecter la durée maximale
autorisée du service de nuit.
Dans le cas présent, il y avait un lien
direct entre le licenciement et la grossesse,
raison pour laquelle l’employeur a
été condamné à verser une indemnité de
trois salaires mensuels en vertu de
l’interdiction de discrimination selon
l’art. 5 LEg.
En effet, l’employeur ne peut pas
sans autre résilier le contrat. En faisant
opposition au licenciement et en
s’adressant à l’autorité de conciliation,
l’employée peut se défendre avec succès.
Si vous êtes victime d’une discrimination
fondée sur le sexe, adressez-vous au
juriste de votre section asmac.
Nous vous aidons volontiers.
1
En référence au cas autorité de conciliation selon
la loi sur l’égalité du canton de Zurich, procédure
20/2016 dans: décisions selon la loi sur l’égalité,
https://www.gleichstellungsgesetz.ch/d103-1778.
html (consulté le 26 août 2021)
Samuel Nadig,
juriste et directeur de
l’ASMAC Grisons
vsao /asmac Journal 6/21 23
Point de mire
Réaliser les
dernières volontés
Pouvoir retourner au Tessin, à la montagne ou assister au mariage de son
enfant. Tels sont les souhaits de personnes en fin de vie.
A l’origine de l’association wunschambulanz.ch SAW, Petar Sabovic met tout
en œuvre pour que ces souhaits deviennent réalité.
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal asmac
Pouvoir se dire «Oui» dans une ambiance
festive. Ce rêve est devenu réalité grâce à
l’ambulance des souhaits.
Photos: màd
24 6/21 vsao /asmac Journal
Point de mire
En quoi consiste l’ambulance des
souhaits?
L’association wunschambulanz.ch SAW
est une organisation à but non lucratif.
Son objectif est de réaliser le dernier vœu
des patients en phase terminale à l’aide
d’ambulances aménagées. Des bénévoles
formés aux soins de santé et plus de
300 membres s’engagent dans toute la
Suisse en faveur de cette association. La
réalisation du vœu est gratuite pour la
personne qui le souhaite et ses proches.
Quand et comment a-t-elle vu le jour?
wunschambulanz.ch SAW a été fondée en
2017. Ma partenaire, ancienne ambulancière,
et moi-même nous sommes inspirés
de l’initiative néerlandaise ambulancewens.nl
avant de fonder l’ambulance des
souhaits en Suisse.
Comment cela fonctionne-t-il?
Dans la plupart des cas, ce sont les proches
ou le personnel soignant qui s’adressent à
nous. Nous vérifions l’état de santé du
patient puis fixons une date pour la réalisation
du souhait, généralement dans un
délai très court. Nous demandons ensuite
aux bénévoles s’ils peuvent s’en charger. Si
cela n’est pas possible, nous pouvons faire
intervenir deux personnes disponibles en
permanence.
Combien de souhaits sont réalisés
par an?
Peu avant le premier confinement au printemps
2020, nous avons réalisé des souhaits
presque tous les trois jours. Après
les interdictions de visites et surtout de
vacances dans les institutions, tout a été
quasiment à l’arrêt jusqu’au printemps
2021. C’est bien reparti depuis. Nous réalisons
actuellement un souhait par semaine.
La réalisation des souhaits est gratuite,
comment vous financez-vous?
L’association est financée exclusivement
par des dons privés. 80% résultent de
l’entourage des personnes malades, les
20% restants proviennent de divers donateurs
et entreprises. L’association n’est pas
soutenue par les pouvoirs publics.
Quels sont les souhaits les plus
fréquents?
La plupart du temps, il s’agit de souhaits
très simples: visiter un lieu de nostalgie ou
assister au mariage d’un membre de la
famille. Certaines personnes ont également
pu assister aux funérailles de leur
enfant ou de leur conjoint. Pour la plupart
des personnes que nous avons pu accompagner
en fin de vie, il était particulièrement
important de se rapprocher de la
nature, de l’eau ou des montagnes.
Quel a été le souhait le plus extravagant
auquel vous avez été confronté
jusqu’à présent?
Chaque souhait mérite le même respect.
Même si certains nous semblent étranges
et farfelus, ce sont les dernières volontés
d’une personne mourante. Toutefois, peu
de souhaits ont nécessité des préparatifs
particuliers. Mon souvenir le plus touchant
est certainement celui d’une jeune
femme de 22 ans qui devait être témoin au
mariage de sa meilleure amie. Atteinte
d’une tumeur cérébrale très agressive, le
temps lui était compté. Grâce à l’intervention
rapide du service de soins palliatifs de
l’Hôpital universitaire de Zurich et de
wunschambulanz.ch SAW, la jeune femme
a pu assister au mariage et remettre les
alliances. Une expérience très forte en
émotions, avec des adieux déchirants à sa
meilleure amie, ses êtres chers et sa propre
vie.
Où sont les limites, c’est-à-dire quels
sont les souhaits qui ne peuvent pas
être réalisés?
En fait, il n’y a pas de limites, seul l’état de
santé peut constituer un facteur limitant.
Le patient doit pouvoir vivre consciemment
la réalisation de son souhait; le
transport en ambulance ne doit pas affecter
sa qualité de vie. Bien qu’il faille s’attendre
à ce qu’un passager décède pendant
la réalisation d’un souhait, l’association
néerlandaise, qui a réalisé plus de
20 000 souhaits depuis 2007, n’y a été
confrontée qu’à sept reprises. Cinq personnes
sont décédées par euthanasie en
vertu de la loi néerlandaise, deux personnes
sont décédées suite à des complications.
Nous n’avons déploré aucun décès
jusqu’à présent.
Quels obstacles rencontrez-vous
lorsque vous réalisez des souhaits?
Le manque de courage des médecins traitants
et des responsables des soins nous
rend parfois la vie difficile. Il est plus que
compréhensible de ne pas vouloir tenter
des expériences alors que la situation palliative
est très critique; l’inquiétude des
proches est également plus que compréhensible.
Mais c’est et cela reste LE DER-
NIER SOUHAIT d’une personne qui envisage
un dernier voyage en toute autodétermination,
et nous devons faire tout ce qui
est en notre pouvoir pour l’exaucer. Nous
serions également très heureux d’avoir
plus de personnel médical à nos côtés, en
particulier des médecins et des ambulanciers,
à l’image de nos pays voisins. Il est
très gratifiant de voir l’engagement des
soignants qui, malgré une lourde charge
de travail, sont prêts à donner de leur
temps.
Comment le coronavirus a-t-il affecté
le fonctionnement de l’association?
Comme je l’ai déjà évoqué, le coronavirus a
rendu la réalisation des souhaits complètement
impossible pendant un certain
temps, et impacté les dons. Mais nous devions
nous assurer de pouvoir couvrir les
frais de fonctionnement. Nous avons donc
lancé un autre crowdfunding (tfy.help/
wunschambulanz) pour remettre à flot
l’association.
Quel est votre souhait en tant que
président de l’association?
J’aimerais que les soins palliatifs et leur
importance capitale dans les soins médicaux
soient largement compris. Toutes les
personnes impliquées à ce niveau font un
travail impressionnant et j’admire chaque
personne qui se consacre à cet aspect de la
médecine. Nous couvrons un petit secteur
des soins palliatifs et il nous reste encore
beaucoup à accomplir pour accroître notre
notoriété. Notre objectif est que chaque
personne en Suisse qui entend parler du
dernier souhait d’une personne en phase
terminale ait le réflexe de penser à l’association
wunschambulanz.ch SAW.
Biographie express
Né en 1964 à Belgrade,
Yougoslavie, Petar
Sabovic est arrivé en
Suisse alors qu’il
n’était encore qu’un
bébé. Après avoir suivi
une formation en tant
que réalisateur de
cinéma et de télévision à Londres, il a
travaillé comme directeur de production
et régisseur dans le domaine du
cinéma et de la télévision, principalement
en Allemagne. En 2012, il a fondé
un service de transport assisté pour les
personnes handicapées, et depuis 2017,
il est président d’honneur de l’association
wunschambulanz.ch SAW sise à
Zurich.
vsao /asmac Journal 6/21 25
Point de mire
Enfant désiré ou
bébé à la carte?
La plupart des futurs et jeunes parents espèrent avant tout que leur
enfant soit en bonne santé. Ou s’autorisent-ils à espérer davantage?
Qu’il soit aussi intelligent, beau, sportif?
Alors qu’un enfant «à la carte» reste encore de la musique d’avenir,
la médecine s’emploie à prévenir les maladies héréditaires.
Julie De Geyter, cheffe de clinique, génétique médicale, Hôpital universitaire de Bâle
Pour la plupart d’entre nous, l’enfant
qui vient au monde est un
enfant désiré. Selon la définition,
«un enfant que les parents
ont souhaité» (Oxford Languages). Mais
quel enfant les parents veulent-ils?
Lorsque l’on discute avec de jeunes parents,
de futurs parents ou ceux qui aimeraient
le devenir, on comprend vite que la
santé est au cœur de leurs préoccupations.
Presque tous les couples souhaitent
avoir un enfant en bonne santé.
Aujourd’hui, les futurs parents sont
de mieux en mieux informés et souvent
très attachés à la santé et au bien-être de
leur enfant, même avant la naissance: l’attention
est ainsi portée sur l’alimentation,
l’activité physique et aussi la santé mentale
de la mère. Les parents savent toutefois
qu’ils n’ont que peu ou pas d’influence
sur un élément important de la santé future
de l’enfant: son patrimoine génétique.
Ainsi, transmettre «uniquement les meilleurs
gènes» est donc considéré par certains
parents comme le premier pas, voire
le plus important, vers l’enfant désiré.
La grande inconnue
La question de notre patrimoine génétique
est cependant un peu plus complexe.
L’être humain possède près de 21 000 gènes
(Clamp M. et al. 2007), qui représentent
environ 1% de notre génome entier. Notre
matériel génétique est diploïde, c’est-àdire
que chaque gène est présent en deux
exemplaires. Les gamètes, en revanche,
sont haploïdes, ils ne possèdent qu’un seul
jeu de chromosomes. Lors de la conception,
les deux partenaires fournissent chacun
une copie du matériel génétique et
donc de tous les gènes. Etant donné que
nous avons tous les mêmes gènes, il n’est
pas possible de transmettre des «bons» ou
de «mauvais gènes».
Toujours est-il que nous portons
toutes les variantes dans notre patrimoine
génétique. Ces variantes peuvent affecter
différentes structures de notre matériel
génétique, qu’il s’agisse de la séquence de
base de l’ADN dans un gène, d’une section
chromosomique ou, par exemple, de l’emballage
d’un brin d’ADN. Fondamentalement,
on constate toutefois que certaines
de ces variantes sont plus courantes, tandis
que d’autres sont rares. Nous sommes
tous porteurs de variantes, la majorité
héritée de nos parents, une petite partie
nouvellement créée.
Les variantes peuvent avoir des conséquences
diverses, être à l’origine d’une
maladie ou contribuer à une variation
normale. A l’heure actuelle, on a identifié
environ 6000 gènes responsables de
maladies rares connues. A cela s’ajoutent
diverses anomalies chromosomiques et,
plus récemment, des variantes épigénétiques
qui sont susceptibles de provoquer
des maladies et des troubles du développement.
Cependant, la signification de
nombreuses variantes, la fonction de
nombreux gènes et une grande partie du
génome restent inconnues à ce jour et ne
peuvent donc pas être étudiées.
De nos jours, il est possible de réaliser
différents examens génétiques sur les parents
dans le cadre d’un dépistage préconceptionnel,
qui ne fait toutefois pas l’unanimité
en Suisse et en Europe occidentale.
Or, il est apparu que ce type de dépistage
non ciblé réalisé au sein de la population
européenne chez les patients porteurs ne
permet guère de réduire le risque général
de maladie grave chez l’enfant.
Prévenir les risques connus
La situation est différente si une famille
est déjà atteinte d’une maladie dont l’étiologie
est probablement ou certainement
génétique. Dans une telle situation, la première
étape devrait être d’obtenir le diagnostic
génétique du membre de la famille
affecté (qu’il s’agisse d’un parent ou d’un
parent éloigné) afin de pouvoir déterminer
l’hérédité et le risque éventuel de transmission
pour la descendance du couple
qui souhaite avoir des enfants.
S’il existe effectivement un risque accru
de transmission pour les futurs enfants
du couple et si la cause génétique de
la maladie familiale est connue, ces
couples peuvent aujourd’hui recourir à
différentes options de reproduction, telles
que le diagnostic prénatal par choriocentèse
ou amniocentèse, qui peut être réalisé
pendant la grossesse. L’inconvénient de ce
26 6/21 vsao /asmac Journal
L’enfant parfait? Les souhaits de la plupart des parents sont plus modestes.
Et grâce aux progrès de la génétique, la chance d’avoir un enfant en bonne santé
augmente également pour les parents présentant une prédisposition héréditaire.
Photo: Wikimedia
diagnostic prénatal est non seulement le
faible risque de fausse couche lié à la ponction,
mais aussi les conséquences d’un résultat
défavorable pour le couple. Comme
il n’existe généralement pas de traitement
curatif, le couple est confronté à la décision
d’interrompre ou de poursuivre la
grossesse. Pour la prochaine grossesse, il
sera alors impossible pour les parents de
savoir si l’enfant est affecté ou non par la
variante génétique familiale.
En Suisse, le diagnostic préimplantatoire
(DPI) est autorisé par la loi depuis
2017. Grâce à cette méthode, les embryons
au stade blastocyste peuvent être testés
génétiquement dans le cadre d’une insémination
artificielle avant d’être implantés
dans l’utérus. L’objectif est de transférer
uniquement les blastocystes qui ne
présentent pas la variante familiale à l’origine
de la maladie, afin d’éviter une fausse
couche. A l’époque, lors du débat politique
sur la révision constitutionnelle et législative,
diverses attentes et craintes à l’égard
du DPI ont été suscitées de toutes parts, ce
qui crée aujourd’hui encore de nombreux
malentendus, quatre ans après son introduction
en Suisse. Entre autres, la crainte
d’un «bébé génétiquement modifié» ou
d’un «enfant à la carte» a souvent été invoquée.
Il convient de mentionner ici qu’un
DPI ne permet pas d’examiner l’état de
santé général de l’embryon, mais uniquement
les différentes variantes à l’origine
d’une maladie spécifique, légalement définie
en Suisse comme une maladie grave,
incurable, qui a une forte probabilité de se
manifester avant l’âge de 50 ans.
Techniquement, il serait certes possible
de déceler plusieurs anomalies ou
maladies au niveau de l’embryon, mais
étant donné qu’un nombre limité d’ovocytes
mûrissent par cycle, même sous stimulation
hormonale, il n’est guère possible
en pratique de sélectionner plus
d’une ou de deux variantes. Par conséquent,
le DPI n’atténue aucunement le
risque d’avoir un enfant malade, il ne fait
que réduire le risque familial accru. Par un
détour émotionnellement et physiquement
souvent difficile, il met sur un même
pied d’égalité tous les couples en désir
d’enfant. Cela a peu à voir avec un bébé
modifié.
Pas de bébé à la carte
L’idée d’un bébé à la carte est également
plutôt irréaliste pour l’avenir, et pas seulement
en raison de nos directives juridiques
ou éthiques. Malgré diverses avancées
scientifiques telles que l’édition génomique,
souvent appelée «ciseaux génétiques»,
le matériel génétique ne peut pas
encore être modifié de manière fiable,
comme on l’espère souvent. Pour l’instant,
le DPI se limite donc à déceler une maladie
que les parents peuvent transmettre à l’enfant.
En outre, la recherche sur les variantes
de notre patrimoine génétique qui
n’engendrent pas de maladie est beaucoup
moins avancée. Nous connaissons par
exemple de nombreuses variantes à l’origine
d’une déficience intellectuelle, mais
peu à l’origine d’une précocité intellectuelle.
En résumé, on peut toutefois dire
que pour la plupart des couples, les
chances d’avoir un bébé en bonne santé
et donc l’enfant profondément attendu et
désiré ne sont, par nature, pas si minces.
vsao /asmac Journal 6/21 27
Point de mire
Désirs des
émigrés: entre
rêve et réalité 1
Lorsque les migrants quittent un monde, ils le font généralement pour
des motifs valables. Et il n’est pas rare qu’ils tentent de réaliser un
projet migratoire qui s’accompagne d’attentes correspondantes envers
toutes les personnes impliquées et notamment leurs propres enfants.
Jean-Claude Métraux, psychiatre et psychothérapeute de l’enfant et de l’adolescent, Lausanne 1
Les raisons qui incitent les gens à quitter leur monde sont multiples. Mais une chose les unit: le désir d’une vie meilleure.
Photo: Adobe
28 6/21 vsao /asmac Journal
Point de mire
Quitter un monde ne procède jamais
d’un simple caprice. Son
auteur, s’il s’agit d’un adulte, a
toujours un projet migratoire. Le
réfugié politique cherche à sauver sa vie
ou son projet de société. Le migrant économique
tente d’assurer la survie des
siens ou d’améliorer leur niveau de vie.
Le professeur d’université se rend à Berkeley
pour rejoindre des collègues sources
d’émulation ou espère décrocher la lune
dans l’univers académique. L’aventurier
part à la découverte de continents, parfois
fuit un monde familial qui étranglait ses
aspirations. (…). Tel parmi les réfugiés de
la guerre, l’exil comporte presque toujours
une part de choix: certains assiégés préfèrent
attendre la mort dans leur cuisine
plutôt que s’enfuir. (…). J’ajoute cependant
un «presque»: dans quelques rares
situations, l’option de la mort, le refus de
la survie comme ultime pied de nez au
destin, n’est même plus envisageable. Tels
les migrants prisonniers qui à la fin de leur
réclusion, peine assortie d’une expulsion
du territoire, sont embarqués dans un
avion menottes aux poignets. (…)
Quitter un monde n’a donc pas toujours
les mêmes implications. A mesure
que s’élargit l’éventail des choix, s’accroît
la tranquillité d’esprit requise pour l’élaboration
d’un projet migratoire, s’allonge
le temps pour imaginer le voyage. A l’inverse,
lorsque le spectre se rétrécit, se réduit
à la folle alternative entre l’exil et la
mort, effaçant parfois même du catalogue
le dernier soupir, le migrant se trouve dépossédé
de son projet. (…)
Le projet migratoire comme défi
Le projet migratoire, déjà important en
tant que tel, prend un rôle primordial lorsqu’il
menace d’échouer. Sa déliquescence
signifie perte et deuil de sens. Et le sort de
ce deuil, la qualité de son élaboration, se
répercutera à beaucoup de niveaux. Ainsi
les douleurs chroniques du travailleur
immigré, véritable défi pour notre médecine
et plaie pour nos assurances, peuvent
se comprendre en termes de deuil inachevé
du projet migratoire, ouvrant bien des
pistes thérapeutiques.
La décision de migrer n’est que rarement
prise seul. Parfois père, mère, fils et
filles quittent ensemble un monde. A
d’autres occasions, l’homme s’en va solitaire,
mais espère obtenir le sésame qui
ouvrira les portes du monde d’accueil à sa
famille entière. Ou alors, tel le travailleur
saisonnier d’antan, il conforte la survie ou
le bien-être des siens au pays d’origine. Le
migrant reçoit de ses proches un mandat,
verbalisé ou tu, parfois simplement imaginé.
Ce mandat migratoire peut être émis
par la famille restreinte, la famille élargie
ou même la communauté entière. «Sain et
sauf», l’exilé de Bosnie ou du Rwanda
contribuait à la survie physique et identitaire
de sa communauté décimée par le
génocide. Par ses versements mensuels
aux siens, l’achat de briques et de tuiles,
l’immigré des Pouilles ou de Galicie améliorait
leur sort et dotait d’une maison le
village. (…)
Il ne s’agit jamais de pur altruisme: les
proches ont toujours une attente. En cas
d’échec du projet migratoire ou de reformulation
égoïste, le migrant déchire son
mandat et trahit ses mandataires: endetté
à leur égard, il devra rendre des comptes,
du moins le suppose. La seule perspective
d’un échec grignote son estime sociale et
perturbe les relations avec les siens demeurés
dans l’ancien monde. Le requérant
d’asile en attente déçue de survie tait à son
père le rejet de ses recours, feint la proche
obtention d’un permis de séjour. Le travailleur
immigré passe sous silence son
accident de travail ou sa mise au chômage.
L’étudiant dissimule les examens loupés
et scelle les volets de sa chambre pour
étouffer sa honte. Certains préfèrent
même rompre toute communication plutôt
qu’avouer leur mensonge. Les pertes,
maintenant relationnelles, ne cessent de
s’amonceler. (…)
Le sort des enfants
Pendant longtemps, la vie des enfants ne
comporte pas de projet migratoire à proprement
parler. Lorsque leurs parents
quittent un monde, ils ne font au départ
que suivre. (…) La grande majorité des
mineurs non accompagnés, eux aussi,
telles ces jeunes filles éthiopiennes rencontrées
dans ma pratique, mises sans
avertissement dans un avion, ne participent
guère à la décision de leur exil solitaire.
Le sens de la migration, ce fil ténu
qui d’ordinaire relie l’avant et l’après du
voyage, ne peut donc amortir ruptures et
turbulences. Ce qui n’empêche pas, bien
au contraire, que leur soit délégué un
mandat migratoire – souvent la réussite
scolaire et professionnelle –, qu’ils participent
ainsi à un projet collectif sur lequel
ils n’ont toutefois aucune prise. Le sort du
deuil collectif familial joue alors un rôle
crucial. Sa congélation ou sa fossilisation
contamine les enfants, les contraint à une
solidarité sans faille avec l’entourage qui
par ailleurs seul les aide à tenir debout. Le
moindre écart risquerait de les mettre
dans la position du mouton noir, insupportable
solitude. Cette adhérence s’étend
à la nécessité de souscrire au projet migratoire
parental. En constituant eux-mêmes
une face essentielle pour ne pas dire décisive
– le vœu de survie identitaire implique
la transmission de l’héritage aux
fils et filles, la volonté d’améliorer l’économie
familiale se couple du désir de leur
assurer une formation –, leur position
s’avère des plus malaisées. L’école les place
devant un dilemme presque insoluble.
Soit réussissent-ils et, s’abreuvant de la
culture du pays d’accueil, froissent l’identité
de la famille. Soit échouent-ils et
brisent l’autre versant du projet migratoire
familial.
1
Ce teste est tiré de mon livre La migration comme
métaphore (Paris, La Dispute, 2011, 2013 et 2017),
pp. 59–62. J’ai dû cependant procéder à quelques
coupures, indiquées par (…).
vsao /asmac Journal 6/21 29
Point de mire
La publicité peutelle
créer des désirs?
La publicité n’a pas qu’une simple visée informative.
Elle entend attirer l’attention, séduire pour finalement déclencher une action.
Toutefois, ce processus est beaucoup plus complexe qu’on ne l’imagine.
Marc Rutschmann, D r oec. HSG 1
Les affiches peuvent être belles et interpeller les spectateurs, mais cela suffit-il à les faire venir au théâtre?
La question soulève un enjeu
éthique: est-il permis de créer
des désirs? Est-il permis d’inciter
à la consommation là où nous
devrions faire preuve de retenue, renoncer,
pour préserver l’environnement? Ces
questions nous préoccupent, et pas seulement
depuis que la protection de l’environnement
est devenue un enjeu de taille.
Profondément enracinée dans la culture
chrétienne, cette question éthique a simplement
été relancée par l’esprit du temps.
La tension entre convoitise et renonciation
existe depuis longtemps.
Les annonceurs, à savoir ceux qui font
de la publicité, se veulent rassurants: la
publicité ne créerait pas de désirs – elle ne
ferait qu’informer sur les offres et les produits.
Les désirs seraient déjà présents
chez tout individu.
Sincèrement? Ne serait-ce pas plutôt
une manière de tergiverser et d’enjoliver
les choses? Je pense que le rôle informatif
de la publicité est surestimé. L’argument
informatif est fréquemment invoqué, or,
et je pèse mes mots, c’est selon moi de la
pure poudre aux yeux.
Informer ou séduire?
Les recherches attestent que n’importe
quel type de message peut informer les
gens, les instruire. Oui, il peut même procurer
du plaisir, à l’instar des messages esthétiques.
Ce qui ne nous dit toujours pas
en l’occurrence si cela génère également
un désir ou incite à l’acte d’achat.
Photo: Adobe
30 6/21 vsao /asmac Journal
Point de mire
C’est précisément sur ce point que la publicité
divise. Se contente-t-elle d’informer et
de séduire? Ou bien pousse-t-elle aussi à
l’achat? On a longtemps cru qu’il suffisait
que la publicité informe – mieux encore,
qu’elle séduise. Le client informé passerait
alors à l’acte.
Certains entrepreneurs qui ont investi
dans la publicité n’ont pas été entièrement
convaincus par ce point de vue: selon eux,
la publicité doit vendre. Et les recherches
récentes sur le comportement et les neurosciences
nous donnent des indications
intéressantes à ce sujet.
Les messages qui ciblent les sens et se
frayent un chemin dans le cerveau peuvent
pallier un manque d’information, et
peuvent séduire: le client trouve le produit
intéressant, beau, esthétique. Sans plus.
Aucun désir n’en découle. Pour que naisse
un désir qui finit par se concrétiser, il faut
bien plus encore. Il faut un élément incitatif.
Il s’agit de suggérer un idéal, pour «aiguiser
l’appétit»: dans le domaine alimentaire
par exemple, les stimuli visuels
doivent littéralement faire saliver.
Des processus distincts
Cette distinction est éclairante. Nous la
devons à l’équipe de recherche dirigée par
le neuroscientifique Kent Berridge de
l’Université du Michigan. Il a probablement
été le premier capable d’étayer ces
distinctions de manière expérimentale et
claire. Le modèle conçu par Kent Berridge
est très parlant. Il a introduit les deux
notions «liking» et «wanting» dans le
débat, et a pu les relier à des corrélations
neurologiques.
Il est parvenu à isoler deux circuits
neuronaux dans le cerveau qui – et c’est le
plus étonnant – fonctionnent de manière
relativement indépendante l’un de l’autre.
Le «wanting» est alimenté par la dopamine,
un neurotransmetteur, tandis que le
«liking» est produit par des transmetteurs
de la classe des opioïdes.
Nous sommes enclins à exprimer le
«liking»: nous aimons verbaliser ce qui
nous plaît. En effet, ces processus sont
bien connectés aux régions linguistiques
du cerveau. Les propos sont de la responsabilité
de chacun. Nous communiquons
également le «liking» à travers nos expressions
faciales, en arborant un large sourire
par exemple. Tout est automatique, sans
intervention volontaire.
En revanche, les processus du désir –
le «wanting» – pénètrent dans des couches
du cerveau qui sont anciennes et plus profondes
dans l’histoire de l’évolution. Ils
Circuits neuronaux: dualité «wanting»
(en vert) versus «liking» (en rouge).
Extrait de: Positive affect:
nature and brain bases of liking and wanting.
science direct – Behavioral Sciences 2021 p. 72–78.
atteignent le cortex moteur, ces régions
auxquelles la conscience n’a pas accès.
Mais les processus de «wanting», accompagnés
d’une libération de dopamine, déclenchent
une action. Ils suscitent du
moins une volonté d’agir. Les processus de
«wanting» ont tendance à être inconscients.
Ils échappent à toute expression
linguistique.
Cette vision scientifique et neurologique
des mécanismes d’action de la publicité
met en lumière une image paradoxale:
quelque chose peut plaire – mais
ne pas déclencher de désir? Vous pouvez
désirer quelque chose qui ne vous plaît pas
forcément?
Oui, c’est possible. L’étude de marché
classique, également appelée «étude
d’opinion», nous fournit chaque jour des
enseignements. Elle présente différents
sujets publicitaires, tels que des publicités
display ou des spots télévisés, à un échantillon
représentatif de consommateurs.
Puis l’analyste de marché pose – plus ou
moins directement – la question de l’appréciation,
c’est-à-dire du «liking».
Le mandant des travaux de recherche
s’étonne alors que les clients ne passent
pas à l’acte. Le client trouve que la publicité
est belle, que le spot est plaisant et créatif.
Mais c’est justement le problème: cela
ne va pas plus loin. Aucune action ne s’ensuit.
Aucune vente ne se concrétise.
De la théorie à la pratique
La publicité peut-elle créer des désirs?
Telle était notre question de départ. La recherche
nous apporte des pistes intéressantes.
Et nous donne quelques conseils
utiles.
– La publicité peut évoquer chez un individu
des images et des représentations
intérieures qui ont déjà été créées en lui.
Ces idéaux sont ancrés dans nos besoins
fondamentaux et sont généralement
chargés émotionnellement par nos
propres expériences. Une fois activées,
les images suscitent envie et convoitise.
La publicité ne doit pas se contenter de
plaire. Elle doit créer le désir d’achat,
pousser à agir. En langage neuronal: libérer
de la dopamine. Sans dopamine,
pas d’action.
– Il faut du temps pour qu’un désir se développe.
D’où l’importance du temps
passé sur la conception d’un support publicitaire.
Plus le temps est élevé, plus la
propension à agir, souvent mesurée par
la «réponse», est importante. Un défi
pour les concepteurs du secteur de la publicité,
les graphistes, les rédacteurs, les
auteurs de storyboards. Le désir est
éphémère, la recherche en est consciente.
Dans le cas de la dopamine, on parle
d’une demi-vie de 16 secondes; après
1 minute, le désir s’essouffle. Aucune
action ne s’ensuit.
– Pour transformer un désir éveillé en
action, il est opportun de mettre en
place un mécanisme incitatif: autrefois
le coupon ou le préfixe 800, aujourd’hui
une publicité en ligne ou un code QR.
La publicité peut éveiller des désirs, et elle
peut inciter à l’action. Quand elle est bien
faite. C’est sa fonction économique, il faut
tâcher de s’y tenir. Cependant, c’est incontestable:
certaines restrictions sont indispensables,
car certains désirs sont socialement
indésirables. Les vieilles tensions
ont la vie dure.
1
Directeur de l’agence de publicité du même nom
à Zurich, spécialisée dans la «communication qui
déclenche l’action» et la recherche sur les
processus d’achat. Ancien chargé de cours à l’Université
de St-Gall (HSG) pour le marketing orienté
vers le processus d’achat.
vsao /asmac Journal 6/21 31
Du rire et du rêve pour nos
enfants hospitalisés
Photo: Pierre-Yves Massot. Espace publicitaire offert.
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.
Merci pour votre soutien.
CCP 10-61645-5
theodora.org
Point de mire
Que
souhaites-tu?
Que souhaitent les enfants? Que souhaitaient les personnes âgées
lorsqu’elles étaient enfants? Et que souhaitent-elles aujourd’hui?
Voici un petit florilège de souhaits authentiques,
avec une réflexion personnelle en conclusion.
Enfant, j’ai toujours voulu avoir une
trottinette ou des échasses. Mais je
n’en ai jamais eu. Aujourd’hui, j’aimerais
juste pouvoir marcher aussi
bien qu’avant. Le défi de se déplacer
sur des échasses ou en trottinette a
été relégué au second plan.
(Lilly, 91 ans)
Je voudrais des lunettes de plongée
et un tuba pour pouvoir plonger partout
et découvrir les océans. Sauf là
où il y a des requins. Quand je serai
grand, je veux être pilote de course
ou policier.
(Béla, 6 ans)
J’aimerais que les gens arrêtent de
jeter leurs déchets par terre. Si les
gens jettent des déchets dans la
forêt, les animaux les mangent et
peuvent mourir.
(Selma, 6 ans)
Quand j’avais environ 4 ans, je rêvais
d’avoir un tricycle bleu. J’ai fini par
l’avoir, ce qui était plutôt inespéré,
car nous étions cinq enfants. Je me
revois enfourcher fièrement mon
tricycle bleu dans notre jardin ou
dans les ruelles de notre quartier.
Aujourd’hui, je souhaite avant tout
être en bonne santé et pouvoir jouer
du piano pendant encore très longtemps.
Parce que la vie serait bien
triste sans musique.
(Madeleine, 82 ans)
J’aimerais que l’on cesse d’abattre
autant de forêts tropicales, car sinon
beaucoup d’animaux perdraient
leur maison, et ce serait très triste.
(Mira, 9 ans)
J’aimerais avoir un petit lapin, tout
blanc et tout doux. Parce que je
pourrais lui courir après et qu’il
ferait des crottes qui ne sentent pas
mauvais.
(Alina, 5 ans)
Je pense que les personnes âgées souhaitent vieillir en préservant leur
santé et leur autonomie. Entourées de respect, de patience et de compréhension
de la part de leurs semblables, et, de manière générale, de
soutien dans un monde qui devient difficile à appréhender. Dans leur
enfance, beaucoup rêvaient sûrement d’être une princesse ou un
prince. C’est probablement resté du domaine du rêve, comme devenir
pilote, star de cinéma, médecin, mannequin, musicien ou présentateur.
Puis les souhaits sont devenus un peu plus réalistes: avoir un
partenaire formidable et des enfants adorables, une jolie maison et
suffisamment d’argent. Certains ont certainement déjà réalisé ce souhait,
beaucoup d’autres non. Certaines personnes sont ambitieuses et
luttent pour y parvenir, d’autres attendent toute une vie en vain.
(Regula, dans la fleur de l’âge)
vsao /asmac Journal 6/21 33
Point de mire
Aspirations professionnelles
au fil du temps
Il y a ceux qui l’abordent avec trop d’insouciance alors que d’autres
aimeraient déjà planifier la totalité de leur carrière professionnelle au début
des études. Aucune des deux approches n’est recommandée. Une réflexion
approfondie sur le temps après les études l’est par contre vivement.
Dans ce contexte, un soutien professionnel peut s’avérer utile.
Roger Gfrörer, responsable Career Services UZH, Sandra Läderach Biaggi, conseillère en orientation
professionnelle, universitaire et de carrière Career Services UZH
«Dans quels secteurs puis-je travailler
avec un diplôme universitaire?»,
«Quelles sont mes compétences?»,
«Comment déterminer
si un employeur me conviendra?». Telles
sont les questions des diplômés universitaires
que les Career Services de l’Université
de Zurich reçoivent quotidiennement.
Le centre de carrière offre son
soutien aux étudiants et doctorants de
l’Université de Zurich pour les questions
concernant l’entrée dans la vie professionnelle.
Confrontée à la question «Que
puis-je faire après les études?», l’équipe de
Roger Gfrörer, responsable, tente de renvoyer
la balle et d’interpeller les étudiants
avec d’autres questions telles que «Qu’estce
que tu aimes faire, à quoi attaches-tu
de l’importance, que souhaites-tu?».
Sonder les désirs
Au début de tout choix professionnel se
pose la question des intérêts, aptitudes et
valeurs personnels. En effet, éprouver du
plaisir et s’intéresser à son travail sont des
critères importants pour une vie professionnelle
satisfaisante et épanouie. Les
projets de carrière peuvent être très différents
et ils sont toujours marqués par l’entourage
(paires, parents, expériences) et
évoluent au fil du temps. Alors que certains
diplômés universitaires attachent
une grande importance au statut, au salaire,
au pouvoir ou à la mobilité internationale,
d’autres placent l’utilité, la
contribution à la société ou le désir d’aider
les autres au centre de leurs aspirations.
Le Career Services Network Suisse a
réalisé une grande étude en hiver
2020/2021. Celle-ci portait notamment sur
la question de savoir ce que les étudiants
attendent d’un futur emploi et employeur.
Parmi les cinq réponses les plus souvent
citées figuraient «activités variées», «bon
Les Career Services de l’Université de
Zurich soutiennent les étudiants, les
doctorants et les postdoctorants lors
du passage de l’université à la vie professionnelle.
Grâce à notre approche
globale orientée sur les ressources, nous
nous focalisons non seulement sur les
aptitudes techniques que les diplômés
universitaires ont acquises pendant
leurs études, mais aussi sur leur expérience
de vie et leur situation personnelle.
Nous réunissons les étudiants
avec les membres des facultés, les
alumni et les employeurs.
www.careerservices.uzh.ch
«La» carrière n’existe pas,
ni d’ailleurs la voie unique pour
arriver au but. Celui qui a une
vision et connaît ses aptitudes
risque moins de s’égarer.
équilibre entre vie professionnelle et vie
privée», «environnement de travail favorable
à la famille», «conditions de travail
flexibles» et «possibilités de développement».
En particulier pour les jeunes médecins-assistant(e)s,
l’entrée dans la vie
professionnelle n’a souvent pas grandchose
à voir avec ces désirs. Ils se trouvent
vite pris dans des structures hiérarchiques
et doivent faire face à une charge de travail
et une responsabilité élevées. Ce fait est
cependant partiellement compensé par
les possibilités de développement potentiellement
bonnes, ce qui est un facteur de
motivation important pour le choix de
cette profession.
Une carrière réussie
Pour prendre pied à long terme dans le
monde professionnel et réaliser ses désirs,
il vaut la peine de regarder de plus près
sa propre définition du terme «carrière».
Photo: Adobe
34 6/21 vsao /asmac Journal
Point de mire
Pour certains, réussite professionnelle est
synonyme de gravir les échelons de la carrière.
Pour d’autres, la voie vers l’accomplissement
peut être de devenir indépendant.
Ou de travailler dans un environnement
professionnel varié et stimulant. Au
final, il revient à chacune et chacun de
définir ce que signifient carrière et succès
dans la vie professionnelle. Et compte
tenu des différentes définitions, on choisira
les stratégies les mieux adaptées sur
cette voie. Quand on parle d’une «carrière
objective», ce sont souvent la position
hiérarchique, le statut, le salaire ou l’influence
qui sont au centre de l’intérêt.
Depuis des années, le terme de «carrière
subjective» s’est cependant établi. Celle-ci
est définie selon des critères de succès et
perspectives de développement individuels
et comprend la somme de toutes les
expériences (professionnelles) acquises
au cours de la vie. Une carrière subjective
n’est donc pas fixée sur l’«avancement» linéaire
classique, elle implique au contraire
que chaque personne peut avoir une carrière
(un parcours) indépendamment de
son statut et rôle dans la société [1]. Indépendamment
du type de carrière, la voie
pour y parvenir est déterminée par un
mélange de planification et de hasard. Car
souvent, ce sont des évènements imprévisibles
qui ont une importance primordiale
pour l’avenir professionnel et privé.
Notre offre de soutien
Nous constatons que la réflexion personnelle
et la planification des étapes professionnelles
sont une tâche difficile pour les
diplômés universitaires. Les désirs personnels
sont parfois flous ou ont évolué au fil
des études. Soudain, le diplôme visé n’est
plus adapté aux propres valeurs ou se trouve
en conflit avec les attentes de l’entourage.
Notre défi est donc de motiver les
étudiants à réfléchir suffisamment tôt à
leur engagement de carrière («Career
Engagement»). On entend par là toutes les
actions entreprises consciemment ou inconsciemment
en rapport avec la carrière.
L’objectif de l’engagement de carrière est
la préparation à la carrière («Career Preparedness»),
c’est-à-dire lorsque l’on sait
clairement de quelles ressources de carrière
on dispose, quels objectifs on poursuit
et comment se présente le chemin
pour y parvenir. Pour stimuler cette attitude,
nous incitons les étudiants à réfléchir,
nous leur posons des questions critiques
dans un entretien personnel et leur
montrons des perspectives professionnelles
et les employeurs correspondants.
Casser les mythes
Pour que les étudiants aménagent librement
leur engagement de carrière, nous
remettons en question les attitudes qui
représentent une entrave:
Mythe 1: Le succès dans la carrière est
objectif
Nous constatons souvent que les étudiants
n’ont pas la même conception d’une carrière
couronnée de succès que les personnes
de référence qu’ils connaissent. L’incertitude
qui en résulte a souvent pour conséquence
que les étudiants reportent à plus
tard la confrontation avec leur avenir professionnel.
En affirmant que chaque individu
a sa propre définition de la carrière (subjective)
et du succès, nous essayons de créer
une attitude fondamentalement positive.
Mythe 2: Les carrières couronnées de
succès peuvent être planifiées
Le deuxième obstacle résulte de l’idée
qu’une carrière réussie doit être planifiée
de longue date. De nombreux étudiants
craignent de planifier leur carrière par
petites étapes tout en restant ouverts et
flexibles. Nous essayons de communiquer
sans équivoque que le hasard joue un rôle
important dans toute carrière [2]. Avoir
conscience de ce fait peut encourager une
posture qui permet davantage d’ouverture
vis-à-vis de telles situations qui sont le
produit du hasard. Les étudiants qui
connaissent bien leurs ressources de carrière
et objectifs sont d’ailleurs mieux à
même d’exploiter les opportunités qui se
présentent soudain.
Mythe 3: Mon prochain emploi, c’est
pour la vie
Les idées qui sont associées à une perspective
à trop long terme sont souvent un
obstacle. La plupart des étudiants changeront
environ dix fois de poste pendant leur
parcours professionnel. En particulier le
temps après les études doit servir à l’orientation.
Il existe aussi des guides qui recommandent
de changer d’emploi après
quelques années. Une autre opinion erronée
assez répandue consiste à penser que
le prochain emploi important devra être
un poste à 100% pour que les chances de
carrière restent intactes. Au lieu d’un
poste à plein temps, on peut aussi imaginer
un portefeuille composé d’un emploi à
temps partiel et d’occupations annexes
qui permettent de mettre à profit une
expertise particulière (enseignement, recherche,
congé familial, développement
d’aptitudes particulières, etc.).
Mythe 4: Je termine d’abord mes études,
ensuite je verrai pour la suite
L’engagement de carrière demande du
temps et des efforts. Déjà pendant les
études (stages, bénévolat, job pendant les
vacances, semestre d’échange), il y a de
nombreuses opportunités pour s’informer
sur différents employeurs ou profils de
postes. Celles et ceux qui excluent ces
options passent à côté de possibilités qui
ne se représenteront pas de si tôt. De plus,
on peut ressentir une pression croissante
pendant les études si d’autres étudiants
qui font preuve d’ouverture et qui ont
acquis de l’expérience ont accès à de premières
offres d’emploi. L’engagement de
carrière et la préparation à la carrière
peuvent se faire par petites étapes et de ce
fait être plus facilement gérés.
Et la planification de carrière est
alors terminée?
La plupart des diplômés universitaires
trouvent un emploi en l’espace d’une
année après la fin de leurs études. Mais les
temps changent et donc aussi le marché de
l’emploi et les gens: les préférences
évoluent ou sont soudain saturées, les
changements biologiques et hormonaux
engendrent de nouveaux intérêts, les expériences
personnelles amènent à des
constats inattendus et provoquent un
changement d’attitude. Le développement
de nouvelles technologies se déroule
à un rythme qui ne permet guère de prévoir
quels tâches et emplois seront encore
attrayants dans 20 ans et lesquels seront
assumés par des robots ou disparaîtront.
La plupart des diplômés universitaires
(aussi en médecine) ne peuvent aujourd’hui
pas vraiment envisager entamer
au terme de leurs études une carrière qu’ils
poursuivront ensuite pendant les prochaines
40 à 45 années. Cela montre donc
que l’engagement de carrière et la préparation
à la carrière sont des thèmes importants
tout au long de la vie. Il n’est donc
jamais trop tard de s’y intéresser!
Bibliographie
[1] «Kaleidoskopische» und
«Proteische Karriere», Sullivan, S., 1999,
und Hall, D., 2004.
[2] «Happenstance Theory»,
Krumboltz, J., 2004.
vsao /asmac Journal 6/21 35
Point de mire
Pour plaire à
l’écran
Le désir de beauté n’a pas baissé pendant la pandémie.
La D re Tatjana Siebert, médecin adjointe à la Pallas Klinik dans le
Jelmoli House of Brands à Zurich, nous explique pourquoi la
demande en matière d’optimisation esthétique reste élevée, aussi ou
particulièrement en temps de crise.
Anna Wang, membre de la rédaction du Journal asmac
Pourquoi les gens veulent-ils être
beaux?
Il est scientifiquement prouvé que les
belles personnes ont plus de succès. C’est
pourquoi certains aspirent à plus de
beauté et de perfection. Evidemment, il
existe d’importantes différences en ce qui
concerne les canons de beauté. Mais fondamentalement,
les gens veulent être
beaux pour être davantage appréciés et reconnus
par leur entourage. Cela implique
toutefois certains risques à partir du moment
où une optimisation maximale a été
atteinte. Chacune et chacun devrait donc
se demander pour quelles raisons elle ou il
souhaite un embellissement, car au final,
c’est dans la perception intérieure du
propre corps que se trouve la véritable
beauté.
Comment le désir de beauté a-t-il
évolué pendant la pandémie?
Compte tenu de l’utilisation accrue de réunions
virtuelles, chacun et chacune a eu
l’occasion de se voir plus souvent et plus
longtemps à l’écran. Cela nous a donc obligés
en quelque sorte de regarder la vérité
en face, ce qui a probablement augmenté
la disposition des gens à corriger certains
défauts. Comme l’obligation de porter le
masque et le télétravail ont permis de facilement
compenser le temps d’absence
pour les traitements, c’était donc un moment
propice pour améliorer son apparence
physique.
Y a-t-il d’autres situations de crise qui
seraient susceptibles de modifier les
idéaux de beauté établis ou de renforcer
ou réduire le désir de beauté?
Les crises personnelles telles qu’une séparation
ou la crise de la quarantaine sont
des circonstances qui ont un effet amplificateur.
Chacun est confronté dans sa vie à
un moment ou à un autre à un changement
relationnel ou une crise personnelle.
Chez les hommes, elle survient en
moyenne à l’âge de 50 ans et chez les
femmes vers 40 ans. Elle peut déclencher
des processus qui peuvent s’accompagner
de changements intérieurs et extérieurs.
Les maladies ont par contre plutôt un effet
réducteur. Tout comme les situations dangereuses
qui permettent de relativiser
bien des choses et donc aussi l’importance
de l’apparence physique.
Biographie express
Tatjana Siebert a passé son doctorat en 2009 à
la faculté de médecine à Innsbruck/Autriche
et en 2014 à l’Université de Zurich. Elle a
obtenu son titre de spécialiste en 2016. Dès le
début de ses études, elle s’est intéressée en
priorité à la chirurgie et médecine esthétiques.
Compte tenu de ses ambitions, elle a travaillé
chez des médecins spécialistes de la chirurgie
et médecine esthétiques de renommée internationale pour se
perfectionner.
Depuis 2019, elle est médecin adjointe du service de chirurgie
plastique des Pallas Kliniken Aesthetics chez Jelmoli à Zurich.
36 6/21 vsao /asmac Journal
Point de mire
Quelles étaient les interventions
esthétiques les plus demandées
pendant la pandémie et pourquoi?
Les traitements mini-invasifs produisant
une amélioration optique maximale
étaient très demandés. Mais aussi le lifting
des paupières était très populaire, étant
donné que les yeux sont la partie la plus
visible lorsqu’on porte un masque. De
plus, un regard fatigué se remarque plus
dans une réunion en ligne. Durant la pandémie,
les yeux étaient devenus le seul
moyen de communication. A tel point que
certains patients ont même demandé de
plus faibles doses de Botox pour traiter les
pattes d’oie afin de ne pas réduire l’expressivité
des yeux.
Tu travailles dans un grand magasin,
qu’est-ce qui caractérise ton travail
dans ce cadre?
Le House of Brands Jelmoli Zurich avec sa
clinique Pallas Kliniken Aesthetics est
unique en Suisse et en Europe. Elle a permis
de franchir une étape de plus dans le
développement du secteur de la beauté, de
la santé et du style de vie. Depuis son ouverture
le 2 septembre 2019, je me suis
efforcée, en tant que médecin adjointe
responsable du service de chirurgie esthétique,
de maintenir mon service au top
niveau tant pour ce qui est de l’éventail des
traitements proposés que de son développement.
Les attentes de nos patients sont
particulièrement élevées. Nous attachons
donc une grande importance à leur offrir
un traitement discret et sans temps d’attente.
Que conseilles-tu à tous les médecins
qui travaillent dur pendant la pandémie
pour rester en beauté?
Dormir beaucoup, boire beaucoup d’eau et
éviter le stress. Ce dernier point est évidemment
difficile à respecter (elle rit). Si
cela ne sert à rien, on peut évidemment
s’offrir un petit rafraîchissement chez moi.
Nous savons tous que la peau vieillit à partir
de l’âge de 25 ans, tout comme le tissu
conjonctif. Ce processus s’accompagne
d’une dégradation de l’acide hyaluronique
et des fibres de collagène. A partir de cet
âge, on peut donc assurer un meilleur
vieillissement avec des traitements individuels
et ciblés. Cela augmente la probabilité
d’obtenir des résultats naturels. Un
renouvellement cellulaire est possible au
moyen d’un peeling aux acides, d’un microneedling,
d’un traitement par PRP et de
la mésothérapie.
Paupières tombantes, rides autour de la bouche:
le regard prolongé sur l’écran dévoile plus qu’un
simple coup d’œil dans le miroir.
Photo: Adobe
vsao /asmac Journal 6/21 37
Perspectives
Actualité en génétique –
le diagnostic moléculaire de maladies génétiques
Avancées et
limites
Le déchiffrage du génome humain a révolutionné la recherche médicale
et par la suite aussi le diagnostic et le traitement. Le champ qui a été
ouvert est cependant encore loin d’avoir été exploré.
Stéphanie Meier, MSc, et Karl Heinimann, MD PhD, Institut de génétique médicale et pathologie,
Hôpital universitaire de Bâle
Lorsqu’en 2003, après 13 ans
de travaux, on a finalement
(presque) entièrement déchiffré
le génome humain et que ces
informations ont été rendues accessibles
à toutes les personnes intéressées, cela a
non seulement constitué une étape scientifique
majeure, mais aussi la base indispensable
pour la recherche et le développement
médical actuel. L’introduction du
séquençage de nouvelle génération (aussi
désigné par «next generation sequencing»,
NGS) a peu de temps après révolutionné
la recherche scientifique médicale.
Depuis lors, elle constitue une technologie
intégrée dans le diagnostic médical au
quotidien qui est rapide et comparativement
avantageuse et permet d’analyser
un grand nombre de gènes, voire même le
génome humain complet [1]. En parallèle,
les progrès dans d’autres technologies
«omics», outre les «genomics» (en français:
la génomique), par exemple aussi les
«transcriptomics» (l’analyse transcriptomique)
ou les «proteomics» (identification
de toutes les molécules ARN ou protéines
d’une cellule), ont marqué l’avènement
de la «médecine moléculaire».
On espère donc que le déchiffrage
complet et la caractérisation fonctionnelle
des quelque 25 000 gènes humains permettra
de mieux comprendre la santé et la
maladie et ainsi la détection précoce, un
traitement individualisé et, pour finir, la
prévention de processus responsables de
maladies [2].
Nouvelle compréhension du cancer
L’exemple du cancer illustre de manière
saisissante comment ces développements
se répercutent dans quasiment tous les
domaines du travail médical. Le cancer
qui représente la deuxième cause de décès
dans le monde occidental est une maladie
génétique [3, 4]. Les progrès technologiques
réalisés au cours des 40 dernières
années dans les sciences naturelles, en
particulier dans la biochimie et la biologie
moléculaire, ont permis d’avoir un regard
détaillé sur les modifications génétiques
somatiques à l’origine de la formation et
de la propagation de cellules (cancéreuses).
Comme le montrent des études réalisées
sur plus de 10 000 atteints d’un cancer
et sur plus de 30 types de cancer différents,
en moyenne 8% de tous les cancers
sont le résultat d’une prédisposition
génétique [5]. Contrairement aux maladies
monogéniques qui sont d’une manière
générale très rares (
Perspectives
cours des dernières années se sont traduits
par de nouvelles approches thérapeutiques.
Celles-ci peuvent également
être employées pour le traitement de différents
types de tumeurs survenant sporadiquement,
vu qu’elles partagent les mêmes
mécanismes pathophysiologiques (p. ex.
utilisation d’inhibiteurs de PARP pour le
cancer du sein/des ovaires ou les inhibiteurs
de point de contrôle immunitaire
pour le cancer de l’intestin) [7, 8].
Outre le séquençage de nouvelle génération,
on utilise de nombreux autres procédés
d’analyse moléculaires et cytogénétiques
en fonction de la question posée
(p. ex. marqueurs du dosage génétique, de
microsatellites et analyse des microréseaux)
pour l’évaluation de maladies héréditaires,
étant donné qu’aucune technologie
n’est actuellement en mesure de mettre
à elle seule en évidence toutes les aberrations
génétiques. Aujourd’hui, il existe de
nouvelles méthodes novatrices qui sont
sur le point d’être utilisées dans le diagnostic,
p. ex. l’optical genome mapping
qui fournit des informations détaillées sur
les aberrations ou variations numériques
et structurelles au niveau chromosomique
[9, 10].
La recherche est la clé
Même si la faisabilité technique permettant
d’analyser chez un patient, sans établir
d’hypothèse préalable, un grand
nombre ou tous ses gènes de façon relativement
avantageuse et simple, il ne faut
néanmoins pas oublier que l’on ne connaît
à ce jour le tableau clinique, le phénotype
ou les facteurs (patho)physiologiques que
pour environ un quart des gènes connus
[11]. Pour un grand nombre des 6000 à
8000 maladies monogéniques, les données
disponibles se fondent sur relativement
peu d’études/séries de cas. Un déficit
que l’on aborde par une collaboration internationale
et un échange de données
accrus dans le cadre d’initiatives multinationales
telles que l’International Rare Diseases
Research Consortium (irdirc.org).
A l’époque de la médecine génomique
aussi, le recensement et la compilation
minutieuse des anamnèses de patients,
familiales et des résultats cliniques («phenotyping»)
joue un rôle-clé dans l’interprétation
médicale de données génétiques
pour le bien des patients et de leurs
proches. Sans expertise génétique spécifique
et interprétation minutieuse des résultats
génétiques, il y a un risque réel que
des patients subissent des dommages en
raison de choix thérapeutiques qui s’appuient
sur des résultats ne pouvant être
interprétés que de façon lacunaire (p. ex.
variantes dont la signification clinique
n’est pas claire) [12]. Pour que la connaissance
du génome humain puisse cependant
déployer tout son potentiel médical,
il faudra entreprendre des efforts considérables
au cours des décennies à venir dans
le domaine du «phenotyping», c’est-à-dire
du recensement de caractéristiques cliniques
et biochimiques détaillées d’une
maladie héréditaire [13].
Références
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technologies – the next
generation. Nat Rev Genet. 2010;
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and disease. Nat Rev Genet. 2018;
19(5): 299–310. doi:10.1038/
nrg.2018.4
3. Vogelstein B, Kinzler K
W. The Genetic Basis of Human
Cancer. 2nd ed. New York:
McGraw-Hill, Medical Pub.
Division; 2002.
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1971. https://www.cancer.gov/
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national-cancer-act-1971.
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reports enable evidence-based
personal precision health care.
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18(1): 1–7. doi:10.1186/s13053-020-
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bedside. Cancer. 2018; 124(12):
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of biomarkers for checkpoint
inhibitor immunotherapy. Nat Rev
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optical mapping of bone-marrow
myeloma cells reveals association
of extramedullary multiple
myeloma with chromosome 1
abnormalities. Sci Rep. 2021; 11(1):
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11. John’s Hopkins
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12. Robson M, Domchek S.
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Panel Testing for Breast Cancer
Susceptibility-Pandora’s Box Is
Opening Wider. JAMA Oncol. 2019;
5(12): 1687–1688. doi:10.1001/
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13. Shendure J, Findlay G
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doi:10.1016/j.cell.2019.02.003
vsao /asmac Journal 6/21 39
Perspectives
Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit
Nachsorge
von bariatrischen
Patienten
Martina Gebhart, Interdisziplinäres Ernährungs- und Stoffwechselzentrum St. Claraspital, Basel
* Der Artikel erschien ursprünglich in der
«Therapeutischen Umschau» (2019), 76(3),
154–160. mediservice vsao-Mitglieder können die
«Therapeutischen Umschau» zu äusserst
günstigen Konditionen abonnieren.
Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.
Die Zunahme der Adipositas in
den letzten Jahrzehnten hat
unter anderem auch zu einer
vermehrten Anwendung von
bariatrischen Operationen geführt. In der
SOS (Swedish Obese Subjects) Studie [1]
wurden die anhaltenden Erfolge auf den
Gewichtsverlauf, die Verbesserung der
Komorbiditäten und die Reduktion der
Mortalität von operierten Pa tienten eindrücklich
dokumentiert, was zu einer
nochmals breiteren Anwendung dieser
Operationen geführt hat. In der Schweiz
wurden Guidelines für die operative Behandlung
der Adipositas und die Nachsorge
nach bariatrischen Operationen von
der SMOB (Swiss Society for the Study of
Morbid Obesity and Metabolic Disorders)
erstellt. Gemäss diesen Guidelines sind
die bariatrischen Zentren verpflichtet, die
lebenslange Nachsorge für ihre Patienten
sicherzustellen. Die Nachsorge erfolgt in
Zusammenarbeit mit den Hausärzten.
Entsprechend den SMOB Richtlinien
müssen die Zentren eine Nachkontrollrate
von 75 % bis 5 Jahre postoperativ nachweisen
können. Die Nachkontrollen sollen
bei problemlosem Verlauf zwei, vier,
acht und 12 Wochen postoperativ, dann
dreimonatlich, im zweiten postoperativen
Jahre alle sechs Monate, dann jährlich,
jeweils mit Laborkontrolle der Mikronährstoffsituation
erfolgen, bei Problemen
häufiger. Die Konsultationen müssen
ein Assessment und Beratung
bezüglich der Ernährungs- und Bewegungssituation,
sowie des Gewichtsverlaufes
und der Komorbiditäten beinhalten,
weitere individuelle Frage stellungen
sind zu thematisieren.
Da die Anzahl an operierten Patienten
ansteigt, ist es zunehmend wichtig, dass
auch Ärzte in der Praxis mit den Themen
der Nachsorge und Problemen nach bariatrischen
Operationen vertraut werden. Der
folgende Artikel bietet einen Überblick
über praxisrelevante Fragestellungen und
möchte Hilfestellungen geben über das
Vorgehen in typ ischen Situationen. Er liefert
zuerst einen Überblick über häufige
gastrointestinale Symptome, mit welchen
Patien ten eine Praxis oder eine Notfallstation
aufsuchen, gibt dann Hinweise zu den
häufigsten Mangelerscheinungen und
zeigt mögliche ungünstige Entwicklungen
und Probleme auf, die nach bariatrischen
Operationen auftreten können und die es
zu vermeiden gilt [2, 3, 4].
Gastrointestinale Symptome
nach bariatrischen Operationen
Gastrointestinale Symptome nach bariatrischen
Operationen sind häufig. Edholm
et al [5] geben gemäss Befragung von 384
Patienten mittels Fragebogen 7–11 Jahre
nach Magenbypass folgende Häufigkeiten
an: > 1× / Woche Diarrhoe bei 23 % der Pat,
Dumping bei 13 %, Abdominalschmerzen
bei 10 %, Dysphagie bei 5 %, Erbrechen bei
4 %. Eine Häufigkeit von > 1× Monat wird
angegeben für Diarrhoe bei 24 % der Patienten,
Dumping bei 27 %, Abdominalschmerzen
bei 15 %, Erbrechen bei 15 %,
Dysphagie bei 7 %.
Nausea und Emesis
Nausea und Emesis treten gehäuft in der
frühen postoperativen Phase auf und sind
in den meisten Fällen auf eine ungenügende
Anpassung des Essverhaltens, d. h.
auf zu rasches Essen oder ungenügendes
Kauen zurückzuführen, weshalb die Patienten
eine intensive Schulung in der Ernährungsberatung
benötigen. Meist ist
auch der Einsatz von Prokinetika sinnvoll
und nützlich. Differentialdiag nostisch ist
bei rezidivierendem Erbrechen an das
Vorliegen von Strikturen zu denken, weshalb
bei anhaltender Symp tomatik eine
Magen-Darm-Passage mit Kontrastmittelschluck
durchgeführt werden soll. Nachgewiesene
Stenosen auf Höhe der
Pouch-Gastro-Jejunostomie können
meist endoskopisch behandelt werden.
Dünndarm-Obstruktionen können sich
auch durch Erbrechen manifestieren. Eine
Bypass-Obstruktion kann starke Übelkeit
bei aber fehlender Möglichkeit zu erbrechen
äussern (s. unten).
Reflux
Refluxsymptomatik besteht bei adipösen
Patienten präoperativ in 60 %. Dies wird
durch die Magenbypassopera tion sehr gut
Bilder: zvg
40
6/21 vsao /asmac Journal
Perspectives
behandelt, tritt aber gehäuft nach
Schlauchgastrektomien auf, weshalb bei
Vorliegen eines insuffizienten unteren
Oesophagussphincter keine Schlauchgastrektomie
durchgeführt werden soll.
Eine Refluxsymptomatik spricht gut auf
eine Protoneninhibitorbehandlung an.
Um eine optimale Bioverfügbarkeit sicherzustellen
sind MUPs Präparate (Multiple
Unit Pellet System, z. B. Esomep®
MUPs oder Antramups®) zu bevorzugen.
Idealerweise werden die Tabletten in 1
Glas Wasser suspendiert. Die zusätzliche
Gabe von Natriumalginat bei Bedarf ist bei
Refluxsymptomen häufig hilfreich. In therapieresistenten
Fällen kann eine Umwandlung
eines Schlauchmagens in einen
Magen bypass notwendig werden. Bei St.
n. Magenbandoperation ist ein Öffnen des
Magenbandes indiziert, in therapieresistenten
Fällen die Entfernung des Magenbandes
mit gleichzeitiger Anlage eines
Magenbypasses.
Schmerzen
Die Ursache von Schmerzen ist vielfältig,
in der Regel ist eine genaue Anamnese
Lokalisation
Oberbauch / Rücken
Oberbauch
Umbilical
Unterbauch
Schmerzcharakter
krampfartig
Dauerschmerz
Auftreten
postprandial
Mögliche Ursache
Bypass-Obstruktion
Oesophagitis, Gastritis, Anastomosen ulkus, Cholelithiasis,
Narbenhernie, Innere Hernie, Dumping, Magenbandslippage
Cholelithiasis, Pankreatitis, Innere Hernie
Obstipation, Innere Hernie
Gallekolik, Nierenkolik, Dumping, Innere Hernie
Gastritis, Ulcus, Innere Hernie
Frühdumping, Innere Hernie, Stenose
Tabelle 1. Abdominalschmerzen nach Bariatrie-Klinik
Verdachtsdiagnose
Bypass-Obstruktion
Innere Hernie
Ulcus, Gastritis
Stenose, Striktur
Gallenkolik
Nierenkolik
Innere Hernie möglich
Tabelle 2. Abklärung gemäss Verdachtsdiagnose
Diagnostik
CT
CT
Endoskopie
Magen-Darm-Passage
Sonographie, ev MRC
Urolith-CT
Diagnostische Laparoskopie
und die klinische Untersuchung hilfreich
und richtungsweisend. Eine genaue Abklärung
ist wichtig, um mögliche gravierende
Komplikationen nicht zu verpassen.
Tabelle 1 zeigt die Differentialdiagnose
von Abdominalschmerzen nach bariatrischen
Operationen.
Aufgrund von Klinik und Anamnese
ergibt sich eine Verdachtsdiagnose, welche
den weiteren Abklärungsgang bestimmt
(Tab. 2).
Die einzelnen Ursachen von Abdominalschmerzen
werden im Folgenden kurz
dargestellt:
Die gefährlichste Ursache für Abdominalschmerzen
ist das Auftreten einer
Obstruktion der ausgeschlossenen Dünndarmabschnitte
mit Aufstau in den blind
verschlossenen Magen, der sogenannten
Bypass-Obstruktion. Dabei verspüren die
Patienten starke Übelkeit, können aber
nicht erbrechen, dazu Oberbauch- oder
Rückenschmerzen. Die Patienten sind extrem
unter Stress und entsprechend
tachykard. Die Diagnose wird mittels CT
Abdomen gestellt (Abb. 1), ein unauffälliges,
konventionelles Abdomen-Röntgenbild
kann wegen z. T. fehlenden Luft-Flüssigkeitsspiegel
falsch negativ ausfallen.
Rasches chirurgisches Handeln ist hier
angesagt. Eine viel häufigere Ursache für
Abdominalchmerzen sind innere Hernien.
Diese Komplikation wird durch Abnahme
des mesenterialen Fettes begünstigt und
tritt deshalb meist erst nach relevanter
Gewichtsabnahme auf. Eine Dünndarmschlinge
herniert durch Mesenteriallücken,
entweder zwischen Mesocolon
Transversum und dem Meso der hochgezogenen
Jejunalschlinge, dem sogenannten
«Petersen» Space, oder auf Höhe der
Fusspunktanastomose, was zu Dünndarmobstruktion
und Dünndarmischämie führen
kann. Die typische Klinik sind starke
Schmerzen im Epigastrium oder Mittelbauch
mit Exazerbation postprandial, z. T.
Erbrechen, ini tial häufig krampfartig, im
Verlauf kann ein Dauerschmerz auftreten.
Eine Innere Hernie kann sich aber auch
atypisch, d. h. lediglich mit intermittierenden
Schmerzen präsentieren. Die Häufigkeit
wird in der Literatur mit ca. 2.5–
10 % angegeben [6]. Zur Abklärung ist das
CT Abdomen hilfreich, wobei hier besonders
auf eine Rotationskomponente der
Mesenterialgefässe («whirl sign») zu achten
ist (Abb. 2), ein normales CT Abdomen
schliesst aber eine innere Hernie nicht
aus. Bei Verdachtsdiagnose einer inneren
Hernie ist eine chirurgische Sanierung
durch einen in Bariatrie erfahrenen Chirurgen
indiziert und soll wenn immer möglich
laparoskopisch erfolgen.
Die Gewichtsabnahme nach bariatrischer
Operation ist ein Risikofaktor für
das Entstehen von Gallensteinen. Die
Häufigkeit liegt gemäss Angaben in der Literatur
bei 30 %, sofern nicht zum Zeitpunkt
der barbarischen Erstopera tion
Gallensteinträger durch Cholezystektomie
mitbehandelt wurden. Bei Patienten
mit Gallenblase in situ ist nach bariatrischer
Chirurgie eine Cholelithiasisprophylaxe
mit Ursodeoxycholsäure sinnvoll
und wirksam ist [7], bei biliopankreatischer
Diversionsoperation oder anderen malabsorptiven
Verfahren ist bei der Operation
die gleichzeitige prophylaktische Cholezystektomie
indiziert.
Auch das Auftreten von Nierensteinen,
meist vom Calcium-Oxalat-Typ, ist
nach bariatrischen Operationen gehäuft.
Aetiologische Faktoren sind hier eine zu
kleine Trinkmenge, sowie nach Operationen
mit malabsorptiver Komponente eine
vermehrte Oxalatresorption. Kalziumionen
werden im Darmlumen von freien
Fettsäuren gebunden. Dadurch wird das
vsao /asmac Journal 6/21 41
Perspectives
Abbildung 1. Abdomen-CT bei Patient mit
Obstruktion auf Höhe Fusspunktanastomose
mit Rückstau und Dilatation der bilio-pankreatischen
Schlinge, des Duodenums und des
Restmagens.
Abbildung 2. Abdomen-CT einer Patientin mit
innerer Hernie durch eine Mesolücke auf Höhe
Fusspunktanastomose mit typischem «whirl
sign», einer Rotation der mesenterialen
Gefässe.
freie Oxalat vermehrt resorbiert, was zu
Hyperoxalurie mit hohem Risiko für
Nephrolithiasis führt. Eine ausreichende
Kalziumzufuhr, alimentär und über Supplemente,
sowie eine ausreichende Trinkmenge
reduzieren das Risiko für eine
Nephrolithiasis. Auch eine Alkalinisierung
des Urins durch Kaliumcitrat kann
hilfreich sein.
Magenschleimhautulcera werden in
Früh- und Spätulcera eingeteilt [8]. Meist
sind die Ulcera im Bereich der Anastomose
lokalisiert. Die Frühulcera treten bis
10 Monate postoperativ auf. Ursächlich
liegt am ehesten eine Ischämie oder Entzündung
vor. Risikofaktoren für die Entwicklung
eines Spätulcus sind Säurekontakt
im Jejunum, z. B. durch eine Pouchvergrösserung,
Nikotinabusus, die Einnahme
von NSAR und ein Diabetes
mellitus. Die typische Klinik der Ulcera
besteht in starken epigastrisch lokalisierten
Schmerzen während dem Essen. Zur
Abklärung ist eine Endoskopie durchzuführen,
die Therapie besteht in der Behandlung
mit Protonenpumpeninhibitor
(PPI) über Monate. In einer Studie wurde
gezeigt, dass lösliche Formulierungen,
d. h. zerbrochene MUPS- bzw. lösliche Formulierungen
zu einer rascheren Abheilung
der Ulcera führen als ungeöffnete
Kapseln [9]. Ein Helicobacter Pylori Befall,
ev. auch eine Persistenz trotz präoperativer
Erradikation, soll gesucht und bei Vorliegen
behandelt werden. N ikotinabstinenz
ist dringend zu empfehlen.
Dumping
Ein häufiges Symptom nach Magenbypass
ist das Auftreten einer Dumpingsymptomatik.
Wir unterscheiden Früh- und
Spätdumping. Die pathophysiologischen
Mechanismen des Dumpingsyndromes
sind nicht abschliessend geklärt. Ein möglicher
Mechanismus für das Auftreten ist
aber eine rasche Entleerung der Magenpouch.
Das schnelle Übertreten von hochosmolaren
Speisen, insbesondere isolierten
Kohlehydraten in die hochgezogene
Jejunalschlinge löst einen Einstrom von
Flüssigkeit ins Darmlumen und somit Hypotonie,
z. T. bis zum Kollaps, Schwindel,
Müdigkeit, auch Krämpfe und Diarrhoe
aus. Dieses Frühdumping tritt 0–30 Minuten
postprandial auf.
Das Spätdumping manifestiert sich
90–120 Minuten nach einer kohlehydrathaltigen
Mahlzeit und entsteht durch eine
überschiessende Insulinantwort auf die
hohe Konzentration von Kohlehydraten
im Dünndarm, was zu einer Hypoglykämie
mit den klassischen Symptomen,
nämlich Schwitzen, Zittern, Sehstörungen
und Konzen trationsstörungen führt.
Bei unklaren Symptomen ist das Führen
eines Ess- und Beschwerdeprotokolles
mit Blutzuckermessung hilfreich. Bei Unklarheit
kann auch eine CGM (continuous
glucose monitoring) hilfreich sein. Therapeutisch
ist in erster Linie das Einhalten
der Ernährungsempfehlungen sehr wichtig
(keine reinen Kohlehydratmahlzeiten,
Essen-Trinkabstand von 30 Minuten einhalten,
regelmässige kleine Mahlzeiten,
Steigerung der Faserzufuhr, ev. lösliche
Fasern, z. B. Optifiber®). Besteht die Symptomatik
dennoch weiter, so kann eine
medikamentöse Therapie mit Acarbose
zur Stabilisierung des Blutzuckers versucht
werden, in therapieresistenten Fällen
wird auch die Anwendung von Liraglutid
oder Octreotid empfohlen. Bei ungenügender
Gewichtsreduktion und Dumpingsymptomatik
kann die Einlage eines
Silikon-Ringes, eines sog. Fobi-Ringes,
um die Magenpouch, diskutiert werden.
Dies führt zu vermehrter Restriktion,
langsamerer Entleerung der Pouch und
somit zu einer Verbesserung der Dumpingsymptome.
Bei therapieresistentem
Dumping und überdurchschnittlicher Gewichtsabnahme
ist gemäss Expertenmeinung
die Gabe von kontinuierlicher Sondennahrung
via Gastrostomie-Katheter in
den ausgeschlossenen Magen eine therapeutische
Option. Als letzte therapeutische
Option kommt eine Reversion der
Bypassoperation in Frage, allerdings sollten
zuvor seltene Differentialdiagnosen
für Hypoglykämien, wie das Vorliegen
eines Insulinoms oder eine Nebenniereninsuffizienz,
ausgeschlossen werden.
Auch Medikamente, vor allem Venlafaxin
können das Auftreten von Hypogly kämien
verstärken.
Diarrhoe
Diarrhoe ist ein häufiges Symptom nach
bariatrischen Operationen, im Falle einer
Operation mit starker mal absorptiver
Komponente, wie der biliopankreatischen
Diversion eine zu erwartende Folge der
Operation.
Tabelle 3 gibt einen Überblick über
die Aetiologie und die Behandlungsansätze
der Diarrhoe.
Obstipation
Wegen der kleinen Trinkmenge, oft ca.
1 Liter / Tag tritt Obstipation in der frühen
postoperativen Phase häufig auf. Eine Behandlung
mit Macrogol und eine Steigerung
der Trinkmenge ist die Therapie der
Wahl. Quellmittel, wie z. B. Flohsamen
sollten wegen der Gefahr einer Darmobstruktion
vermieden werden.
Mikro- und Makronährstoffmängel
Nach bariatrischen Operationen besteht
wegen kleiner Essmenge und Malabsorption
das Risiko für Mikronährstoffmängel,
weshalb eine lebenslange Mikronährstoffsupplementation
unerlässlich ist [2, 3, 4].
Zur Bedarfsdeckung können speziell für
bariatrische Patienten entwickelte Präparate
(z. B. WLS forte® von fitforme oder
42 6/21 vsao /asmac Journal
Perspectives
Ursache Diagnostik Therapie
Sekundäre Lactoseintoleranz Anamnese, Atemtest Lactosefreie Ernährung, Einnahme von Lactase
Fettmalabsorption Ernährungsanamnese Fettreduktion
Unverträglichkeit von Süssstoffen
( Xylit, Sorbit, Mannit, Isomalt)
Anamnese: gesüsste Getränke,
gesüsste Lutschwaren, «Light»-Produkte
Meiden von Süssstoffen
Frühdumping Anamnese: Auftreten postprandial Ernährungsumstellung, lösliche Fasern
( Optifiber®)
Bakterielle Überwucherung
Dünndarmsaftanalyse, Atemtest,
Besserung nach probatorischer Antibiotikagabe
Fructosemalabsorption Anamnese, Atemtest Ernährungsberatung
Antibiose: Ciprofloxacin / Metronidazol /
Nystatin, Amoxicillin / Clavulansäure,
Trimethoprim / Sulfometoxazol / Nystatin /
Metronidazol, Rifaximin
Probiotika: Bioflorin®, Mutaflor®
Zinkmangel Laborkontrolle Supplementation, z. B. Zinkgluconat
Albuminmangel Ernährungsanamnese Proteinzufuhr erhöhen, ev Supplemente
Relative Pankreasinsuffizienz Ex juvantibus Pankreasenzyme (Creon®, Panzytrat®)
Gallensäureverlust (nach BPD) Ex juvantibus Cholestyramin
Kurzdarmsyndrom Keine Massnahme hilfreich Imodium, Tinctura opii,
Darmverlängerung evaluieren
Tabelle 3. Diarrhoe nach bariatrischen Operationen
Häufige Mängel
Vitamin D
Vitamin B12
Folsäure
Eisen
Zink
Mängel nach BPD
Vitamine A
Vitamin E
Vitamin K
Seltene Mängel
Vitamin B1
Vitamin B6
Selen
Kupfer
Symptome und Folgen
Multi® von Bariatric Advantage) oder ein
Multivitamin präparat, wie z. B. Supradyn®
alternierend mit einem B Komplexvitamin
eingenommen werden. Regelmässige Laborkontrollen
sind trotzdem notwendig,
Osteopenie, Osteoporose, erhöhtes Frakturrisiko,
Sturzneigung, Rachitis
Megaloblastäre Anämie, Polyneuropathie, Konzentrationsprobleme
Makrozytäre Anämie, Risiko für Spina Bifida
Müdigkeit, Anämie, Haarausfall,
Mundwinkelrhagaden
Wundheilungsstörungen,
Schleimhautdefekte, Hautausschlag
Xerophthalmie, Nachtblindheit
Anämie, Ophthalmoplegie,
periphere Neuropathie
Gerinnungsstörungen
Wernicke Enzephalopathie
Akne, Mundwinkelrhagaden
Skelettmuskeldysfunktion, Kardiomyopathie
Normochrome normozytäre Anämie
Tabelle 4. Mikronährstoffmängel nach bariatrischen Operationen
um Mängel, welche auch schon präoperativ
bestehen können, früh zeitig erkennen
und behandeln zu können.
Es ist wichtig zu beachten, dass das
Risiko für Mangel erscheinungen abhängig
ist von der Art der Operation, d. h. Operationen
mit starker malabsorptiver Komponente,
vor allem die biliopankreatische
Diversionsoperation, aber auch Bypassoperationen
mit längeren, von der Nahrung
ausgeschalteten Dünndarmabschnitten
(OAGB, RYGB mit extra-langer
bilio-pankreatischer Schlinge) haben ein
grosses Risiko für Makronährstoffmängel,
vor allem Proteinmangel und auch ein
grosses Risiko für Mikronährstoffmängel.
Dabei steigt insbesondere das Risiko für
einen Mangel an fettlöslichen Vitaminen
(Vitamin A, D, E, K) und für den sonst eher
seltenen Mangel an Selen oder Kupfer
stark an. Nach Operationen mit stark restriktiver
Komponente, z. B. Schlauchgastrektomie
oder Magenband, ist das Risiko
deutlich kleiner aber ebenfalls zu beachten.
Die wichtigsten Mängel nach bariatrischen
Operationen, inkl. Symptomen und
Folgen sind in Tabelle 4 zusammengestellt.
Adipositas ist per se mit Vitamin D
Mangel assoziiert, sodass ein Mangel
schon präoperativ gesucht und behandelt
werden muss. In einer Isotopenstudie
konnte gezeigt werden, dass die fraktionierte
Calciumabsorption 6 Monate nach
Magenbypass dramatisch von 32.7 % präoperativ
auf 6.9 % 6 Monate postoperativ
sinkt, dies bei ausreichender Vitamin D
Versorgung. Zur Osteoporoseprophylaxe
vsao /asmac Journal 6/21 43
Perspectives
44
Zusammenfassung
ist nach Magenbypass- und biliopankreatischer
Diversions operation auch eine
Calcium-D3 Supplementation notwendig,
um den erhöhten Bedarf zu decken und
das Entstehen eines sekundären Hyperparathyreoidismus
zu vermeiden. Gemäss
den Guidelines der American Society of
Metabolic and Bariatric Surgery (ASMBS)
ist eine totale Calciumzufuhr von
1500 mg / Tag nach Sleevegastrektomie,
1500–2000 mg / Tag nach Magenbypass
und 1800–2400 mg nach biliopankreatischer
Diversion zu empfehlen, wobei so
viel wie möglich durch alimentäre Zufuhr
abzudecken ist [2, 3].
Ein Zinkmangel ist nach bariatrischen
Operationen häufig. In einer Studie
hatten von 324 Patienten 9 % bereits präoperativ
einen Zinkmangel, 12 Monate
postoperativ wurde ein Zinkmangel in
42.5 % der Patienten beobachtet. Gründe
hierfür waren einerseits Malcompliance
zu der Supplementation, andererseits
aber auch eine stark reduzierte Zinkabsorption.
Die fraktionierte Zinkabsorp tion
nimmt nach Bypass von 32.3 % präoperativ
auf 13.6 % 6 Monate postoperativ und
21 % 12 Monate postoperativ ab. Bei den
regelmässigen Laborkontrollen ist aus
diesem Grund auch ein Zinkspiegel als
Marker für die Versorgung an Spurenelementen
zu bestimmen. Es bleibt zu beachten,
dass der Zinkspiegel im Serum eine
unzuverlässige Methode zur Diagnose eines
Zinkmangels ist, da nur 0.1 % des gesamten
Zinkgehaltes im Serum gelöst vorkommen
und die Zinkserumkonzentration
auch von einer Aktuphasereak tion beeinflusst
werden kann [10].
Ein besonderes Augenmerk verdient
der Vitamin B1 Mangel. Die Speicher an
Vitamin B1 sind klein, weshalb bei ungenügender
Zufuhr und rezidivierendem Erbrechen
bereits nach ca. 2 Wochen ein Vitamin
B1 Mangel vorliegen kann. Die klassische
Wernicke Trias mit Gangataxie,
Augenmuskelparesen und Verwirrtheit ist
nicht immer vollständig vorhanden, ein
unbehandelter Vitamin B1 Mangel kann
aber irreversible neurologische Ausfälle
verursachen. Bei Verdacht auf das Vorliegen
eines Vitamin B1 Mangels ist deshalb
die entsprechende Behandlung (Thiamin
100 mg iv) bereits vor Vorliegen des Laborresultates
einzuleiten [11].
Eine ausführliche Ernährungsinstruktion
nach bariatrischer Operation ist
unerlässlich und soll bereits präoperativ
erfolgen. In der Nachsorge ist eine detaillierte
Ernährungsanamnese zu erheben,
wobei die Proteinzufuhr besonders zu beachten
ist, da bei ungenügender Zufuhr
ein überdurchschnittlicher Muskelmassenverlust
zu befürchten ist. Ziel ist eine
Bariatrische Patienten benötigen eine regelmässige Nachsorge, um Komplikationen
und ungünstige Verläufe frühzeitig erkennen und behandeln zu können. Auch ist die
medikamentöse Behandlung der Komorbiditäten laufend anzupassen. Da die Zahl von
Patienten, welche einen bariatrischen Eingriff zur Behandlung ihrer Adipositas und
ihrer Komorbiditäten erhalten, rasch ansteigt, ist es zunehmend wichtig, dass auch
Ärzte in der Praxis Kenntnis der wichtigsten Folgen von bariatrischen Operationen
haben. Die Themen in der Nachsorge sind gastrointestinale Symptome wie Schmerzen,
Dumping, Diarrhoe, Makro- und Mikronährstoffmängel, Anpassungen von Medikamenten,
sowie die Kontrolle des Gewichtsverlaufes, wobei das frühzeitige Erkennen
eines ungünstigen Verlaufes, das heisst eine zu grosse Gewichtsabnahme, eine ungenügende
Gewichtsabnahme und eine übermässige sekundäre Gewichtszunahme frühzeitig
erkannt und behandelt werden sollen. Der folgende Artikel gibt einen Überblick
über diese Themen und beschreibt die Behandlungsmöglichkeiten.
Medical Follow Up After Bariatric Surgery
Abstract: The number of patients undergoing bariatric surgery to treat morbid obesity
is increasing rapidly. Therefore it is an important issue to be aware of outcome and
complications after bariatric surgery. This review presents a compilation of important
gastrointestinal symptoms, as pain, diarrhea and dumping, and includes treatment
options. It characterizes possible micronutrient deficiencies, gives instructions concerning
the adaptation of drugs and illustrates possible adverse outcomes, such as excessive
weight loss, insufficient weight loss and weight regain after bariatric surgery.
Proteinzufuhr von 1 g Protein / kg Normalgewicht
erreicht. Die Einnahme von Proteinshakes
ist in den ersten Monaten
postoperativ meist notwendig, um dieses
Ziel zu erreichen und den Bedarf decken
zu können.
Vor allem nach Operationen mit verstärkter
Malabsorption (biliopankreatische
Diversion, distale RYGB, OAGB und
RYGB mit extra-langer bilio-pankreatischer
Schlinge) kann auch Jahre nach einer
Operation eine schwere Proteinmangelernährung
mit Kraftverlust, chronischer
Diarrhoe und generalisierten Oedemen
auftreten. Im Labor findet sich häufig eine
Hypalbuminämie. Eine genaue Ernährungsanamnese
ist indiziert, therapeutisch
eine hochdosierte Protein gabe, was je
nach klinischer Situation durch Anreicherung
der Speisen, Proteinsupplemente, in
schweren Fällen auch durch Sondengabe
oder ggf. parenteral erfolgen soll.
Medikamentöse Neueinstellung
nach bariatrischen Operationen
Bereits direkt nach der Hospitalisation
müssen Diuretika abgesetzt werden, dies
wegen der reduzierten Trink menge und
um symptomatische Hypotonien zu vermeiden.
In den ersten Wochen bis Monaten
postoperativ kommt es zu einem Abfall
des systolischen Blutdruckes, weshalb
die Antihypertensiva reduziert oder abgesetzt
werden können. Regelmässige Blutdruckkontrollen
sind im weiteren Verlauf
indiziert, da der Blutdruck nach Gewichtsstabilisierung
wieder ansteigen kann.
Die Insulinresistenz sinkt bereits in
den ersten postoperativen Tagen, deshalb
wird prandiales Insulin gestoppt, Basalinsulin
kann auf ca. 1/3 der Dosis reduziert
werden. Sulfonylharnstoffe müssen wegen
Hypoglykämiegefahr abgesetzt werden.
Metformin kann 3 Tage postoperativ
bei problemlosem Verlauf und adäquater
Trinkmenge und normalem Kostaufbau
wiedereingesetzt werden. Da die biologische
Verfügbarkeit erhöht ist, soll die Dosis
maximal 2 850 mg / Tag betragen. Bei
Normalisierung der Blutzuckerwerte kann
die Behandlung abgesetzt werden. GLP 1
Analoga werden postoperativ abgesetzt.
Je nach Verlauf, insbesondere bei einem
Gewichtswiederanstieg oder Wiederauftreten
eines Diabetes mellitus kann aber
später ein Wiederbeginn sinnvoll sein,
dasselbe gilt für DPP-4-Inhibitoren und
SGLT 2–Inhibitoren.
Statine sollen postoperativ weiterhin
eingenommen werden. Nach Gewichtsabnahme
soll die Indikation regelmässig im
6/21 vsao /asmac Journal
Perspectives
Ursache Mechanismus Therapie
Maladaptation der Ernährung
Zuviel Fett, zu viele (flüssige) Kalorien,
Alkohol, zu wenig Protein
Ernährungsberatung, Erweiterung
der bariatrischen Operation
Wiederauftreten von Essstörungen Binge Eating, Snacking, Sweet Eating Psychotherapie, Antidepressiva,
Erweiterung der bariatrischen Operation
Übermässiger Muskelmassenverlust
bei ungenügendem Training
Grundumsatz zu tief
Training
Ungünstige Medikation Insulin, Psychopharmaka Medikation umstellen, Erweiterung
der bariatrischen Operation
Chirurgische Komplikation
Nachlassen der metabolischen
Wirksamkeit der Operation
Pouch- oder Schlauchmagen-Dilatation,
Fistel zwischen Pouch und Restmagen
Revisionsoperation
Forschung zu Wirkmechanismen
der bariatrischen Operation
Tabelle 5. Sekundäre Gewichtszunahme oder insuffiziente Gewichtsabnahme nach bariatrischer Chirurgie
Rahmen der weiteren kardiovaskulären
Risikofaktoren, sowie des Lipidstatus
überprüft werden.
Es ist zu beachten, dass alle bariatrischen
Eingriffe die Absorption und die
Bioverfügbarkeit von Medikamenten beeinflussen
können. Aus diesem Grund
müssen bei Medikamenten mit enger therapeutischer
Breite, insbesondere Lithium,
Antikonvulsiva und Antikoagulantien regelmässige
und engmaschige Spiegelkontrollen
erfolgen.
Gewichtsverlauf, ungünstige
Entwicklungen und besondere
Situationen
Die durchschnittliche Gewichtsabnahme
5 Jahre nach Magenbypass beträgt ca. 70 %
des Übergewichtes (excess weight loss,
EWL), nach Schlauchgastrektomie ca.
60 % und nach biliopankreatischer Diversion
ca. 80 %, wobei der Nadir 12–18 Monate
nach der Operation erreicht ist. Im weiteren
Verlauf ist eine Gewichtsstabilisierung
anzustreben. Eine sekundäre Gewichtszunahme
von ca. 5 % ist als normal
anzuschauen und multifaktoriell bedingt.
Es gilt aber festzuhalten, dass es keine klare
Grenze gibt, was eine genügende Gewichtsabnahme
darstellt. Das Gewichtsresultat
muss auch im Kontext der Komorbiditäten
betrachtet werden.
Eine Übersicht über die Faktoren und
Behandlungsansätze gibt die Tabelle 5.
Bei ungenügender Gewichtsabnahme
oder übermässiger sekundärer Zunahme,
Literatur
1. Sjöström L A Review of the key results from the Swedish Obese Subjects (SOS) trial – a
prospective controlled intervention study of bariatric surgery. J Intern Med 2013; 273: 219 – 234.
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Association of Clinical Endocrinologists, The Obesity Society, American Society for Metabolic and
Bariatric Surgery. Medical guidelines for clinical practice for the perioperative nutritional,
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and nonsurgical support of the bariatric surgery patient – 2013 update: Cosponsored by american
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critical review. Hum Reprod Update 2009; 15: 189 – 201.
vsao /asmac Journal 6/21 45
Perspectives
unabhängig von den zugrundeliegenden
Faktoren, ist der Einsatz von Liraglutid
zur Gewichtsstabilisierung im postoperativen
Verlauf wirksam und hilfreich, stellt
allerdings keine Pflichtleistung der
Grundversicherung dar.
Ein Risiko für eine überdurchschnittliche
Gewichtsabnahme mit Verschlechterung
des Allgemeinzustandes, Muskelmassen-
und Kraftverlust besteht bei depressiver
Stimmung, ungenügendem Einhalten
der Ernährungsempfehlungen, vor
allem ungenügender Proteinzufuhr, Entwicklung
einer sekundären anorektischen
Essstörung, Alkoholabusus, Suchterkrankungen,
Tumoren oder chronischen
Krankheiten, vor allem COPD. Ein
erhöhtes Risiko für Malnutrition und Entwicklung
von Untergewicht besteht besonders
nach den stark malabsorptiv wirkenden
Eingriffen, vor allem nach biliopankreatischer
Diversion, weshalb in therapieresistenten
Fällen eine teilweise
Reversion der Operation mit Verlängerung
des gemeinsamen Schenkels diskutiert
werden muss.
Das Risiko für einen generell ungünstigen
Verlauf ist erhöht bei Vorliegen von
psychischen Erkrankungen, insbesondere
Depressionen oder Suchterkrankungen.
Aus diesem Grund muss präoperativ eine
psychiatrische Beurteilung erfolgen. Falls
notwendig soll eine tragfähige psychiatrische
Betreuung schon präoperativ initiiert
werden, damit die Patienten auch in
der postoperativen Phase die notwendige
psychotherapeutische Betreuung erhalten.
Schwangerschaften nach bariatrischem
Eingriff sind mit einem besseren
Outcome für Mutter und Kind assoziiert
im Vergleich zu Schwangerschaften bei
adipösen Müttern. In der Phase 12–24 Monate
postoperativ ist aber aufgrund der
geringen Nährstoffzufuhr, des katabolen
Stoffwechsels und des erhöhten Risikos
für Mikronährstoffmängel eine sichere
Antikonzeption indiziert. Es ist zu beachten,
dass die Fertilität nach bariatrischer
Opera tion, sogar bei zuvor anovulatorischen
Frauen rasch zunimmt, was die Notwendigkeit
einer sicheren Antikonzeption
unterstreicht. Eine Schwangerschaft bei
stabilem Gewichtsverlauf und ausgewogener
Ernährung kann 12–24 Monate
postoperativ geplant werden. Vor Absetzen
der Antikonzeption muss eine optimale
Mikronährstoffversorgung, inkl. Vitamin
A und Kupfer durch Labor kontrolle
sichergestellt sein. Eine Betreuung an einem
spezialisierten Zentrum ist sinnvoll,
um einen optimalen Verlauf der Schwangerschaft
von ernährungsmedizinischer
Seite zu gewährleisten [12].
Dr. med. Martina Gebhart
Leitende Ärztin Innere Medizin / Endokrinologie
Interdisziplinäres Ernährungs- und
Stoffwechselzentrum St. Claraspital
Kleinriehenstrasse 30
4002 Basel
martina.gebhart@claraspital.ch
46
6/21 vsao /asmac Journal
Perspectives
Les artistes de la médecine
D r Anna Wang
Pourquoi ai-je peint le portrait
d’Anna Wang? Parce qu’il le
faut!
Je l’ai peinte parce qu’elle
est une personne solide comme un roc
dans la tempête. Une personne fiable, qui
tient parole, comme si elle était gravée
dans le marbre. Elle-même semble dire
que cela va de soi, elle est toujours là.
Sur la photo qu’Anna m’a donnée, elle
ne porte pas sa blouse blanche de médecin,
mais un gros manteau d’hiver. C’est
une photo de ses vacances en Laponie, on
l’y voit souriante et heureuse. C’est
pourquoi il a fallu ajouter des touches de
bronze aux tons bleu ciel de son portrait
qui illustrent la fraîcheur d’un esprit libre
et ouvert, l’horizon de sa fantaisie et de
ses rêves, et de la nature qu’elle aime tant.
Le bronze souligne son côté subtil et
délicat. Il exprime aussi son amour des
belles choses, qu’elle ne peut pas porter
puisqu’elle travaille toute la journée à
l’hôpital. Ses boucles d’oreilles de couleur
pastel, qu’elle change tous les jours, sont
la seule coquetterie qu’elle se permet.
Ou parfois des chaussures à fleurs. Les
poches bien remplies par l’iPhone de la
clinique, les clés, les stylos et les listes de
patients avec ses notes manuscrites. Elle
avance toujours d’un pas alerte, mais elle
est le calme incarné lorsqu’elle s’entretient
avec des patients ou change leurs
pansements. J’adore m’asseoir avec elle à
midi. C’est une personne posée, drôle,
franche, directe et agréable.
Du matin jusqu’à tard le soir, elle vit à
la clinique et s’occupe de ses patients, de
grands brûlés – parfois jusqu’à 80%. Elle
supporte la chaleur et le taux d’humidité
de la salle d’opération, plonge les mains
dans l’eau pour soigner les plaies des
brûlés, avec cette odeur qui transperce
même le masque. Elle rédige aussi des
rapports, organise la réadaptation,
discute avec les proches de patients
suicidaires et reste toujours, absolument
toujours, calme, diplomate, factuelle,
focalisée sur les solutions et empathique.
Après une telle journée – alors que
d’autres seraient épuisés et auraient les
jambes lourdes, elle partage ses connaissances
avec les sous-assistant(e)s. Ils
s’empressent autour d’elle, pendant
qu’Anna leur explique tout avec précision
et esquisse sur papier la procédure
d’opération avec une aisance telle qu’on
voudrait encadrer la feuille. Mais elle
oublie ses dessins comme s’ils n’en
valaient pas la peine. Anna évoque en
passant que l’un de ses professeurs aurait
dit qu’on n’opère seulement aussi bien
que l’on sait dessiner. Je l’ignorais, mais
Anna a pris ses recommandations à
cœur – oui, elle sait dessiner. Un dernier
conseil aux étudiants avant de quitter la
pièce: «Je vous encourage à commencer
dans un petit établissement, c’est là que
l’on apprend à assumer des responsabilités;
les spécificités techniques et la
politique s’apprennent ensuite dans les
grands établissements.» Tout cela avec
bonne humeur, légèreté et un élan inné.
Je lui ai déjà souvent demandé
pourquoi elle ne voulait pas faire un autre
métier. Une personnalité comme la
sienne lui ouvrirait tellement de portes, si
elle le voulait. Mais elle veut être médecin,
elle aime la chirurgie plastique. Je lui
souhaite de garder la beauté, la bonté et
son humour, la perspicacité et la vision,
la passion et l’énergie. Je suis heureuse de
l’avoir rencontrée, et toutes celles et ceux
qui ont la chance de la connaître s’estiment
heureux aussi. Je lui tiens les
pouces pour son avenir, car je crois en
elle. Elle est une inspiration pour moi et
le sera sans doute pour beaucoup
d’autres. Vous serez étonnés.
Bettina Reichl, peintre et gestionnaire des
hospitalisations à la clinique de chirurgie
plastique de l’Hôpital universitaire de Zurich
(La version intégrale du texte [en allemand] est
disponible sur www.bettinareichl.com.)
vsao /asmac Journal 6/21 47
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mediservice
Boîte aux lettres
Votre voiture est-elle
parée pour l’hiver?
Photo: Adobe
Brouillard, humidité et températures
en baisse: durant
l’hiver, les routes peuvent
être extrêmement glissantes.
Quelles mesures de précaution vous
permettent d’arriver à destination sain
et sauf?
A partir de quelle date monter les
pneus d’hiver?
Vous devriez connaître les deux règles
suivantes. La règle de O à P: du mois
d’octobre à Pâques, il est conseillé
d’équiper sa voiture de pneus d’hiver en
bon état. Et la règle 4×4×4: montez quatre
pneus d’hiver identiques qui n’ont pas
plus de quatre ans et une profondeur
minimale des sculptures de 4 millimètres.
Qu’est-ce qui fait partie de l’équipement
d’hiver?
Des pneus d’hiver en bon état, cela va de
soi. Mais, en hiver, vous devriez également
placer dans votre voiture l’équipement
suivant: des chaînes à neige, un
grattoir à glace, des gants, un câble de
batterie, une corde de remorquage, une
lampe de poche, un dégivrant, un balai,
suffisamment de gilets de sécurité et des
chaussures d’hiver. Une couverture ou
une veste d’hiver ainsi qu’un téléphone
portable chargé ne devraient pas non plus
manquer à l’appel.
Porter la veste d’hiver dans la voiture
ou la retirer?
Retirez votre veste d’hiver quand vous
êtes dans la voiture. Les vêtements épais
réduisent l’efficacité de la ceinture de
sécurité qui n’est alors plus parfaitement
ajustée au corps. Cela vaut également
pour les enfants dans leur siège.
Comment arriver à destination sain et
sauf dans des conditions hivernales?
Adaptez toujours votre conduite aux
conditions routières, conduisez toujours
de manière prévoyante et doublez la
distance de sécurité. En cas de brouillard,
de route enneigée ou verglacée, une seule
Conduire avec une visibilité réduite est non
seulement dangereux, mais aussi punissable.
règle prévaut: lever le pied de l’accélérateur.
Evitez également les coups de frein
et les manœuvres brusques. Lors d’un
démarrage sur la neige, passez la
deuxième et accélérez prudemment.
Si les roues patinent, passez la vitesse
supérieure.
A quelle fréquence devez-vous effectuer
l’entretien de votre voiture en hiver?
Durant la saison froide, il est conseillé de
l’effectuer plus souvent. Contrôlez
régulièrement la batterie et remplacez-la
si besoin. Elle fonctionnera plus longtemps
si vous éteignez l’éclairage, la
radio, le système de navigation et le
chauffage des sièges lors du démarrage.
La position des phares est-elle correcte?
Les capteurs des systèmes d’assistance à
la conduite fonctionnent-ils ou sont-ils
encrassés? La profondeur des sculptures
Les membres du
mediservice asmac
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Du lundi au vendredi de 8h00 à 18h00
Veuillez indiquer que vous êtes membre
mediservice asmac.
des pneus d’hiver devrait être contrôlée
régulièrement. Avant qu’il ne fasse froid,
versez de l’antigel dans le dispositif de
lave-glace et le radiateur. Laissez ensuite
fonctionner brièvement les essuie-glaces
afin de répandre l’antigel.
Pourquoi une bonne visibilité est-elle
si importante?
Avant de partir, déneigez et dégelez
complètement votre véhicule. Quand
vous vous garez, soulevez les bras des
essuie-glaces afin qu’ils ne gèlent pas sur
le pare-brise. En couvrant votre parebrise
pendant la nuit, vous éviterez la
corvée du grattoir et du dégivrage du
pare-brise le matin. De même, cela vaut la
peine de contrôler avant chaque trajet si
l’éclairage, le dispositif de lave-glace et
les essuie-glaces fonctionnent correctement.
Bon à savoir: si vous conduisez sans
avoir dégelé votre pare-brise, vous
risquez une amende ou, dans le pire des
cas, un retrait de permis.
Vos avantages chez
Zurich
Chez Zurich, les clients ne doivent pas
s’occuper eux-mêmes de l’organisation
des réparations, mais peuvent convenir
d’un rendez-vous auprès d’un Zurich
Help Point, où un expert jette un œil
sur le véhicule et recommande la
méthode de réparation la moins chère.
Ensuite, ils obtiennent une voiture de
remplacement gratuite s’ils le souhaitent.
Zurich accorde une garantie à
vie sur les pièces remplacées pour le
recours à un Help Point.
Julia Lenz,
Key Account Manager de
Zurich
vsao /asmac Journal 6/21 49
Impressum
Adresses de contact des sections
N o 6 • 40 e année • Décembre 2021
Editeur
AG
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
mediservice vsao-asmac
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne
Téléphone 031 350 44 88
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch
www.asmac.ch, www.vsao.ch
Sur mandat de l’asmac
Rédaction
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),
Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Léo Pavlopoulos,
Lukas Staub, Anna Wang, Sophie Yammine
Comité directeur asmac
Angelo Barrile ( président), Nora Bienz
(co-vice- présidente), Patrizia Kündig
(co-vice- présidente), Severin Baerlocher,
Christoph Bosshard (invité permanent),
Marius Grädel, Dina- Maria Jakob (invitée
permanente), Helen Manser, Richard
Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,
Patrizia Rölli, Martin Sailer, Miodrag Savic
(invité permanent), Jana Siroka, Clara
Ehrenzeller (swimsa)
Impression et expédition
Stämpfli SA, entreprise de communication,
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,
info@staempfli.com, www.staempfli.com
Maquette
Gabriela Berger & Tom Wegner
Illustration de la page de couverture
Till Lauer
Annonces
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa
Telefon 044 928 56 53
E-Mail vsao@fachmedien.ch
Tirage
Exemplaires imprimés: 22 100
Certification des tirages par la REMP/FRP
2021: 4 380 exemplaires
Fréquence de parution: 6 numéros par année
L’abonnement est inclus dans la contribution
annuelle pour les membres de l’asmac
ISSN 1422-2086
L’édition n o 1/2022 paraîtra en
février 2022. Sujet: Norme
© 2021 by asmac, 3001 Berne
Printed in Switzerland
BL/BS
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch
FR
ASMAC section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler,
Wattenwylweg 21, 3006 Berne, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12,
info@gkaufmann.ch
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch
GR
JU
NE
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,
RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55, info@vsao-gr.ch,
www.vsao-gr.ch
ASMAC Jura, 6, Chemin des Fontaines, 2800 Delémont,
marie.maulini@h-ju.ch
ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,
9000 St. Gallen, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,
Surber@anwaelte44.ch
SO
TI
TG
VD
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VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,
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VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20
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N o 4, août 2021
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