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Smart Cities Luxembourg - n°11

Le 11ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Décembre 2021 | n˚11<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

TELOSA :<br />

VILLE FUTURISTE<br />

OU MIRAGE<br />

MÉGALOMANE?<br />

SIGI :<br />

FACILITER L’ACCÈS<br />

AU LOGEMENT GRÂCE<br />

À LA DIGITALISATION<br />

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SIÈCLE<br />

© ArcelorMittal<br />

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DU LUXEMBOURG A JETÉ L’ANCRE<br />

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Inventing smarter steels for a better world<br />

Crédits photo : www.luxembourgexpo2020dubai.lu/ METAFORM


ÉDITO<br />

3<br />

Dix ans pour inverser la tendance<br />

La COP26 de Glasgow a laissé comme un goût amer à tous.<br />

L’épilogue de cette messe pour le climat traduit parfaitement<br />

l’incapacité de l’humanité de fixer les priorités et de se renouveler<br />

pour le bien de tous. Il est clair que l’intérêt des grandes<br />

puissances ne correspond en aucun cas aux attentes légitimes<br />

des petits États impactés par le réchauffement climatique, ni à<br />

celles des associations et de la société civile. Après avoir suscité<br />

bien des espoirs, la COP26 accouche d’une souris. L'enthousiasme<br />

qui a entouré la COP21 de Paris pour limiter la hausse<br />

des températures à 1,5 degré a laissé place à un chaos climatique<br />

qui n’augure rien de bon pour le monde entier. Pourtant,<br />

les grands de ce monde n’en ont cure, préoccupés plutôt par un<br />

nouvel ordre mondial dangereusement incertain. Chacun est<br />

obnubilé par sa partition nationale au détriment du bien-être<br />

de l’humanité. Les chefs d’États de la Chine et de la Russie ont<br />

préféré ne pas se déplacer en invoquant la situation sanitaire.<br />

Pourtant l'enjeu est colossal : définir les moyens de respecter les<br />

engagements pris à Paris en 2015 pour limiter le réchauffement<br />

climatique. Un défi, alors que les émissions de gaz à effet de<br />

serre suivent une trajectoire inquiétante. Au vu du boom économique<br />

post-pandémie, le monde d’après est en passe d’être<br />

submergé par le monde d’avant. Tous les témoins climatiques<br />

sont dans le rouge. L’image de New Delhi suffoquant sous des<br />

nuages épais de pollution, entraînant la fermeture des écoles,<br />

alors que, paradoxalement, les dirigeants indiens et chinois<br />

tentaient de limiter la portée d’un accord est révélatrice du<br />

décalage qui subsiste entre les grands discours politiques et<br />

la réalité sur le terrain. Malgré la mobilisation en masse d’une<br />

jeune génération plus sensible à la problématique climatique,<br />

des ONG qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme et de la société<br />

civile qui se bat désespérément pour inverser la tendance,<br />

les grands de ce monde semblent se détourner de cette revendication<br />

populaire internationale. Faute d’alternative énergétique,<br />

l’Inde refuse de renoncer au charbon. Les États-Unis relancent<br />

les forages pétroliers et la Chine ne veut pas d’accord climatique<br />

contraignant qui entraverait ses desseins hégémoniques.<br />

De l’autre côté du spectre, plusieurs pays directement impactés<br />

par le changement climatique n’ont que leurs yeux pour pleurer<br />

face à un danger sournois qui risque de les anéantir et de les faire<br />

disparaître définitivement, engloutis par la hausse du niveau des<br />

océans. Il n’y a pas pire sentiment que celui d’être apatride.<br />

Greta Thunberg, l’activiste écologique, a qualifié l’accord de<br />

la COP26 de « blablabla ». Le maintien du réchauffement de la<br />

planète à 1,5 degré reste un vœu pieux et l’aide promise par<br />

les pays riches aux pays pauvres est reportée. Pourtant, si l’on<br />

croit les scientifiques, il reste encore dix ans pour inverser la<br />

tendance et tenter de sauver ce qui pourrait l’être.<br />

Certes, tout n’est pas noir dans le rapport final. Le lien entre<br />

biodiversité et climat a enfin été souligné et, pour la première<br />

fois, les mots « énergies fossiles » figurent dans le texte d’une<br />

décision onusienne sur le climat. La grande question qui persiste<br />

est : sommes-nous capables d’inverser la tendance en une<br />

dizaine d’années ? Malgré la complexité de la tâche, la réponse<br />

semble simple : cela dépendra de notre bon vouloir. Si le monde<br />

a su faire front uni face à une crise sanitaire majeure, il est certainement<br />

capable, en se donnant les moyens, d’affronter une<br />

« pandémie climatique » annoncée.<br />

La rédaction


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 49 17<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Martina Cappuccio<br />

Raouf Hatira<br />

Pauline Paquet<br />

Dominique Coutant<br />

Marc Auxenfants<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Agence Kapture<br />

Julian Pierrot<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

GOUVERNANCE<br />

Telosa : ville futuriste ou mirage mégalomane ? 8<br />

MC <strong>Luxembourg</strong> : le masterplan communal, un outil pour façonner l’avenir 12<br />

Lancement du Forum des villages de startups 14<br />

Kerlink : une solution digitale de gestion des urgences pour les villes intelligentes 16<br />

GREEN BUILDING<br />

OAI : « Il nous faut une renaissance du programme de politique architecturale ! » 20<br />

Famaplast, entreprise aux tubes écologiques : 40 années d’innovation 22<br />

L’entreprise Julien Cajot modernise l’asphalte 26<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

itrust consulting: RGPD : avez-vous un PIMS qui tient la route ? 30<br />

L’Université a inauguré son supercalculateur AION 32<br />

Quand les villes parient sur les cryptos 34<br />

SIGI : faciliter l’accès au logement grâce à la digitalisation 36<br />

SecuriTec : une équipe d’experts au service de votre sécurité 38<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.


5<br />

MOBILITÉ<br />

Demy Schandeler : une transition vers l’électromobilité grâce à BIL Lease 42<br />

Le Vieux Continent doit dépasser les bornes ! 44<br />

Indigo Park : le stationnement digitalisé 46<br />

Polestar 2, pour un départ en pole position ! 48<br />

Garage Schmitz : la tradition au service d’une mobilité innovante 50<br />

Une sportive dans la famille Volkswagen ID.4 52<br />

Le Multivan de Volkswagen s’électrifie 53<br />

Achetez-vous une conduite… ! 54<br />

Tesla 3 « performance », une californienne taille patron ! 58<br />

L’hydrogène, un nouvel élan pour ce nouveau siècle 60<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Le premier parc solaire flottant du <strong>Luxembourg</strong> a jeté l’ancre chez ArcelorMittal Differdange 64<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : transition énergétique, un lent passage du gris au vert 68<br />

Energiepark Reiden : pour l’indépendance énergétique du groupe! 72<br />

Enovos : une panoplies d’aides cumulables pour les communes 74<br />

SDK : vers une meilleure gestion des déchets 78<br />

Ets. Osch & Fils S.à r.l. : répondre aux défis techniques par des solutions innovantes 80<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Schifflange mise sur l’intégration et le vivre-ensemble 86<br />

GERI Management : l’expérience d’une année centrée sur le bien-être au travail 90<br />

Le cannabis récréatif fait son entrée dans les ménages luxembourgeois 92<br />

Le gouvernement luxembourgeois lutte contre les violences conjugales 94<br />

Differdange se penche sur l’alimentation durable 96<br />

Action « Buttek » : aider les familles dans le besoin 98<br />

© ArcelorMittal


BÜROGEBÄUDE<br />

STEFFEN HOLZBAU<br />

& CENTRE MÉDICAL<br />

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WIR BAUEN AUF INNOVATION<br />

Wir setzen auf intelligente Verbindungen: Holz, wie Beton und Stahl auch, weist<br />

als Baumaterial zahlreiche Stärken auf. Die Kombination dieser Werkstoffe,<br />

unter Ausnutzung ihrer baustoffspezifischen Vorteile, führt zu einer perfekten<br />

Verschmelzung der jeweiligen Eigenschaften.<br />

Darauf aufbauend entwickelte Steffen Holzbau den inzwischen patentierten<br />

Holz-Beton-Verbundträger, der eine Integration der Gebäudetechnik innerhalb<br />

des Trägerquerschnitts möglich macht und eine hohe Feuerbeständigkeit (R90)<br />

aufweist. Durch die extrem große Tragfähigkeit und Spannweiten bis zu 14<br />

Metern für Dächer und 12 Metern für Decken, können moderne und innovative<br />

Raumkonzepte entstehen, die spätere Umnutzungen und flexible Aufteilungen<br />

zulassen: für neue und zukunftsorientierte Möglichkeiten im Hochbau.<br />

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Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

T +352 719686-0<br />

info@steffen-holzbau.lu


GOUVERNANCE<br />

Le vendredi 3 décembre 2021, la Commission européenne a décerné<br />

1.<br />

le 1 er prix de l’Access City Award 2022 à la Ville de <strong>Luxembourg</strong>,<br />

récompensant la capitale pour ses efforts visant à devenir plus accessible à ses citoyens<br />

à mobilité réduite. La Ville figurait parmi les six finalistes sur une quarantaine de villes<br />

qui ont soumis leur candidature.


LUXEMBOURG<br />

AMÉRIQUE<br />

8<br />

TELOSA :<br />

VILLE FUTURISTE<br />

OU MIRAGE<br />

MÉGALOMANE ?<br />

GOUVERNANCE<br />

De tout temps, l’Homme a toujours rêvé<br />

de laisser une trace, comme pour conjurer<br />

le sort. L’histoire humaine est remplie<br />

de récits de bâtisseurs s’attaquant à<br />

des projets pharaoniques avec l’espoir<br />

de les voir un jour sortir de terre. La future<br />

ville Telosa ne déroge pas à la règle.<br />

Tout droit sortie de l’esprit du milliardaire<br />

américain, Marc Lore, cette « cité<br />

parfaite » écologique et socialement<br />

vertueuse entend révolutionner le fonctionnement<br />

des villes du futur. En plus<br />

d’être énergétiquement autonome, Telosa<br />

affirme sa volonté de mettre l’être<br />

humain au centre de ses préoccupations,<br />

notamment grâce à des services<br />

publics performants, à un transport<br />

public efficace, à une éducation gratuite<br />

et surtout à un traitement égalitaire des<br />

citoyens. Tout reste à faire pour que la<br />

« cité parfaite » ne soit pas un mirage<br />

tout droit sorti de l’imagination d’un<br />

mégalomane.<br />

Depuis quelques années, l’idée d’une<br />

nouvelle ville dans le désert a germé<br />

dans l’esprit de Marc Lore. Ce milliardaire<br />

américain, qui a bâti sa fortune en<br />

dirigeant d’abord l’enseigne géante de<br />

distribution Walmart et puis en investissant<br />

avec succès dans le commerce électronique,<br />

a dévoilé son incroyable projet<br />

de construire une nouvelle ville américaine<br />

à 400 milliards de dollars.<br />

Construire une cité<br />

de cinq millions d’habitants,<br />

dont les services sociaux seraient<br />

financés par une taxe foncière<br />

Partant du constat que les écarts de richesse<br />

dans la population pourraient<br />

détruire l’Amérique et inspiré par les<br />

idées de l’économiste américain Henry<br />

George, auteur du manifeste « Progrès et<br />

pauvreté » paru en 1879, Marc Lore souhaite<br />

créer une fondation privée qui se<br />

chargerait d’acheter près de 81 000 hectares<br />

de terrain dans l'Ouest américain<br />

et de construire, sur une période de 40<br />

ans, une cité de cinq millions d’habitants<br />

dont les services sociaux seraient financés<br />

par une taxe foncière. La première<br />

phase du chantier de la nouvelle ville Telosa<br />

devrait être terminée en 2030 pour<br />

accueillir ses 50 000 premiers habitants.<br />

Selon Marc Lore, il s’agira d’un grand<br />

quartier circulaire d’environ 600 hectares,<br />

une zone où tout sera accessible à<br />

pied, en somme la ville du quart d’heure.<br />

Une cité gérée par une fondation<br />

À terme, Telosa, qui signifie en grec ancien<br />

« objectif suprême » aura selon ses<br />

concepteurs, une densité de population<br />

semblable à celle de Singapour. Le lieu<br />

d’implantation de cette ville du futur<br />

est toujours à l’étude, mais le Nevada,<br />

l’Utah, l’Idaho, l’Arizona, le Texas et la<br />

région des Appalaches font partie des<br />

probabilités. Ces zones sont arides et désertiques<br />

et les terrains ne valent rien ou<br />

si peu. L’idée est de créer une fondation<br />

propriétaire de ces terres, de les viabiliser<br />

et d’inciter les gens à s’y installer.<br />

L’argent des impôts servira à consolider<br />

les infrastructures. La mission de la fondation,<br />

selon Marc Lore, est de récupérer


GOUVERNANCE<br />

9<br />

la plus-value du terrain et de la restituer<br />

aux citoyens sous forme de médecine,<br />

d’éducation, de logements abordables et<br />

de services sociaux.<br />

Même si le projet paraît démesuré, voire<br />

utopique, Marc Lore croit dur comme fer<br />

à sa cité idéale. Selon la chaîne économique<br />

américaine Bloomberg, le milliardaire<br />

et son équipe ont mis au point les<br />

valeurs officielles de la nouvelle municipalité.<br />

Ils ont développé un logo et engagé<br />

une équipe comprenant un planificateur<br />

des transports, un ingénieur et un<br />

historien urbain. Le prestigieux cabinet<br />

d'architecture Bjarke Ingels est désigné<br />

comme le concepteur architectural en<br />

chef de Telosa. La prospection pour trouver<br />

le terrain idéal a d’ores et déjà commencé.<br />

Certaines parcelles ont même été<br />

identifiées dans le Nevada avec le soutien<br />

des autorités locales. Sur le site internet<br />

de la future cité, des images ont également<br />

été dévoilées. Elles font état de bâtiments<br />

résidentiels recouverts de verdure<br />

ou de véhicules autonomes parcourant<br />

les rues. Un autre cliché présente un projet<br />

de gratte-ciel, surnommé Equitism<br />

Tower, qui se dresse tel un phare au milieu<br />

de la ville. Cet édifice emblématique<br />

disposera d’un réservoir d’eau surélevé,<br />

de fermes aéroponiques et d’un toit photovoltaïque<br />

produisant de l’énergie.<br />

Équitisme : une ville ouverte, résiliente<br />

et inclusive<br />

L’équitisme est un système socio-économique<br />

dans lequel la richesse engendrée<br />

par la force du travail est équitablement<br />

distribuée entre les travailleurs. S’inspirant<br />

de ce concept, les décideurs de<br />

la nouvelle ville veulent le transposer à<br />

l’échelle d’une cité moderne de plusieurs<br />

millions d’habitants. Érigé en vision<br />

globale, c’est un système économique<br />

dans lequel les citoyens ont des intérêts<br />

dans les terres de la ville. Selon le site de<br />

présentation du projet, la terre est une<br />

ressource limitée qui prend de la valeur<br />

au fil du temps en grande partie en raison<br />

de la croissance et de l’activité de la<br />

communauté. La valeur du terrain augmente<br />

également en raison des impôts<br />

que les résidents paient pour soutenir<br />

la croissance de la ville et développer les<br />

infrastructures telles que les routes, les<br />

ponts et tunnels, les réseaux de transport<br />

modernes… Étant donné que la<br />

communauté est le principal moteur de<br />

croissance des valeurs foncières grâce à<br />

l’impôt, il semble juste que cette même<br />

communauté bénéficie de l’augmentation<br />

de la valeur des terres. Avec ce nouveau<br />

modèle économique, Telosa entend<br />

créer des services sociaux plus performants<br />

et avantageux pour les résidents<br />

sans charges supplémentaires pour le<br />

contribuable. Ce système égalitaire et inclusif<br />

se défend néanmoins de s’inspirer<br />

d’une quelconque doctrine socialiste. Il<br />

prend ses racines dans une vision économique<br />

capitaliste où la liberté d’entreprendre<br />

est légion. La ville n’intervient<br />

que pour gérer les infrastructures, les<br />

terres et les services publics. Marc Lore<br />

précise d’ailleurs qu’il s’est largement<br />

inspiré des limites du système américain<br />

et des inégalités sociales dangereuses<br />

qu’il a engendrées pour construire son<br />

concept de la cité modèle.<br />

Pour les instigateurs du projet, il existe de<br />

nombreux exemples de réussite du modèle<br />

de dotation et du concept de retour<br />

sur la valeur foncière réinvesti dans la<br />

communauté pour financer des services<br />

publics essentiels. Près de vingt villes de<br />

Pennsylvanie et des universités de premier<br />

plan, telles que Stanford, utilisent<br />

des terres et d’autres ressources naturelles<br />

limitées pour fournir un soutien<br />

essentiel à l’éducation et à d’autres domaines<br />

clés qui renforcent la communauté<br />

et le vivre-ensemble. Dans sa charte<br />

constitutive, Telosa fait du principe de<br />

l’équité le socle de la croissance inclusive.<br />

Elle prône le respect et l'honnêteté<br />

dans la gestion des affaires publiques.<br />

Elle dit vouloir soutenir les entreprises<br />

et les organisations dans l'élaboration<br />

de politiques et de protocoles pour créer<br />

des opportunités et combler les écarts<br />

sociaux tout en respectant l’expression et<br />

les libertés individuelles.<br />

Les limites de la cité égalitaire<br />

Sur le papier, la cité modèle de Telosa<br />

prend des allures d’une république<br />

idéale si bien décrite par Platon, mais la<br />

réalité rattrape très souvent les projets<br />

les plus fous et même l’enthousiasme<br />

de Marc Lore. Des réserves s’élèvent de<br />

part et d'autre pour pointer du doigt un<br />

certain utopisme dans la démarche générale.<br />

D’abord sur un plan économique,<br />

400 milliards de dollars d’investissement<br />

n’est pas une mince affaire par les<br />

temps qui courent et la rente foncière


10<br />

GOUVERNANCE<br />

au milieu du désert. Une présence humaine<br />

de cinq millions de nouveaux<br />

habitants posera également le problème<br />

épineux des déchets. Telosa veut bâtir<br />

sa réputation en mettant l’être humain<br />

au centre des préoccupations et en réinventant<br />

le principe de l’État providence<br />

à l’américaine avec une touche de régulation<br />

dans les prestations sociales. Mais<br />

il est évident que la prospérité attire, et<br />

la ville aura besoin de main-d'œuvre<br />

pour fonctionner. Le risque est de voir<br />

s'implanter autour de la ville modèle,<br />

des cités-dortoirs, des bidonvilles habités<br />

par une force de travail peu onéreuse<br />

et qui ne peut en aucun cas prétendre<br />

aux standards de vie des Tolesiens, ni à<br />

leur couverture sociale.<br />

promise ne peut à elle seule financer un<br />

si grand projet. Sara Moser, spécialiste<br />

de la géographie urbaine de l’université<br />

canadienne McGill n’est pas aussi<br />

enthousiaste que Marc Lore. Selon elle,<br />

ce type de projet en Amérique du Nord<br />

émane surtout d’individus issus de la Big<br />

Tech animés par la conviction que des<br />

startups privées sont la solution à tous les<br />

problèmes.<br />

Le financement via la plus-value sur les<br />

terres s'apparenterait plutôt à un système<br />

pyramidal dans lequel les premiers<br />

arrivés sont les mieux servis. Le foncier<br />

qui prend de la valeur au fil du temps attirera<br />

à terme les spéculateurs surtout en<br />

cas de réussite. La spéculation foncière<br />

est la mère des inégalités car elle laisse<br />

sur le carreau les plus démunis. Il y a une<br />

contradiction manifeste dans l’énoncé<br />

du projet, qui veut régenter la vie de la<br />

communauté grâce à une fondation d’un<br />

côté et laisser la libre entreprise et tous<br />

les mécanismes de la concurrence et du<br />

profit s’installer de l’autre. Tôt ou tard, le<br />

problème de la régulation se posera… à<br />

moins que Telosa soit prête à changer de<br />

logiciel en temps voulu pour faire face à<br />

tout dysfonctionnement.<br />

Le volet économique n’est pas la seule<br />

épine dans le pied de ce projet, la question<br />

écologique est tout aussi importante.<br />

Telosa, en tant que ville intelligente<br />

et résiliente, produira certainement une<br />

partie de son énergie sur place, mais pas<br />

la totalité. Une ville connectée de cinq<br />

millions d’habitants, avec beaucoup de<br />

startups énergivores, des transports électrifiés<br />

et toute une nouvelle ville à alimenter<br />

n’est pas chose facile, même si Telosa<br />

compte investir massivement dans<br />

l’éolien et le photovoltaïque. En outre,<br />

alimenter en eau potable une si grande<br />

ville située en plein désert nécessitera<br />

certainement de grands investissements<br />

et surtout une source pérenne d’alimentation<br />

en eau. La sécheresse touche de<br />

plein fouet de grandes villes américaines,<br />

voire des États comme celui de Californie.<br />

Enfin, construire une ville entière<br />

avec de hautes attentes écologiques va<br />

certainement nécessiter énormément<br />

de matériaux et beaucoup de moyens de<br />

transport. L’empreinte carbone risque<br />

d’enfler considérablement dans des régions<br />

désertiques épargnées jusque-là<br />

par la pollution. D’ailleurs, les écosystèmes<br />

seront aussi chamboulés. La faune<br />

et la flore souffriront de la ville modèle<br />

Une foule d’interrogations persiste quant<br />

à la viabilité d’un projet aussi pharaonique.<br />

Plutôt que de plancher sur l'aspect<br />

financier, la capitalisation sur le foncier<br />

et le recours massif aux technologies, les<br />

responsables de Telosa devraient peutêtre<br />

d'abord réfléchir à l'éducation des<br />

futurs habitants en termes de consommation<br />

responsable, de changement<br />

de perception de l'environnement et à<br />

toutes les problématiques liées à l'écologie<br />

et à un partage de la richesse plus<br />

équitable pour atteindre enfin l'équité.<br />

400<br />

milliards de dollars<br />

d’investissement<br />

5<br />

millions d’habitants<br />

dans 40 ans<br />

Par R. Hatira


GOUVERNANCE<br />

11


12<br />

LUXEMBOURG<br />

LE MASTERPLAN COMMUNAL :<br />

UN OUTIL POUR FAÇONNER L’AVENIR<br />

GOUVERNANCE<br />

MC <strong>Luxembourg</strong><br />

L’évolution d’une commune est complexe,<br />

si bien qu’il est nécessaire de<br />

prendre en considération de nombreuses<br />

données lorsque des décisions<br />

politiques sont prises. Il s’agit du masterplan.<br />

Frank Leuschen, fondateur et<br />

administrateur délégué du cabinet de<br />

conseil indépendant MC <strong>Luxembourg</strong>,<br />

présente les avantages d’un tel type de<br />

plan d’action dans le développement<br />

des communes et des services liés aux<br />

citoyens.<br />

Depuis près d’une quinzaine d’années,<br />

vous assistez des communes dans leur<br />

recherche de solutions aux défis liés à<br />

leurs nombreuses missions. Que constatez-vous<br />

dans le contexte actuel ?<br />

La complexité qui pèse sur la plupart<br />

des communes croît de jour en jour.<br />

Elles doivent non seulement faire face<br />

à une hausse de leur population, synonyme<br />

d’une augmentation substantielle<br />

des dépenses, mais aussi à des<br />

« missions » complémentaires souvent<br />

d’ordre – voire d’intérêt – national. Le<br />

développement multiculturel de notre<br />

société, par exemple, impacte directement<br />

le sujet de l’éducation et de l’encadrement<br />

socioéducatif. Il réclame une<br />

coopération renforcée entre les acteurs<br />

socioprofessionnels et, par ailleurs,<br />

l’aménagement d’infrastructures multifonctionnelles<br />

adaptées aux besoins,<br />

à court et à moyen termes, au niveau<br />

communal et éventuellement régional.<br />

De même, les défis et enjeux en matière<br />

de développement durable nécessitent<br />

tant des plans d’action cohérents (Pacte<br />

Climat) qu’une mise en œuvre de projets<br />

concrets souvent complexes, pour<br />

lesquels il faut mobiliser des compétences<br />

et ressources hautement qualifiées<br />

ainsi que des moyens budgétaires<br />

parfois substantiels. Quant au financement<br />

desdites missions communales, elles ne<br />

sont peut-être pas remises en cause mais<br />

doivent être considérées avec une certaine<br />

prudence, à l’aune du contexte économique<br />

actuel et des effets éventuels de la crise sanitaire.<br />

Elles doivent faire l’objet d’une analyse<br />

approfondie et, avant tout, réaliste.<br />

Quelle approche les dirigeants communaux<br />

devraient-ils adopter ?<br />

Nous proposons d’engager une profonde<br />

réflexion autour des services au citoyen<br />

et de leur qualité de vie. Quels sont leurs<br />

besoins et attentes à moyen et à long<br />

termes ? Voilà la question clé dans ce débat.<br />

Pour pouvoir y répondre d’une manière<br />

structurée et pérenne, il y a lieu de<br />

développer un plan d’action : un masterplan.<br />

Celui-ci doit s’appuyer sur un état<br />

des lieux suffisamment précis : qu’avonsnous,<br />

que nous manque-t-il ? Que devons-nous<br />

faire pour que notre commune<br />

reste – ou devienne – attractive ? À<br />

la base, les attentes d’un citoyen à l’égard<br />

d’une commune sont similaires partout,<br />

qu’il se trouve dans le nord ou le sud<br />

du pays. Prenons l’exemple d’un jeune<br />

couple avec un ou deux enfants qui est à<br />

la recherche d’une nouvelle habitation.<br />

Il ira voir quatre ou cinq sites en comparant<br />

prioritairement les offres au niveau<br />

de l’encadrement scolaire et des structures<br />

d’accueil telles que les crèches, les<br />

écoles ou les maisons relais. Il vérifiera si<br />

le chemin pour se rendre en classe ou à<br />

d’autres activités est sûr et bien organisé,<br />

à pied ou avec les transports en commun.<br />

Il se renseignera aussi sur les services de<br />

proximité, de soins ou de prise en charge<br />

médicale… C’est ce que je définis comme<br />

l’« attractivité » d’une commune, une notion<br />

essentielle pour toute agglomération<br />

désireuse de bien préparer son avenir.<br />

Certaines communes pourront répondre<br />

à ces critères, d’autres dans une moindre<br />

mesure.<br />

Comment peuvent-elles maximiser leurs<br />

chances d'y arriver ?<br />

Nous recommandons le développement<br />

d’un plan d’action cohérent avec un phasage<br />

réaliste, considérant les capacités<br />

budgétaires de la commune. L’appui que<br />

nous proposons aux responsables communaux<br />

est d’ordre stratégique. Avec<br />

nos équipes, nous les assistons dans la<br />

définition d'une vision à moyen voire à<br />

long terme autour de laquelle s’articulera<br />

le futur masterplan. Comme nous avons<br />

déjà mené à bien une bonne quinzaine<br />

de projets de ce genre, nous bénéficions<br />

aujourd’hui d’une expertise que nous<br />

avons pu affiner au fil du temps en fonction<br />

des retours d’expériences sur le terrain.<br />

J’insiste sur le fait que nous suivons<br />

une approche holistique et intégrée qui<br />

va bien au-delà des considérations liées<br />

aux seules infrastructures communales.<br />

Ainsi, nous traitons aussi les aspects environnementaux,<br />

les questions liées au logement,<br />

aux finances communales, voire<br />

au développement économique communal<br />

ou régional. Il est fondamental de se<br />

donner une perspective démographique<br />

pour le long terme et de l’analyser à la lumière<br />

du PAG et des différents PAP, qu’ils<br />

soient déjà votés, en cours de procédure<br />

ou en planification. Il va sans dire que<br />

cela doit aller de pair avec une analyse<br />

financière sereine et des projections réalistes.<br />

Et, considérant que « l’union fait la<br />

force », une évaluation des opportunités<br />

de création d’effets de synergie au niveau<br />

régional ou intercommunal, dans le<br />

cadre de la mise en œuvre des différentes<br />

missions communales, peut toujours<br />

constituer un levier d’optimisation.


GOUVERNANCE<br />

13<br />

© MC <strong>Luxembourg</strong><br />

Nohalteg<br />

Infrastrukturen<br />

Synergie<br />

Bewegung<br />

Flexibilitéit<br />

Zesummenhalt<br />

Biergerbedeelegung<br />

Lokal Integréiert<br />

Wirtschaftlech Schoul a Kannerbetreiung<br />

Entwécklung Intergenerationell<br />

Bezuelbare<br />

Gesondheet<br />

Ekonomie<br />

Circulaire<br />

Ëmwelt<br />

Gerecht<br />

Wunnen<br />

Sport a<br />

Recycling<br />

Erfarung<br />

Masterplang<br />

Modern<br />

Innovativ<br />

Betreiung<br />

Gemengen Servicer<br />

Regional Design for all<br />

Zesummenaarbecht<br />

Kommunikatioun<br />

Inklusioun<br />

Laangfristeg<br />

Objektiver<br />

Energie<br />

Integratioun<br />

Wunnraum<br />

Gemengefinanzen Mobilitéit<br />

Perspektiven<br />

Sanéierung<br />

Sozial<br />

Aktiivt Jugend<br />

a Veräinsliewen<br />

Mixitéit an Engagement<br />

Ëffentlech Transport<br />

Regional<br />

Saisonal<br />

Comment s’organisent les échanges entre<br />

les représentants de la commune et vos<br />

experts ?<br />

L’élaboration d’un masterplan n’est pas<br />

une mission technique ou scientifique.<br />

Notre approche repose, dès le départ, sur<br />

le développement «fondamental» de la<br />

commune, et ce, dans le cadre d’une approche<br />

participative. Nous nous appuyons<br />

donc sur une plateforme d’échange avec<br />

un spectre plus large. Au niveau politique,<br />

toutes les parties prenantes sont impliquées<br />

d’une manière active. Les « forces<br />

vives » locales sont, elles aussi, associées à<br />

ce processus pour obtenir une photographie<br />

la plus nette possible des besoins de<br />

la commune, tant aux niveaux administratif<br />

et technique qu’au niveau sociétal.<br />

Une fois cet état des lieux achevé, quelles<br />

sont les prochaines étapes de l’élaboration<br />

du plan d’action ?<br />

Pour chaque mission communale,<br />

qu’elle soit obligatoire ou facultative, il<br />

y a lieu de développer, ensemble avec<br />

les parties prenantes, des scénarios alternatifs<br />

qui seront évalués par la suite<br />

sur base de critères objectifs et neutres.<br />

Les analyses sont aussi bien quantitatives<br />

que qualitatives. C’est dans le cadre<br />

d’un débat contradictoire et constructif<br />

qu’une priorisation des scénarios<br />

et des projets relatifs est établie, et ce,<br />

en fonction des valeurs ajoutées qu’ils<br />

pourraient apporter aux citoyens et à la<br />

commune, tout en tenant compte évidemment<br />

du coût de mise en œuvre et<br />

de la faisabilité du scénario en question.<br />

C’est ainsi que cet exercice structuré permet<br />

d’établir un plan d’action cohérent<br />

et intégré. Il ne s’agit pas de mener une<br />

discussion qui se limite aux bâtiments et<br />

aux infrastructures, mais bien sur l’ensemble<br />

des besoins en matière de services<br />

communaux ! Ce qui nous importe,<br />

c’est que le jeune couple pris en exemple<br />

précédemment se dise : « c’est dans cette<br />

commune que je souhaite m’installer,<br />

même si elle est relativement petite ».<br />

Le masterplan est non seulement le résultat<br />

d’un processus réfléchi, mené à<br />

travers une approche participative, mais<br />

c’est également un document clé dans le<br />

cadre de la préparation et de la mise en<br />

œuvre d’un programme politique, voire<br />

d’une déclaration échevinale. Selon moi,<br />

chaque commune devrait avoir le sien !<br />

MC <strong>Luxembourg</strong><br />

22, rue des Champs<br />

L-7521 Mersch<br />

www.mcluxembourg.lu


14<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

LANCEMENT DU FORUM<br />

DES VILLAGES DE STARTUPS :<br />

CONCRÉTISER LA VISION À LONG TERME<br />

POUR LES ZONES RURALES DE L'UE<br />

Le 16 novembre 2021, la Commission a lancé le Forum des villages de startups afin de recueillir des informations<br />

sur les défis auxquels sont confrontées les jeunes entreprises rurales et sur le potentiel de celles-ci.<br />

Dans le cadre de la vision à long terme de l'UE pour les zones rurales, de juin 2021, et du plan d'action<br />

de la Commission pour les zones rurales, le Forum annuel des villages de startups contribue à stimuler<br />

la recherche et l'innovation dans les communautés rurales et à développer un esprit d'entreprise plus innovant<br />

qui attirera davantage de jeunes talents.


GOUVERNANCE<br />

15<br />

Ce forum est conçu comme un espace<br />

ouvert où les institutions et parties prenantes<br />

locales, régionales, nationales et<br />

européennes peuvent se rencontrer, débattre<br />

et façonner des actions en faveur<br />

de l'innovation des jeunes entreprises<br />

dans les zones rurales. Ce forum en faveur<br />

de l'innovation rurale mettra en relation<br />

les acteurs de l'innovation rurale<br />

dans l'ensemble de l'UE et renforcera le<br />

développement des écosystèmes d'innovation<br />

rurale. Le Forum des villages<br />

de startups a pour ambition de mieux<br />

faire connaître les jeunes entreprises<br />

innovantes des zones rurales, les types<br />

d'innovations auxquels elles participent,<br />

les lacunes dans les services qu'elles attendent<br />

des écosystèmes d'innovation et<br />

la manière dont ces services pourraient<br />

être renforcés à l'avenir.<br />

Cette manifestation de lancement devrait<br />

également contribuer à informer<br />

les entrepreneurs et les acteurs de l'innovation<br />

rurale sur les possibilités existantes<br />

dont ils peuvent bénéficier dans le<br />

cadre, par exemple, des programmes de<br />

développement rural et de la politique<br />

de cohésion de l'UE. Elle permettra en<br />

outre une compréhension commune du<br />

concept de « village de startups », de son<br />

articulation avec le concept de « village<br />

intelligent » et ouvrira la voie à de nouvelles<br />

éditions dans les années à venir.<br />

Une compréhension commune<br />

du concept de « village de startups »<br />

et de son articulation avec le concept<br />

de « village intelligent »<br />

Les objectifs généraux du Forum des villages<br />

de startups sont les suivants : soutenir<br />

le développement des écosystèmes<br />

d'innovation rurale ; recenser et analyser<br />

les facteurs déclencheurs de l'innovation<br />

dans les zones rurales ; mettre en relation<br />

les acteurs de l'innovation rurale dans<br />

l'ensemble de l'UE, en particulier les<br />

startups ; et permettre une compréhension<br />

commune du concept de « village<br />

de startups » et mettre en évidence le lien<br />

avec le concept de « village intelligent ».<br />

« Le lancement, aujourd'hui, du Forum<br />

des villages de startups constitue<br />

un nouveau départ pour les<br />

zones rurales. Il rend compte de<br />

l'importance que la Commission attache<br />

au soutien aux zones rurales,<br />

car c'est dans les zones rurales que<br />

la transition démographique est la<br />

plus visible. Grâce au Forum des villages<br />

de startups, nous voulons inciter<br />

les éléments les meilleurs et les<br />

plus brillants d'Europe à rester dans<br />

les zones rurales et à contribuer à y<br />

bâtir la prospérité à mesure qu'ils<br />

développeront leur jeune entreprise<br />

pour en faire de véritables moteurs à<br />

long terme de notre économie, tout<br />

en exploitant le potentiel naturel des<br />

zones rurales d'Europe ».<br />

Dubravka Šuica, vice-présidente<br />

chargée de la démographie et de la<br />

démocratie.<br />

« La nature et les sources de l'innovation<br />

évoluent. L'innovation provient<br />

de plus en plus de sources autres<br />

que la recherche, qu'il s'agisse d'entrepreneurs<br />

sociaux, d'utilisateurs<br />

finaux, de citoyens, de jeunes ou de<br />

modèles collaboratifs. Il importe<br />

plus que jamais de relier tous les acteurs<br />

où qu'ils se trouvent, y compris<br />

dans les zones rurales. Saisissons<br />

donc cette occasion, le Forum des<br />

villages de startups, pour commencer<br />

à créer ensemble notre avenir<br />

commun. Synchronisons nos efforts<br />

entre les niveaux territoriaux et les<br />

domaines d'action afin de donner<br />

à nos jeunes entreprises rurales les<br />

moyens d'agir aujourd'hui et dans<br />

les années à venir ».<br />

Mariya Gabriel, commissaire à l'innovation,<br />

à la recherche, à la culture,<br />

à l'éducation et à la jeunesse.<br />

« Aujourd'hui, les zones rurales<br />

offrent une multitude de possibilités<br />

à saisir, comme le montre la vision à<br />

long terme pour les zones rurales. Le<br />

soutien à l'innovation rurale devrait<br />

largement contribuer à la transition<br />

écologique et numérique, au bénéfice<br />

de nos communautés rurales, de<br />

nos agriculteurs et de la société dans<br />

son ensemble. Le Forum des villages<br />

de startups joue un rôle important<br />

en mettant en relation les jeunes<br />

entreprises, les acteurs ruraux et les<br />

pouvoirs publics et en leur permettant<br />

ainsi de partager leurs connaissances<br />

et leurs expériences. Je me<br />

réjouis à la perspective des échanges<br />

qui auront lieu cette année et dans<br />

le cadre des prochaines éditions ».<br />

Janusz Wojciechowski, commissaire<br />

à l'agriculture.<br />

« La politique de cohésion joue un<br />

rôle crucial dans la construction de<br />

l'écosystème d'innovation rurale, à<br />

travers les investissements dans les<br />

instituts de recherche et universitaires,<br />

à travers les investissements<br />

dans le haut débit et les investissements<br />

destinés à aider les entreprises<br />

rurales à innover, à tirer parti<br />

de la numérisation et à exploiter les<br />

atouts des zones rurales et isolées<br />

dans le cadre de leurs stratégies de<br />

spécialisation intelligente. Ces investissements<br />

renforcent également<br />

le rôle des zones rurales dans la<br />

transition vers une Europe verte et<br />

durable ».<br />

Elisa Ferreira, commissaire à la cohésion<br />

et aux réformes.<br />

Communiqué par la Commission européenne


16<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

UNE SOLUTION DIGITALE<br />

DE GESTION DES URGENCES<br />

POUR LES VILLES<br />

INTELLIGENTES<br />

Kerlink<br />

En novembre dernier, Kerlink spécialiste<br />

des solutions dédiées à l'Internet des<br />

Objets (IoT), et VOMATEC Innovations<br />

GmbH, fournisseur spécialisé de solutions<br />

pour les services médicaux d'urgence, ont<br />

annoncé le lancement de RescueWave ® ,<br />

une solution innovante pour la gestion<br />

des incidents de masse. Déployée sur zone<br />

d’intervention, celle-ci permet le triage<br />

numérique et l’envoi rapide de données<br />

vers les équipes médicales pour gérer l’urgence<br />

et sauver des vies.<br />

La solution RescueWave ® est une première<br />

mondiale dans le domaine des<br />

systèmes de gestion des situations à<br />

multiples victimes (SMV) en y apportant<br />

une innovation majeure grâce à un<br />

système de triage numérique et à une<br />

application de gestion des urgences sur<br />

site.<br />

Déployée sur les lieux de l’incident<br />

par les équipes d'intervention, la solution<br />

se compose d’étiquettes de triage<br />

électroniques, appelées Rescue.Nodes.<br />

Ces équipements IoT sont rattachés à<br />

chaque victime et remplacent les traditionnelles<br />

étiquettes papier associées<br />

au patient. Grâce à la solution<br />

RescueWave ® , les Rescue.Nodes transmettent<br />

automatiquement des informations<br />

cryptées d'enregistrement et de<br />

triage des blessés et de leur état à l’application<br />

de contrôle de mission RescueWave<br />

® via une communication Lo-<br />

RaWAN. L'infrastructure est fournie par<br />

un réseau mobile LoRaWAN ® Kerlink,<br />

comprenant des Gateways LoRaWAN<br />

outdoor Wirnet ® iStation, installées sur<br />

des véhicules de commandement.<br />

Toutes ces informations sont transmises<br />

aux serveurs RescueWave ® , où<br />

l’application de contrôle des missions<br />

fournit les statistiques automatisées en<br />

temps réel, les dossiers électroniques<br />

des patients, gère les ressources et la<br />

répartition des patients, afin que la direction<br />

des opérations puisse prendre<br />

les décisions les mieux éclairées.<br />

Permettre aux intervenants<br />

et au personnel de secours de mieux<br />

gérer le chaos qui entoure souvent<br />

les événements impliquant<br />

un grand nombre de blessés<br />

La coopération entre VOMATEC et Kerlink<br />

vise à pousser l'intégration encore<br />

plus loin, en étudiant comment les<br />

réseaux LoRaWAN ® des <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong>


GOUVERNANCE<br />

17<br />

peuvent faciliter le déploiement de la solution,<br />

fournir une couverture étendue et<br />

permettre des services supplémentaires,<br />

comme des interfaces facilitées avec<br />

les salles de contrôle, les hôpitaux et les<br />

centres de traumatologie impliqués dans<br />

la gestion de ce type d’incident.<br />

« La solution RescueWave ® de VOMATEC<br />

est une solution très précise et facile à<br />

déployer qui permet aux intervenants et<br />

au personnel de secours de mieux gérer<br />

le chaos qui entoure souvent les événements<br />

impliquant un grand nombre de<br />

blessés, accélérant ainsi les processus<br />

de sauvetage grâce à la numérisation »,<br />

déclare Etienne Ghidossi, responsable<br />

Grands Comptes chez Kerlink. « Dans<br />

ces situations d'urgence dangereuses et<br />

tragiques, les produits Kerlink sont un<br />

choix évident car leur fiabilité éprouvée<br />

est un facteur clé pour sauver des vies. Ce<br />

système innovant est un élément essentiel<br />

de la preuve d’efficacité des solutions<br />

e-santé ».<br />

« RescueWave ® apporte un soutien rapide<br />

et efficace dans ces situations critiques,<br />

et ce dès les premières minutes », déclare<br />

le Dr Stephan Heuer, directeur général<br />

de VOMATEC et co-inventeur de RescueWave<br />

® .<br />

Un facteur clé<br />

pour sauver<br />

des vies<br />

« Cette solution est pensée pour servir<br />

d'outil central aux premiers intervenants,<br />

ainsi qu'aux responsables d’opérations,<br />

depuis le triage dès l’arrivée des premiers<br />

secours jusqu'aux soins aux patients et à<br />

l'organisation de l’évacuation. Combiné<br />

aux Gateways robustes et polyvalentes<br />

de Kerlink, RescueWave ® apporte un niveau<br />

supérieur d'efficacité et de contrôle<br />

dans ce genre d’événements, ce qui peut<br />

contribuer à sauver des vies ».<br />

Soutenue par des recherches approfondies<br />

et testée sur le terrain par des<br />

secouristes, la solution RescueWave ®<br />

fournit aux services d'urgence et aux<br />

responsables gouvernementaux une<br />

plateforme intelligente pour la santé et<br />

la sécurité qui utilise une technologie<br />

de pointe. Elle permet aux <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong><br />

de répondre à leurs objectifs d'adopter<br />

des technologies innovantes qui les<br />

aident à utiliser les ressources de manière<br />

durable, à rendre les services de<br />

secours plus efficaces et, surtout, à sauver<br />

des vies plus rapidement dans les<br />

situations d'urgence.<br />

Communiqué par Kerlink<br />

et VOMATEC Innovations GmbH


18<br />

GOUVERNANCE<br />

BRÈVES<br />

© DATer<br />

Un nouvel accompagnement financier pour la future<br />

Nordstad<br />

En octobre 2020, le gouvernement avait décidé d'augmenter l'accompagnement<br />

financier pour une fusion de la Nordstad : une<br />

aide spéciale à hauteur de 2 200€ euros par habitant serait versée<br />

jusqu'au 2 000 e habitant et de 1 000 euros par habitant jusqu'au<br />

5 000 e . Le montant total pour les cinq communes concernées,<br />

à savoir Bettendorf, Diekirch, Erpeldange-sur-Sûre et Schieren<br />

aurait été de l’ordre de 29,427 millions d’euros. Néanmoins,<br />

l’enveloppe financière afférente a été revue le 3 décembre<br />

dernier lors du conseil de gouvernement. Taina Bofferding,<br />

ministre de l’Intérieur, a proposé de doubler ce montant pour<br />

parvenir à une aide de 58,854 millions d’euros. Le gouvernement<br />

souhaite en effet faire de la future Nordstad le 3 e pôle d’attractivité<br />

du <strong>Luxembourg</strong>. La ministre a toutefois rappelé qu’il<br />

ne fallait pas réduire une fusion à des considérations financières,<br />

mais recentrer la discussion autour d’une vision commune<br />

de, et pour, la Nordstad.<br />

Source : SIP<br />

Pour une refonte entrepreneuriale adaptée au futur<br />

Les conditions permettant aux entreprises d’accéder aux différents<br />

marchés, de participer à des colloques et d’en intégrer<br />

les résolutions, voire d’exercer leur activité selon les règles qui<br />

prédominent, englobent désormais les trois principes fondamentaux<br />

que sont l’environnement, le social, et la gouvernance<br />

(ESG).En soi, c’est cette prise en compte appropriée de<br />

ces nouvelles caractéristiques qui vont progressivement aider<br />

à déterminer le degré de responsabilité sociale des entreprises<br />

et des compagnies de toutes sortes, notamment au niveau de<br />

leur potentiel de longévité et d’adaptabilité à l’évolution du<br />

monde entrepreneurial et économique de demain. Clairement,<br />

ce mot d’ordre concerne la globalité des protagonistes<br />

des différents domaines de l’économie, de la finance et du<br />

social pour lesquels le pouvoir décisionnel en termes d’ambitions<br />

et de velléités stratégiques à longue échéance ne pourra<br />

plus être dissocié des questions environnementales et sociétales<br />

dans le cadre du développement durable, devenu ipso<br />

facto un prérequis. Les valeurs de protection de la planète,<br />

grâce à une économie durable et à l’optimisation de ses règles<br />

sociétales, doivent en effet être conscientisées et partagées par<br />

tous. La concrétisation des efforts des entreprises responsables<br />

et aux normes est d’ores et déjà labellisée par la marque ESR –<br />

ENTREPRISE RESPONSABLE.<br />

Source : fedil-echo.lu<br />

Une COP26 mi-figue, mi-raisin<br />

Étape majeure pour la mise en œuvre de L’Accord de Paris signé<br />

en 2015, la COP26 de novembre dernier à Glasgow s’est révélée<br />

peu prolifique en termes de résultats concrets. En effet,<br />

les nombreux États présents en Écosse n’ont finalement pas<br />

adopté de nouveaux engagements en matière de réduction des<br />

émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du Pacte de Glasgow.<br />

Ils reconnaissent néanmoins, comme le recommande le<br />

GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution<br />

du climat), l’importance de réduire les émissions globales de<br />

45% d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010 et d’atteindre la<br />

neutralité carbone à l’horizon 2050. À noter une des avancées<br />

les plus importantes de ce dernier sommet sur la situation climatique<br />

actuelle, à savoir l’insistance par rapport aux énergies<br />

fossiles et au charbon dans le Pacte. Dans ce domaine, les parties<br />

sont appelées à accélérer leurs efforts pour diminuer progressivement<br />

le recours à l’exploitation traditionnelle du charbon<br />

et à éliminer les subventions «inefficaces» aux énergies<br />

fossiles. Enfin, la COP26 a aussi été l’occasion du lancement,<br />

ou du renforcement, de certaines alliances entre États, parmi<br />

lesquelles celle intitulée «Énergiser au-delà du charbon»,<br />

co-fondée par le Canada, qui vise l’élimination des centrales<br />

au charbon traditionnelles à plus ou moins long terme, et qui<br />

compte à ce jour 165 membres.<br />

Source : ukcop26.org


© Valente Bureau d'architecture<br />

GREEN<br />

BUILDING<br />

La commune de Betzdorf construit une nouvelle crèche à Roodt-sur-Syre.<br />

Celle-ci se veut innovante sur différents plans. Il s’agit d’un projet pilote<br />

en écologie, en construction durable et en économie circulaire.<br />

Les matériaux utilisés pour la construction du bâtiment seront réutilisables<br />

2.<br />

à d'autres fins à une date ultérieure. Considéré comme une construction lowtech,<br />

le bâtiment est réalisé par le bureau d’architecture<br />

Valente, Schroeder & Associés et Goblet Lavandier & Associés.<br />

Celui-ci sera livré en 2023.


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GREEN BUILDING<br />

IL NOUS FAUT<br />

UNE RENAISSANCE<br />

DU PROGRAMME<br />

DE POLITIQUE<br />

ARCHITECTURALE !<br />

© OAI Julien SWOL<br />

OAI<br />

De nouveaux défis – sociétaux, professionnels,<br />

sectoriels… – ont émergé<br />

durant la pandémie. À la pointe<br />

de nouveaux concepts en matière de<br />

construction durable, l’Ordre des Architectes<br />

et des Ingénieurs-Conseils<br />

(OAI) prépare déjà l’avenir, avec des<br />

propositions, des réalisations et des<br />

actions concrètes. Pour Michelle<br />

Friederici, sa nouvelle présidente, et<br />

Pierre Hurt, son directeur, l’après-covid<br />

passe notamment par une prise<br />

de conscience par le public et les professionnels<br />

des valeurs communes dédiées<br />

à la culture du bâti.<br />

À quels défis le nouveau conseil de l’Ordre<br />

souhaite-t-il s’atteler dans les années à<br />

venir ? Comment compte-t-il assurer et<br />

renforcer la responsabilité sociétale de<br />

l’OAI et de ses membres ? Quelle est sa<br />

feuille de route sur le sujet ?<br />

MF : Suite à l’assemblée générale du<br />

28 octobre 2021, je suis très heureuse<br />

de pouvoir compter sur une excellente<br />

équipe du Conseil de l’Ordre qui intègre<br />

deux nouveaux membres très motivés.<br />

Nous souhaitons placer notre mandat<br />

dans la continuité, en mettant l’accent<br />

sur la reconnaissance de la valeur des<br />

professions OAI pour notre cadre de<br />

vie. Nous avons besoin d’une meilleure<br />

compréhension de la réelle plus-value<br />

des professions OAI, ainsi qu’une valorisation<br />

plus juste des professions<br />

d’architecte, d’ingénieur-conseil, d’urbaniste,<br />

d’architecte d’intérieur et<br />

d’architecte-/ingénieur-paysagiste. La<br />

qualité de vie ne peut pas être décrétée,<br />

mais elle est basée sur des valeurs<br />

communes. Nous avons donc besoin de<br />

femmes et d’hommes de l’art indépendants<br />

qui, en leur âme et conscience,<br />

gardent la vue d’ensemble pour nous<br />

tous. Par ailleurs, l’OAI poursuivra ses<br />

efforts pour sensibiliser les maîtres<br />

d’ouvrage à la mise en place de procédures<br />

d’attribution des missions<br />

aux membres OAI équitables avec des<br />

dossiers de candidature proportionnés.<br />

Une collaboration efficiente entre<br />

membres OAI et la sensibilisation des<br />

jeunes à l’intérêt des carrières au sein<br />

des bureaux OAI constituent également<br />

des dossiers essentiels pour la pérennité<br />

de nos professions.<br />

Le 26 mars 2020, l'OAI adressait un<br />

courrier au gouvernement sur « l'importance<br />

d’assurer sa responsabilité sociétale<br />

en préparant dès à présent l’après-<br />

Covid-19 ». Dans ce même courrier, il relatait<br />

la création d’un Think Tank OAI<br />

« Post Covid-19 ». Quelles ont été les premières<br />

réflexions et idées nées de cette<br />

initiative?<br />

Pierre Hurt<br />

PH : Après avoir clairement manifesté<br />

notre solidarité et celle de nos membres<br />

avec les secteurs vitaux de notre société<br />

dès le début de la pandémie de Covid-19,<br />

nous tenions à faire connaître les propositions<br />

de nos membres afin de leur<br />

permettre, dans le cadre de leurs missions<br />

professionnelles, d’exercer pleinement<br />

leur responsabilité culturelle,<br />

sociale et économique, et ainsi d’encore<br />

mieux concevoir notre vivre-ensemble.<br />

Ces réflexions ont été adressées au gouvernement<br />

le 7 septembre 2020 1 . Bien<br />

que de nombreux efforts de simplification<br />

administrative aient été entrepris<br />

par les instances publiques depuis des<br />

années – comme la mise en place du<br />

Guide Urbanisme en collaboration avec<br />

l’OAI – le fruit de ces efforts risque d’être<br />

compromis face à l’évolution frénétique<br />

et largement disparate du cadre légal et<br />

réglementaire dans le domaine de l’architecture,<br />

de l’ingénierie et de l’urbanisme.<br />

Le volume toujours croissant de la<br />

gestion administrative à fournir par nos<br />

membres dans les phases de conception<br />

et d’autorisation des projets a pour résultat<br />

que le temps de travail restant disponible<br />

sur une mission et qui peut être<br />

1<br />

Courrier disponible dans la médiathèque du site www.oai.lu à la rubrique « Avis ».


GREEN BUILDING<br />

21<br />

© OAI Julien SWOL<br />

Le nouveau guide est paru. Quelles sont<br />

les grandes nouveautés de cette édition<br />

2022 ?<br />

PH : Cet ouvrage documente bien les efforts<br />

entrepris par les architectes, ingénieurs-conseils,<br />

architectes d’intérieur,<br />

urbanistes-aménageurs et architectes-/<br />

ingénieurs-paysagistes pour répondre<br />

aux besoins et expectatives accrues des<br />

maîtres d’ouvrage en matière de programmation,<br />

de durabilité, de respect du<br />

budget et du délai ainsi que de gestion<br />

efficiente du projet. Epaulées par la méthodologie<br />

Maîtrise d’œuvre OAI – MOAI.<br />

LU, développée par l’OAI, les équipes de<br />

concepteurs sont à même d’apporter une<br />

réponse holistique aux défis actuels. Témoignage<br />

de l’importance attachée à ces<br />

thématiques, six ministres ont accordé<br />

leur haut patronage au présent guide.<br />

Michelle Friederici<br />

L’ouvrage porte en exergue la phrase<br />

suivante : « Il nous faut une renaissance<br />

du programme de politique architecturale<br />

! ». De quoi s’agit-il ? Comment envisagez-vous<br />

ce programme ?<br />

consacré à la réflexion et la conception<br />

même d’une œuvre va sans cesse en diminuant.<br />

La qualité du résultat construit<br />

ne pourra évidemment que s’en ressentir.<br />

Il est donc impératif de résoudre au niveau<br />

politique les problèmes structurels<br />

inhérents au manque de cohérence des<br />

procédures administratives. L’OAI plaide<br />

dans ce domaine pour un véritable code<br />

de la construction structurant et hiérarchisant<br />

tous les textes applicables en matière<br />

de construction.<br />

Depuis la fin de la pandémie, le « reboot »<br />

du secteur de la construction a été amorcé.<br />

Quelles conclusions l'OAI a-t-il tirées<br />

de cette crise ?<br />

MF : Nos membres étaient pour certains<br />

déjà très avancés dans la digitalisation<br />

de leurs méthodes de travail et ont pu<br />

poursuivre leurs activités dès le début<br />

de la crise. Il est cependant essentiel de<br />

les soutenir, notamment financièrement,<br />

pour poursuivre cet effort important. Le<br />

télétravail a montré son potentiel, mais<br />

également ses limites. Certaines phases<br />

du projet, par exemple sur chantier, ne<br />

peuvent être suivies à distance. En outre,<br />

il importe que tous les acteurs, notamment<br />

du secteur public, mettent en place<br />

systématiquement des méthodologies de<br />

visioconférence permettant de présenter<br />

et de communiquer tous les documents<br />

de projets dans les différentes phases de<br />

mission.<br />

Bien organisé, il en résultera un gain<br />

de temps important. Cela permettra de<br />

se concentrer sur les réunions ou rencontres<br />

vraiment importantes en présentiel.<br />

Les deux façons de faire peuvent<br />

être parfaitement complémentaires.<br />

Le bon usage de méthodes digitalisées<br />

et l’émergence de nouvelles formes<br />

de travail collaboratif que cela pourra<br />

entraîner sont également avantageux<br />

sur le plan environnemental et économique<br />

(diminution de l'impact carbone<br />

et réduction du coût économique de la<br />

mobilité forcée). Dans le contexte de la<br />

digitalisation, il sera utile de généraliser<br />

la remise et la validation des dossiers<br />

en ligne pour tous les acteurs publics<br />

(maîtres d’ouvrage et administrations)<br />

et d’assurer la sécurité juridique des<br />

échanges dématérialisés.<br />

PH : Expression d’une étape décisive<br />

dans la prise de conscience collective<br />

de l’importance de notre cadre de vie<br />

et de sa gestion, le gouvernement a approuvé<br />

le 11 juin 2004 le programme de<br />

politique architecturale 2 préparé à l’initiative<br />

de l’OAI par le groupe interministériel<br />

et interprofessionnel « Pour une<br />

politique architecturale ». Il comporte un<br />

programme d’action en quatorze points.<br />

Certaines actions ont été lancées, mais la<br />

plupart doivent encore l’être. Ainsi, une<br />

mise à jour de ce texte, et surtout une<br />

mise en œuvre cohérente et décidée est<br />

aujourd’hui nécessaire avec l’objectif<br />

de développer auprès du public et des<br />

professionnels la conscience de valeurs<br />

communes en matière de culture du bâti.<br />

L’OAI pourra ainsi rester un précurseur à<br />

la pointe de nouveaux concepts en matière<br />

de construction durable selon la devise<br />

: « Design first, Build smart ! » 3 .<br />

Article réalisé en partenariat avec l’OAI<br />

2<br />

Le programme de politique architecturale peut être consulté dans la médiathèque du site www.oai.lu.<br />

3<br />

Plus d’informations dans la carte blanche à ce sujet qui peut être consultée dans la médiathèque du site www.oai.lu.


LUXEMBOURG<br />

22<br />

GREEN BUILDING<br />

FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />

AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />

40 ANNÉES D’INNOVATION<br />

Famaplast<br />

Patric Michelis<br />

L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />

En 1964, il a commencé à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />

puis pour d’autres entreprises.


GREEN BUILDING<br />

23<br />

Historique de la société<br />

C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />

société Famaplast qui fabrique des<br />

tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />

les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />

protection. Depuis, les tubes en<br />

polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />

protègent les câbles et facilitent leur<br />

éventuel remplacement.<br />

Parce que l’environnement a toujours<br />

été au cœur des préoccupations de la société<br />

Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />

l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />

à partir de matériaux recyclés.<br />

C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />

qui s’occupe de la transformation<br />

de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />

bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />

recyclée sont aussi performantes<br />

que celles fabriquées à partir de matériaux<br />

de premier choix.<br />

À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />

en Europe à produire ces tubes<br />

à partir de matériaux recyclés et être<br />

conforme aux normes européennes.<br />

Une nouvelle gaine<br />

nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif<br />

qui le rend détectable<br />

Remise en question et innovation<br />

En 2016, après deux années de recherche<br />

et de développement, Famaplast a créé<br />

une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />

détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />

gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />

qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />

« Nos principaux clients français nous<br />

ont appelés afin de mettre en place un<br />

système efficace et économiquement<br />

pertinent permettant de localiser les<br />

conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />

en conformité avec une nouvelle norme<br />

française », nous explique Patric Michelis,<br />

directeur de Famaplast. « Le concept<br />

que nous avons développé a été breveté.<br />

Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />

d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />

est raccordé à une borne lors de la pose et<br />

les bornes sont connectées à un émetteur<br />

générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />

permet de localiser la conduite en<br />

tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />

les informations demandées et permet<br />

d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />

système est extrêmement fiable, la durée<br />

de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />

à celle de la canalisation et son<br />

faible surcoût étant largement compensé<br />

par les économies réalisées en évitant<br />

les nombreux incidents voire accidents<br />

des années après la pose d’une conduite,<br />

lorsqu’interviennent des travaux ».<br />

Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />

a surtout connu le succès à l’étranger,<br />

il pourrait aussi intéresser le marché<br />

luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />

interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />

qui ont été abimés par accident<br />

en creusant.


Borne d’injecon Branchement<br />

Borne d’injecon Branchement<br />

24<br />

GREEN BUILDING<br />

Les avantages du dispositif<br />

développé par Famaplast:<br />

• Localisable en classe A ;<br />

• Offre une bonne précision dans le<br />

positionnement des réseaux en<br />

plan et en profondeur ;<br />

• Réseaux détectés et localisés à<br />

toutes profondeurs ;<br />

• Réduction des coûts de recherche<br />

des réseaux et d’ouverture de<br />

tranchées en exploitation ;<br />

• Permet d’éviter les arrêts de<br />

chantiers et dispense<br />

d’investigations complémentaires<br />

coûteuses ;<br />

• Durée de vie équivalente à celle<br />

des réseaux ;<br />

• Garantit une sécurité pour les<br />

réseaux et leurs exploitants ;<br />

• Fonctionne avec tous les appareils<br />

de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce ;<br />

• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />

sa fixation sur les couronnes ;<br />

• Un faible surcoût par rapport au<br />

coût du mètre linéaire du réseau<br />

posé ;<br />

• Offre la possibilité d’un<br />

géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Qualité, respect de l’environnement<br />

et remise en question constante sont<br />

les qualités qui ont permis à la société<br />

de devenir un des leaders européens<br />

de la fabrication des tubes annelés en<br />

polyéthylène.<br />

Les gaines permettent<br />

de remplacer<br />

ou introduire<br />

de nouveaux câbles<br />

sans rouvrir une tranchée<br />

Tous diamètres, toutes longueurs et<br />

toutes couleurs, les gaines de protection<br />

Famaplast peuvent désormais rester<br />

détectables à vie. Elles préservent les<br />

câbles en respectant la terre et une fois<br />

en place, on peut remplacer ou introduire<br />

de nouveaux câbles sans rouvrir<br />

une tranchée.<br />

Famaplast<br />

47a, rue de Sanem<br />

L-4485 Soleuvre<br />

Tél.: 59 30 46 - 1<br />

fama@pt.lu<br />

www.famaplast.lu<br />

AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />

Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />

aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />

Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />

et en profondeur.<br />

Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />

Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />

en exploitation.<br />

Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />

complémentaires coûteuses.<br />

Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />

Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />

Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce.<br />

Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />

Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />

posé.<br />

Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />

d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />

et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />

profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />

Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />

réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />

doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />

Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />

Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />

Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />

Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />

Etablir les plans de récolement<br />

Géo-référencer le réseau<br />

Emeeur / Générateur<br />

Mode de détecon<br />

PLYVAL concept<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle ouvert<br />

Récepteur / Détecteur<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle fermé :<br />

assure le retour terre<br />

Terre<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Profondeur<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Connecteur en Té<br />

Connecteur Droit Connecteur Té<br />

Canalisaon<br />

Tube PLYVAFLEX


GREEN BUILDING<br />

25<br />

BRÈVES<br />

© Eaglestone<br />

Un nouveau bâtiment à la Cloche d’Or<br />

Situé à la Cloche d’Or, développé par Eaglestone et dessiné par<br />

le bureau d'architecture Assar Universum Architects, Prism est<br />

un bâtiment de bureaux de 4 780m² qui se veut élégant et intemporel.<br />

Les travaux démarreront en 2022. L’édifice est idéalement<br />

situé à l'intersection des autoroutes A1, A3 et A6. Il bénéficie<br />

des nouveaux arrêts du tram, du nouveau P+R et de la mobilité<br />

douce qui est encouragée dans ce nouveau quartier. Chaque<br />

matériau est sélectionné en vue de rendre le projet unique, épuré<br />

et parfaitement inscrit dans son environnement. La succession<br />

verticale des parties pleines en béton architectonique blanc<br />

vient contraster la réflexion de l’aluminium anodisé des cadres<br />

et châssis. Prism détient également la certification BREEAM Excellent,<br />

offrant la garantie que l’infrastructure a été réalisée en<br />

respectant l’environnement et en maintenant un confort optimisé<br />

pour les occupants. Les consommations d’énergies primaires<br />

seront aussi réduites.<br />

Source : Eaglestone<br />

L’école d’Elmen prend forme<br />

La pose de la première pierre du nouveau bâtiment scolaire<br />

à Olm au nouveau quartier « Elmen » s'est déroulée le<br />

19 novembre en présence du ministre du Logement et de la<br />

Sécurité intérieure, ainsi que du collège des bourgmestre et<br />

échevins de la commune de Kehlen. Dans le cadre de l’aménagement<br />

du nouveau quartier « Op Elmen » par la SNHBM,<br />

la commune de Kehlen s’est engagée à la construction d’une<br />

nouvelle école qui répondra aux besoins des quelque 850<br />

habitations qui seront construites au cours des prochaines<br />

années. L’école sera implantée entre l’entrée du lotissement<br />

en face du domaine Hueseknäppchen et la place du village<br />

en face de la « Maison pour tous ». Le bâtiment correspondra<br />

à une classe énergétique C, la plupart des toitures seront de<br />

type toiture verte ou accessibles pour des activités récréatives.<br />

Trois ascenseurs garantiront l’accessibilité à toutes<br />

les fonctions à l'ensemble des usagers. Le projet de l’école<br />

comprend plusieurs fonctions importantes qui seront distribuées<br />

par un hall d’entrée commun: une maison relais<br />

pour accueillir 400 enfants, le restaurant scolaire qui aura<br />

une capacité minimale de 400 places, une salle de motricité<br />

séparée et une école fondamentale regroupant 23 salles<br />

de classe et 21 salles annexes et polyvalentes sera répartie à<br />

tous les étages. Une salle de médecine scolaire ainsi que plusieurs<br />

bureaux pour les enseignants et la direction scolaire<br />

sont également prévus.<br />

Source : kehlen.lu<br />

Neischmelz mise sur la neutralité carbone<br />

Le gouvernement vient d'adopter deux projets de loi de financement<br />

pour soutenir la réalisation de la première phase du nouveau<br />

quartier d'habitation « NeiSchmelz » à Dudelange avec un demi-milliard<br />

d'euros. En plein centre de la ville, sur près de 36 hectares,<br />

les anciennes friches sidérurgiques seront reconverties en un<br />

quartier moderne et écologique d'une grande qualité de vie et d'habitation.<br />

La grande majorité des 1 575 logements sera destinée à la<br />

location abordable et sera réalisée dans le respect de la mixité des<br />

fonctions, mais aussi de la mixité générationnelle et sociale. Le projet<br />

intégrera également les principes de l'économie circulaire et du<br />

développement durable. Ainsi, il appliquera de nouvelles formes<br />

de construction, moins consommatrices de terrain et répondant<br />

à des critères écologiques généraux et à la typologie régionale du<br />

patrimoine bâti. Un accent particulier sera mis sur la qualité de vie<br />

des habitants. Le concept énergétique est novateur et l'ensemble<br />

du quartier « NeiSchmelz » vise la neutralité en matière d'émissions<br />

de CO 2<br />

. La production d'énergie électrique sera assurée par des<br />

panneaux photovoltaïques installés, notamment, sur la toiture du<br />

laminoir.<br />

Source : SIP


26<br />

LUXEMBOURG<br />

GREEN BUILDING<br />

L’ENTREPRISE<br />

JULIEN CAJOT<br />

MODERNISE<br />

L’ASPHALTE<br />

Julien Cajot<br />

Située à environ 5 km du centre de<br />

<strong>Luxembourg</strong>, dans la zone industrielle<br />

de Leudelange, l’entreprise Julien Cajot<br />

est spécialisée dans la production et l’application<br />

de bétons asphaltiques. Intégrée<br />

au groupe Félix Giorgetti depuis dix<br />

ans, elle s’appuie sur son goût pour l’innovation<br />

pour perfectionner ses processus<br />

et ses produits. Un savoir-faire qu’elle<br />

déploie pour des petits chantiers privés<br />

comme pour des projets publics d’envergure.<br />

Axel Burkel, directeur technique,<br />

présente les activités de la société.<br />

L’esprit d’une entreprise familiale, la<br />

force d’un groupe<br />

L’entreprise Julien Cajot, du nom de son<br />

fondateur, est une société familiale née<br />

en 1967. Spécialisée dans la production<br />

et l’application de bétons asphaltiques<br />

– des revêtements bitumeux servant à recouvrir<br />

routes, trottoirs, parkings, pistes<br />

cyclables, cours d’école ou encore allées<br />

privées – elle vient renforcer le groupe Félix<br />

Giorgetti en 2011. Depuis, elle profite<br />

de certains investissements du groupe<br />

et réalise des chantiers d’envergure<br />

par son biais. Aujourd’hui, l’entreprise<br />

emploie quelque 90 personnes : une<br />

quinzaine dans ses bureaux, une dizaine<br />

dans sa centrale et une soixantaine sur<br />

ses chantiers et pour ses transports.<br />

« La production des enrobés s’effectue<br />

dans notre centrale de Leudelange. Nous<br />

y chauffons et mélangeons les matériaux:<br />

pierres, sable et bitume, un liant naturel.<br />

L’asphalte ainsi produit est transporté<br />

sur chantier par nos chauffeurs et nos<br />

équipes de mise en œuvre l’appliquent<br />

sur la route préalablement fraisée par<br />

leurs soins. Tout ce processus s’effectue<br />

en quelques heures en raison des propriétés<br />

du bitume. Liquide à 180°C, ce<br />

dérivé du pétrole peut être mélangé et<br />

transporté facilement, mais passe à l’état<br />

solide après refroidissement. En hiver,<br />

par 5°C, nos équipes ont trois heures<br />

pour travailler la matière entre la fin de sa<br />

production et la fin de sa mise en œuvre »,<br />

indique le directeur technique.<br />

Un matériau 100% recyclable, des<br />

produits pratiques et esthétiques<br />

« À l’heure où le combat contre le changement<br />

climatique nous pousse à revoir nos<br />

modes de production et nos habitudes de<br />

consommation, il nous tient à cœur de<br />

souligner que nos produits sont issus de<br />

matériaux recyclés et recyclables à 100%.<br />

Chaque tonne d’asphalte que nous récupérons<br />

à l’issue du rabotage d’une route<br />

est ramenée à la centrale, chauffée et réinjectée<br />

dans nos nouveaux produits. Actuellement,<br />

nos sous-couches sont composées<br />

de 50% de matière recyclée, mais<br />

les technologies évoluent et les nouvelles<br />

centrales permettent d’atteindre des taux<br />

de 80 à 90% de matière recyclée dans les<br />

nouveaux produits », souligne Axel Burkel.<br />

Nous pouvons désormais<br />

proposer des enrobés structurés<br />

et/ou colorés !<br />

Si la filière peut prétendre aisément<br />

s’inscrire dans un système économique<br />

circulaire, dans l’air du temps, ses produits<br />

sont longtemps restés assez traditionnels.<br />

« À côté de l’asphalte noir par<br />

nature et à la finition lisse, nous pouvons<br />

désormais proposer des enrobés<br />

structurés et/ou colorés ! », déclare Axel<br />

Burkel.


GREEN BUILDING<br />

27<br />

Asphastruct est une technologie et un<br />

processus d’application qui permet d’estamper<br />

tout type de motif sur l’enrobé,<br />

produisant par exemple des effets réalistes<br />

de briques ou de pavés sur une<br />

base d’asphalte. Grâce à ce procédé,<br />

quasiment tout est possible : « pavés » de<br />

toutes dimensions ou même logos d’entreprise<br />

peuvent s’imprimer dans les enrobés<br />

de la société. Certaines communes<br />

ont d’ailleurs opté pour cette technologie<br />

pour revêtir des routes et des trottoirs. Les<br />

matrices sont commandées sur-mesure<br />

selon les exigences du client. L’illusion est<br />

totale: il est quasiment impossible de distinguer<br />

l’asphalte des pavés traditionnels,<br />

si ce n’est à l’entretien ! En effet, l’absence<br />

de joints dans ce revêtement confère un<br />

rendu propre et net en empêchant toute<br />

mauvaise herbe de pousser. L’autre avantage<br />

de ce produit est sa rapidité de mise<br />

en œuvre. « Nous pouvons revêtir un trottoir<br />

en deux jours, quand une pose de<br />

pavés nécessiterait quatre semaines de<br />

travaux. Ce produit est très plébiscité par<br />

les particuliers qui en revêtent leurs allées,<br />

mais aussi par les communes qui en enrobent<br />

leurs routes et trottoirs », précise le<br />

directeur technique.<br />

Par ailleurs, l’entreprise propose également<br />

des enrobés colorés. Elle utilise<br />

pour ce faire un liant synthétique clair<br />

qui possède les mêmes propriétés que le<br />

bitume naturel mais auquel peuvent être<br />

ajoutés des pigments colorés. Cette technologie<br />

permet d’obtenir une très large<br />

palette de couleurs. Les enrobés colorés<br />

sont généralement utilisés pour revêtir<br />

les pistes cyclables, et ainsi les distinguer<br />

clairement de la route, et les tunnels,<br />

pour y apporter de la clarté. « L’asphalte<br />

blanc est fréquemment utilisé dans ces<br />

derniers. Sa production et sa mise en<br />

œuvre s’accompagnent de certaines<br />

contraintes importantes : chaque outil,<br />

chaque machine qui entre en contact<br />

avec la matière blanche doit être d’une<br />

propreté impeccable, aussi bien à la centrale<br />

que durant le transport ou la mise<br />

en œuvre du produit. C’est pourquoi<br />

nous confions toujours ces chantiers à<br />

une même équipe bien rodée », détaille<br />

Axel Burkel.<br />

Du chantier particulier aux travaux<br />

d’envergure<br />

Grâce à ses produits innovants et de<br />

qualité, l’entreprise Julien Cajot réalise<br />

quelque 1 000 interventions par an, au<br />

<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grande Région.<br />

Parmi celles-ci, beaucoup de petits et<br />

Axel Burkel<br />

moyens projets, mais aussi des travaux<br />

d’envergure nécessitant une expertise<br />

reconnue. Cette année, la société a participé,<br />

via le groupe Giorgetti et en association<br />

momentanée avec plusieurs<br />

entreprises de construction, à la réhabilitation<br />

de la piste de l’aéroport du Findel.<br />

« L’entreprise Julien Cajot a produit 50%<br />

de tous les enrobés mis en œuvre. Ce<br />

chantier d’envergure a mis nos équipes<br />

au défi. L’unique piste de l’aéroport devant<br />

être opérationnelle en journée, la<br />

production, le contrôle, les analyses et<br />

la livraison de l’asphalte se sont faits exclusivement<br />

de nuit durant six mois, en<br />

respectant à la lettre des horaires très<br />

stricts, pour ne pas perturber le trafic<br />

aérien. D’avril à octobre, l’entreprise a<br />

donc tourné à plein régime, nos équipes<br />

se relayant pour travailler six jours par<br />

semaine, 24h/24. C’est un challenge que<br />

nous avons relevé avec brio et une performance<br />

que nous devrons réitérer l’année<br />

prochaine pour la seconde phase du<br />

chantier », raconte Axel Burkel.<br />

L’année prochaine, l’entreprise commencera<br />

l'extension à deux fois trois<br />

voies de l'autoroute A3 et participera<br />

aux travaux de la liaison Micheville,<br />

la nouvelle pièce d’autoroute reliant<br />

Esch-Belval à Micheville en France, deux<br />

autres projets d’envergure !<br />

Julien Cajot S.e.c.s.<br />

1, Zone Industrielle Grasbusch<br />

L-3370 Leudelange<br />

www.cajot.lu


DIGITAL<br />

ET INNOVATION<br />

© SIP / Emmanuel Claude<br />

Le programme de soutien aux startups du Centre européen d’innovation<br />

pour les ressources spatiales (ESRIC) a été présenté fin octobre par Mathias Link,<br />

3.<br />

son directeur, en présence du ministre luxembourgeois de l'Économie,<br />

Franz Fayot, et de représentants de l'ESA, de la LSA et du LIST lors de l’IAC à Dubai.<br />

Il s'agit du premier projet mondial consacré aux initiatives commerciales<br />

dans le domaine de l'utilisation des ressources spatiales.


LUXEMBOURG<br />

30<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

© Julian Pierrot<br />

RGPD :<br />

AVEZ-VOUS UN PIMS<br />

QUI TIENT LA ROUTE?<br />

itrust consulting<br />

Carlo Harpes<br />

Le 28 mai 2018, le Règlement Général<br />

sur la Protection des Données (RGPD)<br />

entrait en vigueur dans l’UE. Trois ans<br />

et demi plus tard, de nombreuses organisations<br />

tardent à s’y conformer, le<br />

considérant trop complexe. Pour Carlo<br />

Harpes, la situation est inquiétante.<br />

Aux sociétés récalcitrantes, le Managing<br />

Director d’itrust consulting recommande<br />

le PIMS, un système de gestion<br />

de la protection des données à caractère<br />

personnel permettant de se mettre en<br />

conformité avec les exigences du RGPD.<br />

Explications.<br />

Qu’est-ce que le PIMS ?<br />

Un « système de management de la protection<br />

de la vie privée », officiellement<br />

abrégé « PIMS » en français, est un « système<br />

de management de la sécurité de<br />

l'information qui gère la protection de<br />

la vie privée telle que potentiellement<br />

affectée par le traitement des données à<br />

caractère personnel ». Personnellement,<br />

c’est ce que j’aurais appelé un « système<br />

de gestion de la protection des données à<br />

caractère personnel » et je le présenterais<br />

comme une marche à suivre pour se<br />

conformer au RGPD. Pour implémenter<br />

ceci, il y a mille et une solutions, généralement<br />

valables pour de petits organismes<br />

où la protection des données<br />

n’est pas le souci primaire. Mais, depuis<br />

26 mois, il existe un PIMS type, qui a été<br />

décrit de façon précise et normalisé dans<br />

la norme ISO/IEC 27701, sur base duquel<br />

il est possible de se faire certifier.<br />

Qui en a besoin ?<br />

3,5 ans n’ont pas suffi à la plupart des organismes<br />

pour se mettre en conformité<br />

avec le RGPD. Combien n’ont pas nommé<br />

de DPO (alors qu’il s’agit d’une exigence<br />

légale pour toute entité publique)? Combien<br />

n’ont pas de registre du traitement<br />

conforme aux exigences? Combien ne<br />

peuvent pas prouver à la CNPD leur respect<br />

des principes du RGPD, notamment<br />

celui qui exige « une protection en termes<br />

de mesures techniques et organisationnelles<br />

appropriées » ? Face à la difficulté<br />

de savoir ce qui est approprié et comment<br />

le démontrer, les dirigeants (décideurs<br />

politiques, bourgmestres, chefs<br />

d’administration, CEO ou de gérants de<br />

PME), sont souvent résignés et se cachent<br />

derrière la non-conformité de leurs voisins.<br />

D’après mes observations, cette situation<br />

est inquiétante et seule la CNPD,<br />

qui a l’obligation de sanctionner, devrait<br />

connaître cet état. Tous les organismes<br />

visés ici auraient bien profité de ce PIMS.<br />

Qui a défini ce PIMS ?<br />

L’ILNAS, que je représentais à l’ISO dans<br />

de multiples réunions de travail consacrées<br />

à cette norme depuis 2014, se<br />

prononçait avec ses partenaires européens<br />

en faveur d’une norme rapide et<br />

parfaitement compatible avec le RGPD.<br />

Pour supporter la mise en conformité<br />

avec ces exigences, nous avons formulé<br />

de multiples suggestions d’amélioration<br />

sur la numérotation trop compliquée et<br />

certaines formulations trop lourdes. En<br />

France, la CNIL s’est félicitée de sa participation<br />

et encourage l’adoption de cette<br />

norme tout en laissant aux organismes<br />

la possibilité d’opter pour d’autres systèmes<br />

dans leur démonstration de<br />

responsabilité.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

31<br />

Qui supporte le PIMS au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, hélas, la CNPD n’a pas<br />

communiqué sur cette norme, ce que je<br />

perçois comme une erreur stratégique<br />

probablement due à l’absence de représentants<br />

de la CNPD à l’ISO ou à un<br />

manque de connaissance des systèmes<br />

de management tout court. Cette faute<br />

d’appréciation l’a aussi amenée à créer<br />

un cadre de certification national en<br />

2018, qui visait une certification luxembourgeoise<br />

très onéreuse à obtenir et,<br />

j’ose dire, économiquement non justifiable<br />

en l’absence de reconnaissance<br />

internationale. Étant donné les multiples<br />

inexactitudes dans les critères de cette<br />

certification, la mise en place de processus<br />

de certification dédiés (au lieu de<br />

recourir au processus ISO 17065 reconnu<br />

et pratiqué depuis des décennies) est<br />

resté un flop non utilisé et le dommage<br />

collatéral reste l’absence de support pour<br />

d’autres normes et démarches abordables<br />

plus matures.<br />

La CNPD est-elle donc en partie<br />

responsable d’un mauvais taux de<br />

conformité ?<br />

Absolument pas. Chaque citoyen est responsable<br />

devant la loi et, en aucun cas,<br />

la police ne peut être tenue responsable<br />

d’un crime qu’elle n’aurait pas détecté.<br />

Critiquer la CNPD est une façon pour<br />

certains de détourner le regard de leurs<br />

propres responsabilités. Bien sûr, la<br />

CNPD a aussi une mission d’information<br />

et de sensibilisation. Elle aurait pu en<br />

faire plus, mais elle l’a assumée à d’autres<br />

niveaux.<br />

Où et comment obtenir une certification<br />

PIMS ?<br />

Auprès de tout certificateur étranger<br />

ou du seul certificateur accrédité au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, Certi-trust, qui délivre une<br />

certification sous accréditation internationalement<br />

reconnue. Faute de demande,<br />

la certification ISO/IEC 27701<br />

n’est pas encore disponible. En attendant<br />

qu’elle le soit, une certification par rapport<br />

à ISO/IEC 27001 avec indication sur<br />

le certificat de l’implémentation complète<br />

des mesures ISO/IEC 27701 est possible.<br />

itrust consulting l’a d’ailleurs obtenue le<br />

9 juin 2020.<br />

Quels sont les avantages d’une telle<br />

certification ?<br />

Dans la préparation de cette certification,<br />

itrust consulting a largement profité<br />

de cette norme pour rédiger une politique<br />

de protection des données qui cite<br />

toutes les mesures proposées dans cette<br />

norme, les options d’implémentation et<br />

consignes internes, par exemple des références<br />

à d’autres mesures de sécurité, à<br />

la documentation interne ou une indication<br />

des responsabilités et des processus<br />

à respecter par les employés. Ainsi, cette<br />

politique, ensemble avec un rapport<br />

d’analyse des risques et le registre des<br />

traitements, est la pierre angulaire qui<br />

permet de démontrer que les données<br />

sont protégées de façon adéquate, indépendamment<br />

d’une certification.<br />

Lors d’un audit externe du certificateur,<br />

le suivi de cette politique et l’application<br />

correcte des mesures ont été vérifiés. Sans<br />

pouvoir garantir à 100% qu’il n’y aura pas<br />

d’incidents, cela inspire la confiance de<br />

nos clients, et finalement de la plupart<br />

des citoyens luxembourgeois dont l’une<br />

ou l’autre donnée pourrait faire l’objet<br />

d’un traitement par nos soins.<br />

3,5 ans après l’entrée en vigueur<br />

du RGPD et 26 mois après<br />

la définition d’un PIMS<br />

Quel est le coût de la certification et ses<br />

limites ?<br />

Le coût de la certification (audit inclus)<br />

est en moyenne de 4 000 euros par an<br />

pour une organisation de moins de 25<br />

employés, mais augmente de façon logarithmique<br />

avec ce nombre. Une organisation<br />

qui n’a pas mis en place<br />

de systèmes adéquats pourrait devoir<br />

dépenser jusqu’à 50 000 euros en consultance,<br />

pour la préparation et l’implémentation<br />

des processus et des mesures. Evidemment,<br />

le coût est théoriquement nul pour<br />

les entreprises qui gèrent déjà la sécurité et<br />

la protection des données dans les règles<br />

de l’art. Les coûts de mesures de sécurité<br />

spécifiques aux processus métiers peuvent<br />

aussi être conséquents. Cependant, ces<br />

mesures ne sont pas imposées par la certification,<br />

si ceci est aligné avec l’appétit du<br />

risque et que le risque résiduel est accepté.<br />

En d’autres mots, la certification n’assure<br />

pas l'absence de risques, ni qu'il y ait une<br />

véritable conformité au RGPD, mais uniquement<br />

que tous les risques et problèmes<br />

de conformité ont été parfaitement détectés,<br />

compris et acceptés par le top management<br />

et que les intérêts des personnes<br />

concernées ont été respectés.<br />

Quelle est la philosophie qui sous-tend le<br />

PIMS d’ISO/IEC 27701 ?<br />

Ce PIMS est basé sur le système de management<br />

de la sécurité de l’information,<br />

donc sur des exigences précises liées à<br />

la compréhension du contexte, au leadership,<br />

à la planification, au support<br />

(comme la formation du personnel), au<br />

fonctionnement au jour le jour des processus,<br />

à l’évaluation des performances,<br />

et à son amélioration continue. En<br />

d’autres termes, il part de l’idée – souvent<br />

négligée dans une perspective juridique<br />

– qu’il est vain de s’attarder à revoir<br />

les droits spécifiques d’une personne<br />

concernée si le traitement ne réussit pas<br />

à protéger la confidentialité, l’intégrité et<br />

la disponibilité des informations (CID).<br />

En revanche, protéger ces CID n’est pas<br />

suffisant en termes de protection de la<br />

vie privée : il faut en plus considérer les<br />

risques de la perspective des personnes<br />

concernées et les droits de celles-ci<br />

quelle que soit la législation applicable.<br />

Ces droits sont reflétés de façon exhaustive<br />

dans 48 mesures de protection qui<br />

sont énoncées dans la norme avec des<br />

exigences et des préconisations de mise<br />

en œuvre. Ce PIMS est aussi guidé par le<br />

pragmatisme et le constat selon lequel<br />

une loi n’est pas respectée sous peine des<br />

sanctions prévues, mais qu’il convient de<br />

mettre à niveau le management de toute<br />

entité qui doit s’y conformer.<br />

itrust consulting<br />

55, rue Gabriel Lippmann<br />

L-6947 Niederanven<br />

www.itrust.lu


32<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

© Université du <strong>Luxembourg</strong><br />

L’UNIVERSITÉ<br />

A INAUGURÉ<br />

SON SUPERCALCULATEUR<br />

AION<br />

L'Université du <strong>Luxembourg</strong> a officiellement<br />

inauguré son calculateur de<br />

haute performance (HPC) AION lors<br />

d'une cérémonie au campus de Belval.<br />

Le nouveau supercalculateur fournit désormais<br />

un support de pointe aux chercheurs<br />

et partenaires de l'Université.<br />

Le supercalculateur permettra des recherches<br />

et des innovations basées sur le<br />

calcul intensif et l'analyse de données à<br />

grande échelle, notamment dans les domaines<br />

de l'informatique, de la physique<br />

des matériaux, de la biomédecine et des<br />

sciences de la vie, de la cryptologie et de<br />

l'intelligence artificielle, mais aussi de<br />

l’histoire numérique ou des simulations<br />

socio-économiques.<br />

Jens Kreisel, vice-recteur à la recherche<br />

de l'Université, souligne que le nouveau<br />

HPC sera un élément majeur dans la mise<br />

en œuvre de l'ambitieuse stratégie numérique<br />

de l'Université du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Une recherche et un enseignement supérieurs<br />

nécessitent d'excellentes infrastructures<br />

de recherche. Avec AION,<br />

l'Université renforce son positionnement<br />

de leader international en HPC et améliore<br />

davantage son attractivité pour le<br />

personnel académique, les experts et les<br />

étudiants, enrichissant ainsi la pépinière<br />

de talents luxembourgeois.<br />

Le calcul de haute performance, une<br />

priorité stratégique<br />

« Le calcul et l'analyse de données de<br />

haute performance, ainsi que l'intelligence<br />

artificielle sont les pierres angulaires<br />

des stratégies européennes, nationales<br />

et universitaires», explique Pascal<br />

Bouvry, chargé de mission pour le HPC à<br />

l’Université. «En associant les nouvelles<br />

générations de supercalculateurs à une<br />

expertise de haut niveau dans le domaine,<br />

la recherche ouvre le chemin vers<br />

de nouvelles découvertes. L'Université<br />

du <strong>Luxembourg</strong> participe, en collaboration<br />

avec LuxProvide et Luxinnovation,<br />

au centre de compétence national HPC.<br />

Elle est membre du réseau EuroHPC et a<br />

établi de facto une position stratégique<br />

solide dans le domaine ».<br />

Cette installation centrale en pleine<br />

croissance soutient le déploiement de<br />

la Stratégie numérique de l'Université<br />

et de son cadre stratégique à long<br />

terme 2020-2039. Le lancement d'AION<br />

rejoint le nouveau master européen en<br />

calcul haute performance annoncé récemment<br />

(Master in High Performance<br />

Computing), qui débutera en septembre<br />

2022. Il s’agit du premier programme<br />

pilote paneuropéen de master en HPC<br />

et sera coordonné par l'Université du<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Un instrument puissant<br />

AION est un supercalculateur Atos/Bull<br />

composé de 318 nœuds de calcul (équipés<br />

de la dernière génération de processeurs<br />

AMD), totalisant 40 704 noyaux de calcul et<br />

81 408 Go de RAM, avec une performance<br />

maximale d'environ 1,70 PetaFLOPS.<br />

« L'installation et la configuration de<br />

cette machine et de son écosystème associé<br />

ont été retardées d'un an en raison<br />

de la pandémie », commente Sébastien<br />

Varrette, HPC Manager à l’Université du<br />

<strong>Luxembourg</strong>. « L'installation de l'ordinateur<br />

fut un processus laborieux, impliquant<br />

de nombreuses phases de tests.<br />

Nous sommes maintenant fiers de ce<br />

nouvel outil, il s’agit du supercalculateur<br />

le plus puissant jamais déployé par l'Université<br />

! Ceci n’aurait pas été possible<br />

sans le formidable soutien des parties<br />

prenantes à l’Université et chez Atos. Je<br />

tiens à exprimer ma gratitude à toutes les<br />

personnes impliquées ».<br />

En combinant son précédent supercalculateur<br />

Iris avec le nouveau système AION, le<br />

calculateur de haute performance de l'Université<br />

atteint une capacité de calcul cumulée<br />

de 2,8 PetaFLOPS couplée à une capacité<br />

de stockage partagé de 10 PetaBytes.<br />

Communiqué par l’Université du <strong>Luxembourg</strong>


DIGITAL ET INNOVATION<br />

« 379 notifications de violation,<br />

485 réclamations, 6 audits ouverts »<br />

(CNPD : Rapport annuel 2020)<br />

33<br />

Move securely within the cyberworld.<br />

En télétravail et présentiel, itrust consulting a étendu ses services de DPOaaS,<br />

CISOaaS, SECaaS, audit sécurité, et recherche et innovation.<br />

Êtes-vous préparé à la prochaine<br />

interruption de service<br />

ou cyberattaque ?<br />

Utilisez-vous les outils IT<br />

de manière sécurisée, légale<br />

et efficace ?<br />

Sécurisez-vous vos projets<br />

et systèmes dès la conception ?<br />

Avez-vous les preuves requises<br />

d’un niveau suffisant de sécurité<br />

et de protection des données ?<br />

Autant de questions qu’il vous<br />

faut vous poser aujourd’hui<br />

pour rester Zen demain.<br />

• Étiez-vous bien préparé pour<br />

des événements non prévus ?<br />

• Avez-vous réussi à maintenir la<br />

cybersécurité durant cette crise ?<br />

• Avez-vous su utiliser efficacement<br />

ce temps passé en télétravail pour<br />

améliorer vos connaissances ?<br />

• Avez-vous besoin d’un contrôle de<br />

sécurité simple et indépendant ?<br />

• Savez-vous que les<br />

cyberattaques augmentent<br />

en temps de crises ?<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

• TRICK Service ou TRICK free, pour établir, traiter et surveiller vos risques, y compris<br />

les impacts sur la vie privée ;<br />

• un ensemble de documentation (Politiques et procédures, objectifs mesures,<br />

et règles, modèles MS Office, outil Excel et outils « open source »), pour votre sécurité,<br />

conformité RGPD et plus d’efficacité... ;<br />

• des outils open source et des outils automatisés de détection d’intrusion.<br />

Notre savoir-faire :<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

• bâti sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />

• forgé au feu de la recherche européenne et internationale ;<br />

• soumis à des stress tests continus dans les projets de nos clients ;<br />

• sachant toujours s’adapter pour mieux répondre à vos problèmes.<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />

Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />

CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

Nos • TRICK services Service ou TRICK classiques free, pour gérer et surveiller mais les risques essentiels ; en cas de crise : mise à disposition<br />

• VMS-RANT, pour évaluer en temps réel les vulnérabilités de votre infra et les risques associés ;<br />

d’outils<br />

• DNAS,<br />

et<br />

pour<br />

accompagnements<br />

sonder le Darknet et évaluer votre exposition<br />

personnalisés<br />

à la cybercriminalité ;<br />

:<br />

• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />

• pour se<br />

• WireHide,<br />

préparer<br />

pour chiffrer<br />

(registre<br />

les lignes point<br />

des<br />

à point<br />

traitements,<br />

en « plug and play ».<br />

politique télétravail et continuité de l’activité,<br />

plan de reprise, Notre savoir-faire plan : et scénarios des tests) ;<br />

• bâti sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

• pour mesurer • forgé au et feu auditer de la recherche la européenne sécurité et internationale ou la conformité ;<br />

chez vous et vos sous-traitants ;<br />

• soumis à des stress tests continus dans les projets de nos clients ;<br />

• pour mettre • adaptable à disposition avec votre aide pour des mieux experts répondre à vos en problèmes. sécurité, p. ex. un CISO, un DPO (SECurity<br />

as a Service – SECaaS) ;<br />

Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />

• pour gérer<br />

• pour<br />

les<br />

auditer<br />

incidents,<br />

la sécurité ou<br />

collecter<br />

la conformité et pour<br />

des<br />

analyser<br />

preuves<br />

des offres de<br />

légales,<br />

service en<br />

et investiguer sur vos attaquants ;<br />

particulier des offres cloud ;<br />

• pour définir et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />

• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

et continuité de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />

• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />

usage cloud) ;<br />

• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />

(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />

• pour gérer, évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />

• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />

• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

This project has received funding from the European<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

programme under grant agreement No 700581<br />

Move securely within the cyberworld<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />

www.itrust.lu


INTERNATIONAL<br />

34<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

QUAND LES VILLES PARIENT<br />

SUR LES CRYPTOS<br />

Ne pouvant compter sur les financements traditionnels, certaines municipalités émettent leurs propres<br />

monnaies virtuelles et se tournent vers le Bitcoin pour financer leurs budgets et projets urbains<br />

ou développer des politiques sociales et citoyennes plus inclusives.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

35<br />

Les cryptomonnaies peuvent-elles accompagner<br />

les villes dans leur transformation<br />

? Quel rôle innovant pourraient-elles<br />

jouer dans la stratégie <strong>Smart</strong> City de ces<br />

dernières ? Pensées en 1998, lancées après<br />

la crise financière de 2008, les devises<br />

digitales comme le Bitcoin (2009) et l’Ethereum<br />

(2011) ont connu depuis un succès<br />

croissant ; au point que plus de 5 000<br />

d’entre elles circuleraient dans le monde,<br />

pour une valeur de plus de 2 000 milliards<br />

de dollars, selon CoinMarketCap. Créées<br />

et échangées via une plateforme en ligne<br />

reposant sur la technologie Blockchain –<br />

grand livre comptable digital dans lequel<br />

les transactions sont enregistrées, vérifiées,<br />

sécurisées et répertoriées – la plupart<br />

d’entre elles sont volatiles et non régulées ;<br />

leur valeur suit la loi de l’offre et de la demande,<br />

et ne repose sur aucune contrepartie<br />

réelle de type dollar, euro ou or.<br />

Monnaie virtuelle, gestion réelle<br />

Des communes ont pourtant opté pour<br />

ces monnaies, ou ont créé leur propre<br />

moyen de paiement virtuel pour leur<br />

gestion, le financement de projets urbains<br />

ou bien dans le cadre de politiques<br />

sociales et citoyennes plus inclusives.<br />

Ainsi, pour réduire sa dépendance au financement<br />

fédéral, la ville californienne<br />

de Berkeley songeait en 2018 à émettre<br />

sa propre crypto, puis à lancer un emprunt<br />

dans cette nouvelle devise. Ces<br />

obligations municipales en crypto financeraient<br />

ainsi des logements abordables,<br />

les systèmes de transport en commun<br />

et les services sociaux. Le tout à travers<br />

une infrastructure à but non lucratif et<br />

à usage spécial, sécurisée et destinée à<br />

financer le bien social. Ne pouvant également<br />

compter sur le système bancaire<br />

traditionnel pour se financer, Miami a<br />

émis son MiamiCoin, notamment pour<br />

alimenter son budget et rembourser sa<br />

dette municipale. La ville devrait rapidement<br />

générer 60 millions de dollars de<br />

gain. Son maire sera aussi payé en Bitcoins,<br />

incitant les employés municipaux<br />

à faire de même. Il envisage également<br />

d’accepter les paiements et les taxes locales<br />

en cryptos décentralisées.<br />

New York a elle créé son NYCCoin, sous<br />

forme de jetons disponibles en kiosque,<br />

à un prix soutenu par la ville. Moyen de<br />

paiement accepté dans les transports,<br />

pour les services scolaires ou de santé, et<br />

pour s’acquitter des factures et des taxes<br />

municipales, ces tokens pourraient également<br />

s’échanger via une application.<br />

Visant dans un premier temps à renforcer<br />

l’inclusion sociale et à accroître sa prospérité,<br />

la Grosse Pomme pourrait à terme<br />

taxer les transactions en NYCCoin pour<br />

accroître ses revenus.<br />

En France, Angers a son Angecoin, une<br />

monnaie digitale locale disponible sous<br />

forme de jetons contre quelques euros,<br />

via une application. L’initiative favorisera<br />

l’économie de la ville et devrait aider<br />

les commerçants touchés par la crise sanitaire<br />

et économique. Le tout dans une<br />

démarche collaborative, participative,<br />

favorisant les circuits courts d’échanges,<br />

et conforme à son projet de territoire<br />

intelligent.<br />

D’autres localités ont fait le choix spéculatif.<br />

Pour financer les retraites de ses<br />

policiers et employés, Fairfax (Virginie) a<br />

décidé d’investir dans un fonds spécialisé<br />

dans les cryptomonnaies. Le comté parie<br />

ainsi sur la volatilité de ces actifs numériques<br />

et espère engranger d’importants<br />

rendements.<br />

Les villes pourraient créer<br />

une bulle spéculative,<br />

estiment certains experts<br />

Les cryptos, vitrines digitales<br />

À défaut d’émettre leurs propres devises<br />

digitales, d’autres cités se positionnent<br />

comme des vitrines cryptos, telle San<br />

Francisco qui abrite les plateformes de<br />

trading Coinbase et Kraken. Plusieurs<br />

centaines de restaurants, bars, auberges<br />

et magasins y acceptent le Bitcoin et<br />

quelque 500 guichets automatiques Bitcoin<br />

sont présents dans la région de la<br />

baie. À Amsterdam siègent Bitfury (fournisseur<br />

de solutions de sécurité et d’infrastructures<br />

pour la blockchain Bitcoin<br />

et crypto) et le prestataire de services<br />

de paiement Bitcoin BitPay Europe. Une<br />

dizaine de distributeurs automatiques<br />

de Bitcoin y sont présents, tandis que<br />

des commerces y acceptent la crypto.<br />

Cheyenne (Wyoming) vise le statut de<br />

capitale US des cryptomonnaies, à travers<br />

des lois instaurant notamment des<br />

exemptions fiscales sur les gains en devises<br />

digitales. Playa El Zonte (Salvador) a<br />

été parmi les premières municipalités salvadoriennes<br />

à accepter le Bitcoin comme<br />

mode de paiement ; la « Bitcoin Beach »<br />

a inspiré Nayib Bukele, le président du<br />

pays, dans sa loi instaurant la crypto<br />

comme monnaie officielle aux côtés du<br />

dollar. Le dirigeant a également annoncé<br />

la construction d’une « Bitcoin City »<br />

financée par des emprunts en monnaie<br />

virtuelle. Si le <strong>Luxembourg</strong> n’a pas encore<br />

de distributeur de Bitcoins, il héberge<br />

toutefois des plateformes d’échange de<br />

cryptos régulées par la Commission de<br />

Surveillance du Secteur Financier (CSSF),<br />

comme le Japonais bitFlyer, le Slovène<br />

Bitstamp ou le Suisse Swissquote.<br />

Tant pour les municipalités que pour les<br />

particuliers, les cryptos ne sont pas sans<br />

risques. Faute de législation, de règlementation<br />

boursière et de sanctions par<br />

les régulateurs, elles restent un terreau<br />

idéal pour les actes illicites (blanchiment<br />

d’argent, évasion fiscale, financement<br />

de trafics d’armes et du terrorisme).<br />

Elles sont aussi à la merci d’abus boursiers,<br />

notamment par des influenceurs<br />

comme Elon Musk (CEO de Tesla), dont<br />

les conseils et sorties médiatiques soufflent<br />

le chaud et le froid sur les marchés<br />

cryptos. En instaurant une monnaie virtuelle<br />

comme un véhicule d’investissement,<br />

ou en favorisant les échanges en<br />

Bitcoin volatile, les villes pourraient créer<br />

une bulle spéculative, estiment certains<br />

experts. Une solution serait de rattacher<br />

ces monnaies municipales à un indice<br />

réel, comme la valeur moyenne des<br />

biens immobiliers d’une ville : un jeton<br />

s’échangerait ainsi au prix officiel d’1 cm 2<br />

de l’habitat. Un alternative pour prévenir<br />

le trading spéculatif secondaire serait enfin<br />

de ne réserver les tokens qu’aux seuls<br />

paiements de services urbains.<br />

2009<br />

lancement du Bitcoin<br />

Par M. Auxenfants


LUXEMBOURG<br />

36<br />

FACILITER<br />

L’ACCÈS<br />

AU LOGEMENT<br />

GRÂCE À LA<br />

DIGITALISATION<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

SIGI<br />

Le logement et la digitalisation sont<br />

deux sujets d’actualité : de leur convergence<br />

est né un projet de transformation<br />

digitale d’envergure nationale.<br />

Le Pacte logement 2.0 repose sur la<br />

plateforme digitale SIGINOVA permettant<br />

aux communes et au ministère<br />

du Logement de collaborer sur ce<br />

projet interadministratif. Explications<br />

avec Henri Kox, ministre du Logement<br />

et Yves Wengler, président du SIGI<br />

(Syndicat Intercommunal de Gestion<br />

Informatique).<br />

Comment cette collaboration entre le<br />

ministère du Logement et le SIGI a-t-elle<br />

née ?<br />

HK : Nous apprécions le SIGI comme un<br />

partenaire fiable. Par son organisation<br />

centralisée à travers laquelle 101 communes<br />

sont représentées, le SIGI est<br />

très bien implémenté afin de nous accompagner<br />

dans ce projet d’envergure<br />

nationale. En apprenant qu’un certain<br />

nombre de projets interadministratifs,<br />

comme le Pacte Climat 2.0, ont déjà<br />

été déployés sur la plateforme digitale<br />

SIGINOVA, nous avons conclu qu’elle se<br />

prêtait parfaitement au Pacte logement<br />

2.0 pour connecter directement les communes<br />

sur ce même projet national. Un<br />

argument de taille pour notre collaboration<br />

avec le SIGI constitue aussi le fait<br />

que SIGINOVA est une solution luxembourgeoise<br />

développée sur base de l’expertise<br />

locale.<br />

YW : En tant que syndicat intercommunal,<br />

notre priorité consiste dans la<br />

digitalisation des procédures administratives.<br />

Ceci signifie que tous les<br />

acteurs impliqués dans un même processus<br />

sont intégrés et collaborent sur la<br />

même plateforme et que les opérations<br />

les concernant peuvent être effectuées<br />

sous forme digitale, sans avoir recours à<br />

des échanges basés sur des formulaires<br />

en papier. De par sa conception, la plateforme<br />

SIGINOVA est idéale pour un projet<br />

national comme le Pacte logement 2.0<br />

et une collaboration avec le ministère du<br />

Logement était évidente pour nous.<br />

Vous avez évoqué une « débureaucratisation<br />

» des procédures administratives<br />

dans le cadre du Pacte logement. Que<br />

peut-on entendre par là ?<br />

HK : Ce gouvernement s’est donné<br />

comme objectif une offensive du logement<br />

abordable public. Le Pacte logement<br />

2.0 en est un instrument primordial<br />

et pour qu’il fonctionne au mieux,<br />

il est nécessaire de disposer de solutions<br />

performantes qui l’accompagnent. La<br />

plateforme SIGINOVA répond à ce besoin.<br />

Il est impératif pour moi et tous les<br />

décideurs politiques impliqués, d’avoir


DIGITAL ET INNOVATION<br />

37<br />

© Désirée Walter<br />

comme celui-ci est largement facilitée si<br />

elle est portée par une solution digitale<br />

efficace et simple d’utilisation. Dans<br />

notre cas, cette solution émane d’une<br />

collaboration entre tous les intervenants,<br />

il s’agit d’un véritable co-design.<br />

Yves Wengler<br />

Henri Kox<br />

Enfin, je suis particulièrement ravi que<br />

notre alliance stratégique avec les communes<br />

pour l’offensive de logements<br />

abordables publics connaisse un grand<br />

succès, car déjà plus de 80 communes<br />

ont signé une convention initiale avec le<br />

ministère du Logement. Je suis convaincu<br />

que la plateforme SIGINOVA, bien<br />

qu’elle n'en constitue qu’une petite partie,<br />

représente un élément clé dans la<br />

gestion du Pacte logement 2.0.<br />

accès à des données concrètes, transparentes<br />

et fiables pour prendre des décisions<br />

factuelles et impactantes. En plus,<br />

notre ambition nationale est de simplifier<br />

les procédures administratives à<br />

travers leur digitalisation et je souhaite<br />

éliminer les échanges de formulaires sur<br />

papier. Ainsi, on élimine non seulement<br />

une source d’erreur ou d’oubli potentielle,<br />

mais la mise à disposition d’informations<br />

sur une plateforme digitale<br />

permet d’avoir à tout moment accès aux<br />

informations. Évidemment, cela facilite<br />

grandement le suivi de l’évolution de la<br />

situation du logement à la fois au niveau<br />

local et national.<br />

YW : Je dirais que chaque intervenant<br />

en bénéficie : les utilisateurs (les communes,<br />

les conseillers logements, le<br />

ministère du Logement et myenergy)<br />

ont à leur disposition une solution<br />

centrée sur et adaptée à leurs besoins,<br />

à travers un design UX (expérience utilisateur)<br />

intuitif offrant une navigation<br />

client performante. Les décideurs politiques<br />

communaux bénéficient d’un<br />

suivi optimisé de leurs plans d’action<br />

locaux. À travers SIGINOVA, les communes<br />

définissent leur Plan d’action<br />

local logement (PAL), ils font leur demande<br />

pour les participations financières<br />

pour les projets dans le cadre du<br />

Pacte logement et ils peuvent suivre<br />

le contingent horaire des conseillers<br />

logement. Les communes et leurs<br />

conseillers logement profitent aussi du<br />

traitement facilité des données communales.<br />

De son côté, le ministère du<br />

Logement utilise la plateforme pour<br />

valider un PAL ou une demande de<br />

participation financière. Finalement,<br />

le SIGI prévoit que les données administratives<br />

sensibles et leur échange<br />

soient sécurisés en assurant leur stockage<br />

au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

En général, peut-on dire que la transformation<br />

digitale est le nouveau mot<br />

d’ordre du secteur public ?<br />

YW : Absolument ! Il est évident que nous<br />

avons placé la transformation digitale au<br />

centre de nos préoccupations. Il s’agit<br />

d’une évolution qui répond non seulement<br />

à la demande post-covid des administrations<br />

communales, mais également<br />

aux attentes de nos citoyens. Par la transformation<br />

digitale nous entendons bien<br />

plus que la simple numérisation, il s’agit<br />

de l’adoption d’un nouvel état d'esprit,<br />

d’une approche intégrale qui vise à repenser<br />

l’ensemble des procédures, en considérant<br />

les différents acteurs impliqués.<br />

Et le SIGI assurera bien évidemment l’accompagnement<br />

des communes durant les<br />

différentes étapes. Les effets positifs d’une<br />

telle approche semblent évidents : réduction<br />

du temps de traitement et donc d’attente,<br />

transparence accrue des procédures,<br />

émergence de nouveaux services, meilleure<br />

intégration des acteurs, ...<br />

HK : Cette approche a été résolument<br />

appliquée dans l’élaboration du service<br />

Pacte logement 2.0 en SIGINOVA. La<br />

mise en place d’un projet politique<br />

• Plateforme digitale interadministrative<br />

• Développement en open source,<br />

basé sur du low-code<br />

• Cycle de développement traditionnel<br />

d’applications métiers réduit<br />

• Composabilité des fonctionnalités<br />

développées<br />

• RGPD by design<br />

• Software Made in <strong>Luxembourg</strong><br />

par le SIGI<br />

Syndicat Intercommunal de Gestion<br />

Informatique<br />

11, rue Edmond Reuter<br />

L-5326 Contern<br />

www.sigi.lu


LUXEMBOURG<br />

38<br />

UNE ÉQUIPE D’EXPERTS<br />

AU SERVICE DE VOTRE<br />

SÉCURITÉ<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

SecuriTec<br />

Derrière, de gauche à droite : Dominique Hanslik, Luis Valente, Werner Hormesch, Luca Quarato<br />

Devant, de gauche à droite : Steve Fisch, Saskia Dostert-Cocciolone, Paul Wagener, Gilbert Reyland


DIGITAL ET INNOVATION<br />

39<br />

Choisir SecuriTec pour ses systèmes de<br />

sécurité, c’est opter pour des conseils<br />

sur-mesure, une installation réussie<br />

et un service après-vente à l’écoute et<br />

disponible 24 heures sur 24. Derrière<br />

cet ensemble de prestations unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, une équipe d’une quarantaine<br />

d’experts en la matière. Rencontre<br />

avec Gilbert Reyland, directeur, et les<br />

responsables des services technique,<br />

vente, informatique et communication.<br />

Des visages derrière la technique<br />

L’histoire de SecuriTec démarre il y a<br />

onze ans. À l’époque, une petite équipe<br />

de quatre personnes propose des solutions<br />

de sécurité à des particuliers<br />

essentiellement. Au fur et à mesure<br />

qu’elle s’élargit, la société développe<br />

les moyens de s’adresser aux professionnels<br />

et mène davantage de projets<br />

d’envergure. Aujourd’hui, elle sécurise<br />

certaines grandes banques de la place,<br />

a établi un contrat cadre avec plusieurs<br />

institutions européennes et travaille<br />

avec de nombreuses communes et administrations<br />

étatiques. Crèches, supermarchés,<br />

stations-services, entreprises<br />

sidérurgiques,… de nombreux professionnels<br />

du <strong>Luxembourg</strong> et de la Grande<br />

Région recourent également aux systèmes<br />

proposés par SecuriTec. Tous ces<br />

projets, de l’installation dernier cri chez<br />

le particulier au grand chantier professionnel,<br />

sont rendus possibles grâce à<br />

une équipe professionnelle, dynamique<br />

et réactive qui s’est développée au fil des<br />

années.<br />

Luca Quarato et Paul Wagener sont chargés<br />

d’affaires et servent essentiellement<br />

les clients privés : « Notre rôle est de présenter<br />

aux clients nos différentes solutions<br />

de vidéosurveillance, de systèmes<br />

d’alarme, de contrôle d’accès, de vidéoparlophonie,<br />

de coffres-forts, etc. », indique<br />

le premier, fort d’une expérience de<br />

plus de cinq ans dans la société. « Notre<br />

mission est de nous rendre chez les clients<br />

pour étudier précisément les risques et<br />

leurs besoins, de gérer la commande et de<br />

fixer un rendez-vous pour l’installation de<br />

la solution choisie. Bien sûr, nous restons<br />

disponibles et à l’écoute des doléances de<br />

nos clients par la suite », ajoute Paul Wagener<br />

qui a rejoint l’équipe en 2020 mais qui<br />

bénéficie d’une expérience de 28 ans dans<br />

le métier.<br />

Quant à Dominique Hanslik et Damien<br />

Blanck, chargés d’affaires également, ils<br />

veillent à répondre aux besoins des particuliers<br />

mais aussi des professionnels.<br />

Leurs conseils portent alors sur une plus<br />

large gamme de produits qui comprend<br />

aussi les barrières, les systèmes de vidéosurveillance<br />

avec analyse d’images, la<br />

détection incendie, le contrôle d’accès, et<br />

bien plus encore.<br />

Cette équipe « vente » travaille en étroite<br />

collaboration avec Steve Fisch, responsable<br />

du service technique qui a intégré<br />

la société il y a neuf ans, et Luis Valente,<br />

responsable du service maintenances et<br />

dépannages. « Je me charge de la planification<br />

des différents chantiers en coordonnant<br />

les disponibilités des clients et<br />

les livraisons des commandes. Ensemble<br />

avec Luis, nous gérons également le service<br />

clientèle, c’est-à-dire que nous assurons<br />

une permanence téléphonique<br />

pour répondre à toute question sur les<br />

systèmes et sur la maintenance. Nous<br />

nous chargeons également d’envoyer un<br />

technicien sur place si nécessaire », détaille<br />

Steve Fisch.<br />

SecuriTec est reconnue<br />

pour sa réactivité<br />

et son professionnalisme<br />

Tous peuvent compter sur Werner<br />

Hormesch et Ralph Heinen, responsables<br />

du service informatique. « Notre service<br />

traite de tout ce qui est plus technique,<br />

la programmation des caméras par<br />

exemple, et gère le dépannage informatique.<br />

C’est un métier passionnant qui<br />

évolue rapidement : il y a, pour ainsi dire,<br />

des nouveautés tous les jours », explique<br />

Ralph Heinen, arrivé dans l’entreprise il y<br />

a un peu plus de huit ans.<br />

Le travail réalisé dans l’ombre par<br />

ces équipes est mis en lumière par<br />

Saskia Dostert-Cocciolone, responsable<br />

marketing et communication depuis neuf<br />

ans. « Je me charge de tout ce qui touche<br />

à la communication, de A à Z, que ce soit<br />

des petits projets comme la réalisation des<br />

cartes de visite ou de plus grandes actions<br />

comme l’organisation d’événements.<br />

Chaque apparition de notre logo est le<br />

fruit de mon intervention », précise-t-elle.<br />

Tous ensemble, les collaborateurs de SecuriTec<br />

offrent une analyse complète, minutieuse<br />

et personnalisée des risques et<br />

besoins de chaque client. « Notre connaissance<br />

approfondie de la technique en sécurité<br />

nous permet de satisfaire au mieux nos<br />

clients. SecuriTec est reconnue au <strong>Luxembourg</strong><br />

pour son professionnalisme et sa réactivité<br />

», affirme Gilbert Reyland.<br />

De la petite à la moyenne entreprise :<br />

une croissance raisonnée<br />

Forte d’une quarantaine de collaborateurs,<br />

l’équipe n’a pas prévu d’arrêter de<br />

grandir. Trois personnes devraient bientôt<br />

gonfler ses rangs et elle espère encore,<br />

dans un futur proche, recruter quatre<br />

techniciens : deux dans les installations<br />

et deux dans le dépannage et la maintenance.<br />

« Nous rencontrons une pénurie<br />

de main-d’œuvre depuis plusieurs<br />

années. La demande est plus forte que<br />

l’offre et, bien souvent, il faut non seulement<br />

trouver des techniciens mais aussi<br />

les former. C’est un frein au développement<br />

dans de nombreuses sociétés. Chez<br />

SecuriTec, bon nombre de techniciens<br />

n’avaient pas forcément les compétences<br />

requises à l’embauche. Ils sont pourtant<br />

devenus excellents dans leur métier grâce<br />

aux formations que nous proposons en<br />

interne ou que nous suivons chez les fabricants.<br />

La motivation et l’intérêt pour<br />

l’évolution de la profession y sont pour<br />

beaucoup », déclare Gilbert Reyland.<br />

L’objectif du directeur : stabiliser l’équipe<br />

et lui permettre d’affronter sans stress la<br />

charge de travail qui s’est accumulée durant<br />

les confinements successifs dus à la<br />

pandémie, le tout en conservant le même<br />

niveau de qualité dans l’installation et le<br />

service après-vente.<br />

SecuriTec<br />

21, ZAC Klengbousbierg<br />

L-7795 Bissen<br />

19, rue Geespelt<br />

L-3378 Livange<br />

Tél.: 26 300 221<br />

info@securitec.lu<br />

www.securitec.lu


40<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

BRÈVES<br />

Prévoir et surveiller les inondations<br />

Les inondations qui ont frappé le <strong>Luxembourg</strong> en juillet<br />

dernier ont été responsables de catastrophes économiques<br />

et sociales pour les communes et citoyens touchés. Le LIST<br />

(<strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology) a mis au<br />

point l’un des composants clés d’un nouvel outil révolutionnaire<br />

pour surveiller les inondations et contribuer à la réduction<br />

des risques de catastrophes dans le monde. Fin octobre,<br />

le Joint Research Centre (JRC) a lancé « Global Flood<br />

Monitoring » (GFM) qui permet aux utilisateurs de mieux se<br />

préparer face aux inondations et, ainsi, de mieux réagir. Les<br />

chercheurs du LIST Patrick Matgen, Ramona Pelich, Marco<br />

Chini, Renaud Hostache et Yu Li ont mis au point l’un des<br />

trois algorithmes d’extraction des données satellitaires. Le<br />

GFM produit des cartes de surveillance des inondations en<br />

moins de 8 heures après l'acquisition de l'image par le satellite,<br />

avec une résolution spatiale de 20 m au niveau mondial.<br />

L’outil, actuellement en phase pré-opérationnelle, est mis à<br />

disposition des services de protection civile des États membres<br />

de l’UE et de leurs partenaires gratuitement.<br />

Source : list.lu<br />

Un GIE pour accélérer la mise en œuvre du ultra-haut débit<br />

Fin novembre, le gouvernement a donné son accord à la création<br />

d'un groupement d'intérêt économique (GIE) afin d'accélérer la<br />

mise en œuvre de la stratégie nationale pour les réseaux de communications<br />

ultra-haut débit. Dans ce cadre, le Service des médias<br />

et des communications a été chargé d'élaborer un plan d'implémentation<br />

en collaboration avec les parties prenantes concernées.<br />

Ce processus a fait ressortir la nécessité d'accompagner de près<br />

l'implémentation par une structure dédiée sous forme d'un nouveau<br />

GIE. L'État s'est associé avec le <strong>Luxembourg</strong> Internet Exchange<br />

(LU-CIX) afin de mettre en œuvre le projet « MyConnectivity<br />

», capitalisant sur l'expertise de LU-CIX et son contact étroit<br />

avec les acteurs spécialisés dans les technologies de l'information<br />

et de la communication. Le nouveau GIE aura comme mission<br />

de : constituer un centre d'information, d'expertise, de conseil et<br />

d'accompagnement pour faciliter et rendre possible le déploiement<br />

des infrastructures de communications électroniques fixes et<br />

mobiles ; de conseiller ou accompagner les acteurs du terrain dans<br />

le déploiement des infrastructures ; et d'informer les résidents, les<br />

acteurs publics et les acteurs privés sur les technologies de communications<br />

électroniques de pointe.<br />

Source : SIP<br />

Le <strong>Luxembourg</strong>, 8 e du « Digital Economy and Society<br />

Index »<br />

Le 12 novembre 2021, la Commission européenne a publié la<br />

nouvelle version du Digital Economy and Society Index (DESI)<br />

– un rapport rédigé annuellement sur base d’informations récoltées<br />

auprès des États membres. Le <strong>Luxembourg</strong> progresse<br />

dans le classement et arrive en 8 e place en affichant notamment<br />

un score excellent en matière de connectivité, domaine<br />

dans lequel il se positionne en 4 e position. Ce classement est<br />

dû à l’implémentation d’infrastructures 5G et à l'amelioration<br />

de la couverture en fibre optique en particulier. En même<br />

temps, la nouvelle stratégie ultra-haut débit présentée en octobre<br />

prévoit d’attaquer plus agressivement la problématique<br />

des ménages n’ayant pas d’accès à une connexion à ultra-haut<br />

débit. En ce qui concerne les services publics numériques, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> obtient le score de 79,4 sur 100, ce qui le place<br />

bien au-dessus de la moyenne européenne qui se situe à 68,1.<br />

Le rapport souligne que le <strong>Luxembourg</strong> a fait de grands progrès<br />

dans ce domaine et relève, entre autres, son 3 e rang pour ce qui<br />

est de la fourniture de services publics numériques aux entreprises,<br />

avec une note de 97 sur 100.<br />

Source : SIP


MOBILITÉ<br />

Le 18 novembre, le ministre de l'Économie,<br />

MOBILITÉ<br />

Franz Fayot, et le ministre de l'Énergie,<br />

Claude Turmes, ont présenté un nouveau régime d'aides en faveur des entreprises<br />

qui investissent dans des infrastructures de charge pour véhicules électriques.<br />

4.<br />

Ce nouveau régime, qui doit stimuler davantage le développement de l'électromobilité<br />

au Grand-Duché, s’appliquera aussi bien à l’installation de bornes privées qu’à la mise en place<br />

de bornes accessibles au public et entrera en vigueur au terme des procédures législative<br />

et réglementaire.


LUXEMBOURG<br />

42<br />

MOBILITÉ<br />

DEMY SCHANDELER :<br />

UNE TRANSITION VERS<br />

L’ÉLECTROMOBILITÉ<br />

GRÂCE À BIL LEASE<br />

BIL-Lease<br />

Entreprise indépendante au caractère<br />

familial, Demy Schandeler a su maintenir<br />

une croissance constante grâce<br />

à l’aide de la Banque Internationale à<br />

<strong>Luxembourg</strong>, société anonyme (BIL) et<br />

sa filiale Société <strong>Luxembourg</strong>eoise de<br />

Leasing BIL-Lease, société anonyme<br />

(BIL Lease). Un soutien qui permet à<br />

l’entreprise d’entamer sereinement sa<br />

transition vers l’électromobilité.<br />

En 1949, Dominique (Demy) Schandeler,<br />

fort d’une expérience de 30 ans dans le<br />

secteur des bus, reprend l’entreprise de<br />

son employeur et crée la société Demy<br />

Cars. Celle-ci, grâce à ses deux autobus,<br />

dessert les villages de Keispelt, Meispelt,<br />

Nospelt, Capellen et Mamer avant de faire<br />

son entrée dans la capitale en s’y voyant<br />

confier plusieurs lignes. Si les premières<br />

liaisons permettent d’assurer le transport<br />

des ouvriers vers leur lieu de travail et les<br />

élèves vers l’école, l’envie de voyager se<br />

fait sentir. Dans les années 1950, l’entreprise<br />

acquiert alors de nouveaux véhicules<br />

et construit un nouveau garage.<br />

Les années 1960 voient l’émergence des<br />

premiers voyages organisés à l’étranger.<br />

Au même moment, l’entreprise change<br />

de nom et de génération pour devenir<br />

Demy Schandeler et fils. Depuis, la société<br />

ne cesse de grandir, avec l’ouverture<br />

de six agences de voyages, d’une succursale<br />

à Eischen et la construction d’un<br />

nouveau bâtiment administratif. Depuis<br />

2008, la 3 e génération composée des cousins<br />

Laurent, Joël et Gast a pris la relève.<br />

« Demy Schandeler possède aujourd’hui<br />

une flotte d’environ 250 bus et minibus<br />

réalisant chaque jour un total de 14 700<br />

km et plus de 400 salariés », précise ce<br />

dernier.<br />

Un virage vers plus de durabilité<br />

Avec cette 3 e génération, Demy Schandeler<br />

investit davantage en faveur de la<br />

durabilité et a de ce fait été labellisée<br />

RSE. L’entreprise veille non seulement à<br />

la qualité des emplois et à l’inclusion sociale<br />

mais souhaite aussi soutenir l’économie<br />

locale et opter pour les véhicules<br />

les moins polluants possible. « Notre<br />

bâtiment administratif est écoresponsable<br />

et nous collaborons avec la<br />

SuperDrecksKëscht pour nos déchets.<br />

Nous veillons en outre à réduire nos courses<br />

à vide pour diminuer nos émissions<br />

carbone ».<br />

D’ici 2025, le transport public luxembourgeois<br />

sera électrique à hauteur de<br />

80%. Cette transition vers l’électromobilité<br />

représente donc un défi important<br />

pour l’entreprise et s’accompagne de divers<br />

investissements : véhicules, bornes<br />

de recharge, nouveaux dépôts. « BIL<br />

Lease est l’un de nos plus importants<br />

partenaires pour cette transition grâce à<br />

l’aide fournie pour le leasing des bus et<br />

la construction d’un dépôt à proximité<br />

de Steinfort accueillant une douzaine<br />

de véhicules ». Depuis 30 ans, BIL Lease<br />

permet aux entreprises d’utiliser un véhicule,<br />

une machine ou un équipement<br />

moyennant un loyer et d’en devenir propriétaire<br />

au bout de plusieurs années.<br />

Une relation de confiance depuis<br />

25 ans<br />

Si Demy Schandeler a fait appel à cette<br />

offre de leasing financier auprès de BIL<br />

Lease, c’est parce qu’une relation spéciale<br />

unit ces acteurs depuis de nombreuses<br />

années. « Nous avons pris l’habitude de<br />

communiquer et de nous transmettre<br />

des données, ce qui permet de trouver<br />

rapidement des solutions à un problème.<br />

Nous soutenons régulièrement les investissements<br />

de Demy Schandeler en<br />

participant à l’acquisition de matériel<br />

notamment », explique le responsable<br />

de relation commerciale. Une aide qui a<br />

rendu possible l’acquisition de cinq bus<br />

hybrides par Demy Schandeler, lui permettant<br />

ainsi de réaliser un premier pas<br />

dans sa transition. « Nous avons devant<br />

nous d’importants projets communs<br />

pour l’achat de nouveaux véhicules.


MOBILITÉ<br />

43<br />

Laurent et Gast Schandeler, Raoul Schmit (BIL) et Joël Zangerlé (Demy Schandeler)<br />

En raison des investissements prévus<br />

pour les deux années à venir, nous souhaitons<br />

poursuivre cette collaboration<br />

fructueuse avec la BIL et pouvoir continuer<br />

à compter sur l’offre BIL Lease ». À<br />

l’occasion du 30 e anniversaire de cette<br />

dernière, Demy Schandeler et BIL Lease<br />

entendent toutes deux continuer cette<br />

relation de confiance sur le long terme<br />

et recourir à ce soutien financier pour les<br />

projets futurs.<br />

et lui permettre de répondre aux exigences<br />

écologiques gouvernementales,<br />

nous avons proposé un leasing financier<br />

de véhicules répondant aux critères de<br />

mobilité verte.<br />

BIL Lease<br />

Depuis 30 ans, la Société <strong>Luxembourg</strong>eoise<br />

de Leasing BIL Lease, société<br />

anonyme, filiale de la BIL, est active<br />

dans le financement d’un large éventail<br />

d’équipements professionnels moyennant<br />

la technique du leasing financier.<br />

Les avantages sont multiples pour les<br />

entreprises et professionnels : préfinancement<br />

à 100% par BIL Lease (TVA<br />

comprise), aucun engagement de fonds<br />

propres, neutralité en ce qui concerne le<br />

bilan mais aussi déductibilité fiscale des<br />

loyers en tant que charges d’exploitation.<br />

Afin de soutenir Demy Schandeler<br />

5<br />

le nombre de bus hybrides acquis<br />

par Demy Schandeler en 2021<br />

grâce à BIL Lease<br />

Leasing financier<br />

Nous vous aidons à développer votre<br />

entreprise :<br />

www.bil.com/leasing<br />

Banque Internationale à<br />

<strong>Luxembourg</strong> SA<br />

69, route d'Esch<br />

L-2953 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.bil.com


INTERNATIONAL<br />

44<br />

LE VIEUX CONTINENT DOIT<br />

DÉPASSER LES BORNES !<br />

Principal obstacle à l’expansion de la<br />

mobilité électrique en Europe et au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, les carences en infrastructures<br />

dédiées à la recharge des véhicules<br />

sont devenues un enjeu majeur de ces<br />

prochaines années. Condition sine qua<br />

non d’une neutralité carbone effective à<br />

l'horizon 2050, l’installation de bornes<br />

de recharge nécessite encore davantage<br />

d’investissements et d’efforts de la part<br />

des différents partenaires.<br />

Anticiper un marché en constante évolution<br />

Face à la présence de plus en plus visible<br />

des véhicules électriques sur nos axes routiers,<br />

l’Union européenne n’a de cesse de<br />

dénoncer les insuffisances dans la mise<br />

en place des infrastructures consacrées à<br />

l’électromobilité. En effet, malgré le rythme<br />

effréné de la commercialisation des modèles<br />

électriques ou hybrides proposés par<br />

les différents constructeurs, et l’engouement<br />

suscité auprès du public, l’objectif<br />

de déploiement d’un million de bornes<br />

électriques en 2025 (devant être triplé à<br />

l’horizon 2030) peine à être atteint. Sur un<br />

territoire regroupant les 27 États membres,<br />

pratiquement les deux tiers disposent de<br />

moins de cinq bornes sur une distance étalon<br />

de 100 km, tandis qu’une petite dizaine<br />

en est carrément dépourvue. Du reste, l’Association<br />

des Constructeurs Automobiles<br />

Européens alerte régulièrement en ce sens<br />

dans ses récents comptes-rendus sur la<br />

transition vers une mobilité zéro émission.<br />

Aux antipodes des Pays-Bas, leader<br />

continental incontesté avec ses 47,5<br />

bornes pour 100 km de route à travers<br />

un réseau de 75 000 unités, la Grèce et la<br />

Lituanie font, quant à elles, figure de parents<br />

pauvres avec seulement une borne<br />

pour 500 km. Une mauvaise notation englobant<br />

également la Pologne, Chypre, la<br />

Lettonie, la Roumanie, la Hongrie, l’Estonie,<br />

la Bulgarie et la République Tchèque<br />

qui complètent ainsi un peloton de retardataires,<br />

avec moins d’une borne de<br />

recharge aux 100 km. Face à ce manque<br />

d’harmonisation, le constat est cinglant:<br />

des progrès manifestes s’imposent dans<br />

ce domaine afin de niveler les disparités<br />

et inégalités marquantes en la matière.<br />

Vers un réseau digne de ce nom au<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

En place depuis bientôt cinq ans, le réseau<br />

public local de bornes de recharge<br />

électrique Chargy compte à ce jour un peu<br />

plus de 700 stations réparties dans la quasi-totalité<br />

des communes du pays (34,5<br />

bornes de recharge électriques tous les<br />

100 km). Un deuxième rang, en termes de<br />

ratio, qu’il convient cependant d’atténuer<br />

eu égard à la faible superficie du territoire<br />

et de son réseau routier respectif.<br />

Au niveau des perspectives, 26 000<br />

bornes sont prévues dans les prochaines<br />

années pour satisfaire l’alimentation<br />

énergétique d’un parc automobile qui<br />

devrait avoisiner la moitié du nombre de<br />

véhicules en circulation d'ici à 2030. Cet<br />

objectif ambitieux pour l’équipement<br />

de la voie publique à large échelle vise<br />

notamment à impliquer les partenaires<br />

publics et privés, en l’occurrence l’État,<br />

si possible en collaboration avec des acteurs<br />

privés tels que le constructeur Tesla<br />

ou encore le consortium germano-américano-coréen<br />

Ionity.<br />

Les parkings publics offrent<br />

notamment de nombreuses bornes<br />

dans des emplacements réservés<br />

Localiser les bornes de recharge<br />

MOBILITÉ<br />

La conversion des usagers à la mobilité<br />

électrique exige de connaître les principaux<br />

endroits où sont situées les bornes<br />

de recharge sur leurs parcours. Les parkings<br />

publics offrent notamment de<br />

nombreuses bornes dans des emplacements<br />

réservés, moyennant un ticket de<br />

stationnement payant. Certaines bornes<br />

de recharge en voirie nécessitent parfois<br />

une carte d’accès. Par ailleurs, de<br />

plus en plus de centres commerciaux<br />

commencent à s’équiper à leur tour de<br />

bornes de recharge dont l’accès, bien que<br />

gratuit, nécessite préalablement un badge<br />

ou un code spécifique à demander à<br />

l’accueil de l’établissement. La recharge<br />

s’effectuant pendant la visite et les achats<br />

des clients, les bornes sont utilisables<br />

uniquement durant les horaires d’ouverture<br />

des magasins.<br />

Des sites internet et des applications mobiles<br />

telles que ChargeMap permettent<br />

aux particuliers de localiser les bornes de<br />

recharge sur une carte, ou encore d’effectuer<br />

une recherche à partir d’une adresse,<br />

voire d’ajouter eux-mêmes la présence<br />

de nouvelles bornes dans la base de données<br />

pour les utilisateurs suivants.<br />

Par D. Coutant


MOBILITÉ<br />

45


LUXEMBOURG<br />

46<br />

MOBILITÉ<br />

INDIGO PARK :<br />

LE STATIONNEMENT DIGITALISÉ<br />

Spécialiste des services de stationnement,<br />

Indigo a définitivement pris le<br />

virage du numérique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’entreprise, qui mise sur une haute<br />

qualité de service et un fort degré de<br />

personnalisation, offre aujourd’hui de<br />

multiples solutions digitales qui facilitent<br />

grandement le quotidien des<br />

automobilistes. Gérard Jeitz, directeur<br />

chez Indigo, revient sur la philosophie<br />

de la société et nous présente sa dernière<br />

innovation en date : une solution<br />

de stationnement digitalisée proposée<br />

en partenariat avec OPnGO.<br />

Le sens du service<br />

Gestionnaire d’un réseau de stationnement<br />

présent dans plus de 750 villes et 16<br />

pays, Indigo est leader dans son secteur<br />

d’activité. « Nous vendons ou louons nos<br />

emplacements pour de la courte durée<br />

ou du long terme. Chez nous, le service<br />

n’est pas qu’un mot. Rien qu’au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

nous employons 89 personnes qui<br />

proposent à nos clients les services dont<br />

ils ont besoin. Ainsi, nous accompagnons<br />

chaque nouvel abonné pour lui expliquer<br />

le fonctionnement du parking. Notre<br />

philosophie est résolument centrée sur<br />

le client. Nous organisons d’ailleurs régulièrement<br />

des enquêtes auprès de nos<br />

clients avals, des abonnés et des visiteurs,<br />

non seulement pour mesurer leur<br />

satisfaction quant à nos services, mais<br />

aussi pour connaître leurs attentes et<br />

ainsi nous améliorer continuellement »,<br />

déclare Gérard Jeitz.<br />

OPnGO : la solution de stationnement<br />

numérique<br />

Convaincue que l’avenir du stationnement<br />

passe par la transformation digitale,<br />

l’entreprise se développe toujours davantage<br />

dans le numérique et le service personnalisé.<br />

Il y a quatre ans, elle présentait<br />

le CLTO, un centre spécialisé dont le but<br />

est de superviser les parkings 24h/24,<br />

7j/7 et d’assister les clients. Aujourd’hui,<br />

Indigo élargit son offre en proposant une<br />

nouvelle solution de stationnement digitalisée<br />

avec son partenaire OPnGO.<br />

Notre philosophie<br />

est résolument centrée<br />

sur le client<br />

« En ouvrant nos parcs de stationnement<br />

à la plateforme technologique d’OPnGO,<br />

nous permettons à nos usagers d’avoir<br />

accès à notre offre en temps réel à travers<br />

l’application, que ce soit pour un<br />

stationnement en voirie ou en ouvrage.


MOBILITÉ<br />

47<br />

Gérard Jeitz<br />

Notre ambition est d’apporter une réponse<br />

aux automobilistes qui pourront<br />

trouver la meilleure offre au meilleur<br />

prix, rationnaliser leurs déplacements et<br />

gagner du temps. Nous nous adressons<br />

également aux collectivités car l’optimisation<br />

des déplacements limitera le<br />

taux de circulation urbaine résultant de<br />

la recherche de place et atténuera mécaniquement<br />

la congestion des centresvilles<br />

», indique Gérard Jeitz.<br />

Dudelange est la première ville luxembourgeoise<br />

à recourir à cette application<br />

gratuite. Concrètement, OPnGO permet<br />

aux automobilistes de payer directement<br />

leur stationnement dans la rue via<br />

leur smartphone et sans se déplacer, de<br />

prolonger la durée de leur stationnement<br />

en un clic et à distance, et d’accéder<br />

à leurs factures dématérialisées.<br />

Évidemment, l’ensemble des sessions<br />

actives est disponible en consultation<br />

en temps réel par les agents de contrôle<br />

de la ville. Ainsi, aucun risque de recevoir<br />

une contravention ! L’application<br />

est utilisable sur les places payantes en<br />

voirie de la ville. Nul doute que d’autres<br />

villes suivront.<br />

« Place au futur »<br />

Au-delà de la transition numérique, la<br />

gestion de réseaux de stationnement<br />

est un métier qui génère une importante<br />

activité économique et nécessite<br />

de réelles compétences techniques ainsi<br />

qu’un entretien régulier. « Nous gérons<br />

250 contrats pour des installations techniques<br />

: ascenseurs, ventilation, sprinklage,<br />

détection incendie, barrières,<br />

entretien et nettoyage des emplacements,<br />

des cages d’escalier, peinture, lumières.<br />

Un parking est un bâtiment très<br />

technique et très sécurisé. C’est pourquoi<br />

nous considérons qu’Indigo offre<br />

plus qu’une place pour se garer. Nous<br />

pensons le stationnement comme un<br />

lieu d’échange et de connexion entre les<br />

différents acteurs et modes de déplacement<br />

urbains. Nous nous développons<br />

en nous basons sur nos valeurs de toujours,<br />

la qualité et le service, auxquelles<br />

nous ajoutons une personnalisation totale<br />

de notre offre selon les besoins du<br />

client. Notre slogan prend tout son sens<br />

avec nos nouveaux développements :<br />

« Place au futur avec Indigo ! » », conclut<br />

Gérard Jeitz.<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2561 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.lu.parkindigo.com


48<br />

INTERNATIONAL<br />

POLESTAR 2,<br />

POUR UN DÉPART EN POLE POSITION !<br />

MOBILITÉ<br />

Ancienne filiale sportive du géant suédois<br />

Volvo et véritable marque spécialisée<br />

dans les voitures électriques haut de<br />

gamme depuis 2017, Polestar a tombé le<br />

masque début 2020 en commercialisant<br />

la Polestar 2, considérée à juste titre par<br />

les habitués du sérail comme un sérieux<br />

rival sur le marché concurrentiel des<br />

SUV électriques.<br />

Un chic purement scandinave<br />

D’une qualité de construction remarquable<br />

via des lignes de fermeture serrées,<br />

une peinture léchée et un intérieur<br />

minimaliste mais soigné, la Polestar 2<br />

affiche une décence d’ensemble plus<br />

que satisfaisante sur 4,6 mètres de long.<br />

Devant, la modernité et la fraîcheur<br />

du design numérique et des points de<br />

contact facilitent l’acclimatation des<br />

conducteurs aux multiples fonctions<br />

de séries, et ce, malgré une obscurité<br />

ambiante n’altérant en rien le plaisir de<br />

naviguer. Moyennant deux grands<br />

écrans numériques sur le tableau de<br />

bord ainsi qu’un moniteur tactile central,<br />

la Polestar 2 donne le ton et fait<br />

preuve d’audace en se dotant du nouveau<br />

système d'exploitation Android<br />

Automotive, gage d’optimisation de la<br />

partie infodivertissement (cartographie<br />

épurée, reconnaissance vocale,<br />

etc.). Question confort, le soutien des<br />

sièges et l'ergonomie sont pratiquement<br />

parfaits.<br />

La Polestar 2 donne le ton<br />

et fait preuve d’audace<br />

À l’arrière, les sièges divisibles en deux<br />

tiers/un tiers sont faciles d’accès et le<br />

grand hayon s’ouvre d’une simple pression<br />

au niveau du pare-chocs. Le coffre<br />

offre 364 litres de capacité, le sous-compartiment<br />

40 de plus, sans oublier les 35<br />

autres du «frunk» multi-rangement agencé<br />

sous le capot. En bref, elle a tout d’une<br />

bonne voiture familiale.<br />

Une conduite bien notée<br />

La Polestar 2 à double moteur « Pack Performance<br />

» est incontestablement la version<br />

la plus intéressante avec ses roues<br />

de 20 pouces, ses freins renforcés par des<br />

disques ventilés et ses étriers à quatre pistons<br />

à l'avant, sans oublier les amortisseurs<br />

réglables manuellement. La routine<br />

de démarrage impressionne par le génie<br />

de sa simplicité : on s'assoit, le pied sur le<br />

frein en sélectionnant l’icône appropriée<br />

sur le sélecteur de vitesse, et «l et’s go ».<br />

Côté performances, ce modèle atteste<br />

d’une extrême rapidité, son accélération<br />

de 0 à 100 km/h en 4,7 secondes en faisant<br />

foi. En effet, les deux moteurs de 150 kW<br />

(un sur chaque essieu pour la transmission<br />

intégrale) procurent une accélération<br />

instantanée. La puissance totale de<br />

300 kW (ou 402 ch) combinée à un couple<br />

brutal de 600 Nm délivre une poussée vertigineuse,<br />

aussi bien en départ arrêté que<br />

lancée sur une pente d'autoroute, le tout<br />

avec un minimum d'agitation.<br />

La voiture à bonne autonomie est équipée<br />

d'une batterie de 78 kWh placée en<br />

bas, le long de l’épine dorsale du gros<br />

bolide, et se comporte dignement en<br />

toutes circonstances, bien qu’un tantinet<br />

bruyante çà et là. Par ailleurs, les deux<br />

tonnes bien pesées du monstre n’empêchent<br />

pas son contrôle précis (parfois<br />

au détriment de l'absorption initiale des<br />

chocs…). Les usagers apprécieront enfin<br />

le système d’adaptation intelligent de<br />

la vitesse permettant de modifier la direction<br />

en cas de brusque embardée. Le<br />

temps de recharge dure sept heures sur<br />

une prise de courant domestique et 40<br />

minutes sur une borne publique (chargement<br />

rapide jusqu’à 80%).<br />

Par D. Coutant


MOBILITÉ<br />

49<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A<br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2561 LUXEMBOURG<br />

48 13 36-1<br />

info.lu@group-indigo.com


LUXEMBOURG<br />

50<br />

MOBILITÉ<br />

© Nader Ghavami<br />

LA TRADITION<br />

AU SERVICE D’UNE MOBILITÉ<br />

INNOVANTE<br />

Bernd Fuhrmann<br />

Garage Schmitz<br />

L’électromobilité s’améliore au fur et à mesure des avancées technologiques.<br />

Chez BMW, tradition oblige, les véhicules promettent une alliance entre le confort, l’efficience<br />

et les performances. Bernd Fuhrmann, gérant du Garage Schmitz à Mersch, revient sur les innovations<br />

qui font entrer la marque allemande dans une nouvelle ère dédiée à la mobilité du futur.


MOBILITÉ<br />

51<br />

Pouvez-vous présenter la concession<br />

BMW Schmitz, qui a fêté son 60 e anniversaire<br />

en cette fin d’année ?<br />

Notre concession a été créée en 1961<br />

et a déménagé au centre de Mersch en<br />

1963. C’est un lieu stratégique puisque<br />

nous nous situons en face de la gare et<br />

au cœur du <strong>Luxembourg</strong>. En novembre,<br />

nous avons effectivement fêté les 60 années<br />

d’existence du Garage Schmitz. Des<br />

panneaux ont été installés à l’intérieur de<br />

la concession et retracent l’histoire de la<br />

marque. Comme un voyage dans le temps,<br />

nous montrons à nos clients d’où l’on<br />

vient pour mieux déterminer où l’on va.<br />

système audio, l’écran incurvé sur le tableau<br />

de bord, etc.<br />

BMW a également développé un véhicule<br />

fonctionnant à l’hydrogène, l’iX5 Hydrogen.<br />

BMW dispose donc de toutes les<br />

technologies alternatives pour donner le<br />

choix à ses clients selon les possibilités<br />

du marché et la demande des clients. Au<br />

<strong>Luxembourg</strong> nous mettons actuellement<br />

une priorité sur la mobilité électrique selon<br />

la priorisation de la politique luxembourgeoise<br />

et européenne.<br />

En 1967, BMW avait lancé une nouvelle<br />

gamme de véhicules appelée « Neue<br />

Klasse » pour laquelle notre marque avait<br />

renoué avec le succès. Nous réutilisons aujourd’hui<br />

ce terme issu de notre histoire et<br />

de notre tradition pour le futur avec la production<br />

de nouveaux véhicules électrifiés,<br />

notamment l’i4, la série 3 ou encore l’iX.<br />

Pouvez-vous revenir plus en détails sur<br />

la gamme de véhicules dédiés à l’électromobilité<br />

?<br />

BMW a été l’un des premiers à offrir<br />

une voiture électrique des plus innovantes<br />

en 2013 avec l’i3 qui est encore<br />

vendue à l’heure actuelle. D’un point de<br />

vue performance, nos véhicules ont une<br />

consommation d’électricité plus compétitive<br />

que celle de la concurrence en raison<br />

des technologies que nous avons développées.<br />

Notre crédo est « The power of<br />

choice », donc nous proposons une large<br />

gamme de véhicules, pour différentes<br />

motorisations : hybride, thermique ou<br />

électrique. Il est possible d’opter pour<br />

l’hybride ou l’électrique pour tous nos<br />

modèles jusqu’à la Série 7.<br />

L’iX est un autre véhicule électrique dont<br />

l’autonomie maximale atteint 630 km.<br />

Celui-ci intègre toutes les innovations et<br />

les nouvelles technologies de la marque.<br />

Les performances de l’assistant sont<br />

augmentées grâce au lien étroit entre<br />

le smartphone de l’utilisateur et l’iX. Le<br />

but est que la voiture fasse partie intégrante<br />

de la vie de l’usager. « Le plaisir<br />

de conduire » est notre devise chez BMW.<br />

Si elle peut l’être avec les sensations<br />

de conduite, elle l’est également par le<br />

confort dans l’habitacle: sonorisation,<br />

Être neutre en CO 2<br />

à l’horizon 2050<br />

Quelle est la stratégie de BMW concernant<br />

la décarbonation ?<br />

La mobilité du futur est un mélange qui<br />

dépend de plusieurs paramètres. L’électromobilité<br />

est l’une des options envisagées<br />

par plusieurs gouvernements, dont<br />

celui luxembourgeois. Néanmoins, elle<br />

ne peut pas se déployer partout en raison<br />

du réseau électrique, des contraintes de<br />

puissance ou de fourniture en électricité.<br />

Un pays comme la Norvège, par exemple,<br />

possède un réseau électrique fort, tandis<br />

qu’un pays en voie de développement<br />

aura plus de difficulté à instaurer<br />

ce moyen de mobilité. D’autres options<br />

existent, tels que l’hydrogène ou l’eFuel.<br />

Puisque synthétique, ce dernier est une<br />

alternative au carburant classique.<br />

Chez BMW, nous avons un objectif principal<br />

qui est d’être neutre en CO 2<br />

à l’horizon<br />

2050. En 2021, nous étions le premier<br />

constructeur allemand à avoir signé<br />

l’Accord de Paris pour maintenir la<br />

hausse de la température mondiale à<br />

1,5°C. Pour y parvenir, nous avons établi<br />

plusieurs étapes. La première s’étend de<br />

2019 à 2030. Dans cette tranche, nous<br />

nous engageons à réduire le CO 2<br />

de 40%.<br />

En détail, il s’agit d’environ 20% dans<br />

l’avant production, de 80% en production<br />

et de 50% dans l’utilisation de nos<br />

véhicules par les usagers. Le recyclage<br />

entre évidemment en ligne de compte.<br />

Un dernier mot sur les innovations chez<br />

BMW ?<br />

Nous privilégions l’utilisation de matériaux<br />

durables et non problématiques. L’efficience<br />

d’un véhicule est inutile si elle ne<br />

s’accorde pas avec la durabilité et des engagements<br />

liés à la responsabilité sociale.<br />

Par ailleurs, lors de l’IAA Mobility qui a<br />

eu lieu à Munich en septembre dernier,<br />

nous avons présenté notre nouveau<br />

concept, le BMW i Vision Circular, qui<br />

allie la durabilité au luxe. Il s’agit d’un<br />

véhicule entièrement construit par des<br />

produits recyclés car il est pensé selon les<br />

principes de l’économie circulaire.<br />

Enfin, chez Schmitz nous avons utilisé<br />

les défis de la pandémie pour revoir<br />

nos services et investir dans la digitalisation.<br />

Tandis que d'autres ont utilisé<br />

le Covid-19 pour ne pas rendre service<br />

aux clients, nous avons fait le contraire.<br />

Par exemple, iI était possible de rendre<br />

son véhicule à nos ateliers sans contact<br />

personnel ainsi que de réceptionner son<br />

nouveau véhicule à la maison, livré par<br />

un camion fermé.<br />

Nous sommes prêts pour le futur.<br />

Garage Schmitz SARL<br />

21, rue de la Gare<br />

L-7535 Mersch<br />

www.schmitz.bmw.lu


INTERNATIONAL<br />

52<br />

UNE SPORTIVE DANS<br />

LA FAMILLE VOLKSWAGEN ID.4<br />

MOBILITÉ<br />

Volkswagen lance son premier modèle<br />

sportif dans la série entièrement<br />

électrique ID.4. Avec la GTX, le groupe<br />

allemand veut allier la durabilité à la<br />

performance : la dernière de la famille<br />

ID prolonge l'objectif de la marque de<br />

devenir neutre en CO 2<br />

d'ici 2050, tout<br />

en proposant la sportivité d'une GTI et<br />

le confort d'un SUV.<br />

Une mobilité intelligente qui a du style<br />

Comme toutes ses sœurs dans la famille<br />

ID.4, la nouvelle Volkswagen ID.4 GTX propose<br />

un fonctionnement neutre en CO 2<br />

et<br />

utilise la plateforme modulaire pour véhicule<br />

électrique (MEB). Cette dernière a été<br />

lancée il y a quelques années par la marque<br />

allemande et elle permet de poursuivre les<br />

objectifs établis par l'Accord de Paris sur le<br />

climat, c'est-à-dire de réduire d'au moins<br />

40% les émissions de carbone d'ici 2030. Le<br />

groupe voit même plus grand en visant la<br />

neutralité totale pour 2050.<br />

De plus, le constructeur allemand a voulu<br />

optimiser son modèle afin de répondre<br />

à une demande croissante de transport<br />

électrique. La GTX propose donc une<br />

nouvelle batterie haute performance, déclinée<br />

en trois tailles. La plus grande présente<br />

une autonomie allant jusqu'à 480<br />

km, celle-ci variant évidemment notamment<br />

en fonction du style de conduite<br />

ou du chargement, et permet une charge<br />

maximale de 125 kW.<br />

Les nouveautés apportées par la GTX<br />

s'incarnent également dans son design.<br />

En effet, si nous retrouvons la bande<br />

lumineuse bien connue à l'avant du véhicule,<br />

de nouveaux éléments viennent<br />

souligner le dynamisme et la sportivité<br />

du modèle : les phares de jour divisés en<br />

trois parties, un pare-choc redessiné qui<br />

attire l’œil, ainsi que des feux arrière en<br />

LED 3D dont les feux-stop forment un X.<br />

l'essence de ce nouveau modèle. Celui-ci<br />

comprend deux moteurs électriques, un à<br />

l'avant et l'autre à l'arrière, contrairement<br />

à ses prédécesseurs qui n'en comptaient<br />

qu'un seul. Ce changement permet<br />

aux quatre roues de devenir motrices et<br />

rend ainsi la conduite confortable.<br />

En outre, ce double moteur offre une<br />

puissance inédite pour la gamme : si<br />

les modèles précédents les plus puissants<br />

passaient de 0 à 100 km/h en 8,5<br />

secondes et atteignaient une vitesse de<br />

pointe de 160 km/h, la cadette de la famille<br />

effectue le même exercice en seulement<br />

un peu plus de 6 secondes et est<br />

électroniquement bridée à 180 km/h.<br />

Lors de la première mondiale de l'ID.4<br />

GTX, ce dynamisme a été démontré<br />

puisque la voiture a maîtrisé sans difficulté<br />

une pente de 37,5%.<br />

On ne lésine pas sur le confort !<br />

fois-ci ne représente pas une nouveauté<br />

puisque l'entièreté de la série ID.4 a été<br />

réfléchie comme telle.<br />

En effet, la plateforme MEB, utilisée<br />

sur tous les véhicules électriques de la<br />

marque allemande, a permis de maximiser<br />

l'espace disponible grâce à ses composants<br />

techniques peu encombrants<br />

et donne ainsi la sensation d'un « open<br />

space ». Le coffre de la GTX, qui s'ouvre<br />

d'un passage du pied sous le pare-choc,<br />

propose également un chargement similaire<br />

à ses sœurs puisqu'il peut contenir<br />

jusqu'à 543 litres.<br />

Avec ce nouveau modèle, Volkswagen<br />

poursuit donc son objectif d'allier la durabilité<br />

et le confort, en y ajoutant une<br />

performance innovante.<br />

La garantie de la performance<br />

La sportivité n'est pas qu'une affaire<br />

de look. Elle représente assurément<br />

Si Volkswagen tente d'optimiser le<br />

confort de conduite de sa sportive électrique,<br />

l'intérieur du véhicule a également<br />

été pensé pour offrir un habitacle<br />

aussi agréable qu'un SUV, ce qui cette<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

Plus d’informations sur les concessionnaires<br />

Volkswagen au <strong>Luxembourg</strong><br />

sur www.volkswagen.lu


MOBILITÉ<br />

LE MULTIVAN DE VOLKSWAGEN<br />

S’ÉLECTRIFIE<br />

53<br />

Miser sur la durabilité<br />

Volkswagen innove et propose un tout<br />

nouveau Multivan ehybrid qui permet<br />

d'adopter un système de conduite plus<br />

écologique. Il répond ainsi aux exigences<br />

actuelles en matière environnementale<br />

et auprès des jeunes générations. Cependant,<br />

les plus anciennes pourront<br />

retrouver le confort et la praticité inhérents<br />

à cette gamme.<br />

Un espace optimisé<br />

Afin de proposer une mobilité toujours<br />

plus pratique, les équipements du nouveau<br />

Multivan ont été repensés. Chaque<br />

assise est désormais individualisée, ce<br />

qui permet de choisir l'emplacement de<br />

chacune d'entre elles. Il est ainsi possible<br />

de retirer un siège, de mettre les<br />

places arrière face à face, ou encore de<br />

réorganiser l'espace pour agrandir le<br />

coffre. Il suffit de positionner les sièges<br />

sur un rail et de les fixer à l'endroit<br />

désiré.<br />

L'adaptabilité de l'espace s'incarne également<br />

dans la table multifonctionnelle qui<br />

change de position, mais aussi de forme<br />

selon les besoins : les tablettes se rabattent<br />

et la structure peut être installée entre les<br />

deux sièges avant afin de servir de console<br />

centrale.<br />

Cette diversité d'équipement permet<br />

en outre une multiplicité de stockage.<br />

Effectivement, chaque espace a été optimisé<br />

pour l'exploiter le plus possible.<br />

Les sièges peuvent par exemple se doter<br />

d'un tiroir et des porte-gobelets sont disponibles<br />

un peu partout dans l'habitacle.<br />

La cerise sur le gâteau réside dans le toit<br />

panoramique inédit pour ce modèle. Il<br />

devient alors possible de profiter d'une<br />

large vue et d'un intérieur lumineux. Le<br />

rayonnement thermique, inévitable avec<br />

ce type d'installation, est réduit, mais pas<br />

totalement annulé grâce à un revêtement<br />

spécial.<br />

Le groupe allemand a également modifié<br />

l'extérieur du Multivan en introduisant<br />

deux portes coulissantes de chaque côté<br />

du véhicule qui s'ouvrent d'un coup de<br />

pied sous les capteurs. Le déverrouillage<br />

de l'ensemble des portières s'effectue<br />

grâce à la technologie « Keyless<br />

advanced » : il suffit d'approcher de la<br />

voiture pour que celle-ci s'ouvre. Fouiller<br />

son sac ou ses poches pour trouver ses<br />

clés fait donc partie d’un temps révolu !<br />

Le nouveau Multivan se décline dans<br />

une diversité inégalée d’options de motorisations.<br />

En complément de la boîte<br />

automatique de série « shift-by-wire »,<br />

le véhicule est désormais proposé avec<br />

une motorisation hybride rechargeable<br />

qui permet de vivre une nouvelle expérience<br />

de conduite. Avec le Multivan<br />

eHybrid, vous pouvez circuler en<br />

mode 100% électrique localement, sans<br />

émissions de CO 2<br />

et de manière pratiquement<br />

silencieuse. Avec la batterie<br />

lithium-ion de 13 kWh (capacité brute),<br />

l’autonomie est conçue de telle sorte<br />

que vous puissiez parcourir vos trajets<br />

quotidiens en utilisant l’énergie électrique<br />

seule. La puissance totale du moteur<br />

électrique additionnée à celle du<br />

moteur essence turbo (TSI) passe ainsi<br />

à 160 kW / 218 ch. Le Multivan eHybrid<br />

propose ainsi un confort de conduite et<br />

une maniabilité comparable à des modèles<br />

haut de gamme.<br />

Volkswagen Utilitaires <strong>Luxembourg</strong><br />

Plus d’informations sur les concessionnaires<br />

Volkswagen Utilitaires<br />

au <strong>Luxembourg</strong> sur<br />

www.volkswagen-utilitaires.lu


54<br />

INTERNATIONAL<br />

ACHETEZ-VOUS UNE CONDUITE… !<br />

MOBILITÉ<br />

Après avoir investi dans l’adaptation et l’amélioration de son réseau de transport destiné au grand public depuis une bonne demi-douzaine<br />

d’années, notamment dans le cadre de la transition énergétique, le Grand-Duché a su également provoquer un engouement<br />

inarrêtable pour la voiture électrique chez ses automobilistes. Entre les primes diverses à l’achat, les mesures environnementales<br />

et un taux de motorisation en tête sur le continent, les particuliers sont devenus les principaux acteurs et bâtisseurs d’une écologie<br />

nouvelle. En tablant sur une moitié du parc automobile, au minimum, constituée exclusivement de véhicules électriques d’ici moins<br />

d’une dizaine d’années, l’heure est arrivée pour chacun et chacune de se mettre au diapason électrique. De nouveaux modèles voient<br />

le jour année après année, mois après mois, semaine après semaine. Les constructeurs semblent avoir passé la vitesse supérieure et<br />

nous proposent régulièrement des véhicules toujours plus élaborés.<br />

Twingo électrique<br />

Puissance : 60 kW<br />

Autonomie : 185 km<br />

Prix : 22 000 euros<br />

Peugeot e-208<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie : 345 km<br />

Prix : 32 000 euros<br />

Kia Niro électrique<br />

Puissance : 64 kW<br />

Autonomie : 455 km<br />

Prix : 42 500 euros<br />

Kona Electric<br />

Puissance : 64 kW<br />

Autonomie : 484 km<br />

Prix : 36 700 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

55<br />

Polestar 2<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie : 490 km<br />

Prix : 44 930 euros<br />

Kia e-Soul<br />

Puissance : 64 kW<br />

Autonomie : 452 km<br />

Prix : 41 300 euros<br />

Tesla Model Y<br />

Puissance : 377 kW<br />

Autonomie : 507 km<br />

Prix : 59 900 euros<br />

BMW i3<br />

Puissance : 75 kW<br />

Autonomie : 307 km<br />

Prix : 42 000 euros<br />

Volkswagen ID.3 Pro S<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie : 552 km<br />

Prix : 50 000 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


56<br />

MOBILITÉ<br />

Citroën ë-Berlingo<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie : 280 km<br />

Prix : 31 500 euros<br />

Tesla Model X<br />

Puissance : 493 kW<br />

Autonomie : 560 km<br />

Prix : 99 990 euros<br />

<strong>Smart</strong> electric Drive<br />

Puissance : 60 kW<br />

Autonomie : 135/145 km<br />

Prix : 23 207 euros<br />

Volkswagen ID.4<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie : 520 km<br />

Prix : 44 900 euros<br />

Dacia Spring<br />

Puissance : 33 kW<br />

Autonomie : 230 km<br />

Prix : 16 600 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

57<br />

T H E<br />

4GRAN COUPÉ.<br />

Informations environnementales : bmw.lu<br />

4,8-8,5 L/100 KM • 126-193 G/KM CO 2 (WLTP)<br />

SCHMITZ • 21, rue de la Gare, L-7535 Mersch • Tél. +352 329 111 • www.schmitz.bmw.lu


58<br />

INTERNATIONAL<br />

TESLA 3 « PERFORMANCE »,<br />

UNE CALIFORNIENNE TAILLE PATRON !<br />

MOBILITÉ<br />

dans la catégorie des grosses cylindrées.<br />

Sa conduite demeure délicate et paisible,<br />

mais s’agissant de la motorisation, l'automobile<br />

est dotée d’un premier moteur<br />

de 215 ch sur le train avant et d’un second<br />

de 298 ch à l’arrière. Fulgurante en<br />

mouvement rectiligne et époustouflante<br />

de stabilité dans les virages, cette version<br />

offre une souplesse de motricité se<br />

traduisant par un jeu d’accélération relativement<br />

précoce. Avec ses 3,3 secondes<br />

pour passer de 0 à 100 km/h, et une vitesse<br />

de pointe de 261 km/h, la Tesla décoiffe<br />

littéralement. Elle ne roule plus,<br />

elle s’anime et elle vit !<br />

Après avoir vu le jour non loin du Golden<br />

Gate, dans son usine de « Frisco », Tesla<br />

déchaîne à nouveau les passions depuis<br />

l’annonce de la mise en route d’un site<br />

de fabrication gigantesque, aux portes<br />

de Berlin, prévue à l’automne, faisant de<br />

la benjamine de la famille, la Tesla 3, son<br />

éclaireur sur le Vieux Continent.<br />

Un design minimaliste hors norme<br />

La Tesla Model 3 diffère singulièrement<br />

de ses concurrentes par l’absence de fioritures<br />

et de gadgets. L’instrumentation<br />

du tableau de bord se réduit à un unique<br />

écran tactile, imposant de surcroît. Malgré<br />

une physionomie d’ensemble d’une<br />

discrétion frisant l’anonymat, mais à l’aérodynamisme<br />

cinglant, la Tesla 3 frappe<br />

d’emblée par son confort et la sérénité<br />

qui en dégage. Autre caractéristique du<br />

véhicule, un immense toit en verre, solidaire,<br />

qui balaie le champ de vision du<br />

pare-brise à la lunette arrière, garantissant<br />

une luminosité incomparable.<br />

Plusieurs fonctionnalités autonomes<br />

sont intégrées de séries sur le Model 3,<br />

notamment le pilotage automatique<br />

contrôlant le maintien de la trajectoire,<br />

l’accélération ou encore le freinage en<br />

cas d’obstacle soudain. Autant de possibilités<br />

pratiques et rassurantes, mais<br />

aussi évolutives grâce aux mises à jour régulières<br />

du constructeur via une simple<br />

connexion wifi. Une quiétude des usagers<br />

renforcée lors de l’achat de la voiture,<br />

eu égard au choix de couleurs (extérieure<br />

et intérieure) limité, simplifiant<br />

tout bonnement sa sélection. Dedans,<br />

lorsqu’il y a de la place pour quatre, cela<br />

vaut aussi pour cinq ; quant à sa capacité<br />

de rangement, celle-ci totalise plus de<br />

540 litres répartis entre le coffre principal,<br />

son sous-plancher et la cavité prévue<br />

à cet effet sous le capot.<br />

Une dominatrice en puissance!<br />

Sa polyvalence, ainsi que sa sportivité,<br />

font de ce modèle un challenger de poids<br />

La Tesla décoiffe littéralement.<br />

Elle ne roule plus, elle s’anime<br />

et elle vit !<br />

Profitant d’un châssis équilibré à souhait<br />

grâce aux modalités de répartition optimales<br />

de la puissance et d’une transmission<br />

bien huilée, la Tesla 3 «Performance»<br />

décuple les sensations. Une fois lancée,<br />

elle s’agrippe bec et ongles à la chaussée<br />

et minimise les risques de glissades.<br />

En cycle WLTP, elle garantit une autonomie<br />

de 567 km pour une capacité de batteries<br />

de 82 kWh et permet une charge allant<br />

jusqu’à 250 kW, récupérant ainsi 80%<br />

de charge en une trentaine de minutes.<br />

La Tesla Model 3 dispose d’un connecteur<br />

type 2 pour une recharge lente ou<br />

accélérée.<br />

Vivement la prochaine « S Plaid » et ses<br />

1000 ch...<br />

Par D. Coutant


MOBILITÉ<br />

59<br />

BRÈVES<br />

Un nouveau P+R à Schwebach<br />

Depuis le 8 novembre 2021, le P+R situé à Schwebach, le long de<br />

la route nationale 12, est opérationnel. Celui-ci peut accueillir<br />

jusqu’à 80 voitures et dispose de quatre bornes Chargy et quatre<br />

autres Supercharger. Le parking a également été pensé pour les<br />

personnes à mobilité réduite avec quatre places de parking dédiées.<br />

Le stationnement est gratuit et ouvert 24h/24 et 7j/7. Par<br />

ailleurs, le nouveau P+R dispose d’une cage mBox, le service de<br />

parcs à vélos sécurisés, qui contient 32 emplacements. Réalisé<br />

par l’Administration des ponts & chaussées, les travaux ont duré<br />

un an et ont coûté 2 millions d’euros. Selon François Bausch,<br />

ministre de la Mobilité et des Travaux publics, « ce P+R est un<br />

maillon important de la mobilité. Il contribuera à absorber une<br />

partie du trafic aux portes de la capitale venant du canton de<br />

Rédange ».<br />

Source : SIP<br />

© MMTP<br />

L’ACL lutte contre les inégalités et le renchérissement des prix<br />

de l’énergie<br />

Afin que la mobilité individuelle de tout un chacun reste<br />

abordable, l’Automobile Club du <strong>Luxembourg</strong> (ACL) invite<br />

les autorités à trouver des solutions durables pour réduire le<br />

budget énergétique des ménages et des entreprises en allant<br />

au-delà des mesures déjà prises. L’association estime que la<br />

mobilité individuelle doit rester abordable pour l’ensemble<br />

de la population et précise que, bien que concerné par la<br />

préservation de la planète, tout le monde n’a pas forcément<br />

les moyens financiers pour suivre le rythme de la transition<br />

écologique. Jean-Claude Juchem, son directeur, propose au<br />

gouvernement de développer de nouvelles aides financières<br />

pour les foyers les plus modestes. Il évoque également la possibilité<br />

de créer un forfait d’éloignement versé aux salariés<br />

parcourant le plus de kilomètres pour se rendre au travail.<br />

Concernant les entreprises, le développement de la fonction<br />

de Mobility Manager fait partie des pistes à suivre. L'objectif<br />

ambitieux d’atteindre un parc automobile luxembourgeois<br />

composé à 49% de véhicules électriques à l’horizon 2030 se<br />

heurte aujourd’hui à de nombreuses problématiques qu’il<br />

faudra solutionner.<br />

Source : acl.lu<br />

L’Autofestival aura lieu du 25 janvier au 13 février<br />

En raison de la pandémie de Covid-19 et afin d’espacer la fréquentation<br />

des salles d’exposition, l’Autofestival durera quinze<br />

jours au lieu des dix habituels. Les clients pourront visiter les 170<br />

showrooms des 88 membres participants pour découvrir les nouveautés<br />

du monde automobile et s’informer sur les innovations<br />

techniques tout en profitant d’offres spéciales. Les modèles électrifiés<br />

ont augmenté en 2020, représentant dorénavant une voiture<br />

sur cinq du parc automobile luxembourgeois. Ils sont passés<br />

de 986 unités en 2019 à 2 473 en 2020. Pour les hybrides rechargeables,<br />

l’évolution est tout aussi notable, avec 2 245 véhicules en<br />

2019 contre 3 797 immatriculations en 2020. Les plug-in hybrides<br />

ont quant à eux augmenté de 194,1% sur cette période (de 913 à<br />

2 685 immatriculations). Pour la 57 e édition de l’Autofestival, environ<br />

160 modèles seront exposés à travers le pays, dont plus de<br />

50 seront électrifiés.<br />

Source : fedamo.lu


LUXEMBOURG<br />

60<br />

MOBILITÉ<br />

L’HYDROGÈNE,<br />

UN NOUVEL ÉLAN POUR<br />

CE NOUVEAU SIÈCLE<br />

C’est dans le cadre de la transition<br />

énergétique prévoyant une décarbonation<br />

finale d’ici à 2050 qu’une<br />

stratégie nationale s’appuyant sur<br />

l’exploitation de l’hydrogène a fait<br />

l’objet d’une présentation à l’automne<br />

dernier, à l’initiative du<br />

ministère de l’Énergie. Parmi les nouveaux<br />

modes de production énergétique<br />

dans lesquels le <strong>Luxembourg</strong><br />

souhaite résolument s’engager, l’hydrogène<br />

vient progressivement se<br />

greffer à l’électricité, s’annonçant de<br />

fait encore plus révolutionnaire.<br />

Une volonté affirmée pour «le mieux»<br />

Il est de plus en plus évident, à présent,<br />

que le <strong>Luxembourg</strong> entend mettre en<br />

œuvre tous les moyens dont il dispose<br />

pour prioriser l’efficience énergétique du<br />

futur liée à l’électrification directe. Parmi<br />

eux, l’hydrogène s’annonce comme un<br />

nouvel espoir.<br />

En pointant le bout de son nez, lentement<br />

mais sûrement, ce nouveau vecteur<br />

d’énergie ne sert pas qu’à l’usage<br />

domestique des véhicules motorisés.<br />

En effet, dans le spectre d’une transition<br />

énergétique efficace et multifonctionnelle,<br />

il représente aussi une<br />

sérieuse alternative aux différents modes<br />

de décarbonation devenus nécessaires<br />

dans certains secteurs industriels<br />

tels que celui de l’industrie lourde.<br />

En bref, la finalité de l’hydrogène<br />

consiste à stocker de l’énergie pour<br />

pouvoir ensuite la libérer, sans empreinte<br />

carbone, faisant ainsi de cet<br />

élément une carte maîtresse dans le<br />

bilan écologique. Il convient de préciser<br />

que seul l’hydrogène vert est réellement<br />

bénéfique dans la prévention<br />

des émissions de gaz à effet de serre,<br />

car l’hydrogène gris, issu du fossile, est<br />

bien moins inoffensif.<br />

Question chiffres, en fonction d’une<br />

consommation industrielle d’hydrogène<br />

fossile avoisinant les 450 tonnes<br />

sur une base annuelle, se traduisant à<br />

son tour par une émission de gaz à effet<br />

de serre onze fois plus importante,<br />

l’objectif du Grand-Duché est clair. La<br />

persévérance dans le processus intégral<br />

visant à favoriser la transition du fossile<br />

au renouvelable pour décarboner l’industrie<br />

prévaut donc également pour<br />

l’hydrogène.<br />

Or, c’est dans cette optique que l’hydrogène<br />

peut jouer son rôle de joker. En ce<br />

sens, « l’hydrogène est une alternative<br />

décarbonée prometteuse pour accompagner<br />

la progression de la transition<br />

énergétique », selon le ministre Claude<br />

Turmes.


MOBILITÉ<br />

61<br />

Des avantages certains, malgré certaines<br />

limites…<br />

Rouler à l’hydrogène revêt un caractère<br />

avantageux et «eco-friendly» à plus d’un<br />

titre, notamment au niveau de la nocivité<br />

du véhicule, devenue quasiment nulle<br />

du fait de l’absence d’émission de gaz<br />

carbonique et d’autres particules. En<br />

outre, le moteur du véhicule le plus écologique<br />

du moment s’avère aussi silencieux<br />

qu’une motorisation électrique,<br />

évitant par ce biais toute pollution sonore.<br />

Par ailleurs, et c’est là son plus<br />

gros atout, l’hydrogène se révèle une<br />

ressource énergétique intarissable. Que<br />

ce soit dans l’eau, la flore et la matière<br />

organique, on a affaire à une ressource<br />

énergétique omniprésente et renouvelable<br />

à l’infini.<br />

Les stations de recharge en hydrogène<br />

équivalent peu ou prou à celles fournissant<br />

du gaz naturel comprimé. Une fois<br />

sur place, on recharge le combustible<br />

sous forme gazeuse (actuellement 700<br />

bars pour les voitures contre 350 bars<br />

pour les camions). Le réapprovisionnement<br />

d’un véhicule léger peut durer<br />

entre deux et cinq minutes, sachant<br />

qu’une quantité de cinq à six kilos de<br />

gaz est requise pour un trajet de 500 km<br />

environ.<br />

Du reste, les véhicules équipés de pile<br />

à combustible à hydrogène (zéro émission)<br />

peuvent d’ores et déjà bénéficier<br />

du bonus écologique. De son côté,<br />

l’ensemble de l’industrie automobile<br />

se tient prête à donner un coup d’accélérateur<br />

à la commercialisation de<br />

nouveaux modèles électriques équipés<br />

de piles à combustible transformant<br />

l’hydrogène en énergie électrique. Pour<br />

le moment, la plupart des véhicules<br />

adaptés sont proposés par quelques<br />

marques asiatiques, même si de plus en<br />

plus de constructeurs européens sont<br />

sur le pied de guerre.<br />

En fait, la voiture à hydrogène présente<br />

de nombreux points communs avec<br />

sa grande sœur électrique. On peut<br />

mettre ainsi en exergue la simplicité<br />

du moteur électrique par rapport au<br />

faible nombre d’éléments qui le composent.<br />

Dotée généralement d’une batterie<br />

à capacité relativement faible, son<br />

système de fonctionnement fait d’elle<br />

une machine autogérée. Au niveau de<br />

sa longévité, elle se rapproche des modèles<br />

hybrides. Plus concrètement, en<br />

termes de sûreté, les réservoirs d’hydrogène<br />

sont ultra-sécurisés grâce à<br />

plusieurs couches de plastique, de fibre<br />

de verre ou de carbone, ce qui n’empêche<br />

pas les risques, en particulier en<br />

cas de choc, dus à la volatilité et au caractère<br />

hautement inflammable du gaz.<br />

À signaler également l’interdépendance<br />

entre la capacité des piles et le kilométrage<br />

des véhicules. Avec des distances<br />

potentiellement parcourues allant de<br />

160 000 à 200 000 km, certaines voitures<br />

rivalisent en moyenne avec leurs cousines<br />

à moteur essence ou diesel, mais<br />

vont bien moins loin que les nouvelles<br />

reines de l’électrique, stigmate d’une<br />

technologie encore récente et améliorable.<br />

Par ailleurs, la pile qui est composée<br />

de platine demeure relativement<br />

onéreuse et compliquée à changer, bien<br />

qu’elle puisse largement influer sur la<br />

durée de vie du véhicule.<br />

L’hydrogène est<br />

une alternative<br />

décarbonée prometteuse<br />

pour accompagner la progression<br />

de la transition énergétique<br />

Coup de pompe pour la première voiture<br />

« hydrogénique » immatriculée au<br />

<strong>Luxembourg</strong><br />

Précurseurs en la matière et prophètes<br />

en leur pays, les uniques propriétaires<br />

luxembourgeois d’un véhicule fonctionnant<br />

à l’hydrogène sont à ce jour au<br />

point mort. En effet, leur Toyota Mirai<br />

ne peut être réapprovisionnée en carburant<br />

qu’à condition de franchir la<br />

frontière au nord-est du pays pour se<br />

rendre à Aix-la-Chapelle, ou bien plus<br />

au sud à Sarrebruck. Des périples voués<br />

à perdurer jusqu’à la mise en place de<br />

la première station à hydrogène dont le<br />

tout premier projet initialement prévu<br />

à Bertrange à l’automne dernier semble<br />

avoir fait chou blanc.<br />

Outre la rareté des stations, les bénéfices<br />

notoires de l’utilisation de l’hydrogène<br />

ne doivent pas non plus masquer<br />

les autres failles d’une technologie<br />

largement perfectible, notamment en<br />

termes de prix de revient et d’acquisition.<br />

De surcroît, eu égard à son extraction<br />

à partir de sources majoritairement<br />

fossiles, l’hydrogène induit<br />

l’implémentation de techniques encore<br />

très polluantes, particulièrement en gaz<br />

à effet de serre. Pour pouvoir exploiter<br />

de l’hydrogène vert à proprement parlé,<br />

il faut donc le produire à partir d’une<br />

source d’énergie alternative (l’électricité<br />

entièrement renouvelable, par<br />

exemple) 100% verte au préalable.<br />

En juillet de l'année dernière, la Commission<br />

européenne a présenté son<br />

« projet hydrogène à l'horizon 2050 »,<br />

dont l'objectif vise à augmenter l'hydrogène<br />

jusqu'à 12 voire 14% du mix énergétique.<br />

En d'autres termes, la capacité<br />

de production devrait atteindre 6 GW en<br />

2024, puis 40 GW en 2030. En matière<br />

d'investissement, une fourchette allant<br />

de 180 et 470 milliards d'euros a été estimée<br />

par rapport aux différents besoins<br />

d'investissements prévus d'ici à 2050.<br />

Par D. Coutant


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ENVIRONNEMENT,<br />

CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Mi-novembre, la Commission européenne a présenté un nouveau règlement visant<br />

à réduire au minimum la déforestation dont l'UE est responsable,<br />

notamment par son importante consommation de certains produits responsable<br />

5.<br />

de l’expansion des terres agricoles au détriment des forêts. Un texte qui, selon le WWF,<br />

instaure des mesures fortes et « jette les bases pour que l'UE devienne la première région<br />

à assumer son rôle dans la déforestation », mais qui contient des faiblesses.<br />

Parmi celles-ci : une liste des produits « zéro déforestation » considérée comme lacunaire<br />

ou encore un système d’évaluation des risques qui pose question.


LUXEMBOURG<br />

64<br />

LE PREMIER PARC SOLAIRE<br />

FLOTTANT DU LUXEMBOURG<br />

A JETÉ L’ANCRE CHEZ<br />

ARCELORMITTAL<br />

DIFFERDANGE<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

ArcelorMittal - Enovos<br />

3 GWh de production annuelle, de quoi<br />

fournir assez d’électricité pour couvrir<br />

les besoins de quelque 3 200 résidents<br />

luxembourgeois, ce sont les performances<br />

de la centrale photovoltaïque<br />

flottante inaugurée le 26 octobre dernier<br />

sur le bassin de refroidissement<br />

d’ArcelorMittal Differdange. Thomas<br />

Georges, directeur du site, Claude<br />

Seywert, CEO du groupe Encevo et<br />

Anouk Hilger, Head of Renewable Energies<br />

chez Enovos <strong>Luxembourg</strong>, à l’initiative<br />

du projet, nous racontent l’histoire<br />

de cette première luxembourgeoise.<br />

Pouvez-vous revenir sur la genèse de ce<br />

premier projet de centrale solaire flottante<br />

au Grand-Duché ?<br />

AH : Tout a commencé lors du premier<br />

appel d’offres du gouvernement luxembourgeois<br />

pour stimuler le développement<br />

de l'énergie solaire au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Nous avons balayé tout le pays en vue de<br />

repérer les surfaces de toitures les plus<br />

importantes et, bien évidemment, ArcelorMittal<br />

a été identifié comme un partenaire<br />

incontournable. C’est ainsi qu’est<br />

née notre collaboration.<br />

TG : En effet, ce projet est le fruit de la<br />

volonté commune d’ArcelorMittal et<br />

d’Enovos de développer l’énergie photovoltaïque<br />

sur un site industriel. Tout<br />

naturellement, compte tenu des surfaces<br />

de nos halls industriels, nous avons<br />

d’abord songé à équiper nos toitures.<br />

Nous avons toutefois constaté rapidement<br />

que de nombreuses barrières<br />

techniques allaient complexifier ce projet,<br />

notamment pour des questions de<br />

sécurité. Nos équipes et celles d’Enovos<br />

ont donc cherché d’autres surfaces, se<br />

tournant rapidement vers les espaces<br />

verts qui appartenaient aux usines. Nous<br />

avons pris conscience du potentiel du<br />

bassin de refroidissement de Differdange<br />

au moment où la presse diffusait des<br />

images des premières installations photovoltaïques<br />

flottantes au Japon.<br />

CS : Notons que le premier appel d’offres<br />

du gouvernement ne considérait pas<br />

les étangs comme étant des terrains industriels.<br />

Nous en avons discuté avec le<br />

ministère de l’Énergie et ces surfaces ont<br />

été explicitement incluses dans le second<br />

appel, en 2019, ce qui a permis la réalisation<br />

de ce projet.<br />

Dans ce cas-ci, quels sont les avantages<br />

de l’installation flottante par rapport à<br />

une installation en toiture ?<br />

CS : Au-delà des questions de statique du<br />

bâtiment qui peuvent poser problème, je<br />

crois que le grand avantage pour Arcelor-<br />

Mittal est l’absence de contrainte sur l’outil<br />

industriel qui se trouve sous la toiture et qui<br />

peut être amené à subir des modifications.<br />

Installée sur le bassin de refroidissement,<br />

l’installation flottante n’a aucune incidence


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

65<br />

© ArcelorMittal<br />

sur cet outil et permet de valoriser une surface<br />

qui était alors inutilisée.<br />

AH : C’était également la meilleure option<br />

du point de vue énergétique. L’étang<br />

constitue une surface plane, totalement<br />

ensoleillée qui, de plus, refroidit légèrement<br />

les panneaux, ce qui en améliore<br />

le rendement. L’installation a une puissance<br />

de 3,05 MW, contre 1 à 2 MW en<br />

moyenne pour une centrale en toiture.<br />

aurait raccourci le réseau de câbles, nous<br />

avons décidé de les installer sur la berge<br />

pour en faciliter la maintenance. Au-delà<br />

de ces considérations techniques,<br />

nous avons également mené une série<br />

d’études d’impact environnemental,<br />

aussi bien sur l’eau que sur la faune ou<br />

les communautés avoisinantes. Une fois<br />

que nous avons obtenu les autorisations<br />

nécessaires de la part du ministère de<br />

l’Environnement, du Climat et du Développement<br />

durable, de l’Administration<br />

de l'environnement et de l’Administration<br />

de la gestion de l’eau, la construction<br />

a pu commencer.<br />

Lors de cette phase, le défi a évidemment<br />

été de construire sur l’eau, non<br />

pas que cela se soit révélé particulièrement<br />

complexe en définitive, mais<br />

bien parce que c’était une première.<br />

Tous les éléments (flotteurs, panneaux<br />

et câblage) ont été assemblés en berge,<br />

en plusieurs rangées qui ont ensuite été<br />

poussées sur l’eau successivement. Des<br />

bateaux ont été nécessaires pour arrimer<br />

certaines de ces rangées aux points<br />

d’ancrage. Dans le même temps, il a<br />

fallu relever le défi de la connexion au<br />

réseau en forant sous les voies ferrées<br />

qui bordent le bassin.<br />

Ce projet est le fruit<br />

de la volonté commune<br />

d’ArcelorMittal et d’Enovos<br />

de développer<br />

l’énergie photovoltaïque<br />

sur un site industriel<br />

Qu’apporte un tel projet à chacune des<br />

parties prenantes ?<br />

TG : ArcelorMittal ne tire pas de bénéfice<br />

commercial de cette installation.<br />

Ce projet est plutôt la réalisation d’une<br />

volonté liée à notre stratégie RSE : celle<br />

d’être pionniers dans la reconversion<br />

durable de notre patrimoine industriel.<br />

L’idée était d’innover pour ouvrir la voie<br />

à une pratique qui devrait selon nous<br />

devenir courante dans l’industrie. Cela<br />

s’inscrit dans la droite ligne d’une succession<br />

de projets que nous menons à<br />

cet effet, comme la création d’une installation<br />

de biogaz sur notre site de Rodange<br />

ou d’un système de récupération<br />

de chaleur sur celui de Belval. Cette approche,<br />

que nous développons en parallèle<br />

de la stratégie de décarbonation du<br />

groupe et qui consiste à saisir les opportunités<br />

qui se présentent à nous, nous<br />

permet de contribuer à l’indépendance<br />

énergétique du pays et à la réduction<br />

de l’impact environnemental de la société.<br />

Nous sommes dans une logique<br />

d’ouverture, de réflexion et d’innovation<br />

qui nous permet de nous positionner<br />

en tant qu’entreprise responsable. À<br />

terme, ces technologies devront s’inviter<br />

dans notre processus de production.<br />

Aujourd’hui, l’installation flottante de<br />

Differdange produit moins de 0,5% des<br />

besoins énergétiques de l’usine, c’est<br />

dire si ceux-ci sont élevés. Nous allons<br />

devoir trouver le moyen de réduire ces<br />

besoins et, parallèlement, d’introduire<br />

les énergies renouvelables dans nos processus.<br />

Ces projets sont faits pour ouvrir<br />

la voie à d’autres initiatives durables, et<br />

offrent aux jeunes ingénieurs qui nous<br />

rejoignent d’intéressantes opportunités<br />

professionnelles !<br />

À quels défis avez-vous dû faire face<br />

lors des phases de planification et de<br />

construction ?<br />

AH : Nous avons dû répondre à plusieurs<br />

problématiques lors de la planification de<br />

la centrale. L’une d’entre elles était celle<br />

de l’ancrage ; l’installation étant flottante,<br />

nous devions nous assurer qu’elle reste<br />

bien en place. Nous avons donc déterminé<br />

113 points d’ancrage en berge. Nous<br />

avons également dû trancher entre deux<br />

options pour l’installation des onduleurs<br />

qui transforment l’énergie en courant alternatif<br />

injectable dans le réseau. Plutôt<br />

que de les placer sur les flotteurs, ce qui<br />

TG : Une attention particulière a également<br />

été apportée à l’impact environnemental<br />

de la construction. Nous avons<br />

en effet mis en place des mesures spécifiques<br />

pour éviter de déranger les oiseaux<br />

pendant la période de nidification. Depuis<br />

la fin du chantier, nous avons remarqué<br />

une présence régulière de l’avifaune.<br />

La centrale solaire pourrait donc avoir un<br />

effet positif sur la biodiversité. Nous le<br />

saurons après les conclusions du monitoring<br />

que nous avons commencé dès le<br />

mois d’octobre.<br />

CS : Pour Enovos, et plus largement pour<br />

le groupe Encevo, promouvoir et développer<br />

les énergies renouvelables, aider<br />

à la décarbonation du pays, et offrir à<br />

nos clients de l’énergie verte et produite<br />

localement font tout simplement partie<br />

de nos missions. Ce projet en particulier<br />

nous permet à la fois de maîtriser une<br />

nouvelle technologie, de renforcer nos<br />

compétences et d’envisager davantage<br />

de solutions pour optimiser le développement<br />

des énergies renouvelables au<br />

<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grande Région.<br />

Il reflète également la volonté du groupe<br />

de soutenir l’industrie dans sa transition<br />

écologique.


66<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Julian Pierrot<br />

Claude Seywert (Encevo), Anouk Hilger (Enovos) et Thomas Georges (ArcelorMittal)<br />

Peut-on espérer voir fleurir d’autres<br />

installations flottantes au <strong>Luxembourg</strong><br />

dans les prochaines années ?<br />

CS : D’autres centrales de ce type sont à<br />

l’étude, mais leur développement n’est<br />

pas garanti car les plans d’eau sont parfois<br />

utilisés à d’autres fins. Les possibilités<br />

sont assez réduites en raison du peu de<br />

plans d’eau que compte le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le groupe Encevo étant actif au-delà<br />

des frontières grand-ducales, nous trouverons<br />

peut-être une opportunité en<br />

Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne<br />

ou même en France. Mais cela ne nous<br />

empêchera pas de chercher à valoriser le<br />

plus d’espace possible au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Nous visons toujours le multiusage, que<br />

ce soit avec le photovoltaïque flottant, en<br />

carport ou au sol, sur des sites industriels.<br />

Le pays doit jongler entre une multitude<br />

d’activités sur un espace restreint : habitation,<br />

récréation, commerce, industrie,<br />

agriculture, etc., à nous d’être intelligents<br />

et innovants dans nos approches pour y<br />

ajouter la production d’énergie.<br />

3,05 MW<br />

de puissance installée<br />

6777<br />

panneaux<br />

25 000 m 2<br />

de surface utilisée<br />

3 GWh<br />

de production annuelle,<br />

soit la consommation de 800 foyers ou<br />

environ 3 200 résidents<br />

ArcelorMittal <strong>Luxembourg</strong><br />

24-26, boulevard d'Avranches<br />

L-1160 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.luxembourg.arcelormittal.com<br />

Enovos <strong>Luxembourg</strong><br />

2, Domaine du Schlassgoard<br />

L-4327 Esch-sur-Alzette<br />

www.enovos.lu


pour vos projets énergétiques !<br />

enoprimes pro<br />

Je dirais même une enoprimes ! C’est très simple, nos partenaires s’occupent de vos demandes d’aides<br />

financières pour vos projets d’optimisations énergétiques. Les subventions enoprimes sont cumulables avec<br />

d’autres aides. Profitez de ces primes même si vous n’êtes pas client Enovos.<br />

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Travaux éligibles et montants sur enoprimes.lu


LUXEMBOURG<br />

68<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

« Il faut remplacer les énergies fossiles,<br />

complètement désuètes et dont on maîtrise<br />

mal les prix, par des énergie renouvelables.<br />

Et il faut agir vite », interpelle<br />

Paul Zens, président d’Eurosolar Lëtzebuerg.<br />

Dans cette interview, il nous<br />

livre son analyse sur des sujets brûlants<br />

d’actualité : de la déclaration finale de la<br />

COP 26 au débat sur le nucléaire en passant<br />

par la hausse des prix de l’énergie…<br />

Le premier projet de déclaration finale<br />

de la COP26 appelait à « accélérer la sortie<br />

du charbon et des financements des<br />

énergies fossiles ». C’était la première fois<br />

que ces subventions étaient explicitement<br />

mentionnées. Finalement, les termes ont<br />

été affaiblis. Qu’en pensez-vous ?<br />

TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE :<br />

UN LENT PASSAGE<br />

DU GRIS AU VERT<br />

Je dirais simplement qu’il était temps<br />

que l’on insère cette mention ! Malheureusement,<br />

nous ne pouvons que constater<br />

à quel point les lobbys de l'industrie<br />

des combustibles fossiles restent forts.<br />

Pour réussir la transition, nous devons<br />

nous défaire de la pression des investisseurs<br />

qui, jusqu’à présent, sont plus<br />

ou moins parvenus à contrôler les flux<br />

énergétiques car ils étaient relativement<br />

centralisés. Les énergies renouvelables,<br />

elles, sont disponibles localement et,<br />

par conséquent, partiellement hors de<br />

leur contrôle. Cela révèle également<br />

que la transition énergétique n’est pas<br />

seulement un défi technique mais aussi<br />

une question de souveraineté et de dépendance<br />

par rapport aux fournisseurs<br />

d’énergies fossiles comme la Russie ou<br />

les pays de l’OPEP.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg<br />

La hausse des prix de l’énergie pousse de<br />

plus en plus de ménages à se tourner vers<br />

le photovoltaïque. Est-ce une solution<br />

pour se protéger des fluctuations sur le<br />

marché de l'électricité ?<br />

Paul Zens<br />

En ce qui concerne la production, oui.<br />

Les prix sont en baisse permanente,<br />

justement parce que la production augmente.<br />

En revanche, un jour ou l’autre,<br />

le stockage de cette énergie sera très<br />

certainement facturé. Nous devrions<br />

voir émerger des sociétés qui mettrons<br />

à disposition de gigantesques batteries<br />

ou des stocks d’hydrogène permettant<br />

de réserver le surplus et qui demanderont<br />

un certain montant pour libérer<br />

l’électricité stockée au moment voulu.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

69<br />

Les pouvoirs publics devront alors veiller<br />

à éviter les inégalités car les mieux<br />

lotis auront peut-être des possibilités de<br />

stockage à domicile tandis que les moins<br />

favorisés devront payer ce service. En<br />

outre, les grandes firmes qui produisent<br />

de grandes quantités d’électricité photovoltaïque<br />

seront forcément cotées et<br />

il faudra alors tenir compte des mouvements<br />

boursiers. Difficile de prévoir aujourd’hui<br />

quel impact cela aura sur les<br />

factures. Celles-ci devraient néanmoins<br />

fluctuer beaucoup moins que si elles<br />

dépendaient des producteurs d’énergies<br />

fossiles.<br />

Le président français a récemment annoncé<br />

que l’Hexagone allait relancer la<br />

construction de réacteurs nucléaires.<br />

D’autres pays européens estiment aussi<br />

que le nucléaire a sa place parmi les<br />

énergies vertes. Le <strong>Luxembourg</strong>, quant à<br />

lui, a renoncé à sa promotion. Pourquoi<br />

est-ce une question qui divise ?<br />

Tout simplement parce que c’est une<br />

idée qui n’a aucun sens d’un point de vue<br />

scientifique. Nous avons jusqu’à 2030<br />

pour réussir la transition énergétique.<br />

Or, on ne construit pas une centrale nucléaire<br />

en huit ans ! En plus du fait qu’il<br />

soit déjà trop tard, le problème des déchets<br />

demeure. Non seulement les techniques<br />

de revalorisation de ces matières<br />

radioactives n’existent pas, contrairement<br />

à ce que la France laisse entendre,<br />

mais, en plus, personne ne peut prédire<br />

ce que des catastrophes climatiques<br />

comme des inondations ou des incendies<br />

peuvent infliger comme dégâts si<br />

elles frappent ces dépôts. C’est pourquoi<br />

je suis absolument contre cette idée.<br />

Celle-ci me semble d’autant plus incompréhensible<br />

que la France est un grand<br />

pays qui dispose de suffisamment d’espace<br />

et de ressources pour satisfaire ses<br />

besoins en ne recourant qu’à des énergies<br />

renouvelables.<br />

Selon un état des lieux de la politique<br />

climatique et énergétique du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

la production d'électricité issue de<br />

sources renouvelables a été plus que triplée<br />

depuis 2012. Comment évaluez-vous<br />

ce résultat ?<br />

C’est une belle amélioration, mais dont<br />

on ne saurait se satisfaire. Au cours<br />

des derniers mois, le gouvernement a<br />

mis en place des mesures qui facilitent<br />

grandement l’installation de panneaux<br />

photovoltaïques, notamment, et il n’y<br />

a selon moi aucune raison de ne pas en<br />

recouvrir toutes les toitures du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’un des défis à relever sera celui<br />

du stockage. Il faudra trouver des solutions<br />

de différentes tailles et miser, par<br />

exemple, sur des batteries à eau salée, qui<br />

représentent une alternative aux batteries<br />

au plomb et au lithium. Il faudra également<br />

envisager de transformer les surplus<br />

d’énergie en hydrogène vert, malgré<br />

les pertes inhérentes au processus de<br />

transformation. Mais, là où le Grand-Duché<br />

a l’obligation morale d’agir, c’est sur<br />

la réduction de son appétit en énergie.<br />

Cette année, le jour du dépassement<br />

luxembourgeois a eu lieu le 15 février, ce<br />

qui fait de notre pays le deuxième État<br />

le plus gourmand en énergie, derrière le<br />

Qatar. Or, l’addition de nos économies<br />

d’énergie compte tout autant que le cumul<br />

des bonnes pratiques en matière de<br />

production.<br />

L’addition de nos économies<br />

d’énergie compte<br />

tout autant que le cumul<br />

des bonnes pratiques<br />

en matière de production<br />

Vous avez justement récompensé certaines<br />

de ces bonnes pratiques dans le<br />

cadre du prix solaire luxembourgeois<br />

2020-2021…<br />

Pas moins de 22 candidatures ont été<br />

déposées, ce qui nous a permis de couvrir<br />

sept catégories. Un premier prix a<br />

été décerné à la Famille Streicher, en<br />

tant que maître d’ouvrage privé, qui a<br />

conçu sa maison en intégrant des panneaux<br />

photovoltaïques en toiture et<br />

une batterie pour maximiser son autoconsommation.<br />

Un second prix a été<br />

remis au CELL (Centre for Ecological<br />

Learning <strong>Luxembourg</strong>), pour son projet<br />

Äerdschëff, un projet de construction<br />

participatif extraordinaire où sont<br />

revalorisés différents types de déchets.<br />

Enfin, nous avons attribué un prix au film<br />

documentaire « Eng Äerd », réalisé par<br />

Tom Alesch et qui présente diverses<br />

initiatives en faveur de l’écologie au<br />

Grand-Duché. En outre, deux mentions<br />

spéciales ont été attribuées aux projets<br />

« empoweringMobility » de Voyages Emile<br />

Weber et « Mobile High Power Charge » de<br />

Sales-Lentz. Deux autres mentions ont<br />

récompensé deux projets d’installations<br />

photovoltaïques: l’une sur le carport de<br />

la House of Biohealth, par Enerdeal, et<br />

l’autre sur le parking « Am Däich » de l’administration<br />

communale de la ville d’Ettelbrück,<br />

en collaboration avec Jugendsolar<br />

et le Lycée Technique d’Ettelbrück.<br />

Au-delà du prix solaire, nous avons profité<br />

de la Klima Expo 2021 pour présenter<br />

une nouvelle initiative. Il s’agit du site internet<br />

biergerpv.lu, une plateforme grâce<br />

à laquelle toute personne qui ne dispose<br />

pas de toiture pouvant accueillir des panneaux<br />

photovoltaïques mais qui souhaite<br />

prendre une part active à leur développement<br />

peut adhérer à une coopérative<br />

citoyenne de production d’énergie. Eurosolar<br />

est devenue, en quelque sorte, une<br />

structure faitière pour ces initiatives.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6 Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


70<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

BRÈVES<br />

L’UE investit 3,9 millions d’euros dans un projet de séquestration<br />

du carbone<br />

Le 4 novembre, en marge de la COP26, le Fonds du Conseil<br />

européen de l'innovation a signé un accord de subvention de<br />

3,9 millions d’euros avec Carbfix, une filiale de la compagnie<br />

d’électricité islandaise Reykjavik Energy qui développe une<br />

méthode de séquestration du carbone. Ce financement doit<br />

soutenir la réalisation du projet Silverstone dont l’objectif est<br />

de construire, à la centrale géothermique d'Hellisheidi, une<br />

usine capable de capter la quasi-totalité des émissions de CO 2<br />

et de sulfure d'hydrogène de celle-ci et de les injecter dans les<br />

couches géologiques basaltiques avoisinantes. Là, une réaction<br />

chimique entre ces gaz et les minéraux contenus dans le basalte<br />

permettra leur minéralisation. Grâce à la nouvelle usine<br />

dont la mise en service est prévue pour 2025, quelque 34 000<br />

tonnes de dioxyde de carbone et 12 000 tonnes de sulfure d'hydrogène<br />

pourront être transformées en pierre chaque année et<br />

séquestrées de façon permanente sous la terre, les empêchant<br />

ainsi d’agir sur le changement climatique. La subvention européenne<br />

devrait couvrir près de la moitié du coût total du projet.<br />

Source : www.carbfix.com<br />

© Arni Saeberg / Carbfix<br />

Greenpeace blâme la BEI pour écoblanchiment<br />

Exclure le nucléaire de la stratégie de décarbonation<br />

européenne?<br />

Deux jours après que le président français Emmanuel Macron<br />

ait annoncé sa volonté de relancer la construction de réacteurs<br />

nucléaires, les ministres de l’Environnement luxembourgeois, allemand,<br />

autrichien, portugais et danois ont publié, en marge de<br />

la COP26, une déclaration commune exhortant à ne pas inclure<br />

l’énergie nucléaire dans la taxonomie de l’Union européenne.<br />

Pour la ministre luxembourgeoise, Carole Dieschbourg, l’énergie<br />

nucléaire n’est pas en mesure de contribuer à une transition<br />

rapide et durable, en plus d’être trop chère et risquée. « Inclure<br />

l'énergie nucléaire dans la taxonomie aurait de graves conséquences<br />

négatives pour la crédibilité, la sécurité et la transparence<br />

en Europe et dans le monde », a-t-elle déclaré.<br />

Source : SIP<br />

Le 17 novembre au matin, profitant d’une réunion du conseil<br />

d’administration de la Banque européenne d’investissement<br />

(BEI), des militants de Greenpeace ont déployé des banderoles et<br />

pancartes devant le siège de l’institution, la rebaptisant ainsi « European<br />

Greenwashing Bank » (banque européenne de l’écoblanchiment).<br />

Ce faisant, ils ont voulu « dénoncer l’hypocrisie de la<br />

BEI », qui continue à financer des projets et des entreprises polluantes<br />

tout en se présentant comme la banque climatique de<br />

l’UE. Greenpeace demande au ministre des Finances luxembourgeois<br />

« de veiller à ce que la BEI, la plus grande institution financière<br />

multilatérale au monde, s’aligne véritablement sur l’accord<br />

de Paris. Son soutien actif à l’établissement de critères clairs et<br />

solides pour la clientèle de la BEI pourrait contribuer à la transformation<br />

de cette dernière en véritable modèle de durabilité pour<br />

les institutions financières ».<br />

Source : www.greenpeace.org/luxembourg<br />

© Anaïs Hector


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eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

72<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

POUR<br />

L’INDÉPENDANCE<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

DU GROUPE !<br />

Energiepark Réiden S.A.<br />

Paul Kauten<br />

Energiepark Réiden S.A., société experte<br />

en technologies pour la transition énergétique<br />

et la durabilité au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

a été sollicitée dernièrement pour participer<br />

à la réalisation d’une coopérative<br />

résidentielle vouée à une autogestion<br />

énergétique durable. Pour Paul Kauten,<br />

administrateur délégué de la société associée<br />

au projet, c’est un pas de plus vers<br />

une promesse de neutralité énergétique<br />

à longue échéance qui a été franchi.<br />

Vers une mutation sectorielle conscientisée<br />

des moyens de production et des<br />

modes de consommation d’énergie<br />

La nouvelle aventure dans laquelle Energiepark<br />

Réiden s’est récemment lancée<br />

se veut avant tout un projet novateur en<br />

la matière. Et pour cause, puisqu’il est<br />

ici question d’un lotissement « pilote »,<br />

plus exactement d’un quartier prototype,<br />

capable d’appliquer en son sein<br />

une cogestion énergétique autonome.<br />

Tout cela, dans le cadre des recommandations<br />

découlant d’une directive européenne<br />

transposée dans la nouvelle loi<br />

sur l’énergie, votée il y a quelques mois<br />

au Grand-Duché.<br />

La Solar Community Schwebach, destinée<br />

à voir le jour dans la commune de<br />

Saeul vers l’horizon fin 2023 est le fruit<br />

d’une ambition simple, louable, et surtout<br />

altruiste. Plus précisément, il s’agit<br />

au départ de viabiliser une parcelle de<br />

terrain communal définie, sur laquelle<br />

la production énergétique renouvelable<br />

générée par les rayons du soleil pourra<br />

être partagée par tous les futurs résidents,<br />

afin de répondre à leurs besoins<br />

de consommation quotidiens. En plus<br />

des infrastructures élaborées en amont<br />

par un cabinet d’architectes partenaire<br />

du projet, la coopérative aura à cœur de<br />

financer toutes les installations énergétiques<br />

(les panneaux photovoltaïques, les<br />

pompes à chaleur et la batterie centrale<br />

agencée dans un container pour tout le<br />

lotissement, entre autres). Une fois bien<br />

rodé, ce système devra permettre un<br />

stockage et une redistribution pratiquement<br />

instantanée de la totalité de l’énergie<br />

produite et accumulée au cours d’une<br />

seule journée, et ce, sur tous les points de<br />

consommation locaux ; la finalité étant<br />

de couvrir le maximum des besoins individuels<br />

des usagers en consommation<br />

directe.<br />

Quand le toit est aussi la clé…<br />

En considérant chaque maison comme un<br />

support et une zone de couverture maximale<br />

sur laquelle seront fixés des panneaux<br />

solaires, et en veillant à leur bonne<br />

orientation méridionale, le bénéfice


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

73<br />

© Agence Kapture<br />

Faire d’un principe une norme durable<br />

Par le biais de simulations intelligemment<br />

pensées et effectuées en amont, les<br />

collaborateurs d’Energiepark Réiden ont<br />

pu rapidement évaluer un rendement<br />

cible. S’agissant de l’approvisionnement,<br />

les installations sont capables de fournir<br />

plus des trois-quarts des besoins de<br />

consommation ménagère en parfaite autonomie<br />

grâce à l’énergie solaire générée<br />

in situ. Il va de soi qu’en cas de production<br />

dépassant les objectifs initiaux, donnant<br />

lieu à des excédents réels, ceux-ci<br />

pourront faire l’objet d’une revente à des<br />

particuliers ou à des prestataires actifs<br />

dans des réseaux annexes. Dans le cas<br />

contraire, essentiellement par suite d’un<br />

fonctionnement du dispositif en sous-régime<br />

ou d’une insuffisance d’énergie<br />

brute créée à cause d’un manque de lumière,<br />

le rachat d’énergie provenant de<br />

réseaux alternatifs pourra aussi être envisagé.<br />

À situation exceptionnelle, méthode<br />

analogue.<br />

des zones d’habitation telles que la Solar<br />

Community Schwebach permet d’entrevoir<br />

une meilleure résilience et une plus<br />

grande liberté en matière de consommation<br />

collective.<br />

En vérité, la concrétisation et la multiplication<br />

de quartiers résidentiels à<br />

l’image de la Solar Community Schwebach<br />

s’avèrent une opportunité prodigieuse<br />

en termes de gains de production<br />

et d’échanges énergétiques durables,<br />

et ce, indépendamment du cours des<br />

événements, en particulier lors des périodes<br />

difficiles de pénuries et de crises<br />

tarifaires. Ce faisant, la formule d’autogestion<br />

sous l’égide d’une coopérative<br />

risque de devenir une obligation dans<br />

un futur proche. L’idée étant toujours la<br />

même, à savoir : se prémunir des désagréments<br />

engendrés par les agissements<br />

aléatoires et les décisions économiques<br />

ponctuelles de tout intervenant extérieur,<br />

afin de mieux préserver son libre<br />

arbitre dans le domaine énergétique de<br />

proximité.<br />

en luminosité semble considérable.<br />

L’asymétrie des toitures ressort également<br />

comme un élément significatif<br />

permettant une recharge maximale<br />

d’énergie.<br />

Les habitations doivent aussi être dotées<br />

d’une pompe à chaleur individuelle,<br />

elle-même équipée d’un collecteur géothermique<br />

avec élément de chauffage à<br />

l’appui, ainsi que d’un ballon pouvant<br />

contenir suffisamment d’eau pour fournir<br />

le logement dans sa globalité.<br />

Cependant, il reste encore tout un segment<br />

inhérent à la mobilité électrique<br />

à intégrer dans la planification, notamment<br />

au niveau de la quantité d’énergie<br />

disponible présumée. Pour Paul Kauten,<br />

c’est un paramètre supplémentaire à<br />

prendre en compte, au même titre que<br />

le mode de mise en service des nombreux<br />

appareils producteurs d’énergie<br />

verte – leur efficience devant également<br />

s’accommoder des matériaux durables<br />

qui constitueront les structures de base –<br />

ainsi que l’aspect extérieur des pavillons<br />

de la résidence.<br />

L’autonomie énergétique garantie<br />

par de telles zones d’habitation<br />

permet donc d’entrevoir<br />

une plus grande résilience<br />

et liberté en matière<br />

de consommation collective<br />

Cela étant, c’est davantage l’optimum<br />

qui semble prévaloir dans l’immédiat,<br />

des simulations récentes attestant de<br />

la positivité du solde de l’approvisionnement.<br />

Par ailleurs, une fois couplé<br />

à d’autres moyens de récupération<br />

d’énergie, comme celui des eaux usées<br />

par exemple, le processus peut largement<br />

être optimisé, voire surexploité.<br />

Néanmoins, à l’instar de la multitude<br />

de matériaux et de marchandises qui se<br />

vendent et s’achètent dans le monde entier,<br />

les prix de l’énergie sont en proie à<br />

des fluctuations fulgurantes, à la hausse<br />

comme à la baisse, et ce, de manière totalement<br />

imprévisible. Par conséquent,<br />

l’autonomie énergétique garantie par<br />

Energiepark Réiden S.A.<br />

6, Jos Seylerstrooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

info@energiepark.lu<br />

www.energiepark.lu


LUXEMBOURG<br />

74<br />

UNE PANOPLIE D’AIDES<br />

CUMULABLES POUR<br />

LES COMMUNES<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Enovos<br />

Le 22 septembre dernier, les « enoforums »<br />

ont fait leur grand retour « post-Covid-19 ».<br />

Pour la première fois depuis le début<br />

de l’épidémie, cet événement a ainsi<br />

réuni quelque 50 communes autour<br />

de séances d’informations sur les nouveautés<br />

liées au programme enoprimes,<br />

aux services d’energieagence relatifs au<br />

Pacte Climat 2.0 ainsi qu’aux subventions<br />

du fonds nova naturstroum. Erny<br />

Huberty, Head of Corporate Marketing<br />

chez Enovos <strong>Luxembourg</strong> et intervenant<br />

lors de cette conférence, nous parle<br />

en détail du soutien financier ou technique<br />

auquel les communes peuvent<br />

prétendre dans leurs démarches<br />

environnementales.<br />

Quelles sont les nouveautés du dispositif<br />

de subventions enoprimes ?<br />

Enovos a développé le programme enoprimes<br />

afin de répondre à l’obligation<br />

créée par le gouvernement en matière<br />

d’efficacité énergétique incitant les fournisseurs<br />

d’électricité et de gaz naturel à<br />

engendrer des économies d’énergie auprès<br />

des consommateurs. À travers ce<br />

dernier, les communes et leurs résidents<br />

peuvent prétendre à des subventions<br />

cumulables avec celles du ministère de<br />

l’Environnement ou encore du fonds<br />

nova naturstroum. Ainsi, la première<br />

version des enoprimes a permis de faire<br />

économiser la consommation annuelle<br />

d’environ 425 000 ménages ou de 280 000<br />

voyages autour du monde en voiture<br />

électrique, soit de plus de 1 700 000 000<br />

kWh, en six ans.<br />

Sa deuxième version s’étendra de 2021 à<br />

2030 et offrira de nouvelles subventions<br />

et nous voulons encourager les communes<br />

à relayer ces informations auprès<br />

de leurs résidents. La commune de Mamer<br />

s’est par exemple déjà prêtée au jeu<br />

en éditant, en collaboration avec Enovos,<br />

une brochure explicative à destination de<br />

ses résidents, présentant également ses<br />

primes communales cumulables.<br />

Les communes peuvent également prétendre<br />

à des enoprimes pour tout projet<br />

de rénovation énergétique. Des travaux<br />

comme l’actualisation de l’éclairage public,<br />

le remplacement d’une centrale de<br />

traitement d’air ou encore la mise en<br />

place d’un monitoring énergétique sont<br />

par exemple concernés. On note aussi la<br />

fin de la subvention de nouvelles chaudières<br />

à mazout, mais, en contrepartie,<br />

une prime supplémentaire en cas de suppression<br />

d’une telle chaudière.<br />

De manière générale, nous avons veillé<br />

à simplifier les démarches d’obtention<br />

des primes. Ainsi, pour pouvoir y prétendre,<br />

les administrations communales<br />

doivent soumettre le devis des améliorations<br />

envisagées et le faire valider par<br />

le programme enoprimes avant d’entreprendre<br />

les travaux. La subvention sera<br />

alors un incitateur supplémentaire et<br />

décisif pour encourager les communes<br />

à entreprendre leurs rénovations afin de<br />

réaliser des économies d’énergie. Pour ce<br />

faire, elles peuvent introduire cette demande<br />

en direct via my.enoprimes.lu ou<br />

passer par un bureau d’études ou un installateur<br />

qui prendra le dossier en charge<br />

pour elles.<br />

La version 2.0 du Pacte Climat vient<br />

également d’être lancée. Comment energieagence<br />

peut-elle aider les communes<br />

à obtenir une meilleure certification ?<br />

Cette nouvelle version voit de nouvelles<br />

thématiques introduites, comme celle<br />

de l’économie circulaire. Toutes les communes<br />

ont rejoint le programme et reçoivent<br />

des subventions liées à leur niveau<br />

de certification, qu’elles peuvent améliorer<br />

en réalisant toute une série de mesures.<br />

energieagence peut les soutenir, notamment<br />

en leur fournissant un conseil lié à<br />

la rénovation des bâtiments. Elle propose<br />

aussi des services comme l’organisation


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

l’Économie ainsi que du secteur communal.<br />

À l’inverse du programme enoprimes,<br />

les communes doivent ici faire<br />

leurs demandes de subventions après<br />

avoir réalisé les travaux concernés. Assez<br />

avant-gardistes, nous voulons inciter les<br />

organismes publics au niveau de l’attribution<br />

de primes ; par exemple, nous<br />

avions subventionné les vélos électriques<br />

en 2016, avant le gouvernement. Cette<br />

prime avait rencontré un grand succès<br />

avec quelque 1 000 demandes !<br />

de campagnes de sensibilisation dans<br />

les écoles. Ce type d’initiatives entre<br />

d’ailleurs en ligne de compte lors des<br />

évaluations du Pacte Climat. L’agence<br />

propose six modules de sensibilisation<br />

à destination des enfants, parents et<br />

enseignants sur le développement durable,<br />

les sources d’énergie, les moyens<br />

de se chauffer efficacement, l’économie<br />

d’énergie et la gestion des ressources<br />

en eau et papier. Le dernier module<br />

consiste en un quiz sur ces différentes<br />

thématiques.<br />

Erny Huberty<br />

l’efficacité énergétique ou mettant en<br />

œuvre des éco-technologies au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Pour ce faire, il est chaque année<br />

alimenté de 200 000 euros par le biais<br />

de la Fondation Enovos sous l’égide de<br />

la Fondation de <strong>Luxembourg</strong>. Le fonds<br />

nova naturstroum est géré sous forme<br />

d’une asbl dont Natur&Emwelt, energieagence<br />

et Enovos sont les fondateurs.<br />

Depuis sa création, nous avons octroyé<br />

3 895 primes, soit 2 748 440 euros.<br />

Grâce à notre fonds, les communes peuvent<br />

recevoir un financement de toutes sortes<br />

d’études dans le domaine du développement<br />

durable à hauteur de 30% ou 4 000<br />

euros. Différents projets sont également éligibles<br />

comme les cadastres solaires ou thermographiques,<br />

la rénovation de l'éclairage<br />

public, les audits des piscines, des études<br />

et un monitoring énergétique ou encore de<br />

grands projets solaires thermiques. Depuis<br />

peu, le fonds nova naturstroum subventionne<br />

également l’organisation de campagnes<br />

de sensibilisation dans les écoles<br />

– qui participent à l’amélioration de la certification<br />

des communes au Pacte Climat –,<br />

mais aussi des alternatives durables au<br />

transport scolaire classique comme le pedibus<br />

ou les bus électriques, et ce, à hauteur<br />

de maximum 8 000 euros. Par ailleurs, des<br />

primes sont désormais attribuées lorsqu’un<br />

établissement communal obtient le label<br />

de la SDK pour la gestion de ses déchets ou<br />

encore le label Green Events lors de l’organisation<br />

d’un événement. Ces montants sont<br />

cumulables avec les subventions reçues lors<br />

de la labellisation par la SDK.<br />

Pouvez-vous nous rappeler les objectifs<br />

du fonds nova naturstroum ?<br />

Quelles sont les nouveautés en matière<br />

de subsides ?<br />

Ce Fonds, dont je suis le secrétaire depuis<br />

sa création en 2005, a été intégré à<br />

la Fondation Enovos en 2010. À l’origine,<br />

nous l’avions créé pour jouer un rôle de<br />

précurseur dans le subventionnement<br />

de nouvelles idées et initiatives pour la<br />

réalisation d’un projet impliquant l’utilisation<br />

d’énergie durable, améliorant<br />

Faire économiser<br />

la consommation annuelle<br />

d’environ 425 000 ménages<br />

en six ans<br />

Notre comité d’administration est épaulé<br />

par des conseillers indépendants des<br />

ministères de l’Environnement et de<br />

Enovos<br />

2, Domaine du Schlassgoard<br />

L-4327 Esch-sur-Alzette<br />

www.enovos.lu<br />

www.fnn.lu<br />

www.enoprimes.lu


LUXEMBOURG<br />

76<br />

LE SIDOR SOUFFLE<br />

SA 50 e BOUGIE<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Julian Pierrot<br />

SIDOR<br />

Le 30 novembre dernier, le SIDOR a rassemblé un large public au Cercle Cité de <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />

à l’occasion de son 50 e anniversaire. Le temps d’une soirée, les convives<br />

se sont replongés dans l’histoire du syndicat, de ses débuts en 1971 à ses challenges<br />

d’aujourd’hui, en passant par les nombreux défis maîtrisés au cours du demi-siècle<br />

passé. Ouverte par les allocutions officielles de Lydie Polfer, bourgmestre de la Ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong>, et de Patrick Goldschmidt, président du SIDOR, la soirée s’est poursuivie<br />

par une intervention de Peter Quicker, docteur et professeur à l’École supérieure<br />

polytechnique de Rhénanie-Westphalie (RWTH Aachen), qui est revenu sur l’ancrage<br />

du syndicat au Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>, sa mission et ses enjeux futurs. La réception<br />

s’est ensuite clôturée par un cocktail dinatoire.<br />

Lydie Polfer, bourgmestre, Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

Peter Quicker, docteur et professeur, RWTH Aachen<br />

Patrick Goldschmidt, président, SIDOR


À quoi reconnaître<br />

les restaurants<br />

écologiques ?<br />

www.ecobox.lu<br />

Veillez au label SDK lorsque vous allez au restaurant !<br />

Le label signifie :<br />

l Prévention des déchets l Protection des ressources<br />

l Protection du climat<br />

FIR EN<br />

NOHALTEGEN ËMGANG<br />

MAT RESSOURCEN<br />

SDK – geliefte Klimaschutz – plus d‘infos sous: Tél. 488 2161, www.sdk.lu et<br />

Une action de la SDK avec ses partenaires :


LUXEMBOURG<br />

78<br />

VERS UNE<br />

MEILLEURE<br />

GESTION<br />

DES DÉCHETS<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

SuperDrecksKëscht ®<br />

Assurer le tri, le stockage, l’élimination et le<br />

recyclage des déchets/produits usés, c’est<br />

l’objectif du label dédié aux organisations :<br />

SuperDrecksKëscht ® fir Betriber. Celui-ci<br />

se conforme à la loi sur la gestion des déchets<br />

et entre dans la stratégie « Null Offal<br />

Lëtzebuerg » du gouvernement. Thomas<br />

Hoffmann, responsable communication,<br />

chargé environnement et chargé RSE à la<br />

SuperDrecksKëscht, présente le label, ses<br />

avantages, ainsi que le processus d’accompagnement<br />

de la SDK.<br />

Pouvez-vous présenter le label Super-<br />

DrecksKëscht ® fir Betriber ?<br />

Il a été créé en 1996. Toute organisation<br />

produisant des déchets peut nous contacter<br />

pour l’obtenir et assurer ainsi une<br />

gestion optimale de ses déchets/produits<br />

usés. Cela concerne aussi bien les entreprises<br />

que les associations ou les institutions.<br />

Le label entre dans la stratégie « Null<br />

Offall Lëtzebuerg » du gouvernement qui<br />

implique une gestion plus responsable et<br />

durable de nos déchets, ou plutôt, de nos<br />

ressources à l’avenir en adoptant les principes<br />

de l’économie circulaire.<br />

Une entreprise labellisée permet non<br />

seulement de réduire l’impact environnemental,<br />

mais améliore également son<br />

image de marque. Le label est officiellement<br />

décerné par le ministère de l’Environnement,<br />

du Climat et du Développement<br />

durable, la Chambre des Métiers et la<br />

Chambre de Commerce. Il est par ailleurs<br />

renforcé par notre certification ISO 14024<br />

qui implique une évaluation régulière de<br />

nos processus de conseil, de labellisation<br />

et d’évaluation par un organisme<br />

externe.<br />

À l’heure actuelle, nous comptons<br />

5 500 organisations affiliées à la Super-<br />

DrecksKëscht. Près de 60% d’entre elles<br />

ont déjà été certifiées, tandis que la partie<br />

restante est en cours de mise en conformité.<br />

Les sociétés que nous suivons<br />

comptabilisent environ 270 000 salariés.<br />

Comment se déroule le processus de<br />

certification ?<br />

Lorsqu’une organisation éprouve de<br />

l’intérêt pour notre label, l’un de nos<br />

conseillers organise une visite des lieux et<br />

dresse un premier inventaire des déchets<br />

produits, et ce, gratuitement. À la suite de<br />

notre première visite, nous remettons à<br />

l’organisation un document qui évalue sa<br />

gestion générale des déchets en fonction<br />

de différents paramètres. Pour chaque<br />

déchet, nous reprenons son traitement<br />

et les améliorations à réaliser. À partir de<br />

là, nous développons un concept personnalisé<br />

qui s’articule autour de quatre critères<br />

principaux : le tri et la collecte séparée<br />

des déchets, leur stockage conforme et<br />

sécurisé, leur élimination par un collecteur<br />

autorisé et leur recyclage.<br />

La prévention représente 30% de la labellisation.<br />

C’est la mesure la plus importante<br />

car le meilleur déchet est celui qui<br />

n’est pas produit. Grâce au bilan annuel,<br />

nous pouvons identifier chaque déchets/<br />

produits usés. Les organisations peuvent<br />

ainsi prendre conscience de la quantité de<br />

déchets produite en un an, et donc renforcer<br />

leurs actions de prévention et de réduction.<br />

D’autres critères entrent en ligne<br />

de compte : nous vérifions par exemple<br />

que la transparence dans le flux des déchets<br />

soit assurée par des bons de reprise,<br />

que le personnel soit suffisamment


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

79<br />

formé et informé, qu’un bilan annuel ait<br />

été dressé ou que la documentation relative<br />

à la gestion des déchets soit complète.<br />

L’entreprise obtient alors des points<br />

en fonction de ses actions. Pour être labellisée,<br />

elle doit en obtenir 85%.<br />

Le meilleur déchet<br />

est celui qui<br />

n’est pas produit<br />

Comment se déroulent les contrôles une<br />

fois la certification obtenue ?<br />

Notre label est valable un an. Si l’entreprise<br />

ne nous a pas contactés plus tôt,<br />

nous effectuons un second contrôle<br />

au minimum une année après la labellisation.<br />

Malgré tout, nous prévoyons<br />

plusieurs contacts par an au cas où des<br />

changements interviendraient dans leurs<br />

équipes, dans leur organisation des activités<br />

ou dans leur type de déchets générés.<br />

Si une organisation ne respecte plus<br />

ses engagements en faveur du label, elle<br />

peut se voir retirer sa certification.<br />

Lorsqu’une entreprise est certifiée pendant<br />

cinq années consécutives, elle est<br />

alors diplômée. Des contrôles ont alors<br />

lieu tous les deux ans. Nos conseillers se<br />

déplacent tout de même au moins une<br />

fois par an sur chaque site pour suivre les<br />

évolutions internes.<br />

Nous proposons enfin de former les<br />

employés sur site, mais également via<br />

la SDK Académie. Les entreprises, dont<br />

ce n’est pas le cœur de métier, n’ont<br />

pas forcément notre expertise dans le<br />

domaine de la gestion et de la prévention<br />

des déchets. Nous développons des<br />

formations spécifiques à une entreprise<br />

ou sur des thématiques plus générales<br />

comme l’économie circulaire ou le nettoyage<br />

écologique.<br />

Qu’en est-il du tri et de la gestion des déchets<br />

au sein des résidences ?<br />

C’est l’un de nos défis pour les années<br />

à venir. La collecte et le tri des déchets<br />

dans un bâtiment résidentiel sont<br />

problématiques car ils dépendent de<br />

nombreux résidents aux motivations<br />

différentes. Il s’agit donc de coopérer<br />

avec le syndic de copropriété et d’installer<br />

un petit centre de recyclage pour<br />

effectuer cette mission de gestion des<br />

déchets auprès des particuliers habitant<br />

dans une résidence.<br />

SuperDrecksKëscht<br />

Zone Industrielle Piret<br />

L-7737 Colmar-Berg<br />

www.sdk.lu


LUXEMBOURG<br />

80<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

RÉPONDRE<br />

AUX DÉFIS TECHNIQUES<br />

PAR DES SOLUTIONS<br />

INNOVANTES<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

Emménageant prochainement dans ses<br />

nouveaux locaux à Vianden, la société Ets.<br />

Osch et fils S.à r.l. continue à proposer aux<br />

collectivités un large panel de services. Que<br />

ce soit pour la collecte et le transport des<br />

déchets, les machines et véhicules destinés<br />

au balayage des routes ou aux services<br />

hivernaux ou encore pour la confection et<br />

l’installation de protections périphériques<br />

des bâtiments, l’entreprise veille à fournir<br />

des solutions techniques taillées surmesure<br />

selon les besoins de sa clientèle.<br />

Explications avec Gilles Osch, gérant de la<br />

société Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

Plus de 50 ans d’expérience dans des<br />

domaines variés<br />

Créée au début du 20 e siècle, la société<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. existe maintenant<br />

depuis plus de cent ans. Ses<br />

domaines d’activité étaient bien différents<br />

alors et n’ont cessé d’évoluer au fil<br />

des ans, si bien que ce n’est que dans<br />

les années 50 qu’Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

a développé les services qu’elle fournit<br />

encore aujourd’hui.<br />

Rassemblant une centaine d’employés,<br />

la société œuvre principalement dans le<br />

transport et plus particulièrement dans<br />

celui des déchets ménagers pour les collectivités<br />

du nord du pays. En parallèle,<br />

elle a développé une activité de vente<br />

et de service après-vente de machines<br />

liées à la collecte des déchets comme les<br />

bennes à ordures ou les poubelles.<br />

L’activité de commercialisation de machines<br />

s’est ensuite étoffée en s’étendant<br />

aux véhicules utilisés dans le cadre de<br />

l’entretien des routes ainsi qu’aux équipements<br />

hivernaux comme les saleuses,<br />

les chasse-neige, les silos de stockage de<br />

sel, les centrales à saumure pour l’épandage,…<br />

Ainsi, Ets. Osch et fils S.à r.l. s’est<br />

spécialisée dans la vente et le service<br />

après-vente de ces machines en touchant<br />

une clientèle composée des collectivités<br />

et d’autres acteurs publics comme<br />

l’Administration des ponts & chaussées.<br />

De plus, pour chaque machine vendue, la<br />

société propose des contrats d’entretien.<br />

Enfin, l’entreprise s’est également orientée<br />

vers la protection périphérique de<br />

bâtiments en proposant la création<br />

sur-mesure et l’installation de toutes<br />

sortes de clôtures ainsi que de portails<br />

ou bornes automatiques. Par ce biais, elle<br />

touche une clientèle plus large en fournissant<br />

également ses services aux entreprises<br />

privées et aux particuliers. Dans ce<br />

cadre, Ets. Osch et fils S.à r.l. travaille par<br />

exemple actuellement sur le chantier de la<br />

Cour de justice européenne au Kirchberg<br />

pour la pose d’une clôture pare-balles.<br />

Offrir à nos employés des outils<br />

de travail efficaces et délivrer<br />

à notre clientèle une qualité<br />

de service encore plus grande<br />

Enfin, 3S Tech S.à r.l., sa société-sœur, a<br />

été fondée en 2014 afin de commercialiser<br />

des terrains synthétiques de sport<br />

(terrains de foot, de tennis, pistes d’athlétisme,<br />

terrains multisport,…). Dans le<br />

cadre de cette activité complémentaire<br />

à celle d’Ets. Osch et fils S.à r.l., la société<br />

a par exemple réalisé la nouvelle piste


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

81<br />

© Eric Devillet<br />

Carlos Teixeira et Gilles Osch, gérants de la société Établissement Osch et fils S.à r.l.<br />

d’athlétisme de La Coque à <strong>Luxembourg</strong>,<br />

ainsi que le terrain, les tribunes et les<br />

sièges du nouveau Stade de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

2022 : de nouveaux locaux pour Ets.<br />

Osch et fils S.à r.l.<br />

Prévu au mois de janvier 2022, le déménagement<br />

d’Ets. Osch et fils S.à r.l. débutera<br />

à la fin du mois prochain. « Nous<br />

comptons y accueillir nos collaborateurs<br />

pour la fête d’entreprise. Il s’agira d’une<br />

bonne occasion de leur faire découvrir<br />

les nouveaux locaux », explique Gilles<br />

Osch, gérant de la société. Le nouveau<br />

bâtiment se trouve à quelques pas de<br />

l’ancien, au sein de la zone d’activités<br />

économiques de Vianden. Anticipant sa<br />

croissance future, la société a pris le pari<br />

d’investir dans des locaux spacieux dans<br />

un premier temps : « Nous avons optimisé<br />

l’espace qui nous avait été accordé dans<br />

le cadre du PAP, avec un atelier de 800m 2<br />

ainsi qu’un espace de stockage de 400m 2<br />

et des bureaux de 600m 2 également ».<br />

Souhaitant rester à proximité de l’ancien<br />

site, la société était à la recherche d’un terrain<br />

dans le nord du pays car son activité<br />

y est concentrée. La direction souhaitait<br />

également rester dans ces environs pour<br />

garantir à ses employés une proximité<br />

par rapport à leur lieu de vie, la majorité<br />

vivant dans la région ou à la frontière allemande.<br />

De plus, historiquement, l’identité<br />

d’Ets. Osch et fils S.à r.l. était attachée<br />

à Vianden, il était donc important pour<br />

sa direction d’y conserver ses locaux. « Ce<br />

projet de déménagement a germé vers la<br />

fin des années 90, nous cherchions simplement<br />

le bon terrain pour opérer cette<br />

transition », précise le gérant.<br />

Ces dernières années, le besoin de déménager<br />

s’est toutefois fait de plus en plus<br />

pressant. En effet, les locaux devenaient<br />

trop étroits pour accueillir la croissance<br />

de l’entreprise et ses infrastructures<br />

nécessitaient une rénovation en profondeur<br />

pour les adapter aux nouvelles<br />

technologies. « Grâce à notre nouvel atelier,<br />

nous pourrons offrir à nos employés<br />

des outils de travail efficaces et adaptés<br />

et délivrer à notre clientèle une qualité<br />

de service encore plus grande. Moderne<br />

et trois fois plus grand que l’ancien atelier,<br />

ce nouvel espace correspond aux<br />

besoins de notre activité d’entretien et<br />

de service après-vente des véhicules et<br />

machines proposées aux collectivités. Il<br />

est adapté aux nouvelles technologies de<br />

mécanique hydraulique et de motorisations<br />

électriques, tout en conservant les<br />

infrastructures nécessaires à l’entretien<br />

des anciens moteurs à combustion », développe<br />

Gilles Osch.<br />

Moderne et performant, ce nouveau<br />

bâtiment sera par ailleurs entièrement<br />

chauffé par pompe à chaleur afin de ne<br />

produire aucune émission de CO 2<br />

à ce niveau.<br />

De plus, les ateliers et les bureaux<br />

seront ergonomiques et orientés vers le<br />

bien-être des employés. « Il est important<br />

que l’espace de travail reste attractif pour<br />

nos employés ! », souligne le gérant.<br />

Le transport des déchets, activité principale<br />

de la société<br />

Le service de collecte des déchets proposé<br />

par Ets. Osch et fils S.à r.l. aux communes<br />

concerne aussi bien la collecte en<br />

porte-à-porte pour les déchets ménagers<br />

que celle des déchets commerciaux<br />

pour les PME, et ce, dans la partie nord<br />

du pays. « Nous les transportons dans les<br />

différents centres de stockage ou de


82<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

à jour ses compétences et rester en phase<br />

avec les évolutions techniques du marché<br />

», ajoute le gérant.<br />

Quant à l’entretien des outils proposés,<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. a créé des contrats<br />

d’entretien ou des formules de leasing<br />

opérationnel comprenant la location de<br />

la machine ainsi que son entretien régulier.<br />

Le client a ainsi une meilleure visibilité<br />

sur sa gestion financière et dispose<br />

d’une facilité de budgétisation quant à ce<br />

type d’équipement.<br />

« Nous suivons de près l’évolution du<br />

marché en proposant de nouvelles motorisations<br />

ou des évolutions techniques<br />

et veillons à ce qu’elles soient rentables<br />

et fiables pour les clients. Notre objectif<br />

est de proposer les solutions les plus innovantes<br />

possibles, à la pointe de la technologie<br />

», poursuit Gilles Osch.<br />

Assurer la protection périphérique des<br />

bâtiments<br />

traitement du <strong>Luxembourg</strong> ou dans les<br />

centres de collectes et de tri qui acceptent<br />

les fractions recyclées comme le papier,<br />

le verre, les déchets Valorlux, le métal, le<br />

bois,…», explique Gilles Osch.<br />

Soucieux d’offrir une haute qualité de<br />

service à sa clientèle, Ets. Osch et fils<br />

S.à r.l. recourt aux équipements les plus<br />

récents et appropriés selon le type de collecte<br />

choisi. Le gérant se tourne également<br />

vers l’avenir : « Notre défi à court terme<br />

sera d’assurer la transition vers des motorisations<br />

non-polluantes, car à l’heure<br />

actuelle ces solutions ne sont pas encore<br />

applicables à notre travail quotidien de<br />

collecte et de transport des déchets ».<br />

Des machines et véhicules au service<br />

des collectivités<br />

Les machines et véhicules disponibles à<br />

la vente pour la collecte des déchets, le<br />

balayage des routes ou encore pour les<br />

services hivernaux ne sont souvent pas<br />

adaptés aux besoins spécifiques des collectivités.<br />

C’est là que le savoir-faire de<br />

la société entre en jeu : « L’idée générale<br />

est de solutionner les problèmes spécifiques<br />

des communes en leur proposant<br />

des solutions techniques sur-mesure selon<br />

leurs besoins. En effet, nous mettons<br />

notre savoir-faire et notre expérience à<br />

leur service pour fournir des solutions<br />

techniques adaptées. À l’écoute des communes,<br />

nous pouvons ainsi leur proposer<br />

des machines qui répondent à leurs problèmes<br />

quotidiens ».<br />

L’avantage du service après-vente de la<br />

société est son expérience de plus de 50<br />

ans en la matière. Cette dernière a en effet<br />

développé une grande connaissance des<br />

machines de ses fournisseurs de longue<br />

date ainsi qu’un grand savoir-faire sur<br />

ces dernières. « Notre personnel suit régulièrement<br />

des formations pour mettre<br />

Comme pour ses autres services, Ets. Osch<br />

et fils S.à r.l. ne se contente pas de commercialiser<br />

les standards du marché en<br />

matière de protection périphérique des<br />

bâtiments : « À l’écoute du client, nous<br />

adaptons les produits disponibles chez<br />

nos fournisseurs afin de créer des solutions<br />

taillées sur-mesure. Selon le type<br />

de client, le besoin ne sera pas le même !<br />

Un particulier privilégiera par exemple<br />

l’esthétique et la sécurité, là où une commune<br />

aura davantage besoin de contrôler<br />

les accès », explique Gilles Osch.<br />

Les communes font régulièrement appel<br />

à ce service, et ce, pour différents types<br />

de bâtiments. Ainsi Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

s’est déjà illustrée dans la pose de clôtures<br />

de terrains de sport, d’écoles ou<br />

d’ateliers, dans le contrôle d’accès à un<br />

établissement public ou privé, dans la<br />

délimitation d’une zone piétonne grâce à<br />

des bornes escamotables ou encore dans<br />

la pose d’une barrière d’accès à un parking.<br />

Les possibilités sont infinies !<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

7, rue de la Gare<br />

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Tél.: +352 83 41 41 -1<br />

Fax: +352 84 90 10<br />

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84<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

SOLAR COMMUNITY SCHWEBACH<br />

LE LOTISSEMENT DU FUTUR DANS LA COMMUNE DE SAEUL<br />

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Avec une couverture jusqu’à 80% de la consommation énergétique<br />

par autoconsommation de l’énergie solaire produite sur place.<br />

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Récupération<br />

d’énergie perdue<br />

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Réalisation et exploitation des infrastructures<br />

par la Communauté Energétique des acquéreurs<br />

Construction C2C et matériaux écologiques<br />

Vente terrains par la Commune<br />

Quartier sans voitures<br />

Pour toute information schwebach@energiepark.lu<br />

Architecte et Urbaniste<br />

Concept énergétique et promotion<br />

Un projet de la Commune de Saeul dans<br />

le cadre de ses efforts pour le pacte climat.<br />

D2Grids<br />

GEMENG SËLL


LABORATOIRE<br />

SOCIAL<br />

© MENJE/Restopolis<br />

Mi-novembre, Restopolis, le service de restauration scolaire du ministère<br />

de l’Éducation nationale, de l'Enfance et de la Jeunesse s’est vu décerner<br />

une « assiette d’or » (Goldener Teller) par le réseau allemand de la restauration scolaire<br />

(Deutsches Netzwerk Schulverpflegung). Un prix qui récompense les efforts consentis<br />

en matière d’alimentation équilibrée et durable, et en particulier le concept Food4Future,<br />

6.<br />

introduit au mois de septembre et qui a permis de renouveler la carte<br />

des cantines scolaires et restaurants universitaires afin que s’invitent<br />

dans les assiettes des produits locaux, bio et des alternatives végétariennes et végétaliennes.<br />

(de g. à dr.) Dr. Michael Polster, président du Deutsches Netzwerk Schulverpflegung ; Monique Ludovicy,<br />

responsable du Service de la restauration scolaire, et Christian Klein, cuisinier du restaurant scolaire Agora


LUXEMBOURG<br />

86<br />

SCHIFFLANGE MISE<br />

SUR L’INTÉGRATION<br />

ET LE VIVRE-ENSEMBLE<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Administration communale de Schifflange<br />

Marc Spautz


LABORATOIRE SOCIAL<br />

87<br />

Pays multiculturel, le <strong>Luxembourg</strong><br />

compte de nombreux résidents étrangers.<br />

La question de l’intégration revêt<br />

une attention particulière pour améliorer<br />

le vivre-ensemble à l’échelle communale<br />

et, par conséquent, à l’échelle<br />

nationale. « La diversité en tant que<br />

force », c’est de cette façon que le collège<br />

des bourgmestre et échevins de Schifflange<br />

perçoit l’intégration. En 2019, la<br />

commune du Sud a lancé un Plan Communal<br />

d’Intégration (PCI) pour œuvrer<br />

dans ce sens. Celui-ci a suivi un processus<br />

classique, où les enjeux et les défis<br />

ont été rassemblés à la suite d’un sondage<br />

réalisé auprès des résidents luxembourgeois<br />

et étrangers de Schifflange.<br />

Sur base de ces données, les élus envisagent<br />

plusieurs actions et projets pour<br />

favoriser l’inclusion. Marc Spautz, échevin<br />

chargé de l’intégration, des affaires<br />

sociales et du développement économique<br />

à Schifflange, présente les grands<br />

axes du Plan Communal d’Intégration.<br />

Pourquoi avoir décidé d’élaborer<br />

un Plan Communal d’Intégration à<br />

Schifflange ?<br />

La création du Plan Communal d’Intégration<br />

fait suite à une décision prise par<br />

le collège échevinal dans la déclaration<br />

de la nouvelle majorité. À Schifflange,<br />

l’adoption d’un PCI était primordiale<br />

puisque nous comptons 93 nationalités<br />

différentes. De plus, 70% de nos élèves<br />

scolarisés sont des enfants dont la première<br />

langue n’est pas le luxembourgeois.<br />

Il était donc nécessaire de mettre<br />

en place une vision stratégique concernant<br />

l’intégration.<br />

Nous avons ainsi démarré en 2019, avec<br />

le lancement d’un sondage réalisé de juin<br />

à décembre auprès des habitants luxembourgeois<br />

et étrangers… avant d’être<br />

momentanément bloqués par la crise<br />

du Covid-19. Au total, 428 personnes ont<br />

répondu, dont 63% de <strong>Luxembourg</strong>eois.<br />

Dans ce cadre, nous avons collaboré avec<br />

le ministère de la Famille, de l’Intégration<br />

et à la Grande Région ainsi qu’avec<br />

le Centre d’Étude et de Formation Interculturelles<br />

et Sociales (CEFIS). À partir<br />

des résultats obtenus, nous avons établi<br />

une analyse détaillée pour réagir et proposer<br />

des solutions en matière d’intégration,<br />

pour améliorer la situation des<br />

non-<strong>Luxembourg</strong>eois à Schifflange et<br />

tout simplement pour parfaire le vivreensemble<br />

dans notre commune. Cela<br />

s’accompagne d’un travail en continu et<br />

d’ateliers précis.<br />

Améliorer<br />

la situation des non-luxembourgeois<br />

et parfaire le vivre-ensemble<br />

dans notre commune<br />

Quels sont les principaux axes de travail<br />

qui sont ressortis du sondage ?<br />

La question centrale était de savoir dans<br />

quels domaines la commune pouvait favoriser<br />

l’intégration et le vivre ensemble.<br />

Parmi ceux-ci, on retrouve notamment<br />

l’apprentissage des langues, les loisirs,<br />

les activités périscolaires, l’enseignement<br />

fondamental, la participation politique<br />

ou la culture et le logement. Les langues<br />

sont d’ailleurs considérées comme prioritaires<br />

et leur apprentissage est cité par<br />

près de deux tiers des personnes. Depuis<br />

plusieurs années, notre commune<br />

propose des cours de luxembourgeois et<br />

d’anglais. L'offre doit toutefois être améliorée<br />

grâce à des horaires flexibles et à<br />

un panel de langues enseignées plus diversifié.<br />

Le café des langues représente,<br />

par exemple, une des bonnes pratiques<br />

ayant été instaurées dans beaucoup de<br />

communes pour favoriser l’intégration.<br />

L’autre point important concerne la<br />

participation politique. Au regard des<br />

déclarations du gouvernement, le droit<br />

de vote pour les prochaines élections<br />

communales et européennes sera accordé<br />

aux étrangers. Nous tenons à sensibiliser<br />

nos résidents non-luxembourgeois<br />

à s’inscrire sur les listes électorales et à<br />

les informer sur les conditions et les démarches<br />

d’inscription. Dans ce contexte,<br />

nous remarquons quelques différences<br />

en fonction des nationalités. Les Français,<br />

Italiens et Allemands sont plus<br />

à même d’effectuer cette démarche<br />

contrairement aux Portugais qui sont<br />

un peu moins impliqués selon l’étude.<br />

Nous devons donc faire appel aux plus<br />

jeunes générations, qui ont la double<br />

nationalité, pour motiver et sensibiliser<br />

leurs aînés.<br />

Ce précédent point s’accompagne d’un<br />

autre qui est tout aussi indispensable :<br />

celui de l’accueil et de l’accès aux services<br />

locaux. Cela passe par la distribution d’un<br />

guide des citoyens, par un renforcement<br />

de la sensibilité interculturelle et d’accueil<br />

ou par la réalisation de vidéos de courte<br />

durée pour transmettre des messages<br />

d’information utiles concernant le fonctionnement<br />

des services ou des présentations<br />

des différentes associations.<br />

Il s’agira aussi d’améliorer l’offre de loisirs<br />

et d’activités culturelles en rapport<br />

avec les pratiques des habitants. Si un<br />

sport comme le football ne connaît aucun<br />

problème d’adhésion, les autres activités,<br />

telles que la musique ou le théâtre,<br />

n’attirent pas forcément les non-<strong>Luxembourg</strong>eois,<br />

notamment au niveau des<br />

jeunes de moins de 30 ans. Nous souhaitons<br />

donc les attirer en organisant plus<br />

d’événements interculturels en favorisant<br />

la mixité plutôt que la communautarisation.<br />

Il y a trois ans, nous avons par<br />

exemple renommé la « Fête des étrangers»<br />

en «Fête des cultures ». Depuis,<br />

nous remarquons une meilleure participation<br />

et cela permet à nos nombreux<br />

citoyens de découvrir toutes les cultures<br />

qui composent notre commune et donc<br />

de favoriser l’intégration.<br />

Enfin, un autre besoin est revenu assez<br />

fréquemment dans les réponses à ce sondage.<br />

Les citoyens interrogés désirent un<br />

espace de rencontre « outdoor » ou « indoor<br />

» où les habitants pourraient se réunir<br />

et se mélanger, indépendamment de<br />

leur nationalité, de leurs revenus ou de<br />

leurs langues.<br />

Quel est le rôle des <strong>Luxembourg</strong>eois, mais<br />

aussi des communes, dans l’intégration ?<br />

Les <strong>Luxembourg</strong>eois sont conscients<br />

des enjeux qui y sont liés. Sans les résidents<br />

étrangers et les frontaliers, nous<br />

ne pourrions tout simplement pas vivre<br />

et notre économie éprouverait des difficultés.<br />

Il faut souligner qu’une bonne intégration<br />

permet à l’État, aux communes<br />

et aux entreprises de bien fonctionner.


88<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Certains secteurs sont d’ailleurs complètement<br />

aux mains des résidents étrangers<br />

ou des frontaliers comme l’artisanat, la<br />

construction ou l’hôtellerie. Ces derniers<br />

contribuent à notre bonne santé économique<br />

au niveau national. Faciliter l’intégration<br />

n’est donc qu’un juste retour des<br />

choses.<br />

sera actualisé en fonction des nouveautés<br />

ou des éventuelles problématiques<br />

que l’on rencontrera ces prochains mois<br />

ou prochaines années.<br />

Qu’en est-il de la situation des réfugiés à<br />

Schifflange ?<br />

Sensibiliser<br />

nos résidents non-luxembourgeois<br />

à s’inscrire sur les listes<br />

électorales<br />

Notre commune accueille des réfugiés<br />

dans un centre dédié à ces fins depuis 30<br />

ans. Certains des habitants qui travaillent<br />

au sein de nos commissions y ont un jour<br />

vécu. Auparavant, nos réfugiés étaient<br />

francophones. Aujourd’hui, ils sont majoritairement<br />

anglophones et cela bouleverse<br />

aussi nos processus habituels<br />

d’intégration.<br />

D’un point de vue politique, les communes<br />

jouent également un rôle primordial<br />

dans l’intégration car ce sont elles<br />

qui sont au plus proche des citoyens et de<br />

leurs aspirations. Notre PCI n’a pas de fin,<br />

il est toujours en mouvement. Celui-ci<br />

Néanmoins, il ne suffit pas de loger et<br />

nourrir les réfugiés, il faut les intégrer. Si<br />

de notre côté nous fournissons des efforts<br />

envers eux, les réfugiés le feront envers le<br />

pays. L’État doit s’occuper de ce volet en<br />

collaboration avec les communes. En ce<br />

sens, nous souhaiterions faire participer<br />

les résidents étrangers à la vie politique<br />

et communale.<br />

Administration communale<br />

de Schifflange<br />

Avenue de la Libération<br />

L-3850 Schifflange<br />

www.schifflange.lu


ETATS DES LIEUX<br />

COORDINATION SECURITE SANTE<br />

FORMATIONS


LUXEMBOURG<br />

90<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

GERI MANAGEMENT :<br />

L’EXPÉRIENCE<br />

D’UNE ANNÉE CENTRÉE<br />

SUR LE BIEN-ÊTRE<br />

AU TRAVAIL<br />

GERI Management<br />

Entre sécurité et santé sur chantier, et<br />

bien-être au travail, il n’y a qu’un pas qui<br />

n’a pas été difficile à franchir pour GERI<br />

Management, entreprise spécialisée<br />

dans le premier domaine. Pour contrer<br />

la morosité ambiante depuis le début de<br />

la pandémie, Angéline Prévot, ingénieur<br />

civil et administrateur délégué de la société,<br />

a redoublé d’efforts pour rythmer<br />

l’année de ses collaborateurs de petits<br />

bonheurs qui rendent la vie professionnelle<br />

plus stimulante. Rétrospective.<br />

Quels sont les moments forts qui ont<br />

rythmé votre année ?<br />

Probablement les fêtes : carnaval, Pâques,<br />

Halloween, Noël, qui ont été autant d’occasions<br />

de surprendre, d’amuser et de dynamiser<br />

notre équipe. Cette année, au-delà<br />

de développer notre cœur de métier, je me<br />

suis beaucoup investie pour le bien-être de<br />

mes collaborateurs. Cela m’a semblé d’autant<br />

plus important que la pandémie, qui<br />

traîne en longueur, entache le bien-être<br />

psychique de tout un chacun.<br />

Les arrivées successives de nouveaux<br />

collaborateurs sont autant d’autres moments<br />

forts. Notre équipe s’est fortement<br />

agrandie récemment. J’ai d’ailleurs misé<br />

sur des caractères et des personnalités<br />

plutôt que sur l’expérience car il est fondamental<br />

pour moi que chaque nouveau<br />

talent s’intègre parfaitement à l’équipe<br />

et adhère aux valeurs de la société. Résultat<br />

: nos nouvelles recrues sont relativement<br />

jeunes et apportent une belle<br />

fraîcheur à l’équipe. Nos plus anciens<br />

collaborateurs, quant à eux, peuvent les<br />

épauler et les former dans le respect de<br />

notre culture d’entreprise.<br />

Cette année aura aussi été marquée par<br />

des moments d’échanges privilégiés<br />

entre la direction et les membres de<br />

l’équipe puisque nous avons audité chacun<br />

de nos coordinateurs sur le terrain.<br />

Cela permet d’échanger sur le travail<br />

qu’ils fournissent au jour le jour, d’épingler<br />

leurs points forts et leurs points<br />

faibles mais aussi de nous rapprocher.<br />

C’est un dialogue qui bénéfice à l'entreprise<br />

dans son ensemble.<br />

Cela témoigne également de votre volonté<br />

de travailler à l’amélioration continue<br />

de vos prestations…<br />

Effectivement, en externe, nous avons<br />

mis en place un service qualité dont nos<br />

clients sont très satisfaits et, en interne,<br />

nous cherchons à adopter de nouvelles<br />

procédures pour fluidifier la communication<br />

au sein de notre équipe agrandie.<br />

Angéline Prévot<br />

Il est encore un peu tôt pour en faire le<br />

bilan mais il est certain que c’est un pas<br />

dans la bonne direction.<br />

Je me suis beaucoup<br />

investie pour le bien-être<br />

de mes collaborateurs<br />

De quoi mieux faire face à la crise ?<br />

En effet. Dès que le coronavirus est arrivé<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, nous avons dû nous<br />

adapter à de nouvelles contraintes, de<br />

nouvelles normes et revoir différentes<br />

procédures, tant au niveau administratif<br />

que sur le terrain. Plus que les confinements<br />

ou les mesures sanitaires, en 2021,<br />

ce sont les pénuries de matériaux liées à<br />

la crise qui ont fortement ébranlé notre<br />

travail. Dans le secteur de la construction


LABORATOIRE SOCIAL<br />

91<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

en général, l’arrêt des chantiers causé par<br />

ces pénuries a provoqué des retards de<br />

facturation et, par conséquent, des difficultés<br />

financières.<br />

Quelles leçons tirez-vous de cette année ?<br />

Je retiens que l’on ne peut définitivement<br />

rien prévoir, qu’il faut vivre au jour le jour<br />

et que l’important reste la bonne santé<br />

physique et mentale. Faire des différents<br />

temps forts qui scandent l’année des moments<br />

d’insouciance et de légèreté m’a<br />

demandé beaucoup d’énergie, mais cela<br />

en valait la peine si bien que j’entends<br />

poursuivre avec une nouvelle campagne<br />

en 2022 !<br />

© Eric Devillet<br />

GERI Management<br />

198E, Rue Pierre Gansen<br />

L-4570 Niederkorn<br />

www.geri.lu


92<br />

LUXEMBOURG<br />

LE CANNABIS RÉCRÉATIF<br />

FAIT SON ENTRÉE<br />

DANS LES MÉNAGES<br />

LUXEMBOURGEOIS<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> devient le premier pays<br />

européen à légaliser certains usages<br />

du cannabis récréatif. Effectivement,<br />

le 22 octobre 2021, le gouvernement<br />

a annoncé que les foyers luxembourgeois<br />

pourraient cultiver quatre pieds<br />

de cannabis. En outre, la procédure<br />

pénale sera allégée pour les infractions<br />

liées à une quantité de cannabis n’excédant<br />

pas trois grammes et l'amende<br />

encourue ne dépassera plus les 500 euros,<br />

alors qu'elle peut atteindre 2 500<br />

euros actuellement. Ces mesures visent<br />

à protéger le consommateur et s'accompagnent<br />

de programmes médicaux et de<br />

prévention.<br />

Si le gouvernement luxembourgeois<br />

avait déjà légalisé l'emploi du cannabis<br />

à des fins médicales en 2018, il passe<br />

un nouveau cap en mettant en place<br />

une réglementation pour son usage<br />

récréatif.<br />

Le 22 octobre 2021, lors d'une conférence<br />

de presse, Sam Tanson, ministre<br />

de la Justice, a présenté les nouvelles<br />

mesures. Celles-ci se divisent en deux<br />

volets. Le premier concerne la culture<br />

du cannabis à domicile : chaque ménage<br />

pourra cultiver jusqu'à quatre<br />

plantes, et ce uniquement dans le<br />

cadre de sa consommation personnelle.<br />

Le second porte sur un allègement<br />

de la procédure en cas de possession<br />

de trois grammes ou moins :<br />

l'amende, qui peut actuellement aller<br />

de 251 à 2 500 euros, s'élèvera à un<br />

montant de 25 euros minimum et de<br />

500 euros maximum.<br />

Bien que ces mesures aient déjà été<br />

adoptées par le conseil gouvernemental,<br />

le projet de loi doit encore être déposé<br />

début 2022.<br />

Protéger le consommateur<br />

En 2018, lors de la présentation du programme<br />

gouvernemental 2018-2023,<br />

Xavier Bettel, Premier ministre, avait<br />

annoncé une légalisation générale du<br />

cannabis. Déjà deux ans plus tôt, Félix<br />

Braz, ancien ministre de la Justice, avait<br />

déclaré : « la répression ne fonctionne pas<br />

ou pas suffisamment, car il n'y a aucune<br />

baisse de la consommation constatée.<br />

[...] Il faut essayer d'autres voies ». Les<br />

mesures annoncées le 22 octobre dernier<br />

suivent donc ce projet. Si ce dernier permet<br />

à l'avenir de diminuer le nombre de<br />

consommateurs, il vise principalement à<br />

les protéger.<br />

Effectivement, ces nouvelles lois donneront<br />

la possibilité de contrôler le taux<br />

de tétrahydrocannabinol (THC), la molécule<br />

psychoactive du cannabis. Cette<br />

surveillance est devenue indispensable,<br />

car la concentration moyenne du psychotrope<br />

a connu une hausse importante<br />

ces dix dernières années, passant<br />

de 7,36% en 2006 à 18,4% en 2019. Le<br />

taux maximal, lui, a plus que doublé : s'il


LABORATOIRE SOCIAL<br />

93<br />

Dans ce but, Claude Meisch, ministre de<br />

l’Éducation nationale, de l’Enfance et de<br />

la Jeunesse, a annoncé lors de la conférence<br />

de presse du 22 octobre 2021 qu'un<br />

volet de prévention serait intégré dans<br />

les programmes scolaires du fondamental<br />

et du secondaire. Celui-ci permettrait<br />

de montrer aux jeunes que, même si le<br />

cannabis est légal, sa consommation<br />

présente des risques pour la santé et peut<br />

engendrer une addiction.<br />

Les mesures annoncées proposent donc<br />

des solutions holistiques en misant autant<br />

sur l'encadrement de la consommation<br />

récréative que sur la prévention.<br />

Une innovation en Europe<br />

Avec ces nouvelles lois, le <strong>Luxembourg</strong><br />

se démarque des autres États européens.<br />

En effet, jusqu'alors aucun d'entre eux<br />

n'avait légalisé son usage récréatif.<br />

s'élevait à 28,90% il y a quinze ans, il est<br />

monté jusqu'à 60,10% en 2019. Ce phénomène<br />

n'est pas dû au hasard puisqu'il<br />

est provoqué artificiellement par les<br />

producteurs.<br />

Montrer aux jeunes<br />

que la consommation de cannabis<br />

présente des risques<br />

pour la santé et peut engendrer<br />

une addiction<br />

En outre, l’État pourra contrôler la<br />

composition générale du stupéfiant<br />

car, sur le marché noir, aucune vérification<br />

n'est opérée et n'importe quelle<br />

substance toxique peut être ajoutée au<br />

cannabis.<br />

Ces modifications apportées par<br />

l'homme mettraient en danger la santé<br />

des consommateurs et augmenteraient<br />

les risques de développer une<br />

addiction. Paulette Lenert, ministre de<br />

la Santé, a donc annoncé l'élargissement<br />

national des offres de traitement<br />

de désintoxication, notamment en<br />

décentralisant les possibilités d'encadrement<br />

situées majoritairement à<br />

<strong>Luxembourg</strong>-Ville à l’heure actuelle.<br />

L'offre de consultations régionales sera<br />

elle aussi étendue.<br />

La prévention : un impact sur le long<br />

terme<br />

Pour que la nouvelle stratégie nationale<br />

porte ses fruits, le plan d'action comprend<br />

également un encadrement « de<br />

l’information, de la sensibilisation et de<br />

la prévention en matière de cannabis<br />

en particulier et des comportements<br />

addictifs en général et du développement<br />

du réseau de prise en charge en<br />

particulier pour les jeunes et les jeunes<br />

consommateurs ».<br />

Contrairement à l’idée reçue, aux Pays-Bas,<br />

connus pour leurs coffee shops, toutes les<br />

drogues sont interdites. Les autorités tolèrent<br />

l'usage du cannabis récréatif sous<br />

certaines conditions strictes, par exemple<br />

la vente est limitée à cinq grammes par<br />

personne et par jour et les commerces ne<br />

peuvent pas promouvoir leurs produits.<br />

Même chose pour l'Espagne où il est dépénalisé,<br />

mais pas légal : la consommation<br />

et la culture sont tolérées dans certaines<br />

circonstances, mais pas exemptes de sanctions<br />

pénales dans d'autres.<br />

Seule l'utilisation médicale montre<br />

une certaine généralité en Union Européenne,<br />

car 21 États sur 27 l'autorisent.<br />

Les Pays-Bas sont les précurseurs de cet<br />

emploi puisqu'ils l'autorisent déjà depuis<br />

2003.<br />

Même si les gouvernements européens<br />

montrent encore beaucoup de réticences<br />

à l'idée de légaliser le cannabis, il s’agit de<br />

la drogue illicite la plus consommée en<br />

Europe, et la présence sur le marché de<br />

nouveaux produits légaux avec une faible<br />

teneur en THC complexifie davantage la<br />

situation. Pour maîtriser le phénomène,<br />

le <strong>Luxembourg</strong> a donc décidé de mettre<br />

en place une politique innovante et qui<br />

se révélera peut-être plus efficace.<br />

Par P. Paquet


LUXEMBOURG<br />

94<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Si les résultats du test révèlent des signes<br />

importants de violence émotionnelle ou<br />

physique, les participants reçoivent des<br />

renseignements supplémentaires qui<br />

peuvent les guider dans leur recherche<br />

d’informations et d’aide.<br />

LE GOUVERNEMENT<br />

LUXEMBOURGEOIS LUTTE<br />

CONTRE LES VIOLENCES<br />

CONJUGALES<br />

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, les<br />

violences conjugales n’ont fait qu’augmenter.<br />

Le ministère de l’Égalité entre les<br />

femmes et les hommes a donc décidé d’intervenir<br />

en développant et en soutenant<br />

les initiatives de différentes associations.<br />

Ainsi, Taina Bofferding, ministre de l’Égalité<br />

entre les femmes et les hommes, tente<br />

de sensibiliser le grand public et de proposer<br />

de l’aide aux auteurs et victimes des<br />

violences domestiques.<br />

Le Covid-19 a imposé une proximité inhabituelle<br />

à tous les foyers. Cette situation<br />

a aggravé le risque de conflits et de<br />

violences conjugales, comme le prouve<br />

le rapport au gouvernement du Comité<br />

Violence pour l’année 2020.<br />

En effet, entre 2019 et 2020, le nombre d’interventions<br />

policières a augmenté de 94<br />

unités. Ce constat peut également être dressé<br />

pour le nombre de victimes présumées,<br />

avec une croissance de presque 27%, et celui<br />

des auteurs qui est passé de 1206 à 1356.<br />

En cette période de crise, le ministère de<br />

l’Égalité entre les femmes et les hommes<br />

a lancé diverses actions et permis la mise<br />

en place de projets concrets pour enrayer<br />

le phénomène.<br />

L’outil « relation2test »<br />

La Fondation Maison de la Porte Ouverte,<br />

avec l’aide du ministère, a créé<br />

un questionnaire en ligne appelé « relation2test<br />

», qui garantit l’anonymat grâce<br />

au traitement confidentiel des données<br />

et qui poursuit les objectifs de la FMPO.<br />

Celle-ci lutte depuis 50 ans contre la violence<br />

sous toutes ses formes. Elle a voulu<br />

mettre en place un moyen de sensibiliser<br />

le public aux révélateurs d’une relation<br />

inégalitaire et aux premiers signes de<br />

violence. De cette manière, la distinction<br />

entre les conflits qui peuvent être normaux<br />

au sein d’un couple et ceux qui relèvent<br />

de l’agression devient plus simple<br />

à identifier.<br />

Le questionnaire s'adresse à un large<br />

public, sans distinctions d'âge, de sexe<br />

ou d'orientation sexuelle. Si, selon les<br />

chiffres communiqués par le Comité<br />

Violence, les femmes de plus de 35 ans<br />

représentent les victimes majoritaires de<br />

violences conjugales, tout individu peut<br />

un jour en être victime.<br />

Les auteurs des violences<br />

Pour toucher tous les protagonistes des<br />

violences conjugales, le ministère de<br />

l’Égalité entre les femmes et les hommes<br />

et le service Riicht Eraus de la Croix-<br />

Rouge luxembourgeoise ont mis en place<br />

une campagne de prévention durant les<br />

mois d’octobre et de novembre.<br />

Cette initiative vise à faire prendre<br />

conscience de la gravité de leurs agissements<br />

aux auteurs des violences et à<br />

les inciter à contacter le Riicht Eraus.<br />

Ce dernier les accompagne au travers<br />

de consultations. Durant celles-ci, les<br />

personnes concernées développent de<br />

nouveaux comportements pacifiques<br />

qui leur permettront de gérer les situations<br />

à risque. Le but est double : dans un<br />

premier temps, la procédure protège les<br />

victimes, et dans un second temps, elle<br />

réduit la violence.<br />

Dans la même optique, la campagne<br />

tente de toucher le public le plus large<br />

possible, car, comme l’explique Laurence<br />

Bouquée, chargée de direction du service<br />

organisateur de la campagne, « chacun<br />

d’entre nous peut potentiellement faire<br />

preuve de violence verbale ou physique.<br />

Avant d’en arriver là, la personne concernée<br />

peut se tourner vers le Riicht Eraus<br />

pour que la situation n’escalade pas et<br />

n’aboutisse pas à des actes violents ».<br />

Par P. Paquet


LABORATOIRE SOCIAL<br />

95<br />

BRÈVES<br />

POST précurseur dans l’achat de tenues de travail certifiées<br />

Fairtrade<br />

© MEGA<br />

Depuis novembre 2020, POST <strong>Luxembourg</strong> met à disposition de<br />

ses conseillers de vente POST Courrier et POST Telecom des gilets<br />

et des t-shirts en coton bio fabriqués dans le respect de conditions<br />

de production et de travail équitables. En 2021, le groupe<br />

a ajouté cinq autres articles à sa collection certifiée Fairtrade, à<br />

savoir des chemises et des blouses à manches longues et courtes<br />

ainsi que des bonnets. Lors d’une conférence de presse organisée<br />

le 14 octobre, en présence du ministre de la Coopération et<br />

de l’Action humanitaire, Franz Fayot, et du président de Fairtrade<br />

Lëtzebuerg, Jean-Louis Zeien, POST <strong>Luxembourg</strong> est revenu sur<br />

son expérience. « L’engagement de POST sur le long terme est,<br />

d’une part, de veiller aux critères de durabilité dans nos achats<br />

et, d’autre part, à revaloriser au mieux les matériaux utilisés. Ainsi,<br />

POST met à disposition de l’a.s.b.l. Stëmm vun der Strooss ses<br />

anciens vêtements de travail en bon état et non logotés. D’autres<br />

articles textiles sont upcyclées en sacs par la Fondation Autisme<br />

<strong>Luxembourg</strong>. La gamme de vêtements de travail POST certifiés<br />

Fairtrade sera étendue en 2022 par cinq articles supplémentaires<br />

», a déclaré Claude Strasser, directeur général. « En matière<br />

de commerce équitable, nous avons besoin de précurseurs tels<br />

que POST, car, notamment dans le segment des vêtements de<br />

travail, il existe désormais des alternatives certifiées équitables. Il<br />

s'agit d'un cas d'école, et j'aimerais voir de nombreux organismes<br />

publics et privés inclure, lors de leurs appels d'offres dans l'industrie<br />

textile, le critère d’une production équitable », a ajouté Jean-<br />

Louis Zeien lors de cette conférence de presse.<br />

Source : POST <strong>Luxembourg</strong><br />

© POST <strong>Luxembourg</strong><br />

La commune de Mamer distinguée pour son engagement en<br />

faveur de l'égalité des sexes<br />

Tous les ans, le ministère de l’Égalité entre les femmes et les<br />

hommes décerne un prix à une ou plusieurs communes s’étant<br />

particulièrement engagée(s) dans la promotion d’un meilleur<br />

vivre-ensemble entre les femmes et les hommes sur leur territoire.<br />

Cette année, Taina Bofferding a remis ce prix à la commune<br />

de Mamer pour l’organisation de la semaine thématique<br />

« MaMer Egalitéit » dans les écoles fondamentales de Mamer et<br />

de Capellen, ainsi qu’au lycée Josy Barthel. À travers plusieurs<br />

ateliers pédagogiques, les élèves de ces établissements ont été<br />

invités à réfléchir sur les inégalités entre les sexes et les stéréotypes<br />

genrés. Le prix égalité 2021 a été remis dans les mains de<br />

Gilles Roth, bourgmestre de Mamer. « En tant que collège échevinal,<br />

nous sommes conscients de la transversalité de la thématique<br />

de l'égalité entre les femmes et les hommes, et nous<br />

nous en investissons constamment (…). Que ce soit à travers<br />

la lutte contre les stéréotypes sexués auprès des plus jeunes ou<br />

par l'éclaircissement du grand public sur la violence domestique<br />

et les moyens de se faire aider, notre commune continue<br />

à s'engager durablement pour l'égalité des sexes », a-t-il déclaré.<br />

Une source d’inspiration pour toutes les autres communes<br />

luxembourgeoises, selon la ministre.<br />

Source : SIP<br />

Une nouvelle structure pour la Charte de la Diversité Lëtzebuerg<br />

Le 30 septembre dernier, lors de la 11 e session de signature officielle,<br />

la Charte de la Diversité Lëtzebuerg a dévoilé sa nouvelle<br />

structure. Réunissant désormais 230 organisations (parmi lesquelles<br />

26 nouvelles entreprises signataires) engagées en matière<br />

de diversité et d’inclusion, la Charte entend désormais<br />

renforcer la contribution de chacun de ses adhérents grâce à<br />

la mise en place de groupes de travail autonomes dédiés à la<br />

création et au partage de connaissances. En parallèle, l’introduction<br />

de trois nouveaux statuts a été annoncée, permettant à<br />

chaque signataire de mesurer ses accomplissements en matière<br />

de diversité et d’inclusion. Enfin, elle prévoit des opportunités<br />

de visibilité plus nombreuses selon le statut.<br />

Source : IMS <strong>Luxembourg</strong>


LUXEMBOURG<br />

96<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

DIFFERDANGE<br />

SE PENCHE<br />

SUR L’ALIMENTAIRE<br />

DURABLE<br />

L’alimentation durable, voici un enjeu<br />

d'avenir mêlant respect de l'environnement<br />

et souci d'une alimentation saine,<br />

abordable et de qualité. Le projet européen<br />

FUSILLI (Fostering the Urban food<br />

System transformation through Innovative<br />

Living Labs Implementation), financé<br />

par le programme de recherche<br />

et d’innovation Horizon 2020 de l’Union<br />

européenne, ambitionne de créer des<br />

politiques alimentaires intégrées et systémiques<br />

soutenant la transition vers<br />

des systèmes alimentaires durables dans<br />

les zones urbaines, périurbaines et rurales.<br />

Avec le soutien de Luxinnovation,<br />

la Ville de Differdange prend part au<br />

projet et entend mettre en place de telles<br />

politiques.<br />

Douze villes participantes<br />

À Differdange, commune historiquement<br />

industrielle et sidérurgique,<br />

l’heure est au renouvellement et à l’innovation.<br />

ArcelorMittal y a installé son<br />

géant parc photovoltaïque flottant dans<br />

un ancien bassin de refroidissement et<br />

son ancien atelier, aujourd’hui baptisé<br />

le 1535°, s’est mué en un espace de<br />

créativité ouvert à l'entrepreneuriat.<br />

La commune du Sud s’engage désormais<br />

dans l’alimentation durable. Elle<br />

tient donc à assurer une transition vers<br />

des systèmes alimentaires résilients en<br />

s’engageant dans le projet européen<br />

FUSILLI.<br />

L’objectif général de ce projet est de<br />

soutenir les villes paneuropéennes participantes<br />

et leurs zones périurbaines<br />

dans leur transition. Au total, douze<br />

villes y participent : Athènes (Grèce),<br />

Castelo Branco (Portugal), Kharkiv<br />

(Ukraine), Kolding (Danemark), Nilufer-Bursa<br />

(Turquie), Oslo (Norvège),<br />

Rijeka (Croatie), Rome et Turin (Italie),<br />

San Sebastian (Espagne), Tampere<br />

(Finlande) et Differdange. Cellesci<br />

tenteront de relever les défis de la<br />

transformation des systèmes alimentaires<br />

en misant sur la coopération et<br />

les échanges de bonnes pratiques pour<br />

favoriser l’apprentissage mutuel.<br />

Répondre aux priorités de Food 2030<br />

Actuellement, nos systèmes alimentaires<br />

ne sont pas durables et soulèvent<br />

pléthore de questions liées au changement<br />

climatique, à la pollution, à<br />

la pénurie de ressources, à la perte de<br />

la biodiversité ou aux maladies liées à<br />

l’alimentation et à la malnutrition. FU-<br />

SILLI est une réponse à ces problématiques<br />

puisqu’il entre également dans<br />

le cadre plus global de la politique de<br />

recherche et d’innovation de l’UE visant<br />

à transformer les systèmes alimentaires:<br />

Food 2030. Celle-ci se conforme<br />

notamment aux objectifs du Green Deal<br />

européen et à la stratégie « de la ferme à<br />

la fourchette ». Food 2030 se concentre<br />

sur quatre priorités : la nutrition pour<br />

une vie en meilleure santé, le climat<br />

pour bâtir des systèmes alimentaires<br />

résilients, la circularité pour assurer la<br />

durabilité et l’innovation au profit des<br />

communautés.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

97<br />

l’occupation d’une petite partie d’un<br />

grand terrain de 115 hectares, dont<br />

dispose la Ville de Differdange, afin d’y<br />

développer un projet agroécologique<br />

de production de fruits et légumes.<br />

D’autres activités seront aussi organisées<br />

sur cette parcelle », explique Carla<br />

Jellema.<br />

Miser sur la participation citoyenne<br />

Chacune des douze villes participant au<br />

projet FUSILLI est ainsi amenée à créer<br />

ou améliorer le développement d’un<br />

écosystème d’innovation ouvert où<br />

des actions concrètes seront déployées<br />

pour développer et mettre en œuvre<br />

des politiques de systèmes alimentaires<br />

urbains répondant à ces quatre enjeux<br />

majeurs.<br />

Développer un projet<br />

agroécologique de production<br />

de fruits et légumes<br />

Le soutien de Luxinnovation<br />

La troisième ville du Grand-Duché a<br />

notamment bénéficié du soutien de<br />

Luxinnovation pour intégrer ce consortium<br />

européen. « Il y a deux ans et demi,<br />

nous avions engagé un consultant en<br />

matière de développement durable.<br />

Il s’est avéré qu’il y avait un intérêt à<br />

améliorer le système alimentaire. Nous<br />

avons suivi cette voie, préparé un projet<br />

et avons été mis en relation avec Luxinnovation.<br />

Nous avons pu bénéficier<br />

d’un suivi personnalisé, professionnel,<br />

avec des connaissances et des compétences<br />

dans le domaine de l’alimentation.<br />

Nous avons été challengés et guidés<br />

à chaque étape de la préparation de<br />

notre dossier et nous avons également<br />

été mis en relation avec un certain<br />

nombre d’autres acteurs de l’écosystème<br />

», détaille Martin Kracheel, City<br />

Manager de Differdange.<br />

Planifié pour une durée de vie de<br />

quatre années, le projet FUSILLI est<br />

tout de même voué à s’ancrer dans la<br />

durée. L’été dernier, la commune a engagé<br />

Carla Jellema au poste de Project<br />

Manager afin de mener à bien ce projet.<br />

Les perspectives sont nombreuses<br />

et les chantiers sont menés conjointement<br />

avec le TNT (Territoire Naturel<br />

Transfrontalier de la Chiers et de l’Alzette)<br />

et l’Université du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

« Nous finalisons actuellement la feuille<br />

de route pour mettre en place notre Living<br />

Lab. Nous préparerons également<br />

Ce projet, réalisé pour la population,<br />

l’est aussi par la population. En effet,<br />

un travail d’information et de sensibilisation<br />

sera mené auprès des citoyens.<br />

Il leur sera demandé de proposer des<br />

idées concernant une meilleure gestion<br />

de l’ensemble de la chaîne alimentaire,<br />

et de choisir les sujets qui leur semblent<br />

les plus importants entre « Produire sa<br />

propre nourriture », « Conseils pour une<br />

alimentation saine », « Sécurité alimentaire<br />

», « Acheter local et régional », ou<br />

« Anti gaspi : prendre soin de la nourriture<br />

et des ressources de manière<br />

responsable ». Carla Jellema précise<br />

qu’une fois ces idées récoltées, les initiateurs<br />

du projet organiseront, début<br />

2022, des workshops citoyens autour<br />

des thématiques les plus pertinentes.<br />

Enfin, Differdange présentera le projet<br />

FUSILLI à l’occasion du grand marché-salon<br />

de produits régionaux, « Au<br />

Goût du Terroir », qui aura lieu à Käerjeng<br />

au mois de mars.<br />

Par P. Birck


LUXEMBOURG<br />

98<br />

AIDER LES FAMILLES<br />

DANS LE BESOIN<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Caritas <strong>Luxembourg</strong>, la Croix-Rouge<br />

luxembourgeoise et Delhaize <strong>Luxembourg</strong><br />

se sont associés pour la 12 e<br />

année consécutive dans le cadre de<br />

l’action « Buttek ». Celle-ci a pour objectif<br />

d’aider les familles dans le besoin.<br />

L’enseigne au Lion entend également<br />

sensibiliser ses clients au taux de pauvreté.<br />

Du 18 novembre au 8 décembre<br />

2021, l’action a permis de récolter des<br />

dons dans les différents points de vente<br />

Delhaize au Grand-Duché.<br />

Selon le dernier « Rapport travail et cohésion<br />

sociale » du STATEC, la situation<br />

des individus face à la pauvreté diffère<br />

selon la composition familiale. Ceux<br />

qui encourent le plus de risques sont<br />

les ménages avec enfants, notamment<br />

les familles monoparentales. Ces dernières<br />

font face au risque de pauvreté<br />

le plus élevé car elles ne bénéficient des<br />

revenus que d’un seul parent. Dans 82%<br />

des cas, il s’agit de celui de la mère. Les<br />

membres de ce type de ménage sont<br />

deux voire trois fois plus susceptibles<br />

de tomber sous le seuil de pauvreté. En<br />

résumé, une famille monoparentale sur<br />

trois risque de tomber dans la pauvreté<br />

au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

La problématique a particulièrement<br />

touché l’équipe de Delhaize. C’est<br />

pourquoi cette dernière a participé à<br />

l’action « Buttek », qui vise à aider les<br />

familles dans le besoin en récoltant<br />

des dons. Les fonds soulevés grâce à<br />

cette action sont convertis en denrées<br />

alimentaires par l’enseigne et répartis<br />

dans les différentes épiceries sociales<br />

gérées par Caritas <strong>Luxembourg</strong> et la<br />

Croix-Rouge luxembourgeoise.<br />

« Il est important d’éveiller l’intérêt de<br />

nos clients sur cette dure réalité. Nous<br />

comptons sur leur générosité pour<br />

soutenir les personnes en situation de<br />

précarité au Grand-Duché », explique<br />

Cédric Gonnet, Country Director de<br />

Delhaize <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Les épiceries sociales pour lutter<br />

contre la précarité<br />

Les épiceries sociales « Caritas Buttek »<br />

et « Croix-Rouge Buttek » ont été créées<br />

en 2009 en collaboration avec le ministère<br />

de la Famille et de l’Intégration afin<br />

de venir en aide aux familles touchées<br />

par la pauvreté. Leurs réseaux comptabilisent<br />

aujourd’hui douze points de<br />

vente à travers tout le pays. Révélateur,<br />

ce chiffre témoigne de la nécessité de<br />

soutenir les familles vivant en dessous<br />

du seuil de pauvreté sur le territoire<br />

luxembourgeois.<br />

Dans les épiceries sociales, les personnes<br />

démunies peuvent obtenir des<br />

denrées alimentaires et des produits<br />

d’usage quotidien pour une participation<br />

financière de l’ordre d’un tiers de<br />

leur prix sur le marché traditionnel.<br />

Elles voient ainsi leur pouvoir d’achat<br />

augmenter tout en ayant accès à des<br />

denrées alimentaires et des produits<br />

frais de qualité, ainsi qu’à des produits<br />

d’hygiène.<br />

Delhaize, l’engagée<br />

Depuis septembre 2016, Delhaize renforce<br />

sa lutte contre le gaspillage alimentaire.<br />

Ce sont 14 supermarchés de<br />

l’enseigne qui redistribuent désormais<br />

leurs invendus alimentaires tout au<br />

long de l’année aux épiceries sociales<br />

« Caritas Buttek » et « Croix-Rouge<br />

Buttek ». Le partenariat s’est donc renforcé<br />

au-delà de l’action « Buttek » annuelle<br />

afin de donner une nouvelle finalité<br />

sociale aux denrées alimentaires<br />

invendues.<br />

Du 2 au 28 décembre, l’enseigne au Lion<br />

lance une autre action. Lors de l’achat<br />

d’une soupe, un euro€ est reversé aux<br />

épiceries sociales ; de quoi continuer à<br />

prendre soin les uns des autres, surtout<br />

pendant les fêtes de fin d’année.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

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