Gruuthuyse-et-héraldique

GRUUTHUYSE ET HERALDIQUE
I GENEALOGIE DE LA FAMILLE VAN DEN GRUUTHUYSE
II LE TOURNOI DE BRUGES DU 11 MARS 1393
III ANALYSE HERALDIQUE DU VITRAIL DE JEAN IV DE
BRUGES, SEIGNEUR DE GRUUTHUSE, ET DE MARIE DE
MELUN
IV JEAN DE BRUGES, SEIGNEUR D’ESPIERRES, ET JEAN VAN
DEN GRUUTHUYSE, LES DEUX FILS DE LOUIS DE
BRUGES, SEIGNEUR DE GRUUTHUSE
V REQUIEM POUR GRUUTHUYSE OU LA VIE MOUVEMENTEE
DE CATHERINE DE BRUGES
VI TABLEAU GENEALOGIQUE ET HERALDIQUE DE LA
FAMILLE VAN DEN GRUUTHUYSE DITE DE BRUGES
JEAN-MARIE VAN DEN EECKHOUT (AIH)
2021

GRUUTHUYSE ET L’HERALDIQUE
(Révision, octobre 2020)
1395-G/820: “die he' van gruithusen” son écu suivant Gelre et son sceau dès 1384
(Bouton, Wapenboeck, T. VI, planche 81 et XVII)
INTRODUCTION
Dans la première partie, je propose une analyse des écus adoptés par la
famille van den Gruuthuyse et je tâche de définir la raison de l’inversion
des quartiers de Bruges-Aa 1 à Aa-Bruges et de la reprise de l’écartelé
Bruges-Aa plus tard.
J’essaie d’abord de donner un aperçu des différents membres jusqu’à Louis
van den Gruuthuyse dit de Bruges 2 . L’analyse se base sur des informations
trouvées dans les cartulaires et les chroniques anciennes. J’ai tenu à
respecter l’orthographe des noms et des titres de ces sources.
1 C’est-à-dire écartelé aux 1 et 4, d’or à la croix de sable (Gruuthuyse); aux 2 et 3, de
gueules au sautoir d’argent (Aa). Dans le texte, je décris cet écu comme écartelé Bruges-
Aa ou simplement Bruges-Aa.
2 J’ai suivi partiellement la généalogie publiée dans l’ouvrage de Chistophe Butkens,
Trophées tant sacrés que profanes du duché de Brabant. Dirk Van de Perre, formule
dans son article sur le lien des seigneurs de Pollare et de Gruuthuse, une nouvelle
hypothèse sur l’origine de Jean, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen. Il pense, à
l’inverse de Miraeus et des autres, que le premier Gruuthuyse mentionné comme
seigneur de Grimbergen est le fils de Geldolf van den Gruuthuyse et d’une fille - sans
doute Catherine - de Gérard van der Aa qui porta la seigneurie de Grimbergen en héritage
à son époux, puis à son fils Jean I, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen. Celui-ci
prendra un écartelé Bruges-Aa comme écu (Butkens, Trophées, T. II, pp. 110-112 - Van
de Perre, Relatie, pp. 3 et 11-12).
Gruuthuyse et héraldique 1

Je termine la première partie par un court aperçu des cimiers et des liens
avec la famille Ghistelles qui portait à cette époque le même cimier.
Dans la deuxième partie, je donne les noms et une courte description
biographique des participants au tournoi ayant eu lieu à Bruges le 11 mars
1393.
Dans la troisième partie, je propose une analyse héraldique du vitrail de
Jean IV de Bruges, seigneur de Gruuthuse, et de sa seconde épouse, Marie
de Melun, sous le titre: Manipulation des quartiers.
La quatrième partie donne une courte biographie de Jean de Bruges,
seigneur d’Espierres, et de Jean van den Gruuthuyse, sénéchal d’Anjou, les
deux fils de Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse. Comme ces deux
personnages portent le même prénom, on les confond souvent et on en fait
parfois une seule et même personne.
La dernière partie donne un aperçu généalogique de la famille avec, si
possible, l’écu de chaque membre suivant le sceau, l’épitaphe ou autre
source.
Gruuthuyse et héraldique 2

I. GRUUTHUYSE, L’HERALDIQUE OU L’EXPRESSION DE PUISSANCE 1
GENEALOGIE DE LA FAMILLE VAN DEN GRUUTHUYSE
A-I. LES SEIGNEURS DE GRUUTHUSE
1. GELDOLF DE BRUGES, SEIGNEUR DE GRUUTHUSE
Un “Ghildolf van der Brugghe, here van den Gruthuse” 2 est cité en
1293/94 comme homme de fief du comte de Flandre. En 1302, il prête 400
livres à la ville de Bruges. Le 10 août de la même année, on trouve dans les
notes de frais de Guillaume de Juliers que “mon signeur Gillebiert de
Bruges”, logeait “a lostel Martin Copemain” à Bruges. En 1315, la charte
de 1296 concernant l’accord sur le petit tonlieu de Bruges, entre Jean,
seigneur de Gistel, et Geldolf de Bruges est vidimé par l’abbé de l’abbaye
Eekhout à Bruges. En 1328/1329, il y a report d’une rente héréditaire sur
des biens situés à Bruges 3 . En 1332, il déclare avoir vendu à la ville de
Bruges une parcelle de terre pour la construction d’un nouveau canal
nommé “die Leye” 4 .
Suivant Dirk Van de Perre, il aurait épousé (Catherine ?) la fille héritière
de “Gheraert van Pollaer”, seigneur de Grimbergen et de Pollare, fait
chevalier à la bataille de Woeringen en 1288 5 .
Le 4 avril 1329, “Ghildolf van Brugghe, ruddere, here van Gruuthuise”
fait son testament. Parmi les témoins, son fils Jean est mentionné comme
étant majeur. Le 6 juillet 1338, on cite à nouveau au sujet du testament son
fils “Johanne, dicto de Gruuthuse, milite” comme témoin 6 .
Geldolf avait un frère Jean van den Gruuthuyse qui fit son testament en
1311. Il y nomme “minen here Ghildolue” son frère et dit être le fils de
Geldolf van den Gruuthuyse. En 1308, les comptes du “baillie dou
1 Ce texte est basé sur les articles, Heraldiek en macht in de Middeleeuwen - Het wapen
van de familie Gruuthuyse in de XIVde en de eerste helft van de XVde eeuw, publiés dans
Heraldicum Disputationes, et Aangepaste hypothese voor de eerste generaties van de
familie van der Aa genoemd van den Gruuthuyse, dans Heraldicum Disputationes. Dans
ces articles, j’avais suivi la thèse de Miraeus, Butkens et autres, qui disent que Catherine,
dame de Gruuthuse, était la fille de Geldolf van den Gruuthuyse et épouse de Jean van
der Aa, fils de Gérard, seigneur de Grimbergen et de Pollare. Dans le présent texte par
contre, j’ai suivi la thèse de Dirk Van de Perre (van den Eeckhout, Wapen van de familie
Gruuthuyse, T. 17, pp. 17-32 et 47-68 et Aangepaste hypothese, T. 23, pp. 25-32 - Van
de Perre, Relatie, pp. 3 et 11-12).
2 Vous trouverez plus de détails sur la Cour de Gruuthuse à Bruges dans l’ouvrage de
Gilliodts-van Severen, Bourg, T. I, pp. 379-381.
3 Le dernier payement fut effectué en 1338 par Jean van den Gruuthuyse (Vandermaesen,
Inventaris, p. 114 et n° 0/369).
4 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. I, pp. 34, 37, 110, 132, 315-316 et 438-439 –
Schouteet, Regesten, T. I, n° 292 et 355 et T. II, n° 237 et 564.
5 Van de Perre, Relatie, pp. 3 et 11-12 - Willems, Heelu, p. 314
6 Van de Perre, Relatie, pp. 4-5
Gruuthuyse et héraldique 3

Viesbourc” de Gand mentionnent “It. de 6 eskevins qui sont eskevins à
Jehan de le Gruuthuze à Zomerghien pour ce qu’il oïrent coie vérité et
jugièrent sur Boidin Stoihard, bailliu à Zomerghien de par mon seigneur
le conte” 1 .
2. JEAN I VAN DEN GRUUTHUYSE, SEIGNEUR DE GRIMBERGEN
En 1332, on cite “messire Jehan de Bruges” 2 . En 1335, il est mentionné
comme seigneur d’Erkegem. En 1336, parmi d’autres nobles de Flandre,
“ Johannis de Gruuthuse, domini de Grimberghen et de Pollaer, militis,”
scelle le traité de paix entre le duc de Brabant et le comte de Flandre,
concernant la ville et le pays de Malines. En 1339, “Jhan van den
Gruuthuse, heere van Aa,” scelle à nouveau le traité entre le duc de Brabant
et le comte de Flandre 3 . Comme il le fait parmi les nobles de Flandre, peuton
conclure que son père était déjà décédé et qu’il était déjà seigneur de
Gruuthuse ?
Le 25 octobre 1339, Jean van den Gruuthuyse, seigneur de Grimbergen et
de Pollare, et son épouse, Marguerite van Ghistelles, font un transfert de
rentes héréditaires sur des biens à Bruges. Elle arme ici, parti en 1, écartelé
Bruges-Aa, en 2, Ghistelles 4 .
En 1351, il est feudataire d’un fief comtal appelé “de Grute” à Bruges 5 .
Jean I épousa Marguerite, fille de Jean III, seigneur de Gistel, et de
Marguerite de Luxembourg 6 . Elle est sans doute née après 1300 mais
1 Un “Walterus van Brugghe de Gruythuyse, ballieu van Brugghe en Brugger ambacht”
(bailli de Bruges et du métier de Bruges) est cité comme échevin du Franc de Bruges en
1363 (Delepierre, Documents, S. II-7, p. 64 - Gailliard, Inscriptions-Notre Dame, pp.
27-29 – Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, pp. 337-338 - Vandermaesen,
Inventaris, pp. 136 et 138 et n° 0/498 et 0/517 - Van de Perre, Relatie, p. 4 - Vuylsteke,
Comptes, T. I, p. 45).
2 Parmi les nobles brabançons qui vivaient sous le règne de Jean II, duc de Brabant de
1294 à 1312, on cite “Gerard d’Aa, sire de Grimberges”, qui armait les armes plaines
d’Aa, et “Jean d’Aa, Sire de Gruthuse en Flandres”. Durant le règne de Jean III, duc de
Brabant de 1312 à 1355, on cite “Jean d’Aa Sire de Grimberges & Gruthuse” qui
écartelait Aa-Gruuthuyse. Suivant Christophe Butkens, Gérard van der Aa et Catherine
van den Gruuthuyse avaient un fils Gérard qui reçut les biens brabançons. Il épousa
Isabelle van Leefdael, veuve de Guillaume, seigneur de Petersheim. Suivant Christophe
Butkens, il mourut sans héritiers directs en 1347. De ce fait, Jean I van der Aa dit van
den Gruuthuyse devint seigneur de Grimbergen. Mais suivant un sceau de 1336, Jean I
van den Gruuthuyse est déjà cité comme seigneur de Grimbergen cette année-là. En
outre, Gérard n’est plus mentionné parmi les nobles brabançons qui signèrent le traité
entre le duc de Brabant et le comte de Flandre (Butkens, Trophées, T. I, pp. 379-380 et
456 - Wauters, Environs, T. II, p. 201 – Willems, Gestes, T. II, p. 452).
3 Demay, Flandre, n° 660 - de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 460 - Despars, Cronijcke, T. II, p.
336 - Schouteet, Regesten, T. II, n° 700
4 de Limburg-Stirum, Chambellan, pp. 128, 136 et LI-LII - Van de Perre, Pollare, p. 178
– Van de Perre, Relatie, pp. 5-6 - Vandermaesen, Inventaris, n° 0/538
5 Schouteet, Regesten, T. III, n° 68 et 210
6 Buylaert cite après 1365, “min here Jan, here van Ghistele” tenait la première partie du
“clene thoolne van Brucghe twelke hem mijn heere van den Gruuthuse zijn broeder gaf
Gruuthuyse et héraldique 4

certainement avant 1305. A la mort de son père en 1315, son frère Jean IV
était encore très jeune. Elle épousa sans doute Jean van den Gruuthuyse
entre 1320 et 1325. Leur fils ainé, Jean II pourrait être né vers 1325 1 . En
1339, Marguerite van Ghistelles scelle une charte de donation à l’église
Notre-Dame à Bruges. On la cite à nouveau le 4 janvier 1357, avec son fils
“Jhan, here van den Gruuthuse ende van Gremsberghe, ruddere, zone van
der vorseider vrouwen“ 2 . Jean I doit donc être mort en 1355 ou 1356.
En 1363, Jean II van den Gruuthuyse donne une partie d’un fief sise dans
la paroisse Sainte-Catherine à sa soeur. Il s’agit sans doute de Jeanne,
épouse de Gilles Hooft. Ces derniers avaient une fille Marie qui, après la
mort de sa mère en 1367, hérita des biens situés dans la paroisse Sainte-
Catherine et à Wingene 3 .
Puis en 1365, Merghelynck cite comme feudataire de la Cour de Tielt, le
seigneur de Gruuthuse et sa soeur, épouse de “Gilles Oste” 4 .
Jean I avait au moins un frère, Geldolf, et une sœur Catherine, épouse de
Jean van Axele 5 . Il avait aussi plusieurs filles et trois fils, Jean II, Roland
et Geldolf.
in huwelicke” (Jean, seigneur de Gistel, tenait la première partie du petit tonlieu de
Bruges qu’il avait reçu en présent de mariage de son frère, le seigneur de Gruuthuse)
(Buylaert, Repertorium, p. 137).
Le 10 juin 1367, Frank van Hale, chevalier, reçut l’autorisation de Marguerite de Brabant
de “changer son Fief de Lilloo et tous les autres Biens qui lui appartenaient dans le
Marquisat d’Anvers d’une somme de 12000 liv. par. envers Messire Jean Van den
Gruuthuse, en exécution du contrat de Mariage fait entre ledit Franke et Dlle. Marie
van Ghistelle”. Suivant Butkens, un Jean van den Gruuthuyse aurait aussi épousé une
Catherine van Steelant (Butkens, Trophées, T. II, p. 111 – Buylaert, Adel, p. 268 – de
Raadt, Sceaux, T. I, p. 495 - de Saint-Genois, Monumens, T. II, p. 1340).
1 Il se maria une première fois en 1355; son fils Jean III aurait donc été très jeune s’il avait
épousé en 1368, la veuve de Jean de Rochefort. Elle aurait été beaucoup plus âgée que
son mari. Au Moyen Age, les filles se mariaient entre 17 et 19 ans, et les garçons entre
27 et 30 ans.
2 Van de Perre, Relatie, p. 5
3 “Thuus dat men in tiden verleden noemde ten Gruuthuse staende by de sinte Katelinen
kerke buten der stede van Brugghe” (la maison, près de l’église Sainte-Catherine hors
les murs de Bruges, qu’on appelait dans le passé Gruuthuse) appartenait à “Ysabeele,
vrouwe van Ghistele”. Ce bien, qui en “tiden verleden toebehoorde mer Guye van
Ghistele”, a appartenu aux seigneurs de Gruuthuse (de Limburg-Stirum, Chambellan,
pp. LXXIX-LXXXI - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p. 356).
4 Après le décès du seigneur de Gruuthuse, son fils Jean III hérita de la Cour de Tielt, alors
que la soeur du seigneur de Gruuthuse hérita d’une rente annuelle de ce fief
(Merghelynck, Bruges, p. 1, jan. 1367 / St. Jean 1368 - Merghelynck, Courtrai, n° 2,
1365, p. 17, 1366 / 1367 et p. 31, 8 mai 1396 / 19 sept. 1396).
Suivant Christophe Butkens, Jean aurait eu une autre soeur, Marguerite épouse de
Roland van Halewyn, seigneur d’Halluin, de Rollegem et d’Uitkerke, fils de Wauthier,
seigneur d’Halluin. Suivant Leuridan par contre celui-ci épousa l’héritière d’Uitkerke
(Butkens, Trophées, T. II, p. 111 – Leuridan, Le Ferrain, pp. 121-122 - Opsommer,
Leengoed, p. 484 - Santens, Hemsrode, pp. 227-228).
5 Bethune donne pour la description de l’épitaphe de Philippe van Masmines, les quartiers
suivants, “Masseme, eene schilt met een cruse (maer of Gruuthuse, Mortaingne of
Nevele es, en can men niet weten), Axele ende Gruuthuuse ghecarteleert met
Gruuthuyse et héraldique 5

3. JEAN II VAN DEN GRUUTHUYSE DIT VAN DER AA
En 1356, Jean van den Gruuthuyse est cité parmi les nobles brabançons qui
rendent hommage au comte de Flandre comme duc de Brabant. En 1357,
il reçoit du comte de Flandre, en compensation des pertes subies au Brabant,
les biens confisqués à “Arnould de Rummene” 1 .
Le seigneur de Gruuthuse est cité en 1362/63 comme habitant la ville de
Bruges et en 1365, on trouve parmi les feudataires du Franc de Bruges, le
seigneur Jean van den Gruuthuyse, tenant le fief “de Grute” à Bruges, et
le seigneur Geldolf van den Gruuthuyse, qui tenait la deuxième moitié du
petit tonlieu du seigneur de Gistel. Parmi les feudataires du château de
Courtrai, on cite à nouveau le seigneur Jean van den Gruuthuyse tenant le
fief de la Cour de Tielt et l’écuyer Jean van den Gruuthuyse tenant des
biens à Wingene qu’il tenait en fief du seigneur de Gruuthuse. Peut-on
avancer que ce Jean est Jean le porte-pennon à la bataille de Nicopolis ?
Jean II van den Gruuthuyse épousa en premières noces en 1355, Agnès
Pipenpoy, fille de Guillaume, chevalier, cité en 1338 dans la suite d’Eduard
III, roi d’Angleterre, et de Catherine van Zweveghem, fille de Louis,
seigneur d’Overham 2 . De cette union sont peut-être nés Jean, le portepennon
à la bataille de Nicopolis, et Geldolf van den Gruuthuyse, tous deux
mentionnés parmi les participants au tournoi de Bruges en 1393 3 .
Gramsberghe” {Masmines, une croix (mais on sait pas si c’est Gruuthuyse, Mortagne
ou Nevele), Axele et Gruuthuyse écartelé de Grimberghe} ce qui fait supposer qu’une
union a eu lieu entre les familles van Axele et de Bruges dite van den Gruuthuyse.
Goethals cite une Catherine, fille de “Guildolf de Bruges”, chevalier, seigneur de
Gruuthuse, qui épousa Jean van Axele. Elle se fit ensuite religieuse au couvent Sainte-
Claire à Gand où elle mourut le 11 juin 1342. Suivant van Elslande par contre, cette
Catherine était la fille de Jean I van der Aa, seigneur de Gruuthuse (Bethune, Epitaphes,
p. 7 – Goethals, Dictionnaire, T. II, p. 298 – Van de Perre, Relatie, pp. 7-8 - van Elslande,
Axele, pp. 18-20 - van Elslande, Massemen, pp. 10-11 - van Elslande, Pollare, pp. 38-
40 et 50 – van Parys, Lignages, pp. 157-158 et 363 – Wauters, Environs, T. I, p. 233 et
T. II, p. 129).
1 de Limburg-Stirum, Cartulaire, T. II, pp. 63 et 66 – Wauters, Environs, T. II, p. 201 –
Willems, Gestes, T. II, pp. 452 et 508
2 En 1355, Jean van den Gruuthuyse, l’époux d’Agnès Pipenpoy, est cité comme chevalier
(Buylaert, Repertorium, p. 137 – Thierry d’Orjo, communication avec référence AGR,
divers mss, n° 5424, f° 200 - Hollevoet, Tielt, p. 90 – Lindemans, Pipenpoy, p. 28 -
Merghelynck, Bruges, p. XVI, 1365 - Merghelynck, Courtrai, n° 2, 1365 et n° 9, 1365).
3 L’épitaphe de Marguerite van Dudzele dit qu’elle est la “f a mijnsheeren Bauduijns heere
van Dudzeele, ende mijnheeren van Gruuthuuse ghesellenede; obiit 1363, den 5
maerte”. Peut-on conclure que Jean II van den Gruuthuyse a aussi épousé Marguerite
van Dudzele ou - comme on ne le cite pas comme seigneur de Gruuthuse et de
Grimbergen - s’agit-il d’un autre membre de la famille ? Marguerite n’avait sans doute
pas d’enfants de cette union, vu que les biens de Baudouin van Dudzele, mort le 3 avril
1366, passèrent après le décès de sa femme, Marie de Bailleul qui en avait l’usufruit, à
sa nièce, Elisabeth van Dudzele, fille de Jacques et de Willelmina van Straten (Bayley,
Bailleuls, pp. 44-45 - Bethune, Epitaphes, p. 327 – de Limburg-Stirum, Chambellan, pp.
128, 136 et LI-LII - Dulong, Dudzeele, pp. 159-161 – Piot, Straten, pp. 58-59 -
Tavernier, Kerkelijke, T. 45, p. 545 - Van de Perre, Pollare, p. 178 - Vandermaesen,
Inventaris, n° 0/538).
Gruuthuyse et héraldique 6

Le 26 mai 1368, “mer Jan, heere vanden Gruuthuse ende van Gremberghe”
est mentionné comme époux de Gertrude Hoste, veuve d’Henri Braderick 1 .
Jean II épousa en septembre 1368, Isabelle de Looz d’Agimont 2 .
“Here janne heer van grembghe en van de gruthuse” épousa “mine vrauwe
agnese van mortaigne vrouwe van espiere en duaigiere van lichtervelde”,
veuve de Gérard van Halewyn. Le 28 avril 1389, ils rédigèrent leur contrat
de mariage. Cet acte fut signé par “heer janne heer van ghistele end van
arnes, mij heer gherarde van ghistele, mijn heer janne heer van haelwine,
mijn heer willem van haelwine, heer van huutkerke ende min heer
gheldolve van den gruthuse”, chevaliers. Geldolf est cité comme son frère.
Jean II mourut fin août 1396. Agnès de Mortagne reçut entre 1405 et 1407,
comme héritage, après le décès de sa mère “dle de la Woestine”, un fief à
Geluwe. En 1434, elle fit un don à l’église Notre-Dame à Bruges. Elle
mourut en 1438 et fut enterrée aux Carmélites à Bruges 3 .
En 1371, le seigneur de Gruuthuse combat, sous Wenceslas, duc de Brabant,
comme meneur de la 20 e route 4 dans la bataille à Baesweiler. Il y conduit,
suivant Chistophe Butkens, sous ses ordres, Robert van Assche, chevalier,
Rogier van Oostkercke, chevalier, Olivier Utenhove, Jean de
Slangenbrouck, Geldolf van den Gruuthuyse, chevalier, et Wautier van
1 Henri Braderick mourut sans doute en 1361 ou peu après (Buylaert, Repertorium, p. 138
- de Limburg-Stirum, Cartulaire, T. II, p. 273 - Sabbe, Braderic, pp. 173-174).
2 L’écart entre les deux dates, le 26 mai 1368 et septembre 1368 est très petit ! Est-ce
réaliste ? Y a-t-il une erreur dans les dates ?
Isabelle de Looz-Agimont était la fille aînée de Jean de Looz, seigneur d’Agimont, et de
Jeanne van Gavere. Jean de Looz-Agimont était encore mineur le 28 décembre 1323 et
est mentionné comme chevalier dès 1336. Isabelle épousa en premières noces, Jean I,
seigneur de Rochefort. Le 3 août 1345, alors que son père était encore vivant, il rendit
hommage à l’évêque de Liège pour la seigneurie de Rochefort. Le 28 avril 1357, alors
que Jean de Looz, seigneur d’Agimont, vivait encore, Jean I, seigneur de Rochefort ainsi
que son épouse Isabelle et sa sœur Marie, femme de Thierry de Haneffe, conclurent un
accord concernant le futur héritage; Isabelle hériterait des seigneuries Agimont et
Ayshove ; sa sœur et son mari, des seigneuries de Walhain et d’Eghezée. Au cas où il
n’y aurait pas d’héritiers, ces biens passeraient à la maison de Rochefort. En 1363, Jean
de Looz donna à sa fille aînée, Isabelle, le winage de Givet. Jean I de Rochefort mourut
en 1365 avant son père. Jean II de Rochefort, fils de Jean I, était mineur d’âge à la mort
de son père et reçut comme tuteur, le chanoine Gilles de Rochefort. Il n’était plus sous
tutelle en 1373. Son frère Thierry, seigneur d’Ayshove, épousa Clémence de
Hemricourt, dont il eut une fille, Catherine qui épousa en 1398 Arnould van Steenhuyse,
seigneur de Wingene. On peut en déduire qu’Isabelle de Looz-Agimont épousa Jean de
Rochefort vers 1345 et qu’elle devait être née vers 1325.
En 1387, le seigneur de Gruuthuse, lui donne en douaire, 600 livres sur un fief à Tielt
(de Borman, Hemricourt, T. II, pp. 293 et 354 - de Fossa, Looz-Agimont, pp. 285-290 –
Thierry d’Orjo, Communication - Merghelynck, Courtrai, p. 29, 7 mai 1387 / 16 sept.
1387 - Vaes, Loon, pp. 149-151 - Van Praet, Recherches, p. 49).
3 ARA Kortrijk, fonds Colens, n° 457/001, f° 127r-129r - Butkens, Trophées, T. II, p. 111
– Buylaert, Adel, pp. 287-288 – Castelain, Spiere, p. 301 – Colpaert, Avelgem, pp. 216-
217 – Despars, Cronijcke, T. III, p. 419 – Gailliard, Inscriptions-Notre Dame, p. 452 -
Merghelynck, Courtrai, p. 43, 1405 / 1407 - Van Praet, Recherches, p. 52
4 Une bande d’hommes armés.
Gruuthuyse et héraldique 7

Laethem, chevalier 1 .
En 1372, suite à un jugement de la comtesse d’Artois, “Messire Jean de
Gruuthuse, chevalier, seigneur de Grimberghe, et dame Isabelle de
Agemont, dame de Hayshove et d’Eremeys”, son épouse, doivent d’une
part, suite au décès de Jean van Ruddervoorde, prévoir comme signe de
paix, une rente annuelle au profit de la chapellenie des bateliers à Bruges
et d’autre part, un obiit pour Jean van Ruddervoorde en l’église des
Chartreux près de Bruges. La même année, il signe la charte de Kortenberg.
Deux ans plus tard, on le cite comme seigneur de “Gruythuise” et de
“Grymberghen”, drossard de Brabant 2 . Le 29 juin 1374, le duc Albrecht de
Bavière prolonge le traité de paix avec le duché de Brabant. “Jan van der
Aa, Heer van Gruythuysen, ende Grimbergen, Seneschael iegenwoordich
van Brabant” et “Gerrit Heer van Boutershem”, chevaliers, ont été
envoyés par le duc et la duchesse de Brabant à Breda pour signer ce traité.
En 1375, le duc et la duchesse de Brabant édictent de nouvelles règles pour
empêcher dorénavant l’enlèvement de veuves, de femmes et de jeunes
filles habitant Bruxelles. Parmi les conseillers qui apposent leur sceau sous
l’acte, on trouve Jean, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen, drossard
de Brabant. En mars 1376, un contingent brabançon de 638 cavaliers, sous
la conduite du drossard Jean van den Gruuthuyse, rejoignit la troupe
luxembourgeoise dirigée par son sénéchal. L’expédition avait pour but
d’arrêter la marche d’une grande compagnie de “Bretons”.
En août 1376, Isabelle, dame d’Agimont et Jean, seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen, vendent à Jacques van Hemsrode la seigneurie de
Landergem, située dans la paroisse d’Anzegem, de Tiegem et d’Ingooigem.
Le 23 juin 1378, Jeanne, duchesse de Brabant, charge, “heren Janne, here
van den Gruythuse ende van Grimbergen, onsen drossate van Brabant,
ende heren Janne van den Grave”, doyen du chapitre de Hilvarenbeek, de
mettre fin aux différends entre les gens d’Alem et l’abbé de Saint-Trond,
d’une part et ceux de Kessel et de Maren, d’autre part. Autour du 24 février
1379, Jean II participe à un tournoi à Mons. De 1380 à 1382, il est
gouverneur d’Anvers 3 . Dans les comptes du receveur général de
1 Les cartulaires mentionnent les combattants sous les ordres du seigneur de Gruuthuse
qui ont reçu le 21 décembre 1374 une compensation pour préjudice: Jean Honin, Henri
van Zeebroek, Jean Hooft, Olivier Utenhove, Jean, bâtard van Ayshove, Jean van
Slangenbroek, Jean van Werchtenen, Mathias van den Kelneere, Robert van Assche,
chevalier, Geldolf Bedurwaen, Robert Berler, chevalier, Jean Gherlof, Geldolf van den
Gruuthuyse, chevalier, Jean vander Obberghe, Jean Houman, Wauthier van Laethem,
chevalier, et Jean Troost (de Raadt, Bäsweiler, T. 11, p. 296 et T. 17, p. 277 - Verkooren,
Inventaire, 1e partie, T. V, n° 3178, 3211, 3250, 3289, 3654 et 3687 et T. VI, n° 3803,
3906, 4123 et 4716).
2 Il occupa cette fonction de 1372 à 1378. Jean Godenarts, son prédécesseur, est cité pour
la dernière fois comme drossard le 24 juin 1371 (Gorissen, Parlement, pp. 46-47 -
Uyttebrouck, Gouvernement, p. 762).
3 Il est sans doute investi de cette fonction suite à l’influence de Louis de Maele sur cette
ville après le décès de Marguerite de Brabant. Selon Blockmans, la fonction de
gouverneur n’avait pas de caractère militaire (Blockmans, Lombards, p. 244).
Gruuthuyse et héraldique 8

Bourgogne, on le cite pour les années 1383/1384, comme conseiller et
chambellan du duc de Bourgogne. En janvier 1384, il est présent quand
Louis de Maele fait son testament et la même année, le seigneur de
Grimbergen et de Gruuthuse reçoit de la ville de Bruges une rémunération
pour ses frais comme gouverneur de la ville. En 1385, il est cité ainsi que
son épouse, Isabelle de Looz d’Agimont, dans un acte signé devant les
échevins de la ville de Bruxelles. Le 18 décembre de la même année, il
scelle à Tournai parmi d’autres nobles de Flandre, le traité de paix entre le
duc de Bourgogne et la ville de Gand. En mai 1388, “le seigneur de le
Gruthuse” était présent comme conseiller du duc à la journée de Calais
dans une rencontre commerciale entre La Flandre et l’Angleterre.
En août 1392 et à nouveau en août 1393, Jean, seigneur de “Grimberghen”
et de “Gruthuyse” est mentionné comme conseiller du duc de Bourgogne
pour renouveler en son nom les lois de la ville de Bruges et de vérifier les
comptes de la ville. Cette année-là, il organise avec le seigneur de Gistel
un tournoi à Bruges. Peut-être à l’occasion de la naissance de son fils le
futur Jean III et/ou le mariage de sa fille Jeanne ?
Le 12 novembre 1394, le seigneur de Gruuthuse signe, comme conseiller
de la duchesse, un traité de paix entre Jeanne, duchesse de Brabant, et
Albrecht, duc de Bavière, comte de Hollande et du Hainaut. Le 28
novembre 1395, Guillaume de la Trémoille, chevalier, conseiller du roi de
France et maréchal de Bourgogne, reçoit une avance de 2.400 francs de la
duchesse de Brabant. Certains de ses conseillers, dont Jean, seigneur de
Grimbergen et de Gruuthuse, chevalier, signent l’acte. Il est cité une
dernière fois comme conseiller le 29 mars 1396, quand Jean, seigneur de
Folleville, chevalier, conseiller du roi de France, reçoit une avance de 750
francs de la duchesse 1 .
Fin août 1396, il séjourne à Calais avec le duc de Bourgogne. Il y est à
l’occasion du mariage d’Isabelle, fille du roi de France, avec Richard II,
roi d’Angleterre 2 . Mais “enfin du mois daoust en lan iiij xx et xvj – quant
mons de bourg ne avoit alle veoir le roy dengletere a calais avant le mariage
de la fille du roy de france quoil prinst depuis a fème le monsieur de la
gruuthuse et de gremberghen, pour lors tout malades, retournans de calays,
1 Butkens, Trophées, T. I, pp. 492-493, 532 et 536 – de Barante, Histoire, T. I, pp. 321-
332 - Gailliard, Inscriptions-Notre Dame, pp. 467 et 471 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. II, pp. 228 et 359-361 et T. III, pp. 14 et 271 – Goethals, Dictionnaire, T.
IV, pp. 730-731 - Kervyn de Lettenhove, Chroniques, p. 1 – Marchal-Verdoodt, Table,
p. 193 - Piot, Saint-Trond, T. II, n° 462-464 – Prevenier, Handelingen, pp. 425-427 -
Schouteet, Regesten, T. III, n° 597, 608, 723-724 et 733 et T. IV, n° 180 et 201 – Smolar,
Justice, pp. 433 et 527 - Uyttebrouck, Gouvernement, p. 652 - van Mieris, Charterboek,
T. III, pp. 292 et 618-619 - Van Nieuwenhuysen, Finances Philippe le Hardi, pp. 105-
106 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie, T. V, n° 3084-3086 et T. VIII, n° 5462 –
Verkooren, Inventaire, 2 e partie, pp. 181 et 193-194 – Verkooren, Inventaire, 3 e partie,
T. III, n° 6863 et 6949 – Warlop, d’Ennetières, p. 236 – Willems, Gestes, T. II, p. 237
2 Le duc arrive à Calais le lundi 14 août. “Disner et gister à Calais aux frais du roy
d’Engleterre”. Du 15 au 20, y sejourne aux depens du roy d’Engleterre et le lundi 21
après le diner, il part pour Ardres (Petit, Itinéraires, p. 255).
Gruuthuyse et héraldique 9

moru en labbaye de bourbourch. la il fu enseveliz”. En février 1397,
suivant les lois de la ville de Bruges, les enfants de la dame de Gruuthuse,
sont alors placés sous la tutelle de “mons de haluin et de mons jehan de
ghistelle seignr de dudzelle et instituent pour lors en bone lieu pour
recevoir les revenues bauduin le wale qui ce meisme jour avoit este receu
pour bourgois de bruges” 1 .
Le couple, Jean van den Gruuthuyse et Isabelle de Looz d’Agimont avaient
peut-être une fille, Jeanne. Le père avait sans doute promis qu’après sa mort
la seigneurie de Grimbergen lui reviendrait. Dans un acte du 11 mai 1399,
Henri van Berghen, chevalier, époux de Jeanne, fille légitime du seigneur
de Grimbergen et de Gruuthuse 2 renonce aux biens advenus à Agnès de
Mortagne, veuve de Jean, seigneur de Gruuthuse.
Henri van Berghen est le fils d’Henri, seigneur de Bergen-op-Zoom, et de
Béatrix van Wassenare dite van Polanen. Il épousera par après, en secondes
noces, le 2 janvier 1409, Jeanne de Witthem. En 1403/04, Henri van
Berghen est mentionné comme conseiller de la duchesse Jeanne. Plusieurs
sceaux de 1411 à 1416 le citent comme seigneur de Grimbergen et à partir
de 1412 également comme drossard de Brabant. En juillet 1415, il est
nommé châtelain de Vilvoorde par le duc de Brabant. Après la bataille
d’Azincourt, il fait partie du gouvernement transitoire de 1415 à 1417 mais
tombe en disgrâce auprès du nouveau duc de Brabant et est emprisonné à
Bruxelles. Son père meurt le 25 mars 1419, lui est libéré peu après, mais
malade, il meurt quelques semaines plus tard. Leur fille, Jeanne van
Berghen épousera en 1418, Jean, seigneur de Glimes, qui relèvera les
seigneuries de Bergen-op-Zoom et de Grimbergen le 21 mars 1419 3 .
Le couple Jean van den Gruuthuyse et Agnès de Mortagne avaient un fils,
Jean III, et deux filles. L’aînée, Catherine van den Gruuthuyse femme
d’Henri, seigneur de Wassenare, vicomte de Leiden, chevalier, 4 est citée
en 1435. En 1421/1422 elle reçoit de son frère une rente sur “le Grute’ de
Bruges. Henri van Wassenare meurt en 1447, elle en 1460. La plus jeune,
1 Pourtant en février 1397, “bauduin le wale” n’est pas cité dans la liste des bourgeois de
Bruges. Ce Baudouin mourut au mois d’août 1400, et à sa place on nomma comme
receveur “jehan de le meusch, filz de jeh de le meusch a nivelle”.
ARA Kortrijk, fonds Colens, n° 457/001, f° 145v-146r - Colpaert, Avelgem, p.217 –
Jamees, Poorters, T. I, p.205
2 Texte en vieux flamand: “hr heinric van berghe, rudder als deghene die ghetrauwet heeft
eenen wettelicken wive vrauwe johanen mijns voors heer en docht’ heer van
gremberghen en van den gruuthuse”.
3 ARA Kortrijk, fonds Colens, n° 457/001, f° 155r-155v - Bouton, Wapenboeck, T. VI,
pp. 45-47 – Butkens, Trophées, T. II, p. 212 - de Borman, Hemricourt, T. II, p. 143 – de
Raadt, Sceaux, T. I, p. 234 – de Ryckman de Betz, Chanceliers, T. II, p. 243 - De Win,
Witthem, T. 93, pp. 484-485 - Galesloot, Inventaire, T. I p. 368 - Schwennicke,
Europäische, T. 27, table 28 – Smolar, Justice, pp. 60-61, 66, 439, 442 et 528 -
Uyttebrouck, Gouvernement, pp. 661-662 - Verkooren, Inventaire, 3e partie, T. III, n°
8752-8753, 8898 et 9278 - Wauters, Environs, T. II, p. 203
4 Texte en vieux flamand: “Katheline van den Gruuthuse, nu ten tiden wettelike
gheselnede van mer Heynryc heere van Wassenare, Buerchgrave van Leyen in Holland,
Ruddere”.
Gruuthuyse et héraldique 10

Jeanne épouse Jean Vilain, seigneur d’Huize. Elle meurt en couches.
Suivant son épitaphe, elle armait l’écu, écartelé Bruges-Aa 1 .
4. JEAN III VAN DEN GRUUTHUYSE
Jean, seigneur de Gruuthuse et d’Espierres, doit être né vers 1390. Il épouse
en 1416 Marie, dame héritière de Steenhuize et d’Avelgem. Son frère, Jean,
prince de Steenhuize 2 , seigneur d’Avelgem, conseiller et chambellan du
duc de Bourgogne, et grand veneur de Flandre, 3 part en 1436 comme
capitaine de la milice brugeoise à Calais. Il est cité une dernière fois en
1440.
En 1396, à la mort de son père, Jean van den Gruuthuyse hérite du droit de
“Grute” à Bruges. En 1417, parmi les nobles de Flandre présents à
l’attaque de Beaumont en Pontoise, on cite les seigneurs de Steenhuize, de
Comines, de Gruuthuse et de Roubaix et les bâtards de Flandre, Robert et
Victor. Dans les actes des états de Flandre, le seigneur de Gruuthuse n’est
pas cité avant 1419. Cette année-là, il y a des plaintes des villes
hanséatiques contre “minen heere van den Gruuthuse ute causen van den
Grute ghelde” et le fait que leur navire était confisqué. Le 2 septembre,
une assemblée des états des nobles était prévue à Gand. Parmi eux, on cite
“le seigneur de le Gruuthuse”. En 1422, il est appelé ainsi qu’un bon
nombre de nobles de Flandre, à défendre la ville de Malines contre les villes
brabançonnes. En 1436, le duc nomme le seigneur de Gruuthuse capitaine
de la ville de Bruges 4 . Après une courte période, il démissionne, après avoir
1 Bethune, Epitaphes, p. 91 – Butkens, Trophées, T. II, p. 111 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. II, p. 356 – Janse, Ridderschap, p. 216 - Merghelynck, Bruges, p. 37, 1421
/ 1422 - Merghelynck, Courtrai, p. 69, 13 jan. 1437 / 16 sept. 1437 - Obreen, Wassenaer,
p. 31
2 Depuis 1426, il est grand veneur de Flandre. Sans doute s’est-il attribué lui-même à cette
époque ce titre de “prince de Steenhuize”. Ceci pour démontrer, envers le comte de
Flandre, que la seigneurie de Steenhuize était “une terre franche” en son comté, et
qu’elle devait hommage à une seigneurie située dans une autre province (Silly en
Hainaut) et ne dépendait pas de la juridiction et de l’administration du comté dans lequel
elle était localisée. S’il avait vraiment reçu ce titre du duc, il aurait certainement fait
partie du conseil privé du duc et aurait été élu parmi les premiers chevaliers de la Toison
d’Or. En fait, en dehors des membres de la famille royale, la France ne connaissait pas
de princes. En Angleterre, seul le prince de Galles existait depuis 1301. Le Saint-Empire
avait des princes, mais seul l’empereur ou le roi pouvait donner ce titre. Aux Pays-Bas,
Jean de Croy fut le premier à recevoir en 1472 le titre de comte de Chimay et en 1486,
Maximilien de Habsburg accorda pour la première fois le titre de prince dans nos régions
à Charles de Croy (de Smedt, Toison d'Or, n° 20 – Leuridan, Statistique-Introduction,
pp. 143-144 – Matthieu, Silly, pp. 12-14 - van den Eeckhout, Steenhuyse, pp. 81-84).
3 Texte en vieux flamand: “Jan, prince van Steenhuuse, heer van Avelghem, Raed ende
Camerlinc ons gheduchts heeren Shertoghen van Burgoingne, Grave van Vlaendren,
ende upperjaghere van Vlaendren”.
4 Texte en vieux flamand: “minen heere vanden Gruuthuse, dewelke van ons gheduchts
heeren ende princen weghe, gheordineirt was capiteyn te zine vander stede van
Brugghe”.
Gruuthuyse et héraldique 11

essayé de calmer la révolte du peuple. Mais le seigneur de Gruuthuse a fait
à ce point bonne impression sur le prince qu’il obtient une audience. Il y
reste dix jours. Le bourgmestre de Bruges, les conseillers et les doyens
retournent à Bruges. Les notables qui avaient été arrêtés aux halles de
Bruges, restent auprès du seigneur de Gruuthuse. Un lundi, le prince arrive
à Bruges en compagnie des députés brugeois qui étaient restés auprès du
seigneur de Gruuthuse et c’est ainsi que le prince scelle les privilèges 1 . En
1438, “de heere van Robays, de heere van den Gruuthuuse, de heere van
Steenhuuse en meer Gheeraert van Ghistele” sont nommés conseillers du
duc pour le renouvellement des magistrats de la ville de Bruges. “Mer Jan
van Brugghe, heere van den Gruuthuuse, van Thielt ten hove, prinche van
Steenhuse, heere van Spiere ende van Avelghem” déclare en 1442 2 qu’il
possédait le fief nommé la cour de Gruuthuse près de l’église Notre-Dame
à Bruges; auquel fief appartenait le droit de brassage de la ville de Bruges 3 .
En 1444 et en 1445, il y a nouveau des plaintes de la Hanse contre “den
heere van den Gruuthuuse”.
Dans une charte de 1447, il fait, avec son épouse, des dons de terres à
l’abbaye Beaulieu à Petegem. Cette même année, il est également cité
comme chambellan du duc. Il doit certainement être décédé avant
septembre 1450 4 , date à laquelle “Heinric van Borssel, heere van der Vere
en Marie van Steenhuse, vrauwe van den Gruuthuuse, princhesse van
Steenhuse, vrauwe van Thielt, ten Hove van Avelghem ende Spiere”
établissent le contrat de mariage de Louis, seigneur de Gruuthuse, de Tieltten-Hove
et d’Espierres (fils de feu le seigneur de Gruuthuse et de Marie
1 Texte en vieux flamand: “meer Jan van den Gruuthuuse dede zovele an den prinche dat
die van Brucghe hadden audiencie omme toeganc toten prinche te commene ... Item meer
Jan van den Gruuthuuse bleef x daghen lanc bij den prinche ende de burchmeestere van
Brucghe met zijnen wethouders ende dekenen trocken te Brucghewaerts, ende weit dat
bij mijn heere van den Gruuthuuse bleven de notable mannen dewelke te Brucghe up
dhalle hadden ghearesteert ghezijn ... Item up eenen maendach, doe quam de prinche te
Brucghe met alle de ghedeputeerden van Brucghe die bij den heere van den Gruuthuuse
bleven waren, ende al daer zo was ghesloten dat die prinche zoude bezeghelen die
previlegen ende alle dinghen te pointe stellen”.
2 De Raadt date cet acte du 26 juillet 1442. Gilliodts-van Severen, par contre, place cette
déclaration en 1435, mais son beau-frère, Jean van Steenhuyse était à ce moment
seigneur de Steenhuize et d’Avelgem. Buylaert cite également en 1435 comme
feudataire du Bourg de Bruges, “mer Jan van Brucghe, heere vanden Gruuthuuse, van
Thielt te hove, prince van Steenhuse, heere van Spiere ende van Avelghem”. Colpaert
cite un acte de 23 juillet 1443 où Jean van den Gruuthuyse s’approprie le titre de
“Prinche van Steenhuuse ende heer van Avelghem” (Buylaert, Repertorium, p. 140 -
Colpaert, Avelgem, p. 217 - de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 412 - Ferrant, Rekeningen, n° 4-
6 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p. 356 et T. V, p. 162 - Visart de Bocarmé,
Méreau, pp. 421-427).
3 Texte en vieux flamand: “thof van Gruuthuuse bi onser Vrauwen Kerke te Brueghe;
Ende hier toehorende de gruute van Brucghe”.
4 Les comptes de la ville de Tielt citent pour 1447/1448, Marie van Steenhuize comme
“mer vrauwen Vanden Gruthuze” (Moors, Tielt, T. I, p. 610).
Gruuthuyse et héraldique 12

van Steenhuyse) et de Marguerite, fille d’Henri van Borsele 1 . Jean et Marie
sont enterrés en l’église Sainte-Catherine à Assebroek 2 .
Jean III apparaît peu et surtout tard dans la vie publique, d’abord en 1417,
puis en 1436. Son père était cité comme chevalier banneret du Brabant,
alors que lui se comporte plutôt comme un patricien brugeois. Une
éducation sans père et le fait qu’il était l’unique héritier mâle expliquent
peut-être qu’il était moins attiré par les armes et qu’il savait mieux se
défendre par des mots que par des faits d’armes. Il n’a jamais participé au
tournoi de l’Ours Blanc à Bruges 3 .
Jean et Marie avaient, d’après Corneille Gailliard, deux fils et sept filles,
dont Louis né vers1423, Louise qui épousa Louis de Flandre, seigneur de
Praat, et Jeanne van den Gruuthuyse qui épousa Jean van Ghistelles,
seigneur d’Esquelbecq. Christophe Butkens cite encore deux filles, Isabelle,
religieuse au couvent Galilée à Gand, et Marguerite 4 .
5. LOUIS VAN DEN GRUUTHUYSE DIT DE BRUGES
Son fils, Louis van den Gruuthuyse est sans doute né vers 1423 et meurt en
1492. Son épouse Marguerite van Borsele est morte en 1510.
Il est cité une première fois en mai 1443 quand il reçoit le “dank van buiten”
aux joutes de l’Ours Blanc à Bruges 5 . Il continuera à participer jusqu’en
1450. En 1449, il devient échanson de Philippe le Bon et sa vie s’orientera
plus vers la Cour du duc.
1 Texte en vieux flamand: “Lodewijc heere van den Gruthuse, van Thielt, ten Hove ende
van Spiere, zone van wijleneer mijnen lieven heere van den Gruuthuse wies ziele met
Gode moet leven, ende van mij Marie van Steenhuse voerseit, ende van Mergrieten van
Borsselle, dochter van my Heinric van Borssele voirscreven”.
2 Bethune, Epitaphes, pp. 310 et 397 - Blockmans, Handelingen, T. I, n° 107 et 665 et T.
II, n° 914 et 935 - Bruchet, Archives, T. 1, n° 17666-17667 - Buylaert, Adel, p. 288 –
Castelain, Avelgem, pp. 230-231 – Colpaert, Avelgem, pp. 212, 216-219 et 309-310 – de
Raadt, Sceaux, T. IV, p. 412 – Despars, Cronijcke, T. III, pp. 366-367, 373 et 414 –
Douët d’Arcq, Monstrelet, T. III, p. 215 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p. 356
et T. V, p. 125 – Henderikx, Veere, pp. 115-116 – Merghelynck, Bruges, p. 17, 1395 /
1396 – Tavernier, Kerkelijke, T. 45, p. 91 - Vandekerckhove, Chronike, pp. 150 et 212-
213 – Zoete, Handelingen, T. II, n° 810 et 834
3 van den Abeele, Witte, p. 143
4 Bethune, Epitaphes, pp. 161, 245, 270 et 279 – Buylaert, Adel, p. 352 – Gilliodts-van
Severen, Bourg, T. I, p. 181 - Van Praet, Recherches, pp. 59-60
5 Cet honneur est accordé à une personne qui participe ou qui est présente au tournoi.
Comme participant, Louis doit avoir à peu près vingt ans en 1443 (van den Abeele, Witte,
pp. 81, 96 et 143).
Gruuthuyse et héraldique 13

van Driesten, Toison d'Or, p. 75 Maurice, Blason, p. 65
Les comptes de la ville de Tielt de 1447 à 1449 citent “Lodewijc Vanden
Gruthuuse”. Mais ce n’est qu’en 1450 qu’il est cité comme “Lodewijc
heere Vanden Gruuthuze”. En 1447, on mentionne “Jean 1 de Bruges, s r de
Grutuse, vint avec bannière déployée et accompagné des cavaliers
suivants: Rogier de Hallewin, Jean de Struete, Jean de St.-Omer, Lottard
de Mazingue, Bavon de Steeland, Jean de Meghe, Jean de Wassenaer,
Hercules, bastard de Ghistelles, Simon de Ecost, Jean, S r de Roqueghem,
Jean de Wenelghem, Pierre de Moerkerupie et Samson Villain participer
à la fête de l’épinette à Lille”. En tout cas, le 20 février 1452, il est présent
au premier tournoi du jeune Charles, comte de Charolais, tenu sur la
Grand’Place à Bruxelles. En 1460, il devient chevalier de la Toison d’Or
durant le chapitre tenu à Saint-Omer. Il adopte ici comme écu écartelé
Bruges-Aa 2 .
En 1467/1468, il achète la charge d’écoutète de Tielt d”Adriaen van
Claerhout 3 .
1 Peut-être faut-il lire ici Louis van den Gruuthuyse, à une date ultérieure. Son père Jean
ne participa jamais aux joutes de l’Ours Blanc. Si, en 1447, Jean avait été le meneur, il
aurait été fort probable que son fils Louis aurait été également présent parmi les
cavaliers.
2 Bethune, Epitaphes, p. 397 – Colpaert, Avelgem, pp. 221-248 - de Rosny, Epinette, pp.
70-71 - de Smedt, Toison d'Or, n° 61 – Haemers, Gruuthuze, pp. 388-396 - Moors, Tielt,
D. I, pp. 610, 652-653 en 674 - Popoff, Toison d’Or, n° 70 – Sterchi, Lob, pp. 40-41 -
van den Abeele, Witte, p. 143 - Van Praet, Recherches, pp. 2 en 325
3 Merghelynck, Courtrai, p. 89, 5 mai 1466 / 22 sept. 1466, p. 91, 12 jan. 1467 / 11 mie
1467 et p. 93, 18 sept. 1468 / 9 jan. 1469
Gruuthuyse et héraldique 14

Le 13 octobre 1472, Eduard IV, roi d’Angleterre, lui octroie la dignité de
comte de Winchester et un mois plus tard, le 23 novembre, il lui attribue
les armes “azur a dix mascles d’or en orme d’un canton de nostre propre
armes d’Engleterre, cest savour, de goul un leopard passant d’or, armee
d’azur” 1 .
Son dicton “plus est en vous” peut être lu comme son désir de suivre les
pas de son grand-père et d’être à nouveau compté parmi la haute noblesse
dans l’entourage de son souverain.
1 Au cours du 15 e siècle, seul trois étrangers reçurent une pairie du roi d’Angleterre. Son
fils Jean IV céda le comté en mai/juin 1500 au roi d’Angleterre, Henri VII (Powell
Siddons, Foreigners, p. 49 – Ross, Wars, p. 86 - Watson, Winchester, pp. 77-79).
Gruuthuyse et héraldique 15

A-II. LES COLLATERAUX MASCULINS
1. GELDOLF VAN DEN GRUUTHUYSE, FRERE DE JEAN I
Une charte de 1333, concernant l’église Notre-Dame à Bruges cite comme
premier témoin “Ghidupho, filio domini Ghidulphi de Gruuthuse, militis” 1
Avant 1372 2 , Geldolf avait été mêlé à une vendetta avec “Jehan de
Molembeke” 3 . Le 24 mai 1372, par l’intermédiaire de Marguerite,
comtesse d’Artois, mère de Louis de Maele, un accord est signé par les
deux partis. Jean Bonin doit en honneur de “Ghildolf”, chevalier, et ses
amis, faire un pèlerinage à Notre-Dame à Naples, et deux mois plus tard à
Saint-Gilles en Provence 4 . En juin/juillet 1376, on parle d’un différend
entre “Danele van Bedrewane” et “Wouter van Werveke” au sujet d’un fief
dont “Ghildolf(s wijf) van den Gruuthuse” avait hérité. En avril 1386,
Sohier van Ruddervoorde, fils de Jean, déclare que les conditions de
réconciliation entre Geldolf van den Gruuthuyse et Jean Bonin, seigneur
de Meulebeke, ont été exécutées. Jean, seigneur de Gistel, a, dans cette
vendetta, pris le parti de la famille Gruuthuyse 5 .
2. GELDOLF VAN DEN GRUUTHUYSE, FRERE DE JEAN II
A côté de “Jean d’Aa Sire de Grimberge & Gruthuse”, la liste des nobles
vassaux du Brabant cite également “Roelant & Geldolf de la Gruthuse” 6 .
Suite à des faits commis contre des biens du comte, ce dernier exige en
1368 que le seigneur de Gruuthuse et son frère Geldolf, d’une part, et le
seigneur d’Halluin et son frère Olivier, d’autre part, se présentent à la
1 Van de Perre, Relatie, p. 5
2 Gilliodts-van Severen situe cet accord en 1372. Sueyro, une traduction de Meyerus, fait
mention de ce fait en 1378 (Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p. 359 – Sueyro,
Anales, T. I, p. 560).
3 Sans doute une dispute entre voisins en est la cause. Les deux possédaient d’importantes
parcelles de terres et une ou plusieurs fermes à Meulebeke. L’acte de 1372 fait mention
qu’en cas de dispute concernant “leur juridiction ou les drois de leurs fiez”, ils devaient
les résoudre par les voies légitimes, sans faire usage d’armes (Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. II, p. 359 – Sabbe, Grondbezit, p. 407).
4 “Daer licht edelen ende weerden mer Guidolf van Gruuthuuse, die was in een
waepeninghe die de Bonijns ieghens de Gruuthuuses hadden, versleghen van de Bonijns.
De welcke ghecondemneert waeren te besetten ende fonderen zekeren dienst over de
ziele van den voorn. mer Guidolf ende de zijne” (ARA Kortrijk, fonds Colens, n°
457/001, f° 128r - Bethune, Epitaphes, p. 337 - Butkens, Trophées, T. II, p. 111).
5 Bethune, Epitaphes, p. 337 – de Pauw, Audiencie, n° 1447 et 1859 - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. II, pp. 358-361 – Leuridan, Le Ferrain, p.118 – Schouteet,
Regesten, T. III, n° 598 et T. IV, n°45 - Van Praet, Recherches, p. 57
6 Durant le règne de Jeanne, duchesse de Brabant (1355-1406). Philippe de L’Espinoy a
édité en 1407 une liste de prélats, barons, chevaliers, écuyers, etc. du duché de Brabant
et le nom de Gruuthuyse n’est plus cité dans cette liste (Butkens, Trophées, T. I, pp. 667-
672 - de L’Espinoy, Prelats).
Gruuthuyse et héraldique 16

prison à Malines. En juillet 1376, dans les actes du conseil de Flandre, on
cite “her Ghildolfs van den Gruuthuse”. En 1379, il est cité parmi les
nobles qui défendent Audenarde. Il est bailli d’Alost de 1382 à 1386. Dans
les comptes du receveur général de Bourgogne, on le cite pour les années
1383/1384, comme conseiller et chambellan du duc de Bourgogne. “De
here van Gruuthuse” et “mer Ghildolf van den Gruuthuse” sont présents
en 1384 à la procession de l’enterrement de Louis de Maele. Ils sont
également cités dans la liste des nobles de 1384/86 1 .
En 1394, “messire Ghydolf dele Gruthuse” est cité à Meulebeke dans les
comptes du bailli de la châtellenie de Courtrai. Dans les comptes de la ville
de Tielt de 1394/1395, on mentionne également “Ghildoff Van den
Gruuthuse”. En 1397, àfin d’élargir la place du marché, l’autorité
communale de Bruges achète des propriétés situées au “Crommen Wael” à
“mer Ghildolve van den Gruuthuse” et à son épouse, dame Catherine,
veuve de “Zegher Honin”. Entre 1397 et 1399, il vend avec son épouse
Catherine Cremps, des biens situés à Egem et entre 1405 et 1407 plusieurs
fiefs à Tielt avec maintien de l’usufruit de leur vivant. Ceci pourrait
indiquer qu’ils avaient des problèmes financiers 2 .
Ils avaient au moins une fille, “Cathelijne van Aa van den Gruuthuse” qui
épouse vers 1415 Jean Mennens, fils de Gilles et de Marie uter
Crommercammen. Jean Mennens meurt fin 1437 3 .
Geldolf van den Gruuthuyse, chevalier, scelle en 1365 et 1374, une croix
brisée en abîme d’un écusson au sautoir. En 1365, le cimier était, une tête
de bélier et en 1374, une tête de bélier entre un vol, le tout d’hermine 4 .
3. ROLAND VAN DEN GRUUTHUYSE, FRERE DE JEAN II
Jean II n’avait sans doute pas les mêmes liens affectifs avec son frère
Roland. Ce dernier n’est pas mentionné dans le contrat de mariage de Jean
II et d’Agnès de Mortagne. En 1391, “Roelande vanden Gruthuse” est
mentionné comme conseiller de la ville de Courtrai. En 1403, les comptes
de la ville de Tielt mentionnent “Roelande Van den Gruthuse”. Suivant les
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 4 et 73 - de Pauw, Audiencie, n° 1844 – de Pauw, Potter van
der Loo, T. I, p. 449 - de Saint-Genois, Monumens, T. II, p. 1131 - Despars, Cronijcke,
T. II. pp. 505-507 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. X, pp. 281, 283 et 542 –
Marchal-Verdoodt, Table, p. 193 - Nowé, Baillis, p. 394
2 Son épouse Catherine Cremps était peut-être la fille de “Maes Krempen, valet et
conseiller” de Geldolf van den Gruuthuyse. Philippe de L’Espinoy la cite aussi comme
veuve de Jacques van der Haeghen (Debrabandere, Baljuwsrekeningen, n° 342 et 571 -
Debrabandere, Studie, n° 630 - de L’Espinoy, Noblesse, p. 377 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. III, pp. 386 et 404 - Le Glay, Inventaire, T. I, n° 1005 et 1008 -
Merghelynck, Courtrai, p. 31, 27 juillet 1397 / 1398, p. 37, 13 jan. 1399 / 9 mai 1399,
p. 43, 1405 / 1407 et p. 49, 9 mai 1407 / 15 août 1407 - Moors, Tielt, T. I, pp. 7 et 100).
3 Goffin, Mennens, pp. 170-175
4 Doit-on attribuer ces sceaux à Geldolf, le frère de Jean II, ou le premier sceau est-il de
son oncle Geldolf, le frère de Jean I ? (Demay, Flandre, n° 659 - de Raadt, Sceaux, T. I,
p. 158 – Verkooren, Inventaire, 1e partie, T. V, n° 3687).
Gruuthuyse et héraldique 17

mêmes comptes de 1403/1405, Roland y est cité comme frère de Geldolf 1 .
Roland van den Gruuthuyse, écuyer, est mentionné dans la liste de
l’enroulement de 1410 de Jean, seigneur de Gistel. Le 17 novembre de la
même année, “Roelande Van den Gruuthuse” arrive à Tielt avec Jean van
den Gruuthuyse, au retour d’une visite à Paris chez le duc de Bourgogne 2 .
“Roelandt van Gruthuyse” meurt en 1415 à la bataille d’Azincourt. Son
épouse Catherine Trions est citée en 1414 dans les comptes de la ville de
Gand 3 .
Les actes et contrats de Courtrai mentionnent le 12 août 1443 un “Lonisse
Vandengruuthuze fs Roelants bastaard”. Ce Louis doit être décédé avant
le 4 décembre 1447, date où “Pieter Vandewoestene” est mentionné
comme tuteur de ses enfants. Les actes mentionnent également sa fille
“Jaenkine” 4 .
4. JEAN ET GELDOLF VAN DEN GRUUTHUYSE
En 1393, un Jean et un Geldolf van den Gruuthuyse participèrent au tournoi
de Bruges sous le seigneur de Gruuthuse. Suivant la planche héraldique du
tournoi, Jean brisait l’écartelé Aa-Bruges d’un croissant et Geldolf d’une
étoile. On les cite sans préfixe “mer”, mais Jean porte la bannière
Gruuthuse et est cité avant Geldolf.
Le 29 mars 1396, le duc de Bourgogne composa l’hôtel de ceux qui allaient
accompagner le jeune comte de Nevers en Hongrie (Bulgarie) pour
combattre les Turcs. Jean van den Gruuthuyse fut nommé porte-pennon 5 .
II fut accompagné par Nanton et Huguenin de Lugny.
1 Texte en vieux flamand: “betaelt Roeland Van den Gruuthuse in de name van Ghildolve
sinen broedere hemselven ende haerlieder medepleghers als hoyre ende aeldinghen van
Sanders Spieringhe van haerlieder deele van der meulene de welke de stede ghecocht
hadde”.
2 Texte en vieux flamand: “Janne Van den Gruuthuse ende hadde ghesijn te Parijs bij
minen gheduchten heere ende voer met Janne te Brugghe”.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 432 – Debrabandere, Kortrijkse, n° 240 - Despars, Cronijcke,
T. III, p. 241 - Kervyn de Lettenhove, Chroniques, p. 169 – Moors, Tielt, T. I, pp. 23, 34
et 159 – Vandekerckhove, Chronike, p. 103 - Van Praet, Recherches, p. 51
4 Luyckx, Akten RAK, 505, n° 480, 2893, n° 2867, 4020 n° 3993, 6824, n° 6795 et 12926,
n° 12894
Léon avait peut-être aussi un fils Jean, déjà décédé en 1456/1458. Les comptes de la
ville de Tielt mentionnent pour cette période la veuve et les héritiers d’un Jean van den
Gruuthuyse, fils de “Lonys” (“weduwen ende hoire van Janne Vanden Gruthuuse filius
Lonys”). Van Praet cite Léon comme étant “Louis, bâtard de la Gruthuyse, procréé
d’Agnes van Torre”, cité dans les comptes de la ville de Gand et lui attribue une
deuxième fille Alix, qui suivant ces mêmes sources épousa Alexandre Schotte (Moors,
Tielt, T. II, p. 87 - Van Praet, Recherches, pp. 54-55).
5 Suivant de Salles, le porte-pennon est également seigneur de Gruuthuse et conseiller du
grand conseil du duc. Suivant la liste des nobles de Flandre, partis avec Jean sans Peur
en Hongrie, le porte-pennon est décrit comme “Escuiers estans ou dit voyage, du pays
de Flandres ... Jehan de le Gruthuse”. Le conseiller du duc est Jean II.
Gruuthuyse et héraldique 18

Le comte de Nevers était à Dijon dès le 19 avril 1396. Le 24, “furent au
souper mons. de Savoye, mons. le connestable de France et plusieurs
autres estrangers, qui s’y trouverent encore le lendemain… les mêmes
demeurent jusqu’au 30, excepté mons. le comte de Nevers qui se partit ledit
jour après dîner pour aller en Hongrie. Il était depuis le 21 auprès du duc”.
Jean van den Gruuthuyse mourut sans doute à la bataille de Nicopolis 1 .
Delaville Le Roulx, Orient, T. I, pp. 235-236 et T. II, p. 81 - de Salles, Bourgogne, T. II, p.
14 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 398.
“Ce sont les noms des chevaliers qui furent en Honguerie en la compaignie de
monseigneur de Nevers
Messire Loys dit le Haze; messire Loys dit le Frison; messire Jean dit Sens-Terre;
messire Renault, bastars de Flandres
Messire Pierre de le Delft
Messire Olivier de Haluwin
Messire Louis de Zweveghem
Messire Philippe de Lannoit
Messire Roland Hauwel
Messire Loys le Marisal
Messire Gille de Zwaesberghe
Messire Rogier de Campighem
Messire Jean de Lembèque
Messire Roland le Bruwere
Messire Loys d’Eyne
Messire Jehan de Reingaerdsvliete
Messire Jehan Metten-Eye
Messire Hughe le Proost
Messire Tristran de Messem
Messire Jehan Utenhove
Messire Galois Utenzwane, bastard”
“Escuiers estans ou dit voyage, du pays de Flandres”
Jehan de Haluwin, fils messire Jaques
Jehan de le Gruthuse
Jehan le Courtroisin
Jehan de Caedsand
Jean de Versenare
Jorge de le Douve
Le leu de le Hamme
Bertran le Bruwere
Jehan de Bochout
Guy Bloume
Wautier le Busere
Alard de Beverhoud
Jehan de Temseke et Loys Metten-Eye, bourgeois de Bruges
Jean du Mès, de la chastellenie de Lille”.
Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, pp. 397-398.
1 Les troupes franco-bourguignonnes, envoyées pour aider le roi Sigismond de Hongrie,
partirent de Dijon. La bataille près de Nicopolis (Nikopol) eut lieu le 25 septembre 1396.
Ils subirent une lourde défaite contre le sultan Ottoman Bajazit. Des prisonniers, pas plus
de vingt-quatre furent retenus prisonniers, les autres furent tous massacrés.
Le duc dut payer la somme de 200.000 ducats (valeur de 700 Kg or) pour son fils Jean.
Gruuthuyse et héraldique 19

C’est sans doute ce Jean van den Gruuthuyse qui épousa Marie t’Serclaes.
Ils eurent une fille, Agnès, qui épousa Jean Swaef, chevalier, fils de Nicolas
et de Marie van den Heetvelde. On les cite ensemble entre 1426 et 1434.
Marie t’Serclaes épousa par après Nicolas Swaef avec qui elle était citée
en 1440 1 .
Le 15 février 1386, Jean van den Gruuthuyse conclut un accord avec
l’épouse de Godefroy de la Tour, seigneur de Gosselies, la fille de Léon de
Marbais 2 .
En dehors de ce tournoi, nous ne retrouvons pas de citations de Geldolf. La
seule mention possible est celle sur l’épitaphe de François van den Heede 3 .
Qui sont alors ce Jean et ce Geldolf ?
Première hypothèse: Jean et Geldolf sont les fils de Jean II et d’Isabelle
Pipenpoy.
A. Jean van den Gruuthuyse:
- Les comptes de la châtellenie de Courtrai mentionnent en 1393 un Jean
et des gens du seigneur de Gruuthuse qui louent des chevaux à “Pieter
Maertins”. On cite dans ce texte le seigneur de Gruuthuse comme étant
le père de ce Jean 4 .
- Au tournoi, Jean porte la bannière Gruuthuse à côté du seigneur de
Gruuthuse.
- Dans la liste des participants au combat à Nicopolis Jean est cité parmi
les écuyers à la deuxième place, juste après Jean van Halewyn.
Jean van den Gruuthuyse n’est pas cité dans cette dernière liste.
Antoche, Expéditions, pp. 91-94 - Delaville Le Roulx, Orient, T. I, pp. 246, 270 et 286
- Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, pp. 394 et 397 - Petit, Itinéraires, p. 251 -
Schnerb, Etat, pp. 121-124
1 Leur fils Jean brisera vers 1440 l’écu de son père d’un écusson en abîme écartelé Aa-
Gruuthuyse (Goethals, Dictionnaire, T. IV, pp. 722-731 – Raneke, Bergshammar, n°
302 – van den Eeckhout, Bruxelles, n° 18-06 - van Parys, Lignages, pp. 311, 850-851 et
1161-1162).
2 “Joannis, dicti van den Gruythuyse, habet judicium super litteras Bruxellae in quibus
quondam domina de Marbays, filia qondam Leonis, militis, et dominus Godefridus de
Turri, dominus de Gochelyes, miles, ejus maritus, contulerunt” (Goethals, Dictionnaire,
T. IV, pp. 730-731).
3 Le manuscrit d’Ignace-Michel de Hooghe, daté d’environ 1700, donne la description de
la “sepulture van d’heer Fransois vanden Heede, burggrave van Vyve, heere van
Negreputte, fs s’heer Jacob heere vanden Heede by Joncvrauw Lichtarde fa joncker Lion
fs Guidolf vanden Gruuthuyse by joncvrauw Lichtarde fa Colaert Cortschoof. Stierf den
27 Meye 1537”. Ludgarde armait suivant ce manuscrit, écartélé Gruuthuyse-Aa; brisé
en abîme d’un écusson de gueules au chevron d’hermine (Ghistelles). Geldolf n’y est
pas cité comme chevalier. En 1473, Ludgarde van den Gruuthuyse et son époux, Jacques
van den Heede, possédaient quelques fiefs à Meulebeke (Benoit, Vijve, pp. 380-381 –
Debrabandere, Familienamen, T. II, p. 897 - de Hooghe, Versaemelinghe, p. 38 – de
Raadt, v. den Heede, p. 118).
4 Texte en vieux flamand: “te Pieter Maertins van Jhans paerden ende lieden vanden
Gruuthuse die ter vors. rekeninghe was inde name van minen heere zinen vadere”
(Debrabandere, Studie, n° 630).
Gruuthuyse et héraldique 20

- Jean a été nommé porte-pennon, ce qui prouve que son père devait
avoir une certaine influence à la Cour.
- L’écu de Jean est brisé d’un croissant et non d’un lambel, brisure
adoptée normalement par l’aîné. Mais ceci doit être relativisé vu
qu’Henri van Berghen, le fils aîné du seigneur de Bergen-op-Zoom
porte, suivant la même planche, aussi un croissant comme brisure.
B. Geldolf van den Gruuthuyse:
- Les noms cités dans ce tournoi portent le préfixe “mer” quand il s’agit
d’un chevalier et Geldolf n’est pas parmi ceux-là, alors que Geldolf, le
frère de Jean II, était bien chevalier.
- Si le Geldolf cité au tournoi était le frère de Jean II, il aurait adopté
comme écu une tout autre brisure que celle du sceau de 1374.
Deuxième hypothèse: Jean et Geldolf sont des fils de Geldolf, le frère de
Jean II.
A. Jean van den Gruuthuyse:
- Comme fils aîné du seigneur de Gruuthuse, Jean briserait ses armes
avec un lambel plutôt qu’avec un croissant.
- Si Jean était le fils de Jean II, ce dernier aurait eu deux fils du même
prénom Jean.
- A la mort de Jean II, les biens auraient dû passer à son fils aîné (Jean,
le porte-pennon) et à la mort de celui-ci à sa fille Agnès.
B. Jean et Geldolf van den Gruuthuyse:
- La fille de Jean II et d’Isabella hérite de la seigneurie brabançonne de
Grimbergen.
- C’est Jean III qui, après le décès de son père en 1396, hérite du droit
“de grute” de Bruges et de la Cour de Tielt.
- Les brisures de Jean et de Geldolf indiquent qu’ils étaient des proches
du seigneur de Gruuthuse et selon les règles héraldiques à considérer
comme deuxième et troisième héritiers du seigneur de Gruuthuse. Ce
qui pourrait signifier que Jean III, encore sans doute enfant en 1393,
était le premier héritier et qu’en cas de mort précoce, Jean et Geldolf
auraient été les héritiers suivants pour les possessions brugeoises.
En conclusion, la mention dans les comptes de la châtellenie de Courtrai
de 1393, rend la première hypothèse plus plausible, mais certains éléments
font qu’on ne peut pas exclure, d’après moi, la seconde hypothèse.
Gruuthuyse et héraldique 21

A-III. LES DESCENDANTS NON AVERES
1. ARNOU VAN DEN GRUUTHUYSE
Les manuscrits des fonds Houwaert de Grez (ref II. 6618, f° 14-17)
contiennent un armorial d’Englebert Flacchio qui porte le titre “Tournoy
celebré en la ville de Gand en l’an 1370 le 20 julet en presence du ducq
wencelain de brabant et la duchesse jeanne aux noces de philippe duc de
borgne avecq marge comtesse presomtine de flandres” (les noces eurent
lieu le 19 juin 1369 et non à la date indiquée par Flacchio). Dans le dit
tournoi, il mentionne pour le n° 56, “arnout ba de gruthuse”. En dehors de
cette référence, je n’ai pas d’information sur Arnould, bâtard van den
Gruuthuyse 1 .
Ou bien, il s’agit d’Evrart, le palefrenier du duc de Bourgogne ?
2. EVRART VAN DEN GRUUTHUYSE
Dans les comptes du receveur général de Bourgogne, on cite pour les
années 1388/1389, un “Evrart de la Gruthuse” comme palefrenier du duc
de Bourgogne 2 .
3. LYSBETTE VAN DEN GRUUTHUYSE
“Guy Seigneur d’Oyenberghe eut à femme Damoiselle Lysbette, fille de
Huygues de Zierenbeke, qu’il eut de Damoiselle Lysbette de Gruuthuuse
sa femme … Item ladicte Damoiselle Lysbette de Zierenbeke authorisée de
sondit mary, eut question contre ladicte Damoiselle Lysbette de
Gruuthuuse sa mere, & vesve de Huygues de Zierenbeke son pere, pour
une rente viagere … l’an mille quatre cent quinze” 3 .
1 Un “Arnoud de Gruthuys”, écuyer, conseiller de Guillaume, duc de Gueldre, scelle en
1377 l’accord des privilèges accordés à la ville d’Arnhem. Gelre blasonne pour “arnt va
gruithuse”, d’argent à l’aigle de gueules, becquée et membrée d’azur, chargée en coeur
d’un écusson d’argent à la fasce d’azur (Hackfort) et pour cimier, un tête d’aigle de
gueules, terminée en capeline, becquée d’azur, dans un vol de gueules. Un “Arnt van
den Gruithuis”, fils légitime de Goswin van den Gruithuis, bourgmestre d’Arnhem en
1368, naquit en 1343 et mourut en 1412. En 1381, Guillaume de Juliers, duc de Gueldre,
le qualifie de “cher beau-frère, chevalier et écuyer servant”.
de Kerckhove, van den Gruithuis, p. 166-168 - Goethals, Dictionnaire, T. IV, p. 462 -
Popoff, Gelre, n° 1260
2 Marchal-Verdoodt, Table, p. 193
3 de L’Espinoy, Noblesse, p. 274
Gruuthuyse et héraldique 22

4. JACOME DE BURGES
Suivant A. Claeys, un “Jàcome de Burges”, était le fils aîné de Jean,
seigneur de Gruuthuse, et de Marie van Steenhuyse. Il serait né vers 1418,
car vers 1438, il partit vers La Galice sur un navire portugais. S’il avait
vraiment été le fils aîné, il aurait dû commettre un méfait qui l’aurait obligé
à fuir la région. Mais alors, on aurait dû retrouver des traces de ce
personnage dans les rôles judiciaires. En outre, le prénom “Jacome” ou
Jacques est un nom peu commun pour cette famille. Si c’est tout de même
un membre de la famille Gruuthuyse, peut-être alors un bâtard? Il épousa
Dona Sancha Rodrgues d’Arça et mourut aux Açores vers 1470/1472 1 .
1 Claeys, Azoren, pp. 31 et 53
Gruuthuyse et héraldique 23

B-I. LES ARMES FAMILIALES
Les sceaux
NOM TITRE SCEAU
1295 Gérard van der Aa seigneur de Pollare et de
Grimbergen
1329 Geldolf van Brugge chevalier, seigneur de
Gruuthuse
1336 Jean I van den
Gruuthuyse
1339 Jean I van den
Gruuthuyse
1365 Geldolf van den
Gruuthuyse
1372 Jean II van den
-
Gruuthuyse
1373
1374 Geldolf van den
Gruuthuyse
1374 Jean II van den
Gruuthuyse
seigneur de Grimbergen
et de Pollare
seigneur de Grimbergen
et d’Aa
Chevalier
seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen,
chevalier
Chevalier
seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen, drossard
de Brabant
1377 Jean II van Grimberghen seigneur de Gruuthuse,
drossard de Brabant
1378 Jean II van der Aa seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen
1380 Jean II van den
Gruuthuyse
seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen
1384 Jean II van der Aa seigneur de Gruuthuse et
de Grimbergen
1390 Jean II van der Aa
-
1392
seigneur de Grimbergen
et de Gruuthuse
1442 Jean III de Bruges seigneur de Gruuthuse,
prince de Steenhuize,
seigneur d’Espierres et
d’Avelgem
1455 Louis de Bruges seigneur de Gruuthuse,
prince de Steenhuize
1481 Louis de Bruges seigneur de Gruuthuse,
comte de Winchester et
prince de Steenhuize
1483 Louis de Bruges seigneur de Gruuthuse,
comte de Winchester et
prince de Steenhuize
1494 Jean IV van den
Gruuthuyse
Aa
Bruges
Bruges,
abîme Aa
Bruges,
abîme Aa
Bruges-Aa
Bruges-Aa
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Aa-Bruges
Bruges-Aa
Bruges-Aa
Bruges-Aa
Bruges-Aa
Bruges-Aa
Gruuthuyse et héraldique 24

Les armoriaux
LE SEIGNEUR DE GRUUTHUSE
BRUGES AA-BRUGES BRUGES-AA CIMIER
1265-W/1254:
1370-M/762:
1370-N/1195-1232: le sire
de la gritune
1372-B/578: grwthuus +
677: grwthuus
1375-N/235: gruhuse oui
1380-U/2123: le sire de
gruythuys
1393-B/Gruuthuse-00: oui
1395-G/820: die he' van
gruithusen + 945: die he'
oui
van gruithusen
1400-A/128: lagrutuze
1400-D/120v:
1410-P/01v-3: s' de gruthuus
1425-H/55: den here van der
gruthuse
1425-S/252: le sieur de la
gruthuze
1430-C/86-11:
1435-T/513: monseigneur de
grutusse
1436-C/69r-02: sr de
gruthuse
oui
1436-L/1293: sr de gruthuse
1445-L/267-02: gruythuysen
1450-B/821: gremberge
gruthusen
oui
1450-L/76-2: gruithuze
1455-G/170v-1: gruuthuus
oui
1460-G/1v-5: de here van
den gruthuusen
1470-P/395r2: les armes de
la gruthuse
1471-R/50-09: le sgr de la
grunenhuyze
1475-S/163r-15: le sgr de
gruthuse
1500-G/1v-8-1: gruuthuuse
+ 8r-5-8: gruuthuuse
1500-Q/18r-01: monsr de
grutzuse
1500-S/65v-3: la gruthuuse
1525-C/3: h. van gruythusen
1531-G/6-4: sgr de la
gruthuse
oui
1535-U/96-11: de gruthuse
1543-B/141r-5: sr de
grattoize
Gruuthuyse et héraldique 25

BRUGES AA-BRUGES BRUGES-AA CIMIER
1550-A/8v-05: bruges-la
gruthuse
1550-B/F-45: le sr de la
gruthuse
1557-G/82: le sgr de la
gruthuuse
1562-B/102: sgr de la
gruthuse, leur surnom fut
de bruges
1570-B/1928: le sgr de la
gruthuse
1570-G/212v: le sgr de la
gruthuse
1650-B/292-07-4: dns de
gruthuse
JEAN VAN DEN GRUUTHUYSE
1557-G/82: le sgr de la
gruthuuse
1560-L/137: de bruges sr de
la gruthuse
1562-B/103: les sgr de la
gruthuse et de gramsberge
+ 639: gruthuse à bruges
1568-B/57v-08: la gruthuyse
1570-B/1929: le sgr de la
gruthuse
1570-G/212v: le sgr de la
gruthuse
1600-W/45r: le sgr de
gruthusen
1650-C/61v-03: sgr de la
gruthuise
BRUGES AA-BRUGES BRUGES-AA CIMIER
1393-B-12: jan van den
gruutuuse
oui
GELDOLF VAN DEN GRUUTHUYSE
BRUGES AA-BRUGES BRUGES-AA CIMIER
1393-B-14: ghidolf van den
gruutuuse
1470-D/118v-4: messire
guydolf der debrughes
1475-S/167r-2: mon guildof
de bruges
1600-E/151r-4: messire
guidolf de bruges
LOUIS DE BRUGES
BRUGES AA-BRUGES BRUGES-AA CIMIER
1433-B/3a: louys de bruges,
comte de wicestre, sgr de
oui
grutuse
1452-B/-: louis de la
gruuthuse, dit de bruges
oui
oui
Gruuthuyse et héraldique 26

Suivant J. Van Praet et A. de Behault, Jean II van der Aa reçoit le 25 janvier
1389 l’autorisation d’ajouter à son nom celui de Bruges et de porter les
armes de cette famille éteinte en ligne masculine. Il portera dès lors
écartelé aux 1 et 4, Bruges; aux 2 et 3, Aa 1 .
Suivant les sceaux par contre, la famille fait déjà en 1336 usage de l’écu
écartelé Bruges-Aa, et Jean II adoptera plus tard l’écu, écartelé Aa-Bruges.
Ils emploient comme nom van den Gruuthuyse. Suivant les planches
héraldiques du manuscrit du tournoi de Bruges, Jean II arme durant le
tournoi, écartelé Bruges-Aa et les membres de sa famille, écartelé Aa-
Bruges sous le nom de famille van den Gruuthuyse.
Ce n’est que à partir de 1442 que Jean III reprendra le nom de Bruges et
inversera à nouveau les armes en écartelé Bruges-Aa 2 .
Héraldiquement, Jean II van den Gruuthuyse modifie ses armes vers 1370
comme le font aussi plusieurs familles bruxelloises. Ils portent dans le
premier quartier l’écu qui souligne leur position dans la société. Jean II
occupe des fonctions auprès de la duchesse de Brabant plus importantes
que le droit de brassage de Bruges. Il inverse les quartiers et place les armes
de la famille van der Aa aux premier et quatrième quartiers. Vers 1400,
comme ils ne sont plus seigneurs de Grimbergen et qu’ils ont obtenu par
mariage des fiefs importants en Flandre, ils inverseront à nouveau les
quartiers pour placer Bruges en premier et reprendront le nom de Bruges
comme nom de famille.
Plusieurs familles brabançonnes ont fait de même aux 14 e et 15 e siècles.
Voici quelques exemples. Ainsi, Nicolas Swaef portera en 1371, écartelé
Sleeuw-Assche alors que son frère, Guillaume portera en 1370, écartelé
Assche-Swaef. Jean van Sint-Goericx portera en 1330, écartelé Sweerts-
Sint-Goericx, alors que Nicolas, un autre membre de la famille, scellera en
1367, écartelé Sleeuw-Sint-Goericx. D’autres familles brabançonnes
briseront leur écu aux premier et quatrième quartiers, comme les van
Hamme, de Hertewyck, van Kesterbeke, de Loese, van der Noot et van
Pede 3 .
Les armoriaux nous apportent peu d’informations. En jaune, on retrouve
les copies Urfé, en bleu, les copies Sicile et en vert, Gailliard (1557-G),
Bergmans (1562-B) et Butkens (1650-B).
Les copies Sicile sont uniformes et donnent écartelé Aa-Bruges, alors que
les copies Urfé donnent les deux options.
Que peut-on apprendre des armoriaux datant de la fin du 14 e siècle et du
début du 15 e siècle?
1 Colpaert, Avelgem, pp. 216-217 – Van den Abeele, Enigma, p. 622 - Van Praet,
Recherches, p. 52.
2 Buylaert mentionne le 16 septembre 1410, “le monstre de Alart de Pouques, escuier”,
et “sept autres escuiers”, et parmi eux “Jehan de Bruges” (Buylaert, Adelslijsten, n°
300).
3 Hoogstoel-Fabri, Classification, p. 96 - van Parys, Lignages, pp. 307-308, 330-334, 438,
460, 597, 797, 942 et 998-1002.
Gruuthuyse et héraldique 27

Gelre (1395-G) démontre qu’à la fin du 14 e siècle, ils faisaient encore usage
d’un écu écartelé Aa-Bruges. Suivant l’armorial de la Toison d’Or (1435-
T) et Bergshammar (1450-B) c’est encore le cas au début du 15 e siècle. Par
contre, suivant Antoine de Clémery (1436-C) et Nicolas de Lutzelbourg
(1436-L) – daté vers 1436 ou un peu plus tard – ils vont inverser l’écartelé.
Ceci correspond à l’époque où Jean III devient plus actif dans la vie
publique de la ville de Bruges.
Suivant le pseudo tournoi de 1433 dit Flacchio-Grenser (1433-B), Louis
faisait usage d’un écu écartelé Aa-Bruges 1 , mais après analyse de cet
armorial, je suis parvenu à la conclusion qu’il ne s’agit pas d’un tournoi
mais sans doute d’une liste de participants aux joutes de l’Epinette à Lille
et non pas en 1433, mais à une autre date du 15 e siècle. De plus, certains
cimiers de cet armorial sont difficilement explicables ou même fautifs. Il
faut donc considérer cet armorial avec beaucoup de précaution.
Sans doute Jean III adoptera-t-il définitivement l’écu écartelé Bruges-Aa
et le nom de famille de Bruges après le décès de son beau-frère vers 1442.
B-II. LE CRI
NOM ARMORIAL CRI
Louis de Bruges
1433-B/03a: louys de bruges, comte Jerraie
de wicestre, sgr de grutuse
Seigneur de Gruuthuse 1380-U/2123: le sire de gruythuys grant berghe
Louis de Bruges
1452-B/-: louis de la gruuthuse, dit
de bruges
bruges la noble de saint-
Maurys
Seigneur de Gruuthuse 1471-R/50-09: le sgr de la Grimberghe
grunenhuyze
Seigneur de Gruuthuse 1557-G/082: le sgr de la gruthuuse es la noble de sainct
maurys
1 Dans les manuscrits du fonds Houwaert de Grez, il y a sous la référence II. 6560, f° 123,
une copie partielle de ce même dit tournoi. L’écu de Louis van den Gruuthuyse est ici
représenté à la première ligne, premier à gauche et dessiné, écartelé au 1, une croix; au
2, un sautoir; et aux 3 et 4, vide et avec la description “lois de bruges conte de winster
sr de gruuthuse chlr du toison”.
Le même fonds (ref II. 6618, f° 14-17), donne aussi un armorial du même Englebert
Flacchio avec le titre “Tournoy celebré en la ville de Gand en l’an 1370 le 20 julet en
presence du ducq wencelain de brabant et la duchesse jeanne aux nopces de philippe
duc de borgne avecq marge comtesse presomtine de flandres” (les noces eurent lieu,
comme dit plus haut, le 19 juin 1369). Dans ce dit tournoi, il blasonne pour le n° 10,
“jehan daa sr degruthuse et de grimberghe: or a la croix desable escartele au sautoir
dargent heaume couronné d’or - timbre une teste de belier de sable coussu dhermines
hachemees dhermines et de gueules banniere de gruthuse crie son nom” et pour le n°
56, “arnout ba de gruthuse: ut supra au filet gauche dazur - timb un vol dhermines”.
Gruuthuyse et héraldique 28

B-III. LE CIMIER
Les sceaux
ANNEE BELIER BELIER ENTRE UN VOL
1365 Geldolf van den Gruuthuyse
1372
1373
Johannes, dominus de Grijthuse et de
Grijmberghen, miles’
1374 Jean, seigneur de Gruuthuse et de
Grimbergen, drossard de Brabant
1374 Ghildolfus de Gruthuse militis
1377 Jan van Gremberghen, heere van
Gruuthuuze, ende drossarte van Brabant
1378
Johannes de Aa, dominus de
1391
Grimberghen et de Gruuthuse
1392 Jean, seigneur de Grimbergen et de
Gruuthuse, conseiller de la duchesse de
Brabant
1455 Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse,
prince de Steenhuize
1481 Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse,
comte de Winchester, prince de
Steenhuize
Les armoriaux
Quand on représente le cimier dans un armorial, il s’agit toujours d’une
tête de bélier entre un vol, le plus souvent le tout d’hermine, et ceci à partir
de 1375.
Mais ce cimier est identique à celui adopté par les seigneurs de Gistel et
bon nombre de collatéraux de cette famille. La question est maintenant de
savoir pourquoi les deux familles font usage du même cimier ?
Etudions d’abord les cimiers des Ghistelles suivant les sceaux et les
armoriaux.
Les sceaux
ANNEE NOM CIMIER
1259 Joh. de Ghistella dni. Formosell Une touffe de feuilles
1275 Johis de Ghistell’ dni de Heaume sans ornement
Formisella
1294 Rogeri militis de Ghistella Un heaume pointu avec ouverture, deux banderoles
fixées au sommet et descendant derrière le heaume.
1336 Wolfardi de Ghistella Un heaume pointu; au sommet une housse rehaussée,
retombant des deux cotés du heaume.
1339 Wolfardi de Ghistella Un heaume pointu; au sommet une housse rehaussée,
retombant des deux cotés du heaume.
1371 Johannis, domini de Ghistella Une tête de bélier
1390 Johis ..e Ghistella Une tête de bélier entre un vol
Gruuthuyse et héraldique 29

1259 S. Joh. de Ghistella dni.
Formosell
1294 S. Rogeri militis de
Ghistella
1336 et 1339 S’ Wolfardi de
Ghistella
1390 Sigillum Johis ..e
Ghistella
Les armoriaux: une tête de bélier entre un vol
1278-C/221: jehan de ghistel
1393-B/Gistel-00:
1395-G/930: die here van gistele
1436-C/69r-03: ghestelle + 70r-02: + 71r-10: gherrat và ghistelle
1450-B/827: here van gestele
1455-G/167v-4: h và ghistel
1460-G/25-1: gistele
Que peut-on conclure?
Vers 1365 – 1370, les deux familles adopteront une tête de bélier comme
cimier.
Plus tard, ils y ajouteront un vol, en 1373 pour le seigneur de Gruuthuse et
en 1390, ou même plus tôt, pour le seigneur de Gistel.
Les armoriaux ne nous apportent pas plus d’informations, à part le tournoi
de Compiègne qui dessine une tête de bélier entre un vol. Mais ceci est
basé sur le travail d’A. de Behault qui s’était inspiré d’une copie plus
récente. La plus ancienne copie de ce tournoi est celle de Beyeren ou Claes
Gruuthuyse et héraldique 30

Heynenzoon, daté vers 1405, qui donne pour “Jan van Gistell” un écu sans
cimier 1 .
Les anciens sceaux des seigneurs de Gistel et d’autres membres de cette
famille, ainsi que les sceaux des comtes de Flandre, des ducs de Brabant et
des comtes de Hainaut et de Namur adoptés durant le 14 e siècle, nous
portent à conclure que le cimier à tête de bélier est apparu après 1360.
Quand on compare les cimiers des comtes de Flandre, on voit une forte
évolution vers 1330, pour prendre plus tard la forme plus classique, que
nous retrouvons dans l’armorial Gelre, à partir de 1361.
Une évolution pareille est à noter également chez les comtes de Namur, qui,
à partir de 1300, adoptent, comme les comtes de Flandre, un dragon ailé.
Ils adopteront un vol fermé à partir de 1333, qu’ils garderont mais en plus
complexe.
Les ducs de Brabant feront déjà usage au 13 e siècle d’un écran comme
cimier, pour passer à partir de 1288 à un dragon. Wenceslas prendra à partir
de 1356 un vol fermé. Ensuite, la maison de Bourgogne utilisera la fleur de
lis à quatre pétales de la maison de France.
Au Hainaut et ce à partir de 1283, Jean d’Avesnes adoptera une aigle
éployée comme cimier. A partir de 1338, Guillaume II, comme les ducs de
Bavière, fera usage d’un plumail.
Grâce à l’ouvrage de René Laurent, l’évolution des cimiers des princes
territoriaux de nos régions est facile à suivre à partir de 1300, la plupart à
partir de 1330, pour prendre une forme qui nous est plus familière dès 1360.
On retrouve cette même évolution chez les seigneurs de Gistel. Pour la
famille van der Aa par contre, je n’ai pas retrouvé d’anciens exemples de
cimier sur les sceaux. Sans doute les deux cornes de bœuf datent-elles
d’après 1360.
1 de Behault, Compiègne, n° 221 – Wapenboek Beyeren, folio 22r-7
Gruuthuyse et héraldique 31

Philippe d’Alsace portait un heaume
cylindrique armorié d’un lion contourné
(1163-1190).
Guy de Dampierre portait dès 1303 un
heaume à volet, cimé d’un dragon ailé.
Son fils, Robert de Béthune portait déjà ce
cimier en 1296 et l’utilisa jusqu’en 1322.
Louis de Nevers usait en 1323 du même
cimier mais placé entre deux plumes
d’aigles.
De 1329 à 1339, il cimait le heaume d’un
lion assis entre deux cornes et orné d’un
volet court aux armes d’un lion.
Dès 1335, il usait d’un heaume de profil
orné d’un volet moucheté d’hermine et cimé
d’un double vol en écran.
Louis de Maele reprendra ce même cimier et
l’adoptera de 1346 à 1381.
Dès 1361, Louis de Male cimait aussi d’une
tête de lion entre deux vols.
Les cimiers des comtes de Flandre jusqu’en 1384 1
1 Laurent, Sceaux, T. I, pp. 157 et 169-185 et T. II, planches 17-18 et 50-72 - de Wree,
Généalogie, T. I, p. 150 - de Wree, Seaux, pp. 11 et 24-26.
Gruuthuyse et héraldique 32

Le droit “Grute” de Bruges et le tonlieu dit “d’Audenaerde”en sur le “Spei”
formaient la base de la position sociale prééminente des seigneurs de
Gruuthuse. Les seigneurs de Gistel possédaient depuis les temps anciens le
droit sur le grand tonlieu de Bruges, qui rapportait fin 15 e siècle, de 10.000
à 14.000 livres parisis. C’est ainsi que “Jehan van Ghistelle”, seigneur de
la Woestine, feudataire du tonlieu de Bruges, consigne dans une charte de
1269 l’accord entre son homme de fief et lui, “Ghildolve, Ghildolfs zoene
van Brugghe” concernant les obligations mutuelles auxquelles était soumis
le petit tonlieu. Ont-il voulu représenter ces obligations communes dans
une même ville par un emblème commun, par un même cimier 1 ?
Vers 1370, les Gruuthuyse et la famille Bonin, seigneurs de Meulebeke,
étaient engagés dans une vendetta. Il y eut des morts dans les deux camps.
Le seigneur de Gistel avait pris parti dans cette querelle pour le seigneur
de Gruuthuse. Ont-ils voulu représenter ce front uni en prenant un emblème
commun ? Un cimier commun pourrait-il illustrer cette entente ? Une tête
de bélier symbolise assez bien la vie mouvementée de Geldolf van den
Gruuthuyse, frère de Jean I, et de Jean II, seigneur de Gruuthuse. Elle
représente la provocation durant le combat 2 .
Peut-être ont-ils tout simplement voulu souligner les liens familiaux et la
bonne entente qui existait entre les deux familles ?
Selon Michel Pastoureau, le cimier est “un emblème de clan, qui suppose
et traduit une conscience très fine des structures de parenté et des réseaux
généalogiques” 3 .
1 Buylaert, Adel, p. 271 – Schouteet, Regesten, T. I, n° 76.
2 Demange, Glossaire, p. 59.
3 Pastoureau, Symbolique, p. 241.
Gruuthuyse et héraldique 33

CONCLUSIONS
Jean I van den Gruuthuyse brisait ses armes en écartelant les écus de son
père et de sa mère. Son fils Jean II, ayant des fonctions importantes au
duché de Brabant, a inversé les écartelés en plaçant l’écu des Aa aux
premier et quatrième quartiers. Après la perte de la seigneurie de
Grimbergen et la croissance de leurs biens en Flandre, ils ont à nouveau
inversé l’écartelé des deux écus. A partir de 1442, ils ont repris le nom de
Bruges comme nom de famille pour l’aîné de la famille.
Le cimier commun avec la maison Ghistelles, une tête de bélier entre un
vol, s’explique soit pour montrer les liens familiaux très proches,
expression de la bonne entente qui existait entre eux, soit pour souligner
les droits que ces deux familles détenaient dans la ville de Bruges, soit
encore pour marquer leur combativité commune dans la vendetta contre le
seigneur de Meulebeke.
Grâce aux sources consultées, un schéma se dessine pour les premières
générations avec ici et là quelques points d’interrogation. Ce n’est qu’à
partir de 1370, et Jean II, que les données sont plus précises.
La filiation des puînés masculins reste cependant moins évidente. Nous
avons deux mêmes sceaux pour les Geldolfs, l’un de 1365 et l’autre de
1374. Le fait que le premier Geldolf aurait été assassiné avant 1372 pose
déjà un problème. Le Geldolf qui participa au tournoi à Bruges en 1393
nous interpelle également. Des recherches plus approfondies dans les
archives pourraient peut-être apporter des réponses plus précises.
D’après mes recherches, il est apparu que deux Jean van den Gruuthuyse
sont morts en 1396: Jean, seigneur de Gruuthuse, fin août et Jean, le portepennon
de Jean de Nevers, en septembre à la bataille de Nicopolis. Les
cartulaires de la seigneurie d’Espierres donnent heureusement beaucoup
d’informations pour Jean II. Le lien entre Jean, le porte-pennon, et le
seigneur de Gruuthuse n’est toujours pas évident. Etait-il son fils ou un fils
de son frère Geldolf ? Ce qui est certain, c’est que ce Jean n’est pas un
ancêtre de Louis van den Gruuthuyse dit de Bruges.
Si l’année du tournoi 1393 peut être considérée comme l’apogée de Jean II,
l’année 1396, par contre, est particulièrement néfaste pour la famille. Il leur
faudra près de quarante ans pour à nouveau occuper des fonctions auprès
de leur prince à la Cour.
Gruuthuyse et héraldique 34

SOURCES DES SCEAUX
1256: “Leonius dictus de Aa, dominus de Pollar, miles, et Ymaina, uxor
mea,” scellait un sautoir (de Raadt, Sceaux, T. I, p. 157).
1275: “Gildulphi de Brugis, militis,” scellait une croix (Douët d'Arcq,
Inventaires, n° 10362).
1293: “Gildulphi de Brugis militis” scellait une croix losangée, les
losanges sur la fasce en position normale, les autres couchées (Gilliodtsvan
Severen, Inventaire, T. I, p. 34).
1290: “Gherart van Aa, riddere, here van Grimberghen” scellait un sautoir.
L’écu est placé au-dessus d’un lion (de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 345).
1295: Gérard van der Aa, seigneur de Pollare et de Grimbergen scellait un
sautoir (Van de Perre, Relatie, p. 5).
1298: “Gildulphi de Brugis militis” scellait une croix losangée, les
losanges sur la fasce en position normale, les autres couchées (Gilliodtsvan
Severen, Inventaire, T. I, p. 58).
1298: “Gerar da sire de Grenberghes” scellait un sautoir. L’écu est placé
au-dessus d’un lion (de Raadt, Sceaux, T. I, p. 157 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie,
T. I, n° 167).
1329: “Ghildolf van Brugghe, ruddere, here van Gruuthuise” scellait une
croix (Van de Perre, Relatie, p. 5).
1336: “Johannis de Gruuthuse, domini de Grimberghen et de Pollaer,
militis,” scellait écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2 et 3, un sautoir
(Demay, Flandre, n° 660 - AGR, n° 4381{1336} - Van de Perre, Relatie, p. 5).
1339: “Jhan van den Gruuthuse, heere van Aa,” scellait parmi les nobles
de Flandre, le traité entre le duc de Brabant et le comte de Flandre
écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2 et 3, un sautoir (de Raadt, Sceaux, T. IV,
p. 460 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie, T. II, n° 621bis - AGR, n° 26709{3-12-1339}).
1339: Marguerite van Ghistelles, dame de Gruuthuse, parti en 1, écartelé
Gruuthuyse-Aa, en 2, Ghistelles (Van de Perre, Pollare, p. 178: Rijksarchief
Brugge, Oorkonden Onze-Lieve-Vrouwkerk te Brugge, n° 684 – Van de Perre, Relatie, p.
5).
1365: Geldolf van den Gruuthuyse, chevalier, scellait une croix brisée en
abîme d’un écusson au sautoir et comme cimier, une tête de bélier (Demay,
Flandre, n° 659).
1372-1373: “Johannes, dominus de Gruijthuse et de Grijmberghen, miles”,
scellait écartelé aux 1 et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix et comme
cimier une tête de bélier entre un vol, le tout d’hermine (de Raadt, Sceaux,
T. IV, p. 345 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie, T. V, n° 3001 - AGR, n° 27761{17-9-
1372}).
1374: Jean, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen, drossard de Brabant,
combattant à Baesweiler, scellait écartelé aux 1 et 4, un sautoir; aux 2 et
3, une croix et comme cimier, une tête de bélier entre un vol, le tout
d’hermine (de Raadt, Sceaux, T. I, p. 157 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie, T. V, n°
3178 et T. VI, n° 4200 - AGR, n° 22536{21-12-1374}).
1374: “Ghildolfus de Gruthuse”, chevalier, combattant à Baesweiler sous
le seigneur de Gruuthuse, scellait une croix brisée en abîme d’un écusson
au sautoir et comme cimier, une tête de bélier entre un vol, le tout
d’hermine (de Raadt, Sceaux, T. I, p. 157 – Verkooren, Inventaire, 1 e partie, T. V, n°
3687).
Gruuthuyse et héraldique 35

1377: “Jan van Gremberghen, heere van den Gruuthuuze, ende drossate
van Brabant,” scellait écartelé aux 1 et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une
croix et comme cimier, une tête d’animal (bélier) (de Vlaminck, Zwyveke, n°
132).
1378: Jean van der Aa, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen, scellait
écartelé aux 1 et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix et comme cimier,
une tête de bélier entre un vol, le tout d’hermine (Verkooren, Inventaire, 1 e
partie, T. VII, n° 5224).
1380: Jean, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen, scellait écartelé aux
1 et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix et comme cimier, une tête de
bélier entre un vol, le tout d’hermine (Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p.
355).
1384: “Johannes de Aa, dominus de Grimberghen et de Gruuthuse” un
chevalier armé, vêtu d’un tabard, tenant dans la main droite une
bannière, les deux aux armes; dans la main gauche l’écu, écartelé aux 1
et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix, le chevalier porte sur la tête un
heaume cimé d’une tête de bélier entre un vol (Colpaert, Avelgem, p. 244 –
Demay, Flandre, n° 661 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 14).
1390: “Johannis ... de Gremberghe et de Grut...” scellait écartelé aux 1 et
4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix (Verkooren, Inventaire, 3 e partie, T. III, n°
6602 et 6742).
1390: “Jan van Aa, here van Grymbergen en van den Gruythuyse,” scellait
un chevalier armé, vêtu d’un tabard, tenant dans la main droite une
bannière, les deux aux armes; dans la main gauche l’écu, écartelé aux 1
et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix, le chevalier porte sur la tête un
heaume cimé, mais comme le sceau est brisé, le cimier n’est plus visible
(Gelders Archief, Charterverzameling 0243, Zegels, n° 709/2).
1391-1392: Jean van der Aa, chevalier, seigneur de Grimbergen et de
Gruuthuse, scellait un chevalier armé, vêtu d’un tabard, tenant dans la
main droite une bannière, les deux aux armes; dans la main gauche l’écu,
écartelé aux 1 et 4, un sautoir; aux 2 et 3, une croix, le chevalier porte
sur la tête un heaume cimé d’une tête de bélier entre un vol (AGR, n°
25649{6-10-1391} - Bouton, Wapenboeck, T. VI, pl. 17 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 157).
1442: “Jan van Brucghe, heere van den Gruuthuuze, van Thielt ten Hove,
prinche van Steenhuuse, heere van Spiere ende van Avelghem,” scellait
écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2 et 3, un sautoir (de Raadt, Sceaux, T. IV,
p. 412).
1455: Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, prince de Steenhuize,
scellait écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2 et 3, un sautoir et pour cimier,
une tête de bélier entre un vol (Colpaert, Avelgem, p. 244).
1481: “Lodewyc van Brugghe, heere vanden Gruuthuuse, Grave van
Wincestre, prince van Steenhuuse, heere van Avelghem, van Hamstede,
van Thielt ten hove” scellait à gauche un chevalier armé, vêtu d’un
tabard et tenant dans la main droite une banière, les deux aux armes;
touchant de la main gauche l’écu, écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2
et 3, un sautoir et comme cimier, une tête de bélier entre un vol, le tout
d’hermine (Colpaert, Avelgem, pp. 221 et 245 - de Raadt, Sceaux, D. I, p. 158).
1483: Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, comte de Winchester,
prince de Steenhuize, scellait écartelé aux 1 et 4, une croix; aux 2 et 3,
un sautoir (Delaroche, Trésor-Communes, pl. 5, n° 8 - Demay, Flandre, n° 662).
Gruuthuyse et héraldique 36

1494: Jean van den Gruuthuyse scellait écartelé aux 1 et 4, une croix; aux
2 et 3, un sautoir et comme cimier, une tête de cheval (Demay, Clairambault,
n° 4288 - Guynemer, Offémont, pp. 46-47, n° 6, date 31-05-1494).
LES ARMORIAUX 1
REF A° DESCRIPTION
1265-W 1265 L’armorial Wijnbergen.
1278-C 1278 Le tournoi de Compiègne.
1370-M 1370 L’armorial Mowbray.
1370-N 1370 L’armorial du Héraut Navarre - 1369-70.
1372-B 1372 L’armorial Bellenville.
1375-N 1375 L’armorial Nieuwenhove.
1380-U 1380 L’armorial Urfé.
1393-B 1393 Le tournoi de Bruges de 1393
1395-G 1395/1402 L'Armorial universel du héraut Gelre.
1400-A ~ 1400 L'armorial du châtelain d'Arras.
1400-D ~ 1400 Ms.412 de l'abbaye des Dunes.
1410-P ~ 1410 Petit armorial de poche.
1425-H ~ 1425 L’armorial de Huldenberg.
1425-S 1425 L’armorial du héraut Sicile.
1430-C 1425/1430 L’armorial Chiffré.
1433-B 15 e . Le pseudo tournoi de Bruges de 1433 (Flacchio-Grenser).
1435-T ~ 1435 Ancien armorial équestre de la Toison d'Or.
1436-C 1436 L’armorial Lorrain d'Antoine de Clémery.
1436-L 1436 L’armorial de Nicolas de Lutzelbourg.
1445-L 1445 Armorial Lyncenich, ayant appartenu à Jean de Luxembourg, sire de
Lyncenich, roi d'armes de Hainaut.
1450-B ~ 1450 Bergshammarvapenboken.
1450-L ~ 1450 L’armorial de l’abbé de Longpont.
1452-B 1452 Tournoi de Bruxelles de 1452.
1455-G 15 e . L’Armorial du XVe siècle dit Antique.
1460-G 1460 L’armorial Gorrevod.
1470-D - Marche d’armes Dupuy.
1470-P 1470 L’armorial de Clément Prinsault.
1471-R 1471 L’armorial de Gilles de Rebecq.
1475-S 1475 L’armorial du héraut Sicile.
1500-G ~ 1500 L’armorial Goemanne – de Potter.
1500-Q ~ 1500 L’armorial du XVe siècle.
1 Pour plus de détails sur ces armoriaux, voir mon ouvrage “Armorial de la Flandre
médiévale” Introduction, pp. XIII-XX.
Gruuthuyse et héraldique 37

REF A° DESCRIPTION
1500-S ~ 1500 L’armorial du héraut Sicile.
1525-C 14 e . L’armorial de Coninck.
1531-G 1531 Joûtes tenues dans la ville de Gand le 11 juin 1531.
1535-U 1494/1535 L’armorial d'Udekem d'Acoz.
1543-B - L’armorial Universel et Traité de Blason de Noël le Boucq.
1550-A ~ 1450 L’armorial Adam.
1550-B ~ 1550 L’armorial d’Assignies.
1557-G ~ 1557 Corneille Gailliard.
1560-L ~ 1560 L’armorial Lalaing.
1562-B ~ 1562 L’armorial de Flandre du XVIe siècle.
1568-B 1568 L’armorial Beauchamp.
1570-B ~ 1570 L’armorial Le Blancq.
1570-G ~ 1570 L’armorial Goethals-Vercruysse.
1600-E ~ 1600 L’armorial de l'Europe.
1600-W 16 e . Wapenboeck.
1650-B - Chistophe Butkens “Contes et seigneurs de Flandre”.
1650-C - L’armorial Callot.
Gruuthuyse et héraldique 38

II. LE TOURNOI DE BRUGES DU MARDI 11 MARS 1393 1
Pour la composition de l’Armorial de la Flandre médiévale, j’ai consulté
plusieurs publications 2 qui décrivent les écus des participants au tournoi de
Bruges de 1393. Les descriptions des écus n’étaient pas seulement
différentes, mais l’orthographe des noms des familles était aussi parfois
fort différente, voire même fautive pour certains.
Dans cet armorial, les noms se retrouvent dans une liste alphabétique
générale. Il est donc moins aisé de retrouver les participants. Pour cette
raison, j’ai jugé utile de publier cette liste dans un article et de préciser en
même temps de quelle région ces participants étaient originaires. J. Van
Praet a déjà donné un aperçu partiel dans Recherches sur Louis de Bruges
pages 285 à 312 et A. Van den Abeele donne les noms des familles
brugeoises dans son ouvrage sur l’Ourse Blanc, “De Witte Beer” page 64.
Ces participants ne sont pas mentionnés dans les chroniques, mais certains
les ont ajoutés au 19 e siècle en addendum.
Selon Viaene, la vérité sur ce tournoi est seulement basée sur le manuscrit
rédigé sur ordre de Louis van den Gruuthuyse, mais il n’y a pas de preuves
que ce tournoi ait réellement eu lieu 3 . La seule preuve est citée dans
l’ouvrage de Van Den Neste, qui fait mention d’un payement fait au héraut
d’armes du duc de Bourgogne qui s’était rendu à Douai pour annoncer le
tournoi 4 . Gilliodts-van Severen mentionne dans les comptes de la ville de
1392-1393 des frais pris en charge par la ville pour un tournoi tenu le
mardi-gras sur la Grand-Place 5 .
1 Basé sur l’article, Het tornooi van Brugge van dinsdag 11 maart 1393, dans Vlaamse
Stam, n° 46, 2010, pp. 377-406. J’ai ajouté pour chaque participant l’écu suivant le
manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris, ms français, n° 2693 (pour plus de détails
sur ce manuscrit voir Van Praet, Recherches, pp. 317-324). Ce manuscrit a sans doute
servi de source pour le manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris, ms français, n°
2692 (pour plus de détails sur ce manuscrit voir Van Praet, Recherches, pp. 265-284).
On peut trouver une copie des planches héraldiques suivant ce dernier manuscrit dans
l’ouvrage de Ch. Piot, “Notice historique et généalogique de la maison de Straten”. Dans
ce manuscrit, les écus sont moins précis et certaines brisures ne sont pas ou plus visibles.
2 de Prelle de la Nieppe, Tournoi, 1893, pp. 194-203 et 1894, pp. 187-196 - Piot, Straten,
planche 4 et 5 - Van Praet, Recherches, pp. 265-312 - Willems, Armorial, pp. 187-201 -
Willems, Blasons, pp. 27-41.
3 Viaene, Moderne, p. 12.
4 “Au roy des hiraux de notre tres redoubté monseigneur de Bourgogne, liquelx vint a
Douay nonchier un behourt qui devoit estre a Bruges, au mardi 11e jour de march l’an
92” (Van Den Neste, Tournois, p. 262).
5 “te vastenauonde vp de maerct”. Mardi-gras est le jour qui suit le 7e dimanche avant
Pâques, plus généralement du jeudi avant jusqu’au mardi après le 7e dimanche avant
Pâques. Comme, en 1393, Pâques tombait un 6 avril, le mardi précédant le mercredi des
Cendres devrait être le 18 fevrier, donc trois semaines avant le 11 mars (Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. IV, pp. 473-474 – Strubbe, Chronologie, pp. 124 et 537).
Gruuthuyse et héraldique 39

Il est vrai que les chroniques ne mentionnent pas de tournois à Bruges pour
l’année 1392 (1393 n.m.), bien qu’on prétende que Philippe le Hardy était
présent à cette fête 1 .
La question est bien sûr de savoir si ce tournoi était assez important pour
que les chroniques le mentionnent?
Van Den Neste cite pour la période:
- 1300 à 1349 47 tournois
- 1350 à 1399 160 tournois
- 1400 à 1449 136 tournois
- 1450 à 1499 72 tournois.
Dans la seconde moitié du 14 e siècle, il y avait bien tous les 3 - 4 mois un
tournoi quelque part en Flandre ou dans les environs. Les tournois les plus
importants étaient organisés pour fêter un mariage ou une entrée joyeuse
du comte ou d’un membre de sa famille. Les seigneurs de Gruuthuse et de
Gistel étaient des personnages importants dans la région de Bruges, mais
en général il n’y avait parmi les participants au tournoi de 1393 aucune
personne d’importance pour considérer la fête comme exceptionnelle. Le
seigneur de Gistel organisa même un tournoi à Gand quelques semaines
avant le tournoi de Bruges. En août 1391, il avait organisé un tournoi à
Ypres et en 1410, il participa avec Roland van Uytkercke et d’autres
chevaliers de la Cour du duc de Bourgogne à une joute à Lille. Suivant
Vale, cette fête serait une des dernierès mêlées, dite aussi tournoi à la foulé,
tenue en Flandre ou les environs 2 .
Partir de l’idée que le tournoi n’eut jamais lieu mais avait été imaginé par
l’auteur du manuscrit vers 1488-1489, peut être contredite pour les raisons
suivantes.
- Pourquoi déformer certains noms? Godegont au lieu de Harduemont et
Crombecke au lieu de Quarouble
- Pourquoi ne pas faire participer des dignitaires importants de la Cour ou
de futurs chevaliers de la Toison d’Or ou au moins leur père?
On doit interpréter ce tournoi comme une fête organisée par deux familles
importantes de la région de Bruges, et sa renommée comme “Le tournoi de
Bruges” est due à l’existence du manuscrit.
Ce manuscrit n’est pas mentionné par les auteurs connus pour leurs
ouvrages héraldiques. Tout au plus mentionne-t-on le titre sans autres
détails. Vulson de la Colombière cite dans son ouvrage “Le Vray Theatre
d’Honneur” la description complète de la deuxième partie de ce manuscrit,
le “Traité de la forme et de la maniere des Tournois à plaisance, selon ce
1 Les quinze premiers jours du mois de mars, le duc est à Paris et dans les environs. Il part
pour Amiens le 16. Suivant Gilliodts-van Severen, les ducs étaient présents aux jeux de
Bruges en 1394, 1405, 1407 et à des dates ultérieures (Gilliodts-van Severen, Inventaire,
T. IV, p.477 – Petit, Itinéraires, pp. 232, 235, 348 et 358-360).
2 Brown, Urban, p. 319 - Van Den Neste, Tournois, pp. 50-54, 260, 262 et 280.
Gruuthuyse et héraldique 40

qui se pratiquoit, en France, en Allemagne, en Flandres & ailleurs,
compilé par Réné d’Anjou, Roy de Sicile, au mesme langage qu’il le
dressa: Extrait du manuscrit de la main de ce roy, qui est dans la
Bibliotheque Royalle” 1 . Il mentionne entre parenthèses que les règlements
pour le tournoi avaient également été créés en Flandre sans plus de détails
concernant la première partie du manuscrit, le tournoi de Bruges. La
première bonne description du manuscrit brugeois date de 1780 et est de la
main de J. Van Praet 2 .
Représentation d’un tournoi.
Gravure faite pour l’ouvrage de M. de Vulson de la Colombière: Le Vray Theatre
d’Honneur et de Chevalerie ou le Miroir Héroique de la Noblesse (T. I, p. 49), suivant une
miniature du “Traité des Tournois” de René d’Anjou.
Van Praet et même Brown croient que le manuscrit Gruuthuyse a servi de
modèle à l’ouvrage “Traité des Tournois” de René d’Anjou. Mais ce
manuscrit fut réalisé vers 1460 et a servi de modèle pour le manuscrit
Gruuthuyse, réalisé à Bruges vers 1488-1489. Le manuscrit Gruuthuyse est
dessiné sur parchemin et est de la main de Hans Hemmelinck, un peintre
brugeois. Il contient sept miniatures peintes, précédé du texte suivant 3 .
1 de Vulson de la Colombière, Vray, T.I, p. 49.
2 Buchon publie dans les “Collections des Chroniques Nationales Françaises”, tome XII,
les notices de J. Van Praet précédemment éditées dans “L’esprit des journeaux, du mois
d’octobre 1780”.
3 Avril, Tournois, pp. 10-11 - Bousmanne, Miniatures, pp. 55 - Brown, Urban, p. 321 -
Damen, Tournament, p. 249 - de Mérindol, René, p. 183 - Descamps, Peintres, T. I, pp.
12-15.
Gruuthuyse et héraldique 41

“En lan de nostre seigneur mil trois cens quatrevings et douze le onzieme
jour du mois de mars fut fait ung tournoy enla ville de bruges par treshault
et puissant seigneur monseigneur de la gruthuse appellant dunepart et
treshault et puissant seigneur monseigneur de ghistelle deffendant
dautrepart. Lesquelz tournoyeurs ont en ensuivant lordre et maniere des
tournoys acoustumez cy dessoubz uns leurs armes timbres et leurs noms tàt
seulement comme len pourzaveoir pour ce que toutes les ordonnances
appartenans a ung tournoy sont cy dedens pourtraictes et figuires.
Pourquoy ie metais quant a present den plus parler”. Sous le texte se
trouve l’écu du roi de France surmonté d’une couronne d’or.
Le premier dessin montre “le sire de Gruuthuse duyt es armes volut au roy
(Charles VIII, roi de France) ce livre présenter” 1 . Ceci pourrait avoir eu
lieu en 1489 à Montilz-lès-Tours, où il menait, comme chef d’une
délégation flamande, des négociations de paix avec la Cour française.
Le deuxième dessin montre un cavalier armé de pied en cap, monté sur un
cheval blanc, tourné à droite, l’épée haute. La cotte d’armes du cavalier et
les deux housses, couvrant le hourt, le pommeau de la selle et le poitrail du
cheval sont ornés aux armes, écartelé aux 1 et 4, d’or à la croix de sable;
aux 2 et 3, de gueules au sautoir d’argent (Gruuthuse). La tête du cavalier
protégée par le heaume baissé, fiché de lambrequins d’azur et d’argent est
surmontée du cimier, une tête de bélier de sable, accornée d’or, entre un
vol d’hermine, sortant d’un bourrelet d’argent et de gueules. Le chanfrein
du cheval porte les armes avec au sommet, le cimier du cavalier. Les brides
sont également ornées en boucle des armes du seigneur.
Le troisième dessin montre un cavalier armé de pied en cap, monté sur un
cheval brun, tourné à gauche, l’épée haute. La cotte d’armes du cavalier et
les deux housses, couvrant le hourt, le pommeau de la selle et le poitrail du
cheval sont ornés aux armes, de gueules au chevron d’hermine (Gistel). La
tête du cavalier protégée par le heaume baissé, fiché de lambrequins d’azur
et d’argent est surmontée du cimier, une tête de bélier de sable, accornée
d’or, entre un vol d’hermine, sortant d’un bourrelet d’argent et de gueules.
Le sommet du chanfrein du cheval est orné au sommet du cimier du
cavalier. Les brides sont également ornées des armes du seigneur.
Le quatrième dessin montre le roi d’armes du seigneur de Gruuthuse sur
un cheval brun, tourné à droite, orné d’un manteau aux armes du seigneur,
tenant la main droite levée. A l’avant de la gravure, un page sur un cheval
blanc sonnant le clairon d’où pend un drapeau aux armes.
Le cinquième dessin donne le roi d’armes du seigneur de Gistel sur un
cheval blanc, tourné à gauche, orné d’un manteau aux armes du seigneur,
tenant la main droite levée. A l’avant de la gravure, un page sur un cheval
brun sonnant le clairon d’où pend un drapeau aux armes.
La sixième planche (ce sont ceulx q’ont tournoie soubz le seìgur de la
gruthuse) et la septième planche (ce sont ceulx q’ont tournoie soubz le
1 Bousmanne, Miniatures, p. 55 et ill. 23, p. 56.
Gruuthuyse et héraldique 42

seìgneur de ghistele) montrent les écus des 49 cavaliers qui sous la conduite
de Jean, seigneur de Gruuthuse, s’affrontèrent en tournoi contre les 48
cavaliers sous la conduite du seigneur de Gistel.
Le tournoi eut lieu à la Grand-Place à Bruges. Les vainqueurs reçurent une
épée à manche en or, présent du seigneur de Gruuthuse, et un heaume doré,
présent du seigneur de Gistel 1 .
Suit la liste des participants au tournoi dans l’ordre du manuscrit. Les
participants sont représentés en deux camps; le premier camp, les suiveurs
du seigneur de Gruuthuse sont représentés vers la droite (en héraldique vers
la gauche), prêts à se battre contre les suiveurs du seigneur de Gistel,
représentés vers la gauche (en héraldique vers la droite). La liste des
suiveurs du seigneur de Gruuthuse, donnée par Van Praet, a souvent été
reprise dans d’autres publications. Elle commence de gauche à droite (en
héraldique de droite à gauche) et de haut en bas. Elle commence donc par
le dernier de la première ligne, le bâtard van Parys.
Dans le tableau qui suit, j’indique qui, d’après l’armorial, est mentionné
comme chevalier (Chv), qui d’après les sources consultées, est considéré
comme noble (Noble), ou bâtard (Bât) et de quelle ville ou région la
personne était originaire (Loc: Brug = Bruges – Fr = Le Franc – Fl.Oc =
Flandre Occidentale, en dehors de Bruges et Le Franc – Fl. Or = Flandre
Orientale – Brab = Brabant et Rest = les autres régions). Ce n’est pas
sans risque d’indiquer de quelle région une personne est originaire. Elle
peut être née ou avoir la plupart de ses possessions dans une région, mais
exercer des fonctions et habiter dans une autre région ou ville. Il en est ainsi
pour Philippe van der Couderborch, originaire de Tamise, mais qui était
également bourgeois de Bruges.
Si nous considérons le lieu ou la région d’origine des participants, nous
constatons que le seigneur de Gistel avait plus de représentants originaires
de Bruges ou du Franc de Bruges. Certains des participants venaient
également d’Ypres et de Courtrai, mais peu venaient de hors la Flandre.
Pour le seigneur de Gruuthuse, par contre, plus de 50% des participants
n’étaient ni de Bruges ni du Franc de Bruges et 28% venaient de lieux situés
en dehors de la Flandre.
L’ordre des deux listes des participants était sans doute composé comme
suit: d’abord les membres de la famille et leurs proches, ensuite les amis
du seigneur de Gruuthuse et de Gistel, surtout des descendants de familles
importantes, pour la plupart des nobles, ensuite les compatriotes de Bruges
et enfin quelques habitués des tournois venant d’autres régions. Pour
Gruuthuse, Guillaume, Jean et Jacques de Quarouble venaient de
Valenciennes, et pour Gistel, Claes et Jean Belle, François van Dixmude,
Corneille van den Eechoute et François de Slingere venaient d’Ypres; Jean
1 Buylaert, Eeuwen, pp. 154-155 - de Prelle, Tournoi, pp. 194-195 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. IV, pp. 473-474 - Piot, Straten, planche 4 et 5 - Van den Abeele, Witte,
pp. 124-126 -– Van Praet, Notice, pp. 132-143 - Van Praet, Recherches, pp. 265-272.
Gruuthuyse et héraldique 43

et Simon van den Hole, Robert van Lovendeghem et Guillaume van
Raveschoot de Gand, villes où le seigneur de Gistel avait participé à des
tournois.
Beaucoup de Brabançons avaient sans doute accompagné Henri van
Berghen, beau-fils du seigneur de Gruuthuse.
La présence d’Harduemont peut s’expliquer par l’épouse du seigneur de
Gruuthuse, Isabelle de Looz d’Agimont, famille originaire de la même
région.
La famille Quarouble, venant de Valenciennes, peut s’expliquer comme
étant des habitués de tournois. Des membres de cette famille sont souvent
cités dans les joutes ayant lieu à Tournai et à Lille.
On peut aussi constater l’absence de participants venant de Lille où, comme
à Bruges, un tournoi avait lieu presque annuellement. Assez étonnant, car
d’après les documents, on retrouve souvent des échanges de jouteurs entre
les deux villes.
Suivant les données des armoriaux, huit étaient des chevaliers sous le
seigneur de Gruuthuse et douze sous le seigneur de Gistel, mais on peut
dire que dans les deux camps à peu près la moitié des participants était
considérée comme noble.
Dans le camp du seigneur de Gruuthuse, trois (Henri van Berghen, Robert
van Leeuwerghem et Jean van den Gruuthuyse) sont représentés avec une
bannière et huit (Robert Le Rouc, Jean van Dudzele, Henri Craenhals,
Galois van Masmines, bâtard, Philippe van Aertrycke, Jacques Breydel,
Guillaume de Quarouble et Hacart) avec un pennon. Pour le seigneur de
Gistel, quatre (Guillaume van Halewyn, Josse Braderick, Jacques van
Melanen et François de Slingere) sont représentés avec une bannière et un
seul (Roland van Lovendeghem) avec un pennon.
Parmi les participants, il y avait également neuf enfants naturels, qui se
battaient tous pour le seigneur de Gruuthuse. Les tournois étaient pour eux
un moyen de monter dans l’échelle sociale. Henri van Berghen; Richard
Bonin; Hector van der Gracht; Galois van Masmines; van Parys; les deux
Uterzwaene et Jean van Themseke sont mentionnés dans le manuscrit
comme “bâtards”. Que Wauthier van Weldene était un enfant naturel peut
se déduire de l’écu: un écu plain au franc quartier.
Gruuthuyse et héraldique 44

N° Nom Chv Noble Bât Loc Brug Franc Fl.Oc Fl.Or Brab Reste
Suiveurs du seigneur de GRUUTHUSE
a-00 Gruuthuse (Jean, seigneur de) 1 1 Bruges 1
a-01 Berghen (Henri van) 1 1 Brabant 1
a-02 Herzele (Guillaume van) Bruxelles 1
a-03 Harduemont (Rasse de
Warfusée, seigneur de)
1 Liège 1
a-04 Ranst (Wautier = Adam? van) 1 Brabant 1
a-05 Berghen, bâtard (Henri van) 1 Brabant 1
a-06 Leeuwerghem (Robert van) 1 1 Gand 1
a-07 Rockeghem (Jean van) 1 Alost 1
a-08 Branteghem (Jean van) Alost 1
a-09 Weldene (Wautier van) 1 Ypres 1
a-10 Parys, bâtard (van) 1 Gand 1
a-11 Haghen (Jean van der) 1 Sluis 1
a-12 Gruuthuyse (Jean van) 1 Bruges 1
a-13 Steenhuize (seigneur de) 1 1 Alost 1
a-14 Gruuthuyse (Geldolf van) 1 Bruges 1
a-15 Zweveghem (Arnould van) 1 Courtrai 1
a-16 Gracht, bâtard (Hector van
der)
1 Courtrai 1
a-17 Gheerolf (Jean) 1 Sluis 1
a-18 Rouc (Robert le) 1 Namur 1
a-19 Renty (Rasse de) 1 1 Artois 1
a-20 Caumont (Gewijde de) Artois 1
a-21 Dudzele (Jean van) 1 1 Franc 1
a-22 Moerkercke (Louis van) 1 1 Franc 1
a-23 Bochoute (Jean van) Bruges 1
a-24 Straten (Iwain van der) 1 Franc 1
a-25 Steelant (Liévin van) Franc 1
a-26 Berghe (Louis van den) 1 Bruges 1
a-27 Craenhals (Henri) 1 1 Bruxelles 1
a-28 Winghene (Wautier van) Franc 1
a-29 Couderborch (Philippe van
der)
1 Waes 1
a-30 Herzele (Renier van) Bruxelles 1
a-31 Masmines, bâtard (Galois van) 1 Alost 1
a-32 Uterzwaene, bâtard 1 1 Termonde 1
a-33 Uterzwaene, bâtard 1 Termonde 1
a-34 Aertrycke (Philippe van) 1 Bruges 1
a-35 Aertrycke (Louis van) 1 Bruges 1
a-36 Rynvisch (Everard) 1 Bruges 1
a-37 Langheraerts (Balthazar) Bruges 1
Gruuthuyse et héraldique 45

N° Nom Chv Noble Bât Loc Brug Franc Fl.Oc Fl.Or Brab Reste
a-38 Breydel (Jacques) 1 Bruges 1
a-39 Hoste (Georges) Bruges 1
a-40 Metteneye (Pierre) Bruges 1
a-41 Broodloos (Jacques) Bruges 1
a-42 Metteneye (Louis) 1 Bruges 1
a-43 Bonin, bâtard (Richard) 1 Bruges 1
a-44 Themseke, bâtard (Jean van) 1 Bruges 1
a-45 Quarouble (Guillaume de) Valenc. 1
a-46 Quarouble (Jacques de) Valenc. 1
a-47 Quarouble (Jean de) Valenc. 1
a-48 Hacart Tournai 1
a-49 Carlier (Jean) Bruges 1
Suiveurs du seigneur de GISTEL
b-00 Gistel (Jean, seigneur de) 1 1 Franc 1
b-01 Halewyn (Guillaume van) 1 1 Franc 1
b-02 Halewyn (Percheval van) 1 1 Courtrai 1
b-03 Halewyn (Olivier van) 1 1 Courtrai 1
b-04 Nevele (Guillaume van) 1 1 Ypres 1
b-05 Blanckaert (Jean) 1 1 Bruges 1
b-06 Lembeke (Jean van) 1 1 Franc 1
b-07 Halewyn (Daniël van) 1 Courtrai 1
b-08 Ghistelles (Wulfard van) 1 Franc 1
b-09 Chastel dit Bleu-Chastel (Oste
du)
1 Tournai 1
b-10 Reyghersvliet (Jean van) 1 Franc 1
b-11 Halewyn dit SchoonJans (Jean
van)
Franc 1
b-12 Varssenaere (Jean van) 1 Franc 1
b-13 Messen (Tristan van) 1 Bruges 1
b-14 Rabecque (Victor de La Douve
dit de)
1 Warneton 1
b-15 Beerst (Jean van der) Franc 1
b-16 Maerschalck (Baudouin de) 1 Bruges 1
b-17 Floques (Oste) Tournai 1
b-18 Bassecourt (Pauwel de) Artois 1
b-19 Braderick (Georges) 1 1 Bruges 1
b-20 Aertrycke (Jacques van) 1 Bruges 1
b-21 Rysele (Georges van) 1 Bruges 1
b-22 Beurse (Jean van der) Bruges 1
b-23 Vlamincx (Jacques) Cassel 1
Gruuthuyse et héraldique 46

N° Nom Chv Noble Bât Loc Brug Franc Fl.Oc Fl.Or Brab Reste
b-24 Stove (Pierre van der) Bruges 1
b-25 Peckelmoes (Godschalck) Bruges 1
b-26 Walle (Sohier van de) Bruges 1
b-27 Braderick (Gilles) 1 1 Bruges 1
b-28 Bruggen (Jean van der) 1 Louvain 1
b-29 Maetsenare (Georges de) Bruges 1
b-30 Rysele (Lievin van) 1 Bruges 1
b-31 Melanen (Jacques van) Bruges 1
b-32 Scotelaere (Lubrecht de) 1 Bruges 1
b-33 Scotelaere (Lievin de) Bruges 1
b-34 Goedericx (Everard) 1 Bruges 1
b-35 Bul (Philippe de) Bruges 1
b-36 Rysele (Gilles van) 1 Bruges 1
b-37 Deerlycke (Jacques van) Bruges 1
b-38 Assenede (Michel van) 1 Bruges 1
b-39 Deerlycke (Michel van) Bruges 1
b-40 Slingere (François de) Ypres 1
b-41 Belle (Jean) 1 1 Ypres 1
b-42 Belle (Nicolas) 1 1 Ypres 1
b-43 Eechoute (Corneille van den) 1 1 Ypres 1
b-44 Dixmude (François van) 1 Ypres 1
b-45 Lovendeghem (Robert van) 1 Gand 1
b-46 Raveschoot (Guillaume van) Gand 1
b-47 Hole (Simon van den) Gand 1
b-48 Hole (Jean van den) Gand 1
a Gruuthuse 8 25 9 17 7 1 10 6 8
b Gistel 12 30 0 22 8 10 4 1 3
a Gruuthuse 16% 51% 18% 35% 14% 2% 20% 12% 16%
35% 49% 51% 71% 84% 100%
b Gistel 25% 63% 0% 46% 17% 21% 8% 2% 6%
46% 63% 84% 92% 94% 100%
Gruuthuyse et héraldique 47

Les suiveurs du seigneur de Gruuthuse (Piot, Straten, planche 4)
Gruuthuyse et héraldique 48

Les suiveurs du seigneur de Gistel (Piot, Straten, planche 5)
Gruuthuyse et héraldique 49

Ci-dessous, la liste alphabétique des participants, accompagnés d’une
courte notice pour mieux les situer dans le temps et les lieux 1
Aertrycke (Jacques van) 2
jacob và artrike, de sable à six buires d’or, posées 3 et 3, à la
bordure amincie de gueules (Gistel-20).
ECU: “Jacop van Aertrijcke; obiit ... 1400. Hij brack met een roode
bordure” (il brisait avec une bordure de gueules). “Aertrijcke, dat zijn
ghulden kannen op sable” (Aertrycke sont des buires en or sur un champ
de sable).
Fils de Bernard, épousa Marie van de Walle. Il était maître de la
corporation de Saint-Georges. Il participa à la bataille contre les Gantois à
Nevele, à Deinze et à Grammont et en 1382, à la bataille de Beverhoutsveld
où les Brugeois furent battus par les Gantois. Il fut conseiller de la ville de
Bruges en 1385. En janvier et février 1386, “her Jacob van Aertrike” fut
envoyé à Gand par la ville de Bruges. Il mourut en 1405 et fut enterré à
Loppem.
Aertrycke (Louis van) 3
lodewic van aertrike, d'or à l’orle de six buires de sable, brisé en
abîme d'un écusson d'or à la croix de gueules à l'orle de douze
merlettes de même (Gruuthuse-35).
Fils de Simon, seigneur de Tillegem et d’Isabelle van Maldeghem.
“Lodewyke van Aertrike als vpperhooftman van vichtig scotters”
(commandant de cinquante miliciens) fut envoyé à Sluis en 1401-1402. Un
“Louys d’Artricke” participa en 1438, avec 23 autres Brugeois, à
l’Espinette de Lille.
Aertrycke (Philippe van) 4
phlips van aertrike, d'or à six buires de sable, posées 3 et 3
(Gruuthuse-34).
Pennon aux armes.
SCEAU: “Philips van Aertrike” scellait en 1397, 6 buires.
1 La description des écus suit le manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris, ms
français, n° 2693. Tous les écus sont inclinés vers la droite et surmontés d’un heaume
avec capuchon aux armes du participant. Certains ont également un cimier et portent une
bannière ou un pennon. Le cimier et la bannière / pennon sont décrits séparément.
2 Bethune, Epitaphes, pp. 304 et 316 – Gailliard, Bruges, T. I, pp. 187 et 193 – Prevenier,
Handelingen, n° 4 et 7 - Van den Abeele, Witte, p. 64 - Van Praet, Recherches, p. 285.
3 de Rosny, Epervier, p. 62 – Gailliard, Bruges, T. I, pp. 187-188 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. III, p. 462 - Van den Abeele, Witte, p. 64.
4 Buylaert, Adelslijsten, n° 487 – Gailliard, Bruges, T. I, pp. 187-189 - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. III, p. 379 - Prevenier, Handelingen, n° 374, 378 et 717 - Van
den Abeele, Witte, p. 64 - Van Praet, Recherches, pp. 285-286.
Gruuthuyse et héraldique 50

Fils de Simon, seigneur de Tillegem, et d’Isabelle van Maldeghem. Il
épousa Marguerite Utenhove. “Philips van Aertrike” fut plusieurs fois
échevin de Bruges entre 1396 et 1407 ainsi que bourgmestre de Bruges et
maître de la corporation de Saint-Georges. Entre 1397 et 1404, la ville de
Bruges envoya “her Philipse van Aertrike” plusieurs fois en mission hors
de Bruges, comme en 1397 à Senlis auprès du duc de Bourgogne. En 1410,
il est cité dans la liste d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel, et
accompagna Jean sans Peur au siège de Ham en Vermandois en 1411.
Assenede (Michel van) 1
michiel de assenede, de sable au chevron d'or, chargé sur la pointe
d'une étoile à 5 rais de gueules, accompagné de trois hures de
sanglier d'or (Gistel-38).
SCEAU: Son père, Michel van Assenede scellait en 1370, un chevron
accompagné de trois hures de sanglier, défendues et allumées, 2 en chef et
1 en pointe.
Fils de Michel, mort en 1382 à la bataille de Beverhoutsveld, et d’Isabelle
van Aertrycke. Il fut envoyé en 1371, comme représentant de la ville
Bruges, auprès du roi d’Angleterre. On le cite dans les comptes de la ville
des années 1378-1379 comme “her Michiele van Assenede den jonghen”
(le jeune).
Bassecourt (Pauwel de) 2
pauwels de le basseurt, d'or à la roue de gueules, au filet en bande
d'azur brochant sur le tout (Gistel-18).
Suivant l’armorial de Rietstap et de Jougla de Morenas, cette famille serait
originaire de l’Artois.
Beerst (Jean van der) 3
jan van der beerst, d'azur à trois chevrons d'or, à la bordure amincie
et engrêlée de gueules, au franc canton d’or (Gistel-15).
SCEAU: Un Jean van der Beerst scellait en 1368, deux chevrons au franc
quartier et à la bordure endentée.
En 1367, un Jean van der Beerst fut échevin du Franc de Bruges et en 1368
échevin de Bruges. En 1387, un Jean van der Beerst fut envoyé, parmi
d’autres, à Lille auprès de la duchesse de Bourgogne par le Franc de Bruges
et en 1405, un Jean van der Beerst fut envoyé à Dixmude par les échevins
1 Gailliard, Inscriptions, T. III, pp. 34 et 43 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, pp.
149 et 351 - Van Praet, Recherches, p. 286.
2 En 1400, Isabelle van Ghistelles, épouse de Robert de Béthune, était dame de la
seigneurie de Harnes avec “le chastel de Bassecourt et tous les fosses de Harnes”
(Buylaert, Repertorium, p. 263 - Jougla de Morenas, Armorial, T. I, p. 391 – Rietstap,
Armorial, T. I, p. 127).
3 Delepierre, Documents, T. I, pp. 90-91 et T. VII, pp. 67-109 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. II, p. 150 - Prevenier, Handelingen, n° 33.
Gruuthuyse et héraldique 51

du Franc. Un ou plusieurs Jean van der Beerst furent souvent cités comme
échevins du Franc de Bruges et ce, jusqu’en 1429.
Belle (Claes) 1
mer claes belle, d'or à la bande de gueules, accompagnée de six
cloches d'azur (Gistel-42).
Ecu: Bethune donne pour “Nicolas Belle, d’or à 6 campanes d’azur, au
baston de geule sur le tout”.
Fils de Nicolas, mort en 1376, et de Catherine Bonin. Il épousa Marguerite
van Aertrycke, veuve de Gilles van Loo. Il est cité en 1384 comme
chevalier. En 1389, “here Niclay Belle” était en mission à Lübeck. Entre
1395 et 1403, la ville d’Ypres l’envoya plusieurs fois en mission hors de la
ville.
Belle (Jean) 2
mer jan belle, d'or à six cloches d'azur, au lambel de gueules (Gistel-
41).
Fils de François, seigneur de Boezinge, et de Marie van Moorslede. Il
épousa Marie Medonc ou van Medem, dame de Beaureward. En 1397, il
devint seigneur de Boezinge après la mort de son père. Il était procureur de
l’hôpital Belle à Ypres de 1415 à 1429. Il exerça dès 1398, ceci durant 30
ans, différentes fonctions comme magistrat de la ville et fut bailli en 1412
et 1419. Il mourut en 1430 et fut inhumé à l’hôpital Belle.
Berghe (Louis van den) 3
lonis van den berghe, d'or au sautoir de gueules, chargé de cinq
annelets d'or, accompagné en chef d'une quintefeuille d’azur
(Gruuthuse-26).
“Lonis van den Berghe” est cité en 1400 comme échevin de Bruges et en
1404, “her Lonis van den Berghe” fut envoyé à Bruxelles avec d’autres
députés du Franc de Bruges. “Mer Louisse van den Berghe”, chevalier, est
cité en 1408-1409. En 1410, un “Louys de le Berghe”, écuyer, est cité dans
la liste d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel.
1 Bethune, Epitaphes, p. 209 – Prevenier, Handelingen, n° 96, 301 et 632 - van Renynghe
de Voxvrie, Belle, pp. 396-397 - Van Praet, Recherches, p. 287.
2 Bethune, Epitaphes, p. 212 – Bossuyt, Ryke, p. 106 – Buylaert, Adelslijsten, n° 161 -
Van Duyse, Inventaire, n° 494 - van Renynghe de Voxvrie, Belle, pp. 43-47 - Van Praet,
Recherches, p. 287.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 453 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 468 et T. IV,
p. 478 – Prevenier, Handelingen, n° 675 - Schouteet, Regesten, T. 4, n° 440 - Van den
Abeele, Witte, p. 142.
Gruuthuyse et héraldique 52

Berghen (Henri van) 1
mer heinric và berghen, de sinople à trois macles d'argent, au chef
d'or à trois pals de gueules, accompagnés en chef à dextre d’un
croissant de même 2 (Gruuthuse-01).
Cimier, une tête d'âne sauvage de sable, le museau d'argent.
Bannière aux armes.
SCEAU: “Messire Henri de Berghes, sgr de Grimberghe”, scellait en 1411,
trois macles; au chef chargé de 3 pals.
Voir plus haut article I. A-I. 3, p. 10.
Berghen, bâtard (H. van) 3
h. van berghen b, de sinople à trois macles d'argent, au chef d'or à
trois pals de gueules, au filet en bande d'azur brochant sur le tout
(Gruuthuse-05).
Butkens cite un Hercule van Berghen, fils bâtard d’Henri, seigneur de
Bergen-op-Zoom, et le demi-frère d’Henri, l’époux de Jeanne van den
Gruuthuyse. En 1426, au cours d’une querelle entre la ville d’Anvers et le
seigneur de Bergen-op-Zoom, “den bastaert van Berghen Hectorre” fut
arrêté par ceux d’Anvers.
Beurse (Jean van der) 4
jan van der beurze, d'or à la bande de gueules, chargée de trois
bourses d'argent (Gistel-22).
Cimier, une tête d'aigle d'argent, becquée d’or, tenant un anneau de
même, entre un vol de sinople, sortant d'une couronne de gueules.
SCEAU: “Jan van der Beurse”, scellait comme échevin de Bruges en 1397,
une bande chargée de trois bourses.
Fils de Nicolas et de Marguerite Reubs, il épousa Gertrude Bave. Il fut
plusieurs fois échevin de Bruges entre 1384 et 1420, ainsi que bourgmestre
des échevins en 1395, 1422, 1425 et 1431 et bourgmestre des conseillers
en 1413. Entre 1385 et 1404, la ville envoya “her Jan Buersen” 5 plusieurs
fois en mission hors de la ville. En 1405, “Jean vander Bursen” est cité
comme pensionnaire de la ville de Bruges. Il mourut en 1434 ou 1435 et
fut inhumé en l’église Saint-Jacques à Bruges.
1 de Raadt, Sceaux, T. I, p. 234.
2 Ms 2692 donne les mêmes armes sans le croissant.
3 Butkens, Trophées, T. II, p. 212 - Willems, Gestes, T. III, p. 618.
4 Gailliard, Bruges, T. I, pp. 201-202 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 383 -
Prevenier, Handelingen, n° 2 et 680 - Van den Abeele, Witte, p. 64 – Van Duyse,
Inventaire, n° 494 - Van Praet, Recherches, p. 289 – Vermeersch, Grafmonumenten, T.
II, n° 158 - Wikipedia, Beurze – Wikipedia, Brugge.
5 Dès 1401, cité comme “her Janne van der Buerse” (Prevenier, Handelingen, n° 525).
Gruuthuyse et héraldique 53

Blanckaert (Jean) 1
mer jan blancke, d'azur, semé de fleurs de lis d’or, au chevron de
même (Gistel-05).
SCEAU: Jean Blanckaert scellait en 1386, un semé de fleurs de lis, au
chevron brochant.
ECU: La plupart des armoriaux blasonnent les fleurs de lis d’argent.
Un “Mer Jan Blankaerde” est mentionné en 1382. En 1403, il est cité
comme “amirael van der zee” (amiral). Il fut chambellan du duc Jean sans
Peur en 1405-1406, châtelain du château de Rupelmonde et capitaine de
Sluis de 1407 à 1422. “Messire Jehan Blanckaert” est cité en 1410 et de
1423 à 1425, dans les comptes du Conseil de Flandre.
Bochoute (Jean van) 2
jan van bochout, d'azur à trois arcs d'or en pal, brisé en abîme d'un
écusson d'or à la fasce de cinq fusées de gueules (Gruuthuse-23).
En 1384-1385, “Janne van Bochoute” est cité dans les comptes de la ville
de Bruges. En 1396, il accompagna le comte de Nevers, Jean sans Peur, en
Bulgarie .
Bonin, bâtard (Richard) 3
ruuschart bonì basstaert, d’azur au franc quartier de gueules au
sautoir engrêlé d'or cantonné de quatre gerbes de même (Gruuthuse-
43).
ECU: Suivant l’armorial de la paix d’Arras, “jeh bonnink” armait, de
gueules au sautoir engrêlé d'or cantonné de quatre gerbes de même. La
famille Bonin dite van Meulebeke armait normalement, d'or au sautoir
engrêlé d'azur cantonné de quatre gerbes de même.
Un Tristan Bonin dit van Meulebeke, fils naturel de Jean Bonin, seigneur
de Meulebeke, époux de Claire Beughet, mourut en 1448 et fut enterré en
l’église Sainte-Walburge à Bruges.
1 Debrabandere, Studie, n° 193 - Buylaert, Adelslijsten, n° 168, 407 et 751 – Buylaert,
Repertorium, p. 85 - de Borchgrave, Diplomaten, p. 144 - de L’Espinoy, Noblesse, p.
236 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, pp. 74 et 462 - Prevenier, Handelingen,
n° 598 – AFM, Blanckaert.
2 Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 79 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, p. 42
– Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 398.
3 Clemmensen, Arras, n° 200 - Gailliard, Bruges, T. VI, pp. 305 et 313 – Gailliard,
Inscriptions, T. III, p. 111 - Van den Abeele, Witte, p. 64 – Vermeersch,
Grafmonumenten, T. II, n° 188 – AFM, Bonin.
Gruuthuyse et héraldique 54

Braderick (Georges) 1
mer joris braderic, de gueules à trois poissons en bande d'or (Gistel-
19).
Cimier, un poisson d'or mordant le heaume, entre un vol de gueules.
Bannière aux armes.
SCEAU: Georges Braderic scellait en 1384, trois poissons posés en bande.
ECU: Normalement les trois poissons sont d’argent.
Georges Braderic, chevalier, fut échevin de Bruges entre 1396 et 1404 et
bourgmestre en 1404-1405. Entre 1385 et 1404, “mer Joris Bradericke”
fut envoyé plusieurs fois en mission hors de la ville. Pour la dernière
mission, il est cité comme un des trois bourgmestres de Bruges. Un
Georges Braderick et Jacques, son frère, (sans doute des fils du premier
Georges) sont cités dans les comptes du Conseil de Flandre en 1423-1425.
Le 1 février 1425, “damoyselle Jehanne, fille de feu messire Jorge
Braderic” est citée dans les comptes. Elle épousa Antoine van Adeghem
en 1425. En 1438, un “Georges Brauderich” participa, avec 23 autres
Brugeois, à l’Espinette à Lille.
Braderick (Gilles) 2
gillis braderic, de gueules à trois poissons en bande d'or, à la
bordure amincie et engrêlée de même (Gistel-27).
Gilles Braderick, chevalier, fut échevin de 1390 à 1406 et plusieurs fois
bourgmestre de Bruges. “Gille Braderye” est cité en 1396. Magistrat de la
ville de Bruges, il fut banni de Flandre par Jean sans Peur en 1407.
Branteghem (Jean van) 3
jan van brantegheem, d'or, semé de larmes de sable, au lion de
gueules (Gruuthuse-08).
SCEAU: Un Jean van Branteghem, chapelain à Deinze, scelle en 1455, un
lion, l'épaule chargée d'une étoile et une bordure engrêlée.
ECU: Suivant Bethune la famille armait, d'or, semé d'hermine au lion de
gueules, armé et couronné d'azur.
Jean van Branteghem fut receveur pour le comte à Alost de 1390 à 1407
ainsi que bailli de Ninove de 1390 à 1405. A Appelterre, on trouve dans
l’église la mémoire d’un Jean van Branteghem et de Lisbette Wasteels, son
épouse, et à Schendelbeke d’un Jean van Branteghem.
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 85 et 694 - Buylaert, Repertorium, pp. 121-122 - de Rosny,
Epervier, p. 62 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 75 - Prevenier,
Handelingen, n° 3 et 717 - Van den Abeele, Witte, p. 64 - Van Praet, Recherches, p. 288
– AFM, Braderick - Wikipedia, Brugge.
2 Gailliard, Bruges, T. IV, pp. 160-161 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, pp. 183-
184 - Van den Abeele, Witte, p. 64
3 Bethune, Epitaphes, pp. 80, 93 et 97 - de Raadt, Sceaux, D. I, pp. 320-323 - Opsommer,
Leengoed, pp. 624 et 629.
Gruuthuyse et héraldique 55

Breydel (Jacques) 1
jacob breidel, de gueules à trois têtes de cheval d'argent, bridées de
sable (Gruuthuse-38).
Cimier, une tête de cheval d'argent, bridée de sable, sortant d’un
bourrelet d’argent et d’azur.
Pennon aux armes.
SCEAU: “Jacob Breydel” scellait en 1386 comme échevin de Bruges. Sur
un sceau brisé, on aperçoit au flanc dextre de l'écu deux têtes de cheval
bridées. Un Jacques Breydel scellait en 1433, trois têtes de cheval bridées.
Fils de Jean et de Claire de Pinckere. Il épousa d’abord Elisabeth van
Aertrycke, ensuite Elisabeth van de Walle. Il fut plusieurs fois échevin de
Bruges entre 1385 et 1413 ainsi que conseiller entre 1403 et 1416. Entre
1386 et 1404, “her Jacob Breydele” fut envoyé plusieurs fois en mission
hors de la ville. En 1398, il fut forestier du tournoi de l’Ours Blanc. Il
mourut en 1416 et fut enterré en l’église Saint-Walburge à Bruges.
Broodloos (Jacques) 2
jacob broolos, d'or à la fasce de gueules, chargée de trois besants
d'or (Gruuthuse-41).
Cimier, deux cornes de taureau de sable, celle à dextre portant une
fasce d'or.
Il était peut-être le fils de Pierre Broodloos, cité en 1358. Il fut plusieurs
fois échevin de Bruges entre 1408 et 1412 ainsi que bourgmestre des
échevins entre 1413 et 1439. En 1408, il participa, avec 24 autres Brugeois,
au tournoi de l’Epinette à Lille.
Bruggen (Jean van der) 3
jan van der breughe, d'argent à trois fleurs de lis d’azur, au filet en
bande de gueules brochant sur le tout (Gistel-28).
SCEAU: “Johannes de Ponte”, échevin de Louvain de 1389 à 1412, scellait
en 1389 et 1398, trois fleurs de lis au pied patté, au bâton brochant.
ECU: Bergshammar donne pour “h jan vàd brugge”, d'argent à trois fleurs
de lis au pied patté de sable, brisé en abîme d’un écusson de Brabant.
Jean van der Bruggen (de Ponte), chevalier, épousa en 1377, Elisabeth
t’Serarnts. En 1406, elle est citée comme veuve. Ils avaient un fils Jean,
seigneur de Blaesveld. Un “Johannes de Ponte” fut échevin de Louvain
1 De Raadt, Sceaux, T. IV, p. 410 - Douxchamps, Breydel, p. 303, n° IV – Gailliard,
Bruges, T. III, pp. 6-7 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, pp. 80-81 - Prevenier,
Handelingen, n° 11 et 716 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 142 - Van Praet,
Recherches, p. 289 – Vermeersch, Grafmonumenten, T. II, n° 95.
2 Gailliard, Bruges, T. IV, pp. 159-160 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, pp. 481-
482 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 142 - Van Praet, Recherches, p. 289 –
Vermeersch, Grafmonumenten, T. II, n° 181 - Wikipedia, Brugge.
3 Demay, Flandre, n° 4451 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 340 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. III, p. 354 – Raneke, Bergshammar, n° 262 - Van den Abeele, Witte, p. 64
- van Parys, Lignages, p. 704.
Gruuthuyse et héraldique 56

entre 1389 et 1412. Un “Jans van der Brueghe” est également cité en 1396
dans les comptes de la ville de Bruges.
Bul (Philippe de) 1
philips de bul, d'argent à la bande d’azur, chargée de trois coquilles
d'argent, accompagnée de deux macles de sable (Gistel-35).
Cimier, un hibou d'argent entre un vol d’or, sortant d’un bourrelet
de sable et d’argent.
SCEAU: Un Paul de Bul, échevin de l'Yperambacht, scellait en 1464: une
bande chargée de trois coquilles et accompagnée de deux macles, brisée
d'une étoile à cinq rais à dextre de la macle en chef.
ECU: Suivant Bethune la famille armait, d’or (= d’argent) à la bande de
sable, chargée de trois coquilles d'argent, accompagnée de deux macles de
sable.
En 1402, il eut le premier prix au tournoi de l’Epinette à Lille. “Philips den
Bul” est cité en 1406-1407 dans les comptes de la ville de Bruges. En 1408,
il participa, avec 24 autres Brugeois, au tournoi de l’Epinette à Lille et en
1410, il est cité dans la liste d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel.
Carlier (Jean) 2
jan de caerlier, de sable au chevron vairé d'or et d’azur,
accompagné de trois doloires d'or 3 (Gruuthuse-49).
ECU: Dansaert, Rietstap et Van Dycke donnent une famille Carlier de
Bruges qui armait, d'azur au chevron d'or, accompagné de trois maillets
d'argent. Smallegange, “Zeeland Veredelt” cite une famille Carlier qui
porte, d'azur au chevron d'or, accompagné de trois étoiles à six rais de
même.
Un Jean “Caerline, Caerlin ou Carlin” est cité dans les comptes de la ville
de Bruges en 1357-1358, 1372, 1398, 1400 et 1402. Les comptes de la ville
de Courtrai mentionnent en 1399 un “Jan Carliere”.
Caumont (Guy de) 4
guyot van caumont, d'argent à trois molettes d’azur (Gruuthuse-20).
SCEAU: Un “Guillelmi de Calvomonte” (Chaumont), clerc du comte
d'Artois, scellait en 1342, trois étoiles.
1 Bethune, Epitaphes, p. 303 - Bonaert, Sceaux, p. 288 - Buylaert, Adelslijsten, n° 423 -
Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, pp. 478 et 481-482 - Van den Abeele, Witte,
pp. 64 et 142.
2 Dansaert, Armorial, p.172 - Debrabandere, Studie, n° 915 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. II, pp. 60, 102 et 359 – Schouteet, Regesten, T. 4, n° 372, 426 et 463 - Van
Dycke, Recueil, n° 86.
3 Ms 2692 donne les mêmes armes mais avec un chevron de vair.
4 Demay, Artois, n° 1943 - Leuridan, Familles, D. I, p. 78.
Gruuthuyse et héraldique 57

Ecu: La famille artésienne de Caumont armait normalement de gueules,
semé de croisettes recroisetées d’or, à trois molettes de même.
Chastel dit Bleu-Chastel (Oste du) 1
ostelet van den casteele, d'argent à trois lions de sable,
accompagnés en abîme d'une tour crénelée d'or (Gistel-09).
SCEAU: Un Maître Jean du Châtel, échevin de Lille, scellait en 1445,
écartelé aux 1 et 4, un château; aux 2 et 3, trois lions.
Oste, chevalier, fils de Mathieu et de Marie van Halewyn, épousa Jeanne
de Pacy. Un “Oste du Castel”, écuyer, est cité en 1410 dans la liste
d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel.
Couderborch (Philippe van der) 2
phils vander couderbuerch, d'or au chevron de gueules, chargé de
deux étoiles à cinq rais et sur la pointe d’une molette, le tout d'argent
(Gruuthuse-29).
SCEAU: Philippe van der Couderborch, amman de Bruxelles, scellait en
1411, un chevron chargé de trois étoiles à cinq rais.
Ecu: Suivant Bethune, “mer Philips vander Cauwerburch, d’or au chevron
de geule, chargé de 3 estoilles d’argent”.
Fils de Philippe I et de Catherine van der Lyst, époux de Claire Vilain,
dame de Paddeschoot. En 1399, “Philip van der Couderborch ... komende
uut het Land van Waes” (venant du pays de Waes) est inscrit comme
bourgeois de Bruges. Philippe van der Couderborch, chevalier, était
amman de Bruxelles en 1411. En 1414, il est nommé prévôt d’Anvers avec
le titre de “marquis du pays de Rijen” (écoutète du marquisat d’Anvers et
du pays de Ryen), fonction qu’il exerça jusqu’en 1419.
Craenhals (Henri) 3
mer henric craenhals, écartelé aux 1 et 4, d'azur à trois fleurs de lis
d’or; aux 2 et 3, de gueules au lion d’or (Gruuthuse-27).
Cimier, une houppe d'or.
Pennon aux armes.
SCEAU: “Henrici Craenhals, militi” scellait en 1394, écartelé aux 1 et 4,
trois fleurs de lis au pied patté; aux 2 et 3, un lion couronné.
ECU: La famille armait, écartelé aux 1 et 4, d'argent à trois fleurs de lis au
pied patté de sable (Schroevere); aux 2 et 3, de gueules au lion d’argent
(Sleeus).
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 560 - Demay, Flandre, n° 4418 - du Chastel de la Howarderie,
Notices, T. I, p. 506.
2 Bethune, Epitaphes, p. 43 - Buylaert, Repertorium, pp. 184-185 - de Raadt, Sceaux, T.
II, p. 268 et T. IV, p. 503 – Smet, Couderborch, pp. 50-53 - Van Praet, Recherches, p.
290.
3 Butkens, Trophées, T. II, p. 433 - de Raadt, Sceaux, T. II, p. 274 – van Parys, Lignages,
pp. 189-190.
Gruuthuyse et héraldique 58

Fils d’Henri et de Marie de Leeuw dite van der Trappen. Il épousa en
premières noces Elisabeth van der Roosen, ensuite Marguerite Schotelvoet.
“Henrici Craenhals, militi” fut échevin de Bruxelles en 1394, 1399 et
1404. Il possédait en 1394 la cour Ter Trappen. Il fut membre du lignage
t’Serhuygs.
Deerlycke (Jacques van)
jacob van derleke, d’azur à trois pals vairés d'or et de gueules (Gistel-
37).
Deerlycke (Michiel van) 1
michiel và derleke, d’azur à trois pals vairés d'or et de gueules,
accompagnés en chef à dextre d'un croissant d'or (Gistel-39).
Un Michiel van Deerlycke est cité dans les comptes de la ville de Bruges
en 1406-1407. En 1408, il participa, avec 24 autres Brugeois, au tournoi de
l’Epinette à Lille et à plusieurs tournois de l’Ours Blanc à Bruges entre
1418 et 1422.
Dixmude (François van) 2
frans van dixmude, fascé d'or et d'azur de huit pièces au bâton
engrêlé de gueules brochant sur le tout (Gistel-44).
SCEAU: François van Dixmude, échevin d'Ypres, scellait en 1412, un fascé
et un bâton bretessé brochant.
Fils de Michel et de Catherine van Belle. Il épousa en 1420, Marie van
Lichtervelde, dame de Beaureward. François van Dixmude était seigneur
de Dentergem. En 1401, la ville d’Ypres envoie parmi d’autres “Franse
van Dixmude” à Arras. En 1405, “her France van Dixmude ende Meester
Jan Belle” sont à Bruges. François van Dixmude est cité comme échevin
d’Ypres en 1413 et de 1421 à 1423. Il meurt en 1424.
Dudzele (Jean van) 3
mer jan van dudsele, écartelé aux 1 et 4, d'argent au chevron de
gueules; aux 2 et 3, de gueules au chevron d'hermine, accompagné
au premier canton de l’écusson de Luxembourg 4 (Gruuthuse-21).
Cimier, une tête de bélier d'argent entre un vol de même.
Pennon aux armes.
1 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, pp. 478 et 481-482 - Van den Abeele, Witte, p.
142 - Van Praet, Recherches, p. 291.
2 Bossuyt, Ryke, p. 98 – Buylaert, Adelslijsten, n° 616 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 384 –
Feys, Saint-Martin, pp. 559, 597 et 606-610 – Gailliard, Bruges, T. I, pp. 48-49 -
Prevenier, Handelingen, n° 527 et 734 - van Renynghe de Voxvrie, Belle, pp. 48-49 et
397.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 381 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 495 – Schwennicke,
Stammtafeln, B. VII, t. 97 - Van Praet, Recherches, pp. 291-292.
4 Ms 2692 donne pour le deuxième et quatrième quartier, de gueules au chevron d’argent.
Gruuthuyse et héraldique 59

SCEAU: “Jan van Ghistele, ruddere”, scellait en 1420, écartelé aux 1 et 4,
un chevron (d'hermine), accompagné en chef à dextre d'une feuille de
tilleul renversée sans tige? (fruste); aux 2 et 3, un chevron (Dudzele).
Fils de Rogier van Ghistelles et de Marguerite, dame de Dudzele. Il épousa
Jacqueline de Craon. “Jan van Ghistele”, chevalier, seigneur de Dudzele
et de Straten reçut en 1420 une rente sur la seigneurie de Guines. Il mourut
au cours d’une bataille en 1430.
Eechoute (Corneille van den) 1
mer cornelis và dé eechoute, d'azur à la bande d'or, chargée de trois
merlettes de sable, accompagnée de 6 billettes d'or (Gistel-43).
SCEAU: Corneille van den Eechoute, scellait en 1320 et Corneille van den
Eechoute, vicomte de Roulers, scellait en 1460, une bande chargée de trois
merlettes et un semé de billettes.
Ecu: Suivant Bethune la famille armait, d'azur à la bande d’or, chargée de
trois merlettes de gueules, à l’orle de six billettes d’or.
Il est cité en 1387 comme époux de Catherine, fille bâtarde de Louis de
Crécy, comte de Flandre. Elle était veuve de Pierre Boudins. En 1397, il
était sous-bailli de Gand et en 1402, il est mentionné comme “Cornelis
vanden Eechoute bailliu van Ghend”. En 1415, il était séparé de sa femme.
En 1420 et 1423, il fait connaître, avec Jacques Boudins, ses droits sur
l’héritage de feu Catherine de Flandre.
Floques (Oste) 2
hostin faucket van dorneke, d'or au chevron d'azur, accompagné de
dix quintefeuilles de gueules, posées 6 en chef et 4 en pointe (Gistel-
17).
ECU: Suivant Bethune “Floncques” armait, d'argent au chevron de
gueules, accompagné de dix quintefeuilles de même.
Les quartiers généalogiques de Louis van Huerne, mort en 1513, citent la
famille Floques, alliée aux Bruelis de Zélande, avec un écusson similaire.
Gheerolf (Jean) 3
jan gherolf, de gueules au chevron de sinople bordé d'or, chargé sur
la pointe d'une boucle de même, accompagné de trois étoiles à cinq
rais de même (Gruuthuse-17).
1 Bethune, Epitaphes, p. 229 - Buylaert, Repertorium, pp. 214-215 - de Raadt, Sceaux, T.
I, p. 408 - de Wree, Genealogie, T. II, pp. 273-274 - Douët d'Arcq, Inventaires, n° 10597
- van Eeckhout, Recueil, n° 92-93, 107-108, 116, 130 et 136-138 - Van Praet,
Recherches, p. 296 – AFM, Eekhout.
2 Bethune, Epitaphes, p. 134.
3 Buntinx, Audientie, p. 327 – Buylaert, Adelslijsten, n° 754 - Buylaert, Repertorium, p.
255 - de Raadt, Sceaux, T. I, pp. 486-487 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p.
345 et T. IV, p. 373 - Gysseling, Persoonsnamen, n° 116 - Prevenier, Handelingen, n°
611 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 143 - Van Praet, Recherches, p. 292.
Gruuthuyse et héraldique 60

SCEAU: Jean “Gherlof”, échevin de Sluis, scellait en 1406, un chevron
côtoyé de 2 filets en chevron, accompagné de trois étoiles.
Un Jean “Gherlof”, jadis prisonnier à Baesweiler, scellait en 1374. Jean
“Gheerlofs cnape” (écuyer) est cité ensuite en 1386-1388, au sujet d’un
différend avec “Ywaine van Straten”. En 1403, “Jan Gheerolf f.” comme
échevin du Métier d’Assenede, fut envoyé à Gand par le bailli des Quatre
Métiers. Habitant de Sluis, il en fut échevin en 1406 et bailli en 1421. En
1432, un Jean Gheerolf était ours du tournoi de l’Ours Blanc.
Ghistelles (Wulfard van) 1
wulfaert van ghistele, écartelé aux 1 et 4, burelé d'argent et d'azur
de douze pièces au lion de gueules brochant; aux 2 et 3, de gueules
au chevron d'hermine (Gistel-08).
SCEAU: Wulfard van Ghistelles, chevalier, scellait en 1333, écartelé aux 1
et 4, un chevron d'hermine; aux 2 et 3, un burelé au lion couronné.
“Oulfars de Ghistielle”, chevalier, scellait en 1336, écartelé aux 1 et 4, un
chevron d'hermine; aux 2 et 3, un burelé et un lion (couronné?) brochant.
ECU: Une pierre tombale en l’église Notre-Dame à Courtrai, cite “Wolfart
de Ghistelle en son temps capitaine du chasteau de Courtray, fils de
messire Wolfart, Sr de Wadinpraiel”, mort en 1424. Il portait Ghistelles
écartelé de Luxembourg-burelé.
Wulfard était sans doute le petit-fils de Wulfard, seigneur de
Waudempreau, fils de Jean, seigneur de Gistel, et de Marguerite de
Luxembourg. Dans la liste des familles nobles et patriciennes de Flandre
de 1362-1363 et 1437, on cite sous le Franc de Bruges “Messire Jehan en
Wulfaert de Ghistelle”. Il s’agit ici de Wulfard, seigneur de Waudempreau,
et fils de Jean, seigneur de Gistel.
Gistel (Jean, seigneur de) 2
de gueules au chevron d'hermine.
SCEAU: “Johannis, domini de Ghistella, militis”, scellait en
1336, un chevron d’hermine.
Jean VI, seigneur de Gistel, était fils de Jean V, seigneur de Gistel, Harnes,
et d’Isabelle van Rode, dame d’Ingelmunster. Il épousa d’abord Marguerite
van Reyghersvliet et ensuite Jeanne de Châtillon. Dans les comptes du
receveur général de Bourgogne, on le cite pour les années 1383/1384,
comme chevalier banneret, chambellan du duc de Bourgogne et capitaine
de Bruges. Il participa en 1408 à l’expédition de Jean sans Peur contre les
1 Bethune, Epitaphes, p. 278 - Buylaert, Adelslijsten, n° 889 - Buylaert, Repertorium, pp.
261-262 – Demay, Flandre, n° 949 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 495 - van den Eeckhout,
Coninck, n° 98.
2 Buylaert, Adelslijsten, n° 87 et 379 – Buylaert, Repertorium, pp. 261-265 – Demay,
Flandre, n° 944 - Marchal-Verdoodt, Table, p. 183 - Paravicini, Preussenreisen, p. 168
- Prevenier, Handelingen, n° 259, 413, 611 et 615 - Schnerb, Jean sans Peur, p. 545 -
Schwennicke, Stammtafeln, B. VII, t. 96.
Gruuthuyse et héraldique 61

Liégeois et à la bataille d’Othée. Il mourut à la bataille d’Azincourt en
1415. Son fils Jean, conseiller et chambellan du duc Jean sans Peur, mourut
en 1412 à Bourges, suite à une épidémie.
Goedericx (Everard) 1
everaerd goederic, d'azur au lion couronné d'or, lampassé de
gueules, l'épaule chargée d'un écusson d’azur à trois fleurs de lis
d’argent (Gistel-34).
Cimier, une tête de lion couronnée d'or, lampassée de gueules, colier
d’azur.
ECU: Au béguinage de Termonde est enterrée “joncvrau Elisabeth van
Leeuwerghem”, femme de Jean Goedericx, morte le 5 avril 1465. Il armait:
“d'azur au lion d'or, billeté et un fillet sur le tout”; et elle: d'azur au lion
d'argent, armé et lampassé de gueules. Sans doute faut-il inverser les
armes?
Un “Everard Goederic” est cité en 1357 et “Der Everaert Goederic” fut
échevin de Bruges en 1368-1369. Dans les obiits de l’église Notre-Dame à
Termonde, on cite en l’année 1370 “Daneel Goedericx, fs Everart”. En
1378-1379, on cite dans les comptes de la ville de Bruges la veuve de “sher
Everaerds Goederix” et en 1412, “Marguerite de Belle, uxor Everardi
Goderickx”.
Gracht, bâtard (Hector van der) 2
hector van der gracht basstaert, de sable au franc quartier d'argent
au chevron de gueules, accompagné de trois merlettes de sable
(Gruuthuse-16).
Sceau: Hector van der Gracht, fils bâtard d'Olivier I, scellait en 1417 et
1420, un chevron accompagné de trois merlettes, un bâton brochant sur le
tout.
“Hector du Fossé”, fils naturel d’Olivier, seigneur de Gracht, et d’Isabelle
de Le Piete, fut légitimé par Philippe le Hardi. En 1410, un “Ettor du
Fosse” est cité comme écuyer, dans la liste d’enrôlement de Jean, seigneur
de Gistel.
Gruuthuse (Jean, seigneur de)
écartelé aux 1 et 4, d'or à la croix de sable; aux 2 et 3, de gueules
au sautoir d'argent.
Voir plus haut article I. A-I. 3.
1 Bethune, Epitaphes, pp. 56 et 60-61 - de Limburg-Stirum, Cartulaire, T. II, pp. 191-192
- Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, pp. 172 et 350.
2 Buylaert, Adelslijsten, n° 431 – Demay, Flandre, n° 2396 - Le Glay, Inventaire, T. II, p.
131 – Vercaemst, Gracht, pp. 357-358.
Gruuthuyse et héraldique 62

Gruuthuyse (Geldolf van den)
ghildolf van den gruutuuse, écartelé aux 1 et 4, de gueules au sautoir
d'argent; aux 2 et 3, d'or à la croix de sable; le premier quartier
chargé d'une étoile à cinq rais d'or 1 (Gruuthuse-14).
Voir plus haut article I. A-II. 4.
Gruuthuyse (Jean van den)
jan van den gruutuuse, écartelé aux 1 et 4, de gueules au sautoir
d'argent; aux 2 et 3, d'or à la croix de sable; le premier quartier
chargé d'un croissant d'or 2 (Gruuthuse-12).
Cimier, une tête de bélier d'hermine entre un vol de même, sortant
d’un bourrelet d’argent et de gueules.
Bannière aux armes.
Voir plus haut article I. A-II. 4.
Hacart 3
achaerd van dorneke, d'azur à trois maillets d'or (Gruuthuse-48).
Pennon aux armes.
ECU: d'azur à 3 haches d'or, les 2 du chef adossées.
Peut-être s’agit-il de Jacques Hacart de Tournai, membre de la Cour
Amoureuse dite de Charles VI.
Haghen (Jean van der) 4
jan vander haghe, fascé d’or et de gueules, la première fasce d’or
chargée de trois merlettes de sable 5 (Gruuthuse-11).
ECU: Rietstap cite une famille van der Haeghen qui armait, d'argent à 3
fasces de gueules, accompagnées en chef de 3 oiseaux de sable, à la barre
de gueules brochant sur le tout.
En l’église Saint-Jean à Sluis, on trouve la pierre tombale de Dame
Marguerite van der Haghen, fille de Jean, époux de Thomas, mort en 1445 6 .
Un Jean van der Haghe fut bailli d’Aardenburg en 1440.
1 Ms 2692 donne les mêmes armes sans l’étoile.
2 Ms 2692 donne les mêmes armes sans le croissant.
3 Bozzolo, Cour, n° 557 – AFM, Hacart.
4 Bethune, Epitaphes, p. 354 - Gilliodts-van Severen, Franc de Bruges, T. II, p. 269 -
Rietstap, Armorial, D. I, p. 867.
5 Ms 2692 donne fascé d’or et de gueules.
6 Texte en vieux flamand:”Joncvr Marguerite vander haghe, Jans dochter, svoirs,
Thomas wijf, en starf int jaer 1445”.
Gruuthuyse et héraldique 63

Halewyn (Daniël van) 1
daneel van halewin, d'argent à trois lions de sable, au lambel de
gueules (Gistel-07).
SCEAU: “Daneel van Alewine, ruddre”, scellait en 1373 et 1378, trois lions
et un lambel brochant.
Daniël van Halewyn, chevalier, seigneur de Drongen (Tronchiennes) et de
Hansbeke, né vers 1361. Fils de Daniël, seigneur de Hansbeke, et de
Catherine van Artevelde. Dans la liste des familles nobles et patriciennes
de Flandre de 1362-1363 et 1437, on cite sous Courtrai “Messire Daniel,
Jehan, et Gauthier de Halewijn, chevaliers”. Il s’agit en fait de son père,
mort en 1383, et de ses deux oncles, qui défendirent Audenarde durant le
siège de 1382. Il mourut sans enfants après 1413.
Halewyn (Guillaume van) 2
mer willem v halewin, d'argent à trois lions de sable, brisé en abîme
d'un écusson d'argent à la croix de sable, chargée de cinq coquilles
d'or (Gistel-01).
Cimier, un lion issant d'argent, lampassé de gueules, entre un vol
d'argent.
Bannière aux armes.
SCEAU: Guillaume “de Haelwin”, seigneur d'Uitkerke, chevalier, scellait
en 1405, trois lions couronnés, brisé en coeur d'un écusson à la croix.
Fils de Roland, seigneur d’Halluin, et – selon Leuridan – de l’héritière
d’Uitkerke. Il épousa Marguerite Bonin. En 1383, il fut écoutète de Bruges.
Il participa, avec ses frères Olivier et Percheval, à la cérémonie
d’inhumation de Gérard de Mortagne. En 1388, il fut bailli de Bruges et de
1399 à 1403, bailli d’Alost. En 1405, Guillaume “de Haelwin”, seigneur
d’Uitkerke et de Buggenhout, chevalier, déclare avoir été dispensé, par le
duc de Bourgogne, des droits sur deux rentes sur le tonlieu de Bruges.
Depuis 1411, il était conseiller du conseil de Flandre. Exécuteur
testamentaire de Jean VI, seigneur de Gistel, il mourut vers 1419.
Halewyn (Olivier van) 3
mer olivir van halewin, d'argent à trois lions de sable, accompagnés
en abîme d’un croissant d’or (Gistel-03).
Olivier, chevalier, seigneur de Hemsrode, frère de Roland, seigneur
d’Halluin, et oncle de Percheval. Il épousa d’abord Catherine van
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 856 – Buylaert, Repertorium, p. 311 - de Raadt, Sceaux, T. II,
p. 18 - de Pauw, Artevelde, p. 787 - de Pauw, Artevelde, p. 787 et sceau n° 32 - Van
Praet, Recherches, p. 295.
2 Buylaert, Adelslijsten, n° 62 - Buylaert, Repertorium, p. 312 - de Raadt, Sceaux, T. II, p.
18 – Leuridan, Le Ferrain, pp. 121-122 - van den Eeckhout, Toison, n° 19 - Van Praet,
Recherches, pp. 294-295 – Vermeersch, Grafmonumenten, T. II, n° 128.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 60 - Buylaert, Repertorium, p. 311 - Debrabandere, Kasselrij,
p. 144 - Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 81 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T.
XV, p. 397 – Santens, Hemsrode, pp. 228-230 – Van Praet, Recherches, pp. 295-296.
Gruuthuyse et héraldique 64

Rolleghem, ensuite Marguerite van der Clyte. De 1382 à 1387, il fut bailli
de Termonde et de 1387 à 1391, bailli d’Alost et de Grammont. En 1391,
les comptes de la châtellenie de Courtrai mentionnent “mer Olivier van
Haluwine”. En 1396, il accompagna le comte de Nevers, Jean sans Peur,
en Bulgarie. D’après Santens, il serait déjà mort en 1394.
Halewyn (Percheval van) 1
mer perchevael van halewin, d'argent à trois lions de sable, brisé en
abîme d'un écusson d'or à la croix de sable (Gistel-02).
Percheval, seigneur de Rollegem, fils de Roland, seigneur d’Halluin, et –
selon Leuridan – de l’héritière d’Uitkerke, mourut sans enfants. En 1392,
“messire Perchevael de Halewine” est cité dans les comptes du bailli de la
châtellenie de Courtrai.
Halewyn dit Schoonjans (Jean van) 2
jan scone jans, d'argent à trois lions de sable, brisé en abîme d'un
écusson d'azur à trois gerbes d'or (Gistel-11).
D’après Santens, Jean Schoonjans épousa une fille de Roland van
Halewyn. D’après Gailliard, il s’agit de Jean van Halewyn, bourgmestre de
Bruges en 1383 et amman de la ville de Gand en 1411.
Harduemont (Rasse de Warfusée, seigneur de) 3
rasse van godegont, de gueules à cinq fleurs de lis d'or, posées 2, 2
et 1, accompagnées au premier canton d'une coquille de même
(Gruuthuse-03).
SCEAU: En 1383, “Rasso de Warfesees, dominus de Warouz et de
Haltepenne, miles” donnait quittance au duc de Luxembourg. Il scellait,
quatre fleurs de lis, 1 en chef à senestre, les trois autres, posées 2 et 1; au
franc quartier chargé d’un lion.
ECU: Les Warfusée-Waroux armaient, de gueules, semé de fleurs de lis
d'argent, au franc quartier de gueules au lion d'or
Rasse de Warfusée, chevalier, seigneur de Waroux, Hautepenne et
Harduemont, est le fils de Rasse de Warfusée, seigneur de Waroux, et de
Gertrude d’Amay. Il épousa en 1369 Marguerite de Hautepenne, dame de
Hautepenne et Harduemont, et mourut en 1403 sans héritier direct.
1 Buylaert, Repertorium, p. 312 - Debrabandere, Baljuwsrekeningen, n° 352 - Leuridan,
Le Ferrain, pp. 121-122 - Santens, Hemsrode, p. 231 - Van Praet, Recherches, p. 296.
2 de L'Espinoy, Noblesse, p. 193 – Gailliard, Bruges, T. I, p. 214 – Leuridan, Le Ferrain,
pp. 121-122 - Santens, Hemsrode, p. 231 - Van Praet, Recherches, pp. 305-306.
3 de Borman, Hemricourt, T. II, pp. 241 et 397-398 - de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 200.
Gruuthuyse et héraldique 65

Herzele (Guillaume van) 1
willem van hersele, écartelé aux 1 et 4, d'or à la fasce d'azur, au lion
de gueules issant du bas de la fasce; aux 2 et 3, d'argent à la bande
de cinq fusées de gueules (Gruuthuse-02).
SCEAU: Guillaume van Herzele, échevin de Bruxelles, scellait en 1449,
écartelé aux 1 et 4, une bande engrêlée; aux 2 et 3, une fasce au lion issant
brochant.
ECU: La famille armait normalement son propre écu aux premier et
quatrième quartiers.
Un Guillaume van Herzele armait d’argent à la bande de 5 fusées de
gueules. Il épousa Elisabeth Oemen et doit être décédé avant 1374. La
famille Oemen armait d’argent (ou d’or) à la fasce d’azur, au lion issant
de gueules. Ce Guillaume est sans doute leur fils (il armait d’un écartelé
des deux écussons). Il est cité de 1377 à 1412.
Herzele (Renier van) 2
reynnier van hersele, écartelé aux 1 et 4, d'or à la fasce d'azur, au
lion de gueules issant du bas de la fasce, l’épaule chargée d’un
croissant d’argent; aux 2 et 3, d'argent à la bande de cinq fusées de
gueules 3 (Gruuthuse-30).
Fils de Guillaume et époux de Goedele Halfhuys. Il est cité comme veuf de
1422 à 1428 et avait des enfants.
Hole (Jean van den) 4
jan van den hole, d'or à trois aigles d'azur, becquées et membrées
de gueules (Gistel-48).
Il est cité en 1395 comme échevin de la seigneurie de Sint-Maria-
Oudenhove. Il s’agit peut-être de Jean, déclaré mineur en 1368, fils
d’Eustache et de Marguerite Sloefs. Un chevalier Jean van den Hole est
enterré au cloître de Melle.
Hole (Simon van den) 5
simoen van den hole, d'or à trois aigles d'azur, becquées et
membrées de gueules (Gistel-47).
SCEAU: Son père, François van den Hole, jadis prisonnier à Baesweiler,
sous Louis de Namur, scellait en 1374, trois aigles et un lambel à cinq
pendants brochant.
1 Demay, Flandre, n° 4248 - van Parys, Lignages, pp. 37, 524 et 667-668 - Van Praet,
Recherches, p. 296.
2 van Parys, Lignages, pp. 667-668.
3 Ms 2692 donne les mêmes armes sans le croissant.
4 Bethune, Epitaphes, p. 22 - de Pauw, Artevelde, p. 799 – Schouteet, Regesten, T. 4, n°
248.
5 Bethune, Epitaphes, p. 22 - de Pauw, Artevelde, p. 799 - de Raadt, Sceaux, T. II, p. 97 -
Prevenier, Handelingen, n° 146 et 147 – AFM, Hole.
Gruuthuyse et héraldique 66

ECU: “Lodewijck van den Hole, f s François” armait, d’argent à trois aigles
d'azur, becquées et membrées de gueules.
Fils de François van den Hole (ce dernier fut plusieurs fois échevin de Gand
entre 1375 et 1390) et de Gertrude van Raveschoot. Simon remplaça son
père comme échevin de Gand en 1390. Cette année-là, il fut envoyé en
mission par la ville à Courtrai et à Hesdin. Il mourut sans enfants.
Hoste (Georges) 1
joris hoste, d'or à la bande de gueules, chargée de trois écureuils
d'argent (Gruuthuse-39).
Cimier, un écureuil marchant d'argent entre un vol d'or, sortant d’un
bourrelet de sable et d’or.
SCEAU: Un Jean Hoste scellait en 1402, une bande chargée de trois
écureuils.
“Joris Osten” est cité avec “her Zegheren van den Walle” dans les
comptes de la ville de Bruges de 1400-1401. En 1408, il participa, avec 24
autres Brugeois, au tournoi de l’Epinette à Lille. Il est cité la même année
comme membre de la corporation de Saint-Georges.
Langheraerts (Balthazar) 2
baltazar langhered sone, parti en I, d'argent à la demi-aigle de sable
mouvante du parti; en II, de gueules à trois tours d'or; à la bordure
amincie et engrêlée de sinople brochant sur le tout (Gruuthuse-37).
Un “Willem Langheraerds zuene” est cité le 4 mars 1392, dans une longue
liste de notables brugeois envoyés à Ypres pour y négocier avec le duc.
Leeuwerghem (Robert van) 3
mer robrecht van lewerghem, d'azur, semé de billettes d'or, au lion
de même, couronné de gueules, l'épaule chargée d'une fleur de lis de
même (Gruuthuse-06).
Bannière aux armes
SCEAU: Un “Robreecht van Masseminne”, seigneur de Massemen et de
Leeuwergem, scellait en 1428, un lion l'épaule chargée.
Fils de Gilbert et frère de Gilbert, seigneur de Leeuwergem. Il épousa
d’abord Marguerite van Ingelmunster, ensuite Marie van Halewyn. De
1405 à 1407, il fut bailli d’Alost et après de Courtrai jusqu’en 1412 et
mourut vers 1419.
1 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 444 et T. IV, pp. 433 et 481-482 - Van den
Abeele, Witte, pp. 64 et 143.
2 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 239 - Van den Abeele, Witte, p. 64.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 400 – Buylaert, Repertorium, p. 419 - Castelain, Halewijn, p.
169 – De Keyser, Lembeke, p. 226 - Demay, Flandre, n° 1295 - De Temmerman,
Leeuwergem, pp. 136-137 - Van Praet, Recherches, p. 299.
Gruuthuyse et héraldique 67

Lembeke (Jean van) 1
mer jan và lembeke, d'or à la fasce de gueules, au lambel d'azur
(Gistel-06).
ECU: Normalement le champ est d’argent.
Chevalier Jean van Lembeke était le fils de Rogier et d’Isabelle van der
Moere. En 1390, “messire Jehan de Lembeke” est cité dans les comptes du
bailli de la châtellenie de Courtrai. Il fut échevin du Franc de Bruges en
1391 et 1395, ainsi que bourgmestre des échevins en 1393. Un “Jan van
Lembeeke” est également cité en 1390 et 1391 comme bourgmestre de la
commune. En 1396, il accompagna le comte de Nevers, Jean sans Peur, en
Bulgarie. Il avait une soeur, Isabelle, citée en 1384 comme veuve de
Lubrecht Scotelaere.
Lovendeghem (Roland van) 2
roelant van lovendeghem, d’azur au chevron d'or, chargé de trois
coquilles de gueules (Gistel-45).
Pennon aux armes.
ECU: Normalement, de sable au chevron d'argent, chargé de trois coquilles
de gueules.
Fils de Roland et de Marguerite van Praet. Il fit hommage en 1394, après
la mort de son père, pour quatre fiefs situés dans la seigneurie de
Lovendegem. En 1400, on cite “mer Roeland van Lovendeghem”. Il
mourut sans héritier direct.
Maerschalck (Baudouin de) 3
boudin de marscalt, d'or à la bande d'azur, chargée de trois fers à
cheval d'argent, accompagnée au deuxième canton d'un écusson
d’azur à trois gerbes d’or, liés de gueules, à la bordure amincie de
même (Gistel-16).
Catherine, veuve de Baudouin de Maerschalck 4 , est mentionnée en 1399.
En 1403, un “her Boudinne den Maerscalc” est envoyé comme échevin de
Bruges à Sluis et en 1404, à Bruxelles auprès du duc de Bourgogne. Un
“H. Boudin de Maerscalc” participa en 1408, avec 24 autres Brugeois, au
tournoi de l’Epinette à Lille. La même année, il fut prévôt de l‘hôpital
Saint-Julien. Il est mentionné en 1411 comme “maerscalke van den here
1 Buylaert, Repertorium, p. 423 - Debrabandere, Baljuwsrekeningen, n° 616 - Delepierre,
Documents, T. VII, pp. 76-79 - Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 82 - Kervyn de
Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 397 – Schouteet, Regesten, T. 4, n° 154 - Van Praet,
Recherches, p. 298 – AFM, Lembeke.
2 Buylaert, Repertorium, p. 442 - Piot, Straten, pp. 121-122 - Van Praet, Recherches, pp.
298-299 – AFM, Lovendegem.
3 Bethune, Epitaphes, pp. 316 et 365-366 – Buylaert, Adelslijsten, n° 475 - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. IV, pp. 107 et 481-482 – Prevenier, Handelingen, n° 598 et 675
- Schouteet, Regesten, T. 4, n° 403 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 143 - Van Praet,
Recherches, p. 299 - Wikipedia, Brugge.
4 Texte en vieux flamand: “Katheline, weduwe van Boudin Maerscalx”.
Gruuthuyse et héraldique 68

van Brucghe”. Il fut échevin de Bruges en 1416 et 1427 et bourgmestre en
1421. Une “Elisabeth Maerschals, f a s’heer Bouduin”, femme d’Arnout
Brantius, mourut en 1400 et une “Cathelijne f a s’heer Bouduin
Maerschaelck”, femme de Louis van Moerkercke, mourut en 1425.
Maetsenare (Georges de) 1
jooris de maetsenare, de sinople au chevron vairé d'or et de gueules,
accompagné de trois boucles d'or et sur la pointe du chevron d’un
croissant de même 2 (Gistel-29).
“Joris de Maetsenare” était échevin de la ville de Bruges en 1366. Dans
les comptes du receveur général de Bourgogne, on cite pour les années
1386/1387, un “Jean de Matenaye, bruguemastre” de Bruges, qui reçoit
vaisselle du duc de Bourgogne. En 1435, ses héritiers possédaient encore
des terres à Aardenburg.
Masmines, bâtard (Galois van) 3
gelois van massemeyn basstaert, d'azur au lion d'or, l'épaule
chargée d'une fleur de lis de gueules, au filet en bande de sable
brochant sur le tout (Gruuthuse-31).
Pennon aux armes.
SCEAU: “Galaut và Massemene”, frère de Jean, fils de “Rubbrecht”,
scellait en 1430 un document concernant un fief à Sint-Gillis, tenu par son
frère Jean du château de Termonde, une bande chargée de 3 roses, au franc
quartier au lion chargé d'une fleur de lis, posée en bande.
Dans les obiits de l’abbaye de Ninove, on mentionne “Dnus Joannes de
Gallois, miles” et “Dnus Joannes de Gallois, fs naturalis”. Un “Griffon
de Masmines”, fils de Jean et de Catherine Sneckers, fut légitimé par
Philippe le Hardi.
Melanen (Jacques van) 4
jacob van melane, d'argent au chevron d'azur, chargé de trois étoiles
à cinq rais d'or (Gistel-31).
Cimier, une tête de lion de sable, lampassée de gueules, entre un vol
d'argent.
Bannière aux armes.
En 1398, Jacques van Melanen et sa femme Trude transmirent à la ville de
Bruges une ferme située du côté ouest de la Sint-Gillis-Nieuwstraat à
1 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 363 - Gilliodts-van Severen, Petites-Villes,
T. II, p. 469 – Marchal-Verdoodt, Table, p. 262 - Van den Abeele, Witte, p. 46.
2 Ms 2692 donne les mêmes armes sans le croissant.
3 de Raadt, Sceaux, T. II, pp. 433-434 – Bethune, Epitaphes, p. 87 - Le Glay, Inventaire,
T. II, p. 131.
4 Buylaert, Adelslijsten, n° 630 – Gailliard, Inscriptions, T. II, p. XXIX - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. IV, pp. 107 et 481-482 – Schouteet, Regesten, T. 4, n° 380 - Van
den Abeele, Witte, pp. 64 et 143 - Van Praet, Recherches, p. 300.
Gruuthuyse et héraldique 69

Bruges. En 1408, il participa, avec 24 autres Brugeois, au tournoi de
l’Epinette à Lille. En 1409, la veuve de Jacques van Melanen fit don d’une
rente à l’église Notre-Dame à Bruges. Un Jacques van Melanen, le jeune,
participa à plusieurs tournois à Bruges entre 1418 et 1423. En 1410, il est
cité dans la liste d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel, et est mentionné
en 1411 comme “maerscalke van den here van Brucghe”. En 1419, il eut
le premier prix au tournoi de l’Epinette à Lille.
Messem (Tristan van) 1
tristram van messeem, d'or au chevron de gueules, chargé sur la
pointe d'un annelet d'or, accompagné de trois croissants de gueules
(Gistel-13).
SCEAU: “Margriete, fille de messire Guy, filz de messire Guy de Flandres,
jadis bastaerd, chevaliers, femme de Tristram de Messem” scellait en
1398, parti en I, un chevron accompagné de trois croissants; en II, un
plain, au franc quartier chargé d'un lion.
Fils de Guillaume et de Marie van der Beurse. Il épousa Marguerite de
Flandre, morte en 1411. En 1396, “Messire Tristan de Messem”
accompagna le comte de Nevers, Jean sans Peur, en Bulgarie. De la
trentaine de Flamands qui participèrent à la bataille de Nicopolis, bien peu
en réchappèrent. Il fut l’un d’eux. Il fut fait prisonnier par les Turcs et libéré
peu après. Son beau-frère par contre, Nicolas Utenhove, ne sera libéré
qu’après 7 ans de captivité. “Margriete, fille de messire Guy, filz de
messire Guy de Flandres, jadis bastaerd, chevaliers, femme de Tristram de
Messem” reçut en 1398 une rente sur les brieven (lettres de créance)
d’Assenede.
Metteneye (Louis) 2
lodewic metten eye, de gueules au chevron d'or, chargé sur la pointe
d'une étoile à cinq points d'azur, accompagné de trois tours d'or
(Gruuthuse-42).
SCEAU: Un “Jan Mettenye”, chevalier, scellait en 1390, un chevron chargé
sur la pointe d'un annelet et accompagné de trois châteaux.
En 1396, “Loys Metten-Eye, bourgeois de Bruges” accompagna le comte
de Nevers, Jean sans Peur, en Bulgarie.
1 de Raadt, Sceaux, T. II, p. 474 – Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 82 - Gailliard,
Bruges, T. V, p. 234 – Gailliard, Inscriptions, T. I, p. 79 - Kervyn de Lettenhove,
Froissart, T. XV, p. 397 et T. XVI, pp. 258-260 - Van den Abeele, Witte, p. 64 –
Vermeersch, Grafmonumenten, T. II, n° 116.
2 Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 82 - Demay, Flandre, n° 1320 - de Raadt, Sceaux,
T. IV, p. 533 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 398 - Van den Abeele, Witte,
p. 64.
Gruuthuyse et héraldique 70

Metteneye (Pierre) 1
pieter mettè eye, de gueules au chevron d'or, accompagné de trois
tours de même, au lambel d'azur (Gruuthuse-40).
Cimier, une tête de cygne de gueules et d'argent, becquée d'argent,
entre un vol d’argent et de gueules.
ECU: Normalement le chevron est d’argent.
Pierre Metteneye participa en 1398-1399 au tournoi de Lille, où il gagna le
premier prix. Il était conseiller du duc. Il épousa Barbara van der Zyckele,
mourut en 1427 et fut enterré avec son épouse en l’église des Augustins à
Bruges. Un Pierre Metteneye fut écoutète de la ville de Bruges et
bourgmestre en 1416, 1420 et 1426.
Moerkercke (Louis van) 2
mer lovis van moerkerke, d'or au sautoir de gueules, chargé de cinq
coquilles d'or, accompagné en chef d'un écusson d’or à quatre
chevrons de gueules (Gruuthuse-22).
SCEAU: Catherine, fille de Baudouin Maerschalck et veuve de messire
Louis van “Mourquerque”, chevalier, bailli de Courtrai, scellait en 1425,
parti en I, un sautoir chargé de cinq coquilles et accompagné en chef d'un
écusson à trois chevrons; en II, une bande chargée de trois fers à cheval.
ECU: Normalement les cinq coquilles sont d’argent.
Il était conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, comte de Flandre.
“Lowis van Moerkercke”, chevalier, est plusieurs fois cité comme échevin
du Franc de Bruges de 1399 à 1406 ainsi que bourgmestre des échevins en
1400 et 1407. Entre 1398 et 1403, “mer Lonis van Moerkeerke” fut envoyé
plusieurs fois en mission hors de la ville. Il mourut en 1423, sa femme
Catherine en 1425. Ils furent inhumés en l’église Notre-Dame de Damme.
Nevele (Guillaume van) 3
mer willem van nevele, d'or à la croix de gueules (Gistel-04).
SCEAU: Un “Willelmi de Nivella”, chevalier, seigneur
d’Uitbergen, scellait en 1336: une croix.
ECU: Suivant Bethune la famille armait, d’argent à la croix de gueules.
Fils de Guillaume dit Ghauwain, seigneur d’Oosthove, et de Willelmina
van Halewyn dite de Deurwaerder, dame de Lichtervelde. Il épousa Marie
van Ghistelles. En 1391, il participa à la cérémonie d’inhumation de Gérard
1 Gailliard, Bruges, T. VI, p. 333 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 400 - Van
den Abeele, Witte, pp. 64 et 144 - Van Praet, Recherches, p. 301 – Vermeersch,
Grafmonumenten, T. II, n° 144 – AFM, Metteneye - Wikipedia, Brugge.
2 Bethune, Epitaphes, pp. 365-366 – Buylaert, Adelslijsten, n° 392 – Buylaert,
Repertorium, pp. 489-490 - Delepierre, Documents, T. VII, pp. 81-88 - de Raadt, Sceaux,
T. II, p. 487 - Prevenier, Handelingen, n° 402 et 636 – AFM, Moerkerke.
3 Bethune, Epitaphes, p. 266 - Buylaert, Adelslijsten, n° 940 - Buylaert, Repertorium, p.
522 - Debrabandere, Hulster, N° 505 - Demay, Flandre, n° 1399 - van den Eeckhout,
Coninck, n° 83 - Van Praet, Recherches, p. 301 – AFM, Nevele.
Gruuthuyse et héraldique 71

de Mortagne. Il mourut en ou avant 1393, date à laquelle on mentionne
“thoir van mer Willemme van Nevele”. Sa soeur Marie, épouse de Rogier
Boetelin dit van Heule, hérita de la seigneurie de Lichtervelde. Dans la liste
des familles nobles et patriciennes de Flandre de 1362-1363 et 1437, on
cite sous le métier de Furnes “Messire Guillaume de Nevele”.
Parys, bâtard (van) 1
de basstaert parijs, fascé d'argent et de gueules de huit pièces, les
fasces de gueules frettées d'or, au filet en bande de sinople brochant
sur le tout (Gruuthuse-10).
Un Jean van Parys fut fait chevalier en 1359 avant la bataille de Nogentsur-Seine.
“Her Jan Paris” est cité en 1377 en compagnie de “her Gherart
van Ghistele”. Il mourut en 1391 et suivant son testament, Gérard van
Ghistelles, sa femme et son fils Jean, héritèrent de ses biens et ceci en
“vertus qu'en son endroit auoit demonstré Messire Gérard de Guistelles
Chevalier”.
Peckelmoes (Godschalck) 2
godscalc perkelmoes, écartelé aux 1 et 4, d'argent au chevron de
sable, accompagné de trois merlettes de gueules; aux 2 et 3, (d'azur)
à la fleur de lis d'or 3 (Gistel-25).
“Godscalke Peckelmoes” est cité en 1369 dans les comptes de la ville de
Bruges.
Quarouble (Guillaume de) 4
willem de crombeke, d'azur au sautoir d'or, chargé de cinq étoiles à
cinq rais de gueules, cantonné de quatre macles d'argent
(Gruuthuse-45).
Pennon aux armes.
SCEAU: Un “Willaume de Courouble” scellait en 1428: un sautoir chargé
de cinq molettes, brisé d'une pointe au chef à dextre, cantonné de 4 macles.
Un “Guillaume Quaroble” était procureur général du comte en 1350. Un
“Willame de Quarouble sr de Lespaix” mourut en 1438 et fut enterré avec
son épouse, Jehanne Le Wette, morte en 1406, en l’église Saint-Géry à
Valenciennes. Sur la pierre tombale, il armait le sautoir chargé de cinq
étoiles de gueules.
1 Buylaert, Repertorium, pp. 548-549 - de L'Espinoy, Noblesse, pp. 344-345 - de Pauw,
Audiencie, p. 940 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. VI, p. 166.
2 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, p. 172.
3 Ms 2692 donne les mêmes armes, mais sans les trois merlettes au premier et quatrième
quartier.
4 Demay, Flandre, n° 1472 - de Limburg-Stirum, Cartulaire, T. I, p. 152 – Leuridan,
Epigraphie, p. 59 – Rodière, Table, p. 77.
Gruuthuyse et héraldique 72

Quarouble (Jacques de) 1
jacob de crombeke, d'azur au sautoir d'or, chargé de quatre étoiles
à cinq rais de gueules, un en chef à senestre, un en abîme et deux en
pointe, cantonné de quatre macles d'argent 2 (Gruuthuse-46).
Donne en 1400 un fief situé à Saultain en héritage.
Quarouble (Jean de)
jan de crombeke, d'azur au sautoir d'or, chargé de cinq étoiles à cinq
rais de gueules, cantonné de quatre macles d'argent (Gruuthuse-47).
Rabecque (Victor de La Douve dit de) 3
victor van rabeke, d’or à quatre chevrons d’azur (Gistel-14).
SCEAU: “Victors de le Douve dit de Rabieque”, chevalier, reçut
en 1409 et 1410 une rente du duc de Bourgogne. Il avait adopté
comme sceau, quatre chevrons, brisés en abîme d'un écusson
(fruste).
ECU: Bethune donne pour la famille “vander Douve”, d’or à quatre
chevrons de sable.
“Mher Victor dela Douve, gheseyt van de Rabeke” est cité en 1420. Il était
conseiller du duc et bailli de Furnes. Il mourut en 1421 et fut enterré en
l’église Saint-Denis à Furnes. En 1444, “Riflaerde f. Mer Victoors van
Rabeke, bastaerd”, originaire du Quesnoit sur la Lys devint bourgeois de
Bruges.
Ranst (Wautier = Adam? van) 4
woutre van ranst, d'or à trois pals de gueules, celui du milieu chargé
en chef d'un croissant d'or 5 (Gruuthuse-04).
SCEAU: Un “Adaem van Berchghem”, chevalier, scellait en 1374 avec un
écu similaire.
ECU: Des membres de la famille van Berchem - Ranst armaient, d’argent
à trois pals de gueules, le plus souvent avec une brisure.
Il était le fils de Jean et d’Elisabeth van Staden. Il épousa Catherine van
Ypelaer et mourut en 1414.
1 Bozzolo, Cour, n° 740.
2 Ms 2692 donne les mêmes armes mais le sautoir chargé de cinq étoiles à cinq rais.
3 Bethune, Epitaphes, pp. 110, 217 et 252 - Buylaert, Repertorium, p. 579 - De Flou,
Toponymie, T. 13, p. 216 - de Raadt, Sceaux, T. I, p. 394 – Jamees, Brugse, T. II, p. 198
– AFM, Douve et Rabecque.
4 Jéquier, Ranst, pp. 2-3, 28-33 et n° VII-7
5 Ms 2692 donne les mêmes armes sans le croissant.
Gruuthuyse et héraldique 73

Raveschoot (Guillaume van) 1
willè và ravèscote, d'or à trois corbeaux de sable, au lambel de
gueules (Gistel-46).
Fils de Baudouin et de Catherine van Steelant, il épousa Mathilde Borluut.
En 1406, ils vendirent leur maison à Gand, à Walrave, seigneur de
Massemen. Dans la liste des familles nobles et patriciennes de Flandre de
1362-1363 et 1437, on cite sous Gand “Jacques et Guillaume de
Raveschot, frères”. “Willem van Ravescoete”, échevin de Gand, est
envoyé en mission à Bruges en 1402, et à Calais en 1403. Il mourut en 1410
et fut enterré avec son épouse en l’église Saint-Jean à Gand. Un Guillaume
van Raveschoot tenait en 1438 des fiefs, situés à “Nieuwgoed” et à
“Fierkensbrouc” à Petegem.
Renty (Rasse de) 2
mer rasse và renty, d'or à trois doloires de gueules, accompagnés en
abîme d'une étoile à six rais de sinople, à la bordure amincie et
engrêlée de même (Gruuthuse-19).
ECU: Bergshammar donne pour Renty, d'argent à trois doloires de gueules,
les deux en chef adossés.
En 1396, il accompagna le comte de Nevers, Jean sans Peur, en Bulgarie.
Reyghersvliet (Jean van) 3
jan van regaersvliete, d'azur à la croix engrêlée d'or, au lambel de
gueules (Gistel-10).
ECU: Suivant Bethune la famille armait, d'azur à la croix engrêlée d'argent.
En 1396, “Messire Jehan de Reingaerdsvliete” accompagna le comte de
Nevers, Jean sans Peur, en Bulgarie.
Rockeghem (Jean van) 4
jan van rokeghem, d’or à la croix de gueules, chargée en abîme
d’une étoile à cinq rais d’argent (Gruuthuse-07).
ECU: d'or au double trêcheur fleurdelisé et contre-fleurdelisé de sinople, à
la croix de gueules brochant sur le tout.
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 1003 - de Potter, Petegem, p. 20 – Despodt, Gentse, n° 1.3./010
– Goethals, Dictionnaire, T. I, p. 452 - Prevenier, Handelingen, n° 578, 584, 600, 602,
613 et 621 - Van Praet, Recherches, pp. 302-303.
2 Delaville Le Roulx, le nomme “le Galois de Renty”. Dans les comptes du receveur
général de Bourgogne, on cite pour les années 1388/1389, un Vitasse dit Galois de
Renty, comme chevalier et chambellan du duc de Bourgogne.
Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 84 - de Woelmont de Brumagne, Renty, p. 11 –
Marchal-Verdoodt, Table, p. 329 - Raneke, Bergshammar, n° 1845.
3 Bethune, Epitaphes, p. 372 - Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 83 - Kervyn de
Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 397 – AFM, Reigersvliet.
4 Buylaert, Repertorium, pp. 602-603 - Castelain, Rokeghem, pp. 90-91 – AFM, Rokegem.
Gruuthuyse et héraldique 74

Fils de Pierre, seigneur de Kerkem, mort vers 1380. Il épousa la fille de
Goesin Cabeliau. En 1411, il partit avec Jean van Clessenaere et Jean van
de Kerchove à Douai, comme capitaine de la milice de la ville. En 1416,
on cite “edele weerden heere mijn here Jan van Rokeghem, rudder, heere
van Kerckhem en sin hove ende heerscepe van Ten Doerne”.
Rouc (Robert Le) 1
robrecht de rouc, écartelé aux 1 et 4, d'or à trois corbeaux de sable;
aux 2 et 3, vairé de sinople et d’or à deux chevrons de gueules
(Gruuthuse-18).
Pennon aux armes.
SCEAU: “Robbijn le Rouc” certifie que le receveur de Bornem a effectué
certains payements. Il scellait en 1391, écartelé aux 1 et4, trois merlettes;
aux 2 et 3, de vair en chevron renversé à deux chevrons.
ECU: Les quartiers deux et trois sont, “le sire de moriamnes, varié contre
varié en chevrons d’argent et d’asur à ij chevrons de gueles”.
Il était le fils de Dominic Le Rouc, écuyer, et de Catherine de Bailleul 2 .
“Robbijn le Rouc” certifia en 1391 que le receveur de Bornem avait
effectué certains payements. En 1395-1396, Robert Le Rouc fut remplacé
comme Grand-Veneur de Flandre par Louis de Maerschalk. “Robertus
Rouc” participa, suivant Froissart, en 1397 à la reprise de Stavoren par le
comte d’Ostrevant. En 1402, Robert Le Rouc, seigneur de Morialmé,
écuyer, s'engagea, vis-à-vis du comte de Namur, son maître, à faire un
pélerinage à Jerusalem. L’acte fut scellé par Louis van Reyghersvliet,
seigneur de Boelare, Gérard d’Havré et Michel de Ligne, chevaliers. En
1414, il se déshérita d’un fief qu’il avait acheté en 1412 de Michel de
Ligne. En 1396, sa mère faisait hommage pour la seigneurie de Morialmé.
Elle fit don de cette seigneurie à son fils Robert. Le 27 avril 1418, “Johan
1 Bormans, Fiefs de Namur, T. I, p. 70 et T. II, p. 233 - de Raadt, Sceaux, T. III, pp. 279-
280 – de Saint Genois, Monumens, T. I, p. 347 – Kervyn de Lettenhove, Froissart, T.
XV, p. 404 – Le Glay, Inventaire, T. IV, p. 25 – Popoff, Urfé, n° 2205 - Roland,
Morialmé, pp. 66-67 et 80.
2 Elle était fille de Nicolas, seigneur de Ronsoit en Vermandois, frère de Jean, seigneur de
Beloeil (B-7970), et de Mahaut van Liedekercke, dame de Boelare. Après le décès de
Mahaut en 1362, Louis de Male fut appelé à régler le partage de l’héritage entre
Catherine et ses deux soeurs. Jeanne, épouse de Guillaume, vidame de Chartres, hérita
d’Overboelare; Béatrix, épouse de Jean, seigneur de Fosseux, hérita de Nederboelare et
Catherine reçut le sixième des terres dont ses deux soeurs avaient hérité. Catherine et
Jeanne recevaient cela “en fief et hommage de la dame de Fosseux ou du Comte de
Flandres”. En 1364, Jeanne vendit à sa soeur Béatrix “toute sa part dans les biens et les
droits de la seigneurie de Boulaere”. Le bien de Boulare était ainsi tenu en entier par
l’épouse du seigneur de Fosseux (“goed van bourlaere algheheel te gader es comen ende
also sal bliven ghehouden van minen Here, van der vrauwen van Fosseux als
ervachtich”). Ceci explique les liens familiaux avec la maison de Reyghersvliet et la
relation avec la Flandre.
Campen, Boulaere, pp. 52-54 - de Liedekerke, Rasse, pp. 334-336 – de Raadt, Sceaux,
T. III, p. 279 - Godefroy, Inventaire, n° 8871 et 9344 - Le Glay, Inventaire, T. II, pp. 47
et 123 - Van Trimpont, Boelare, pp. 134-140.
Gruuthuyse et héraldique 75

de Fossoit, écuyer, relève le donjon ou tour de Morialmeiz, les terres de
Heppignie et de Lambusart, par décès de Robert le Roulz, écuyer”.
Rynvisch (Everard) 1
everaert rinvisch, d'or à 6 dauphins d'azur, posés 3 et 3 (Gruuthuse-
36).
Cimier, un dauphin d'azur mordant le heaume.
SCEAU: “Everaerdi Rynvisch” reçut en 1418 une rente sur l’espier de
Bruges. Il scellait, six dauphins.
En 1387, “Everaerdt Rijnvisch”, fils de Philippe, tient du seigneur de
Nevele un fief situé dans la ville de Gand. En 1390 et en 1392, “her
Everaerd Rijnvische”, échevin de Bruges, est envoyé à Gand. “Eueraerd
Rynvisch” était en 1391 un des six hooftmans (maîtres de corporation) de
Bruges. En 1393 et 1407, il fut échevin de la ville. En 1408, il participa,
avec 24 autres Brugeois, au tournoi de l’Epinette à Lille. Il mourut en 1423
et fut enterré avec son épouse, Jacqueline Bondt, en l’église Notre-Dame
de Bruges.
Rysele (Georges van) 2
joris van rijssele, de sinople au sautoir d'or, chargé de cinq coquilles
de gueules (Gistel-21).
Cimier, un lion issant de sable, entre un vol d'argent.
ECU: Bethune donne pour une “Margriete van Russele”, morte en 1433,
d’argent au sautoir de gueules, chargé de cinq coquilles d’or.
Il était maître de la corporation de Saint-Georges en 1380 et 1382. Il fut
conseiller de la ville de Bruges en 1386 et plusieurs fois échevin entre 1394
et 1399. “Her Joris van Ryssele” est cité dans les comptes de la ville de
Bruges en 1389-1390. Entre 1390 et 1404, la ville de Bruges envoya “her
Jorisse van Rijssele” plusieurs fois en mission hors de la ville.
Rysele (Gilles van) 3
gillis van rijssele, écartelé aux 1 et 4, d'or à la bande de trois
losanges d’azur; aux 2 et 3, fascé d'or et d'azur (Gistel-36).
En 1402, “her Gillis van Rijsele”, échevin de Bruges, fut envoyé, avec
“Victoor van Leffinghe”, à Leulingen pour être présent au traité entre les
1 de Potter, Nevele, p. 33 - de Raadt, Sceaux, T. III, p. 230 - Gilliodts-van Severen,
Inventaire, T. III, p. 195 et T. IV, pp. 481-482 – Prevenier, Handelingen, n° 125 et 223
- Schouteet, Regesten, T. 4, n° 196 et 543 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 144 –
Vermeersch, Grafmonumenten, T. II, n° 136.
2 Bethune, Epitaphes, p. 317 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, pp. 219-220 et
239 – Prevenier, Handelingen, n° 137 - Schouteet, Regesten, T. 4, n° 221 et 403 - Van
den Abeele, Witte, p. 64 - Van Praet, Recherches, p. 305.
3 Prevenier, Handelingen, n° 566.
Gruuthuyse et héraldique 76

Français et les Anglais au sujet des dommages que ces derniers avaient fait
subir en mer aux marins flamands.
Rysele (Robert van) 1
kanin van rijssele, de sinople au sautoir d'or, chargé de cinq
coquilles de gueules, accompagné en chef d'un croissant d'or
(Gistel-30).
Un “Robbrechte van Ryssele” reçut en 1404-1405 des notes de frais
concernant les dommages que des gens de Castille avaient causé aux
marchands des Hanses allemandes. Il devait écrire ces notes en néérlandais,
les traduire en français, et les transmettre au bourgmestre et aux
représentants de la ville de Bruges.
Scotelaere (Lievin de) 2
lievin scuetelare, de gueules au chef d'or à trois losanges d'azur, le
premier losange chargé d'une merlette (d'argent) (Gistel-33).
Cimier, une tête de cygne de sinople, becquée d'or, entre un vol
d’argent, sortant d’un bourrelet d’argent et de gueules.
SCEAU: “Lieuin de Sceutelare” scellait comme échevin de Bruges en 1389,
un chef chargé de 3 losanges.
En 1404, il fut de nouveau échevin de la ville. En 1403-1404, puis en 1411-
1413, on cite “heer Lievin Scuetelare” comme bourgmestre de la ville.
Scotelaere (Lubrecht de) 3
lubrecht scuetelare, de gueules au chef d'or à trois losanges d'azur
(Gistel-32).
Cimier, une tête de cygne de sinople, becquée d'or, entre un vol
d’argent, sortant d’une couronne de flammes de gueules.
Peut-être fut-il forestier du tournoi de l’Ours Blanc en 1381. En 1389, “her
Lubrechte den Scotelare” fut plusieurs fois envoyé en mission par la ville
de Bruges. “Lubrecht den Scuetelaren” est cité dans les comptes de la ville
de Bruges en 1391 et 1404.
1 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, p. 43 - Van den Abeele, Witte, p. 64.
2 Debrabandere, Hulster, N° 636 - Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. III, p. 145 et T.
IV, pp. 102 et 252 - Van den Abeele, Witte, p. 64 – Van Duyse, Inventaire, n° 494 - Van
Praet, Recherches, p. 306 - Wikipedia, Brugge.
3 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. IV, p. 42 – Prevenier, Handelingen, n° 73, 74, 87,
98 et 100 - Schouteet, Regesten, T. 4, n° 139 - Van den Abeele, Witte, pp. 64 et 144.
Gruuthuyse et héraldique 77

Slingere (François de) 1
franse slingher, d'azur à l'aigle bicéphale d'argent, membrée d'or, le
col et la tête de même (Gistel-40).
Bannière aux armes.
SCEAU: François de Slingere, avoué de l'hospice du Saint-Esprit, scellait
en 1396, une aigle éployée.
François de Slingere est cité avec son épouse, Anne, comme bourgeois de
la ville d’Ypres. Il fit hommage en 1387-1388 pour un fief situé à
Boezinge, dont il avait hérité après la mort de son père, Lamsin. “Franse
Slingher” fut envoyé par la ville d’Ypres à Calais en 1394, et à Tournai en
1401. En 1396, il fut receveur de la ville et en 1396 et 1414-15, procureur
de l’hôpital du Saint-Esprit.
Steelant (Lievin van) 2
lievin van steelant, de gueules à la fasce d'or frettée d'azur,
accompagnée en chef de trois étoiles à cinq rais d'or (Gruuthuse-
25).
SCEAU: Liévin van Steelant, échevin du Franc de Bruges, scellait en 1397,
une fasce frettée, surmontée de ... et de 2 étoiles rangées en fasce.
ECU: Bethune donne pour “Phlus de Steelant, duus de Lophem”, (de
gueules à la fasce d'argent frettée d'azur), “met dri gulden sterren boven
de face” (accompagnée en chef de trois étoiles d'or).
Lievin van Steelant fut plusieurs fois échevin du Franc de Bruges entre
1390 et 1404. En 1399, les magistrats du Franc l’envoyèrent, avec Jean van
Ghent et Jean van den Berghe à Dixmude. En mai 1402, il fut à Bruges
pour discuter avec les autres membres du Franc la réponse qu’on allait
envoyer au duc.
Steenhuize (seigneur de) 3
de heere van steenhuuse, bandé d'or et d'azur à l'ombre d'un lion, à
la bordure componée de gueules et d’argent (Gruuthuse-13).
SCEAU: Félix van Steenhuyse scellait en 1419, un bandé chargé d'un lion,
à la bordure engrêlée et componée? (la moitié de l'écu est brisé).
Félix était le fils d’Oste, seigneur de Steenhuize, et d’Elisabeth van Welle.
Il épousa Marguerite van Stavele. Il devint en 1385, après la mort de son
père, seigneur de Steenhuize et d’Avelgem, Il fut grand-bailli de Flandre
1 Bonaert, Sceaux, p. 424 – Feys, Saint-Martin, pp. 459, 493 et 572-574 - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. III, p. 373 – Prevenier, Handelingen, n° 282 et 516 - van
Hollebeke, Role, p. 337.
2 Bethune, Epitaphes, pp. 21 et 315 - Delepierre, Documents, T. I, p. 43 et T. VII, pp. 76-
84 - de Raadt, Sceaux, T. III, p. 466 - Prevenier, Handelingen, n° 558 et 653 – AFM,
Steeland.
3 Buylaert, Adelslijsten, n° 383 et 748 - Buylaert, Repertorium, pp. 651-653 - Colpaert,
Avelgem, p. 201 - Van Den Berghe, Steenhuize, pp. 202-210 - Van Praet, Recherches,
pp. 307-308.
Gruuthuyse et héraldique 78

de 1405 à 1424. Il aida en 1411 et 1417, comme capitaine d’une milice
brugeoise, le duc Jean sans Peur dans sa guerre contre les Armagnacs. Il
acheta en 1423, avec son fils Jean, la bourgeoisie de Bruges. Il mourut en
1424.
Stove (Pierre van der) 1
pieter và der stove, d'or à trois maillets d'azur (Gistel-24).
Cimier, un dragon d'argent, les ailes élevées, posé sur un capuchon
de gueules, chargé d’hermines d’or, un bourrelet d’argent et de
gueules.
“Pieter van den Stove ten Hoye” est cité en 1361 dans la liste préliminaire
établie en préparation de l’accord de paix entre le comte et la ville de
Bruges.
Straten (Iwain van der) 2
ywein van straten, de gueules à trois épées en barre d'argent
(Gruuthuse-24).
SCEAU: Iwain van der Straten, homme de fief du bourg de Bruges, scellait
en 1409, trois épées posées en bande et rangées en barre, les pointes en
bas.
ECU: de gueules à trois épées en bande d'argent.
Fils de Jean, seigneur de Jabbeke, et de Marguerite van Dudzele, époux de
Catherine van Zedelghem. Il devint en 1383, chef de la maison van der
Straten, après la mort de Jean van der Straten, seigneur de Steenkerke. Il
fut échevin du Franc de Bruges de 1380 à 1418. Il fut plusieurs fois nommé
bourgmestre du quartier Nord du Franc. Ce fut dans son château à Jabbeke
qu’en 1407, le comte de Namur et les chevaliers flamands se réunirent pour
accueillir Jean sans Peur lors de son entrée à Bruges. Il mourut en 1419
sans héritiers directs.
Themseke, bâtard (Jean van) 3
jan van temscke b, d'or à trois têtes de cheval de sable, au filet en
bande de sable brochant sur le tout (Gruuthuse-44).
Cimier, une tête de cheval bridée de sable.
SCEAU: Un “Jan van Rheemseke”, bourgeois de Bruges, scellait en 1414,
trois têtes de cheval bridées, brisées d'un bâton brochant.
1 Gilliodts-van Severen, Inventaire, T. II, pp. 113-116.
2 Buylaert, Adelslijsten, n° 482 - Buylaert, Repertorium, p. 665 - de Raadt, Sceaux, T. III,
p. 488 – Piot, Straten, pp. 69-84 - Van Praet, Recherches, p. 308 – AFM, Straten.
3 En 1395, on cite à Saaftinge un “Janne van Theimseke sher Jans zone den welken hi
hadde bi joncvrouwe Agnieten zinen eersten wive” (Jean van Themseke, fils du chevalier
Jean van Themseke et de sa première épouse Agnès).
Buylaert, Adelslijsten, n° 489 - Debrabandere, Hulster, N° 675 - Van den Abeele, Witte,
p. 144.
Gruuthuyse et héraldique 79

Il s’agit de Jean, bâtard van Themseke, qui participa à plusieurs tournois
de l’Ours Blanc de 1399 à 1408. Il est cité en 1410 dans la liste
d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel. Un Jean van Themseke participa
en 1408, avec 24 autres Brugeois, au tournoi de l’Epinette à Lille.
Uterzwaene, bâtard 1
de basstaert uten zwane, de gueules au lion d'or, l'épaule chargée de
… d’azur, au filet en bande de même brochant sur le tout 2
(Gruuthuse-32).
SCEAU: “Swane van Mirabeel” scellait en 1377, un lion couronné.
Peut-être Hector, fils naturel de Jean, époux de Marguerite van Harelbeke.
Hector fut chevalier et se maria deux fois, une première fois avec Lisbeth
Puntinck. Il mourut en 1444 et fut enterré avec sa première épouse, morte
en 1415, en l’église Notre-Dame à Termonde.
Uterzwaene, bâtard 3
de basstaert uten zwane, de gueules au lion d'or, au filet en bande
d’azur brochant sur le tout (Gruuthuse-33).
Sans doute un demi-frère du précédent. Un “Messire Galois Utenzwane,
bastard” accompagna en 1396, le comte de Nevers, Jean sans Peur, en
Bulgarie.
Varssenaere (Jean van) 4
jan van varsenaer, de sable à trois épées en bande d'argent (Gistel-
12).
SCEAU: Jean van Varssenaere déclara en 1421, qu’il tenait du bourg de
Bruges 2 fiefs à Meetkerke. Il scellait, trois épées posées en bande et
rangées en barre.
Fils d’Iwain, seigneur de Varssenare, et de Marguerite Bonin. Il épousa
Catherine Barbesaen. Conseiller du duc de Bourgogne, il fut capturé par
les Turcs avec Jean sans Peur, comte de Nevers, durant la bataille de
Nicopolis en 1396. Ils furent libérés la même année. En 1410, “Jehan de
Versenare” est cité dans la liste d’enrôlement de Jean, seigneur de Gistel,
et dans la liste des nobles de Flandre en 1425. Il est cité plusieurs fois
comme bourgmestre et échevin du Franc de Bruges de 1415 à 1435 et
mourut en 1443.
1 de Meulenaere, Uutenswaene, pp. 265 et 267-268 - de Raadt, Sceaux, T. II, p. 482 - Van
den Abeele, Witte, p. 64.
2 Ms 2692 donne de gueules au lion d'or, au filet en bande d’azur brochant sur le tout.
3 de Meulenaere, Uutenswaene, pp. 265 et 267-268 - Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p.
85 - Kervyn de Lettenhove, Froissart, T. XV, p. 398.
4 Buylaert, Adelslijsten, n° 598 et 744 - Buylaert, Repertorium, p. 707 - de Raadt, Sceaux,
T. IV, p. 87 – Delaville Le Roulx, Orient, T. II, p. 85 - Piot, Straten, pp. 101-106 - Van
Praet, Recherches, p. 309.
Gruuthuyse et héraldique 80

Vlamincx (Jacques) 1
jacob vlamiing, d'azur, semé de croisettes recroisetées au pied fiché
d’or, au sautoir engrêlé de même (Gistel-23).
Cimier, un buste de sauvage de sable, lié d’argent, sortant d’un
bourrelet d’or et de gueules.
SCEAU: Jacques Vlaminc, homme de fief du comte de Flandre, scellait en
1384, un semé de croisettes, accompagné d'un sautoir engrêlé.
Walle (Sohier van de) 2
zegher van den walle, de gueules au lion couronné d'or, l'épaule
chargée d'un écusson de sable au chevron d'or, accompagné de trois
trèfles de même (Gistel-26).
Cimier, une tête de lion d'or, lampassée et couronnée de gueules,
entre un vol de même, sortant d’une couronne aussi de gueules.
SCEAU: Un Gilles van de Walle, échevin de Bruges, scellait en 1330, un
lion couronné.
ECU: Suivant Bethune la famille armait, de gueules au lion d'argent,
l'épaule chargée d'un écusson d’argent au chevron de sable, accompagné
de trois merlettes de même.
Il fut plusieurs fois conseiller de la ville de Bruges entre 1393 et 1405,
échevin en 1395-1396 et trésorier de 1396 à 1400. Magistrat de la ville de
Bruges, il fut banni de Flandre par Jean sans Peur en 1407. En 1414,
“Katheline”, veuve de Sohier van de Walle, se deshérita d’un fief sis à
Dudzele et vendit un fief situé au métier de Zuienkerke.
Weldene (Wautier van) 3
wouter van weldene, d'or au franc quartier de gueules au sautoir
d'or (Gruuthuse-09).
Ecu: Les seigneurs de Welden armaient, de gueules au sautoir d'argent.
En 1382, la cour des comptes remboursa “Wouters van Weldene”.
Winghene (Wautier van) 4
woutre và winghene, d’azur à trois macles d'argent, au chef d'or à
trois pals de gueules (Gruuthuse-28).
SCEAU: Un “Walterus de Winghe”, jadis prisonnier à Baesweiler, sous le
sire de Diest, scellait en 1374, trois macles, au chef chargé de trois pals,
accompagné en chef, entre le 2 e et 3 e pal, d’une étoile à cinq rais.
1 Laurent, Namur, n° 1164.
2 Bethune, Epitaphes, p. 268 - de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 192 - Gailliard, Inscriptions, T.
I, p. 99 et T. III, p. 136 – Opsommer, Leengoed, p. 430 – Schouteet, Regesten, T. 4, n°
460 et 663 - Van den Abeele, Witte, p. 64 - Van Praet, Recherches, p. 311 – AFM, Walle.
3 Le Glay, Inventaire, T. VII, p. 21 – AFM, Welden.
4 Buylaert, Adelslijsten, n° 691 – Buylaert, Repertorium, p. 799 - Butkens, Trophées, T.
II, p. 211 - de Raadt, Sceaux, T. IV, p. 258 – Lams, Wingene, p. 72, n. 1 - Van Praet,
Recherches, p. 312 – AFM, Wingene.
Gruuthuyse et héraldique 81

ECU: le champ est de sinople au lieu d’azur.
C’est un descendant de Wautier dit van Winghene, deuxième fils d’Henri,
seigneur de Boutersem, cité au cours de la première moitié du 13 e siècle.
Un “messire Wautier de Winghene” est cité en 1423-1425, dans la liste des
comptes du conseil de Flandre.
Zweveghem (Arnould van) 1
arnoud van zwevegh, bandé d'or et d'azur à l'ombre d'un lion, à la
bordure componée de gueules et d’hermine (Gruuthuse-15).
SCEAU: Gérard van Steenhuyse, seigneur de Zwevegem, chevalier, scellait
en 1336, un bandé et une bordure componée.
“Mer Arend van Steenhuuse” est le fils de “mer Gheraerd van Steenhuse,
heere van Zweveghem” et de Philippa van Nevele. Il participa en 1391 à la
cérémonie d’inhumation de Gérard de Mortagne. Il épousa en 1398
“vrouwe Kateline Diederic van Rotchefoert, here van Ayshove nu sin
wettelike wive” … “qui, à present, est en l’eage de XIIII ans”. En 1405, on
mentionne le “staet van goed van mer Arend van Zweveghem, here van
Ayshove, houder bleven achter mer vrauwe van Ayshove” (l’état des biens
de mer Arnould van Zweveghem, seigneur d’Ayshove, veuf de la dame
d’Ayshove). Il épousa en secondes noces Marguerite van Poucke. En 1410,
“Messire Arnoul de Zuevengien” est cité dans la liste d’enrôlement de
Jean, seigneur de Gistel. On le cite encore en 1415. La même année, on
mentionne sa fille et son gendre “Guerard d’Escournay, escuier, et
damoiselle Mergriete de Steenhuse, dame de Aeyshove, sa femme,
bourgeois et bourgeoise de Gand”. Arnould doit être mort avant le 23 juin
1419, date à laquelle sa seconde épouse est mentionnée comme épouse de
Daniël van Herzele. Arnould fut inhumé avec ses parents en l’église de
Zwevegem.
1 Buylaert, Adelslijsten, n° 417 - Buylaert, Repertorium, pp. 566 et 652-653 - de Borman,
Hemricourt, T. I, p. 134 et T. II, p. 354 - Debrabandere, Baljuwsrekeningen, n° 1232 -
Demay, Flandre, n°1629 – Thierry d’Orjo, communication - Van Praet, Recherches, p.
312.
Gruuthuyse et héraldique 82

Table héraldique des participants 1
d'azur à l'aigle bicéphale d'argent, membrée d'or, le col
et la tête de même.
parti en I, d'argent à la demi-aigle de sable mouvante du Langheraerts
parti; en II, de gueules à trois tours d'or; à la bordure (Balthazar)
amincie et engrêlée de sinople brochant sur le tout.
d'or à trois aigles d'azur, becquées et membrées de
gueules.
Slingere (François
de) Gis-40 B
Gru-37
Hole (Jean van den)
Gis-48
d'or à trois aigles d'azur, becquées et membrées de
gueules.
d'azur à trois arcs d'or en pal, brisé en abîme d'un
écusson d'or à la fasce de cinq fusées de gueules.
d'argent à la bande d’azur, chargée de trois coquilles
d'argent, accompagnée de deux macles de sable.
CIMIER, un hibou d'argent entre un vol d’or, sortant d’un
bourrelet de sable et d’argent.
d'or à la bande d'azur, chargée de trois fers à cheval
d'argent, accompagnée au deuxième canton d'un
écusson d’azur à trois gerbes d’or, liés de gueules, à la
bordure amincie de même.
d'or à la bande de gueules, accompagnée de six cloches
d'azur.
Hole (Simon van
den)
Bochoute (Jean
van)
Bul (Philippe de)
Maerschalck
(Baudouin de)
Belle (Claes)
Gis-47
Gru-23
Gis-35 C
Gis-16
Gis-42
d'or à la bande de gueules, chargée de trois bourses Beurse (Jean van
d'argent.
der)
CIMIER, une tête d'aigle d'argent, becquée d’or, tenant
un anneau de même, entre un vol de sinople, sortant
d'une couronne de gueules.
d'or à la bande de gueules, chargée de trois écureuils Hoste (Georges)
d'argent.
CIMIER, un écureuil marchant d'argent entre un vol d'or,
sortant d’un bourrelet de sable et d’or.
d'azur à la bande d'or, chargée de trois merlettes de
sable, accompagnée de 6 billettes d'or.
Gis-22 C
Gru-39 C
Eechoute (Corneille
van den) Gis-43
bandé d'or et d'azur à l'ombre d'un lion, à la bordure
componée de gueules et d’argent.
bandé d'or et d'azur à l'ombre d'un lion, à la bordure
componée de gueules et d’hermine.
Steenhuize
(seigneur de)
Zweveghem
(Arnould van)
Gru-13
Gru-15
d'azur, semé de billettes d'or, au lion de même, couronné Leeuwerghem
de gueules, l'épaule chargée d'une fleur de lis de même. (Robert van) Gru-06 B
de sable à six buires d’or, posées 3 et 3, à la bordure
amincie de gueules.
Aertrycke (Jacques
van)
Gis-20
1 B = bannière; C = cimier; Gis = Gistel; Gru = Gruuthuse et P = pennon.
Gruuthuyse et héraldique 83

d'or à six buires de sable, posées 3 et 3.
Aertrycke (Philippe
van) Gru-34 P
d'or à l’orle de six buires de sable, brisé en abîme d'un Aertrycke (Louis
écusson d'or à la croix de gueules à l'orle de douze van)
merlettes de même.
écartelé aux 1 et 4, burelé d'argent et d'azur de douze Ghistelles (Wulfard
pièces au lion de gueules brochant; aux 2 et 3, de van)
gueules au chevron d'hermine.
de gueules au chef d'or à trois losanges d'azur.
CIMIER, une tête de cygne de sinople, becquée d'or, entre
un vol d’argent, sortant d’une couronne de flammes de
gueules.
de gueules au chef d'or à trois losanges d'azur, le
premier losange chargé d'une merlette (d’argent).
CIMIER, une tête de cygne de sinople, becquée d'or, entre
un vol d’argent, sortant d’un bourrelet d’argent et de
gueules.
de gueules à trois têtes de cheval d'argent, bridées de
sable.
CIMIER, une tête de cheval d'argent, bridée de sable,
sortant d’un bourrelet d’argent et d’azur.
d'or à trois têtes de cheval de sable, au filet en bande de
sable brochant sur le tout.
CIMIER, une tête de cheval bridée de sable.
Scotelaere
(Lubrecht de)
Scotelaere (Lievin
de)
Breydel (Jacques)
Themseke, bâtard
(Jean van)
d'argent au chevron d'azur, chargé de trois étoiles à cinq Melanen (Jacques
rais d'or.
van)
CIMIER, une tête de lion de sable, lampassée de gueules,
entre un vol d'argent.
d'or au chevron d'azur, accompagné de dix quintefeuilles Floques (Oste)
de gueules, posées 6 en chef et 4 en pointe.
écartelé aux 1 et 4, d'argent au chevron de gueules; aux
2 et 3, de gueules au chevron d'hermine, accompagné
au premier canton de l’écusson de Luxembourg.
CIMIER, une tête de bélier d'argent entre un vol de même.
d'or au chevron de gueules, chargé sur la pointe d'un
annelet d'or, accompagné de trois croissants de
gueules.
d'or au chevron de gueules, chargé de deux étoiles à cinq
rais et sur la pointe d’une molette, le tout d'argent.
Dudzele (Jean van)
Messem (Tristan
van)
Gru-35
Gis-08
Gis-32 C
Gis-33 C
Gru-38 C P
Gru-44 C
Gis-31 C B
Gis-17
Gru-21 C P
Gis-13
Couderborch
(Philippe van der) Gru-29
de gueules au chevron d'hermine.
Gistel (Jean,
CIMIER, une tête de bélier de sable, accornée d’or, entre seigneur de)
un vol d’hermine, sortant d’un bourrelet d’argent et de
gueules.
d’azur au chevron d'or, chargé de trois coquilles de
gueules.
Gis-00 C B
Lovendeghem
(Roland van) Gis-45 P
de gueules au chevron d'or, accompagné de trois tours Metteneye (Pierre)
de même, au lambel d'azur.
Gru-40 C
CIMIER, une tête de cygne de gueules et d'argent,
becquée d'argent, entre un vol d’argent et de gueules.
de gueules au chevron d'or, chargé sur la pointe d'une Metteneye (Louis)
étoile à cinq points d'azur, accompagné de trois tours
Gru-42
d'or.
Gruuthuyse et héraldique 84

de sable au chevron d'or, chargé sur la pointe d'une Assenede (Michel
étoile à 5 rais de gueules, accompagné de trois hures de van)
sanglier d'or.
écartelé aux 1 et 4, d'argent au chevron de sable, Peckelmoes
accompagné de trois merlettes de gueules; aux 2 et 3, (Godschalck)
(d'azur) à la fleur de lis d'or.
de gueules au chevron de sinople bordé d'or, chargé sur Gheerolf (Jean)
la pointe d'une boucle de même, accompagné de trois
étoiles à cinq rais de même.
de sable au chevron vairé d'or et d’azur, accompagné de Carlier (Jean)
trois doloires d'or.
de sinople au chevron vairé d'or et de gueules, Maetsenare
accompagné de trois boucles d'or et sur la pointe du (Georges de)
chevron d’un croissant de même.
d'azur à trois chevrons d'or, à la bordure amincie et
engrêlée de gueules, au franc canton d’or.
Beerst (Jean van
der)
Gis-38
Gis-25
Gru-17
Gru-49
Gis-29
Gis-15
d’or à quatre chevrons d’azur.
d'or à six cloches d'azur, au lambel de gueules.
Rabecque (Victor
de La Douve dit
de)
Belle (Jean)
Gis-14
Gis-41
écartelé aux 1 et 4, d'or à trois corbeaux de sable; aux 2 Rouc (Robert Le)
et 3, vairé de sinople et d’or à deux chevrons de gueules.
Gru-18
P
d'or à trois corbeaux de sable, au lambel de gueules.
Raveschoot
(Guillaume van)
Gis-46
d'azur, semé de croisettes recroisetées au pied fiché d’or, Vlamincx (Jacques)
au sautoir engrêlé de même.
Gis-23 C
CIMIER, un buste de sauvage de sable, lié d’argent,
sortant d’un bourrelet d’or et de gueules.
d'or à la croix de gueules.
Nevele (Guillaume
van)
Gis-04
d’or à la croix de gueules, chargée en abîme d’une étoile
à cinq rais d’argent.
Rockeghem (Jean
van)
Gru-07
écartelé aux 1 et 4, d'or à la croix de sable; aux 2 et 3,
de gueules au sautoir d'argent.
CIMIER, une tête de bélier de sable, accornée d’or, entre
un vol d’hermine, sortant d’un bourrelet d’argent et de
gueules.
d'azur à la croix engrêlée d'or, au lambel de gueules.
Gruuthuse (Jean,
seigneur de)
Reyghersvliet (Jean
van)
Gru-00 C B
Gis-10
d'or à 6 dauphins d'azur, posés 3 et 3.
CIMIER, un dauphin d'azur mordant le heaume.
Rynvisch (Everard)
Gru-36 C
d'or à trois doloires de gueules, accompagnés en abîme Renty (Rasse de)
d'une étoile à six rais de sinople, à la bordure amincie
et engrêlée de même.
de gueules à trois épées en barre d'argent.
Straten (Iwain van
der)
Gru-19
Gru-24
Gruuthuyse et héraldique 85

de sable à trois épées en bande d'argent.
Varssenaere (Jean
van)
Gis-12
fascé d'argent et de gueules de huit pièces, les fasces de Parys, bâtard (van)
gueules frettées d'or, au filet en bande de sinople
brochant sur le tout.
fascé d'or et d'azur de huit pièces au bâton engrêlé de Dixmude (François
gueules brochant sur le tout.
van)
Gru-10
Gis-44
écartelé aux 1 et 4, d'or à la fasce d'azur, au lion de Herzele (Guillaume
gueules issant du bas de la fasce; aux 2 et 3, d'argent à van)
la bande de cinq fusées de gueules.
écartelé aux 1 et 4, d'or à la fasce d'azur, au lion de
gueules issant du bas de la fasce, l’épaule chargée d’un
croissant d’argent; aux 2 et 3, d'argent à la bande de
cinq fusées de gueules.
d'or à la fasce de gueules, chargée de trois besants d'or.
CIMIER, deux cornes de taureau de sable, celle à dextre
portant une fasce d'or.
d'or à la fasce de gueules, au lambel d'azur.
Herzele (Renier
van)
Broodloos
(Jacques)
Gru-02
Gru-30
Gru-41 C
Lembeke (Jean van)
Gis-06
de gueules à la fasce d'or frettée d'azur, accompagnée en
chef de trois étoiles à cinq rais d'or.
fascé d’or et de gueules, la première fasce d’or chargée
de trois merlettes de sable.
d'argent à trois fleurs de lis d’azur, au filet en bande de
gueules brochant sur le tout.
Steelant (Lievin
van)
Haghen (Jean van
der)
Bruggen (Jean van
der)
Gru-25
Gru-11
Gis-28
écartelé aux 1 et 4, d'azur à trois fleurs de lis d’or; aux
2 et 3, de gueules au lion d’or.
CIMIER, une houppe d'or.
de gueules à cinq fleurs de lis d'or, posées 2, 2 et 1,
accompagnées au premier canton d'une coquille de
même.
Craenhals (Henri)
Harduemont (Rasse
de Warfusée,
seigneur de)
d'azur, semé de fleurs de lis d’or, au chevron de même. Blanckaert (Jean)
Gru-27 C P
Gru-03
Gis-05
d'or, semé de larmes de sable, au lion de gueules.
Branteghem (Jean
van)
Gru-08
d'azur au lion d'or, l'épaule chargée d'une fleur de lis de Masmines, bâtard
gueules, au filet en bande de sable brochant sur le tout. (Galois van) Gru-31 P
d'azur au lion couronné d'or, lampassé de gueules,
l'épaule chargée d'un écusson d’azur à trois fleurs de
lis d’argent.
CIMIER, une tête de lion couronnée d'or, lampassée de
gueules, colier d’azur.
de gueules au lion couronné d'or, l'épaule chargée d'un
écusson de sable au chevron d'or, accompagné de trois
trèfles de même.
CIMIER, une tête de lion d'or, lampassée et couronnée de
gueules, entre un vol de même, sortant d’une couronne
aussi de gueules.
Goedericx
(Everard)
Walle (Sohier van
de)
Gis-34 C
Gis-26 C
Gruuthuyse et héraldique 86

de gueules au lion d'or, l'épaule chargée de … d’azur,
au filet en bande de même brochant sur le tout.
de gueules au lion d'or, au filet en bande d’azur brochant
sur le tout.
Uterzwaene, bâtard
Gru-32
Uterzwaene, bâtard
Gru-33
d'argent à trois lions de sable, accompagnés en abîme
d’un croissant d’or.
Halewyn (Olivier
van)
Gis-03
d'argent à trois lions de sable, brisé en abîme d'un
écusson d'argent à la croix de sable, chargée de cinq
coquilles d'or.
CIMIER, un lion issant d'argent, lampassé de gueules,
entre un vol d'argent.
d'argent à trois lions de sable, brisé en abîme d'un
écusson d'or à la croix de sable.
d'argent à trois lions de sable, brisé en abîme d'un
écusson d'azur à trois gerbes d'or.
d'argent à trois lions de sable, accompagnés en abîme
d'une tour crénelée d'or.
Halewyn
(Guillaume van)
Gis-01 C B
Halewyn (Percheval
van)
Gis-02
Halewyn dit
Schoonjans (Jean Gis-11
van)
Chastel dit Bleu-
Chastel (Oste du) Gis-09
d'argent à trois lions de sable, au lambel de gueules.
Halewyn (Daniël
van)
Gis-07
écartelé aux 1 et 4, d'or à la bande de trois losanges
d’azur; aux 2 et 3, fascé d'or et d'azur.
Rysele (Gilles van)
Gis-36
d’azur à trois macles d'argent, au chef d'or à trois pals
de gueules.
de sinople à trois macles d'argent, au chef d'or à trois
pals de gueules, accompagnés en chef à dextre d’un
croissant de même.
CIMIER, une tête d'âne sauvage de sable, le museau
d'argent.
de sinople à trois macles d'argent, au chef d'or à trois
pals de gueules, au filet en bande d'azur brochant sur le
tout.
Winghene (Wautier
van)
Berghen (Henri
van)
Gru-28
Gru-01 C B
Berghen, bâtard (H.
van)
Gru-05
d'or à trois maillets d'azur.
Stove (Pierre van
CIMIER, un dragon d'argent, les ailes élevées, posé sur der)
un capuchon de gueules, chargé d’hermines d’or, un
bourrelet d’argent et de gueules.
d'azur à trois maillets d'or.
Hacart
Gis-24 C
Gru-48
P
d'argent à trois molettes d’azur.
Caumont (Guy de)
Gru-20
d'or à trois pals de gueules, celui du milieu chargé en
chef d'un croissant d'or.
Ranst (Wautier =
Adam? van)
Gru-04
d’azur à trois pals vairés d'or et de gueules.
Deerlycke (Jacques
van)
Gis-37
Gruuthuyse et héraldique 87

d’azur à trois pals vairés d'or et de gueules,
accompagnés en chef à dextre d'un croissant d'or.
d’azur au franc quartier de gueules au sautoir engrêlé
d'or cantonné de quatre gerbes de même.
Deerlycke (Michiel
van)
Bonin, bâtard
(Richard)
Gis-39
Gru-43
d'or au franc quartier de gueules au sautoir d'or.
Weldene (Wautier
van)
Gru-09
de sable au franc quartier d'argent au chevron de
gueules, accompagné de trois merlettes de sable.
Gracht, bâtard
(Hector van der)
de gueules à trois poissons en bande d'or.
Braderick
CIMIER, un poisson d'or mordant le heaume, entre un vol (Georges)
de gueules.
de gueules à trois poissons en bande d'or, à la bordure Braderick (Gilles)
amincie et engrêlée de même.
Gru-16
Gis-19 C B
Gis-27
d'or à la roue de gueules, au filet en bande d'azur
brochant sur le tout.
Bassecourt (Pauwel
de)
Gis-18
écartelé aux 1 et 4, de gueules au sautoir d'argent; aux Gruuthuyse (Jean
2 et 3, d'or à la croix de sable; le premier quartier van)
chargé d'un croissant d'or.
CIMIER, une tête de bélier d'hermine entre un vol de
même, sortant d’un bourrelet d’argent et de gueules.
écartelé aux 1 et 4, de gueules au sautoir d'argent; aux Gruuthuyse
2 et 3, d'or à la croix de sable; le premier quartier (Geldolf van)
chargé d'une étoile à cinq rais d'or.
d'or au sautoir de gueules, chargé de cinq annelets d'or,
accompagné en chef d'une quintefeuille d’azur.
Berghe (Louis van
den)
Gru-12 C B
Gru-14
Gru-26
d'or au sautoir de gueules, chargé de cinq coquilles d'or, Moerkercke (Louis
accompagné en chef d'un écusson d’or à quatre van)
chevrons de gueules.
d'azur au sautoir d'or, chargé de quatre étoiles à cinq Quarouble (Jacques
rais de gueules, un en chef à senestre, un en abîme et de)
deux en pointe, cantonné de quatre macles d'argent.
d'azur au sautoir d'or, chargé de cinq étoiles à cinq rais
de gueules, cantonné de quatre macles d'argent.
d'azur au sautoir d'or, chargé de cinq étoiles à cinq rais
de gueules, cantonné de quatre macles d'argent.
de sinople au sautoir d'or, chargé de cinq coquilles de
gueules.
CIMIER, un lion issant de sable, entre un vol d’argent.
de sinople au sautoir d'or, chargé de cinq coquilles de
gueules, accompagné en chef d'un croissant d'or.
Gru-22
Gru-46
Quarouble
(Guillaume de) Gru-45 P
Quarouble (Jean de)
Gru-47
Rysele (Georges
van)
Gis-21 C
Rysele (Robert van)
Gis-30
Gruuthuyse et héraldique 88

III. MANIPULATION DES QUARTIERS
Analyse héraldique du vitrail de Jean IV de Bruges, seigneur de
Gruuthuse, et de Marie de Melun 1
Litho d’Edouard Daveluy d’après un dessin de Jean-Jacques Gailliard
“Revue pittoresque des monuments qui décoraient autrefois la ville de Bruges”
1 Ce texte est basé sur les articles, Knoeien met kwartierstaten - Heraldische analyse van
het Glasraam van Jan IV van Brugge, heer van Gruuthuse, en van Maria de Melun, dans
Heraldicum Disputationes, T. 20, 2015, pp. 25-32.
Gruuthuyse et héraldique 89

Croquis avec la signature de F.-J. de Castro y Toledo
Gruuthuyse et héraldique 90

Copie d’Ignace-Michel De Hooghe
Bibliothèque de la ville de Bruges, ms 449, église Notre-Dame, folio 171
Dessin de
Jan Verbrugge - A° 1788
Bibliothèque de la ville de Bruges
(réf: 03102.II)
Dessin de
Jean-Jacques Gailliard – période 1825 - 1867
Bibliothèque de la ville de Bruges
(réf: 0.3117.39.II)
Gruuthuyse et héraldique 91

Copies du vitrail.
Dans un volume consacré à l’église Notre-Dame de Bruges (folio 171) du
manuscrit d’Ignace-Michel De Hooghe 1 , réalisé vers 1700, le dessin d’un
vitrail représente Jean de Bruges, seigneur de Gruuthuse. Il existe datant
de la même époque un croquis de ce même vitrail 2 . En 1788, Jan Verbrugge
fit une copie colorié d’un vitrail “glase veinster in de Capelle van d’Heer
van Gruuthuyse met syne figuere, Standaert van syn huys”. Le vitrail était
alors en mauvais état et se trouvait à côté de la chapelle de prière des
seigneurs de Gruuthuse en l’église Notre-Dame de Bruges. Il ne donne que
des détails du texte au bas du vitrail. Sous le texte de Jan Verbrugge, on a
ajouté dans une autre écriture le texte suivant: “deze glas venster en
existeert niet meer … is ten tijde dat de franschen de kerken deder sluijten
int’eerste der laetste ongeluckige revolutie al weggedaen” (ce vitrail
n’existe plus et a été enlevée au début de la révolution française au moment
de la fermeture des églises). Van Praet donne dans son ouvrage Recherches
sur Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse, une litho d’après une
gouache de I.-M. De Hooghe et le dessin de M. van Heurne de Puyenbeke.
D’après lui, on ne pouvait lire que des détails du texte au bas du vitrail. Les
deux figures en prière ne sont pas représentées. Une litho avait été exécutée
en 1850 par Edouard Daveluy d’après un dessin de Jean-Jacques Gailliard.
Celui-ci publia d’abord cette planche sans hachures des armes dans son
ouvrage Revue pittoresque des monuments qui décoraient autrefois la ville
de Bruges, ensuite, avec les hachures et quelques adaptations des écus dans
son ouvrage Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre
Occidentale 3 .
Au bas du vitrail, on peut lire le texte suivant:
“Messire Jean de Bruges seigneur de la Gruuthuyse, prince de
Steenhuyse, baron d’Espierres, seigneur d’Oostcamp, Thielt,
Avelghem et gouverneur lieutenant au service du roi de France dans
son pays de Picardie et grand chevalier de son ordre, capitaine
gonfalonier d’une compagnie d’infanterie, gouverneur général
d’Abbeville, grand veneur de Flandre et capitaine du château de
Lille”.
J. Gailliard donne la description suivante: “Comme harmonie de
couleurs, et comme effet, ce travail avait toutes les conditions nécessaires
1 “Versaemelinghe van alle de sepulturen, epitaphien, besetten, wapens ende blasoenen,
die gevonden worden in alle de kercken, kloosters, abdyen, capellen ende godshuysen,
binnen de stad van Brugge”
2 Au bas, un morceau de papier avec la signature de F.-J. de Castro y Toledo a été ajouté.
Les seigneurs de Puivelde ont porté trois générations, jusqu’en 1771, le même prénom
de François-Joseph (de Stein d’Altenstein, Castro, pp. 94-96).
3 Bibliothèque de la ville de Bruges, Jan IV van Gruuthuse: een glasraam - Gailliard,
Inscriptions, T. I, 2e partie, p. 71, planche 19 – Gailliard, Revue, pp. 46-47 - Van Praet,
Louis de Bruges, pp. 72-75.
Gruuthuyse et héraldique 92

pour charmer les yeux. Le milieu était occupé par une grande figure debout,
revêtue d'un manteau d'écarlate, doublé de satin blanc avec hermine. Elle
avait la couronne en tête, et le grand étendard qu'elle portait en main était
aux armes de la maison de Gruuthuyse. Sous ses jambes écartées on voyait
des gantelets et un casque avec visière et gorgerin. Nous devons ajouter,
pour être juste, que cet écartement des jambes donnait quelque chose de
disgrâcieux et de forcé à la figure qui représentait Messire Jean De
Gruuthuyse, prince de Steenhuyse. Dans la partie supérieure, au centre,
on note la présence des armes du sire de Gruuthuyse, entourées du collier
de la Toison d'Or, et de chaque côté, un mortier lançant des projectiles.
Les écussons qui forment l'encadrement du vitrail, et qui, par la variété des
couleurs, ajoutent à l'effet général, sont ceux de toute la famille. Si nous
regardons la partie inférieure, nous y verrons, devant un prie-dieu, deux
figures agenouillées: l'une est un guerrier armé de toutes pièces, et l'autre
une dame enveloppée de draperies: ce sont les portraits des personnages
dont nous venons de parler“ 1 .
Ce vitrail a été placée après 1550, peut-être même après 1560, en l’église
Notre-Dame de Bruges sur commande de René de Bruges, seigneur de
Gruuthuse, prince de Steenhuize 2 .
Avant de faire l’analyse du vitrail, il est utile de donner plus en détails les
16 quartiers de Jean de Bruges, seigneur de Gruuthuse, prince de
Steenhuize, père de René 3 et les 16 quartiers de Marie de Melun, seconde
épouse de Jean de Bruges, mère de René 4 et de contrôler quelles
informations sont disponibles sur cette famille et les épitaphes et vitraux
dans d’autres lieux.
1 Gailliard, Revue, pp. 46-47.
2 Corneille Gailliard ne mentionne pas ce vitrail dans son ouvrage. J. Gailliard et Van
Praet donnent 1552 comme année (Bethune, Epitaphes, pp. 297-298 - Gailliard, Revue,
pp. 46-47 - Van Praet, Louis de Bruges, p. 72).
3 Bethune, Epitaphes, pp. 383, 388 et 393 - Brassart, Wavrin, p. 85 – Castelain, Maria van
Halewijn, pp. 178-181 - Colpaert, Avelgem, pp. 200-212 et 232 – de Ghellinck
d’Elseghem, Mullem, pp. 60-61 - Dek, Borselen, pp. 20-22 – de Raadt, Sceaux, T. I, p.
296 - du Chastel de la Howarderie, Tournai, T. I, p. 26 – Pattou, Halluin, p. 2 – Santens,
Hemsrode, pp. 227-230 - van Acker, Stavele, pp. 45-54 et 66-67 – voir plus haut article
I. A-I. 2. à A-I. 5. pp. 3-13.
4 Les quartiers 2 et 3 de l’écu de Marguerite d’Enghien sont ceux de Brienne, d’azur, semé
de billettes d’or, au lion de même. (Anselme, Histoire, T. 3, p. 726 et T. 6, pp. 128 et
403 – Bethune, Epitaphes, p. 32 - Brassart, Wavrin, pp. 114-115 – Goffin, Enghiennoises,
pp. 51-52 – Noblemaire, Baux, p. 65 - Pattou, Boubers-Abbeville-Tuncq, p. 4 - Pattou,
Halluin, p. 2 - Pattou, Roucy, p. 7 - Pattou, Ghistelles, p. 6 - Pattou, Luxembourg-Saint-
Pol, p. 6 - Schwennicke, Europäische, T. VII, table 55-56 et T. XVIII, table 144).
Gruuthuyse et héraldique 93

I. Les 16 quartiers de Jean de Bruges, seigneur de Gruuthuse, prince de
Steenhuize, père de René
Jean I van
den
Gruuthuyse
x
Marguerite
van
Ghistelles
Alard II de
Mortagne,
baron d’
Espierres
x
Anne van de
Woestyne
Oste III van
Steenhuyse
x
Elisabeth
van Welle
Guillaume
van Stavele
x
Marguerite
van Iseghem
Henri I van
Borsele
x
Marie van
Vianen
Claas II van
Borsele-
Brigdamme
x
Marie van
Arnemuyden
Wautier,
seigneur
d’Halluin
x
Marguerite
van
Uytkercke
Colard de La
Clyte
x
Jeanne de
Waziers,
dame de
Comines
Jean II van
den
Gruuthuyse
+8-1396
Agnès de
Mortagne-
Espierres
+1438
Félix van
Steenhuyse,
seigneur de
Steenhuize,
chevalier
°1360/1370
+1424/1426
Marie van
Stavele 1
Wolfard V
van Borsele
°après 1384
+1409
Hadewich
van Borsele-
Brigdamme
°après 1388
+1464
Olivier van
Halewyn,
seigneur de
Hemsrode
+1394
x 28-4-1389 x 1400 x 1403 x 1393
Marguerite
de La Clyte
+1414
Jean III van den
Gruuthuyse,
Seigneur de Gruuthuse,
Avelgem, Espierres
° 1390
+ entre 1447 et 1450
Marie van Steenhuyse
° ~ 1395
+ na 1450
Henri II van Borsele,
comte de Grandpré
° ~ 1404
Jeanne van Halewyn
+ 18-3-1467
x 1416 x 1429
Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, comte de
Winchester, prince de Steenhuize
° ~ 1422
+ 1492
Marguerite van Borsele
+ 1510
x 1450
1 Colpaert cite l’épouse de Félix van Steenhuyse, Marie van Stavele sous réserve. Van
Acker ne peut pas non plus prouver qu’elle fut effectivement l’épouse de Félix van
Steenhuyse. Mais les documents montrent que des liens familiaux existaient bel et bien
entre la maison de Stavele et celle des Gruuthuyse (Colpaert, Avelgem, p. 209 – van
Acker, Stavele, pp. 66-67).
Gruuthuyse et héraldique 94

II. Les 16 quartiers de Marie de Melun, seconde épouse de Jean de
Bruges et mère de René
Hugues de
Melun
x
Beatrix de
Beausart
Emond
d’Abbeville
x
Jeanne de
Rély
Amé von
Saarbrücken
x
Marie de la
Bove, dame
de Ville-sur-
Tourbe
Jean VI de
Roucy
x
Isabelle de
Montaigu
Jean II de
Luxembourg
-Saint-Pol,
comte de
Brienne
x
Marguerite
d’Enghien-
Brienne
Francesco
del Balzo,
duc
d’Andria
x
Sueve des
Ursins
Jean V de
Roubaix
x
Agnès de
Lannoy
Jean van
Ghistelles,
seigneur de
Broeucq
x
Marguerite
Vilain
Jean IV de
Melun
°1396/139
+1484
Jeanne
d’Abbeville,
dame de
Boubers et
Domvast
+11-1-1480
Robert von
Saarbrücken
+1464/1465
Jeanne de
Roucy-
Pierrepont,
dame de
Roucy en
Braine
+5-9-1459
Pierre de
Luxembourg
-Saint-Pol
°1385/1390
+ 1433
Marguerite
des Baux
°1394
+1469
Pierre, Marguerite
seigneur de van
Roubaix Ghistelles,
°1-8-1415 dame de
+7-6-1498 Broeucq et
Wasquehal
+17-10-1495
x 5-4-1421 x 1414 x 1405 x 19-5-1435
Jean V, vicomte van
Melun
°abt 1434
+ 1513
Marie von Saarbrücken-
Roucy, dame de Bailleul
+ 1508
Jacques de Luxembourg-
Saint-Pol +1487
Isabelle de Roubaix
+1502
x 1451 x 1433/1434
Jean VI, vicomte van Melun
+1502
x 1495
Isabelle de Luxembourg-Saint-Pol
+après 1502
Gruuthuyse et héraldique 95

Les données héraldiques sur Louis de Bruges.
Dans la chapelle du château de Zandenburg 1 .
Ici se trouvait un vitrail de “mer Loijs van Brugghe, heere van Gruuthuuse,
die ghetraut hadde Margriete van Borsele f a Hendricx, zuster van heer
Wulfaert. Hij stelt (mer Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, époux
de Marguerite van Borsele, fille d’Henri et sœur du seigneur Wulfaert. Il
portait les quartiers suivants): Gruuthuuse (ghecarteleert met
Grimsberghe); Espier; Woestijne; Steenhuuse; Stavele; Avelghem;
Pallant. Zijn wijf stelde (sa femme porte les quartiers suivants): Borsele;
Viane; Halewijn (ghebroken met Hemstrode); Uutkercke; Borsele (met
dri sterren); Ermue; Comene; Mamps; ende Ponthieu (d’or à trois lions
de sable)”.
Dans l’église Notre-Dame de Bruges 2 .
J. Gailliard donne aussi une reproduction de l’épitaphe de Louis de
Bruges, seigneur de Gruuthuse, comte de Winchester, prince de
Steenhuize, mort en 1492.
On y voit au centre l’écu de Louis, écartelé aux 1 et 4, d’or à la croix de
sable (Gruuthuyse); aux 2 et 3, de gueules au sautoir d’argent (Aa), l’écu
est entouré d’un manteau et d’un heaume portant une couronne de prince
et pour cimier, une tête de bélier de sable, la poitrine d’hermine, entre un
vol d’hermine. L’écu est entouré du collier de la Toison d’Or.
En-dessous l’écu de son épouse, Marguerite van Borsele, parti en I, l’écu
écartelé de Louis; en II, de sable à la fasce d’argent (Borsele).
A dextre et à senestre, huit écus sans cimier et sans référence de nom.
A gauche (à dextre en héraldique)
Bruges (de), écartelé aux 1 et 4, d’or à la croix de sable; aux
2 et 3, de gueules au sautoir d’argent.
Steenhuize (prince de), bandé d’or et d’azur à l’ombre d’un
lion, à la bordure de gueules. Louis avait obtenu la
1 Le vitrail ne mentionne pas l’écu de l’épouse de Jean II van den Gruuthuyse et pour
Steenhuyse, on mentionne l’alliance d’Avelghem au lieu de Welle et pour l’alliance
Stavele, Pallant au lieu d’Iseghem. Heila, dame d’Avelgem, épousa Oste I van
Steenhuyse, l’arrière-grand-père d’Oste III. L’écu de Ponthieu est bien, d’or à trois
bandes d’azur (parfois avec, parfois sans) la bordure de gueules (Bethune, Epitaphes, p.
397 – Colpaert, Avelgem, p. 179).
2 Colpaert, Avelgem, p. 232.
Gruuthuyse et héraldique 96

seigneurie dite la principauté de Steenhuize 1 , par héritage
de sa mère.
Espierres (baron d’), de gueules à la croix d’argent. Entra
dans la famille par l’union de son grand-père avec Agnès
de Mortagne-Espierres, dame d’Espierres.
Oostkamp (seigneur d’), de gueules à la bande d’argent à
l’orle de six merlettes de même. Par achat en 1457 de Jean
Wittoen 2 .
A droite (à senestre en héraldique)
Winchester (comte de), de gueules à huit (de neuf) macles
d’argent, posées 2, 3 en 3, au canton senestre d’argent à
deux lions adossés de gueules. Il avait obtenu le 13 octobre
1472 le comté de Winchester d’Edouard IV, roi
d’Angleterre, et un mois plus tard, le 23 novembre, on lui
attribua les armes d’”azur a dix mascles d’or en orme d’un
canton de nostre propre armes d’Engleterre, cest savour,
de goul un leopard passant d’or, armee d’azur”. Son fils
Jean IV devra rendre le comté au roi d’Angleterre, Henri
VII 3 en mai/juin 1500.
Gruuthuse (seigneur de), d’or à la croix de sable.
Avelgem (seigneur d’), ide gueules à la croix ancrée
d’argent. Est entrée dans la famille par l’union de son père
avec Marie van Steenhuyse.
1 Voir note 1, p. 11.
2 Opsommer, Leengoed, p. 490, note 318.
3 Après une fuite périlleuse dans de petits bateaux, le roi d’Angleterre fut reçu par le
seigneur de Gruuthuse à Alkmaar. Le roi résida une courte période dans le palais de
Gruuthuse à Bruges. En remerciement, il reçut ce comté. Durant tout le 15e siècle
seulement trois étrangers avaient reçu une pairie du roi d’Angleterre (Murray Kendall,
Richard, pp. 100-101 - Powell Siddons, Foreigners, p. 49 – Ross, Wars, p. 86 – Watson,
Winchester, pp. 77-79).
Gruuthuyse et héraldique 97

Heemstede (seigneur de), d’or au lion de gueules. Suivant
Smallegange, “een klimmenden Leeuw van Keel op goud,
met tong en klaeuwen van Azur, hebbende een silver Rad,
wegens het bloed van Heusden, op de borst van de Leeuw”
(d’or au lion grimpant de gueules, armé et lampassé
d’azur, chargé d’une roue d’argent). En 1455, Louis acheta
cette seigneurie de Phillipe-le-Bon 1 .
Comme on peut le voir, il ne s’agit pas de familles auxquelles les
Gruuthuyse ont été alliées, mais des seigneuries dont Louis était le
seigneur.
Quelles sont les autres informations héraldiques disponibles ?
Comme Jean IV est allé habiter Abbeville, on retrouve ces informations
surtout en Picardie.
Dans l’église des frères mineurs de Malines 2 .
Suivant un vieux manuscrit l’épitaphe, situé au cœur de l’église, de
“Dame Jehanne de Bruges, Fille de Messire Loys de Buges, Sg r de la
Gruthuse, Comte de Winchestre, &c. Et de Dame Marguerite de Borssele,
& Femme de Noble & Puissant Seigneur, Messire Jacques, Comte de
Hornes, laquelle Dame trespassa l’an 1502 le 5 Janvier”. Elle portait,
suivant cette épitaphe, les quartiers suivants, à gauche, “Gruthuse” et
“Borssele” et à droite “Trazegnies” (lisez Steenhuyse) et “Ghistele”.
Dans l’église de l’abbaye de Saint-Riquier 3 .
Dans l’église se trouve l’épitaphe de “Messire Jehan de Bruges, Prince
de Steenhuuse, Seigneù de la Grutuse r. et Chevalier de l’Ordre
Gouverneur et lieutenàt. général du roy ez pays de Picardie et Capitaine
de cèt. hòmes darmes tres-passa à Abbeville en l’an V ct et XII et fust grand
et redouté Seigne r ”. Une partie de l’épitaphe fut détruite en 1682. Les
armes reproduites sur la partie restante furent effacées durant la révolution
française.
En l’église de Famechon on retrouve un vitrail de 1704 où sont représentées
les armes des seigneurs de cette seigneurie 4 .
En 1496, “Jean de La Gru(thu)se”, écartelé Gruuthuyse-Aa.
En 1498, “Jean de Bruges de La Gru(thu)se”, parti en I, écartelé
Gruuthuyse-Aa; en II, contre-parti en 1, échiqueté d’or et de gueules
1 Smallegange, Cronyk, pp. 684-687 - Van Praet, Louis de Bruges, p. 37.
2 van den Eynde, Mechelen, T. 2, p. 15.
3 Gilbert, Saint-Riquier, pp. 115-116.
4 Rodière, Picardie, pp. 427-428.
Gruuthuyse et héraldique 98

(Auxy); en 2, d’azur à sept besants d’or, placés 3, 3 et 1, au chef de
même (Melun).
En 1512, “Louis de Bruges”, écartelé Gruuthuyse-Aa.
En 1428 (lisez 1528), “Renée de Bruges”, parti en I, écartelé
Gruuthuyse-Aa; en II, d’azur, semé de fleurs de lis d’or, à la bande de
gueules (Chambre).
En 1571 (lisez 1593), “d. Catherine de Bruges”, parti en I, de gueules à
la croix engrêlée d’argent (Mont-Jouvan); en II, écartelé Gruuthuyse-
Aa.
En l’église de Val-Sainte-Croix-lez-Offémont 1 .
On a retrouvé en l’église les tombes d’”Antoine de La Gruthuse” et de
“Messire Loys de La Gruthuse, en son vivant chevalier seigneur
d'Offémont d'Avelinghien et sénéchal d'Anjou, qui trespassa le 4 e jour
d'Aoust 1524” et de son épouse, Marie de Moy. Jean de La Gruuthuyse,
le frère puiné de Jean IV de Bruges, avait de son épouse, Louise de Nesle,
dame d’Offémont, trois fils. L’aîné, François mourut juste après sa
naissance; le deuxième, Antoine mourut en 1494, à l’âge de huit ou neuf
ans; le troisième, Louis, seulement en 1524.
Un vitrail en l’église montre que Louise de Nesle armait, écartelé aux 1
et 4, d’or à la croix de sable; aux 2 et 3, de gueules au sautoir d’argent
(Bruges); sur le tout en abîme, d’argent à la fasce de sable (Veere) (lisez:
de sable à la fasce d’argent); son fils, Louis de La Gruuthuyse, parti en
I, Bruges avec en abîme Borsele; en II, de gueules, semé de feuilles de
trèfle d’or, à deux bars adossés de même (Nesle-Offémont) et son épouse,
Marie de Moy, parti en I, Bruges; en II, coupé en A, Nesle-Offémont; en
B, de gueules à la fasce d’or (Moy).
La description du vitrail brugeois de Jean IV, prince de Steenhuize, est fait
de la façon suivante:
1. La figure centrale et les deux personnages agenouillés en bas
2. L’usage de couronnes au-dessus des écus
3. Les écussons représentés sur le vitrail
1. La figure centrale et les deux personnages agenouillés en bas
Aux pieds de ce personnage, il y a à gauche les chiffres 14 et à droite 42.
Quelle est la signification de 1442 ?
La date 1442 correspond à l’année où Jean, seigneur de Gruuthuse, porta
pour la première fois le titre de prince de Steenhuize. Le frère de Marie,
Jean van Steenhuyse est mentionné pour la dernière fois en 1440. Il doit
1 Guynemer, Offémont, pp. 52, 93, 96-97 et planche 33 - Rodière, Picardie, pp. 577-579
et 582.
Gruuthuyse et héraldique 99

être mort peu après et ses biens passent à sa soeur. “Mer Jan van Brugghe,
heere van den Gruuthuuse, van Thielt ten hove, prinche van Steenhuse,
heere van Spiere ende van Avelghem” déclare en 1442 qu’il posséde le
fief “te wetene thof van Gruuthuuse bi onser Vrauwen Kerke te Brueghe;
Ende hier toehorende de gruute van Brucghe”.
La figure centrale correspond sans doute à Jean IV de Bruges, l’époux de
Marie de Melun.
Qui sont les deux figures agenouillées en bas ?
Comme physiquement les deux figures représentées ont quelques
ressemblances avec les statuettes, que Louis a fait faire de ses parents
dans l’église Notre-Dame de Bruges 1 , il est possible que ces figures
soient Jean III de La Gruuthuyse, le premier qui porta le titre de prince
de Steenhuize, et son épouse, Marie van Steenhuyse 2 . Jean III porte ici
l’écu écartelé Aa-Gruuthuyse.
2. L’usage de couronnes au-dessus des écus 3 :
Type A: L’écu central avec l’écartelé Gruuthuyse-Aa, entouré du collier
de la Toison d’Or, l’écu en losange de son épouse, Marie de Melun, et
le premier écu du quartier de Bruges (indiqué par un B, alors que ceux
de la famille de Melun sont indiqués par un M) portent une couronne
que Scohier décrit comme “chapeau de duc ou prince souverain” 4 .
Type B: Les couronnes sur les blasons B-3 - B-4 - B-7 - B-8 - M-2 - M-
4 - M-6 en M-7 sont décrites par Palliot comme “les ducs et princes
souverains portent leurs couronnes relevées de hauts fleurons avec
une perle entre chacun d’iceux, au lieu de fleurs de lis” 5 .
Type C: Les couronnes sur les blasons B-2 - B-5 - B-6 - M-1 - M-3 en M-
8 sont décrites par Palliot comme “les nouveaux comtes, qui n’ont ny
la naissance appartenant au testes couronnées, ny le domaine requis
pour formés un comté” 6 .
Type D: La couronne sur le blason M-5 est décrite par Palliot comme “les
barons n’ont qu’un cercle d’or entortillée de perles enfilées” 7 .
1 Vermeersch, Grafmonumenten, n° 142.
2 Gailliard, Inscriptions, T. I, 2e partie, p. 72, planche 20.
3 Rottier, Heraldiek, pp. 230-232.
4 Boudreau, Héritage, Timbre, pp. 1084-1085.
5 Palliot, Vraye, pp. 206-208, fig XIV - von Volborth, Heraldry, p. 169.
6 Boudreau, Héritage, Timbre, p. 1086 - Palliot, Vraye, pp. 206-209, fig XVIII - von
Volborth, Heraldry, pp. 162 et 176.
7 Palliot, Vraye, pp. 207-209, fig XXI - von Volborth, Heraldry, p. 148.
Gruuthuyse et héraldique 100

3. Les écussons représentés sur le vitrail:
GRUUTHUSE
1 Gruuthuyse (de La): d’or à la croix de sable sommé d’une
couronne de prince (type A).
2 Borsele (van): de sable à la fasce d’argent sommé d’une
couronne de comte (type C).
3 Steenhuyse (van): bandé d’or et d’azur, à la bordure de
gueules sommé d’une couronne de duc (type B). Le dessin
de I.-M. De Hooghe et de Castro y Toledo y ajoutent de
l’ombre d’un lion. Van Praet donne, d’argent à trois
bandes d’azur. Verbrugge donne bandé d’or et d’azur.
L’écu est bien sommé d’une couronne comme s’il
s’agissait d’un descendant d’une famille régnante. Sans
l’ombre du lion et avec la couronne, on retrouve ici l’écu
des ducs de Bourgogne de la première race. Voulait-on
représenter l’écu de Ponthieu qui est mentionné sur le
vitrail de Louis de Bruges dans la chapelle du château de
Zandenburg ?
4 d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la bande de gueules
brochant sur le tout sommé d’une couronne ducale (type
B). Suivant van Praet, on voulait représenter ici l’écu de
Beatrix de la Chambre (épouse de René de Bruges), d’azur,
semé de fleurs de lis d’or, à la bande de gueules 1 .
Verbrugge donne d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la
bande périe de gueules brochant sur le tout. En fait, il s’agit
de l’écu Bourbon.
1 Van Praet, Louis de Bruges, p. 73.
Gruuthuyse et héraldique 101

5 chevronné d’or et de gueules de dix pièces sommé d’une
couronne de comte (type C). De Hooghe donne, d’or à cinq
chevrons de gueules; Suivant Verbrugge et Van Praet, d’or
à quatre chevrons de gueules. Le dessin de Castro y Toledo
donne, d’argent fretté de gueules. Peut-être s’agit-il de
l’écu de la famille d’Egmont. La sœur de Jean IV, Jeanne,
épousa Jacques II, comte de Horne, seigneur d’Altena. Leur
fils Jean, comte de Horne, épousa Anne d’Egmont, veuve
de Joseph de Montmorency, seigneur de Nevele 1 .
6 burelé de vair et de gueules sommé d’une couronne de comte
(type C). De Hooghe donne, fascé de vair et de gueules;
Verbrugge dessine, de vair à quatre fasces de gueules. Van
Praet, fascé de gueules et de vair. Peut-être l’écu de la
famille de Coucy, fascé de vair et de gueules ? Marguerite
de Coucy était l’épouse de Guy de Nesle, seigneur
d’Offémont 2 .
7 écartelé aux 1 et 4, d’argent à cinq écussons d’azur mis en
croix, chargés chacun de cinq besants d’argent mis en
sautoir, à la bordure de gueules chargée de huit châteaux
d’or, ouverts et ajourés de sable, posées 3, 2 et 3 (au
quatrième quartier chargé de sept châteaux placés 3, 2 en
2); aux 2 et 3 de gueules au lunel d’argent sommé d’une
couronne de duc (type B). En fait il s’agit ici de l’écu de la
famille de Sousa de Arronches 3 .
8 d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la bordure de gueules,
sommé d’une couronne de duc (type B). En fait, il s’agit ici
de l’écu de la maison d’Anjou.
1 du Chesne, Montmorency, T. 2, p. 276.
2 Rodière, Picardie, p. 577.
3 de Simas Alves de Azevedo, Portugais, p. 29 - Machado de Faria, Armeiro-Mor, pp. 96-
97 et 215.
Gruuthuyse et héraldique 102

MELUN
1 Melun (de): d’azur à sept besants d’or, posées 3, 3 et 1, au
chef de même sommé d’une couronne de comte (type C).
De Hooghe dessine sur l’image colorée, six besants. Les
dessins de Verbrugge et de Gailliard ainsi que la première
litho de Gailliard donnent les besants posées 4, 2 et 1.
2 Luxembourg-Saint-Pol (de): d’argent au lion à queue
fourchée de gueules sommé d’une couronne de duc (type
B). De Hooghe et les lithos de Gailliard et Van Praet
donnent un lion simple, sans queue fourchée.
3 Saarbrücken (von): d’azur au lion d’argent sommé d’une
couronne de comte (type C). Il faut lire ici, d’azur, semé de
croisettes recroisetées d’argent, au lion de même. Les
dessins de I.-M. De Hooghe, Verbrugge et le croquis de F.-
J. de Castro y Toledo donnent bien des croisettes
recroisetées.
4 Baux (de): de gueules une étoile à seize rais, chargé d’une
tête de face, le tout d’argent sommé d’une couronne de duc
(type B). Il faut lire ici, de gueules à une étoile à seize rais
d’argent. Le croquis de F.-J. de Castro y Toledo met dans
l’écu un soleil rayonnant. De Hooghe, par contre, dessine,
de gueules à une étoile à dix rais d’argent, chargé en abîme
d’un écusson d’azur à trois flanchis d’argent. Suivant
l’épitaphe à Tarente de Jean Antoine de Baux des Ursins,
mort en 1482, il portait, écartelé aux 1 et 4, de gueules à
l’étoile à seize rais d’argent (Baux); aux 2 et 3, d’or au cor
de chasse d’azur, lié de gueules (Orange); sur le tout bandé
d’argent et de gueules au chef d’or chargé d’une rose de
gueules (Orsini) 1 .
5 Abbeville-Boubers (d’): d’argent à trois écussons de gueules
sommé d’une couronne de baron (type D).
1 Noblemaire, Baux, pp. 63-65.
Gruuthuyse et héraldique 103

6 D’argent à cinq fasces d’azur, au lion couronné de gueules
brochant sur le tout sommé d’une couronne de duc (type
B). L’écu correspond à celui de la maison de Luxembourg,
burelé d’argent et d’azur, au lion couronné de gueules. Le
croquis de F.-J. de Castro y Toledo donne fascé de huit
pièces d’argent et d’azur, au lion couronné de gueules. De
Hooghe donne, d’argent à trois fasces d’azur, au lion de
gueules brochant sur le tout. La demi-sœur de René,
Marguerite, dame d’Auxy, épousa Jacques de
Luxembourg, comte de Gavere 1 .
7 Roucy (de): d’or au lion d’azur sommé d’une couronne de
duc (type B). Verbrugge présente le même écu. De Hooghe,
Gailliard et Van Praet donnent, d’azur au lion d’or.
8 D’azur à trois lions d’or sommé d’une couronne de comte
(type C). Y-a-t-il un lien avec l’écu, d’or à trois lions de
sable présent sur les quartiers de Louis de Bruges ?
1 Van Praet, Louis de Bruges, p. 76.
Gruuthuyse et héraldique 104

CONCLUSIONS
Que peut-on conclure en comparant les quartiers des deux familles ?
Pour la famille Gruuthuyse, et encore avec un peu de bonne volonté, on ne
retrouve que trois familles qui pourraient correspondre aux véritables
quartiers.
Pour la famille Melun, six familles correspondent. Sur ce vitrail, Roubaix
et Ghistelles manquent, remplacées par Luxembourg et le dernier écu aux
trois lions.
Les familles manquantes étaient originaires des Flandres, comme si les
alliances de la famille Gruuthuyse furent surtout conclues avec des familles
de la très haute noblesse et même avec des descendants des rois de France.
Quelques questions critiques sur le vitrail:
S’agissait-il d’un manque d’informations sur l’histoire familiale (le vitrail
de Louis de Bruges montre tout de même le contraire) ou voulaient-ils, par
vanité, montrer que les membres de la famille servaient leur souverain, et
que leur origine se situait au même niveau ? La figure centrale est
représentée de façon à en imposer, à montrer son pouvoir. Il fait penser au
“Commandatore” de l’opéra Don Juan de Mozart. En fait, aux XV e et XVI e
siècles, les grandes familles aimaient montrer que leurs origines étaient
glorieuses. Ainsi, la famille de Croy voulait par décret impérial prouver
qu’ils descendaient d’Arpadiens, roi d’Hongrie 1 . Une généalogie datant du
XVII e siècle de la maison d’Egmont mentionne qu’ils descendaient de
“Radbout Coninck van Vrislant, dese werde van Carolus Martellus, sone
van Pepin, van het koninckrijck van Vrislant berooft, ende is alsoo
geworden den ersten here van Egmondt. Hij troude Aimarja des konincks
dochter van Hongarien. Hij sterft door het vallen van sijn perde A° 792”
(Charles Martel, fils de Pépin, déroba à Radbout, roi de Frise, son royaume
et devint ainsi le premier seigneur d’Egmont. Il épousa Aimarja, fille du
roi de Hongrie. Il mourut en 792 en tombant de son cheval). Les chroniques
anciennes du Brabant citent le “bome oftlinie der edeld’ hertogè và Brabant
en Lothrijcke”. Suivant cet arbre généalogique, les rois des Francs euxmêmes
descendaient d’Hector de Troyes 2 .
René de Bruges voulait peut-être indiquer que sa famille n’avait pas
d’obligations vassaliques envers Maximilien d’Autriche et que le choix de
devenir vassal du roi de France était dû aux liens familiaux (au moins
suivant le vitrail), et que ces liens dépassaient les obligations imposées par
les lois féodales envers le souverain légal. En 1479, après la bataille de
Guinegate, son oncle, Jean van den Gruuthuyse, fut fait prisonnier par les
1 Martin, Croy, p. 15.
2 Die alderexcellenste cronyke van Brabant, Cahier C.
Gruuthuyse et héraldique 105

Français. Comme Louis XI voulait que la famille Gruuthuyse choisisse son
parti contre celui de Maximilien, il le nomma conseiller et chambellan. Le
18 mars 1480, il lui fit épouser Renée de Bueil, fille d’Antoine, comte de
Sancerre, et de Jeanne de Valois, fille naturelle de Charles VII et d’Agnès
Sorel. Dans les actes de donation à l’occasion de cette union, Louis XI
nommait Renée de Bueil “sa nièce”. Son père, Jean de Bruges, choisit plus
tard également le parti de Charles VIII, fils de Louis XI. Il devint chevalier
de l’Ordre de Saint-Michel et en 1504, gouverneur lieutenant-général de
Picardie. Il habitait à Abbeville où il mourut en 1512 1 .
Le vitrail suscite l’impression que le commanditaire, René de Bruges, était
frustré et avait besoin de symboles pour s’imposer. Il s’est « fabriqué » des
quartiers pleins de fantaisies.
Est-ce parce qu’il n’occupait plus les fonctions politiques de ses parents ?
Voulait-il nier ses liens familiaux avec les Pays-Bas et se faire passer pour
une importante famille française pour justifier les liens de son père, oncle
et frère avec les rois de France ?
Où est donc le travail des hérauts qui, en principe, devaient tout contrôler
pour éviter les abus ?
1 Anselme, Histoire, T. 7, pp. 850-851 - Guynemer, Offémont, p. 50 - Van Praet, Louis de
Bruges, pp. 64-72 – Watson, Winchester, pp. 76-77.
Gruuthuyse et héraldique 106

IV. JEAN DE BRUGES, SEIGNEUR D’ESPIERRES, ET JEAN VAN DEN GRUUTHUYSE,
LES DEUX FILS DE LOUIS DE BRUGES, SEIGNEUR DE GRUUTHUSE 1
De l’union de Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, prince de
Steenhuize, comte de Winchester (1472), chevalier de la Toison d’Or
(1460) et de Marguerite van Borsele sont nés plusieurs enfants dont trois
fils. L’ainé, Louis, seigneur d’Espierres, meurt jeune le 7 janvier 1461 et
est inhumé à Oostkamp 2 . Puis, il y a deux fils qui portent le même prénom
“Jean”. L’ainé est souvent mentionné dans les écrits comme Jean de
Bruges ou le seigneur d’Espierres alors que le plus jeune est décrit comme
Jean van den Gruuthuyse, Jehan de La Gruthuse ou le sénéchal d’Anjou 3 .
Comme ces deux personnages portent le même prénom, on les confond
fréquemment ou même, on en fait une seule personne. Sur base de
cartulaires, d’écrits anciens, de monuments funéraires ou d’autres sources,
suit ici une courte biographie des deux frères.
Jean de Bruges, seigneur d’Espierres, puis seigneur de Gruuthuse
Medaille A° 1479 de JOHANNES
DE GRUTHUSA CASTELLANUS
INSULARUM par Jean de Candida
Le deuxième fils, Jean de Bruges, seigneur
d’Espierres, appartient, grâce à son père, à
la cour de Marie de Bourgogne. En 1478,
il participe au tournoi de l’Ours Blanc à
Bruges où il gagne “den hoorne” (la corne).
L’année suivante, “Mon- seigneur des
Pierres” participe à la bataille de
Guinegate. Accompagné de quelques
autres combattants, il est poursuivi par les
Français jusqu’aux murs de la ville d’Aire 4 .
Il est mentionné dès 1478, comme
conseiller et chambellan de Maximilien
d’Autriche, châtelain du château de Lille et
“upperjaghere” (grand veneur) de Flandre. En 1485, il est démis de ses
fonctions de châtelain de Lille et banni de Flandre. Pourtant, en 1488,
“joncheer Jan van Brugge, die heere van Spiere, zuene van den heere van
Gruuthuuse”, se rend sous le commandement de Philippe de Clèves, chef
de la milice de Gand, à Termonde, où ils s’emparent d’un butin important.
1 Ce texte est basé sur l’article, Jan van Brugge, heer van Spiere, en Jan van den
Gruuthuyse, zonen van Lodewijk van Brugge, heer van Gruuthuse, publié dans
Heraldicum Disputationes, T. 25, 2020, pp. 18-27.
2 Bethune, Epitaphes, p. 302
3 En février1481, on trouve dans la liste des nobles pour “te Brugghe ende int Brugssche
… mer Jan van Brugghe, heer van Spiere, svoorseits mer Lodcwijcx zone” et “Jan van
der Gruuthuuse, seneschal van Anjou” (Buylaert, Adel ingelijst, n° 1831-1832 -
Buylaert, Repertorium, p. 142).
4 Durant la bataille, du côté de l’archiduc d’Autriche, 12.000 hommes sont tués et 900
sont faits prisonniers (Buchon, Molinet, T. 2, p. 210).
Gruuthuyse et héraldique 107

Il remplace son père comme capitaine de la ville de Bruges et mène les
troupes brugeoises et bourguignonnes à la bataille 1 .
Après la mort de son père, il hérite de la plupart des possessions. En mai
ou juin 1500, à Calais, il devra rendre le comté de Winchester au roi
d’Angleterre, Henri VII 2 . En 1502, il utilise pourtant toujours le titre de
comte de Winchester 3 . Un an plus tard, il se décrit comme “Jan van
Brugghe, heere vanen Gruuthuuse, prince van Steenhuuse, raed ende
camerlinc ordinaires vanden coninc ruddre van zijnder ordre, capitain
vander stede ende casteele van Abbeville ende van Louvre te Paris” 4 .
A partir de 1491, il est capitaine du Louvre 5 . Le 4 août 1492, il accompagne
Marguerite d’Autriche lors de sa visite à la ville d’Amiens. En 1500, il est
déjà attaché à la Cour de France. On le mentionne dans un “roolle de la
monstre et reveue faicte à Abeville, le dix neufviesme jour de novembre,
l'an mil cinq cens … estans soubz la charge et conduicte de monseigneur
de la Gruthuze, conseiller et chambellan du roy nostredit seigneur”. En
1504, “monsieur Despierres” achète à Philippe de Crevecoeur, gouverneur
du château d’Abbeville, un hôtel dans la “ruë de S. Gilles”. Il le transforme
en un beau palais auquel il donne le nom Gruthuse. Il est, depuis 1498,
grand-maître des arbalétriers de France. Le 27 mai 1498, il devient
chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, et dès le 13 juin 1504, gouverneur et
lieutenant du roi de la province de Picardie et capitaine de la ville et du
château d’Abbeville 6 . Il occupera ces différentes fonctions jusqu'à sa mort
en 1512. Après son décès, l’hôtel d’Abbeville appartiendra à “Louys de
Bruges son fils, aussi sieur de Grutuse, qui en paya les droits Seigneuriaux
l’an 1515” 7 .
1 de Jonghe, Despars - Cronijcke, T. 4, pp. 166, 409, 417, 420 et 436 – de La Tour, Jean
de Candida, pp. 93-98 et pl. VII-5 - Haemers, Adellijke onvrede, p. 189 – Haemers,
Strijd, pp. 118, 137 et 173 - Le Glay, Inventaire sommaire, T. 4, n° 2125, p. 261.
2 Watson, Two earls, p. 77.
3 “wij mer Jan, rudder, heere vander Gruthuusse, grave van Wincestre, prince van
Steenhuuse, heere van Spiere, van Berchem, van Oerscarnp, van Thielt ten Hove ende
van Beveren bij Harlebeke, etc” (Buylaert, Repertorium, p. 142).
4 Buylaert, Repertorium, pp. 142-143.
5 “Mre Jehan de la Grutuse, Chevalier, Seigneur des Pierres, à present Capitaine du
Chastel du Louvre, au lieu dudit de Vaurin, par Lettres Patentes du Roi, données au
Montils lès Tours le dix-neuf Mai 1491… Mre Adrien de Hangest, Chevalier, à present
Capitaine du Chastel du Louvre à Paris, au lieu de feu Mr de la Gruthuse, decedé le huit
Aoust 1512” (Sauval, Histoire de Paris, pp. 497 et 559).
6 Anselme, Histoire, T. 8, p. 108 – de Beauvillé, Recueil, T. 2, pp. 195-197 - de La
Gorgue-Rosny, Ponthieu, T. 2, p. 541 – Pélicier, Lettres Charles VIII, T. 3, pp. 294-295
- Sanson, Abbeville, pp. 596 et 618 - Watson, Two earls, p. 77.
7 “Jean de la Gruthuse, seigneur de Famechon, lieutenant général en Picardie et
capitaine de la ville et du château d'Abbeville” (de La Gorgue-Rosny, Ponthieu, T. 1, p.
73 - de Vaissière, Trésor des Chartes, p. 214, n° 159, octobre 1499).
Gruuthuyse et héraldique 108

Epitaphe de Jean de Bruges dans l’église
de St-Riquier, suivant un dessin de 1861
(Armoiries Samariennes)
Jean épouse d’abord vers 1480, Marie
d’Auxy. Elle meurt au plus tôt en 1501.
Cette année-là elle est mentionnée
comme héritière de sa soeur, Isabeau
d’Auxy 1 .
Il épouse par après, le 30 novembre
1505, Marie de Melun. Cette dernière
épousera, en secondes noces, le 20
février 1513, Jacques de Chabannes,
seigneur de La Palisse, maréchal de
France, et meurt le 10 octobre 1553.
Elle est enterrée au château de La
Palisse 2 .
Lui-même meurt le 8 août 1512 et est
inhumé en l’église de l’abbaye Saint-
Riquier 3 .
Il a eu de sa première union une fille,
Marguerite de Bruges, dame d’Auxy et
de Flavy, épouse de Jacques II de
Luxembourg, seigneur de Fiennes,
chevalier de la Toison d’Or, mort en 1519. Elle hérite des biens de sa mère.
Il a eu aussi un fils, Louis II de Bruges, seigneur de Gruuthuse. Il n’est pas
clair si celui-ci est né de la première ou de la seconde union. De la seconde
union, il serait très jeune pour les faits qu’on lui attribue: par exemple, en
1522, l’empereur confisque les biens en Flandre, Lille, Douai et Orchies
qui appartiennent à Louis II, le fils aîné du seigneur de Gruuthuse, “qui se
tient en france” 4 . En 1525, il est emprisonné durant la bataille de Pavie, où
1 de La Gorgue-Rosny écrit “messire de La Gruthuse veuf en 1505 de Made Marie d’Auxy
et père de Marguerite” (Anselme, Histoire, T. 3, p. 736 et T. 8, p. 106 - de La Gorgue-
Rosny, Ponthieu, T. 1, p. 72 et T. 2, pp. 701 et 926).
2 En fait, il arme suivant le vitrail, parti en I, écartelé Gruuthuyse-Aa; en II, contre-parti
en 1, Auxy (échiqueté d’or et de gueules); en 2, Melun (d’azur à sept besants d’or, posés
3, 3 et 1, au chef de même) (Anselme, Histoire, T. 5, p. 230 et T. 7, pp. 850-851 –
Buylaert, Repertorium, pp. 142-143 – de Courcelles, Histoire, T. 5, pp. 23-33 - Donche,
Edelen, n° 1831 - Guynemer, Offémont, p. 50 – Pattou, Melun, p. 8 – Rodière,
Epitaphier, p. 428 - Van Praet, Recherches, pp. 64-72 – Watson, Two earls, pp. 76-77).
3 “Messire Jehan de Bruges, Prince de Steenhuuse, Seigneù de la Grutuse r. et Chevalier
de l’Ordre Gouverneur et lieutenàt. général du roy ez pays de Picardie et Capitaine de
cèt. hòmes darmes tres-passa à Abbeville en l’an Vct et XII et fust grand et redouté
Seigner’”. Dans la liste des maréchaux français en 1515 (faut-il lire 1505 ?) on
mentionne “Jean ou Louis de Bruges, sieur de la Grutuse”. Il s’agit certainement de Jean
de Bruges, seigneur de Gruuthuse qui est décrit dans l’ouvrage d’Adrian de La Morlière
comme “messire Louys de Bruges Mareschal de France, nouvellement Gouverneur &
Lieutenant general en la Province de Picardie” (de La Morlière, Amiens, pp. 218 et 297
- de La Roque, Généraux Français, T. 1, p. 46 - Gilbert, Saint-Riquier, pp. 115-116).
4 Le 20 mars1550, “René de Bruges, seigneur de la Gruthuze: donation à Guillaume de
La Gruthuze, abbé commendataire de Saint-Crépin les Soissons et prieur de Quierzy,
diocèse du Soissons son frère naturel de toutes les sommes qui lui sont dues comme
héritier de Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuze, gentilhomme ordinaire de la
Gruuthuyse et héraldique 109

il se bat sous les ordres de Jacques de La Palisse et meurt, sans avoir été
marié, fin juillet 1528 durant le siège de Naples 1 .
Cependant, il est certain que Jean de Bruges a de sa deuxième union un fils
et une fille, Anne, religieuse à Béthune. Son fils, René de Bruges, seigneur
de Gruuthuse, épouse en 1558 Beatrix de Seyssel, dite de La Chambre, et
meurt, quasi en faillite en 1572 2 .
Jean van den Gruuthuyse, sénéchal d’Anjou
Le plus jeune fils de Louis I porte aussi le prénom de Jean. Le 7 août 1479,
il est adoubé chevalier par Maximilien d’Autriche avant la bataille de
Guinegate 3 où il est fait prisonnier par les Français. Philippe de Commines
décrit en long et en large les fers pesants qu’on mettait aux pieds des
prisonniers et ajoute que “toutesfois j’ay veu beaucoup de gens de bien
prisonniers les avoir aux pieds, qui depuis en sont saillis à grand honneur,
& qui depuis ont eu de grand bien de luy: & entre les autres, un filx de
monseigneur de la Gruture de Flandres, prins en bataille: lequel ledict
Seigneur maria, & feit son Chambelan, & Seneschal d’Anjou: & luy bailla
cent lances” 4 . Louis XI l’a pris sous ses ailes. Suivant Jelle Haemers, la
carrière française de son fils est sans doute une des causes de
l’affaiblissement, dès 1479, du pouvoir de Louis, seigneur de Gruuthuse, à
la cour de Maximilien d’Autriche.
Jean van den Gruuthuyse épouse le 18 mars 1480, Renée de Bueil, fille
d’Antoine de Bueil, comte de Sancerre, et de Jeanne de Valois, fille
naturelle de Charles VII et d’Agnès Sorel. Il reçoit à cette occasion la
seigneurie d’Ussé. Le 12 avril 1480, Louis XI écrit à la chambre des
comptes d’Anjou une lettre de demande pour recevoir par procuration
l’hommage dû par le seigneur de “maistre Hervé Regnault” vu que “le s r
de Ussé est à present continuellement occuppé à l’entour de nostre
personne pour nostre service, et que ne voulons qu’il nous esloigne
chambre du Roi François I par les receveurs ou fermiers des terres, d'Auxy le Château,
Fontaine près Auxy” (Le Glay, Inventaire sommaire, T. 4, n° 2311, p. 372 – Sanson,
Abbeville, p. 596).
1 Le vitrail de l’église de Famechon donne pour l’année 1512 comme seigneur l’écu de
“Louis de Bruges”. Puis elle représente pour 1528, “Renée de Bruges” comme seigneur
de la même seigneurie. Les mémoires de Robert III de La Marck, seigneur de Florange,
cite “aultres gros personnaiges prins qui n’avoyent poinct de charge’ au cours de la
bataille de Pavie en 1525, ‘mons’ de la Gruytheuse” (Louis de Bruges, sieur de la
Gruthuse) (Buchon, Martin et Guillaume du Bellay, pp. 432-433 - Campardon, Châtelet,
n° 3467 - d’Hozier, L’impot, n° 6833 - Goubaux, Florange, p. 238 - Rodière, Epitaphier,
p. 427 - Van Praet, Recherches, pp. 76-77).
2 Un antiphonaire de Famechon ne cite que deux enfants, “grand seigneur prince de renom
René de Bruges très puissant” et “damoiselle Anne de Bruges Soeur Religieuse à
Bethune” (Rodière, Epitaphier, p. 426 - Van Praet, Recherches, p. 77).
3 Buchon, Molinet, T. 2, p. 209 - de Dadizeele, Memoires, pp. 18-19 – Haemers, Adellijke
onvrede, p. 189 et 197 - Sanson, Abbeville, pp. 579-580.
4 de Commines, Mémoires, p. 229 - Vaesen, Lettres de Louis XI, T. VIII, n°
MCCCCXLVI, Plessis-du-Parc, 12 avril 1480, pp. 173-175.
Gruuthuyse et héraldique 110

aucunement pour quelque chose qu’il ait à faire, nous vous prions que le
veillez recevoir par procureur à faire l’ommage qu’il est tenu de faire à
nostre très chier et très amé oncle et cousin le roy de Sicile, duc d’Anjou,
à cause des terres qu’il tient de luy” 1 .
Il devient chambellan et conseiller du roi, chevalier de l’Ordre de Saint-
Michel et sénéchal d’Anjou. Il reçoit les revenus des greniers à sel de Caen,
Caudebec, Lisieux et Honfleur jusqu’à concurrence de 4.000 l 2 .
Louis XI écrit le 30 novembre 1480, “Monsr du Plessys, je vous envoye ma
niepce la seneschalle d’Anjou, laquelle est grosse, ainsi que m’ont dit les
medecins; et pour ce, qu’elle soit bien traictié et logée près de la royne, et
qu’il n’y ait faulte” 3 .
Son épouse est peut-être morte durant cette grossesse. La seigneurie d’Ussé
retourne dans la famille de Bueil et est vendue en 1485 par Antoine de
Bueil à Jacques d’Espinay 4 .
Le 8 octobre 1481, le roi écrit au chancelier “j’ay commandé une
declaration pour mon nepveu le seneschal d’Anjou” et ne donne plus à Jean
van den Gruuthuyse le titre de seigneur de Ussé 5 .
Celui-ci épouse ensuite, vers 1484, Louise de Nesle, dame d’Offémont,
fille de Jean de Nesle, seigneur de Offémont, Mello, Ancre, conseiller et
chambellan du roi, et de Jacqueline de Croy-Chimay. Ils ont trois enfants,
l’aîné François meurt jeune après la naissance, le deuxième, Antoine, meurt
en janvier 1494. Le troisième fils, Louis devient seigneur de Offémont. Il
épouse Marie de Moy 6 et meurt sans enfants le 4 août 1524. Son épitaphe
le décrit comme “Messire Loys de La Gruthuse, en son vivant chevalier
seigneur d'Offémont d'Avelinghien et sénéchal d'Anjou, qui trespassa le 4e
jour d'Aoust 1524”. Suivant l’épitaphe, il était encore sénéchal d’Anjou 7 .
1 Anselme, Histoire, T. 7, pp. 850-851 - Vaesen, Lettres de Louis XI, T. VIII, n°
MCCCCXLVI, Plessis-du-Parc, 12 avril 1480, pp. 173-175.
2 Champion, Agnès Sorel, pp. 89-90 - Vaesen, Lettres de Louis XI, T. VIII, p. 174.
3 Vaesen, Lettres de Louis XI, T. VIII, n° MDXLIX, BonaVentura, 30 novembre 1480,
pp. 319-320.
4 L’ouvrage d’Eugène Hucher, Monuments funéraires, épigraphiques, sigillographiques,
etc de la famille de Bueil, ne donne aucune information concernant Renée de Bueil
(Zadora-Rio, Rigny-Ussé, p. 21).
5 Vaesen, Lettres de Louis XI, T. IX, n° MDCXXX, Plessis-du-Parc, 8 octobre1481, pp.
80-81.
6 “Mme Marie de Moy Dame de la Gruthuse” est citée en 1585 (sic) comme dame de la
cour de Marie de Medicis (de La Morlière, Amiens, pp. 284 - zum Kolk, Officiers, p. 5).
7 Son fils, Louis, est mentionné en 1499 comme sénéchal d’Anjou. Il doit être très jeune.
La liste mentionne également Brandelis de Champagne, seigneur de Bazouges, en 1500
comme sénéchal d’Anjou et du Maine. Pourtant, en 1501, ce dernier n’est mentionné
que comme “sénéchal du Maine”. Suivant Cauvin, à partir de 1481, la fonction de
sénéchal d’Anjou et du Maine est divisée. Bien que, suivant le même auteur, Jean van
den Gruuthuse en 1484, son fils Louis en 1499 et Brandelis de Champagne en 1500
furent sénéchaux des deux provinces (Beautemps-Beaupré, Anjou, T. 2, pp. 77, 295 et
535 - Bodin, Recherches, T. 2, p. 570 - Cauvin, Le Maine, pp. 103, 106 et 114 -
Guynemer, Offémont, pp. 51-52 - Pattou, Clermont-Nesle, pp. 12-13 - Perrier, Croissant,
pp. 37-38 - Rodière, Epitaphier, pp. 578-579 et 582).
Gruuthuyse et héraldique 111

Ecu de Jean van den Gruuthuyse, sénéchal
d’Anjou
Ecu de Louis van den Gruuthuyse, fils de
Jean et de Louise de Nesle
Le bas de deux ogives de l’église abbatiale d’Offémont
(Guynemer, Offémont, p. 108 et pl. XXXIII)
Puis on apprend que Jean van den Gruuthuyse achète le 9 septembre 1496
la seigneurie de Famechon et la transmet deux ans plus tard à son frère,
Jean de Bruges 1 .
Les registres concernant la seigneurie d’Avelgem mentionnent qu’il
possède en 1501 un tiers de cette seigneurie et que cette part adviendra,
après sa mort, à son fils Louis 2 .
La seconde épouse, Louise de Nesle, dame d’Offémont, Mello, Ancre et
Bray-sur-Somme, est mentionnée le 15 mars 1510 comme veuve de “Jean
1 “la famille de la Grutuze posséda la seigneurie de Famechon depuis le 9 septembre 1496
où elle lui fut adjugée par décret de vente, après la mort d'Isabeau, dame d'Auxi, femme
de Philippe de Crèvecoeur”. Le 20 octobre 15.. (lire 1498) a lieu un transfer “pour la
seigneurie de Famechon entre Jehan de Bruges et Jehan de la Grutuze son frère puîné”
(Pouillet, Ephémérides Pohières, pp. 23 et 266).
2 Visart de Bocarmé, Gruuthuuse, p. 430.
Gruuthuyse et héraldique 112

de La Gruthuse, chevalier, sénéchal d’Anjou, conseiller et chambellan du
roi” 1 .
Le 13 avril 1525, elle donne tous ses biens, en se réservant l’usufruit sa vie
durant, à François de Montmorency, seigneur de La Rochepot, le futur
époux de sa nièce, Charlotte d’Humières. Si sa cousine n’a pas d’enfants,
Offémont et Mello resteront dans la maison de Montmorency, à charge de
relever le nom et les armes d’Offémont. Ancre et Bray-sur-Somme
appartiendront à la famille d’Humières 2 . La partie de la seigneurie
d’Avelgem qui appartenait à Louis van den Gruuthuyse retournera, après
une courte période, à la maison de Gruuthuyse, c’est-à-dire à son neveu
René de Bruges 3 .
1 Babelon, Chambre de France, P//15 2181 n° 310.
2 de La Roque, Généraux Français, T. 1, p. 25 - du Chesne, Montmorency, T. 2, p. 267 -
Guynemer, Offémont, pp. 51-53 et 136-137.
3 Régistre concernant la seigneurie d’Avelgem, A° 1501: “Mer Jan van Brugghe, here
van Gruuthuuse. Van desen leene heeft Mer Jan Senechael, broeder van den
voornoemden heer het derde in partaigen da thy ook houd van onsen gheduchten heere
van desen zynen hove … Nu Lodewyck van Brugghe, filius Mer Jans, per mortem, 1512,
heere van Offermont. Mer Jacop, graeve van Horne, van den voorseiden derde per dood.
Mer Jan, zyn broeder, per mortem. Nu René van Brugghe, here van Gruuthuuse, zyn
rechtsweer per dood, anno 1540. Nu vrouwe Catherine van Brugghe, per mortem patris
1572. Nu Zyne Konincklyke Majesteyt, by cope, ten decrete anno 1596, in den grooten
raad ende by acte van demeure in denzelven raad, en date 2e april 1596 …” (Mer Jean
de Bruges, seigneur de Gruuthuse. De ce fief un tiers est à Jean Senechael, le frère du
précédent. Maintenant (1512), à Louis de Bruges, après la mort de son père Jean,
seigneur d’Offémont. Mer Jacques, comte de Horne, puis, après sa mort, à son frère Jean.
Maintenant (1540), à René de Bruges, seigneur de Gruuthuse, par héritage. Maintenant
(1572), à dame Catherine de Bruges par la mort de son père. Maintenant, décret du grand
conseil en date du 2 avril, 1596, au roi par achat) (Visart de Bocarmé, Gruuthuuse, pp.
430-431).
Gruuthuyse et héraldique 113

REQUIEM POUR GRUUTHUYSE
OU LA VIE MOUVEMENTEE DE CATHERINE DE BRUGES 1
Vue du château de Montmirail où Catherine de Bruges a passé une partie de sa vie
O. de Wismes, Le Maine et l’Anjou
Pour compléter la série d’articles sur les seigneurs de Gruuthuse, je me suis
arrêté à la dernière descendante de la famille, Catherine de Bruges, née vers
1555. Elle est la fille de René de Bruges, seigneur de Gruuthuse, et de
Béatrix de La Chambre, fille aînée de Jean, comte de La Chambre et de
Barbe d’Amboise.
La santé psychique de René de Bruges était jugée “fragile et plus que
douteuse” par le Conseil. Décédé en 1572, il laissa à sa fille d’importants
domaines et une montagne de dettes. Son épouse, citée comme veuve le 1 ier
novembre 1573, vécut après le décès de son époux en Savoie, auprès de sa
mère, Barbe d’Amboise.
Une série de procès se déroulèrent devant le Grand Conseil de Malines qui
se conclurent par la vente des biens des Pays Bas 2 .
La première partie de cet article relate la vie de cette dame de la haute
noblesse qui épousa, jeune, un homme plus âgé à la carrière plutôt brillante.
1 Ce texte est basé sur l’article, Requiem voor Gruuthuyse. Het bewogen leven van
Catharina van Brugge, publié dans Miscellania Heraldica I, 2020, pp. 207-217
2 Baguenault de Puchesse, Lettres de Catherine de Médicis, T. 8, p. 146 - de Cotarel,
Lettres à Barbe d’Amboise, p. 73 - de Seyssel-Cressieu, La maison de Seyssel, T. 1, pp.
234-235 - Desmarais, La palice - Gailliard, Inventaire, T. l, p. 166, n° 678
Gruuthuyse et héraldique 114

Elle eut plusieurs enfants dont certains moururent jeunes et perdit son mari
entre 1586 et 1588.
La seconde partie décrit la perte progressive de ses biens, perte qui peut
s’expliquer de plusieurs manières: l’état psychique de son père, la gestion
plus que négligente de ses biens propres tant par elle-même que par son
époux, les guerres dont fut victime la région dans la seconde moitié du 16 e
siècle. Ainsi, un grave incendie à Avelgem détruisit le château, l’église,
quatre moulins et plus de la moitié des habitations 1 . La lente disparition des
biens de Catherine est sans doute le résultat de ces trois causes.
Catherine ne tenait pas à rester veuve et se remarierait, selon les
circonstances, jusqu’à quatre fois. En dehors des procès, il reste peu de
traces de sa vie personnelle, mais grâce aux divers époux, nous pouvons
retrouver le fil de sa vie et recréer le monde dans lequel elle vivait.
Guillaume de la Tayssonnière, seigneur de La Tour de Moles dans le
Maçonnais, publia en 1575 un chant lyrique ou épithalame à l’occasion du
premier mariage de Catherine de Bruges avec Louis de Corgenon, dit de la
Baume, baron de Saint-Amour. Cet épithalame parut dans L’attiffet des
Damoizelles, Première & plus importantes pièce de leur embellissement,
publié par Frédéric Morel à Paris 2 .
La première partie de ce chant lyrique est consacrée à Françoise de la
Baume, fille ainée de Claudine de la Tayssonnière et de Louis de la Baume;
la seconde partie, au remariage de ce dernier avec Catherine de Bruges
(folios 10v à 16r). Elle comprend le texte suivant:
“EPITHALAME SUR L’HEUREUX MARIAGE DE HAULT ET PUISSANT SEIGNEUR
Messire Loys de Corgenon dict de la Baume, Seigneur de la Grutheuze
(Gruuthuse), Prince d’Estinhuze (Steenhuize), Conte de Vincestre
(Winchester 3 ), Baron de Sainct Amour (Saint-Amour), Monfalconet
(Montfalconnet), Sandreins (Sandrans 4 ), Corgenon, d’Espierre (Spiere-
Espierres), Hamste (Heemstede), Westenscave (?), Montmirail, Authon, La
Bazoche Gouët 5 , & de Chaveroche 6 : Seigneur de Peres (Perrex 7 ), de
1 Inventaris onroerend Erfgoed, Avelgem
2 Guichenon, Bresse, T. 2, p. 378 - Guigue, Les Amoureuses, pp. V-VIII
3 Son grand-père, Jean devra rendre le comté au roi d’Angleterre, Henri VII, en mai/juin
1500 (Watson, Winchester, pp. 77-79).
4 Louis de La Baume hérita Sandrans de Philibert de la Baume, baron de Montfalconnet.
Le 17 juillet 1574, Louis de la Baume vendit cette terre à Amand de Pigna, seigneur de
la Botte (Guigue, Topographie, pp. 370-371).
5 Montmirail, Authon et La Bazoche sont trois seigneuries qui venaient de Jean de
Luxembourg, seigneur de Richebourg. Sa fille, Isabelle épousa Jean de Melun, seigneur
d’Antoing, et leur fille Marie fut la grand-mère de Catherine de Bruges (Wikipedia,
Perche-Gouët).
6 Anne de France, duchesse de Bourbonnais aliéna la chatellenie de Chaveroche à Jacques
de Chabannes, maréchal de France (Nicolas de Nicolay, Description générale de
Bourbonnais en 1569, p. 46).
7 Perceval de la Baume, seigneur de Montfalconnet, obtint en 1454 concession de la haute
justice sur les hommes de son fief (Guigue, Topographie, p. 285)
Gruuthuyse et héraldique 115

Marteney (Martenay 1 ), Espey (Epey 2 ), Saint Nizier (Saint-Nizier-le-
Désert 3 ), Chasteauneuf (Château-Neuf), Chavein (Chaneins 4 ), Sainct
Sulpy (Saint-Sulpice), le Roz (Le Roux 5 ) Portebeuf (Porteboeuf 6 ), la
Falconiere (La Falconnière 7 ), Taney (Tanay 8 ) d’Aulenguien (Avelgem),
Oscàp (Oostkamp 9 ), Treltenhebe (Lettenhove), Bernes (Berchem),
Flamichon (Famechon 10 ), Brache (Braches) , Chezelles (Chazelles),
Dompierre: Avec Illustre Dame, Madame Catherine de Bruges aussi
Princesse, Côtesse & Dame desdits lieux. Par G. de la Tayssonnière
gentilhomme Domboys, & seigneur de la Tour de Moles en Masconnois.
Vue de la ville de Saint-Amour, Jean-Baptiste Lallemand, 1785
(memoirevive.besancon.fr)
1 En 1540, Philibert de la Baume, seigneur de Périeu en Bresse fut seigneur de la maison
forte de Martenay à Sermérieu.
2 A Louis de la Baume par héritage de Philibert de la Baume, baron de Montfalconnet
(Guigue, Topographie, p. 141).
3 A Louis de la Baume par héritage de Philibert de la Baume, baron de Montfalconnet
(Guigue, Topographie, pp. 357-358).
4 Claude de la Baume, veuve de Philibert de La Teyssonnière était dame de Chaneins
(France Archives, Cour des comptes de Bourgogne, B. 10615, p. 267 - Guigue,
Topographie, pp. 76-77).
5 Louis de la Baume a uni cette terre à la baronnie de Montfalcon (Guigue, Topographie,
pp. 328-329).
6 Les seigneuries de Chaneins, Villon et Porteboeuf lui venaient de sa première épouse
Claudine de la Tayssonnière, fille de Philibert de la Tayssonnière et de Claudine de la
Baume, soeur de Philibert de la Baume, baron de Montfalconnet (Guichenon, Bresse, T.
3, pp. 28-30 - Guigue, Topographie, p. 303).
7 A Louis de la Baume par héritage de Philibert de la Baume, baron de Montfalconnet
(Guigue, Topographie, p. 144).
8 Guigue, Topographie, p. 389
9 Louis de Bruges l’acheta en 1457 de Jean Wittoen (Opsommer, Leengoed, p. 490, note
318).
10 Le 20 octobre 15.. (comprendre 1498) est un transfert “pour la seigneurie de Famechon
entre Jehan de Bruges et Jehan de la Grutuze son frère puîné” (Pouillet, Ephémérides
Pohières, p. 266).
Gruuthuyse et héraldique 116

Le premier mariage de Catherine
Elle épousa en premier, le 9 juin 1574, Louis de la Baume, dit de Corgenon,
baron de Saint-Amour, devenu comte à partir de 1581 1 .
Louis de la Baume était le fils de Philibert II de la Baume et de Françoise
de Damas, dame de Saint-Amour. En premières noces, il épousa Claudine
de la Teyssonnière, dame de Chaneins, fille unique de Philibert et de
Claudine de la Baume.
Il combattit à Montcontour sous les ordres du comte de Mansfeld. Grâce à
l’appui de son oncle, Philibert de la Baume, il devint chambellan du duc de
Savoie et fut envoyé en ambassade en France, en Espagne, au Portugal et
à Rome et devint chevalier de l’ordre de l’Annonciade en 1576.
Fr. Capré, L’Ordre de l’Annonciade, p. 133
1 Philippe II d’Espagne éleva la seigneurie de Saint-Amour au rang de comté le 21 octobre
1581 (Janssens, Armorial, T. 1, p. 579).
Gruuthuyse et héraldique 117

Il fut envoyé en ambassadeur par le duc de Savoie à la Cour d’Espagne
pour négocier le mariage du duc avec Catherine, fille de Philippe II
d’Espagne.
Le 29 juin 1586, il acheta du duc Charles-Emmanuel, les domaines de
Saint-Genis, Oste et Yenne pour 15.000 écus d’or d’Italie, une somme
importante dont il s’acquit en espèces sonnantes. L’acquisition fut
confirmée par le Sénat le 29 juin 1586. Le 10 juillet 1586, à Turin, le duc
érigea les terres de Saint-Genys et Yenne en marquisat en faveur dudit
comte de Saint-Amour. Le fils mineur de Louis de la Baume, Emmanuel-
Philibert de Saint-Amour, acheta le 13 octobre 1588 pour la somme de
4.500 écus d’or d’Italie les droits et les revenus de la ville de Saint-Genis
au premier valet de chambre du duc qui affirma avoir reçu ces droits
directement du prince le 21 juillet 1584. Le 26 août 1609, il obtint des
lettres de restitution pour ce dernier achat. Mais les comtes de Saint-Amour
ne jouiront jamais de leurs droits de propriété et d’usufruit sur ces terres et
ce malgré les sommes déboursées et les nombreuses plaintes ! Tout cela en
vain…
Les négociations concernant ces terres démontrent que Louis de la Baume
doit être décédé entre juillet 1586 et octobre 1588. L’armorial de l’Ordre
de l’Annonciade donne pour Louis de la Baume d’or à la bande d’azur et
pour cimier, un cygne 1 .
De cette union Catherine eut six enfants, cinq fils et une fille, Françoise-
Catherine sur laquelle nous n’avons pas de données précises. Deux fils
moururent jeunes: Guillaume en 1579 et Charles-Emmanuel, seigneur de
La Chaux, en 1584. Le plus jeune, Philippe, baron de Sandrans, devint en
1622 abbé et seigneur de Luxeuil, après le décès de son oncle Antoine. Il
mourut le 22 février 1631 au château de Baudoncourt, propriété de
l’abbaye 2 . L’aîné, Emmanuel de la Baume dit de Bruges, comte de Saint-
Amour et marquis de Saint-Genis et de Yenne, naquit le 16 janvier 1577
au château de Saint-Amour. Il épousa à Bruxelles, le 6 juillet 1599, Helena
Perrenot de Granvelle, nièce du cardinal, archevêque de Malines, et mourut
le 28 juin 1622 encore avant sa mère, après son retour de la bataille
d’Haguenau, au château de Baudoncourt en Franche-Comté.
Antoine de la Baume dit de Bruges, baron van Montfalconnet, La Chaux,
épousa en 1602 Jeanne Richardot, fille de Jean, président du conseil
particulier de l’archiduc Albert. Ils n’eurent qu’une fille, elle aussi souvent
appelée Catherine de Bruges. Jeanne Richardot était déjà veuve en 1605 et
décéderait en 1657. Leur fille unique, Catherine épousa (contrat de mariage
du 29 janvier 1622) Albert-Eugène de Genève, marquis de Lullin, mais
1 Capré, Ordre de l’Annonciade, p. 133 - Guichenon, Bessse, T. 1, pp. 26 et 107 et T. 2,
p. 378 – Horric de Beaucaire, Archives diplomatiques, T. 2, pp. 47-48 – Merlotti,
Politique dynastique, p. 244 - Thiébaud, Les comtes, pp. 45-46 - Wikipedia, Famille de
La Balme
2 Pernot, Franche-Comté, pp. 346-347
Gruuthuyse et héraldique 118

n’eut pas de descendance. Il mourut à Chambéry en 1662 et laissa l‘usufruit
des biens à son épouse 1 .
Le déclin
Les problèmes débutèrent sous René de Bruges, incapable de rembourses
ses dettes. Philippe II d’Espagne écrivit en personne une lettre concernant
la tutelle exercée par Béatrix de La Chambre, veuve de René de Bruges,
sur les biens de sa fille Catherine. Le sieur Stryckaert, chargé
temporairement de gérer les biens du seigneur de Gruuthuse, demanda en
1571 de désigner des curateurs. Les procès débutèrent en 1593, sur plainte
de Charles, comte d’Egmont, et Catherine fut contrainte de payer 31.000
florins 2 .
La seigneurie Heemstede avait déjà été vendue en 1592 à Joos Teeling,
conseiller des Etats Généraux de Zélande et à Jan de Jonge, bourgmestre
de Zierikzee. Mais Maximilien van Cruijningen, vicomte de
Zélande, fit valoir son droit successoral et fut reconnu
seigneur du lieu en 1603. Comme ses biens étaient lourdement
hypothéqués, il revendit finalement la seigneurie à Jacob Van
den Eynde 3 .
Comme Catherine était dans l’incapacité de payer ses dettes,
le Grand Conseil de Malines l’obligea à vendre les seigneuries
d’Espièrres, d’Avelgem et de Bevere. La Vente de la Haute et
de la Basse Cour d’Espierres eut lieu le 19 décembre 1594. La
Basse Cour fut acquise par Maximilien d’Oignies, d’abord
seigneur puis comte de Beaurepaire; la Haute Cour ou la partie
flamande de la seigneurie d’Espierres fut reprise par Nicolas
du Chastel de la Howarderie, qui fit valoir son droit
successoral. En ce qui concerne Avelgem, c’est Jeanne
Richardot, princesse de Steenhuize et baronne de La Chaux
qui est indiquée comme dame d’Avelgem entre 1639 et 1642 4 .
Le 22 octobre 1594, le prince de Gavere saisit la seigneurie de Berchem et
en exigea la vente. La seigneurie fut achetée par Kasper van der Heyden
mais le comte de Boussu fit valoir son droit successoral. Il eut gain de cause
le 2 mars 1596. Mais après un nouveau procès, la seigneurie entra en
possession d’Antoine de La Baume, dit de Bruges.
Comme ces ventes ne suffisaient pas pour couvrir toutes les dettes,
Catherine conclut, en 1595 ou un peu auparavant, un accord avec le comte
d’Egmont. La principauté de Steenhuize et la seigneurie de Lettenhove lui
1 d’Ursel, Richardot-Steenhuyse, 1672, p. 7 – Guichenon, Bessse, T. 3, pp. 30-31
2 “En 1571, le Grand Conseil à la requête de M. Strvckaert, commis provisoirement à
l'administration des biens du sgr de Gruuthuyse, demande au Conseil Privé, la
nomination de curateurs défïnitifs” (Vanden Bussche, Inventaire-Bruges, T. 2, n° 636-
639, ref 24).
3 Dek, Cruijningen, pp. 103-104 - Smallegange, Nieuwe cronyk, pp. 688-689
4 du Chastel, Notices, T. 1, pp. 24-25 et 446-450 – Oosterbosch, Grote Raad, n° 339
Gruuthuyse et héraldique 119

furent accordées pour solde de tout compte. Philippe d’Egmont avait
d’ailleurs déjà exigé le titre de prince de Steenhuize en “vertu
d’engagement” de sa grand-mère, Françoise de Luxembourg 1 .
Mais cet accord n’emporta pas l’approbation des autres créanciers, parmi
lesquels les quatre sœurs du comte d’Egmont. Le 10 mai 1597, la princesse
de Mansfeld (Marie-Christine d’Egmont) et ses trois sœurs, Anne, Jeanne
et Madeleine déposèrent plainte auprès du Grand Conseil arguant que
Catherine leur devait encore 17.521 livres d’arriérés de rente
déjà échus depuis 1584, ainsi que d’autres dettes et une
hypothèque de 33.326 florins. Le Grand Conseil décida en
novembre 1596 que la principauté de Steenhuize devait être
mise en vente publique, ce qui fut fait le 17 mars 1605 2 .
1 “Nous à grande et meurie deliberation de conseil pour le prouffict dudict desfault avons
deboute et deboutons tous aultres non comparus et ne s'estant oppose pendant ces
proces, de tout tel droict et action. qu ses émissent peut pretendre sur les diets biens
subcastés ou deniers en procedans ensemble la dite contesse de St. Amours condemnez
de toutes despences et exceptions que lun emissent peut competez pour empescher le
progres de ses procedures. Et faisans droict sur la dicte matière de decret. Avons
interposé et par ceste notre sentence diffinitive et arrest interposons nos auctoritez aux
criers vente et subeastations de la dicte principaulté de Steenhuyse, ensemble de la dicte
terre et seigneurie de Lettenhove et des dictes deux fiefs et appendances aux conditions
reprises sur lesquels deniers seront prisse en preallable les despences des dictes criées
et subcastations et de ceste ensembles les droicts sgrs tel que seront deus a cause de la
vente diceulx bien et auparavent faire droict sur la demande deja droicte faicte par le
dict Baron de Trasignies pour la vente de la dicte principaulte el sur l'opposition par
luy faicte pour les friucts dicelle principaulte pour les années escheus depuis le trespas
du dict feu Messire Philippe Prince de Gavre conte d'Egmont jusque au vœux qui at esté
faict par le di ct Messire Charles conte d'Egmont, son frère … pour par après
estre surtout ordonne ce que faisan et declarons icelluy conie d'Egmont en sa preference
pretendue sur les deniers a proceder de la dicte principaulte non fondè,..” (A.E.
Tournai. Fonds del Fosse et d'Espierres, n° 1111 - de Potter, Steenhuize-Wijnhuize, pp.
15-16 - R.A. Ronse, Fonds Steenhuize-Wynhuize, n° 17 - van den Eeckhout, Steenhuyse,
pp. 87-89).
2 “Le 28ème jour de novembre 1605 présidé par messeigneurs du Grand Conseil des
Archiducqs nos souverains seigneurs et princes pour proceder a la signature des lettres
de decret de la vente de la terre et principaulte de Steenhuyse appartenances et
dependences ayant appartenu a Dame Catherine de Bruges contesse douarière de St.-
Amour. Apres les publications et aultres debvoirs a ce requis et accoustumes est
finalement la terre et principaulté de Steenhuyse appartenances et dependen ces apres
plusieurs enchieres et echaulches demeurée a mre Michiel Ellewouts conchierge du
palais ou se tient le dict Grand Conseil pour lun ou son comànd comme achapteur et
dernier encherisseur a la levée du scel des lettres de decret pour la somme de 24200
livres de quaraille gros monnaie de Flandre la livre soubs ces charges et conditions
reprises et écris de decrc.. Lequel mre Michiel Ellewouts comparant le 17 ème de
decembre audict an 1605 au greffe du dict conseil a déclaré son command estre Dame
Jehanne de Richardot vesve de Messire Anthonie Poupet et de Bruges dict de la Baulme
chv. Baron de la Chaux et de Crevecœur en son propre et privé nom Duquel achapt atres
chere Dame est despesche ce présent acte pour l'un valoir a l'effect d'adheritance que
de raison et moeiennant ce mamptissement par elle faict des deniers de son achapt. Luy
ont et délivrées ces presentes lettres de decret faict a Malines le jour et an que dessus”.
“Nous Anne d'Egmont declairons par cestes que sestant vendue passé quelque temps
par decret au Grand Conseil à Malines la terre et principaulté de Steenhuys et que sur
Gruuthuyse et héraldique 120

Ce fut sa belle-fille, Jeanne Richardot, veuve de son fils Antoine de La
Baume dit de Bruges, baron de La Chaux et de Crèvecoeur, qui acquit
Steenhuize pour la somme de 24.200 livres qu’elle tarda d’ailleurs à payer
entièrement. C’est ainsi qu’Anne d’Egmont, en son nom et au nom de ses
trois sœurs, insista auprès du président Richardot afin d’obtenir le solde de
la somme, ce qui se réalisa le 9 juillet 1607. Comme sa fille n’avait pas de
descendance, Jeanne Richardot attribua Steenhuize, le 30 avril 1658, à son
neveu, Claude Richardot, comte de Gamerages 1 .
Le château de Gruuthuyse, à Oostkamp, fut vendu à Cornelius
Berthof qui le vendit à son tour, en 1616, à Conrad Schetz, dit
d’Ursel, époux de Françoise Richardot. Cette vente fut
confirmée par Catherine de Bruges en 1625.
Le palais de Gruuthuyse, laissé à l’abandon, devint la propriété
du roi d’Espagne en 1596. A la demande de l’archiduc Albert,
Philippe IV octroya le bâtiment en 1628 à Wenceslas
Colberger qui le transforma en Mont de Piété 2 .
les deniers en proven ans nous compete nostre part et portion au marcq la livre avecq
Madame la Princesse de Mansfelt Madame la Comtesse d'Herlies et Mad lle Jenne
d'Egmont nos sœurs a l'encontre de Monsieur le Comte Charles d'Egmont nre frère les
filles et heritiers de fut Thiry Hoeds, et les heritiers du fut Guillaume Ynans. Et voyans
que la liquidation ne s'acheve, et ne scait on quand elle s'achevera, et qu'estans sur nre
parternent pour retourner à Bethune, nous avons besoing du nre pour subvenir à noz
necessitez aussy pour eviter toutes ulterieures difficultez. Nous sommes accordé avec
Monsieur le President Richardot, et moyennant la somme de cinq cens florins, que ce
iourdhuy avons receu de luy en pièces doubles Albertz et dont nous nous tenons contente
et satisfaicte. Luy avons cedé et transporte comme par ceste nous luy cedons et
transportons luy pm et acceptant nre entiere part et portion et generaleiii tout le droict
que pouvons pretendre es deniers procedez de lade terre et Principaulte sans rien
excepter pour par luy ses hoir et ayans cause joyr et proufficter de nre de entiere part
et portion tout ainsy, et en la mesme forme et maniere qu'eussions peu faire auparavant
ceste pote cession et transport, que promectons tenir, entretenir faire, souffrir, et laisser
joyr, sans jamais aller au contraire. Sans toutefois parce que dessus nous praesidicier
au surplus de nre deu que pourrons recouvrer sur la personne et aultres biens de
Madame la comtesse de St.-Amour Mère du fut Monsieur le Baron de la Chaul nre
cousin, et dont nous nous reservons nre droict et action, bien entendu que ne deverons
estre recherge de tout ce que jusque orez avons receu sur nre pretendue, soit des deniers
de Lettenhove et dont led t Sr President nous devera garantir et indemner. En tesmoing
dequoy avons signé ceste en presence des tesmoings soubsignez. A Bruxelles le
noeufièsme jour de juillet seize cens et sept” (R.A. Ronse, Fonds Steenhuize-Wynhuize,
n° 17).
1 En 1577, Philippe, comte d’Egmont, prince de Gavere, “en vertu d’engagement”, est
effectivement déjà cité comme prince de Steenhuize (de Potter, Berchem, pp. 12-13 et
Steenhuize-Wijnhuize, pp. 15-17 - Dek, Egmond, pp. 53, 58 et 60 – Ferrant, Rekeningen,
n° 88 - Gailliard, Inventaire, T. l, p. 166, n° 678 - Matthieu, La pairie de Silly, pp. 13-
14 et 20 - Scholliers, Prinsen en boeren, pp. 12-13 - van den Eeckhout, Steenhuyse, pp.
87-91).
2 Everaerdt, Tom’s kijk op Brugge - Inventaris onroerend Erfgoed, Huis van de Heren van
Gruuthuse en Kasteeldomein Gruuthuse
Gruuthuyse et héraldique 121

Mont de Piété à Bruges
Sanderus, Flandria Illustrata, 1641, T.1, p. 270
A l’exception du comté de Winchester que Jean de Bruges avait déjà dû
rendre au roi d’Angleterre en 1500, tous les domaines et seigneuries dont
les armes ornaient la pierre tombale de Louis I er de Bruges furent vendus.
Catherine de Bruges perdit ainsi perdu tout ce qui avait fait la richesse et
la gloire de son ancêtre.
La vie mouvementée de Catherine de Bruges
Après le décès de son premier époux, elle contracta un second mariage avec
Charles de Montjouvent, dit de Messey 1 . Dans le contrat de mariage du 19
mars 1593, Catherine apportait en dot les seigneuries de Braches et de
Famechon en Picardie, ainsi que “de bons et beaux joyaulx, des chaynes
d’or de dyamants, pierres précieuses et aultres bagues et joyaulx jusques
à la somme de deux mille escuz d’or sol”. Ils eurent un fils, Marie-François
de Montjouvent, dit de Messey, seigneur de Montjouvent, Messey, Nan,
Saint-Nizier, Talant, Braches et Famechon. Il négocia avec son demi-frère,
Emmanuel-Philibert de la Baume à propos des droits successoraux de leur
mère. Il obtint 50.000 livres ainsi que les fiefs et seigneuries de Braches et
de Famechon en Picardie. Ce second époux fut assassiné par arme à feu par
un soldat dénommé “La Desbauche” 2 !
1 Pour répondre aux voeux testamentaires de son oncle du 3 janvier 1589, il reprit le nom
et les armoiries de Montjouvent (Cornet, Varennes-St-Sauveur, pp. 246-250).
2 ”Sentence déclarant ung nommé de Marchizeuil de Courtivron, conducteur des avantcoureurs
de la trouppe et compagnie conduicte par le seigneur de Soirans, soubz la
charge du seigneur baron de Senneccy, suffisamment attainct et convaincu d'avoir, en
la praierie de Messey en ce bailliage, v olu assassiner et mettre à mort messire Charles
de Montjouvent, seigneur et baron dudict lieu et de Messey, ayant le pistollet en main et
Gruuthuyse et héraldique 122

Le fils, François, se plaignit d’être sous la tutelle de différents tuteurs qui
géraient les biens de sa mère sans jamais pouvoir disposer de
la gestion de ses propres biens 1 ! Un vitrail de l’église de
Famechon mentionne Marie-François comme seigneur en
1618 et son fils, François, en 1630. D’après ce vitrail, la
famille armait de gueules au sautoir engrêlé d’argent 2 .
Catherine, persévérante, se maria une troisième fois avec Scipion de
Champier, seigneur et marquis de Vaulx-en-Velin 3 , seigneur de Bouchon
et de Saint-Hilaire, capitaine de cent gentilshommes de la maison du Roi
et colonel de l'infanterie italienne. Le 27 septembre 1597, il donna en bail,
au nom de son épouse, l’Hôtel Gruuthuse à Abbeville à Nicolas Carel,
bourgeois de cette ville. Celui-ci s’engagea à entretenir le bâtiment et à
prendre soin du mobilier. En 1614, le palais deviendrait la propriété du
domaine royal. Pierre d’Avity, rédigea en 1601, une anagramme en
l’honneur de Scipion dans son ouvrage “Travaux sans travail”. Mais il
semble que Catherine perdît au fil du temps sa foi en la vertu de ces mots
flatteurs, car elle demanda la séparation de biens en 1611 alors que son
époux était nommé capitaine de la deuxième compagnie le 5 février de la
le chien abattu, de quoy faire il auroit esté empesché par aulcung de la compagnie du
seigneur de Montjouvent, et d'avoir commandé en ladicte trouppe des six qui
l'accompagnoient de tuer et mettre à mort ledict seigneur de Montjouvent, ayant
réitérées foys faict ledict commandement avec blasphesmes; auroit ledict seigneur de
Montjouvent esté blessé d'ung coup de pistollet aux reins, dont il seroit incontinent
tombé par terre mort, par ung nommé La Desbauche, l'un desdicts six soldatz; pour
réparation de quoy avons condempné et condempnons ledict de Marchizeuil de
Courtivron et ledict La Desbauche, d'estre rompus et brisez par l'exécuteur de la haute
justice sur une croix, en la place de ceste ville de Mascon appellée la Court-du-Prévost,
si appréhendez peulvent estre et après liés sur une roue, les visaiges tornés en hault, y
demeurer jusques ad ce que mort s'ensuyve, les condempnant davantaige, chascung
d'eulx seul et pour le tout, en l'amende de cinq cens escuz envers le roy et somme de
quatre mil escuz envers dame Catherine de Bruges, veuve dudict seigneur de
Montjouvent, et Marie-François, leur filz” (Guichenon, Bessse, T. 2, p. 272 - Martin,
Bailliage de Maçon, série B. 918, A° 1596).
1 “Requête présentée par Marie-François, seigneur de Messey, baron de Montjouveat,
disant qu'il seroit tumbé soubz la férule et garde noble de haulte et puissante dame
Catherine de Bruges, sa mère, et despuis de hault et puissant seigneur Emmanuel-
Philibert de Bruges, comte de Sainct-Amour, et encores despuis soubz noble Scipion de
Champier, seigneur de Vaulx, et pour la quatriesme fois soubz la charge de noble Claude
de La Roche, seigneur de Cornon, sans que jusques à ores, des ungs ny des autres, il ayt
peu avoir compte de l'administration de ses biens” (Martin, Bailliage de Maçon, série
B. 1006, A° 1617).
2 Guichenon, Bessse, T. 2, p. 272 – Martin, Bailliage de Maçon, série B, n° 918, A° 1596
- Rodière, Epitaphier, pp. 427-428
3 Scipion de Champier doit avoir acquis en 1596 (ou un peu plus tard) de René de Mucio,
la seigneurie du marquisat de Vaulx-en-Velin. En 1611, les commissaires des domaines
enquêtent sur cette acquisition et exigent des documents. A maintes reprises, Scipion
demande un délai. Le 2 mai 1612, ses droits de propriété sont confirmés. Le 12 août
1612, sa mère, Antoinette de Longecombe, est mentionnée comme héritière. Le 19
juilllet 1614, Gaspard Allemand, seigneur de Champier, est définitivement reconnu
comme héritier légitime (Prudhomme, Inventaire-Isère, T. 3, pp. 72-74).
Gruuthuyse et héraldique 123

même année. Cette fonction fut accordée un peu plus d’un an plus tard, le
28 août 1612, à Louis II de Crevant, marquis d’Humières, suite au décès
de Scipion de Champier, avant le 16 août 1612, dans un duel à Paris
l’opposant à Emmanuel-Philibert de la Baume, fils aîné de Catherine. Il est
même probable que Catherine joua un rôle dans cet événement 1 .
Elle n’eut pas d’enfants de ce mariage. Scipion avait d’ailleurs déjà rédigé
un testament, le 4 décembre 1603, en faveur de sa
sœur, Jeanne, épouse de Gaspard Allemand. La
famille Champier armait d’azur à l’étoile à cinq
rais d’argent ou d’azur à l’étoile versée à cinq rais
d’argent et pour cimier, une licorne d’argent 2 .
En 1615, Catherine s’engagea à nouveau dans un quatrième mariage, cette
fois avec Achille de l’Hôpital, baron de Cordoux 3 , fils de Jacques de
l’Hôpital, comte de Choisy-aux-Loges et depuis 1599, marquis, et de
Madeleine de Cossé. En 1607, il avait entrepris sous le commandement de
son frère, Charles, marquis de Choisy-aux-Loges, une expédition maritime
comptant 5 navires afin de conquérir des territoires pour la couronne de
France, en Afrique, en Asie et en Amérique. Achille est cité comme
lieutenant de son frère 4 . La caravelle Le Choisy, dont Charles de Fleury
1 En 1611 “séparation de biens demandée par Catherine de Bruges, comtesse de
Grateneuse, baronne de Montmiral, la Bazoche et Faulton, femme en troisièmes noces
de Scipion de Champier, marquis de Vaux, seigneur du Bouchot, capitaine de cent
gentilshommes de la maison du Roi, colonel de l'infanterie italienne” (de Rivoire de La
Batie, Dauphiné, pp. 133-134).
Elle n’était probablement pas étrangère à ce duel! En 1618, elle fut acquittée pour ces
faits. “Pièces concernant l’acquiescement de Catherine de Bruges aux lettres de grâce
obtenues par le comte de Saint-Amour, son gendre, qui avait tué en duel Scipion de
Champier, l’un de ses maris. Septembre 1618” (Bibliothèque de Besançon, Collection
Granvelle, f° 293).
2 Daniel, Milice française, T. Il, pp. 78-79- de Rivoire de La Batie, Dauphiné, pp. 8 et
133-134 - de Terrebasse, Poésies Dauphinoises, pp. 103 et 150 - Guichenon, Bessse, T.
3, p. 78 - Martin, Bailliage de Maçon, série B. 980, A° 1611 – Tillette de Clermont-
Tonnerre, Actes de Me Vulfran Pappin, pp. 165-166
3 Baronnie située à Courtomer (77.390), se composant d’un château avec donjon et murs
d’enceinte, au bord de la rivière Yerres (Wikipedia, Courtomer (Seine-et-Marne).
4 Charles de Montmorency... estant deubment advertis par nostre... neveu le sieur compte
de Choisy du desseing qu’il a de faire armer et équipper cinq vaisseaux et navires aux
ports et havres de la rivière du Dinan pour faire traicte et voyage sur Mer, surgir et
prendre Terres en divers Royaulmes, régions, contrées, terres et seigneuries de
l’Affrique, Asie et Arméricque...”. Les cinq vaisseaux sont, L’Affection, L’Archange, Le
Choisy, L’Esprit et L’Ange, et sont placés sous le commandement du marquis de Choisyaux-Loges,
qui prend comme “lieutenant le sieur Baron de Cordoux (Achille de
L’Hôpital), son frère, et pour... soubs Lieutenant en son absence le Cappittaine La
Motte...”. L’itinéraire prévu est le suivant: “... par les mers du ponnant, costes, isles,
havres et ports estans ver le Cap de Beauc, Cap de Vert... la Guynée, Royaulme de
Mamcongo et aultres costes... tirant vers le Cap de bonne Espérance. Le destroict de la
Mecque, golfe de Perse, Isles des Mollucques... Inde orientalle et de là faire voille vers
l’Arméricque, rivière de la platte, contrée du Brézil tant à l’amont que à l’aval, ... Sainct
Dominicque, costes, isles, havres et provinces du Péru, de la Mexicque, de la Floride
…” (L’Autographe, Catalogue du 10 mai 2002, lot 305).
Gruuthuyse et héraldique 124

était capitaine, partit à nouveau en 1610, vers la Sierra Leone et le Brésil.
Achille de l’Hôpital, noble de la Chambre du roi et de la duchesse
d’Orléans, est cité ainsi que Charles de Fleury comme bailleurs de fonds
de l’expédition qu’on pourrait franchement qualifier d’épopée flibustière !
Ils avaient capturé une caravelle espagnole de 200 tonnes. En 1624, Son
frère Charles est cité comme seigneur de Cordoux. Leur père Jacques
armait: écartelé au 1 de Naples; au 2 d’Ecosse; au 3 coupé d’Hongrie et
d’Arragon; au 4 écartelé de La Tour et d’Auvergne brisé en
cœur de Boulogne; sur le tout en abîme de L’Hôpital (de
gueules au coq d’argent, barbé, crêté, becqué et membré d’or,
le cou chargé d’un écusson d’azur à la fleur de lis d’or) 1 .
Enfin, et après le décès de son quatrième mari, elle prit comme
cinquième et dernier époux, le 30 avril 1621, au château de Montmirail,
René de La Haye, seigneur de Raiseux. D’après l’armorial de
Joseph Audouys, la famille de La Haye de Brissarthe, armait,
d’argent à trois bandes de sable et aussi écartelé de La Haye
et de Charnacé (d’azur à trois croix pattées d’or) 2 .
Au terme d’une vie mouvementée, marquée par le déclin de la famille
Gruuthuyse, Catherine, dernière descendante, décédera en 1630 ou un peu
plus tard, mettant un point final à l’épopée de cette célèbre famille
brugeoise.
1 Anselme, Histoire, T. 7, pp. 434-435 – Barrey, Le Havre-Maritime, pp. 131 et 209 -
Bibliothèque de Besançon, Collection Granvelle, f° 240 – du Chesne, L’Ordre du Saint-
Esprit, T. 1, pp. 186-188 - L’anonyme de Carpentras, Flibustier français dans la mer
des Antilles - Mézin, Papiers d’origine privée, T. 8, T//1723/13, p. 64 – Pattou,
Lhospital, pp. 1 et 6
2 Selon l’armorial de La Sarthe, cette famille était originaire d’Anjou, d’un lieu appelé La
Haye de Brissarthe. Jean de La Haye aurait déménagé dans le Maine vers 1450. Il épousa
Jeanne Sevaud et initia ainsi la branche des Raiseux. Un Pierre de la Haye, chevalier,
seigeur de Raiseux, habitait à Juvigné et possédait les domaines et la seigneurie de
Raiseux dont il tirait une rente de 500 livres. En 1647, un Antoine de La Haye est
mentionné comme baron de Raiseux. Le manoir est aussi cité comme “le manoir de
Réseul” et est situé entre Juvigné-des-Landes et Saint-Hilaire-du-Maine. D’après
Guichenon, René de La Haye, était le fils aîné de Pierre, seigneur de La Haye-de-
Brissarthe en Anjou, et de Renée d’Antenaise. L’armorial de 1696 donne pour la famille
de La Hay, d’argent à trois barres de sable (Audouys, Projet d’armorial d’Anjou,
élément n° 96 - Bonneserre de Saint-Denis, Antenaise, pp. 155 et 157 – Cauvin,
Supplément, p. 85 - Chassin du Guerny Armorial de La Sarthe, T. 42, pp. 104-105 -
Duchemin, Inventaire-Mayenne, T. 2, B. 2276, p. 2 - Guichenon, Bresse, T. 3, p. 30 –
Lainé, Archives, T. 8, p. 34).
Gruuthuyse et héraldique 125

V. FAMILLE VAN DEN GRUUTHUYSE DITE DE BRUGES
Geldolf van den Gruuthuyse
x (Catherine ?) van der Aa, dame de Grimbergen et de
Pollare
Jean I, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen
x Marguerite van Ghistelles
Geldolf van den
Gruuthuyse
Catherine van den
Gruuthuyse
x Jean van Axele
Jean II, seigneur de Gruuthuse + 1396
x 1 (1355) Agnès Pipenpoy
x 2 Gertrude Hoste (citée le 26 mai 1368)
x 3 (septembre 1368) Isabelle de Looz d'Agimont
x 4 (1389) Agnès de Mortagne, dame d’Espierres
+ 1438
Jeanne van
den
Gruuthuyse
x Gilles
Hooft
N. van den
Gruuthuyse
x Gilles
Hoste
Roland van
den
Gruuthuyse
x Catherine
Trions
Geldolf van
den
Gruuthuyse
x Catherine
Cremps
1) (?) Jean
van den
Gruuthuyse
+ Nicopolis
1396
x Marie
t'Serclaes
1) (?) Geldolf
van den
Gruuthuyse
3 ?) Isabelle
van den
Gruuthuyse
+ avant 1409
x Henri van
Berghen
+ 1419
4) Jean III, seigneur de
Gruuthuse
° vers 1390 + avant 1450
x (1416) Marie van
Steenhuyse
4) Catherine
van den
Gruuthuyse
+ 1460
x Henri van
Wassenare
+ 1447
4) Jeanne van
den
Gruuthuyse
x Jean Vilain,
seigneur
d’Huize
Catherine van
den
Gruuthuyse
x (~1415)
Jean Mennens
+ 1437
Agnès van
den
Gruuthuyse
x Jean Swaef
Louis de
Bruges,
seigneur de
Gruuthuse
x (1450)
Marguerite
van Borsele
Louise van
den
Gruuthuyse
+ 1488
x Louis de
Flandre
Jeanne van
den
Gruuthuyse
x (1443) Jean
van
Ghistelles,
seigneur
d’Esquelbecq
Isabelle
van den
Gruuthuyse
+ 1491
Marguerite
van den
Gruuthuyse
Gruuthuyse et héraldique 126

Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, chevalier de la Toison d’Or (1460), comte de Winchester (1472)
x (1450) Marguerite van Borsele
Louis de
Bruges,
seigneur
d’Espierres
+ 7-1-1461
(enterré à
Oostkamp)
Jean IV de Bruges, seigneur
de Gruuthuse
+ 8-8-1512
x 1 Marie d’Auxy
x 2 (1505) Marie de Melun
Jeanne van
den
Gruuthuyse
x (1476)
Jacques II,
comte de
Horne,
seigneur
d’Altena
+ 8-12-1502
Marie van
den
Gruuthuyse
x Adrien II,
seigneur de
Cruijningen
+ ± 1490
Marguerite
van den
Gruuthuyse
Enterré à
Coudenberg
Bruxelles
Jean van den Gruuthuyse,
sénéchal d’Anjou
+ avant 15-3-1510
x 1 (1480) Renée de Bueil
x 2 (± 1484) Louise de
Nesle, dame d’Offémont
+ 1530
1) Marguerite
van den
Gruuthuyse
x Jacques II
de
Luxembourg,
seigneur de
Fiennes
+ 1519
1 ou 2) Louis
II de Bruges,
seigneur de
Gruuthuse
+ durant le
siège de
Naples fin
juillet 1528
2) René de
Bruges,
seigneur de
Gruuthuse
+ 1572
x (1558)
Beatrix de La
Chambre
° 1540
+ après 1581
2) Anne,
religieuse à
Béthune
2) François de
La Gruthuse,
mort juste
après
naissance
2) Antoine de
La Gruthuse
+ 1494
2) Louis de
La Gruthuse,
seigneur
d’Offémont,
Avelgem,
sénéchal
d’Anjou
+ 24-8-1524
x Marie de
Moy
Catherine de Bruges, dame de Gruuthuse ° ~1555 + ~1630/1631
x 1 (1574) Louis de la Baume, baron et dès 1581 comte de Saint-Amour
x 2 (1593) Charles de Montjouvent dit de Messey
x 3 (1597) Scipion de Champier, seigneur de Saint-Hilaire
x 4 (1615) Achille de l’Hopital, baron de Cordoux
x 5 (1621) René de la Haye, seigneur de Reyseux
Gruuthuyse et héraldique 127

A°1329
A°1336-1339
I. Geldolf van den Gruuthuyse x (Catherine ?) van der Aa,
dame de Grimbergen et de Pollare 1
II. A. Jean I, seigneur de Gruuthuse et de Grimbergen 2
x Marguerite van Ghistelles (citée avec son mari en 1339 et
avec son fils en 1357)
A°1372-1392
A°1393
A°1393
A°1442
III. A-a. Jean II, seigneur de Gruuthuse et de
Grimbergen, drossard du Brabant de 1372 à 1378 (mort
fin août 1396) 3
x 1) (1355) Agnès Pipenpoy
x 2) Gertrude Hoste, veuve
d’Henri Braderick (citée le
26 mai 1368)
x 3) (septembre 1368) Isabelle de
Looz d'Agimont
x 4) (contrat de mariage 28 avril
1389) Agnès de Mortagne,
dame d’ Espierres (morte le 3 août1438)
IV. A-1-a. (?) Jean van den Gruuthuyse (présent en 1393
au tournoi de Bruges – mort à Nicopolis 1396) 4
x Marie t'Serclaes
V. A. Agnès van den Gruuthuyse x Jean Swaef
IV. A-1-b. (?) Geldolf van den Gruuthuyse (présent en
1393 au tournoi de Bruges) 5
IV. A-1 of 3-c. Isabelle van den Gruuthuyse (morte avant
1409)
x Henri van Berghen (mort 1419)
IV. A-4-d. Jean III, seigneur de Gruuthuse (né vers
1390 – mort après 1447 et avant septembre 1450) 6
x (1416) Marie van Steenhuyse
1 Ecu suivant un sceau de 1329.
2 Ecu suivant un sceau de 1336 et de 1339.
3 Ecu suivant les sceaux entre 1372 et 1392.
4 Ecu suivant le tournoi de Bruges de 1393. Voir p. 63.
5 Ecu suivant le tournoi de Bruges de 1393. Voir p. 63.
6 Ecu suivant le sceau de 1442.
Gruuthuyse et héraldique 128

A°1455-1483
V. A-a. Louis I de Bruges, seigneur de Gruuthuse,
chevalier de la Toison d’Or (1460), comte de
Winchester (1472) (né vers
1423 – mort à Gand en 1492) 1
x (1450) Marguerite van Borsele
(morte le 29 août 1510)
A°1494
A°1498
A°1512
VI. A-a. Louis de Bruges, seigneur d’Espierres (mort
le 7 janvier 1461, enterré à Oostkamp) 2
VI. A-b. Jean IV de Bruges, seigneur de
Gruuthuse, conseiller et chambellan du roi,
chevalier de l’Orde de Saint-
Michel, luitenant-général de
Picardie (mort le 8 août 1512)
x 1) Marie d’Auxy
x 2) (30 novembre 1505) Marie
de Melun (morte le 10 octobre 1553) 3
VII. A-1-a. Marguerite de Bruges, dame d’Auxy,
Flavy
x Jacques II de Luxembourg, seigneur de
Fiennes, chevalier de la Toison d’Or (mort en
1519) 4
VII. A-1 ou 2-b. Louis II de Bruges, seigneur de
Gruuthuse (emprisonné durant la bataille de
Pavie en 1525 et mort durant le siège de Naples
fin juillet 1528) 5
1 Ecu suivant les sceaux de 1455 à 1483.
2 Bethune, Epitaphes, p. 302 – Van Praet, Recherches, p. 61 - Visart de Bocarmé,
Gruuthuuse, pp. 429-430.
3 Ecu suivant le sceau de 1494 et le vitrail de l’église de Famechon avec mention de la
date de 1498. En fait, il arme suivant ce vitrail, parti en I, écartelé Gruuthuyse-Aa; en
II, contre parti en 1, Auxy (échiqueté d’or et de gueules); en 2, Melun (d’azur à sept
besants d’or, posés 3, 3 et 1, au chef de même) (Demay, Clairambault, n° 4288 -
Guynemer, Offémont, p. 50 – Rodière, Epitaphier, p. 428).
4 Ecu suivant les quartiers de son fils (Maurice, Toison d’Or, p. 186 - Pattou, Luxembourg,
p. 13).
5 Ecu suivant le vitrail de l’église de Famechon (Rodière, Epitaphier, p. 427).
Gruuthuyse et héraldique 129

A°1531
A°1593
A° 1502
VII. A-2-c. René de Bruges, seigneur de
Gruuthuse (meurt quasi en faillite en 1572)
x (1558) Beatrix de Seyssel, dite de La Chambre,
dame de la maison de Catherine de Médicis
de 1554 à1560 (né 1540 (?) – morte après
1581) 1
VIII. A. Catherine de Bruges, dame de
Gruuthuse (née vers 1555 – morte vers
1630/1631)
x 1) (15 juin 1574) Louis de la Baume, baron
et dès 1581 comte de Saint-Amour
x 2) (19 mars 1593) Charles de Montjouvent
dit de Messey (assassiné en 1596) 2
x 3) (1597) Scipion de Champier, seigneur de
Saint-Hilaire (mort avant le 16 août 1612
en duel avec Emmanuel-Philibert de la
Baume, comte de Saint-Amour) 3
x 4) (1615) Achille de l’Hopital, baron de
Cordoux
x 5) (30 avril 1621) René de la Haye, seigneur
de Raiseux 4
VII. A-2-d. Anne, religieuse à Béthune 5
VI. A-c. Jeanne van den Gruuthuyse
x (1 décembre 1476) Jacques II, comte de Horne,
seigneur d’Altena (mort le 8 décembre 1502) 6
1 Ecu suivant le tournoi de Gand du 11 juin 1531 (de Cotarel, Barbe d’Amboise, pp. 9, 71
et 73 – de La Ferrière, Catherine de Médicis, p. xli - Desmarais, de La Palice, p. 3 – van
den Eeckhout, Gand, n° 20, pp. 369-370 - zum Kolk, Officiers, p. 3).
2 Ecu suivant le vitrail de l’église de Famechon avec mention de la date de 1571 (lisez
1591). En 1596, la “dame Catherine de Bruges, veuve dudict seigneur de Montjouvent”
est mentionnée. Son époux fut assassiné un peu auparavant, la même année (Michon,
Saône-et-Loire, n° B 918, A° 1596).
3 En 1611, “séparation de biens demandée par Catherine de Bruges, comtesse de
Grateneuse, baronne de Montmiral, la Bazoche et Faulton, femme en troisièmes noces
de Scipion de Champier, marquis de Vaux, seigneur du Bouchot, capitaine de cent
gentilshommes de la maison du Roi, colonel de l'infanterie italienne” (Michon, Saôneet-Loire,
n° B 980, A° 1611).
4 de Cotarel, Barbe d’Amboise, p. 9 – Desmarais, de La Palice, pp. 3 et 6 - Michon, Saôneet-Loire,
n° B 1006, A° 1617 - Vanden Bussche, Inventaire, n° 636-639-24.
5 Rodière, Epitaphier, p. 426 - Van Praet, Recherches, p. 77.
6 Ecu suivant l’épitaphe de l’église des Mineurs à Malines (Butkens, Trophées, T. I, p.
621 et T. II, p. 112 - van den Eynde, Mechelen, T. 2, p. 15 - Van Praet, Recherches, p.
62).
Gruuthuyse et héraldique 130

VI. A-d. Marie van den Gruuthuyse
x Adriaen II, seigneur de Cruijningen, vicomte de
Zélande de 1451 à 1473 (mort vers 1490) 1
VI. A-e. Marguerite van den Gruuthuyse, enterrée au
Coudenberg à Bruxelles 2
VI. A-f. Jean de La Gruthuse, chevalier, conseiller et
chambellan du roi, sénéchal d’Anjou (mort avant
le 15 mars 1510) 3
x 1) (18 mars 1480) Renée de Bueil était enceinte
le 30 novembre 1480 4
x 2) (vers 1484) Louise de Nesle, dame
d’Offémont (morte 1530) 5
VII. A-a. François de La Gruthuse, mort juste après
la naissance 6
VII. A-b. Antoine de La Gruthuse (mort en janvier
1494) 7
VII. A-c. Louis de La Gruthuse, seigneur
d’Offémont, Avelgem (mort le 4 août 1524)
x Marie de Moy 8
V. A-b. Louise van den Gruuthuyse (morte 1488)
x Louis de Flandre, seigneur de Praat 9
V. A-c. Jeanne van den Gruuthuyse
x (1443) Jean van Ghistelles, seigneur
d’Esquelbecq 10
1 Dek, Cruijningen, pp. 92 et 97 - Van Praet, Recherches, p. 62.
2 Butkens, Trophées, T. II, p. 112 - Van Praet, Recherches, p. 61.
3 Ecu suivant le vitrail de l’église de Val-Sainte-Croix-lez-Offémont (Rodière, Epitaphier,
pp. 578-579 et 582 - Visart de Bocarmé, Gruuthuuse, p. 430).
4 Vaesen, Lettres de Louis XI, T. VIII, n° MDXLIX, BonaVentura, 30 novembre 1480,
pp. 319-320.
5 Guynemer, Offémont, pp. 49-53 - Rodière, Epitaphier, p. 578 - Van Praet, Recherches,
pp. 62-63.
6 Guynemer, Offémont, p. 52.
7 Guynemer, Offémont, p. 52.
8 Ecu suivant le vitrail de l’église de Val-Sainte-Croix-lez-Offémont (Guynemer,
Offémont, pp. 51-52 - Rodière, Epitaphier, pp. 578-579 et 582).
9 Ecu suivant les quartiers de son fils (Donche, Edelen, n° 1829 - Maurice, Toison d’Or,
p. 206 - Van Praet, Recherches, p. 59).
10 Bethune, Epitaphes, pp. 270 et 279 - Pattou, Ghistelles, p. 11 – Schwennicke,
Europäische, T. 27, table 69 - Van Praet, Recherches, p. 59.
Gruuthuyse et héraldique 131

A°1365-1374
V. A-d. (suivant Butkens) Elisabeth van den
Gruuthuyse, religieuse au couvent Galilea à Gand
(morte 1491) 1
V. A-e. (suivant Butkens) Marguerite van den
Gruuthuyse 2
IV. A-4-e. Catherine van den Gruuthuyse (morte 1460 et
enterrée à Wassenaar)
x Henri van Wassenare (mort 1447) 3
IV. A-4-f. Jeanne van den Gruuthuyse
x Jean Vilain, seigneur d’Huize 4
III. A-b. Geldolf van den Gruuthuyse
x Catherine Cremps 5
IV. A. Catherine van den Gruuthuyse
x (vers 1415) Jean Mennens (mort 1437)
III. A-c. Roland van den Gruuthuyse
x Catherine Trions
III. A-d. Jeanne van den Gruuthuyse
x Gilles Hooft
III. A-e. N. van den Gruuthuyse
x Gilles Hoste 6
II. B. Geldolf van den Gruuthuyse (tué ≈ 1372)
II. C. Catherine van den Gruuthuyse
x Jean van Axele
1 Butkens mentionne une Philipotte, fille du frère d’Isabelle, Louis de Bruges, comme
religieuse dans le même couvent, morte en 1502 (Butkens, Trophées, T. II, p. 112 - Van
Praet, Recherches, p. 60).
2 Butkens, Trophées, T. II, p. 112 - Van Praet, Recherches, p. 60.
3 Bockenberg, Prisca Bataviae, p. 153 - Butkens, Trophées, T. II, p. 111 - Gilliodts-van
Severen, Inventaire, T. II, p. 356 – Janse, Ridderschap, p. 216 - Merghelynck, Brugge,
p. 37, 1421 / 1422 - Merghelynck, Kortrijk, p. 69, 13 jan. 1437 / 16 sept. 1437 – Obreen,
Wassenaer, p. 31.
4 Ecu suivant le vitrail de l’église de Pamel (Bethune, Epitaphes, p. 91).
5 Ecu suivant un sceau de 1365 et de 1374 (Butkens, Trophées, T. I, pp. 667-672 - de
L’Espinoy, Prelats).
6 Merghelynck, Kortrijk, n° 2, 1365 et p. 31, 8 mai 1396 / 19 sept. 1396.
Gruuthuyse et héraldique 132

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Gruuthuyse et héraldique 144

LE CONTENU
Introduction 1
I. Gruuthuyse, l’héraldique ou l’expression de puissance
Généalogie de la famille van den Gruuthuyse
A-I. Les seigneurs de Gruuthuse
1. Geldolf de Bruges, seigneur de Gruuthuse 3
2. Jean I van den Gruuthuyse, seigneur de Grimbergen 4
3. Jean II van den Gruuthuyse dit van der Aa 6
4. Jean III van den Gruuthuyse 11
5. Louis van den Gruuthuyse dit de Bruges 13
A-II. Les collatéraux masculins
1. Geldolf van den Gruuthuyse, frère de Jean I 16
2. Geldolf van den Gruuthuyse, frère de Jean II 16
3. Roland van den Gruuthuyse, frère de Jean II 17
4. Jean et Geldolf van den Gruuthuyse 18
A-III. Les descendants non avérés
1. Arnou van den Gruuthuyse 22
2. Evrart van den Gruuthuyse 22
3. Lysbette van den Gruuthuyse 22
4. Jàcome de Burges 23
B-I. Les armes familiales 24
B-II. Le cri 28
B-III. Le cimier 29
Conclusions 34
Sources des sceaux 35
Les armoriaux 37
II. Le tournoi de Bruges du mardi 11 mars 1393 39
Liste alphabétique des participants 50
Table héraldique des participants 83
III. Manipulation des quartiers - Analyse héraldique du vitrail de
Jean IV de Bruges et de Marie de Melun
IV. Jean de Bruges, seigneur d’Espierres, et Jean van den
Gruuthuyse, les deux fils de Louis de Bruges, seigneur de
Gruuthuse
V. Requiem pour Gruuthuyse ou la vie mouvementée de
Catherine de Bruges
89
108
114
VI. Tableau généalogique de la famille van den Gruuthuyse 126
Bibliographie 133
Gruuthuyse et héraldique 145