Panorama de presse quotidien du 03 06 2022

PANORAMA DE PRESSE 

Du 03/06/2022 

- Coopératives………………………………………………………………….……………………p.2-4 

- Viticulture-Environnement………………………………………………………….………p.5-8 

- Vinification-Innovation……………………………………………………………….……….p.9-10 

- Commerce-Réglementation.……………………………………………………….………p.11-13 

- Patrimoine-Culture.……………………………………………………………………..…..…p.14-21 

- Tourisme……………………………………………………………………………………..……..p.22-36 

- Portrait-Cuvées.…………………………………………….…………………………….……..p.37-50 

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Web 

FRA 

Famille du média : Médias spécialisés grand public 

Audience : 11241 

Sujet du média : Tourisme-Gastronomie 

2 Juin 2022 

Journalistes : - 

Nombre de mots : 2653 

lachampagnedesophieclaeys.fr p. 1/2 

La Champagne de Sophie Claeys 

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Eric Potié et Vincent Jourdan 

Le conseil d'administration de la section Champagne de la Fédération des coopératives LCA GE a élu un nouveau président : 

Vincent Jourdan (président de la coopérative de Sermiers). Vincent Jourdan prend ainsi la succession d'Eric Potié ( lire ici ) 

qui assurait la présidence de la Fédération des coopératives vinicoles de la Champagne* depuis 2011. 

Animé par la volonté de représenter efficacement les coopératives champenoises, Eric Potié a notamment porté en 2019 le 

projet de fusion des fédérations de coopératives agricoles et viticoles de la région Grand Est. Cette fusion a donné naissance à 

Coop de France Grand Est devenue LCA GE La coopération agricole Grand Est, dont les coopératives champenoises 

constituent une section dynamique et bien structurée. Durant ses 11 ans de présidence, Eric Potié a défendu une politique 

visant à renforcer l'attractivité des coopératives et à promouvoir le développement des Marques de la coopération. 

Lors de l'assemblée annuelle de la section Champagne le 17 mai dernier, Eric Potié avait informé de sa volonté de ne pas 

renouveler son mandat de Président, soulignant sa « satisfaction de voir l'arrivée dans les coopératives de jeunes, fiers d'être 

vignerons et coopérateurs et qui ont compris que la coopération est un choix pertinent et moderne pour un viticulteur OU 

une viticultrice en Champagne ». 

Dans le prolongement de son prédécesseur, Vincent Jourdan entend maintenir un lien de proximité étroit avec le SGV, 

considérant que l'unité est la base de la réussite du vignoble. Il est également attaché à l'animation du réseau de coopératives 

champenoises évoquant « la nécessité de favoriser les échanges pour maintenir un lien étroit entre la fédération et ses 

coopératives adhérentes ». 

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La Champagne de Sophie Claeys 

2 Juin 2022 

lachampagnedesophieclaeys.fr p. 2/2 

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Vincent Jourdan souhaite assumer ses fonctions en s'appuyant sur les membres de son bureau composé de deux 

Vice-Président-e-s (Véronique Blin et Christian Jojot), d'un secrétaire général (Xavier Muller), d'un secrétaire adjoint 

(Rémi Durand). Les autres membres siégeant au bureau étant : Fabrice Delagarde Christophe Lemoine, Eric Potié, 

Catherine Salhrogne, James Chevillet Laurent Klepka, Manuel Michaud. 

* La section Champagne de La Coopération Agricole Grand Est s'attache quotidiennement à représenter les 126 

coopératives viticoles adhérentes et à défendre leurs intérêts. Les coopératives champenoises regroupent près de 14 000 

coopérateurs déclarants de récolte représentant 13 580 hectares. 28 millions de bouteilles ont été vendues en 2021 sous les 

marques coopératives. 

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Presse écrite 

FRA 

Famille du média : PQR/PQD 

Edition : 03 juin 2022 P.12-12 

(Quotidiens régionaux) 


Périodicité : Quotidienne 

Nombre de mots : 303 


Sujet du média : 

Actualités-Infos Générales 

p. 1/1 

VITRYETSARÉGION 

VITICULTURE 

Du nouveau 

à la Fédération 

des coopératives 

MARNE Vincent Jourdan est le nouveau président de la section Champagne 

de la Fédération des coopératives. II succède à Eric Potié. 

Ce 

jeudi 2 juin, le conseil d’ad 

ministration de la section 

Champagne de la Fédération 

des coopératives a élu son nou 

veau président. II s’agit de Vincent 

Jourdan, actuel président de la co 

opérative de Sermiers. Ce dernier 

prend ainsi la succession d’Eric Po 

tié qui assurait la présidence de 

puis 2011. 

Lors de l’assemblée annuelle, Eric 

Potié avait informé de sa volonté 

de ne pas renouveler son mandat 

de président, soulignant sa « satis 

faction de voir l'arrivée dans les co 

opératives de jeunes, fiers d’être vi 

gnerons et coopêrateurs et qui ont 

compris que la coopêration est un 

choix pertinent et moderne pour un 

viticulteur ou une viticultrice en 

Champagne ». 

“La coopêration est 

un choix pertinent 

et moderne 

pourun viticulteur 

ou une viticultrice 

en Champagne” 

Eric Potié 

Dans le prolongement de son pré 

décesseur, Vincent Jourdan a indi 

qué vouloir maintenir une proxi 

mité étroite avec le SGV, considé 

rant que l’unité est la base de la 

Vincent Jourdan a pu savourer son êlection avec une coupe... de champagne. 

réussite du vignoble. 

Celui-ci a exprimé son attache 

ment à l’animation du réseau de 

coopératives champenoises, évo 

quant « la nêcessité de favoriser les 

échanges pour maintenir un lien 

étroit entre la fédération et ses co 

opératives adhérentes ». 

Vincent Jourdan assumera ses 

fonctions en s’appuyant sur les 

membres de son bureau composé 

de deux vice-présidents (Véro 

nique Blin et Christian Jojot), d’un 

secrétaire général (Xavier Muller), 

d’un secrétaire adjoint (Rémi Du 

rand). 

Les autres membres siégeant au 

bureau étant : Fabrice Delagarde 

Christophe Lemoine, Eric Potié, Ca 

therine Salhrogne, James Chevillet 

Laurent Klepka, Manuel Mi 

chaud. 

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Phyto 

Pour l’Echa, le glyphosate n’est toujours 

pas cancérogène 

Publié le 01/06/2022 - 15:17 par Viti Veille 

L’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), basée à Helsinki (Finlande), a 

publié le 30 mai dernier ses nouvelles conclusions sur le glyphosate. Le comité en charge de 

l’analyse des risques de l’ECHA, qui a réalisé un examen approfondi des preuves 

scientifiques, assure que le glyphosate n’est pas cancérogène, comme en 2017. Il maintient, 

en revanche, sa classification dans les produits qui causent de sérieux dommages aux yeux et 

sont toxiques pour la vie aquatique. 

« L’avis de l’ECHA était déterminant pour l’avenir du glyphosate. Si l’agence européenne, 

basée à Helsinki, avait classé le célèbre herbicide dans l’une ou l’autre de ces catégories, 

celui-ci n’aurait pu être réautorisé à l’issue de l’expiration de sa licence, fin 2022. La 

réglementation européenne interdit en effet, théoriquement, l’arrivée sur le marché des 

pesticides répondant à ces critères de danger (cancérogène, mutagène ou reprotoxique). 

Ainsi, l’ECHA ne juge le produit dangereux que pour les yeux des utilisateurs et toxique pour 

les organismes aquatiques – deux caractéristiques n’entraînant pas le rejet automatique de la 

demande d’autorisation », rappellent nos confrères du Monde qui ont relayé l’information. 

L’ECHA va maintenant envoyer son avis à la Commission européenne et à l’Efsa. 

« L’Efsa va entreprendre sa propre analyse de risque du glyphosate, qui devrait être prête en 

Juillet 2023. La Commission européenne analysera les conclusions de l’Efsa et le 

renouvellement du rapport d’évaluation de la Suède, de la France, de la Hongrie et des Pays- 

Bas. La Commission proposera ensuite un rapport de renouvellement et un projet de 

régulation aux Etats membres, si le renouvellement du glyphosate est approuvé ou non », 

explique l’ECHA.

Maladies 

Quels fongicides pour remplacer le 

mancozèbe dans la lutte mildiou et blackrot? 

Publié le 01/06/2022 - 09:49 par Séverine Favre VitiVeille 

Du fait de son classement CMR, le mancozèbe était moins utilisé dans les vignes. Néanmoins, 

son retrait du marché fait un vide dans la lutte contre le black-rot et réduit encore la liste des 

fongicides multisites. 

Il y a un an et demi maintenant, la Commission européenne confirmait le retrait du 

mancozèbe du marché de l’Union européenne. La molécule reconnue CMR2, susceptible de 

nuire à la fertilité ou au fœtus (H361d), est désormais interdite d’usage dans les vignes. La 

période d’utilisation des stocks est terminée ; 2022 est la première vraie campagne sans 

mancozèbe. 

Brevetée en 1962, la molécule fongicide était homologuée pour plusieurs usages en France : 

mildiou, black-rot, rougeot parasitaire, excoriose et bactérioses. Dans de nombreux 

programmes intégrant des spécialités CMR, le mancozèbe était souvent une référence dans la 

lutte contre le black-rot en début de cycle végétatif sur les cépages sensibles à la maladie

comme l’ugni-blanc, le sauvignon, le muscadet, le gamay… Pour remplacer ce fongicide 

multisite de contact et polyvalent, plusieurs solutions sont possibles. 

Métirame, dithianon et folpel contre le black-rot 

En première intention, contre le black-rot, c’est le métirame qui remplace le mancozèbe. 

Les deux molécules appartiennent à la même famille des dithiocarbamates. Le métirame 

présente l’avantage de ne pas être classé CMR et de ne pas faire l’objet d’un processus de 

reclassification qui changerait cet état de fait à court terme (source BASF). Par ailleurs, selon 

les spécialités commerciales la ZNT aquatique est de seulement 5 mètres comme c’est le cas 

avec Enervin. 

Utiliser du dithianon est une autre possibilité. Cette molécule bien connue des 

arboriculteurs, fait partie avec le métirame, le folpel et le cuivre des quatre dernières matières 

actives multisites autorisées au sein de l’Union européenne. Pour cette campagne 2022, le 

dithianon se retrouve dans la spécialité Futura de BASF en association avec du phosphonate 

de potassium. La ZNT associée est de 20 mètres et la matière active dithianon est classée 

CMR2 (H351= susceptible de provoquer le cancer). Pour la campagne 2023-2024, BASF 

prévoit un développement du dithianon sur le marché vigne et un lancement d’un nouveau 

produit à base de dithianon seul. 

Quelques spécialités à base de folpel assez dosées homologuées sur black-rot pourraient aussi 

rendre service en début de saison (ex. Hidalgo Star ou Folpan 80 WDG d’Adama avec une 

dose maximum d'1,9 kg/ha). Pour rappel, le folpel est homologué contre le black-rot depuis 

2017. La molécule multisite est classée CMR2 (H351= susceptible de provoquer le cancer). 

Des substitutions aussi pour la lutte contre le mildiou 

Pour un usage antimildiou prioritaire, les solutions de substitution du mancozèbe peuvent 

aussi reposer sur le métirame et le folpel. 

Pour ceux qui voudraient commencer des itinéraires sans produits cancérogènes mutagènes 

reprotoxiques (CMR), la combinaison cuivre-phosphonate de potassium ou cuivre-disodium 

phosphonate sur des pressions moins fortes se déploient de plus en plus. Le pack Zorvec 

Zelavin Trel (oxathiapiproline+ zoxamide + sulfate de cuivre) est une alternative. La 

spécialité qui présente une ZNT de 20 mètres a une très bonne résistance au lessivage de 

100 mm. Sur ce produit, comme sur les packs Zorvec Zelavin Bel et Bria, Corteva préconise 

deux applications maximum/an. 

Les experts phyto qui suivent de près l’apparition de résistance lancent de plus en plus de 

signaux d’alerte concernant la zoxamide. 

Trop de zoxamide dans les programmes ? 

La zoxamide, molécule fongicide unisite, apparaît dans de nombreuses spécialités : 

Lingot, Presidium (diméthomorphe + zoxamide), Ampexio (mandipropamide + zoxamide), 

Pajo (cymoxanil + zoxamide), Zorvec Zelavin (oxathiapiproline + zoxamide), Amaline Flow 

(sulfate de cuivre tribasique + zoxamide)…

Les inquiétudes sont confirmées par la dernière note technique de résistance 2022 : les 

premières détections de résistances à la zoxamide ont été constatées. Les 

recommandations sont donc portées à une application plus une application supplémentaire 

éventuelle uniquement en association avec un mode d’action multisite. 

Homologation : feu vert au Canada 

En 2020, Santé Canada a terminé la réévaluation du mancozèbe. Les autorités canadiennes ont 

jugé acceptable de maintenir l’homologation de certains produits contenant du mancozèbe, 

notamment sur vigne. « Le mancozèbe est apprécié pour ses performances constantes, son 

utilisation économique et, en raison de son mode d’action multisite, son intégration dans les 

programmes de lutte antiparasitaire intégrée afin de prévenir la résistance aux maladies. Une 

évaluation des renseignements scientifiques disponibles révèle que la plupart des utilisations 

des produits contenant du mancozèbe sont conformes aux normes établies pour la protection 

de la santé humaine et de l’environnement lorsqu’ils sont utilisés conformément aux 

conditions d’homologation révisées », peut-on lire dans la décision. 

Sur vigne, au Canada, un seul traitement à base de mancozèbe est à ce jour autorisé.

Nouvelle levée de fonds de 2 millions € pour 

MyBacchus 

L'entreprise à l'origine d'outils connectés de suivi et pilotage des fermentations a réuni anciens 

et nouveaux investisseurs pour l'accompagner dans son développement. Développement 

hexgonal et international sont au programme, tout en maintenant les ressources d'innovation. 

Par Olivier Bazalge Le 02 juin 2022 Vitisphère.com 

Alexandre Ermenault et son équipe vont poursuivre leur développement grâce à cette nouvelle 

levée de fonds - crédit photo : MyBacchus 

Après avoir levé 700 000 € en 2021, la start-up nantaise MyBacchus, créatrice de la bonde 

connectée ou du densimètre connecté Densios, « confirme son essor avec une levée de 2 

millions d’euros », annonce un communiqué. Alors qu’elle a intégré « de belles maisons 

vinicoles en France », la société nantaise fondée en 2018 a maintenant l’ambition 

« d’accélérer son développement sur le territoire français et à l’international », poursuit le 

communiqué. 

Grâce à un tour de table mené par Demeter Investment Managers (via son fonds VitiRev 

Innovation, dédié à la transition écologique du secteur viti-vinicole), d’autres investisseurs ont 

abondé au projet né de l’imagination d’Alexandre Ermenault, fondateur de MyBacchus. 

Atlantique Vendée Innovation (fonds du Crédit Agricole Atlantique Vendée), Holnest, et des 

investisseurs privés (Antoine Garnier et Sophie Pallas) se sont joints à l’aventure, ainsi que les 

investisseurs historiques Pays de la Loire Développement (géré par Sodero Gestion) et 

Bamboo, qui continuent de soutenir la croissance de l’entreprise. 

Pilotage et suivi automatisés 

Fin 2020, tous les produits à destination des domaines vinicoles de My Bacchus ont été 

groupés sous la marque Onafis. « Onafis ouvre la voie de l’efficience en chai en réduisant 

fortement les consommations en énergie ainsi que l’investissement en temps, argent et 

matériels nécessaires aux contrôles usuels », retrace un communiqué. Les outils développés 

par MyBacchus accompagnent les vignerons dans le pilotage et la surveillance du suivi de 

l’évolution des vins de la fermentation jusqu’à la fin de l’élevage.

Ce nouveau financement va permettre de renforcer et structurer l’équipe actuelle de 6 

personnes, tout en poursuivant les activités de recherche et développement. « Cette levée de 

fonds nous donne les moyens de notre ambition à automatiser avec intelligence des actions 

aujourd’hui sans valeurs ajoutées et répondre aux sollicitations sur tout le territoire français 

et à l’international. Je veux que My Bacchus soit le leader des solutions intelligentes pour des 

chais écologiques et des vins de qualités maitrisées », appuie ainsi Alexandre Ermenault par 

communiqué.

Taxe du soleil 

Tout savoir sur la révision des droits 

d'accises des vins importés au Royaume-Uni 

Publié le 31/05/2022 - 10:22 par Séverine Favre / VitiVeille 

Le Royaume-Uni révise le tarif de ses droits d'accises sur tous les vins étrangers importés. Les 

nouvelles règles, applicables en 2023, complexifient les procédures et entraînent une 

augmentation des taxes sur les vins tranquilles présentant un degré d’alcool supérieur ou égal 

à 12. A contrario, les droits d'accises sur les vins effervescents diminuent. 

En 2021, la France a exporté 11 % de ses vins vers le Royaume-Uni, soit 1,4 million 

d’hectolitres. Le pays se positionne comme le troisième client en volume et le second en 

valeur. Ces quelques chiffres donnent une idée de l’importance que pourrait avoir un 

changement de tarifs douaniers applicables par les Britanniques aux vins français importés. Et 

il s’avère qu’un tel projet est dans l’air. 

À Londres, l’administration s’affaire à simplifier les procédures d’échanges de biens 

transfrontaliers. Mais concernant le vin, l’affaire semble tourner au vinaigre.

Les droits d’accises sont une taxe, type TVA, que le gouvernement britannique applique sur 

les boissons alcoolisées depuis le XVII e siècle. Sur les dix dernières années, les droits 

d’accises britanniques sur le vin tranquille et sur le vin effervescent importés ont augmenté 

chaque année pour atteindre, en 2019, 2,23 £ par bouteille pour les vins tranquilles et 2,85 £ 

pour les vins effervescents. Ces droits d’accises ont été exceptionnellement gelés en 2020, 

2021 et 2022 du fait de la crise sanitaire (source Business France). 

Alors qu’il y avait jusqu’à présent un taux unique pour les droits d’accises, le ministère de 

l’Économie britannique envisage d’appliquer 14 taux différents sur une échelle croissante 

qui se déplace avec chaque augmentation d’un demi-point de pourcentage du volume 

d’alcool. In fine, sur les vins tranquilles, les taxes seront plus importantes pour tous les vins 

ayant un degré d’alcool supérieur ou égal à 12. Quelques exemples pour illustrer la nouvelle 

règle : 

• vin à 12,5°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,33 £/col, soit +4 % ; 

• vin à 12,5°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,43 £/col, soit +9 % ; 

• vin à 13°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,52 £/col, soit +13 % ; 

• vin à 13,5 . Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,62 £/col, soit +18 % ; 

• vin à 14°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,72 £/col, soit + 22%; 

• vin à 15°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,91 £/col, soit + 33%. 

Cette nouvelle règle pénalise les vins avec les plus hauts degrés d’alcool, souvent produits 

dans les pays méridionaux, d’où son nom de « taxe du soleil ». 

Les vins avec un degré d’alcool inférieur à 12°, eux, sortiraient gagnants. Les droits d’accises 

seraient moins importants que ceux appliqués aujourd’hui. Ainsi : 

• vin à 11°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,14 £/col, soit -4 %; 

• vin à 11,5°. Droit d’accise : 2,23 £/col - 2,23 £/col, soit 0% d’augmentation. 

Les vins effervescents seraient, eux aussi, « épargnés ». Le ministre de l’Économie prévoit la 

suppression de la taxe supplémentaire qui leur était appliquée jusqu’à présent. Ainsi, les droits 

sur une bouteille d’effervescent à 12 % passeraient de 2,86 £ à 2,33 £ (-53 pences). 

Les importateurs britanniques militent pour un taux unique 

La Wine and Spirit Trade Association (WSTA) s’oppose à cette proposition jugée complexe 

pour les douaniers et pour les opérateurs, mais également techniquement irréalisable et 

difficile à contrôler. « Les arguments avancés faisant état d’une mesure aux objectifs 

sanitaires ne tiennent pas la route en plus. Les spiritueux ne sont pas concernés. En revanche, 

les calculs montrent que le Trésor public en ressort gagnant. On estime que le nouveau 

système va générer entre 200 et 300 millions de livres en plus, somme à laquelle il faut retirer 

les 80 millions de livres de la taxe supplémentaire sur les vins effervescents. Nous dénonçons 

une mesure complexe qui incite à la fraude et qui concerne environ 30 % des vins importés. 

Pourquoi un tel système alors que les importateurs britanniques achètent en majorité des vins 

avec un degré compris entre 11 et 13 ?» s'interroge la WSTA. 

Tous les pays commerçant avec le Royaume-Uni seront concernés par cette règle qui 

devrait entrer en vigueur en février 2023. Mais certains seront plus durement frappés. 90 % 

des vins australiens importés en Grande-Bretagne verront leurs droits d’accises

augmenter. « La WSTA propose un taux unique pour tous les vins égal à celui proposé pour 

ceux à 12,5°. Il en est de même pour les vins fortifiés. Non aux huit taux proposés, un seul 

suffit. » 

Claire Prothon, Business France Royaume-Uni et Irlande : un surcoût à prendre en compte 

dans la construction des prix 

« La refonte des droits d’accises proposée par le chancelier britannique en octobre 2021 aurait 

en effet un impact sur les prix finaux des vins selon leur degré d’alcool. Les droits d’accises 

augmenteraient pour les vins tranquilles affichant un degré d’alcool supérieur à 11. Nous 

recommandons donc aux producteurs français de se tenir informés des conséquences de cette 

refonte pour chacun de leurs produits, et de la prendre en compte dans la construction de leurs 

prix, afin de s’assurer que leurs prix de vente consommateurs recommandés restent 

compétitifs par rapport à leurs concurrents sur le marché. Cette nouvelle refonte devrait 

probablement contribuer à renforcer la tendance à consommer des boissons affichant un taux 

d’alcool plus faible, et pourrait représenter une opportunité pour les produits pouvant offrir 

cet atout. »

Vign'Art s'installe aux quatre coins de la 

Champagne 

L’Hebdo du Vendredi du 02 06 22 

Les 18 œuvres du troisième festival dédié au land art et à l'art contemporain ont poussé depuis 

la mi-mai autour d'Épernay et de la Montagne de Reims. Pendant tout l'été, elles seront 

visibles à tout moment, en plein air. S'il est nécessaire d'être véhiculé pour réaliser l'intégralité 

du circuit, tous les sites sont accessibles à pied et fléchés. Suivez le guide. 

« Danse avec le vent », Moslins. (© Benoist Laroche) 

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« L’Arbre à miroirs » (Chavot-Courcourt) 

Adossé à la forêt et planté en haut des coteaux, « L’Arbre à miroirs » est l’œuvre de l’artistepeintre 

et plasticien français Do’ Delaunay, physicien de formation, qui aime à naviguer entre 

les arts et les sciences. Plus de 400 miroirs composent cette installation. 

« Nectar of the vineyards » (Dizy) 

Sur les hauteurs de Dizy, dans les vignes du champagne Perrier-Jouët, l’artiste indienne 

Joglekar Shilpa a imaginé un grain de raisin géant en bois de 4 mètres de hauteur, dont le jus 

coule vers les coteaux. 

« Juste Ciels » (Fleury-la-Rivière) 

Dans le petit parc situé à l’arrière de l’église de la commune, on découvre les guirlandes du 

photographe belge Pierre Marino-Smette, également DJ, qui a conçu son installation telle une 

playlist colorée aux multiples facettes, dotée de 500 images. 

« Dévoiler », Grauves 

Exposé tout l'après-midi au soleil, ce site sur les hauteurs de Grauves est localisé juste en 

dessous d'un spot d'envol et d'atterrissage de parapente. C’est là qu’est plantée l’œuvre 

collective d’Adèle Roqueta, d’Antoine Robinet et de Sibylle Delclaux, 33 portiques et une 

porte, faits de bois de récupération et de jutes biodégradables, tout en mouvement et 

perspectives. 

« Cloud tree », Hautvillers 

Sur le point de vue d’Hautvillers, l'œuvre du sculpteur bulgare Rumen Dimitrov a élu 

domicile. Un imposant « Arbre nuage » de 5 mètres de haut, composé de branches de bois et 

de tiges en métal, qui semble accueillir le souffle de la Champagne. 

« Continuum », Mancy 

La loge de vigne du champagne Pernet-Lebrun, située entre les villages de Mancy et 

Montgrimaux, a été partiellement engloutie par le Continuum de Michèle Trotta. L’artiste 

française a souhaité utiliser des sarments de vignes pour encercler cette petite maison, afin 

d’interroger la relation entre l’humain et la nature. 

« Les Billes », Mailly-Champagne 

Au cœur des vignes de Mailly-Champagne, commune la plus proche de Reims retenue pour 

cette édition de Vign’Art, le Tchèque Hynek Skotak interroge l’homme sur sa consommation, 

sa production de déchets et le recyclage, à travers trois « billes » monumentales remplies de 

rebuts de plastiques et de papiers.

« I believe I can fly », Ludes 

Dans le parc centenaire du domaine Canard-Duchêne, le Danois Gleb Dusavitskiy a dressé 

deux gigantesques ailes, séparées d’un espace vide où le visiteur pourra s'installer et dire, 

comme le titre de l’œuvre, « J’y crois, je peux voler ». 

« Nouveau souffle », Épernay 

Le designer rémois Vincent Rahir a réalisé cette baleine en deux parties, en pancartes 

publicitaires recyclées, afin de mettre en valeur l'animal et le patrimoine géologique de la 

Champagne, recouvert d’une mer chaude il y a 40 millions d’années. Elle est visible dans le 

parc d’un hectare de la maison de champagne Gosset, ouvert au public. 

« L’Inévitable retour à la terre », Monthelon 

Sur « les demoiselles », un espace haut dominant Monthelon, l’artiste globe-trotter Nell Stride 

a sculpté une statue féminine en métal, tressée en fil de fer de vignes, qui tient un long drap, 

en voile de fer tressé également, la reliant à la terre. 

« Le Géant et la fée », Morangis 

Sur ce site offrant une vue imprenable sur la plaine, près des champs, le vidéaste et sculpteur 

Charles Serruya, adepte du fil de fer et des ombres, a souhaité envoyer une étoile dans le ciel, 

via une fée et une colombe, symbole de paix, toutes les deux posées sur la main d’un géant. 

« Danse avec le vent », Moslins 

Dans un espace de détente qui surplombe la commune de Moslins, Alain Mila a voulu mettre 

en valeur le vent et les différents éléments de la nature. Ses tubes en fer de 3 mètres de haut 

forment une installation colorée et sonore. 

« La Mue », Épernay 

Dans le parc du musée d’Épernay, le duo d’artistes Véronique Durazzo / Didier Ducrocq a 

imaginé une mue de serpent-miroir de 18 mètres, reflétant la nature environnante, qui leur 

permet de représenter un témoignage de la trace que peut laisser une évolution, une mutation. 

« Mikros », Épernay 

Dans le bassin du musée d’Épernay, la plasticienne Marion Orel a construit ce dodécaèdre en 

inox miroir, une forme géométrique complexe possédant au moins 18 arêtes. L’œuvre reflète 

la nature qui l’entoure, mais lui donne également un nouveau visage grâce à son effet 

kaléidoscopique géant. 

« Symbiose », Nanteuil-la-Forêt 

Patrick Planchon et Jean-Paul Rahard ont imaginé, à travers cette œuvre de près de 6 mètres, 

une symbiose entre l’homme et la nature. Un cocon en bois de châtaignier des Cévennes 

protège une tour d'acier et de tôle qui symbolise l’homme. Attention, ce site, situé à la sortie 

de Nanteuil-La-Forêt, n’est pas adapté aux véhicules et il conviendra de finir la balade, dotée 

d'un léger dévers, à pied. 

« Extension du domaine de la bulle », Binson-Orquigny 

L’artiste Erwan Sito a imaginé, dans le parc de Binson-Orquigny, une structure immersive en 

pin sur laquelle des bulles de savon deviennent bulles de champagne. Grâce à des sphères 

remplies d’eau, la projection de l’image est retournée, un message distillé par l’artiste sur la 

façon dont il perçoit la marche du monde.

« Éclats », Mancy 

Dans le parc de Mancy, ouvert sur un petit lac, Francine Garnier et Alain Engelaere ont 

imaginé une « sculpture de vent » visuelle et sonore. Le public est invité à tourner autour de 

cette tente multicolore pour voir ces rubans s’entrecroiser et changer de couleur, comme un 

clin d’œil aux saveurs et sensations apportées par le champagne. 

« Nothing’s gonna stop us », Saint-Martin d’Ablois 

Petit jardin à l’anglaise intimiste et romantique, le parc du Sourdon accueille l’œuvre de la 

Belge Chloé Coomans, une nuée de 21 soucoupes volantes en acier. L’artiste en appelle ainsi 

à l’âme d’enfants des visiteurs du parc et à leurs rêves enfouis de découvrir l’espace et les 

étoiles.

Tourisme 

L’office s’offre un nouveau site internet 

Laetitia Venâncio / L’Union du 03/06/22 

À l’office de tourisme, Laurence Prévot et ses collaborateurs se réjouissent de voir revenir les 

touristes longs courriers. 

En ce début de saison prometteur, la directrice de l’office de tourisme, Laurence Prévot, fait le 

point sur les projets en cours, notamment le lancement d’un nouveau site internet et de 

vidéos promotionnelles. 

D’où viennent les touristes qui sont de retour depuis quelques semaines à Épernay ? 

On observe un retour de la clientèle étrangère, qui est supérieure à la clientèle française 

aujourd’hui, donc on revient au schéma d’avant la pandémie. Dans le top 3, on a le noyau 

européen avec des marchés de proximité : les Belges, les Néerlandais et les Allemands. Ce 

sont les marchés cœur de la Champagne. Ensuite, et cela nous fait très plaisir, on retrouve des 

marchés plus lointains avec les Américains, les Latino-américains et les Brésiliens. Et des 

Scandinaves aussi. Ce que l’on peut dire aujourd’hui, c’est qu’il y a une tendance de 

consommation touristique qui est forte, une envie de vacances, de courts séjours, de bols 

d’air, de profiter de la vie avec l’arrivée des beaux jours. 

D’autant plus que l’offre s’est étoffée ces dernières années ? 

On a l’effet musée et Pressoria qui sont deux locomotives sur le territoire. Il y a des 

expériences nouvelles qui voient le jour, les acteurs redoublent d’inventivité et de créativité : 

il y a des apéros, des piques-niques, des nouvelles expériences qui sont créées pour susciter de 

la nouveauté. Cette expérience de la Champagne, aux portes de Paris, c’est très romantique, 

c’est le « french art de vivre » et les touristes adorent ça 

Que recherchent les touristes lorsqu’ils viennent à Épernay ? 

Il y a une vraie envie de nature et c’est ça l’atout d’Épernay et de ses villages. On a une 

chance incroyable sur ce territoire : on est une petite ville à la campagne, au cœur de la nature. 

Vous prenez votre vélo pour faire un tour à Épernay et aussitôt vous êtes dans les vignes. On 

est clairement dans une grande tendance d’un tourisme durable, respectueux de 

l’environnement. Ça correspond d’ailleurs à la stratégie régionale Grand-Est qui veut être 

dans le top 10 des grandes destinations durables. Notre opérateur vélo, Facil-e-Bike a 

beaucoup de demandes, ça fonctionne très bien. Et ce qui est très intéressant sur le territoire 

c’est que l’on propose aussi ce que j’appelle « l’outdoor » du champagne, ce sont par exemple 

les jardins de vigne comme celui de Chouilly, le clos saint-Vincent au Mesnil-sur-Oger. C’est 

très complémentaire de ce que peuvent proposer le musée dans sa dimension culturelle et 

œnotouristique, les maisons de champagne ou les vignerons. 

Quels sont les projets que vous avez lancés depuis votre arrivée en janvier 2021 ? 

Avec notre présidente, Roxane De Varine, nous voulions reposer les fondations de l’office. 

Nous nous étions engagées sur le volet digital car c’est le nerf de la guerre aujourd’hui et donc 

fin juin, on lance notre site web. On va avoir un site expérientiel qui va mixer à la fois des 

contenus qui vont donner envie, tout en étant vus et lus par Google. Il faut que ce soit le 

vaisseau amiral du territoire. Il y a une mise en récit pour donner envie de vivre l’expérience 

d’Épernay : une destination au cœur du vignoble, vue comme romantique pour beaucoup de

clientèle étrangère. C’est vraiment l’image de la Champagne. Le fait que l’on ait une 

expérience unique au monde avec ce vin qui est le vin de la fête, de la célébration, des 

moments heureux de la vie, un symbole de la France. En fait, ces visiteurs étrangers se disent 

que cette expérience de la Champagne, aux portes de Paris, c’est très romantique, c’est le « 

french art de vivre » et ils adorent ça. L’année passée, nous avons lancé une nouvelle vidéo 

sur le territoire et on poursuit dans cette dynamique avec, non pas une vidéo de 2 min 30 mais 

avec une collection de vidéos de 30 secondes qui s’inscrivent dans la continuité de la 

première. Et ce qui sera très important aussi dans ce site c’est toute la dimension 

commerciale. 

Les touristes peuvent réserver directement via le site de l’office ? 

Il existe une plateforme départementale qui s’appelle « regiondo » qui a été instaurée et mise 

en place par le département de la Marne et dans laquelle sont engagés les 9 offices de 

tourisme marnais. C’est pour nous une opportunité de commercialiser aussi les offres du 

territoire, d’aller au bout de la démarche en digitalisant un certain nombre d’offres de 

partenaires engagés dans cette plateforme. On ne peut pas réserver de nuit d’hôtel, en 

revanche nous proposons la réservation d’activités car en tant qu’office de tourisme, nous 

avons une plus-value à proposer à nos visiteurs.

tourisme 

L’hôtel Loïsium ouvrira ses portes début 

août 

Maxime Mascoli / L’Union du 03 06 22 

Mutigny 

L’hôtel de luxe de Mutigny va enfin ouvrir ses portes. Alors que le chantier, lancé en 2020, 

avait été ralenti par la pandémie. Mais cette fois-ci, c’est la bonne. Les 101 chambres 

accueilleront leurs premiers clients début août vient d’annoncer le groupe autrichien Loïsium, 

le promoteur. L’hôtel est situé au cœur du vignoble. 

C’est la fin d’un long serpent de mer puisque le projet d’un hôtel, ici de quatre étoiles, a 

germé il y a près de 18 ans. L’hôtel comprendra deux restaurants (l’Horisium et La Table du 

Chef) qui promettent des plats réalisés avec des ingrédients provenant de 80 km autour de 

l’établissement et, évidemment, un bar à champagne. Un spa de 1 000 m² est aussi de la 

partie. Le groupe Loïsium s’est fait une spécialité de créer des hôtels dans des régions 

viticoles pour attirer une clientèle amoureuse du vin. Une cinquantaine de postes doivent être 

créés.


VIGNERON 

FRA 

Famille du média : Médias spécialisés 

grand public 

Périodicité : Trimestrielle 



Edition : Juin - aout 2022 P.86-99 



p. 1/12 

DIMIIII DlOimtll / 0X1» PHIil 

LAVILLA MADIE 

( ,'c si la scnsaiion ii,astlononii(|iic dc ranncc, lc nomcau 

irois-cioilcs (lu (ùiidc \lichclin, unc lablc (|iii vous iransporic 

dans soii iciTUoirc mais au bout du mondc, dans unc sublinic 

cri(|iic dc ( ’.assis. à dcu\ pas dcs \ incs dc Provcncc, sous 

l'ailc du cap Canaillc. Lc chcC Dimitri Droisncau s'cst adjoim 

lc talcnt d'un jcunc sommclicr qui voii loin. Porlrait d'un duo. 

d'unc maison, d’unc cuisinc (|ui rcspircni lc bonhcur. 

PAR ' PHOTBS 

232569 VIGNERONS - CISION 4568513600507 



VIGNERON 

LA VILLA MADIE 


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VIGNERON 



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On 

acoutumededirequederrièrechaque 

grand homme se cache une femme. Pour 

Dimitri Droisneau, cette femme s’appelle 

Marielle, c’est la sienne et elle se tient à ses 

côtés. Le 22 mars demier, c’est ensemble 

qu’ils sont montés sur scène lors de la céré 

monie de remise des étoiles du Guide Michelin. II avait le souffle 

coupé par l’émotion, elle essuyait quelques larrnes d’un geste 

discret. Une accolade plus tard dans les bras de l’autre « star » 

du jour, Amaud Donckele (trois étoiles à La Vague d’Or à Cheval 

Blanc St Tropez et désormais également à Plénitude au Cheval 

Blanc Paris, ndlr), complice de longue date, Dimitri Droisneau 

plonge son regard bleu azur dans la salle où l’acclament ses pairs. 

Dans ses yeux, en plus des étoiles, la joie pure de celui qui réalise 

son rêve de gosse. Une minute passe. Marielle prend le micro et 

la parole la première le temps qu’il se recompose. II enchaînera 

avec des mots justes, humbles et profondément reconnaissants. 

L’une des multiples vertus de ce duo qui habite au sens propre 

et figuré la Villa Madie, lui aux foumeaux, elle en salle, maîtresse 

de maison et directrice mêlant grâce et expertise. 

II faut dire qu’ils ont l’un comme l’autre un CV en béton 

armé. Pour elle, Michel Bras, Michel Guérard et Martin Bera 

« Ici ce n’est pas la Côte 

d’Azur, ce n’est pas Nice, 

c’est Marseille et ce n’est 

pas Marseille, c’est Cassis 

Ma cuisine est provençale 

de mer et d’arrière-pays 

et elle est délicate. » 

sategui. Pour lui, Michel Canet au Grand Saint-Michel à Alen 

çon, Frédéric Robert au Lucas Carton, un passage éclair par 

La Tour d’Argent et ses 600 canards par semaine, Bernard 

Pacaud, Éric Frechon au Bristol, retour chez Pacaud. Ils se ren 

contreront en 2006 à La Réserve de Beaulieu pour ne plus se 

quitter. Le Sud devient leur boussole, la Méditerranée leur 

jardin, elle l’Aveyronnaise fille d’agriculteurs élevée à la ferme 

qui cherchait sa place au soleil, lui le Normand dont l’enfance 

a été baignée par les petits plats matemels. Le bonheur du par 

tage se vit, s’apprend, se transmet. Dimitri Droisneau avait 

d’abord songé à devenir chef sur les bateaux de croisière. II a 

finalement atterri sur un navire solidement amarré à une crique 

de rêve, vue insolente de beauté sur le cap Canaille et les pins 

qui enserrent la terrasse où s’écrivent l’été les longues soirées 

cassidaines. 

En moins de dix ans ils ont porté leur maison au sommet, 

l’une de ces 31 « adresses » françaises ayant le droit et l’honneur 

d’afficher le précieux sésame, les trois macarons. En quelques 

années, Droisneau a su trouver sa voix et son style, se distinguer 

du voisin marseillais Passédat en son Petit Nice, d’Alexandre 

Mazzia, autre élu de la cité phocéenne avec son « AM », ou 

encore de Christophe Bacquié au Castellet, à quelques encablures 

des vignes de Bandol. S’est-il passé quelque chose pour qu’il 

monte aujourd’hui cette ultime marche? A-t-il la sensation 

d’avoir franchi un cap ? Tout juste concède-t-il avoir épuré ses 




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VIGNERON 



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mw* 




VIGNERON 



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assiettes, aller désormais à l’essentiel et revendiquer... sa part 

de féminité : « Ici cen’est pas la Côte d’Azur, ce n’est pas Nice, 

c’est Marseille et cen’est pas Marseille, c’est Cassis. Ma cuisine 

est provençale de mer et d’arrière-pays et elle est délicate. Ilfaut 

assumer sa part de féminité même quand on est un grand gaillard. 

Après tout, nous avons tous appris de nos mères et de nos 

grands-mères... » Derrière chaque grand homme bis repetita. 

Depuis 

la consécration des trois étoiles, La Villa Madie 

ne désemplit pas mais ce sont d’abord les habitués qui 

se sont présentés, émus de voir « leur » table reconnue 

parmi les meilleures, les icônes. Lorsque Dimitri Droisneau fait 

son tour de salle en fin de service - lui qui longtemps eut du 

mal à aller se « frotter » au convive de peur de lire dans ses yeux 

déception ou regrets -, ce sont des « bravo » et des « merci » 

qui fusent et rythment 

les échanges. C’est un tout autre sentiment, 

palpable et pur, qui se lit dans leurs yeux : la fierté. La fierté à 

l’image de celle des équipes, du fïdèle second de Dimitri, Aurélien 

Cantrelle, à ses côtés depuis La Réserve de Beaulieu, du directeur 

de salle Julian Gentaire (ci-contre, à droite) et du chef sommelier 

David Piquet. Ce demier a rejoint les Droisneau en 2019 et n’a 

pas perdu de temps, malgré le Covid et les confinements, pour 

mettre en œuvre sa révolution de palais. Droisneau et Piquet 

se comprennent d’instinct, l’entente est évidente, la confiance 

établie. « Et puis le chef aime vraiment le vin, c’est un grand 

amateur. C’est rare et appréciable », souligne David Piquet tout 

en se contorsionnant pour nous devancer dans la cave, pliant 

ses 2 mètres pour évoluer entre les bulles d’auteur et les magnums 

de bandol. Avec une telle stature, le jeune homme, qui 

vient de fêter ses 30printemps, adore les grands formats, qu’il 

arbore en salle pour dégainer un joli service au verre. De quoi 

faire son effet mais l’effet qui l’intéresse le plus est celui qu’aura 

le vin sur les hôtes. II argumente, s’enthousiasme. Avec ce style 

qui lui est propre, un brin intemporel, petite moustache façon 

Brigades du Tigre et un faux air de prince Rainier jeune, à l’heure 

de ses premières amours avec Grace Kelly. 

Dimitri Droisneau et David 

Piquet se comprennent 

d’instinct, l’entente est évidente, 

la confiance établie. « Et puis 

le chef aime vraiment le vin, 

c’est un grand amateur. 

C’est rare et appréciable ! » 

Dans son costume bleu nuit commun aux équipes de salle, 

réverbération de la Grande Bleue posée là sous nos yeux, il 

choisit ses mots avec soin : « L’accord idéal est une harmonie, 

il faut éviter la surenchère, la démonstration et les effets de 

mode. Avant tout le plaisir et la buvabilité. La cuisine de Dimitri 

Droisneau est subtile, je dois oublier les vins qui passent en 

force. » Surtout, il est une dimension essentielle de la cuisine 

du chef normand à ne pas occulter : la sauce ! « Lorsqu’il a été 

de bon ton de bannir la sauce des assiettes en 2007-2008, je me 

suis dit: “Voilà, qu’est-ce que je vais faire de ma vie maintenant 

?” Je n’ai jamais arrêté bien sûr, je ne iSuiic page 95; 




VIGNERON 



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David Piquet, 2 metres. adore 

les grands formats. qu'il degaine 

en salle un service au verre. 

pour 

Pacjo ciroito rnapi'ossionnant 

0>j 




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savais pasfaire autrement. Et en 2014 elle faisait déjà son grand 

retour dans le vocabulaire gastronomique avec des sauciers 

comme Arnaud Lallement ou Arnaud Donckele, qui accédaient 

alors aux trois étoiles Michelin », se souvient Dimitri. La sauce 

infuse tellement dans son esprit que son fils, alors âgé de 3 ans, 

eut cette merveilleuse réponse à la question de sa maîtresse 

d’école l’interrogeant sur la profession patemelle : « Mon papa 

fait des sauces car les sauces ça fait tout ! » Ça ne s’invente pas. 

Mais ça s’accorde et de préférence par un excellent sommelier. 

David Piquet est de ceux-là. 

Avec 

une grand-mère répondant au nom de Pauillac, le 

natif de Toulouse allait forcément tomber dans la bar 

rique -même s’il s’est d’abord formé à toutes les com 

posantes de la salle. C’est chez Michel Guérard en son empire 

napoléonien des Prés d’Eugénie, « îlot de civilisation au milieu 

du désert des Landes », qu’il découvre la dive bouteille. Le livre 

de cave est sublime et il passe ses congés dans les vignes du 

Sud-Ouest. II s’exile ensuite en Grande-Bretagne pour ouvrir 

son horizon : « En France l’enseignement du vin laisse vraiment 

à désirer. On ne sait rien à la sortie. Au Northcote Manor, les 

sommeliers venaient des quatre coins d’Europe, le manager était 

un Master of Wine, l’échange était une émulation fructueuse. 

f’ai ajouté à mon cursus le WSET niveau 4 et, de retour chez 

Michel Guérard, j’ai eu la chance de pouvoir goûter des flacons 

d’exception-je me souviens notamment d’un Haut-Brion 1943 

et de vins de Lalou Bize-Leroy. » David Piquet est mordu. II 

repart d’Eugénie-les-Bains avec une vocation de sommelier et 

une belle Italienne de Capri rencontrée dans les rangs de la mai 

son. Tous deux mettent le cap sur le sud et Le Castellet de Chris 

tophe Bacquié. Que David quittera pour s’amarrer à l’aventure 

des Droisneau en 2019. 

Dès son arrivée, il multiplie les « chantiers » : faire entrer à 

la carte de grandes étiquettes bourguignonnes telles que Ente, 

Mugnier, Rousseau ou Coche-Dury, mettre beaucoup de flacons 

« L’accord idéal est une 

harmonie, il faut éviter la 

surenchère, la démonstration. 

Avant tout le plaisir et 

labuvabilité. Lacuisine de 

Dimitri Droisneau est subtile, 

je dois oublier les vins qui 

passent en force. » 

en vieillissement pour ne proposer qu’une sélection resserrée 

parfaitement prête à boire, sélectionner des champagnes de 

vignerons et uniquement de vignerons, dessiner un livre de cave 

qui est en fait un coffret de livres - un par région -, créer un 

pastis sur mesure, un cocktail de Negroni en barrique et foncer 

dans le vignoble à la moindre occasion, flanqué de ses assistants 

Matteo et Laurie. Avec Dimitri Droisneau, ils ont reçu à dîner 

les vignerons de Cassis et notamment le voisin du Clos Sainte 

Magdeleine, Jonathan Sack-Zafiropulo, dont les vignes lèchent 

l’anse du Corton - la bien-nommée - qui abrite La Villa Madie. 

Coefficients de prix sages, sélection pointue, millésimes ayant 

unpeude bouteille et vins à parfaite maturité : iSuin 




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(i 

I 

i 

i 

Champagne 

Mailly-Champagne2016 

Bérêche&Fils 

VindeFrance 

Rosé For My Dad 2016 

DomaineCastell-Reynoard 

Jura Arbois-Pupillin 

CourbesRaiesrouge2020 

Cellier Saint Benoit 

Côte-Rôtie 

Cordelouxrouge2017 

DomaineBénetière 

« IJne maison de cœur qui nous 

« Héritier d'une famille 

« Benjamin Benoit est l'un de 

« Marie et Pierre Bénetière 

suit depuis nos débuts. Ce qui me 

vigneronne de Bandol, Julien 

ces vignerons qui vous touchent 

cultivont le secret d'un 

marque est cette "minëialité", 

Castell est un autodidacte: 

au cœur. Jeune mais d'une 

microterroir. Ayant étudié en 

un mot souvent galvaudé mais ici 

vigne en pergola, coplantation..., 

incroyable maturité, II est arrivé 

Bourgogne. Pierre aime l’infusion 

parfaitement 

juste. Sur un qrand 

il expérimente. 

Ce rosé de 

en 2019 avec la ferme intention 

et la grappe entière qui donnent 

tei roir exposé plein nord, du 

mourvèdre, cinsault et grenache 

detoutchangeràla 

vigne 

un supplément 

cTâme, souliqnant 

pinot noir, une prise de mousse 

en tiré lioqe et un nez o'epices 

élevé en barrique 

a de la chair 

et des textures aux reliefs amers. 

comme au chai. À Pupillin, 

ce sont 50 ares de pinot noir 

de beaux amers et apportant 

relief et sapidité. Des vignerons 

avec une touche caillouteuse. 

Le nez offre de belles réductions. 

en coteaux sur du calcaire, 

contribuant selon moi au 

La bouche est etirée par une 

Qui a dit que le rosé de Provence 

un vin en infusion, en grappes 

renouvellement de cette belle 

bullo crayeuse et stimulante. » 

n'était pas un grand vin ? » 

entières, bourré d'énergie. » 

appellation. » 

i 

I 

L 

Chassagne-Montrachet 

1ercru Dent de Chien 2017 

DomaineMorey-Coffinet 

Vin de France 

CanteGau blanc 2018 

Domainede La Réaltière 

Bourgognealigoté 

Aligoté blanc2018 

DomaineNicolasFaure 

VindeFrance 

LeLias rouge2020 

Domainedes Boissières 

« Voici l'essence de ce qu'est 

« Un des grands blancs de 

« II fait de plus en plus parler 

« Marc Fraysse propose ici le 

un qrand vin. Le jeune Thibault 

Morey est deja une référence. 

Provence signé Pierre 

Michelland. Sur les terroirs 

de lui et son nom est sur toutes 

les lèvres. II a travaillé chez les 

cépage roi de Marcillac, le fer 

servadou planté à 500 mètres 

Sur ce climat jouxtant le 

frais et calcaires 

de Rians, 

plus grands (la DRC, Prieuré 

d'altitude sur des terroirs 

Montrachet, 

des vignes d'une 

carignan gris, sémillon et ugni 

Roch..j et il propose selon moi 

calcaires 

du Lias. A peine 

soixantaine d’années, des 

offrent un vin d'une sapidité folle 

'avenir de la Bourgogne. 

1300 bouteilles, clesjus, très 

fermentations et élevaqes sous 

rythmé par des extraits secs. 

Cet aligoté "nouvelle 

peu de soufre, une garrime 

bois de 15 mois, une bouche 

La patte du vigneron couplée 

génération" a de la densité 

aromatique tirant sur un épicé 

d'un équilibre fou, beaucoup de 

à une culture en biodynamie 

apportée par des maturités 

austère, un véqétal noble avec 

densité, des extraits secs qui 

tapissent la lanque et fmissent par 

l'amène à se réinventer 

et a 

repenser Lencépagement de 

optimales 

et une pointe de 

réduction noblo à la manière 

une explosion 

de relief acidesamers, 

une finale très crayeuse 

des acidités salines a souhait. » 

son domaine. » 

des grands chai donnays. » 

avec des acidltés infinies. » 




VIGNERON 



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VIGNERON 



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le livre de cave est une jolie réussite. La Provence y trouve une 

place de choix (Terrebrune, Tempier, Hauvette, Trévallon, Simone, 

Les Terres Promises, Revelette, Pradeaux...) mais la Bourgogne 

ou le Rhône ne sont pas en reste, sans oublier les coups de cœur 

de David Piquet : « Les aligotés de Catharina Sadde du domaine 

Les Horées, une toque passée de l’autre côté du miroir qui s’est 

formée au vin puis a notamment été chef de culture au domaine 

Marquis d’Angerville, Romain Henin en Champagne, Julien 

Vedel sur Vouvray ou encore Nicolas Faure à Nuits-Saint 

Georges. » Quid de sa cave personnelle ? « On y trouve de la 

Bourgogne, du jura, du Sud-Ouest-mes origines obligent, avec 

une prédilection pour Matthieu Cosse-, un peu de Loire et des 

champagnes de vignerons. » Des bulles justement en voici avec 

Dimitri Droisneau qui sort de son service un flacon fermement 

calé sous chaque bras : des convives viennent de lui apporter de 

quoi continuer à fêter ses étoiles. Le créateur du Loup et son 

écume aux huîtres, de la Tartelette primeurs, de la Sardine de 

pays dans tous ses états ou du divin « Mon écosystème », une 

foisonnante composition marine, convoque les souvenirs : « Cette 

récompense, c’est le travail d’une vie, même si cela sonne curieu 

sement puisque, à 42 ans, je suis encore jeune. En montant sur 

cette scène j’ai pensé à mes mentors, à Michel Canet, à Bernard 

Pacaud, l’élégance même, un homme qui dit merci chaque soir 

à ses équipes, une rencontre bouleversante et essentielle. » 

\ 

A 42 ans, le créateur du 

Un 

jour de 2012, alors que |ean-Marc Banzo souhaite 

céder La Villa Madie, il la propose à Amaud Donckele, 

Loup et son écume aux 

huîtres, de la Tartelette 

primeurs, de la Sardine 

de pays ou du divin « Mon 

écosystème » a encore tant 

à écrire dans son jardin 

de Méditerranée. 

le chef de La Pinède de Saint-Tropez, un établissement 

appartenant alors aux Delion (racheté depuis par Bernard 

Arnault et estampillé Cheval Blanc), également propriétaires 

de La Réserve de Beaulieu. Arnaud prévient Dimitri et Marielle 

Droisneau, qui ont fait le tour de La Réserve et sont prêts à 

écrire ensemble une nouvelle page. Leur coup de foudre pour 

le lieu sera sans retour : « Nous n’avons même pas regardé les 

chiffres ni pesé les risques. Nous avions pourtant un bébé, 

notre fils Hugo venait de naître [9 ans aujourd’hui et 6 ans 

pour son frère Louis, ndlr], On s’est dit qu’avec du courage 

tout était possible et qu’on y arriverait. » Du courage et des 

anges gardiens, Catherine et Jean Bourdillon, des industriels 

du riz associés dans l’affaire avec les Droisneau mais leur lais 

sant les mains libres et les coudées franches. Ils gardent l’étoile 

en 2013, en récoltent déjà une seconde en 2014 puis une troi 

sième en 2022. Ironie de l’histoire: c’est aux côtés d’Arnaud 

Donckele que Dimitri Droisneau a été appelé et couronné par 

Michelin. La boucle est bouclée, le destin tracé. Ne reste plus 

qu’à confirmer, jour après jour. Le plus dur est à faire. Le plus 

passionnant aussi. / 




VIGNERON 



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VIGNERON 

FRA 

Famille du média : Médias spécialisés 

grand public 

Périodicité : Trimestrielle 




Journalistes : BIRTE JANTZEN 


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232569 VIGNERONS - CISION 3068513600503 



VIGNERON 

FRÉDÉRIC SAVARI - L'ACCOMPLI 


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FRÉDÉRIC 

SAVART 

L’ACCOMPLI 

On appelle cela des vins identitaires. 

À l’image du vigneron lui-même, 

les champagnes de Frédéric 

Savart 

dévoilent une forte personnalité et 

une délicate épure, une vinosité aiguisée 

et un savoureux crémeux, une énergie, 

voire une fougue, et dans le même temps 

une grande longueur en bouche. Vins 

de partagc, de gastronomie, d’émotion, 

ils dessinent - avec d’autres - le style, 

la trame et la philosophie 

de la 

nouvelle génération des vignerons 

de Champagne. 

PAR B1RTE JANTZEN PHOTOSIANNIS GIAKOUMOPOULOS 




f*' 

■.

VIGNERON 



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CHAMPAGNE FRÉDÉRIC SAVART 

C’est 

parcequenousavonsignorélesécueils 

que nous avons pu réaliser les rêves les plus 

fous. » Pierre Bergé ne croyait pas si bien dire. 

Cet homme de l’ombre de la haute couture 

aurait apprécié les champagnes Savart les 

quels, avec leur fine texture et leur aromatique 

chatoyante, rappellent les étoffes. Si aujourd’hui ces vins s’ar 

rachent dans une quarantaine de pays, c’est grâce au travail et 

la famille Savart se trouve ici. Seul 1 hectare est planté sur la 

commune voisine, à Villers-aux-Nœuds, au lieu-dit Mont Benoît 

dont la croupe exposée sud-ouest dispose d’un sol bien plus 

calcaire, donnant aux raisins un caractère complémentaire par 

rapport à Écueil. 

Ce coin tranquille de Champagne est le terrain de jeu préféré 

de Frédéric Savart. Forte tête dotée d’une grande sensibilité, il 

a su le lire comme nul autre et en révéler le potentiel. Pourtant, 

aux rêves de Frédéric, 3egénération 

celle qui risque de « bouffer la cabane », 

comme on dit en Champagne-, qui a 

su faire évoluer en douceur les tradi 

tions familiales pour réinventer l’inter 

prétation du terroir d’Écueil. 

Forte tête dotée d’une grande sensibilité, 

Frédérie Savart a su lire le terroir 

r 

d’Ecueil 

comme nul autre et en révéler le potentiel. 

Premier cru niché à flanc de coteau 

de la montagne de Reims, à seulement 

10 kilomètres au sud-ouest de la ville, Écueil est un bourg dont 

le nombre d’habitants stagne depuis 1793 autour de 300 âmes. 

Les parcelles y ondulent vers la plaine en créant une mosaïque 

d’expositions, épousant les coteaux coiffés de forêt. Contraire 

ment aux crus voisins, pour la plupart plantés en pinot meunier, 

Écueil, avec 80 % de pinot noir, est synonyme d’un terroir nour 

ricier. La couche d’argile y varie en épaisseur selon l’endroit et 

peut atteindre les 4mètres de profondeur avant de buter sur la 

roche calcaire. La majeure partie des 4,5 hectares de vigne de 

rien ne l’y prédestinait, si ce n’est d’être né dans une famille de 

vignerons. Cet enfant de la balle se voyait plutôt en haut de l’af 

fiche du stade de Reims où il intégra le centre de formation. 

Mais la vie en décida autrement. Sans regret il raconte : «Après 

le service militaire, mon père m’a demandé: “Bon, qu’est-ce 

qu 'on fait ?” Après réflexion, j’ai décidé de rejoindre le domaine 

et en 1994, j’ai fait un BPREA (brevet professionnel responsable 

d’entreprise agricole) à Avize. » Fini les papinades, pichenettes 

et phases de poules, la bulle coiffa le ballon au poteau. « Dans 




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LE MONT BENOIT 2014 N* 119/450 

*. 




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à la façon de travailler des tout petits 

domaines bourguignons. j’ai pu goûter 

les vins d’Auvenay, propriété de Lalou 

Bize-Leroy, pour moi la grande réfé 

rence en blanc. Quand on regarde de 

près leur viticulture, il n’y a pas beau 

coup de raisins par pied et elle est 

conduite en biodynamie. » 

Par soif de connaissances, Frédéric se jette dans la lecture, 

se passionne, questionne, tout en travaillant aux côtés de ses 

parents et grands-parents. La véritable mue du domaine ne sera 

entaméequ’à partir de 2005. Fondée au début des années 1950 

par le grand-père René et reprise en 1985 par le père Daniel, 

la maison a livré pendant près de soixante ans sa récolte à la 

coopérative. La famille récupérait ensuite l’équivalent sous 

forme de vin jeune puis faisait la deuxième fermentation en 

« On ne peut pas avoir une esthétique sans 

faire évoluer sa viticulture et, si nous ne sommes 

pas en bio ou biodynamie, je m’en inspire. » 

ma classe, il y avait un salarié de Bollinger, un de Krug et le bouteille au domaine. Le résultat était une production annuelle 

neveu d’Anselme Selosse. Trois domaines qui vinifient sous bois. 

Je les ai visités tous les trois et malgré leurs visions différentes, 

d’environ 30 000 bouteilles de champagne classique, vendue à 

95 % en direct aux particuliers. Un fonctionnement confortable 

tous m’ont interpellé. À l’époque, c’était assez nouveau et on mais incompatible avec la vision de Frédéric. Qui bientôt aligne 

n’étaitpas très nombreux à apprécier le “sous bois”. Beaucoup sesdécisions sur son désir profond : travail du sol, labour, enher 

trouvaient cela trop vineux. Mais c’estjustement ça qui me plai bement, arrêt des insecticides et des herbicides, sélections mas 

sait. f’aimais déjà ce rapport à la vinification, aux petits conte sales, introduction de la vinification en barriques selon la 

nants, à la lie. l’envisage mes cuvées de la sorte, comme du vin méthode bourguignonne, travail sur lies, prolongation des éle- 

et non de la bulle. je me suis intéressé 

vages... « Mon père a vu ce désir d’évolution d’un œilfavorable. 

Mais quand on a vraiment commencé à changer de pratiques, 

il m’a laissé la main à 100 %. C’était un passage rempli d’in 

terrogations. Les rendements baissaient, les vignes nécessitaient 

plus d’attention. Ce qui était fascinant, c’est qu’après Varrêt des 

insecticides et des pesticides, la nature est revenue en très peu 

de temps. Des sauterelles, des vers de terre, des coccinelles -alors 

qu’on n’en voyait plus. » Pensif, il ajoute : « La génération de 

mon père était différente, une génération qui (Suite page 82) 




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Les champagnes de Frédéric Savart 

ont cette signature de bulle crémeuse, 

cette élégante générosité. Bien plus 

gu'une bulle évanescente,ce sont 

des vins longs en bouche qui quittent 

l'habit parfois austère de la région. 

Le dosage, utilisé avec parcimonie, 

joue à la perfection son rôle de 

révélateur d'arômes et d'équilibre. 

Voilà des champagnesfaits pour la table 

qui invitent au bonheur de vivre. 

L'Ouverture, premier cru brut 

Ce blanc de noirs, dosé à 7 grammes, est 

un équilibre entre trois millésimes: le 

2019 à 50 %, le 2018 à 25 % et le 2017à 

25 %. Le pinot noir provient à 80 % des 

vignes du domaine et à 20 % d'achat en 

négoce, un sujet sur lequel Frédéric 

Savart est parfaitement transparent : 

« II vient de la montagne de Reims, sur un 

terroir de sable. Icl le pinot noirn'a rien de 

démonstratif, on est vraiment sur la 

finesse et l'élégance, loin de la puissance 

d'un bouzy. » En résulte un champagne 

frais aux fines bulles crémeuses délicat 

et expressif : fruits rouges et fruits secs se 

joignent aux notes briochées et de 

compotedefraise. 

L'Accomplie, 

premier cru extra-brut 

Dosé à 5 grammes, c'est un assemblage 

de pinot noir et chardonnay de deux 

millésimes - 2019 majoritaire et 20 % 

de2018 -, sur deux terroirs:«Le terroir 

d'Écueil offre plus d'ampleur et de 

profondeur et Le Mont Benoît, avec sa 

craie affleurante, donne toujours un style 

plus tranchant, fln etstrictàla fois. » 

Frais,tendu, nerveux, avec des bulles 

crémeuses qui domptent habilement la 

sensation de fraîcheur, un champagne 

filigrane, appétent, aux notes florales, 

citronnées et de fruit blanc. 

LesNoues 2018, 

Écueil premier cru extra-brut 

Issu de la parcelle Les Noues, ce 100 % 

pinot noir vinifié en blanc de noirs n’a pas 

besoin de dosage pour montrer toute la 

générosité de ce terroir ensoleillé qui, en 

2018, a donné une belle concentration 

aux raisins. Le fait d'avoir été tiré sur 

liège lui apporte un supplément d'âme: 

droit, généreux et d'une robe légèrement 

rosée, il se montre vineux et long en 

bouche, sans perdre en élégance. Ses 

arômes de bonbon cerise, d'agrumes et 

un fruit de parfaite maturité lui confèrent 

un caractère généreux et enjoué. 

Le Mont des Chrétiens 2017, 

Écueil premier cru extra-brut 

Blanc de blancs dosé à 2 grammes, ce 

parcellaire vient du terroir argileux 

d'Écueil. Vin à part entière, il se déguste 

selon Frédéric à la même température 

qu'un vin blanc:«J'adoreboirele 

champagne à température de cave, 

autour de 12°C. Parfois les vins me 

paraissentalors même plus stricts. » 

Droit, complexe et original, arômes 

classiques de fruits blancs, d'agrumes et 

de brioche auxquels se joignent de fines 

notes de noix fraîche, de fruits à eau-de 

vie et une touche de caramel. Bulles fines 

et crémeuses, tension et fraîcheur pour 

une buvabilité exemplaire. 

Haute Couture 

sur-Oger 

2017, Le Mesnil 

grand cru extra-brut 

Voilà une cuvée de haute volée issue à 

100 % d'achat de raisin : « Les raisins 

viennent d'un ami de longue date etje les 

achète sur pied. Je passe le voir toutau 

long de l'annéepoursuivre 

le travailà la 

vigne, on fait la récolte, puis le moût est 

transféré dans notre cave», explique 

Frédéric Savart. Le résultat est un 100 % 

chardonnay issu du terroir grand cru du 

Mesnil-sur-Oger. Dosé à 2 grammes, >» 




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il est à l'image de la côte des Blancs: 

tendu, droit, d'une grande pureté. 

La maturité parfaite du raisin et la patte 

du vigneron donnent à cette bulle une 

richesse tout en délicatesse, une fine 

amertume et une ampleur aromatigue 

gui se jouent avec brio de l'austérité de 

cegrandterroirdecraie. 

Le Mont Benoît 2017, 

Villers-aux-Nœuds 

premiercru extra-brut 

Le pinot noir, complété de 5 % de 

chardonnay, est issu d'une vieille 

sélection massale faite par le grand-père 

de Frédéric. « C'est du pinot fin. On le 

retravaille depuis quelques années et 

aujourd'hui, lorsque nous replantons en 

pinot noir, nous utilisons cette sélection 

massale car elle est vraiment très 

qualitative!» Pinot noir et chardonnay 

sont récoltés, pressés et vinifiés 

ensemble. En résulte une bulle dosée à 

environ 2grammes. Très équilibrée, elle 

off re une touche de classicisme à la 

champenoise: notes salines, de brioche, 

d'agrumes, de zeste d'orange confite, 

et même une touche d’ananas confit. 

Long, généreux, ce vin est un très bel 

exercice de style. 

Expression Rosé 2017, 

premiercru brutnature 

Avec sa couleur très claire, ce rosé 

évoque la Provence. « C'est le millésime 

qui a imposé cette couleur claire. II me 

rappelle en effet le Garrus. » Le pinot noir 

est issu de 5 petites parcelles de vieilles 

vignes de 60 ans d'âge. Environ 5 % sont 

vinifiées en rouge, en feuillette, avant 

d'être assemblées au blanc de noirs juste 

avant la mise en bouteille pour la 

deuxième fermentation. Toujours vinifié 

en brut nature, ce rosé se montre 

généreux, fondant, et sa bulle délicate 

accompagne le vin et non l'inverse. 

Le Mont Benoît 2013, 

Villers-aux-Nœuds premier cru 

extra-brut 

« 2013est une année généreuse, avec 

des vendanges comme en ont connu mes 

grands-parents: à maturité longue. 

Le raisin a été cueilli début octobre. 

Cela faisait longtemps que ça nem'était 

pas arrivé. Le raisin est moins monté 

en maturité mais je trouve ça très 

intéressant!» Vif et généreux, le vin 

accorde fraîcheur et notes salines à une 

aromatique à la fois acidulée et mature. 

Droit, filigrane et pourtant enrobé, long 

en bouche, c'est un beau champagne 

qui s'épanouit. 

Expression Rosé 2012, 

premier cru brut nature 

Sur cette année généreuse, les vieilles 

vignes de pinot noir ont donné naissance 

à un vin riche mais sans excès. II se passe 

de dosage. Les notes de brioche beurrée, 

de fruit mûr et une touche saline sont 

portées par une bulle tendre, fraîche et 

crémeuse. Long en bouche, vineux, d'un 

équilibre très juste, c'est un champagne 

rosé fait pour latable. 

Bulle de Rosé 

premiercru extra-brut 

(dégustéenbrutdecuve) 

Bien que présente dans la gamme depuis 

plusieurs années, cette cuvée évolue 

avec sa dernière livraison qui sera mise 

en marché en septembre 2022. La part 

de chardonnay grimpe à 55 %, rendant le 

pinot noir minoritaire. « Le supplément 

de chardonnay donne au vin plus d'élan 

et de peps. » Lors du dégorgement, le 

champagne sera dosé à 2 grammes 

environ, mais à ce jour il pourrait presque 

se passer de sucre: fruit parfaitement 

mûr, notes épicées, texture fraîche et 

généreuse. Et une amertume tout en 

finessequisedévoileenfinale./ birtejantzen 




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privilégiait le confort: cuves inox pour faciliter l’élevagedes vins 

et l’entretien de la cave, un désherbagepuis terminé. La mienne 

de le nier. Mais aujourd’hui, je suis plus sensible aux gens qui 

aiment vraiment le vin et veulent le déguster pour leur plaisir 

a balayé tout cela. » 

qu’à ceux qui cultivent la spéculation... » L’ajout d’une activité 

Déguster régulièrement les vins de ses confrères l’a aidé à peau de négoce en 2005 et la sortie définitive de la coopérative en 

finer sa vision mais c’est à la vigne que s’écrit d’abord sa bulle : 2012 ont joué en sa faveur : la production est passée de 30 000 à 

« On ne peut pas avoir une esthétique du vin si dans la vigne 70 000 bouteilles par an, notamment grâce à 3 hectares d’achat 

rien n’a été mis en place. II fallait faire évoluer notre viticulture 

de raisins auprès de vignerons qui travaillent selon la même 

et même si aujourd’hui nous ne sommes pas en bio ou en bio 

dynamie,je m ’eninspire. On fait les tra 

philosophie que lui. Au gré des millésimes, on trouve ainsi dans 

vaux à la vigne à certains moments de 

l’année, on soutire à d’autres. On 

dégorgetoujoursenjourfruit. Puis, entre 

un vigneron qui produit 150hectolitres 

par hectareet un vigneron qui n’en pro 

duit que 60, cela fait une grande diffé 

rence.Le raisin gagneen maturité et en 

« J’aime ce rapport à la vinification, aux petits 

contenants, à la lie. J’envisage mes cuvées 

de la sorte, comme du vin et non de la bulle. » 

concentration. Sa qualité simplifie la vinification etfait émerger sa gamme non seulement les terroirs d’Écueil et du Mont Benoît, 

quelque chose de plus vineux, sans perdre en fraîcheur. Et cela mais aussi Le Mesnil-sur-Oger dans la côte des Blancs. Malgré 

va dans le sens de ce que je souhaite faire : des cuvées issues sa notoriété (notamment outre-Atlantique où il est l’une des 

d’un seul cépage,d’un seul village, d’un seul cru. » 

têtes d’affiche de La Fête du Champagne de Daniel Johnnes à 

La qualité des vins, doublée d’un style expressif et d’une élé New York, ndlr), Frédéric Savart a toujours gardé les pieds sur 

gance crémeuse sans pareille, a catapulté Champagne Savart terre. Le travail s’opère en famille, la cave affiche un désordre 

sur le devant de la scène. Désormais, 80 % de la production 

joyeux, l’accueil se fait en toute simplicité. Bindi, l’attachant 

s’envole vers près de 40 pays, résultat d’une farouche volonté chien de ses parents, s’assoit contre caresses sur les pieds des 

d’expansion. « je voulais être partout, sourit Frédéric sans essayer visiteurs et on échange des tuyaux sur la meilleure façon de 




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Depuis 2019, le vigneron 

multiplie 

lesessais, 

notamment en Wineglobe, 

dans recherche d’une 

sa 

expression toujours plus 

précise et nuancée. 




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quelque chose à part ! » Les raisins 

viennent du lieu-dit Les Noues à Écueil 

La qualité des vins, doublée d’un style 

où le pinot noir profite pleinement du 

réchauffement climatique qui lui 

apporte - comme au vignoble champenois 

en général - un supplément de 

expressif et d’une bulle crémeuse, a catapulté 

Champagne Savart sur le devant de la scène. 

maturité bienvenu pour mettre en 

œuvre des choses jusqu’alors inenvisageables. En 2021, Frédéric 

a ainsi décidé d’isoler une partie de ce pinot pour voir jusqu’où 

il pouvait l’amener en vinification et élevage, utilisant une nouvelle 

approche : vendange entière foulée au pied, macération 

de deux jours avec les rafles puis fermentation en barrique 

jusqu’à 1000 de densité avant transfert en Wineglobe pour y 

finir les sucres et le laisser en élevage plus d’un an. La dégustation 

en brut de cuve lui donne raison : un pinot noir frais, 

fruité, très équilibré, d’une grande pureté d’expression, aux 

préparer des asperges vertes. Vin et bonheur de vivre sont ici notes poivrées presque florales et doté de tanins soyeux. Satisfait, 

en totale symbiose. 

Frédéric constate : « Je trouve le résultat vraiment intéressant. 

Peu enclin à se reposer sur ses lauriers, Frédéric pousse toujours 

plus loin la recherche d’une expression précise et nuancée. facile d’entretien, mais on peut aisément diminuer l’utilisation 

En plus, c’est très pratique: non seulement le Wineglobe est 

Depuis 2019, il fait des essais en Wineglobe, sorte de damejeanne 

surdimensionnée qui offre plus de neutralité à l’élevage. 

Finalement, la seule chose qui l’inquiète vraiment, c’est la 

du S02 car le vin est bien protégé... » 

« C’est très prometteur. Jusqu’à maintenant, je produisais les météo et ses caprices. Si 2018, 2019 et 2020 ont été de belles 

coteaux-champenois juste pour élaborer mon champagne rosé années pour la Champagne, 2021 aura été un parcours du com- 

mais là j’ai vraiment envie de faire 

battant, forçant les vignerons à se reposer sur les vins de réserve. 

« On n ’estplus toutà fait maîtres de notre destin. Le gel en avril 

a toujours existémais il n’estpas normal d’avoir destempératures 

de 15-20 °C en février-mars. La vigne ne comprend pas. Elle 

pense que c’est le printemps ! » Philosophe, il regarde malgré 

tout le bon côté des choses : « L’esthétique des champagnes a 

changé. Ils sont plus flatteurs, plus gourmands et savoureux. 

C’est d’ailleurs ce que l’on aime avec le réchauffement clima 

tique ! » Tout n’est pas perdu à Écueil. /

Panorama de presse quotidien du 03 06 2022

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