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L’endométriose, une

douleur mal connue

Au moins 2 millions de femmes sont atteintes

d’endométriose en France. De plus, on estime

le délai moyen de diagnostic d’endométriose à 7

ans, explicable par une banalisation de la douleur

par la patiente, par ses proches et par le corps

médical ainsi que par l’installation d’une errance

diagnostic puisque c’est une maladie complexe

et très peu connue qui font de l’endométriose un

problème de santé publique majeur.

Qu’est-ce que c’est ?

Longtemps ignorée et sous-diagnostiquée, c’est

une maladie chronique qui touche 1 femme

sur 10 en France. Il s’agit d’une inflammation

chronique de l’appareil génital féminin liée à la

présence de tissu en dehors de l’utérus, à l’origine

de lésions, adhérences ou kystes. Parce que

ce tissu est sensible à l’action des hormones

ovariennes, cette maladie peut se manifester

chez les femmes en âge de procréer et régresser

à la ménopause.

Il est important de noter que c’est une pathologie

hétérogène tant sur le plan clinique qu’anatomique

puisqu’il existe plusieurs types d’endométrioses

tels que :

• l’endométriose superficielle avec une

présence de lésions à la surface du péritoine ;

• l’endométriose ovarienne avec un ou des

kystes sur l’ovaire ;

• l’endométriose profonde avec des lésions en

profondeur sous la surface du péritoine.

Connaît-on l’origine et la physiopathologie

de ces maux ?

L’origine de cette maladie est multifactorielle :

facteurs génétiques, environnementaux (perturbateurs

endocriniens par exemple) ou menstruels

(plus les règles sont précoces, abondantes,

plus il y a de risques de développer la maladie).

La physiopathologie de l’endométriose n’est

quant à elle pas clairement connue et fait intervenir

de nombreuses hypothèses. La théorie la

plus évoquée semble être celle de la régurgitation

(ou de l’implantation) : lors des règles, avec

les contractions utérines, une partie du sang

serait régurgitée dans les trompes pour arriver

dans la cavité abdomino-pelvienne. Ce sang

qui est composé de cellules endométriales et

de fragments de muqueuse utérine ne seraient

alors pas détruits par le système immunitaire et

iraient s’implanter et proliférer sur les organes

avoisinants lors de stimulations hormonales.

Quels en sont les symptômes ?

La maladie est différente chez chaque femme.

Il peut donc y avoir des symptômes divers et

variés dans lesquels on peut notamment retrouver

: des douleurs pendant les règles qui peuvent

entraîner des absences scolaires ou professionnelles

; des douleurs pelviennes en dehors des

règles ; des douleurs pendant les rapports sexuels

; des difficultés et des douleurs pour uriner

et aller à la selle ; des troubles digestifs ; du sang

dans les urines ou les selles ; une fatigue intense

et généralisée ainsi qu’une possible infertilité.

Ces symptômes s’aggravent souvent pendant

les règles et peuvent avoir du mal à être soulagés

par des antalgiques classiques. Il est important

de noter qu’il n’y a pas de lien entre l’importance

des lésions et la douleur : une femme

ayant peu de lésions peut ressentir d’intenses

douleurs alors qu’au contraire, une femme ayant

de nombreuses lésions peut ressentir seulement

des douleurs minimes.

Quels sont les examens préconisés ?

En fonction des professionnels de santé et de la

situation de la patiente, des examens différents

peuvent être prescrits. On peut citer dans les

premières intentions :

• l’échographie pelvienne : utile pour détecter

des kystes ovariens, les autres lésions peuvent

passer inaperçues ;

• l'échographie endovaginale : permet d’obtenir

des images de haute qualité et peut détecter

ces autres lésions ;

• l’IRM pelvienne : permet de détecter des

kystes, des adhérences et des lésions. Elle

est utilisée afin de confirmer et détailler les

résultats obtenus par une échographie ou

pour révéler des atteintes non détectées par

cette dernière.

18 Édition spéciale Santé Publique - Mai 2022

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