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DR<br />
Plat à vanner le riz.<br />
Photographie de Jean Hurault, 1970.<br />
La guérisseuse Ma Atema,<br />
à Mana, en Guyane,<br />
Karl Joseph, 2019.<br />
REPRÉSENTATION<br />
Femmes capitaines<br />
du peuple<br />
Saramaca, au<br />
Suriname, Nicola<br />
Lo Calzo, 2014.<br />
NOUVEAUX<br />
MONDES<br />
Aujourd’hui comme hier,<br />
de l’autre côté de l’Atlantique,<br />
l’ART MARRON rend<br />
hommage à la liberté.<br />
TELS DES ÎLOTS DE RÉSISTANCE, les créations artistiques<br />
des sociétés marronnes, qu’il s’agisse de sculptures, de<br />
gravures, de broderies ou de photographies, mettent en<br />
évidence la continuité historique et l’inventivité des témoins<br />
du temps de l’esclavage et de leurs descendants. Une culture<br />
originale, issue de la transmission et du prolongement<br />
de ces nouvelles sociétés, aux Amériques, aux Antilles ou<br />
dans les Mascareignes. Une fois libérés de leurs chaînes,<br />
les « marrons », nom donné aux esclaves ayant fui la propriété<br />
de leur maître, ont en effet su sauvegarder et transmettre<br />
leurs modes de vie africains, et même partiellement<br />
leurs langues d’origine. Plus encore, ils ont déployé une<br />
fibre créative d’une grande vitalité. Un art d’émancipation,<br />
mais aussi un art social qui célèbre les rencontres et<br />
l’altruisme. Des Guyanais Wani Amoedang et Franky<br />
Amete au peintre haïtien Hervé Télémaque, parrain de<br />
l’exposition, deux générations d’artistes peuvent enfin se<br />
présenter elles-mêmes et exprimer leur propre vision des arts<br />
marrons, notamment via le catalogue d’exposition (publié<br />
aux éditions Loco), préfacé par Christiane Taubira. ■ C.F.<br />
« MARRONAGE : L’ART DE BRISER SES CHAÎNES »,<br />
Maison de l’Amérique latine, Paris (France),<br />
jusqu’au 24 septembre. mal217.org<br />
AFRIQUE MAGAZINE I <strong>429</strong> – JUIN 2022 17