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Mon Entreprise 2/2022

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2 | 2022

Mon ENTREPRISE

Le magazine d’AXA

destiné aux PME

Se faciliter la vie

au bureau avec les outils

numériques

Page 8

Défauts de paiement:

comment s’en protéger

Page 10

Apprendre

les uns des autres

Grâce à la gestion intergénérationnelle,

les PME sont plus attrayantes sur le marché

du travail, selon Anina Hille.

Page 26


Ma fierté

Sabrina Weber, organisatrice

de mariage et propriétaire de

Wedding Factory.

Ils se marièrent...

J’ai toujours été d’une nature créative. Pour me changer

de mon travail de bureau, j’ai donc cherché une

activité où je pourrais laisser libre cours à mon inventivité.

En 2010, lorsque j’ai organisé mon propre mariage,

je suis tombée sur Internet sur des formations

pour devenir organisatrice de mariage. Je me suis dit:

voilà ce que je veux faire. Depuis maintenant dix ans,

j’accompagne de futurs mariés tout au long de la planification

de leur grand jour. Enterrement de vie de

jeune fille ou de garçon, lieu, bar à bonbons: j’organise

tout ce dont ils rêvent. C’est avantageux, même

pour les petits budgets, car nous, professionnels, bénéficions

souvent de remises. De par mon statut d’organisatrice,

il est en grande partie de ma responsabilité

que tout soit parfait. Je donne tout dans ce but.

Après tout, la plupart des gens ne se marient qu’une

fois. Mon plus beau cadeau: des mariés satisfaits et

heureux, et les visages rayonnants des invités. J’essaie

de satisfaire le moindre souhait des jeunes époux.

Le mariage le plus original a eu lieu dans un igloo à

Engelberg, avec une mariée en Moonboots. Mon rêve

serait de créer une «maison du mariage» qui réunirait

différents prestataires du domaine: un univers spécialement

dédié aux jeunes couples où ils trouveraient

tout en seul endroit.

weddingfactory.ch

02/2022 2

Mon ENTREPRISE


Ma fierté

Deborah Bottana et

Michi Keel avec l’équipe

de simplee SA.

S’investir avec passion pour un monde plus durable

L’action est inscrite dans nos gènes. D’un naturel déterminé,

nous voulons construire et agir. Nous, Deborah

et Michi, nous connaissions déjà et savions que

nos compétences étaient complémentaires. Mais en

rachetant simplee SA début 2019, nous avons réussi

l’alliance parfaite. Il est incroyablement enrichissant

de s’engager pour une cause aussi importante que

la durabilité et de faire chaque jour, avec un sparring-partner,

un travail passionnant. Fournisseur de

produits et de savoir-faire dans les domaines de l’électromobilité

et de la gestion de charge, nous œuvrons

au quotidien pour un monde meilleur en développant

et en renforçant avec nos partenaires le marché de

l’e-mobilité. Conseil, planification, suivi: tel un service

d’e-mobilité externe, nous gérons les portefeuilles immobiliers

de grands investisseurs dans toute la Suisse.

Notre succès nous donne raison: après avoir débuté à

deux il y a trois ans, nous employons désormais une

trentaine de personnes qui donnent toujours le meilleur

d’elles-mêmes, avec enthousiasme et passion, et

en visant constamment l’excellence. Notre objectif est

de nous améliorer un peu plus chaque jour, sur le plan

tant professionnel qu’humain. Voir comment notre

équipe de choc défend ces valeurs et fait progresser

les choses nous rend extrêmement fiers.

simplee-energy.ch

Mon ENTREPRISE

3 02/2022


Accédez

au titre de

Super Chef

PACK SANTÉ

POUR PME D’AXA

Know You Can

AXA.ch/sante-pme


SOMMAIRE | ÉDITORIAL

IMPRESSUM

Éditeur:

AXA, Newsroom

Adresse de la rédaction:

AXA, «Mon Entreprise»

Römerstrasse 17

8400 Winterthur

www.meine-firma.ch

E-mail: meine.firma@axa.ch

Rédaction:

Melanie Ade

(rédactrice en chef)

Ont collaboré à ce numéro:

Simona Altwegg, Mirjam

Eberhard, Marcel Rubin

En ligne: Urs Wildi

Traductions:

Language Services, AXA

Conception et production:

Der Layouter,

Marco Vara, AXA Newsroom

Impression et expédition:

Swissprinters AG

Brühlstrasse 5

CH-4800 Zofingue

Parution:

trois fois par an en français,

en allemand et en italien

Tirage: 84 000 exemplaires

Régie publicitaire:

Galledia Fachmedien AG

Burgauerstrasse 50

9230 Flawil

Tél. 058 344 97 69

ornella.assalve@galledia.ch

www.galledia.ch

Changements d’adresse et

désabonnements:

merci d’adresser vos

demandes à

meine.firma@axa.ch

18

2

3

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10

14

Ma fierté: Sabrina Weber, Wedding Factory

Ma fierté: Deborah Bottana et Michi Keel, simplee AG

Sécurité

Assistants numériques: des logiciels très pratiques pour

le quotidien professionnel.

Assurance-crédit: comment les PME peuvent se

protéger des défauts de paiement et éviter les problèmes

de liquidités.

Formation continue: trois spécialistes nous expliquent

pourquoi elle représente un facteur concurrentiel décisif

pour les PME.

L’ancienne

génération

n’a pas dit son

dernier mot

D’après une récente étude menée par

AXA Suisse auprès d’un échantillon

représentatif de PME, ces dernières

apprécient le savoir-faire, la loyauté

et l’engagement de leurs salariés plus

âgés, mais recrutent pourtant plus

volontiers des profils jeunes. Elles se

privent ainsi d’un énorme potentiel,

car les plus de 55 ans représentent déjà

un tiers des personnes actives, et la

tendance est à la hausse. Pour Anina

Hille, les PME ont besoin de stratégies

pour affronter la vague à venir de

départs à la retraite et la pénurie de

personnel qualifié. Cette chargée de

cours et chercheuse en développement

durable et en diversité à la Haute

école de Lucerne conseille aux PME

d’appliquer la gestion intergénérationnelle

afin d’accroître leur attractivité

d’employeur envers toutes les tranches

d’âge. Dans notre grand entretien, le

politologue et entrepreneur Michael

Hermann abonde dans le même sens et

explique pourquoi il a franchi tardivement

le cap de la création d’entreprise.

Bonne lecture!

Imprimé

myclimate.org/01-22-310953

17

18

Succès

Entretien: le géographe et politologue Michael

Hermann parle des avantages qu’offrent

les salariés plus âgés et nous dit pourquoi il faut savoir

faire face à une vague de dénigrement.

22

Une étude représentative d’AXA le montre:

le potentiel des salariés âgés est trop souvent négligé.

25

Responsabilité

Melanie Ade

Rédactrice en chef de «Mon Entreprise»

26

Une gestion intergénérationnelle basée sur

l’intégration peut empêcher la perte de savoir-faire

et augmenter l’attractivité de l’employeur.

Photo: Keystone/Gaetan Bally

Nous sommes aussi

présents sur LinkedIn.

Venez consulter notre

page:

www.linkedin.com/

company/meine-firma

Des contenus

passionnants, sur

papier et en ligne.

30

33

34

35

Puralpina AG: comment une pommade à base

de graisse de marmotte est devenue un produit naturel

dans le vent, au succès international.

Graphique: champions de l’innovation en Suisse

Ma fierté: Thomas Hofstetter, restaurant «Die Waid»

Ma fierté: Patrik Bucher, Kulturschiff.ch GmbH

02/2022 5

Mon ENTREPRISE


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votre équipe et,

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EasyGov.swiss


Sécurité

Questions des lecteurs

Licenciement à

58 ans

Ces derniers mois, le carnet de commandes

de notre petite entreprise est resté désespérément

vide. Je dois donc me résoudre à

licencier plusieurs personnes, dont un

collaborateur âgé de 58 ans, qui est

domicilié en Allemagne. Est-il exact qu’il

peut rester assuré dans la caisse de

pension de ma société?

S.T., Schaffhouse

La réglementation relative au maintien de

l’assurance dans la prévoyance professionnelle

en vigueur depuis le 1 er janvier 2021

oblige les caisses de pension à continuer

d’assurer les personnes dont les rapports de

travail ont été dissous par leur employeur

après qu’elles ont atteint l’âge de 58 ans

(art. 47a, al. 1, LPP). Les assurés concernés

doivent toutefois être assujettis à l’AVS, ce qui

n’est pas le cas des personnes domiciliées à

l’étranger. D’autres solutions de prévoyance

intéressantes s’offrent cependant à votre

collaborateur: si le règlement de la caisse de

pension le prévoit, il peut prendre une retraite

anticipée dès l’âge de 58 ans et choisir entre la

rente de vieillesse (en principe réduite), le

capital ou une forme mixte. Il peut aussi faire

transférer l’avoir de vieillesse accumulé sur un

ou deux comptes ou polices de libre passage.

Enfin, il peut demander le versement immédiat

de la part surobligatoire de son avoir de

vieillesse, la part obligatoire étant virée sur un

compte ou une police de libre passage, puis

disponible à partir de sa 60 e année; dans ce

cas, la part obligatoire ne pourra pas être

transformée en rente. Mais, avant toute

décision, la personne doit soigneusement

clarifier les conséquences en matière d’impôts

et de couverture dans son pays.

Christian Grutz

Conseiller à la clientèle

Entreprises Prévoyance

professionnelle

Photos: Marco Vara; Shutterstock

Étude d’AXA sur la santé

mentale

Une étude internationale réalisée par le Groupe AXA à l’automne

2021 montre que 27% des personnes sondées ont déjà eu des problèmes

psychiques, un pourcentage qui correspond également à la

moyenne helvétique. Interrogées sur leur bien-être au cours de la semaine

précédant l’enquête, 49% des personnes participantes de Suisse

déclarent s’être senties stressées. Au total, 33% disent avoir souffert

de dépression pendant cette période, et 14%, d’anxiété. Les Suisses et

les Suissesses n’en sont pas moins les plus heureux en comparaison

internationale. Fait étonnant, les hommes sont plus heureux que les

femmes dans presque tous les pays, Suisse incluse. Au total, 69% seulement

des femmes, soit 10% de moins que les hommes, déclarent

avoir confiance dans leurs propres capacités. De plus, 28% des femmes

interrogées tendent à voir le côté négatif des choses, contre 23% des

hommes. Pour la majorité des personnes sondées, les proches, c’està-dire

les membres de la famille, sont ceux qui ont la plus grande influence

sur leur état psychique général. L’utilité perçue de leur travail

vient en deuxième position, plus de 40% déclarant que cet aspect a

eu un effet favorable sur leur bien-être mental en 2021. La docteure

Dalit Jäckel-Lang, responsable de la prévention auprès de la fondation

Pro Mente Sana, le confirme: «Un bon environnement de travail est essentiel

pour la santé psychique individuelle, laquelle est un important

facteur de succès pour une entreprise. Les employeurs ont donc tout

intérêt à investir dans le bien-être mental de leur personnel.»

02/2022

7 Mon ENTREPRISE


OUTILS LOGICIELS PROFESSIONNELS

De petits

outils

à bas

prix

Vous vous perdez dans la

jungle des logiciels? Vous

refusez d’acheter un

programme coûteux

pour chaque processus?

Voici quelques outils

utiles pour votre quotidien

professionnel.

Texte Melanie Ade

Hootsuite

Les médias sociaux font partie

intégrante de notre époque. Avec

Hootsuite, inutile de vous connecter à

chaque réseau social séparément: vous

pouvez réagir à l’ensemble des publications,

mentions et commentaires via un seul

tableau de bord. Hootsuite Analytics vous

fournit un aperçu complet de vos activités

sur les médias sociaux et des rapports

détaillés sur la performance de vos

contributions, toutes platesformes

confondues.

Adobe Scan

Avec Adobe Scan, plus besoin

d’imprimante: il suffit de photographier

un document, et l’application fait

le reste. De plus, Adobe Scan reconnaît automatiquement

les caractères et les convertit

en texte numérique que l’on peut copier,

sélectionner ou commenter directement

depuis le document PDF. Rien n’empêche

ensuite un traitement dans

Word. Disponible gratuitement

pour Android et iOS.

Toggl Track

Toggl Track aide les PME dans

le suivi des projets, la planification

des équipes et la gestion des tâches.

Les temps de travail du personnel pour

chaque activité ou projet sont enregistrés

dans un tableau, puis synchronisés

en temps réel. Toggl Track est

disponible en version gratuite ou

en édition payante avec fonctions

additionnelles.

Mon ENTREPRISE

8 02/2022


OUTILS LOGICIELS PROFESSIONNELS

Mailchimp

Concevoir une page d’accueil

gratuite, créer une boutique en ligne,

envoyer des lettres d’information et

des e-mails de marketing en fonction d’un

groupe cible: autant de possibilités offertes

par Mailchimp. La plate-forme propose aussi

des produits dans les domaines de l’analyse de

la clientèle, des médias sociaux, de la création

de contenus ou du CRM. L’outil est flexible

et abordable, et les entreprises comptant

moins de 2000 destinataires d’e-mails

peuvent même l’utiliser gratuitement.

SumUp

SumUp est leader des points

de vente mobiles (mPOS) en Europe.

Grâce à SumUp, les PME peuvent

accepter des paiements par carte facilement,

à moindres frais et de façon sécurisée.

À l’aide du lecteur de carte bancaire

mobile SumUp et de l’application correspondante,

un smartphone ou une tablette

se transforme en terminal de paiement

en un tour de main. L’application est

gratuite, et des frais de 2,5% par

transaction sont appliqués.

02/2022 9

Wise

Les virements à l’étranger par

l’intermédiaire d’un établissement financier

peuvent coûter cher, car la marge

sur le change est souvent élevée et peu transparente.

Wise est spécialisé dans les transferts

d’argent internationaux. Avec un compte

professionnel, il est possible de transférer de

l’argent, de payer des factures et de recevoir

des paiements dans le monde entier en un

temps record. Les transactions se font au

taux de change moyen du marché, et

Wise prélève des frais à hauteur

de 0,5% du montant.

LinkedIn

LinkedIn est le réseau social

par excellence pour entretenir

des relations professionnelles et en

nouer de nouvelles. Mais il est également

utilisé à des fins de recrutement

et de marketing. LinkedIn Learning, sa

plate-forme de formation en ligne,

offre plus de 15 000 cours en ligne

sur des thèmes variés et dans

de nombreuses langues.

Mon ENTREPRISE


ASSURANCE-CRÉDIT

Défauts de

paiement:

le problème

de l’effet

domino

Une entreprise voit ses liquidités menacées dès lors qu’un

partenaire commercial important cesse de payer ses

factures. Avec une assurance-crédit, les PME peuvent faire

d’une pierre deux coups: réduire non seulement le risque

financier, mais aussi les frais administratifs.

Les produits à base de lait frais, de fromage et de

beurre de Cremo SA sont connus dans toute la Suisse.

Texte Simona Altwegg Photos Marco Vara

Personne n’aime parler de factures

impayées, et encore moins mettre

ses partenaires commerciaux dans

l’embarras. Même si la plupart des

factures sont réglées à temps, chaque

PME a déjà connu des cas moins favorables. Le

risque que la contre-prestation pécuniaire ne

soit jamais versée pour des marchandises déjà

livrées ou des prestations déjà fournies est toujours

présent, et il s’est même accentué en raison

des difficultés économiques induites par la

crise ces deux dernières années.

Difficultés de paiement pendant la pandémie

D’après une étude du Secrétariat d’État à l’économie,

près d’une PME sur deux présentait un

besoin de financement accru pendant la pandémie.

Certes, celui-ci a été partiellement couvert

par le programme de cautionnement COVID-19

de la Confédération, et le nombre d’entreprises

ayant disparu du marché a même été inférieur

à la moyenne. La fréquence des faillites

a toutefois varié d’une branche à l’autre. Une

analyse du service d’information économique

Dun & Bradstreet révèle qu’en 2021, de nom-

Mon Entreprise

Cremo SA, deuxième producteur

de produits laitiers

en Suisse, transforme du lait

en provenance de Suisse romande

et du canton de Berne

en beurre, fromage, crème,

yogourt ou lait en poudre.

L’entreprise, dont le siège est

à Villars-sur-Glâne, emploie

environ 800 personnes. Organisée

en société anonyme

depuis 1927, elle n’est pas

cotée en bourse.

cremo.ch

breuses faillites ont été recensées, en termes

relatifs et absolus, dans l’industrie du bois et

des meubles, l’hôtellerie et la restauration et

les entreprises artisanales.

«Ces deux dernières années, nous avons eu nettement

plus de clients qui ne pouvaient plus régler

leurs factures, faute de liquidités», affirme

Pascal Fellay, CFO de Cremo SA. La deuxième

entreprise de transformation du lait en Suisse

livre non seulement des détaillants, mais aussi

des restaurateurs et des hôteliers. Grâce à l’assurance-crédit

que Cremo SA a souscrite il y a

plus de vingt ans, l’assureur prend en charge

le recouvrement des factures en arriéré. En

d’autres termes, il rappelle aimablement au

client de régler la facture puis, si nécessaire,

engage des poursuites. L’assureur représente

alors les intérêts de l’entreprise dans la procédure

juridique, ce que Pascal Fellay apprécie:

«C’est très pratique, car nous pouvons nous

décharger entièrement du traitement du cas.»

L’entreprise définit le moment auquel la procédure

doit être engagée envers le mauvais

payeur. Et si le défaut de paiement subsiste

malgré les démarches juridiques, AXA rembourse

la facture impayée. «Nous ne pourrions

pas imaginer supporter ce risque nous-mêmes.

La faillite d’un partenaire important pourrait

entraîner une perte qui menacerait notre entreprise»,

explique le responsable financier.

Effet de levier dangereux

Paolo Larentis, responsable de vente Crédit

et cautionnement chez AXA, explique: «Dans ▶

Mon ENTREPRISE

10 02/2022


ASSURANCE-CRÉDIT

«Ces deux dernières années, nous avons

eu nettement plus de clients qui ne pouvaient plus

régler leurs factures, faute de liquidités.»

Pascal Fellay, CFO Cremo SA

Le CFO Pascal Fellay dans

l’unité de production de

Cremo SA.

02/2022 11

Mon ENTREPRISE


Éviter les

défauts de

paiement

Documentation

écrite

Documentez par écrit toutes

les opérations commerciales.

En cas de doute, vous aurez

ainsi une trace des prestations

fournies.

Attrait des

paiements

immédiats

Essayez d’accroître la proportion

de paiements immédiats.

Recourez pour cela à

des procédures de paiement

adéquates ou à des rabais /

escomptes.

Contrôle de

la solvabilité et du

comportement de

paiement

Vérifiez la solvabilité de vos

clients avant toute conclusion

de contrat. Enregistrez leur

comportement de paiement

dans des profils de clients.

«Sans assurance-crédit, le suivi

des débiteurs serait

beaucoup plus fastidieux.»

Roland Schwyter, responsable Back-office de PVA AG

Mon Entreprise

PVA AG, une entreprise

familiale autonome dont

le siège est à Altendorf SZ,

vend des revêtements de sol,

des portes et des matériaux

en bois. Elle fournit des

entreprises de la filière du

bois dans la région du lac de

Zurich, en Suisse centrale

et orientale, ainsi que des

détaillants spécialisés dans

toute la Suisse. Depuis sa

fondation en 1954, PVA AG est

devenue une PME innovante

qui, avec sa filiale GUI-

GNARD Parquets SA, emploie

quelque 80 personnes.

pva.ch

Système de

sommation

Mettez en place un système

de sommation structuré. En

dernier recours, n’hésitez pas à

lancer des mesures judiciaires

contre un client.

Mise au ban des

incorrigibles

N’hésitez pas à vous séparer

d’un client qui reporte ses paiements

régulièrement ou sur de

longues durées.

Les défauts de paiement inattendus chez PVA AG ne lui sont pas inconnus:

Roland Schwyter, responsable Back-office de PVA AG.

une conjoncture plus incertaine que jamais,

l’insolvabilité de l’un de vos principaux clients

peut avoir des conséquences dramatiques sur

votre activité. Une faillite sur trois résulte d’un

effet domino.» Grâce à l’assurance-crédit, le

domino de l’entreprise assurée ne tombe pas.

Légalement, les fournisseurs et les clients sont

des créanciers de troisième classe et ne sont

donc pas indemnisés de façon prioritaire sur la

masse de la faillite. Leurs prétentions passent

par exemple après celles du personnel et de

l’AVS. L’effet de levier qui s’applique est perfide:

si la marge nette s’élève à 10%, il faut générer

un chiffre d’affaires supplémentaire dix

fois supérieur afin de compenser la perte due à

un défaut de paiement. Quand on doit supporter

un manque à gagner de 10 000 francs, il faut

donc un chiffre d’affaires supplémentaire de

100 000 francs pour effacer les pertes. Et pour

réaliser ce dernier, on s’expose à de nouveaux

risques de défaut de paiement.

Vérifier la solvabilité de la clientèle

Outre l’intervention et la compensation des

factures impayées, l’assurance-crédit inclut

aussi un volet prévention: l’assureur contrôle

en permanence la solvabilité de la clientèle,

faisant gagner beaucoup de temps aux entreprises.

«Lorsque AXA baisse la note de solvabilité

d’une entreprise, nous sommes alertés et

pouvons agir sans délai. Si elle la relève, nous

sommes soulagés et pouvons dormir tranquilles»,

affirme Pascal Fellay.

Roland Schwyter, responsable Back-office de

PVA AG, abonde dans son sens. L’entreprise, qui

vend des revêtements de sol, des portes et des

Mon ENTREPRISE

12 02/2022


ASSURANCE-CRÉDIT

matériaux en bois, possède depuis longtemps

une assurance-crédit. «Nous en avons déjà tiré

profit à maintes reprises, car nous avons été

informés à temps des difficultés financières

de partenaires commerciaux.» Un service utile

pour cette société dont le volume de clientèle

est considérable. «Sans assurance-crédit, le

suivi des débiteurs serait beaucoup plus fastidieux»,

précise R. Schwyter.

Le contrôle de la solvabilité n’a toutefois

pas empêché certains défauts de paiement.

Roland Schwyter a ainsi été étonné qu’un charpentier

pourtant toujours solvable dépose soudainement

le bilan. «C’est arrivé par surprise,

sans signe annonciateur.» Grâce à son assurance-crédit,

PVA AG s’en est sortie indemne.

«Nous avons la chance de compter une clientèle

nombreuse et fiable. Mais comme partout,

il y a des exceptions.» Hors de question donc

pour cette entreprise de supporter ce risque

elle-même. La construction de maisons et

de complexes immobiliers implique souvent

l’immobilisation de nombreux capitaux, que

PVA AG ne peut ni ne veut mettre en jeu.

Prime inférieure à 1%

AXA récompense les années d’assurance sans

perte par des remboursements-bonus. «Le

montant de la prime varie, car la couverture dé-

Défauts de paiement

sous contrôle

L’assurance-crédit d’AXA

offre aux entreprises B2B une

protection complète: AXA

contrôle en permanence la

solvabilité de leurs partenaires

commerciaux et se

charge du recouvrement en

Suisse et à l’étranger. Et si un

défaut de paiement ne peut

être évité malgré des mesures

préventives, AXA rembourse

la facture impayée.

Adaptable individuellement,

une assurance-crédit est

indiquée à partir d’un chiffre

d’affaires annuel de deux millions

de francs.

axa.ch/credit

pend de nombreux facteurs tels que la branche,

les créances en souffrance ou les pays dans lesquels

l’entreprise livre. Toutefois, la prime est

généralement inférieure à 1% du chiffre d’affaires

réalisé», explique P. Larentis. Une couverture

d’assurance transnationale est également

possible. «Une assurance-crédit permet de déléguer

aux experts les difficultés liées aux différences

linguistiques et législatives ainsi qu’aux

spécificités de l’obtention d’informations ou

du recouvrement de factures impayées.»

Pendant la pandémie, AXA a constaté une

hausse sensible des conclusions d’assurance-crédit.

Mais selon certaines études, la

période la plus risquée en termes de solvabilité

est encore devant nous. D’après le Département

fédéral de l’économie, de la formation et

de la recherche, l’intervention de l’État durant

la crise de la COVID-19 a sauvé de nombreuses

entreprises qui n’auraient jamais survécu sans

cela en de telles circonstances. Maintenant que

les mesures de soutien ont été supprimées,

le Département table sur une hausse des faillites.

Les clientes et clients possédant une assurance-crédit

n’ont rien à craindre, promet

P. Larentis. «Ils peuvent se concentrer sur leurs

affaires. Nous nous chargerons du reste.» ●

Savourez

plutôt les

bons moments

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FORMATION

MARKETING

Formation continue:

un avantage

concurrentiel devenu

un must

Que ce soit pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, pour fidéliser le

personnel ou, tout simplement, pour ne pas décrocher face aux avancées technologiques,

la formation continue du personnel est aujourd’hui indispensable, y compris pour

les PME. Mais quelle formation pour quel type de PME? Et est-il vraiment rentable d’investir

dans ce domaine? Nous avons posé la question à trois institutions.

Texte Melanie Ade

Bernhard Grämiger: Si l’on considère les bouleversements

technologiques, la pénurie de

main-d’œuvre qualifiée et le vieillissement de

la population, la formation continue représente

un facteur concurrentiel décisif pour les

PME. Les décideuses et décideurs au sein des

PME doivent donc soigneusement réfléchir aux

modalités d’une mise en œuvre ciblée et stratégique

de la formation.

Lisa Marie Benz: Selon nous, la question de

la formation continue se pose avec acuité,

y compris dans les PME. D’une part, le marché

du travail est quasiment désert, de sorte

que les entreprises ont toujours plus intérêt

à former elles-mêmes la main-d’œuvre qualifiée

recherchée. Et les PME n’échappent pas

à cette tendance. D’autre part, la pandémie a

fortement renforcé le besoin de savoir-faire

managérial ainsi que la nécessité de gérer correctement

l’incertitude et de disposer d’outils

performants. Les tendances telles que la digitalisation

viennent s’ajouter à ce tableau: les

changements requièrent une mise en œuvre

technique, mais aussi les connaissances nécessaires

pour accompagner et guider les processus

correspondants dans l’entreprise. Il faut

aussi assurer la formation continue des cadres,

par exemple.

Jörg Krissler: Autrefois considéré comme un

avantage concurrentiel, l’investissement dans

la formation du personnel est devenu quasiment

impératif pour les PME. Il peut s’agir de

formations techniques ou méthodologiques

classiques, qui servent avant tout l’exercice de

?

Quelle est

l’importance

de la formation

continue pour

les PME?

Cette thématique

a-t-elle

gagné en

importance

ces dernières

années?

?

la profession, ou de formations plutôt axées

sur la motivation, susceptibles de renforcer la

fidélisation du personnel. En tant que développeur

organisationnel, je pense qu’il est indispensable

d’investir en même temps dans les

fonctions d’encadrement. Les collaborateurs

ne seront disposés à mettre leurs compétences

au service de l’entreprise que s’ils se sentent

reconnus et estimés par leurs supérieurs.

Bernhard Grämiger: Les études montrent que

l’importance de la formation sur le lieu de travail

s’est accrue ces dernières années. D’après

notre dernière enquête, la pandémie a poussé

26% des PME interrogées à accroître leur activité

de formation. Pour 58%, cette activité est restée

inchangée, et elle a chuté pour 14% d’entre

elles. Au final, on observe une légère tendance à

investir davantage dans la formation.

Lisa Marie Benz: Nous constatons de plus en

plus que même les petites PME adoptent une approche

très structurée face à cette thématique

et misent sur une formation ciblée et durable

de leur personnel. Cela peut être une formation

de conduite destinée à chaque membre du

personnel à partir d’un certain échelon d’encadrement.

Il peut aussi s’agir de formations

internes ciblées et d’offres d’accompagnement

pour les collaborateurs et les cadres, visant à

les soutenir dans leur développement et à les

lier à l’entreprise sur le long terme.

Jörg Krissler: Les personnes tendent davantage

à prendre elles-mêmes leur formation en main.

Mon

Mon ENTREPRISE

ENTREPRISE

14 02/2022


FORMATION

Photos: màd

Bernhard Grämiger est

directeur de la Fédération

suisse pour la formation continue

(FSEA). En tant qu’organisation

faîtière nationale, la

FSEA s’engage depuis 1951

pour les intérêts de la formation

continue en Suisse. Elle

compte plus de 700 membres,

dont des prestataires privés et

publics, des fédérations, des

services de formation internes

aux entreprises et des formatrices

et formateurs indépendants.

La FSEA représente leurs

voix politiques, sociales et

professionnelles dans les trois

régions linguistiques.

alice.ch

Une évolution lente se dessine en parallèle, les

formations comportementales pures cédant

le pas à un travail plus profond sur l’attitude

personnelle. Je m’en réjouis, car telle est mon

approche. Un management attentif, axé sur

les valeurs, est à mes yeux particulièrement

efficace, en plus d’être hautement pertinent

d’un point de vue économique. Les personnes

seront désireuses de fournir de bonnes performances

dans ces conditions.

?

Jörg Krissler est coach

indépendant et développeur

organisationnel depuis 2011.

Il collabore avec des entrepreneurs

de différentes

branches sur des questions

managériales. Son ouvrage

«Achtsam führen – eine Orientierungshilfe

im Unternehmensalltag»

(Management attentif:

un guide pour le quotidien en

entreprise), paru en 2019 aux

éditions hep, s’adresse aux

managers. Il montre comment

une gestion attentive vis-à-vis

de soi-même, du personnel et

des attentes diverses favorise

une collaboration constructive

au service de l’entreprise.

joergkrissler.ch

À quoi

attribuezvous

ce

tournant?

Lisa Marie Benz est responsable

du département

Formation continue de l’Institut

suisse pour les petites

et moyennes entreprises de

l’université de Saint-Gall (KMU-

HSG). Les PME, l’entrepreneuriat

et les entreprises familiales

forment les trois piliers thématiques

de cet institut. Outre des

travaux de recherche approfondis

sur ces thèmes clés, le KMU-

HSG propose une vaste offre de

formation aux entreprises et

aux cadres dirigeants des PME.

kmu.unisg.ch

Bernhard Grämiger: La pandémie a rebattu

les cartes et les collaborateurs doivent désormais

disposer de compétences nouvelles ou

différentes. D’où la hausse sensible du besoin

de formation dans nombre de PME. La crise

sanitaire a surtout eu un impact sur les compétences

numériques, sociales ainsi que sur

celles en matière de communication et de travail

agile. Alors que la plupart des PME mettent

clairement l’accent sur le développement des

compétences techniques, la pandémie a mis

en lumière le poids croissant des compétences

transversales, telles que les compétences sociales.

Les collaborateurs doivent travailler en

réseau bien plus qu’avant et communiquer davantage.

Lisa Marie Benz: Il devient toujours plus crucial

d’accompagner les collaborateurs performants

dans leur développement et de les garder ainsi

durablement dans l’entreprise. La situation

sur le marché du travail n’est pas étrangère à

cette évolution. Nous remarquons aussi que le

management a acquis une nouvelle dimension:

d’une complexité croissante, il exige également

un savoir-faire technique et la constitution ciblée

de compétences de conduite.

Jörg Krissler: Le cadre entrepreneurial est exigeant

et ne cesse d’évoluer, de sorte que les collaborateurs,

tous échelons confondus, ont du


02/2022 15

Mon ENTREPRISE


FORMATION

MARKETING

mal à s’y retrouver. Mais si une équipe engage

un travail de réflexion sur ses propres valeurs

pour les coordonner avec celles de l’entreprise,

chacun pourra s’aider de la question suivante en

cas de doute: «Est-ce que ma décision me rapprocherait

ou m’éloignerait plutôt de ces valeurs?»

Bernhard Grämiger: Le marché du travail est

en constante mutation. Les employés doivent

régulièrement s’habituer à un nouvel environnement

de travail, ce qui exige beaucoup

de flexibilité et de capacité d’adaptation. On

constate de ce fait une montée en puissance des

compétences transversales en plus des compétences

techniques, par exemple la capacité à résoudre

les problèmes, la réflexion stratégique,

l’esprit d’innovation ou l’aptitude à travailler

en équipe.

Lisa Marie Benz: Aujourd’hui, face à la complexité

croissante du travail de conduite, les

compétences techniques seules ne suffisent

plus. Il faut aussi acquérir un savoir-faire managérial

axé principalement sur le renforcement

des compétences personnelles et méthodologiques.

L’objectif est de se forger un bagage

de connaissances qui permettra d’appliquer

des solutions ciblées dans les situations les

plus diverses. Cette approche repose sur une

réflexion critique et à la fois bienveillante de

son propre comportement.

Jörg Krissler: Selon moi, la réussite sourira

principalement aux entreprises qui veilleront

aussi à intégrer leurs collaborateurs dans les

questions générales, qui leur feront confiance

et croiront en leurs capacités. Même si certains

processus s’en trouvent ralentis, les changements

seront au final nettement plus riches et

s’inscriront davantage dans la durée.

?

?

Quelle sera

l’évolution

de cette

tendance?

Quelle

formation

pour les PME?

Les PME

doivent-elles

miser sur une

formation

interne ou

externe?

?

Bernhard Grämiger: Que la formation ait lieu

en interne ou en externe importe peu. L’essentiel

est qu’elle soit adaptée au mieux aux

besoins de l’entreprise. Les formats internes

simples, comme les échanges réguliers au sein

de groupes spécialisés, peuvent apporter une

réelle valeur ajoutée. Les formations externes

sont notamment utiles là où une expertise spécifique

est demandée.

Lisa Marie Benz: Les deux sont importantes.

En fait, tout dépend de la problématique

concrète. Nous constatons que les participants

à nos formats publics profitent grandement

des échanges avec les autres participants. Ils

trouvent enrichissant de découvrir des pistes

de solutions venant de branches radicalement

différentes ou de discuter avec des managers

qui ont un tout autre point de vue. Les formations

internes, en revanche, permettent à une

entreprise d’approfondir certains thèmes de

l’organisation et de mettre en relation des collaborateurs

de divers domaines ou sites, créant

ainsi une compréhension commune. L’idéal

est de combiner et de coordonner ces deux

supports.

Jörg Krissler: La question qui se pose avant tout

est la problématique que la mesure en question

est censée résoudre. Pour développer des compétences

techniques, les spécialistes internes

sont certainement les plus qualifiés. Dans ce

cas, une formation interne sur le lieu de travail

convient le mieux. S’il s’agit par contre de traiter

des questions stratégiques, des processus

de changement ou des situations de tension, la

distance personnelle et spatiale est selon moi

bénéfique pour l’entreprise.

Bernhard Grämiger: Il est important que les

PME connaissent leurs besoins et anticipent à

temps les formations nécessaires. Des formations

ciblées pourront ainsi être proposées suffisamment

tôt, pour prévenir l’apparition de

lacunes de compétences. Nous recommandons

aux PME de faire un état des lieux avec tous les

membres du personnel au moins une fois par

an. Cet entretien devra aborder le besoin de formation

du point de vue des collaborateurs et de

l’entreprise. Les formations continues sont essentielles

pour les salariés, car elles permettent

d’éviter durablement des désavantages professionnels

tout en maintenant et en renforçant

l’employabilité.

Lisa Marie Benz: Tout dépend de l’entreprise, de

la personne concernée et de l’objectif visé. À

notre sens, il est primordial de définir des objectifs

clairs et de recevoir un conseil de qualité

sur les formations correspondantes.

Jörg Krissler: Les PME sont sans doute les

mieux placées pour répondre elles-mêmes à

cette question. Je recommande donc aux responsables

de faire régulièrement le point avec

une personne de confiance externe et d’opter

ensuite pour une solution appropriée. ●

Offres de formation pour les PME

Vous cherchez une formation pour vous ou votre personnel?

Il vous suffit d’entrer le mot-clé «PME»

et de sélectionner votre région. Vous trouverez alors

une large offre de cours répondant à chaque besoin.

formationcontinue.swiss

Mon ENTREPRISE

16 02/2022


Succès

Questions des lecteurs

Frontaliers et

télétravail

Notre entreprise basée à Saint-Gall emploie

un travailleur frontalier allemand. Pendant

la pandémie, il n’a quasiment travaillé que

depuis chez lui, à Constance. À l’avenir, il

continuera de faire du télétravail au moins

deux jours par semaine. Nous avons appris

que nous n’étions plus tenus de verser des

cotisations AVS pour lui. Pourriez-vous

nous expliquer pourquoi?

P. G., Saint-Gall

En principe, des cotisations aux assurances

sociales doivent être versées pour toute

personne travaillant en Suisse. Toutefois, si des

travailleurs frontaliers exécutent au moins 25%

de leur activité dans leur pays de résidence, ils

ne sont pas assujettis à l’assureur social de leur

lieu de travail en Suisse (caisse de compensation),

mais à celui de leur pays de résidence.

Dès lors, les assurances sociales en Suisse

(AVS, LPP, etc.) cessent d’être compétentes, et

l’employeur doit procéder à un décompte des

cotisations avec les assureurs sociaux étrangers.

Tel est ici le cas, avec les deux jours de

télétravail. Cette règle vaut pour tous les États

membres de l’UE/AELE, et donc pour les

collaborateurs des nationalités correspondantes.

Durant la pandémie, les personnes

dans l’incapacité d’accomplir leur activité en

Suisse ont continué d’être considérées comme

travaillant en Suisse. Cette disposition exceptionnelle

reste valable pour l’Allemagne,

l’Autriche, l’Italie et la Principauté de

Liechtenstein jusqu’au 30 juin 2022; elle a été

levée en France le 31 mars 2022. Votre collaborateur

sera donc assujetti aux assurances

sociales en Allemagne à compter du 1 er juillet

2022.

Dominic Frei

Expert en assurance collective de

personnes

Photos: Gettyimages; màd

Perspective de rentes plus

élevées à la retraite

Le 2 e pilier exige des solutions durables et performantes. C’est pourquoi

AXA propose aux PME suisses et à leur personnel, depuis début

2019, des solutions de caisse de pension semi-autonomes en lieu et

place de l’assurance complète. Dans ces solutions, le «troisième cotisant»

(l’intérêt) joue, grâce à une diversification équilibrée des placements,

un rôle bien plus important que dans l’assurance complète,

soumise à un étroit carcan réglementaire en matière de placements.

En trois ans, les assurés des solutions semi-autonomes d’AXA ont ainsi

perçu un supplément d’intérêts par rapport à l’assurance complète

estimé à 1,8 milliard de francs au total.

Dans l’environnement actuel marqué par de faibles taux d’intérêt, les

solutions semi-autonomes permettent d’exploiter activement les opportunités

de placement pour offrir à long terme de meilleures perspectives

de rendement aux assurés. Elles constituent ainsi un moyen

de proposer aux assurés actifs une rémunération plus élevée de leurs

avoirs de vieillesse et de maintenir les taux de conversion surobligatoires

stables sur le long terme. Dans l’ensemble, les assurés d’une

solution LPP semi-autonome peuvent escompter jusqu’à 30% de rente

de vieillesse en plus par rapport à l’assurance complète.

AXA propose aussi à sa clientèle Entreprises des prestations salariales

accessoires intéressantes ainsi qu’un programme complet de promotion

de la santé du personnel.

02/2022 17

Mon ENTREPRISE


18

MARKETING

ENTRETIEN

«Longtemps,

mon intérêt s’est limité

aux contenus»

Géographe et politologue de métier, Michael Hermann est aussi un expert et un

auteur très prisé des médias. Dans cet entretien, il nous explique pourquoi, à

50 ans, il se perçoit plus comme un entrepreneur que comme un politologue et

nous livre la définition du style de management idéal.

Entretien Melanie Ade Photos Marco Vara

Michael Hermann, l’étude menée en

février par votre institut de recherche

et AXA sur les PME montre que les

petites et moyennes entreprises n’emploient

plus de collaborateurs de plus

de 55 ans, alors qu’elles ont d’eux une

opinion très positive. D’où vient ce

décalage?

Les collaborateurs ayant de l’ancienneté allient

expérience et savoir-faire. Ils comprennent

et incarnent au plus près la culture de l’entreprise,

ce qui les rend très précieux pour celle-ci.

Pour autant, embaucher un nouveau collaborateur,

c’est consentir un investissement qui, à

première vue, se justifie moins pour les plus de

55 ans, au vu du peu d’années qu’il leur reste

à travailler, que pour des jeunes de 25 ans, par

ailleurs moins coûteux en termes de salaire et

de prévoyance vieillesse. Il importe cependant

de prendre en compte cet aspect, précisément

en raison des défis que pose aujourd’hui la

prévoyance professionnelle, et de donner leur

chance aux salariés âgés. À défaut d’augmenter

le temps de travail, exploitons pleinement le

potentiel qu’offre la retraite à 65 ans.

L’étude montre par ailleurs que les

PME suisses ne sont pas encore prêtes

à appliquer la nouvelle loi sur la protection

des données. Comment l’expliquez-vous?

Je le conçois parfaitement, étant moi-même

entrepreneur. Même si nous sommes très

sensibles aux données de par notre métier, le

«De toute

évidence, le

secteur

de l’artisanat

a sous-estimé

pendant

longtemps le

changement

démographique,

qui

était masqué

par l’apport de

main-d’œuvre

en provenance

de l’UE.»

Portrait

Michael Hermann a étudié

la géographie, l’économie et

l’histoire à l’université de

Zurich. Il est titulaire de la

thèse «Werte, Wandel und

Raum», décernée par l’Institut

de géographie de l’université

de Zurich. Ce géopolitologue

de 50 ans dirige son propre

institut de sondage et

d’analyse sociale et politique.

Il est aujourd’hui un auteur

très en vue et un éminent

expert en politique.

rythme effréné des journées de travail nous

prive du temps nécessaire pour nous saisir en

profondeur du sujet. Il en va de même pour

nombre de PME. Persuadées que cette réglementation

ne concerne que les grands groupes,

la plupart ne sont pas conscientes qu’elles devraient

prendre les devants.

L’étude pointe également du doigt le

manque de personnel qualifié.

Le marché du travail est extrêmement tendu

en ce moment. Pour l’heure, mon entreprise

a été épargnée par le problème, car nous recrutons

essentiellement de jeunes diplômés,

que nous trouvons par le biais de notre réseau.

Comme le montre l’étude, cette pénurie a

changé de nature. Les PME interrogées ont surtout

des difficultés à pourvoir les postes nécessitant

des profils manuels. De toute évidence,

le secteur de l’artisanat a sous-estimé pendant

très longtemps le changement démographique,

qui était masqué par l’apport de main-d’œuvre

en provenance de l’Union européenne. Or ce

sont des branches qui ne peuvent pas externaliser,

tout se fait sur place. De quoi anticiper de

très fortes tensions.

On dit que quand un journaliste politique

n’a pas d’opinion, il appelle Michael

Hermann. Quel est votre secret?

Avoir une opinion et ne pas hésiter à l’exprimer!

(Rires.) Non, plus sérieusement, je suis

dans le métier depuis de nombreuses années

et je connais quantité de journalistes depuis


Mon ENTREPRISE

18

02/2022


ENTRETIEN

Michael Hermann est convaincu que les entreprises devraient tirer parti du potentiel que recèlent leurs salariés plus âgés.

02/2022 19

Mon ENTREPRISE


ENTRETIEN AVEC MICHAEL MARKETING HERMANN, SOTOMO

très longtemps. Ils me considèrent sans doute

comme un interlocuteur fiable, car je vais droit

au but, sans me cacher derrière un jargon savant.

Il faut dire que la dyslexie dont je souffrais

quand j’étais enfant m’a appris à m’exprimer

avec clarté et concision. Une qualité appréciée

par les journalistes, qui peuvent ainsi expliquer

à leurs lecteurs des sujets compliqués avec des

mots simples.

Depuis la création de votre propre institut

de recherche, Sotomo, vous n’êtes

plus seulement politologue, mais aussi

entrepreneur.

J’ai toujours eu un grand respect pour les

créateurs d’entreprise. Mais venant du monde

scientifique, je me suis longtemps intéressé davantage

aux données, aux contenus et à la recherche

qu’au management pur et dur. Je n’ai

franchi le pas de l’entrepreneuriat qu’en 2016,

ce qui est très tardif. Autant dire que j’ai une

carrière d’entrepreneur pour le moins atypique.

Dès lors, pourquoi avoir sauté le pas?

Après tant d’années consacrées à la recherche

et à l’enseignement, il était temps d’explorer

de nouveaux horizons. Avoir mon propre institut

me permet de cultiver mes centres d’intérêt

et mes compétences. Le reste, je l’ai appris sur

le tas. Je me considère néanmoins aujourd’hui

plus comme un entrepreneur que comme un

expert ou un chercheur.

Est-ce à dire que vous gérez aussi l’administratif?

Bien que j’emploie onze salariés, ma contribution

à l’encadrement et à la gestion directe

reste minime. Je collabore à de nombreux projets,

notamment en donnant des impulsions,

mais mes collaborateurs sont très autonomes,

y compris dans leur gestion. À mon sens, le

secret d’une bonne direction réside dans la

philosophie d’entreprise. Recruter les bonnes

personnes, leur donner un espace de liberté

et des responsabilités contribue à nourrir leur

motivation intrinsèque. Passionnées par leur

travail, elles donnent alors le meilleur d’ellesmêmes.

Cette passion alimente à son tour une

ambiance familiale et collégiale dans l’entreprise,

maintenant le nombre de départs au plus

bas. Certes, je commence à peine à me préoccuper

de management et de styles de direction,

mais je pense qu’une telle culture a aussi sa

place dans les grandes PME.

«Recruter les

bonnes

personnes,

leur donner

un espace de

liberté et des

responsabilités

contribue

à nourrir leur

motivation

intrinsèque.

Passionnées

par leur

travail, elles

donnent alors

le meilleur

d’ellesmêmes.»

Quel impact la crise des deux dernières

années a-t-elle eu sur votre entreprise?

La pandémie a profité à notre institut. En

effet, cette crise totalement inédite a suscité

beaucoup d’interrogations et fait exploser la

demande d’enquêtes d’opinion. Mais nous

avons aussi su faire preuve d’agilité: une semaine

après la qualification de «situation extraordinaire»,

nous avons décidé au sein de

l’équipe de mettre une étude sur pied. Sept

jours plus tard, le premier baromètre corona

de la SSR était prêt. Économiquement parlant,

nous figurons donc parmi les gagnants de la

pandémie. D’autres PME ont été touchées de

plein fouet.

Sur bien des sujets, la pandémie a

scindé la population suisse en deux.

Cette fracture se reflète-t-elle dans vos

enquêtes?

La réalité n’est jamais manichéenne, et la

crise du coronavirus n’échappe pas à la règle.

Mais ce sont toujours les partisans des extrêmes

qui, d’un côté comme de l’autre, sont les plus

visibles et occupent le terrain. Ils monopolisent

le débat parce qu’ils ont des idées bien arrêtées

et les expriment haut et fort. Entre les deux, la

masse des indécis se manifeste rarement dans

l’espace public. Cela ne veut pas dire qu’ils

n’existent pas. Nos enquêtes montrent que la

population suisse est souvent très nuancée,

loin de la vision binaire renvoyée par les médias.

Il est donc faux de dire que la pandémie

a créé un fossé au sein de la population

suisse?

En partie. Pendant deux ans, le coronavirus

a dominé notre quotidien, sur le plan tant social

que politique ou économique. Chacun de

nous y a été confronté et s’est donc forcément

forgé une opinion, notamment sur des mesures

comme la vaccination, le port du masque ou le

certificat Covid. Cette fois, pas d’échappatoire

possible. Personne n’a pu cacher ses convictions

en la matière, car ce sont elles qui ont

dicté nos comportements. Mais dès que les

mesures gouvernementales ont été levées, les

esprits se sont apaisés.

Ces derniers temps, le peuple rejette

projet après projet. Une votation sur

trois met le Parlement en échec. Le

Conseil fédéral s’est-il détourné des

citoyens?

Mon ENTREPRISE

20 02/2022


ENTRETIEN

En réalité, le Conseil fédéral et le Parlement

n’ont eu de cesse de se rapprocher du peuple

ces dernières années. Désormais, les politiques

savent ce qui est susceptible de rallier les suffrages.

Pour preuve, aucun des derniers projets

soumis à votation n’était condamné d’avance.

Le revers de la médaille? Une frilosité et un immobilisme

accrus. La vague verte des dernières

élections a néanmoins fait souffler un vent

nouveau sur le paysage politique. En conclusion,

qui ne tente rien n’a rien. À mon sens,

c’est plutôt entre la société et l’économie que

le fossé se creuse.

Une transition toute trouvée pour ma

prochaine question: l’aversion de la

population suisse pour la chose économique

grandirait-elle?

Les Helvètes sont moins tournés vers l’économie

qu’autrefois, comme le confirme le

résultat de la dernière votation sur les droits

d’émission de CO 2. La crise bancaire, le naufrage

de Swissair, les primes astronomiques et

les parachutes dorés ont fortement ébranlé, depuis

les années 2000, la confiance des Suisses

en une économie peu réglementée, aux mains

des grands patrons. Même la maxime populaire

selon laquelle «tout projet de loi bon pour les

entreprises est bon pour l’économie nationale»

a fait long feu. De sorte que les PME peinent

à faire entendre leurs problématiques dans les

cénacles politiques, même au prix d’un travail

de persuasion sans cesse plus exigeant.

À quel point les médias sociaux façonnent-ils

l’opinion de monsieur et

madame Tout-le-monde?

Les médias ont toujours exercé, et exercent

encore, une influence prépondérante sur l’opinion

publique. Les réseaux sociaux et autres

médias en ligne ont juste damé le pion à la télévision

et à la presse écrite. On a simplement

assisté à une translation médiatique.

Les plates-formes numériques se

hissent au rang d’influenceurs politiques,

à l’instar de «Wecollect», la

plate-forme en ligne créée par l’activiste

Daniel Graf. Quels sont les enjeux,

pour la démocratie directe, de

ces outils de campagne professionnels

d’un genre nouveau?

L’activisme professionnel a un impact non

négligeable sur la démocratie directe. La votation

sur l’identité électronique en est une

«Il suffit

aujourd’hui

d’une poignée

de personnes

pour lancer

une campagne

de dénigrement

numérique

et porter

gravement

atteinte à

la réputation

d’une

société.»

preuve flagrante. Dénicher et mobiliser des

personnes partageant les mêmes idées est

de nos jours bien plus aisé. Un petit groupe

peut, à lui seul, rassembler en quelques clics

sur les réseaux plusieurs centaines de milliers

d’adresses électroniques. Un pouvoir à ne pas

sous-estimer. D’autant qu’il influe non seulement

sur le cours de la politique, mais aussi

directement sur le monde de l’entreprise.

Dans quelle mesure?

Il suffit aujourd’hui d’une poignée de personnes

pour lancer une campagne de dénigrement

numérique et porter gravement atteinte

à la réputation d’une société. De quoi pousser

les entreprises dans leurs retranchements et les

contraindre aussi à honorer leurs promesses,

notamment sur des sujets aussi sensibles que le

développement durable ou la diversité. Même

les personnalités publiques ne sont plus épargnées

par la critique. Chacun doit apprendre à

s’en accommoder.

Comment?

Il faut montrer ses muscles et résister à ces

déferlements de boue médiatique, au risque

sinon d’exciter un peu plus la meute de vos

adversaires. La preuve pendant la pandémie: à

peine le Conseil fédéral montrait-il des signes

d’hésitation qu’on assistait à une levée de boucliers

encore plus virulente des contestataires.

Aux entreprises de s’employer à ne pas suivre

l’exemple des politiciens.

Une dernière question: quels vœux formez-vous

pour votre avenir personnel

et celui de la Suisse?

Je souhaite pour ma part poursuivre le plus

longtemps possible dans la voie que j’ai choisie.

J’ai beau avoir soufflé mes 50 bougies, je

ne suis qu’un tout jeune entrepreneur. Et j’ai

beaucoup d’ambition pour Sotomo. Quant à la

Suisse, j’espère que, loin d’être gagnée par le fatalisme,

elle sortira renforcée de ces deux crises

et que nous saurons tous et toutes mesurer à

quel point nous sommes privilégiés. ●

02/2022 21

Mon ENTREPRISE


BOUSSOLE PME D’AXA

Le potentiel des

salariés plus âgés trop

souvent négligé

Une étude représentative d’AXA

Suisse le montre: la plupart des PME

suisses peinent à trouver du

personnel spécialisé, en particulier

dans l’artisanat et le bâtiment.

Texte Melanie Ade

Photo: iStockphoto/Geber86

R

éduction de l’horaire de travail, difficultés

de livraison, hausse du prix

des carburants et de l’énergie, voilà

quelques-uns des défis des deux dernières

années pour les PME suisses.

Mais comme le montre une étude menée par

AXA Suisse auprès de 300 PME de notre pays,

c’est le recrutement de personnel qui leur pose

le plus problème. En effet, 37% des PME interrogées

ont eu souvent, voire systématiquement

du mal à recruter en 2021. Ce taux est même de

50% pour les PME de taille moyenne (10-49 coll.).

→ Voir graphique 1

Cette difficulté semble avant tout imputable

à la sécheresse du marché du travail: près des

deux tiers des PME disent avoir été concernées

par la pénurie de personnel spécialisé en 2021.

Dans les grandes PME (50-250 coll.), cette valeur

atteint 72%.

→ Voir graphique 2

Un autre motif est la compétitivité sur le

marché du travail, domaine où les PME sondées

se sentent clairement désavantagées par

rapport aux grandes entreprises. Ainsi, 25%

des PME interrogées ont évoqué les perspectives

de carrière limitées comme obstacle au

recrutement. Une PME sur cinq estime que le

niveau de salaire joue un rôle dans son attractivité

pour de potentiels candidats. Dès lors, les

PME font face à un défi double en matière de

pénurie de personnel spécialisé: un marché du

travail très tendu et la concurrence des grands

groupes.

Profils axés sur la pratique

Mais le manque de main-d’œuvre qualifiée ne

touche pas de la même manière tous les niveaux

de formation ou catégories professionnelles:

les personnes les plus recherchées sont celles

ayant accompli un apprentissage (50%), suivies

des titulaires d’un diplôme de formation professionnelle

ou d’un examen professionnel supérieur

(37%). Les personnes diplômées d’une

L’étude révèle que, dans la

plupart des entreprises, il

existe un plafond formel ou

informel en matière d’âge à

l’embauche.


Mon ENTREPRISE

22

02/2022


BOUSSOLE PME D’AXA

Graphique 1

Recrutement de main-d’œuvre – selon la taille de l’entreprise

En 2021, votre entreprise a-t-elle eu du mal à recruter les bonnes personnes

pour les postes à pourvoir? Uniquement les entreprises qui ont recruté ou

tenté de recruter du personnel en 2021, sans les indépendants (n = 149), en %

Total

12

25

40

22

Graphique 4

Profils d’activité recherchés

Profils d’activité recherchés: quels sont les principaux domaines d’activité des

personnes que votre entreprise recrute ou tente de recruter principalement?

Problèmes lors du recrutement: dans quels domaines d’activité votre

entreprise n’a-t-elle pas trouvé suffisamment de personnes qualifiées en 2021?

Uniquement les entreprises qui ont recruté ou tenté de recruter du personnel

en 2021, sans les indépendants (n = 149), en %

Selon la taille de l’entreprise

Petites PME (2–9) 11 22

43

24

Problèmes lors du

recrutement

Moyennes PME (10–49)

Grandes PME (50–250)

10

15

34

■ Très souvent/toujours ■ Souvent ■ Parfois ■ Jamais

Graphique 2

Manque de personnel spécialisé à l’origine des problèmes de recrutement

Quelles sont les principales raisons qui ont empêché votre entreprise de

trouver les bonnes personnes? 3 réponses maximum, sans les indépendants (n

= 149), en %

Petites PME (2–9)

Moyennes PME (10–49)

Grandes PME (50–250)

Total

12

25

35

Selon la taille de l’entreprise

30

47

20

64 40 14 22

63

11

72

■ Pénurie de main-d’œuvre ■ Autre ■ Aucune

13

22

18

24

43

9

10

Artisanat, construction

Technique, informatique

Conseil, vente

Production, réparation

Administration, organisation

Finances, droit

–5

–5

22

11 22

12 22

14 19

1 13

4 12

67

67

27

80%

48%

54%

74%

10%

38%

■ Profils d’activité recherchés ■ Problèmes à trouver le personnel approprié

Graphique 5

Comparaison des collaborateurs seniors avec les plus jeunes

Comment jugez-vous les collaborateurs de plus de 50 ans par rapport au

personnel plus jeune? Notez de 1 «Bien moins élevé» à 5 «Bien plus élevé».

Sans les indépendants, seulement les PME qui emploient des collaborateurs

de cette catégorie d’âge (n = 212), en %

Loyauté envers l’entreprise

Sens des responsabilités

Volonté de performance

–10

55

Graphique 3

Profils de formation recherchés et pénurie de main-d’œuvre

Profils de formation recherchés: quel est le niveau de formation des personnes

que votre entreprise recrute ou tente de recruter principalement? Problèmes

lors du recrutement: dans quels niveaux de formation votre entreprise

n’a-t-elle pas trouvé suffisamment de personnes qualifiées en 2021? Uniquement

les entreprises qui ont recruté ou tenté de recruter du personnel en 2021,

sans les indépendants (n = 149), en %

Résilience/résistance physique

–11

(Plutôt) moins

élevé(e)

que le

personnel

plus jeune

54

(Plutôt) plus

élevé(e)

que le

personnel

plus jeune

Apprentissage

Examen professionnel (supérieur)

Pas de diplôme

École supérieure (ES)

Haute école spécialisée (HES)

Université / EPF

27 50

15 37

5 15

8 14

4 13

4 6

Problèmes lors du

recrutement

53%

41%

33%

54%

33%

46%

Graphique 6

Digitalisation et besoins en main-d’œuvre

Quel est l’impact de la digitalisation croissante sur les besoins en maind’œuvre

de votre entreprise? (n = 298), en %

Ne sait pas

Besoins en hausse

Besoins plutôt en hausse

14

6

Besoins en baisse

8

Besoins plutôt en baisse

■ Niveaux de formation recherchés ■ Problèmes à trouver le personnel approprié

66

Inchangés

02/2022

23

Mon ENTREPRISE


BOUSSOLE PME D’AXA

Le salut par

la digitalisation?

La digitalisation pourrait

permettre de lutter contre la

pénurie aiguë de personnel

qualifié dans les PME suisses,

grâce à l’automatisation.

Rares sont cependant les

PME helvétiques qui pensent

que leur demande de maind’œuvre

va changer sous

l’effet de la digitalisation,

et seule une sur huit estime

qu’elle aura besoin de moins

de personnel à l’avenir. Une

sur six prévoit même que

son besoin va s’accroître. Sur

la base de ces résultats, on

peut prévoir que la tendance

sera à la hausse plutôt qu’à la

baisse des besoins en maind’œuvre.

→ Voir graphique 6

La digitalisation va de pair

avec une plus grande vulnérabilité

aux cyberattaques.

Or l’étude d’AXA montre que

les PME suisses sont très peu

sensibilisées aux risques en

la matière. Bien que 29%

des entreprises interrogées

employant de 50 à 250 personnes

aient déjà été victimes

de cybercriminels au

cours des cinq dernières années

– et une sur dix, de manière

répétée –, les sociétés

helvétiques ne se considèrent

pas comme des cibles potentielles:

63% des PME sondées

jugent le risque faible. Elles

ne sont que 12% à craindre

un tel événement.

haute école sont beaucoup moins recherchées:

en 2021, seulement 13% des PME ont voulu recruter

du personnel issu d’une haute école spécialisée,

et 9%, des titulaires d’un titre universitaire.

Comme on le voit, les PME recherchent

avant tout des profils de formation axés sur la

pratique. Des profils qui, selon l’étude d’AXA,

sont précisément les plus rares. Preuve en sont

les difficultés rencontrées par plus de la moitié

des PME désireuses d’embaucher des personnes

titulaires d’un CFC ou d’un diplôme de

formation professionnelle supérieure.

→ Voir graphique 3

La situation est tout aussi délicate en ce qui

concerne les profils d’activité recherchés: dans

le secteur de l’artisanat et de la construction,

80% des entreprises sondées ont admis avoir eu

de la peine à pourvoir leurs postes, et ce chiffre

atteint 74% dans la production et la réparation.

Dans les secteurs de la technique, de l’informatique,

du conseil et de la vente, la recherche de

personnel a posé problème à près de la moitié

des PME interrogées. Il n’y a que dans l’administration

et l’organisation que la situation

semble moins tendue, puisque le personnel

qualifié ne fait défaut que dans 10% des cas.

→ Voir graphique 4

Les travailleurs âgés écartés d’entrée de jeu

Bien que, au total, deux tiers des PME n’aient

pas pu pourvoir tous leurs postes comme souhaité

en 2021, l’étude montre que, dans la plupart

des entreprises, il existe un plafond formel

ou informel en matière d’âge à l’embauche.

Près d’une société sur six n’engage pas de personnes

à partir de 45 ans, et 29% des PME appliquent

une limite située entre 45 et 54 ans.

Si un cinquième des PME engage encore des

travailleuses ou travailleurs qui ont déjà atteint

l’âge de la retraite, il s’agit surtout des petites

structures (1-9 coll.); la proportion tombe à 6%

dans les grandes PME (50-250 coll.). Or, compte

tenu de la pénurie de main-d’œuvre spécialisée

et des défis qui se posent en matière de prévoyance

vieillesse, il y a ici un potentiel élevé

qui n’est pas exploité.

La faible inclination à recruter des travailleurs

âgés étonne d’autant plus que les PME

Méconnaissance de la nouvelle loi

sur la protection des données

Les PME ne sont pas non plus très au fait de la

nouvelle loi sur la protection des données (LPD).

Il ressort en effet de l’étude que plus d’une PME

interrogée sur cinq ne se sent pas concernée par

cette législation. Et même parmi celles qui savent

être soumises à la LPD, seule une sur deux a déjà

pris des mesures. Elles sont à peine 17% à s’être

informées, et moins d’un dixième à avoir introduit

des mesures concrètes.

interrogées brossent un tableau très positif

de leur propre personnel de plus de 50 ans,

67% des PME sondées appréciant particulièrement

la loyauté de leurs «anciens». Rien de

surprenant à cela, car ces salariés travaillent

souvent dans l’entreprise depuis de longues

années. Leurs employeurs relèvent également

leur sens des responsabilités, leur engagement

et leur résilience, plus marqués que chez les

autres membres du personnel. Ce tableau positif

contraste fortement avec la réticence à

embaucher des personnes d’un certain âge. En

définitive, cette situation contribue à figer le

marché du travail pour les plus de 50 ans.

→ Voir graphique 5

Les femmes ne sont pas mieux loties: à la

question des mesures prises pour promouvoir

l’égalité des sexes dans l’entreprise, 4% seulement

des PME sondées ont répondu avoir introduit

des programmes de développement ciblés

en faveur des femmes. Elles sont par ailleurs 8%

à proposer des horaires de travail flexibles, et

pas plus de 15% à encourager le temps partiel

et le job sharing. Au total, 40% des répondants

offrent la possibilité de travailler à domicile

et donc d’aménager son quotidien professionnel

avec souplesse, pour autant que la nature

des tâches le permette. Au regard des chiffres

de l’OCDE, selon lesquels 80% des femmes en

Suisse exercent une activité lucrative, mais

seulement 56% à temps plein (contre 89% des

hommes), il est évident qu’il existe là encore

une marge de manœuvre pour le recrutement

de personnel spécialisé.


L’étude

La boussole PME d’AXA a été réalisée avec l’institut de recherche Sotomo.

Menée pour la première fois en 2022, l’étude se fonde sur un sondage en ligne

adressé à 300 PME suisses des régions francophone et germanophone. Les

données ont été collectées du 17 au 21 février 2022 auprès du panel d’entreprises

d’AmPuls.

Mon ENTREPRISE

24

02/2022


Responsabilité

Questions des lecteurs

Remboursement des

personnes participant

à un voyage

J’ai conclu il y a quelques années une

assurance de voyages auprès d’AXA. Mon

épouse et moi voulions partir en voyage fin

février, mais mon médecin me l’a déconseillé,

estimant que j’étais un patient à

risque par rapport à la COVID-19. Puis-je

obtenir le remboursement de la réservation

d’hôtel et d’avion par mon assurance

Intertours? Et qu’en est-il pour mon épouse,

qui n’a pas été jugée comme étant à risque?

K. S., Ostermundigen

Pour que l’assurance de voyages prenne à sa

charge les frais d’annulation dans ce cas de

figure, pour votre épouse et pour vous-même,

vous devez présenter un rapport médical détaillé

expliquant pourquoi vous êtes considéré

comme un patient à risque et justifiant l’annulation

de votre voyage. Il faut que les conditions

générales d’assurance (CGA), édition 04.2020

(ou plus récente) fassent partie intégrante de

votre police. Si vous avez un contrat avec les

CGA mentionnées et si les modules frais d’annulation

(et assistance aux personnes), y compris

la couverture familiale, sont assurés, alors vous

et votre épouse êtes couverts pour l’événement

concerné. Le cas échéant, nous assumerons

l’intégralité des frais d’annulation.

Dragan Preradovic

Agent principal Ostermundigen

Photos: màd

Promotion de la santé

pour les entreprises

Des collaboratrices et collaborateurs en bonne santé et motivés sont un

facteur de succès essentiel pour les entreprises. C’est pourquoi AXA a

développé WeCare, une solution globale dédiée à la santé du personnel.

Cette offre s’adresse à toutes les entreprises assurées chez AXA dans

le domaine de la prévoyance professionnelle, des indemnités journalières

en cas de maladie ou des accidents. Les entreprises assurées bénéficient

de toute une palette d’offres gratuites ou à prix préférentiel

dans le domaine de la prévention santé, notamment des solutions pour

la réduction des absences, la gestion des maladies psychiques ou l’amélioration

de la motivation. L’ensemble de mesures, qu’AXA propose en

collaboration avec divers partenaires et étoffe en permanence, couvre

des domaines aussi divers que le coaching des cadres, les webinaires ou

encore les services numériques autour de la santé. Pièce maîtresse de

cette offre: le conseil individuel, au cours duquel l’équipe de WeCare

mène un entretien personnel avec les entreprises afin d’étudier les mesures

à prendre. Pour une analyse approfondie, AXA utilise la «Boussole

ambiance de travail» développée par son partenaire spécialisé DearEmployee:

des enquêtes sont menées en continu auprès du personnel, et les

résultats, ainsi que les recommandations qui en découlent, peuvent être

consultés dans le portail numérique des clients. Des mesures touchant

à la santé et au personnel peuvent également être planifiées, réservées

et évaluées, en ligne ou lors d’un entretien personnel. Si un cas de prestations

survient malgré les mesures de prévention, les Care Managers

et les Case Managers d’AXA offrent aux entreprises et aux personnes

concernées un accompagnement axé sur la réinsertion professionnelle.

axa.ch/wecare

02/2022

25

Mon ENTREPRISE


La mixité entre

jeunes et seniors,

gage de succès

pour les entreprises

La vague prochaine de départs à la retraite des baby-boomers et la pénurie

croissante de main-d’œuvre qualifiée poussent les PME à soigner leur image de

marque en tant qu’employeur. Mais une stratégie de «gestion intergénérationnelle»

peut aller beaucoup plus loin: bien conçue, elle bénéficie tant à l’entreprise

qu’à son personnel, comme en témoigne l’exemple de Lenzlinger Fils SA.

Texte Mirjam Eberhard Photos Marco Vara

Nicole Steiger, responsable du

personnel chez Lenzlinger Fils SA,

mise sur les modèles flexibles de

départ à la retraite.

Mon ENTREPRISE

26 02/2022


GESTION INTERGÉNÉRATIONNELLE

Au cours des cinq prochaines

années, l’entreprise de second

œuvre et d’événementiel Lenzlinger

Fils SA s’apprête à voir partir à

la retraite dix titulaires de postes

clés dans son lucratif département «Faux planchers».

Pour Nicole Steiger, responsable du

personnel, il est exclu de perdre du jour au

lendemain le précieux savoir-faire accumulé

par ces collaborateurs. «À la quantité de démarches

à boucler dans un laps de temps très

court s’ajoute une autre difficulté: aucune formation

spécifique ne prépare à ces postes, si

bien que les personnes embauchées doivent apprendre

sur le tas», déclare-t-elle. Sa solution:

des modèles flexibles de départ à la retraite.

«Il est devenu courant pour nos employées et

employés de rester liés à l’entreprise par un

contrat à temps partiel, par exemple pour assurer

le suivi de clients avec lesquels un lien

privilégié a été noué ou pour gérer des aspects

nécessitant des connaissances très pointues.

Le passage de témoin s’effectue ainsi en douceur

avec la jeune génération, qui dispose de

quelques années pour se faire la main», observe-t-elle.

Pour l’entreprise, ces solutions flexibles de

départ à la retraite sont un excellent moyen

d’assurer le transfert de compétences entre les

collaborateurs de longue date et la relève, tout

en palliant les difficultés croissantes à recruter

du personnel qualifié, pénurie de spécialistes

oblige.

De plus en plus de retraités restent actifs

Mais l’entreprise n’est pas la seule à y trouver

son compte aux yeux de Nicole Steiger, qui

constate que cette transition progressive vers la

retraite, en lieu et place d’une rupture brutale,

est appréciée par les salariés. «Ils se sentent encore

utiles, conservent une mission et peuvent

s’atteler sans précipitation à l’organisation de

leur nouvelle vie», dit-elle. Elle estime que près

de 80% des salariés de Lenzlinger Fils SA travaillent

aujourd’hui au-delà de l’âge légal de la

retraite.

Ce pourcentage est certes plus élevé que la

«Il est devenu

courant

pour nos

employés et

employées

de rester liés

à l’entreprise

par un contrat

à temps

partiel.»

Nicole Steiger, responsable du

personnel, Lenzlinger Fils SA

Mon Entreprise

Lenzlinger Fils SA, basée

dans l’Oberland zurichois,

est active dans les secteurs

des faux planchers, des

revêtements de sol, de la

construction métallique et

de la location de tentes et

chapiteaux; elle exploite en

outre trois stations-service

dans la région. Depuis 1862,

année de sa fondation, l’entreprise

a vu se succéder à sa

tête cinq générations de la

même famille. Elle emploie

aujourd’hui quelque 200 personnes.

lenzlinger.ch

moyenne suisse, mais la tendance générale

dans le pays est à la hausse. Selon l’Office fédéral

de la statistique (OFS), 17,8% des 65 à 74 ans

(soit une personne sur six) étaient toujours présents

sur le marché du travail en 2020, contre

seulement 12% en 2005.

«La population active est maintenant ouverte à

l’idée de travailler plus longtemps», confirme

Anina Hille, chercheuse en gestion intergénérationnelle

à la Haute école de Lucerne. Et de

se dire convaincue que le taux d’activité des seniors

monterait en flèche si les modèles de travail

flexibles devenaient la norme. Selon elle, les

entreprises devraient laisser à leurs salariés davantage

de latitude pour moduler leur activité

professionnelle selon leurs besoins et l’équilibrer

avec leur vie privée, par exemple en autorisant

les congés sabbatiques ou le travail à temps

partiel. «Les salariés conserveraient ainsi leur

motivation intrinsèque et n’arriveraient pas à la

retraite complètement épuisés», explique-t-elle.

Faciliter le transfert de compétences grâce à

la gestion intergénérationnelle

Être à l’écoute des besoins du personnel et

y répondre, voilà l’un des fondements de la

gestion intergénérationnelle, qu’Anina Hille

définit comme une démarche «qui amène les

entreprises à se demander comment offrir des

conditions de travail optimales aux diverses

générations».

Cette chargée de cours à la Haute école de Lucerne,

qui mène depuis 2017 des recherches

dans ce domaine, note que les PME qui, comme

Lenzlinger Fils SA, prennent cette problématique

à bras-le-corps sont encore rares. Mais

elle s’attend à ce que les choses évoluent: «La

pénurie de main-d’œuvre qualifiée frappe de

plein fouet les PME, qui emploient les deux

tiers des personnes salariées en Suisse. Elles ont

donc tout intérêt à attirer vers elles les jeunes

talents, mais aussi à conserver le savoir-faire

des effectifs plus anciens afin qu’il puisse être

transféré à la relève.»

De fait, les baby-boomers nés dans les années

1960 approchent de la retraite. Les plus de

50 ans, qui formaient un quart de la popula-


02/2022 27

Mon ENTREPRISE


GESTION INTERGÉNÉRATIONNELLE

tion active il y a 20 ans, en représentent aujourd’hui

un tiers. Les PME ont dès lors besoin

de stratégies pour faire face à la vague à venir

de départs à la retraite ainsi qu’à la pénurie de

personnel qualifié. Anina Hille les appelle à

anticiper et à se doter d’approches sur le long

terme. «L’image de marque de l’employeur ne

se bâtit pas en quelques mois, juste avant une

vague de départs à la retraite», prévient-elle.

Miser sur des valeurs communes

La gestion intergénérationnelle va toutefois audelà

du transfert de compétences et du positionnement

de l’employeur. Elle consiste plus

largement à instaurer des conditions permettant

aux effectifs des différentes générations

de collaborer harmonieusement, ce qui sert les

intérêts de l’entreprise comme ceux du personnel

(cf. entretien).

Dans cette optique, il importe de miser sur

des valeurs chères à toutes les générations représentées,

insiste Anina Hille: «Des sondages

montrent qu’une communication directe, des

relations fondées sur le respect et les hiérarchies

horizontales sont unanimement appréciées.

Si une entreprise entend mettre d’accord

toutes les générations qu’elle emploie, il est

donc judicieux de miser sur ces valeurs fédératrices.

À cet effet, le management doit accepter

et incarner une culture basée sur la confiance.

Nicole Steiger, de Lenzlinger Fils SA, partage

ce point de vue: «Il est capital d’identifier en

amont les divers besoins existant au sein du

personnel et, en cas de conflit, notamment si

les avis des seniors et des jeunes divergent, de

rechercher des solutions avec tact et diplomatie.»

Pour ce qui est de la gestion intergénérationnelle,

elle compte à l’avenir, en plus des

solutions flexibles de départ à la retraite, cibler

plus directement la jeunesse en profilant

Lenzlinger Fils SA auprès des jeunes en âge

scolaire, afin de leur donner l’envie de briguer

plus tard un emploi dans l’entreprise. ●

«Il est capital

d’identifier en

amont les

divers besoins

au sein du

personnel et,

en cas de

conflit, de

rechercher

des solutions

avec tact et

diplomatie.»

Nicole Steiger, responsable du

personnel, Lenzlinger Fils SA

4 questions à...

… Anina Hille, chargée de cours à l’Institut de

services financiers de la Haute école de Lucerne.

Cette économiste enseigne et mène des recherches

dans différents domaines liés à la diversité et au

développement durable, notamment celui de la

gestion intergénérationnelle inclusive.

Que peut apporter la gestion

intergénérationnelle

aux PME?

Elle leur permet de se

positionner en employeur

attrayant pour toutes

les catégories d’âge, ce

qui n’est pas négligeable

dans le contexte actuel de

pénurie de spécialistes.

Elle permet par ailleurs

d’assurer le transfert de

compétences entre ancienne

et jeune génération

et, en sens inverse, aux

collègues seniors d’apprendre

des plus jeunes

et de conserver ainsi leur

compétitivité sur le marché

de l’emploi. Enfin, la

recherche en innovation

montre que les équipes au

sein desquelles se mêlent

des parcours et points de

vue variés obtiennent souvent

de meilleurs résultats

que les équipes de composition

très homogène.

Car de la confrontation

naît l’innovation.

Que d’avantages! Mais

alors, pourquoi si peu de

PME se penchent-elles

sur cette thématique?

Elles craignent souvent

que les éventuelles

mesures à prendre leur

coûtent du temps et de

l’argent. Or le processus

n’est pas nécessairement

complexe, ni cher. Il existe

par exemple un outil en

ligne gratuit permettant

aux entreprises d’évaluer

leur pyramide des âges. Et

les mesures en découlant

peuvent être simples.

L’important étant que

l’équipe dirigeante soit ouverte

à cette thématique

et que quelqu’un s’en

saisisse.

Quelles sont les premières

étapes?

On commence par dresser

un état des lieux: quelle

est la pyramide des âges

au sein de notre personnel?

Dans quelle mesure

notre entreprise est-elle

touchée par la pénurie de

main-d’œuvre qualifiée?

On peut ensuite se référer

à des guides et sélectionner

des mesures adaptées

à l’entreprise et à sa

situation. La Haute école

de Lucerne propose des

prestations conçues spécialement

pour les PME

dans ce domaine. Le but

est-il d’améliorer le transfert

de compétences? De

se rendre plus attrayants

pour la génération Z? De

renforcer la collaboration

entre les différentes

catégories d’âge? Selon

les réponses, les mesures

préconisées varient.

Pouvez-vous nous citer

des mesures simples à

mettre en œuvre?

La première peut être

l’instauration d’échanges

réguliers, sous une forme

ou une autre, si l’entreprise

ne les pratique

pas encore. Une écoute

ouverte et sans préjugés

aide à cerner les besoins

de son personnel et à

y réagir. Dans les PME

de plus grande taille, la

mixité intergénérationnelle

des équipes de

projet, la planification

systématique de la relève

pour les postes clés, les

tandems de compétences

ou les stages courts dans

d’autres départements

ont montré leur efficacité.

Quelle que soit l’approche

retenue, il importe que les

mesures soient pérennes

et soutenues par l’équipe

dirigeante.

Mon ENTREPRISE

28 02/2022


GESTION INTERGÉNÉRATIONNELLE

Anina Hille en est convaincue:

la gestion intergénérationnelle

en entreprise est un

plus pour les seniors comme

pour les jeunes.

02/2022 29

Mon ENTREPRISE


DURABILITÉ

L’humilité au service

du succès

puralpina AG, établie à Frutigen, fabrique depuis 30 ans des pommades et autres

cosmétiques, notamment à base de graisse de marmotte. Après des débuts

incertains et de premiers essais menés en interne, c’est aujourd’hui une entreprise

familiale innovante, dont les produits se vendent dans le monde entier.

Texte Marcel Rubin Photos David Schweizer

Andreas Schmid (au milieu),

fondateur de puralpina AG,

a depuis passé le flambeau

à ses deux fils, Silvan

(à gauche) et Reto.

Mon ENTREPRISE

30 02/2022


DURABILITÉ

Les cosmétiques naturels

de puralpina AG sont

exclusivement fabriqués

à partir de matières

premières naturelles.

D

’habitude, il y a plus de monde»,

déclare la vendeuse de la boutique

puralpina, située sur une

grande artère entre Frutigen et

Kandersteg. En particulier lors

des journées ensoleillées, la région est en effet

très prisée des touristes suisses et étrangers,

qui viennent skier à Adelboden l’hiver et se rafraîchir

dans le lac d’Oeschinen l’été. Ce coin

de l’Oberland bernois, berceau de l’entreprise

puralpina AG, vit ainsi en grande partie du tourisme.

Un saut dans l’inconnu

«Frutigen est moins touristique qu’Adelboden.

Ici, beaucoup de gens travaillent dans l’industrie,

notamment hydraulique», précise Silvan

Schmid. Ce dernier codirige avec son frère Reto

l’entreprise puralpina AG, fondée par leur père

il y a tout juste trente ans, à l’époque sous un

autre nom. Avant de se mettre à son compte,

Andreas Schmid, alias «Murmeli» (marmotte),

était lui-même salarié dans le secteur hydraulique

et dirigeait une équipe de trente personnes.

L’origine de son surnom? La graisse de

marmotte qu’il utilise, en raison de sa teneur

naturelle en cortisone, comme base pour la fabrication

de sa pommade aux herbes du même

nom. Son idée commerciale lui est venue le

jour où il a appris que l’ajout d’herbes médicinales

renforçait l’efficacité de la graisse de

marmotte. Bien que relativement novice dans

le domaine pharmaceutique, il se lança alors,

d’abord en tant qu’amateur, dans la conception

et la commercialisation de sa pommade. À la

fin des années 1990, il décida, courageusement

mais pas forcément à la grande joie de son

épouse, de quitter son poste de salarié pour se

consacrer entièrement à son produit naturel.

Un tempérament obstiné

Contre toutes les mises en garde, Andreas s’est

interdit d’emblée toute utilisation de conser-


02/2022 31

Mon ENTREPRISE


DURABILITÉ

contraindre à reprendre l’entreprise n’aurait

certainement pas été une bonne idée», est-il

aujourd’hui convaincu. Il s’est décidé plutôt

spontanément, à une époque où l’entreprise

n’était pas encore aussi bien établie que maintenant,

ce qui a toutefois présenté d’autres

avantages: «Papa était fou de joie de nous voir

rejoindre l’entreprise et s’est donc montré très

ouvert quant à l’organisation de notre travail.»

Avec l’ouverture du nouveau site principal de puralpina AG en 2016,

la famille a réalisé un rêve.

vateurs artificiels dans ses produits et a toujours

tenu bon. La production s’en serait certes

trouvée facilitée, mais ses valeurs, telles que

la durabilité et le respect de la nature, lui tenaient

plus à cœur. Pour solidifier la graisse

de marmotte liquide, il ajouta donc d’autres

graisses animales à ses pommades. «Dans son

entourage, personne ne croyait vraiment à son

projet, car les produits naturels étaient moins

populaires à l’époque, et ma mère s’inquiétait

pour notre subsistance», se souvient Silvan

Schmid. Il était lui-même encore adolescent, et

le grand saut de son père n’a guère eu d’impact

sur ses préoccupations de l’époque. Il

se souvient toutefois que la maison familiale

avait été transformée en atelier et en bureau,

au détriment croissant des espaces de vie. Mais

au tournant du millénaire, un changement de

mentalité est apparu au sein de la population:

«Tout à coup, les gens se sont intéressés à la

Swissness, à la nature et à la durabilité, ce qui a

donné un énorme coup de pouce à l’entreprise

de mon père.» Difficilement prévisible lors de

son lancement, cette hausse soudaine de la demande

a été l’aboutissement de la volonté de

fer d’Andreas Schmid. «J’ai toujours eu la tête

dure», déclare le patron en riant.

C’est notamment cette indéfectible audace,

cette manière de défendre son idée coûte que

coûte que Silvan Schmid admire chez son père.

Pourtant, lui-même ne se destinait pas forcément

à rejoindre l’entreprise: «Mon père n’a

jamais attendu de moi-même ou de mes frères

que nous reprenions le flambeau.» Les trois

frères ont été libres de choisir leur voie. «Nous

Mon Entreprise

Depuis 1992, l’entreprise

puralpina AG fabrique à Frutigen

une pommade de marmotte

et des cosmétiques naturels.

L’entreprise emploie

25 personnes sur trois sites

en Suisse et possède par

ailleurs une boutique en

Allemagne. Jusqu’à fin juillet

2022, les lectrices et les

lecteurs de «Mon Entreprise»

bénéficient, avec le code

«AXA-puralpina», de 10% de

remise sur leurs achats en

ligne et dans les boutiques

puralpina de Frutigen,

Zermatt ou Lucerne.

puralpina.ch

Tradition et innovation

Rétrospectivement, il estime que l’entreprise

familiale doit précisément son succès au fait

que rien n’était alors acquis. «Je n’avais rien

à perdre. En cas d’échec, il m’aurait suffi de

chercher un nouvel emploi. Cette absence de

stress a été utile pour la collaboration et la

consolidation de l’activité.» Au fil des années,

le chiffre d’affaires a augmenté en même

temps que les responsabilités: l’entreprise emploie

aujourd’hui 25 personnes sur trois sites

en Suisse, et ses produits sont très demandés.

Silvan Schmid ne se repose jamais sur ses

lauriers, bien au contraire: «Les tendances futures

sont imprévisibles. Nous sommes donc

toujours à la recherche de nouvelles idées.

Nous essayons de nous diversifier et d’étoffer

constamment notre gamme.» Parallèlement à

la pommade de marmotte, puralpina propose

de nombreux autres produits, y compris végétariens,

notamment des cosmétiques naturels

pour les mains, les pieds, les lèvres, et depuis

peu un déodorant crème.

En dépit de cette volonté d’innover, Silvan

Schmid est conscient que le succès de l’entreprise

familiale repose en grande partie sur les

valeurs chères à son père. Plus que la croissance

financière, l’enjeu consiste pour lui davantage

à s’établir sur un marché de niche propice au

déploiement des libertés acquises et à la préservation

de ces valeurs. La chose est plus facile à

dire qu’à faire, comme l’a mis en évidence une

anecdote peu avant la pandémie de COVID-19:

des touristes chinois avaient découvert ses pommades

et les avaient achetées par centaines dans

les magasins et auprès de distributeurs. Les produits

s’écoulaient par ailleurs très rapidement

dans les boutiques duty-free des aéroports. Peinant

à tenir le rythme de la production, Silvan

Schmid avait en partie dû recourir à des matières

premières alternatives, jusqu’à l’arrêt brutal de

l’afflux des clients au début de la pandémie. Il

ne regrette pas ces opportunités de croissance

manquées. puralpina a réagi en innovant, en

se recentrant sur les valeurs fondamentales de

l’entreprise familiale, et en profitant de cette période

pour poursuivre son développement. Car

sans l’obstination et la modestie que l’on prête

volontiers aux habitants de l’Oberland bernois,

le chemin parcouru ces trente dernières années

aurait été difficilement concevable. ●

Mon ENTREPRISE

32 02/2022


GRAPHIQUE: INNOVATION

La Suisse, championne du monde

de l’innovation

La Confédération arrive en tête du classement des dépôts de brevets par habitant, ce qui fait

d’elle le pays le plus innovant de la planète, comme en témoigne également sa puissance

économique: trois des cinq entreprises européennes les plus cotées ont leur siège en Suisse.

4 – Machines électriques, appareils, énergie

552

Top 10 des secteurs en nombre de

demandes de brevets déposées par des

entreprises suisses en 2021

1 – Technologie

médicale 857

5 – Installations de transport et d’emballage

507

6 – Pharmacie 496

2 – Biens de consommation

759

7 – Chimie organique fine 496

8 – Biotechnologies 390

9 – Chimie alimentaire 290

3 – Technique de

mesure 744

10 – Précurseurs chimiques 249

Les champions suisses des dépôts de

brevets auprès de l’OEB

Largement en tête du classement 2021,

l’entreprise pharmaceutique Roche a

détrôné le groupe ABB, qui occupait la

première place depuis de longues années.

Les places 3 et 4 reviennent à JTI et Philip

Morris, les deux géants mondiaux du tabac,

qui poursuivent leurs recherches sur les

nouvelles cigarettes électroniques dans

leurs centres de Suisse romande.

1 – Hoffmann-La Roche

633

2 – ABB

522

1 – Suisse

2– Suède

3 – États-Unis

4 – Royaume-Uni

5 – Corée du Sud

6 – Pays-Bas

7 – Finlande

8 – Singapour

9 – Danemark

10 – Allemagne

11 – France

18 – Autriche

29 – Italie

Les pays les plus innovants au monde

Global Innovation Index 2021

65,5

63,1

61,3

59,8

59,3

58,6

58,4

57,8

57,3

57,3

55,0

50,8

45,7

Le nombre de demandes de brevets a

notamment enregistré une forte

hausse dans le secteur de la

technologie médicale (+18,5%), après

un recul encore sensible l’année

dernière (–13,1%). Pour la première

fois depuis dix ans, la technologie

médicale est numéro 1 des dépôts de

brevets (numéro 2 l’année dernière).

Les demandes déposées dans le

secteur des biens de consommation

ont augmenté de 3,1%, se plaçant en

deuxième place (première place

l’année dernière).

En dépit d’une croissance de 6,7%

(–14,4% l’année dernière), la

technique de mesure arrive

seulement en troisième position

(deuxième l’année dernière). Après

avoir été champion des demandes

suisses de brevets entre 2012 et 2019,

ce secteur enregistre ainsi un nouveau

recul.

3 – Japan Tobacco Internat.

495

4 – Philip Morris 410

5 – Nestlé 388

6 – Swatch Group 243

7 – Tetra Laval 227

8 – Novartis 201

9 – Inventio 182

10 – Sika 166

PATENTED

13,5% VAUD

Ces six cantons

comptent parmi les

30 premières régions

d’Europe en termes de

demandes de brevets.

Vaud en tête

En Suisse, le canton de Vaud, porté

par les entreprises Nestlé et Tetra

Laval, fait figure de champion de

l’innovation, avec 13,5% des

demandes suisses de brevets

européens.

2 – Zurich (12,2%)

3 – Bâle-Ville (12%)

4 – Argovie (10,9%)

5– Genève (9%)

6 – Neuchâtel (8,2%)

Les plus grosses capitalisations

boursières européennes

en euros*

1 – Nestlé (CH) 356,6 mrd

2 – LVMH(F) 335,6 mrd

3 – Roche (CH) 283,7 mrd

4 – L’Oréal (F/A) 198,7 mrd

5 – Novartis (CH) 194,5 mrd

État au 6 avril 2022. Sources: Epo.org, Statistika, Finanzen100.de

02/2022 33

Mon ENTREPRISE


Ma fierté

Thomas Hofstetter,

hôte, restaurant

«Die Waid».

Gastronomie avec vue

À 25 ans, après des formations de cuisinier et de serveur,

j’ai pris la tête du restaurant «Roter Kamm» à

Zurich, que j’ai dirigé pendant 14 ans. Au cours de

cette période, j’ai suivi les cours d’une école hôtelière

et obtenu le diplôme fédéral de restaurateur. C’est le

destin qui m’a conduit au restaurant «Die Waid». Un

jour, alors que je rentrais de cours, je m’y suis arrêté

par hasard pour boire un café. Et j’ai tout de suite su

que s’il se libérait un jour, cet établissement serait

pour moi. Neuf mois plus tard, «Die Waid» était sur

le marché, et mon épouse et moi avons postulé. Notre

concept a plu, et nous avons remporté l’appel d’offres.

Depuis 2004, avec nos 65 collaboratrices et collaborateurs,

nous gérons l’entreprise avec grand succès.

Unique en Suisse, notre concept comprend deux

cuisines: «Jahreszeiten» sert à l’assiette une cuisine

traditionnelle de saison; «WOK Beiz» propose sous

forme de buffet des plats asiatiques et suisses cuits

au wok. Je suis un restaurateur passionné, j’adore la

variété du métier et la collaboration avec les membres

de mon équipe. La plupart travaillent ici depuis de

nombreuses années et font partie de la famille. Ce qui

nous remplit de joie, c’est d’offrir chaque jour à notre

clientèle de nouveaux plaisirs gastronomiques et de

voir les sourires de contentement sur les visages.

diewaid.ch

02/2022 34

Mon ENTREPRISE


Ma fierté

Patrik Bucher, hôte,

Kulturschiff.ch GmbH.

Bien plus qu’un bateau

Il y a longtemps, alors que j’étais encore un jeune entrepreneur

dans l’événementiel très attiré par l’eau, je me suis

mis en quête de locaux professionnels sur un bateau. Je suis

tombé sur le Romandie I, un bateau empreint de nostalgie

dont l’histoire et le charme m’ont immédiatement séduit.

L’idée s’est éteinte faute de conditions adéquates, mais la

fascination pour ce joyau est restée. En 2009, lorsqu’il a été

question de remiser le Romandie I, j’ai sauté sur l’occasion

et acquis le navire. Pendant deux ans, je l’ai transformé pour

le rendre à nouveau accessible au public grâce à un concept

d’exploitation innovant. Aujourd’hui, le Romandie I – 1952

est un lieu élégant qui permet des rencontres conviviales et

décontractées. Nous proposons des croisières culinaires personnalisées

sur des lacs pour des événements d’entreprise,

des anniversaires et des mariages, pour 5 à 35 personnes.

Notre offre se distingue par son infrastructure moderne, son

design de qualité et son service exceptionnel. Premier bateau

ancien 100% électrique, nous allions tradition et technologie

dernier cri, garantissant ainsi à nos passagers une expérience

unique en Suisse. Ce que je préfère dans mon métier, c’est sa

polyvalence: je suis à la fois gérant, conseiller, organisateur

d’événement, artisan, hôte et capitaine. Je suis ravi de voir

qu’en dix ans, mon coup de cœur est devenu un véritable

bijou. Et de partager mon bonheur avec une clientèle nombreuse

et formidable.

kulturschiff.ch

Mon ENTREPRISE

35 02/2022


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Prêt pour une nouvelle ère: l’EQE électrique avec son autonomie allant

jusqu’à 654 kilomètres vous emmène pour un voyage de luxe total et de confort

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