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Mon Entreprise 1/2022

Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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1 | 2022

Mon ENTREPRISE

Le magazine d’AXA

destiné aux PME

La Suisse championne

des exportations:

des pistes pour réussir son

internationalisation

Page 8

Entretien avec Johanna

Gollnhofer, chercheuse

spécialiste des comportements

de consommation

Page 22

Bien dans

sa peau

au bureau

Les nouvelles formes d’organisation

et les modèles de travail flexibles

sont la norme chez MySign SA

Page 28


Ma fierté

Katja Maike Braun, rectrice et membre de la

Direction générale de l’École d’Humanité,

Hasliberg.

Promotion individuelle des talents

L’École d’Humanité est un internat international

offrant un enseignement bilingue

anglais-allemand à Hasliberg. Notre école,

qui pratique l’éducation nouvelle, mise sur

la diversité, l’inclusion, la tolérance et l’ouverture.

La créativité, la musique, les activités

artistiques et le sport y ont une place de

choix. Nos 120 élèves, âgés de 11 à 20 ans,

viennent du monde entier. Ils obtiennent

chez nous leur diplôme d’études secondaires

et se préparent à intégrer la vie professionnelle

ou à passer leur examen de maturité

suisse. Je dirige l’école depuis 2017.

J’aime mon métier, car il me permet de vivre

et de travailler avec des personnes très différentes.

Garantir le financement d’une école

privée sans soutien substantiel de l’État est

souvent un défi. Je suis néanmoins chaque

jour comblée de voir comment l’alliance de

nos forces dans notre établissement permet

aux jeunes d’atteindre leurs objectifs et de

mener ensuite la vie qu’ils souhaitent et qui

leur convient le mieux.

ecole.ch

Mon ENTREPRISE

2 01/2022


Ma fierté

Loredana Turchi,

propriétaire de Loredana

Turchi Photography,

avec son associée, sa fille

Morena.

Au plus près des émotions

Vivre sa passion et en faire son métier: qui n’en

rêve pas? J’y suis parvenue en 2005, lorsque

je me suis spécialisée dans la photographie

familiale. J’aime immortaliser ce que j’appelle

«le miracle de la vie», que ce soit dans

mon studio, où j’agence personnellement

l’arrière-plan, ou à la clinique Sant’Anna à

Sorengo. Je photographie des familles et j’immortalise

ainsi les moments les plus touchants

de leur vie: de la grossesse à la naissance des enfants,

et souvent aussi plus tard, dans d’autres

occasions heureuses. Je suis très fière de mon parcours:

les familles qui me contactent connaissent

l’importance que j’accorde à l’éthique et à la sécurité

des nouveau-nés. Des valeurs que partage

ma fille, elle aussi photographe: nous travaillons

toujours ensemble. Par ailleurs, j’organise des

ateliers et des séances de mentorat pour photographes.

Mon objectif le plus ambitieux est de

collaborer avec d’autres établissements hospitaliers

et d’agrandir mon studio afin de pouvoir

proposer une offre encore plus complète, pour

des souvenirs inoubliables.

loredanaturchi.ch

01/2022 3

Mon ENTREPRISE


Transmettre sereinement l’œuvre de toute une vie

Une succession d’entreprise doit être planifiée à temps, dans l’idéal cinq à dix ans avant le transfert effectif. Mais

pourquoi un horizon de planification aussi long? «La raison en est que, dans le cas d’une succession d’entreprise, de

nombreux aspects privés et commerciaux doivent être pris en compte dans la préparation, ce qui prend du temps»,

explique Alexandra Bertschi, responsable Planification de la succession des PME auprès du Credit Suisse.

Les aspects privés sont souvent omis

Tout d’abord, il y a le côté privé de l’entrepreneur

auquel on accorde souvent trop peu

d’importance lors de la planification de la succession,

justement parce que l’accent est mis

sur l’entreprise. Mais il est également essentiel

de passer au crible la situation personnelle et

familiale d’une entrepreneuse ou d’un entrepreneur.

Dans ce contexte, des contrats de mariage,

pactes successoraux et, ce qui est particulièrement

important, des mandats pour cause d’inaptitude

sont souvent établis en tout premier lieu.

En effet, quel entrepreneur aimerait que les

autorités décident, en cas d’accident, s’il est

possible d’investir dans l’entreprise ou non. Une

planification financière donne un aperçu de la

situation personnelle. Il est conseillé aux entrepreneurs

d’établir suffisamment tôt, au plus tard

dès l’âge de 55 ans, une planification financière

privée. Celle-ci comprend un aperçu détaillé de

la situation financière personnelle, y compris du

capital de prévoyance et de la participation dans

la société. La planification financière reflète

ensuite les années suivantes d’un point de vue

financier et peut englober une planification stratégique,

mais aussi, entre autres, une adaptation

du plan LPP, la création de lacunes de rachat

supplémentaires et des versements échelonnés

dans la caisse de pension. D’une manière

générale, «la marge de manœuvre lors de la

planification des dernières années de cotisation

est d’autant plus grande s’il reste beaucoup de

temps avant d’atteindre l’âge de la retraite».

Enfin, les futurs retraits ou parts de rente sont

définis dans une sorte de feuille de route de la

prévoyance personnelle. À cet égard, un point

central pour les entrepreneurs notamment est

de déterminer si d’éventuelles lacunes financières

découlant de la succession d’entreprise

doivent encore être comblées afin de maintenir

le niveau de vie habituel et si oui, lesquelles.

Les objectifs doivent être clairs

Lors de la planification financière, les objectifs

personnels de la personne qui part jouent un

rôle central. Comment doit être planifiée la

troisième phase de la vie? Souhaite-t-on une

collaboration au sein de l’entreprise pendant

quelques années ou prévoit-on un départ immédiat

ou, par exemple, un grand voyage? Faut-il

maximiser un éventuel prix de vente ou plutôt le

concevoir de sorte à assurer un démarrage optimal

à la succession? Selon Alexandra Bertschi,

une discussion approfondie sur de telles questions

sert souvent à préparer l’entrepreneuse

ou l’entrepreneur à aborder le thème émotionnel

du lâcher-prise. En effet, cela l’oblige à envisager

en pensée la période qui viendra après

l’entrepreneuriat.

L’entreprise doit, elle aussi, être

préparée à la succession

Par ailleurs, il faut également préparer l’entreprise

à la succession. Des aspects centraux dans

ce contexte sont l’environnement de marché

et la position sur le marché, la structure des

propriétaires et de l’organisation, y compris le

management et les collaborateurs clés, ainsi que

les opérations et les processus. Dans les PME,

des structures formelles ou des cadres moyens

font souvent défaut, car de nombreux aspects

sont réglés directement par la patronne ou le

patron. En outre, les collaborateurs clés ont

souvent à peu près le même âge que la personne

qui part. Une telle dépendance en matière de

personnel doit être réduite durant la préparation

d’une succession, par exemple en mettant

sur pied des structures de direction formelle,

une promotion ciblée de la relève et en consignant

par écrit les processus. Les partenaires

externes comme les fournisseurs et les clients

doivent eux aussi être préparés au changement

et le futur successeur doit leur être présenté.

Par ailleurs, il y a souvent des régularisations du

bilan à faire du point de vue financier, comme les

biens immobiliers non nécessaires à l’exploitation

ou encore un excédent de liquidités découlant

de bénéfices capitalisés durant des années

qui doivent être séparés ou sortis des comptes

avant la succession.

Un processus clair soutient la préparation

d’un point de vue émotionnel

L’expérience montre que les adaptations opérationnelles

mentionnées nécessitent du temps et,

au niveau financier, souvent aussi des clarifications

d’ordre fiscal. Toutefois, selon Alexandra

Bertschi, ces étapes sont essentielles avant de

pouvoir discuter et décider d’options de négociation

concrètes pour la succession. «Il est

important de préparer émotionnellement l’entrepreneuse

ou l’entrepreneur à la succession et

que cette personne soit prête tant d’un point de

vue privé que de celui de l’entreprise.»

Vous pensez à

deux CEO?

Pourquoi pas.

Une planification précoce de la succession de votre entreprise est bénéfique pour

toutes les parties. Les entrepreneurs sont des visionnaires. Et nous les soutenons.

credit-suisse.com/entrepreneurs

Anticiper la

succession

Copyright © 2022 Credit Suisse Group AG et/ou sociétés liées. Tous droits réservés.


SOMMAIRE | ÉDITORIAL

IMPRESSUM

Éditeur:

AXA, Newsroom

Adresse de la rédaction:

AXA, «Mon Entreprise»

Römerstrasse 17

8400 Winterthur

www.meine-firma.ch

E-mail: meine.firma@axa.ch

Rédaction:

Melanie Ade

(rédactrice en chef)

Ont collaboré à ce numéro:

Simona Altwegg, Marion Fehr,

Marcel Rubin

En ligne: Urs Wildi

Traductions:

Language Services, AXA

Conception et production:

Der Layouter, Marco Vara, AXA

Newsroom

Impression et expédition:

Swissprinters AG

Brühlstrasse 5

CH-4800 Zofingen

Parution:

trois fois par an en français,

en allemand et en italien

Tirage:

84 000 exemplaires

Régie publicitaire:

Galledia Fachmedien AG

Burgauerstrasse 50

9230 Flawil

Tél. 058 344 97 69

ornella.assalve@galledia.ch

www.galledia.ch

Changements d’adresse et

désabonnements:

merci d’adresser vos

demandes à

meine.firma@axa.ch

Imprimé

myclimate.org/01-22-880405

22

2

3

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15

17

18

Ma fierté: Katja Maike Braun, École d’Humanité

Ma fierté: Loredana Turchi, Turchi Photography

Sécurité

Expansion: bien planifier et préparer son implantation à

l’étranger pour réussir son internationalisation.

Reportage sur un cas de sinistre: comment le chargement

d’une petite batterie a ravagé tout un atelier.

Succès

Paperasserie: de plus en plus de PME confient leurs

tâches administratives à des prestataires externes pour

se concentrer sur leur cœur de métier.

Petit pays,

grandes

ressources

Avec un excédent commercial de

59 milliards de francs en 2021,

la Suisse tire une part importante de

sa prospérité de l’exportation de

biens et de services. Et pas seulement

grâce aux grands groupes pharmaceutiques

et industriels: les PME représentent

environ 45% du commerce

extérieur. Ce n’est pas un hasard, car

face à un marché national stable

mais limité, la question d’une expansion

à l’étranger se pose un jour ou l’autre

pour de nombreuses PME. Cette étape

doit toutefois être bien réfléchie et

préparée avec soin. La bonne stratégie,

des connaissances approfondies sur

le pays visé et, surtout, sur les besoins

des clients de ce nouveau marché

sont des critères décisifs.

Comme l’affirme l’économiste Johanna

Gollnhofer, savoir réagir aux nouveaux

besoins des clients est aussi

une condition «sine qua non» sur le

marché helvétique. Chercheuse à

l’Institut für Marketing & Customer

Insight de l’université de Saint-Gall

dans le domaine du comportement des

consommateurs, elle nous explique

pourquoi toute entreprise a besoin

d’une stratégie marketing et pourquoi

les PME n’échappent pas aux nouvelles

mégatendances.

Bonne lecture!

22

26

Entretien: Johanna Gollnhofer à propos des nouvelles

habitudes de consommation et des stratégies marketing

bien pensées.

Graphique: exportations

27

28

Responsabilité

New Work: comment les nouvelles formes de travail

profitent aux PME et renforcent leur attrait.

Melanie Ade, rédactrice en chef

de «Mon Entreprise»

Photo: Keystone/Gaetan Bally

Nous sommes aussi

présents sur LinkedIn.

Consultez notre page:

www.linkedin.com/

company/meine-firma

Des contenus passionnants,

sur papier et en

ligne.

32

34

35

Future Risk Report: changement climatique, cyberrisques

et pandémies. Les plus grandes craintes des

Suisses.

Ma fierté: Marianne Hess, Vicolo

Ma fierté: Gabriella Vazquez, Lia Sol Beauty & Nails

01/2022 5

Mon ENTREPRISE


PUBLIREPORTAGE

Des apprenti-e-s en bonne santé grâce

à la GSE de Promotion Santé Suisse

Auteur: David Grandjean, Responsable Sensibilisation & Diffusion GSE, Promotion Santé Suisse

Les PME peuvent rapidement atteindre

leurs limites de capacité en cas d’absences

d’employé-e-s pour raison de santé, qu’il

s’agisse de main d’œuvre expérimentée ou

d’apprenti-e-s. Il est donc primordial de

promouvoir la santé dès l’entrée dans la vie

professionnelle. La GSE peut aider à réduire

efficacement les absences des apprenti-e-s.

Selon le Job Stress Index 2020 de Promotion

Santé Suisse (cf. graphique),

42 % des jeunes personnes actives âgées

de 16 à 24 ans ont trop peu de ressources

pour satisfaire aux exigences du lieu de

travail, 30 % sont épuisées émotionnellement

et leur risque d’accident professionnel

est deux fois plus élevé. La pandémie

a accentué cette tendance. Du

point de vue économique, cela cause des

pertes de productivité liées à la santé

d’environ 21 % 1 pour cette tranche d’âge.

Pourcentages de personnes actives qui ont

plus de contraintes que de ressources

2020

2018

2016

2014

17 %

24 %

24 %

21 %

22 %

21 %

22 %

29 %

29 %

30 %

29 %

35 %

32 %

31 %

35 %

42 %

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Pourcentage de personnes actives

16-24 ans 25-39 ans 40-54 ans 55-65 ans

Sources: monitoring du Job Stress Index 2014,

2016, 2018, 2020

Besoin croissant en offres de soutien

En d’autres termes, l’urgence d’une promotion

spécifique de la santé psychique

des apprenti-e-s croît. Dans le même

temps, les exigences envers les responsables

de la formation professionnelle

augmentent et des offres de soutien

ciblées sont recherchées. Les associations

professionnelles, l’Association

Romande des Formateurs ou l’offre

«Apprentice» de Promotion Santé Suis se

consacrée à la promotion de la santé

psychique des jeunes personnes actives

sont des points de contacts utiles.

Sur la base d’études, d’analyses scientifiques

et d’entretiens réalisés auprès

d’entreprises en Suisse, «Apprentice»

met à disposition des formatrices et formateurs

professionnels un ensemble

complet pour une conduite favorable à

la santé de leurs apprenti-e-s. L’offre

comprend une «boîte à outils» avec des

études de cas, des informations approfondies

sur des situations difficiles et sur

la santé psychique des jeunes personnes

actives. Des rencontres d’échange d’expériences

entre formatrices et formateurs

professionnels de tous les secteurs,

une appli («Experts App») pour

responsables de la formation profes sionnelle

offrant des informations rapides et

actuelles et des formations continues

spécifiques sont aussi proposées.

Les avantages de la GSE dès l’entrée

dans la vie professionnelle

Les entreprises appliquant déjà une GSE

systématique sont avantagées lorsqu’il

s’agit de mener une conduite favorable à

la santé des apprenti-e-s.

Kuhn Rikon AG a instauré une GSE complète

dès 2006. Depuis 2009, cette entreprise

est certifiée par le label «Friendly

Work Space» de Promotion Santé Suisse.

Le fabricant leader de batteries de cuisine

emploie près de 190 personnes en

Suisse, dont trois apprenti-e-s en commerce

et en logistique.

Outre les mesures GSE habituelles,

Kuhn Rikon offre à ses apprenti-e-s une

aide individuelle. Exemple: un accompagnement

personnel adapté aux besoins

spécifiques du début de l’apprentissage

jusqu’à l’examen. L’échange régulier

entre les apprenti-e-s, les responsables

de la formation professionnelle et les

supérieur-e-s, incluant le bien-être actuel,

est également privilégié.

«Nous sommes déjà bien préparés, et

c’est justement pourquoi nous saluons la

création d’«Apprentice» par Promotion

Santé Suisse, une offre complète d’informations

et de formation continue pour

aider de manière ciblée les responsables

de la formation professionnelle. Nous

apprécions particulièrement l’échange

avec d’autres formatrices et formateurs

professionnels», ajoute Michael Karrer,

CFO de Kuhn Rikon AG.

Informations complémentaires

Offre «Apprentice» pour

formatrices et formateurs

professionnels

www.fws-apprentice.ch

Promotion Santé Suisse

www.promotionsante.ch

1

Source: Promotion Santé Suisse – Monitoring du Job Stress Index 2018 selon Galliker et al. 2018b


Sécurité

Questions des lecteurs

Chantage sur Internet

Les médias font régulièrement état

d’entreprises dont les ordinateurs ont été

verrouillés au moyen de logiciels de

chantage. Il est souvent difficile de savoir

si une rançon a été versée. Que me conseillez-vous

pour le cas où je serais victime

d’un tel incident?

S.T., Rapperswil

Vous évoquez les zones d’ombre de l’interconnexion

numérique actuelle. Le nombre de

cyberattaques ciblant les entreprises

suisses et leurs infrastructures numériques ne

cesse de croître; les PME, en particulier,

sont de plus en plus souvent visées par les

hackers, qui profitent du fait qu’elles ne

peuvent investir autant dans leur sécurité

informatique que les grands groupes.

C’est pourquoi il est primordial d’anticiper

une telle situation en sécurisant correctement

vos données. Si vous deviez toutefois

subir une cyberattaque assortie d’une

demande de rançon, je vous conseille de ne

pas y donner suite pour ne pas encourager

ce secteur d’activité indésirable. Par ailleurs,

en payant, vous risquez fort de vous retrouver

dans le «fichier clients» des hackers,

qui n’hésiteront pas à renouveler leur

attaque et leur demande de rançon quelques

mois plus tard. Une bonne sauvegarde

(l’idéal est d’en avoir deux, une en ligne et

l’autre hors ligne), qui permet de restaurer vos

données sur votre serveur et sur votre

ordinateur, peut vous sauver la mise. Vous

êtes ainsi en position de force et n’avez

pas à céder à une éventuelle exigence de

rançon. Il n’est d’ailleurs pas non plus garanti

qu’après avoir payé, vous receviez la bonne

clé de décryptage.

Fulvio Elia

Gestion des produits Clients

Entreprises AXA Suisse

Photos: Marco Vara; Shutterstock

Prévoyance vieillesse:

de nombreuses femmes

n’ont pas les moyens

En Suisse, près d’une femme sur trois doute de pouvoir maintenir son

niveau de vie habituel lorsqu’elle partira à la retraite. Cette crainte

est justifiée: en raison du travail à temps partiel et de revenus plus

bas, les femmes sont souvent plus mal loties que les hommes en matière

d’AVS et de prévoyance professionnelle. En outre, elles épargnent

moins dans le 3 e pilier, comme le montre une enquête d’AXA.

Près d’un tiers des femmes n’ont pas de 3 e pilier, alors que celui-ci

leur permettrait d’améliorer nettement leur prévoyance vieillesse.

68% des femmes sans 3 e pilier attribuent cela principalement au

manque de moyens financiers. Les femmes travaillant plus souvent

à temps partiel et gagnant moins, elles ont moins à consacrer à leur

prévoyance. Plus le revenu est important, plus la tendance à épargner

dans le 3 e pilier est élevée: pour un revenu excédant 6000 CHF, 88%

des hommes et 84% des femmes possèdent un pilier 3a.

La plupart des femmes et des hommes optent pour une solution 3a

traditionnelle, mais les hommes investissent plus souvent que les

femmes dans des titres pour obtenir un rendement supérieur.

Kristian Kanthak, responsable Prévoyance individuelle chez AXA

Suisse, explique: «Les femmes ayant des lacunes de prévoyance en

raison de leur travail à temps partiel ou de leurs interruptions de

carrière pourraient combler une grande partie de celles-ci au moyen

d’un pilier 3a avec une part de placements en titres, même si elles n’y

consacrent pas le montant maximal.»

01/2022

7 Mon ENTREPRISE


INTERNATIONALISATION

À nouveaux pays,

nouveaux horizons

commerciaux

Nombre de PME sont amenées à s’interroger un jour ou l’autre sur l’opportunité

d’une expansion à l’international. Trois entreprises nous livrent les clés

d’une implantation à l’étranger réussie, tout en nous révélant les pièges à éviter.

Texte Melanie Ade Photos Dan Cermak

La Suisse est un pays exportateur. Les

quelque 260 milliards de francs de

produits exportés rien qu’en 2021

en dépit de la crise du coronavirus

en sont la preuve éclatante. Un beau

succès auquel les PME suisses contribuent largement,

avec une part de 45% dans le secteur

des marchandises. Pour Philip Morger, qui

conseille les candidats à l’internationalisation

chez Switzerland Global Enterprise, il n’y a rien

d’étonnant à cela: «La Suisse est par nature un

petit marché. Si une entreprise veut atteindre

une taille suffisante à moyen terme, elle n’a

souvent d’autre choix que de se tourner vers

l’étranger.»

Mais comment choisir ses débouchés? Compte

tenu de leur proximité culturelle et géographique,

la France, l’Allemagne et l’Italie sont

des cibles toutes désignées: les particularités

locales sont connues et les distances raisonnables.

Mais ce sont aussi des marchés matures

et très concurrentiels, où l’offre est déjà abondante.

«Une PME doit choisir ses débouchés

avant tout en fonction de ses spécificités, en

passant au crible ses points forts, ses ressources

financières et sa clientèle potentielle», précise

Philip Morger. Une préparation à laquelle il

faut donc consacrer du temps, en commençant

par effectuer une étude de marché et une analyse

client approfondies. «Les PME sont souvent

démarchées directement depuis l’étranger.

Dans ce cas, mieux vaut prospecter en priorité

les régions intéressées, puisqu’il y existe manifestement

déjà une demande.»

Trouver le bon partenaire sur place

C’est ce qui est arrivé à la société Bio-Strath AG,

spécialisée dans les compléments alimentaires.

Un an à peine après sa fondation, en 1961, l’entreprise

a vu arriver une première commande

en provenance du Canada. Il a suffi ensuite

qu’un journal anglais à gros tirage publie, en

«La Suisse est

par nature

un petit marché.

Si une entreprise

veut atteindre

une taille

suffisante à

moyen terme,

elle n’a souvent

d’autre

choix que de

se tourner vers

l’étranger.»

Philip Morger, conseiller chez

Switzerland Global Enterprise

1968, un article sur les bienfaits des produits

naturels suisses pour que la demande explose

à l’international. Résultat, Bio-Strath AG opère

aujourd’hui dans 54 pays! «Nos principaux débouchés

sont la Suisse et l’Afrique du Sud, mais

nous exportons dans toute l’Europe, au Japon,

en Malaisie et même à Trinidad et Tobago, un

marché curieusement très florissant», glisse

non sans malice Thomas Wismer, directeur

Vente Internationale.

Si l’entreprise possède sa propre équipe de

vente en Suisse, à l’étranger, elle mise sur des

partenaires régionaux. «Les distributeurs locaux

connaissent bien le terrain et les besoins

de la clientèle. C’est un avantage décisif pour

la prospection des marchés», poursuit Thomas

Wismer. Pour fonctionner, ce modèle d’affaires

doit reposer sur une confiance sans faille. Aussi

Philip Morger recommande-t-il de scruter à la

loupe ses éventuels partenaires avant d’entamer

toute collaboration. «Le succès passe par

le choix du bon distributeur. Pas question de

foncer tête baissée. Prenez le temps de vérifier

que le partenaire pressenti est le mieux placé

pour diffuser vos produits.»

Tisser des liens étroits avec les partenaires

locaux et entretenir avec eux un dialogue régulier

est une condition sine qua non. Ce que

Mon Entreprise

Améliorer le bien-être et renforcer le système immunitaire:

c’est dans ce but que l’entreprise suisse

Bio-Strath AG fabrique des compléments alimentaires

naturels à base de levure végétale Strath.

Fondée en 1961 à Zurich par Fred Pestalozzi,

la société compte aujourd’hui 25 collaborateurs

à Zurich et à Herrliberg. Les produits Strath sont

disponibles dans les pharmacies, drogueries et magasins

de produits diététiques de plus de 50 pays.

bio-strath.com


Mon ENTREPRISE

8 01/2022


INTERNATIONALISATION

Pari gagnant pour Bio-Strath et

son directeur Vente Internationale,

Thomas Wismer:

le complément alimentaire

naturel fabriqué à Herrliberg

à base de 61 micronutriments

est distribué dans plus

de 50 pays de par le monde.

01/2022

Mon ENTREPRISE


INTERNATIONALISATION

MARKETING

Ils vous aident à organiser

votre vie au quotidien: les deux

codirecteurs de Rotho

Kunststoff AG, Andreas Ernst

(à gauche) et Luca Marcigot.

À la fois fonctionnels et design,

leurs produits équipent

pratiquement tous les ménages

en Suisse.

Mon ENTREPRISE

01/2022


INTERNATIONALISATION

confirme Thomas Wismer, de Bio-Strath AG:

«Une communication fondée sur la franchise

et le respect mutuels, voilà la clé.» Lui-même

rend fréquemment visite à ses distributeurs

dans le monde entier. Il les invite également

chaque année sur le site de production de Herrliberg,

pour un séjour ponctué d’excursions.

Un bon de moyen de créer du lien, atteste Philip

Morger: «Les distributeurs doivent se sentir

membres à part entière de l’entreprise et bien

connaître les produits pour réussir à les vendre

sur leurs marchés respectifs. Il faut les rendre

fiers de représenter l’entreprise à l’étranger.»

Pour Thomas Wismer, ce rapport de confiance

contribue en outre à aplanir les divergences et

à combler les disparités culturelles: «Il est indispensable

de connaître les us et coutumes du

pays et de les respecter.»

Ce qui est vrai pour la sélection des partenaires

l’est tout autant pour le choix du modèle commercial.

Car les besoins des consommateurs

et les canaux de distribution varient fortement

d’un pays à l’autre. Aussi importe-t-il

d’adapter en conséquence délais de livraison,

stratégies marketing et autres prestations de

service. «Sondez en amont votre marché cible

et les attentes de la clientèle locale, entourez-vous

d’experts, sollicitez les associations

sectorielles et testez votre potentiel commercial.

Comment? En participant à des salons,

en organisant des campagnes ciblées sur les

réseaux sociaux ou encore en faisant de la publicité

sur des plates-formes d’e-commerce locales»,

conseille Philip Morger. Une démarche

qu’approuve Thomas Wismer: «La plupart des

marchés sont déjà saturés, il est donc difficile

de les pénétrer. Le made in Switzerland ouvre

des portes mais cela ne suffit pas. Une implantation

à l’étranger nécessite une bonne préparation.

Plutôt que de s’éparpiller en investissant

cinq pays à la fois, mieux vaut en viser un

seul et y engranger une expérience suffisante,

Mon Entreprise

Rotho Kunststoff AG fabrique des articles aussi

fonctionnels que design pour la cuisine, le ménage,

le rangement et le tri des déchets. Commercialisés

dans une cinquantaine de pays européens, les

articles Rotho sont présents dans les rayons des

grandes enseignes de produits alimentaires et

de bricolage. L’entreprise, fondée en 1889, emploie

aujourd’hui 800 personnes dans toute l’Europe.

rotho.com

Trois conseils

pour s’implanter

à l’étranger

1.

Choisir le bon modèle

d’affaires

Toute entreprise désireuse de

s’établir sur un marché mature

se doit d’orienter son modèle

d’affaires sur les attentes des

consommateurs afin de leur offrir

une réelle plus-value. D’où

la nécessité de déterminer, en

amont, s’il y a lieu d’ajuster les

délais de livraison, les prestations,

la stratégie commerciale

ou la grille tarifaire.

2.

Défendre la qualité

suisse

Le Swiss made demeure, à

l’étranger aussi, un gage de

sérieux et de qualité. C’est dire

si les entreprises doivent s’appuyer,

de la livraison au service

après-vente, sur les normes

suisses les plus rigoureuses qui

soient.

3.

Miser sur le numérique

Étudier les tendances du numérique,

notamment sur les

marchés d’exportation plus

matures, où la digitalisation

joue un rôle décisif, est indispensable.

Il faut dire que les

habitudes de consommation

varient d’un pays à l’autre.

Ne pas sous-estimer non plus

le poids des réseaux sociaux

qui, bien plus qu’en Suisse,

donnent souvent le la en matière

de commercialisation des

produits comme des services.

Source: Switzerland Global Enterprise

Mon Entreprise

Switzerland Global Enterprise (S-GE) œuvre officiellement

depuis 1927 à la promotion des exportations

et à la valorisation du pôle d’excellence suisse. Cet

organisme de service public assiste chaque année,

sur mandat de la Confédération (Secrétariat d’État

à l’économie SECO), plus de 5500 PME suisses

dans leur expansion à l’international. Association à

but non lucratif, S-GE a édifié un réseau national

et international de partenaires unique en son genre

et gère, en collaboration avec le Département fédéral

des affaires étrangères, pas moins de 27 antennes

dans 31 pays.

s-ge.com

que l’on mettra ensuite à profit pour conquérir

d’autres marchés.»

Des racines suisses mais des ramifications

plurinationales

Cela fait longtemps que Rotho Kunststoff AG a

fait ses premiers pas à l’étranger. La société, fondée

en 1889 à Bernau, en Allemagne, sous le nom

de Robert Thoma Co., est aujourd’hui le premier

fabricant européen d’articles en plastique et

opère dans plus de 50 pays. En 1981, le rachat

d’une petite entreprise en Suisse lui permet de

devenir un fournisseur régulier de Migros et de

transférer non seulement ses usines, mais aussi

son siège sur le sol helvétique. Très populaires

chez nous, ses produits sont présents dans tous

les foyers suisses ou presque. «L’ADN de l’entreprise

a toujours été résolument international,

mais c’est en Suisse que bat le cœur de notre

groupe», déclare son codirecteur, Andreas Ernst.

Et si 75% du chiffre d’affaires est réalisé à

l’étranger, la plupart des composants continuent

d’être fabriqués à Würenlingen, dans le

canton d’Argovie. Rotho Kunststoff AG n’en a

pas moins toujours été consciente de son potentiel

de développement. «Le succès de nos produits

sur les marchés suisse et allemand et la

similitude des habitudes de consommation en

Europe centrale nous ont convaincus de nous

tourner vers de nouveaux débouchés», raconte

Andreas Ernst. Et Luca Marcigot, l’autre codirecteur,

de renchérir: «Exporter vers d’autres

pays européens est aussi devenu une nécessité

dans les années 1980, lorsque nous avons développé

la fabrication d’articles en plastique.

Pour être rentable, la production doit se faire

à grande échelle. Or le marché suisse est trop

petit pour l’écouler en totalité.»


01/2022 11

Mon ENTREPRISE


INTERNATIONALISATION

Trois conseils

pour prospérer à l’étranger

La culture et la langue, deux facteurs clés

Rotho Kunststoff AG adapte elle aussi sa stratégie

commerciale en fonction du pays prospecté.

«Dans certains pays, nous travaillons avec des

partenaires locaux, dans d’autres, nous avons

créé un site de production doté de sa propre

logistique et de sa propre distribution, dans

d’autres encore, nous collaborons avec des

grossistes et des distributeurs. En Pologne,

nous exploitons même un centre de distribution

supplémentaire depuis 2016.» Bien que

plus gourmande en ressources et en investissements,

cette individualisation des structures

commerciales et logistiques offre un atout de

taille: «La langue et la culture sont des facteurs

de réussite indéniables. Lorsque le service des

ventes est linguistiquement et culturellement

proche de sa clientèle, la prospection du marché

s’en trouve grandement simplifiée. Pour

autant, ce modèle mixte n’est pas dénué d’une

certaine complexité, ne serait-ce que parce que

les circuits de vente et autres canaux de distribution

peuvent différer sensiblement. On ne

travaille pas de la même façon en France, en Allemagne

ou en Italie, même si ces trois grands

pays européens présentent de nombreuses similitudes»,

conclut Luca Marcigot.

1.

Développer

des partenariats

Trouver le bon partenaire

est l’une des clés du succès

dans le pays cible. Car les

différences culturelles peuvent

donner lieu à des malentendus

qui auront, à leur tour, de

fâcheuses répercussions sur

les ventes. Entretenir des relations

commerciales solides

et des échanges, privés comme

professionnels, réguliers sont

donc les piliers incontournables

de toute bonne collaboration

et de toute implantation

réussie.

2.

Examiner le bien-fondé

d’une installation sur

place

Plus une PME parviendra à

acquérir de clients sur

le marché cible, plus elle aura

de travail. Il vaut donc la

peine de vérifier si ce surcroît

de travail peut être géré,

à la satisfaction des clients,

depuis la Suisse ou s’il est

préférable d’ouvrir une succursale

sur place.

3.

Consolider le modèle

commercial

L’acquisition de clients doit

impérativement se doubler

de leur fidélisation sur le long

terme, moyennant des

stratégies ou des modèles tarifaires

originaux.

Source: Switzerland Global Enterprise

Des disparités subtiles

Ulrich Wallnöfer a lui aussi été aux prises

avec ces différences culturelles. Son associé

et lui exploitent depuis 2010 plusieurs marchés

gourmands régionaux dans le Sud-Tyrol.

Leur concept baptisé «Pur» vise à proposer des

spécialités alimentaires naturelles et des vins

locaux de qualité au prix le plus juste, pour

que chacun puisse en profiter. «Nous voulons

conjuguer plaisir, authenticité, santé et joie

de vivre, tout en contribuant à construire un

avenir durable.» En 2016, les deux associés ont

eu l’occasion d’exporter leur concept en Suisse

et d’ouvrir deux sites à St-Moritz et à Coire.

Saisir cette opportunité semblait aller de soi:

«Comme les Tyroliens du Sud, les Suisses sont

très attachés au terroir. Ils aiment les produits

du coin et veillent à acheter local. Sauter le pas

nous paraissait donc tout naturel», explique

Ulrich Wallnöfer. Mais malgré ces ressemblances,

il n’a pas tardé à noter quelques disparités.

«Contrairement aux Italiens, les Suisses

ont besoin de temps pour faire évoluer leurs

habitudes de consommation et accepter la nouveauté.»

Philip Morger, de Switzerland Global

Enterprise, acquiesce: «Il existe toujours de

subtiles différences, que la proximité géographique

ne gomme pas. D’où l’intérêt d’embaucher

des vendeurs locaux capables de créer un

lien de confiance avec les clients et de consolider

ainsi votre réputation.»

De fait, Pur Suisse Alps mise résolument sur

les compétences locales: «Nous attachons beaucoup

d’importance à ce que nos équipes en poste

sur les marchés et dans les bistrots gourmands

soient des régionaux qui connaissent personnellement

les producteurs et les produits du cru

ainsi que les goûts de notre clientèle.» Ulrich

Wallnöfer, quant à lui, œuvre plutôt en sousmain:

«Je me borne à transmettre à nos équipes

l’inspiration et la passion qui animent Pur

Suisse Alps. Comme notre organisation est horizontale,

ce sont nos spécialistes sur place qui

sélectionnent les produits.»

Pour l’heure, aucun autre projet d’expansion

n’est dans les tuyaux. L’entreprise entend

d’abord renforcer son réseau actuel. Mais le long

terme est plein de promesses: «Notre concept

est aussi viable à Saint-Gall qu’à Winterthur

ou à Genève. Nous opérons avec succès dans le

Sud-Tyrol depuis douze ans déjà et avons bon

espoir de dénicher ici aussi les bons partenaires

pour poursuivre sur notre lancée. La Suisse recèle

un énorme potentiel: elle allie proximité

géographique et culturelle, richesse des produits

et affinités en termes de mentalité.» ●

Mon Entreprise

Pur Suisse Alps, ce sont 1600 produits de qualité fabriqués

avec passion par une myriade de petites producteurs

régionaux disséminés dans l’arc alpin et aux

quatre coins de la Suisse. Soucieux de promouvoir

la production et la consommation écoresponsable de

vins et de produits alimentaires, Ulrich Wallnöfer

et Günther Hölz ont fondé en 2010, à Merano, le premier

marché gourmand, qui a depuis essaimé dans

plusieurs localités du Sud-Tyrol. En 2016, l’entreprise

a conquis la Suisse et emploie désormais 145 personnes

dans sept sites en Suisse et en Italie.

pursuisse.ch

Mon ENTREPRISE

12 01/2022


INTERNATIONALISATION

Rendre le monde un peu

meilleur: grâce à son concept

de marchés et bistrots gourmands

«Pur», Ulrich Wallnöfer

offre à sa clientèle des produits

frais, naturels et savoureux

et à ses petits producteurs

régionaux une vitrine indispensable.

01/2022

Mon ENTREPRISE


1 – Ils ont retrouvé le sourire:

l’agriculteur Heiri Heusser

(à d.) et Marc Geissmann,

de Polygon Suisse SA.

REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE

2 – De la chance malgré tout:

Fabienne Schälchli et sa fille

Svenja sont soulagées de

s’en être sorties indemnes,

comme tous les membres

de leur famille.

3 – Pour le couple Myrtha et

Heiri Heusser, aucune

hésitation: ils allaient

héberger provisoirement

la famille.

4 – Murs noircis, mobilier en

grande partie détruit: voilà

les dégâts que peut causer

la batterie d’une lampe

torche raccordée au secteur.

1

2

4

3

Mon

Mon ENTREPRISE

ENTREPRISE

14 01/2022


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE

On ne plaisante

pas avec les batteries

L’agriculteur Hans-Heinrich Heusser n’aurait jamais pensé que le chargement d’une

petite batterie serait fatal. C’est pourtant ce qui est arrivé en juin de l’année dernière:

son atelier a pris feu, entraînant des dépôts de suie jusque dans la maison mitoyenne

de sa fille Fabienne. Un événement qui a encore resserré les liens de la famille.

Texte Simona Altwegg Photos Marco Vara

Tout ici était d’un noir de jais», se

souvient Hans-Heinrich Heusser,

agriculteur, le regard plongé dans

l’atelier où il passe plusieurs heures

par jour. En ce mardi 8 juin 2021,

il a une nouvelle fois travaillé tard, car il devait

réparer un sèche-linge. «En plus de notre

élevage de vaches mères, nous gérons des immeubles

qui nécessitent beaucoup de travaux

d’entretien. Il y a toujours à faire.» Comme

d’habitude, quelques batteries de machines et

d’appareils sont posées sur l’établi à côté de

lui, branchées sur le secteur. 21h00: croyant

en avoir fini avec sa journée de travail, ce travailleur

infatigable éteint la lumière et rentre

chez lui, dans la maison qu’il occupe avec sa

femme Myrtha, à deux pas de l’atelier. Il est

loin de se douter que l’heure du repos n’a pas

encore sonné.

Comme un volcan

Vingt minutes plus tard, un petit-fils du

couple surgit dans le salon en criant qu’il y a

le feu dans l’atelier. Heiri, comme on l’appelle,

se précipite à l’extérieur. Toute la famille du

petit-fils ainsi que les voisins sont déjà rassemblés

dans la cour. Par la fenêtre, dans un

coin de l’atelier, on voit l’incendie cracher

des flammes, tel un volcan. Voisins et famille

brisent la vitre, versent de l’eau sur le feu et

alertent les pompiers. «Dans ces moments-là,

on ne ressent encore aucune émotion, on agit

automatiquement», raconte Heiri. Une fois les

pompiers sur place, il se dirige vers l’étable

attenante à l’atelier pour calmer ses quelque

«Mieux vaut

réduire le

nombre de

batteries.»

Thomas Signer,

inspecteur de sinistres chez AXA

Mon Entreprise

Hans-Heinrich et Myrtha

Heusser gèrent une exploitation

agricole avec un

élevage de vaches mères

d’une cinquantaine de bêtes.

Ils exploitent aussi leurs

propres immeubles, qu’il

leur faut entretenir.

25 vaches et 25 veaux. Les animaux sont certes

effarouchés, mais saufs. L’étable ne porte aucune

trace visible de l’incendie. Il en va autrement

de la maison située juste au-dessus de

l’atelier, avec lequel elle communique par une

porte. Cette porte est restée ouverte durant

l’incendie.

Photos de famille noircies

La maison appartient à Fabienne Schälchli,

fille des Heusser, qui y vit avec les siens, une

famille de six personnes. Ce sont eux qui se

tenaient déjà dans la cour lorsque Heiri est

sorti. Tout le monde était donc heureusement

en lieu sûr, mais l’intérieur de la maison était

entièrement recouvert d’un manteau de suie.

Tout avait noirci: les albums photos, les objets

personnels. «Ça fait vraiment mal au cœur», déclare

la famille. Les Heusser ne sont toutefois

pas du genre à se laisser abattre. «Nous avons

eu de la chance dans notre malheur. Personne

n’a été blessé, c’est le plus important.» Rester

positif et aller de l’avant, telle est leur devise.

Une chose était sûre: la famille ne pouvait pas

réintégrer son domicile tout de suite. «Dans

une telle situation, AXA paie un hébergement

provisoire», explique Thomas Signer, inspecteur

des sinistres chez AXA, qui a accompagné

les Heusser tout au long de la réparation du

dommage. La famille de Fabienne aurait pu loger

dans un hôtel ou une maison de vacances

avec l’argent reçu. De nature modeste, elle a

toutefois préféré s’installer chez Heiri et Myrtha.

«Nous avons dû nous serrer un peu», glisse

Heiri, ajoutant dans un clin d’œil: «J’ai même


01/2022 15

Mon ENTREPRISE


REPORTAGE SUR MARKETING

UN CAS DE SINISTRE

Contents de voir que les bêtes n’ont rien eu: Thomas Signer, inspecteur de sinistres chez AXA, Heiri Heusser, agriculteur, et Marc Geissmann, expert en

assainissement à Polygon Suisse SA.

prêté mon lit! Mais si ce n’est que ça, on peut

s’estimer satisfaits.» La famille s’entend visiblement

bien, les liens sont solides et le drame n’a

peut-être fait que les renforcer.

À l’origine du sinistre, une batterie

Outre les pompiers, la police a, elle aussi, rapidement

débarqué sur les lieux. En recherchant

l’origine de l’incendie, elle a découvert qu’une

batterie de lampe torche en charge avait commencé

à prendre feu avant d’enflammer les

batteries voisines. Des températures de 1000 °C

ont alors été atteintes. «Je n’aurais jamais cru

que recharger une batterie sans surveillance

pouvait être dangereux», avoue Heiri. «C’était

une petite batterie!» Thomas Signer confirme:

«On sous-estime souvent le danger lié aux batteries.»

En tant qu’expert, il conseille de recharger

les batteries (de tout type, donc même celles

des téléphones portables ou des vélos, p. ex.) en

respectant le mode d’emploi du fabricant et de

les tenir à l’écart de matériaux inflammables.

Il est en outre important d’utiliser le câble de

chargement d’origine. «Mieux vaut aussi réduire

le nombre de batteries.» Un conseil que

Heiri va dorénavant suivre: il utilise si possible

les mêmes batteries dans toutes les situations.

Ainsi, quelques-unes suffisent. En outre, plus

aucune batterie ne reste branchée toute la nuit

dans l’atelier.

Assurance de choses

Entreprises

Nul n’est à l’abri de dommages

causés par un incendie,

un événement naturel, des

dégâts d’eau, des bris

de glaces ou une effraction.

Pour assurer la survie de

votre entreprise en cas de

sinistre, l’assurance de

choses d’AXA offre une prise

en charge des pertes matérielles,

de l’interruption

d’exploitation ainsi que

des frais de déblaiement et

d’élimination.

axa.ch/assurance-choses

Rapidité et efficacité

Heiri salue l’aide apportée par AXA: «Thomas Signer

est immédiatement venu sur place et, avec

l’assurance bâtiments et l’expert en assainissement

Marc Geissmann, de Polygon Suisse SA, il a

tout réglé. Le travail s’est fait main dans la main,

en toute simplicité.» Cette bonne collaboration

a permis à la famille de regagner son logement

au bout de quelques semaines. L’atelier aussi

était de nouveau utilisable. «Nous avons évalué

pour chaque objet s’il devait être remplacé ou

remis en état et avons nettoyé tous les locaux»,

rapporte Marc Geissmann. Malheureusement,

les objets personnels endommagés sont souvent

impossibles à remplacer. Les familles Heusser et

Schälchli bénéficient au moins d’une protection

financière, grâce à leur assurance de choses et

de l’inventaire du ménage. Au total, AXA a couvert

les dommages au logement et à l’atelier à

hauteur de 120 000 francs.

Heiri a aujourd’hui retrouvé l’atelier qu’il

aime tant. «Ici, je peux bricoler en toute tranquillité,

je m’y sens bien», affirme, satisfait, cet

agriculteur pragmatique. Mais assez pour aujourd’hui.

Avant de quitter l’atelier et de refermer

derrière lui, il jette un œil à la multiprise:

aucune batterie n’est branchée.


Mon ENTREPRISE

16 01/2022


Succès

Questions des lecteurs

Feu rouge grillé

Nous sommes une PME de Suisse centrale

et possédons une petite flotte de véhicules.

Un collaborateur a récemment été

verbalisé pour avoir grillé un feu rouge.

Au cours de la discussion qui s’est ensuivie,

une question s’est posée: si un accident

était survenu dans ces circonstances, l’assurance

aurait-elle refusé ses prestations?

S. K., Stans

Ne pas respecter un feu rouge est souvent puni

en tant qu’infraction routière grave (voir

aussi l’art. 90, al. 2, de la loi sur la circulation

routière). En vertu de l’art. 14, al. 2, de la

loi sur le contrat d’assurance, l’assurance serait

donc autorisée à réduire ses prestations dans

la mesure répondant au degré de la faute.

L’assurance de flotte d’AXA prévoit toutefois

une couverture complémentaire contre la

faute grave. Pour autant que cette couverture

soit souscrite, AXA verserait alors, dans

le cas cité, l’intégralité de ses prestations, à

condition qu’aucune autre cause ne soit

à l’origine de l’accident (p. ex. état d’ébriété,

incapacité de conduire ou excès de vitesse

particulièrement important). C’est pourquoi

nous examinons soigneusement et au cas

par cas les circonstances de chaque événement.

Votre conseiller clientèle se tient à

votre disposition pour tout renseignement

complémentaire.

Marc Gfeller

Responsable d’équipe Sinistres

Véhicules automobiles Berne

Photos: Gettyimages; màd

AXA Suisse

crée InsurTech

AXA innove dans la gestion des sinistres et fonde une entreprise technologique

dont le but est de redéfinir ses processus en intégrant les

dernières technologies comme la Computer Vision (vision par ordinateur)

et le Machine Learning (apprentissage automatique). L’entreprise

se consacrera dans un premier temps à la digitalisation du

traitement des sinistres automobiles, pour des gains d’efficacité et

de coûts.

Entre 300 000 et 400 000 sinistres automobiles sont déclarés chaque

année au numéro un de l’assurance des véhicules en Suisse. «Même

si nous améliorons constamment notre processus de gestion des

sinistres, celui-ci implique encore énormément de tâches administratives

chronophages. Nous voulons résoudre ce problème par une

approche inédite», explique Dominique Kasper, responsable Property

& Casualty chez AXA Suisse.

«Nous misons sur les innovations technologiques pour proposer à nos

clients et à nos partenaires une solution rapide, simple et bon marché

en cas de sinistre.» En fondant sa propre entreprise technologique,

AXA crée un environnement novateur et agile, propice au développement

des produits et des services de demain. Daniel Meier, jusqu’ici

responsable Assurances de mobilité chez AXA Suisse, a été nommé

CEO de cette nouvelle entreprise baptisée «Noimos». Noimos entend

générer des emplois dans la branche informatique et technologique

et recruter des talents dans les domaines de l’intelligence artificielle

et des nouvelles technologies.

noimos.ai

01/2022 17

Mon ENTREPRISE


DIGITALISATION

Adieu la

paperasse,

bonjour le

travail efficace

De plus en plus de PME délèguent leurs tâches administratives à des prestataires

en vue de libérer des ressources en interne et de pouvoir se concentrer sur leur

cœur de métier. Dans ce contexte, la digitalisation offre des perspectives inédites.

Texte Marcel Rubin Photos Marco Vara

Mon ENTREPRISE

18 01/2022


DIGITALISATION

S’il y a une chose que Kevin Häfeli

n’aime pas, c’est bien le gaspillage

des ressources. CEO de la société

Helio SA, Zurich, il milite en faveur

d’une utilisation plus efficace et,

partant, plus durable des solutions de cloud,

qui sont toujours plus prisées. Or les centres

de calcul qui traitent ces énormes quantités de

données dans le cloud sont très voraces en électricité.

«Le gaspillage des ressources serveur est

impressionnant. C’est un peu comme une voiture

qui ne serait jamais utilisée que par une

seule personne», explique Kevin Häfeli. Son

entreprise, par exemple, reçoit des mandats

de rendu 3D souvent très volumineux, qu’elle

stocke dans des centres de calcul afin de mieux

exploiter les capacités de ces derniers.

Ce souci d’efficience, Kevin Häfeli l’applique

aussi à sa propre société. C’est pourquoi il a décidé,

dès la création d’Helio SA, de sous-traiter

une partie des travaux administratifs: «Nous

cherchons à externaliser toutes les tâches

qui ne nous apportent pas d’avantages sur le

marché dans notre cœur de métier.» Concrètement,

l’entreprise n’a pas de boîte à lettres

dédiée: l’ensemble du courrier entrant est numérisé

et remis à ses destinataires directement

au format PDF. L’intégralité de la gestion des

frais a été simplifiée au moyen de cartes de

crédit virtuelles pour le personnel, et la prise

de rendez-vous se fait sur un outil numérique

maison.

Transférer plutôt que simplifier

Pour Kevin Häfeli, la digitalisation a aussi été un

critère déterminant lors du choix de son prestataire

pour la comptabilité, entre autres. C’est

ainsi qu’il a confié l’intégralité des travaux de

routine classiques liés à la comptabilité au logiciel

d’Accounto; pour le traitement des thèmes

plus complexes, il collabore avec une fiduciaire

agréée par Accounto. «De plus en plus, les PME

souhaitent simplifier certains processus de travail

jusqu’à s’en débarrasser complètement.

«Nous cherchons

à externaliser

toutes

les tâches

qui ne nous

apportent pas

d’avantages

sur le marché

dans notre

cœur de

métier.»

Kevin Häfeli, CEO d’Helio SA

Mon Entreprise

La société Helio SA est sise

à Zurich. Cofondée en

2019 par Kevin Häfeli, CEO,

elle emploie actuellement

six personnes. Elle propose

des services pour les solutions

de cloud, qui améliorent

l’efficacité par une

exploitation des capacités

des centres de calcul

optimisée et donc plus

respectueuse de l’environnement.

helio.exchange

Celles qui passent à la comptabilité numérique

recherchent en général une solution globale

qui leur garantit une pleine valeur ajoutée»,

confirme Kilian Perrin, CEO d’Accounto AG.

Une tendance qui amène un nombre croissant

de PME à frapper à sa porte.

L’intérêt marqué pour la solution de comptabilité

d’Accounto traduit la volonté de nombreuses

PME de transférer certaines responsabilités.

Cela dit, toutes ne sont pas prêtes à

abandonner les structures classiques: «Beaucoup

de sociétés souhaitent encore garder la

main sur leurs données financières, au motif

que leurs documents seraient plus en sécurité

dans une armoire que dans un cloud en ligne.

De plus, elles ne voient pas pourquoi elles changeraient

un processus qui fonctionne depuis si

longtemps. Il nous appartient de les sensibiliser

aux solutions nouvelles», reconnaît le CEO

d’Accounto AG. En matière d’expérience, Kevin

Häfeli n’est pas en reste puisque, avant Helio

SA, il exploitait une boutique en ligne. Avec,

à l’époque, la solution classique: «Nous devions

imprimer tous les justificatifs, les remettre au

comptable et ainsi de suite. Pour chaque pièce,

il fallait compter trois minutes environ, contre

cinq secondes à peine aujourd’hui. Quand les

justificatifs se comptent par milliers, on prend

la mesure du temps perdu!»

Saisir les opportunités

Ce temps, il peut maintenant l’employer à

d’autres activités. Il consacre les heures gagnées

grâce à l’externalisation à son cœur de

métier, et son entreprise croît plus rapidement

et rapporte plus d’argent. Ce qui relativise les

dépenses consenties pour le service de comptabilité,

même si l’aspect du coût n’était pas

une priorité dans sa décision de collaborer avec

Accounto. Ce qui importe à Kevin Häfeli, c’est

que ses chiffres soient en bonnes mains, qu’il

puisse compter sur le soutien et les conseils de

sa fiduciaire et réduire autant que possible son

risque d’erreur en tant que non-spécialiste. Un


01/2022 19

Mon ENTREPRISE


MARKETING

Le CEO d’Accounto AG, Kilian Perrin (au milieu), et son équipe

développent des solutions numériques pour alléger et optimiser

le quotidien des PME et des fiduciaires.

Mon Entreprise

La société zurichoise Accounto

AG dirigée par Kilian Perrin

propose un logiciel de

comptabilité automatisé qui

décharge les PME des

tâches répétitives et facilite

leur collaboration avec

les fiduciaires. Fondée en

2016, Accounto AG emploie

30 personnes.

accounto.ch

«Les entreprises

qui passent à

la comptabilité

numérique

recherchent en

général une

solution globale.»

Kilian Perrin, CEO d’Accounto

Trois questions à:

Markus Willimann,

chef suppléant de

secteur au Secrétariat

d’État à l’économie

SECO

Monsieur Willimann, des

études comme le «Monitoring

de la bureaucratie» révèlent

que la charge administrative

des PME est de plus en

plus lourde. Le ressentezvous

aussi au SECO?

Oui, absolument. Les entreprises

et les associations nous

alertent régulièrement sur

la question, et la bureaucratie

est un de nos thèmes prioritaires

depuis plusieurs années.

Même si l’administration de la

Suisse est relativement légère

en comparaison internationale,

le Conseil fédéral a le souci

constant de réduire la charge

supplémentaire induite par

les nouvelles réglementations

et d’améliorer les réglementations

en place. Des efforts dans

ce sens doivent être déployés

à tous les échelons fédéraux

pour que notre pays conserve

et valorise cet atout dans la

concurrence internationale.

En février 2020, la commission

d’experts extraparlementaire

«Forum PME» a

plaidé en faveur de mesures

d’allégement administratif.

Quels ont été les progrès

réalisés depuis lors sur le

plan politique?

Des efforts considérables ont

été consentis au niveau politique

au cours des dernières

années pour alléger la charge

administrative des entreprises

ou éviter l’apparition

de nouvelles charges. À titre

d’exemple, le SECO propose

depuis novembre 2017 Easy-

Gov, un outil efficace pour

simplifier les démarches administratives

des entreprises.

Sur ce guichet en ligne sûr et

fiable, elles peuvent traiter

les procédures d’autorisation,

d’inscription et d’annonce par

voie électronique. EasyGov

permet aux entreprises comme

aux autorités de réduire leur

charge de travail et d’épargner

des coûts. L’offre s’adresse

aux entreprises existantes,

aux start-up et aux créatrices

et créateurs d’entreprises. La

plate-forme est continuellement

enrichie de prestations

administratives, et les services

déjà en ligne sont optimisés.

À quelles améliorations les

PME peuvent-elles s’attendre

au cours des prochaines

années?

La mise en œuvre des motions

16.3388 Sollberger et 16.3360

Groupe libéral-radical est en

cours. La première charge

le Conseil fédéral de présenter

une loi «antibureaucratie»

comprenant des instruments

d’exécution légaux concrets.

Cette loi doit permettre au

Conseil fédéral de diffuser

EasyGov rapidement et à

grande échelle. Quant au frein

à la réglementation demandé

dans la seconde motion, il

vise à limiter les coûts de la

réglementation à la charge

des entreprises. Se fondant

sur le principe de la réduction

des dépenses, l’adoption de

nouvelles réglementations

qui pèsent sur les entreprises

doit être soumise à la majorité

qualifiée du Parlement. Les

deux interventions entendent

diminuer la charge administrative

ainsi que les coûts induits

par les réglementations.

Mon ENTREPRISE

20 01/2022


DIGITALISATION

Portail clients myAXA

aspect non négligeable, confirme Kilian Perrin:

«Par exemple, un contrôle peut mettre au

jour des erreurs de décompte TVA, avec de possibles

répercussions aussi bien juridiques que

financières. Quand les entreprises s’adressent

à nous, souvent, le mal est déjà fait.»

Helio SA reconnaît que pouvoir se concentrer

sur ses activités principales grâce à la diminution

des tâches administratives constitue un

certain privilège. Le choix du numérique s’est

en tout cas révélé payant pour cette entreprise.

Toujours plus de processus peuvent être traités

en ligne. Même les services publics s’y sont mis,

et leurs offres d’administration et de consultation

des données sur Internet augmentent

constamment, constate Kevin Häfeli. Il espère

bien que la tendance se poursuivra. Le CEO

d’Accounto a, lui aussi, observé des changements

en lien avec les charges administratives:

les dépenses les plus importantes sont consenties

dans le passage à des outils numériques, un

investissement initial qui en vaut la peine, en

Le portail clients myAXA vous

donne, en tant qu’entreprise,

un accès complet à tous vos

documents importants.

Vous pouvez ainsi gérer vos

données d’assurance en

ligne, de manière simple et

où que vous soyez. Notre

plate-forme vous offre aussi

de nombreux outils, par

exemple un calculateur de

prévoyance pour votre

avoir de caisse de pension et

une analyse des besoins

d’assurance ou de la sécurité

de votre site Web. Vous

pouvez aussi transmettre vos

annonces des salaires pour

l’assurance collective

d’indemnité journalière en

cas de maladie ou d’accident

par voie électronique, en

toute simplicité. myAXA vous

propose en outre plusieurs

services pratiques, notamment

pour vous épauler dans

les tâches administratives

et les questions juridiques.

myaxa.ch

particulier pour les entreprises nouvellement

créées. Car une fois qu’on s’est engagé sur la

voie numérique, le reste suit très facilement.

Kilian Perrin est aussi confiant pour l’avenir:

«Bientôt, les outils et les processus seront

encore plus interconnectés. Les entreprises

clientes pourront alors utiliser les données

collectées pour identifier leur propre potentiel

d’optimisation et gagner en performance.» ●

Moins d’accidents,

moins d’absences

Prévenir les accidents de loisirs profite aux entreprises.

Le BPA les aide dans cette démarche en leur offrant:

• des conseils et formations pour les spécialistes

de la sécurité et les responsables

• des offres de sensibilisation et moyens d’intervention

pour les collaborateurs

entreprises.bpa.ch

Bureau de prévention

des accidents


22

ENTRETIEN AVEC MARKETING

JOHANNA GOLLNHOFER

«Les PME ne peuvent

pas se soustraire

aux mégatendances»

Économiste et enseignante, Johanna Gollnhofer, 34 ans, mène des recherches

à l’«Institut für Marketing & Customer Insight» de l’université de Saint-Gall

dans le domaine du comportement des consommateurs. Elle nous explique

comment la pandémie a modifié nos comportements et pourquoi toute

PME devrait disposer d’une stratégie marketing différenciée.

Entretien Melanie Ade Photos Marco Vara

Madame Gollnhofer, pendant la crise,

vous avez interrogé à plusieurs reprises

des Suisses et des Suissesses sur

les changements dans leurs comportements

quotidiens. Quelles sont vos

principales conclusions?

Depuis la pandémie, tout le monde parle

de «nouvelle normalité». Mais mieux vaudrait

se demander ce qui est vraiment nouveau et

spécifique à la crise sanitaire. Bien entendu,

le monde a changé ces deux dernières années.

Mais il aurait aussi changé sans le coronavirus.

De nombreuses tendances étaient déjà là; elles

ont seulement été accélérées ou renforcées par

la pandémie. Pensons à la digitalisation, au télétravail

ou aux achats en ligne. On peut dire

que la crise a modifié notre comportement de

consommateurs et nos habitudes quotidiennes,

mais pas nos besoins. Nous nous sommes adaptés

parce qu’il le fallait, et non parce que nous

le voulions. Je pense que nous reprendrons nos

anciennes habitudes dans les deux tiers des situations

de la vie quotidienne. Quant aux tendances

induites uniquement par la crise, elles

disparaîtront.

Les tendances induites par la crise?

Par exemple, les nouvelles habitudes d’activité

physique pendant la pandémie. Comme les

salles de sport étaient fermées, j’ai dû, comme

beaucoup d’autres, trouver une nouvelle façon

de faire de l’exercice et je me suis mise à la

course à pied. J’ai donc dû m’équiper. Cela n’a

pas automatiquement fait de moi une pro du

«La crise a modifié

notre

comportement

de consommateurs

et nos

habitudes

quotidiennes,

mais pas

nos besoins.»

Portrait

Johanna Gollnhofer est professeur

associée de marketing

à l’université de Saint-Gall.

Elle est spécialiste des

approches quantitatives

(en particulier l’ethnographie)

dans les études de consommation

et s’intéresse à des

thèmes porteurs liés au

commerce de détail, aux soins

de santé et à l’économie du

partage. Elle mène des

recherches sur le comportement

des consommateurs,

au croisement de la théorie et

de la pratique, à l’«Institut für

Marketing & Customer Insight»

de l’université de Saint-Gall

(IMC-HSG).

jogging. Le jour où les centres de fitness ont

rouvert, ma carrière de joggeuse a pris fin. Mon

besoin n’était pas de courir, mais de faire du

sport. Je l’ai juste satisfait d’une autre façon.

Autre exemple: comme les restaurants étaient

fermés, tout le monde s’est mis à cuisiner et à

acheter des livres de cuisine. Cela ne veut pas

dire que les gens n’iront plus au restaurant une

fois la crise passée, bien au contraire.

Quelles tendances sont appelées

à durer?

Tout ce qui répond à un besoin du client

s’imposera. Songeons au shopping en ligne.

Il existait déjà, mais beaucoup de gens sont

frileux à l’idée de tester quelque chose de

nouveau. Nombre de consommateurs se sont

lancés pour la première fois dans les achats

sur Internet pendant la pandémie. Ils ont

constaté que cela fonctionnait. Et que c’était

même plus pratique que de porter soi-même de

lourds packs d’eau minérale. Il suffit d’essayer

quelque chose pour surmonter un obstacle initial

et se rendre compte qu’il existe des façons

plus simples de satisfaire des besoins. L’être humain

recherche la facilité.

Que restera-t-il d’autre?

Parlons du «New Work», des modèles de

travail flexibles. Parce qu’ils étaient contraints

de changer leur mode de travail, beaucoup ont

découvert les atouts du télétravail, notamment

les gains d’efficacité et de productivité. Les réunions

virtuelles ont réduit les trajets et permis


Mon ENTREPRISE

22

01/2022


ENTRETIEN AVEC JOHANNA GOLLNHOFER

Elle sait ce que veulent

les consommatrices

et les consommateurs:

Johanna Gollnhofer.

01/2022 23

Mon ENTREPRISE


ENTRETIEN AVEC MARKETING

JOHANNA GOLLNHOFER

La chercheuse conseille aux PME

de s’ouvrir à la nouveauté et de

s’inspirer des leaders du marché.

une organisation plus souple du travail. Cela

représente un gain de temps, mais aussi de qualité

de vie. Encore un besoin de satisfait.

Travaillerons-nous tous à domicile

à l’avenir?

Je ne le pense pas. D’une part, la composante

sociale fait défaut dans le télétravail. Nous

avons toutes et tous un besoin naturel d’interaction

et de reconnaissance, qui n’est pas satisfait

si l’on reste chez soi. Il sera intéressant

de voir comment les choses évoluent. Car le

télétravail a aussi des inconvénients: ceux qui

viennent moins au bureau sont souvent oubliés

lors des promotions. Dès que l’heure des promotions

aura sonné, le retour au bureau se fera

tout naturellement.

Comment les PME doivent-elles se

préparer aux nouveaux besoins des

clients?

Il leur sera impossible d’échapper à la digitalisation.

C’est un domaine que de nombreuses

PME ont souvent négligé jusqu’ici, pensant

pouvoir s’en passer. La pandémie a toutefois

contraint la plupart d’entre elles à mettre en

place rapidement une boutique en ligne. Le

simple service complémentaire d’hier est de­

«Je dois me

trouver là

où sont mes

clients, et

les aborder

avec des

contenus

ciblés et

pertinents.»

venu un facteur d’hygiène indispensable, et

répond par ailleurs à un besoin de base de la

prochaine génération. Les jeunes n’ont pas envie

d’aller dîner avec leur banquier ou de recevoir

leur conseiller en assurances chez eux, ils

veulent tout régler en ligne. Sous cet angle, la

crise peut être vue comme une opportunité: la

pandémie a accéléré ce qui se serait de toute

façon produit dans cinq ou six ans.

Sur quels canaux marketing les PME

devraient-elles miser?

Cela dépend de leur clientèle. La question

cruciale est toujours de savoir comment atteindre

ses clients. Si mon groupe cible lit la

gazette commerciale locale, y insérer une annonce

sera utile. Si mon produit vise plutôt une

clientèle jeune et internationale, les canaux numériques

sont plus indiqués. Je dois me trouver

là où sont mes clients, et les aborder avec des

contenus ciblés et pertinents.

Quand les médias sociaux sont-ils

pertinents?

Ici aussi, cela dépend du public cible. Les caractéristiques

démographiques des clients sont

décisives dans le choix du canal. Aujourd’hui,

seuls les plus de 40 ans utilisent encore Facebook,

Mon ENTREPRISE

24 01/2022


ENTRETIEN AVEC JOHANNA GOLLNHOFER

la jeune génération préfère Snapchat ou TikTok.

De plus, l’objectif marketing est important: si

l’on souhaite accroître la notoriété de sa marque,

des vidéos sur TikTok sont tout indiquées. Mais

si l’on veut générer des leads et vendre des produits,

il faut aborder les clients de manière plus

ciblée. Dans le domaine B2B, LinkedIn, notamment,

s’y prête tout particulièrement.

Les PME ont-elles toutes besoin d’une

stratégie marketing ingénieuse pour

rester compétitives?

Oui, je pense que toute PME doit avoir une

stratégie marketing pour survivre. Le marketing

est une passerelle entre une entreprise

et le marché, où se trouvent les clients. On ne

peut pas construire cette passerelle si l’on ne

sait pas ce que l’on veut atteindre et si l’on n’a

pas défini d’objectifs ni de stratégie. Chaque

entreprise devrait être en mesure de souligner

ce qui différencie son offre et en quoi celle-ci

répond à un besoin des clients.

La digitalisation, le développement

durable, le New Work sont sur toutes

les lèvres. Les PME doivent-elles suivre

ces mégatendances?

Elles devraient en tout cas les observer attentivement.

Même si elles ne sont pas directement

concernées, elles doivent être au fait des

attentes des clients. Ceux-ci ont appris à apprécier

certaines tendances. Si je suis habituée

à pouvoir renvoyer mes commandes Zalando

gratuitement et simplement, j’attends aussi

ce service de la part d’autres prestataires. Si la

boutique me facture des frais de retour, je n’y

passerai plus jamais commande. Les clients ne

font pas de différence entre un grand groupe

et une PME, seule l’expérience client compte.

Que conseillez-vous donc aux PME?

Les PME ne peuvent pas se soustraire à ces

tendances. Elles doivent donc être ouvertes à

la nouveauté et s’inspirer des leaders du marché.

Sélectionnez des exemples de bonnes pratiques

et appliquez-les à votre entreprise dans

le cadre de petits projets. Essayez, vous n’avez

pas grand-chose à perdre!

Quel est le meilleur canal de distribution:

la boutique en ligne ou l’espace

de vente?

L’expérience client est nettement plus forte

dans un magasin, car nos cinq sens sont sollicités:

nous voyons, entendons, sentons, goûtons

«Le marketing

est une passerelle

entre une

entreprise et

le marché,

où se trouvent

les clients.»

En quelques

mots

Mon plat préféré

Les pâtes.

Ma matière préférée

à l’école

Le latin.

Un domaine dans lequel

je n’excelle pas

La patience.

Un rêve que j’aimerais

réaliser

Un appartement en duplex.

Mon plus grand défaut

Je suis accro au travail, même

en privé. Mes week-ends sont

hyper minutés.

Pour me détendre,

je fais...

Du ski.

Je ne sors jamais sans...

Mon smartphone.

Mes réseaux sociaux

LinkedIn.

Si je devais m’expatrier,

ce serait à...

Vancouver.

et touchons le produit. Cela nous permet de

créer avec une marque un lien émotionnel qui

renforce l’expérience client. Une boutique en

ligne n’offre pas cela, mais a d’autres atouts

évidents, comme la commodité d’une livraison

à domicile. Je crois donc que l’avenir appartient

aux modèles hybrides permettant par

exemple de vivre l’expérience client dans un

show-room, d’y commander le produit et de se

le faire livrer chez soi. Plus besoin ainsi de s’encombrer

de sacs.

Vous consacrez une partie de vos recherches

aux interfaces vocales. Cette

technologie n’a pas encore trouvé sa

place chez moi, mais la prochaine

génération grandit avec elle. Les

assistants vocaux vont-ils changer le

monde?

Alexa, Siri et les autres ne sont en fait que des

interfaces qui nous facilitent la vie, puisqu’il

n’est plus nécessaire d’écrire pour chercher

quelque chose. Cette technologie ne s’est pas

encore imposée, car elle n’en est encore qu’à

ses débuts. Je pense toutefois qu’elle va changer

nos vies. Comme souvent, il n’y aura pas

de Big Bang, cela se fera en douceur, sans que

nous le remarquions vraiment. De telles technologies

mettent du temps à s’établir. C’est

comme avec les codes QR: ils existent depuis

très longtemps, mais au début personne ne les

utilisait, alors qu’aujourd’hui, ils sont partout.

On associe souvent la notion d’étude

de marché empirique à des analyses

vastes et coûteuses. Une PME peut-elle

se le permettre?

Bien entendu. Les sondages en ligne quantitatifs

sont devenus bon marché, et une enquête

représentative ne coûte plus que quelques milliers

de francs. On peut aussi miser sur l’approche

qualitative et interroger ses propres

clients sur leurs besoins. Cette solution peu

coûteuse se prête très bien aux PME. ●

01/2022 25

Mon ENTREPRISE


1.0 0.8 0.6 0.4 0.2 0.0

GRAPHIQUE: COMMERCE EXTÉRIEUR

Le succès des exportations suisses

Les exportations représentent près de deux tiers du produit intérieur brut de

la Suisse. Pratiquement aucun autre pays ne fait mieux. Les médicaments

et autres produits pharmaceutiques «made in Switzerland» sont particulièrement

demandés: ils représentent plus de la moitié des exportations.

Importations 2021*

200,8 mrd CHF

+10,1% par rapport à 2020

259,5 mrd CHF

+15,2% par rapport à 2020

Exportations 2021*

Croissance

Alors qu’il subissait encore le

contrecoup de la pandémie

en 2020, le commerce extérieur

suisse a atteint un niveau

record en 2021.

27%

Allemagne

9%

Italie

Part des 3 principaux

pays de destination

Part des 3 principaux

pays fournisseurs

9%

Chine

L’industrie chimique et

pharmaceutique

comme principal moteur

des exportations

Exportations par branche économique:

le secteur pharmaceutique a

davantage exporté vers l’étranger que

toutes les autres branches réunies.

Même l’horlogerie est loin derrière.

En milliards de francs

130,9

Produits chimiques

et pharmaceutiques

31,2

Machines et

électronique

22,3

Horlogerie

18%

Allemagne

17,4

Instruments de

précision

17%

États-Unis

6%

Italie

14,6

Métaux

10,5

Bijouterie et

joaillerie

(en mrd CHF)

Total des exportations

Machines, appareils, électronique

Produits chimiques et pharmaceutiques

1990

88,3

25,5

18,4

2021

259,5

31,2

130,9

Évolution des exportations suisses

Le secteur des machines fait pratiquement du

surplace depuis trente ans, mais les exportations

pharmaceutiques, véritables locomotives de

la hausse, ont été multipliées par sept sur cette

période.

9,5

Denrées alimentaires,

boissons

et tabacs

Exportations par

habitant et par canton

Le canton de Bâle-Ville exporte 50 fois plus de

marchandises par habitant que le dernier du

classement, Appenzell Rhodes-Intérieures. Le

canton de Neuchâtel, spécialisé dans l’horlogerie,

occupe la deuxième place. Le canton

de Zurich, habitué au succès, doit en revanche

se contenter de l’avant-dernière place.

Chiffres 2020, en CHF

5,3

Véhicules

4,9

Textiles,

habillement,

chaussures

BS

NE

ZG

SH

GE

JU

OW

AG

BL

NW

SG

TI

VD

338 559

105 226

88 575

38 179

31 523

27 340

24 439

21 314

20 516

19 506

19 428

16 105

16 094

SO

UR

TG

BE

AR

GL

GR

FR

SZ

VS

LU

ZH

AI

15 304

14 170

13 837

13 457

13 427

12 914

12 690

12 080

11 673

10 580

9 137

8 243

6 519

3,6

Matières

plastiques

1,5

Papier et

produits des arts

graphiques

* Total conjoncturel (hors métaux précieux, pierres gemmes, objets d’art et antiquités).

Sources: Statista, Statistique du commerce extérieur de l’Administration fédérale des douanes

Mon ENTREPRISE

26 01/2022


Responsabilité

Questions des lecteurs

Loi sur la protection

des données

En 2018, nous avons fait analyser nos processus

relatifs à la protection des données

par des experts, puis mis en place un concept

global au sein de notre entreprise. Satisfaisons-nous

aux exigences de la nouvelle loi

fédérale sur la protection des données?

T. M., Hergiswil

Les entreprises suisses ont raison de se pencher

sur cette question, car la nouvelle loi sur la

protection des données pourrait entrer en

vigueur au deuxième semestre 2022. Elle prévoit

de nouveaux mécanismes d’application, par

exemple un droit d’accès simplifié pour la personne

concernée ou de nouvelles compétences

pour le Préposé fédéral à la protection

des données et à la transparence. Ce dernier

pourra désormais ouvrir une enquête d’office et

prendre des décisions contraignantes, voire imposer

des amendes allant jusqu’à 250 000 francs.

Contrairement à ce que prévoient les règles

actuelles, la nouvelle loi va imposer une information

explicite concernant l’ensemble des

données saisies et non plus les seules données

sensibles. Les déclarations de protection des

données vont donc devoir être intégrées dans

les processus. Au-delà de ces considérations, les

PME suisses ont tout intérêt à examiner leurs

concepts et à demander à un expert d’en vérifier

la conformité par rapport à la nouvelle loi. Le

recensement et l’examen périodiques de l’ensemble

des données personnelles et des flux de

données sont nécessaires pour permettre d’en

analyser l’utilisation dans le cadre des activités

de l’entreprise et de supprimer celles qui ne

sont pas nécessaires. Le nettoyage régulier est

également une bonne façon de sensibiliser à cette

question les collaborateurs chargés d’appliquer

au quotidien les dispositions relatives à la protection

des données.

Hedwig Zingg Sanchez

Lic. jur., avocate, responsabilité

civile pour préjudices

de fortune, AXA

Photos: iStock; màd

Investir comme les

professionnels

Pour faire fructifier son argent, il est judicieux d’investir au moins

une partie de ses avoirs dans des actions et d’autres classes d’actifs

offrant une perspective de rendement malgré le bas niveau des taux

d’intérêt. C’est précisément là qu’intervient EasyInvest, une nouvelle

solution de gestion de fortune permettant d’effectuer des placements

sur les marchés financiers de manière simple et flexible.

En fonction du profil de risque individuel, une stratégie de placement

personnalisée est proposée, qui peut être adaptée à tout moment par

la suite. Quatorze classes d’actifs peuvent être combinées librement,

sous forme de fonds à gestion active ou passive investissant dans des

actions, des obligations, de l’immobilier et des métaux précieux.

La procédure est simple et pratique. La sélection, le suivi et l’échange

des fonds sont confiés aux spécialistes en placements d’AXA, tandis

que la souscription et la gestion des fonds s’effectuent de façon entièrement

automatisée en arrière-plan.

Le portail de prévoyance myAXA garantit, quant à lui, une transparence

parfaite et le contrôle du portefeuille de placement à tout moment.

De plus, les avoirs investis restent disponibles en permanence,

car ils ne sont pas liés à une durée minimale et peuvent être retirés

de manière flexible.

«Avec EasyInvest, les particuliers peuvent investir leur argent comme

des professionnels, même s’ils ne disposent d’aucune connaissance

préalable dans le domaine des placements. De plus, ils profitent de

conditions habituellement réservées aux investisseurs institutionnels

et aux gros investisseurs», déclare Lukas Kienast, responsable Gestion

des produits Prévoyance individuelle chez AXA Suisse.

axa.ch

01/2022

27

Mon ENTREPRISE


NEW WORK

Valeurs

nouvelles,

structures

anciennes

La jeune génération n’a plus les mêmes

attentes professionnelles que ses aînés. Pour

la contenter, de nouvelles formes et

modèles de travail s’imposent. Une carte à

jouer pour les PME.

Texte Marion Fehr Photos Marco Vara

Reto Baumgartner est aux petits

soins avec son personnel. À la

clé, des bureaux accueillants, du

mobilier moderne et surtout

un modèle de travail basé sur la

responsabilité de chacun.

Mon ENTREPRISE

28 01/2022


NEW WORK

Mon Entreprise

N

otre nouveau modèle de travail a

suscité un regain de motivation

dans l’entreprise», se félicite

Reto Baumgartner, copropriétaire

de l’agence d’e-commerce

MySign SA à Olten (SO). Il y a près de cinq ans,

lui et ses deux partenaires ont mis en place

l’holocratie, une forme d’organisation non hiérarchisée

qui répartit l’autorité au sein de l’entreprise.

Dénommée «New Work» ou Monde

du travail 4.0, cette conception du travail est

depuis lors appliquée avec conviction chez

MySign. Si la digitalisation est le principal moteur

de cette mutation, les valeurs nouvelles

guidant la jeune génération poussent également

les entreprises à se réinventer.

New Work: une opportunité

Le New Work, ou nouveau travail, a germé

dans l’esprit du philosophe germano-américain

Frithjof Bergmann comme une solution alternative

au salariat façonné par le capitalisme moderne.

Aujourd’hui, ce sont les collaboratrices

et les collaborateurs qui sont au centre du New

Work: s’ils se sentent bien au travail, trouvent

du sens dans leur activité et l’exercent volontiers,

leur motivation et leur engagement au

travail augmentent, ce qui ne peut que bénéficier

à l’entreprise. Heike Bauer, coach et consultante

en New Work, a notamment lancé l’étude

«Arbeitswelt 4.0» (Monde du travail 4.0) menée

par la Haute école spécialisée du nord-ouest de

la Suisse (FHNW). Elle l’affirme: «Le tournant

vers une culture d’entreprise considérant la satisfaction

du personnel comme l’une des principales

missions de l’entreprise est une énorme

chance à saisir pour les PME.»

Pour autant, ces dernières ont encore du chemin

à parcourir: comme le montre l’étude

menée par la FHNW en 2019, seules 12% des

entreprises sondées se situent actuellement à

un stade avancé de leur transformation vers le

Monde du travail 4.0, tandis que 45% sont à

mi-chemin du processus et que 43% viennent

à peine de l’entamer. Heike Bauer sait pourquoi

les entreprises, et en particulier les PME, ont du

mal à franchir le pas vers ce nouveau monde

du travail. «Il est difficile de rompre avec les

structures anciennes. Le modèle hiérarchique

et les plans de carrière consistant à gravir les

échelons demeurent profondément ancrés. Les

nouvelles idées mettent du temps à s’imposer»,

explique-t-elle. L’étude de la FHNW parvient à

la même conclusion: elle voit dans le manque

de connaissances (42%), la rigidité de certaines

Fondée en 1998 par Reto

Baumgartner et Mike

Müller, MySign est devenue

ces dernières années

une agence d’e-commerce

renommée qui emploie

désormais 40 spécialistes

sur son site d’Olten. Depuis

2021, elle fait partie

du groupe Allgeier. Ses

spécialistes en conception,

en expérience utilisateur

(UX), en développement de

fonctions Frontend et de

logiciels, en marketing et en

gestion de projet répondent

en interne à tous les besoins

des projets. Depuis ses

débuts, MySign porte avec

succès la double casquette

d’agence multiservices et de

maison de logiciels.

mysign.ch

Le Monde du travail 4.0

Beaucoup d’entreprises ont

encore du chemin à parcourir

sur la voie de leur transformation.

43% n’en

sont qu’au

début

12% se situent

à un stade

avancé de leur

transformation

45% sont à

mi-chemin

du processus

structures de management et d’organisation

(41%) et les conflits avec d’autres priorités

stratégiques (35%) les principales barrières qui

bloquent les entreprises. Beaucoup de salariées

et de salariés aspirent toutefois, à l’instar du

personnel de Reto Baumgartner, à avoir des

horaires et des lieux de travail flexibles, à pouvoir

prendre des initiatives et à participer aux

décisions.

Le changement demande du temps et une

stratégie claire

Heike Bauer et Reto Baumgartner l’admettent:

une telle mutation ne se fait pas du jour au

lendemain. Tous deux soulignent combien

il est important que les mentalités évoluent

pour amener l’entreprise tout entière à adopter

le changement. Cela demande du temps et

un plan de route: «Il est nécessaire d’avoir une

stratégie claire quant à la façon dont on entend

mener à bien la transformation, et de communiquer

clairement à ce sujet», relève la spécialiste

en New Work. Or il ressort de l’étude de

la FHNW que 76% des entreprises n’ont pas de

stratégie ou qu’elle est inconnue du personnel.

«La marge d’amélioration en la matière est

considérable», commente Heike Bauer. Si la recette

miracle n’existe pas, certains ingrédients

sont indispensables: «Le personnel doit être impliqué

dans le processus, et il faut tenir compte

des individualités.» Dans la plupart des entreprises,

il n’en va pas (encore) ainsi, comme en

témoigne l’étude de la FHNW: 58% des entreprises

ne font pas participer leurs salariés et

salariées à la mise en place du Monde du travail

4.0. Il s’agit d’y remédier, insiste Heike Bauer,

qui recommande de commencer par une enquête

auprès du personnel: «L’entreprise doit

connaître l’état d’esprit de ses forces vives et

impliquer celles-ci dans les mesures ultérieures

si elle compte réussir son entrée dans le nouveau

monde du travail.»

Placer l’humain au centre

Chez MySign, le personnel a été convié à embarquer

dès le début du voyage: «Alors que

nous réfléchissions à refondre notre structure

organisationnelle, nous avons demandé à un

conseiller d’expliquer à l’équipe à quoi ressemblerait

notre nouvelle forme de collaboration

et comment nous allions cheminer dans cette

direction tous ensemble.» Les trois propriétaires

ont ensuite pris la décision définitive

en concertation avec l’équipe dirigeante qui

était alors en place. Avant l’introduction du


01/2022 29

Mon ENTREPRISE


NEW WORK

Pour Heike Bauer, spécialiste en New Work, le Monde du travail 4.0 constitue une formidable possibilité pour les PME.

nouveau modèle, l’agence au grand complet,

des propriétaires aux apprentis, a suivi une

formation interne. «Ces quatre jours nous ont

mis sur un pied d’égalité et nous ont fourni les

outils nécessaires», déclare Reto Baumgartner.

Puis, tout a été affaire de temps et de pratique.

La nouvelle méthode de travail a su conquérir

le personnel, à l’exception d’un ou de deux

membres qui ont eu du mal à l’assimiler. «L’autonomie

faisait déjà partie de nos habitudes

de travail, ce qui a incontestablement joué

en notre faveur», estime l’ancien directeur

d’agence. Si des personnes peinent à trouver

leur place dans la nouvelle structure, la séparation

n’est pas forcément la conséquence

logique, explique Heike Bauer: «Bien souvent,

l’inconfort et l’inquiétude ont des causes

banales. Je préconise donc, comme l’a fait

MySign d’ailleurs, de commencer par chercher

le dialogue avec une aide extérieure et de recueillir

les impressions de ces personnes.» Les

formations visant à amener tout le personnel

au même niveau sont également utiles à cet

égard. «Il faut à tout prix combler le fossé intergénérationnel,

par exemple grâce à des programmes

de mentorat dans le cadre desquels

les jeunes aident leurs aînés à se mettre à jour

dans le domaine numérique et bénéficient en

retour de l’expérience de leurs collègues plus

aguerris», ajoute la spécialiste.

Conseils

pour les PME

1.

Sonder le personnel quant

à sa satisfaction vis-à-vis

de l’entreprise

2.

Élaborer des principes directeurs

et des valeurs qui posent

un cadre d’orientation commun

3.

Encourager, voire exiger

l’action autonome de la part

des collaboratrices et des

collaborateurs

4.

Prévoir également des

marques de considération qui

ne soient pas directement liées

à l’entreprise

5.

Prendre des mesures favorisant

l’identification à l’entreprise

6.

Se doter d’une infrastructure

propice aux modes de travail

innovants et sains

7.

Proposer des lieux et des modèles

de travail flexibles, le tout

assorti d’une assistance technique

et des outils nécessaires

8.

Recueillir les avis régulièrement

et présenter la mise en œuvre

sur la base des résultats déjà

obtenus

Source: Heike Bauer

Mon ENTREPRISE

30 01/2022


NEW WORK

Mon Entreprise

Une conjonction de facteurs

L’humain est une chose, mais qu’en est-il du

lieu de travail et de l’infrastructure dans le

Monde du travail 4.0? «Évidemment, on ne saurait

se contenter de mettre un bureau partagé

et un baby-foot à la disposition du personnel.

Pour que la nécessaire culture de la confiance

s’instaure, il ne suffit pas d’emménager dans

un bureau paysager baigné de lumière», poursuit

Heike Bauer. Mais des locaux agréables

contribuent à plus de satisfaction, comme a

pu le vérifier l’agence MySign. Les volumes

amples et clairs, que ne viennent cloisonner

que quelques panneaux en verre courant

jusqu’au plafond, sont agrémentés de mobilier

moderne. «Nous souhaitons que les gens se

sentent bien ici», confirme Reto Baumgartner.

Et Heike Bauer d’ajouter: «Le lieu de travail et

l’infrastructure doivent en effet être aménagés

en conséquence. Mais cela n’implique pas forcément

de transformer intégralement les locaux:

autoriser le télétravail ou le travail dans un

espace de coworking peut déjà constituer une

Heike Bauer est consultante

en New Work, spécialiste

en conseil et en mentorat

en lien avec le Monde du

travail 4.0, mais aussi conférencière

et organisatrice

d’enquêtes dans les entreprises

dans le domaine

de l’Employee Experience.

Elle a figuré parmi les

membres d’origine de Future

Work et accompagne les

entreprises sur la voie d’un

monde du travail nouveau

et numérique à travers l’approche

New Work. Elle écrit

pour plusieurs plates-formes

de connaissances, a créé

le groupe LinkedIn New Work

Zürich et fait partie de

l’équipe qui anime le Zürich

New Work Meetup.

gonline.ch

première étape importante.» La technologie le

permet. Reste à donner au personnel le droit et

l’envie de mettre à profit ces possibilités.

Une fois le nouveau modèle de travail en place,

le voyage est cependant loin d’être terminé: les

collaboratrices et les collaborateurs doivent

ensuite être encouragés et incités jour après

jour à agir de manière autonome, et l’équipe

doit pratiquer une communication critique et

transparente. Chez MySign, on a également

suivi ce principe. «Nous échangeons constamment

les uns avec les autres. Si une personne

n’est pas satisfaite de sa situation professionnelle,

elle peut à tout moment proposer une

amélioration et la mettre en œuvre», souligne

Reto Baumgartner.


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RISK REPORT 2021

La Suisse se

montre sereine

En octobre 2021, AXA a publié la 8 e édition de son Future Risk

Report annuel. Après une année 2020 dominée par la pandémie,

le changement climatique redevient le risque numéro 1 à l’échelle

planétaire. La population suisse se dit toutefois moins préoccupée

par les risques émergents et fait confiance à ses institutions.

Texte Marcel Rubin

A

XA a une nouvelle fois interrogé

plus de 23 000 personnes dans le

monde, mêlant des spécialistes de

la gestion des risques et l’opinion

publique, sur les menaces de demain.

Bien que détrônée de la première place

par le changement climatique, la pandémie

demeure très présente dans les esprits. Plus de

70% des personnes sondées se sont dites préoccupées

par les futurs risques sanitaires et leurs

conséquences. L’évaluation varie toutefois selon

les régions du monde: les pandémies et les

maladies infectieuses restent l’inquiétude prin­

cipale en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique,

alors qu’elles redescendent à la troisième place

en Europe et aux États-Unis. Comme durant

les années précédant la pandémie de coronavirus,

les personnes interrogées dans ces deux

dernières régions se jugent exposées avant tout

aux risques liés au changement climatique. Ces

inquiétudes sont particulièrement fortes en Europe,

tandis qu’aux États-Unis, les cyberrisques

sont pour la première fois considérés comme la

principale menace.

En Suisse également, la peur des cyberrisques a

constamment augmenté ces dernières années.

Mon ENTREPRISE

32 01/2022


FUTURE RISK REPORT 2021

Le nombre croissant de cyberattaques enregistrées

depuis le début de la crise sanitaire a

contribué à cette évolution et fait remonter ce

risque à la deuxième place, derrière celui du

changement climatique. Ce sont surtout les

spécialistes interrogés qui y voient une menace

importante, alors que la population suisse reste

davantage marquée par la pandémie. Elle l’est

toutefois moins que d’autres pays: en moyenne,

la Suisse est le pays qui s’inquiète le moins des

risques sanitaires. Ce constat s’applique aussi

au changement climatique. Globalement, les

Suisses se disent certes plus préoccupés par

la crise climatique que d’autres régions du

monde, mais dans ce domaine également, ils

se montrent plus sereins que leurs voisins européens.

S’agissant des autres risques émergents,

qui concernent aussi bien notre pays que le

monde en général, le tableau est le même: la

Suisse se sent peu vulnérable. Cette vision plus

positive de l’avenir s’explique notamment par

la confiance que la population place dans ses

institutions. Près de trois quarts des personnes

sondées, soit beaucoup plus que la moyenne

mondiale, estiment que les institutions publiques

contribueront à résoudre les problèmes

liés aux futurs défis.

Perte de confiance dans la mondialisation

Les participants à l’étude ont également été interrogés

sur la mondialisation croissante: 54%

estiment que celle-ci a des effets positifs et en

attendent des avantages à long terme pour la

population mondiale. À noter ici que les Suisses

ont évalué cet aspect exactement comme la

moyenne mondiale. Celle-ci était plus élevée

de 7% il y a un an. Par rapport à il y a un an,

davantage de personnes portent aujourd’hui

un regard plus critique sur la mondialisation

et l’associent à des effets plus négatifs.

Malgré cela, une majorité (55%) reste persuadée

que les futures menaces devraient être traitées

au niveau mondial. En s’inscrivant à 13%,

la confiance au niveau des continents est nettement

plus faible que dans les différents pays.

Ceux-ci (26%) estiment qu’il est de leur devoir

de se préparer aux futurs risques et d’agir en

conséquence.


Top 3

Après une année 2020

dominée par la pandémie, le

changement climatique

redevient le risque numéro 1

à l’échelle planétaire.

1 Changement climatique

Comme durant les années précédant

la pandémie de coronavirus,

les personnes interrogées se

jugent exposées avant tout aux

risques liés au changement

climatique.

2 Cyberrisques

Le nombre croissant de cyberattaques

enregistrées depuis le

début de la crise sanitaire a fait

remonter ce risque à la deuxième

place, derrière celui du changement

climatique.

3 Instabilité géopolitique

Par rapport à il y a un an, un

nombre croissant de personnes

portent aujourd’hui un regard

plus critique sur la mondialisation

et l’associent à des effets plus

négatifs.

L’étude

La huitième édition du Future

Risk Report d’AXA a été

publiée en 2021. Cette étude

mondiale mesure et classe

l’évolution de la perception

des risques émergents. Avec le

concours de l’institut d’études

IPSOS et du cabinet de conseil

et d’analyses géopolitiques

EURASIA, un panel de plus de

23 000 personnes dans le

monde, mêlant des spécialistes

de la gestion des risques

et l’opinion publique, a été

interrogé.

Trois questions à:

Volker Reinthaler,

Chief Risk Officer

d’AXA Suisse

Selon le Future Risk

Report, le changement

climatique est redevenu

le risque numéro 1

dans le monde.

Quels risques préoccuperont

le plus les

PME suisses à l’avenir?

Tout d’abord, le changement

climatique entraîne

des risques physiques,

comme des inondations,

des sécheresses ou des

instabilités de terrain,

qui sont critiques pour

certaines PME, selon

leur modèle commercial

ou leur emplacement.

Ensuite, il y a les risques

de transition découlant

du passage à une économie

à faibles émissions

de CO 2. Ainsi, un changement

de comportement

des clients, comme la demande

de produits plus

durables, peut faire vaciller

des modèles commerciaux

entiers. Pour

les entreprises actives à

l’international, la stabilité

géopolitique constitue

par ailleurs un risque non

négligeable en termes

de chaînes de livraison

ou de débouchés.

On observe de grandes

différences entre les

régions: aux États-Unis,

les cyberrisques sont

considérés comme la

principale menace.

Ce danger est-il sousestimé

en Europe?

Je dirais plutôt que le

thème du climat y bénéficie

d’une plus grande

acceptation qu’aux États-

Unis. Des études révèlent

cependant que les PME

notamment sous-estiment

les cyberrisques

parce qu’elles ne se

considèrent pas comme

des cibles potentielles.

Or elles sont de plus en

plus visées par les criminels

de la Toile, car

elles ne peuvent investir

autant dans leur sécurité

informatique que les

grands groupes.

Quels sont, selon vous,

les principaux risques

pour notre société?

À court terme, c’est l’inflation

qui m’inquiète le

plus. Nous nous sommes

habitués à ce que les

banques centrales et les

responsables politiques

contrôlent avec précision

le contexte macroéconomique.

Au cours des

dix dernières années,

l’abaissement des taux et

les assouplissements

quantitatifs des banques

centrales ont empêché

une crise économique

de grande ampleur. Si un

relèvement rapide des

taux devenait nécessaire,

il pourrait avoir des

conséquences négatives

notables sur les marchés

financiers et sur l’économie

réelle. À moyen et

à long terme, je considère

clairement le changement

climatique comme

le principal risque pour

notre société.

Interview Melanie Ade

01/2022 33

Mon ENTREPRISE


Ma fierté

Marianne Hess, propriétaire

et gérante de Vicolo Sàrl à

Lenzbourg, et son compagnon

Erich Schmid.

Plaisir des yeux et des papilles

À vrai dire, je n’avais jamais souhaité me mettre

à mon compte. Mais un soir de 2007, alors que

nous nous promenions dans la vieille ville de

Lenzbourg, mon compagnon et moi sommes tombés

sur ce local inoccupé. C’est là qu’est née l’idée

totalement folle d’ouvrir un café et une épicerie

fine proposant des spécialités méditerranéennes.

Le lendemain, le local était à nous, et trois mois

plus tard, nous ouvrions notre temple culinaire.

Mon compagnon Erich, qui avait déjà sa propre

entreprise, m’a énormément aidée au début, car

j’avais beaucoup à apprendre. Aujourd’hui, nous

proposons une large gamme de produits fins:

spécialités méditerranéennes, «Bsetzi-Stei» en

chocolat de notre création, paniers surprise, et

cadeaux d’entreprise ou aux clients. Je suis soutenue

par trois collaboratrices de longue date et,

pendant la saison haute qui précède les fêtes, par

la fondation «Orte zum Leben». Grâce à notre jolie

boutique en ligne, nous touchons des clients à

travers toute la Suisse, ce qui me rend fière. Je n’ai

jamais regretté cette décision; c’est la plus belle

expérience que j’aie jamais vécue.

vicolo.ch

Mon ENTREPRISE 34

01/2022


Ma fierté

Gabriella Vazquez,

propriétaire de Lia Sol

Beauty & Nails GmbH

Entre des mains expertes

J’ai toujours voulu travailler au contact des autres et

les rendre heureux. En 2011, j’ai réalisé ce rêve: depuis,

j’aide mes clientes et mes clients à se sentir mieux dans

leur peau et à gagner en confiance. Je suis spécialisée

dans les soins du visage et les traitements anti-âge de

pointe. Après avoir soigneusement étudié les traitements

précédents et établi un diagnostic précis du type

de peau et de son état, j’élabore un programme de soins

individuel. Ce qui m’importe, c’est d’offrir un conseil

personnalisé, afin que mes clientes et mes clients comprennent

ce qui est primordial dans leur routine de

soin quotidienne à la maison. C’est pourquoi mes rendez-vous

incluent toujours un conseil complet et adapté

au type de peau concernant les produits à utiliser chez

soi. Voir que mon travail aide mes clientes et mes clients

à se sentir mieux est une satisfaction de tous les jours.

Je suis très fière d’avoir réussi, ces dix dernières années,

à concilier vie professionnelle et vie de famille, et de

n’avoir jamais abandonné malgré de nombreux obstacles.

En effet, je suis convaincue que tout arrive pour

une raison. Aujourd’hui, mon principal objectif est de

créer ma propre gamme de soins; j’y travaille de façon

intensive avec un ami, chimiste de métier.

liasol.ch

01/2022 35

Mon ENTREPRISE


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