Panorama de presse quotidien du 29 11 22
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PANORAMA DE PRESSE
Du 29/11/2022
- Politique …………………………………………………………………………..……………….…p.2-13
- Economie..….…….…………………………………………………………………………..…..…p.14-21
- Droit-Social…………………………………………………………………………..……………….p.22-23
- Commerce-Cuvées………………....…………………………………………………..………..p.24-29
- Salon…………………………………………………………………………………………….……….p.30
- Communication……………………………………………………………………………………..p.31-33
- Entreprise-Gestion-Fiscalité…………………………………………………………………..p.34-35
- Conférence-Culture-Patrimoine……………………………………………………..……..p.36-44
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Web
FRA
Famille du média : PQR/PQD (Quotidiens régionaux)
Audience : 14163667
Sujet du média : Actualités-Infos Générales
28 Novembre 2022
Journalistes : Marie
Blanchardon
Nombre de mots : 483
www.leparisien.fr p. 1/2
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Plus écolos que l'aluminium, les coiffes des bouteilles de champagne seront
fabriquées en papier
À partir de janvier, le papier va commencer à remplacer l'aluminium pour la fabrication des coiffes de bouteille de
champagne, cet ornement placé au niveau du col. Une alternative « imbattable » en termes de bilan carbone.
Plus épaisse, avec une allure plus brute, la coiffe en papier est une innovation. Elle va permettre à certains vignerons de
singulariser leur cuvée haut de gamme à partir de 2023. DR/Perrin SGVC
Des problèmes d'approvisionnement en aluminium dans un contexte géopolitique compliqué et une crise de l'énergie... C'est
le point de départ des démarches pour la mise en place de coiffes en papier, cet élément qui étreint le bouchon et une partie
du col des bouteilles de champagne. « Depuis quelques mois, on a des difficultés pour s'en procurer et on subit une
augmentation du prix de plus de 50 %. L'aspect écologique a également donné un coup d'accélérateur », détaille Laurent
Panigai, directeur du Syndicat général des vignerons de la Champagne.
Certains vignerons ont même pris de l'avance en prolongeant la démarche environnementale entreprise dans leurs vignes
jusque dans l'habillage de leur bouteille. C'est le cas notamment du producteur Pierre Trichet installé à Trois-Puits près de
Reims. Sa cuvée « Rosé de saignée » en est un bel exemple. La coiffe fournie par Vipalux à Reims est en fibre végétale et est
apposée par simple pression. Elle ne contient ni encre, ni colle et est à 100 % recyclable.
«Casser les codes»
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Plus écolos que l'aluminium, les coiffes des bouteilles de champagne seront
fabriquées en papier
28 Novembre 2022
www.leparisien.fr p. 2/2
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« Casser les codes de la Champagne traditionnelle avec un packaging original, hors norme, innovant et plus que jamais
respectueux de la Nature », voilà comment la Maison Trichet assume son nouveau pari. Depuis, d'autres vignerons ont décidé
d'engager une démarche similaire. « Cette coiffe valorisera des cuvées haut de gamme. Cet aspect micro-sculpté avec toutes
ces pliures, ça donne une allure plus brute. C'est en fibre végétale de papier, ça fait un lien avec la terre et le vivant », détaille
Laurent Panigai.
Aujourd'hui en Champagne, Vipalux installé à Reims est le seul capsulier producteur de coiffes en papier. Mais le SGVC
parie sur un bel essor de cette innovation même si le rendu est différent de celui offert par la coiffe en aluminium. Car celle-ci
résiste aussi à l'eau et supporte les impressions numériques ainsi que le gaufrage. Seul bémol, cette alternative est plus
onéreuse : une coiffe basique revient à 15 centimes quand la même en papier avoisine les 45 centimes. « Mais en termes de
bilan carbone c'est imbattable, concède Laurent Panigai. En janvier, on va démarrer avec quatre vignerons. Notre ambition
c'est qu'une centaine de milliers de bouteilles soit habillées avec une coiffe en papier. On aura une volumétrie qui permettra
d'optimiser son prix ».
Rendez-vous en 2023 pour les premiers retours des vignerons et surtout de leurs clients.
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Presse écrite
FRA
Famille du média : PQR/PQD
Edition : 29 novembre 2022
(Quotidiens régionaux)
P.30
Périodicité : Quotidienne
Audience : 363000
Journalistes : -
Nombre de mots : 290
Sujet du média :
Actualités-Infos Générales
p. 1/1
w
ECONOMIE
VITICOLE
Dans "On aura tout bu",Sébastien
Lapaque raconte la Champagne
Somme de portraits de « gentilles
bouteilles » et de vignerons, de
promenades gustatives et d’ap
prentissage, le dernier ouvrage du
romancier Sébastien Lapaque dresse
un état des lieux de la nouvelle géné
ration de ceux qui font le vin. «On
aura tout bu» concentre les ren
contres de l’essayiste français dans
les différentes régions viticoles de
France et du monde, comme l’Uru
gay, la Suisse, la Hongrie, la Bour
gogne, Bandol, mais aussi la Cham
pagne, que Sébastien Lapaque a lon
guement exploré. Celui-ci s’est par
exemple rendu chez des maisons et
des vignerons à la notoriété bien ins
tallée comme le champagne Salon ou
encore Anselme Selosse, mais aussi
des étoiles montantes de l’appella
tion, comme la coopérative du Brun
de Neuville ou encore Maxime Ou
diette, installé à Beaunay.
UNE RENCONTRE ORGANISÉE ENTRE LE SGV
ET LA VILLE
D’EPERNAY
Ainsi, devant un public composé
d'une vingtaine d’amateurs de litté
rature et passionnés du vin, Sébas
tien Lapaque est venu prêsenter son
ouvrage jeudi dernier au musée du
L'auteur était jeudi dernier au musëe du vin et d'archêologie d'Epernay pour prêsenter son ouvrage. D.R
vin de Champagneet de l’archéologie
régionale d’Épernay.S’en est suivi un
temps d’échanges à la boutique du
SGV, au numéro 19 de l’avenue de
Champagne.
«En signant cepartenariat avecla Ville
et le muséed'Epernay,le syndicat gé
nêral des vignerons confirme son rôle
d’acteurincontournablede l’avenuede
Champagne,indique Vincent Léglan
tier, administrateur du SGV.Fort de ce
premier succès, nous envisageons dès à
présent d’autres rencontres de ce
type.
» ■
Sébastien Lapaque, On aura tout bu, aux
éditions Actes Sud : 22,80 euros
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Presse écrite
FRA
Famille du média : PQR/PQD
Edition : 29 novembre 2022
(Quotidiens régionaux)
P.5
Périodicité : Quotidienne
Audience : 312000
Journalistes : -
Nombre de mots : 249
Sujet du média :
Actualités-Infos Générales
p. 1/1
Dans On aura tout bu, Sébastien Lapaque
raconte la Champagne
Somme de portraits de «gentilles bouteilles» et de vignerons, de promenades gustatives et d'apprentissage, le dernier ouvrage du
romancier Sébastien Lapaque dresse un état des lieux de la nouvelle génération de ceux qui font le vin. «On aura tout bu» concentre les
rencontres de l'essayiste français dans les différentes régions viticoles de France et du monde, comme l'Urugay, la Suisse, la Hongrie,
la Bourgogne, Bandol, mais aussi la Champagne, que Sébastien Lapaque a longuement exploré. Celui-ci s'est par exemple rendu
chez des maisons et des vignerons à la notoriété bien installée comme le champagne Salon ou encore Anselme Selosse, mais aussi
des étoiles montantes de l'appellation, comme la coopérative du Brun de Neuville ou encore Maxime Oudiette, installé à Beaunay.
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Une rencontre organisée entre le SGV et la Ville d'Epernay
Ainsi, devant un public composé d'une vingtaine d'amateurs de littérature et passionnés du vin, Sébastien Lapaque est venu présenter
son ouvrage jeudi dernier au musée du vin de Champagne et de l'archéologie régionale d'Épernay. S'en est suivi un temps d'échanges
à la boutique du SGV, au numéro 19 de l'avenue de Champagne. «En signant ce partenariat avec la Ville et le musée d'Epernay, le
syndicat général des vignerons confirme son rôle d'acteur incontournable de l'avenue de Champagne, indique Vincent Léglantier,
administrateur du SGV. Fort de ce premier succès, nous envisageons dès à présent d'autres rencontres de ce type.» Sébastien Lapaque,
On aura tout bu, aux éditions Actes Sud: 22,80euros
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Visite ministérielle
Sur l'arrachage, "j’essaie de ne pas
raconter de conneries" dit le ministre aux
vignerons
Pendant une heure ce 25 novembre, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a visité le
salon des vignerons indépendants à Paris. Avec beaucoup d’écoute et de sincérité, mais sans
grands moyens pour résoudre les difficultés du moment.
Par Bertrand Collard Le 28 novembre 2022 Vitisphère.com
Marc Fesneau (à droite) arrêté sur le stand de Corinne Laurent au salon des vignerons
indépendants à Paris. - crédit photo : B. Collard
Il n’était pas au programme ; il s’y est invité. Lorsqu’il a vu le ministre de l’Agriculture
s’approcher de son stand, Michel Jacquin s’est mis sur son chemin. « Vous êtes venu pour
parler de l’arrachage à Bordeaux ? lui a-t-il demandé. Aujourd’hui, on a besoin d’un plan
social ».
L'arrachage n'est pas la solution
« L’arrachage, c’est ensuite 25 ans sans planter, a répondu Marc Fesneau. Est-ce ce que vous
voulez ? Et si c’est un plan d’urgence qu’il faut pour Bordeaux, l’arrachage [primé] ce n’est
pas la solution car pour l’obtenir il faudra 18 à 24 mois de négociations à Bruxelles. J’essaie
de ne pas vous raconter de conneries. »
« Il y a 500 comptes bancaires bloqués en Gironde et 4 500 dossiers de recouvrement à la
MSA », poursuit le propriétaire du château Lartigue Cèdres à Croignon.
« On voit la détresse qu’il y a en Gironde. Mais on essaie d’être crédible », ajoute le ministre.
Alors que Marc Fesneau retourne au programme prévu, Michel Jacquin nous glisse « on est
clairement dans une fin de non-recevoir ».
Cet imprévu mis à part, la visite Marc Fesneau au salon des vignerons indépendants, porte de
Versailles à Paris, était bien huilée. Ce 25 novembre il a déambulé pendant une heure dans ce
salon grouillant de visiteurs, guidé par Jean-Marie Fabre, le président des Vignerons
indépendants de France. Huit arrêts en tout, plus l’imprévu, pour aborder tous les sujets
d’actualité.
Ça commence à tirer
Premier arrêt au stand du Domaine des Homs, 20 ha à Rieux-Minervois, qui vend tout en
bouteilles et exporte 30 % de sa production. « Avec la taxe Trump, on a eu un coup derrière la
tête, expose Jean-Marc de Crozals, le propriétaire. Puis il y a eu la crise sanitaire sur le
marché français. Pour passer le cap, on a fait un PGE (Prêt Garanti par l'Etat) de 80 000 €.
Ca va être compliqué de rendre les sous à la banque. On a aussi la troisième estocade avec la
crise de l’énergie. Ça commence à tirer. Il faut nous aider à passer ce cap difficile ».
Le ministre écoute. Puis promet : « On va voir ce qu’on peut faire pour le PGE. On va voir ce
qu’il y a de plus efficient pour traiter ces problèmes de trésorerie. »
Il est temps d’aller sur le stand de Régis Falxa, président des vignerons indépendants de
Gironde et à la tête du château Lalande-Labatut. « On ne peut pas être juste sur l’arrachage »,
dit-il au ministre. Ce dernier en convient. « On a lancé un groupe de travail, dit-il. On va se
revoir. »
Direction le domaine Les pins à Bourgueil, tenu par Christophe Pitault. « Vous avez fait une
année correcte ? » demande le ministre.
« On n’a pas gelé, répond Christophe Pitault. Il faut dire qu’on se protège depuis 25 ans. On
a des éoliennes, l’aspersion… »
« Qu’est-ce qui marche le mieux ? »
Pas de vin, pas de vigneron
« L’aspersion. Mais il faut de l’eau. Avec les éoliennes, comme on a de plus en plus de gelées
noires, il faut brûler du bois. Mon père nous a toujours dit : il faut du vin pour servir les
clients. »
« Oui, sinon vous ne pouvez pas faire votre métier. »
A Saint-Pourçain, Corinne Laurent n’a pas de moyen de lutte contre le gel ni contre les autres
fléaux climatiques d’ailleurs. Son stand est le suivant sur le parcours du ministre. « Depuis
2009, nous avons subi neuf fois la grêle, quatre gels et quatre sécheresses, explique-t-elle. La
moyenne olympique pour l’assurance, c’est juste pas possible. Le rendement de référence est
trop faible. Tant qu’on ne sortira pas de cette moyenne olympique, on ne s’assurera pas. Et
de toutes façons, vu la récurrence des aléas climatiques, les assurances ne viennent pas nous
voir. »
De 12 à 60 000 €/an d'électricité
Le domaine Laurent c’est 38 ha en 25 parcelles sur plusieurs communes. « Chez nous les
vignes sont dispersées au milieu des vaches et des champs. On ne peut pas mutualiser de
moyens de protection contre le gel », relate Corinne Laurent.
Pas le temps de déguster. Il faut passer au stand suivant : le domaine Vaysette dans
l’appellation Gaillac. « Vous appréciez le braucol, il parait », entame Nathalie Vaysette.
« Oui vous être vraiment bien renseigné. Quelle est la situation chez vous ? » répond le
ministre.
« On a subi la sécheresse. On a fait moins 30 %. Mais le sujet maintenant, c’est l’énergie :
notre facture d’électricité va passer 12 000 à 60 000 €/an. On va perdre 48 000 € rien qu’en
électricité. »
On regarde ce qu’on peut faire
« On a fait un dispositif qui ne vous correspond pas, admet Marc Fesneau parlant du bouclier
tarifaire. Si vous perdez 48000 €, je comprends que vous avez un problème. On regarde ce
qu’on peut faire. Sous 10 à 15 jours, on aura un dispositif. »
« Nous sommes en HVE », reprend Nathalie Vaysette. Mais Jean-Marie Fabre l’interrompt :
« on en parlera tout à l’heure ».
« Je vois que vous avez bien fait votre parcours, plaisante le ministre avant d’ajouter à propos
des nouvelles règles de certification Haute Valeur Environnementale (HVE) qui font grincer
beaucoup de dents chez les vignerons indépendants : il faut qu’on travaille sur les effets
collatéraux, qu’on regarde ce qu’on peut ajuster ».
On a besoin de monde partout
Au tour de Bertrand Michin d’accueillir le ministre. A peine le voit-il arriver qu’il quitte son
stand pour le rejoindre dans l’allée. Ce vigneron de Menetou-Salon a fait « une magnifique
récolte 2022. On a récolté 2 000 hl sur nos deux domaines. On est au taquet des rendements
partout. » Son problème, c’est la main d’œuvre. Il envisage deux solutions. « Il faut
revaloriser les bas salaires en enlevant les charges. Et les étrangers qui bossent et qui ne font
pas les cons, il faut les faire bosser. On a besoin de monde partout. » « On aurait besoin de
cette main d’œuvre », admet Marc Fesneau. Allusion aux étrangers en situation irrégulière.
Puis Bertrand Michin engage sur les hygiénistes « qui étaient trop écoutés à un moment », sur
la modération, l’éducation au vin. Il veut aussi parler de la conversion au bio. Jean-Marie
Fabre l’arrête : « tu as grillé ton temps ». Bertrand Michin ne veut rien savoir. Il continue :
« une inspectrice m’a dit : vous n’imaginez pas le nombre de gens qui quittent le bio. » Il
n’ira pas plus loin. La petite délégation le quitte pour se rendre chez Vincent Couly, sur le
stand du domaine Pierre et Bertrand Couly à Chinon. C’est là que Michel Jacquin s’interpose
pour parler des malheurs de Bordeaux.
Aider plutôt que contraindre
Vincent Couly, lui « espère juste se développer ». Plutôt que de parler de ce qui ne va pas, il
souligne ce qui marche. Alors qu’il ne s’y attendait pas, il a bénéficié du plan de relance postcovid
pour réaliser son projet de planter 6 000 arbres. Une heureuse surprise pour lui. Avec la
réforme de l’apprentissage, il a pu passer d’un alternant sur sa propriété à quatre. « Ce qui
s’est passé sur l’alternance, c’est un bonheur », savoure Vincent Couly. Son message au
ministre : « il faut aider les gens plutôt que les contraindre. »
On termine chez Philippe Bourrier, propriétaire du château de l’Ou à Montescot dans le
Roussillon. « Ici, ils font des choses magiques », introduit Jean-Marie Fabre. Philippe
Bourrier explique qu’il a dû miser sur l’export, le Roussillon souffrant d’une petite notoriété
en France. Il raconte son passage en bio. La progression de ses ventes. Le ministre écoute.
Puis se détourne un instant. « On vous le rend dans deux minutes », dit-il s’adressant aux deux
visiteurs dont la dégustation a été suspendue dès son arrivée.
Simplifier les tâches administratives
« L’export c’est beaucoup d’efforts, reprend Michel Bourrier. On a besoin de chasser en
meute. » Sa demande ? « Il faut simplifier les tâches administratives. Je pense à la
déclaration d’échange de bien : à quoi bon tout ça. »
La visite touche à sa fin. Plus que quelques minutes pour répondre aux questions des
journalistes. Au sujet des Prêts garantis d’Etat ? « On réfléchit à un étalement ».
HVE : tout le monde savait
Au sujet de la moyenne olympique, condition imposée aux assurances subventionnée par
l’organisation mondiale du commerce ? « Une fenêtre s’ouvre pour en rediscuter. Le système
actuel dysfonctionne compte tenu du dérèglement climatique. » « Il nous faut une référence
historique hors aléas climatiques », glisse Jean-Marie Fabre. Puis Marc Fesneau ajoute : « le
meilleur système c’est celui qui évite les accidents, pour qu’on puisse produire et vendre. »
Au sujet des nouvelles règles de certification HVE ? « Tout le monde savait qu’il y aurait de
nouvelles règles qu’on irait vers des contraintes plus fortes à partir du moment où il a été
décidé que la HVE bénéficierait des éco-régimes, s’agace-t-il un peu. Mais je comprends
l’émotion. On va voir ce qu’on peut faire. » Suite de l’histoire en janvier.
Jérôme Despey
"En mettant la barre trop haut, HVE
devient une machine d’exclusion" du
vignoble
Le point technique et politique sur les enjeux de la révision de la certification Haute Valeur
Environnementale avec Jérôme Despey, viticulteur Saint-Geniès-des-Mourgues, président de
la Chambre d’Agriculture de l’Hérault (CA34) et du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer.
Par Alexandre Abellan Le 28 novembre 2022 Vitisphère.com
Appellant à la concertation pour réviser HVE, Jérôme Despey le martèle : 'on ne peut pas en
rester là !' - crédit photo : Chambre d'Agriculture de l'Hérault (Marc Ginot)
Dévoilée par décret ce 22 novembre, la réforme de la certification Haute Valeur
Environnementale (HVE) marque les esprits vignerons cet automne…
Jérôme Despey : Le sujet fait beaucoup parler, c’est tout à fait compréhensible. C’est une
mauvaise direction donnée par le gouvernement à un secteur qui s’est fortement mobilisé dans
cette démarche de progrès, qui permet un tremplin vers d’autres certifications. C’est un travail
de longue haleine que l’on mène dans la filière viticole, je le vois dans les Chambres
d’Agriculture : avec la formation des caves coopératives et vignerons indépendants. On met
beaucoup d’énergie dans le travail des pratiques et la capacité à s’adapter, faisant du vignoble
le premier secteur certifié en HVE.
Il y a pour moi une incompréhension dans l’attitude du gouvernement de durcir les éléments
de certification amenant à un risque d’exclusions des viticulteurs si l’on n’arrive pas à faire
bouger les items de l’Indice de Fréquence de Traitement (IFT) et de fertilisation. Je conteste
la méthode de calcul employée pour l’IFT de référence : c’est fait par un sondage
téléphonique sur les fréquences de traitement. Ce n’est pas objectivé ! De plus, on ne peut pas
ne pas sortir du calcul les traitements obligatoires (contre la flavescence dorée) et la présence
des domaines en agriculture biologique (ayant un impact sur les régions très certifiées). Sur le
sujet de la fertilisation, c’est incompréhensible par rapport aux pratiques. Si on ne nourrit pas
la vigne, on ne donne pas de capacité de production aux domaines. On a déjà baissé les
rendements, une étude objective de la chambre d’agriculture de l’Hérault le montre.
Quels seront les impacts de ces nouveaux curseurs sur la dynamique de certification ?
De facto, il y a un risque pour les nouveaux entrants à la certification. Les domaines déjà
certifiés bénéficient d’une période de transition (jusqu’au 31 décembre 2024). Je demande une
vraie concertation avec le ministère pour que la filière montre la réalité du désastre que le
gouvernement devra assumer en responsabilité pour ces objectifs trop pénalisants pour la
production viticole. Je comprends qu’il y ait eu des discussions autour de la Politique
Agricole Commune (PAC) pour intégrer HVE aux écorégimes (comme les grandes cultures),
mais on ne peut pas généraliser des pratiques. Ce sera de la seule responsabilité des ministères
de l’Environnement et de l’Agriculture s’ils veulent prendre le risque de sortir a minima 30 %
des viticulteurs certifiés à cause de critères non-adaptés à la filière viticole.
On ne peut pas en rester là ! Je souhaite que l’on regarde en concertation les critères IFT et
fertilisation. Pour les infrastructures agroécologiques, il semblerait que la filière puisse arriver
à répondre aux nouvelles demandes, même si elles sont plus contraignantes. Nous avons des
éléments permettant de démontrer qu’en mettant la barre trop haut, HVE devient une machine
d’exclusion. Pour la viticulture, le sujet des écorégimes n’existe pas. HVE est une démarche
de progrès.
Des voix saluent les évolutions de la démarche (fin de la voie B "comptable",
interdiction des CMR1…) pour mieux critiquer un label qui leur semble trop facile
d’accès (y compris au vu des demandes de moratoire du vignoble).
Je le conteste fermement. HVE n’est pas le bio, on ne l’a jamais dit. HVE est une marche
entre le conventionnel, le raisonné, et le bio, pour que les viticulteurs puissent s’inscrire dans
des démarches de progrès. Le but n’est pas la similitude avec l’Agriculture Biologique. Je
respecte profondément les différentes voies de certification et je ne les oppose pas. Les
réalités économiques et de territoire font que tout le monde ne pourra pas faire du bio. Le juge
de paix, c’est le marché : ce n’est pas parce qu’il y a des difficultés pour AB qu’il faut s’en
prendre à HVE. Dans le but du développement agricole, on se doit de pouvoir ancrer la
viticulture dans le progrès. Le palier de la certification HVE est un bon élément, qui doit être
saluée par les bio. Ce n’est pas en dénigrant l’un que l’on se portera mieux. Il ne faut pas
opposer, mais additionner.
Lors visite au salon des Vignerons Indépendants ce 25 novembre, le ministre de
l’Agriculture, Marc Fesneau, semblait dire que la réforme était connue d’avance, que ce
n’était pas une surprise pour le vignoble, qui n’avait pas de trahison à ressentir…
Il a raison, on sait là où l’on veut nous mener. On le dit depuis le début : ça ne passera pas
pour la viticulture. Et qu’est-ce qui a été fait pour se mettre autour de la table ? Le ministre a
dit qu’il y aurait une concertation, que la porte était ouverte. Je tends la main, on ne peut pas
en rester là. Nous ne partageons pas la décision qui a été prise, nous n’assumerons pas de tels
niveaux d’accès.
On entend dire que les opposants actuels à la réforme ne l’étaient pas forcément avant.
Lors du vote sur ce référentiel en Commission nationale de la certification
environnementale (CNCE) du 30 juin, la Fédération Nationale des Syndicats
d’Exploitants Agricoles (FNSEA) dont vous êtes le secrétaire s’est abstenu, quand la
Coopération Agricole a voté pour (voir encadré).
Je ne peux parler pour la Coopération Agricole, mais je peux expliquer la position de la
FNSEA. Ceux qui votaient contre le nouveau référentiel étaient des associations
environnementales (ONG et syndicats comme la Confédération Paysanne) qui souhaitaient
supprimer la HVE. La FNSEA est contre la suppression de HVE, mais ne peut être pour un
référentiel qui ne convient pas. Comme les Jeunes Agriculteurs et les Chambres
d’Agriculture, nous nous sommes abstenus. La FNSEA a toujours écrit qu’il fallait sortir les
viticulteurs du pas de temps de l’écorégime, que cela aurait trop d’impact pour la viticulture.
Les réserves de la coopération
C’est un problème politique bien connu lors des référendums : comment répondre par un
bulletin "oui", "non" ou nul à une question bien plus complexe qu’une approche binaire ?
Confirmant avoir voté pour le nouveau référentiel HVE, la Coopération Agricole indique ne
pas avoir pu se positionner contre le label dont elle soutient le développement, mais qu’elle
avait assorti son vote de nombreuses réserves face aux impacts viticoles des orientations de la
révision. Notant que le vote est purement consultatif, le ministère de l’Agriculture ayant le
dernier mot, la Coopération Agricole pointe que tout le problème actuel reste la fin de nonrecevoir
à ses demandes de révision des seuls viticoles et de moratoire.
Bienvenue dans le monde nouveau
L'accélération du changement climatique et la crise énergétique bouleversent les repères et
ébranlent les acquis. Elles imposent une nouvelle façon de penser et de produire. Avec, à la
clé, beaucoup d’inquiétudes. Et d’opportunités.
Par Julien BOUILLE
Journaliste économie
Publié: 25 novembre 2022
Des agriculteurs qui sont désormais chargés de capturer un carbone déstocké en excès. Des
industriels qui découvrent que le gaz et l’électricité ne sont plus infinis et bon marché. Des
entrepreneurs qui s’imposent d’autres missions que celle de gagner de l’argent. Des
commerçants qui apprennent à tirer profit du prédateur qu’a longtemps été internet. Des
entreprises du BTP qui doivent se réinventer pour décarboner.
Les mutations que nous subissons sont angoissantes mais recèlent aussi d’opportunités à saisir
L’économie vit une série de changements inimaginables il y a quelques années. Ils remettent
en cause des acquis, des rentes, des convictions. Tout ceci n’est pas uniquement la
conséquence de mutations technologiques ou des nouveaux équilibres entre offre et demande.
Ces changements nous sont surtout imposés par un environnement, des forces et des périls
nouveaux. Il y a désormais le dérèglement climatique. L’élévation des températures et la
multiplication des épisodes de pluies ou de vents violents ne laissent plus de place au
scepticisme. L’économie, que l’on peut définir comme une transformation des ressources
naturelles visant à produire des biens et des services pour les besoins de l’Homme, semble
victime de son propre emballement. Les crises climatiques ou de surexploitation des
ressources viennent se superposer. S’y ajoute la guerre en Ukraine qui a provoqué une crise
énergétique d’une ampleur inédite. Elle est liée au fait que l’Europe avait sous-estimé les
dangers de sa dépendance à la Russie, désormais honnie de la communauté occidentale.
Qu’avons-nous retenu des crises passées ?
La crise du Covid-19 nous avait déjà enseigné les effets pervers de l’interdépendance entre les
pays. Endormie par des années de paix et d’abondance, l’Europe redécouvre la valeur de la
souveraineté alimentaire, énergétique ou industrielle. L’idée d’une économie fondée sur des
activités immatérielles, sur des entreprises sans usines, avait déjà été remise en question par
l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000. Aujourd’hui, on se rend compte de
la faiblesse dans laquelle nous ont mis des années de désindustrialisation et de délocalisation.
Une autre crise, celle de 2008, nous avait prévenus de l’écueil de la financiarisation de
l’économie.
Les soubresauts qui ébranlent le monde depuis le début du millénaire nous forcent donc à
nous remettre en cause, à bifurquer, à croire à l'avènement d’un monde d’après où plus rien ne
serait comme avant. Il est manifeste que toutes les leçons des crises passées n’ont pas été
tirées. Donc pourquoi, cette fois-ci, serait-ce la bonne ? Pourquoi changerait-on vraiment et
profondément ? Il n’y a pas de certitudes.
Le monde nouveau que nous allons décrire dans ces pages est parfois angoissant. Mais les
acteurs économiques à qui nous avons laissé la parole au final, nous montrent qu’il est aussi
porteur de multiples opportunités. C’est optimiste. Comme l’est, par nature, celui qui
entreprend.
Pour Bertrand Piccard on peut «réduire
l'impact sur l'environnement sans réduire le
développement économique»
Par Julien BOUILLE Journaliste économie
L’Ardennais Publié: 27 novembre 2022
Bertrand Piccard, connu pour avoir fait le tour de la terre en ballon et en avion solaire, a créé
la fondation Solar Impulse. Elle a répertorié 1450 solutions plus efficientes pour sauver la
planète tout en ménageant la croissance. Le “savanturier” suisse explique sa philosophie.
Nous vivons une accélération du dérèglement climatique, un emballement des marchés
de l’énergie et des matières premières, des perturbations inédites dans les
approvisionnements, un bouleversement de l’organisation du travail et peut-être aussi
l’émergence d’un nouvel ordre mondial. Cela signifie-t-il que nous entrons dans un
monde nouveau ? Ou n’est-ce qu’une énième évolution de l’ancien ?
Je pense que l’on entre dans un monde en crise car on a fait trop longtemps la même chose
sans se remettre en question. Le fonctionnement de notre monde était acceptable quand il y
avait 2 milliards d'individus. Aujourd'hui, il y en a 8 milliards. On ne peut plus faire la même
chose. On aurait dû, depuis très longtemps, devenir beaucoup plus efficients dans la
consommation de matières premières, d'énergie ou de nourriture, et arrêter de gaspiller
comme on l’a fait durant les dernières décennies. À peu près trois quarts de l'énergie produite
est perdue par l'utilisation d'appareils et d'infrastructures qui sont désuets et inefficients. À
peu près la moitié de la nourriture est perdue entre le moment où on l’a produite et le moment
où l’on a fini de la consommer. Une bonne partie des matières premières sont gaspillées. Les
déchets sont gaspillés également à 95%.
Comment en est-on arrivé là ?
On est dans un monde de consommation linéaire où l’on extrait, l’on consomme puis l’on
jette au lieu d'être dans un monde d'économie circulaire dans lequel on peut réutiliser tout ce
que l'on a consommé. Notre monde est bâti sur la quantité de consommation, donc la quantité
de production, et cela en essayant de baisser les prix pour faire face à la concurrence. Or,
quand on vend de moins en moins cher, la marge bénéficiaire diminue et on reporte cela sur
l’exploitation des individus qui produisent. C’est pourquoi des esclaves produisent dans les
pays pauvres des choses qui sont gaspillées dans les pays riches. C'est un système qui ne
marche pas parce que ça ne marche pas sur le plan écologique, sur le plan économique et sur
le plan humain. Il est clair que si l’on ne se remet pas profondément en question, le monde
nouveau qui va émerger de la crise actuelle marchera moins bien que le précédent.
Les effets irréversibles de l’économie, qui est la transformation de la nature pour les
besoins de l’homme, poussent l’idée qu’il faut engager une décroissance, produire moins
et consommer moins. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu'il faut décroître la pollution, le gaspillage, l'inefficience et la démesure mais qu’il
ne faut pas décroître l'économie. Il faut que le développement économique puisse être basé
sur la recherche d’efficience. Si l’on investit pour que nos infrastructures, nos productions et
consommations d'énergie, nos consommations de nourriture et notre consommation de
chauffage ou d'électricité soient enfin efficients, on pourra réduire l'impact sur
l'environnement sans réduire le développement économique.
Vouloir décroître le fonctionnement économique est un problème de riches. À l'échelle du
globe, 5% de la population peut se contenter d'un peu moins. Mais les 95% restants ne
peuvent pas accepter d’avoir moins car ils n’ont déjà pas beaucoup. Même en France,
décroître le développement économique empêcherait la redistribution. Il y aurait moins
d'impôts payés, donc moins d'argent pour l'éducation, la santé, la sécurité sociale ou les
caisses de retraite.
La croissance ou la décroissance désignent une évolution du PIB. Cet indicateur n’est-il
pas obsolète ?
Le PIB prend en compte ce que l’on gagne en gaspillant l’énergie et les ressources naturelles
avec une consommation et une production excessives, des coûts de plus en plus bas et
l'exploitation des pays en voie de développement ou pauvres. Je prône plutôt le fait que, grâce
à toutes les solutions qui existent aujourd'hui sur le plan technique, l’on puisse axer le PIB sur
la qualité de l'efficience. Ce serait faire de l'argent en protégeant l'environnement et en
réduisant la consommation. Cela peut paraître un vœu pieu. Mais à la fondation Solar Impulse
on a trouvé 1450 solutions techniques qui permettent de le faire. Ces solutions existent,
peuvent être commercialisées tout de suite, ou le sont déjà mais ne sont pas suffisamment
connues.
On ne comprend pas du tout aujourd’hui que ce qui était impossible il y a 10 ans est possible
aujourd’hui. Le changement de paradigme, c'est de passer de cette idée d'une écologie chère,
rébarbative, menaçante et qui crée des oppositions à une écologie enthousiasmante, créatrice
d'emploi et capable de développer l'économie.
La sobriété énergétique, qui évite de gaspiller, ne va-t-elle pas dans le bon sens ?
Avec la sobriété, on consomme moins mais on obtient moins. C'est donc une diminution de la
consommation avec un sacrifice. Si l'écologie aujourd'hui a tellement de peine à faire passer
les idées de protection de l'environnement, c'est parce qu'elle demande des sacrifices à des
gens au lieu de proposer des bénéfices.
Tout doit-il reposer sur l'initiative et le bon vouloir privé ? Ou a-t-on besoin de la
coercition des pouvoirs publics ?
Je vous dirais que la libre initiative des gens ne marche pas et que je ne suis pas sûr que la
coercition marche non plus. Il faut plutôt moderniser le cadre légal parce qu'aujourd'hui, il est
toujours autorisé d’être inefficient, de gaspiller, de polluer et d'utiliser des vieux systèmes
archaïques. Quand une entreprise pollue et qu'on la critique, elle répond que ce qu’elle fait est
légal. Il faut donc moderniser les normes et les standards pour qu’ils soient axés sur ce que les
techniques les plus récentes permettent d'obtenir.
Avez-vous un exemple ?
Aujourd’hui 37% de la facture énergétique d’une commune, c'est l'éclairage public. Il y a des
lampadaires, avec ampoules LED, batteries et panneaux solaires, que l’on peut installer sans
même les connecter sur le réseau. Il n’y a pas besoin de fouilles, ni d’enfouir des câbles
électriques et en plus ça ne consomme même pas d'électricité fabriquée avec du gaz russe. Or
dans un marché public, la part réservée à ces lampadaires innovants n’est que de 100 000
euros même si le marché public est sur 2 millions ou 3 millions d'euros. Nous demandons
donc à déplafonner la part réservée à l’innovation lorsqu’il s’agit de protéger
l’environnement.
Les solutions ne résident-elles que dans la technologie ? Ne faut-il pas compter aussi sur
les changements de comportements ?
Avec la technologie, on peut détruire ou sauver le monde, ça dépend ce que l’on va en faire.
Donc, il vrai que l'humain est au centre. Il faudrait bien sûr changer beaucoup de
comportements. Mais si vous prenez cette porte d'entrée, vous créez beaucoup de résistances
parce que les gens n'ont pas envie de changer leurs propres comportements. Les seuls qui
critiquent l'avion, ce sont ceux qui ne prennent pas l'avion. Les seuls qui critiquent la chasse
ce sont ceux qui ne chassent pas, etc. Finalement, on arrive à une espèce de culpabilisation
mutuelle où chacun critique les autres pour ce qu'ils ne font pas eux-mêmes. Ce n'est pas
comme ça que l'on va arriver à créer un consensus au sein de la population et du monde
politique, même s’il faut interdire certains comportements inadmissibles. Je pense que la
plupart des choses peuvent être améliorées par des évolutions techniques. Si je me trompe,
tant mieux. Si on peut me prouver qu'on arrivera à sauver l'environnement en faisant des
sacrifices, ce sera parfait. J’arrêterai ce que je fais et je partirai en vacances. Mais à pied, pas
en avion !
Grand Est, une fusion qui prend corps
D’un mariage contraint, l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine ont réussi à faire un
espace de dynamisme et d’innovation
@Région Grand Est
■ Le Nouvel Economiste / NOVEMBRE 2022.
Attractivité des régions 2023
Grand Est 2023 est le premier numéro d’un rendez-vous annuel permanent consacré à
l’attractivité publique, économique et résidentielle des régions françaises. Il est destiné en
priorité aux entreprises et particuliers désireux de s’y installer et de disposer d’une première
vision d’ensemble sur une région, un département, un territoire spécifique.
Ces analyses et entretiens sont publiés dans un journal dédié à l’attractivité de chaque
territoire, et sont accessibles en continu tout au long de l’année sur le site du nouvel
Economiste.
Cette première série d’analyses est consacrée la région Grand Est, une collectivité issue de la
fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, devenue un laboratoire tant dans
les domaines du développement durable que des technologies du futur.
En 2016, s’il était une fusion difficile à mettre en œuvre, c’était bien celle du Grand Est, qui
allait regrouper l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Trois régions aux cultures et
traditions très différentes. Trois régions répondant à deux droits : le droit général et le droit
local, toujours en vigueur en Alsace-Moselle (voir encadré). Trois régions qui,
géographiquement, s’étendaient du nord au sud, mais allaient devoir apprendre à se parler de
manière transversale, de l’est du bassin parisien à la rive gauche du Rhin. La vallée d’Alsace
allait devoir communiquer avec le sillon lorrain et les plaines champenoises, et
réciproquement. Un défi à l’époque, alors que le choix du nom avait entraîné discussions
épiques et commentaires acerbes. Les citoyens, appelés à voter, ont alors tranché. Ce serait le
Grand Est.
Depuis, l’eau a coulé sous les ponts des nombreuses rivières du territoire. Nombre de schémas
et stratégies ont été mis en place depuis 2016 par la région dans ses divers domaines de
compétences. Objectif : miser sur l’innovation et l’attractivité. Et les différentes structures
publiques et privées ont appris à travailler ensemble.
Quatre frontières pour attirer les IDE
“Nous nous mettons à réaliser des choses collectivement dans le Grand Est”, s’exclame,
satisfaite, Michelle Kunegel, présidente du voyagiste LK Tours et du Club croissance
tourisme. Région historiquement industrielle, qui a subi plusieurs périodes de
désindustrialisation dans le dernier quart du XXe siècle et après la crise financière de 2008, le
Grand Est demeure encore aujourd’hui la deuxième région industrielle de France, hors Ile-de-
France. Seule région française à disposer de quatre frontières – avec la Belgique, le
Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse – le Grand Est reste une région très exportatrice et
attractive en matière d’investissements directs étrangers (IDE), créateurs d’emplois. Sa
situation géographique au centre de l’Europe permet de nombreux échanges et coopérations
transfrontaliers, que ce soit dans le domaine industriel, de l’enseignement supérieur et de la
recherche, mais aussi de la culture.
“Seule région française à disposer de quatre frontières, le Grand Est reste une région très
exportatrice, et attractive en matière d’investissements directs étrangers”
Le Grand Est est également la deuxième région de France par son PIB agricole, notamment
dans le domaine de la production de céréales et d’oléoprotéagineux, et dans le domaine
viticole. Le Grand Est, c’est la région du champagne et des vins d’Alsace, mondialement
connus. C’est aussi celle de marques de luxe célèbres, comme Baccarat ou Lalique au savoirfaire
unique. Son agriculture, qui représente près de 5 milliards d’euros de valeur ajoutée,
mise beaucoup sur la bioéconomie, développée essentiellement dans la Marne depuis 50 ans.
Elle est également la première région française pour le nombre de travailleurs transfrontaliers,
avec 7 % de ses actifs à traverser chaque jour les frontières.
Une région où subsistent de fortes disparités locales
En dépit d’une politique très volontariste des instances régionales, le Grand Est reste encore
une région qui cumule faiblesses et fortes disparités territoriales. La riche et très peuplée
Alsace, englobant le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, est devenue Collectivité européenne d’Alsace
(CEA) le 1er janvier 2021 avec comme capitale Strabourg. Elle côtoie des départements
ruraux comme la Meuse ou la Haute-Marne, où la densité de population peine à atteindre les
30 habitants au kilomètre carré. Les taux de chômage reflètent ces disparités : de 6,3 % dans
le Bas-Rhin le mois dernier, ils grimpent à 9,7 % dans l’Aube. Ce qui relance régulièrement
les velléités indépendantistes de l’Alsace. À cela s’ajoute une démographie qui stagne, le
Grand Est comptant parmi les régions qui ont le plus faible taux de croissance de la
population. Et la ruée vers l’Ouest post-covid n’a guère arrangé le déficit migratoire du
territoire. Son positionnement géographique est également à double tranchant : prise en étau
entre la prospère Ile-de-France et de non moins riches régions européennes limitrophes, la
région subit la concurrence et l’attractivité de ces territoires.
“ Le Grand Est reste encore une région qui cumule faiblesses et fortes disparités territoriales.
La riche et très peuplée Alsace, englobant le Bas-Rhin et le Haut-Rhin côtoie des
départements ruraux où la densité de population peine à atteindre les 30 habitants au
kilomètre carré”
Sans pour autant jamais s’avouer vaincu. Le Grand Est en a vu d’autres. “On ne peut jamais
se reposer sur ses lauriers. La situation géographique du Grand Est implique que nous fassions
preuve d’innovation : nous sommes à la frontière de quatre pays particulièrement dynamiques
qui figurent parmi les territoires les plus performants d’Europe. Cela crée de l’émulation dans
le Grand Est et nous pousse à être sans cesse meilleurs”, commente Franck Leroy, premier
vice-président de la région Grand Est. Et Boris Ravignon, vice-président en charge de
l’économie, de conclure : “L’attractivité est composée d’un ensemble de facteurs. La région à
elle seule ne peut tout faire. Être attractif est un état d’esprit.” À chacun d’y mettre du sien.
L’exception du droit alsacien-mosellan
En raison de l’histoire mouvementée des territoires l’Alsace-Moselle, devenus allemands de
1870 à 1918, un droit spécifique est encore en vigueur dans cette région. Ce droit local
provient de trois sources différentes : les textes français antérieurs à 1870, conservés par
l’Allemagne après 1870 et conservés par la France après 1918. La disposition la plus
importante est le maintien du Concordat de 1801 dans les départements d’Alsace-Moselle,
alors que le reste de la France optait pour la séparation de l’Église et de l’État en 1905.
La seconde source est constituée par les textes allemands de la période de 1870 à 1918. Ces
lois concernent plusieurs codes : civil, de commerce, des professions (nom local du code du
travail) et des assurances sociales notamment. Certaines dispositions ont été maintenues par la
France mais sont d’application territoriale limitée. La troisième source est composée de toutes
les dispositions élaborées par les institutions françaises après 1918, et dont l’application est
limitée à l’Alsace-Moselle. Les habitants de ces territoires bénéficient ainsi de deux jours
fériés supplémentaires (26 décembre et vendredi saint).
En matière de maladie, les salariés du secteur privé bénéficient dans certaines conditions et
durant une certaine période du maintien intégral de leur salaire par leur employeur, sans délai
de carence. Dans le domaine de l’assurance-maladie, le remboursement est effectué en grande
partie sur la base d’un taux à 90 %. En compensation, les assurés paient une cotisation plus
élevée. L’existence de ce droit local a été érigée par le Conseil constitutionnel en principe
fondamental reconnu par les lois de la république en 2011. Cependant, en pratique c’est
l’application du droit général (français) qui est la règle et le maintien du droit local
l’exception. (Source : Institut du droit local alsacien-mosellan).
Le Grand Est, c’est 5,55 millions d’habitants, dont 1,14 million dans le Bas-Rhin.
Les 10 départements et 5 194 communes sont répartis sur 57 433 km2.
La densité de population y est très contrastée d’un département à l’autre, de 29 hab./km2 dans
la Haute-Marne à 229 hab./km2 en Alsace
Sources : Insee, données 2019
Une augmentation de 5,8% a minima pour
les ouvriers du champagne
Les syndicats (CFE-CGC, CFDT, FO, CGT) et l’Union des maisons de Champagne (UMC)
ont acté une hausse des salaires à hauteur de l’inflation effective au 1er janvier 2023. Un
accord qui intervient après plus d’un mois de contestation sociale.
Délégations salariales demandaient une revalorisation des salaires dans la durée, ce qui vient
d’être entériné. - Archives
Par Thomas Crouzet Publié: 28 novembre 2022
Les syndicats du monde du champagne et l’Union des maisons de Champagne (UMC) ont fini
par s’entendre. Un accord a été trouvé après les négociations annuelles obligatoires (NAO) du
17 novembre dernier, réunissant la commission tripartite, composée de délégations salariales
et patronales. Si une partie des syndicats avait accepté d’emblée les propositions faites au
cours des NAO, une seconde partie s’est laissée jusqu’à vendredi dernier avant de donner son
aval.
« Tout le monde a signé », a sobrement déclaré Michel Letter, président de la commission
tripartite, désigné par l’UMC.
Ce dernier tempère : « Une augmentation a été trouvée avec un plafond minimum pour
compenser l’inflation, qui ne sera applicable qu’au 1er janvier 2023. »
Ce plafond minimum, trouvé après plusieurs heures de négociations, a été fixé à 5,8 %,
calculé selon l’inflation moyenne de 2022 (5,3 % au 17 novembre) à laquelle est ajoutée une
majoration de 0,5 %. Dans le cas où l’inflation continuerait de croître en décembre,
l’augmentation sera révisée en conséquence.
« Tout le monde a pu s’exprimer »
« Une très belle augmentation, comme on n’en avait pas vu en Champagne depuis longtemps,
se satisfait José Blanco, représentant d’un des syndicats présents à la commission tripartite, à
savoir la CGT. Nous avons été satisfaits du débat qui s’est tenu au cours des négociations,
tout le monde a pu s’exprimer et faire valoir ses doléances. »
Il faut dire que la réunion de la commission tripartite, avancée par l’UMC de près de deux
mois par rapport à sa tenue habituelle, a permis de mettre un terme à plus d’un mois de
contestations sociales en Champagne. Fin septembre, à l’appel de la CGT, manifestations et
grèves se sont tenues dans plusieurs grands groupes de Champagne pour dénoncer l’inflation,
et ce malgré des primes exceptionnelles accordées par la direction de ces maisons.
Les représentants des salariés demandaient une revalorisation des salaires dans la durée, ce
qui vient finalement d’être entériné.
Autre satisfaction obtenue des syndicats aux termes des négociations : la mise en place
de commissions de travail au 1er janvier 2023, pour la revalorisation et la simplification de
la grille des salaires prévue par la convention collective.
« L’objectif étant de trouver un accord qui garantirait que le coefficient 120 [le premier
échelon après embauche] ne soit plus inférieur au taux horaire du SMIC », détaille la CGT.
La CGT du champagne à l’Assemblée nationale ce jeudi
Les représentants CGT des branches syndicales agricoles et viticoles nationaux seront reçus
ce jeudi à l’Assemblée nationale, pour une réunion de travail de 10 à 14 heures avec des
députées de la gauche.
L’objectif : alerter les pouvoirs publics sur la dégradation des conditions de travail des
salariés viticoles et agricoles. Parmi les syndicats présents, la CGT du milieu du Champagne a
indiqué être de la partie.
« Nous déplorons que des jeunes sortant de l’école se retrouvent avec un salaire très peu
élevé, indique la CGT du Champagne. Les problématiques propres à la vendange, seront une
nouvelle fois soulevées, notamment le logement des salariés et la concurrence avec les
travailleurs étrangers. »
Presse écrite
FRA
Famille du média : PQR/PQD
Edition : 29 novembre 2022
(Quotidiens régionaux)
P.6
Périodicité : Quotidienne
Audience : 312000
Journalistes : -
Nombre de mots : 70
Sujet du média :
Actualités-Infos Générales
p. 1/1
L'essentiel
0gZYXe3h3v8XsuBwRTV9MWp2NtHok1CvobcyG8QX0xd0O9ob4Ft3Sw4ogIs7jFdvhY2E0
L'essentiel 2019: la maison est rachetée par la coopérative Nicolas Feuillatte, désormais partie intégrante de l'entité Terroirs et
Vignerons de Champagne. 2021: le champagne Henri Abelé devient «Abelé 1757» et annonce ses ambitions. En décembre, des
travaux sont lancés sur le siège rémois, rue de Sillery. 22 novembre 2022: le siège est inauguré, l'occasion pour la maison de tirer
un premier bilan de son repositionnement et de l'année 2022.
232569 VIGNERONS - CISION 2097314600505
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« The world’s best champagnes » (Wine
searcher), une liste sans surprise
29 novembre 2022 lachampagnedesophieclaeys.fr
C’est bon, c’est cher ! « The world’s best Champagnes » du magazine Wine Seacher vient
d’être publiée. Bien sûr, la tradition littérale « les « meilleurs meilleurs Champagnes du
monde » reste approximative, puisque l’on peut se demander : sont-ils vraiment les meilleurs
où surtout sont-ils les plus chers, ou encore l’un ne va-t-il pas sans l’autre ? Avec un
champagne classé comme étant le plus abordable de la liste à 358 $, ce petit classement de
cuvées sorties cette année est dominé par quelques marques clés comme Krug, Dom Perignon
et Louis Roederer. Les seuls autres noms à figurer dans le top 10 sont Billecart-Salmon et
Jacques Selosse. Bref, outre ces deux autres noms très respectés, les dix meilleurs
Champagnes du monde du classement Wine Searcher sont dominés par trois maisons de
Champagne et un vigneron dont les trois premiers au score de 96 sont produits par la Maison
Krug. Sommes-nous réellement surpris ?
Les meilleurs champagnes du monde sur Wine-Searcher :
Nom du vin
Score
Prix
moyen
Krug Clos du Mesnil Blanc de Blancs Brut 96 1 957 $
Krug Vintage Brut 96 664 $
Krug Clos d’Ambonnay Blanc de Noirs Brut 96 3 419 $
Jacques Selosse Millésime 95 2 585 $
Nom du vin Score
Prix
moyen
Louis Roederer Cristal Millésime Brut 95 358 $
Dom Pérignon P2 Plénitude Brut 95 515 $
Krug Collection Brut 95 1 552 $
Billecart-Salmon ‘Le Clos Saint Hilaire’ Blanc de Noirs Brut 95 464 $
Louis Roederer Cristal Brut Rosé Millésime 96 641 $
Dom Pérignon P3 Plénitude Brut 96 4 666 $
[Entretien] Faut-il investir dans les vieux
champagnes ?
• 28 novembre 2022
Magnum de Salon 1971, bientôt mis aux enchères par la Maison de ventes Besch Cannes
Auction
L’aptitude extraordinaire du champagne aux très longs vieillissements est restée
pendant des années le secret de quelques amateurs éclairés. La tendance se renverse. En
témoigne la place grandissante des vieux champagnes sur le marché des ventes aux
enchères. Nous sommes allés rencontrer Pascal Kuzniewski, expert agréé par le Conseil
des Ventes Volontaires auprès des commissaires-priseurs, pour mieux comprendre cet
engouement.
Qui sont les vendeurs de vieux champagnes ?
On a peu de lots massifs. Il s’agit majoritairement de personnes qui possèdent des caves en
Champagne, qui en ont acheté à une époque lointaine, en ont bu une partie, continuent à en
boire, mais décident de se séparer de quelques bouteilles. Champenois d’origine, je me
souviens que tous les repas de famille s’y faisaient au champagne. Il y a donc eu énormément
d’achats. L’avantage, c’est que dans cette région, tout comme en Bourgogne, les caves sont
idéales pour la conservation. Il peut y avoir des restaurateurs, mais c’est très rare. Peu
détiennent des champagnes anciens, parce que c’est un vin qui s’écoule rapidement. Certains
restaurants de prestige en possèdent, mais ils tiennent à les garder. Dans le cadre de
liquidations, cela peut arriver, mais les liquidations touchent surtout des restaurants de
création récente et pour détenir de vieux champagnes, il faut avoir une certaine ancienneté…
Comment faites-vous pour vous assurer de la qualité des lots ?
Il faut d’abord s’assurer des conditions de conservation, donc se rendre sur place et visiter la
cave, discuter directement avec le vendeur… J’essaie d’identifier l’origine du lot, d’avoir une
traçabilité. J’ai des confrères qui ont peut-être tendance à trop manipuler ces vieilles
bouteilles, en leur mettant la tête en bas pour vérifier le niveau. Pour ma part, je préfère les
incliner et utiliser comme repère la collerette. Il faut veiller à ce qu’il n’y ait pas un voile et
tenter d’évaluer s’il reste de l’effervescence. En bougeant légèrement la bouteille, on peut
regarder s’il y a des remontées de gaz. On s’assure aussi de l’absence de coulures sur la
coiffe, même si sur le plan de l’effervescence, cela ne constitue pas une garantie : on peut
avoir des niveaux parfaits et une effervescence qui a disparu.
Qui sont les acheteurs ?
On trouve peu de vraies collections de champagnes, à la différence des collections de vins et
celles qui existent ont été constituées par des amateurs, sans calcul. Il faut se rappeler que
pendant longtemps, on considérait que le champagne n’était pas fait pour vieillir, qu’il devait
être consommé immédiatement après l’achat. Celui qui achetait par exemple un millésime
1988 en 1995, le revendait quasiment le même prix cinq ans plus tard. Dans les enchères, la
place des vieux champagnes était très restreinte, alors que Bordeaux représentait 90 % des
ventes. C’est ce qui a changé ces dernières années, Bordeaux ne représente plus que 30 à 35
% des lots, et cela s’est fait au profit des champagnes et des bourgognes. Les gens sont à la
recherche de nouvelles expériences, de nouveaux goûts. Il y a aussi eu tout un travail de
vulgarisation sur les vieux champagnes opéré par des prescripteurs comme Richard Juhlin.
Les amateurs ont l’impression d’être passés à côté de quelque chose et y retournent, un peu
comme on reviendrait contempler un monument que l’on a ignoré par négligence. Du même
coup les prix commencent à s’envoler attirant les investisseurs et les spéculateurs.
Aujourd’hui, quelqu’un qui achète six bouteilles de Dom Pérignon à chacun de ses enfants,
réalise un placement de bon père de famille. Ces lots gagneront cinq à dix pourcents par an.
C’est mieux qu’un livret d’épargne ! Ceux qui achètent le plus de vieux champagnes sont les
Scandinaves, les Anglais, et les Américains. Le marché asiatique n’est pas encore très
concerné.
Existe-t-il beaucoup de contrefaçons ?
Aujourd’hui, on a peu de contrefaçon alors que sur les autres vins, cela se développe
beaucoup. Je me bats contre les commissaires-priseurs qui mettent en vente des bouteilles
vides ou à moitié vides. On peut craindre qu’elles ne soient rachetées que pour être reremplies.
Dans le cas du champagne, c’est plus difficile à faire, il y a la résistance du
bouchon, la pose de la coiffe…. Pour ma part, lorsque j’expertise des bouteilles qui ne sont
pas entièrement pleines, j’indique le niveau dessus et je signe sur l’étiquette. C’est mon NFT !
On observe de plus en plus de maisons de champagne commercialiser directement leurs
œnothèques ?
C’est intéressant pour le consommateur qui bénéficie alors d’une excellente garantie sur les
conditions de conservation, et peut avoir des cuvées récemment dégorgées. Pour les maisons
qui observent les prix de leurs vieux champagnes s’envoler, c’est une manière de récupérer au
maximum ces marges, plutôt que de laisser d’autres opérateurs en profiter et réaliser des
bénéfices bien supérieurs aux leurs alors qu’ils ne se sont pas levés à deux heures du matin
pour surveiller les vignes. Certaines maisons de vente ont compris cette problématique et ne
se cantonnent plus aux capitales, mais s’installent désormais au plus près des vignerons, dans
des villes comme Beaune ou Bordeaux. Elles leur proposent, pour qu’ils puissent capter
davantage cette marge, de vendre directement leurs vins, et offrent aux acheteurs des produits
« en sortie de domaine » très fiables en termes de traçabilité et d’authenticité.
Terre de vins aime : La collection œnothèque d’Edouard Brun et son millésime 1996 (170€)
Yves Tesson
Bordeaux Tasting 2022
• Du 10 au 11 décembre de 10h00 à 18h30
• Palais de la Bourse de Bordeaux, 33076 Bordeaux
Présentation
Un siège fraîchement rénové pour le
champagne Abelé1757
Trois ans après son rachat par le groupe Terroirs et vignerons de Champagne (N. Feuillatte),
le site où la maison de négoce est implantée depuis 1942 s’est offert un rafraîchissement.
Étienne Éteneau, chef de cave et Marie Gicquel, directrice, ont inauguré mercredi dernier le
nouveau siège de la maison, à Reims - Aurélien Laudy
Par Thomas Crouzet Publié: 28 novembre 2022
Le champagne Abelé 1757 retrouve le sourire, à l’image de l’ange de la cathédrale de Reims,
symbole de la marque depuis 1920. L’inauguration du siège rue de Sillery, mercredi dernier,
signe le renouveau d’une marque « endormie » selon la direction du champagne rémois,
détenue jusqu’en 2019 par le groupe espagnol, Freixenet.
Depuis, son nouveau propriétaire, Terroirs et vignerons de Champagne (TEVC), a investi
pour repositionner Abelé 1757 sur le marché haut de gamme, et en faire son champagne
« pépite ».
« Il nous a fallu nous réapproprier le style de la maison, en dégustant l’ensemble des cuvées
en cave, pour comprendre la trame des champagnes, expose Étienne Eteneau, chef de cave.
En sortant du groupe Freixenet, Abelé a pu se libérer de la sucrosité caractéristique des
cavas espagnols, et nous avons revu les dosages à la baisse. Nous avons conservé le
chardonnay comme cépage phare de la maison, qui confère fraîcheur et longueur en bouche à
nos champagnes. »
Portée par la synergie de groupe avec les deux autres marques de TEVC, Nicolas Feuillatte et
Castelnau, ainsi que par un contexte économique favorable aux expéditions, Abelé 1757 s’est
rouvert des marchés cette année. Outre la France et l’Espagne, où le champagne Abelé 1757
était déjà bien implanté, ce dernier s’est taillé une place au grand export, notamment
l’Australie, Singapour, et Hong-Kong.
« Nous devrions finir l’année autour des 180 000 à 200 000 bouteilles, soit une croissance
d’environ 40 % par rapport à 2021 », expose Marie Gicquel, directrice de la maison. Fort de
ces performances, le champagne Abelé a pu mener sereinement ses travaux de restauration
cette année, dans la bâtisse du XVIIIe siècle que la maison rémoise occupe depuis 1942.
« Il devenait urgent de rafraîchir le site, acquiesce Marie Gicquel. L’ensemble de la toiture a
été refaite, et les espaces de production, notamment l’habillage, ont été rénovés, tout comme
les bureaux et la salle de dégustation. »
Pour ce faire, la maison Abelé 1757 a fait appel au cabinet rémois Planda pour l’architecture
et la décoration des espaces.
Si le site n’est pour l’heure pas ouvert au public, la direction du champagne rémois ne
s’interdit pas dans les prochaines années de se lancer dans l’œnotourisme.
« Nous avons encore beaucoup de projets en cours, et il est trop tôt pour accueillir les
visiteurs sur le site, indique Marie Gicquel. Mais ce n’est pas immuable, d’autant que nous
disposons d’un très bel outil de travail, avec des caves étendues sur deux kilomètres sous la
butte Saint-Nicaise. Et une très belle collection de millésimes, avec une vinothèque qui débute
en 1929. »
Dans une logique de complémentarité avec Nicolas Feuillatte, marque la plus consommée en
France, Abelé 1757 entend poursuivre sa montée en gamme, et poursuivre sa croissance à
l’export.
Mariage entre champagne Palmer et
L’Assiette Champenoise 3*
• 28 novembre 2022
Découvrez le mariage parfait entre la cuvée Grands Terroirs millésimée 2015 de chez Palmer
& Co et un turbo, oignons et sauce vin jaune du restaurant gastronomique l’Assiette
Champenoise (3 * au Guide Michelin) dans ce nouveau numéro de notre série sur les accords
mets et vins : D’accords !
Quelle fiscalité pour les cadeaux offerts par
l’entreprise en 2022 ?
Marion Beurel Le 28/11/22 Les Echos
À l’approche de Noël, les entreprises peuvent souhaiter offrir un cadeau à
leurs salariés et à leurs clients. Des cadeaux qui obéissent à des règles
spécifiques en matière de récupération de la TVA et de déductibilité du
résultat imposable.
À l’occasion des fêtes de fin d’année, de nombreuses entreprises envisagent d’offrir un
cadeau à leurs clients et à leurs salariés. Des présents qui obéissent à des règles fiscales
spécifiques qu’il est important de bien connaître afin d’éviter tout risque de redressement.
Récupération de la TVA
Quel que soit le bénéficiaire (client, fournisseur, salarié…), la TVA supportée sur les cadeaux
n’est normalement pas déductible, même si l’opération est réalisée dans l’intérêt de
l’entreprise. Cependant, par exception, cette déduction est admise s’il s’agit de biens de très
faible valeur, c’est-à-dire lorsque le prix d’achat ou de revient unitaire du cadeau n’excède
pas, pour 2022, 73 € TTC, par an et par bénéficiaire. Et attention, car l’administration fiscale
inclut dans cette valeur les frais de distribution à la charge de l’entreprise (frais d’emballage,
frais de port...).
Précision : si, au cours d’une même année, l’entreprise offre plusieurs cadeaux à une même
personne, c’est la valeur totale de ces biens qui ne doit pas excéder 73 €.
Déductibilité du résultat
Les cadeaux aux clients constituent une charge déductible des bénéfices imposables lorsqu’ils
sont offerts dans l’intérêt direct de l’entreprise et qu’ils ne sont pas d’une valeur excessive.
Important : l’entreprise doit être en mesure de prouver l’utilité des cadeaux d’affaires pour
son activité (fidéliser un client, par exemple) et, en particulier, de désigner nommément les
bénéficiaires. Il est donc recommandé de conserver tous les justificatifs nécessaires (factures,
nom des clients...).
Les cadeaux offerts aux salariés sont également déductibles, comme tout avantage en nature.
En pratique : lorsque le montant global des cadeaux d’affaires excède 3 000 € sur l’exercice,
ils doivent, en principe, être inscrits sur le relevé des frais généraux, sous peine d’une amende.
En pratique, les entreprises individuelles renseignent un cadre spécial de l’annexe 2031 bis à
leur déclaration de résultats. Quant aux sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés, elles
doivent joindre le relevé détaillé n° 2067 à la déclaration de résultats. Peuvent également y
figurer les cadeaux offerts aux salariés s’ils font partie des personnes les mieux rémunérées de
l’entreprise.
L'avis de l'avocat
Résilier un bail rural pour défaut de
paiement de fermage : attention aux
détails !
https://www.mon-viti.com/
Publié le 23/11/2022 - par Alexis Gaucher-Piola, avocat spécialiste en droit rural
L'une des obligations essentielles à la charge du fermier, dans le cadre d'un bail rural, est le
paiement des fermages. Le défaut de paiement des fermages est ainsi sévèrement sanctionné
par la résiliation du bail rural. Cependant, cette résiliation n'est pas automatique…
Les dispositions d'ordre public des articles L. 411-31 et L. 411-53 du Code rural n'autorisent
la résiliation du bail rural pour défaut de paiement des fermages que dans le cas où ont été
constatés deux défauts de paiement ayant persisté à l'expiration d'un délai de trois
mois après mise en demeure postérieure à l'échéance, délivrée par le bailleur. La mise en
demeure doit, sous peine de nullité, rappeler le texte de l'article L. 411-31, I, 1° du Code rural
et de la pêche maritime prévoyant la résiliation du bail pour défauts réitérés de paiement de
fermage.
La Cour de cassation précise qu’il n'est pas nécessaire que les deux mises en demeure portent
sur des échéances de fermage différentes. En revanche, bien qu'il ne soit pas nécessaire que
les deux mises en demeure portent sur des échéances de fermage différentes, les mises en
demeure délivrées au titre d’une seule échéance doivent dans tous les cas être séparées par un
délai minimal de trois mois.
Mise en demeure : des détails de forme qui comptent
La mise en demeure doit, dans tous les cas, être adressée très précisément à la personne
du fermier. Ainsi, en dépit du défaut de paiement des fermages, une demande
de résiliation du bail serait clairement irrecevable si la mise en demeure était faite à l'EARL
bénéficiaire d’une mise à disposition des terres et non à des époux co-fermiers, demeurés
seuls titulaires du bail.
Par ailleurs, la Cour de cassation a pu juger, dans une décision rendue en 2022, que ne
constitue pas d'une réception efficace une lettre recommandée portant mise en demeure de
payer le fermage, pourtant correctement adressée, la signature de l'accusé de réception par une
personne autre que son destinataire et non mandatée par celui-ci. La décision est sévère et peu
favorable à la protection des intérêts du bailleur !
Si le fermier ne s'est pas acquitté de son fermage à l'expiration du délai de trois mois ouvert
par les mises en demeure, le preneur conserve la possibilité de régulariser sa situation jusqu'à
la saisine du tribunal par le propriétaire. Autrement dit, le fermier échappera à des résiliations
du bail s’il s'acquitte de la totalité des fermages échus avant l'assignation diligentée par le
bailleur. Si, en revanche, il s'acquitte des fermages échus après l'assignation, il sera alors trop
tard et le tribunal paritaire des baux ruraux ne pourra que prononcer la résiliation du bail rural
et l'expulsion.
En Champagne, il n’y a pas que la craie qui
compte au prochain Rendez-vous de
Bacchus
29 novembre 2022 lachampagnedesophieclaeys.fr
Il n’y a pas que la craie qui compte ou comment replacer la craie au sein de la diversité des
sous-sols champenois ? Voici le thème du prochain Rendez-Vous de Bacchus proposé par
l’Institut Georges Chappaz.
Dans la carte postale typique du champagne, la diversité des vins est souvent gommée au
profit d’une image globale. Et de la même façon, la craie est alors définie comme l’élément
essentiel de son sous- sol. En partant de la craie, de sa nature, de son lien avec l’identité du
champagne, nous allons explorer plus en détail la diversité des sous-sols champenois. Ainsi,
au travers d’exemples, de mises en perspective, voire d’anecdotes, nous pourrons nous
interroger sur quand et comment mettre la craie en avant ou au contraire quand privilégier
d’autres éléments clefs du terroir, qu’ils soient physiques, techniques, humains ou
immatériels. C’est Gilles Fronteau Gilles Fronteau qui interviendra lors ce Rendez-Vous Ce
dernier est professeur des universités en Sciences de la Terre à l’Université de Reims
Champagne-Ardenne et directeur de l’unité de recherche en Géosciences GEGENAA.
Spécialiste de géologie sédimentaire et régionale, ses principaux travaux ont porté sur
l’emploi des ressources naturelles géologiques par l’homme et sur le patrimoine bâti (grand
monuments, vestiges archéologiques, patrimoine vernaculaire). Membre de la commission
égionale du patrimoine géologique et de plusieurs conseils scientifiques, il consacre
désormais une partie de son activité à la valorisation du patrimoine naturel régional, à la fois
in-situ (sites géologiques ou paysagers), mais aussi ex-situ, pour faire le lien entre
particularités géologique du territoire, acteurs locaux et grand public.
Inscription www.univ-reims.fr/lesrendezvousdebacchus
Mardi 6 décembre 2022 – 19 heures. Ouvert à tous, gratuit Le Clos, Bar à vin 25 rue du
Temple, Reims
Épernay se raconte, un superbe livre pour
(re) découvrir la ville
Épernay
L’association Épernay patrimoine, qui depuis dix ans ne ménage pas ses efforts pour protéger
et valoriser le patrimoine architectural et historique de la ville, vient de sortir un magnifique
ouvrage baptisé Épernay se raconte. Une belle idée cadeau pour les fêtes de fin d’année.
Benoît Duteurtre et Sabine Lorenzi de l’association Epernay patrimoine, fiers de l’ouvrage qui
vient de sortir.
Par Frédérique Pétré
Publié: 28 novembre 2022 L’Union
Heureux et fiers. Les membres de l’association Épernay patrimoine peuvent l’être. L’ouvrage
intitulé « Épernay se raconte », qui vient d’être édité à un peu plus de 2 000 exemplaires est
non seulement de toute beauté mais aussi riche d’enseignements. « Il a pour objectif de
transmettre tout le travail de mémoire que nous avons réalisé au sein de l’association depuis
dix ans », explique Benoît Duteurtre, le président. Car le temps passe, les gens partent… et
l’on aurait tendance à oublier tout le travail fourni par les équipes.
L’idée de réaliser un livre remonte à 2018, avant le Covid et ses aléas. « On se disait à
l’époque que ce serait bien de faire quelque chose pour marquer les dix ans de
l’association », relate le président. Chacun cogite. Sabine Lorenzi, membre de l’association
prend les choses en main. « Petit à petit, l’idée d’écrire un livre reprenant nos actions
émerge », se souvient Bruno Duteurtre, qui précise : « J’ai même dit à l’équipe, si on le fait,
ce sera une sacrée aventure mais ça ne va pas être facile ! ».
Au début, les membres qui croient au projet se comptent sur les doigts d’une main. Puis très
vite, d’autres vont rejoindre le mouvement. « Nous avons aussi dragué quelques personnes
férues d’histoire et de connaissances sur la ville pour qu’elles nous rejoignent dans
l’aventure », renchérit le président.
Pendant un an et demi, chacun s’attelle alors à glaner anecdotes, photos, éléments d’histoire
sur un quartier ou une thématique précise. Car l’ouvrage se feuillette à travers ses différents
quartiers : centre-ville, Coteaux ouest, avenue de champagne, Cité, Margueritte, Bernon, sans
oublier des sites emblématiques comme la Marne, le Cubry ou les Ateliers Sncf entre autres.
Deux autres années auront été nécessaires pour rédiger, relire et mettre en page.
Fort de 250 pages, le recueil est richement illustré. De photos récentes, cartes postales et
plans. Elles sont agrémentées de courts textes, « un parti pris » de l’association pour mieux
butiner de l’un à l’autre. Parfois au détour d’une page, on enrichit encore ses connaissances
avec un « le saviez-vous ? », une anecdote, un souvenir.
Pour guider le lecteur, un personnage imaginé par Sabine Lorenzi, baptisé Sparnacie qui se
présente ainsi dès le début de l’ouvrage : « Je suis à la fois le passé, le présent et l’avenir, je
suis la mémoire d’Épernay, je me nomme Sparnacie. Je vais être votre guide pour que vous
appreniez à me connaître et à me découvrir (…) Souvent meurtrie par les guerres, les
incendies et les inondations, j’ai été le témoin d’événements douloureux mais je me suis
toujours relevée ».
En vue de le publier, Benoît Duteurtre a contacté deux éditeurs : « Le premier n’était pas
intéressé, le second Liralest, basé à Chaumont, nous a dit oui. Il nous a encouragés à lancer
une souscription auprès de particuliers, de la Ville, de maisons de champagne pour lancer la
machine. Nous en avons reçu 160, dont certaines très importantes. Les gens nous ont fait
confiance », se réjouit Benoît Duteurtre.
Vendu 35 euros, chaque ouvrage rapportera 3,50 euros à l’association. « L’occasion pour
nous de participer financièrement à diverses rénovations de pièces du musée d’Épernay par
exemple », souligne le président. L’association espère maintenant vivement que ce recueil
« l’événement de la décennie » pour elle, soit plébiscité des Sparnaciens eux-mêmes. Et qu’il
convertisse les nouveaux lecteurs en ambassadeurs d’Épernay.
À savoir
Créée en 2010, l’association Épernay patrimoine, qui compte une centaine d’adhérents, vient
de sortir un ouvrage intitulé « Épernay se raconte ».
Édité à plus de 2000 exemplaires aux éditions Liralest, le recueil totalise 250 pages et près de
600 illustrations.
Il est vendu 35 euros. On peut déjà se le procurer à la librarie l’Apostrophe à Épernay et au
centre E. Leclerc de Dizy.
Plongée en agriculture biodynamique en
Champagne avec Fabrice Dehoche
Passionné de vins, Fabrice Dehoche publie un ouvrage dédié à l’agriculture biodynamique en
Champagne, se basant sur les témoignages de 37 vignerons et maisons. Un mode de culture
mal connu du grand public mais aussi des professionnels.
Par Propos recueillis par Thomas Crouzet
Publié: 28 novembre 2022 à 16h55
Né à Reims, Fabriche Dehoche est photographe de formation, puis s’est reconverti dans le
milieu bancaire.
En 2004, il se passionne pour le vin après une rencontre avec le vigneron Alsacien Seppi
Landmann.
En 2016, il commence à travailler sur l’ouvrage Biodynamie et Champagne, publié la
semaine passée aux éditions Liralest. En parallèle il se forme à la biodynamie, obtient le
diplôme de sommellerie WSET 3 et le brevet professionnel de responsable d’exploitation
viticole.
Fabrice Dehoche, en quelques mots, que représente la culture biodynamique ?
La biodynamie a vocation à remettre l’homme au cœur des décisions, en liaison avec son
environnement : sa terre, mais également l’atmosphère, la lune, les étoiles. Elle va plus loin
que l’agriculture biologique, dont elle respecte les principes, comme l’absence d’usage de
produits chimiques. Il s’agit d’un mode de culture qui se veut durable, avec un
fonctionnement de l’exploitation qui tend à l’autonomie. Le modèle idéal est celui d’une
diversité de cultures, avec de la forêt, des prairies, de l’élevage, de la vigne, et des interactions
vertueuses entre chaque espace.
“Dans la biodynamie, en réalité, tout est question de message, d’impulsion, de force”
En Champagne, pourtant, la monoculture de la vigne prévaut, même chez les
exploitations en biodynamie…
Oui, il existe seulement une exploitation, dans l’Aube, le champagne Ruppert-Leroy, qui
applique ce système, avec des vaches, des chevaux, des prairies et de la forêt à côté des
vignes. Les autres y tendent, avec le déploiement ces dernières années de la vitiforesterie, la
mise en place de couverts végétaux et de l’écopâturage avec des moutons. Mais aucune n’est
totalement autonome.
Les couverts végétaux ou l’écopâturage sont également utilisés en viticulture non
labellisée. Qu’est-ce qui permet à une exploitation de revendiquer un label de
biodynamie, comme Demeter ou Biodivin ?
Déjà d’être certifié en agriculture biologique, puis d’appliquer les deux produits
indispensables qui permettent d’être certifiés en biodynamie. Il s’agit d’une part de la bouse
de corne, constituée de bouse de vache naturelle que l’on enterre dans une corne durant six
mois avant de l’épandre le plus souvent au printemps et à l’automne. Cette préparation
s’applique sur le sol et permet à la vigne de gagner en forces végétatives. De l’autre, on utilise
de la silice de corne, qui est constituée de quartz broyé à l’état de farine. Cette silice est
également enterrée dans une corne de vache avant d’être épandue sur les feuilles de la vigne.
Elle favorise la photosynthèse mais aussi la résistance aux maladies.
L’efficacité de ces préparations n’a jamais été prouvée scientifiquement, et on compare
souvent la biodynamie à une forme d’homéopathie pour la vigne. Est-ce une analogie qui
vous paraît pertinente ?
Oui c’est un parallèle intéressant, d’autant que les doses utilisées sont très faibles, de l’ordre
de 100 grammes par hectare pour la bouse de corne et 4 grammes pour la silice de corne.
Dans la biodynamie, tout est question de message, d’impulsion, de force. Ce n’est pas une
quantité de matière qui agit mais plutôt le message et les forces dont sont porteuses les
préparations biodynamiques.
La biodynamie n’est généralement pas enseignée dans les centres de formation
traditionnels, ou très succinctement. Par quel chemin les vignerons arrivent-ils à cette
pratique ?
Il existe beaucoup de formations proposées par des organismes privés en France. Des
vignerons y viennent par pure curiosité, d’autres sont déjà convaincus. Je dirais qu’il y a un
souci du détail dans la biodynamie qui fait sens et qui permet d’aller plus loin que la
viticulture biologique. Parmi les nouvelles générations, des vignerons cherchent des
alternatives à la viticulture traditionnelle et découvrent la biodynamie. La transition se fait
souvent en rupture avec les générations précédentes.
“Il m’a fallu sept ans pour collecter toutes les données et témoignages présents dans le livre”
Où en est-on du développement de la biodynamie en Champagne ?
La Champagne est en retard tant en termes d’agriculture biologique qu’agriculture
biodynamique. Aujourd’hui, les surfaces champenoises certifiées ou en phase de certification
biologique sont de l’ordre de 7 à 8 % contre 30 % en Alsace. Cela s’explique par le climat très
humide qui favorise le développement des maladies dont tout particulièrement le mildiou.
Concernant les exploitations qui ont un label en biodynamie, elles sont une trentaine en
Champagne, et quasiment toutes dans mon ouvrage. C’est peu, mais ce chiffre continue de
croître avec de nouvelles exploitations qui se lancent en conversion.
Pour parler de votre ouvrage, justement, jamais un tel travail n’avait été réalisé en
Champagne à propos de la biodynamie. Comment avez-vous mené votre enquête ?
Il m’a fallu sept ans pour collecter toutes les données et témoignages présents dans le livre.
J’ai commencé en 2016 à réaliser des séries d’entretiens avec des vignerons déjà engagés en
viticulture biodynamique. Je me suis rendu à plusieurs reprises sur chaque exploitation
présente dans le guide, afin de m’imprégner de l’histoire de chacune, de la philosophie de
travail et du style des vins. Au fur et à mesure, j’ai intégré les nouvelles promotions de
vignerons labellisés, jusqu’à obtenir ce recueil regroupant 35 vignerons et deux maisons de
Champagne.
À quel public s’adresse ce livre ?
Mon ouvrage s’adresse à un très large public. Les amateurs découvriront le b.a.-ba des vins de
champagne et de la biodynamie, ainsi que des cuvées qu’ils auront envie de déguster. Le tout
agrémenté de 150 photos. Les professionnels auront en main un guide inédit des meilleurs
domaines champenois en biodynamie et une présentation compréhensible de ce mode de
culture.
Trois restaurants rémois dans les meilleurs
du monde
La liste 2023 des 1000 meilleurs restaurants du monde a été dévoilée ce lundi. Outre
l’Assiette champenoise qui est désormais dans le Top 5 mondial, deux autres restaurants du
secteur de Reims y figurent aussi : Les Crayères (142e) et Racine (730e).
De gauche à droite Arnaud Lallement, chef de l’Assiette Champenoise (4e), Philippe Mille,
chef des Crayères (142e) et Kazuyuki Tanaka, chef de Racine (730e)
L’Union Publié: 28 novembre 2022
On savait depuis ce week-end que l’Assiette champenoise, le restaurant triplement étoilé de
Tinqueux près de Reims entrait dans le Top 5 des meilleurs restaurants du monde. Le
classement a été officialisé ce lundi, l’établissement du chef Arnaud Lallement obtenant la
note de 99 sur 100, soit la deuxième meilleure note ex-aequo derrière un trio de tête à 99,5 sur
100. Il se classe donc 4e meilleur restaurant du monde cette année (il était 10e l’année
dernière avec une note de 98,50).
L’Assiette champenoise obtient également, cette année, le prix de « la Responsabilité Éthique
et Environnementale ». « Multi-primé, le chef a décidé de donner l’exemple en mettant à plat
son impact sur l’environnement, expliquent les responsables de cette liste. Il est en train
d’effectuer une vraie transition écologique et cherche par ailleurs à améliorer grandement la
qualité de vie de ses équipes. »
Les Crayères et Racine aussi dans le gotha mondial
Outre l’Assiette champenoise, deux autres grands restaurants de la région figurent dans ce
classement et progressent par rapport à l’année dernière. Les Crayères, à Reims, entre ainsi
dans les 150 meilleurs établissements du monde. Le restaurant du chef Philippe Mille obtient
la note de 95,5 sur 100 et figure en 142e place (94 sur 100 et 170e l’année dernière). Plus loin,
mais bien présent dans cette liste prestigieuse, le chef japonais Kazuyuki Tanaka, du Racine à
Reims obtient la note de 86 sur 100 et se classe 730e (il était au-delà de 800 l’an passé avec
une note de 80 sur 100).
Pour rappel Le Top 1000 des meilleurs restaurants du monde est le résultat d’un algorithme
unique, créé par La Liste, en 2015. Désigné comme « le classement des classements », il se
veut le plus objectif possible. Ce Top 1000 repose en effet sur une méthodologie intégrant et
pondérant plus de 1000 sources internationales. Selon les pays, ces sources peuvent être des
notes et classements des guides gastronomiques reconnus, mais également les avis de la
presse internationale, nationale et régionale, ainsi que la satisfaction clients mis sur les
différentes applications existantes (Google, Tripadvisor, The fork…).