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Carnet du Cercle LAB #22 – Mutuelles, comment parvenir à conserver son indépendance ?

A l’inverse du monde bancaire, le secteur de l’assurance se caractérise par la coexistence d’une grande diversité d’acteurs. Diversité par leur modèle de gouvernance. Mais également diversité par la taille des assureurs. Aux côtés de mastodontes qui se muent en véritable station d’arrimage pour des acteurs en proie à des difficultés, subsiste un modèle de mutuelle, à taille humaine qui défendent bec et ongles leur indépendance. Mais comment y parviennent-elles dans un univers qui tend à se polariser ?

A l’inverse du monde bancaire, le secteur de l’assurance se caractérise par la coexistence d’une grande diversité d’acteurs. Diversité par leur modèle de gouvernance. Mais également diversité par la taille des assureurs. Aux côtés de mastodontes qui se muent en véritable station d’arrimage pour des acteurs en proie à des difficultés, subsiste un modèle de mutuelle, à taille humaine qui défendent bec et ongles leur indépendance. Mais comment y parviennent-elles dans un univers qui tend à se polariser ?

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NOVEMBRE

2022


NOUS REMERCIONS LES ADHÉRENTS

DU CERCLE LAB D’AVOIR PARTICIPÉ

AU CONTENU DE CE CARNET.

JACQUELINE MOREAU

Directrice générale de MADP Assurances

STÉPHANE VILAIN

Directeur général de CMMA Assurance

ALAIN LANNOU

Directeur général de Mudetaf

LAURENT MARSEILLE

Directeur général d’AMP Assurances

OLIVIER MARCIAUX

Directeur général de l’Etoile Assurance


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EDITO

I - La gouvernance : Atout ou inconvénient ?

1 - Un atout indéniable

2 - Crise des vocations ?

3 - Raviver la flamme mutualiste

II - La spécialisation, un avantage concurrentiel

1 - Être affinitaire, c’est faire partie intégrante d’un écosystème

2 Les risques d’être monoliner ou assureur de niches

3 - Sortir de son champ affinitaire

4 - Viser des marchés connexes

III - Les généralistes face aux majors de l’assurance

1 - L’artisan vs l’hypermarché

2 Territoire et proximité

Conclusion

Contacts et à propos


EDITO

EDITO

Après quelques créations et le foisonnement de sociétés d’entraide ou de

secours mutuel, c’est véritablement le 19 e siècle qui voit l’essor des sociétés

d’assurance mutuelle sous la forme moderne que nous connaissons toujours,

locales principalement. À tel point qu’au début du 20 e siècle, «mutuelle»

devient un substantif. Un succès dont nous bénéficions toujours en ce début

du 21 e siècle.

Car il y a un vrai bénéfice sociétal à pouvoir s’assurer auprès d’une société

d’assurance entièrement tournée vers la satisfaction de ses assuréssociétaires,

qu’ils constituent une mutualité de risques professionnels ou de

risques locaux. Ce carnet en témoignera largement.

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Certes, pour revenir à l’ancienne réglementation d’assurance, il y a lieu de

distinguer «société mutuelle», où le lien communautaire préexiste au contrat,

et «société à forme mutuelle», où le lien communautaire est créé par la

souscription du contrat, ce qui entraîne une gouvernance adaptée.

Mutatis mutandis, ce raisonnement s’applique aussi aux mutuelles

régies par le code de la mutualité, et aux institutions de prévoyance

régies par le code de la Sécurité sociale. Qu’importe ici : ce qui nous

unit est plus fort que ce qui nous distingue, le modèle des est

solide pour répondre optimalement et pour longtemps

aux besoins d’assurances et de protection familiale de

nos concitoyens.

ANDRÉ RENAUDIN

Président de Roam


7EDITO


LA GOUVERNANCE : ATOUT OU INCONVÉNIENT ?

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La particularité des mutuelles réside en premier lieu dans la forme de gouvernance qui

les régit. Elle se compose ainsi d’une représentation politique et d’une représentation

opérationnelle. Les mutuelles ont généralement à cœur de mettre en avant cette

complémentarité par rapport à des entreprises dites capitalistes. Car bien souvent, la

présidence est élue par le sociétariat, fruit d’un processus démocratique.

« Nous considérons notre forme de gouvernance comme un véritable atout, car

aujourd’hui, même si le terme mutualiste est peu employé par les jeunes générations,

elles adoptent un comportement et partagent les valeurs finalement, le mutualisme

fait référence à la proximité, à la solidarité. Et nous sentons ces valeurs essaimer dans

la société à travers la recherche du partage plutôt que de la propriété ou à travers

la recherche de circuit court et donc de proximité, relève Stéphane Vilain, directeur

général de CMMA Assurance. Et dans notre gouvernance, nous avons des personnes

impliquées dans la société civile ou la vie politique. Notre président, Charles de

Courson est ainsi un député très localement très proche et à l’écoute des habitants

de sa circonscription ».

I. LA GOUVERNANCE :

ATOUT OU INCONVÉNIENT ?

1. UN ATOUT INDÉNIABLE

Au-delà de la gouvernance régie par la Directive Solvabilité 2, les mutuelles mettent en

avant qu’elles n’ont pas d’actionnaires à rémunérer. Mais aussi que les administrateurs

sont généralement des professionnels du ou des secteurs qu’elles couvrent. Car

rappelons que, historiquement, la grande majorité des mutuelles s’était constituée

autour d’une population affinitaire. « MADP Assurances a été créée en 1890 par un

groupe de pharmaciens soucieux de garantir leur responsabilité civile dans l’exercice

de leur profession Notre président est issu du monde de la biologie médicale et la

plupart de ses prédécesseurs venait de la pharmacie d’officine. Deux professions qui

constituent notre cœur d’activité historique », illustre Jacqueline Moreau, directrice

générale de MADP Assurances.


2. CRISE DES VOCATIONS ?

Pour autant, toute médaille a son revers. En l’espèce il s’agit de la disponibilité des

administrateurs et de leur renouvellement. « Nous sommes confrontés à un défi

d’attractivité , les professionnels en activité étant tous débordés. Et par conséquent,

si nous ne parvenons pas à redonner du sens à cet engagement, il deviendra de plus

en plus difficile d’avoir des professionnels encore en activité et qui s’impliquent dans

la gouvernance de la structure », constate la directrice générale de MADP.

Pour l’heure, les conseils d’administration restent peu touchés par le phénomène.

En revanche, dans nombre de structures, la territorialité s’exprime via des

délégués présents localement et élus par les sociétaires. « Dans notre cas, nous

avons beaucoup de pharmaciens d’officine et de biologistes médicaux parmi nos

délégués. Et ces derniers mois, ils se sont totalement dédiés à la crise sanitaire

et ses corollaires », indique Jacqueline Moreau. Finalement la crise n’a été que

l’accélérateur d’un phénomène qui couvait déjà avant. Le mouvement est bien plus

structurel qu’il n’y paraît et amène les acteurs mutualistes à chercher des ressorts

pour raviver cette flamme mutualiste qui fait la sel de cette forme d’entreprise. « Nos

structures mutualistes sont particulièrement appelées à se

transformer pour conserver leur indépendance et nous

devons trouver les moyens d’impliquer nos élus

dans une expérience entrepreneuriale, ce

qui n’était pas forcément écrit au départ pour

une mutuelle », poursuit Jacqueline Moreau.

LA GOUVERNANCE : ATOUT OU INCONVÉNIENT ?

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LA GOUVERNANCE : ATOUT OU INCONVÉNIENT ?

3. RAVIVER LA FLAMME MUTUALISTE

Dès lors, pour animer cette vie démocratique, certains réfléchissent sur le rôle

desdits délégués. Une piste serait de les impliquer encore plus dans la vie de la

mutuelle en leur demandant de tester de nouveaux produits, de nouveaux services,

pour les sortir du simple rôle de représentant. « A nous de trouver les ressorts pour

animer différemment notre gouvernance, parce que le risque c’est de perdre cette

différenciation et notre raison d’être. A l’instar de certains acteurs mutualistes de

poids, nous pourrions plus impliquer nos sociétaires en les invitant à participer à des

commissions par exemple », estime Laurent Marseille.

L’idée serait de renforcer les missions des délégués au-delà de leur simple rôle de

représentant des sociétaires aux Assemblées générales. Certaines mutuelles leur font

tester les nouveaux produits, les implique dans la conception de services. Quelque

part, il faudrait les impliquer dans la vie économique de l’entreprise et plus seulement

dans la vie démocratique.

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II. LA SPÉCIALISATION,

UN AVANTAGE CONCURRENTIEL

1. ÊTRE AFFINITAIRE, C’EST FAIRE PARTIE INTÉGRANTE D’UN ÉCOSYSTÈME

Les plus petites structures qui cultivent leur indépendance ont une carte à jouer visà-vis

de leur sociétariat. Et tout particulièrement celles qui ont conservé leur fibre

affinitaire. « Les grands groupes ont perdu le lien avec leurs sociétaires durant cette

dernière décennie. Et nous voyons bien dans leur communication grand public cette

mise en avant du modèle mutualiste pour relancer l’intérêt des sociétaires. L’avantage

que nous avons, plus petite structure, c’est que, de par notre taille, nous n’avons

jamais vraiment perdu ce lien », rappelle Alain Lannou, directeur général de Mudetaf

LA SPÉCIALISATION, UN AVANTAGE CONCURRENTIEL

Dans le cas de la Mudetaf, mutuelle dédiée aux buralistes, les politiques

gouvernementales ont finalement renforcé l’attachement à la mutuelle. « Ces

20 dernières années, les buralistes ont été très sérieusement secoué par les

politiques de santé publique. Mais ces dernières ont un peu plus forgé le sentiment

d’appartenance de nos sociétaires à notre mutuelle, pointe Alain Lannou, directeur

général de Mudetaf. Et l’assureur que nous sommes, en raison de notre caractère

mutualiste, indépendant et centré sur une population affinitaire s’est lui aussi

transforme. Nous nous sommes mué en accompagnant. Nous avons participé aux

combats, nous avons aidé et soutenu les buralistes en proie à des difficultés. Nous

sommes en fait pleinement partie prenante de l’écosystème de nos sociétaires ».

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Le caractère affinitaire permet de créer un lien communautaire entre une mutuelle et

son sociétariat. Une forme d’attachement qui dépasse la simple relation contractuelle

et qui un puissant ressort de fidélisation.


LA SPÉCIALISATION, UN AVANTAGE CONCURRENTIEL

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Mais être une mutuelle affinitaire spécialiste n’est pas nécessairement la panacée. «

Nous sommes monoliner et dépendant d’une activité subventionnée par essence

volatile, pointe Olivier Marciaux, directeur général de l’Etoile Assurance. Pour

conserver cette indépendance que nous avons chevillée au corps, nous devons nous

développer sur d’autres activités, ne serait-ce que pour garder un équilibre technique

dans nos activités ».

2. LES RISQUES D’ÊTRE MONOLINER

OU ASSUREUR DE NICHES

Pour Jacqueline Moreau également, être assureur sur des niches ne peut être un

gage de survie ou d’indépendance que dès lors que l’on démontre sa différentiation.

« Ne perdons pas de vue que, malgré tout, nous sommes contraints d’atteindre

une taille critique. Tout notre enjeu est de savoir capitaliser sur nos expertises et

nos savoir-faire historiques pour adresser de nouvelles niches. C’est pourquoi, la

spécialisation et le niveau de qualité des offres et des services sont indispensables

pour se différentier et donc se développer ».

3. SORTIR DE SON CHAMP AFFINITAIRE

Pour les affinitaires, conserver son indépendance passe donc par de la conquête de

nouveaux marchés. Mais sans perdre ce qui fait justement le sel de cette affinité avec

le sociétariat historique. « Nous devons trouver d’autres vecteurs de croissance

en essayant de conserver cette affinité. Car finalement, être des spécialistes des

professions de nos assurés, c’est ce que nous savons faire », pousse la directrice

générale de MADP Assurances.

Et pour conserver cette autonomie et cette identité propre, les mutuelles s’ouvrent à

d’autres canaux de distribution, et notamment le courtage. Cela leur permet de garder

en interne les compétences sur leur marché historique, tout en se développant sur de

nouvelles niches. Leurs réseaux en propres demeurent des spécialistes de leur cœur de

cible. Le courtage leur apporte de nouveaux débouchés sans dévoyer le lien affinitaire

qui leur permet de conserver une relation forte avec leur cœur de cible et donc de


4. VISER DES MARCHÉS CONNEXES

Pour d’autres mutuelles, la stratégie est totalement différente. Elles préfèrent opter

pour un développement sur des activités connexes à leur cœur de cible. Pour l’Etoile

Assurance c’est par exemple le marché de la pisciculture. « Nous ne sommes pas sur

notre segment historique, mais la pisciculture s’en rapproche », avance Olivier Marciaux.

Mêmes orientations pour la Mudetaf. Cette dernière privilégie les prestataires qui

évoluent dans le monde du tabac. « Nous avons une stratégie d’encerclement. Nous

mettons tout en œuvre pour être l’assureur indispensable et la référence d’un métier

ur continuer à progresser sur notre cœur de cible », détaille Alain Lannou. Dans le cas

de la Mudetaf, l’ambition n’est pas de sortir de son champ historique, mais plutôt de

compléter son panel d’offres en partenariat avec d’autres assureurs pour multiéquiper

son sociétariat.

LA SPÉCIALISATION, UN AVANTAGE CONCURRENTIEL

Les mutuelles jouent alors les intermédiaires et s’appuient sur la connaissance de leurs

assurés pour recommander des contrats destinés à couvrir leurs spécificités métier.

« Avec cette stratégie, nous positionnons comme une société de services et non

comme un assureur. Nous sommes là pour servir nos assurés, ajoute le directeur

général de Mudetaf. Récemment, j’ai par exemple un professionnel du monde du

tabac qui avait un problème de dommages-ouvrages. Ce n’est pas couvert par la

Mudetaf, mais nous lui avons expliqué comment fonctionnait la DO et nous lui

avons recommandé un produit ».

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Le recentrage de la Mutuelle des Motards

Récemment, la Mutuelle des Motards s'est recentré sur son activité affinitaire

historique. Elle ainsi mis un terme à la distribution de contrats d'assurance auto

développés en propres. Désormais, les produits auto qu'elle commercialise

à ses sociétaires sont construits par l'AGPM avec laquelle elle a noué un

partenariat de distribution. Cela permet à la MDM de se recentrer sur ce

qu'elle sait faire de mieux, à savoir l'assurance des deux-roues.


LES GÉNÉRALISTES FACE AUX MAJOR DE L’ASSURANCE

III. LES GÉNÉRALISTES FACE

AUX MAJORS DE L’ASSURANCE

1. L’ARTISAN VS L’HYPERMARCHÉ

Pour les mutuelles généralistes, la question du développement est cruciale afin

de conserver leur indépendance. Contrairement aux mutuelles affinitaires, elles

bénéficient moins de ce puissant lien communautaire. Elles se retrouvent dès lors

en concurrence frontale avec les mastodontes du marché aux moyens colossaux.

« Nous sommes une mutuelle généraliste positionnée sur les trois marchés les plus

concurrentiels, à savoir l’auto, l’habitation et la santé, souligne Laurent Marseille,

directeur général d’AMP Assurances. Nous sommes dès lors en concurrence directe

avec des majors de l’assurance qui développent des politiques commerciales très

agressives à laquelle nous ne pouvons pas répondre ». En conséquence les Assurances

Mutuelles de Picardie doivent trouver d’autres ressorts pour tirer leur épingle du jeu.

14

Pour Stéphane Vilain, il faut comparer les mutuelles à des

artisans de la distribution d’assurance. « Une mutuelle est

finalement comme un artisan boulanger par opposition

à l’hypermarché qui fait aussi de la boulangerie,

illustre le directeur général de CMMA Assurance. Il

existe des clients pour les deux ». En d’autres termes,

il existera toujours des assurés qui privilégieront le prix

et d’autres qui s’attarderont sur la qualité des produits.


2. TERRITOIRE ET PROXIMITÉ

Très ancrée sur son territoire, CMMA Assurances joue la carte de la proximité, aussi

bien avec les prospects que les clients en portefeuille.

En outre, elles est contrainte de multiplier ses canaux de distribution. « Aujourd’hui,

nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir une politique commerciale qui

repose seulement sur notre réseau d’agences intégré, indique Stéphane Vilain. Nous

travaillons donc avec le courtage direct. Mais du courtage qui nous ressemble, c’està-dire

de petites structures, à taille humaine ».

L’autre avantage de jouer dans une catégorie plus modeste que les gros assureurs de la

place touche à l’agilité. « De par notre taille, nous pouvons faire du sur-mesure, avoir

une écoute très proactive », explique le directeur général d’AMP Assurances. Un point

de vue partagé par Stéphane Villain. « Nous sommes en capacité de faire du service,

de personnaliser la relation. A titre d’exemple, tous les 15 jours, nous réunissons un

comité qui se penche sur toutes les réclamations des sociétaires. Nous les traitons

en les personnalisant. C’est-à-dire que nos assurés sont considérés comme des

personnes, et non comme des numéros de dossiers. Ils et elles ont des prénoms et

des noms. Et selon moi, c’est ce qui fait la différence aujourd’hui. Nous faisons de la

haute couture ».

LES GÉNÉRALISTES FACE AUX MAJOR DE L’ASSURANCE

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Le courtage captif, une solution ?

Pour conserver cette indépendance et cette expertise vis-à-vis de son

sociétariat, certains ont également fait le choix de créer leur propre cabinet de

courtage captif. « Le cabinet de courtage captif nous permet de conserver

la relation directe avec nos sociétaires tout en répondant à leurs besoins

d’assurance que nous ne couvrons pas avec les offres que nous assurons

historiquement », précise Stéphane Vilain.

La Caisse Mutuelle Marnaise d’Assurance a ainsi mis sur pied CMMA courtage

l’été dernier pour répondre à cette problématique de développement au-delà

de son activité cœur de métier. Même stratégie pour MADP Assurances qui a

acquis il y a une dizaine d’années son cabinet de courtage captif pour répondre

aux demandes spécifiques de son sociétariat notamment sur des risques qu’elle

ne peut pas couvrir.


CONCLUSION

III. CONCLUSION

RESTER INDÉPENDANT QUOI QU’IL EN COÛTE ?

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Le point commun entre toutes les mutuelles qui ont participé

à la rédaction de ce carnet du LAB est cette volonté de rester

indépendantes le plus longtemps possibles. « Cela fait partie

de ma lettre de mission », souligne Olivier Marciaux.

Pour la plupart d’entre elles, la question ne se pose même pas.

Elles disposent de fonds propres suffisamment confortables

pour aborder l’avenir en toute sérénité, sans avoir besoin de

s’adosser à un mastodonte. « Nous avons encore quelques

belles années devant nous, affirme Laurent Marseille. Mais ne

nous reposons pas sur nos lauriers. Car nos portefeuilles sont

vieillissants. Il faut donc trouver des solutions alternatives.

Ne tombons dans un système de run off ».

Parmi ces solutions, la diversification des canaux de

distribution ouvre de nouvelles perspectives pour garder cette

indépendance. « On ne parle pas à un sociétaire comme on

parle au client d’un courtier, mais l’alchimie des deux permet

de nous développer et de trouver de la rentabilité », ajoute la

directeur général d’AMP Assurances.

Pour Alain Lannou, l’agilité demeure la voie à privilégier pour

rester indépendant. « Il faut en outre cultiver l’engagement

de nos équipes. Je viens de chez un grand assureur et je peux

vous assurer que la motivation des salariés n’est pas du tout

la même qu’au sein de la Mudetaf ».

« Nous nous rendons compte d’ailleurs que nous attirons

aujourd’hui des profils venant de grands groupes. Souvent en quête

de sens, ils trouvent dans nos structures un management plus

transverse et des prises de décision plus décloisonnées », ajoute

Jacqueline Moreau. La crise sanitaire a d’ailleurs eu un effet


énéfique de ce point de vue, avec des salariés, des cadres

ou des managers qui souhaitaient revenir à des entreprises à

taille humaine. « Nos orientations affinitaires, soutenues par

des offres sur-mesure, par la mise en place de partenariats

pérennes et par une personnalisation de notre relation

avec nos assurés permettent de trouver des

raisons d’être à nos structures de petite

taille ce qui est un facteur de succès pour

la croissance rentable et la préservation

de l’indépendance », juge la directrice

générale de MADP Assurances.

La coexistence entre de grands groupes

et de plus petites structures forge la

richesse du modèle français. « Pourquoi

faudrait-il casser ce modèle ? Pourquoi faudrait-il

tout uniformiser ? Laissons aux assurés le choix entre

un organisme de taille conséquente parce

qu’ils estiment qu’ils y trouveront leur

solution d’assurance ou une mutuelle

de proximité si c’est leur aspiration »,

conclut Stéphane Vilain.

CONCLUSION

17


CONTACT

À PROPOS

A PROPOS DE ROAM

Depuis 1855, Roam regroupe plus d’une soixantaine d’organismes, dont plus d’une

dizaine existe depuis plus de 50 ans. Elle s’est ouverte aux sociétés de capitaux à

taille humaine partageant les mêmes valeurs et continue à élargir sa vocation à toutes

les sociétés d’assurance de taille moyenne ou modeste, quels que soient leur statut.

Roam organise des réunions et évènements, permettant à ses membres de mutualiser

leurs connaissances et d’échanger ensemble sur les grands enjeux de la profession.

18

Elle travaille en étroite collaboration avec les organisations d’assurance afin de mieux

défendre les intérêts de ses membres et d’optimiser leurs actions. Au fil des ans,

Roam a acquis une crédibilité qui lui permet d’être un acteur respecté sur les marchés

français et européen. Depuis 1855, Roam est au service de ses membres !

CONTACTS

DAVID BIGOT

Délégué général de Roam

david.bigot@roam.asso.fr


CONTACT

A PROPOS DU CERCLE LAB

Le Cercle Lab a pour ambition de nourrir le secteur de nouvelles idées. Il s’organise

pour cela autour de 11 clubs thématiques résolument orientés métiers dont les

réflexions menées tout au long de l’année se concrétisent par la publication de 11

publications annuelles.

Véritables outils d’analyse prospectifs, ces 11 publications annuelles ont pour objectif

de déceler les signaux, sonder les phénomènes et témoigner des mouvements qui

annoncent les évolutions futures de l’assurance. La co-production de ces cahiers

19

de tendance permettent, par conséquent, de disposer d’une vision structurée et

inspirante du secteur. Le Cercle LAB est ainsi un formidable lieu de networking et de

confrontation d’idées pour toutes les familles du secteur.

CONTACTS

SÉBASTIEN JAKOBOWSKI

Fondateur de Seroni

sjakobowski@seroni.fr

06.62.45.01.31

FLORIAN DELAMBILY

Rédacteur en chef

de News Assurances Pro

fdelambily@seroni.fr

06.15.43.30.89

CATHERINE MARQUIS

Responsable de la

communication

& de l’évènement

cmarquis@seroni.fr

06.85.44.20.78


CARNET# 22

ÉTUDE

MUTUELLES, COMMENT PARVENIR

À CONSERVER SON INDÉPENDANCE ?

A l’inverse du monde bancaire, le secteur de l’assurance se caractérise par la

coexistence d’une grande diversité d’acteurs. Diversité par leur modèle de

gouvernance. Mais également diversité par la taille des assureurs. Aux côtés de

mastodontes qui se muent en véritable station d’arrimage pour des acteurs en proie

à des difficultés, subsiste un modèle de mutuelle, à taille humaine qui défendent

bec et ongles leur indépendance. Mais comment y parviennent-elles dans un

univers qui tend à se polariser ?

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