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Panorama de presse quotidien du 02 12 22

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La petite virée champenoise commence dans la vallée <strong>de</strong> la Marne. Benoît et Mélanie Tarlant,<br />

frère et sœur, sont issus d’une longue lignée <strong>de</strong> vignerons farouchement indépendants. Leur<br />

arrière-arrière-arrière-grand-père, Louis Tarlant, a contribué au développement <strong>de</strong><br />

l’appellation d’origine contrôlée Champagne (AOC) en 1927 et juré <strong>de</strong> ne plus jamais vendre<br />

<strong>de</strong> raisin aux gran<strong>de</strong>s maisons commerciales. Leur père Jean-Mary se lançait pour sa part dans<br />

le « brut nature » — le plus sec <strong>de</strong>s champagnes, sans ajout <strong>de</strong> sucre aucun — dès les<br />

années 1970.<br />

Champagnes Tarlant<br />

1/6<br />

Aujourd’hui, les héritiers <strong>de</strong> 14 hectares <strong>de</strong> vignes (pinot noir, chardonnay et pinot meunier,<br />

mais aussi pinot blanc, arbane et petit meslier) se trouvent en porte-à-faux avec l’AOC. Ils la<br />

jugent trop restrictive à certains égards — Benoît a une fibre expérimentale, comme en<br />

témoigne la cuvée Argilité, fermentée et élevée en amphore — et beaucoup trop permissive à<br />

d’autres.<br />

Ils poursuivent toutefois la tradition <strong>du</strong> brut nature, la poussant encore plus loin avec une<br />

conversion en bio maintenant terminée. « Faire <strong>du</strong> brut nature, ça nous oblige à être radicaux<br />

dans nos choix à la vigne parce qu’on ne pourra pas ajouter <strong>de</strong> sucre pour “corriger” quoi que<br />

ce soit, raconte Benoît. Il faut à la base faire un excellent vin <strong>de</strong> champagne, qui se tient tout<br />

seul. Je ne suis pas un radical <strong>du</strong> sucre, mais le brut nature, c’est ce qui nous a été transmis. »<br />

Pour nous, le savoir-faire à la vigne est ce qu’il y a <strong>de</strong> plus important, et sa transmission est<br />

essentielle.<br />

Mélanie Tarlant<br />

« Quand le consommateur achète une bouteille <strong>de</strong> Tarlant, il achète une recherche. Travailler<br />

avec la nature, c’est tout en nuances. Ce n’est jamais noir ou blanc. Il faut rester vigilant et<br />

constamment se remettre en question », déclare sa sœur Mélanie, tandis que nous observons<br />

les verdoyants coteaux tout autour.<br />

Pionnier <strong>du</strong> bio<br />

Un arrêt chez Pascal Doquet, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s champagnes biologiques (qu’il a<br />

cofondée en 1998) et vigneron dont les cuvées sont bien établies au Québec, était <strong>de</strong> mise.<br />

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Vigneron sur la Côte <strong>de</strong>s Blancs <strong>de</strong>puis 1982, il a pris le contrôle complet <strong>de</strong> l’ancien<br />

domaine familial en 2004, épaulé par sa femme, Laure. L’ébouriffé, qui se qualifie <strong>de</strong><br />

« hippie » formé aux philosophies orientales, pro<strong>du</strong>it entre 65 000 et 70 000 bouteilles sur<br />

8,5 hectares.<br />

Travailler la vigne sans chimie, ça n’a jamais été simple. « Au début, on n’était vraiment pas<br />

nombreux. Il fallait être droit dans ses bottes et ne pas avoir peur <strong>de</strong>s qu’en-dira-t-on.<br />

Aujourd’hui encore, on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pourquoi il n’y a pas plus <strong>de</strong> vignobles en bio. »

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