05.12.2022 Views

Smart Cities Luxembourg - n°14

Le 14ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

Le 14ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !

Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.

Décembre 2022 | n˚14<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

JOËLLE WELFRING :<br />

« LE CLIMAT NE<br />

PARDONNE PAS »<br />

BILBAO :<br />

UN MIRACLE NOMMÉ<br />

GUGGENHEIM<br />

LUXINNOVATION :<br />

LE METAVERSE,<br />

UN MAILLON<br />

SUPPLÉMENTAIRE<br />

POUR L’INDUSTRIE<br />

LA COP27 SELON<br />

EUROSOLAR LËTZEBUERG


ÉDITO<br />

3<br />

Sur l’échafaud du Greenwashing<br />

et du Socialwashing<br />

Quelques semaines avant le début de la Coupe du Monde de<br />

football controversée au Qatar, le Conseil olympique d’Asie<br />

(OCA) s’est réuni à Pnom Penh, la capitale du Cambodge.<br />

« Les déserts et les montagnes d’Arabie saoudite seront bientôt<br />

un terrain de jeu pour les sports d’hiver », ont annoncé ses<br />

membres dans un communiqué, à la plus grande surprise de<br />

l’opinion. Plus précisément, les Jeux asiatiques d’hiver de 2029<br />

auront lieu à Neom, une ville du nord-ouest du pays qui n’est<br />

toujours pas sortie de terre. Le hic ? Il n’y a pas de neige dans<br />

cette région désertique du globe ! Le recours à la neige artificielle<br />

sera donc indispensable pour organiser la compétition et<br />

permettre aux athlètes de skier ou de faire du snowboard. Bref,<br />

un non-sens aussi bien écologique que sportif.<br />

Neom, également appelée « Trojena » et surnommée « The Line »,<br />

est aussi une ville futuriste gigantesque pouvant accueillir neuf<br />

millions d’habitants, qui s’étend sur 170 km de long, 200 m de<br />

large et 500 m de haut. Le site internet officiel du projet promet,<br />

pêle-mêle, d’« offrir une expérience de vie urbaine sans précédent<br />

tout en préservant la nature environnante », « une ville<br />

sans voiture avec zéro émission de carbone » ou un « fonctionnement<br />

avec des énergies 100% renouvelables ». Bien loin donc<br />

de l’image actuelle de l’Arabie saoudite que le prince hériter Mohammed<br />

Ben Salmane souhaite briser ; celle d’un royaume dont<br />

l’économie est majoritairement tournée vers l’extraction d’une<br />

énergie fossile si chère aux climatosceptiques : le pétrole.<br />

Grâce à une communication bien ciselée et de beaux visuels inspirés<br />

des derniers films de science-fiction hollywoodiens, le régime<br />

saoudien entend aussi apporter un touche de modernité dans<br />

l’exercice de son pouvoir : une certaine façon, pour cette monarchie,<br />

de passer la pommade sur ses diverses actions répressives<br />

et rétrogrades, à mille lieux des valeurs universelles et des<br />

droits de l’Homme.<br />

Prenons Shadli al-Huwaiti, Ataullah al-Huwaiti et Ibrahim<br />

al-Huwaiti, symboles d’un drame humain et sacrifiés sur l’autel<br />

de la mégalomanie. Tous font partie de la tribu Howeitat vivant<br />

sur les lieux où sera établie la ville qui accueillera les futurs Jeux<br />

asiatiques d’hiver. L’ONG Alqst relate qu’en octobre dernier,<br />

ces trois hommes ont été condamnés à mort par les tribunaux<br />

saoudiens. La raison? Ils refusaient simplement d’être expulsés<br />

de leurs terres. L’un d’entre eux est même le frère d’Abdul<br />

Rahim al-Huwaiti, un opposant de longue date du projet de<br />

construction tué en 2020 par les forces de l’ordre saoudiennes.<br />

D’autres ont été condamnés à 50 ans de prison. Ce sont, au total,<br />

près de 20.000 membres de cette tribu qui sont aujourd’hui<br />

forcés de quitter leur territoire.<br />

Le sport et l’esprit des Jeux sont censés rapprocher les<br />

peuples et renforcer la cohésion entre les êtres humains<br />

d’une même nation et des quatre coins de la planète. Quant<br />

aux projets futuristes et écologiques, ils doivent en principe<br />

créer un monde plus résilient et respectueux de l’environnement.<br />

Malheureusement, avec les Jeux asiatiques d’hiver<br />

et le projet Neom, et même si les intentions sont louables<br />

de prime abord, l’Arabie saoudite démontre malgré elle que<br />

Greenwashing rime aussi avec Socialwashing… comme la<br />

Coupe du Monde de football qui se déroule en ce moment<br />

même au Qatar.<br />

Par P. Birck


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Jean-Marc Streit<br />

Romain Thomas<br />

Julien Menegalli<br />

Chris Mick<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Julian Pierrot<br />

Joanna Hudyka<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Yves Kortum<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Bilbao : un miracle nommé Guggenheim 8<br />

Mertzig : inauguration officielle de la Maison communale rénovée 12<br />

Mertert poursuit son expansion 16<br />

Roeser : un campus pour mieux grandir 20<br />

L’évaluation de l’impact pour Esch2022 24<br />

Rumelange : petit mais costaud 26<br />

Weiswampach : une force naturelle 28<br />

GREEN BUILDING<br />

Fonds du Logement : un modèle de durabilité en devenir 30<br />

LSC Engineering Group : penser et construire les villes de demain 34<br />

Minusines : être au chaud en respectant l’environnement 38<br />

GERI Management : mission sensibilisation 40<br />

Aiport City, le nouveau visage du Findel 44<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Luxinnovation : le metaverse, un maillon supplémentaire pour l’industrie 46<br />

itrust consulting : « la cybersécurité est un sujet d’intérêt majeur » 48<br />

Ministère de la digitalisation : Marc Hansen annonce le lancement de « Luxchat » 50<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

Les jeux vidéo : un univers inclusif ? 52


5<br />

MOBILITÉ<br />

L’Allemagne mise sur le train à hydrogène 54<br />

Voitures électriques : les nouveautés de cette fin d’année 56<br />

ID.Buzz, une allure rétro aux touches modernes 59<br />

Salon de la moto : les deux roues à l’honneur en Italie 60<br />

Ministère de la mobilité : lancement de la campagne «Zéro alcool au volant» 62<br />

Ministère de la mobilité : une feuille de route pour une plus grande utilisation du vélo 64<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Joëlle Welfring : « le climat ne pardonne pas » 66<br />

La COP27 selon Eurosolar Lëtzebuerg 70<br />

Soler, Energy from <strong>Luxembourg</strong> 74<br />

Energipark Réiden : « l’efficacité énergétique des quartiers n’est plus une option » 76<br />

SDK : une organisation d’événements plus respectueuse de l’environnement 78<br />

Les innovations pour accélérer la transition énergétique 80<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

AIS : une lutte solidaire contre l’exclusion sociale 84<br />

Réforme de l'impôt foncier et à la mobilisation de terrains et de logements 88<br />

Syrdall Schlass : se soigner sereinement accompagné de son enfant 90<br />

Päiperléck : une nouvelle résidence pour mieux accompagner les seniors 92


Menaces et impacts cyber<br />

en augmentation en 2022<br />

(ENISA Threat Landscape 2022)<br />

Pourquoi pas vous inspirer de<br />

nos politiques, procédures,<br />

règles de gouvernance et entamer<br />

une gouvernance certifiable ?<br />

Avez-vous un bilan des risques<br />

qui a la précision de vous naviguer<br />

dans des prises de décisions<br />

difficiles ?<br />

Avez-vous vérifié votre sécurité<br />

de façon rigoureuse et<br />

indépendante ?<br />

Spécifiez-vous la sécurité et<br />

les besoins de continuité dans<br />

vos projets ?<br />

• Étiez-vous bien préparé pour<br />

des événements non prévus ?<br />

• Avez-vous réussi à maintenir la<br />

cybersécurité durant cette crise ?<br />

Le top 5 des menaces :<br />

1. Ransomware<br />

2. Malware<br />

3. Social Engineering<br />

4. Data threats<br />

5. Denial of Service<br />

Les entités les plus impactées (en termes de réputation) :<br />

1. Administrations publiques, gouvernements<br />

2. Services<br />

3. Services digitaux<br />

4. Finances<br />

« La 5. cybersécurité Personnes privées est l’affaire de tous » (NIST)<br />

Les trends :<br />

• Avez-vous su utiliser efficacement<br />

ce temps passé en télétravail pour<br />

améliorer vos connaissances ?<br />

• Avez-vous besoin d’un contrôle de<br />

sécurité simple et indépendant ?<br />

• Savez-vous que les<br />

cyberattaques augmentent<br />

en temps de crises ?<br />

...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />

• Exploitation 0-days accrue (par des agents gouvernementaux)<br />

• Risque accrue pour Operational Technology (OT), infrastructure critique<br />

• Compétence et intérêt dans les attaques des chaînes d’approvisionnement<br />

• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />

Les • VMS-RANT, attaques pour évaluer destructrices en temps réel les vulnérabilités sont une de votre composante infra et les risques associés importante ; des opérations des acteurs<br />

• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />

étatiques.<br />

• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />

• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />

• Le changement de marque des groupes de ransomware est utilisé pour éviter l’application<br />

Notre savoir-faire :<br />

de la loi • bâti et sur les des sanctions.<br />

méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

• forgé au feu de la recherche européenne et internationale ;<br />

• Le modèle • soumis commercial à des stress tests continus «hacker-as-a-service» dans les projets de nos clients ; gagne en popularité.<br />

• adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />

• Hausse significative des attaques contre la disponibilité, en particulier les DDoS<br />

Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />

• Le phishing est une fois de plus le vecteur le plus courant d’accès initial (Nouveau :<br />

• pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />

phishing<br />

particulier<br />

de consentement).<br />

des offres cloud ;<br />

Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />

CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

• pour définir et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />

et continuité de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />

• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />

usage cloud) ;<br />

• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />

(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />

• pour gérer, évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />

• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />

Move securely within the cyberworld<br />

• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

This project has received funding from the European<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

programme under grant agreement No 700581<br />

Move securely within the cyberworld<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />

www.itrust.lu


GOUVERNANCE<br />

© SIP / Emmanuel Claude<br />

Ce 28 novembre s’est tenu au château de Bourglinster le Sommet Benelux dans le cadre<br />

de la présidence luxembourgeoise du Comité de ministres de l’Union Benelux.<br />

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a reçu ses homologues belges et néerlandais,<br />

1.<br />

entre autres, pour échanger sur la guerre en Ukraine et son impact sur la sécurité<br />

de l’approvisionnement énergétique en Europe. Les chefs de gouvernement se sont également<br />

entretenus sur d’autres sujets d’actualité comme la migration, l’espace Schengen et l’État<br />

de droit au sein de l’Union européenne.


8<br />

ESPAGNE<br />

BILBAO:<br />

UN MIRACLE<br />

NOMMÉ GUGGENHEIM<br />

GOUVERNANCE<br />

C’est incontestablement un coup de génie<br />

de la part des autorités locales du<br />

Pays basque espagnol. Sur les cendres<br />

d’une ancienne ville sidérurgique renaît<br />

l’espoir grâce à l’implantation d’un musée<br />

d’envergure internationale, le Musée<br />

Guggenheim. Ville industrielle grise<br />

et sinistrée, Bilbao, la capitale du Pays<br />

basque espagnol, a ainsi renoué avec la<br />

prospérité. Mais le miracle économique<br />

de Bilbao n’est pas uniquement le fruit<br />

d’un musée exceptionnel, il résulte de la<br />

concordance de plusieurs facteurs : une<br />

gouvernance locale éclairée, basée sur<br />

un partenariat public-privé, combinée<br />

à l’implication de la population, le tout<br />

piloté par un recours massif au numérique.<br />

Bilbao est désormais considérée<br />

comme une des villes les plus intelligentes<br />

d’Europe, où il fait bon vivre et<br />

où la nature et les espaces verts ont pris<br />

le pas sur la pollution et la laideur des<br />

friches industrielles.<br />

De la bonne gouvernance<br />

Pour survivre, Bilbao a décidé de prendre<br />

en main son propre développement économique<br />

et urbain. L’objectif de la ville<br />

est de favoriser une croissance intelligente<br />

qui combine les aspects urbains,<br />

environnementaux, technologiques, sociaux<br />

et économiques afin de continuer<br />

à générer une activité économique avec<br />

des emplois de qualité et d’assurer le<br />

bien-être des citoyens.<br />

Conscientes que l’infrastructure de la<br />

ville est vieillissante et désuète et que le<br />

changement passe par une politique urbaine<br />

ambitieuse et de rupture, les autorités<br />

de la ville se sont dotées d’une structure<br />

appelée « Bilbao Ria 2000 ». Créée en<br />

novembre 1992, cette entité avait pour<br />

mission de récupérer des zones dégradées<br />

ou des secteurs industriels et portuaires<br />

en déclin dans la ville de Bilbao,<br />

notamment la zone devenue emblématique<br />

d’Abandoibarra sur laquelle a été<br />

implanté le musée Guggenheim. Disposant<br />

à l’origine de peu de ressources financières,<br />

« Bilbao Ria 2000 » obtient du<br />

port de la ville et de la Société de chemin<br />

de fer la cession de certains terrains en<br />

contrepartie de la réalisation de nouvelles<br />

infrastructures : le port extérieur<br />

d’une part et une nouvelle ligne ferroviaire<br />

au sud de l’agglomération d’autre<br />

part. L’acquisition des terrains libérés lui<br />

a alors permis de mener à bien leur revente<br />

pour l'implantation de logements<br />

dans le secteur d’Ametzola. Pour « Bilbao<br />

Ria 2000 », cette opération foncière<br />

a constitué les premières recettes qui<br />

ont été immédiatement réinvesties dans<br />

d’autres projets. L’évolution du marché<br />

immobilier, notamment sous l’effet<br />

Guggenheim et les hausses du foncier<br />

qu’il a générées, et les cofinancements<br />

européens ont contribué à transformer<br />

radicalement le paysage urbain de la<br />

ville. En 2018, Bilbao a été couronnée du<br />

prix de la meilleure ville européenne par<br />

l’Académie de l’urbanisme.<br />

Bilbao, un nouveau modèle économique<br />

Si les mines et les usines sidérurgiques<br />

ont fermé il y a plus de 30 ans et si un<br />

musée d’art est aujourd’hui son bâtiment<br />

le plus célèbre, Bilbao reste une


GOUVERNANCE<br />

9<br />

est ainsi membre d’un réseau international<br />

créé en juin 2019. Son objectif est<br />

d'établir les bases fondamentales d'une<br />

utilisation responsable et éthique de la<br />

technologie dans les villes, en promouvant<br />

la transparence, la confidentialité<br />

et la sécurité. Bilbao échangera son expérience<br />

et ses connaissances avec 36<br />

autres villes, dont Londres, Barcelone,<br />

Lisbonne, Milan, Toronto, San José, Buenos<br />

Aires, Brasilia, Istanbul, Dubaï ou encore<br />

Melbourne.<br />

Bilbao a opté pour<br />

le développement d’une stratégie<br />

<strong>Smart</strong> City dans laquelle<br />

elle s'efforce d’améliorer<br />

l’intégration des services<br />

publics numériques<br />

ville liée à l’industrie. Aujourd’hui, les entreprises<br />

manufacturières sont très différentes<br />

de l’industrie lourde du passé : très<br />

compétitives et à forte valeur ajoutée,<br />

beaucoup d’entre elles opèrent sur les<br />

marchés mondiaux. De nouveaux produits<br />

et modèles commerciaux développés<br />

ailleurs peuvent révolutionner l’industrie<br />

en profitant à ceux qui s’adaptent<br />

rapidement. L’approche intelligente de la<br />

spécialisation à Bilbao a permis à la ville<br />

d’identifier clairement les défis à relever.<br />

Dès lors, celle-ci a renforcé sa collaboration<br />

avec les acteurs locaux pour dresser<br />

une carte de l’activité économique et<br />

identifier les lignes d’action et les projets<br />

phares. La ville a mis en place un groupe<br />

d’acteurs locaux composé de la mairie<br />

de Bilbao (Bilbao Ekintza), du conseil<br />

provincial de Biscaye, du gouvernement<br />

basque en charge de la spécialisation<br />

régionale intelligente, de centres de recherche,<br />

d’universités et de la Chambre<br />

de Commerce. Le groupe comprenait<br />

également deux clusters régionaux basés<br />

à Bilbao : EIKEN, une association d’entreprises<br />

basées au Pays basque qui se<br />

consacre à la création et à la distribution<br />

de contenus liés aux industries de l’économie<br />

créative, et le cluster informatique<br />

GAIA (l’Association des technologies<br />

électroniques et de l’information) composé<br />

de 260 entreprises locales.<br />

Pour une ville intelligente au service de<br />

ses habitants<br />

Bilbao a opté pour le développement<br />

d’une stratégie <strong>Smart</strong> City dans laquelle<br />

elle s'efforce d’améliorer l’intégration<br />

des services publics numériques et de<br />

faciliter ainsi la communication entre<br />

les différentes parties prenantes. En pratique,<br />

la ville a construit un réseau de 112<br />

hotspots wifi couvrant tous ses quartiers.<br />

Bilbao est ainsi l'une des pionnières européennes<br />

en matière de wifi urbain gratuit.<br />

Son utilisation apporte des informations<br />

sur la façon dont la population<br />

se déplace et occupe l’espace urbain.<br />

C’est l’approche choisie pour identifier<br />

les actions à mener et améliorer le quotidien<br />

des habitants. Grâce à ses efforts,<br />

Bilbao a été choisie en 2020 comme ville<br />

pilote de l'Alliance mondiale des villes<br />

intelligentes du G20 pour la gouvernance<br />

technologique. La capitale de la Biscaye<br />

Alors que la technologie transforme de<br />

plus en plus la façon dont les citoyens<br />

de Bilbao vivent, travaillent et se déplacent,<br />

le gouvernement local a décidé<br />

de créer une stratégie numérique<br />

centrée sur les personnes mobilisant<br />

tous les acteurs locaux vers la transformation<br />

digitale de la ville. Cette stratégie<br />

repose sur l'adaptation des bonnes<br />

pratiques internationales pertinentes<br />

aux particularités économiques, sociales<br />

et culturelles de la ville. Elle se<br />

concentre sur quatre axes moteurs : la<br />

gouvernance intelligente, l'entrepreneuriat,<br />

l’accès à la technologie et l’infrastructure<br />

numérique. Les responsables<br />

locaux de Bilbao sont convaincus<br />

que les institutions publiques doivent<br />

jouer un rôle de catalyseur du changement<br />

en connectant les entreprises,<br />

les universités, les entrepreneurs et les<br />

citoyens.<br />

La ville a également lancé son initiative<br />

phare « Big Bilbao ». Le système de renseignement<br />

de la ville s'appuie sur le Big<br />

Data pour développer de nouvelles opportunités<br />

et offrir aux citoyens des services<br />

publics plus efficaces.


10<br />

GOUVERNANCE<br />

Une mobilité moderne et fluide<br />

Repenser la mobilité de la ville était une<br />

priorité pour les autorités afin d'accompagner<br />

le changement. Bilbao a limité la<br />

vitesse à 30 km/h sur ses 41 km de rues.<br />

C’est la première ville au monde de plus<br />

de 300.000 habitants (elle en compte<br />

350.000) à le faire. Saluée par l’Europe,<br />

Bilbao a remporté le prix européen de<br />

la sécurité routière en 2021. En outre, la<br />

ville est considérée comme l’amie des<br />

piétons. La part modale piétonne y est de<br />

64%. Ce chiffre impressionnant est rendu<br />

possible grâce à la mobilité piétonne verticale.<br />

En effet, la ville s’est dotée d’une<br />

cinquantaine d’ascenseurs et escaliers<br />

roulants publics et gratuits. Ce système<br />

bénéficie à 25 millions de personnes par<br />

an et favorise les déplacements des aînés<br />

et des personnes à mobilité réduite.<br />

En plus de ses quelque 50 km de lignes<br />

de métro, Bilbao dispose d’un important<br />

réseau de bus dont une large part est<br />

électrifiée. Le service Bilbobus compte<br />

50 lignes et plus de 500 arrêts, ce qui génère<br />

environ 25 millions de trajets par<br />

an. En outre, Bilbobizi, le service public<br />

de vélos en libre-service, a enregistré 1,7<br />

million d’utilisateurs en 2019. D’autres<br />

résultats tangibles liés à l’infrastructure<br />

comprennent la gare intermodale qui a<br />

ouvert en 2019, reliant les lignes d'autocar<br />

longue distance aux services de métro<br />

et de train. Outre les investissements<br />

dans les infrastructures, des initiatives<br />

visant à renforcer l’électromobilité sont<br />

également prévues, notamment des incitations<br />

fiscales pour les véhicules électriques<br />

et des investissements dans des<br />

voitures électriques partagées. Les efforts<br />

de décarbonation de Bilbao passent également<br />

par des incitations fiscales pour<br />

un changement progressif des taxis à<br />

essence par des véhicules zéro émission.<br />

À l’horizon 2030, le nombre de véhicules<br />

électriques atteindra 25.000 unités. Cette<br />

mesure aura le mérite de réduire le niveau<br />

de pollution sonore de deux décibels<br />

en ville.<br />

Tous les efforts déployés par la ville pour<br />

atteindre une « mobilité à zéro émission »<br />

contribuent largement à l’amélioration<br />

de la qualité de l’air. Mieux respirer est<br />

aussi le fruit d’un urbanisme vert qui<br />

a donné une part belle aux parcs et aux<br />

espaces verts, rendant la ville agréable à<br />

vivre pour ses citoyens et attirante pour<br />

les nombreux visiteurs.<br />

Grâce à sa riche histoire et à son climat<br />

doux, Bilbao est devenue une cité moderne<br />

et une destination touristique populaire.<br />

Le musée Guggenheim, conçu<br />

par le célèbre architecte Frank Gehry, y est<br />

sûrement pour quelque chose, et les 133<br />

millions d’euros d’investissement initial<br />

ont largement été amortis. Guggenheim<br />

était la plus belle vitrine que pouvait s’offrir<br />

une ville en reconstruction.<br />

64%<br />

de la ville en zone piétonne<br />

Par R. Hatira


GOUVERNANCE<br />

SMART DISTRICTS<br />

BY SMART ENERGY<br />

CONSUMPTION<br />

DESIGNERS<br />

11<br />

ENERGIEPARK<br />

LE QUARTIER<br />

DE LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

T 26 88 18<br />

info@energiepark.lu<br />

www.energiepark.lu<br />

Projet BotaSolar © Sunsoak-Design<br />

Pour tout quartier, nouveau<br />

ou existant, confiez-le à<br />

Energiepark qui<br />

> assure le design pour une couverture énergétique<br />

maximale par autoconsommation d’électricité solaire<br />

produite sur place<br />

> gère les infrastructures énergétiques et récupère<br />

l’énergie perdue<br />

> propose des modèles d’exploitation économique<br />

avec un maximum de plus-value locale<br />

> crée et gère des communautés énergétiques


12<br />

LUXEMBOURG<br />

INAUGURATION OFFICIELLE<br />

DE LA MAISON COMMUNALE<br />

RÉNOVÉE, RÉAMÉNAGÉE<br />

ET ACCESSIBLE À TOUS<br />

GOUVERNANCE<br />

Commune de Mertzig<br />

Le 11 novembre 2022, en présence de<br />

la ministre de l’Intérieur et de l’Égalité<br />

entre les femmes et les hommes, du<br />

ministre de la Fonction publique, du<br />

ministre délégué à la Digitalisation et<br />

à la Réforme administrative, du président<br />

de la Chambre des députés, du<br />

président du SYVICOL, de nombreux<br />

députés, bourgmestres et échevins de<br />

la région, le collège des bourgmestre<br />

et échevins de la commune de Mertzig<br />

a inauguré officiellement la Maison<br />

communale rénovée, réaménagée et finalement<br />

accessible à tous. Mike Poiré,<br />

bourgmestre, revient sur ce projet de<br />

cœur et explique la démarche.<br />

Pourquoi avoir rénové et réaménagé la<br />

maison communale de Mertzig ?<br />

Le projet trouve son origine dans notre<br />

programme électoral de 2017 où notre<br />

équipe avait indiqué dans une section<br />

dédiée au thème de l’inclusion – design4all<br />

– que toutes les infrastructures<br />

communales devaient être planifiées et<br />

rénovées de sorte à ce qu’elles puissent<br />

être accessibles à tout un chacun, y compris<br />

aux personnes à mobilité réduite.<br />

C'était le cas notamment pour la mairie.<br />

Suite à notre victoire électorale, le programme<br />

est devenu la déclaration échevinale,<br />

de sorte que ce projet peut être<br />

considéré comme un vrai mandat accordé<br />

par les électeurs de Mertzig.<br />

En effet, il était inacceptable que des citoyens<br />

doivent signer des documents<br />

administratifs sur le mur devant la mairie<br />

ou encore que des futurs mariés ou<br />

membres de leurs familles ne puissent<br />

pas accéder à la salle des séances à<br />

l’étage du bâtiment, faute de pouvoir<br />

monter les marches. D’autant plus, le bâ-<br />

timent n’était plus conforme par rapport<br />

aux normes de sécurité applicables. Une<br />

mise en conformité s’imposait donc depuis<br />

très longtemps.<br />

Politiquement, le projet s’inscrit également<br />

dans le concept de l’Économie<br />

pour le Bien commun et le leitmotiv<br />

#mertzig4all. En effet, la dimension humaine<br />

et l’inclusion sont fortement ancrées<br />

dans ce modèle et nous guident au<br />

quotidien dans les actions et travaux.<br />

Un bâtiment qui a une riche histoire ?<br />

En effet. Ancienne tannerie, c’est la maison<br />

natale de Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />

1872 à Mertzig. D’où son nom « Wäissenhaus<br />

». Sosthène Weis est donc le « fils<br />

célèbre de Mertzig ». Cet artiste s'est fait<br />

un nom à la fois en tant qu'architecte et<br />

en tant que maître de la technique de<br />

l'aquarelle. Après des études d'ingénieur<br />

du génie civil et d'architecture à Aix-la-<br />

Chapelle et à Munich, Sosthène Weis a<br />

également suivi des cours d'aquarelle.<br />

Nommé architecte de l'État en 1905, il a<br />

notamment été impliqué dans l'agrandissement<br />

de la maison de santé d'Ettelbruck<br />

ainsi que dans la construction de<br />

la poste centrale de la capitale et a dessiné<br />

les plans de la mairie d'Ettelbruck<br />

et des thermes de Mondorf-les-Bains.<br />

Sosthène Weis s’est fait connaître pour<br />

ses constructions, mais il était avant tout<br />

célèbre pour ses peintures en aquarelle<br />

qui peuvent être classées dans le style du<br />

postimpressionnisme.<br />

Ses œuvres se distinguent par leurs couleurs<br />

vives, leurs variations de lumière<br />

évocatrices et une ambiance particulièrement<br />

attrayante. La plupart de ses plus<br />

de 5.000 œuvres ont été conçues entre<br />

1915 et 1941. La capitale et ses faubourgs<br />

l'ont séduit. Il peignait aussi d'autres<br />

régions du pays dans ses images, mais<br />

l'Oesling l'a particulièrement attiré.<br />

Rendez-vous hommage à Sosthène Weis<br />

dans la nouvelle mairie ?<br />

Absolument. Tout d’abord, la nouvelle<br />

salle des séances du conseil communal<br />

porte le nom de Sosthène Weis. Ensuite,<br />

dans cette salle, nous intégrerons un<br />

«musée digital» qui mettra en lumière<br />

la vie et les œuvres de cette personnalité<br />

locale. Ce sera un projet réalisé en partenariat<br />

avec le Musée d'histoire de la Ville<br />

de <strong>Luxembourg</strong>, voire le Musée national<br />

d’histoire et d’art qui ont déjà digitalisé<br />

une grande partie de son œuvre. Les<br />

peintures, tout comme certains plans<br />

d’architecte, seront donc affichées sur le<br />

grand écran ou une station audiovisuelle.<br />

Finalement, à l’endroit de la nouvelle<br />

entrée de la mairie, un petit jardin de<br />

roses a été réalisé en collaboration avec<br />

l’association Patrimoine Roses pour le<br />

<strong>Luxembourg</strong> et en hommage à Sosthène<br />

Weis.


GOUVERNANCE<br />

13<br />

© Charles Reiser<br />

Quel était le défi architectural ?<br />

Afin de rendre le bâtiment accessible à<br />

tout un chacun, les architectes du bureau<br />

JONAS d’Ettelbruck ont proposé<br />

de prévoir une extension derrière l'immeuble<br />

existant composé de trois volumes<br />

distincts avec de nombreuses<br />

différences de niveaux. Ainsi, la révision<br />

de l’ensemble s’est imposée et un<br />

nouveau volume a été implanté à l’arrière,<br />

parallèlement à la bâtisse, afin<br />

d’intégrer les rampes d’accès aux différents<br />

niveaux et la cage d’ascenseur.<br />

C'est cette solution que nous avons<br />

retenue.<br />

© Charles Reiser<br />

Surtout, nous avons absolument voulu<br />

garder le cachet historique du bâtiment<br />

existant et donc, afin de ne<br />

pas le dénaturer, la nouvelle extension,<br />

qui se veut légère et transparente,<br />

s'en détache. Seuls des volumes<br />

secondaires recouverts d’un bardage métallique<br />

créent une liaison entre l’extension<br />

et le bâtiment existant. Les cages<br />

d’escalier sont recouvertes d’un bardage<br />

en métal déployé et se veulent résolument<br />

modernes.


14<br />

GOUVERNANCE<br />

©Yves Kortum<br />

Tania Carvalho, receveur communal ; Véronique Thornton, chargée technique ; Mandy Ernster, rédactrice ;<br />

Isabelle Elsen-Conzemius, échevine ; Gilles Waltzing, chargé de gestion, chef de service ; Mike Poiré,<br />

bourgmestre ; Stefano D’Agostino, échevin ; Aender Schroeder, secrétaire communal ; Michelle Thoma, rédactrice<br />

La nouvelle entrée se situe à présent à<br />

l'arrière au niveau de la rue et à proximité<br />

immédiate du nouveau parking écologique.<br />

Au rez-de-chaussée, on retrouve<br />

l’accueil avec le bureau de la population<br />

et un espace sanitaire public. Via l’ascenseur<br />

ou la passerelle, on accède aux bureaux<br />

du service technique, à une petite<br />

cuisine, d’autres espaces sanitaires, à la<br />

salle des séances, à un petit salon et aux<br />

bureaux du secrétariat et de la recette<br />

communaux.<br />

Le bâtiment existant, totalement réorganisé,<br />

a fait l’objet d’une rénovation<br />

complète : triple vitrage avec stores intégrés,<br />

isolation de la toiture, chauffage,<br />

sanitaires, ventilation, sols, aménagements<br />

intérieurs, réseaux et luminaires.<br />

L’installation photovoltaïque sur le toit<br />

a d’ailleurs été réalisée grâce au capital<br />

de la société coopérative « Greenergy »<br />

constituée en septembre 2020 par des<br />

citoyens engagés des communes de<br />

Feulen et de Mertzig. 1.321 parts ont été<br />

vendues pour un total de 142.100 euros.<br />

Avec ce capital, quatre installations photovoltaïques<br />

ont déjà pu être réalisées,<br />

dont celle sur le toit de la Maison communale<br />

rénovée.<br />

Le mot de la fin ?<br />

Je tiens à remercier tous les acteurs engagés<br />

dans ce projet d’envergure. Tout<br />

d’abord, notre personnel communal très<br />

impliqué dans les différentes phases du<br />

chantier. Ensuite, les architectes, les ingénieurs,<br />

les chefs d’entreprise des différents<br />

corps de métier, les chefs de chantier,<br />

les artisans, les ouvriers, les équipes<br />

de nettoyage. Et finalement, je remercie<br />

les Mertzigeois pour leur confiance et<br />

leur patience.<br />

GEMENG MÄERZEG<br />

Administration communale de<br />

Mertzig<br />

22, rue Principale<br />

L-9168 Mertzig<br />

www.mertzig.lu


GOUVERNANCE<br />

PACKAGINGS ALIMENTAIRES,<br />

LA MAUVAISE SURPRISE.<br />

15<br />

Les températures hivernales s’installent enfin et la période estivale<br />

et ses terrasses, laisse place aux festivités de fin d’année.<br />

Ces évènements vont voir fleurir des nombreuses solutions pour<br />

manger sur le pouce et profiter de l’ambiance de Noël.<br />

TESTEZ !<br />

La pandémie a vu l’essor de la vente à emporter, un moyen<br />

pour les restaurateurs d’apaiser en partie leur manque<br />

d’activité de ces derniers mois. Avec ce regain d’activité, nous<br />

avons vu arriver en masse de nouveaux produits destinés à<br />

l’emballage de ces repas à emporter, qui posent aujourd’hui<br />

certaines questions.<br />

La technique présentée permet au premier coup<br />

d’œil, à l’utilisateur ou au consommateur, de voir à<br />

quel type d’emballage il a affaire. Une réaction en<br />

particulier indique la présence de produits nocifs,<br />

voyez plutôt :<br />

Ces nouveaux produits, à base de pulpe végétale ou de<br />

feuilles de palmier (pour la vaisselle) et en papier et/ou en<br />

carton (pour les pailles), qui remplacent les produits en plastique,<br />

désormais interdits, sont sous le feu des projecteurs<br />

de nombreuses ONG.<br />

Le problème de ces nouveaux packagings ?<br />

La présence de composés perfluorés (utilisés pour que la<br />

vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais<br />

dont certains sont cancérigènes et toxiques pour le développement<br />

et/ou sont des perturbateurs endocriniens) est<br />

au-delà des recommandations, parfois largement d’après<br />

l’association UFC – Que Choisir.<br />

Comment choisir le bon papier pour ses produits ?<br />

À défaut d’avoir pour l’heure des informations précises des<br />

fournisseurs (qui sont aussi en train de chercher des solutions<br />

si leurs produits sont incriminés), nous pouvons procéder à<br />

un test simple pour vérifier le traitement subi par l’emballage.<br />

Il s’agit de déposer sur le papier que l’on souhaite tester une<br />

simple goutte d’huile (végétale, type tournesol, olive, pépins<br />

de raisins etc.) et d’en observer sa réaction au contact de<br />

l’emballage.<br />

SOAK<br />

La gouttelette a été en grande partie absorbée par<br />

l’emballage, ce qui indique l’absence de PFAS.<br />

SPREAD<br />

Ici la gouttelette d’huile s’est répandue en partie sur<br />

l’emballage. La surface n’a donc pas été traitée avec<br />

des produits perfluorés.<br />

BEAD<br />

La gouttelette reste bien en place et ne se déforme pas<br />

après plusieurs secondes. Cette perle d’huile indique<br />

la présence d’un emballage qui a été traité chimiquement,<br />

et révèle donc la présence de FPAS.<br />

Nos experts vous accompagnent pour trouver un emballage sain<br />

et respectueux de l’environnement. #toxicfree #ecofriendlysolutions<br />

#unegoutteplusdedoute<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE ÉMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


16<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

MERTERT<br />

POURSUIT<br />

SON EXPANSION<br />

© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Commune de Mertert<br />

Jérôme Laurent


GOUVERNANCE<br />

17<br />

Jérôme Laurent est le bourgmestre de<br />

la commune de Mertert. Il revient sur<br />

les projets en cours et les priorités en<br />

matière d’immobilier, d’éducation et de<br />

politique environnementale. Éclairage.<br />

Les projets phares en matière de<br />

logement<br />

La commune connaît une forte croissance<br />

démographique et compte aujourd’hui<br />

5.067 habitants. 311 citoyens<br />

ont choisi de s’y installer depuis janvier<br />

2022. Afin de subvenir à leurs besoins<br />

en termes de logements et d’infrastructures<br />

publiques, le bourgmestre insiste<br />

sur l’importance d’un développement<br />

harmonieux des lieux tout en intégrant<br />

le coût de l’immobilier. Mertert s’inscrit<br />

dans la liste des premières communes<br />

à introduire les modalités du Pacte Logement<br />

2.0. Ce dernier ne s’applique<br />

pas directement aux particuliers, mais<br />

il établit un partenariat entre les communes<br />

et l’État. Son objectif ? Soutenir<br />

les communes dans le développement<br />

de logements abordables sans négliger<br />

la qualité de l’habitat. Il vise à augmenter<br />

l’offre de biens en mobilisant le<br />

potentiel foncier et résidentiel existant<br />

sur le plan communal. Le programme<br />

d’action local logement (PALL) se définit<br />

comme un programme pluriannuel qui<br />

établit un état des lieux et détermine les<br />

priorités et champs d’action. Il est arrêté<br />

par un vote au conseil communal. Le<br />

27 octobre dernier, le projet de développement<br />

du nouveau quartier Bergfeld à<br />

Mertert a été adopté à l’unanimité. Ce<br />

dernier attend à présent l’approbation<br />

définitive du ministère de l’Intérieur<br />

luxembourgeois. Le terrain de 439 ares<br />

accueillera 215 logements avec 53 maisons<br />

unifamiliales, 5 maisons bi-familiales<br />

et 152 appartements. Parmi eux,<br />

37 seront construits d’après le Pacte<br />

Logement 2.0 et offriront ainsi des prix<br />

abordables. L’achèvement du projet<br />

s’effectuera en quatre phases jusqu'en<br />

2034, avec une livraison des premiers logements<br />

à l’horizon 2027.<br />

L’autre projet phare de la commune,<br />

nommé «Nei Mëtt», se situe en plein<br />

centre de Wasserbillig et est en phase<br />

de finalisation. Il comprend la construction<br />

de 110 logements axés autour d’une<br />

place de marché de 3.000 m². Les premiers<br />

citoyens déjà installés profitent<br />

des nouvelles infrastructures, comme<br />

le parking souterrain de 280 places dont<br />

60 sont réservées aux clients ou visiteurs<br />

du site ainsi que des commerces locaux.<br />

Envisagé comme un véritable lieu de vie<br />

et de rencontre convivial, il regroupe<br />

également des bureaux et des espaces<br />

de loisirs. De même, l’ouverture d’un<br />

restaurant et de commerces est prévue<br />

prochainement. Ce projet résulte de<br />

l’échange de terrains de la commune<br />

avec un promoteur, propriétaire de parcelles<br />

entre Mertert et Wasserbillig. La<br />

commune en a profité pour y construire<br />

de nouveaux ateliers pour le service<br />

technique afin de pouvoir répondre à<br />

la croissance des effectifs indispensable<br />

pour une commune en pleine expansion.<br />

Nous souhaitons offrir<br />

à nos habitants un cadre de vie<br />

agréable dans lequel ils peuvent<br />

bénéficier d’infrastructures modernes<br />

et adaptées à leurs besoins<br />

De nouvelles écoles à Mertert et à<br />

Wasserbillig<br />

À Mertert, un nouveau bâtiment scolaire<br />

a ouvert ses portes en janvier dernier.<br />

Une maison relais accueille une centaine<br />

d’enfants du cycle 1, le projet d’extension<br />

de l’école fondamentale cycles 2 à 4<br />

est à l’étude. Ce campus scolaire répond<br />

parfaitement aux besoins des enfants et<br />

des parents. Les bâtiments abritent des<br />

espaces dont l’aménagement a été réalisé<br />

ensemble avec des spécialistes dans le<br />

but d'offrir un maximum de confort propice<br />

aux apprentissages. Jérôme Laurent<br />

précise : « Nous avons investi 35 millions<br />

d’euros dans les infrastructures scolaires,<br />

maison relais et crèches entre 2017 et<br />

2023. Nous planifions l’expansion des<br />

cycles 2-4 à Mertert ; l’architecte effectue<br />

une analyse du terrain afin de déterminer<br />

la faisabilité du projet. Le site pourra aussi<br />

accueillir des logements susceptibles<br />

d’être intégrés dans le Pacte Logement<br />

2.0 ». À Wasserbillig, la nouvelle école ouverte<br />

en 2021 accueille 300 enfants des<br />

cycles 2 à 4 ainsi qu’une crèche, ouverte<br />

depuis le mois de janvier 2022. Cette<br />

construction a nécessité le déplacement<br />

des terrains de tennis. Ces derniers bénéficient<br />

aujourd’hui d’une toute nouvelle<br />

structure au bord de la Moselle. Le<br />

bourgmestre se réjouit du succès rencontré<br />

auprès des adeptes de ce sport<br />

puisque « le nombre de membres du club<br />

a triplé depuis 2020, les courts sont praticables<br />

toute l’année et s’inscrivent dans<br />

un cadre agréable et convivial ».<br />

La politique environnementale<br />

En tant que membre du Pacte Climat et<br />

du Pacte Nature, la commune s’oriente<br />

vers une politique durable dans les domaines<br />

de l’énergie, de la lutte contre le<br />

changement climatique et de la mobilité.<br />

Elle s’engage par ses décisions à contribuer<br />

de manière significative à l’approvisionnement<br />

et à la gestion des ressources<br />

ainsi qu'à la préservation et à l’amélioration<br />

des espaces naturels.<br />

La commune de Mertert s’impose<br />

comme un territoire avant-gardiste dans<br />

le secteur de la gestion des déchets. Tous<br />

les systèmes actuellement disponibles<br />

ont été introduits dans la commune dès<br />

leur création, citons la collecte individuelle<br />

du verre, du papier, des déchets<br />

verts, mais aussi des déchets organiques.<br />

La commune dispose d’un parc de recyclage<br />

mobile au sein duquel les citoyens<br />

peuvent déposer les matériaux ou objets<br />

devenus inutilisables, mais également<br />

ceux qui peuvent jouir d’une seconde<br />

vie. Depuis le mois de novembre, le Repair<br />

café propose de réparer des objets<br />

abîmés ou cassés tout en échangeant de<br />

bons conseils avec les réparateurs bénévoles.<br />

L’esprit du lieu se veut convivial et<br />

propice aux rencontres. Pour trouver les<br />

dates des prochaines manifestations, il<br />

suffit de consulter le site internet de la<br />

commune de Mertert.<br />

Pour aller plus loin dans son engagement<br />

en faveur de la préservation de l’environnement,<br />

la commune a introduit un système<br />

de comptage des déchets au mois<br />

de mai dernier. À raison de 0,29 centime<br />

d’euros par kilo, les responsables communaux<br />

souhaitent sensibiliser leurs<br />

habitants à une gestion plus poussée des


18<br />

GOUVERNANCE<br />

déchets. L’initiative semble fonctionner<br />

puisqu’ils ont pu constater une baisse<br />

de l’intensité du ramassage des ordures.<br />

L’instauration de la poubelle biodéchets<br />

s’inscrit aussi dans cette politique ; plus<br />

de 400 ménages y ont recours à ce jour.<br />

Pour faciliter son utilisation et augmenter<br />

l’adhésion à ce système, la commune<br />

a mis en place le nettoyage de ces poubelles<br />

une fois par mois.<br />

Le volet social<br />

bénéficiaires de l’allocation de vie chère<br />

de la part de l’État et de la prime énergie<br />

recevront sur demande un complément<br />

de 25% par la commune. Cette somme<br />

s’additionne à celle versée par le fonds<br />

social. Par ailleurs, une prime pour les<br />

couches hygiéniques a été instaurée et<br />

s’adresse aux titulaires de l’allocation vie<br />

chère. Son montant s’élève à 12 euros par<br />

mois et par enfant jusqu’à trois ans. Elle<br />

peut être étendue à des adultes souffrant<br />

d’incontinence à condition d'en démontrer<br />

la nécessité.<br />

Le bourgmestre explique que «dans le<br />

budget ordinaire de 23 millions d'euros,<br />

les frais de fonctionnement pour<br />

les crèches et maisons relais de la commune<br />

s’élèvent à 1,5 million d’euros. 4,5<br />

millions sont pris en charge par l’État».<br />

Cette part du budget témoigne de l’engagement<br />

de la commune auprès de ses<br />

habitants en matière de politique sociale.<br />

Dans un contexte économique compliqué<br />

avec un taux d’inflation grandissant,<br />

d’autres mesures viennent compléter<br />

le dispositif pour amortir les hausses<br />

sur les taxes et tarifs communaux. Les<br />

Administration communale de<br />

Mertert<br />

1-3, Grand Rue<br />

L-6630 Wasserbillig<br />

www.mertert.lu


GOUVERNANCE<br />

19<br />

BRÈVES<br />

Mieux outiller les communes pour la prochaine période<br />

législative<br />

© MA<br />

Gringgo au service du développement local durable<br />

« Gringgo − Regionalwert Lëtzebuerg » est une coopérative citoyenne<br />

agissant comme un instrument d'investissement solidaire<br />

local permettant de développer des projets durables<br />

d’entreprises régionales. Son soutien financier contribue à la<br />

création d’emplois et de produits régionaux certifiés durables<br />

dans des secteurs aussi variés que le tourisme, l’agriculture,<br />

l’alimentation, le textile ou encore la construction. La coopérative<br />

lance actuellement un double appel : l’un aux investisseurs<br />

qui souhaiteraient acheter des parts de Gringgo (200 euros/<br />

part) et l’autre aux porteurs de projets qui recherchent un coup<br />

de pouce financier. Ceux qui respectent les critères économiques,<br />

écologiques et sociaux chers à la coopérative peuvent<br />

soumettre leur candidature en remplissant le formulaire disponible<br />

sur le site www.gringgo.lu.<br />

Source : SIP<br />

Ce 24 octobre 2022, le SYVICOL a présenté en conférence de<br />

presse 36 propositions pour « des communes fortes et autonomes<br />

au service du citoyen » en vue des prochaines élections<br />

législatives. Avec ces propositions politiques, le syndicat entend<br />

mettre en lumière certaines préoccupations actuelles des communes<br />

et leur proposer des solutions concrètes, mais aussi offrir<br />

des pistes de réflexion générales sur le rôle des communes<br />

du futur et leurs relations avec l’État. La trentaine de propositions<br />

concerne des aspects très variés des missions que remplissent<br />

quotidiennement les administrations communales.<br />

Elle couvre « des domaines aussi variés que la consultation du<br />

secteur communal et la collaboration avec les instances nationales,<br />

les finances communales, l’organisation et les compétences<br />

des communes, la simplification administrative et la<br />

digitalisation, les fusions de communes, le logement, la participation<br />

citoyenne, les offices sociaux et l’enseignement fondamental<br />

», précise le SYVICOL.<br />

Source : SYVICOL<br />

© SYVICOL<br />

Une voix pour les entreprises<br />

À l’aube des prochaines législatives, la Chambre de Commerce<br />

appelle les entreprises du pays à partager leurs idées et préoccupations<br />

via la plateforme participative « Donnez votre avis »<br />

qu’elle a spécialement lancée à cet effet. « L’opinion de toutes,<br />

petites ou grandes entreprises, représentantes de chacun des<br />

secteurs qui font la richesse de notre économie, est essentiel à<br />

l’émergence des idées qui construiront la compétitivité et la<br />

prospérité de demain », estime la Chambre professionnelle.<br />

Elle qui contribuera activement au débat électoral en soumettant<br />

des propositions visant à répondre aux principaux<br />

défis des prochaines années entend placer les entreprises au<br />

cœur du processus qu’elle a élaboré pour dresser la liste de ses<br />

recommandations.<br />

Source : Chambre de Commerce


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GOUVERNANCE<br />

UN CAMPUS<br />

POUR MIEUX<br />

GRANDIR<br />

© Joanna Hudyka<br />

Commune de Roeser<br />

Tom Jungen<br />

Dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>, entre<br />

Bettembourg et Hesperange, la commune<br />

de Roeser prospère. Celle-ci<br />

connaît aujourd’hui la même tendance<br />

que le reste du Grand-Duché :<br />

sa population ne cesse d’augmenter<br />

et, avec ses quelque 7.000 habitants,<br />

elle doit relever de nouveaux défis.<br />

Tom Jungen, son bourgmestre,<br />

a choisi de s’atteler notamment<br />

à celui de l’éducation en bâtissant<br />

un nouveau campus scolaire.<br />

Explications.<br />

Développer l’éducation<br />

Depuis une trentaine d’années, la vallée<br />

de Roeser connaît une croissance démographique<br />

importante. La commune<br />

présente en effet de nombreux attraits,<br />

parmi lesquels ses plus de 2.000 ha de<br />

zones vertes et de forêts ainsi que son<br />

fleuve assurant un environnement de<br />

vie sain. L'accroissement de la population<br />

impose l’adaptation des infrastructures<br />

et la mise en place de nouvelles<br />

stratégies, ce que le bourgmestre a bien<br />

compris. « Pour ce mandat, nous avons<br />

choisi de nous concentrer sur la modification<br />

de nos établissements éducatifs.<br />

Nous avons alors mis sur pied le projet<br />

d’un complexe scolaire supplémentaire<br />

qui, à côté de celui existant à Crauthem,<br />

pourrait accueillir la moitié des enfants<br />

de notre commune », explique Tom<br />

Jungen.<br />

envergure historique pour la commune<br />

et le plus important depuis la prise de<br />

fonction de Tom Jungen. « Le tout premier<br />

campus éducatif a été construit<br />

dans les années 1970 et, s’il était déjà<br />

impressionnant pour l’époque, nous<br />

passons aujourd’hui une nouvelle étape<br />

dans le développement de la commune<br />

et dans l’accompagnement de notre jeunesse<br />

», expose le bourgmestre.<br />

Les enfants seront habitués<br />

à la riche diversité de notre population<br />

et chacun pourra se sentir intégré<br />

dans la société<br />

Un projet d’envergure<br />

Le complexe scolaire, actuellement<br />

en construction, se trouve à Bivange-<br />

Berchem. Il s’agit d’un projet d’une<br />

L’un des objectifs poursuivis vise à augmenter<br />

la capacité d’accueil, autant pour<br />

l’enseignement fondamental que pour la<br />

maison relais, et à répondre aux besoins<br />

futurs : si actuellement les infrastructures


GOUVERNANCE<br />

21<br />

existantes suffisent, il est fort probable<br />

qu’elles ne soient plus adaptées dans un<br />

avenir plus ou moins proche. «Il ne faut<br />

pas attendre que nos élèves manquent<br />

de place pour réagir. Au vu des tendances<br />

démographiques à l’œuvre au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, nous sommes capables<br />

d’anticiper et de préparer le terrain pour<br />

l’avenir», souligne Tom Jungen. La future<br />

maison relais pourra accueillir jusqu’à<br />

420 enfants et évitera ainsi la création de<br />

liste d’attente.<br />

L’augmentation de la capacité d’accueil<br />

implique non seulement la création de<br />

places supplémentaires, mais aussi la<br />

prise en considération de tous les enfants,<br />

dont ceux ayant des besoins spécifiques.<br />

En ce sens, le campus scolaire<br />

de Roeser intégrera le centre de développement<br />

intellectuel (CDI) – anciennement<br />

éducation différenciée – pour les<br />

enfants présentant un handicap mental.<br />

Le bourgmestre ne souhaitait négliger<br />

aucun de ses jeunes citoyens : « L’un de<br />

nos critères lors de l’élaboration de ce<br />

projet était aussi de permettre une plus<br />

grande inclusivité, raison pour laquelle<br />

le campus réunira au sein d’une même<br />

structure l’école fondamentale, la maison<br />

relais et le CDI. Les enfants seront<br />

ainsi habitués dès le plus jeune âge à la<br />

riche diversité de notre population et<br />

chacun d’entre eux pourra se sentir intégré<br />

dans la société ».<br />

Dans une deuxième phase, s’ajoutera<br />

au campus scolaire un espace dédié aux<br />

sports. Ce projet est actuellement en<br />

cours d’élaboration. L’investissement<br />

total pour la création des nouvelles infrastructures<br />

scolaires – revu à la hausse<br />

en raison de la pandémie de Covid-19<br />

et de la guerre en Ukraine – est estimé<br />

à 42 millions d’euros. S’y ajouteront les<br />

frais de construction du centre sportif en<br />

cours d’élaboration.<br />

Préserver la nature<br />

Les bâtiments du campus répondront à<br />

des critères environnementaux adaptés<br />

à la politique menée par la commune.<br />

En effet, celle-ci est engagée dans la préservation<br />

de notre planète depuis longtemps<br />

: en 1994, elle adhérait déjà à l’Alliance<br />

du Climat (ou Klima-Bündis) et,<br />

très récemment, elle s’est engagée dans<br />

le Pacte Climat 2.0.<br />

L’une des préoccupations pour la réalisation<br />

du projet éducatif était de réduire<br />

autant que possible les besoins en<br />

énergie. Les maîtres d’ouvrage ont opté<br />

pour une construction à basse énergie<br />

avec une façade en brique. Ce matériau<br />

présente de nombreux avantages : naturellement<br />

très isolant, il est d’une grande<br />

solidité, résiste à l’humidité et au feu, sa<br />

production est moins polluante que le<br />

parpaing, etc.<br />

L’entièreté du campus (scolaire et<br />

sportif) sera chauffée par une centrale<br />

urbaine alimentée par du bois<br />

local. «En parallèle, nous créons un espace<br />

où les arbres pourront être coupés<br />

en copeaux, séchés et puis stockés.<br />

La production locale de notre propre bois<br />

de chauffage est très importante pour<br />

garantir notre indépendance énergétique.<br />

Bien entendu, celle-ci doit se faire<br />

dans le respect de notre écosystème :<br />

surproduire nuirait à la faune et la flore<br />

de nos régions. Il faut trouver un équilibre»,<br />

précise Tom Jungen. En outre,


22<br />

GOUVERNANCE<br />

des panneaux photovoltaïque sont en<br />

cours d’installation sur le campus, ce qui<br />

permettra de remplir tous les besoins en<br />

énergie.<br />

L’entièreté du campus sera chauffée<br />

par une centrale urbaine alimentée<br />

par du bois local<br />

enfants. Nos cuisiniers travaillent déjà<br />

avec des produits régionaux et de saison<br />

dans la maison relais et dans la crèche<br />

communales. Bien souvent, si nous faisons<br />

un appel d’offres auprès de prestataires<br />

externes, ces derniers souhaitent<br />

faire le plus d’économies possibles, parfois<br />

même au détriment de la qualité<br />

des repas. Nous avons donc fait le choix<br />

de gérer nous-mêmes nos cuisines »,<br />

conclut le bourgmestre.<br />

« Un esprit sain dans un corps sain »<br />

La célèbre phrase des satires de Juvénal<br />

résume bien la philosophie appliquée<br />

au projet du campus scolaire. Si celui-ci<br />

intégrera une série d’infrastructures<br />

consacrées à l’éducation et à la<br />

santé physique des jeunes générations,<br />

il doit également penser à leur alimentation.<br />

« Il nous tient à cœur de pouvoir<br />

offrir des repas sains et équilibrés à nos<br />

Administration communale de<br />

Roeser<br />

40, Grand-Rue<br />

L-3394 Roeser<br />

www.roeser.lu


GOUVERNANCE<br />

23<br />

7 LOCALITÉS:<br />

Berchem, Bivange, Crauthem, Kockelscheuer,<br />

Livange, Peppange et Roeser<br />

SUPERFICIE: 2.379 ha.<br />

HABITANTS: 6.593 (19.10.22)<br />

La commune de Roeser est une commune moderne<br />

et dynamique où il fait bon vivre.<br />

Située à proximité de la capitale et des grandes<br />

communes de Bettembourg, Dudelange et Hesperange,<br />

la commune de Roeser a connu une forte croissance<br />

démographique au cours des trente dernières années.<br />

Malgré tout, dans un cadre rural, Roeser offre à ses citoyens<br />

une grande qualité de vie dans un environnement sain,<br />

avec de vastes espaces verts et des forêts qui constituent<br />

une zone de loisirs exceptionnelle.<br />

Les familles s’accoutument vite à la vie locale qui combine<br />

les avantages de la ville et les joies de la campagne.<br />

La commune ainsi que les clubs et associations locales<br />

proposent en outre une multitude d’événements tout<br />

au long de l’année.


24<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

© Esch2022<br />

L’ÉVALUATION<br />

DE L’IMPACT<br />

POUR ESCH2022<br />

Jacques Maquet<br />

Les nombreuses manifestations culturelles dans le cadre d'Esch2022 se poursuivront jusqu’au premier trimestre 2023.<br />

Quel a été et quel sera leur impact sur le futur de la région et comment se mesure-t-il ?<br />

Quelques pistes avec Jacques Maquet, Quality and Impact Research Coordinator pour Esch2022.


GOUVERNANCE<br />

25<br />

Quel est votre rôle au sein de l’organisation<br />

? À quoi servent les mesures<br />

d’impact ?<br />

Il consiste à organiser et coordonner<br />

les études en recueillant les données<br />

émanant des différents sondages et enquêtes<br />

effectués auprès du public et des<br />

différentes parties prenantes du projet<br />

(acteurs culturels, porteurs de projets,<br />

politiques, l’équipe d’Esch2022). La plupart<br />

des analyses sont en cours, plus de<br />

55 indicateurs sont pris en compte et<br />

les résultats sont publiés au fur et à mesure<br />

jusque fin 2023. La réalisation d'une<br />

étude d'impact d'une telle envergure est<br />

une obligation de la Commission européenne<br />

pour obtenir le titre de Capitale<br />

européenne de la culture. Précisons<br />

qu'Esch2022 s’achèvera au premier trimestre<br />

2023, c’est à ce moment-là que<br />

nous analyserons les données définitives<br />

concernant la participation aux événements.<br />

Les enquêtes se déroulent en<br />

ligne ou en face à face auprès de la population,<br />

sont adressées en cinq langues<br />

(français, allemand, anglais, luxembourgeois<br />

et portugais) et s’exportent au-delà<br />

des frontières, au même titre que les<br />

manifestations.<br />

Les défis méthodologiques sont nombreux<br />

et nécessitent une gestion prudente,<br />

il faut tenir compte de la taille du<br />

pays, mais aussi de la pandémie de Covid-19.<br />

La mesure d’impact constitue un<br />

outil efficace de réflexion en amont et en<br />

aval et soutient les stratégies et décisions<br />

avant, pendant et après l’année 2022. Le<br />

rôle de l’équipe de recherche à laquelle<br />

participent notamment la société Impact<br />

Lab et le Statec consiste à déterminer les<br />

retombées d’Esch2022 tout en identifiant<br />

les améliorations, les lacunes et les perspectives<br />

de développement.<br />

Avez-vous déjà quelques chiffres à nous<br />

communiquer ?<br />

L’enquête de satisfaction menée avec la<br />

société de sondage d’opinion Ilres auprès<br />

des visiteurs d’Esch2022 montre<br />

son impact positif sur le territoire. Début<br />

novembre 2022, 45% des sondés s’accordaient<br />

à dire qu’ils avaient été incités à participer<br />

à un événement en raison du statut<br />

de Capitale européenne de la culture.<br />

Une majeure partie d’entre eux (58%)<br />

relate que le sud du <strong>Luxembourg</strong> est plus<br />

intéressant qu’ils ne le pensaient. Parmi<br />

eux, ce sont les étrangers qui partagent le<br />

plus cette opinion ; au sein de la population<br />

locale, le chiffre demeure favorable<br />

mais plus nuancé. Plus de 7 visiteurs<br />

sur 10 (71%) considèrent qu’avoir Esch<br />

comme capitale européenne de la culture<br />

constitue une fierté pour le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Esch était déjà perçue comme<br />

une ville culturelle.<br />

Le statut de Capitale européenne<br />

de la culture l’amène<br />

à un niveau supérieur<br />

De façon générale, nous observons un<br />

niveau de satisfaction élevé des visiteurs<br />

ayant participé à un événement. L’échantillon<br />

de sondés est aujourd’hui plus<br />

conséquent qu’en juillet dernier (1.706<br />

en novembre au lieu de 1.054), le niveau<br />

de satisfaction des visiteurs reste stable<br />

et se maintient à un niveau élevé. En effet<br />

83% des visiteurs affirment être satisfaits<br />

ou totalement satisfaits de l’évènement<br />

auquel ils ont assisté. Le niveau de satisfaction<br />

était déjà élevé en juin dernier<br />

(79%) alors que l’échantillon de l’enquête<br />

était d’environ 700 sondés. Cette<br />

étude de satisfaction se poursuit dans le<br />

cadre de l’important programme d’évaluation<br />

mis en en place pour l’occasion.<br />

Elle prendra fin en janvier 2023.<br />

Quels seront les impacts pour la région à<br />

l’avenir ?<br />

La plupart des villes lauréates poursuivent<br />

de nombreux objectifs : développer<br />

leur profil international, mettre en<br />

place un programme d’activités culturelles<br />

et d’évènements artistiques, attirer<br />

plus de visiteurs et de touristes, renforcer<br />

leur attractivité et leur image. Les chiffres<br />

que nous possédons actuellement<br />

servent à établir un bilan, mais aussi à<br />

prendre des décisions. Esch était déjà<br />

perçue comme une ville culturelle grâce<br />

à des institutions comme la Rockhal, le<br />

théâtre ou les sites d’exposition. Le statut<br />

de Capitale européenne de la culture<br />

l’amène à un niveau supérieur. Avec 160<br />

projets et 2.500 événements organisés<br />

au sein de la ville, mais aussi dans les 11<br />

communes Pro-Sud et en France, force<br />

est de constater que l’offre culturelle s’est<br />

considérablement étoffée.<br />

De nouvelles infrastructures ont été<br />

créées ou réhabilitées pour l’occasion,<br />

citons l’Arche de Villerupt, l’espace d’art<br />

contemporain Konschthal, le cinéma<br />

Ariston ou encore les anciens bâtiments<br />

industriels de la Möllerei et de la Massenoire<br />

à Belval. Du côté du tourisme, évoquons<br />

le développement des pistes cyclables<br />

et des hébergements insolites du<br />

MinnettTrail, région qui a été reconnue<br />

comme réserve de biosphère par l’UNES-<br />

CO et appartient à un réseau international<br />

de plus de 700 réserves situées dans<br />

124 pays. Toutes les initiatives au sein<br />

de cette offre complète et novatrice auront<br />

des impacts dans les années à venir.<br />

Certaines ne produiront des résultats<br />

qu’après 2022, ce qui compte, c’est l’héritage<br />

de cet événement. Cette région<br />

figure au premier plan en matière de développement<br />

à l’heure actuelle au niveau<br />

du pays. Le titre de Capitale européenne<br />

de la culture ne fait que renforcer l’image<br />

d’une région qui avait déjà entamé sa<br />

métamorphose avec d’autres acteurs<br />

comme l’Université ou le pôle de Belval.<br />

83%<br />

Par C. Mick<br />

des visiteurs affirment être satisfaits ou<br />

totalement satisfaits de l’évènement<br />

auquel ils ont assisté<br />

L’expo à ne pas manquer :<br />

Frontaliers, des vies en stéréo, à voir<br />

jusqu’au 5 février au centre Massenoire<br />

à Esch-sur-Alzette. Infos sur<br />

www.esch2022.lu


LUXEMBOURG<br />

26<br />

GOUVERNANCE<br />

RUMELANGE,<br />

PETIT MAIS<br />

COSTAUD<br />

Commune de Rumelange<br />

Henri Haine<br />

Patrimoine industriel et naturel,<br />

culture, mobilité, Rumelange a beau<br />

être l’une des plus petites communes<br />

du Sud, « elle avance avec beaucoup de<br />

dynamisme vers des projets qui savent<br />

potentialiser ses atouts », comme l’explique<br />

le bourgmestre Henri Haine.<br />

Rumelange se caractérise par sa superficie<br />

limitée qui ne laisse que peu d’espaces<br />

pour d’importants développements<br />

futurs… mais il en reste encore.<br />

Ces espaces devraient être optimisés et<br />

accueillir des projets à venir.<br />

Mais venons-en aux projets en cours,<br />

et notamment au chantier de la maison<br />

relais. Jouxtant l’ancien bâtiment,<br />

le nouvel édifice permettra de doubler<br />

la capacité d’accueil et devrait pouvoir<br />

accueillir les enfants courant 2023 ou<br />

début 2024. « Les différents corps de<br />

métier ont pris du retard pour cause<br />

de pénurie de matériel », précise Henri<br />

Haine.<br />

En parallèle, la commune repense la<br />

grand-rue en lien étroit avec le ministère<br />

de la Mobilité. L’objectif est d’y limiter<br />

le passage des voitures, même si cet axe<br />

reste fortement emprunté par les frontaliers.<br />

Pour y parvenir, il sera nécessaire<br />

de moderniser les transports en commun<br />

en augmentant notamment la fréquence<br />

des trains et des navettes de bus. L’autre<br />

levier d’action reposera sur la capacité à<br />

ralentir le flux du trafic automobile. Cela<br />

peut passer par une meilleure utilisation<br />

de l’axe principal en le rendant notamment<br />

plus attrayant pour les piétons. Les<br />

emplacements de parking seront pour<br />

ce faire revus à la baisse. Par ailleurs,<br />

la commune réfléchit à développer un<br />

aménagement particulier à la sortie de<br />

la ville, en direction d’Esch. Les études<br />

préalables vont cependant prendre du<br />

temps.<br />

Autre projet, mais qui vient d'être finalisé,<br />

le site Spektrum situé à l’endroit<br />

de l’ancien atelier du sculpteur Albert<br />

Hames. Il se veut un centre de création<br />

contemporaine, une « machine » immersive<br />

aux technologies de pointe (réalité<br />

virtuelle) complétée d’un hébergement<br />

touristique. Spektrum a été inauguré en<br />

novembre 2022.<br />

Évidemment, Rumelange a de nombreux<br />

autres atouts : un centre-ville qui<br />

dispose de tous les commerces indispensables<br />

et de cafés qui dynamisent<br />

la vie locale. Le centre-bourg est également<br />

pourvu de plusieurs parcs et<br />

d’un arboretum. À l’extérieur, les zones<br />

d’intérêt national de Haard-Hesselsbierg-Staebierg<br />

d’un côté et Léiffrächen<br />

de l’autre sont d’une richesse environnementale<br />

indéniable. Enfin, l’aspect<br />

patrimonial et touristique, qui repose sur<br />

la mine de fer et un gîte touristique, caractérise<br />

l’image de Rumelange.<br />

Par J.-M. Streit<br />

RUMELANGE


GOUVERNANCE<br />

27<br />

WIR BAUEN<br />

DIE ZUKUNFT.<br />

MONDERCANGE<br />

ATELIER COMMUNAL<br />

steffen-holzbau.lu<br />

Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

T +352 719686-0<br />

info@steffen-holzbau.lu


LUXEMBOURG<br />

28<br />

GOUVERNANCE<br />

WEISWAMPACH,<br />

UNE FORCE<br />

NATURELLE<br />

Commune de Weiswampach<br />

Henri Rinnen<br />

À Weiswampach, il y a le lac, une nature<br />

verdoyante et des commerces de proximité.<br />

Il y a aussi la volonté constante<br />

d’apporter un bien-être à tous les concitoyens.<br />

C’est en tenant compte de ces<br />

points que les projets voient le jour,<br />

comme le répète le bourgmestre Henri<br />

Rinnen.<br />

À Weiswampach, les projets vont bon<br />

train. Les priorités sont fonction des besoins<br />

mais aussi des particularités de<br />

cette commune rurale. Citons en premier<br />

lieu la construction d’une station<br />

d’épuration moderne pour la localité de<br />

Leithum. Celle-ci devrait être fonctionnelle<br />

en cette fin d’année et sera alors la<br />

dernière pierre à l’édifice de modernisation<br />

des stations d’épuration de toutes<br />

les localités de la commune. Cette étape<br />

nécessaire à la protection des cours d’eau<br />

de la région permettra également d’augmenter<br />

les capacités d’absorption des<br />

eaux usées des nouvelles habitations.<br />

Sur ce sujet, la commune travaille encore<br />

sur le nouveau plan d’aménagement des<br />

zones situées sur la ceinture de la localité<br />

de Weiswampach, « car il n’est pas prévu<br />

d’extension en dehors de la zone d’urbanisation<br />

», précise le bourgmestre. Dans<br />

ses projections, la commune escompte<br />

atteindre les 3.000 habitants dans les cinq<br />

ou six ans à venir. « Il est d’ailleurs à noter<br />

que durant ces dix dernières années nous<br />

avons vu notre population croître d’environ<br />

60%, ce qui fait de Weiswampach la<br />

commune la plus dynamique du pays »,<br />

rappelle le bourgmestre Henri Rinnen.<br />

Pour accueillir de la meilleure façon<br />

qui soit les futurs habitants, il est indispensable<br />

de disposer d’infrastructures<br />

adaptées. Dans le cadre de l’agrandissement<br />

de la maison relais et de l’école,<br />

il a donc été prévu d’augmenter les capacités<br />

au-delà des besoins actuels.<br />

Des considérations qui ont déjà prévalues<br />

lors du réaménagement du hall<br />

sportif et du centre culturel. Cependant,<br />

l’objectif de la commune étant de préserver<br />

son attractivité et sa qualité de vie, il<br />

ne sera jamais question d’urbaniser à outrance<br />

ses localités.<br />

Quant aux caractéristiques qui reposent<br />

sur l’environnement et la nature, elles<br />

doivent quant à elles être préservées<br />

voire développées. C’est dans ce sens<br />

que le groupe Lamy a construit un complexe<br />

hôtelier à proximité du lac. Environ<br />

90 chalets touristiques sortiront de<br />

terre sur le site de l’ancien camping,<br />

« tout ceci dans le respect de notre belle<br />

nature environnante », tient à préciser le<br />

bourgmestre.<br />

Par J.-M. Streit<br />

WEISWAMPACH


GREEN<br />

BUILDING<br />

Une serre, baptisée FRESH, a été installée sur le toit de l’IFSB et s’inscrit dans le projet<br />

européen GROOF qui vise à réduire les émissions de CO 2<br />

provenant du secteur de la construction,<br />

2.<br />

notamment grâce à l’agriculture urbaine. Plus de 20 variétés de plantes y sont cultivées.<br />

La production, alimentée par l’hydroponie, sera distribuée en circuit court et sera notamment utilisée<br />

pour le restaurant de l'institut de formation. Actuellement, les cultures sont arrosées à l'eau de ville<br />

mais la volonté est d’utiliser l’eau de pluie à l’avenir. Un tel projet permet d’économiser<br />

près de 45 tonnes de CO ²<br />

par an.


LUXEMBOURG<br />

30<br />

GREEN BUILDING<br />

© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

UN MODÈLE<br />

DE DURABILITÉ<br />

EN DEVENIR<br />

Fonds du Logement<br />

Denis Ory<br />

Le projet de réhabilitation des friches<br />

industrielles de Wiltz, porté par le Fonds<br />

du Logement et la commune, se concrétise.<br />

Les industries laissent place aux<br />

premières infrastructures d’un nouveau<br />

quartier qui permettra à 2.500 habitants<br />

de s’établir dans un modèle de<br />

quartier durable. Mesures d’assainissement,<br />

urbanisme, gestion des déchets,<br />

concept énergétique, renaturation de<br />

la Wooltz… Denis Ory, ingénieur chef<br />

de projets au Fonds du Logement, nous<br />

dit tout sur le projet d’envergure Wunne<br />

mat der Wooltz.<br />

Le nouvel atout de Wiltz<br />

Le Fonds du Logement et la commune<br />

de Wiltz ont lancé les études de réaménagement<br />

des abords de la Wooltz, en<br />

collaboration avec le ministère du Logement<br />

et le ministère de l’Environnement,<br />

du Climat et du Développement<br />

durable, afin de redonner vie à cet ancien<br />

site industriel vieux de près de<br />

quatre siècles et autour duquel s’est peu<br />

à peu développée l’agglomération. « En<br />

friche depuis l’arrêt des dernières activités,<br />

le site, niché dans le fond de la vallée,<br />

crée une sorte de barrière divisant la<br />

commune. Le futur quartier Wunne mat<br />

der Wooltz a pour ambition d’en reconnecter<br />

les deux versants », explique Denis<br />

Ory.<br />

Bien entendu, en plus de fluidifier le<br />

fonctionnement de la commune, le projet<br />

répondra au problème du logement<br />

dans cette région du nord du pays. Au<br />

total, le Fonds y construira 1.085 habitations<br />

réparties sur 34 ha. Sans compter<br />

les projets qui se développent en<br />

périphérie du futur quartier (à l’initiative<br />

de la commune ou de promoteurs<br />

privés), 2.500 habitants supplémentaires<br />

devraient donc s’établir à Wiltz – entité<br />

de 5.500 âmes à l’heure actuelle – d’ici<br />

la dernière remise de clés. « Cette croissance<br />

démographique fait l’objet de<br />

réflexions importantes que nous menons<br />

de concert avec la commune. En<br />

réalité, le projet Wunne mat der Wooltz<br />

nous confronte à un triple défi en matière<br />

d’intégration : nous devrons réussir<br />

l’assimilation des nouveaux habitants,<br />

l’intégration du quartier dans le tissu urbain<br />

existant mais aussi dans sa région »,<br />

révèle le chef de projet.<br />

L’envergure d’un nouveau village!<br />

« Évidemment, la mission du Fonds est<br />

de résoudre le problème du logement<br />

à l’échelle du pays, mais ce qu’il entend<br />

construire avant tout ce sont des<br />

quartiers de vie. En lieu et place des anciennes<br />

industries s’implanteront donc<br />

des habitations, mais aussi un campus<br />

scolaire, des bureaux ou encore des<br />

commerces », précise Denis Ory. Au total,


GREEN BUILDING<br />

31<br />

ce sont huit plans d’aménagement particuliers<br />

(PAP) qui ont été développés :<br />

sept pour le plan directeur Wunne mat<br />

der Wooltz proprement dit et un pour le<br />

masterplan « Haargarten », zone contiguë<br />

et considérée comme élément à part<br />

entière de l’ensemble. Six d’entre eux<br />

sont déjà approuvés et tous ont leurs<br />

propres particularités urbanistiques et<br />

architecturales.<br />

Encore en attente d’approbation, le<br />

PAP « gare » constitue, comme son nom<br />

le suggère, le pôle de mobilité du nouveau<br />

quartier. S’y croiseront trains,<br />

bus et voitures. « Un grand P+R y sera<br />

construit pour drainer le trafic. L’objectif<br />

est que les habitants de Wiltz<br />

et des villages avoisinants puissent<br />

prendre les transports en commun facilement.<br />

Ce projet nécessitera la création<br />

d’une voie ferrée supplémentaire<br />

tandis que l’assiette de l’ancienne voie<br />

sera transformée en axe de circulation<br />

automobile. C’est un PAP complexe,<br />

aussi bien au niveau technique que<br />

foncier, mais qui devrait pouvoir être<br />

mis en procédure courant 2023 », détaille<br />

l’ingénieur.<br />

Quant au PAP « public », il a la particularité<br />

de ne comporter aucun logement,<br />

bien qu’il soit développé par<br />

le Fonds. Il verra émerger un campus<br />

scolaire comprenant une école primaire,<br />

une maison relais, une école<br />

de musique, le Kanner Musée (un lieu<br />

d’apprentissage par le jeu) et la cantine<br />

scolaire pour tous les établissements<br />

de la commune. Les travaux<br />

sont en cours depuis l’automne 2020 et<br />

la mise en exploitation est prévue pour<br />

la rentrée prochaine.<br />

En parallèle, le Fonds travaille sur le développement<br />

des trois PAP implantés sur<br />

la rive droite de la Wooltz. Le PAP Geetz<br />

(Q2), coincé entre le village existant et<br />

le campus scolaire qui sera rapidement<br />

exploité, devra se développer en priorité.<br />

« Pour gagner du temps et limiter les<br />

nuisances pour le voisinage et les élèves,<br />

nous travaillerons avec des bâtiments<br />

modulaires. Les blocs d’habitation seront<br />

construits et équipés en usine puis<br />

simplement assemblés sur le site », indique<br />

Denis Ory. Les PAP Gierwerei (Q5)<br />

et Nordhang (Q7), eux, ont vu démarrer<br />

leurs premiers travaux d’assainissement<br />

et de viabilisation. Quant à la rive<br />

gauche, elle servira de zone de stockage<br />

et de service avant d’être aménagée à<br />

son tour.<br />

Une future référence en matière de<br />

quartier durable<br />

Implanté à Wiltz, hotspot national de<br />

l’économie circulaire, le futur quartier<br />

doit devenir un modèle de durabilité.<br />

Quatre volets principaux ont ainsi été<br />

définis. Le premier concerne l’économie<br />

solidaire et partagée. Son développement<br />

passe notamment par la création de lieux<br />

de rencontre et d’espaces partagés tels<br />

que des jardins communautaires.<br />

Développer un quartier<br />

zéro émission en matière<br />

de chauffage<br />

Le deuxième concerne l’urbanisme et<br />

l’architecture. Le Fonds est très attentif<br />

au choix des matériaux et privilégie les<br />

matières biosourcées ou recyclables.<br />

Il veille également à la durée de vie<br />

des bâtiments, jouant notamment sur<br />

leur flexibilité : « nos logements sont<br />

construits pour convenir à des structures<br />

familiales types, mais il n’est pas<br />

exclu que les besoins évoluent d’ici 20<br />

ans et nous devrons pouvoir nous y<br />

adapter. Aujourd’hui, la demande est<br />

aux petits logements, mais nous faisons<br />

en sorte que deux unités puissent<br />

être réunies pour en former une plus<br />

grande qui permettrait de répondre<br />

aux attentes des familles nombreuses»,<br />

dévoile Denis Ory. Le concept de mobilité,<br />

quant à lui, a été pensé pour favoriser<br />

la mobilité douce ou les transports<br />

en commun. Les habitants auront<br />

la chance de circuler dans un quartier<br />

très vert puisque, sur les 52% d’espace<br />

public, 30 seront en réalité des espaces<br />

verts. Le Fonds a d’ailleurs travaillé sur<br />

un concept d’agriculture urbaine… en<br />

milieu rural ! Il entend en effet développer<br />

l’agriculture servicielle par la<br />

plantation d’arbres fruitiers dans l’espace<br />

public, par exemple, mais aussi<br />

créer un rucher et une miellerie à vocation<br />

sociale. En outre, il a pris soin<br />

de renaturer la Wooltz, rivière le long<br />

de laquelle s’étaient établies les activités<br />

industrielles et très impactée<br />

par celles-ci, pour en faire une véritable<br />

coulée verte au cœur du quartier.<br />

« Nous travaillons avec l’Administration<br />

de l’environnement sur les volets<br />

hydrologique et biologique. Il s’agit de<br />

prévenir les inondations en cas d’intempéries,<br />

ce qui nécessite un travail<br />

de remodelage du cours d’eau, mais<br />

aussi de restaurer la faune et la flore<br />

dans et autour de ce biotope », déclare<br />

le chef de projet. Pour que les habitants<br />

profitent eux aussi du charme de la<br />

rivière renaturée, certaines zones seront<br />

aménagées en lieu de rencontre.<br />

En parallèle, le Fonds du Logement s’est<br />

fixé un objectif zéro déchet. « Pour l’atteindre,<br />

nous misons au maximum sur<br />

la récupération. Nous travaillerons d’ailleurs<br />

avec un bureau d’études externe<br />

pour créer une banque de matériaux.<br />

Il est déjà prévu que les gravats des anciens<br />

bâtiments industriels soient réutilisés<br />

sur le site, par exemple en fond de<br />

voirie. En collaboration avec l’Administration<br />

de l’environnement, nous avons<br />

également mené plus de 300 essais de<br />

sol afin d’obtenir un cadastre très précis<br />

des pollutions présentes sur le site et<br />

d’identifier les terres qui peuvent être réutilisées<br />

et à quel endroit selon les seuils<br />

admissibles », affirme Denis Ory. Enfin, le<br />

Fonds a imaginé pour son futur quartier<br />

un système de collecte des déchets centralisé<br />

: un centre de tri très avancé sera<br />

mis en place.<br />

Évidemment, pour prétendre être un<br />

modèle de durabilité, le projet doit présenter<br />

un concept énergétique irréprochable.<br />

L’objectif fixé par le masterplan :<br />

développer un quartier zéro émission<br />

en matière de chauffage. Pour ce faire,<br />

le Fonds entend miser sur un système<br />

de pompes à chaleur. Celles-ci seront<br />

alimentées par les panneaux solaires<br />

dont seront équipées les toitures vertes<br />

du quartier, mais pas uniquement. Le<br />

site sera également doté de plusieurs accumulateurs<br />

de glace. « Ces bassins de<br />

plusieurs centaines de m 3 (entre 300 et<br />

900) remplis d’eau ont été imaginés pour<br />

approvisionner les pompes à chaleur<br />

lorsque l’énergie solaire est insuffisante.<br />

En effet, lors du passage de l’état liquide


32<br />

GREEN BUILDING<br />

© Fonds du Logement<br />

à l’état solide, l’eau dégage de l’énergie.<br />

La glace qui sera produite dans ces bacs<br />

aurait tout aussi bien pu être utilisée<br />

l’été pour refroidir les infrastructures.<br />

Cependant, nous avons décidé de miser<br />

sur l’isolation plutôt que sur un système<br />

de refroidissement énergivore », explique<br />

Denis Ory. Bien que chaque PAP sera autonome<br />

et disposera de ses propres installations,<br />

le réseau parcourra l’ensemble<br />

du site de sorte qu’un quartier ne se retrouve<br />

pas privé de chaleur en cas de défaillance<br />

sur son installation.<br />

des Ponts et Chaussées, commencera lui<br />

au second semestre prochain. À la fin de<br />

l’année 2023, les premiers logements –<br />

modulaires – pourront déjà être livrés.<br />

1.085<br />

logements<br />

2.500<br />

habitants<br />

Un phasage millimétré<br />

Sur le site, bon nombre d’entreprises<br />

sont déjà à pied d’œuvre. Cet automne<br />

démarrent les travaux de démolition et<br />

d’assainissement du PAP Haargarten.<br />

La viabilisation du campus scolaire est<br />

également en cours. Pour que celui-ci<br />

puisse être mis en exploitation en septembre,<br />

cet «îlot» doit être raccordé à<br />

tous les réseaux existants (eau, électricité),<br />

ainsi qu’aux infrastructures routières<br />

par un accès provisoire. Quant aux travaux<br />

de viabilisation des quartiers de la<br />

rive droite, ils démarreront début 2023.<br />

Le chantier de l’axe de circulation principal,<br />

développé avec l’Administration<br />

30%<br />

d’espaces verts<br />

Fonds du Logement<br />

52, Boulevard Marcel Cahen<br />

L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondsdulogement.lu


GREEN BUILDING<br />

33<br />

PLUS QUE DES<br />

CONSTRUCTIONS,<br />

CRÉER DES PROJETS<br />

DE VIE COMMUNS<br />

www.fondsdulogement.lu<br />

ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER


34<br />

LUXEMBOURG<br />

GREEN BUILDING<br />

© Yves Kortum<br />

PENSER<br />

ET CONSTRUIRE<br />

LES VILLES DE DEMAIN<br />

Caroline Drouard et Carine Kolber<br />

LSC Engineering Group<br />

Les canicules répétées, la pandémie de Covid-19 et la crise climatique ont totalement bousculé notre vision<br />

de l’habitat. Nos villes doivent évoluer vers un modèle durable et, pour y parvenir, décideurs politiques<br />

et constructeurs peuvent compter sur des partenaires experts tel LSC Engineering Group. Rencontre avec<br />

Caroline Drouard, directrice du département urbanisme et aménagement du territoire, et Carine Kolber, directrice<br />

du département environnement et directrice technique QSE².


GREEN BUILDING<br />

35<br />

Comment la prise de conscience écologique<br />

a-t-elle changé le visage de l’immobilier<br />

au Grand-Duché ?<br />

CD : La prise en compte des certifications<br />

environnementales dans le secteur de<br />

la construction est très présente depuis<br />

quelques temps déjà. En revanche, suite<br />

à la pandémie, ce que nous observons<br />

de la part des développeurs, ce sont des<br />

demandes liées à l’habitabilité des logements<br />

et plus particulièrement des ouvertures<br />

sur l’extérieur.<br />

CK : Depuis 2018, une révision des textes<br />

de loi en lien avec ce sujet a eu lieu. Elle a<br />

modifié l’approche urbanistique des projets<br />

de construction, afin de minimiser<br />

leur impact environnemental et de valoriser<br />

la protection de la nature.<br />

CD : Nous remarquons aussi que la question<br />

environnementale est intégrée à<br />

chaque niveau de planification d’un projet<br />

immobilier. Nous avons des études<br />

approfondies à fournir pour garantir un<br />

respect parfait de la réglementation. Les<br />

plans sectoriels, ou dernièrement le Programme<br />

Directeur d’Aménagement du<br />

Territoire, incluent également un rapport<br />

d’incidence environnementale.<br />

CK : Ces études n’incluent pas seulement<br />

le rapport à la nature, mais aussi la durabilité<br />

des matériaux, l’acoustique et la<br />

dimension humaine ou sociétale d’un<br />

projet. Il est d’ailleurs plus facile d’avancer<br />

sur toutes les thématiques en amont et en<br />

même temps, plutôt que de devoir traiter<br />

l’une et l’autre séparément, a posteriori.<br />

Peut-on revenir sur les Pactes Climat,<br />

Nature et Logement, et l’engagement des<br />

communes à leur sujet ?<br />

CK : Ces trois Pactes ont été conçus pour<br />

atteindre les objectifs du Plan national<br />

en matière d’énergie et de climat (PNEC).<br />

Ce dernier vise à réduire les émissions de<br />

gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030, par<br />

rapport à 2005. Du Pacte Climat découle<br />

un catalogue officiel de 600 mesures,<br />

classées selon 6 thématiques : la planification<br />

du territoire, les équipements et<br />

bâtiments communaux, l’approvisionnement<br />

et l’assainissement, la mobilité, la<br />

communication et l’organisation interne.<br />

Les communes qui s’engagent à mettre<br />

en place ces mesures reçoivent des subventions.<br />

Le Pacte est une certification,<br />

mais c’est avant tout un système de management<br />

qui permet aux communes de<br />

mettre en place une gouvernance et une<br />

gestion durable de leur territoire.<br />

Le Pacte Climat a vu le jour il y a plus de<br />

dix ans déjà. Sa version 2.0 apporte des<br />

changements majeurs, notamment en<br />

matière de communication et de sensibilisation,<br />

ainsi que de gouvernance. Elle<br />

prévoit notamment qu’un échevin climat,<br />

travaillant étroitement avec l’équipe<br />

climat, soit élu.<br />

CD : Le Pacte Logement 2.0 date quant<br />

à lui d’août 2021. Sa première version<br />

a permis aux communes de développer<br />

principalement des infrastructures<br />

(écoles, réseaux…) et assez peu de logements<br />

directement. La deuxième version<br />

est vraiment centrée sur ce point,<br />

en prévoyant notamment un conseiller<br />

dédié à cette thématique.<br />

Approche systémique et transversalité<br />

des compétences sont nos piliers<br />

pour aborder chaque projet.<br />

Ce sont les clés d’un changement<br />

durable et réussi<br />

CK : Le Pacte Nature, enfin, a été proposé<br />

aux communes sur le même principe que<br />

les deux autres. Il concerne les actions<br />

dans le domaine de la protection de la nature<br />

et contre la perte de la biodiversité.<br />

De quelle manière intervenez-vous auprès<br />

des communes ?<br />

CK : Des collaborateurs du groupe LSC<br />

ont le statut de conseiller ou celui d’auditeur.<br />

Cela représente trois personnes pour<br />

le Pacte Climat, six pour le Pacte Nature<br />

et quatre autres pour le Pacte Logement.<br />

Notre mission consiste à apporter notre<br />

expertise, à accompagner les communes<br />

dans la mise en place des mesures et à notifier<br />

leur efficacité, leurs effets réels.<br />

CD : Il faut distinguer les deux types de<br />

services que nous proposons. L’audit est<br />

une intervention ponctuelle que nous<br />

enclenchons sur demande d’une commune<br />

estimant qu’elle est prête. La mission<br />

des conseillers, quant à elle, s’étale<br />

plutôt sur le long terme.<br />

Pouvez-vous nous présenter le groupe<br />

LSC ?<br />

CK : LSC Engineering Group rassemble<br />

quinze entités juridiques actives dans<br />

l’assainissement, l’aménagement et la<br />

construction. 370 collaborateurs composent<br />

les équipes présentes majoritairement<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, mais nous avons<br />

également des filiales en France, en Allemagne<br />

et en Afrique.<br />

CD : Chaque entité a son cœur de métier,<br />

ce qui nous permet d’intervenir sur<br />

tous types de projets quelle que soit leur<br />

échelle : celle d’un bâtiment, d’un quartier<br />

ou à l’échelle nationale. Nous travaillons,<br />

en outre, sur toutes les problématiques<br />

de l’aménagement communal :<br />

urbanisme, assainissement, environnement,<br />

topographie, voirie…<br />

CK : Nos maîtres d’ouvrage sont variés :<br />

le ministère de l’Aménagement du territoire<br />

pour des missions de planification<br />

territoriale, des industriels privés pour<br />

des problématiques de reconversion de<br />

friches, des syndicats de communes pour<br />

de l’assistance technique ou des grands<br />

acteurs du logement, pour ne citer que<br />

quelques exemples.<br />

Quelles sont les valeurs clés au sein du<br />

groupe ?<br />

CD : Notre slogan, « concevoir et construire<br />

des projets durables », révèle bien ce qui<br />

nous anime et nous motive au quotidien.<br />

Nous planifions pour les 50 prochaines<br />

années ; notre réflexion et nos développements<br />

doivent vivre dans la durée.<br />

CK : Chaque année, nous organisons<br />

en interne un workshop dédié au développement<br />

durable lors duquel nous<br />

réfléchissons, entre autres, aux moyens<br />

de faire vivre de manière très concrète<br />

ce slogan dans tous nos départements.<br />

C’est d’ailleurs à partir de cet axe de


36<br />

GREEN BUILDING<br />

© Yves Kortum<br />

mène au compromis plus qu’à une réelle<br />

efficacité.<br />

Quels sont les défis et les perspectives à<br />

venir pour le groupe ?<br />

réflexion que nous avons construit notre<br />

nouveau bâtiment de Contern, qui rassemble<br />

toutes nos équipes depuis janvier<br />

dernier.<br />

CD : L’approche systémique et la transversalité<br />

des compétences sont nos piliers<br />

pour aborder chaque projet. Ce<br />

sont les clés d’un changement durable<br />

et réussi. C’est en développant des synergies<br />

entre les différentes entités du<br />

groupe que nous pourrons fournir les<br />

bonnes réponses aux maîtres d’ouvrage.<br />

Ces réponses ne sont pas les mêmes s’il<br />

s’agit d’un projet à l’échelle nationale,<br />

avec une échéance fixée à l’horizon 2050,<br />

ou que l’on parle de la refonte d’un bâtiment<br />

industriel devant avoir lieu dans les<br />

deux ans à venir.<br />

Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre<br />

accompagnement client ?<br />

CD : Nous accompagnons nos maîtres<br />

d’ouvrage de A à Z : en amont dans la<br />

conception et la planification, comme<br />

dans l’exécution au moment du chantier.<br />

Nous intervenons également dans les<br />

phases d’exploitation, de transformation<br />

ou de mise en conformité. Le projet en<br />

question traverse alors nos différents départements<br />

au fil du temps et reçoit l’apport<br />

de chacun de nos spécialistes. Cela se<br />

fait dans une réelle dynamique d’échange<br />

avec les différents collaborateurs.<br />

Quid de la pollution sonore à laquelle on<br />

pense parfois moins ?<br />

CK : C’est une thématique qui a pris une<br />

envergure très importante et qui figure<br />

également dans les études d’impact environnemental.<br />

Une norme luxembourgeoise<br />

dédiée à l’acoustique dans les<br />

habitations a d’ailleurs été publiée cette<br />

année. Au sein du groupe, nous disposons<br />

d’un département acoustique spécialisé<br />

qui privilégie la recommandation<br />

de matériaux respectueux de l’environnement<br />

et des éléments de constructions<br />

et de finitions locaux et biosourcés.<br />

Nous accompagnons nos clients<br />

de la conception à la phase<br />

d’exploitation, en passant par<br />

la construction, la transformation<br />

ou la mise en conformité<br />

CD : Le sujet de la pollution sonore doit,<br />

lui aussi, être intégré dès le démarrage<br />

d’un projet. Ce n’est pas une fois qu’un<br />

cœur d’îlot est construit qu’il faut se poser<br />

la question du confort acoustique.<br />

Les choses sont alors trop figées et cela<br />

CD : Un des grands défis à aborder est la<br />

question de l’échelle de temps. Les initiatives<br />

que nous développons ont des effets<br />

et des résultats qui dépassent l’échéance<br />

d’un mandat électoral ou du plan d’investissement<br />

d’un maître d’ouvrage. Il y a<br />

donc un vrai travail de pédagogie pour expliquer<br />

que la plus-value se fera à moyen<br />

terme, mais qu’elle sera durable. Opter<br />

pour un espace vert plutôt qu’une place<br />

en béton, par exemple, entraîne certes<br />

d’autres considérations d’entretien, mais<br />

c’est un choix qui participera à la fraîcheur<br />

du quartier, qui optimisera la rétention<br />

des eaux pluviales, etc. C’est un nouveau<br />

système de pensée qu’il faut adopter et<br />

c’est à nous de proposer des solutions qui<br />

vont en ce sens à nos clients. C’est notre<br />

responsabilité sociétale.<br />

CK : Dans cette perspective de pédagogie<br />

et de transversalité des connaissances, le<br />

groupe LSC proposera dès 2023 un centre<br />

de formation appelé « SkilLSCenter » à ses<br />

partenaires. C’est un centre de formation<br />

en lien avec nos secteurs d’activité, sur<br />

des thématiques variées comme l’urbanisme,<br />

la sécurité sur chantier ou les procédures<br />

d’autorisation. Le catalogue des<br />

formations sort ce mois-ci.<br />

CD : Enfin, notre comité Innovation et<br />

Développement a procédé à un inventaire<br />

auprès de tous les directeurs de<br />

chaque entité afin de recueillir les axes<br />

de développement possibles. Il a recensé<br />

près de 200 idées qui ont ensuite été classées<br />

par thème et priorité. Cet inventaire<br />

a accouché de sept axes de réflexion, dont<br />

l’un se nomme « développer les villes résilientes<br />

». C’est un projet d’envergure<br />

qui consiste justement à appliquer cette<br />

méthodologie durable et transversale<br />

dont nous avons parlé pour repenser les<br />

villes au regard des impératifs environnementaux<br />

et sociaux.<br />

LSC Engineering Group<br />

4, rue Albert Simon<br />

L-5315 Contern<br />

www.lsc-group.lu


GREEN BUILDING<br />

37<br />

Multi Split<br />

Une solution parfaite<br />

pour les différentes pièces<br />

• Le système Multi Split de LG offre une climatisation puissante et efficace avec<br />

deux à neuf unités intérieures fonctionnant à partir d’une seule unité extérieure.<br />

• La technologie avancée de l’inverseur de LG offre un rendement élevé avec une<br />

faible consommation d’énergie.<br />

• Il occupe moins d’espace et est plus silencieux que deux ou plusieurs systèmes<br />

individuels monoblocs.<br />

• Avec une large gamme d’unités intérieures épurées et élégantes, disponibles en<br />

différentes capacités, il existe une solution pour chaque intérieur, grand ou petit.<br />

• Installation facile, moins de risques d’erreurs techniques au moment de<br />

l’installation et diverses fonctions pratiques pour un entretien facile.<br />

Efficacité énergétique | Extrême durabilité | Confort et simplicité d’utilisation<br />

Vous voulez en savoir plus ? Ensuite, allez sur lgclimat.be


38<br />

LUXEMBOURG<br />

GREEN BUILDING<br />

ÊTRE AU CHAUD<br />

EN RESPECTANT<br />

L’ENVIRONNEMENT<br />

MINUSINES S.A.<br />

© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong>


GREEN BUILDING<br />

39<br />

Fondée en 1925, Minusines a su s’imposer<br />

sur le marché luxembourgeois de<br />

la distribution du matériel électrique,<br />

de l’éclairage et de l’HVAC et en est aujourd’hui<br />

devenue leader. Elle propose<br />

ses services aux électriciens, architectes,<br />

bureaux d’études, industries, établissements<br />

publics ou même aux particuliers.<br />

Thomas Beck, technico-commercial<br />

dans le département Énergies renouvelables,<br />

présente l’approche client adoptée<br />

par Minusines, son engagement pour<br />

l’environnement et la dernière pompe à<br />

chaleur intégrée à son catalogue.<br />

© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

S’adapter à tous les besoins<br />

Thomas Beck, département Énergies renouvelables<br />

L’entreprise Minusines est riche d’une<br />

expérience de près de 100 ans. Sa réputation<br />

s’est notamment forgée par un<br />

service qui place le client au centre de ses<br />

préoccupations. « Quand un professionnel<br />

frappe à notre porte, nous l’accompagnons<br />

de A à Z. Nous analysons d’abord<br />

sa situation, ses besoins, ses objectifs,<br />

etc. Nous élaborons sur cette base une<br />

solution complète et adaptée », précise<br />

Thomas Beck. Et le département Énergies<br />

renouvelables, complétant ceux de<br />

l’éclairage et du matériel d’installation,<br />

suit évidemment cette démarche. « Notre<br />

objectif est de fournir aux installateurs<br />

et à leurs clients des produits à la pointe<br />

de la technologie dans les domaines des<br />

énergies renouvelables (notamment solaire),<br />

de l’électricité, de la climatisation,<br />

du chauffage et de la ventilation. Nous offrons<br />

également l’étude des systèmes et<br />

leur accompagnement jusqu’à leur mise<br />

en service. Nos collaborateurs disposent<br />

d’une longue expérience et mobilisent<br />

leurs compétences dans la réalisation<br />

des demandes de nos clients », expose le<br />

technico-commercial.<br />

Un travail vert<br />

Cette approche est évidemment mise en<br />

œuvre dans le respect de l’environnement.<br />

Et la société a d’ailleurs entamé<br />

une démarche de sensibilisation de ses<br />

équipes, mais aussi du marché depuis<br />

plusieurs années. Par exemple, Laurent<br />

Saeul, CEO, et ses équipes ont décidé de<br />

s’engager pleinement dans la certification<br />

RSE (qu’ils ont obtenue en janvier<br />

2022) afin de promouvoir une réflexion<br />

sur les impacts écologiques de Minusines.<br />

En ce sens, ils se sont associés à la<br />

SuperDrecksKëscht pour le tri de leurs<br />

déchets et tentent aussi de réduire leur<br />

utilisation des énergies fossiles.<br />

Le distributeur luxembourgeois permet<br />

également à ses clients de booster leur<br />

transition environnementale grâce aux<br />

produits qu’il propose.<br />

Nous sommes capables de créer<br />

un package sur-mesure sans fuel<br />

et sans gaz<br />

Des pompes à chaleur de dernière<br />

génération<br />

Au sein de son catalogue s’est ajoutée<br />

la pompe à chaleur « Confort Compact »<br />

du constructeur autrichien Heliotherm.<br />

« Nous avons fait le choix de collaborer<br />

avec ce fournisseur car, d’une part, il est<br />

européen, ce qui est devenu un critère<br />

indispensable pour répondre aux enjeux<br />

écologiques modernes et à la pénurie de<br />

matériaux, et, d’autre part, cette marque<br />

garantit une qualité d’équipement et<br />

une esthétique exemplaires », explique<br />

le technico-commercial. Au-delà de son<br />

design personnalisable primé par Red<br />

Dot Award (prix international de design<br />

de produits et de communication), la<br />

pompe à chaleur constitue un moyen<br />

simple et efficace pour se débarrasser<br />

des énergies fossiles. « L’appareil utilise<br />

l’air extérieur pour créer une chaleur<br />

confortable à l’intérieur des infrastructures.<br />

Le seul critère imposé pour son<br />

installation est de disposer d’un espace<br />

extra-muros où il pourra puiser son<br />

énergie », détaille Thomas Beck. Et que<br />

les frileux se rassurent : même soumise à<br />

des températures très basses, la pompe<br />

à chaleur est capable de tourner normalement<br />

grâce à sa fonction de dégivrage.<br />

Elle peut convenir à tous types de bâtiment,<br />

que ce soit une maison unifamiliale<br />

ou une grande surface commerciale,<br />

et se compléter par un système<br />

ECS (eau chaude sanitaire) disponible<br />

en option.<br />

« De plus, ce type d’installation peut se<br />

coupler à d’autres produits de notre catalogue<br />

afin d’augmenter l’autonomie<br />

en énergie. Par exemple, à une pompe<br />

à chaleur, la Confort Compact ou une<br />

autre, peuvent s’ajouter des radiateurs<br />

électriques à accumulation et une installation<br />

photovoltaïque. Ainsi, notre<br />

client dispose d’un circuit de chauffage<br />

totalement indépendant ! Nous sommes<br />

capables de créer un package surmesure<br />

sans fuel et sans gaz », conclut<br />

Thomas Beck.<br />

MINUSINES S.A.<br />

8, rue François Hogenberg<br />

L-1735 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.minusines.lu


40<br />

LUXEMBOURG<br />

MISSION SENSIBILISATION<br />

GERI Management<br />

En matière de sécurité sur chantier,<br />

l’application de quelques règles d’or<br />

peut faire toute la différence. Mais leur<br />

mise en œuvre fait parfois défaut, que ce<br />

soit par manque de temps, de moyens,<br />

de formation ou encore de communication.<br />

Pour conscientiser les acteurs<br />

du monde de la construction, Angéline<br />

Prévot, administrateur délégué de<br />

GERI Management, société spécialisée<br />

en coordination de sécurité et de santé<br />

sur chantier, a récemment lancé une<br />

nouvelle campagne de sensibilisation.<br />

En se mettant dans la peau d’une enseignante,<br />

elle entend bien éduquer aux<br />

bonnes pratiques. Retour sur une initiative<br />

décalée, mais persuasive !<br />

Une toute nouvelle campagne<br />

Sa première campagne de sensibilisation<br />

avait fait frissonner à Halloween dernier.<br />

Cette année, GERI Management réitère<br />

l’expérience sur un autre ton et élargit<br />

son public cible. « Dans notre travail,<br />

nous rencontrons des problèmes récurrents,<br />

signe que nos messages ne sont<br />

finalement pas bien transposés dans les<br />

pratiques quotidiennes. Lorsqu’un accident<br />

survient, on en rejette bien souvent<br />

la responsabilité sur l’entrepreneur.<br />

Malheureusement, ce dernier est en fin<br />

de course et subit, parfois, le manque de<br />

prévoyance des acteurs qui le précédent<br />

dans la chaîne. Avec cette campagne,<br />

nous voulons faire comprendre qu’il est<br />

primordial que tous les maillons travaillent<br />

main dans la main afin d’anticiper<br />

chaque risque. Pour y parvenir, nous<br />

devons changer les mentalités », explique<br />

l’administrateur délégué.<br />

Formatrice à la Chambre de Commerce,<br />

Angéline Prévot est tout naturellement<br />

passée du rôle de l’infirmière Mildred<br />

Ratched à celui de l’enseignante<br />

LouAnne Johnson : « Je dispense un cours<br />

intitulé « Travailler ensemble », c’est de<br />

là que m’est venue l’idée de mettre en<br />

scène les élèves de la « Risk Prevention<br />

Highschool ». Cette école inventée de<br />

toutes pièces est inspirée de mon expé-<br />

rience personnelle autant que du film<br />

« Esprits Rebelles » auquel la campagne<br />

fait référence. Cette académie fictive<br />

nous a permis de faire passer notre message<br />

en douceur et avec une note d’humour.<br />

Il m’a fallu une bonne année pour<br />

faire mûrir cette idée et trois semaines<br />

pour la mettre en œuvre. Le plus compliqué<br />

a été de trouver les mots justes car le<br />

but n’était certainement pas d’offusquer<br />

les professionnels avec lesquels nous travaillons<br />

au quotidien», raconte-t-elle.<br />

Quelques règles d’or<br />

Pour GERI Management, chaque volet<br />

de cette nouvelle campagne transmet un<br />

message fort. Bien que chaque règle ait<br />

son importance, Angéline Prévot insiste<br />

sur la nécessité de « donner le temps et les<br />

moyens ». « Le marché luxembourgeois<br />

est confronté à un sérieux problème à cet<br />

égard, et cela ne va pas en s’améliorant »,<br />

constate-t-elle. « Les ouvriers sont tellement<br />

débordés qu’ils n’ont pas le temps<br />

de faire les choses dans les règles de l’art.<br />

La rentabilité doit cesser de primer sur la<br />

sécurité », poursuit-elle. En outre, la campagne<br />

rappelle qu’une analyse et une<br />

planification minutieuses permettent<br />

d’anticiper la plupart des risques. Bien<br />

évidemment, elle souligne aussi l’importance<br />

de la sensibilisation : « imagée<br />

par la photo des différents acteurs bras<br />

dessus, bras dessous, cette règle est plus<br />

parlante dans le geste que dans le texte »,<br />

considère l’administrateur délégué.<br />

Un impact sur le marché<br />

Diffusée sur les pages LinkedIn, Facebook<br />

et Instagram de l’entreprise, la campagne<br />

a suscité de nombreuses réactions. Au-delà<br />

des retours positifs directs postés sur les<br />

réseaux sociaux, la société a pu constater<br />

un changement de comportement sur<br />

le terrain. « Que ce soit par e-mail ou en<br />

direct, les différents acteurs du marché<br />

nous impliquent davantage dans leurs<br />

échanges, nous demandent plus régulièrement<br />

notre avis, voire se conseillent les<br />

GREEN BUILDING<br />

uns les autres de suivre nos recommandations<br />

! Pour moi, la mission est accomplie<br />

», déclare Angéline Prévot.<br />

Bien sûr, la campagne fait son effet à un<br />

instant T et son retentissement risque de<br />

s’essouffler, c’est pourquoi l’entreprise<br />

entend bien rempiler pour une troisième<br />

édition !<br />

Bonjour tout le monde ! Vous me reconnaissez<br />

? Je m’appelle LouAnne Johnson,<br />

ancienne officier des marines, je suis désormais<br />

enseignante à la « Risk Prevention<br />

Highschool », établissement spécialisé<br />

dans la prévention des risques professionnels<br />

et qui forme chaque année des centaines<br />

de diplômés.<br />

Le défi ? Cette école de haute renommée<br />

est remplie de profils individualistes et<br />

à la réputation plutôt sulfureuse. On m’a<br />

confié d'emblée la classe la plus difficile de<br />

l'établissement : cinq élèves «rebelles» qui,<br />

pourtant, ont de grandes capacités intellectuelles<br />

! Ma mission ? Afin de leur éviter<br />

l’exclusion définitive, on m’a donné une<br />

semaine pour leur apprendre les «règles<br />

de base» leur permettant d’obtenir leur diplôme<br />

« zéro accident ».<br />

Le plus difficile pour obtenir ce diplôme ?<br />

Ils vont devoir travailler ensemble !<br />

Après une rapide présentation de mes cinq<br />

rebelles, je vais m’atteler à leur apprendre<br />

les « règles de base» leur permettant d’obtenir<br />

enfin ce fameux diplôme !


GREEN BUILDING<br />

41<br />

Photos : © Eric Devillet<br />

Mikail Sahin alias « Mik<br />

Maître d’ouvrage » :<br />

Élève novice dans le<br />

domaine, il est le chef<br />

de gang.<br />

Son problème : il est trop<br />

souvent absent et oublie<br />

ses responsabilités de<br />

meneur!<br />

Quentin Bourgeois alias<br />

« Tintin Maître d’œuvre » :<br />

Élève brillant et intelligent,<br />

il est autoritaire et<br />

donne des ordres.<br />

Son problème : il veut<br />

aller trop vite et fonce<br />

tête baissée!<br />

Carla Moreira alias<br />

« Carlie la Coordinatrice<br />

sécurité » :<br />

Élève qui possède déjà<br />

de grandes compétences<br />

dans la prévention, elle<br />

est très prévenante.<br />

Son problème : elle<br />

n’arrive pas à se faire<br />

respecter, du coup elle<br />

est frustrée et s’énerve<br />

facilement !<br />

Antonio Mendes alias<br />

« Augusto l’entrepreneur » :<br />

Élève avec de grandes<br />

connaissances, il est sous<br />

l’influence de « Tintin<br />

Maître d’œuvre ».<br />

Son problème : il manque<br />

de matériel et n’apprend<br />

jamais ses leçons !<br />

Youssef Meliani alias<br />

« Youyou le travailleur<br />

désigné » :<br />

Élève avec de grandes<br />

connaissances dans la<br />

prévention, il est sous<br />

l’influence d’Augusto<br />

l’entrepreneur.<br />

Son problème : il manque<br />

de temps car il a déjà un<br />

travail, du coup il n’est pas<br />

du tout assidu et fait les<br />

choses à moitié !<br />

Règle numéro 1 : prends conscience de tes responsabilités !<br />

N’oublie jamais que… ta responsabilité peut être engagée !<br />

Règle numéro 2 : analyse !<br />

Analyse chaque étape du projet en concertation avec tous tes<br />

camarades !<br />

Règle numéro 3 : anticipe !<br />

Anticipe les situations à risque en regroupant les compétences de<br />

chacun !<br />

Règle numéro 4 : planifie !<br />

Planifie les phases de travail de façon à éviter les situations à<br />

risque !


42<br />

GREEN BUILDING<br />

Règle numéro 5 : donne les moyens !<br />

Arrête de vouloir faire des économies en mettant en jeu la sécurité<br />

des personnes !<br />

Règle numéro 9 : sensibilise !<br />

Chaque jour, sensibilise tout le monde au respect des huit règles<br />

précédentes !<br />

Règle numéro 6 : donne le temps !<br />

Arrête de raccourcir les délais et laisse le temps aux personnes de<br />

travailler correctement !<br />

Alors mes « cinq rebelles », aujourd’hui, dernier jour de la semaine,<br />

je dois vous dire un grand bravo : vous vous êtes évités<br />

l’exclusion définitive, et tout ceci grâce à votre comportement !<br />

En effet, tout au long de cette semaine, vous avez appris scrupuleusement<br />

les règles et vous m’avez surtout prouvé que vous<br />

étiez capables de travailler ensemble, main dans la main!<br />

Règle numéro 7 : vérifie !<br />

Vérifie que les procédures mises en place soient toujours respectées<br />

et appliquées !<br />

Vous avez aussi pris conscience que chacun d’entre vous a un<br />

rôle primordial à jouer dans la prévention des risques, et vous<br />

avez pu voir également qu’il est nécessaire d’impliquer, d’écouter<br />

et de respecter tous les acteurs pour obtenir ce résultat !<br />

Je vous décerne donc votre diplôme « zéro accident », je suis<br />

sûre que vous en ferez un très bon usage!<br />

Et avant de nous quitter… un dernier petit conseil : que tu sois,<br />

maître d’ouvrage, architecte, maître d’œuvre, entrepreneur<br />

ou acteur dans la prévention, si tu veux dormir sur tes deux<br />

oreilles, alors, applique chaque jour mes règles !<br />

Règle numéro 8 : forme !<br />

Forme tes équipes, ainsi tu t’éviteras beaucoup de désagréments !<br />

GERI Management<br />

5, Zone d'Activités Gadderscheier<br />

Bâtiment COS<br />

L-4570 Differdange<br />

www.geri.lu


GREEN BUILDING<br />

43<br />

BRÈVES<br />

Les CFL, première entreprise certifiée en « Building Information<br />

Modeling »<br />

Les CFL deviennent la première entreprise luxembourgeoise à<br />

obtenir la certification ISO 19650 qui reconnait son expertise acquise<br />

dans le « Building Information Modeling » (BIM). Cette certification<br />

permet également aux CFL d’optimiser le déroulement<br />

de leurs projets de construction, en prélude à la composition<br />

d’un jumeau numérique intégral du réseau ferré. Le BIM, une<br />

maquette numérique intégrée, permet de centraliser et d’échanger<br />

les informations sur divers projets avec l’ensemble des parties<br />

prenantes internes et externes impliquées. Le premier bâtiment<br />

entièrement conçu et construit selon cette méthode a été mis en<br />

service à Wasserbillig en 2021. Plusieurs bâtiments et infrastructures<br />

existants des CFL ont déjà été modélisés via le BIM comme<br />

le viaduc de Pulvermühle, les bâtiments voyageurs des gares de<br />

<strong>Luxembourg</strong> et de Rodange ou encore la gare et le nouveau P+R<br />

de Mersch. L’utilisation du BIM s’étendra progressivement sur<br />

l’ensemble du chemin de fer luxembourgeois. L’objectif ultime<br />

est la réalisation d’un jumeau numérique intégral du réseau ferré<br />

et de ses bâtiments d’ici 2035.<br />

Source : CFL<br />

© CFL<br />

Luxinnovation mise sur le bois lamellé-croisé<br />

Le 9 novembre 2022, le <strong>Luxembourg</strong> Wood Cluster a organisé<br />

un atelier interrégional axé sur les nouvelles applications potentielles<br />

du bois lamellé-croisé (CLT) dans la construction<br />

bois innovante. Depuis son approbation par les autorités européennes<br />

du bâtiment il y a environ trois décennies, ce matériau<br />

est utilisé dans la construction et en particulier dans les<br />

bâtiments en bois à plusieurs étages. La production devrait<br />

considérablement augmenter ces prochaines années afin de répondre<br />

à la demande qui ne cesse de croître. « Le CLT est un matériau<br />

économe en ressources et en coûts qui convient parfaitement<br />

à la construction durable et aux principes d’économie<br />

circulaire », a déclaré Ralf Köhler, Cluster Manager Wood chez<br />

Luxinnovation. L’atelier a réuni 25 experts de l’industrie, de la<br />

recherche et du développement originaires du <strong>Luxembourg</strong> et<br />

de la Grande Région. L’un des principaux sujets abordés lors de<br />

l’événement était la création d’un « hub d’innovation CLT ». Le<br />

but est d’accélérer l’innovation dans le domaine et de contribuer<br />

à la future promotion transfrontalière de la technologie du<br />

bois lamellé-croisé.<br />

Source : Luxinnovation<br />

© Luxinnovation<br />

Des nouveaux référentiels pour la conception et la gestion<br />

des bâtiments intelligents<br />

Le LIST, avec le soutien de la <strong>Smart</strong> Building Alliance <strong>Luxembourg</strong><br />

(SBA), organisera une conférence le 13 décembre<br />

prochain à l’IFSB à Bettembourg. Celle-ci a pour objectif de<br />

présenter les travaux menés par la SBA, des exemples concrets<br />

et des retours d’expériences pour rendre les bâtiments plus<br />

«smart» et durables. En effet, face aux enjeux climatiques et<br />

énergétiques, savoir comment son bâtiment fonctionne pour<br />

activer des leviers d’économies est à ce jour primordial. La<br />

domotique s’allie aux indicateurs SRI (directive sur la sécurité<br />

des réseaux et des systèmes d'information) de la Commission<br />

européenne et R2S (Ready to Services) de la SBA pour réduire<br />

l’impact environnemental et économiser l’énergie tout en<br />

améliorant le confort et le bien-être des occupants. Concepteurs<br />

et acteurs de la maîtrise d’œuvre, syndics ou encore développeurs<br />

et gestionnaires immobiliers sont attendus à cet<br />

événement.<br />

Source : LIST


LUXEMBOURG<br />

44<br />

AIRPORT CITY,<br />

LE NOUVEAU VISAGE<br />

DU FINDEL<br />

GREEN BUILDING<br />

Présenté en 2016, Airport City, situé au<br />

Findel, devrait sortir de terre dans les<br />

prochaines années. Ce projet de développement<br />

immobilier a été imaginé<br />

pour utiliser les surfaces se situant<br />

autour des terminaux de l’aéroport.<br />

Pensé comme un espace urbain, il reconfigure<br />

les 18 hectares de la zone aéroportuaire<br />

et promet un accès à divers<br />

services tels que des commerces ou des<br />

restaurants.<br />

Une tendance européenne générale<br />

Ce type d’extension pour les aéroports<br />

dépasse les frontières luxembourgeoises<br />

et relève d’une tendance<br />

générale en Europe. La pandémie de<br />

Covid-19 a récemment prouvé que<br />

cette stratégie de diversification se justifiait.<br />

Avec ce développement, les gestionnaires<br />

des aéroports parviennent<br />

à dégager de nouvelles recettes et à<br />

s’affranchir des seules activités des<br />

compagnies aériennes en élargissant<br />

leurs offres de services. Grâce à la position<br />

idéale du <strong>Luxembourg</strong>, le site<br />

permet de rejoindre les capitales du<br />

Vieux Continent en moins de deux<br />

heures d’avion. Ainsi, plus qu’un aéroport,<br />

Airport City se mue en un hub<br />

central des affaires à quelques minutes<br />

de <strong>Luxembourg</strong>-Ville et de toutes les<br />

commodités.<br />

Un centre d’affaires<br />

Le Skypark Business Center South est<br />

la première étape de ce vaste projet de<br />

transformation. Suite à un concours, la<br />

conception architecturale a été confiée<br />

au bureau BIG, en collaboration avec Metaform<br />

Architects. Ce nouveau site comptera<br />

à terme 51.000 m² de bureaux, un<br />

centre de fitness, des commerces, 4.100<br />

places de parking et un hôtel. Début novembre,<br />

le groupe Marriott International<br />

a confirmé la présence d’un Moxy Hôtel.<br />

Celui-ci sera composé de 130 chambres<br />

avec vue sur l’aéroport. Son ouverture est<br />

prévue en début d’année 2024, en même<br />

temps que l’arrivée du tramway à l’aéroport.<br />

« L’Hôtel combine confort, qualité et<br />

développement durable de l’aéroport »,<br />

a déclaré la communication du Findel.<br />

Il sera directement relié au Findel grâce<br />

à une passerelle intérieure. Les travaux,<br />

réalisés par Costantini, Poeckes et CDCL,<br />

ont démarré en décembre 2020. Le complexe<br />

se composera d’un parking, Energy<br />

Plus Parking, facile d’accès et adapté aux<br />

familles. Celui-ci est conçu pour s’adapter<br />

à la mobilité du futur, notamment<br />

électrique.<br />

Par P. Birck<br />

© lux-Airport<br />

© lux-Airport


DIGITAL<br />

ET INNOVATION<br />

Fin septembre, quelques-uns des principaux opérateurs européens – Deutsche Telekom,<br />

Orange, Telefónica et Vodafone – ont annoncé collaborer avec la startup slovaque Matsuko<br />

3.<br />

pour développer un système d’appel par hologramme. Grâce à des lunettes de réalité virtuelle,<br />

les utilisateurs finaux devraient pouvoir échanger avec une image 3D de leur interlocuteur<br />

générée à partir de la caméra selfie d’un smartphone. Ces communications d’un genre nouveau,<br />

rendues possibles par la 5G, devraient être disponibles d’ici deux ans.


46<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LE METAVERSE,<br />

UN MAILLON<br />

SUPPLÉMENTAIRE<br />

POUR L’INDUSTRIE<br />

Le metaverse s’invite dans tous les pans<br />

de la société et l’industrie n’y échappe<br />

pas. Cette technologie offre de multiples<br />

opportunités de développement<br />

ou d’amélioration pour les entreprises<br />

qui ne cessent de se transformer. Les<br />

différentes applications du metaverse<br />

dans ce secteur ont pour objectif de<br />

faciliter les relations d’une entreprise<br />

avec ses employés, ses clients, mais<br />

aussi ses fournisseurs. Explications<br />

avec Nicolas Sanitas, Senior Advisor<br />

and Digital Community Coordinator<br />

chez Luxinnovation.<br />

Comment définir simplement le metaverse ?<br />

C’est l’agrégation de technologies déjà<br />

existantes par ailleurs. Parmi celles-ci se<br />

trouvent notamment la réalité virtuelle<br />

pour l’aspect expérience utilisateur, les<br />

cryptomonnaies, les NFT ou les autres<br />

monnaies virtuelles pour les échanges<br />

commerciaux. Ce sont les principales<br />

composantes du metaverse. Avec elles,<br />

nous sortons d’une relation avec le web<br />

qui passait uniquement par un écran à un<br />

lien plus immersif : on parle du web 3.0.<br />

Quelles sont les possibilités offertes par<br />

son utilisation dans la vie quotidienne<br />

et les avantages d’une telle technologie<br />

pour les entreprises et l’économie réelle ?<br />

Le metaverse permet d’initier des interactions<br />

de toutes sortes, à partir de<br />

n’importe quel endroit du monde de manière<br />

virtuelle. Ces expériences ont été<br />

boostées par la pandémie de Covid-19<br />

et les confinements. Il fallait recréer, au<br />

plus proche de la réalité, des liens entre<br />

les personnes et différents types d’organisations<br />

et proposer des expériences<br />

d’achats ou de rencontres qui n’étaient<br />

plus possibles dans la vie réelle.<br />

Pour les entreprises, il s’agit plus d’applications<br />

que de réels avantages car cette<br />

technologie n’en est encore qu’à ses balbutiements.<br />

Il n’y a rien de très concret<br />

pour le moment car les acteurs sont<br />

dans la prospective. Néanmoins, les utilisations<br />

les plus répandues concernent<br />

l’«onboarding» et la formation des collaborateurs.<br />

C’est dans cette optique que le<br />

concept de « digital twin » prend tout son<br />

sens. En créant un jumeau numérique de<br />

la société, il est possible de simuler l’espace<br />

de travail, de tester ses adaptations<br />

ou encore d’y accueillir les nouveaux entrants<br />

et former les collaborateurs.<br />

Dans le domaine manufacturier plus spécifiquement,<br />

le metaverse permet également<br />

de faciliter les interactions des entreprises<br />

avec leurs clients et fournisseurs en s’affranchissant<br />

des contraintes physiques. On<br />

peut s’imaginer, par exemple, que le client<br />

puisse être immergé dans le processus de<br />

fabrication, prendre part à la personnalisation<br />

ou à la configuration de sa commande,<br />

le tout sans avoir à quitter son bureau.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

47<br />

Quels impacts le metaverse aurait-il<br />

donc sur les produits ?<br />

En créant un jumeau digital, une entreprise<br />

peut accroître la transparence<br />

dans son processus de fabrication en y<br />

incluant tant ses fournisseurs que ses<br />

clients. En améliorant les échanges, on<br />

améliore la qualité.<br />

et l’entraînement de l’intelligence artificielle<br />

des voitures seraient effectués<br />

dans le metaverse. Sûr, rapide et sans<br />

risque, cet apprentissage virtuel permettrait<br />

de réduire le temps de mise au<br />

point des véhicules.<br />

S’imaginer que le client puisse être<br />

immergé dans le processus<br />

de fabrication, prendre part à la<br />

personnalisation ou à la configuration<br />

de sa commande, le tout sans avoir<br />

à quitter son bureau<br />

Des projets existent-ils déjà au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

À ma connaissance, pas dans le manufactruing,<br />

mais le sujet s’invite de plus en<br />

plus à la table des discussions avec les entreprises.<br />

L’adoption du metaverse est un<br />

long cheminement qui passe, en outre,<br />

par une maîtrise de ses données. Actuellement,<br />

les entreprises se concentrent<br />

sur la collecte et la valorisation de leurs<br />

données qui seront, à coup sûr, le carburant<br />

de leurs potentielles futures interactions<br />

avec un metaverse.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> est néanmoins doté d’un<br />

écosystème propice au développement<br />

du metaverse puisque le pays possède<br />

la puissance de calcul nécessaire à la<br />

modélisation de ces environnements<br />

virtuels, notamment grâce au supercalculateur<br />

MeluXina. Une telle technologie<br />

implique également une utilisation<br />

plus poussée des lignes et des réseaux.<br />

Le Grand-Duché est bien loti puisqu’il<br />

possède les capacités en terme de réseau<br />

nécessaire à son déploiement. Ces deux<br />

atouts font que le <strong>Luxembourg</strong> pourra<br />

jouer un rôle important dans la suite du<br />

développement du metaverse.<br />

Faut-il craindre des pertes d’emplois<br />

avec l’arrivée de cette technologie ?<br />

Je ne pense pas, mais il ne fait aucun<br />

doute que le metaverse transformera<br />

certains emplois. Nous aurons toujours<br />

besoin d’opérateurs pour nous assurer<br />

du bon fonctionnement des interfaces<br />

(capteurs, caméras, etc.) qui relieront le<br />

metaverse au monde réel, pour collecter<br />

et exploiter les données ou pour maintenir<br />

le jumeau numérique. On le voit avec<br />

d’autres innovations digitales, celle-ci<br />

transformera certaines fonctions, en fera<br />

apparaître d’autres et, pour sûr, en éliminera<br />

d’autres. La balance en termes d’employés<br />

ne sera pas forcément impactée.<br />

Les compétences devront certainement<br />

être adaptées : les entreprises autonomes<br />

gérées par des machines relèveront encore<br />

pour un temps de la science-fiction !<br />

Par P. Birck<br />

Par ailleurs, un produit physique délivré<br />

au client pourra se voir accompagner de<br />

sa version virtuelle et unique, prête à être<br />

intégrée au metaverse. Prenons le cas<br />

d’un avion. Dans la réalité, comme dans<br />

le metaverse, l’appareil est un composé<br />

de pièces. À l’aide du metaverse, il sera<br />

possible de mieux contrôler la traçabilité<br />

et la maintenance de tous ces composants,<br />

de suivre dans le temps leurs interactions,<br />

leur vieillissement, etc.<br />

© Joanna Hudyka<br />

Le metaverse peut aussi jouer un rôle<br />

dans la conception : en début d’année,<br />

le constructeur japonais Hyundai a lancé<br />

un metaverse dans lequel il envisage<br />

d’intégrer l’environnement réel, dans le<br />

but de développer la conduite autonome.<br />

Plutôt que de fermer des routes, les tests<br />

Nicolas Sanitas


LUXEMBOURG<br />

48<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

« LA CYBERSÉCURITÉ<br />

EST UN SUJET<br />

D’INTÉRÊT MAJEUR »<br />

© Joanna Hudyka<br />

itrust consulting<br />

Carlo Harpes<br />

Si la transformation digitale est synonyme<br />

de grandes opportunités, elle présente<br />

également des risques importants<br />

de sécurité pour toutes les entreprises.<br />

Industries, banques, institutions ou administrations,<br />

quelle que soit leur taille,<br />

doivent se protéger d’une potentielle cyberattaque.<br />

Pour évoquer ce sujet, nous<br />

avons rencontré Carlo Harpes, fondateur<br />

et gérant d’itrust consulting, société<br />

experte en cybersécurité au <strong>Luxembourg</strong><br />

depuis 2007.<br />

Pouvez-vous nous présenter l’entreprise,<br />

son activité, ses clients ?<br />

itrust consulting est une entreprise luxembourgeoise<br />

fondée il y a quinze ans, dont<br />

l’activité couvre tous les aspects de ce que<br />

l’on nomme la sécurité de l’information,<br />

cybersécurité inclue. Autrement dit, nous<br />

aidons nos clients à assurer la confidentialité,<br />

l’intégrité ainsi que la disponibilité<br />

de leurs données, et donc la pérennité de<br />

leurs activités. Nous disposons pour cela<br />

de méthodologies et d’outils d’analyse de<br />

risque, de modèles de documents, d’exigences<br />

et de processus standards, simples<br />

à intégrer dans une culture d’entreprise.<br />

Nos solutions permettent, entre autres, de<br />

mettre en place un système de management<br />

de la sécurité certifiable, d’améliorer<br />

l’organisation de la sécurité et d’identifier<br />

des failles techniques.<br />

Notre secteur d’activité s’est progressivement<br />

réorienté du secteur bancaire<br />

vers des entreprises industrielles et des<br />

prestataires de services essentiels, en<br />

particulier dans le domaine de l’énergie.<br />

Le secteur public, en particulier les<br />

administrations luxembourgeoises ou<br />

européennes, fait aussi partie de nos<br />

clients les plus importants. Depuis la Réglementation<br />

Générale sur la Protection<br />

des Données (RGPD), nous accompagnons<br />

également de nombreuses petites<br />

entreprises, souvent en tant que DPO,<br />

dans la mise en place d’une gouvernance<br />

efficace de la sécurité des informations.<br />

En quoi itrust se démarque-t-elle de ses<br />

concurrents ?<br />

Nous sommes probablement la société<br />

privée la plus active dans le domaine<br />

de la recherche appliquée. Nous participons<br />

notamment à des projets de recherche<br />

à l’échelle européenne. Si les<br />

demandes et les délais de nos clients<br />

sont un moteur de développement,<br />

nos collaborateurs mènent de manière<br />

autonome des travaux de R&D qui leur<br />

permettent d’approfondir et de rafraîchir<br />

leurs connaissances. C’est essentiel<br />

dans un secteur en perpétuelle évolution<br />

comme le nôtre.<br />

Où en sommes-nous en matière de cybersécurité<br />

à l’échelle du <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Officiellement, c’est un sujet d’intérêt<br />

majeur, mais sa complexité fait qu’il est<br />

trop souvent négligé au moment des<br />

prises de décisions. Les prestataires et<br />

les outils de cybersécurité étant très présents<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, les décideurs atteignent<br />

un niveau de sécurité souvent<br />

plus élevé que dans d’autres pays. Mais,<br />

à l’inverse, nous observons parfois des<br />

lacunes et une compréhension erronée<br />

dans la gouvernance et l’organisation,<br />

dans l’analyse des risques ou dans les<br />

audits de sécurité.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

49<br />

Quels conseils adressez-vous aux décideurs<br />

et entrepreneurs ?<br />

Osez déléguer vos décisions à des experts<br />

sur le terrain et arbitrez en cas de conflit<br />

d’intérêts entre différents métiers au sein<br />

de l’entreprise. Dans ce cas, prenez le soin<br />

de bien écouter les arguments de part et<br />

d’autre avant de décider. Ainsi, vous éviterez<br />

que des vulnérabilités ignorées sur<br />

le moment deviennent la cible d’attaques<br />

par la suite.<br />

Soyez vigilants aux dépendances que<br />

pourraient causer des attaques sur la<br />

chaîne d’approvisionnement. Prenons<br />

un exemple concret : lorsque la guerre<br />

en Ukraine a éclaté, des cyberattaques<br />

ont pris pour cible un module du satellite<br />

qui assurait la communication<br />

entre les éoliennes en Europe et leurs<br />

propriétaires. Ainsi, une seule attaque<br />

avait un effet sur toute la production<br />

d’énergie éolienne européenne, car, par<br />

manque de visibilité, les exploitants ont<br />

souvent décidé de mettre à l'arrêt leurs<br />

infrastructures.<br />

itrust consulting a récemment fêté ses<br />

quinze ans d’existence lors d’un événement,<br />

quel regard portez-vous sur le chemin<br />

parcouru ?<br />

C’est un regard empreint de joie et de<br />

fierté bien sûr. La « startup de l’année »<br />

que nous étions en 2008 a bien grandi.<br />

Ces dernières années, nous avons rédigé<br />

la gouvernance sécurité pour plus de<br />

20 clients, dont beaucoup ont obtenu la<br />

certification 27001. Nous avons appliqué<br />

nos outils et méthodologies d’analyse de<br />

risque à cinq acteurs principaux dans le<br />

secteur de l’énergie entre autres. Malgré<br />

de nombreux défis économiques et<br />

humains et une complexité technique<br />

croissante, nous restons dans un mouvement<br />

d’accélération continue.<br />

Cette belle soirée était aussi l’occasion<br />

de remercier notre personnel,<br />

nos clients et nos partenaires. Nous en<br />

avons profité pour annoncer quelques<br />

perspectives d’avenir, notamment la<br />

création d’une nouvelle société, « itrust<br />

Abstractions Lab », dédiée à la cryptographie,<br />

aux ordinateurs quantiques,<br />

aux méthodes de développement sécurisé,<br />

et aux vérifications et certifications<br />

de logiciels.<br />

Parmi les perspectives évoquées lors de<br />

l’événement, peut-on revenir sur CyFORT ?<br />

IPCIE-CIS est une initiative européenne<br />

devant encourager les sociétés à investir<br />

dans les technologies Cloud. Le <strong>Luxembourg</strong><br />

a quant à lui choisi de mettre l’accent<br />

sur la cybersécurité du Cloud et a<br />

incité la Place à proposer ses idées, dans<br />

un esprit d’ouverture et de partage avec<br />

tout le secteur.<br />

Dans ce cadre, itrust a développé le<br />

projet Cloud Cybersecurity Fortress of<br />

Open Resources and Tools for Resilience<br />

(CyFORT). Dans ce projet national supporté<br />

par le ministère de l’Économie,<br />

nous créerons six outils : un lié à la détection<br />

et la prévention des intrusions,<br />

un autre dédié aux menaces enrichies<br />

sémantiquement, un pour la création<br />

de logiciels sécurisés et certifiables, une<br />

application de « contrats intelligents »,<br />

un programme de recherche doctorale<br />

contre des attaques quantiques et, enfin,<br />

un ensemble d’outils fournissant des<br />

fonctionnalités de gouvernance de la sécurité<br />

du Cloud.<br />

Les quinze prochaines années s’annoncent<br />

donc chargées pour itrust !<br />

Oui, les projets ne manqueront pas ! Nous<br />

souhaitons vraiment rendre la gouvernance<br />

de la sécurité plus efficace et encourager<br />

les échanges entre les acteurs<br />

de la Place. C’est la clé pour réussir face<br />

à un milieu de la cybercriminalité extrêmement<br />

bien organisé. À cet égard, il<br />

convient de privilégier des acteurs locaux,<br />

qui fonctionnent de manière ouverte et<br />

créent des compétences locales, au lieu<br />

d’investir dans des produits de leaders<br />

mondiaux. Le gain financier initial de ces<br />

produits se traduit finalement trop souvent<br />

en dépendances supplémentaires,<br />

en augmentations de prix, et en pertes<br />

de connaissances internes. Nos produits<br />

open sources inciteront à aller dans une<br />

direction de compétence et de maîtrise<br />

interne renforcée.<br />

itrust consulting<br />

55, rue Gabriel Lippmann<br />

L-6947 Niederanven<br />

www.itrust.lu


LUXEMBOURG<br />

50<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

MARC HANSEN ANNONCE<br />

LE LANCEMENT DE<br />

« LUXCHAT », UN SERVICE DE<br />

MESSAGERIE INSTANTANÉE<br />

« MADE IN LUXEMBOURG »<br />

Le 16 novembre 2022, Marc Hansen,<br />

ministre délégué à la Digitalisation, a<br />

annoncé lors de la deuxième journée<br />

des «<strong>Luxembourg</strong> Internet Days 2022»<br />

le lancement dans les prochains mois<br />

d’un tout nouveau service de messagerie<br />

instantanée baptisé « Luxchat »,<br />

entièrement développé et hébergé au<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Dans son discours tenu devant un large<br />

parterre d’experts IT venus assister à<br />

l’événement, Marc Hansen a tenu à<br />

souligner combien les questions de gestion<br />

et de traitement des données sont<br />

primordiales pour toute transformation<br />

numérique réussie.<br />

Les organismes gouvernementaux disposent<br />

d’une quantité substantielle de<br />

données qui peuvent contribuer à améliorer<br />

les processus ou les services numériques.<br />

Dès lors, la sécurité des données<br />

et la souveraineté numérique sont au<br />

cœur de plusieurs projets du ministère<br />

de la Digitalisation qui sont sur le point<br />

d’aboutir.<br />

© LU-CIX/Emmanuel Claude<br />

L’application « Luxchat » est le résultat<br />

de la volonté du ministère de fournir<br />

un moyen de communication sécurisé<br />

pour les communications professionnelles<br />

au sein du secteur public. Elle<br />

est construite sur un standard open<br />

source éprouvé et fonctionne sur une<br />

infrastructure redondante et sécurisée<br />

située au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Ce tout nouveau service de messagerie<br />

instantanée sera lancé dans les prochains<br />

mois. Dans un premier temps,<br />

il s’agira d’une version destinée uniquement<br />

aux agents de l’État luxembourgeois.<br />

Au vu des nombreux avantages<br />

que présente cette application en<br />

termes de sécurité, le ministère de la Digitalisation<br />

s’est associé à LU-CIX asbl et<br />

à la Chambre de Commerce pour lancer<br />

ensuite une version de « Luxchat » destinée<br />

à l’ensemble de la population.<br />

Lors de sa prise de parole, le ministre délégué<br />

à la Digitalisation a également rappelé<br />

que le portefeuille électronique de<br />

l’État luxembourgeois verra le jour prochainement.<br />

Cet « e-wallet » pour documents<br />

officiels comprendra dans un premier<br />

temps la carte d’identité et le permis<br />

de conduire. Il permettra ainsi à son détenteur<br />

de s’identifier, respectivement de<br />

présenter son permis de conduire sans<br />

devoir avoir ses documents physiques<br />

sur lui.<br />

Marc Hansen a souligné que ces projets<br />

sont par ailleurs en ligne avec les recommandations<br />

de l’OCDE présentées dans<br />

l’étude « Digital Government Review of<br />

<strong>Luxembourg</strong> – Towards more digital, innovative<br />

and inclusive public services ».<br />

Il a conclu en déclarant que les conclusions<br />

de l’étude de l’OCDE ainsi que<br />

les résultats du dernier eGovernment<br />

benchmark sont très encourageants et<br />

stimulants. « Il nous appartient désormais<br />

de poursuivre sur cette lancée et<br />

de proposer aux citoyens des services en<br />

ligne qui tirent parti des technologies de<br />

pointe. »<br />

Communiqué par le ministère de la Digitalisation


DIGITAL ET INNOVATION<br />

51<br />

BRÈVES<br />

© Ann Sophie Lindström<br />

L’innovation récompensée<br />

Le 24 novembre, la FEDIL a distingué trois projets de haute qualité<br />

lors de sa traditionnelle cérémonie de remise des Prix de l’Innovation.<br />

Lors de cette 25 e édition, c’est Cargolux qui a remporté la<br />

récompense dans la catégorie « Digital ». L’entreprise a été primée<br />

pour son projet « Dynamic Pricing and Digital Sales », un moteur<br />

de tarification instantanée qui définit une fourchette de prix pour<br />

chaque demande client grâce à un algorithme considérant divers<br />

paramètres (capacité disponible, taux de remplissage, type de<br />

marchandise, etc.) pour une optimisation des prix assistée par intelligence<br />

artificielle. Les clients de la compagnie de fret peuvent<br />

obtenir un prix et effectuer une réservation par eux-mêmes via<br />

deux canaux digitaux au choix : une plateforme web ou un ensemble<br />

d’APIs. Une innovation « qui fait gagner du temps à toutes<br />

les parties prenantes de la chaîne de valeur. Dans le cas de Cargolux,<br />

cela permet ainsi de consacrer plus de temps au suivi des<br />

clients, en particulier pour les produits à valeur ajoutée qui font la<br />

réputation de Cargolux sur le marché », a souligné la FEDIL.<br />

Source : FEDIL<br />

Le ciel ne sera plus une limite pour la 5G<br />

La fin du mode avion serait-elle proche ? Ce 24 novembre, la<br />

Commission européenne a annoncé que les passagers pourraient<br />

bientôt profiter de la 5G sur les vols au sein de l’UE. La<br />

mise à jour des règles européennes sur les communications<br />

mobiles à bord d'avions – qui autorisaient déjà des services de<br />

messagerie, d’appels téléphoniques et de données – permettra<br />

d'offrir une connectivité haut-débit en vol. Pour capter la<br />

5G en plein ciel, les aéronefs devront être équipés d’une «pico-cellule»<br />

reliée à un réseau satellitaire et utiliser certaines<br />

fréquences spécifiques dédiées aux communications mobiles.<br />

« La 5G permettra des services innovants pour les personnes<br />

et des possibilités de croissance pour les entreprises européennes.<br />

Le ciel n’est plus une limite en ce qui concerne les<br />

possibilités offertes par une connectivité à très haut débit et à<br />

haute capacité », a déclaré le commissaire chargé du marché<br />

intérieur, Thierry Breton.<br />

Source : Commission européenne<br />

Le LIST reçoit un financement pour combler la fracture digitale<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology (LIST) vient<br />

récemment de se voir accorder un financement de 5 millions<br />

d’euros par la Commission européenne dans le cadre d’Horizon<br />

Europe. Ce budget sera dédié au développement du projet COM-<br />

MECT, qui vise à apporter la connectivité digitale dans les communautés<br />

rurales. Le projet a pour objectifs d’autonomiser les<br />

communautés rurales et de les former à l’utilisation des nouvelles<br />

technologies, de développer de nouveaux modèles commerciaux<br />

basés sur les technologies digitales pour accroître la compétitivité<br />

de ces communautés et de créer un outil d’aide à l’identification<br />

des solutions les plus efficaces et les plus rentables. Pour décrocher<br />

le financement européen convoité, le LIST a établi un partenariat<br />

interdisciplinaire solide avec 20 organismes issus de différentes<br />

régions d’Europe. L’Institut a pu compter sur le soutien de<br />

Luxinnovation pour identifier les bons partenaires.<br />

Source : Luxinnovation


INTERNATIONAL<br />

52<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LES JEUX VIDÉO :<br />

UN UNIVERS<br />

INCLUSIF ?<br />

À l’heure où la représentation des minorités<br />

devient un enjeu sociétal, le monde<br />

du divertissement, et en l’occurrence celui<br />

des jeux vidéo, doit y répondre. Nombre<br />

de développeurs accordent désormais davantage<br />

de poids à l’inclusivité dans leurs<br />

licences, tels qu’Electronic Arts (EA) avec<br />

les Sims 4 ou Rockstar avec Grand Theft<br />

Auto 6 (GTA). Pour autant, si pour les uns<br />

ces évolutions sont largement acceptées<br />

par les fans, pour les autres ceux-ci se<br />

montrent bien plus frileux…<br />

Le bon élève<br />

De nos jours, l’inclusivité – qui promeut,<br />

favorise et défend l’intégration<br />

des minorités dans tous les aspects de<br />

notre société – est devenue une arme<br />

contre les discriminations et les inégalités<br />

sociales. Elle s’intègre d’ailleurs<br />

dans la politique de plus en plus d’entreprises.<br />

Par exemple, des mannequins<br />

transgenres, de couleur, âgés ou grande<br />

taille défilent pour des marques de<br />

prêt-à-porter de luxe. Mais le secteur<br />

de la mode n’est pas le seul à accorder<br />

plus de place à l’inclusivité. Celui du<br />

jeu vidéo commence à suivre la même<br />

tendance.<br />

Un bon exemple est celui d’Electronic<br />

Arts (EA) avec sa licence Les Sims 4, un<br />

jeu de rôle dans lequel il est possible<br />

de créer un personnage – appelé «sim»<br />

– et de lui inventer une histoire. Son<br />

développeur travaille en étroite collaboration<br />

avec des associations LGB-<br />

TQIA+ et sa communauté de fans pour<br />

proposer du contenu en adéquation<br />

avec les désirs de ces derniers. En ce<br />

sens, les équipes d’EA ont notamment<br />

mis à jour les possibilités d’orientation<br />

sexuelle des personnages pour y apporter<br />

une plus grande diversité. Les<br />

amateurs du jeu peuvent ainsi créer un<br />

sim hétérosexuel, homosexuel, asexuel<br />

ou encore aromantique.<br />

Et les autres?<br />

D’autres mastodontes du domaine vidéoludique<br />

tentent à leur tour d’être<br />

plus inclusifs, sans pour autant faire<br />

l’unanimité auprès des adeptes du<br />

joystick. C’est notamment le cas du<br />

développeur Rockstar avec sa célèbre licence<br />

GTA dans laquelle le joueur entre<br />

dans la peau d’un gangster qui doit se<br />

faire un nom au sein du grand banditisme.<br />

Pour son sixième opus, des informations<br />

ont récemment fuité, dont<br />

celle selon laquelle le personnage principal<br />

serait en réalité un duo hommefemme<br />

à la «Bonnie and Clyde». Cette<br />

nouveauté a fait l’effet d’une bombe<br />

sur le réseau social Twitter : certains<br />

se sont insurgés de la possibilité d’incarner<br />

une femme, ce qui serait, selon<br />

eux, tantôt infidèle à la réalité du crime<br />

organisé, tantôt un frein à l’identification<br />

joueur-personnage. Si cet avis n’est<br />

pas partagé par l’ensemble des fans et<br />

prend plutôt sa source dans le changement<br />

– peut-être brutal – de la politique<br />

de Rockstar (réputé pour ses jeux politiquement<br />

incorrects), il est la preuve<br />

que le chemin est encore long pour<br />

faire du jeu vidéo un domaine inclusif.<br />

Par P. Paquet


MOBILITÉ<br />

MOBILITÉ<br />

La voiture volante Xpeng X2 a réalisé son premier vol public de démonstration<br />

4.<br />

en octobre dernier à Dubaï lors du GITEX, un salon sur les nouveautés technologiques<br />

et électroniques. Le vol a été réalisé au Skydive. Le véhicule du constructeur chinois<br />

a décollé du sol avant de se stabiliser dans les airs pour ensuite atterrir<br />

quelques secondes plus tard.


ALLEMAGNE<br />

54<br />

L’ALLEMAGNE MISE<br />

SUR LE TRAIN<br />

À HYDROGÈNE<br />

Après avoir inauguré au cours du mois<br />

d’août 2022 la première ligne ferroviaire<br />

au monde fonctionnant entièrement à<br />

l'hydrogène, l’Allemagne a déployé une<br />

flotte de quatorze trains utilisant cette<br />

énergie d’avenir. Elle vient ainsi remplacer<br />

des locomotives diesel sur plusieurs<br />

centaines de kilomètres de lignes régionales,<br />

reliant notamment les villes de<br />

Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde<br />

et Buxtehude, non loin de Hambourg,<br />

au nord-ouest du pays.<br />

Après une expérimentation longue de<br />

près de deux ans, l’Allemagne a inauguré<br />

l’été dernier, à Bremervörde, dans le Land<br />

de Basse-Saxe, la mise en service du premier<br />

train de passagers au monde fonctionnant<br />

avec une pile à combustible à<br />

hydrogène générant l'énergie électrique<br />

nécessaire à sa propulsion. Baptisé Coradia<br />

iLint, ce train zéro émission est peu<br />

bruyant et n'émet que de la vapeur d’eau<br />

et de l’eau condensée. Il s’agit sans nul<br />

doute d’une avancée majeure pour accélérer<br />

la décarbonation des transports<br />

en commun dans un pays où plusieurs<br />

milliers de locomotives diesel circulent<br />

encore quotidiennement sur les voies de<br />

chemin de fer.<br />

Remplacer à terme le diesel<br />

Pour l’heure, quatorze de ces trains,<br />

conçus par le groupe industriel français<br />

Alstom, ont été mis en service en<br />

Allemagne, sur une ligne couvrant une<br />

distance d’environ une centaine de kilomètres<br />

et reliant notamment les villes de<br />

Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et<br />

Buxtehude, situées à proximité de Hambourg.<br />

Ces quatorze rames sont exploitées<br />

par la société Elbe-Weser (Evb), pour<br />

le compte de LNVG (Landesnahverkehrsgesellschaft<br />

Niedersachsen), l'exploitant<br />

régional du réseau ferroviaire. Outre<br />

l’avantage d’être peu bruyants, ces trains<br />

régionaux «zéro émission» intègrent<br />

plusieurs innovations : conversion énergétique<br />

propre, stockage de l’énergie<br />

en batteries et gestion intelligente de la<br />

force motrice et de l'énergie disponible.<br />

Spécialement développés pour une utilisation<br />

sur des lignes non électrifiées,<br />

© Alstom/Sabrina Adeline Nagel<br />

ils permettent ainsi une exploitation<br />

propre et durable tout en s’autorisant<br />

des vitesses de circulation relativement<br />

élevées, allant de 80 à 120 km/h, avec<br />

un maximum de 140 km/h. Autre avantage<br />

: ils se rechargent quotidiennement,<br />

jour et nuit, à une station de recharge<br />

en hydrogène située à environ 100 km<br />

de Hambourg. Disposant d’une autonomie<br />

de 1.000 km, les trains Coradia iLint<br />

d’Alstom peuvent ainsi fonctionner toute<br />

une journée sur le réseau Evb, avec un<br />

seul plein, ce qui permettra de suppléer<br />

progressivement quinze trains à moteur<br />

diesel. De quoi réduire considérablement<br />

l’impact sur l’environnement, «car<br />

1 kg d’hydrogène remplace environ 4,5<br />

litres de diesel» d’après un porte-parole<br />

d’Alstom.<br />

Une flotte amenée à se développer<br />

MOBILITÉ<br />

Pourtant, même si l'Allemagne a annoncé<br />

en 2020 un plan ambitieux de<br />

sept milliards d'euros pour déployer la<br />

filière industrielle de l’hydrogène à travers<br />

le pays, il n’en reste pas moins que<br />

le développement des infrastructures,<br />

et notamment des stations de stockage,<br />

nécessite sans doute encore davantage<br />

d’investissements pour envisager progressivement<br />

le remplacement complet<br />

de la flotte de trains diesel du pays. Quoi<br />

qu’il en soit, d'autres liaisons ferroviaires<br />

similaires vont suivre : Alstom a en effet<br />

signé deux contrats de trains régionaux<br />

alimentés par des piles à combustible à<br />

hydrogène, le premier pour le Land de<br />

Basse-Saxe et le deuxième pour la région<br />

métropolitaine de Francfort, avec une<br />

commande de 27 trains Coradia iLint. Du<br />

reste, l’exemple allemand semble donner<br />

des idées à ses partenaires européens<br />

puisque des commandes de ce train à<br />

hydrogène ont également été passées<br />

par l’Italie, dans la région de la Lombardie,<br />

mais aussi par la France, sachant que<br />

des essais sont en cours, en particulier<br />

en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne ou<br />

encore en Suède.<br />

Par R. Thomas


MOBILITÉ<br />

55<br />

Merbag S.A.<br />

Site Leudelange<br />

3, rue Nicolas Brosius<br />

L-3372 Leudelange<br />

+352 26 37 26 -1<br />

vente@merbag.lu


INTERNATIONAL<br />

56<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />

LES NOUVEAUTÉS DE CETTE FIN D’ANNÉE<br />

MOBILITÉ<br />

À l’occasion du Mondial de l’Auto qui s’est tenu en automne 2022 à Paris, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés<br />

ces dernières semaines. Pour vous aider à faire votre choix parmi les nouveaux véhicules proposés par les principaux constructeurs<br />

européens comme Audi, BMW, Mercedes, Peugeot ou encore <strong>Smart</strong>, voici les voitures les plus en vue du moment en fonction de<br />

vos besoins.<br />

Les citadines électriques<br />

Par R. Thomas<br />

Renault Twingo E-Tech electronic<br />

Puissance : 60 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 190 km<br />

Prix : à partir de 22.481 euros TTC<br />

<strong>Smart</strong> EQ Fortwo<br />

Puissance : 60 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 135 km<br />

Prix : à partir de 23.207 euros TTC<br />

Fiat New 500<br />

Puissance : 87 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 321 km<br />

Prix : à partir de 28.810 euros TTC<br />

Honda e<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 222 km<br />

Prix : à partir de 34.500 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

57<br />

Les berlines compactes électriques<br />

Opel Mokka-e<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 322 km<br />

Prix : à partir de 34.965 euros TTC<br />

SUV Peugeot e-2008<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 345 km<br />

Prix : à partir de 39.175 euros TTC<br />

Nissan Ariya<br />

Puissance : 225 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 403 km<br />

Prix : à partir de 48.445 euros TTC<br />

Hyundai Ioniq 5<br />

Puissance : 168 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 507 km<br />

Prix : à partir de 50.764 euros TTC<br />

Toyota bZ4X FWD<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 450 km<br />

Prix : à partir de 53.105 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


58<br />

MOBILITÉ<br />

BMW iX1 xDrive30<br />

Puissance : 230 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 437 km<br />

Prix : à partir de 58.635 euros TTC<br />

Les berlines électriques de luxe<br />

Mercedes EQE 350+ Luxury Line<br />

Puissance : 215 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 646 km<br />

Prix : à partir de 76.050 euros TTC<br />

Audi e GT quattro<br />

Puissance : 350 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 487 km<br />

Prix : à partir de 105.300 euros TTC<br />

BMW iX (M60)<br />

Puissance : 450 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 561 km<br />

Prix : à partir de 135.952 euros TTC<br />

Tesla Model S Plaid<br />

Puissance : 750 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />

Prix : à partir de 139.990 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

ID. BUZZ,<br />

UNE ALLURE RÉTRO<br />

AUX TOUCHES<br />

MODERNES<br />

59<br />

L’iconique Combi de Volkswagen fait<br />

peau neuve avec l’ID. Buzz, le nouveau<br />

van électrique de la marque allemande.<br />

Malgré ses ressemblances avec l’ancien<br />

modèle, ce van à l’allure futuriste répond<br />

aux exigences environnementales<br />

actuelles et aux besoins des automobilistes.<br />

Nous l’avons testé et confort,<br />

technologie et conduite agréable sont<br />

au rendez-vous.<br />

L’ID. Buzz, premier van électrique de<br />

Volkswagen pour les voyages et la famille,<br />

fait renaître l’iconique Combi,<br />

si emblématique des années hippies.<br />

Le véhicule reprend le nuancier de<br />

l’époque (orange, vert, jaune ou bleu),<br />

mais en option, sinon il faudra se satisfaire<br />

d’une couleur grise. Ce Combi du<br />

21 e siècle, avec sa proue en forme de V,<br />

fonctionne à propulsion électrique. La<br />

marque allemande l’a équipé de la plus<br />

grande batterie disponible dans son catalogue<br />

d’une capacité nette de 77 kWh<br />

lui offrant une autonomie mixte de 419<br />

km. Le véhicule est muni d’un chargeur<br />

embarqué de 11 kW mais accepte aussi<br />

une charge en courant continu de 170<br />

kW sur les bornes rapides et dispose<br />

également de la fonction Plug&Charge<br />

qui permet d’identifier automatiquement<br />

le véhicule sans avoir recours à<br />

une carte. Son moteur de 204 cv est installé<br />

sur l’essieu arrière.<br />

Confort de conduite, lignes épurées et<br />

sobriété<br />

Une fois derrière le volant de l’ID.<br />

Buzz, aucun bruit ni vibration ne se<br />

ressent, offrant ainsi un agréable moment<br />

de conduite. Moins vive et moins<br />

nerveuse, la sensation est différente<br />

des autres véhicules électriques de la<br />

marque puisque ce van pèse 2,5 tonnes,<br />

ce qui limite sa vitesse maximale à 145<br />

km/h. Néanmoins, le ressenti du poids<br />

est modérée grâce au couple électrique<br />

immédiat de 310 nm.<br />

Le tableau de bord de l’ID. Buzz est<br />

épuré, et son pare-brise repoussé loin<br />

devant offre un sentiment d’espace<br />

inégalé et n’entrave pas la visibilité. Les<br />

sièges avant sont confortables et l’habitacle,<br />

bicolore, regorge de rangements<br />

en tout genre. Les éléments digitaux<br />

sont similaires à ceux des différents<br />

modèles ID. Les matériaux utilisés à<br />

l’intérieur, faux bois par exemple, affichent<br />

clairement une note de sobriété<br />

et sont tous issus du recyclage.<br />

Modulaire, le coffre est littéralement<br />

géant avec sa capacité de 1.121 L. La<br />

longueur du véhicule s’élève à 4,71 m et<br />

sa largueur à 1,99 m. Malgré cette taille<br />

conséquente, son rayon de braquage<br />

très court facilite les manœuvres et les<br />

demi-tours. L’ID. Buzz est disponible à<br />

partir de 56.990 euros.<br />

Par P. Birck


ITALIE<br />

60<br />

LES DEUX ROUES<br />

À L’HONNEUR<br />

EN ITALIE<br />

© Courtesy EICMA<br />

MOBILITÉ<br />

était réservée aux startups italiennes<br />

proposant des innovations pour les deux<br />

roues. L’entreprise TO.TEM a notamment<br />

présenté son modèle LYNX : une trottinette<br />

électrique de dernière génération.<br />

Dotée d’un troisième pneu, elle offre une<br />

stabilité et une maniabilité optimales.<br />

S’ajoutent à cela des lumières à l’avant<br />

et à l’arrière, des clignotants ainsi qu’une<br />

caméra arrière pour garantir la sécurité<br />

de l’usager. Et celui-ci pourra également<br />

profiter d’un véhicule pratique : batterie<br />

amovible et rechargeable, support de téléphone<br />

pour transformer ce dernier en<br />

tableau de bord, poignée pour déplacer<br />

le modèle telle une valise, etc.<br />

Une zone complète était réservée<br />

aux startups italiennes<br />

Du 8 au 13 novembre, la 79 e édition du Salon<br />

de la moto de Milan (EICMA) a ouvert<br />

ses portes. 1.370 marques du monde entier<br />

y étaient présentes. Cette année, une<br />

zone était consacrée aux startups apportant<br />

des solutions innovantes au secteur<br />

des deux roues. Parmi elles, TO.TEM a<br />

exposé son modèle LYNX, une trottinette<br />

électrique pratique et sécurisée. Safeway<br />

Helmets a quant à elle mis en avant son<br />

casque intelligent et connecté. De plus,<br />

le magazine Motociclismo a procédé à<br />

son traditionnel sondage pour élire la<br />

plus belle moto de l’EICMA. Et c’est sans<br />

surprise une italienne qui s’est hissée à<br />

la première place : l’extravagante Ducati<br />

Diavel V4.<br />

Un succès post-Covid-19<br />

Après deux années compliquées pour les<br />

conférences et expositions en tout genre,<br />

le Salon international des deux roues de<br />

Milan a su prouver qu’il était possible<br />

d’organiser des manifestations d’envergure<br />

après la crise sanitaire qui a forcé le<br />

comité de direction à annuler l’édition<br />

2020 et à imposer des règles strictes en<br />

2021. Pour la 79 e EICMA, tous les indicateurs<br />

sont au vert : étaient au rendez-vous<br />

autant les passionnés, avec une augmentation<br />

de la fréquentation de 38% par rapport<br />

à 2021, que les professionnels, dont<br />

presque 40.000 étaient présents (35% de<br />

plus que lors de la dernière édition). Les<br />

médias étaient également de la partie<br />

puisque près de 7.000 s’y sont rendus,<br />

dont plus d’un tiers n’étaient pas italiens.<br />

L’événement a su faire découvrir à son public<br />

de nombreuses nouveautés, contrairement<br />

à son concurrent, le salon Intermot<br />

de Cologne, dont le seul véritable<br />

temps fort était la présentation en exclusivité<br />

mondiale de la Hornet, le dernier bébé<br />

d’Honda. Bien que BMW, KTM ou encore<br />

Harley-Davidson aient fait l’impasse sur la<br />

manifestation, 1.370 équipementiers ont<br />

exposé leurs derniers modèles et accessoires.<br />

Les visiteurs ont également pu assister<br />

à des compétitions, des conférences<br />

et des démonstrations.<br />

Des technologies novatrices<br />

Pour cette édition, une zone complète<br />

Safeway Helmets faisait également partie<br />

des exposants de cette zone. Comme son<br />

nom le suggère, elle a élaboré un casque<br />

intelligent pour diminuer les risques<br />

d’accident. Son produit est équipé de<br />

LED connectées en Bluetooth aux commandes<br />

du véhicule permettant d’indiquer<br />

un changement de direction ou<br />

un freinage aux voitures le suivant. Son<br />

microphone et son haut-parleur offre<br />

en outre la possibilité d’appeler et de répondre<br />

au téléphone.<br />

La beauté à l’italienne<br />

Depuis 2005, le magazine italien Motociclismo<br />

sonde ses lecteurs et les visiteurs<br />

du salon pour élire la plus belle<br />

moto de l’EICMA. Chaque année, c’est<br />

un constructeur de la Botte qui remporte<br />

l’élection, et cette édition n’a pas fait exception<br />

: avec 38% des suffrages, la Ducati<br />

Diavel V4 a su conquérir le cœur des<br />

votants (majoritairement italiens). « Bestiale<br />

», « musculeuse », « ostentatoire »,<br />

etc. Tels sont les mots que la presse spécialisée<br />

utilise pour la décrire. Il est vrai<br />

qu’elle a de quoi marquer les esprits avec<br />

sa quadruple sortie de pot, son feu arrière<br />

composé d’une multitude de LED<br />

plaquées sous la boucle arrière et ses


MOBILITÉ<br />

61<br />

clignotants avant dynamiques et intégrés<br />

au guidon. Andrea Amato, concepteur<br />

en chef des motos du Centro Stile<br />

de Ducati, a d’ailleurs déclaré que cette<br />

machine « s'inspire des muscle cars, de<br />

l'esthétique des super-héros, et reproduit<br />

l'image d'un athlète prêt à s'élancer des<br />

starting-blocks, avec toutes les masses<br />

concentrées à l'avant et une boucle arrière<br />

agile et profilée ».<br />

© Courtesy EICMA<br />

Pas de méprise, ses qualités ne sont pas<br />

que stylistiques. Son moteur « Grandturismo<br />

» permet à la Diavel V4 d’atteindre<br />

une puissance de 168 cv et 125,5<br />

newtons-mètres pour un poids de 236 kg.<br />

Elle prend également davantage soin de<br />

son conducteur grâce à une selle large<br />

posée à 79 cm du sol, des repose-pieds<br />

centraux et un guidon haut rapproché de<br />

20 mm par rapport à la Diavel 1260.<br />

Par P. Paquet<br />

© Courtesy EICMA<br />

© Courtesy EICMA<br />

© Courtesy EICMA<br />

+38%<br />

Augmentation de la fréquentation<br />

par rapport à 2021<br />

Ducati Diavel V4


LUXEMBOURG<br />

62<br />

LANCEMENT<br />

DE LA CAMPAGNE<br />

DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />

« ZÉRO ALCOOL AU VOLANT »<br />

© MMTP<br />

MOBILITÉ<br />

Le président de La Sécurité Routière,<br />

Paul Hammelmann, s'interroge sur<br />

la possibilité de faire des contrôles<br />

d'alcoolémie sans l'ordre du parquet,<br />

comme c'est le cas des contrôles de<br />

vitesse.<br />

« Les citoyens ne doivent pas craindre<br />

les contrôles routiers de la Police, mais<br />

plutôt être conscients qu'après avoir<br />

consommé de l'alcool, ils ont tendance<br />

à conduire de manière dangereuse »,<br />

ajoute André Schaack, commissaire<br />

en chef du service national de circulation<br />

et de sécurité routière de la police<br />

luxembourgeoise.<br />

La campagne thématise le danger de<br />

l'alcool au volant et les conséquences<br />

fatales en mettant l'accent sur les bons<br />

réflexes à adopter en cas de consommation<br />

d'alcool et propose des alternatives<br />

à la voiture, comme emprunter les transports<br />

publics, prendre un taxi ou encore<br />

dormir sur place. La meilleure solution<br />

reste toujours de ne pas conduire après<br />

avoir consommé de l'alcool, même avec<br />

modération.<br />

François Bausch, ministre de la Mobilité<br />

et des Travaux publics, et Paul Hammelmann,<br />

président de La Sécurité Routière,<br />

ont présenté le 14 novembre la nouvelle<br />

campagne « Zéro alcool au volant » qui<br />

vise à sensibiliser le grand public au danger<br />

de la consommation d'alcool au volant.<br />

Les statistiques montrent que l'alcool<br />

reste la deuxième cause d’accidents sur<br />

les routes du <strong>Luxembourg</strong>, dont ceux<br />

mortels et graves ont connu une forte<br />

augmentation en 2021.<br />

Bausch a affirmé : « Il est important de<br />

lancer la campagne avant les fêtes de<br />

fin d'année. Nous avons constaté que la<br />

consommation d'alcool est repartie à la<br />

hausse pendant la période post-Covid.<br />

Lorsque les gens décident de consommer<br />

de l'alcool, ils doivent trouver une<br />

solution de rechange et tenir compte des<br />

conséquences fatales pour eux et pour<br />

les autres ».<br />

La nouvelle campagne « Zéro alcool au<br />

volant » est diffusée à la télévision, au cinéma,<br />

à la radio, dans la presse digitale,<br />

sur les réseaux sociaux, sur les écrans<br />

numériques dans les tramways et bus<br />

ainsi que sur les full back des bus du<br />

réseau RGTR. Elle se décline également<br />

sur 45 panneaux routiers du réseau<br />

national.<br />

Communiqué par le ministère de la Mobilité et<br />

des Travaux publics et La Sécurité Routière<br />

De ce fait, le ministère de la Mobilité<br />

et des Travaux publics et La Sécurité<br />

Routière ont décidé de lancer une campagne,<br />

en optant pour un ton convivial.<br />

Le but est de rappeler aux conducteurs<br />

les risques d'accidents graves et mortels<br />

liés à la conduite sous l'emprise de<br />

l'alcool. De plus, la campagne vise à<br />

démontrer qu'il existe de nombreuses<br />

solutions pour rentrer chez soi en toute<br />

sécurité.<br />

Lors de la conférence de presse, François<br />

Zéro alcool<br />

au volant.<br />

Zéro alcool<br />

au volant.


MOBILITÉ<br />

63<br />

BRÈVES<br />

Une voiture à l’énergie solaire, une autre à l’hydrogène<br />

De nouveaux trains pour 2023<br />

Lightyear, une entreprise néerlandaise, a dévoilé récemment la<br />

première voiture de série électrique uniquement alimentée par<br />

des panneaux photovoltaïques. Le véhicule, baptisé Lightyear 0,<br />

est équipé de 5 m² de panneaux solaires permettant de générer<br />

1 kWh d’électricité et de regagner environ une autonomie de<br />

70 km par jour grâce au soleil. Seul point faible pour l’instant :<br />

son prix, qui s’élève à 250.000 euros. Tout aussi récemment,<br />

Hopium, constructeur français, a présenté l’Hopium Machina,<br />

première berline à hydrogène haut de gamme qui promet une<br />

autonomie de 1.000 km. Le véhicule fonctionne à l’aide de deux<br />

réservoirs à hydrogène qui embarquent six kilos d’hydrogène<br />

sous 700 bars de pression. Les premières voitures sont attendues<br />

à l’horizon 2035.<br />

Source : Hopium/Lightyear<br />

En septembre dernier, les CFL ont présenté leur nouveau matériel<br />

roulant dans le cadre du salon InnoTrans à Berlin, un salon<br />

professionnel exposant chaque année des innovations dans le<br />

domaine de la technique des transports. Ces automotrices électriques<br />

du type Coradia Stream High Capacity du fournisseur<br />

Alstom sont les premières de la série 2400 qui seront mises en<br />

service durant l'été 2023. Les usagers de la ligne du nord seront<br />

les premiers à en profiter. Les nouvelles automotrices sont également<br />

prévues pour des trajets transfrontaliers en direction de<br />

la Belgique (Athus et Arlon) et de la France (Longwy). Cellesci<br />

combinent un aspect moderne et dynamique à une offre de<br />

places assises augmentée, notamment pour les utilisateurs de<br />

chaises roulantes, de poussettes et de vélos pour répondre à<br />

tous les besoins actuels des usagers.<br />

Source : CFL<br />

La piste cyclable Belval-Esch accueillera ses premiers vélos<br />

Le 30 juin 2021, Georges Mischo, bourgmestre de la commune<br />

d’Esch-sur-Alzette, avait donné le premier coup de pelle de la<br />

nouvelle piste cyclable de 1.900 mètres reliant Esch à Belval. Les<br />

travaux seront terminés en cette fin d’année. Si les délais ont été<br />

respectés, la facture a quant à elle flambé, passant de 39 à 47,5<br />

millions d’euros. La faute à l’inflation, à la hausse des prix des<br />

matériaux de construction et à l’infrastructure du projet qu’il<br />

a fallu revoir en raison de la nature du sol. Les premiers vélos<br />

emprunteront la piste flambant neuve en décembre.<br />

Source : Portail des Travaux publics


INTERNATIONAL<br />

64<br />

LE BENELUX ET<br />

LA RHÉNANIE-DU-NORD-<br />

WESTPHALIE LANCENT<br />

UNE FEUILLE DE ROUTE<br />

POUR UNE PLUS GRANDE<br />

UTILISATION DU VÉLO<br />

MOBILITÉ<br />

des embouteillages, pollution atmosphérique,<br />

accidents,...).<br />

Si 1% de tous les kilomètres parcourus en<br />

voiture dans la région Benelux-NRW était<br />

remplacé par le vélo, un gain net de 13,6<br />

milliards d'euros pourrait être réalisé.<br />

Cela comprend 10 milliards d'euros pour<br />

la santé (gains de productivité, réduction<br />

des coûts de sécurité sociale, diminution<br />

du risque de maladie grave et de décès) et<br />

quelque 3 milliards d'euros d'économie<br />

liés à la réduction des encombrements.<br />

L'étude conclut donc qu'investir dans le<br />

vélo, c'est investir dans la santé publique.<br />

Initiatives feuille de route vélo<br />

© MMTP<br />

En plus d'une infrastructure sûre et<br />

confortable, la feuille de route Benelux-NRW<br />

prête attention au partage et<br />

au développement de données chiffrées<br />

sur le vélo pour la politique, à la mise en<br />

place de campagnes de communication<br />

pour promouvoir le vélo et à d'autres initiatives<br />

que les deux régions entreprendront<br />

dans les années à venir pour agir<br />

ensemble au sein de l'UE.<br />

Le 28 novembre 2022, les pays du<br />

Benelux et la Rhénanie-du-Nord-<br />

Westphalie (NRW) ont lancé une feuille<br />

de route conjointe vélo visant à stimuler<br />

l'utilisation du vélo et servant<br />

de modèle pour l'Union européenne.<br />

Le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-<br />

Westphalie démontrent ainsi leur ambition<br />

de se renforcer en tant que hot<br />

spot pour le cyclisme en Europe. Cette<br />

feuille de route est le résultat de l'un des<br />

points d'action de la déclaration vélo du<br />

Benelux de 2020.<br />

La bicyclette l'emporte sur la voiture<br />

La feuille de route vélo devrait inciter les<br />

citoyens à utiliser davantage le vélo, car<br />

cela a des effets positifs. C'est ce que démontre<br />

une étude unique intitulée «Analyse<br />

coûts-avantages du vélo au Benelux<br />

et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie»,<br />

réalisée à la demande des deux régions.<br />

L'analyse montre, entre autres, que si<br />

100.000 personnes se rendent au travail<br />

à vélo sur une distance de 5 km, elles génèrent<br />

un bénéfice total de 196 millions<br />

d'euros par an (elles sont moins malades<br />

et plus productives au travail). Si elles<br />

empruntent cet itinéraire en voiture, cela<br />

engendre un coût total de 203 millions<br />

d'euros par an (coûts d'entretien, coûts<br />

Parmi les actions concrètes, citons le<br />

déploiement de modules de formation<br />

dans l'enseignement pour promouvoir<br />

le métier de réparateur de vélos. En collaboration<br />

avec le secteur, ils souhaitent<br />

également lancer des campagnes visant<br />

à mettre en évidence l'utilisation quotidienne<br />

des bicyclettes lors des grandes<br />

courses cyclistes. Ils prévoient d'encourager<br />

l'éco-tourisme à vélo en veillant à<br />

ce que tous les réseaux cyclables soient<br />

bien reliés. En outre, les deux régions<br />

s'efforceront de garantir une connectivité<br />

adéquate avec les transports publics.<br />

La région étant étroitement liée, une<br />

attention particulière sera accordée à<br />

l'amélioration des itinéraires cyclables<br />

transfrontaliers par une plus grande<br />

normalisation des infrastructures une<br />

meilleure coordination et communication.<br />

De plus, la feuille de route engage les<br />

pays à adopter des positions communes<br />

au niveau de l'UE sur certaines questions<br />

liées au vélo, telles que les normes<br />

de stationnement.<br />

Communiqué par le ministère de la Mobilité<br />

et des Travaux publics


ENVIRONNEMENT,<br />

CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Bernd Hartung / Greenpeace<br />

Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> a mené une enquête au sein de six banques.<br />

À l’aide d’un client mystère, elle cherchait à déterminer si les établissements<br />

conseillaient correctement leur clientèle en matière de placements financiers<br />

respectueux du climat. Les résultats révèlent que le personnel n’est pas suffisamment<br />

formé sur le sujet et qu’aucun des produits conseillés ne suit une trajectoire de réduction<br />

d’émission de CO 2<br />

5.<br />

compatible avec l’objectif d’un réchauffement maximal de 1,5°C<br />

fixé par l’accord de Paris. «Greenpeace attend du gouvernement qu’il établisse des exigences<br />

ambitieuses pour les investissements respectueux du climat», explique Myrna Koster,<br />

chargée de campagne Justice climatique.


LUXEMBOURG<br />

66<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

« LE CLIMAT<br />

NE PARDONNE PAS »<br />

Crise énergétique, mise à jour du<br />

PNEC, COP27… six mois après sa<br />

prise de fonction, Joëlle Welfring est<br />

confrontée à des défis de taille qu’elle<br />

aborde toutefois avec enthousiasme.<br />

La nouvelle titulaire du portefeuille<br />

de l’Environnement, du Climat et du<br />

Développement durable revient sur<br />

les objectifs ambitieux de son ministère,<br />

évoque quelques-uns des dossiers<br />

qui l’occupent et dévoile l’idée<br />

qu’elle se fait d’un avenir vivable et<br />

désirable. Interview.<br />

Un peu plus de six mois se sont écoulés<br />

depuis votre prise de fonction. Dans quel<br />

état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?<br />

Enthousiaste ! C’est une chance et un<br />

honneur de pouvoir contribuer à l’atteinte<br />

de nos objectifs ambitieux dans le<br />

domaine de l’environnement et c’est un<br />

vrai plaisir d’échanger avec autant d’acteurs<br />

du secteur.<br />

Le deuxième état des lieux annuel «Climat<br />

et énergie» et le premier rapport de<br />

l'Observatoire scientifique de la politique<br />

climatique ont été présentés dans le<br />

cadre du salon « KlimaExpo ». Quels sont<br />

les enseignements à en tirer ?<br />

Le bilan annuel de nos émissions de gaz<br />

à effet de serre nous permet d’avoir une<br />

vue très claire de l’évolution des résultats<br />

de notre politique climatique. Les<br />

chiffres de l’année 2021 sont légèrement<br />

en-dessous de notre budget d’émission,<br />

ce qui prouve que nous avons clairement<br />

atteint notre objectif. C’est une superbe<br />

nouvelle, mais nous n’avons qu’une faible<br />

marge de manœuvre pour atteindre les<br />

-55% en 2030 et zéro émission nette en<br />

2050 au plus tard. Nous devons donc<br />

continuer à fournir des efforts dans tous<br />

les domaines à grands pas. C’est pourquoi<br />

nous avons déterminé des objectifs<br />

sectoriels. En 2021, nous avons atteint<br />

ceux que nous avions fixés concernant<br />

les émissions provenant des secteurs<br />

agricole, des transports, du traitement<br />

des eaux usées et des déchets. Par contre,<br />

dans le secteur de l’industrie, de la production<br />

énergétique et de la construction<br />

ainsi que dans celui des bâtiments, nous<br />

sommes au-dessus des budgets alloués.<br />

C’est la raison pour laquelle nous élaborons<br />

un Pacte climatique « entreprises »,<br />

inspiré de celui proposé aux communes,


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

67<br />

Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement,<br />

du Climat et du Développement durable<br />

© Yves Kortum<br />

qui sera bientôt finalisé. Nous coopérons<br />

étroitement avec la Klima-Agence et<br />

Luxinnovation ainsi qu’avec les ministères<br />

de l’Économie et de l’Énergie pour<br />

déterminer comment accélérer la décarbonation<br />

dans ces secteurs. Pour réussir,<br />

nous devons rester en contact étroit avec<br />

les entreprises et prévoir des aides spécifiques<br />

et des régimes encourageant les<br />

bons gestes. De plus, nous finalisons une<br />

stratégie de décarbonation pour l’industrie<br />

en collaboration avec les ministères<br />

de l’Énergie et de l’Économie. J’ai bon espoir<br />

que nous puissions déployer ces mécanismes<br />

au début de l’année prochaine.<br />

Comment se déroule le processus de mise à<br />

jour du Plan national intégré en matière<br />

d’énergie et de climat (PNEC) et quels sont<br />

les principaux ajustements à prévoir ?<br />

Conformément aux règles européennes,<br />

ce plan doit être mis à jour en 2023 sur<br />

base de nos résultats actuels. Cependant,<br />

de nouvelles obligations s’imposent à<br />

nous suite au paquet « ajustement à l’objectif<br />

55 » ainsi qu’en raison de la guerre<br />

en Ukraine, notamment dans le cadre<br />

du plan REPowerEU. Le ministère de<br />

l’Énergie devra certainement revoir nos<br />

objectifs en termes d’économies d’énergie<br />

et de déploiement des énergies renouvelables<br />

et ceux-ci devront se refléter<br />

dans le PNEC. Sachant que la loi sur le<br />

climat de décembre 2020 fixait déjà des<br />

objectifs très ambitieux en matière de<br />

réduction des émissions de gaz à effet de<br />

serre, notre objectif de réduction de 55%<br />

en 2030 (par rapport à 2005) ne sera pas<br />

réhaussé, mais les moyens que nous devons<br />

déployer doivent être ajustés. Toutefois,<br />

il est pour l’instant encore un peu<br />

tôt pour me prononcer en détail sur ces<br />

mesures. Nous sommes à ce jour occupés<br />

à dresser le bilan et, en parallèle, nous<br />

collaborons avec le Statec sur une simulation<br />

des réductions auxquelles nous<br />

pourrions nous attendre avec l’apport de<br />

mesures supplémentaires. Ce n’est que<br />

sur cette base que nous pourrons déterminer<br />

ce qui doit être ajusté ou renforcé.<br />

Personnellement, je suis convaincue que<br />

le volet transition juste doit être approfondi.<br />

Les discussions qui ont eu lieu<br />

dans le cadre de la tripartite ont démontré<br />

qu’il était extrêmement important<br />

de respecter la réalité des citoyens qui<br />

ont des revenus plus modestes et de leur<br />

montrer qu’ils ne sont pas laissés pour<br />

compte dans cette transition.<br />

Comment envisagez-vous votre collaboration<br />

avec les communes, notamment<br />

via les Pactes Climat et Nature ?<br />

Le gouvernement est censé poser un<br />

cadre qui soit juste et incitant. Quant<br />

aux administrations communales, elles<br />

constituent un relais extrêmement précieux<br />

dans la mise en œuvre de celui-ci.<br />

C’est pourquoi ces deux pactes sont des<br />

outils formidables. Le premier s’est très<br />

bien développé au cours des dernières<br />

années. Pour la période 2020-2022, nous<br />

comptons plus de 24 millions d’euros<br />

de dépenses cumulées pour soutenir<br />

les communes dans leurs efforts. Cela<br />

prouve à quel point l’État et les communes<br />

sont engagés dans son déploiement.<br />

Pour promouvoir la nouvelle<br />

mouture du Pacte, renforcé en matière<br />

de gouvernance, notamment, par l’introduction<br />

d’échevins climat et le renforcement<br />

des équipes climat, le ministre de<br />

l’Énergie et moi-même avons organisé<br />

un roadshow au printemps. Nous avons<br />

rencontré bon nombre de ces échevins et<br />

avons voulu leur démontrer qu’ils pouvaient<br />

bénéficier des expériences des uns<br />

et des autres et s’inspirer mutuellement<br />

en instaurant un dialogue entre eux.<br />

Cette tournée a vraiment permis de mobiliser<br />

les communes.<br />

Le Pacte Nature, bien que plus récent,<br />

fonctionne également très bien. Pas<br />

moins de 83 communes se sont en effet<br />

déjà engagées. Il permet d’accélérer<br />

la mise en place de solutions d’adaptation<br />

au changement climatique basées<br />

sur la nature, ce que je trouve d’autant<br />

plus intéressant après l’été que nous<br />

avons vécu. Ces «nature based solutions»,<br />

comme la renaturation de cours<br />

d’eau ou le verdissement des villes, ne<br />

sont pas forcément très onéreuses et<br />

peuvent paraître simplistes, mais elles<br />

permettent de maintenir une température<br />

plus basse ou encore de réduire les<br />

risques d’inondation !<br />

Nous élaborons un Pacte climatique<br />

« entreprises », inspiré de celui proposé<br />

aux communes<br />

Un paquet de mesures a été adopté par<br />

la tripartite pour lutter contre l'inflation<br />

engendrée par la guerre en Ukraine et<br />

la crise de l’énergie. Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />

le juge insuffisant et a demandé<br />

au gouvernement de mettre à disposition<br />

au moins un milliard d’euros supplémentaire<br />

pour que les investissements<br />

consentis pour initier une transition<br />

énergétique et économique verte apparaissent<br />

comme rentables. Que voudriez-vous<br />

répondre à cela ?<br />

Certes, un budget plus important dédié à<br />

la transition verte serait une bonne chose<br />

compte tenu de l’urgence climatique.<br />

Mais l’accord prévoit déjà un ensemble<br />

de moyens mis à disposition des ménages<br />

et des entreprises qui se chiffre à 200<br />

millions d’euros. En plus, le budget 2023


68<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Yves Kortum<br />

à la COP avec l’intention de se rendre<br />

utile dans les négociations. Malgré notre<br />

taille et en tant que membre de l’Union<br />

européenne, nous pouvons jouer un rôle<br />

dans les rapports tendus qui existent<br />

entre l’Amérique et la Chine, notamment.<br />

Je me suis rendue à la Conférence<br />

avec l’idée que nous devions faire tout ce<br />

qui était en notre pouvoir pour atteindre<br />

nos objectifs. Toute autre attitude serait<br />

irresponsable parce que le climat ne pardonne<br />

pas. Le changement climatique<br />

n’est pas un partenaire de négociation,<br />

mais une réalité scientifique.<br />

Les régimes qui ont été renforcés<br />

dans le cadre de la récente tripartite<br />

font leur effet<br />

réserve 2,3 milliards d’euros pour la mise<br />

en œuvre du PNEC (une enveloppe qui<br />

englobe des budgets attribués aux ministères<br />

de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Économie<br />

et de l’Environnement). Même si je<br />

comprends ces revendications, je considère<br />

que nous nous donnons les moyens<br />

d’assurer cette transition. D’ailleurs, les<br />

demandes auprès de la Klima-Agence<br />

pour des conseils ou pour engager des<br />

projets en matière d’assainissement énergétique<br />

ou d’énergies renouvelables sont<br />

en forte croissance. Cela prouve que les<br />

régimes mis en place au début de l’année<br />

et encore renforcés dans le cadre de la récente<br />

tripartite font leur effet.<br />

La COP27 s’est achevée il y a quelques<br />

jours. Quelles étaient vos attentes concernant<br />

cette Conférence ?<br />

S’agissant d’une COP préparatoire à<br />

la COP28, les attentes sont sans doute<br />

différentes, mais je ne l’ai pas considérée<br />

moins importante pour autant :<br />

c’est un rendez-vous lors duquel il faut<br />

convaincre les pays qui ne sont pas encore<br />

assez mobilisés pour la réduction<br />

de leurs émissions de l’urgence et de<br />

l’importance de faire cet effort. Puisqu’il<br />

est toujours préférable de joindre les<br />

gestes à la parole, l’Union européenne<br />

est arrivée à la Conférence avec un signal<br />

fort en ayant notamment décidé<br />

de mettre fin à la mise sur le marché<br />

des voitures neuves à moteur thermique<br />

pour 2035.<br />

Cette COP avait également pour ambition<br />

de traiter de l’adaptation au changement<br />

climatique et de son financement dans les<br />

pays en développement. Au niveau international,<br />

nous avons encore des efforts à<br />

faire. Les États industrialisés, qui ont une<br />

dette envers ceux de l’hémisphère sud,<br />

doivent prendre au sérieux leur engagement<br />

de réserver 100 milliards de dollars<br />

par an aux pays qui souffrent le plus<br />

des conséquences de la crise climatique.<br />

Nous n’investissons actuellement que 83<br />

milliards de dollars dans ce processus.<br />

Cela n’envoie pas un signal de confiance<br />

aux pays en voie de développement qui<br />

nous reprochent de ne pas prendre au<br />

sérieux l’adaptation climatique. L’UE a<br />

pourtant fait sa part et, avec la Suède, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> est un des pays qui a réservé<br />

les moyens les plus importants par<br />

habitant. Entre 2021 et 2025, nous avons<br />

affecté 220 millions d’euros à la cause.<br />

Cet argent est et continuera d’être investi<br />

dans des projets concrets, notamment sur<br />

des îles du Pacifique qui sont très vulnérables<br />

à la montée des niveaux des océans<br />

ou sujettes à des cyclones. La Conférence<br />

des Parties a été pour nous l’occasion de<br />

poursuivre les échanges bilatéraux avec<br />

d’autres pays et d’envisager la réalisation<br />

de nouveaux projets.<br />

Bien entendu, le <strong>Luxembourg</strong> a participé<br />

Vous avez déclaré que le changement devait<br />

faire envie et qu’il fallait éviter de<br />

donner une image austère de l’avenir. Selon<br />

vous, à quoi ressemble cet avenir à la<br />

fois désirable et vivable ?<br />

Nous devons nous demander comment<br />

nous devrions organiser notre territoire<br />

pour qu’il soit énergétiquement le plus<br />

résilient possible, pour que nous ayons<br />

la possibilité de stocker du CO 2<br />

sur place,<br />

pour que les gens aient envie de prioriser<br />

la mobilité douce, ou pour qu’il y ait<br />

des services de proximité et plus de rencontres<br />

dans les voisinages. Nous pouvons<br />

très bien imaginer un avenir qui<br />

donne envie et je suis convaincue que<br />

c’est aux décideurs politiques d’offrir un<br />

cadre pour que cette vision puisse devenir<br />

réalité. « <strong>Luxembourg</strong> in Transition »,<br />

lancé par le ministère de l’Énergie et de<br />

l’Aménagement du territoire, est un processus<br />

très inspirant à cet égard. Je cite<br />

souvent le cas de Copenhague, ville où<br />

presque tout le monde se déplace à vélo,<br />

pas seulement les activistes climatiques !<br />

C’est une habitude qui a été rendue possible<br />

parce que le cadre a été pensé pour<br />

que la bicyclette devienne le moyen de<br />

transport le plus agréable, rapide et pratique.<br />

C’est un exemple que nous pourrions<br />

suivre.<br />

Par A. Jacob


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

69<br />

BRÈVES<br />

Des actions radicales pour le climat<br />

L’ADN environnemental pour comprendre la vie marine<br />

L’UNESCO a lancé un projet ambitieux qui utilise des techniques<br />

fondées sur l’ADN environnemental (ADNe) pour<br />

mieux comprendre la richesse de la biodiversité des 50 sites<br />

marins inscrits au patrimoine mondial. L’ADNe, encore à ses<br />

prémices dans le cadre d’une telle étude, consiste en la collecte<br />

et l’analyse d’échantillons prélevés dans l’environnement plutôt<br />

que dans un organisme individuel. Le projet, d’une durée<br />

de deux ans, fera appel aux populations locales, encadrées par<br />

un expert, pour récolter le matériel génétique à partir de déchets,<br />

de mucus ou de cellules de poissons, en particulier ceux<br />

des espèces menacées d’extinction. Il permettra également de<br />

mesurer la vulnérabilité de la biodiversité marine face au changement<br />

climatique et de comprendre les effets de ce changement<br />

sur la répartition et les mouvements migratoires de la vie<br />

marine.<br />

Source : UNESCO<br />

Œuvres d’art peinturlurées, autoroutes bloquées, événements<br />

perturbés,… Personne n’a pu passer à côté des actions menées<br />

par des militants écologistes en Europe et ailleurs. Mais qui se<br />

cache derrière celles-ci ? Il s’agit du Réseau A22 : lancé en avril<br />

2022 (d’où son nom), il réunit plusieurs mouvements radicaux<br />

aux quatre coins du globe. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer<br />

Dernière Rénovation en France, dont l’un des membres a tenté<br />

de s’attacher à un poteau de but au Parc des Princes lors de<br />

la rencontre PSG-OM, ou Stop Fossil Fuel Subsidies dont les<br />

activistes ont notamment dessiné des graffitis sur une œuvre<br />

d’Andy Warhol à la Galerie Nationale d’Australie à Canberra<br />

avant de coller leur main dessus. « Nous sommes là pour forcer<br />

les gouvernements à réduire drastiquement leurs émissions de<br />

CO 2<br />

, rien de moins. Nous sommes là pour des actions, pas des<br />

mots. Nous avons un plan », peut-on lire sur le site du collectif.<br />

Source : Réseau A22<br />

Huit milliards d’êtres humains : la planète en danger ?<br />

Les Nations Unies l’ont annoncé : la barre des huit milliards<br />

d’âmes humaines sur Terre a été franchie. Au vu de la crise<br />

climatique actuelle, d’aucun s’inquiète des conséquences environnementales<br />

que ce cap pourrait provoquer. Et quand les<br />

chiffres révèlent que les populations mondiales d'animaux<br />

sauvages ont diminué de deux tiers entre 1970 et 2020 (tandis<br />

que la population humaine a plus que doublé) et que, depuis<br />

1990, environ 420 millions d'hectares de forêt ont été perdus<br />

par la conversion à d'autres utilisations des terres, il y a en effet<br />

de quoi s’interroger. Toutefois, les Nations Unies nuancent :<br />

l’augmentation de la population touche principalement les<br />

zones les plus pauvres, et les pays qui polluent le plus sont ceux<br />

où le revenu par habitant est le plus élevé et la croissance démographique<br />

lente, voire négative. Néanmoins, avec une augmentation<br />

de leur population, les pays en voie de développement<br />

pourraient prétendre à une croissance économique, et<br />

c’est là que les risques apparaissent. Pour garantir l'accès à des<br />

sources d'énergie propre qui peuvent alimenter leur développement<br />

tout en minimisant les dommages environnementaux,<br />

les pays à faible revenu auront besoin d'une assistance financière<br />

et technique.<br />

Source : Nations Unies


INTERNATIONAL<br />

70<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

LA COP27<br />

SELON<br />

EUROSOLAR<br />

LËTZEBUERG<br />

Eurosolar Lëtzebuerg<br />

Paul Zens, photographié aux Rotondes


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

71<br />

Du 6 au 20 novembre derniers, hommes<br />

politiques, chefs d’entreprise, militants<br />

pour le climat et représentants de la<br />

société civile venus des quatre coins<br />

du monde se sont réunis à Charm el-<br />

Cheikh, en Égypte, pour assister à la<br />

27 e Conférence des Parties à la Convention-cadre<br />

des Nations Unies sur les<br />

changements climatiques (COP27).<br />

Paul Zens, président de l’asbl Eurosolar<br />

Lëtzebuerg, était du voyage. Il nous fait<br />

revivre l’événement en nous livrant<br />

pêle-mêle ses souvenirs, ses observations<br />

et son analyse.<br />

Comment l’opportunité de participer à<br />

la COP27 s’est-elle présentée et comment<br />

vous y êtes-vous préparé ?<br />

Le réseau Eurosolar International a obtenu<br />

quatre places pour la conférence et je<br />

me suis porté volontaire pour m’y rendre,<br />

au même titre que mes homologues des<br />

Pays-Bas et de la Turquie. Avant de partir,<br />

nous nous sommes concertés sur nos<br />

programmes respectifs, rien de plus. Je<br />

me suis laissé surprendre ! J’avais simplement<br />

pour but d’étendre mes connaissances<br />

et de recueillir des informations<br />

pointues sur toutes les techniques qui<br />

dépassent la simple production photovoltaïque<br />

ou éolienne, notamment celles<br />

qui concernent le stockage, et qui sont<br />

indispensables au déploiement des énergies<br />

renouvelables.<br />

évolutions pour être à la pointe de l’information.<br />

Il faut d’ailleurs considérer la<br />

COP comme un événement technique<br />

autant que politique. Il s’agit d’une<br />

plateforme unique où le monde entier<br />

se rencontre pour échanger sur des<br />

technologies ou des bonnes pratiques.<br />

Concrètement, il faut s’imaginer une<br />

immense foire où les stands sont tenus<br />

par des représentants de pays, d’ONG,<br />

de groupes de lobbying ou encore d’entreprises.<br />

C’est ce pêle-mêle cosmopolite<br />

qui fait le charme et la richesse de<br />

l’événement !<br />

Techniquement,<br />

nous avons les moyens d’atteindre<br />

nos objectifs.<br />

Le bémol demeure politique<br />

Que retenez-vous des échanges sur place ?<br />

En ce qui concerne la COP « technique<br />

», nous pouvons retenir l’idée<br />

que nous avons désormais dépassé le<br />

stade des projets pilotes, surtout en ce<br />

qui concerne la production éolienne et<br />

photovoltaïque. Cela fonctionne ! Pour<br />

preuve : 50% des installations de production<br />

d’électricité construites en 2021<br />

tournent à l’énergie solaire et 25% à<br />

l’énergie éolienne. J’ai également eu la<br />

confirmation que les solutions de stockage,<br />

de distribution et de réseau sont efficaces<br />

elles aussi. Personne n’en doute, il<br />

n’y a « plus qu’à » déployer massivement<br />

ces technologies. Quant à savoir si nous<br />

voulons le faire, c’est une question qui se<br />

pose à la COP «politique». Cette volonté<br />

est bien présente au sein de la société civile,<br />

chez certains industriels, certaines<br />

entreprises et certains politiques locaux.<br />

Mais quelques États qui pensent avoir<br />

trop à perdre, comme la Chine ou l’Arabie<br />

saoudite, bloquent.<br />

J’ai également noté que la question de<br />

l’hydrogène avait fait l’objet de nombreuses<br />

discussions. Certaines industries<br />

très gourmandes en énergie et pour lesquelles<br />

la continuité de l’approvisionnement<br />

est primordiale sont désireuses<br />

de son déploiement car le solaire et<br />

l’éolien, sans solution de stockage, ne<br />

conviennent pas particulièrement à leurs<br />

activités. C’est pourquoi de nombreux<br />

pays s’intéressent à la création d’hubs<br />

d’hydrogène. Les clients potentiels sont<br />

déjà identifiés, mais les investisseurs<br />

demeurent frileux en l’absence de certitudes<br />

quant au retour sur investissement.<br />

Certains en viennent à réclamer<br />

Espériez-vous avoir un rôle à jouer<br />

dans la promotion de ces énergies ou<br />

assistiez-vous à l’événement en tant<br />

qu’observateur ?<br />

J’y étais en spectateur intéressé. J’ai<br />

suivi une vingtaine de conférences lors<br />

desquelles j’avais l’opportunité d’intervenir<br />

pour poser une question ou formuler<br />

une observation. J’ai également<br />

eu la chance d’assister à la réunion de<br />

négociation d’un groupe de travail, toujours<br />

en tant qu’observateur. Au total,<br />

j’ai pris une soixantaine de pages de<br />

notes, j’ai enregistré des conférences et<br />

pris de nombreuses photos pour me documenter.<br />

Ce matériel me permettra de<br />

rédiger un compte rendu qui me servira<br />

d’aide-mémoire et que j’entends bien<br />

partager avec Eurosolar International,<br />

car l’une de nos missions principales<br />

est de nous tenir informés des dernières


72<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

des aides publiques, ce qui est compréhensible.<br />

Mais il faut veiller à ce que les<br />

deniers publics ne finissent pas par être<br />

privatisés ! On semble avoir oublié ces<br />

dernières années que les multinationales<br />

devaient elles aussi payer leurs impôts…<br />

Enfin, j’aimerais insister sur le fait que<br />

tous les scientifiques que j’ai entendus<br />

estiment qu’il est toujours possible de<br />

limiter le réchauffement climatique à<br />

1,5°C jusqu’en 2030, à condition que<br />

nous accélérions la diminution de la<br />

consommation d’énergies fossiles.<br />

Votre analyse semble plutôt encourageante.<br />

Cette COP a-t-elle eu l’effet escompté<br />

selon vous ?<br />

Je suis positif dans la mesure où, techniquement,<br />

nous avons les moyens d’atteindre<br />

nos objectifs. Le bémol demeure<br />

politique. Je me souviens avoir entendu<br />

une bourgmestre plaider, lors d’une des<br />

conférences auxquelles j’ai assisté, pour<br />

que l’on donne davantage de moyens<br />

financiers aux bourgmestres, qui ont, il<br />

est vrai, la possibilité d’agir très concrètement.<br />

Je n’ai toutefois pu m’empêcher<br />

de me demander ce qu’avaient fait les<br />

bourgmestres luxembourgeois au cours<br />

des dernières années ! Cela fait bien<br />

quelques mois que les communes font la<br />

course pour être championnes des économies<br />

d’énergie, mais qu’ont-elles fait<br />

depuis la COP de Paris, lors de laquelle<br />

Carole Dieschbourg avait pourtant joué<br />

un rôle important ? Et que penser du caractère<br />

durable des mesures en vigueur<br />

actuellement ? Vont-elles être abandonnées<br />

aussi vite qu’elles ont été prises ? Il<br />

en va de la crédibilité des responsables<br />

politiques…<br />

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?<br />

Ce fut une belle expérience pour l’asbl,<br />

une occasion de mieux connaître nos homologues<br />

turcs et néerlandais et, surtout,<br />

ce que nous y avons appris a renforcé nos<br />

convictions : les énergies solaire et éolienne<br />

ont du potentiel et bon nombre de<br />

problèmes concernant l’approvisionnement<br />

pourraient être résolus si nous nous<br />

penchions sérieusement sur la question<br />

du stockage et de la gestion des réseaux.<br />

La particularité des énergies renouvelables<br />

est qu’elles vont faire émerger des<br />

systèmes beaucoup moins centralisés, ce<br />

qui rendra le monde plus démocratique !<br />

Bien sûr, tant que certains États freineront,<br />

cette vision restera à court terme<br />

très idéaliste, mais je suis persuadé que<br />

tôt et pas trop tard, nous y arriverons.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

73<br />

Energy<br />

from <strong>Luxembourg</strong><br />

Depuis 2001, nous développons,<br />

planifions, construisons et exploitons<br />

des installations de production d’énergie<br />

par des parcs éoliens et stations<br />

hydroélectriques au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Nos sites témoignent de l’importance<br />

que nous accordons à un développement<br />

de nos activités dans le respect de la<br />

nature et en harmonie avec les citoyens.<br />

Grâce à nos nouveaux projets de<br />

parcs éoliens, nous contribuons non<br />

seulement aux objectifs européens en<br />

matière d’énergies renouvelables, mais<br />

assurons également la mise en place<br />

d’une production énergétique durable<br />

pour le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

www.soler.lu


74<br />

LUXEMBOURG<br />

SOLER,<br />

ENERGY FROM<br />

LUXEMBOURG<br />

Soler<br />

Depuis dix ans qu’il administre la société,<br />

Paul Zeimet a vu Soler se développer,<br />

que ce soit en termes de<br />

compétences ou de puissance installée<br />

! Accompagné par Guy Uhres, responsable<br />

des énergies renouvelables,<br />

il revient sur cette évolution et sur<br />

les perspectives d’avenir de la jointventure<br />

entre SEO et Enovos. Ensemble,<br />

ils insistent aussi sur leurs efforts de promotion<br />

des énergies renouvelables et<br />

de protection de la nature. Explications.<br />

Du chemin parcouru<br />

« Nous avons toujours eu les objectifs<br />

de l’État en ligne de mire. Ainsi, Soler a<br />

grandement contribué à l’atteinte de<br />

ceux qui avait été fixés au secteur éolien<br />

pour 2020 », estime Paul Zeimet, qui a administré<br />

la société au cours de la dernière<br />

décennie. En effet, les chiffres parlent<br />

d’eux-mêmes : en 2012, Soler exploitait 23<br />

éoliennes qui produisaient en moyenne<br />

64 GWh par an. Dix ans plus tard, avec<br />

seulement 15 turbines supplémentaires,<br />

elle en produit 3,5 fois plus, soit 230 GWh.<br />

Une évolution due aux progrès technologiques<br />

rapides dans le secteur. « Nous<br />

pouvons désormais produire beaucoup<br />

plus d’énergie avec moins d’éoliennes.<br />

Une fois que les projets actuellement en<br />

construction seront mis en service, nous<br />

aurons encore dix éoliennes de plus en<br />

exploitation : cinq à Dahlem, trois dans<br />

la Vallée de l’Ernz, et deux dans le cadre<br />

de la première phase du projet Wandpark<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Sudwand. Avec celles-ci, le ratio augmentera<br />

encore : nous aurons doublé les<br />

infrastructures en service par rapport à<br />

2012 et produirons cinq fois plus d’énergie<br />

verte », poursuit Paul Zeimet.<br />

Selon l’administrateur délégué, cet essor<br />

est attribuable à une équipe qui n’a cessé<br />

de se professionnaliser. Constituée d’ingénieurs<br />

de SEO et d’Enovos, les deux<br />

actionnaires de Soler, celle-ci est particulièrement<br />

sensible à la cause environnementale<br />

et s’investit pour porter différents<br />

messages auprès des communes<br />

et de leurs habitants. « Nos ingénieurs<br />

savent trouver les mots pour expliquer<br />

la technique éolienne, même aux personnes<br />

quelque peu réticentes », considère<br />

Paul Zeimet. Une qualité non-négligeable<br />

pour l’entreprise qui met un<br />

point d’honneur à offrir la possibilité aux<br />

communes et aux citoyens de participer<br />

à ses parcs, chacun pouvant en devenir<br />

actionnaire.<br />

Paul Zeimet<br />

© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong>


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

Ouvrir à la participation<br />

Ainsi, en 2022, la société a ouvert le capital<br />

de son parc de Garnich, au sud, et de<br />

Windpower, à l’est. Aujourd’hui, les deux<br />

parcs comptent ensemble près de 125<br />

actionnaires. Pour promouvoir la participation<br />

des communes et du public, Soler<br />

multiplie les rencontres avec ceux-ci. En<br />

septembre dernier, elle a organisé le premier<br />

« Soler Energy Afterwork » auquel<br />

elle a convié les responsables politiques<br />

de différentes communes pour dialoguer<br />

avec eux sur la thématique de l’énergie<br />

éolienne au <strong>Luxembourg</strong>. Des représentants<br />

d'Enercon, fabricant d’éoliennes,<br />

s'y sont également retrouvés pour présenter<br />

en avant-première une nouvelle<br />

génération d’éolienne capable de produire<br />

près de deux fois plus d’énergie<br />

que les modèles actuels. Quelques jours<br />

plus tard, Soler a également participé à<br />

la journée Portes Ouvertes <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Petits et grands curieux ont pu se rassembler<br />

au pied d’une éolienne d’Eschsur-Sûre<br />

et bénéficier d’explications et<br />

d’ateliers animés par les ingénieurs de<br />

l’entreprise.<br />

Le souci de la nature<br />

« Ces rencontres nous ont permis de rappeler<br />

au grand public que la crise énergétique<br />

actuelle ne nous autorise pas à construire<br />

n’importe quoi n’importe où », affirme Guy<br />

Uhres. En effet, chaque projet nécessite la<br />

réalisation d’études environnementales et,<br />

s’il peut être mené à bien, la mise en place<br />

de mesures compensatoires et d’atténuation.<br />

« Par exemple, les installations doivent<br />

être mises à l’arrêt à certains moments<br />

spécifiques : en période de nidation ou de<br />

chasse pour les rapaces ou les chauves-souris<br />

notamment. Cette année-ci, ces arrêts<br />

ont généré une perte d’à peu près 2% de la<br />

production d’électricité. Mais, en contrepartie,<br />

nous apprenons beaucoup du monitoring<br />

que nous avons mis en place. Depuis<br />

2017, nous avons équipé une dizaine<br />

de milans royaux et de milans noirs d’une<br />

balise GPS. Nous connaissons désormais<br />

très bien leurs habitudes de chasse, de migration<br />

et de reproduction. Nous avons pu<br />

constater qu’ils n’étaient pas gênés par les<br />

éoliennes : non seulement ils évitent le périmètre<br />

du rotor lorsqu’ils chassent, mais ils<br />

regagnent les mêmes nids d’année en année<br />

», ajoute le responsable des énergies<br />

renouvelables.<br />

Repenser notre structure<br />

et notre fonctionnement afin<br />

de prendre encore plus<br />

de vitesse<br />

Toutefois, il est fréquent que Soler doive<br />

renoncer à l’exploitation de certains sites<br />

bien exposés aux vents en raison de leur<br />

trop grande proximité avec les nids de<br />

certaines espèces. Mais les dernières<br />

avancées technologiques permettront<br />

peut-être de contourner le problème.<br />

L’entreprise mène d’ailleurs un projet<br />

pilote dans la commune de la Vallée de<br />

l’Ernz. « Nous avons obtenu l’autorisation<br />

«protection de la nature» pour installer<br />

une éolienne sur un site quelque<br />

peu critique à condition de l’équiper de<br />

caméras qui détectent les grands oiseaux<br />

et de la mettre à l’arrêt automatiquement<br />

à l’approche d’un de ceux-ci. Si les résultats<br />

sont concluants, nous pourrons espérer<br />

reprendre certains projets que nous<br />

avions abandonnés », détaille Guy Uhres.<br />

Des objectifs ambitieux<br />

Ces bonds technologiques devraient permettre<br />

d’augmenter considérablement<br />

la puissance installée. Toujours rivée aux<br />

objectifs définis par le gouvernement,<br />

Soler pense d’ailleurs atteindre le but fixé<br />

pour 2030 en 2025. Quant à l’ambitieux<br />

objectif de 2040, elle devrait pouvoir y<br />

contribuer très largement grâce aux éoliennes<br />

de nouvelle génération qu’elle<br />

pourra installer d’ici quelques années. 60<br />

de ces turbines – en mesure de produire<br />

en moyenne 20 GWh par an – suffiront<br />

pour y parvenir alors que, il y a 20 ans,<br />

plus de 1.000 auraient été nécessaires !<br />

« Ces ambitions nous amènent à repenser<br />

notre structure et notre fonctionnement<br />

afin de prendre encore plus de vitesse.<br />

Nous avons le vent dans le dos pour élargir<br />

notre portfolio. Si nous misons beaucoup<br />

sur le repowering au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

nous envisageons aussi la création de<br />

nouveaux parcs, que ce soit au sein des<br />

frontières nationales ou dans la Grande<br />

Région », conclut Paul Zeimet.<br />

20 millions<br />

de kWh/an, production moyenne de la<br />

prochaine génération d’éoliennes<br />

Soler S.A.<br />

2, rue Pierre d’Aspelt<br />

L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.soler.lu<br />

Guy Uhres


LUXEMBOURG<br />

76<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Agence Kapture<br />

Dans un contexte de crise climatique,<br />

alors que la pénurie de gaz menace<br />

suite au conflit russo-ukrainien, repenser<br />

les modes d’approvisionnement et<br />

de consommation énergétiques de nos<br />

habitations est urgent. Le secteur de la<br />

construction se réinvente, comme nous<br />

le confirme Paul Kauten, administrateur<br />

délégué d’Energiepark, spécialisée<br />

dans l’utilisation rationnelle de l’énergie<br />

des bâtiments.<br />

Qu’est-ce qu’un quartier au « design<br />

énergétique intelligent » ?<br />

C’est un ensemble d’habitations affichant<br />

une efficacité énergétique optimale,<br />

grâce à un approvisionnement<br />

en ressources renouvelables, mais aussi<br />

locales, ainsi qu’une infrastructure de<br />

transport et de consommation de l’énergie<br />

plus performante.<br />

C’est une approche intégrée et innovante,<br />

aussi bien sur le volet énergétique<br />

que sur celui du financement, de l’exploitation<br />

et de la gestion.<br />

« L’EFFICACITÉ<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

DES QUARTIERS<br />

N’EST PLUS<br />

UNE OPTION<br />

AU GRAND-DUCHÉ »<br />

Energipark Réiden S.A.<br />

Paul Kauten<br />

Cela passe entre autres par le recyclage<br />

des énergies traditionnellement perdues.<br />

Prenons un exemple concret : l’air chaud<br />

qui sort des tuyaux d’un système de climatisation<br />

(d’un immeuble ou d’un système<br />

informatique) peut être récupéré<br />

pour réchauffer une partie du bâtiment.<br />

C’est d’autant plus important que cette<br />

déperdition de chaleur, si elle n’est pas<br />

récupérée, vient réchauffer notre climat.<br />

Dans ces habitations, l’approvisionnement<br />

énergétique est 100% électrique,<br />

que ce soit pour le chauffage ou la climatisation,<br />

comme pour les besoins<br />

résidentiels classiques : l’éclairage ou le<br />

courant électrique disponible pour les<br />

commodités du quotidien. La mobilité<br />

électrique, la recharge des véhicules hybrides<br />

et électriques donc, est d’ailleurs<br />

elle aussi intégrée à ce concept de design<br />

énergétique intelligent.<br />

Qu’est-ce que cela change du point de<br />

vue de la conception ?<br />

Dans la plupart des développements<br />

immobiliers, on conçoit d’abord la partie<br />

foncière et urbanistique pour étudier ensuite<br />

l'optimisation du plan énergétique.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

77<br />

Au contraire, pour la création d’un quartier<br />

au design énergétique intelligent,<br />

cette dimension est intégrée dès la phase<br />

de conception.<br />

Cela implique donc de déterminer très en<br />

amont les ressources locales disponibles,<br />

de prévoir des sondages géothermiques,<br />

ou bien d’analyser la couverture possible<br />

de panneaux photovoltaïques, par<br />

exemple. En somme, il faut totalement<br />

anticiper quelles seront les infrastructures<br />

nécessaires pour atteindre le parfait<br />

fonctionnement du concept énergétique<br />

que l’on souhaite mettre en place. C’est<br />

pourquoi un cadastrage méthodologique<br />

et systématique est également indispensable.<br />

Ce dernier nous permet de réaliser<br />

des simulations très réalistes des surfaces<br />

à réchauffer ou à refroidir au sein d’un<br />

bâtiment pour chaque période de l’année<br />

et chaque moment d’une journée.<br />

Quelles contraintes cela peut-il poser ?<br />

Aujourd’hui, et c’est d’autant plus vrai en<br />

milieu urbain, la place est assez limitée.<br />

C’est une contrainte forte, notamment<br />

en ce qui concerne les dispositifs de stockage<br />

de l’énergie. Il existe des solutions,<br />

l’installation en souterrain notamment,<br />

mais elles doivent à nouveau être anticipées.<br />

Cela ne veut pas dire que la mise<br />

en place d’un concept énergétique intelligent<br />

ne peut pas aussi s’appliquer à des<br />

quartiers déjà existants, mais dans ce cas<br />

tout un volet « assainissement énergétique<br />

» doit entre autres être intégré.<br />

Où en est-on au <strong>Luxembourg</strong> dans le développement<br />

de ces éco-quartiers ?<br />

de canicule que nous avons traversés cet<br />

été ont également montré l’urgence de<br />

changer nos paradigmes énergétiques.<br />

Pouvez-vous nous présenter la société<br />

Energiepark ?<br />

Energiepark a été fondée en 1999. C’est<br />

au départ une initiative citoyenne, lancée<br />

par environ 130 actionnaires du<br />

pays qui cherchaient à investir dans un<br />

projet durable et éthique. D’abord financeurs<br />

et exploitants de centres de<br />

production d’énergies renouvelables,<br />

nous avons assez vite proposé des services<br />

de consultance. Nous sommes<br />

spécialisés dans la gestion, la récupération<br />

et l’utilisation rationnelle de l’énergie.<br />

Nos clients sont des institutionnels,<br />

des professionnels ou des particuliers<br />

auxquels nous fournissons conseils,<br />

outils et solutions intégrées pour une<br />

gestion et une utilisation efficace de<br />

l’énergie. Ces dix dernières années, nous<br />

avons développé beaucoup de concepts<br />

énergétiques avec cadastre solaire pour<br />

des communes. Nous nous concentrons<br />

actuellement sur l’autoconsommation<br />

d’électricité renouvelable et la création<br />

de communautés énergétiques.<br />

Nous fournissons<br />

à nos clients concepts,<br />

outils et solutions intégrées<br />

pour une approche 100%<br />

renouvelable et une utilisation<br />

efficace de leur énergie<br />

aussi une fois les travaux terminés pour<br />

la gestion opérationnelle. Nous veillons<br />

aussi particulièrement à ce que l’aspect<br />

financier d’un projet soit parfaitement<br />

viable sur le long terme et que la source<br />

de financement provienne des occupants<br />

locaux. Cela permet de mettre en place<br />

ce que l’on nomme une « communauté<br />

énergétique », qui organise son propre<br />

fonctionnement vis-à-vis de l’énergie<br />

qu’elle produit et dont elle bénéficie directement.<br />

Et demain ? Quels projets et axes<br />

de développement s’annoncent pour<br />

Energiepark ?<br />

Nous ajoutons des offres de services liées<br />

à la gestion de l’énergie pour que celleci<br />

soit la plus simple et confortable possible<br />

pour les occupants. La gestion ne<br />

doit pas être source de complexité, nous<br />

sommes là pour en assurer le parfait<br />

fonctionnement.<br />

Nous travaillons également à améliorer<br />

la dimension prévisionnelle de la production<br />

et de la consommation d’énergie<br />

pour concevoir des solutions toujours<br />

plus précises et adaptées.<br />

Enfin, nous souhaitons à l’avenir proposer<br />

des packages énergétiques, toujours<br />

pour simplifier la gestion de l’énergie des<br />

propriétaires au sein d’un bâtiment.<br />

On peut clairement dire que la situation<br />

a nettement progressé : l’efficacité énergétique<br />

n’est aujourd’hui plus une option<br />

au Grand-Duché. La législation impose<br />

au secteur de la construction certaines<br />

normes qui vont dans le bon sens.<br />

Plus récemment, les événements tragiques<br />

en Ukraine et la crise des prix du<br />

gaz qui en découle n’ont fait que renforcer<br />

cette prise de conscience. L’indépendance<br />

énergétique via une production<br />

locale en électricité est un enjeu majeur<br />

pour le <strong>Luxembourg</strong> comme pour<br />

les autres États. De façon plus globale<br />

encore, la crise climatique et les épisodes<br />

J’aimerais souligner que l’innovation est<br />

au cœur de notre ADN, c’est une valeur<br />

clé que partagent nos quatorze salariés,<br />

des collaborateurs très investis sans qui<br />

rien ne serait possible.<br />

Comment accompagnez-vous vos différents<br />

clients ?<br />

Nous sommes présents en amont du<br />

projet lors de sa conception, au moment<br />

de la construction en supervision, mais<br />

Energipark Réiden S.A.<br />

6, Jos Seylerstrooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.energiepark.lu


LUXEMBOURG<br />

78<br />

UNE ORGANISATION<br />

D’ÉVÉNEMENTS<br />

PLUS RESPECTUEUSE<br />

DE L’ENVIRONNEMENT<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

SuperDrecksKëscht<br />

Il ne se passe pas un week-end au<br />

Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> sans<br />

qu’une fête de village, un festival, un événement<br />

sportif ou culturel n’aient lieu.<br />

Cette dynamique, essentielle à la qualité<br />

de vie des habitants, existe surtout grâce<br />

à l’implication de nombreuses associations<br />

et de leurs bénévoles qui se transforment,<br />

le temps d’un week-end ou<br />

d’une soirée, en organisateurs d’événement.<br />

De nombreux visiteurs sont alors<br />

attendus : ils se déplacent, se restaurent<br />

et produisent inévitablement des déchets.<br />

De l’énergie est aussi utilisée pour<br />

cuisiner, chauffer ou éclairer les lieux.<br />

Tout événement a donc un impact sur<br />

l’environnement, le climat et la communauté<br />

locale. Romaine Stracks, coordinatrice<br />

adjointe pour les projets d'innovation<br />

et conseillère pour entreprises<br />

à la SuperDrecksKëscht, nous présente<br />

le projet « Green Events ».<br />

Pour quelles raisons le projet « Green<br />

Events » a-t-il été lancé ?<br />

Initié par le ministère de l'Environnement,<br />

du Climat et du Développement<br />

durable, « Green Events » a pour objectif<br />

de réduire l'empreinte écologique des<br />

événements mis en place au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Il promeut ainsi le respect de<br />

l'environnement où se déroule les manifestations<br />

en informant, sensibilisant<br />

et accompagnant les organisateurs<br />

désireux de s'investir dans cette démarche.<br />

L’Oekozenter Pafendall asbl et la<br />

SuperDrecksKëscht sont chargées de<br />

la coordination du projet et du conseil<br />

aux organisateurs.<br />

Quels sont les accompagnements<br />

qu’offrent ces deux entités ?<br />

Nous proposons différentes possibilités<br />

dans le cadre du projet, via le site internet<br />

www.greenevents.lu par exemple.<br />

Celui-ci se présente sous la forme d'une<br />

infothèque dans laquelle se trouvent<br />

des informations et des conseils sur<br />

huit thèmes différents et importants<br />

pour la planification d'un événement<br />

comme la communication et le marketing,<br />

l’alimentation et les boissons, les<br />

déchets, l’eau et les sanitaires, etc.<br />

De plus, si ces informations ne sont pas<br />

suffisantes, l'organisateur peut volontiers<br />

contacter l'Oekozenter Pafendall<br />

ou la SuperDrecksKëscht pour obtenir<br />

des conseils personnalisés. Une<br />

autre option consiste à organiser une<br />

séance d’information interactive pour<br />

les clubs. Par ailleurs, un événement<br />

peut également être certifié par le logo<br />

«Green Events» afin de montrer aux visiteurs<br />

l’engagement des organisateurs<br />

en faveur du développement durable.<br />

Comment obtenir cette certification ?<br />

Pour soutenir les organisateurs qui<br />

s'engagent dans une démarche durable,<br />

la SuperDrecksKëscht décerne les logos<br />

« Green Events » et « Mir engagéieren


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

79<br />

© SuperDrecksKëscht<br />

En résumé :<br />

1. Prise de contact<br />

Avec les conseillères de l’Oekozenter<br />

Pafendall et/ou de la<br />

SuperDrecksKëscht au minimum<br />

trois mois avant l’événement.<br />

emweltberodung@oeko.lu<br />

Tél. : 43 90 30 22 / 43 90 30 44<br />

romaine.stracks @sdk.lu<br />

Tél. : 48 82 16 238<br />

2. Accompagnement individualisé<br />

3. Évaluation de la checklist<br />

« Green Events »<br />

4. Obtention du logo « Green<br />

Events » ou « Mir engageieren eis »<br />

5. Feedback après l’événement<br />

eis » aux événements écoresponsables.<br />

Ceux-ci peuvent être attribués à tous<br />

types de manifestations culturelles,<br />

musicales, festives, ou sportives : une<br />

course, une kermesse, un marché de<br />

Noël ou un festival de musique.<br />

Pour obtenir l'un des deux logos, l'organisateur<br />

doit remplir une checklist.<br />

Celle-ci se compose de différents critères<br />

répartis dans les huit thématiques<br />

clés. Nous distinguons encore une fois<br />

les critères obligatoires des facultatifs.<br />

Si l'organisateur parvient à mettre en<br />

œuvre toutes les conditions obligatoires<br />

s’appliquant à son événement,<br />

il obtient le logo « Green Events ». S’il<br />

n’y parvient pas mais qu’il remplit<br />

au moins la moitié de l'ensemble des<br />

critères, il obtient alors le logo « Mir<br />

engagieren eis ».<br />

Peut-on recevoir une aide financière ?<br />

« Green Events » a pour objectif<br />

d’améliorer l’empreinte écologique<br />

des événements organisés<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

En cas d’obtention de la certification<br />

« Green Events », tous les organisateurs,<br />

à l’exception des entreprises, peuvent<br />

demander un subside au ministère<br />

de l’Environnement, du Climat et du<br />

Développement durable. Ce dernier<br />

ainsi que l’Oekozenter Pafendall et la<br />

SuperDrecksKëscht se réservent le droit<br />

de se rendre sur place lors de l’événement<br />

pour se rendre compte du respect<br />

des critères.<br />

SuperDrecksKëscht<br />

Zone Industrielle Piret<br />

L-7737 Colmar-Berg<br />

www.sdk.lu


80<br />

INTERNATIONAL<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

LES INNOVATIONS<br />

POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

Ces dernières années, la transition énergétique s’est fortement accélérée sous l’impulsion des innovations<br />

technologiques, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, comme<br />

le montrent les récents développements de la recherche en matière de production d’hydrogène, de batteries durables<br />

à base de coquilles de crabe, de sel ou encore de sable. Même si toutes ces innovations ne se sont pas encore<br />

largement diffusées dans notre société, elles nous permettent néanmoins d’envisager dans un avenir proche<br />

un monde plus sobre, affichant une moindre empreinte carbone.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

81<br />

La recherche et l’innovation constituent<br />

des éléments essentiels pour soutenir<br />

la transition écologique et énergétique<br />

(TEE) qui sera sans nul doute l’un des plus<br />

grands défis de ce siècle. Compte tenu des<br />

nombreuses difficultés à surmonter, les<br />

innovations industrielles de rupture sont<br />

plus que jamais nécessaires pour accélérer<br />

la TEE et nous aider ainsi à préserver<br />

notre planète et l’avenir de nos enfants.<br />

Transformer l’hydrogène en poudre<br />

Parmi les dernières innovations de rupture,<br />

notons par exemple la transformation<br />

de l'hydrogène en poudre grâce<br />

à un procédé mécanochimique. Cette<br />

technologie mise au point par des chercheurs<br />

de l’Université australienne de<br />

Deakin constituerait une avancée majeure<br />

pour la filière. En effet, l’hydrogène<br />

est un gaz très volatile qui s’enflamme et<br />

explose facilement en présence d’oxygène,<br />

ce qui constitue le frein principal<br />

à son développement. Une telle technologie<br />

permettrait donc de lever l'un des<br />

plus grands obstacles à son adoption<br />

généralisée, en particulier dans le domaine<br />

de la mobilité propre : véhicules à<br />

pile à combustible, bus pour le transport<br />

collectif de personnes, camions de marchandises,<br />

locomotives pour les réseaux<br />

ferroviaires ou encore avions de tourisme<br />

par exemple. Cerise sur le gâteau : cette<br />

méthode mécanochimique permettant<br />

de transformer l’hydrogène en poudre<br />

serait peu couteuse à réaliser. Toutefois,<br />

d’après les experts, il faudra sans doute<br />

attendre plusieurs années avant d’envisager<br />

le développement d’un processus<br />

de production industrielle de ce nouveau<br />

procédé révolutionnaire.<br />

Du déchet à l’hydrogène vert<br />

Toujours dans le domaine de l’hydrogène,<br />

Trifyl, un établissement public<br />

français spécialisé dans le recyclage, a<br />

mis au point un procédé de production<br />

de l’hydrogène durable, à partir de la valorisation<br />

des déchets ménagers. Dans la<br />

même logique, Trifyl expérimente également<br />

dans la station d’épuration de<br />

Hyères, située dans le sud de la France,<br />

un autre procédé de production à partir<br />

des eaux usées. Dans les deux cas, il s’agit<br />

d’une alternative à la production d’hydrogène<br />

vert à partir du processus d'électrolyse<br />

de l'eau réalisé à partir d'électricité<br />

renouvelable. En effet, il faut savoir<br />

qu’actuellement, l’hydrogène est issu<br />

à 95 % de la transformation d’énergies<br />

fossiles, principalement de gaz naturel,<br />

d’après une étude publiée par IFP Énergies<br />

nouvelles.<br />

Les innovations industrielles<br />

de rupture sont plus que jamais<br />

nécessaires pour accélérer<br />

la transition écologique<br />

et énergétique<br />

Batterie à sable<br />

Autre innovation récente mise au point<br />

cette fois par la startup finlandaise Polar<br />

Night Energy : une batterie à sable<br />

capable de stocker l’énergie thermique.<br />

Pour démontrer l’efficacité de ce nouveau<br />

procédé, son équipe d’ingénieurs a<br />

construit un réservoir en acier, d’environ<br />

4 m de large et 7 m de haut, rempli de<br />

sable, capable de stocker une quantité de<br />

8 MWh d’énergie, pour une puissance nominale<br />

de 100 kW ; le sable étant chauffé<br />

à environ 500-600°C. Et lorsque le besoin<br />

s’en fait sentir, l’énergie thermique ainsi<br />

stockée peut être restituée sous forme<br />

de chaleur avec une perte minimale, y<br />

compris pour une durée de stockage de<br />

longue durée d’après les informations<br />

communiquées par Polar Night Energy.<br />

Compte tenu de son faible coût d’exploitation,<br />

ce dispositif est d’ores et déjà<br />

utilisé en Finlande, notamment pour alimenter<br />

le réseau de chauffage urbain de<br />

la ville de Kankaanpää, comptant environ<br />

11.000 habitants. Reste à savoir si ce<br />

dispositif peut être utilisé à plus grande<br />

échelle pour des métropoles.<br />

À base de crabes<br />

Toujours dans le domaine des batteries,<br />

des chercheurs de l’Université du Maryland<br />

aux États-Unis ont réussi à fabriquer<br />

un accumulateur électrique biodégradable.<br />

Il faut dire que ce système de stockage<br />

utilise un électrolyte – permettant le<br />

passage du courant électrique par déplacement<br />

d’ions – fabriqué à partir de chitine,<br />

une substance organique que l’on<br />

retrouve dans les coquilles de certains<br />

crustacés, comme le crabe. Pourtant, cela<br />

ne semble pas affecter ses performances.<br />

En effet, d’après ses promoteurs, après<br />

1.000 cycles de recharge/décharge, cet<br />

accumulateur durable aurait conservé<br />

près de 99,7% de sa capacité initiale ; des<br />

chiffres comparables à de nombreuses<br />

batteries existantes mais polluantes.<br />

Autre avantage de cette découverte : elle<br />

ne présente aucun risque de surchauffe<br />

et d’explosion. Bien évidemment, l’équipe<br />

de recherche ne compte pas en rester là et<br />

va continuer d'améliorer son produit afin<br />

de contribuer au perfectionnement des<br />

solutions de stockage d’énergie actuelles.<br />

Et de sel fondu<br />

C’est d’ailleurs dans cette logique que<br />

d’autres chercheurs américains, travaillant<br />

pour le Pacific Northwest National<br />

Laboratory, ont mis au point une batterie<br />

à sel fondu permettant de conserver<br />

de l’électricité pendant de nombreux<br />

mois. Il s’agit là encore d’une innovation<br />

qui pourrait se révéler particulièrement<br />

utile à l’heure où le stockage des énergies<br />

renouvelables reste l’une des clés de<br />

la réussite de la transition énergétique.<br />

Seul inconvénient : cette batterie doit<br />

être chauffée à une température de 180°C<br />

pour fonctionner, et, une fois chargée,<br />

doit être refroidie pour que l'électrolyte<br />

se solidifie et bloque le mouvement des<br />

ions. Il suffit ensuite de la chauffer de<br />

nouveau pour pouvoir récupérer l'énergie<br />

emmagasinée. La batterie testée par<br />

ces scientifiques a été capable de restituer<br />

92% de sa charge après une période<br />

de douze semaines de stockage.<br />

Les innovations ne manquent pas dans<br />

le domaine de la transition énergétique.<br />

Et même si certaines d’entre elles ne seront<br />

sans doute pas développées à une<br />

échelle industrielle, il n’en reste pas<br />

moins que toutes les pistes conduisant<br />

à préserver notre environnement pour<br />

les générations futures doivent être<br />

explorées.<br />

Par R. Thomas


Kommunikatioun & Marketing<br />

82<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Maacht Ären Event méi nohalteg mat<br />

Mir riichten eis un Veräiner, Gemengen, Gemenge Syndicaten, Verbänn,<br />

Club, regional Tourismusbüroen, Naturparken avm.<br />

Dekoratioun & Material<br />

Mobilitéit<br />

Iessen & Gedrénks<br />

Ekologescht Engagement<br />

Offall<br />

Waasser & Sanitär<br />

Energie<br />

www.greenevents.lu<br />

Eng Initiativ vum<br />

An Zesummenaarbecht vum


LABORATOIRE<br />

SOCIAL<br />

© Good Clothes Fair Pay<br />

Fairtrade Lëtzebuerg soutient l’initiative citoyenne européenne « Good Clothes Fair Pay ».<br />

Celle-ci vise à sensibiliser la population aux conditions de travail de ceux qui fabriquent<br />

6.<br />

nos vêtements. Bien souvent, leur salaire ne leur permet même pas de subvenir<br />

à leurs besoins vitaux. Pour changer les choses, une pétition a été ouverte afin<br />

que l’Union européenne mette en place un cadre législatif obligeant les grosses entreprises<br />

de prêt-à-porter à respecter les droits humains de leurs employés du monde entier.


84<br />

LUXEMBOURG<br />

UNE LUTTE<br />

SOLIDAIRE<br />

CONTRE<br />

L’EXCLUSION<br />

SOCIALE<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

AIS<br />

Gilles Hempel


LABORATOIRE SOCIAL<br />

85<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />

Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />

sociale par le logement. Créée<br />

en 2009, elle agit principalement dans<br />

la gestion locative sociale (GLS) et fait<br />

le lien entre les propriétaires désireux<br />

de louer leurs biens et les ménages les<br />

plus modestes ou en difficulté pour se<br />

loger sur le premier marché immobilier<br />

luxembourgeois. Gilles Hempel, directeur<br />

de la FAL, nous en dit plus et présente<br />

trois « Success Stories » relatives<br />

aux diverses missions menées par l’AIS.<br />

Aux origines de la gestion locative<br />

sociale<br />

Les origines de l’AIS remontent au tournant<br />

du millénaire alors que les logements<br />

sociaux n’existaient quasiment<br />

pas au <strong>Luxembourg</strong> contrairement à ce<br />

qui se faisait chez son voisin français. Il<br />

devenait de plus en plus difficile pour<br />

les personnes à revenus modestes de se<br />

loger sur le marché immobilier national.<br />

Ainsi, durant toute une décennie,<br />

des travailleurs sociaux ont élaboré des<br />

plateformes pour discuter de la création<br />

d’une agence immobilière sociale<br />

au Grand-Duché. « Grâce à ce système,<br />

ceux-ci peuvent se concentrer sur leur<br />

cœur de métier tandis que l’agence s’occupe<br />

du volet logement. Ce dernier est<br />

primordial mais n’est pas une fin en soi,<br />

c’est un moyen pour favoriser l’inclusion<br />

sociale », indique Gilles Hempel, le directeur<br />

de l’AIS.<br />

l’encadrement lié au projet de logement.<br />

Quant à l’accompagnement social, il est<br />

généralement assuré par un organisme<br />

externe qui offre un service sur-mesure.<br />

Et quand bien même un bénéficiaire ne<br />

dispose pas d’un accompagnement externe,<br />

il sera toujours suivi par notre service<br />

interne en dernier recours. Nous ne<br />

laissons personne à la rue », précise Gilles<br />

Hempel.<br />

Contribuer à la mise en œuvre<br />

d’une société plus équitable<br />

et juste en matière de logement<br />

pour les personnes<br />

à revenus modestes<br />

L’AIS est à ce jour considérée comme<br />

pionnière, mais aussi actrice de la gestion<br />

locative sociale au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

« En tant que Fondation, l’idée n’était pas<br />

d’avoir un maximum de parts de marché,<br />

mais de promouvoir une idée et de la développer.<br />

Fort du succès de l’AIS, l’État<br />

a généralisé le principe de gestion locative<br />

sociale pour mobiliser les logements<br />

inoccupés. Environ 1.100 sont ainsi<br />

concernés par le marché de la GLS, dont<br />

plus d’un tiers est aujourd’hui géré par<br />

notre institution », déclare le directeur.<br />

Un mécanisme solidaire<br />

« Nous nous positionnons comme un<br />

partenaire fiable vis-à-vis de l’État, des<br />

communes dans leurs missions relatives<br />

au Pacte Logement 2.0 – puisqu’elles<br />

sont incitées à créer des habitations à<br />

prix abordable –, des propriétaires, des<br />

bénéficiaires et des services sociaux qui<br />

gravitent autour de nous », ajoute Gilles<br />

Hempel.<br />

L’AIS s’engage à prendre soin des biens<br />

mis en location par leurs propriétaires,<br />

à leur assurer le paiement des loyers et<br />

à leur garantir la disponibilité des logements<br />

lorsqu’ils souhaitent les récupérer.<br />

Pour eux, c’est une manière de contribuer<br />

à la mise en œuvre d’une société<br />

plus équitable et juste en matière de logement<br />

pour les personnes à revenus<br />

modestes.<br />

« Depuis 2009, nous avons permis à 1.150<br />

ménages d’obtenir un toit. Bien accompagné<br />

et encadré par nous et nos partenaires,<br />

plus de la moitié d’entre eux nous<br />

ont déjà quittés pour accéder au premier<br />

marché immobilier et parmi eux, 10%<br />

sont même devenus propriétaires de leur<br />

bien », précise le directeur. L’AIS n’est<br />

autre que le lien qui unit les propriétaires<br />

et les bénéficiaires.<br />

La Fondation s’est enfin lancée dans la<br />

promotion immobilière en 2019 avec<br />

Abitatio et a déjà réalisé 29 logements<br />

abordables.<br />

Née en 2009 d’une nécessité sociale,<br />

l’agence a pour objectif de louer des logements<br />

inoccupés en mettant ces biens<br />

à disposition des habitants aux revenus<br />

modestes. Ce travail de longue haleine<br />

porte aujourd’hui ses fruits puisque<br />

l’AIS gère actuellement un parc de 630<br />

logements, dont environ deux tiers dans<br />

le cadre de la GLS. L’accompagnement<br />

social des bénéficiaires fait partie des<br />

objectifs de l’agence : « nos demandeurs<br />

rencontrent très souvent des problèmes<br />

divers qui dépassent leur seule détresse<br />

sur le marché de l’immobilier tels que<br />

l’endettement, des soucis de santé, etc.<br />

Ces derniers ont une influence inévitable<br />

sur le logement, le bien-être ou la vie en<br />

général de la personne suivie. À l’AIS,<br />

nous nous occupons principalement de<br />

35%<br />

des logements<br />

en gestion locative<br />

sociale au <strong>Luxembourg</strong><br />

sont gérés par l’AIS


86<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

TROIS « SUCCESS STORIES »<br />

Un accompagnement personnalisé<br />

La famille Lopes*, un jeune couple<br />

(26 et 24 ans) avec un enfant à charge,<br />

s’est vue attribuer un appartement<br />

par l’intermédiaire de l’AIS en décembre<br />

2018. Avant, la famille habitait<br />

dans un logement insalubre.<br />

Monsieur travaillait à l’époque dans<br />

le cadre d’un contrat de travail à durée<br />

déterminée en tant qu’opérateur<br />

de montage et Madame était sans<br />

emploi. Elle suivait un cours de français<br />

pour débutants.<br />

L’attribution d’un logement AIS a permis<br />

au couple de stabiliser sa situation<br />

financière en remboursant ses dettes et<br />

en mettant chaque mois de l’argent sur<br />

leur compte épargne. Au bout d’une<br />

année, Monsieur a signé un contrat de<br />

travail à temps plein et à durée indéterminée,<br />

moyennant plusieurs formations<br />

qu’il avait suivies lors du parcours<br />

AIS. Madame a fait de bons progrès au<br />

niveau linguistiques et a trouvé un travail<br />

à durée déterminée au bout d’une<br />

année qui s’est transformé en CDI 40h/<br />

semaine par la suite.<br />

À la fin de son parcours AIS, la famille<br />

a pu réaliser son projet d’acquisition.<br />

Elle est devenue propriétaire d’une<br />

maison au nord du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Se stabiliser pour mieux rebondir<br />

Sandy* a été logée à l’AIS le 15 mai 2016<br />

avec ses deux garçons de 13 et 8 ans. Elle<br />

travaillait déjà en CDI à temps plein et<br />

était hébergée par la famille qui devait<br />

être expulsée prochainement.<br />

La jeune femme venait d’introduire un<br />

plan de surendettement car elle avait<br />

près de 65.000 euros de dettes qu’elle devait<br />

rembourser avant décembre 2020.<br />

Le plan de redressement a été remboursé<br />

anticipativement en juillet<br />

2020. Par ailleurs, Sandy avait suffisamment<br />

épargné au cours de son<br />

contrat de mise à disposition AIS, au<br />

point qu’elle pouvait acheter un bien<br />

subventionné. Elle a cherché pendant<br />

un an un appartement correspondant<br />

à son budget et dans la région proche<br />

de son emploi. En novembre 2021,<br />

elle a pu signer un compromis de<br />

vente pour un appartement de deux<br />

chambres à coucher de la SNHBM. La<br />

livraison du logement est prévue pour<br />

septembre 2024.<br />

Son fils ainé a pu terminer ses études et<br />

s’est engagé dans l’armée pour quatre<br />

années depuis septembre 2021. Le cadet<br />

est en 6 e classique et poursuit sa<br />

scolarité.<br />

Un levier d’intégration<br />

Pietro* est arrivé au <strong>Luxembourg</strong> en<br />

2018. Il est venu seul, alors qu’il avait<br />

une épouse et deux enfants âgés de<br />

13 et 8 ans. Sa famille était restée<br />

dans son pays d’origine le temps<br />

que qu’il puisse trouver une stabilité<br />

professionnelle.<br />

Le projet de Pietro était d’obtenir un<br />

CDI et de trouver un logement afin que<br />

sa famille puisse le rejoindre. Pietro était<br />

jusqu’alors hébergé dans un foyer pour<br />

sans-abris. L’AIS lui a attribué un studio<br />

en date du 15 avril 2019. Deux mois plus<br />

tard, il signait un CDI 20h/semaine.<br />

Son épouse et ses deux enfants ont ainsi<br />

pu le rejoindre en juillet et toute la famille<br />

a été relogée le mois suivant dans<br />

un appartement avec deux chambres à<br />

coucher.<br />

Le projet principal du couple était<br />

d’avoir deux contrats de travail fixes.<br />

Fin 2019, il disposait de deux CDI et les<br />

enfants s’étaient bien intégrés à l’école.<br />

La famille souhaitait épargner le plus<br />

possible pour pouvoir se reloger sur le<br />

marché privé.<br />

Mot de la fin de cette histoire : Pietro et<br />

sa famille ont résilié le contrat de mise<br />

à disposition avec l’AIS le 31 mai 2022<br />

puisqu’ils sont désormais propriétaires<br />

d’un appartement de deux chambres<br />

dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

*les noms ont été modifiés<br />

630<br />

logements en gestion<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202B, rue de Hamm<br />

L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondation-logement.lu


LABORATOIRE SOCIAL<br />

87<br />

BRÈVES<br />

© on.perfekt<br />

« Being unique is better than being perfect »<br />

Au mois de septembre, le Nordstrooss Shopping Mile de Marnach,<br />

dans le nord du pays, a accueilli une nouvelle enseigne<br />

un peu particulière : une épicerie gérée par la coopérative<br />

On.perfekt, lauréate de la première édition du Circular by Design<br />

Challenge en 2021, dont la mission est de lutter contre le<br />

gaspillage alimentaire. Pour ce faire, elle récupère les fruits et<br />

les légumes locaux jugés (à tort) comme invendables (trop gros,<br />

trop petits, difformes, ayant atteints la date de durabilité minimale,<br />

etc.) et généralement rejetés par les circuits de distribution<br />

traditionnels. Si l’association avait commencé par tester<br />

son projet en ouvrant des pop-ups stores, elle a cette fois réalisé<br />

son objectif principal d’ouvrir une boutique permanente.<br />

Cette concrétisation a été rendue possible grâce à un financement<br />

participatif lancé en début d’année. Celui-ci a permis non<br />

seulement de récolter les fonds nécessaires, mais également de<br />

créer une communauté autour du projet grâce à l’adhésion de<br />

quelque 200 membres.<br />

Source : Luxinnovation<br />

Éradiquer le sida chez les enfants d’ici 2030<br />

Selon le Rapport mondial sur le sida 2022 de l’ONUSIDA, 48%<br />

des enfants porteurs du VIH ne bénéficient pas d’un traitement<br />

adapté, alors que trois adultes sur quatre reçoivent des antirétroviraux.<br />

Inquiets de voir cette différence s’aggraver, l’ONUSIDA,<br />

l’UNICEF et l’OMS ont créé une alliance mondiale pour que, d’ici<br />

la fin de la décennie, plus aucun enfant vivant avec le VIH ne se<br />

voie refuser un traitement et pour empêcher que de nouveaux<br />

nourrissons ne soient infectés. Lors de la Conférence internationale<br />

sur le sida, Limpho Nteko, membre de l’asbl «mothers2mothers»<br />

dédiée à la prévention de ce virus et de sa transmission<br />

de la mère à l’enfant, a déclaré que «nous devons tous accélérer<br />

notre action afin de mettre fin au sida chez les enfants pour 2030.<br />

Pour réussir, nous avons besoin d’une génération de jeunes en<br />

bonne santé, correctement informés, qui puissent parler librement<br />

du VIH et obtenir les services et le soutien dont ils ont besoin<br />

pour se protéger eux et leurs enfants».<br />

Source : OMS<br />

© UNICEFUN0742959<br />

© Jeannine-Unsen<br />

L’avortement «sans regret» et en musique<br />

Il y a quelques années, Larisa Faber, une artiste roumanoluxembourgeoise,<br />

a fait l’expérience d’une interruption volontaire<br />

de grossesse (IVG). Contrairement à ce qu’elle imaginait,<br />

ce choix a généré en elle un profond soulagement. Elle<br />

réalise alors que la manière de vivre un avortement est unique<br />

pour chaque femme et que cette épreuve n’est pas toujours un<br />

traumatisme psychologique. D’ailleurs, l’artiste a confié que<br />

les quelques moments douloureux de ce parcours avaient été<br />

provoqués par le jugement du personnel médical. De ce<br />

constat est alors née l’idée de mettre en scène cette réalité.<br />

À partir d’interviews menées au <strong>Luxembourg</strong>, en Lituanie et<br />

au Royaume-Uni, Larisa Faber a monté la comédie musicale<br />

« Good Girls » dans le cadre d’Esch2022. Au cours des représentations<br />

du mois de novembre, trois performeuses ont abordé<br />

le sujet le plus sincèrement possible, avec l’émotion que cela<br />

demande mais aussi avec légèreté parce que, parfois, l’avortement<br />

peut être dédramatisé.<br />

Source : Théâtre d'Esch-sur-Alzette


LUXEMBOURG<br />

88<br />

« ACCROÎTRE L'OFFRE<br />

DE LOGEMENTS ! » :<br />

RÉFORME DE L'IMPÔT<br />

FONCIER ET À LA<br />

MOBILISATION<br />

DE TERRAINS ET<br />

DE LOGEMENTS<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Deux jours après son adoption par le<br />

gouvernement en conseil, la ministre<br />

de l'Intérieur, Taina Bofferding, le ministre<br />

du Logement, Henri Kox, et la<br />

ministre des Finances, Yuriko Backes,<br />

ont présenté le projet de loi sur l'impôt<br />

foncier, l'impôt à la mobilisation de terrains<br />

et l'impôt sur la non-occupation<br />

de logements, ainsi que le projet de loi<br />

sur le registre national des bâtiments et<br />

des logements. Ainsi, les membres du<br />

gouvernement présentent, en amont<br />

du discours sur l'état de la Nation, cette<br />

réforme attendue de longue haleine et<br />

accomplissant les objectifs de l'accord<br />

de coalition 2018-2023.<br />

Réforme de l'impôt foncier (IFON)<br />

Rappelons que l'impôt foncier en sa<br />

forme actuelle fait partie des impositions<br />

les plus anciennes au Grand-Duché et<br />

que les valeurs unitaires actuellement<br />

utilisées remontent à l'année 1941 ! Les<br />

principaux objectifs de la réforme de<br />

l'impôt foncier consistent en la suppression<br />

des inégalités générées par l'IFON<br />

actuel et la création d'un nouveau modèle<br />

d'évaluation des terrains qui sera<br />

plus objectif, transparent et équitable.<br />

L'impôt foncier réformé introduit par<br />

ailleurs une nouveauté, à savoir un<br />

abattement sur la résidence habituelle,<br />

à concurrence d'un montant fixe pour<br />

chaque contribuable. À soulever encore<br />

que l'IFON futur restera une recette communale.<br />

La ministre de l'Intérieur, Taina Bofferding,<br />

est très fière du projet : « Il s'agit<br />

d'un grand bond en avant ! Pendant des<br />

décennies, la réforme de l'impôt foncier<br />

a été annoncée : nous avons agi pour que<br />

cette réforme devienne enfin réalité ! Et<br />

je tiens à préciser que le but de cette réforme<br />

n'est pas de générer des recettes<br />

fiscales supplémentaires, mais d'éliminer<br />

les injustices fondamentales du système<br />

actuel ».<br />

Afin de permettre aux citoyens d'estimer<br />

le montant de l'impôt foncier dont ils<br />

devront s'acquitter selon la réforme envisagée,<br />

le gouvernement a mis en place<br />

un simulateur accessible à l'adresse :<br />

www.grondsteier-rechner.lu.<br />

Introduction d'un impôt à la mobilisation<br />

de terrains (IMOB)<br />

Un autre enjeu de cette réforme est la<br />

lutte contre la pénurie notoire de logements<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. À cet effet,<br />

le projet de loi introduit un impôt à la<br />

mobilisation de terrains qui a pour finalité<br />

d'inciter à la construction effective<br />

sur des terrains y consacrés. L'IMOB<br />

constitue une innovation et repose sur<br />

l'établissement d'un registre national<br />

des fonds non construits qui dresse l'inventaire<br />

de tous les terrains disponibles<br />

à la construction en vertu des plans


LABORATOIRE SOCIAL<br />

89<br />

d'aménagement général (PAG). Une<br />

distinction est faite à cet égard entre<br />

les fonds viabilisés, immédiatement<br />

constructibles, et les fonds non viabilisés,<br />

nécessitant la réalisation de travaux<br />

de voirie, d'équipements publics et collectifs<br />

préalables.<br />

© MLOG<br />

« L'impôt à la mobilisation de terrains<br />

se calculera sur la même valeur de base<br />

des terrains que l'IFON. Il est inadmissible<br />

que des propriétaires ne réalisent<br />

pas de logements sur leurs terrains alors<br />

qu'ils sont prévus à cette fin, pendant<br />

que de plus en plus de personnes, jeunes,<br />

familles, n'ont plus les moyens pour habiter<br />

au <strong>Luxembourg</strong> », souligne Taina<br />

Bofferding.<br />

Introduction d'un impôt national sur la<br />

non-occupation de logements (INOL)<br />

Par l'introduction de l'INOL, complémentaire<br />

à la réforme de l'IFON et de<br />

l'IMOB, le gouvernement entend mobiliser<br />

les logements existants non habités.<br />

La taxe communale sur les logements<br />

non-occupés, introduite en 2008 à titre<br />

facultatif dans le cadre du Pacte logement<br />

1.0, n'ayant pas porté les résultats<br />

escomptés, elle sera remplacée par un<br />

nouvel impôt national obligatoire.<br />

Un logement est considéré comme<br />

non-occupé si aucune personne physique<br />

n'y est inscrite au registre des personnes<br />

physiques pendant une période<br />

de six mois. La commune doit constater<br />

la non-occupation d'un logement.<br />

L'impôt de non-occupation perçu par<br />

l'Administration des contributions directes<br />

au profit de l'État s'élèvera à 3.000<br />

euros par logement pour la première année.<br />

L'impôt est augmenté de 900 euros<br />

par an jusqu'à un montant maximal de<br />

7.500 euros. Si le logement continue à<br />

rester inoccupé, ce montant sera dû annuellement.<br />

« Face à la pénurie de logements, laisser<br />

des logements inoccupés est un luxe que<br />

nous ne pouvons plus nous permettre.<br />

Rendre l'impôt sur la non-occupation de<br />

logements opérationnel est donc indispensable.<br />

Ceci est d'autant plus justifié<br />

que nous disposons, avec 30 organismes<br />

actifs dans la gestion locative sociale,<br />

d'un dispositif qui rend la mise en location<br />

de logements extrêmement simple<br />

pour les propriétaires. Plus de 1.000 logements<br />

en gestion locative sociale en sont<br />

la preuve ! », a souligné le ministre du Logement,<br />

Henri Kox.<br />

Introduction d'un registre national des<br />

bâtiments et des logements (RNBL)<br />

La perception de l'impôt sur la non-occupation<br />

de logements nécessite la création<br />

d'un registre national des bâtiments<br />

et des logements.<br />

Le premier objectif du RNBL consiste<br />

à attribuer un numéro d'identification<br />

unique à tous types de bâtiments<br />

et à chaque unité de logement séparée<br />

faisant partie des bâtiments. Ceci permettra<br />

aux communes d'enregistrer<br />

leurs habitants non seulement sur une<br />

adresse de leur territoire, mais également<br />

dans un logement identifié grâce<br />

à son numéro d'identification national.<br />

Ceci est indispensable pour mettre en<br />

œuvre l'impôt sur la non-occupation<br />

des logements.<br />

Au-delà, le RNBL constitue une plusvalue<br />

effective dans de nombreux domaines<br />

de l'administration au bénéfice<br />

des citoyens, que ce soit à des fins statistiques<br />

ou fiscales, de recherche scientifique<br />

ou de planification, en permettant<br />

d'identifier avec rigueur et précision les<br />

bâtiments et logements.<br />

Ainsi, il est indispensable pour améliorer<br />

la transparence nécessaire du parc immobilier<br />

national, faisant toujours défaut<br />

aujourd'hui. Le RNBL permettra notamment<br />

de mieux accompagner la mise en<br />

œuvre de la législation sur la salubrité et<br />

la location de chambres (meublées).<br />

Yuriko Backes, ministre des Finances,<br />

commente : « Les mesures que nous proposons<br />

aujourd'hui forment un ensemble<br />

cohérent et complet. L'impôt foncier sera<br />

reformé pour le rendre plus moderne et<br />

plus équitable. L'objectif n'est pas de<br />

créer une charge fiscale supplémentaire<br />

pour les citoyens et les entreprises, ce qui<br />

en temps de crise et d'inflation ne serait<br />

pas souhaitable. Cet impôt sera complété<br />

par un nouvel impôt à la mobilisation de<br />

terrains et un impôt sur la non-occupation<br />

des logements. L'objectif premier de<br />

ce dispositif vise à poser un frein sérieux<br />

à la spéculation et à la croissance des<br />

prix de l'immobilier, afin d'augmenter<br />

l'offre, et non pas de générer des recettes<br />

supplémentaires ».<br />

Communiqué par le ministère de l'Intérieur,<br />

le ministère du Logement et le ministère des Finances


90<br />

LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Eric Devillet<br />

SE SOIGNER<br />

SEREINEMENT<br />

ACCOMPAGNÉ<br />

DE SON ENFANT<br />

Syrdall Schlass<br />

Dans la vallée de la Syre, au cœur de<br />

la forêt de Manternach, se dresse un<br />

centre thérapeutique. Le Syrdall Schlass<br />

accueille et accompagne des patients<br />

atteints d’addiction à des substances<br />

toxiques et illégales. Lors d’un traitement<br />

de plusieurs mois dans une structure<br />

de ce type, les toxicomanes se retrouvent<br />

très souvent séparés de leur(s)<br />

enfant(s). Le centre de Manternach lutte<br />

contre cette situation en proposant une<br />

adaptation des soins dans le cadre du<br />

projet parent-enfant. Entretien avec<br />

Michèle Rech, responsable soignante,<br />

et Georges Majerus, chargé de direction.<br />

Pouvez-vous présenter le Syrdall Schlass<br />

en quelques mots ?<br />

MR : Le centre thérapeutique est une unité<br />

de la Rehaklinik du CHNP (centre hospitalier<br />

neuropsychiatrique). Il accueille<br />

jusqu’à 25 personnes dépendantes aux<br />

substances illégales et suivant bien souvent<br />

une médication avec de la méthadone.<br />

GM : Le Syrdall Schlass est une unité ouverte.<br />

En principe, les patients l’intègrent<br />

de manière volontaire. Il peut arriver que<br />

leur thérapie soit exigée par la justice,<br />

dans le cadre d’une libération conditionnelle<br />

par exemple, mais même dans ce cas<br />

ils doivent montrer une volonté de guérison.<br />

Notre rôle est de déterminer s’ils sont<br />

suffisamment motivés ou si nous devons<br />

mettre un terme à la thérapie.<br />

La durée des programmes de soins<br />

peut varier. Elle oscille généralement<br />

entre quatre mois pour un court séjour<br />

et douze mois pour des situations plus<br />

complexes. Actuellement, nous avons<br />

tendance à privilégier les thérapies de<br />

moins d’un an, car il n’existe aucune<br />

preuve scientifique que les plus longues<br />

soient plus efficaces. Au contraire, les recommandations<br />

internationales pour ce<br />

type d’addiction disent que les meilleurs<br />

résultats sont constatés lors d’un traitement<br />

de quatre à neuf mois.<br />

Pour les parents toxicomanes, les situations<br />

sont souvent plus délicates et il est<br />

alors nécessaire de prendre davantage de<br />

temps.<br />

Qu’est-ce que la dépendance ?<br />

GM : C’est avant tout un diagnostic ! Il<br />

existe deux facteurs principaux à constater<br />

pour pouvoir le poser : des répercussions<br />

sur la vie sociale (amis, famille, travail,…)<br />

et une détresse ou une souffrance<br />

psychologique. Cette dernière représente<br />

le symptôme le plus important, car elle<br />

est très souvent à la fois la conséquence<br />

et la cause d’une dépendance.<br />

MR : Pour intégrer le Syrdall Schlass,<br />

il faut avoir été diagnostiqué. Dans<br />

le cadre de notre procédure, les patients<br />

passent un entretien préliminaire<br />

pour définir le type de dépendance,


LABORATOIRE SOCIAL<br />

91<br />

évaluer leur motivation, etc. Nous planifions<br />

ensuite une admission dans un<br />

hôpital pour un sevrage de deux à trois<br />

semaines. Seulement après, la thérapie<br />

peut vraiment débuter.<br />

© Eric Devillet<br />

En quoi consiste le projet parent-enfant ?<br />

MR : C’est un programme de soins conçu<br />

spécifiquement pour les parents toxicomanes.<br />

L’objectif est d’éviter la fracture<br />

entre ces derniers et leur(s) enfant(s).<br />

Les thérapies traditionnelles ne sont pas<br />

adaptées à ce type de patientèle. Elles se<br />

centrent uniquement sur la personne dépendante<br />

et ne prennent pas en compte<br />

son cadre familial, alors que la présence<br />

d’un ou plusieurs enfants est déterminante<br />

! En effet, la séparation peut renforcer<br />

la détresse psychologique et la<br />

coupure sociale, et ainsi représenter un<br />

frein majeur à la guérison, voire provoquer<br />

une marche arrière.<br />

Georges Majerus et Michèle Rech<br />

© Eric Devillet<br />

La phrase « La seule chance d’avoir une<br />

chance » est associée à ce projet. Que signifie-t-elle<br />

?<br />

GM : Elle incarne notre volonté de donner<br />

la possibilité à tous de guérir d’une<br />

addiction, quelle que soit sa situation.<br />

Nous avons d’ailleurs aménagé notre<br />

bâtiment annexe pour accueillir un parent<br />

et son enfant. Ces derniers peuvent<br />

prendre leurs marques durant le premier<br />

mois de thérapie dedié à l'acclimatation.<br />

De notre côté, nous observons leur<br />

relation afin de mieux la comprendre,<br />

et donc d’intervenir plus efficacement.<br />

Nous souhaitons donner le temps au patient<br />

de nouer ou renouer un lien parfois<br />

brisé et de se retrouver dans son rôle de<br />

parent.<br />

Chambre parent-enfant<br />

© Eric Devillet<br />

Nous entretenons également des collaborations<br />

avec des partenaires capables<br />

d’opérer un suivi post-thérapie. La sortie<br />

est un véritable défi et il est primordial<br />

de la préparer et de l’accompagner.<br />

En ce sens, nous travaillons notamment<br />

avec la fondation Kannerschlass qui a<br />

créé un service de prévention « École des<br />

parents » offrant aux intéressés un cadre<br />

d’échange et un soutien dans la vie quotidienne<br />

des familles.<br />

Par P. Paquet<br />

Plaine de jeux


LUXEMBOURG<br />

92<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Yves Kortum<br />

UNE NOUVELLE<br />

RÉSIDENCE<br />

POUR MIEUX<br />

ACCOMPAGNER<br />

LES SENIORS<br />

Päiperléck<br />

Ronald Hansen et Laurent Meunier


LABORATOIRE SOCIAL<br />

93<br />

Depuis plus de dix ans, l’entreprise familiale<br />

Päiperléck propose des services<br />

aux personnes âgées. Soins à domicile,<br />

résidences, prise en charge palliative,…<br />

quel que soit le domaine, elle place le<br />

bien-être de ses clients et l’accessibilité<br />

de ses prestations au fondement de sa<br />

politique. Laurent Meunier, responsable<br />

résidence, et Ronald Hansen, responsable<br />

activités, présentent la nouvelle<br />

infrastructure à Canach, qui accueillera<br />

bientôt les seniors au sein de logements<br />

encadrés, d’un centre intégré pour personnes<br />

âgées (CIPA), d’un foyer de jour<br />

et d’une structure de lits de vacances.<br />

Une société familiale aux valeurs fortes<br />

Les missions de Päiperléck reposent sur<br />

des valeurs inhérentes à sa vision de l’accompagnement<br />

des personnes âgées et<br />

de ses équipes. « Être au service de nos<br />

clients et collaborateurs, être à la fois réactifs<br />

et proactifs, traiter les autres avec<br />

respect, évoluer chaque jour en faisant<br />

preuve d’ouverture d’esprit, faire la différence<br />

pour être fiers de notre travail et<br />

créer un climat de confiance : tels sont<br />

les principes qui nous tiennent à cœur<br />

et que nous défendons », détaille Ronald<br />

Hansen. Le tout est mis en application<br />

dans une atmosphère familiale héritée de<br />

l’histoire de l’entreprise, créée par Robert<br />

Hein et reprise par la suite par ses filles.<br />

Toutes ces considérations poursuivent<br />

un seul et même objectif : le bien-être<br />

des résidents ! Par exemple, l’entreprise<br />

a lancé le projet Humanitude dans l’une<br />

de ses résidences (avec pour intention de<br />

l’étendre à l’ensemble de celles-ci). Ce<br />

concept repose sur une philosophie qui<br />

vise à prendre soin des seniors dans le<br />

respect de leurs particularités d’humain.<br />

« Tout est mis en œuvre pour conserver<br />

l’aspect bienveillant des interactions<br />

entre collaborateurs et résidents.<br />

En ce sens, nous tenons à ce que toutes<br />

les procédures et les mesures que nous<br />

adoptons préservent la liberté de choix<br />

et l’autonomie de nos clients », précise le<br />

responsable activités.<br />

Réunir différentes structures<br />

À Canach, dans l’est du pays, une nouvelle<br />

résidence ouvrira bientôt ses portes.<br />

« Son fonctionnement reposera sur le<br />

respect du cycle de vie de la personne<br />

âgée. De ce fait, nous proposons sous un<br />

même toit différentes structures permettant<br />

une progression dans l’accompagnement.<br />

Si un client souhaite avoir un<br />

premier contact avec notre entreprise et<br />

le site de Canach, il peut profiter de notre<br />

service lits de vacances qui permet de<br />

faire un court séjour, dans le cas où l’entourage<br />

serait absent pendant quelques<br />

jours par exemple», explique Laurent<br />

Meunier. « Nous administrons aussi un<br />

foyer de jour. Dans ce cadre, le senior<br />

peut venir en journée à Canach pour découvrir<br />

le complexe, le personnel et les<br />

autres résidents en participant à diverses<br />

activités, comme des ateliers broderie,<br />

cuisine ou pâtisserie, des sorties au marché,<br />

des jeux de société, des rencontres<br />

intergénérationnelles, des événements<br />

tels qu’un carnaval ou un barbecue, etc.<br />

Les possibilités sont presque infinies<br />

puisque nous répondons avant tout aux<br />

besoins de nos clients. L’essentiel est de<br />

décloisonner nos structures afin qu’ils<br />

entretiennent le plus possible leurs liens<br />

avec l’extérieur », expose le responsable<br />

résidence.<br />

Päiperléck est avant tout<br />

une entreprise à mission sociale<br />

Ces deux prestations sont complétées par<br />

le logement encadré. Ce dernier permet à<br />

une personne âgée qui perdrait en autonomie,<br />

tout en conservant une certaine<br />

indépendance, de profiter d’un accompagnement<br />

partiel. « Si le senior a besoin<br />

de maximum douze heures de soin par<br />

semaine, il peut intégrer cette structure.<br />

Au-delà, il déménagera dans le centre intégré<br />

pour personnes âgées (CIPA )», explique<br />

Laurent Meunier. Ainsi, le résident<br />

ne change pas d’environnement et entretient<br />

les liens qu’il développe depuis le lit<br />

de vacances jusqu’au CIPA.<br />

© Yves Kortum<br />

© Yves Kortum


94<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Yves Kortum<br />

© Yves Kortum<br />

Un crédo social<br />

Le site de Canach offrira à son ouverture<br />

– prévue en début d’année 2023 – 74 logements<br />

encadrés et 53 chambres CIPA,<br />

de 26 à 51 m². Pour les premiers, le forfait<br />

accueil et encadrement commence<br />

à partir de 2.850 euros par personne et<br />

par mois. Pour les secondes, le tarif minimum<br />

est de 2.900 euros par personne<br />

et par mois. Ces prix comprennent la<br />

pension complète, l’entretien du linge<br />

non-personnel (draps et serviettes), les<br />

charges locatives, un service de réception<br />

et de conciergerie disponible 6j/7,<br />

un encadrement 24h/7j, une téléalarme<br />

et la gestion des médicaments. Ces services<br />

peuvent être complétés par des forfaits<br />

ou des prestations à la carte, allant<br />

du coiffeur à une place de parking privée.<br />

Päiperléck étant avant tout une entreprise<br />

à mission sociale, elle fait preuve<br />

d’une certaine flexibilité dans ses tarifs<br />

afin que ses portes restent ouvertes à<br />

tous. « Pour ceux qui ont peu de moyens<br />

et qui ne sauraient s’offrir une place dans<br />

une maison de retraite, l’État intervient<br />

par le biais du Fonds national de solidarité<br />

(FNS). Cependant, ce dernier alloue<br />

un montant plafonné souvent bas et ne<br />

couvrant pas les charges fixes des prestataires.<br />

Pour pallier ce problème, nous<br />

avons fait le choix de nous calquer sur<br />

ces aides étatiques. Cela signifie qu’une<br />

personne âgée bénéficiant d’un complément<br />

financier octroyé par le FNS ne<br />

paiera, chez nous, pas plus que ce qui lui<br />

est accordé, afin de lui offrir une accessibilité<br />

totale à nos services. En outre, pour<br />

ces clients, nous annulons notamment<br />

les charges administratives à l’admission<br />

», conclut Ronald Hansen.<br />

Päiperléck<br />

19, Op Tomm<br />

L-5485 Wormeldange-Haut<br />

www.paiperleck.lu<br />

OUVERTURE FÉVRIER/MARS 2023<br />

SENIORENRESIDENZ AM WÉNGERT • CANACH<br />

RÉSIDENCE UNIQUE AU LUXEMBOURG<br />

PROPOSANT 4 SERVICES AU SEIN D’UNE<br />

MÊME STRUCTURE<br />

LOGEMENT ENCADRÉ • CENTRE INTÉGRÉ POUR<br />

PERSONNES ÂGÉES (CIPA) • FOYER DE JOUR •<br />

LITS DE VACANCES<br />

• 127 CHAMBRES & APPARTEMENTS DISPONIBLES<br />

À LA LOCATION<br />

• PENSION COMPLÈTE<br />

• PERSONNEL QUALIFIÉ PRÉSENT SUR PLACE 24/7<br />

• ACTIVITÉS & ANIMATIONS PROPOSÉES EN FOYER DE JOUR<br />

JOURNÉES PORTES OUVERTES • TOUS LES MARDIS À PARTIR DE 10H00<br />

DÉCOUVREZ LA SENIORENRESIDENZ AM WÉNGERT LORS DE NOS JOURNÉES<br />

PORTES OUVERTES QUI AURONT LIEU TOUS LES MARDIS ENTRE 10H00 ET 16H00.<br />

LOCATION À PARTIR DE 2.850€/p.P.*<br />

VISITES GUIDÉES SUR RENDEZ-VOUS!<br />

DE PLUS AMPLES INFORMATIONS SUR :<br />

Tél.: 24 25 24 26 • www.paiperleck.lu<br />

Päiperléck<br />

S.à r.l.<br />

Aides et Soins à Domicile - Résidences Seniors<br />

* Prix de location conseillé


LABORATOIRE SOCIAL<br />

95

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!