Smart Cities Luxembourg - n°14
Le 14ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Décembre 2022 | n˚14<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
JOËLLE WELFRING :<br />
« LE CLIMAT NE<br />
PARDONNE PAS »<br />
BILBAO :<br />
UN MIRACLE NOMMÉ<br />
GUGGENHEIM<br />
LUXINNOVATION :<br />
LE METAVERSE,<br />
UN MAILLON<br />
SUPPLÉMENTAIRE<br />
POUR L’INDUSTRIE<br />
LA COP27 SELON<br />
EUROSOLAR LËTZEBUERG
ÉDITO<br />
3<br />
Sur l’échafaud du Greenwashing<br />
et du Socialwashing<br />
Quelques semaines avant le début de la Coupe du Monde de<br />
football controversée au Qatar, le Conseil olympique d’Asie<br />
(OCA) s’est réuni à Pnom Penh, la capitale du Cambodge.<br />
« Les déserts et les montagnes d’Arabie saoudite seront bientôt<br />
un terrain de jeu pour les sports d’hiver », ont annoncé ses<br />
membres dans un communiqué, à la plus grande surprise de<br />
l’opinion. Plus précisément, les Jeux asiatiques d’hiver de 2029<br />
auront lieu à Neom, une ville du nord-ouest du pays qui n’est<br />
toujours pas sortie de terre. Le hic ? Il n’y a pas de neige dans<br />
cette région désertique du globe ! Le recours à la neige artificielle<br />
sera donc indispensable pour organiser la compétition et<br />
permettre aux athlètes de skier ou de faire du snowboard. Bref,<br />
un non-sens aussi bien écologique que sportif.<br />
Neom, également appelée « Trojena » et surnommée « The Line »,<br />
est aussi une ville futuriste gigantesque pouvant accueillir neuf<br />
millions d’habitants, qui s’étend sur 170 km de long, 200 m de<br />
large et 500 m de haut. Le site internet officiel du projet promet,<br />
pêle-mêle, d’« offrir une expérience de vie urbaine sans précédent<br />
tout en préservant la nature environnante », « une ville<br />
sans voiture avec zéro émission de carbone » ou un « fonctionnement<br />
avec des énergies 100% renouvelables ». Bien loin donc<br />
de l’image actuelle de l’Arabie saoudite que le prince hériter Mohammed<br />
Ben Salmane souhaite briser ; celle d’un royaume dont<br />
l’économie est majoritairement tournée vers l’extraction d’une<br />
énergie fossile si chère aux climatosceptiques : le pétrole.<br />
Grâce à une communication bien ciselée et de beaux visuels inspirés<br />
des derniers films de science-fiction hollywoodiens, le régime<br />
saoudien entend aussi apporter un touche de modernité dans<br />
l’exercice de son pouvoir : une certaine façon, pour cette monarchie,<br />
de passer la pommade sur ses diverses actions répressives<br />
et rétrogrades, à mille lieux des valeurs universelles et des<br />
droits de l’Homme.<br />
Prenons Shadli al-Huwaiti, Ataullah al-Huwaiti et Ibrahim<br />
al-Huwaiti, symboles d’un drame humain et sacrifiés sur l’autel<br />
de la mégalomanie. Tous font partie de la tribu Howeitat vivant<br />
sur les lieux où sera établie la ville qui accueillera les futurs Jeux<br />
asiatiques d’hiver. L’ONG Alqst relate qu’en octobre dernier,<br />
ces trois hommes ont été condamnés à mort par les tribunaux<br />
saoudiens. La raison? Ils refusaient simplement d’être expulsés<br />
de leurs terres. L’un d’entre eux est même le frère d’Abdul<br />
Rahim al-Huwaiti, un opposant de longue date du projet de<br />
construction tué en 2020 par les forces de l’ordre saoudiennes.<br />
D’autres ont été condamnés à 50 ans de prison. Ce sont, au total,<br />
près de 20.000 membres de cette tribu qui sont aujourd’hui<br />
forcés de quitter leur territoire.<br />
Le sport et l’esprit des Jeux sont censés rapprocher les<br />
peuples et renforcer la cohésion entre les êtres humains<br />
d’une même nation et des quatre coins de la planète. Quant<br />
aux projets futuristes et écologiques, ils doivent en principe<br />
créer un monde plus résilient et respectueux de l’environnement.<br />
Malheureusement, avec les Jeux asiatiques d’hiver<br />
et le projet Neom, et même si les intentions sont louables<br />
de prime abord, l’Arabie saoudite démontre malgré elle que<br />
Greenwashing rime aussi avec Socialwashing… comme la<br />
Coupe du Monde de football qui se déroule en ce moment<br />
même au Qatar.<br />
Par P. Birck
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Jean-Marc Streit<br />
Romain Thomas<br />
Julien Menegalli<br />
Chris Mick<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Julian Pierrot<br />
Joanna Hudyka<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Yves Kortum<br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Bilbao : un miracle nommé Guggenheim 8<br />
Mertzig : inauguration officielle de la Maison communale rénovée 12<br />
Mertert poursuit son expansion 16<br />
Roeser : un campus pour mieux grandir 20<br />
L’évaluation de l’impact pour Esch2022 24<br />
Rumelange : petit mais costaud 26<br />
Weiswampach : une force naturelle 28<br />
GREEN BUILDING<br />
Fonds du Logement : un modèle de durabilité en devenir 30<br />
LSC Engineering Group : penser et construire les villes de demain 34<br />
Minusines : être au chaud en respectant l’environnement 38<br />
GERI Management : mission sensibilisation 40<br />
Aiport City, le nouveau visage du Findel 44<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Luxinnovation : le metaverse, un maillon supplémentaire pour l’industrie 46<br />
itrust consulting : « la cybersécurité est un sujet d’intérêt majeur » 48<br />
Ministère de la digitalisation : Marc Hansen annonce le lancement de « Luxchat » 50<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
Les jeux vidéo : un univers inclusif ? 52
5<br />
MOBILITÉ<br />
L’Allemagne mise sur le train à hydrogène 54<br />
Voitures électriques : les nouveautés de cette fin d’année 56<br />
ID.Buzz, une allure rétro aux touches modernes 59<br />
Salon de la moto : les deux roues à l’honneur en Italie 60<br />
Ministère de la mobilité : lancement de la campagne «Zéro alcool au volant» 62<br />
Ministère de la mobilité : une feuille de route pour une plus grande utilisation du vélo 64<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Joëlle Welfring : « le climat ne pardonne pas » 66<br />
La COP27 selon Eurosolar Lëtzebuerg 70<br />
Soler, Energy from <strong>Luxembourg</strong> 74<br />
Energipark Réiden : « l’efficacité énergétique des quartiers n’est plus une option » 76<br />
SDK : une organisation d’événements plus respectueuse de l’environnement 78<br />
Les innovations pour accélérer la transition énergétique 80<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
AIS : une lutte solidaire contre l’exclusion sociale 84<br />
Réforme de l'impôt foncier et à la mobilisation de terrains et de logements 88<br />
Syrdall Schlass : se soigner sereinement accompagné de son enfant 90<br />
Päiperléck : une nouvelle résidence pour mieux accompagner les seniors 92
Menaces et impacts cyber<br />
en augmentation en 2022<br />
(ENISA Threat Landscape 2022)<br />
Pourquoi pas vous inspirer de<br />
nos politiques, procédures,<br />
règles de gouvernance et entamer<br />
une gouvernance certifiable ?<br />
Avez-vous un bilan des risques<br />
qui a la précision de vous naviguer<br />
dans des prises de décisions<br />
difficiles ?<br />
Avez-vous vérifié votre sécurité<br />
de façon rigoureuse et<br />
indépendante ?<br />
Spécifiez-vous la sécurité et<br />
les besoins de continuité dans<br />
vos projets ?<br />
• Étiez-vous bien préparé pour<br />
des événements non prévus ?<br />
• Avez-vous réussi à maintenir la<br />
cybersécurité durant cette crise ?<br />
Le top 5 des menaces :<br />
1. Ransomware<br />
2. Malware<br />
3. Social Engineering<br />
4. Data threats<br />
5. Denial of Service<br />
Les entités les plus impactées (en termes de réputation) :<br />
1. Administrations publiques, gouvernements<br />
2. Services<br />
3. Services digitaux<br />
4. Finances<br />
« La 5. cybersécurité Personnes privées est l’affaire de tous » (NIST)<br />
Les trends :<br />
• Avez-vous su utiliser efficacement<br />
ce temps passé en télétravail pour<br />
améliorer vos connaissances ?<br />
• Avez-vous besoin d’un contrôle de<br />
sécurité simple et indépendant ?<br />
• Savez-vous que les<br />
cyberattaques augmentent<br />
en temps de crises ?<br />
...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />
énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />
• Exploitation 0-days accrue (par des agents gouvernementaux)<br />
• Risque accrue pour Operational Technology (OT), infrastructure critique<br />
• Compétence et intérêt dans les attaques des chaînes d’approvisionnement<br />
• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />
Les • VMS-RANT, attaques pour évaluer destructrices en temps réel les vulnérabilités sont une de votre composante infra et les risques associés importante ; des opérations des acteurs<br />
• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />
étatiques.<br />
• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />
• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />
• Le changement de marque des groupes de ransomware est utilisé pour éviter l’application<br />
Notre savoir-faire :<br />
de la loi • bâti et sur les des sanctions.<br />
méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />
• forgé au feu de la recherche européenne et internationale ;<br />
• Le modèle • soumis commercial à des stress tests continus «hacker-as-a-service» dans les projets de nos clients ; gagne en popularité.<br />
• adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />
• Hausse significative des attaques contre la disponibilité, en particulier les DDoS<br />
Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />
• Le phishing est une fois de plus le vecteur le plus courant d’accès initial (Nouveau :<br />
• pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />
phishing<br />
particulier<br />
de consentement).<br />
des offres cloud ;<br />
Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />
CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />
Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />
• pour définir et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />
et continuité de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />
• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />
usage cloud) ;<br />
• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />
(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />
• pour gérer, évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />
• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />
Move securely within the cyberworld<br />
• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />
This project has received funding from the European<br />
Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />
programme under grant agreement No 700581<br />
Move securely within the cyberworld<br />
55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />
+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />
« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />
« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />
55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />
www.itrust.lu
GOUVERNANCE<br />
© SIP / Emmanuel Claude<br />
Ce 28 novembre s’est tenu au château de Bourglinster le Sommet Benelux dans le cadre<br />
de la présidence luxembourgeoise du Comité de ministres de l’Union Benelux.<br />
Le Premier ministre, Xavier Bettel, a reçu ses homologues belges et néerlandais,<br />
1.<br />
entre autres, pour échanger sur la guerre en Ukraine et son impact sur la sécurité<br />
de l’approvisionnement énergétique en Europe. Les chefs de gouvernement se sont également<br />
entretenus sur d’autres sujets d’actualité comme la migration, l’espace Schengen et l’État<br />
de droit au sein de l’Union européenne.
8<br />
ESPAGNE<br />
BILBAO:<br />
UN MIRACLE<br />
NOMMÉ GUGGENHEIM<br />
GOUVERNANCE<br />
C’est incontestablement un coup de génie<br />
de la part des autorités locales du<br />
Pays basque espagnol. Sur les cendres<br />
d’une ancienne ville sidérurgique renaît<br />
l’espoir grâce à l’implantation d’un musée<br />
d’envergure internationale, le Musée<br />
Guggenheim. Ville industrielle grise<br />
et sinistrée, Bilbao, la capitale du Pays<br />
basque espagnol, a ainsi renoué avec la<br />
prospérité. Mais le miracle économique<br />
de Bilbao n’est pas uniquement le fruit<br />
d’un musée exceptionnel, il résulte de la<br />
concordance de plusieurs facteurs : une<br />
gouvernance locale éclairée, basée sur<br />
un partenariat public-privé, combinée<br />
à l’implication de la population, le tout<br />
piloté par un recours massif au numérique.<br />
Bilbao est désormais considérée<br />
comme une des villes les plus intelligentes<br />
d’Europe, où il fait bon vivre et<br />
où la nature et les espaces verts ont pris<br />
le pas sur la pollution et la laideur des<br />
friches industrielles.<br />
De la bonne gouvernance<br />
Pour survivre, Bilbao a décidé de prendre<br />
en main son propre développement économique<br />
et urbain. L’objectif de la ville<br />
est de favoriser une croissance intelligente<br />
qui combine les aspects urbains,<br />
environnementaux, technologiques, sociaux<br />
et économiques afin de continuer<br />
à générer une activité économique avec<br />
des emplois de qualité et d’assurer le<br />
bien-être des citoyens.<br />
Conscientes que l’infrastructure de la<br />
ville est vieillissante et désuète et que le<br />
changement passe par une politique urbaine<br />
ambitieuse et de rupture, les autorités<br />
de la ville se sont dotées d’une structure<br />
appelée « Bilbao Ria 2000 ». Créée en<br />
novembre 1992, cette entité avait pour<br />
mission de récupérer des zones dégradées<br />
ou des secteurs industriels et portuaires<br />
en déclin dans la ville de Bilbao,<br />
notamment la zone devenue emblématique<br />
d’Abandoibarra sur laquelle a été<br />
implanté le musée Guggenheim. Disposant<br />
à l’origine de peu de ressources financières,<br />
« Bilbao Ria 2000 » obtient du<br />
port de la ville et de la Société de chemin<br />
de fer la cession de certains terrains en<br />
contrepartie de la réalisation de nouvelles<br />
infrastructures : le port extérieur<br />
d’une part et une nouvelle ligne ferroviaire<br />
au sud de l’agglomération d’autre<br />
part. L’acquisition des terrains libérés lui<br />
a alors permis de mener à bien leur revente<br />
pour l'implantation de logements<br />
dans le secteur d’Ametzola. Pour « Bilbao<br />
Ria 2000 », cette opération foncière<br />
a constitué les premières recettes qui<br />
ont été immédiatement réinvesties dans<br />
d’autres projets. L’évolution du marché<br />
immobilier, notamment sous l’effet<br />
Guggenheim et les hausses du foncier<br />
qu’il a générées, et les cofinancements<br />
européens ont contribué à transformer<br />
radicalement le paysage urbain de la<br />
ville. En 2018, Bilbao a été couronnée du<br />
prix de la meilleure ville européenne par<br />
l’Académie de l’urbanisme.<br />
Bilbao, un nouveau modèle économique<br />
Si les mines et les usines sidérurgiques<br />
ont fermé il y a plus de 30 ans et si un<br />
musée d’art est aujourd’hui son bâtiment<br />
le plus célèbre, Bilbao reste une
GOUVERNANCE<br />
9<br />
est ainsi membre d’un réseau international<br />
créé en juin 2019. Son objectif est<br />
d'établir les bases fondamentales d'une<br />
utilisation responsable et éthique de la<br />
technologie dans les villes, en promouvant<br />
la transparence, la confidentialité<br />
et la sécurité. Bilbao échangera son expérience<br />
et ses connaissances avec 36<br />
autres villes, dont Londres, Barcelone,<br />
Lisbonne, Milan, Toronto, San José, Buenos<br />
Aires, Brasilia, Istanbul, Dubaï ou encore<br />
Melbourne.<br />
Bilbao a opté pour<br />
le développement d’une stratégie<br />
<strong>Smart</strong> City dans laquelle<br />
elle s'efforce d’améliorer<br />
l’intégration des services<br />
publics numériques<br />
ville liée à l’industrie. Aujourd’hui, les entreprises<br />
manufacturières sont très différentes<br />
de l’industrie lourde du passé : très<br />
compétitives et à forte valeur ajoutée,<br />
beaucoup d’entre elles opèrent sur les<br />
marchés mondiaux. De nouveaux produits<br />
et modèles commerciaux développés<br />
ailleurs peuvent révolutionner l’industrie<br />
en profitant à ceux qui s’adaptent<br />
rapidement. L’approche intelligente de la<br />
spécialisation à Bilbao a permis à la ville<br />
d’identifier clairement les défis à relever.<br />
Dès lors, celle-ci a renforcé sa collaboration<br />
avec les acteurs locaux pour dresser<br />
une carte de l’activité économique et<br />
identifier les lignes d’action et les projets<br />
phares. La ville a mis en place un groupe<br />
d’acteurs locaux composé de la mairie<br />
de Bilbao (Bilbao Ekintza), du conseil<br />
provincial de Biscaye, du gouvernement<br />
basque en charge de la spécialisation<br />
régionale intelligente, de centres de recherche,<br />
d’universités et de la Chambre<br />
de Commerce. Le groupe comprenait<br />
également deux clusters régionaux basés<br />
à Bilbao : EIKEN, une association d’entreprises<br />
basées au Pays basque qui se<br />
consacre à la création et à la distribution<br />
de contenus liés aux industries de l’économie<br />
créative, et le cluster informatique<br />
GAIA (l’Association des technologies<br />
électroniques et de l’information) composé<br />
de 260 entreprises locales.<br />
Pour une ville intelligente au service de<br />
ses habitants<br />
Bilbao a opté pour le développement<br />
d’une stratégie <strong>Smart</strong> City dans laquelle<br />
elle s'efforce d’améliorer l’intégration<br />
des services publics numériques et de<br />
faciliter ainsi la communication entre<br />
les différentes parties prenantes. En pratique,<br />
la ville a construit un réseau de 112<br />
hotspots wifi couvrant tous ses quartiers.<br />
Bilbao est ainsi l'une des pionnières européennes<br />
en matière de wifi urbain gratuit.<br />
Son utilisation apporte des informations<br />
sur la façon dont la population<br />
se déplace et occupe l’espace urbain.<br />
C’est l’approche choisie pour identifier<br />
les actions à mener et améliorer le quotidien<br />
des habitants. Grâce à ses efforts,<br />
Bilbao a été choisie en 2020 comme ville<br />
pilote de l'Alliance mondiale des villes<br />
intelligentes du G20 pour la gouvernance<br />
technologique. La capitale de la Biscaye<br />
Alors que la technologie transforme de<br />
plus en plus la façon dont les citoyens<br />
de Bilbao vivent, travaillent et se déplacent,<br />
le gouvernement local a décidé<br />
de créer une stratégie numérique<br />
centrée sur les personnes mobilisant<br />
tous les acteurs locaux vers la transformation<br />
digitale de la ville. Cette stratégie<br />
repose sur l'adaptation des bonnes<br />
pratiques internationales pertinentes<br />
aux particularités économiques, sociales<br />
et culturelles de la ville. Elle se<br />
concentre sur quatre axes moteurs : la<br />
gouvernance intelligente, l'entrepreneuriat,<br />
l’accès à la technologie et l’infrastructure<br />
numérique. Les responsables<br />
locaux de Bilbao sont convaincus<br />
que les institutions publiques doivent<br />
jouer un rôle de catalyseur du changement<br />
en connectant les entreprises,<br />
les universités, les entrepreneurs et les<br />
citoyens.<br />
La ville a également lancé son initiative<br />
phare « Big Bilbao ». Le système de renseignement<br />
de la ville s'appuie sur le Big<br />
Data pour développer de nouvelles opportunités<br />
et offrir aux citoyens des services<br />
publics plus efficaces.
10<br />
GOUVERNANCE<br />
Une mobilité moderne et fluide<br />
Repenser la mobilité de la ville était une<br />
priorité pour les autorités afin d'accompagner<br />
le changement. Bilbao a limité la<br />
vitesse à 30 km/h sur ses 41 km de rues.<br />
C’est la première ville au monde de plus<br />
de 300.000 habitants (elle en compte<br />
350.000) à le faire. Saluée par l’Europe,<br />
Bilbao a remporté le prix européen de<br />
la sécurité routière en 2021. En outre, la<br />
ville est considérée comme l’amie des<br />
piétons. La part modale piétonne y est de<br />
64%. Ce chiffre impressionnant est rendu<br />
possible grâce à la mobilité piétonne verticale.<br />
En effet, la ville s’est dotée d’une<br />
cinquantaine d’ascenseurs et escaliers<br />
roulants publics et gratuits. Ce système<br />
bénéficie à 25 millions de personnes par<br />
an et favorise les déplacements des aînés<br />
et des personnes à mobilité réduite.<br />
En plus de ses quelque 50 km de lignes<br />
de métro, Bilbao dispose d’un important<br />
réseau de bus dont une large part est<br />
électrifiée. Le service Bilbobus compte<br />
50 lignes et plus de 500 arrêts, ce qui génère<br />
environ 25 millions de trajets par<br />
an. En outre, Bilbobizi, le service public<br />
de vélos en libre-service, a enregistré 1,7<br />
million d’utilisateurs en 2019. D’autres<br />
résultats tangibles liés à l’infrastructure<br />
comprennent la gare intermodale qui a<br />
ouvert en 2019, reliant les lignes d'autocar<br />
longue distance aux services de métro<br />
et de train. Outre les investissements<br />
dans les infrastructures, des initiatives<br />
visant à renforcer l’électromobilité sont<br />
également prévues, notamment des incitations<br />
fiscales pour les véhicules électriques<br />
et des investissements dans des<br />
voitures électriques partagées. Les efforts<br />
de décarbonation de Bilbao passent également<br />
par des incitations fiscales pour<br />
un changement progressif des taxis à<br />
essence par des véhicules zéro émission.<br />
À l’horizon 2030, le nombre de véhicules<br />
électriques atteindra 25.000 unités. Cette<br />
mesure aura le mérite de réduire le niveau<br />
de pollution sonore de deux décibels<br />
en ville.<br />
Tous les efforts déployés par la ville pour<br />
atteindre une « mobilité à zéro émission »<br />
contribuent largement à l’amélioration<br />
de la qualité de l’air. Mieux respirer est<br />
aussi le fruit d’un urbanisme vert qui<br />
a donné une part belle aux parcs et aux<br />
espaces verts, rendant la ville agréable à<br />
vivre pour ses citoyens et attirante pour<br />
les nombreux visiteurs.<br />
Grâce à sa riche histoire et à son climat<br />
doux, Bilbao est devenue une cité moderne<br />
et une destination touristique populaire.<br />
Le musée Guggenheim, conçu<br />
par le célèbre architecte Frank Gehry, y est<br />
sûrement pour quelque chose, et les 133<br />
millions d’euros d’investissement initial<br />
ont largement été amortis. Guggenheim<br />
était la plus belle vitrine que pouvait s’offrir<br />
une ville en reconstruction.<br />
64%<br />
de la ville en zone piétonne<br />
Par R. Hatira
GOUVERNANCE<br />
SMART DISTRICTS<br />
BY SMART ENERGY<br />
CONSUMPTION<br />
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11<br />
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12<br />
LUXEMBOURG<br />
INAUGURATION OFFICIELLE<br />
DE LA MAISON COMMUNALE<br />
RÉNOVÉE, RÉAMÉNAGÉE<br />
ET ACCESSIBLE À TOUS<br />
GOUVERNANCE<br />
Commune de Mertzig<br />
Le 11 novembre 2022, en présence de<br />
la ministre de l’Intérieur et de l’Égalité<br />
entre les femmes et les hommes, du<br />
ministre de la Fonction publique, du<br />
ministre délégué à la Digitalisation et<br />
à la Réforme administrative, du président<br />
de la Chambre des députés, du<br />
président du SYVICOL, de nombreux<br />
députés, bourgmestres et échevins de<br />
la région, le collège des bourgmestre<br />
et échevins de la commune de Mertzig<br />
a inauguré officiellement la Maison<br />
communale rénovée, réaménagée et finalement<br />
accessible à tous. Mike Poiré,<br />
bourgmestre, revient sur ce projet de<br />
cœur et explique la démarche.<br />
Pourquoi avoir rénové et réaménagé la<br />
maison communale de Mertzig ?<br />
Le projet trouve son origine dans notre<br />
programme électoral de 2017 où notre<br />
équipe avait indiqué dans une section<br />
dédiée au thème de l’inclusion – design4all<br />
– que toutes les infrastructures<br />
communales devaient être planifiées et<br />
rénovées de sorte à ce qu’elles puissent<br />
être accessibles à tout un chacun, y compris<br />
aux personnes à mobilité réduite.<br />
C'était le cas notamment pour la mairie.<br />
Suite à notre victoire électorale, le programme<br />
est devenu la déclaration échevinale,<br />
de sorte que ce projet peut être<br />
considéré comme un vrai mandat accordé<br />
par les électeurs de Mertzig.<br />
En effet, il était inacceptable que des citoyens<br />
doivent signer des documents<br />
administratifs sur le mur devant la mairie<br />
ou encore que des futurs mariés ou<br />
membres de leurs familles ne puissent<br />
pas accéder à la salle des séances à<br />
l’étage du bâtiment, faute de pouvoir<br />
monter les marches. D’autant plus, le bâ-<br />
timent n’était plus conforme par rapport<br />
aux normes de sécurité applicables. Une<br />
mise en conformité s’imposait donc depuis<br />
très longtemps.<br />
Politiquement, le projet s’inscrit également<br />
dans le concept de l’Économie<br />
pour le Bien commun et le leitmotiv<br />
#mertzig4all. En effet, la dimension humaine<br />
et l’inclusion sont fortement ancrées<br />
dans ce modèle et nous guident au<br />
quotidien dans les actions et travaux.<br />
Un bâtiment qui a une riche histoire ?<br />
En effet. Ancienne tannerie, c’est la maison<br />
natale de Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />
1872 à Mertzig. D’où son nom « Wäissenhaus<br />
». Sosthène Weis est donc le « fils<br />
célèbre de Mertzig ». Cet artiste s'est fait<br />
un nom à la fois en tant qu'architecte et<br />
en tant que maître de la technique de<br />
l'aquarelle. Après des études d'ingénieur<br />
du génie civil et d'architecture à Aix-la-<br />
Chapelle et à Munich, Sosthène Weis a<br />
également suivi des cours d'aquarelle.<br />
Nommé architecte de l'État en 1905, il a<br />
notamment été impliqué dans l'agrandissement<br />
de la maison de santé d'Ettelbruck<br />
ainsi que dans la construction de<br />
la poste centrale de la capitale et a dessiné<br />
les plans de la mairie d'Ettelbruck<br />
et des thermes de Mondorf-les-Bains.<br />
Sosthène Weis s’est fait connaître pour<br />
ses constructions, mais il était avant tout<br />
célèbre pour ses peintures en aquarelle<br />
qui peuvent être classées dans le style du<br />
postimpressionnisme.<br />
Ses œuvres se distinguent par leurs couleurs<br />
vives, leurs variations de lumière<br />
évocatrices et une ambiance particulièrement<br />
attrayante. La plupart de ses plus<br />
de 5.000 œuvres ont été conçues entre<br />
1915 et 1941. La capitale et ses faubourgs<br />
l'ont séduit. Il peignait aussi d'autres<br />
régions du pays dans ses images, mais<br />
l'Oesling l'a particulièrement attiré.<br />
Rendez-vous hommage à Sosthène Weis<br />
dans la nouvelle mairie ?<br />
Absolument. Tout d’abord, la nouvelle<br />
salle des séances du conseil communal<br />
porte le nom de Sosthène Weis. Ensuite,<br />
dans cette salle, nous intégrerons un<br />
«musée digital» qui mettra en lumière<br />
la vie et les œuvres de cette personnalité<br />
locale. Ce sera un projet réalisé en partenariat<br />
avec le Musée d'histoire de la Ville<br />
de <strong>Luxembourg</strong>, voire le Musée national<br />
d’histoire et d’art qui ont déjà digitalisé<br />
une grande partie de son œuvre. Les<br />
peintures, tout comme certains plans<br />
d’architecte, seront donc affichées sur le<br />
grand écran ou une station audiovisuelle.<br />
Finalement, à l’endroit de la nouvelle<br />
entrée de la mairie, un petit jardin de<br />
roses a été réalisé en collaboration avec<br />
l’association Patrimoine Roses pour le<br />
<strong>Luxembourg</strong> et en hommage à Sosthène<br />
Weis.
GOUVERNANCE<br />
13<br />
© Charles Reiser<br />
Quel était le défi architectural ?<br />
Afin de rendre le bâtiment accessible à<br />
tout un chacun, les architectes du bureau<br />
JONAS d’Ettelbruck ont proposé<br />
de prévoir une extension derrière l'immeuble<br />
existant composé de trois volumes<br />
distincts avec de nombreuses<br />
différences de niveaux. Ainsi, la révision<br />
de l’ensemble s’est imposée et un<br />
nouveau volume a été implanté à l’arrière,<br />
parallèlement à la bâtisse, afin<br />
d’intégrer les rampes d’accès aux différents<br />
niveaux et la cage d’ascenseur.<br />
C'est cette solution que nous avons<br />
retenue.<br />
© Charles Reiser<br />
Surtout, nous avons absolument voulu<br />
garder le cachet historique du bâtiment<br />
existant et donc, afin de ne<br />
pas le dénaturer, la nouvelle extension,<br />
qui se veut légère et transparente,<br />
s'en détache. Seuls des volumes<br />
secondaires recouverts d’un bardage métallique<br />
créent une liaison entre l’extension<br />
et le bâtiment existant. Les cages<br />
d’escalier sont recouvertes d’un bardage<br />
en métal déployé et se veulent résolument<br />
modernes.
14<br />
GOUVERNANCE<br />
©Yves Kortum<br />
Tania Carvalho, receveur communal ; Véronique Thornton, chargée technique ; Mandy Ernster, rédactrice ;<br />
Isabelle Elsen-Conzemius, échevine ; Gilles Waltzing, chargé de gestion, chef de service ; Mike Poiré,<br />
bourgmestre ; Stefano D’Agostino, échevin ; Aender Schroeder, secrétaire communal ; Michelle Thoma, rédactrice<br />
La nouvelle entrée se situe à présent à<br />
l'arrière au niveau de la rue et à proximité<br />
immédiate du nouveau parking écologique.<br />
Au rez-de-chaussée, on retrouve<br />
l’accueil avec le bureau de la population<br />
et un espace sanitaire public. Via l’ascenseur<br />
ou la passerelle, on accède aux bureaux<br />
du service technique, à une petite<br />
cuisine, d’autres espaces sanitaires, à la<br />
salle des séances, à un petit salon et aux<br />
bureaux du secrétariat et de la recette<br />
communaux.<br />
Le bâtiment existant, totalement réorganisé,<br />
a fait l’objet d’une rénovation<br />
complète : triple vitrage avec stores intégrés,<br />
isolation de la toiture, chauffage,<br />
sanitaires, ventilation, sols, aménagements<br />
intérieurs, réseaux et luminaires.<br />
L’installation photovoltaïque sur le toit<br />
a d’ailleurs été réalisée grâce au capital<br />
de la société coopérative « Greenergy »<br />
constituée en septembre 2020 par des<br />
citoyens engagés des communes de<br />
Feulen et de Mertzig. 1.321 parts ont été<br />
vendues pour un total de 142.100 euros.<br />
Avec ce capital, quatre installations photovoltaïques<br />
ont déjà pu être réalisées,<br />
dont celle sur le toit de la Maison communale<br />
rénovée.<br />
Le mot de la fin ?<br />
Je tiens à remercier tous les acteurs engagés<br />
dans ce projet d’envergure. Tout<br />
d’abord, notre personnel communal très<br />
impliqué dans les différentes phases du<br />
chantier. Ensuite, les architectes, les ingénieurs,<br />
les chefs d’entreprise des différents<br />
corps de métier, les chefs de chantier,<br />
les artisans, les ouvriers, les équipes<br />
de nettoyage. Et finalement, je remercie<br />
les Mertzigeois pour leur confiance et<br />
leur patience.<br />
GEMENG MÄERZEG<br />
Administration communale de<br />
Mertzig<br />
22, rue Principale<br />
L-9168 Mertzig<br />
www.mertzig.lu
GOUVERNANCE<br />
PACKAGINGS ALIMENTAIRES,<br />
LA MAUVAISE SURPRISE.<br />
15<br />
Les températures hivernales s’installent enfin et la période estivale<br />
et ses terrasses, laisse place aux festivités de fin d’année.<br />
Ces évènements vont voir fleurir des nombreuses solutions pour<br />
manger sur le pouce et profiter de l’ambiance de Noël.<br />
TESTEZ !<br />
La pandémie a vu l’essor de la vente à emporter, un moyen<br />
pour les restaurateurs d’apaiser en partie leur manque<br />
d’activité de ces derniers mois. Avec ce regain d’activité, nous<br />
avons vu arriver en masse de nouveaux produits destinés à<br />
l’emballage de ces repas à emporter, qui posent aujourd’hui<br />
certaines questions.<br />
La technique présentée permet au premier coup<br />
d’œil, à l’utilisateur ou au consommateur, de voir à<br />
quel type d’emballage il a affaire. Une réaction en<br />
particulier indique la présence de produits nocifs,<br />
voyez plutôt :<br />
Ces nouveaux produits, à base de pulpe végétale ou de<br />
feuilles de palmier (pour la vaisselle) et en papier et/ou en<br />
carton (pour les pailles), qui remplacent les produits en plastique,<br />
désormais interdits, sont sous le feu des projecteurs<br />
de nombreuses ONG.<br />
Le problème de ces nouveaux packagings ?<br />
La présence de composés perfluorés (utilisés pour que la<br />
vaisselle résiste à l’eau et aux graisses sans se déliter, mais<br />
dont certains sont cancérigènes et toxiques pour le développement<br />
et/ou sont des perturbateurs endocriniens) est<br />
au-delà des recommandations, parfois largement d’après<br />
l’association UFC – Que Choisir.<br />
Comment choisir le bon papier pour ses produits ?<br />
À défaut d’avoir pour l’heure des informations précises des<br />
fournisseurs (qui sont aussi en train de chercher des solutions<br />
si leurs produits sont incriminés), nous pouvons procéder à<br />
un test simple pour vérifier le traitement subi par l’emballage.<br />
Il s’agit de déposer sur le papier que l’on souhaite tester une<br />
simple goutte d’huile (végétale, type tournesol, olive, pépins<br />
de raisins etc.) et d’en observer sa réaction au contact de<br />
l’emballage.<br />
SOAK<br />
La gouttelette a été en grande partie absorbée par<br />
l’emballage, ce qui indique l’absence de PFAS.<br />
SPREAD<br />
Ici la gouttelette d’huile s’est répandue en partie sur<br />
l’emballage. La surface n’a donc pas été traitée avec<br />
des produits perfluorés.<br />
BEAD<br />
La gouttelette reste bien en place et ne se déforme pas<br />
après plusieurs secondes. Cette perle d’huile indique<br />
la présence d’un emballage qui a été traité chimiquement,<br />
et révèle donc la présence de FPAS.<br />
Nos experts vous accompagnent pour trouver un emballage sain<br />
et respectueux de l’environnement. #toxicfree #ecofriendlysolutions<br />
#unegoutteplusdedoute<br />
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE ÉMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
16<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
MERTERT<br />
POURSUIT<br />
SON EXPANSION<br />
© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Commune de Mertert<br />
Jérôme Laurent
GOUVERNANCE<br />
17<br />
Jérôme Laurent est le bourgmestre de<br />
la commune de Mertert. Il revient sur<br />
les projets en cours et les priorités en<br />
matière d’immobilier, d’éducation et de<br />
politique environnementale. Éclairage.<br />
Les projets phares en matière de<br />
logement<br />
La commune connaît une forte croissance<br />
démographique et compte aujourd’hui<br />
5.067 habitants. 311 citoyens<br />
ont choisi de s’y installer depuis janvier<br />
2022. Afin de subvenir à leurs besoins<br />
en termes de logements et d’infrastructures<br />
publiques, le bourgmestre insiste<br />
sur l’importance d’un développement<br />
harmonieux des lieux tout en intégrant<br />
le coût de l’immobilier. Mertert s’inscrit<br />
dans la liste des premières communes<br />
à introduire les modalités du Pacte Logement<br />
2.0. Ce dernier ne s’applique<br />
pas directement aux particuliers, mais<br />
il établit un partenariat entre les communes<br />
et l’État. Son objectif ? Soutenir<br />
les communes dans le développement<br />
de logements abordables sans négliger<br />
la qualité de l’habitat. Il vise à augmenter<br />
l’offre de biens en mobilisant le<br />
potentiel foncier et résidentiel existant<br />
sur le plan communal. Le programme<br />
d’action local logement (PALL) se définit<br />
comme un programme pluriannuel qui<br />
établit un état des lieux et détermine les<br />
priorités et champs d’action. Il est arrêté<br />
par un vote au conseil communal. Le<br />
27 octobre dernier, le projet de développement<br />
du nouveau quartier Bergfeld à<br />
Mertert a été adopté à l’unanimité. Ce<br />
dernier attend à présent l’approbation<br />
définitive du ministère de l’Intérieur<br />
luxembourgeois. Le terrain de 439 ares<br />
accueillera 215 logements avec 53 maisons<br />
unifamiliales, 5 maisons bi-familiales<br />
et 152 appartements. Parmi eux,<br />
37 seront construits d’après le Pacte<br />
Logement 2.0 et offriront ainsi des prix<br />
abordables. L’achèvement du projet<br />
s’effectuera en quatre phases jusqu'en<br />
2034, avec une livraison des premiers logements<br />
à l’horizon 2027.<br />
L’autre projet phare de la commune,<br />
nommé «Nei Mëtt», se situe en plein<br />
centre de Wasserbillig et est en phase<br />
de finalisation. Il comprend la construction<br />
de 110 logements axés autour d’une<br />
place de marché de 3.000 m². Les premiers<br />
citoyens déjà installés profitent<br />
des nouvelles infrastructures, comme<br />
le parking souterrain de 280 places dont<br />
60 sont réservées aux clients ou visiteurs<br />
du site ainsi que des commerces locaux.<br />
Envisagé comme un véritable lieu de vie<br />
et de rencontre convivial, il regroupe<br />
également des bureaux et des espaces<br />
de loisirs. De même, l’ouverture d’un<br />
restaurant et de commerces est prévue<br />
prochainement. Ce projet résulte de<br />
l’échange de terrains de la commune<br />
avec un promoteur, propriétaire de parcelles<br />
entre Mertert et Wasserbillig. La<br />
commune en a profité pour y construire<br />
de nouveaux ateliers pour le service<br />
technique afin de pouvoir répondre à<br />
la croissance des effectifs indispensable<br />
pour une commune en pleine expansion.<br />
Nous souhaitons offrir<br />
à nos habitants un cadre de vie<br />
agréable dans lequel ils peuvent<br />
bénéficier d’infrastructures modernes<br />
et adaptées à leurs besoins<br />
De nouvelles écoles à Mertert et à<br />
Wasserbillig<br />
À Mertert, un nouveau bâtiment scolaire<br />
a ouvert ses portes en janvier dernier.<br />
Une maison relais accueille une centaine<br />
d’enfants du cycle 1, le projet d’extension<br />
de l’école fondamentale cycles 2 à 4<br />
est à l’étude. Ce campus scolaire répond<br />
parfaitement aux besoins des enfants et<br />
des parents. Les bâtiments abritent des<br />
espaces dont l’aménagement a été réalisé<br />
ensemble avec des spécialistes dans le<br />
but d'offrir un maximum de confort propice<br />
aux apprentissages. Jérôme Laurent<br />
précise : « Nous avons investi 35 millions<br />
d’euros dans les infrastructures scolaires,<br />
maison relais et crèches entre 2017 et<br />
2023. Nous planifions l’expansion des<br />
cycles 2-4 à Mertert ; l’architecte effectue<br />
une analyse du terrain afin de déterminer<br />
la faisabilité du projet. Le site pourra aussi<br />
accueillir des logements susceptibles<br />
d’être intégrés dans le Pacte Logement<br />
2.0 ». À Wasserbillig, la nouvelle école ouverte<br />
en 2021 accueille 300 enfants des<br />
cycles 2 à 4 ainsi qu’une crèche, ouverte<br />
depuis le mois de janvier 2022. Cette<br />
construction a nécessité le déplacement<br />
des terrains de tennis. Ces derniers bénéficient<br />
aujourd’hui d’une toute nouvelle<br />
structure au bord de la Moselle. Le<br />
bourgmestre se réjouit du succès rencontré<br />
auprès des adeptes de ce sport<br />
puisque « le nombre de membres du club<br />
a triplé depuis 2020, les courts sont praticables<br />
toute l’année et s’inscrivent dans<br />
un cadre agréable et convivial ».<br />
La politique environnementale<br />
En tant que membre du Pacte Climat et<br />
du Pacte Nature, la commune s’oriente<br />
vers une politique durable dans les domaines<br />
de l’énergie, de la lutte contre le<br />
changement climatique et de la mobilité.<br />
Elle s’engage par ses décisions à contribuer<br />
de manière significative à l’approvisionnement<br />
et à la gestion des ressources<br />
ainsi qu'à la préservation et à l’amélioration<br />
des espaces naturels.<br />
La commune de Mertert s’impose<br />
comme un territoire avant-gardiste dans<br />
le secteur de la gestion des déchets. Tous<br />
les systèmes actuellement disponibles<br />
ont été introduits dans la commune dès<br />
leur création, citons la collecte individuelle<br />
du verre, du papier, des déchets<br />
verts, mais aussi des déchets organiques.<br />
La commune dispose d’un parc de recyclage<br />
mobile au sein duquel les citoyens<br />
peuvent déposer les matériaux ou objets<br />
devenus inutilisables, mais également<br />
ceux qui peuvent jouir d’une seconde<br />
vie. Depuis le mois de novembre, le Repair<br />
café propose de réparer des objets<br />
abîmés ou cassés tout en échangeant de<br />
bons conseils avec les réparateurs bénévoles.<br />
L’esprit du lieu se veut convivial et<br />
propice aux rencontres. Pour trouver les<br />
dates des prochaines manifestations, il<br />
suffit de consulter le site internet de la<br />
commune de Mertert.<br />
Pour aller plus loin dans son engagement<br />
en faveur de la préservation de l’environnement,<br />
la commune a introduit un système<br />
de comptage des déchets au mois<br />
de mai dernier. À raison de 0,29 centime<br />
d’euros par kilo, les responsables communaux<br />
souhaitent sensibiliser leurs<br />
habitants à une gestion plus poussée des
18<br />
GOUVERNANCE<br />
déchets. L’initiative semble fonctionner<br />
puisqu’ils ont pu constater une baisse<br />
de l’intensité du ramassage des ordures.<br />
L’instauration de la poubelle biodéchets<br />
s’inscrit aussi dans cette politique ; plus<br />
de 400 ménages y ont recours à ce jour.<br />
Pour faciliter son utilisation et augmenter<br />
l’adhésion à ce système, la commune<br />
a mis en place le nettoyage de ces poubelles<br />
une fois par mois.<br />
Le volet social<br />
bénéficiaires de l’allocation de vie chère<br />
de la part de l’État et de la prime énergie<br />
recevront sur demande un complément<br />
de 25% par la commune. Cette somme<br />
s’additionne à celle versée par le fonds<br />
social. Par ailleurs, une prime pour les<br />
couches hygiéniques a été instaurée et<br />
s’adresse aux titulaires de l’allocation vie<br />
chère. Son montant s’élève à 12 euros par<br />
mois et par enfant jusqu’à trois ans. Elle<br />
peut être étendue à des adultes souffrant<br />
d’incontinence à condition d'en démontrer<br />
la nécessité.<br />
Le bourgmestre explique que «dans le<br />
budget ordinaire de 23 millions d'euros,<br />
les frais de fonctionnement pour<br />
les crèches et maisons relais de la commune<br />
s’élèvent à 1,5 million d’euros. 4,5<br />
millions sont pris en charge par l’État».<br />
Cette part du budget témoigne de l’engagement<br />
de la commune auprès de ses<br />
habitants en matière de politique sociale.<br />
Dans un contexte économique compliqué<br />
avec un taux d’inflation grandissant,<br />
d’autres mesures viennent compléter<br />
le dispositif pour amortir les hausses<br />
sur les taxes et tarifs communaux. Les<br />
Administration communale de<br />
Mertert<br />
1-3, Grand Rue<br />
L-6630 Wasserbillig<br />
www.mertert.lu
GOUVERNANCE<br />
19<br />
BRÈVES<br />
Mieux outiller les communes pour la prochaine période<br />
législative<br />
© MA<br />
Gringgo au service du développement local durable<br />
« Gringgo − Regionalwert Lëtzebuerg » est une coopérative citoyenne<br />
agissant comme un instrument d'investissement solidaire<br />
local permettant de développer des projets durables<br />
d’entreprises régionales. Son soutien financier contribue à la<br />
création d’emplois et de produits régionaux certifiés durables<br />
dans des secteurs aussi variés que le tourisme, l’agriculture,<br />
l’alimentation, le textile ou encore la construction. La coopérative<br />
lance actuellement un double appel : l’un aux investisseurs<br />
qui souhaiteraient acheter des parts de Gringgo (200 euros/<br />
part) et l’autre aux porteurs de projets qui recherchent un coup<br />
de pouce financier. Ceux qui respectent les critères économiques,<br />
écologiques et sociaux chers à la coopérative peuvent<br />
soumettre leur candidature en remplissant le formulaire disponible<br />
sur le site www.gringgo.lu.<br />
Source : SIP<br />
Ce 24 octobre 2022, le SYVICOL a présenté en conférence de<br />
presse 36 propositions pour « des communes fortes et autonomes<br />
au service du citoyen » en vue des prochaines élections<br />
législatives. Avec ces propositions politiques, le syndicat entend<br />
mettre en lumière certaines préoccupations actuelles des communes<br />
et leur proposer des solutions concrètes, mais aussi offrir<br />
des pistes de réflexion générales sur le rôle des communes<br />
du futur et leurs relations avec l’État. La trentaine de propositions<br />
concerne des aspects très variés des missions que remplissent<br />
quotidiennement les administrations communales.<br />
Elle couvre « des domaines aussi variés que la consultation du<br />
secteur communal et la collaboration avec les instances nationales,<br />
les finances communales, l’organisation et les compétences<br />
des communes, la simplification administrative et la<br />
digitalisation, les fusions de communes, le logement, la participation<br />
citoyenne, les offices sociaux et l’enseignement fondamental<br />
», précise le SYVICOL.<br />
Source : SYVICOL<br />
© SYVICOL<br />
Une voix pour les entreprises<br />
À l’aube des prochaines législatives, la Chambre de Commerce<br />
appelle les entreprises du pays à partager leurs idées et préoccupations<br />
via la plateforme participative « Donnez votre avis »<br />
qu’elle a spécialement lancée à cet effet. « L’opinion de toutes,<br />
petites ou grandes entreprises, représentantes de chacun des<br />
secteurs qui font la richesse de notre économie, est essentiel à<br />
l’émergence des idées qui construiront la compétitivité et la<br />
prospérité de demain », estime la Chambre professionnelle.<br />
Elle qui contribuera activement au débat électoral en soumettant<br />
des propositions visant à répondre aux principaux<br />
défis des prochaines années entend placer les entreprises au<br />
cœur du processus qu’elle a élaboré pour dresser la liste de ses<br />
recommandations.<br />
Source : Chambre de Commerce
LUXEMBOURG<br />
20<br />
GOUVERNANCE<br />
UN CAMPUS<br />
POUR MIEUX<br />
GRANDIR<br />
© Joanna Hudyka<br />
Commune de Roeser<br />
Tom Jungen<br />
Dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>, entre<br />
Bettembourg et Hesperange, la commune<br />
de Roeser prospère. Celle-ci<br />
connaît aujourd’hui la même tendance<br />
que le reste du Grand-Duché :<br />
sa population ne cesse d’augmenter<br />
et, avec ses quelque 7.000 habitants,<br />
elle doit relever de nouveaux défis.<br />
Tom Jungen, son bourgmestre,<br />
a choisi de s’atteler notamment<br />
à celui de l’éducation en bâtissant<br />
un nouveau campus scolaire.<br />
Explications.<br />
Développer l’éducation<br />
Depuis une trentaine d’années, la vallée<br />
de Roeser connaît une croissance démographique<br />
importante. La commune<br />
présente en effet de nombreux attraits,<br />
parmi lesquels ses plus de 2.000 ha de<br />
zones vertes et de forêts ainsi que son<br />
fleuve assurant un environnement de<br />
vie sain. L'accroissement de la population<br />
impose l’adaptation des infrastructures<br />
et la mise en place de nouvelles<br />
stratégies, ce que le bourgmestre a bien<br />
compris. « Pour ce mandat, nous avons<br />
choisi de nous concentrer sur la modification<br />
de nos établissements éducatifs.<br />
Nous avons alors mis sur pied le projet<br />
d’un complexe scolaire supplémentaire<br />
qui, à côté de celui existant à Crauthem,<br />
pourrait accueillir la moitié des enfants<br />
de notre commune », explique Tom<br />
Jungen.<br />
envergure historique pour la commune<br />
et le plus important depuis la prise de<br />
fonction de Tom Jungen. « Le tout premier<br />
campus éducatif a été construit<br />
dans les années 1970 et, s’il était déjà<br />
impressionnant pour l’époque, nous<br />
passons aujourd’hui une nouvelle étape<br />
dans le développement de la commune<br />
et dans l’accompagnement de notre jeunesse<br />
», expose le bourgmestre.<br />
Les enfants seront habitués<br />
à la riche diversité de notre population<br />
et chacun pourra se sentir intégré<br />
dans la société<br />
Un projet d’envergure<br />
Le complexe scolaire, actuellement<br />
en construction, se trouve à Bivange-<br />
Berchem. Il s’agit d’un projet d’une<br />
L’un des objectifs poursuivis vise à augmenter<br />
la capacité d’accueil, autant pour<br />
l’enseignement fondamental que pour la<br />
maison relais, et à répondre aux besoins<br />
futurs : si actuellement les infrastructures
GOUVERNANCE<br />
21<br />
existantes suffisent, il est fort probable<br />
qu’elles ne soient plus adaptées dans un<br />
avenir plus ou moins proche. «Il ne faut<br />
pas attendre que nos élèves manquent<br />
de place pour réagir. Au vu des tendances<br />
démographiques à l’œuvre au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, nous sommes capables<br />
d’anticiper et de préparer le terrain pour<br />
l’avenir», souligne Tom Jungen. La future<br />
maison relais pourra accueillir jusqu’à<br />
420 enfants et évitera ainsi la création de<br />
liste d’attente.<br />
L’augmentation de la capacité d’accueil<br />
implique non seulement la création de<br />
places supplémentaires, mais aussi la<br />
prise en considération de tous les enfants,<br />
dont ceux ayant des besoins spécifiques.<br />
En ce sens, le campus scolaire<br />
de Roeser intégrera le centre de développement<br />
intellectuel (CDI) – anciennement<br />
éducation différenciée – pour les<br />
enfants présentant un handicap mental.<br />
Le bourgmestre ne souhaitait négliger<br />
aucun de ses jeunes citoyens : « L’un de<br />
nos critères lors de l’élaboration de ce<br />
projet était aussi de permettre une plus<br />
grande inclusivité, raison pour laquelle<br />
le campus réunira au sein d’une même<br />
structure l’école fondamentale, la maison<br />
relais et le CDI. Les enfants seront<br />
ainsi habitués dès le plus jeune âge à la<br />
riche diversité de notre population et<br />
chacun d’entre eux pourra se sentir intégré<br />
dans la société ».<br />
Dans une deuxième phase, s’ajoutera<br />
au campus scolaire un espace dédié aux<br />
sports. Ce projet est actuellement en<br />
cours d’élaboration. L’investissement<br />
total pour la création des nouvelles infrastructures<br />
scolaires – revu à la hausse<br />
en raison de la pandémie de Covid-19<br />
et de la guerre en Ukraine – est estimé<br />
à 42 millions d’euros. S’y ajouteront les<br />
frais de construction du centre sportif en<br />
cours d’élaboration.<br />
Préserver la nature<br />
Les bâtiments du campus répondront à<br />
des critères environnementaux adaptés<br />
à la politique menée par la commune.<br />
En effet, celle-ci est engagée dans la préservation<br />
de notre planète depuis longtemps<br />
: en 1994, elle adhérait déjà à l’Alliance<br />
du Climat (ou Klima-Bündis) et,<br />
très récemment, elle s’est engagée dans<br />
le Pacte Climat 2.0.<br />
L’une des préoccupations pour la réalisation<br />
du projet éducatif était de réduire<br />
autant que possible les besoins en<br />
énergie. Les maîtres d’ouvrage ont opté<br />
pour une construction à basse énergie<br />
avec une façade en brique. Ce matériau<br />
présente de nombreux avantages : naturellement<br />
très isolant, il est d’une grande<br />
solidité, résiste à l’humidité et au feu, sa<br />
production est moins polluante que le<br />
parpaing, etc.<br />
L’entièreté du campus (scolaire et<br />
sportif) sera chauffée par une centrale<br />
urbaine alimentée par du bois<br />
local. «En parallèle, nous créons un espace<br />
où les arbres pourront être coupés<br />
en copeaux, séchés et puis stockés.<br />
La production locale de notre propre bois<br />
de chauffage est très importante pour<br />
garantir notre indépendance énergétique.<br />
Bien entendu, celle-ci doit se faire<br />
dans le respect de notre écosystème :<br />
surproduire nuirait à la faune et la flore<br />
de nos régions. Il faut trouver un équilibre»,<br />
précise Tom Jungen. En outre,
22<br />
GOUVERNANCE<br />
des panneaux photovoltaïque sont en<br />
cours d’installation sur le campus, ce qui<br />
permettra de remplir tous les besoins en<br />
énergie.<br />
L’entièreté du campus sera chauffée<br />
par une centrale urbaine alimentée<br />
par du bois local<br />
enfants. Nos cuisiniers travaillent déjà<br />
avec des produits régionaux et de saison<br />
dans la maison relais et dans la crèche<br />
communales. Bien souvent, si nous faisons<br />
un appel d’offres auprès de prestataires<br />
externes, ces derniers souhaitent<br />
faire le plus d’économies possibles, parfois<br />
même au détriment de la qualité<br />
des repas. Nous avons donc fait le choix<br />
de gérer nous-mêmes nos cuisines »,<br />
conclut le bourgmestre.<br />
« Un esprit sain dans un corps sain »<br />
La célèbre phrase des satires de Juvénal<br />
résume bien la philosophie appliquée<br />
au projet du campus scolaire. Si celui-ci<br />
intégrera une série d’infrastructures<br />
consacrées à l’éducation et à la<br />
santé physique des jeunes générations,<br />
il doit également penser à leur alimentation.<br />
« Il nous tient à cœur de pouvoir<br />
offrir des repas sains et équilibrés à nos<br />
Administration communale de<br />
Roeser<br />
40, Grand-Rue<br />
L-3394 Roeser<br />
www.roeser.lu
GOUVERNANCE<br />
23<br />
7 LOCALITÉS:<br />
Berchem, Bivange, Crauthem, Kockelscheuer,<br />
Livange, Peppange et Roeser<br />
SUPERFICIE: 2.379 ha.<br />
HABITANTS: 6.593 (19.10.22)<br />
La commune de Roeser est une commune moderne<br />
et dynamique où il fait bon vivre.<br />
Située à proximité de la capitale et des grandes<br />
communes de Bettembourg, Dudelange et Hesperange,<br />
la commune de Roeser a connu une forte croissance<br />
démographique au cours des trente dernières années.<br />
Malgré tout, dans un cadre rural, Roeser offre à ses citoyens<br />
une grande qualité de vie dans un environnement sain,<br />
avec de vastes espaces verts et des forêts qui constituent<br />
une zone de loisirs exceptionnelle.<br />
Les familles s’accoutument vite à la vie locale qui combine<br />
les avantages de la ville et les joies de la campagne.<br />
La commune ainsi que les clubs et associations locales<br />
proposent en outre une multitude d’événements tout<br />
au long de l’année.
24<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
© Esch2022<br />
L’ÉVALUATION<br />
DE L’IMPACT<br />
POUR ESCH2022<br />
Jacques Maquet<br />
Les nombreuses manifestations culturelles dans le cadre d'Esch2022 se poursuivront jusqu’au premier trimestre 2023.<br />
Quel a été et quel sera leur impact sur le futur de la région et comment se mesure-t-il ?<br />
Quelques pistes avec Jacques Maquet, Quality and Impact Research Coordinator pour Esch2022.
GOUVERNANCE<br />
25<br />
Quel est votre rôle au sein de l’organisation<br />
? À quoi servent les mesures<br />
d’impact ?<br />
Il consiste à organiser et coordonner<br />
les études en recueillant les données<br />
émanant des différents sondages et enquêtes<br />
effectués auprès du public et des<br />
différentes parties prenantes du projet<br />
(acteurs culturels, porteurs de projets,<br />
politiques, l’équipe d’Esch2022). La plupart<br />
des analyses sont en cours, plus de<br />
55 indicateurs sont pris en compte et<br />
les résultats sont publiés au fur et à mesure<br />
jusque fin 2023. La réalisation d'une<br />
étude d'impact d'une telle envergure est<br />
une obligation de la Commission européenne<br />
pour obtenir le titre de Capitale<br />
européenne de la culture. Précisons<br />
qu'Esch2022 s’achèvera au premier trimestre<br />
2023, c’est à ce moment-là que<br />
nous analyserons les données définitives<br />
concernant la participation aux événements.<br />
Les enquêtes se déroulent en<br />
ligne ou en face à face auprès de la population,<br />
sont adressées en cinq langues<br />
(français, allemand, anglais, luxembourgeois<br />
et portugais) et s’exportent au-delà<br />
des frontières, au même titre que les<br />
manifestations.<br />
Les défis méthodologiques sont nombreux<br />
et nécessitent une gestion prudente,<br />
il faut tenir compte de la taille du<br />
pays, mais aussi de la pandémie de Covid-19.<br />
La mesure d’impact constitue un<br />
outil efficace de réflexion en amont et en<br />
aval et soutient les stratégies et décisions<br />
avant, pendant et après l’année 2022. Le<br />
rôle de l’équipe de recherche à laquelle<br />
participent notamment la société Impact<br />
Lab et le Statec consiste à déterminer les<br />
retombées d’Esch2022 tout en identifiant<br />
les améliorations, les lacunes et les perspectives<br />
de développement.<br />
Avez-vous déjà quelques chiffres à nous<br />
communiquer ?<br />
L’enquête de satisfaction menée avec la<br />
société de sondage d’opinion Ilres auprès<br />
des visiteurs d’Esch2022 montre<br />
son impact positif sur le territoire. Début<br />
novembre 2022, 45% des sondés s’accordaient<br />
à dire qu’ils avaient été incités à participer<br />
à un événement en raison du statut<br />
de Capitale européenne de la culture.<br />
Une majeure partie d’entre eux (58%)<br />
relate que le sud du <strong>Luxembourg</strong> est plus<br />
intéressant qu’ils ne le pensaient. Parmi<br />
eux, ce sont les étrangers qui partagent le<br />
plus cette opinion ; au sein de la population<br />
locale, le chiffre demeure favorable<br />
mais plus nuancé. Plus de 7 visiteurs<br />
sur 10 (71%) considèrent qu’avoir Esch<br />
comme capitale européenne de la culture<br />
constitue une fierté pour le <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Esch était déjà perçue comme<br />
une ville culturelle.<br />
Le statut de Capitale européenne<br />
de la culture l’amène<br />
à un niveau supérieur<br />
De façon générale, nous observons un<br />
niveau de satisfaction élevé des visiteurs<br />
ayant participé à un événement. L’échantillon<br />
de sondés est aujourd’hui plus<br />
conséquent qu’en juillet dernier (1.706<br />
en novembre au lieu de 1.054), le niveau<br />
de satisfaction des visiteurs reste stable<br />
et se maintient à un niveau élevé. En effet<br />
83% des visiteurs affirment être satisfaits<br />
ou totalement satisfaits de l’évènement<br />
auquel ils ont assisté. Le niveau de satisfaction<br />
était déjà élevé en juin dernier<br />
(79%) alors que l’échantillon de l’enquête<br />
était d’environ 700 sondés. Cette<br />
étude de satisfaction se poursuit dans le<br />
cadre de l’important programme d’évaluation<br />
mis en en place pour l’occasion.<br />
Elle prendra fin en janvier 2023.<br />
Quels seront les impacts pour la région à<br />
l’avenir ?<br />
La plupart des villes lauréates poursuivent<br />
de nombreux objectifs : développer<br />
leur profil international, mettre en<br />
place un programme d’activités culturelles<br />
et d’évènements artistiques, attirer<br />
plus de visiteurs et de touristes, renforcer<br />
leur attractivité et leur image. Les chiffres<br />
que nous possédons actuellement<br />
servent à établir un bilan, mais aussi à<br />
prendre des décisions. Esch était déjà<br />
perçue comme une ville culturelle grâce<br />
à des institutions comme la Rockhal, le<br />
théâtre ou les sites d’exposition. Le statut<br />
de Capitale européenne de la culture<br />
l’amène à un niveau supérieur. Avec 160<br />
projets et 2.500 événements organisés<br />
au sein de la ville, mais aussi dans les 11<br />
communes Pro-Sud et en France, force<br />
est de constater que l’offre culturelle s’est<br />
considérablement étoffée.<br />
De nouvelles infrastructures ont été<br />
créées ou réhabilitées pour l’occasion,<br />
citons l’Arche de Villerupt, l’espace d’art<br />
contemporain Konschthal, le cinéma<br />
Ariston ou encore les anciens bâtiments<br />
industriels de la Möllerei et de la Massenoire<br />
à Belval. Du côté du tourisme, évoquons<br />
le développement des pistes cyclables<br />
et des hébergements insolites du<br />
MinnettTrail, région qui a été reconnue<br />
comme réserve de biosphère par l’UNES-<br />
CO et appartient à un réseau international<br />
de plus de 700 réserves situées dans<br />
124 pays. Toutes les initiatives au sein<br />
de cette offre complète et novatrice auront<br />
des impacts dans les années à venir.<br />
Certaines ne produiront des résultats<br />
qu’après 2022, ce qui compte, c’est l’héritage<br />
de cet événement. Cette région<br />
figure au premier plan en matière de développement<br />
à l’heure actuelle au niveau<br />
du pays. Le titre de Capitale européenne<br />
de la culture ne fait que renforcer l’image<br />
d’une région qui avait déjà entamé sa<br />
métamorphose avec d’autres acteurs<br />
comme l’Université ou le pôle de Belval.<br />
83%<br />
Par C. Mick<br />
des visiteurs affirment être satisfaits ou<br />
totalement satisfaits de l’évènement<br />
auquel ils ont assisté<br />
L’expo à ne pas manquer :<br />
Frontaliers, des vies en stéréo, à voir<br />
jusqu’au 5 février au centre Massenoire<br />
à Esch-sur-Alzette. Infos sur<br />
www.esch2022.lu
LUXEMBOURG<br />
26<br />
GOUVERNANCE<br />
RUMELANGE,<br />
PETIT MAIS<br />
COSTAUD<br />
Commune de Rumelange<br />
Henri Haine<br />
Patrimoine industriel et naturel,<br />
culture, mobilité, Rumelange a beau<br />
être l’une des plus petites communes<br />
du Sud, « elle avance avec beaucoup de<br />
dynamisme vers des projets qui savent<br />
potentialiser ses atouts », comme l’explique<br />
le bourgmestre Henri Haine.<br />
Rumelange se caractérise par sa superficie<br />
limitée qui ne laisse que peu d’espaces<br />
pour d’importants développements<br />
futurs… mais il en reste encore.<br />
Ces espaces devraient être optimisés et<br />
accueillir des projets à venir.<br />
Mais venons-en aux projets en cours,<br />
et notamment au chantier de la maison<br />
relais. Jouxtant l’ancien bâtiment,<br />
le nouvel édifice permettra de doubler<br />
la capacité d’accueil et devrait pouvoir<br />
accueillir les enfants courant 2023 ou<br />
début 2024. « Les différents corps de<br />
métier ont pris du retard pour cause<br />
de pénurie de matériel », précise Henri<br />
Haine.<br />
En parallèle, la commune repense la<br />
grand-rue en lien étroit avec le ministère<br />
de la Mobilité. L’objectif est d’y limiter<br />
le passage des voitures, même si cet axe<br />
reste fortement emprunté par les frontaliers.<br />
Pour y parvenir, il sera nécessaire<br />
de moderniser les transports en commun<br />
en augmentant notamment la fréquence<br />
des trains et des navettes de bus. L’autre<br />
levier d’action reposera sur la capacité à<br />
ralentir le flux du trafic automobile. Cela<br />
peut passer par une meilleure utilisation<br />
de l’axe principal en le rendant notamment<br />
plus attrayant pour les piétons. Les<br />
emplacements de parking seront pour<br />
ce faire revus à la baisse. Par ailleurs,<br />
la commune réfléchit à développer un<br />
aménagement particulier à la sortie de<br />
la ville, en direction d’Esch. Les études<br />
préalables vont cependant prendre du<br />
temps.<br />
Autre projet, mais qui vient d'être finalisé,<br />
le site Spektrum situé à l’endroit<br />
de l’ancien atelier du sculpteur Albert<br />
Hames. Il se veut un centre de création<br />
contemporaine, une « machine » immersive<br />
aux technologies de pointe (réalité<br />
virtuelle) complétée d’un hébergement<br />
touristique. Spektrum a été inauguré en<br />
novembre 2022.<br />
Évidemment, Rumelange a de nombreux<br />
autres atouts : un centre-ville qui<br />
dispose de tous les commerces indispensables<br />
et de cafés qui dynamisent<br />
la vie locale. Le centre-bourg est également<br />
pourvu de plusieurs parcs et<br />
d’un arboretum. À l’extérieur, les zones<br />
d’intérêt national de Haard-Hesselsbierg-Staebierg<br />
d’un côté et Léiffrächen<br />
de l’autre sont d’une richesse environnementale<br />
indéniable. Enfin, l’aspect<br />
patrimonial et touristique, qui repose sur<br />
la mine de fer et un gîte touristique, caractérise<br />
l’image de Rumelange.<br />
Par J.-M. Streit<br />
RUMELANGE
GOUVERNANCE<br />
27<br />
WIR BAUEN<br />
DIE ZUKUNFT.<br />
MONDERCANGE<br />
ATELIER COMMUNAL<br />
steffen-holzbau.lu<br />
Steffen Holzbau S.A.<br />
13, rue de Flaxweiler<br />
L-6776 Grevenmacher<br />
T +352 719686-0<br />
info@steffen-holzbau.lu
LUXEMBOURG<br />
28<br />
GOUVERNANCE<br />
WEISWAMPACH,<br />
UNE FORCE<br />
NATURELLE<br />
Commune de Weiswampach<br />
Henri Rinnen<br />
À Weiswampach, il y a le lac, une nature<br />
verdoyante et des commerces de proximité.<br />
Il y a aussi la volonté constante<br />
d’apporter un bien-être à tous les concitoyens.<br />
C’est en tenant compte de ces<br />
points que les projets voient le jour,<br />
comme le répète le bourgmestre Henri<br />
Rinnen.<br />
À Weiswampach, les projets vont bon<br />
train. Les priorités sont fonction des besoins<br />
mais aussi des particularités de<br />
cette commune rurale. Citons en premier<br />
lieu la construction d’une station<br />
d’épuration moderne pour la localité de<br />
Leithum. Celle-ci devrait être fonctionnelle<br />
en cette fin d’année et sera alors la<br />
dernière pierre à l’édifice de modernisation<br />
des stations d’épuration de toutes<br />
les localités de la commune. Cette étape<br />
nécessaire à la protection des cours d’eau<br />
de la région permettra également d’augmenter<br />
les capacités d’absorption des<br />
eaux usées des nouvelles habitations.<br />
Sur ce sujet, la commune travaille encore<br />
sur le nouveau plan d’aménagement des<br />
zones situées sur la ceinture de la localité<br />
de Weiswampach, « car il n’est pas prévu<br />
d’extension en dehors de la zone d’urbanisation<br />
», précise le bourgmestre. Dans<br />
ses projections, la commune escompte<br />
atteindre les 3.000 habitants dans les cinq<br />
ou six ans à venir. « Il est d’ailleurs à noter<br />
que durant ces dix dernières années nous<br />
avons vu notre population croître d’environ<br />
60%, ce qui fait de Weiswampach la<br />
commune la plus dynamique du pays »,<br />
rappelle le bourgmestre Henri Rinnen.<br />
Pour accueillir de la meilleure façon<br />
qui soit les futurs habitants, il est indispensable<br />
de disposer d’infrastructures<br />
adaptées. Dans le cadre de l’agrandissement<br />
de la maison relais et de l’école,<br />
il a donc été prévu d’augmenter les capacités<br />
au-delà des besoins actuels.<br />
Des considérations qui ont déjà prévalues<br />
lors du réaménagement du hall<br />
sportif et du centre culturel. Cependant,<br />
l’objectif de la commune étant de préserver<br />
son attractivité et sa qualité de vie, il<br />
ne sera jamais question d’urbaniser à outrance<br />
ses localités.<br />
Quant aux caractéristiques qui reposent<br />
sur l’environnement et la nature, elles<br />
doivent quant à elles être préservées<br />
voire développées. C’est dans ce sens<br />
que le groupe Lamy a construit un complexe<br />
hôtelier à proximité du lac. Environ<br />
90 chalets touristiques sortiront de<br />
terre sur le site de l’ancien camping,<br />
« tout ceci dans le respect de notre belle<br />
nature environnante », tient à préciser le<br />
bourgmestre.<br />
Par J.-M. Streit<br />
WEISWAMPACH
GREEN<br />
BUILDING<br />
Une serre, baptisée FRESH, a été installée sur le toit de l’IFSB et s’inscrit dans le projet<br />
européen GROOF qui vise à réduire les émissions de CO 2<br />
provenant du secteur de la construction,<br />
2.<br />
notamment grâce à l’agriculture urbaine. Plus de 20 variétés de plantes y sont cultivées.<br />
La production, alimentée par l’hydroponie, sera distribuée en circuit court et sera notamment utilisée<br />
pour le restaurant de l'institut de formation. Actuellement, les cultures sont arrosées à l'eau de ville<br />
mais la volonté est d’utiliser l’eau de pluie à l’avenir. Un tel projet permet d’économiser<br />
près de 45 tonnes de CO ²<br />
par an.
LUXEMBOURG<br />
30<br />
GREEN BUILDING<br />
© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
UN MODÈLE<br />
DE DURABILITÉ<br />
EN DEVENIR<br />
Fonds du Logement<br />
Denis Ory<br />
Le projet de réhabilitation des friches<br />
industrielles de Wiltz, porté par le Fonds<br />
du Logement et la commune, se concrétise.<br />
Les industries laissent place aux<br />
premières infrastructures d’un nouveau<br />
quartier qui permettra à 2.500 habitants<br />
de s’établir dans un modèle de<br />
quartier durable. Mesures d’assainissement,<br />
urbanisme, gestion des déchets,<br />
concept énergétique, renaturation de<br />
la Wooltz… Denis Ory, ingénieur chef<br />
de projets au Fonds du Logement, nous<br />
dit tout sur le projet d’envergure Wunne<br />
mat der Wooltz.<br />
Le nouvel atout de Wiltz<br />
Le Fonds du Logement et la commune<br />
de Wiltz ont lancé les études de réaménagement<br />
des abords de la Wooltz, en<br />
collaboration avec le ministère du Logement<br />
et le ministère de l’Environnement,<br />
du Climat et du Développement<br />
durable, afin de redonner vie à cet ancien<br />
site industriel vieux de près de<br />
quatre siècles et autour duquel s’est peu<br />
à peu développée l’agglomération. « En<br />
friche depuis l’arrêt des dernières activités,<br />
le site, niché dans le fond de la vallée,<br />
crée une sorte de barrière divisant la<br />
commune. Le futur quartier Wunne mat<br />
der Wooltz a pour ambition d’en reconnecter<br />
les deux versants », explique Denis<br />
Ory.<br />
Bien entendu, en plus de fluidifier le<br />
fonctionnement de la commune, le projet<br />
répondra au problème du logement<br />
dans cette région du nord du pays. Au<br />
total, le Fonds y construira 1.085 habitations<br />
réparties sur 34 ha. Sans compter<br />
les projets qui se développent en<br />
périphérie du futur quartier (à l’initiative<br />
de la commune ou de promoteurs<br />
privés), 2.500 habitants supplémentaires<br />
devraient donc s’établir à Wiltz – entité<br />
de 5.500 âmes à l’heure actuelle – d’ici<br />
la dernière remise de clés. « Cette croissance<br />
démographique fait l’objet de<br />
réflexions importantes que nous menons<br />
de concert avec la commune. En<br />
réalité, le projet Wunne mat der Wooltz<br />
nous confronte à un triple défi en matière<br />
d’intégration : nous devrons réussir<br />
l’assimilation des nouveaux habitants,<br />
l’intégration du quartier dans le tissu urbain<br />
existant mais aussi dans sa région »,<br />
révèle le chef de projet.<br />
L’envergure d’un nouveau village!<br />
« Évidemment, la mission du Fonds est<br />
de résoudre le problème du logement<br />
à l’échelle du pays, mais ce qu’il entend<br />
construire avant tout ce sont des<br />
quartiers de vie. En lieu et place des anciennes<br />
industries s’implanteront donc<br />
des habitations, mais aussi un campus<br />
scolaire, des bureaux ou encore des<br />
commerces », précise Denis Ory. Au total,
GREEN BUILDING<br />
31<br />
ce sont huit plans d’aménagement particuliers<br />
(PAP) qui ont été développés :<br />
sept pour le plan directeur Wunne mat<br />
der Wooltz proprement dit et un pour le<br />
masterplan « Haargarten », zone contiguë<br />
et considérée comme élément à part<br />
entière de l’ensemble. Six d’entre eux<br />
sont déjà approuvés et tous ont leurs<br />
propres particularités urbanistiques et<br />
architecturales.<br />
Encore en attente d’approbation, le<br />
PAP « gare » constitue, comme son nom<br />
le suggère, le pôle de mobilité du nouveau<br />
quartier. S’y croiseront trains,<br />
bus et voitures. « Un grand P+R y sera<br />
construit pour drainer le trafic. L’objectif<br />
est que les habitants de Wiltz<br />
et des villages avoisinants puissent<br />
prendre les transports en commun facilement.<br />
Ce projet nécessitera la création<br />
d’une voie ferrée supplémentaire<br />
tandis que l’assiette de l’ancienne voie<br />
sera transformée en axe de circulation<br />
automobile. C’est un PAP complexe,<br />
aussi bien au niveau technique que<br />
foncier, mais qui devrait pouvoir être<br />
mis en procédure courant 2023 », détaille<br />
l’ingénieur.<br />
Quant au PAP « public », il a la particularité<br />
de ne comporter aucun logement,<br />
bien qu’il soit développé par<br />
le Fonds. Il verra émerger un campus<br />
scolaire comprenant une école primaire,<br />
une maison relais, une école<br />
de musique, le Kanner Musée (un lieu<br />
d’apprentissage par le jeu) et la cantine<br />
scolaire pour tous les établissements<br />
de la commune. Les travaux<br />
sont en cours depuis l’automne 2020 et<br />
la mise en exploitation est prévue pour<br />
la rentrée prochaine.<br />
En parallèle, le Fonds travaille sur le développement<br />
des trois PAP implantés sur<br />
la rive droite de la Wooltz. Le PAP Geetz<br />
(Q2), coincé entre le village existant et<br />
le campus scolaire qui sera rapidement<br />
exploité, devra se développer en priorité.<br />
« Pour gagner du temps et limiter les<br />
nuisances pour le voisinage et les élèves,<br />
nous travaillerons avec des bâtiments<br />
modulaires. Les blocs d’habitation seront<br />
construits et équipés en usine puis<br />
simplement assemblés sur le site », indique<br />
Denis Ory. Les PAP Gierwerei (Q5)<br />
et Nordhang (Q7), eux, ont vu démarrer<br />
leurs premiers travaux d’assainissement<br />
et de viabilisation. Quant à la rive<br />
gauche, elle servira de zone de stockage<br />
et de service avant d’être aménagée à<br />
son tour.<br />
Une future référence en matière de<br />
quartier durable<br />
Implanté à Wiltz, hotspot national de<br />
l’économie circulaire, le futur quartier<br />
doit devenir un modèle de durabilité.<br />
Quatre volets principaux ont ainsi été<br />
définis. Le premier concerne l’économie<br />
solidaire et partagée. Son développement<br />
passe notamment par la création de lieux<br />
de rencontre et d’espaces partagés tels<br />
que des jardins communautaires.<br />
Développer un quartier<br />
zéro émission en matière<br />
de chauffage<br />
Le deuxième concerne l’urbanisme et<br />
l’architecture. Le Fonds est très attentif<br />
au choix des matériaux et privilégie les<br />
matières biosourcées ou recyclables.<br />
Il veille également à la durée de vie<br />
des bâtiments, jouant notamment sur<br />
leur flexibilité : « nos logements sont<br />
construits pour convenir à des structures<br />
familiales types, mais il n’est pas<br />
exclu que les besoins évoluent d’ici 20<br />
ans et nous devrons pouvoir nous y<br />
adapter. Aujourd’hui, la demande est<br />
aux petits logements, mais nous faisons<br />
en sorte que deux unités puissent<br />
être réunies pour en former une plus<br />
grande qui permettrait de répondre<br />
aux attentes des familles nombreuses»,<br />
dévoile Denis Ory. Le concept de mobilité,<br />
quant à lui, a été pensé pour favoriser<br />
la mobilité douce ou les transports<br />
en commun. Les habitants auront<br />
la chance de circuler dans un quartier<br />
très vert puisque, sur les 52% d’espace<br />
public, 30 seront en réalité des espaces<br />
verts. Le Fonds a d’ailleurs travaillé sur<br />
un concept d’agriculture urbaine… en<br />
milieu rural ! Il entend en effet développer<br />
l’agriculture servicielle par la<br />
plantation d’arbres fruitiers dans l’espace<br />
public, par exemple, mais aussi<br />
créer un rucher et une miellerie à vocation<br />
sociale. En outre, il a pris soin<br />
de renaturer la Wooltz, rivière le long<br />
de laquelle s’étaient établies les activités<br />
industrielles et très impactée<br />
par celles-ci, pour en faire une véritable<br />
coulée verte au cœur du quartier.<br />
« Nous travaillons avec l’Administration<br />
de l’environnement sur les volets<br />
hydrologique et biologique. Il s’agit de<br />
prévenir les inondations en cas d’intempéries,<br />
ce qui nécessite un travail<br />
de remodelage du cours d’eau, mais<br />
aussi de restaurer la faune et la flore<br />
dans et autour de ce biotope », déclare<br />
le chef de projet. Pour que les habitants<br />
profitent eux aussi du charme de la<br />
rivière renaturée, certaines zones seront<br />
aménagées en lieu de rencontre.<br />
En parallèle, le Fonds du Logement s’est<br />
fixé un objectif zéro déchet. « Pour l’atteindre,<br />
nous misons au maximum sur<br />
la récupération. Nous travaillerons d’ailleurs<br />
avec un bureau d’études externe<br />
pour créer une banque de matériaux.<br />
Il est déjà prévu que les gravats des anciens<br />
bâtiments industriels soient réutilisés<br />
sur le site, par exemple en fond de<br />
voirie. En collaboration avec l’Administration<br />
de l’environnement, nous avons<br />
également mené plus de 300 essais de<br />
sol afin d’obtenir un cadastre très précis<br />
des pollutions présentes sur le site et<br />
d’identifier les terres qui peuvent être réutilisées<br />
et à quel endroit selon les seuils<br />
admissibles », affirme Denis Ory. Enfin, le<br />
Fonds a imaginé pour son futur quartier<br />
un système de collecte des déchets centralisé<br />
: un centre de tri très avancé sera<br />
mis en place.<br />
Évidemment, pour prétendre être un<br />
modèle de durabilité, le projet doit présenter<br />
un concept énergétique irréprochable.<br />
L’objectif fixé par le masterplan :<br />
développer un quartier zéro émission<br />
en matière de chauffage. Pour ce faire,<br />
le Fonds entend miser sur un système<br />
de pompes à chaleur. Celles-ci seront<br />
alimentées par les panneaux solaires<br />
dont seront équipées les toitures vertes<br />
du quartier, mais pas uniquement. Le<br />
site sera également doté de plusieurs accumulateurs<br />
de glace. « Ces bassins de<br />
plusieurs centaines de m 3 (entre 300 et<br />
900) remplis d’eau ont été imaginés pour<br />
approvisionner les pompes à chaleur<br />
lorsque l’énergie solaire est insuffisante.<br />
En effet, lors du passage de l’état liquide
32<br />
GREEN BUILDING<br />
© Fonds du Logement<br />
à l’état solide, l’eau dégage de l’énergie.<br />
La glace qui sera produite dans ces bacs<br />
aurait tout aussi bien pu être utilisée<br />
l’été pour refroidir les infrastructures.<br />
Cependant, nous avons décidé de miser<br />
sur l’isolation plutôt que sur un système<br />
de refroidissement énergivore », explique<br />
Denis Ory. Bien que chaque PAP sera autonome<br />
et disposera de ses propres installations,<br />
le réseau parcourra l’ensemble<br />
du site de sorte qu’un quartier ne se retrouve<br />
pas privé de chaleur en cas de défaillance<br />
sur son installation.<br />
des Ponts et Chaussées, commencera lui<br />
au second semestre prochain. À la fin de<br />
l’année 2023, les premiers logements –<br />
modulaires – pourront déjà être livrés.<br />
1.085<br />
logements<br />
2.500<br />
habitants<br />
Un phasage millimétré<br />
Sur le site, bon nombre d’entreprises<br />
sont déjà à pied d’œuvre. Cet automne<br />
démarrent les travaux de démolition et<br />
d’assainissement du PAP Haargarten.<br />
La viabilisation du campus scolaire est<br />
également en cours. Pour que celui-ci<br />
puisse être mis en exploitation en septembre,<br />
cet «îlot» doit être raccordé à<br />
tous les réseaux existants (eau, électricité),<br />
ainsi qu’aux infrastructures routières<br />
par un accès provisoire. Quant aux travaux<br />
de viabilisation des quartiers de la<br />
rive droite, ils démarreront début 2023.<br />
Le chantier de l’axe de circulation principal,<br />
développé avec l’Administration<br />
30%<br />
d’espaces verts<br />
Fonds du Logement<br />
52, Boulevard Marcel Cahen<br />
L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondsdulogement.lu
GREEN BUILDING<br />
33<br />
PLUS QUE DES<br />
CONSTRUCTIONS,<br />
CRÉER DES PROJETS<br />
DE VIE COMMUNS<br />
www.fondsdulogement.lu<br />
ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER
34<br />
LUXEMBOURG<br />
GREEN BUILDING<br />
© Yves Kortum<br />
PENSER<br />
ET CONSTRUIRE<br />
LES VILLES DE DEMAIN<br />
Caroline Drouard et Carine Kolber<br />
LSC Engineering Group<br />
Les canicules répétées, la pandémie de Covid-19 et la crise climatique ont totalement bousculé notre vision<br />
de l’habitat. Nos villes doivent évoluer vers un modèle durable et, pour y parvenir, décideurs politiques<br />
et constructeurs peuvent compter sur des partenaires experts tel LSC Engineering Group. Rencontre avec<br />
Caroline Drouard, directrice du département urbanisme et aménagement du territoire, et Carine Kolber, directrice<br />
du département environnement et directrice technique QSE².
GREEN BUILDING<br />
35<br />
Comment la prise de conscience écologique<br />
a-t-elle changé le visage de l’immobilier<br />
au Grand-Duché ?<br />
CD : La prise en compte des certifications<br />
environnementales dans le secteur de<br />
la construction est très présente depuis<br />
quelques temps déjà. En revanche, suite<br />
à la pandémie, ce que nous observons<br />
de la part des développeurs, ce sont des<br />
demandes liées à l’habitabilité des logements<br />
et plus particulièrement des ouvertures<br />
sur l’extérieur.<br />
CK : Depuis 2018, une révision des textes<br />
de loi en lien avec ce sujet a eu lieu. Elle a<br />
modifié l’approche urbanistique des projets<br />
de construction, afin de minimiser<br />
leur impact environnemental et de valoriser<br />
la protection de la nature.<br />
CD : Nous remarquons aussi que la question<br />
environnementale est intégrée à<br />
chaque niveau de planification d’un projet<br />
immobilier. Nous avons des études<br />
approfondies à fournir pour garantir un<br />
respect parfait de la réglementation. Les<br />
plans sectoriels, ou dernièrement le Programme<br />
Directeur d’Aménagement du<br />
Territoire, incluent également un rapport<br />
d’incidence environnementale.<br />
CK : Ces études n’incluent pas seulement<br />
le rapport à la nature, mais aussi la durabilité<br />
des matériaux, l’acoustique et la<br />
dimension humaine ou sociétale d’un<br />
projet. Il est d’ailleurs plus facile d’avancer<br />
sur toutes les thématiques en amont et en<br />
même temps, plutôt que de devoir traiter<br />
l’une et l’autre séparément, a posteriori.<br />
Peut-on revenir sur les Pactes Climat,<br />
Nature et Logement, et l’engagement des<br />
communes à leur sujet ?<br />
CK : Ces trois Pactes ont été conçus pour<br />
atteindre les objectifs du Plan national<br />
en matière d’énergie et de climat (PNEC).<br />
Ce dernier vise à réduire les émissions de<br />
gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030, par<br />
rapport à 2005. Du Pacte Climat découle<br />
un catalogue officiel de 600 mesures,<br />
classées selon 6 thématiques : la planification<br />
du territoire, les équipements et<br />
bâtiments communaux, l’approvisionnement<br />
et l’assainissement, la mobilité, la<br />
communication et l’organisation interne.<br />
Les communes qui s’engagent à mettre<br />
en place ces mesures reçoivent des subventions.<br />
Le Pacte est une certification,<br />
mais c’est avant tout un système de management<br />
qui permet aux communes de<br />
mettre en place une gouvernance et une<br />
gestion durable de leur territoire.<br />
Le Pacte Climat a vu le jour il y a plus de<br />
dix ans déjà. Sa version 2.0 apporte des<br />
changements majeurs, notamment en<br />
matière de communication et de sensibilisation,<br />
ainsi que de gouvernance. Elle<br />
prévoit notamment qu’un échevin climat,<br />
travaillant étroitement avec l’équipe<br />
climat, soit élu.<br />
CD : Le Pacte Logement 2.0 date quant<br />
à lui d’août 2021. Sa première version<br />
a permis aux communes de développer<br />
principalement des infrastructures<br />
(écoles, réseaux…) et assez peu de logements<br />
directement. La deuxième version<br />
est vraiment centrée sur ce point,<br />
en prévoyant notamment un conseiller<br />
dédié à cette thématique.<br />
Approche systémique et transversalité<br />
des compétences sont nos piliers<br />
pour aborder chaque projet.<br />
Ce sont les clés d’un changement<br />
durable et réussi<br />
CK : Le Pacte Nature, enfin, a été proposé<br />
aux communes sur le même principe que<br />
les deux autres. Il concerne les actions<br />
dans le domaine de la protection de la nature<br />
et contre la perte de la biodiversité.<br />
De quelle manière intervenez-vous auprès<br />
des communes ?<br />
CK : Des collaborateurs du groupe LSC<br />
ont le statut de conseiller ou celui d’auditeur.<br />
Cela représente trois personnes pour<br />
le Pacte Climat, six pour le Pacte Nature<br />
et quatre autres pour le Pacte Logement.<br />
Notre mission consiste à apporter notre<br />
expertise, à accompagner les communes<br />
dans la mise en place des mesures et à notifier<br />
leur efficacité, leurs effets réels.<br />
CD : Il faut distinguer les deux types de<br />
services que nous proposons. L’audit est<br />
une intervention ponctuelle que nous<br />
enclenchons sur demande d’une commune<br />
estimant qu’elle est prête. La mission<br />
des conseillers, quant à elle, s’étale<br />
plutôt sur le long terme.<br />
Pouvez-vous nous présenter le groupe<br />
LSC ?<br />
CK : LSC Engineering Group rassemble<br />
quinze entités juridiques actives dans<br />
l’assainissement, l’aménagement et la<br />
construction. 370 collaborateurs composent<br />
les équipes présentes majoritairement<br />
au <strong>Luxembourg</strong>, mais nous avons<br />
également des filiales en France, en Allemagne<br />
et en Afrique.<br />
CD : Chaque entité a son cœur de métier,<br />
ce qui nous permet d’intervenir sur<br />
tous types de projets quelle que soit leur<br />
échelle : celle d’un bâtiment, d’un quartier<br />
ou à l’échelle nationale. Nous travaillons,<br />
en outre, sur toutes les problématiques<br />
de l’aménagement communal :<br />
urbanisme, assainissement, environnement,<br />
topographie, voirie…<br />
CK : Nos maîtres d’ouvrage sont variés :<br />
le ministère de l’Aménagement du territoire<br />
pour des missions de planification<br />
territoriale, des industriels privés pour<br />
des problématiques de reconversion de<br />
friches, des syndicats de communes pour<br />
de l’assistance technique ou des grands<br />
acteurs du logement, pour ne citer que<br />
quelques exemples.<br />
Quelles sont les valeurs clés au sein du<br />
groupe ?<br />
CD : Notre slogan, « concevoir et construire<br />
des projets durables », révèle bien ce qui<br />
nous anime et nous motive au quotidien.<br />
Nous planifions pour les 50 prochaines<br />
années ; notre réflexion et nos développements<br />
doivent vivre dans la durée.<br />
CK : Chaque année, nous organisons<br />
en interne un workshop dédié au développement<br />
durable lors duquel nous<br />
réfléchissons, entre autres, aux moyens<br />
de faire vivre de manière très concrète<br />
ce slogan dans tous nos départements.<br />
C’est d’ailleurs à partir de cet axe de
36<br />
GREEN BUILDING<br />
© Yves Kortum<br />
mène au compromis plus qu’à une réelle<br />
efficacité.<br />
Quels sont les défis et les perspectives à<br />
venir pour le groupe ?<br />
réflexion que nous avons construit notre<br />
nouveau bâtiment de Contern, qui rassemble<br />
toutes nos équipes depuis janvier<br />
dernier.<br />
CD : L’approche systémique et la transversalité<br />
des compétences sont nos piliers<br />
pour aborder chaque projet. Ce<br />
sont les clés d’un changement durable<br />
et réussi. C’est en développant des synergies<br />
entre les différentes entités du<br />
groupe que nous pourrons fournir les<br />
bonnes réponses aux maîtres d’ouvrage.<br />
Ces réponses ne sont pas les mêmes s’il<br />
s’agit d’un projet à l’échelle nationale,<br />
avec une échéance fixée à l’horizon 2050,<br />
ou que l’on parle de la refonte d’un bâtiment<br />
industriel devant avoir lieu dans les<br />
deux ans à venir.<br />
Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre<br />
accompagnement client ?<br />
CD : Nous accompagnons nos maîtres<br />
d’ouvrage de A à Z : en amont dans la<br />
conception et la planification, comme<br />
dans l’exécution au moment du chantier.<br />
Nous intervenons également dans les<br />
phases d’exploitation, de transformation<br />
ou de mise en conformité. Le projet en<br />
question traverse alors nos différents départements<br />
au fil du temps et reçoit l’apport<br />
de chacun de nos spécialistes. Cela se<br />
fait dans une réelle dynamique d’échange<br />
avec les différents collaborateurs.<br />
Quid de la pollution sonore à laquelle on<br />
pense parfois moins ?<br />
CK : C’est une thématique qui a pris une<br />
envergure très importante et qui figure<br />
également dans les études d’impact environnemental.<br />
Une norme luxembourgeoise<br />
dédiée à l’acoustique dans les<br />
habitations a d’ailleurs été publiée cette<br />
année. Au sein du groupe, nous disposons<br />
d’un département acoustique spécialisé<br />
qui privilégie la recommandation<br />
de matériaux respectueux de l’environnement<br />
et des éléments de constructions<br />
et de finitions locaux et biosourcés.<br />
Nous accompagnons nos clients<br />
de la conception à la phase<br />
d’exploitation, en passant par<br />
la construction, la transformation<br />
ou la mise en conformité<br />
CD : Le sujet de la pollution sonore doit,<br />
lui aussi, être intégré dès le démarrage<br />
d’un projet. Ce n’est pas une fois qu’un<br />
cœur d’îlot est construit qu’il faut se poser<br />
la question du confort acoustique.<br />
Les choses sont alors trop figées et cela<br />
CD : Un des grands défis à aborder est la<br />
question de l’échelle de temps. Les initiatives<br />
que nous développons ont des effets<br />
et des résultats qui dépassent l’échéance<br />
d’un mandat électoral ou du plan d’investissement<br />
d’un maître d’ouvrage. Il y a<br />
donc un vrai travail de pédagogie pour expliquer<br />
que la plus-value se fera à moyen<br />
terme, mais qu’elle sera durable. Opter<br />
pour un espace vert plutôt qu’une place<br />
en béton, par exemple, entraîne certes<br />
d’autres considérations d’entretien, mais<br />
c’est un choix qui participera à la fraîcheur<br />
du quartier, qui optimisera la rétention<br />
des eaux pluviales, etc. C’est un nouveau<br />
système de pensée qu’il faut adopter et<br />
c’est à nous de proposer des solutions qui<br />
vont en ce sens à nos clients. C’est notre<br />
responsabilité sociétale.<br />
CK : Dans cette perspective de pédagogie<br />
et de transversalité des connaissances, le<br />
groupe LSC proposera dès 2023 un centre<br />
de formation appelé « SkilLSCenter » à ses<br />
partenaires. C’est un centre de formation<br />
en lien avec nos secteurs d’activité, sur<br />
des thématiques variées comme l’urbanisme,<br />
la sécurité sur chantier ou les procédures<br />
d’autorisation. Le catalogue des<br />
formations sort ce mois-ci.<br />
CD : Enfin, notre comité Innovation et<br />
Développement a procédé à un inventaire<br />
auprès de tous les directeurs de<br />
chaque entité afin de recueillir les axes<br />
de développement possibles. Il a recensé<br />
près de 200 idées qui ont ensuite été classées<br />
par thème et priorité. Cet inventaire<br />
a accouché de sept axes de réflexion, dont<br />
l’un se nomme « développer les villes résilientes<br />
». C’est un projet d’envergure<br />
qui consiste justement à appliquer cette<br />
méthodologie durable et transversale<br />
dont nous avons parlé pour repenser les<br />
villes au regard des impératifs environnementaux<br />
et sociaux.<br />
LSC Engineering Group<br />
4, rue Albert Simon<br />
L-5315 Contern<br />
www.lsc-group.lu
GREEN BUILDING<br />
37<br />
Multi Split<br />
Une solution parfaite<br />
pour les différentes pièces<br />
• Le système Multi Split de LG offre une climatisation puissante et efficace avec<br />
deux à neuf unités intérieures fonctionnant à partir d’une seule unité extérieure.<br />
• La technologie avancée de l’inverseur de LG offre un rendement élevé avec une<br />
faible consommation d’énergie.<br />
• Il occupe moins d’espace et est plus silencieux que deux ou plusieurs systèmes<br />
individuels monoblocs.<br />
• Avec une large gamme d’unités intérieures épurées et élégantes, disponibles en<br />
différentes capacités, il existe une solution pour chaque intérieur, grand ou petit.<br />
• Installation facile, moins de risques d’erreurs techniques au moment de<br />
l’installation et diverses fonctions pratiques pour un entretien facile.<br />
Efficacité énergétique | Extrême durabilité | Confort et simplicité d’utilisation<br />
Vous voulez en savoir plus ? Ensuite, allez sur lgclimat.be
38<br />
LUXEMBOURG<br />
GREEN BUILDING<br />
ÊTRE AU CHAUD<br />
EN RESPECTANT<br />
L’ENVIRONNEMENT<br />
MINUSINES S.A.<br />
© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong>
GREEN BUILDING<br />
39<br />
Fondée en 1925, Minusines a su s’imposer<br />
sur le marché luxembourgeois de<br />
la distribution du matériel électrique,<br />
de l’éclairage et de l’HVAC et en est aujourd’hui<br />
devenue leader. Elle propose<br />
ses services aux électriciens, architectes,<br />
bureaux d’études, industries, établissements<br />
publics ou même aux particuliers.<br />
Thomas Beck, technico-commercial<br />
dans le département Énergies renouvelables,<br />
présente l’approche client adoptée<br />
par Minusines, son engagement pour<br />
l’environnement et la dernière pompe à<br />
chaleur intégrée à son catalogue.<br />
© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
S’adapter à tous les besoins<br />
Thomas Beck, département Énergies renouvelables<br />
L’entreprise Minusines est riche d’une<br />
expérience de près de 100 ans. Sa réputation<br />
s’est notamment forgée par un<br />
service qui place le client au centre de ses<br />
préoccupations. « Quand un professionnel<br />
frappe à notre porte, nous l’accompagnons<br />
de A à Z. Nous analysons d’abord<br />
sa situation, ses besoins, ses objectifs,<br />
etc. Nous élaborons sur cette base une<br />
solution complète et adaptée », précise<br />
Thomas Beck. Et le département Énergies<br />
renouvelables, complétant ceux de<br />
l’éclairage et du matériel d’installation,<br />
suit évidemment cette démarche. « Notre<br />
objectif est de fournir aux installateurs<br />
et à leurs clients des produits à la pointe<br />
de la technologie dans les domaines des<br />
énergies renouvelables (notamment solaire),<br />
de l’électricité, de la climatisation,<br />
du chauffage et de la ventilation. Nous offrons<br />
également l’étude des systèmes et<br />
leur accompagnement jusqu’à leur mise<br />
en service. Nos collaborateurs disposent<br />
d’une longue expérience et mobilisent<br />
leurs compétences dans la réalisation<br />
des demandes de nos clients », expose le<br />
technico-commercial.<br />
Un travail vert<br />
Cette approche est évidemment mise en<br />
œuvre dans le respect de l’environnement.<br />
Et la société a d’ailleurs entamé<br />
une démarche de sensibilisation de ses<br />
équipes, mais aussi du marché depuis<br />
plusieurs années. Par exemple, Laurent<br />
Saeul, CEO, et ses équipes ont décidé de<br />
s’engager pleinement dans la certification<br />
RSE (qu’ils ont obtenue en janvier<br />
2022) afin de promouvoir une réflexion<br />
sur les impacts écologiques de Minusines.<br />
En ce sens, ils se sont associés à la<br />
SuperDrecksKëscht pour le tri de leurs<br />
déchets et tentent aussi de réduire leur<br />
utilisation des énergies fossiles.<br />
Le distributeur luxembourgeois permet<br />
également à ses clients de booster leur<br />
transition environnementale grâce aux<br />
produits qu’il propose.<br />
Nous sommes capables de créer<br />
un package sur-mesure sans fuel<br />
et sans gaz<br />
Des pompes à chaleur de dernière<br />
génération<br />
Au sein de son catalogue s’est ajoutée<br />
la pompe à chaleur « Confort Compact »<br />
du constructeur autrichien Heliotherm.<br />
« Nous avons fait le choix de collaborer<br />
avec ce fournisseur car, d’une part, il est<br />
européen, ce qui est devenu un critère<br />
indispensable pour répondre aux enjeux<br />
écologiques modernes et à la pénurie de<br />
matériaux, et, d’autre part, cette marque<br />
garantit une qualité d’équipement et<br />
une esthétique exemplaires », explique<br />
le technico-commercial. Au-delà de son<br />
design personnalisable primé par Red<br />
Dot Award (prix international de design<br />
de produits et de communication), la<br />
pompe à chaleur constitue un moyen<br />
simple et efficace pour se débarrasser<br />
des énergies fossiles. « L’appareil utilise<br />
l’air extérieur pour créer une chaleur<br />
confortable à l’intérieur des infrastructures.<br />
Le seul critère imposé pour son<br />
installation est de disposer d’un espace<br />
extra-muros où il pourra puiser son<br />
énergie », détaille Thomas Beck. Et que<br />
les frileux se rassurent : même soumise à<br />
des températures très basses, la pompe<br />
à chaleur est capable de tourner normalement<br />
grâce à sa fonction de dégivrage.<br />
Elle peut convenir à tous types de bâtiment,<br />
que ce soit une maison unifamiliale<br />
ou une grande surface commerciale,<br />
et se compléter par un système<br />
ECS (eau chaude sanitaire) disponible<br />
en option.<br />
« De plus, ce type d’installation peut se<br />
coupler à d’autres produits de notre catalogue<br />
afin d’augmenter l’autonomie<br />
en énergie. Par exemple, à une pompe<br />
à chaleur, la Confort Compact ou une<br />
autre, peuvent s’ajouter des radiateurs<br />
électriques à accumulation et une installation<br />
photovoltaïque. Ainsi, notre<br />
client dispose d’un circuit de chauffage<br />
totalement indépendant ! Nous sommes<br />
capables de créer un package surmesure<br />
sans fuel et sans gaz », conclut<br />
Thomas Beck.<br />
MINUSINES S.A.<br />
8, rue François Hogenberg<br />
L-1735 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.minusines.lu
40<br />
LUXEMBOURG<br />
MISSION SENSIBILISATION<br />
GERI Management<br />
En matière de sécurité sur chantier,<br />
l’application de quelques règles d’or<br />
peut faire toute la différence. Mais leur<br />
mise en œuvre fait parfois défaut, que ce<br />
soit par manque de temps, de moyens,<br />
de formation ou encore de communication.<br />
Pour conscientiser les acteurs<br />
du monde de la construction, Angéline<br />
Prévot, administrateur délégué de<br />
GERI Management, société spécialisée<br />
en coordination de sécurité et de santé<br />
sur chantier, a récemment lancé une<br />
nouvelle campagne de sensibilisation.<br />
En se mettant dans la peau d’une enseignante,<br />
elle entend bien éduquer aux<br />
bonnes pratiques. Retour sur une initiative<br />
décalée, mais persuasive !<br />
Une toute nouvelle campagne<br />
Sa première campagne de sensibilisation<br />
avait fait frissonner à Halloween dernier.<br />
Cette année, GERI Management réitère<br />
l’expérience sur un autre ton et élargit<br />
son public cible. « Dans notre travail,<br />
nous rencontrons des problèmes récurrents,<br />
signe que nos messages ne sont<br />
finalement pas bien transposés dans les<br />
pratiques quotidiennes. Lorsqu’un accident<br />
survient, on en rejette bien souvent<br />
la responsabilité sur l’entrepreneur.<br />
Malheureusement, ce dernier est en fin<br />
de course et subit, parfois, le manque de<br />
prévoyance des acteurs qui le précédent<br />
dans la chaîne. Avec cette campagne,<br />
nous voulons faire comprendre qu’il est<br />
primordial que tous les maillons travaillent<br />
main dans la main afin d’anticiper<br />
chaque risque. Pour y parvenir, nous<br />
devons changer les mentalités », explique<br />
l’administrateur délégué.<br />
Formatrice à la Chambre de Commerce,<br />
Angéline Prévot est tout naturellement<br />
passée du rôle de l’infirmière Mildred<br />
Ratched à celui de l’enseignante<br />
LouAnne Johnson : « Je dispense un cours<br />
intitulé « Travailler ensemble », c’est de<br />
là que m’est venue l’idée de mettre en<br />
scène les élèves de la « Risk Prevention<br />
Highschool ». Cette école inventée de<br />
toutes pièces est inspirée de mon expé-<br />
rience personnelle autant que du film<br />
« Esprits Rebelles » auquel la campagne<br />
fait référence. Cette académie fictive<br />
nous a permis de faire passer notre message<br />
en douceur et avec une note d’humour.<br />
Il m’a fallu une bonne année pour<br />
faire mûrir cette idée et trois semaines<br />
pour la mettre en œuvre. Le plus compliqué<br />
a été de trouver les mots justes car le<br />
but n’était certainement pas d’offusquer<br />
les professionnels avec lesquels nous travaillons<br />
au quotidien», raconte-t-elle.<br />
Quelques règles d’or<br />
Pour GERI Management, chaque volet<br />
de cette nouvelle campagne transmet un<br />
message fort. Bien que chaque règle ait<br />
son importance, Angéline Prévot insiste<br />
sur la nécessité de « donner le temps et les<br />
moyens ». « Le marché luxembourgeois<br />
est confronté à un sérieux problème à cet<br />
égard, et cela ne va pas en s’améliorant »,<br />
constate-t-elle. « Les ouvriers sont tellement<br />
débordés qu’ils n’ont pas le temps<br />
de faire les choses dans les règles de l’art.<br />
La rentabilité doit cesser de primer sur la<br />
sécurité », poursuit-elle. En outre, la campagne<br />
rappelle qu’une analyse et une<br />
planification minutieuses permettent<br />
d’anticiper la plupart des risques. Bien<br />
évidemment, elle souligne aussi l’importance<br />
de la sensibilisation : « imagée<br />
par la photo des différents acteurs bras<br />
dessus, bras dessous, cette règle est plus<br />
parlante dans le geste que dans le texte »,<br />
considère l’administrateur délégué.<br />
Un impact sur le marché<br />
Diffusée sur les pages LinkedIn, Facebook<br />
et Instagram de l’entreprise, la campagne<br />
a suscité de nombreuses réactions. Au-delà<br />
des retours positifs directs postés sur les<br />
réseaux sociaux, la société a pu constater<br />
un changement de comportement sur<br />
le terrain. « Que ce soit par e-mail ou en<br />
direct, les différents acteurs du marché<br />
nous impliquent davantage dans leurs<br />
échanges, nous demandent plus régulièrement<br />
notre avis, voire se conseillent les<br />
GREEN BUILDING<br />
uns les autres de suivre nos recommandations<br />
! Pour moi, la mission est accomplie<br />
», déclare Angéline Prévot.<br />
Bien sûr, la campagne fait son effet à un<br />
instant T et son retentissement risque de<br />
s’essouffler, c’est pourquoi l’entreprise<br />
entend bien rempiler pour une troisième<br />
édition !<br />
Bonjour tout le monde ! Vous me reconnaissez<br />
? Je m’appelle LouAnne Johnson,<br />
ancienne officier des marines, je suis désormais<br />
enseignante à la « Risk Prevention<br />
Highschool », établissement spécialisé<br />
dans la prévention des risques professionnels<br />
et qui forme chaque année des centaines<br />
de diplômés.<br />
Le défi ? Cette école de haute renommée<br />
est remplie de profils individualistes et<br />
à la réputation plutôt sulfureuse. On m’a<br />
confié d'emblée la classe la plus difficile de<br />
l'établissement : cinq élèves «rebelles» qui,<br />
pourtant, ont de grandes capacités intellectuelles<br />
! Ma mission ? Afin de leur éviter<br />
l’exclusion définitive, on m’a donné une<br />
semaine pour leur apprendre les «règles<br />
de base» leur permettant d’obtenir leur diplôme<br />
« zéro accident ».<br />
Le plus difficile pour obtenir ce diplôme ?<br />
Ils vont devoir travailler ensemble !<br />
Après une rapide présentation de mes cinq<br />
rebelles, je vais m’atteler à leur apprendre<br />
les « règles de base» leur permettant d’obtenir<br />
enfin ce fameux diplôme !
GREEN BUILDING<br />
41<br />
Photos : © Eric Devillet<br />
Mikail Sahin alias « Mik<br />
Maître d’ouvrage » :<br />
Élève novice dans le<br />
domaine, il est le chef<br />
de gang.<br />
Son problème : il est trop<br />
souvent absent et oublie<br />
ses responsabilités de<br />
meneur!<br />
Quentin Bourgeois alias<br />
« Tintin Maître d’œuvre » :<br />
Élève brillant et intelligent,<br />
il est autoritaire et<br />
donne des ordres.<br />
Son problème : il veut<br />
aller trop vite et fonce<br />
tête baissée!<br />
Carla Moreira alias<br />
« Carlie la Coordinatrice<br />
sécurité » :<br />
Élève qui possède déjà<br />
de grandes compétences<br />
dans la prévention, elle<br />
est très prévenante.<br />
Son problème : elle<br />
n’arrive pas à se faire<br />
respecter, du coup elle<br />
est frustrée et s’énerve<br />
facilement !<br />
Antonio Mendes alias<br />
« Augusto l’entrepreneur » :<br />
Élève avec de grandes<br />
connaissances, il est sous<br />
l’influence de « Tintin<br />
Maître d’œuvre ».<br />
Son problème : il manque<br />
de matériel et n’apprend<br />
jamais ses leçons !<br />
Youssef Meliani alias<br />
« Youyou le travailleur<br />
désigné » :<br />
Élève avec de grandes<br />
connaissances dans la<br />
prévention, il est sous<br />
l’influence d’Augusto<br />
l’entrepreneur.<br />
Son problème : il manque<br />
de temps car il a déjà un<br />
travail, du coup il n’est pas<br />
du tout assidu et fait les<br />
choses à moitié !<br />
Règle numéro 1 : prends conscience de tes responsabilités !<br />
N’oublie jamais que… ta responsabilité peut être engagée !<br />
Règle numéro 2 : analyse !<br />
Analyse chaque étape du projet en concertation avec tous tes<br />
camarades !<br />
Règle numéro 3 : anticipe !<br />
Anticipe les situations à risque en regroupant les compétences de<br />
chacun !<br />
Règle numéro 4 : planifie !<br />
Planifie les phases de travail de façon à éviter les situations à<br />
risque !
42<br />
GREEN BUILDING<br />
Règle numéro 5 : donne les moyens !<br />
Arrête de vouloir faire des économies en mettant en jeu la sécurité<br />
des personnes !<br />
Règle numéro 9 : sensibilise !<br />
Chaque jour, sensibilise tout le monde au respect des huit règles<br />
précédentes !<br />
Règle numéro 6 : donne le temps !<br />
Arrête de raccourcir les délais et laisse le temps aux personnes de<br />
travailler correctement !<br />
Alors mes « cinq rebelles », aujourd’hui, dernier jour de la semaine,<br />
je dois vous dire un grand bravo : vous vous êtes évités<br />
l’exclusion définitive, et tout ceci grâce à votre comportement !<br />
En effet, tout au long de cette semaine, vous avez appris scrupuleusement<br />
les règles et vous m’avez surtout prouvé que vous<br />
étiez capables de travailler ensemble, main dans la main!<br />
Règle numéro 7 : vérifie !<br />
Vérifie que les procédures mises en place soient toujours respectées<br />
et appliquées !<br />
Vous avez aussi pris conscience que chacun d’entre vous a un<br />
rôle primordial à jouer dans la prévention des risques, et vous<br />
avez pu voir également qu’il est nécessaire d’impliquer, d’écouter<br />
et de respecter tous les acteurs pour obtenir ce résultat !<br />
Je vous décerne donc votre diplôme « zéro accident », je suis<br />
sûre que vous en ferez un très bon usage!<br />
Et avant de nous quitter… un dernier petit conseil : que tu sois,<br />
maître d’ouvrage, architecte, maître d’œuvre, entrepreneur<br />
ou acteur dans la prévention, si tu veux dormir sur tes deux<br />
oreilles, alors, applique chaque jour mes règles !<br />
Règle numéro 8 : forme !<br />
Forme tes équipes, ainsi tu t’éviteras beaucoup de désagréments !<br />
GERI Management<br />
5, Zone d'Activités Gadderscheier<br />
Bâtiment COS<br />
L-4570 Differdange<br />
www.geri.lu
GREEN BUILDING<br />
43<br />
BRÈVES<br />
Les CFL, première entreprise certifiée en « Building Information<br />
Modeling »<br />
Les CFL deviennent la première entreprise luxembourgeoise à<br />
obtenir la certification ISO 19650 qui reconnait son expertise acquise<br />
dans le « Building Information Modeling » (BIM). Cette certification<br />
permet également aux CFL d’optimiser le déroulement<br />
de leurs projets de construction, en prélude à la composition<br />
d’un jumeau numérique intégral du réseau ferré. Le BIM, une<br />
maquette numérique intégrée, permet de centraliser et d’échanger<br />
les informations sur divers projets avec l’ensemble des parties<br />
prenantes internes et externes impliquées. Le premier bâtiment<br />
entièrement conçu et construit selon cette méthode a été mis en<br />
service à Wasserbillig en 2021. Plusieurs bâtiments et infrastructures<br />
existants des CFL ont déjà été modélisés via le BIM comme<br />
le viaduc de Pulvermühle, les bâtiments voyageurs des gares de<br />
<strong>Luxembourg</strong> et de Rodange ou encore la gare et le nouveau P+R<br />
de Mersch. L’utilisation du BIM s’étendra progressivement sur<br />
l’ensemble du chemin de fer luxembourgeois. L’objectif ultime<br />
est la réalisation d’un jumeau numérique intégral du réseau ferré<br />
et de ses bâtiments d’ici 2035.<br />
Source : CFL<br />
© CFL<br />
Luxinnovation mise sur le bois lamellé-croisé<br />
Le 9 novembre 2022, le <strong>Luxembourg</strong> Wood Cluster a organisé<br />
un atelier interrégional axé sur les nouvelles applications potentielles<br />
du bois lamellé-croisé (CLT) dans la construction<br />
bois innovante. Depuis son approbation par les autorités européennes<br />
du bâtiment il y a environ trois décennies, ce matériau<br />
est utilisé dans la construction et en particulier dans les<br />
bâtiments en bois à plusieurs étages. La production devrait<br />
considérablement augmenter ces prochaines années afin de répondre<br />
à la demande qui ne cesse de croître. « Le CLT est un matériau<br />
économe en ressources et en coûts qui convient parfaitement<br />
à la construction durable et aux principes d’économie<br />
circulaire », a déclaré Ralf Köhler, Cluster Manager Wood chez<br />
Luxinnovation. L’atelier a réuni 25 experts de l’industrie, de la<br />
recherche et du développement originaires du <strong>Luxembourg</strong> et<br />
de la Grande Région. L’un des principaux sujets abordés lors de<br />
l’événement était la création d’un « hub d’innovation CLT ». Le<br />
but est d’accélérer l’innovation dans le domaine et de contribuer<br />
à la future promotion transfrontalière de la technologie du<br />
bois lamellé-croisé.<br />
Source : Luxinnovation<br />
© Luxinnovation<br />
Des nouveaux référentiels pour la conception et la gestion<br />
des bâtiments intelligents<br />
Le LIST, avec le soutien de la <strong>Smart</strong> Building Alliance <strong>Luxembourg</strong><br />
(SBA), organisera une conférence le 13 décembre<br />
prochain à l’IFSB à Bettembourg. Celle-ci a pour objectif de<br />
présenter les travaux menés par la SBA, des exemples concrets<br />
et des retours d’expériences pour rendre les bâtiments plus<br />
«smart» et durables. En effet, face aux enjeux climatiques et<br />
énergétiques, savoir comment son bâtiment fonctionne pour<br />
activer des leviers d’économies est à ce jour primordial. La<br />
domotique s’allie aux indicateurs SRI (directive sur la sécurité<br />
des réseaux et des systèmes d'information) de la Commission<br />
européenne et R2S (Ready to Services) de la SBA pour réduire<br />
l’impact environnemental et économiser l’énergie tout en<br />
améliorant le confort et le bien-être des occupants. Concepteurs<br />
et acteurs de la maîtrise d’œuvre, syndics ou encore développeurs<br />
et gestionnaires immobiliers sont attendus à cet<br />
événement.<br />
Source : LIST
LUXEMBOURG<br />
44<br />
AIRPORT CITY,<br />
LE NOUVEAU VISAGE<br />
DU FINDEL<br />
GREEN BUILDING<br />
Présenté en 2016, Airport City, situé au<br />
Findel, devrait sortir de terre dans les<br />
prochaines années. Ce projet de développement<br />
immobilier a été imaginé<br />
pour utiliser les surfaces se situant<br />
autour des terminaux de l’aéroport.<br />
Pensé comme un espace urbain, il reconfigure<br />
les 18 hectares de la zone aéroportuaire<br />
et promet un accès à divers<br />
services tels que des commerces ou des<br />
restaurants.<br />
Une tendance européenne générale<br />
Ce type d’extension pour les aéroports<br />
dépasse les frontières luxembourgeoises<br />
et relève d’une tendance<br />
générale en Europe. La pandémie de<br />
Covid-19 a récemment prouvé que<br />
cette stratégie de diversification se justifiait.<br />
Avec ce développement, les gestionnaires<br />
des aéroports parviennent<br />
à dégager de nouvelles recettes et à<br />
s’affranchir des seules activités des<br />
compagnies aériennes en élargissant<br />
leurs offres de services. Grâce à la position<br />
idéale du <strong>Luxembourg</strong>, le site<br />
permet de rejoindre les capitales du<br />
Vieux Continent en moins de deux<br />
heures d’avion. Ainsi, plus qu’un aéroport,<br />
Airport City se mue en un hub<br />
central des affaires à quelques minutes<br />
de <strong>Luxembourg</strong>-Ville et de toutes les<br />
commodités.<br />
Un centre d’affaires<br />
Le Skypark Business Center South est<br />
la première étape de ce vaste projet de<br />
transformation. Suite à un concours, la<br />
conception architecturale a été confiée<br />
au bureau BIG, en collaboration avec Metaform<br />
Architects. Ce nouveau site comptera<br />
à terme 51.000 m² de bureaux, un<br />
centre de fitness, des commerces, 4.100<br />
places de parking et un hôtel. Début novembre,<br />
le groupe Marriott International<br />
a confirmé la présence d’un Moxy Hôtel.<br />
Celui-ci sera composé de 130 chambres<br />
avec vue sur l’aéroport. Son ouverture est<br />
prévue en début d’année 2024, en même<br />
temps que l’arrivée du tramway à l’aéroport.<br />
« L’Hôtel combine confort, qualité et<br />
développement durable de l’aéroport »,<br />
a déclaré la communication du Findel.<br />
Il sera directement relié au Findel grâce<br />
à une passerelle intérieure. Les travaux,<br />
réalisés par Costantini, Poeckes et CDCL,<br />
ont démarré en décembre 2020. Le complexe<br />
se composera d’un parking, Energy<br />
Plus Parking, facile d’accès et adapté aux<br />
familles. Celui-ci est conçu pour s’adapter<br />
à la mobilité du futur, notamment<br />
électrique.<br />
Par P. Birck<br />
© lux-Airport<br />
© lux-Airport
DIGITAL<br />
ET INNOVATION<br />
Fin septembre, quelques-uns des principaux opérateurs européens – Deutsche Telekom,<br />
Orange, Telefónica et Vodafone – ont annoncé collaborer avec la startup slovaque Matsuko<br />
3.<br />
pour développer un système d’appel par hologramme. Grâce à des lunettes de réalité virtuelle,<br />
les utilisateurs finaux devraient pouvoir échanger avec une image 3D de leur interlocuteur<br />
générée à partir de la caméra selfie d’un smartphone. Ces communications d’un genre nouveau,<br />
rendues possibles par la 5G, devraient être disponibles d’ici deux ans.
46<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LE METAVERSE,<br />
UN MAILLON<br />
SUPPLÉMENTAIRE<br />
POUR L’INDUSTRIE<br />
Le metaverse s’invite dans tous les pans<br />
de la société et l’industrie n’y échappe<br />
pas. Cette technologie offre de multiples<br />
opportunités de développement<br />
ou d’amélioration pour les entreprises<br />
qui ne cessent de se transformer. Les<br />
différentes applications du metaverse<br />
dans ce secteur ont pour objectif de<br />
faciliter les relations d’une entreprise<br />
avec ses employés, ses clients, mais<br />
aussi ses fournisseurs. Explications<br />
avec Nicolas Sanitas, Senior Advisor<br />
and Digital Community Coordinator<br />
chez Luxinnovation.<br />
Comment définir simplement le metaverse ?<br />
C’est l’agrégation de technologies déjà<br />
existantes par ailleurs. Parmi celles-ci se<br />
trouvent notamment la réalité virtuelle<br />
pour l’aspect expérience utilisateur, les<br />
cryptomonnaies, les NFT ou les autres<br />
monnaies virtuelles pour les échanges<br />
commerciaux. Ce sont les principales<br />
composantes du metaverse. Avec elles,<br />
nous sortons d’une relation avec le web<br />
qui passait uniquement par un écran à un<br />
lien plus immersif : on parle du web 3.0.<br />
Quelles sont les possibilités offertes par<br />
son utilisation dans la vie quotidienne<br />
et les avantages d’une telle technologie<br />
pour les entreprises et l’économie réelle ?<br />
Le metaverse permet d’initier des interactions<br />
de toutes sortes, à partir de<br />
n’importe quel endroit du monde de manière<br />
virtuelle. Ces expériences ont été<br />
boostées par la pandémie de Covid-19<br />
et les confinements. Il fallait recréer, au<br />
plus proche de la réalité, des liens entre<br />
les personnes et différents types d’organisations<br />
et proposer des expériences<br />
d’achats ou de rencontres qui n’étaient<br />
plus possibles dans la vie réelle.<br />
Pour les entreprises, il s’agit plus d’applications<br />
que de réels avantages car cette<br />
technologie n’en est encore qu’à ses balbutiements.<br />
Il n’y a rien de très concret<br />
pour le moment car les acteurs sont<br />
dans la prospective. Néanmoins, les utilisations<br />
les plus répandues concernent<br />
l’«onboarding» et la formation des collaborateurs.<br />
C’est dans cette optique que le<br />
concept de « digital twin » prend tout son<br />
sens. En créant un jumeau numérique de<br />
la société, il est possible de simuler l’espace<br />
de travail, de tester ses adaptations<br />
ou encore d’y accueillir les nouveaux entrants<br />
et former les collaborateurs.<br />
Dans le domaine manufacturier plus spécifiquement,<br />
le metaverse permet également<br />
de faciliter les interactions des entreprises<br />
avec leurs clients et fournisseurs en s’affranchissant<br />
des contraintes physiques. On<br />
peut s’imaginer, par exemple, que le client<br />
puisse être immergé dans le processus de<br />
fabrication, prendre part à la personnalisation<br />
ou à la configuration de sa commande,<br />
le tout sans avoir à quitter son bureau.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
47<br />
Quels impacts le metaverse aurait-il<br />
donc sur les produits ?<br />
En créant un jumeau digital, une entreprise<br />
peut accroître la transparence<br />
dans son processus de fabrication en y<br />
incluant tant ses fournisseurs que ses<br />
clients. En améliorant les échanges, on<br />
améliore la qualité.<br />
et l’entraînement de l’intelligence artificielle<br />
des voitures seraient effectués<br />
dans le metaverse. Sûr, rapide et sans<br />
risque, cet apprentissage virtuel permettrait<br />
de réduire le temps de mise au<br />
point des véhicules.<br />
S’imaginer que le client puisse être<br />
immergé dans le processus<br />
de fabrication, prendre part à la<br />
personnalisation ou à la configuration<br />
de sa commande, le tout sans avoir<br />
à quitter son bureau<br />
Des projets existent-ils déjà au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
À ma connaissance, pas dans le manufactruing,<br />
mais le sujet s’invite de plus en<br />
plus à la table des discussions avec les entreprises.<br />
L’adoption du metaverse est un<br />
long cheminement qui passe, en outre,<br />
par une maîtrise de ses données. Actuellement,<br />
les entreprises se concentrent<br />
sur la collecte et la valorisation de leurs<br />
données qui seront, à coup sûr, le carburant<br />
de leurs potentielles futures interactions<br />
avec un metaverse.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> est néanmoins doté d’un<br />
écosystème propice au développement<br />
du metaverse puisque le pays possède<br />
la puissance de calcul nécessaire à la<br />
modélisation de ces environnements<br />
virtuels, notamment grâce au supercalculateur<br />
MeluXina. Une telle technologie<br />
implique également une utilisation<br />
plus poussée des lignes et des réseaux.<br />
Le Grand-Duché est bien loti puisqu’il<br />
possède les capacités en terme de réseau<br />
nécessaire à son déploiement. Ces deux<br />
atouts font que le <strong>Luxembourg</strong> pourra<br />
jouer un rôle important dans la suite du<br />
développement du metaverse.<br />
Faut-il craindre des pertes d’emplois<br />
avec l’arrivée de cette technologie ?<br />
Je ne pense pas, mais il ne fait aucun<br />
doute que le metaverse transformera<br />
certains emplois. Nous aurons toujours<br />
besoin d’opérateurs pour nous assurer<br />
du bon fonctionnement des interfaces<br />
(capteurs, caméras, etc.) qui relieront le<br />
metaverse au monde réel, pour collecter<br />
et exploiter les données ou pour maintenir<br />
le jumeau numérique. On le voit avec<br />
d’autres innovations digitales, celle-ci<br />
transformera certaines fonctions, en fera<br />
apparaître d’autres et, pour sûr, en éliminera<br />
d’autres. La balance en termes d’employés<br />
ne sera pas forcément impactée.<br />
Les compétences devront certainement<br />
être adaptées : les entreprises autonomes<br />
gérées par des machines relèveront encore<br />
pour un temps de la science-fiction !<br />
Par P. Birck<br />
Par ailleurs, un produit physique délivré<br />
au client pourra se voir accompagner de<br />
sa version virtuelle et unique, prête à être<br />
intégrée au metaverse. Prenons le cas<br />
d’un avion. Dans la réalité, comme dans<br />
le metaverse, l’appareil est un composé<br />
de pièces. À l’aide du metaverse, il sera<br />
possible de mieux contrôler la traçabilité<br />
et la maintenance de tous ces composants,<br />
de suivre dans le temps leurs interactions,<br />
leur vieillissement, etc.<br />
© Joanna Hudyka<br />
Le metaverse peut aussi jouer un rôle<br />
dans la conception : en début d’année,<br />
le constructeur japonais Hyundai a lancé<br />
un metaverse dans lequel il envisage<br />
d’intégrer l’environnement réel, dans le<br />
but de développer la conduite autonome.<br />
Plutôt que de fermer des routes, les tests<br />
Nicolas Sanitas
LUXEMBOURG<br />
48<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
« LA CYBERSÉCURITÉ<br />
EST UN SUJET<br />
D’INTÉRÊT MAJEUR »<br />
© Joanna Hudyka<br />
itrust consulting<br />
Carlo Harpes<br />
Si la transformation digitale est synonyme<br />
de grandes opportunités, elle présente<br />
également des risques importants<br />
de sécurité pour toutes les entreprises.<br />
Industries, banques, institutions ou administrations,<br />
quelle que soit leur taille,<br />
doivent se protéger d’une potentielle cyberattaque.<br />
Pour évoquer ce sujet, nous<br />
avons rencontré Carlo Harpes, fondateur<br />
et gérant d’itrust consulting, société<br />
experte en cybersécurité au <strong>Luxembourg</strong><br />
depuis 2007.<br />
Pouvez-vous nous présenter l’entreprise,<br />
son activité, ses clients ?<br />
itrust consulting est une entreprise luxembourgeoise<br />
fondée il y a quinze ans, dont<br />
l’activité couvre tous les aspects de ce que<br />
l’on nomme la sécurité de l’information,<br />
cybersécurité inclue. Autrement dit, nous<br />
aidons nos clients à assurer la confidentialité,<br />
l’intégrité ainsi que la disponibilité<br />
de leurs données, et donc la pérennité de<br />
leurs activités. Nous disposons pour cela<br />
de méthodologies et d’outils d’analyse de<br />
risque, de modèles de documents, d’exigences<br />
et de processus standards, simples<br />
à intégrer dans une culture d’entreprise.<br />
Nos solutions permettent, entre autres, de<br />
mettre en place un système de management<br />
de la sécurité certifiable, d’améliorer<br />
l’organisation de la sécurité et d’identifier<br />
des failles techniques.<br />
Notre secteur d’activité s’est progressivement<br />
réorienté du secteur bancaire<br />
vers des entreprises industrielles et des<br />
prestataires de services essentiels, en<br />
particulier dans le domaine de l’énergie.<br />
Le secteur public, en particulier les<br />
administrations luxembourgeoises ou<br />
européennes, fait aussi partie de nos<br />
clients les plus importants. Depuis la Réglementation<br />
Générale sur la Protection<br />
des Données (RGPD), nous accompagnons<br />
également de nombreuses petites<br />
entreprises, souvent en tant que DPO,<br />
dans la mise en place d’une gouvernance<br />
efficace de la sécurité des informations.<br />
En quoi itrust se démarque-t-elle de ses<br />
concurrents ?<br />
Nous sommes probablement la société<br />
privée la plus active dans le domaine<br />
de la recherche appliquée. Nous participons<br />
notamment à des projets de recherche<br />
à l’échelle européenne. Si les<br />
demandes et les délais de nos clients<br />
sont un moteur de développement,<br />
nos collaborateurs mènent de manière<br />
autonome des travaux de R&D qui leur<br />
permettent d’approfondir et de rafraîchir<br />
leurs connaissances. C’est essentiel<br />
dans un secteur en perpétuelle évolution<br />
comme le nôtre.<br />
Où en sommes-nous en matière de cybersécurité<br />
à l’échelle du <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Officiellement, c’est un sujet d’intérêt<br />
majeur, mais sa complexité fait qu’il est<br />
trop souvent négligé au moment des<br />
prises de décisions. Les prestataires et<br />
les outils de cybersécurité étant très présents<br />
au <strong>Luxembourg</strong>, les décideurs atteignent<br />
un niveau de sécurité souvent<br />
plus élevé que dans d’autres pays. Mais,<br />
à l’inverse, nous observons parfois des<br />
lacunes et une compréhension erronée<br />
dans la gouvernance et l’organisation,<br />
dans l’analyse des risques ou dans les<br />
audits de sécurité.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
49<br />
Quels conseils adressez-vous aux décideurs<br />
et entrepreneurs ?<br />
Osez déléguer vos décisions à des experts<br />
sur le terrain et arbitrez en cas de conflit<br />
d’intérêts entre différents métiers au sein<br />
de l’entreprise. Dans ce cas, prenez le soin<br />
de bien écouter les arguments de part et<br />
d’autre avant de décider. Ainsi, vous éviterez<br />
que des vulnérabilités ignorées sur<br />
le moment deviennent la cible d’attaques<br />
par la suite.<br />
Soyez vigilants aux dépendances que<br />
pourraient causer des attaques sur la<br />
chaîne d’approvisionnement. Prenons<br />
un exemple concret : lorsque la guerre<br />
en Ukraine a éclaté, des cyberattaques<br />
ont pris pour cible un module du satellite<br />
qui assurait la communication<br />
entre les éoliennes en Europe et leurs<br />
propriétaires. Ainsi, une seule attaque<br />
avait un effet sur toute la production<br />
d’énergie éolienne européenne, car, par<br />
manque de visibilité, les exploitants ont<br />
souvent décidé de mettre à l'arrêt leurs<br />
infrastructures.<br />
itrust consulting a récemment fêté ses<br />
quinze ans d’existence lors d’un événement,<br />
quel regard portez-vous sur le chemin<br />
parcouru ?<br />
C’est un regard empreint de joie et de<br />
fierté bien sûr. La « startup de l’année »<br />
que nous étions en 2008 a bien grandi.<br />
Ces dernières années, nous avons rédigé<br />
la gouvernance sécurité pour plus de<br />
20 clients, dont beaucoup ont obtenu la<br />
certification 27001. Nous avons appliqué<br />
nos outils et méthodologies d’analyse de<br />
risque à cinq acteurs principaux dans le<br />
secteur de l’énergie entre autres. Malgré<br />
de nombreux défis économiques et<br />
humains et une complexité technique<br />
croissante, nous restons dans un mouvement<br />
d’accélération continue.<br />
Cette belle soirée était aussi l’occasion<br />
de remercier notre personnel,<br />
nos clients et nos partenaires. Nous en<br />
avons profité pour annoncer quelques<br />
perspectives d’avenir, notamment la<br />
création d’une nouvelle société, « itrust<br />
Abstractions Lab », dédiée à la cryptographie,<br />
aux ordinateurs quantiques,<br />
aux méthodes de développement sécurisé,<br />
et aux vérifications et certifications<br />
de logiciels.<br />
Parmi les perspectives évoquées lors de<br />
l’événement, peut-on revenir sur CyFORT ?<br />
IPCIE-CIS est une initiative européenne<br />
devant encourager les sociétés à investir<br />
dans les technologies Cloud. Le <strong>Luxembourg</strong><br />
a quant à lui choisi de mettre l’accent<br />
sur la cybersécurité du Cloud et a<br />
incité la Place à proposer ses idées, dans<br />
un esprit d’ouverture et de partage avec<br />
tout le secteur.<br />
Dans ce cadre, itrust a développé le<br />
projet Cloud Cybersecurity Fortress of<br />
Open Resources and Tools for Resilience<br />
(CyFORT). Dans ce projet national supporté<br />
par le ministère de l’Économie,<br />
nous créerons six outils : un lié à la détection<br />
et la prévention des intrusions,<br />
un autre dédié aux menaces enrichies<br />
sémantiquement, un pour la création<br />
de logiciels sécurisés et certifiables, une<br />
application de « contrats intelligents »,<br />
un programme de recherche doctorale<br />
contre des attaques quantiques et, enfin,<br />
un ensemble d’outils fournissant des<br />
fonctionnalités de gouvernance de la sécurité<br />
du Cloud.<br />
Les quinze prochaines années s’annoncent<br />
donc chargées pour itrust !<br />
Oui, les projets ne manqueront pas ! Nous<br />
souhaitons vraiment rendre la gouvernance<br />
de la sécurité plus efficace et encourager<br />
les échanges entre les acteurs<br />
de la Place. C’est la clé pour réussir face<br />
à un milieu de la cybercriminalité extrêmement<br />
bien organisé. À cet égard, il<br />
convient de privilégier des acteurs locaux,<br />
qui fonctionnent de manière ouverte et<br />
créent des compétences locales, au lieu<br />
d’investir dans des produits de leaders<br />
mondiaux. Le gain financier initial de ces<br />
produits se traduit finalement trop souvent<br />
en dépendances supplémentaires,<br />
en augmentations de prix, et en pertes<br />
de connaissances internes. Nos produits<br />
open sources inciteront à aller dans une<br />
direction de compétence et de maîtrise<br />
interne renforcée.<br />
itrust consulting<br />
55, rue Gabriel Lippmann<br />
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LUXEMBOURG<br />
50<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
MARC HANSEN ANNONCE<br />
LE LANCEMENT DE<br />
« LUXCHAT », UN SERVICE DE<br />
MESSAGERIE INSTANTANÉE<br />
« MADE IN LUXEMBOURG »<br />
Le 16 novembre 2022, Marc Hansen,<br />
ministre délégué à la Digitalisation, a<br />
annoncé lors de la deuxième journée<br />
des «<strong>Luxembourg</strong> Internet Days 2022»<br />
le lancement dans les prochains mois<br />
d’un tout nouveau service de messagerie<br />
instantanée baptisé « Luxchat »,<br />
entièrement développé et hébergé au<br />
<strong>Luxembourg</strong>.<br />
Dans son discours tenu devant un large<br />
parterre d’experts IT venus assister à<br />
l’événement, Marc Hansen a tenu à<br />
souligner combien les questions de gestion<br />
et de traitement des données sont<br />
primordiales pour toute transformation<br />
numérique réussie.<br />
Les organismes gouvernementaux disposent<br />
d’une quantité substantielle de<br />
données qui peuvent contribuer à améliorer<br />
les processus ou les services numériques.<br />
Dès lors, la sécurité des données<br />
et la souveraineté numérique sont au<br />
cœur de plusieurs projets du ministère<br />
de la Digitalisation qui sont sur le point<br />
d’aboutir.<br />
© LU-CIX/Emmanuel Claude<br />
L’application « Luxchat » est le résultat<br />
de la volonté du ministère de fournir<br />
un moyen de communication sécurisé<br />
pour les communications professionnelles<br />
au sein du secteur public. Elle<br />
est construite sur un standard open<br />
source éprouvé et fonctionne sur une<br />
infrastructure redondante et sécurisée<br />
située au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Ce tout nouveau service de messagerie<br />
instantanée sera lancé dans les prochains<br />
mois. Dans un premier temps,<br />
il s’agira d’une version destinée uniquement<br />
aux agents de l’État luxembourgeois.<br />
Au vu des nombreux avantages<br />
que présente cette application en<br />
termes de sécurité, le ministère de la Digitalisation<br />
s’est associé à LU-CIX asbl et<br />
à la Chambre de Commerce pour lancer<br />
ensuite une version de « Luxchat » destinée<br />
à l’ensemble de la population.<br />
Lors de sa prise de parole, le ministre délégué<br />
à la Digitalisation a également rappelé<br />
que le portefeuille électronique de<br />
l’État luxembourgeois verra le jour prochainement.<br />
Cet « e-wallet » pour documents<br />
officiels comprendra dans un premier<br />
temps la carte d’identité et le permis<br />
de conduire. Il permettra ainsi à son détenteur<br />
de s’identifier, respectivement de<br />
présenter son permis de conduire sans<br />
devoir avoir ses documents physiques<br />
sur lui.<br />
Marc Hansen a souligné que ces projets<br />
sont par ailleurs en ligne avec les recommandations<br />
de l’OCDE présentées dans<br />
l’étude « Digital Government Review of<br />
<strong>Luxembourg</strong> – Towards more digital, innovative<br />
and inclusive public services ».<br />
Il a conclu en déclarant que les conclusions<br />
de l’étude de l’OCDE ainsi que<br />
les résultats du dernier eGovernment<br />
benchmark sont très encourageants et<br />
stimulants. « Il nous appartient désormais<br />
de poursuivre sur cette lancée et<br />
de proposer aux citoyens des services en<br />
ligne qui tirent parti des technologies de<br />
pointe. »<br />
Communiqué par le ministère de la Digitalisation
DIGITAL ET INNOVATION<br />
51<br />
BRÈVES<br />
© Ann Sophie Lindström<br />
L’innovation récompensée<br />
Le 24 novembre, la FEDIL a distingué trois projets de haute qualité<br />
lors de sa traditionnelle cérémonie de remise des Prix de l’Innovation.<br />
Lors de cette 25 e édition, c’est Cargolux qui a remporté la<br />
récompense dans la catégorie « Digital ». L’entreprise a été primée<br />
pour son projet « Dynamic Pricing and Digital Sales », un moteur<br />
de tarification instantanée qui définit une fourchette de prix pour<br />
chaque demande client grâce à un algorithme considérant divers<br />
paramètres (capacité disponible, taux de remplissage, type de<br />
marchandise, etc.) pour une optimisation des prix assistée par intelligence<br />
artificielle. Les clients de la compagnie de fret peuvent<br />
obtenir un prix et effectuer une réservation par eux-mêmes via<br />
deux canaux digitaux au choix : une plateforme web ou un ensemble<br />
d’APIs. Une innovation « qui fait gagner du temps à toutes<br />
les parties prenantes de la chaîne de valeur. Dans le cas de Cargolux,<br />
cela permet ainsi de consacrer plus de temps au suivi des<br />
clients, en particulier pour les produits à valeur ajoutée qui font la<br />
réputation de Cargolux sur le marché », a souligné la FEDIL.<br />
Source : FEDIL<br />
Le ciel ne sera plus une limite pour la 5G<br />
La fin du mode avion serait-elle proche ? Ce 24 novembre, la<br />
Commission européenne a annoncé que les passagers pourraient<br />
bientôt profiter de la 5G sur les vols au sein de l’UE. La<br />
mise à jour des règles européennes sur les communications<br />
mobiles à bord d'avions – qui autorisaient déjà des services de<br />
messagerie, d’appels téléphoniques et de données – permettra<br />
d'offrir une connectivité haut-débit en vol. Pour capter la<br />
5G en plein ciel, les aéronefs devront être équipés d’une «pico-cellule»<br />
reliée à un réseau satellitaire et utiliser certaines<br />
fréquences spécifiques dédiées aux communications mobiles.<br />
« La 5G permettra des services innovants pour les personnes<br />
et des possibilités de croissance pour les entreprises européennes.<br />
Le ciel n’est plus une limite en ce qui concerne les<br />
possibilités offertes par une connectivité à très haut débit et à<br />
haute capacité », a déclaré le commissaire chargé du marché<br />
intérieur, Thierry Breton.<br />
Source : Commission européenne<br />
Le LIST reçoit un financement pour combler la fracture digitale<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology (LIST) vient<br />
récemment de se voir accorder un financement de 5 millions<br />
d’euros par la Commission européenne dans le cadre d’Horizon<br />
Europe. Ce budget sera dédié au développement du projet COM-<br />
MECT, qui vise à apporter la connectivité digitale dans les communautés<br />
rurales. Le projet a pour objectifs d’autonomiser les<br />
communautés rurales et de les former à l’utilisation des nouvelles<br />
technologies, de développer de nouveaux modèles commerciaux<br />
basés sur les technologies digitales pour accroître la compétitivité<br />
de ces communautés et de créer un outil d’aide à l’identification<br />
des solutions les plus efficaces et les plus rentables. Pour décrocher<br />
le financement européen convoité, le LIST a établi un partenariat<br />
interdisciplinaire solide avec 20 organismes issus de différentes<br />
régions d’Europe. L’Institut a pu compter sur le soutien de<br />
Luxinnovation pour identifier les bons partenaires.<br />
Source : Luxinnovation
INTERNATIONAL<br />
52<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LES JEUX VIDÉO :<br />
UN UNIVERS<br />
INCLUSIF ?<br />
À l’heure où la représentation des minorités<br />
devient un enjeu sociétal, le monde<br />
du divertissement, et en l’occurrence celui<br />
des jeux vidéo, doit y répondre. Nombre<br />
de développeurs accordent désormais davantage<br />
de poids à l’inclusivité dans leurs<br />
licences, tels qu’Electronic Arts (EA) avec<br />
les Sims 4 ou Rockstar avec Grand Theft<br />
Auto 6 (GTA). Pour autant, si pour les uns<br />
ces évolutions sont largement acceptées<br />
par les fans, pour les autres ceux-ci se<br />
montrent bien plus frileux…<br />
Le bon élève<br />
De nos jours, l’inclusivité – qui promeut,<br />
favorise et défend l’intégration<br />
des minorités dans tous les aspects de<br />
notre société – est devenue une arme<br />
contre les discriminations et les inégalités<br />
sociales. Elle s’intègre d’ailleurs<br />
dans la politique de plus en plus d’entreprises.<br />
Par exemple, des mannequins<br />
transgenres, de couleur, âgés ou grande<br />
taille défilent pour des marques de<br />
prêt-à-porter de luxe. Mais le secteur<br />
de la mode n’est pas le seul à accorder<br />
plus de place à l’inclusivité. Celui du<br />
jeu vidéo commence à suivre la même<br />
tendance.<br />
Un bon exemple est celui d’Electronic<br />
Arts (EA) avec sa licence Les Sims 4, un<br />
jeu de rôle dans lequel il est possible<br />
de créer un personnage – appelé «sim»<br />
– et de lui inventer une histoire. Son<br />
développeur travaille en étroite collaboration<br />
avec des associations LGB-<br />
TQIA+ et sa communauté de fans pour<br />
proposer du contenu en adéquation<br />
avec les désirs de ces derniers. En ce<br />
sens, les équipes d’EA ont notamment<br />
mis à jour les possibilités d’orientation<br />
sexuelle des personnages pour y apporter<br />
une plus grande diversité. Les<br />
amateurs du jeu peuvent ainsi créer un<br />
sim hétérosexuel, homosexuel, asexuel<br />
ou encore aromantique.<br />
Et les autres?<br />
D’autres mastodontes du domaine vidéoludique<br />
tentent à leur tour d’être<br />
plus inclusifs, sans pour autant faire<br />
l’unanimité auprès des adeptes du<br />
joystick. C’est notamment le cas du<br />
développeur Rockstar avec sa célèbre licence<br />
GTA dans laquelle le joueur entre<br />
dans la peau d’un gangster qui doit se<br />
faire un nom au sein du grand banditisme.<br />
Pour son sixième opus, des informations<br />
ont récemment fuité, dont<br />
celle selon laquelle le personnage principal<br />
serait en réalité un duo hommefemme<br />
à la «Bonnie and Clyde». Cette<br />
nouveauté a fait l’effet d’une bombe<br />
sur le réseau social Twitter : certains<br />
se sont insurgés de la possibilité d’incarner<br />
une femme, ce qui serait, selon<br />
eux, tantôt infidèle à la réalité du crime<br />
organisé, tantôt un frein à l’identification<br />
joueur-personnage. Si cet avis n’est<br />
pas partagé par l’ensemble des fans et<br />
prend plutôt sa source dans le changement<br />
– peut-être brutal – de la politique<br />
de Rockstar (réputé pour ses jeux politiquement<br />
incorrects), il est la preuve<br />
que le chemin est encore long pour<br />
faire du jeu vidéo un domaine inclusif.<br />
Par P. Paquet
MOBILITÉ<br />
MOBILITÉ<br />
La voiture volante Xpeng X2 a réalisé son premier vol public de démonstration<br />
4.<br />
en octobre dernier à Dubaï lors du GITEX, un salon sur les nouveautés technologiques<br />
et électroniques. Le vol a été réalisé au Skydive. Le véhicule du constructeur chinois<br />
a décollé du sol avant de se stabiliser dans les airs pour ensuite atterrir<br />
quelques secondes plus tard.
ALLEMAGNE<br />
54<br />
L’ALLEMAGNE MISE<br />
SUR LE TRAIN<br />
À HYDROGÈNE<br />
Après avoir inauguré au cours du mois<br />
d’août 2022 la première ligne ferroviaire<br />
au monde fonctionnant entièrement à<br />
l'hydrogène, l’Allemagne a déployé une<br />
flotte de quatorze trains utilisant cette<br />
énergie d’avenir. Elle vient ainsi remplacer<br />
des locomotives diesel sur plusieurs<br />
centaines de kilomètres de lignes régionales,<br />
reliant notamment les villes de<br />
Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde<br />
et Buxtehude, non loin de Hambourg,<br />
au nord-ouest du pays.<br />
Après une expérimentation longue de<br />
près de deux ans, l’Allemagne a inauguré<br />
l’été dernier, à Bremervörde, dans le Land<br />
de Basse-Saxe, la mise en service du premier<br />
train de passagers au monde fonctionnant<br />
avec une pile à combustible à<br />
hydrogène générant l'énergie électrique<br />
nécessaire à sa propulsion. Baptisé Coradia<br />
iLint, ce train zéro émission est peu<br />
bruyant et n'émet que de la vapeur d’eau<br />
et de l’eau condensée. Il s’agit sans nul<br />
doute d’une avancée majeure pour accélérer<br />
la décarbonation des transports<br />
en commun dans un pays où plusieurs<br />
milliers de locomotives diesel circulent<br />
encore quotidiennement sur les voies de<br />
chemin de fer.<br />
Remplacer à terme le diesel<br />
Pour l’heure, quatorze de ces trains,<br />
conçus par le groupe industriel français<br />
Alstom, ont été mis en service en<br />
Allemagne, sur une ligne couvrant une<br />
distance d’environ une centaine de kilomètres<br />
et reliant notamment les villes de<br />
Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et<br />
Buxtehude, situées à proximité de Hambourg.<br />
Ces quatorze rames sont exploitées<br />
par la société Elbe-Weser (Evb), pour<br />
le compte de LNVG (Landesnahverkehrsgesellschaft<br />
Niedersachsen), l'exploitant<br />
régional du réseau ferroviaire. Outre<br />
l’avantage d’être peu bruyants, ces trains<br />
régionaux «zéro émission» intègrent<br />
plusieurs innovations : conversion énergétique<br />
propre, stockage de l’énergie<br />
en batteries et gestion intelligente de la<br />
force motrice et de l'énergie disponible.<br />
Spécialement développés pour une utilisation<br />
sur des lignes non électrifiées,<br />
© Alstom/Sabrina Adeline Nagel<br />
ils permettent ainsi une exploitation<br />
propre et durable tout en s’autorisant<br />
des vitesses de circulation relativement<br />
élevées, allant de 80 à 120 km/h, avec<br />
un maximum de 140 km/h. Autre avantage<br />
: ils se rechargent quotidiennement,<br />
jour et nuit, à une station de recharge<br />
en hydrogène située à environ 100 km<br />
de Hambourg. Disposant d’une autonomie<br />
de 1.000 km, les trains Coradia iLint<br />
d’Alstom peuvent ainsi fonctionner toute<br />
une journée sur le réseau Evb, avec un<br />
seul plein, ce qui permettra de suppléer<br />
progressivement quinze trains à moteur<br />
diesel. De quoi réduire considérablement<br />
l’impact sur l’environnement, «car<br />
1 kg d’hydrogène remplace environ 4,5<br />
litres de diesel» d’après un porte-parole<br />
d’Alstom.<br />
Une flotte amenée à se développer<br />
MOBILITÉ<br />
Pourtant, même si l'Allemagne a annoncé<br />
en 2020 un plan ambitieux de<br />
sept milliards d'euros pour déployer la<br />
filière industrielle de l’hydrogène à travers<br />
le pays, il n’en reste pas moins que<br />
le développement des infrastructures,<br />
et notamment des stations de stockage,<br />
nécessite sans doute encore davantage<br />
d’investissements pour envisager progressivement<br />
le remplacement complet<br />
de la flotte de trains diesel du pays. Quoi<br />
qu’il en soit, d'autres liaisons ferroviaires<br />
similaires vont suivre : Alstom a en effet<br />
signé deux contrats de trains régionaux<br />
alimentés par des piles à combustible à<br />
hydrogène, le premier pour le Land de<br />
Basse-Saxe et le deuxième pour la région<br />
métropolitaine de Francfort, avec une<br />
commande de 27 trains Coradia iLint. Du<br />
reste, l’exemple allemand semble donner<br />
des idées à ses partenaires européens<br />
puisque des commandes de ce train à<br />
hydrogène ont également été passées<br />
par l’Italie, dans la région de la Lombardie,<br />
mais aussi par la France, sachant que<br />
des essais sont en cours, en particulier<br />
en Autriche, aux Pays-Bas, en Pologne ou<br />
encore en Suède.<br />
Par R. Thomas
MOBILITÉ<br />
55<br />
Merbag S.A.<br />
Site Leudelange<br />
3, rue Nicolas Brosius<br />
L-3372 Leudelange<br />
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INTERNATIONAL<br />
56<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />
LES NOUVEAUTÉS DE CETTE FIN D’ANNÉE<br />
MOBILITÉ<br />
À l’occasion du Mondial de l’Auto qui s’est tenu en automne 2022 à Paris, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés<br />
ces dernières semaines. Pour vous aider à faire votre choix parmi les nouveaux véhicules proposés par les principaux constructeurs<br />
européens comme Audi, BMW, Mercedes, Peugeot ou encore <strong>Smart</strong>, voici les voitures les plus en vue du moment en fonction de<br />
vos besoins.<br />
Les citadines électriques<br />
Par R. Thomas<br />
Renault Twingo E-Tech electronic<br />
Puissance : 60 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 190 km<br />
Prix : à partir de 22.481 euros TTC<br />
<strong>Smart</strong> EQ Fortwo<br />
Puissance : 60 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 135 km<br />
Prix : à partir de 23.207 euros TTC<br />
Fiat New 500<br />
Puissance : 87 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 321 km<br />
Prix : à partir de 28.810 euros TTC<br />
Honda e<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 222 km<br />
Prix : à partir de 34.500 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
57<br />
Les berlines compactes électriques<br />
Opel Mokka-e<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 322 km<br />
Prix : à partir de 34.965 euros TTC<br />
SUV Peugeot e-2008<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 345 km<br />
Prix : à partir de 39.175 euros TTC<br />
Nissan Ariya<br />
Puissance : 225 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 403 km<br />
Prix : à partir de 48.445 euros TTC<br />
Hyundai Ioniq 5<br />
Puissance : 168 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 507 km<br />
Prix : à partir de 50.764 euros TTC<br />
Toyota bZ4X FWD<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 450 km<br />
Prix : à partir de 53.105 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
58<br />
MOBILITÉ<br />
BMW iX1 xDrive30<br />
Puissance : 230 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 437 km<br />
Prix : à partir de 58.635 euros TTC<br />
Les berlines électriques de luxe<br />
Mercedes EQE 350+ Luxury Line<br />
Puissance : 215 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 646 km<br />
Prix : à partir de 76.050 euros TTC<br />
Audi e GT quattro<br />
Puissance : 350 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 487 km<br />
Prix : à partir de 105.300 euros TTC<br />
BMW iX (M60)<br />
Puissance : 450 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 561 km<br />
Prix : à partir de 135.952 euros TTC<br />
Tesla Model S Plaid<br />
Puissance : 750 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />
Prix : à partir de 139.990 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
ID. BUZZ,<br />
UNE ALLURE RÉTRO<br />
AUX TOUCHES<br />
MODERNES<br />
59<br />
L’iconique Combi de Volkswagen fait<br />
peau neuve avec l’ID. Buzz, le nouveau<br />
van électrique de la marque allemande.<br />
Malgré ses ressemblances avec l’ancien<br />
modèle, ce van à l’allure futuriste répond<br />
aux exigences environnementales<br />
actuelles et aux besoins des automobilistes.<br />
Nous l’avons testé et confort,<br />
technologie et conduite agréable sont<br />
au rendez-vous.<br />
L’ID. Buzz, premier van électrique de<br />
Volkswagen pour les voyages et la famille,<br />
fait renaître l’iconique Combi,<br />
si emblématique des années hippies.<br />
Le véhicule reprend le nuancier de<br />
l’époque (orange, vert, jaune ou bleu),<br />
mais en option, sinon il faudra se satisfaire<br />
d’une couleur grise. Ce Combi du<br />
21 e siècle, avec sa proue en forme de V,<br />
fonctionne à propulsion électrique. La<br />
marque allemande l’a équipé de la plus<br />
grande batterie disponible dans son catalogue<br />
d’une capacité nette de 77 kWh<br />
lui offrant une autonomie mixte de 419<br />
km. Le véhicule est muni d’un chargeur<br />
embarqué de 11 kW mais accepte aussi<br />
une charge en courant continu de 170<br />
kW sur les bornes rapides et dispose<br />
également de la fonction Plug&Charge<br />
qui permet d’identifier automatiquement<br />
le véhicule sans avoir recours à<br />
une carte. Son moteur de 204 cv est installé<br />
sur l’essieu arrière.<br />
Confort de conduite, lignes épurées et<br />
sobriété<br />
Une fois derrière le volant de l’ID.<br />
Buzz, aucun bruit ni vibration ne se<br />
ressent, offrant ainsi un agréable moment<br />
de conduite. Moins vive et moins<br />
nerveuse, la sensation est différente<br />
des autres véhicules électriques de la<br />
marque puisque ce van pèse 2,5 tonnes,<br />
ce qui limite sa vitesse maximale à 145<br />
km/h. Néanmoins, le ressenti du poids<br />
est modérée grâce au couple électrique<br />
immédiat de 310 nm.<br />
Le tableau de bord de l’ID. Buzz est<br />
épuré, et son pare-brise repoussé loin<br />
devant offre un sentiment d’espace<br />
inégalé et n’entrave pas la visibilité. Les<br />
sièges avant sont confortables et l’habitacle,<br />
bicolore, regorge de rangements<br />
en tout genre. Les éléments digitaux<br />
sont similaires à ceux des différents<br />
modèles ID. Les matériaux utilisés à<br />
l’intérieur, faux bois par exemple, affichent<br />
clairement une note de sobriété<br />
et sont tous issus du recyclage.<br />
Modulaire, le coffre est littéralement<br />
géant avec sa capacité de 1.121 L. La<br />
longueur du véhicule s’élève à 4,71 m et<br />
sa largueur à 1,99 m. Malgré cette taille<br />
conséquente, son rayon de braquage<br />
très court facilite les manœuvres et les<br />
demi-tours. L’ID. Buzz est disponible à<br />
partir de 56.990 euros.<br />
Par P. Birck
ITALIE<br />
60<br />
LES DEUX ROUES<br />
À L’HONNEUR<br />
EN ITALIE<br />
© Courtesy EICMA<br />
MOBILITÉ<br />
était réservée aux startups italiennes<br />
proposant des innovations pour les deux<br />
roues. L’entreprise TO.TEM a notamment<br />
présenté son modèle LYNX : une trottinette<br />
électrique de dernière génération.<br />
Dotée d’un troisième pneu, elle offre une<br />
stabilité et une maniabilité optimales.<br />
S’ajoutent à cela des lumières à l’avant<br />
et à l’arrière, des clignotants ainsi qu’une<br />
caméra arrière pour garantir la sécurité<br />
de l’usager. Et celui-ci pourra également<br />
profiter d’un véhicule pratique : batterie<br />
amovible et rechargeable, support de téléphone<br />
pour transformer ce dernier en<br />
tableau de bord, poignée pour déplacer<br />
le modèle telle une valise, etc.<br />
Une zone complète était réservée<br />
aux startups italiennes<br />
Du 8 au 13 novembre, la 79 e édition du Salon<br />
de la moto de Milan (EICMA) a ouvert<br />
ses portes. 1.370 marques du monde entier<br />
y étaient présentes. Cette année, une<br />
zone était consacrée aux startups apportant<br />
des solutions innovantes au secteur<br />
des deux roues. Parmi elles, TO.TEM a<br />
exposé son modèle LYNX, une trottinette<br />
électrique pratique et sécurisée. Safeway<br />
Helmets a quant à elle mis en avant son<br />
casque intelligent et connecté. De plus,<br />
le magazine Motociclismo a procédé à<br />
son traditionnel sondage pour élire la<br />
plus belle moto de l’EICMA. Et c’est sans<br />
surprise une italienne qui s’est hissée à<br />
la première place : l’extravagante Ducati<br />
Diavel V4.<br />
Un succès post-Covid-19<br />
Après deux années compliquées pour les<br />
conférences et expositions en tout genre,<br />
le Salon international des deux roues de<br />
Milan a su prouver qu’il était possible<br />
d’organiser des manifestations d’envergure<br />
après la crise sanitaire qui a forcé le<br />
comité de direction à annuler l’édition<br />
2020 et à imposer des règles strictes en<br />
2021. Pour la 79 e EICMA, tous les indicateurs<br />
sont au vert : étaient au rendez-vous<br />
autant les passionnés, avec une augmentation<br />
de la fréquentation de 38% par rapport<br />
à 2021, que les professionnels, dont<br />
presque 40.000 étaient présents (35% de<br />
plus que lors de la dernière édition). Les<br />
médias étaient également de la partie<br />
puisque près de 7.000 s’y sont rendus,<br />
dont plus d’un tiers n’étaient pas italiens.<br />
L’événement a su faire découvrir à son public<br />
de nombreuses nouveautés, contrairement<br />
à son concurrent, le salon Intermot<br />
de Cologne, dont le seul véritable<br />
temps fort était la présentation en exclusivité<br />
mondiale de la Hornet, le dernier bébé<br />
d’Honda. Bien que BMW, KTM ou encore<br />
Harley-Davidson aient fait l’impasse sur la<br />
manifestation, 1.370 équipementiers ont<br />
exposé leurs derniers modèles et accessoires.<br />
Les visiteurs ont également pu assister<br />
à des compétitions, des conférences<br />
et des démonstrations.<br />
Des technologies novatrices<br />
Pour cette édition, une zone complète<br />
Safeway Helmets faisait également partie<br />
des exposants de cette zone. Comme son<br />
nom le suggère, elle a élaboré un casque<br />
intelligent pour diminuer les risques<br />
d’accident. Son produit est équipé de<br />
LED connectées en Bluetooth aux commandes<br />
du véhicule permettant d’indiquer<br />
un changement de direction ou<br />
un freinage aux voitures le suivant. Son<br />
microphone et son haut-parleur offre<br />
en outre la possibilité d’appeler et de répondre<br />
au téléphone.<br />
La beauté à l’italienne<br />
Depuis 2005, le magazine italien Motociclismo<br />
sonde ses lecteurs et les visiteurs<br />
du salon pour élire la plus belle<br />
moto de l’EICMA. Chaque année, c’est<br />
un constructeur de la Botte qui remporte<br />
l’élection, et cette édition n’a pas fait exception<br />
: avec 38% des suffrages, la Ducati<br />
Diavel V4 a su conquérir le cœur des<br />
votants (majoritairement italiens). « Bestiale<br />
», « musculeuse », « ostentatoire »,<br />
etc. Tels sont les mots que la presse spécialisée<br />
utilise pour la décrire. Il est vrai<br />
qu’elle a de quoi marquer les esprits avec<br />
sa quadruple sortie de pot, son feu arrière<br />
composé d’une multitude de LED<br />
plaquées sous la boucle arrière et ses
MOBILITÉ<br />
61<br />
clignotants avant dynamiques et intégrés<br />
au guidon. Andrea Amato, concepteur<br />
en chef des motos du Centro Stile<br />
de Ducati, a d’ailleurs déclaré que cette<br />
machine « s'inspire des muscle cars, de<br />
l'esthétique des super-héros, et reproduit<br />
l'image d'un athlète prêt à s'élancer des<br />
starting-blocks, avec toutes les masses<br />
concentrées à l'avant et une boucle arrière<br />
agile et profilée ».<br />
© Courtesy EICMA<br />
Pas de méprise, ses qualités ne sont pas<br />
que stylistiques. Son moteur « Grandturismo<br />
» permet à la Diavel V4 d’atteindre<br />
une puissance de 168 cv et 125,5<br />
newtons-mètres pour un poids de 236 kg.<br />
Elle prend également davantage soin de<br />
son conducteur grâce à une selle large<br />
posée à 79 cm du sol, des repose-pieds<br />
centraux et un guidon haut rapproché de<br />
20 mm par rapport à la Diavel 1260.<br />
Par P. Paquet<br />
© Courtesy EICMA<br />
© Courtesy EICMA<br />
© Courtesy EICMA<br />
+38%<br />
Augmentation de la fréquentation<br />
par rapport à 2021<br />
Ducati Diavel V4
LUXEMBOURG<br />
62<br />
LANCEMENT<br />
DE LA CAMPAGNE<br />
DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />
« ZÉRO ALCOOL AU VOLANT »<br />
© MMTP<br />
MOBILITÉ<br />
Le président de La Sécurité Routière,<br />
Paul Hammelmann, s'interroge sur<br />
la possibilité de faire des contrôles<br />
d'alcoolémie sans l'ordre du parquet,<br />
comme c'est le cas des contrôles de<br />
vitesse.<br />
« Les citoyens ne doivent pas craindre<br />
les contrôles routiers de la Police, mais<br />
plutôt être conscients qu'après avoir<br />
consommé de l'alcool, ils ont tendance<br />
à conduire de manière dangereuse »,<br />
ajoute André Schaack, commissaire<br />
en chef du service national de circulation<br />
et de sécurité routière de la police<br />
luxembourgeoise.<br />
La campagne thématise le danger de<br />
l'alcool au volant et les conséquences<br />
fatales en mettant l'accent sur les bons<br />
réflexes à adopter en cas de consommation<br />
d'alcool et propose des alternatives<br />
à la voiture, comme emprunter les transports<br />
publics, prendre un taxi ou encore<br />
dormir sur place. La meilleure solution<br />
reste toujours de ne pas conduire après<br />
avoir consommé de l'alcool, même avec<br />
modération.<br />
François Bausch, ministre de la Mobilité<br />
et des Travaux publics, et Paul Hammelmann,<br />
président de La Sécurité Routière,<br />
ont présenté le 14 novembre la nouvelle<br />
campagne « Zéro alcool au volant » qui<br />
vise à sensibiliser le grand public au danger<br />
de la consommation d'alcool au volant.<br />
Les statistiques montrent que l'alcool<br />
reste la deuxième cause d’accidents sur<br />
les routes du <strong>Luxembourg</strong>, dont ceux<br />
mortels et graves ont connu une forte<br />
augmentation en 2021.<br />
Bausch a affirmé : « Il est important de<br />
lancer la campagne avant les fêtes de<br />
fin d'année. Nous avons constaté que la<br />
consommation d'alcool est repartie à la<br />
hausse pendant la période post-Covid.<br />
Lorsque les gens décident de consommer<br />
de l'alcool, ils doivent trouver une<br />
solution de rechange et tenir compte des<br />
conséquences fatales pour eux et pour<br />
les autres ».<br />
La nouvelle campagne « Zéro alcool au<br />
volant » est diffusée à la télévision, au cinéma,<br />
à la radio, dans la presse digitale,<br />
sur les réseaux sociaux, sur les écrans<br />
numériques dans les tramways et bus<br />
ainsi que sur les full back des bus du<br />
réseau RGTR. Elle se décline également<br />
sur 45 panneaux routiers du réseau<br />
national.<br />
Communiqué par le ministère de la Mobilité et<br />
des Travaux publics et La Sécurité Routière<br />
De ce fait, le ministère de la Mobilité<br />
et des Travaux publics et La Sécurité<br />
Routière ont décidé de lancer une campagne,<br />
en optant pour un ton convivial.<br />
Le but est de rappeler aux conducteurs<br />
les risques d'accidents graves et mortels<br />
liés à la conduite sous l'emprise de<br />
l'alcool. De plus, la campagne vise à<br />
démontrer qu'il existe de nombreuses<br />
solutions pour rentrer chez soi en toute<br />
sécurité.<br />
Lors de la conférence de presse, François<br />
Zéro alcool<br />
au volant.<br />
Zéro alcool<br />
au volant.
MOBILITÉ<br />
63<br />
BRÈVES<br />
Une voiture à l’énergie solaire, une autre à l’hydrogène<br />
De nouveaux trains pour 2023<br />
Lightyear, une entreprise néerlandaise, a dévoilé récemment la<br />
première voiture de série électrique uniquement alimentée par<br />
des panneaux photovoltaïques. Le véhicule, baptisé Lightyear 0,<br />
est équipé de 5 m² de panneaux solaires permettant de générer<br />
1 kWh d’électricité et de regagner environ une autonomie de<br />
70 km par jour grâce au soleil. Seul point faible pour l’instant :<br />
son prix, qui s’élève à 250.000 euros. Tout aussi récemment,<br />
Hopium, constructeur français, a présenté l’Hopium Machina,<br />
première berline à hydrogène haut de gamme qui promet une<br />
autonomie de 1.000 km. Le véhicule fonctionne à l’aide de deux<br />
réservoirs à hydrogène qui embarquent six kilos d’hydrogène<br />
sous 700 bars de pression. Les premières voitures sont attendues<br />
à l’horizon 2035.<br />
Source : Hopium/Lightyear<br />
En septembre dernier, les CFL ont présenté leur nouveau matériel<br />
roulant dans le cadre du salon InnoTrans à Berlin, un salon<br />
professionnel exposant chaque année des innovations dans le<br />
domaine de la technique des transports. Ces automotrices électriques<br />
du type Coradia Stream High Capacity du fournisseur<br />
Alstom sont les premières de la série 2400 qui seront mises en<br />
service durant l'été 2023. Les usagers de la ligne du nord seront<br />
les premiers à en profiter. Les nouvelles automotrices sont également<br />
prévues pour des trajets transfrontaliers en direction de<br />
la Belgique (Athus et Arlon) et de la France (Longwy). Cellesci<br />
combinent un aspect moderne et dynamique à une offre de<br />
places assises augmentée, notamment pour les utilisateurs de<br />
chaises roulantes, de poussettes et de vélos pour répondre à<br />
tous les besoins actuels des usagers.<br />
Source : CFL<br />
La piste cyclable Belval-Esch accueillera ses premiers vélos<br />
Le 30 juin 2021, Georges Mischo, bourgmestre de la commune<br />
d’Esch-sur-Alzette, avait donné le premier coup de pelle de la<br />
nouvelle piste cyclable de 1.900 mètres reliant Esch à Belval. Les<br />
travaux seront terminés en cette fin d’année. Si les délais ont été<br />
respectés, la facture a quant à elle flambé, passant de 39 à 47,5<br />
millions d’euros. La faute à l’inflation, à la hausse des prix des<br />
matériaux de construction et à l’infrastructure du projet qu’il<br />
a fallu revoir en raison de la nature du sol. Les premiers vélos<br />
emprunteront la piste flambant neuve en décembre.<br />
Source : Portail des Travaux publics
INTERNATIONAL<br />
64<br />
LE BENELUX ET<br />
LA RHÉNANIE-DU-NORD-<br />
WESTPHALIE LANCENT<br />
UNE FEUILLE DE ROUTE<br />
POUR UNE PLUS GRANDE<br />
UTILISATION DU VÉLO<br />
MOBILITÉ<br />
des embouteillages, pollution atmosphérique,<br />
accidents,...).<br />
Si 1% de tous les kilomètres parcourus en<br />
voiture dans la région Benelux-NRW était<br />
remplacé par le vélo, un gain net de 13,6<br />
milliards d'euros pourrait être réalisé.<br />
Cela comprend 10 milliards d'euros pour<br />
la santé (gains de productivité, réduction<br />
des coûts de sécurité sociale, diminution<br />
du risque de maladie grave et de décès) et<br />
quelque 3 milliards d'euros d'économie<br />
liés à la réduction des encombrements.<br />
L'étude conclut donc qu'investir dans le<br />
vélo, c'est investir dans la santé publique.<br />
Initiatives feuille de route vélo<br />
© MMTP<br />
En plus d'une infrastructure sûre et<br />
confortable, la feuille de route Benelux-NRW<br />
prête attention au partage et<br />
au développement de données chiffrées<br />
sur le vélo pour la politique, à la mise en<br />
place de campagnes de communication<br />
pour promouvoir le vélo et à d'autres initiatives<br />
que les deux régions entreprendront<br />
dans les années à venir pour agir<br />
ensemble au sein de l'UE.<br />
Le 28 novembre 2022, les pays du<br />
Benelux et la Rhénanie-du-Nord-<br />
Westphalie (NRW) ont lancé une feuille<br />
de route conjointe vélo visant à stimuler<br />
l'utilisation du vélo et servant<br />
de modèle pour l'Union européenne.<br />
Le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-<br />
Westphalie démontrent ainsi leur ambition<br />
de se renforcer en tant que hot<br />
spot pour le cyclisme en Europe. Cette<br />
feuille de route est le résultat de l'un des<br />
points d'action de la déclaration vélo du<br />
Benelux de 2020.<br />
La bicyclette l'emporte sur la voiture<br />
La feuille de route vélo devrait inciter les<br />
citoyens à utiliser davantage le vélo, car<br />
cela a des effets positifs. C'est ce que démontre<br />
une étude unique intitulée «Analyse<br />
coûts-avantages du vélo au Benelux<br />
et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie»,<br />
réalisée à la demande des deux régions.<br />
L'analyse montre, entre autres, que si<br />
100.000 personnes se rendent au travail<br />
à vélo sur une distance de 5 km, elles génèrent<br />
un bénéfice total de 196 millions<br />
d'euros par an (elles sont moins malades<br />
et plus productives au travail). Si elles<br />
empruntent cet itinéraire en voiture, cela<br />
engendre un coût total de 203 millions<br />
d'euros par an (coûts d'entretien, coûts<br />
Parmi les actions concrètes, citons le<br />
déploiement de modules de formation<br />
dans l'enseignement pour promouvoir<br />
le métier de réparateur de vélos. En collaboration<br />
avec le secteur, ils souhaitent<br />
également lancer des campagnes visant<br />
à mettre en évidence l'utilisation quotidienne<br />
des bicyclettes lors des grandes<br />
courses cyclistes. Ils prévoient d'encourager<br />
l'éco-tourisme à vélo en veillant à<br />
ce que tous les réseaux cyclables soient<br />
bien reliés. En outre, les deux régions<br />
s'efforceront de garantir une connectivité<br />
adéquate avec les transports publics.<br />
La région étant étroitement liée, une<br />
attention particulière sera accordée à<br />
l'amélioration des itinéraires cyclables<br />
transfrontaliers par une plus grande<br />
normalisation des infrastructures une<br />
meilleure coordination et communication.<br />
De plus, la feuille de route engage les<br />
pays à adopter des positions communes<br />
au niveau de l'UE sur certaines questions<br />
liées au vélo, telles que les normes<br />
de stationnement.<br />
Communiqué par le ministère de la Mobilité<br />
et des Travaux publics
ENVIRONNEMENT,<br />
CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Bernd Hartung / Greenpeace<br />
Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> a mené une enquête au sein de six banques.<br />
À l’aide d’un client mystère, elle cherchait à déterminer si les établissements<br />
conseillaient correctement leur clientèle en matière de placements financiers<br />
respectueux du climat. Les résultats révèlent que le personnel n’est pas suffisamment<br />
formé sur le sujet et qu’aucun des produits conseillés ne suit une trajectoire de réduction<br />
d’émission de CO 2<br />
5.<br />
compatible avec l’objectif d’un réchauffement maximal de 1,5°C<br />
fixé par l’accord de Paris. «Greenpeace attend du gouvernement qu’il établisse des exigences<br />
ambitieuses pour les investissements respectueux du climat», explique Myrna Koster,<br />
chargée de campagne Justice climatique.
LUXEMBOURG<br />
66<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
« LE CLIMAT<br />
NE PARDONNE PAS »<br />
Crise énergétique, mise à jour du<br />
PNEC, COP27… six mois après sa<br />
prise de fonction, Joëlle Welfring est<br />
confrontée à des défis de taille qu’elle<br />
aborde toutefois avec enthousiasme.<br />
La nouvelle titulaire du portefeuille<br />
de l’Environnement, du Climat et du<br />
Développement durable revient sur<br />
les objectifs ambitieux de son ministère,<br />
évoque quelques-uns des dossiers<br />
qui l’occupent et dévoile l’idée<br />
qu’elle se fait d’un avenir vivable et<br />
désirable. Interview.<br />
Un peu plus de six mois se sont écoulés<br />
depuis votre prise de fonction. Dans quel<br />
état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?<br />
Enthousiaste ! C’est une chance et un<br />
honneur de pouvoir contribuer à l’atteinte<br />
de nos objectifs ambitieux dans le<br />
domaine de l’environnement et c’est un<br />
vrai plaisir d’échanger avec autant d’acteurs<br />
du secteur.<br />
Le deuxième état des lieux annuel «Climat<br />
et énergie» et le premier rapport de<br />
l'Observatoire scientifique de la politique<br />
climatique ont été présentés dans le<br />
cadre du salon « KlimaExpo ». Quels sont<br />
les enseignements à en tirer ?<br />
Le bilan annuel de nos émissions de gaz<br />
à effet de serre nous permet d’avoir une<br />
vue très claire de l’évolution des résultats<br />
de notre politique climatique. Les<br />
chiffres de l’année 2021 sont légèrement<br />
en-dessous de notre budget d’émission,<br />
ce qui prouve que nous avons clairement<br />
atteint notre objectif. C’est une superbe<br />
nouvelle, mais nous n’avons qu’une faible<br />
marge de manœuvre pour atteindre les<br />
-55% en 2030 et zéro émission nette en<br />
2050 au plus tard. Nous devons donc<br />
continuer à fournir des efforts dans tous<br />
les domaines à grands pas. C’est pourquoi<br />
nous avons déterminé des objectifs<br />
sectoriels. En 2021, nous avons atteint<br />
ceux que nous avions fixés concernant<br />
les émissions provenant des secteurs<br />
agricole, des transports, du traitement<br />
des eaux usées et des déchets. Par contre,<br />
dans le secteur de l’industrie, de la production<br />
énergétique et de la construction<br />
ainsi que dans celui des bâtiments, nous<br />
sommes au-dessus des budgets alloués.<br />
C’est la raison pour laquelle nous élaborons<br />
un Pacte climatique « entreprises »,<br />
inspiré de celui proposé aux communes,
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
67<br />
Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement,<br />
du Climat et du Développement durable<br />
© Yves Kortum<br />
qui sera bientôt finalisé. Nous coopérons<br />
étroitement avec la Klima-Agence et<br />
Luxinnovation ainsi qu’avec les ministères<br />
de l’Économie et de l’Énergie pour<br />
déterminer comment accélérer la décarbonation<br />
dans ces secteurs. Pour réussir,<br />
nous devons rester en contact étroit avec<br />
les entreprises et prévoir des aides spécifiques<br />
et des régimes encourageant les<br />
bons gestes. De plus, nous finalisons une<br />
stratégie de décarbonation pour l’industrie<br />
en collaboration avec les ministères<br />
de l’Énergie et de l’Économie. J’ai bon espoir<br />
que nous puissions déployer ces mécanismes<br />
au début de l’année prochaine.<br />
Comment se déroule le processus de mise à<br />
jour du Plan national intégré en matière<br />
d’énergie et de climat (PNEC) et quels sont<br />
les principaux ajustements à prévoir ?<br />
Conformément aux règles européennes,<br />
ce plan doit être mis à jour en 2023 sur<br />
base de nos résultats actuels. Cependant,<br />
de nouvelles obligations s’imposent à<br />
nous suite au paquet « ajustement à l’objectif<br />
55 » ainsi qu’en raison de la guerre<br />
en Ukraine, notamment dans le cadre<br />
du plan REPowerEU. Le ministère de<br />
l’Énergie devra certainement revoir nos<br />
objectifs en termes d’économies d’énergie<br />
et de déploiement des énergies renouvelables<br />
et ceux-ci devront se refléter<br />
dans le PNEC. Sachant que la loi sur le<br />
climat de décembre 2020 fixait déjà des<br />
objectifs très ambitieux en matière de<br />
réduction des émissions de gaz à effet de<br />
serre, notre objectif de réduction de 55%<br />
en 2030 (par rapport à 2005) ne sera pas<br />
réhaussé, mais les moyens que nous devons<br />
déployer doivent être ajustés. Toutefois,<br />
il est pour l’instant encore un peu<br />
tôt pour me prononcer en détail sur ces<br />
mesures. Nous sommes à ce jour occupés<br />
à dresser le bilan et, en parallèle, nous<br />
collaborons avec le Statec sur une simulation<br />
des réductions auxquelles nous<br />
pourrions nous attendre avec l’apport de<br />
mesures supplémentaires. Ce n’est que<br />
sur cette base que nous pourrons déterminer<br />
ce qui doit être ajusté ou renforcé.<br />
Personnellement, je suis convaincue que<br />
le volet transition juste doit être approfondi.<br />
Les discussions qui ont eu lieu<br />
dans le cadre de la tripartite ont démontré<br />
qu’il était extrêmement important<br />
de respecter la réalité des citoyens qui<br />
ont des revenus plus modestes et de leur<br />
montrer qu’ils ne sont pas laissés pour<br />
compte dans cette transition.<br />
Comment envisagez-vous votre collaboration<br />
avec les communes, notamment<br />
via les Pactes Climat et Nature ?<br />
Le gouvernement est censé poser un<br />
cadre qui soit juste et incitant. Quant<br />
aux administrations communales, elles<br />
constituent un relais extrêmement précieux<br />
dans la mise en œuvre de celui-ci.<br />
C’est pourquoi ces deux pactes sont des<br />
outils formidables. Le premier s’est très<br />
bien développé au cours des dernières<br />
années. Pour la période 2020-2022, nous<br />
comptons plus de 24 millions d’euros<br />
de dépenses cumulées pour soutenir<br />
les communes dans leurs efforts. Cela<br />
prouve à quel point l’État et les communes<br />
sont engagés dans son déploiement.<br />
Pour promouvoir la nouvelle<br />
mouture du Pacte, renforcé en matière<br />
de gouvernance, notamment, par l’introduction<br />
d’échevins climat et le renforcement<br />
des équipes climat, le ministre de<br />
l’Énergie et moi-même avons organisé<br />
un roadshow au printemps. Nous avons<br />
rencontré bon nombre de ces échevins et<br />
avons voulu leur démontrer qu’ils pouvaient<br />
bénéficier des expériences des uns<br />
et des autres et s’inspirer mutuellement<br />
en instaurant un dialogue entre eux.<br />
Cette tournée a vraiment permis de mobiliser<br />
les communes.<br />
Le Pacte Nature, bien que plus récent,<br />
fonctionne également très bien. Pas<br />
moins de 83 communes se sont en effet<br />
déjà engagées. Il permet d’accélérer<br />
la mise en place de solutions d’adaptation<br />
au changement climatique basées<br />
sur la nature, ce que je trouve d’autant<br />
plus intéressant après l’été que nous<br />
avons vécu. Ces «nature based solutions»,<br />
comme la renaturation de cours<br />
d’eau ou le verdissement des villes, ne<br />
sont pas forcément très onéreuses et<br />
peuvent paraître simplistes, mais elles<br />
permettent de maintenir une température<br />
plus basse ou encore de réduire les<br />
risques d’inondation !<br />
Nous élaborons un Pacte climatique<br />
« entreprises », inspiré de celui proposé<br />
aux communes<br />
Un paquet de mesures a été adopté par<br />
la tripartite pour lutter contre l'inflation<br />
engendrée par la guerre en Ukraine et<br />
la crise de l’énergie. Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />
le juge insuffisant et a demandé<br />
au gouvernement de mettre à disposition<br />
au moins un milliard d’euros supplémentaire<br />
pour que les investissements<br />
consentis pour initier une transition<br />
énergétique et économique verte apparaissent<br />
comme rentables. Que voudriez-vous<br />
répondre à cela ?<br />
Certes, un budget plus important dédié à<br />
la transition verte serait une bonne chose<br />
compte tenu de l’urgence climatique.<br />
Mais l’accord prévoit déjà un ensemble<br />
de moyens mis à disposition des ménages<br />
et des entreprises qui se chiffre à 200<br />
millions d’euros. En plus, le budget 2023
68<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Yves Kortum<br />
à la COP avec l’intention de se rendre<br />
utile dans les négociations. Malgré notre<br />
taille et en tant que membre de l’Union<br />
européenne, nous pouvons jouer un rôle<br />
dans les rapports tendus qui existent<br />
entre l’Amérique et la Chine, notamment.<br />
Je me suis rendue à la Conférence<br />
avec l’idée que nous devions faire tout ce<br />
qui était en notre pouvoir pour atteindre<br />
nos objectifs. Toute autre attitude serait<br />
irresponsable parce que le climat ne pardonne<br />
pas. Le changement climatique<br />
n’est pas un partenaire de négociation,<br />
mais une réalité scientifique.<br />
Les régimes qui ont été renforcés<br />
dans le cadre de la récente tripartite<br />
font leur effet<br />
réserve 2,3 milliards d’euros pour la mise<br />
en œuvre du PNEC (une enveloppe qui<br />
englobe des budgets attribués aux ministères<br />
de l’Énergie, de la Mobilité, de l’Économie<br />
et de l’Environnement). Même si je<br />
comprends ces revendications, je considère<br />
que nous nous donnons les moyens<br />
d’assurer cette transition. D’ailleurs, les<br />
demandes auprès de la Klima-Agence<br />
pour des conseils ou pour engager des<br />
projets en matière d’assainissement énergétique<br />
ou d’énergies renouvelables sont<br />
en forte croissance. Cela prouve que les<br />
régimes mis en place au début de l’année<br />
et encore renforcés dans le cadre de la récente<br />
tripartite font leur effet.<br />
La COP27 s’est achevée il y a quelques<br />
jours. Quelles étaient vos attentes concernant<br />
cette Conférence ?<br />
S’agissant d’une COP préparatoire à<br />
la COP28, les attentes sont sans doute<br />
différentes, mais je ne l’ai pas considérée<br />
moins importante pour autant :<br />
c’est un rendez-vous lors duquel il faut<br />
convaincre les pays qui ne sont pas encore<br />
assez mobilisés pour la réduction<br />
de leurs émissions de l’urgence et de<br />
l’importance de faire cet effort. Puisqu’il<br />
est toujours préférable de joindre les<br />
gestes à la parole, l’Union européenne<br />
est arrivée à la Conférence avec un signal<br />
fort en ayant notamment décidé<br />
de mettre fin à la mise sur le marché<br />
des voitures neuves à moteur thermique<br />
pour 2035.<br />
Cette COP avait également pour ambition<br />
de traiter de l’adaptation au changement<br />
climatique et de son financement dans les<br />
pays en développement. Au niveau international,<br />
nous avons encore des efforts à<br />
faire. Les États industrialisés, qui ont une<br />
dette envers ceux de l’hémisphère sud,<br />
doivent prendre au sérieux leur engagement<br />
de réserver 100 milliards de dollars<br />
par an aux pays qui souffrent le plus<br />
des conséquences de la crise climatique.<br />
Nous n’investissons actuellement que 83<br />
milliards de dollars dans ce processus.<br />
Cela n’envoie pas un signal de confiance<br />
aux pays en voie de développement qui<br />
nous reprochent de ne pas prendre au<br />
sérieux l’adaptation climatique. L’UE a<br />
pourtant fait sa part et, avec la Suède, le<br />
<strong>Luxembourg</strong> est un des pays qui a réservé<br />
les moyens les plus importants par<br />
habitant. Entre 2021 et 2025, nous avons<br />
affecté 220 millions d’euros à la cause.<br />
Cet argent est et continuera d’être investi<br />
dans des projets concrets, notamment sur<br />
des îles du Pacifique qui sont très vulnérables<br />
à la montée des niveaux des océans<br />
ou sujettes à des cyclones. La Conférence<br />
des Parties a été pour nous l’occasion de<br />
poursuivre les échanges bilatéraux avec<br />
d’autres pays et d’envisager la réalisation<br />
de nouveaux projets.<br />
Bien entendu, le <strong>Luxembourg</strong> a participé<br />
Vous avez déclaré que le changement devait<br />
faire envie et qu’il fallait éviter de<br />
donner une image austère de l’avenir. Selon<br />
vous, à quoi ressemble cet avenir à la<br />
fois désirable et vivable ?<br />
Nous devons nous demander comment<br />
nous devrions organiser notre territoire<br />
pour qu’il soit énergétiquement le plus<br />
résilient possible, pour que nous ayons<br />
la possibilité de stocker du CO 2<br />
sur place,<br />
pour que les gens aient envie de prioriser<br />
la mobilité douce, ou pour qu’il y ait<br />
des services de proximité et plus de rencontres<br />
dans les voisinages. Nous pouvons<br />
très bien imaginer un avenir qui<br />
donne envie et je suis convaincue que<br />
c’est aux décideurs politiques d’offrir un<br />
cadre pour que cette vision puisse devenir<br />
réalité. « <strong>Luxembourg</strong> in Transition »,<br />
lancé par le ministère de l’Énergie et de<br />
l’Aménagement du territoire, est un processus<br />
très inspirant à cet égard. Je cite<br />
souvent le cas de Copenhague, ville où<br />
presque tout le monde se déplace à vélo,<br />
pas seulement les activistes climatiques !<br />
C’est une habitude qui a été rendue possible<br />
parce que le cadre a été pensé pour<br />
que la bicyclette devienne le moyen de<br />
transport le plus agréable, rapide et pratique.<br />
C’est un exemple que nous pourrions<br />
suivre.<br />
Par A. Jacob
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
69<br />
BRÈVES<br />
Des actions radicales pour le climat<br />
L’ADN environnemental pour comprendre la vie marine<br />
L’UNESCO a lancé un projet ambitieux qui utilise des techniques<br />
fondées sur l’ADN environnemental (ADNe) pour<br />
mieux comprendre la richesse de la biodiversité des 50 sites<br />
marins inscrits au patrimoine mondial. L’ADNe, encore à ses<br />
prémices dans le cadre d’une telle étude, consiste en la collecte<br />
et l’analyse d’échantillons prélevés dans l’environnement plutôt<br />
que dans un organisme individuel. Le projet, d’une durée<br />
de deux ans, fera appel aux populations locales, encadrées par<br />
un expert, pour récolter le matériel génétique à partir de déchets,<br />
de mucus ou de cellules de poissons, en particulier ceux<br />
des espèces menacées d’extinction. Il permettra également de<br />
mesurer la vulnérabilité de la biodiversité marine face au changement<br />
climatique et de comprendre les effets de ce changement<br />
sur la répartition et les mouvements migratoires de la vie<br />
marine.<br />
Source : UNESCO<br />
Œuvres d’art peinturlurées, autoroutes bloquées, événements<br />
perturbés,… Personne n’a pu passer à côté des actions menées<br />
par des militants écologistes en Europe et ailleurs. Mais qui se<br />
cache derrière celles-ci ? Il s’agit du Réseau A22 : lancé en avril<br />
2022 (d’où son nom), il réunit plusieurs mouvements radicaux<br />
aux quatre coins du globe. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer<br />
Dernière Rénovation en France, dont l’un des membres a tenté<br />
de s’attacher à un poteau de but au Parc des Princes lors de<br />
la rencontre PSG-OM, ou Stop Fossil Fuel Subsidies dont les<br />
activistes ont notamment dessiné des graffitis sur une œuvre<br />
d’Andy Warhol à la Galerie Nationale d’Australie à Canberra<br />
avant de coller leur main dessus. « Nous sommes là pour forcer<br />
les gouvernements à réduire drastiquement leurs émissions de<br />
CO 2<br />
, rien de moins. Nous sommes là pour des actions, pas des<br />
mots. Nous avons un plan », peut-on lire sur le site du collectif.<br />
Source : Réseau A22<br />
Huit milliards d’êtres humains : la planète en danger ?<br />
Les Nations Unies l’ont annoncé : la barre des huit milliards<br />
d’âmes humaines sur Terre a été franchie. Au vu de la crise<br />
climatique actuelle, d’aucun s’inquiète des conséquences environnementales<br />
que ce cap pourrait provoquer. Et quand les<br />
chiffres révèlent que les populations mondiales d'animaux<br />
sauvages ont diminué de deux tiers entre 1970 et 2020 (tandis<br />
que la population humaine a plus que doublé) et que, depuis<br />
1990, environ 420 millions d'hectares de forêt ont été perdus<br />
par la conversion à d'autres utilisations des terres, il y a en effet<br />
de quoi s’interroger. Toutefois, les Nations Unies nuancent :<br />
l’augmentation de la population touche principalement les<br />
zones les plus pauvres, et les pays qui polluent le plus sont ceux<br />
où le revenu par habitant est le plus élevé et la croissance démographique<br />
lente, voire négative. Néanmoins, avec une augmentation<br />
de leur population, les pays en voie de développement<br />
pourraient prétendre à une croissance économique, et<br />
c’est là que les risques apparaissent. Pour garantir l'accès à des<br />
sources d'énergie propre qui peuvent alimenter leur développement<br />
tout en minimisant les dommages environnementaux,<br />
les pays à faible revenu auront besoin d'une assistance financière<br />
et technique.<br />
Source : Nations Unies
INTERNATIONAL<br />
70<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Eric Devillet<br />
LA COP27<br />
SELON<br />
EUROSOLAR<br />
LËTZEBUERG<br />
Eurosolar Lëtzebuerg<br />
Paul Zens, photographié aux Rotondes
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
71<br />
Du 6 au 20 novembre derniers, hommes<br />
politiques, chefs d’entreprise, militants<br />
pour le climat et représentants de la<br />
société civile venus des quatre coins<br />
du monde se sont réunis à Charm el-<br />
Cheikh, en Égypte, pour assister à la<br />
27 e Conférence des Parties à la Convention-cadre<br />
des Nations Unies sur les<br />
changements climatiques (COP27).<br />
Paul Zens, président de l’asbl Eurosolar<br />
Lëtzebuerg, était du voyage. Il nous fait<br />
revivre l’événement en nous livrant<br />
pêle-mêle ses souvenirs, ses observations<br />
et son analyse.<br />
Comment l’opportunité de participer à<br />
la COP27 s’est-elle présentée et comment<br />
vous y êtes-vous préparé ?<br />
Le réseau Eurosolar International a obtenu<br />
quatre places pour la conférence et je<br />
me suis porté volontaire pour m’y rendre,<br />
au même titre que mes homologues des<br />
Pays-Bas et de la Turquie. Avant de partir,<br />
nous nous sommes concertés sur nos<br />
programmes respectifs, rien de plus. Je<br />
me suis laissé surprendre ! J’avais simplement<br />
pour but d’étendre mes connaissances<br />
et de recueillir des informations<br />
pointues sur toutes les techniques qui<br />
dépassent la simple production photovoltaïque<br />
ou éolienne, notamment celles<br />
qui concernent le stockage, et qui sont<br />
indispensables au déploiement des énergies<br />
renouvelables.<br />
évolutions pour être à la pointe de l’information.<br />
Il faut d’ailleurs considérer la<br />
COP comme un événement technique<br />
autant que politique. Il s’agit d’une<br />
plateforme unique où le monde entier<br />
se rencontre pour échanger sur des<br />
technologies ou des bonnes pratiques.<br />
Concrètement, il faut s’imaginer une<br />
immense foire où les stands sont tenus<br />
par des représentants de pays, d’ONG,<br />
de groupes de lobbying ou encore d’entreprises.<br />
C’est ce pêle-mêle cosmopolite<br />
qui fait le charme et la richesse de<br />
l’événement !<br />
Techniquement,<br />
nous avons les moyens d’atteindre<br />
nos objectifs.<br />
Le bémol demeure politique<br />
Que retenez-vous des échanges sur place ?<br />
En ce qui concerne la COP « technique<br />
», nous pouvons retenir l’idée<br />
que nous avons désormais dépassé le<br />
stade des projets pilotes, surtout en ce<br />
qui concerne la production éolienne et<br />
photovoltaïque. Cela fonctionne ! Pour<br />
preuve : 50% des installations de production<br />
d’électricité construites en 2021<br />
tournent à l’énergie solaire et 25% à<br />
l’énergie éolienne. J’ai également eu la<br />
confirmation que les solutions de stockage,<br />
de distribution et de réseau sont efficaces<br />
elles aussi. Personne n’en doute, il<br />
n’y a « plus qu’à » déployer massivement<br />
ces technologies. Quant à savoir si nous<br />
voulons le faire, c’est une question qui se<br />
pose à la COP «politique». Cette volonté<br />
est bien présente au sein de la société civile,<br />
chez certains industriels, certaines<br />
entreprises et certains politiques locaux.<br />
Mais quelques États qui pensent avoir<br />
trop à perdre, comme la Chine ou l’Arabie<br />
saoudite, bloquent.<br />
J’ai également noté que la question de<br />
l’hydrogène avait fait l’objet de nombreuses<br />
discussions. Certaines industries<br />
très gourmandes en énergie et pour lesquelles<br />
la continuité de l’approvisionnement<br />
est primordiale sont désireuses<br />
de son déploiement car le solaire et<br />
l’éolien, sans solution de stockage, ne<br />
conviennent pas particulièrement à leurs<br />
activités. C’est pourquoi de nombreux<br />
pays s’intéressent à la création d’hubs<br />
d’hydrogène. Les clients potentiels sont<br />
déjà identifiés, mais les investisseurs<br />
demeurent frileux en l’absence de certitudes<br />
quant au retour sur investissement.<br />
Certains en viennent à réclamer<br />
Espériez-vous avoir un rôle à jouer<br />
dans la promotion de ces énergies ou<br />
assistiez-vous à l’événement en tant<br />
qu’observateur ?<br />
J’y étais en spectateur intéressé. J’ai<br />
suivi une vingtaine de conférences lors<br />
desquelles j’avais l’opportunité d’intervenir<br />
pour poser une question ou formuler<br />
une observation. J’ai également<br />
eu la chance d’assister à la réunion de<br />
négociation d’un groupe de travail, toujours<br />
en tant qu’observateur. Au total,<br />
j’ai pris une soixantaine de pages de<br />
notes, j’ai enregistré des conférences et<br />
pris de nombreuses photos pour me documenter.<br />
Ce matériel me permettra de<br />
rédiger un compte rendu qui me servira<br />
d’aide-mémoire et que j’entends bien<br />
partager avec Eurosolar International,<br />
car l’une de nos missions principales<br />
est de nous tenir informés des dernières
72<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
des aides publiques, ce qui est compréhensible.<br />
Mais il faut veiller à ce que les<br />
deniers publics ne finissent pas par être<br />
privatisés ! On semble avoir oublié ces<br />
dernières années que les multinationales<br />
devaient elles aussi payer leurs impôts…<br />
Enfin, j’aimerais insister sur le fait que<br />
tous les scientifiques que j’ai entendus<br />
estiment qu’il est toujours possible de<br />
limiter le réchauffement climatique à<br />
1,5°C jusqu’en 2030, à condition que<br />
nous accélérions la diminution de la<br />
consommation d’énergies fossiles.<br />
Votre analyse semble plutôt encourageante.<br />
Cette COP a-t-elle eu l’effet escompté<br />
selon vous ?<br />
Je suis positif dans la mesure où, techniquement,<br />
nous avons les moyens d’atteindre<br />
nos objectifs. Le bémol demeure<br />
politique. Je me souviens avoir entendu<br />
une bourgmestre plaider, lors d’une des<br />
conférences auxquelles j’ai assisté, pour<br />
que l’on donne davantage de moyens<br />
financiers aux bourgmestres, qui ont, il<br />
est vrai, la possibilité d’agir très concrètement.<br />
Je n’ai toutefois pu m’empêcher<br />
de me demander ce qu’avaient fait les<br />
bourgmestres luxembourgeois au cours<br />
des dernières années ! Cela fait bien<br />
quelques mois que les communes font la<br />
course pour être championnes des économies<br />
d’énergie, mais qu’ont-elles fait<br />
depuis la COP de Paris, lors de laquelle<br />
Carole Dieschbourg avait pourtant joué<br />
un rôle important ? Et que penser du caractère<br />
durable des mesures en vigueur<br />
actuellement ? Vont-elles être abandonnées<br />
aussi vite qu’elles ont été prises ? Il<br />
en va de la crédibilité des responsables<br />
politiques…<br />
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?<br />
Ce fut une belle expérience pour l’asbl,<br />
une occasion de mieux connaître nos homologues<br />
turcs et néerlandais et, surtout,<br />
ce que nous y avons appris a renforcé nos<br />
convictions : les énergies solaire et éolienne<br />
ont du potentiel et bon nombre de<br />
problèmes concernant l’approvisionnement<br />
pourraient être résolus si nous nous<br />
penchions sérieusement sur la question<br />
du stockage et de la gestion des réseaux.<br />
La particularité des énergies renouvelables<br />
est qu’elles vont faire émerger des<br />
systèmes beaucoup moins centralisés, ce<br />
qui rendra le monde plus démocratique !<br />
Bien sûr, tant que certains États freineront,<br />
cette vision restera à court terme<br />
très idéaliste, mais je suis persuadé que<br />
tôt et pas trop tard, nous y arriverons.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
73<br />
Energy<br />
from <strong>Luxembourg</strong><br />
Depuis 2001, nous développons,<br />
planifions, construisons et exploitons<br />
des installations de production d’énergie<br />
par des parcs éoliens et stations<br />
hydroélectriques au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Nos sites témoignent de l’importance<br />
que nous accordons à un développement<br />
de nos activités dans le respect de la<br />
nature et en harmonie avec les citoyens.<br />
Grâce à nos nouveaux projets de<br />
parcs éoliens, nous contribuons non<br />
seulement aux objectifs européens en<br />
matière d’énergies renouvelables, mais<br />
assurons également la mise en place<br />
d’une production énergétique durable<br />
pour le <strong>Luxembourg</strong>.<br />
www.soler.lu
74<br />
LUXEMBOURG<br />
SOLER,<br />
ENERGY FROM<br />
LUXEMBOURG<br />
Soler<br />
Depuis dix ans qu’il administre la société,<br />
Paul Zeimet a vu Soler se développer,<br />
que ce soit en termes de<br />
compétences ou de puissance installée<br />
! Accompagné par Guy Uhres, responsable<br />
des énergies renouvelables,<br />
il revient sur cette évolution et sur<br />
les perspectives d’avenir de la jointventure<br />
entre SEO et Enovos. Ensemble,<br />
ils insistent aussi sur leurs efforts de promotion<br />
des énergies renouvelables et<br />
de protection de la nature. Explications.<br />
Du chemin parcouru<br />
« Nous avons toujours eu les objectifs<br />
de l’État en ligne de mire. Ainsi, Soler a<br />
grandement contribué à l’atteinte de<br />
ceux qui avait été fixés au secteur éolien<br />
pour 2020 », estime Paul Zeimet, qui a administré<br />
la société au cours de la dernière<br />
décennie. En effet, les chiffres parlent<br />
d’eux-mêmes : en 2012, Soler exploitait 23<br />
éoliennes qui produisaient en moyenne<br />
64 GWh par an. Dix ans plus tard, avec<br />
seulement 15 turbines supplémentaires,<br />
elle en produit 3,5 fois plus, soit 230 GWh.<br />
Une évolution due aux progrès technologiques<br />
rapides dans le secteur. « Nous<br />
pouvons désormais produire beaucoup<br />
plus d’énergie avec moins d’éoliennes.<br />
Une fois que les projets actuellement en<br />
construction seront mis en service, nous<br />
aurons encore dix éoliennes de plus en<br />
exploitation : cinq à Dahlem, trois dans<br />
la Vallée de l’Ernz, et deux dans le cadre<br />
de la première phase du projet Wandpark<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Sudwand. Avec celles-ci, le ratio augmentera<br />
encore : nous aurons doublé les<br />
infrastructures en service par rapport à<br />
2012 et produirons cinq fois plus d’énergie<br />
verte », poursuit Paul Zeimet.<br />
Selon l’administrateur délégué, cet essor<br />
est attribuable à une équipe qui n’a cessé<br />
de se professionnaliser. Constituée d’ingénieurs<br />
de SEO et d’Enovos, les deux<br />
actionnaires de Soler, celle-ci est particulièrement<br />
sensible à la cause environnementale<br />
et s’investit pour porter différents<br />
messages auprès des communes<br />
et de leurs habitants. « Nos ingénieurs<br />
savent trouver les mots pour expliquer<br />
la technique éolienne, même aux personnes<br />
quelque peu réticentes », considère<br />
Paul Zeimet. Une qualité non-négligeable<br />
pour l’entreprise qui met un<br />
point d’honneur à offrir la possibilité aux<br />
communes et aux citoyens de participer<br />
à ses parcs, chacun pouvant en devenir<br />
actionnaire.<br />
Paul Zeimet<br />
© Nader Ghavami/Photopro <strong>Luxembourg</strong>
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
75<br />
Ouvrir à la participation<br />
Ainsi, en 2022, la société a ouvert le capital<br />
de son parc de Garnich, au sud, et de<br />
Windpower, à l’est. Aujourd’hui, les deux<br />
parcs comptent ensemble près de 125<br />
actionnaires. Pour promouvoir la participation<br />
des communes et du public, Soler<br />
multiplie les rencontres avec ceux-ci. En<br />
septembre dernier, elle a organisé le premier<br />
« Soler Energy Afterwork » auquel<br />
elle a convié les responsables politiques<br />
de différentes communes pour dialoguer<br />
avec eux sur la thématique de l’énergie<br />
éolienne au <strong>Luxembourg</strong>. Des représentants<br />
d'Enercon, fabricant d’éoliennes,<br />
s'y sont également retrouvés pour présenter<br />
en avant-première une nouvelle<br />
génération d’éolienne capable de produire<br />
près de deux fois plus d’énergie<br />
que les modèles actuels. Quelques jours<br />
plus tard, Soler a également participé à<br />
la journée Portes Ouvertes <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Petits et grands curieux ont pu se rassembler<br />
au pied d’une éolienne d’Eschsur-Sûre<br />
et bénéficier d’explications et<br />
d’ateliers animés par les ingénieurs de<br />
l’entreprise.<br />
Le souci de la nature<br />
« Ces rencontres nous ont permis de rappeler<br />
au grand public que la crise énergétique<br />
actuelle ne nous autorise pas à construire<br />
n’importe quoi n’importe où », affirme Guy<br />
Uhres. En effet, chaque projet nécessite la<br />
réalisation d’études environnementales et,<br />
s’il peut être mené à bien, la mise en place<br />
de mesures compensatoires et d’atténuation.<br />
« Par exemple, les installations doivent<br />
être mises à l’arrêt à certains moments<br />
spécifiques : en période de nidation ou de<br />
chasse pour les rapaces ou les chauves-souris<br />
notamment. Cette année-ci, ces arrêts<br />
ont généré une perte d’à peu près 2% de la<br />
production d’électricité. Mais, en contrepartie,<br />
nous apprenons beaucoup du monitoring<br />
que nous avons mis en place. Depuis<br />
2017, nous avons équipé une dizaine<br />
de milans royaux et de milans noirs d’une<br />
balise GPS. Nous connaissons désormais<br />
très bien leurs habitudes de chasse, de migration<br />
et de reproduction. Nous avons pu<br />
constater qu’ils n’étaient pas gênés par les<br />
éoliennes : non seulement ils évitent le périmètre<br />
du rotor lorsqu’ils chassent, mais ils<br />
regagnent les mêmes nids d’année en année<br />
», ajoute le responsable des énergies<br />
renouvelables.<br />
Repenser notre structure<br />
et notre fonctionnement afin<br />
de prendre encore plus<br />
de vitesse<br />
Toutefois, il est fréquent que Soler doive<br />
renoncer à l’exploitation de certains sites<br />
bien exposés aux vents en raison de leur<br />
trop grande proximité avec les nids de<br />
certaines espèces. Mais les dernières<br />
avancées technologiques permettront<br />
peut-être de contourner le problème.<br />
L’entreprise mène d’ailleurs un projet<br />
pilote dans la commune de la Vallée de<br />
l’Ernz. « Nous avons obtenu l’autorisation<br />
«protection de la nature» pour installer<br />
une éolienne sur un site quelque<br />
peu critique à condition de l’équiper de<br />
caméras qui détectent les grands oiseaux<br />
et de la mettre à l’arrêt automatiquement<br />
à l’approche d’un de ceux-ci. Si les résultats<br />
sont concluants, nous pourrons espérer<br />
reprendre certains projets que nous<br />
avions abandonnés », détaille Guy Uhres.<br />
Des objectifs ambitieux<br />
Ces bonds technologiques devraient permettre<br />
d’augmenter considérablement<br />
la puissance installée. Toujours rivée aux<br />
objectifs définis par le gouvernement,<br />
Soler pense d’ailleurs atteindre le but fixé<br />
pour 2030 en 2025. Quant à l’ambitieux<br />
objectif de 2040, elle devrait pouvoir y<br />
contribuer très largement grâce aux éoliennes<br />
de nouvelle génération qu’elle<br />
pourra installer d’ici quelques années. 60<br />
de ces turbines – en mesure de produire<br />
en moyenne 20 GWh par an – suffiront<br />
pour y parvenir alors que, il y a 20 ans,<br />
plus de 1.000 auraient été nécessaires !<br />
« Ces ambitions nous amènent à repenser<br />
notre structure et notre fonctionnement<br />
afin de prendre encore plus de vitesse.<br />
Nous avons le vent dans le dos pour élargir<br />
notre portfolio. Si nous misons beaucoup<br />
sur le repowering au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
nous envisageons aussi la création de<br />
nouveaux parcs, que ce soit au sein des<br />
frontières nationales ou dans la Grande<br />
Région », conclut Paul Zeimet.<br />
20 millions<br />
de kWh/an, production moyenne de la<br />
prochaine génération d’éoliennes<br />
Soler S.A.<br />
2, rue Pierre d’Aspelt<br />
L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.soler.lu<br />
Guy Uhres
LUXEMBOURG<br />
76<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Agence Kapture<br />
Dans un contexte de crise climatique,<br />
alors que la pénurie de gaz menace<br />
suite au conflit russo-ukrainien, repenser<br />
les modes d’approvisionnement et<br />
de consommation énergétiques de nos<br />
habitations est urgent. Le secteur de la<br />
construction se réinvente, comme nous<br />
le confirme Paul Kauten, administrateur<br />
délégué d’Energiepark, spécialisée<br />
dans l’utilisation rationnelle de l’énergie<br />
des bâtiments.<br />
Qu’est-ce qu’un quartier au « design<br />
énergétique intelligent » ?<br />
C’est un ensemble d’habitations affichant<br />
une efficacité énergétique optimale,<br />
grâce à un approvisionnement<br />
en ressources renouvelables, mais aussi<br />
locales, ainsi qu’une infrastructure de<br />
transport et de consommation de l’énergie<br />
plus performante.<br />
C’est une approche intégrée et innovante,<br />
aussi bien sur le volet énergétique<br />
que sur celui du financement, de l’exploitation<br />
et de la gestion.<br />
« L’EFFICACITÉ<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
DES QUARTIERS<br />
N’EST PLUS<br />
UNE OPTION<br />
AU GRAND-DUCHÉ »<br />
Energipark Réiden S.A.<br />
Paul Kauten<br />
Cela passe entre autres par le recyclage<br />
des énergies traditionnellement perdues.<br />
Prenons un exemple concret : l’air chaud<br />
qui sort des tuyaux d’un système de climatisation<br />
(d’un immeuble ou d’un système<br />
informatique) peut être récupéré<br />
pour réchauffer une partie du bâtiment.<br />
C’est d’autant plus important que cette<br />
déperdition de chaleur, si elle n’est pas<br />
récupérée, vient réchauffer notre climat.<br />
Dans ces habitations, l’approvisionnement<br />
énergétique est 100% électrique,<br />
que ce soit pour le chauffage ou la climatisation,<br />
comme pour les besoins<br />
résidentiels classiques : l’éclairage ou le<br />
courant électrique disponible pour les<br />
commodités du quotidien. La mobilité<br />
électrique, la recharge des véhicules hybrides<br />
et électriques donc, est d’ailleurs<br />
elle aussi intégrée à ce concept de design<br />
énergétique intelligent.<br />
Qu’est-ce que cela change du point de<br />
vue de la conception ?<br />
Dans la plupart des développements<br />
immobiliers, on conçoit d’abord la partie<br />
foncière et urbanistique pour étudier ensuite<br />
l'optimisation du plan énergétique.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
77<br />
Au contraire, pour la création d’un quartier<br />
au design énergétique intelligent,<br />
cette dimension est intégrée dès la phase<br />
de conception.<br />
Cela implique donc de déterminer très en<br />
amont les ressources locales disponibles,<br />
de prévoir des sondages géothermiques,<br />
ou bien d’analyser la couverture possible<br />
de panneaux photovoltaïques, par<br />
exemple. En somme, il faut totalement<br />
anticiper quelles seront les infrastructures<br />
nécessaires pour atteindre le parfait<br />
fonctionnement du concept énergétique<br />
que l’on souhaite mettre en place. C’est<br />
pourquoi un cadastrage méthodologique<br />
et systématique est également indispensable.<br />
Ce dernier nous permet de réaliser<br />
des simulations très réalistes des surfaces<br />
à réchauffer ou à refroidir au sein d’un<br />
bâtiment pour chaque période de l’année<br />
et chaque moment d’une journée.<br />
Quelles contraintes cela peut-il poser ?<br />
Aujourd’hui, et c’est d’autant plus vrai en<br />
milieu urbain, la place est assez limitée.<br />
C’est une contrainte forte, notamment<br />
en ce qui concerne les dispositifs de stockage<br />
de l’énergie. Il existe des solutions,<br />
l’installation en souterrain notamment,<br />
mais elles doivent à nouveau être anticipées.<br />
Cela ne veut pas dire que la mise<br />
en place d’un concept énergétique intelligent<br />
ne peut pas aussi s’appliquer à des<br />
quartiers déjà existants, mais dans ce cas<br />
tout un volet « assainissement énergétique<br />
» doit entre autres être intégré.<br />
Où en est-on au <strong>Luxembourg</strong> dans le développement<br />
de ces éco-quartiers ?<br />
de canicule que nous avons traversés cet<br />
été ont également montré l’urgence de<br />
changer nos paradigmes énergétiques.<br />
Pouvez-vous nous présenter la société<br />
Energiepark ?<br />
Energiepark a été fondée en 1999. C’est<br />
au départ une initiative citoyenne, lancée<br />
par environ 130 actionnaires du<br />
pays qui cherchaient à investir dans un<br />
projet durable et éthique. D’abord financeurs<br />
et exploitants de centres de<br />
production d’énergies renouvelables,<br />
nous avons assez vite proposé des services<br />
de consultance. Nous sommes<br />
spécialisés dans la gestion, la récupération<br />
et l’utilisation rationnelle de l’énergie.<br />
Nos clients sont des institutionnels,<br />
des professionnels ou des particuliers<br />
auxquels nous fournissons conseils,<br />
outils et solutions intégrées pour une<br />
gestion et une utilisation efficace de<br />
l’énergie. Ces dix dernières années, nous<br />
avons développé beaucoup de concepts<br />
énergétiques avec cadastre solaire pour<br />
des communes. Nous nous concentrons<br />
actuellement sur l’autoconsommation<br />
d’électricité renouvelable et la création<br />
de communautés énergétiques.<br />
Nous fournissons<br />
à nos clients concepts,<br />
outils et solutions intégrées<br />
pour une approche 100%<br />
renouvelable et une utilisation<br />
efficace de leur énergie<br />
aussi une fois les travaux terminés pour<br />
la gestion opérationnelle. Nous veillons<br />
aussi particulièrement à ce que l’aspect<br />
financier d’un projet soit parfaitement<br />
viable sur le long terme et que la source<br />
de financement provienne des occupants<br />
locaux. Cela permet de mettre en place<br />
ce que l’on nomme une « communauté<br />
énergétique », qui organise son propre<br />
fonctionnement vis-à-vis de l’énergie<br />
qu’elle produit et dont elle bénéficie directement.<br />
Et demain ? Quels projets et axes<br />
de développement s’annoncent pour<br />
Energiepark ?<br />
Nous ajoutons des offres de services liées<br />
à la gestion de l’énergie pour que celleci<br />
soit la plus simple et confortable possible<br />
pour les occupants. La gestion ne<br />
doit pas être source de complexité, nous<br />
sommes là pour en assurer le parfait<br />
fonctionnement.<br />
Nous travaillons également à améliorer<br />
la dimension prévisionnelle de la production<br />
et de la consommation d’énergie<br />
pour concevoir des solutions toujours<br />
plus précises et adaptées.<br />
Enfin, nous souhaitons à l’avenir proposer<br />
des packages énergétiques, toujours<br />
pour simplifier la gestion de l’énergie des<br />
propriétaires au sein d’un bâtiment.<br />
On peut clairement dire que la situation<br />
a nettement progressé : l’efficacité énergétique<br />
n’est aujourd’hui plus une option<br />
au Grand-Duché. La législation impose<br />
au secteur de la construction certaines<br />
normes qui vont dans le bon sens.<br />
Plus récemment, les événements tragiques<br />
en Ukraine et la crise des prix du<br />
gaz qui en découle n’ont fait que renforcer<br />
cette prise de conscience. L’indépendance<br />
énergétique via une production<br />
locale en électricité est un enjeu majeur<br />
pour le <strong>Luxembourg</strong> comme pour<br />
les autres États. De façon plus globale<br />
encore, la crise climatique et les épisodes<br />
J’aimerais souligner que l’innovation est<br />
au cœur de notre ADN, c’est une valeur<br />
clé que partagent nos quatorze salariés,<br />
des collaborateurs très investis sans qui<br />
rien ne serait possible.<br />
Comment accompagnez-vous vos différents<br />
clients ?<br />
Nous sommes présents en amont du<br />
projet lors de sa conception, au moment<br />
de la construction en supervision, mais<br />
Energipark Réiden S.A.<br />
6, Jos Seylerstrooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.energiepark.lu
LUXEMBOURG<br />
78<br />
UNE ORGANISATION<br />
D’ÉVÉNEMENTS<br />
PLUS RESPECTUEUSE<br />
DE L’ENVIRONNEMENT<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
SuperDrecksKëscht<br />
Il ne se passe pas un week-end au<br />
Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> sans<br />
qu’une fête de village, un festival, un événement<br />
sportif ou culturel n’aient lieu.<br />
Cette dynamique, essentielle à la qualité<br />
de vie des habitants, existe surtout grâce<br />
à l’implication de nombreuses associations<br />
et de leurs bénévoles qui se transforment,<br />
le temps d’un week-end ou<br />
d’une soirée, en organisateurs d’événement.<br />
De nombreux visiteurs sont alors<br />
attendus : ils se déplacent, se restaurent<br />
et produisent inévitablement des déchets.<br />
De l’énergie est aussi utilisée pour<br />
cuisiner, chauffer ou éclairer les lieux.<br />
Tout événement a donc un impact sur<br />
l’environnement, le climat et la communauté<br />
locale. Romaine Stracks, coordinatrice<br />
adjointe pour les projets d'innovation<br />
et conseillère pour entreprises<br />
à la SuperDrecksKëscht, nous présente<br />
le projet « Green Events ».<br />
Pour quelles raisons le projet « Green<br />
Events » a-t-il été lancé ?<br />
Initié par le ministère de l'Environnement,<br />
du Climat et du Développement<br />
durable, « Green Events » a pour objectif<br />
de réduire l'empreinte écologique des<br />
événements mis en place au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Il promeut ainsi le respect de<br />
l'environnement où se déroule les manifestations<br />
en informant, sensibilisant<br />
et accompagnant les organisateurs<br />
désireux de s'investir dans cette démarche.<br />
L’Oekozenter Pafendall asbl et la<br />
SuperDrecksKëscht sont chargées de<br />
la coordination du projet et du conseil<br />
aux organisateurs.<br />
Quels sont les accompagnements<br />
qu’offrent ces deux entités ?<br />
Nous proposons différentes possibilités<br />
dans le cadre du projet, via le site internet<br />
www.greenevents.lu par exemple.<br />
Celui-ci se présente sous la forme d'une<br />
infothèque dans laquelle se trouvent<br />
des informations et des conseils sur<br />
huit thèmes différents et importants<br />
pour la planification d'un événement<br />
comme la communication et le marketing,<br />
l’alimentation et les boissons, les<br />
déchets, l’eau et les sanitaires, etc.<br />
De plus, si ces informations ne sont pas<br />
suffisantes, l'organisateur peut volontiers<br />
contacter l'Oekozenter Pafendall<br />
ou la SuperDrecksKëscht pour obtenir<br />
des conseils personnalisés. Une<br />
autre option consiste à organiser une<br />
séance d’information interactive pour<br />
les clubs. Par ailleurs, un événement<br />
peut également être certifié par le logo<br />
«Green Events» afin de montrer aux visiteurs<br />
l’engagement des organisateurs<br />
en faveur du développement durable.<br />
Comment obtenir cette certification ?<br />
Pour soutenir les organisateurs qui<br />
s'engagent dans une démarche durable,<br />
la SuperDrecksKëscht décerne les logos<br />
« Green Events » et « Mir engagéieren
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
79<br />
© SuperDrecksKëscht<br />
En résumé :<br />
1. Prise de contact<br />
Avec les conseillères de l’Oekozenter<br />
Pafendall et/ou de la<br />
SuperDrecksKëscht au minimum<br />
trois mois avant l’événement.<br />
emweltberodung@oeko.lu<br />
Tél. : 43 90 30 22 / 43 90 30 44<br />
romaine.stracks @sdk.lu<br />
Tél. : 48 82 16 238<br />
2. Accompagnement individualisé<br />
3. Évaluation de la checklist<br />
« Green Events »<br />
4. Obtention du logo « Green<br />
Events » ou « Mir engageieren eis »<br />
5. Feedback après l’événement<br />
eis » aux événements écoresponsables.<br />
Ceux-ci peuvent être attribués à tous<br />
types de manifestations culturelles,<br />
musicales, festives, ou sportives : une<br />
course, une kermesse, un marché de<br />
Noël ou un festival de musique.<br />
Pour obtenir l'un des deux logos, l'organisateur<br />
doit remplir une checklist.<br />
Celle-ci se compose de différents critères<br />
répartis dans les huit thématiques<br />
clés. Nous distinguons encore une fois<br />
les critères obligatoires des facultatifs.<br />
Si l'organisateur parvient à mettre en<br />
œuvre toutes les conditions obligatoires<br />
s’appliquant à son événement,<br />
il obtient le logo « Green Events ». S’il<br />
n’y parvient pas mais qu’il remplit<br />
au moins la moitié de l'ensemble des<br />
critères, il obtient alors le logo « Mir<br />
engagieren eis ».<br />
Peut-on recevoir une aide financière ?<br />
« Green Events » a pour objectif<br />
d’améliorer l’empreinte écologique<br />
des événements organisés<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
En cas d’obtention de la certification<br />
« Green Events », tous les organisateurs,<br />
à l’exception des entreprises, peuvent<br />
demander un subside au ministère<br />
de l’Environnement, du Climat et du<br />
Développement durable. Ce dernier<br />
ainsi que l’Oekozenter Pafendall et la<br />
SuperDrecksKëscht se réservent le droit<br />
de se rendre sur place lors de l’événement<br />
pour se rendre compte du respect<br />
des critères.<br />
SuperDrecksKëscht<br />
Zone Industrielle Piret<br />
L-7737 Colmar-Berg<br />
www.sdk.lu
80<br />
INTERNATIONAL<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
LES INNOVATIONS<br />
POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
Ces dernières années, la transition énergétique s’est fortement accélérée sous l’impulsion des innovations<br />
technologiques, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, comme<br />
le montrent les récents développements de la recherche en matière de production d’hydrogène, de batteries durables<br />
à base de coquilles de crabe, de sel ou encore de sable. Même si toutes ces innovations ne se sont pas encore<br />
largement diffusées dans notre société, elles nous permettent néanmoins d’envisager dans un avenir proche<br />
un monde plus sobre, affichant une moindre empreinte carbone.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
81<br />
La recherche et l’innovation constituent<br />
des éléments essentiels pour soutenir<br />
la transition écologique et énergétique<br />
(TEE) qui sera sans nul doute l’un des plus<br />
grands défis de ce siècle. Compte tenu des<br />
nombreuses difficultés à surmonter, les<br />
innovations industrielles de rupture sont<br />
plus que jamais nécessaires pour accélérer<br />
la TEE et nous aider ainsi à préserver<br />
notre planète et l’avenir de nos enfants.<br />
Transformer l’hydrogène en poudre<br />
Parmi les dernières innovations de rupture,<br />
notons par exemple la transformation<br />
de l'hydrogène en poudre grâce<br />
à un procédé mécanochimique. Cette<br />
technologie mise au point par des chercheurs<br />
de l’Université australienne de<br />
Deakin constituerait une avancée majeure<br />
pour la filière. En effet, l’hydrogène<br />
est un gaz très volatile qui s’enflamme et<br />
explose facilement en présence d’oxygène,<br />
ce qui constitue le frein principal<br />
à son développement. Une telle technologie<br />
permettrait donc de lever l'un des<br />
plus grands obstacles à son adoption<br />
généralisée, en particulier dans le domaine<br />
de la mobilité propre : véhicules à<br />
pile à combustible, bus pour le transport<br />
collectif de personnes, camions de marchandises,<br />
locomotives pour les réseaux<br />
ferroviaires ou encore avions de tourisme<br />
par exemple. Cerise sur le gâteau : cette<br />
méthode mécanochimique permettant<br />
de transformer l’hydrogène en poudre<br />
serait peu couteuse à réaliser. Toutefois,<br />
d’après les experts, il faudra sans doute<br />
attendre plusieurs années avant d’envisager<br />
le développement d’un processus<br />
de production industrielle de ce nouveau<br />
procédé révolutionnaire.<br />
Du déchet à l’hydrogène vert<br />
Toujours dans le domaine de l’hydrogène,<br />
Trifyl, un établissement public<br />
français spécialisé dans le recyclage, a<br />
mis au point un procédé de production<br />
de l’hydrogène durable, à partir de la valorisation<br />
des déchets ménagers. Dans la<br />
même logique, Trifyl expérimente également<br />
dans la station d’épuration de<br />
Hyères, située dans le sud de la France,<br />
un autre procédé de production à partir<br />
des eaux usées. Dans les deux cas, il s’agit<br />
d’une alternative à la production d’hydrogène<br />
vert à partir du processus d'électrolyse<br />
de l'eau réalisé à partir d'électricité<br />
renouvelable. En effet, il faut savoir<br />
qu’actuellement, l’hydrogène est issu<br />
à 95 % de la transformation d’énergies<br />
fossiles, principalement de gaz naturel,<br />
d’après une étude publiée par IFP Énergies<br />
nouvelles.<br />
Les innovations industrielles<br />
de rupture sont plus que jamais<br />
nécessaires pour accélérer<br />
la transition écologique<br />
et énergétique<br />
Batterie à sable<br />
Autre innovation récente mise au point<br />
cette fois par la startup finlandaise Polar<br />
Night Energy : une batterie à sable<br />
capable de stocker l’énergie thermique.<br />
Pour démontrer l’efficacité de ce nouveau<br />
procédé, son équipe d’ingénieurs a<br />
construit un réservoir en acier, d’environ<br />
4 m de large et 7 m de haut, rempli de<br />
sable, capable de stocker une quantité de<br />
8 MWh d’énergie, pour une puissance nominale<br />
de 100 kW ; le sable étant chauffé<br />
à environ 500-600°C. Et lorsque le besoin<br />
s’en fait sentir, l’énergie thermique ainsi<br />
stockée peut être restituée sous forme<br />
de chaleur avec une perte minimale, y<br />
compris pour une durée de stockage de<br />
longue durée d’après les informations<br />
communiquées par Polar Night Energy.<br />
Compte tenu de son faible coût d’exploitation,<br />
ce dispositif est d’ores et déjà<br />
utilisé en Finlande, notamment pour alimenter<br />
le réseau de chauffage urbain de<br />
la ville de Kankaanpää, comptant environ<br />
11.000 habitants. Reste à savoir si ce<br />
dispositif peut être utilisé à plus grande<br />
échelle pour des métropoles.<br />
À base de crabes<br />
Toujours dans le domaine des batteries,<br />
des chercheurs de l’Université du Maryland<br />
aux États-Unis ont réussi à fabriquer<br />
un accumulateur électrique biodégradable.<br />
Il faut dire que ce système de stockage<br />
utilise un électrolyte – permettant le<br />
passage du courant électrique par déplacement<br />
d’ions – fabriqué à partir de chitine,<br />
une substance organique que l’on<br />
retrouve dans les coquilles de certains<br />
crustacés, comme le crabe. Pourtant, cela<br />
ne semble pas affecter ses performances.<br />
En effet, d’après ses promoteurs, après<br />
1.000 cycles de recharge/décharge, cet<br />
accumulateur durable aurait conservé<br />
près de 99,7% de sa capacité initiale ; des<br />
chiffres comparables à de nombreuses<br />
batteries existantes mais polluantes.<br />
Autre avantage de cette découverte : elle<br />
ne présente aucun risque de surchauffe<br />
et d’explosion. Bien évidemment, l’équipe<br />
de recherche ne compte pas en rester là et<br />
va continuer d'améliorer son produit afin<br />
de contribuer au perfectionnement des<br />
solutions de stockage d’énergie actuelles.<br />
Et de sel fondu<br />
C’est d’ailleurs dans cette logique que<br />
d’autres chercheurs américains, travaillant<br />
pour le Pacific Northwest National<br />
Laboratory, ont mis au point une batterie<br />
à sel fondu permettant de conserver<br />
de l’électricité pendant de nombreux<br />
mois. Il s’agit là encore d’une innovation<br />
qui pourrait se révéler particulièrement<br />
utile à l’heure où le stockage des énergies<br />
renouvelables reste l’une des clés de<br />
la réussite de la transition énergétique.<br />
Seul inconvénient : cette batterie doit<br />
être chauffée à une température de 180°C<br />
pour fonctionner, et, une fois chargée,<br />
doit être refroidie pour que l'électrolyte<br />
se solidifie et bloque le mouvement des<br />
ions. Il suffit ensuite de la chauffer de<br />
nouveau pour pouvoir récupérer l'énergie<br />
emmagasinée. La batterie testée par<br />
ces scientifiques a été capable de restituer<br />
92% de sa charge après une période<br />
de douze semaines de stockage.<br />
Les innovations ne manquent pas dans<br />
le domaine de la transition énergétique.<br />
Et même si certaines d’entre elles ne seront<br />
sans doute pas développées à une<br />
échelle industrielle, il n’en reste pas<br />
moins que toutes les pistes conduisant<br />
à préserver notre environnement pour<br />
les générations futures doivent être<br />
explorées.<br />
Par R. Thomas
Kommunikatioun & Marketing<br />
82<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Maacht Ären Event méi nohalteg mat<br />
Mir riichten eis un Veräiner, Gemengen, Gemenge Syndicaten, Verbänn,<br />
Club, regional Tourismusbüroen, Naturparken avm.<br />
Dekoratioun & Material<br />
Mobilitéit<br />
Iessen & Gedrénks<br />
Ekologescht Engagement<br />
Offall<br />
Waasser & Sanitär<br />
Energie<br />
www.greenevents.lu<br />
Eng Initiativ vum<br />
An Zesummenaarbecht vum
LABORATOIRE<br />
SOCIAL<br />
© Good Clothes Fair Pay<br />
Fairtrade Lëtzebuerg soutient l’initiative citoyenne européenne « Good Clothes Fair Pay ».<br />
Celle-ci vise à sensibiliser la population aux conditions de travail de ceux qui fabriquent<br />
6.<br />
nos vêtements. Bien souvent, leur salaire ne leur permet même pas de subvenir<br />
à leurs besoins vitaux. Pour changer les choses, une pétition a été ouverte afin<br />
que l’Union européenne mette en place un cadre législatif obligeant les grosses entreprises<br />
de prêt-à-porter à respecter les droits humains de leurs employés du monde entier.
84<br />
LUXEMBOURG<br />
UNE LUTTE<br />
SOLIDAIRE<br />
CONTRE<br />
L’EXCLUSION<br />
SOCIALE<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
AIS<br />
Gilles Hempel
LABORATOIRE SOCIAL<br />
85<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />
Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />
sociale par le logement. Créée<br />
en 2009, elle agit principalement dans<br />
la gestion locative sociale (GLS) et fait<br />
le lien entre les propriétaires désireux<br />
de louer leurs biens et les ménages les<br />
plus modestes ou en difficulté pour se<br />
loger sur le premier marché immobilier<br />
luxembourgeois. Gilles Hempel, directeur<br />
de la FAL, nous en dit plus et présente<br />
trois « Success Stories » relatives<br />
aux diverses missions menées par l’AIS.<br />
Aux origines de la gestion locative<br />
sociale<br />
Les origines de l’AIS remontent au tournant<br />
du millénaire alors que les logements<br />
sociaux n’existaient quasiment<br />
pas au <strong>Luxembourg</strong> contrairement à ce<br />
qui se faisait chez son voisin français. Il<br />
devenait de plus en plus difficile pour<br />
les personnes à revenus modestes de se<br />
loger sur le marché immobilier national.<br />
Ainsi, durant toute une décennie,<br />
des travailleurs sociaux ont élaboré des<br />
plateformes pour discuter de la création<br />
d’une agence immobilière sociale<br />
au Grand-Duché. « Grâce à ce système,<br />
ceux-ci peuvent se concentrer sur leur<br />
cœur de métier tandis que l’agence s’occupe<br />
du volet logement. Ce dernier est<br />
primordial mais n’est pas une fin en soi,<br />
c’est un moyen pour favoriser l’inclusion<br />
sociale », indique Gilles Hempel, le directeur<br />
de l’AIS.<br />
l’encadrement lié au projet de logement.<br />
Quant à l’accompagnement social, il est<br />
généralement assuré par un organisme<br />
externe qui offre un service sur-mesure.<br />
Et quand bien même un bénéficiaire ne<br />
dispose pas d’un accompagnement externe,<br />
il sera toujours suivi par notre service<br />
interne en dernier recours. Nous ne<br />
laissons personne à la rue », précise Gilles<br />
Hempel.<br />
Contribuer à la mise en œuvre<br />
d’une société plus équitable<br />
et juste en matière de logement<br />
pour les personnes<br />
à revenus modestes<br />
L’AIS est à ce jour considérée comme<br />
pionnière, mais aussi actrice de la gestion<br />
locative sociale au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
« En tant que Fondation, l’idée n’était pas<br />
d’avoir un maximum de parts de marché,<br />
mais de promouvoir une idée et de la développer.<br />
Fort du succès de l’AIS, l’État<br />
a généralisé le principe de gestion locative<br />
sociale pour mobiliser les logements<br />
inoccupés. Environ 1.100 sont ainsi<br />
concernés par le marché de la GLS, dont<br />
plus d’un tiers est aujourd’hui géré par<br />
notre institution », déclare le directeur.<br />
Un mécanisme solidaire<br />
« Nous nous positionnons comme un<br />
partenaire fiable vis-à-vis de l’État, des<br />
communes dans leurs missions relatives<br />
au Pacte Logement 2.0 – puisqu’elles<br />
sont incitées à créer des habitations à<br />
prix abordable –, des propriétaires, des<br />
bénéficiaires et des services sociaux qui<br />
gravitent autour de nous », ajoute Gilles<br />
Hempel.<br />
L’AIS s’engage à prendre soin des biens<br />
mis en location par leurs propriétaires,<br />
à leur assurer le paiement des loyers et<br />
à leur garantir la disponibilité des logements<br />
lorsqu’ils souhaitent les récupérer.<br />
Pour eux, c’est une manière de contribuer<br />
à la mise en œuvre d’une société<br />
plus équitable et juste en matière de logement<br />
pour les personnes à revenus<br />
modestes.<br />
« Depuis 2009, nous avons permis à 1.150<br />
ménages d’obtenir un toit. Bien accompagné<br />
et encadré par nous et nos partenaires,<br />
plus de la moitié d’entre eux nous<br />
ont déjà quittés pour accéder au premier<br />
marché immobilier et parmi eux, 10%<br />
sont même devenus propriétaires de leur<br />
bien », précise le directeur. L’AIS n’est<br />
autre que le lien qui unit les propriétaires<br />
et les bénéficiaires.<br />
La Fondation s’est enfin lancée dans la<br />
promotion immobilière en 2019 avec<br />
Abitatio et a déjà réalisé 29 logements<br />
abordables.<br />
Née en 2009 d’une nécessité sociale,<br />
l’agence a pour objectif de louer des logements<br />
inoccupés en mettant ces biens<br />
à disposition des habitants aux revenus<br />
modestes. Ce travail de longue haleine<br />
porte aujourd’hui ses fruits puisque<br />
l’AIS gère actuellement un parc de 630<br />
logements, dont environ deux tiers dans<br />
le cadre de la GLS. L’accompagnement<br />
social des bénéficiaires fait partie des<br />
objectifs de l’agence : « nos demandeurs<br />
rencontrent très souvent des problèmes<br />
divers qui dépassent leur seule détresse<br />
sur le marché de l’immobilier tels que<br />
l’endettement, des soucis de santé, etc.<br />
Ces derniers ont une influence inévitable<br />
sur le logement, le bien-être ou la vie en<br />
général de la personne suivie. À l’AIS,<br />
nous nous occupons principalement de<br />
35%<br />
des logements<br />
en gestion locative<br />
sociale au <strong>Luxembourg</strong><br />
sont gérés par l’AIS
86<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
TROIS « SUCCESS STORIES »<br />
Un accompagnement personnalisé<br />
La famille Lopes*, un jeune couple<br />
(26 et 24 ans) avec un enfant à charge,<br />
s’est vue attribuer un appartement<br />
par l’intermédiaire de l’AIS en décembre<br />
2018. Avant, la famille habitait<br />
dans un logement insalubre.<br />
Monsieur travaillait à l’époque dans<br />
le cadre d’un contrat de travail à durée<br />
déterminée en tant qu’opérateur<br />
de montage et Madame était sans<br />
emploi. Elle suivait un cours de français<br />
pour débutants.<br />
L’attribution d’un logement AIS a permis<br />
au couple de stabiliser sa situation<br />
financière en remboursant ses dettes et<br />
en mettant chaque mois de l’argent sur<br />
leur compte épargne. Au bout d’une<br />
année, Monsieur a signé un contrat de<br />
travail à temps plein et à durée indéterminée,<br />
moyennant plusieurs formations<br />
qu’il avait suivies lors du parcours<br />
AIS. Madame a fait de bons progrès au<br />
niveau linguistiques et a trouvé un travail<br />
à durée déterminée au bout d’une<br />
année qui s’est transformé en CDI 40h/<br />
semaine par la suite.<br />
À la fin de son parcours AIS, la famille<br />
a pu réaliser son projet d’acquisition.<br />
Elle est devenue propriétaire d’une<br />
maison au nord du <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Se stabiliser pour mieux rebondir<br />
Sandy* a été logée à l’AIS le 15 mai 2016<br />
avec ses deux garçons de 13 et 8 ans. Elle<br />
travaillait déjà en CDI à temps plein et<br />
était hébergée par la famille qui devait<br />
être expulsée prochainement.<br />
La jeune femme venait d’introduire un<br />
plan de surendettement car elle avait<br />
près de 65.000 euros de dettes qu’elle devait<br />
rembourser avant décembre 2020.<br />
Le plan de redressement a été remboursé<br />
anticipativement en juillet<br />
2020. Par ailleurs, Sandy avait suffisamment<br />
épargné au cours de son<br />
contrat de mise à disposition AIS, au<br />
point qu’elle pouvait acheter un bien<br />
subventionné. Elle a cherché pendant<br />
un an un appartement correspondant<br />
à son budget et dans la région proche<br />
de son emploi. En novembre 2021,<br />
elle a pu signer un compromis de<br />
vente pour un appartement de deux<br />
chambres à coucher de la SNHBM. La<br />
livraison du logement est prévue pour<br />
septembre 2024.<br />
Son fils ainé a pu terminer ses études et<br />
s’est engagé dans l’armée pour quatre<br />
années depuis septembre 2021. Le cadet<br />
est en 6 e classique et poursuit sa<br />
scolarité.<br />
Un levier d’intégration<br />
Pietro* est arrivé au <strong>Luxembourg</strong> en<br />
2018. Il est venu seul, alors qu’il avait<br />
une épouse et deux enfants âgés de<br />
13 et 8 ans. Sa famille était restée<br />
dans son pays d’origine le temps<br />
que qu’il puisse trouver une stabilité<br />
professionnelle.<br />
Le projet de Pietro était d’obtenir un<br />
CDI et de trouver un logement afin que<br />
sa famille puisse le rejoindre. Pietro était<br />
jusqu’alors hébergé dans un foyer pour<br />
sans-abris. L’AIS lui a attribué un studio<br />
en date du 15 avril 2019. Deux mois plus<br />
tard, il signait un CDI 20h/semaine.<br />
Son épouse et ses deux enfants ont ainsi<br />
pu le rejoindre en juillet et toute la famille<br />
a été relogée le mois suivant dans<br />
un appartement avec deux chambres à<br />
coucher.<br />
Le projet principal du couple était<br />
d’avoir deux contrats de travail fixes.<br />
Fin 2019, il disposait de deux CDI et les<br />
enfants s’étaient bien intégrés à l’école.<br />
La famille souhaitait épargner le plus<br />
possible pour pouvoir se reloger sur le<br />
marché privé.<br />
Mot de la fin de cette histoire : Pietro et<br />
sa famille ont résilié le contrat de mise<br />
à disposition avec l’AIS le 31 mai 2022<br />
puisqu’ils sont désormais propriétaires<br />
d’un appartement de deux chambres<br />
dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>.<br />
*les noms ont été modifiés<br />
630<br />
logements en gestion<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondation-logement.lu
LABORATOIRE SOCIAL<br />
87<br />
BRÈVES<br />
© on.perfekt<br />
« Being unique is better than being perfect »<br />
Au mois de septembre, le Nordstrooss Shopping Mile de Marnach,<br />
dans le nord du pays, a accueilli une nouvelle enseigne<br />
un peu particulière : une épicerie gérée par la coopérative<br />
On.perfekt, lauréate de la première édition du Circular by Design<br />
Challenge en 2021, dont la mission est de lutter contre le<br />
gaspillage alimentaire. Pour ce faire, elle récupère les fruits et<br />
les légumes locaux jugés (à tort) comme invendables (trop gros,<br />
trop petits, difformes, ayant atteints la date de durabilité minimale,<br />
etc.) et généralement rejetés par les circuits de distribution<br />
traditionnels. Si l’association avait commencé par tester<br />
son projet en ouvrant des pop-ups stores, elle a cette fois réalisé<br />
son objectif principal d’ouvrir une boutique permanente.<br />
Cette concrétisation a été rendue possible grâce à un financement<br />
participatif lancé en début d’année. Celui-ci a permis non<br />
seulement de récolter les fonds nécessaires, mais également de<br />
créer une communauté autour du projet grâce à l’adhésion de<br />
quelque 200 membres.<br />
Source : Luxinnovation<br />
Éradiquer le sida chez les enfants d’ici 2030<br />
Selon le Rapport mondial sur le sida 2022 de l’ONUSIDA, 48%<br />
des enfants porteurs du VIH ne bénéficient pas d’un traitement<br />
adapté, alors que trois adultes sur quatre reçoivent des antirétroviraux.<br />
Inquiets de voir cette différence s’aggraver, l’ONUSIDA,<br />
l’UNICEF et l’OMS ont créé une alliance mondiale pour que, d’ici<br />
la fin de la décennie, plus aucun enfant vivant avec le VIH ne se<br />
voie refuser un traitement et pour empêcher que de nouveaux<br />
nourrissons ne soient infectés. Lors de la Conférence internationale<br />
sur le sida, Limpho Nteko, membre de l’asbl «mothers2mothers»<br />
dédiée à la prévention de ce virus et de sa transmission<br />
de la mère à l’enfant, a déclaré que «nous devons tous accélérer<br />
notre action afin de mettre fin au sida chez les enfants pour 2030.<br />
Pour réussir, nous avons besoin d’une génération de jeunes en<br />
bonne santé, correctement informés, qui puissent parler librement<br />
du VIH et obtenir les services et le soutien dont ils ont besoin<br />
pour se protéger eux et leurs enfants».<br />
Source : OMS<br />
© UNICEFUN0742959<br />
© Jeannine-Unsen<br />
L’avortement «sans regret» et en musique<br />
Il y a quelques années, Larisa Faber, une artiste roumanoluxembourgeoise,<br />
a fait l’expérience d’une interruption volontaire<br />
de grossesse (IVG). Contrairement à ce qu’elle imaginait,<br />
ce choix a généré en elle un profond soulagement. Elle<br />
réalise alors que la manière de vivre un avortement est unique<br />
pour chaque femme et que cette épreuve n’est pas toujours un<br />
traumatisme psychologique. D’ailleurs, l’artiste a confié que<br />
les quelques moments douloureux de ce parcours avaient été<br />
provoqués par le jugement du personnel médical. De ce<br />
constat est alors née l’idée de mettre en scène cette réalité.<br />
À partir d’interviews menées au <strong>Luxembourg</strong>, en Lituanie et<br />
au Royaume-Uni, Larisa Faber a monté la comédie musicale<br />
« Good Girls » dans le cadre d’Esch2022. Au cours des représentations<br />
du mois de novembre, trois performeuses ont abordé<br />
le sujet le plus sincèrement possible, avec l’émotion que cela<br />
demande mais aussi avec légèreté parce que, parfois, l’avortement<br />
peut être dédramatisé.<br />
Source : Théâtre d'Esch-sur-Alzette
LUXEMBOURG<br />
88<br />
« ACCROÎTRE L'OFFRE<br />
DE LOGEMENTS ! » :<br />
RÉFORME DE L'IMPÔT<br />
FONCIER ET À LA<br />
MOBILISATION<br />
DE TERRAINS ET<br />
DE LOGEMENTS<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Deux jours après son adoption par le<br />
gouvernement en conseil, la ministre<br />
de l'Intérieur, Taina Bofferding, le ministre<br />
du Logement, Henri Kox, et la<br />
ministre des Finances, Yuriko Backes,<br />
ont présenté le projet de loi sur l'impôt<br />
foncier, l'impôt à la mobilisation de terrains<br />
et l'impôt sur la non-occupation<br />
de logements, ainsi que le projet de loi<br />
sur le registre national des bâtiments et<br />
des logements. Ainsi, les membres du<br />
gouvernement présentent, en amont<br />
du discours sur l'état de la Nation, cette<br />
réforme attendue de longue haleine et<br />
accomplissant les objectifs de l'accord<br />
de coalition 2018-2023.<br />
Réforme de l'impôt foncier (IFON)<br />
Rappelons que l'impôt foncier en sa<br />
forme actuelle fait partie des impositions<br />
les plus anciennes au Grand-Duché et<br />
que les valeurs unitaires actuellement<br />
utilisées remontent à l'année 1941 ! Les<br />
principaux objectifs de la réforme de<br />
l'impôt foncier consistent en la suppression<br />
des inégalités générées par l'IFON<br />
actuel et la création d'un nouveau modèle<br />
d'évaluation des terrains qui sera<br />
plus objectif, transparent et équitable.<br />
L'impôt foncier réformé introduit par<br />
ailleurs une nouveauté, à savoir un<br />
abattement sur la résidence habituelle,<br />
à concurrence d'un montant fixe pour<br />
chaque contribuable. À soulever encore<br />
que l'IFON futur restera une recette communale.<br />
La ministre de l'Intérieur, Taina Bofferding,<br />
est très fière du projet : « Il s'agit<br />
d'un grand bond en avant ! Pendant des<br />
décennies, la réforme de l'impôt foncier<br />
a été annoncée : nous avons agi pour que<br />
cette réforme devienne enfin réalité ! Et<br />
je tiens à préciser que le but de cette réforme<br />
n'est pas de générer des recettes<br />
fiscales supplémentaires, mais d'éliminer<br />
les injustices fondamentales du système<br />
actuel ».<br />
Afin de permettre aux citoyens d'estimer<br />
le montant de l'impôt foncier dont ils<br />
devront s'acquitter selon la réforme envisagée,<br />
le gouvernement a mis en place<br />
un simulateur accessible à l'adresse :<br />
www.grondsteier-rechner.lu.<br />
Introduction d'un impôt à la mobilisation<br />
de terrains (IMOB)<br />
Un autre enjeu de cette réforme est la<br />
lutte contre la pénurie notoire de logements<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. À cet effet,<br />
le projet de loi introduit un impôt à la<br />
mobilisation de terrains qui a pour finalité<br />
d'inciter à la construction effective<br />
sur des terrains y consacrés. L'IMOB<br />
constitue une innovation et repose sur<br />
l'établissement d'un registre national<br />
des fonds non construits qui dresse l'inventaire<br />
de tous les terrains disponibles<br />
à la construction en vertu des plans
LABORATOIRE SOCIAL<br />
89<br />
d'aménagement général (PAG). Une<br />
distinction est faite à cet égard entre<br />
les fonds viabilisés, immédiatement<br />
constructibles, et les fonds non viabilisés,<br />
nécessitant la réalisation de travaux<br />
de voirie, d'équipements publics et collectifs<br />
préalables.<br />
© MLOG<br />
« L'impôt à la mobilisation de terrains<br />
se calculera sur la même valeur de base<br />
des terrains que l'IFON. Il est inadmissible<br />
que des propriétaires ne réalisent<br />
pas de logements sur leurs terrains alors<br />
qu'ils sont prévus à cette fin, pendant<br />
que de plus en plus de personnes, jeunes,<br />
familles, n'ont plus les moyens pour habiter<br />
au <strong>Luxembourg</strong> », souligne Taina<br />
Bofferding.<br />
Introduction d'un impôt national sur la<br />
non-occupation de logements (INOL)<br />
Par l'introduction de l'INOL, complémentaire<br />
à la réforme de l'IFON et de<br />
l'IMOB, le gouvernement entend mobiliser<br />
les logements existants non habités.<br />
La taxe communale sur les logements<br />
non-occupés, introduite en 2008 à titre<br />
facultatif dans le cadre du Pacte logement<br />
1.0, n'ayant pas porté les résultats<br />
escomptés, elle sera remplacée par un<br />
nouvel impôt national obligatoire.<br />
Un logement est considéré comme<br />
non-occupé si aucune personne physique<br />
n'y est inscrite au registre des personnes<br />
physiques pendant une période<br />
de six mois. La commune doit constater<br />
la non-occupation d'un logement.<br />
L'impôt de non-occupation perçu par<br />
l'Administration des contributions directes<br />
au profit de l'État s'élèvera à 3.000<br />
euros par logement pour la première année.<br />
L'impôt est augmenté de 900 euros<br />
par an jusqu'à un montant maximal de<br />
7.500 euros. Si le logement continue à<br />
rester inoccupé, ce montant sera dû annuellement.<br />
« Face à la pénurie de logements, laisser<br />
des logements inoccupés est un luxe que<br />
nous ne pouvons plus nous permettre.<br />
Rendre l'impôt sur la non-occupation de<br />
logements opérationnel est donc indispensable.<br />
Ceci est d'autant plus justifié<br />
que nous disposons, avec 30 organismes<br />
actifs dans la gestion locative sociale,<br />
d'un dispositif qui rend la mise en location<br />
de logements extrêmement simple<br />
pour les propriétaires. Plus de 1.000 logements<br />
en gestion locative sociale en sont<br />
la preuve ! », a souligné le ministre du Logement,<br />
Henri Kox.<br />
Introduction d'un registre national des<br />
bâtiments et des logements (RNBL)<br />
La perception de l'impôt sur la non-occupation<br />
de logements nécessite la création<br />
d'un registre national des bâtiments<br />
et des logements.<br />
Le premier objectif du RNBL consiste<br />
à attribuer un numéro d'identification<br />
unique à tous types de bâtiments<br />
et à chaque unité de logement séparée<br />
faisant partie des bâtiments. Ceci permettra<br />
aux communes d'enregistrer<br />
leurs habitants non seulement sur une<br />
adresse de leur territoire, mais également<br />
dans un logement identifié grâce<br />
à son numéro d'identification national.<br />
Ceci est indispensable pour mettre en<br />
œuvre l'impôt sur la non-occupation<br />
des logements.<br />
Au-delà, le RNBL constitue une plusvalue<br />
effective dans de nombreux domaines<br />
de l'administration au bénéfice<br />
des citoyens, que ce soit à des fins statistiques<br />
ou fiscales, de recherche scientifique<br />
ou de planification, en permettant<br />
d'identifier avec rigueur et précision les<br />
bâtiments et logements.<br />
Ainsi, il est indispensable pour améliorer<br />
la transparence nécessaire du parc immobilier<br />
national, faisant toujours défaut<br />
aujourd'hui. Le RNBL permettra notamment<br />
de mieux accompagner la mise en<br />
œuvre de la législation sur la salubrité et<br />
la location de chambres (meublées).<br />
Yuriko Backes, ministre des Finances,<br />
commente : « Les mesures que nous proposons<br />
aujourd'hui forment un ensemble<br />
cohérent et complet. L'impôt foncier sera<br />
reformé pour le rendre plus moderne et<br />
plus équitable. L'objectif n'est pas de<br />
créer une charge fiscale supplémentaire<br />
pour les citoyens et les entreprises, ce qui<br />
en temps de crise et d'inflation ne serait<br />
pas souhaitable. Cet impôt sera complété<br />
par un nouvel impôt à la mobilisation de<br />
terrains et un impôt sur la non-occupation<br />
des logements. L'objectif premier de<br />
ce dispositif vise à poser un frein sérieux<br />
à la spéculation et à la croissance des<br />
prix de l'immobilier, afin d'augmenter<br />
l'offre, et non pas de générer des recettes<br />
supplémentaires ».<br />
Communiqué par le ministère de l'Intérieur,<br />
le ministère du Logement et le ministère des Finances
90<br />
LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Eric Devillet<br />
SE SOIGNER<br />
SEREINEMENT<br />
ACCOMPAGNÉ<br />
DE SON ENFANT<br />
Syrdall Schlass<br />
Dans la vallée de la Syre, au cœur de<br />
la forêt de Manternach, se dresse un<br />
centre thérapeutique. Le Syrdall Schlass<br />
accueille et accompagne des patients<br />
atteints d’addiction à des substances<br />
toxiques et illégales. Lors d’un traitement<br />
de plusieurs mois dans une structure<br />
de ce type, les toxicomanes se retrouvent<br />
très souvent séparés de leur(s)<br />
enfant(s). Le centre de Manternach lutte<br />
contre cette situation en proposant une<br />
adaptation des soins dans le cadre du<br />
projet parent-enfant. Entretien avec<br />
Michèle Rech, responsable soignante,<br />
et Georges Majerus, chargé de direction.<br />
Pouvez-vous présenter le Syrdall Schlass<br />
en quelques mots ?<br />
MR : Le centre thérapeutique est une unité<br />
de la Rehaklinik du CHNP (centre hospitalier<br />
neuropsychiatrique). Il accueille<br />
jusqu’à 25 personnes dépendantes aux<br />
substances illégales et suivant bien souvent<br />
une médication avec de la méthadone.<br />
GM : Le Syrdall Schlass est une unité ouverte.<br />
En principe, les patients l’intègrent<br />
de manière volontaire. Il peut arriver que<br />
leur thérapie soit exigée par la justice,<br />
dans le cadre d’une libération conditionnelle<br />
par exemple, mais même dans ce cas<br />
ils doivent montrer une volonté de guérison.<br />
Notre rôle est de déterminer s’ils sont<br />
suffisamment motivés ou si nous devons<br />
mettre un terme à la thérapie.<br />
La durée des programmes de soins<br />
peut varier. Elle oscille généralement<br />
entre quatre mois pour un court séjour<br />
et douze mois pour des situations plus<br />
complexes. Actuellement, nous avons<br />
tendance à privilégier les thérapies de<br />
moins d’un an, car il n’existe aucune<br />
preuve scientifique que les plus longues<br />
soient plus efficaces. Au contraire, les recommandations<br />
internationales pour ce<br />
type d’addiction disent que les meilleurs<br />
résultats sont constatés lors d’un traitement<br />
de quatre à neuf mois.<br />
Pour les parents toxicomanes, les situations<br />
sont souvent plus délicates et il est<br />
alors nécessaire de prendre davantage de<br />
temps.<br />
Qu’est-ce que la dépendance ?<br />
GM : C’est avant tout un diagnostic ! Il<br />
existe deux facteurs principaux à constater<br />
pour pouvoir le poser : des répercussions<br />
sur la vie sociale (amis, famille, travail,…)<br />
et une détresse ou une souffrance<br />
psychologique. Cette dernière représente<br />
le symptôme le plus important, car elle<br />
est très souvent à la fois la conséquence<br />
et la cause d’une dépendance.<br />
MR : Pour intégrer le Syrdall Schlass,<br />
il faut avoir été diagnostiqué. Dans<br />
le cadre de notre procédure, les patients<br />
passent un entretien préliminaire<br />
pour définir le type de dépendance,
LABORATOIRE SOCIAL<br />
91<br />
évaluer leur motivation, etc. Nous planifions<br />
ensuite une admission dans un<br />
hôpital pour un sevrage de deux à trois<br />
semaines. Seulement après, la thérapie<br />
peut vraiment débuter.<br />
© Eric Devillet<br />
En quoi consiste le projet parent-enfant ?<br />
MR : C’est un programme de soins conçu<br />
spécifiquement pour les parents toxicomanes.<br />
L’objectif est d’éviter la fracture<br />
entre ces derniers et leur(s) enfant(s).<br />
Les thérapies traditionnelles ne sont pas<br />
adaptées à ce type de patientèle. Elles se<br />
centrent uniquement sur la personne dépendante<br />
et ne prennent pas en compte<br />
son cadre familial, alors que la présence<br />
d’un ou plusieurs enfants est déterminante<br />
! En effet, la séparation peut renforcer<br />
la détresse psychologique et la<br />
coupure sociale, et ainsi représenter un<br />
frein majeur à la guérison, voire provoquer<br />
une marche arrière.<br />
Georges Majerus et Michèle Rech<br />
© Eric Devillet<br />
La phrase « La seule chance d’avoir une<br />
chance » est associée à ce projet. Que signifie-t-elle<br />
?<br />
GM : Elle incarne notre volonté de donner<br />
la possibilité à tous de guérir d’une<br />
addiction, quelle que soit sa situation.<br />
Nous avons d’ailleurs aménagé notre<br />
bâtiment annexe pour accueillir un parent<br />
et son enfant. Ces derniers peuvent<br />
prendre leurs marques durant le premier<br />
mois de thérapie dedié à l'acclimatation.<br />
De notre côté, nous observons leur<br />
relation afin de mieux la comprendre,<br />
et donc d’intervenir plus efficacement.<br />
Nous souhaitons donner le temps au patient<br />
de nouer ou renouer un lien parfois<br />
brisé et de se retrouver dans son rôle de<br />
parent.<br />
Chambre parent-enfant<br />
© Eric Devillet<br />
Nous entretenons également des collaborations<br />
avec des partenaires capables<br />
d’opérer un suivi post-thérapie. La sortie<br />
est un véritable défi et il est primordial<br />
de la préparer et de l’accompagner.<br />
En ce sens, nous travaillons notamment<br />
avec la fondation Kannerschlass qui a<br />
créé un service de prévention « École des<br />
parents » offrant aux intéressés un cadre<br />
d’échange et un soutien dans la vie quotidienne<br />
des familles.<br />
Par P. Paquet<br />
Plaine de jeux
LUXEMBOURG<br />
92<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Yves Kortum<br />
UNE NOUVELLE<br />
RÉSIDENCE<br />
POUR MIEUX<br />
ACCOMPAGNER<br />
LES SENIORS<br />
Päiperléck<br />
Ronald Hansen et Laurent Meunier
LABORATOIRE SOCIAL<br />
93<br />
Depuis plus de dix ans, l’entreprise familiale<br />
Päiperléck propose des services<br />
aux personnes âgées. Soins à domicile,<br />
résidences, prise en charge palliative,…<br />
quel que soit le domaine, elle place le<br />
bien-être de ses clients et l’accessibilité<br />
de ses prestations au fondement de sa<br />
politique. Laurent Meunier, responsable<br />
résidence, et Ronald Hansen, responsable<br />
activités, présentent la nouvelle<br />
infrastructure à Canach, qui accueillera<br />
bientôt les seniors au sein de logements<br />
encadrés, d’un centre intégré pour personnes<br />
âgées (CIPA), d’un foyer de jour<br />
et d’une structure de lits de vacances.<br />
Une société familiale aux valeurs fortes<br />
Les missions de Päiperléck reposent sur<br />
des valeurs inhérentes à sa vision de l’accompagnement<br />
des personnes âgées et<br />
de ses équipes. « Être au service de nos<br />
clients et collaborateurs, être à la fois réactifs<br />
et proactifs, traiter les autres avec<br />
respect, évoluer chaque jour en faisant<br />
preuve d’ouverture d’esprit, faire la différence<br />
pour être fiers de notre travail et<br />
créer un climat de confiance : tels sont<br />
les principes qui nous tiennent à cœur<br />
et que nous défendons », détaille Ronald<br />
Hansen. Le tout est mis en application<br />
dans une atmosphère familiale héritée de<br />
l’histoire de l’entreprise, créée par Robert<br />
Hein et reprise par la suite par ses filles.<br />
Toutes ces considérations poursuivent<br />
un seul et même objectif : le bien-être<br />
des résidents ! Par exemple, l’entreprise<br />
a lancé le projet Humanitude dans l’une<br />
de ses résidences (avec pour intention de<br />
l’étendre à l’ensemble de celles-ci). Ce<br />
concept repose sur une philosophie qui<br />
vise à prendre soin des seniors dans le<br />
respect de leurs particularités d’humain.<br />
« Tout est mis en œuvre pour conserver<br />
l’aspect bienveillant des interactions<br />
entre collaborateurs et résidents.<br />
En ce sens, nous tenons à ce que toutes<br />
les procédures et les mesures que nous<br />
adoptons préservent la liberté de choix<br />
et l’autonomie de nos clients », précise le<br />
responsable activités.<br />
Réunir différentes structures<br />
À Canach, dans l’est du pays, une nouvelle<br />
résidence ouvrira bientôt ses portes.<br />
« Son fonctionnement reposera sur le<br />
respect du cycle de vie de la personne<br />
âgée. De ce fait, nous proposons sous un<br />
même toit différentes structures permettant<br />
une progression dans l’accompagnement.<br />
Si un client souhaite avoir un<br />
premier contact avec notre entreprise et<br />
le site de Canach, il peut profiter de notre<br />
service lits de vacances qui permet de<br />
faire un court séjour, dans le cas où l’entourage<br />
serait absent pendant quelques<br />
jours par exemple», explique Laurent<br />
Meunier. « Nous administrons aussi un<br />
foyer de jour. Dans ce cadre, le senior<br />
peut venir en journée à Canach pour découvrir<br />
le complexe, le personnel et les<br />
autres résidents en participant à diverses<br />
activités, comme des ateliers broderie,<br />
cuisine ou pâtisserie, des sorties au marché,<br />
des jeux de société, des rencontres<br />
intergénérationnelles, des événements<br />
tels qu’un carnaval ou un barbecue, etc.<br />
Les possibilités sont presque infinies<br />
puisque nous répondons avant tout aux<br />
besoins de nos clients. L’essentiel est de<br />
décloisonner nos structures afin qu’ils<br />
entretiennent le plus possible leurs liens<br />
avec l’extérieur », expose le responsable<br />
résidence.<br />
Päiperléck est avant tout<br />
une entreprise à mission sociale<br />
Ces deux prestations sont complétées par<br />
le logement encadré. Ce dernier permet à<br />
une personne âgée qui perdrait en autonomie,<br />
tout en conservant une certaine<br />
indépendance, de profiter d’un accompagnement<br />
partiel. « Si le senior a besoin<br />
de maximum douze heures de soin par<br />
semaine, il peut intégrer cette structure.<br />
Au-delà, il déménagera dans le centre intégré<br />
pour personnes âgées (CIPA )», explique<br />
Laurent Meunier. Ainsi, le résident<br />
ne change pas d’environnement et entretient<br />
les liens qu’il développe depuis le lit<br />
de vacances jusqu’au CIPA.<br />
© Yves Kortum<br />
© Yves Kortum
94<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Yves Kortum<br />
© Yves Kortum<br />
Un crédo social<br />
Le site de Canach offrira à son ouverture<br />
– prévue en début d’année 2023 – 74 logements<br />
encadrés et 53 chambres CIPA,<br />
de 26 à 51 m². Pour les premiers, le forfait<br />
accueil et encadrement commence<br />
à partir de 2.850 euros par personne et<br />
par mois. Pour les secondes, le tarif minimum<br />
est de 2.900 euros par personne<br />
et par mois. Ces prix comprennent la<br />
pension complète, l’entretien du linge<br />
non-personnel (draps et serviettes), les<br />
charges locatives, un service de réception<br />
et de conciergerie disponible 6j/7,<br />
un encadrement 24h/7j, une téléalarme<br />
et la gestion des médicaments. Ces services<br />
peuvent être complétés par des forfaits<br />
ou des prestations à la carte, allant<br />
du coiffeur à une place de parking privée.<br />
Päiperléck étant avant tout une entreprise<br />
à mission sociale, elle fait preuve<br />
d’une certaine flexibilité dans ses tarifs<br />
afin que ses portes restent ouvertes à<br />
tous. « Pour ceux qui ont peu de moyens<br />
et qui ne sauraient s’offrir une place dans<br />
une maison de retraite, l’État intervient<br />
par le biais du Fonds national de solidarité<br />
(FNS). Cependant, ce dernier alloue<br />
un montant plafonné souvent bas et ne<br />
couvrant pas les charges fixes des prestataires.<br />
Pour pallier ce problème, nous<br />
avons fait le choix de nous calquer sur<br />
ces aides étatiques. Cela signifie qu’une<br />
personne âgée bénéficiant d’un complément<br />
financier octroyé par le FNS ne<br />
paiera, chez nous, pas plus que ce qui lui<br />
est accordé, afin de lui offrir une accessibilité<br />
totale à nos services. En outre, pour<br />
ces clients, nous annulons notamment<br />
les charges administratives à l’admission<br />
», conclut Ronald Hansen.<br />
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