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Mon plan(t )<br />
PAGE 42<br />
LE GRAND ENTRETIEN<br />
AVEC LUC KOEDINGER<br />
PAGE 06<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
Lëtz Go!<br />
PAGE 58<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Bâtir d’autres modèles<br />
#<strong>20</strong>
GUIDE OAI<br />
PAGE 178<br />
RÉ F ÉRENC ES<br />
<strong>20</strong>22<br />
EXPO OAI « MIR MAACHE LËTZEBUERG »<br />
30 PHOTOS SÉLECTIONNÉES PARMI LES RÉALISATIONS DU GUIDE OAI RÉFÉRENCES <strong>20</strong>22<br />
À DÉCOUVRIR SUR WWW.OAI.LU RUBRIQUE « EXPOSITIONS »<br />
GUIDE OAI<br />
RÉFÉRENCES<br />
<strong>20</strong>22<br />
<strong>20</strong>8 PARTICIPANTS / 761 RÉALISATIONS<br />
D’ARCHITECTURE, D’URBANISME ET D’INGÉNIERIE<br />
VERSION ONLINE SOUS WWW.GUIDEOAI.LU<br />
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© OAI <strong>20</strong>21 www.oai.lu www.guideoai.lu<br />
La 14 ème édition du guide est disponible au secrétariat de l’OAI<br />
au prix de 25 EUR TTC (6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />
à Luxembourg / Tél. +352 42 24 06 / oai@oai.lu / www.oai.lu /<br />
Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 12h et<br />
de 14h à 17h et dans de nombreuses librairies; ou bien<br />
en effectuant un virement/versement 25 EUR TTC + frais<br />
d’envoi (pour le Luxembourg : 10 EUR ; pour les autres<br />
pays : tarif POST pour un colis de plus de 2 kg en vigueur<br />
sur www.post.lu) sur le compte bancaire de l’OAI<br />
IBAN LU52 0019 1000 4602 3000, BIC BCEELULL avec<br />
la mention « Guide <strong>20</strong>22 » et votre adresse complète.<br />
SOUS LE HAUT PATRONAGE<br />
DU MINISTÈRE DES CLASSES MOYENNES<br />
DU MINISTÈRE DE LA MOBILITÉ ET DES TRAVAUX PUBLICS<br />
DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DU CLIMAT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />
DU MINISTÈRE DE L’ÉNERGIE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />
DU MINISTÈRE DU LOGEMENT<br />
DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
Éditeur responsable<br />
4×3 SARL SIS<br />
1B, Um Woeller, L-4410 Soleuvre<br />
Tél. : 55 13 08<br />
En partenariat avec infogreen.lu<br />
Direction<br />
Frédéric Liégeois<br />
Tél. : 55 13 08 14<br />
frederic@infogreen.lu<br />
Régie publicitaire<br />
Cécile Gadé<br />
cecile@infogreen.lu<br />
redaction@infogreen.lu<br />
Rédaction<br />
Alain Ducat<br />
alain@infogreen.lu<br />
Marie-Astrid Heyde<br />
marie-astrid@infogreen.lu<br />
Mélanie Trélat<br />
melanie@infogreen.lu<br />
Sébastien Yernaux<br />
sebastien@infogreen.lu<br />
redaction@infogreen.lu<br />
Layout et mise en page<br />
Camille Servais<br />
Eve Millet<br />
Sophie Ensel, SO Graphiste<br />
Community Management<br />
Marie Champlon<br />
marie@infogreen.lu<br />
Photographie<br />
Fanny Krackenberger<br />
Marie Champlon<br />
studio@infogreen.lu<br />
Coordination<br />
Sara Liégeois<br />
coordination@infogreen.lu<br />
Si et seulement si<br />
Et s’il fallait réinventer la roue, la brique, la matière, l’énergie,<br />
le sens même de ce que nous avons mis des siècles<br />
et parfois des millénaires à créer, à appliquer ?<br />
Ce n’est plus un mythe, un conte ou une fable, ni une simple théorie.<br />
Il faut aujourd’hui et plus que jamais se réinventer et changer. Un<br />
challenge, une aventure ? Non, bien plus... une question de survie.<br />
J’ai pu lire qu’une nouvelle échelle de mesure du changement<br />
climatique va voir le jour : on ne compte plus en degrés, en années<br />
mais simplement en chance de survie de l’espèce humaine.<br />
Finalement n’est-ce pas plus dramatiquement simple ?<br />
À l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous sommes le 28 octobre,<br />
il fait grand soleil à Soleuvre, Luxembourg, et 24°. C’est l’été ?<br />
Il faut sans doute se réconcilier, faire le premier pas vers l’enfant en<br />
nous, celui qui s’émerveille devant tant de beauté. S’attarder sur cet<br />
arbre, cette feuille, et refaire le monde. Cette fois-ci, ne créer la roue<br />
que si nécessaire, ne mouler la brique que si elle est de toute utilité,<br />
n’occuper les terres que pour les sauvegarder et les considérer comme<br />
notre propre maison ; respecter LA Terre, c’est se respecter soi-même.<br />
Un dossier mobilité, un dossier construction, un grand<br />
entretien et voilà un nouveau <strong>4x3</strong>… Ici, autour de la table, bon<br />
nombre d’ingrédients, de solutions, de pistes, mais d’abord<br />
de la motivation, de l’innovation, de l’avant-garde.<br />
Prenons-en de la graine, et accompagnons les jeunes générations en leur<br />
montrant que nous tirons les conclusions de nos erreurs, en assumant<br />
nos responsabilités, celles qui conduisent le monde d’aujourd’hui<br />
dans une impasse écologique, sociale et a fortiori économique.<br />
Vous le lirez, souvent les réponses sont largement existantes.<br />
Il ne tient qu’à nous de les mettre en œuvre la plupart du<br />
temps. Luc Koedinger vous dira qu’il suffit d’un plan(t).<br />
L’heure est à l’action essentielle. J’y crois. Et vous ?<br />
Lucas Liégeois<br />
lucas@infogreen.lu<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
3, rue Emile Bian<br />
L-1235 Luxembourg<br />
Tirage<br />
5 000 exemplaires<br />
Bonne lecture et bon voyage,<br />
FRÉDÉRIC LIÉGEOIS<br />
Parution<br />
4 numéros / an<br />
Abonnement gratuit<br />
abonnement<strong>4x3</strong>@infogreen.lu<br />
Tous droits réservés.<br />
Toute reproduction totale<br />
ou partielle sans autorisation<br />
préalable de l’éditeur interdite.<br />
<strong>4x3</strong> déclaré d'utilité publique par arrêté ministériel<br />
en date du 11/12/<strong>20</strong>17 réf <strong>20</strong>17-10<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
3
06<br />
DOSSIER<br />
MOBILITÉ<br />
<strong>20</strong>35 :<br />
Lëtz Go!<br />
58<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Bâtir d’autres modèles<br />
4 INFOGREEN.LU
Mon plan(t)<br />
42<br />
LE GRAND ENTRETIEN<br />
AVEC LUC KOEDINGER<br />
EN + :<br />
Solidarité avec un projet de la Fondation Follereau au Bénin p.134<br />
NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
5
<strong>20</strong>35 :<br />
LËTZ GO!<br />
« IL FAUT FAIRE SE<br />
DÉPLACER DES PERSONNES,<br />
PAS DES VÉHICULES »<br />
FRANÇOIS BAUSCH,<br />
MINISTRE DE LA MOBILITÉ ET<br />
DES TRAVAUX PUBLICS<br />
Tous les chemins mènent à <strong>20</strong>35 ...............................................................................<br />
<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>35 : une culture en mouvance .....................................................................<br />
PNM <strong>20</strong>35 et Luxembourg <strong>20</strong>50 : deux échéances, un objectif .............................<br />
« Redistribuer l’espace, mutualiser les moyens » ....................................................<br />
Agir au sol et exploiter le ciel ......................................................................................<br />
Mobility Management : planifier et encadrer pour avancer ...................................<br />
« Une nécessaire adaptation… pour tout le monde » ..............................................<br />
Des réseaux électriques intelligents à l’échelle nationale.......................................<br />
Le leasing, une solution plutôt branchée ..................................................................<br />
Navettes autonomes : une idée qui roule et qui évolue .........................................<br />
Le full électrique, nouvelle valeur sûre ? ...................................................................<br />
« Une chance à saisir pour le rail » .............................................................................<br />
Une rentrée électrique ................................................................................................<br />
D’autres stations, d’autres services ...........................................................................<br />
La course au futur est lancée .....................................................................................<br />
p.08<br />
p.10<br />
p.12<br />
p.14<br />
p.16<br />
p.18<br />
p.<strong>20</strong><br />
p.22<br />
p.24<br />
p.27<br />
p.30<br />
p.32<br />
p.36<br />
p.38<br />
p.40
DOSSIER MOBILITÉ<br />
TOUS LES CHEMINS MÈNENT À <strong>20</strong>35<br />
Le paysage automobile va<br />
prendre un nouveau virage.<br />
Ou plutôt: le paysage mobile<br />
va prendre un tout nouveau<br />
visage. Les 27 pays de l’Union<br />
européenne disposent de<br />
13 années pour (quasi) reléguer<br />
au rang d’ancêtres les véhicules<br />
à moteur thermique. Mais<br />
par quoi les remplacer ? Par<br />
l’électrique, me direz-vous<br />
du tac-au-tac. Oui, mais non.<br />
Sans doute, mais pas que…<br />
La fin de la vente des moteurs<br />
thermiques en <strong>20</strong>35 pour les<br />
voitures et camionnettes – du<br />
moins pour qui n’achète pas Jaguar,<br />
Cadillac ou Lamborghini – est un<br />
gros coup de pied aux fesses des<br />
ministres en charge de la mobilité<br />
des pays de l’Union européenne,<br />
qui doivent maintenant s’empresser<br />
de passer à quelques vitesses<br />
supérieures leurs ambitions pour<br />
les toutes prochaines années. Si,<br />
en théorie, on ne leur demande<br />
que de remplacer les voitures<br />
diesel ou essence par des véhicules<br />
zéro émission, en pratique, c’est<br />
un sacré défi qui les attend.<br />
L’arrivée des véhicules électriques –<br />
et de façon marginale de véhicules<br />
roulant à l’hydrogène ou à d’autres<br />
(bio)carburants non polluants<br />
– implique des adaptations non<br />
négligeables en termes d’urbanisme,<br />
d’infrastructures, d’aménagement<br />
du territoire, de développement<br />
des réseaux électriques (et du<br />
coût de cette électricité…), etc.<br />
Qui plus est, les véhicules zéro<br />
émission n’ont pas réponse à tout.<br />
Dans un Luxembourg qui attire<br />
de plus en plus de résidents et de<br />
frontaliers, mais dont les grands<br />
axes routiers et parkings sont<br />
saturés, d’autres plans d’attaque<br />
doivent être considérés. Le<br />
Luxembourg a déjà pris le lion par<br />
la crinière et présenté son Plan<br />
national de mobilité <strong>20</strong>35 en avril<br />
dernier. Ce n’est évidemment pas<br />
non plus la première stratégie<br />
en direction d’une mobilité plus<br />
durable, mais une étape parmi bien<br />
d’autres avec son lot d’adaptations à<br />
une réalité en constante évolution.<br />
« Si vous remplacez 100 voitures<br />
thermiques par 100 voitures<br />
électriques, vous avez quand même<br />
un bouchon… », mentionnait très<br />
justement François Bausch, ministre<br />
de la Mobilité et des Travaux publics,<br />
à la rédaction d’Infogreen / <strong>4x3</strong><br />
en septembre <strong>20</strong>21. On accélère<br />
donc le mouvement déjà entamé<br />
vers la multimodalité pour<br />
désencombrer les routes, déplacer<br />
les déplacements, inciter encore<br />
et toujours à la mobilité douce,<br />
aux transports en commun, à<br />
l’immobilité parfois. Conscientiser<br />
fait grandement partie du challenge.<br />
La récente sortie controversée d’un<br />
certain club de foot parisien indique<br />
encore à quel point c’est nécessaire.<br />
La plupart des solutions existent.<br />
D’autres sont encore à inventer. Une<br />
chose est sûre, le Luxembourg n’est<br />
pas dans une voie sans issue et<br />
trouvera le bon chemin vers <strong>20</strong>35.<br />
ACCÉLÉRÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photo : Infogreen / <strong>4x3</strong><br />
8 INFOGREEN.LU
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Foreign and European Affairs and<br />
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DOSSIER MOBILITÉ<br />
<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>35 : UNE CULTURE<br />
EN MOUVANCE<br />
Objectif <strong>20</strong>35 : bye-bye le moteur<br />
diesel/essence, hello electric cars<br />
et autres solutions alternatives.<br />
Le temps presse, les gens sont<br />
d’ailleurs eux aussi toujours<br />
autant pressés. Il faut trouver<br />
comment bouger autrement,<br />
sans perdre de temps…<br />
Léger flashback : <strong>20</strong><strong>20</strong>, pandémie,<br />
confinement, télétravail. Par la force<br />
des choses, il a fallu repenser les<br />
habitudes à bien des égards, et la<br />
mobilité en fait partie. La culture<br />
du télétravail – dans les limites<br />
frontalières qu’on lui connaît –,<br />
pour laquelle de nombreux<br />
employeurs étaient réticents, a fait<br />
ses preuves. Et a libéré les routes.<br />
Un soulagement pour la planète.<br />
Elle a libéré des places de parking<br />
aussi, des places coûteuses pour<br />
les employeurs. Que faire de ces<br />
places rendues vacantes ? Ouvrir<br />
leur accès à plus de collaborateurs,<br />
les mutualiser, monitorer leur<br />
occupation à l’aide de plateformes<br />
de réservation… voire se séparer<br />
de quelques emplacements qui<br />
seront bien vite accueillis par une<br />
entreprise voisine. Une gestion un<br />
peu casse-tête et pas forcément<br />
dans les cordes du fleet manager.<br />
C’est une des raisons pour<br />
lesquelles un nouveau profil s’insère<br />
en entreprise: le mobility manager.<br />
Au-delà de la flotte de véhicules<br />
de société, c’est toute la mobilité<br />
qu’il prend en charge. L’occasion<br />
de proposer des alternatives plus<br />
durables et/ou plus confortables,<br />
notamment dans une capitale bien<br />
saturée aux heures de pointe.<br />
La gestion de la mobilité, c’est aussi<br />
le secteur d’activités de LuxMobility.<br />
Depuis <strong>20</strong>13, les consultants,<br />
pilotés par Patrick Van Egmond,<br />
accompagnent les entreprises<br />
pour faciliter les déplacements<br />
domicile-travail des employés. Et<br />
clairement, le télétravail a apporté<br />
son lot de bouleversements.<br />
Manon Pellas, consultante,<br />
témoigne: « Pour nous, le télétravail<br />
a été un véritable levier en matière<br />
de mobilité et d’immobilité. La<br />
gestion est complexe car c’est<br />
un phénomène récent ».<br />
LE LEASING DE LA TROTTINETTE<br />
Et de poursuivre : « Pour une<br />
institution européenne installée<br />
au Luxembourg, nous avons mis<br />
en place un questionnaire destiné<br />
à quelque 3 000 collaborateurs<br />
afin d’analyser leurs habitudes<br />
de déplacement domicile-travail,<br />
en comparant l’avant et l’aprèspandémie<br />
». Un constat ? « Le covid<br />
a disrupté notre quotidien à tant<br />
de niveaux qu’il donne finalement<br />
aussi l’occasion de changer d’autres<br />
habitudes ». Ils sont donc nombreux<br />
à vouloir envisager d’autres modes<br />
de transport pour le(s) dernier(s)<br />
kilomètre(s) et ainsi élargir les<br />
possibilités de leasing dans les<br />
entreprises : vélos, trottinettes,<br />
électriques ou non. Des modes<br />
de transports doux, actifs, qui<br />
poussent plus à la détente qu’une<br />
voiture en plein bouchon.<br />
Au-delà du point de vue matériel,<br />
celui de l’accompagnement se pose<br />
aussi : « un des freins à la transition<br />
de la voiture au vélo ou à la<br />
trottinette, c’est la méconnaissance<br />
du parcours. Nous proposons donc<br />
un coach qui, après avoir analysé les<br />
meilleurs itinéraires (sécurité, trafic,<br />
pistes cyclables…), va accompagner<br />
10 INFOGREEN.LU
DOSSIER MOBILITÉ<br />
les collaborateurs dans leur premier<br />
trajet et, ainsi, les rassurer. »<br />
DU SOCIAL AU PRATIQUE<br />
Pour ces last miles, en ville<br />
principalement, les transports en<br />
commun sont également une belle<br />
option. Gratuits, bien fournis, ils<br />
sont l’objet ces dernières années<br />
d’investissements conséquents.<br />
Train, tram, bus (de plus en plus<br />
électrifiés), rares sont les quartiers<br />
de la capitale difficiles à rejoindre<br />
depuis un P+R. Les navettes<br />
autonomes arrivent également au<br />
compte-goutte depuis quelques<br />
années pour relier des zones<br />
d’activités aux gares, notamment.<br />
Délaisser la voiture n’est pour<br />
autant pas à la portée de tous. Ou<br />
pas de la volonté de chacun. Au<br />
Luxembourg, la voiture (de société)<br />
reste un marqueur social fort. Côté<br />
pratique, elle est indispensable pour<br />
quiconque effectue un crochet sur<br />
le trajet domicile-travail : « Un des<br />
principaux problèmes est en effet<br />
la double destination : les parents<br />
qui déposent leurs enfants à<br />
l’école ou à la crèche, tous ceux qui<br />
profitent du trajet pour s’arrêter afin<br />
d’effectuer quelques achats, etc. »<br />
Chez LuxMobility, on n’essaye<br />
pas de bannir la voiture à tout<br />
prix : « Elle reste un moyen sûr et<br />
efficace de se déplacer. Cela ne<br />
nous empêche pas d’inciter à la<br />
réflexion pour découvrir, peutêtre,<br />
une manière plus efficace<br />
ou plus agréable d’effectuer le<br />
même trajet ». Dans un objectif<br />
de sensibilisation, l’entreprise<br />
a publié une série de vidéos<br />
pour faire connaître d’autres<br />
moyens de bouger, tels que<br />
l’autopartage, le covoiturage<br />
ou la navette autonome.<br />
Une réflexion qui est par ailleurs<br />
encouragée par la décision<br />
européenne d’interdire la vente<br />
de moteurs thermiques à partir<br />
de <strong>20</strong>35. « Suite à l’annonce,<br />
beaucoup de clients ont fait<br />
appel à nous pour s’inscrire<br />
dans ces nouvelles normes à<br />
l’horizon <strong>20</strong>35, non seulement<br />
pour les émissions zéro carbone,<br />
mais aussi pour tout ce qui est<br />
lié au bâtiment. Ils souhaitent<br />
connaître plus précisément l’impact<br />
de la mobilité dans les émissions<br />
émises par l’entreprise ».<br />
Reste que le passage à la mobilité<br />
électrique (et/ou à l’hydrogène<br />
par exemple) requiert un apport<br />
énergétique (vert) colossal, des<br />
infrastructures conséquentes et<br />
une gestion délicate. Et la culture<br />
– les mentalités – va devoir faire<br />
son petit bonhomme de chemin,<br />
pour accepter une toute nouvelle<br />
approche de la mobilité.<br />
TRACÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photos : Infogreen / <strong>4x3</strong> /<br />
Fanny Krackenberger<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
11
DOSSIER MOBILITÉ<br />
PNM <strong>20</strong>35 ET LUXEMBOURG <strong>20</strong>50 :<br />
DEUX ÉCHÉANCES, UN OBJECTIF<br />
LES GRANDS AXES<br />
SONT CLAIRS : PASSER<br />
D'UNE LOGIQUE<br />
DE RATTRAPAGE<br />
À UNE LOGIQUE<br />
D'ANTICIPATION<br />
Pas d’évolution de la mobilité<br />
sans aménagement du territoire<br />
et inversement… Au travers<br />
des plans nationaux pilotés<br />
par François Bausch et Claude<br />
Turmes, on retrouve des voies<br />
parallèles et des intersections.<br />
Et des ambitions qui passent par<br />
un changement de la société.<br />
Peu importe la date pourvu que<br />
l’on ait le même horizon. Le Plan<br />
National de Mobilité est estampillé<br />
<strong>20</strong>35. La feuille de route pour<br />
l’aménagement du territoire<br />
en transition pointe <strong>20</strong>50. Mais<br />
ces deux plans nationaux ont<br />
finalement pour objectif de réussir<br />
la transition sociétale, qui passe<br />
par des changements d’habitude<br />
et de comportements, auxquels<br />
la planification sert d’appui.<br />
« L’utilisation du sol, c’est peutêtre<br />
le plus grand problème de<br />
l’Humanité », aime à rappeler<br />
le ministre François Bausch<br />
(lire aussi son interview p.15)<br />
« Notre responsabilité politique<br />
et citoyenne ne s’arrête pas à nos<br />
frontières», soulignait pour sa<br />
part Claude Turmes, en lançant la<br />
phase concrète de Luxembourg<br />
in Transition - <strong>20</strong>50. «Arlon,<br />
Thionville, Saint-Vith ou Bitburg<br />
sont des aires qui bénéficient<br />
mais aussi subissent l’impact de<br />
notre économie attractive, sur les<br />
prix du logement, sur la mobilité,<br />
sur les services de proximité… »<br />
Luxembourg in Transition veut<br />
pour <strong>20</strong>50 un aménagement<br />
des territoires, basé sur une<br />
consultation internationale qui a<br />
réuni des propositions stratégiques<br />
et produit des scénarios de<br />
transition zéro-carbone pour le<br />
pays et son aire d’influence socioéconomique.<br />
Le fil vert pourrait<br />
être le besoin de partager l’espace,<br />
de le rendre à l’ensemble des<br />
citoyens. Par exemple de repenser<br />
la répartition des infrastructures<br />
et, partant, notamment, de répartir<br />
les espaces voués aux moyens de<br />
locomotion. « C’est un courage que<br />
l’on doit avoir parce que les enjeux<br />
sont pour toute la société. Que<br />
sera le Luxembourg demain pour<br />
ses habitants, comment y vivra-ton<br />
? C'est ça le débat. On parle de<br />
qualité de vie de tout un chacun.<br />
Et cela ne se fait pas en un jour. Il<br />
faut bousculer des habitudes et des<br />
pratiques, voir les choses autrement<br />
et agir dans l’intérêt général. C’est<br />
par exemple ce que l’on fait déjà<br />
au gouvernement, avec la politique<br />
en faveur du logement abordable,<br />
d’une diversification agricole ou de<br />
la mobilité… L’heure est à l’action »,<br />
observe le ministre Turmes.<br />
Même type de « call to action »<br />
pour le ministre Bausch qui<br />
a fait, au travers d’une série<br />
de réunions citoyennes et de<br />
conférences ciblées, une véritable<br />
tournée d’information dans les<br />
régions et communes du pays<br />
pour exposer son PNM<strong>20</strong>35.<br />
12 INFOGREEN.LU
Après la stratégie multimodale<br />
Modu 2.0 (mai <strong>20</strong>18 ) et le succès de<br />
l’introduction du transport public<br />
gratuit au Luxembourg (mars <strong>20</strong><strong>20</strong>),<br />
le ministre a lancé (en avril dernier)<br />
ce Plan national de mobilité, qui<br />
se pose en concept global capable<br />
de gérer 40 % de déplacements<br />
supplémentaires par rapport<br />
à <strong>20</strong>17. Ce PNM<strong>20</strong>35 est en quelque<br />
sorte le prolongement naturel et,<br />
surtout, la mise en application<br />
des approches préconisées par<br />
la stratégie pour une mobilité<br />
durable qui l’avait précédé.<br />
Les grands axes sont clairs : passer<br />
d’une logique de rattrapage à<br />
une logique d’anticipation de la<br />
future demande de mobilité ;<br />
déterminer d’abord le nombre de<br />
personnes qui devront se rendre<br />
à un endroit donné et renforcer<br />
ensuite les modes de transport<br />
les mieux adaptés au contexte ; et<br />
enfin mobiliser les grands acteurs<br />
autour de la mobilité, à commencer<br />
par l’État, les communes, les<br />
employeurs et les citoyens.<br />
Le PNM<strong>20</strong>35 tient dans un<br />
document d’une centaine de<br />
pages, truffé d’actions concrètes<br />
et de chantiers nouveaux ou en<br />
route et qui devront se compléter.<br />
« C’est une vue globale, il faudra<br />
tout faire, et pas piocher à la<br />
carte », souligne François Bausch.<br />
La multimodalité et l’interconnexion<br />
en sont les maîtres-mots. Et le tram,<br />
faisant partie des moyens qui ont<br />
démontré leur efficacité, y tient<br />
une belle place, en compagnie des<br />
hubs de mobilité, des transports<br />
logistiques, des déplacements, dans<br />
les airs ou sur terre, sur rails, sur<br />
routes, trottoirs, pistes cyclables…<br />
Ce tram n’est plus exclusivement<br />
lié à la Ville mais à une mobilité<br />
interurbaine, dont plusieurs projets<br />
sont inscrits dans le PNM<strong>20</strong>35.<br />
Outre les extensions vers d’autres<br />
quartiers de la capitale et de sa<br />
périphérie, une ligne, partant de la<br />
bien nommée Route d’Esch, filera<br />
(on parle d’un tram rapide poussant<br />
à 100 km/h en site propre entre<br />
Leudelange et Foetz) vers le Sud,<br />
jusque Belvaux, en passant par<br />
les nouveaux quartiers d’Esch-<br />
Schifflange ou le campus de Belval.<br />
Le tout étant connecté aux pôles<br />
d’échanges, aux «autoroutes»<br />
cyclables, aux axes routiers<br />
repensés et partagés. « Ce n’est<br />
pas de la science-fiction, c’est<br />
réalisable », appuie François Bausch,<br />
qui doit déposer rapidement les<br />
projets de loi de financement.<br />
L’horizon <strong>20</strong>35, on y va. Sur<br />
un territoire en transition,<br />
décarboné, décomplexé<br />
peut-être, sociologiquement<br />
et socio-économiquement<br />
changé en tout cas.<br />
CLAUDE TURMES :<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
><br />
Ministre de la Mobilité et des<br />
Travaux publics et homme<br />
politique au long cours,<br />
François Bausch est au cœur<br />
des décisions qui ont engagé<br />
le pays sur la nouvelle voie des<br />
transports et qui définissent<br />
l’horizon de la mobilité efficace<br />
et décarbonée. Interview.<br />
<strong>20</strong>35, C’EST L’HORIZON DU<br />
PLAN NATIONAL DE MOBILITÉ<br />
ET DE L’EUROPE POUR LA FIN<br />
DES VÉHICULES THERMIQUES.<br />
QUELLES SONT LES CLÉS<br />
LUXEMBOURGEOISES DE CETTE<br />
NOUVELLE MOBILITÉ ?<br />
« D’abord la multimodalité. Il faut<br />
pouvoir utiliser toute la chaîne des<br />
moyens de se déplacer selon ses<br />
besoins. On parle bien de déplacer<br />
des personnes, voire des services,<br />
d’un point A au point B, et non<br />
pas des voitures, véhicules parmi<br />
d’autres. On parle aussi d’efficacité,<br />
de facilité, de coût, d’énergie, de<br />
confort, de fiabilité. Il faut combiner<br />
les moyens et créer les conditions<br />
pour rendre les alternatives<br />
praticables, pour que chacun<br />
puisse y trouver son compte. Il<br />
s’agit d’utiliser efficacement toutes<br />
les infrastructures, existantes ou<br />
créées sur mesure. Ainsi, la route<br />
n’est plus une voie pour les voitures<br />
mais un corridor multimodal. S’il<br />
n’y a ni « silver bullet » ni miracle<br />
technologique, il y a en revanche<br />
une redistribution de l’espace et<br />
une mutualisation des moyens ».<br />
CELA SOULIGNE QUE<br />
L’ON NE PEUT PAS PARLER<br />
MOBILITÉ SANS ÉVOQUER<br />
L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE,<br />
LES INFRASTRUCTURES…<br />
OU LES MENTALITÉS ?<br />
« Bien sûr, la mobilité moderne,<br />
décarbonée, est intimement liée<br />
à la planification et c’est intégré<br />
dans l’aménagement du territoire,<br />
comme les questions d’énergie<br />
d’ailleurs, deux ressorts confiés à<br />
mon collègue Claude Turmes. Le<br />
travail autour de la transition et du<br />
territoire national, avec une vision<br />
transfrontalière, est fondamental<br />
parce qu’il dessine les contours<br />
de nos espaces de vie de demain,<br />
et parce qu’il s’appuie à la fois<br />
sur des scénarios élaborés par<br />
des experts, sur les besoins de la<br />
transition et sur la participation<br />
citoyenne – j’avais d’ailleurs<br />
commencé les consultations quand<br />
j’avais l’aménagement du territoire<br />
dans mes attributions. Alors<br />
oui, la mobilité fait évidemment<br />
partie de cette réflexion. In fine,<br />
il s’agit d’assurer une utilisation<br />
rationnelle du sol, un problème<br />
majeur de l’Humanité, en termes de<br />
ressources, de surface exploitée, de<br />
préservation de la biodiversité sans<br />
laquelle l’Homme ne peut vivre.<br />
ON PARLE D’ORGANISATION<br />
DE L’ESPACE URBANISÉ ?<br />
« Selon un rapport de l’ONU, en<br />
<strong>20</strong>50, 80 % des habitants de cette<br />
planète vivront en milieu urbain. Il<br />
14 INFOGREEN.LU
« Par rapport aux rencontres<br />
autour du Modu en <strong>20</strong>17-<strong>20</strong>18,<br />
les mentalités ont déjà évolué et<br />
on ressent même une certaine<br />
impatience du grand public. La<br />
société du 21 e siècle a bien intégré<br />
les enjeux. Les gens auront toujours<br />
besoin de se déplacer mais les<br />
marqueurs changent et ce qui<br />
compte vraiment, c’est l’efficacité<br />
du moyen de déplacement. Le<br />
tram reste un bon exemple : qui<br />
en voulait quand on a commencé<br />
à en parler en Ville ? Mais depuis,<br />
il a démontré sa fiabilité. On sera<br />
rapidement aux 100.000 passagers<br />
par jour! C’est une success story,<br />
qui intéresse bon nombre de<br />
villes d’Europe et d’ailleurs, par sa<br />
conception en tant que maillon<br />
majeur d’une chaîne multimodale. »<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
faut donc organiser ces espaces<br />
et la façon d’y vivre. Prenons Los<br />
Angeles comme contre-exemple,<br />
avec une population étalée sur un<br />
territoire extrêmement vaste où il<br />
n’y a aucune mixité des fonctions<br />
et où tout a été jadis conçu autour<br />
de la voiture. Prenons maintenant<br />
l’évolution du Kirchberg, que<br />
l’on a voulu au fil des années<br />
transformer par un urbanisme<br />
à échelle humaine. Au début,<br />
avec des immeubles de bureaux<br />
et presque pas d’habitants, la<br />
voiture était indispensable. Au<br />
fil des projets, on a redistribué<br />
l’espace, pour des habitations,<br />
des commerces, des services, et<br />
développé la mobilité. Le tram bien<br />
sûr, la liaison funiculaire vers la gare<br />
Pfaffenthal, le carsharing, la piste<br />
cyclable qui utilise une partie de la<br />
voirie redessinée… Le Kirchberg est<br />
devenu un quartier imposant, une<br />
petite ville dans la Ville à laquelle<br />
il est connecté. Et cela n’a pas fini<br />
d’évoluer. Des projets comme<br />
celui du Kuebebierg, pour 7 000<br />
nouveaux habitants, démontrent<br />
que l’environnement urbain à<br />
taille humaine est réalisable ».<br />
PEUT-ON LE FAIRE À<br />
L’ÉCHELLE DU PAYS ?<br />
« Il n’y a pas de longues distances<br />
d’un bout à l’autre du pays. Il y<br />
a des pôles d’attraction et des<br />
régions aux densités différentes,<br />
mais on peut aisément connecter<br />
les différents pôles urbains entre<br />
eux et y associer des liaisons<br />
efficaces avec les zones rurales.<br />
Ces flux sont intégrés au concept<br />
et on retrouve aussi la logique de<br />
l’aménagement du territoire, qui<br />
tend à faire de ces 2.600 km 2 un<br />
territoire « Net Zero » en <strong>20</strong>50.<br />
La mobilité douce est d’autant<br />
plus à favoriser que les enquêtes<br />
montrent des chiffres interpellants :<br />
50% des déplacements dans le pays<br />
sont de moins de 5 km. 30% sont<br />
sous les 1.000 mètres. On rejoint le<br />
succès fou qu’a le tram, parce qu’il<br />
répond à cela. Et on voit aussi la<br />
marge qu’il y a pour encourager et<br />
faciliter le vélo ou la marche à pied. »<br />
VOUS AVEZ PRÉSENTÉ LE PNM<br />
<strong>20</strong>35 UN PEU PARTOUT DANS<br />
LE PAYS ; VOUS SENTEZ QUE<br />
LA POPULATION JUGE AUSSI<br />
LES CHOSES RÉALISABLES ?<br />
VOUS AVEZ MENÉ À BIEN,<br />
DEPUIS DES ANNÉES, DES<br />
PROJETS D’INFRASTRUCTURES<br />
ET DE MOBILITÉ AU LONG<br />
COURS. CE SERA VOTRE<br />
HÉRITAGE POLITIQUE ?<br />
« En <strong>20</strong>35, je ne serai plus ministre,<br />
mais j’espère bien voir comment<br />
on vivra dans mon pays ! Vous<br />
savez, personne n’a envie d’être<br />
moins mobile ; tout le monde veut<br />
pouvoir choisir son déplacement.<br />
Je suis confiant : on va résoudre les<br />
questions d’énergie. La technologie<br />
évolue, pour l’autonomie des<br />
voitures électriques, pour les<br />
composants des batteries et<br />
des pièces électroniques, pour<br />
les carburants alternatifs. Cela<br />
avance tous les jours, dans tous les<br />
secteurs, même dans l’aviation…<br />
Ici, au pays des courts chemins, on<br />
doit donner les moyens à toutes<br />
les mobilités de cohabiter. Je dis<br />
souvent aux élus que je croise<br />
qu’ils auraient tort de ne pas<br />
inclure toutes les options liées à la<br />
transition dans leur programme.<br />
La société est prête. Ici, l’efficacité<br />
n’est pas une option. Et ce PNM<br />
<strong>20</strong>35 n’est pas, je pense, à prendre<br />
à la carte. C’est un concept<br />
que l’on doit mettre en œuvre<br />
intégralement. Donc oui, ce sera<br />
un héritage politique ; j’espère<br />
que chacun en fera bon usage ».<br />
PROPOS MOBILISÉS PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos : © Sophie Margue / MMTP<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
15
DOSSIER MOBILITÉ<br />
AGIR AU SOL ET EXPLOITER LE CIEL<br />
Au-delà des infrastructures, la<br />
population et les entreprises<br />
ont leur carte à jouer dans<br />
le casse-tête de la mobilité.<br />
L’innovation aussi, notamment<br />
en explorant la 3 e dimension…<br />
><br />
Le ministre de la Mobilité et<br />
des Travaux publics François<br />
Bausch a présenté en avril le Plan<br />
national de mobilité <strong>20</strong>35. De<br />
conséquents investissements en<br />
infrastructures sont prévus pour<br />
accueillir une augmentation de<br />
40 % de demandes de mobilité à<br />
l’échéance <strong>20</strong>35. « Au Luxembourg,<br />
on avait vraiment du retard »,<br />
commente Patrick van Egmond,<br />
managing director de LuxMobility.<br />
« Le ministre Bausch a donc<br />
tout à fait raison d’agir sur les<br />
infrastructures pour faire changer<br />
le partage modal, en déployant<br />
le tram au-delà de Luxembourgville,<br />
en instaurant des couloirs de<br />
covoiturage, en sortant les voitures<br />
des quartiers, etc.. Mais pour que ce<br />
plan mobilité soit tout à fait efficace,<br />
il ne faut pas négliger le orgware<br />
(l’organisation, la coopération) et<br />
le software (le comportement et<br />
l’engagement des populations). »<br />
Et d’ajouter : « Au Luxembourg,<br />
en moyenne, 72 % des trajets<br />
sont effectués en voiture. Le<br />
PNM<strong>20</strong>35 prévoit d’atteindre<br />
65 %. En moyenne nationale,<br />
donc on va surtout faire diminuer<br />
cette part en ville, moins dans les<br />
zones rurales. Pour cela, il faut<br />
bien comprendre les besoins des<br />
résidents et des frontaliers – cela<br />
a été fait avec l’enquête LuxMobil<br />
en <strong>20</strong>17 – mais aussi travailler<br />
davantage avec les employeurs ».<br />
« Chacun a sa petite graine à<br />
planter. Les employeurs peuvent<br />
intervenir en proposant des<br />
plans de mobilité au sein de leurs<br />
entreprises. Au lieu de simplement<br />
offrir une voiture de société, elles<br />
16 INFOGREEN.LU
peuvent allouer un budget mobilité<br />
et laisser au collaborateur la<br />
gestion de ce budget pour peutêtre<br />
privilégier l’achat ou le leasing<br />
d’un vélo ou d’une trottinette<br />
électrique, avoir un certain montant<br />
pour du car-sharing, et toucher<br />
directement le solde restant. Elles<br />
peuvent aussi mettre en place des<br />
heures de présence obligatoire<br />
au bureau – 10h-16h – et laisser<br />
les collaborateurs arriver plus tôt<br />
ou non selon leurs préférences<br />
ou facilités de déplacement. Le<br />
télétravail fait également partie des<br />
solutions, même s’il pose encore<br />
problème pour les frontaliers. Nous<br />
travaillons sur de telles approches<br />
avec certaines grandes entreprises<br />
du Kirchberg, Elles ont ainsi pu<br />
libérer des places de parking, mieux<br />
gérer des contrats de leasing,<br />
etc. Et finalement, ces formules<br />
‘mobilité’ améliorées permettent<br />
d’attirer de nouveaux talents. »<br />
Patrick van Egmond cite aussi<br />
différents outils ICT qui vont se<br />
mettre en place pour faciliter<br />
cette gestion : des apps, lancées<br />
par les sociétés de leasing, les<br />
gestionnaires de parking, ou, qui<br />
sait, par des acteurs publics, qui<br />
proposeront toutes ces options<br />
aux collaborateurs qui géreront<br />
leur budget mobilité en direct.<br />
Une solution inspirée de l’app<br />
Mobiliteit, mais plus complète,<br />
orientée employés / employeurs<br />
dans une approche MaaS<br />
(Mobility as a Service).<br />
LA MOBILITÉ EN 3D<br />
On quitte la 2 e dimension,<br />
direction le ciel. En <strong>20</strong>22,<br />
envisager le transport de<br />
marchandises et de personnes<br />
par drone n’a rien d’utopique.<br />
L’espace aérien continue<br />
d’ailleurs à être réglementé,<br />
limitant les individus lambdas<br />
dans l’utilisation de leurs drones<br />
personnels. « D’ici 10 ans, il y aura<br />
un espace régulé, entre 1<strong>20</strong> et<br />
500 m au-dessus de nos têtes,<br />
dédié au transport par drone.<br />
C’est une idée intéressante, mais il<br />
ne faut pas négliger l’acceptation<br />
du public. Psychologiquement,<br />
tout le monde n’est pas prêt<br />
pour cette invasion spatiale.<br />
Nous avons mené une étude dans<br />
six pays (Luxembourg, Pays-<br />
Bas, Allemagne, Norvège, Suède,<br />
Finlande). Le cas le plus accepté est<br />
l’utilisation dans des cas d’urgence :<br />
livraison de médicaments, transfert<br />
de sang, etc. » explique l’expert.<br />
« Vu l’état des routes dans<br />
certains pays d’Afrique, on a déjà<br />
recours aux drones pour ce type<br />
de transport vers des régions<br />
isolées. En Europe, on étudie<br />
actuellement cette possibilité<br />
avec le projet AiRMOUR. »<br />
« Ouvrir le ciel pour des drones<br />
d’urgence médicale », c’est<br />
le postulat d’un consortium<br />
international dont LuxMobility fait<br />
partie, en coopération avec entre<br />
autres l’opérateur chinois EHang,<br />
l’EASA (l’Agence européenne de<br />
la sécurité aérienne), Eurocontrol<br />
et l’unité Urban Air Mobility de la<br />
NASA. « L’étude inclut également le<br />
transport de personnes par drone,<br />
qui remplacerait l’ambulance sous<br />
forme d’hélicoptère autonome ».<br />
AiRMOUR reçoit des fonds dans<br />
le cadre du projet Horizon <strong>20</strong><strong>20</strong><br />
de l’Union européenne. En<br />
attendant les conclusions prévues<br />
pour fin <strong>20</strong>23, les rapports<br />
intermédiaires sont disponibles<br />
sur le site web airmour.eu.<br />
DÉCOLLÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photo : Infogreen / <strong>4x3</strong><br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
17
DOSSIER MOBILITÉ<br />
MOBILITY MANAGEMENT : PLANIFIER<br />
ET ENCADRER POUR AVANCER<br />
Le management de la mobilité<br />
peut contribuer à l’accessibilité<br />
et à l’attractivité d’une entreprise<br />
ou d’une zone d’activités.<br />
Exemple avec Schroeder et<br />
Associés au ParcLuxite – Roeser.<br />
Le Mobility Management entend<br />
promouvoir des transports<br />
durables et gérer la demande de<br />
transport, tout en sensibilisant<br />
aux attitudes, comportements et<br />
bonnes pratiques, des individus<br />
comme des entreprises. «On<br />
peut agir sur les infrastructures<br />
et les adapter, et c’est en général<br />
nécessaire. Mais en amont, il faut des<br />
mesures ‘soft’, comme l’information<br />
et la communication, l’organisation<br />
des services et la coordination des<br />
actions des différents partenaires,<br />
par exemple les administrations<br />
étatiques ou/et communales, les<br />
promoteurs de zones d’activités,<br />
et les entreprises qui occupent<br />
déjà ou sont appelées à occuper<br />
un zoning». Daniel Baum et Luca<br />
Minelli, ingénieurs et aménageursurbanistes,<br />
forment le noyau<br />
de l’unité Mobility Management<br />
au sein du bureau Schroeder et<br />
Associés, dont les compétences<br />
se retrouvent fréquemment dans<br />
l’élaboration, la conception ou<br />
l’accompagnement de projets –<br />
PAP, nouveaux quartiers, zones<br />
d’activités, etc – où la mobilité<br />
est un levier incontournable.<br />
« Un Mobility Management bien<br />
mené peut contribuer à une<br />
augmentation de l’accessibilité et<br />
de l’attractivité d’une entreprise<br />
ou d’une zone d’activités:<br />
rationalisation de l’espace,<br />
gestion du temps, amélioration<br />
des flux individuels et collectifs,<br />
réduction des coûts, amélioration<br />
de l’image, promotion de la<br />
santé et du bien-être au travail,<br />
motivation et satisfaction des<br />
collaborateurs. Dans la stratégie<br />
nationale (PNM<strong>20</strong>35), le Mobility<br />
Management représente un outil<br />
porteur d’innovations, qui peut<br />
aider à atteindre les objectifs<br />
fixés. Chaque porteur de projets<br />
(entreprise, commune…) peut<br />
mettre en œuvre des mesures<br />
concrètes, souvent simples mais<br />
surtout efficaces, pour se doter<br />
d’un plan de mobilité cohérent. »<br />
INTÉGRER ET COORDONNER<br />
Le bureau Schroeder et Associés<br />
a toutes les compétences en<br />
interne, souvent impliquées dans<br />
des projets en cours et disposant<br />
de contacts directs. Et l’unité<br />
Mobility Management se pose en<br />
facilitateur. « Chaque entreprise,<br />
chaque zoning, devrait thématiser<br />
la mobilité comme facteur<br />
économique. C’est aussi important<br />
pour l’employé, dans le choix de<br />
son lieu de travail. Le Mobility<br />
Management est évidemment plus<br />
efficace lorsqu’il est intégré dès le<br />
début, par exemple la planification<br />
d’un nouveau site. Mais il peut<br />
aussi améliorer et optimiser les<br />
sites déjà implantés. Dans tous<br />
les cas, il faut partir d’une analyse<br />
complète de l’existant, mener<br />
une enquête approfondie pour<br />
intégrer tous les critères, dans<br />
une approche ‘bottom-up’. Et<br />
une analyse prospective tiendra<br />
compte de l’évolution des besoins,<br />
des formes de déplacement,<br />
des possibilités multimodales,<br />
des impératifs logistiques, des<br />
interconnexions… On peut aussi<br />
mutualiser les solutions, à l’échelle<br />
d’une zone par exemple, pour<br />
rencontrer les besoins observés<br />
dans plusieurs entreprises. »<br />
Pour élaborer des mesures, il<br />
est important d’intégrer tous les<br />
acteurs et d’assurer la coordination.<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER MOBILITÉ<br />
« Souvent, la commune est maître<br />
d’ouvrage du projet qui implique<br />
d’autres acteurs publics et des<br />
acteurs privés. On doit pouvoir<br />
développer et mettre en place<br />
ensemble des mesures adéquates<br />
pour ne pas créer des solutions<br />
d’îlot. On s’aperçoit aussi, dans<br />
le cas de la préparation d’une<br />
zone d’activités par exemple,<br />
qu’un tel processus permet à la<br />
commune et aux entreprises de<br />
mieux se connaître, ce qui s’avère<br />
souvent avantageux pour les<br />
deux côtés, et ce bien au-delà<br />
des thèmes de la mobilité ».<br />
SCHROEDER <strong>20</strong><strong>20</strong>, UN CASE STUDY<br />
L’équipe Mobility Management<br />
a travaillé dès <strong>20</strong>18 sur le case<br />
study du ParcLuxite à Roeser. « Le<br />
plan Schroeder <strong>20</strong><strong>20</strong> qui a guidé<br />
la planification de notre nouveau<br />
siège accordait une importance<br />
majeure à la mobilité. Il fallait<br />
aborder ces questions le plus tôt<br />
possible dans la réflexion générale.<br />
Un ‘mobility manager’ a été désigné<br />
et, dès le départ, les employés ont<br />
été impliqués dans le projet. »<br />
Ateliers et réunions d’information<br />
se sont succédés pour aborder le<br />
stationnement, la mobilité douce,<br />
les transports en commun, la<br />
multimodalité… Un questionnaire<br />
à l’ensemble des collaborateurs<br />
a permis de cerner les besoins<br />
et les attentes, les suggestions,<br />
les possibles évolutions de<br />
comportement. « Sans transport<br />
en commun sur le ParcLuxite en<br />
développement au moment de<br />
notre arrivée, il fallait trouver des<br />
solutions pour offrir aux employés<br />
une flexibilité maximale, afin qu’ils<br />
puissent choisir leur mode de<br />
déplacement favori, combiner les<br />
moyens, sachant que le mode<br />
de transport peut changer d’un<br />
jour à l’autre ou d’une semaine<br />
à l’autre, selon les besoins<br />
personnels, l’agenda professionnel,<br />
les conditions météo… »<br />
Des mesures ont émergé,<br />
comme une navette entre le P+R<br />
Kockelscheuer et le ParcLuxite. Une<br />
application permet de bénéficier<br />
d’une organisation à la fois sur<br />
mesure et collectivement efficace;<br />
un système d’overbooking et de<br />
libération des emplacements par<br />
les abonnés offre la possibilité<br />
de réserver spontanément, à la<br />
journée, et une prime de motivation<br />
s’applique à ceux qui libèrent leur<br />
emplacement. Les groupes de<br />
covoiturage sont encouragés par un<br />
parking garanti sur site. Un système<br />
de boîte à clés électronique facilite<br />
l’usage d’un véhicule d’entreprise<br />
en cours de journée… En parallèle,<br />
les locaux se sont équipés<br />
d’emplacements pour les vélos et<br />
trottinettes, de bornes de recharge<br />
pour le e-cars et les deux roues,<br />
d’emplacements motos. Des<br />
vestiaires, avec casiers et douches,<br />
incitent à la mobilité active et douce,<br />
pour les cyclistes ou les sportifs.<br />
UNE ZONE, UN HUB<br />
Le Mobility Management chez<br />
S&A s’est nourri de détails,<br />
d’informations régulières, de<br />
solutions innovantes, qui, combinés,<br />
trouvent leur cible. « La souplesse<br />
du système ainsi géré permet<br />
de déplacer <strong>20</strong>0 personnes en<br />
n’utilisant que 160 emplacements.<br />
Deux ans après le déménagement<br />
à Kockelscheuer, le monitoring<br />
régulier par le Mobility Manager<br />
reste un élément primordial<br />
pour les anciens employés, et<br />
un critère de choix pour aider<br />
les nouveaux arrivés à trouver<br />
leur mobilité optimale. »<br />
S’y est ajouté un effet de zoning.<br />
« La commune de Roeser a lancé<br />
un Mobility Management à l’échelle<br />
de la zone et de ses extensions afin<br />
de préparer le terrain pour l’arrivée<br />
prochaine de nouvelles entreprises.<br />
Un des premiers résultats de cette<br />
action est l’introduction d’une ligne<br />
de bus publique sur site : l’AVL<strong>20</strong><br />
relie la zone aux P&R Stade et<br />
Howald, la gare de Howald et la gare<br />
centrale, avec une cadence de 10-<strong>20</strong><br />
minutes ». Le parking ParcLuxite<br />
qui dessert la zone fonctionne<br />
comme un hub et apporte des<br />
possibilités supplémentaires de<br />
stationnement pour les entreprises<br />
et les visiteurs. «Il y a des choses<br />
à faire, avec les hubs de mobilité,<br />
les infrastructures partagées,<br />
les réflexions communes, les<br />
approches coordonnées. Le<br />
Mobility Management apporte une<br />
vraie valeur ajoutée». Et d’autres<br />
mesures et actions pourront<br />
venir s’ajouter à l’existant, en<br />
suivant les besoins exprimés et<br />
l’évolution des infrastructures.<br />
RÉALISÉ POUR SCHROEDER ET ASSOCIÉS<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
19
DOSSIER MOBILITÉ<br />
><br />
LA VOITURE NE<br />
DISPARAÎTRA PAS MAIS<br />
TOUTE LA MOBILITÉ<br />
CHANGE. LE SECTEUR<br />
AUTOMOBILE EST EN<br />
PLEINE RÉVOLUTION<br />
Quid du paysage automobile dans l’ère post-thermique ? Éléments et<br />
réflexions, avec la House of Automobile et son porte-parole, Gerry Wagner<br />
Gerry Wagner, par ailleurs directeur<br />
Arval, est le porte-parole de la<br />
House of Automobile (HOA),<br />
confédération du secteur qui<br />
regroupe la FEDAMO représentant<br />
quelque 170 garages, concessions<br />
et réparateurs auto-moto du<br />
Luxembourg occupant plus de<br />
5.<strong>20</strong>0 salariés, Mobiz, rassemblant<br />
les sociétés de leasing et de<br />
location automobile – un parc<br />
total de plus de 48.000 véhicules<br />
et près de la moitié des nouvelles<br />
immatriculations chaque année –<br />
et la Febiac, représentant officiel<br />
des constructeurs et importateurs<br />
automobiles au Luxembourg<br />
Comme le rappelle son porteparole,<br />
cette confédération<br />
veut, en ces périodes où « le<br />
monde automobile subit<br />
une mutation profonde à la<br />
mesure des enjeux sociétaux,<br />
accompagner proactivement<br />
les tendances du marché ».<br />
Au lendemain de la décision du<br />
Parlement européen – en juin<br />
dernier – d’interdire la vente de<br />
nouveaux véhicules émettant<br />
du CO 2<br />
à partir de <strong>20</strong>35, la HOA<br />
réagissait par un communiqué. En<br />
soutenant « toutes les initiatives<br />
ayant comme objectif la lutte<br />
contre le changement climatique<br />
et la pollution », elle appelait « à<br />
ce que les mesures qui doivent<br />
encadrer la mise en application<br />
de cette stratégie au niveau<br />
national soient abordées avec une<br />
urgence certaine. Il faut assurer<br />
que l’infrastructure de charge soit<br />
rapidement et significativement<br />
renforcée sur tout le territoire et<br />
ceci non seulement pour les bornes<br />
publiques, mais surtout pour les<br />
bornes privées et professionnelles.<br />
Des investissements très<br />
significatifs et un programme<br />
de soutien seront nécessaires.<br />
Sachant que les véhicules<br />
électriques sont plus chers que<br />
des thermiques comparables,<br />
il faut garantir que la mobilité<br />
propre ne soit pas réservée à une<br />
population à revenus plus aisés ».<br />
Gerry Wagner observe : « Tous les<br />
constructeurs ont pris le virage<br />
de l’électromobilité. La chaîne<br />
de distribution s’est adaptée, les<br />
ventes en électrique sont mises<br />
en avant, les concessions sont<br />
équipées pour les recharges, la<br />
formation du personnel fait son<br />
effet. Mais il faut encore convaincre<br />
le client, qui se pose encore<br />
beaucoup de questions sur la<br />
mobilité électrique, les batteries,<br />
l’autonomie, l’infrastructure… En<br />
gros, les sceptiques ont encore<br />
beaucoup d’arguments mais ceux<br />
qui ont essayé sont convaincus et,<br />
ils ne reviendraient pas en arrière ».<br />
Les statistiques sont là pour étayer<br />
cette vision… qu’il faut quand<br />
même ajuster. «Nos gouvernants<br />
montrent parfois des chiffres un<br />
peu biaisés, notamment par le<br />
fait que les catégories ‘hybrides’<br />
reprennent, à côté des plug-in,<br />
ces voitures qui ne se servent de<br />
l’électricité que pour le démarrage».<br />
Cela étant, l’électrique a bien<br />
décollé. « On était à moins de 5 %<br />
des immatriculations en <strong>20</strong><strong>20</strong>, puis<br />
à 10 % en <strong>20</strong>21. Les chiffres des<br />
7 premiers mois de <strong>20</strong>22 arrivent<br />
à 14 % mais il faut être prudent<br />
sur le côté exponentiel car on voit<br />
aussi une stagnation, voire un léger<br />
repli, sur les dernières semaines ».<br />
On peut peut-être y déceler<br />
une forme de méfiance des<br />
automobilistes. « Le réseau de<br />
charge, surtout le réseau public,<br />
est beaucoup plus dense. Il y a en<br />
revanche encore des soucis de<br />
paiements, surtout à l’étranger, avec<br />
certaines cartes d’opérateurs des<br />
points de charge qui ne sont pas<br />
toujours acceptés comme prévu. »<br />
Et demain? « Il faut résoudre les<br />
questions techniques. Si on arrive<br />
bien à 50 % d’électromobilité<br />
d’ici <strong>20</strong>30, les infrastructures<br />
doivent précéder le mouvement.<br />
La question, au-delà du nombre<br />
et de l’efficacité des bornes qui<br />
progressent avec les programmes<br />
actuels, c’est l’alimentation des<br />
bornes, l’énergie nécessaire en<br />
amont, sa provenance – les sources<br />
renouvelables sont évidemment à<br />
privilégier – et aussi l’acheminement<br />
<strong>20</strong> INFOGREEN.LU
L’AIRE DE BERCHEM<br />
SOUS TENSION<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
de l’électricité vers les stations<br />
de recharge. Cela nécessite de<br />
gros investissements ». Idem<br />
pour les entreprises. « Si on dit<br />
que 90 % des charges se font<br />
à la maison ou au travail, cela<br />
implique que les employeurs<br />
fassent de gros efforts alors<br />
qu’ils n’ont pas nécessairement<br />
d’intérêt à cela, et qu’il faut les<br />
inciter. » Toute cette gestion des<br />
flux risque d’être compliquée.<br />
Et puis la plupart des métiers du<br />
secteur sont en grande mutation,<br />
voire en péril. « Les véhicules<br />
électriques ont très peu d’entretien,<br />
de pièces à changer… Dans les<br />
garages, de nouvelles tâches<br />
vont apparaître, assistées par la<br />
technologie. Mais davantage de<br />
tâches vont disparaître. Du côté<br />
des distributeurs, cela change<br />
aussi, progressivement. Les<br />
concessions seront peut-être de<br />
simples show-rooms… Le leasing<br />
privé se développe avec une<br />
proportion plus élevée de véhicules<br />
électriques, signe d’une autre<br />
approche de l’usage de la voiture<br />
peut-être… La voiture ne disparaîtra<br />
pas mais toute la mobilité change.<br />
Le secteur automobile est en<br />
pleine révolution. Il faut s’adapter.<br />
Mais il faut que tout le monde<br />
accélère cette transition, avec en<br />
première ligne les infrastructures<br />
et les investissements<br />
nécessaires. C’est indispensable<br />
si on veut que ça marche ».<br />
Comment le Luxembourg ferait-il face si les voitures et camions<br />
qui s’arrêtent faire le plein à l’aire de Berchem étaient aujourd’hui<br />
propulsés par des moteurs électriques ? Les experts de l’ACL<br />
ont fait cet exercice. Les résultats se basent sur une hypothèse<br />
basse selon laquelle en <strong>20</strong>40, 60% du nombre actuel de voitures<br />
seraient électriques et seulement 30% des camions…<br />
Près d’1 million de voitures et plus 165000 poids-lourds s’arrêtent<br />
chaque année à Berchem dans le sens Luxembourg-France pour se<br />
ravitailler. Cela représente près de 100 millions de litres de carburant.<br />
Pour absorber ce flux, les <strong>20</strong> pompes à essence suffisent car il est<br />
possible, pour une voiture de taille moyenne, de faire le plein d’essence<br />
en moins de 2 minutes. Dans le cas d’un véhicule électrique, la donne<br />
est sensiblement différente, avec jusqu’à 40 min de charge..<br />
Il faudrait donc une quarantaine de bornes de recharge HPC<br />
(charge rapide à 100 kW) en temps normal, près du double en<br />
considérant l’afflux de véhicules en période de vacances.<br />
Le gestionnaire de l’infrastructure électrique Creos assure que le réseau<br />
national pourra répondre à une demande allant jusqu’à 1100 GWh<br />
supplémentaires par an ; la station-service de Berchem, dans un sens<br />
de circulation, en consommerait à elle seule 53,4 GWh, soit 1/100 e de<br />
la consommation nationale annuelle pour un service équivalent.<br />
P.T. POUR ACL<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
AUTO-MOBILISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos : House of Automobile /<br />
©Claude Piscitelli /DirectLine<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
21
DOSSIER MOBILITÉ<br />
DES RÉSEAUX<br />
ÉLECTRIQUES<br />
INTELLIGENTS À<br />
L’ÉCHELLE NATIONALE<br />
Le projet FlexBeAn – Flexibility<br />
potentials and user Behaviour<br />
Analysis – entend booster<br />
la création des smart grids<br />
pour accélérer la transition<br />
énergétique tout en faisant<br />
face aux challenges à venir.<br />
La plus probable conséquence<br />
de la fin de la vente des<br />
moteurs thermiques est une<br />
montée en flèche des flottes de<br />
véhicules électriques. En tant<br />
que gestionnaire du réseau<br />
d’électricité luxembourgeois,<br />
Creos va devoir faire face à une<br />
demande en énergie électrique<br />
exponentielle. Pour que la<br />
production suive et soit la plus<br />
durable possible, des adaptations<br />
sont nécessaires. L’entité du<br />
groupe Encevo s’y prépare,<br />
notamment en développant des<br />
réseaux électriques intelligents.<br />
Une étude sur trois ans vient de<br />
démarrer, conjointement avec<br />
le List et le SnT (Uni) et financée<br />
pour moitié par l’industriel<br />
et pour le reste par les deux<br />
institutions. Ils nous expliquent…<br />
LES CONSOMMATEURS<br />
DEVRONT ÊTRE FLEXIBLES,<br />
CONSOMMER DE<br />
L'ÉLECTRICITÉ QUAND IL Y<br />
A BEAUCOUP D’ÉNERGIE<br />
RENOUVELABLE AU SEIN DU<br />
RÉSEAU.<br />
NICOLAS BACK, CREOS<br />
NICOLAS BACK, PROJECT<br />
MANAGER SMART GRID ET<br />
FLEXIBILITY, INNOVATION<br />
DEPARTMENT DE CREOS :<br />
« La transition énergétique implique<br />
de nombreux changements majeurs<br />
qui ont un impact sur le réseau.<br />
Parmi ceux-ci, il y a la volatilité des<br />
énergies renouvelables : dans le<br />
futur, c’est la demande qui suivra<br />
la production d’électricité et non<br />
plus, comme c’était le cas jusqu’à<br />
présent, la production qui suit la<br />
demande. Les consommateurs<br />
devront être flexibles, consommer<br />
de l’électricité quand il y a beaucoup<br />
d’énergie renouvelable au sein du<br />
réseau et, en contrepartie, profiter<br />
d’un prix de l’électricité plus bas à<br />
ces heures de forte production.<br />
Un second changement qui<br />
s’amorce est le besoin en<br />
chargement flexible sur le réseau,<br />
notamment pour la mobilité<br />
électrique. Nous avons besoin de<br />
savoir quand les utilisateurs devront<br />
charger la batterie de leur véhicule.<br />
Au Luxembourg, nous avons un<br />
réseau très fiable, qui doit continuer<br />
à être développé et de multiples<br />
projets sont en cours dans ce<br />
sens. Le réseau actuel est toutefois<br />
déjà en mesure de répondre à la<br />
demande de la mobilité électrique,<br />
et de manière plus optimale<br />
encore lorsque cette demande<br />
correspond aux pics de production,<br />
par exemple vers midi, lorsque les<br />
panneaux photovoltaïques sont<br />
très productifs. A contrario, si tous<br />
les conducteurs chargeaient leur<br />
véhicule en rentrant du travail, à<br />
l’heure à laquelle tout le monde<br />
cuisine ou regarde la télé, cela<br />
pourrait s’avérer problématique.<br />
De façon alternative, si une voiture<br />
est branchée toute la nuit alors<br />
qu’il ne faut que trois heures pour<br />
la charger complètement, on<br />
dispose alors également d’une belle<br />
fourchette de temps pour optimiser<br />
la gestion des capacités du réseau.<br />
Le premier objectif du projet est<br />
donc d’identifier les potentiels de<br />
flexibilité pour plusieurs secteurs<br />
(industrie, PMEs, ménages,<br />
mobilité électrique) pour mieux<br />
comprendre les futures évolutions<br />
dans le comportement lié à la<br />
consommation d’électricité. Le<br />
second objectif est d’identifier<br />
comment nous pouvons activer la<br />
flexibilité disponible venant, par<br />
exemple, de la mobilité électrique.<br />
Le List et le SnT travaillent<br />
principalement sur ce projet,<br />
à la demande de Creos où<br />
nous sommes deux à guider<br />
les équipes, à leur transmettre<br />
nos connaissances et à<br />
superviser le projet. »<br />
LA SUITE<br />
22 INFOGREEN.LU
DANIEL KOSTER, SENIOR<br />
RESEARCH & TECHNOLOGY<br />
ASSOCIATE AU SEIN DU LIST<br />
(LUXEMBOURG INSTITUTE OF<br />
SCIENCE AND TECHNOLOGY) :<br />
« Nous devons prendre en compte<br />
la demande liée à la quantité de<br />
véhicules électriques que nous<br />
verrons dans le futur, les habitudes<br />
de mobilité de la population,<br />
les possibilités de chargement<br />
sur le lieu de travail, au domicile<br />
ou aux bornes publiques. Cela<br />
regroupe toute une panoplie<br />
de potentiels techniques. Nous<br />
sommes en train de construire<br />
un modèle informatique, en<br />
se basant entre autres sur les<br />
projections sur le nombre de<br />
véhicules électriques qui circuleront<br />
à l’avenir et des études de pays<br />
voisins sur la même thématique.<br />
Une autre équipe s’intéresse<br />
plus spécifiquement à tout ce qui<br />
est lié au comportement: quand<br />
charge-t-on, durant combien<br />
de temps, quel état de charge<br />
minimal est nécessaire, etc.<br />
Nous souhaitons aussi analyser<br />
comment mobiliser cette flexibilité<br />
comportementale. Sous quelles<br />
conditions sommes-nous prêts<br />
à changer nos habitudes de<br />
chargement (incitants financiers) ? »<br />
PROF. DR. GILBERT FRIDGEN,<br />
PAYPAL-FNR PEARL CHAIR IN<br />
DIGITAL FINANCIAL SERVICES AU<br />
SNT (INTERDISCIPLINARY CENTRE<br />
FOR SECURITY, RELIABILITY AND<br />
TRUST), ET MOHAMMAD ANSARIN,<br />
RESEARCH ASSOCIATE DANS LE<br />
GROUPE FINATRAX DU SNT :<br />
« Notre perspective est surtout de<br />
faire le lien entre la technologie et<br />
les marchés. Nous nous penchons<br />
sur des questions du type: quel<br />
rôle le marché de l’électricité<br />
peut-il jouer dans l’informatique ?<br />
Comment prend-on des décisions<br />
financièrement optimales pour<br />
motiver les consommateurs ?<br />
LIBERTÉ, ÉGALITÉ,<br />
COMPLÉMENTARITÉ<br />
D’ici <strong>20</strong>35, nous voyagerons<br />
différemment et surtout, plus<br />
intelligemment. Plongée dans la<br />
mobilité du futur en compagnie<br />
de Paul Zens, président<br />
d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl.<br />
Bouger, se déplacer, être mobile<br />
sont des signes indélébiles de<br />
liberté, de nos libertés. Nous nous<br />
sommes habitués à nous déplacer<br />
un peu comme nous le voulons,<br />
quand nous le voulons. Mais la<br />
manière de bouger, principalement<br />
en produisant trop de CO 2<br />
, exige<br />
que l’on change de méthode.<br />
De toute évidence, cette liberté<br />
doit rester et restera, même en<br />
<strong>20</strong>35. Cette manière de bouger<br />
sera tout simplement différente.<br />
Plus précisément, celui qui se<br />
déplacera devra s’organiser sans<br />
toutefois perdre sa liberté.<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
Pour la mobilité, nous cherchons<br />
à savoir s’il y a aura suffisamment<br />
d’attitude idéaliste parmi les<br />
consommateurs du réseau ou<br />
s’il faudra les inciter à agir en<br />
faveur du réseau, les éduquer à<br />
une utilisation optimale. On peut<br />
également les inciter de manière<br />
ludique, à travers un défi ‘êtes-vous<br />
plus flexible que vos voisins ou que<br />
vos amis dans votre consommation<br />
énergétique ?’ Ou envisager des<br />
incitations financières classiques.<br />
Nous devons donc trouver les<br />
meilleures options pour différents<br />
types de consommateurs, du<br />
ménage à l’industrie, en passant<br />
par les petites et moyennes<br />
entreprises. Et ce afin d’arriver<br />
à des comportements flexibles,<br />
qui seront nécessaires dans<br />
cette transition énergétique. »<br />
À côté des changements dans la<br />
planification, les modifications<br />
au niveau de la fourniture en<br />
énergie, dont le passage des<br />
carburants fossiles vers l’électrique,<br />
feront aussi que nous serons<br />
plus libres dans notre choix<br />
d’approvisionnement. Finie la<br />
dépendance à la suite des coups<br />
de tête ou autres idées folles de<br />
certains dictateurs. Terminée<br />
l’exposition à la gourmandise<br />
des groupes pétroliers et à<br />
la spéculation boursière.<br />
PAUL ZENS<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
ÉNERGISÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photo : Volodymyr Kalyniuk/<br />
Getty Images<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
23
DOSSIER MOBILITÉ<br />
LE LEASING, UNE SOLUTION<br />
PLUTÔT BRANCHÉE<br />
<strong>20</strong>35, date clé par excellence.<br />
Le secteur automobile est<br />
sur le pont pour faciliter une<br />
transition écologique et adaptée<br />
aux besoins de chacun. Chez<br />
LeasePlan, cette transformation<br />
a débuté dès <strong>20</strong>07.<br />
Particuliers comme entreprises<br />
doivent s’habituer à la fin de<br />
la production thermique. Pour<br />
les y aider, LeasePlan propose<br />
de nombreuses solutions pour<br />
franchir le cap. Un challenge qui<br />
n’est pas nouveau dans la mesure<br />
où l’entreprise a développé son<br />
premier programme durable<br />
en <strong>20</strong>07 avec « GreenPlan ».<br />
Elle continuait sur sa lancée<br />
en <strong>20</strong>10 avec l’installation, sur<br />
son site, de la première borne<br />
de recharge au Luxembourg,<br />
avant de proposer sa solution<br />
d’électromobilité « LeasePlan<br />
Charging » en <strong>20</strong>18 au Luxembourg.<br />
LEASEPLAN MONTRE L’EXEMPLE<br />
100% électrique chez ses propres<br />
collaborateurs depuis <strong>20</strong>21.<br />
LeasePlan démontre ainsi<br />
son expertise en matière<br />
d’électromobilité. Quoi de<br />
mieux que d’éprouver par soimême<br />
l’écosystème du véhicule<br />
électrique, afin d’optimiser ses<br />
services auprès des entreprises<br />
engagées dans le verdissement<br />
de leur flotte. En effet, grâce à<br />
l’immersion des collaborateurs, ils<br />
pourront prodiguer des conseils<br />
avisés aux clients. Mais pour<br />
que cette transition énergétique<br />
s’effectue correctement, LeasePlan<br />
a mené diverses campagnes de<br />
sensibilisation et de formation.<br />
LEASEPLAN EST LA<br />
PREMIÈRE SOCIÉTÉ DE<br />
LEASING AU LUXEMBOURG<br />
À ÊTRE PASSÉE AU<br />
100% ÉLECTRIQUE<br />
CHEZ SES PROPRES<br />
COLLABORATEURS<br />
DEPUIS <strong>20</strong>21.<br />
Une implication pour<br />
l’environnement qui est bien réelle.<br />
Car LeasePlan a fait de la mobilité<br />
durable l’une de ses priorités et se<br />
positionne comme un acteur majeur<br />
dans le domaine de l’électrification<br />
des flottes. La société s’est d’ailleurs<br />
engagée à atteindre zéro émission<br />
nette pour l’ensemble de son parc<br />
d’ici <strong>20</strong>30. Elle est également la<br />
première société de leasing au<br />
Luxembourg à être passée au<br />
Évidemment, ce changement<br />
a impliqué des aménagements<br />
en interne, initiés dès <strong>20</strong>19,<br />
avec l’installation de bornes au<br />
bureau. LeasePlan a également<br />
mis en place un programme<br />
d’installation de borne au domicile<br />
des collaborateurs ou de mise à<br />
disposition de câble de recharge<br />
intelligent afin de bénéficier du<br />
remboursement des recharges<br />
effectuées à domicile, et chacun<br />
LA SUITE<br />
24 INFOGREEN.LU
DOSSIER MOBILITÉ<br />
s’est vu remettre une carte pour<br />
la recharge en itinérance. Enfin,<br />
LeasePlan propose son service<br />
« Holiday car » avec la possibilité de<br />
recourir à un véhicule thermique à<br />
titre temporaire pour les vacances.<br />
LeasePlan concrétise ainsi son<br />
engagement en faveur de l’adoption<br />
massive de véhicules électriques,<br />
un engagement pris en <strong>20</strong>17 par le<br />
groupe lors de l’initiative EV100.<br />
DES SOLUTIONS POUR<br />
CHAQUE DÉCISION<br />
Ce passage vers l’électromobilité est<br />
constaté autant chez les particuliers<br />
que dans les entreprises. Et les<br />
avantages ne manquent pas.<br />
« Grâce au leasing, nos clients<br />
peuvent parfaitement gérer leurs<br />
dépenses mensuelles. Le loyer<br />
mensuel fixe comprend tout,<br />
autant l’acquisition du véhicule,<br />
que les charges afférentes, souvent<br />
sous-estimées à l’achat, comme<br />
les assurances, le véhicule de<br />
remplacement, le service aprèsvente,<br />
les taxes, les entretiens<br />
ou encore le stockage et le<br />
changement des pneumatiques en<br />
hiver », explique Joel Fernandes,<br />
Managing Director de LeasePlan<br />
Luxembourg. « Avec l’arrivée des<br />
véhicules électriques, il a fallu<br />
repenser nos produits en proposant<br />
des solutions de recharge, et<br />
sensibiliser aux avantages du<br />
leasing qui permet de répondre<br />
à certaines inquiétudes dont,<br />
par exemple, la valeur de revente<br />
d’un véhicule, risque que nous<br />
supportons en tant que loueur. »<br />
Les marques ont également<br />
dû se réinventer et proposent,<br />
désormais, de nombreux modèles<br />
adaptés à chaque besoin.<br />
Tout bénéfice pour les futurs<br />
acquéreurs. « Si le conducteur<br />
peut recharger à domicile, le coût<br />
à l’usage de l’électrique reste très<br />
concurrentiel par rapport à un<br />
véhicule thermique. Cet avantage<br />
s’intensifiera certainement avec<br />
la démocratisation des véhicules<br />
électriques et l’accès aux bornes<br />
de recharge mais il est essentiel<br />
que le Gouvernement continue<br />
de travailler sur les subventions<br />
pour les véhicules électriques, la<br />
promotion des bornes publiques,<br />
les aides aux installations de bornes<br />
en entreprises, comme chez les<br />
ménages, tout en maintenant un<br />
coût de l’énergie cohérent. »<br />
Une voiture électrique comprend<br />
près de 60% de composants en<br />
moins qu’un véhicule thermique<br />
classique. Avec la hausse des coûts<br />
des matières premières et des<br />
pièces détachées, c’est un atout<br />
non négligeable. Il sera plus aisé<br />
de maintenir un parc automobile<br />
en bon état avec des coûts sous<br />
contrôle et gérer la société de<br />
leasing dans un loyer tout compris.<br />
PATI ENCE<br />
Dans le contexte macroéconomique<br />
actuel, le leasing reste une option<br />
intéressante car il permet une<br />
meilleure gestion des risques. Par<br />
ailleurs, il est important pour les<br />
sociétés de planifier suffisamment<br />
à l’avance et commander dès<br />
maintenant leurs véhicules.<br />
Ainsi, pour une disponibilité<br />
immédiate, LeasePlan propose le<br />
leasing « FlexiPlan », une offre de<br />
location flexible tout compris, d’une<br />
durée de 1 à 24 mois. Les véhicules<br />
sont disponibles sous 48 heures,<br />
avec possibilité de restitution à tout<br />
moment sans frais supplémentaires.<br />
« Chez LeasePlan, nous supportons<br />
toutes les solutions et les<br />
technologies qui permettent<br />
de favoriser une mobilité plus<br />
respectueuse de l’environnement.<br />
Nous souhaitons également<br />
simplifier l’accès à la mobilité<br />
électrique au plus grand nombre<br />
et nous sommes heureux de<br />
contribuer à cette transition de<br />
l’automobile vers le zéro carbone ».<br />
« En roulant nous-mêmes à<br />
l’électrique, et en nous confrontant<br />
aux avantages et aux défis<br />
des solutions que nous avons<br />
développées, nous renforçons<br />
notre expertise et notre légitimité<br />
dans notre rôle de conseil et<br />
d’accompagnement de nos clients<br />
dans leur transition énergétique.<br />
Nous sommes également fiers<br />
d’appliquer à nous-mêmes les<br />
politiques d’écomobilité que<br />
nous préconisons à nos clients, »<br />
souligne Joel Fernandes.<br />
RÉALISÉ POUR LEASEPLAN<br />
Photo : ©LeasePlan<br />
26 INFOGREEN.LU
DOSSIER MOBILITÉ<br />
NAVETTES AUTONOMES :<br />
UNE IDÉE QUI ROULE<br />
ET QUI ÉVOLUE<br />
Pionnier au Luxembourg, avec<br />
ses partenaires industriels<br />
et locaux, Sales-Lentz suit<br />
toutes les évolutions de près.<br />
Elle a fait ses premiers tours de<br />
rue à Contern, puis à Luxembourg,<br />
en septembre <strong>20</strong>18. C’est la<br />
navette autonome, un shuttle<br />
électrique chargé pour 9 heures et<br />
pouvant embarquer 15 personnes<br />
(dont 4 debout), capable de se<br />
repérer dans la circulation grâce<br />
à ses capteurs multiples, à sa<br />
programmation, à sa liaison au<br />
centre opérationnel et à la présence<br />
d’un opérateur juste au cas où…<br />
Contern et son Campus ont été<br />
pionniers, sur base d’un plan<br />
de mobilité communal élaboré<br />
selon les besoins et aspirations<br />
de centaines de personnes<br />
gagnant la zone d’activités, au<br />
départ de la gare ferroviaire de<br />
Contern-Sandweiler souvent. La<br />
Ville de Luxembourg a suivi avec<br />
son « City Shuttle », 2 navettes<br />
desservant le Pfaffenthal, entre<br />
l’ascenseur panoramique et la garefuniculaire.<br />
Le centre commercial de<br />
Pommerloch avait embrayé avec un<br />
service pour acheminer la clientèle.<br />
En test, puis en service, ces navettes<br />
autonomes ont trouvé leur public et<br />
leur rythme de croisière douce, au<br />
service de la fluidité, de la mobilité<br />
électrique et partagée, du confort<br />
des passagers… « Et la technologie<br />
a démontré sa pertinence et sa<br />
sécurité», explique Xavier Kieffer,<br />
commercial & marketing director<br />
chez Sales-Lentz, qui a acquis il y<br />
a 4 ans déjà les 4 shuttles qui ont<br />
pu arpenter<br />
quelques<br />
coins du<br />
pays. «Nous<br />
y avons cru<br />
rapidement<br />
et avons<br />
renforcé notre<br />
offre dans ce<br />
sens. Les tests<br />
ont tous été<br />
concluants,<br />
même dans des conditions<br />
délicates, comme la circulation<br />
dans le rond-point à Pommerloch<br />
qui est très dense. Il n’y a eu aucun<br />
incident. La technologie de la<br />
navette ne fait pas de miracles,<br />
pour une entrave imprévue type<br />
stationnement en double file par<br />
exemple, mais elle fonctionne<br />
parfaitement, s’adapte et évolue.<br />
L’opérateur qui reste à bord, pour<br />
reprendre la main en cas de pépin,<br />
n’a jamais dû intervenir pour<br />
une situation dangereuse. »<br />
Si le Covid a mis un coup de frein<br />
aux différentes expériences, par<br />
ailleurs satisfaisantes (le City<br />
Shuttle a transporté plus de 23.000<br />
personnes en quelque 18 mois à<br />
Pfaffenthal, dont bon nombre de<br />
touristes et de navetteurs urbains<br />
séduits), la navette a repris du<br />
service au Campus Contern et la<br />
Ville d’Esch-sur-Alzette a lancé sa<br />
« Uelzecht MOBIL ». Dans la «capitale<br />
du Sud», l’idée était d’apporter<br />
un plus à la mobilité urbaine,<br />
notamment pour les PMR, et une<br />
attractivité supplémentaire à<br />
l’artère commerçante piétonnière<br />
qu’est la rue de l’Alzette, tout en<br />
misant sur l’image de durabilité et<br />
CETTE SOLUTION DE<br />
MOBILITÉ ZÉRO ÉMISSION<br />
EST VUE COMME UN<br />
>,<br />
DANS UNE APPROCHE<br />
DE TYPE > QUI NE MANQUE<br />
PAS DE PERSPECTIVE<br />
LA SUITE<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
27
DOSSIER MOBILITÉ<br />
aussi les bagages par exemple,<br />
avec des navettes-tracteurs<br />
autonomes qui s’en sortent<br />
très bien sur le tarmac – Navya,<br />
associée à Charlatte Manutention,<br />
a développé ce service pour<br />
les sites aéroportuaires ou<br />
industriels. La logistique s’intéresse<br />
donc aussi à la question.<br />
d’innovation poussée par la Capitale<br />
culturelle Esch <strong>20</strong>22.<br />
Depuis la mi-septembre, le service<br />
a d’ailleurs été renforcé grâce à<br />
sa nouvelle fonctionnalité « à la<br />
demande ». Via l’application « Uelzecht<br />
MOBIL », les passagers réservent<br />
la navette à une heure précise. Ce<br />
service gratuit s’adresse en priorité<br />
aux restaurateurs et à leurs clients<br />
après la fermeture des magasins.<br />
Dans tous les cas précités, c’est<br />
donc Sales-Lentz qui propose<br />
le service dans lequel elle a<br />
investi, avec son partenaire<br />
industriel, Navya, entreprise<br />
française spécialisée dans la<br />
conception et la construction de<br />
véhicules autonomes, électriques<br />
et robotisés. Sales-Lentz est<br />
notamment membre d’AVENUE,<br />
un consortium européen composé<br />
de 18 entreprises, villes et instituts<br />
qui ont pour objectif commun<br />
de concevoir et réaliser des<br />
démonstrations grandeur nature<br />
d’automatisation des transports<br />
urbains en déployant des flottes<br />
de minibus autonomes dans des<br />
zones de différentes densités.<br />
Cette solution de mobilité zéro<br />
émission est vue comme un<br />
«ascenseur horizontal», qu’ont déjà<br />
adopté quelques villes européennes<br />
(Genève, Lyon, Copenhague,<br />
etc.), dans une approche de<br />
type « first & last mile » qui ne<br />
manque pas de perspectives.<br />
DES EXEMPLES, DU POTENTIEL<br />
ET DES PROJETS<br />
Au Luxembourg, les partenariats<br />
avec les villes ou/et les entreprises<br />
ont ouvert la voie. Les CFL ont<br />
lancé un appel d’offres européen<br />
pour l’acquisition de 2 navettes<br />
autonomes ayant minimum 6<br />
places assises. Le projet serait a<br />
priori de relier les gares d’Esch et<br />
Belval aux différents quartiers…<br />
Et puis la technologie évolue –<br />
notamment dans le sens de la<br />
« full autonomy » – et, avec elle,<br />
les possibilités d’application, pour<br />
autant que les réglementations<br />
suivent. Le consortium Avenue<br />
plaide pour une harmonisation<br />
européenne de l’homologation<br />
des véhicules autonomes.<br />
Le potentiel en « last mile » est<br />
bien réel. Des aéroports (comme<br />
Charleroi) ont testé l’acheminement<br />
des voyageurs au terminal, mais<br />
Et la mobilité urbaine dans les<br />
quartiers s’en inspire. Pour un<br />
projet en cours au Kirchberg,<br />
un bureau d’ingénierie a inclus<br />
l’usage de la navette autonome<br />
dans ses options de mobilité. On<br />
en parle aussi pour des services<br />
à la demande, dans le « facilitymanagement<br />
» adossé aux grands<br />
ensembles immobiliers.<br />
Sales-Lentz suit tout cela de très<br />
près, d’autant que de nouveaux<br />
programmes de facilitation et<br />
de cofinancement s’annoncent à<br />
l’échelle européenne et que les<br />
projets concrets se multiplient.<br />
« On a perdu 2 ans avec le Covid,<br />
mais on y croit. On a investi dans les<br />
4 premiers véhicules de ce type au<br />
Luxembourg. Il y a d’autres marchés<br />
potentiels où se positionner.<br />
Notamment pour le mobility<br />
management des entreprises,<br />
avec les communes, les zones<br />
d’activités, les lignes de transports<br />
en commun. L’expérience démontre<br />
que notre service de navette<br />
autonome apporte une solution,<br />
en circulant aux heures de pointe<br />
et en permettant aux usagers<br />
de se rendre plus facilement de<br />
la gare ou de l’arrêt de bus vers<br />
les lieux de travail par exemple.<br />
Le système peut trouver sa<br />
place dans les transports en<br />
commun et la multimodalité ».<br />
HORIZONTALISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos : Sales-Lentz / navya<br />
/ Ville d’Esch/Alzette<br />
28 INFOGREEN.LU
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DOSSIER MOBILITÉ<br />
LE FULL ÉLECTRIQUE,<br />
NOUVELLE VALEUR SÛRE ?<br />
Alors que <strong>20</strong>35 pointe le bout de<br />
son nez avec la fin annoncée des<br />
voitures thermiques, comment se<br />
préparent les sociétés de leasing ?<br />
Rencontre avec Gerrit Canipel,<br />
Sales and Marketing Director chez<br />
ALD Automotive Luxembourg.<br />
Protéger la planète est un défi<br />
colossal que beaucoup ont pris à<br />
bras le corps. Trouver des solutions<br />
à la pollution des véhicules<br />
thermiques fait partie des gros<br />
défis, d’où la décision d’interdire<br />
leur production dès <strong>20</strong>35. Notre<br />
société a donc 13 ans pour trouver<br />
des solutions alternatives solides<br />
pour satisfaire les usagers.<br />
Du côté des sociétés de leasing, on<br />
se prépare à ce changement de cap<br />
tout en observant les évolutions<br />
des tendances. « Personne n’a une<br />
boule de cristal pour expliquer ce<br />
qu’il se passera en <strong>20</strong>35 avec la<br />
fin de la production des véhicules<br />
thermiques », explique Gerrit<br />
Canipel. « Le chemin est encore<br />
long même si les innovations sont<br />
assez rapides. Au Luxembourg,<br />
on promeut la transition vers<br />
l’électromobilité. Les aides étatiques<br />
comme les primes viennent nous<br />
soutenir dans cette démarche. »<br />
Malgré ce constat, chez ALD, on<br />
pense qu’il va encore exister,<br />
pendant un certain temps, un mix<br />
électrique/thermique au sein des<br />
ménages. Pourquoi ? En grande<br />
partie à cause des questions autour<br />
de l’autonomie et des solutions<br />
de recharge pour les voitures<br />
électrifiées. « Le défi majeur pour<br />
<strong>20</strong>35 est de mettre en place un<br />
réseau de recharge adapté à<br />
LA SUITE<br />
30 INFOGREEN.LU
l’augmentation du parc automobile<br />
électrique. Ce n’est évidemment pas<br />
simple. Beaucoup de nos clients se<br />
posent énormément de questions<br />
lors du renouvellement de leur<br />
flotte. Depuis plus d’un an, nous<br />
proposons la solution ALD Electric<br />
qui permet aux entreprises de<br />
prendre à leurs frais les recharges<br />
des collaborateurs réalisées à<br />
leurs domiciles. Si cette solution<br />
fonctionne très bien, il reste encore<br />
des difficultés pour les recharges<br />
au cœur des entreprises. » En effet,<br />
bon nombre de sociétés louent le<br />
bâtiment ou ne sont pas seules<br />
à l’occuper. Les décisions doivent<br />
donc être collégiales tout en tenant<br />
compte des besoins techniques.<br />
ALD n’est pas en manque d’idées<br />
pour contenter ses clients. Parmi<br />
les offres, on retrouve ALD Switch.<br />
« Il s’agit d’un leasing modulable<br />
qui permet de couvrir un besoin<br />
ponctuel. Si le client dispose, par<br />
exemple, d’un budget de 800<br />
euros, au lieu de prendre un<br />
véhicule qui va utiliser 100 % de<br />
cette mensualité, il peut opter pour<br />
un véhicule adapté au quotidien<br />
pour 700 euros. Les 100 euros<br />
restants vont constituer une<br />
provision qui pourra servir à louer<br />
un véhicule qui correspond à ses<br />
besoins à un moment précis. Ça<br />
peut être un véhicule plus grand<br />
pour partir en vacances ou pour<br />
effectuer un déménagement. »<br />
><br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
Des questions auxquelles ALD<br />
tente d’apporter des réponses<br />
cohérentes. « Nous effectuons<br />
un audit assez large en abordant<br />
le placement des bornes<br />
dans l’entreprise et chez les<br />
collaborateurs, mais également une<br />
analyse du nombre de candidats<br />
éligibles pour obtenir une voiture<br />
électrique. Nous souhaitons être<br />
les plus transparents possibles<br />
quant à la possibilité ou non<br />
de passer à l’électromobilité. Si<br />
pour les véhicules classiques,<br />
trouver le modèle adéquat est<br />
facile vu l’augmentation de<br />
la gamme, ce n’est pas le cas<br />
pour les véhicules utilitaires.<br />
De plus, il faut tenir compte des<br />
recharges si le collaborateur<br />
doit se rendre sur plusieurs<br />
chantiers sans avoir la possibilité<br />
de recharger régulièrement. »<br />
Les délais de livraison jouent<br />
également un rôle crucial.<br />
« Actuellement, tous les véhicules<br />
sont chez les clients et nous<br />
n’en avons pas de nouveaux. On<br />
pourrait mettre à disposition des<br />
voitures en fin de contrat dans la<br />
flotte. Mais comme le marché de<br />
l’occasion est très favorable, la<br />
demande sur ces véhicules est forte<br />
également. C’est donc une situation<br />
très atypique qui, nous l’espérons,<br />
va se décanter dans les 6, 12,<br />
voire 24 mois à venir. Aujourd’hui,<br />
on peut monter jusqu’à 18 mois<br />
d’attente. Avant, la moyenne était<br />
de 3,5 mois entre la commande<br />
et la livraison. Au cours des six<br />
derniers, nous sommes montés<br />
à 7 mois. Et les prédictions sont<br />
encore plus importantes jusqu’à<br />
la fin de l’année (12 à 13 mois). »<br />
ALD observe un glissement du<br />
thermique vers l’électrique grâce<br />
aux aides étatiques. « Environ 35 %<br />
des commandes concernent des<br />
véhicules électriques. Les chiffres<br />
sont encore plus parlants pour<br />
les contrats privés puisque 60%<br />
des véhicules commandés par les<br />
résidents luxembourgeois sont<br />
électriques. Grâce aux primes,<br />
ils peuvent se permettre un petit<br />
modèle pour les déplacements<br />
quotidiens. Un bon test pour un<br />
achat futur plus important. Nos<br />
clients ont toujours une certaine<br />
appréhension au niveau de la<br />
valeur résiduelle des véhicules<br />
électriques qui n’a pas encore<br />
de solides références. »<br />
Dans l’immédiat, les infrastructures<br />
ne pouvant pas supporter un<br />
changement majeur, il est important<br />
pour les entreprises d’effectuer<br />
ces installations progressivement<br />
afin de pouvoir répondre à<br />
la demande énergétique. La<br />
volonté de changement est bien<br />
présente au sein des différents<br />
acteurs, mais ces changements<br />
structurels ne peuvent se<br />
faire du jour au lendemain.<br />
RÉALISÉ POUR ALD AUTOMOTIVE<br />
Photo : ©ALD Automotive Luxembourg<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
31
DOSSIER MOBILITÉ<br />
><br />
Le côté « green » des trains des<br />
CFL n’est plus à démontrer.<br />
Transports en commun capables<br />
de déplacer en nombre, ils<br />
se nourrissent d’énergie<br />
électrique, et, depuis <strong>20</strong>19,<br />
100 % renouvelable (source<br />
hydraulique). Leur attrait est<br />
grandissant et le sera davantage<br />
encore au fil de la réalisation<br />
progressive des projets<br />
d’infrastructure des Chemins<br />
de fer luxembourgeois.<br />
On se souvient de <strong>20</strong><strong>20</strong> pour<br />
le passage à la gratuité des<br />
transports en commun au<br />
Luxembourg. On s’en souvient<br />
malheureusement aussi comme<br />
étant le point de départ d’une<br />
série de confinements qui ont<br />
grandement reporté les flux de<br />
voyageurs attendus, sur les lignes<br />
ferroviaires notamment. « Plus<br />
de deux ans après le lancement<br />
de la gratuité, on constate que<br />
les trains ont attiré 16,6 millions<br />
de passagers en <strong>20</strong>21 »,<br />
explique Alessandra Nonnweiler,<br />
head of communication et<br />
porte-parole des CFL. « C’est<br />
évidemment mieux qu’en <strong>20</strong><strong>20</strong><br />
où l’on recensait 14,5 millions<br />
de passagers, mais c’est moins<br />
qu’en <strong>20</strong>19 avec 25 millions de<br />
passagers. Il y a donc encore<br />
de la marge de progression. »<br />
DES CHIFFRES QUI MOTIVENT<br />
Ce n’est pas pour rien que <strong>20</strong>21<br />
était l’année européenne du rail.<br />
C’est en <strong>20</strong>21 qu’a été mis en<br />
œuvre le 4 e paquet ferroviaire,<br />
visant « à créer un espace<br />
ferroviaire européen pleinement<br />
intégré, à supprimer les derniers<br />
obstacles institutionnels, juridiques<br />
et techniques et à soutenir<br />
la croissance économique »<br />
(Parlement européen). L’occasion<br />
donc de sensibiliser à ce<br />
transport de masse qui intègre<br />
de plus en plus les habitudes<br />
et souhaits des voyageurs.<br />
Refroidis par la crise sanitaire et<br />
peut-être également touchés par<br />
les retombées environnementales<br />
des autres modes de transport,<br />
ils sont par exemple nombreux à<br />
laisser tomber l’avion au profit du<br />
train. À l’aéroport de Luxembourg,<br />
on constate pour <strong>20</strong>21 une baisse<br />
du nombre de passagers de<br />
54 % par rapport à <strong>20</strong>19. « C’est<br />
une opportunité à saisir pour<br />
le rail au vu de ce changement<br />
d’habitudes de voyage qui est<br />
actuellement constaté », réalise<br />
la chargée de communication.<br />
Sur le plan environnemental, il n’y<br />
a pas photo : là où l’aviation est<br />
responsable de 13,4 % des gaz à<br />
effet de serre, les émissions venant<br />
du rail se limitent à 0,4 %, selon les<br />
chiffres de l’Agence européenne<br />
pour l’environnement. Le transport<br />
par le rail au Luxembourg est zéro<br />
émission au scope 1 (émissions<br />
LA SUITE<br />
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DOSSIER MOBILITÉ<br />
TRANSPORT CARGO,<br />
NEUTRALITÉ CARBONE<br />
« Le transport de marchandises<br />
avec CFL cargo a aussi sa carte à<br />
jouer en Europe. C’est pour cela que<br />
nous avons augmenté les allersretours<br />
sur certains axes, vers le<br />
nord de l’Allemagne notamment. »<br />
Pour rappel, la société-soeur<br />
de CFL cargo, CFL intermodal,<br />
annonce une épargne carbone<br />
de 82 000 tonnes équivalent CO 2<br />
en privilégiant le rail à la route.<br />
En <strong>20</strong>21, 88 000 convois routiers<br />
ont pu être transposés sur le<br />
rail grâce aux infrastructures<br />
comme le terminal intermodal<br />
de Bettembourg-Dudelange.<br />
directes de gaz à effet de serre).<br />
L’énergie employée est d’ailleurs<br />
100 % hydraulique depuis <strong>20</strong>19.<br />
La sensibilisation aux vertus du<br />
train n’a évidemment pas attendu<br />
l’année du rail. L’agence de voyages<br />
CFL Evasion a également participé<br />
à la campagne gouvernementale<br />
Vakanz Doheem en <strong>20</strong><strong>20</strong> pour<br />
étoffer son offre de tourisme<br />
local et durable, en proposant<br />
par exemple une quarantaine<br />
de circuits pédestres tous reliés<br />
à des gares ferroviaires. Pour<br />
compléter cette offre, divers<br />
programmes avec nuitées ont<br />
affectueusement été élaborés<br />
pour promouvoir le tourisme local,<br />
mais aussi en Grande Région.<br />
Une quinzaine de packages sont<br />
proposés pour, par exemple, visiter<br />
le Centre Pompidou de Metz, la<br />
capitale de la Wallonie (Namur)<br />
ou la ville de Coblence, classée au<br />
patrimoine mondial de l’Unesco.<br />
UNE FLOTTE QUI SE MODERNISE<br />
D’autres pistes sont encore à<br />
explorer. « Nos collègues autrichiens<br />
ont relancé les trains de nuit, qui<br />
avaient été négligés pour maintes<br />
raisons mais redeviennent de<br />
plus en plus populaires ». De<br />
Luxembourg à Innsbruck, via<br />
Coblence, CFL Evasion propose<br />
donc à présent de rejoindre les<br />
pistes de ski autrichiennes en train<br />
de nuit. Et d’autres offres devraient<br />
venir s’ajouter au fil des mois et<br />
des saisons. « Un des obstacles<br />
est la saturation des réseaux<br />
ferroviaires européens. Des projets<br />
d’extension se font cependant<br />
dans une majorité des pays. »<br />
L’État n’a pas fini d’investir dans la<br />
mobilité et plus précisément dans<br />
le rail, épine dorsale du réseau<br />
des transports en commun. À<br />
côté des travaux d’infrastructure,<br />
la modernisation de la flotte de<br />
trains des CFL fait partie des<br />
investissements effectués. De<br />
nouvelles machines, à la pointe<br />
de la technologie, se poseront<br />
sur les rails à partir de <strong>20</strong>23.<br />
« Pour la suite, on s’intéresse à la<br />
conduite automatisée. Nous ne<br />
supprimerons pas le conducteur,<br />
il nous intégrons progressivement<br />
des technologies très innovantes<br />
qui font en sorte que nous puissions<br />
davantage profiter des capacités<br />
disponibles sur le réseau ferré tout<br />
en économisant nos besoins en<br />
énergie. Ce sont des options que<br />
nous avons envisagées en <strong>20</strong>18<br />
quand nous avons commandé le<br />
nouveau matériel, et que nous<br />
mettrons en place petit à petit. »<br />
La porte-parole ne manque pas<br />
de rappeler que le Luxembourg<br />
investit énormément dans les<br />
infrastructures. « Avec une somme<br />
de 607 euros par capita, soit<br />
par habitant, le Luxembourg se<br />
positionne largement en première<br />
place à l’échelle européenne,<br />
devant la Suisse avec 413 euros. »<br />
« Le rail consomme 6 fois moins<br />
d’énergie que la route, il émet<br />
9 fois moins de CO 2<br />
, pollue 8 fois<br />
moins l’air et cause 85 % mois<br />
d’accidents mortels. Compte<br />
tenu de ces chiffres évocateurs,<br />
je pense que le développement<br />
du rail est indispensable pour<br />
atteindre les objectifs de<br />
neutralité carbone de l’Union<br />
européenne à l’horizon <strong>20</strong>50 »,<br />
conclut Alessandra Nonnweiler.<br />
RÉALISÉ POUR LES CFL<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER MOBILITÉ<br />
UNE RENTRÉE<br />
ÉLECTRIQUE<br />
Voyages Josy Clement vient<br />
d’inaugurer sa flotte de véhicules<br />
électriques. Douze bus flambant<br />
neufs sillonnent à présent les<br />
routes du Grand-Duché avant de<br />
rejoindre, chaque soir, le dépôt de<br />
Junglinster pour – littéralement<br />
– recharger les batteries.<br />
C’est suite à un appel d’offres du<br />
Régime général des transports<br />
routiers (RGTR) que la société<br />
Voyages Josy Clement a décidé<br />
d’investir dans du matériel<br />
électrique. « L’une des conditions<br />
pour remporter certains lots<br />
était de disposer de véhicules<br />
électriques. Notre dépôt, inauguré<br />
en <strong>20</strong>18, avait été pensé pour<br />
accueillir des installations de<br />
chargement électrique car<br />
nous avions déjà la volonté de<br />
moderniser la flotte de bus avec des<br />
véhicules plus durables », explique<br />
Jean Clement, directeur général.<br />
Un lot de cinq lignes vient donc<br />
compléter l’offre de l’entreprise,<br />
dont la ligne 250 Junglinster-<br />
Ettelbruck qui continue à être<br />
exploitée avec des bus roulant au<br />
diesel en raison du kilométrage<br />
annuel très élevé que les<br />
technologies électriques ne<br />
permettent pas encore d’assumer.<br />
Si les lignes 231 à 234 sont, elles,<br />
bien concernées par l’électrique,<br />
elles ont dû patienter avant<br />
d’être sillonnées par les véhicules<br />
silencieux et non pollueurs. Car le<br />
voyagiste n’a malheureusement<br />
pas échappé aux effets néfastes<br />
de la crise sanitaire, de la guerre<br />
en Ukraine et de la pénurie des<br />
matériaux qui ont tous contribué<br />
aux retards de livraisons.<br />
CHACUN SA BORNE<br />
Jean Clement a sélectionné deux<br />
fabricants pour s’équiper de ces<br />
12 véhicules. Quatre sont de la<br />
marque turque Karsan et annoncent<br />
une autonomie maximale de<br />
270 km. Ces midibus (26 places,<br />
8,50 m de long) e-ATAK étaient<br />
déjà présents au Luxembourg; la<br />
marque a récemment annoncé y<br />
avoir vendu 89 véhicules, soit la<br />
flotte de midibus Karsan électrique<br />
la plus importante d’Europe. « Ils<br />
présentent un côté pratique : ils<br />
peuvent être branchés sur toutes<br />
les bornes automobiles. Cela<br />
signifie aussi que le chargement<br />
n’est pas ultra-rapide, mais on<br />
peut optimiser cela en branchant<br />
deux câbles en parallèle ». Pour<br />
une recharge complète de leur<br />
batterie de 2<strong>20</strong> kWh, on compte 3 h<br />
en branchement CCS2 à 80 kW.<br />
PUBLIREPORTAGE
Les huit autres sont de la marque<br />
néerlandaise VDL Bus & Coach.<br />
D’une autonomie théorique de<br />
340 km, ils ont aisément rejoint<br />
Junglinster depuis les Pays-Bas.<br />
« C’est plutôt bon signe », se<br />
réjouit le directeur. « Les bus<br />
électriques préfèrent les vitesses<br />
moins élevées à celles pratiquées<br />
sur autoroutes, donc l’autonomie<br />
annoncée devrait être largement<br />
confirmée ». Leurs batteries ont<br />
une capacité de 315 kWh et une<br />
charge complète se fait en 2h30 à<br />
150 kW sur borne classique. Pour<br />
ces modèles, Jean Clement a investi<br />
dans un pantographe qui permet de<br />
remplir les batteries en 45 minutes<br />
à 400 kW en se connectant aux<br />
deux rails fixés sur les bus.<br />
La flotte est principalement<br />
chargée durant la nuit… mais des<br />
nuits de courtes durées : « les bus<br />
rentrent au dépôt entre 22 h et<br />
minuit et repartent entre 3 h 30<br />
et 5 h ». Chaque bus dispose<br />
donc de sa borne dédiée afin<br />
d’assurer une charge complète.<br />
Le passage à l’électrique implique<br />
également de disposer de plus<br />
de bus que pour les moteurs à<br />
combustion : pour certaines lignes,<br />
il faut trois véhicules au lieu de<br />
deux, pour pallier la déficience<br />
d’autonomie. C’est donc un<br />
investissement non négligeable<br />
pour les sociétés d’autobus.<br />
UNE ÉTAPE PARMI D’AUTRES<br />
À moyen terme, l’entrepreneur<br />
espère pouvoir utiliser sa propre<br />
énergie photovoltaïque pour<br />
charger au moins une partie de<br />
ses véhicules. À ce jour, il a déjà<br />
installé le maximum de panneaux<br />
PV légalement autorisés lors de<br />
la construction. Il faudra donc<br />
que la législation évolue encore<br />
à ce niveau, de même que les<br />
technologies liées au stockage afin<br />
de pouvoir restituer pendant la nuit<br />
suffisamment d’énergie collectée<br />
durant les heures d’ensoleillement.<br />
La volonté d’évoluer vers plus de<br />
durabilité doit aussi passer par<br />
l’usage fait des véhicules. Ceux-ci<br />
commencent à être chauffés quand<br />
le mercure descend à 18 degrés, et<br />
refroidis à partir de 25 degrés. C’est<br />
un système automatisé sur lequel<br />
le chauffeur ne peut directement<br />
intervenir. En outre, les conducteurs<br />
ont été formés à la conduite<br />
de véhicules électriques, afin<br />
d’optimiser l’usage des batteries<br />
par une conduite en douceur,<br />
et aussi de se familiariser avec<br />
des technologies avancées. Finis<br />
les rétroviseurs latéraux, ils sont<br />
remplacés par des caméras. « Cela<br />
permet de réduire l’angle mort<br />
et d’avoir une meilleure visibilité<br />
nocturne grâce aux capteurs infrarouge.<br />
De plus, le conducteur reçoit<br />
une alerte visuelle et, si nécessaire,<br />
sonore, s’il s’approche d’un obstacle<br />
situé dans l’angle mort ». À la<br />
demande du RGTR, les bus sont<br />
également équipés de caméras à<br />
l’intérieur et de capteurs aux portes<br />
pour le comptage des passagers.<br />
Si cette première expérience<br />
électrique est concluante,<br />
Jean Clement espère pouvoir faire<br />
évoluer sa flotte électrique dans les<br />
prochaines années. Le programme<br />
gouvernemental prévoit d’ailleurs<br />
l’électrification complète du<br />
réseau RGTR à l’horizon <strong>20</strong>30.<br />
RÉALISÉ POUR VOYAGES JOSY CLEMENT<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
37
DOSSIER MOBILITÉ<br />
D’AUTRES STATIONS,<br />
D’AUTRES SERVICES<br />
Le pays du « tourisme à la<br />
pompe » aura-t-il un visage<br />
un peu différent ? On y fera<br />
encore le plein. Les « pétroliers »<br />
changent de visage. Les acteurs<br />
locaux se réinventent.<br />
<strong>20</strong>35, morne plaine pour les<br />
légendaires stations-services du<br />
Grand-Duché de Luxembourg,<br />
stratégiquement placées sur les<br />
grands axes de transhumance<br />
européens? A priori, non. Pour<br />
deux raisons majeures : on aura<br />
toujours besoin de faire le plein de<br />
son véhicule, on aura juste changé<br />
de « carburant » ou d’énergie de<br />
propulsion ; et il y aura toujours<br />
un intérêt de la clientèle pour les<br />
shops et autres superettes.<br />
Pour le changement de visage<br />
des stations, l’affaire est<br />
évidemment en route et le<br />
mouvement est irréversible. Il y<br />
a aussi des conséquences, bien<br />
évidemment, pour les « pétroliers »,<br />
ces compagnies qui ont dirigé<br />
le monde durant toute l’ère<br />
fossile et qui se réinventent et<br />
investissent dans d’autres énergies<br />
et d’autres créations de valeur.<br />
On n’en a guère parlé au<br />
Luxembourg (voire pas du tout),<br />
pourtant même des acteurs locaux<br />
ont dû changer de business model.<br />
Ainsi Gulf Luxembourg, qui n’est<br />
plus une entreprise familiale locale.<br />
Début octobre <strong>20</strong>01, les frères<br />
Marc et Mario Reiff, Joseph Meyer,<br />
Claude Baer et ses associés avaient<br />
réintroduit la célèbre marque<br />
pétrolière du Golfe qui avait disparu<br />
du paysage dans les années 80,<br />
sous forme de franchise. Associant<br />
notamment la marque à l’image<br />
de la compétition automobile de<br />
la grande époque (façon Steve<br />
McQueen en GT40), Gulf Petroleum<br />
Luxembourg a développé un<br />
réseau d’une quinzaine de stationsservice,<br />
employant directement<br />
quelque <strong>20</strong>0 personnes, mais<br />
aussi des livraisons de fuel<br />
domestique par exemple.<br />
Depuis Marnach, Gulf et le groupe<br />
familial ont mis en place de<br />
nombreux partenariats, notamment<br />
avec Cactus/Shoppi, s’imposant<br />
naturellement comme le seul<br />
acteur indépendant du secteur des<br />
hydrocarbures au Luxembourg.<br />
Vu de l’extérieur, tout cela demeure.<br />
Pourtant les affaires ont changé<br />
de mains – discrètement et, c’est<br />
à noter, sans casse sociale. Fin<br />
<strong>20</strong>21, les actionnaires locaux<br />
ont vendu à un groupe coté en<br />
Bourse, basé en Irlande, DCC.<br />
Rien de très surprenant: depuis<br />
plusieurs années, Gulf Luxembourg<br />
était à l’écoute des évolutions<br />
de la mobilité et des énergies et<br />
redoutait un chamboulement<br />
total que l’entreprise ne pourrait<br />
assumer… Les actionnaires ont donc<br />
choisi d’écouter les sirènes des<br />
investisseurs sans abandonner ni<br />
le personnel, ni le volet « services »<br />
de ses stations, en conservant les<br />
liens avec Cactus et en misant sur<br />
les Shoppi des stations du futur…<br />
Précisément, l’histoire de cet acteur<br />
local pris dans un mouvement<br />
global illustre l’évolution<br />
des acteurs du marché vers,<br />
38 INFOGREEN.LU
DOSSIER MOBILITÉ<br />
><br />
notamment, l’électromobilité<br />
et autres moyens alternatifs de<br />
faire avancer les véhicules.<br />
Le groupe international DCC est<br />
d’ailleurs en plein dans cette<br />
mouvance. C’est un groupe<br />
d’investissement avant tout, qui<br />
mise sur les nouveaux modèles<br />
économiques, dans les soins de<br />
santé, les technologies ou l’énergie.<br />
Souvent en créant des partenariats<br />
industriels et financiers avec des<br />
acteurs solides mais qui doivent<br />
se réinventer. Exemple en France,<br />
où DCC, via une filiale française,<br />
CERTAS, a mis en place une jointventure<br />
avec ENGIE, pour créer<br />
SSEC, nouvelle société co-détenue<br />
par CERTAS Energy France (51<br />
%) et ENGIE Solutions (49 %). Le<br />
partenariat d’investissement est<br />
destiné à implanter et exploiter<br />
un réseau de super-chargeurs<br />
de véhicules électriques dans les<br />
stations-service autoroutières<br />
de CERTAS (sous la marque<br />
Esso), un réseau potentiel de 460<br />
stations à travers l’Hexagone<br />
sur l’ensemble des trois grands<br />
réseaux autoroutiers français<br />
(VINCI, APRR, SANEF). Il y 7 ans déjà,<br />
Esso, la filiale française du géant<br />
Exxon-Mobil avait vendu (pour 106<br />
millions d’euros) ses 322 stationsservice<br />
au conglomérat irlandais.<br />
DCC Energy était ainsi devenu le<br />
propriétaire et l’opérateur des<br />
stations-service (ou le titulaire de<br />
la concession pour les stations<br />
d’autoroute), Esso ayant négocié<br />
un contrat d’approvisionnement<br />
sur le long terme.<br />
Le groupe DCC plc rappelle<br />
volontiers qu’il « accompagne<br />
la transition énergétique » à<br />
travers plusieurs services et<br />
solutions, recharge électrique<br />
rapide, superéthanol-E85,<br />
bio diesel, bio GPL, centrales<br />
de production solaire...<br />
L’arrivée de la première station<br />
hydrogène en <strong>20</strong>23, à l’enseigne<br />
TotalEnergies, dans le cadre<br />
d’un programme européen et<br />
d’un plan à l’échelle du Benelux,<br />
promet d’être suivie d’une<br />
station “multi” et préfigure sans<br />
doute la suite des opérations<br />
sur le terrain à reconquérir. Avec<br />
l’électromobilité qui accélère,<br />
les acteurs de l’énergie et de la<br />
nouvelle mobilité – pétroliers en<br />
reconversion ou/et nouveaux<br />
investisseurs – ont bien capté<br />
les opportunités de croissance.<br />
Les stations-services nouvelle<br />
génération auront leur lifting mais<br />
resteront sûrement rentables.<br />
TANKÉ PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos : Certas/Gulf Luxembourg<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
39
DOSSIER MOBILITÉ<br />
LA COURSE AU<br />
FUTUR EST LANCÉE<br />
Électrique, solaire, bioéthanol,<br />
hybride, hydrogène… les<br />
ingénieurs ne manquent pas<br />
d’idées pour motoriser les<br />
déplacements de demain.<br />
Personne n’a de boule de cristal<br />
pour affirmer avec certitude<br />
comment nous allons nous rendre<br />
au travail, au parc ou encore en<br />
vacances, en <strong>20</strong>35. Cependant, les<br />
spéculations vont bon train. Car<br />
l’imagination de l’homme est fertile.<br />
Par exemple, quid du carburant de<br />
demain ? Les ingénieurs redoublent<br />
d’efforts pour proposer des<br />
solutions innovantes et respectant<br />
la nature. Mais le chemin semble<br />
encore long alors que l’échéance<br />
arrive à grandes enjambées.<br />
Reine de son secteur, la voiture<br />
obtient énormément d’attentions.<br />
Si les véhicules 100% électrique<br />
ont la cote, le secteur de l’hybride<br />
est aussi en progression constante<br />
cette année. En France, par rapport<br />
à la même période de <strong>20</strong>21, la part<br />
de marché des immatriculations de<br />
véhicules hybrides a bondi de 24,8%<br />
à 29,4%. Une belle progression<br />
donc, mais qui n’arrivera pas de<br />
sitôt à endiguer la déferlante<br />
des véhicules 100% électrique<br />
où seule l’interrogation liée aux<br />
batteries et à l’autonomie constitue<br />
encore un frein à l’acquisition.<br />
DE LA TERRE AU RÉSERVOIR<br />
Le bioéthanol n’est pas en reste.<br />
La fabrication de ce biocarburant<br />
se fait sur le principe de la<br />
fermentation industrielle. L’usine<br />
transforme le sucre des céréales ou<br />
des betteraves en alcool (éthanol).<br />
Elle procède ensuite à la distillation<br />
et à la déshydratation de ce dernier<br />
pour obtenir ainsi le bioéthanol.<br />
Cependant, tous les moteurs<br />
essence ne peuvent pas utiliser le<br />
bioéthanol. Même si les essences 95<br />
et 98 contiennent de l’éthanol, les<br />
conducteurs qui souhaitent rouler<br />
au Superéthanol E85 (composé<br />
entre 65 et 85 % d’éthanol),<br />
devront être équipés d’un<br />
moteur Flexfuel ou Multifuel pour<br />
Volkswagen. En effet, seuls les<br />
moteurs Flexfuel peuvent rouler<br />
avec n’importe quel type d’essence,<br />
traditionnelle ou superéthanol.<br />
ET L’HYDROGÈNE DANS TOUT ÇA ?<br />
On l’a bien compris, les alternatives<br />
de carburants ne manquent pas. On<br />
peut citer l’hydrogène, par exemple.<br />
Mais avec des réserves. « Pour<br />
40 INFOGREEN.LU
l’instant, ça n’a pas trop de sens<br />
pour des véhicules individuels »,<br />
souligne Patrick van Edmond<br />
de LuxMobility. « Cette solution<br />
serait mieux adaptée pour des<br />
véhicules parcourant de longues<br />
distances comme les camions, les<br />
bus ou encore les avions. C’est une<br />
question de stockage d’énergie.<br />
Au Musée de tramways et de bus<br />
de la Ville de Luxembourg, on<br />
peut d’ailleurs admirer un bus<br />
fonctionnant à l’hydrogène. Il a<br />
circulé entre <strong>20</strong>03 et <strong>20</strong>06. »<br />
Si actuellement, l’Allemagne<br />
compte déjà des stations de<br />
recharges, dont une à Sarrebruck,<br />
le Grand-Duché a décidé de lui<br />
emboîter le pas. En effet, les<br />
abords du site multimodal des CFL<br />
à Bettembourg en accueilleront<br />
également une. Elle pourra être<br />
utilisée par les camions, les bus<br />
et les voitures. C’est évidemment<br />
une bonne nouvelle pour les rares<br />
propriétaires luxembourgeois d’une<br />
voiture hydrogène, actuellement<br />
recensés dans le pays.<br />
MOINS D’UN CENTIME<br />
AU KILOMÈTRE<br />
Et pourquoi ne pas abandonner<br />
son véhicule ? C’est le défi lancé<br />
via le projet Urbanloop sur lequel<br />
planchent plus de <strong>20</strong>0 futurs<br />
jeunes ingénieurs de l’Université de<br />
Lorraine et des startups Deeptech.<br />
Urbanloop mise sur des véhicules<br />
de petite taille qui tournent<br />
à l’électricité et qui, grâce à<br />
l’intelligence artificielle, peuvent<br />
circuler à une fréquence élevée,<br />
sans jamais être gênés dans<br />
leur course à 60 km/heure.<br />
Alors que les premiers prototypes<br />
étaient assez sommaires, les<br />
nouveaux modèles, présentés en<br />
juillet dernier, peuvent accueillir<br />
confortablement 2 adultes ou<br />
un adulte accompagné de deux<br />
enfants. Un projet accessible<br />
à tout le monde, y compris les<br />
personnes à mobilité réduite.<br />
Selon Jean-Philippe Mangeot,<br />
directeur d’Urbanloop SAS, « ça<br />
fonctionne à la manière d’un<br />
ascenseur. On arrive devant le<br />
véhicule, on appuie sur le bouton,<br />
les portes s’ouvrent et ensuite on a<br />
juste à sélectionner sa destination,<br />
comme on sélectionne l’étage<br />
d’un ascenseur et on se laisse<br />
aller. On arrive directement à<br />
destination sans attendre, sans<br />
arrêt et sans correspondance<br />
intermédiaire. Concrètement, et<br />
c’est le leitmotiv du projet depuis<br />
le départ, ça coûte moins d’un<br />
centime d’électricité par kilomètre<br />
parcouru en une minute. »<br />
Les solutions pour <strong>20</strong>35 ne<br />
manquent pas. Que choisirezvous?<br />
Et qui gagnera la<br />
course au futur proche ?<br />
PROPULSÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX<br />
Photo : ©Urbanloop<br />
DOSSIER MOBILITÉ<br />
DES CARBURANTS, OUI<br />
MAIS DIFFÉRENTS<br />
Si l’électromobilité a le vent en poupe, les constructeurs et les start-ups ne ménagent pas leurs efforts pour<br />
mettre au point des solutions alternatives meilleures pour la planète. L’essence de synthèse en fait partie.<br />
Porsche a décidé de se lancer dans la course à la propreté. En effet, le constructeur allemand a investi la<br />
coquette somme de 75 millions de dollars dans la construction d’une usine de fabrication d’e-carburant<br />
au Chili, permettant ainsi aux moteurs thermiques de proposer un bilan CO 2<br />
quasi-neutre.<br />
Dans un premier temps, les e-carburants seront utilisés en compétition automobile. Mais très vite, le concept devrait<br />
s’étendre aux modèles de production. Des essais seront notamment menés dans les Porsche Experience Centers.<br />
« Les e-carburants jouent un rôle majeur dans la protection du climat et complètent utilement notre mobilité électrique.<br />
En investissant dans la production industrielle d’e-carburants, Porsche renforce son engagement en faveur de la mobilité<br />
durable. Au total, nos investissements dans le développement et la mise à disposition de cette technologie innovante s’élèvent<br />
à plus de 100 millions de dollars américains », souligne Barbara Frenkel, directrice des achats chez Porsche AG.<br />
SÉBASTIEN YERNAUX<br />
Photos : ©Porsche<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
41
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Mon plan(t )<br />
PAR FRÉDÉRIC LIÉGEOIS<br />
PHOTOS DE MARIE CHAMPLON<br />
« Alors respire, et si ça suffit pas re-respire, le pire est à venir… »<br />
Vous avez la réf ? Non ? Pas grave, car l’idée vitale de départ est<br />
d’abord celle de respirer, s’oxygéner profondément. Inspirez,<br />
expirez, inspirez, expirez, voilà, maintenant imaginez…<br />
La nature printanière, nous sommes en avril ou mai, certainement,<br />
un soleil doux vous enveloppe délicatement des pieds à la tête, une<br />
brise légère caresse vos tempes, fait virevolter quelques-unes de<br />
vos mèches rebelles, et vous porte loin, très loin dans vos souvenirs<br />
d’enfance, ceux où vous courriez heureux en baskets ou pieds nus<br />
dans les herbes folles, entre sauterelles, chenilles et fleurs de pissenlit,<br />
ces jours heureux où vous portiez un brin d’herbe à vos lèvres pour<br />
en goûter la chlorophylle… On n’est pas bien là ? Moi, ça me parle. Et<br />
vous savez quoi ? Luc Koedinger, aussi, ça lui parle. Rencontre.<br />
Ce nom de famille Koedinger, on le connaît assez bien au Luxembourg,<br />
mais il faut dire qu’avec ce prénom associé, un peu moins. En tous cas,<br />
pour le commun des mortels, mais à vrai dire dans un certain milieu…
LE GRAND ENTRETIEN
LE GRAND ENTRETIEN<br />
À gauche toute !<br />
Luc Koedinger prend racine au Luxembourg en février 1967, bien exposé, il<br />
fait bourgeonner sa personnalité au cœur d’une famille tranquille dans un<br />
environnement stable et serein, il y croît au fil des saisons, se développe<br />
harmonieusement et s’oriente à l’adolescence vers les métiers de la<br />
menuiserie, de la restauration de meubles et antiquités. Plus tard, dans une<br />
deuxième vie, il décroche un master en politique économique et sociale.<br />
Et puis, et puis un jour, il doit avoir 19-<strong>20</strong> ans, au gré de ses lectures<br />
du Monde diplomatique, il comprend qu’il a son rôle à jouer<br />
dans la construction d’un monde plus juste, plus respectueux<br />
du vivant, et s’engage dans la vie associative… alternative.<br />
Il découvre les écrits du Sous-commandant Marcos de la rébellion<br />
zapatiste de l’État du Chiapas au Mexique, une véritable révélation...<br />
En 1996, Il fonde avec un groupe d’amis l’association « Guernica<br />
», association membre des « Amis du monde diplomatique », en<br />
référence à cette ville espagnole théâtre d’un tragique bombardement<br />
de la « Légion Condor » de 1937. Ce nom est choisi pour faire appel<br />
à notre Mémoire, notre Vigilance et notre Combativité. L’idée est<br />
d’organiser des conférences et des débats de société, dans un contexte<br />
politique, philosophique, religieux et artistique au Luxembourg.<br />
Après quelques années, il se joint au lancement de l’association ATTAC<br />
Luxembourg, avec le grand espoir, pour citer leur présentation, « de se<br />
mobiliser contre l’hégémonie de la finance et la marchandisation du monde<br />
; pour la prise de pouvoir par les citoyen-ne-s sur leur vie, la construction<br />
d’une démocratie active et pour la construction de convergences entre<br />
mouvements sociaux, au sein du mouvement altermondialiste ».<br />
Dans la foulée, il découvre et rencontre des activistes français<br />
comme José Bové ou François Dufour, des organisations qui<br />
s’impliquent sur le terrain comme la Confédération Paysanne, et<br />
commence à prendre conscience de leur combat contre les OGM.<br />
Au fil des rencontres, ses convictions se précisent toujours plus.<br />
Il dessine les contours des deux grandes problématiques auxquelles il<br />
entend s’atteler. D’abord la question alimentaire : il s’agit de réfléchir à une<br />
agriculture différente, responsable, ancrée dans le respect de la terre, de<br />
l’humain et du milieu naturel pour nourrir l’humanité. Puis en toute logique<br />
celle de la sauvegarde du biotope. Pour lui, cela signifie agir pour protéger<br />
le milieu vivant, l’habitat naturel, l’écosystème à part entière, participer à<br />
lutter pour le maintien de conditions écologiques favorables au cycle de<br />
la vie… pour l’ensemble des êtres vivants qui peuplent notre planète.<br />
44 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Quelque vingt années<br />
plus tard…<br />
Toujours autant engagé et ferme sur ses convictions, il se demande<br />
néanmoins si tout cela a servi à grand-chose ; le bilan est mitigé dans la<br />
réalisation de ses attentes, ses utopies. Évidemment, rien n’est jamais aussi<br />
simple. Mais comme l’a écrit Eduardo Galeano qu’il cite : « L’utopie est à<br />
l’horizon… Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. J’avance de<br />
dix pas et l’horizon s’enfuit de dix pas plus loin. J’aurai beau avancer, jamais<br />
je ne l’atteindrai. À quoi sert l’utopie ? Elle sert à cela : à avancer. »<br />
Alors, vingt années moins jeune, Luc libère ces quelques mots, pour convenir<br />
que, même si toutes ces implications, ces débats, ces initiatives altermondialistes<br />
qui caressent le doux rêve d’un monde différent n’aboutissent pas, ses idées<br />
et ses convictions lui permettent d’avancer toujours plus loin malgré tout, de<br />
cheminer pas à pas, développer, construire, mûrir sa réflexion sur le monde<br />
d’aujourd’hui. Il garde plus que jamais un esprit critique, toujours affûté.<br />
Car oui, il a su aiguiser sa lame année après année. Il porte haut le verbe, le<br />
mot, le regard de celles et ceux qui veulent changer la donne. Et oui, il faut s’y<br />
accrocher, même si le temps passe, même si la société donne l’impression<br />
de chuter toujours plus profondément dans un abysse d’inculture, d’idiotie,<br />
de paradoxe, aussi incompréhensibles les uns que les autres, il faut encore<br />
et encore alimenter la controverse, faire briller cette flamme, cet espoir,<br />
cette résistance, pour faire en sorte qu’un autre monde reste possible.<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
45
LE GRAND ENTRETIEN<br />
« L’utopie est à l’horizon…<br />
Je fais deux pas en avant,<br />
elle s’éloigne de deux<br />
pas. J’avance de dix pas<br />
et l’horizon s’enfuit de<br />
dix pas plus loin. J’aurai<br />
beau avancer, jamais je<br />
ne l’atteindrai. À quoi<br />
sert l’utopie ? Elle sert<br />
à cela : à avancer. »<br />
46 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
47
LE GRAND ENTRETIEN<br />
« On manque désespérément d’un vrai<br />
projet, celui qui ambitionne de construire<br />
la civilisation de demain, celui qui entend<br />
laisser aux générations futures une terre<br />
pour y vivre, un projet qui fasse rêver. »<br />
48 INFOGREEN.LU
Projet X<br />
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Luc est un indigné. Lorsqu’il analyse notre société actuelle,<br />
gouvernée de bout en bout par des gestionnaires qu’on<br />
retrouve tout aussi bien à la tête de nos communes, nos<br />
régions, nos états, nos hôpitaux, à l’éducation… On se prend<br />
même à gérer l’environnement. Les chiffres, la rentabilité, le<br />
retour sur investissement, la recherche systémique du profit<br />
systématique gangrènent toutes les strates de notre société.<br />
Pour lui, « On manque désespérément d’un vrai projet,<br />
celui qui ambitionne de construire la civilisation de<br />
demain, celui qui entend laisser aux générations futures<br />
une terre pour y vivre, un projet qui fasse rêver ».<br />
Et sur le plan politique, pas mieux, un vrai désert… après<br />
35 années de Néolibéralisme, on constate un abandon<br />
généralisé de tout espoir de changement, on ne croit plus<br />
en rien d’autre que l’argent, si ce n’est à l’extrême gauche,<br />
seule vraie option d’après lui qui porte un projet d’avenir.<br />
Il lance: « On donne la parole à des gens qui n’ont rien à dire,<br />
mais qui le font savoir ». Les médias ont aussi leur part de<br />
responsabilité. De la mésinformation, à la désinformation, le<br />
traitement de l’info est catastrophique, juge-t-il. Les médias<br />
et les réseaux sociaux sont devenus des lieux de lobbying<br />
à la solde de certains enjeux économiques et financiers.<br />
49
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Revenons à nos moutons<br />
Pour Luc, nous sommes dans une civilisation qu’il nomme avec le<br />
sourire, « la civilisation de la rustine ». On ne cherche pas de vraies<br />
réponses aux problèmes qui se posent à nous, des réponses qui soit dit<br />
en passant existent déjà pour la plupart et sont accessibles à chacun,<br />
mais dont on se détourne pour privilégier des réponses de secours,<br />
d’urgence, qui ont pour effet de simplement corriger provisoirement<br />
les défauts et servir au passage les intérêts économiques de certains.<br />
Prenons comme exemple cet air que l’on respire: aujourd’hui on<br />
sait que la deuxième cause de mortalité sur Terre est due à la<br />
mauvaise qualité de l’air. Au lieu de régler la cause, on va chercher<br />
des traitements pour soigner ses effets néfastes sur la santé, et qui<br />
dit traitement médicamenteux, dit argent et dit « gestionnaire »…<br />
Autre exemple, le Co². On sait scientifiquement que le Co² est en partie<br />
responsable de l’effet de serre avec pour conséquence l’augmentation<br />
des températures et ainsi la perturbation de tout notre écosystème.<br />
Au lieu de lutter efficacement à la source des émissions en proposant<br />
de vraies réponses, on va plutôt chercher des solutions techniques<br />
pour son enfouissement industriel par exemple. Une vraie aberration.<br />
Et le pire est que la solution existe. Et Luc de citer le rapport <strong>20</strong>19<br />
de l’INREA, institut français de recherche public œuvrant pour un<br />
développement cohérent et durable de l’agriculture, l’alimentation<br />
et l’environnement: « Si l’on changeait d’agriculture, ou plutôt de<br />
pratiques agricoles en augmentant simplement le taux de matière<br />
organique dans les sols, en travaillant finalement sur des sols vivants,<br />
on pourrait absorber toute la production annuelle de Co² de notre<br />
société ». Simplement, sans avoir à changer de mode de vie… édifiant.<br />
« Nous faisons<br />
une agriculture<br />
de barbares qui<br />
saccage les sols. »<br />
50 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Les solutions existent donc bel et bien. Et les effets d’une autre agriculture<br />
ne s’arrêtent pas simplement au Co² car en ayant plus de matières<br />
organiques dans les sols agricoles, on renforce la santé des plantes cultivées,<br />
qui sont pour le coup moins malades, donc moins de traitements chimiques ;<br />
ces mêmes plantes sont ainsi beaucoup plus nutritives pour les populations,<br />
elles ont un tissu racinaire bien plus développé et donc participent à la<br />
retenue naturelle des eaux de pluie, évitant ainsi les ruissellements et les<br />
risques accrus d’inondation lors d’épisodes de fortes précipitations.<br />
Pour Luc « Aujourd’hui nous ne sommes en moyenne qu’à 2 % de<br />
matière organique dans les sols ; en passant à 4, 5, 6 % et plus<br />
encore, les sols absorberaient une quantité d’eau phénoménale. »<br />
Il en va de même pour les forêts. Un mètre carré de forêt peut<br />
absorber jusqu’à 150 litres d’eau au m² et par heure dans nos<br />
régions. Ce qui va bien au-delà des quantités d’eau tombées ayant<br />
entraîné les dernières inondations… Le problème est qu’aujourd’hui<br />
la surface des forêts ne cesse de diminuer, et que, combiné à cela, «<br />
nous faisons une agriculture de barbares qui saccage les sols ».<br />
Il faut savoir que sur un sol de maïs ou de blé à titre d’exemple, la terre<br />
n’absorbe qu’un seul litre d’eau au m² par heure ! Lorsqu’il pleut, l’eau<br />
ne pénètre plus dans le sol, elle ruisselle directement à l’égout ; et<br />
surviennent les catastrophes que nous avons connues dernièrement.<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
51
LE GRAND ENTRETIEN<br />
52 INFOGREEN.LU
« La Terre est<br />
comme un jardin,<br />
fini et arpentable ;<br />
que l’Homme, en bon<br />
jardinier, doit ménager. »<br />
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Notre jardin<br />
planétaire<br />
Le monde végétal a ceci de fantastique qu’il procure une<br />
multitude de bienfaits depuis des millénaires, par sa simple<br />
présence, le végétal de par ses couleurs, ses odeurs,<br />
ses changements au cours de l’année mais aussi de par<br />
son essence même, ses vertus nutritives, curatives…<br />
Et l’arbre dans ce monde-là y occupe une place de roi, c’est<br />
l’élément autour duquel viennent s’organiser toutes les<br />
autres espèces. Il apporte ressources, abris, ses racines<br />
drainent les sols, il capte le Co², produit de l’oxygène<br />
depuis toujours. Et pourtant, à juste titre, Lao-Tseu écrivait<br />
que « le plus grand arbre est né d’une graine menue ».<br />
Gilles Clément, paysagiste, jardinier, entomologiste… écrivain,<br />
défend l’idée d’un jardin planétaire. Luc mentionne que<br />
le concept est né en 1992 pour signifier que « la Terre est<br />
comme un jardin, fini et arpentable ; que l’Homme, en bon<br />
jardinier, doit ménager ». Cette notion doit se lire dans le<br />
concept de la pensée écologiste de son auteur. Il ne s’agit<br />
en aucun cas de faire de la Terre un jardin au sens moderne<br />
du terme, c’est-à-dire en supprimant les espèces sauvages<br />
pour les remplacer par des cultures à haut rendement, mais<br />
de considérer la Terre comme un espace clos à protéger,<br />
dans lequel les espèces évoluent sous l’œil de l’Homme.<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
53
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Son plan(t )…<br />
L’agroforesterie est tout ou partie de la réponse pour Luc qui décide en <strong>20</strong><strong>20</strong><br />
de s’associer à un projet de coopérative en agroforesterie situé à la frontière<br />
belge près de Messancy, baptisé Canopée (www.canopeecooperative.be) ,<br />
avec pour ambition de soutenir des pratiques agricoles saines et locales.<br />
Pour les citer « Faire face au changement climatique implique de s’engager,<br />
localement, de remettre en question la façon dont nous comprenons le<br />
vivant, dont nous utilisons les ressources, dont nous interagissons entre<br />
nous… Notre volonté est de créer des lieux qui permettent à la diversité<br />
de s’épanouir et aux habitants de se nourrir sainement et consciemment,<br />
tout en préconisant une utilisation raisonnable des ressources ».<br />
L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des<br />
arbres et des cultures ou de l'élevage afin d'obtenir des produits ou services<br />
utiles à l'Homme. L'association arbres et agriculture présente des avantages<br />
considérables, notamment dans le domaine de la protection des sols.<br />
Luc partage l’ambition incroyable de Francis Hallé, botaniste français,<br />
expert de renommée mondiale en forêt tropicale, qui milite pour la création<br />
d’un vaste espace de dimension européenne et de grande superficie –<br />
environ 70 000 hectares – dans lequel une forêt intacte évoluera de façon<br />
autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune<br />
intervention humaine, et cela sur une période de 1000 ans. Cette zone,<br />
restant à localiser, serait transfrontalière, avec une base française.<br />
… Un Implant<br />
Aujourd’hui, tout en restant « raisonnable » on peut agir avec des outils, des<br />
armes qui sont à notre portée, à notre « plantée » faudrait-il dire. Car oui,<br />
il s’agit de verdir notre monde, nos rues, nos villes, nos zones industrielles<br />
et commerciales, nos voiries – routes, autoroutes…-, nos lieux communs.<br />
Pour Luc, la plantation massive d’arbres dans nos villes est totalement à<br />
notre portée et changerait la donne. Sans revenir sur tous les bienfaits<br />
de l’arbre que ce soit sur la santé mentale, la purification de l’air...<br />
Son plan(t) est alors simple. Il estime qu’on peut planter<br />
jusqu’à 6 millions d’arbres au Luxembourg et près de<br />
60 millions en Wallonie. Le potentiel est énorme.<br />
Finalement, il est convaincu: « Oui on peut inverser la tendance, oui nous<br />
pouvons rendre nos villes plus respirables, nous pouvons redonner une<br />
place à la biodiversité, oui nous pourrons laisser aux générations futures une<br />
Terre viable en agissant à la source de nos problèmes ; planter c’est agir. »<br />
Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a<br />
<strong>20</strong> ans. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant.<br />
54 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN<br />
Ndlr :<br />
APPEL AUX PAYSAN-NE-S :<br />
Les équipes de Canopée recherchent actuellement des candidate-s<br />
pour la plantation de parcelles pilotes en agroforesterie.<br />
Agriculteurs et agricultrices, si vous souhaitez mettre en place une<br />
parcelle (cultures ou prairie) en agroforesterie, le Projet Giono vous<br />
concerne ! Le Projet Giono promeut les projets de plantations en<br />
agroforesterie aux Grand-Duché de Luxembourg et en Wallonie.<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
55
LE GRAND ENTRETIEN<br />
« Oui on peut inverser<br />
la tendance, oui nous<br />
pouvons rendre nos villes<br />
plus respirables, nous<br />
pouvons redonner une<br />
place à la biodiversité, oui<br />
nous pourrons laisser aux<br />
générations futures une<br />
Terre viable en agissant à la<br />
source de nos problèmes ;<br />
planter c’est agir. »<br />
56 INFOGREEN.LU
LE GRAND ENTRETIEN<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
57
« On peut aussi bâtir<br />
quelque chose de beau<br />
avec les pierres qui<br />
entravent le chemin »<br />
(Goethe)
BÂTIR D’AUTRES<br />
MODÈLES<br />
Durables à tous les étages et sur tous les plans.......................................................<br />
« Neutraliser » les terres, pour ne plus les perdre ..................................................<br />
La cohérence résiliente ...............................................................................................<br />
Le logement social, un défi en temps de crises .......................................................<br />
Construire pour les générations futures ..................................................................<br />
Réduire l’impact et montrer l’exemple .....................................................................<br />
Bien-être et durabilité au travail ................................................................................<br />
Agir, puis inspirer .........................................................................................................<br />
Vers un nouveau concept constructif .............……………………………………................<br />
Eaglestone Group s’engage aujourd'hui pour demain ...........................................<br />
« Imaginer le projet comme si on allait y vivre » ......................................................<br />
« La société doit s’ouvrir à toutes les innovations » ................................................<br />
Le Luxembourg en bonne voie pour un cadre de vie durable et résilient ...........<br />
« Une opportunité de réfléchir à l’usage des ressources » ....................................<br />
Des mesures précises pour améliorer vos performances énergétiques<br />
et environnementales .................................................................................................<br />
L’audit énergétique : une obligation pour de nombreuses entreprises ...............<br />
Prêcheurs de durabilité ...............................................................................................<br />
Des solutions locales… et d’avenir ! ...........................................................................<br />
Enovos encourage vos rénovations ……………………………………………………………………<br />
Le Hub of Home pour conseiller les particuliers ………………………………………….……<br />
Une bonne installation technique pour une consommation d’énergie réduite ..<br />
Tapis rouge pour l’économie circulaire ………………………………………………………………<br />
« Wrapping » ... en paille ! ……………………………………………………………………………….…<br />
La qualité de l’air sous la loupe …………………………………………………………………………<br />
Des solutions vertes ou/et hydrauliques ………………………………………………………….<br />
L’upcycling sur mesure et à valeurs ajoutées ……………………………………………………<br />
Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit …………………………………………….<br />
Une extension auto-construite par le CIGL d’Esch ……………………………………………<br />
La passion pour l’exemplarité ! …………………………………………………………………………<br />
p.60<br />
p.62<br />
p.64<br />
p.66<br />
p.70<br />
p.72<br />
p.76<br />
p.78<br />
p.82<br />
p.84<br />
p.86<br />
p.88<br />
p.92<br />
p.94<br />
p.96<br />
p.100<br />
p.102<br />
p.104<br />
p.106<br />
p.110<br />
p.112<br />
p.114<br />
p.118<br />
p.122<br />
p.124<br />
p.128<br />
p.130<br />
p.133<br />
p.134
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Durables à tous<br />
les étages et sur<br />
tous les plans<br />
Nuages de crises sur l’habitat,<br />
le paysage bâti, le logement<br />
abordable ? Et si la réponse<br />
était dans la façon de penser<br />
et de construire durable ? Si,<br />
plutôt qu’un écueil, c’était<br />
une opportunité pour les<br />
modèles d’économie circulaire,<br />
une chance à donner à<br />
l’investissement dans les<br />
matériaux durables, biosourcés,<br />
renouvelables, locaux…<br />
« Perspectives dégradées pour<br />
la construction », titrait le Statec<br />
pour son « Conjoncture Flash »<br />
de septembre dernier. Plusieurs<br />
observations sortaient de cette<br />
analyse économique et statistique,<br />
notamment le fait que « plusieurs<br />
indicateurs témoignent d’une<br />
perte de dynamisme depuis le<br />
printemps ». On observe des<br />
difficultés persistantes au niveau<br />
de l’offre, auxquelles viennent<br />
s’ajouter des signaux négatifs sur la<br />
demande adressée au secteur. Les<br />
problèmes d’approvisionnement,<br />
voire des pénuries et ruptures dans<br />
la chaîne logistique, entraînent<br />
notamment une hausse des prix<br />
et un allongement de l’exécution<br />
de délais des travaux. Ajoutez<br />
l’explosion des prix de l’énergie, qui<br />
touche toute la chaîne de valeurs,<br />
et le tableau peut singulièrement<br />
manquer de couleurs, alors même<br />
que le pays est toujours en plein<br />
boom immobilier alimenté par le<br />
foncier, par la spéculation et par<br />
les investissements préférant<br />
les bureaux au résidentiel.<br />
Et pourtant. « On peut aussi bâtir<br />
quelque chose de beau avec les<br />
pierres qui entravent le chemin »,<br />
disait Goethe. Et ils sont nombreux<br />
à penser de la sorte, sur le terrain<br />
luxembourgeois. Ni théoriciens<br />
de l’extrême, ni optimistes béats,<br />
ni philosophes de salon, ce<br />
sont des porteurs de solutions<br />
praticables, des ingénieurs,<br />
architectes, aménageurs,<br />
promoteurs, bâtisseurs, bailleurs,<br />
chercheurs, entrepreneurs…<br />
Autant de sources d’expertise<br />
et de réflexion constructive<br />
qu’Infogreen / <strong>4x3</strong> a voulu laisser<br />
s’exprimer, pour apporter de l’eau<br />
au moulin de la durabilité et de<br />
la circularité, moteurs réalistes<br />
d’une construction saine dont<br />
les cycles de vie s’allongent et<br />
s’adaptent, avec pour finalité de<br />
bâtir sur des fondations fiables,<br />
en utilisant les ressources avec<br />
une intelligente et efficace<br />
parcimonie et les techniques<br />
avec une efficience démontrée.<br />
Le tout au profit du bien-être<br />
des occupants des lieux ; des<br />
habitants futurs (et) de la Planète.<br />
Dans le cadre de la dernière<br />
Semaine nationale du Logement,<br />
lors d’une conférence intitulée<br />
«Sol, construction et besoins<br />
basiques », l’architecte Philippe<br />
Nathan a notamment souligné :<br />
« <strong>20</strong>22 sera peut-être une année<br />
charnière pour le Luxembourg ;<br />
jamais le climat ne fut si chaud et<br />
sec, faisant autant souffrir forêts,<br />
rivières et agriculteurs. En même<br />
temps, le coût du logement est<br />
plus cher que jamais et le prix de<br />
l’énergie risque d’exploser. Si <strong>20</strong>22<br />
s’avère être le point de basculement<br />
climatique, elle pourra aussi<br />
devenir celle d’un changement de<br />
conscience collective nécessaire<br />
pour une prise d’action politique<br />
adaptée. Il y a des défis et des<br />
potentiels, ici dans notre pays et<br />
dans la Grande Région. Il y a aussi<br />
une nécessité de stimuler une<br />
nouvelle culture de planification. »<br />
Les nouveaux modèles se<br />
construisent aujourd’hui. Et ils<br />
peuvent – doivent – être durables, à<br />
tous les étages et sur tous les plans.<br />
RECONSTRUIT PAR ALAIN DUCAT<br />
60 INFOGREEN.LU
Savoir d’où ça vient !<br />
Nous soutenons l’agriculture biologique et biodynamique locale.<br />
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DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« Neutraliser » les terres,<br />
pour ne plus les perdre<br />
La spéculation immobilière et<br />
les questions de succession<br />
rendent de plus en plus difficile<br />
l’extension, voire le simple<br />
maintien, des terres agricoles.<br />
La Fondation Oikopolis<br />
propose d’autres voies.<br />
La hausse des prix de l’immobilier<br />
et des terrains a-t-elle une influence<br />
négative sur le développement<br />
durable ? Ils ne sont pourtant<br />
que le reflet économique des<br />
deux «erreurs systémiques» que<br />
sont la spéculation foncière et<br />
les questions d’héritage ou de<br />
transmission. Le secteur agricole<br />
n’est pas épargné: la spéculation<br />
immobilière et la succession des<br />
générations rendent de plus<br />
en plus difficile le maintien, et<br />
évidemment l’extension, des<br />
terres agricoles. Un versement<br />
aux héritiers après la reprise de<br />
l’exploitation met trop souvent en<br />
péril la liquidité de la ferme. Et si<br />
les terres sont partagées entre les<br />
héritiers et doivent être relouées<br />
par celui qui reprend la ferme,<br />
cela n’est pas non plus rentable<br />
pour une agriculture viable.<br />
En conséquence, de plus en<br />
plus de terres sont perdues.<br />
Les chiffres le prouvent également:<br />
En <strong>20</strong>00, un peu plus de la<br />
moitié des terres agricoles<br />
étaient louées ; les statistiques<br />
de <strong>20</strong><strong>20</strong> montrent qu’au<br />
Luxembourg, plus de 60 % des<br />
terres sont désormais détenues<br />
par des non-agriculteurs.<br />
Le loyer réclamé aux agriculteurs<br />
actifs est passé de 163 €/ha à<br />
269 €/ha au cours de la même<br />
62 INFOGREEN.LU
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
période. L’augmentation des<br />
taxes foncières est en partie<br />
directement répercutée sur<br />
les loyers des agriculteurs.<br />
D’utilité publique<br />
Il est de plus en plus évident<br />
que la conception habituelle de<br />
la propriété des terres agricoles<br />
doit être remise en question. De<br />
nouvelles formes juridiques et de<br />
propriété de l’utilisation des sols<br />
doivent être explorées. Depuis des<br />
années, le mouvement agricole<br />
biodynamique en particulier a<br />
cherché de nouvelles voies et les a<br />
en partie développées avec succès.<br />
C’est le cas par exemple de la<br />
Fondation Oikopolis Luxembourg,<br />
créée en <strong>20</strong>18. L’idée de base est<br />
de conserver les terres non pas en<br />
tant que propriété privée, mais en<br />
tant que propriété d’utilité publique,<br />
pour les mettre ensuite à la libre<br />
disposition d’un agriculteur capable.<br />
C’est pourquoi la fondation veut<br />
«neutraliser» les terres, c’est-à-dire<br />
les soustraire à l’héritage privé et à<br />
la spéculation, afin de les proposer<br />
à des agriculteurs biologiques à<br />
des prix de location raisonnables.<br />
Ce faisant, on veille à promouvoir<br />
une culture agricole et alimentaire<br />
viable, c’est-à-dire durable. Une<br />
production industrialisée, qui sert<br />
la recherche de profit de quelques<br />
grands acteurs, est rejetée.<br />
Armin Steuernagel & Co.<br />
poursuivent un concept similaire<br />
avec la Purpose Foundation,<br />
qui aide les entreprises à se<br />
transformer en une nouvelle<br />
structure de propriété. Les<br />
entreprises en propriété<br />
responsable font une promesse<br />
juridiquement contraignante<br />
selon laquelle elles resteront<br />
indépendantes à long terme.<br />
Les bénéfices ainsi que les actifs<br />
serviront toujours à l’objectif<br />
de l’entreprise. L’entreprise<br />
« s’appartient » et ne peut pas<br />
être vendue comme objet de<br />
spéculation. Par conséquent, aucun<br />
individu ne peut profiter de la<br />
vente de parts de l’entreprise. La<br />
valeur de marché de l’entreprise est<br />
conservée par les collaborateurs<br />
qui ont contribué à cette valeur.<br />
Même si la Fondation Oikopolis<br />
est encore jeune et que les<br />
terres agricoles sont chères<br />
au Luxembourg, la vision<br />
reste de libérer les terres<br />
fertiles et de les mettre<br />
progressivement à disposition<br />
d’une agriculture durable.<br />
Ainsi, la Fondation détient<br />
exemplairement des parts du<br />
Groupe Oikopolis dans l’esprit<br />
d’une entreprise qui s’appartient<br />
et a indirectement cofinancé<br />
l’extension du Kass-Haff à Mersch.<br />
OIKOPOLIS FOUNDATION LUXEMBOURG<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
63
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
La<br />
cohérence<br />
résiliente<br />
Tout un écosystème a été<br />
déployé autour de l’IFSB<br />
depuis sa création il y a <strong>20</strong><br />
ans. Il se base sur 4 piliers<br />
complémentaires (formation,<br />
stratégie/finance, ingénierie,<br />
innovation). Et s’appuie sur les<br />
visions “éconologiques” qui tirent<br />
le secteur de la construction<br />
vers le haut, durablement.<br />
Il y a <strong>20</strong> ans, lorsque la fédération<br />
des entreprises de construction<br />
et de génie civil (sous la houlette<br />
de Roland Kuhn) et le groupement<br />
des entrepreneurs du bâtiment<br />
et des travaux publics (sous celle<br />
de Christian Thiry) ont décidé<br />
d’établir un contrat collectif pour<br />
le secteur de la construction<br />
dont la 1 re mesure concrète fut<br />
la création de l’IFSB, ils n’ont pas<br />
créé un simple centre de formation<br />
professionnelle dédié aux salariés<br />
manuels, mais une structure qui se<br />
veut un véritable acteur sociétal en<br />
basant toutes ses actions sur des<br />
valeurs claires avec un engagement<br />
de chaque instant sur la durabilité.<br />
Afin de mettre en pratique cette<br />
vision au-delà de ses activités liées<br />
à la formation professionnelle, tout<br />
un écosystème a été déployé autour<br />
de l’IFSB depuis sa création. Il se<br />
base sur 4 piliers complémentaires<br />
que sont : formation (IFSB) -<br />
stratégie/finance (CDEC) - ingénierie<br />
(Cocert) et innovation (Neobuild),<br />
réunis au sein du groupe CDEC<br />
créé pour piloter une stratégie<br />
intégrée et faire que les entités<br />
travaillent les unes avec les autres<br />
et les unes au profit des autres.<br />
Après le centre de formation<br />
en <strong>20</strong>02, le groupe s’est donc<br />
doté en <strong>20</strong>09 d’une structure<br />
destinée à répondre aux besoins<br />
des entreprises du secteur en<br />
matière de certification et de<br />
conseil en efficacité énergétique :<br />
Cocert, puis de Neobuild en <strong>20</strong>11<br />
dont l’objectif est de booster<br />
l’innovation technologique<br />
au sein des entreprises du<br />
secteur de la construction et<br />
enfin, du Luxembourg Smart<br />
construction Institut (LUSCI)<br />
qui regroupe les formations<br />
certifiantes et diplômantes<br />
destinées aux managers.<br />
Sa vision s’articule aujourd’hui<br />
autour de trois thématiques<br />
clés que sont :<br />
la réduction de l’empreinte<br />
carbone du secteur et des<br />
bâtiments en identifiant les<br />
concepts, structures, moyens et<br />
projets qui vont dans ce sens,<br />
le management responsable<br />
de la durabilité en intégrant<br />
les principes de la RSE, de<br />
la GRI, de l’ISO 26 000, de<br />
reporting de critères extrafinanciers<br />
et de nouveaux<br />
modèles « éconologiques »,<br />
et la construction éco-circulaire<br />
en accompagnant la mise en<br />
place de concepts, structures,<br />
moyens et projets pour privilégier<br />
des processus plus économes<br />
en matériaux et en énergie<br />
et en favorisant l’émergence<br />
d’approches nouvelles en<br />
termes de construction 4.0<br />
(industrialisation, robotisation et<br />
digitalisation) et d’utilisation de<br />
technologies « green and clean ».<br />
À côté de la durabilité, la sécurité<br />
est un fil conducteur des activités<br />
du groupe. Les efforts déployés<br />
sous forme de formations, de<br />
transfert de technologies, de<br />
développement d’outils innovants<br />
basés sur la simulation virtuelle<br />
et l’immersion 3D entre autres,<br />
ou encore d’implication dans<br />
des programmes comme la<br />
Vison Zero font de l’IFSB un<br />
contributeur clairement identifié<br />
à la baisse du taux d’accidents.<br />
Enfin, cette vision s’incarne<br />
également dans de nombreux<br />
projets, financés par des fonds<br />
publics (FSE, Interreg, Leader,<br />
Erasmus +, etc.) ou privés, et<br />
réalisés avec des partenaires<br />
luxembourgeois (comme l’ADEM<br />
notamment) ou internationaux.<br />
Des projets qui permettent<br />
d’anticiper ou d’accélérer les<br />
tendances qui se dessinent dans<br />
le secteur de la construction, en<br />
lien avec les générations futures,<br />
la réinsertion professionnelle et<br />
le soutien à l’emploi, les outils<br />
pédagogiques innovants, les<br />
bâtiments multifonctionnels et<br />
intelligents de demain, ou encore<br />
la sécurité et la santé au travail.<br />
POST-FORMÉ PAR MÉLANIE TRÉLAT<br />
64 INFOGREEN.LU
Une structure qui se veut un<br />
véritable acteur sociétal en<br />
basant toutes ses actions<br />
sur des valeurs claires avec<br />
un engagement de chaque<br />
instant sur la durabilité<br />
UN PROJET COMMUN DÈS LE<br />
PREMIER TRAIT DE CRAYON<br />
Comme il est plus facile de construire directement<br />
des immeubles parfaits au lieu de les améliorer<br />
par la suite, penser, prévoir et inclure la<br />
production et la consommation de l’énergie<br />
provenant des sources renouvelables lors des<br />
constructions nouvelles est primordial.<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le groupe CDEC en chiffres<br />
CAPITAL HUMAIN<br />
IFSB : 28 employés, dont 23 hommes et 5 femmes<br />
CDEC : 8 employés, dont 5 hommes et 3 femmes<br />
Neobuild : 4 employés, dont 3 hommes et 1 femme<br />
Cocert : 3 employés, dont 2 hommes et 1 femme<br />
FORMATIONS PRATIQUES<br />
850 programmes<br />
4 domaines de formation<br />
1 250 000 heures de formations dispensées<br />
depuis <strong>20</strong>02<br />
70 000 stagiaires formés<br />
5 projets de recherche, développement et<br />
innovation sur le développement responsable<br />
du secteur de la construction menés<br />
INFRASTRUCTURES<br />
5 000 m 2 d’ateliers de formation<br />
3 ha de chantier école<br />
1 500 m 2 de terrain d’entraînement<br />
1 station solaire<br />
1 bâtiment passif didactique<br />
1 serre expérimentale-innovante-urbaine<br />
Jusqu’il y a peu, les énergies nouvelles se greffaient<br />
aux anciennes. Aujourd’hui, elles les remplacent<br />
directement. Cela veut dire que dans de nombreux<br />
secteurs, dont celui du bâtiment, des changements<br />
dans la manière de réfléchir et d’agir s’imposent.<br />
Sur www.archipv.lu, c’est-à-dire la version<br />
digitale du « Guide luxembourgeois d’intégration<br />
architecturale des panneaux solaires<br />
photovoltaïques » publié pour la première fois<br />
fin <strong>20</strong><strong>20</strong> par Eurosolar Lëtzebuerg, on peut<br />
découvrir comment on peut marier le potentiel du<br />
photovoltaïque aux besoins du maître d’ouvrage.<br />
PAUL ZENS - EUROSOLAR LËTZEBUERG<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
65
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le logement<br />
social, un défi en<br />
temps de crises<br />
Difficile, par les temps qui<br />
courent, de tenir des budgets<br />
pour du logement abordable<br />
et durable. Explications avec<br />
le promoteur social Abitatio.<br />
« Il a fallu revoir des projets. Et<br />
quelques-uns sont mis en standby<br />
faute de visibilité ». Tom Nilles,<br />
directeur adjoint de la Fondation<br />
pour l’Accès au Logement et<br />
en charge du promoteur social<br />
Abitatio, ne peut cacher une<br />
certaine préoccupation.<br />
Quand, en <strong>20</strong>19, Abitatio a<br />
commencé à construire pour<br />
mettre, avec ses partenaires<br />
locaux et l’aide du ministère, des<br />
logements abordables à disposition<br />
des nombreux candidats en<br />
attente, « il était évident que<br />
chaque projet devait être pensé<br />
dans la durabilité, au niveau de<br />
la conception, du bien-être des<br />
occupants, des matériaux sains<br />
ou encore bien sûr de l’efficacité<br />
énergétique. Les ambitions étaient<br />
élevées. Mais la crise est venue et<br />
on doit calculer différemment ».<br />
Matériaux, main d’œuvre, énergie,<br />
hausse des taux… tout contribue<br />
à une explosion des devis et<br />
budgets. « Nous sommes un<br />
acteur à vocation sociale. On<br />
n’est pas dans le marché privé<br />
et on ne peut pas répercuter les<br />
hausses de coûts. On doit tenir<br />
les budgets, notamment pour<br />
respecter les clés de financement,<br />
l’aide à la construction qui émane<br />
du ministère et qui est plafonnée.<br />
Nous sommes donc coincés ».<br />
Impacts multiples<br />
Les projets sont là, ficelés, mais<br />
leur visibilité financière – et donc<br />
leur viabilité - est très aléatoire.<br />
« On essaie de tenir le cap, sur<br />
le volume des projets et sur le<br />
caractère durable, parce que c’est<br />
dans la philosophie de notre action<br />
et que l’on veut la préserver. Mais<br />
il faut avouer que ce n’est pas<br />
simple. Avant la crise, on avait des<br />
projets résidentiels budgétisés à<br />
5 millions d’euros. Ils ont dépassé<br />
les 6 millions entretemps ». Alors<br />
il faut phaser ou décaler, voire<br />
suspendre les projets. « Nous avons<br />
quelques réserves, qui vont nous<br />
permettre de finaliser encore 2<br />
ou 3 projets à court terme, sans<br />
déroger à nos principes. Mais pas<br />
plus. Nous ne voulons pas faire<br />
n’importe quoi sous prétexte<br />
qu’il y a explosion des coûts sur<br />
un marché immobilier volatil et,<br />
en grande partie, spéculatif ».<br />
LA SUITE<br />
66 INFOGREEN.LU
Le logement Triple A<br />
Accessible - Abordable - Accompagné<br />
Le promoteur social<br />
www.abitatio.lu<br />
Le bailleur social<br />
www.ais.lu<br />
L’inclusion sociale<br />
www.accompagnement.lu<br />
Une fondation, 3 départements<br />
Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />
www.fondation-logement.lu<br />
<strong>20</strong>2b, rue de Hamm L-1713 Luxembourg
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Même chose sur le volet locatif,<br />
concernant directement l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS), l’autre<br />
département de la fondation, qui<br />
gère quelque 700 logements. « Les<br />
avances de charge ont doublé, et ce<br />
n’est pas fini. L’impact énergétique<br />
se ressent évidemment directement<br />
sur les immeubles rénovés ou à<br />
rénover en vue d’être loués. On<br />
doit accentuer l’effort dans le<br />
sens de l’efficience énergétique.<br />
Mais on doit penser ça sur le long<br />
terme. Nous faisons de la location<br />
sociale et nous devons aller audelà<br />
de la garantie décennale dont<br />
peuvent parfois se contenter des<br />
promoteurs-constructeurs ».<br />
Garder le cap<br />
Là aussi, l’AIS et ses partenaires<br />
veulent garder le cap d’une<br />
approche durable des bâtiments, et<br />
essaient d’adapter en permanence<br />
leur parc immobilier aux réalités<br />
énergétiques notamment,<br />
en renforçant tant que faire<br />
se peut les infrastructures<br />
(panneaux photovoltaïques,<br />
pompe à chaleur, etc) appuyées<br />
par les aides étatiques ou le<br />
recours aux technologies, de<br />
monitoring notamment. « La<br />
durabilité est aussi une question<br />
d’investissement. On parle<br />
d’impact sur le futur, mais aussi<br />
d’impact à mesurer au présent ».<br />
S’ajoutent à ces inquiétudes<br />
de marché en crise les nuages<br />
législatifs, car la réforme risque<br />
aussi de mettre à mal le travail, sur<br />
les montages financiers voire sur<br />
l’accompagnement social, mené par<br />
les bailleurs sociaux mus par des<br />
associations ou des fondations.<br />
« Même si les temps sont difficiles,<br />
on ne perd pas le courage et on<br />
est prêt à se battre pour notre<br />
cause. La crise du logement reste<br />
le plus grand défi du Luxembourg<br />
et nous allons continuer notre<br />
engagement pour le droit<br />
au logement pour tous ».<br />
PROMU PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos © Abitatio - Un chantier<br />
maintenu malgré la hausse<br />
des prix : une résidence de 6<br />
appartements à Hosingen qui sera<br />
achevée pour septembre <strong>20</strong>23.<br />
“La crise du logement<br />
reste le plus grand défi<br />
du Luxembourg et nous<br />
allons continuer notre<br />
engagement pour le droit<br />
au logement pour tous”<br />
68 INFOGREEN.LU
Réunir<br />
les talents<br />
Chef de projet (H/F)<br />
Ingénieur de projet (H/F)<br />
Conducteur de travaux<br />
(H/F)<br />
Ingénieur Techniques<br />
Spéciales (H/F)<br />
Depuis plus de 50 ans, nous imaginons et<br />
bâtissons les infrastructures de demain en<br />
développant des process innovants. Nous<br />
concilions l’expérience et les méthodes<br />
acquises au fil des décennies avec<br />
l’intégration des dernières technologies<br />
pour répondre aux préoccupations et<br />
sensibilités du moment et de demain.<br />
Aujourd’hui, CLE est à la recherche de votre<br />
expérience et de votre envie de relever<br />
ensemble les défis d’un avenir prometteur.<br />
DÉCOUVREZ NOS POSTES VACANTS SUR<br />
NOTRE SITE CLE.LU
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Construire pour<br />
les générations<br />
futures<br />
Quand on est actif dans des<br />
industries qui ont le potentiel de<br />
façonner le monde de demain,<br />
on a la responsabilité de prendre<br />
soin des générations futures.<br />
De cette vision du groupe CFE<br />
découle une ambition : opérer<br />
un changement durable, positif,<br />
déterminant face aux défis<br />
environnementaux et sociétaux<br />
inédits que nous rencontrons.<br />
Ce long exercice de<br />
repositionnement passe par le<br />
fait de renforcer la coopération<br />
entre les entités du groupe<br />
CFE dont fait partie CLE mais<br />
aussi les synergies avec ses<br />
partenaires, de réunir les talents<br />
et les compétences nécessaires,<br />
de recourir à des matériaux et<br />
technologies innovants et durables.<br />
L’évolution de CLE se reflète<br />
aussi dans une nouvelle identité<br />
visuelle accompagnée d’un<br />
leitmotiv : Building for good.<br />
Cette phrase synthétise les<br />
valeurs de l’entreprise qui se<br />
traduisent en actions : proposer<br />
les meilleures solutions, s’engager<br />
pour les générations futures,<br />
tenir ses promesses, mobiliser<br />
tous les moyens nécessaires<br />
à la réussite d’un projet…<br />
Maison bois Domaine<br />
des Vignes à Mertert<br />
Projet Wooden<br />
à Leudelange<br />
Le bâtiment Wooden à Leudelange<br />
(développé par BPI Real Estate<br />
et IKO Real Estate), qui abritera<br />
notamment le siège social de<br />
CLE et BPI dès <strong>20</strong>23, incarne<br />
ces engagements et ces savoirfaire.<br />
D’une surface de 9 600 m 2<br />
répartis sur 6 niveaux, il est le<br />
premier immeuble en bois de<br />
cette envergure au Luxembourg.<br />
Dans une optique responsable,<br />
l’épicéa est utilisé pour l’ossature,<br />
les colonnes, poutres et dalles<br />
sont issus de forêts durables<br />
certifiées. Lors de la conception du<br />
bâtiment, une attention particulière<br />
a été portée au bien-être des<br />
occupants avec, par exemple,<br />
une façade largement vitrée qui<br />
leur permettra de profiter au<br />
maximum de la lumière naturelle et<br />
l’intégration des éléments naturels<br />
dans le bâti : ouverture sur le parc<br />
communal, terrasses à chaque<br />
étage et toitures végétalisées<br />
viendront renforcer la connexion<br />
à la nature. « Ce projet que nous<br />
avons accompagné, que nous<br />
construisons et que nous allons<br />
occuper représente le savoir-faire<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Maison bois Domaine<br />
des Vignes à Mertert<br />
Projet Rockwood<br />
à Luxembourg<br />
et symbolise l’ambition de CLE »,<br />
précise Christophe Herrmann,<br />
Directeur Général de CLE.<br />
La résidence RockWood construite<br />
pour Wood Shapers, filiale du<br />
groupe CFE, à Luxembourg s’inscrit<br />
dans le même esprit. Située à<br />
flanc de colline dans le quartier<br />
Rollingergrund au Val Saint-André,<br />
elle regroupe 11 appartements.<br />
La structure du niveau -1 et du<br />
rez-de-chaussée est en béton<br />
armé ; la superstructure jusqu’à<br />
R+4 est en bois CLT et lamellécollé<br />
(fabriqué par LTS, filiale du<br />
groupe CFE) avec un noyau en<br />
béton armé assurant la reprise<br />
des efforts de contreventement.<br />
Une bonne isolation et des châssis<br />
aluminium à triple vitrage, couplés<br />
à une ventilation double flux<br />
performante et des panneaux<br />
solaires, permettent d’assurer le<br />
confort thermique des usagers.<br />
Le Domaine des Vignes est un<br />
projet de logements réalisé en<br />
4 phases développé par BPI Real<br />
Estate dans le cadre viticole de<br />
Mertert. L’ensemble du projet<br />
comprend près de 250 logements<br />
et 31 maisons unifamiliales<br />
en ossature bois sur plus de<br />
10 hectares. Tout juste livrées,<br />
les 17 maisons en structure bois<br />
(fournie par LTS) de la phase 1,<br />
de 156 à 228 m 2 , ont été conçues<br />
et réalisées par CLE et Wood<br />
Shapers. « La conception technique<br />
de ces habitations est basée<br />
sur un système de “boîtes” où<br />
seuls les murs extérieurs sont<br />
porteurs, permettant ainsi le<br />
libre aménagement des espaces<br />
intérieurs. Bien que mitoyennes,<br />
les maisons sont toutes<br />
structurellement indépendantes<br />
de leur voisine », précise<br />
Philippe Courtoy de Wood Shapers.<br />
Avec ces projets et les<br />
nombreux autres actuellement<br />
en étude, CLE, avec le soutien<br />
de WoodShapers, poursuit<br />
son développement dans la<br />
construction bois et contribue ainsi<br />
activement à façonner le paysage<br />
luxembourgeois avec durabilité.<br />
RÉALISÉ POUR GROUPE CFE / CLE<br />
Photos © CLE / WoodShapers<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
71
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Réduire<br />
l’impact et<br />
montrer<br />
l’exemple<br />
« En tant que maître<br />
d’ouvrage public, il est<br />
de notre responsabilité<br />
sociétale de montrer<br />
l’exemple à toutes les<br />
parties prenante »<br />
Le Fonds du Logement démarrera<br />
en <strong>20</strong>24 une large campagne de<br />
rénovation énergétique de ses<br />
bâtiments qui s’étendra jusqu’en<br />
<strong>20</strong>46. Le but est de réduire ses<br />
émissions de gaz à effet de<br />
serre de 76 % à cet horizon et<br />
d’apporter ainsi sa contribution<br />
à la neutralité carbone visée<br />
par le Luxembourg pour <strong>20</strong>50.<br />
Pour répondre à ses objectifs<br />
d’augmentation de l’efficacité<br />
énergétique des bâtiments,<br />
de sortie des énergies fossiles<br />
et de lutte contre la précarité<br />
énergétique des locataires, le<br />
Fonds du Logement a décidé<br />
de lancer une vaste opération<br />
d’assainissement énergétique de<br />
ses biens existants. Il a profité du<br />
ralentissement d’activité induit par<br />
la pandémie de COVID pour dresser<br />
un inventaire de son patrimoine<br />
en mettant le focus sur la vétusté<br />
et l’état énergétique, le but étant<br />
de déterminer où agir en priorité.<br />
Il est ressorti de cette étude<br />
que, sur un parc locatif de<br />
2.064 logements répartis sur<br />
48 communes (dont 60 % dans<br />
les 4 plus grandes villes du<br />
pays), les bâtiments ayant une<br />
classe d’isolation thermique A<br />
représentent 13 % des surfaces<br />
dont le Fonds a la propriété pleine.<br />
Il s’occupera donc des 87 % restants<br />
(parmi lesquels 67 % sont classés D<br />
à F et 19 % G ou H) en commençant<br />
par les bâtiments dont l’isolation<br />
est la plus mauvaise et, à l’intérieur<br />
de cette classe, par ceux qui ont le<br />
niveau de vétusté le plus élevé.<br />
Cette opération ne consiste pas<br />
seulement à renforcer l’isolation<br />
des bâtiments et à remplacer les<br />
installations de chauffage existantes<br />
par de nouveaux équipements<br />
qui fonctionnent à l’énergie<br />
verte. Il s’agit aussi d’améliorer la<br />
qualité de vie des locataires, de<br />
mettre en conformité les biens<br />
avec la réglementation et surtout<br />
de pérenniser le patrimoine<br />
immobilier du bailleur public.<br />
LA SUITE<br />
72 INFOGREEN.LU
PLUS QUE DES<br />
CONSTRUCTIONS,<br />
CRÉER DES PROJETS<br />
DE VIE COMMUNS<br />
www.fondsdulogement.lu<br />
ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
À l’heure actuelle, le Fonds du<br />
Logement remet déjà en état<br />
quelque 1<strong>20</strong> logements par an<br />
après le départ de leurs locataires,<br />
mais la campagne qui s’annonce<br />
est d’une tout autre ampleur: les<br />
dépenses sont estimées entre 360<br />
et 515 millions d’euros répartis<br />
sur un peu plus de <strong>20</strong> ans, et<br />
2 équipes de 3 personnes (un<br />
chef de projet qui chapeaute<br />
2 chargés d’opérations dans la<br />
mise en œuvre des travaux sur le<br />
terrain, mais aussi des démarches<br />
administratives) seront recrutées<br />
dans un premier temps.<br />
L’obligation de travailler en site<br />
occupé (pour ne pas déloger les<br />
locataires le temps des travaux)<br />
rendra la tâche quelque peu<br />
délicate. Il y a quelques années, le<br />
Fonds du Logement avait planché,<br />
en collaboration avec Neobuild,<br />
sur le projet Interreg EnergiSprong,<br />
qui visait à isoler des logements<br />
par l’extérieur en utilisant des<br />
modules préfabriqués, limitant<br />
la durée des travaux et leurs<br />
nuisances à une journée. « Le<br />
projet n’a pas pu aboutir, mais les<br />
études qui ont été menées dans ce<br />
cadre nous serviront dans notre<br />
démarche de rénovation classique »,<br />
précise Dirk Kintzinger, directeur<br />
adjoint du Fonds du Logement.<br />
Le Fonds du Logement est acteur<br />
non seulement dans la création<br />
de logement et en tant que<br />
bailleur social, mais aussi dans la<br />
réhabilitation de bâtiments protégés<br />
avec de nombreux exemples à<br />
son actif: ancienne ferme Nelson<br />
à Colmar-Berg, Haff Bredimus à<br />
Huncherange, maison Faber à<br />
Useldange, château d’Eisenborn,<br />
couvent d’Useldange, ancienne<br />
ferme à Dillingen, maison Robin<br />
à Pétange, ancienne caserne des<br />
pompiers à Schieren. Dans ce type<br />
de projets, il est propriétaire, maître<br />
d’ouvrage et pilote d’une équipe de<br />
maîtrise d’œuvre composée d’un<br />
architecte, d’un ingénieur civil et<br />
d’un ingénieur technique, ainsi que<br />
d’experts de l’Institut National pour<br />
la Protection Architecturale, et de<br />
représentants de l’administration<br />
de l’Environnement, de la Gestion<br />
de l’eau, de la commune rassemblés<br />
autour de la table dès les prémisses.<br />
« Cette campagne vise à pallier<br />
une crise énergétique qui était là<br />
bien avant d’autres crises dont<br />
on entend parler. Une chose est<br />
sûre: les prix de la construction<br />
se maintiendront à un niveau<br />
élevé et cette hausse des prix<br />
touche aussi les ménages… Les<br />
prix de l’immobilier, les taux<br />
bancaires, les loyers, les charges<br />
augmentent, les prix des matériaux<br />
aussi, ce qui nous impacte pour<br />
la rénovation. Certains de nos<br />
locataires ont aujourd’hui des<br />
charges supérieures à leur loyer. En<br />
réduisant l’impact environnemental<br />
de nos bâtiments, nous permettons<br />
aussi à nos locataires de réduire<br />
leur propre impact et, peut-être,<br />
parvient-on aussi à les sensibiliser<br />
à travers cette campagne. En tant<br />
que maître d’ouvrage public, il est<br />
de notre responsabilité sociétale<br />
de montrer l’exemple à toutes les<br />
parties prenantes », conclut-il.<br />
IMPACTÉ PAR MÉLANIE TRÉLAT<br />
Portrait Dirk Kintzinger :<br />
© Olivier Minaire<br />
Illustration Useldange :<br />
© atelier b architectes<br />
74 INFOGREEN.LU
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Bien-être et durabilité<br />
au travail<br />
Avec plus de 9.000 m 2 et son<br />
ossature en bois, le nouveau<br />
siège de Bâloise Luxembourg,<br />
développé par IKO Real Estate<br />
Avec ses milliers de mètres<br />
carrés et son ossature tout en<br />
bois, le nouveau siège de Baloise,<br />
développé par IKO Real Estate et<br />
BPI Real Estate, sera le premier<br />
bâtiment de bureaux de cette<br />
envergure au Luxembourg.<br />
Un souhait conjoint de toutes les<br />
parties prenantes, les maîtres<br />
d’ouvrage, l’architecte ArtBuild<br />
Architects et le locataire, de<br />
répondre à des problématiques<br />
aussi bien environnementales<br />
que sociétales, tout en se<br />
souciant du bien-être et de la<br />
santé des collaborateurs.<br />
Wooden : une solution<br />
écologique<br />
Matériau par excellence du<br />
développement durable, le bois<br />
répond par nature aux défis actuels<br />
en termes de consommation<br />
d’énergie et de durabilité imposés<br />
au secteur de la construction. Les<br />
co-développeurs IKO Real Estate et<br />
BPI Real Estate, qui bénéficient tous<br />
deux d’une solide expérience dans<br />
le développement d’immeubles de<br />
bureaux innovants et performants,<br />
ont fait appel au bureau<br />
international d’architecture ArtBuild<br />
Architects, qui compte plus de 10<br />
ans de recherche et d’expérience<br />
dans le secteur de la construction<br />
PUBLIREPORTAGE
Ces différents aspects<br />
correspondent parfaitement aux<br />
désirs de Bâloise Luxembourg<br />
de mettre à disposition de ses<br />
employés un environnement<br />
sain et irréprochable pour leur<br />
santé, tout en portant une<br />
attention particulière à la vie au<br />
sein de ses nouveaux murs.<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
La conception de l’immeuble a ainsi<br />
été réfléchie pour correspondre<br />
aux nouvelles façons agiles et<br />
flexibles de travailler, et ce, dans<br />
une ambiance conviviale. Les<br />
occupants profiteront de plusieurs<br />
espaces de co-working, d’un lieu<br />
de vie, d’accueil et d’échanges au<br />
rez-de-chaussée pour favoriser la<br />
collaboration et la créativité entre<br />
les équipes, et des salons pour<br />
accueillir au mieux les clients.<br />
La façade entièrement vitrée offrira<br />
une luminosité naturelle optimale<br />
pour un confort accru des usagers.<br />
Un nouveau bâtiment aux multiples<br />
qualités donc, alliant durabilité,<br />
éco-responsabilité mais aussi<br />
modernité : une nouvelle étape<br />
qui accompagne à point nommé<br />
le nouveau chapitre qui s’ouvre<br />
pour Baloise Luxembourg.<br />
RÉALISÉ POUR BÂLOISE LUXEMBOURG<br />
Photos : ©IKO / BPI /<br />
Baloise Luxembourg<br />
en bois, afin de proposer un<br />
bâtiment conçu entièrement<br />
dans ce matériau. Ainsi, l’ossature<br />
principale composée des planchers<br />
et poteaux sont non seulement<br />
en bois, mais celui-ci est en plus<br />
issu des forêts durables de la<br />
Grande-Région. Dans ces forêts<br />
certifiées PEFC, lorsqu’un arbre<br />
est coupé, un ou deux autres<br />
spécimens sont replantés.<br />
Tout au long de sa conception et<br />
réalisation, tout a été pensé et<br />
mis en œuvre afin que Wooden<br />
permette de réduire l’empreinte<br />
carbone de son locataire et<br />
optimiser au maximum toute<br />
consommation d’énergie.<br />
Un bâtiment pensé pour<br />
le bien-être de ses<br />
occupants<br />
Outre ses qualités en termes<br />
d’architecture et de construction,<br />
Wooden est également le deuxième<br />
immeuble du Luxembourg à<br />
s’inscrire dans la démarche<br />
de certification WELL Building<br />
Standard®. Ce label se concentre<br />
sur le confort des collaborateurs<br />
occupant les lieux en se basant<br />
sur différents critères : la qualité<br />
de l’air, l’eau, la nutrition, la<br />
lumière, l’activité physique, la<br />
température, le bruit, les matériaux,<br />
l’esprit, et la communauté.<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
77
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« Imaginer le projet<br />
comme si on<br />
allait y vivre »<br />
Pour Céline Depiesse, le marché<br />
doit s’orienter sur une logique<br />
irréversible de sobriété. La<br />
qualité des logements au<br />
Luxembourg passe notamment<br />
par la certification LENOZ.<br />
Construire durable = CODUR.<br />
« Nous faisons ça depuis <strong>20</strong> ans.<br />
C’est une évidence pour nous.<br />
Pourtant, la promotion immobilière<br />
n’a pas pour première vocation<br />
de penser autrement que par les<br />
logiques de marché, de rentabilité,<br />
sachant que le promoteur n’est<br />
pas l’utilisateur final et que chaque<br />
maillon de la chaine de valeurs<br />
doit vivre avec ses marges »,<br />
observe Céline Depiesse, directrice<br />
de CODUR. « Chez nous, c’est<br />
naturel, et ce n’est pas évident<br />
tout le temps, surtout lorsque le<br />
marché est tendu comme il l’est<br />
pour l’instant. Néanmoins, le<br />
développement durable est un<br />
fondement en soi chez CODUR.<br />
Nous mettons nos compétences<br />
au service de nos convictions. Au<br />
final, nous tenons à fournir un<br />
habitat sain et respectueux de<br />
l’environnement, et ce durablement.<br />
C’est simple : chez nous, on ne<br />
peut pas concevoir un projet et le<br />
développer sans imaginer que l’on<br />
pourrait y vivre et s’y sentir bien ».<br />
CODUR, en tant que promoteur<br />
et maître d’ouvrage, a fait de la<br />
certification environnementale<br />
LENOZ (créée à l’initiative du<br />
ministère du Logement, elle détaille<br />
les thèmes de la construction<br />
durable et peut s’appliquer à tous<br />
les bâtiments neufs ou existants)<br />
une base solide. Mais l’entreprise<br />
va plus loin et n’a pas attendu cette<br />
norme. CODUR a développé sa<br />
propre charte environnementale qui<br />
lui sert de guide pour l’ensemble de<br />
ses projets. Pour Céline Depiesse,<br />
« cela permet de veiller à chaque<br />
étape du développement d’un<br />
projet : du choix de l’emplacement<br />
du terrain à celui de l’architecte et<br />
des matériaux. Cela nous semble<br />
essentiel pour<br />
« assurer le plus grand respect de<br />
l’environnement et de chacun ».<br />
Être et rester une entreprise guidée<br />
par sa philosophie semble une<br />
évidence pour Céline Depiesse.<br />
« Nous vendons quand même un<br />
produit et il faut équilibrer tous les<br />
critères, pour optimiser les moyens,<br />
limiter l’utilisation des ressources<br />
et agir sur les coûts. L’équation est<br />
complexe, mais c’est faisable si<br />
on explique les enjeux. Le marché<br />
luxembourgeois est petit et peu<br />
souple. On parle de transformation<br />
des entreprises, notamment dans le<br />
cadre de la transition, qui n’est pas<br />
qu’écologique ou énergétique, mais<br />
également économique et, je dirais<br />
même, éthique. Cette transition ne<br />
peut attendre. Elle doit avoir lieu<br />
maintenant. On parle de préserver<br />
les générations futures. Certes,<br />
mais on ne peut pas transférer<br />
cette charge à la génération<br />
suivante. On a déjà bien du retard<br />
à rattraper, pour assumer, ce qui<br />
nous a été transmis par le système<br />
avant nous… et que beaucoup ont<br />
perpétué et souvent aggravé ! »<br />
LA SUITE<br />
PUBLIREPORTAGE
« À la rencontre des autres et<br />
de la nature » un projet dans<br />
la commune de Kehlen.<br />
Un pavillon et un potager<br />
communs pour s’ouvrir aux<br />
autres. Des loggias privatives<br />
pour profiter de chaque saison.<br />
Résidences à Kehlen<br />
Découvrez notre projet : codur.lu/callido<br />
Un projet « vivre sans<br />
voiture » en plein cœur du<br />
Kirchberg. Une ancienne<br />
ferme restaurée et une<br />
nouvelle construction qui<br />
allient préservation du<br />
patrimoine et construction<br />
écologique.<br />
Découvrez notre projet : codur.lu/kirchberg<br />
Contact | T. 39 59 221 | info@codur.lu
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« On parle de<br />
préserver les<br />
générations futures.<br />
Mais on ne peut<br />
pas transférer cette<br />
charge à la génération<br />
suivante. On a déjà<br />
bien du retard à<br />
rattraper, pour<br />
assumer ce qui nous<br />
a été transmis par le<br />
système avant nous…<br />
et que beaucoup ont<br />
perpétué et souvent<br />
aggravé ! »<br />
Agir sur toute la chaîne<br />
de valeur, quitte à<br />
bousculer les codes<br />
Alors, quand CODUR conçoit un<br />
projet, c’est en souhaitant agir<br />
sur toute la chaîne de valeur : en<br />
trouvant les bons partenaires,<br />
en réfléchissant à 360° sur des<br />
principes fondamentaux, comme<br />
l’augmentation de la durée de vie<br />
des bâtiments, en tenant compte<br />
des changements d’affectation,<br />
de la modification circulaire… « Le<br />
modèle durable n’est pas toujours<br />
simple à mettre en place. Mais le<br />
contexte évolue avec de nouvelles<br />
visions de l’aménagement du<br />
territoire, de l’occupation des<br />
sols, des matériaux durables<br />
et régionaux, des techniques<br />
d’énergies renouvelables, des<br />
incitants fiscaux et des obligations<br />
légales qui accompagnent ce<br />
cortège en mouvement. »<br />
Et il est parfois nécessaire de<br />
bousculer les codes. Par exemple,<br />
pour trouver les partenaires<br />
partageant sa philosophie, CODUR<br />
s’est associé à Nouma pour<br />
développer une offre de référence<br />
en matière d’habitat écologique et<br />
participatif pour personnes seniors<br />
à Lorentzweiler. Cette « villa », lieu<br />
de vie en communauté pensé<br />
dans les moindres détails pour<br />
le bien-être des occupants et<br />
le vivre-ensemble, a aussi une<br />
portée symbolique : construite<br />
en bois, y compris la façade,<br />
dotée de toutes les techniques<br />
énergétiques, architecturales,<br />
esthétiques et environnementales<br />
pour le respect des générations<br />
futures. Elle sera occupée au<br />
quotidien par des seniors actifs<br />
qui valident et assument ce<br />
choix de vie, dès aujourd’hui.<br />
Dans cette série de choix avec<br />
l’humain au cœur des projets Céline<br />
Depiesse avoue avoir un faible pour<br />
un projet plus que symbolique dans<br />
le centre d’Esch/Alzette. « C’est un<br />
ancien cabaret de strip-tease. Nous<br />
n’avons pas d’autre choix que de le<br />
détruire. Nous sommes en train de<br />
concevoir à la place une résidence<br />
destinée à priori à des étudiants<br />
et à des jeunes qui préparent<br />
l’avenir et créeront les métiers de<br />
demain. Ce sera un lieu de vie,<br />
d’habitation, de communauté<br />
active… et nous prévoyons<br />
une belle fresque artistique en<br />
façade. Un clin d’œil au passé<br />
des lieux, mais avec l’engagement<br />
au présent pour le futur ».<br />
RÉALISÉ POUR CODUR<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Agir,<br />
puis inspirer<br />
Campus Contern est le premier<br />
ensemble d’immeubles de<br />
bureaux au Luxembourg à être<br />
certifié CO 2<br />
neutral. Le label,<br />
décerné par un bureau belge<br />
indépendant, est également<br />
validé par Vinçotte.<br />
« Dès les premiers développements<br />
de Campus Contern, il était évident<br />
pour moi que les bâtiments que<br />
nous allions construire devaient<br />
répondre à des exigences<br />
écologiques élevées. Nos<br />
bureaux sont certifiés BREEAM<br />
(méthode d’évaluation de la<br />
performance environnementale<br />
des bâtiments) ‘Excellent’, ce<br />
qui témoigne d’une gestion de<br />
chantier écoresponsable, de<br />
hautes performances énergétiques<br />
de la construction jusqu’à la<br />
fin de vie des bâtiments, mais<br />
aussi du confort de vie pour les<br />
occupants », explique Marc Diver.<br />
Depuis sa création, les initiatives se<br />
sont enchaînées pour faire de ce<br />
véritable campus un lieu pionnier<br />
dans les projets écoresponsables :<br />
« être écoresponsable, c’est<br />
agir concrètement», insiste-til.<br />
L’électricité produite par les<br />
panneaux photovoltaïques est<br />
immédiatement injectée dans le<br />
réseau national Creos. «À ce jour,<br />
il n’est malheureusement pas<br />
permis au Luxembourg d’utiliser<br />
sa propre énergie, mais l’électricité<br />
que nous employons est bien<br />
entendu 100 % verte également »,<br />
ajoute le CEO. Le site fut le premier<br />
à tester les navettes autonomes<br />
– avec Sales Lentz – pour inciter<br />
ses locataires à prendre le train<br />
en comblant le last mile avec un<br />
mode de transport sûr et régulier.<br />
Une voiture électrique de partage,<br />
un système de covoiturage,<br />
les dispositifs de collecte et de<br />
recyclage MéGO!, et bien entendu<br />
le système de purification d’air<br />
BioOrg font partie de ces « petits<br />
plus » environnement-friendly.<br />
Analysé, certifié<br />
C’est donc tout naturellement<br />
que Marc Diver a souhaité, il y<br />
a quelques mois, faire évaluer<br />
son empreinte carbone afin de<br />
confirmer la performance de ses<br />
bâtiments et de compenser les<br />
émissions restantes. Il a pour cela<br />
fait appel à un cabinet de conseil<br />
basé à Bruxelles. « CO2logic<br />
offre la certification ‘CO 2<br />
neutral’<br />
aux organisations qui calculent,<br />
réduisent et compensent leur<br />
impact sur le climat. Depuis<br />
<strong>20</strong>15, le label ‘CO 2<br />
neutral’ est<br />
aussi validé par le certificateur,<br />
tiers indépendant, Vinçotte »,<br />
peut-on lire sur le site web.<br />
Le calcul du l’empreinte carbone<br />
du campus a été réalisé sur base<br />
du bâtiment Damier (3.245 m 2 de<br />
bureaux et espaces de coworking).<br />
Les experts ont par exemple relevé<br />
les différents matériaux présents,<br />
et émis des suggestions pour<br />
réduire encore l’empreinte carbone<br />
en cas de travaux ou de futures<br />
constructions. À titre d’exemples :<br />
Campus Contern a privilégié la<br />
fibre de verre pour l’isolation,<br />
une solution 70 % moins<br />
impactante que la fibre de roche.<br />
Le choix idéal est la paille qui<br />
est 164 % moins « impactante<br />
» que la fibre minérale, puisque<br />
l’isolant végétal absorbe du<br />
carbone durant la production.<br />
Les fondations en béton<br />
représentent 30 % de l’empreinte<br />
carbone totale de Campus<br />
Contern, tandis qu’en moyenne<br />
elles comptent pour 50 %.<br />
L’empreinte carbone des 4<br />
bâtiments concernés est évaluée<br />
à 15.812 tCO2 e : 90 % pour les<br />
PUBLIREPORTAGE
matériaux de construction,<br />
2 % pour la démolition et<br />
8 % d’émission de carbone<br />
« opérationnel » (calculé sur base<br />
de la consommation annuelle<br />
des bâtiments). Ce dernier<br />
pourcentage très bas provient du<br />
fait que les bâtiments emploient<br />
uniquement de l’énergie<br />
électrique verte, y compris pour<br />
le chauffage (pompes à chaleur).<br />
Le cabinet CO2logic propose, pour<br />
compenser les émissions carbones<br />
(notamment celles, irrémédiables,<br />
du chantier), d’investir dans des<br />
projets de compensation carbone.<br />
Ici, l’action est indirecte, mais<br />
permet de financer des projets qui<br />
changent la donne: reforestation,<br />
centrales hydroélectriques, etc.<br />
Enfin, les experts sont également<br />
attentifs à la communication,<br />
privilégiant – bien entendu – la<br />
transparence, la responsabilité,<br />
l’authenticité et l’impact et rejetant<br />
vivement le greenwashing:<br />
« Même si vous ne communiquez<br />
que sur quelques activités-clés<br />
qui résonnent auprès de vos<br />
parties prenantes, vous devez<br />
en priorité prendre des mesures<br />
climatiques pour mériter le droit<br />
de communiquer et d’inspirer ».<br />
« L’important pour nous, c’est d’agir,<br />
mais avec des actions avec un<br />
impact people & planet », précise<br />
Virginie Ducommun, référente<br />
RSE de Campus Contern.<br />
Grâce à son implication sans<br />
faille, Campus Contern a été<br />
certifiée CO 2<br />
neutral aux scopes 1<br />
(émissions directes de gaz à effet<br />
de serre: chauffage, combustion,<br />
etc.) , 2 (émissions indirectes<br />
liées à la production de l’énergie<br />
utilisée) et 3 (autres émissions<br />
indirectes: sur le chantier, via<br />
les déplacements d’entreprises,<br />
les achats de marchandises et<br />
matières premières, etc.). Il est<br />
rare qu’une entreprise évalue<br />
- et compense ! - les émissions<br />
carbones émises au scope 3.<br />
Encore une fois, il fallait un<br />
premier : c’est Campus Contern<br />
RÉALISÉ POUR CAMPUS CONTERN<br />
Encore une fois, il<br />
fallait un premier :<br />
c’est Campus Contern<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
83
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Eaglestone Group<br />
s’engage aujourd’hui<br />
pour demain<br />
Le secteur de la construction<br />
représente plus de 40% des<br />
émissions carbone mondiales.<br />
Le temps n’est plus au “green<br />
washing” mais à la prise de<br />
responsabilité de chacun.<br />
Chez Eaglestone, nous nous<br />
challengeons pour développer<br />
des villes plus durables.<br />
Les critères ESG et, bientôt,<br />
la Taxonomie apportent un<br />
cadre qui permet au secteur<br />
d’évoluer positivement. Au-delà<br />
de l’obligation de s’y plier pour<br />
obtenir des financements et attirer<br />
des investisseurs, nous sommes<br />
conscients d’avoir un rôle décisif à<br />
jouer pour les générations futures.<br />
Notre mission est de mettre en<br />
valeur l’environnement existant<br />
par la création d’aménagements<br />
urbains et d’immeubles<br />
responsables, à l’identité unique.<br />
La durabilité a toujours été au<br />
cœur de nos préoccupations,<br />
c’est pourquoi nous sommes<br />
engagés vers la neutralité carbone<br />
à l’échelle du groupe depuis 4<br />
ans. L’objectif est atteint pour<br />
nos implantations en Belgique<br />
et au Luxembourg depuis <strong>20</strong>19,<br />
et pour la France depuis <strong>20</strong>21 !<br />
Côté projets, nous sommes fiers<br />
d’en compter 3 certifiés CO 2<br />
neutre.<br />
Parmi eux, The Bridge, l’immeuble<br />
de bureaux du nouveau quartier<br />
Brooklyn à Bonnevoie, est même<br />
le premier à bénéficier d’une telle<br />
certification au Luxembourg !<br />
Pour être à la hauteur des enjeux<br />
climatiques, il faut aller plus loin.<br />
C’est pourquoi, nous osons les<br />
choix stratégiques ambitieux en<br />
optant souvent pour la rénovation<br />
lourde au lieu de la démolitionreconstruction.<br />
Cela engendre<br />
des projets plus complexes<br />
et parfois plus coûteux mais<br />
favorise l’économie circulaire.<br />
La rénovation nous permet<br />
de réduire la surexploitation<br />
des matières premières.<br />
Ainsi, sur K-Nopy à Bruxelles, nous<br />
avons intégré 6 filières de réemploi<br />
des matériaux. Grâce à cela, entre<br />
autres, le projet a obtenu le score<br />
Outstanding et la note de 98,2%<br />
à la certification Breeam. Le score<br />
le plus élevé reçu en Belgique !<br />
A Lyon, sur Lumen, c’est en<br />
utilisant une structure bois-béton<br />
que l’équipe de Cardinal a limité<br />
l’empreinte carbone. Avec une<br />
moyenne de 30 kg de matériaux<br />
biosourcés par mètre carré, ce<br />
projet présente un niveau de<br />
performance exemplaire.<br />
Mais l’ESG ne se limite pas à<br />
l’environnement. Chez Eaglestone<br />
Group, nous ne négligeons pas les<br />
enjeux sociaux et de gouvernance.<br />
Aux côtés des pouvoirs publics<br />
et de nos partenaires, nous<br />
concevons la ville de demain. Nos<br />
projets se doivent d’amener une<br />
valeur sociétale. Notre objectif<br />
est qu’ils servent leurs occupants<br />
tout en apportant une plusvalue<br />
à l’ensemble du quartier.<br />
Cela passe notamment par un<br />
choix réfléchi des affectations.<br />
Dans certains cas, nous changeons<br />
l’usage initial du bâtiment. Good<br />
Morning, conçu par Cardinal à<br />
Créteil, en est un bel exemple. Nous<br />
avons transformé un immeuble<br />
de bureaux en résidence pour<br />
étudiants. L’apport est indéniable<br />
dans ce quartier universitaire<br />
où les logements manquaient.<br />
Côté gouvernance, notre objectif<br />
est d’accompagner l’ensemble de<br />
nos parties prenantes pour créer<br />
des villes résilientes, inclusives<br />
et durables. Chez Eaglestone,<br />
84 INFOGREEN.LU
LA CONSTRUCTION DURABLE<br />
AU SERVICE DES BESOINS<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Pour Emma Zimer, fondatrice et directrice de<br />
Nouma, les gens sont naturellement attirés<br />
par la vie en communauté afin de partager<br />
des moments ensemble. L’habitat partagé est<br />
donc une solution pour renouer des liens.<br />
« Pour moi, la construction durable, c'est réaliser<br />
des logements en tenant uniquement compte<br />
des besoins des futurs habitants et un utilisant<br />
des matériaux réfléchis. Pas besoin d’aller<br />
à l’autre bout du monde pour trouver de la<br />
qualité. Il faut également quitter cette logique<br />
individualiste où chacun occupe un espace qui<br />
ne correspond pas à ses besoins quotidiens. »<br />
les enjeux ESG s’intègrent dans<br />
nos stratégies de durabilité au<br />
service des futurs occupants,<br />
des propriétaires et au-delà.<br />
L’entrée en vigueur de la Taxonomie<br />
en <strong>20</strong>26 est un nouveau challenge.<br />
Même s’il est encore difficile d’en<br />
évaluer l’impact, nous y voyons<br />
une opportunité de structurer<br />
encore plus notre engagement.<br />
Mieux qu’un long discours, nous<br />
vous dévoilerons bientôt The Nest,<br />
notre projet pilote luxembourgeois,<br />
un immeuble de bureaux conçu<br />
pour être aligné à la Taxonomie !<br />
« Il existe déjà quelques projets pionniers au<br />
Grand-duché comme la Villa Lorenz à Lorentzweiler,<br />
ou encore le projet Gravity à Differdange. Nouma<br />
intervient principalement pour accompagner les<br />
habitants à mettre en place leur espace de vie. C'est<br />
un long processus pour tout finaliser mais grâce à<br />
une équipe soudée et des rencontres constructives,<br />
nous touchons au but. Les premiers résidents<br />
devraient arriver à Lorentzweiler mi-<strong>20</strong>23. »<br />
S.Y.<br />
Photo : ©Nouma<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
EAGLESTONE<br />
Photos : ©EagleStone et<br />
©Vladimir de Mollerat du Jeu<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
85
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Vers un nouveau<br />
concept constructif<br />
TOMWOOD « 2.0 » est sur les rails de l’innovation, du développement<br />
et des partenariats. Dans un écosystème durable, le nouveau<br />
processus constructif veut aller plus loin pour des logements<br />
écologiques, sains, confortables, circulaires et à budget abordable.<br />
Le «Tomwood 2.0» se prépare<br />
très activement. Au sein du<br />
groupe Thomas & Piron, la cellule<br />
Recherche et Développement<br />
avait mis en place, il y a 10 ans,<br />
un concept constructif à ossature<br />
bois. Après une dizaine de<br />
chantiers tests en Belgique, tous<br />
concluants, Tomwood trouvait sa<br />
vitrine au Luxembourg, en <strong>20</strong>15,<br />
avec la maison durable témoin<br />
au Sennigerberg suivie d’une<br />
trentaine de réalisations similaires<br />
pour des clients sur le territoire.<br />
L’étape suivante est donc sur les<br />
rails. « L’innovation est évidemment<br />
fondamentale dans la construction<br />
durable et l’approche circulaire »,<br />
explique François-Xavier Gilen,<br />
Sales Manager Thomas&Piron<br />
Luxembourg. « On a mis en<br />
place une unité R&D dédiée en<br />
<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>21 et on a sollicité des<br />
partenariats pour réfléchir et<br />
avancer, avec beaucoup d’espoirs<br />
et d’enthousiasme, d’autant que<br />
c’est souvent au Luxembourg qu’on<br />
a pu poser les jalons de projets<br />
novateurs, nos maisons passives ou<br />
l’intégration des pompes à chaleur<br />
par exemple. On a l’ambition ici<br />
de pousser le concept, d’aller<br />
plus loin, avec tous les éléments<br />
techniques à disposition ».<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Alliage de compétences<br />
Un accord de partenariat a ainsi<br />
été conclu avec Neobuild, le pôle<br />
innovation du secteur et un subside<br />
du ministère de l’Economie a été<br />
alloué. La cellule « recherche » s’est<br />
ainsi étoffée de groupes de travail,<br />
avec pour objectif la conception<br />
de ce système constructif pensé<br />
dans tous les détails, selon une<br />
série d’axes clairs : l’efficacité<br />
et l’économie énergétique, la<br />
circularité, les matériaux biosourcés,<br />
la durabilité… « On explore toutes<br />
les pistes, en comparant les filières,<br />
les matériaux biosourcés, les<br />
critères d’émission, d’efficacité,<br />
de proximité, de prix… Idem pour<br />
les systèmes de récupération de<br />
chaleur ou de gestion des eaux<br />
usées dans un esprit circulaire et<br />
selon les fonctions des bâtiments,<br />
pour la gestion de la qualité de<br />
l’air, pour le monitoring et le<br />
suivi intelligent du bâtiment. Il ne<br />
s’agit pas de réinventer la roue<br />
mais d’appliquer les meilleures<br />
solutions, d’assembler le puzzle<br />
des technologies et des méthodes<br />
matures, de créer un écosystème<br />
qui capitalise sur la circularité<br />
(démontabilité, réutilisation,<br />
potentiel de recyclage, modularité<br />
des fonctions…) en gardant les<br />
fondamentaux de Tomwood :<br />
l’ossature bois (avec un fort<br />
ancrage local pour ce matériau<br />
renouvelable) et le sentiment de<br />
bien-être procuré aux occupants<br />
(une expérience qui a fait ses<br />
preuves au fil de la centaine de<br />
maisons livrées), le tout pour un<br />
produit d’habitat esthétique et<br />
exigeant sur les normes et les<br />
formes, alliage des compétences<br />
techniques, des matériaux choisis<br />
et du savoir-faire des équipes ».<br />
Feuille de route<br />
In fine, il s’agit de rencontrer les<br />
attentes des clients-bâtisseurs et<br />
habitants, les aspirations d’écologie<br />
et de confort, l’environnement<br />
sain et le budget abordable. « Il<br />
ne s’agit pas de viser la lune à<br />
long terme, mais de proposer des<br />
solutions réalistes, modulables<br />
et praticables face aux enjeux ».<br />
La « feuille de route » court sur<br />
un programme de 2 ans. <strong>20</strong>22<br />
s’attache à l’inventaire des pistes,<br />
concepts, matériaux et techniques<br />
disponibles de préférence à l’échelle<br />
de la Grande Région. <strong>20</strong>23 cible<br />
le prototypage en ateliers, avec la<br />
matérialisation de mètres carrés<br />
au sol, de montages mécaniques,<br />
de cloisonnement, d’isolation<br />
biosourcée, d’enduits naturels…<br />
Le premier projet de construction,<br />
pour <strong>20</strong>24-<strong>20</strong>25, donnerait alors<br />
au concept Tomwood revisité<br />
une nouvelle maison-témoin,<br />
remplaçant celle de Sennigerberg.<br />
Pour boucler la boucle et avancer<br />
dans une spirale positive.<br />
RÉALISÉ POUR TOMWOOD<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
87
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« La société doit<br />
s’ouvrir à toutes<br />
les innovations »<br />
La construction modulaire<br />
fait partie des solutions pour<br />
améliorer le développement<br />
durable. Elle s’adapte aux<br />
besoins de ses clients et peut<br />
être la solution au problème de<br />
logements au Luxembourg.<br />
Xavier Mahy, directeur d’Oikosconcept,<br />
en est convaincu. « La<br />
construction durable fait partie des<br />
valeurs de base de la construction<br />
modulaire. Nous avons positionné<br />
nos produits en haut de l’échelle<br />
dans cette dynamique et nous<br />
intégrons parfaitement l’économie<br />
circulaire. Nous étions récemment<br />
à Paris, au salon Batimat, pour<br />
découvrir les nouvelles tendances.<br />
Nous y étions en force, Polygone<br />
et Oikos-concept, car notre groupe<br />
s’inscrit dans la durabilité au niveau<br />
du recyclage, de l’isolation ou<br />
encore de la prévention. Dans le<br />
domaine du modulaire, on parle<br />
beaucoup du bas carbone, tout le<br />
monde se positionne là-dessus. »<br />
Xavier Mahy ne lésine pas sur les<br />
efforts pour se perfectionner dans<br />
le domaine. « Lors d’une visite à<br />
Londres, je me suis rendu dans un<br />
bâtiment zéro carbone. C’était ma<br />
première approche zéro carbone<br />
et elle m’a beaucoup étonné. Le<br />
concepteur a construit ses maisons<br />
sur un parking, avec de grosses<br />
poutrelles en acier. Une surprise,<br />
car l’acier n’est à priori pas un bas<br />
carbone. J’ai donc demandé sa<br />
technique de calcul et la réponse<br />
fut originale à mes yeux. Si tu mets<br />
beaucoup de bois qui a capturé du<br />
carbone toute sa vie, tu rachètes<br />
l’acier qui en a émis beaucoup lors<br />
de sa production. C’est simple et<br />
efficace. Il avait donc des murs plein<br />
LA SUITE<br />
PUBLIREPORTAGE
Écologique<br />
Innovant<br />
Économique<br />
Construire différemment et durablement<br />
Avec la construction modulaire hors-site<br />
Logements Abordables<br />
Maisons - Appartements<br />
Logements Étudiants<br />
Studios<br />
Logements Séniors<br />
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Logements Touristiques<br />
Gîtes - Hôtels<br />
Oikos-concept Sàrl • 37 Rue de la Gare, L-7535 Mersch • tel : +352 28 26 87 <strong>20</strong> • Info@oikos-concept.com • www.oikos-concept.com
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le coliving est une<br />
solution de logement<br />
idéale pour les<br />
familles du 21 ème siècle<br />
de laine de bois. Quand on utilise ce<br />
bois dans un bâtiment, on lui donne<br />
une affectation pendant une longue<br />
période et donc, on participe aussi<br />
à cette diminution carbonique. »<br />
Si le carbone est au cœur des<br />
débats de la construction, le tri et<br />
le recyclage y tiennent également<br />
une place importante. « La<br />
construction modulaire est une<br />
solution pour le modèle durable.<br />
Depuis une quinzaine d’années,<br />
la construction traditionnelle<br />
utilise par exemple des murs de<br />
briques dans lesquelles on injecte<br />
de la laine de roche. Et le tout est<br />
isolé grâce à une façade isolée<br />
constituée de frigolite collée sur le<br />
support et renforcée par un filet<br />
en fibre de verre. Au point de vue<br />
du tri, c’est ce qu’il y a de pire. Il<br />
n’y a pas de technique pour tout<br />
séparer proprement. Chez Oikosconcept,<br />
on regarde à ça. Lors de<br />
mes visites dans les usines, je fais<br />
toujours attention à la présence<br />
de visseuses et non de colleuses.<br />
Dans l’approche circulaire, on a dix<br />
longueurs d’avance. Comme nous<br />
maîtrisons le process, tout peut<br />
être réutilisé sans polluer. Pour<br />
moi, l’écologie et la construction<br />
bas carbone, c’est avant tout une<br />
question de moyens et de volonté<br />
personnelle. Tant que ce qui est<br />
pollueur et énergivore sera moins<br />
cher que ce qui est bon pour<br />
l’environnement, rien ne bougera. »<br />
Le coliving, une solution<br />
originale<br />
L’avantage du modulaire est sa<br />
conception en usine. Chaque unité<br />
peut être reproduite à l’identique,<br />
tout en y ajoutant la possibilité de<br />
modifier certains détails intérieurs<br />
comme la cuisine ou la salle de<br />
bains. Pour Xavier Mahy, on peut<br />
très bien conjuguer ce principe<br />
avec celui du coliving, par exemple,<br />
qui est de plus en plus tendance.<br />
« Le coliving peut être un bon projet<br />
en commun entre les personnes<br />
qui s’organisent en communautés<br />
autour d’un ensemble de services<br />
communs, pour mutualiser les coûts<br />
et ainsi réduire les loyers. Pour le<br />
promoteur, le return on investment<br />
est très intéressant au moment<br />
de la promotion et de nouveaux<br />
services assurent un revenu continu<br />
en cours d’exploitation. Cette<br />
solution de coliving est, selon moi,<br />
une solution de logement idéale<br />
pour les familles du 21 ième siècle,<br />
en constante évolution. Le schéma<br />
de la famille rassemblée autour<br />
du père qui subvient à tous les<br />
besoins est révolue. Je suis certain<br />
que ça sera une offre importante<br />
d’ici 4 à 5 ans sur le marché de la<br />
construction en bâtiments neufs,<br />
le temps d’introduire les permis<br />
de bâtir. Nous nous dirigeons<br />
vers des habitations nettement<br />
mieux adaptées à nos besoins. Les<br />
espaces de construction deviennent<br />
rares. Il faut donc se réinventer<br />
pour satisfaire le plus de monde<br />
possible. Chez Oikos-concept,<br />
on construit autrement avec un<br />
espace à vivre très bien conçu. C’est<br />
une manière de vivre différente et<br />
optimisée. Il est vraiment temps<br />
que l’on pense différemment,<br />
en laissant la porte ouverte à<br />
des innovations efficaces. »<br />
RÉALISÉ POUR OIKOS-CONCEPT<br />
WWW.OIKOS-CONCEPT.COM<br />
PUBLIREPORTAGE
DÉCONSTRUIRE LES IDÉES REÇUES<br />
SUR L’IMPRESSION<br />
ET LE NUMÉRIQUE<br />
L’INDUSTRIE DE<br />
L’IMPRIMÉ PAPIER<br />
DÉTRUIT LES FORÊTS<br />
C’est une image qui lui colle<br />
à la peau. Pourtant, le bois<br />
utilisé pour la fabrication du<br />
papier provient en majorité de<br />
sources durables, et gérées de manière<br />
responsable avec un rapport de trois<br />
arbres plantés pour un arbre utilisé dans<br />
l’industrie.<br />
UN MAIL POLLUE<br />
MOINS QU’UNE LETTRE<br />
Cette affirmation est vraie, et dans les<br />
faits, on considère qu’un mail a une<br />
empreinte carbone 60 x inférieure à<br />
une lettre papier. Cependant, en<br />
moyenne, 60 x plus de mails<br />
que de lettres sont envoyés.<br />
Et avec les alourdissements<br />
des protocoles web, et la<br />
multiplication des documents<br />
partagés via ces messages, cette<br />
proportion a tendance à progresser<br />
en faveur de l’imprimé que nous pourrons<br />
recycler en fin de cycle.<br />
Sources : www.hachette.com/wp-content/uploads/<strong>20</strong>17/06/bilan-carbone.pdf • www.agelia.com • www.lebondigital.com/<br />
7-idees-recues-autour-du-numerique-responsable/ • www.lafabriqueecologique.fr<br />
UNE CAMPAGNE DE<br />
COMMUNICATION NUMÉRIQUE<br />
POLLUE MOINS QU’UNE<br />
COMMUNICATION PAPIER<br />
Fer de lance de la promotion du digital cet<br />
argument peut être discuté au regard de deux<br />
éléments. Comme évoqué plus tôt, le papier<br />
a l’avantage de pouvoir être recyclé<br />
environ 5 fois en fonction de ses<br />
fibres. D’après l’ADEME (Agence<br />
de la transition écologique), on<br />
estime, que le print représente<br />
1,1 % des émissions mondiales.<br />
Toujours d’après l’ADEME, la<br />
recherche d’informations via un<br />
moteur de recherche représente<br />
9.9 kg de CO 2 par année par internaute,<br />
soit environ 6 % des émissions mondiales de<br />
gaz à effet de serre (pour le moment).<br />
UNE SÉRIE EN STREAMING<br />
VS UN LIVRE<br />
La consommation mondiale de streaming<br />
vidéo émet 300 millions de tonnes<br />
de CO 2 dans le monde chaque année.<br />
Cela correspond à la pollution numérique<br />
d’un pays comme l’Espagne. Regarder<br />
une heure de vidéo consomme autant<br />
d’électricité qu’un réfrigérateur pendant<br />
une année. L’étude de Carbone<br />
4 et Hachette Livre, estime<br />
quant à elle que la<br />
fabrication d’un livre<br />
émet 1,3 kg de CO 2 ,<br />
quand une liseuse<br />
numérique en produit<br />
235 kg.<br />
Parce qu’une bonne communication responsable se fait idéalement par ces<br />
deux médias, en évitant le gâchis, et en utilisant le bon message pour les<br />
bonnes personnes au bon moment. #consommerautrement<br />
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le Luxembourg en bonne voie pour<br />
un cadre de vie durable et résilient<br />
L’Ordre des Architectes et<br />
des Ingénieurs-Conseils<br />
(OAI) et ses membres sont<br />
pleinement impliqués dans<br />
le développement de la<br />
construction au Luxembourg.<br />
Grâce à une collaboration<br />
solide avec le gouvernement<br />
et les autres acteurs du<br />
secteur de la construction,<br />
le pays peut bénéficier d’une<br />
expertise hors-norme.<br />
Petit pays mais rempli de talents.<br />
Tel pourrait être le résumé du<br />
Grand-Duché sur la scène mondiale<br />
de la construction. Pour Marc<br />
Feider, vice-président de l’OAI, « le<br />
Luxembourg est un des pays les<br />
plus avancés dans le domaine des<br />
bâtiments à faible consommation<br />
d’énergie. Pas seulement dans la<br />
prescription, mais ausi dans leur<br />
application. Nos membres sont<br />
des spécialistes des bâtiments<br />
à énergie positive et sont bien<br />
entourés par des artisans<br />
compétents pour les construire.<br />
Il y a une véritable synergie qui se<br />
met en place entre les différents<br />
acteurs, aussi grâce à la MOAI.<br />
LU, méthodologie de collaboration<br />
du construire ensemble. »<br />
Et Pierre Hurt, directeur de l’OAI,<br />
souligne que « Le Luxembourg<br />
est tout simplement en bonne<br />
voie pour devenir une référence<br />
internationale dans le domaine de la<br />
construction. Outre les expertises<br />
des membres, il y a une véritable<br />
synergie entre les différentes<br />
prescriptions et leurs applications.<br />
Nous sommes focalisés sur le<br />
concept complet, réalisé par<br />
nos membres en collaboration<br />
avec les entreprises qualifiées.<br />
Nous avons également été les<br />
précurseurs dans l’intégration<br />
des économies d’énergie dans<br />
les projets immobiliers. »<br />
Selon Marc Feider, la construction<br />
durable peut être divisée en trois<br />
volets : écologique, économique<br />
et social. « Pour ce dernier point,<br />
il y a eu le vote de la loi pour<br />
l’accessibilité pour tous, publiée<br />
en janvier <strong>20</strong>22. L’OAI a été très<br />
actif dans l’assistance et la mise<br />
en pratique des compétences de<br />
nos membres dans ce domaine.<br />
Une autre thématique importante<br />
dans les bâtiments durables est<br />
la santé et le bien-être. L’OAI<br />
soutient un bon échange avec<br />
le ministère de l’Énergie et de<br />
l’Aménagement du Territoire,<br />
Direction de la construction durable<br />
et de l’économie circulaire. »<br />
Et pour l’économie ? « Cela<br />
comporte notamment l’énergie.<br />
Nous sommes là pour conseiller<br />
et optimiser les outils qui<br />
92 INFOGREEN.LU
seront utilisés par la suite. Nous<br />
collaborons également sur le<br />
programme de promotion des<br />
matériaux biosourcés. Il y a<br />
d’ailleurs eu récemment une<br />
exposition à Nancy qui a accueilli<br />
125 projets de nos membres. L’OAI<br />
gère une grosse base de références<br />
en termes de durabilité. »<br />
L’Ordre ne travaille pas dans<br />
son coin. Que du contraire !<br />
« Nous avons un bon groupe<br />
de travail qui collabore avec le<br />
gouvernement, notamment pour<br />
mettre en place des normes<br />
et prescriptions cohérentes en<br />
termes de construction durable.<br />
Je pense notamment au bois<br />
avec les prescriptions anti-feu.<br />
Il traque entre autres toutes<br />
les prescriptions qui bloquent<br />
le développement durable. »<br />
Les propriétaires ont un intérêt<br />
croissant pour le développement<br />
durable. « Aujourd’hui, ils<br />
souhaitent investir qu’une seule<br />
fois dans un projet. Il y a 25 ans,<br />
on construisait un bâtiment, pour<br />
ensuite l’abattre si on souhaitait<br />
l’améliorer. Ça change tout<br />
évidemment. De plus, depuis juin,<br />
suite au vote d’une amélioration<br />
de la loi existante sur la gestion<br />
des déchets, les bâtiments ne<br />
doivent plus être considérés<br />
comme des grosses poubelles mais<br />
sont pensés de manière à réduire<br />
les déchets inertes. L’article 23<br />
stipule notamment que lors de la<br />
planification d’une construction, la<br />
prévention des déchets doit être<br />
prise en considération. En gros, le<br />
bâtiment doit être une banque de<br />
ressources et non de déchets. »<br />
Et la construction<br />
circulaire ?<br />
Pour Pierre Hurt, la collaboration<br />
est claire avec les instances<br />
publiques mais la pondération<br />
des ressources ne l’est pas<br />
encore. « Si on regarde ce qui<br />
est réservé pour construire, on<br />
investit beaucoup dans le terrain<br />
et la construction mais pas assez<br />
dans la programmation et la<br />
conception. Il faut voir ce qui est<br />
utile pour le bien-être de notre<br />
société. C’est la sobriété heureuse,<br />
« Suffizienz… » en quelque sorte.<br />
Ensuite, on doit être efficients.<br />
Nous devons expliquer comment<br />
on investit les deniers publics. Si<br />
on veut arriver à cette durabilité,<br />
il faudra révolutionner notre<br />
manière de procéder, avec les<br />
bonnes questions à se poser en<br />
amont. Ainsi les projets seront<br />
menés à bien avec les bons<br />
concepteurs qui peuvent trouver<br />
les meilleures solutions durables<br />
et circulaires. A savoir construire,<br />
exploiter, déconstruire et réutiliser<br />
autre part. C’est plus complexe,<br />
mais c’est l’avenir à nos yeux. »<br />
Si le futur se construit ainsi, Pierre<br />
Hurt reste les pieds sur Terre.<br />
« Actuellement, nous ne sommes<br />
pas encore tout à fait prêts pour<br />
accueillir cette révolution. Il faut<br />
déjà des lois et des procédures<br />
cohérentes mais également<br />
une collaboration avec tous les<br />
acteurs, tout en leur fournissant<br />
les moyens nécessaires. Il faut<br />
un point de vue holistique et des<br />
valeurs communes partagées par<br />
tous les acteurs, afin que ceux-ci<br />
agissent dans l’intérêt commun, des<br />
utilisateurs, des maîtres d’ouvrage. »<br />
Et Marc Feider d’enchérir. « Le<br />
circulaire est l’avenir mais n’est<br />
pas encore possible à 100 %<br />
actuellement. Il y aura toujours des<br />
éléments d’usure qui ne pourront<br />
pas être réutilisés comme le tapis<br />
plein par exemple. Il y a aussi<br />
des méthodes à éviter comme<br />
les multicouches qui ne peuvent<br />
pas être séparées. Mais c’est une<br />
question de temps et de patience. »<br />
Une analyse confirmée par Michelle<br />
Friederici, présidente de l’OAI. « Le<br />
plus compliqué est que l’on ne peut<br />
pas prévoir la future réaffectation<br />
d’un bâtiment. Et ajouter un<br />
ou plusieurs étages, au fur et à<br />
mesure de la progression de la<br />
société, n’est pas toujours possible<br />
car les paramètres structurels<br />
sont adaptés à chaque détail<br />
de l’évolution. Ce que l’on peut<br />
éventuellement prévoir, c’est une<br />
charpente ou dalle renforcée pour<br />
accueillir des systèmes techniques<br />
futurs. Mais au-delà de ça, le mieux<br />
est de respecter les principes<br />
de flexibilité et de sobriété… »<br />
RÉALISÉ POUR L'ORDRE DES ARCHITECTES<br />
ET DES INGÉNIEURS-CONSEILS (OAI)<br />
PLUS D’INFORMATIONS SUR WWW.OAI.LU<br />
Photos : OAI © Camille Dengler<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« Les bâtiments ne doivent plus<br />
être considérés comme des<br />
grosses poubelles mais sont<br />
pensés de manière à réduire les<br />
déchets inertes. »<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
93
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« Une<br />
opportunité<br />
de réfléchir<br />
à l’usage des<br />
ressources »<br />
Avec l’évolution du cadre<br />
réglementaire voire des incitants<br />
législatifs, l’approche de la<br />
construction durable et de<br />
l’économie circulaire peut devenir<br />
une forme d’automatisme<br />
La crise des matériaux est<br />
globale. L’importance des<br />
ressources de proximité<br />
est vitale. Plongée à la (bio)<br />
source de la planification et<br />
de la circularité, avec Philippe<br />
Genot (Schroeder & Associés)<br />
La construction, durable surtout,<br />
souffre-t-elle de la crise qui raréfie<br />
les fournitures et les matériaux et<br />
fait exploser les prix ? Vu l’état du<br />
marché, Philippe Genot, ingénieur<br />
en chef chez Schroeder & Associés<br />
et expert en matériaux biosourcés,<br />
dresse un premier constat : « La<br />
crise concerne tous les matériaux,<br />
c’est global. Certaines variations<br />
sont plus importantes, mais<br />
c’est volatil, tout peut aller très<br />
vite et il y a peu de visibilité. Les<br />
projets de construction sont à<br />
l’horizon de 4 ou 5 ans. Les prix<br />
sont à une semaine. Conclusion :<br />
la planification fait la différence<br />
et les notions de durabilité<br />
apportent le sens à long terme<br />
qui peut manquer au marché,<br />
en apportant de la prévisibilité<br />
et de la réflexion d’ensemble ».<br />
Pour l’ingénieur, c’est clair : « Il<br />
y a dans ces crises une vraie<br />
opportunité, qui pousse à réfléchir<br />
à l’utilisation des ressources, en<br />
termes de quantité, de qualité,<br />
d’impact environnemental ». Et<br />
la seconde conclusion coule de<br />
source: « Les ressources locales,<br />
régionales, proches en tout<br />
94 INFOGREEN.LU
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
cas, ont toute leur pertinence<br />
dans cette réflexion. Sur le<br />
marché du bois par exemple,<br />
c’est la distance et le transport<br />
qui font les écarts de prix ».<br />
Et quand les matériaux sont<br />
biosourcés, le gain se fait sur<br />
plusieurs tableaux, notamment<br />
sur l’efficience et la neutralité<br />
carbone. « Argile, miscanthus,<br />
bois local, paille, herbe… Ces<br />
ressources locales fonctionnent<br />
dans des conditions intelligentes.<br />
On peut les intégrer dans des<br />
projets où l’humain et son bienêtre<br />
sont au centre de la chaîne<br />
de valeurs. Et on apporte une<br />
traçabilité dans cette chaine ».<br />
Appliquer de nouveaux<br />
modèles<br />
Même approche avec la circularité<br />
des ressources. Déconstruire au<br />
lieu de démolir, inventorier, stocker<br />
et réutiliser plutôt que mettre<br />
en décharge, c’est devenu une<br />
évidence. Qui s’intègre dans la<br />
planification des projets, pensés<br />
pour être adaptés, modulés,<br />
déplacés ou/et démontés plus<br />
tard. La législation « zéro déchet »<br />
consacre le procédé et pousse à<br />
l’inventaire, à la banque de données<br />
circulaire. « On peut ainsi penser<br />
à la réutilisation et à la remise<br />
sur le marché. Une plateforme<br />
d’échange ou/et de vente de<br />
matériaux déconstruits pour le<br />
réemploi, par exemple, ce n’est<br />
plus de l’utopie, c’est un nouveau<br />
modèle économique viable, dans<br />
une approche circulaire ».<br />
Avec l’évolution du cadre<br />
réglementaire voire des<br />
incitants législatifs, l’approche<br />
de la construction durable et de<br />
l’économie circulaire peut trouver<br />
un rythme, devenir une forme<br />
d’automatisme, que peut renforcer<br />
l’approche BIM par exemple,<br />
puisque chaque « couche »<br />
d’informations digitalisées peut<br />
modéliser un « passeport » de<br />
matériaux à réutiliser localement.<br />
Idem avec les matériaux biosourcés.<br />
Des groupes de travail de l’OAI<br />
l’ont récemment démontré au<br />
travers de deux études réalisées<br />
pour le compte du ministère.<br />
« Notre métier est d’accompagner<br />
les nouveaux modes de<br />
construction, de planifier en<br />
intégrant tous les paramètres en<br />
amont du projet », poursuit Philippe<br />
Genot. « On peut concilier résilience<br />
et autonomie – notamment via<br />
les matériaux biosourcés et/ou<br />
renouvelables produits dans un<br />
petit rayon – avec l’harmonie des<br />
ouvrages, la mixité des fonctions et<br />
l’intégration dans l’environnement.<br />
Il faut le faire et le voir comme<br />
un réel investissement, avec<br />
retour. La crise est, à cet égard<br />
je pense, un catalyseur, voire un<br />
accélérateur de changement ».<br />
RESSOURCÉ PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos : Schroeder & Associés<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
95
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Des mesures précises pour<br />
améliorer vos performances<br />
énergétiques et environnementales<br />
La crise actuelle tant au<br />
niveau de l’inflation du prix de<br />
l’énergie que des difficultés<br />
d’approvisionnement en<br />
matériaux de construction<br />
doit nous permettre de revoir<br />
complétement notre gestion des<br />
bâtiments ainsi que nos modes<br />
de construction. En changeant<br />
d’approche nous pouvons passer<br />
d’un gouffre financier à un impact<br />
positif sur l’environnement.<br />
Pour passer sans encombre cet hiver et les prochains,<br />
des mesures simples et non invasives peuvent faire<br />
rapidement gagner plus de 10 % d’énergie. À l’autre<br />
bout du spectre les matériaux écologiques et les<br />
principes de déconstructions permettent de garantir<br />
un parc immobilier sain qui ne représentent plus<br />
une charge mais une opportunité d’évolution.<br />
Audit Énergétique => Gagner<br />
facilement 10 % de vos factures<br />
électriques<br />
Pourquoi ?<br />
Nous mettons tout en œuvre pour réduire l’impact<br />
du secteur du bâtiment, jusqu’à lui permettre de<br />
créer des impacts positifs. Les lois actuelles sur les<br />
nouvelles constructions sont déjà parmi les plus<br />
performantes au monde, comme l’a encore rappelé<br />
le Ministre Turmes devant la Chambre des Métiers<br />
récemment. La crise écologique et économie que nous<br />
vivons actuellement doit être l’ultime déclencheur<br />
entrainant les propriétaires dans la mise en œuvre<br />
d’actions concrètes permettant des améliorations<br />
significatives de leurs biens immobiliers. Les gisements<br />
d’économies de quasiment tous les bâtiments<br />
sont d’au moins 10% avec des mesures simples<br />
Comment ?<br />
Trois axes encadrent ce processus :<br />
La mesure des consommations et la première<br />
étape de l’assainissement énergétique, car<br />
on ne peut corriger de manière pérenne ce<br />
que l’on ne connait pas précisément.<br />
Différents niveaux de mesure peuvent être engagés<br />
suivant la complexité du projet. La maitrise de sa<br />
consommation via les factures est le point de départ<br />
mais ne suffit pas à poursuivre la démarche. Il faut d’une<br />
part un niveau de précision minimum dans cette collecte<br />
d’information tel que : la consommation le jour ou la<br />
nuit, l’hiver ou l’été, pour l’activité ou le conditionnement<br />
du bâtiment. Pour faire, PROgroup a mis en place des<br />
partenariats apportant une expertise dans le domaine<br />
du monitoring et de mesures de la ventilation des<br />
96 INFOGREEN.LU
consommations électriques en fonction des appareils<br />
consommateurs, à la fois simple et non invasif.<br />
Ces données conduisent à l’identification et<br />
la priorisation des postes de consommations.<br />
Par ailleurs, elles permettent d’envisager les<br />
solutions architecturales et techniques adaptées<br />
à chaque profil de client afin de lier économies<br />
d’énergies et confort. Le monitoring précis des<br />
consommations électriques permet régulièrement<br />
de réaliser des économies d’au moins 10 % de la<br />
facture électrique en optimisant le réglage et le<br />
fonctionnement des différentes installations. Par<br />
ailleurs, l’analyse de ces données permet également<br />
d’estimer précisément les gains énergétiques et<br />
financier pour des potentiels investissements.<br />
Gestion et réemploi des matériaux<br />
Pourquoi ?<br />
Le second axe que PROgroup développe<br />
est la gestion de l’inventaire des matériaux<br />
lors d’une nouvelle construction.<br />
En préambule, il est important de bien différencier<br />
la notions d’« économie circulaire » de la notion de<br />
« réemploi des matériaux ». Dans l’économie circulaire,<br />
il s’agit de donner de multiples usages à qualité égale à<br />
une ressource. L’économie circulaire est donc un point<br />
de vue selon lequel une ressource ne devient jamais<br />
un déchet. En fin de vie, elle peut être réemployée ou<br />
recyclée ou upcyclée. Le réemploi des matériaux est<br />
une approche circulaire très intéressante, si le bâtiment<br />
est conçu dès le départ pour le désassemblage.<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Viennent ensuite les améliorations architecturales<br />
qui diminuent les besoins à la source (protections<br />
solaires, réaménagement, isolation) et les améliorations<br />
techniques aussi bien sur la production que la<br />
distribution de chaleur. L’objectif européen étant<br />
de sortir rapidement des énergies fossiles, tous les<br />
acteurs doivent faire une transition vers des sources<br />
d’apprivoisement responsables. En effet la gestion<br />
durable de la filière bois énergie n’est pas extensible<br />
indéfiniment et nous constatons déjà une augmentation<br />
significative des prix d’achat de la biomasse et<br />
l’impact actuel en gaz à effet de serre de l’électricité<br />
est toujours trop élevé pour faire des pompes à<br />
chaleur une solution magique. C’est un ensemble de<br />
mesures que nous devons mettre en œuvre pour<br />
répondre aux enjeux climatiques et économiques<br />
et assurer la résilience du secteur du bâtiment.<br />
La pénurie des matériaux devient un peu plus chaque<br />
jour le premier enjeu de cette notion très concrète.<br />
Le second enjeu est économique ! Lorsque les<br />
structures et les procédures auront été mises en place<br />
dès la conception du projet pour un désassemblage<br />
aisé, une diminution du coût global de possession<br />
des matériaux deviendra une réalité. Cette affirmation<br />
trouve en partie raison dans la valeur résiduelle<br />
que les matériaux auront ainsi acquise. Le réemploi<br />
nécessite, au départ, un seul investissement en main<br />
d’œuvre et en temps, dû, notamment, à la dépose<br />
méthodique et au stockage. Cet investissement de<br />
départ sera largement rentabilisé lors de la revente ou<br />
la réutilisation des matériaux récupérés. L’intégration<br />
financière de cette approche nécessite que la quantité<br />
et la qualité des matériaux soit connus dès leur<br />
première utilisation dans un projet de construction.<br />
L’enjeu climatique est également conséquent en<br />
sachant que la construction et la déconstruction<br />
en Europe représente 35 % de l’ensemble des<br />
déchets générés (Eurostat, <strong>20</strong><strong>20</strong>). Enfin, le réemploi<br />
des matériaux favorisera la création de nouveaux<br />
emplois (déconstructeur, valoriste, etc.) ainsi<br />
qu’à faire évoluer et gagner en compétences<br />
les entreprises de construction locales.<br />
Aujourd’hui en Europe de l’Ouest, seul 1 % des<br />
éléments de construction sont réemployés. A la place,<br />
ils sont recyclés ou mis en décharge (Projet Interreg<br />
NWE FCRBE, <strong>20</strong>21). Le défi est donc de taille !<br />
Comment ?<br />
Nous proposons de déterminer, dès la phase étude,<br />
le poids du bâtiment en tenant compte des matériaux<br />
qui le composera. L’objectif est de créer un inventaire<br />
des matériaux et produits dont le bâtiment est<br />
constitué. Dans la pratique, suivant la loi de pareto,<br />
il ne s’agit pas de disposer de 100% des matériaux,<br />
mais bien de disposer des éléments les plus lourds.<br />
LA SUITE<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
97
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Différentes plateformes proposent aujourd’hui<br />
d’enregistrer des données matériaux afin de permettre<br />
la réalisation d’un bilan des matériaux et/ou de créer<br />
un « passeport matériaux », véritable carte de visite<br />
du matériau. PROgroup travaille sur divers projets<br />
qui propose une solution qui permet d’enregistrer<br />
les données afin d’établir ce « passeport matériaux ».<br />
La mise en pratique montre que le secteur de la<br />
construction doit encore s’approprier ce sujet et<br />
développer des processus et automatismes.<br />
Par ailleurs, afin d’avoir une vue globale du niveau de<br />
circularité d’un projet, nous déterminons un « indice<br />
de circularité ». L’« indice de circularité » que nous<br />
utilisons se base sur une méthode d’évaluation qui tient<br />
compte de la manière dont un produit est réalisé et<br />
comment le produit sera valorisé à la fin de son cycle<br />
d’usage. Le résultat final est exprimé en pourcentage.<br />
Ceci permet une comparaison entre différents produits.<br />
Conclusion<br />
Le domaine de la construction est en plein<br />
changement. Avoir une réflexion systémique et<br />
circulaire qui englobe le nouveau bâti et le bâti<br />
existant permet de répondre aux enjeux actuels.<br />
Il est essentiel de d’abord mesurer la performance réelle<br />
d’un bâtiment avant de réellement et systématiquement<br />
améliorer la situation. Pour l’existant, cela comprend<br />
l’analyse du comportement des utilisateurs via un<br />
monitoring de ses consommations énergétiques.<br />
Notre expérience démontre qu’au-delà de la<br />
connaissance des matériaux, le calcul de l’« indice<br />
de circularité » nécessite également une bonne<br />
connaissance de l’assemblage des différents<br />
produits qui forment un élément et de la manière<br />
dont ils interagissent. Il est également important<br />
de s’assurer dans la phase réalisation que,<br />
d’une part, les bons produits soient utilisés et<br />
que, d’autre part, les techniques d’assemblage<br />
préconisées soient réellement appliquées.<br />
Si vous souhaitez lancer un projet de construction<br />
circulaire, il est essentiel de mettre en place<br />
de nouveau indicateurs, comme le poids, le<br />
« passeport matériaux » et l’indice de circularité afin<br />
de pouvoir comprendre les enjeux et de pouvoir<br />
réellement mesurer l’amélioration qui s’en suit.<br />
Les résultats ne pourront être au rendez-vous que<br />
si les différents intervenants (Architecte, Maitre<br />
d’ouvrage, Bureaux d’études, Entreprises, etc.) du<br />
projet de construction/rénovation apprivoisent<br />
ensemble ces nouvelles pratiques dès le début du<br />
projet et tout au long du projet, jusqu’à la réception<br />
afin de s’assurer que les mesures prévues ont<br />
effectivement bien été mises en place sur chantier.<br />
Ainsi, PROgroup travaille selon cette démarche de<br />
façon collaborative et systémique avec un savoirfaire<br />
de plus de 25 ans dans le domaine de la gestion<br />
de projet et des économies d’économies d’énergie,<br />
et de 10 ans le domaine de l’économie circulaire.<br />
OPHÉLIE BLAUEN ET ROMAIN LUBIN<br />
POUR PROGROUP<br />
Photo : One click LCA<br />
98 INFOGREEN.LU
Clever akafen devient Shop Green<br />
Votre label pour les produits durables<br />
au Luxembourg<br />
Accus rechargeables<br />
et chargeurs<br />
Fournitures scolaires<br />
et de bureau<br />
Produits<br />
Rinse-off<br />
Lampes (ampoules)<br />
et luminaires<br />
Peintures, laques<br />
et lasures<br />
Lessives et produits<br />
de nettoyage<br />
Papiers<br />
hygiéniques<br />
www.shop-green.lu
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
L’audit énergétique :<br />
une obligation pour<br />
de nombreuses<br />
entreprises<br />
Interview de Floriane<br />
Allegre et Mohamed<br />
Kraouche, gestionnaires<br />
de projets Environnement<br />
et Énergie pour Argest.<br />
Constatez-vous un certain<br />
engouement dans les<br />
demandes d’audit énergétique<br />
en cette période de crise ?<br />
Mohamed Kraouche :<br />
« Absolument. Le sujet du coût de<br />
l’énergie revient très souvent dans<br />
les discussions avec les clients, qui<br />
souhaitent réaliser un audit en vue<br />
de faire baisser leur consommation<br />
énergétique, et donc leurs factures.<br />
Mais il faut aussi et avant tout<br />
souligner que réaliser un audit<br />
énergétique est une obligation<br />
pour les entreprises de plus de 250<br />
salariés et/ou générant un chiffre<br />
d’affaires de plus de 50 millions<br />
d’euros. Peu le savent, et pourtant<br />
c’est inscrit dans le texte de loi du 5<br />
juillet <strong>20</strong>16. Elles doivent faire appel<br />
à un organisme agréé, tel qu’Argest,<br />
pour réaliser un audit basé sur les<br />
normes internationales EN 16 247.<br />
Floriane Allegre : «On remarque<br />
actuellement un intérêt croissant<br />
des plus petites entreprises pour les<br />
audits énergétiques. Comme le dit<br />
Mohamed, les audits énergétiques<br />
ne sont obligatoires que pour les<br />
PME. Alors pourquoi cet intérêt<br />
? Car celles-ci ont bien compris<br />
que quelques améliorations<br />
énergétiques pouvaient<br />
conduire à de conséquentes<br />
économies financières. Les crises<br />
énergétiques que nous traversons<br />
actuellement ne font qu’accélérer<br />
cet engouement pour la chasse<br />
au gaspillage énergétique.<br />
En pratique, comment se<br />
déroule un audit énergétique ?<br />
M.K.: « Pour les audits obligatoires,<br />
une procédure structurée est<br />
imposée par la norme pour réaliser<br />
un diagnostic des performances<br />
énergétiques d’une entreprise<br />
afin de réduire sa dépendance<br />
aux énergies non renouvelables<br />
et valoriser sa responsabilité<br />
sociétale. Elle compte 4 étapes :<br />
1. La collecte de renseignements<br />
sur l’entreprise, les bâtiments,<br />
les consommations, etc.,<br />
2. L’état des lieux de la structure<br />
- fenêtres, murs, ponts<br />
thermiques, défauts de<br />
géométrie des portes, etc. - et<br />
des installations techniques afin<br />
d’évaluer leurs performances,<br />
100 INFOGREEN.LU
« Les PME ont bien<br />
compris que quelques<br />
améliorations<br />
énergétiques<br />
pouvaient conduire<br />
à de conséquentes<br />
économies financières »<br />
3. Sur base de cet état des lieux,<br />
nous réalisons une analyse<br />
énergétique détaillée en<br />
ciblant les équipements gros<br />
consommateurs d’énergie<br />
et donnons par exemple, un<br />
aperçu de ce qu’un bâtiment<br />
de ce type devrait consommer<br />
s’il était plus performant,<br />
4. Enfin, nous présentons une<br />
liste chiffrée avec ROI (NDLR<br />
: retour sur investissement)<br />
de préconisations adaptées<br />
à l’infrastructure du client.<br />
Il est important d’analyser<br />
la rentabilité d’un projet en<br />
fonction de la durée d’utilisation<br />
du bâtiment et de ses usages.<br />
En effet, toute modification<br />
technique afin d’optimiser<br />
l’efficacité énergétique d’un<br />
bâtiment doit avoir du sens,<br />
aussi bien énergétique,<br />
technique que financier.<br />
F.A. : « A l’aide d’une caméra<br />
thermique, nous réalisons la plupart<br />
des audits lors des périodes froides,<br />
dont une partie de l’analyse est<br />
réalisée notamment en matinée,<br />
lorsque les déperditions de chaleurs<br />
sont bien visibles sur la structure du<br />
bâtiment. Une porte dont les joints<br />
sont abîmés ou dont la géométrie<br />
est à revoir, sont des exemples<br />
générant de grosses pertes<br />
calorifiques sur le long terme.<br />
M.K. : « Nous observons également<br />
le comportement des utilisateurs<br />
afin de comprendre leur rapport<br />
avec le bâtiment. Il n’est pas rare<br />
de voir des personnes ouvrir les<br />
fenêtres en laissant tourner les<br />
radiateurs. Cela n’a évidemment<br />
aucun sens. Il faut bien entendu<br />
aérer, mais 5 minutes suffisent<br />
largement pour renouveler l’air<br />
d’une pièce. Pour que cette<br />
observation soit efficace, on<br />
se déplace plusieurs fois en ne<br />
prévenant que l’équipe technique,<br />
de telle sorte que le personnel se<br />
comporte comme à son habitude.<br />
On leur pose également d’autres<br />
questions pour connaître leurs<br />
habitudes durant les autres saisons.<br />
Une fois le rapport remis à<br />
l’entreprise, la mise en place des<br />
mesures est de son ressort ?<br />
F.A. : En effet, les entreprises<br />
peuvent choisir les mesures<br />
qu’elles souhaitent mettre<br />
en place directement ou plus<br />
tard. Pour faciliter la prise de<br />
décisions, nous les classons en<br />
privilégiant les mesures les plus<br />
simples à mettre en œuvre et/<br />
ou présentant un rapide retour<br />
sur investissement. Les solutions<br />
que nous proposons visent à<br />
mettre en place des systèmes de<br />
management ISO 50.001 (énergie)<br />
et/ou ISO 14.001 (environnement).<br />
M.K. : Nous restons bien sûr à<br />
leur écoute en cas de question.<br />
Et enfin, 4 ans après la remise de<br />
l’audit, elles sont tenues d’en faire<br />
la mise à jour. Dans la plupart des<br />
cas, elles agissent rapidement<br />
et les effets des changements<br />
sont immédiats. Certains de nos<br />
clients nous contactent après<br />
l’audit afin de nous présenter les<br />
mesures mises en place et les gains<br />
énergétiques rapidement obtenus,<br />
ce qui est très encourageant.<br />
Les institutions européennes<br />
ne sont pas concernées par<br />
la loi du 5 juillet <strong>20</strong>16. Cela<br />
signifie-t-il qu’elles peuvent<br />
consommer sans limite ?<br />
M.K. : « Heureusement, non !<br />
Les institutions européennes au<br />
Luxembourg ont un système de<br />
management environnemental<br />
interne et réalisent chaque<br />
année un bilan carbone. Elles<br />
sont certifiées EMAS, système<br />
qui présente plus de contraintes<br />
par rapport à l’ISO 14001,<br />
comme l’obligation de publier un<br />
rapport sur leurs performances<br />
environnementales.<br />
Durant le premier semestre<br />
<strong>20</strong>22, nous avons remis un<br />
rapport d’audit à une institution<br />
européenne, au Kirchberg. C’est<br />
un document de plus de 60<br />
pages, très complet et détaillé.<br />
F.A. : « Ces institutions font<br />
actuellement face à un challenge<br />
considérable en raison des<br />
problèmes d’approvisionnement<br />
attendus pour cet hiver. Elles sont<br />
reliées à la centrale de production<br />
de chaleur gérée par LuxEnergie,<br />
alimentée principalement en<br />
pellets, avec un recours au gaz/<br />
fuel en hiver lorsque la demande<br />
le nécessite. Toutefois, cet hiver,<br />
faute d’apport suffisant en pellets,<br />
elle devra également employer le<br />
fuel, selon les informations que<br />
nous avons reçues de LuxEnergie<br />
Le bilan carbone des institutions<br />
sera directement impacté et elles<br />
n’atteindront peut-être pas leurs<br />
objectifs environnementaux. Elles<br />
doivent donc modifier d’autres<br />
aspects de leur consommation<br />
énergétique, afin de minimiser<br />
l’impact des émissions de CO 2<br />
dues au mazout. Nous les aidons<br />
donc à trouver des solutions<br />
pour atteindre leurs objectifs<br />
de développement durable.<br />
AUDITÉS PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
101
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Prêcheurs de<br />
durabilité<br />
“En continuant à<br />
mettre en valeur les<br />
matériaux biosourcés<br />
régionaux, nous<br />
essayons d’influencer<br />
les prix vers le bas”<br />
Dave Lefèvre (Coeba Architectes)<br />
n’a de cesse de promouvoir<br />
un mode de construction<br />
sain et en adéquation avec<br />
l’environnement, en privilégiant<br />
des matériaux locaux et<br />
biosourcés tels que la paille,<br />
l’argile et le bois de hêtre.<br />
Il s’est récemment adjoint<br />
les talents d’Ode Vigneron,<br />
architecte spécialisée dans la<br />
construction durable. Tous deux<br />
commentent le contexte actuel<br />
et quelques projets en cours.<br />
D.L.: « On enchaîne actuellement<br />
les crises. Celle qui m’inquiète<br />
particulièrement, c’est la crise<br />
climatique et énergétique que<br />
nous traversons. Mais elle permet<br />
au moins à chacun de voir ce<br />
qui se passe, de quoi et de qui<br />
nous sommes dépendants.<br />
Cela réveille un peu les gens,<br />
et en parallèle, c’est à nous,<br />
architectes engagés dans cette<br />
thématique, de les convaincre d’agir<br />
autrement, de construire avec des<br />
matériaux alternatifs, de réduire<br />
légèrement la programmation<br />
ou le volume du bâtiment afin de<br />
respecter le budget du client ».<br />
O.V.: « C’est vrai que lors des<br />
réunions avec les maîtres<br />
d’ouvrage, on se sent finalement<br />
plus prêcheurs qu’architectes. Si<br />
on a tous compris les priorités et<br />
les urgences climatiques, il faut<br />
encore convaincre d’investir dans la<br />
durabilité. Rares sont ceux prêts à<br />
payer le prix pour la construction,<br />
même si les frais d’exploitation<br />
sont de facto réduits. Les maîtres<br />
d’ouvrage ne réfléchissent pas<br />
souvent à ces coûts d’exploitation,<br />
qui représentent pourtant<br />
au minimum l’équivalent des<br />
coûts de construction dans une<br />
approche classique. À ce niveau,<br />
l’augmentation des prix de<br />
l’énergie change tout de même<br />
un peu la donne en faveur de la<br />
construction low tech. Notre rôle<br />
évolue, le métier devient plus<br />
complexe. Mais ce qu’on fait a du<br />
sens, et c’est le plus important. »<br />
D.L.: « Ils ne s’intéressent pas<br />
souvent non plus aux coûts de<br />
démontage et aux matériaux qui<br />
posent problème en fin de vie.<br />
Ils laissent cela aux générations<br />
suivantes plutôt que d’anticiper,<br />
en prévoyant des matériaux qui<br />
génèrent une nouvelle matière<br />
première, qui ont une valeur<br />
au lieu d’engendrer des coûts.<br />
Heureusement, en continuant à<br />
mettre en valeur les matériaux biosourcés<br />
régionaux, nous essayons<br />
d’influencer les prix vers le bas.<br />
Dans le cadre d’un groupe de travail<br />
« construction durable / économie<br />
circulaire », nous travaillons avec<br />
le Ministère de l’Energie et de<br />
l’Aménagement du territoire pour<br />
faire évoluer les réglementations,<br />
les agréments, etc. »<br />
Administration<br />
communale<br />
de Fischbach<br />
D.L.: « Pour cette nouvelle mairie,<br />
nous avons proposé de recourir au<br />
bois local, entre autres le bois de<br />
hêtre Celui-ci est rarement utilisé<br />
dans le secteur de la construction<br />
alors qu’il représente 24% des<br />
essences de bois de nos forêts.<br />
En plus d’être très résistant à la<br />
pression, ce bois est très nerveux,<br />
ces caractéristiques propres au<br />
hêtre changent considérablement<br />
la conception des détails<br />
techniques. Nous avons développé<br />
un système de profilé déporté<br />
avec un ingénieur statique, qui<br />
permet l’utilisation de ce bois<br />
avec ses caractéristiques dans<br />
une esthétique contemporaine.<br />
En fait, avec l’augmentation des<br />
prix des matières premières,<br />
nous sommes amenés à inventer<br />
de nouveaux chemins.<br />
102 INFOGREEN.LU
Maison de soins, Hesperange<br />
Pour l’isolation, nous faisons<br />
appel aux agriculteurs de la<br />
commune pour la fourniture de la<br />
paille, une matière renouvelable<br />
annuellement. C’est une façon<br />
d’éviter l’importation de matériaux<br />
et d’impliquer les acteurs locaux.<br />
Cette démarche favorise leur<br />
adhésion et l’identification à la<br />
réalisation de ce projet communal. »<br />
O.V.: « Concernant la technique, on<br />
emploie la thermique naturelle du<br />
bâtiment pour activer les échanges<br />
d’air, plutôt que de recourir à une<br />
ventilation mécanique double<br />
flux. La conception du bâtiment<br />
nécessite une réflexion en<br />
conséquence. Une loggia en toiture<br />
permet l’aménagement d’ouvrants<br />
verticaux en partie supérieure d’un<br />
atrium. Ceux-ci garantissent, en été,<br />
l’activation d’une sous-pression du<br />
bâtiment et l’évacuation nocturne<br />
de la chaleur. En période hivernale,<br />
la sous-pression est garantie par<br />
un ventilateur relié à une pompe à<br />
chaleur qui permet la récupération<br />
de chaleur. L’air frais est amené via<br />
des fenêtres pariétodynamiques.<br />
Ce système se base sur le fait<br />
que les fenêtres représentent un<br />
facteur majeur de la déperdition<br />
calorifique du bâtiment. Les<br />
interstices entre les vitres du triple<br />
vitrage permettent l’aspiration de<br />
l’air frais grâce à la sous-pression<br />
du bâtiment reprenant la perte de<br />
chaleur inhérente aux fenêtres. L’air<br />
frais amené est donc préchauffé par<br />
ce passage au travers du vitrage. »<br />
D.L.: « Ce système low tech a une<br />
influence sur les coûts primaires<br />
des installations techniques étant<br />
donné que les tuyauteries de<br />
ventilation ne sont pas nécessaires.<br />
Les coûts d’entretien sont<br />
également fortement réduits.<br />
Lors de la déconstruction, des<br />
économies sont également<br />
réalisées sur l’énergie qui aurait<br />
été nécessaire pour faire tourner<br />
une VMC. L’impact est à la fois<br />
financier et écologique. En effet,<br />
il s’agit d’économie d’argent,<br />
de CO² et de ressources.<br />
O.V.: « Dans l’ensemble, les<br />
matériaux proviennent de<br />
maximum 500 km du Luxembourg,<br />
mais pour la grande majorité on<br />
se situe dans un rayon de max.<br />
150 km. Nous analysons tous<br />
les matériaux, leur provenance<br />
et privilégions également les<br />
fournisseurs qui agissent en faveur<br />
du développement durable lors de<br />
la transformation des produits. »<br />
Bureaux de Coeba<br />
Architectes, Bereldange<br />
D.L.: « Nos bureaux de Bereldange<br />
seront prochainement rénovés. La<br />
rénovation est essentielle dans la<br />
démarche de durabilité. Certes, il<br />
est toujours plus facile de construire<br />
du neuf, mais le patrimoine existant<br />
au Luxembourg ne demande<br />
qu’à être assaini et revalorisé.<br />
Comme pour le projet de Fischbach,<br />
nous allons recourir au système<br />
de ventilation low tech qui se<br />
base sur les principes de mise<br />
en sous pression du bâtiment.<br />
Le chauffage est assuré par<br />
une pompe à chaleur air-eau.<br />
Toutes les interventions sur le<br />
bâtiment sont réalisées avec des<br />
matériaux biosourcés. Pour éviter<br />
la surchauffe de la construction<br />
légère en bois en été, nous avons<br />
opté pour des plaques en argile<br />
en plafond afin de créer de<br />
l’inertie par la masse de la terre<br />
crue. À l’extérieur, une façade<br />
ventilée en bardage bois créera<br />
de l’ombrage sur l’enveloppe<br />
thermique et les fenêtres tout<br />
en créant une identité propre à<br />
notre atelier d’architecture »<br />
Maison de soins,<br />
Hesperange<br />
D.L.: « Cette nouvelle construction<br />
va s’insérer entre le CIPA existant<br />
(Centre d’intégration pour<br />
personnes âgées) et un quartier<br />
résidentiel. Compte tenu de cette<br />
implantation, l’impact du chantier<br />
doit être minimisé, en termes de<br />
durée, de nuisance sonore et de<br />
poussières engendrées. Nous avons<br />
proposé une construction bois,<br />
avec préfabrication des chambres.<br />
La construction des modules qui se<br />
fait en atelier, dans des conditions<br />
optimales, est gage de qualité. Deux<br />
modules composent une chambre<br />
avec sanitaires. En fin de vie,<br />
deux possibilités de seconde vie:<br />
réutiliser les modules pour d’autres<br />
bâtiments, ou les désassembler<br />
afin de récupérer les différents<br />
éléments qui le composent.<br />
O.V.: « Il est important pour nous<br />
de pouvoir chiffrer la durabilité<br />
des bâtiments de manière<br />
factuelle pour chaque projet.<br />
Nous comparons nos projets<br />
avec un projet de référence en<br />
construction classique, suivant<br />
13 critères qui nous semblent<br />
importants par rapport à une<br />
durabilité intégrale : Potentiel<br />
de réchauffement climatique,<br />
stockage de CO 2<br />
, appauvrissement<br />
de la couche d’ozone,<br />
acidification des sols et de l’eau,<br />
eutrophisation, formation d’ozone<br />
photochimique, épuisement des<br />
ressources abiotiques/éléments,<br />
épuisement des ressources<br />
abiotiques/fossiles, utilisation<br />
des ressources énergétiques<br />
primaires, consommation d’énergie<br />
primaire totale, consommation<br />
d’énergie primaire renouvelable,<br />
consommation d’énergie<br />
primaire non renouvelable et<br />
utilisation nette d’eau douce. »<br />
D.L.: « On garde espoir de<br />
faire évoluer les modes de<br />
construction dans la bonne<br />
direction. Et, par l’exemple de<br />
réalisations concrètes, de motiver<br />
les futurs maîtres d’ouvrages. »<br />
INTERROGÉS PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photos/Illustrations:<br />
Infogreen.lu / Coeba Architectes<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
103
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Des solutions<br />
locales… et<br />
d’avenir !<br />
Construire durablement n’est<br />
pas nécessairement plus cher !<br />
Investir, c’est aussi réfléchir<br />
aux solutions les plus adaptées,<br />
les plus efficaces et proposées<br />
sur le marché proche.<br />
BAMOLUX est sans cesse en<br />
quête de produits innovants<br />
répondant à tous ces critères.<br />
Les matériaux et les méthodes<br />
de construction ou de rénovation<br />
durables sont-ils plus coûteux ?<br />
« Non », répond-on sans hésiter<br />
chez BAMOLUX : « Les solutions<br />
que nous proposons pour<br />
l’aménagement intérieur, en<br />
rénovation comme en constructions<br />
neuves, répondent aux nouveaux<br />
enjeux de développement<br />
durable. Systématiquement,<br />
nous proposons dans nos<br />
devis des alternatives durables<br />
comparables. Et la différence de<br />
prix est souvent faible voire nulle.<br />
Par exemple, pour l’isolation de<br />
toiture, il faut impérativement<br />
voir l’investissement en termes<br />
d’efficacité énergétique, donc à<br />
fortiori économique, mais aussi<br />
en termes de durabilité, d’impact<br />
positif sur l’environnement et<br />
de bien-être des occupants…<br />
Enfin, des solutions produites<br />
dans un faible rayon, localement<br />
ou à l’échelle de la Grande Région,<br />
doivent être favorisées ».<br />
L’isolation circulaire et naturelle<br />
BAMOLUX, sans cesse à la<br />
recherche de solutions innovantes,<br />
circulaires et durables, propose<br />
une gamme complète de panneaux<br />
isolants aux nombreux atouts, un<br />
système d’isolation particulièrement<br />
efficace et naturel mais également la<br />
ouate de cellulose par insufflation.<br />
La solution est régionale,<br />
développée et fabriquée par<br />
Isoproc à Ciney en Wallonie et puise<br />
sa matière première dans les stocks<br />
de papier à recycler. L’ouate de<br />
cellulose obtenue est empaquetée<br />
en ballots et peut-être insufflée.<br />
Modèle d’économie circulaire, le<br />
matériau est idéal en rénovation<br />
comme pour la construction<br />
neuve. C’est un isolant naturel,<br />
écologique, qui présente le meilleur<br />
compromis prix et efficacité pour<br />
l’isolation des combles perdus,<br />
sous toiture, sol de grenier, entremurs.<br />
« Bamolux a une équipe<br />
spécialisée, formée spécifiquement,<br />
dotée du matériel adapté pour la<br />
mise en chantier et la pose. Cela<br />
s’ajoute à son expérience d’artisan.<br />
Cette solution est conforme à ses<br />
valeurs : elle conjugue efficacité<br />
et respect de l’environnement en<br />
participant à l’effort collectif de<br />
décarbonation, elle apporte enfin<br />
un confort immédiat, à faible coût ».<br />
Peintures et enduits : produits<br />
nouveaux et étonnants !<br />
Les peintures contribuent aussi<br />
à la construction durable. Il y<br />
a les peintures ROBIN, made<br />
in Luxembourg : la gamme<br />
Verdello - première peinture<br />
100% biosourcée – ou la Robin<br />
Loop – gamme écocirculaire.<br />
Ces peintures font partie des<br />
classiques proposés par Bamolux.<br />
Et l’entreprise de Foetz propose<br />
désormais un nouveau produit<br />
de haute qualité, la peinture<br />
Chagneau, fabriquée à Reims<br />
par une entreprise familiale.<br />
Toute une gamme très faible<br />
en COV (composés organiques<br />
volatils) - 30 fois moins qu’une<br />
peinture dite « standard » - et<br />
dont les teintes sont en résine<br />
biosourcée. Chagneau propose<br />
différentes gammes spécifiques<br />
qui ont un environnement sain<br />
pour valeur commune, comme<br />
ENVIR’O, contenant 100 % de<br />
matières premières d’origine<br />
végétale, SANICOAT, peintures<br />
biosourcées, antibactériennes et<br />
antifongiques, formulées à base<br />
de matières d’origine végétale<br />
et française, SUPRALKYDE, une<br />
peinture dépolluante qui capte<br />
et piège le formaldéhyde par<br />
exemple, ou encore VITICOAT,<br />
spécialement développée pour<br />
les environnements viticoles.<br />
Tout récemment, BAMOLUX<br />
a encore ajouté une solution<br />
durable et locale à la panoplie<br />
mise en œuvre, les enduits<br />
Semin. Fabricant de plâtre à la<br />
base, l’entreprise SEMIN s’est<br />
spécialisée dans la production et<br />
la commercialisation d’enduits<br />
destinés aux professionnels du<br />
bâtiment. Le siège est à Kédange<br />
sur Canner, près de Thionville,<br />
dont l’usine permet de fournir<br />
les régions limitrophes. Avec sa<br />
nouvelle gamme d’enduits « 99 »,<br />
SEMIN confirme sa volonté de<br />
devenir un leader de l’habitat<br />
responsable. Sans substances<br />
issues du pétrole et sans résines<br />
synthétiques, ses enduits<br />
révolutionnaires contiennent<br />
entre 99,2 et 99,9 % de matières<br />
premières d’origine naturelle,<br />
amidons de blé, de pommes de<br />
terre et de maïs produits à 97 %<br />
en France (le reste en Europe),<br />
à moins de 185 km des sites de<br />
fabrication, pour moins d’émissions<br />
de CO 2<br />
dues aux transports.<br />
RÉALISÉ POUR BAMOLUX<br />
PUBLIREPORTAGE
FIBRE<br />
DE BOIS EN<br />
PANNEAUX<br />
SEMI-RIGIDES<br />
OUATE DE<br />
CELLULOSE<br />
ÉCONOMIQUE<br />
MATÉRIAUX<br />
RECYCLÉS<br />
ÉCONOMIE<br />
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LA CHALEUR DE VOTRE MAISON PAR TEMPS FROID EST<br />
UN FACTEUR DE BIEN-ÊTRE ET DE SANTÉ. ISOLEZ VOS<br />
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Parce que la première chose à faire pour améliorer<br />
le confort de votre habitation, c’est de veiller à avoir une<br />
réelle isolation de toiture.<br />
Une isolation de toiture de qualité et adaptée à votre<br />
environnement, c’est :<br />
- Un confort thermique maximum en été,<br />
comme en hiver !<br />
- Une réduction drastique de vos dépenses<br />
énergétiques, +/- 30% d’énergie fossile en moins !<br />
• Moins d’émissions nocives<br />
• Utilisation de matériaux recyclés<br />
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votre habitation ! Pour faire<br />
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l’énergie, enoprimes a augmenté<br />
le montant de ses primes,<br />
et ce jusqu’en décembre.<br />
L’hiver commence tout doucement<br />
à frapper à nos portes. Et de<br />
nombreuses habitations ne sont<br />
pas isolées de manière idéale pour<br />
faire face au froid qui s’installe.<br />
Mais avant de passer au stade de la<br />
rénovation, il faut établir un budget<br />
et avoir en tête toutes les primes<br />
pouvant alléger les futures factures.<br />
Enovos, principal fournisseur<br />
d’énergie au Luxembourg et<br />
acteur dynamique de la transition<br />
énergétique, propose de vous<br />
accompagner dans votre projet<br />
grâce au programme enoprimes.<br />
« Nous souhaitons encourager<br />
toutes les actions d’économie<br />
d’énergie, que ce soit auprès<br />
de nos clients, mais également<br />
auprès de non-clients », explique<br />
Laurent Magi, Head of Energy<br />
Transition Services chez Teseos.<br />
« enoprimes est un programme<br />
qui date de <strong>20</strong>15 et qui devait<br />
durer jusqu'en <strong>20</strong><strong>20</strong>. Vu son<br />
succès, nous avons décidé de<br />
renforcer ce programme qui couvre<br />
actuellement la période <strong>20</strong>21-<strong>20</strong>23.<br />
Elle est, à mes yeux, plus efficace<br />
et mieux ciblée. Vu le contexte<br />
actuel, c'est un programme très<br />
intéressant et qui complète bien<br />
les aides gouvernementales. »<br />
Et bonne nouvelle pour les<br />
résidents, enoprimes a lancé une<br />
action spéciale : jusqu’en décembre,<br />
les montants d’une grande partie<br />
des primes ont été augmentés de<br />
manière très considérable. Par<br />
exemple, l’aide pour l’isolation d’une<br />
façade a été doublée cette année.<br />
« Le but est de pouvoir cumuler<br />
toutes les subventions possibles »,<br />
poursuit Laurent Magi. « Nous<br />
encourageons notamment les<br />
particuliers à passer à la pompe<br />
à chaleur air-eau, donc à basculer<br />
du gaz et du fuel vers l'électricité.<br />
LA SUITE<br />
PUBLIREPORTAGE
pour vos projets énergétiques !<br />
enoprimes pro<br />
N O W<br />
Je dirais même une enoprimes ! C’est très simple, nos partenaires s’occupent de vos demandes d’aides<br />
financières pour vos projets d’optimisations énergétiques. Les subventions enoprimes sont cumulables avec<br />
d’autres aides. Profitez de ces primes même si vous n’êtes pas client Enovos.<br />
Rendez-vous sur enoprimes.lu pour en savoir plus.<br />
Energy for today. Caring for tomorrow.<br />
Travaux éligibles et montants sur enoprimes.lu
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Nous sommes là pour<br />
informer, accompagner et<br />
encourager financièrement.<br />
n’ont qu’à signer le devis avec notre<br />
proposition de prime. Cet artisan<br />
doit être partenaire du programme<br />
enoprimes. Il y en a plus de 300. A<br />
la fin des travaux et après que la<br />
dernière facture ait été honorée,<br />
il nous fait parvenir le dossier<br />
finalisé pour enclencher la phase<br />
de remboursement. enoprimes<br />
s’engage à reverser la subvention<br />
dans les quatre semaines suivant<br />
la validation du dossier. » Le<br />
montant alloué dépendra des<br />
travaux entrepris : plus ces<br />
derniers favorisent les économies<br />
d’énergie, plus la prime est élevée.<br />
La nouvelle campagne enoprimes<br />
souhaite vraiment encourager<br />
les résidents à adopter les bons<br />
comportements et à réaliser<br />
des investissements durables.<br />
C'est énergétiquement plus<br />
efficace mais ce changement<br />
de vecteur énergétique est<br />
toujours plus intéressant dans<br />
une maison bien isolée. En effet,<br />
les besoins en énergie sont<br />
ainsi amoindris et la pompe à<br />
chaleur adaptée sera d’autant<br />
plus efficace. Cette dernière<br />
peut alors être de plus faible<br />
puissance et plus silencieuse. »<br />
La mise en place d’une pompe à<br />
chaleur ouvre droit à des enoprimes<br />
à hauteur de 5.000 euros cumulable<br />
avec d’autres dispositifs comme<br />
le fonds nova naturstroum et le<br />
nouveau Klimabonus de l’État. Ainsi,<br />
le montant global des subventions<br />
peut dépasser 10 000 € si la pompe<br />
à chaleur remplace une installation<br />
à énergie fossile vieille de plus de<br />
10 ans. Un bonus « substitution<br />
fioul » de 500 € s’ajoute si la pompe<br />
à chaleur permet de supprimer<br />
une ancienne chaudière à fioul.<br />
« L’installation de pompes à<br />
chaleur nous tient réellement à<br />
cœur car elles engendrent des<br />
économies d’énergie vraiment<br />
importantes. C’est pour cela<br />
que nous nous efforçons<br />
quotidiennement de sensibiliser<br />
les usagers de même que les<br />
administrations communales<br />
pour mitiger les éventuels aprioris<br />
et craintes à leur sujet »<br />
« Nous sommes là pour informer,<br />
accompagner et encourager<br />
financièrement. Nous souhaitons<br />
simplifier le processus pour<br />
les clients qui sont en phase<br />
de planification des travaux et<br />
qui veulent obtenir des primes<br />
le plus rapidement possible.<br />
Nous souhaitons avoir un réel<br />
effet incitatif. Idéalement, les<br />
particuliers doivent connaître<br />
l’existence des différentes primes<br />
et de leurs montants avant de<br />
pouvoir passer la commande. »<br />
La procédure est pour le moins<br />
simplifiée. « Ce ne sont pas les<br />
particuliers qui effectuent les<br />
démarches de demande de<br />
prime mais l'artisan choisi pour la<br />
réalisation des travaux. Les clients<br />
Kit d'économie d'énergie<br />
Au-delà des primes, Enovos<br />
distribue aussi des kits favorisant<br />
les économies d'énergie en<br />
collaboration avec les communes<br />
du Grand-Duché. « Après une<br />
première initiative de ce genre<br />
en <strong>20</strong>19 qui mettait en lumière<br />
l’avantage des LED, nous avons<br />
complété ces kits qui contiennent<br />
aujourd’hui deux aérateurs/<br />
économiseurs d’eau pour robinet,<br />
un régulateur de débit de douche,<br />
un sac débitmètre et un sablier à<br />
coller également pour la douche,<br />
un thermomètre d’ambiance,<br />
trois lampes LED, et enfin des<br />
rouleaux de joints isolant pour<br />
portes et fenêtres. ». Grâce à ces<br />
kits, il sera possible d’économiser<br />
annuellement jusqu’à 59 m 3 d’eau,<br />
3706 kWh de consommation<br />
d’énergie et 329 kg de CO 2<br />
. »<br />
RÉALISÉ POUR ENOVOS<br />
Photos : ©enovos et ©Infogreen<br />
PUBLIREPORTAGE
Nos experts<br />
vous éclairent<br />
Tout sur le financement de votre projet immobilier<br />
Rencontrez nos super conseillers 100 % dédiés à votre projet dans notre nouveau Hub of Home<br />
ou dans nos agences classiques. Ils vous accompagnent sur l’ensemble de vos besoins : conseil et<br />
financements sur mesure, aides publiques et assurances. Nos experts se déplacent même chez<br />
vous ou sur votre lieu de travail jusqu’à 19h.<br />
Prenez rendez-vous dès maintenant : www.raiffeisen.lu/hubofhome
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le Hub of Home<br />
pour conseiller<br />
les particuliers<br />
La banque coopérative Raiffeisen<br />
a ouvert mi-octobre son Hub<br />
of Home au Kirchberg: une<br />
agence dédiée au logement pour<br />
informer ses clients et prospects<br />
sur l’investissement immobilier.<br />
Imaginer une nouvelle construction,<br />
rêver d’une belle extension, planifier<br />
de conséquentes rénovations… Il<br />
est beau d’avoir des projets, mais il<br />
est également bon de savoir dans<br />
quoi on se lance. Pour aiguiller<br />
tout particulier intéressé par un<br />
projet immobilier, Raiffeisen a choisi<br />
de centraliser ses compétences<br />
en la matière en un hub dédié.<br />
La flambée des prix des matériaux<br />
et de l’énergie nous font envisager<br />
certains aménagements ou au<br />
contraire reporter certains projets,<br />
faute de fonds suffisants. « Même<br />
– voire surtout – en cette période<br />
compliquée, nous sommes là<br />
pour conseiller sur les avantages<br />
et points d’attention d’un projet<br />
immobilier et ses implications pour<br />
l’avenir. Il ne faut pas limiter la<br />
réflexion au financement bancaire,<br />
mais aussi se renseigner sur<br />
toutes les aides qui accompagnent<br />
le projet », explique Guy Sinner,<br />
gérant adjoint du Hub of Home.<br />
« Le gouvernement luxembourgeois<br />
promeut la rénovation et la<br />
construction durables à travers<br />
des aides intéressantes. ». Les<br />
solutions fiscales et les assurances<br />
sont d’autres aspects à considérer<br />
lorsqu’on souhaite investir.<br />
Un accompagnement<br />
sur mesure<br />
Envisageons un projet de<br />
rénovation visant une meilleure<br />
efficacité énergétique (installation<br />
d’une pompe à chaleur, isolation,<br />
pose de bornes électriques, etc.).<br />
Le prêt R-Eco propose des taux<br />
intéressants, et l’État peut intervenir<br />
– après validation du dossier – en<br />
subventionnant une partie des<br />
intérêts débiteurs pour un montant<br />
éligible de maximum 100.000 euros<br />
dans le cas d’une installation ou<br />
rénovation durable d’un logement.<br />
Installé au sein de l’agence du<br />
Kirchberg, avenue J.F. Kennedy,<br />
ce pôle dédié au logement reçoit<br />
sur place, sur rendez-vous, mais<br />
également à domicile ou sur le<br />
lieu de travail du client. « Bien que<br />
nous privilégions les entrevues<br />
sur rendez-vous, nous invitons les<br />
clients qui ont un projet immobilier<br />
ou simplement une question sur le<br />
sujet à passer nous voir à l’agence.<br />
Cela nous permet de prendre<br />
connaissance de leur demande<br />
et leur proposer par la suite un<br />
rendez-vous pour discuter plus<br />
en détail de leur projet. Nous<br />
sommes également conscients que<br />
tout le monde ne souhaite pas se<br />
déplacer jusqu’au Kirchberg, c’est<br />
pourquoi nous nous déplaçons,<br />
jusqu’à 19h, du lundi au vendredi ».<br />
Une relation valorisée<br />
Avec cette formule, le client a un<br />
conseiller spécialisé, un point<br />
de contact privilégié autour<br />
du financement de son projet<br />
immobilier. « Nous souhaitons<br />
également devenir la référence pour<br />
les expats, pour les aider à préparer<br />
leur arrivée au Luxembourg ».<br />
Le lieu étant équipé d’une salle de<br />
réunions, des conférences ouvertes<br />
à tous seront régulièrement<br />
organisées, aussi avec des<br />
acteurs externes le cas échéant,<br />
autour de thématiques liées au<br />
logement: rénovation durable,<br />
prêt logement, aides étatiques,<br />
solutions d’optimisation fiscale,<br />
aides au logement, etc.<br />
« En tant que banque coopérative,<br />
nous travaillons dans le seul<br />
intérêt de nos clients, partenaires<br />
et membres. Nous avons mis ce<br />
projet en place pour valoriser cette<br />
relation et, bien entendu, en créer<br />
de nouvelles », conclut Guy Sinner.<br />
RÉALISÉ POUR BANQUE RAIFFEISEN<br />
Photos: Infogreen / Raiffeisen<br />
PUBLIREPORTAGE
T3<br />
T2<br />
T2<br />
T3<br />
T1<br />
T4<br />
T4<br />
T1<br />
T1<br />
T4<br />
T4<br />
T1<br />
T3<br />
T2<br />
T2<br />
T3<br />
T1<br />
T2<br />
T2<br />
48 RACCORDS<br />
POSSIBLES**<br />
T2<br />
T3<br />
T4<br />
NOUVEAUTÉ 4 en 1
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Une bonne installation technique<br />
pour une consommation<br />
d’énergie réduite<br />
Dans le contexte d’augmentation<br />
des prix de l’énergie que nous<br />
traversons actuellement, il<br />
est plus que jamais nécessaire<br />
d’utiliser l’électricité avec<br />
parcimonie. Pour vous y<br />
aider, GECO propose une<br />
gamme de VMC classiques<br />
et thermodynamiques aussi<br />
performantes qu’intelligentes,<br />
qui vous permettront d’optimiser<br />
votre consommation et de<br />
réaliser des économies.<br />
Parmi les solutions « économie<br />
d’énergie » commercialisées par<br />
GECO, un grand classique : la<br />
PKOM4. Cette VMC double flux<br />
thermodynamique se présente sous<br />
forme d’une unité ultra-compacte<br />
qui combine, comme son nom<br />
l’indique, 4 fonctions – ventilation,<br />
chauffage, refroidissement et<br />
production d’eau chaude sanitaire,<br />
sur une surface d’à peine 0,75 m².<br />
Elle permet d’alimenter en<br />
permanence les pièces avec un air<br />
frais et filtré provenant de l’extérieur<br />
tout en assurant un échange d’air<br />
hygiénique. Pour une régulation<br />
plus efficace de la température<br />
et de l’humidité, elle peut même<br />
être équipée d’un système de<br />
récupération de la chaleur et de<br />
l’humidité comprises dans l’air. Ce<br />
système est parfaitement adapté<br />
à des constructions neuves bien<br />
isolées, mais aussi à des projets<br />
de rénovation énergétique où la<br />
machine peut être installée dans<br />
un module externe, permettant<br />
un gain de place considérable.<br />
Pour ceux qui sont à la recherche<br />
de l’autonomie énergétique,<br />
voire d’un bilan production /<br />
consommation d’énergie positif,<br />
la PKOM4 peut être associée au<br />
module de gestion de l’énergie<br />
solaire PSOL, qui peut être ajouté<br />
des années après l’installation<br />
de la PKOM4 et être relié à des<br />
panneaux photovoltaïques.<br />
PUBLIREPORTAGE
Depuis 1 an, 1 896 kWh<br />
de consommé pour :<br />
L’eau chaude sanitaire<br />
La ventilation double flux<br />
Le complément de chauffage<br />
avec une température<br />
de confort de 22°<br />
Le rafraîchissement avec une<br />
température de confort de 25°<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
À côté de ce produit phare, GECO<br />
a lancé la nouvelle gamme de<br />
VMC double flux décentralisées<br />
GALAC, dédiée à la rénovation.<br />
Elles regroupent ventilation et<br />
renouvellement d’air pour des<br />
locaux distincts, avec un débit<br />
allant jusqu’à 1 <strong>20</strong>0 m 3 /h ou 278 l/s,<br />
un rendement supérieur à 93 %<br />
et un faible niveau sonore. Son<br />
avantage majeur est, qu’étant<br />
décentralisée, elle ne nécessite<br />
pas de réseau de gaine, ce qui<br />
permet d’éviter les problèmes<br />
d’accessibilité et surtout d’épargner<br />
les charges assez lourdes qui<br />
découlent de l’installation d’un<br />
tel réseau. Plug & Play, ces<br />
appareils sont faciles à monter et<br />
sont conçus pour la ventilation<br />
d’écoles, bureaux et autres locaux<br />
publics ou commerciaux.<br />
Enfin, en fin d’année sortira la VMC<br />
double flux RCV3<strong>20</strong> de Dantherm,<br />
en cours de certification par le<br />
PassivHaus Institut. Le plus grand<br />
atout de ce produit innovant : offrir<br />
48 possibilités de branchements<br />
différents. Cette unité peut être<br />
placée aussi bien en combles que<br />
dans un volume chauffé isolé, dans<br />
un placard technique par exemple.<br />
Elle traite un volume d’air compris<br />
entre 75 et 3<strong>20</strong> m 3 /h et est adaptée<br />
à des maisons ou appartements<br />
d’une surface maximale de 240 m 2 .<br />
RÉALISÉ POUR GECO<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
113
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Tapis rouge<br />
pour l’économie<br />
circulaire<br />
Spécialiste des moquettes de bureaux,<br />
Composil propose, avec ses partenaires,<br />
une série de solutions pour la réutilisation<br />
et/ou le recyclage des dalles.<br />
Composil a 30 ans d’expérience<br />
(dont 10 au Luxembourg) dans le<br />
conseil d’achat et l’entretien de<br />
moquette de bureaux et mobiliers<br />
textiles. La société est certifiée par<br />
les fabricants de moquettes quant<br />
à la méthodologie de nettoyage et<br />
le programme d’entretien associé,<br />
qui peuvent doubler la durée de<br />
vie du matériau. Quand on sait<br />
que Composil nettoie quelque<br />
2.500.000 m² en Belgique, au<br />
Luxembourg et en France…<br />
« Nous avons voulu aller plus<br />
loin dans cette idée de durée<br />
de vie voire de cycle de vie des<br />
moquettes, en affirmant clairement<br />
notre volonté d’être une société<br />
d’Impact », explique Jean Minne,<br />
CEO de Composil Europe. Le groupe<br />
a ainsi lancé la première filière<br />
de réemploi et de recyclage de<br />
dalles de moquettes de bureaux.<br />
« La production d’1m² de dalles<br />
de moquette consomme 5kg<br />
de pétrole raffiné. Imaginez un<br />
plateau de bureaux de plusieurs<br />
centaines de mètres carrés et<br />
imaginez le bilan carbone. Or il<br />
arrive que le premier occupant<br />
d’un plateau de bureaux fasse<br />
changer les moquettes de son<br />
étage ; les dalles n’ont servi qu’au<br />
mock-up pour la promotion et<br />
la vente de de l’immeuble, elles<br />
n’ont donc rien mais finiraient à<br />
l’incinérateur ou à la déchetterie<br />
? Alors nous avons mis en place<br />
une filière, des opportunités de<br />
revalorisation ; nous créons une<br />
solution structurelle pour favoriser<br />
le réemploi de dalles utilisées ».<br />
Avec ses partenaires, Composil a<br />
donc créé tout un écosystème, qui<br />
intègre les fabricants, les poseurs,<br />
les recycleurs, les équipes de<br />
récupération…<br />
LA SUITE<br />
114 INFOGREEN.LU
« On a vraiment voulu intégrer des partenaires<br />
locaux et travailler avec des entreprises de<br />
l’économie sociale et solidaire », souligne Jean Minne.<br />
« Et nous essayons de sensibiliser et d’impliquer<br />
tout le monde, d’amont en aval, ingénieurs,<br />
architectes, promoteurs, fabricants, poseurs... »<br />
Composil propose les solutions les plus adéquates par<br />
rapport aux besoins et au potentiel de récupération.<br />
La formule « Re-Use » va se concentrer sur les dalles<br />
qui sont réutilisables, en s’occupant de tout (audit,<br />
tri, nettoyage, dépose, transport, stockage…)<br />
Les dalles non réutilisables seront upcyclées par un<br />
fabricant pour créer de « nouvelles » dalles. Des gammes<br />
entières, de diverses tailles, qualités, types ou coloris…<br />
Le reconditionnement et le stockage des dalles sont<br />
confiés à des entreprises de travail adapté. Les dalles<br />
sont reposées par des professionnels partenaires. On<br />
peut ainsi recommencer le process plusieurs fois pour<br />
certaines zones. « L’impact positif de cette solution<br />
circulaire se compte en milliers de tonnes de CO²<br />
sauvegardés. Et nous y ajoutons un impact social ».<br />
Tout un écosystème à impact,<br />
une filière, des opportunités<br />
de revalorisation, une solution<br />
structurelle pour favoriser le<br />
réemploi de dalles utilisées.<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Composil propose aussi un « Carpet Lease Service »,<br />
dans l’optique du «as a service » plutôt que l’achat ; la<br />
solution se veut « all-inclusive » et regroupe le choix,<br />
la fourniture et la pose de la moquette, le programme<br />
d’entretien, le recyclage en bout de course.<br />
Et la valorisation des déchets « résiduels » est assurée<br />
également. « Lors du nettoyage en profondeur<br />
des dalles de moquettes, nous sortons salissures,<br />
poussières… Nous en récoltons plus de 10 tonnes<br />
par an. Et tout ce qui est récolté chez nos clients est<br />
stocké dans un container spécial. Ces déchets seront<br />
ensuite valorisés par une société spécialisée. Ces<br />
résidus, à haut pouvoir d’absorption, serviront à la<br />
dépollution des cours d’eau ou encore à la formation<br />
d’agglomérats utilisés pour la fabrication de matériaux<br />
de construction (isolants, panneaux, cloisons, …) ».<br />
VALORISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos © Composil Europe<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
115
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
"WRAPPING " ...<br />
EN PAILLE !<br />
DES SOLUTIONS<br />
HIGH-TECH ET INÉDITES<br />
Une isolation thermique extérieure originale<br />
pour égayer des conteneurs placés à Sanem.<br />
Le jardin communautaire du Matgesfeld est un<br />
endroit magnifique pour se détendre... et pour<br />
jardiner. 28 parcelles de jardin sont ici à la disposition<br />
des habitants de la commune de Sanem. On y<br />
cultive des fruits et des légumes lorsqu'il n'est<br />
pas possible de le faire près du logement.<br />
L’endroit accueille également la Société Avicole de<br />
Belvaux. Sur 6 parcelles, elle élève de petits animaux,<br />
effectue un travail de sensibilisation pour les plus<br />
petits et transforme le Matgesfeld en un lieu vivant.<br />
Et puis sont arrivés les 10 conteneurs de bureaux. Si,<br />
visuellement parlant, ils détonnaient, il fallait tout de même<br />
trouver des solutions, pour les intégrer dans le paysage<br />
mais également pour les rendre plus accueillants.<br />
Le service écologique de la commune de Sanem a<br />
notamment fait appel à EcoTransFaire, une entreprise<br />
spécialisée dans la transition écologique.<br />
Elle a choisi Naturbaustoff Réiden comme partenaire pour<br />
la réalisation d’une isolation en paille. Une collaboration<br />
fructueuse, sous forme de chantier participatif.<br />
Aruliere distribue des produits innovants pour<br />
chaque organe des bâtiments. D’un devis<br />
gratuit jusqu’à un audit détaillé du chantier fini,<br />
la société propose un package complet.<br />
Elle propose des solutions durables, écologiques<br />
et innovantes pour contribuer à créer l’habitat<br />
de la nouvelle génération. Pour le secteur de la<br />
construction et de l’immobilier, Aruliere met à<br />
disposition des produits novateurs adaptés à chaque<br />
organe d’un bâtiment ou d’une infrastructure.<br />
Aruliere est ainsi active dans la purification de l’air,<br />
l’étanchéité, les toits blancs ou encore l’isolation<br />
thermique du verre et la peinture. « Nos produits<br />
sont utilisés principalement dans des bâtiments hightech<br />
comme le Gree Pea (Turin), le premier centre<br />
commercial eco responsable au monde, le Dubai<br />
Future Office ou le stade olympique d’Athènes.<br />
MARC NEU, NATURBAUSTOFF RÉIDEN<br />
Photos : ©Naturbaustoff Réiden<br />
ARULIERE<br />
Photos : ©Airlite<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
116 INFOGREEN.LU
HABITER UN QUARTIER CIRCULAIRE,<br />
C’EST POSSIBLE À WILTZ !<br />
LA NATURE,<br />
ALLIÉE DES VILLES<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Consciente des impacts sur l’environnement du secteur<br />
de la construction et de la crise du logement qui touche<br />
les ménages luxembourgeois, la commune de Wiltz<br />
a développé le projet « Op Heidert » qui permet de<br />
mettre à la vente – sans contrat de construction - 102<br />
terrains de 2,3 à 12 ares, adaptés à la construction<br />
de maisons unifamiliales isolées ou jumelées.<br />
Ce nouveau quartier intègre tant des critères<br />
de qualité environnementale, laissant une part<br />
importante à des innovations écologiques, mais<br />
également le bien être des futurs riverains.<br />
En accord avec ses engagements en faveur du climat basé<br />
sur l’intégration des principes de l’économie circulaire,<br />
la Commune de Wiltz (qui depuis <strong>20</strong>15 porte le titre de<br />
« Hotspot communal de l’économie circulaire au Grand-<br />
Duché de Luxembourg ») a développé ce projet précurseur<br />
qui est une vitrine vivante pour l’économique circulaire.<br />
Le projet concilie les exigences pour un développement<br />
respectueux de l’environnement avec les conditions<br />
ardues du marché immobilier au Luxembourg.<br />
COMMUNE DE WILTZ<br />
› Plus d’informations sur heidert.lu<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) permettent<br />
de travailler en accord avec les écosystèmes naturels<br />
et de tirer parti des fonctions écosystémiques<br />
qui protègent la biodiversité, stockent le carbone,<br />
favorisent l’adaptation aux changements climatiques<br />
tout en ayant des avantages sur le plan social. En<br />
milieu urbain, ces SfN ont des fonctions multiples,<br />
notamment pour la protection des eaux et des sols,<br />
la lutte contre les inondations, la création de zones<br />
d’ombrage, des espaces récréatifs, parmi d’autres.<br />
Pour stimuler l’utilisation à grande échelle des SfN<br />
dans les milieux urbains, en plus de leur justification<br />
environnementale, il est important de mettre en avant<br />
les logiques économiques et financières sous-jacentes.<br />
En effet, plusieurs modèles d’affaires sous-tendent leur<br />
adoption par des acteurs économiques différents. Les<br />
offres d’écotourisme urbain et péri-urbain par exemple<br />
permettent aux opérateurs touristiques d’intégrer<br />
dans les prix de leurs prestations la valeur récréative,<br />
et celle des services écosystémiques comme la beauté<br />
des paysages et la qualité de l’air. Les promoteurs<br />
immobiliers peuvent également mieux valoriser leurs<br />
projets en reconnaissance de la qualité paysagère des<br />
biens commercialisés, et les SfN intégrées au bâti peuvent<br />
représenter un facteur d’attractivité conséquent.<br />
LUDWIG LIAGRE, DIRECTEUR DE RIO IMPACT S.À R.L<br />
© Danist Soh<br />
› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
117
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
La qualité<br />
de l’air sous<br />
la loupe<br />
Saviez-vous que l’air<br />
que vous respirez dans<br />
vos espaces de vie est<br />
8 à 10 fois plus pollué<br />
qu’à l’extérieur ? Grâce<br />
au laboratoire LLuCS,<br />
vous pouvez analyser<br />
la qualité de votre<br />
air très facilement.<br />
Fondé en 1993, le Laboratoire<br />
Luxembourgeois de Contrôle<br />
Sanitaire (LLuCS) est spécialisé<br />
dans quatre domaines de<br />
compétences : les analyses<br />
alimentaires, d’eau, d’hygiène et<br />
de la qualité de l’air intérieur. Il est<br />
actif autant pour les particuliers<br />
que pour les professionnels<br />
(industries, entreprises,<br />
associations, collectivités).<br />
« Nous proposons des kits<br />
complets, des solutions clés en<br />
main en quelque sorte, pour<br />
toutes les pièces d’une maison<br />
ou d’une entreprise », souligne<br />
Julien Blaise, Business Developer.<br />
« Ces kits ont été conçus pour que<br />
les personnes puissent réaliser<br />
elles-mêmes les prélèvements.<br />
Nous pouvons également<br />
envoyer une équipe sur place<br />
au besoin. Des prélèvements<br />
concernant différents polluants<br />
sont ainsi effectués, qu’ils soient<br />
chimiques ou microbiologiques. »<br />
La qualité de l’air intérieur est<br />
primordiale pour avoir une vie<br />
saine. « Nous avons par exemple un<br />
kit pour la chambre qui reprendra<br />
la liste des COV, composés<br />
organiques volatils, que l’on peut y<br />
LA SUITE<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
retrouver, ainsi que les aldéhydes<br />
et les allergènes. Cet ensemble<br />
va représenter la qualité de l’air<br />
dans la chambre. Suite à ces<br />
mesures, nous remettons un<br />
rapport avec un système de<br />
notation et des plans d’actions<br />
pour améliorer certaines choses.<br />
Nous donnerons également des<br />
conclusions sur la qualité de l’air. »<br />
Avec l’arrivée de la saison<br />
automne-hiver, l’entretien de la<br />
maison est encore plus important.<br />
Notamment avec le risque de<br />
moisissures dues à des problèmes<br />
d’humidité et de température.<br />
Le LLuCS est donc également<br />
sollicité dans ce domaine.<br />
paquet sur l’isolation, il ne faut<br />
pas mettre de côté la qualité de<br />
l’air. Il y a donc un travail à réaliser<br />
en amont avec les architectes et<br />
les constructeurs pour associer<br />
la qualité de l’air à l’énergie.<br />
Le LLuCS est donc un acteur<br />
important pour que chaque corps<br />
de métier avance dans la bonne<br />
direction. « Si maintenant, les<br />
particuliers souhaitent contrôler<br />
la qualité de leur air, ils peuvent se<br />
procurer l’un de nos kits adaptés à<br />
chaque pièce. Ceux-ci contiennent<br />
l’ensemble des éléments pour<br />
effectuer les prélèvements. Nous<br />
nous occupons du reste avec<br />
nos conseils et nos solutions. »<br />
Rachel Susgin, responsable<br />
commerciale chez LLuCS, tient<br />
également à rappeler que,<br />
contrairement aux idées reçues,<br />
l’air extérieur est 8 à 10 fois moins<br />
pollué que l’air intérieur. « Aérer de<br />
manière ponctuelle est important<br />
de manière réfléchie. Cette pollution<br />
intérieure vient des produits liés<br />
aux meubles, résines, peintures, ...<br />
Il faut donc rester vigilants car nous<br />
passons en moyenne plus de 80<br />
% de notre temps à vivre dans un<br />
espace clos et donc, à respirer cet<br />
air pollué ! Il est donc très important<br />
de vérifier la qualité. Le suivi du<br />
CO 2<br />
est une bonne indication pour<br />
améliorer les espaces de vie et<br />
de travail. Il existe également des<br />
appareils pour renouveler l’air<br />
ambiant. Mais là encore, il faut être<br />
rigoureux pour la maintenance. »<br />
L’air peut également être un vecteur<br />
pour les sources allergènes. « Nous<br />
sommes impliqués dans ce domaine<br />
avec des kits pour déterminer le<br />
nombre et le types d’allergènes<br />
dans l’air », souligne Julien Blaise.<br />
« Une bonne source d’informations<br />
pour les crèches, les écoles et les<br />
résidences pour personnes âgées,<br />
par exemple. L’analyse est donc<br />
importante mais la prévention<br />
joue aussi un rôle majeur pour<br />
la santé de tous. En termes de<br />
stratégie RSE, cela rentre dans<br />
un management responsable. »<br />
À noter enfin que si le LLuCS est<br />
actif dans l’analyse de la qualité<br />
de l’air, il l’est également dans le<br />
domaine du monitoring. Grâce à un<br />
petit boîtier, des capteurs et une<br />
application, il peut suivre en direct<br />
l’évolution de la qualité et agir le<br />
cas échéant. « Nous proposons une<br />
solution complète, quel que soit le<br />
type de demande. » Le monitoring<br />
est un outil intéressant pour suivre<br />
la qualité de l’air mais aussi pour se<br />
rendre compte des consommations<br />
énergétiques. Ce suivi a donc un<br />
double bénéfice : une surveillance<br />
pour la santé et le bien-être ainsi<br />
qu’un contrôle des énergies.<br />
RÉALISÉ POUR LLUCS<br />
Photos : ©Llucs et ©Infogreen<br />
« Nous sommes avant tout une<br />
structure de contrôle et de<br />
conseils », continue Julien Blaise.<br />
« Mais en parallèle, nous avons<br />
également des partenariats avec<br />
des sociétés de traitements, si ces<br />
solutions sont nécessaires. Le tout<br />
est de répondre à tous les besoins<br />
de nos clients tout en conservant<br />
notre totale indépendance. »<br />
La qualité de l’air et la<br />
high-tech<br />
De nos jours, la société tend vers<br />
les maisons basse-consommation.<br />
Si les professionnels mettent le<br />
PUBLIREPORTAGE
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DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Des solutions vertes<br />
ou/et hydrauliques<br />
L’amélioration du climat et<br />
l’envie de laisser une planète<br />
plus saine aux générations<br />
futures sont au cœur du projet de<br />
Duboisdendien au Luxembourg<br />
Xavier Duboisdendien a acquis<br />
une expérience de plus de <strong>20</strong> ans<br />
dans le commerce de matériaux<br />
de construction. Et il est convaincu<br />
qu’une amélioration du climat est<br />
encore possible si on a l’envie et<br />
la volonté de laisser une planète<br />
plus saine aux générations<br />
futures. Tout cela est au cœur<br />
du projet de Duboisdendien<br />
Sàrl au Luxembourg.<br />
La société y représente de grandes<br />
marques européennes, qui se sont<br />
spécialisées dans l’innovation et la<br />
production de solutions durables,<br />
notamment pour la végétalisation<br />
d’espaces et la gestion hydraulique.<br />
Xavier Duboisdendien explique :<br />
« Comme les autres pays, le<br />
Luxembourg souffre des effets<br />
du réchauffement climatique<br />
planétaire. Les épisodes<br />
météorologiques spectaculaires<br />
voire violents des dernières années<br />
ont probablement achevé de<br />
convaincre les sceptiques sur le<br />
fait qu’il faut prendre des mesures,<br />
notamment dans l’aménagement<br />
du territoire, l’occupation des<br />
sols et la construction avec<br />
de vraies vues durables ».<br />
Des techniques pour les<br />
villes et quartiers<br />
Selon lui, «vla forte densité de la<br />
population, qui s’accroît d’année<br />
en année, et les effets de notre<br />
consommation de carbone,<br />
accentuent ce réchauffement<br />
par des puits de chaleur ou<br />
des épisodes de fortes pluies<br />
soudaines. Ces évènements ne<br />
sont pas sans conséquences<br />
sur nos vies, notre santé, notre<br />
mobilité, notre habitat ».<br />
La société Duboisdendien propose<br />
des solutions pour les villes et<br />
quartiers. Elle se pose en leader<br />
PUBLIREPORTAGE
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
dans la commercialisation de<br />
végétalisation de toitures, de<br />
gestion durable des bâtiments,<br />
de solutions hydrauliques, grâce<br />
à ces différents catalogues de<br />
produits de fabricants européens<br />
tels que Optigrün, Birco,<br />
Kessel, Atech ou Jans Bois.<br />
« Nous nous appliquons à<br />
promouvoir l’efficacité dans la<br />
rétention et la gestion de l’eau<br />
par exemple, mais aussi, de façon<br />
globale, les matériaux durables, le<br />
solaire, la biodiversité, la mobilité,<br />
l’économie circulaire auprès des<br />
architectes, bureaux d’études,<br />
promoteurs… L’ensemble des<br />
corps de métier de la construction<br />
est concerné. Et il y a un réel<br />
soutien des fabricants, qui<br />
peuvent apporter un support<br />
technique avec des solutions<br />
innovantes et efficientes ». Avec<br />
Optigrün, Duboisdendien est<br />
aussi présent dans la prévention<br />
et la protection des personnes,<br />
notamment via des “lignes de<br />
vie” et des garde-corps lestés.<br />
Duboisdendien s’appuie aussi<br />
sur des partenaires de pose<br />
de la Grande Région et des<br />
entrepreneurs formés avec<br />
l’aide des fabricants. «Si on peut<br />
intervenir le plus en amont possible<br />
dans la conception des projets, c’est<br />
encore mieux. Mais il y a toujours<br />
des solutions. Les techniques<br />
sont là. On peut, par exemple,<br />
très bien installer une toiture<br />
végétalisée sur une forte pente ».<br />
RÉALISÉ POUR DUBOISDENDIEN SÀRL<br />
Photos: Duboisdendien / Optigrün<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
123
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
L’upcycling sur<br />
mesure et à<br />
valeurs ajoutées<br />
Créaction, c’est l’atelier qui crée,<br />
sur commande et à la carte, des<br />
objets de déco, des meubles,<br />
des aménagements intérieurs,<br />
des réalisations originales<br />
et soignées. Vitrine du CIGL<br />
Walfer, c’est aussi un exemple<br />
d’économie circulaire dans<br />
l’économie sociale et solidaire.<br />
Il y a la valeur ajoutée. Et les<br />
valeurs ajoutées. Créaction réunit<br />
l’ensemble dans la qualité de ses<br />
créations originales. L’atelier de<br />
création solidaire du CIGL Walfer<br />
est devenu en quelques années<br />
une belle vitrine du savoir-faire en<br />
matière d’upcycling et du savoir-être<br />
dans l’économie sociale et solidaire.<br />
Lola Artigao dirige le CIGL<br />
Walfer et Valentin Morel est<br />
en charge de Créaction. L’un<br />
comme l’autre défendent cette<br />
activité économique et sociale<br />
viable dans l’esprit circulaire qui<br />
a réussi à se faire une place sur<br />
le marché luxembourgeois. « Le<br />
chiffre d’affaires progresse et le<br />
nombre de clients satisfaits aussi,<br />
c’est une belle reconnaissance<br />
de notre travail, pour sa qualité<br />
et son professionnalisme »,<br />
note Valentin Morel.<br />
« Le profil des clients est<br />
intéressant aussi. Il y a toujours<br />
des associations ou des organes<br />
publics, souvent déjà sensibilisés à<br />
l’économie sociale et solidaire et/<br />
ou aux valeurs du développement<br />
durable qui sont dans notre ADN »,<br />
poursuit Lola Artigao. « Mais il y a<br />
aussi des entreprises privées, des<br />
particuliers. Cela veut dire que les<br />
réalisations que nous proposons<br />
séduisent pour ce qu’elles sont et<br />
le plus qu’elles apportent, dans un<br />
aménagement de bureaux ou dans<br />
un intérieur par exemple, et que<br />
nous pouvons toucher davantage<br />
de monde en poussant à la<br />
réflexion sur l’usage des ressources,<br />
la façon de consommer, l’utilisation<br />
de l’espace, etc, tout en montrant,<br />
avec nos ressources humaines,<br />
nos bénéficiaires, que l’économie<br />
sociale et solidaire a toute sa<br />
pertinence et que les parcours de<br />
vie que nous encadrons brièvement<br />
(https://www.infogreen.lu/ciglwalferdange-<strong>20</strong>-ans-d-actionpour-la-cohesion-sociale.html)<br />
ont de l’espoir et de l’avenir, une<br />
durabilité dans le temps aussi. »<br />
Sur le terrain de la construction et<br />
de la rénovation durables, Créaction LA SUITE<br />
124 INFOGREEN.LU
Une activité mise en œuvre en concordance avec les<br />
principes de l’économie sociale et solidaire, centrée sur la<br />
dynamique de la personne et le développement<br />
de ses compétences<br />
§ Pour vos créations sur mesure à partir<br />
de matériaux de récupération<br />
§ Pour vos ateliers d’upycling en école ou<br />
vos événements entreprise<br />
UNE ÉQUIPE POLYVALENTE ET DYNAMIQUE À VOTRE DISPOSITION ! CONTACTEZ-NOUS POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS :<br />
Tél. : 26 33 16 52 | E-mail : creaction@cig.lu | Site web: ciglwalfer.lu<br />
C
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
« C’est un travail participatif et<br />
collaboratif, qui apporte un plus<br />
à nos bénéficiaires en insertion<br />
professionnelle comme à nos<br />
clients, qui deviennent acteurs en<br />
quelque sorte. »<br />
a trouvé son créneau et son<br />
marché. Valentin Morel témoigne :<br />
« Ce n’est jamais deux fois la même<br />
chose, puisque nous proposons du<br />
mobilier ou des objets conçus sur<br />
mesure, spécifiquement pour les<br />
besoins des clients. On intervient<br />
d’ailleurs très tôt, pour bien<br />
cadrer – et parfois recadrer – cette<br />
notion de besoins, en fonction de<br />
l’espace disponible, de l’usage, des<br />
matériaux récupérés sur place ou<br />
de l’évolution potentielle des lieux<br />
que l’on contribue à aménager ».<br />
Qualité et<br />
professionnalisme, avec<br />
du sens en plus<br />
Le travail est réfléchi et<br />
professionnel : discussion sur<br />
la philosophie du projet, prise<br />
de mesures, offre de prix,<br />
réalisation d’une maquette<br />
ou d’un visuel 3d, flexibilité et<br />
adaptation en cours de route,<br />
réalisation en atelier, pose, SAV…<br />
Dans tous les cas, la production<br />
fait dans l’upcycling, crée du<br />
neuf à partir de matériaux de<br />
récupération. Au fil du temps,<br />
l’atelier a sorti des éléments de<br />
potager, des hôtels à insectes,<br />
du mobilier décoratif, des<br />
agrès pour aires de jeux, des<br />
panneaux didactiques, des<br />
objets de bureautique… Puis<br />
du mobilier et des éléments<br />
de déco ou/et d’aménagement<br />
pour des entreprises ou des<br />
lieux publics (espace d’accueil,<br />
plateau de bureaux, présentoirs,<br />
bibliothèque, distributeur de<br />
matériel périodique féminin…). Et,<br />
avec quelques belles références<br />
à la clé, Créaction œuvre aussi<br />
pour le logement de particuliers.<br />
https://www.infogreen.lu/desespaces-professionnels-ou-publicscirculaires-et-solidaires.html<br />
« C’est une autre dimension, on<br />
va à la rencontre de la personne,<br />
on discute et on coproduit avec<br />
eux et pour eux. Cela crée un lien,<br />
un autre regard, une autre vision<br />
porteuse de sens sur le travail<br />
que l’on mène. C’est un travail<br />
participatif et collaboratif, qui<br />
apporte un plus à nos bénéficiaires<br />
en insertion professionnelle comme<br />
à nos clients, qui deviennent<br />
acteurs en quelque sorte. Cela<br />
signifie aussi que l’on transmet nos<br />
valeurs et que nous obtenons une<br />
reconnaissance. Et nos retours<br />
sur la qualité des prestations<br />
sont bons. Modestement, nous<br />
démontrons que les initiatives<br />
sociales en faveur de l’emploi<br />
font du bon travail, et c’est<br />
également une valeur ajoutée ».<br />
COPRODUIT PAR ALAIN DUCAT<br />
Photos © Créaction / CIGL<br />
Walfer / Fanny Krackenberger<br />
126 INFOGREEN.LU
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Aminata<br />
Productrice de cacao en Côte d’Ivoire<br />
Dès aujourd'hui, nous agissons<br />
pour un futur équitable.<br />
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DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Le meilleur<br />
déchet est<br />
celui qui n’est<br />
pas produit<br />
ECOTEC Sàrl est spécialisée dans<br />
le triage et le pré-traitement<br />
des déchets résultant de divers<br />
secteurs d’activité. Elle contribue<br />
grandement à l’augmentation<br />
du taux de valorisation et<br />
de recyclage des déchets,<br />
et donc de la préservation<br />
des ressources. Rencontre<br />
avec David Bousrez, CEO<br />
Si le Luxembourg est un bon<br />
élève en termes de traitement<br />
des déchets et de recyclage des<br />
matières premières secondaires,<br />
il y a encore beaucoup d’efforts à<br />
réaliser pour que les ressources<br />
puissent être économisées et<br />
préservées de l’activité humaine.<br />
Il faut déjà mettre l’accent sur<br />
l’aspect recyclable et réutilisable<br />
des objets, plus modernement<br />
appelé « durabilité et circularité ».<br />
Est-ce que tout peut être recyclé ?<br />
Tout dépend du matériau<br />
initialement utilisé. Pour être<br />
recyclable, il faut déjà qu’il soit<br />
« propre » et composé d’une seule<br />
matière. Je prends l’exemple du<br />
polystyrène expansé appartenant<br />
à la famille des plastiques, plus<br />
connu sous la dénomination<br />
« Styropor® ». S’ils sont composés<br />
de plusieurs couches de matières<br />
différentes lors de leur mise en<br />
œuvre par exemple sur les façades<br />
en tant qu’isolant, il sera quasiment<br />
impossible de le recycler.<br />
Les politiques agissent déjà bien<br />
en faveur de l’environnement en<br />
offrant des primes élevées pour<br />
l’utilisation de matériaux plus<br />
écologiques. Cela dit, il faudrait<br />
aller plus loin comme par exemple,<br />
mettre un système qui permettrait<br />
de promouvoir l’éco conception,<br />
en taxant plus fortement les<br />
produits qui ont un taux de<br />
recyclabilité bas ou quasi nul.<br />
Nous sommes conscients qu’il<br />
y aura toujours des déchets.<br />
A mon sens, il est primordial<br />
d’accentuer la sensibilisation sur la<br />
surconsommation et le gaspillage<br />
128 INFOGREEN.LU
de nos ressources. En résumé,<br />
simplement en consommant moins<br />
et surtout mieux (matériaux de<br />
seconde main ou recyclables). C’est<br />
vraiment une question sociétale.<br />
Et le gouvernement ? Le<br />
Luxembourg est un pays exemplaire<br />
en Europe, qui est fortement<br />
engagé dans la gestion durable des<br />
déchets depuis de nombreuses<br />
années. Depuis peu, une directive<br />
européenne concernant la<br />
gestion des déchets vient d’être<br />
transposée et par conséquent,<br />
un ensemble de cinq lois ont été<br />
promulguées en juin dernier. Il<br />
sera intéressant de suivre leur<br />
application sur le terrain ainsi que<br />
leur impact dans les différents<br />
secteurs d’activité car certains<br />
paragraphes sont discutables<br />
et ils manquent encore des<br />
clarifications sur l’applicabilité de<br />
quelques dispositions spécifiques.<br />
Et la durabilité dans la<br />
construction ?<br />
Cela commence dès le départ<br />
d’un projet. Il est intéressant de<br />
citer la réflexion de l’architecte<br />
danoise, Dorte Mandrup, qui<br />
résume très bien la situation :<br />
« l’architecture durable, ce n’est<br />
pas qu’utiliser du bois ou des<br />
matériaux recyclables mais de<br />
travailler scientifiquement sur un<br />
projet afin de baisser au maximum<br />
l’empreinte carbone de celui-ci ».<br />
Concernant l’empreinte carbone,<br />
j’aimerais ouvrir une petite<br />
parenthèse par rapport au secteur<br />
de la construction qui est l’activité<br />
la plus génératrice de déchets,<br />
+/- 9 millions de tonnes en <strong>20</strong><strong>20</strong>,<br />
dont plus de 80 % concernent des<br />
déchets inertes. Dans ces déchets,<br />
on distingue les briquaillons, les<br />
bétons, les pierres etc., et les<br />
terres d’excavation. Ces dernières<br />
devront être transportées vers<br />
des décharges. Néanmoins, ils<br />
nous en manquent cruellement<br />
et celles disponibles arrivent à<br />
saturation ! Par conséquent, les<br />
flux de ces camions entre le nord<br />
et le sud du pays sont incessants,<br />
engendrant avant la phase de<br />
construction, un bilan carbone<br />
déplorable. Il est urgent d’en<br />
ouvrir d’autres localement.<br />
Ensuite, pour la préservation des<br />
ressources, il est important de<br />
mettre l’accent sur des matériaux<br />
durables qui sont réutilisables ou<br />
au pire recyclables en fin de vie.<br />
Cela demanderait beaucoup de<br />
ressources en R&D dans le domaine<br />
de l’ingénierie des matériaux,<br />
de même que de l’adoption des<br />
architectes à l’utilisation d’éléments<br />
de construction standardisés.<br />
Les futurs projets d’envergure<br />
évolueront de plus en plus<br />
dans ce sens. Néanmoins, aux<br />
vues de l’explosion du coût des<br />
matières premières, de surcroît<br />
des énergies, je pense qu’une<br />
dynamique nouvelle dans ce sens<br />
est en train de s’enclencher !<br />
Cela dit, pour ce qui est<br />
actuellement du principe de<br />
déconstruction sélective, c’est<br />
différent. Je tiens à préciser qu’au<br />
sein d’Ecotec, nous réceptionnons<br />
des déchets divers provenant<br />
principalement du secteur de la<br />
construction. J’ai pu constater, ces<br />
dernières années, un changement<br />
d’habitude de nos clients quant à<br />
la qualité des déchets acceptés au<br />
sein de notre centre de tri. Par le<br />
passé on pouvait encore recevoir<br />
des matériaux encore emballés,<br />
et ce n’est plus le cas aujourd’hui.<br />
En fait, si je devais faire un bilan<br />
d’une réutilisation possible ou d’une<br />
remise sur le marché de ce que<br />
nous acceptons, le pourcentage<br />
diminuerait d’année en année.<br />
La raison ?<br />
Il est possible que sur des<br />
chantiers de démolition et de<br />
déconstruction, les bons matériaux/<br />
déchets soient récupérés pour être<br />
réutilisés et que les entreprises de<br />
construction gaspillent de moins<br />
en moins lors de l’utilisation des<br />
matériaux de construction. Mais<br />
malheureusement nous n’avons<br />
pas de statistiques concernant<br />
cette constatation empirique.<br />
Le rôle d’ECOTEC est de préparer<br />
la matière pour aller vers le<br />
recyclage. Ce n’est pas toujours<br />
évident, surtout quand on voit<br />
la façon dont les nouvelles<br />
habitations sont isolées. Jje suis<br />
assez perplexe quand on devra<br />
traiter, dans les années à venir,<br />
les matériaux des maisons hightech<br />
actuelles. Pris de manière<br />
isolée, on peut encore réaffecter<br />
le béton, le bois ou certains<br />
isolants, mais quand tout est collé<br />
ensemble, c’est une autre histoire.<br />
Finalement, l’avantage du Grand-<br />
Duché est que les gens sont bien<br />
impliqués dans le processus de<br />
tri. Depuis notre plus jeune âge,<br />
nous avons l’habitude de trier nos<br />
déchets à l’aide de différentes types<br />
de poubelles munies de puces<br />
pour l’identification du producteur,<br />
ainsi que de la collecte des sacs<br />
Valorlux. Le principe du pollueur<br />
/ payeur est une bonne chose.<br />
De même que nos enfants sont<br />
sensibilisés au tri des déchets et<br />
au gaspillage dans les écoles.<br />
Malgré tout, il faut tout de<br />
même savoir qu’une grosse<br />
partie des déchets à recycler est<br />
envoyée à l’étranger et que nous<br />
dépendons fortement dans ce<br />
cas-là, d’un marché globalisé.<br />
En gros, nous regroupons,<br />
préparons et densifions les<br />
déchets transformés en matières<br />
premières secondaires pour les<br />
envoyer dans la Grande Région. »<br />
RÉALISÉ POUR ECOTEC<br />
Photos ©ECOTEC<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
129
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Une extension<br />
auto-construite<br />
par le CIGL d’Esch<br />
Sur le site du jardin Kalendula<br />
d’Altwies, le CIGL d’Eschsur-Alzette<br />
a inauguré son<br />
nouveau Centre d’éducation<br />
à l’environnement.<br />
La présence du CIGL - Centre<br />
d’Initiative et de Gestion Local<br />
- d’Esch-sur-Alzette sur le site<br />
d’Altwies remonte à <strong>20</strong>07. À<br />
l’époque, la jeune équipe récoltait<br />
des semences directement<br />
en forêt pour les planter et<br />
faire ainsi pousser des haies<br />
autochtones. Quinze ans plus<br />
tard, le CIGL y inaugure son Centre<br />
d’éducation au développement,<br />
un bâtiment à ossature bois<br />
construit des mains de l’équipe.<br />
Ça a bien poussé aussi du côté<br />
des projets. Le jardin Kalendula,<br />
à vocation pédagogique, accueille<br />
des classes venant de tout le<br />
pays, en moyenne trois fois par an<br />
(entre mars et juillet). « Les enfants<br />
apprennent mieux les notions<br />
de mathématiques - de poids,<br />
de grandeurs, etc. en situation<br />
pratique qu’en classe, sans parler<br />
des valeurs comme le partage<br />
et la patience», explique Amélie<br />
Brenner, conceptrice en éducation<br />
à l’environnement. Le jardin<br />
portant ses fruits (et légumes),<br />
une vente aux particuliers a été<br />
mise en place et rencontre un<br />
franc succès. On y retrouve les<br />
légumes oubliés, toujours de saison:<br />
d’anciennes variétés de choux, des<br />
topinambours, des blettes, etc.<br />
L’accueil des enfants et la gestion<br />
des récoltes nécessitent bien<br />
entendu quelques infrastructures.<br />
Seul un chalet - longtemps<br />
dépourvu d’accès à l’eau courante<br />
et à l’électricité - permettait de<br />
rudimentairement répondre<br />
à ces besoins. «Entre temps,<br />
l’équipe a grandi, les besoins<br />
ont changé », précise Carlos<br />
Breda, coordinateur général.<br />
Faciliter la réinsertion<br />
Avant d’en arriver à la construction<br />
à proprement parler, il est<br />
opportun de rappeler que le CIGL<br />
Esch a pour principale mission la<br />
réinsertion socio-professionnelle,<br />
les différentes activités servant<br />
de support. Carlos Breda: « nous<br />
avons une convention avec le<br />
ministère du Travail qui nous<br />
octroie un nombre d’équivalents<br />
temps plein. C’est ensuite l’Adem<br />
qui nous envoie des candidats<br />
répondant à certains critères. Ce<br />
sont généralement des personnes<br />
non qualifiées, dont certaines<br />
ont des restrictions physiques et<br />
environ 25% ont plus de 50 ans.<br />
Elles restent avec nous maximum<br />
deux ans et en moyenne, un tiers<br />
sont réinsérées. C’est un quota<br />
assez élevé pour la réinsertion ».<br />
« Notre démarche est de<br />
leur proposer des activités<br />
intéressantes, telles que le<br />
maraîchage, la vente et, ces<br />
derniers mois, la construction.<br />
Ce n’est pas pour autant leur<br />
projet professionnel, pour lequel<br />
ils ont accès à des formations<br />
et à un accompagnement en<br />
vue de rejoindre le marché<br />
de l’emploi ordinaire »,<br />
développe Amélie Brenner.<br />
Au sein de l’équipe permanente,<br />
on compte trois concepteursanimateurs<br />
et un responsable<br />
des cultures qui se répartissent<br />
sur les sites d’Altwies et Esch, une<br />
chef d’équipe pour chaque jardin<br />
et un coordinateur pour les deux<br />
sites, qui s’occupe également des<br />
activités liées à la construction.<br />
Voir plus grand en<br />
cherchant tout près<br />
Le terrain étant situé en zone<br />
verte, à proximité directe de la<br />
forêt, de nombreuses contraintes<br />
s’appliquaient, notamment ne pas<br />
130 INFOGREEN.LU
ACCOMPAGNER LA REINSERTION DE PERSONNES SANS EMPLOI<br />
DEVELOPPER DES SERVICES QUI REPONDENT A DES BESOINS<br />
VOS BESOINS<br />
NOS PROJETS
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
construire trop près de la forêt,<br />
ni trop près de l’autoroute A13<br />
toute voisine, ou ne pas couler de<br />
chape en béton. Plusieurs plans<br />
ont été proposés et validés par<br />
le ministère de l’Environnement.<br />
C’est finalement un projet<br />
d’extension (180 m 2 ) du chalet<br />
existant (1<strong>20</strong> m 2 ) qui a été retenu.<br />
La construction a donc enfin pu<br />
démarrer il y a près de 2 ans.<br />
L’ossature et les fondations sont<br />
en bois, à l’exception des quelques<br />
plots de béton auxquels sont<br />
fixées les poutres principales, pour<br />
assurer la stabilisation. Amélie<br />
Brenner : « Le coordinateur étant<br />
ingénieur en éco-construction,<br />
il a pu établir les plans et s’est<br />
chargé du suivi du chantier ».<br />
Ici, tout est monté des mains<br />
des salariés - permanents et en<br />
réinsertion - au rythme qu’il leur est<br />
possible d’assumer. Des structures<br />
partenaires, des architectes<br />
intéressés par les techniques<br />
employées et des particuliers<br />
motivés par l’auto- et écoconstruction<br />
ont donné des coups<br />
de main ponctuels dans ce chantier<br />
participatif. Seuls l’électricité et<br />
les sanitaires ont été confiés à<br />
des professionnels du métier.<br />
« Nous avons privilégié les matériaux<br />
durables, et pour la plupart locaux »,<br />
détaille la conceptrice. « Le bois<br />
vient directement de la forêt<br />
voisine, avec des exceptions - dues<br />
à la taille de certaines poutres par<br />
exemple - que nous sommes allés<br />
chercher en Belgique ». L’isolation<br />
a été réalisée en bottes de paille<br />
locale, et les murs sont couverts<br />
d’un enduit maison fait d’argile,<br />
de sable et d’eau : « Nous avons<br />
fait appel à un formateur et avons<br />
réalisé différents tests pour trouver<br />
les bonnes proportions à utiliser ».<br />
Un résultat uniforme<br />
et opérationnel<br />
Le bardage est réalisé en mélèze<br />
non traité, qui grisonnera sans<br />
perdre de son charme. Pour<br />
un résultat uniforme, il couvre<br />
également les façades du chalet<br />
initial - qui ont été préalablement<br />
isolées. À l’extérieur, on trouve un<br />
hangar de stockage également<br />
construit en interne, et une<br />
cuve de 100 m 3 qui procure<br />
une bonne partie de l’eau<br />
nécessaire aux activités.<br />
À l’intérieur aussi, les options<br />
écologiques ont été privilégiées:<br />
les meubles sont soit faits maison,<br />
soit issus de la récupération.<br />
On y trouve au rez-de-chaussée<br />
une cuisine destinée aux<br />
ateliers et aux équipes, une<br />
seconde professionnelle pour<br />
la cuisine de transformation,<br />
avec chambres froides (le CIGL<br />
propose soupes, confitures et<br />
autres préparations à la vente),<br />
des sanitaires, et à l’étage une<br />
salle de formation et de réunion.<br />
Le financement est en partie<br />
pris en charge par l’Œuvre<br />
À l'intérieur<br />
aussi, les options<br />
écologiques ont<br />
été privilégiées:<br />
les meubles sont<br />
soit faits maison,<br />
soit issus de la<br />
récupération.<br />
nationale de secours Grande-<br />
Duchesse Charlotte. Le budget<br />
global s’élève à 3<strong>20</strong>.000 euros.<br />
Avec ce nouveau centre inauguré<br />
lors d’une journée festive début<br />
octobre, le CIGL d’Esch est prêt<br />
à poursuivre ses projets et à en<br />
proposer de nouveaux, toujours<br />
axés sur l’environnement, la<br />
santé et la convivialité.<br />
AUTO-BÂTI PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />
Photos: Infogreen.lu / <strong>4x3</strong> / CIGL Esch<br />
132 INFOGREEN.LU
La passion pour<br />
l’exemplarité !<br />
DOSSIER CONSTRUCTION<br />
Nous n'attendons pas les<br />
obligations légales pour<br />
agir. Nous anticipons des<br />
évolutions futures<br />
Si les personnes et les produits<br />
sont les deux éléments<br />
indispensables à la bonne<br />
marche d’une entreprise, il<br />
faut également qu’un chef<br />
d’orchestre intervienne pour<br />
que la contribution de chaque<br />
instrument devienne une<br />
symphonie, voire de l’art.<br />
TK Elevator Luxembourg a<br />
trouvé son dirigeant en la<br />
personne de Clément Wampach<br />
en <strong>20</strong>05. Et depuis lors, les<br />
résultats de l’entreprise sont<br />
en augmentation constante,<br />
soutenus et accompagnés<br />
de quasiment tous les labels,<br />
certifications, prix et engagements<br />
qui existent au Luxembourg.<br />
« Nous mettons toujours tout en<br />
œuvre pour atteindre les standards<br />
les plus ambitieux dans tous les<br />
domaines de nos activités », explique<br />
Clément Wampach. Ainsi TKE est<br />
labellisée « Entreprise responsable »<br />
par l’INDR, « Sécher a Gesond mat<br />
System » de l’Association d’Assurance<br />
Accident, « Made in Luxembourg » ou<br />
« SuperDréckskëscht ». La société est<br />
certifiée ISO9001, VCA et ISO14001.<br />
TKE, anciennement thyssenkrupp<br />
Ascenseurs, a remporté le «Prix<br />
Luxembourgeois de la Qualité et de<br />
l’Excellence ». L’entreprise a signé la<br />
Charte de la Diversité, la Vision Zéro<br />
et le Pacte National Entreprises et<br />
Droits de l’Homme. TKE est engagée<br />
au sein de ProRSE, du MLQE et de<br />
l’ATDL « Je souhaite que TKE soit<br />
une entreprise exemplaire avant<br />
tout. Il en est d’ailleurs de même<br />
pour notre groupe TKE sur un plan<br />
mondial qui a récemment remporté<br />
la médaille d’or d’EcoVadis.<br />
Il est vrai que peu d’entreprises<br />
de la taille de TKE au Luxembourg<br />
(45 personnes actuellement)<br />
s’impliquent de manière aussi<br />
intense et enthousiaste dans les<br />
sujets dits « softs » ou « sociétaux ».<br />
Les employés partagent cette<br />
ambition et, dans les résultats du<br />
groupe TKE, leurs performances<br />
sont souvent au-delà des<br />
benchmarks. Ainsi le groupe<br />
a récemment participé à une<br />
enquête externe en matière de<br />
sécurité et santé au travail où TKE<br />
Luxembourg s’est placée comme<br />
une des sociétés-phares en Europe<br />
en matière de « Safety Culture ».<br />
Le cadre de travail se prête à de<br />
belles performances. Ainsi, dans le<br />
design de ses nouveaux bureaux<br />
à Contern inaugurés en <strong>20</strong><strong>20</strong>, TKE<br />
a écouté et pris en compte les<br />
besoins de ses salariés. Aussi la<br />
société a proposé des conventions<br />
de télétravail à ses salariés bien<br />
avant le Covid. Les fruits de cette<br />
écoute et de l’attention au bien-être<br />
de ses salariés sont visibles dans<br />
les résultats et la performance.<br />
« Nous n’attendons pas les<br />
obligations légales pour agir. Par<br />
exemple, avec notre engagement<br />
en matière de Compliance ainsi<br />
qu’avec le Code de Conduite des<br />
Fournisseurs, nous anticipons des<br />
évolutions futures. » Cette approche<br />
anticipative est bien présente<br />
dans tous les domaines de la vie<br />
quotidienne chez TKE Luxembourg.<br />
Ainsi Clément Wampach accueille<br />
personnellement chaque nouvelle<br />
personne dans l’entreprise, aussi les<br />
intérimaires, pour présenter TKE et<br />
partager les valeurs de l’entreprise<br />
en matière environnementale,<br />
qualité, sécurité&santé, compliance,<br />
droits de l’homme et diversité.<br />
Une volonté de toujours<br />
s’améliorer qui est loin d’être<br />
une contrainte pour Clément<br />
Wampach. « Que cela soit dans<br />
ma vie professionnelle comme<br />
privée, je veux toujours apprendre.<br />
Conférences, séminaires,<br />
formations, engagements dans<br />
diverses associations et bien sûr<br />
la lecture: la motivation pour le<br />
“life-long learning” est totale.»<br />
Et pour conclure « Je pense qu’il<br />
ne faut jamais se reposer sur<br />
ses lauriers. Après 17 ans de<br />
direction d’une même entreprise<br />
et, pour l’essentiel, avec les<br />
mêmes personnes, il existe bien<br />
évidemment des routines et des<br />
acquis. Néanmoins, nous avons<br />
su créer une culture où chacun<br />
est déterminé à aller toujours plus<br />
loin en se remettant sans cesse<br />
en question et en s’exposant à<br />
de nouvelles idées. Cette culture<br />
est la meilleure garantie que,<br />
malgré toutes les incertitudes,<br />
nous pouvons affronter l’avenir<br />
avec une grande confiance. »<br />
RESPONSABILISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX<br />
4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />
133
Solidarit é avec un projet de la<br />
Fondat ion Follereau au Bénin<br />
Suite à la chaîne de solidarité<br />
qui avait rapidement atteint<br />
son objectif sur les réseaux<br />
sociaux, on a remis un chèque<br />
de 1.000 euros à la Fondation<br />
Follereau Luxembourg<br />
C’est dans le cadre exceptionnel<br />
du Biodiversum de Remerschen<br />
qu’a eu lieu le lancement du 19 e<br />
magazine <strong>4x3</strong>. Sous des airs de<br />
« Summer Party » alimentés par le<br />
généreux soleil de juillet dernier, de<br />
nombreux partenaires, sponsors<br />
et mécènes d’Infogreen.lu/<strong>4x3</strong><br />
avaient rejoint le lac de Remerschen<br />
pour l’événement lié à la sortie de<br />
chaque numéro du magazine.<br />
Comme de coutume aussi, Frédéric<br />
Liégeois a pu remettre un chèque<br />
de 1.000 euros au nom de <strong>4x3</strong><br />
SIS, suite à la chaîne de solidarité<br />
qui avait rapidement atteint le<br />
but fixé sur les réseaux sociaux.<br />
C’est cette fois la Fondation<br />
Follereau Luxembourg qui en a<br />
été bénéficiaire. Sa directrice,<br />
Conny Reichling a rappelé les<br />
différents axes d’action et le<br />
projet qui bénéficiera de ce don.<br />
Les clics (selon le mode habituel<br />
des chaînes de solidarité Infogreen,<br />
1 like + 1 partage = 5 euros de<br />
dons) sont ici venus soutenir<br />
le développement d’un centre<br />
de formation professionnelle<br />
dans la commune de Savalou<br />
(Bénin), « et plus précisément<br />
aider à la construction du 2 e<br />
atelier dédié à la menuiserie »,<br />
a précisé Conny Reichling.<br />
Partenariats et engagements<br />
Dans cette zone rurale et enclavée<br />
du Bénin, la Fondation Follereau<br />
Luxembourg a entrepris - avec<br />
l’aide de partenaires locaux - la<br />
construction d’un centre de<br />
formation regroupant quatre<br />
filières (maçonnerie, menuiserie,<br />
électricité et construction<br />
métallique) qui pourront chacune<br />
accueillir une vingtaine de jeunes<br />
déscolarisés de 15 à 22 ans.<br />
Les filières ont été réfléchies<br />
avec les autorités nationales afin<br />
de garantir l’accès à l’emploi à<br />
l’issue des formations. Chaque<br />
jeune diplômé reçoit d’ailleurs un<br />
kit de départ avec les outils de<br />
base nécessaires pour se lancer<br />
ou être plus aisément recruté.<br />
L’atelier de maçonnerie étant sur<br />
pieds, l’étape suivante était de<br />
donner vie à l’atelier de menuiserie,<br />
ce pour quoi la Fondation Follereau<br />
comptait sur les clics des followers<br />
de la communauté Infogreen.<br />
Une fois de plus, l’objectif a<br />
donc été vite atteint et a pu se<br />
matérialiser par un don de 1000<br />
euros. <strong>4x3</strong> et Infogreen remercient<br />
tous ceux, particuliers, partenaires<br />
ou entreprises, tous solidaires, qui<br />
ont rendu cet engagement possible.<br />
LA RÉDACTION D’INFOGREEN / 4X3<br />
Photo : Sébastien Heraud<br />
134 INFOGREEN.LU
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