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Mon plan(t )<br />

PAGE 42<br />

LE GRAND ENTRETIEN<br />

AVEC LUC KOEDINGER<br />

PAGE 06<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

Lëtz Go!<br />

PAGE 58<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Bâtir d’autres modèles<br />

#<strong>20</strong>


GUIDE OAI<br />

PAGE 178<br />

RÉ F ÉRENC ES<br />

<strong>20</strong>22<br />

EXPO OAI « MIR MAACHE LËTZEBUERG »<br />

30 PHOTOS SÉLECTIONNÉES PARMI LES RÉALISATIONS DU GUIDE OAI RÉFÉRENCES <strong>20</strong>22<br />

À DÉCOUVRIR SUR WWW.OAI.LU RUBRIQUE « EXPOSITIONS »<br />

GUIDE OAI<br />

RÉFÉRENCES<br />

<strong>20</strong>22<br />

<strong>20</strong>8 PARTICIPANTS / 761 RÉALISATIONS<br />

D’ARCHITECTURE, D’URBANISME ET D’INGÉNIERIE<br />

VERSION ONLINE SOUS WWW.GUIDEOAI.LU<br />

METAFORM S.à R.L. | Pavillon Luxembourgeois | EXPO<strong>20</strong><strong>20</strong> Dubai | photo: © Phil Handforth<br />

© OAI <strong>20</strong>21 www.oai.lu www.guideoai.lu<br />

La 14 ème édition du guide est disponible au secrétariat de l’OAI<br />

au prix de 25 EUR TTC (6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />

à Luxembourg / Tél. +352 42 24 06 / oai@oai.lu / www.oai.lu /<br />

Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 9h à 12h et<br />

de 14h à 17h et dans de nombreuses librairies; ou bien<br />

en effectuant un virement/versement 25 EUR TTC + frais<br />

d’envoi (pour le Luxembourg : 10 EUR ; pour les autres<br />

pays : tarif POST pour un colis de plus de 2 kg en vigueur<br />

sur www.post.lu) sur le compte bancaire de l’OAI<br />

IBAN LU52 0019 1000 4602 3000, BIC BCEELULL avec<br />

la mention « Guide <strong>20</strong>22 » et votre adresse complète.<br />

SOUS LE HAUT PATRONAGE<br />

DU MINISTÈRE DES CLASSES MOYENNES<br />

DU MINISTÈRE DE LA MOBILITÉ ET DES TRAVAUX PUBLICS<br />

DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DU CLIMAT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE<br />

DU MINISTÈRE DE L’ÉNERGIE ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE<br />

DU MINISTÈRE DU LOGEMENT<br />

DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR


Éditeur responsable<br />

4×3 SARL SIS<br />

1B, Um Woeller, L-4410 Soleuvre<br />

Tél. : 55 13 08<br />

En partenariat avec infogreen.lu<br />

Direction<br />

Frédéric Liégeois<br />

Tél. : 55 13 08 14<br />

frederic@infogreen.lu<br />

Régie publicitaire<br />

Cécile Gadé<br />

cecile@infogreen.lu<br />

redaction@infogreen.lu<br />

Rédaction<br />

Alain Ducat<br />

alain@infogreen.lu<br />

Marie-Astrid Heyde<br />

marie-astrid@infogreen.lu<br />

Mélanie Trélat<br />

melanie@infogreen.lu<br />

Sébastien Yernaux<br />

sebastien@infogreen.lu<br />

redaction@infogreen.lu<br />

Layout et mise en page<br />

Camille Servais<br />

Eve Millet<br />

Sophie Ensel, SO Graphiste<br />

Community Management<br />

Marie Champlon<br />

marie@infogreen.lu<br />

Photographie<br />

Fanny Krackenberger<br />

Marie Champlon<br />

studio@infogreen.lu<br />

Coordination<br />

Sara Liégeois<br />

coordination@infogreen.lu<br />

Si et seulement si<br />

Et s’il fallait réinventer la roue, la brique, la matière, l’énergie,<br />

le sens même de ce que nous avons mis des siècles<br />

et parfois des millénaires à créer, à appliquer ?<br />

Ce n’est plus un mythe, un conte ou une fable, ni une simple théorie.<br />

Il faut aujourd’hui et plus que jamais se réinventer et changer. Un<br />

challenge, une aventure ? Non, bien plus... une question de survie.<br />

J’ai pu lire qu’une nouvelle échelle de mesure du changement<br />

climatique va voir le jour : on ne compte plus en degrés, en années<br />

mais simplement en chance de survie de l’espèce humaine.<br />

Finalement n’est-ce pas plus dramatiquement simple ?<br />

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous sommes le 28 octobre,<br />

il fait grand soleil à Soleuvre, Luxembourg, et 24°. C’est l’été ?<br />

Il faut sans doute se réconcilier, faire le premier pas vers l’enfant en<br />

nous, celui qui s’émerveille devant tant de beauté. S’attarder sur cet<br />

arbre, cette feuille, et refaire le monde. Cette fois-ci, ne créer la roue<br />

que si nécessaire, ne mouler la brique que si elle est de toute utilité,<br />

n’occuper les terres que pour les sauvegarder et les considérer comme<br />

notre propre maison ; respecter LA Terre, c’est se respecter soi-même.<br />

Un dossier mobilité, un dossier construction, un grand<br />

entretien et voilà un nouveau <strong>4x3</strong>… Ici, autour de la table, bon<br />

nombre d’ingrédients, de solutions, de pistes, mais d’abord<br />

de la motivation, de l’innovation, de l’avant-garde.<br />

Prenons-en de la graine, et accompagnons les jeunes générations en leur<br />

montrant que nous tirons les conclusions de nos erreurs, en assumant<br />

nos responsabilités, celles qui conduisent le monde d’aujourd’hui<br />

dans une impasse écologique, sociale et a fortiori économique.<br />

Vous le lirez, souvent les réponses sont largement existantes.<br />

Il ne tient qu’à nous de les mettre en œuvre la plupart du<br />

temps. Luc Koedinger vous dira qu’il suffit d’un plan(t).<br />

L’heure est à l’action essentielle. J’y crois. Et vous ?<br />

Lucas Liégeois<br />

lucas@infogreen.lu<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

3, rue Emile Bian<br />

L-1235 Luxembourg<br />

Tirage<br />

5 000 exemplaires<br />

Bonne lecture et bon voyage,<br />

FRÉDÉRIC LIÉGEOIS<br />

Parution<br />

4 numéros / an<br />

Abonnement gratuit<br />

abonnement<strong>4x3</strong>@infogreen.lu<br />

Tous droits réservés.<br />

Toute reproduction totale<br />

ou partielle sans autorisation<br />

préalable de l’éditeur interdite.<br />

<strong>4x3</strong> déclaré d'utilité publique par arrêté ministériel<br />

en date du 11/12/<strong>20</strong>17 réf <strong>20</strong>17-10<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

3


06<br />

DOSSIER<br />

MOBILITÉ<br />

<strong>20</strong>35 :<br />

Lëtz Go!<br />

58<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Bâtir d’autres modèles<br />

4 INFOGREEN.LU


Mon plan(t)<br />

42<br />

LE GRAND ENTRETIEN<br />

AVEC LUC KOEDINGER<br />

EN + :<br />

Solidarité avec un projet de la Fondation Follereau au Bénin p.134<br />

NOUS REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

5


<strong>20</strong>35 :<br />

LËTZ GO!<br />

« IL FAUT FAIRE SE<br />

DÉPLACER DES PERSONNES,<br />

PAS DES VÉHICULES »<br />

FRANÇOIS BAUSCH,<br />

MINISTRE DE LA MOBILITÉ ET<br />

DES TRAVAUX PUBLICS<br />

Tous les chemins mènent à <strong>20</strong>35 ...............................................................................<br />

<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>35 : une culture en mouvance .....................................................................<br />

PNM <strong>20</strong>35 et Luxembourg <strong>20</strong>50 : deux échéances, un objectif .............................<br />

« Redistribuer l’espace, mutualiser les moyens » ....................................................<br />

Agir au sol et exploiter le ciel ......................................................................................<br />

Mobility Management : planifier et encadrer pour avancer ...................................<br />

« Une nécessaire adaptation… pour tout le monde » ..............................................<br />

Des réseaux électriques intelligents à l’échelle nationale.......................................<br />

Le leasing, une solution plutôt branchée ..................................................................<br />

Navettes autonomes : une idée qui roule et qui évolue .........................................<br />

Le full électrique, nouvelle valeur sûre ? ...................................................................<br />

« Une chance à saisir pour le rail » .............................................................................<br />

Une rentrée électrique ................................................................................................<br />

D’autres stations, d’autres services ...........................................................................<br />

La course au futur est lancée .....................................................................................<br />

p.08<br />

p.10<br />

p.12<br />

p.14<br />

p.16<br />

p.18<br />

p.<strong>20</strong><br />

p.22<br />

p.24<br />

p.27<br />

p.30<br />

p.32<br />

p.36<br />

p.38<br />

p.40


DOSSIER MOBILITÉ<br />

TOUS LES CHEMINS MÈNENT À <strong>20</strong>35<br />

Le paysage automobile va<br />

prendre un nouveau virage.<br />

Ou plutôt: le paysage mobile<br />

va prendre un tout nouveau<br />

visage. Les 27 pays de l’Union<br />

européenne disposent de<br />

13 années pour (quasi) reléguer<br />

au rang d’ancêtres les véhicules<br />

à moteur thermique. Mais<br />

par quoi les remplacer ? Par<br />

l’électrique, me direz-vous<br />

du tac-au-tac. Oui, mais non.<br />

Sans doute, mais pas que…<br />

La fin de la vente des moteurs<br />

thermiques en <strong>20</strong>35 pour les<br />

voitures et camionnettes – du<br />

moins pour qui n’achète pas Jaguar,<br />

Cadillac ou Lamborghini – est un<br />

gros coup de pied aux fesses des<br />

ministres en charge de la mobilité<br />

des pays de l’Union européenne,<br />

qui doivent maintenant s’empresser<br />

de passer à quelques vitesses<br />

supérieures leurs ambitions pour<br />

les toutes prochaines années. Si,<br />

en théorie, on ne leur demande<br />

que de remplacer les voitures<br />

diesel ou essence par des véhicules<br />

zéro émission, en pratique, c’est<br />

un sacré défi qui les attend.<br />

L’arrivée des véhicules électriques –<br />

et de façon marginale de véhicules<br />

roulant à l’hydrogène ou à d’autres<br />

(bio)carburants non polluants<br />

– implique des adaptations non<br />

négligeables en termes d’urbanisme,<br />

d’infrastructures, d’aménagement<br />

du territoire, de développement<br />

des réseaux électriques (et du<br />

coût de cette électricité…), etc.<br />

Qui plus est, les véhicules zéro<br />

émission n’ont pas réponse à tout.<br />

Dans un Luxembourg qui attire<br />

de plus en plus de résidents et de<br />

frontaliers, mais dont les grands<br />

axes routiers et parkings sont<br />

saturés, d’autres plans d’attaque<br />

doivent être considérés. Le<br />

Luxembourg a déjà pris le lion par<br />

la crinière et présenté son Plan<br />

national de mobilité <strong>20</strong>35 en avril<br />

dernier. Ce n’est évidemment pas<br />

non plus la première stratégie<br />

en direction d’une mobilité plus<br />

durable, mais une étape parmi bien<br />

d’autres avec son lot d’adaptations à<br />

une réalité en constante évolution.<br />

« Si vous remplacez 100 voitures<br />

thermiques par 100 voitures<br />

électriques, vous avez quand même<br />

un bouchon… », mentionnait très<br />

justement François Bausch, ministre<br />

de la Mobilité et des Travaux publics,<br />

à la rédaction d’Infogreen / <strong>4x3</strong><br />

en septembre <strong>20</strong>21. On accélère<br />

donc le mouvement déjà entamé<br />

vers la multimodalité pour<br />

désencombrer les routes, déplacer<br />

les déplacements, inciter encore<br />

et toujours à la mobilité douce,<br />

aux transports en commun, à<br />

l’immobilité parfois. Conscientiser<br />

fait grandement partie du challenge.<br />

La récente sortie controversée d’un<br />

certain club de foot parisien indique<br />

encore à quel point c’est nécessaire.<br />

La plupart des solutions existent.<br />

D’autres sont encore à inventer. Une<br />

chose est sûre, le Luxembourg n’est<br />

pas dans une voie sans issue et<br />

trouvera le bon chemin vers <strong>20</strong>35.<br />

ACCÉLÉRÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photo : Infogreen / <strong>4x3</strong><br />

8 INFOGREEN.LU


ACT WITH YOUR COMPANY<br />

CHANGE A LIFE TODAY<br />

Your company’s contribution can empower people to lead a life in<br />

dignity through improved livelihood and income opportunities, and<br />

access to quality education and health services.<br />

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All donations made to AEIN are tax deductible.<br />

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AEIN is a Luxembourg-based NGO<br />

co-financed by the Ministry of<br />

Foreign and European Affairs and<br />

the Ministry of Environment, Climate<br />

and Sustainable Development.<br />

More than 650 projects have been<br />

carried out in India and Nepal since<br />

1967.<br />

29, bvd. Prince Henri, L-1724 Luxembourg<br />

+352 47 21 55 | info@aein.lu | www.aein.lu<br />

/aeinlux


DOSSIER MOBILITÉ<br />

<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>35 : UNE CULTURE<br />

EN MOUVANCE<br />

Objectif <strong>20</strong>35 : bye-bye le moteur<br />

diesel/essence, hello electric cars<br />

et autres solutions alternatives.<br />

Le temps presse, les gens sont<br />

d’ailleurs eux aussi toujours<br />

autant pressés. Il faut trouver<br />

comment bouger autrement,<br />

sans perdre de temps…<br />

Léger flashback : <strong>20</strong><strong>20</strong>, pandémie,<br />

confinement, télétravail. Par la force<br />

des choses, il a fallu repenser les<br />

habitudes à bien des égards, et la<br />

mobilité en fait partie. La culture<br />

du télétravail – dans les limites<br />

frontalières qu’on lui connaît –,<br />

pour laquelle de nombreux<br />

employeurs étaient réticents, a fait<br />

ses preuves. Et a libéré les routes.<br />

Un soulagement pour la planète.<br />

Elle a libéré des places de parking<br />

aussi, des places coûteuses pour<br />

les employeurs. Que faire de ces<br />

places rendues vacantes ? Ouvrir<br />

leur accès à plus de collaborateurs,<br />

les mutualiser, monitorer leur<br />

occupation à l’aide de plateformes<br />

de réservation… voire se séparer<br />

de quelques emplacements qui<br />

seront bien vite accueillis par une<br />

entreprise voisine. Une gestion un<br />

peu casse-tête et pas forcément<br />

dans les cordes du fleet manager.<br />

C’est une des raisons pour<br />

lesquelles un nouveau profil s’insère<br />

en entreprise: le mobility manager.<br />

Au-delà de la flotte de véhicules<br />

de société, c’est toute la mobilité<br />

qu’il prend en charge. L’occasion<br />

de proposer des alternatives plus<br />

durables et/ou plus confortables,<br />

notamment dans une capitale bien<br />

saturée aux heures de pointe.<br />

La gestion de la mobilité, c’est aussi<br />

le secteur d’activités de LuxMobility.<br />

Depuis <strong>20</strong>13, les consultants,<br />

pilotés par Patrick Van Egmond,<br />

accompagnent les entreprises<br />

pour faciliter les déplacements<br />

domicile-travail des employés. Et<br />

clairement, le télétravail a apporté<br />

son lot de bouleversements.<br />

Manon Pellas, consultante,<br />

témoigne: « Pour nous, le télétravail<br />

a été un véritable levier en matière<br />

de mobilité et d’immobilité. La<br />

gestion est complexe car c’est<br />

un phénomène récent ».<br />

LE LEASING DE LA TROTTINETTE<br />

Et de poursuivre : « Pour une<br />

institution européenne installée<br />

au Luxembourg, nous avons mis<br />

en place un questionnaire destiné<br />

à quelque 3 000 collaborateurs<br />

afin d’analyser leurs habitudes<br />

de déplacement domicile-travail,<br />

en comparant l’avant et l’aprèspandémie<br />

». Un constat ? « Le covid<br />

a disrupté notre quotidien à tant<br />

de niveaux qu’il donne finalement<br />

aussi l’occasion de changer d’autres<br />

habitudes ». Ils sont donc nombreux<br />

à vouloir envisager d’autres modes<br />

de transport pour le(s) dernier(s)<br />

kilomètre(s) et ainsi élargir les<br />

possibilités de leasing dans les<br />

entreprises : vélos, trottinettes,<br />

électriques ou non. Des modes<br />

de transports doux, actifs, qui<br />

poussent plus à la détente qu’une<br />

voiture en plein bouchon.<br />

Au-delà du point de vue matériel,<br />

celui de l’accompagnement se pose<br />

aussi : « un des freins à la transition<br />

de la voiture au vélo ou à la<br />

trottinette, c’est la méconnaissance<br />

du parcours. Nous proposons donc<br />

un coach qui, après avoir analysé les<br />

meilleurs itinéraires (sécurité, trafic,<br />

pistes cyclables…), va accompagner<br />

10 INFOGREEN.LU


DOSSIER MOBILITÉ<br />

les collaborateurs dans leur premier<br />

trajet et, ainsi, les rassurer. »<br />

DU SOCIAL AU PRATIQUE<br />

Pour ces last miles, en ville<br />

principalement, les transports en<br />

commun sont également une belle<br />

option. Gratuits, bien fournis, ils<br />

sont l’objet ces dernières années<br />

d’investissements conséquents.<br />

Train, tram, bus (de plus en plus<br />

électrifiés), rares sont les quartiers<br />

de la capitale difficiles à rejoindre<br />

depuis un P+R. Les navettes<br />

autonomes arrivent également au<br />

compte-goutte depuis quelques<br />

années pour relier des zones<br />

d’activités aux gares, notamment.<br />

Délaisser la voiture n’est pour<br />

autant pas à la portée de tous. Ou<br />

pas de la volonté de chacun. Au<br />

Luxembourg, la voiture (de société)<br />

reste un marqueur social fort. Côté<br />

pratique, elle est indispensable pour<br />

quiconque effectue un crochet sur<br />

le trajet domicile-travail : « Un des<br />

principaux problèmes est en effet<br />

la double destination : les parents<br />

qui déposent leurs enfants à<br />

l’école ou à la crèche, tous ceux qui<br />

profitent du trajet pour s’arrêter afin<br />

d’effectuer quelques achats, etc. »<br />

Chez LuxMobility, on n’essaye<br />

pas de bannir la voiture à tout<br />

prix : « Elle reste un moyen sûr et<br />

efficace de se déplacer. Cela ne<br />

nous empêche pas d’inciter à la<br />

réflexion pour découvrir, peutêtre,<br />

une manière plus efficace<br />

ou plus agréable d’effectuer le<br />

même trajet ». Dans un objectif<br />

de sensibilisation, l’entreprise<br />

a publié une série de vidéos<br />

pour faire connaître d’autres<br />

moyens de bouger, tels que<br />

l’autopartage, le covoiturage<br />

ou la navette autonome.<br />

Une réflexion qui est par ailleurs<br />

encouragée par la décision<br />

européenne d’interdire la vente<br />

de moteurs thermiques à partir<br />

de <strong>20</strong>35. « Suite à l’annonce,<br />

beaucoup de clients ont fait<br />

appel à nous pour s’inscrire<br />

dans ces nouvelles normes à<br />

l’horizon <strong>20</strong>35, non seulement<br />

pour les émissions zéro carbone,<br />

mais aussi pour tout ce qui est<br />

lié au bâtiment. Ils souhaitent<br />

connaître plus précisément l’impact<br />

de la mobilité dans les émissions<br />

émises par l’entreprise ».<br />

Reste que le passage à la mobilité<br />

électrique (et/ou à l’hydrogène<br />

par exemple) requiert un apport<br />

énergétique (vert) colossal, des<br />

infrastructures conséquentes et<br />

une gestion délicate. Et la culture<br />

– les mentalités – va devoir faire<br />

son petit bonhomme de chemin,<br />

pour accepter une toute nouvelle<br />

approche de la mobilité.<br />

TRACÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photos : Infogreen / <strong>4x3</strong> /<br />

Fanny Krackenberger<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

11


DOSSIER MOBILITÉ<br />

PNM <strong>20</strong>35 ET LUXEMBOURG <strong>20</strong>50 :<br />

DEUX ÉCHÉANCES, UN OBJECTIF<br />

LES GRANDS AXES<br />

SONT CLAIRS : PASSER<br />

D'UNE LOGIQUE<br />

DE RATTRAPAGE<br />

À UNE LOGIQUE<br />

D'ANTICIPATION<br />

Pas d’évolution de la mobilité<br />

sans aménagement du territoire<br />

et inversement… Au travers<br />

des plans nationaux pilotés<br />

par François Bausch et Claude<br />

Turmes, on retrouve des voies<br />

parallèles et des intersections.<br />

Et des ambitions qui passent par<br />

un changement de la société.<br />

Peu importe la date pourvu que<br />

l’on ait le même horizon. Le Plan<br />

National de Mobilité est estampillé<br />

<strong>20</strong>35. La feuille de route pour<br />

l’aménagement du territoire<br />

en transition pointe <strong>20</strong>50. Mais<br />

ces deux plans nationaux ont<br />

finalement pour objectif de réussir<br />

la transition sociétale, qui passe<br />

par des changements d’habitude<br />

et de comportements, auxquels<br />

la planification sert d’appui.<br />

« L’utilisation du sol, c’est peutêtre<br />

le plus grand problème de<br />

l’Humanité », aime à rappeler<br />

le ministre François Bausch<br />

(lire aussi son interview p.15)<br />

« Notre responsabilité politique<br />

et citoyenne ne s’arrête pas à nos<br />

frontières», soulignait pour sa<br />

part Claude Turmes, en lançant la<br />

phase concrète de Luxembourg<br />

in Transition - <strong>20</strong>50. «Arlon,<br />

Thionville, Saint-Vith ou Bitburg<br />

sont des aires qui bénéficient<br />

mais aussi subissent l’impact de<br />

notre économie attractive, sur les<br />

prix du logement, sur la mobilité,<br />

sur les services de proximité… »<br />

Luxembourg in Transition veut<br />

pour <strong>20</strong>50 un aménagement<br />

des territoires, basé sur une<br />

consultation internationale qui a<br />

réuni des propositions stratégiques<br />

et produit des scénarios de<br />

transition zéro-carbone pour le<br />

pays et son aire d’influence socioéconomique.<br />

Le fil vert pourrait<br />

être le besoin de partager l’espace,<br />

de le rendre à l’ensemble des<br />

citoyens. Par exemple de repenser<br />

la répartition des infrastructures<br />

et, partant, notamment, de répartir<br />

les espaces voués aux moyens de<br />

locomotion. « C’est un courage que<br />

l’on doit avoir parce que les enjeux<br />

sont pour toute la société. Que<br />

sera le Luxembourg demain pour<br />

ses habitants, comment y vivra-ton<br />

? C'est ça le débat. On parle de<br />

qualité de vie de tout un chacun.<br />

Et cela ne se fait pas en un jour. Il<br />

faut bousculer des habitudes et des<br />

pratiques, voir les choses autrement<br />

et agir dans l’intérêt général. C’est<br />

par exemple ce que l’on fait déjà<br />

au gouvernement, avec la politique<br />

en faveur du logement abordable,<br />

d’une diversification agricole ou de<br />

la mobilité… L’heure est à l’action »,<br />

observe le ministre Turmes.<br />

Même type de « call to action »<br />

pour le ministre Bausch qui<br />

a fait, au travers d’une série<br />

de réunions citoyennes et de<br />

conférences ciblées, une véritable<br />

tournée d’information dans les<br />

régions et communes du pays<br />

pour exposer son PNM<strong>20</strong>35.<br />

12 INFOGREEN.LU


Après la stratégie multimodale<br />

Modu 2.0 (mai <strong>20</strong>18 ) et le succès de<br />

l’introduction du transport public<br />

gratuit au Luxembourg (mars <strong>20</strong><strong>20</strong>),<br />

le ministre a lancé (en avril dernier)<br />

ce Plan national de mobilité, qui<br />

se pose en concept global capable<br />

de gérer 40 % de déplacements<br />

supplémentaires par rapport<br />

à <strong>20</strong>17. Ce PNM<strong>20</strong>35 est en quelque<br />

sorte le prolongement naturel et,<br />

surtout, la mise en application<br />

des approches préconisées par<br />

la stratégie pour une mobilité<br />

durable qui l’avait précédé.<br />

Les grands axes sont clairs : passer<br />

d’une logique de rattrapage à<br />

une logique d’anticipation de la<br />

future demande de mobilité ;<br />

déterminer d’abord le nombre de<br />

personnes qui devront se rendre<br />

à un endroit donné et renforcer<br />

ensuite les modes de transport<br />

les mieux adaptés au contexte ; et<br />

enfin mobiliser les grands acteurs<br />

autour de la mobilité, à commencer<br />

par l’État, les communes, les<br />

employeurs et les citoyens.<br />

Le PNM<strong>20</strong>35 tient dans un<br />

document d’une centaine de<br />

pages, truffé d’actions concrètes<br />

et de chantiers nouveaux ou en<br />

route et qui devront se compléter.<br />

« C’est une vue globale, il faudra<br />

tout faire, et pas piocher à la<br />

carte », souligne François Bausch.<br />

La multimodalité et l’interconnexion<br />

en sont les maîtres-mots. Et le tram,<br />

faisant partie des moyens qui ont<br />

démontré leur efficacité, y tient<br />

une belle place, en compagnie des<br />

hubs de mobilité, des transports<br />

logistiques, des déplacements, dans<br />

les airs ou sur terre, sur rails, sur<br />

routes, trottoirs, pistes cyclables…<br />

Ce tram n’est plus exclusivement<br />

lié à la Ville mais à une mobilité<br />

interurbaine, dont plusieurs projets<br />

sont inscrits dans le PNM<strong>20</strong>35.<br />

Outre les extensions vers d’autres<br />

quartiers de la capitale et de sa<br />

périphérie, une ligne, partant de la<br />

bien nommée Route d’Esch, filera<br />

(on parle d’un tram rapide poussant<br />

à 100 km/h en site propre entre<br />

Leudelange et Foetz) vers le Sud,<br />

jusque Belvaux, en passant par<br />

les nouveaux quartiers d’Esch-<br />

Schifflange ou le campus de Belval.<br />

Le tout étant connecté aux pôles<br />

d’échanges, aux «autoroutes»<br />

cyclables, aux axes routiers<br />

repensés et partagés. « Ce n’est<br />

pas de la science-fiction, c’est<br />

réalisable », appuie François Bausch,<br />

qui doit déposer rapidement les<br />

projets de loi de financement.<br />

L’horizon <strong>20</strong>35, on y va. Sur<br />

un territoire en transition,<br />

décarboné, décomplexé<br />

peut-être, sociologiquement<br />

et socio-économiquement<br />

changé en tout cas.<br />

CLAUDE TURMES :<br />


DOSSIER MOBILITÉ<br />

><br />

Ministre de la Mobilité et des<br />

Travaux publics et homme<br />

politique au long cours,<br />

François Bausch est au cœur<br />

des décisions qui ont engagé<br />

le pays sur la nouvelle voie des<br />

transports et qui définissent<br />

l’horizon de la mobilité efficace<br />

et décarbonée. Interview.<br />

<strong>20</strong>35, C’EST L’HORIZON DU<br />

PLAN NATIONAL DE MOBILITÉ<br />

ET DE L’EUROPE POUR LA FIN<br />

DES VÉHICULES THERMIQUES.<br />

QUELLES SONT LES CLÉS<br />

LUXEMBOURGEOISES DE CETTE<br />

NOUVELLE MOBILITÉ ?<br />

« D’abord la multimodalité. Il faut<br />

pouvoir utiliser toute la chaîne des<br />

moyens de se déplacer selon ses<br />

besoins. On parle bien de déplacer<br />

des personnes, voire des services,<br />

d’un point A au point B, et non<br />

pas des voitures, véhicules parmi<br />

d’autres. On parle aussi d’efficacité,<br />

de facilité, de coût, d’énergie, de<br />

confort, de fiabilité. Il faut combiner<br />

les moyens et créer les conditions<br />

pour rendre les alternatives<br />

praticables, pour que chacun<br />

puisse y trouver son compte. Il<br />

s’agit d’utiliser efficacement toutes<br />

les infrastructures, existantes ou<br />

créées sur mesure. Ainsi, la route<br />

n’est plus une voie pour les voitures<br />

mais un corridor multimodal. S’il<br />

n’y a ni « silver bullet » ni miracle<br />

technologique, il y a en revanche<br />

une redistribution de l’espace et<br />

une mutualisation des moyens ».<br />

CELA SOULIGNE QUE<br />

L’ON NE PEUT PAS PARLER<br />

MOBILITÉ SANS ÉVOQUER<br />

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE,<br />

LES INFRASTRUCTURES…<br />

OU LES MENTALITÉS ?<br />

« Bien sûr, la mobilité moderne,<br />

décarbonée, est intimement liée<br />

à la planification et c’est intégré<br />

dans l’aménagement du territoire,<br />

comme les questions d’énergie<br />

d’ailleurs, deux ressorts confiés à<br />

mon collègue Claude Turmes. Le<br />

travail autour de la transition et du<br />

territoire national, avec une vision<br />

transfrontalière, est fondamental<br />

parce qu’il dessine les contours<br />

de nos espaces de vie de demain,<br />

et parce qu’il s’appuie à la fois<br />

sur des scénarios élaborés par<br />

des experts, sur les besoins de la<br />

transition et sur la participation<br />

citoyenne – j’avais d’ailleurs<br />

commencé les consultations quand<br />

j’avais l’aménagement du territoire<br />

dans mes attributions. Alors<br />

oui, la mobilité fait évidemment<br />

partie de cette réflexion. In fine,<br />

il s’agit d’assurer une utilisation<br />

rationnelle du sol, un problème<br />

majeur de l’Humanité, en termes de<br />

ressources, de surface exploitée, de<br />

préservation de la biodiversité sans<br />

laquelle l’Homme ne peut vivre.<br />

ON PARLE D’ORGANISATION<br />

DE L’ESPACE URBANISÉ ?<br />

« Selon un rapport de l’ONU, en<br />

<strong>20</strong>50, 80 % des habitants de cette<br />

planète vivront en milieu urbain. Il<br />

14 INFOGREEN.LU


« Par rapport aux rencontres<br />

autour du Modu en <strong>20</strong>17-<strong>20</strong>18,<br />

les mentalités ont déjà évolué et<br />

on ressent même une certaine<br />

impatience du grand public. La<br />

société du 21 e siècle a bien intégré<br />

les enjeux. Les gens auront toujours<br />

besoin de se déplacer mais les<br />

marqueurs changent et ce qui<br />

compte vraiment, c’est l’efficacité<br />

du moyen de déplacement. Le<br />

tram reste un bon exemple : qui<br />

en voulait quand on a commencé<br />

à en parler en Ville ? Mais depuis,<br />

il a démontré sa fiabilité. On sera<br />

rapidement aux 100.000 passagers<br />

par jour! C’est une success story,<br />

qui intéresse bon nombre de<br />

villes d’Europe et d’ailleurs, par sa<br />

conception en tant que maillon<br />

majeur d’une chaîne multimodale. »<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

faut donc organiser ces espaces<br />

et la façon d’y vivre. Prenons Los<br />

Angeles comme contre-exemple,<br />

avec une population étalée sur un<br />

territoire extrêmement vaste où il<br />

n’y a aucune mixité des fonctions<br />

et où tout a été jadis conçu autour<br />

de la voiture. Prenons maintenant<br />

l’évolution du Kirchberg, que<br />

l’on a voulu au fil des années<br />

transformer par un urbanisme<br />

à échelle humaine. Au début,<br />

avec des immeubles de bureaux<br />

et presque pas d’habitants, la<br />

voiture était indispensable. Au<br />

fil des projets, on a redistribué<br />

l’espace, pour des habitations,<br />

des commerces, des services, et<br />

développé la mobilité. Le tram bien<br />

sûr, la liaison funiculaire vers la gare<br />

Pfaffenthal, le carsharing, la piste<br />

cyclable qui utilise une partie de la<br />

voirie redessinée… Le Kirchberg est<br />

devenu un quartier imposant, une<br />

petite ville dans la Ville à laquelle<br />

il est connecté. Et cela n’a pas fini<br />

d’évoluer. Des projets comme<br />

celui du Kuebebierg, pour 7 000<br />

nouveaux habitants, démontrent<br />

que l’environnement urbain à<br />

taille humaine est réalisable ».<br />

PEUT-ON LE FAIRE À<br />

L’ÉCHELLE DU PAYS ?<br />

« Il n’y a pas de longues distances<br />

d’un bout à l’autre du pays. Il y<br />

a des pôles d’attraction et des<br />

régions aux densités différentes,<br />

mais on peut aisément connecter<br />

les différents pôles urbains entre<br />

eux et y associer des liaisons<br />

efficaces avec les zones rurales.<br />

Ces flux sont intégrés au concept<br />

et on retrouve aussi la logique de<br />

l’aménagement du territoire, qui<br />

tend à faire de ces 2.600 km 2 un<br />

territoire « Net Zero » en <strong>20</strong>50.<br />

La mobilité douce est d’autant<br />

plus à favoriser que les enquêtes<br />

montrent des chiffres interpellants :<br />

50% des déplacements dans le pays<br />

sont de moins de 5 km. 30% sont<br />

sous les 1.000 mètres. On rejoint le<br />

succès fou qu’a le tram, parce qu’il<br />

répond à cela. Et on voit aussi la<br />

marge qu’il y a pour encourager et<br />

faciliter le vélo ou la marche à pied. »<br />

VOUS AVEZ PRÉSENTÉ LE PNM<br />

<strong>20</strong>35 UN PEU PARTOUT DANS<br />

LE PAYS ; VOUS SENTEZ QUE<br />

LA POPULATION JUGE AUSSI<br />

LES CHOSES RÉALISABLES ?<br />

VOUS AVEZ MENÉ À BIEN,<br />

DEPUIS DES ANNÉES, DES<br />

PROJETS D’INFRASTRUCTURES<br />

ET DE MOBILITÉ AU LONG<br />

COURS. CE SERA VOTRE<br />

HÉRITAGE POLITIQUE ?<br />

« En <strong>20</strong>35, je ne serai plus ministre,<br />

mais j’espère bien voir comment<br />

on vivra dans mon pays ! Vous<br />

savez, personne n’a envie d’être<br />

moins mobile ; tout le monde veut<br />

pouvoir choisir son déplacement.<br />

Je suis confiant : on va résoudre les<br />

questions d’énergie. La technologie<br />

évolue, pour l’autonomie des<br />

voitures électriques, pour les<br />

composants des batteries et<br />

des pièces électroniques, pour<br />

les carburants alternatifs. Cela<br />

avance tous les jours, dans tous les<br />

secteurs, même dans l’aviation…<br />

Ici, au pays des courts chemins, on<br />

doit donner les moyens à toutes<br />

les mobilités de cohabiter. Je dis<br />

souvent aux élus que je croise<br />

qu’ils auraient tort de ne pas<br />

inclure toutes les options liées à la<br />

transition dans leur programme.<br />

La société est prête. Ici, l’efficacité<br />

n’est pas une option. Et ce PNM<br />

<strong>20</strong>35 n’est pas, je pense, à prendre<br />

à la carte. C’est un concept<br />

que l’on doit mettre en œuvre<br />

intégralement. Donc oui, ce sera<br />

un héritage politique ; j’espère<br />

que chacun en fera bon usage ».<br />

PROPOS MOBILISÉS PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos : © Sophie Margue / MMTP<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

15


DOSSIER MOBILITÉ<br />

AGIR AU SOL ET EXPLOITER LE CIEL<br />

Au-delà des infrastructures, la<br />

population et les entreprises<br />

ont leur carte à jouer dans<br />

le casse-tête de la mobilité.<br />

L’innovation aussi, notamment<br />

en explorant la 3 e dimension…<br />

><br />

Le ministre de la Mobilité et<br />

des Travaux publics François<br />

Bausch a présenté en avril le Plan<br />

national de mobilité <strong>20</strong>35. De<br />

conséquents investissements en<br />

infrastructures sont prévus pour<br />

accueillir une augmentation de<br />

40 % de demandes de mobilité à<br />

l’échéance <strong>20</strong>35. « Au Luxembourg,<br />

on avait vraiment du retard »,<br />

commente Patrick van Egmond,<br />

managing director de LuxMobility.<br />

« Le ministre Bausch a donc<br />

tout à fait raison d’agir sur les<br />

infrastructures pour faire changer<br />

le partage modal, en déployant<br />

le tram au-delà de Luxembourgville,<br />

en instaurant des couloirs de<br />

covoiturage, en sortant les voitures<br />

des quartiers, etc.. Mais pour que ce<br />

plan mobilité soit tout à fait efficace,<br />

il ne faut pas négliger le orgware<br />

(l’organisation, la coopération) et<br />

le software (le comportement et<br />

l’engagement des populations). »<br />

Et d’ajouter : « Au Luxembourg,<br />

en moyenne, 72 % des trajets<br />

sont effectués en voiture. Le<br />

PNM<strong>20</strong>35 prévoit d’atteindre<br />

65 %. En moyenne nationale,<br />

donc on va surtout faire diminuer<br />

cette part en ville, moins dans les<br />

zones rurales. Pour cela, il faut<br />

bien comprendre les besoins des<br />

résidents et des frontaliers – cela<br />

a été fait avec l’enquête LuxMobil<br />

en <strong>20</strong>17 – mais aussi travailler<br />

davantage avec les employeurs ».<br />

« Chacun a sa petite graine à<br />

planter. Les employeurs peuvent<br />

intervenir en proposant des<br />

plans de mobilité au sein de leurs<br />

entreprises. Au lieu de simplement<br />

offrir une voiture de société, elles<br />

16 INFOGREEN.LU


peuvent allouer un budget mobilité<br />

et laisser au collaborateur la<br />

gestion de ce budget pour peutêtre<br />

privilégier l’achat ou le leasing<br />

d’un vélo ou d’une trottinette<br />

électrique, avoir un certain montant<br />

pour du car-sharing, et toucher<br />

directement le solde restant. Elles<br />

peuvent aussi mettre en place des<br />

heures de présence obligatoire<br />

au bureau – 10h-16h – et laisser<br />

les collaborateurs arriver plus tôt<br />

ou non selon leurs préférences<br />

ou facilités de déplacement. Le<br />

télétravail fait également partie des<br />

solutions, même s’il pose encore<br />

problème pour les frontaliers. Nous<br />

travaillons sur de telles approches<br />

avec certaines grandes entreprises<br />

du Kirchberg, Elles ont ainsi pu<br />

libérer des places de parking, mieux<br />

gérer des contrats de leasing,<br />

etc. Et finalement, ces formules<br />

‘mobilité’ améliorées permettent<br />

d’attirer de nouveaux talents. »<br />

Patrick van Egmond cite aussi<br />

différents outils ICT qui vont se<br />

mettre en place pour faciliter<br />

cette gestion : des apps, lancées<br />

par les sociétés de leasing, les<br />

gestionnaires de parking, ou, qui<br />

sait, par des acteurs publics, qui<br />

proposeront toutes ces options<br />

aux collaborateurs qui géreront<br />

leur budget mobilité en direct.<br />

Une solution inspirée de l’app<br />

Mobiliteit, mais plus complète,<br />

orientée employés / employeurs<br />

dans une approche MaaS<br />

(Mobility as a Service).<br />

LA MOBILITÉ EN 3D<br />

On quitte la 2 e dimension,<br />

direction le ciel. En <strong>20</strong>22,<br />

envisager le transport de<br />

marchandises et de personnes<br />

par drone n’a rien d’utopique.<br />

L’espace aérien continue<br />

d’ailleurs à être réglementé,<br />

limitant les individus lambdas<br />

dans l’utilisation de leurs drones<br />

personnels. « D’ici 10 ans, il y aura<br />

un espace régulé, entre 1<strong>20</strong> et<br />

500 m au-dessus de nos têtes,<br />

dédié au transport par drone.<br />

C’est une idée intéressante, mais il<br />

ne faut pas négliger l’acceptation<br />

du public. Psychologiquement,<br />

tout le monde n’est pas prêt<br />

pour cette invasion spatiale.<br />

Nous avons mené une étude dans<br />

six pays (Luxembourg, Pays-<br />

Bas, Allemagne, Norvège, Suède,<br />

Finlande). Le cas le plus accepté est<br />

l’utilisation dans des cas d’urgence :<br />

livraison de médicaments, transfert<br />

de sang, etc. » explique l’expert.<br />

« Vu l’état des routes dans<br />

certains pays d’Afrique, on a déjà<br />

recours aux drones pour ce type<br />

de transport vers des régions<br />

isolées. En Europe, on étudie<br />

actuellement cette possibilité<br />

avec le projet AiRMOUR. »<br />

« Ouvrir le ciel pour des drones<br />

d’urgence médicale », c’est<br />

le postulat d’un consortium<br />

international dont LuxMobility fait<br />

partie, en coopération avec entre<br />

autres l’opérateur chinois EHang,<br />

l’EASA (l’Agence européenne de<br />

la sécurité aérienne), Eurocontrol<br />

et l’unité Urban Air Mobility de la<br />

NASA. « L’étude inclut également le<br />

transport de personnes par drone,<br />

qui remplacerait l’ambulance sous<br />

forme d’hélicoptère autonome ».<br />

AiRMOUR reçoit des fonds dans<br />

le cadre du projet Horizon <strong>20</strong><strong>20</strong><br />

de l’Union européenne. En<br />

attendant les conclusions prévues<br />

pour fin <strong>20</strong>23, les rapports<br />

intermédiaires sont disponibles<br />

sur le site web airmour.eu.<br />

DÉCOLLÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photo : Infogreen / <strong>4x3</strong><br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

17


DOSSIER MOBILITÉ<br />

MOBILITY MANAGEMENT : PLANIFIER<br />

ET ENCADRER POUR AVANCER<br />

Le management de la mobilité<br />

peut contribuer à l’accessibilité<br />

et à l’attractivité d’une entreprise<br />

ou d’une zone d’activités.<br />

Exemple avec Schroeder et<br />

Associés au ParcLuxite – Roeser.<br />

Le Mobility Management entend<br />

promouvoir des transports<br />

durables et gérer la demande de<br />

transport, tout en sensibilisant<br />

aux attitudes, comportements et<br />

bonnes pratiques, des individus<br />

comme des entreprises. «On<br />

peut agir sur les infrastructures<br />

et les adapter, et c’est en général<br />

nécessaire. Mais en amont, il faut des<br />

mesures ‘soft’, comme l’information<br />

et la communication, l’organisation<br />

des services et la coordination des<br />

actions des différents partenaires,<br />

par exemple les administrations<br />

étatiques ou/et communales, les<br />

promoteurs de zones d’activités,<br />

et les entreprises qui occupent<br />

déjà ou sont appelées à occuper<br />

un zoning». Daniel Baum et Luca<br />

Minelli, ingénieurs et aménageursurbanistes,<br />

forment le noyau<br />

de l’unité Mobility Management<br />

au sein du bureau Schroeder et<br />

Associés, dont les compétences<br />

se retrouvent fréquemment dans<br />

l’élaboration, la conception ou<br />

l’accompagnement de projets –<br />

PAP, nouveaux quartiers, zones<br />

d’activités, etc – où la mobilité<br />

est un levier incontournable.<br />

« Un Mobility Management bien<br />

mené peut contribuer à une<br />

augmentation de l’accessibilité et<br />

de l’attractivité d’une entreprise<br />

ou d’une zone d’activités:<br />

rationalisation de l’espace,<br />

gestion du temps, amélioration<br />

des flux individuels et collectifs,<br />

réduction des coûts, amélioration<br />

de l’image, promotion de la<br />

santé et du bien-être au travail,<br />

motivation et satisfaction des<br />

collaborateurs. Dans la stratégie<br />

nationale (PNM<strong>20</strong>35), le Mobility<br />

Management représente un outil<br />

porteur d’innovations, qui peut<br />

aider à atteindre les objectifs<br />

fixés. Chaque porteur de projets<br />

(entreprise, commune…) peut<br />

mettre en œuvre des mesures<br />

concrètes, souvent simples mais<br />

surtout efficaces, pour se doter<br />

d’un plan de mobilité cohérent. »<br />

INTÉGRER ET COORDONNER<br />

Le bureau Schroeder et Associés<br />

a toutes les compétences en<br />

interne, souvent impliquées dans<br />

des projets en cours et disposant<br />

de contacts directs. Et l’unité<br />

Mobility Management se pose en<br />

facilitateur. « Chaque entreprise,<br />

chaque zoning, devrait thématiser<br />

la mobilité comme facteur<br />

économique. C’est aussi important<br />

pour l’employé, dans le choix de<br />

son lieu de travail. Le Mobility<br />

Management est évidemment plus<br />

efficace lorsqu’il est intégré dès le<br />

début, par exemple la planification<br />

d’un nouveau site. Mais il peut<br />

aussi améliorer et optimiser les<br />

sites déjà implantés. Dans tous<br />

les cas, il faut partir d’une analyse<br />

complète de l’existant, mener<br />

une enquête approfondie pour<br />

intégrer tous les critères, dans<br />

une approche ‘bottom-up’. Et<br />

une analyse prospective tiendra<br />

compte de l’évolution des besoins,<br />

des formes de déplacement,<br />

des possibilités multimodales,<br />

des impératifs logistiques, des<br />

interconnexions… On peut aussi<br />

mutualiser les solutions, à l’échelle<br />

d’une zone par exemple, pour<br />

rencontrer les besoins observés<br />

dans plusieurs entreprises. »<br />

Pour élaborer des mesures, il<br />

est important d’intégrer tous les<br />

acteurs et d’assurer la coordination.<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER MOBILITÉ<br />

« Souvent, la commune est maître<br />

d’ouvrage du projet qui implique<br />

d’autres acteurs publics et des<br />

acteurs privés. On doit pouvoir<br />

développer et mettre en place<br />

ensemble des mesures adéquates<br />

pour ne pas créer des solutions<br />

d’îlot. On s’aperçoit aussi, dans<br />

le cas de la préparation d’une<br />

zone d’activités par exemple,<br />

qu’un tel processus permet à la<br />

commune et aux entreprises de<br />

mieux se connaître, ce qui s’avère<br />

souvent avantageux pour les<br />

deux côtés, et ce bien au-delà<br />

des thèmes de la mobilité ».<br />

SCHROEDER <strong>20</strong><strong>20</strong>, UN CASE STUDY<br />

L’équipe Mobility Management<br />

a travaillé dès <strong>20</strong>18 sur le case<br />

study du ParcLuxite à Roeser. « Le<br />

plan Schroeder <strong>20</strong><strong>20</strong> qui a guidé<br />

la planification de notre nouveau<br />

siège accordait une importance<br />

majeure à la mobilité. Il fallait<br />

aborder ces questions le plus tôt<br />

possible dans la réflexion générale.<br />

Un ‘mobility manager’ a été désigné<br />

et, dès le départ, les employés ont<br />

été impliqués dans le projet. »<br />

Ateliers et réunions d’information<br />

se sont succédés pour aborder le<br />

stationnement, la mobilité douce,<br />

les transports en commun, la<br />

multimodalité… Un questionnaire<br />

à l’ensemble des collaborateurs<br />

a permis de cerner les besoins<br />

et les attentes, les suggestions,<br />

les possibles évolutions de<br />

comportement. « Sans transport<br />

en commun sur le ParcLuxite en<br />

développement au moment de<br />

notre arrivée, il fallait trouver des<br />

solutions pour offrir aux employés<br />

une flexibilité maximale, afin qu’ils<br />

puissent choisir leur mode de<br />

déplacement favori, combiner les<br />

moyens, sachant que le mode<br />

de transport peut changer d’un<br />

jour à l’autre ou d’une semaine<br />

à l’autre, selon les besoins<br />

personnels, l’agenda professionnel,<br />

les conditions météo… »<br />

Des mesures ont émergé,<br />

comme une navette entre le P+R<br />

Kockelscheuer et le ParcLuxite. Une<br />

application permet de bénéficier<br />

d’une organisation à la fois sur<br />

mesure et collectivement efficace;<br />

un système d’overbooking et de<br />

libération des emplacements par<br />

les abonnés offre la possibilité<br />

de réserver spontanément, à la<br />

journée, et une prime de motivation<br />

s’applique à ceux qui libèrent leur<br />

emplacement. Les groupes de<br />

covoiturage sont encouragés par un<br />

parking garanti sur site. Un système<br />

de boîte à clés électronique facilite<br />

l’usage d’un véhicule d’entreprise<br />

en cours de journée… En parallèle,<br />

les locaux se sont équipés<br />

d’emplacements pour les vélos et<br />

trottinettes, de bornes de recharge<br />

pour le e-cars et les deux roues,<br />

d’emplacements motos. Des<br />

vestiaires, avec casiers et douches,<br />

incitent à la mobilité active et douce,<br />

pour les cyclistes ou les sportifs.<br />

UNE ZONE, UN HUB<br />

Le Mobility Management chez<br />

S&A s’est nourri de détails,<br />

d’informations régulières, de<br />

solutions innovantes, qui, combinés,<br />

trouvent leur cible. « La souplesse<br />

du système ainsi géré permet<br />

de déplacer <strong>20</strong>0 personnes en<br />

n’utilisant que 160 emplacements.<br />

Deux ans après le déménagement<br />

à Kockelscheuer, le monitoring<br />

régulier par le Mobility Manager<br />

reste un élément primordial<br />

pour les anciens employés, et<br />

un critère de choix pour aider<br />

les nouveaux arrivés à trouver<br />

leur mobilité optimale. »<br />

S’y est ajouté un effet de zoning.<br />

« La commune de Roeser a lancé<br />

un Mobility Management à l’échelle<br />

de la zone et de ses extensions afin<br />

de préparer le terrain pour l’arrivée<br />

prochaine de nouvelles entreprises.<br />

Un des premiers résultats de cette<br />

action est l’introduction d’une ligne<br />

de bus publique sur site : l’AVL<strong>20</strong><br />

relie la zone aux P&R Stade et<br />

Howald, la gare de Howald et la gare<br />

centrale, avec une cadence de 10-<strong>20</strong><br />

minutes ». Le parking ParcLuxite<br />

qui dessert la zone fonctionne<br />

comme un hub et apporte des<br />

possibilités supplémentaires de<br />

stationnement pour les entreprises<br />

et les visiteurs. «Il y a des choses<br />

à faire, avec les hubs de mobilité,<br />

les infrastructures partagées,<br />

les réflexions communes, les<br />

approches coordonnées. Le<br />

Mobility Management apporte une<br />

vraie valeur ajoutée». Et d’autres<br />

mesures et actions pourront<br />

venir s’ajouter à l’existant, en<br />

suivant les besoins exprimés et<br />

l’évolution des infrastructures.<br />

RÉALISÉ POUR SCHROEDER ET ASSOCIÉS<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

19


DOSSIER MOBILITÉ<br />

><br />

LA VOITURE NE<br />

DISPARAÎTRA PAS MAIS<br />

TOUTE LA MOBILITÉ<br />

CHANGE. LE SECTEUR<br />

AUTOMOBILE EST EN<br />

PLEINE RÉVOLUTION<br />

Quid du paysage automobile dans l’ère post-thermique ? Éléments et<br />

réflexions, avec la House of Automobile et son porte-parole, Gerry Wagner<br />

Gerry Wagner, par ailleurs directeur<br />

Arval, est le porte-parole de la<br />

House of Automobile (HOA),<br />

confédération du secteur qui<br />

regroupe la FEDAMO représentant<br />

quelque 170 garages, concessions<br />

et réparateurs auto-moto du<br />

Luxembourg occupant plus de<br />

5.<strong>20</strong>0 salariés, Mobiz, rassemblant<br />

les sociétés de leasing et de<br />

location automobile – un parc<br />

total de plus de 48.000 véhicules<br />

et près de la moitié des nouvelles<br />

immatriculations chaque année –<br />

et la Febiac, représentant officiel<br />

des constructeurs et importateurs<br />

automobiles au Luxembourg<br />

Comme le rappelle son porteparole,<br />

cette confédération<br />

veut, en ces périodes où « le<br />

monde automobile subit<br />

une mutation profonde à la<br />

mesure des enjeux sociétaux,<br />

accompagner proactivement<br />

les tendances du marché ».<br />

Au lendemain de la décision du<br />

Parlement européen – en juin<br />

dernier – d’interdire la vente de<br />

nouveaux véhicules émettant<br />

du CO 2<br />

à partir de <strong>20</strong>35, la HOA<br />

réagissait par un communiqué. En<br />

soutenant « toutes les initiatives<br />

ayant comme objectif la lutte<br />

contre le changement climatique<br />

et la pollution », elle appelait « à<br />

ce que les mesures qui doivent<br />

encadrer la mise en application<br />

de cette stratégie au niveau<br />

national soient abordées avec une<br />

urgence certaine. Il faut assurer<br />

que l’infrastructure de charge soit<br />

rapidement et significativement<br />

renforcée sur tout le territoire et<br />

ceci non seulement pour les bornes<br />

publiques, mais surtout pour les<br />

bornes privées et professionnelles.<br />

Des investissements très<br />

significatifs et un programme<br />

de soutien seront nécessaires.<br />

Sachant que les véhicules<br />

électriques sont plus chers que<br />

des thermiques comparables,<br />

il faut garantir que la mobilité<br />

propre ne soit pas réservée à une<br />

population à revenus plus aisés ».<br />

Gerry Wagner observe : « Tous les<br />

constructeurs ont pris le virage<br />

de l’électromobilité. La chaîne<br />

de distribution s’est adaptée, les<br />

ventes en électrique sont mises<br />

en avant, les concessions sont<br />

équipées pour les recharges, la<br />

formation du personnel fait son<br />

effet. Mais il faut encore convaincre<br />

le client, qui se pose encore<br />

beaucoup de questions sur la<br />

mobilité électrique, les batteries,<br />

l’autonomie, l’infrastructure… En<br />

gros, les sceptiques ont encore<br />

beaucoup d’arguments mais ceux<br />

qui ont essayé sont convaincus et,<br />

ils ne reviendraient pas en arrière ».<br />

Les statistiques sont là pour étayer<br />

cette vision… qu’il faut quand<br />

même ajuster. «Nos gouvernants<br />

montrent parfois des chiffres un<br />

peu biaisés, notamment par le<br />

fait que les catégories ‘hybrides’<br />

reprennent, à côté des plug-in,<br />

ces voitures qui ne se servent de<br />

l’électricité que pour le démarrage».<br />

Cela étant, l’électrique a bien<br />

décollé. « On était à moins de 5 %<br />

des immatriculations en <strong>20</strong><strong>20</strong>, puis<br />

à 10 % en <strong>20</strong>21. Les chiffres des<br />

7 premiers mois de <strong>20</strong>22 arrivent<br />

à 14 % mais il faut être prudent<br />

sur le côté exponentiel car on voit<br />

aussi une stagnation, voire un léger<br />

repli, sur les dernières semaines ».<br />

On peut peut-être y déceler<br />

une forme de méfiance des<br />

automobilistes. « Le réseau de<br />

charge, surtout le réseau public,<br />

est beaucoup plus dense. Il y a en<br />

revanche encore des soucis de<br />

paiements, surtout à l’étranger, avec<br />

certaines cartes d’opérateurs des<br />

points de charge qui ne sont pas<br />

toujours acceptés comme prévu. »<br />

Et demain? « Il faut résoudre les<br />

questions techniques. Si on arrive<br />

bien à 50 % d’électromobilité<br />

d’ici <strong>20</strong>30, les infrastructures<br />

doivent précéder le mouvement.<br />

La question, au-delà du nombre<br />

et de l’efficacité des bornes qui<br />

progressent avec les programmes<br />

actuels, c’est l’alimentation des<br />

bornes, l’énergie nécessaire en<br />

amont, sa provenance – les sources<br />

renouvelables sont évidemment à<br />

privilégier – et aussi l’acheminement<br />

<strong>20</strong> INFOGREEN.LU


L’AIRE DE BERCHEM<br />

SOUS TENSION<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

de l’électricité vers les stations<br />

de recharge. Cela nécessite de<br />

gros investissements ». Idem<br />

pour les entreprises. « Si on dit<br />

que 90 % des charges se font<br />

à la maison ou au travail, cela<br />

implique que les employeurs<br />

fassent de gros efforts alors<br />

qu’ils n’ont pas nécessairement<br />

d’intérêt à cela, et qu’il faut les<br />

inciter. » Toute cette gestion des<br />

flux risque d’être compliquée.<br />

Et puis la plupart des métiers du<br />

secteur sont en grande mutation,<br />

voire en péril. « Les véhicules<br />

électriques ont très peu d’entretien,<br />

de pièces à changer… Dans les<br />

garages, de nouvelles tâches<br />

vont apparaître, assistées par la<br />

technologie. Mais davantage de<br />

tâches vont disparaître. Du côté<br />

des distributeurs, cela change<br />

aussi, progressivement. Les<br />

concessions seront peut-être de<br />

simples show-rooms… Le leasing<br />

privé se développe avec une<br />

proportion plus élevée de véhicules<br />

électriques, signe d’une autre<br />

approche de l’usage de la voiture<br />

peut-être… La voiture ne disparaîtra<br />

pas mais toute la mobilité change.<br />

Le secteur automobile est en<br />

pleine révolution. Il faut s’adapter.<br />

Mais il faut que tout le monde<br />

accélère cette transition, avec en<br />

première ligne les infrastructures<br />

et les investissements<br />

nécessaires. C’est indispensable<br />

si on veut que ça marche ».<br />

Comment le Luxembourg ferait-il face si les voitures et camions<br />

qui s’arrêtent faire le plein à l’aire de Berchem étaient aujourd’hui<br />

propulsés par des moteurs électriques ? Les experts de l’ACL<br />

ont fait cet exercice. Les résultats se basent sur une hypothèse<br />

basse selon laquelle en <strong>20</strong>40, 60% du nombre actuel de voitures<br />

seraient électriques et seulement 30% des camions…<br />

Près d’1 million de voitures et plus 165000 poids-lourds s’arrêtent<br />

chaque année à Berchem dans le sens Luxembourg-France pour se<br />

ravitailler. Cela représente près de 100 millions de litres de carburant.<br />

Pour absorber ce flux, les <strong>20</strong> pompes à essence suffisent car il est<br />

possible, pour une voiture de taille moyenne, de faire le plein d’essence<br />

en moins de 2 minutes. Dans le cas d’un véhicule électrique, la donne<br />

est sensiblement différente, avec jusqu’à 40 min de charge..<br />

Il faudrait donc une quarantaine de bornes de recharge HPC<br />

(charge rapide à 100 kW) en temps normal, près du double en<br />

considérant l’afflux de véhicules en période de vacances.<br />

Le gestionnaire de l’infrastructure électrique Creos assure que le réseau<br />

national pourra répondre à une demande allant jusqu’à 1100 GWh<br />

supplémentaires par an ; la station-service de Berchem, dans un sens<br />

de circulation, en consommerait à elle seule 53,4 GWh, soit 1/100 e de<br />

la consommation nationale annuelle pour un service équivalent.<br />

P.T. POUR ACL<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

AUTO-MOBILISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos : House of Automobile /<br />

©Claude Piscitelli /DirectLine<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

21


DOSSIER MOBILITÉ<br />

DES RÉSEAUX<br />

ÉLECTRIQUES<br />

INTELLIGENTS À<br />

L’ÉCHELLE NATIONALE<br />

Le projet FlexBeAn – Flexibility<br />

potentials and user Behaviour<br />

Analysis – entend booster<br />

la création des smart grids<br />

pour accélérer la transition<br />

énergétique tout en faisant<br />

face aux challenges à venir.<br />

La plus probable conséquence<br />

de la fin de la vente des<br />

moteurs thermiques est une<br />

montée en flèche des flottes de<br />

véhicules électriques. En tant<br />

que gestionnaire du réseau<br />

d’électricité luxembourgeois,<br />

Creos va devoir faire face à une<br />

demande en énergie électrique<br />

exponentielle. Pour que la<br />

production suive et soit la plus<br />

durable possible, des adaptations<br />

sont nécessaires. L’entité du<br />

groupe Encevo s’y prépare,<br />

notamment en développant des<br />

réseaux électriques intelligents.<br />

Une étude sur trois ans vient de<br />

démarrer, conjointement avec<br />

le List et le SnT (Uni) et financée<br />

pour moitié par l’industriel<br />

et pour le reste par les deux<br />

institutions. Ils nous expliquent…<br />

LES CONSOMMATEURS<br />

DEVRONT ÊTRE FLEXIBLES,<br />

CONSOMMER DE<br />

L'ÉLECTRICITÉ QUAND IL Y<br />

A BEAUCOUP D’ÉNERGIE<br />

RENOUVELABLE AU SEIN DU<br />

RÉSEAU.<br />

NICOLAS BACK, CREOS<br />

NICOLAS BACK, PROJECT<br />

MANAGER SMART GRID ET<br />

FLEXIBILITY, INNOVATION<br />

DEPARTMENT DE CREOS :<br />

« La transition énergétique implique<br />

de nombreux changements majeurs<br />

qui ont un impact sur le réseau.<br />

Parmi ceux-ci, il y a la volatilité des<br />

énergies renouvelables : dans le<br />

futur, c’est la demande qui suivra<br />

la production d’électricité et non<br />

plus, comme c’était le cas jusqu’à<br />

présent, la production qui suit la<br />

demande. Les consommateurs<br />

devront être flexibles, consommer<br />

de l’électricité quand il y a beaucoup<br />

d’énergie renouvelable au sein du<br />

réseau et, en contrepartie, profiter<br />

d’un prix de l’électricité plus bas à<br />

ces heures de forte production.<br />

Un second changement qui<br />

s’amorce est le besoin en<br />

chargement flexible sur le réseau,<br />

notamment pour la mobilité<br />

électrique. Nous avons besoin de<br />

savoir quand les utilisateurs devront<br />

charger la batterie de leur véhicule.<br />

Au Luxembourg, nous avons un<br />

réseau très fiable, qui doit continuer<br />

à être développé et de multiples<br />

projets sont en cours dans ce<br />

sens. Le réseau actuel est toutefois<br />

déjà en mesure de répondre à la<br />

demande de la mobilité électrique,<br />

et de manière plus optimale<br />

encore lorsque cette demande<br />

correspond aux pics de production,<br />

par exemple vers midi, lorsque les<br />

panneaux photovoltaïques sont<br />

très productifs. A contrario, si tous<br />

les conducteurs chargeaient leur<br />

véhicule en rentrant du travail, à<br />

l’heure à laquelle tout le monde<br />

cuisine ou regarde la télé, cela<br />

pourrait s’avérer problématique.<br />

De façon alternative, si une voiture<br />

est branchée toute la nuit alors<br />

qu’il ne faut que trois heures pour<br />

la charger complètement, on<br />

dispose alors également d’une belle<br />

fourchette de temps pour optimiser<br />

la gestion des capacités du réseau.<br />

Le premier objectif du projet est<br />

donc d’identifier les potentiels de<br />

flexibilité pour plusieurs secteurs<br />

(industrie, PMEs, ménages,<br />

mobilité électrique) pour mieux<br />

comprendre les futures évolutions<br />

dans le comportement lié à la<br />

consommation d’électricité. Le<br />

second objectif est d’identifier<br />

comment nous pouvons activer la<br />

flexibilité disponible venant, par<br />

exemple, de la mobilité électrique.<br />

Le List et le SnT travaillent<br />

principalement sur ce projet,<br />

à la demande de Creos où<br />

nous sommes deux à guider<br />

les équipes, à leur transmettre<br />

nos connaissances et à<br />

superviser le projet. »<br />

LA SUITE<br />

22 INFOGREEN.LU


DANIEL KOSTER, SENIOR<br />

RESEARCH & TECHNOLOGY<br />

ASSOCIATE AU SEIN DU LIST<br />

(LUXEMBOURG INSTITUTE OF<br />

SCIENCE AND TECHNOLOGY) :<br />

« Nous devons prendre en compte<br />

la demande liée à la quantité de<br />

véhicules électriques que nous<br />

verrons dans le futur, les habitudes<br />

de mobilité de la population,<br />

les possibilités de chargement<br />

sur le lieu de travail, au domicile<br />

ou aux bornes publiques. Cela<br />

regroupe toute une panoplie<br />

de potentiels techniques. Nous<br />

sommes en train de construire<br />

un modèle informatique, en<br />

se basant entre autres sur les<br />

projections sur le nombre de<br />

véhicules électriques qui circuleront<br />

à l’avenir et des études de pays<br />

voisins sur la même thématique.<br />

Une autre équipe s’intéresse<br />

plus spécifiquement à tout ce qui<br />

est lié au comportement: quand<br />

charge-t-on, durant combien<br />

de temps, quel état de charge<br />

minimal est nécessaire, etc.<br />

Nous souhaitons aussi analyser<br />

comment mobiliser cette flexibilité<br />

comportementale. Sous quelles<br />

conditions sommes-nous prêts<br />

à changer nos habitudes de<br />

chargement (incitants financiers) ? »<br />

PROF. DR. GILBERT FRIDGEN,<br />

PAYPAL-FNR PEARL CHAIR IN<br />

DIGITAL FINANCIAL SERVICES AU<br />

SNT (INTERDISCIPLINARY CENTRE<br />

FOR SECURITY, RELIABILITY AND<br />

TRUST), ET MOHAMMAD ANSARIN,<br />

RESEARCH ASSOCIATE DANS LE<br />

GROUPE FINATRAX DU SNT :<br />

« Notre perspective est surtout de<br />

faire le lien entre la technologie et<br />

les marchés. Nous nous penchons<br />

sur des questions du type: quel<br />

rôle le marché de l’électricité<br />

peut-il jouer dans l’informatique ?<br />

Comment prend-on des décisions<br />

financièrement optimales pour<br />

motiver les consommateurs ?<br />

LIBERTÉ, ÉGALITÉ,<br />

COMPLÉMENTARITÉ<br />

D’ici <strong>20</strong>35, nous voyagerons<br />

différemment et surtout, plus<br />

intelligemment. Plongée dans la<br />

mobilité du futur en compagnie<br />

de Paul Zens, président<br />

d’Eurosolar Lëtzebuerg asbl.<br />

Bouger, se déplacer, être mobile<br />

sont des signes indélébiles de<br />

liberté, de nos libertés. Nous nous<br />

sommes habitués à nous déplacer<br />

un peu comme nous le voulons,<br />

quand nous le voulons. Mais la<br />

manière de bouger, principalement<br />

en produisant trop de CO 2<br />

, exige<br />

que l’on change de méthode.<br />

De toute évidence, cette liberté<br />

doit rester et restera, même en<br />

<strong>20</strong>35. Cette manière de bouger<br />

sera tout simplement différente.<br />

Plus précisément, celui qui se<br />

déplacera devra s’organiser sans<br />

toutefois perdre sa liberté.<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

Pour la mobilité, nous cherchons<br />

à savoir s’il y a aura suffisamment<br />

d’attitude idéaliste parmi les<br />

consommateurs du réseau ou<br />

s’il faudra les inciter à agir en<br />

faveur du réseau, les éduquer à<br />

une utilisation optimale. On peut<br />

également les inciter de manière<br />

ludique, à travers un défi ‘êtes-vous<br />

plus flexible que vos voisins ou que<br />

vos amis dans votre consommation<br />

énergétique ?’ Ou envisager des<br />

incitations financières classiques.<br />

Nous devons donc trouver les<br />

meilleures options pour différents<br />

types de consommateurs, du<br />

ménage à l’industrie, en passant<br />

par les petites et moyennes<br />

entreprises. Et ce afin d’arriver<br />

à des comportements flexibles,<br />

qui seront nécessaires dans<br />

cette transition énergétique. »<br />

À côté des changements dans la<br />

planification, les modifications<br />

au niveau de la fourniture en<br />

énergie, dont le passage des<br />

carburants fossiles vers l’électrique,<br />

feront aussi que nous serons<br />

plus libres dans notre choix<br />

d’approvisionnement. Finie la<br />

dépendance à la suite des coups<br />

de tête ou autres idées folles de<br />

certains dictateurs. Terminée<br />

l’exposition à la gourmandise<br />

des groupes pétroliers et à<br />

la spéculation boursière.<br />

PAUL ZENS<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

ÉNERGISÉ PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photo : Volodymyr Kalyniuk/<br />

Getty Images<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

23


DOSSIER MOBILITÉ<br />

LE LEASING, UNE SOLUTION<br />

PLUTÔT BRANCHÉE<br />

<strong>20</strong>35, date clé par excellence.<br />

Le secteur automobile est<br />

sur le pont pour faciliter une<br />

transition écologique et adaptée<br />

aux besoins de chacun. Chez<br />

LeasePlan, cette transformation<br />

a débuté dès <strong>20</strong>07.<br />

Particuliers comme entreprises<br />

doivent s’habituer à la fin de<br />

la production thermique. Pour<br />

les y aider, LeasePlan propose<br />

de nombreuses solutions pour<br />

franchir le cap. Un challenge qui<br />

n’est pas nouveau dans la mesure<br />

où l’entreprise a développé son<br />

premier programme durable<br />

en <strong>20</strong>07 avec « GreenPlan ».<br />

Elle continuait sur sa lancée<br />

en <strong>20</strong>10 avec l’installation, sur<br />

son site, de la première borne<br />

de recharge au Luxembourg,<br />

avant de proposer sa solution<br />

d’électromobilité « LeasePlan<br />

Charging » en <strong>20</strong>18 au Luxembourg.<br />

LEASEPLAN MONTRE L’EXEMPLE<br />

100% électrique chez ses propres<br />

collaborateurs depuis <strong>20</strong>21.<br />

LeasePlan démontre ainsi<br />

son expertise en matière<br />

d’électromobilité. Quoi de<br />

mieux que d’éprouver par soimême<br />

l’écosystème du véhicule<br />

électrique, afin d’optimiser ses<br />

services auprès des entreprises<br />

engagées dans le verdissement<br />

de leur flotte. En effet, grâce à<br />

l’immersion des collaborateurs, ils<br />

pourront prodiguer des conseils<br />

avisés aux clients. Mais pour<br />

que cette transition énergétique<br />

s’effectue correctement, LeasePlan<br />

a mené diverses campagnes de<br />

sensibilisation et de formation.<br />

LEASEPLAN EST LA<br />

PREMIÈRE SOCIÉTÉ DE<br />

LEASING AU LUXEMBOURG<br />

À ÊTRE PASSÉE AU<br />

100% ÉLECTRIQUE<br />

CHEZ SES PROPRES<br />

COLLABORATEURS<br />

DEPUIS <strong>20</strong>21.<br />

Une implication pour<br />

l’environnement qui est bien réelle.<br />

Car LeasePlan a fait de la mobilité<br />

durable l’une de ses priorités et se<br />

positionne comme un acteur majeur<br />

dans le domaine de l’électrification<br />

des flottes. La société s’est d’ailleurs<br />

engagée à atteindre zéro émission<br />

nette pour l’ensemble de son parc<br />

d’ici <strong>20</strong>30. Elle est également la<br />

première société de leasing au<br />

Luxembourg à être passée au<br />

Évidemment, ce changement<br />

a impliqué des aménagements<br />

en interne, initiés dès <strong>20</strong>19,<br />

avec l’installation de bornes au<br />

bureau. LeasePlan a également<br />

mis en place un programme<br />

d’installation de borne au domicile<br />

des collaborateurs ou de mise à<br />

disposition de câble de recharge<br />

intelligent afin de bénéficier du<br />

remboursement des recharges<br />

effectuées à domicile, et chacun<br />

LA SUITE<br />

24 INFOGREEN.LU


DOSSIER MOBILITÉ<br />

s’est vu remettre une carte pour<br />

la recharge en itinérance. Enfin,<br />

LeasePlan propose son service<br />

« Holiday car » avec la possibilité de<br />

recourir à un véhicule thermique à<br />

titre temporaire pour les vacances.<br />

LeasePlan concrétise ainsi son<br />

engagement en faveur de l’adoption<br />

massive de véhicules électriques,<br />

un engagement pris en <strong>20</strong>17 par le<br />

groupe lors de l’initiative EV100.<br />

DES SOLUTIONS POUR<br />

CHAQUE DÉCISION<br />

Ce passage vers l’électromobilité est<br />

constaté autant chez les particuliers<br />

que dans les entreprises. Et les<br />

avantages ne manquent pas.<br />

« Grâce au leasing, nos clients<br />

peuvent parfaitement gérer leurs<br />

dépenses mensuelles. Le loyer<br />

mensuel fixe comprend tout,<br />

autant l’acquisition du véhicule,<br />

que les charges afférentes, souvent<br />

sous-estimées à l’achat, comme<br />

les assurances, le véhicule de<br />

remplacement, le service aprèsvente,<br />

les taxes, les entretiens<br />

ou encore le stockage et le<br />

changement des pneumatiques en<br />

hiver », explique Joel Fernandes,<br />

Managing Director de LeasePlan<br />

Luxembourg. « Avec l’arrivée des<br />

véhicules électriques, il a fallu<br />

repenser nos produits en proposant<br />

des solutions de recharge, et<br />

sensibiliser aux avantages du<br />

leasing qui permet de répondre<br />

à certaines inquiétudes dont,<br />

par exemple, la valeur de revente<br />

d’un véhicule, risque que nous<br />

supportons en tant que loueur. »<br />

Les marques ont également<br />

dû se réinventer et proposent,<br />

désormais, de nombreux modèles<br />

adaptés à chaque besoin.<br />

Tout bénéfice pour les futurs<br />

acquéreurs. « Si le conducteur<br />

peut recharger à domicile, le coût<br />

à l’usage de l’électrique reste très<br />

concurrentiel par rapport à un<br />

véhicule thermique. Cet avantage<br />

s’intensifiera certainement avec<br />

la démocratisation des véhicules<br />

électriques et l’accès aux bornes<br />

de recharge mais il est essentiel<br />

que le Gouvernement continue<br />

de travailler sur les subventions<br />

pour les véhicules électriques, la<br />

promotion des bornes publiques,<br />

les aides aux installations de bornes<br />

en entreprises, comme chez les<br />

ménages, tout en maintenant un<br />

coût de l’énergie cohérent. »<br />

Une voiture électrique comprend<br />

près de 60% de composants en<br />

moins qu’un véhicule thermique<br />

classique. Avec la hausse des coûts<br />

des matières premières et des<br />

pièces détachées, c’est un atout<br />

non négligeable. Il sera plus aisé<br />

de maintenir un parc automobile<br />

en bon état avec des coûts sous<br />

contrôle et gérer la société de<br />

leasing dans un loyer tout compris.<br />

PATI ENCE<br />

Dans le contexte macroéconomique<br />

actuel, le leasing reste une option<br />

intéressante car il permet une<br />

meilleure gestion des risques. Par<br />

ailleurs, il est important pour les<br />

sociétés de planifier suffisamment<br />

à l’avance et commander dès<br />

maintenant leurs véhicules.<br />

Ainsi, pour une disponibilité<br />

immédiate, LeasePlan propose le<br />

leasing « FlexiPlan », une offre de<br />

location flexible tout compris, d’une<br />

durée de 1 à 24 mois. Les véhicules<br />

sont disponibles sous 48 heures,<br />

avec possibilité de restitution à tout<br />

moment sans frais supplémentaires.<br />

« Chez LeasePlan, nous supportons<br />

toutes les solutions et les<br />

technologies qui permettent<br />

de favoriser une mobilité plus<br />

respectueuse de l’environnement.<br />

Nous souhaitons également<br />

simplifier l’accès à la mobilité<br />

électrique au plus grand nombre<br />

et nous sommes heureux de<br />

contribuer à cette transition de<br />

l’automobile vers le zéro carbone ».<br />

« En roulant nous-mêmes à<br />

l’électrique, et en nous confrontant<br />

aux avantages et aux défis<br />

des solutions que nous avons<br />

développées, nous renforçons<br />

notre expertise et notre légitimité<br />

dans notre rôle de conseil et<br />

d’accompagnement de nos clients<br />

dans leur transition énergétique.<br />

Nous sommes également fiers<br />

d’appliquer à nous-mêmes les<br />

politiques d’écomobilité que<br />

nous préconisons à nos clients, »<br />

souligne Joel Fernandes.<br />

RÉALISÉ POUR LEASEPLAN<br />

Photo : ©LeasePlan<br />

26 INFOGREEN.LU


DOSSIER MOBILITÉ<br />

NAVETTES AUTONOMES :<br />

UNE IDÉE QUI ROULE<br />

ET QUI ÉVOLUE<br />

Pionnier au Luxembourg, avec<br />

ses partenaires industriels<br />

et locaux, Sales-Lentz suit<br />

toutes les évolutions de près.<br />

Elle a fait ses premiers tours de<br />

rue à Contern, puis à Luxembourg,<br />

en septembre <strong>20</strong>18. C’est la<br />

navette autonome, un shuttle<br />

électrique chargé pour 9 heures et<br />

pouvant embarquer 15 personnes<br />

(dont 4 debout), capable de se<br />

repérer dans la circulation grâce<br />

à ses capteurs multiples, à sa<br />

programmation, à sa liaison au<br />

centre opérationnel et à la présence<br />

d’un opérateur juste au cas où…<br />

Contern et son Campus ont été<br />

pionniers, sur base d’un plan<br />

de mobilité communal élaboré<br />

selon les besoins et aspirations<br />

de centaines de personnes<br />

gagnant la zone d’activités, au<br />

départ de la gare ferroviaire de<br />

Contern-Sandweiler souvent. La<br />

Ville de Luxembourg a suivi avec<br />

son « City Shuttle », 2 navettes<br />

desservant le Pfaffenthal, entre<br />

l’ascenseur panoramique et la garefuniculaire.<br />

Le centre commercial de<br />

Pommerloch avait embrayé avec un<br />

service pour acheminer la clientèle.<br />

En test, puis en service, ces navettes<br />

autonomes ont trouvé leur public et<br />

leur rythme de croisière douce, au<br />

service de la fluidité, de la mobilité<br />

électrique et partagée, du confort<br />

des passagers… « Et la technologie<br />

a démontré sa pertinence et sa<br />

sécurité», explique Xavier Kieffer,<br />

commercial & marketing director<br />

chez Sales-Lentz, qui a acquis il y<br />

a 4 ans déjà les 4 shuttles qui ont<br />

pu arpenter<br />

quelques<br />

coins du<br />

pays. «Nous<br />

y avons cru<br />

rapidement<br />

et avons<br />

renforcé notre<br />

offre dans ce<br />

sens. Les tests<br />

ont tous été<br />

concluants,<br />

même dans des conditions<br />

délicates, comme la circulation<br />

dans le rond-point à Pommerloch<br />

qui est très dense. Il n’y a eu aucun<br />

incident. La technologie de la<br />

navette ne fait pas de miracles,<br />

pour une entrave imprévue type<br />

stationnement en double file par<br />

exemple, mais elle fonctionne<br />

parfaitement, s’adapte et évolue.<br />

L’opérateur qui reste à bord, pour<br />

reprendre la main en cas de pépin,<br />

n’a jamais dû intervenir pour<br />

une situation dangereuse. »<br />

Si le Covid a mis un coup de frein<br />

aux différentes expériences, par<br />

ailleurs satisfaisantes (le City<br />

Shuttle a transporté plus de 23.000<br />

personnes en quelque 18 mois à<br />

Pfaffenthal, dont bon nombre de<br />

touristes et de navetteurs urbains<br />

séduits), la navette a repris du<br />

service au Campus Contern et la<br />

Ville d’Esch-sur-Alzette a lancé sa<br />

« Uelzecht MOBIL ». Dans la «capitale<br />

du Sud», l’idée était d’apporter<br />

un plus à la mobilité urbaine,<br />

notamment pour les PMR, et une<br />

attractivité supplémentaire à<br />

l’artère commerçante piétonnière<br />

qu’est la rue de l’Alzette, tout en<br />

misant sur l’image de durabilité et<br />

CETTE SOLUTION DE<br />

MOBILITÉ ZÉRO ÉMISSION<br />

EST VUE COMME UN<br />

>,<br />

DANS UNE APPROCHE<br />

DE TYPE > QUI NE MANQUE<br />

PAS DE PERSPECTIVE<br />

LA SUITE<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

27


DOSSIER MOBILITÉ<br />

aussi les bagages par exemple,<br />

avec des navettes-tracteurs<br />

autonomes qui s’en sortent<br />

très bien sur le tarmac – Navya,<br />

associée à Charlatte Manutention,<br />

a développé ce service pour<br />

les sites aéroportuaires ou<br />

industriels. La logistique s’intéresse<br />

donc aussi à la question.<br />

d’innovation poussée par la Capitale<br />

culturelle Esch <strong>20</strong>22.<br />

Depuis la mi-septembre, le service<br />

a d’ailleurs été renforcé grâce à<br />

sa nouvelle fonctionnalité « à la<br />

demande ». Via l’application « Uelzecht<br />

MOBIL », les passagers réservent<br />

la navette à une heure précise. Ce<br />

service gratuit s’adresse en priorité<br />

aux restaurateurs et à leurs clients<br />

après la fermeture des magasins.<br />

Dans tous les cas précités, c’est<br />

donc Sales-Lentz qui propose<br />

le service dans lequel elle a<br />

investi, avec son partenaire<br />

industriel, Navya, entreprise<br />

française spécialisée dans la<br />

conception et la construction de<br />

véhicules autonomes, électriques<br />

et robotisés. Sales-Lentz est<br />

notamment membre d’AVENUE,<br />

un consortium européen composé<br />

de 18 entreprises, villes et instituts<br />

qui ont pour objectif commun<br />

de concevoir et réaliser des<br />

démonstrations grandeur nature<br />

d’automatisation des transports<br />

urbains en déployant des flottes<br />

de minibus autonomes dans des<br />

zones de différentes densités.<br />

Cette solution de mobilité zéro<br />

émission est vue comme un<br />

«ascenseur horizontal», qu’ont déjà<br />

adopté quelques villes européennes<br />

(Genève, Lyon, Copenhague,<br />

etc.), dans une approche de<br />

type « first & last mile » qui ne<br />

manque pas de perspectives.<br />

DES EXEMPLES, DU POTENTIEL<br />

ET DES PROJETS<br />

Au Luxembourg, les partenariats<br />

avec les villes ou/et les entreprises<br />

ont ouvert la voie. Les CFL ont<br />

lancé un appel d’offres européen<br />

pour l’acquisition de 2 navettes<br />

autonomes ayant minimum 6<br />

places assises. Le projet serait a<br />

priori de relier les gares d’Esch et<br />

Belval aux différents quartiers…<br />

Et puis la technologie évolue –<br />

notamment dans le sens de la<br />

« full autonomy » – et, avec elle,<br />

les possibilités d’application, pour<br />

autant que les réglementations<br />

suivent. Le consortium Avenue<br />

plaide pour une harmonisation<br />

européenne de l’homologation<br />

des véhicules autonomes.<br />

Le potentiel en « last mile » est<br />

bien réel. Des aéroports (comme<br />

Charleroi) ont testé l’acheminement<br />

des voyageurs au terminal, mais<br />

Et la mobilité urbaine dans les<br />

quartiers s’en inspire. Pour un<br />

projet en cours au Kirchberg,<br />

un bureau d’ingénierie a inclus<br />

l’usage de la navette autonome<br />

dans ses options de mobilité. On<br />

en parle aussi pour des services<br />

à la demande, dans le « facilitymanagement<br />

» adossé aux grands<br />

ensembles immobiliers.<br />

Sales-Lentz suit tout cela de très<br />

près, d’autant que de nouveaux<br />

programmes de facilitation et<br />

de cofinancement s’annoncent à<br />

l’échelle européenne et que les<br />

projets concrets se multiplient.<br />

« On a perdu 2 ans avec le Covid,<br />

mais on y croit. On a investi dans les<br />

4 premiers véhicules de ce type au<br />

Luxembourg. Il y a d’autres marchés<br />

potentiels où se positionner.<br />

Notamment pour le mobility<br />

management des entreprises,<br />

avec les communes, les zones<br />

d’activités, les lignes de transports<br />

en commun. L’expérience démontre<br />

que notre service de navette<br />

autonome apporte une solution,<br />

en circulant aux heures de pointe<br />

et en permettant aux usagers<br />

de se rendre plus facilement de<br />

la gare ou de l’arrêt de bus vers<br />

les lieux de travail par exemple.<br />

Le système peut trouver sa<br />

place dans les transports en<br />

commun et la multimodalité ».<br />

HORIZONTALISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos : Sales-Lentz / navya<br />

/ Ville d’Esch/Alzette<br />

28 INFOGREEN.LU


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la prime et du maintien des conditions prévues par le gouvernement luxembourgeois. Assurance conducteur, entretien, assistance, véhicule de<br />

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DOSSIER MOBILITÉ<br />

LE FULL ÉLECTRIQUE,<br />

NOUVELLE VALEUR SÛRE ?<br />

Alors que <strong>20</strong>35 pointe le bout de<br />

son nez avec la fin annoncée des<br />

voitures thermiques, comment se<br />

préparent les sociétés de leasing ?<br />

Rencontre avec Gerrit Canipel,<br />

Sales and Marketing Director chez<br />

ALD Automotive Luxembourg.<br />

Protéger la planète est un défi<br />

colossal que beaucoup ont pris à<br />

bras le corps. Trouver des solutions<br />

à la pollution des véhicules<br />

thermiques fait partie des gros<br />

défis, d’où la décision d’interdire<br />

leur production dès <strong>20</strong>35. Notre<br />

société a donc 13 ans pour trouver<br />

des solutions alternatives solides<br />

pour satisfaire les usagers.<br />

Du côté des sociétés de leasing, on<br />

se prépare à ce changement de cap<br />

tout en observant les évolutions<br />

des tendances. « Personne n’a une<br />

boule de cristal pour expliquer ce<br />

qu’il se passera en <strong>20</strong>35 avec la<br />

fin de la production des véhicules<br />

thermiques », explique Gerrit<br />

Canipel. « Le chemin est encore<br />

long même si les innovations sont<br />

assez rapides. Au Luxembourg,<br />

on promeut la transition vers<br />

l’électromobilité. Les aides étatiques<br />

comme les primes viennent nous<br />

soutenir dans cette démarche. »<br />

Malgré ce constat, chez ALD, on<br />

pense qu’il va encore exister,<br />

pendant un certain temps, un mix<br />

électrique/thermique au sein des<br />

ménages. Pourquoi ? En grande<br />

partie à cause des questions autour<br />

de l’autonomie et des solutions<br />

de recharge pour les voitures<br />

électrifiées. « Le défi majeur pour<br />

<strong>20</strong>35 est de mettre en place un<br />

réseau de recharge adapté à<br />

LA SUITE<br />

30 INFOGREEN.LU


l’augmentation du parc automobile<br />

électrique. Ce n’est évidemment pas<br />

simple. Beaucoup de nos clients se<br />

posent énormément de questions<br />

lors du renouvellement de leur<br />

flotte. Depuis plus d’un an, nous<br />

proposons la solution ALD Electric<br />

qui permet aux entreprises de<br />

prendre à leurs frais les recharges<br />

des collaborateurs réalisées à<br />

leurs domiciles. Si cette solution<br />

fonctionne très bien, il reste encore<br />

des difficultés pour les recharges<br />

au cœur des entreprises. » En effet,<br />

bon nombre de sociétés louent le<br />

bâtiment ou ne sont pas seules<br />

à l’occuper. Les décisions doivent<br />

donc être collégiales tout en tenant<br />

compte des besoins techniques.<br />

ALD n’est pas en manque d’idées<br />

pour contenter ses clients. Parmi<br />

les offres, on retrouve ALD Switch.<br />

« Il s’agit d’un leasing modulable<br />

qui permet de couvrir un besoin<br />

ponctuel. Si le client dispose, par<br />

exemple, d’un budget de 800<br />

euros, au lieu de prendre un<br />

véhicule qui va utiliser 100 % de<br />

cette mensualité, il peut opter pour<br />

un véhicule adapté au quotidien<br />

pour 700 euros. Les 100 euros<br />

restants vont constituer une<br />

provision qui pourra servir à louer<br />

un véhicule qui correspond à ses<br />

besoins à un moment précis. Ça<br />

peut être un véhicule plus grand<br />

pour partir en vacances ou pour<br />

effectuer un déménagement. »<br />

><br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

Des questions auxquelles ALD<br />

tente d’apporter des réponses<br />

cohérentes. « Nous effectuons<br />

un audit assez large en abordant<br />

le placement des bornes<br />

dans l’entreprise et chez les<br />

collaborateurs, mais également une<br />

analyse du nombre de candidats<br />

éligibles pour obtenir une voiture<br />

électrique. Nous souhaitons être<br />

les plus transparents possibles<br />

quant à la possibilité ou non<br />

de passer à l’électromobilité. Si<br />

pour les véhicules classiques,<br />

trouver le modèle adéquat est<br />

facile vu l’augmentation de<br />

la gamme, ce n’est pas le cas<br />

pour les véhicules utilitaires.<br />

De plus, il faut tenir compte des<br />

recharges si le collaborateur<br />

doit se rendre sur plusieurs<br />

chantiers sans avoir la possibilité<br />

de recharger régulièrement. »<br />

Les délais de livraison jouent<br />

également un rôle crucial.<br />

« Actuellement, tous les véhicules<br />

sont chez les clients et nous<br />

n’en avons pas de nouveaux. On<br />

pourrait mettre à disposition des<br />

voitures en fin de contrat dans la<br />

flotte. Mais comme le marché de<br />

l’occasion est très favorable, la<br />

demande sur ces véhicules est forte<br />

également. C’est donc une situation<br />

très atypique qui, nous l’espérons,<br />

va se décanter dans les 6, 12,<br />

voire 24 mois à venir. Aujourd’hui,<br />

on peut monter jusqu’à 18 mois<br />

d’attente. Avant, la moyenne était<br />

de 3,5 mois entre la commande<br />

et la livraison. Au cours des six<br />

derniers, nous sommes montés<br />

à 7 mois. Et les prédictions sont<br />

encore plus importantes jusqu’à<br />

la fin de l’année (12 à 13 mois). »<br />

ALD observe un glissement du<br />

thermique vers l’électrique grâce<br />

aux aides étatiques. « Environ 35 %<br />

des commandes concernent des<br />

véhicules électriques. Les chiffres<br />

sont encore plus parlants pour<br />

les contrats privés puisque 60%<br />

des véhicules commandés par les<br />

résidents luxembourgeois sont<br />

électriques. Grâce aux primes,<br />

ils peuvent se permettre un petit<br />

modèle pour les déplacements<br />

quotidiens. Un bon test pour un<br />

achat futur plus important. Nos<br />

clients ont toujours une certaine<br />

appréhension au niveau de la<br />

valeur résiduelle des véhicules<br />

électriques qui n’a pas encore<br />

de solides références. »<br />

Dans l’immédiat, les infrastructures<br />

ne pouvant pas supporter un<br />

changement majeur, il est important<br />

pour les entreprises d’effectuer<br />

ces installations progressivement<br />

afin de pouvoir répondre à<br />

la demande énergétique. La<br />

volonté de changement est bien<br />

présente au sein des différents<br />

acteurs, mais ces changements<br />

structurels ne peuvent se<br />

faire du jour au lendemain.<br />

RÉALISÉ POUR ALD AUTOMOTIVE<br />

Photo : ©ALD Automotive Luxembourg<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

31


DOSSIER MOBILITÉ<br />

><br />

Le côté « green » des trains des<br />

CFL n’est plus à démontrer.<br />

Transports en commun capables<br />

de déplacer en nombre, ils<br />

se nourrissent d’énergie<br />

électrique, et, depuis <strong>20</strong>19,<br />

100 % renouvelable (source<br />

hydraulique). Leur attrait est<br />

grandissant et le sera davantage<br />

encore au fil de la réalisation<br />

progressive des projets<br />

d’infrastructure des Chemins<br />

de fer luxembourgeois.<br />

On se souvient de <strong>20</strong><strong>20</strong> pour<br />

le passage à la gratuité des<br />

transports en commun au<br />

Luxembourg. On s’en souvient<br />

malheureusement aussi comme<br />

étant le point de départ d’une<br />

série de confinements qui ont<br />

grandement reporté les flux de<br />

voyageurs attendus, sur les lignes<br />

ferroviaires notamment. « Plus<br />

de deux ans après le lancement<br />

de la gratuité, on constate que<br />

les trains ont attiré 16,6 millions<br />

de passagers en <strong>20</strong>21 »,<br />

explique Alessandra Nonnweiler,<br />

head of communication et<br />

porte-parole des CFL. « C’est<br />

évidemment mieux qu’en <strong>20</strong><strong>20</strong><br />

où l’on recensait 14,5 millions<br />

de passagers, mais c’est moins<br />

qu’en <strong>20</strong>19 avec 25 millions de<br />

passagers. Il y a donc encore<br />

de la marge de progression. »<br />

DES CHIFFRES QUI MOTIVENT<br />

Ce n’est pas pour rien que <strong>20</strong>21<br />

était l’année européenne du rail.<br />

C’est en <strong>20</strong>21 qu’a été mis en<br />

œuvre le 4 e paquet ferroviaire,<br />

visant « à créer un espace<br />

ferroviaire européen pleinement<br />

intégré, à supprimer les derniers<br />

obstacles institutionnels, juridiques<br />

et techniques et à soutenir<br />

la croissance économique »<br />

(Parlement européen). L’occasion<br />

donc de sensibiliser à ce<br />

transport de masse qui intègre<br />

de plus en plus les habitudes<br />

et souhaits des voyageurs.<br />

Refroidis par la crise sanitaire et<br />

peut-être également touchés par<br />

les retombées environnementales<br />

des autres modes de transport,<br />

ils sont par exemple nombreux à<br />

laisser tomber l’avion au profit du<br />

train. À l’aéroport de Luxembourg,<br />

on constate pour <strong>20</strong>21 une baisse<br />

du nombre de passagers de<br />

54 % par rapport à <strong>20</strong>19. « C’est<br />

une opportunité à saisir pour<br />

le rail au vu de ce changement<br />

d’habitudes de voyage qui est<br />

actuellement constaté », réalise<br />

la chargée de communication.<br />

Sur le plan environnemental, il n’y<br />

a pas photo : là où l’aviation est<br />

responsable de 13,4 % des gaz à<br />

effet de serre, les émissions venant<br />

du rail se limitent à 0,4 %, selon les<br />

chiffres de l’Agence européenne<br />

pour l’environnement. Le transport<br />

par le rail au Luxembourg est zéro<br />

émission au scope 1 (émissions<br />

LA SUITE<br />

PUBLIREPORTAGE


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DOSSIER MOBILITÉ<br />

TRANSPORT CARGO,<br />

NEUTRALITÉ CARBONE<br />

« Le transport de marchandises<br />

avec CFL cargo a aussi sa carte à<br />

jouer en Europe. C’est pour cela que<br />

nous avons augmenté les allersretours<br />

sur certains axes, vers le<br />

nord de l’Allemagne notamment. »<br />

Pour rappel, la société-soeur<br />

de CFL cargo, CFL intermodal,<br />

annonce une épargne carbone<br />

de 82 000 tonnes équivalent CO 2<br />

en privilégiant le rail à la route.<br />

En <strong>20</strong>21, 88 000 convois routiers<br />

ont pu être transposés sur le<br />

rail grâce aux infrastructures<br />

comme le terminal intermodal<br />

de Bettembourg-Dudelange.<br />

directes de gaz à effet de serre).<br />

L’énergie employée est d’ailleurs<br />

100 % hydraulique depuis <strong>20</strong>19.<br />

La sensibilisation aux vertus du<br />

train n’a évidemment pas attendu<br />

l’année du rail. L’agence de voyages<br />

CFL Evasion a également participé<br />

à la campagne gouvernementale<br />

Vakanz Doheem en <strong>20</strong><strong>20</strong> pour<br />

étoffer son offre de tourisme<br />

local et durable, en proposant<br />

par exemple une quarantaine<br />

de circuits pédestres tous reliés<br />

à des gares ferroviaires. Pour<br />

compléter cette offre, divers<br />

programmes avec nuitées ont<br />

affectueusement été élaborés<br />

pour promouvoir le tourisme local,<br />

mais aussi en Grande Région.<br />

Une quinzaine de packages sont<br />

proposés pour, par exemple, visiter<br />

le Centre Pompidou de Metz, la<br />

capitale de la Wallonie (Namur)<br />

ou la ville de Coblence, classée au<br />

patrimoine mondial de l’Unesco.<br />

UNE FLOTTE QUI SE MODERNISE<br />

D’autres pistes sont encore à<br />

explorer. « Nos collègues autrichiens<br />

ont relancé les trains de nuit, qui<br />

avaient été négligés pour maintes<br />

raisons mais redeviennent de<br />

plus en plus populaires ». De<br />

Luxembourg à Innsbruck, via<br />

Coblence, CFL Evasion propose<br />

donc à présent de rejoindre les<br />

pistes de ski autrichiennes en train<br />

de nuit. Et d’autres offres devraient<br />

venir s’ajouter au fil des mois et<br />

des saisons. « Un des obstacles<br />

est la saturation des réseaux<br />

ferroviaires européens. Des projets<br />

d’extension se font cependant<br />

dans une majorité des pays. »<br />

L’État n’a pas fini d’investir dans la<br />

mobilité et plus précisément dans<br />

le rail, épine dorsale du réseau<br />

des transports en commun. À<br />

côté des travaux d’infrastructure,<br />

la modernisation de la flotte de<br />

trains des CFL fait partie des<br />

investissements effectués. De<br />

nouvelles machines, à la pointe<br />

de la technologie, se poseront<br />

sur les rails à partir de <strong>20</strong>23.<br />

« Pour la suite, on s’intéresse à la<br />

conduite automatisée. Nous ne<br />

supprimerons pas le conducteur,<br />

il nous intégrons progressivement<br />

des technologies très innovantes<br />

qui font en sorte que nous puissions<br />

davantage profiter des capacités<br />

disponibles sur le réseau ferré tout<br />

en économisant nos besoins en<br />

énergie. Ce sont des options que<br />

nous avons envisagées en <strong>20</strong>18<br />

quand nous avons commandé le<br />

nouveau matériel, et que nous<br />

mettrons en place petit à petit. »<br />

La porte-parole ne manque pas<br />

de rappeler que le Luxembourg<br />

investit énormément dans les<br />

infrastructures. « Avec une somme<br />

de 607 euros par capita, soit<br />

par habitant, le Luxembourg se<br />

positionne largement en première<br />

place à l’échelle européenne,<br />

devant la Suisse avec 413 euros. »<br />

« Le rail consomme 6 fois moins<br />

d’énergie que la route, il émet<br />

9 fois moins de CO 2<br />

, pollue 8 fois<br />

moins l’air et cause 85 % mois<br />

d’accidents mortels. Compte<br />

tenu de ces chiffres évocateurs,<br />

je pense que le développement<br />

du rail est indispensable pour<br />

atteindre les objectifs de<br />

neutralité carbone de l’Union<br />

européenne à l’horizon <strong>20</strong>50 »,<br />

conclut Alessandra Nonnweiler.<br />

RÉALISÉ POUR LES CFL<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER MOBILITÉ<br />

UNE RENTRÉE<br />

ÉLECTRIQUE<br />

Voyages Josy Clement vient<br />

d’inaugurer sa flotte de véhicules<br />

électriques. Douze bus flambant<br />

neufs sillonnent à présent les<br />

routes du Grand-Duché avant de<br />

rejoindre, chaque soir, le dépôt de<br />

Junglinster pour – littéralement<br />

– recharger les batteries.<br />

C’est suite à un appel d’offres du<br />

Régime général des transports<br />

routiers (RGTR) que la société<br />

Voyages Josy Clement a décidé<br />

d’investir dans du matériel<br />

électrique. « L’une des conditions<br />

pour remporter certains lots<br />

était de disposer de véhicules<br />

électriques. Notre dépôt, inauguré<br />

en <strong>20</strong>18, avait été pensé pour<br />

accueillir des installations de<br />

chargement électrique car<br />

nous avions déjà la volonté de<br />

moderniser la flotte de bus avec des<br />

véhicules plus durables », explique<br />

Jean Clement, directeur général.<br />

Un lot de cinq lignes vient donc<br />

compléter l’offre de l’entreprise,<br />

dont la ligne 250 Junglinster-<br />

Ettelbruck qui continue à être<br />

exploitée avec des bus roulant au<br />

diesel en raison du kilométrage<br />

annuel très élevé que les<br />

technologies électriques ne<br />

permettent pas encore d’assumer.<br />

Si les lignes 231 à 234 sont, elles,<br />

bien concernées par l’électrique,<br />

elles ont dû patienter avant<br />

d’être sillonnées par les véhicules<br />

silencieux et non pollueurs. Car le<br />

voyagiste n’a malheureusement<br />

pas échappé aux effets néfastes<br />

de la crise sanitaire, de la guerre<br />

en Ukraine et de la pénurie des<br />

matériaux qui ont tous contribué<br />

aux retards de livraisons.<br />

CHACUN SA BORNE<br />

Jean Clement a sélectionné deux<br />

fabricants pour s’équiper de ces<br />

12 véhicules. Quatre sont de la<br />

marque turque Karsan et annoncent<br />

une autonomie maximale de<br />

270 km. Ces midibus (26 places,<br />

8,50 m de long) e-ATAK étaient<br />

déjà présents au Luxembourg; la<br />

marque a récemment annoncé y<br />

avoir vendu 89 véhicules, soit la<br />

flotte de midibus Karsan électrique<br />

la plus importante d’Europe. « Ils<br />

présentent un côté pratique : ils<br />

peuvent être branchés sur toutes<br />

les bornes automobiles. Cela<br />

signifie aussi que le chargement<br />

n’est pas ultra-rapide, mais on<br />

peut optimiser cela en branchant<br />

deux câbles en parallèle ». Pour<br />

une recharge complète de leur<br />

batterie de 2<strong>20</strong> kWh, on compte 3 h<br />

en branchement CCS2 à 80 kW.<br />

PUBLIREPORTAGE


Les huit autres sont de la marque<br />

néerlandaise VDL Bus & Coach.<br />

D’une autonomie théorique de<br />

340 km, ils ont aisément rejoint<br />

Junglinster depuis les Pays-Bas.<br />

« C’est plutôt bon signe », se<br />

réjouit le directeur. « Les bus<br />

électriques préfèrent les vitesses<br />

moins élevées à celles pratiquées<br />

sur autoroutes, donc l’autonomie<br />

annoncée devrait être largement<br />

confirmée ». Leurs batteries ont<br />

une capacité de 315 kWh et une<br />

charge complète se fait en 2h30 à<br />

150 kW sur borne classique. Pour<br />

ces modèles, Jean Clement a investi<br />

dans un pantographe qui permet de<br />

remplir les batteries en 45 minutes<br />

à 400 kW en se connectant aux<br />

deux rails fixés sur les bus.<br />

La flotte est principalement<br />

chargée durant la nuit… mais des<br />

nuits de courtes durées : « les bus<br />

rentrent au dépôt entre 22 h et<br />

minuit et repartent entre 3 h 30<br />

et 5 h ». Chaque bus dispose<br />

donc de sa borne dédiée afin<br />

d’assurer une charge complète.<br />

Le passage à l’électrique implique<br />

également de disposer de plus<br />

de bus que pour les moteurs à<br />

combustion : pour certaines lignes,<br />

il faut trois véhicules au lieu de<br />

deux, pour pallier la déficience<br />

d’autonomie. C’est donc un<br />

investissement non négligeable<br />

pour les sociétés d’autobus.<br />

UNE ÉTAPE PARMI D’AUTRES<br />

À moyen terme, l’entrepreneur<br />

espère pouvoir utiliser sa propre<br />

énergie photovoltaïque pour<br />

charger au moins une partie de<br />

ses véhicules. À ce jour, il a déjà<br />

installé le maximum de panneaux<br />

PV légalement autorisés lors de<br />

la construction. Il faudra donc<br />

que la législation évolue encore<br />

à ce niveau, de même que les<br />

technologies liées au stockage afin<br />

de pouvoir restituer pendant la nuit<br />

suffisamment d’énergie collectée<br />

durant les heures d’ensoleillement.<br />

La volonté d’évoluer vers plus de<br />

durabilité doit aussi passer par<br />

l’usage fait des véhicules. Ceux-ci<br />

commencent à être chauffés quand<br />

le mercure descend à 18 degrés, et<br />

refroidis à partir de 25 degrés. C’est<br />

un système automatisé sur lequel<br />

le chauffeur ne peut directement<br />

intervenir. En outre, les conducteurs<br />

ont été formés à la conduite<br />

de véhicules électriques, afin<br />

d’optimiser l’usage des batteries<br />

par une conduite en douceur,<br />

et aussi de se familiariser avec<br />

des technologies avancées. Finis<br />

les rétroviseurs latéraux, ils sont<br />

remplacés par des caméras. « Cela<br />

permet de réduire l’angle mort<br />

et d’avoir une meilleure visibilité<br />

nocturne grâce aux capteurs infrarouge.<br />

De plus, le conducteur reçoit<br />

une alerte visuelle et, si nécessaire,<br />

sonore, s’il s’approche d’un obstacle<br />

situé dans l’angle mort ». À la<br />

demande du RGTR, les bus sont<br />

également équipés de caméras à<br />

l’intérieur et de capteurs aux portes<br />

pour le comptage des passagers.<br />

Si cette première expérience<br />

électrique est concluante,<br />

Jean Clement espère pouvoir faire<br />

évoluer sa flotte électrique dans les<br />

prochaines années. Le programme<br />

gouvernemental prévoit d’ailleurs<br />

l’électrification complète du<br />

réseau RGTR à l’horizon <strong>20</strong>30.<br />

RÉALISÉ POUR VOYAGES JOSY CLEMENT<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

37


DOSSIER MOBILITÉ<br />

D’AUTRES STATIONS,<br />

D’AUTRES SERVICES<br />

Le pays du « tourisme à la<br />

pompe » aura-t-il un visage<br />

un peu différent ? On y fera<br />

encore le plein. Les « pétroliers »<br />

changent de visage. Les acteurs<br />

locaux se réinventent.<br />

<strong>20</strong>35, morne plaine pour les<br />

légendaires stations-services du<br />

Grand-Duché de Luxembourg,<br />

stratégiquement placées sur les<br />

grands axes de transhumance<br />

européens? A priori, non. Pour<br />

deux raisons majeures : on aura<br />

toujours besoin de faire le plein de<br />

son véhicule, on aura juste changé<br />

de « carburant » ou d’énergie de<br />

propulsion ; et il y aura toujours<br />

un intérêt de la clientèle pour les<br />

shops et autres superettes.<br />

Pour le changement de visage<br />

des stations, l’affaire est<br />

évidemment en route et le<br />

mouvement est irréversible. Il y<br />

a aussi des conséquences, bien<br />

évidemment, pour les « pétroliers »,<br />

ces compagnies qui ont dirigé<br />

le monde durant toute l’ère<br />

fossile et qui se réinventent et<br />

investissent dans d’autres énergies<br />

et d’autres créations de valeur.<br />

On n’en a guère parlé au<br />

Luxembourg (voire pas du tout),<br />

pourtant même des acteurs locaux<br />

ont dû changer de business model.<br />

Ainsi Gulf Luxembourg, qui n’est<br />

plus une entreprise familiale locale.<br />

Début octobre <strong>20</strong>01, les frères<br />

Marc et Mario Reiff, Joseph Meyer,<br />

Claude Baer et ses associés avaient<br />

réintroduit la célèbre marque<br />

pétrolière du Golfe qui avait disparu<br />

du paysage dans les années 80,<br />

sous forme de franchise. Associant<br />

notamment la marque à l’image<br />

de la compétition automobile de<br />

la grande époque (façon Steve<br />

McQueen en GT40), Gulf Petroleum<br />

Luxembourg a développé un<br />

réseau d’une quinzaine de stationsservice,<br />

employant directement<br />

quelque <strong>20</strong>0 personnes, mais<br />

aussi des livraisons de fuel<br />

domestique par exemple.<br />

Depuis Marnach, Gulf et le groupe<br />

familial ont mis en place de<br />

nombreux partenariats, notamment<br />

avec Cactus/Shoppi, s’imposant<br />

naturellement comme le seul<br />

acteur indépendant du secteur des<br />

hydrocarbures au Luxembourg.<br />

Vu de l’extérieur, tout cela demeure.<br />

Pourtant les affaires ont changé<br />

de mains – discrètement et, c’est<br />

à noter, sans casse sociale. Fin<br />

<strong>20</strong>21, les actionnaires locaux<br />

ont vendu à un groupe coté en<br />

Bourse, basé en Irlande, DCC.<br />

Rien de très surprenant: depuis<br />

plusieurs années, Gulf Luxembourg<br />

était à l’écoute des évolutions<br />

de la mobilité et des énergies et<br />

redoutait un chamboulement<br />

total que l’entreprise ne pourrait<br />

assumer… Les actionnaires ont donc<br />

choisi d’écouter les sirènes des<br />

investisseurs sans abandonner ni<br />

le personnel, ni le volet « services »<br />

de ses stations, en conservant les<br />

liens avec Cactus et en misant sur<br />

les Shoppi des stations du futur…<br />

Précisément, l’histoire de cet acteur<br />

local pris dans un mouvement<br />

global illustre l’évolution<br />

des acteurs du marché vers,<br />

38 INFOGREEN.LU


DOSSIER MOBILITÉ<br />

><br />

notamment, l’électromobilité<br />

et autres moyens alternatifs de<br />

faire avancer les véhicules.<br />

Le groupe international DCC est<br />

d’ailleurs en plein dans cette<br />

mouvance. C’est un groupe<br />

d’investissement avant tout, qui<br />

mise sur les nouveaux modèles<br />

économiques, dans les soins de<br />

santé, les technologies ou l’énergie.<br />

Souvent en créant des partenariats<br />

industriels et financiers avec des<br />

acteurs solides mais qui doivent<br />

se réinventer. Exemple en France,<br />

où DCC, via une filiale française,<br />

CERTAS, a mis en place une jointventure<br />

avec ENGIE, pour créer<br />

SSEC, nouvelle société co-détenue<br />

par CERTAS Energy France (51<br />

%) et ENGIE Solutions (49 %). Le<br />

partenariat d’investissement est<br />

destiné à implanter et exploiter<br />

un réseau de super-chargeurs<br />

de véhicules électriques dans les<br />

stations-service autoroutières<br />

de CERTAS (sous la marque<br />

Esso), un réseau potentiel de 460<br />

stations à travers l’Hexagone<br />

sur l’ensemble des trois grands<br />

réseaux autoroutiers français<br />

(VINCI, APRR, SANEF). Il y 7 ans déjà,<br />

Esso, la filiale française du géant<br />

Exxon-Mobil avait vendu (pour 106<br />

millions d’euros) ses 322 stationsservice<br />

au conglomérat irlandais.<br />

DCC Energy était ainsi devenu le<br />

propriétaire et l’opérateur des<br />

stations-service (ou le titulaire de<br />

la concession pour les stations<br />

d’autoroute), Esso ayant négocié<br />

un contrat d’approvisionnement<br />

sur le long terme.<br />

Le groupe DCC plc rappelle<br />

volontiers qu’il « accompagne<br />

la transition énergétique » à<br />

travers plusieurs services et<br />

solutions, recharge électrique<br />

rapide, superéthanol-E85,<br />

bio diesel, bio GPL, centrales<br />

de production solaire...<br />

L’arrivée de la première station<br />

hydrogène en <strong>20</strong>23, à l’enseigne<br />

TotalEnergies, dans le cadre<br />

d’un programme européen et<br />

d’un plan à l’échelle du Benelux,<br />

promet d’être suivie d’une<br />

station “multi” et préfigure sans<br />

doute la suite des opérations<br />

sur le terrain à reconquérir. Avec<br />

l’électromobilité qui accélère,<br />

les acteurs de l’énergie et de la<br />

nouvelle mobilité – pétroliers en<br />

reconversion ou/et nouveaux<br />

investisseurs – ont bien capté<br />

les opportunités de croissance.<br />

Les stations-services nouvelle<br />

génération auront leur lifting mais<br />

resteront sûrement rentables.<br />

TANKÉ PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos : Certas/Gulf Luxembourg<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

39


DOSSIER MOBILITÉ<br />

LA COURSE AU<br />

FUTUR EST LANCÉE<br />

Électrique, solaire, bioéthanol,<br />

hybride, hydrogène… les<br />

ingénieurs ne manquent pas<br />

d’idées pour motoriser les<br />

déplacements de demain.<br />

Personne n’a de boule de cristal<br />

pour affirmer avec certitude<br />

comment nous allons nous rendre<br />

au travail, au parc ou encore en<br />

vacances, en <strong>20</strong>35. Cependant, les<br />

spéculations vont bon train. Car<br />

l’imagination de l’homme est fertile.<br />

Par exemple, quid du carburant de<br />

demain ? Les ingénieurs redoublent<br />

d’efforts pour proposer des<br />

solutions innovantes et respectant<br />

la nature. Mais le chemin semble<br />

encore long alors que l’échéance<br />

arrive à grandes enjambées.<br />

Reine de son secteur, la voiture<br />

obtient énormément d’attentions.<br />

Si les véhicules 100% électrique<br />

ont la cote, le secteur de l’hybride<br />

est aussi en progression constante<br />

cette année. En France, par rapport<br />

à la même période de <strong>20</strong>21, la part<br />

de marché des immatriculations de<br />

véhicules hybrides a bondi de 24,8%<br />

à 29,4%. Une belle progression<br />

donc, mais qui n’arrivera pas de<br />

sitôt à endiguer la déferlante<br />

des véhicules 100% électrique<br />

où seule l’interrogation liée aux<br />

batteries et à l’autonomie constitue<br />

encore un frein à l’acquisition.<br />

DE LA TERRE AU RÉSERVOIR<br />

Le bioéthanol n’est pas en reste.<br />

La fabrication de ce biocarburant<br />

se fait sur le principe de la<br />

fermentation industrielle. L’usine<br />

transforme le sucre des céréales ou<br />

des betteraves en alcool (éthanol).<br />

Elle procède ensuite à la distillation<br />

et à la déshydratation de ce dernier<br />

pour obtenir ainsi le bioéthanol.<br />

Cependant, tous les moteurs<br />

essence ne peuvent pas utiliser le<br />

bioéthanol. Même si les essences 95<br />

et 98 contiennent de l’éthanol, les<br />

conducteurs qui souhaitent rouler<br />

au Superéthanol E85 (composé<br />

entre 65 et 85 % d’éthanol),<br />

devront être équipés d’un<br />

moteur Flexfuel ou Multifuel pour<br />

Volkswagen. En effet, seuls les<br />

moteurs Flexfuel peuvent rouler<br />

avec n’importe quel type d’essence,<br />

traditionnelle ou superéthanol.<br />

ET L’HYDROGÈNE DANS TOUT ÇA ?<br />

On l’a bien compris, les alternatives<br />

de carburants ne manquent pas. On<br />

peut citer l’hydrogène, par exemple.<br />

Mais avec des réserves. « Pour<br />

40 INFOGREEN.LU


l’instant, ça n’a pas trop de sens<br />

pour des véhicules individuels »,<br />

souligne Patrick van Edmond<br />

de LuxMobility. « Cette solution<br />

serait mieux adaptée pour des<br />

véhicules parcourant de longues<br />

distances comme les camions, les<br />

bus ou encore les avions. C’est une<br />

question de stockage d’énergie.<br />

Au Musée de tramways et de bus<br />

de la Ville de Luxembourg, on<br />

peut d’ailleurs admirer un bus<br />

fonctionnant à l’hydrogène. Il a<br />

circulé entre <strong>20</strong>03 et <strong>20</strong>06. »<br />

Si actuellement, l’Allemagne<br />

compte déjà des stations de<br />

recharges, dont une à Sarrebruck,<br />

le Grand-Duché a décidé de lui<br />

emboîter le pas. En effet, les<br />

abords du site multimodal des CFL<br />

à Bettembourg en accueilleront<br />

également une. Elle pourra être<br />

utilisée par les camions, les bus<br />

et les voitures. C’est évidemment<br />

une bonne nouvelle pour les rares<br />

propriétaires luxembourgeois d’une<br />

voiture hydrogène, actuellement<br />

recensés dans le pays.<br />

MOINS D’UN CENTIME<br />

AU KILOMÈTRE<br />

Et pourquoi ne pas abandonner<br />

son véhicule ? C’est le défi lancé<br />

via le projet Urbanloop sur lequel<br />

planchent plus de <strong>20</strong>0 futurs<br />

jeunes ingénieurs de l’Université de<br />

Lorraine et des startups Deeptech.<br />

Urbanloop mise sur des véhicules<br />

de petite taille qui tournent<br />

à l’électricité et qui, grâce à<br />

l’intelligence artificielle, peuvent<br />

circuler à une fréquence élevée,<br />

sans jamais être gênés dans<br />

leur course à 60 km/heure.<br />

Alors que les premiers prototypes<br />

étaient assez sommaires, les<br />

nouveaux modèles, présentés en<br />

juillet dernier, peuvent accueillir<br />

confortablement 2 adultes ou<br />

un adulte accompagné de deux<br />

enfants. Un projet accessible<br />

à tout le monde, y compris les<br />

personnes à mobilité réduite.<br />

Selon Jean-Philippe Mangeot,<br />

directeur d’Urbanloop SAS, « ça<br />

fonctionne à la manière d’un<br />

ascenseur. On arrive devant le<br />

véhicule, on appuie sur le bouton,<br />

les portes s’ouvrent et ensuite on a<br />

juste à sélectionner sa destination,<br />

comme on sélectionne l’étage<br />

d’un ascenseur et on se laisse<br />

aller. On arrive directement à<br />

destination sans attendre, sans<br />

arrêt et sans correspondance<br />

intermédiaire. Concrètement, et<br />

c’est le leitmotiv du projet depuis<br />

le départ, ça coûte moins d’un<br />

centime d’électricité par kilomètre<br />

parcouru en une minute. »<br />

Les solutions pour <strong>20</strong>35 ne<br />

manquent pas. Que choisirezvous?<br />

Et qui gagnera la<br />

course au futur proche ?<br />

PROPULSÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX<br />

Photo : ©Urbanloop<br />

DOSSIER MOBILITÉ<br />

DES CARBURANTS, OUI<br />

MAIS DIFFÉRENTS<br />

Si l’électromobilité a le vent en poupe, les constructeurs et les start-ups ne ménagent pas leurs efforts pour<br />

mettre au point des solutions alternatives meilleures pour la planète. L’essence de synthèse en fait partie.<br />

Porsche a décidé de se lancer dans la course à la propreté. En effet, le constructeur allemand a investi la<br />

coquette somme de 75 millions de dollars dans la construction d’une usine de fabrication d’e-carburant<br />

au Chili, permettant ainsi aux moteurs thermiques de proposer un bilan CO 2<br />

quasi-neutre.<br />

Dans un premier temps, les e-carburants seront utilisés en compétition automobile. Mais très vite, le concept devrait<br />

s’étendre aux modèles de production. Des essais seront notamment menés dans les Porsche Experience Centers.<br />

« Les e-carburants jouent un rôle majeur dans la protection du climat et complètent utilement notre mobilité électrique.<br />

En investissant dans la production industrielle d’e-carburants, Porsche renforce son engagement en faveur de la mobilité<br />

durable. Au total, nos investissements dans le développement et la mise à disposition de cette technologie innovante s’élèvent<br />

à plus de 100 millions de dollars américains », souligne Barbara Frenkel, directrice des achats chez Porsche AG.<br />

SÉBASTIEN YERNAUX<br />

Photos : ©Porsche<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

41


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Mon plan(t )<br />

PAR FRÉDÉRIC LIÉGEOIS<br />

PHOTOS DE MARIE CHAMPLON<br />

« Alors respire, et si ça suffit pas re-respire, le pire est à venir… »<br />

Vous avez la réf ? Non ? Pas grave, car l’idée vitale de départ est<br />

d’abord celle de respirer, s’oxygéner profondément. Inspirez,<br />

expirez, inspirez, expirez, voilà, maintenant imaginez…<br />

La nature printanière, nous sommes en avril ou mai, certainement,<br />

un soleil doux vous enveloppe délicatement des pieds à la tête, une<br />

brise légère caresse vos tempes, fait virevolter quelques-unes de<br />

vos mèches rebelles, et vous porte loin, très loin dans vos souvenirs<br />

d’enfance, ceux où vous courriez heureux en baskets ou pieds nus<br />

dans les herbes folles, entre sauterelles, chenilles et fleurs de pissenlit,<br />

ces jours heureux où vous portiez un brin d’herbe à vos lèvres pour<br />

en goûter la chlorophylle… On n’est pas bien là ? Moi, ça me parle. Et<br />

vous savez quoi ? Luc Koedinger, aussi, ça lui parle. Rencontre.<br />

Ce nom de famille Koedinger, on le connaît assez bien au Luxembourg,<br />

mais il faut dire qu’avec ce prénom associé, un peu moins. En tous cas,<br />

pour le commun des mortels, mais à vrai dire dans un certain milieu…


LE GRAND ENTRETIEN


LE GRAND ENTRETIEN<br />

À gauche toute !<br />

Luc Koedinger prend racine au Luxembourg en février 1967, bien exposé, il<br />

fait bourgeonner sa personnalité au cœur d’une famille tranquille dans un<br />

environnement stable et serein, il y croît au fil des saisons, se développe<br />

harmonieusement et s’oriente à l’adolescence vers les métiers de la<br />

menuiserie, de la restauration de meubles et antiquités. Plus tard, dans une<br />

deuxième vie, il décroche un master en politique économique et sociale.<br />

Et puis, et puis un jour, il doit avoir 19-<strong>20</strong> ans, au gré de ses lectures<br />

du Monde diplomatique, il comprend qu’il a son rôle à jouer<br />

dans la construction d’un monde plus juste, plus respectueux<br />

du vivant, et s’engage dans la vie associative… alternative.<br />

Il découvre les écrits du Sous-commandant Marcos de la rébellion<br />

zapatiste de l’État du Chiapas au Mexique, une véritable révélation...<br />

En 1996, Il fonde avec un groupe d’amis l’association « Guernica<br />

», association membre des « Amis du monde diplomatique », en<br />

référence à cette ville espagnole théâtre d’un tragique bombardement<br />

de la « Légion Condor » de 1937. Ce nom est choisi pour faire appel<br />

à notre Mémoire, notre Vigilance et notre Combativité. L’idée est<br />

d’organiser des conférences et des débats de société, dans un contexte<br />

politique, philosophique, religieux et artistique au Luxembourg.<br />

Après quelques années, il se joint au lancement de l’association ATTAC<br />

Luxembourg, avec le grand espoir, pour citer leur présentation, « de se<br />

mobiliser contre l’hégémonie de la finance et la marchandisation du monde<br />

; pour la prise de pouvoir par les citoyen-ne-s sur leur vie, la construction<br />

d’une démocratie active et pour la construction de convergences entre<br />

mouvements sociaux, au sein du mouvement altermondialiste ».<br />

Dans la foulée, il découvre et rencontre des activistes français<br />

comme José Bové ou François Dufour, des organisations qui<br />

s’impliquent sur le terrain comme la Confédération Paysanne, et<br />

commence à prendre conscience de leur combat contre les OGM.<br />

Au fil des rencontres, ses convictions se précisent toujours plus.<br />

Il dessine les contours des deux grandes problématiques auxquelles il<br />

entend s’atteler. D’abord la question alimentaire : il s’agit de réfléchir à une<br />

agriculture différente, responsable, ancrée dans le respect de la terre, de<br />

l’humain et du milieu naturel pour nourrir l’humanité. Puis en toute logique<br />

celle de la sauvegarde du biotope. Pour lui, cela signifie agir pour protéger<br />

le milieu vivant, l’habitat naturel, l’écosystème à part entière, participer à<br />

lutter pour le maintien de conditions écologiques favorables au cycle de<br />

la vie… pour l’ensemble des êtres vivants qui peuplent notre planète.<br />

44 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Quelque vingt années<br />

plus tard…<br />

Toujours autant engagé et ferme sur ses convictions, il se demande<br />

néanmoins si tout cela a servi à grand-chose ; le bilan est mitigé dans la<br />

réalisation de ses attentes, ses utopies. Évidemment, rien n’est jamais aussi<br />

simple. Mais comme l’a écrit Eduardo Galeano qu’il cite : « L’utopie est à<br />

l’horizon… Je fais deux pas en avant, elle s’éloigne de deux pas. J’avance de<br />

dix pas et l’horizon s’enfuit de dix pas plus loin. J’aurai beau avancer, jamais<br />

je ne l’atteindrai. À quoi sert l’utopie ? Elle sert à cela : à avancer. »<br />

Alors, vingt années moins jeune, Luc libère ces quelques mots, pour convenir<br />

que, même si toutes ces implications, ces débats, ces initiatives altermondialistes<br />

qui caressent le doux rêve d’un monde différent n’aboutissent pas, ses idées<br />

et ses convictions lui permettent d’avancer toujours plus loin malgré tout, de<br />

cheminer pas à pas, développer, construire, mûrir sa réflexion sur le monde<br />

d’aujourd’hui. Il garde plus que jamais un esprit critique, toujours affûté.<br />

Car oui, il a su aiguiser sa lame année après année. Il porte haut le verbe, le<br />

mot, le regard de celles et ceux qui veulent changer la donne. Et oui, il faut s’y<br />

accrocher, même si le temps passe, même si la société donne l’impression<br />

de chuter toujours plus profondément dans un abysse d’inculture, d’idiotie,<br />

de paradoxe, aussi incompréhensibles les uns que les autres, il faut encore<br />

et encore alimenter la controverse, faire briller cette flamme, cet espoir,<br />

cette résistance, pour faire en sorte qu’un autre monde reste possible.<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

45


LE GRAND ENTRETIEN<br />

« L’utopie est à l’horizon…<br />

Je fais deux pas en avant,<br />

elle s’éloigne de deux<br />

pas. J’avance de dix pas<br />

et l’horizon s’enfuit de<br />

dix pas plus loin. J’aurai<br />

beau avancer, jamais je<br />

ne l’atteindrai. À quoi<br />

sert l’utopie ? Elle sert<br />

à cela : à avancer. »<br />

46 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

47


LE GRAND ENTRETIEN<br />

« On manque désespérément d’un vrai<br />

projet, celui qui ambitionne de construire<br />

la civilisation de demain, celui qui entend<br />

laisser aux générations futures une terre<br />

pour y vivre, un projet qui fasse rêver. »<br />

48 INFOGREEN.LU


Projet X<br />

LE GRAND ENTRETIEN<br />

Luc est un indigné. Lorsqu’il analyse notre société actuelle,<br />

gouvernée de bout en bout par des gestionnaires qu’on<br />

retrouve tout aussi bien à la tête de nos communes, nos<br />

régions, nos états, nos hôpitaux, à l’éducation… On se prend<br />

même à gérer l’environnement. Les chiffres, la rentabilité, le<br />

retour sur investissement, la recherche systémique du profit<br />

systématique gangrènent toutes les strates de notre société.<br />

Pour lui, « On manque désespérément d’un vrai projet,<br />

celui qui ambitionne de construire la civilisation de<br />

demain, celui qui entend laisser aux générations futures<br />

une terre pour y vivre, un projet qui fasse rêver ».<br />

Et sur le plan politique, pas mieux, un vrai désert… après<br />

35 années de Néolibéralisme, on constate un abandon<br />

généralisé de tout espoir de changement, on ne croit plus<br />

en rien d’autre que l’argent, si ce n’est à l’extrême gauche,<br />

seule vraie option d’après lui qui porte un projet d’avenir.<br />

Il lance: « On donne la parole à des gens qui n’ont rien à dire,<br />

mais qui le font savoir ». Les médias ont aussi leur part de<br />

responsabilité. De la mésinformation, à la désinformation, le<br />

traitement de l’info est catastrophique, juge-t-il. Les médias<br />

et les réseaux sociaux sont devenus des lieux de lobbying<br />

à la solde de certains enjeux économiques et financiers.<br />

49


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Revenons à nos moutons<br />

Pour Luc, nous sommes dans une civilisation qu’il nomme avec le<br />

sourire, « la civilisation de la rustine ». On ne cherche pas de vraies<br />

réponses aux problèmes qui se posent à nous, des réponses qui soit dit<br />

en passant existent déjà pour la plupart et sont accessibles à chacun,<br />

mais dont on se détourne pour privilégier des réponses de secours,<br />

d’urgence, qui ont pour effet de simplement corriger provisoirement<br />

les défauts et servir au passage les intérêts économiques de certains.<br />

Prenons comme exemple cet air que l’on respire: aujourd’hui on<br />

sait que la deuxième cause de mortalité sur Terre est due à la<br />

mauvaise qualité de l’air. Au lieu de régler la cause, on va chercher<br />

des traitements pour soigner ses effets néfastes sur la santé, et qui<br />

dit traitement médicamenteux, dit argent et dit « gestionnaire »…<br />

Autre exemple, le Co². On sait scientifiquement que le Co² est en partie<br />

responsable de l’effet de serre avec pour conséquence l’augmentation<br />

des températures et ainsi la perturbation de tout notre écosystème.<br />

Au lieu de lutter efficacement à la source des émissions en proposant<br />

de vraies réponses, on va plutôt chercher des solutions techniques<br />

pour son enfouissement industriel par exemple. Une vraie aberration.<br />

Et le pire est que la solution existe. Et Luc de citer le rapport <strong>20</strong>19<br />

de l’INREA, institut français de recherche public œuvrant pour un<br />

développement cohérent et durable de l’agriculture, l’alimentation<br />

et l’environnement: « Si l’on changeait d’agriculture, ou plutôt de<br />

pratiques agricoles en augmentant simplement le taux de matière<br />

organique dans les sols, en travaillant finalement sur des sols vivants,<br />

on pourrait absorber toute la production annuelle de Co² de notre<br />

société ». Simplement, sans avoir à changer de mode de vie… édifiant.<br />

« Nous faisons<br />

une agriculture<br />

de barbares qui<br />

saccage les sols. »<br />

50 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Les solutions existent donc bel et bien. Et les effets d’une autre agriculture<br />

ne s’arrêtent pas simplement au Co² car en ayant plus de matières<br />

organiques dans les sols agricoles, on renforce la santé des plantes cultivées,<br />

qui sont pour le coup moins malades, donc moins de traitements chimiques ;<br />

ces mêmes plantes sont ainsi beaucoup plus nutritives pour les populations,<br />

elles ont un tissu racinaire bien plus développé et donc participent à la<br />

retenue naturelle des eaux de pluie, évitant ainsi les ruissellements et les<br />

risques accrus d’inondation lors d’épisodes de fortes précipitations.<br />

Pour Luc « Aujourd’hui nous ne sommes en moyenne qu’à 2 % de<br />

matière organique dans les sols ; en passant à 4, 5, 6 % et plus<br />

encore, les sols absorberaient une quantité d’eau phénoménale. »<br />

Il en va de même pour les forêts. Un mètre carré de forêt peut<br />

absorber jusqu’à 150 litres d’eau au m² et par heure dans nos<br />

régions. Ce qui va bien au-delà des quantités d’eau tombées ayant<br />

entraîné les dernières inondations… Le problème est qu’aujourd’hui<br />

la surface des forêts ne cesse de diminuer, et que, combiné à cela, «<br />

nous faisons une agriculture de barbares qui saccage les sols ».<br />

Il faut savoir que sur un sol de maïs ou de blé à titre d’exemple, la terre<br />

n’absorbe qu’un seul litre d’eau au m² par heure ! Lorsqu’il pleut, l’eau<br />

ne pénètre plus dans le sol, elle ruisselle directement à l’égout ; et<br />

surviennent les catastrophes que nous avons connues dernièrement.<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

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LE GRAND ENTRETIEN<br />

52 INFOGREEN.LU


« La Terre est<br />

comme un jardin,<br />

fini et arpentable ;<br />

que l’Homme, en bon<br />

jardinier, doit ménager. »<br />

LE GRAND ENTRETIEN<br />

Notre jardin<br />

planétaire<br />

Le monde végétal a ceci de fantastique qu’il procure une<br />

multitude de bienfaits depuis des millénaires, par sa simple<br />

présence, le végétal de par ses couleurs, ses odeurs,<br />

ses changements au cours de l’année mais aussi de par<br />

son essence même, ses vertus nutritives, curatives…<br />

Et l’arbre dans ce monde-là y occupe une place de roi, c’est<br />

l’élément autour duquel viennent s’organiser toutes les<br />

autres espèces. Il apporte ressources, abris, ses racines<br />

drainent les sols, il capte le Co², produit de l’oxygène<br />

depuis toujours. Et pourtant, à juste titre, Lao-Tseu écrivait<br />

que « le plus grand arbre est né d’une graine menue ».<br />

Gilles Clément, paysagiste, jardinier, entomologiste… écrivain,<br />

défend l’idée d’un jardin planétaire. Luc mentionne que<br />

le concept est né en 1992 pour signifier que « la Terre est<br />

comme un jardin, fini et arpentable ; que l’Homme, en bon<br />

jardinier, doit ménager ». Cette notion doit se lire dans le<br />

concept de la pensée écologiste de son auteur. Il ne s’agit<br />

en aucun cas de faire de la Terre un jardin au sens moderne<br />

du terme, c’est-à-dire en supprimant les espèces sauvages<br />

pour les remplacer par des cultures à haut rendement, mais<br />

de considérer la Terre comme un espace clos à protéger,<br />

dans lequel les espèces évoluent sous l’œil de l’Homme.<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

53


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Son plan(t )…<br />

L’agroforesterie est tout ou partie de la réponse pour Luc qui décide en <strong>20</strong><strong>20</strong><br />

de s’associer à un projet de coopérative en agroforesterie situé à la frontière<br />

belge près de Messancy, baptisé Canopée (www.canopeecooperative.be) ,<br />

avec pour ambition de soutenir des pratiques agricoles saines et locales.<br />

Pour les citer « Faire face au changement climatique implique de s’engager,<br />

localement, de remettre en question la façon dont nous comprenons le<br />

vivant, dont nous utilisons les ressources, dont nous interagissons entre<br />

nous… Notre volonté est de créer des lieux qui permettent à la diversité<br />

de s’épanouir et aux habitants de se nourrir sainement et consciemment,<br />

tout en préconisant une utilisation raisonnable des ressources ».<br />

L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des<br />

arbres et des cultures ou de l'élevage afin d'obtenir des produits ou services<br />

utiles à l'Homme. L'association arbres et agriculture présente des avantages<br />

considérables, notamment dans le domaine de la protection des sols.<br />

Luc partage l’ambition incroyable de Francis Hallé, botaniste français,<br />

expert de renommée mondiale en forêt tropicale, qui milite pour la création<br />

d’un vaste espace de dimension européenne et de grande superficie –<br />

environ 70 000 hectares – dans lequel une forêt intacte évoluera de façon<br />

autonome, renouvelant et développant sa faune et sa flore sans aucune<br />

intervention humaine, et cela sur une période de 1000 ans. Cette zone,<br />

restant à localiser, serait transfrontalière, avec une base française.<br />

… Un Implant<br />

Aujourd’hui, tout en restant « raisonnable » on peut agir avec des outils, des<br />

armes qui sont à notre portée, à notre « plantée » faudrait-il dire. Car oui,<br />

il s’agit de verdir notre monde, nos rues, nos villes, nos zones industrielles<br />

et commerciales, nos voiries – routes, autoroutes…-, nos lieux communs.<br />

Pour Luc, la plantation massive d’arbres dans nos villes est totalement à<br />

notre portée et changerait la donne. Sans revenir sur tous les bienfaits<br />

de l’arbre que ce soit sur la santé mentale, la purification de l’air...<br />

Son plan(t) est alors simple. Il estime qu’on peut planter<br />

jusqu’à 6 millions d’arbres au Luxembourg et près de<br />

60 millions en Wallonie. Le potentiel est énorme.<br />

Finalement, il est convaincu: « Oui on peut inverser la tendance, oui nous<br />

pouvons rendre nos villes plus respirables, nous pouvons redonner une<br />

place à la biodiversité, oui nous pourrons laisser aux générations futures une<br />

Terre viable en agissant à la source de nos problèmes ; planter c’est agir. »<br />

Le meilleur moment pour planter un arbre c’était il y a<br />

<strong>20</strong> ans. Le deuxième meilleur moment, c’est maintenant.<br />

54 INFOGREEN.LU


LE GRAND ENTRETIEN<br />

Ndlr :<br />

APPEL AUX PAYSAN-NE-S :<br />

Les équipes de Canopée recherchent actuellement des candidate-s<br />

pour la plantation de parcelles pilotes en agroforesterie.<br />

Agriculteurs et agricultrices, si vous souhaitez mettre en place une<br />

parcelle (cultures ou prairie) en agroforesterie, le Projet Giono vous<br />

concerne ! Le Projet Giono promeut les projets de plantations en<br />

agroforesterie aux Grand-Duché de Luxembourg et en Wallonie.<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

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LE GRAND ENTRETIEN<br />

« Oui on peut inverser<br />

la tendance, oui nous<br />

pouvons rendre nos villes<br />

plus respirables, nous<br />

pouvons redonner une<br />

place à la biodiversité, oui<br />

nous pourrons laisser aux<br />

générations futures une<br />

Terre viable en agissant à la<br />

source de nos problèmes ;<br />

planter c’est agir. »<br />

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LE GRAND ENTRETIEN<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

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« On peut aussi bâtir<br />

quelque chose de beau<br />

avec les pierres qui<br />

entravent le chemin »<br />

(Goethe)


BÂTIR D’AUTRES<br />

MODÈLES<br />

Durables à tous les étages et sur tous les plans.......................................................<br />

« Neutraliser » les terres, pour ne plus les perdre ..................................................<br />

La cohérence résiliente ...............................................................................................<br />

Le logement social, un défi en temps de crises .......................................................<br />

Construire pour les générations futures ..................................................................<br />

Réduire l’impact et montrer l’exemple .....................................................................<br />

Bien-être et durabilité au travail ................................................................................<br />

Agir, puis inspirer .........................................................................................................<br />

Vers un nouveau concept constructif .............……………………………………................<br />

Eaglestone Group s’engage aujourd'hui pour demain ...........................................<br />

« Imaginer le projet comme si on allait y vivre » ......................................................<br />

« La société doit s’ouvrir à toutes les innovations » ................................................<br />

Le Luxembourg en bonne voie pour un cadre de vie durable et résilient ...........<br />

« Une opportunité de réfléchir à l’usage des ressources » ....................................<br />

Des mesures précises pour améliorer vos performances énergétiques<br />

et environnementales .................................................................................................<br />

L’audit énergétique : une obligation pour de nombreuses entreprises ...............<br />

Prêcheurs de durabilité ...............................................................................................<br />

Des solutions locales… et d’avenir ! ...........................................................................<br />

Enovos encourage vos rénovations ……………………………………………………………………<br />

Le Hub of Home pour conseiller les particuliers ………………………………………….……<br />

Une bonne installation technique pour une consommation d’énergie réduite ..<br />

Tapis rouge pour l’économie circulaire ………………………………………………………………<br />

« Wrapping » ... en paille ! ……………………………………………………………………………….…<br />

La qualité de l’air sous la loupe …………………………………………………………………………<br />

Des solutions vertes ou/et hydrauliques ………………………………………………………….<br />

L’upcycling sur mesure et à valeurs ajoutées ……………………………………………………<br />

Le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit …………………………………………….<br />

Une extension auto-construite par le CIGL d’Esch ……………………………………………<br />

La passion pour l’exemplarité ! …………………………………………………………………………<br />

p.60<br />

p.62<br />

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p.128<br />

p.130<br />

p.133<br />

p.134


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Durables à tous<br />

les étages et sur<br />

tous les plans<br />

Nuages de crises sur l’habitat,<br />

le paysage bâti, le logement<br />

abordable ? Et si la réponse<br />

était dans la façon de penser<br />

et de construire durable ? Si,<br />

plutôt qu’un écueil, c’était<br />

une opportunité pour les<br />

modèles d’économie circulaire,<br />

une chance à donner à<br />

l’investissement dans les<br />

matériaux durables, biosourcés,<br />

renouvelables, locaux…<br />

« Perspectives dégradées pour<br />

la construction », titrait le Statec<br />

pour son « Conjoncture Flash »<br />

de septembre dernier. Plusieurs<br />

observations sortaient de cette<br />

analyse économique et statistique,<br />

notamment le fait que « plusieurs<br />

indicateurs témoignent d’une<br />

perte de dynamisme depuis le<br />

printemps ». On observe des<br />

difficultés persistantes au niveau<br />

de l’offre, auxquelles viennent<br />

s’ajouter des signaux négatifs sur la<br />

demande adressée au secteur. Les<br />

problèmes d’approvisionnement,<br />

voire des pénuries et ruptures dans<br />

la chaîne logistique, entraînent<br />

notamment une hausse des prix<br />

et un allongement de l’exécution<br />

de délais des travaux. Ajoutez<br />

l’explosion des prix de l’énergie, qui<br />

touche toute la chaîne de valeurs,<br />

et le tableau peut singulièrement<br />

manquer de couleurs, alors même<br />

que le pays est toujours en plein<br />

boom immobilier alimenté par le<br />

foncier, par la spéculation et par<br />

les investissements préférant<br />

les bureaux au résidentiel.<br />

Et pourtant. « On peut aussi bâtir<br />

quelque chose de beau avec les<br />

pierres qui entravent le chemin »,<br />

disait Goethe. Et ils sont nombreux<br />

à penser de la sorte, sur le terrain<br />

luxembourgeois. Ni théoriciens<br />

de l’extrême, ni optimistes béats,<br />

ni philosophes de salon, ce<br />

sont des porteurs de solutions<br />

praticables, des ingénieurs,<br />

architectes, aménageurs,<br />

promoteurs, bâtisseurs, bailleurs,<br />

chercheurs, entrepreneurs…<br />

Autant de sources d’expertise<br />

et de réflexion constructive<br />

qu’Infogreen / <strong>4x3</strong> a voulu laisser<br />

s’exprimer, pour apporter de l’eau<br />

au moulin de la durabilité et de<br />

la circularité, moteurs réalistes<br />

d’une construction saine dont<br />

les cycles de vie s’allongent et<br />

s’adaptent, avec pour finalité de<br />

bâtir sur des fondations fiables,<br />

en utilisant les ressources avec<br />

une intelligente et efficace<br />

parcimonie et les techniques<br />

avec une efficience démontrée.<br />

Le tout au profit du bien-être<br />

des occupants des lieux ; des<br />

habitants futurs (et) de la Planète.<br />

Dans le cadre de la dernière<br />

Semaine nationale du Logement,<br />

lors d’une conférence intitulée<br />

«Sol, construction et besoins<br />

basiques », l’architecte Philippe<br />

Nathan a notamment souligné :<br />

« <strong>20</strong>22 sera peut-être une année<br />

charnière pour le Luxembourg ;<br />

jamais le climat ne fut si chaud et<br />

sec, faisant autant souffrir forêts,<br />

rivières et agriculteurs. En même<br />

temps, le coût du logement est<br />

plus cher que jamais et le prix de<br />

l’énergie risque d’exploser. Si <strong>20</strong>22<br />

s’avère être le point de basculement<br />

climatique, elle pourra aussi<br />

devenir celle d’un changement de<br />

conscience collective nécessaire<br />

pour une prise d’action politique<br />

adaptée. Il y a des défis et des<br />

potentiels, ici dans notre pays et<br />

dans la Grande Région. Il y a aussi<br />

une nécessité de stimuler une<br />

nouvelle culture de planification. »<br />

Les nouveaux modèles se<br />

construisent aujourd’hui. Et ils<br />

peuvent – doivent – être durables, à<br />

tous les étages et sur tous les plans.<br />

RECONSTRUIT PAR ALAIN DUCAT<br />

60 INFOGREEN.LU


Savoir d’où ça vient !<br />

Nous soutenons l’agriculture biologique et biodynamique locale.<br />

* Disponible et valable dans tous nos<br />

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DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« Neutraliser » les terres,<br />

pour ne plus les perdre<br />

La spéculation immobilière et<br />

les questions de succession<br />

rendent de plus en plus difficile<br />

l’extension, voire le simple<br />

maintien, des terres agricoles.<br />

La Fondation Oikopolis<br />

propose d’autres voies.<br />

La hausse des prix de l’immobilier<br />

et des terrains a-t-elle une influence<br />

négative sur le développement<br />

durable ? Ils ne sont pourtant<br />

que le reflet économique des<br />

deux «erreurs systémiques» que<br />

sont la spéculation foncière et<br />

les questions d’héritage ou de<br />

transmission. Le secteur agricole<br />

n’est pas épargné: la spéculation<br />

immobilière et la succession des<br />

générations rendent de plus<br />

en plus difficile le maintien, et<br />

évidemment l’extension, des<br />

terres agricoles. Un versement<br />

aux héritiers après la reprise de<br />

l’exploitation met trop souvent en<br />

péril la liquidité de la ferme. Et si<br />

les terres sont partagées entre les<br />

héritiers et doivent être relouées<br />

par celui qui reprend la ferme,<br />

cela n’est pas non plus rentable<br />

pour une agriculture viable.<br />

En conséquence, de plus en<br />

plus de terres sont perdues.<br />

Les chiffres le prouvent également:<br />

En <strong>20</strong>00, un peu plus de la<br />

moitié des terres agricoles<br />

étaient louées ; les statistiques<br />

de <strong>20</strong><strong>20</strong> montrent qu’au<br />

Luxembourg, plus de 60 % des<br />

terres sont désormais détenues<br />

par des non-agriculteurs.<br />

Le loyer réclamé aux agriculteurs<br />

actifs est passé de 163 €/ha à<br />

269 €/ha au cours de la même<br />

62 INFOGREEN.LU


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

période. L’augmentation des<br />

taxes foncières est en partie<br />

directement répercutée sur<br />

les loyers des agriculteurs.<br />

D’utilité publique<br />

Il est de plus en plus évident<br />

que la conception habituelle de<br />

la propriété des terres agricoles<br />

doit être remise en question. De<br />

nouvelles formes juridiques et de<br />

propriété de l’utilisation des sols<br />

doivent être explorées. Depuis des<br />

années, le mouvement agricole<br />

biodynamique en particulier a<br />

cherché de nouvelles voies et les a<br />

en partie développées avec succès.<br />

C’est le cas par exemple de la<br />

Fondation Oikopolis Luxembourg,<br />

créée en <strong>20</strong>18. L’idée de base est<br />

de conserver les terres non pas en<br />

tant que propriété privée, mais en<br />

tant que propriété d’utilité publique,<br />

pour les mettre ensuite à la libre<br />

disposition d’un agriculteur capable.<br />

C’est pourquoi la fondation veut<br />

«neutraliser» les terres, c’est-à-dire<br />

les soustraire à l’héritage privé et à<br />

la spéculation, afin de les proposer<br />

à des agriculteurs biologiques à<br />

des prix de location raisonnables.<br />

Ce faisant, on veille à promouvoir<br />

une culture agricole et alimentaire<br />

viable, c’est-à-dire durable. Une<br />

production industrialisée, qui sert<br />

la recherche de profit de quelques<br />

grands acteurs, est rejetée.<br />

Armin Steuernagel & Co.<br />

poursuivent un concept similaire<br />

avec la Purpose Foundation,<br />

qui aide les entreprises à se<br />

transformer en une nouvelle<br />

structure de propriété. Les<br />

entreprises en propriété<br />

responsable font une promesse<br />

juridiquement contraignante<br />

selon laquelle elles resteront<br />

indépendantes à long terme.<br />

Les bénéfices ainsi que les actifs<br />

serviront toujours à l’objectif<br />

de l’entreprise. L’entreprise<br />

« s’appartient » et ne peut pas<br />

être vendue comme objet de<br />

spéculation. Par conséquent, aucun<br />

individu ne peut profiter de la<br />

vente de parts de l’entreprise. La<br />

valeur de marché de l’entreprise est<br />

conservée par les collaborateurs<br />

qui ont contribué à cette valeur.<br />

Même si la Fondation Oikopolis<br />

est encore jeune et que les<br />

terres agricoles sont chères<br />

au Luxembourg, la vision<br />

reste de libérer les terres<br />

fertiles et de les mettre<br />

progressivement à disposition<br />

d’une agriculture durable.<br />

Ainsi, la Fondation détient<br />

exemplairement des parts du<br />

Groupe Oikopolis dans l’esprit<br />

d’une entreprise qui s’appartient<br />

et a indirectement cofinancé<br />

l’extension du Kass-Haff à Mersch.<br />

OIKOPOLIS FOUNDATION LUXEMBOURG<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

63


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

La<br />

cohérence<br />

résiliente<br />

Tout un écosystème a été<br />

déployé autour de l’IFSB<br />

depuis sa création il y a <strong>20</strong><br />

ans. Il se base sur 4 piliers<br />

complémentaires (formation,<br />

stratégie/finance, ingénierie,<br />

innovation). Et s’appuie sur les<br />

visions “éconologiques” qui tirent<br />

le secteur de la construction<br />

vers le haut, durablement.<br />

Il y a <strong>20</strong> ans, lorsque la fédération<br />

des entreprises de construction<br />

et de génie civil (sous la houlette<br />

de Roland Kuhn) et le groupement<br />

des entrepreneurs du bâtiment<br />

et des travaux publics (sous celle<br />

de Christian Thiry) ont décidé<br />

d’établir un contrat collectif pour<br />

le secteur de la construction<br />

dont la 1 re mesure concrète fut<br />

la création de l’IFSB, ils n’ont pas<br />

créé un simple centre de formation<br />

professionnelle dédié aux salariés<br />

manuels, mais une structure qui se<br />

veut un véritable acteur sociétal en<br />

basant toutes ses actions sur des<br />

valeurs claires avec un engagement<br />

de chaque instant sur la durabilité.<br />

Afin de mettre en pratique cette<br />

vision au-delà de ses activités liées<br />

à la formation professionnelle, tout<br />

un écosystème a été déployé autour<br />

de l’IFSB depuis sa création. Il se<br />

base sur 4 piliers complémentaires<br />

que sont : formation (IFSB) -<br />

stratégie/finance (CDEC) - ingénierie<br />

(Cocert) et innovation (Neobuild),<br />

réunis au sein du groupe CDEC<br />

créé pour piloter une stratégie<br />

intégrée et faire que les entités<br />

travaillent les unes avec les autres<br />

et les unes au profit des autres.<br />

Après le centre de formation<br />

en <strong>20</strong>02, le groupe s’est donc<br />

doté en <strong>20</strong>09 d’une structure<br />

destinée à répondre aux besoins<br />

des entreprises du secteur en<br />

matière de certification et de<br />

conseil en efficacité énergétique :<br />

Cocert, puis de Neobuild en <strong>20</strong>11<br />

dont l’objectif est de booster<br />

l’innovation technologique<br />

au sein des entreprises du<br />

secteur de la construction et<br />

enfin, du Luxembourg Smart<br />

construction Institut (LUSCI)<br />

qui regroupe les formations<br />

certifiantes et diplômantes<br />

destinées aux managers.<br />

Sa vision s’articule aujourd’hui<br />

autour de trois thématiques<br />

clés que sont :<br />

la réduction de l’empreinte<br />

carbone du secteur et des<br />

bâtiments en identifiant les<br />

concepts, structures, moyens et<br />

projets qui vont dans ce sens,<br />

le management responsable<br />

de la durabilité en intégrant<br />

les principes de la RSE, de<br />

la GRI, de l’ISO 26 000, de<br />

reporting de critères extrafinanciers<br />

et de nouveaux<br />

modèles « éconologiques »,<br />

et la construction éco-circulaire<br />

en accompagnant la mise en<br />

place de concepts, structures,<br />

moyens et projets pour privilégier<br />

des processus plus économes<br />

en matériaux et en énergie<br />

et en favorisant l’émergence<br />

d’approches nouvelles en<br />

termes de construction 4.0<br />

(industrialisation, robotisation et<br />

digitalisation) et d’utilisation de<br />

technologies « green and clean ».<br />

À côté de la durabilité, la sécurité<br />

est un fil conducteur des activités<br />

du groupe. Les efforts déployés<br />

sous forme de formations, de<br />

transfert de technologies, de<br />

développement d’outils innovants<br />

basés sur la simulation virtuelle<br />

et l’immersion 3D entre autres,<br />

ou encore d’implication dans<br />

des programmes comme la<br />

Vison Zero font de l’IFSB un<br />

contributeur clairement identifié<br />

à la baisse du taux d’accidents.<br />

Enfin, cette vision s’incarne<br />

également dans de nombreux<br />

projets, financés par des fonds<br />

publics (FSE, Interreg, Leader,<br />

Erasmus +, etc.) ou privés, et<br />

réalisés avec des partenaires<br />

luxembourgeois (comme l’ADEM<br />

notamment) ou internationaux.<br />

Des projets qui permettent<br />

d’anticiper ou d’accélérer les<br />

tendances qui se dessinent dans<br />

le secteur de la construction, en<br />

lien avec les générations futures,<br />

la réinsertion professionnelle et<br />

le soutien à l’emploi, les outils<br />

pédagogiques innovants, les<br />

bâtiments multifonctionnels et<br />

intelligents de demain, ou encore<br />

la sécurité et la santé au travail.<br />

POST-FORMÉ PAR MÉLANIE TRÉLAT<br />

64 INFOGREEN.LU


Une structure qui se veut un<br />

véritable acteur sociétal en<br />

basant toutes ses actions<br />

sur des valeurs claires avec<br />

un engagement de chaque<br />

instant sur la durabilité<br />

UN PROJET COMMUN DÈS LE<br />

PREMIER TRAIT DE CRAYON<br />

Comme il est plus facile de construire directement<br />

des immeubles parfaits au lieu de les améliorer<br />

par la suite, penser, prévoir et inclure la<br />

production et la consommation de l’énergie<br />

provenant des sources renouvelables lors des<br />

constructions nouvelles est primordial.<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le groupe CDEC en chiffres<br />

CAPITAL HUMAIN<br />

IFSB : 28 employés, dont 23 hommes et 5 femmes<br />

CDEC : 8 employés, dont 5 hommes et 3 femmes<br />

Neobuild : 4 employés, dont 3 hommes et 1 femme<br />

Cocert : 3 employés, dont 2 hommes et 1 femme<br />

FORMATIONS PRATIQUES<br />

850 programmes<br />

4 domaines de formation<br />

1 250 000 heures de formations dispensées<br />

depuis <strong>20</strong>02<br />

70 000 stagiaires formés<br />

5 projets de recherche, développement et<br />

innovation sur le développement responsable<br />

du secteur de la construction menés<br />

INFRASTRUCTURES<br />

5 000 m 2 d’ateliers de formation<br />

3 ha de chantier école<br />

1 500 m 2 de terrain d’entraînement<br />

1 station solaire<br />

1 bâtiment passif didactique<br />

1 serre expérimentale-innovante-urbaine<br />

Jusqu’il y a peu, les énergies nouvelles se greffaient<br />

aux anciennes. Aujourd’hui, elles les remplacent<br />

directement. Cela veut dire que dans de nombreux<br />

secteurs, dont celui du bâtiment, des changements<br />

dans la manière de réfléchir et d’agir s’imposent.<br />

Sur www.archipv.lu, c’est-à-dire la version<br />

digitale du « Guide luxembourgeois d’intégration<br />

architecturale des panneaux solaires<br />

photovoltaïques » publié pour la première fois<br />

fin <strong>20</strong><strong>20</strong> par Eurosolar Lëtzebuerg, on peut<br />

découvrir comment on peut marier le potentiel du<br />

photovoltaïque aux besoins du maître d’ouvrage.<br />

PAUL ZENS - EUROSOLAR LËTZEBUERG<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

65


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le logement<br />

social, un défi en<br />

temps de crises<br />

Difficile, par les temps qui<br />

courent, de tenir des budgets<br />

pour du logement abordable<br />

et durable. Explications avec<br />

le promoteur social Abitatio.<br />

« Il a fallu revoir des projets. Et<br />

quelques-uns sont mis en standby<br />

faute de visibilité ». Tom Nilles,<br />

directeur adjoint de la Fondation<br />

pour l’Accès au Logement et<br />

en charge du promoteur social<br />

Abitatio, ne peut cacher une<br />

certaine préoccupation.<br />

Quand, en <strong>20</strong>19, Abitatio a<br />

commencé à construire pour<br />

mettre, avec ses partenaires<br />

locaux et l’aide du ministère, des<br />

logements abordables à disposition<br />

des nombreux candidats en<br />

attente, « il était évident que<br />

chaque projet devait être pensé<br />

dans la durabilité, au niveau de<br />

la conception, du bien-être des<br />

occupants, des matériaux sains<br />

ou encore bien sûr de l’efficacité<br />

énergétique. Les ambitions étaient<br />

élevées. Mais la crise est venue et<br />

on doit calculer différemment ».<br />

Matériaux, main d’œuvre, énergie,<br />

hausse des taux… tout contribue<br />

à une explosion des devis et<br />

budgets. « Nous sommes un<br />

acteur à vocation sociale. On<br />

n’est pas dans le marché privé<br />

et on ne peut pas répercuter les<br />

hausses de coûts. On doit tenir<br />

les budgets, notamment pour<br />

respecter les clés de financement,<br />

l’aide à la construction qui émane<br />

du ministère et qui est plafonnée.<br />

Nous sommes donc coincés ».<br />

Impacts multiples<br />

Les projets sont là, ficelés, mais<br />

leur visibilité financière – et donc<br />

leur viabilité - est très aléatoire.<br />

« On essaie de tenir le cap, sur<br />

le volume des projets et sur le<br />

caractère durable, parce que c’est<br />

dans la philosophie de notre action<br />

et que l’on veut la préserver. Mais<br />

il faut avouer que ce n’est pas<br />

simple. Avant la crise, on avait des<br />

projets résidentiels budgétisés à<br />

5 millions d’euros. Ils ont dépassé<br />

les 6 millions entretemps ». Alors<br />

il faut phaser ou décaler, voire<br />

suspendre les projets. « Nous avons<br />

quelques réserves, qui vont nous<br />

permettre de finaliser encore 2<br />

ou 3 projets à court terme, sans<br />

déroger à nos principes. Mais pas<br />

plus. Nous ne voulons pas faire<br />

n’importe quoi sous prétexte<br />

qu’il y a explosion des coûts sur<br />

un marché immobilier volatil et,<br />

en grande partie, spéculatif ».<br />

LA SUITE<br />

66 INFOGREEN.LU


Le logement Triple A<br />

Accessible - Abordable - Accompagné<br />

Le promoteur social<br />

www.abitatio.lu<br />

Le bailleur social<br />

www.ais.lu<br />

L’inclusion sociale<br />

www.accompagnement.lu<br />

Une fondation, 3 départements<br />

Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />

www.fondation-logement.lu<br />

<strong>20</strong>2b, rue de Hamm L-1713 Luxembourg


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Même chose sur le volet locatif,<br />

concernant directement l’Agence<br />

Immobilière Sociale (AIS), l’autre<br />

département de la fondation, qui<br />

gère quelque 700 logements. « Les<br />

avances de charge ont doublé, et ce<br />

n’est pas fini. L’impact énergétique<br />

se ressent évidemment directement<br />

sur les immeubles rénovés ou à<br />

rénover en vue d’être loués. On<br />

doit accentuer l’effort dans le<br />

sens de l’efficience énergétique.<br />

Mais on doit penser ça sur le long<br />

terme. Nous faisons de la location<br />

sociale et nous devons aller audelà<br />

de la garantie décennale dont<br />

peuvent parfois se contenter des<br />

promoteurs-constructeurs ».<br />

Garder le cap<br />

Là aussi, l’AIS et ses partenaires<br />

veulent garder le cap d’une<br />

approche durable des bâtiments, et<br />

essaient d’adapter en permanence<br />

leur parc immobilier aux réalités<br />

énergétiques notamment,<br />

en renforçant tant que faire<br />

se peut les infrastructures<br />

(panneaux photovoltaïques,<br />

pompe à chaleur, etc) appuyées<br />

par les aides étatiques ou le<br />

recours aux technologies, de<br />

monitoring notamment. « La<br />

durabilité est aussi une question<br />

d’investissement. On parle<br />

d’impact sur le futur, mais aussi<br />

d’impact à mesurer au présent ».<br />

S’ajoutent à ces inquiétudes<br />

de marché en crise les nuages<br />

législatifs, car la réforme risque<br />

aussi de mettre à mal le travail, sur<br />

les montages financiers voire sur<br />

l’accompagnement social, mené par<br />

les bailleurs sociaux mus par des<br />

associations ou des fondations.<br />

« Même si les temps sont difficiles,<br />

on ne perd pas le courage et on<br />

est prêt à se battre pour notre<br />

cause. La crise du logement reste<br />

le plus grand défi du Luxembourg<br />

et nous allons continuer notre<br />

engagement pour le droit<br />

au logement pour tous ».<br />

PROMU PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos © Abitatio - Un chantier<br />

maintenu malgré la hausse<br />

des prix : une résidence de 6<br />

appartements à Hosingen qui sera<br />

achevée pour septembre <strong>20</strong>23.<br />

“La crise du logement<br />

reste le plus grand défi<br />

du Luxembourg et nous<br />

allons continuer notre<br />

engagement pour le droit<br />

au logement pour tous”<br />

68 INFOGREEN.LU


Réunir<br />

les talents<br />

Chef de projet (H/F)<br />

Ingénieur de projet (H/F)<br />

Conducteur de travaux<br />

(H/F)<br />

Ingénieur Techniques<br />

Spéciales (H/F)<br />

Depuis plus de 50 ans, nous imaginons et<br />

bâtissons les infrastructures de demain en<br />

développant des process innovants. Nous<br />

concilions l’expérience et les méthodes<br />

acquises au fil des décennies avec<br />

l’intégration des dernières technologies<br />

pour répondre aux préoccupations et<br />

sensibilités du moment et de demain.<br />

Aujourd’hui, CLE est à la recherche de votre<br />

expérience et de votre envie de relever<br />

ensemble les défis d’un avenir prometteur.<br />

DÉCOUVREZ NOS POSTES VACANTS SUR<br />

NOTRE SITE CLE.LU


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Construire pour<br />

les générations<br />

futures<br />

Quand on est actif dans des<br />

industries qui ont le potentiel de<br />

façonner le monde de demain,<br />

on a la responsabilité de prendre<br />

soin des générations futures.<br />

De cette vision du groupe CFE<br />

découle une ambition : opérer<br />

un changement durable, positif,<br />

déterminant face aux défis<br />

environnementaux et sociétaux<br />

inédits que nous rencontrons.<br />

Ce long exercice de<br />

repositionnement passe par le<br />

fait de renforcer la coopération<br />

entre les entités du groupe<br />

CFE dont fait partie CLE mais<br />

aussi les synergies avec ses<br />

partenaires, de réunir les talents<br />

et les compétences nécessaires,<br />

de recourir à des matériaux et<br />

technologies innovants et durables.<br />

L’évolution de CLE se reflète<br />

aussi dans une nouvelle identité<br />

visuelle accompagnée d’un<br />

leitmotiv : Building for good.<br />

Cette phrase synthétise les<br />

valeurs de l’entreprise qui se<br />

traduisent en actions : proposer<br />

les meilleures solutions, s’engager<br />

pour les générations futures,<br />

tenir ses promesses, mobiliser<br />

tous les moyens nécessaires<br />

à la réussite d’un projet…<br />

Maison bois Domaine<br />

des Vignes à Mertert<br />

Projet Wooden<br />

à Leudelange<br />

Le bâtiment Wooden à Leudelange<br />

(développé par BPI Real Estate<br />

et IKO Real Estate), qui abritera<br />

notamment le siège social de<br />

CLE et BPI dès <strong>20</strong>23, incarne<br />

ces engagements et ces savoirfaire.<br />

D’une surface de 9 600 m 2<br />

répartis sur 6 niveaux, il est le<br />

premier immeuble en bois de<br />

cette envergure au Luxembourg.<br />

Dans une optique responsable,<br />

l’épicéa est utilisé pour l’ossature,<br />

les colonnes, poutres et dalles<br />

sont issus de forêts durables<br />

certifiées. Lors de la conception du<br />

bâtiment, une attention particulière<br />

a été portée au bien-être des<br />

occupants avec, par exemple,<br />

une façade largement vitrée qui<br />

leur permettra de profiter au<br />

maximum de la lumière naturelle et<br />

l’intégration des éléments naturels<br />

dans le bâti : ouverture sur le parc<br />

communal, terrasses à chaque<br />

étage et toitures végétalisées<br />

viendront renforcer la connexion<br />

à la nature. « Ce projet que nous<br />

avons accompagné, que nous<br />

construisons et que nous allons<br />

occuper représente le savoir-faire<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Maison bois Domaine<br />

des Vignes à Mertert<br />

Projet Rockwood<br />

à Luxembourg<br />

et symbolise l’ambition de CLE »,<br />

précise Christophe Herrmann,<br />

Directeur Général de CLE.<br />

La résidence RockWood construite<br />

pour Wood Shapers, filiale du<br />

groupe CFE, à Luxembourg s’inscrit<br />

dans le même esprit. Située à<br />

flanc de colline dans le quartier<br />

Rollingergrund au Val Saint-André,<br />

elle regroupe 11 appartements.<br />

La structure du niveau -1 et du<br />

rez-de-chaussée est en béton<br />

armé ; la superstructure jusqu’à<br />

R+4 est en bois CLT et lamellécollé<br />

(fabriqué par LTS, filiale du<br />

groupe CFE) avec un noyau en<br />

béton armé assurant la reprise<br />

des efforts de contreventement.<br />

Une bonne isolation et des châssis<br />

aluminium à triple vitrage, couplés<br />

à une ventilation double flux<br />

performante et des panneaux<br />

solaires, permettent d’assurer le<br />

confort thermique des usagers.<br />

Le Domaine des Vignes est un<br />

projet de logements réalisé en<br />

4 phases développé par BPI Real<br />

Estate dans le cadre viticole de<br />

Mertert. L’ensemble du projet<br />

comprend près de 250 logements<br />

et 31 maisons unifamiliales<br />

en ossature bois sur plus de<br />

10 hectares. Tout juste livrées,<br />

les 17 maisons en structure bois<br />

(fournie par LTS) de la phase 1,<br />

de 156 à 228 m 2 , ont été conçues<br />

et réalisées par CLE et Wood<br />

Shapers. « La conception technique<br />

de ces habitations est basée<br />

sur un système de “boîtes” où<br />

seuls les murs extérieurs sont<br />

porteurs, permettant ainsi le<br />

libre aménagement des espaces<br />

intérieurs. Bien que mitoyennes,<br />

les maisons sont toutes<br />

structurellement indépendantes<br />

de leur voisine », précise<br />

Philippe Courtoy de Wood Shapers.<br />

Avec ces projets et les<br />

nombreux autres actuellement<br />

en étude, CLE, avec le soutien<br />

de WoodShapers, poursuit<br />

son développement dans la<br />

construction bois et contribue ainsi<br />

activement à façonner le paysage<br />

luxembourgeois avec durabilité.<br />

RÉALISÉ POUR GROUPE CFE / CLE<br />

Photos © CLE / WoodShapers<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

71


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Réduire<br />

l’impact et<br />

montrer<br />

l’exemple<br />

« En tant que maître<br />

d’ouvrage public, il est<br />

de notre responsabilité<br />

sociétale de montrer<br />

l’exemple à toutes les<br />

parties prenante »<br />

Le Fonds du Logement démarrera<br />

en <strong>20</strong>24 une large campagne de<br />

rénovation énergétique de ses<br />

bâtiments qui s’étendra jusqu’en<br />

<strong>20</strong>46. Le but est de réduire ses<br />

émissions de gaz à effet de<br />

serre de 76 % à cet horizon et<br />

d’apporter ainsi sa contribution<br />

à la neutralité carbone visée<br />

par le Luxembourg pour <strong>20</strong>50.<br />

Pour répondre à ses objectifs<br />

d’augmentation de l’efficacité<br />

énergétique des bâtiments,<br />

de sortie des énergies fossiles<br />

et de lutte contre la précarité<br />

énergétique des locataires, le<br />

Fonds du Logement a décidé<br />

de lancer une vaste opération<br />

d’assainissement énergétique de<br />

ses biens existants. Il a profité du<br />

ralentissement d’activité induit par<br />

la pandémie de COVID pour dresser<br />

un inventaire de son patrimoine<br />

en mettant le focus sur la vétusté<br />

et l’état énergétique, le but étant<br />

de déterminer où agir en priorité.<br />

Il est ressorti de cette étude<br />

que, sur un parc locatif de<br />

2.064 logements répartis sur<br />

48 communes (dont 60 % dans<br />

les 4 plus grandes villes du<br />

pays), les bâtiments ayant une<br />

classe d’isolation thermique A<br />

représentent 13 % des surfaces<br />

dont le Fonds a la propriété pleine.<br />

Il s’occupera donc des 87 % restants<br />

(parmi lesquels 67 % sont classés D<br />

à F et 19 % G ou H) en commençant<br />

par les bâtiments dont l’isolation<br />

est la plus mauvaise et, à l’intérieur<br />

de cette classe, par ceux qui ont le<br />

niveau de vétusté le plus élevé.<br />

Cette opération ne consiste pas<br />

seulement à renforcer l’isolation<br />

des bâtiments et à remplacer les<br />

installations de chauffage existantes<br />

par de nouveaux équipements<br />

qui fonctionnent à l’énergie<br />

verte. Il s’agit aussi d’améliorer la<br />

qualité de vie des locataires, de<br />

mettre en conformité les biens<br />

avec la réglementation et surtout<br />

de pérenniser le patrimoine<br />

immobilier du bailleur public.<br />

LA SUITE<br />

72 INFOGREEN.LU


PLUS QUE DES<br />

CONSTRUCTIONS,<br />

CRÉER DES PROJETS<br />

DE VIE COMMUNS<br />

www.fondsdulogement.lu<br />

ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

À l’heure actuelle, le Fonds du<br />

Logement remet déjà en état<br />

quelque 1<strong>20</strong> logements par an<br />

après le départ de leurs locataires,<br />

mais la campagne qui s’annonce<br />

est d’une tout autre ampleur: les<br />

dépenses sont estimées entre 360<br />

et 515 millions d’euros répartis<br />

sur un peu plus de <strong>20</strong> ans, et<br />

2 équipes de 3 personnes (un<br />

chef de projet qui chapeaute<br />

2 chargés d’opérations dans la<br />

mise en œuvre des travaux sur le<br />

terrain, mais aussi des démarches<br />

administratives) seront recrutées<br />

dans un premier temps.<br />

L’obligation de travailler en site<br />

occupé (pour ne pas déloger les<br />

locataires le temps des travaux)<br />

rendra la tâche quelque peu<br />

délicate. Il y a quelques années, le<br />

Fonds du Logement avait planché,<br />

en collaboration avec Neobuild,<br />

sur le projet Interreg EnergiSprong,<br />

qui visait à isoler des logements<br />

par l’extérieur en utilisant des<br />

modules préfabriqués, limitant<br />

la durée des travaux et leurs<br />

nuisances à une journée. « Le<br />

projet n’a pas pu aboutir, mais les<br />

études qui ont été menées dans ce<br />

cadre nous serviront dans notre<br />

démarche de rénovation classique »,<br />

précise Dirk Kintzinger, directeur<br />

adjoint du Fonds du Logement.<br />

Le Fonds du Logement est acteur<br />

non seulement dans la création<br />

de logement et en tant que<br />

bailleur social, mais aussi dans la<br />

réhabilitation de bâtiments protégés<br />

avec de nombreux exemples à<br />

son actif: ancienne ferme Nelson<br />

à Colmar-Berg, Haff Bredimus à<br />

Huncherange, maison Faber à<br />

Useldange, château d’Eisenborn,<br />

couvent d’Useldange, ancienne<br />

ferme à Dillingen, maison Robin<br />

à Pétange, ancienne caserne des<br />

pompiers à Schieren. Dans ce type<br />

de projets, il est propriétaire, maître<br />

d’ouvrage et pilote d’une équipe de<br />

maîtrise d’œuvre composée d’un<br />

architecte, d’un ingénieur civil et<br />

d’un ingénieur technique, ainsi que<br />

d’experts de l’Institut National pour<br />

la Protection Architecturale, et de<br />

représentants de l’administration<br />

de l’Environnement, de la Gestion<br />

de l’eau, de la commune rassemblés<br />

autour de la table dès les prémisses.<br />

« Cette campagne vise à pallier<br />

une crise énergétique qui était là<br />

bien avant d’autres crises dont<br />

on entend parler. Une chose est<br />

sûre: les prix de la construction<br />

se maintiendront à un niveau<br />

élevé et cette hausse des prix<br />

touche aussi les ménages… Les<br />

prix de l’immobilier, les taux<br />

bancaires, les loyers, les charges<br />

augmentent, les prix des matériaux<br />

aussi, ce qui nous impacte pour<br />

la rénovation. Certains de nos<br />

locataires ont aujourd’hui des<br />

charges supérieures à leur loyer. En<br />

réduisant l’impact environnemental<br />

de nos bâtiments, nous permettons<br />

aussi à nos locataires de réduire<br />

leur propre impact et, peut-être,<br />

parvient-on aussi à les sensibiliser<br />

à travers cette campagne. En tant<br />

que maître d’ouvrage public, il est<br />

de notre responsabilité sociétale<br />

de montrer l’exemple à toutes les<br />

parties prenantes », conclut-il.<br />

IMPACTÉ PAR MÉLANIE TRÉLAT<br />

Portrait Dirk Kintzinger :<br />

© Olivier Minaire<br />

Illustration Useldange :<br />

© atelier b architectes<br />

74 INFOGREEN.LU


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Bien-être et durabilité<br />

au travail<br />

Avec plus de 9.000 m 2 et son<br />

ossature en bois, le nouveau<br />

siège de Bâloise Luxembourg,<br />

développé par IKO Real Estate<br />

Avec ses milliers de mètres<br />

carrés et son ossature tout en<br />

bois, le nouveau siège de Baloise,<br />

développé par IKO Real Estate et<br />

BPI Real Estate, sera le premier<br />

bâtiment de bureaux de cette<br />

envergure au Luxembourg.<br />

Un souhait conjoint de toutes les<br />

parties prenantes, les maîtres<br />

d’ouvrage, l’architecte ArtBuild<br />

Architects et le locataire, de<br />

répondre à des problématiques<br />

aussi bien environnementales<br />

que sociétales, tout en se<br />

souciant du bien-être et de la<br />

santé des collaborateurs.<br />

Wooden : une solution<br />

écologique<br />

Matériau par excellence du<br />

développement durable, le bois<br />

répond par nature aux défis actuels<br />

en termes de consommation<br />

d’énergie et de durabilité imposés<br />

au secteur de la construction. Les<br />

co-développeurs IKO Real Estate et<br />

BPI Real Estate, qui bénéficient tous<br />

deux d’une solide expérience dans<br />

le développement d’immeubles de<br />

bureaux innovants et performants,<br />

ont fait appel au bureau<br />

international d’architecture ArtBuild<br />

Architects, qui compte plus de 10<br />

ans de recherche et d’expérience<br />

dans le secteur de la construction<br />

PUBLIREPORTAGE


Ces différents aspects<br />

correspondent parfaitement aux<br />

désirs de Bâloise Luxembourg<br />

de mettre à disposition de ses<br />

employés un environnement<br />

sain et irréprochable pour leur<br />

santé, tout en portant une<br />

attention particulière à la vie au<br />

sein de ses nouveaux murs.<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

La conception de l’immeuble a ainsi<br />

été réfléchie pour correspondre<br />

aux nouvelles façons agiles et<br />

flexibles de travailler, et ce, dans<br />

une ambiance conviviale. Les<br />

occupants profiteront de plusieurs<br />

espaces de co-working, d’un lieu<br />

de vie, d’accueil et d’échanges au<br />

rez-de-chaussée pour favoriser la<br />

collaboration et la créativité entre<br />

les équipes, et des salons pour<br />

accueillir au mieux les clients.<br />

La façade entièrement vitrée offrira<br />

une luminosité naturelle optimale<br />

pour un confort accru des usagers.<br />

Un nouveau bâtiment aux multiples<br />

qualités donc, alliant durabilité,<br />

éco-responsabilité mais aussi<br />

modernité : une nouvelle étape<br />

qui accompagne à point nommé<br />

le nouveau chapitre qui s’ouvre<br />

pour Baloise Luxembourg.<br />

RÉALISÉ POUR BÂLOISE LUXEMBOURG<br />

Photos : ©IKO / BPI /<br />

Baloise Luxembourg<br />

en bois, afin de proposer un<br />

bâtiment conçu entièrement<br />

dans ce matériau. Ainsi, l’ossature<br />

principale composée des planchers<br />

et poteaux sont non seulement<br />

en bois, mais celui-ci est en plus<br />

issu des forêts durables de la<br />

Grande-Région. Dans ces forêts<br />

certifiées PEFC, lorsqu’un arbre<br />

est coupé, un ou deux autres<br />

spécimens sont replantés.<br />

Tout au long de sa conception et<br />

réalisation, tout a été pensé et<br />

mis en œuvre afin que Wooden<br />

permette de réduire l’empreinte<br />

carbone de son locataire et<br />

optimiser au maximum toute<br />

consommation d’énergie.<br />

Un bâtiment pensé pour<br />

le bien-être de ses<br />

occupants<br />

Outre ses qualités en termes<br />

d’architecture et de construction,<br />

Wooden est également le deuxième<br />

immeuble du Luxembourg à<br />

s’inscrire dans la démarche<br />

de certification WELL Building<br />

Standard®. Ce label se concentre<br />

sur le confort des collaborateurs<br />

occupant les lieux en se basant<br />

sur différents critères : la qualité<br />

de l’air, l’eau, la nutrition, la<br />

lumière, l’activité physique, la<br />

température, le bruit, les matériaux,<br />

l’esprit, et la communauté.<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

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DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« Imaginer le projet<br />

comme si on<br />

allait y vivre »<br />

Pour Céline Depiesse, le marché<br />

doit s’orienter sur une logique<br />

irréversible de sobriété. La<br />

qualité des logements au<br />

Luxembourg passe notamment<br />

par la certification LENOZ.<br />

Construire durable = CODUR.<br />

« Nous faisons ça depuis <strong>20</strong> ans.<br />

C’est une évidence pour nous.<br />

Pourtant, la promotion immobilière<br />

n’a pas pour première vocation<br />

de penser autrement que par les<br />

logiques de marché, de rentabilité,<br />

sachant que le promoteur n’est<br />

pas l’utilisateur final et que chaque<br />

maillon de la chaine de valeurs<br />

doit vivre avec ses marges »,<br />

observe Céline Depiesse, directrice<br />

de CODUR. « Chez nous, c’est<br />

naturel, et ce n’est pas évident<br />

tout le temps, surtout lorsque le<br />

marché est tendu comme il l’est<br />

pour l’instant. Néanmoins, le<br />

développement durable est un<br />

fondement en soi chez CODUR.<br />

Nous mettons nos compétences<br />

au service de nos convictions. Au<br />

final, nous tenons à fournir un<br />

habitat sain et respectueux de<br />

l’environnement, et ce durablement.<br />

C’est simple : chez nous, on ne<br />

peut pas concevoir un projet et le<br />

développer sans imaginer que l’on<br />

pourrait y vivre et s’y sentir bien ».<br />

CODUR, en tant que promoteur<br />

et maître d’ouvrage, a fait de la<br />

certification environnementale<br />

LENOZ (créée à l’initiative du<br />

ministère du Logement, elle détaille<br />

les thèmes de la construction<br />

durable et peut s’appliquer à tous<br />

les bâtiments neufs ou existants)<br />

une base solide. Mais l’entreprise<br />

va plus loin et n’a pas attendu cette<br />

norme. CODUR a développé sa<br />

propre charte environnementale qui<br />

lui sert de guide pour l’ensemble de<br />

ses projets. Pour Céline Depiesse,<br />

« cela permet de veiller à chaque<br />

étape du développement d’un<br />

projet : du choix de l’emplacement<br />

du terrain à celui de l’architecte et<br />

des matériaux. Cela nous semble<br />

essentiel pour<br />

« assurer le plus grand respect de<br />

l’environnement et de chacun ».<br />

Être et rester une entreprise guidée<br />

par sa philosophie semble une<br />

évidence pour Céline Depiesse.<br />

« Nous vendons quand même un<br />

produit et il faut équilibrer tous les<br />

critères, pour optimiser les moyens,<br />

limiter l’utilisation des ressources<br />

et agir sur les coûts. L’équation est<br />

complexe, mais c’est faisable si<br />

on explique les enjeux. Le marché<br />

luxembourgeois est petit et peu<br />

souple. On parle de transformation<br />

des entreprises, notamment dans le<br />

cadre de la transition, qui n’est pas<br />

qu’écologique ou énergétique, mais<br />

également économique et, je dirais<br />

même, éthique. Cette transition ne<br />

peut attendre. Elle doit avoir lieu<br />

maintenant. On parle de préserver<br />

les générations futures. Certes,<br />

mais on ne peut pas transférer<br />

cette charge à la génération<br />

suivante. On a déjà bien du retard<br />

à rattraper, pour assumer, ce qui<br />

nous a été transmis par le système<br />

avant nous… et que beaucoup ont<br />

perpétué et souvent aggravé ! »<br />

LA SUITE<br />

PUBLIREPORTAGE


« À la rencontre des autres et<br />

de la nature » un projet dans<br />

la commune de Kehlen.<br />

Un pavillon et un potager<br />

communs pour s’ouvrir aux<br />

autres. Des loggias privatives<br />

pour profiter de chaque saison.<br />

Résidences à Kehlen<br />

Découvrez notre projet : codur.lu/callido<br />

Un projet « vivre sans<br />

voiture » en plein cœur du<br />

Kirchberg. Une ancienne<br />

ferme restaurée et une<br />

nouvelle construction qui<br />

allient préservation du<br />

patrimoine et construction<br />

écologique.<br />

Découvrez notre projet : codur.lu/kirchberg<br />

Contact | T. 39 59 221 | info@codur.lu


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« On parle de<br />

préserver les<br />

générations futures.<br />

Mais on ne peut<br />

pas transférer cette<br />

charge à la génération<br />

suivante. On a déjà<br />

bien du retard à<br />

rattraper, pour<br />

assumer ce qui nous<br />

a été transmis par le<br />

système avant nous…<br />

et que beaucoup ont<br />

perpétué et souvent<br />

aggravé ! »<br />

Agir sur toute la chaîne<br />

de valeur, quitte à<br />

bousculer les codes<br />

Alors, quand CODUR conçoit un<br />

projet, c’est en souhaitant agir<br />

sur toute la chaîne de valeur : en<br />

trouvant les bons partenaires,<br />

en réfléchissant à 360° sur des<br />

principes fondamentaux, comme<br />

l’augmentation de la durée de vie<br />

des bâtiments, en tenant compte<br />

des changements d’affectation,<br />

de la modification circulaire… « Le<br />

modèle durable n’est pas toujours<br />

simple à mettre en place. Mais le<br />

contexte évolue avec de nouvelles<br />

visions de l’aménagement du<br />

territoire, de l’occupation des<br />

sols, des matériaux durables<br />

et régionaux, des techniques<br />

d’énergies renouvelables, des<br />

incitants fiscaux et des obligations<br />

légales qui accompagnent ce<br />

cortège en mouvement. »<br />

Et il est parfois nécessaire de<br />

bousculer les codes. Par exemple,<br />

pour trouver les partenaires<br />

partageant sa philosophie, CODUR<br />

s’est associé à Nouma pour<br />

développer une offre de référence<br />

en matière d’habitat écologique et<br />

participatif pour personnes seniors<br />

à Lorentzweiler. Cette « villa », lieu<br />

de vie en communauté pensé<br />

dans les moindres détails pour<br />

le bien-être des occupants et<br />

le vivre-ensemble, a aussi une<br />

portée symbolique : construite<br />

en bois, y compris la façade,<br />

dotée de toutes les techniques<br />

énergétiques, architecturales,<br />

esthétiques et environnementales<br />

pour le respect des générations<br />

futures. Elle sera occupée au<br />

quotidien par des seniors actifs<br />

qui valident et assument ce<br />

choix de vie, dès aujourd’hui.<br />

Dans cette série de choix avec<br />

l’humain au cœur des projets Céline<br />

Depiesse avoue avoir un faible pour<br />

un projet plus que symbolique dans<br />

le centre d’Esch/Alzette. « C’est un<br />

ancien cabaret de strip-tease. Nous<br />

n’avons pas d’autre choix que de le<br />

détruire. Nous sommes en train de<br />

concevoir à la place une résidence<br />

destinée à priori à des étudiants<br />

et à des jeunes qui préparent<br />

l’avenir et créeront les métiers de<br />

demain. Ce sera un lieu de vie,<br />

d’habitation, de communauté<br />

active… et nous prévoyons<br />

une belle fresque artistique en<br />

façade. Un clin d’œil au passé<br />

des lieux, mais avec l’engagement<br />

au présent pour le futur ».<br />

RÉALISÉ POUR CODUR<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Agir,<br />

puis inspirer<br />

Campus Contern est le premier<br />

ensemble d’immeubles de<br />

bureaux au Luxembourg à être<br />

certifié CO 2<br />

neutral. Le label,<br />

décerné par un bureau belge<br />

indépendant, est également<br />

validé par Vinçotte.<br />

« Dès les premiers développements<br />

de Campus Contern, il était évident<br />

pour moi que les bâtiments que<br />

nous allions construire devaient<br />

répondre à des exigences<br />

écologiques élevées. Nos<br />

bureaux sont certifiés BREEAM<br />

(méthode d’évaluation de la<br />

performance environnementale<br />

des bâtiments) ‘Excellent’, ce<br />

qui témoigne d’une gestion de<br />

chantier écoresponsable, de<br />

hautes performances énergétiques<br />

de la construction jusqu’à la<br />

fin de vie des bâtiments, mais<br />

aussi du confort de vie pour les<br />

occupants », explique Marc Diver.<br />

Depuis sa création, les initiatives se<br />

sont enchaînées pour faire de ce<br />

véritable campus un lieu pionnier<br />

dans les projets écoresponsables :<br />

« être écoresponsable, c’est<br />

agir concrètement», insiste-til.<br />

L’électricité produite par les<br />

panneaux photovoltaïques est<br />

immédiatement injectée dans le<br />

réseau national Creos. «À ce jour,<br />

il n’est malheureusement pas<br />

permis au Luxembourg d’utiliser<br />

sa propre énergie, mais l’électricité<br />

que nous employons est bien<br />

entendu 100 % verte également »,<br />

ajoute le CEO. Le site fut le premier<br />

à tester les navettes autonomes<br />

– avec Sales Lentz – pour inciter<br />

ses locataires à prendre le train<br />

en comblant le last mile avec un<br />

mode de transport sûr et régulier.<br />

Une voiture électrique de partage,<br />

un système de covoiturage,<br />

les dispositifs de collecte et de<br />

recyclage MéGO!, et bien entendu<br />

le système de purification d’air<br />

BioOrg font partie de ces « petits<br />

plus » environnement-friendly.<br />

Analysé, certifié<br />

C’est donc tout naturellement<br />

que Marc Diver a souhaité, il y<br />

a quelques mois, faire évaluer<br />

son empreinte carbone afin de<br />

confirmer la performance de ses<br />

bâtiments et de compenser les<br />

émissions restantes. Il a pour cela<br />

fait appel à un cabinet de conseil<br />

basé à Bruxelles. « CO2logic<br />

offre la certification ‘CO 2<br />

neutral’<br />

aux organisations qui calculent,<br />

réduisent et compensent leur<br />

impact sur le climat. Depuis<br />

<strong>20</strong>15, le label ‘CO 2<br />

neutral’ est<br />

aussi validé par le certificateur,<br />

tiers indépendant, Vinçotte »,<br />

peut-on lire sur le site web.<br />

Le calcul du l’empreinte carbone<br />

du campus a été réalisé sur base<br />

du bâtiment Damier (3.245 m 2 de<br />

bureaux et espaces de coworking).<br />

Les experts ont par exemple relevé<br />

les différents matériaux présents,<br />

et émis des suggestions pour<br />

réduire encore l’empreinte carbone<br />

en cas de travaux ou de futures<br />

constructions. À titre d’exemples :<br />

Campus Contern a privilégié la<br />

fibre de verre pour l’isolation,<br />

une solution 70 % moins<br />

impactante que la fibre de roche.<br />

Le choix idéal est la paille qui<br />

est 164 % moins « impactante<br />

» que la fibre minérale, puisque<br />

l’isolant végétal absorbe du<br />

carbone durant la production.<br />

Les fondations en béton<br />

représentent 30 % de l’empreinte<br />

carbone totale de Campus<br />

Contern, tandis qu’en moyenne<br />

elles comptent pour 50 %.<br />

L’empreinte carbone des 4<br />

bâtiments concernés est évaluée<br />

à 15.812 tCO2 e : 90 % pour les<br />

PUBLIREPORTAGE


matériaux de construction,<br />

2 % pour la démolition et<br />

8 % d’émission de carbone<br />

« opérationnel » (calculé sur base<br />

de la consommation annuelle<br />

des bâtiments). Ce dernier<br />

pourcentage très bas provient du<br />

fait que les bâtiments emploient<br />

uniquement de l’énergie<br />

électrique verte, y compris pour<br />

le chauffage (pompes à chaleur).<br />

Le cabinet CO2logic propose, pour<br />

compenser les émissions carbones<br />

(notamment celles, irrémédiables,<br />

du chantier), d’investir dans des<br />

projets de compensation carbone.<br />

Ici, l’action est indirecte, mais<br />

permet de financer des projets qui<br />

changent la donne: reforestation,<br />

centrales hydroélectriques, etc.<br />

Enfin, les experts sont également<br />

attentifs à la communication,<br />

privilégiant – bien entendu – la<br />

transparence, la responsabilité,<br />

l’authenticité et l’impact et rejetant<br />

vivement le greenwashing:<br />

« Même si vous ne communiquez<br />

que sur quelques activités-clés<br />

qui résonnent auprès de vos<br />

parties prenantes, vous devez<br />

en priorité prendre des mesures<br />

climatiques pour mériter le droit<br />

de communiquer et d’inspirer ».<br />

« L’important pour nous, c’est d’agir,<br />

mais avec des actions avec un<br />

impact people & planet », précise<br />

Virginie Ducommun, référente<br />

RSE de Campus Contern.<br />

Grâce à son implication sans<br />

faille, Campus Contern a été<br />

certifiée CO 2<br />

neutral aux scopes 1<br />

(émissions directes de gaz à effet<br />

de serre: chauffage, combustion,<br />

etc.) , 2 (émissions indirectes<br />

liées à la production de l’énergie<br />

utilisée) et 3 (autres émissions<br />

indirectes: sur le chantier, via<br />

les déplacements d’entreprises,<br />

les achats de marchandises et<br />

matières premières, etc.). Il est<br />

rare qu’une entreprise évalue<br />

- et compense ! - les émissions<br />

carbones émises au scope 3.<br />

Encore une fois, il fallait un<br />

premier : c’est Campus Contern<br />

RÉALISÉ POUR CAMPUS CONTERN<br />

Encore une fois, il<br />

fallait un premier :<br />

c’est Campus Contern<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

83


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Eaglestone Group<br />

s’engage aujourd’hui<br />

pour demain<br />

Le secteur de la construction<br />

représente plus de 40% des<br />

émissions carbone mondiales.<br />

Le temps n’est plus au “green<br />

washing” mais à la prise de<br />

responsabilité de chacun.<br />

Chez Eaglestone, nous nous<br />

challengeons pour développer<br />

des villes plus durables.<br />

Les critères ESG et, bientôt,<br />

la Taxonomie apportent un<br />

cadre qui permet au secteur<br />

d’évoluer positivement. Au-delà<br />

de l’obligation de s’y plier pour<br />

obtenir des financements et attirer<br />

des investisseurs, nous sommes<br />

conscients d’avoir un rôle décisif à<br />

jouer pour les générations futures.<br />

Notre mission est de mettre en<br />

valeur l’environnement existant<br />

par la création d’aménagements<br />

urbains et d’immeubles<br />

responsables, à l’identité unique.<br />

La durabilité a toujours été au<br />

cœur de nos préoccupations,<br />

c’est pourquoi nous sommes<br />

engagés vers la neutralité carbone<br />

à l’échelle du groupe depuis 4<br />

ans. L’objectif est atteint pour<br />

nos implantations en Belgique<br />

et au Luxembourg depuis <strong>20</strong>19,<br />

et pour la France depuis <strong>20</strong>21 !<br />

Côté projets, nous sommes fiers<br />

d’en compter 3 certifiés CO 2<br />

neutre.<br />

Parmi eux, The Bridge, l’immeuble<br />

de bureaux du nouveau quartier<br />

Brooklyn à Bonnevoie, est même<br />

le premier à bénéficier d’une telle<br />

certification au Luxembourg !<br />

Pour être à la hauteur des enjeux<br />

climatiques, il faut aller plus loin.<br />

C’est pourquoi, nous osons les<br />

choix stratégiques ambitieux en<br />

optant souvent pour la rénovation<br />

lourde au lieu de la démolitionreconstruction.<br />

Cela engendre<br />

des projets plus complexes<br />

et parfois plus coûteux mais<br />

favorise l’économie circulaire.<br />

La rénovation nous permet<br />

de réduire la surexploitation<br />

des matières premières.<br />

Ainsi, sur K-Nopy à Bruxelles, nous<br />

avons intégré 6 filières de réemploi<br />

des matériaux. Grâce à cela, entre<br />

autres, le projet a obtenu le score<br />

Outstanding et la note de 98,2%<br />

à la certification Breeam. Le score<br />

le plus élevé reçu en Belgique !<br />

A Lyon, sur Lumen, c’est en<br />

utilisant une structure bois-béton<br />

que l’équipe de Cardinal a limité<br />

l’empreinte carbone. Avec une<br />

moyenne de 30 kg de matériaux<br />

biosourcés par mètre carré, ce<br />

projet présente un niveau de<br />

performance exemplaire.<br />

Mais l’ESG ne se limite pas à<br />

l’environnement. Chez Eaglestone<br />

Group, nous ne négligeons pas les<br />

enjeux sociaux et de gouvernance.<br />

Aux côtés des pouvoirs publics<br />

et de nos partenaires, nous<br />

concevons la ville de demain. Nos<br />

projets se doivent d’amener une<br />

valeur sociétale. Notre objectif<br />

est qu’ils servent leurs occupants<br />

tout en apportant une plusvalue<br />

à l’ensemble du quartier.<br />

Cela passe notamment par un<br />

choix réfléchi des affectations.<br />

Dans certains cas, nous changeons<br />

l’usage initial du bâtiment. Good<br />

Morning, conçu par Cardinal à<br />

Créteil, en est un bel exemple. Nous<br />

avons transformé un immeuble<br />

de bureaux en résidence pour<br />

étudiants. L’apport est indéniable<br />

dans ce quartier universitaire<br />

où les logements manquaient.<br />

Côté gouvernance, notre objectif<br />

est d’accompagner l’ensemble de<br />

nos parties prenantes pour créer<br />

des villes résilientes, inclusives<br />

et durables. Chez Eaglestone,<br />

84 INFOGREEN.LU


LA CONSTRUCTION DURABLE<br />

AU SERVICE DES BESOINS<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Pour Emma Zimer, fondatrice et directrice de<br />

Nouma, les gens sont naturellement attirés<br />

par la vie en communauté afin de partager<br />

des moments ensemble. L’habitat partagé est<br />

donc une solution pour renouer des liens.<br />

« Pour moi, la construction durable, c'est réaliser<br />

des logements en tenant uniquement compte<br />

des besoins des futurs habitants et un utilisant<br />

des matériaux réfléchis. Pas besoin d’aller<br />

à l’autre bout du monde pour trouver de la<br />

qualité. Il faut également quitter cette logique<br />

individualiste où chacun occupe un espace qui<br />

ne correspond pas à ses besoins quotidiens. »<br />

les enjeux ESG s’intègrent dans<br />

nos stratégies de durabilité au<br />

service des futurs occupants,<br />

des propriétaires et au-delà.<br />

L’entrée en vigueur de la Taxonomie<br />

en <strong>20</strong>26 est un nouveau challenge.<br />

Même s’il est encore difficile d’en<br />

évaluer l’impact, nous y voyons<br />

une opportunité de structurer<br />

encore plus notre engagement.<br />

Mieux qu’un long discours, nous<br />

vous dévoilerons bientôt The Nest,<br />

notre projet pilote luxembourgeois,<br />

un immeuble de bureaux conçu<br />

pour être aligné à la Taxonomie !<br />

« Il existe déjà quelques projets pionniers au<br />

Grand-duché comme la Villa Lorenz à Lorentzweiler,<br />

ou encore le projet Gravity à Differdange. Nouma<br />

intervient principalement pour accompagner les<br />

habitants à mettre en place leur espace de vie. C'est<br />

un long processus pour tout finaliser mais grâce à<br />

une équipe soudée et des rencontres constructives,<br />

nous touchons au but. Les premiers résidents<br />

devraient arriver à Lorentzweiler mi-<strong>20</strong>23. »<br />

S.Y.<br />

Photo : ©Nouma<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

EAGLESTONE<br />

Photos : ©EagleStone et<br />

©Vladimir de Mollerat du Jeu<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

85


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Vers un nouveau<br />

concept constructif<br />

TOMWOOD « 2.0 » est sur les rails de l’innovation, du développement<br />

et des partenariats. Dans un écosystème durable, le nouveau<br />

processus constructif veut aller plus loin pour des logements<br />

écologiques, sains, confortables, circulaires et à budget abordable.<br />

Le «Tomwood 2.0» se prépare<br />

très activement. Au sein du<br />

groupe Thomas & Piron, la cellule<br />

Recherche et Développement<br />

avait mis en place, il y a 10 ans,<br />

un concept constructif à ossature<br />

bois. Après une dizaine de<br />

chantiers tests en Belgique, tous<br />

concluants, Tomwood trouvait sa<br />

vitrine au Luxembourg, en <strong>20</strong>15,<br />

avec la maison durable témoin<br />

au Sennigerberg suivie d’une<br />

trentaine de réalisations similaires<br />

pour des clients sur le territoire.<br />

L’étape suivante est donc sur les<br />

rails. « L’innovation est évidemment<br />

fondamentale dans la construction<br />

durable et l’approche circulaire »,<br />

explique François-Xavier Gilen,<br />

Sales Manager Thomas&Piron<br />

Luxembourg. « On a mis en<br />

place une unité R&D dédiée en<br />

<strong>20</strong><strong>20</strong>-<strong>20</strong>21 et on a sollicité des<br />

partenariats pour réfléchir et<br />

avancer, avec beaucoup d’espoirs<br />

et d’enthousiasme, d’autant que<br />

c’est souvent au Luxembourg qu’on<br />

a pu poser les jalons de projets<br />

novateurs, nos maisons passives ou<br />

l’intégration des pompes à chaleur<br />

par exemple. On a l’ambition ici<br />

de pousser le concept, d’aller<br />

plus loin, avec tous les éléments<br />

techniques à disposition ».<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Alliage de compétences<br />

Un accord de partenariat a ainsi<br />

été conclu avec Neobuild, le pôle<br />

innovation du secteur et un subside<br />

du ministère de l’Economie a été<br />

alloué. La cellule « recherche » s’est<br />

ainsi étoffée de groupes de travail,<br />

avec pour objectif la conception<br />

de ce système constructif pensé<br />

dans tous les détails, selon une<br />

série d’axes clairs : l’efficacité<br />

et l’économie énergétique, la<br />

circularité, les matériaux biosourcés,<br />

la durabilité… « On explore toutes<br />

les pistes, en comparant les filières,<br />

les matériaux biosourcés, les<br />

critères d’émission, d’efficacité,<br />

de proximité, de prix… Idem pour<br />

les systèmes de récupération de<br />

chaleur ou de gestion des eaux<br />

usées dans un esprit circulaire et<br />

selon les fonctions des bâtiments,<br />

pour la gestion de la qualité de<br />

l’air, pour le monitoring et le<br />

suivi intelligent du bâtiment. Il ne<br />

s’agit pas de réinventer la roue<br />

mais d’appliquer les meilleures<br />

solutions, d’assembler le puzzle<br />

des technologies et des méthodes<br />

matures, de créer un écosystème<br />

qui capitalise sur la circularité<br />

(démontabilité, réutilisation,<br />

potentiel de recyclage, modularité<br />

des fonctions…) en gardant les<br />

fondamentaux de Tomwood :<br />

l’ossature bois (avec un fort<br />

ancrage local pour ce matériau<br />

renouvelable) et le sentiment de<br />

bien-être procuré aux occupants<br />

(une expérience qui a fait ses<br />

preuves au fil de la centaine de<br />

maisons livrées), le tout pour un<br />

produit d’habitat esthétique et<br />

exigeant sur les normes et les<br />

formes, alliage des compétences<br />

techniques, des matériaux choisis<br />

et du savoir-faire des équipes ».<br />

Feuille de route<br />

In fine, il s’agit de rencontrer les<br />

attentes des clients-bâtisseurs et<br />

habitants, les aspirations d’écologie<br />

et de confort, l’environnement<br />

sain et le budget abordable. « Il<br />

ne s’agit pas de viser la lune à<br />

long terme, mais de proposer des<br />

solutions réalistes, modulables<br />

et praticables face aux enjeux ».<br />

La « feuille de route » court sur<br />

un programme de 2 ans. <strong>20</strong>22<br />

s’attache à l’inventaire des pistes,<br />

concepts, matériaux et techniques<br />

disponibles de préférence à l’échelle<br />

de la Grande Région. <strong>20</strong>23 cible<br />

le prototypage en ateliers, avec la<br />

matérialisation de mètres carrés<br />

au sol, de montages mécaniques,<br />

de cloisonnement, d’isolation<br />

biosourcée, d’enduits naturels…<br />

Le premier projet de construction,<br />

pour <strong>20</strong>24-<strong>20</strong>25, donnerait alors<br />

au concept Tomwood revisité<br />

une nouvelle maison-témoin,<br />

remplaçant celle de Sennigerberg.<br />

Pour boucler la boucle et avancer<br />

dans une spirale positive.<br />

RÉALISÉ POUR TOMWOOD<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

87


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« La société doit<br />

s’ouvrir à toutes<br />

les innovations »<br />

La construction modulaire<br />

fait partie des solutions pour<br />

améliorer le développement<br />

durable. Elle s’adapte aux<br />

besoins de ses clients et peut<br />

être la solution au problème de<br />

logements au Luxembourg.<br />

Xavier Mahy, directeur d’Oikosconcept,<br />

en est convaincu. « La<br />

construction durable fait partie des<br />

valeurs de base de la construction<br />

modulaire. Nous avons positionné<br />

nos produits en haut de l’échelle<br />

dans cette dynamique et nous<br />

intégrons parfaitement l’économie<br />

circulaire. Nous étions récemment<br />

à Paris, au salon Batimat, pour<br />

découvrir les nouvelles tendances.<br />

Nous y étions en force, Polygone<br />

et Oikos-concept, car notre groupe<br />

s’inscrit dans la durabilité au niveau<br />

du recyclage, de l’isolation ou<br />

encore de la prévention. Dans le<br />

domaine du modulaire, on parle<br />

beaucoup du bas carbone, tout le<br />

monde se positionne là-dessus. »<br />

Xavier Mahy ne lésine pas sur les<br />

efforts pour se perfectionner dans<br />

le domaine. « Lors d’une visite à<br />

Londres, je me suis rendu dans un<br />

bâtiment zéro carbone. C’était ma<br />

première approche zéro carbone<br />

et elle m’a beaucoup étonné. Le<br />

concepteur a construit ses maisons<br />

sur un parking, avec de grosses<br />

poutrelles en acier. Une surprise,<br />

car l’acier n’est à priori pas un bas<br />

carbone. J’ai donc demandé sa<br />

technique de calcul et la réponse<br />

fut originale à mes yeux. Si tu mets<br />

beaucoup de bois qui a capturé du<br />

carbone toute sa vie, tu rachètes<br />

l’acier qui en a émis beaucoup lors<br />

de sa production. C’est simple et<br />

efficace. Il avait donc des murs plein<br />

LA SUITE<br />

PUBLIREPORTAGE


Écologique<br />

Innovant<br />

Économique<br />

Construire différemment et durablement<br />

Avec la construction modulaire hors-site<br />

Logements Abordables<br />

Maisons - Appartements<br />

Logements Étudiants<br />

Studios<br />

Logements Séniors<br />

Appartements - Co-living - CIPA<br />

Logements Touristiques<br />

Gîtes - Hôtels<br />

Oikos-concept Sàrl • 37 Rue de la Gare, L-7535 Mersch • tel : +352 28 26 87 <strong>20</strong> • Info@oikos-concept.com • www.oikos-concept.com


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le coliving est une<br />

solution de logement<br />

idéale pour les<br />

familles du 21 ème siècle<br />

de laine de bois. Quand on utilise ce<br />

bois dans un bâtiment, on lui donne<br />

une affectation pendant une longue<br />

période et donc, on participe aussi<br />

à cette diminution carbonique. »<br />

Si le carbone est au cœur des<br />

débats de la construction, le tri et<br />

le recyclage y tiennent également<br />

une place importante. « La<br />

construction modulaire est une<br />

solution pour le modèle durable.<br />

Depuis une quinzaine d’années,<br />

la construction traditionnelle<br />

utilise par exemple des murs de<br />

briques dans lesquelles on injecte<br />

de la laine de roche. Et le tout est<br />

isolé grâce à une façade isolée<br />

constituée de frigolite collée sur le<br />

support et renforcée par un filet<br />

en fibre de verre. Au point de vue<br />

du tri, c’est ce qu’il y a de pire. Il<br />

n’y a pas de technique pour tout<br />

séparer proprement. Chez Oikosconcept,<br />

on regarde à ça. Lors de<br />

mes visites dans les usines, je fais<br />

toujours attention à la présence<br />

de visseuses et non de colleuses.<br />

Dans l’approche circulaire, on a dix<br />

longueurs d’avance. Comme nous<br />

maîtrisons le process, tout peut<br />

être réutilisé sans polluer. Pour<br />

moi, l’écologie et la construction<br />

bas carbone, c’est avant tout une<br />

question de moyens et de volonté<br />

personnelle. Tant que ce qui est<br />

pollueur et énergivore sera moins<br />

cher que ce qui est bon pour<br />

l’environnement, rien ne bougera. »<br />

Le coliving, une solution<br />

originale<br />

L’avantage du modulaire est sa<br />

conception en usine. Chaque unité<br />

peut être reproduite à l’identique,<br />

tout en y ajoutant la possibilité de<br />

modifier certains détails intérieurs<br />

comme la cuisine ou la salle de<br />

bains. Pour Xavier Mahy, on peut<br />

très bien conjuguer ce principe<br />

avec celui du coliving, par exemple,<br />

qui est de plus en plus tendance.<br />

« Le coliving peut être un bon projet<br />

en commun entre les personnes<br />

qui s’organisent en communautés<br />

autour d’un ensemble de services<br />

communs, pour mutualiser les coûts<br />

et ainsi réduire les loyers. Pour le<br />

promoteur, le return on investment<br />

est très intéressant au moment<br />

de la promotion et de nouveaux<br />

services assurent un revenu continu<br />

en cours d’exploitation. Cette<br />

solution de coliving est, selon moi,<br />

une solution de logement idéale<br />

pour les familles du 21 ième siècle,<br />

en constante évolution. Le schéma<br />

de la famille rassemblée autour<br />

du père qui subvient à tous les<br />

besoins est révolue. Je suis certain<br />

que ça sera une offre importante<br />

d’ici 4 à 5 ans sur le marché de la<br />

construction en bâtiments neufs,<br />

le temps d’introduire les permis<br />

de bâtir. Nous nous dirigeons<br />

vers des habitations nettement<br />

mieux adaptées à nos besoins. Les<br />

espaces de construction deviennent<br />

rares. Il faut donc se réinventer<br />

pour satisfaire le plus de monde<br />

possible. Chez Oikos-concept,<br />

on construit autrement avec un<br />

espace à vivre très bien conçu. C’est<br />

une manière de vivre différente et<br />

optimisée. Il est vraiment temps<br />

que l’on pense différemment,<br />

en laissant la porte ouverte à<br />

des innovations efficaces. »<br />

RÉALISÉ POUR OIKOS-CONCEPT<br />

WWW.OIKOS-CONCEPT.COM<br />

PUBLIREPORTAGE


DÉCONSTRUIRE LES IDÉES REÇUES<br />

SUR L’IMPRESSION<br />

ET LE NUMÉRIQUE<br />

L’INDUSTRIE DE<br />

L’IMPRIMÉ PAPIER<br />

DÉTRUIT LES FORÊTS<br />

C’est une image qui lui colle<br />

à la peau. Pourtant, le bois<br />

utilisé pour la fabrication du<br />

papier provient en majorité de<br />

sources durables, et gérées de manière<br />

responsable avec un rapport de trois<br />

arbres plantés pour un arbre utilisé dans<br />

l’industrie.<br />

UN MAIL POLLUE<br />

MOINS QU’UNE LETTRE<br />

Cette affirmation est vraie, et dans les<br />

faits, on considère qu’un mail a une<br />

empreinte carbone 60 x inférieure à<br />

une lettre papier. Cependant, en<br />

moyenne, 60 x plus de mails<br />

que de lettres sont envoyés.<br />

Et avec les alourdissements<br />

des protocoles web, et la<br />

multiplication des documents<br />

partagés via ces messages, cette<br />

proportion a tendance à progresser<br />

en faveur de l’imprimé que nous pourrons<br />

recycler en fin de cycle.<br />

Sources : www.hachette.com/wp-content/uploads/<strong>20</strong>17/06/bilan-carbone.pdf • www.agelia.com • www.lebondigital.com/<br />

7-idees-recues-autour-du-numerique-responsable/ • www.lafabriqueecologique.fr<br />

UNE CAMPAGNE DE<br />

COMMUNICATION NUMÉRIQUE<br />

POLLUE MOINS QU’UNE<br />

COMMUNICATION PAPIER<br />

Fer de lance de la promotion du digital cet<br />

argument peut être discuté au regard de deux<br />

éléments. Comme évoqué plus tôt, le papier<br />

a l’avantage de pouvoir être recyclé<br />

environ 5 fois en fonction de ses<br />

fibres. D’après l’ADEME (Agence<br />

de la transition écologique), on<br />

estime, que le print représente<br />

1,1 % des émissions mondiales.<br />

Toujours d’après l’ADEME, la<br />

recherche d’informations via un<br />

moteur de recherche représente<br />

9.9 kg de CO 2 par année par internaute,<br />

soit environ 6 % des émissions mondiales de<br />

gaz à effet de serre (pour le moment).<br />

UNE SÉRIE EN STREAMING<br />

VS UN LIVRE<br />

La consommation mondiale de streaming<br />

vidéo émet 300 millions de tonnes<br />

de CO 2 dans le monde chaque année.<br />

Cela correspond à la pollution numérique<br />

d’un pays comme l’Espagne. Regarder<br />

une heure de vidéo consomme autant<br />

d’électricité qu’un réfrigérateur pendant<br />

une année. L’étude de Carbone<br />

4 et Hachette Livre, estime<br />

quant à elle que la<br />

fabrication d’un livre<br />

émet 1,3 kg de CO 2 ,<br />

quand une liseuse<br />

numérique en produit<br />

235 kg.<br />

Parce qu’une bonne communication responsable se fait idéalement par ces<br />

deux médias, en évitant le gâchis, et en utilisant le bon message pour les<br />

bonnes personnes au bon moment. #consommerautrement<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le Luxembourg en bonne voie pour<br />

un cadre de vie durable et résilient<br />

L’Ordre des Architectes et<br />

des Ingénieurs-Conseils<br />

(OAI) et ses membres sont<br />

pleinement impliqués dans<br />

le développement de la<br />

construction au Luxembourg.<br />

Grâce à une collaboration<br />

solide avec le gouvernement<br />

et les autres acteurs du<br />

secteur de la construction,<br />

le pays peut bénéficier d’une<br />

expertise hors-norme.<br />

Petit pays mais rempli de talents.<br />

Tel pourrait être le résumé du<br />

Grand-Duché sur la scène mondiale<br />

de la construction. Pour Marc<br />

Feider, vice-président de l’OAI, « le<br />

Luxembourg est un des pays les<br />

plus avancés dans le domaine des<br />

bâtiments à faible consommation<br />

d’énergie. Pas seulement dans la<br />

prescription, mais ausi dans leur<br />

application. Nos membres sont<br />

des spécialistes des bâtiments<br />

à énergie positive et sont bien<br />

entourés par des artisans<br />

compétents pour les construire.<br />

Il y a une véritable synergie qui se<br />

met en place entre les différents<br />

acteurs, aussi grâce à la MOAI.<br />

LU, méthodologie de collaboration<br />

du construire ensemble. »<br />

Et Pierre Hurt, directeur de l’OAI,<br />

souligne que « Le Luxembourg<br />

est tout simplement en bonne<br />

voie pour devenir une référence<br />

internationale dans le domaine de la<br />

construction. Outre les expertises<br />

des membres, il y a une véritable<br />

synergie entre les différentes<br />

prescriptions et leurs applications.<br />

Nous sommes focalisés sur le<br />

concept complet, réalisé par<br />

nos membres en collaboration<br />

avec les entreprises qualifiées.<br />

Nous avons également été les<br />

précurseurs dans l’intégration<br />

des économies d’énergie dans<br />

les projets immobiliers. »<br />

Selon Marc Feider, la construction<br />

durable peut être divisée en trois<br />

volets : écologique, économique<br />

et social. « Pour ce dernier point,<br />

il y a eu le vote de la loi pour<br />

l’accessibilité pour tous, publiée<br />

en janvier <strong>20</strong>22. L’OAI a été très<br />

actif dans l’assistance et la mise<br />

en pratique des compétences de<br />

nos membres dans ce domaine.<br />

Une autre thématique importante<br />

dans les bâtiments durables est<br />

la santé et le bien-être. L’OAI<br />

soutient un bon échange avec<br />

le ministère de l’Énergie et de<br />

l’Aménagement du Territoire,<br />

Direction de la construction durable<br />

et de l’économie circulaire. »<br />

Et pour l’économie ? « Cela<br />

comporte notamment l’énergie.<br />

Nous sommes là pour conseiller<br />

et optimiser les outils qui<br />

92 INFOGREEN.LU


seront utilisés par la suite. Nous<br />

collaborons également sur le<br />

programme de promotion des<br />

matériaux biosourcés. Il y a<br />

d’ailleurs eu récemment une<br />

exposition à Nancy qui a accueilli<br />

125 projets de nos membres. L’OAI<br />

gère une grosse base de références<br />

en termes de durabilité. »<br />

L’Ordre ne travaille pas dans<br />

son coin. Que du contraire !<br />

« Nous avons un bon groupe<br />

de travail qui collabore avec le<br />

gouvernement, notamment pour<br />

mettre en place des normes<br />

et prescriptions cohérentes en<br />

termes de construction durable.<br />

Je pense notamment au bois<br />

avec les prescriptions anti-feu.<br />

Il traque entre autres toutes<br />

les prescriptions qui bloquent<br />

le développement durable. »<br />

Les propriétaires ont un intérêt<br />

croissant pour le développement<br />

durable. « Aujourd’hui, ils<br />

souhaitent investir qu’une seule<br />

fois dans un projet. Il y a 25 ans,<br />

on construisait un bâtiment, pour<br />

ensuite l’abattre si on souhaitait<br />

l’améliorer. Ça change tout<br />

évidemment. De plus, depuis juin,<br />

suite au vote d’une amélioration<br />

de la loi existante sur la gestion<br />

des déchets, les bâtiments ne<br />

doivent plus être considérés<br />

comme des grosses poubelles mais<br />

sont pensés de manière à réduire<br />

les déchets inertes. L’article 23<br />

stipule notamment que lors de la<br />

planification d’une construction, la<br />

prévention des déchets doit être<br />

prise en considération. En gros, le<br />

bâtiment doit être une banque de<br />

ressources et non de déchets. »<br />

Et la construction<br />

circulaire ?<br />

Pour Pierre Hurt, la collaboration<br />

est claire avec les instances<br />

publiques mais la pondération<br />

des ressources ne l’est pas<br />

encore. « Si on regarde ce qui<br />

est réservé pour construire, on<br />

investit beaucoup dans le terrain<br />

et la construction mais pas assez<br />

dans la programmation et la<br />

conception. Il faut voir ce qui est<br />

utile pour le bien-être de notre<br />

société. C’est la sobriété heureuse,<br />

« Suffizienz… » en quelque sorte.<br />

Ensuite, on doit être efficients.<br />

Nous devons expliquer comment<br />

on investit les deniers publics. Si<br />

on veut arriver à cette durabilité,<br />

il faudra révolutionner notre<br />

manière de procéder, avec les<br />

bonnes questions à se poser en<br />

amont. Ainsi les projets seront<br />

menés à bien avec les bons<br />

concepteurs qui peuvent trouver<br />

les meilleures solutions durables<br />

et circulaires. A savoir construire,<br />

exploiter, déconstruire et réutiliser<br />

autre part. C’est plus complexe,<br />

mais c’est l’avenir à nos yeux. »<br />

Si le futur se construit ainsi, Pierre<br />

Hurt reste les pieds sur Terre.<br />

« Actuellement, nous ne sommes<br />

pas encore tout à fait prêts pour<br />

accueillir cette révolution. Il faut<br />

déjà des lois et des procédures<br />

cohérentes mais également<br />

une collaboration avec tous les<br />

acteurs, tout en leur fournissant<br />

les moyens nécessaires. Il faut<br />

un point de vue holistique et des<br />

valeurs communes partagées par<br />

tous les acteurs, afin que ceux-ci<br />

agissent dans l’intérêt commun, des<br />

utilisateurs, des maîtres d’ouvrage. »<br />

Et Marc Feider d’enchérir. « Le<br />

circulaire est l’avenir mais n’est<br />

pas encore possible à 100 %<br />

actuellement. Il y aura toujours des<br />

éléments d’usure qui ne pourront<br />

pas être réutilisés comme le tapis<br />

plein par exemple. Il y a aussi<br />

des méthodes à éviter comme<br />

les multicouches qui ne peuvent<br />

pas être séparées. Mais c’est une<br />

question de temps et de patience. »<br />

Une analyse confirmée par Michelle<br />

Friederici, présidente de l’OAI. « Le<br />

plus compliqué est que l’on ne peut<br />

pas prévoir la future réaffectation<br />

d’un bâtiment. Et ajouter un<br />

ou plusieurs étages, au fur et à<br />

mesure de la progression de la<br />

société, n’est pas toujours possible<br />

car les paramètres structurels<br />

sont adaptés à chaque détail<br />

de l’évolution. Ce que l’on peut<br />

éventuellement prévoir, c’est une<br />

charpente ou dalle renforcée pour<br />

accueillir des systèmes techniques<br />

futurs. Mais au-delà de ça, le mieux<br />

est de respecter les principes<br />

de flexibilité et de sobriété… »<br />

RÉALISÉ POUR L'ORDRE DES ARCHITECTES<br />

ET DES INGÉNIEURS-CONSEILS (OAI)<br />

PLUS D’INFORMATIONS SUR WWW.OAI.LU<br />

Photos : OAI © Camille Dengler<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« Les bâtiments ne doivent plus<br />

être considérés comme des<br />

grosses poubelles mais sont<br />

pensés de manière à réduire les<br />

déchets inertes. »<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

93


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« Une<br />

opportunité<br />

de réfléchir<br />

à l’usage des<br />

ressources »<br />

Avec l’évolution du cadre<br />

réglementaire voire des incitants<br />

législatifs, l’approche de la<br />

construction durable et de<br />

l’économie circulaire peut devenir<br />

une forme d’automatisme<br />

La crise des matériaux est<br />

globale. L’importance des<br />

ressources de proximité<br />

est vitale. Plongée à la (bio)<br />

source de la planification et<br />

de la circularité, avec Philippe<br />

Genot (Schroeder & Associés)<br />

La construction, durable surtout,<br />

souffre-t-elle de la crise qui raréfie<br />

les fournitures et les matériaux et<br />

fait exploser les prix ? Vu l’état du<br />

marché, Philippe Genot, ingénieur<br />

en chef chez Schroeder & Associés<br />

et expert en matériaux biosourcés,<br />

dresse un premier constat : « La<br />

crise concerne tous les matériaux,<br />

c’est global. Certaines variations<br />

sont plus importantes, mais<br />

c’est volatil, tout peut aller très<br />

vite et il y a peu de visibilité. Les<br />

projets de construction sont à<br />

l’horizon de 4 ou 5 ans. Les prix<br />

sont à une semaine. Conclusion :<br />

la planification fait la différence<br />

et les notions de durabilité<br />

apportent le sens à long terme<br />

qui peut manquer au marché,<br />

en apportant de la prévisibilité<br />

et de la réflexion d’ensemble ».<br />

Pour l’ingénieur, c’est clair : « Il<br />

y a dans ces crises une vraie<br />

opportunité, qui pousse à réfléchir<br />

à l’utilisation des ressources, en<br />

termes de quantité, de qualité,<br />

d’impact environnemental ». Et<br />

la seconde conclusion coule de<br />

source: « Les ressources locales,<br />

régionales, proches en tout<br />

94 INFOGREEN.LU


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

cas, ont toute leur pertinence<br />

dans cette réflexion. Sur le<br />

marché du bois par exemple,<br />

c’est la distance et le transport<br />

qui font les écarts de prix ».<br />

Et quand les matériaux sont<br />

biosourcés, le gain se fait sur<br />

plusieurs tableaux, notamment<br />

sur l’efficience et la neutralité<br />

carbone. « Argile, miscanthus,<br />

bois local, paille, herbe… Ces<br />

ressources locales fonctionnent<br />

dans des conditions intelligentes.<br />

On peut les intégrer dans des<br />

projets où l’humain et son bienêtre<br />

sont au centre de la chaîne<br />

de valeurs. Et on apporte une<br />

traçabilité dans cette chaine ».<br />

Appliquer de nouveaux<br />

modèles<br />

Même approche avec la circularité<br />

des ressources. Déconstruire au<br />

lieu de démolir, inventorier, stocker<br />

et réutiliser plutôt que mettre<br />

en décharge, c’est devenu une<br />

évidence. Qui s’intègre dans la<br />

planification des projets, pensés<br />

pour être adaptés, modulés,<br />

déplacés ou/et démontés plus<br />

tard. La législation « zéro déchet »<br />

consacre le procédé et pousse à<br />

l’inventaire, à la banque de données<br />

circulaire. « On peut ainsi penser<br />

à la réutilisation et à la remise<br />

sur le marché. Une plateforme<br />

d’échange ou/et de vente de<br />

matériaux déconstruits pour le<br />

réemploi, par exemple, ce n’est<br />

plus de l’utopie, c’est un nouveau<br />

modèle économique viable, dans<br />

une approche circulaire ».<br />

Avec l’évolution du cadre<br />

réglementaire voire des<br />

incitants législatifs, l’approche<br />

de la construction durable et de<br />

l’économie circulaire peut trouver<br />

un rythme, devenir une forme<br />

d’automatisme, que peut renforcer<br />

l’approche BIM par exemple,<br />

puisque chaque « couche »<br />

d’informations digitalisées peut<br />

modéliser un « passeport » de<br />

matériaux à réutiliser localement.<br />

Idem avec les matériaux biosourcés.<br />

Des groupes de travail de l’OAI<br />

l’ont récemment démontré au<br />

travers de deux études réalisées<br />

pour le compte du ministère.<br />

« Notre métier est d’accompagner<br />

les nouveaux modes de<br />

construction, de planifier en<br />

intégrant tous les paramètres en<br />

amont du projet », poursuit Philippe<br />

Genot. « On peut concilier résilience<br />

et autonomie – notamment via<br />

les matériaux biosourcés et/ou<br />

renouvelables produits dans un<br />

petit rayon – avec l’harmonie des<br />

ouvrages, la mixité des fonctions et<br />

l’intégration dans l’environnement.<br />

Il faut le faire et le voir comme<br />

un réel investissement, avec<br />

retour. La crise est, à cet égard<br />

je pense, un catalyseur, voire un<br />

accélérateur de changement ».<br />

RESSOURCÉ PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos : Schroeder & Associés<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

95


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Des mesures précises pour<br />

améliorer vos performances<br />

énergétiques et environnementales<br />

La crise actuelle tant au<br />

niveau de l’inflation du prix de<br />

l’énergie que des difficultés<br />

d’approvisionnement en<br />

matériaux de construction<br />

doit nous permettre de revoir<br />

complétement notre gestion des<br />

bâtiments ainsi que nos modes<br />

de construction. En changeant<br />

d’approche nous pouvons passer<br />

d’un gouffre financier à un impact<br />

positif sur l’environnement.<br />

Pour passer sans encombre cet hiver et les prochains,<br />

des mesures simples et non invasives peuvent faire<br />

rapidement gagner plus de 10 % d’énergie. À l’autre<br />

bout du spectre les matériaux écologiques et les<br />

principes de déconstructions permettent de garantir<br />

un parc immobilier sain qui ne représentent plus<br />

une charge mais une opportunité d’évolution.<br />

Audit Énergétique => Gagner<br />

facilement 10 % de vos factures<br />

électriques<br />

Pourquoi ?<br />

Nous mettons tout en œuvre pour réduire l’impact<br />

du secteur du bâtiment, jusqu’à lui permettre de<br />

créer des impacts positifs. Les lois actuelles sur les<br />

nouvelles constructions sont déjà parmi les plus<br />

performantes au monde, comme l’a encore rappelé<br />

le Ministre Turmes devant la Chambre des Métiers<br />

récemment. La crise écologique et économie que nous<br />

vivons actuellement doit être l’ultime déclencheur<br />

entrainant les propriétaires dans la mise en œuvre<br />

d’actions concrètes permettant des améliorations<br />

significatives de leurs biens immobiliers. Les gisements<br />

d’économies de quasiment tous les bâtiments<br />

sont d’au moins 10% avec des mesures simples<br />

Comment ?<br />

Trois axes encadrent ce processus :<br />

La mesure des consommations et la première<br />

étape de l’assainissement énergétique, car<br />

on ne peut corriger de manière pérenne ce<br />

que l’on ne connait pas précisément.<br />

Différents niveaux de mesure peuvent être engagés<br />

suivant la complexité du projet. La maitrise de sa<br />

consommation via les factures est le point de départ<br />

mais ne suffit pas à poursuivre la démarche. Il faut d’une<br />

part un niveau de précision minimum dans cette collecte<br />

d’information tel que : la consommation le jour ou la<br />

nuit, l’hiver ou l’été, pour l’activité ou le conditionnement<br />

du bâtiment. Pour faire, PROgroup a mis en place des<br />

partenariats apportant une expertise dans le domaine<br />

du monitoring et de mesures de la ventilation des<br />

96 INFOGREEN.LU


consommations électriques en fonction des appareils<br />

consommateurs, à la fois simple et non invasif.<br />

Ces données conduisent à l’identification et<br />

la priorisation des postes de consommations.<br />

Par ailleurs, elles permettent d’envisager les<br />

solutions architecturales et techniques adaptées<br />

à chaque profil de client afin de lier économies<br />

d’énergies et confort. Le monitoring précis des<br />

consommations électriques permet régulièrement<br />

de réaliser des économies d’au moins 10 % de la<br />

facture électrique en optimisant le réglage et le<br />

fonctionnement des différentes installations. Par<br />

ailleurs, l’analyse de ces données permet également<br />

d’estimer précisément les gains énergétiques et<br />

financier pour des potentiels investissements.<br />

Gestion et réemploi des matériaux<br />

Pourquoi ?<br />

Le second axe que PROgroup développe<br />

est la gestion de l’inventaire des matériaux<br />

lors d’une nouvelle construction.<br />

En préambule, il est important de bien différencier<br />

la notions d’« économie circulaire » de la notion de<br />

« réemploi des matériaux ». Dans l’économie circulaire,<br />

il s’agit de donner de multiples usages à qualité égale à<br />

une ressource. L’économie circulaire est donc un point<br />

de vue selon lequel une ressource ne devient jamais<br />

un déchet. En fin de vie, elle peut être réemployée ou<br />

recyclée ou upcyclée. Le réemploi des matériaux est<br />

une approche circulaire très intéressante, si le bâtiment<br />

est conçu dès le départ pour le désassemblage.<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Viennent ensuite les améliorations architecturales<br />

qui diminuent les besoins à la source (protections<br />

solaires, réaménagement, isolation) et les améliorations<br />

techniques aussi bien sur la production que la<br />

distribution de chaleur. L’objectif européen étant<br />

de sortir rapidement des énergies fossiles, tous les<br />

acteurs doivent faire une transition vers des sources<br />

d’apprivoisement responsables. En effet la gestion<br />

durable de la filière bois énergie n’est pas extensible<br />

indéfiniment et nous constatons déjà une augmentation<br />

significative des prix d’achat de la biomasse et<br />

l’impact actuel en gaz à effet de serre de l’électricité<br />

est toujours trop élevé pour faire des pompes à<br />

chaleur une solution magique. C’est un ensemble de<br />

mesures que nous devons mettre en œuvre pour<br />

répondre aux enjeux climatiques et économiques<br />

et assurer la résilience du secteur du bâtiment.<br />

La pénurie des matériaux devient un peu plus chaque<br />

jour le premier enjeu de cette notion très concrète.<br />

Le second enjeu est économique ! Lorsque les<br />

structures et les procédures auront été mises en place<br />

dès la conception du projet pour un désassemblage<br />

aisé, une diminution du coût global de possession<br />

des matériaux deviendra une réalité. Cette affirmation<br />

trouve en partie raison dans la valeur résiduelle<br />

que les matériaux auront ainsi acquise. Le réemploi<br />

nécessite, au départ, un seul investissement en main<br />

d’œuvre et en temps, dû, notamment, à la dépose<br />

méthodique et au stockage. Cet investissement de<br />

départ sera largement rentabilisé lors de la revente ou<br />

la réutilisation des matériaux récupérés. L’intégration<br />

financière de cette approche nécessite que la quantité<br />

et la qualité des matériaux soit connus dès leur<br />

première utilisation dans un projet de construction.<br />

L’enjeu climatique est également conséquent en<br />

sachant que la construction et la déconstruction<br />

en Europe représente 35 % de l’ensemble des<br />

déchets générés (Eurostat, <strong>20</strong><strong>20</strong>). Enfin, le réemploi<br />

des matériaux favorisera la création de nouveaux<br />

emplois (déconstructeur, valoriste, etc.) ainsi<br />

qu’à faire évoluer et gagner en compétences<br />

les entreprises de construction locales.<br />

Aujourd’hui en Europe de l’Ouest, seul 1 % des<br />

éléments de construction sont réemployés. A la place,<br />

ils sont recyclés ou mis en décharge (Projet Interreg<br />

NWE FCRBE, <strong>20</strong>21). Le défi est donc de taille !<br />

Comment ?<br />

Nous proposons de déterminer, dès la phase étude,<br />

le poids du bâtiment en tenant compte des matériaux<br />

qui le composera. L’objectif est de créer un inventaire<br />

des matériaux et produits dont le bâtiment est<br />

constitué. Dans la pratique, suivant la loi de pareto,<br />

il ne s’agit pas de disposer de 100% des matériaux,<br />

mais bien de disposer des éléments les plus lourds.<br />

LA SUITE<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

97


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Différentes plateformes proposent aujourd’hui<br />

d’enregistrer des données matériaux afin de permettre<br />

la réalisation d’un bilan des matériaux et/ou de créer<br />

un « passeport matériaux », véritable carte de visite<br />

du matériau. PROgroup travaille sur divers projets<br />

qui propose une solution qui permet d’enregistrer<br />

les données afin d’établir ce « passeport matériaux ».<br />

La mise en pratique montre que le secteur de la<br />

construction doit encore s’approprier ce sujet et<br />

développer des processus et automatismes.<br />

Par ailleurs, afin d’avoir une vue globale du niveau de<br />

circularité d’un projet, nous déterminons un « indice<br />

de circularité ». L’« indice de circularité » que nous<br />

utilisons se base sur une méthode d’évaluation qui tient<br />

compte de la manière dont un produit est réalisé et<br />

comment le produit sera valorisé à la fin de son cycle<br />

d’usage. Le résultat final est exprimé en pourcentage.<br />

Ceci permet une comparaison entre différents produits.<br />

Conclusion<br />

Le domaine de la construction est en plein<br />

changement. Avoir une réflexion systémique et<br />

circulaire qui englobe le nouveau bâti et le bâti<br />

existant permet de répondre aux enjeux actuels.<br />

Il est essentiel de d’abord mesurer la performance réelle<br />

d’un bâtiment avant de réellement et systématiquement<br />

améliorer la situation. Pour l’existant, cela comprend<br />

l’analyse du comportement des utilisateurs via un<br />

monitoring de ses consommations énergétiques.<br />

Notre expérience démontre qu’au-delà de la<br />

connaissance des matériaux, le calcul de l’« indice<br />

de circularité » nécessite également une bonne<br />

connaissance de l’assemblage des différents<br />

produits qui forment un élément et de la manière<br />

dont ils interagissent. Il est également important<br />

de s’assurer dans la phase réalisation que,<br />

d’une part, les bons produits soient utilisés et<br />

que, d’autre part, les techniques d’assemblage<br />

préconisées soient réellement appliquées.<br />

Si vous souhaitez lancer un projet de construction<br />

circulaire, il est essentiel de mettre en place<br />

de nouveau indicateurs, comme le poids, le<br />

« passeport matériaux » et l’indice de circularité afin<br />

de pouvoir comprendre les enjeux et de pouvoir<br />

réellement mesurer l’amélioration qui s’en suit.<br />

Les résultats ne pourront être au rendez-vous que<br />

si les différents intervenants (Architecte, Maitre<br />

d’ouvrage, Bureaux d’études, Entreprises, etc.) du<br />

projet de construction/rénovation apprivoisent<br />

ensemble ces nouvelles pratiques dès le début du<br />

projet et tout au long du projet, jusqu’à la réception<br />

afin de s’assurer que les mesures prévues ont<br />

effectivement bien été mises en place sur chantier.<br />

Ainsi, PROgroup travaille selon cette démarche de<br />

façon collaborative et systémique avec un savoirfaire<br />

de plus de 25 ans dans le domaine de la gestion<br />

de projet et des économies d’économies d’énergie,<br />

et de 10 ans le domaine de l’économie circulaire.<br />

OPHÉLIE BLAUEN ET ROMAIN LUBIN<br />

POUR PROGROUP<br />

Photo : One click LCA<br />

98 INFOGREEN.LU


Clever akafen devient Shop Green<br />

Votre label pour les produits durables<br />

au Luxembourg<br />

Accus rechargeables<br />

et chargeurs<br />

Fournitures scolaires<br />

et de bureau<br />

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et luminaires<br />

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et lasures<br />

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de nettoyage<br />

Papiers<br />

hygiéniques<br />

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DOSSIER CONSTRUCTION<br />

L’audit énergétique :<br />

une obligation pour<br />

de nombreuses<br />

entreprises<br />

Interview de Floriane<br />

Allegre et Mohamed<br />

Kraouche, gestionnaires<br />

de projets Environnement<br />

et Énergie pour Argest.<br />

Constatez-vous un certain<br />

engouement dans les<br />

demandes d’audit énergétique<br />

en cette période de crise ?<br />

Mohamed Kraouche :<br />

« Absolument. Le sujet du coût de<br />

l’énergie revient très souvent dans<br />

les discussions avec les clients, qui<br />

souhaitent réaliser un audit en vue<br />

de faire baisser leur consommation<br />

énergétique, et donc leurs factures.<br />

Mais il faut aussi et avant tout<br />

souligner que réaliser un audit<br />

énergétique est une obligation<br />

pour les entreprises de plus de 250<br />

salariés et/ou générant un chiffre<br />

d’affaires de plus de 50 millions<br />

d’euros. Peu le savent, et pourtant<br />

c’est inscrit dans le texte de loi du 5<br />

juillet <strong>20</strong>16. Elles doivent faire appel<br />

à un organisme agréé, tel qu’Argest,<br />

pour réaliser un audit basé sur les<br />

normes internationales EN 16 247.<br />

Floriane Allegre : «On remarque<br />

actuellement un intérêt croissant<br />

des plus petites entreprises pour les<br />

audits énergétiques. Comme le dit<br />

Mohamed, les audits énergétiques<br />

ne sont obligatoires que pour les<br />

PME. Alors pourquoi cet intérêt<br />

? Car celles-ci ont bien compris<br />

que quelques améliorations<br />

énergétiques pouvaient<br />

conduire à de conséquentes<br />

économies financières. Les crises<br />

énergétiques que nous traversons<br />

actuellement ne font qu’accélérer<br />

cet engouement pour la chasse<br />

au gaspillage énergétique.<br />

En pratique, comment se<br />

déroule un audit énergétique ?<br />

M.K.: « Pour les audits obligatoires,<br />

une procédure structurée est<br />

imposée par la norme pour réaliser<br />

un diagnostic des performances<br />

énergétiques d’une entreprise<br />

afin de réduire sa dépendance<br />

aux énergies non renouvelables<br />

et valoriser sa responsabilité<br />

sociétale. Elle compte 4 étapes :<br />

1. La collecte de renseignements<br />

sur l’entreprise, les bâtiments,<br />

les consommations, etc.,<br />

2. L’état des lieux de la structure<br />

- fenêtres, murs, ponts<br />

thermiques, défauts de<br />

géométrie des portes, etc. - et<br />

des installations techniques afin<br />

d’évaluer leurs performances,<br />

100 INFOGREEN.LU


« Les PME ont bien<br />

compris que quelques<br />

améliorations<br />

énergétiques<br />

pouvaient conduire<br />

à de conséquentes<br />

économies financières »<br />

3. Sur base de cet état des lieux,<br />

nous réalisons une analyse<br />

énergétique détaillée en<br />

ciblant les équipements gros<br />

consommateurs d’énergie<br />

et donnons par exemple, un<br />

aperçu de ce qu’un bâtiment<br />

de ce type devrait consommer<br />

s’il était plus performant,<br />

4. Enfin, nous présentons une<br />

liste chiffrée avec ROI (NDLR<br />

: retour sur investissement)<br />

de préconisations adaptées<br />

à l’infrastructure du client.<br />

Il est important d’analyser<br />

la rentabilité d’un projet en<br />

fonction de la durée d’utilisation<br />

du bâtiment et de ses usages.<br />

En effet, toute modification<br />

technique afin d’optimiser<br />

l’efficacité énergétique d’un<br />

bâtiment doit avoir du sens,<br />

aussi bien énergétique,<br />

technique que financier.<br />

F.A. : « A l’aide d’une caméra<br />

thermique, nous réalisons la plupart<br />

des audits lors des périodes froides,<br />

dont une partie de l’analyse est<br />

réalisée notamment en matinée,<br />

lorsque les déperditions de chaleurs<br />

sont bien visibles sur la structure du<br />

bâtiment. Une porte dont les joints<br />

sont abîmés ou dont la géométrie<br />

est à revoir, sont des exemples<br />

générant de grosses pertes<br />

calorifiques sur le long terme.<br />

M.K. : « Nous observons également<br />

le comportement des utilisateurs<br />

afin de comprendre leur rapport<br />

avec le bâtiment. Il n’est pas rare<br />

de voir des personnes ouvrir les<br />

fenêtres en laissant tourner les<br />

radiateurs. Cela n’a évidemment<br />

aucun sens. Il faut bien entendu<br />

aérer, mais 5 minutes suffisent<br />

largement pour renouveler l’air<br />

d’une pièce. Pour que cette<br />

observation soit efficace, on<br />

se déplace plusieurs fois en ne<br />

prévenant que l’équipe technique,<br />

de telle sorte que le personnel se<br />

comporte comme à son habitude.<br />

On leur pose également d’autres<br />

questions pour connaître leurs<br />

habitudes durant les autres saisons.<br />

Une fois le rapport remis à<br />

l’entreprise, la mise en place des<br />

mesures est de son ressort ?<br />

F.A. : En effet, les entreprises<br />

peuvent choisir les mesures<br />

qu’elles souhaitent mettre<br />

en place directement ou plus<br />

tard. Pour faciliter la prise de<br />

décisions, nous les classons en<br />

privilégiant les mesures les plus<br />

simples à mettre en œuvre et/<br />

ou présentant un rapide retour<br />

sur investissement. Les solutions<br />

que nous proposons visent à<br />

mettre en place des systèmes de<br />

management ISO 50.001 (énergie)<br />

et/ou ISO 14.001 (environnement).<br />

M.K. : Nous restons bien sûr à<br />

leur écoute en cas de question.<br />

Et enfin, 4 ans après la remise de<br />

l’audit, elles sont tenues d’en faire<br />

la mise à jour. Dans la plupart des<br />

cas, elles agissent rapidement<br />

et les effets des changements<br />

sont immédiats. Certains de nos<br />

clients nous contactent après<br />

l’audit afin de nous présenter les<br />

mesures mises en place et les gains<br />

énergétiques rapidement obtenus,<br />

ce qui est très encourageant.<br />

Les institutions européennes<br />

ne sont pas concernées par<br />

la loi du 5 juillet <strong>20</strong>16. Cela<br />

signifie-t-il qu’elles peuvent<br />

consommer sans limite ?<br />

M.K. : « Heureusement, non !<br />

Les institutions européennes au<br />

Luxembourg ont un système de<br />

management environnemental<br />

interne et réalisent chaque<br />

année un bilan carbone. Elles<br />

sont certifiées EMAS, système<br />

qui présente plus de contraintes<br />

par rapport à l’ISO 14001,<br />

comme l’obligation de publier un<br />

rapport sur leurs performances<br />

environnementales.<br />

Durant le premier semestre<br />

<strong>20</strong>22, nous avons remis un<br />

rapport d’audit à une institution<br />

européenne, au Kirchberg. C’est<br />

un document de plus de 60<br />

pages, très complet et détaillé.<br />

F.A. : « Ces institutions font<br />

actuellement face à un challenge<br />

considérable en raison des<br />

problèmes d’approvisionnement<br />

attendus pour cet hiver. Elles sont<br />

reliées à la centrale de production<br />

de chaleur gérée par LuxEnergie,<br />

alimentée principalement en<br />

pellets, avec un recours au gaz/<br />

fuel en hiver lorsque la demande<br />

le nécessite. Toutefois, cet hiver,<br />

faute d’apport suffisant en pellets,<br />

elle devra également employer le<br />

fuel, selon les informations que<br />

nous avons reçues de LuxEnergie<br />

Le bilan carbone des institutions<br />

sera directement impacté et elles<br />

n’atteindront peut-être pas leurs<br />

objectifs environnementaux. Elles<br />

doivent donc modifier d’autres<br />

aspects de leur consommation<br />

énergétique, afin de minimiser<br />

l’impact des émissions de CO 2<br />

dues au mazout. Nous les aidons<br />

donc à trouver des solutions<br />

pour atteindre leurs objectifs<br />

de développement durable.<br />

AUDITÉS PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

101


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Prêcheurs de<br />

durabilité<br />

“En continuant à<br />

mettre en valeur les<br />

matériaux biosourcés<br />

régionaux, nous<br />

essayons d’influencer<br />

les prix vers le bas”<br />

Dave Lefèvre (Coeba Architectes)<br />

n’a de cesse de promouvoir<br />

un mode de construction<br />

sain et en adéquation avec<br />

l’environnement, en privilégiant<br />

des matériaux locaux et<br />

biosourcés tels que la paille,<br />

l’argile et le bois de hêtre.<br />

Il s’est récemment adjoint<br />

les talents d’Ode Vigneron,<br />

architecte spécialisée dans la<br />

construction durable. Tous deux<br />

commentent le contexte actuel<br />

et quelques projets en cours.<br />

D.L.: « On enchaîne actuellement<br />

les crises. Celle qui m’inquiète<br />

particulièrement, c’est la crise<br />

climatique et énergétique que<br />

nous traversons. Mais elle permet<br />

au moins à chacun de voir ce<br />

qui se passe, de quoi et de qui<br />

nous sommes dépendants.<br />

Cela réveille un peu les gens,<br />

et en parallèle, c’est à nous,<br />

architectes engagés dans cette<br />

thématique, de les convaincre d’agir<br />

autrement, de construire avec des<br />

matériaux alternatifs, de réduire<br />

légèrement la programmation<br />

ou le volume du bâtiment afin de<br />

respecter le budget du client ».<br />

O.V.: « C’est vrai que lors des<br />

réunions avec les maîtres<br />

d’ouvrage, on se sent finalement<br />

plus prêcheurs qu’architectes. Si<br />

on a tous compris les priorités et<br />

les urgences climatiques, il faut<br />

encore convaincre d’investir dans la<br />

durabilité. Rares sont ceux prêts à<br />

payer le prix pour la construction,<br />

même si les frais d’exploitation<br />

sont de facto réduits. Les maîtres<br />

d’ouvrage ne réfléchissent pas<br />

souvent à ces coûts d’exploitation,<br />

qui représentent pourtant<br />

au minimum l’équivalent des<br />

coûts de construction dans une<br />

approche classique. À ce niveau,<br />

l’augmentation des prix de<br />

l’énergie change tout de même<br />

un peu la donne en faveur de la<br />

construction low tech. Notre rôle<br />

évolue, le métier devient plus<br />

complexe. Mais ce qu’on fait a du<br />

sens, et c’est le plus important. »<br />

D.L.: « Ils ne s’intéressent pas<br />

souvent non plus aux coûts de<br />

démontage et aux matériaux qui<br />

posent problème en fin de vie.<br />

Ils laissent cela aux générations<br />

suivantes plutôt que d’anticiper,<br />

en prévoyant des matériaux qui<br />

génèrent une nouvelle matière<br />

première, qui ont une valeur<br />

au lieu d’engendrer des coûts.<br />

Heureusement, en continuant à<br />

mettre en valeur les matériaux biosourcés<br />

régionaux, nous essayons<br />

d’influencer les prix vers le bas.<br />

Dans le cadre d’un groupe de travail<br />

« construction durable / économie<br />

circulaire », nous travaillons avec<br />

le Ministère de l’Energie et de<br />

l’Aménagement du territoire pour<br />

faire évoluer les réglementations,<br />

les agréments, etc. »<br />

Administration<br />

communale<br />

de Fischbach<br />

D.L.: « Pour cette nouvelle mairie,<br />

nous avons proposé de recourir au<br />

bois local, entre autres le bois de<br />

hêtre Celui-ci est rarement utilisé<br />

dans le secteur de la construction<br />

alors qu’il représente 24% des<br />

essences de bois de nos forêts.<br />

En plus d’être très résistant à la<br />

pression, ce bois est très nerveux,<br />

ces caractéristiques propres au<br />

hêtre changent considérablement<br />

la conception des détails<br />

techniques. Nous avons développé<br />

un système de profilé déporté<br />

avec un ingénieur statique, qui<br />

permet l’utilisation de ce bois<br />

avec ses caractéristiques dans<br />

une esthétique contemporaine.<br />

En fait, avec l’augmentation des<br />

prix des matières premières,<br />

nous sommes amenés à inventer<br />

de nouveaux chemins.<br />

102 INFOGREEN.LU


Maison de soins, Hesperange<br />

Pour l’isolation, nous faisons<br />

appel aux agriculteurs de la<br />

commune pour la fourniture de la<br />

paille, une matière renouvelable<br />

annuellement. C’est une façon<br />

d’éviter l’importation de matériaux<br />

et d’impliquer les acteurs locaux.<br />

Cette démarche favorise leur<br />

adhésion et l’identification à la<br />

réalisation de ce projet communal. »<br />

O.V.: « Concernant la technique, on<br />

emploie la thermique naturelle du<br />

bâtiment pour activer les échanges<br />

d’air, plutôt que de recourir à une<br />

ventilation mécanique double<br />

flux. La conception du bâtiment<br />

nécessite une réflexion en<br />

conséquence. Une loggia en toiture<br />

permet l’aménagement d’ouvrants<br />

verticaux en partie supérieure d’un<br />

atrium. Ceux-ci garantissent, en été,<br />

l’activation d’une sous-pression du<br />

bâtiment et l’évacuation nocturne<br />

de la chaleur. En période hivernale,<br />

la sous-pression est garantie par<br />

un ventilateur relié à une pompe à<br />

chaleur qui permet la récupération<br />

de chaleur. L’air frais est amené via<br />

des fenêtres pariétodynamiques.<br />

Ce système se base sur le fait<br />

que les fenêtres représentent un<br />

facteur majeur de la déperdition<br />

calorifique du bâtiment. Les<br />

interstices entre les vitres du triple<br />

vitrage permettent l’aspiration de<br />

l’air frais grâce à la sous-pression<br />

du bâtiment reprenant la perte de<br />

chaleur inhérente aux fenêtres. L’air<br />

frais amené est donc préchauffé par<br />

ce passage au travers du vitrage. »<br />

D.L.: « Ce système low tech a une<br />

influence sur les coûts primaires<br />

des installations techniques étant<br />

donné que les tuyauteries de<br />

ventilation ne sont pas nécessaires.<br />

Les coûts d’entretien sont<br />

également fortement réduits.<br />

Lors de la déconstruction, des<br />

économies sont également<br />

réalisées sur l’énergie qui aurait<br />

été nécessaire pour faire tourner<br />

une VMC. L’impact est à la fois<br />

financier et écologique. En effet,<br />

il s’agit d’économie d’argent,<br />

de CO² et de ressources.<br />

O.V.: « Dans l’ensemble, les<br />

matériaux proviennent de<br />

maximum 500 km du Luxembourg,<br />

mais pour la grande majorité on<br />

se situe dans un rayon de max.<br />

150 km. Nous analysons tous<br />

les matériaux, leur provenance<br />

et privilégions également les<br />

fournisseurs qui agissent en faveur<br />

du développement durable lors de<br />

la transformation des produits. »<br />

Bureaux de Coeba<br />

Architectes, Bereldange<br />

D.L.: « Nos bureaux de Bereldange<br />

seront prochainement rénovés. La<br />

rénovation est essentielle dans la<br />

démarche de durabilité. Certes, il<br />

est toujours plus facile de construire<br />

du neuf, mais le patrimoine existant<br />

au Luxembourg ne demande<br />

qu’à être assaini et revalorisé.<br />

Comme pour le projet de Fischbach,<br />

nous allons recourir au système<br />

de ventilation low tech qui se<br />

base sur les principes de mise<br />

en sous pression du bâtiment.<br />

Le chauffage est assuré par<br />

une pompe à chaleur air-eau.<br />

Toutes les interventions sur le<br />

bâtiment sont réalisées avec des<br />

matériaux biosourcés. Pour éviter<br />

la surchauffe de la construction<br />

légère en bois en été, nous avons<br />

opté pour des plaques en argile<br />

en plafond afin de créer de<br />

l’inertie par la masse de la terre<br />

crue. À l’extérieur, une façade<br />

ventilée en bardage bois créera<br />

de l’ombrage sur l’enveloppe<br />

thermique et les fenêtres tout<br />

en créant une identité propre à<br />

notre atelier d’architecture »<br />

Maison de soins,<br />

Hesperange<br />

D.L.: « Cette nouvelle construction<br />

va s’insérer entre le CIPA existant<br />

(Centre d’intégration pour<br />

personnes âgées) et un quartier<br />

résidentiel. Compte tenu de cette<br />

implantation, l’impact du chantier<br />

doit être minimisé, en termes de<br />

durée, de nuisance sonore et de<br />

poussières engendrées. Nous avons<br />

proposé une construction bois,<br />

avec préfabrication des chambres.<br />

La construction des modules qui se<br />

fait en atelier, dans des conditions<br />

optimales, est gage de qualité. Deux<br />

modules composent une chambre<br />

avec sanitaires. En fin de vie,<br />

deux possibilités de seconde vie:<br />

réutiliser les modules pour d’autres<br />

bâtiments, ou les désassembler<br />

afin de récupérer les différents<br />

éléments qui le composent.<br />

O.V.: « Il est important pour nous<br />

de pouvoir chiffrer la durabilité<br />

des bâtiments de manière<br />

factuelle pour chaque projet.<br />

Nous comparons nos projets<br />

avec un projet de référence en<br />

construction classique, suivant<br />

13 critères qui nous semblent<br />

importants par rapport à une<br />

durabilité intégrale : Potentiel<br />

de réchauffement climatique,<br />

stockage de CO 2<br />

, appauvrissement<br />

de la couche d’ozone,<br />

acidification des sols et de l’eau,<br />

eutrophisation, formation d’ozone<br />

photochimique, épuisement des<br />

ressources abiotiques/éléments,<br />

épuisement des ressources<br />

abiotiques/fossiles, utilisation<br />

des ressources énergétiques<br />

primaires, consommation d’énergie<br />

primaire totale, consommation<br />

d’énergie primaire renouvelable,<br />

consommation d’énergie<br />

primaire non renouvelable et<br />

utilisation nette d’eau douce. »<br />

D.L.: « On garde espoir de<br />

faire évoluer les modes de<br />

construction dans la bonne<br />

direction. Et, par l’exemple de<br />

réalisations concrètes, de motiver<br />

les futurs maîtres d’ouvrages. »<br />

INTERROGÉS PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photos/Illustrations:<br />

Infogreen.lu / Coeba Architectes<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

103


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Des solutions<br />

locales… et<br />

d’avenir !<br />

Construire durablement n’est<br />

pas nécessairement plus cher !<br />

Investir, c’est aussi réfléchir<br />

aux solutions les plus adaptées,<br />

les plus efficaces et proposées<br />

sur le marché proche.<br />

BAMOLUX est sans cesse en<br />

quête de produits innovants<br />

répondant à tous ces critères.<br />

Les matériaux et les méthodes<br />

de construction ou de rénovation<br />

durables sont-ils plus coûteux ?<br />

« Non », répond-on sans hésiter<br />

chez BAMOLUX : « Les solutions<br />

que nous proposons pour<br />

l’aménagement intérieur, en<br />

rénovation comme en constructions<br />

neuves, répondent aux nouveaux<br />

enjeux de développement<br />

durable. Systématiquement,<br />

nous proposons dans nos<br />

devis des alternatives durables<br />

comparables. Et la différence de<br />

prix est souvent faible voire nulle.<br />

Par exemple, pour l’isolation de<br />

toiture, il faut impérativement<br />

voir l’investissement en termes<br />

d’efficacité énergétique, donc à<br />

fortiori économique, mais aussi<br />

en termes de durabilité, d’impact<br />

positif sur l’environnement et<br />

de bien-être des occupants…<br />

Enfin, des solutions produites<br />

dans un faible rayon, localement<br />

ou à l’échelle de la Grande Région,<br />

doivent être favorisées ».<br />

L’isolation circulaire et naturelle<br />

BAMOLUX, sans cesse à la<br />

recherche de solutions innovantes,<br />

circulaires et durables, propose<br />

une gamme complète de panneaux<br />

isolants aux nombreux atouts, un<br />

système d’isolation particulièrement<br />

efficace et naturel mais également la<br />

ouate de cellulose par insufflation.<br />

La solution est régionale,<br />

développée et fabriquée par<br />

Isoproc à Ciney en Wallonie et puise<br />

sa matière première dans les stocks<br />

de papier à recycler. L’ouate de<br />

cellulose obtenue est empaquetée<br />

en ballots et peut-être insufflée.<br />

Modèle d’économie circulaire, le<br />

matériau est idéal en rénovation<br />

comme pour la construction<br />

neuve. C’est un isolant naturel,<br />

écologique, qui présente le meilleur<br />

compromis prix et efficacité pour<br />

l’isolation des combles perdus,<br />

sous toiture, sol de grenier, entremurs.<br />

« Bamolux a une équipe<br />

spécialisée, formée spécifiquement,<br />

dotée du matériel adapté pour la<br />

mise en chantier et la pose. Cela<br />

s’ajoute à son expérience d’artisan.<br />

Cette solution est conforme à ses<br />

valeurs : elle conjugue efficacité<br />

et respect de l’environnement en<br />

participant à l’effort collectif de<br />

décarbonation, elle apporte enfin<br />

un confort immédiat, à faible coût ».<br />

Peintures et enduits : produits<br />

nouveaux et étonnants !<br />

Les peintures contribuent aussi<br />

à la construction durable. Il y<br />

a les peintures ROBIN, made<br />

in Luxembourg : la gamme<br />

Verdello - première peinture<br />

100% biosourcée – ou la Robin<br />

Loop – gamme écocirculaire.<br />

Ces peintures font partie des<br />

classiques proposés par Bamolux.<br />

Et l’entreprise de Foetz propose<br />

désormais un nouveau produit<br />

de haute qualité, la peinture<br />

Chagneau, fabriquée à Reims<br />

par une entreprise familiale.<br />

Toute une gamme très faible<br />

en COV (composés organiques<br />

volatils) - 30 fois moins qu’une<br />

peinture dite « standard » - et<br />

dont les teintes sont en résine<br />

biosourcée. Chagneau propose<br />

différentes gammes spécifiques<br />

qui ont un environnement sain<br />

pour valeur commune, comme<br />

ENVIR’O, contenant 100 % de<br />

matières premières d’origine<br />

végétale, SANICOAT, peintures<br />

biosourcées, antibactériennes et<br />

antifongiques, formulées à base<br />

de matières d’origine végétale<br />

et française, SUPRALKYDE, une<br />

peinture dépolluante qui capte<br />

et piège le formaldéhyde par<br />

exemple, ou encore VITICOAT,<br />

spécialement développée pour<br />

les environnements viticoles.<br />

Tout récemment, BAMOLUX<br />

a encore ajouté une solution<br />

durable et locale à la panoplie<br />

mise en œuvre, les enduits<br />

Semin. Fabricant de plâtre à la<br />

base, l’entreprise SEMIN s’est<br />

spécialisée dans la production et<br />

la commercialisation d’enduits<br />

destinés aux professionnels du<br />

bâtiment. Le siège est à Kédange<br />

sur Canner, près de Thionville,<br />

dont l’usine permet de fournir<br />

les régions limitrophes. Avec sa<br />

nouvelle gamme d’enduits « 99 »,<br />

SEMIN confirme sa volonté de<br />

devenir un leader de l’habitat<br />

responsable. Sans substances<br />

issues du pétrole et sans résines<br />

synthétiques, ses enduits<br />

révolutionnaires contiennent<br />

entre 99,2 et 99,9 % de matières<br />

premières d’origine naturelle,<br />

amidons de blé, de pommes de<br />

terre et de maïs produits à 97 %<br />

en France (le reste en Europe),<br />

à moins de 185 km des sites de<br />

fabrication, pour moins d’émissions<br />

de CO 2<br />

dues aux transports.<br />

RÉALISÉ POUR BAMOLUX<br />

PUBLIREPORTAGE


FIBRE<br />

DE BOIS EN<br />

PANNEAUX<br />

SEMI-RIGIDES<br />

OUATE DE<br />

CELLULOSE<br />

ÉCONOMIQUE<br />

MATÉRIAUX<br />

RECYCLÉS<br />

ÉCONOMIE<br />

D’ÉNERGIE<br />

LA CHALEUR DE VOTRE MAISON PAR TEMPS FROID EST<br />

UN FACTEUR DE BIEN-ÊTRE ET DE SANTÉ. ISOLEZ VOS<br />

COMBLES ET GRENIERS POUR VOTRE CONFORT DE<br />

VIE ! BAMOLUX, ARTISAN CERTIFIÉ MAISON PASSIVE,<br />

VOUS PROPOSE DIFFÉRENTS TYPES D’ISOLATION<br />

DE TOITURE.<br />

Parce que la première chose à faire pour améliorer<br />

le confort de votre habitation, c’est de veiller à avoir une<br />

réelle isolation de toiture.<br />

Une isolation de toiture de qualité et adaptée à votre<br />

environnement, c’est :<br />

- Un confort thermique maximum en été,<br />

comme en hiver !<br />

- Une réduction drastique de vos dépenses<br />

énergétiques, +/- 30% d’énergie fossile en moins !<br />

• Moins d’émissions nocives<br />

• Utilisation de matériaux recyclés<br />

POUR VOS DEMANDES DE PRIMES COMMUNALES OU<br />

NATIONALES, NOUS SOMMES LÀ POUR VOUS CONSEILLER.<br />

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vos rénovations<br />

C’est le moment de rénover<br />

votre habitation ! Pour faire<br />

face à la croissance des prix de<br />

l’énergie, enoprimes a augmenté<br />

le montant de ses primes,<br />

et ce jusqu’en décembre.<br />

L’hiver commence tout doucement<br />

à frapper à nos portes. Et de<br />

nombreuses habitations ne sont<br />

pas isolées de manière idéale pour<br />

faire face au froid qui s’installe.<br />

Mais avant de passer au stade de la<br />

rénovation, il faut établir un budget<br />

et avoir en tête toutes les primes<br />

pouvant alléger les futures factures.<br />

Enovos, principal fournisseur<br />

d’énergie au Luxembourg et<br />

acteur dynamique de la transition<br />

énergétique, propose de vous<br />

accompagner dans votre projet<br />

grâce au programme enoprimes.<br />

« Nous souhaitons encourager<br />

toutes les actions d’économie<br />

d’énergie, que ce soit auprès<br />

de nos clients, mais également<br />

auprès de non-clients », explique<br />

Laurent Magi, Head of Energy<br />

Transition Services chez Teseos.<br />

« enoprimes est un programme<br />

qui date de <strong>20</strong>15 et qui devait<br />

durer jusqu'en <strong>20</strong><strong>20</strong>. Vu son<br />

succès, nous avons décidé de<br />

renforcer ce programme qui couvre<br />

actuellement la période <strong>20</strong>21-<strong>20</strong>23.<br />

Elle est, à mes yeux, plus efficace<br />

et mieux ciblée. Vu le contexte<br />

actuel, c'est un programme très<br />

intéressant et qui complète bien<br />

les aides gouvernementales. »<br />

Et bonne nouvelle pour les<br />

résidents, enoprimes a lancé une<br />

action spéciale : jusqu’en décembre,<br />

les montants d’une grande partie<br />

des primes ont été augmentés de<br />

manière très considérable. Par<br />

exemple, l’aide pour l’isolation d’une<br />

façade a été doublée cette année.<br />

« Le but est de pouvoir cumuler<br />

toutes les subventions possibles »,<br />

poursuit Laurent Magi. « Nous<br />

encourageons notamment les<br />

particuliers à passer à la pompe<br />

à chaleur air-eau, donc à basculer<br />

du gaz et du fuel vers l'électricité.<br />

LA SUITE<br />

PUBLIREPORTAGE


pour vos projets énergétiques !<br />

enoprimes pro<br />

N O W<br />

Je dirais même une enoprimes ! C’est très simple, nos partenaires s’occupent de vos demandes d’aides<br />

financières pour vos projets d’optimisations énergétiques. Les subventions enoprimes sont cumulables avec<br />

d’autres aides. Profitez de ces primes même si vous n’êtes pas client Enovos.<br />

Rendez-vous sur enoprimes.lu pour en savoir plus.<br />

Energy for today. Caring for tomorrow.<br />

Travaux éligibles et montants sur enoprimes.lu


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Nous sommes là pour<br />

informer, accompagner et<br />

encourager financièrement.<br />

n’ont qu’à signer le devis avec notre<br />

proposition de prime. Cet artisan<br />

doit être partenaire du programme<br />

enoprimes. Il y en a plus de 300. A<br />

la fin des travaux et après que la<br />

dernière facture ait été honorée,<br />

il nous fait parvenir le dossier<br />

finalisé pour enclencher la phase<br />

de remboursement. enoprimes<br />

s’engage à reverser la subvention<br />

dans les quatre semaines suivant<br />

la validation du dossier. » Le<br />

montant alloué dépendra des<br />

travaux entrepris : plus ces<br />

derniers favorisent les économies<br />

d’énergie, plus la prime est élevée.<br />

La nouvelle campagne enoprimes<br />

souhaite vraiment encourager<br />

les résidents à adopter les bons<br />

comportements et à réaliser<br />

des investissements durables.<br />

C'est énergétiquement plus<br />

efficace mais ce changement<br />

de vecteur énergétique est<br />

toujours plus intéressant dans<br />

une maison bien isolée. En effet,<br />

les besoins en énergie sont<br />

ainsi amoindris et la pompe à<br />

chaleur adaptée sera d’autant<br />

plus efficace. Cette dernière<br />

peut alors être de plus faible<br />

puissance et plus silencieuse. »<br />

La mise en place d’une pompe à<br />

chaleur ouvre droit à des enoprimes<br />

à hauteur de 5.000 euros cumulable<br />

avec d’autres dispositifs comme<br />

le fonds nova naturstroum et le<br />

nouveau Klimabonus de l’État. Ainsi,<br />

le montant global des subventions<br />

peut dépasser 10 000 € si la pompe<br />

à chaleur remplace une installation<br />

à énergie fossile vieille de plus de<br />

10 ans. Un bonus « substitution<br />

fioul » de 500 € s’ajoute si la pompe<br />

à chaleur permet de supprimer<br />

une ancienne chaudière à fioul.<br />

« L’installation de pompes à<br />

chaleur nous tient réellement à<br />

cœur car elles engendrent des<br />

économies d’énergie vraiment<br />

importantes. C’est pour cela<br />

que nous nous efforçons<br />

quotidiennement de sensibiliser<br />

les usagers de même que les<br />

administrations communales<br />

pour mitiger les éventuels aprioris<br />

et craintes à leur sujet »<br />

« Nous sommes là pour informer,<br />

accompagner et encourager<br />

financièrement. Nous souhaitons<br />

simplifier le processus pour<br />

les clients qui sont en phase<br />

de planification des travaux et<br />

qui veulent obtenir des primes<br />

le plus rapidement possible.<br />

Nous souhaitons avoir un réel<br />

effet incitatif. Idéalement, les<br />

particuliers doivent connaître<br />

l’existence des différentes primes<br />

et de leurs montants avant de<br />

pouvoir passer la commande. »<br />

La procédure est pour le moins<br />

simplifiée. « Ce ne sont pas les<br />

particuliers qui effectuent les<br />

démarches de demande de<br />

prime mais l'artisan choisi pour la<br />

réalisation des travaux. Les clients<br />

Kit d'économie d'énergie<br />

Au-delà des primes, Enovos<br />

distribue aussi des kits favorisant<br />

les économies d'énergie en<br />

collaboration avec les communes<br />

du Grand-Duché. « Après une<br />

première initiative de ce genre<br />

en <strong>20</strong>19 qui mettait en lumière<br />

l’avantage des LED, nous avons<br />

complété ces kits qui contiennent<br />

aujourd’hui deux aérateurs/<br />

économiseurs d’eau pour robinet,<br />

un régulateur de débit de douche,<br />

un sac débitmètre et un sablier à<br />

coller également pour la douche,<br />

un thermomètre d’ambiance,<br />

trois lampes LED, et enfin des<br />

rouleaux de joints isolant pour<br />

portes et fenêtres. ». Grâce à ces<br />

kits, il sera possible d’économiser<br />

annuellement jusqu’à 59 m 3 d’eau,<br />

3706 kWh de consommation<br />

d’énergie et 329 kg de CO 2<br />

. »<br />

RÉALISÉ POUR ENOVOS<br />

Photos : ©enovos et ©Infogreen<br />

PUBLIREPORTAGE


Nos experts<br />

vous éclairent<br />

Tout sur le financement de votre projet immobilier<br />

Rencontrez nos super conseillers 100 % dédiés à votre projet dans notre nouveau Hub of Home<br />

ou dans nos agences classiques. Ils vous accompagnent sur l’ensemble de vos besoins : conseil et<br />

financements sur mesure, aides publiques et assurances. Nos experts se déplacent même chez<br />

vous ou sur votre lieu de travail jusqu’à 19h.<br />

Prenez rendez-vous dès maintenant : www.raiffeisen.lu/hubofhome


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le Hub of Home<br />

pour conseiller<br />

les particuliers<br />

La banque coopérative Raiffeisen<br />

a ouvert mi-octobre son Hub<br />

of Home au Kirchberg: une<br />

agence dédiée au logement pour<br />

informer ses clients et prospects<br />

sur l’investissement immobilier.<br />

Imaginer une nouvelle construction,<br />

rêver d’une belle extension, planifier<br />

de conséquentes rénovations… Il<br />

est beau d’avoir des projets, mais il<br />

est également bon de savoir dans<br />

quoi on se lance. Pour aiguiller<br />

tout particulier intéressé par un<br />

projet immobilier, Raiffeisen a choisi<br />

de centraliser ses compétences<br />

en la matière en un hub dédié.<br />

La flambée des prix des matériaux<br />

et de l’énergie nous font envisager<br />

certains aménagements ou au<br />

contraire reporter certains projets,<br />

faute de fonds suffisants. « Même<br />

– voire surtout – en cette période<br />

compliquée, nous sommes là<br />

pour conseiller sur les avantages<br />

et points d’attention d’un projet<br />

immobilier et ses implications pour<br />

l’avenir. Il ne faut pas limiter la<br />

réflexion au financement bancaire,<br />

mais aussi se renseigner sur<br />

toutes les aides qui accompagnent<br />

le projet », explique Guy Sinner,<br />

gérant adjoint du Hub of Home.<br />

« Le gouvernement luxembourgeois<br />

promeut la rénovation et la<br />

construction durables à travers<br />

des aides intéressantes. ». Les<br />

solutions fiscales et les assurances<br />

sont d’autres aspects à considérer<br />

lorsqu’on souhaite investir.<br />

Un accompagnement<br />

sur mesure<br />

Envisageons un projet de<br />

rénovation visant une meilleure<br />

efficacité énergétique (installation<br />

d’une pompe à chaleur, isolation,<br />

pose de bornes électriques, etc.).<br />

Le prêt R-Eco propose des taux<br />

intéressants, et l’État peut intervenir<br />

– après validation du dossier – en<br />

subventionnant une partie des<br />

intérêts débiteurs pour un montant<br />

éligible de maximum 100.000 euros<br />

dans le cas d’une installation ou<br />

rénovation durable d’un logement.<br />

Installé au sein de l’agence du<br />

Kirchberg, avenue J.F. Kennedy,<br />

ce pôle dédié au logement reçoit<br />

sur place, sur rendez-vous, mais<br />

également à domicile ou sur le<br />

lieu de travail du client. « Bien que<br />

nous privilégions les entrevues<br />

sur rendez-vous, nous invitons les<br />

clients qui ont un projet immobilier<br />

ou simplement une question sur le<br />

sujet à passer nous voir à l’agence.<br />

Cela nous permet de prendre<br />

connaissance de leur demande<br />

et leur proposer par la suite un<br />

rendez-vous pour discuter plus<br />

en détail de leur projet. Nous<br />

sommes également conscients que<br />

tout le monde ne souhaite pas se<br />

déplacer jusqu’au Kirchberg, c’est<br />

pourquoi nous nous déplaçons,<br />

jusqu’à 19h, du lundi au vendredi ».<br />

Une relation valorisée<br />

Avec cette formule, le client a un<br />

conseiller spécialisé, un point<br />

de contact privilégié autour<br />

du financement de son projet<br />

immobilier. « Nous souhaitons<br />

également devenir la référence pour<br />

les expats, pour les aider à préparer<br />

leur arrivée au Luxembourg ».<br />

Le lieu étant équipé d’une salle de<br />

réunions, des conférences ouvertes<br />

à tous seront régulièrement<br />

organisées, aussi avec des<br />

acteurs externes le cas échéant,<br />

autour de thématiques liées au<br />

logement: rénovation durable,<br />

prêt logement, aides étatiques,<br />

solutions d’optimisation fiscale,<br />

aides au logement, etc.<br />

« En tant que banque coopérative,<br />

nous travaillons dans le seul<br />

intérêt de nos clients, partenaires<br />

et membres. Nous avons mis ce<br />

projet en place pour valoriser cette<br />

relation et, bien entendu, en créer<br />

de nouvelles », conclut Guy Sinner.<br />

RÉALISÉ POUR BANQUE RAIFFEISEN<br />

Photos: Infogreen / Raiffeisen<br />

PUBLIREPORTAGE


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48 RACCORDS<br />

POSSIBLES**<br />

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NOUVEAUTÉ 4 en 1


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Une bonne installation technique<br />

pour une consommation<br />

d’énergie réduite<br />

Dans le contexte d’augmentation<br />

des prix de l’énergie que nous<br />

traversons actuellement, il<br />

est plus que jamais nécessaire<br />

d’utiliser l’électricité avec<br />

parcimonie. Pour vous y<br />

aider, GECO propose une<br />

gamme de VMC classiques<br />

et thermodynamiques aussi<br />

performantes qu’intelligentes,<br />

qui vous permettront d’optimiser<br />

votre consommation et de<br />

réaliser des économies.<br />

Parmi les solutions « économie<br />

d’énergie » commercialisées par<br />

GECO, un grand classique : la<br />

PKOM4. Cette VMC double flux<br />

thermodynamique se présente sous<br />

forme d’une unité ultra-compacte<br />

qui combine, comme son nom<br />

l’indique, 4 fonctions – ventilation,<br />

chauffage, refroidissement et<br />

production d’eau chaude sanitaire,<br />

sur une surface d’à peine 0,75 m².<br />

Elle permet d’alimenter en<br />

permanence les pièces avec un air<br />

frais et filtré provenant de l’extérieur<br />

tout en assurant un échange d’air<br />

hygiénique. Pour une régulation<br />

plus efficace de la température<br />

et de l’humidité, elle peut même<br />

être équipée d’un système de<br />

récupération de la chaleur et de<br />

l’humidité comprises dans l’air. Ce<br />

système est parfaitement adapté<br />

à des constructions neuves bien<br />

isolées, mais aussi à des projets<br />

de rénovation énergétique où la<br />

machine peut être installée dans<br />

un module externe, permettant<br />

un gain de place considérable.<br />

Pour ceux qui sont à la recherche<br />

de l’autonomie énergétique,<br />

voire d’un bilan production /<br />

consommation d’énergie positif,<br />

la PKOM4 peut être associée au<br />

module de gestion de l’énergie<br />

solaire PSOL, qui peut être ajouté<br />

des années après l’installation<br />

de la PKOM4 et être relié à des<br />

panneaux photovoltaïques.<br />

PUBLIREPORTAGE


Depuis 1 an, 1 896 kWh<br />

de consommé pour :<br />

L’eau chaude sanitaire<br />

La ventilation double flux<br />

Le complément de chauffage<br />

avec une température<br />

de confort de 22°<br />

Le rafraîchissement avec une<br />

température de confort de 25°<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

À côté de ce produit phare, GECO<br />

a lancé la nouvelle gamme de<br />

VMC double flux décentralisées<br />

GALAC, dédiée à la rénovation.<br />

Elles regroupent ventilation et<br />

renouvellement d’air pour des<br />

locaux distincts, avec un débit<br />

allant jusqu’à 1 <strong>20</strong>0 m 3 /h ou 278 l/s,<br />

un rendement supérieur à 93 %<br />

et un faible niveau sonore. Son<br />

avantage majeur est, qu’étant<br />

décentralisée, elle ne nécessite<br />

pas de réseau de gaine, ce qui<br />

permet d’éviter les problèmes<br />

d’accessibilité et surtout d’épargner<br />

les charges assez lourdes qui<br />

découlent de l’installation d’un<br />

tel réseau. Plug & Play, ces<br />

appareils sont faciles à monter et<br />

sont conçus pour la ventilation<br />

d’écoles, bureaux et autres locaux<br />

publics ou commerciaux.<br />

Enfin, en fin d’année sortira la VMC<br />

double flux RCV3<strong>20</strong> de Dantherm,<br />

en cours de certification par le<br />

PassivHaus Institut. Le plus grand<br />

atout de ce produit innovant : offrir<br />

48 possibilités de branchements<br />

différents. Cette unité peut être<br />

placée aussi bien en combles que<br />

dans un volume chauffé isolé, dans<br />

un placard technique par exemple.<br />

Elle traite un volume d’air compris<br />

entre 75 et 3<strong>20</strong> m 3 /h et est adaptée<br />

à des maisons ou appartements<br />

d’une surface maximale de 240 m 2 .<br />

RÉALISÉ POUR GECO<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

113


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Tapis rouge<br />

pour l’économie<br />

circulaire<br />

Spécialiste des moquettes de bureaux,<br />

Composil propose, avec ses partenaires,<br />

une série de solutions pour la réutilisation<br />

et/ou le recyclage des dalles.<br />

Composil a 30 ans d’expérience<br />

(dont 10 au Luxembourg) dans le<br />

conseil d’achat et l’entretien de<br />

moquette de bureaux et mobiliers<br />

textiles. La société est certifiée par<br />

les fabricants de moquettes quant<br />

à la méthodologie de nettoyage et<br />

le programme d’entretien associé,<br />

qui peuvent doubler la durée de<br />

vie du matériau. Quand on sait<br />

que Composil nettoie quelque<br />

2.500.000 m² en Belgique, au<br />

Luxembourg et en France…<br />

« Nous avons voulu aller plus<br />

loin dans cette idée de durée<br />

de vie voire de cycle de vie des<br />

moquettes, en affirmant clairement<br />

notre volonté d’être une société<br />

d’Impact », explique Jean Minne,<br />

CEO de Composil Europe. Le groupe<br />

a ainsi lancé la première filière<br />

de réemploi et de recyclage de<br />

dalles de moquettes de bureaux.<br />

« La production d’1m² de dalles<br />

de moquette consomme 5kg<br />

de pétrole raffiné. Imaginez un<br />

plateau de bureaux de plusieurs<br />

centaines de mètres carrés et<br />

imaginez le bilan carbone. Or il<br />

arrive que le premier occupant<br />

d’un plateau de bureaux fasse<br />

changer les moquettes de son<br />

étage ; les dalles n’ont servi qu’au<br />

mock-up pour la promotion et<br />

la vente de de l’immeuble, elles<br />

n’ont donc rien mais finiraient à<br />

l’incinérateur ou à la déchetterie<br />

? Alors nous avons mis en place<br />

une filière, des opportunités de<br />

revalorisation ; nous créons une<br />

solution structurelle pour favoriser<br />

le réemploi de dalles utilisées ».<br />

Avec ses partenaires, Composil a<br />

donc créé tout un écosystème, qui<br />

intègre les fabricants, les poseurs,<br />

les recycleurs, les équipes de<br />

récupération…<br />

LA SUITE<br />

114 INFOGREEN.LU


« On a vraiment voulu intégrer des partenaires<br />

locaux et travailler avec des entreprises de<br />

l’économie sociale et solidaire », souligne Jean Minne.<br />

« Et nous essayons de sensibiliser et d’impliquer<br />

tout le monde, d’amont en aval, ingénieurs,<br />

architectes, promoteurs, fabricants, poseurs... »<br />

Composil propose les solutions les plus adéquates par<br />

rapport aux besoins et au potentiel de récupération.<br />

La formule « Re-Use » va se concentrer sur les dalles<br />

qui sont réutilisables, en s’occupant de tout (audit,<br />

tri, nettoyage, dépose, transport, stockage…)<br />

Les dalles non réutilisables seront upcyclées par un<br />

fabricant pour créer de « nouvelles » dalles. Des gammes<br />

entières, de diverses tailles, qualités, types ou coloris…<br />

Le reconditionnement et le stockage des dalles sont<br />

confiés à des entreprises de travail adapté. Les dalles<br />

sont reposées par des professionnels partenaires. On<br />

peut ainsi recommencer le process plusieurs fois pour<br />

certaines zones. « L’impact positif de cette solution<br />

circulaire se compte en milliers de tonnes de CO²<br />

sauvegardés. Et nous y ajoutons un impact social ».<br />

Tout un écosystème à impact,<br />

une filière, des opportunités<br />

de revalorisation, une solution<br />

structurelle pour favoriser le<br />

réemploi de dalles utilisées.<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Composil propose aussi un « Carpet Lease Service »,<br />

dans l’optique du «as a service » plutôt que l’achat ; la<br />

solution se veut « all-inclusive » et regroupe le choix,<br />

la fourniture et la pose de la moquette, le programme<br />

d’entretien, le recyclage en bout de course.<br />

Et la valorisation des déchets « résiduels » est assurée<br />

également. « Lors du nettoyage en profondeur<br />

des dalles de moquettes, nous sortons salissures,<br />

poussières… Nous en récoltons plus de 10 tonnes<br />

par an. Et tout ce qui est récolté chez nos clients est<br />

stocké dans un container spécial. Ces déchets seront<br />

ensuite valorisés par une société spécialisée. Ces<br />

résidus, à haut pouvoir d’absorption, serviront à la<br />

dépollution des cours d’eau ou encore à la formation<br />

d’agglomérats utilisés pour la fabrication de matériaux<br />

de construction (isolants, panneaux, cloisons, …) ».<br />

VALORISÉ PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos © Composil Europe<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

115


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

"WRAPPING " ...<br />

EN PAILLE !<br />

DES SOLUTIONS<br />

HIGH-TECH ET INÉDITES<br />

Une isolation thermique extérieure originale<br />

pour égayer des conteneurs placés à Sanem.<br />

Le jardin communautaire du Matgesfeld est un<br />

endroit magnifique pour se détendre... et pour<br />

jardiner. 28 parcelles de jardin sont ici à la disposition<br />

des habitants de la commune de Sanem. On y<br />

cultive des fruits et des légumes lorsqu'il n'est<br />

pas possible de le faire près du logement.<br />

L’endroit accueille également la Société Avicole de<br />

Belvaux. Sur 6 parcelles, elle élève de petits animaux,<br />

effectue un travail de sensibilisation pour les plus<br />

petits et transforme le Matgesfeld en un lieu vivant.<br />

Et puis sont arrivés les 10 conteneurs de bureaux. Si,<br />

visuellement parlant, ils détonnaient, il fallait tout de même<br />

trouver des solutions, pour les intégrer dans le paysage<br />

mais également pour les rendre plus accueillants.<br />

Le service écologique de la commune de Sanem a<br />

notamment fait appel à EcoTransFaire, une entreprise<br />

spécialisée dans la transition écologique.<br />

Elle a choisi Naturbaustoff Réiden comme partenaire pour<br />

la réalisation d’une isolation en paille. Une collaboration<br />

fructueuse, sous forme de chantier participatif.<br />

Aruliere distribue des produits innovants pour<br />

chaque organe des bâtiments. D’un devis<br />

gratuit jusqu’à un audit détaillé du chantier fini,<br />

la société propose un package complet.<br />

Elle propose des solutions durables, écologiques<br />

et innovantes pour contribuer à créer l’habitat<br />

de la nouvelle génération. Pour le secteur de la<br />

construction et de l’immobilier, Aruliere met à<br />

disposition des produits novateurs adaptés à chaque<br />

organe d’un bâtiment ou d’une infrastructure.<br />

Aruliere est ainsi active dans la purification de l’air,<br />

l’étanchéité, les toits blancs ou encore l’isolation<br />

thermique du verre et la peinture. « Nos produits<br />

sont utilisés principalement dans des bâtiments hightech<br />

comme le Gree Pea (Turin), le premier centre<br />

commercial eco responsable au monde, le Dubai<br />

Future Office ou le stade olympique d’Athènes.<br />

MARC NEU, NATURBAUSTOFF RÉIDEN<br />

Photos : ©Naturbaustoff Réiden<br />

ARULIERE<br />

Photos : ©Airlite<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

116 INFOGREEN.LU


HABITER UN QUARTIER CIRCULAIRE,<br />

C’EST POSSIBLE À WILTZ !<br />

LA NATURE,<br />

ALLIÉE DES VILLES<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Consciente des impacts sur l’environnement du secteur<br />

de la construction et de la crise du logement qui touche<br />

les ménages luxembourgeois, la commune de Wiltz<br />

a développé le projet « Op Heidert » qui permet de<br />

mettre à la vente – sans contrat de construction - 102<br />

terrains de 2,3 à 12 ares, adaptés à la construction<br />

de maisons unifamiliales isolées ou jumelées.<br />

Ce nouveau quartier intègre tant des critères<br />

de qualité environnementale, laissant une part<br />

importante à des innovations écologiques, mais<br />

également le bien être des futurs riverains.<br />

En accord avec ses engagements en faveur du climat basé<br />

sur l’intégration des principes de l’économie circulaire,<br />

la Commune de Wiltz (qui depuis <strong>20</strong>15 porte le titre de<br />

« Hotspot communal de l’économie circulaire au Grand-<br />

Duché de Luxembourg ») a développé ce projet précurseur<br />

qui est une vitrine vivante pour l’économique circulaire.<br />

Le projet concilie les exigences pour un développement<br />

respectueux de l’environnement avec les conditions<br />

ardues du marché immobilier au Luxembourg.<br />

COMMUNE DE WILTZ<br />

› Plus d’informations sur heidert.lu<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

Les Solutions fondées sur la Nature (SfN) permettent<br />

de travailler en accord avec les écosystèmes naturels<br />

et de tirer parti des fonctions écosystémiques<br />

qui protègent la biodiversité, stockent le carbone,<br />

favorisent l’adaptation aux changements climatiques<br />

tout en ayant des avantages sur le plan social. En<br />

milieu urbain, ces SfN ont des fonctions multiples,<br />

notamment pour la protection des eaux et des sols,<br />

la lutte contre les inondations, la création de zones<br />

d’ombrage, des espaces récréatifs, parmi d’autres.<br />

Pour stimuler l’utilisation à grande échelle des SfN<br />

dans les milieux urbains, en plus de leur justification<br />

environnementale, il est important de mettre en avant<br />

les logiques économiques et financières sous-jacentes.<br />

En effet, plusieurs modèles d’affaires sous-tendent leur<br />

adoption par des acteurs économiques différents. Les<br />

offres d’écotourisme urbain et péri-urbain par exemple<br />

permettent aux opérateurs touristiques d’intégrer<br />

dans les prix de leurs prestations la valeur récréative,<br />

et celle des services écosystémiques comme la beauté<br />

des paysages et la qualité de l’air. Les promoteurs<br />

immobiliers peuvent également mieux valoriser leurs<br />

projets en reconnaissance de la qualité paysagère des<br />

biens commercialisés, et les SfN intégrées au bâti peuvent<br />

représenter un facteur d’attractivité conséquent.<br />

LUDWIG LIAGRE, DIRECTEUR DE RIO IMPACT S.À R.L<br />

© Danist Soh<br />

› La suite est à lire sur infogreen.lu<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

117


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

La qualité<br />

de l’air sous<br />

la loupe<br />

Saviez-vous que l’air<br />

que vous respirez dans<br />

vos espaces de vie est<br />

8 à 10 fois plus pollué<br />

qu’à l’extérieur ? Grâce<br />

au laboratoire LLuCS,<br />

vous pouvez analyser<br />

la qualité de votre<br />

air très facilement.<br />

Fondé en 1993, le Laboratoire<br />

Luxembourgeois de Contrôle<br />

Sanitaire (LLuCS) est spécialisé<br />

dans quatre domaines de<br />

compétences : les analyses<br />

alimentaires, d’eau, d’hygiène et<br />

de la qualité de l’air intérieur. Il est<br />

actif autant pour les particuliers<br />

que pour les professionnels<br />

(industries, entreprises,<br />

associations, collectivités).<br />

« Nous proposons des kits<br />

complets, des solutions clés en<br />

main en quelque sorte, pour<br />

toutes les pièces d’une maison<br />

ou d’une entreprise », souligne<br />

Julien Blaise, Business Developer.<br />

« Ces kits ont été conçus pour que<br />

les personnes puissent réaliser<br />

elles-mêmes les prélèvements.<br />

Nous pouvons également<br />

envoyer une équipe sur place<br />

au besoin. Des prélèvements<br />

concernant différents polluants<br />

sont ainsi effectués, qu’ils soient<br />

chimiques ou microbiologiques. »<br />

La qualité de l’air intérieur est<br />

primordiale pour avoir une vie<br />

saine. « Nous avons par exemple un<br />

kit pour la chambre qui reprendra<br />

la liste des COV, composés<br />

organiques volatils, que l’on peut y<br />

LA SUITE<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

retrouver, ainsi que les aldéhydes<br />

et les allergènes. Cet ensemble<br />

va représenter la qualité de l’air<br />

dans la chambre. Suite à ces<br />

mesures, nous remettons un<br />

rapport avec un système de<br />

notation et des plans d’actions<br />

pour améliorer certaines choses.<br />

Nous donnerons également des<br />

conclusions sur la qualité de l’air. »<br />

Avec l’arrivée de la saison<br />

automne-hiver, l’entretien de la<br />

maison est encore plus important.<br />

Notamment avec le risque de<br />

moisissures dues à des problèmes<br />

d’humidité et de température.<br />

Le LLuCS est donc également<br />

sollicité dans ce domaine.<br />

paquet sur l’isolation, il ne faut<br />

pas mettre de côté la qualité de<br />

l’air. Il y a donc un travail à réaliser<br />

en amont avec les architectes et<br />

les constructeurs pour associer<br />

la qualité de l’air à l’énergie.<br />

Le LLuCS est donc un acteur<br />

important pour que chaque corps<br />

de métier avance dans la bonne<br />

direction. « Si maintenant, les<br />

particuliers souhaitent contrôler<br />

la qualité de leur air, ils peuvent se<br />

procurer l’un de nos kits adaptés à<br />

chaque pièce. Ceux-ci contiennent<br />

l’ensemble des éléments pour<br />

effectuer les prélèvements. Nous<br />

nous occupons du reste avec<br />

nos conseils et nos solutions. »<br />

Rachel Susgin, responsable<br />

commerciale chez LLuCS, tient<br />

également à rappeler que,<br />

contrairement aux idées reçues,<br />

l’air extérieur est 8 à 10 fois moins<br />

pollué que l’air intérieur. « Aérer de<br />

manière ponctuelle est important<br />

de manière réfléchie. Cette pollution<br />

intérieure vient des produits liés<br />

aux meubles, résines, peintures, ...<br />

Il faut donc rester vigilants car nous<br />

passons en moyenne plus de 80<br />

% de notre temps à vivre dans un<br />

espace clos et donc, à respirer cet<br />

air pollué ! Il est donc très important<br />

de vérifier la qualité. Le suivi du<br />

CO 2<br />

est une bonne indication pour<br />

améliorer les espaces de vie et<br />

de travail. Il existe également des<br />

appareils pour renouveler l’air<br />

ambiant. Mais là encore, il faut être<br />

rigoureux pour la maintenance. »<br />

L’air peut également être un vecteur<br />

pour les sources allergènes. « Nous<br />

sommes impliqués dans ce domaine<br />

avec des kits pour déterminer le<br />

nombre et le types d’allergènes<br />

dans l’air », souligne Julien Blaise.<br />

« Une bonne source d’informations<br />

pour les crèches, les écoles et les<br />

résidences pour personnes âgées,<br />

par exemple. L’analyse est donc<br />

importante mais la prévention<br />

joue aussi un rôle majeur pour<br />

la santé de tous. En termes de<br />

stratégie RSE, cela rentre dans<br />

un management responsable. »<br />

À noter enfin que si le LLuCS est<br />

actif dans l’analyse de la qualité<br />

de l’air, il l’est également dans le<br />

domaine du monitoring. Grâce à un<br />

petit boîtier, des capteurs et une<br />

application, il peut suivre en direct<br />

l’évolution de la qualité et agir le<br />

cas échéant. « Nous proposons une<br />

solution complète, quel que soit le<br />

type de demande. » Le monitoring<br />

est un outil intéressant pour suivre<br />

la qualité de l’air mais aussi pour se<br />

rendre compte des consommations<br />

énergétiques. Ce suivi a donc un<br />

double bénéfice : une surveillance<br />

pour la santé et le bien-être ainsi<br />

qu’un contrôle des énergies.<br />

RÉALISÉ POUR LLUCS<br />

Photos : ©Llucs et ©Infogreen<br />

« Nous sommes avant tout une<br />

structure de contrôle et de<br />

conseils », continue Julien Blaise.<br />

« Mais en parallèle, nous avons<br />

également des partenariats avec<br />

des sociétés de traitements, si ces<br />

solutions sont nécessaires. Le tout<br />

est de répondre à tous les besoins<br />

de nos clients tout en conservant<br />

notre totale indépendance. »<br />

La qualité de l’air et la<br />

high-tech<br />

De nos jours, la société tend vers<br />

les maisons basse-consommation.<br />

Si les professionnels mettent le<br />

PUBLIREPORTAGE


VÉGÉTALISEZ<br />

CONTACTEZ-NOUS POUR LA RÉALISATION DE VOS PROJETS :<br />

DUBOISDENDIEN SARLS • 7 AVENUE DU SWING L-4367 BELVAUX • +352 661 442 442


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Des solutions vertes<br />

ou/et hydrauliques<br />

L’amélioration du climat et<br />

l’envie de laisser une planète<br />

plus saine aux générations<br />

futures sont au cœur du projet de<br />

Duboisdendien au Luxembourg<br />

Xavier Duboisdendien a acquis<br />

une expérience de plus de <strong>20</strong> ans<br />

dans le commerce de matériaux<br />

de construction. Et il est convaincu<br />

qu’une amélioration du climat est<br />

encore possible si on a l’envie et<br />

la volonté de laisser une planète<br />

plus saine aux générations<br />

futures. Tout cela est au cœur<br />

du projet de Duboisdendien<br />

Sàrl au Luxembourg.<br />

La société y représente de grandes<br />

marques européennes, qui se sont<br />

spécialisées dans l’innovation et la<br />

production de solutions durables,<br />

notamment pour la végétalisation<br />

d’espaces et la gestion hydraulique.<br />

Xavier Duboisdendien explique :<br />

« Comme les autres pays, le<br />

Luxembourg souffre des effets<br />

du réchauffement climatique<br />

planétaire. Les épisodes<br />

météorologiques spectaculaires<br />

voire violents des dernières années<br />

ont probablement achevé de<br />

convaincre les sceptiques sur le<br />

fait qu’il faut prendre des mesures,<br />

notamment dans l’aménagement<br />

du territoire, l’occupation des<br />

sols et la construction avec<br />

de vraies vues durables ».<br />

Des techniques pour les<br />

villes et quartiers<br />

Selon lui, «vla forte densité de la<br />

population, qui s’accroît d’année<br />

en année, et les effets de notre<br />

consommation de carbone,<br />

accentuent ce réchauffement<br />

par des puits de chaleur ou<br />

des épisodes de fortes pluies<br />

soudaines. Ces évènements ne<br />

sont pas sans conséquences<br />

sur nos vies, notre santé, notre<br />

mobilité, notre habitat ».<br />

La société Duboisdendien propose<br />

des solutions pour les villes et<br />

quartiers. Elle se pose en leader<br />

PUBLIREPORTAGE


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

dans la commercialisation de<br />

végétalisation de toitures, de<br />

gestion durable des bâtiments,<br />

de solutions hydrauliques, grâce<br />

à ces différents catalogues de<br />

produits de fabricants européens<br />

tels que Optigrün, Birco,<br />

Kessel, Atech ou Jans Bois.<br />

« Nous nous appliquons à<br />

promouvoir l’efficacité dans la<br />

rétention et la gestion de l’eau<br />

par exemple, mais aussi, de façon<br />

globale, les matériaux durables, le<br />

solaire, la biodiversité, la mobilité,<br />

l’économie circulaire auprès des<br />

architectes, bureaux d’études,<br />

promoteurs… L’ensemble des<br />

corps de métier de la construction<br />

est concerné. Et il y a un réel<br />

soutien des fabricants, qui<br />

peuvent apporter un support<br />

technique avec des solutions<br />

innovantes et efficientes ». Avec<br />

Optigrün, Duboisdendien est<br />

aussi présent dans la prévention<br />

et la protection des personnes,<br />

notamment via des “lignes de<br />

vie” et des garde-corps lestés.<br />

Duboisdendien s’appuie aussi<br />

sur des partenaires de pose<br />

de la Grande Région et des<br />

entrepreneurs formés avec<br />

l’aide des fabricants. «Si on peut<br />

intervenir le plus en amont possible<br />

dans la conception des projets, c’est<br />

encore mieux. Mais il y a toujours<br />

des solutions. Les techniques<br />

sont là. On peut, par exemple,<br />

très bien installer une toiture<br />

végétalisée sur une forte pente ».<br />

RÉALISÉ POUR DUBOISDENDIEN SÀRL<br />

Photos: Duboisdendien / Optigrün<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

123


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

L’upcycling sur<br />

mesure et à<br />

valeurs ajoutées<br />

Créaction, c’est l’atelier qui crée,<br />

sur commande et à la carte, des<br />

objets de déco, des meubles,<br />

des aménagements intérieurs,<br />

des réalisations originales<br />

et soignées. Vitrine du CIGL<br />

Walfer, c’est aussi un exemple<br />

d’économie circulaire dans<br />

l’économie sociale et solidaire.<br />

Il y a la valeur ajoutée. Et les<br />

valeurs ajoutées. Créaction réunit<br />

l’ensemble dans la qualité de ses<br />

créations originales. L’atelier de<br />

création solidaire du CIGL Walfer<br />

est devenu en quelques années<br />

une belle vitrine du savoir-faire en<br />

matière d’upcycling et du savoir-être<br />

dans l’économie sociale et solidaire.<br />

Lola Artigao dirige le CIGL<br />

Walfer et Valentin Morel est<br />

en charge de Créaction. L’un<br />

comme l’autre défendent cette<br />

activité économique et sociale<br />

viable dans l’esprit circulaire qui<br />

a réussi à se faire une place sur<br />

le marché luxembourgeois. « Le<br />

chiffre d’affaires progresse et le<br />

nombre de clients satisfaits aussi,<br />

c’est une belle reconnaissance<br />

de notre travail, pour sa qualité<br />

et son professionnalisme »,<br />

note Valentin Morel.<br />

« Le profil des clients est<br />

intéressant aussi. Il y a toujours<br />

des associations ou des organes<br />

publics, souvent déjà sensibilisés à<br />

l’économie sociale et solidaire et/<br />

ou aux valeurs du développement<br />

durable qui sont dans notre ADN »,<br />

poursuit Lola Artigao. « Mais il y a<br />

aussi des entreprises privées, des<br />

particuliers. Cela veut dire que les<br />

réalisations que nous proposons<br />

séduisent pour ce qu’elles sont et<br />

le plus qu’elles apportent, dans un<br />

aménagement de bureaux ou dans<br />

un intérieur par exemple, et que<br />

nous pouvons toucher davantage<br />

de monde en poussant à la<br />

réflexion sur l’usage des ressources,<br />

la façon de consommer, l’utilisation<br />

de l’espace, etc, tout en montrant,<br />

avec nos ressources humaines,<br />

nos bénéficiaires, que l’économie<br />

sociale et solidaire a toute sa<br />

pertinence et que les parcours de<br />

vie que nous encadrons brièvement<br />

(https://www.infogreen.lu/ciglwalferdange-<strong>20</strong>-ans-d-actionpour-la-cohesion-sociale.html)<br />

ont de l’espoir et de l’avenir, une<br />

durabilité dans le temps aussi. »<br />

Sur le terrain de la construction et<br />

de la rénovation durables, Créaction LA SUITE<br />

124 INFOGREEN.LU


Une activité mise en œuvre en concordance avec les<br />

principes de l’économie sociale et solidaire, centrée sur la<br />

dynamique de la personne et le développement<br />

de ses compétences<br />

§ Pour vos créations sur mesure à partir<br />

de matériaux de récupération<br />

§ Pour vos ateliers d’upycling en école ou<br />

vos événements entreprise<br />

UNE ÉQUIPE POLYVALENTE ET DYNAMIQUE À VOTRE DISPOSITION ! CONTACTEZ-NOUS POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS :<br />

Tél. : 26 33 16 52 | E-mail : creaction@cig.lu | Site web: ciglwalfer.lu<br />

C


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

« C’est un travail participatif et<br />

collaboratif, qui apporte un plus<br />

à nos bénéficiaires en insertion<br />

professionnelle comme à nos<br />

clients, qui deviennent acteurs en<br />

quelque sorte. »<br />

a trouvé son créneau et son<br />

marché. Valentin Morel témoigne :<br />

« Ce n’est jamais deux fois la même<br />

chose, puisque nous proposons du<br />

mobilier ou des objets conçus sur<br />

mesure, spécifiquement pour les<br />

besoins des clients. On intervient<br />

d’ailleurs très tôt, pour bien<br />

cadrer – et parfois recadrer – cette<br />

notion de besoins, en fonction de<br />

l’espace disponible, de l’usage, des<br />

matériaux récupérés sur place ou<br />

de l’évolution potentielle des lieux<br />

que l’on contribue à aménager ».<br />

Qualité et<br />

professionnalisme, avec<br />

du sens en plus<br />

Le travail est réfléchi et<br />

professionnel : discussion sur<br />

la philosophie du projet, prise<br />

de mesures, offre de prix,<br />

réalisation d’une maquette<br />

ou d’un visuel 3d, flexibilité et<br />

adaptation en cours de route,<br />

réalisation en atelier, pose, SAV…<br />

Dans tous les cas, la production<br />

fait dans l’upcycling, crée du<br />

neuf à partir de matériaux de<br />

récupération. Au fil du temps,<br />

l’atelier a sorti des éléments de<br />

potager, des hôtels à insectes,<br />

du mobilier décoratif, des<br />

agrès pour aires de jeux, des<br />

panneaux didactiques, des<br />

objets de bureautique… Puis<br />

du mobilier et des éléments<br />

de déco ou/et d’aménagement<br />

pour des entreprises ou des<br />

lieux publics (espace d’accueil,<br />

plateau de bureaux, présentoirs,<br />

bibliothèque, distributeur de<br />

matériel périodique féminin…). Et,<br />

avec quelques belles références<br />

à la clé, Créaction œuvre aussi<br />

pour le logement de particuliers.<br />

https://www.infogreen.lu/desespaces-professionnels-ou-publicscirculaires-et-solidaires.html<br />

« C’est une autre dimension, on<br />

va à la rencontre de la personne,<br />

on discute et on coproduit avec<br />

eux et pour eux. Cela crée un lien,<br />

un autre regard, une autre vision<br />

porteuse de sens sur le travail<br />

que l’on mène. C’est un travail<br />

participatif et collaboratif, qui<br />

apporte un plus à nos bénéficiaires<br />

en insertion professionnelle comme<br />

à nos clients, qui deviennent<br />

acteurs en quelque sorte. Cela<br />

signifie aussi que l’on transmet nos<br />

valeurs et que nous obtenons une<br />

reconnaissance. Et nos retours<br />

sur la qualité des prestations<br />

sont bons. Modestement, nous<br />

démontrons que les initiatives<br />

sociales en faveur de l’emploi<br />

font du bon travail, et c’est<br />

également une valeur ajoutée ».<br />

COPRODUIT PAR ALAIN DUCAT<br />

Photos © Créaction / CIGL<br />

Walfer / Fanny Krackenberger<br />

126 INFOGREEN.LU


Fair is<br />

the new<br />

trade<br />

Aminata<br />

Productrice de cacao en Côte d’Ivoire<br />

Dès aujourd'hui, nous agissons<br />

pour un futur équitable.<br />

www.fairtrade.lu


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Le meilleur<br />

déchet est<br />

celui qui n’est<br />

pas produit<br />

ECOTEC Sàrl est spécialisée dans<br />

le triage et le pré-traitement<br />

des déchets résultant de divers<br />

secteurs d’activité. Elle contribue<br />

grandement à l’augmentation<br />

du taux de valorisation et<br />

de recyclage des déchets,<br />

et donc de la préservation<br />

des ressources. Rencontre<br />

avec David Bousrez, CEO<br />

Si le Luxembourg est un bon<br />

élève en termes de traitement<br />

des déchets et de recyclage des<br />

matières premières secondaires,<br />

il y a encore beaucoup d’efforts à<br />

réaliser pour que les ressources<br />

puissent être économisées et<br />

préservées de l’activité humaine.<br />

Il faut déjà mettre l’accent sur<br />

l’aspect recyclable et réutilisable<br />

des objets, plus modernement<br />

appelé « durabilité et circularité ».<br />

Est-ce que tout peut être recyclé ?<br />

Tout dépend du matériau<br />

initialement utilisé. Pour être<br />

recyclable, il faut déjà qu’il soit<br />

« propre » et composé d’une seule<br />

matière. Je prends l’exemple du<br />

polystyrène expansé appartenant<br />

à la famille des plastiques, plus<br />

connu sous la dénomination<br />

« Styropor® ». S’ils sont composés<br />

de plusieurs couches de matières<br />

différentes lors de leur mise en<br />

œuvre par exemple sur les façades<br />

en tant qu’isolant, il sera quasiment<br />

impossible de le recycler.<br />

Les politiques agissent déjà bien<br />

en faveur de l’environnement en<br />

offrant des primes élevées pour<br />

l’utilisation de matériaux plus<br />

écologiques. Cela dit, il faudrait<br />

aller plus loin comme par exemple,<br />

mettre un système qui permettrait<br />

de promouvoir l’éco conception,<br />

en taxant plus fortement les<br />

produits qui ont un taux de<br />

recyclabilité bas ou quasi nul.<br />

Nous sommes conscients qu’il<br />

y aura toujours des déchets.<br />

A mon sens, il est primordial<br />

d’accentuer la sensibilisation sur la<br />

surconsommation et le gaspillage<br />

128 INFOGREEN.LU


de nos ressources. En résumé,<br />

simplement en consommant moins<br />

et surtout mieux (matériaux de<br />

seconde main ou recyclables). C’est<br />

vraiment une question sociétale.<br />

Et le gouvernement ? Le<br />

Luxembourg est un pays exemplaire<br />

en Europe, qui est fortement<br />

engagé dans la gestion durable des<br />

déchets depuis de nombreuses<br />

années. Depuis peu, une directive<br />

européenne concernant la<br />

gestion des déchets vient d’être<br />

transposée et par conséquent,<br />

un ensemble de cinq lois ont été<br />

promulguées en juin dernier. Il<br />

sera intéressant de suivre leur<br />

application sur le terrain ainsi que<br />

leur impact dans les différents<br />

secteurs d’activité car certains<br />

paragraphes sont discutables<br />

et ils manquent encore des<br />

clarifications sur l’applicabilité de<br />

quelques dispositions spécifiques.<br />

Et la durabilité dans la<br />

construction ?<br />

Cela commence dès le départ<br />

d’un projet. Il est intéressant de<br />

citer la réflexion de l’architecte<br />

danoise, Dorte Mandrup, qui<br />

résume très bien la situation :<br />

« l’architecture durable, ce n’est<br />

pas qu’utiliser du bois ou des<br />

matériaux recyclables mais de<br />

travailler scientifiquement sur un<br />

projet afin de baisser au maximum<br />

l’empreinte carbone de celui-ci ».<br />

Concernant l’empreinte carbone,<br />

j’aimerais ouvrir une petite<br />

parenthèse par rapport au secteur<br />

de la construction qui est l’activité<br />

la plus génératrice de déchets,<br />

+/- 9 millions de tonnes en <strong>20</strong><strong>20</strong>,<br />

dont plus de 80 % concernent des<br />

déchets inertes. Dans ces déchets,<br />

on distingue les briquaillons, les<br />

bétons, les pierres etc., et les<br />

terres d’excavation. Ces dernières<br />

devront être transportées vers<br />

des décharges. Néanmoins, ils<br />

nous en manquent cruellement<br />

et celles disponibles arrivent à<br />

saturation ! Par conséquent, les<br />

flux de ces camions entre le nord<br />

et le sud du pays sont incessants,<br />

engendrant avant la phase de<br />

construction, un bilan carbone<br />

déplorable. Il est urgent d’en<br />

ouvrir d’autres localement.<br />

Ensuite, pour la préservation des<br />

ressources, il est important de<br />

mettre l’accent sur des matériaux<br />

durables qui sont réutilisables ou<br />

au pire recyclables en fin de vie.<br />

Cela demanderait beaucoup de<br />

ressources en R&D dans le domaine<br />

de l’ingénierie des matériaux,<br />

de même que de l’adoption des<br />

architectes à l’utilisation d’éléments<br />

de construction standardisés.<br />

Les futurs projets d’envergure<br />

évolueront de plus en plus<br />

dans ce sens. Néanmoins, aux<br />

vues de l’explosion du coût des<br />

matières premières, de surcroît<br />

des énergies, je pense qu’une<br />

dynamique nouvelle dans ce sens<br />

est en train de s’enclencher !<br />

Cela dit, pour ce qui est<br />

actuellement du principe de<br />

déconstruction sélective, c’est<br />

différent. Je tiens à préciser qu’au<br />

sein d’Ecotec, nous réceptionnons<br />

des déchets divers provenant<br />

principalement du secteur de la<br />

construction. J’ai pu constater, ces<br />

dernières années, un changement<br />

d’habitude de nos clients quant à<br />

la qualité des déchets acceptés au<br />

sein de notre centre de tri. Par le<br />

passé on pouvait encore recevoir<br />

des matériaux encore emballés,<br />

et ce n’est plus le cas aujourd’hui.<br />

En fait, si je devais faire un bilan<br />

d’une réutilisation possible ou d’une<br />

remise sur le marché de ce que<br />

nous acceptons, le pourcentage<br />

diminuerait d’année en année.<br />

La raison ?<br />

Il est possible que sur des<br />

chantiers de démolition et de<br />

déconstruction, les bons matériaux/<br />

déchets soient récupérés pour être<br />

réutilisés et que les entreprises de<br />

construction gaspillent de moins<br />

en moins lors de l’utilisation des<br />

matériaux de construction. Mais<br />

malheureusement nous n’avons<br />

pas de statistiques concernant<br />

cette constatation empirique.<br />

Le rôle d’ECOTEC est de préparer<br />

la matière pour aller vers le<br />

recyclage. Ce n’est pas toujours<br />

évident, surtout quand on voit<br />

la façon dont les nouvelles<br />

habitations sont isolées. Jje suis<br />

assez perplexe quand on devra<br />

traiter, dans les années à venir,<br />

les matériaux des maisons hightech<br />

actuelles. Pris de manière<br />

isolée, on peut encore réaffecter<br />

le béton, le bois ou certains<br />

isolants, mais quand tout est collé<br />

ensemble, c’est une autre histoire.<br />

Finalement, l’avantage du Grand-<br />

Duché est que les gens sont bien<br />

impliqués dans le processus de<br />

tri. Depuis notre plus jeune âge,<br />

nous avons l’habitude de trier nos<br />

déchets à l’aide de différentes types<br />

de poubelles munies de puces<br />

pour l’identification du producteur,<br />

ainsi que de la collecte des sacs<br />

Valorlux. Le principe du pollueur<br />

/ payeur est une bonne chose.<br />

De même que nos enfants sont<br />

sensibilisés au tri des déchets et<br />

au gaspillage dans les écoles.<br />

Malgré tout, il faut tout de<br />

même savoir qu’une grosse<br />

partie des déchets à recycler est<br />

envoyée à l’étranger et que nous<br />

dépendons fortement dans ce<br />

cas-là, d’un marché globalisé.<br />

En gros, nous regroupons,<br />

préparons et densifions les<br />

déchets transformés en matières<br />

premières secondaires pour les<br />

envoyer dans la Grande Région. »<br />

RÉALISÉ POUR ECOTEC<br />

Photos ©ECOTEC<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

129


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Une extension<br />

auto-construite<br />

par le CIGL d’Esch<br />

Sur le site du jardin Kalendula<br />

d’Altwies, le CIGL d’Eschsur-Alzette<br />

a inauguré son<br />

nouveau Centre d’éducation<br />

à l’environnement.<br />

La présence du CIGL - Centre<br />

d’Initiative et de Gestion Local<br />

- d’Esch-sur-Alzette sur le site<br />

d’Altwies remonte à <strong>20</strong>07. À<br />

l’époque, la jeune équipe récoltait<br />

des semences directement<br />

en forêt pour les planter et<br />

faire ainsi pousser des haies<br />

autochtones. Quinze ans plus<br />

tard, le CIGL y inaugure son Centre<br />

d’éducation au développement,<br />

un bâtiment à ossature bois<br />

construit des mains de l’équipe.<br />

Ça a bien poussé aussi du côté<br />

des projets. Le jardin Kalendula,<br />

à vocation pédagogique, accueille<br />

des classes venant de tout le<br />

pays, en moyenne trois fois par an<br />

(entre mars et juillet). « Les enfants<br />

apprennent mieux les notions<br />

de mathématiques - de poids,<br />

de grandeurs, etc. en situation<br />

pratique qu’en classe, sans parler<br />

des valeurs comme le partage<br />

et la patience», explique Amélie<br />

Brenner, conceptrice en éducation<br />

à l’environnement. Le jardin<br />

portant ses fruits (et légumes),<br />

une vente aux particuliers a été<br />

mise en place et rencontre un<br />

franc succès. On y retrouve les<br />

légumes oubliés, toujours de saison:<br />

d’anciennes variétés de choux, des<br />

topinambours, des blettes, etc.<br />

L’accueil des enfants et la gestion<br />

des récoltes nécessitent bien<br />

entendu quelques infrastructures.<br />

Seul un chalet - longtemps<br />

dépourvu d’accès à l’eau courante<br />

et à l’électricité - permettait de<br />

rudimentairement répondre<br />

à ces besoins. «Entre temps,<br />

l’équipe a grandi, les besoins<br />

ont changé », précise Carlos<br />

Breda, coordinateur général.<br />

Faciliter la réinsertion<br />

Avant d’en arriver à la construction<br />

à proprement parler, il est<br />

opportun de rappeler que le CIGL<br />

Esch a pour principale mission la<br />

réinsertion socio-professionnelle,<br />

les différentes activités servant<br />

de support. Carlos Breda: « nous<br />

avons une convention avec le<br />

ministère du Travail qui nous<br />

octroie un nombre d’équivalents<br />

temps plein. C’est ensuite l’Adem<br />

qui nous envoie des candidats<br />

répondant à certains critères. Ce<br />

sont généralement des personnes<br />

non qualifiées, dont certaines<br />

ont des restrictions physiques et<br />

environ 25% ont plus de 50 ans.<br />

Elles restent avec nous maximum<br />

deux ans et en moyenne, un tiers<br />

sont réinsérées. C’est un quota<br />

assez élevé pour la réinsertion ».<br />

« Notre démarche est de<br />

leur proposer des activités<br />

intéressantes, telles que le<br />

maraîchage, la vente et, ces<br />

derniers mois, la construction.<br />

Ce n’est pas pour autant leur<br />

projet professionnel, pour lequel<br />

ils ont accès à des formations<br />

et à un accompagnement en<br />

vue de rejoindre le marché<br />

de l’emploi ordinaire »,<br />

développe Amélie Brenner.<br />

Au sein de l’équipe permanente,<br />

on compte trois concepteursanimateurs<br />

et un responsable<br />

des cultures qui se répartissent<br />

sur les sites d’Altwies et Esch, une<br />

chef d’équipe pour chaque jardin<br />

et un coordinateur pour les deux<br />

sites, qui s’occupe également des<br />

activités liées à la construction.<br />

Voir plus grand en<br />

cherchant tout près<br />

Le terrain étant situé en zone<br />

verte, à proximité directe de la<br />

forêt, de nombreuses contraintes<br />

s’appliquaient, notamment ne pas<br />

130 INFOGREEN.LU


ACCOMPAGNER LA REINSERTION DE PERSONNES SANS EMPLOI<br />

DEVELOPPER DES SERVICES QUI REPONDENT A DES BESOINS<br />

VOS BESOINS<br />

NOS PROJETS


DOSSIER CONSTRUCTION<br />

construire trop près de la forêt,<br />

ni trop près de l’autoroute A13<br />

toute voisine, ou ne pas couler de<br />

chape en béton. Plusieurs plans<br />

ont été proposés et validés par<br />

le ministère de l’Environnement.<br />

C’est finalement un projet<br />

d’extension (180 m 2 ) du chalet<br />

existant (1<strong>20</strong> m 2 ) qui a été retenu.<br />

La construction a donc enfin pu<br />

démarrer il y a près de 2 ans.<br />

L’ossature et les fondations sont<br />

en bois, à l’exception des quelques<br />

plots de béton auxquels sont<br />

fixées les poutres principales, pour<br />

assurer la stabilisation. Amélie<br />

Brenner : « Le coordinateur étant<br />

ingénieur en éco-construction,<br />

il a pu établir les plans et s’est<br />

chargé du suivi du chantier ».<br />

Ici, tout est monté des mains<br />

des salariés - permanents et en<br />

réinsertion - au rythme qu’il leur est<br />

possible d’assumer. Des structures<br />

partenaires, des architectes<br />

intéressés par les techniques<br />

employées et des particuliers<br />

motivés par l’auto- et écoconstruction<br />

ont donné des coups<br />

de main ponctuels dans ce chantier<br />

participatif. Seuls l’électricité et<br />

les sanitaires ont été confiés à<br />

des professionnels du métier.<br />

« Nous avons privilégié les matériaux<br />

durables, et pour la plupart locaux »,<br />

détaille la conceptrice. « Le bois<br />

vient directement de la forêt<br />

voisine, avec des exceptions - dues<br />

à la taille de certaines poutres par<br />

exemple - que nous sommes allés<br />

chercher en Belgique ». L’isolation<br />

a été réalisée en bottes de paille<br />

locale, et les murs sont couverts<br />

d’un enduit maison fait d’argile,<br />

de sable et d’eau : « Nous avons<br />

fait appel à un formateur et avons<br />

réalisé différents tests pour trouver<br />

les bonnes proportions à utiliser ».<br />

Un résultat uniforme<br />

et opérationnel<br />

Le bardage est réalisé en mélèze<br />

non traité, qui grisonnera sans<br />

perdre de son charme. Pour<br />

un résultat uniforme, il couvre<br />

également les façades du chalet<br />

initial - qui ont été préalablement<br />

isolées. À l’extérieur, on trouve un<br />

hangar de stockage également<br />

construit en interne, et une<br />

cuve de 100 m 3 qui procure<br />

une bonne partie de l’eau<br />

nécessaire aux activités.<br />

À l’intérieur aussi, les options<br />

écologiques ont été privilégiées:<br />

les meubles sont soit faits maison,<br />

soit issus de la récupération.<br />

On y trouve au rez-de-chaussée<br />

une cuisine destinée aux<br />

ateliers et aux équipes, une<br />

seconde professionnelle pour<br />

la cuisine de transformation,<br />

avec chambres froides (le CIGL<br />

propose soupes, confitures et<br />

autres préparations à la vente),<br />

des sanitaires, et à l’étage une<br />

salle de formation et de réunion.<br />

Le financement est en partie<br />

pris en charge par l’Œuvre<br />

À l'intérieur<br />

aussi, les options<br />

écologiques ont<br />

été privilégiées:<br />

les meubles sont<br />

soit faits maison,<br />

soit issus de la<br />

récupération.<br />

nationale de secours Grande-<br />

Duchesse Charlotte. Le budget<br />

global s’élève à 3<strong>20</strong>.000 euros.<br />

Avec ce nouveau centre inauguré<br />

lors d’une journée festive début<br />

octobre, le CIGL d’Esch est prêt<br />

à poursuivre ses projets et à en<br />

proposer de nouveaux, toujours<br />

axés sur l’environnement, la<br />

santé et la convivialité.<br />

AUTO-BÂTI PAR MARIE-ASTRID HEYDE<br />

Photos: Infogreen.lu / <strong>4x3</strong> / CIGL Esch<br />

132 INFOGREEN.LU


La passion pour<br />

l’exemplarité !<br />

DOSSIER CONSTRUCTION<br />

Nous n'attendons pas les<br />

obligations légales pour<br />

agir. Nous anticipons des<br />

évolutions futures<br />

Si les personnes et les produits<br />

sont les deux éléments<br />

indispensables à la bonne<br />

marche d’une entreprise, il<br />

faut également qu’un chef<br />

d’orchestre intervienne pour<br />

que la contribution de chaque<br />

instrument devienne une<br />

symphonie, voire de l’art.<br />

TK Elevator Luxembourg a<br />

trouvé son dirigeant en la<br />

personne de Clément Wampach<br />

en <strong>20</strong>05. Et depuis lors, les<br />

résultats de l’entreprise sont<br />

en augmentation constante,<br />

soutenus et accompagnés<br />

de quasiment tous les labels,<br />

certifications, prix et engagements<br />

qui existent au Luxembourg.<br />

« Nous mettons toujours tout en<br />

œuvre pour atteindre les standards<br />

les plus ambitieux dans tous les<br />

domaines de nos activités », explique<br />

Clément Wampach. Ainsi TKE est<br />

labellisée « Entreprise responsable »<br />

par l’INDR, « Sécher a Gesond mat<br />

System » de l’Association d’Assurance<br />

Accident, « Made in Luxembourg » ou<br />

« SuperDréckskëscht ». La société est<br />

certifiée ISO9001, VCA et ISO14001.<br />

TKE, anciennement thyssenkrupp<br />

Ascenseurs, a remporté le «Prix<br />

Luxembourgeois de la Qualité et de<br />

l’Excellence ». L’entreprise a signé la<br />

Charte de la Diversité, la Vision Zéro<br />

et le Pacte National Entreprises et<br />

Droits de l’Homme. TKE est engagée<br />

au sein de ProRSE, du MLQE et de<br />

l’ATDL « Je souhaite que TKE soit<br />

une entreprise exemplaire avant<br />

tout. Il en est d’ailleurs de même<br />

pour notre groupe TKE sur un plan<br />

mondial qui a récemment remporté<br />

la médaille d’or d’EcoVadis.<br />

Il est vrai que peu d’entreprises<br />

de la taille de TKE au Luxembourg<br />

(45 personnes actuellement)<br />

s’impliquent de manière aussi<br />

intense et enthousiaste dans les<br />

sujets dits « softs » ou « sociétaux ».<br />

Les employés partagent cette<br />

ambition et, dans les résultats du<br />

groupe TKE, leurs performances<br />

sont souvent au-delà des<br />

benchmarks. Ainsi le groupe<br />

a récemment participé à une<br />

enquête externe en matière de<br />

sécurité et santé au travail où TKE<br />

Luxembourg s’est placée comme<br />

une des sociétés-phares en Europe<br />

en matière de « Safety Culture ».<br />

Le cadre de travail se prête à de<br />

belles performances. Ainsi, dans le<br />

design de ses nouveaux bureaux<br />

à Contern inaugurés en <strong>20</strong><strong>20</strong>, TKE<br />

a écouté et pris en compte les<br />

besoins de ses salariés. Aussi la<br />

société a proposé des conventions<br />

de télétravail à ses salariés bien<br />

avant le Covid. Les fruits de cette<br />

écoute et de l’attention au bien-être<br />

de ses salariés sont visibles dans<br />

les résultats et la performance.<br />

« Nous n’attendons pas les<br />

obligations légales pour agir. Par<br />

exemple, avec notre engagement<br />

en matière de Compliance ainsi<br />

qu’avec le Code de Conduite des<br />

Fournisseurs, nous anticipons des<br />

évolutions futures. » Cette approche<br />

anticipative est bien présente<br />

dans tous les domaines de la vie<br />

quotidienne chez TKE Luxembourg.<br />

Ainsi Clément Wampach accueille<br />

personnellement chaque nouvelle<br />

personne dans l’entreprise, aussi les<br />

intérimaires, pour présenter TKE et<br />

partager les valeurs de l’entreprise<br />

en matière environnementale,<br />

qualité, sécurité&santé, compliance,<br />

droits de l’homme et diversité.<br />

Une volonté de toujours<br />

s’améliorer qui est loin d’être<br />

une contrainte pour Clément<br />

Wampach. « Que cela soit dans<br />

ma vie professionnelle comme<br />

privée, je veux toujours apprendre.<br />

Conférences, séminaires,<br />

formations, engagements dans<br />

diverses associations et bien sûr<br />

la lecture: la motivation pour le<br />

“life-long learning” est totale.»<br />

Et pour conclure « Je pense qu’il<br />

ne faut jamais se reposer sur<br />

ses lauriers. Après 17 ans de<br />

direction d’une même entreprise<br />

et, pour l’essentiel, avec les<br />

mêmes personnes, il existe bien<br />

évidemment des routines et des<br />

acquis. Néanmoins, nous avons<br />

su créer une culture où chacun<br />

est déterminé à aller toujours plus<br />

loin en se remettant sans cesse<br />

en question et en s’exposant à<br />

de nouvelles idées. Cette culture<br />

est la meilleure garantie que,<br />

malgré toutes les incertitudes,<br />

nous pouvons affronter l’avenir<br />

avec une grande confiance. »<br />

RESPONSABILISÉ PAR SÉBASTIEN YERNAUX<br />

4×3 – NUMÉRO <strong>20</strong> – TRIMESTRIEL – NOVEMBRE <strong>20</strong>22<br />

133


Solidarit é avec un projet de la<br />

Fondat ion Follereau au Bénin<br />

Suite à la chaîne de solidarité<br />

qui avait rapidement atteint<br />

son objectif sur les réseaux<br />

sociaux, on a remis un chèque<br />

de 1.000 euros à la Fondation<br />

Follereau Luxembourg<br />

C’est dans le cadre exceptionnel<br />

du Biodiversum de Remerschen<br />

qu’a eu lieu le lancement du 19 e<br />

magazine <strong>4x3</strong>. Sous des airs de<br />

« Summer Party » alimentés par le<br />

généreux soleil de juillet dernier, de<br />

nombreux partenaires, sponsors<br />

et mécènes d’Infogreen.lu/<strong>4x3</strong><br />

avaient rejoint le lac de Remerschen<br />

pour l’événement lié à la sortie de<br />

chaque numéro du magazine.<br />

Comme de coutume aussi, Frédéric<br />

Liégeois a pu remettre un chèque<br />

de 1.000 euros au nom de <strong>4x3</strong><br />

SIS, suite à la chaîne de solidarité<br />

qui avait rapidement atteint le<br />

but fixé sur les réseaux sociaux.<br />

C’est cette fois la Fondation<br />

Follereau Luxembourg qui en a<br />

été bénéficiaire. Sa directrice,<br />

Conny Reichling a rappelé les<br />

différents axes d’action et le<br />

projet qui bénéficiera de ce don.<br />

Les clics (selon le mode habituel<br />

des chaînes de solidarité Infogreen,<br />

1 like + 1 partage = 5 euros de<br />

dons) sont ici venus soutenir<br />

le développement d’un centre<br />

de formation professionnelle<br />

dans la commune de Savalou<br />

(Bénin), « et plus précisément<br />

aider à la construction du 2 e<br />

atelier dédié à la menuiserie »,<br />

a précisé Conny Reichling.<br />

Partenariats et engagements<br />

Dans cette zone rurale et enclavée<br />

du Bénin, la Fondation Follereau<br />

Luxembourg a entrepris - avec<br />

l’aide de partenaires locaux - la<br />

construction d’un centre de<br />

formation regroupant quatre<br />

filières (maçonnerie, menuiserie,<br />

électricité et construction<br />

métallique) qui pourront chacune<br />

accueillir une vingtaine de jeunes<br />

déscolarisés de 15 à 22 ans.<br />

Les filières ont été réfléchies<br />

avec les autorités nationales afin<br />

de garantir l’accès à l’emploi à<br />

l’issue des formations. Chaque<br />

jeune diplômé reçoit d’ailleurs un<br />

kit de départ avec les outils de<br />

base nécessaires pour se lancer<br />

ou être plus aisément recruté.<br />

L’atelier de maçonnerie étant sur<br />

pieds, l’étape suivante était de<br />

donner vie à l’atelier de menuiserie,<br />

ce pour quoi la Fondation Follereau<br />

comptait sur les clics des followers<br />

de la communauté Infogreen.<br />

Une fois de plus, l’objectif a<br />

donc été vite atteint et a pu se<br />

matérialiser par un don de 1000<br />

euros. <strong>4x3</strong> et Infogreen remercient<br />

tous ceux, particuliers, partenaires<br />

ou entreprises, tous solidaires, qui<br />

ont rendu cet engagement possible.<br />

LA RÉDACTION D’INFOGREEN / 4X3<br />

Photo : Sébastien Heraud<br />

134 INFOGREEN.LU


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