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Haiti Liberte 18 Janver 2023

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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

GRÈVE ILLIMITÉE DES

MÉDECINS DE L’HUEH

Lèt pou Etazini,

Kanada, Lafrans ak

manm Core Group yo

Page 4

Five Conditions for

Haiti’s Rebirth

Page 9

Haïti : Des racines de

l’impuissance aux

ailes de l’errance

Page 7

Voir page 3

Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) ont déclenché depuis le 19 décembre

2022, une grève qu’ils disent illimitée puisqu’ils en ont trop bu la coupe amère de l’inacceptable jusqu’à la lie

LE BINUH CHANGE DE COMMANDEUR

Fondamentalisme

et impérialisme en

Amérique latine :

actions

et résistance

Page 10-11

Voir page 3

Le Commissaire de police sénégalais Pape Samba Mbodj, a été nommé par le Secrétaire Général des Nations Unies

António Guterres, à la tête du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (Binuh)

Les infirmières

de la ville de

New York et la

lutte contre la

pandémie

Page 17


Editorial

Cinq conditions pour la renaissance d’Haïti !

Par Berthony Dupont

« La nouvelle société renaîtra des cendres de l’ancienne », a

écrit le célèbre communiste allemand Karl Marx. Devrons-nous donc

commencer à réfléchir sur la construction d’une nouvelle Haïti, car

l’effondrement complet de l’ordre ancien s’est, effectivement, bien

produit ? Pour la première fois de toute notre histoire, notre pays se

retrouve dans une phase critique, où il n’y a pas un seul élu, pas

une seule institution fonctionnant en toute légalité, pas une once de

légitimité constitutionnelle au sein de l’actuel gouvernement. Ce mécanisme

honteux est directement lié à la conséquence des mauvaises

gouvernances, la corruption et ses corollaires qui ne font que plonger

le pays dans une gestion malsaine et mesquine.

De cette perspective, peut-on construire un nouvel ordre haïtien

? Oui, nous le pouvons, mais un nouveau schéma architectural

est nécessaire ; pas celui qu’a entrepris le Premier ministre de facto

Ariel Henry sous le diktat des puissances tutrices. Puisque rien n’est

encore joué, tout demeure possible pour qu’Haïti renaisse de ses cendres.

Voici nos propositions : les cinq piliers nécessaires et indispensables

à la construction d’une société nouvelle, juste, souveraine et

prospère par le peuple haïtien et pour le peuple haïtien.

1) Non à l’intervention étrangère !

Rien de bon ou de durable ne peut être construit en permettant aux

mêmes puissances impérialistes, qui ont exploité nos ressources et

notre force de travail, saboté nos efforts de lancer la démocratie haïtienne,

de se convertir en nos habiles bienfaiteurs. Elles nous ont conduits

dans un bourbier politique et économique bien précis, comment

prétendre maintenant qu’elles peuvent nous libérer de leur barbarie ?

Aucun emballage ne pourra changer cette réalité fondamentale.

Les Etats-Unis ont déjà essayé plusieurs formules différentes entre

autres, avec les Nations-Unies, l’Organisation des États Américains

(OEA) et, enfin, un conglomérat régional ou mondial de marionnettes

et d’alliés, comme la « Coalition of the Willing » (coalition des volontaires)

qu’ils avaient concocté comme une couverture internationale

pour leur invasion illégale de l’Irak en 2003. Toute solution produite

par le « laboratoire » impérialiste devrait être rejetée, car elle contiendra

du poison violent contre l’autodétermination haïtienne. Le peuple

haïtien doit forger ses propres solutions, avec ses propres forces comme

l’avaient fait nos ancêtres.

2) Résister aux projets de sape

La résistance dans la lutte est la première condition de la victoire.

L’Administration Biden vient de déployer un nouveau programme migratoire

pour offrir aux Haïtiens des visas de travail pour une durée

de deux ans. C’est une distraction, un mirage pour nous tourner davantage

en dérision. En fait, l’impérialisme conditionne toujours les

exploités et les opprimés tout en les instrumentalisant de sorte qu’ils

ne deviennent pas un catalyseur de changement, de remise en état et

de reconstruction de leur pays.

Cette solution est sans issue. C’est abandonner notre pays au

moment le plus critique. Ce stratagème, est le propre du capitalisme

sauvage de brader d’abord l’indépendance des pays appauvris et ensuite

par la misère et la faim forcer les peuples à tourner le dos à

l’avenir de leur patrie au lieu de s’y atteler pour forger leur devenir

dans leur pays.

3) Rejeter toute alliance «contre nature»

La notion sur laquelle on insiste aujourd’hui à propos des « Accords »

politiques, est « le plus grand nombre de signatures, étant le mieux».

Cela implique un nombre incalculable de faux endossements. C’est

une illusion complète de croire que n’importe quel « consensus », de

surcroit truqué, pourrait apporter une solution porteuse d’un projet

national.

Haïti, comme d’autres néo-colonies, est divisée en classes antagonistes,

où une classe dirigeante vit de l’exploitation des forces du

travail de l’autre : capitalistes contre ouvriers et grands propriétaires

terriens contre paysans pauvres. Par la plus classique des politiques

de diviser pour mieux régner, Washington a misé sur Ariel Henry

pour gouverner le pays. Dans le même temps, il a assuré une grande

promesse aux groupes de Montana.

Nous, les masses haïtiennes, devons refuser de marcher sous la

direction de la bourgeoisie haïtienne et des grands intérêts qui prédominent

dans ces coalitions opportunistes et capitalistes de la classe politique,

qu’elle soit de Musseau, de Montana, de Pen ou Karibe, etc.

4) L’unité des forces politiques saines

L’alternative serait de préférence une alliance de toutes les forces saines

de la nation, des organisations ouvrières incontestablement nationalistes,

anti-impérialistes, des organisations populaires conscientes et

conséquentes. Toute organisation progressiste qui se tient vraiment

aux côtés des masses défavorisées, particulièrement, les ghettos, les

bidonvilles, et défend leurs intérêts.

Aucun groupe n’est parfait. Il suffit que des militants sincères et

dévoués prédominent dans leur leadership, des gens fidèles, sincères

aux principes professés. Ils doivent intensifier la lutte pour parvenir à

une unification nationale effective et totale. En clair, un front uni progressiste,

voué à une véritable Révolution en Haïti. Seule une coalition

des exploités et des opprimés en harmonie avec les aspirations populaires

peut nous montrer la voie afin d’atteindre le niveau de l’objectif

souhaité.

5) Un gouvernement progressiste

La première étape consiste à la constitution d’un gouvernement de

solidarité nationale et populaire. Vient ensuite la seconde, peut-être

la plus dure s’agissant d’essayer de survivre face à la réaction contre-révolutionnaire

et à l’assaut des puissances impérialistes.

Ce nouveau régime ne survivra guère par des concessions ou des

compromis avec les impérialistes. Sa survie dépendra d’une solidarité

franche avec d’autres pays progressistes et tous les peuples frères en

lutte pour la transformation de leur société.

La victoire glorieuse de nos ancêtres a marqué le début de la fin

de l’esclavage et du colonialisme dans le monde entier. La présente et

future génération d’Haïtiens peut à nouveau inaugurer une nouvelle

ère de l’histoire de l’humanité. Nous en sommes capables !

Par conséquent, il convient de terminer par une autre citation de

Karl Marx : « Si vous pouvez isoler les gens de leur histoire, alors ils

peuvent être facilement persuadés. » Dans ce cas, ne nous séparons

pas de notre histoire, rappelons-nous de préférence qui nous sommes.

Résistons à la pression de nos oppresseurs qui nous poussent à renoncer

à notre souveraineté et à notre brillant avenir d’avant-garde dans

notre lutte courageuse pour la liberté et le socialisme pour qu’enfin

Haïti renaisse de ses cendres.

HAITI

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2 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


A Travers Haiti

Grève illimitée des médecins

de l’HUEH

Le Binuh change de

commandeur

Les conditions de fournir des soins au plus grand centre hospitalier du

pays ne sont pas réunies.

Par Marie Laurette Numa

Depuis le 19 décembre 2022, les

médecins résidents de l’Hôpital

de l’Université d’État d’Haïti (HUEH)

ont déclenché une grève qu’ils disent

illimitée puisqu’ils en ont trop

bu la coupe amère de l’inacceptable

jusqu’à la lie.

Les grévistes dans leurs revendications

légitimes dénoncent les

conditions de travail qui ne sont

jamais appropriées. Et le pire, malgré

leurs complaintes, les responsables

s’adonnent à faire la sourde

oreille sans jamais essayer de faire le

moindre effort pour apporter même

quelques miettes d’améliorations aux

multitudes problèmes qui de jour en

jour ne cessent de s’empirer.

Selon le docteur Yveson Samuel

Georges, porte-parole du comité des

résidents, les conditions de fournir

des soins au plus grand centre hospitalier

du pays ne sont pas réunies.

On ne peut pas considérer que nous

fonctionnons dans un endroit pour

assurer la santé, car la vie de toutes

personnes qui fréquentent le centre

est menacé par toutes sortes de maladies.

A titre d’exemple, les rats sont

les visiteurs les plus fréquents de

l’hôpital et les patients ne devraient

jamais être exposés à un tel déboire.

Sur toute la cour de l’hôpital,

on rencontre des mares d’eau dormantes

qui peuvent amener la prolifération

des moustiques et c’est un

grave danger pour les patients.

L’électricité fonctionne à temps

partiel et cela réduit les heures pour

les opérations parfois urgentes.

« Les blocs opératoires ne

sont pas fonctionnels, il n’y a pas

d’eau, les plateaux pour les interventions

chirurgicales ne sont pas

disponibles, il n’y a pas d’oxygène ;

parfois, nous avons honte de donner

une prescription à un patient juste

pour acheter une paire de gants.

Malgré tout, nous sommes toujours

restés au chevet des malades. Car

nous avons une responsabilité morale

envers eux » a pour sa part indiqué

le Dr Exantus.

Parmi les nombreuses revendications

reviennent la question du

salaire insignifiant des résidents soit

12 500 gourdes, estimé à environ 80

dollars US chaque mois.

Selon le docteur Yveson Samuel

« De nos jours, un résident gagne

moins de 400 gourdes par jour, et

travaille 24 heures sur 24 sans aucune

couverture sociale. Nous ne

sommes pas des employés de l’État,

mais l’allocation qui nous est due

doit nous permettre de vivre et surtout

faire face à l’inflation galopante

» Personne ne peut vivre avec un

tel salaire. Voilà pourquoi ils exigent

des autorités sanitaires une augmentation

considérable appropriée à leur

travail.

Comme il est de coutume que

les résidents font la grève, les autorités

ne se sont pas montrées concernés.

Ils ne font aucun cas des

revendications des médecins résidents

et ce sont toujours les malades

qui en paient les frais.

En fait, on fait face à l’effondrement

total des infrastructures du

pays et le système de santé n’est pas

épargné. Et cela n’alerte personne

même le principal dirigeant de l’Exécutif,

le Premier ministre Ariel Henry

qui est un neurochirurgien, qui

dans le passé exerçait dans les plus

grands hôpitaux du pays et enseigne

dans nos meilleures facultés de médecine.

C’est dans cette perspective,

que l’organisation des droits humains

Action internationale pour les droits

humains (Aidh) exprime ses vives

préoccupations par rapport à la grève

des médecins résidents de l’Hôpital

de l’université d’État Haïti (Hueh).

Et dans une note datée du 16 janvier

2023, l’Aidh signale que la majorité

des gens qui y étaient hospitalisés,

ont été renvoyés chez eux.

L’organisation profite pour exhorter

les grévistes à ouvrir un couloir

humanitaire pour permettre aux

personnes blessées et malades d’urgence

de recevoir les soins appropriés,

puisque le service d’urgence ne

fonctionne pas actuellement.

L’organisme Action internationale

pour les droits humains invite

les autorités gouvernementales à

satisfaire les revendications des travailleurs

de la santé puisque selon

l’article 25 de la déclaration universelle

des droits humains.

« Tout personne a droit à un

niveau de vie suffisant pour assurer

sa santé, son bien-être et ceux de sa

famille, notamment pour l’alimentation,

l’habillement, le logement,

les soins médicaux ainsi que pour

les services sociaux nécessaires »

D’autant plus, selon l’article 19 de

la Constitution haïtienne de 1987 «

L’État a l’impérieuse obligation de

garantir le droit à la vie, à la santé,

au respect de la personne humaine,

à tous les citoyens sans distinction,

conformément à la déclaration universelle

des droits humains »

Par Isabelle L. Papillon

Cérémonie de décoration du successeur de Mme La

Lime Pape Samba Mbodj

Mme Helen Meagher La Lime et le Secrétaire Général des Nations Unies

António Guterres

Le Commissaire de police Divisionnaire

de Classe Exceptionnelle Pape

Samba Mbodj, d’origine sénégalaise,

vient d’être nommé par le Secrétaire

Général des Nations Unies António

Guterres, à la tête de la composante du

bureau des Nations-Unies en Haïti. Il

remplace à ce poste Mme Helen Ruth

Meagher La Lime, dont le mandat expiré

le 14 janvier 2023 n’a pas été renouvelé.

Rappelons que le Bureau intégré

des Nations Unies en Haïti (BINUH) a

été formé par le Conseil de sécurité le

25 juin 2018 et entra en fonction le

16 octobre de la même année pour remplacer

la Mission d’appui à la justice des

Nations Unies en Haïti (MINUJUSTH).

Mme Helen Meagher La Lime des

États-Unis a été nommée le 14 octobre

2019 comme Représentante spéciale

pour Haïti du Secrétaire général des Nations

Unies, et Chef du Bureau intégré

des Nations Unies en Haïti (BINUH).

Son départ n’interpelle personne

en Haïti, sauf les personnes qui vivent

aux dépens de sa mission. Pour nous

autres, du journal, il ne s’agissait pas

de changer le chauffeur et de conserver

le véhicule destructeur qui nous enfonce

davantage dans le désastre.

Si La Lime jouait le rôle de commandeur

pour les puissances impérialistes,

la position de Pape Samba Mbodj

ne sera pas différente. Il ne s’agit pas

de remplacer l’américaine par un sénégalais

ou par un haïtien qu’importe, ce

n’est pas les affairistes, les soumis, les

instruments au service d’un système

criminel agonisant qui nous préoccupe.

La réalité est toute autre. Cette

organisation : le Bureau Intégré des

Nations Unies en Haïti (BINUH), est le

symbolisme du colonialisme, il n’a pas

sa place dans notre pays qui n’est plus

une colonie.

Le rêve et la volonté du peuple

haïtien est d’une Haïti libérée de toute

contrainte internationale, de toute

forme d’occupation policière, civile ou

militaire.

Contre Mme la Lime ou Pape

Samba Mbodj, se sera le même combat

contre l’ingérence et pour notre souveraineté!

Joel H. Poliard

M.D., M.P.H.

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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

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A Travers Haiti

Lèt pou Etazini, Kanada, Lafrans ak manm Core Group yo

Claude Louis

Soti bò kote : Pèp ayisyen

Sijè : Lèt apresyasyon pou kowalisyon

peyi “Zanmi Ayiti”

Dat: 11 novanm 2022

Zanmi nou yo,

Nou dwe nou, mezanmi, si Ayiti

jwenn bourad nan chèche pou li oto-sifizan,

si nou fè anpil pwogrè alawonnbadè,

deplase sòti nan 170yèm nan Endis

Devlopman Imen pou rive nan plas

youn nan pi bon peyi sou tè a. Papadoc,

diktatè ayisyen an, te di yon fwa “rekonesans

se lachte”, men kontrèman ak

li, nou chwazi rete yon nasyon rekonesan.

Noumenm pèp Ayisyen, nou pa

jwenn bon mo, pou n di kijan nou rekonesan,

sitou pou zanmi Ameriken nou

yo. Lè w te pote yon pati nan rezèv lò

w yo la jis anvan okipasyon an. Lè w

te elimine kochon kreyòl nou yo anba

Babydok, nonm san pitye a, kòkòday ou

nan rejyon an, ou montre nou konbyen

ou pran ka nou. Depi jou endepandans

nou an, lè nou te goumen pou libète, nou

te rete bò kote nou. Menm jan li te di a,

gwo jwè ka rekonèt gwo jwè. Sèl diferans

ki te genyen, ou pa te esklav anba

men Britanik yo, li te plis yon ti batay

ant frè ak frè.

Paske ou pa t vle kanpe sou kote

pou gade nou k ap depafini, ou te rive

nan lane 1915 epi chanje lavi nou pou

tout tan. Se te peryòd ki te pi bèl e rich

nan listwa nou an. Lè ou te kite nan lane

1934, ekonomi an te fin refè. Envestisman

ou nan enfrastrikti ak ledikasyon te

poze fondasyon pou devlopman ak estabilite

nou ap jwi jodi a. Menm Papadok

asasen an te koute w.

Nan lane 1987, nou te vle Leslie

François Manigat paske nou te panse li

pa t nan bagay malonèt ak koripsyon e li

te wè pi lwen pase moun ki te la anvan

li yo. Men, ou deside li pa t bon ase. Se

poutètsa, ou te ede nan retire l apre kat

mwa tou kout, sa ki montre tout moun,

ou te gen pi bon plan pou Ayiti. Ou te

montre nou chak tan nan domèn pran

desizyon, menmlè noumenm Pèp la ap

viv sou tè a, ou konprann reyalite nou

pi byen pase nou pap janm ka konprann

li – epi ou toujou gen rezon.

Nan lane 1990, lè vag la te pete

epi Aristide te pran plas la, devan nonm

prensipal ou a, Marc Bazin, ou te aksepte

rezilta a, jan li ta dwe ye nan yon

demokrasi. Nou te kontan vire paj la epi

ou te bò kote nou. Anplis, lè oligak yo te

vle mete l atè apre sèt mwa sèlman, ou te

kanpe sou chimen yo. Se te yon tan rèd

anpil. Ou te fè tout sa ou te kapab pou

kenbe demokrasi vivan. Malerezman,

lame a te twò pisan. Ou te pèdi pandan

yon ti tan, men nan lane 1994, twa

zan apre, ou te genyen yon viktwa pi

gwo toujou lè Prezidan Clinton te pote l

tounen devan yo.

Lè kèk moun te soufle nan zòrèy

ou pou w te enpoze yon anbago sou Ayiti,

ou te voye lide sa jete. Ou te di “Ki

jan ou ta ka pini pèp la – vwazen ou ak

zanmi ou yo ?” Anplis, yon anbago toujou

afekte moun ki pi pòv yo. Ou deside

se sèlman oligak rich ki dèyè koudeta a

ki ta dwe pini – se pa bèl pèp Ayiti ou

renmen anpil la. Se te pi bèl bagay tou lè

Prezidan an egzil la, ki renmen nou anpil

la, Jean Bertrand Aristide te deklare li ta

pito rete nan egzil pase l ta fòse yon anbago

sou pèp ki renmen li an pou yo ka

remete l kòm Prezidan. Li te tankou yon

nasyonalis ki ta pito mouri pou pèp li a.

Lè Prezidan Clinton te fè Prezidan

Aristide tounen, ou pa t janm pote pwòp

lame pa w pou pile tè zansèt nou yo,

nan respè pou konstitisyon nou an.

Youn nan premye aksyon ki pi enpòtan

yo se te demantèlman lame kòwonpi

a, machin koudeta a, enstabilite politik

ak vyolasyon dwa moun nan. Ak sipò

Prezidan Aristide, ou kreye polis nasyonal

la, fòs ki bon nèt nou te toujou bezwen

an. Tranzisyon an te fèt swa. Enstitisyon

sa a – kontrèman ak lame a – fè

peyi a jwenn plis sekirite.

Depi travay ansanm ak gwoup

D.E.A., kontrebann dwòg pase Ayiti rive

Etazini se kounye a li pi ba nan Karayib

la ak Amerik Latin nan. Li pa janm

patisipe nan konfli enterè politik yo – li

pa janm sèvi oligak yo epi li pa janm

manyen lajan yo. Kontrèman ak lame

ak tonton makout yo, polis nasyonal

nou an pa teworize pòv sitwayen nou yo

pandan manifestasyon kont gouvènman

koripsyon an. Koripsyon se depi lontan

sa mouri sou zile a. Anplis de sa,

eleksyon nou yo jis kounye a gras ak

pwofesyonalis polis nasyonal la, ak gras

a ou menm, bèl zanmi Ayiti.

Nou regrèt bagay yo te sòti nan

lane 2004, lè Jean Bertrand Aristide,

dezyèm vèsyon an—nonm pèp la ou te

pran inisyativ pou fè tounen nan lane

1991 la—pa te yon prèt oswa yon popilis

ankò, men yon pechè ki ka kòwonpi.

Ki moun ki konnen sa ki rive l ? Petèt yo

jete yon sò vodou sou li epi yo te travèse

emisfè serebral gòch li al nan dwat la.

Moun vodou sa yo pafwa fè bagay medsin

lòt kote poko ka fin konprann. Li te

pèdi enterè nan pèp la pou asire zafè

pòch li. Pèp la te vle li ale, kidonk ou te

koute l. Ou te fè l desann epi asire w fòs

polis ou te kreye a te nan travay la san

yo pa tire yon sèl kout bal.

Apre li fin ale, ou te kite plas la

pou gran sèvitè w, bon moun, Gérard

Latortue, pou l dirije yon gouvènman

tranzisyon. Nan de lane, Gérard fè yon

mirak, kote peyi a vin pasifik e li òganize

eleksyon René Préval, prezidan ki

pa janm bwè plis pase dis gòdèt alkòl kri

pa jou.

Pandan tranzisyon sa a, yon lòt

fwa ankò, ou deside pa mete lame ou yo

sou tè Papa Desalin lan. Lapolis te pran

swen li poukont yo. Nou te konnen ou te

toujou dwat nan sa w ap di—ou toujou

konnen sa ki pi bon pou nou. Lame a ta

kraze tout bagay. Yo ta jwenn yon fason

pou kreye yon koudeta; se te sèl bagay

yo te bon ladan l, ak touye ti pèp la. Lè

sa a, nou wè klè Ayiti pa t bezwen yon

lame.

Nan lane 2010, apre tranblemanntè

a ki te kapab touye prèske 500,000

moun nan Kiba oswa menm Kalifòni,

sistèm medikal ijans, ponpye ak premye

sekouris ou te ede nou antrene te redui

kantite sa a sèlman kèk santèn viktim.

San gwo lopital sa yo ou te bati pou nou

ak doktè ou te ede nou fòme yo, li ta yon

dezas. Ou toujou sanble ka ede nou wè

bagay nou pa t ap janm wè pou tèt nou.

Nou te sezi wè gouvènman an te

bay kay pou tout moun, tankou manje,

rad, èkondisyone ak chofaj, klas pou

timoun ki pa entène, ak pwofesè pou

kèk fanmi sanzabri yo. Nou te rekonesan

tou pou misyonè ou te voye priye

pou nou yo. Nou pa konnen si se akoz

baryè lang, men anpil fwa, si ou pa vin

priye pou nou, mirak pa fèt. Sis fanmi

te jwenn anpil benediksyon ak priyè

sa yo, paske Lakwa Wouj te depanse

tout $500,000,000 yo te ranmase pou

konstwi yon chato pou chak fanmi.

Pandan kanpay eleksyon 2011

yo, nou te tèlman avèg nou te chwazi

yon fanm prezidan ke nou te panse se te

pi bon chwa pou epòk la paske lòt kandida

pati “Tèt Kale” te mwatye alfabetize

e yon entimidatè kap desann pantalon li

devan moun. Ou leve, ou chwazi l paske

li te je fèmen pi bon chwa a. Nou pa di

la a rezilta yo pa bon, non, se pa sa

nou vle di. Nou rive konprann kèk fwa,

menm nan yon peyi demokratik, si yon

moun se yon danje reyèl pou sosyete a

epi li pare pou chanje wout ak prensip

ki te etabli yo, ta dwe gen fason pou sispann

yo.

Dam sa a te twò save e sa t ap yon

gwo egzanp pou jèn kretyen nou yo.

Nan peyi nou, twòp ledikasyon se rasin

tout sa ki mal. Li petèt ta eseye montre

Bondye pa egziste epi Karl Marx ta sovè

a pito. Nou te soulaje paske ou te dekouvri

l anvan nou; sinon, se li ki t ap

prezidan e peyi a ta pran yon chimen

diferan nèt.

Pandan diskou inogirasyon

prezidan w mete a, li te di peyi a te ouvè

pou biznis – tout kalite biznis. Ak yon

pati nan 4 milya ki soti nan kòb Petro

Caribe Venezyela a, gouvènman li a te

konstwi 25 estad nan peyi a. Kounye a,

estad nou yo pi bèl pase sa ki nan nò

Amerik la. Anplis de sa, jwè yo renmen

pase tan sou plaj nou yo. “Se yon bèl

kote pou yon retrèt fanmi,” se sa Clint

Dempsey te di sou “Île à Vache” nan

yon ti pale apre match pandan Gold Cup

2015 la nan estad Laurent Lamothe la.

Pandan 11 lane ki sot pase yo,

ak pati Tèt Kale ki te dirije zafè nan peyi

a, jan ou te deside epi anba sipèvizyon

rèd ou, kalite lavi nou te vin bon nèt.

Nou gen nouvo tren ak bon kondisyon

transpò, lopital modèn ak lekòl nan tout

peyi a. Kounye a nou gen yon pousantaj

alfabetizasyon 99.96%.

Lè dyaspora te konseye yon taks

anplis $1.50 sou chak transfè lajan ann

Ayiti pou chak timoun te ka resevwa yon

ledikasyon, pwopozisyon sa a te al tonbe

lwen gouvènman an paske, ak sipò

ou, chak timoun ann Ayiti resevwa yon

ledikasyon egal ak ledikasyon timoun

Ozetazini, Lafrans oswa Kanada. Ou te

di timoun yo se lavni, kidonk ou te mete

aksan sou ledikasyon.

Premye manda rejim Tèt Kale a,

sòti 2011 rive 2015, te antre nan liv

istwa yo. Ekonomi an te grandi pa 15%

ak PIB pou chak grenn peyizan te monte

a 40,000, twazyèm sèlman apre Etazini

ak Kanada nan rejyon an. Rapè Ameriken

Kanye West (Ye) te achte yon ti zile

ann Ayiti, kote li planifye pou pran retrèt

ak preche levanjil la.

Nan senkant ane li, rapè ayisyen

Wyclef toujou ap eseye fè mizik pou

jwenn kèk kòb pou achte zile Latòti. Nou

te sezi wè l pa t asiste tiraj lè l te bay

kandidati pou prezidan. Li t ap dirije yon

òganizasyon ki pa t gen objektif fè lajan,

ki te fè yon bon travay apre tranblemanntè

a, ki pwouve li te kapab dirije peyi a

avèk siksè menm jan ak òganizasyon li

a. Kòm pèp Ayiti, nou trè fyè li te pran

drapo nou tout kote li te ale.

Sa gen anviwon yon lane yo te

asasinen prezidan nou te renmen anpil

la. Malerezman, nou toujou pa konnen

sa ki te pase. Paske te gen anpil pati ki

enplike, li difisil pou konnen ki jan sa te

pase. Gen moun ki di se te moun andedan,

pandan lòt moun di li te planifye.

Men, nou kwè, jiskaprezan, lòt peyi

ak zanmi Ayiti te prevwa e nan kèk ka,

menm te ka anpeche evènman konsa

rive, menm si yo te soti anndan. Gen

moun ki di li te yon bon moun—se pa

manti. Se moun ou te chwazi pou nou

an ki te jis anvan li a ki te chwazi li. Li

te gen ase lajan pou l te gen 25 machin

chè nan kòtèj li a, men li pa t kapab peye

yon kay nan yon katye ki pi fre. Li te

rete toupre yon ravin, men nou pap jije

moun sou preferans yo.

Lè moun mande videyo kamera

siveyans lan, tout moun peze bouton

bèbè a. Gen kèk ki di ke li te gen yon

gwo sekrè li te vle met deyò, men nou

pa konnen si se te verite sou plantasyon

bannann lan oswa moun kap fè trafik

dwòg nan pati Tèt Kale a. Antouka, nou

te vrèman sezi wè, pou yon fwa, zanmi

nou yo, peyi kowalisyon zanmi Ayiti yo

ak Core Group la, pa t gen okenn lide sa

ki te rive prezidan an, yo pa t konnen si

te gen yon menas e yo pa t konnen tou

si mèsenè yo te achte zam yo nan men

yon konpayi nan Florid.

Konsekans lanmò li te pi rèd

toujou. Pandan pèp la te fristre paske

zanmi nou yo te lage prezidan nou an

pou premye fwa, rimè te vire sou yon

lis long nan moun ki ta ka patisipe nan

zak asasinay sa. Sezisman pèp la, se wè

youn nan yo, Doktè Ariel Henry, ki pa

t ka sonje li te gen plizyè konvèsasyon

menm swa a ak yon moun ki te akize

pou l te planifye asasinay la, te chwazi

pou yon inosan nan je zanmi nou yo

ki soti nan Core Group la pou ranplase

Prezidan an kòm Premye Minis.

Lè jij ki te sou dosye a te di Mesye

Henry te dwe parèt nan tribinal ak avoka

li yo pou reponn kesyon ki gen rapò ak

konvèsasyon li te genyen nan lannwit

sa a ak moun ki te sispèk la, li revoke jij

la. Yon jou, nan televizyon, li te di li tèlman

pisan li te kapab deklare lagè. Nou

tout konnen Ayiti pa gen lame ankò,

men moun yo mal entèprete sa li vle di.

Antanke kretyen, li te vle di ak lame li a

nan syèl la, li te kapab deklare lagè kont

nenpòt move fòs nan espas.

Opozisyon sosyalis an Ayiti kontinye

ap pale sou gang. Men, prèske pa

gen gang isit la. Gwoup ki pi pre gouvènman

an, se yon revolisyonè ki te deja

yon ofisye lapolis ki ap dirije l. Akoz tanperaman

li nan lapolis la, gouvènman an

te panse li ta yon gwo avantaj si li te dirije

yon gwoup 1,000 sòlda (ankò, se pa

manm gang) ak zam ak AK, ak fizi atak

pou goumen ak lapolis, ki te jis gen zam

9mm. An Ayiti, nou pa fè zouti pou lagè.

Se poutèt sa, mèsi espesyal pou Etazini

paske yo te ban nou yo, ak gouvènman

nou an paske yo te kite yo pase nan ladwàn

epi fini nan men gwoup sitwayen

inonsan sa yo.

Se yon ti gwoup sosyalis ki byen

monte konplo sa, ki fè jalouzi pou dekouvèt

nou an kont gouvènman ki gen tout

pouvwa a gwo doktè, sovè ak wa Ariel

Henry, lidè kretyen nou an, “nonm san

peche a” ou menm, ak Madam Helen La

Lime (sitwayen Ameriken ak Reprezantan

Espesyal Sekretè Jeneral Nasyonzini

an Ayiti) ak Core Group ki nonmen l pou

dirije isit la. Anplis de sa, ak yon tweet,

pou tout moun nan lemonn ka temwen

nivo transparans ak pi gwo respè pou

konstitisyon ayisyen an.

Pwoblèm gang lan se yon fo

pwoblèm, pi gwo nan syèk sa. Travèse

Matisan vin likid. Chak wikenn, etidyan

Pòtoprens ap rasanble nan plaj Jakmèl

ak Côte des Arcadins. Kote tankou Cité

Soleil, La Saline, Bel-Air, ak Croix-des-

Bouquets vin tounen yon destinasyon

pou touris.

Nou pè lè ou ede nou anpil, sitwayen

nou yo isit la pral nan jou k ap

vini yo gen yon pi bon kalite lavi pase

sa ki lakay ou yo. Pa gen rezo kidnapin

tou. Sa a se yon lòt fwa ankò yon

fo pwoblèm, yon konplo pa opozisyon

gòch la pou l ka vin sou pouvwa a. Swadizan

kidnapin 17 Ameriken sa yo se te

fo nouvèl tou, yon istwa byen monte

pou fè nou parèt move moun.

Gouvènman an te fè yon bon

travay nan mobilize tout fòs li yo pou

konbat kèk gang – sa yo nèg sosyalis

gòch yo te kreye yo. Nan yon pwen,

te gen foto yo pou montre yap chèche

yo toupatou. Yo te arete pifò nan yo e

kounye a yo nan prizon nan Penitansye

Nasyonal la. Se sèlman kèk nan yo ki

rive sove epi al kache nan mòn yo. Nou

kwè nou te genyen batay sa a. Jodi a,

lapolis pa gen anpil travay.

Nou kwè sistèm jidisyè nou an se

lank ki pi pisan ki asire sekirite peyi a.

Jij nou yo pa janm aksepte pran anyen

nan men koupab yo pou met nan prizon

moun ki pwouve inosans yo, paske

yo pa ka achte libète. Nou pa janm kite

timoun nan detansyon jivenil pou 10

lane oswa plis san nou pa pase devan

tribinal ak yo. Bagay sa yo pa janm rive

isit la. Gras a milyon djòb ou te ede nou

kreye, gen mwens moun nan prizon.

Petèt, tankou Olandè yo, nou pral fèmen

kèk nan prizon nou yo. Nou ta dwe

konstwi plis inivèsite. Nou ka menm fini

jwenn remèd pou kansè.

Anreyalite, pwoblèm prensipal

nou an isit la se gwoup elit gòch sa a

ak fo nouvèl sou rezo sosyo yo. Yo pataje

tout pwopagann yo vle pou eseye

devye pèp la ak piblikasyon sou Facebook

ak Twitter. Pandan tan sa, nou pa

janm tonbe. Yo akize Prezidan Trump li

trete Ayiti tankou yon “peyi kaka”, sa ki

pa vre —li pa janm di sa. An reyalite,

Prezidan Trump renmen Ayiti. Li tèlman

travay di ke li menm tweet sou sipò li

bay Prezidan Jovenel a 3zè nan maten

pandan l ap manje McDonald’s. Li planifye

pou l òganize katriyèm maryaj li yon

jou sou plaj Okap.

Medya yo menm te eseye gaye

move konsepsyon Etazini te pran rezèv

lò Ayiti nan lane 1914 epi yo pa janm

retounen li. Yo te bay manti sou Prezidan

Clinton ki te kraze pwodiksyon diri Ayiti

pou zanmi li yo nan Arkansas epi Etazini

te bay presyon pou aplike lwa ki diminye

kòb sou machandiz enpòte soti nan plis

pase 30% rive nan 3%, ki se yon gwo

manti.

Medya yo te menm rayi Prezidan

Barrack Obama. Yo mande “Kouman fè

premye prezidan nwa Etazini an pa janm

vizite premye repiblik nwa a ?” Yo toujou

ap fè konnen si pa t gen yon revolisyon

ayisyen, sa t ap pran 100 rive 200 lane

ankò nan esklavaj pou yon lòt Dessalines

oswa Toussaint te wè limyè a. Yo pa t di

Airforce One te deja sou wout li pou Ayiti,

lè prezidan an te resevwa yon apèl

sou yon seremoni vodou deyò ayewopò

a kote gwoup gòch la te planifye fè maji

pou fè l tounen yon towo yon fwa li rive

la. “Fè atansyon ak moun vodou sa yo,

Barrack, paske yo ka fè moun tounen

nenpòt bèt,” se sa manman Michelle te

di Prezidan Obama pandan li tap gade

nan yon glas maten sa a. Obama te pè

e li te bay pilòt la lòd pou l vire tounen.

Plis pase 26,000 touris ayisyen

debake sou asfalt la nan Pòtoprens

jiskaprezan anba administrasyon Biden.

Men, pèdan sosyalis yo te akize gouvènman

ameriken an depòte plizyè santèn

ayisyen lè an reyalite moun sa yo se dyaspora

ayisyen rich ki retounen lakay yo

paske yo tande peyi a vin tounen bonjan

Wakanda a.

Medya yo ap lave sèvo timoun

nou yo pou yo fè yo kwè yo bezwen

aprann istwa yo, e li pa te byen rakonte

paske se menm moun ki te opresè yo ki

te rakonte l. Ebyen pitit nou yo pa bezwen

sa. N ap byen pase, men move gòch

sa yo ap eseye detounen lespri yo pou

yo gen rayisman nan kè yo. Medya yo

te ale pi lwen toujou lè yo te anseye pitit

nou yo ke gran zanmi nou an, Lafrans,

te mande yon kòb pou endepandans

nou. Men, yo p ap janm ka pwouve sa

paske yo pa gen resi. Lafrans ap toujou

rete ak Ayiti, basyon libète, basyon

libète.

suite à la page(6)

4 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


Perspectives

Situation de crise politique en Haïti : Les conséquences d’une

Révolution inachevée…

Aujourd’hui, chaque compatriote

devrait prendre le temps de

réfléchir à ce cri rageur de Jean-

Jacques Dessalines : « Vivre libres

ou mourir! » D’en trouver la

signification exacte!

Par Robert Lodimus

« La pauvreté est la source de tous les

problèmes de l’humanité. Enrayez-la

et la terre redeviendra pour tous le

paradis qu’elle fut à la Genèse… »

(Robert Lodimus)

Quelle tristesse pour les citoyens

de ce pays qui a écrit le meilleur

chapitre du livre sacré de l’histoire des

peuples libérés de l’Europe coloniale!

La République d’Haïti, le modèle phosphorescent,

illuminant de l’Union, de

la Liberté, de l’Indépendance, de la

Souveraineté, de la Solidarité internationale…

est devenue, au cours

de deux centenaires d’existence, un

exemple d’échec, d’incompétence,

d’effondrement, de dégradation, de décadence...

Et pourtant, quel début extraordinaire!

Des discours enflammés,

tonitruants résonnaient le 1er janvier

1804 sur la Place d’Armes de la ville

des Gonaïves. Des généraux fiers, debout

dans leurs uniformes de combat,

ovationnés par la petite foule réunie

en la circonstance, clamaient leurs exploits

à l’envergure épopéenne contre

les puissances esclavagistes. Ces officiers

et soldats vaillants, téméraires

venaient de construire un pays. Créer

une Nation. Fonder un État. Sur la terre

d’Haïti, la «Liberté » ne porte pas le

sceau, la marque de « faveur » des «

colons blancs ». Comme dans certaines

régions de l’Afrique. Elle est le fruit

incontestable de grands sacrifices humains,

du sang, de la bravoure, de la

guerre victorieuse… Cette « Liberté » a

été gagnée avec les boulets des canons

redoutables et à la pointe des baïonnettes

impitoyables. Pour paraphraser

le colonel Paulin [1], nous dirions que

la croix des religions nous a été donnée

par les colonialistes, par les impérialistes,

par les hégémonistes. Ceux-ci

peuvent la reprendre. Mais quant à notre

« Liberté », notre « Indépendance

» et notre « Souveraineté », nous

les avons gagnées et conquises sur le

champ de bataille. Personne ne devrait

s’arroger le droit de nous les enlever.

C’est ce pays, hélas, que les États

impériaux tentent d’assassiner après

avoir passé plus de deux cents ans à

le torturer. À persécuter son peuple. À

détruire ses terres cultivables. À piller

ses ressources naturelles. À voler ses

réserves d’or. Contrairement à ce que

nous écrivions précédemment dans

nos analyses politiques et nos éditoriaux,

« la République est en train de

mourir ! » Et comble de malheurs, il

n’y aura peut-être aucun «Prophète »

pour la guérir voire, – advenant le pire

–, la ressusciter ! Elle décèdera dans

l’indigence! Par manque de vision sociale,

politique et économique! L’état

actuel d’Haïti n’est-il pas une déception

pour la mémoire de Toussaint Louverture,

de Jean-Jacques Dessalines, d’Alexandre

Pétion, d’Henri-Christophe, de

François Capois dit Capois-La-Mort…,

qui voulaient faire œuvre qui vaille, en

sacrifiant leur existence, en exterminant

ou en chassant les colonisateurs

féroces!

Aujourd’hui, Haïti figure sur

la liste des pays les plus détestés par

les États du G7. Les gouvernements

néocolonialistes utilisent tous les

stratagèmes pour réduire, affaiblir ou

détruire Cuba, Haïti, Iran, Russie, Venezuela,

Nicaragua, Chine, Corée du

Nord… Et pourtant, Haïti n’a jamais

nourri la moindre prétention d’acquérir

les technologies de l’enrichissement de

l’uranium qui permettent de fabriquer

des armes de destruction massive. En

quoi serait-elle une menace effective

pour les États-Unis, le Canada et la

France, – entre autres –, qui s’acharnent

sans répit contre elle? Et cela,

dès le premier jour de sa naissance!

L’armée indigène, celle qui avait battu

copieusement et exterminé sans

pitié les troupes de Leclerc et de Rochambeau,

celle qui faisait trembler la

République dominicaine, n’existe plus

depuis l’occupation étatsunienne de

1915. Elle a été démantelée et remplacée

par une garde nationale servile

et antipatriotique. Actuellement, Haïti

n’a pas d’armée. Seulement une force

de police aliénée, qui n’a même pas les

moyens d’assurer la sécurité de la population

et la sienne. Les chefs d’État

haïtiens, – faudrait-il exclure l’empereur

Henri Christophe –, sont-ils parvenus

à exercer librement le pouvoir politique?

Ceux-là qui ont tenté de résister

aux pressions des puissances impérialistes,

ne l’ont-ils pas fait jusqu’ici à

leurs risques et périls?

Cette situation de vassalisation

permet d’expliquer les causes des

nombreux coups d’État qui jalonnent

le parcours historique du peuple haïtien.

Le 13 mai 2011, Thomas Vampire

[2], sous le titre de « De coups d’État

en dictatures, l’histoire convulsive

d’Haïti », écrit dans Le Figaro : « L’ancienne

colonie n’a quitté l’esclavage

que pour plonger dans deux siècles de

chaos politique. Entre 1804 et 1957,

quelque 24 chefs d’État sur 36 seront

renversés ou assassinés. Pour ajouter

à ces difficultés, les Américains décident

à la faveur de la première guerre

mondiale d’occuper militairement le

pays, jusqu’en 1934. Une occupation

dure, qui ne permet pas au pays

de sortir de la misère. L’épisode crée

malgré tout des liens durables : par

la suite, plus d’un million d’Haïtiens

se sont réfugiés aux États-Unis, en

Floride surtout. »

Haïti, pays sans capacité de

productivité et de production, pays de

flétrissement de l’économie et de la finance,

parle jusqu’à présent le langage

de la mondialisation ou de la globalisation.

Des concepts inventés par les

« 7 puissances étatiques prédatrices »

pour continuer l’écrasement systématique

des nations défavorisées. Pour

augmenter la dépendance économique

et politique des régions déjà appauvries

de la planète par rapport au « Capital

».

Pouvons-nous utiliser le mot

« dégénérescence » en vue de caractériser,

de qualifier la dictature, la

misère et la décadence qui persécutent

les Haïtiens. Depuis sa fondation, Haïti

n’a-t-elle pas toujours été un tombeau

ouvert pour les couches marginales

de sa population ? Elle offre jusqu’à

présent au reste de la planète le spectacle

désolant, déroutant d’une multitude

de misérables écrasés, aplatis, enterrés

sous une avalanche de tragédies.

Le mouvement insurrectionnel

conduit par les héros de l’indépendance

n’a pas changé substantiellement

le sort des victimes de la colonisation

et de leurs descendants. Le

résultat qui devrait s’apparenter à une

véritable « Révolution sociale, politique,

économique et culturelle », tarde

à venir. L’abolition de l’esclavage n’a

pas emmené les Haïtiens vers le bien-être

qu’ils convoitaient à l’époque

où ils se trouvaient dans les chaînes.

Cela ne veut pas nécessairement dire

qu’ils devraient y rester. Seulement, il

faut le reconnaître : le pays que nous

avons construit, la Nation que nous

avons fondée, l’État que nous avons

créé n’a jamais pu atteindre les rives

de l’autodétermination. Y a-t-il de «

Révolution » totale, complète sans «

Résultats » concordants et complémentaires

?

Comprenez bien! Il ne s’agit

pas de banaliser l’exploit de nos

ancêtres africains transplantés en

Amérique sous des conditions d’humiliations

indescriptibles, qui ont

réussi à nous léguer ce pays : même

s’il fonctionne, – malheureusement –,

avec un État clopin-clopant, estropié à

la naissance! La « Liberté » constituet-elle

le but ultime du déclenchement

d’un mouvement de « Révolution »?

Il existe assurément d’autres réalités

subjectives à la base d’une telle entreprise.

Paul Schrecker [3] a publié dans

Les doctrines politiques modernes une

étude philosophique intitulée « Kant et

la Révolution française ». L’auteur

nous apprend: « Le progrès réalisé par

la Révolution ne se borne donc pas

seulement à l’organisation politique

et sociale de la nation qui l’a faite; il

embrasse l’humanité civilisée toute

entière, en actualisant sa disposition

morale latente, en provoquant son

enthousiasme pour l’idéal de justice

et en favorisant, par là, la fraternité

cosmopolite exigée par l’idéal. »

Les êtres humains sont disposés

à mourir pour conserver leurs droits

naturels qui demeurent, constituent les

seuls garants de toutes les formes de

bien-être rattachées à la plénitude de

l’existence. La « Liberté » en fait partie.

Nous ne voulons pas être libres pour

« Périr ». Mais pour «Vivre ». Sinon,

à quoi bon de l’être, si chacun des

bénéficiaires est condamné à rester prisonnier

dans la caverne de l’allégorie

platonicienne, expliquée, définie dans

le Livre VII de la République? Sans

qu’il ait la possibilité de contempler le «

soleil de la désaliénation » qui donne

accès de manière inclusive à un monde

FRANTZ DANIEL JEAN

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nouveau! Cette « Liberté » ne serait-elle

pas tout bonnement une « hallucination

»? Une « illusion » naïve?

Dans le roman de Jacques Stephen

Alexis, Compère Général Soleil, le

héros, Hilarion Hilarius, est mort avec

le cœur léger et la conscience soulagée.

Il eut le temps de sortir de la « caverne

de Platon » pour admirer le soleil

libérateur dans un ciel nébuleux et un

firmament tourmenté. Maurice Lemoine,

dans Sucre Noir, a fait vivre la

même sensation à l’ouvrier Paco Torres,

après que la balle mortelle a traversé

sa poitrine en plein meeting. Le

bracero est assassiné au milieu de l’assistance.

Comme Malcolm X. Sa mort

est recouverte du voile de l’espérance.

Elle n’est donc pas vaine. Même si les

retombées sont encore loin d’être satisfaisantes.

Il ne faut pas perdre la foi,

comme l’Apôtre Pierre [4] qui cessa de

regarder en direction de son « Maître

» et qui s’enfonça dans les eaux de

l’océan. Marcher en toute confiance.

Sans détourner les yeux des objectifs

spécifiques du grand combat pour la

«Libération » et pour la « Justice ».

Voilà la préoccupation des nombreux

partisans du chambardement total du

vieil ordre mondial!

Aujourd’hui, chaque compatriote

devrait prendre le temps de réfléchir

à ce cri rageur de Jean-Jacques

Dessalines : « Vivre libres ou mourir!

» D’en trouver la signification exacte!

« Vivre libres » impliquait les conditions

que la société aurait dû remplir

pour assurer le bonheur individuel et

collectif : faire des femmes, des hommes,

des enfants, bref, de nous tous,

des citoyens qui jouissent totalement

de nos droits politiques, qui s’acquittent

de nos devoirs civiques envers la

patrie…

La révolution française de 1789

a aboli, dans un premier temps, la

monarchie en France. Il y a eu une

transformation graduelle et radicale

du mode de fonctionnement sociétal :

nouveau type d’État codifié dans une

nouvelle constitution. Aurions-nous

besoin d’élaborer sur les événements

sanglants qui ont bouleversé l’ordre

sociopolitique de la France, suite à

l’anéantissement du royaume? Ou en

Russie, après l’annihilation du tsarisme

qui entraîna froidement l’exécution des

Romanov? Beaucoup de livres en font

mention. De nombreux documentaires

cinématographiques retracent la prise

de la Bastille qui conduisit Louis XVI et

Marie Antoinette à l’échafaud.

Dans quelle mesure la mort de

Guarino Funeral Home

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Toussaint-Louverture, de Jean-Jacques

Dessalines, de Boisrond-Tonnerre

a-telle permis aux masses populaires

haïtiennes de vivre dans une société

de droit? Les descendants des esclaves

africains ont-ils appréhendé le sens

des sacrifices que leurs devanciers se

sont imposés? En sont-ils arrivés euxmêmes

à matérialiser les idéaux de

grandeur qui motorisaient la bravoure

des Africains sur les champs de bataille

de la Ravine-à-Couleuvres, de la Crêteà-Pierrot,

de la Butte Charrier, de Breda,

de Vigie, de Vertières…?

Certes, les esclaves voulaient

la « Liberté » pour eux-mêmes et pour

les générations subséquentes. Cependant,

de l’esclavage pratiqué par les

métropoles européennes, la République

d’Haïti est passée à celui instauré par

une petite clique de nantis composés

de mulâtres antinationaux, de Syriens

et de Libanais avares et voraces, qui

n’ont aucune reconnaissance envers

la population qui les a accueillis avec

leurs baluchons de fugitifs pariatisés.

Cette terre n’est-elle pas devenue la

nouvelle patrie des Boulos, des Mevs,

des Apaid, des Brandt, des Madsen,

des Baker, des Bigio… ? Pourquoi ces

gens-là, – comme dirait Jacques Brel –,

traitent-t-ils avec dédain les indigènes

qui leur ont permis d’avoir un pays, un

passeport, un toit, une famille, et qui

ont largement contribué à leur réussite

socioéconomique?

Étymologiquement, le terme

« révolution » vient du latin « revolvere

» qui signifie « rouler en arrière [5]».

La Toupie lui donne cette définition :

« Sur le plan politique, une révolution

est la suppression de manière brutale

et parfois sanglante de l’ordre établi

et du régime politique en place ainsi

que son remplacement par une forme

de gouvernement. Le propre de la

révolution, par rapport à une révolte,

une insurrection, une réforme ou un

coup d’État est l’instauration de

manière irréversible d’un ordre

nouveau. Bien que souvent présente

dans la révolution politique, la violence

n’est pas nécessaire pour caractériser

celle-ci. Ce qui importe est

avant tout l’ampleur et la rapidité des

changements. »

Faudrait-il remettre en question

le concept de « Révolution » attribué,

– à tort ou à raison –, à la lutte

des esclaves qui a abouti glorieusement,

–comme vous le savez –, à

l’abolition de l’esclavage institué par

les colons européens à Hispaniola et

suite à la page(16)

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

5


Kwonik Kreyòl

Fenomèn Afèlyon : Ki sa l ye ?

J. Fatal Piard

Pou jan l fè frèt la a

Sanble se Bwadenn

Ki voye fredi sa a

Pou n ka fè estaj

Pawòl lari a

Enfòmasyon nou dwe konnen

Menmjan ak 30 jij sa a yo

lajistis kwape paske yo maton an

ekzèsis paserye, vin frèt kou nen

chen, se konsa sa ye anpil kote nan

peyi a. Wi, depi kèk jou anpil kote

nan peyi a, anpil moun ape plenyen

kòmkwa l fè twò frèt. Yon mak fabrik

fredi peyi a pat ko janm konnen.

Men, ki sa k do fè sa ?

E, ta sanble fredi sa a la pou

jis fen mwa mas yo konsa. Men sa

pou nou sonje sitou. An n chache

konprann ki sa k esplike sa. Selon

enfòmasyon nou rive jwenn, nan

moman an moun Ayiti ap fè esksperyans

ak sa yo rele Fenomèn

Afèlyon an. Se sa moun ki maton

nan lasyans ki okipe domèn metewoloji

ak kesyon klima a yo esplike.

Sa vle di tè a chak jou piplis ap vin pi

lwen ak solèy la.

Afèlyon an, se pa yon fenomèn

nou ka wè ak je. Men nou ka santi l

nan kò nou pou jan fredi sa a pral

panike nou anpil. Sitiyasyon fredi

dwòl sa a ap dire jis nan finisman

mwa mas la. Depi kounye a, chak jou

ki pase l ap fè pifrèt. Fredi makawon

sa a se yon bagay k ap rive pou premye

fwa nan peyi a. Sa kab lakòz

anpil moun vin gripe, yo pral touse

sanrete, y ap gen pou yo anrimen,

y ap gen anpil fikilte pou yo respire.

Pou ride kò a konbat anba

fenomèn Afèlyon sa a fòk nou blende

defans nou. Fòk nou pran anpil vitamin

ki kab ride kò a vin pi djanm.

Distans ki separe tè a ak solèy la se

sa yo rele 5 minit limyè ki vle di 90

000 000 kilomèt. Se konsa l te ye

anvan. Men, Afèlyon an vin fè tè a

vin pi lwen toujou ak solèy la ankò.

Ak Fenomèn Afèlyon an tè a vin pi

lwen solèy la toujou de 152 000 000

kilomèt ki vle di 66% pi lwen toujou.

Fenomèn Afèchen

Fenomèn Afèlyon an ap vin fè nou

dekouvri yon lòt fenomèn nou ka

rele Fenomèn Afèchen. Menmjan

l ap vin fè pifrèt, nen anpil sektè

nan sosyete a ap vin pifrèt pase nen

manman chen sanwont, sankonsyams,

sansantiman. E kadav kò

nou pa ko abitye ak tanperati sa a

paske vin tèlman gen gwo diferans

30 jij sannen yo, sanfigi yo pap janm ka gen yon ti zing lawont ankò. Voye yo ale, pou nou kapab jwenn plas pou

jèn jij ak nen yo ki pa pi frèt pase nen chen lamègzo

ak lè l te konn fè chalè. Fòk nou gen

bon kondisyon lijyèn pou nou pa

kaba anba fredi sa a.

Menm si syèl la ta kouvri ak

nyaj oubyen ta gen ti solèy, se ap

toujou menm penpenp lan. Fredi pi

rèd nan dengonn nou. Mezanmi,

piga nou fè tèt di. Simaye nouvèl la

tout kote pou piplis moun ka konnen

pou yo pran prekosyon. Paske kòm

nou konnen, prekosyon pa janm kapon

vre. Afèlyon sa a vin mennen

fenomèn Afèchen. E se sa k ap fini

ak Ayiti.

Sektè Nen Chen

30 jij ki pote lamayòl nan chanpyona

pa serye nan pwen pou Sèvis

depatmantal lapolis jidisyè (SDPJ)

ta menm kwape yo ta dwe vin frèt

tou kou nen chen paske yo pa moun.

Men pa pase jan l fè frèt nan peyi a.

Menmsi apati avril ta sipoze gen ti

lòsyè chalè, men si jij sa a yo gen

yon ti zing nen nan figi yo fòk yo ta

resi montre yo konn wont. Kòm pòv

defen grann mwen bò kot manman

toujou di l la, wont lan se yon volonte

l toujou ye.

Konsa, youn nan 30 jij sannen

sa yo, sanfigi sa yo pap janm

ka gen yon ti zing lawont. Pou w ka

rive wont fòk nen ou pa pi frèt pase

nen chen lamègzo. An nou di pito se

tout sektè nan sosyete a ki ta soufri

maladi ki rele Fenomèn Nen Chen

an. Olye Fenomèn Afèlyon an nou

rele l pito Fenomèn Nen Chen. Paske

se chen sèl ki san santiman tankou

malfèktè sa a yo ki sèvi ak pozisyon

yo pou dechèpiye sa k pi mal yo.

Lè nou konsidere dechèpiyè ak

bib nan lekòl Manman Mari yo ak

lekòl papa Jezi yo ki kenbe mago a

anba grif yo detan lekòl pa ko janm

louvri yon fenèt alevwa pou papòt

yo. Fenomèn Nen Chen yo se pi

gwo malè peyi a tankou mafya dola

ak mafya kontrebann k ap fin toufounen

sa k pi piti yo ak zougoudou

lavichè.

Lè n gade byen fenomèn afèlyon

ak fenomèn afè chen, se menm

tennyen senkant santim ak de gouden

monnen byen plen. Afè lyon kou

afè chen, tout sou mannigèt. Tout se

gwo malonnèt tout se malfèktè ak

dechèpiyè. Legliz episkopwèl jwenn

gras franchiz baryè lib pou rantre ak

2000 konntenè zam fannfwa pou

vann bay bandi sanfwanilwa.

Lapolis arete pwofèt Bèje ki

gen doktora nan pwogram kidnapin.

Pwofèt Makennsonn mete ponya

ladim anba gòjèt fidèl makak pou l

dechèpiye yo. Nonm Amèn Laflèch

la al jije nan pakè pou ekzèsis kadejak

sou ti fi tèt pa dwat depi lè l te

gen 16 lane nan pwen pou Ministè

Kilti rive kannsèl otorizasyon pou l

fonksyone kòm pastè.

Tout sa montre afèlyon ak afè

chen se menm tenyen. Se yon kesyon

: nen frèt kou nen chen sanwont.

Sektè nen chen, boujwa sangwen

GNB, kominote entènasyonal ipokrit,

sektè kolera/kowona Minista, yo se

pi gwo sida nan dengonn tout lakou

Ayiti Toma. Si n chofe dife bwa

gayak, nou ka gen chans rive konbat

fenomèn Afèlyon an. Men, si n

pa limen flanbo mobilizasyon an, se

fenomèn Afè nen chen an tout sektè

k ap konbat lavni tout yon nasyon.

Suite de la page (4)

Medya yo akize Nasyonzini yo tou paske

yo te touye plis pase 10,000 ayisyen ak

kolera ak komèt plizyè vyolasyon dwa

moun, tankou vyole fanm ak ti gason

epi kite plizyè santèn timoun apre yo fin

ale ant 2010 ak 2017. Yo pa janm eksplike

ke medam yo te sedwi premye fwa

sòlda yo. Nenpòt fason, yo pa gen okenn

fason pou yo pwouve li. Yo pral envante

nenpòt kalite manti pou twonpe pèp la

ak bay jèn yo gaz. Kòm yon peyi, nou

pap kite sa rive.

Peyi a ap kontinye fleri toutotan

ou menm, peyi kowalisyon ak zanmi

Ayiti, kontinye bay presyon pou bon jan

kalite demokrasi isit la, kontrèman ak

sa ou genyen lakay ou, kote ekstremis

gòch yo rele pwogresis tankou A.O.C

oswa Jenica Atwin ka chita nan kongrè

a, men isit la jèn yo pa gen plas oswa

kapasite pou pran desizyon nan politik

yo ki pral fòme lavni yo ak jenerasyon

yo. Epi li ta dwe rete konsa.

Pifò nan yo se fanm, nenpòt fason,

FINERAY MADAN

LAFONTAN FASIL

Madam Thérèse Justin tout moun te konnen li

sou non Madan Lafontan FASIL se te bèlmè

Anneseau Bissainthe, yon manm jounal la an

Ayiti.

Li te mouri ak 93 lane, nan lannwit 30 pou rive

31 desanm 2022 nan zòn 2zè nan maten

konsa. Li te yon lidè nan zòn kote li te abite a,

li te gen 4 pitit, 2 fi ak 2 gason, malerezman

youn nan fi yo, Marie-Maude Doyen limenm te

mouri byen lontan. Li te rete Christian Doyen, Marie-Camelle Doyen ak Yves

LOUIS (Bonhomme).

Se lendi 16 Janvye 2023 a lantèman an te chante nan Leglis Sent Terèz Petyonvil,

zòn kote li te abite. Avan Madan LAFONTAN te mouri li te di Se Pè Jacky Doyen ki

pou chante fineray li, sa gen plis pase ventan depi li te di « se oumenm ki pou

chante lantèman mwen, pitit mwen », se sa ki fèt vre, pè Jacky te antre soti

Vatikan pou chante lantèman Grann li.

yo pa janm gen yon bon travay. Yo kwè

manifestasyon y ap fè kont yon gouvènman

kap vanse e ki pwoteje sistèm sa a,

ka fè yo anfòm pou dirije. Gen nan yo

ki gen odas pou panse yo ka prezante

yo kandida nan pwochen eleksyon an,

preche yon nouvo kòmansman, reklame

yo se “jenerasyon ki ap kraze kite sa ak

kòripsyon.” De ki kòripsyon y ap pale

la ? Èske yo ap eseye rele nou, zanmi

nou, moun ki kòwonpi ? Nou p ap vote

pou okenn kandida ou pa chwazi pou

nou, mezanmi, paske nou pa ka chanje

yon ekip k ap genyen. Jodi a, tout

glwa pou ou, Ayiti se yon lòt fwa ankò

trezò Karayib la. Nou pito gen alkòl la,

senil la, oswa pi byen retounen nan

mwatye-analfabèt la.

Zanmi nou yo, se pou volonte n

fèt ann Ayiti. Se pou n rete pisan pou

letènite. Se pou Core Group la ak wa Ariel,

rete wa pou tout tan.

Avèk tout afeksyon nou,

Pèp ayisyen an.

Se Claude Louis ki ekri tèks sa,

MD-otè liv timoun.

Tradiksyon kreyòl :Didenique Jocelyn

ak Sarah Jean

* Claude Louis se yon doktè fanmi

ki sètifye nan konsèy la e li se yon

moun k ap resevwa Prim Salute to Service

2021 Sosyete Medikal Vijini pou

eksplikasyon medikal entènasyonal. Li

te fèt nan mòn Kenscoff, li te ale nan

lekòl medsin nan Notre Dame University

an Ayiti, klas 1998-2006 e li te marye

nan University of Kansas Family Medicine

Residency Program an 2012. 2008

li te fonde Words In Action Ayiti ak nan

2011 te kòmanse. Klinik Kominote Mo

An Aksyon. Li se otè liv pou timoun tou.

Ayibopost 16 novembre 2022

6 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


Perspectives

Haïti : Des racines de l’impuissance aux ailes de l’errance

Le sauvetage improbable des charognards © Erno Renoncourt

Par Erno Renoncourt

219 ans après son indépendance,

Haïti se retrouve à errer comme

un fossile anthropologique, dans

une lente érosion de dignité collective,

sans stratégie de cohésion sociale, sans

leadership politique compétent, sans

projet économique flamboyant. Mais,

pouvait-il en être autrement quand la

culture et le savoir ont, par malice et

indignité, laissé la médiocrité mettre

l’intelligence en déroute ?

Nous partons du postulat que

l’errance haïtienne, dans son segment

historique, situé entre l’indépendance,

proclamée en 1804 par les marrons

de la liberté, et l’indigence, assumée

en 2022 par les marrons de l’indignité,

n’est qu’un prolongement de la

géostratégie de la déshumanisation,

connue sous le nom de la traite des esclaves,

qui a fait la gloire et la richesse

des puissances occidentales, notamment

européennes et nord-américaines.

Le dissensus fractal

Ceci étant posé, nous assumons qu’il y

a une flagrante insignifiance dans une

certaine pensée qui veut sensibiliser la

communauté internationale à modifier

son approche dans la problématique

du gangstérisme institutionnel qui a

achevé de stratifier la société haïtienne

pour mieux structurer l’errance séculaire

du peuple haïtien. Vu l’évidence

de cette dynamique, seuls ceux qui sont

analytiquement impuissants et insignifiants

peuvent ne pas comprendre que

le gangstérisme d’état, institutionnalisé

par les CLINTON, l’OEA et l’ONU en

Haïti, n’est que le modèle d’affaires sur

lequel repose la gouvernance publique

haïtienne depuis le fameux slogan Haiti

is open for (Drug, Crime and Human

Trafic) business. Slogan du banditisme

légal assumé et repris, avec ferveur

en décembre 2015, par le président

de la Chambre de Commerce Haïtiano

Américaine (HAMCHAM) qui avait fait

l’apologie de la culture des mauvais arrangements,

lors de l’impasse politique

causée par les élections frauduleuses de

2015, en incitant les acteurs étatiques

et non étatiques haïtiens à ne plus perdre

le temps de rechercher et de trouver

des solutions de justice, trop longues et

trop coûteuses.

De ce fait, une telle insignifiance,

provenant d’une personne aussi avisée

que Madame Michaëlle Jean, parait très

grave à la lumière des faits du réel problématique

haïtien. Pourtant, en dépit

de sa gravité, cette insignifiance n’est

guère étonnante. Bien au contraire, elle

est même intelligible puisqu’elle provient

des milieux culturels, économiques,

académiques et médiatiques qui, pour

leurs succès personnels, ont appris à

vivre, dès le lendemain de l’indépendance,

dans les rêves blancs d’ailleurs.

D’où leur indifférence, leur insouciance,

leurs irresponsabilités et/ou leur inconscience

dans leur prise de position et

dans les alliances qu’ils nouent et les

accointances qu’ils développent avec

les intérêts étrangers, alors même que

tout le collectif haïtien agonise et dérive

vers les abysses de l’indigence comme

un fossile anthropologique.

Fort de ce constat, nous assumons

le dissensus social en affirmant,

de manière provocante, que c’est l’enfumage

nauséabond, provenant du

fumier foisonnant, alimentant le confort

médiocre de ces milieux, qui a dérouté

l’intelligence collective haïtienne. Pour

mieux vivre tranquillement leur opulence

indigente, ces milieux d’entre soi

ont étouffé la pensée critique, obscurci

l’horizon de la dignité nationale et réduit

le champ des vibrations éthiques de la

conscience collective. Dépourvus d’intelligence

et incapables d’affronter les

multiples incertitudes de l’écosystème,

ils ont préféré trouver des consensus

minoritaires pour échapper aux précarités

en apprenant à vivre en transit

sur le territoire en se projetant dans les

rêves blancs d’ailleurs au lieu d’habiter

le pays et de s’y enraciner dignement,

responsablement et humainement.

Ainsi, ils ont désappris à produire le

coût cognitif et éthique nécessaire et

indispensable quand il faut penser et

agir avec intelligence à l’équilibre d’un

possible humain dans la complexité du

chaos qu’est la vie. En raison de leurs

précarités humaines, il leur est plus

facile de s’adapter à la routine confortable

des légendes d’ailleurs et à la

résilience que promeuvent les projets

de l’assistance internationale. Car, en

s’attachant à panser les maux de plus

de deux siècles d’invariance plutôt que

de penser au faisceau de causes qui les

structurent, ils entretiennent les turbulences

qui leur permettent d’émerger

aux côtés de l’assistance internationale

dans l’enfumage de cette performance

paradoxalement défaillante.

N’ayant que leur enfumage transmettre,

ils ont autorouté, avec arme

et bagage, savoir et culture, vers les

basses eaux marécageuses de la dépendance,

là où les lettrés, humainement

précaires, se bousculent pour se gaver,

s’abreuver et se repaître tranquillement

en toute indignité. C’est du reste pourquoi,

l’axiomatique TIPÉDANTE cherche

intranquillement à modéliser, en un

jeu de données contextuelles, les postures

managériales, professionnelles et

humaines de ceux qui naviguent dans

ces milieux, pour expliciter les failles

qui peuvent objectiver les variables de

responsabilité, comme leviers agiles,

à portée de bras du collectif, pour une

action collective innovante contre les

pesanteurs insoupçonnées de l’invariance.

Nous défendons, envers et contre

l’avis des experts, le point de vue

minoritaire que l’enfumage qui obscurcit

la dignité nationale haïtienne est

entretenu par les étouffoirs communicants

que forment les trois fumiers

qui déversent leur indigence sur tout

l’écosystème haïtien : nous voulons

parler du cercle culturel, académique et

médiatique des insignifiants, anoblis en

lettrés pour leur indignité ; du club des

automates médiocres, promus influenceurs

politiques pour leur servilité et du

cartel intouchable des hommes d’affaires

fructifiant le business de l’argent

sale et de l’impunité. Ce sont eux qui

concourent à la perduration de la barbarie

séculaire qui déshumanise Haïti,

en alignant leur spectre radial sur les

centres d’intérêt transnationaux, dans

l’objectif de faire errer la gouvernance

stratégique nationale, par occultation

de l’intelligence collective (mise

en déroute), par brouillage du radar

éthique du leadership national.

La démarche TIPÉDANTE

En conséquence, nous croyons que

c’est sous les strates des réussites de ces

milieux qu’il faut creuser en profondeur

pour détecter les fissures par où s’érodent

la dignité nationale et l’intelligence

collective. Car ce sont ces fissures qui

deviennent, par rétroactions circulaires,

des verrous qui bloquent de nouveaux

possibles humains par dissipation turbulente

l’engagement de SOI, source

ô combien féconde de l’énergie de la

cohésion sociale, ô combien nécessaire

à l’irradiance de la flamme de l’intelligence

collective. Nous pensons que

c’est vers ce SOI métaphorique, projeté

comme reliance entre la Société, les Organisations

et les Individus, qu’il faut

orienter les consciences, dans une perspective

d’éducation à la responsabilité,

pour forger le flambeau de la régénérescence

en puisant dans la dignité et le

courage de ceux qui ont allumé la

flamme de l’indépendance. C’est cette

flamme qu’il faut raviver pour trouver

la brèche capable de propulser la

nouvelle avant-garde du leadership

national haïtien, conscientisée, intelligente,

regroupée et enracinée sur son

territoire, dans le temps, pour qu’elle

parte à la recherche de cette intelligence

éthique déroutée vers les raccourcis de

l’indignité et de la dépendance.

Pour nourrir ce nouveau front de

dissensus, je rebondis sur la publication

du Nouvelliste ([i]) de ce 5 janvier

2023, dans laquelle ce quotidien, propriété

d’une famille appartenant à l’élite

haïtienne, donne un écho retentissant

de la dernière prise de position de l‘Honorable

Michaëlle Jean. Celle-ci, ‘‘estime

que les pays riches doivent admettre les

erreurs qu’ils ont commises en Haïti et

faire pression sur l’élite de la perle des

Antilles pour qu’elle trouve une issue à

la crise humanitaire actuelle’’. Toujours

selon elle, ‘‘Ce qui est mis en danger,

le grand risque, c’est la souveraineté

nationale même de ce pays’’. Notre

propos est de montrer l’insignifiance

de ces prises de position qui, parce que

ne tenant pas compte des paradoxes et

de la complexité anthropologique, sociologique

et géostratégique du drame

haïtien, proposent des solutions et

accumulent des rétroactions qui verrouillent

davantage le pays sur son impuissance

et confortent son indigence.

Pour l’histoire, rappelons que Mme

Michaëlle Jean a été ancienne gouverneure

du Canada (2005 – 2010) et

Secrétaire Générale de l’Organisation

Internationale de la Francophonie (OIF)

(2014 – 2019). Deux prestigieuses

fonctions qu’elle a occupées au moment

même où se mettait en place, aux

États-Unis, au Canada et en France, la

stratégie macabre qui a accéléré, entre

2011 et 2022, comme un propulseur

le mouvement de précipitation d’Haïti

vers le naufrage de son rêve de dignité

et de liberté. Et, durant l’exercice

de ses honorables responsabilités, elle

s’est toujours retrouvée dans le cercle

intime des fossoyeurs nationaux et internationaux

qui ont planifié, financé

et sabordé la barque de l’indépendance

haïtienne (voir photo famille de l’indigence

ci-dessous), livrant tout un collectif

impuissant aux fauves et charognards

qui ont, de mémoire d’homme

toujours traqué et dépecé les peuples

pour affaiblir leur résistance.

Madame Michaëlle Jean semble

avoir oublié qu’elle a été, par ses

fonctions passées, en situation de

pouvoir et de responsabilité, dans

des contextes historiques qui étaient

propices à un engagement humain de

la communauté internationale en Haïti.

Hélas, ce momentum, entre 2004 et

2021, confient sans doute les trames

flamboyantes de la brèche qu’elle n’a

pas su entrevoir pour orienter le destin

d’Haïti ailleurs que sur cette voie

de gangstérisme où l’a conduite la

communauté internationale. A moins

que les fonctions de Mme Jean n’aient

été, comme nous le croyons, que des

titres symboliques et des rôles d’automates

influents, mais insignifiants,

visant à enjoliver la géostratégie de la

déshumanisation. Géostratégie si chère

à l’occident, qu’il a besoin en permanence

de la flouter par des impostures

promouvant l’image de la diversité par

l’accession de quelques personnalités

noires au sommet des grandes institutions

internationales.

Pour mieux rafraîchir la mémoire

de Mme Michaëlle jean sur les forfaits

et les méfaits assumés des organisations

internationales en Haïti, je lui rappellerai

qu’en dépit du fait que toutes

les organisations internationales savent

que l’écosystème informationnel de la

gouvernance publique haïtienne est

un foutoir incohérent et désarticulé

favorisant un management d’improvisation

comme porte dérobée de l’institutionnalisation

de la corruption, de

1987 à 202, malgré les réformes de

renforcement institutionnel portées et

célébrées par les grandes agences internationales,

il n’y a aucune organisation

publique (et même privée) haïtienne

qui possède un système d’information

documentaire capable de refléter la

cartographie de ses processus métiers

pour permettre d’identifier les risques

de corruption. Pourtant, il semblerait

que l’OIF avait financé pour l’Office de

la Protection du Citoyen entre 2012 et

2015 un projet d’informatisation qui a

été un fiasco total. Et alors que ce fiasco

semblerait être au nombre des nombreuses

forfaitures ayant débouché,

entre 2018 et 2019, en conflit ouvert

et larvé entre l’ancienne protectrice et

son administration (notamment avec

l’ancien vice protecteur et l’ancien Directeur

Général), allant même jusqu’au

sabordage du système informatique de

l’OPC (rassurez-vous, je sais de quoi je

parle), l’OIF n’a exigé aucune évaluation

de ce projet. Pourtant en 2021,

après l’assassinat de Jovenel Moïse,

Madame Michaëlle Jean déambulait

dans la presse ([ii]) pour raconter combien

les entrailles d’Haïti sont pourries

et gangrenées par la corruption et que

« l’assassinat du président Jovenel

Moïse, le 7 juillet, n’était que la résultante

d’une absence d’État de droit et

d’une violence croissante des gangs

armés ». Dommage que, pendant son

mandat à l’OIF, cette organisation et

toutes les organisations internationales

semblent ne pas voir pris cette donnée

en compte en finançant des projets qui

n’ont été que de vastes champs d’application

de cette corruption systémique.

Photos de famille de l’insignifiance et de l’indigence © Erno Renoncourt

Les droits humains : floutage

et vernissage pour enjoliver

l’éternelle déshumanisation

Ainsi, disons clairement à Madame Michaëlle

Jean que sa lecture des dernières

sanctions, prises par une partie de la

communauté internationale à l’encontre

de quelques puissantes personnalités

haïtiennes, est erronée : il n’y a

pas eu d’erreur dans la géostratégie de

la déshumanisation que conduisent les

USA, la France et le Canada en Haïti.

Ces puissances sont dans la continuité

de la logique de leurs intérêts néocoloniaux

et hégémoniques. L’erreur de

certains esprits simplistes est de croire,

qu’en reconnaissant l’esclavage comme

un crime contre l’humanité et en

promouvant la culture de la diversité

et les droits humains, les puissances

occidentales sont devenues moins

barbares. Ces esprits ne peuvent pas

intégrer l’axe des paradoxes dans leur

repère analytique pour comprendre que

la géostratégie de la déshumanisation

a appris à procéder par floutage, en recourant

à des prismes d’enfumage dont

le double standard : ce qui est promu en

amont est toujours une valeur de contre

feu pour mieux imposer en aval sa

valeur antinomique qui n’est qu’imposture

et enfumage. Croire en la promesse

des droits humains, énoncée comme

axiome d’un socle fondateur d’une

certaine humanité unie, par des puissances

occidentales, dont les intérêts

sont stratégiquement dépendants de la

déshumanisation, est la posture d’un

esprit insignifiant

Dans une approche plus complexe,

l’intelligence voudrait de

préférence qu’une promesse, qu’importe

qu’elle soit portée par un joli

énoncé de stratégie et déclinée en des

objectifs plus ou moins réalistes, n’ait

aucune valeur en soi. Car, une valeur

ne devient effective et ‘‘réelle’’ que dans

le contexte d’une relation R entre des

sujets A et B (John R Searle, La construction

de la réalité sociale). On peut

prendre l’exemple du droit universel de

migration et montrer le double jeu qu’il

cache selon que son contexte d’application

mette en relation (entre autres relations

possibles) des pays d’accueil et

des pays de départ qui se reconnaissent

comme ayant la même culture (Français

et Ukrainiens) ou qui assument de partager

des cultures différentes (Français

et Tchadiens). Autrement dit, il n’y a

pas de droits théoriques universels en

soi. Les droits ne prennent de sens que

dans le contexte culturel, économique

et éthique d’une société donnée, dans

laquelle président des logiques d’affaires

et des intérêts qui dépendent

suite à la page(15)

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

7


Haïti, d’une Transition à l’Autre (53)

De l’Accord de Musseau à l’Accord Karibe, Ariel

Henry consolide son pouvoir !

La constitutionnaliste Mirlande

Hyppolite Manigat a été désignée

par la classe politique moribonde

au Haut Conseil de la Transition

(HCT)

Par Catherine Charlemagne

(2e partie)

Selon les termes de l’Accord signé

à l’hôtel Karibe le 21 décembre

2022, les signataires se déclarent tous

« Conscientes des faiblesses actuelles

des forces de l’ordre haïtiennes,

les parties signataires se déclarent

favorables à l’assistance internationale

immédiate en matière de

sécurité sollicitée le 9 octobre 2022

par le gouvernement, en vue d’aider

la Police nationale d’Haïti dans la

planification d’interventions et la

mise en œuvre d’opérations qui garantiront

la liberté de mouvement

de la population et la gestion de la

crise humanitaire et de l’insécurité

à laquelle fait face le pays .»

Par conséquent, c’est sans ambiguïté

que tous ceux ayant pris part ou

contribué à la mise en place du Haut

Conseil de la Transition (HCT) qui est

un organe politique cautionnent, en

connaissance de cause, une possible

intervention étrangère en Haïti.

Personne du groupe, par quelques

exercices intellectuels qui soient, ne

pourra se soustraire à cet engagement

collectif.

La constitutionnaliste Mirlande

Hyppolite Manigat, au soir de sa vie

militante, politique et intellectuelle, a

vendu son âme au diable juste pour

avoir le titre de Présidente d’un organisme

d’Etat mort-né, sans aucune

utilité, sans légitimité, qui durera le

temps que les « Blancs » débarquent

pour rétablir l’ordre selon le jargon

communément employé dans les instances

des Nations-Unies. Car, en

vérité, vu le tollé qu’a suscité ledit

Accord de la part de la quasi-totalité

des acteurs politiques et de la Société

civile qui comptent vraiment sur

l’échiquier et dans cette Transition, il

y a fort à parier que ni le Haut Conseil

de la Transition (HCT), ni l’Organe de

Contrôle de l’Action Gouvernementale

(OCAG) qui sont issus de l’Accord

qui a été publié dans Le Moniteur, le

journal officiel, du 3 janvier 2023, ne

feront long feu. Naturellement, après

cette prise politique de choix, le Premier

ministre de facto s’empresse de

s’en féliciter et même de jouer à la

provocation en déclarant « Arrêtons

les marchandages égoïstes. Pensons

pays. Quand il y a marchandage, il y

a toujours un prix à payer et c’est le

plus souvent au détriment du peuple

et de l’intérêt collectif.

Il nous faut maintenant apporter

à la nation la preuve de notre

bonne volonté en mettant rapidement

sur pied nos institutions

démocratiques, et rendre la direction

des affaires du pays à des élus

choisis en connaissance de cause

par le peuple haïtien dans le cadre

des élections libres, inclusives

et transparentes. Si nous voulons

prendre un nouveau départ et faire

entrer notre pays dans la modernité

politique et économique, il nous

incombe de prendre les bonnes résolutions

maintenant et de commencer

à les mettre en pratique », a-t-il

avancé tout en qualifiant l’Accord

d’historique, puisque, selon lui, c’est

le résultat de très longues concertations.

On peut comprendre la joie

d’Ariel Henry qui voit dans cet Accord

le prolongement de son mandat

à la tête du pays même si, à aucun

moment depuis son arrivée au pouvoir,

il est noté quelque part que son

mandat est limité dans le temps.

Ariel Henry et ses partisans

ont fait d’une pierre deux coups, non

seulement ils arrivent à actualiser

l’Accord du 11 septembre 2021, mais

pour le coup, ils pensent se maintenir

à la tête de la Transition pendant

encore longtemps, vu qu’il est stipulé

dans le document que « Le gouvernement,

ayant à sa tête le Premier

ministre, exerce le Pouvoir exécutif.

Le Premier ministre fait appliquer

les décisions du gouvernement qu’il

dirige. A la signature du présent

consensus national, il évalue, en

concertation avec le HCT, la composition

des instances gouvernementales

et procède aux changements

nécessaires au niveau du gouvernement

et des hautes directions

de l’administration publique. Considérant

les défis auxquels le pays

est confronté en termes de sécurité

publique, de conditions sociales et

humanitaires, de réforme constitutionnelle,

de renforcement de l’État

de droit, de réforme économique et

de création de conditions pour des

élections libres et équitables, et surtout

la nécessité de s’assurer que les

réformes et les progrès se traduisent

par un changement stable à long

terme pour les citoyens haïtiens.

Les signataires du présent Accord

conviennent que la période de

transition englobera les nouvelles

élections générales qui se tiendront

en 2023, l’entrée en fonction d’un

gouvernement nouvellement élu le 7

février 2024 et la première année du

mandat de ce premier gouvernement

post-réforme.» En clair, Ariel Henry

peut espérer demeurer à la Primature

au moins jusqu’au 7 février 2025,

non 7 février 2024 comme disent

les commentateurs, une aubaine

donc pour l’équipe au pouvoir. Comme

garantie, et pour flatter l’égo des

signataires, le texte prévoit que les

membres du Haut Conseil de la Transition

participeront à des décisions

clés du gouvernement de Transition,

entre autres, la désignation des membres

du Conseil Electoral Provisoire

(CEP), de ceux du Comité devant se

charger de la révision de la Constitution,

à la nomination des juges de

la Cour de cassation, au changement

dans la diplomatie, à la nomination

des hauts fonctionnaires. Cerise sur

le gâteau, Mirlande Manigat et ses

deux assesseurs, Laurent Saint-Cyr

et Calixte Fleuridor, si ce dernier est

toujours en poste, pourront même

participer à la formation du nouveau

cabinet ministériel en donnant leur

avis sur tel ou tel citoyen, voire proposer

le nom des personnalités qu’ils

estiment aptes à intégrer le nouveau

gouvernement, c’est le graal en

quelque sorte.

Dans son allocution pour

remercier les signataires, Ariel Henry

s’est engagé à donner tous les moyens

possibles aux deux entités nouvellement

créées : HCT et OCAG afin

de pouvoir mener à bien leurs tâches

vis-à-vis de la nation. Au moment

de la signature dudit Accord ce 21

décembre 2022, les anciens et nouveaux

alliés du pouvoir étaient aux

anges. Maître André Michel, le chef

de file du parti Secteur Démocratique

et Populaire (SDP) et principal soutien

du pouvoir, évidemment, fait partie

des principaux signataires du nouvel

Accord. Il croit que ce document

permettra de mettre fin à la crise et à

la Transition. Le parti FUSION de Edmonde

Supplice Beauzile de son côté

n’est pas en reste. Représenté dans

le gouvernement d’Ariel Henry par

Rosemond Pradel, le ministère des

TPTC (Travaux publics) reprend en

cœur la même chanson que ses amis

du SDP, Marjorie Michel et André Michel,

ou de Ricardo Nordin du RDNP.

Tous ne jurent que pour ce « Consensus

national pour une Transition

inclusive et des élections transparentes

».

Outre ces leaders politiques

connus de la place, d’autres personnalités

politiques comme Henry

Robert Sterlin, Louis Gérard Gilles,

Reynold Georges manifestaient leur

joie parmi des militants, membres

des Organisations Populaires (OP)

présents à Karibe à la recherche

sans doute de quelques subsides. Ces

chefs politiques apportent tous leur

soutien à l’Accord qui stipule que les

signataires s’accordent et s’engagent

à « Élaborer et publier une feuille

de route conjointe d’engagements,

d’étapes et de jalons vers des changements

constitutionnels, des élections

libres et équitables et un programme

de transformation structurelle à

long terme, coopéreront pour guider

et soutenir le gouvernement intérimaire

dans la mise en œuvre de cette

feuille de route, et suivront et vérifieront

sa mise en œuvre à travers

les organes de Transition, et avec le

soutien des amis internationaux impartiaux

d’Haïti.»

Il n’y a aucun doute, Ariel

Henry semble remporter la seconde

manche dans son bras de fer avec

ceux qu’il qualifie d’« égoïstes » notamment,

les signataires de l’Accord

de Montana et alliés qui considèrent

que cet Accord n’en est pas un mais

quelque chose concocté pour le maintenir

au pouvoir si la Communauté

internationale donne son aval. Mais,

la joie du Premier ministre de facto

peut être de courte durée. En effet,

à l’exception du Parti FUSION d’Edmonde

Supplice Beauzile qui est déjà

membre du gouvernement, aucune

autre grande formation politique n’a

paraphé l’Accord du 21 décembre,

par exemple : UNIR/INI AYITI, PHTK,

Pitit Dessalines, Fanmi Lavalas, LA-

PEH, Renmen Ayiti, OPL, etc. Tous

préfèrent garder pour le moment

leur distance avec ces nouveaux organismes

- HCT et OCAG - créés de

toutes pièces pour servir les intérêts

politiques du « Roi Henry » comme

le surnomment certains de ses adversaires.

Le document « Consensus

national pour une transition inclusive

et des élections transparentes »

comporte des éléments qui pourraient

le mettre en porte-à-faux avec

ses anciens et nouveaux alliés. En

effet, tant que le processus électoral

n’aura pas démarré, Ariel Henry n’a

rien à craindre du côté de ses amis,

et certainement pas de retournement

de casaque non plus. Mais, là où cela

risque de se gâter, c’est qu’il est prévu

dans le texte final que même les ministres

démissionnaires ne pourraient

participer aux futures élections même

s’ils devaient démissionner longtemps

avant les scrutins. Pareil pour

les membres de l’OCAG qui, eux,

ont un délai de six mois pour quitter

leur fonction. Un piège qui pourrait

vite se refermer sur certains si, dans

la précipitation et l’euphorie, ils se

seraient laissés tenter par un poste

dans le futur gouvernement et d’autres

fonctions dans les organismes

fraichement créés.

En tout cas, ils ne pourront pas

dire qu’ils n’étaient point informés.

Sur ce point, le texte est précis et

clair, il indique que : « Le Gouvernement

et le HCT élaborent la feuille

de route de la Transition; dans un

délai ne dépassant pas un mois

après leur entrée en fonction, les

membres du Gouvernement et tous

Grands fonctionnaires et Grands

commis feront leur déclaration de

patrimoine par-devant les autorités

compétentes; le Premier ministre et

le HCT n’entretiennent pas de relations

de subordination : l’un ne peut

démettre l’autre de ses fonctions;

le Premier ministre et l’OCAG n’entretiennent

pas de relations de subordination

: l’un ne peut démettre

l’autre de ses fonctions; en cas de

démission et d’indisponibilité d’un

membre du HCT ou de l’OCAG, l’organe

en question établit le contact

avec le groupe constitutif concerné

qui, à travers les signataires dudit

groupe constitutif, proposera une

nouvelle personnalité.

Les membres du HCT, le Premier

ministre et les Ministres ne

peuvent pas participer aux prochaines

élections, lors même qu’ils

démissionnent avant la tenue des

joutes électorales; les membres de

l’OCAG ne peuvent pas participer

aux prochaines élections, sauf s’ils

démissionnent six (6) mois avant

la tenue des élections; le mandat

de l’OCAG expire dès qu’un gouvernement

nouvellement élu entrera en

fonction; le mandat du HCT se poursuit

jusqu’à la fin de la première année

du mandat du premier gouvernement

haïtien post-réforme. Mais,

suite aux élections prévues par le

présent consensus, les termes de

référence du HCT seront ajustés pour

se concentrer sur la seule responsabilité

de celui-ci dans le soutien du

processus de dialogue politique ».

Maintenant, il reste la mise en application

de cet Accord qui, depuis

qu’il a été rendu public et publié dans

le Journal officiel ne cesse de faire

Le chef de l’Exécutif Ariel Henry,

l’architecte du controversé

document « Consensus national

pour une transition inclusive et des

élections transparentes »

couler beaucoup de salive dans l’ensemble

de la classe politique et de la

Société civile et du Secteur privé des

affaires.

Certains, pas les plus radicaux,

n’ont de sérieux doute sur la réussite

de l’Accord du 21 décembre estimant

que les signataires n’ont pas

vraiment cherché à faire un vrai consensus

parmi les acteurs politiques et

ceux de la Société civile. D’autres demeurent

très pessimistes sur l’organisation

des élections au cours de cette

année tant le climat sécuritaire n’est

point favorable et que les conditions

pour résoudre la crise demeurent

faibles. Selon eux, même avec une

éventuelle intervention militaire

étrangère, la condition optimum

pour réaliser des scrutins crédibles

ne sera pas au rendez-vous. Mais, ça

n’est pas vraiment le problème. C’est

l’hostilité d’une très grande majorité

des acteurs politiques et d’autres entités

de la société civile à la présence

d’Ariel Henry à la Primature qui est

le nœud de cette problématique.

Henry, selon certains, n’inspire guère

confiance tant qu’il est à la tête du

Pouvoir exécutif, même Washington

aura du mal à convaincre les autres

acteurs de prendre part au processus

électoral. Le Premier ministre de facto

demeure donc un « irritant » dans la

résolution de cette crise post-Jovenel

Moïse. (A suivre)

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C.C

8 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


This week in Haiti

Five Conditions for Haiti’s Rebirth

Thousands marching in Port-au-Prince in May 2013. “The alternative must be an alliance of all the healthy

forces of the nation, of the conscious, consistent, and indisputably nationalist, anti-imperialist, and pro-working

class parties and popular organizations.”

UN occupation troops in Haiti. “Any solution cooked up by the imperialist ‘laboratory’ will contain poison for

Haitian self-determination.”

Haitians awaiting U.S. visas in Mexico. The Biden administration has now rolled out a new program offering

Haitians two-year work visas. This is a distraction and a mirage.

by Berthony Dupont

“The new society will rise out

of the ashes of the old,” the German

communist Karl Marx famously

Kim Ives/Haïti Liberté

Guillermo Arias/AFP

wrote.

We must now begin to rebuild

the new Haiti. The complete collapse

of the old order has occurred.

There is not one elected official, not

one institution that is functional,

not one shred of legitimacy left.

This shameful situation is a

direct consequence of bad governance,

corruption, and all the corollaries

which only plunge the country

into ever-deeper crisis.

Can we build a new Haitian

order? Yes, we can! But an architectural

schema is necessary. It

is not the one that de facto Prime

Minister Ariel Henry has undertaken

under orders from his guardian

powers. Nothing is yet set in stone,

and everything remains possible for

Haiti to rise from its ashes. Here are

our propositions for the five pillars

necessary for the building of a just,

sovereign, prosperous, new society.

1) No to Foreign Intervention

Nothing good or lasting can be constructed

by allowing the same imperialist

powers – which have exploited

our resources and labor power,

sabotaged our efforts to launch democracy,

and led us into this political

and economic quagmire – to

posture as our expert benefactors

and pretend that they can lead us

out. How can they now feign that

they can free us from their barbarity?

No packaging changes this

fundamental reality. The U.S. has

tried and will try several different

formulae: the United Nations, the

Organization of American States,

and, lastly, a regional or global

conglomeration of puppets and allies,

called something akin to the

“Coalition of the Willing” that they

concocted as an international cover

for their illegal 2003 invasion of

Iraq. Any solution cooked up by the

imperialist “laboratory” will contain

poison for Haitian self-determination.

The Haitian people must forge

their own solutions, as our ancestors

did.

2) Resist Undermining Projects

Resistance is the first condition for

victory. The Biden administration

has now rolled out a new program

to offer Haitians two-year work visas.

This is a distraction and a mirage.

It just offers people a dead-end

solution to abandon their country at

its most critical hour. Imperialism always

tries to brainwash the exploited

and oppressed, diverting them

from becoming catalysts for change

and reconstruction in their country.

Haiti’s diaspora needs to spend

its hard-earned salaries to support

Haitians fighting for change inside

Haiti, not enriching U.S. capitalists,

large and small. This is always capitalism’s

strategy, to first sell off impoverished

countries’ independence

and then, through misery and hunger,

force people to turn their backs

on their homeland’s future instead

of addressing and shaping it.

3) Reject Unnatural Alliances

The notion being pedaled today

about political “accords” is that “the

more signatures, the better.” Many

of the signatures and organizations

are fraudulent. It is a complete illusion

that any national “consensus”

(moreover rigged) can be achieved.

Haiti, like other neo-colonies, is

divided into antagonistic classes,

where a ruling class survives off

the labor of the other: capitalists

vs. workers and big landowners vs.

landless peasants. By the most classic

divide-and-rule policy, Washington

has bet on Ariel Henry to govern

the country. At the same time, it

makes promises to the Montana Accord.

We, the Haitian masses, must

refuse to march under the leadership

of the Haitian bourgeoisie and

grandon interests that predominate

in the ruling-class-led opportunist

coalitions of Musseau, Montana,

Pen, Karibe, etc.

4) Unite All Healthy Political

Forces

The alternative must be an alliance

of all the healthy forces of the nation,

of the conscious, consistent,

and indisputably nationalist, anti-imperialist,

and pro-working class

parties and popular organizations.

This could include any progressive

organization that truly defends and

stands with the underprivileged

masses’ interests, especially in the

ghettos.

No group is perfect. It is

enough that sincere, devoted, trustworthy,

principled militants predominate

in their leadership. We

must struggle to achieve effective

Karl Marx: “If you can cut the

people off from their history, then

they can be easily persuaded.”

and complete unity nationwide: a

progressive united front, dedicated

to a true revolution in Haiti. Only

a coalition of the exploited and oppressed

can lead us to this objective.

5) A Progressive Provisional

Government

The first stage will be to constitute

a government of national and popular

unity. Then comes the second,

perhaps the hardest, stage: trying to

survive the counter-revolutionary

backlash and the assault of the imperialist

powers.

The new regime will not survive

through concessions or compromise

with the imperialists. Its

survival will depend on forthright

mutual solidarity with all progressive

nations and fraternal peoples

struggling to transform their society.

Our ancestors’ glorious victory

marked the beginning of the end

of chattel slavery and colonialism

worldwide. The present and future

generation of Haitians can once

again usher in a new era in human

history. We are capable of it!

Therefore, it is fitting to close

with another quote from Karl Marx:

“If you can cut the people off from

their history, then they can be easily

persuaded.”

Let us not be severed from our

history, let us remember who we

are, and let us resist the pressure of

our oppressors to surrender our sovereignty

and bright vanguard future

in our courageous struggle for freedom

and socialism so that Haiti can

finally rise from its ashes.

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

9


FONDAMENTALISME ET IMPÉRIA

ACTIONS ET

Le projet impérialiste américain est intimement lié à cette

vision religieuse fondamentaliste selon laquelle ils sont les

messagers de Dieu pour civiliser les barbares.

Par Instituto Tricontinental

Une synthèse du chemin tortueux

du fondamentalisme en Amérique

latine : de son émergence aux

États-Unis à sa projection actuelle

dans la politique régionale.

Le fondamentalisme religieux

et ses origines

À la fin du XIXe siècle et au

début du XXe siècle, la théologie

chrétienne, en tant que domaine

d’étude, a été marquée par diverses

avancées dans la pensée et les

méthodologies de recherche, et

fortement influencée par les Lumières.

Ces visions ont également

influencé des pratiques, comme ce

qu’on appelle le social gospel, qui

a cherché à apporter une réponse

théologique à la réalité de la classe

ouvrière des grandes villes américaines

après la crise économique

et les transformations de la guerre

civile (1861-1865).

Avec l’avancée de la science

occidentale et sa compréhension

d’autres littératures sacrées,

il a été nécessaire de considérer

la Bible en termes de langage et

de contexte, ce qui est devenu la

méthode historico-critique, remettant

en question sa littéralité et

comprenant l’importance de la

figure de Jésus et d’autres histoires

plus pour leur valeur éthique

et morale que pour leur valeur

métaphysique. Ce mouvement

est devenu connu sous le nom de

théologie libérale.

De ce contexte historique est

né le fondamentalisme religieux,

avec l’organisation de groupes de

protestants conservateurs qui ont

commencé à remettre en question

la nouvelle façon scientifique de

voir le monde, en réagissant aux

nouveaux airs qui se faisaient

jour. En commençant par 12 volumes

publiés entre 1910 et 1915,

intitulés The fundamentals : a

testimony to the truth, ce mouvement

a commencé à revendiquer

certains points comme non négociables

pour la foi chrétienne. Ces

publications ont été financées par

le milliardaire presbytérien Lyman

Stewart, compilées par le révérend

Reuben Archer Torreye et distribuées

à travers les États-Unis et

d’autres pays anglophones. Près

de 3 millions d’exemplaires sont

parvenus gratuitement aux mains

des fidèles, des théologiens et des

missionnaires (Sousa en Chevitarese

et. Al., 2021: 103-106).

Le fondamentalisme est

donc né comme une réaction violente

à la science, à l’humanisme

et aux valeurs de la modernité issues

des Lumières, créant ainsi un

ennemi à combattre. La vision de

ce projet, qui a vu le jour à la fin

du XIXe siècle aux États-Unis, est

étroitement liée à l’idée de “destinée

manifeste”, selon laquelle

la conquête de l’Ouest américain

par les colons américains était la

volonté de Dieu. Cette idée a été

actualisée par la droite chrétienne

dans la seconde moitié du 20e

siècle, devenant une justification

concrète des actions impérialistes

américaines dans le monde, en

particulier en Amérique latine.

Le projet impérialiste américain

est intimement lié à cette

Bolsonaro a reçu 71% des voix de l’électorat protestant aux

élections de 2018

vision religieuse fondamentaliste

selon laquelle ils sont les

messagers de Dieu pour civiliser

les barbares. Le protestantisme

américain a été la justification

religieuse de toutes ses actions

impérialistes et l’impérialisme ne

peut être séparé du fondamentalisme

religieux, dont les adeptes

considèrent leur lutte comme

une guerre du bien contre le mal

qui touche non seulement la religion,

mais aussi la politique, la

puissance militaire, l’éducation et

l’environnement. Le fondamentalisme

religieux s’insère dans

le monde en se positionnant activement

contre ses adversaires

dans diverses dimensions, en

traversant la vie quotidienne des

travailleurs. En ce sens, convaincre

l’autre est un élément important

de ce récit, puisqu’il justifie la

maxime protestante : convertissez

l’individu et la société sera

transformée ». Ce ne sont plus

les péchés individuels qui doivent

être purgés, mais le péché de

toutes les nations.

La richesse est un devoir

protestant pour ce groupe,

qui estime que la foi et la discipline

fondées sur des lectures

fondamentalistes de la Bible

permettraient au croyant de

prospérer, notamment sur le plan

financier. La pauvreté apparaît

comme une conséquence du

manque de foi et du travail indiscipliné

des fidèles. La théologie de

la prospérité, si étroitement liée

aux néo-pentecôtistes, est en fait

étroitement liée aux protestants

conservateurs du début du 20e

siècle.

Cependant, pour les Noirs,

les immigrés et les ouvriers appauvris

des États-Unis qui fréquentaient

les églises protestantes au

début du siècle dernier, cette vision

n’avait pas beaucoup de sens.

Cette certaine “inadéquation” à un

protestantisme d’abondance est à

l’origine du pentecôtisme, suscité

par le mouvement de la rue Azusa

en 1906 à Los Angeles. Les croyants

noirs, pauvres et immigrés, à

travers le témoignage du prédicateur

noir William J. Seymour, ont

vécu une expérience cathartique

et spirituelle, qui incorporait l’africanité

de ces personnes, exprimée

dans leurs corps et leur musique.

Cette africanité liturgique a apporté

l’héritage des rituels pratiqués

par les Africains asservis :

le cri des anneaux, la danse, les

applaudissements, la dévotion

avec des expériences de glossolalie

(parler en langues inconnues)

et l’émotion qui débordait dans les

célébrations et les louanges.

Le pentecôtisme a, à sa

manière, donné de la dignité aux

personnes marginalisées au milieu

des tensions socio-économiques

et raciales de cette période aux

États-Unis, et a promu l’égalité

des sexes parmi ses dirigeants. À

partir d’une expérience de foi, une

identité collective a été créée, qui

a servi à répondre aux souffrances

individuelles : la lutte contre

l’alcoolisme et la résolution d’une

grande partie de la détresse psychosociale

et de la violence et des

conflits domestiques.

Le pentecôtisme est donc

né comme une forme de résistance

de la part des Noirs des États-Unis

qui voulaient vivre une spiritualité

en dialogue avec leur ascendance

qui ne cadrait pas avec les discours

et la liturgie proposés par le

christianisme protestant blanc.

Si les protestants pentecôtistes

ont eu du mal à pratiquer

leur foi sous la forme institutionnelle

et conventionnelle

de la religion face à la résistance

du protestantisme américain traditionnel

et fondamentaliste, c’est

à partir des années 1960 que ce

dernier a entamé un rapprochement

avec les pentecôtistes, dans

le but de reconquérir les espaces

perdus de la religiosité ouvrière.

Ce phénomène ne peut

être compris sans les actions du

pasteur baptiste Billy Graham

à la fin des années 1940. Billy

Graham, en plus d’être un pasteur

et un grand prédicateur, était

convaincu, à partir d’une lecture

fondamentaliste de la Bible, que le

“destin de l’Amérique” dépendait

de la conversion des individus au

christianisme. Il crée l’Association

évangélique - considérée comme

une réforme du fondamentalisme

du début du XXe siècle avec une

forte action expansionniste - qui

dispose de beaucoup de fonds

pour des activités en Amérique

latine en alliance avec des gouvernements

dictatoriaux (et avec

un discours anticommuniste, basé

sur un dialogue populaire avec les

masses, attaquant les communistes

au moyen de lignes directrices

morales, comme la défense

de la famille patriarcale, que les

chrétiens doivent sauvegarder et

mobiliser). Graham a été le conseiller

personnel de présidents

américains tels que Richard Nixon

- qui est allé jusqu’à lui offrir

l’ambassade d’Israël - Bill Clinton

et George W. Bush.

Bien que le fondamentalisme

religieux ne soit pas né dans

les églises pentecôtistes, il est important

de mentionner que, quelle

que soit la rupture du mouvement

pentecôtiste avec certaines

formes d’oppression, la centralité

des points considérés comme traditionnels

par la foi chrétienne a

été maintenue et exploitée au fil

du temps dans ce lien stratégique

entre fondamentalisme et pentecôtisme.

En ce sens, le fondamentalisme,

allié à un projet

impérialiste, a réussi à absorber

une nouvelle manifestation religieuse.

La droite chrétienne traditionnelle

s’est stratégiquement

tournée vers le phénomène pentecôtiste,

apportant des éléments

théologiques et expansionnistes

pour sa consolidation dans divers

territoires du Sud global.

Nous pouvons donc conclure

que l’une des caractéristiques

du fondamentalisme est

son caractère réactif. Cependant,

afin de progresser dans la compréhension

des nouveaux récits

fondamentalistes après l’avancée

expansionniste du pentecôtisme,

nous devons comprendre quels

éléments religieux ont pris forme

dans Notre Amérique tout au long

de cette période.

Christianisme et politique en

Amérique latine

À partir des années 1960, nos

racines coloniales, esclavagistes

et impérialistes, fruits de l’héritage

autoritaire dans lequel nous

sommes nés, ont ouvert la voie

aux dictatures latino-américaines

qui se sont répandues avec force.

Contre ces oppressions, cependant,

un mouvement chrétien

a surgi en Amérique latine qui a

utilisé les outils de l’analyse marxiste

combinés à la foi religieuse

en un Dieu de libération. Cela a

conduit au développement de la

théologie de la libération, qui, à

partir des années 1960, a cherché

à construire une théologie et une

pratique de la lutte contre l’injustice

et pour la libération des pauvres

et des opprimés, sur la base

d’une lecture d’un Jésus historique

et libérateur.

La théologie de la libération

est l’une des réponses apportées

par les diverses organisations

populaires qui se sont formées

pendant la période d’industrialisation

avancée de la région,

lorsque la masse de la paysannerie

s’est prolétarisée et que les

inégalités sociales structurelles de

notre continent se sont creusées.

Il n’est pas possible de penser

à l’avancée du travail à la base

dans nos territoires, dans toute

l’Amérique latine, sans jeter un

regard généreux sur le christianisme

populaire et révolutionnaire

qui a occupé ces terres. La nouvelle

proposition de la foi chrétienne,

promue par la théologie de

la libération, qui fait une option

préférentielle pour les pauvres

et les marginalisés, est un point

important pour la nouvelle lecture

de la Bible. Cette lecture a

une méthode qui consiste en une

triade : 1) Réalité : vivre avec les

gens, apprendre ce qu’ils savent,

être des gens ; 2) Bible : mettre la

Bible en dialogue avec la vie quotidienne,

avec la réalité et chercher

des réponses ; 3) Communauté :

partager le pain et la vie, par la

transformation communautaire

de la réalité.

Cette toute nouvelle proposition

de la théologie de la libération

est devenue fondamentale “

pour comprendre les mécanismes

d’oppression de l’ordre social

dominant “, pour opérer “ une

rupture radicale avec l’état actuel

des choses, une transformation

profonde du système de propriété,

de l’accès au pouvoir de la classe

exploitée, une révolution sociale

qui mette fin à cette dépendance

et arrive à une société socialiste “

(Gutiérrez, 1971, cit. en Semeraro,

2017: 43).

Dans ce contexte, la foi et

la lutte ont marché ensemble en

Amérique latine. De nombreux

exemples peuvent être cités pour

réfléchir à ce processus de résistance

aux côtés du christianisme,

comme la révolution sandiniste

au Nicaragua, où les chrétiens, influencés

par les actions libératrices

du continent latino-américain, ont

été essentiels dans la lutte pour

la libération nationale. Le Salvador,

inspiré par les mouvements

chrétiens qui gagnaient en force

sur le continent, a pu, à travers

la figure du père Rutilio Grande

(1928-1977) et sa méthodologie

de lecture critique et populaire de

la Bible, progresser dans son engagement

en faveur des pauvres,

tout comme le Bloc révolutionnaire

populaire, dont le principal

leader était un jeune chrétien, Juan

Chacón (1952-1980) (Lowy,

2016) (Lowy, 2016). En Colombie,

le prêtre catholique, sociologue

et guérillero Camilo Torres

Restrepo (1929-1966) a fondé

sa vision sur “l’amour efficace du

prochain” et a contesté et dénoncé

l’église, affirmant qu’elle avait été

corrompue par les puissants. Au

Brésil, le plus grand exemple de

ce croisement est le Mouvement

des travailleurs ruraux sans terre

(MST), car le travail pastoral de

De gauche à droite, le pasteur baptiste Billy Graham et les

présidents américains George H. W. Bush, Jimmy Carter et

Bill Clinton

Des évangélistes en train de prier pour Donald Trump pour

qu’il gagne les élections

l’Église catholique et de l’Église

luthérienne a été fondamental

pour la formation du mouvement

(Stedile y Fernandes, 2012: 19).

Il convient également de

rappeler des figures importantes

de la branche protestante de la

théologie de la libération, comme

Richard Shaull (1919-2002), un

théologien presbytérien américain

qui a vécu plusieurs décennies

au Brésil et a consacré ses études

au dialogue entre le christianisme

et les catégories marxistes,

a lié les questions sociales à la

foi évangélique et a été appelé

le “théologien de la révolution”.

Rubem Alves (1933-2014), un

étudiant de Shaull, a été le premier

à utiliser le terme “théologie

de la libération” dans sa thèse de

doctorat (Alves, 1982). Toujours

dans la réflexion théologique, des

figures telles que la théologienne

et bibliste mexicaine Elsa Támez

(1951), l’Argentine Marcella

Althaus-Reid (1952-2009) et

la Brésilienne et militante de la

Commission pastorale de la terre

(CPT), Nancy Cardoso (1959),

ont approfondi la dimension du

corps et de la sexualité dans la

perspective de la théologie féministe,

critiquant la théologie de la

libération.

Cette façon d’être dans le

monde, dans la lutte pour la justice

fondée sur une insertion active et

concrète dans la société - une coupure

théologique fondamentale

inaugurée par la théologie de la

10 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


LISME EN AMÉRIQUE LATINE :

RÉSISTANCE

La putschiste Jeanine Áñez,

au palais présidentiel de la

Bolivie avec une énorme

Bible évangélique dans ses

mains

libération - était inacceptable pour

l’impérialisme et ses alliés. En ce

sens, il est nécessaire de revenir

sur l’entreprise impérialiste

américaine en Amérique latine,

qui, voyant une menace pour ses

privilèges et l’ordre établi, s’est

retournée contre les personnes

qui construisaient leur propre foi

révolutionnaire, persécutant la

théologie de la libération.

Le prêtre révolutionnaire

catholique de la Colombie,

sociologue et guérillero

Camilo Torres Restrepo

(1929-1966)

La bataille pour la subjectivité

Vijay Prashad, directeur du Tricontinental

Institute for Social

Research, nous montre comment

cette offensive impérialiste s’est

combinée au conservatisme chrétien

du continent contre la théologie

de la libération : « Les sectes

protestantes, en particulier celles

qui ont leurs racines aux États-

Unis (...) prêchaient l’évangile

de l’entreprise individuelle et

non celui de la justice sociale »

(Prashad, 2020 : 101). Le slogan

« sois un patriote, tue un prêtre »

a été pris au pied de la lettre au

Salvador. Dans les années 1970,

les services de renseignement boliviens

et la CIA ont constitué un

dossier contre les théologiens de

la libération.

En plus de soutenir les

coups d’État, les dictatures et les

interventions dans les élections

sur le continent latino-américain,

l’impérialisme américain a également

choisi de construire d’autres

stratégies - plus subtiles et à long

terme - à travers la lutte contre les

organisations populaires existantes

en Amérique latine. Dans les

années 1980, le gouvernement

américain a resserré ses liens

avec l’Église catholique, tandis

que le pape Jean-Paul II critiquait

les prêtres progressistes lors de

la révolution nicaraguayenne. À

cette même époque, des agents de

la CIA se sont réunis et ont produit

un document qui soulignait

la nécessité d’investir dans une

bataille dans le domaine subjectif,

c’est-à-dire qu’ils cherchaient à

façonner la manière dont les gens

construisaient le sens de leur vie

dans le contexte de la misère du

capitalisme dépendant.

La désarticulation de la

théologie de la libération, au-delà

des limites de la gauche organisée,

a été la conséquence d’un projet

impérialiste, qui voyait en elle une

menace dans le domaine subjectif

mettant en péril les avancées

des politiques néolibérales en

Amérique latine.

Dans ce contexte, l’alliance

entre le pentecôtisme et le fondamentalisme

religieux a donné un

nouveau contour à l’expérience

de notre peuple et a été appelé

néo-pentecôtisme, qui a gagné

plus d’espace dans les années

1980 et 1990 et s’est développé

avec une grande force à partir des

années 2000. L’essor du néo-pentecôtisme

a renforcé l’avancée de

l’impérialisme et du néo-libéralisme

à travers divers courants de

foi, notamment la théologie de

la domination et l’évangile de la

prospérité.

La théologie de la domination,

ou reconstructionisme, est

apparue dans les années 1970

aux États-Unis et cherche à reconstruire

la théocratie, en proposant

une vision chrétienne du

monde pour que les protestants

puissent obtenir et conserver le

pouvoir dans les sphères publiques.

Ce courant est étroitement

associé à l’idée de “combat spirituel”,

la lutte contre un ennemi

qui peut agir dans différents domaines

de la vie, étroitement liée

à la lecture de l’Ancien Testament.

Le chrétien, par conséquent, ne

doit pas éviter le monde et tout

ce qu’il représente de mal, comme

le péché et la tentation - un

fait théologique des pentecôtismes

précédents - mais il doit être

activement dans le monde, en

guerre contre ce mal, et même occuper

des espaces de pouvoir.

Une autre tendance est

la théologie dite de la prospérité,

l’accumulation de biens matériels

comme signe de bénédiction divine.

Être un enfant de Dieu est

synonyme de victoire. Bien que

cette idée gagne en force parmi

les néo-pentecôtistes, elle trouve

ses racines dans le protestantisme

historique, qui a compris que les

aperçus des bénédictions de Dieu

peuvent également se refléter

dans le “ici et maintenant” sous la

forme d’une prospérité financière,

comme une sorte de récompense

pour la discipline et l’éthique de

travail des protestants.

Le discours fondamentaliste

des églises trouve un terrain

fertile dans ce moment historique

où la classe ouvrière est sur la

défensive face aux attaques du

néolibéralisme contre la vie sociale

et les formes de subsistance.

Les masses laborieuses n’ont pas

consolidé leurs droits sociaux de

manière structurelle, ce qui ne

permet pas leur autonomisation

en tant qu’organisation révolutionnaire.

En outre, le processus

de désindustrialisation et de restructuration

du monde du travail

a signifié que de nombreux travailleurs

ont perdu non seulement

leur emploi, mais aussi leur espace

de sociabilité et de lutte collective,

puisque dans les usines,

ils avaient plus de possibilités de

s’organiser collectivement pour

améliorer leurs conditions de vie.

L’église a absorbé le besoin de socialisation,

transformant les agendas

collectifs en agendas individuels,

resignifiant l’identité de ceux

qui travaillent -les transformant

en frères et sœurs-, supprimant,

du point de vue économique et

idéologique, la centralité du prolétariat

organisé comme sujet

révolutionnaire.

Le néolibéralisme contribue

à une naturalisation des faits dans

laquelle la pauvreté est justifiée

par une situation de chance ou de

malchance dans la vie. Les églises

fondamentalistes corroborent

ce point de vue, en reliant l’idée

de chance ou de malchance au

dévouement ou au manque de foi.

La construction idéologique de la

perte de la centralité économique

et politique du prolétariat, et l’effondrement

consécutif de la vision

du socialisme et de la révolution

comme horizon dans la quête du

dépassement de l’oppression, ont

signifié que les théologies critiques

et transformatrices ont perdu du

terrain face aux manières individualistes

de vivre la foi des pauvres

et des opprimés. La droite chrétienne

a repris et absorbé la religion

comme mécanisme de domination,

en utilisant souvent des

méthodologies de la gauche ellemême,

se rendant utile à la classe

ouvrière et faisant un travail de

terrain quotidien très efficace.

Les églises protestantes

pentecôtistes et néo-pentecôtistes

ont absorbé les besoins concrets

et quotidiens de la population,

apportant des réponses objectives

et subjectives à une partie considérable

de la classe ouvrière, à

travers des cultes cathartiques et

pleins de louanges, qui fonctionnent

en pratique comme une fête,

une culture et un loisir dans les

périphéries, tout en étant souvent

le seul espace collectif de coexistence.

Fondamentalisme religieux

latino-américain

L’explosion du néo-pentecôtisme

sur le continent latino-américain

a gagné en visibilité grâce à

l’utilisation de divers médias et

à sa relation avec la politique.

L’évolution de la position du segment

protestant sur la politique

latino-américaine peut être datée

des années 1980, lorsque le postulat

selon lequel “les protestants

ne se mêlent pas de politique” a

cessé d’avoir un sens. Au Brésil,

l’entrée en politique peut être synthétisée

par la maxime “un frère

vote pour un frère”. Les notions

de ce qui appartient au “monde”

et de ce qui appartient à “Dieu”

ont commencé à prendre de nouveaux

contours, et ont influencé

la manière de se comporter dans

la politique institutionnelle. Au fil

des ans, on peut dire que la religion,

en tant que code/symbole

du langage et de la politique, a

gagné en force.

Comme exemple de ce

mouvement, nous avons les élections

présidentielles brésiliennes

de 2014, qui ont montré que la

communication politique s’est de

plus en plus superposée à la religiosité,

avec des agendas qui défendent

la conception patriarcale de

la famille et la morale chrétienne.

Des années plus tard, il est important

de se souvenir de la façon

dont la “religion” a été utilisée

pour la destitution de la présidente

Dilma Rousseff à la Chambre

des députés en 2016. Eduardo

Cunha, le président de la Chambre

de l’époque, un pentecôtiste

de l’Assemblée de Dieu et un acteur

clé du processus, a ouvert la

séance de destitution par la phrase

suivante : “La séance est ouverte.

Sous la protection de Dieu”.

Pendant le vote, qui a été

diffusé dans les médias grand public,

une forte motivation et des intentions

morales et religieuses ont

pu être perçues dans les discours

des parlementaires. Bien que le

processus n’ait peut-être pas été

entièrement orchestré par le banc

évangélique, il a bénéficié d’un

soutien fondamental de sa part.

L’Agencia Pública a rapporté que

83,85 % du caucus évangélique a

voté en faveur de la destitution de

Dilma (ce qui représente environ

36 % du nombre total de députés

fédéraux au Congrès brésilien).

Selon des recherches menées par

le Huffpost Brésil, les infractions

liées à la responsabilité fiscale

n’ont été citées que 18 fois à la

Chambre des députés, tandis que

des termes tels que “ famille et

enfants “ et “ Dieu “ ont été cités

respectivement 270 et 75 fois, sur

un total de 513 députés fédéraux

(citado en Lopes et Al., 2017:

127).

Un autre moment déterminant

de la grammaire religieuse

dans la politique latino-américaine

a été le coup d’État contre

Evo Morales en 2019. Lorsqu’elle

a pris ses fonctions après l’éviction

de Morales, la présidente intérimaire

autoproclamée, Jeanine

Áñez, s’est rendue au palais

présidentiel avec une énorme

bible dans les mains et a déclaré

qu’elle allait remanier le système

politique bolivien. Quelques

années auparavant, elle avait

tweeté qu’elle rêvait d’une “Bolivie

libérée des rites indigènes sataniques”

(Prashad, 2020).

De plus, pendant la pandémie,

le fondamentalisme religieux

au Brésil, au Chili, au

Pérou et ailleurs dans la région a

contribué à une poussée contre

la distanciation sociale, arguant

que la foi, plutôt que les mesures

sanitaires, protégerait les

fidèles. L’action anti-scientifique

est également une caractéristique

importante dans la compréhension

du fondamentalisme et est

présente dès ses racines.

Bien que le protestantisme

dans ces territoires ait été

caractérisé par une forte action

anticatholique, le fondamentalisme

religieux en Amérique latine

n’est pas seulement protestant.

Au cours des dernières décennies,

les protestants et les catholiques

ont construit ensemble un programme

extrêmement conservateur,

agissant principalement dans

le domaine juridique contre les

programmes progressistes, affaiblissant

la démocratie et avec une

forte bannière anti-genre dans

toutes leurs actions. En outre, les

discours politiques sont imprégnés

de religiosité, tout comme les investissements

américains dans les

missions et les projets protestants

sur le continent.

Adoptons de

bonnes habitudes

face aux virus.

Québec.ca/LimiterTransmissionVirus

Drapeaux fondamentalistes

La soi-disant défense des agendas

moraux est une bannière

importante dans les discours

fondamentalistes et se manifeste

dans les branches exécutives,

législatives et judiciaires. Les

discours contre “l’idéologie du

genre” ont été le grand étendard

du fondamentalisme religieux.

La notion d’”idéologie de genre”

naît dans le contexte catholique,

mais est largement diffusée dans

les médias et les réseaux sociaux

comme une manière de droite de

se référer aux agendas de genre,

étant absorbée par les secteurs

protestants fondamentalistes. Ce

terme condamne tout ce qui n’est

pas cis hétérosexuel, considérant

que le concept de famille se limite

au fruit d’une relation conjugale

entre un homme et une femme,

l’avortement étant hautement

condamnable dans ce contexte

en déléguant à Dieu seul le pouvoir

d’ôter la vie, sans considérer

le droit de la femme à décider de

son propre corps. Toute remise

en question de cette perspective

conservatrice est taxée d’”idéologie

du genre”, provoquant une

panique morale.

Le discours familial pro-patriarcal

en tant que projet économico-politique

a fait du chemin

en Amérique latine. Le maintien

de cette “famille idéale” comme

modèle à défendre vise à maintenir

le statu quo en termes de

politique publique : les femmes

en tant que procréatrices et principales

responsables des enfants,

des malades et des personnes

âgées, c’est-à-dire que les soins

domestiques continueront à relever

du monde privé des femmes.

À cette fin, les fondamentalistes

s’appuient sur la loi et l’éducation

comme moyen de perpétuer une

société patriarcale et extrêmement

inégale.

Mgr. Oscar Romero : un

martyr pour la foi et pour la

théologie de la libération

Des groupes religieux,

main dans la main avec le conservatisme

des élites latino-américaines,

sont descendus dans la rue

pour s’opposer à la légalisation

de l’avortement, face aux mouvements

féministes qui ont fait

avancer le débat sur le droit des

femmes à décider de leur propre

corps. L’insertion du fondamentalisme

religieux dans la dispute

pour l’approbation des lois a souvent

été décisive pour stopper des

agendas importants largement

débattus par les secteurs progressistes

contre le patriarcat.

Au Brésil, ce sont les calvinistes

- protestants historiques

- qui ont profondément encouragé

les discours fondamentalistes

suite à la page(18)

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

11


Perspectives

Le combat d’une jeune syndicaliste chez Starbucks

Par Cedric Claeys

Nabretta Hardin était à ManiFiesta en septembre.

(Photo Solidaire, Stefaan Van Parys)

Comment les employés ont-ils gagné

? Nabretta Hardin (23 ans), de

Memphis (Tennessee), nous explique

sa recette : miser sur la jeunesse, les

réseaux sociaux... et beaucoup de

café.

Cedric Claeys : Pourquoi avoir

créé un syndicat ?

Nabretta Hardin : Notre Starbucks

de Memphis était très mal géré.

Les appareils tombaient tout le temps

en panne ; chacun d’entre nous s’est

pris une décharge électrique au moins

une fois... Les mesures sanitaires

n’étaient pas respectées, l’endroit

était sale et les conditions de travail

étaient assez dangereuses, avec des

carrelages irréguliers, des portes d’armoires

cassées. Et quand nous étions

malades, nous n’avions plus aucun

revenu. Lorsque nous en avons parlé

à la direction, nous n’avons pas reçu

la moindre réponse.

Nous avons alors vu ce qui se

passait dans le Starbucks de Buffalo

(New York), la première filiale

dans laquelle un syndicat a été créé.

Ils nous ont servi de modèle. Nous

avons la chance d’être une grande

famille. Avec six de mes plus proches

collègues (connus aujourd’hui comme

les « Memphis Seven », NdlR),

nous avons finalement pu convaincre

plus de 40 collègues. Chacun était

d’accord pour dire que nous avions

besoin d’un syndicat.

Cedric Claeys : Qui sont les

Memphis Seven ?

Nabretta Hardin : Il ne s’agit

pas d’un groupe branché originaire

du Tennessee, même s’ils ont assurément

un côté rock’n’roll : Nabretta

Hardin, Beto Sanchez, Emma Worriell,

Nikki Taylor, Kylie Throckmorton,

Lakota McGlawn et Tio Escobar.

Ce groupe de jeunes collègues travaillant

pour Starbucks a annoncé

une action syndicale dans leur filiale

de Memphis le 16 janvier 2022, à

l’occasion du Martin Luther King

Day. Starbucks les a licenciés sur-lechamp

pour non-respect des règles de

sécurité. En réalité, les sept baristas

ont été licenciés pour avoir rejoint le

syndicat Starbucks Workers United.

Le tribunal l’a bien compris et, en

août 2022, a ordonné au géant du

café de réintégrer immédiatement les

dirigeants syndicaux licenciés.

Cedric Claeys : Comment Starbucks

a-t-il réagi ?

Nabretta Hardin : Au début,

ils nous ont ignorés. Mais quand

nous avons publié notre lettre sur

Internet et avons commencé à donner

des interviews dans les médias,

leur attitude a complètement changé.

Soudain, moi et les autres Memphis

Seven sommes devenus de « mauvais

employés ». Starbucks a usé de

prétextes pour nous virer. Ils nous ont

accusés d’être restés dans la filiale

après les heures de travail et d’être

allés dans la réserve pendant le service

– ce qui est parfaitement normal

dans un Starbucks mais c’est soudain

devenu un motif de licenciement.

Nous avons heureusement

reçu le soutien du syndicat Starbucks

Workers United récemment créé. Il

nous a non seulement encouragé,

mais également apporté un soutien

financier qui nous a permis de contester

notre licenciement devant les

tribunaux. Le juge a reconnu que

notre licenciement avait pour but

d’étouffer l’activité syndicale au sein

de Starbucks. « Si tous ceux qui souhaitent

former un syndicat étaient

licenciés, il ne resterait plus rien du

droit d’organisation syndicale protégé

au niveau fédéral », a-t-il conclu.

Nous avons donc gagné notre procès.

Starbucks a dû nous réintégrer et

nous avons maintenant un syndicat

dans notre filiale. C’est d’ailleurs

nécessaire, car Starbucks continue de

négliger notre lieu de travail. Rien n’a

vraiment changé.

Cedric Claeys : Qu’est-ce que

Starbucks Workers United ?

Nabretta Hardin : Fin 2021,

les travailleurs d’une filiale Starbucks

de Buffalo, dans l’État de New York,

ont organisé un vote afin de former

un syndicat. Ils l’ont emporté. C’est

ainsi qu’est né le premier syndicat

dans l’une des 9000 filiales de Starbucks

aux ÉtatsUnis. Les travailleurs

ont rejoint Workers United, un syndicat

faisant partie de la Service Employees

International Union (SEIU).

Ils souhaitaient remédier au manque

de personnel et de formation, un

problème auquel l’entreprise est confrontée

depuis longtemps et qui s’est

aggravé avec la pandémie de coronavirus.

Le succès de leur initiative

a été perçu comme une victoire symbolique

pour le mouvement syndical

américain. Le militantisme syndical

aux États-Unis est en plein essor,

avec des succès récents au sein de

Starbucks, Amazon, Apple et Trader

Joe’s.

Cedric Claeys : Et ce, alors que

Starbucks fait des millions de dollars

de bénéfices...

Nabretta Hardin : Absolument.

Alors que nous avions du mal

à nous en sortir, les actionnaires ont

triplé leurs profits. Nous avions droit

à des boissons et à de la nourriture

gratuites jusqu’avant la pandémie,

mais cet avantage nous a été retiré.

Beaucoup d’entre nous n’ont malheureusement

pas les moyens de

faire leurs courses. Il leur a donc fallu

choisir entre payer leur loyer et acheter

leur nourriture. Pendant ce temps,

notre milliardaire de patron Howard

Schultz a pu s’acheter de somptueux

yachts...

Cedric Claeys : Howard Schultz

est redevenu PDG de Starbucks

cette année dans le but de mater les

syndicats. Sans succès, plus de 260

Starbucks étant désormais syndiqués.

Comment cela a-t-il été possible ?

Nabretta Hardin : Nous utilisons

beaucoup les réseaux sociaux,

car c’est là que notre génération se

trouve. Et cela nous permet d’impliquer

les clients dans notre combat.

Les gens voient Starbucks comme

l’entreprise parfaite, mais c’est loin

d’être le cas. Nous le faisons savoir

sur TikTok et Twitter. Nous enregistrons

des danses afin de transmettre

notre message. Nos réseaux sociaux

nous permettent d’informer les gens

et de les convaincre de l’importance

d’un syndicat. Et si Starbucks cherche

à licencier quelqu’un, nous le

faisons directement savoir sur nos

comptes.

Depuis le retour d’Howard

Schultz, Starbucks nous a interdit

de parler aux médias. Nos danses

sur TikTok sont une manière de

contourner cette interdiction. Et ça

marche ! Sur le tableau d’affichage de

notre filiale figurent des dizaines de

messages de soutien de clients. Mais

Starbucks n’apprécie pas et nous impose

toutes sortes de nouvelles règles

– illégales. Tout ce qui est lié de près

ou de loin au syndicat nous a été

interdit : nos t-shirts, nos pin’s... Et

les amendes n’ont malheureusement

aucune incidence sur Starbucks. Ils

ont assez d’argent pour payer... Les

amendes n’ont aucun effet sur les

Les Memphis Seven

multinationales en général.

Elles doivent être tenues responsables,

car elles s’en sortent

encore trop facilement actuellement.

Ils recourent aux mêmes techniques

qu’avant, mais cela ne fonctionne

plus. C’est au contraire une source de

motivation pour nous. Ce n’est pas

parce que Howard Schultz a réussi

à chasser le syndicalisme de quatre

filiales il y a 30 ans qu’il va pouvoir

le refaire dans plus de 260 filiales

aujourd’hui. De plus en plus de travailleurs

ont compris l’importance

d’un syndicat. Les nombreux licenciements

ne nous arrêteront pas non

plus. Les choses vont changer, et ils

ne pourront rien y faire.

Cedric Claeys : La vision

qu’ont les Américains des syndicats

a-t-elle changé ?

Nabretta Hardin : Dans le

temps, les syndicats étaient perçus

comme une affaire de « vieux hommes

blancs ». Mais aujourd’hui, de

plus en plus de jeunes et de personnes

de couleur se manifestent. Je

rencontre parfois des délégués de 16

ans à peine ! Cette diversité est très

importante. Nous méritons tous une

vie meilleure, mais le sexisme et le

racisme restent des problèmes majeurs.

70 % du personnel sont des

femmes, nous nous devons donc de

mener ce combat. Les gens réalisent

de plus en plus le pouvoir du nombre

: la classe travailleuse est la plus

nombreuse. L’entreprise a besoin de

nous, pas le contraire. Je pense que

c’est la raison pour laquelle de plus

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en plus de travailleurs rejoignent un

syndicat. Ensemble, nous sommes

inarrêtables.

Cedric Claeys : Certains disent

que tout combat contre une multinationale

est perdu d’avance. Que leur

répondez-vous ?

Nabretta Hardin : Que c’est

effectivement un combat difficile et

de longue haleine mais que ce n’est

pas impossible ! Il faut les attaquer

là où ça leur fait le plus mal : au

porte-monnaie. Il faut leur montrer

qu’ils ont besoin de nous. En organisant

des grèves, par exemple, ou en

s’attaquant à leur image et en montrant

leur vrai visage. Car ça marche !

Cedric Claeys : Comment

voyez-vous l’avenir ?

Nabretta Hardin : Je suis

très optimiste. Nous ne ferons plus

marche arrière chez Starbucks. Et notre

travail va avoir un effet sur l’ensemble

de la classe ouvrière. Nous

sommes prêts à nous écouter les uns

les autres et à nous entraider. Une

jeune génération se lève qui sait à

quoi elle a droit, ce dont les entreprises

sont capables et ce que ce combat

peut nous apporter. Les entreprises

vont devoir commencer à écouter

leurs employés. Cette génération connaît

bien ses droits et sait ce qu’elle

a à faire. La classe travailleuse ne

va plus se laisser faire. L’avenir sera

forcément plus beau.

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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


Devoir de Mémoire

«Pourquoi je suis opposé à la guerre du Vietnam»

discours de Martin Luther King Jr.

Le révérend Dr. Martin Luther

King Jr. fait des gestes et crie à sa

congrégation de l’église baptiste

Ebenezer à Atlanta, en Géorgie, le

30 avril 1967, alors qu’il exhorte

l’Amérique à se repentir et à

abandonner ce qu’il a appelé son

«aventure tragique et imprudente

au Vietnam.» (AP Photo)

A l’occasion du 94e anniversaire de

naissance du Dr Martin Luther King Jr.

né le 15 janvier 1929. Nous publions

son discours «Pourquoi je suis opposé

à la guerre du Vietnam» prononcé

le 30 avril 1967 à l’église Baptiste

Ebenezer d’Atlanta (Géorgie).

« Le sermon que je prononce ce

matin n’est pas un sermon ordinaire,

mais il est important car il porte sur

une des questions les plus controversées

auxquelles notre pays soit confronté:

«Pourquoi je suis opposé à la

guerre du Vietnam».

Permettez-moi de préciser d’emblée

que je considère cette guerre

comme injuste, mauvaise et vaine. Je

prêche aujourd’hui devant vous sur

cette guerre parce que ma conscience

ne me laisse pas d’autre choix. Il est

temps que l’Amérique entende la vérité

sur ce conflit tragique. Dans les conflits

internationaux, la vérité a de la peine à

se faire jour car la plupart des nations

se trompent sur leur propre compte.

Les rationalisations et la recherche

incessante de boucs émissaires nous

rendent aveugles à nos péchés. Mais le

temps n’est plus au patriotisme superficiel.

Quiconque vit dans le mensonge

vit dans l’esclavage spirituel. La connaissance

de la vérité nous apporte la

liberté. «Vous connaîtrez la vérité, dit

Jésus, et la vérité vous rendra libres.»

J’ai choisi de prêcher sur la guerre du

Vietnam parce que je pense, comme

Dante, que les endroits les plus brûlants

de l’enfer sont réservés à ceux qui restent

neutres aux époques de crise morale.

Il y a un moment où le silence

devient trahison. La vérité de ces paroles

ne fait pas de doute mais la mission

à laquelle elles nous appellent est

des plus difficiles. Même quand ils sont

poussés par les exigences de la vérité

intérieure, les hommes n’assument pas

facilement la tâche de s’opposer à la

politique de leur gouvernement, surtout

en temps de guerre. Et l’esprit humain

a énormément de peine à secouer toute

l’apathie de sa pensée conformiste et de

celle du monde qui l’entoure. De plus,

quand les questions sont aussi compliquées

que celles de cet effroyable conflit,

nous sommes toujours sur le point

de nous laisser hypnotiser par l’incertitude.

Mais nous devons avancer.

Certains d’entre nous qui ont

déjà commencé à briser le silence ont

découvert que parler les exposait à des

souffrances. Mais nous devons parler,

avec toute l’humilité qui convient à notre

vision limitée des choses, mais nous

devons élever la voix. Et nous devons

également nous réjouir car au cours de

toute notre histoire, il n’y a jamais eu

de telles divergences d’opinion dans

la population américaine pendant une

guerre. Des sondages révèlent que près

de quinze millions d’Américains sont

explicitement opposés à la guerre du

Vietnam. Et des millions d’autres ne

peuvent pas être pour. Et même les millions

qui sont pour manquent de conviction,

sont désorientés, doutent. Cela

nous montre que des millions de gens

ont choisi de s’écarter des prédictions

du patriotisme doucereux pour s’élever

au niveau du désaccord déterminé

reposant sur les impératifs de la conscience

et la lecture de l’histoire.

Maintenant, bien entendu, une

des difficultés à parler aujourd’hui

provient du fait qu’il y a des gens qui

cherchent à assimiler le désaccord à la

déloyauté. C’est un jour sombre pour

notre nation lorsque les plus hautes

autorités cherchent à utiliser n’importe

quel moyen pour réduire l’opposition

au silence. Mais il se passe quelque

chose et le peuple ne se laissera pas

réduire au silence. Il faut dire la vérité

et je dis que ceux qui cherchent à faire

passer tous les opposants à la guerre

du Vietnam pour des fous, des traîtres

ou des ennemis de nos soldats sont des

gens qui luttent contre ce que notre tradition

a de meilleur.

Oui, nous devons nous lever et

parler, de briser la trahison de nos propres

silences et de parler de ce qui nous

ronge. J’ai demandé qu’on mette fin à la

destruction du Vietnam. De nombreuses

personnes ont voulu savoir si la voie

que j’avais suivie était sage. Souvent ils

exprimaient leurs préoccupations sans

ménagements: «Pourquoi parlez-vous

de la guerre? Pourquoi associez-vous

votre voix à celles des opposants? Il

ne faut pas confondre paix et droits

civiques.» Et ce matin, je vous parle de

cette question parce que je suis décidé à

prendre l’Evangile au sérieux. Et je suis

monté ce matin dans cette chaire pour

adresser une véhémente supplication à

mon pays bien-aimé.

Ce sermon ne s’adresse pas à

Hanoi ou au Front de libération nationale.

Il ne s’adresse ni à la Chine ni à

la Russie. Et ce n’est pas une tentative

de fermer les yeux sur la complexité

de la situation générale et la nécessité

de trouver une solution collective à

la tragédie du Vietnam. Je ne cherche

pas non plus à faire du Nord-Vietnam

et du Front de libération nationale des

parangons de vertu ni à négliger le rôle

qu’ils doivent jouer dans la recherche

d’une solution satisfaisante du problème.

Cependant, ce matin, je ne vais

pas parler à Hanoi ni au Front de libération

nationale mais plutôt à mes compatriotes

qui ont la plus grande part de

responsabilité et sont entrés dans un

conflit qui a exigé un lourd tribut sur les

deux continents. Comme je suis prédicateur

par vocation, je suppose qu’il

n’est pas surprenant que j’aie quelques

bonnes raisons de soumettre la guerre

du Vietnam à ma conception morale.

Il existe un rapport évident et

presque simpliste entre la guerre et

la lutte que je mène avec d’autres en

Amérique. Il y a quelques années, nous

avons vécu un moment remarquable

dans cette lutte. Il semblait y avoir un

réel espoir pour les pauvres, les blancs

comme les noirs, grâce au Programme

contre la pauvreté. Il y a eu des expériences,

des espoirs, de nouveaux

départs. Puis on a intensifié la guerre et

j’ai vu qu’on interrompait le Programme

comme si c’était quelque jouet politique

inutile d’une société devenue folle de

guerre. Et j’ai su que l’Amérique n’investirait

jamais les fonds ou les énergies

nécessaires à la réhabilitation tant

que des aventures comme le Vietnam

aspireraient des hommes, des talents

et de l’argent comme une ventouse démoniaque

et destructrice. Et peut-être

ne le savez-vous pas, mes amis, mais

on estime à 500 000 de dollars le coût

de chaque soldat ennemi tué alors que

nous ne dépensons que cinquante-trois

dollars pour chaque personne rangée

parmi les pauvres et que l’essentiel de

ces cinquante-trois dollars est destiné

au salaire de personnes qui ne sont pas

pauvres. Aussi, j’ai été de plus en plus

obligé de considérer la guerre comme

une ennemie des pauvres et de m’y opposer

pour cette raison.

C’est peut-être quand j’ai compris

que la guerre faisait beaucoup plus que

de détruire l’espoir des pauvres du pays

que m’est apparu tout le tragique de la

réalité. Le pays envoyait combattre et

se faire tuer les pauvres – fils, frères,

maris – dans une proportion extraordinairement

élevée par rapport au reste de

la population. Nous prenions les jeunes

Noirs qui avaient déjà été mutilés par

la société et nous les envoyions à des

milliers de kilomètres garantir en Asie

du Sud-Est des libertés qu’ils n’avaient

pas trouvées en Géorgie du Sud-Est et

dans l’Est de Harlem. Aussi – cruelle

ironie – avons-nous souvent vu à la

télévision des soldats noirs et blancs

tuer et mourir côte à côte pour un pays

qui avait été incapable de les asseoir

ensemble dans les mêmes salles de

classe. Nous les avons vus brûler les

huttes d’un village pauvre avec une

brutale solidarité. Mais nous réalisons

qu’ils ont peu de chances de vivre dans

le même immeuble à Chicago ou Atlanta.

Je ne peux donc pas me taire face

à une aussi cruelle manipulation des

pauvres.

Ma troisième raison se situe à un

niveau de conscience plus profond car

elle est née de mon expérience des ghettos

du Nord pendant les trois dernières

années, en particulier au cours des trois

derniers étés. J’ai dit aux jeunes gens

rejetés qui étaient désespérés, en colère,

que les cocktails Molotov et les fusils

ne résoudraient pas leurs problèmes.

J’ai essayé de leur manifester ma profonde

compassion tout en soutenant

que le moyen le plus intelligent d’amener

le changement social était l’action

non-violente. Car ils me demandaient:

«Et qu’en est-il au Vietnam?» Ils me demandaient

si notre pays n’avait pas recours

à des doses massives de violence

pour résoudre ses problèmes, pour

amener les changements qu’ils désirent.

Leurs questions ont porté et j’ai

su que je ne pourrais plus jamais élever

la voix contre la violence des opprimés

des ghettos sans commencer par parler

clairement au plus grand fauteur de

violence du monde aujourd’hui: mon

propre gouvernement!

Par égard pour ces jeunes, par

égard pour ce gouvernement, par égard

pour les centaines de milliers de personnes

qui tremblent devant notre propre

violence, je ne peux pas me taire.

On a beaucoup applaudi ces dernières

années. On a approuvé notre mouvement,

on m’a approuvé moi-même.

L’Amérique et la plupart de ses journaux

m’ont approuvé à Montgomery.

Et des milliers de Noirs étaient prêts

à provoquer des émeutes lorsque ma

maison a été bombardée, mais j’ai dit:

«Nous ne pouvons pas faire ça.» On a

approuvé nos sit-in non-violents dans

les bars de restauration rapide. On nous

a approuvés lorsqu’au cours de nos

«voyages de la liberté», nous ne répondions

pas aux coups reçus. On a loué

notre attitude à Albany, Birmingham et

Selma en Alabama. Oh, la presse était

si magnanime dans son approbation

lorsque je disais: «Soyez non-violents

à l’égard de Bull Connor ou envers Jim

Clark [sheriff ségrégationniste de Selma]

». Un pays, une presse ont une

attitude étrangement contradictoire

quand ils vous approuvent lorsque

vous dites: «Soyez non-violents envers

Jim Clark» mais vous maudissent lorsque

vous dites: «Soyez non-violents

à l’égard des enfants vietnamiens». Il

y a quelque chose qui ne va pas dans

cette presse!

Et comme si le poids de mon engagement

en faveur de la vie et de la

santé de l’Amérique ne suffisait pas, j’ai

dû assumer une autre lourde responsabilité

en 1964. Je ne peux pas oublier

que le Prix Nobel de la Paix n’était pas

qu’un simple événement mais une mission

qu’on me confiait, la mission de

mettre encore plus d’énergie que jamais

à œuvrer en faveur de la fraternité humaine.

C’est une vocation qui me place

au-delà des allégeances nationales.

Mais même en son absence, je devrais

vivre selon l’esprit de mon engagement

dans le ministère de Jésus-Christ. Pour

moi, le rapport entre ce ministère et la

recherche de la paix est si évident que

parfois je m’étonne lorsqu’on me demande

pourquoi j’élève la voix contre

la guerre. Se pourrait-il que ceux qui

me posent cette question ignorent que

la Bonne Nouvelle s’adressait à tous

les hommes, aux communistes comme

aux capitalistes, à leurs enfants

comme aux nôtres, aux blancs comme

aux noirs, aux révolutionnaires comme

aux conservateurs? Ont-ils oublié que

mon ministère consiste à obéir à Celui

qui a tellement aimé ses ennemis qu’il

est mort pour eux? Alors qu’est-ce que

je peux dire au Viêt-cong, à Castro, à

Mao en tant que ministre fidèle de Jésus-Christ?

Puis-je les menacer de mort

ou ne dois-je pas partager ma vie avec

eux? Finalement, je dois être fidèle à

la conviction que je partage avec tous

les hommes: la vocation à être le fils

du Dieu vivant. Au-delà de la vocation

de la race, de la nation ou de la foi,

c’est cette filiation et cette fraternité. Et

comme je crois que le Père se préoccupe

au plus haut point tout particulièrement

du sort de ses enfants qui souffrent,

qui sont sans défense ou exclus,

je parle aujourd’hui en leur faveur. Et

tandis que je réfléchis à la folie de la

guerre du Vietnam et que je cherche en

moi les moyens de comprendre et de

répondre par la compassion, mon esprit

se tourne constamment vers les habitants

de cette péninsule. Je ne parle pas

maintenant des soldats des deux parties,

ni du gouvernement militaire de

Saigon mais simplement des gens qui

subissent le fléau de la guerre depuis

près de trois décennies. Je pense à eux

également parce qu’il est clair pour moi

qu’on n’arrivera pas à une solution satisfaisante

tant qu’on n’essaiera pas de

connaître ces gens et d’entendre leurs

cris étranglés.

Maintenant, permettez-moi de

vous dire la vérité à ce sujet. Ils doivent

considérer les Américains comme de

curieux libérateurs. Vous rendez-vous

compte que le peuple vietnamien – c’est

une chose qu’on ignore généralement –

a proclamé son indépendance en 1945

après une occupation à la fois française

et japonaise? Et, soit dit en passant,

c’était avant la révolution communiste

en Chine. Il était dirigé par Ho

Chi Minh. Dans leur document, il cite

notre Déclaration d’indépendance et

pourtant notre gouvernement a refusé

de le reconnaître. Le président Truman

a déclaré qu’ils n’étaient pas prêts pour

l’indépendance. Aussi avons-nous, à

l’époque, été victimes en tant que nation

de la même arrogance mortelle que

celle qui a empoisonné la situation internationale

pendant toutes ces années.

La France, alors, a entrepris de reconquérir

son ancienne colonie. Et pendant

huit ans, elle a mené de longs combats

brutaux pour tenter cette reconquête.

Et savez-vous qui a aidé la France? Ce

sont les Etats-Unis. Nous en sommes

arrivés à assumer plus de 80% du coût

de la guerre. Et même lorsque la France

a commencé à désespérer de son action

irresponsable, nous ne l’avons

pas fait. Et en 1954, une conférence

s’est réunie à Genève et on est parvenu

à un accord parce que le France

avait été défaite à Dien Bien Phu. Mais

même après cela, après les Accords de

Genève, nous avons continué. Nous

devons admettre le triste fait que notre

gouvernement a réellement cherché

à saboter ces Accords. Eh bien, après

la défaite française, il semblait qu’ils

allaient apporter l’indépendance et la

réforme agraire. Mais au lieu de cela,

les Etats-Unis ont commencé à soutenir

un certain Diem qui s’est avéré être

un des plus impitoyables dictateurs de

l’histoire. Il a réduit toute opposition

au silence. Des gens ont été assassinés

parce qu’ils élevaient la voix contre les

mesures politiques brutales de Diem. Et

les paysans assistaient terrorisés à la

brutale répression de l’opposition, répression

encouragée par les Etats-Unis

et par des troupes de plus en plus nombreuses

des Nations Unies venues aider

à réprimer l’insurrection provoquée par

les méthodes de Diem. Lorsque Diem a

été renversé, ils auraient pu être contents,

mais la longue série de dictatures

Les funérailles du Dr Martin Luther King Jr. à l’église Baptiste Ebenezer

d’Atlanta le 8 Avril 1968

militaires n’a apparemment apporté aucun

changement réel, en particulier en

ce qui concernait leur besoin de terres

et de paix. Et qui soutenons-nous au

Vietnam aujourd’hui? Un général du

nom de Ky [général de division aérienne

Nguyen Cao Ky] qui a combattu

contre son propre peuple aux côtés des

Français et qui a déclaré un jour que le

plus grand héros qu’il connaissait était

Hitler. C’est lui que nous soutenons

aujourd’hui au Vietnam. Oh, ni le gouvernement

ni la presse ne vous diront

de telles choses, mais Dieu m’a dit de

vous en parler ce matin. La vérité doit

être dite.

Le seul changement est venu

de l’Amérique lorsque nous avons

accru nos engagements militaires

pour soutenir des gouvernements qui

étaient singulièrement corrompus, incompétents

et sans soutien populaire.

Et pendant tout ce temps, les gens

suite à la page(16)

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

13


Perspectives

A Gaza ou en Tunisie, la souffrance est la même

Des funérailles ont été organisées à Gaza le 18 décembre 2022 pour 8 Palestiniens morts en

tentant de passer d’Afrique du Nord en Europe - Photo : Mohammed Asad, via MEMO

Par Majd Salem

« Nos enfants sont jetés à la mer et les poissons

les mangent. »

J

’ai eu de la chance. A la fin de mes études

secondaires à Gaza en 2016, j’ai obtenu

une bourse d’études à l’université en Tunisie.

Il fallait que j’échappe à la peur et à la tension

qui règnent à Gaza pour me concentrer sur

mes études.

Je me souviens encore de mes premiers

jours à Tunis. Tout était nouveau et excitant.

J’ai découvert le train que je n’avais vu qu’à

la télévision et dans les films qu’on regardait

à la maison. Par la fenêtre du train, j’ai aperçu

des montagnes pour la première fois de ma

vie. Gaza est une ville côtière ; il n’y a pas

de montagnes. La plupart des montagnes de

Palestine se trouvent en Cisjordanie, où les

Gazaouis ne peuvent pas aller à cause du

siège israélien.

J’étais tellement émerveillé que j’ai oublié

de descendre à la station où j’allais. Il m’a

fallu vivre un certain temps dans mon nouveau

pays pour me rendre compte que la vie

pouvait aussi y être dure, et que les perspectives

économiques pour les jeunes, ici aussi,

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après avoir délibéré conformément aux vœux de la loi jugeant

à charge d'appel, Octroie défaut contre le sieur Gaston Salgado qui n'a

comparu ni personne pour lui, à l'audience susdite. Accueille l'action en

réintégrant du requérant pour être juste et fondée en droit; Dit et déclare

constant les fait de trouble possessoire reprochés au sieur Gaston Salgado

qui a occupé illégalement ledit terrain ; Par voie de conséquence, Ordonne

son expulsion du terrain située à la Rue de la Réunion au No :202 dont il

occupe toujours; le condamne à vingt-cinq mille (25.000 gourdes) au frais

et dépens de l'instance; Commet pour la signification de cette sentence

l'huissier Marc-Arthur Meilleur, vu qu'elle est par nous, Me. James

Saint-Jean, Juge de Paix de la Section Sud de Port-au-Prince, à l'audience

civile et publique du mardi trois janvier deux mille vingt-trois, An 220ème

de l'Indépendance avec l'assistance de notre Greffier Me. Jean Smith

GELIN.

Il est ordonné.... etc.....

En foi de quoi....etc....

pouvaient être sombres. Et je me suis dit que

Gaza et la Tunisie se ressemblaient de ce point

de vue. J’étais loin de me douter à quel point

c’était vrai.

Tragédie en Méditerranée

Le 21 septembre 2022, un bateau transportant

19 jeunes Tunisiens – qui tentaient

d’échapper aux désastreuses conditions

économiques du pays en émigrant illégalement

vers l’Italie – a coulé en Méditerranée,

à plusieurs kilomètres de la côte. Les parents

dont les enfants avaient disparu ont accusé

l’État de faire preuve de négligence dans la

recherche des survivants.

Le 10 octobre, des pêcheurs locaux ont

décidé d’entreprendre eux-mêmes des recherches.

Ce qu’ils ont trouvé a dépassé nos

pires attentes. Les pêcheurs ont repéché un

certain nombre de corps de jeunes gens et

les ont remis aux garde-côtes tunisiens pour

identification. L’examen des corps, ainsi que

des passeports détrempés et d’autres documents

trouvés avec eux, a révélé qu’il ne

s’agissait pas d’émigrants tunisiens, mais de

Palestiniens.

Leur bateau, en route pour l’Europe,

était parti de Libye avec 11 jeunes Palestiniens

à bord. Huit des victimes de la noyade

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu, maintient

le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare

fondée la dite action, admet en conséquence le divorce du sieur Guerly LERICHE d'avec

son épouse née Osna ST CYR, pour injures graves et publiques, aux torts de l'épouse;

Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux; Ordonne

à l'officier de l'état civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capital sous peine de dommages intérêts envers

les tiers s'il y échet Commet l'Huissier Canal GABRIEL, de ce Tribunal pour la signification

du présent jugement.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Juge au Tribunal de

Première de Port-au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du douze mai

deux mille

vingt-deux, en présence de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du

Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège.-

Il est ordonné etc...

En foi de quoi etc...

Me. Ingrid Karline WOOLLEY

Officier d'Etat Civil

ont été identifiées comme étant des Gazaouis.

Leurs noms sont Talal Al-Shaer, Muhammad

Al-Shaer, Adam Shaat, Aheed Abu Zureik,

Younus Al-Shaer, Muhammad Qeshta, Moqbel

Aateem et Khalil Fares. Ils étaient originaires

de mon pays et, comme moi, à la recherche

d’une vie meilleure.

Selon le Bureau central palestinien des

statistiques, les jeunes de Gaza (18 à 29 ans)

représentent 21,5 % de sa population.

Beaucoup sont diplômés de l’université

dans différentes spécialités. Le taux d’analphabétisme

à Gaza est l’un des plus bas au

monde, mais le chômage y est l’un des plus

élevés ; près de 80 % des jeunes de Gaza sont

sans emploi.

Les conditions de vie sont souvent insupportables.

Un rapport des Nations unies

publié en 2012 indiquait que Gaza serait devenu

inhabitable en 2020.

Et bien sûr, en ce début de l’année

2023, la situation est encore pire. L’environnement

chaotique et contraint créé par le

siège israélien et la menace constante d’une

attaque engendrent le désespoir et la détresse.

La bande de Gaza est souvent décrite comme

la plus grande prison à ciel ouvert du monde.

Les jeunes cherchent tous un moyen de partir,

même si c’est dangereux, car rien ne leur

semble pire que ce qu’ils sont obligés de vivre

chaque jour dans leur ville assiégée.

Le cimetière des étrangers

Il existe un cimetière dans la ville côtière de

Zarzis, dans le sud de la Tunisie, appelé le «

cimetière des étrangers ». Les dépouilles des

personnes qui se sont noyées en essayant de

passer de la Libye à l’Europe, et dont les corps

se sont échoués sur le rivage, y sont enterrés.

Seules quelques-unes des plus de 400 tombes

portent un nom ; les autres sont anonymes.

Ghassan Bourguiba est un militant tunisien

de Zarzis qui suivait les recherches de

ceux qu’il pensait être des habitants de sa région

morts noyés en tentant d’améliorer leur

vie. Lorsqu’il a découvert que les morts étaient

palestiniens et non tunisiens, il a téléchargé

une vidéo sur son compte Facebook.

Dans une vidéo, l’un des parents tunisiens

qui avaient perdu leurs fils dans

l’épave du bateau a déclaré : « Même si les

morts que nous avons trouvés près de notre

ville sont des Palestiniens et non nos fils perdus,

nous leur organiserons des funérailles ».

« Nous les enterrerons à nos frais dans

des tombes gravées de leurs noms dans le cimetière

de notre ville, et ne les mettrons pas

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le

défaut octroyé contre la partie défenderesse à l'audience précitée et pour le

profit, déclare fondée ladite action; Admet en conséquence le divorce du sieur

Jean Wilson BERNARD d'avec son épouse née Marie Sonie DOMESCA pour

incompatibilité de caractère aux torts de l'épouse. PRONONCE en conséquence,

la dissolution des liens matrimoniaux ayant existant entre lesdits époux;

Ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la section sud de Port-au-Prince de

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont

un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capital sous peine

de dommages envers les tiers, s'il y échet. Compense les dépens; commet

l'huissier Clerbrun FAURE pour la signification du présent jugement ;

Ainsi Jugé et prononcé par Nous, Me. Jean Osner PETIT-PAPA, juge en audience

civile, ordinaire et publique, du vendredi deux décembre deux mille

vingt-deux en présence de Me Eunide LEGERME, Substitut Commissaire du

Gouvernement de ce ressort avec l'assistance de la greffière Marie Yolande

Cadet ZETRENNE.

Me Joseph Vilfranche HEROLD, Av.

dans le cimetière des étrangers car nous les

considérons comme nos fils », a-t-il ajouté.

À Gaza, un parent de Younus Al-Shaer

a vu la vidéo et a contacté Bourguiba pour

lui communiquer la liste de tous ceux dont ils

n’avaient plus de nouvelles depuis que le contact

avait été perdu avec leur bateau. Bourguiba

se souvient d’avoir appelé la famille d’Al-

Shaer à Gaza pour lui confirmer que Yunous

faisait partie des morts. « Personne ne peut

imaginer le profond chagrin et l’immense

douleur que j’ai ressentis lorsque j’ai dû leur

annoncer ce qui était arrivé à leur fils », a-til

confié.

La sœur d’Al-Shaer a déclaré aux médias

locaux qu’elle avait supplié son frère de

rester à Gaza. Elle l’a imploré de terminer ses

études à l’université.

Mais il lui a répondu : « Tu vois tous les

diplômés qui sont au chômage ici ! Je ne veux

pas être comme eux quand j’aurai fini mes

études ». Il était déterminé à aller en Europe

et y trouver du travail. « Je vais réussir et je

te rembourserai et je ferai en sorte que vous

soyez tous heureux », lui avait-il promis.

Le 18 décembre, les huit corps des

jeunes noyés ont été rapatriés de la Tunisie à

Gaza, via le passage de Rafah. Leurs familles

ont enfin pu les voir, les pleurer et leur faire

leurs adieux.

Parents, amis et compatriotes de Gaza

ont organisé d’immenses funérailles pour

chacun d’entre eux et ils ont enfin été enterrés

dans leur patrie. L’une des mères en deuil a

déploré la fin tragique de tant de jeunes Palestiniens

: « Tous les habitants du monde mangent

du poisson, sauf nous, les Palestiniens.

Nous, nos fils sont jetés à la mer et servent de

nourriture aux poissons ».

Je ne sais pas ce que ces émigrés auraient

trouvé en Europe si leur bateau avait

atteint l’Italie. Je ne sais pas non plus ce que

je vais devenir. J’espérais, en quittant Gaza

pour la Tunisie, que la situation serait meilleure

quand le moment serait venu de rentrer

chez moi. J’espérais que le siège israélien sur

ma ville serait levé, que les industries détruites

par les attaques israéliennes seraient reconstruites

et que le chômage aurait diminué.

J’espérais pouvoir revenir, trouver du travail

et passer du bon temps avec ma famille et

mes amis.

Mais aujourd’hui, six ans plus tard, la

situation n’a fait qu’empirer. Tant de jeunes

gens essaient de s’en sortir ! Nous sommes

des fils et des filles de Gaza et de Tunisie.

Nous sommes devenus une famille à force

de partager les mêmes chagrins mais aussi

le même espoir de vivre une vie, et pas une

mort, faite de paix, de bonté et de réussite,

le même espoir de trouver un refuge où nous

soyons tous en sécurité.

* Majd Salem est un réfugié palestinien

de Gaza, mais sa ville d’origine est Al-Jiyya. Il

a grandi à Gaza jusqu’à son départ à l’âge de

17 ans, où il s’est rendu en Tunisie pour poursuivre

ses études universitaires en relations

internationales. Il écrit, entre autres médias,

pour We Are Not Numbers et

The Palestine Chronicle 5 janvier 2023

Traduction : Dominique Muselet

Chronique de Palestine – 10 janvier 2023

AVIS DE DIVORCE

Il est porté à la connaissance de tout un chacun que le Tribunal

de première instance de Port-au-Prince, après examen sur les

conclusions du Ministère public, à rendu en audience publique

en ses attributions civiles le jugement de divorce du sieur

Gerald DANIEL, contre son épouse Rosalia ST JEAN pour causes

d'injures graves et publiques aux torts exclusifs de l'époux;

lequel jugement a été prononcé en date du mercredi huit Juin

2022 par le Mag. JEAN Osner PETIT PAPA, Juge en audience

civile ordinaire et en présence de Me Wesley Paul, Substitut

Commissaire de ce ressort avec l'assistance du sieur Junior

Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège

Me. Geston LOUIS, Av

AVIS DE DIVORCE

Il est porté à la connaissance du Public en général et aux intéressés en

particulier que le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, admet en

conséquence le divorce de la dame THOMAS CLERMONT née CHARLES

GLORIE d'avec son époux le sieur THOMAS CLERMONT pour injures graves

et publiques aux torts exclusifs de l'époux. Prononce la dissolution existant

entre lesdits époux. Ordonne à l'officier de l'état civil de la Section Sud de

Port-au-Prince pour l'accomplissement le surplus des formalités y relatives.

Commet l'huissier CANAL GABRIEL pour la signification du jugement.

Compense les dépens

Ainsi jugé et Prononcé par nous, FREDD' HERCK LENY, juge en audience

civile, ordinaire et publique du jeudi vingt et un Juillet deux Mille Vingt

deux, en présence de Me LUCNAS ETIENNE, Substitut Commissaire du

Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY

Greffier du siège

Il est ordonné.......etc.......

En foi de quoi....etc......

Me Fanfan CHERUBIN, Av

AVIS DE DIVORCE

PAR CES MOTIFS, Le Tribunal après examen, sur les conclusions du

Ministère Public, maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à

l'audience précitée, pour le profit, déclare fondée ladite action; admet en

conséquence le divorce du sieur Ronald GAY d'avec son épouse Nerlande

JEAN pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse; prononce la

dissolution des liens matrimoniaux existant entre eux; ordonne à l'Officier

de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de

dommages- intérêts envers les tiers. Commet l'huissier Canal GABRIEL de

ce siège pour la signification. Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience

civile, ordinaire et publique du treize Janvier deux mille vingt-deux, en

présence de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut du Commissaire du

Gouvernement de ce ressort et avec assistance du sieur Mozart TASSY,

Greffier du siège.-

Pour ordre de publication

Me. Jean Renel Francen, Avocat.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le défaut

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite

action. Admet en conséquence le divorce du sieur Pierre Louis MERIZIER d'avec son

épouse Marie Kettelie MASSENA, pour injures graves et publiques, aux torts de l'épouse;

Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux;

ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de Taïfer, commune de Carrefour de transcrire sur les

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera dans l'un

des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers.

Commet l'huissier Maxime CANDIO, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.

Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS Juge en audience civile ordinaire

du mercredi vingt-cinq août deux mille vingt-et-un, en présence de Me. Jean

Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance

de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège.

Il est ordonné etc...

En foi de quoi etc...

Me Jean Luma CHARLES

Officier d'Etat Civil

14 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


Suite de la page (7)

des hommes, de leur conscience et de leur disposition

à appendre à ‘‘penser vrai (dans la complexité)

pour appendre à agir avec intelligence en

prenant le temps de donner du sens à leurs actions.

Autrement dit c’est toujours au travers d’un

contexte de difficultés et de frustrations que l‘intelligence

se développe en poussant le sujet frustré à

apprendre à faire corps avec le réel pour pouvoir le

comprendre et mieux agir sur lui. Car on ne commande

à la nature qu’en se soumettant à ses lois,

ou pour reprendre autrement un certain Albert

Einstein l’intelligence ne vient qu’en apprenant à

passer plus de temps avec les problèmes qui ne

sont que des frustrations.

En outre, il y a longtemps que la souveraineté

nationale d’Haïti n’est qu’une imposture

entretenue pour masquer l’asservissement total de

l’écosystème haïtien. Et, à ce propos, je reprends

la pensée de l’homme politique québécois René

Lévesque, que doit bien connaître Madame Jean

: quand un pays confie à d’autres la sécurité de

son territoire, la prise en charge de sa justice, la

formation de sa police, l’orientation de ses institutions

éducatives et sanitaires, la promotion culturelle

et académique de ses élites, ce n’est plus

un pays, mais une insignifiance, un lieu d’errance

où cohabitent des êtres en sursis qui ne cherchent

qu’à survivre. Dans sa quête pour la survie, entre

malice et marronnage, le collectif haïtien n’a pas

encore compris le sens de la mission d’un peuple

libre et digne. Car le marron n’a pas le temps pour

apprendre et transmettre : il se fait silencieux, il

épie, guette les lieux où il y a de quoi se ressourcer,

les mémorise comme des trésors pour revenir

dans l‘obscurité les chercher. Dans ce jeu trouble,

où la malice est la règle, le marron n’a pas de disponibilité

pour la communication, il a peur du

conflit, car il ne veut pas provoquer celui qui pourra

lui apporter les ressources à sa survie. Ainsi, il

ne peut pas agir avec intelligence, car il ne pense

pas, ne communique pas et ne s’engage que pour

accéder à une ressource qui lui permettra de survivre

en soignant sa panse et son confort minimal

insignifiant.

En conséquence, nous devons reconnaître

que ces prises de position, pour sincères et bien

intentionnées qu’elles puissent être, ne pourront

pas changer la dynamique locale du chaos haïtien.

Pour cause, celui-ci n’est que le résultat de la

dynamique globale de l’éternelle géostratégie de

la déshumanisation qui veut que la puissance des

empires se construit toujours par d’odieux et d’immondes

actes de barbarie. Cuba, Nicaragua, Venezuela,

Rwanda, Congo, Indochine, Vietnam, Irak,

Iran Libye, Afghanistan et Haïti sont quelques-uns

des morceaux brisés du miroir étincelant qui reflète

la barbarie et l’inhumanité de l’occident. Dans

ce contexte, proposer que les mêmes charognards,

formant le BIG GANG, qui ont planifié le naufrage

haïtien, soient les mêmes qui coordonnent et mettent

en place le sauvetage ne relève pas seulement

de l’insignifiance, mais d’une volonté consciente

ou inconsciente de perdurer le cauchemar du peuple

haïtien.

Briser la dépendance pour redevenir

intelligent

Dans l’un ou l’autre des cas, il y a une perte de

sens ; car, à l’évidence, il est improbable de sensibiliser

les démons qui régulent la dynamique de

déshumanisation. Ils sont programmés pour vampiriser

et sont fermés à toutes incantations ou supplications

de bienveillance. On ne raisonne pas et

ne supplie pas un esprit malfaisant, on le combat,

on l’exorcise ! De même, face à la géostratégie

de la déshumanisation, on ne quémande pas de

bienveillance, on oppose une résistance collective,

digne et insolente. Les peuples dignes sont ceux

qui résistent, car ils ont des élites qui s’enracinent

sur leur terroir et qui assument le coût éthique et

cognitif pour entretenir l’intelligence collective. Le

drame haïtien est qu’il a des élites culturelles et

académiques qui ne connaissent pas ou n’assument

pas leur rôle : elles courent après les rêves

blancs d’ailleurs ou ne se destinent qu’à devenir

des portefaix locaux des intérêts transnationaux

ou les hommes à tout faire des oligarques étrangers

du pays, et ce quel que soit leur niveau d’étude.

Pour cause, en Haïti, on n’accède à la médiatisation

de la réussite politique, économique

et académique que si on a un donneur d’ordre

blanc auquel on obéit du doigt et à l’œil, ou si

on assume d’être instrumentalisé comme couillon

par les crapules économiques accréditées comme

les nouveaux commissaires du BIG GANG dans

leur rôle d’oligarques du shithole. Ici, ceux qui

ne mangent pas directement dans les creux des

mains des Clinton et des Soros, sucent les bouts

d’os que jettent les Boulos, les Apaid, les Deeb,

les Acra, les Brandt, les Abdallah et autres ‘‘Oliga-tollahs’’

du shithole. C’est du reste pourquoi les

réseaux académiques et culturels ne peuvent pas

prendre de position radicale dans la déshumanisation

d’Haïti pour affirmer authentiquement, avec

constance, cohérence et intelligence, leur dignité

et leur rejet du gangstérisme. Ils ne peuvent que

supplier leurs maîtres blancs pour qu’ils fassent

pression sur les contremaîtres. Seule la pensée autonome,

non subventionnée peut aller loin dans la

critique, et c’est pourquoi les automates influents,

dans leur rayonnement indigent, la détestent tant.

Regardez les légions d’insignifiants anoblis

qui avaient apporté leur appui au boycott du

bicentenaire en 2004, Ce sont les mêmes qui

viennent gémir aujourd’hui en 2022 en sollicitant

l’assistance du blanc pour rétablir l’ordre

et juguler le chaos que le blanc a financé, entretenu.

Elles ont déjà oublié que ce sont elles qui

avaient, vent debout, rejoint les 184 groupes de

salopards, pour comploter avec le blanc contre la

dignité nationale, rien que pour leur petit succès

culturel, académique et littéraire ou économique.

Rien ne peut encore prouver en quoi la légitimité

de la lutte contre Jean Bertrand Aristide exigeait

de chier sur un tel évènement à valeur symbolique

planétaire. Le monde entier était rivé sur cet

évènement qui, hélas, a été boycotté et sabordé

par de puissantes injonctions diplomatiques, politiques

et économiques. Sans vouloir nous attarder

sur cet épisode malheureux, il faut admettre qu’il

y a une insoutenable insignifiance chez les lettrés

haïtiens qui n’ont pas compris que c’est par la

fracture de 2004 que la souveraineté haïtienne a

été profondément érodée par l’indigence du nouveau

contrat social qui a été ensemencée dans

la consciente des élites culturelles (Grenn Nan

Bounda). Une once d’intelligence aurait pu faire

comprendre à ces insignifiants, étonnants voyageurs

de l’errance, qu’une alliance soutenue par

toutes les puissances néocoloniales, par les oligarques

qui se sont enrichis sous les Duvalier et

qui ont financé tous le pogroms et massacres contre

les paysans et les militants des organisations

populaires et par les mercenaires traditionnels de

la politique ne pouvaient qu’être, au-delà de la

menace anti-démocratique du gouvernement lavalas,

un complot contre la souveraineté du pays.

Le pire est que dans leurs travaux de recherche

académique, financés par le blanc, ces insignifiants

répètent en chorale cacophonique, pour

faire plaisir au blanc et légitimer son ingérence sur

tous les domaines stratégiques du pays, que l’intelligence

est en déroute. Alors que ce sont elles

qui tuent l’intelligence par leur dépendance visà-vis

des intérêts étrangers, ils se couchent, sans

pudeur, sans dignité, pour mieux s’aligner sur

le plan des basses eaux où l’assistance internationale

maintient les projets qu’elle finance sous

leur haute expertise académique et managériale.

N’avez-vous pas vu qu’il y a un puissant lien

économique, académique, culturel entre ceux qui

sont au pouvoir depuis 2011 et le blanc ? Tous

ceux qui ont apporté leur talent, leur rayonnement,

leur savoir-faire malicieux et indigent, pour

anoblir la médiocrité politique au pouvoir depuis

2011, doivent leur renommée au blanc. D’ailleurs,

les sanctions en sont une preuve éloquente de ce

lien de dépendance qui sert d’attracteur d’asservissement

du pays.

Ainsi, pour commenter intelligemment les

sanctions, on peut dire contrairement à ce que

laissent croire certains médias, certaines associations

patronales, certaines associations socio-professionnelles,

certains réseaux de droits humains,

certains dignitaires comme Michaëlle Jean, ce qu’il

se passe dans le shithole n’est qu’un refroidissement

des strates sociales haïtiennes qui, devenues

trop instables et chaotiques dans leur prolifération,

menaçaient de rompre, par leur expansive

agitation, l’équilibre de la géostratégie de l’errance

conçue pour les espaces shitholiens comme Haïti

par le biais des élites poubelles. Le démiurge, qui

les contrôle et les finance, tente de les ramener à

un état proche du point d’inflexion qui les réalignera

sur l’axe de pilotage du gangstérisme polymorphe

stratifié (GPS). Un pilotage qui semble avoir

été gravement perturbé pendant plus de 4 ans,

depuis notamment les révélations sur le scandale

Petro Caribe en 2018. Or, objectivement, il faut

que ce GPS reste, malgré son morcellement, une

interface pilotée par le Big Gang, qu’est la communauté

internationale, pour maintenir Haïti sur la

trajectoire séculaire de son errance. De sorte qu’on

puisse dire comme le maître du jeu qui déclare

closes les mises et de lancer la partie : rien ne va

plus, messieurs et mesdames les insignifiants. Le

blanc a donné, le blanc a ôté, que le nom du blanc

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit

déclare fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur LEDNY

CINEA d'avec son épouse née MARIE DENISE DUVERSEAU, pour incompatibilité de

caractères aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux

ayant existé entre lesdits époux, ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section

Est de Port-au-Prince de transcrire dans ses registres à ce destinés, le dispositif

du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y

échet, commet l'huissier VILNERET GABRIEL de ce siège pour la signification de

ce jugement, compense les dépens.

Ainsi jugé et prononcé par nous, BERNARD SAINT-VIL, Juge en audience civile et

publique en date du vingt-deux Janvier deux mille quinze, en présence de Me.

RONALD PIERRE, Substitut Commissaire de ce ressort et avec l'assistance de

Monsieur JOSEPH PIERRE LOUIS, Greffier du siège

Il est ordonné.....etc.....

En de quoi.....etc....

soit loué (inspiré de Job 1. 21).

Ainsi, sachant que dans leur forme ces sanctions

ne sont que des postures diplomatiques pour

préparer le prochain cycle de l’errance et que dans

le fond elles ne peuvent être que des impostures

sans effet politique sur la dynamique du chaos,

dans une prochaine tribune, nous esquisserons en

détail ce que Madame Michaëlle Jean et tous ceux

qui veulent qu’Haïti sorte de ce marécage putride

doivent faire pour permettre de ramener l’intelligence

en déroute.

Quant à nous, nous continuons de croire

qu’un collectif qui a survécu à la déshumanisation

par la malice et le marronnage, qui furent des armes

contextuelles efficaces contre le barbare blanc qui

faisait la chasse aux nègres, et quand tout, depuis

son indépendance, lui rappelle les notes et le décor

de cette même déshumanisation, il ne peut que

retrouver dans sa mémoire fragmentée, où règnent

le grégaire et l’inconscient, les réflexes des

gestes et les trames de ce qui lui ont permis de

survivre : d’où l’absence de lien entre le collectif et

son pays, d’où les irresponsabilités, d’où les peurs

collectives, d’où les stratégies à somme nulle qui

poussent au sauve qui peut. Quand 95% des maigres

ressources du pays sont aux mains de moins

de 10 familles étrangères, quand le leadership

politique du pays est choisi pour avoir le profil corrompu

et médiocre voulu par le blanc pour mieux

lui imposer ses injonctions, quand le leadership

culturel et académique est anobli par le blanc

pour avoir l’insignifiance voulue par le blanc,

c’est-à-dire juste utile pour reproduire la déshumanisation

sans le blanc, mais futile pour le pays,

il est logique que soient la violence et l’errance.

C’est un enseignement des sciences cognitives et

de la pensée stratégique : ce qui assure la survie

du groupe est ce qui lui permet de se reproduire.

Voilà pourquoi, pour reprendre la thèse fétiche qui

semble justifier toutes les irresponsabilités, l’intelligence

est en déroute en Haïti. Il faut donc trouver

un propulseur pour remonter le temps et partir à sa

recherche avant que tout ne s’effondre totalement.

Notes

[i]

https://lenouvelliste.com/article/239898/michaelle-jean-estime-que-les-payscomme-le-canada-devraient-prendre-leurs-responsabilites

[ii] https://www.courrierinternational.com/

article/opinion-les-entrailles-dhaiti-pourries-parla-corruption

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public entendu,

maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le

profit, déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame

Jeanite BAPTISTE d'avec son époux Calème AIMABLE pour injures graves et

publiques aux torts de l'époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux

existant entre lesdits époux; Ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la

Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers. Commet

l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification. Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile.

ordinaire et publique du dix-sept février deux mille vingt-deux, en présence de

Me. Jean Rolex

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance

du sieur

W TASSY, Greffier du siège.-

Pour ordre de publication

Me. Jean Renel Francen, Avocat.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, Le Ministère Public entendu, maintient le

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit

déclare fondée ladite action. ADMET en conséquence le divorce du sieur

Ronald Elionise VICTOR, d'avec son épouse née Esther MARCELIN pour

injures graves et publiques aux torts de l'épouse. PRONONCE la dissolution

des liens matrimoniaux existant entre les dits Epoux; ORDONNE à

l'officier de l'Etat Civil de Pétion Ville, de transcrire sur les registres à ce

destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capital sous peine de dommages

intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Vilneret GABRIEL de

ce siège pour la signification de ce jugement; Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous FREDD'HERCK LENY, Juge, en audience

civile, ordinaire et publique du jeudi vingt-et-un Juillet deux mille

vingt-deux, en présence de Me LUCNAS ETIENNE, Substitut Commissaire

du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur MOZART

TASSY, greffier du siège.

Il est ordonné....etc....

En foi de quoi...etc....

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient

le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit,

déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame

Evangeline Christa Phara SYMBLEME d'avec son époux Pierre Nixon TERNI-

ER pour abandon du toit marital; prononce la dissolution des liens matrimoniaux

existant entre eux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section

Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif

du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages- intérêts envers les tiers.

Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification.

Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience

civile, ordinaire et publique du vingt et un juillet deux mille vingt-deux, en

présence de Me. Jean Rolex

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec

l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.-

Pour ordre de publication

Me. Jean Renel Francen, Avocat.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient

le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit,

déclare fondée ladite action; Admet en conséquence le divorce de la dame

Evangeline Lissabeth DESIR d'avec son époux Ascencio SEVERE pour

abandon du toit marital; prononce la dissolution des liens matrimoniaux

existant entre eux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de

Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers.

Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification.

Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience

civile, ordinaire et publique du vingt et un juillet deux mille vingt-deux, en

présence de Me. Jean Rolex

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec

l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.

Me. Jean Renel Francen, Avocat.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le

défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,

déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce du sieur Bernard

DESIR d'avec son époux Rose Flavienne Stanline PASCAL pour injures graves et

publiques aux torts de l'épouse; prononce

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre eux; ordonne à l'Officier de

l'Etat Civil de la

Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers.

Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification. Compense les

dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile,

ordinaire et publique du vingt-sept Janvier deux mille vingt-deux, en présence

de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce

ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.

Pour ordre de publication

Me. Jean Renel Francen, Avocat.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après en avoir délibéré et au vœu de la loi, accueille favorablement

et en la forme l'action du requérant contre ses adversaires pour être juste et

fondée, se déclare compétent pour trancher lʼaffaire; maintient le défaut octroyé

au sieur Thomas NORISSAINT contre les nommés Saintoiné FELISME et Shorty

FRANÇOIS, faute de comparaître Juge à charge d'appel, déclare résilier le

contrat de bail à loyer liant les parties; ordonne en conséquence le déguerpissement

des cités. Accorde l'exécution provisoire sans caution sur le chef de déguerpissement

conformément aux prescrits de l'article 276 du code de procédure

civile: réserve le droit au requérant de réclamer aux cités des dommages intérêts

pour les préjudices causées. Condamne les cités aux frais et dépens de la

procédure. Commet l'huissier Pierre Juste Clovis pour la signification du

jugement.

Ainsi jugé et prononcé par nous, Mag. Pierre BELVU, Juge à l'audience du Mardi

six (06) Septembre deux mille vingt-deux (2022); An 219ème de l'indépendance,

avec l'assistance de la greffière Makensie VIL

Il est ordonné.....etc...

En foi de quoi.....etc....

Makensie VIL ,Greffière

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère public, maintient le

défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare

fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce de la dame ROSEMIE

NAPOLÉON d'avec son époux JOHNNY CAZEAU pour injures graves et publiques

aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant

entre lesdits époux. Ordonne à l'officier de l'état Civil de la Section Est de

Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la

Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet

l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement.

Compense les dépens

Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS, Juge en audience civile, ordinaire

et publique du douze Mai deux mille vingt-deux, en présence de Me JEAN ROLEX

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance

du sieur MOZART TASSY, Greffier du siège

Il est ordonné....etc....

En foi de quoi...etc.....

Me INGRID KARLINE WOOLLEY OFFICIER D'ÉTAT CIVIL

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, jugeant à charge

d'appel maintient le défaut requis et octroyé contre les nommés Gedeon SAINT

LOUIS, Belony SAINT-LOUIS, Izavien SAINT-LOUIS et Catherine SAINT-LOUIS à

l'audience du Jeudi 03 Janvier 2023; Dit et déclare compétent pour connaître la

cause; Accueille favorablement l'action de la requérante pour être juste et

fondée; Ordonne en conséquence l'expulsion des lieux des cités de la propriété

de la requérante sise à l'Habitation Bois Caradeux, plus précisément Village

Rapatriés Silo, Rue Bethleem 31, Cassagnol 17, Section Communale de Saint-Martin,

Commune de Delmas; Accorde, sur le chef du déguerpissement l'exécution

provisoire sans caution de la présente sentence nonobstant appel et pourvoi en

cassation ; Condamne les cités à payer quinze mille gourdes à titre de dommages

et intérêts; Les condamne aux frais et dépens de l'instance. Commet l'huissier

Michel Mackendy de ce siège pour la signification du jugement.

Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Jean Flaury Raymond; Juge en audience

publique et Civile du jeudi 5 Janvier 2023, avec l'assistance de Wang Steeve

Major greffier du siège.

Il est ordonné......etc....

En foi de quoi......etc......

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut

requis et octroyé à l'audience précitée et pour le profit, déclare fondée

ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame Evens PIERRE

NOËL née Marie Andrée MARCELLUS d'avec son époux le sieur Evens

PIERRE NOËL pour injures graves et publiques aux torts de l'époux;

prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux;

ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de

transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement

dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale

sous peine de dommages-intérêts envers les tiers. Commet l'huissier Yvon

ZETRENNE pour la signification. Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Jean Osner PETIT PAPA, Juge, en

audience civile, ordinaire et publique du mercredi vingt-deux Juin deux

mille vingt-deux, en présence de Me. Souvenir JENTY, Substitut Commissaire

du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Junior

Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.-

Pour ordre de publication

LMON

Me. Fanfan GUERILUS, Avocat

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

15


Suite de la page (5)

à Saint-Domingue depuis 1492 ? Ce

serait une interprétation nouvelle

ou peu commune des faits rapportés

dans les ouvrages des grands historiens

qui ont analysé minutieusement

cette époque, écrit abondamment

sur cette épopée titanesque.

Nous avons essayé d’appréhender «

nous-même » le sens philosophique

et spécifique d’un mouvement révolutionnaire,

à proprement parler.

Nous avons aussi tenté l’expérience

de différencier les termes « révolte »,

« insurrection » de celui de « révolution

». C’est une façon de vérifier

s’il y a effectivement des rapports

synonymiques entre ces trois principaux

substantifs. Pas seulement

des relations de complémentarité!

Saurait-on parler de l’échec d’une

révolution? Dans le cas qui nous

concerne, les mots « révolte » et

«insurrection » ne devraient-ils pas

être plutôt associés aux notions de

«moyens» qui permettent à la « fin

» de se justifier, laquelle serait ellemême

le basculement complet, radical

du vieil ordre existant? Et surtout

de le remplacer par un meilleur?

En politique, un « mouvement révolutionnaire

» doit être considéré,

interprété comme une série d’actions

collectives, violentes ou non

violentes, dans le but de faire une «

révolution ».

Marie-Jean Hérault de

Séchelles [6] a rédigé un rapport à

propos du projet de la constitution

de 1793 dans lequel il déclare : «

Le jour où vous aurez fait la constitution

sera celui d’une résurrection

pour la France, d’une révolution

pour l’Europe. Tous nos destins

reposent dans ce monument; il est

plus puissant que toutes les armées.

» Pourtant, la prise de la Bastille

date du 14 juillet 1789. En 1793,

le député Hérault de Séchelles parlait

encore d’une « révolution » à venir.

N’est-ce pas la suite qui allait déterminer

l’« axe idéologique » sur lequel

il fallait installer le phénomène

de l’abolition de la monarchie en

France?

À notre humble avis, une révolte,

une insurrection peut échouer.

Mais pas une révolution. Car cette

dernière se mesure à l’aune de résultats

avantageux. Et non à celle

de conséquences désastreuses.

Seulement, on peut la détruire. Comme

les États-Unis sont en train de le

faire au Venezuela! Parler de la nécessité

d’une deuxième « révolution

» ne reviendrait-il pas à admettre

inconsciemment qu’il n’y a pas vraiment

eu une « première » ?

La mort prématurée de

Jean-Jacques Dessalines dévia l’affluent

de la victoire des Noirs et

des mulâtres du fleuve d’une totale

« révolution ». Le phénomène de

la métamorphose systémique a été

contrarié. Interrompu par ce meurtre

crapuleux. L’élite avant-gardiste,

progressiste, doit reprendre le processus

de transformation perturbé,

discontinué des rapports sociaux,

là où il fut suspendu le 17 octobre

1806.

Robert Lodimus

_________________________

Notes et références

[1] Paroles du colonel Paulin

au roi Henri Christophe d’Haïti qui

voulait le dégrader : «Cette croix m’a

été donnée par vous, mais quant à

mes épaulettes, je les ai gagnées et

conquises sur le champ de bataille

: vous ne pouvez me les arracher! »

[2] Thomas Vampire, De

coups d’État en dictatures, l’histoire

convulsive d’Haïti, Le Figaro,

13 mai 2011.

[3] Paul Schrecker, Kant

et la Révolution française, Les

doctrines politiques modernes,

1947.

[4] Apôtre Pierre, personnage

de la Sainte Bible.

[5] La Toupie.

[6] Marie-Jean Hérault de

Séchelles, homme politique français,

député guillotiné à Paris le 5 avril

1794.

Suite de la page (13)

lisaient nos tracts et recevaient

régulièrement des promesses de paix, de

démocratie et de réforme agraire. Maintenant,

ils croupissent sous nos bombes

et considèrent que leur véritable ennemi,

c’est nous et non pas leurs compatriotes

vietnamiens. Ils se déplacent tristement

et avec apathie quand nous les chassons

des terres de leurs ancêtres pour

les parquer dans des camps de concentration

où leurs besoins élémentaires

sont rarement satisfaits. Ils savent que

s’ils ne partent pas, ils seront tués par

nos bombes. Alors, ils partent, avant

tout les femmes, les enfants et les personnes

âgées. Ils nous voient empoisonner

leur eau et anéantir leurs récoltes.

Ils ne peuvent s’empêcher de pleurer

quand ils voient les bulldozers arriver

en vrombissant sur leurs terres pour

en détruire les arbres précieux. Ils vont

dans les villes et y trouvent des milliers

et des milliers d’enfants sans abri, nus,

courant en meutes dans les rues comme

des animaux. Ils voient que nos soldats

les humilient lorsqu’ils mendient de la

nourriture. Ils voient ces enfants vendre

leur sœur à nos soldats, réclamer leur

mère. Nous avons détruit les deux institutions

qui leur étaient les plus chères: la

famille et le village. Nous avons détruit

leurs terres et leurs récoltes. Nous avons

contribué à écraser la seule force révolutionnaire

non communiste du pays,

l’Eglise bouddhiste unifiée. Tel est le rôle

endossé par notre pays, rôle de ceux

qui rendent impossibles les révolutions

pacifiques en refusant d’abandonner les

privilèges et les plaisirs que procurent

les immenses profits des investissements

d’outre-mer. Je suis convaincu

que si nous voulons être du bon côté de

la révolution mondiale, notre pays doit

révolutionner radicalement ses valeurs.

Nous devons rapidement passer d’une

société axée sur les choses à une société

axée sur les personnes. Quand les machines

et les ordinateurs, la recherche

du profit et les droits de propriété sont

considérés comme plus importants que

les gens, les triplés géants que sont le

racisme, le militarisme et l’exploitation

économique ne peuvent pas être vaincus.

Une vraie révolution des valeurs

nous amènera bientôt à mettre en question

l’honnêteté et l’équité de quantité

de nos politiques actuelles. D’une part,

nous sommes appelés à jouer les Bons

Samaritains au bord des chemins de la

vie. Mais ce n’est qu’un début. Un jour,

nous nous rendrons compte que c’est

toute la route de Jéricho qui doit être

transformée afin que les hommes et les

femmes ne soient pas constamment battus

et dévalisés au cours de leur voyage

sur la route de la vie. La vraie compassion,

c’est davantage que le fait de jeter

une pièce à un mendiant. La vraie révolution

des valeurs ne tardera pas à considérer

avec inquiétude et une indignation

justifiée le contraste flagrant entre

la pauvreté et la richesse. Elle regardera

au-delà des mers et verra des capitalistes

occidentaux qui investissent des sommes

considérables en Asie, en Afrique et

en Amérique du Sud uniquement pour

en retirer des profits sans se soucier

d’améliorer la situation sociale des pays.

Elle se dira: c’est injuste. Elle examinera

notre alliance avec l’aristocratie terrienne

d’Amérique latine et dira: ce n’est

pas juste. L’arrogance de l’Occident qui

consiste à penser qu’il a quelque chose

à apprendre aux autres et rien à apprendre

d’eux n’est pas juste. Une vraie

révolution des valeurs examinera l’ordre

mondial et dira de la guerre: Cette façon

de régler les différends n’est pas juste.

Brûler des gens au napalm, de faire dans

les familles de notre pays des quantités

de veuves et d’orphelins, instiller le poison

de la haine dans les veines de personnes

au comportement généralement

humain, renvoyer chez eux des soldats

que les champs de batailles sinistres et

sanglants ont handicapés physiquement

et dérangés psychologiquement, tout

cela est incompatible avec la sagesse, la

justice et l’amour. Une nation qui continue

de dépenser d’année en année

plus d’argent pour la défense que pour

les programmes sociaux est proche de la

mort spirituelle.

Mes amis, s’il y a une chose que

nous devons voir aujourd’hui, c’est que

nous sommes dans une période révolutionnaire.

Dans le monde entier, des

hommes se révoltent contre les anciens

systèmes d’exploitation et d’oppression

et les blessures d’un monde faible

donnent naissance à de nouveaux systèmes

de justice et d’égalité. Les gens en

haillons et aux pieds nus se soulèvent

comme ils ne l’ont jamais fait. Ceux qui

étaient dans le noir ont vu une vive lumière.

Ils pensent inconsciemment ce

que nous disons dans nos chants de liberté

«Je ne laisserai personne me décourager».

Il est regrettable qu’à cause du

confort, de leur suffisance, de leur peur

maladive du communisme, de leur tendance

à s’accommoder de l’injustice, les

pays occidentaux, qui ont mis en place

tant d’aspects de l’esprit révolutionnaire

du monde moderne deviennent d’absolus

contre-révolutionnaires. Cela a incité

de nombreuses personnes à penser

que seul le marxisme incarnait l’esprit

révolutionnaire. Par conséquent, le communisme

est un jugement condamnant

notre échec à réaliser la démocratie et

à poursuivre les révolutions que nous

avons mises en route. Aujourd’hui, notre

seul espoir réside dans notre capacité

à reconquérir l’esprit révolutionnaire

et à déclarer dans un monde parfois

hostile une hostilité éternelle à la pauvreté,

au racisme et au militarisme. Ce

puissant engagement nous permettra de

défier audacieusement le statut quo, les

mœurs injustes et nous hâterons la venue

du jour où «chaque vallée sera glorifiée,

où chaque montagne et chaque

colline sera aplanie, où les endroits

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“Venus, l’entroit idéal”

rudes seront transformés en plaines, où

les endroits tortueux seront redressés,

où la gloire du Seigneur sera révélée et

où tous les vivants le verront tous ensemble»

.

Une authentique révolution des

valeurs implique en dernière analyse

que nos loyautés deviennent

œcuméniques plutôt que de s’adresser

à des groupes particuliers. Tous les

pays doivent maintenant développer

une loyauté prépondérante vis-à-vis de

l’humanité tout entière afin de préserver

ce que chacune des sociétés a de meilleur.

Cet appel en faveur d’une fraternité

mondiale qui dépasse les préoccupations

liées à la tribu, à la race, à la classe et

à la nation est en réalité un appel à un

amour complet et inconditionnel pour

tous les hommes. Cette notion souvent

mal interprétée, si volontiers rejetée par

les disciples de Nietzsche comme une

manifestation de faiblesse et de lâcheté

est devenue une nécessité absolue pour

la survie de l’humanité. Quand je parle

d’amour, je ne pense pas à une réaction

sentimentale et faible, je parle de cette

force dans laquelle toutes les grandes religions

ont vu le principe unificateur suprême

de la vie. L’amour est en quelque

sorte la clé qui ouvre la porte vers la

réalité suprême. Cette croyance hindoue,

musulmane, chrétienne, juive et bouddhiste

en une réalité suprême est magnifiquement

résumée dans la première

Epître de Jean: «Aimons-nous les uns les

autres, puisque l’amour est de Dieu et

que quiconque aime est né de Dieu et

connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a

pas connu Dieu car Dieu est Amour.

[…] Si nous nous aimons les uns les

autres, Dieu demeure en nous, en nous

son amour est accompli.»

Finalement, je dirai que je suis

opposé à la guerre du Vietnam parce

que j’aime l’Amérique. Ce qui m’inspire

n’est pas la colère mais la crainte et le

chagrin, et le profond désir de voir notre

pays bien-aimé être un exemple

moral pour le monde. Je m’oppose à

cette guerre parce que je suis déçu de

l’Amérique. Je suis déçu de constater

notre incapacité à nous attaquer positivement

et avec franchise aux trois

maux que sont le racisme, l’exploitation

économique et le militarisme. Nous nous

sommes engagés dans une impasse qui

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lâcherez pas Katou Restaurant

pourrait conduire à un désastre national.

L’Amérique sombre dans le racisme

et le militarisme. La maison que tant

d’Américains ont léguée était construite

solidement et de manière idéaliste. Ses

piliers étaient solidement ancrés dans

notre héritage judéo-chrétien. Tous les

hommes sont créés à l’image de Dieu.

Tous les hommes sont frères. Tous

les hommes naissent égaux. Chaque

homme reçoit en héritage la dignité et

la valeur. Chaque homme possède des

droits qui ne lui sont pas accordés par

l’Etat, qui ne dérivent pas de l’Etat. Ils

viennent de Dieu. Avec le même sang,

Dieu a destiné les hommes à habiter la

face de la Terre. Quel merveilleux fondement

pour chaque foyer! Quel endroit

magnifique et salutaire pour y habiter.

Mais l’Amérique s’est égarée et cette

dérive contre nature n’a fait qu’apporter

le trouble et la confusion. Elle a laissé

les cœurs tourmentés par la culpabilité

et les esprits dénaturés par l’irrationalité.

Il est temps que tous les êtres doués

de conscience en appellent à l’Amérique

pour qu’elle retrouve ses racines. Omar

Khayyam avait raison quand il écrivait:

«Le doigt qui se déplace écrit et

ayant écrit, il avance.» J’en appelle aujourd’hui

à Washington. J’en appelle à

tous les hommes et à toutes les femmes

de bonne volonté de l’Amérique tout

entière. J’en appelle à tous les jeunes

Américains qui doivent faire un choix

aujourd’hui, qui doivent prendre position

sur cette question. Demain, ce sera

peut-être trop tard. Et ne croyez pas

ceux qui vous disent que Dieu a choisi

l’Amérique en tant que force divine et

messianique destinée à être le gendarme

du monde. Dieu a sa façon de juger les

nations et je l’entends dire à l’Amérique:

«Tu es trop arrogante et si tu ne modifies

pas ta politique, je vais me révolter

et briser les fondements de ton pouvoir

et le placerai entre les mains d’une

nation qui ne connaît même pas mon

nom. Reste tranquille et sache que je

suis Dieu.»

Certes, il n’est pas facile de défendre

la vérité et la justice. Cela provoque

parfois des frustrations. Quand vous

dites la vérité et prenez position, vous

avez parfois le cœur lourd. Vous risquez

de perdre votre emploi, d’être insulté,

méprisé. Vous aurez peut-être un enfant

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de sept ou huit ans qui vous demandera:

«Papa, pourquoi est-ce que tu dois

aller si souvent en prison?» Il y a longtemps

que j’ai appris qu’être disciple

de Jésus-Christ, c’est porter la croix. Et

ma Bible me dit que le Vendredi Saint

précède Pâques. Avant de porter la

couronne, nous devons porter la croix.

Portons-la pour la vérité, pour la justice,

pour la paix. Sortons d’ici aujourd’hui

avec cette détermination. Je n’ai pas perdu

la foi. Je ne suis pas désespéré car je

sais qu’il y a un ordre moral. Je n’ai pas

perdu la foi parce que l’arc de l’univers

moral est long mais qu’il est tendu vers

la justice. Je peux encore chanter «Nous

vaincrons» car Carlyle avait raison lorsqu’il

écrivait: «Aucun mensonge ne

peut vivre éternellement.» Nous vaincrons

parce que, comme l’écrivait à juste

titre William Cullen Bryant, «une vérité

que l’on écrase à terre se redressera.»

[…] Nous vaincrons parce que, selon

la Bible, «on récolte ce qu’on a semé».

Avec cette foi, nous serons capables

de tailler dans la montagne de

désespoir une pierre d’espoir. Avec cette

foi, nous transformerons les dissonances

criantes de notre monde en une belle

symphonie fraternelle. Avec cette foi,

nous hâterons la venue du jour où la

justice déferlera comme les eaux et la

droiture comme un flot puissant. Avec

cette foi, nous hâterons la venue du jour

où le lion et l’agneau se côtoieront paisiblement

et où chaque homme pourra

s’asseoir au pied de son cep de vigne ou

de son figuier et où personne n’aura plus

peur parce que le Seigneur aura parlé.

Avec cette foi, nous hâterons la venue

du jour où nous pourrons nous donner

la main dans le monde entier et chanter

les paroles du vieux negro spiritual «Enfin

libres! Enfin libres! Dieu soit loué,

nous sommes enfin libres!» […] « Les

hommes transformeront leurs épées en

socs et leurs lances en ébranchoirs. Les

nations n’attaqueront plus les autres

nations et les hommes n’apprendront

plus à faire la guerre. Je ne sais pas

ce qu’il en est pour vous, mais moi, je

n’apprendrai plus à faire la guerre. »

Source: Pacifica Radio/KPFA/UC

Berkeley Library’s Media Resource

Center’s Site.

(Traduction: Horizons et débats)

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16 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


A Travers le monde

Les infirmières de la ville de New York et

la lutte contre la pandémie

Des infirmières font grève devant l’hôpital Mount Sinai, le 10 janvier 2023,

à New York [AP Photo/Andres Kudacki] [AP Photo/Andres Kudacki]

Par Jerry White

Plus de 7.000 infirmières ont débrayé

lundi matin dans deux des plus grands

hôpitaux privés de New York: Mount Sinai

à Manhattan et Montefiore Medical

Center dans le Bronx.

La grève des infirmières new-yorkaises

est la première grande grève de

2023, une année qui verra de nombreuses

batailles de classe explosives. Le

salaire est un problème majeur pour les

infirmières qui luttent contre la hausse

du coût de la vie dans l’une des villes les

plus chères du monde. Mais l’enjeu central

de la grève est le manque chronique

de personnel et l’état catastrophique du

système de santé aux États-Unis, alors

que débute la quatrième année de la pandémie

mondiale.

Sur les piquets de grève, les infirmières

ont décrit des conditions qui

rendent impossible de soigner les patients

Piquet de grève du syndicat des

infirmières à l’hôpital Montefiore

dans le Bronx jeudi 12 janvier

dernier (Photo Marty Goodman)

de manière adéquate et sûre. Chaque infirmière

a jusqu’à 20 patients ou plus par

poste, et les conditions de travail brutales

poussent les nouvelles infirmières et les

infirmières expérimentées à quitter la

profession.

Même si la pénurie d’infirmières

existait avant la pandémie,

les conséquences mortelles de décennies

d’attaques contre la santé publique

sont devenues pleinement visibles avec

la pandémie de COVID-19. La classe

dirigeante américaine, comme ses homologues

du monde entier, a réagi en

donnant la priorité au profit sur la vie

humaine. Au lieu de mettre en œuvre

des mesures de santé publique de base

pour arrêter la propagation du virus, on

l’a laissé se propager sans retenue, submergeant

les hôpitaux et le système de

santé dans son ensemble.

Le personnel infirmier et les autres

professionnels de la santé ont été les plus

touchés par la crise lorsque la ville de

New York est devenue l’épicentre de la

pandémie mondiale en mars 2020. Des

millions de personnes ont réagi avec stupeur

aux images d’infirmières de l’hôpital

Mont Sinai s’enveloppant dans des sacs

poubelles en raison du manque d’équipement

adéquat pour les protéger du virus

mortel.

Le 23 mars 2020, Kious Kelly, une

infirmière gestionnaire adjointe de 48 ans

qui traitait des patients atteints du COVID

à l’hôpital voisin Mount Sinai West, est

la première infirmière de la ville de New

York qui serait morte de la pandémie. Au

cours de la seule première année de la

pandémie, on estime que 3.607 travailleurs

de la santé américains ont succombé

à cette maladie mortelle.

Tout au long de la pandémie, les

infirmières des États-Unis et du monde

entier ont été soumises au traumatisme

quotidien de conditions épuisantes et

dangereuses, ainsi qu’au danger de contracter

la maladie, d’être affaiblies de

façon permanente par le COVID longue

durée et de contaminer leurs proches.

L’épuisement professionnel, le stress et

les problèmes de santé mentale, y compris

un risque permanent de syndrome

de stress post-traumatique, ont conduit

230.000 médecins, infirmières praticiennes,

assistants médicaux et autres cliniciens

à quitter la profession entre 2020

et 2021, selon une analyse des données

de réclamations médicales de Definitive

Healthcare.

Le refus de Trump puis de Biden

de prendre des mesures pour maintenir

les entreprises et les écoles non essentielles

fermées jusqu’à ce que la propagation

de la maladie soit stoppée et que le

COVID-19 soit éliminé a entraîné la mort

d’au moins 1,1 million d’Américains,

dont plus de 44.127 New-Yorkais.

Biden a accueilli l’émergence du

variant Omicron en novembre 2021

comme prétexte pour mettre fin au port

du masque, aux tests, à la recherche

des contacts, à l’isolement des patients

infectés et à la déclaration systématique

des cas et des décès. Ignorant la science,

Biden a proclamé que «la pandémie est

terminée» et que la vie pouvait revenir à

la normale. Mais comme les virologues

l’avaient prévenu, la propagation incontrôlée

du virus a conduit à l’émergence de

nouveaux variants qui sapent l’efficacité

des vaccins et l’immunité des infections

précédentes.

À New York, le maire démocrate

Eric Adams a abandonné toutes les mesures

d’atténuation et, après deux ans de

limitation des célébrations, il a supervisé

un événement du Nouvel An à Times

Square sans même des mesures minimales

de distanciation sociale.

Le sous-variant XBB.1.5, qui serait

apparu à New York selon les scientifiques,

est en train de devenir rapidement

dominant dans tous les États-Unis.

Pendant des semaines, les Centres de

contrôle et de prévention des maladies

(CDC) ont dissimulé l’émergence de ce

nouveau variant plus résistant au système

immunitaire. Alors que la «triple

pandémie» de COVID, de grippe et de VRS

est ressentie dans tout le pays, New York

est une fois de plus un épicentre.

La situation actuelle, et toute l’expérience

de ces trois dernières années

ont démontré l’indifférence de l’élite patronale

et financière à l’égard de la santé

et de la vie de la population. Plutôt que

d’injecter de l’argent dans les soins de

santé, l’establishment politique a mis en

œuvre une politique de mort massive. On

a laissé les «héros de la santé» seuls face

à cette catastrophe, tandis que la classe

dirigeante s’intéresse davantage au travail

des pompes funèbres.

La politique globale de la classe

dirigeante a coïncidé avec le caractère

du système de soins de santé à but lucratif.

Montefiore et Mont Sinai sont des

sociétés privées, malgré leur statut fiscal

d’«organisations à but non lucratif». Elles

disposent de dizaines de millions de dollars

d’investissements privés et versent à

leurs dirigeants des salaires exorbitants.

Le PDG de Mont Sinaï, Kenneth Davis,

a gagné 5,6 millions de dollars en 2019,

et celui de Montefiore, Philip Ozuah,

7,4 millions de dollars en 2020, selon

les dernières déclarations fiscales disponibles.

Les hôpitaux, qui auraient augmenté

leurs actifs d’un milliard de dollars

en 2021, ont également fortement réduit

les «dépenses de soins de charité» jusqu’à

la moitié pour les résidents pauvres et à

faible revenu, tout en augmentant les

investissements dans des quartiers beaucoup

plus riches. La pression incessante

exercée sur les infirmières pour qu’elles

effectuent un travail qui dépasse leurs

capacités physiques et mentales ne fait

que renforcer les rendements des hôpitaux,

ainsi que des sociétés géantes d’assurance,

de produits pharmaceutiques,

d’équipements médicaux et autres qui

bénéficient du système de médecine à

but lucratif.

L’impact de la pandémie a suscité

un sentiment de colère et d’opposition

dans toute la classe ouvrière, notamment

chez les infirmières. L’année dernière,

près d’un tiers des grandes grèves aux

États-Unis concernaient des infirmières

et d’autres travailleurs de la santé, y

compris les grèves des infirmières du

Minnesota et de Californie, et les conventions

collectives arrivent à échéance pour

des dizaines de milliers d’autres cette

année. Des manifestations de masse ont

également eu lieu pour protester contre

la persécution de RaDonda Vaught, infirmière

du Vanderbilt Medical Center,

pour une erreur médicale qui était le résultat

inévitable du manque de personnel

et de la surcharge de travail.

Cela fait partie d’un mouvement

mondial. Des séries de grèves d’infirmières

et d’autres travailleurs de la santé

ont eu lieu en Allemagne, en France, au

Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, au

Sri Lanka, en Argentine et dans d’autres

pays du monde. Malgré les affirmations

de la classe dirigeante selon lesquelles la

pandémie est terminée, 2022 a été la pire

année de la pandémie dans de nombreux

pays, notamment au Canada et en Australie.

L’année s’est terminée par la fin du

COVID zéro en Chine, un changement de

politique exigé par le capital financier international,

qui a produit une vague massive

d’infections et de décès.

La lutte des infirmières de New

York soulève des questions organisationnelles

et politiques fondamentales.

Premièrement, on ne peut accorder

aucune confiance à l’Association des

infirmières de l’État de New York et à

l’Union nationale des infirmières qui ont

isolé délibérément les 7.000 infirmières

en grève en signant des accords de capitulation

pour les 10.000 infirmières

restantes dans les hôpitaux privés de la

ville. Ces accords prévoient des augmentations

de salaire inférieures à l’inflation

et ne font rien pour remédier sérieusement

au manque de personnel. L’appareil

syndical, en outre, n’a rien fait pour s’opposer

à la réponse de la classe dirigeante

à la pandémie, et a même partout collaboré

à la politique d’infection massive.

Dans la ville de New York, les infirmières

doivent former un comité de

grève de la base, dans le cadre de l’Alliance

ouvrière internationale des comités

de base des travailleurs, pour faire valoir

leurs revendications, rompre l’isolement

de la grève et mobiliser les sections les

plus larges de la classe ouvrière dans la

ville et au-delà pour gagner leur grève.

Cela doit être lié à une lutte poli-

Indonésie : les syndicats rejettent

la réglementation d’urgence

remplaçant la loi omnibus

tique de l’ensemble de la classe ouvrière

contre le capitalisme et la politique de la

classe dirigeante du «COVID sans fin».

Les infirmières ont choisi leur profession

avec le désir de sauver des vies. Mais

l’expérience des trois dernières années a

démontré que sauver des vies, à l’hôpital

et au-delà, est lié à l’opposition à la classe

dominante et au système capitaliste.

La fin de la politique pandémique

de mort et de débilitation massives ne

peut être obtenue que par une lutte politique

de l’ensemble de la classe ouvrière

pour la transformation socialiste de la

société, y compris du système de santé.

Wsws 11 janvier 2023

Les affiliés d’IndustriALL en Indonésie

ont condamné la réglementation d’urgence

qui vient en lieu et place de la loi

sur la création d’emplois (Perppu) promulguée

par le président en décembre dernier,

car elle ne répond pas aux revendications

des syndicats.

La loi omnibus controversée, officiellement

connue sous le nom de Loi sur

la création d’emplois, a été adoptée par le

Parlement en octobre 2020, mais ensuite

déclarée inconstitutionnelle par la cour

constitutionnelle indonésienne.

Fin décembre 2022, le président

Joko Widodo a promulgué un règlement

d’urgence sur la création d’emplois pour

remplacer la loi omnibus, sous prétexte de

faire face aux risques de récession mondiale

en 2023 et d’attirer davantage d’investissements

étrangers, au détriment des

droits des travailleurs.

La Confédération des syndicats

indonésiens (KSPI), la Confédération

des syndicats de tous les travailleurs indonésiens

(KSPSI), la Confédération des

travailleurs unis d’Indonésie (KPBI) et

d’autres, ainsi que le Parti du travail indonésien,

ont rejeté cette nouvelle réglementation.

Les syndicats et le parti affirment

que certaines dispositions du règlement

ont donné aux gouverneurs un pouvoir

discrétionnaire pour déterminer le salaire

minimum. Par exemple, l’insertion du

mot “peut”, l’utilisation d’un indice variable

vague et le pouvoir donné au gouverneur

d’adopter une formule différente

pourraient exclure certains secteurs du

règlement sur le salaire minimum et porter

atteinte aux droits des travailleurs.

« Le règlement d’urgence ne

répond pas aux revendications des syndicats.

Nous en rejetons le contenu sur

la base de neuf conditions défavorables,

notamment l’externalisation, les indemnités

de licenciement, le recrutement de

travailleurs étrangers et les sanctions pénales

contre les employeurs qui désavantageront

les travailleurs » a déclaré Iwan

Kusmawan, Président du conseil d’IndustriALL

pour l’Indonésie.

Les syndicats et le parti travailliste

prévoient un rassemblement devant

le palais présidentiel le 14 janvier. C’est

la Confédération des syndicats pour la

prospérité de l’Indonésie (KSBSI) a porté

le Perppu devant la Cour constitutionnelle.

« Nous demandons instamment

au gouvernement indonésien d’abroger

le règlement d’urgence condamné par les

syndicats indonésiens. Le gouvernement

doit respecter la décision de la Cour constitutionnelle

et prendre en considération

les préoccupations des travailleurs ».

Selon Shinya Iwai, le Secrétaire

régional d’IndustriALL : « Les affiliés indonésiens

ont fait campagne contre la loi

sur la création d’emplois depuis son introduction,

en organisant de nombreuses

manifestations, en déposant des recours

juridiques auprès de la cour constitutionnelle

et en faisant pression sur les parlementaires

pour obtenir leur soutien. IndustriALL

va continuer à soutenir la lutte

de ses affiliés indonésiens contre les réglementations

anti-ouvrières préjudiciables

aux droits des travailleurs. »

Le 3e Congrès d’IndustriALL a

adopté une résolution exhortant le gouvernement

indonésien à abroger sa loi sur

la création d’emplois.

IndustriALL 12 janvier 2023

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de l’actuel gouvernement du président

Jair Bolsonaro et ont occupé d’importants

ministères tels que celui de la Justice

(pasteur André Mendonça) et de

l’Éducation (pasteur Milton Ribeiro). Le

pasteur baptiste Damares Alves, ministre

des femmes, de la famille et des

droits de l’homme - une figure populaire

parmi les protestants qui a bâti sa propre

histoire sur l’oppression et la violence à

l’égard des femmes - s’est fermement

opposé à l’égalité des sexes et aux libertés

sexuelles, et a mené des actions

internationales contre la légalisation de

l’avortement.

Le pasteur presbytérien et ancien

ministre de l’éducation, Milton Ribeiro, a

défendu le programme d’enseignement

à domicile, un engagement pris par le

gouvernement fédéral, et une question

en dialogue avec le conservatisme américain

créé dans les années 1960 et 1970.

Étant donné que l’école est un espace

fondamental au Brésil, comme dans

d’autres pays, non seulement du point

de vue de l’éducation, mais aussi de la

protection et de la survie de nombreux

enfants contre la violence et la faim, le

programme d’enseignement à domicile

n’est pas en phase avec la classe ouvrière

la plus démunie. Cependant, afin

de freiner les programmes progressistes

au sein de l’école ou toute vision remettant

en cause la réalité vécue, le gouvernement

Bolsonaro s’est fait le champion

de la soi-disant “école sans parti”, qui

est devenue un projet de loi visant à

intimider les enseignants pour qu’ils se

limitent à une “éducation neutre”.

Il est important de réfléchir au

fait que, si l’on considère notre histoire

et notre situation, le fondamentalisme a

agi stratégiquement du côté du peuple.

Sans cette action quotidienne au sein des

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églises, l’avancée institutionnelle des

programmes conservateurs ne serait pas

possible, car le soutien populaire pour

la défense de ces questions est essentiel

pour créer une légitimité apparente dans

la société.

Le projet de pouvoir en politique :

un exemple brésilien

En 2016, un mois avant le coup d’État

contre la présidente de l’époque, Dilma

Rousseff, Jair Bolsonaro, catholique déclaré,

a quitté le Parti progressiste (PP)

pour rejoindre le Parti chrétien-social

(PSC). Dans l’acte d’affiliation, Bolsonaro

a été baptisé - un rituel symbolique

dans le domaine religieux protestant

- par le président du parti, le pasteur

Everaldo Pereira, de l’église Assembly

of God. Le baptême n’a pas eu lieu n’importe

où, il s’est déroulé en Israël, dans

les eaux du Jourdain, le lieu où, selon la

Bible, Jésus a été baptisé. Cela a conduit

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beaucoup de gens à croire à la conversion

de Bolsonaro à la foi évangélique,

un geste stratégique pour capter l’imagination

du peuple protestant.

C’est la panique morale, combinée

aux fake news, qui a dopé la candidature

de Bolsonaro et sa pertinence dans

le camp religieux chrétien lors des élections

présidentielles de 2018. Il était très

important pour les protestants d’avoir

un candidat “authentique” qui défendait

la famille patriarcale et s’exprimait

sans filtre, un homme simple qui ne se

souciait apparemment pas du statut, et

qui représentait le “nouveau” par opposition

aux années de gouvernement du

Parti des travailleurs (PT), associé par

la campagne de Bolsonaro à la “vieille

politique” corrompue. Cette stratégie

s’est avérée fructueuse, aboutissant à la

victoire de Bolsonaro en 2018, malgré

ses déclarations et positions racistes,

misogynes et violentes. Le succès de

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Bolsonaro est également dû à son rapprochement

avec le secteur protestant,

qui a occupé les espaces institutionnels

du pouvoir. Bolsonaro a reçu 71% des

voix de l’électorat protestant (Balloussier,

2018) ; un secteur qui représente

31% de la population brésilienne (Balloussier,

2020).

Les discours de défense de la famille

et de la morale, des sophismes de

l’idéologie du genre et des fake news

destinés à ce public ont été très importants

pour sa victoire. Le fondamentalisme

religieux est entré dans la sphère

politique pour affirmer un certain modèle

de société : le capitalisme, qui apparaît

actuellement sous un visage néo-fasciste.

Allié au néo-conservatisme, ce

fondamentalisme a progressé sur le

continent latino-américain ces dernières

années, donnant une place centrale

au discours moral lié aux questions de

reproduction basées sur la “famille tra-

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18 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023


ditionnelle”, et a construit des bases

apparemment indestructibles dans le dialogue

avec notre classe, la réorganisant

même pour favoriser un projet dont elle

est la principale victime.

Résistance et horizons futurs

La classe ouvrière vit sa religiosité au

quotidien, dans ses rites individuels,

dans ses conversations complices avec

Dieu, dans ses valeurs et dans les espaces

collectifs de communion. C’est dans

cette quotidienneté qu’ils évoluent vers

une identité protestante forgée dans le

mot “frère” plutôt que “travailleur”. Cela

démontre le pouvoir de la religion à la

base, où les codes linguistiques sont différents,

non plus ceux d’un peuple qui

s’organise exclusivement à travers les

syndicats, les collectifs sociaux et les

mouvements populaires, mais principalement

dans les églises. Il n’y a pas

de révolution sans sujet révolutionnaire

; dans le cas de l’Amérique latine, nous

osons dire que nous n’avancerons pas

vers une transformation radicale de notre

société sans considérer, dans la pratique,

la formation chrétienne de notre

peuple.

Un nouvel habit de foi a été

établi dans les foyers des familles de la

classe ouvrière, c’est à partir de là, à

partir d’un sauvetage innovant de nos

théologies de lutte libératrices, que nous

pourrons combattre le fondamentalisme

religieux et construire un nouvel espace

où la foi est respectée et même absorbée

comme un langage légitime de notre

classe. Nous devons nous ouvrir à une

compréhension plus large de la religion,

comme nous l’a enseigné Fidel Castro : “

il ne peut y avoir rien de plus anti-marxiste

que la pétrification des idées “ (cit.

en Martínez, 2019: 91).

C’est dans la bataille des idées et

des émotions, dans le dialogue profond

et respectueux avec le peuple croyant,

qui a trouvé dans la Bible la littérature

pour un chemin possible de survie face

aux nombreuses adversités vécues dans

notre continent, que nous pourrons

éteindre le fondamentalisme religieux.

Il est important de souligner que

la majorité de la base des mouvements

populaires au Brésil sont des chrétiens

religieux engagés dans la lutte et dans la

foi. Il est nécessaire de comprendre la Bible,

Dieu, la foi et toutes les dimensions

de la religiosité comme une manière de

comprendre le monde, afin qu’il soit possible

de construire de nouveaux langages

libérateurs qui nous unissent en tant

que classe pour un projet révolutionnaire

commun.

Le sauvetage de la pensée du

marxiste italien Antonio Gramsci sur

la religion et le christianisme (Gramsci,

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1972), en particulier le rôle de l’Église de ces travailleurs que nous construirons

catholique, nous aide à dépasser la discussion

une possibilité critique et révolutionnaire

limitée de la croyance ou de de vivre leur foi. Réélaborer de manière

la non-croyance en Dieu. Il s’agit de critique la foi de nos peuples est une voie

comprendre la religion et son pouvoir nécessaire et urgente pour consolider la

de faire bouger les cœurs et les esprits philosophie de la praxis sur le continent

vers l’action politique. Gramsci radicalise

latino-américain.

la maxime de Marx selon laquelle la Du point de vue des stratégies

religion est l’opium du peuple, car si elle marxistes basées sur les enseignements

est un instrument de dénonciation et de de Gramsci, nous pouvons considérer

protestation contre les maux dont souffrent

qu’une première étape consiste à ex-

les secteurs populaires, comme la aminer les forces contre-hégémoniques

faim et l’analphabétisme, elle est aussi dans le domaine religieux qui résistent

le pouvoir de création collective de nouvelles

déjà. Nous savons que la personne croy-

valeurs éthiques et morales face à ante n’est pas simplement passive face à

une réalité oppressante. La religion porte sa religion, mais que c’est par la religion

en elle deux facettes contradictoires : elle qu’elle produit et reproduit des visions du

est à la fois aliénation et force transformatricemulations.

monde, non sans contradictions et refor-

Comme le souligne Gramsci,

La compréhension de la religion “ il existe un catholicisme des paysans,

par Gramsci n’est ni naïve ni conciliante,

un catholicisme des petits bourgeois et

car il comprend toutes les oppres-

des ouvriers des villes, un catholicisme

sions historiques contre le peuple dans des femmes et un catholicisme tout aussi

lesquelles la religion a été un protagoniste,

varié des intellectuels “ (1975, Q11,

domestiquant souvent la classe §13 : 1397). Il en va de même pour les

ouvrière et exploitant ses faiblesses. protestants, car en matière de religion,

Mais à partir d’elle et de ce qui anime les il s’agit de la multiplicité d’une même

individus, il sera possible de construire croyance.

un sens commun contre-hégémonique, Il est donc important de ne pas

comme le disait Gramsci. En ce sens, généraliser et homogénéiser les protestants

les tactiques révolutionnaires basées

d’Amérique latine comme des fon-

uniquement sur un plaidoyer anticlérical damentalistes ou des masses manipulables.

et athée seront un obstacle, même sous

Il ne suffit pas que la gauche répète

un habillage élitiste, au dépassement des le sentiment anti-religieux de certains

visions fondamentalistes qui occupent penseurs marxistes occidentaux pour

aujourd’hui nos territoires.

traiter de la religiosité dans le Sud global,

Dans cette tâche, Cuba a beaucoup

qu’elle soit chrétienne ou non.

à nous apprendre sur les possibil-

Si le centre du débat fondamen-

ités d’avancer dans le dialogue entre la taliste sur le continent latino-américain

construction de la Révolution et l’articulation

a été la bannière contre “l’idéologie du

entre foi et lutte. Après un premier genre”, c’est dans la construction d’al-

moment de conquête révolutionnaire, de ternatives que se consolide la résistance,

nombreux religieux restés à Cuba ne se qui ne peut avancer qu’en créant une

sont pas vraiment sentis partie prenante dialectique entre foi et lutte. Le fondamentalisme

du processus révolutionnaire, étant donné

réagit aux avancées du

la résistance de l’État aux églises, camp progressiste et a incorporé certains

résultat d’une lecture encore limitée de de ses composants dans sa stratégie ;

la question par le marxisme européen et nous devons examiner ces avancées et

aussi en raison de l’origine américaine les renforcer avec notre classe, en partant

des églises protestantes du pays. Cette

de cet autre langage qui n’a pas été

résistance était encore très présente dans pleinement incorporé par le marxisme

les années 1970, mais elle a lentement au cours des dernières décennies. C’est

ouvert un espace pour une nouvelle perspective

à partir de là que le marxisme peut dé-

d’action conjointe entre l’Église faire les nœuds du dialogue populaire

et l’État. Au fil du temps, la révolution et avancer sur ce terrain occupé par

cubaine a pu embrasser et incorporer les l’impérialisme et ses alliés. Il est nécessaire

éléments de la foi pour renforcer la lutte.

de connaître et de dialoguer avec

Si le fondamentalisme a réussi, à les voies qui continuent à résister, souvent

force de financements et de travail de terrain

isolées du camp populaire marxiste.

dans les territoires, à créer un nouveau

Sauver notre histoire récente et regarder

sens commun chez les travailleurs, les résistances qui occupent aussi nos

même s’il est en contradiction avec leur territoires, c’est commencer à construire

quotidien, c’est à partir du concret et des les ponts nécessaires et indispensables

multiples langages Monticello qui traversent 2x2.crtr la vie - Page entre 1 - la Composite

foi et la lutte.

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Les défis liés à la construction

de rêves et d’un avenir nous obligent à

créer un espoir qui puisse être vécu au

quotidien. Il nous appartient également

de sauver notre histoire et de faire en

sorte que la lutte pour les droits sociaux

se traduise par une organisation populaire

basée sur des espaces d’éducation

et de compréhension de la réalité, tout

en comprenant de nouveaux langages

et en permettant des expériences de

solidarité collective, de loisirs et de fête.

Dans le cadre de ces efforts, il est important

de ne pas négliger ou rejeter les

manières nouvelles ou différentes d’interpréter

le monde, comme la religion,

mais de promouvoir un dialogue ouvert

et respectueux entre elles afin de construire

l’unité autour de valeurs progressistes

communes.

Il n’y a pas de réponses toutes

faites, comprendre notre ennemi, comment

il agit à l’échelle macro et micro,

c’est-à-dire à partir des grands projets,

mais aussi entre les lignes des discours

et des pratiques, est un point de départ

pour créer de nouveaux mécanismes

de dialogue et de construction collective

pour notre projet contre-hégémonique,

mais nous n’avancerons pas si nous ne

savons pas en profondeur ce que veut

notre classe et ce pour quoi elle se mobilise.

Le marxiste péruvien José Carlos

Mariátegui, reprenant le terme agonie de

Miguel de Unamuno, nous appelle à la

nécessité de nous réenchanter. Les révolutionnaires

marxistes comme les révolutionnaires

chrétiens étaient des âmes

agonisantes, luttant pour ce réenchantement

(Lowy, 2005). Cette agonie révolutionnaire,

pour Mariátegui, se traduit

également par le dépassement de l’antagonisme

entre foi et athéisme, assimilant

l’émotion révolutionnaire à l’émotion

religieuse. En réalité, Mariátegui

veut dire que ce qui nous anime, êtres

agonisants pour la justice, est plus que

ce qu’une institution peut limiter : c’est

un sentiment profond à la recherche de

quelque chose qui n’a pas encore été

réalisé et que nous cherchons obstinément

à construire comme une nécessité

vitale. Mariátegui élargit la manière habituelle

de parler de la religion et nous

provoque en affirmant qu’une révolution

est toujours religieuse, soulignant

ainsi la dialectique entre matérialisme et

religion, mystique révolutionnaire et foi,

christianisme et marxisme.

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1982.

BALLOUSSIER, Anna Virginia.

“Evangélicos veem Bolsonaro como o

mais autoritário e o que mais defende

a democracia”. Folha de São Paulo.

São Paulo, 18 de octubre de 2018. Disponible

en:—. “Cara típica do evangélico

brasileiro é feminina e negra, aponta

Datafolha”. Folha de São Paulo. São

Paulo, 13 de enero de 2020. Disponible

en:

CUNHA, C. V., Lopes, P. V. L., y

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V. Gerratana). Torino: Einaudi, 1975. 4

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1ed. Rio de Janeiro: Kliné, 2021, v.

1, p. 103-116.

STEDILE, João Pedro y Fernandes,

Bernardo Mançano. Brava Gente – a trajetória

do MST e a lucha pela terra no

Brasil. Expressão Popular / Perseu Abramo,

2012.

Instituto Tricontinental

28 décembre 2022

Traduction Bernard Tornare

2 Janvier 2023

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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

19


Les femmes Afghanes :

« Nous sommes mortes

et pourtant vivantes »

Des manifestants à New York

exigent la fin du militarisme

américain et de l’OTAN

Les femmes afghanes, n’appartenons pas à cette Terre ; on a

l’impression d’être comme des animaux sans but. Les femmes n’ont

plus d’avenir ni d’espoir

« J’ai l’impression d’être dans

une prison », a déclaré Fatima*, une

jeune travailleuse humanitaire afghane.

« Ils doivent juste nous tuer

et nous enterrer toutes, les filles en

Afghanistan. Je me sens indésirable

et détesté par les autorités. Ceci n’est

pas une vie. Nous sommes mortes et

pourtant vivantes. »

Fatima réagissait aux décrets

publiés en décembre par les autorités

de facto afghanes, interdisant aux

femmes d’aller à l’université et de

travailler pour des organisations non

gouvernementales.

Depuis août 2021, les autorités

de facto ont introduit une série de mesures

qui ont de plus en plus restreint

les droits des femmes et des filles. Cela

comprend leur droit à l’éducation, leur

droit à l’emploi et leur liberté de mouvement.

Ces restrictions ont de plus

en plus confiné les femmes et les filles

dans leurs foyers et les ont rayées de

la société. L’Afghanistan est rapidement

devenu le pire pays au monde

pour vivre une femme.

Fatima a ajouté : « Avec ces

interdictions pour les femmes, je

me sens perdue et bloquée dans une

cage. Sans but, on a l’impression

d’être comme des animaux sans but.

Les femmes n’ont plus d’avenir ni

d’espoir ».

Impact de l’interdiction de

l’éducation

Fatima a expliqué sa situation : « Chaque

fois que je suis au bureau avec

d’autres collègues féminines de différents

pays, je suis inspirée. Je sens

que le ciel est la limite. Je suis cette

fille afghane avec un grand potentiel

pour être comme eux et être ce que

je veux.

Mes études de master ont été

affectées après le décret du 20 décembre

qui interdisait à toutes les étudiantes

de fréquenter l’enseignement

supérieur. J’ai besoin de ce diplôme

pour mon travail. C’est vital pour moi

et mon avenir.

« Les talibans ont refusé de nous

laisser terminer nos études en ligne.

Ils ont fait valoir qu’il ne s’agit pas de

la présence physique des femmes et

des filles dans les universités, mais de

l’accès à l’éducation - qu’elle soit en

ligne ou physique.

« Je suis tellement triste

pour mes amis qui étaient dans les

dernières années de leurs études. Ils

seront condamnés à être des mendiants,

des ouvriers agricoles ou des

commerçants informels, et pourtant

ils ont le potentiel de contribuer au

développement du pays. C’est tellement

douloureux et triste de perdre

tant d’années d’études.

Une inspiration et un soutien de

famille

Fatima est désespérée qu’après tant

d’années de travail acharné, ses efforts

se réduisent lentement à rien.

L’espace se rétrécit, se ferme presque.

« Je suis fière d’être la première personne

de ma famille à obtenir un

diplôme », a-t-elle déclaré. « Je suis

une énorme source d’inspiration pour

ma famille, mes jeunes filles et ma

communauté.

« Ma famille est si fière qu’une

fille afghane comme moi puisse le

faire, et cela a changé le point de vue

des autres familles sur les filles. Chaque

famille veut que son enfant – sa

petite fille – soit comme moi.

« Je suis le seul à avoir un revenu

stable dans ma famille. Mes frères

ont du mal à trouver un emploi. Mes

parents sont à la retraite et ils ont besoin

de mon aide. Je suis le soutien de

famille car ma famille dépend de moi,

et pourtant aujourd’hui je m’inquiète

pour la sécurité de l’emploi - non pas

parce que je n’ai pas la qualification

ou les compétences pour faire le travail

mais à cause de l’attitude de nos

dirigeants.

« Si nous n’allons pas travailler,

qu’adviendra-t-il de nos emplois

? Combien de temps allons-nous travailler

à domicile ? Qu’adviendra-t-il

de ceux qui dépendent de moi pour

leur survie ? »

Manifestation à New York le samedi 14 janvier dernier pour dénoncer

l’expansion de l’OTAN

Passion, objectif, impact

Fatima a ajouté : « Mon travail actuel

me donne un sens profond du but.

C’est une évasion de l’environnement

oppressant. Cela me fait entrevoir un

avenir meilleur et me donne l’espoir

qu’une fille afghane puisse réussir

dans le monde.

« Cela me donne un sens parce

que je sens que j’aide les gens. Je

touche la vie des gens. J’inspire les

jeunes filles et les familles en tant que

femme.

« J’aime aider les autres. Cela

apporte du bonheur dans leur vie.

L’interdiction des travailleuses humanitaires

signifie que je ne peux plus

faire mon travail.

« Je suis agent de terrain. Je ne

peux pas faire mon travail depuis le

bureau ou la maison. J’ai besoin d’aller

à la rencontre des gens, de parler

avec eux et d’entendre ce qu’ils disent

de nos projets. Je ne peux pas atteindre

mes objectifs de travail à moins

d’aller sur le terrain.

“Ne pas pouvoir aider les

femmes et les filles à cause d’une

interdiction est si douloureux. Les

femmes et les filles afghanes comptent

sur nous pour obtenir de l’aide.

« L’interdiction nous empêche

de faire notre travail, mais surtout,

elle empêche les femmes et les filles

d’accéder à des services humanitaires

vitaux.

« Je me sens tellement démoralisé

parce que je suis maintenant incapable

de faire ce pour quoi j’ai été

embauché. Ça fait mal. Cela me fait

me sentir inadéquat. Je me sens toujours

bien quand je fais avec succès ce

pour quoi j’ai été embauché.

Désespoir et peur

« Chaque fois que nous discutons

de l’interdiction des femmes, j’ai

l’impression que nous, les femmes

afghanes, n’appartenons pas à cette

Terre ; nous ne sommes pas humains

et sommes des extraterrestres, avec

lesquels les talibans ont affaire.

« Quand je parle à d’autres

femmes et filles, elles me disent que

leur seul espoir, ce sont les Nations

Unies, les autres pays musulmans et

la communauté internationale.

« Les Afghans ne peuvent plus

s’exprimer. Ils sont pleins de peur en

eux. Ils ont vu le pire et ils ont choisi

de rester en vie plutôt que d’être tués

par les talibans.

« Tout le monde compte sur la

communauté internationale pour se

tenir aux côtés du peuple afghan.

Nous appelons également les autres

pays musulmans à intervenir et à

soutenir le peuple afghan. »

Les manifestants ont appelé à

une attention urgente aux graves

problèmes internes des États-

Unis et à cesser leur ingérence

dans les affaires des autres États

Des milliers de personnes se

sont rassemblées le samedi

14 janvier dans la ville américaine

de New York pour exiger la

fin de la participation des États-

Unis (USA) au conflit en Ukraine

et pour arrêter l’expansion de

l’Organisation du Traité de l’Atlantique

Nord (OTAN).

De nombreux participants

ont déployé des banderoles exigeant

la paix pour l’Ukraine,

la dissolution de l’OTAN, la fin

de la politique interventionniste

américaine et l’élimination de ses

mesures restrictives unilatérales

contre Cuba, le Venezuela et

d’autres États, entre autres.

La marche était également

organisée pour évoquer l’héritage

anti-guerre du combattant

des droits civiques Martin Luther

King, alors que la mobilisation

nationale qu’il a organisée peu

avant sa mort contre le militarisme,

le racisme et la pauvreté,

qu’il considérait comme les trois

maux, a été rappelée aux États-

Unis.

The Answer Coalition et

The People’s Forum ont organisé

la mobilisation, qui a été soutenue

par Veterans for Peace,

CodePink, Party for Socialism

and Liberation, United National

Anti-War Coalition, Haïti

Liberté, Rising Together, Peace

in Ukraine Coalition, NYC-DSA

Anti - War Working Group, Massachusetts

Peace Action et d’autres

groupes.

Avant la marche, le directeur

national de la coalition Answer,

Brian Becker, a affirmé que

des décennies de politique du

gouvernement américain avaient

rendu le conflit en Ukraine presque

inévitable.

Lors de l’évaluation des

causes des affrontements entre

ce pays et la Russie, qui y déploie

une opération militaire spéciale

depuis février 2022 pour protéger

la population du Donbass, l’activiste

a déclaré que « l’expansion

de l’OTAN en Europe de l’Est,

le retrait de l’avertissement

américain des grands traités de

contrôle des armements et la

perspective que l’Ukraine devienne

un terrain d’essai pour les

systèmes d’armes avancés de

l’OTAN ont ouvert la voie à ce

conflit. »

Aporrea 15 Janvier 2022

Un dernier message

Fatima a un message pour les talibans

: « Faites-nous confiance. Nous sommes

des femmes musulmanes. Nous

connaissons les valeurs de notre religion

et de notre culture. Nous appliquons

avec plaisir ces valeurs chaque

jour de notre vie. Je suis et respecterai

toujours les règles et les règlements

de l’Islam.

« S’il vous plaît, ne nous tuez

pas en nous privant de nos droits.

Mon travail consiste à aider les gens,

ce qui fait partie des principes de l’Islam.

Ne m’arrêtez pas. J’ai des rêves

en tant que personne. Pensez à vos

filles. Ce n’est pas la charia si des

femmes professionnelles sont transformées

en mendiantes, en vendeuses

de rue ou en ouvrières agricoles alors

qu’elles pourraient mieux faire.

*Le nom a été changé.

OCHA 09 janvier 2023

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20 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023

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