Haiti Liberte 18 Janver 2023
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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
GRÈVE ILLIMITÉE DES
MÉDECINS DE L’HUEH
Lèt pou Etazini,
Kanada, Lafrans ak
manm Core Group yo
Page 4
Five Conditions for
Haiti’s Rebirth
Page 9
Haïti : Des racines de
l’impuissance aux
ailes de l’errance
Page 7
Voir page 3
Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) ont déclenché depuis le 19 décembre
2022, une grève qu’ils disent illimitée puisqu’ils en ont trop bu la coupe amère de l’inacceptable jusqu’à la lie
LE BINUH CHANGE DE COMMANDEUR
Fondamentalisme
et impérialisme en
Amérique latine :
actions
et résistance
Page 10-11
Voir page 3
Le Commissaire de police sénégalais Pape Samba Mbodj, a été nommé par le Secrétaire Général des Nations Unies
António Guterres, à la tête du Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (Binuh)
Les infirmières
de la ville de
New York et la
lutte contre la
pandémie
Page 17
Editorial
Cinq conditions pour la renaissance d’Haïti !
Par Berthony Dupont
« La nouvelle société renaîtra des cendres de l’ancienne », a
écrit le célèbre communiste allemand Karl Marx. Devrons-nous donc
commencer à réfléchir sur la construction d’une nouvelle Haïti, car
l’effondrement complet de l’ordre ancien s’est, effectivement, bien
produit ? Pour la première fois de toute notre histoire, notre pays se
retrouve dans une phase critique, où il n’y a pas un seul élu, pas
une seule institution fonctionnant en toute légalité, pas une once de
légitimité constitutionnelle au sein de l’actuel gouvernement. Ce mécanisme
honteux est directement lié à la conséquence des mauvaises
gouvernances, la corruption et ses corollaires qui ne font que plonger
le pays dans une gestion malsaine et mesquine.
De cette perspective, peut-on construire un nouvel ordre haïtien
? Oui, nous le pouvons, mais un nouveau schéma architectural
est nécessaire ; pas celui qu’a entrepris le Premier ministre de facto
Ariel Henry sous le diktat des puissances tutrices. Puisque rien n’est
encore joué, tout demeure possible pour qu’Haïti renaisse de ses cendres.
Voici nos propositions : les cinq piliers nécessaires et indispensables
à la construction d’une société nouvelle, juste, souveraine et
prospère par le peuple haïtien et pour le peuple haïtien.
1) Non à l’intervention étrangère !
Rien de bon ou de durable ne peut être construit en permettant aux
mêmes puissances impérialistes, qui ont exploité nos ressources et
notre force de travail, saboté nos efforts de lancer la démocratie haïtienne,
de se convertir en nos habiles bienfaiteurs. Elles nous ont conduits
dans un bourbier politique et économique bien précis, comment
prétendre maintenant qu’elles peuvent nous libérer de leur barbarie ?
Aucun emballage ne pourra changer cette réalité fondamentale.
Les Etats-Unis ont déjà essayé plusieurs formules différentes entre
autres, avec les Nations-Unies, l’Organisation des États Américains
(OEA) et, enfin, un conglomérat régional ou mondial de marionnettes
et d’alliés, comme la « Coalition of the Willing » (coalition des volontaires)
qu’ils avaient concocté comme une couverture internationale
pour leur invasion illégale de l’Irak en 2003. Toute solution produite
par le « laboratoire » impérialiste devrait être rejetée, car elle contiendra
du poison violent contre l’autodétermination haïtienne. Le peuple
haïtien doit forger ses propres solutions, avec ses propres forces comme
l’avaient fait nos ancêtres.
2) Résister aux projets de sape
La résistance dans la lutte est la première condition de la victoire.
L’Administration Biden vient de déployer un nouveau programme migratoire
pour offrir aux Haïtiens des visas de travail pour une durée
de deux ans. C’est une distraction, un mirage pour nous tourner davantage
en dérision. En fait, l’impérialisme conditionne toujours les
exploités et les opprimés tout en les instrumentalisant de sorte qu’ils
ne deviennent pas un catalyseur de changement, de remise en état et
de reconstruction de leur pays.
Cette solution est sans issue. C’est abandonner notre pays au
moment le plus critique. Ce stratagème, est le propre du capitalisme
sauvage de brader d’abord l’indépendance des pays appauvris et ensuite
par la misère et la faim forcer les peuples à tourner le dos à
l’avenir de leur patrie au lieu de s’y atteler pour forger leur devenir
dans leur pays.
3) Rejeter toute alliance «contre nature»
La notion sur laquelle on insiste aujourd’hui à propos des « Accords »
politiques, est « le plus grand nombre de signatures, étant le mieux».
Cela implique un nombre incalculable de faux endossements. C’est
une illusion complète de croire que n’importe quel « consensus », de
surcroit truqué, pourrait apporter une solution porteuse d’un projet
national.
Haïti, comme d’autres néo-colonies, est divisée en classes antagonistes,
où une classe dirigeante vit de l’exploitation des forces du
travail de l’autre : capitalistes contre ouvriers et grands propriétaires
terriens contre paysans pauvres. Par la plus classique des politiques
de diviser pour mieux régner, Washington a misé sur Ariel Henry
pour gouverner le pays. Dans le même temps, il a assuré une grande
promesse aux groupes de Montana.
Nous, les masses haïtiennes, devons refuser de marcher sous la
direction de la bourgeoisie haïtienne et des grands intérêts qui prédominent
dans ces coalitions opportunistes et capitalistes de la classe politique,
qu’elle soit de Musseau, de Montana, de Pen ou Karibe, etc.
4) L’unité des forces politiques saines
L’alternative serait de préférence une alliance de toutes les forces saines
de la nation, des organisations ouvrières incontestablement nationalistes,
anti-impérialistes, des organisations populaires conscientes et
conséquentes. Toute organisation progressiste qui se tient vraiment
aux côtés des masses défavorisées, particulièrement, les ghettos, les
bidonvilles, et défend leurs intérêts.
Aucun groupe n’est parfait. Il suffit que des militants sincères et
dévoués prédominent dans leur leadership, des gens fidèles, sincères
aux principes professés. Ils doivent intensifier la lutte pour parvenir à
une unification nationale effective et totale. En clair, un front uni progressiste,
voué à une véritable Révolution en Haïti. Seule une coalition
des exploités et des opprimés en harmonie avec les aspirations populaires
peut nous montrer la voie afin d’atteindre le niveau de l’objectif
souhaité.
5) Un gouvernement progressiste
La première étape consiste à la constitution d’un gouvernement de
solidarité nationale et populaire. Vient ensuite la seconde, peut-être
la plus dure s’agissant d’essayer de survivre face à la réaction contre-révolutionnaire
et à l’assaut des puissances impérialistes.
Ce nouveau régime ne survivra guère par des concessions ou des
compromis avec les impérialistes. Sa survie dépendra d’une solidarité
franche avec d’autres pays progressistes et tous les peuples frères en
lutte pour la transformation de leur société.
La victoire glorieuse de nos ancêtres a marqué le début de la fin
de l’esclavage et du colonialisme dans le monde entier. La présente et
future génération d’Haïtiens peut à nouveau inaugurer une nouvelle
ère de l’histoire de l’humanité. Nous en sommes capables !
Par conséquent, il convient de terminer par une autre citation de
Karl Marx : « Si vous pouvez isoler les gens de leur histoire, alors ils
peuvent être facilement persuadés. » Dans ce cas, ne nous séparons
pas de notre histoire, rappelons-nous de préférence qui nous sommes.
Résistons à la pression de nos oppresseurs qui nous poussent à renoncer
à notre souveraineté et à notre brillant avenir d’avant-garde dans
notre lutte courageuse pour la liberté et le socialisme pour qu’enfin
Haïti renaisse de ses cendres.
HAITI
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2 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
A Travers Haiti
Grève illimitée des médecins
de l’HUEH
Le Binuh change de
commandeur
Les conditions de fournir des soins au plus grand centre hospitalier du
pays ne sont pas réunies.
Par Marie Laurette Numa
Depuis le 19 décembre 2022, les
médecins résidents de l’Hôpital
de l’Université d’État d’Haïti (HUEH)
ont déclenché une grève qu’ils disent
illimitée puisqu’ils en ont trop
bu la coupe amère de l’inacceptable
jusqu’à la lie.
Les grévistes dans leurs revendications
légitimes dénoncent les
conditions de travail qui ne sont
jamais appropriées. Et le pire, malgré
leurs complaintes, les responsables
s’adonnent à faire la sourde
oreille sans jamais essayer de faire le
moindre effort pour apporter même
quelques miettes d’améliorations aux
multitudes problèmes qui de jour en
jour ne cessent de s’empirer.
Selon le docteur Yveson Samuel
Georges, porte-parole du comité des
résidents, les conditions de fournir
des soins au plus grand centre hospitalier
du pays ne sont pas réunies.
On ne peut pas considérer que nous
fonctionnons dans un endroit pour
assurer la santé, car la vie de toutes
personnes qui fréquentent le centre
est menacé par toutes sortes de maladies.
A titre d’exemple, les rats sont
les visiteurs les plus fréquents de
l’hôpital et les patients ne devraient
jamais être exposés à un tel déboire.
Sur toute la cour de l’hôpital,
on rencontre des mares d’eau dormantes
qui peuvent amener la prolifération
des moustiques et c’est un
grave danger pour les patients.
L’électricité fonctionne à temps
partiel et cela réduit les heures pour
les opérations parfois urgentes.
« Les blocs opératoires ne
sont pas fonctionnels, il n’y a pas
d’eau, les plateaux pour les interventions
chirurgicales ne sont pas
disponibles, il n’y a pas d’oxygène ;
parfois, nous avons honte de donner
une prescription à un patient juste
pour acheter une paire de gants.
Malgré tout, nous sommes toujours
restés au chevet des malades. Car
nous avons une responsabilité morale
envers eux » a pour sa part indiqué
le Dr Exantus.
Parmi les nombreuses revendications
reviennent la question du
salaire insignifiant des résidents soit
12 500 gourdes, estimé à environ 80
dollars US chaque mois.
Selon le docteur Yveson Samuel
« De nos jours, un résident gagne
moins de 400 gourdes par jour, et
travaille 24 heures sur 24 sans aucune
couverture sociale. Nous ne
sommes pas des employés de l’État,
mais l’allocation qui nous est due
doit nous permettre de vivre et surtout
faire face à l’inflation galopante
» Personne ne peut vivre avec un
tel salaire. Voilà pourquoi ils exigent
des autorités sanitaires une augmentation
considérable appropriée à leur
travail.
Comme il est de coutume que
les résidents font la grève, les autorités
ne se sont pas montrées concernés.
Ils ne font aucun cas des
revendications des médecins résidents
et ce sont toujours les malades
qui en paient les frais.
En fait, on fait face à l’effondrement
total des infrastructures du
pays et le système de santé n’est pas
épargné. Et cela n’alerte personne
même le principal dirigeant de l’Exécutif,
le Premier ministre Ariel Henry
qui est un neurochirurgien, qui
dans le passé exerçait dans les plus
grands hôpitaux du pays et enseigne
dans nos meilleures facultés de médecine.
C’est dans cette perspective,
que l’organisation des droits humains
Action internationale pour les droits
humains (Aidh) exprime ses vives
préoccupations par rapport à la grève
des médecins résidents de l’Hôpital
de l’université d’État Haïti (Hueh).
Et dans une note datée du 16 janvier
2023, l’Aidh signale que la majorité
des gens qui y étaient hospitalisés,
ont été renvoyés chez eux.
L’organisation profite pour exhorter
les grévistes à ouvrir un couloir
humanitaire pour permettre aux
personnes blessées et malades d’urgence
de recevoir les soins appropriés,
puisque le service d’urgence ne
fonctionne pas actuellement.
L’organisme Action internationale
pour les droits humains invite
les autorités gouvernementales à
satisfaire les revendications des travailleurs
de la santé puisque selon
l’article 25 de la déclaration universelle
des droits humains.
« Tout personne a droit à un
niveau de vie suffisant pour assurer
sa santé, son bien-être et ceux de sa
famille, notamment pour l’alimentation,
l’habillement, le logement,
les soins médicaux ainsi que pour
les services sociaux nécessaires »
D’autant plus, selon l’article 19 de
la Constitution haïtienne de 1987 «
L’État a l’impérieuse obligation de
garantir le droit à la vie, à la santé,
au respect de la personne humaine,
à tous les citoyens sans distinction,
conformément à la déclaration universelle
des droits humains »
Par Isabelle L. Papillon
Cérémonie de décoration du successeur de Mme La
Lime Pape Samba Mbodj
Mme Helen Meagher La Lime et le Secrétaire Général des Nations Unies
António Guterres
Le Commissaire de police Divisionnaire
de Classe Exceptionnelle Pape
Samba Mbodj, d’origine sénégalaise,
vient d’être nommé par le Secrétaire
Général des Nations Unies António
Guterres, à la tête de la composante du
bureau des Nations-Unies en Haïti. Il
remplace à ce poste Mme Helen Ruth
Meagher La Lime, dont le mandat expiré
le 14 janvier 2023 n’a pas été renouvelé.
Rappelons que le Bureau intégré
des Nations Unies en Haïti (BINUH) a
été formé par le Conseil de sécurité le
25 juin 2018 et entra en fonction le
16 octobre de la même année pour remplacer
la Mission d’appui à la justice des
Nations Unies en Haïti (MINUJUSTH).
Mme Helen Meagher La Lime des
États-Unis a été nommée le 14 octobre
2019 comme Représentante spéciale
pour Haïti du Secrétaire général des Nations
Unies, et Chef du Bureau intégré
des Nations Unies en Haïti (BINUH).
Son départ n’interpelle personne
en Haïti, sauf les personnes qui vivent
aux dépens de sa mission. Pour nous
autres, du journal, il ne s’agissait pas
de changer le chauffeur et de conserver
le véhicule destructeur qui nous enfonce
davantage dans le désastre.
Si La Lime jouait le rôle de commandeur
pour les puissances impérialistes,
la position de Pape Samba Mbodj
ne sera pas différente. Il ne s’agit pas
de remplacer l’américaine par un sénégalais
ou par un haïtien qu’importe, ce
n’est pas les affairistes, les soumis, les
instruments au service d’un système
criminel agonisant qui nous préoccupe.
La réalité est toute autre. Cette
organisation : le Bureau Intégré des
Nations Unies en Haïti (BINUH), est le
symbolisme du colonialisme, il n’a pas
sa place dans notre pays qui n’est plus
une colonie.
Le rêve et la volonté du peuple
haïtien est d’une Haïti libérée de toute
contrainte internationale, de toute
forme d’occupation policière, civile ou
militaire.
Contre Mme la Lime ou Pape
Samba Mbodj, se sera le même combat
contre l’ingérence et pour notre souveraineté!
Joel H. Poliard
M.D., M.P.H.
Family and Community
Medicine
Public health and Pediatrics
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Miami FL, 33137
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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
3
A Travers Haiti
Lèt pou Etazini, Kanada, Lafrans ak manm Core Group yo
Claude Louis
Soti bò kote : Pèp ayisyen
Sijè : Lèt apresyasyon pou kowalisyon
peyi “Zanmi Ayiti”
Dat: 11 novanm 2022
Zanmi nou yo,
Nou dwe nou, mezanmi, si Ayiti
jwenn bourad nan chèche pou li oto-sifizan,
si nou fè anpil pwogrè alawonnbadè,
deplase sòti nan 170yèm nan Endis
Devlopman Imen pou rive nan plas
youn nan pi bon peyi sou tè a. Papadoc,
diktatè ayisyen an, te di yon fwa “rekonesans
se lachte”, men kontrèman ak
li, nou chwazi rete yon nasyon rekonesan.
Noumenm pèp Ayisyen, nou pa
jwenn bon mo, pou n di kijan nou rekonesan,
sitou pou zanmi Ameriken nou
yo. Lè w te pote yon pati nan rezèv lò
w yo la jis anvan okipasyon an. Lè w
te elimine kochon kreyòl nou yo anba
Babydok, nonm san pitye a, kòkòday ou
nan rejyon an, ou montre nou konbyen
ou pran ka nou. Depi jou endepandans
nou an, lè nou te goumen pou libète, nou
te rete bò kote nou. Menm jan li te di a,
gwo jwè ka rekonèt gwo jwè. Sèl diferans
ki te genyen, ou pa te esklav anba
men Britanik yo, li te plis yon ti batay
ant frè ak frè.
Paske ou pa t vle kanpe sou kote
pou gade nou k ap depafini, ou te rive
nan lane 1915 epi chanje lavi nou pou
tout tan. Se te peryòd ki te pi bèl e rich
nan listwa nou an. Lè ou te kite nan lane
1934, ekonomi an te fin refè. Envestisman
ou nan enfrastrikti ak ledikasyon te
poze fondasyon pou devlopman ak estabilite
nou ap jwi jodi a. Menm Papadok
asasen an te koute w.
Nan lane 1987, nou te vle Leslie
François Manigat paske nou te panse li
pa t nan bagay malonèt ak koripsyon e li
te wè pi lwen pase moun ki te la anvan
li yo. Men, ou deside li pa t bon ase. Se
poutètsa, ou te ede nan retire l apre kat
mwa tou kout, sa ki montre tout moun,
ou te gen pi bon plan pou Ayiti. Ou te
montre nou chak tan nan domèn pran
desizyon, menmlè noumenm Pèp la ap
viv sou tè a, ou konprann reyalite nou
pi byen pase nou pap janm ka konprann
li – epi ou toujou gen rezon.
Nan lane 1990, lè vag la te pete
epi Aristide te pran plas la, devan nonm
prensipal ou a, Marc Bazin, ou te aksepte
rezilta a, jan li ta dwe ye nan yon
demokrasi. Nou te kontan vire paj la epi
ou te bò kote nou. Anplis, lè oligak yo te
vle mete l atè apre sèt mwa sèlman, ou te
kanpe sou chimen yo. Se te yon tan rèd
anpil. Ou te fè tout sa ou te kapab pou
kenbe demokrasi vivan. Malerezman,
lame a te twò pisan. Ou te pèdi pandan
yon ti tan, men nan lane 1994, twa
zan apre, ou te genyen yon viktwa pi
gwo toujou lè Prezidan Clinton te pote l
tounen devan yo.
Lè kèk moun te soufle nan zòrèy
ou pou w te enpoze yon anbago sou Ayiti,
ou te voye lide sa jete. Ou te di “Ki
jan ou ta ka pini pèp la – vwazen ou ak
zanmi ou yo ?” Anplis, yon anbago toujou
afekte moun ki pi pòv yo. Ou deside
se sèlman oligak rich ki dèyè koudeta a
ki ta dwe pini – se pa bèl pèp Ayiti ou
renmen anpil la. Se te pi bèl bagay tou lè
Prezidan an egzil la, ki renmen nou anpil
la, Jean Bertrand Aristide te deklare li ta
pito rete nan egzil pase l ta fòse yon anbago
sou pèp ki renmen li an pou yo ka
remete l kòm Prezidan. Li te tankou yon
nasyonalis ki ta pito mouri pou pèp li a.
Lè Prezidan Clinton te fè Prezidan
Aristide tounen, ou pa t janm pote pwòp
lame pa w pou pile tè zansèt nou yo,
nan respè pou konstitisyon nou an.
Youn nan premye aksyon ki pi enpòtan
yo se te demantèlman lame kòwonpi
a, machin koudeta a, enstabilite politik
ak vyolasyon dwa moun nan. Ak sipò
Prezidan Aristide, ou kreye polis nasyonal
la, fòs ki bon nèt nou te toujou bezwen
an. Tranzisyon an te fèt swa. Enstitisyon
sa a – kontrèman ak lame a – fè
peyi a jwenn plis sekirite.
Depi travay ansanm ak gwoup
D.E.A., kontrebann dwòg pase Ayiti rive
Etazini se kounye a li pi ba nan Karayib
la ak Amerik Latin nan. Li pa janm
patisipe nan konfli enterè politik yo – li
pa janm sèvi oligak yo epi li pa janm
manyen lajan yo. Kontrèman ak lame
ak tonton makout yo, polis nasyonal
nou an pa teworize pòv sitwayen nou yo
pandan manifestasyon kont gouvènman
koripsyon an. Koripsyon se depi lontan
sa mouri sou zile a. Anplis de sa,
eleksyon nou yo jis kounye a gras ak
pwofesyonalis polis nasyonal la, ak gras
a ou menm, bèl zanmi Ayiti.
Nou regrèt bagay yo te sòti nan
lane 2004, lè Jean Bertrand Aristide,
dezyèm vèsyon an—nonm pèp la ou te
pran inisyativ pou fè tounen nan lane
1991 la—pa te yon prèt oswa yon popilis
ankò, men yon pechè ki ka kòwonpi.
Ki moun ki konnen sa ki rive l ? Petèt yo
jete yon sò vodou sou li epi yo te travèse
emisfè serebral gòch li al nan dwat la.
Moun vodou sa yo pafwa fè bagay medsin
lòt kote poko ka fin konprann. Li te
pèdi enterè nan pèp la pou asire zafè
pòch li. Pèp la te vle li ale, kidonk ou te
koute l. Ou te fè l desann epi asire w fòs
polis ou te kreye a te nan travay la san
yo pa tire yon sèl kout bal.
Apre li fin ale, ou te kite plas la
pou gran sèvitè w, bon moun, Gérard
Latortue, pou l dirije yon gouvènman
tranzisyon. Nan de lane, Gérard fè yon
mirak, kote peyi a vin pasifik e li òganize
eleksyon René Préval, prezidan ki
pa janm bwè plis pase dis gòdèt alkòl kri
pa jou.
Pandan tranzisyon sa a, yon lòt
fwa ankò, ou deside pa mete lame ou yo
sou tè Papa Desalin lan. Lapolis te pran
swen li poukont yo. Nou te konnen ou te
toujou dwat nan sa w ap di—ou toujou
konnen sa ki pi bon pou nou. Lame a ta
kraze tout bagay. Yo ta jwenn yon fason
pou kreye yon koudeta; se te sèl bagay
yo te bon ladan l, ak touye ti pèp la. Lè
sa a, nou wè klè Ayiti pa t bezwen yon
lame.
Nan lane 2010, apre tranblemanntè
a ki te kapab touye prèske 500,000
moun nan Kiba oswa menm Kalifòni,
sistèm medikal ijans, ponpye ak premye
sekouris ou te ede nou antrene te redui
kantite sa a sèlman kèk santèn viktim.
San gwo lopital sa yo ou te bati pou nou
ak doktè ou te ede nou fòme yo, li ta yon
dezas. Ou toujou sanble ka ede nou wè
bagay nou pa t ap janm wè pou tèt nou.
Nou te sezi wè gouvènman an te
bay kay pou tout moun, tankou manje,
rad, èkondisyone ak chofaj, klas pou
timoun ki pa entène, ak pwofesè pou
kèk fanmi sanzabri yo. Nou te rekonesan
tou pou misyonè ou te voye priye
pou nou yo. Nou pa konnen si se akoz
baryè lang, men anpil fwa, si ou pa vin
priye pou nou, mirak pa fèt. Sis fanmi
te jwenn anpil benediksyon ak priyè
sa yo, paske Lakwa Wouj te depanse
tout $500,000,000 yo te ranmase pou
konstwi yon chato pou chak fanmi.
Pandan kanpay eleksyon 2011
yo, nou te tèlman avèg nou te chwazi
yon fanm prezidan ke nou te panse se te
pi bon chwa pou epòk la paske lòt kandida
pati “Tèt Kale” te mwatye alfabetize
e yon entimidatè kap desann pantalon li
devan moun. Ou leve, ou chwazi l paske
li te je fèmen pi bon chwa a. Nou pa di
la a rezilta yo pa bon, non, se pa sa
nou vle di. Nou rive konprann kèk fwa,
menm nan yon peyi demokratik, si yon
moun se yon danje reyèl pou sosyete a
epi li pare pou chanje wout ak prensip
ki te etabli yo, ta dwe gen fason pou sispann
yo.
Dam sa a te twò save e sa t ap yon
gwo egzanp pou jèn kretyen nou yo.
Nan peyi nou, twòp ledikasyon se rasin
tout sa ki mal. Li petèt ta eseye montre
Bondye pa egziste epi Karl Marx ta sovè
a pito. Nou te soulaje paske ou te dekouvri
l anvan nou; sinon, se li ki t ap
prezidan e peyi a ta pran yon chimen
diferan nèt.
Pandan diskou inogirasyon
prezidan w mete a, li te di peyi a te ouvè
pou biznis – tout kalite biznis. Ak yon
pati nan 4 milya ki soti nan kòb Petro
Caribe Venezyela a, gouvènman li a te
konstwi 25 estad nan peyi a. Kounye a,
estad nou yo pi bèl pase sa ki nan nò
Amerik la. Anplis de sa, jwè yo renmen
pase tan sou plaj nou yo. “Se yon bèl
kote pou yon retrèt fanmi,” se sa Clint
Dempsey te di sou “Île à Vache” nan
yon ti pale apre match pandan Gold Cup
2015 la nan estad Laurent Lamothe la.
Pandan 11 lane ki sot pase yo,
ak pati Tèt Kale ki te dirije zafè nan peyi
a, jan ou te deside epi anba sipèvizyon
rèd ou, kalite lavi nou te vin bon nèt.
Nou gen nouvo tren ak bon kondisyon
transpò, lopital modèn ak lekòl nan tout
peyi a. Kounye a nou gen yon pousantaj
alfabetizasyon 99.96%.
Lè dyaspora te konseye yon taks
anplis $1.50 sou chak transfè lajan ann
Ayiti pou chak timoun te ka resevwa yon
ledikasyon, pwopozisyon sa a te al tonbe
lwen gouvènman an paske, ak sipò
ou, chak timoun ann Ayiti resevwa yon
ledikasyon egal ak ledikasyon timoun
Ozetazini, Lafrans oswa Kanada. Ou te
di timoun yo se lavni, kidonk ou te mete
aksan sou ledikasyon.
Premye manda rejim Tèt Kale a,
sòti 2011 rive 2015, te antre nan liv
istwa yo. Ekonomi an te grandi pa 15%
ak PIB pou chak grenn peyizan te monte
a 40,000, twazyèm sèlman apre Etazini
ak Kanada nan rejyon an. Rapè Ameriken
Kanye West (Ye) te achte yon ti zile
ann Ayiti, kote li planifye pou pran retrèt
ak preche levanjil la.
Nan senkant ane li, rapè ayisyen
Wyclef toujou ap eseye fè mizik pou
jwenn kèk kòb pou achte zile Latòti. Nou
te sezi wè l pa t asiste tiraj lè l te bay
kandidati pou prezidan. Li t ap dirije yon
òganizasyon ki pa t gen objektif fè lajan,
ki te fè yon bon travay apre tranblemanntè
a, ki pwouve li te kapab dirije peyi a
avèk siksè menm jan ak òganizasyon li
a. Kòm pèp Ayiti, nou trè fyè li te pran
drapo nou tout kote li te ale.
Sa gen anviwon yon lane yo te
asasinen prezidan nou te renmen anpil
la. Malerezman, nou toujou pa konnen
sa ki te pase. Paske te gen anpil pati ki
enplike, li difisil pou konnen ki jan sa te
pase. Gen moun ki di se te moun andedan,
pandan lòt moun di li te planifye.
Men, nou kwè, jiskaprezan, lòt peyi
ak zanmi Ayiti te prevwa e nan kèk ka,
menm te ka anpeche evènman konsa
rive, menm si yo te soti anndan. Gen
moun ki di li te yon bon moun—se pa
manti. Se moun ou te chwazi pou nou
an ki te jis anvan li a ki te chwazi li. Li
te gen ase lajan pou l te gen 25 machin
chè nan kòtèj li a, men li pa t kapab peye
yon kay nan yon katye ki pi fre. Li te
rete toupre yon ravin, men nou pap jije
moun sou preferans yo.
Lè moun mande videyo kamera
siveyans lan, tout moun peze bouton
bèbè a. Gen kèk ki di ke li te gen yon
gwo sekrè li te vle met deyò, men nou
pa konnen si se te verite sou plantasyon
bannann lan oswa moun kap fè trafik
dwòg nan pati Tèt Kale a. Antouka, nou
te vrèman sezi wè, pou yon fwa, zanmi
nou yo, peyi kowalisyon zanmi Ayiti yo
ak Core Group la, pa t gen okenn lide sa
ki te rive prezidan an, yo pa t konnen si
te gen yon menas e yo pa t konnen tou
si mèsenè yo te achte zam yo nan men
yon konpayi nan Florid.
Konsekans lanmò li te pi rèd
toujou. Pandan pèp la te fristre paske
zanmi nou yo te lage prezidan nou an
pou premye fwa, rimè te vire sou yon
lis long nan moun ki ta ka patisipe nan
zak asasinay sa. Sezisman pèp la, se wè
youn nan yo, Doktè Ariel Henry, ki pa
t ka sonje li te gen plizyè konvèsasyon
menm swa a ak yon moun ki te akize
pou l te planifye asasinay la, te chwazi
pou yon inosan nan je zanmi nou yo
ki soti nan Core Group la pou ranplase
Prezidan an kòm Premye Minis.
Lè jij ki te sou dosye a te di Mesye
Henry te dwe parèt nan tribinal ak avoka
li yo pou reponn kesyon ki gen rapò ak
konvèsasyon li te genyen nan lannwit
sa a ak moun ki te sispèk la, li revoke jij
la. Yon jou, nan televizyon, li te di li tèlman
pisan li te kapab deklare lagè. Nou
tout konnen Ayiti pa gen lame ankò,
men moun yo mal entèprete sa li vle di.
Antanke kretyen, li te vle di ak lame li a
nan syèl la, li te kapab deklare lagè kont
nenpòt move fòs nan espas.
Opozisyon sosyalis an Ayiti kontinye
ap pale sou gang. Men, prèske pa
gen gang isit la. Gwoup ki pi pre gouvènman
an, se yon revolisyonè ki te deja
yon ofisye lapolis ki ap dirije l. Akoz tanperaman
li nan lapolis la, gouvènman an
te panse li ta yon gwo avantaj si li te dirije
yon gwoup 1,000 sòlda (ankò, se pa
manm gang) ak zam ak AK, ak fizi atak
pou goumen ak lapolis, ki te jis gen zam
9mm. An Ayiti, nou pa fè zouti pou lagè.
Se poutèt sa, mèsi espesyal pou Etazini
paske yo te ban nou yo, ak gouvènman
nou an paske yo te kite yo pase nan ladwàn
epi fini nan men gwoup sitwayen
inonsan sa yo.
Se yon ti gwoup sosyalis ki byen
monte konplo sa, ki fè jalouzi pou dekouvèt
nou an kont gouvènman ki gen tout
pouvwa a gwo doktè, sovè ak wa Ariel
Henry, lidè kretyen nou an, “nonm san
peche a” ou menm, ak Madam Helen La
Lime (sitwayen Ameriken ak Reprezantan
Espesyal Sekretè Jeneral Nasyonzini
an Ayiti) ak Core Group ki nonmen l pou
dirije isit la. Anplis de sa, ak yon tweet,
pou tout moun nan lemonn ka temwen
nivo transparans ak pi gwo respè pou
konstitisyon ayisyen an.
Pwoblèm gang lan se yon fo
pwoblèm, pi gwo nan syèk sa. Travèse
Matisan vin likid. Chak wikenn, etidyan
Pòtoprens ap rasanble nan plaj Jakmèl
ak Côte des Arcadins. Kote tankou Cité
Soleil, La Saline, Bel-Air, ak Croix-des-
Bouquets vin tounen yon destinasyon
pou touris.
Nou pè lè ou ede nou anpil, sitwayen
nou yo isit la pral nan jou k ap
vini yo gen yon pi bon kalite lavi pase
sa ki lakay ou yo. Pa gen rezo kidnapin
tou. Sa a se yon lòt fwa ankò yon
fo pwoblèm, yon konplo pa opozisyon
gòch la pou l ka vin sou pouvwa a. Swadizan
kidnapin 17 Ameriken sa yo se te
fo nouvèl tou, yon istwa byen monte
pou fè nou parèt move moun.
Gouvènman an te fè yon bon
travay nan mobilize tout fòs li yo pou
konbat kèk gang – sa yo nèg sosyalis
gòch yo te kreye yo. Nan yon pwen,
te gen foto yo pou montre yap chèche
yo toupatou. Yo te arete pifò nan yo e
kounye a yo nan prizon nan Penitansye
Nasyonal la. Se sèlman kèk nan yo ki
rive sove epi al kache nan mòn yo. Nou
kwè nou te genyen batay sa a. Jodi a,
lapolis pa gen anpil travay.
Nou kwè sistèm jidisyè nou an se
lank ki pi pisan ki asire sekirite peyi a.
Jij nou yo pa janm aksepte pran anyen
nan men koupab yo pou met nan prizon
moun ki pwouve inosans yo, paske
yo pa ka achte libète. Nou pa janm kite
timoun nan detansyon jivenil pou 10
lane oswa plis san nou pa pase devan
tribinal ak yo. Bagay sa yo pa janm rive
isit la. Gras a milyon djòb ou te ede nou
kreye, gen mwens moun nan prizon.
Petèt, tankou Olandè yo, nou pral fèmen
kèk nan prizon nou yo. Nou ta dwe
konstwi plis inivèsite. Nou ka menm fini
jwenn remèd pou kansè.
Anreyalite, pwoblèm prensipal
nou an isit la se gwoup elit gòch sa a
ak fo nouvèl sou rezo sosyo yo. Yo pataje
tout pwopagann yo vle pou eseye
devye pèp la ak piblikasyon sou Facebook
ak Twitter. Pandan tan sa, nou pa
janm tonbe. Yo akize Prezidan Trump li
trete Ayiti tankou yon “peyi kaka”, sa ki
pa vre —li pa janm di sa. An reyalite,
Prezidan Trump renmen Ayiti. Li tèlman
travay di ke li menm tweet sou sipò li
bay Prezidan Jovenel a 3zè nan maten
pandan l ap manje McDonald’s. Li planifye
pou l òganize katriyèm maryaj li yon
jou sou plaj Okap.
Medya yo menm te eseye gaye
move konsepsyon Etazini te pran rezèv
lò Ayiti nan lane 1914 epi yo pa janm
retounen li. Yo te bay manti sou Prezidan
Clinton ki te kraze pwodiksyon diri Ayiti
pou zanmi li yo nan Arkansas epi Etazini
te bay presyon pou aplike lwa ki diminye
kòb sou machandiz enpòte soti nan plis
pase 30% rive nan 3%, ki se yon gwo
manti.
Medya yo te menm rayi Prezidan
Barrack Obama. Yo mande “Kouman fè
premye prezidan nwa Etazini an pa janm
vizite premye repiblik nwa a ?” Yo toujou
ap fè konnen si pa t gen yon revolisyon
ayisyen, sa t ap pran 100 rive 200 lane
ankò nan esklavaj pou yon lòt Dessalines
oswa Toussaint te wè limyè a. Yo pa t di
Airforce One te deja sou wout li pou Ayiti,
lè prezidan an te resevwa yon apèl
sou yon seremoni vodou deyò ayewopò
a kote gwoup gòch la te planifye fè maji
pou fè l tounen yon towo yon fwa li rive
la. “Fè atansyon ak moun vodou sa yo,
Barrack, paske yo ka fè moun tounen
nenpòt bèt,” se sa manman Michelle te
di Prezidan Obama pandan li tap gade
nan yon glas maten sa a. Obama te pè
e li te bay pilòt la lòd pou l vire tounen.
Plis pase 26,000 touris ayisyen
debake sou asfalt la nan Pòtoprens
jiskaprezan anba administrasyon Biden.
Men, pèdan sosyalis yo te akize gouvènman
ameriken an depòte plizyè santèn
ayisyen lè an reyalite moun sa yo se dyaspora
ayisyen rich ki retounen lakay yo
paske yo tande peyi a vin tounen bonjan
Wakanda a.
Medya yo ap lave sèvo timoun
nou yo pou yo fè yo kwè yo bezwen
aprann istwa yo, e li pa te byen rakonte
paske se menm moun ki te opresè yo ki
te rakonte l. Ebyen pitit nou yo pa bezwen
sa. N ap byen pase, men move gòch
sa yo ap eseye detounen lespri yo pou
yo gen rayisman nan kè yo. Medya yo
te ale pi lwen toujou lè yo te anseye pitit
nou yo ke gran zanmi nou an, Lafrans,
te mande yon kòb pou endepandans
nou. Men, yo p ap janm ka pwouve sa
paske yo pa gen resi. Lafrans ap toujou
rete ak Ayiti, basyon libète, basyon
libète.
suite à la page(6)
4 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Perspectives
Situation de crise politique en Haïti : Les conséquences d’une
Révolution inachevée…
Aujourd’hui, chaque compatriote
devrait prendre le temps de
réfléchir à ce cri rageur de Jean-
Jacques Dessalines : « Vivre libres
ou mourir! » D’en trouver la
signification exacte!
Par Robert Lodimus
« La pauvreté est la source de tous les
problèmes de l’humanité. Enrayez-la
et la terre redeviendra pour tous le
paradis qu’elle fut à la Genèse… »
(Robert Lodimus)
Quelle tristesse pour les citoyens
de ce pays qui a écrit le meilleur
chapitre du livre sacré de l’histoire des
peuples libérés de l’Europe coloniale!
La République d’Haïti, le modèle phosphorescent,
illuminant de l’Union, de
la Liberté, de l’Indépendance, de la
Souveraineté, de la Solidarité internationale…
est devenue, au cours
de deux centenaires d’existence, un
exemple d’échec, d’incompétence,
d’effondrement, de dégradation, de décadence...
Et pourtant, quel début extraordinaire!
Des discours enflammés,
tonitruants résonnaient le 1er janvier
1804 sur la Place d’Armes de la ville
des Gonaïves. Des généraux fiers, debout
dans leurs uniformes de combat,
ovationnés par la petite foule réunie
en la circonstance, clamaient leurs exploits
à l’envergure épopéenne contre
les puissances esclavagistes. Ces officiers
et soldats vaillants, téméraires
venaient de construire un pays. Créer
une Nation. Fonder un État. Sur la terre
d’Haïti, la «Liberté » ne porte pas le
sceau, la marque de « faveur » des «
colons blancs ». Comme dans certaines
régions de l’Afrique. Elle est le fruit
incontestable de grands sacrifices humains,
du sang, de la bravoure, de la
guerre victorieuse… Cette « Liberté » a
été gagnée avec les boulets des canons
redoutables et à la pointe des baïonnettes
impitoyables. Pour paraphraser
le colonel Paulin [1], nous dirions que
la croix des religions nous a été donnée
par les colonialistes, par les impérialistes,
par les hégémonistes. Ceux-ci
peuvent la reprendre. Mais quant à notre
« Liberté », notre « Indépendance
» et notre « Souveraineté », nous
les avons gagnées et conquises sur le
champ de bataille. Personne ne devrait
s’arroger le droit de nous les enlever.
C’est ce pays, hélas, que les États
impériaux tentent d’assassiner après
avoir passé plus de deux cents ans à
le torturer. À persécuter son peuple. À
détruire ses terres cultivables. À piller
ses ressources naturelles. À voler ses
réserves d’or. Contrairement à ce que
nous écrivions précédemment dans
nos analyses politiques et nos éditoriaux,
« la République est en train de
mourir ! » Et comble de malheurs, il
n’y aura peut-être aucun «Prophète »
pour la guérir voire, – advenant le pire
–, la ressusciter ! Elle décèdera dans
l’indigence! Par manque de vision sociale,
politique et économique! L’état
actuel d’Haïti n’est-il pas une déception
pour la mémoire de Toussaint Louverture,
de Jean-Jacques Dessalines, d’Alexandre
Pétion, d’Henri-Christophe, de
François Capois dit Capois-La-Mort…,
qui voulaient faire œuvre qui vaille, en
sacrifiant leur existence, en exterminant
ou en chassant les colonisateurs
féroces!
Aujourd’hui, Haïti figure sur
la liste des pays les plus détestés par
les États du G7. Les gouvernements
néocolonialistes utilisent tous les
stratagèmes pour réduire, affaiblir ou
détruire Cuba, Haïti, Iran, Russie, Venezuela,
Nicaragua, Chine, Corée du
Nord… Et pourtant, Haïti n’a jamais
nourri la moindre prétention d’acquérir
les technologies de l’enrichissement de
l’uranium qui permettent de fabriquer
des armes de destruction massive. En
quoi serait-elle une menace effective
pour les États-Unis, le Canada et la
France, – entre autres –, qui s’acharnent
sans répit contre elle? Et cela,
dès le premier jour de sa naissance!
L’armée indigène, celle qui avait battu
copieusement et exterminé sans
pitié les troupes de Leclerc et de Rochambeau,
celle qui faisait trembler la
République dominicaine, n’existe plus
depuis l’occupation étatsunienne de
1915. Elle a été démantelée et remplacée
par une garde nationale servile
et antipatriotique. Actuellement, Haïti
n’a pas d’armée. Seulement une force
de police aliénée, qui n’a même pas les
moyens d’assurer la sécurité de la population
et la sienne. Les chefs d’État
haïtiens, – faudrait-il exclure l’empereur
Henri Christophe –, sont-ils parvenus
à exercer librement le pouvoir politique?
Ceux-là qui ont tenté de résister
aux pressions des puissances impérialistes,
ne l’ont-ils pas fait jusqu’ici à
leurs risques et périls?
Cette situation de vassalisation
permet d’expliquer les causes des
nombreux coups d’État qui jalonnent
le parcours historique du peuple haïtien.
Le 13 mai 2011, Thomas Vampire
[2], sous le titre de « De coups d’État
en dictatures, l’histoire convulsive
d’Haïti », écrit dans Le Figaro : « L’ancienne
colonie n’a quitté l’esclavage
que pour plonger dans deux siècles de
chaos politique. Entre 1804 et 1957,
quelque 24 chefs d’État sur 36 seront
renversés ou assassinés. Pour ajouter
à ces difficultés, les Américains décident
à la faveur de la première guerre
mondiale d’occuper militairement le
pays, jusqu’en 1934. Une occupation
dure, qui ne permet pas au pays
de sortir de la misère. L’épisode crée
malgré tout des liens durables : par
la suite, plus d’un million d’Haïtiens
se sont réfugiés aux États-Unis, en
Floride surtout. »
Haïti, pays sans capacité de
productivité et de production, pays de
flétrissement de l’économie et de la finance,
parle jusqu’à présent le langage
de la mondialisation ou de la globalisation.
Des concepts inventés par les
« 7 puissances étatiques prédatrices »
pour continuer l’écrasement systématique
des nations défavorisées. Pour
augmenter la dépendance économique
et politique des régions déjà appauvries
de la planète par rapport au « Capital
».
Pouvons-nous utiliser le mot
« dégénérescence » en vue de caractériser,
de qualifier la dictature, la
misère et la décadence qui persécutent
les Haïtiens. Depuis sa fondation, Haïti
n’a-t-elle pas toujours été un tombeau
ouvert pour les couches marginales
de sa population ? Elle offre jusqu’à
présent au reste de la planète le spectacle
désolant, déroutant d’une multitude
de misérables écrasés, aplatis, enterrés
sous une avalanche de tragédies.
Le mouvement insurrectionnel
conduit par les héros de l’indépendance
n’a pas changé substantiellement
le sort des victimes de la colonisation
et de leurs descendants. Le
résultat qui devrait s’apparenter à une
véritable « Révolution sociale, politique,
économique et culturelle », tarde
à venir. L’abolition de l’esclavage n’a
pas emmené les Haïtiens vers le bien-être
qu’ils convoitaient à l’époque
où ils se trouvaient dans les chaînes.
Cela ne veut pas nécessairement dire
qu’ils devraient y rester. Seulement, il
faut le reconnaître : le pays que nous
avons construit, la Nation que nous
avons fondée, l’État que nous avons
créé n’a jamais pu atteindre les rives
de l’autodétermination. Y a-t-il de «
Révolution » totale, complète sans «
Résultats » concordants et complémentaires
?
Comprenez bien! Il ne s’agit
pas de banaliser l’exploit de nos
ancêtres africains transplantés en
Amérique sous des conditions d’humiliations
indescriptibles, qui ont
réussi à nous léguer ce pays : même
s’il fonctionne, – malheureusement –,
avec un État clopin-clopant, estropié à
la naissance! La « Liberté » constituet-elle
le but ultime du déclenchement
d’un mouvement de « Révolution »?
Il existe assurément d’autres réalités
subjectives à la base d’une telle entreprise.
Paul Schrecker [3] a publié dans
Les doctrines politiques modernes une
étude philosophique intitulée « Kant et
la Révolution française ». L’auteur
nous apprend: « Le progrès réalisé par
la Révolution ne se borne donc pas
seulement à l’organisation politique
et sociale de la nation qui l’a faite; il
embrasse l’humanité civilisée toute
entière, en actualisant sa disposition
morale latente, en provoquant son
enthousiasme pour l’idéal de justice
et en favorisant, par là, la fraternité
cosmopolite exigée par l’idéal. »
Les êtres humains sont disposés
à mourir pour conserver leurs droits
naturels qui demeurent, constituent les
seuls garants de toutes les formes de
bien-être rattachées à la plénitude de
l’existence. La « Liberté » en fait partie.
Nous ne voulons pas être libres pour
« Périr ». Mais pour «Vivre ». Sinon,
à quoi bon de l’être, si chacun des
bénéficiaires est condamné à rester prisonnier
dans la caverne de l’allégorie
platonicienne, expliquée, définie dans
le Livre VII de la République? Sans
qu’il ait la possibilité de contempler le «
soleil de la désaliénation » qui donne
accès de manière inclusive à un monde
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nouveau! Cette « Liberté » ne serait-elle
pas tout bonnement une « hallucination
»? Une « illusion » naïve?
Dans le roman de Jacques Stephen
Alexis, Compère Général Soleil, le
héros, Hilarion Hilarius, est mort avec
le cœur léger et la conscience soulagée.
Il eut le temps de sortir de la « caverne
de Platon » pour admirer le soleil
libérateur dans un ciel nébuleux et un
firmament tourmenté. Maurice Lemoine,
dans Sucre Noir, a fait vivre la
même sensation à l’ouvrier Paco Torres,
après que la balle mortelle a traversé
sa poitrine en plein meeting. Le
bracero est assassiné au milieu de l’assistance.
Comme Malcolm X. Sa mort
est recouverte du voile de l’espérance.
Elle n’est donc pas vaine. Même si les
retombées sont encore loin d’être satisfaisantes.
Il ne faut pas perdre la foi,
comme l’Apôtre Pierre [4] qui cessa de
regarder en direction de son « Maître
» et qui s’enfonça dans les eaux de
l’océan. Marcher en toute confiance.
Sans détourner les yeux des objectifs
spécifiques du grand combat pour la
«Libération » et pour la « Justice ».
Voilà la préoccupation des nombreux
partisans du chambardement total du
vieil ordre mondial!
Aujourd’hui, chaque compatriote
devrait prendre le temps de réfléchir
à ce cri rageur de Jean-Jacques
Dessalines : « Vivre libres ou mourir!
» D’en trouver la signification exacte!
« Vivre libres » impliquait les conditions
que la société aurait dû remplir
pour assurer le bonheur individuel et
collectif : faire des femmes, des hommes,
des enfants, bref, de nous tous,
des citoyens qui jouissent totalement
de nos droits politiques, qui s’acquittent
de nos devoirs civiques envers la
patrie…
La révolution française de 1789
a aboli, dans un premier temps, la
monarchie en France. Il y a eu une
transformation graduelle et radicale
du mode de fonctionnement sociétal :
nouveau type d’État codifié dans une
nouvelle constitution. Aurions-nous
besoin d’élaborer sur les événements
sanglants qui ont bouleversé l’ordre
sociopolitique de la France, suite à
l’anéantissement du royaume? Ou en
Russie, après l’annihilation du tsarisme
qui entraîna froidement l’exécution des
Romanov? Beaucoup de livres en font
mention. De nombreux documentaires
cinématographiques retracent la prise
de la Bastille qui conduisit Louis XVI et
Marie Antoinette à l’échafaud.
Dans quelle mesure la mort de
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Toussaint-Louverture, de Jean-Jacques
Dessalines, de Boisrond-Tonnerre
a-telle permis aux masses populaires
haïtiennes de vivre dans une société
de droit? Les descendants des esclaves
africains ont-ils appréhendé le sens
des sacrifices que leurs devanciers se
sont imposés? En sont-ils arrivés euxmêmes
à matérialiser les idéaux de
grandeur qui motorisaient la bravoure
des Africains sur les champs de bataille
de la Ravine-à-Couleuvres, de la Crêteà-Pierrot,
de la Butte Charrier, de Breda,
de Vigie, de Vertières…?
Certes, les esclaves voulaient
la « Liberté » pour eux-mêmes et pour
les générations subséquentes. Cependant,
de l’esclavage pratiqué par les
métropoles européennes, la République
d’Haïti est passée à celui instauré par
une petite clique de nantis composés
de mulâtres antinationaux, de Syriens
et de Libanais avares et voraces, qui
n’ont aucune reconnaissance envers
la population qui les a accueillis avec
leurs baluchons de fugitifs pariatisés.
Cette terre n’est-elle pas devenue la
nouvelle patrie des Boulos, des Mevs,
des Apaid, des Brandt, des Madsen,
des Baker, des Bigio… ? Pourquoi ces
gens-là, – comme dirait Jacques Brel –,
traitent-t-ils avec dédain les indigènes
qui leur ont permis d’avoir un pays, un
passeport, un toit, une famille, et qui
ont largement contribué à leur réussite
socioéconomique?
Étymologiquement, le terme
« révolution » vient du latin « revolvere
» qui signifie « rouler en arrière [5]».
La Toupie lui donne cette définition :
« Sur le plan politique, une révolution
est la suppression de manière brutale
et parfois sanglante de l’ordre établi
et du régime politique en place ainsi
que son remplacement par une forme
de gouvernement. Le propre de la
révolution, par rapport à une révolte,
une insurrection, une réforme ou un
coup d’État est l’instauration de
manière irréversible d’un ordre
nouveau. Bien que souvent présente
dans la révolution politique, la violence
n’est pas nécessaire pour caractériser
celle-ci. Ce qui importe est
avant tout l’ampleur et la rapidité des
changements. »
Faudrait-il remettre en question
le concept de « Révolution » attribué,
– à tort ou à raison –, à la lutte
des esclaves qui a abouti glorieusement,
–comme vous le savez –, à
l’abolition de l’esclavage institué par
les colons européens à Hispaniola et
suite à la page(16)
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Fenomèn Afèlyon : Ki sa l ye ?
J. Fatal Piard
Pou jan l fè frèt la a
Sanble se Bwadenn
Ki voye fredi sa a
Pou n ka fè estaj
Pawòl lari a
Enfòmasyon nou dwe konnen
Menmjan ak 30 jij sa a yo
lajistis kwape paske yo maton an
ekzèsis paserye, vin frèt kou nen
chen, se konsa sa ye anpil kote nan
peyi a. Wi, depi kèk jou anpil kote
nan peyi a, anpil moun ape plenyen
kòmkwa l fè twò frèt. Yon mak fabrik
fredi peyi a pat ko janm konnen.
Men, ki sa k do fè sa ?
E, ta sanble fredi sa a la pou
jis fen mwa mas yo konsa. Men sa
pou nou sonje sitou. An n chache
konprann ki sa k esplike sa. Selon
enfòmasyon nou rive jwenn, nan
moman an moun Ayiti ap fè esksperyans
ak sa yo rele Fenomèn
Afèlyon an. Se sa moun ki maton
nan lasyans ki okipe domèn metewoloji
ak kesyon klima a yo esplike.
Sa vle di tè a chak jou piplis ap vin pi
lwen ak solèy la.
Afèlyon an, se pa yon fenomèn
nou ka wè ak je. Men nou ka santi l
nan kò nou pou jan fredi sa a pral
panike nou anpil. Sitiyasyon fredi
dwòl sa a ap dire jis nan finisman
mwa mas la. Depi kounye a, chak jou
ki pase l ap fè pifrèt. Fredi makawon
sa a se yon bagay k ap rive pou premye
fwa nan peyi a. Sa kab lakòz
anpil moun vin gripe, yo pral touse
sanrete, y ap gen pou yo anrimen,
y ap gen anpil fikilte pou yo respire.
Pou ride kò a konbat anba
fenomèn Afèlyon sa a fòk nou blende
defans nou. Fòk nou pran anpil vitamin
ki kab ride kò a vin pi djanm.
Distans ki separe tè a ak solèy la se
sa yo rele 5 minit limyè ki vle di 90
000 000 kilomèt. Se konsa l te ye
anvan. Men, Afèlyon an vin fè tè a
vin pi lwen toujou ak solèy la ankò.
Ak Fenomèn Afèlyon an tè a vin pi
lwen solèy la toujou de 152 000 000
kilomèt ki vle di 66% pi lwen toujou.
Fenomèn Afèchen
Fenomèn Afèlyon an ap vin fè nou
dekouvri yon lòt fenomèn nou ka
rele Fenomèn Afèchen. Menmjan
l ap vin fè pifrèt, nen anpil sektè
nan sosyete a ap vin pifrèt pase nen
manman chen sanwont, sankonsyams,
sansantiman. E kadav kò
nou pa ko abitye ak tanperati sa a
paske vin tèlman gen gwo diferans
30 jij sannen yo, sanfigi yo pap janm ka gen yon ti zing lawont ankò. Voye yo ale, pou nou kapab jwenn plas pou
jèn jij ak nen yo ki pa pi frèt pase nen chen lamègzo
ak lè l te konn fè chalè. Fòk nou gen
bon kondisyon lijyèn pou nou pa
kaba anba fredi sa a.
Menm si syèl la ta kouvri ak
nyaj oubyen ta gen ti solèy, se ap
toujou menm penpenp lan. Fredi pi
rèd nan dengonn nou. Mezanmi,
piga nou fè tèt di. Simaye nouvèl la
tout kote pou piplis moun ka konnen
pou yo pran prekosyon. Paske kòm
nou konnen, prekosyon pa janm kapon
vre. Afèlyon sa a vin mennen
fenomèn Afèchen. E se sa k ap fini
ak Ayiti.
Sektè Nen Chen
30 jij ki pote lamayòl nan chanpyona
pa serye nan pwen pou Sèvis
depatmantal lapolis jidisyè (SDPJ)
ta menm kwape yo ta dwe vin frèt
tou kou nen chen paske yo pa moun.
Men pa pase jan l fè frèt nan peyi a.
Menmsi apati avril ta sipoze gen ti
lòsyè chalè, men si jij sa a yo gen
yon ti zing nen nan figi yo fòk yo ta
resi montre yo konn wont. Kòm pòv
defen grann mwen bò kot manman
toujou di l la, wont lan se yon volonte
l toujou ye.
Konsa, youn nan 30 jij sannen
sa yo, sanfigi sa yo pap janm
ka gen yon ti zing lawont. Pou w ka
rive wont fòk nen ou pa pi frèt pase
nen chen lamègzo. An nou di pito se
tout sektè nan sosyete a ki ta soufri
maladi ki rele Fenomèn Nen Chen
an. Olye Fenomèn Afèlyon an nou
rele l pito Fenomèn Nen Chen. Paske
se chen sèl ki san santiman tankou
malfèktè sa a yo ki sèvi ak pozisyon
yo pou dechèpiye sa k pi mal yo.
Lè nou konsidere dechèpiyè ak
bib nan lekòl Manman Mari yo ak
lekòl papa Jezi yo ki kenbe mago a
anba grif yo detan lekòl pa ko janm
louvri yon fenèt alevwa pou papòt
yo. Fenomèn Nen Chen yo se pi
gwo malè peyi a tankou mafya dola
ak mafya kontrebann k ap fin toufounen
sa k pi piti yo ak zougoudou
lavichè.
Lè n gade byen fenomèn afèlyon
ak fenomèn afè chen, se menm
tennyen senkant santim ak de gouden
monnen byen plen. Afè lyon kou
afè chen, tout sou mannigèt. Tout se
gwo malonnèt tout se malfèktè ak
dechèpiyè. Legliz episkopwèl jwenn
gras franchiz baryè lib pou rantre ak
2000 konntenè zam fannfwa pou
vann bay bandi sanfwanilwa.
Lapolis arete pwofèt Bèje ki
gen doktora nan pwogram kidnapin.
Pwofèt Makennsonn mete ponya
ladim anba gòjèt fidèl makak pou l
dechèpiye yo. Nonm Amèn Laflèch
la al jije nan pakè pou ekzèsis kadejak
sou ti fi tèt pa dwat depi lè l te
gen 16 lane nan pwen pou Ministè
Kilti rive kannsèl otorizasyon pou l
fonksyone kòm pastè.
Tout sa montre afèlyon ak afè
chen se menm tenyen. Se yon kesyon
: nen frèt kou nen chen sanwont.
Sektè nen chen, boujwa sangwen
GNB, kominote entènasyonal ipokrit,
sektè kolera/kowona Minista, yo se
pi gwo sida nan dengonn tout lakou
Ayiti Toma. Si n chofe dife bwa
gayak, nou ka gen chans rive konbat
fenomèn Afèlyon an. Men, si n
pa limen flanbo mobilizasyon an, se
fenomèn Afè nen chen an tout sektè
k ap konbat lavni tout yon nasyon.
Suite de la page (4)
Medya yo akize Nasyonzini yo tou paske
yo te touye plis pase 10,000 ayisyen ak
kolera ak komèt plizyè vyolasyon dwa
moun, tankou vyole fanm ak ti gason
epi kite plizyè santèn timoun apre yo fin
ale ant 2010 ak 2017. Yo pa janm eksplike
ke medam yo te sedwi premye fwa
sòlda yo. Nenpòt fason, yo pa gen okenn
fason pou yo pwouve li. Yo pral envante
nenpòt kalite manti pou twonpe pèp la
ak bay jèn yo gaz. Kòm yon peyi, nou
pap kite sa rive.
Peyi a ap kontinye fleri toutotan
ou menm, peyi kowalisyon ak zanmi
Ayiti, kontinye bay presyon pou bon jan
kalite demokrasi isit la, kontrèman ak
sa ou genyen lakay ou, kote ekstremis
gòch yo rele pwogresis tankou A.O.C
oswa Jenica Atwin ka chita nan kongrè
a, men isit la jèn yo pa gen plas oswa
kapasite pou pran desizyon nan politik
yo ki pral fòme lavni yo ak jenerasyon
yo. Epi li ta dwe rete konsa.
Pifò nan yo se fanm, nenpòt fason,
FINERAY MADAN
LAFONTAN FASIL
Madam Thérèse Justin tout moun te konnen li
sou non Madan Lafontan FASIL se te bèlmè
Anneseau Bissainthe, yon manm jounal la an
Ayiti.
Li te mouri ak 93 lane, nan lannwit 30 pou rive
31 desanm 2022 nan zòn 2zè nan maten
konsa. Li te yon lidè nan zòn kote li te abite a,
li te gen 4 pitit, 2 fi ak 2 gason, malerezman
youn nan fi yo, Marie-Maude Doyen limenm te
mouri byen lontan. Li te rete Christian Doyen, Marie-Camelle Doyen ak Yves
LOUIS (Bonhomme).
Se lendi 16 Janvye 2023 a lantèman an te chante nan Leglis Sent Terèz Petyonvil,
zòn kote li te abite. Avan Madan LAFONTAN te mouri li te di Se Pè Jacky Doyen ki
pou chante fineray li, sa gen plis pase ventan depi li te di « se oumenm ki pou
chante lantèman mwen, pitit mwen », se sa ki fèt vre, pè Jacky te antre soti
Vatikan pou chante lantèman Grann li.
yo pa janm gen yon bon travay. Yo kwè
manifestasyon y ap fè kont yon gouvènman
kap vanse e ki pwoteje sistèm sa a,
ka fè yo anfòm pou dirije. Gen nan yo
ki gen odas pou panse yo ka prezante
yo kandida nan pwochen eleksyon an,
preche yon nouvo kòmansman, reklame
yo se “jenerasyon ki ap kraze kite sa ak
kòripsyon.” De ki kòripsyon y ap pale
la ? Èske yo ap eseye rele nou, zanmi
nou, moun ki kòwonpi ? Nou p ap vote
pou okenn kandida ou pa chwazi pou
nou, mezanmi, paske nou pa ka chanje
yon ekip k ap genyen. Jodi a, tout
glwa pou ou, Ayiti se yon lòt fwa ankò
trezò Karayib la. Nou pito gen alkòl la,
senil la, oswa pi byen retounen nan
mwatye-analfabèt la.
Zanmi nou yo, se pou volonte n
fèt ann Ayiti. Se pou n rete pisan pou
letènite. Se pou Core Group la ak wa Ariel,
rete wa pou tout tan.
Avèk tout afeksyon nou,
Pèp ayisyen an.
Se Claude Louis ki ekri tèks sa,
MD-otè liv timoun.
Tradiksyon kreyòl :Didenique Jocelyn
ak Sarah Jean
* Claude Louis se yon doktè fanmi
ki sètifye nan konsèy la e li se yon
moun k ap resevwa Prim Salute to Service
2021 Sosyete Medikal Vijini pou
eksplikasyon medikal entènasyonal. Li
te fèt nan mòn Kenscoff, li te ale nan
lekòl medsin nan Notre Dame University
an Ayiti, klas 1998-2006 e li te marye
nan University of Kansas Family Medicine
Residency Program an 2012. 2008
li te fonde Words In Action Ayiti ak nan
2011 te kòmanse. Klinik Kominote Mo
An Aksyon. Li se otè liv pou timoun tou.
Ayibopost 16 novembre 2022
6 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Perspectives
Haïti : Des racines de l’impuissance aux ailes de l’errance
Le sauvetage improbable des charognards © Erno Renoncourt
Par Erno Renoncourt
219 ans après son indépendance,
Haïti se retrouve à errer comme
un fossile anthropologique, dans
une lente érosion de dignité collective,
sans stratégie de cohésion sociale, sans
leadership politique compétent, sans
projet économique flamboyant. Mais,
pouvait-il en être autrement quand la
culture et le savoir ont, par malice et
indignité, laissé la médiocrité mettre
l’intelligence en déroute ?
Nous partons du postulat que
l’errance haïtienne, dans son segment
historique, situé entre l’indépendance,
proclamée en 1804 par les marrons
de la liberté, et l’indigence, assumée
en 2022 par les marrons de l’indignité,
n’est qu’un prolongement de la
géostratégie de la déshumanisation,
connue sous le nom de la traite des esclaves,
qui a fait la gloire et la richesse
des puissances occidentales, notamment
européennes et nord-américaines.
Le dissensus fractal
Ceci étant posé, nous assumons qu’il y
a une flagrante insignifiance dans une
certaine pensée qui veut sensibiliser la
communauté internationale à modifier
son approche dans la problématique
du gangstérisme institutionnel qui a
achevé de stratifier la société haïtienne
pour mieux structurer l’errance séculaire
du peuple haïtien. Vu l’évidence
de cette dynamique, seuls ceux qui sont
analytiquement impuissants et insignifiants
peuvent ne pas comprendre que
le gangstérisme d’état, institutionnalisé
par les CLINTON, l’OEA et l’ONU en
Haïti, n’est que le modèle d’affaires sur
lequel repose la gouvernance publique
haïtienne depuis le fameux slogan Haiti
is open for (Drug, Crime and Human
Trafic) business. Slogan du banditisme
légal assumé et repris, avec ferveur
en décembre 2015, par le président
de la Chambre de Commerce Haïtiano
Américaine (HAMCHAM) qui avait fait
l’apologie de la culture des mauvais arrangements,
lors de l’impasse politique
causée par les élections frauduleuses de
2015, en incitant les acteurs étatiques
et non étatiques haïtiens à ne plus perdre
le temps de rechercher et de trouver
des solutions de justice, trop longues et
trop coûteuses.
De ce fait, une telle insignifiance,
provenant d’une personne aussi avisée
que Madame Michaëlle Jean, parait très
grave à la lumière des faits du réel problématique
haïtien. Pourtant, en dépit
de sa gravité, cette insignifiance n’est
guère étonnante. Bien au contraire, elle
est même intelligible puisqu’elle provient
des milieux culturels, économiques,
académiques et médiatiques qui, pour
leurs succès personnels, ont appris à
vivre, dès le lendemain de l’indépendance,
dans les rêves blancs d’ailleurs.
D’où leur indifférence, leur insouciance,
leurs irresponsabilités et/ou leur inconscience
dans leur prise de position et
dans les alliances qu’ils nouent et les
accointances qu’ils développent avec
les intérêts étrangers, alors même que
tout le collectif haïtien agonise et dérive
vers les abysses de l’indigence comme
un fossile anthropologique.
Fort de ce constat, nous assumons
le dissensus social en affirmant,
de manière provocante, que c’est l’enfumage
nauséabond, provenant du
fumier foisonnant, alimentant le confort
médiocre de ces milieux, qui a dérouté
l’intelligence collective haïtienne. Pour
mieux vivre tranquillement leur opulence
indigente, ces milieux d’entre soi
ont étouffé la pensée critique, obscurci
l’horizon de la dignité nationale et réduit
le champ des vibrations éthiques de la
conscience collective. Dépourvus d’intelligence
et incapables d’affronter les
multiples incertitudes de l’écosystème,
ils ont préféré trouver des consensus
minoritaires pour échapper aux précarités
en apprenant à vivre en transit
sur le territoire en se projetant dans les
rêves blancs d’ailleurs au lieu d’habiter
le pays et de s’y enraciner dignement,
responsablement et humainement.
Ainsi, ils ont désappris à produire le
coût cognitif et éthique nécessaire et
indispensable quand il faut penser et
agir avec intelligence à l’équilibre d’un
possible humain dans la complexité du
chaos qu’est la vie. En raison de leurs
précarités humaines, il leur est plus
facile de s’adapter à la routine confortable
des légendes d’ailleurs et à la
résilience que promeuvent les projets
de l’assistance internationale. Car, en
s’attachant à panser les maux de plus
de deux siècles d’invariance plutôt que
de penser au faisceau de causes qui les
structurent, ils entretiennent les turbulences
qui leur permettent d’émerger
aux côtés de l’assistance internationale
dans l’enfumage de cette performance
paradoxalement défaillante.
N’ayant que leur enfumage transmettre,
ils ont autorouté, avec arme
et bagage, savoir et culture, vers les
basses eaux marécageuses de la dépendance,
là où les lettrés, humainement
précaires, se bousculent pour se gaver,
s’abreuver et se repaître tranquillement
en toute indignité. C’est du reste pourquoi,
l’axiomatique TIPÉDANTE cherche
intranquillement à modéliser, en un
jeu de données contextuelles, les postures
managériales, professionnelles et
humaines de ceux qui naviguent dans
ces milieux, pour expliciter les failles
qui peuvent objectiver les variables de
responsabilité, comme leviers agiles,
à portée de bras du collectif, pour une
action collective innovante contre les
pesanteurs insoupçonnées de l’invariance.
Nous défendons, envers et contre
l’avis des experts, le point de vue
minoritaire que l’enfumage qui obscurcit
la dignité nationale haïtienne est
entretenu par les étouffoirs communicants
que forment les trois fumiers
qui déversent leur indigence sur tout
l’écosystème haïtien : nous voulons
parler du cercle culturel, académique et
médiatique des insignifiants, anoblis en
lettrés pour leur indignité ; du club des
automates médiocres, promus influenceurs
politiques pour leur servilité et du
cartel intouchable des hommes d’affaires
fructifiant le business de l’argent
sale et de l’impunité. Ce sont eux qui
concourent à la perduration de la barbarie
séculaire qui déshumanise Haïti,
en alignant leur spectre radial sur les
centres d’intérêt transnationaux, dans
l’objectif de faire errer la gouvernance
stratégique nationale, par occultation
de l’intelligence collective (mise
en déroute), par brouillage du radar
éthique du leadership national.
La démarche TIPÉDANTE
En conséquence, nous croyons que
c’est sous les strates des réussites de ces
milieux qu’il faut creuser en profondeur
pour détecter les fissures par où s’érodent
la dignité nationale et l’intelligence
collective. Car ce sont ces fissures qui
deviennent, par rétroactions circulaires,
des verrous qui bloquent de nouveaux
possibles humains par dissipation turbulente
l’engagement de SOI, source
ô combien féconde de l’énergie de la
cohésion sociale, ô combien nécessaire
à l’irradiance de la flamme de l’intelligence
collective. Nous pensons que
c’est vers ce SOI métaphorique, projeté
comme reliance entre la Société, les Organisations
et les Individus, qu’il faut
orienter les consciences, dans une perspective
d’éducation à la responsabilité,
pour forger le flambeau de la régénérescence
en puisant dans la dignité et le
courage de ceux qui ont allumé la
flamme de l’indépendance. C’est cette
flamme qu’il faut raviver pour trouver
la brèche capable de propulser la
nouvelle avant-garde du leadership
national haïtien, conscientisée, intelligente,
regroupée et enracinée sur son
territoire, dans le temps, pour qu’elle
parte à la recherche de cette intelligence
éthique déroutée vers les raccourcis de
l’indignité et de la dépendance.
Pour nourrir ce nouveau front de
dissensus, je rebondis sur la publication
du Nouvelliste ([i]) de ce 5 janvier
2023, dans laquelle ce quotidien, propriété
d’une famille appartenant à l’élite
haïtienne, donne un écho retentissant
de la dernière prise de position de l‘Honorable
Michaëlle Jean. Celle-ci, ‘‘estime
que les pays riches doivent admettre les
erreurs qu’ils ont commises en Haïti et
faire pression sur l’élite de la perle des
Antilles pour qu’elle trouve une issue à
la crise humanitaire actuelle’’. Toujours
selon elle, ‘‘Ce qui est mis en danger,
le grand risque, c’est la souveraineté
nationale même de ce pays’’. Notre
propos est de montrer l’insignifiance
de ces prises de position qui, parce que
ne tenant pas compte des paradoxes et
de la complexité anthropologique, sociologique
et géostratégique du drame
haïtien, proposent des solutions et
accumulent des rétroactions qui verrouillent
davantage le pays sur son impuissance
et confortent son indigence.
Pour l’histoire, rappelons que Mme
Michaëlle Jean a été ancienne gouverneure
du Canada (2005 – 2010) et
Secrétaire Générale de l’Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF)
(2014 – 2019). Deux prestigieuses
fonctions qu’elle a occupées au moment
même où se mettait en place, aux
États-Unis, au Canada et en France, la
stratégie macabre qui a accéléré, entre
2011 et 2022, comme un propulseur
le mouvement de précipitation d’Haïti
vers le naufrage de son rêve de dignité
et de liberté. Et, durant l’exercice
de ses honorables responsabilités, elle
s’est toujours retrouvée dans le cercle
intime des fossoyeurs nationaux et internationaux
qui ont planifié, financé
et sabordé la barque de l’indépendance
haïtienne (voir photo famille de l’indigence
ci-dessous), livrant tout un collectif
impuissant aux fauves et charognards
qui ont, de mémoire d’homme
toujours traqué et dépecé les peuples
pour affaiblir leur résistance.
Madame Michaëlle Jean semble
avoir oublié qu’elle a été, par ses
fonctions passées, en situation de
pouvoir et de responsabilité, dans
des contextes historiques qui étaient
propices à un engagement humain de
la communauté internationale en Haïti.
Hélas, ce momentum, entre 2004 et
2021, confient sans doute les trames
flamboyantes de la brèche qu’elle n’a
pas su entrevoir pour orienter le destin
d’Haïti ailleurs que sur cette voie
de gangstérisme où l’a conduite la
communauté internationale. A moins
que les fonctions de Mme Jean n’aient
été, comme nous le croyons, que des
titres symboliques et des rôles d’automates
influents, mais insignifiants,
visant à enjoliver la géostratégie de la
déshumanisation. Géostratégie si chère
à l’occident, qu’il a besoin en permanence
de la flouter par des impostures
promouvant l’image de la diversité par
l’accession de quelques personnalités
noires au sommet des grandes institutions
internationales.
Pour mieux rafraîchir la mémoire
de Mme Michaëlle jean sur les forfaits
et les méfaits assumés des organisations
internationales en Haïti, je lui rappellerai
qu’en dépit du fait que toutes
les organisations internationales savent
que l’écosystème informationnel de la
gouvernance publique haïtienne est
un foutoir incohérent et désarticulé
favorisant un management d’improvisation
comme porte dérobée de l’institutionnalisation
de la corruption, de
1987 à 202, malgré les réformes de
renforcement institutionnel portées et
célébrées par les grandes agences internationales,
il n’y a aucune organisation
publique (et même privée) haïtienne
qui possède un système d’information
documentaire capable de refléter la
cartographie de ses processus métiers
pour permettre d’identifier les risques
de corruption. Pourtant, il semblerait
que l’OIF avait financé pour l’Office de
la Protection du Citoyen entre 2012 et
2015 un projet d’informatisation qui a
été un fiasco total. Et alors que ce fiasco
semblerait être au nombre des nombreuses
forfaitures ayant débouché,
entre 2018 et 2019, en conflit ouvert
et larvé entre l’ancienne protectrice et
son administration (notamment avec
l’ancien vice protecteur et l’ancien Directeur
Général), allant même jusqu’au
sabordage du système informatique de
l’OPC (rassurez-vous, je sais de quoi je
parle), l’OIF n’a exigé aucune évaluation
de ce projet. Pourtant en 2021,
après l’assassinat de Jovenel Moïse,
Madame Michaëlle Jean déambulait
dans la presse ([ii]) pour raconter combien
les entrailles d’Haïti sont pourries
et gangrenées par la corruption et que
« l’assassinat du président Jovenel
Moïse, le 7 juillet, n’était que la résultante
d’une absence d’État de droit et
d’une violence croissante des gangs
armés ». Dommage que, pendant son
mandat à l’OIF, cette organisation et
toutes les organisations internationales
semblent ne pas voir pris cette donnée
en compte en finançant des projets qui
n’ont été que de vastes champs d’application
de cette corruption systémique.
Photos de famille de l’insignifiance et de l’indigence © Erno Renoncourt
Les droits humains : floutage
et vernissage pour enjoliver
l’éternelle déshumanisation
Ainsi, disons clairement à Madame Michaëlle
Jean que sa lecture des dernières
sanctions, prises par une partie de la
communauté internationale à l’encontre
de quelques puissantes personnalités
haïtiennes, est erronée : il n’y a
pas eu d’erreur dans la géostratégie de
la déshumanisation que conduisent les
USA, la France et le Canada en Haïti.
Ces puissances sont dans la continuité
de la logique de leurs intérêts néocoloniaux
et hégémoniques. L’erreur de
certains esprits simplistes est de croire,
qu’en reconnaissant l’esclavage comme
un crime contre l’humanité et en
promouvant la culture de la diversité
et les droits humains, les puissances
occidentales sont devenues moins
barbares. Ces esprits ne peuvent pas
intégrer l’axe des paradoxes dans leur
repère analytique pour comprendre que
la géostratégie de la déshumanisation
a appris à procéder par floutage, en recourant
à des prismes d’enfumage dont
le double standard : ce qui est promu en
amont est toujours une valeur de contre
feu pour mieux imposer en aval sa
valeur antinomique qui n’est qu’imposture
et enfumage. Croire en la promesse
des droits humains, énoncée comme
axiome d’un socle fondateur d’une
certaine humanité unie, par des puissances
occidentales, dont les intérêts
sont stratégiquement dépendants de la
déshumanisation, est la posture d’un
esprit insignifiant
Dans une approche plus complexe,
l’intelligence voudrait de
préférence qu’une promesse, qu’importe
qu’elle soit portée par un joli
énoncé de stratégie et déclinée en des
objectifs plus ou moins réalistes, n’ait
aucune valeur en soi. Car, une valeur
ne devient effective et ‘‘réelle’’ que dans
le contexte d’une relation R entre des
sujets A et B (John R Searle, La construction
de la réalité sociale). On peut
prendre l’exemple du droit universel de
migration et montrer le double jeu qu’il
cache selon que son contexte d’application
mette en relation (entre autres relations
possibles) des pays d’accueil et
des pays de départ qui se reconnaissent
comme ayant la même culture (Français
et Ukrainiens) ou qui assument de partager
des cultures différentes (Français
et Tchadiens). Autrement dit, il n’y a
pas de droits théoriques universels en
soi. Les droits ne prennent de sens que
dans le contexte culturel, économique
et éthique d’une société donnée, dans
laquelle président des logiques d’affaires
et des intérêts qui dépendent
suite à la page(15)
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
7
Haïti, d’une Transition à l’Autre (53)
De l’Accord de Musseau à l’Accord Karibe, Ariel
Henry consolide son pouvoir !
La constitutionnaliste Mirlande
Hyppolite Manigat a été désignée
par la classe politique moribonde
au Haut Conseil de la Transition
(HCT)
Par Catherine Charlemagne
(2e partie)
Selon les termes de l’Accord signé
à l’hôtel Karibe le 21 décembre
2022, les signataires se déclarent tous
« Conscientes des faiblesses actuelles
des forces de l’ordre haïtiennes,
les parties signataires se déclarent
favorables à l’assistance internationale
immédiate en matière de
sécurité sollicitée le 9 octobre 2022
par le gouvernement, en vue d’aider
la Police nationale d’Haïti dans la
planification d’interventions et la
mise en œuvre d’opérations qui garantiront
la liberté de mouvement
de la population et la gestion de la
crise humanitaire et de l’insécurité
à laquelle fait face le pays .»
Par conséquent, c’est sans ambiguïté
que tous ceux ayant pris part ou
contribué à la mise en place du Haut
Conseil de la Transition (HCT) qui est
un organe politique cautionnent, en
connaissance de cause, une possible
intervention étrangère en Haïti.
Personne du groupe, par quelques
exercices intellectuels qui soient, ne
pourra se soustraire à cet engagement
collectif.
La constitutionnaliste Mirlande
Hyppolite Manigat, au soir de sa vie
militante, politique et intellectuelle, a
vendu son âme au diable juste pour
avoir le titre de Présidente d’un organisme
d’Etat mort-né, sans aucune
utilité, sans légitimité, qui durera le
temps que les « Blancs » débarquent
pour rétablir l’ordre selon le jargon
communément employé dans les instances
des Nations-Unies. Car, en
vérité, vu le tollé qu’a suscité ledit
Accord de la part de la quasi-totalité
des acteurs politiques et de la Société
civile qui comptent vraiment sur
l’échiquier et dans cette Transition, il
y a fort à parier que ni le Haut Conseil
de la Transition (HCT), ni l’Organe de
Contrôle de l’Action Gouvernementale
(OCAG) qui sont issus de l’Accord
qui a été publié dans Le Moniteur, le
journal officiel, du 3 janvier 2023, ne
feront long feu. Naturellement, après
cette prise politique de choix, le Premier
ministre de facto s’empresse de
s’en féliciter et même de jouer à la
provocation en déclarant « Arrêtons
les marchandages égoïstes. Pensons
pays. Quand il y a marchandage, il y
a toujours un prix à payer et c’est le
plus souvent au détriment du peuple
et de l’intérêt collectif.
Il nous faut maintenant apporter
à la nation la preuve de notre
bonne volonté en mettant rapidement
sur pied nos institutions
démocratiques, et rendre la direction
des affaires du pays à des élus
choisis en connaissance de cause
par le peuple haïtien dans le cadre
des élections libres, inclusives
et transparentes. Si nous voulons
prendre un nouveau départ et faire
entrer notre pays dans la modernité
politique et économique, il nous
incombe de prendre les bonnes résolutions
maintenant et de commencer
à les mettre en pratique », a-t-il
avancé tout en qualifiant l’Accord
d’historique, puisque, selon lui, c’est
le résultat de très longues concertations.
On peut comprendre la joie
d’Ariel Henry qui voit dans cet Accord
le prolongement de son mandat
à la tête du pays même si, à aucun
moment depuis son arrivée au pouvoir,
il est noté quelque part que son
mandat est limité dans le temps.
Ariel Henry et ses partisans
ont fait d’une pierre deux coups, non
seulement ils arrivent à actualiser
l’Accord du 11 septembre 2021, mais
pour le coup, ils pensent se maintenir
à la tête de la Transition pendant
encore longtemps, vu qu’il est stipulé
dans le document que « Le gouvernement,
ayant à sa tête le Premier
ministre, exerce le Pouvoir exécutif.
Le Premier ministre fait appliquer
les décisions du gouvernement qu’il
dirige. A la signature du présent
consensus national, il évalue, en
concertation avec le HCT, la composition
des instances gouvernementales
et procède aux changements
nécessaires au niveau du gouvernement
et des hautes directions
de l’administration publique. Considérant
les défis auxquels le pays
est confronté en termes de sécurité
publique, de conditions sociales et
humanitaires, de réforme constitutionnelle,
de renforcement de l’État
de droit, de réforme économique et
de création de conditions pour des
élections libres et équitables, et surtout
la nécessité de s’assurer que les
réformes et les progrès se traduisent
par un changement stable à long
terme pour les citoyens haïtiens.
Les signataires du présent Accord
conviennent que la période de
transition englobera les nouvelles
élections générales qui se tiendront
en 2023, l’entrée en fonction d’un
gouvernement nouvellement élu le 7
février 2024 et la première année du
mandat de ce premier gouvernement
post-réforme.» En clair, Ariel Henry
peut espérer demeurer à la Primature
au moins jusqu’au 7 février 2025,
non 7 février 2024 comme disent
les commentateurs, une aubaine
donc pour l’équipe au pouvoir. Comme
garantie, et pour flatter l’égo des
signataires, le texte prévoit que les
membres du Haut Conseil de la Transition
participeront à des décisions
clés du gouvernement de Transition,
entre autres, la désignation des membres
du Conseil Electoral Provisoire
(CEP), de ceux du Comité devant se
charger de la révision de la Constitution,
à la nomination des juges de
la Cour de cassation, au changement
dans la diplomatie, à la nomination
des hauts fonctionnaires. Cerise sur
le gâteau, Mirlande Manigat et ses
deux assesseurs, Laurent Saint-Cyr
et Calixte Fleuridor, si ce dernier est
toujours en poste, pourront même
participer à la formation du nouveau
cabinet ministériel en donnant leur
avis sur tel ou tel citoyen, voire proposer
le nom des personnalités qu’ils
estiment aptes à intégrer le nouveau
gouvernement, c’est le graal en
quelque sorte.
Dans son allocution pour
remercier les signataires, Ariel Henry
s’est engagé à donner tous les moyens
possibles aux deux entités nouvellement
créées : HCT et OCAG afin
de pouvoir mener à bien leurs tâches
vis-à-vis de la nation. Au moment
de la signature dudit Accord ce 21
décembre 2022, les anciens et nouveaux
alliés du pouvoir étaient aux
anges. Maître André Michel, le chef
de file du parti Secteur Démocratique
et Populaire (SDP) et principal soutien
du pouvoir, évidemment, fait partie
des principaux signataires du nouvel
Accord. Il croit que ce document
permettra de mettre fin à la crise et à
la Transition. Le parti FUSION de Edmonde
Supplice Beauzile de son côté
n’est pas en reste. Représenté dans
le gouvernement d’Ariel Henry par
Rosemond Pradel, le ministère des
TPTC (Travaux publics) reprend en
cœur la même chanson que ses amis
du SDP, Marjorie Michel et André Michel,
ou de Ricardo Nordin du RDNP.
Tous ne jurent que pour ce « Consensus
national pour une Transition
inclusive et des élections transparentes
».
Outre ces leaders politiques
connus de la place, d’autres personnalités
politiques comme Henry
Robert Sterlin, Louis Gérard Gilles,
Reynold Georges manifestaient leur
joie parmi des militants, membres
des Organisations Populaires (OP)
présents à Karibe à la recherche
sans doute de quelques subsides. Ces
chefs politiques apportent tous leur
soutien à l’Accord qui stipule que les
signataires s’accordent et s’engagent
à « Élaborer et publier une feuille
de route conjointe d’engagements,
d’étapes et de jalons vers des changements
constitutionnels, des élections
libres et équitables et un programme
de transformation structurelle à
long terme, coopéreront pour guider
et soutenir le gouvernement intérimaire
dans la mise en œuvre de cette
feuille de route, et suivront et vérifieront
sa mise en œuvre à travers
les organes de Transition, et avec le
soutien des amis internationaux impartiaux
d’Haïti.»
Il n’y a aucun doute, Ariel
Henry semble remporter la seconde
manche dans son bras de fer avec
ceux qu’il qualifie d’« égoïstes » notamment,
les signataires de l’Accord
de Montana et alliés qui considèrent
que cet Accord n’en est pas un mais
quelque chose concocté pour le maintenir
au pouvoir si la Communauté
internationale donne son aval. Mais,
la joie du Premier ministre de facto
peut être de courte durée. En effet,
à l’exception du Parti FUSION d’Edmonde
Supplice Beauzile qui est déjà
membre du gouvernement, aucune
autre grande formation politique n’a
paraphé l’Accord du 21 décembre,
par exemple : UNIR/INI AYITI, PHTK,
Pitit Dessalines, Fanmi Lavalas, LA-
PEH, Renmen Ayiti, OPL, etc. Tous
préfèrent garder pour le moment
leur distance avec ces nouveaux organismes
- HCT et OCAG - créés de
toutes pièces pour servir les intérêts
politiques du « Roi Henry » comme
le surnomment certains de ses adversaires.
Le document « Consensus
national pour une transition inclusive
et des élections transparentes »
comporte des éléments qui pourraient
le mettre en porte-à-faux avec
ses anciens et nouveaux alliés. En
effet, tant que le processus électoral
n’aura pas démarré, Ariel Henry n’a
rien à craindre du côté de ses amis,
et certainement pas de retournement
de casaque non plus. Mais, là où cela
risque de se gâter, c’est qu’il est prévu
dans le texte final que même les ministres
démissionnaires ne pourraient
participer aux futures élections même
s’ils devaient démissionner longtemps
avant les scrutins. Pareil pour
les membres de l’OCAG qui, eux,
ont un délai de six mois pour quitter
leur fonction. Un piège qui pourrait
vite se refermer sur certains si, dans
la précipitation et l’euphorie, ils se
seraient laissés tenter par un poste
dans le futur gouvernement et d’autres
fonctions dans les organismes
fraichement créés.
En tout cas, ils ne pourront pas
dire qu’ils n’étaient point informés.
Sur ce point, le texte est précis et
clair, il indique que : « Le Gouvernement
et le HCT élaborent la feuille
de route de la Transition; dans un
délai ne dépassant pas un mois
après leur entrée en fonction, les
membres du Gouvernement et tous
Grands fonctionnaires et Grands
commis feront leur déclaration de
patrimoine par-devant les autorités
compétentes; le Premier ministre et
le HCT n’entretiennent pas de relations
de subordination : l’un ne peut
démettre l’autre de ses fonctions;
le Premier ministre et l’OCAG n’entretiennent
pas de relations de subordination
: l’un ne peut démettre
l’autre de ses fonctions; en cas de
démission et d’indisponibilité d’un
membre du HCT ou de l’OCAG, l’organe
en question établit le contact
avec le groupe constitutif concerné
qui, à travers les signataires dudit
groupe constitutif, proposera une
nouvelle personnalité.
Les membres du HCT, le Premier
ministre et les Ministres ne
peuvent pas participer aux prochaines
élections, lors même qu’ils
démissionnent avant la tenue des
joutes électorales; les membres de
l’OCAG ne peuvent pas participer
aux prochaines élections, sauf s’ils
démissionnent six (6) mois avant
la tenue des élections; le mandat
de l’OCAG expire dès qu’un gouvernement
nouvellement élu entrera en
fonction; le mandat du HCT se poursuit
jusqu’à la fin de la première année
du mandat du premier gouvernement
haïtien post-réforme. Mais,
suite aux élections prévues par le
présent consensus, les termes de
référence du HCT seront ajustés pour
se concentrer sur la seule responsabilité
de celui-ci dans le soutien du
processus de dialogue politique ».
Maintenant, il reste la mise en application
de cet Accord qui, depuis
qu’il a été rendu public et publié dans
le Journal officiel ne cesse de faire
Le chef de l’Exécutif Ariel Henry,
l’architecte du controversé
document « Consensus national
pour une transition inclusive et des
élections transparentes »
couler beaucoup de salive dans l’ensemble
de la classe politique et de la
Société civile et du Secteur privé des
affaires.
Certains, pas les plus radicaux,
n’ont de sérieux doute sur la réussite
de l’Accord du 21 décembre estimant
que les signataires n’ont pas
vraiment cherché à faire un vrai consensus
parmi les acteurs politiques et
ceux de la Société civile. D’autres demeurent
très pessimistes sur l’organisation
des élections au cours de cette
année tant le climat sécuritaire n’est
point favorable et que les conditions
pour résoudre la crise demeurent
faibles. Selon eux, même avec une
éventuelle intervention militaire
étrangère, la condition optimum
pour réaliser des scrutins crédibles
ne sera pas au rendez-vous. Mais, ça
n’est pas vraiment le problème. C’est
l’hostilité d’une très grande majorité
des acteurs politiques et d’autres entités
de la société civile à la présence
d’Ariel Henry à la Primature qui est
le nœud de cette problématique.
Henry, selon certains, n’inspire guère
confiance tant qu’il est à la tête du
Pouvoir exécutif, même Washington
aura du mal à convaincre les autres
acteurs de prendre part au processus
électoral. Le Premier ministre de facto
demeure donc un « irritant » dans la
résolution de cette crise post-Jovenel
Moïse. (A suivre)
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C.C
8 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
This week in Haiti
Five Conditions for Haiti’s Rebirth
Thousands marching in Port-au-Prince in May 2013. “The alternative must be an alliance of all the healthy
forces of the nation, of the conscious, consistent, and indisputably nationalist, anti-imperialist, and pro-working
class parties and popular organizations.”
UN occupation troops in Haiti. “Any solution cooked up by the imperialist ‘laboratory’ will contain poison for
Haitian self-determination.”
Haitians awaiting U.S. visas in Mexico. The Biden administration has now rolled out a new program offering
Haitians two-year work visas. This is a distraction and a mirage.
by Berthony Dupont
“The new society will rise out
of the ashes of the old,” the German
communist Karl Marx famously
Kim Ives/Haïti Liberté
Guillermo Arias/AFP
wrote.
We must now begin to rebuild
the new Haiti. The complete collapse
of the old order has occurred.
There is not one elected official, not
one institution that is functional,
not one shred of legitimacy left.
This shameful situation is a
direct consequence of bad governance,
corruption, and all the corollaries
which only plunge the country
into ever-deeper crisis.
Can we build a new Haitian
order? Yes, we can! But an architectural
schema is necessary. It
is not the one that de facto Prime
Minister Ariel Henry has undertaken
under orders from his guardian
powers. Nothing is yet set in stone,
and everything remains possible for
Haiti to rise from its ashes. Here are
our propositions for the five pillars
necessary for the building of a just,
sovereign, prosperous, new society.
1) No to Foreign Intervention
Nothing good or lasting can be constructed
by allowing the same imperialist
powers – which have exploited
our resources and labor power,
sabotaged our efforts to launch democracy,
and led us into this political
and economic quagmire – to
posture as our expert benefactors
and pretend that they can lead us
out. How can they now feign that
they can free us from their barbarity?
No packaging changes this
fundamental reality. The U.S. has
tried and will try several different
formulae: the United Nations, the
Organization of American States,
and, lastly, a regional or global
conglomeration of puppets and allies,
called something akin to the
“Coalition of the Willing” that they
concocted as an international cover
for their illegal 2003 invasion of
Iraq. Any solution cooked up by the
imperialist “laboratory” will contain
poison for Haitian self-determination.
The Haitian people must forge
their own solutions, as our ancestors
did.
2) Resist Undermining Projects
Resistance is the first condition for
victory. The Biden administration
has now rolled out a new program
to offer Haitians two-year work visas.
This is a distraction and a mirage.
It just offers people a dead-end
solution to abandon their country at
its most critical hour. Imperialism always
tries to brainwash the exploited
and oppressed, diverting them
from becoming catalysts for change
and reconstruction in their country.
Haiti’s diaspora needs to spend
its hard-earned salaries to support
Haitians fighting for change inside
Haiti, not enriching U.S. capitalists,
large and small. This is always capitalism’s
strategy, to first sell off impoverished
countries’ independence
and then, through misery and hunger,
force people to turn their backs
on their homeland’s future instead
of addressing and shaping it.
3) Reject Unnatural Alliances
The notion being pedaled today
about political “accords” is that “the
more signatures, the better.” Many
of the signatures and organizations
are fraudulent. It is a complete illusion
that any national “consensus”
(moreover rigged) can be achieved.
Haiti, like other neo-colonies, is
divided into antagonistic classes,
where a ruling class survives off
the labor of the other: capitalists
vs. workers and big landowners vs.
landless peasants. By the most classic
divide-and-rule policy, Washington
has bet on Ariel Henry to govern
the country. At the same time, it
makes promises to the Montana Accord.
We, the Haitian masses, must
refuse to march under the leadership
of the Haitian bourgeoisie and
grandon interests that predominate
in the ruling-class-led opportunist
coalitions of Musseau, Montana,
Pen, Karibe, etc.
4) Unite All Healthy Political
Forces
The alternative must be an alliance
of all the healthy forces of the nation,
of the conscious, consistent,
and indisputably nationalist, anti-imperialist,
and pro-working class
parties and popular organizations.
This could include any progressive
organization that truly defends and
stands with the underprivileged
masses’ interests, especially in the
ghettos.
No group is perfect. It is
enough that sincere, devoted, trustworthy,
principled militants predominate
in their leadership. We
must struggle to achieve effective
Karl Marx: “If you can cut the
people off from their history, then
they can be easily persuaded.”
and complete unity nationwide: a
progressive united front, dedicated
to a true revolution in Haiti. Only
a coalition of the exploited and oppressed
can lead us to this objective.
5) A Progressive Provisional
Government
The first stage will be to constitute
a government of national and popular
unity. Then comes the second,
perhaps the hardest, stage: trying to
survive the counter-revolutionary
backlash and the assault of the imperialist
powers.
The new regime will not survive
through concessions or compromise
with the imperialists. Its
survival will depend on forthright
mutual solidarity with all progressive
nations and fraternal peoples
struggling to transform their society.
Our ancestors’ glorious victory
marked the beginning of the end
of chattel slavery and colonialism
worldwide. The present and future
generation of Haitians can once
again usher in a new era in human
history. We are capable of it!
Therefore, it is fitting to close
with another quote from Karl Marx:
“If you can cut the people off from
their history, then they can be easily
persuaded.”
Let us not be severed from our
history, let us remember who we
are, and let us resist the pressure of
our oppressors to surrender our sovereignty
and bright vanguard future
in our courageous struggle for freedom
and socialism so that Haiti can
finally rise from its ashes.
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
9
FONDAMENTALISME ET IMPÉRIA
ACTIONS ET
Le projet impérialiste américain est intimement lié à cette
vision religieuse fondamentaliste selon laquelle ils sont les
messagers de Dieu pour civiliser les barbares.
Par Instituto Tricontinental
Une synthèse du chemin tortueux
du fondamentalisme en Amérique
latine : de son émergence aux
États-Unis à sa projection actuelle
dans la politique régionale.
Le fondamentalisme religieux
et ses origines
À la fin du XIXe siècle et au
début du XXe siècle, la théologie
chrétienne, en tant que domaine
d’étude, a été marquée par diverses
avancées dans la pensée et les
méthodologies de recherche, et
fortement influencée par les Lumières.
Ces visions ont également
influencé des pratiques, comme ce
qu’on appelle le social gospel, qui
a cherché à apporter une réponse
théologique à la réalité de la classe
ouvrière des grandes villes américaines
après la crise économique
et les transformations de la guerre
civile (1861-1865).
Avec l’avancée de la science
occidentale et sa compréhension
d’autres littératures sacrées,
il a été nécessaire de considérer
la Bible en termes de langage et
de contexte, ce qui est devenu la
méthode historico-critique, remettant
en question sa littéralité et
comprenant l’importance de la
figure de Jésus et d’autres histoires
plus pour leur valeur éthique
et morale que pour leur valeur
métaphysique. Ce mouvement
est devenu connu sous le nom de
théologie libérale.
De ce contexte historique est
né le fondamentalisme religieux,
avec l’organisation de groupes de
protestants conservateurs qui ont
commencé à remettre en question
la nouvelle façon scientifique de
voir le monde, en réagissant aux
nouveaux airs qui se faisaient
jour. En commençant par 12 volumes
publiés entre 1910 et 1915,
intitulés The fundamentals : a
testimony to the truth, ce mouvement
a commencé à revendiquer
certains points comme non négociables
pour la foi chrétienne. Ces
publications ont été financées par
le milliardaire presbytérien Lyman
Stewart, compilées par le révérend
Reuben Archer Torreye et distribuées
à travers les États-Unis et
d’autres pays anglophones. Près
de 3 millions d’exemplaires sont
parvenus gratuitement aux mains
des fidèles, des théologiens et des
missionnaires (Sousa en Chevitarese
et. Al., 2021: 103-106).
Le fondamentalisme est
donc né comme une réaction violente
à la science, à l’humanisme
et aux valeurs de la modernité issues
des Lumières, créant ainsi un
ennemi à combattre. La vision de
ce projet, qui a vu le jour à la fin
du XIXe siècle aux États-Unis, est
étroitement liée à l’idée de “destinée
manifeste”, selon laquelle
la conquête de l’Ouest américain
par les colons américains était la
volonté de Dieu. Cette idée a été
actualisée par la droite chrétienne
dans la seconde moitié du 20e
siècle, devenant une justification
concrète des actions impérialistes
américaines dans le monde, en
particulier en Amérique latine.
Le projet impérialiste américain
est intimement lié à cette
Bolsonaro a reçu 71% des voix de l’électorat protestant aux
élections de 2018
vision religieuse fondamentaliste
selon laquelle ils sont les
messagers de Dieu pour civiliser
les barbares. Le protestantisme
américain a été la justification
religieuse de toutes ses actions
impérialistes et l’impérialisme ne
peut être séparé du fondamentalisme
religieux, dont les adeptes
considèrent leur lutte comme
une guerre du bien contre le mal
qui touche non seulement la religion,
mais aussi la politique, la
puissance militaire, l’éducation et
l’environnement. Le fondamentalisme
religieux s’insère dans
le monde en se positionnant activement
contre ses adversaires
dans diverses dimensions, en
traversant la vie quotidienne des
travailleurs. En ce sens, convaincre
l’autre est un élément important
de ce récit, puisqu’il justifie la
maxime protestante : convertissez
l’individu et la société sera
transformée ». Ce ne sont plus
les péchés individuels qui doivent
être purgés, mais le péché de
toutes les nations.
La richesse est un devoir
protestant pour ce groupe,
qui estime que la foi et la discipline
fondées sur des lectures
fondamentalistes de la Bible
permettraient au croyant de
prospérer, notamment sur le plan
financier. La pauvreté apparaît
comme une conséquence du
manque de foi et du travail indiscipliné
des fidèles. La théologie de
la prospérité, si étroitement liée
aux néo-pentecôtistes, est en fait
étroitement liée aux protestants
conservateurs du début du 20e
siècle.
Cependant, pour les Noirs,
les immigrés et les ouvriers appauvris
des États-Unis qui fréquentaient
les églises protestantes au
début du siècle dernier, cette vision
n’avait pas beaucoup de sens.
Cette certaine “inadéquation” à un
protestantisme d’abondance est à
l’origine du pentecôtisme, suscité
par le mouvement de la rue Azusa
en 1906 à Los Angeles. Les croyants
noirs, pauvres et immigrés, à
travers le témoignage du prédicateur
noir William J. Seymour, ont
vécu une expérience cathartique
et spirituelle, qui incorporait l’africanité
de ces personnes, exprimée
dans leurs corps et leur musique.
Cette africanité liturgique a apporté
l’héritage des rituels pratiqués
par les Africains asservis :
le cri des anneaux, la danse, les
applaudissements, la dévotion
avec des expériences de glossolalie
(parler en langues inconnues)
et l’émotion qui débordait dans les
célébrations et les louanges.
Le pentecôtisme a, à sa
manière, donné de la dignité aux
personnes marginalisées au milieu
des tensions socio-économiques
et raciales de cette période aux
États-Unis, et a promu l’égalité
des sexes parmi ses dirigeants. À
partir d’une expérience de foi, une
identité collective a été créée, qui
a servi à répondre aux souffrances
individuelles : la lutte contre
l’alcoolisme et la résolution d’une
grande partie de la détresse psychosociale
et de la violence et des
conflits domestiques.
Le pentecôtisme est donc
né comme une forme de résistance
de la part des Noirs des États-Unis
qui voulaient vivre une spiritualité
en dialogue avec leur ascendance
qui ne cadrait pas avec les discours
et la liturgie proposés par le
christianisme protestant blanc.
Si les protestants pentecôtistes
ont eu du mal à pratiquer
leur foi sous la forme institutionnelle
et conventionnelle
de la religion face à la résistance
du protestantisme américain traditionnel
et fondamentaliste, c’est
à partir des années 1960 que ce
dernier a entamé un rapprochement
avec les pentecôtistes, dans
le but de reconquérir les espaces
perdus de la religiosité ouvrière.
Ce phénomène ne peut
être compris sans les actions du
pasteur baptiste Billy Graham
à la fin des années 1940. Billy
Graham, en plus d’être un pasteur
et un grand prédicateur, était
convaincu, à partir d’une lecture
fondamentaliste de la Bible, que le
“destin de l’Amérique” dépendait
de la conversion des individus au
christianisme. Il crée l’Association
évangélique - considérée comme
une réforme du fondamentalisme
du début du XXe siècle avec une
forte action expansionniste - qui
dispose de beaucoup de fonds
pour des activités en Amérique
latine en alliance avec des gouvernements
dictatoriaux (et avec
un discours anticommuniste, basé
sur un dialogue populaire avec les
masses, attaquant les communistes
au moyen de lignes directrices
morales, comme la défense
de la famille patriarcale, que les
chrétiens doivent sauvegarder et
mobiliser). Graham a été le conseiller
personnel de présidents
américains tels que Richard Nixon
- qui est allé jusqu’à lui offrir
l’ambassade d’Israël - Bill Clinton
et George W. Bush.
Bien que le fondamentalisme
religieux ne soit pas né dans
les églises pentecôtistes, il est important
de mentionner que, quelle
que soit la rupture du mouvement
pentecôtiste avec certaines
formes d’oppression, la centralité
des points considérés comme traditionnels
par la foi chrétienne a
été maintenue et exploitée au fil
du temps dans ce lien stratégique
entre fondamentalisme et pentecôtisme.
En ce sens, le fondamentalisme,
allié à un projet
impérialiste, a réussi à absorber
une nouvelle manifestation religieuse.
La droite chrétienne traditionnelle
s’est stratégiquement
tournée vers le phénomène pentecôtiste,
apportant des éléments
théologiques et expansionnistes
pour sa consolidation dans divers
territoires du Sud global.
Nous pouvons donc conclure
que l’une des caractéristiques
du fondamentalisme est
son caractère réactif. Cependant,
afin de progresser dans la compréhension
des nouveaux récits
fondamentalistes après l’avancée
expansionniste du pentecôtisme,
nous devons comprendre quels
éléments religieux ont pris forme
dans Notre Amérique tout au long
de cette période.
Christianisme et politique en
Amérique latine
À partir des années 1960, nos
racines coloniales, esclavagistes
et impérialistes, fruits de l’héritage
autoritaire dans lequel nous
sommes nés, ont ouvert la voie
aux dictatures latino-américaines
qui se sont répandues avec force.
Contre ces oppressions, cependant,
un mouvement chrétien
a surgi en Amérique latine qui a
utilisé les outils de l’analyse marxiste
combinés à la foi religieuse
en un Dieu de libération. Cela a
conduit au développement de la
théologie de la libération, qui, à
partir des années 1960, a cherché
à construire une théologie et une
pratique de la lutte contre l’injustice
et pour la libération des pauvres
et des opprimés, sur la base
d’une lecture d’un Jésus historique
et libérateur.
La théologie de la libération
est l’une des réponses apportées
par les diverses organisations
populaires qui se sont formées
pendant la période d’industrialisation
avancée de la région,
lorsque la masse de la paysannerie
s’est prolétarisée et que les
inégalités sociales structurelles de
notre continent se sont creusées.
Il n’est pas possible de penser
à l’avancée du travail à la base
dans nos territoires, dans toute
l’Amérique latine, sans jeter un
regard généreux sur le christianisme
populaire et révolutionnaire
qui a occupé ces terres. La nouvelle
proposition de la foi chrétienne,
promue par la théologie de
la libération, qui fait une option
préférentielle pour les pauvres
et les marginalisés, est un point
important pour la nouvelle lecture
de la Bible. Cette lecture a
une méthode qui consiste en une
triade : 1) Réalité : vivre avec les
gens, apprendre ce qu’ils savent,
être des gens ; 2) Bible : mettre la
Bible en dialogue avec la vie quotidienne,
avec la réalité et chercher
des réponses ; 3) Communauté :
partager le pain et la vie, par la
transformation communautaire
de la réalité.
Cette toute nouvelle proposition
de la théologie de la libération
est devenue fondamentale “
pour comprendre les mécanismes
d’oppression de l’ordre social
dominant “, pour opérer “ une
rupture radicale avec l’état actuel
des choses, une transformation
profonde du système de propriété,
de l’accès au pouvoir de la classe
exploitée, une révolution sociale
qui mette fin à cette dépendance
et arrive à une société socialiste “
(Gutiérrez, 1971, cit. en Semeraro,
2017: 43).
Dans ce contexte, la foi et
la lutte ont marché ensemble en
Amérique latine. De nombreux
exemples peuvent être cités pour
réfléchir à ce processus de résistance
aux côtés du christianisme,
comme la révolution sandiniste
au Nicaragua, où les chrétiens, influencés
par les actions libératrices
du continent latino-américain, ont
été essentiels dans la lutte pour
la libération nationale. Le Salvador,
inspiré par les mouvements
chrétiens qui gagnaient en force
sur le continent, a pu, à travers
la figure du père Rutilio Grande
(1928-1977) et sa méthodologie
de lecture critique et populaire de
la Bible, progresser dans son engagement
en faveur des pauvres,
tout comme le Bloc révolutionnaire
populaire, dont le principal
leader était un jeune chrétien, Juan
Chacón (1952-1980) (Lowy,
2016) (Lowy, 2016). En Colombie,
le prêtre catholique, sociologue
et guérillero Camilo Torres
Restrepo (1929-1966) a fondé
sa vision sur “l’amour efficace du
prochain” et a contesté et dénoncé
l’église, affirmant qu’elle avait été
corrompue par les puissants. Au
Brésil, le plus grand exemple de
ce croisement est le Mouvement
des travailleurs ruraux sans terre
(MST), car le travail pastoral de
De gauche à droite, le pasteur baptiste Billy Graham et les
présidents américains George H. W. Bush, Jimmy Carter et
Bill Clinton
Des évangélistes en train de prier pour Donald Trump pour
qu’il gagne les élections
l’Église catholique et de l’Église
luthérienne a été fondamental
pour la formation du mouvement
(Stedile y Fernandes, 2012: 19).
Il convient également de
rappeler des figures importantes
de la branche protestante de la
théologie de la libération, comme
Richard Shaull (1919-2002), un
théologien presbytérien américain
qui a vécu plusieurs décennies
au Brésil et a consacré ses études
au dialogue entre le christianisme
et les catégories marxistes,
a lié les questions sociales à la
foi évangélique et a été appelé
le “théologien de la révolution”.
Rubem Alves (1933-2014), un
étudiant de Shaull, a été le premier
à utiliser le terme “théologie
de la libération” dans sa thèse de
doctorat (Alves, 1982). Toujours
dans la réflexion théologique, des
figures telles que la théologienne
et bibliste mexicaine Elsa Támez
(1951), l’Argentine Marcella
Althaus-Reid (1952-2009) et
la Brésilienne et militante de la
Commission pastorale de la terre
(CPT), Nancy Cardoso (1959),
ont approfondi la dimension du
corps et de la sexualité dans la
perspective de la théologie féministe,
critiquant la théologie de la
libération.
Cette façon d’être dans le
monde, dans la lutte pour la justice
fondée sur une insertion active et
concrète dans la société - une coupure
théologique fondamentale
inaugurée par la théologie de la
10 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
LISME EN AMÉRIQUE LATINE :
RÉSISTANCE
La putschiste Jeanine Áñez,
au palais présidentiel de la
Bolivie avec une énorme
Bible évangélique dans ses
mains
libération - était inacceptable pour
l’impérialisme et ses alliés. En ce
sens, il est nécessaire de revenir
sur l’entreprise impérialiste
américaine en Amérique latine,
qui, voyant une menace pour ses
privilèges et l’ordre établi, s’est
retournée contre les personnes
qui construisaient leur propre foi
révolutionnaire, persécutant la
théologie de la libération.
Le prêtre révolutionnaire
catholique de la Colombie,
sociologue et guérillero
Camilo Torres Restrepo
(1929-1966)
La bataille pour la subjectivité
Vijay Prashad, directeur du Tricontinental
Institute for Social
Research, nous montre comment
cette offensive impérialiste s’est
combinée au conservatisme chrétien
du continent contre la théologie
de la libération : « Les sectes
protestantes, en particulier celles
qui ont leurs racines aux États-
Unis (...) prêchaient l’évangile
de l’entreprise individuelle et
non celui de la justice sociale »
(Prashad, 2020 : 101). Le slogan
« sois un patriote, tue un prêtre »
a été pris au pied de la lettre au
Salvador. Dans les années 1970,
les services de renseignement boliviens
et la CIA ont constitué un
dossier contre les théologiens de
la libération.
En plus de soutenir les
coups d’État, les dictatures et les
interventions dans les élections
sur le continent latino-américain,
l’impérialisme américain a également
choisi de construire d’autres
stratégies - plus subtiles et à long
terme - à travers la lutte contre les
organisations populaires existantes
en Amérique latine. Dans les
années 1980, le gouvernement
américain a resserré ses liens
avec l’Église catholique, tandis
que le pape Jean-Paul II critiquait
les prêtres progressistes lors de
la révolution nicaraguayenne. À
cette même époque, des agents de
la CIA se sont réunis et ont produit
un document qui soulignait
la nécessité d’investir dans une
bataille dans le domaine subjectif,
c’est-à-dire qu’ils cherchaient à
façonner la manière dont les gens
construisaient le sens de leur vie
dans le contexte de la misère du
capitalisme dépendant.
La désarticulation de la
théologie de la libération, au-delà
des limites de la gauche organisée,
a été la conséquence d’un projet
impérialiste, qui voyait en elle une
menace dans le domaine subjectif
mettant en péril les avancées
des politiques néolibérales en
Amérique latine.
Dans ce contexte, l’alliance
entre le pentecôtisme et le fondamentalisme
religieux a donné un
nouveau contour à l’expérience
de notre peuple et a été appelé
néo-pentecôtisme, qui a gagné
plus d’espace dans les années
1980 et 1990 et s’est développé
avec une grande force à partir des
années 2000. L’essor du néo-pentecôtisme
a renforcé l’avancée de
l’impérialisme et du néo-libéralisme
à travers divers courants de
foi, notamment la théologie de
la domination et l’évangile de la
prospérité.
La théologie de la domination,
ou reconstructionisme, est
apparue dans les années 1970
aux États-Unis et cherche à reconstruire
la théocratie, en proposant
une vision chrétienne du
monde pour que les protestants
puissent obtenir et conserver le
pouvoir dans les sphères publiques.
Ce courant est étroitement
associé à l’idée de “combat spirituel”,
la lutte contre un ennemi
qui peut agir dans différents domaines
de la vie, étroitement liée
à la lecture de l’Ancien Testament.
Le chrétien, par conséquent, ne
doit pas éviter le monde et tout
ce qu’il représente de mal, comme
le péché et la tentation - un
fait théologique des pentecôtismes
précédents - mais il doit être
activement dans le monde, en
guerre contre ce mal, et même occuper
des espaces de pouvoir.
Une autre tendance est
la théologie dite de la prospérité,
l’accumulation de biens matériels
comme signe de bénédiction divine.
Être un enfant de Dieu est
synonyme de victoire. Bien que
cette idée gagne en force parmi
les néo-pentecôtistes, elle trouve
ses racines dans le protestantisme
historique, qui a compris que les
aperçus des bénédictions de Dieu
peuvent également se refléter
dans le “ici et maintenant” sous la
forme d’une prospérité financière,
comme une sorte de récompense
pour la discipline et l’éthique de
travail des protestants.
Le discours fondamentaliste
des églises trouve un terrain
fertile dans ce moment historique
où la classe ouvrière est sur la
défensive face aux attaques du
néolibéralisme contre la vie sociale
et les formes de subsistance.
Les masses laborieuses n’ont pas
consolidé leurs droits sociaux de
manière structurelle, ce qui ne
permet pas leur autonomisation
en tant qu’organisation révolutionnaire.
En outre, le processus
de désindustrialisation et de restructuration
du monde du travail
a signifié que de nombreux travailleurs
ont perdu non seulement
leur emploi, mais aussi leur espace
de sociabilité et de lutte collective,
puisque dans les usines,
ils avaient plus de possibilités de
s’organiser collectivement pour
améliorer leurs conditions de vie.
L’église a absorbé le besoin de socialisation,
transformant les agendas
collectifs en agendas individuels,
resignifiant l’identité de ceux
qui travaillent -les transformant
en frères et sœurs-, supprimant,
du point de vue économique et
idéologique, la centralité du prolétariat
organisé comme sujet
révolutionnaire.
Le néolibéralisme contribue
à une naturalisation des faits dans
laquelle la pauvreté est justifiée
par une situation de chance ou de
malchance dans la vie. Les églises
fondamentalistes corroborent
ce point de vue, en reliant l’idée
de chance ou de malchance au
dévouement ou au manque de foi.
La construction idéologique de la
perte de la centralité économique
et politique du prolétariat, et l’effondrement
consécutif de la vision
du socialisme et de la révolution
comme horizon dans la quête du
dépassement de l’oppression, ont
signifié que les théologies critiques
et transformatrices ont perdu du
terrain face aux manières individualistes
de vivre la foi des pauvres
et des opprimés. La droite chrétienne
a repris et absorbé la religion
comme mécanisme de domination,
en utilisant souvent des
méthodologies de la gauche ellemême,
se rendant utile à la classe
ouvrière et faisant un travail de
terrain quotidien très efficace.
Les églises protestantes
pentecôtistes et néo-pentecôtistes
ont absorbé les besoins concrets
et quotidiens de la population,
apportant des réponses objectives
et subjectives à une partie considérable
de la classe ouvrière, à
travers des cultes cathartiques et
pleins de louanges, qui fonctionnent
en pratique comme une fête,
une culture et un loisir dans les
périphéries, tout en étant souvent
le seul espace collectif de coexistence.
Fondamentalisme religieux
latino-américain
L’explosion du néo-pentecôtisme
sur le continent latino-américain
a gagné en visibilité grâce à
l’utilisation de divers médias et
à sa relation avec la politique.
L’évolution de la position du segment
protestant sur la politique
latino-américaine peut être datée
des années 1980, lorsque le postulat
selon lequel “les protestants
ne se mêlent pas de politique” a
cessé d’avoir un sens. Au Brésil,
l’entrée en politique peut être synthétisée
par la maxime “un frère
vote pour un frère”. Les notions
de ce qui appartient au “monde”
et de ce qui appartient à “Dieu”
ont commencé à prendre de nouveaux
contours, et ont influencé
la manière de se comporter dans
la politique institutionnelle. Au fil
des ans, on peut dire que la religion,
en tant que code/symbole
du langage et de la politique, a
gagné en force.
Comme exemple de ce
mouvement, nous avons les élections
présidentielles brésiliennes
de 2014, qui ont montré que la
communication politique s’est de
plus en plus superposée à la religiosité,
avec des agendas qui défendent
la conception patriarcale de
la famille et la morale chrétienne.
Des années plus tard, il est important
de se souvenir de la façon
dont la “religion” a été utilisée
pour la destitution de la présidente
Dilma Rousseff à la Chambre
des députés en 2016. Eduardo
Cunha, le président de la Chambre
de l’époque, un pentecôtiste
de l’Assemblée de Dieu et un acteur
clé du processus, a ouvert la
séance de destitution par la phrase
suivante : “La séance est ouverte.
Sous la protection de Dieu”.
Pendant le vote, qui a été
diffusé dans les médias grand public,
une forte motivation et des intentions
morales et religieuses ont
pu être perçues dans les discours
des parlementaires. Bien que le
processus n’ait peut-être pas été
entièrement orchestré par le banc
évangélique, il a bénéficié d’un
soutien fondamental de sa part.
L’Agencia Pública a rapporté que
83,85 % du caucus évangélique a
voté en faveur de la destitution de
Dilma (ce qui représente environ
36 % du nombre total de députés
fédéraux au Congrès brésilien).
Selon des recherches menées par
le Huffpost Brésil, les infractions
liées à la responsabilité fiscale
n’ont été citées que 18 fois à la
Chambre des députés, tandis que
des termes tels que “ famille et
enfants “ et “ Dieu “ ont été cités
respectivement 270 et 75 fois, sur
un total de 513 députés fédéraux
(citado en Lopes et Al., 2017:
127).
Un autre moment déterminant
de la grammaire religieuse
dans la politique latino-américaine
a été le coup d’État contre
Evo Morales en 2019. Lorsqu’elle
a pris ses fonctions après l’éviction
de Morales, la présidente intérimaire
autoproclamée, Jeanine
Áñez, s’est rendue au palais
présidentiel avec une énorme
bible dans les mains et a déclaré
qu’elle allait remanier le système
politique bolivien. Quelques
années auparavant, elle avait
tweeté qu’elle rêvait d’une “Bolivie
libérée des rites indigènes sataniques”
(Prashad, 2020).
De plus, pendant la pandémie,
le fondamentalisme religieux
au Brésil, au Chili, au
Pérou et ailleurs dans la région a
contribué à une poussée contre
la distanciation sociale, arguant
que la foi, plutôt que les mesures
sanitaires, protégerait les
fidèles. L’action anti-scientifique
est également une caractéristique
importante dans la compréhension
du fondamentalisme et est
présente dès ses racines.
Bien que le protestantisme
dans ces territoires ait été
caractérisé par une forte action
anticatholique, le fondamentalisme
religieux en Amérique latine
n’est pas seulement protestant.
Au cours des dernières décennies,
les protestants et les catholiques
ont construit ensemble un programme
extrêmement conservateur,
agissant principalement dans
le domaine juridique contre les
programmes progressistes, affaiblissant
la démocratie et avec une
forte bannière anti-genre dans
toutes leurs actions. En outre, les
discours politiques sont imprégnés
de religiosité, tout comme les investissements
américains dans les
missions et les projets protestants
sur le continent.
Adoptons de
bonnes habitudes
face aux virus.
Québec.ca/LimiterTransmissionVirus
Drapeaux fondamentalistes
La soi-disant défense des agendas
moraux est une bannière
importante dans les discours
fondamentalistes et se manifeste
dans les branches exécutives,
législatives et judiciaires. Les
discours contre “l’idéologie du
genre” ont été le grand étendard
du fondamentalisme religieux.
La notion d’”idéologie de genre”
naît dans le contexte catholique,
mais est largement diffusée dans
les médias et les réseaux sociaux
comme une manière de droite de
se référer aux agendas de genre,
étant absorbée par les secteurs
protestants fondamentalistes. Ce
terme condamne tout ce qui n’est
pas cis hétérosexuel, considérant
que le concept de famille se limite
au fruit d’une relation conjugale
entre un homme et une femme,
l’avortement étant hautement
condamnable dans ce contexte
en déléguant à Dieu seul le pouvoir
d’ôter la vie, sans considérer
le droit de la femme à décider de
son propre corps. Toute remise
en question de cette perspective
conservatrice est taxée d’”idéologie
du genre”, provoquant une
panique morale.
Le discours familial pro-patriarcal
en tant que projet économico-politique
a fait du chemin
en Amérique latine. Le maintien
de cette “famille idéale” comme
modèle à défendre vise à maintenir
le statu quo en termes de
politique publique : les femmes
en tant que procréatrices et principales
responsables des enfants,
des malades et des personnes
âgées, c’est-à-dire que les soins
domestiques continueront à relever
du monde privé des femmes.
À cette fin, les fondamentalistes
s’appuient sur la loi et l’éducation
comme moyen de perpétuer une
société patriarcale et extrêmement
inégale.
Mgr. Oscar Romero : un
martyr pour la foi et pour la
théologie de la libération
Des groupes religieux,
main dans la main avec le conservatisme
des élites latino-américaines,
sont descendus dans la rue
pour s’opposer à la légalisation
de l’avortement, face aux mouvements
féministes qui ont fait
avancer le débat sur le droit des
femmes à décider de leur propre
corps. L’insertion du fondamentalisme
religieux dans la dispute
pour l’approbation des lois a souvent
été décisive pour stopper des
agendas importants largement
débattus par les secteurs progressistes
contre le patriarcat.
Au Brésil, ce sont les calvinistes
- protestants historiques
- qui ont profondément encouragé
les discours fondamentalistes
suite à la page(18)
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Le combat d’une jeune syndicaliste chez Starbucks
Par Cedric Claeys
Nabretta Hardin était à ManiFiesta en septembre.
(Photo Solidaire, Stefaan Van Parys)
Comment les employés ont-ils gagné
? Nabretta Hardin (23 ans), de
Memphis (Tennessee), nous explique
sa recette : miser sur la jeunesse, les
réseaux sociaux... et beaucoup de
café.
Cedric Claeys : Pourquoi avoir
créé un syndicat ?
Nabretta Hardin : Notre Starbucks
de Memphis était très mal géré.
Les appareils tombaient tout le temps
en panne ; chacun d’entre nous s’est
pris une décharge électrique au moins
une fois... Les mesures sanitaires
n’étaient pas respectées, l’endroit
était sale et les conditions de travail
étaient assez dangereuses, avec des
carrelages irréguliers, des portes d’armoires
cassées. Et quand nous étions
malades, nous n’avions plus aucun
revenu. Lorsque nous en avons parlé
à la direction, nous n’avons pas reçu
la moindre réponse.
Nous avons alors vu ce qui se
passait dans le Starbucks de Buffalo
(New York), la première filiale
dans laquelle un syndicat a été créé.
Ils nous ont servi de modèle. Nous
avons la chance d’être une grande
famille. Avec six de mes plus proches
collègues (connus aujourd’hui comme
les « Memphis Seven », NdlR),
nous avons finalement pu convaincre
plus de 40 collègues. Chacun était
d’accord pour dire que nous avions
besoin d’un syndicat.
Cedric Claeys : Qui sont les
Memphis Seven ?
Nabretta Hardin : Il ne s’agit
pas d’un groupe branché originaire
du Tennessee, même s’ils ont assurément
un côté rock’n’roll : Nabretta
Hardin, Beto Sanchez, Emma Worriell,
Nikki Taylor, Kylie Throckmorton,
Lakota McGlawn et Tio Escobar.
Ce groupe de jeunes collègues travaillant
pour Starbucks a annoncé
une action syndicale dans leur filiale
de Memphis le 16 janvier 2022, à
l’occasion du Martin Luther King
Day. Starbucks les a licenciés sur-lechamp
pour non-respect des règles de
sécurité. En réalité, les sept baristas
ont été licenciés pour avoir rejoint le
syndicat Starbucks Workers United.
Le tribunal l’a bien compris et, en
août 2022, a ordonné au géant du
café de réintégrer immédiatement les
dirigeants syndicaux licenciés.
Cedric Claeys : Comment Starbucks
a-t-il réagi ?
Nabretta Hardin : Au début,
ils nous ont ignorés. Mais quand
nous avons publié notre lettre sur
Internet et avons commencé à donner
des interviews dans les médias,
leur attitude a complètement changé.
Soudain, moi et les autres Memphis
Seven sommes devenus de « mauvais
employés ». Starbucks a usé de
prétextes pour nous virer. Ils nous ont
accusés d’être restés dans la filiale
après les heures de travail et d’être
allés dans la réserve pendant le service
– ce qui est parfaitement normal
dans un Starbucks mais c’est soudain
devenu un motif de licenciement.
Nous avons heureusement
reçu le soutien du syndicat Starbucks
Workers United récemment créé. Il
nous a non seulement encouragé,
mais également apporté un soutien
financier qui nous a permis de contester
notre licenciement devant les
tribunaux. Le juge a reconnu que
notre licenciement avait pour but
d’étouffer l’activité syndicale au sein
de Starbucks. « Si tous ceux qui souhaitent
former un syndicat étaient
licenciés, il ne resterait plus rien du
droit d’organisation syndicale protégé
au niveau fédéral », a-t-il conclu.
Nous avons donc gagné notre procès.
Starbucks a dû nous réintégrer et
nous avons maintenant un syndicat
dans notre filiale. C’est d’ailleurs
nécessaire, car Starbucks continue de
négliger notre lieu de travail. Rien n’a
vraiment changé.
Cedric Claeys : Qu’est-ce que
Starbucks Workers United ?
Nabretta Hardin : Fin 2021,
les travailleurs d’une filiale Starbucks
de Buffalo, dans l’État de New York,
ont organisé un vote afin de former
un syndicat. Ils l’ont emporté. C’est
ainsi qu’est né le premier syndicat
dans l’une des 9000 filiales de Starbucks
aux ÉtatsUnis. Les travailleurs
ont rejoint Workers United, un syndicat
faisant partie de la Service Employees
International Union (SEIU).
Ils souhaitaient remédier au manque
de personnel et de formation, un
problème auquel l’entreprise est confrontée
depuis longtemps et qui s’est
aggravé avec la pandémie de coronavirus.
Le succès de leur initiative
a été perçu comme une victoire symbolique
pour le mouvement syndical
américain. Le militantisme syndical
aux États-Unis est en plein essor,
avec des succès récents au sein de
Starbucks, Amazon, Apple et Trader
Joe’s.
Cedric Claeys : Et ce, alors que
Starbucks fait des millions de dollars
de bénéfices...
Nabretta Hardin : Absolument.
Alors que nous avions du mal
à nous en sortir, les actionnaires ont
triplé leurs profits. Nous avions droit
à des boissons et à de la nourriture
gratuites jusqu’avant la pandémie,
mais cet avantage nous a été retiré.
Beaucoup d’entre nous n’ont malheureusement
pas les moyens de
faire leurs courses. Il leur a donc fallu
choisir entre payer leur loyer et acheter
leur nourriture. Pendant ce temps,
notre milliardaire de patron Howard
Schultz a pu s’acheter de somptueux
yachts...
Cedric Claeys : Howard Schultz
est redevenu PDG de Starbucks
cette année dans le but de mater les
syndicats. Sans succès, plus de 260
Starbucks étant désormais syndiqués.
Comment cela a-t-il été possible ?
Nabretta Hardin : Nous utilisons
beaucoup les réseaux sociaux,
car c’est là que notre génération se
trouve. Et cela nous permet d’impliquer
les clients dans notre combat.
Les gens voient Starbucks comme
l’entreprise parfaite, mais c’est loin
d’être le cas. Nous le faisons savoir
sur TikTok et Twitter. Nous enregistrons
des danses afin de transmettre
notre message. Nos réseaux sociaux
nous permettent d’informer les gens
et de les convaincre de l’importance
d’un syndicat. Et si Starbucks cherche
à licencier quelqu’un, nous le
faisons directement savoir sur nos
comptes.
Depuis le retour d’Howard
Schultz, Starbucks nous a interdit
de parler aux médias. Nos danses
sur TikTok sont une manière de
contourner cette interdiction. Et ça
marche ! Sur le tableau d’affichage de
notre filiale figurent des dizaines de
messages de soutien de clients. Mais
Starbucks n’apprécie pas et nous impose
toutes sortes de nouvelles règles
– illégales. Tout ce qui est lié de près
ou de loin au syndicat nous a été
interdit : nos t-shirts, nos pin’s... Et
les amendes n’ont malheureusement
aucune incidence sur Starbucks. Ils
ont assez d’argent pour payer... Les
amendes n’ont aucun effet sur les
Les Memphis Seven
multinationales en général.
Elles doivent être tenues responsables,
car elles s’en sortent
encore trop facilement actuellement.
Ils recourent aux mêmes techniques
qu’avant, mais cela ne fonctionne
plus. C’est au contraire une source de
motivation pour nous. Ce n’est pas
parce que Howard Schultz a réussi
à chasser le syndicalisme de quatre
filiales il y a 30 ans qu’il va pouvoir
le refaire dans plus de 260 filiales
aujourd’hui. De plus en plus de travailleurs
ont compris l’importance
d’un syndicat. Les nombreux licenciements
ne nous arrêteront pas non
plus. Les choses vont changer, et ils
ne pourront rien y faire.
Cedric Claeys : La vision
qu’ont les Américains des syndicats
a-t-elle changé ?
Nabretta Hardin : Dans le
temps, les syndicats étaient perçus
comme une affaire de « vieux hommes
blancs ». Mais aujourd’hui, de
plus en plus de jeunes et de personnes
de couleur se manifestent. Je
rencontre parfois des délégués de 16
ans à peine ! Cette diversité est très
importante. Nous méritons tous une
vie meilleure, mais le sexisme et le
racisme restent des problèmes majeurs.
70 % du personnel sont des
femmes, nous nous devons donc de
mener ce combat. Les gens réalisent
de plus en plus le pouvoir du nombre
: la classe travailleuse est la plus
nombreuse. L’entreprise a besoin de
nous, pas le contraire. Je pense que
c’est la raison pour laquelle de plus
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en plus de travailleurs rejoignent un
syndicat. Ensemble, nous sommes
inarrêtables.
Cedric Claeys : Certains disent
que tout combat contre une multinationale
est perdu d’avance. Que leur
répondez-vous ?
Nabretta Hardin : Que c’est
effectivement un combat difficile et
de longue haleine mais que ce n’est
pas impossible ! Il faut les attaquer
là où ça leur fait le plus mal : au
porte-monnaie. Il faut leur montrer
qu’ils ont besoin de nous. En organisant
des grèves, par exemple, ou en
s’attaquant à leur image et en montrant
leur vrai visage. Car ça marche !
Cedric Claeys : Comment
voyez-vous l’avenir ?
Nabretta Hardin : Je suis
très optimiste. Nous ne ferons plus
marche arrière chez Starbucks. Et notre
travail va avoir un effet sur l’ensemble
de la classe ouvrière. Nous
sommes prêts à nous écouter les uns
les autres et à nous entraider. Une
jeune génération se lève qui sait à
quoi elle a droit, ce dont les entreprises
sont capables et ce que ce combat
peut nous apporter. Les entreprises
vont devoir commencer à écouter
leurs employés. Cette génération connaît
bien ses droits et sait ce qu’elle
a à faire. La classe travailleuse ne
va plus se laisser faire. L’avenir sera
forcément plus beau.
Solidaire 10 Janvier 2023
LA DIFFERENCE
AUTO SCHOOL
LEARN TO DRIVE
La Différence Auto School
836 Rogers Avenue
(between Church Avenue
& Erasmus Street)
Brooklyn, NY 11226
Manager: Ernst Sevère
Tel: 718-693-2817
Cell: 917-407-8201
12 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Devoir de Mémoire
«Pourquoi je suis opposé à la guerre du Vietnam»
discours de Martin Luther King Jr.
Le révérend Dr. Martin Luther
King Jr. fait des gestes et crie à sa
congrégation de l’église baptiste
Ebenezer à Atlanta, en Géorgie, le
30 avril 1967, alors qu’il exhorte
l’Amérique à se repentir et à
abandonner ce qu’il a appelé son
«aventure tragique et imprudente
au Vietnam.» (AP Photo)
A l’occasion du 94e anniversaire de
naissance du Dr Martin Luther King Jr.
né le 15 janvier 1929. Nous publions
son discours «Pourquoi je suis opposé
à la guerre du Vietnam» prononcé
le 30 avril 1967 à l’église Baptiste
Ebenezer d’Atlanta (Géorgie).
« Le sermon que je prononce ce
matin n’est pas un sermon ordinaire,
mais il est important car il porte sur
une des questions les plus controversées
auxquelles notre pays soit confronté:
«Pourquoi je suis opposé à la
guerre du Vietnam».
Permettez-moi de préciser d’emblée
que je considère cette guerre
comme injuste, mauvaise et vaine. Je
prêche aujourd’hui devant vous sur
cette guerre parce que ma conscience
ne me laisse pas d’autre choix. Il est
temps que l’Amérique entende la vérité
sur ce conflit tragique. Dans les conflits
internationaux, la vérité a de la peine à
se faire jour car la plupart des nations
se trompent sur leur propre compte.
Les rationalisations et la recherche
incessante de boucs émissaires nous
rendent aveugles à nos péchés. Mais le
temps n’est plus au patriotisme superficiel.
Quiconque vit dans le mensonge
vit dans l’esclavage spirituel. La connaissance
de la vérité nous apporte la
liberté. «Vous connaîtrez la vérité, dit
Jésus, et la vérité vous rendra libres.»
J’ai choisi de prêcher sur la guerre du
Vietnam parce que je pense, comme
Dante, que les endroits les plus brûlants
de l’enfer sont réservés à ceux qui restent
neutres aux époques de crise morale.
Il y a un moment où le silence
devient trahison. La vérité de ces paroles
ne fait pas de doute mais la mission
à laquelle elles nous appellent est
des plus difficiles. Même quand ils sont
poussés par les exigences de la vérité
intérieure, les hommes n’assument pas
facilement la tâche de s’opposer à la
politique de leur gouvernement, surtout
en temps de guerre. Et l’esprit humain
a énormément de peine à secouer toute
l’apathie de sa pensée conformiste et de
celle du monde qui l’entoure. De plus,
quand les questions sont aussi compliquées
que celles de cet effroyable conflit,
nous sommes toujours sur le point
de nous laisser hypnotiser par l’incertitude.
Mais nous devons avancer.
Certains d’entre nous qui ont
déjà commencé à briser le silence ont
découvert que parler les exposait à des
souffrances. Mais nous devons parler,
avec toute l’humilité qui convient à notre
vision limitée des choses, mais nous
devons élever la voix. Et nous devons
également nous réjouir car au cours de
toute notre histoire, il n’y a jamais eu
de telles divergences d’opinion dans
la population américaine pendant une
guerre. Des sondages révèlent que près
de quinze millions d’Américains sont
explicitement opposés à la guerre du
Vietnam. Et des millions d’autres ne
peuvent pas être pour. Et même les millions
qui sont pour manquent de conviction,
sont désorientés, doutent. Cela
nous montre que des millions de gens
ont choisi de s’écarter des prédictions
du patriotisme doucereux pour s’élever
au niveau du désaccord déterminé
reposant sur les impératifs de la conscience
et la lecture de l’histoire.
Maintenant, bien entendu, une
des difficultés à parler aujourd’hui
provient du fait qu’il y a des gens qui
cherchent à assimiler le désaccord à la
déloyauté. C’est un jour sombre pour
notre nation lorsque les plus hautes
autorités cherchent à utiliser n’importe
quel moyen pour réduire l’opposition
au silence. Mais il se passe quelque
chose et le peuple ne se laissera pas
réduire au silence. Il faut dire la vérité
et je dis que ceux qui cherchent à faire
passer tous les opposants à la guerre
du Vietnam pour des fous, des traîtres
ou des ennemis de nos soldats sont des
gens qui luttent contre ce que notre tradition
a de meilleur.
Oui, nous devons nous lever et
parler, de briser la trahison de nos propres
silences et de parler de ce qui nous
ronge. J’ai demandé qu’on mette fin à la
destruction du Vietnam. De nombreuses
personnes ont voulu savoir si la voie
que j’avais suivie était sage. Souvent ils
exprimaient leurs préoccupations sans
ménagements: «Pourquoi parlez-vous
de la guerre? Pourquoi associez-vous
votre voix à celles des opposants? Il
ne faut pas confondre paix et droits
civiques.» Et ce matin, je vous parle de
cette question parce que je suis décidé à
prendre l’Evangile au sérieux. Et je suis
monté ce matin dans cette chaire pour
adresser une véhémente supplication à
mon pays bien-aimé.
Ce sermon ne s’adresse pas à
Hanoi ou au Front de libération nationale.
Il ne s’adresse ni à la Chine ni à
la Russie. Et ce n’est pas une tentative
de fermer les yeux sur la complexité
de la situation générale et la nécessité
de trouver une solution collective à
la tragédie du Vietnam. Je ne cherche
pas non plus à faire du Nord-Vietnam
et du Front de libération nationale des
parangons de vertu ni à négliger le rôle
qu’ils doivent jouer dans la recherche
d’une solution satisfaisante du problème.
Cependant, ce matin, je ne vais
pas parler à Hanoi ni au Front de libération
nationale mais plutôt à mes compatriotes
qui ont la plus grande part de
responsabilité et sont entrés dans un
conflit qui a exigé un lourd tribut sur les
deux continents. Comme je suis prédicateur
par vocation, je suppose qu’il
n’est pas surprenant que j’aie quelques
bonnes raisons de soumettre la guerre
du Vietnam à ma conception morale.
Il existe un rapport évident et
presque simpliste entre la guerre et
la lutte que je mène avec d’autres en
Amérique. Il y a quelques années, nous
avons vécu un moment remarquable
dans cette lutte. Il semblait y avoir un
réel espoir pour les pauvres, les blancs
comme les noirs, grâce au Programme
contre la pauvreté. Il y a eu des expériences,
des espoirs, de nouveaux
départs. Puis on a intensifié la guerre et
j’ai vu qu’on interrompait le Programme
comme si c’était quelque jouet politique
inutile d’une société devenue folle de
guerre. Et j’ai su que l’Amérique n’investirait
jamais les fonds ou les énergies
nécessaires à la réhabilitation tant
que des aventures comme le Vietnam
aspireraient des hommes, des talents
et de l’argent comme une ventouse démoniaque
et destructrice. Et peut-être
ne le savez-vous pas, mes amis, mais
on estime à 500 000 de dollars le coût
de chaque soldat ennemi tué alors que
nous ne dépensons que cinquante-trois
dollars pour chaque personne rangée
parmi les pauvres et que l’essentiel de
ces cinquante-trois dollars est destiné
au salaire de personnes qui ne sont pas
pauvres. Aussi, j’ai été de plus en plus
obligé de considérer la guerre comme
une ennemie des pauvres et de m’y opposer
pour cette raison.
C’est peut-être quand j’ai compris
que la guerre faisait beaucoup plus que
de détruire l’espoir des pauvres du pays
que m’est apparu tout le tragique de la
réalité. Le pays envoyait combattre et
se faire tuer les pauvres – fils, frères,
maris – dans une proportion extraordinairement
élevée par rapport au reste de
la population. Nous prenions les jeunes
Noirs qui avaient déjà été mutilés par
la société et nous les envoyions à des
milliers de kilomètres garantir en Asie
du Sud-Est des libertés qu’ils n’avaient
pas trouvées en Géorgie du Sud-Est et
dans l’Est de Harlem. Aussi – cruelle
ironie – avons-nous souvent vu à la
télévision des soldats noirs et blancs
tuer et mourir côte à côte pour un pays
qui avait été incapable de les asseoir
ensemble dans les mêmes salles de
classe. Nous les avons vus brûler les
huttes d’un village pauvre avec une
brutale solidarité. Mais nous réalisons
qu’ils ont peu de chances de vivre dans
le même immeuble à Chicago ou Atlanta.
Je ne peux donc pas me taire face
à une aussi cruelle manipulation des
pauvres.
Ma troisième raison se situe à un
niveau de conscience plus profond car
elle est née de mon expérience des ghettos
du Nord pendant les trois dernières
années, en particulier au cours des trois
derniers étés. J’ai dit aux jeunes gens
rejetés qui étaient désespérés, en colère,
que les cocktails Molotov et les fusils
ne résoudraient pas leurs problèmes.
J’ai essayé de leur manifester ma profonde
compassion tout en soutenant
que le moyen le plus intelligent d’amener
le changement social était l’action
non-violente. Car ils me demandaient:
«Et qu’en est-il au Vietnam?» Ils me demandaient
si notre pays n’avait pas recours
à des doses massives de violence
pour résoudre ses problèmes, pour
amener les changements qu’ils désirent.
Leurs questions ont porté et j’ai
su que je ne pourrais plus jamais élever
la voix contre la violence des opprimés
des ghettos sans commencer par parler
clairement au plus grand fauteur de
violence du monde aujourd’hui: mon
propre gouvernement!
Par égard pour ces jeunes, par
égard pour ce gouvernement, par égard
pour les centaines de milliers de personnes
qui tremblent devant notre propre
violence, je ne peux pas me taire.
On a beaucoup applaudi ces dernières
années. On a approuvé notre mouvement,
on m’a approuvé moi-même.
L’Amérique et la plupart de ses journaux
m’ont approuvé à Montgomery.
Et des milliers de Noirs étaient prêts
à provoquer des émeutes lorsque ma
maison a été bombardée, mais j’ai dit:
«Nous ne pouvons pas faire ça.» On a
approuvé nos sit-in non-violents dans
les bars de restauration rapide. On nous
a approuvés lorsqu’au cours de nos
«voyages de la liberté», nous ne répondions
pas aux coups reçus. On a loué
notre attitude à Albany, Birmingham et
Selma en Alabama. Oh, la presse était
si magnanime dans son approbation
lorsque je disais: «Soyez non-violents
à l’égard de Bull Connor ou envers Jim
Clark [sheriff ségrégationniste de Selma]
». Un pays, une presse ont une
attitude étrangement contradictoire
quand ils vous approuvent lorsque
vous dites: «Soyez non-violents envers
Jim Clark» mais vous maudissent lorsque
vous dites: «Soyez non-violents
à l’égard des enfants vietnamiens». Il
y a quelque chose qui ne va pas dans
cette presse!
Et comme si le poids de mon engagement
en faveur de la vie et de la
santé de l’Amérique ne suffisait pas, j’ai
dû assumer une autre lourde responsabilité
en 1964. Je ne peux pas oublier
que le Prix Nobel de la Paix n’était pas
qu’un simple événement mais une mission
qu’on me confiait, la mission de
mettre encore plus d’énergie que jamais
à œuvrer en faveur de la fraternité humaine.
C’est une vocation qui me place
au-delà des allégeances nationales.
Mais même en son absence, je devrais
vivre selon l’esprit de mon engagement
dans le ministère de Jésus-Christ. Pour
moi, le rapport entre ce ministère et la
recherche de la paix est si évident que
parfois je m’étonne lorsqu’on me demande
pourquoi j’élève la voix contre
la guerre. Se pourrait-il que ceux qui
me posent cette question ignorent que
la Bonne Nouvelle s’adressait à tous
les hommes, aux communistes comme
aux capitalistes, à leurs enfants
comme aux nôtres, aux blancs comme
aux noirs, aux révolutionnaires comme
aux conservateurs? Ont-ils oublié que
mon ministère consiste à obéir à Celui
qui a tellement aimé ses ennemis qu’il
est mort pour eux? Alors qu’est-ce que
je peux dire au Viêt-cong, à Castro, à
Mao en tant que ministre fidèle de Jésus-Christ?
Puis-je les menacer de mort
ou ne dois-je pas partager ma vie avec
eux? Finalement, je dois être fidèle à
la conviction que je partage avec tous
les hommes: la vocation à être le fils
du Dieu vivant. Au-delà de la vocation
de la race, de la nation ou de la foi,
c’est cette filiation et cette fraternité. Et
comme je crois que le Père se préoccupe
au plus haut point tout particulièrement
du sort de ses enfants qui souffrent,
qui sont sans défense ou exclus,
je parle aujourd’hui en leur faveur. Et
tandis que je réfléchis à la folie de la
guerre du Vietnam et que je cherche en
moi les moyens de comprendre et de
répondre par la compassion, mon esprit
se tourne constamment vers les habitants
de cette péninsule. Je ne parle pas
maintenant des soldats des deux parties,
ni du gouvernement militaire de
Saigon mais simplement des gens qui
subissent le fléau de la guerre depuis
près de trois décennies. Je pense à eux
également parce qu’il est clair pour moi
qu’on n’arrivera pas à une solution satisfaisante
tant qu’on n’essaiera pas de
connaître ces gens et d’entendre leurs
cris étranglés.
Maintenant, permettez-moi de
vous dire la vérité à ce sujet. Ils doivent
considérer les Américains comme de
curieux libérateurs. Vous rendez-vous
compte que le peuple vietnamien – c’est
une chose qu’on ignore généralement –
a proclamé son indépendance en 1945
après une occupation à la fois française
et japonaise? Et, soit dit en passant,
c’était avant la révolution communiste
en Chine. Il était dirigé par Ho
Chi Minh. Dans leur document, il cite
notre Déclaration d’indépendance et
pourtant notre gouvernement a refusé
de le reconnaître. Le président Truman
a déclaré qu’ils n’étaient pas prêts pour
l’indépendance. Aussi avons-nous, à
l’époque, été victimes en tant que nation
de la même arrogance mortelle que
celle qui a empoisonné la situation internationale
pendant toutes ces années.
La France, alors, a entrepris de reconquérir
son ancienne colonie. Et pendant
huit ans, elle a mené de longs combats
brutaux pour tenter cette reconquête.
Et savez-vous qui a aidé la France? Ce
sont les Etats-Unis. Nous en sommes
arrivés à assumer plus de 80% du coût
de la guerre. Et même lorsque la France
a commencé à désespérer de son action
irresponsable, nous ne l’avons
pas fait. Et en 1954, une conférence
s’est réunie à Genève et on est parvenu
à un accord parce que le France
avait été défaite à Dien Bien Phu. Mais
même après cela, après les Accords de
Genève, nous avons continué. Nous
devons admettre le triste fait que notre
gouvernement a réellement cherché
à saboter ces Accords. Eh bien, après
la défaite française, il semblait qu’ils
allaient apporter l’indépendance et la
réforme agraire. Mais au lieu de cela,
les Etats-Unis ont commencé à soutenir
un certain Diem qui s’est avéré être
un des plus impitoyables dictateurs de
l’histoire. Il a réduit toute opposition
au silence. Des gens ont été assassinés
parce qu’ils élevaient la voix contre les
mesures politiques brutales de Diem. Et
les paysans assistaient terrorisés à la
brutale répression de l’opposition, répression
encouragée par les Etats-Unis
et par des troupes de plus en plus nombreuses
des Nations Unies venues aider
à réprimer l’insurrection provoquée par
les méthodes de Diem. Lorsque Diem a
été renversé, ils auraient pu être contents,
mais la longue série de dictatures
Les funérailles du Dr Martin Luther King Jr. à l’église Baptiste Ebenezer
d’Atlanta le 8 Avril 1968
militaires n’a apparemment apporté aucun
changement réel, en particulier en
ce qui concernait leur besoin de terres
et de paix. Et qui soutenons-nous au
Vietnam aujourd’hui? Un général du
nom de Ky [général de division aérienne
Nguyen Cao Ky] qui a combattu
contre son propre peuple aux côtés des
Français et qui a déclaré un jour que le
plus grand héros qu’il connaissait était
Hitler. C’est lui que nous soutenons
aujourd’hui au Vietnam. Oh, ni le gouvernement
ni la presse ne vous diront
de telles choses, mais Dieu m’a dit de
vous en parler ce matin. La vérité doit
être dite.
Le seul changement est venu
de l’Amérique lorsque nous avons
accru nos engagements militaires
pour soutenir des gouvernements qui
étaient singulièrement corrompus, incompétents
et sans soutien populaire.
Et pendant tout ce temps, les gens
suite à la page(16)
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
A Gaza ou en Tunisie, la souffrance est la même
Des funérailles ont été organisées à Gaza le 18 décembre 2022 pour 8 Palestiniens morts en
tentant de passer d’Afrique du Nord en Europe - Photo : Mohammed Asad, via MEMO
Par Majd Salem
« Nos enfants sont jetés à la mer et les poissons
les mangent. »
J
’ai eu de la chance. A la fin de mes études
secondaires à Gaza en 2016, j’ai obtenu
une bourse d’études à l’université en Tunisie.
Il fallait que j’échappe à la peur et à la tension
qui règnent à Gaza pour me concentrer sur
mes études.
Je me souviens encore de mes premiers
jours à Tunis. Tout était nouveau et excitant.
J’ai découvert le train que je n’avais vu qu’à
la télévision et dans les films qu’on regardait
à la maison. Par la fenêtre du train, j’ai aperçu
des montagnes pour la première fois de ma
vie. Gaza est une ville côtière ; il n’y a pas
de montagnes. La plupart des montagnes de
Palestine se trouvent en Cisjordanie, où les
Gazaouis ne peuvent pas aller à cause du
siège israélien.
J’étais tellement émerveillé que j’ai oublié
de descendre à la station où j’allais. Il m’a
fallu vivre un certain temps dans mon nouveau
pays pour me rendre compte que la vie
pouvait aussi y être dure, et que les perspectives
économiques pour les jeunes, ici aussi,
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après avoir délibéré conformément aux vœux de la loi jugeant
à charge d'appel, Octroie défaut contre le sieur Gaston Salgado qui n'a
comparu ni personne pour lui, à l'audience susdite. Accueille l'action en
réintégrant du requérant pour être juste et fondée en droit; Dit et déclare
constant les fait de trouble possessoire reprochés au sieur Gaston Salgado
qui a occupé illégalement ledit terrain ; Par voie de conséquence, Ordonne
son expulsion du terrain située à la Rue de la Réunion au No :202 dont il
occupe toujours; le condamne à vingt-cinq mille (25.000 gourdes) au frais
et dépens de l'instance; Commet pour la signification de cette sentence
l'huissier Marc-Arthur Meilleur, vu qu'elle est par nous, Me. James
Saint-Jean, Juge de Paix de la Section Sud de Port-au-Prince, à l'audience
civile et publique du mardi trois janvier deux mille vingt-trois, An 220ème
de l'Indépendance avec l'assistance de notre Greffier Me. Jean Smith
GELIN.
Il est ordonné.... etc.....
En foi de quoi....etc....
pouvaient être sombres. Et je me suis dit que
Gaza et la Tunisie se ressemblaient de ce point
de vue. J’étais loin de me douter à quel point
c’était vrai.
Tragédie en Méditerranée
Le 21 septembre 2022, un bateau transportant
19 jeunes Tunisiens – qui tentaient
d’échapper aux désastreuses conditions
économiques du pays en émigrant illégalement
vers l’Italie – a coulé en Méditerranée,
à plusieurs kilomètres de la côte. Les parents
dont les enfants avaient disparu ont accusé
l’État de faire preuve de négligence dans la
recherche des survivants.
Le 10 octobre, des pêcheurs locaux ont
décidé d’entreprendre eux-mêmes des recherches.
Ce qu’ils ont trouvé a dépassé nos
pires attentes. Les pêcheurs ont repéché un
certain nombre de corps de jeunes gens et
les ont remis aux garde-côtes tunisiens pour
identification. L’examen des corps, ainsi que
des passeports détrempés et d’autres documents
trouvés avec eux, a révélé qu’il ne
s’agissait pas d’émigrants tunisiens, mais de
Palestiniens.
Leur bateau, en route pour l’Europe,
était parti de Libye avec 11 jeunes Palestiniens
à bord. Huit des victimes de la noyade
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu, maintient
le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit, déclare
fondée la dite action, admet en conséquence le divorce du sieur Guerly LERICHE d'avec
son épouse née Osna ST CYR, pour injures graves et publiques, aux torts de l'épouse;
Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux; Ordonne
à l'officier de l'état civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les
registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré
dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capital sous peine de dommages intérêts envers
les tiers s'il y échet Commet l'Huissier Canal GABRIEL, de ce Tribunal pour la signification
du présent jugement.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Juge au Tribunal de
Première de Port-au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du douze mai
deux mille
vingt-deux, en présence de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du
Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège.-
Il est ordonné etc...
En foi de quoi etc...
Me. Ingrid Karline WOOLLEY
Officier d'Etat Civil
ont été identifiées comme étant des Gazaouis.
Leurs noms sont Talal Al-Shaer, Muhammad
Al-Shaer, Adam Shaat, Aheed Abu Zureik,
Younus Al-Shaer, Muhammad Qeshta, Moqbel
Aateem et Khalil Fares. Ils étaient originaires
de mon pays et, comme moi, à la recherche
d’une vie meilleure.
Selon le Bureau central palestinien des
statistiques, les jeunes de Gaza (18 à 29 ans)
représentent 21,5 % de sa population.
Beaucoup sont diplômés de l’université
dans différentes spécialités. Le taux d’analphabétisme
à Gaza est l’un des plus bas au
monde, mais le chômage y est l’un des plus
élevés ; près de 80 % des jeunes de Gaza sont
sans emploi.
Les conditions de vie sont souvent insupportables.
Un rapport des Nations unies
publié en 2012 indiquait que Gaza serait devenu
inhabitable en 2020.
Et bien sûr, en ce début de l’année
2023, la situation est encore pire. L’environnement
chaotique et contraint créé par le
siège israélien et la menace constante d’une
attaque engendrent le désespoir et la détresse.
La bande de Gaza est souvent décrite comme
la plus grande prison à ciel ouvert du monde.
Les jeunes cherchent tous un moyen de partir,
même si c’est dangereux, car rien ne leur
semble pire que ce qu’ils sont obligés de vivre
chaque jour dans leur ville assiégée.
Le cimetière des étrangers
Il existe un cimetière dans la ville côtière de
Zarzis, dans le sud de la Tunisie, appelé le «
cimetière des étrangers ». Les dépouilles des
personnes qui se sont noyées en essayant de
passer de la Libye à l’Europe, et dont les corps
se sont échoués sur le rivage, y sont enterrés.
Seules quelques-unes des plus de 400 tombes
portent un nom ; les autres sont anonymes.
Ghassan Bourguiba est un militant tunisien
de Zarzis qui suivait les recherches de
ceux qu’il pensait être des habitants de sa région
morts noyés en tentant d’améliorer leur
vie. Lorsqu’il a découvert que les morts étaient
palestiniens et non tunisiens, il a téléchargé
une vidéo sur son compte Facebook.
Dans une vidéo, l’un des parents tunisiens
qui avaient perdu leurs fils dans
l’épave du bateau a déclaré : « Même si les
morts que nous avons trouvés près de notre
ville sont des Palestiniens et non nos fils perdus,
nous leur organiserons des funérailles ».
« Nous les enterrerons à nos frais dans
des tombes gravées de leurs noms dans le cimetière
de notre ville, et ne les mettrons pas
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le
défaut octroyé contre la partie défenderesse à l'audience précitée et pour le
profit, déclare fondée ladite action; Admet en conséquence le divorce du sieur
Jean Wilson BERNARD d'avec son épouse née Marie Sonie DOMESCA pour
incompatibilité de caractère aux torts de l'épouse. PRONONCE en conséquence,
la dissolution des liens matrimoniaux ayant existant entre lesdits époux;
Ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la section sud de Port-au-Prince de
transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont
un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capital sous peine
de dommages envers les tiers, s'il y échet. Compense les dépens; commet
l'huissier Clerbrun FAURE pour la signification du présent jugement ;
Ainsi Jugé et prononcé par Nous, Me. Jean Osner PETIT-PAPA, juge en audience
civile, ordinaire et publique, du vendredi deux décembre deux mille
vingt-deux en présence de Me Eunide LEGERME, Substitut Commissaire du
Gouvernement de ce ressort avec l'assistance de la greffière Marie Yolande
Cadet ZETRENNE.
Me Joseph Vilfranche HEROLD, Av.
dans le cimetière des étrangers car nous les
considérons comme nos fils », a-t-il ajouté.
À Gaza, un parent de Younus Al-Shaer
a vu la vidéo et a contacté Bourguiba pour
lui communiquer la liste de tous ceux dont ils
n’avaient plus de nouvelles depuis que le contact
avait été perdu avec leur bateau. Bourguiba
se souvient d’avoir appelé la famille d’Al-
Shaer à Gaza pour lui confirmer que Yunous
faisait partie des morts. « Personne ne peut
imaginer le profond chagrin et l’immense
douleur que j’ai ressentis lorsque j’ai dû leur
annoncer ce qui était arrivé à leur fils », a-til
confié.
La sœur d’Al-Shaer a déclaré aux médias
locaux qu’elle avait supplié son frère de
rester à Gaza. Elle l’a imploré de terminer ses
études à l’université.
Mais il lui a répondu : « Tu vois tous les
diplômés qui sont au chômage ici ! Je ne veux
pas être comme eux quand j’aurai fini mes
études ». Il était déterminé à aller en Europe
et y trouver du travail. « Je vais réussir et je
te rembourserai et je ferai en sorte que vous
soyez tous heureux », lui avait-il promis.
Le 18 décembre, les huit corps des
jeunes noyés ont été rapatriés de la Tunisie à
Gaza, via le passage de Rafah. Leurs familles
ont enfin pu les voir, les pleurer et leur faire
leurs adieux.
Parents, amis et compatriotes de Gaza
ont organisé d’immenses funérailles pour
chacun d’entre eux et ils ont enfin été enterrés
dans leur patrie. L’une des mères en deuil a
déploré la fin tragique de tant de jeunes Palestiniens
: « Tous les habitants du monde mangent
du poisson, sauf nous, les Palestiniens.
Nous, nos fils sont jetés à la mer et servent de
nourriture aux poissons ».
Je ne sais pas ce que ces émigrés auraient
trouvé en Europe si leur bateau avait
atteint l’Italie. Je ne sais pas non plus ce que
je vais devenir. J’espérais, en quittant Gaza
pour la Tunisie, que la situation serait meilleure
quand le moment serait venu de rentrer
chez moi. J’espérais que le siège israélien sur
ma ville serait levé, que les industries détruites
par les attaques israéliennes seraient reconstruites
et que le chômage aurait diminué.
J’espérais pouvoir revenir, trouver du travail
et passer du bon temps avec ma famille et
mes amis.
Mais aujourd’hui, six ans plus tard, la
situation n’a fait qu’empirer. Tant de jeunes
gens essaient de s’en sortir ! Nous sommes
des fils et des filles de Gaza et de Tunisie.
Nous sommes devenus une famille à force
de partager les mêmes chagrins mais aussi
le même espoir de vivre une vie, et pas une
mort, faite de paix, de bonté et de réussite,
le même espoir de trouver un refuge où nous
soyons tous en sécurité.
* Majd Salem est un réfugié palestinien
de Gaza, mais sa ville d’origine est Al-Jiyya. Il
a grandi à Gaza jusqu’à son départ à l’âge de
17 ans, où il s’est rendu en Tunisie pour poursuivre
ses études universitaires en relations
internationales. Il écrit, entre autres médias,
pour We Are Not Numbers et
The Palestine Chronicle 5 janvier 2023
Traduction : Dominique Muselet
Chronique de Palestine – 10 janvier 2023
AVIS DE DIVORCE
Il est porté à la connaissance de tout un chacun que le Tribunal
de première instance de Port-au-Prince, après examen sur les
conclusions du Ministère public, à rendu en audience publique
en ses attributions civiles le jugement de divorce du sieur
Gerald DANIEL, contre son épouse Rosalia ST JEAN pour causes
d'injures graves et publiques aux torts exclusifs de l'époux;
lequel jugement a été prononcé en date du mercredi huit Juin
2022 par le Mag. JEAN Osner PETIT PAPA, Juge en audience
civile ordinaire et en présence de Me Wesley Paul, Substitut
Commissaire de ce ressort avec l'assistance du sieur Junior
Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège
Me. Geston LOUIS, Av
AVIS DE DIVORCE
Il est porté à la connaissance du Public en général et aux intéressés en
particulier que le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, admet en
conséquence le divorce de la dame THOMAS CLERMONT née CHARLES
GLORIE d'avec son époux le sieur THOMAS CLERMONT pour injures graves
et publiques aux torts exclusifs de l'époux. Prononce la dissolution existant
entre lesdits époux. Ordonne à l'officier de l'état civil de la Section Sud de
Port-au-Prince pour l'accomplissement le surplus des formalités y relatives.
Commet l'huissier CANAL GABRIEL pour la signification du jugement.
Compense les dépens
Ainsi jugé et Prononcé par nous, FREDD' HERCK LENY, juge en audience
civile, ordinaire et publique du jeudi vingt et un Juillet deux Mille Vingt
deux, en présence de Me LUCNAS ETIENNE, Substitut Commissaire du
Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY
Greffier du siège
Il est ordonné.......etc.......
En foi de quoi....etc......
Me Fanfan CHERUBIN, Av
AVIS DE DIVORCE
PAR CES MOTIFS, Le Tribunal après examen, sur les conclusions du
Ministère Public, maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à
l'audience précitée, pour le profit, déclare fondée ladite action; admet en
conséquence le divorce du sieur Ronald GAY d'avec son épouse Nerlande
JEAN pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse; prononce la
dissolution des liens matrimoniaux existant entre eux; ordonne à l'Officier
de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les
registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait
sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de
dommages- intérêts envers les tiers. Commet l'huissier Canal GABRIEL de
ce siège pour la signification. Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience
civile, ordinaire et publique du treize Janvier deux mille vingt-deux, en
présence de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut du Commissaire du
Gouvernement de ce ressort et avec assistance du sieur Mozart TASSY,
Greffier du siège.-
Pour ordre de publication
Me. Jean Renel Francen, Avocat.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le défaut
octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite
action. Admet en conséquence le divorce du sieur Pierre Louis MERIZIER d'avec son
épouse Marie Kettelie MASSENA, pour injures graves et publiques, aux torts de l'épouse;
Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux;
ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de Taïfer, commune de Carrefour de transcrire sur les
registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera dans l'un
des quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers.
Commet l'huissier Maxime CANDIO, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.
Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS Juge en audience civile ordinaire
du mercredi vingt-cinq août deux mille vingt-et-un, en présence de Me. Jean
Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance
de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège.
Il est ordonné etc...
En foi de quoi etc...
Me Jean Luma CHARLES
Officier d'Etat Civil
14 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Suite de la page (7)
des hommes, de leur conscience et de leur disposition
à appendre à ‘‘penser vrai (dans la complexité)
pour appendre à agir avec intelligence en
prenant le temps de donner du sens à leurs actions.
Autrement dit c’est toujours au travers d’un
contexte de difficultés et de frustrations que l‘intelligence
se développe en poussant le sujet frustré à
apprendre à faire corps avec le réel pour pouvoir le
comprendre et mieux agir sur lui. Car on ne commande
à la nature qu’en se soumettant à ses lois,
ou pour reprendre autrement un certain Albert
Einstein l’intelligence ne vient qu’en apprenant à
passer plus de temps avec les problèmes qui ne
sont que des frustrations.
En outre, il y a longtemps que la souveraineté
nationale d’Haïti n’est qu’une imposture
entretenue pour masquer l’asservissement total de
l’écosystème haïtien. Et, à ce propos, je reprends
la pensée de l’homme politique québécois René
Lévesque, que doit bien connaître Madame Jean
: quand un pays confie à d’autres la sécurité de
son territoire, la prise en charge de sa justice, la
formation de sa police, l’orientation de ses institutions
éducatives et sanitaires, la promotion culturelle
et académique de ses élites, ce n’est plus
un pays, mais une insignifiance, un lieu d’errance
où cohabitent des êtres en sursis qui ne cherchent
qu’à survivre. Dans sa quête pour la survie, entre
malice et marronnage, le collectif haïtien n’a pas
encore compris le sens de la mission d’un peuple
libre et digne. Car le marron n’a pas le temps pour
apprendre et transmettre : il se fait silencieux, il
épie, guette les lieux où il y a de quoi se ressourcer,
les mémorise comme des trésors pour revenir
dans l‘obscurité les chercher. Dans ce jeu trouble,
où la malice est la règle, le marron n’a pas de disponibilité
pour la communication, il a peur du
conflit, car il ne veut pas provoquer celui qui pourra
lui apporter les ressources à sa survie. Ainsi, il
ne peut pas agir avec intelligence, car il ne pense
pas, ne communique pas et ne s’engage que pour
accéder à une ressource qui lui permettra de survivre
en soignant sa panse et son confort minimal
insignifiant.
En conséquence, nous devons reconnaître
que ces prises de position, pour sincères et bien
intentionnées qu’elles puissent être, ne pourront
pas changer la dynamique locale du chaos haïtien.
Pour cause, celui-ci n’est que le résultat de la
dynamique globale de l’éternelle géostratégie de
la déshumanisation qui veut que la puissance des
empires se construit toujours par d’odieux et d’immondes
actes de barbarie. Cuba, Nicaragua, Venezuela,
Rwanda, Congo, Indochine, Vietnam, Irak,
Iran Libye, Afghanistan et Haïti sont quelques-uns
des morceaux brisés du miroir étincelant qui reflète
la barbarie et l’inhumanité de l’occident. Dans
ce contexte, proposer que les mêmes charognards,
formant le BIG GANG, qui ont planifié le naufrage
haïtien, soient les mêmes qui coordonnent et mettent
en place le sauvetage ne relève pas seulement
de l’insignifiance, mais d’une volonté consciente
ou inconsciente de perdurer le cauchemar du peuple
haïtien.
Briser la dépendance pour redevenir
intelligent
Dans l’un ou l’autre des cas, il y a une perte de
sens ; car, à l’évidence, il est improbable de sensibiliser
les démons qui régulent la dynamique de
déshumanisation. Ils sont programmés pour vampiriser
et sont fermés à toutes incantations ou supplications
de bienveillance. On ne raisonne pas et
ne supplie pas un esprit malfaisant, on le combat,
on l’exorcise ! De même, face à la géostratégie
de la déshumanisation, on ne quémande pas de
bienveillance, on oppose une résistance collective,
digne et insolente. Les peuples dignes sont ceux
qui résistent, car ils ont des élites qui s’enracinent
sur leur terroir et qui assument le coût éthique et
cognitif pour entretenir l’intelligence collective. Le
drame haïtien est qu’il a des élites culturelles et
académiques qui ne connaissent pas ou n’assument
pas leur rôle : elles courent après les rêves
blancs d’ailleurs ou ne se destinent qu’à devenir
des portefaix locaux des intérêts transnationaux
ou les hommes à tout faire des oligarques étrangers
du pays, et ce quel que soit leur niveau d’étude.
Pour cause, en Haïti, on n’accède à la médiatisation
de la réussite politique, économique
et académique que si on a un donneur d’ordre
blanc auquel on obéit du doigt et à l’œil, ou si
on assume d’être instrumentalisé comme couillon
par les crapules économiques accréditées comme
les nouveaux commissaires du BIG GANG dans
leur rôle d’oligarques du shithole. Ici, ceux qui
ne mangent pas directement dans les creux des
mains des Clinton et des Soros, sucent les bouts
d’os que jettent les Boulos, les Apaid, les Deeb,
les Acra, les Brandt, les Abdallah et autres ‘‘Oliga-tollahs’’
du shithole. C’est du reste pourquoi les
réseaux académiques et culturels ne peuvent pas
prendre de position radicale dans la déshumanisation
d’Haïti pour affirmer authentiquement, avec
constance, cohérence et intelligence, leur dignité
et leur rejet du gangstérisme. Ils ne peuvent que
supplier leurs maîtres blancs pour qu’ils fassent
pression sur les contremaîtres. Seule la pensée autonome,
non subventionnée peut aller loin dans la
critique, et c’est pourquoi les automates influents,
dans leur rayonnement indigent, la détestent tant.
Regardez les légions d’insignifiants anoblis
qui avaient apporté leur appui au boycott du
bicentenaire en 2004, Ce sont les mêmes qui
viennent gémir aujourd’hui en 2022 en sollicitant
l’assistance du blanc pour rétablir l’ordre
et juguler le chaos que le blanc a financé, entretenu.
Elles ont déjà oublié que ce sont elles qui
avaient, vent debout, rejoint les 184 groupes de
salopards, pour comploter avec le blanc contre la
dignité nationale, rien que pour leur petit succès
culturel, académique et littéraire ou économique.
Rien ne peut encore prouver en quoi la légitimité
de la lutte contre Jean Bertrand Aristide exigeait
de chier sur un tel évènement à valeur symbolique
planétaire. Le monde entier était rivé sur cet
évènement qui, hélas, a été boycotté et sabordé
par de puissantes injonctions diplomatiques, politiques
et économiques. Sans vouloir nous attarder
sur cet épisode malheureux, il faut admettre qu’il
y a une insoutenable insignifiance chez les lettrés
haïtiens qui n’ont pas compris que c’est par la
fracture de 2004 que la souveraineté haïtienne a
été profondément érodée par l’indigence du nouveau
contrat social qui a été ensemencée dans
la consciente des élites culturelles (Grenn Nan
Bounda). Une once d’intelligence aurait pu faire
comprendre à ces insignifiants, étonnants voyageurs
de l’errance, qu’une alliance soutenue par
toutes les puissances néocoloniales, par les oligarques
qui se sont enrichis sous les Duvalier et
qui ont financé tous le pogroms et massacres contre
les paysans et les militants des organisations
populaires et par les mercenaires traditionnels de
la politique ne pouvaient qu’être, au-delà de la
menace anti-démocratique du gouvernement lavalas,
un complot contre la souveraineté du pays.
Le pire est que dans leurs travaux de recherche
académique, financés par le blanc, ces insignifiants
répètent en chorale cacophonique, pour
faire plaisir au blanc et légitimer son ingérence sur
tous les domaines stratégiques du pays, que l’intelligence
est en déroute. Alors que ce sont elles
qui tuent l’intelligence par leur dépendance visà-vis
des intérêts étrangers, ils se couchent, sans
pudeur, sans dignité, pour mieux s’aligner sur
le plan des basses eaux où l’assistance internationale
maintient les projets qu’elle finance sous
leur haute expertise académique et managériale.
N’avez-vous pas vu qu’il y a un puissant lien
économique, académique, culturel entre ceux qui
sont au pouvoir depuis 2011 et le blanc ? Tous
ceux qui ont apporté leur talent, leur rayonnement,
leur savoir-faire malicieux et indigent, pour
anoblir la médiocrité politique au pouvoir depuis
2011, doivent leur renommée au blanc. D’ailleurs,
les sanctions en sont une preuve éloquente de ce
lien de dépendance qui sert d’attracteur d’asservissement
du pays.
Ainsi, pour commenter intelligemment les
sanctions, on peut dire contrairement à ce que
laissent croire certains médias, certaines associations
patronales, certaines associations socio-professionnelles,
certains réseaux de droits humains,
certains dignitaires comme Michaëlle Jean, ce qu’il
se passe dans le shithole n’est qu’un refroidissement
des strates sociales haïtiennes qui, devenues
trop instables et chaotiques dans leur prolifération,
menaçaient de rompre, par leur expansive
agitation, l’équilibre de la géostratégie de l’errance
conçue pour les espaces shitholiens comme Haïti
par le biais des élites poubelles. Le démiurge, qui
les contrôle et les finance, tente de les ramener à
un état proche du point d’inflexion qui les réalignera
sur l’axe de pilotage du gangstérisme polymorphe
stratifié (GPS). Un pilotage qui semble avoir
été gravement perturbé pendant plus de 4 ans,
depuis notamment les révélations sur le scandale
Petro Caribe en 2018. Or, objectivement, il faut
que ce GPS reste, malgré son morcellement, une
interface pilotée par le Big Gang, qu’est la communauté
internationale, pour maintenir Haïti sur la
trajectoire séculaire de son errance. De sorte qu’on
puisse dire comme le maître du jeu qui déclare
closes les mises et de lancer la partie : rien ne va
plus, messieurs et mesdames les insignifiants. Le
blanc a donné, le blanc a ôté, que le nom du blanc
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le
défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit
déclare fondée ladite action, admet en conséquence le divorce du sieur LEDNY
CINEA d'avec son épouse née MARIE DENISE DUVERSEAU, pour incompatibilité de
caractères aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux
ayant existé entre lesdits époux, ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section
Est de Port-au-Prince de transcrire dans ses registres à ce destinés, le dispositif
du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y
échet, commet l'huissier VILNERET GABRIEL de ce siège pour la signification de
ce jugement, compense les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par nous, BERNARD SAINT-VIL, Juge en audience civile et
publique en date du vingt-deux Janvier deux mille quinze, en présence de Me.
RONALD PIERRE, Substitut Commissaire de ce ressort et avec l'assistance de
Monsieur JOSEPH PIERRE LOUIS, Greffier du siège
Il est ordonné.....etc.....
En de quoi.....etc....
soit loué (inspiré de Job 1. 21).
Ainsi, sachant que dans leur forme ces sanctions
ne sont que des postures diplomatiques pour
préparer le prochain cycle de l’errance et que dans
le fond elles ne peuvent être que des impostures
sans effet politique sur la dynamique du chaos,
dans une prochaine tribune, nous esquisserons en
détail ce que Madame Michaëlle Jean et tous ceux
qui veulent qu’Haïti sorte de ce marécage putride
doivent faire pour permettre de ramener l’intelligence
en déroute.
Quant à nous, nous continuons de croire
qu’un collectif qui a survécu à la déshumanisation
par la malice et le marronnage, qui furent des armes
contextuelles efficaces contre le barbare blanc qui
faisait la chasse aux nègres, et quand tout, depuis
son indépendance, lui rappelle les notes et le décor
de cette même déshumanisation, il ne peut que
retrouver dans sa mémoire fragmentée, où règnent
le grégaire et l’inconscient, les réflexes des
gestes et les trames de ce qui lui ont permis de
survivre : d’où l’absence de lien entre le collectif et
son pays, d’où les irresponsabilités, d’où les peurs
collectives, d’où les stratégies à somme nulle qui
poussent au sauve qui peut. Quand 95% des maigres
ressources du pays sont aux mains de moins
de 10 familles étrangères, quand le leadership
politique du pays est choisi pour avoir le profil corrompu
et médiocre voulu par le blanc pour mieux
lui imposer ses injonctions, quand le leadership
culturel et académique est anobli par le blanc
pour avoir l’insignifiance voulue par le blanc,
c’est-à-dire juste utile pour reproduire la déshumanisation
sans le blanc, mais futile pour le pays,
il est logique que soient la violence et l’errance.
C’est un enseignement des sciences cognitives et
de la pensée stratégique : ce qui assure la survie
du groupe est ce qui lui permet de se reproduire.
Voilà pourquoi, pour reprendre la thèse fétiche qui
semble justifier toutes les irresponsabilités, l’intelligence
est en déroute en Haïti. Il faut donc trouver
un propulseur pour remonter le temps et partir à sa
recherche avant que tout ne s’effondre totalement.
Notes
[i]
https://lenouvelliste.com/article/239898/michaelle-jean-estime-que-les-payscomme-le-canada-devraient-prendre-leurs-responsabilites
[ii] https://www.courrierinternational.com/
article/opinion-les-entrailles-dhaiti-pourries-parla-corruption
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public entendu,
maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le
profit, déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame
Jeanite BAPTISTE d'avec son époux Calème AIMABLE pour injures graves et
publiques aux torts de l'époux; prononce la dissolution des liens matrimoniaux
existant entre lesdits époux; Ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la
Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le
dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers. Commet
l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification. Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile.
ordinaire et publique du dix-sept février deux mille vingt-deux, en présence de
Me. Jean Rolex
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l’assistance
du sieur
W TASSY, Greffier du siège.-
Pour ordre de publication
Me. Jean Renel Francen, Avocat.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, Le Ministère Public entendu, maintient le
défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit
déclare fondée ladite action. ADMET en conséquence le divorce du sieur
Ronald Elionise VICTOR, d'avec son épouse née Esther MARCELIN pour
injures graves et publiques aux torts de l'épouse. PRONONCE la dissolution
des liens matrimoniaux existant entre les dits Epoux; ORDONNE à
l'officier de l'Etat Civil de Pétion Ville, de transcrire sur les registres à ce
destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré
dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capital sous peine de dommages
intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Vilneret GABRIEL de
ce siège pour la signification de ce jugement; Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous FREDD'HERCK LENY, Juge, en audience
civile, ordinaire et publique du jeudi vingt-et-un Juillet deux mille
vingt-deux, en présence de Me LUCNAS ETIENNE, Substitut Commissaire
du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur MOZART
TASSY, greffier du siège.
Il est ordonné....etc....
En foi de quoi...etc....
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient
le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit,
déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame
Evangeline Christa Phara SYMBLEME d'avec son époux Pierre Nixon TERNI-
ER pour abandon du toit marital; prononce la dissolution des liens matrimoniaux
existant entre eux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section
Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif
du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la Capitale sous peine de dommages- intérêts envers les tiers.
Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification.
Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience
civile, ordinaire et publique du vingt et un juillet deux mille vingt-deux, en
présence de Me. Jean Rolex
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec
l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.-
Pour ordre de publication
Me. Jean Renel Francen, Avocat.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient
le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit,
déclare fondée ladite action; Admet en conséquence le divorce de la dame
Evangeline Lissabeth DESIR d'avec son époux Ascencio SEVERE pour
abandon du toit marital; prononce la dissolution des liens matrimoniaux
existant entre eux; ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de
Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du
présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers.
Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification.
Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience
civile, ordinaire et publique du vingt et un juillet deux mille vingt-deux, en
présence de Me. Jean Rolex
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec
l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.
Me. Jean Renel Francen, Avocat.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, sur les conclusions du Ministère Public, maintient le
défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit,
déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce du sieur Bernard
DESIR d'avec son époux Rose Flavienne Stanline PASCAL pour injures graves et
publiques aux torts de l'épouse; prononce
la dissolution des liens matrimoniaux existant entre eux; ordonne à l'Officier de
l'Etat Civil de la
Section Sud de Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés, le
dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la Capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers.
Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce siège pour la signification. Compense les
dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile,
ordinaire et publique du vingt-sept Janvier deux mille vingt-deux, en présence
de Me. Jean Rolex MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce
ressort et avec l'assistance du sieur Mozart TASSY, Greffier du siège.
Pour ordre de publication
Me. Jean Renel Francen, Avocat.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après en avoir délibéré et au vœu de la loi, accueille favorablement
et en la forme l'action du requérant contre ses adversaires pour être juste et
fondée, se déclare compétent pour trancher lʼaffaire; maintient le défaut octroyé
au sieur Thomas NORISSAINT contre les nommés Saintoiné FELISME et Shorty
FRANÇOIS, faute de comparaître Juge à charge d'appel, déclare résilier le
contrat de bail à loyer liant les parties; ordonne en conséquence le déguerpissement
des cités. Accorde l'exécution provisoire sans caution sur le chef de déguerpissement
conformément aux prescrits de l'article 276 du code de procédure
civile: réserve le droit au requérant de réclamer aux cités des dommages intérêts
pour les préjudices causées. Condamne les cités aux frais et dépens de la
procédure. Commet l'huissier Pierre Juste Clovis pour la signification du
jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Mag. Pierre BELVU, Juge à l'audience du Mardi
six (06) Septembre deux mille vingt-deux (2022); An 219ème de l'indépendance,
avec l'assistance de la greffière Makensie VIL
Il est ordonné.....etc...
En foi de quoi.....etc....
Makensie VIL ,Greffière
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen sur les conclusions du Ministère public, maintient le
défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare
fondée la dite action. Admet en conséquence le divorce de la dame ROSEMIE
NAPOLÉON d'avec son époux JOHNNY CAZEAU pour injures graves et publiques
aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant
entre lesdits époux. Ordonne à l'officier de l'état Civil de la Section Est de
Port-au-Prince de transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent
jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la
Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet
l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement.
Compense les dépens
Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS, Juge en audience civile, ordinaire
et publique du douze Mai deux mille vingt-deux, en présence de Me JEAN ROLEX
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance
du sieur MOZART TASSY, Greffier du siège
Il est ordonné....etc....
En foi de quoi...etc.....
Me INGRID KARLINE WOOLLEY OFFICIER D'ÉTAT CIVIL
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après en avoir délibéré conformément à la loi, jugeant à charge
d'appel maintient le défaut requis et octroyé contre les nommés Gedeon SAINT
LOUIS, Belony SAINT-LOUIS, Izavien SAINT-LOUIS et Catherine SAINT-LOUIS à
l'audience du Jeudi 03 Janvier 2023; Dit et déclare compétent pour connaître la
cause; Accueille favorablement l'action de la requérante pour être juste et
fondée; Ordonne en conséquence l'expulsion des lieux des cités de la propriété
de la requérante sise à l'Habitation Bois Caradeux, plus précisément Village
Rapatriés Silo, Rue Bethleem 31, Cassagnol 17, Section Communale de Saint-Martin,
Commune de Delmas; Accorde, sur le chef du déguerpissement l'exécution
provisoire sans caution de la présente sentence nonobstant appel et pourvoi en
cassation ; Condamne les cités à payer quinze mille gourdes à titre de dommages
et intérêts; Les condamne aux frais et dépens de l'instance. Commet l'huissier
Michel Mackendy de ce siège pour la signification du jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous Me. Jean Flaury Raymond; Juge en audience
publique et Civile du jeudi 5 Janvier 2023, avec l'assistance de Wang Steeve
Major greffier du siège.
Il est ordonné......etc....
En foi de quoi......etc......
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut
requis et octroyé à l'audience précitée et pour le profit, déclare fondée
ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame Evens PIERRE
NOËL née Marie Andrée MARCELLUS d'avec son époux le sieur Evens
PIERRE NOËL pour injures graves et publiques aux torts de l'époux;
prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux;
ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de
transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement
dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale
sous peine de dommages-intérêts envers les tiers. Commet l'huissier Yvon
ZETRENNE pour la signification. Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Jean Osner PETIT PAPA, Juge, en
audience civile, ordinaire et publique du mercredi vingt-deux Juin deux
mille vingt-deux, en présence de Me. Souvenir JENTY, Substitut Commissaire
du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur Junior
Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.-
Pour ordre de publication
LMON
Me. Fanfan GUERILUS, Avocat
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (5)
à Saint-Domingue depuis 1492 ? Ce
serait une interprétation nouvelle
ou peu commune des faits rapportés
dans les ouvrages des grands historiens
qui ont analysé minutieusement
cette époque, écrit abondamment
sur cette épopée titanesque.
Nous avons essayé d’appréhender «
nous-même » le sens philosophique
et spécifique d’un mouvement révolutionnaire,
à proprement parler.
Nous avons aussi tenté l’expérience
de différencier les termes « révolte »,
« insurrection » de celui de « révolution
». C’est une façon de vérifier
s’il y a effectivement des rapports
synonymiques entre ces trois principaux
substantifs. Pas seulement
des relations de complémentarité!
Saurait-on parler de l’échec d’une
révolution? Dans le cas qui nous
concerne, les mots « révolte » et
«insurrection » ne devraient-ils pas
être plutôt associés aux notions de
«moyens» qui permettent à la « fin
» de se justifier, laquelle serait ellemême
le basculement complet, radical
du vieil ordre existant? Et surtout
de le remplacer par un meilleur?
En politique, un « mouvement révolutionnaire
» doit être considéré,
interprété comme une série d’actions
collectives, violentes ou non
violentes, dans le but de faire une «
révolution ».
Marie-Jean Hérault de
Séchelles [6] a rédigé un rapport à
propos du projet de la constitution
de 1793 dans lequel il déclare : «
Le jour où vous aurez fait la constitution
sera celui d’une résurrection
pour la France, d’une révolution
pour l’Europe. Tous nos destins
reposent dans ce monument; il est
plus puissant que toutes les armées.
» Pourtant, la prise de la Bastille
date du 14 juillet 1789. En 1793,
le député Hérault de Séchelles parlait
encore d’une « révolution » à venir.
N’est-ce pas la suite qui allait déterminer
l’« axe idéologique » sur lequel
il fallait installer le phénomène
de l’abolition de la monarchie en
France?
À notre humble avis, une révolte,
une insurrection peut échouer.
Mais pas une révolution. Car cette
dernière se mesure à l’aune de résultats
avantageux. Et non à celle
de conséquences désastreuses.
Seulement, on peut la détruire. Comme
les États-Unis sont en train de le
faire au Venezuela! Parler de la nécessité
d’une deuxième « révolution
» ne reviendrait-il pas à admettre
inconsciemment qu’il n’y a pas vraiment
eu une « première » ?
La mort prématurée de
Jean-Jacques Dessalines dévia l’affluent
de la victoire des Noirs et
des mulâtres du fleuve d’une totale
« révolution ». Le phénomène de
la métamorphose systémique a été
contrarié. Interrompu par ce meurtre
crapuleux. L’élite avant-gardiste,
progressiste, doit reprendre le processus
de transformation perturbé,
discontinué des rapports sociaux,
là où il fut suspendu le 17 octobre
1806.
Robert Lodimus
_________________________
Notes et références
[1] Paroles du colonel Paulin
au roi Henri Christophe d’Haïti qui
voulait le dégrader : «Cette croix m’a
été donnée par vous, mais quant à
mes épaulettes, je les ai gagnées et
conquises sur le champ de bataille
: vous ne pouvez me les arracher! »
[2] Thomas Vampire, De
coups d’État en dictatures, l’histoire
convulsive d’Haïti, Le Figaro,
13 mai 2011.
[3] Paul Schrecker, Kant
et la Révolution française, Les
doctrines politiques modernes,
1947.
[4] Apôtre Pierre, personnage
de la Sainte Bible.
[5] La Toupie.
[6] Marie-Jean Hérault de
Séchelles, homme politique français,
député guillotiné à Paris le 5 avril
1794.
Suite de la page (13)
lisaient nos tracts et recevaient
régulièrement des promesses de paix, de
démocratie et de réforme agraire. Maintenant,
ils croupissent sous nos bombes
et considèrent que leur véritable ennemi,
c’est nous et non pas leurs compatriotes
vietnamiens. Ils se déplacent tristement
et avec apathie quand nous les chassons
des terres de leurs ancêtres pour
les parquer dans des camps de concentration
où leurs besoins élémentaires
sont rarement satisfaits. Ils savent que
s’ils ne partent pas, ils seront tués par
nos bombes. Alors, ils partent, avant
tout les femmes, les enfants et les personnes
âgées. Ils nous voient empoisonner
leur eau et anéantir leurs récoltes.
Ils ne peuvent s’empêcher de pleurer
quand ils voient les bulldozers arriver
en vrombissant sur leurs terres pour
en détruire les arbres précieux. Ils vont
dans les villes et y trouvent des milliers
et des milliers d’enfants sans abri, nus,
courant en meutes dans les rues comme
des animaux. Ils voient que nos soldats
les humilient lorsqu’ils mendient de la
nourriture. Ils voient ces enfants vendre
leur sœur à nos soldats, réclamer leur
mère. Nous avons détruit les deux institutions
qui leur étaient les plus chères: la
famille et le village. Nous avons détruit
leurs terres et leurs récoltes. Nous avons
contribué à écraser la seule force révolutionnaire
non communiste du pays,
l’Eglise bouddhiste unifiée. Tel est le rôle
endossé par notre pays, rôle de ceux
qui rendent impossibles les révolutions
pacifiques en refusant d’abandonner les
privilèges et les plaisirs que procurent
les immenses profits des investissements
d’outre-mer. Je suis convaincu
que si nous voulons être du bon côté de
la révolution mondiale, notre pays doit
révolutionner radicalement ses valeurs.
Nous devons rapidement passer d’une
société axée sur les choses à une société
axée sur les personnes. Quand les machines
et les ordinateurs, la recherche
du profit et les droits de propriété sont
considérés comme plus importants que
les gens, les triplés géants que sont le
racisme, le militarisme et l’exploitation
économique ne peuvent pas être vaincus.
Une vraie révolution des valeurs
nous amènera bientôt à mettre en question
l’honnêteté et l’équité de quantité
de nos politiques actuelles. D’une part,
nous sommes appelés à jouer les Bons
Samaritains au bord des chemins de la
vie. Mais ce n’est qu’un début. Un jour,
nous nous rendrons compte que c’est
toute la route de Jéricho qui doit être
transformée afin que les hommes et les
femmes ne soient pas constamment battus
et dévalisés au cours de leur voyage
sur la route de la vie. La vraie compassion,
c’est davantage que le fait de jeter
une pièce à un mendiant. La vraie révolution
des valeurs ne tardera pas à considérer
avec inquiétude et une indignation
justifiée le contraste flagrant entre
la pauvreté et la richesse. Elle regardera
au-delà des mers et verra des capitalistes
occidentaux qui investissent des sommes
considérables en Asie, en Afrique et
en Amérique du Sud uniquement pour
en retirer des profits sans se soucier
d’améliorer la situation sociale des pays.
Elle se dira: c’est injuste. Elle examinera
notre alliance avec l’aristocratie terrienne
d’Amérique latine et dira: ce n’est
pas juste. L’arrogance de l’Occident qui
consiste à penser qu’il a quelque chose
à apprendre aux autres et rien à apprendre
d’eux n’est pas juste. Une vraie
révolution des valeurs examinera l’ordre
mondial et dira de la guerre: Cette façon
de régler les différends n’est pas juste.
Brûler des gens au napalm, de faire dans
les familles de notre pays des quantités
de veuves et d’orphelins, instiller le poison
de la haine dans les veines de personnes
au comportement généralement
humain, renvoyer chez eux des soldats
que les champs de batailles sinistres et
sanglants ont handicapés physiquement
et dérangés psychologiquement, tout
cela est incompatible avec la sagesse, la
justice et l’amour. Une nation qui continue
de dépenser d’année en année
plus d’argent pour la défense que pour
les programmes sociaux est proche de la
mort spirituelle.
Mes amis, s’il y a une chose que
nous devons voir aujourd’hui, c’est que
nous sommes dans une période révolutionnaire.
Dans le monde entier, des
hommes se révoltent contre les anciens
systèmes d’exploitation et d’oppression
et les blessures d’un monde faible
donnent naissance à de nouveaux systèmes
de justice et d’égalité. Les gens en
haillons et aux pieds nus se soulèvent
comme ils ne l’ont jamais fait. Ceux qui
étaient dans le noir ont vu une vive lumière.
Ils pensent inconsciemment ce
que nous disons dans nos chants de liberté
«Je ne laisserai personne me décourager».
Il est regrettable qu’à cause du
confort, de leur suffisance, de leur peur
maladive du communisme, de leur tendance
à s’accommoder de l’injustice, les
pays occidentaux, qui ont mis en place
tant d’aspects de l’esprit révolutionnaire
du monde moderne deviennent d’absolus
contre-révolutionnaires. Cela a incité
de nombreuses personnes à penser
que seul le marxisme incarnait l’esprit
révolutionnaire. Par conséquent, le communisme
est un jugement condamnant
notre échec à réaliser la démocratie et
à poursuivre les révolutions que nous
avons mises en route. Aujourd’hui, notre
seul espoir réside dans notre capacité
à reconquérir l’esprit révolutionnaire
et à déclarer dans un monde parfois
hostile une hostilité éternelle à la pauvreté,
au racisme et au militarisme. Ce
puissant engagement nous permettra de
défier audacieusement le statut quo, les
mœurs injustes et nous hâterons la venue
du jour où «chaque vallée sera glorifiée,
où chaque montagne et chaque
colline sera aplanie, où les endroits
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“Venus, l’entroit idéal”
rudes seront transformés en plaines, où
les endroits tortueux seront redressés,
où la gloire du Seigneur sera révélée et
où tous les vivants le verront tous ensemble»
.
Une authentique révolution des
valeurs implique en dernière analyse
que nos loyautés deviennent
œcuméniques plutôt que de s’adresser
à des groupes particuliers. Tous les
pays doivent maintenant développer
une loyauté prépondérante vis-à-vis de
l’humanité tout entière afin de préserver
ce que chacune des sociétés a de meilleur.
Cet appel en faveur d’une fraternité
mondiale qui dépasse les préoccupations
liées à la tribu, à la race, à la classe et
à la nation est en réalité un appel à un
amour complet et inconditionnel pour
tous les hommes. Cette notion souvent
mal interprétée, si volontiers rejetée par
les disciples de Nietzsche comme une
manifestation de faiblesse et de lâcheté
est devenue une nécessité absolue pour
la survie de l’humanité. Quand je parle
d’amour, je ne pense pas à une réaction
sentimentale et faible, je parle de cette
force dans laquelle toutes les grandes religions
ont vu le principe unificateur suprême
de la vie. L’amour est en quelque
sorte la clé qui ouvre la porte vers la
réalité suprême. Cette croyance hindoue,
musulmane, chrétienne, juive et bouddhiste
en une réalité suprême est magnifiquement
résumée dans la première
Epître de Jean: «Aimons-nous les uns les
autres, puisque l’amour est de Dieu et
que quiconque aime est né de Dieu et
connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a
pas connu Dieu car Dieu est Amour.
[…] Si nous nous aimons les uns les
autres, Dieu demeure en nous, en nous
son amour est accompli.»
Finalement, je dirai que je suis
opposé à la guerre du Vietnam parce
que j’aime l’Amérique. Ce qui m’inspire
n’est pas la colère mais la crainte et le
chagrin, et le profond désir de voir notre
pays bien-aimé être un exemple
moral pour le monde. Je m’oppose à
cette guerre parce que je suis déçu de
l’Amérique. Je suis déçu de constater
notre incapacité à nous attaquer positivement
et avec franchise aux trois
maux que sont le racisme, l’exploitation
économique et le militarisme. Nous nous
sommes engagés dans une impasse qui
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lâcherez pas Katou Restaurant
pourrait conduire à un désastre national.
L’Amérique sombre dans le racisme
et le militarisme. La maison que tant
d’Américains ont léguée était construite
solidement et de manière idéaliste. Ses
piliers étaient solidement ancrés dans
notre héritage judéo-chrétien. Tous les
hommes sont créés à l’image de Dieu.
Tous les hommes sont frères. Tous
les hommes naissent égaux. Chaque
homme reçoit en héritage la dignité et
la valeur. Chaque homme possède des
droits qui ne lui sont pas accordés par
l’Etat, qui ne dérivent pas de l’Etat. Ils
viennent de Dieu. Avec le même sang,
Dieu a destiné les hommes à habiter la
face de la Terre. Quel merveilleux fondement
pour chaque foyer! Quel endroit
magnifique et salutaire pour y habiter.
Mais l’Amérique s’est égarée et cette
dérive contre nature n’a fait qu’apporter
le trouble et la confusion. Elle a laissé
les cœurs tourmentés par la culpabilité
et les esprits dénaturés par l’irrationalité.
Il est temps que tous les êtres doués
de conscience en appellent à l’Amérique
pour qu’elle retrouve ses racines. Omar
Khayyam avait raison quand il écrivait:
«Le doigt qui se déplace écrit et
ayant écrit, il avance.» J’en appelle aujourd’hui
à Washington. J’en appelle à
tous les hommes et à toutes les femmes
de bonne volonté de l’Amérique tout
entière. J’en appelle à tous les jeunes
Américains qui doivent faire un choix
aujourd’hui, qui doivent prendre position
sur cette question. Demain, ce sera
peut-être trop tard. Et ne croyez pas
ceux qui vous disent que Dieu a choisi
l’Amérique en tant que force divine et
messianique destinée à être le gendarme
du monde. Dieu a sa façon de juger les
nations et je l’entends dire à l’Amérique:
«Tu es trop arrogante et si tu ne modifies
pas ta politique, je vais me révolter
et briser les fondements de ton pouvoir
et le placerai entre les mains d’une
nation qui ne connaît même pas mon
nom. Reste tranquille et sache que je
suis Dieu.»
Certes, il n’est pas facile de défendre
la vérité et la justice. Cela provoque
parfois des frustrations. Quand vous
dites la vérité et prenez position, vous
avez parfois le cœur lourd. Vous risquez
de perdre votre emploi, d’être insulté,
méprisé. Vous aurez peut-être un enfant
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de sept ou huit ans qui vous demandera:
«Papa, pourquoi est-ce que tu dois
aller si souvent en prison?» Il y a longtemps
que j’ai appris qu’être disciple
de Jésus-Christ, c’est porter la croix. Et
ma Bible me dit que le Vendredi Saint
précède Pâques. Avant de porter la
couronne, nous devons porter la croix.
Portons-la pour la vérité, pour la justice,
pour la paix. Sortons d’ici aujourd’hui
avec cette détermination. Je n’ai pas perdu
la foi. Je ne suis pas désespéré car je
sais qu’il y a un ordre moral. Je n’ai pas
perdu la foi parce que l’arc de l’univers
moral est long mais qu’il est tendu vers
la justice. Je peux encore chanter «Nous
vaincrons» car Carlyle avait raison lorsqu’il
écrivait: «Aucun mensonge ne
peut vivre éternellement.» Nous vaincrons
parce que, comme l’écrivait à juste
titre William Cullen Bryant, «une vérité
que l’on écrase à terre se redressera.»
[…] Nous vaincrons parce que, selon
la Bible, «on récolte ce qu’on a semé».
Avec cette foi, nous serons capables
de tailler dans la montagne de
désespoir une pierre d’espoir. Avec cette
foi, nous transformerons les dissonances
criantes de notre monde en une belle
symphonie fraternelle. Avec cette foi,
nous hâterons la venue du jour où la
justice déferlera comme les eaux et la
droiture comme un flot puissant. Avec
cette foi, nous hâterons la venue du jour
où le lion et l’agneau se côtoieront paisiblement
et où chaque homme pourra
s’asseoir au pied de son cep de vigne ou
de son figuier et où personne n’aura plus
peur parce que le Seigneur aura parlé.
Avec cette foi, nous hâterons la venue
du jour où nous pourrons nous donner
la main dans le monde entier et chanter
les paroles du vieux negro spiritual «Enfin
libres! Enfin libres! Dieu soit loué,
nous sommes enfin libres!» […] « Les
hommes transformeront leurs épées en
socs et leurs lances en ébranchoirs. Les
nations n’attaqueront plus les autres
nations et les hommes n’apprendront
plus à faire la guerre. Je ne sais pas
ce qu’il en est pour vous, mais moi, je
n’apprendrai plus à faire la guerre. »
Source: Pacifica Radio/KPFA/UC
Berkeley Library’s Media Resource
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(Traduction: Horizons et débats)
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16 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
A Travers le monde
Les infirmières de la ville de New York et
la lutte contre la pandémie
Des infirmières font grève devant l’hôpital Mount Sinai, le 10 janvier 2023,
à New York [AP Photo/Andres Kudacki] [AP Photo/Andres Kudacki]
Par Jerry White
Plus de 7.000 infirmières ont débrayé
lundi matin dans deux des plus grands
hôpitaux privés de New York: Mount Sinai
à Manhattan et Montefiore Medical
Center dans le Bronx.
La grève des infirmières new-yorkaises
est la première grande grève de
2023, une année qui verra de nombreuses
batailles de classe explosives. Le
salaire est un problème majeur pour les
infirmières qui luttent contre la hausse
du coût de la vie dans l’une des villes les
plus chères du monde. Mais l’enjeu central
de la grève est le manque chronique
de personnel et l’état catastrophique du
système de santé aux États-Unis, alors
que débute la quatrième année de la pandémie
mondiale.
Sur les piquets de grève, les infirmières
ont décrit des conditions qui
rendent impossible de soigner les patients
Piquet de grève du syndicat des
infirmières à l’hôpital Montefiore
dans le Bronx jeudi 12 janvier
dernier (Photo Marty Goodman)
de manière adéquate et sûre. Chaque infirmière
a jusqu’à 20 patients ou plus par
poste, et les conditions de travail brutales
poussent les nouvelles infirmières et les
infirmières expérimentées à quitter la
profession.
Même si la pénurie d’infirmières
existait avant la pandémie,
les conséquences mortelles de décennies
d’attaques contre la santé publique
sont devenues pleinement visibles avec
la pandémie de COVID-19. La classe
dirigeante américaine, comme ses homologues
du monde entier, a réagi en
donnant la priorité au profit sur la vie
humaine. Au lieu de mettre en œuvre
des mesures de santé publique de base
pour arrêter la propagation du virus, on
l’a laissé se propager sans retenue, submergeant
les hôpitaux et le système de
santé dans son ensemble.
Le personnel infirmier et les autres
professionnels de la santé ont été les plus
touchés par la crise lorsque la ville de
New York est devenue l’épicentre de la
pandémie mondiale en mars 2020. Des
millions de personnes ont réagi avec stupeur
aux images d’infirmières de l’hôpital
Mont Sinai s’enveloppant dans des sacs
poubelles en raison du manque d’équipement
adéquat pour les protéger du virus
mortel.
Le 23 mars 2020, Kious Kelly, une
infirmière gestionnaire adjointe de 48 ans
qui traitait des patients atteints du COVID
à l’hôpital voisin Mount Sinai West, est
la première infirmière de la ville de New
York qui serait morte de la pandémie. Au
cours de la seule première année de la
pandémie, on estime que 3.607 travailleurs
de la santé américains ont succombé
à cette maladie mortelle.
Tout au long de la pandémie, les
infirmières des États-Unis et du monde
entier ont été soumises au traumatisme
quotidien de conditions épuisantes et
dangereuses, ainsi qu’au danger de contracter
la maladie, d’être affaiblies de
façon permanente par le COVID longue
durée et de contaminer leurs proches.
L’épuisement professionnel, le stress et
les problèmes de santé mentale, y compris
un risque permanent de syndrome
de stress post-traumatique, ont conduit
230.000 médecins, infirmières praticiennes,
assistants médicaux et autres cliniciens
à quitter la profession entre 2020
et 2021, selon une analyse des données
de réclamations médicales de Definitive
Healthcare.
Le refus de Trump puis de Biden
de prendre des mesures pour maintenir
les entreprises et les écoles non essentielles
fermées jusqu’à ce que la propagation
de la maladie soit stoppée et que le
COVID-19 soit éliminé a entraîné la mort
d’au moins 1,1 million d’Américains,
dont plus de 44.127 New-Yorkais.
Biden a accueilli l’émergence du
variant Omicron en novembre 2021
comme prétexte pour mettre fin au port
du masque, aux tests, à la recherche
des contacts, à l’isolement des patients
infectés et à la déclaration systématique
des cas et des décès. Ignorant la science,
Biden a proclamé que «la pandémie est
terminée» et que la vie pouvait revenir à
la normale. Mais comme les virologues
l’avaient prévenu, la propagation incontrôlée
du virus a conduit à l’émergence de
nouveaux variants qui sapent l’efficacité
des vaccins et l’immunité des infections
précédentes.
À New York, le maire démocrate
Eric Adams a abandonné toutes les mesures
d’atténuation et, après deux ans de
limitation des célébrations, il a supervisé
un événement du Nouvel An à Times
Square sans même des mesures minimales
de distanciation sociale.
Le sous-variant XBB.1.5, qui serait
apparu à New York selon les scientifiques,
est en train de devenir rapidement
dominant dans tous les États-Unis.
Pendant des semaines, les Centres de
contrôle et de prévention des maladies
(CDC) ont dissimulé l’émergence de ce
nouveau variant plus résistant au système
immunitaire. Alors que la «triple
pandémie» de COVID, de grippe et de VRS
est ressentie dans tout le pays, New York
est une fois de plus un épicentre.
La situation actuelle, et toute l’expérience
de ces trois dernières années
ont démontré l’indifférence de l’élite patronale
et financière à l’égard de la santé
et de la vie de la population. Plutôt que
d’injecter de l’argent dans les soins de
santé, l’establishment politique a mis en
œuvre une politique de mort massive. On
a laissé les «héros de la santé» seuls face
à cette catastrophe, tandis que la classe
dirigeante s’intéresse davantage au travail
des pompes funèbres.
La politique globale de la classe
dirigeante a coïncidé avec le caractère
du système de soins de santé à but lucratif.
Montefiore et Mont Sinai sont des
sociétés privées, malgré leur statut fiscal
d’«organisations à but non lucratif». Elles
disposent de dizaines de millions de dollars
d’investissements privés et versent à
leurs dirigeants des salaires exorbitants.
Le PDG de Mont Sinaï, Kenneth Davis,
a gagné 5,6 millions de dollars en 2019,
et celui de Montefiore, Philip Ozuah,
7,4 millions de dollars en 2020, selon
les dernières déclarations fiscales disponibles.
Les hôpitaux, qui auraient augmenté
leurs actifs d’un milliard de dollars
en 2021, ont également fortement réduit
les «dépenses de soins de charité» jusqu’à
la moitié pour les résidents pauvres et à
faible revenu, tout en augmentant les
investissements dans des quartiers beaucoup
plus riches. La pression incessante
exercée sur les infirmières pour qu’elles
effectuent un travail qui dépasse leurs
capacités physiques et mentales ne fait
que renforcer les rendements des hôpitaux,
ainsi que des sociétés géantes d’assurance,
de produits pharmaceutiques,
d’équipements médicaux et autres qui
bénéficient du système de médecine à
but lucratif.
L’impact de la pandémie a suscité
un sentiment de colère et d’opposition
dans toute la classe ouvrière, notamment
chez les infirmières. L’année dernière,
près d’un tiers des grandes grèves aux
États-Unis concernaient des infirmières
et d’autres travailleurs de la santé, y
compris les grèves des infirmières du
Minnesota et de Californie, et les conventions
collectives arrivent à échéance pour
des dizaines de milliers d’autres cette
année. Des manifestations de masse ont
également eu lieu pour protester contre
la persécution de RaDonda Vaught, infirmière
du Vanderbilt Medical Center,
pour une erreur médicale qui était le résultat
inévitable du manque de personnel
et de la surcharge de travail.
Cela fait partie d’un mouvement
mondial. Des séries de grèves d’infirmières
et d’autres travailleurs de la santé
ont eu lieu en Allemagne, en France, au
Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande, au
Sri Lanka, en Argentine et dans d’autres
pays du monde. Malgré les affirmations
de la classe dirigeante selon lesquelles la
pandémie est terminée, 2022 a été la pire
année de la pandémie dans de nombreux
pays, notamment au Canada et en Australie.
L’année s’est terminée par la fin du
COVID zéro en Chine, un changement de
politique exigé par le capital financier international,
qui a produit une vague massive
d’infections et de décès.
La lutte des infirmières de New
York soulève des questions organisationnelles
et politiques fondamentales.
Premièrement, on ne peut accorder
aucune confiance à l’Association des
infirmières de l’État de New York et à
l’Union nationale des infirmières qui ont
isolé délibérément les 7.000 infirmières
en grève en signant des accords de capitulation
pour les 10.000 infirmières
restantes dans les hôpitaux privés de la
ville. Ces accords prévoient des augmentations
de salaire inférieures à l’inflation
et ne font rien pour remédier sérieusement
au manque de personnel. L’appareil
syndical, en outre, n’a rien fait pour s’opposer
à la réponse de la classe dirigeante
à la pandémie, et a même partout collaboré
à la politique d’infection massive.
Dans la ville de New York, les infirmières
doivent former un comité de
grève de la base, dans le cadre de l’Alliance
ouvrière internationale des comités
de base des travailleurs, pour faire valoir
leurs revendications, rompre l’isolement
de la grève et mobiliser les sections les
plus larges de la classe ouvrière dans la
ville et au-delà pour gagner leur grève.
Cela doit être lié à une lutte poli-
Indonésie : les syndicats rejettent
la réglementation d’urgence
remplaçant la loi omnibus
tique de l’ensemble de la classe ouvrière
contre le capitalisme et la politique de la
classe dirigeante du «COVID sans fin».
Les infirmières ont choisi leur profession
avec le désir de sauver des vies. Mais
l’expérience des trois dernières années a
démontré que sauver des vies, à l’hôpital
et au-delà, est lié à l’opposition à la classe
dominante et au système capitaliste.
La fin de la politique pandémique
de mort et de débilitation massives ne
peut être obtenue que par une lutte politique
de l’ensemble de la classe ouvrière
pour la transformation socialiste de la
société, y compris du système de santé.
Wsws 11 janvier 2023
Les affiliés d’IndustriALL en Indonésie
ont condamné la réglementation d’urgence
qui vient en lieu et place de la loi
sur la création d’emplois (Perppu) promulguée
par le président en décembre dernier,
car elle ne répond pas aux revendications
des syndicats.
La loi omnibus controversée, officiellement
connue sous le nom de Loi sur
la création d’emplois, a été adoptée par le
Parlement en octobre 2020, mais ensuite
déclarée inconstitutionnelle par la cour
constitutionnelle indonésienne.
Fin décembre 2022, le président
Joko Widodo a promulgué un règlement
d’urgence sur la création d’emplois pour
remplacer la loi omnibus, sous prétexte de
faire face aux risques de récession mondiale
en 2023 et d’attirer davantage d’investissements
étrangers, au détriment des
droits des travailleurs.
La Confédération des syndicats
indonésiens (KSPI), la Confédération
des syndicats de tous les travailleurs indonésiens
(KSPSI), la Confédération des
travailleurs unis d’Indonésie (KPBI) et
d’autres, ainsi que le Parti du travail indonésien,
ont rejeté cette nouvelle réglementation.
Les syndicats et le parti affirment
que certaines dispositions du règlement
ont donné aux gouverneurs un pouvoir
discrétionnaire pour déterminer le salaire
minimum. Par exemple, l’insertion du
mot “peut”, l’utilisation d’un indice variable
vague et le pouvoir donné au gouverneur
d’adopter une formule différente
pourraient exclure certains secteurs du
règlement sur le salaire minimum et porter
atteinte aux droits des travailleurs.
« Le règlement d’urgence ne
répond pas aux revendications des syndicats.
Nous en rejetons le contenu sur
la base de neuf conditions défavorables,
notamment l’externalisation, les indemnités
de licenciement, le recrutement de
travailleurs étrangers et les sanctions pénales
contre les employeurs qui désavantageront
les travailleurs » a déclaré Iwan
Kusmawan, Président du conseil d’IndustriALL
pour l’Indonésie.
Les syndicats et le parti travailliste
prévoient un rassemblement devant
le palais présidentiel le 14 janvier. C’est
la Confédération des syndicats pour la
prospérité de l’Indonésie (KSBSI) a porté
le Perppu devant la Cour constitutionnelle.
« Nous demandons instamment
au gouvernement indonésien d’abroger
le règlement d’urgence condamné par les
syndicats indonésiens. Le gouvernement
doit respecter la décision de la Cour constitutionnelle
et prendre en considération
les préoccupations des travailleurs ».
Selon Shinya Iwai, le Secrétaire
régional d’IndustriALL : « Les affiliés indonésiens
ont fait campagne contre la loi
sur la création d’emplois depuis son introduction,
en organisant de nombreuses
manifestations, en déposant des recours
juridiques auprès de la cour constitutionnelle
et en faisant pression sur les parlementaires
pour obtenir leur soutien. IndustriALL
va continuer à soutenir la lutte
de ses affiliés indonésiens contre les réglementations
anti-ouvrières préjudiciables
aux droits des travailleurs. »
Le 3e Congrès d’IndustriALL a
adopté une résolution exhortant le gouvernement
indonésien à abroger sa loi sur
la création d’emplois.
IndustriALL 12 janvier 2023
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de l’actuel gouvernement du président
Jair Bolsonaro et ont occupé d’importants
ministères tels que celui de la Justice
(pasteur André Mendonça) et de
l’Éducation (pasteur Milton Ribeiro). Le
pasteur baptiste Damares Alves, ministre
des femmes, de la famille et des
droits de l’homme - une figure populaire
parmi les protestants qui a bâti sa propre
histoire sur l’oppression et la violence à
l’égard des femmes - s’est fermement
opposé à l’égalité des sexes et aux libertés
sexuelles, et a mené des actions
internationales contre la légalisation de
l’avortement.
Le pasteur presbytérien et ancien
ministre de l’éducation, Milton Ribeiro, a
défendu le programme d’enseignement
à domicile, un engagement pris par le
gouvernement fédéral, et une question
en dialogue avec le conservatisme américain
créé dans les années 1960 et 1970.
Étant donné que l’école est un espace
fondamental au Brésil, comme dans
d’autres pays, non seulement du point
de vue de l’éducation, mais aussi de la
protection et de la survie de nombreux
enfants contre la violence et la faim, le
programme d’enseignement à domicile
n’est pas en phase avec la classe ouvrière
la plus démunie. Cependant, afin
de freiner les programmes progressistes
au sein de l’école ou toute vision remettant
en cause la réalité vécue, le gouvernement
Bolsonaro s’est fait le champion
de la soi-disant “école sans parti”, qui
est devenue un projet de loi visant à
intimider les enseignants pour qu’ils se
limitent à une “éducation neutre”.
Il est important de réfléchir au
fait que, si l’on considère notre histoire
et notre situation, le fondamentalisme a
agi stratégiquement du côté du peuple.
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possible, car le soutien populaire pour
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la société.
Le projet de pouvoir en politique :
un exemple brésilien
En 2016, un mois avant le coup d’État
contre la présidente de l’époque, Dilma
Rousseff, Jair Bolsonaro, catholique déclaré,
a quitté le Parti progressiste (PP)
pour rejoindre le Parti chrétien-social
(PSC). Dans l’acte d’affiliation, Bolsonaro
a été baptisé - un rituel symbolique
dans le domaine religieux protestant
- par le président du parti, le pasteur
Everaldo Pereira, de l’église Assembly
of God. Le baptême n’a pas eu lieu n’importe
où, il s’est déroulé en Israël, dans
les eaux du Jourdain, le lieu où, selon la
Bible, Jésus a été baptisé. Cela a conduit
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beaucoup de gens à croire à la conversion
de Bolsonaro à la foi évangélique,
un geste stratégique pour capter l’imagination
du peuple protestant.
C’est la panique morale, combinée
aux fake news, qui a dopé la candidature
de Bolsonaro et sa pertinence dans
le camp religieux chrétien lors des élections
présidentielles de 2018. Il était très
important pour les protestants d’avoir
un candidat “authentique” qui défendait
la famille patriarcale et s’exprimait
sans filtre, un homme simple qui ne se
souciait apparemment pas du statut, et
qui représentait le “nouveau” par opposition
aux années de gouvernement du
Parti des travailleurs (PT), associé par
la campagne de Bolsonaro à la “vieille
politique” corrompue. Cette stratégie
s’est avérée fructueuse, aboutissant à la
victoire de Bolsonaro en 2018, malgré
ses déclarations et positions racistes,
misogynes et violentes. Le succès de
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Bolsonaro est également dû à son rapprochement
avec le secteur protestant,
qui a occupé les espaces institutionnels
du pouvoir. Bolsonaro a reçu 71% des
voix de l’électorat protestant (Balloussier,
2018) ; un secteur qui représente
31% de la population brésilienne (Balloussier,
2020).
Les discours de défense de la famille
et de la morale, des sophismes de
l’idéologie du genre et des fake news
destinés à ce public ont été très importants
pour sa victoire. Le fondamentalisme
religieux est entré dans la sphère
politique pour affirmer un certain modèle
de société : le capitalisme, qui apparaît
actuellement sous un visage néo-fasciste.
Allié au néo-conservatisme, ce
fondamentalisme a progressé sur le
continent latino-américain ces dernières
années, donnant une place centrale
au discours moral lié aux questions de
reproduction basées sur la “famille tra-
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18 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
ditionnelle”, et a construit des bases
apparemment indestructibles dans le dialogue
avec notre classe, la réorganisant
même pour favoriser un projet dont elle
est la principale victime.
Résistance et horizons futurs
La classe ouvrière vit sa religiosité au
quotidien, dans ses rites individuels,
dans ses conversations complices avec
Dieu, dans ses valeurs et dans les espaces
collectifs de communion. C’est dans
cette quotidienneté qu’ils évoluent vers
une identité protestante forgée dans le
mot “frère” plutôt que “travailleur”. Cela
démontre le pouvoir de la religion à la
base, où les codes linguistiques sont différents,
non plus ceux d’un peuple qui
s’organise exclusivement à travers les
syndicats, les collectifs sociaux et les
mouvements populaires, mais principalement
dans les églises. Il n’y a pas
de révolution sans sujet révolutionnaire
; dans le cas de l’Amérique latine, nous
osons dire que nous n’avancerons pas
vers une transformation radicale de notre
société sans considérer, dans la pratique,
la formation chrétienne de notre
peuple.
Un nouvel habit de foi a été
établi dans les foyers des familles de la
classe ouvrière, c’est à partir de là, à
partir d’un sauvetage innovant de nos
théologies de lutte libératrices, que nous
pourrons combattre le fondamentalisme
religieux et construire un nouvel espace
où la foi est respectée et même absorbée
comme un langage légitime de notre
classe. Nous devons nous ouvrir à une
compréhension plus large de la religion,
comme nous l’a enseigné Fidel Castro : “
il ne peut y avoir rien de plus anti-marxiste
que la pétrification des idées “ (cit.
en Martínez, 2019: 91).
C’est dans la bataille des idées et
des émotions, dans le dialogue profond
et respectueux avec le peuple croyant,
qui a trouvé dans la Bible la littérature
pour un chemin possible de survie face
aux nombreuses adversités vécues dans
notre continent, que nous pourrons
éteindre le fondamentalisme religieux.
Il est important de souligner que
la majorité de la base des mouvements
populaires au Brésil sont des chrétiens
religieux engagés dans la lutte et dans la
foi. Il est nécessaire de comprendre la Bible,
Dieu, la foi et toutes les dimensions
de la religiosité comme une manière de
comprendre le monde, afin qu’il soit possible
de construire de nouveaux langages
libérateurs qui nous unissent en tant
que classe pour un projet révolutionnaire
commun.
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marxiste italien Antonio Gramsci sur
la religion et le christianisme (Gramsci,
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1972), en particulier le rôle de l’Église de ces travailleurs que nous construirons
catholique, nous aide à dépasser la discussion
une possibilité critique et révolutionnaire
limitée de la croyance ou de de vivre leur foi. Réélaborer de manière
la non-croyance en Dieu. Il s’agit de critique la foi de nos peuples est une voie
comprendre la religion et son pouvoir nécessaire et urgente pour consolider la
de faire bouger les cœurs et les esprits philosophie de la praxis sur le continent
vers l’action politique. Gramsci radicalise
latino-américain.
la maxime de Marx selon laquelle la Du point de vue des stratégies
religion est l’opium du peuple, car si elle marxistes basées sur les enseignements
est un instrument de dénonciation et de de Gramsci, nous pouvons considérer
protestation contre les maux dont souffrent
qu’une première étape consiste à ex-
les secteurs populaires, comme la aminer les forces contre-hégémoniques
faim et l’analphabétisme, elle est aussi dans le domaine religieux qui résistent
le pouvoir de création collective de nouvelles
déjà. Nous savons que la personne croy-
valeurs éthiques et morales face à ante n’est pas simplement passive face à
une réalité oppressante. La religion porte sa religion, mais que c’est par la religion
en elle deux facettes contradictoires : elle qu’elle produit et reproduit des visions du
est à la fois aliénation et force transformatricemulations.
monde, non sans contradictions et refor-
Comme le souligne Gramsci,
La compréhension de la religion “ il existe un catholicisme des paysans,
par Gramsci n’est ni naïve ni conciliante,
un catholicisme des petits bourgeois et
car il comprend toutes les oppres-
des ouvriers des villes, un catholicisme
sions historiques contre le peuple dans des femmes et un catholicisme tout aussi
lesquelles la religion a été un protagoniste,
varié des intellectuels “ (1975, Q11,
domestiquant souvent la classe §13 : 1397). Il en va de même pour les
ouvrière et exploitant ses faiblesses. protestants, car en matière de religion,
Mais à partir d’elle et de ce qui anime les il s’agit de la multiplicité d’une même
individus, il sera possible de construire croyance.
un sens commun contre-hégémonique, Il est donc important de ne pas
comme le disait Gramsci. En ce sens, généraliser et homogénéiser les protestants
les tactiques révolutionnaires basées
d’Amérique latine comme des fon-
uniquement sur un plaidoyer anticlérical damentalistes ou des masses manipulables.
et athée seront un obstacle, même sous
Il ne suffit pas que la gauche répète
un habillage élitiste, au dépassement des le sentiment anti-religieux de certains
visions fondamentalistes qui occupent penseurs marxistes occidentaux pour
aujourd’hui nos territoires.
traiter de la religiosité dans le Sud global,
Dans cette tâche, Cuba a beaucoup
qu’elle soit chrétienne ou non.
à nous apprendre sur les possibil-
Si le centre du débat fondamen-
ités d’avancer dans le dialogue entre la taliste sur le continent latino-américain
construction de la Révolution et l’articulation
a été la bannière contre “l’idéologie du
entre foi et lutte. Après un premier genre”, c’est dans la construction d’al-
moment de conquête révolutionnaire, de ternatives que se consolide la résistance,
nombreux religieux restés à Cuba ne se qui ne peut avancer qu’en créant une
sont pas vraiment sentis partie prenante dialectique entre foi et lutte. Le fondamentalisme
du processus révolutionnaire, étant donné
réagit aux avancées du
la résistance de l’État aux églises, camp progressiste et a incorporé certains
résultat d’une lecture encore limitée de de ses composants dans sa stratégie ;
la question par le marxisme européen et nous devons examiner ces avancées et
aussi en raison de l’origine américaine les renforcer avec notre classe, en partant
des églises protestantes du pays. Cette
de cet autre langage qui n’a pas été
résistance était encore très présente dans pleinement incorporé par le marxisme
les années 1970, mais elle a lentement au cours des dernières décennies. C’est
ouvert un espace pour une nouvelle perspective
à partir de là que le marxisme peut dé-
d’action conjointe entre l’Église faire les nœuds du dialogue populaire
et l’État. Au fil du temps, la révolution et avancer sur ce terrain occupé par
cubaine a pu embrasser et incorporer les l’impérialisme et ses alliés. Il est nécessaire
éléments de la foi pour renforcer la lutte.
de connaître et de dialoguer avec
Si le fondamentalisme a réussi, à les voies qui continuent à résister, souvent
force de financements et de travail de terrain
isolées du camp populaire marxiste.
dans les territoires, à créer un nouveau
Sauver notre histoire récente et regarder
sens commun chez les travailleurs, les résistances qui occupent aussi nos
même s’il est en contradiction avec leur territoires, c’est commencer à construire
quotidien, c’est à partir du concret et des les ponts nécessaires et indispensables
multiples langages Monticello qui traversent 2x2.crtr la vie - Page entre 1 - la Composite
foi et la lutte.
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HIC.0649905 License# CBC056678 License# RCE-51604 Registration# C127230 License# 559544 Suffolk HIC License# 52229-H License# 2102212986 License# 262000022
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2705169445 License# LEAFFNW822JZ License# WV056912
Les défis liés à la construction
de rêves et d’un avenir nous obligent à
créer un espoir qui puisse être vécu au
quotidien. Il nous appartient également
de sauver notre histoire et de faire en
sorte que la lutte pour les droits sociaux
se traduise par une organisation populaire
basée sur des espaces d’éducation
et de compréhension de la réalité, tout
en comprenant de nouveaux langages
et en permettant des expériences de
solidarité collective, de loisirs et de fête.
Dans le cadre de ces efforts, il est important
de ne pas négliger ou rejeter les
manières nouvelles ou différentes d’interpréter
le monde, comme la religion,
mais de promouvoir un dialogue ouvert
et respectueux entre elles afin de construire
l’unité autour de valeurs progressistes
communes.
Il n’y a pas de réponses toutes
faites, comprendre notre ennemi, comment
il agit à l’échelle macro et micro,
c’est-à-dire à partir des grands projets,
mais aussi entre les lignes des discours
et des pratiques, est un point de départ
pour créer de nouveaux mécanismes
de dialogue et de construction collective
pour notre projet contre-hégémonique,
mais nous n’avancerons pas si nous ne
savons pas en profondeur ce que veut
notre classe et ce pour quoi elle se mobilise.
Le marxiste péruvien José Carlos
Mariátegui, reprenant le terme agonie de
Miguel de Unamuno, nous appelle à la
nécessité de nous réenchanter. Les révolutionnaires
marxistes comme les révolutionnaires
chrétiens étaient des âmes
agonisantes, luttant pour ce réenchantement
(Lowy, 2005). Cette agonie révolutionnaire,
pour Mariátegui, se traduit
également par le dépassement de l’antagonisme
entre foi et athéisme, assimilant
l’émotion révolutionnaire à l’émotion
religieuse. En réalité, Mariátegui
veut dire que ce qui nous anime, êtres
agonisants pour la justice, est plus que
ce qu’une institution peut limiter : c’est
un sentiment profond à la recherche de
quelque chose qui n’a pas encore été
réalisé et que nous cherchons obstinément
à construire comme une nécessité
vitale. Mariátegui élargit la manière habituelle
de parler de la religion et nous
provoque en affirmant qu’une révolution
est toujours religieuse, soulignant
ainsi la dialectique entre matérialisme et
religion, mystique révolutionnaire et foi,
christianisme et marxisme.
Références
ALVES, Rubem. Dogmatismo e
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1982.
BALLOUSSIER, Anna Virginia.
“Evangélicos veem Bolsonaro como o
mais autoritário e o que mais defende
a democracia”. Folha de São Paulo.
São Paulo, 18 de octubre de 2018. Disponible
en:—. “Cara típica do evangélico
brasileiro é feminina e negra, aponta
Datafolha”. Folha de São Paulo. São
Paulo, 13 de enero de 2020. Disponible
en:
CUNHA, C. V., Lopes, P. V. L., y
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contra-hegemônico e pluralista sobre o
quadro religioso global desde as epistemologias
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Fundamentalismo Cristão nos Estados
Unidos: das origens ao Caso Scopes”.
En: André Leonardo Chevitarese, Juliana
Cavalcanti, Sergio Dusilek, Tayná Louise
de Maria. (Org.). Fundamentalismo Religioso
Cristão – Olhares Transdisciplinares.
1ed. Rio de Janeiro: Kliné, 2021, v.
1, p. 103-116.
STEDILE, João Pedro y Fernandes,
Bernardo Mançano. Brava Gente – a trajetória
do MST e a lucha pela terra no
Brasil. Expressão Popular / Perseu Abramo,
2012.
Instituto Tricontinental
28 décembre 2022
Traduction Bernard Tornare
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Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Les femmes Afghanes :
« Nous sommes mortes
et pourtant vivantes »
Des manifestants à New York
exigent la fin du militarisme
américain et de l’OTAN
Les femmes afghanes, n’appartenons pas à cette Terre ; on a
l’impression d’être comme des animaux sans but. Les femmes n’ont
plus d’avenir ni d’espoir
« J’ai l’impression d’être dans
une prison », a déclaré Fatima*, une
jeune travailleuse humanitaire afghane.
« Ils doivent juste nous tuer
et nous enterrer toutes, les filles en
Afghanistan. Je me sens indésirable
et détesté par les autorités. Ceci n’est
pas une vie. Nous sommes mortes et
pourtant vivantes. »
Fatima réagissait aux décrets
publiés en décembre par les autorités
de facto afghanes, interdisant aux
femmes d’aller à l’université et de
travailler pour des organisations non
gouvernementales.
Depuis août 2021, les autorités
de facto ont introduit une série de mesures
qui ont de plus en plus restreint
les droits des femmes et des filles. Cela
comprend leur droit à l’éducation, leur
droit à l’emploi et leur liberté de mouvement.
Ces restrictions ont de plus
en plus confiné les femmes et les filles
dans leurs foyers et les ont rayées de
la société. L’Afghanistan est rapidement
devenu le pire pays au monde
pour vivre une femme.
Fatima a ajouté : « Avec ces
interdictions pour les femmes, je
me sens perdue et bloquée dans une
cage. Sans but, on a l’impression
d’être comme des animaux sans but.
Les femmes n’ont plus d’avenir ni
d’espoir ».
Impact de l’interdiction de
l’éducation
Fatima a expliqué sa situation : « Chaque
fois que je suis au bureau avec
d’autres collègues féminines de différents
pays, je suis inspirée. Je sens
que le ciel est la limite. Je suis cette
fille afghane avec un grand potentiel
pour être comme eux et être ce que
je veux.
Mes études de master ont été
affectées après le décret du 20 décembre
qui interdisait à toutes les étudiantes
de fréquenter l’enseignement
supérieur. J’ai besoin de ce diplôme
pour mon travail. C’est vital pour moi
et mon avenir.
« Les talibans ont refusé de nous
laisser terminer nos études en ligne.
Ils ont fait valoir qu’il ne s’agit pas de
la présence physique des femmes et
des filles dans les universités, mais de
l’accès à l’éducation - qu’elle soit en
ligne ou physique.
« Je suis tellement triste
pour mes amis qui étaient dans les
dernières années de leurs études. Ils
seront condamnés à être des mendiants,
des ouvriers agricoles ou des
commerçants informels, et pourtant
ils ont le potentiel de contribuer au
développement du pays. C’est tellement
douloureux et triste de perdre
tant d’années d’études.
Une inspiration et un soutien de
famille
Fatima est désespérée qu’après tant
d’années de travail acharné, ses efforts
se réduisent lentement à rien.
L’espace se rétrécit, se ferme presque.
« Je suis fière d’être la première personne
de ma famille à obtenir un
diplôme », a-t-elle déclaré. « Je suis
une énorme source d’inspiration pour
ma famille, mes jeunes filles et ma
communauté.
« Ma famille est si fière qu’une
fille afghane comme moi puisse le
faire, et cela a changé le point de vue
des autres familles sur les filles. Chaque
famille veut que son enfant – sa
petite fille – soit comme moi.
« Je suis le seul à avoir un revenu
stable dans ma famille. Mes frères
ont du mal à trouver un emploi. Mes
parents sont à la retraite et ils ont besoin
de mon aide. Je suis le soutien de
famille car ma famille dépend de moi,
et pourtant aujourd’hui je m’inquiète
pour la sécurité de l’emploi - non pas
parce que je n’ai pas la qualification
ou les compétences pour faire le travail
mais à cause de l’attitude de nos
dirigeants.
« Si nous n’allons pas travailler,
qu’adviendra-t-il de nos emplois
? Combien de temps allons-nous travailler
à domicile ? Qu’adviendra-t-il
de ceux qui dépendent de moi pour
leur survie ? »
Manifestation à New York le samedi 14 janvier dernier pour dénoncer
l’expansion de l’OTAN
Passion, objectif, impact
Fatima a ajouté : « Mon travail actuel
me donne un sens profond du but.
C’est une évasion de l’environnement
oppressant. Cela me fait entrevoir un
avenir meilleur et me donne l’espoir
qu’une fille afghane puisse réussir
dans le monde.
« Cela me donne un sens parce
que je sens que j’aide les gens. Je
touche la vie des gens. J’inspire les
jeunes filles et les familles en tant que
femme.
« J’aime aider les autres. Cela
apporte du bonheur dans leur vie.
L’interdiction des travailleuses humanitaires
signifie que je ne peux plus
faire mon travail.
« Je suis agent de terrain. Je ne
peux pas faire mon travail depuis le
bureau ou la maison. J’ai besoin d’aller
à la rencontre des gens, de parler
avec eux et d’entendre ce qu’ils disent
de nos projets. Je ne peux pas atteindre
mes objectifs de travail à moins
d’aller sur le terrain.
“Ne pas pouvoir aider les
femmes et les filles à cause d’une
interdiction est si douloureux. Les
femmes et les filles afghanes comptent
sur nous pour obtenir de l’aide.
« L’interdiction nous empêche
de faire notre travail, mais surtout,
elle empêche les femmes et les filles
d’accéder à des services humanitaires
vitaux.
« Je me sens tellement démoralisé
parce que je suis maintenant incapable
de faire ce pour quoi j’ai été
embauché. Ça fait mal. Cela me fait
me sentir inadéquat. Je me sens toujours
bien quand je fais avec succès ce
pour quoi j’ai été embauché.
Désespoir et peur
« Chaque fois que nous discutons
de l’interdiction des femmes, j’ai
l’impression que nous, les femmes
afghanes, n’appartenons pas à cette
Terre ; nous ne sommes pas humains
et sommes des extraterrestres, avec
lesquels les talibans ont affaire.
« Quand je parle à d’autres
femmes et filles, elles me disent que
leur seul espoir, ce sont les Nations
Unies, les autres pays musulmans et
la communauté internationale.
« Les Afghans ne peuvent plus
s’exprimer. Ils sont pleins de peur en
eux. Ils ont vu le pire et ils ont choisi
de rester en vie plutôt que d’être tués
par les talibans.
« Tout le monde compte sur la
communauté internationale pour se
tenir aux côtés du peuple afghan.
Nous appelons également les autres
pays musulmans à intervenir et à
soutenir le peuple afghan. »
Les manifestants ont appelé à
une attention urgente aux graves
problèmes internes des États-
Unis et à cesser leur ingérence
dans les affaires des autres États
Des milliers de personnes se
sont rassemblées le samedi
14 janvier dans la ville américaine
de New York pour exiger la
fin de la participation des États-
Unis (USA) au conflit en Ukraine
et pour arrêter l’expansion de
l’Organisation du Traité de l’Atlantique
Nord (OTAN).
De nombreux participants
ont déployé des banderoles exigeant
la paix pour l’Ukraine,
la dissolution de l’OTAN, la fin
de la politique interventionniste
américaine et l’élimination de ses
mesures restrictives unilatérales
contre Cuba, le Venezuela et
d’autres États, entre autres.
La marche était également
organisée pour évoquer l’héritage
anti-guerre du combattant
des droits civiques Martin Luther
King, alors que la mobilisation
nationale qu’il a organisée peu
avant sa mort contre le militarisme,
le racisme et la pauvreté,
qu’il considérait comme les trois
maux, a été rappelée aux États-
Unis.
The Answer Coalition et
The People’s Forum ont organisé
la mobilisation, qui a été soutenue
par Veterans for Peace,
CodePink, Party for Socialism
and Liberation, United National
Anti-War Coalition, Haïti
Liberté, Rising Together, Peace
in Ukraine Coalition, NYC-DSA
Anti - War Working Group, Massachusetts
Peace Action et d’autres
groupes.
Avant la marche, le directeur
national de la coalition Answer,
Brian Becker, a affirmé que
des décennies de politique du
gouvernement américain avaient
rendu le conflit en Ukraine presque
inévitable.
Lors de l’évaluation des
causes des affrontements entre
ce pays et la Russie, qui y déploie
une opération militaire spéciale
depuis février 2022 pour protéger
la population du Donbass, l’activiste
a déclaré que « l’expansion
de l’OTAN en Europe de l’Est,
le retrait de l’avertissement
américain des grands traités de
contrôle des armements et la
perspective que l’Ukraine devienne
un terrain d’essai pour les
systèmes d’armes avancés de
l’OTAN ont ouvert la voie à ce
conflit. »
Aporrea 15 Janvier 2022
Un dernier message
Fatima a un message pour les talibans
: « Faites-nous confiance. Nous sommes
des femmes musulmanes. Nous
connaissons les valeurs de notre religion
et de notre culture. Nous appliquons
avec plaisir ces valeurs chaque
jour de notre vie. Je suis et respecterai
toujours les règles et les règlements
de l’Islam.
« S’il vous plaît, ne nous tuez
pas en nous privant de nos droits.
Mon travail consiste à aider les gens,
ce qui fait partie des principes de l’Islam.
Ne m’arrêtez pas. J’ai des rêves
en tant que personne. Pensez à vos
filles. Ce n’est pas la charia si des
femmes professionnelles sont transformées
en mendiantes, en vendeuses
de rue ou en ouvrières agricoles alors
qu’elles pourraient mieux faire.
*Le nom a été changé.
OCHA 09 janvier 2023
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20 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 29 • Du 18 au 24 Janvier 2023