Panorama de presse quotidien du 02 02 23
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PANORAMA DE PRESSE
Du 02/02/2023
- Politique-Economie…………………………………………….………….……..p.2-47
- Commerce-Marchés………………………………………..……………….…..p.48-51
- Droit-Social……………………………………………………………………………p.52-56
- Viticulture-Environnement……………………………………………………p.57-60
Cette revue de presse se destine à un usage strictement personnel et interne à l’entreprise,
le destinataire s’interdit de reproduire, publier, diffuser ou vendre ce document.
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17 avenue de Champagne – CS 90176 • 51205 Epernay Cedex • Tél. 03 26 59 55 00 • Fax. 03 26 54 97 27
69 Grande Rue de la Résistance • 10110 Bar-sur-Seine • Tél. 03 25 29 85 80 • Fax. 03 25 29 77 81
Sortie du tunnel entre le SGV et le collectif
Stop Herbicides en Champagne
2 février 2023 lachampagnedesophieclaeys
©La Champagne de Sophie Claeys
Petite réunion entre Champenois. Lundi dernier des représentants du Syndicat général des
vignerons de la Champagne dont son président Maxime Toubart, ceux du Comité Champagne
et du collectif « Stop herbicides En Champagne » se sont réunis afin de trouver un accord sur
de nouveaux engagements forts en faveur de l’arrêt des herbicides. Souvenons-nous qu’avant
les fêtes de fin d’année, une tribune écrite par ce collectif intitulé « pour l’arrêt des herbicides
en AOC Champagne », comportant 185 signatures, a été publiée dans le journal Le Monde
(lire ici). Une tribune qui par la suite a fait couler beaucoup d’encre. Et ce qui pouvait sembler
être un bras de fer entre le SGV et le collectif, voire une possible rupture à l’instar de celle
vignerons indépendants de la Champagne (lire ici), a évolué autrement. En mieux. Ainsi,
avec comme invité Anselme Selosse, chacun a mis ses arguments sur la table dont l’objectif
principal est de sortir des herbicides. Il leur faut donc trouver des leviers pour faire évoluer la
situation et donner de nouvelles perspectives concrètes aux vignerons.
Selon le compte-rendu, durant cette réunion, les signataires présents ont manifesté leur grande
inquiétude pour l’avenir de la Champagne, alors qu’a disparu l’échéance 2025 pour l’arrêt des
herbicides, dans un contexte d’urgence sanitaire, notamment concernant la ressource en eau.
Le bureau du SGV a pour sa part réaffirmé que l’ambition O herbicides du Syndicat était
intacte et qu’il souhaitait travailler sur la manière d’accompagner l’ensemble des vignerons à
atteindre cet objectif.
Il n’a pas été fixé de calendrier précis pour mener à bien ce travail, au sein des commissions
du SGV et interprofessionnelles, et de groupes de travail thématiques à mettre en place. Mais
pour le collectif « Il est cependant convenu que ce travail doit être rapidement engagé et
qu’une réunion de restitution sera planifiée avant la période de travail estival ».
Et teasing …Le président du SGV, Maxime Toubart s’est d’ailleurs dit disposé à faire une
annonce lors de l’assemblée générale du SGV (en avril prochain) afin de redonner de la
visibilité à l’objectif de sortie des objectifs, mais sans y assortir de nouvelles dates butoirs.
Millésime 2022
Validation du dépassement de 7 % des
rendements butoir pour les vins de
Bourgogne et de Champagne
Mettant à profit la générosité du millésime 2022, l’augmentation réglementaire des plafonds
de production d’appellations bourguignonnes blanches et des champagnes vient d’être acté
par décret et arrêté.
Par Alexandre Abellan Le 02 février 2023 Vitisphère.com
Alors que 2021 était 'un millésime de rien', 2022 était généreux pour les vignobles épargnées
par la sécheresse. - crédit photo : Alexandre Abellan
Paru ce 30 janvier, le décret « relatif à la modification exceptionnelle pour les vins issus de la
récolte 2022 des rendements butoirs » le martèle : il s’agit d’une « modification
exceptionnelle » avec un « relèvement temporaire du rendement butoir » pour des
appellations de Bourgogne et de Champagne, afin de ne pas perdre une grappe du millésime
2022 « en raison de l'ampleur exceptionnelle des aléas climatiques de l'année 2021 et de leur
impact sur les stocks de précaution des producteurs ». En vigueur depuis ce premier février,
ce dépassement de rendement butoir ne s’applique qu’aux appellations de Bourgogne et de
Champagne validées par arrêté* et dans la limite de 5 hectolitres par hectare (ou au maximum
7 % de relèvement). Ces volumes de vin dépassant le rendement butoir « abondent les stocks
constitués en application de la mesure de régulation de marché ou le Volume
Complémentaire Individuel (VCI, ne pouvant dépasser le VCI total maximum pouvant être
stocké par un producteur donné) » ajoute le décret.
Pour bénéficier de ce dispositif, les appellations ont dû démontrer que leurs rendements 2021
avaient chuté de 20 % au moins par rapport à la moyenne quinquennale à cause d’aléas
climatiques (notamment le gel, mais aussi le mildiou), avec pour conséquence une chute de 35
% au moins des stocks de l’AOP. Le décret précise que « le plan de contrôle de l'appellation
prévoit des modalités de contrôle renforcées pour s'assurer de la qualité de la récolte ».
Modus operandi
Limité au millésime 2022, le déclenchement du dispositif est à l’initiative de l'organisme de
défense et de gestion (ODG) de l'appellation qui sollicite le comité régional puis le comité
national des appellations d'origine relatives aux vins de l’Institut National de l’Origine et de la
Qualité (INAO), pour qu’une proposition soit transmise aux ministres Agriculture, de la
Consommation et du Budget
* : Ces appellations blanches sont Bourgogne (rendement monté à 80 hl/ha), Bourgogne +
dénomination géographique Hautes Côtes de Beaune (77 hl/ha), Bourgogne + dénomination
géographique Hautes Côtes de Nuits (77 hl/ha), Bourgogne + dénominations géographiques
complémentaires Chitry, Côte Chalonnaise, Côtes d'Auxerre, Côte d'Or, Côtes du Couchois,
Côte Saint-Jacques, Coulanges-la-Vineuse, Epineuil, Montrecul (ou Montre-Cul ou En
Montre-Cul), La Chapelle Notre-Dame, Le Chapitre (à 78 hl/ha), les Coteaux Bourguignons
(80 hl/ha), Bourgogne Aligoté (80 hl/ha), Mâcon (80 hl/ha), Mâcon + mention Villages (80
hl/ha), Mâcon + dénomination géographique (78 hl/ha), Petit Chablis (72 hl/ha), Chablis (72
hl/ha), Chablis + mention premier cru (70 hl/ha). Ainsi que les vins de base de l’appellation
Champagne en rouge, rosé et blanc (à 16 500 kg/ha).
Presse écrite FRA
LE VIGNERON
CHAMPENOIS
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Sujet du média :
Agroalimentaire-Agriculture
Edition : Janvier 2023 P.11-13
Journalistes : -
Nombre de mots : 872
p. 1/3
msmm i r\v
8 décembre 2022
Présentation par les présidents
du Comité Champagne
de la nouvelle feuille
de route interprofessionnelle
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2022 AVC ASSEMBLÉE
LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.11-13
p. 2/3
David Chatillon
Ça ne fait aucun doute, le mo
dèle champenois, fondé sur la
concertation, le dialogue et le
consensus est un atout exceptionnel.
C’est vrai de tout temps,
mais ça l’est encore plus dans
le contexte mouvant que nous
connaissonsaujourd'hui.
Depuis plus d'un siècle, notre
organisation nous permet d’anticiper
les menaces. Notre responsabilité
est de continuer à œuvrer
dans ce sens pour préparer la
prosperité de demain.
David Chatillon et Maxime Toubart
Co-Présidents du Comité Champagne
Maxime Toubart
gnerons et les maisons ont écrit
l’histoire de la Champagne.
Bonjour !
Ensemble, ils ont créé les conditions
de la prosperité et du suc-
Je vous présente David Chatillon,
le nouveau Président de l'Union cès qu'on nous envie tant.
des Maisons de Champagne et
nouveau Co-Président du Comi C'est bien simple, à chacun de
té Champagne. Un changement
nos déplacements avec Maxime,
de Présidence c'est un moment
les autres régions nous disent
important pour l'interprofession.
combien ils sont admiratifs de
Bienvenue David !
notre organisation.
La puissance de la Champagne
Maxime Toubart
repose sur le collectif.
Un collectif fort qui, depuis plus
C’est la beauté du modèle champenois
! Malgré nos différences,
de 100 ans, s’attache à préparer
l’avenir.
nous en avons quelques-unes
toi et moi David, nous avons un
David Chatillon
même objectif, préserver le bien
commun, et une même conviction,
la croyance ferme que l'ave-
Oui, c’est en se concertant et en
se mettant d’accord que les vinir
ne se prédit pas, il se prépare.
Maxime Toubart
Justement, si on regarde les défis,
quels sont-ils aujourd'hui ?
Ils sont nombreux, mais il y en a
deux majeurs auxquels vous êtes
directement confrontés et qui
vont s'intensifier dans les années
à venir :
- le défi de la production : on observe
une baisse significative des
rendements au cours des 15 dernières
années. En cause, il y a
notamment le dépérissement de
la vigne qui ne va pas aller en
s’améliorant puisque nous devons
désormais faire face à un
nouveau fléau : la flavescence
dorée, le phylloxéra du 21e siècle,
- deuxième défi, celui de la désirabilité.
Quand on sait que le
développement durable devient
un critère d’achat partout dans
le monde, et particulièrement
pour les jeunes et les acheteurs
premium, ça fait réfléchir. Et puis
ne nous leurrons pas, le mythe
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LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.11-13
p. 3/3
Champagne, que nos préde
cesseurs ont construit, doit être
entretenu.
David Chatillon
Les défis que Maximevient
d’évoquer sont costauds et nous
devons nous doter d’armes à la
hauteur.
Depuis le début de l'année, la
Champagne s’est mobilisée pour
écriresa nouvelleFeuillede
Route.
Concrètement,nous
allons
muscler notre jeu sur plusieurs
fronts :
D’abord, puisque nous sommes
dans le cadre de l’AVC, sur celui
de l’innovation
et de la technique.
Nous devons redimensionner
nos outils et nos infrastructures
pour qu’ils soient à la hauteur
de nos enjeux. C’est pourquoi,
entre autres, nous avons pris la
décision
de lancer la construc
tion d’un nouveau centre de
recherche-développement
innovation.
Maxime Toubart
Deuxième front sur lequel nous
devons accélérer : la responsa
bilité environnementale. Jean
Marc Jancovici nous le dira ce
matin, tous les efforts que nous
avons déployés sont très utiles
mais ils doivent être accentués.
Parce
que nous devons accé
lérer, nous avons demandé au
Comité Champagne de vous
épauler pour devenir la première
filière viticole à atteindre le net
zéro carbone.
Ensuite, nous devons préparer et
protéger les marchés de demain.
Nous sommes de plus en plus
nombreux à exporter, nous avons
donc décidé, pour vous soutenir,
d’étoffer les services associés.
David Chatillon
Enfin, nous avons acté le ren
forcementde nos outils de
résilience. La séquence 2020
2021 nous a confirmé l’utilité
et l’efficacité de nos dispositifs
de régulation mais il ne faut ja
mais cesser
de les perfectionner.
Nous avons commencé à le faire
avec la sortie différée de réserve
et nous allons continuer.
Maxime Toubart
Vous l’avez compris, au cours
des 10 prochaines années les
moyens du Comité Champagne
seront substantiellement renfor
cés,
pour mieux vous accompa
gner et vous aider à relever ces
défis.
David Chatillon
Nos prédécesseurs ont provoqué
la chance en prenant de bonnes
décisions. Ils ont osé. Ils ont créé
un collectif. Aujourd’hui, face à
de nouveaux défis, nous voulons
renforcer ce collectif. Nous pre
nons de nouvelles décisions dans
l’intérêt général pour que, tous,
nous puissions continuer à bien
vivre du Champagne.
Maxime Toubart
Le collectif, ce
n’est pas seu
lement David et moi et une or
ganisation
interprofessionnelle.
Le collectif c'est aussi chacun
d'entre vous. La filière a besoin
de l’engagement
sation
de tous.
et de la mobili
L’intelligence collective champe
noise est en marche
mais c’est
une dynamique qui s'entretient.
Soyons-en conscients, nous
sommes des passeurs. Nos en
fants comptent sur nous pour
écrire la Champagne du futur.
David Chatillon
Au fond, notre objectif c’est que,
dans 30 ans, nos successeurs
ici-mêmepuissentdire "En
semble, ils ont eu du courage !
Ils ont suyallerl".
Alors soyons à la hauteur de
notre prestigieuse appellation ! Et
veillons à ce que le Champagne
soit toujours disponible, toujours
désirable et toujours exemplaire.
Bonne Assemblée !
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LE VIGNERON
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Agroalimentaire-Agriculture
Edition : Janvier 2023 P.93-107
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JANVIER2023 LE VIGNERON CHAMPENOIS
REVUE TECHNIQUE DU COMITÉ CHAMPAGME
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LE VIGNERON
CHAMPENOIS
ASSOCIATION VITICOLE CHAMPENOISE - ASSEMBLÉE 2022
Edition : Janvier 2023 P.93-107
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CHAMPENOIS
ASSOCIATION VITICOLE CHAMPENOISE - ASSEMBLÉE 2022
Edition : Janvier 2023 P.93-107
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deIAVC
8 decembre 2022
Discours des Presidents
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AVC 2022 ASSEMBLÉE
LE VIGNERON
CHAMPENOIS
ASSOCIATION VITICOLE CHAMPENOISE - ASSEMBLÉE 2022
Edition : Janvier 2023 P.93-107
p. 4/15
François
Pierson
Président de l'AVC
Canaliser les énergies, les savoirs,
les envies de chacun pour
mettre en œuvre l'avenir de la viticulture
dans cet énorme bouleversement
climatique est le but
primordial pour notre vignoble.
le développement, de l'imagination,
de multiples projets, de la
motivation, de la passion et enfin
des moyens financiers.
Eh oui enfin !
Quelle que soit l'envie, seul le
chemin que l'on veut lui donner
et sa destination ont de l’importance.
Chaque projet viticole, agro-écologique
est une nouvelle aventure
avec de multiples façons
de chercher, de deviner, d'innover
pour résoudre les problèmes
et arriver aux résultats souhaités.
Produire un raisin sain, en quantité
suffisante, de qualité remarquable
et d'une maturité au top.
Tout cela avec la moindre intervention
chimique et en respectant
au maximum la planète.
C’est ça le but de ces prochaines
années. Tout ceci en gardant en
tête de produire un vin d’exception
quelle que soit la région viti
cole et son climat.
II nous faut tenir compte des
aléas et des changements climatiques
nouveaux,des saisons
dérangées, des températures
extrêmes, des pluies incontrôlables,
des vents de tempête,
des ravageurs anciens et nou
veaux, en ayant à l'esprit la topographie
de chaque parcelle,
chaque coteau.
Tout cela pour favoriser la vie
du sol, la biodiversité de l'endroit,
la beauté du paysage, en
n'oubliant pas de baisser notre
empreinte carbone, c’est ça
rénorme challenge de tous, pour
les années prochaines, et vite,
très vite.
Nous, en Champagne,nous
avons la chance d'avoir à notre
disposition, nos propres services
techniques pour la recherche et
Des moyens financiers conséquents
pour pouvoir mettre en
œuvre rapidement tous nos
beaux projets. Ceux qui sont déjà
en route, et les futurs, encore
plus importants, qui demandent
obligatoirement énormément de
travail, de recherches et bien sûr
de l'argent. Sans finances, pas
de solutions miracles.
Le financement, c’est le nerf de
la guerre. Eh bien ... C’est fait !
Comme je l'avais demandé, rêvé,
répété, rabâché, seule la répétition
constante réussit finalement
à graver une idée dans la tête de
tous.
C’est fait !...
Le financement de nos re
cherches et du fonctionnement
de nos services a été voté.
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LE VIGNERON
CHAMPENOIS
ASSOCIATION VITICOLE CHAMPENOISE - ASSEMBLÉE 2022
Edition : Janvier 2023 P.93-107
p. 5/15
J’en remercie d’ailleurs, chaleu
reusement, nos deux co-prési
dents, nos directeurs techniques,
les commissions, et toutes les
bonnes volontés qui ont travail
lé pour l'avenir de notre viticul
ture champenoise, ainsi que pour
sa feuille de route technique et fi
nancière. MERCIATOUS !
J’ai quand même un petit doute
surle butfinal...
J’avais dit, haut et fort, même
des fois, très fort : "je ne parti
rai de la présidence de l'AVC que
quand ce que je vous demande,
comme finances pour servir nos
recherches, sera obtenu".
C’est fait !
Je pensedoncque les deux
co-présidents se sont dit :
"Si on veut se débarrasser du
grand Pierson, il faut lui voter,
absolument, ses crédits".
Et mon successeur de renchérir :
"Tant que le Grand n’aura pas sa
taxe recherches, il ne cédera pas
sa place".
Beaux calculs Messieurs, oui !
Vous avez compris que, sous ces
traits d’humour, je suis extrême
ment heureux de ce vote. J'en
avais rêvé, surtout à voix haute.
C'est la bouffée d’oxygène indis
pensable. C’est l’avenir de nos
enfants et petits-enfants qui est
en jeu, c’est la sauvegarde de
notre viticulture champenoise et
de ses merveilleux projets ambi
tieux.
Nous ne sauverons pas à nous
seuls la planète et notre vignoble,
mais nous pouvons être fiers
de faire le maximum. Et nous
n’avons pas non plus à rougir de
ce que nous avons déjà fait dans
le passé. Nous sommes, nous
Champenols, des femmes et des
hommes responsables et précur
seurs, et ça depuis 124 ans.
Pas non plus d’autosatisfaction,
nous devons accélérer encore,
face à la vitesse du changement
de notre climat pour lequel nous
sommes, comme tout le monde,
un peu ou beaucoup respon
sables.
La viticulture de tout de suite,
de demain, ou d’après-demain
va bouger énormément pour
s’adapter obligatoirement à ce
changement ou disparaître.
Bien sûr, nos petites habitudes
vont être profondément pertur
bées ... Le vignoble que nous
connaissons aujourd’hui ne res
semble certainement pas à celui
de demain. Et alors ! II ne res
semble déjà plus à celui de nos
grands-parents, ceux qui avaient
créé l’AVC, ceux qui ont osé
changer pour pouvoir rester vi
gnerons. N’en déplaise à certains
qui n'ont pas vu ou ne veulent
pas croire à cet énorme boule
versement climatique et donc à
notre adaptation indispensable.
Et comme disait mon grand
père : "C'est toujours ceux qui
ont l’esprit le plus étroit, qui ont
la bouche la plus ouverte".
On ne peut pas changer ou cor
riger le passé, mais on peut agir
au présent pour pouvoir vivre
dans le futur.
La viticulture, c’est comme la
voile, il faut trouver le bon sens
du vent, le bon capitaine, le fi
nancement, la bonne équipe
pour avancer vers le bon but.
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2022 AVC ASSEMBLÉE
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CHAMPENOIS
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p. 6/15
"II n’y a pas de vent favorable
pour celui qui ne sait pas où il
va" (Montaigne).
Nous, Champenoises et Cham
penois, on sait où on va, on sait
ce que l'on veut pour notre vi
gnoble, on a la motivation, l’en
vie qui nous tenaille pour prendre
notre avenir en main, mais aus
si le devoir de réussir, alors il
faut oser, et ça, on sait faire en
Champagne.
Vous avez pu le constater ce ma
tin, ça avance tous azimuts.
Pour cela aussi, on a la chance
d’avoir nos réseaux qui font que
notre vignoble est unique et en
vié.
Le réseau AVC avec ses corres
pondantes et correspondants
motivés, passionnés, qui font
vivre le terrain, le réseau matu et
le portail, de plus en plus étof
fés, de plus en plus de prélève
ments, de plus en plus de petits
casse-croûtes, mais aussi... de
plus en plus d'engueulades au
Président de l'AVC qui ose bou
ger les dates avec son ban de
vendange et sa commission res
treinte. "Mais nous, on ne veut
pas faire la déclaration !
Vous savez, la déclaration, le seul
papier simple dans toute notre
immensité de paperasses ad
ministratives. La déclaration qui
permet à tous d'entamer sa ven
dange à la date qu’il souhaite,
En Champagne, chaque vigne
ron est maître de sa date de ven
dange.
J’en profite également pour re
mercier chaleureusement tous
les bénévoles pour leur implica
tion.
Maintenant, je vais faire comme
je sais faire : monter un peu le
ton au sujet de la flavescence.
Là, c’est impératifet nous
n’avons plus le choix, toutes les
communes doivent prospecter,
chaque année, leur terroir.
Ce n’est pas une demande, c’est
une obligation face à ce fléau qui
progresse à une vitesse telle,
qu’il est capable, si on ne se re
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CHAMPENOIS
ASSOCIATION VITICOLE CHAMPENOISE - ASSEMBLÉE 2022
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p. 7/15
mue pas plus que ça, de décimer
notre vignoble très rapidement,
comme le Phylloxera l'a fait, dans
le temps.
J’insiste, il faut prospecter tous
les ans,
dans toutes nos communes.
C’est une obligation, et
Pascale Pienne et son équipe,
aussi volontaires soient-elles, à
bout de souffle
en fin de campagne,
ne peuvent pas tout faire
à votre
place.
j Je profite également de ma prise
de parole pour remercier, avec
! un peu d’émotion, et donc du
fond du cœur, toutes les personnes
des services techniques,
avec qui j’ai fait ce parcours pen-
1 dant 40 ans. Je leur dis un grand
merci pour leur implication, leur
professionnalisme, et surtout la
passion qu’ils mettent à notre
service.
L’AVC a toujours eu de l’audace,
a toujours été force de créations
pour assurer la pérennité et la
productivité de notre vignoble,
en l’inscrivant dans une dynamique
environnementale forte et
ambitieuse.
Tout cela pour nourrir l’avenir et
donc garantir l’excellence de nos
vins de Champagne.
Merci à tous de m’avoir écouté,
supporté, pendant ces quatre
dernières années, malgré les
quelques complications liées au
Covid,
Ça a été pour moi un honneur,
une fierté de servir avec passion
et avec humour cette belle institution
qu’est l’Association Viticole
Champenoise.
Mais je n’ai aucun doute, mon
successeursaura mettrele
temps et les moyens qu’il faut,
pour poursuivre l’action engagée
depuis
124 ans par nos prédécesseurs.
Merci à toutes et à tous.
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CHAMPENOIS
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p. 8/15
David Chatillon
Président de l'UMC
Co-président du Comité Champagne
Mesdames et Messieurs,
Chers amis champenois et d’ailleurs,
C’est le petit dernier qui vous
pade pour s’exclamer :
Quelle année 2022 ! Des expéditions
sans doute record, une
vendange providentielle et une
ambition renouvelée pour la
Champagne.
Et dire qu'il aura suffi d’un
nouveau Président à la tête
de l'UMC ! Je plaisante et, au
contraire, je veux saluer mes
prédécesseurs qui ont aussi été
mes Présidents et auxquels je
dois tant : Yves Bénard, Ghislain
de Montgolfier et, en dernier lieu,
Jean-Marie Barillère.
Je parlais à l’instant d’expéditions
record ; nous allons sans
doute flirter avec les 330 MB,
un niveau jamais atteint, à l’exception
de 2007. Le record de
chiffre d’affaires, 5,7 milliards
d’euros en 2021, va être dépassé.
Nous pouvons, nous devons
nous réjouir et peut-être même
nous féliciter de ces excellentes
performances. Mais quand on
parle d’un vin qui a trois cents
ans d'histoire et dont le cycle
de production est aussi long, la
lecture d’une seule année n’a
pas beaucoup de sens. D'ailleurs,
il n’est pas acquis, dans le
contexte géopolitique actuel avec
ses conséquences sur l’économie,
que nous annoncerons de
nouveaux records l'an prochain.
II nous faut donc rester humble.
Mais si on prend un peu de recul
et qu’on adopte une lecture sur
un pas de temps un peu plus
long que la seule année 2022,
que peut-on dire ?
Je crois que nous pouvons affirmer
que le champagne a retrouvé
son rang de vin d’exception.
Rappelez-vous, il y a encore trois
ans, nous nous interrogions collectivement
: "Le champagne
n’est-il pas devenu ringard ?". Et
nous avions raison de nous poser
cette question. Aujourd'hui, nous
redécouvrons que le champagne
est probablement l’un des vins
les plus attractifs du monde. J’ai
eu l’occasion de le constater récemment
sur les trois premiers
marchés
d'exportation.
Le champagne occupe une place
incontournable dans la gastronomie.
Celle qu'il occupe dans
l’univers de la célébration est intacte.
Mieux, de nouvelles occasions,
moins statutaires, souvent
à domicile, sont apparues avec la
pandémie et les ruptures qu’elle
a provoquées durablement dans
les modes
de vie et de consommation.
Le champagne est prisé
des collectionneurs et des investisseurs.
II est perçu comme le
grand vin le plus accessible
monde.
du
Bref ! Nos fondamentaux n’ont
pas été aussi bons depuis longtemps.
Pourquoi ? La réponse est
claire : c’est le fruit des efforts
auxquels nous nous sommes
engagés collectivement et que
vous avez réalisés individuellement.
II n'y a pas de secret : si le
champagne se prémiumise, c’est
parce que la qualité intrinsèque
des vins est exceptionnelle et
que leur qualité perçue a beau-
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coup progressé. La qualité perçue,
c'est l’image que véhicule
le produit. Notre impact sur l’environnement
participe de cette
image et y participera de plus en
plus. Là encore, nous récoltons
les fruits des efforts colossaux
que nous avons consentis depuis
deux décennies. Cela a été rappelé
ce matin.
Nous avons retrouvé une longueur
d’avance, ce qui constitue
un avantage compétitif considérable
dans la période d’instabilités
que nous traversons. Pour
relever les défis qui sont devant
nous, mieux vaut être en bonne
santé. Nous pouvons donc être
confiants dans l'avenir mais nous
savons, en Champagne, depuis
plus de trois siècles, que l’avenir,
ça se prépare, ça se prépare dès
maintenant et ga se prépare ensemble.
Vous connaissez sans doute
cette anecdote du Maréchal
Lyautey qui demande un jour à
son jardinier de planter un arbre.
Le jardinier lui objecte que cette
espèce grandit très lentement et
qui lui faudrait cent ans pour arriver
à maturité. Et le Maréchal lui
répond : "Dans ce cas, ne perdez
pas de temps, plantez-le cet
après-midi".
De la même manière, nous sa
vons que le temps du champagne
est par nature long, alors que le
temps du monde accélère et le
réchauffement climatique aussi.
II est donc de notre responsabilité
de prendre aujourd’hui les
décisions qui nous assurerons
de conserver demain notre avan
tage compétitif. C’est précisément
l’objet, vous l'avez compris,
de la nouvelle feuille de route du
Comité Champagne.
Cette feuille de route, elle a pour
ambition de donner au Comité
les moyens de mieux vous accompagner
parce que les défis
qui sont devant nous sont immenses.
Nous avons beaucoup
parlé du défi de la production
qui est la clé de notre avenir. Le
défi de la désirabilité l’est tout
autant. La désirabilité, je parlais
à l'instant de qualité perçue,
c’est la même chose : il s’agit de
faire en sorte que le champagne
conserve la place unique qu'il a
dans le coeur et dans l'esprit des
consommateurs.
Le consommateur, il attend au
jourd’hui et il exigera demain
que nos pratiques soient irréprochables
dans les trois domaines
du développement durable :
l'économie, le social et l'environnement.
Parlons qualité de
l’environnement puisque nous
sommes à l'AVC.
II y a quelques années, la Cham
pagne s’est engagée à tendre
vers le 0 % herbicide et le 100 %
certifié. Ces engagements sont
fondamentaux et indiscutables
mais ils ne résument pas à eux
seuls l’ambition de la filière en
matière de responsabilité environnementale.
Cette ambition est infiniment
plus globale puisqu’elle concerne
l’eau, la biodiversité et le carbone.
Nos objectifs ne pourront
être atteints qu'en ayant recours
à un panel de solutions qu’il appartient
à chacun de doser, y
compris en fonction des circonstances
de l’année ou des particularités
de chaque parcelle ou
de chaque entreprise. La préservation
de notre environnement
et de notre planète suppose un
subtil équilibre entre des solu
tions dont aucune n’est, à elle
seule, 100 % écologique. Alors
je sais bien que notre société hypermédiatique
ne comprend que
noir ou blanc, bien ou mal mais
l'environnement est un sujet autrement
plus sérieux.
II faut donc composer, trouver
les meilleurs équilibres, avoir une
approche panoramique, à 360°.
II faut mesurer l’impact de chacune
de nos pratiques, qu’elle
soit viticole ou vinicole, sur l’eau,
la biodiversité et le carbone. II
faut raisonner de manière décloisonner
pour éviter les déplacements
d’impact d'un compartiment
à l’autre.
J’ai bien conscience que cela
rend nos métiers plus complexes,
plus méticuleux, plus exigeants.
Cela requiert toujours plus d’expertise
et de savoir-faire. Là
encore, nous avons un avantage
compétitif : notre organisation
qui doit être une machine à tester,
à collecter et à diffuser des
solutions nouvelles. Cette orga
nisation, elle ne fonctionne que
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si nous sommes unis au sein de
nos familles et entre nos deux familles
professionnelles.
Cette organisation, elle n'est pas
parfaite bien entendu. Elle doit
être plus efficace, plus proche
du terrain ; peut-être, plus ouverte
sur l’écosystème viti-vinicole
français et, en tout cas,
plus intégrale. Maxime me voit
venir parce que je l’ai déjà dit à
l’Assemblée du Syndicat Général
des Vignerons en avril dernier :
dans notre organisation, il ne
peut pas y avoir de domaine réservé
à l’une ou l'autre famille.
Dans un couple, II n’y a pas celui
qui s’occupe de l’éducation des
enfants et l’autre du choix des
dépenses. Ainsl, par exemple,
et je le dis sans aucun esprit polémique,
il me semble contraire
à l’esprit de la Champagne que
les missions de l’ODG ne soient
pas toutes confiées au Comité
Champagne. II me parait de
bon sens, comme c’était le cas
avant la création des ODG, que
les Maisons soient pleinement
co-décisionnaires avec le SGV
des conditions de production
fixées par le cahier des charges
de l’appellation.
professionnel est aussi performant
qu’on le dit, et je le crois,
alors appliquons-le jusqu’au
bout. Nous avons là une marge
de progrès et il en faut. Sinon,
mon cher Maxime, on finirait
par penser qu’on ne sert pas à
grand-chose.
Pour résumer, je dis que nous
avons des atouts considérables
qui nous mettent en situation de
relever les défis qui sont devant
nous. J’en ai cité deux : le positionnement
retrouvé de notre appellation
et la puissance de notre
organisation.
Les défis, nous les avons identifiés
et nous savons comment les
relever. Cela va réclamer du travail
et des efforts mais, avec nos
forces, si nous ne sommes pas
optimistes, qui pourraient l’être ?
Alors ce que je vous propose,
c’est qu’on déjeune maintenant
et qu’on se remette au boulot
tout de suite après ! Sauf un, qui
a trouvé la combine. Mon cher
Arnaud, toute ta carrière a été
consacrée au service de notre
appellation. Nous t’en sommes
infiniment reconnaissants. Tu
peux être fier du travail accompli
et tu laisses à Sébastien, ton
successeur, une équipe performante,
compétente et en ordre
de marche. Merci et ne t’éloigne
pas trop ; on a toujours besoin de
jeunes retraités.
Enfin, je veux saluer François
Pierson dont c’est la dernière Assemblée
en tant que Président.
Merci François de ton engagement
et de ton énergie au service
de la Champagne.
Je vous souhaite de savourer ce
moment délicieusement champenois.
Vive la Champagne et vive le
champagne !
Certaines régions viticoles considèrent
que c’est l’offre qui détermine
le marché et, en général,
ces régions se portent assez
mal. A contrario, l’une des forces
de la Champagne, c’est qu’elle a
toujours su s’adapter à la réalité
de la demande des consommateurs.
Alors pourquoi se priver
de l’expertise des Maisons en la
matière ? Si notre modèle inter-
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Maxime
Président
Toubart
du SGV
Co-président du Comité Champagne
Monsieur le Préfet, Mesdames et
Messieurs les élus, Mesdames et
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs, chers
amis vigneronnes et vignerons,
cher François,
Je commenceraimon discours
par saluer David Chatillon,
pour sa première année en
tant que co-président du Comi
té Champagne et pour son premier
discours devant cette belle
Assemblée de l’AVC.
David et moi sommes des Coprésidents
heureux.
Heureux car la nature a été généreuse
et nous a donné des raisins
de qualité et en quantité,
nous en avions bien besoin. Evidemment
je n’oublie pas le rôle
essentiel qu’ont joué les vigne
ronnes, les vignerons et tous les
acteurs qui les entourent dans la
bonne conduite de la vigne et de
la vendange.
Heureux que les ventes soient
aussi au rendez-vous alors que
le contexte économique mondial
n’estpas très bon. Ces résultats
exceptionnels sont la
conséquence de bonnes décisions
collectives prises par tous
les responsables d’hier et d'aujourd’hui
et aussi du travail accompli
par chacun. Bravo à tous
pour cette belle campagne et je
sais à quel point certaines tâches
ont été pénibles en raison du
manque
de main-d’œuvre.
Heureuxparce que je
suis
convaincu que nous avons de
beaux jours et de belles années
devant nous si nous savons garder
la tête froide, poursuivre nos
efforts, jouer collectif et rester
unis. Je
reviendrai sur ce sujet
dans quelques instants.
La vendange 2022 illustre parfaitement
la force du modèle
champenois. Un rendement tirable
défini en fonction des réalités
et des perspectives de
marché. Des outils de régulation
qui permettent de se projeter
sur plusieurs années. Si tout le
monde s’est réjoui du niveau de
rendement pour cette récolte,
nous n'avons pas oublié pour autant
le faible niveau de rende
ment de la vendange 2020.
Nous continuons d’affirmer que
le vignoble n’est pas une variable
d'ajustement et que la détermination
du rendement ne peut
être faite sur des considérations
financières à court terme.
Compte tenu de la baisse de productivité
et nos engagements
RSE, la qualité et les quantités de
raisin dans les vignes doivent
être prises en compte. Le vi
gnoble est certes très attaché à
l’unité de la filière et au consensus
sur les décisions économiques
mais vous avez compris
aussi qu’il est en capacité d’assumer
ses responsabilités dans
la détermination du rendement.
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Nous avons d’ailleurs des instruments
uniques pour cela. Reprenons
la décision importante
prise récemment d’adapter la réserve
individuelle avec la possibilité
de différer les sorties pour
compenser les années difficiles.
Elle témoigne de la capacité de
notre filière à innover, à s'adapter
et surtout à construire une fi
lière résiliente. Les réflexions se
poursuivent sur les outils de régulation.
Le projet de solidarité
vigneronne participera à enrichir
les outils de gestion de notre fi
lière et de nos exploitations. Je
remercie vivement tous les professionnels
et les collaborateurs
qui sont engagés dans ces ré
flexions.
Nous avons aussi cette force,
au-delà des règles que nous
nous fixons via l’interprofession,
d’être en permanence en mouvement.
Qui aurait pu penser que
le déplafonnement du rendement
butoir était possible et pouvait se
concrétiser à court terme ? Peu
de monde. Et bien, nous avons
réussi. Certes nous avons surpris
pour ne pas dire choqué les pouvoirs
publics. Mais nous avons
surtout convaincu. Convaincu
nos collègues d’autres régions,
convaincu l’INAO et convaincu le
ministère de l’agriculture. La ténacité
et la force de notre syndicat
ont permis de faire évoluer
les règles qui entourent la gestion
des appellations. Le SGV, en synergie
avec l’UMC, sait faire bouger
les lignes et évoluer le cadre.
Notre moteur est de toujours
mieux répondre aux attentes de
la filière et des consommateurs,
et nous nous en félicitons.
Je souhaite cependant profiter
de cette tribune pour rappeler
que ce sont les vignerons au
travers de leur syndicat reconnu
comme Organisme de Défense
et de Gestion (ODG) qui ont la
responsabilité de proposer les
condltions de production à tra
vers l’élaboration du cahier des
charges et d’assurer la protection
et la valorisation du Champagne.
Nous tenons à ce que cela perdure.
Cher David, tu as soulevé
la réflexion lors de la dernière AG
du SGV de confier cette respon
sabilité à l’interprofession. Merci
pour ta proposition, nous n’y
sommes pas favorables et nous
tenons, comme c’est le cas dans
l’ensemble des autres appella
tions viticoles, à ce que ce soient
les vignerons qui prennent les
décisions qui engagent leur avenir.
Ce sont eux qui produisent et
assument les risques inhérents à
une production très dépendante
des aléas. Nous avons démontré
ces dernières années notre
capacité à faire évoluer ce ca
hier des charges et à prendre en
compte les nécessaires évolutions
liées notamment au changement
climatique, à la lutte
contre les maladies et aux at
tentes sociétales. Ainsi la variété
Voltis et le mode de conduite en
Vignes Semi Large seront bientôt
autorisés en Champagne.
D’autres sujets de réflexion sont
déjà sur la table. Nous ne manquerons
pas d’associer nos partenaires
du négoce pour les
évolutions à venir. Nous continuerons
aussi à ne pas décider
seuls du niveau de classement.
Mais il n’est pas question de
transférer à d’autres la respon
sabilité que nous ont confié les
pouvoirs publics d’être l’organisme
de défense et de gestion.
L’avenir, c’est avant tout le raisin
et le raisin,
c’est avant tout
les vignerons. L’avenir repose en
grande partie sur les décisions
qui seront prises par le vignoble
et nous entendons
bien assumer
cette responsabilité. Messieurs
les négociants, pour pouvoir
vendre des bouteilles, il faut des
raisins ! Au négoce, le pouvoir
historlque du marché et au vi
gnoble
tion.
le pouvoir de la produc
Pour autant, nous savons bien
que notre avenir est commun
et entendons poursuivre le dialogue.
C’est bien cela la force du
modèle champenois, un équilibre
entre le vignoble et le négoce.
ODG et interprofession se répartissent
les missions d’intérêt général
avec un respect mutuel et
une obligation que nous nous
sommes fixés de nous entendre.
Car mieux que quiconque, nous
savons que nous ne pourrons
réussir que si nous avançons
ensemble et nous ne voulons
pas, comme le vivent beaucoup
d’autres appellations, échouer
séparément.
J’ai à cette occasion une pensée
pour mes collègues des autres
régions viticoles qui connaissent
des difficultés importantes, en
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particulier les appellations de
vins rouges. Aujourd’hui ce sont
de grandes appellations qui ap
pellent de leurs voeux des plans
d’arrachag et d’autresqui
plaident pour des mesures de
distillation de la production. La
détresse des vignerons dans de
nombreuses régions est grande
et l’avenir sombre. Sachons ap
précier la bonne marche de notre
appellation. Soyons fiers de notre
filière. Ce résultat n’est pas un
hasard,
il tient bien des décisions
que nous avons su prendre.
Sachonsaussi relativiserles
difficultés que nous pouvons
rencontrer en matière d'approvi
sionnement en coiffes, verre, ou
encore l’augmentation des coûts
de l’énergie. Je
ne suis pas de
ceuxqui ignorentles difficul
tés en baissant la tête, bien au
contraire. Nous prenons les pro
blèmes
un par un pour les faire
avancer en responsabilité. Ces
problèmes, dont l’impact est en
core plus fort dans les autres
vignobles, ne doivent pas dés
tabiliser notre projet global qui
jusqu’à présent nous a plutôt
bien, voire très bien, réussi.
Restons
pour autant vigilants sur
la poursuite de notre modèle et
attentifs à l’évolution des règles
qui se décident
de plus en plus
souvent à Bruxelles et dans des
politiques générales peu adap
tées à la spécificité
lière. Je
de notre fi
sais que ce thème vous
paraît lointain mais, qui aurait pu
imaginer que les autorités euro
péennes oseraient remettre en
cause les délais de paiement dé
rogatoires. Nous avons réussi à
argumenter et à convaincre pour
préserver nos propres règles et
la contrepartie de ces délais que
constitue le partage de la valeur.
C’est le parfait exemple pour dé
montrer que nous devons nous
doter de nos propres moyens
d’expertise aux côtés des orga
nisations professionnelles na
tionales et européennes pour
préserver notre modèle. Mo
dèle très souvent cité comme
exemple par nos élus mais en
permanence menacé par des
technocrates éloignés du terrain.
Comme je l’ai dit, David et moi
sommes des Coprésidents heu
reux. Nous n'en restons pas
moins conscients
de nos respon
sabilités. Responsabilité de mon
trer la voie et de fixer des caps
pour
Je
l’avenir.
me souviens très bien du dis
cours que j’ai prononcé devant
cette Assemblée en 2018 avec
Jean-Marie Barillèrelorsque
nous avonsfixé commeob
jectifs pour la filière de tendre
vers l’interdiction des herbicides
chimiques en 2025 et atteindre
100 % des exploitations certi
fiées en 2030. II s’agissait d’ob
jectifs forts pour enclencher un
mouvement qualitatif et collectif
et non d’une obligation
qui met
trait bon nombre d’exploitations
en difficulté.
Depuis 2018, on peut relever les
efforts faits au vignoble. Je suis
satisfait de voir les pratiques évoluer.
On ne peut que constater le
retour des tracteurs, charrues et
autres matériels d'entretien du
sol. Les données du CIVC confir
ment que le vignoble n’a jamais
été aussi vert qu’en 2022. Nous
devenons meilleurs chaque an
née. Malgré tout il reste encore
des marges de progression.
J’ai conscience que certains de
mes propos ces derniers mois
ont pu troubler. Quelques-uns
parmi vous ont eu le sentiment
d’un recul. Ce n’est pas le cas.
Je veux profiter de cette tribune
pour clarifier ma vision, notre vi
sion. Oui protéger l’environne
ment comme lutter contre le
réchauffement climatique est
une priorité. Les débats de ce
matin sont sans équivoque. Oui il
nous faut des pratiques plus ver
tueuses conformément à l’image
d’excellence de notre appellation
et aux attentes sociétales.
Mais oui nous avons aussi l'obli
gation d’entraîner et d’accompa
gner tout le monde et nous ne
pouvons pas laisser des vigne
rons sur le bord de la route.
Et oui aussi notre appellation
revêt une très grande diversi
té d’exploitations. Cela ne per
met pas toujours, en considérant
les contraintes techniques, hu
maines et financières, de se pas
ser totalement des herbicides
aussi vite qu’on le souhaiterait.
Intégrer une nouvelle mesure
dans le cahier des charges, c’est
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la rendre obligatoire pour 100 %
des vignerons.
C’est exclure de
l’appellation ceux qui ne veulent
pas la respecter. En soi, cela ne
me pose pas de problème même
si je préfère convaincre plutôt
que contraindre. Mais c’est aussi
exclure ceux qui ne peuvent pas
la respecter. Et c’est bien là que
se situe notre débat.
Nous
sions,
avons engagé des discus
en particulier avec l’As
sociation des
Champagnes
Biologiques. Elles se prolonge
ront dans un certain nombre
d’instances y compris interpro
fessionnelles. Nous invitons aus
si les représentants de l'ACB à
participer à nos assemblées ré
gionales et nos sections locales
pour venir dialoguer au plus près
du terrain avec les vignerons de
tous horizons. Nous cultivons le
dialogue pour progresser sur ces
sujets.
J'ose croire que personne n’a
de doutes sur la volonté du SGV
comme celle du Comité Cham
pagne de toujours vouloir faire
mieux en matière de respect de
l’environnement.
Interdiction des insecticides, bi
lan carbone,gestiondes ef
fluents, traitement des déchets,
certification Viticulture Durable
en Champagne, progression de
l’enherbement, les exemples il
lustrant notre volonté et nos ré
sultats sont nombreux.Les
dernières modifications appor
tées à notre cahier des charges
en témoignent
aussi.
Nous avons annoncé ce matin
une nouvelle ambition d’une fi
lière net zéro carbone en 2050.
Poursuivons
profondissons
sur cette voie et ap
le dialogue.
Mais je le dis aussi haut et fort,
ne tombons pas dans les excès :
- montrer que certains seule
ment produisent propres. Car
dansce cas, ce qui serare
tenu c’est que les autres pro
duisent "sales". Nous avons la
chance aujourd’hui d'être regar
dés comme un vignoble engagé
et en constant progrès sur le plan
environnemental. Toute commu
nication qui viserait à
dénigrer
les pratiques de certains rejailli
rait négativement
sur tous,
- décourager ceux qui sont dans
une démarche de progrès au
travers d’un durcissement des
règles et d’une inadaptation aux
réalités de terrain. Le meilleur
exemple est le tout récent ren
forcement du référentiel HVE
dont la dernière version exclura
de nombreuses exploltations viti
coles. La viticulture risque d'être
une victime collatérale d’un com
bat mené par ceux qui, à tort,
ont voulu placer au même niveau
HVE et Bio pour bénéficier des
mêmes aides. Nous le regrettons
et le déplorons.
Vous l’aurez compris, notre res
ponsabilité, c’est d’amener
toute la collectivité des vigne
rons vers cette démarche. Nous
ne sommes pas fermés, bien au
contraire, à franchir de nouveaux
pas sur la question des herbi
cides dans le cahier des charges
sans arriver à court terme à leur
interdiction totale partout et dans
toutes les circonstances.
C’est dans le collectif et dans
l'unité que nous réussirons. C’est
d'ailleurs grâce à ce même col
lectif que nous avons réussi à
préserver le cuivre et que nous
devrons réussir demain à main
tenir son statut et la possibilité
de pouvoir continuer à l’utiliser y
compris à proximité des habita
tions et lieux accueillant des tra
vailleurs réguliers.
Nous avons d’autres combats
importants à mener et je pense
en particulier à la lutte contre la
flavescence dorée. Nous avons
mobilisé des moyens humains
importants cette année, notam
ment, au niveau du SGV et du
Comité Champagne. Je remer
cie tous les vigneronnes, vigne
rons et techniciens qui se sont
engagés pour la campagne de
prospection volontaire. Nous
dressons actuellement le bilan
de cette campagne. II nous fau
dra probablement, comme l'ont
fait d’autres régions, envisager
d’autres modalités réglemen
taires ou s’appuyer davantage
sur la technologie pour prospec
ter et ainsi protéger l'ensemble
du vignoble. II nous faudra aussi
trouver les moyens d’accom
pagner les vignerons qui seront
amenés à arracher des vignes,
Un autre défi de taille à relever
est celui de l'emploi. Pas une
journée pendant les vendanges
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sans que le sujet ne soit abor
dé. Votre syndicat, mais aussi
l’UMC et le Comité Champagne
sont mobilisés sur le plan légis
latif et réglementaire pour que
le bon sens prévale. L'héberge
ment des vendangeurs, la durée
du temps
de travail, ou encore
le repos hebdomadaire sont au
coeur de nos préoccupations.
Nous
avons d’ores et déjà obte
nu de nouvelles avancées avec le
maintien du dispositif d’exonéra
tion de charges patronales pour
l’emploi de saisonniers jusqu'à la
fin de l’année 2025. Nous avons
encoredu cheminà parcou
rir. Mais je suis convaincu, que
notre détermination paiera, tout
comme
elle nous a permis d’ob
tenir du Parlement un nouveau
pas en matière d’allégement de
la fiscalité sur les transmissions
d’exploitations
et de foncier.
II nous faudra probablement in
nover et penser à d’autres mo
dèles sur l'hébergement. Là
encore le collectif est sûrement
une bonne réponse. Le sujet de
l’emploi a été défini comme un
dossier stratégique par la filière.
Emparons-nous en
et sortons
du cadre pour imaginer des so
lutions nouvelles. Sachons aussi
nous appuyer et mieux commu
niquer sur l’attractivité de nos
territoires et faire davantage de
promotion autour des métiers de
la vigne, Nous aimons notre mé
tier de vigneron,
attachons-nous
à transmettre cette passion pour
susciter
des vocations.
Vous l’aurez compris au travers
de mon propos, je suis volontaire
et résolument optimiste.
Je suis volontaire parce que je
crois au collectif, à la force et à
la modernité du modèle cham
penois. Je veux transmettre à
nos enfants une terre et un outil
de travail qui permettent de faire
vivre leur famille et aussi trans
mettre des valeurs.
Je suis résolument optimiste car
je sais que nous avons de nom
breux atouts, des institutions
fortes comme le Comité Cham
pagne et le SGV, des maisons et
des coopératives qui en perma
nence partent à la conquête de
nouveaux marchés. Optimiste
aussi car la Champagne compte
de nombreux talents chez les
vignerons et les jeunes, une
grande diversité de produits et
une qualité toujours plus impor
tante. Toutes ces innovations ont
pour but de répondre à des ama
teurs qui se tournent de plus en
plus vers des cuvées à forte per
sonnalité, originales et incarnées
par des artisans fiers de leur ter
roir.
Merci à vous de rendre le vi
gnoble plus fort. Merci à vous de
nous aider à lutter contre l’indi
vidualisme, le corporatisme et
l'égoïsme.
Notre complémentarité est notre
force. Notre dernière campagne
de communication, très appré
ciée du grand public, a permis
d’illustrer une nouvelle fois notre
diversité dontje suis si fier,
Je terminerai maintenant ce pro
pos avec un mot pour Arnaud
Descôtes.
Personne ne l'imaginait proche
de la retraite, et pourtant après
36 ans de carrière au sein du Co
mité Champagne, Arnaud quitte
ra ses fonctions dans quelques
semaines.
Arnaud, merci pour ton engage
ment et ton professionnalisme au
sein du comité durant toutes ces
années.
Talentueux,efficace, vision
naire, sympathique, sont autant
de qualificatifs qui t’ont per
mis d’être un acteur reconnu
dans toute la filière. Merci à toi,
Arnaud, pour ton implication
dans le développement de notre
vignoble.
Je te souhaite une belle retraite
et je félicite Sébastien Debuisson
qui prendra ta suite.
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Presse écrite FRA
LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Famille du média : Médias professionnels
Périodicité : Mensuelle
Audience : 30915
Sujet du média :
Agroalimentaire-Agriculture
Edition : Janvier 2023 P.14-35
Journalistes : -
Nombre de mots : 3584
p. 1/22
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LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.14-35
p. 2/22
Assemblée
de l'AVC
8 décembre 2022
Lejournal de l'année
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2022 ASSEMBLÉE
AVC
LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.14-35
p. 3/22
Arnaud Descôtes
Arnaud Descôtes. Directeur Qualité
et Développement Durable du Comité
Champagne.
Messieurs les présidents, mes
dames et messieurs, chers amis
bonjour.
Nous sommes ravis de vous re
trouver aussi nombreux pour
cette nouvelle assemblée de
l'AVC !
Les présidents viennent de rap
peler la force du coliectif et les
capacités historiques d'anticipa
tion de notre filière.
Revenonsjustementen ar
rière. Nous sommes en 1919,
la Champagne sort exsangue
de la 1re guerre mondiale et de
la crise phylloxérique. Pour sau
ver le vignoble, le 3e président de
l’AVC, Bertrand de Mun, décide
alors de doubler les cotisations
de l’AVC, élargit ses missions et
recrute son premier directeur,
Georges Chappaz. Ce fut une
étape
décisive.
2022 devrait constituer un virage
tout aussi marquant de notre his
toire, avec l'écriture de la nou
velle feuille de route, présentée
à l’instant par Maxime et David,
dans laquelle la recherche, l’in
novation et le développement oc
cupent une place fondamentale.
Cette feuille de route constituera
le premier fil conducteur de notre
matinée.
Mais l'année 2022 a aussi, on
pourrait dire encore, été mar
quée par la crise énergétique et
climatique. Ce sera notre 2e fil
rouge.
Vagues de chaleur extrêmes,
sécheresses historiques, inon
dations dévastatrices et incen
dies ravageurs se sont en effet
abattus sans relâche autour de
nous. Et pendant ce temps, les
fortes tensions sur l'approvision
nement ont fait s’envoler les prix
de l'énergie.
Et alors que tout s'accélère,
la gouvernance internationale
continue de piétiner, en témoigne
le nouvel échec de la dernière
C0P27 en Egypte.
C#P27
SHARM
EL-SHEIKH
EGYPT2022
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p. 4/22
La conférence de Rio de 1992
Compte tenu de l’actualité, le ré-
puis le protocole de Kyoto signé
en 1997
avaient semblé constituer
des élémentsfondateurs
dans la lutte contre le change-
inviter nous est apparu comme
une évidence pour célébrer ce
20e anniversaire. Nous aurons
donc le plaisir de le retrouver en
Basile
Pauthier
ment climatique. Mais en 2002,
seconde partie de matinée.
le décevant sommet mondial de
Johannesburg
est venu doucher
Mais pour le moment, ne bou-
les espoirs.
dons pas notre plaisir.
Et c’est précisément à cette
époque que nous nous sommes
rapprochés de Jean-Marc Jancovici.
Jean-Marc est intervenu
à cette même assemblée
il y a donc tout juste 20 ans,
en 2002, puis nous avons lancé
dans la fouléenotrepremier
plan carbone accompagné
d’un programme d'adaptation au
changement
climatique.
La Champagne a globalement
été épargnée par l'adversité en
2022, mais nous avons senti,
parfois de très près, le vent du
boulet. Le changement clima
tique est certes un sujet d’inquiétude
mais il nous a été, dans
l'ensemble, favorable en 2022.
Une campagne magnifique,
Basile, avec une trajectoire quasi
parfaite...
Basile Pauthier. Responsable de projets
(agrométéorologie et pédologie).
Effectivement Arnaud, il s'en est
fallu de peu pour que 2022 soit
bien plus sombre. Avec d’abord
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Edition : Janvier 2023 P.14-35
p. 5/22
les gelées : malgré - 7 °C, elles
causent presque 4 fois moins de
préjudices que l'an dernier avec
8 % de bourgeons détruits cont
re 30 % en 2021. Une multitude
d’orages ensuite avec des dé
gâts de grêle dévastateurs loca
lement, mais limités à moins de
1 % à l’échelle de l'appellation.
Des températures caniculaires
en été mais très peu d’échauda
ge : 2 à 4 % contre plus de 10
% en 2019 avec pratiquement
les mêmes températures. Enfin,
une sécheresse qui s'installe
très tôt mais des précipitations
qui sauvent la vigne et la matu,
très exactement quand c’était
nécessaire. On peut honnête
ment conclure qu'en 2022, la
Champagne a vraiment eu de la
chance.
L’évolution des températures
moyennes décadaires confirme
le sentiment de chaleur ressen
ti tout au long de l’année
avec
des valeurs très régulièrement
au-dessus des normales de sai
son et un pic de chaleur
vers
la mi-juillet.
atteint
Le 19 juillet a été la journée
la
plus chaude de l’année avec
plus de 40 °C pour la quatrième
fois depuis le début des enre
gistrements météo en Cham
pagne, les précédents datant de
2003, 2019 et 2020.
2022 ne bat pourtant pas le
recordde chaleurdurantla
campagne viticole d’avril à sep
tembre établi en 2018, mais
pourrait le dépasser sur l'en
semble
de l'année.
La sécheressea
également
été un sujet d’inquiétude cette
année. Elle s'est installée très
tôt et comme en 2020, c’est le
mois de juin qui est venu sau
ver les meubles en apportant
une centaine de millimètres
d’eau. Malgré cela des zones de
l’appellation ont marqué assez
nettement un manque d’eau.
Encore une fois, la chance a fait
que début et mi-août
des préci
pitations sont venues apporter
l’eau nécessaire à la vigne pour
terminer son cycle.
Autre fait marquant de 2022 :
son
ensoleillement absolument
hors normes! 1 610 heures
d’avrilà septembrec’estplus
que certaines années complètes
comme 2007, 2008 ou 2010 !
Début novembre le cumul d'en
soleillement
était déjà au-des
sus du record annuel de 2018,
resteà savoirde combience
record sera battu. Rendez-vous
le 1erjanvier.
ALÉA
: BILAN
@ @ Q o
Gelées
8 %
Grêles
Echaudage
0,7 % 2-4 %
Pluies
salvatrices
WÊÊÊ
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BILAN
HYDRIQUE
INSOLATION
(h)
2018
2022
■■■
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Arnaud Descôtes
Pour le moment, nous surveillons
toujours de près nos trois fameux
indices bioclimatiques qui ca
ractérisent les régions viticoles.
Basile Pauthier
Oui et sans surprise, l'indice de
Huglin, somme de températures
sur le cycle végétatif, est très
élevé cette année. II se place
second après 2018 et pour la
quatrième fois dans la catégorie
des climats “tempéré chaud”.
Deuxièmement, l’indice de
fraîcheur des nults, moyenne
des températures minimales de
septembre, évolue moins vite que
l’indice de Huglin mais la hausse
est perceptible.
Enfin l’indice de sécheresse, bi
lan entre précipitations et évapot
ransplration, se situe une nouvelle
fois dans la catégorie subhumide
qui n'était quasi jamais atteinte il
y a encore peu de temps. II aurait
pu être encore plus bas sans les
précipitations de septembre.
Arnaud Descôtes
L’évolution du bilan hydrique et de
l’indice de fraîcheur des nuits est
donc lente mais semble inéluc
table. L’indice de Huglin fait quant
à lui basculer la Champagne dans
l'univers des régions à climat
tempéré et non plus frais comme
il y a 60 ans. A cette contrainte
climatique s’ajoute une pression
sociétale de plus en plus forte,
pression réglementaire, environ
nementale, économique, com
merciale et médiatique.
Les défis sont donc de taille.
Les présidents l'ont rappelé tout à
l’heure : l'avenir ne se prédit pas,
il se prépare. Ce qui nous mène
tout droit à notre feuille de route,
dont l’ambition est de construire
la Champagne du futur. Nous
l’avons étoffée et enrichie sur la
base des 3 principaux axes pré
sentés en 2017 à cette même
assemblée :
- relever le défi de la production
et de la pérennité du vignoble,
- garantir l’excellence des vins de
Champagne,
HUGLIN
2018
2022 _____ 2003
3000
2800
2600
2400
2200
2000
1800
1600
Tempéré chaud
Montpellier
Tempéré
Bordeaux
Frais
Reims
1400
1200
1961
Très frais
Québec
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INDICE DE FRAÎCHEUR DES NUITS
19 Nuits chaudes
Malaga
17
Nuits tempérées
15 Cape Town
INDICE DE SÉCHERESSE
200
150
Humide
Geisenheim
100
50
Sud-Humide
Bordeaux
o
1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016 2019 2022
_50 Sécheresse modérée
Montpellier
-100
-15° Sécheresse forte
Lisbonne
-200
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- et enfin, accélérer notre poli
tique de développement
durable
et l’inscrire dans une démarche
plus large de responsabilité
sociétale de "l’entreprise Cham
pagne".
Commençonspar la première
priorité : le défi de la produc
tion.
2021 a marqué les esprits en se
classant dans le top 5 des an
nées à plus faibles rendements
depuis 50 ans. L’embellie 2022
ne doit pas nous faire oublier
tendance
structurelle.
En effet, après un demi-sièc
le de progression continue, les
rendements sont orientés très
sensiblement à la baisse depuis
une douzaine d’années avec une
chute de l'ordre de 25 %. Sébas
tien n’est malheureusement pas
là pour nous en parler. C’est un
garçon toujours très positif mais
la
cette qualité n’est pas très prisée
par les temps qui courent ! Du
coup, c’est Corentin qui s’y col
le...
CorentinBazetoux.Responsablede
projets(physiologieet maturation).
Oui, rappelons que le
rende
ment, c’est la composante du
poids moyen des grappes par
le nombre de grappes au m2.
Après une forte augmentation
au débutdes années2000,
le poids moyen des grappes
rechute et a perdu 8 % depuis
2010 soit 12 grammes. Mais
le plus impressionnant est la
baisse continue et régulière du
nombre de grappes au m2. En
12 ans, 3 grappes ont été per
dues, soit environ 4 000
kg/
ha de rendement potentiel ! Le
nombre de grappes au m2 ex
plique à lui seul 75 % de la bais
se observée des rendements.
Arnaud
Descôtes
Nous en avons déjà évoqué les
causes
ici même et vous les rap
pelons. Premièrement, le vieillis
sement et les dépérissements du
vignoble.
ÉVOLUTION DES RENDEMENTS DEPUIS 70 ANS
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Corentin Bazetoux
Le vignoble vieillit, de 22 ans
en 2000, l’âge moyen des vi
gnes est désormais de 35 ans
en 2022 ! La densité des pieds
diminue et le phénomène est
amplifié par les nombreux dépé
rissements et les outils méca
niques. Chaque année, entre 1
et 1,5 % des ceps disparaissent.
Autrement dit, en 20 ans, nous
perdons potentiellement entre 20
et 30 % des pieds de vignes. Ce
ne serait pas un problème si le
taux de survie des entreplants
DÉPÉRISSEMENTS DU VIGNOBLE
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était élevé, mais ce n’est pas le
cas ! Deux entreplants sur trois
n’atteignent pas l’âge adulte et
quand ils l’atteignent, l’entrée
en production est très longue !
Entre-planter, c’est de la maltrai
tance végétale. Au final, après
quelques études compliquées
que je vous épargnerai, retenez
que le vieillissement du vignoble
et les dépérissements sont res
ponsables du 1/3 de la baisse
du rendement observée ces 10
dernières années.
Arnaud Descôtes
Les 2/3 restants sont d’abord à
imputer aux aléas climatiques et
sanitaires puis à l'évolution des
pratiques viticoles.
Corentin Bazetoux
Oui, gel, botrytis et mildiou sont
les principaux facteurs de pertes
de rendement avec respective
ment 8,2,5,3 et 4,9 % en moyen
ne sur 10 ans. Mais il faut noter
la progression forte des dégâts
d’échaudage liés aux températu
res extrêmes. On remarque aussi
que les pertes occasionnées par
l’oïdium et la grêle restent plutôt
modérées à l’échelle de la Cham
pagne. L'impact des pratiques vi
ticoles est plus difficile à estimer.
Plus l'engagement en faveur d'un
entretien des sols sans herbicide
et une protection avec des pro
duits bio ou de biocontrôles est
fort et plus les pertes potentielles
sont importantes.
En conclusion, les aléas et les
pratiques sont les principales
causes de baisse de rendements
mais nos moyens d’action restent
limités pour les éviter.
Arnaud Descôtes
II faut donc d’abord renouveler
le vignoble si l’objectif, bien sûr,
est de maintenir notre poten
tiel de production. Et pour cela,
il faut des plants de qualité en
quantité suffisante. Ouvrons par
conséquent, le dossier du maté
riel végétal qui occupe une place
centrale dans notre feuille de rou
te. Géraldine...
BAISSE DU RENDEMENT POTENTIEL
& Aléas climatiques et sanitaires
2/3
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Géraldine Uriel. Responsable de projets
(matériel végétal).
Nous le répétons tous les ans,..
sécuriser la production de la
Champagne, c’est la base de
la pérennité de notre vignoble !
Les menaces sont nombreuses
et la situation est préoccupante...
les viroses progressent
lentement mais sûrement, les
jaunisses galopent et des ravageurs
émergents nous guettent
... II est donc urgent de garantir
toutes les étapes du schéma de
diffusion du matériel végétal et
ce, depuis le matériel initial, en
haut de la pyramide, jusqu'au
matériel certifié qui alimente nos
800 000 hectares de vignoble
frangais !!!
Le premier maillon, c’est le maté
riel initial géré par l’IFV sur son
domaine de l’Espiguette. II est
désormais produit sous serre en
milieu confiné. Ce premier échelon
alimente la pré-multiplication,
c’est-à-dire le deuxième maillon,
constitué jusqu’à maintenant de
60 hectares de vignes-mères
de catégorie BASE conduites
en plein champ, à la merci des
virus, phytoplasmes et autres
ravageurs. En Champagne, le
matériel de BASE est géré par le
Comité Champagne, sous la responsabilité
de l’IFV. D’abord installé
à Plumecoq dans les années
1960, puis déménagé à Gionges
en 2014 pour le mettre à l’abri
des viroses. II est aujourd’hui à
nouveau menacé. Sécuriser ce
maillon-clé est un réel défi pour
les vignobles, mais je laisse Marie
vous expliquer tout ça.
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SÉCURISATION DU MATÉRIEL VÉGÉTAL
Court-noué
Enroulement
Flavescence
dorée
Bois
noir
Xyllela
fastidiosa
Popillia
japonica
SCHÉMA DE DIFFUSION DU MATÉRIEL VÉGÉTAL
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QAHOPEE
Association avec 3 membres fondateurs
Boaujolais
NOUVELLC J GtNCBATION
INTER BEAUJOLAIS
©
BOURGOGNE
Marie Loyaux. Management de projets.
En effet, Géraldine, nous y tra
vaillons collectivement et concrè
tement avec plusieurs vignobles
depuis maintenant plus de 2 ans.
C’est ainsi qu’est née le 24 oc-
tobre dernier l’association Qano
pée.
QANOPÉE signifie projet pilote
pour le QuArt Nord est de PrÉ
multiplication collectivE. Décor
tiquons : Projet pilote ? Ce projet
est une première en France d'un
point de vue structuration juri
dique, technique, économique
et organisationnelle. II a pour
objet de mettre en œuvre un
nouveau modèle de production
durable pour sécuriser, quantité
et qualité, le matériel végétal à
destination des plantations de
vignes-mères certifiées, pour
nos régions, assurant ainsi la
pérennité de nos vignobles.
QANOPEE est un projet
d'ampleur, essentiel pour
nos vignobles car il permet
de sécuriser notre matériel
végétal et préserver ainsi
l'avenir de notre activité
de vignerons et celle de
nos enfants.
Thiébault
Huber
QAt'IOPE:
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QuArt NOrd est ? Les membres
fondateurs de l'association sont
les 3 interprofessions du Beaujo
lais, de la Bourgogne et la Cham
pagne.
Son Président Thiébault Huber,
Vigneron bourguignon, porte déjà
haut la bannière QANOPÉE.
II est entouré d’un vice-président,
Jean-Pierre Rivière, vigneron
du Beaujolais, et d’un trésorier,
Maxime Toubart, le local de l’éta
pe. Une équipe de choc au ser
vice de l’avenir de la viticulture.
Voyons maintenant le lieu et le
calendrier.
Pour le lieu, là aussi, nous avons
joué collectif à tous points de
vue (professionnels, élus locaux,
association foncière) : l’unité de
production va être implantée
à Oger, à proximité immédiate
de la COGEVI sans qui le projet
n’aurait pu se faire !
Quant au calendrier : nous som
mes déjà sur la rampe de lance
ment. Livraison prévue le 30 juin
2024 ! Et enfin, un dernier mot
pour dire que plusieurs collecti
vités territoriales sollicitées sont
dans les starting-blocks pour
conforter l’équipe et innover ad
ministrativement afin de permet
tre à QANOPEE d’advenir dans
les meilleures conditions.
Géraldine Uriel
Le maillon 2 est donc en bonne
voie même si ce n’est pas de
tout repos. Mais, il nous faut
aussi sécuriser le maillon 3 qui
approvisionne directement les
pépiniéristes.
Magali Wentzel
Magali Wentzel. Chargée de mission
(matériel végétal).
Oui, et nous y travaillons ! Avec
13 hectares de vignes-mères
de porte-greffes plantés hors
appellation entre 2018 et 2022,
principalement en 41B, l’appro
visionnement semble sécurisé.
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SPONSORS ACQUIS ET EN COURS DE SOLLICITATION
UNION EUROPÉENNE
Grandlîst
£1
Marne
LE DÉPARTEMENT
EPERNAY
AGGLoHaanzsEBH
RECION
BOURCOCNE
FRANCHE
CôteH
d’0rîl
SAÔNE LOIRE Çj)
ju
ra
COHTE
© La Région
Auvergne-Rhône-Alpes
rhQne
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p. 17/22
En revanche, la situation des
greffons est plus préoccupante,
Malgré la plantation de 22 hec
tares en 20 ans, nous peinons
maintenir le parc de vignes-mères
au-dessusdes 35 hectares,
comme vous pouvez le volr sur
ce graphique. Cela nous expose à
des pénuries de greffons lors des
années à forte demande, comme
en 2022. L’objectif est donc de
planter 9 hectares
supplémentai
res, répartis sur 3 nouveaux sites
hors appellation, d’ici à 2026.
L’appel à candidatures sortira dé
but janvier. A terme, l’ensemble
du parc de vignes-mères
de gref
fons sortira de l'appellation pour
raisons
sanltalres.
Avant dernier malllon : la pépiniè
re. Et nous saluons l'initiative de
la marque Vitipep's, En plus de
garantir un plant 100 % français,
à
cette nouvelle étiquette de couleur
“prune” vous apportera la
garantie que vos plants ont été
traités à l’eau chaude !
Géraldine Uriel
Nous vous encourageons donc
à commander des plants Viti
pep's avec l'étiquette “prune”.
Le dernier maillon pour assurer
la pérennité du vignoble c’est
VOUS, mais nous y reviendrons
plus tard.
Arnaud Descôtes
Répondre aux enjeux du futur
Géraldine, c’est aussi innover en
matière de matériel végétal.
"Le phylloxéra a été vaincu par
les vignes américaines et non
par le sulfure de carbone ; la
chlorose par des porte-greffes
résistants au calcaire et non par
le sulfate de fer ; le mildiou le
sera, plus ou moins tôt, par les
hybrides qui lui résistent ; tout le
cuivre du monde, d’ailleurs, n’y
suffirait pas au bout de quelques
siècles".
On doit cette phrase à Georges
Couderc, agronome et créateur
de nombreux hybrides et porte
greffes, lors du Congrès interna
tional viticole de Montpellier en
1911. Des propos qui sont d'une
étonnante actualité !
Géraldine Uriel
Oui Arnaud, parfaitement d’ac
tualité car l’encépagement a tou
jours été au centre de l'innovation
et de l’adaptation.
VIGNES-MÈRES DE GREFFONS
Évolution des surfaces depuis 2005
45
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Nouvelles plantations (ha) ■■Surfaces en production (ha) ■Surfaces totales (ha)
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LE VIGNERON
CHAMPENOIS
Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.14-35
p. 18/22
VITIPEP'S ... MADE IN FRANCE
&
Traçabilité
physique
Bonne exécution du Traitement à l'Eau Chaude
Vitipep’s
la pépinière viticole française s engage
Marque professionnelle de
la pépinière viticole française.
Valorisation de la qualité sanitaire
Plants de vigne français
MATÉRIELS FRANÇAIS
100% PROSPECTÉS
ET TRAITÉS À LEAU CHAUDE
II
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Assemblée de l'AVC
Edition : Janvier 2023 P.14-35
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De récentes études sur des pépins
fossiles retrouvés à Reims et à Troyes,
datés d’époques différentes, ont mont
ré que depuis le 1ersiècle l'encépage
ment champenois n'a cessé d’évoluer.
Retenez de ce schéma simplifié que
pendant 15 siècles, la vigne domes
tiquée (nos cépages) et la vigne sauva
ge ont été cultivées dans notre vignob
le dans des proportions différentes. Et
si au Moyen-Age, vous pouviez trouver
des variétés anciennes comme le Pi
not noir, le Gouais ou le Petit Meslier,
il faudra attendre vraisemblablement le
19e siècle pour croiser le Chardonnay
et le 20e siècle pour fixer les 7 cépages
de notre cahier des charges.
Comme vous le voyez, l'innovation
n'est donc ni ponctuelle, ni extraordi
naire. C'est un processus continue que
la Champagne poursuit depuis tou
jours. Aujourd’hui, nous ouvrons un
nouveau chapitre de la saga de notre
encépagement, avec le Voltis, une des
PEPINS
FOSSILES
Site
archéologique
Datation
(apr.
J.-C.)
Nombre de pépins
T royes
20 - 50
60 - 85
68
33
Reims
110 160
9
Troyes
IIe
siècle
64
Reims
210 - 240
12
T royes
IIIe
siècle
80
Reims
Troyes
255 - 280
280 - 320
964 - 1040
1032 - 1151
XIIe siècle
XIVe- XVe siècle
16
3
43
105
102
37
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ÉVOLUTION DE L'ENCÉPAGEMENT
100 %
1
Vigne
domestiquée
Vignesauvage
Dates (apr. J.-C.)
ÉVOLUTION DE L'ENCÉPAGEMENT
■ ■ ■ Lambrusques
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quatre premières variétés issues
du programme INRAE-ResDur
inscrite au Catalogue français
fin 2017. Evalué en Champagne
depuis 2011, le Voltis intègre
aujourd'hui notre cahier des
charges, en tant que VIFA : variété
d’intérêt à fin d’adaptation !
Ce dispositif VIFA a été mis en
place par l'INAO pour permettre
aux AOP d’intégrer des variétés
dans leur cahier des charges
en douceur. En effet, le Voltis
ne pourra pas dépasser 5 %
de l'encépagement des exploitations,
ni être incorporé à plus
de 10 % dans les assemblages.
Son déploiement au vignoble
s’accompagnera d’un suivi agronomique
et œnologique détaillé
dans une convention multipartite
qui sera signée entre l’INAO,
l’organisme de défense et de
gestion et les opérateurs : pas de
convention, pas de revendication
de l'AOP ! Pour ce qui est du calendrier,
l’ODG recense actuellement
les intentions de plantation
pour la campagne 2023 puis
établira les conventions avec
chaque opérateur, la suite reste
inchangée avec l’obligation de
déclaration sur Vitiplantation et
la déclaration de fin de travaux.
Pour les plantations de 2023, le
suivi expérimental se mettra en
place à partir de 2024 pour une
durée de 10 ans renouvelable si
besoin. Au terme du suivi, le Vol
tis pourra intégrer définitivement
le cahier des charges ou en être
exclu. Mais d'ici là, d’autres va
riétés auront sans doute intégré
le dispositif VIFA.
Arnaud Descôtes
Voltis et la série des Resdur, c’est
la première étape, mais après ?
Géraldine Uriel
C’est notre programme CEPInnov
démarré en 2014 en partenariat
avec l’INRAE, l’IFV et la Bourgogne.
Son objectif : sélectionner à
horizon 2030 des variétés durablement
résistantes à l’oïdium et
au mildiou, adaptées au changement
climatique et qui permettent
de préserver la typicité des vins
de Champagne. Contrairement
aux variétés INRAE-ResDur,
celles du programme CEPInnov,
sont évaluées en Champagne
dès l’étape de sélection intermédiaire,
selon nos critères. Ce
suivi démarré en amont, devrait
nous permettre d’avoir assez
de données pour proposer leur
intégration au cahier des charges
dès 2032.
[ ARIÉTÉ D' NTÉRÊT À IN D' DAPTATION
5 %
encépagement
DISPOSITIF
VIFA
©suivi
techniq
INAO
ODG
Opérateurs
10 %
assemblages
suivi
œnologique
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CALENDRIER VIFA rrm
Signature d'une convention multipartite
o{
Manifestation d'intérêt
auprès de l'ODG
www.sQv-chamDaane.com/voltis
Déclarations sur VITIPLANTATION
Déclaration de fin de travaux auprès
du Comité Champagne
bi.Uy/deçlaratiQn-fi.n-trayaux
0
portailweb.franceaarimer.fr/portail
o Suivi
expérimental
2014
?
CEPInnov
2024 ?
?
Sélection intermédiaire
Champagne - Bourgogne
Évaluation Champagne
2017
2023
0
o
L
/ Inscription du Voltis
au Catalogue
lr—1,1.
:Inscription au cahier des
charges AOP Champagne
2030 ?
0
O
Premîères inscriptions
au Catalogue
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Parole de président
"Le droit du vin est aussi un outil
marketing"
Et si la protection des appellations et des marques du vignoble n’était pas une sinécure, mais
le poste avancé assurant la valorisation pérenne de la valeur-ajoutée vigneronne ? C’est
l’approche du nouveau président de l’ONU du droit du vin, Jean-Baptiste Thial de Bordenave.
Par Alexandre Abellan Le 02 février 2023 Vitisphère.com
Jean-Baptiste Thial de Bordenave affirme son objectif de renforcer l’attractivité de
l’association, pour faire venir les jeunes qui suivent de plus en plus de formations sur le droit
des vins. - crédit photo : Alexandre Abellan
Nouveau président pour l'Association Internationale du Droit du Vin (AIDV) : maître Jean-
Baptiste Thial de Bordenave, avocat associé au cabinet Mineral Avocat (Bordeaux),
commence ce premier janvier son mandat de trois ans. L’expert en droit des marques succède
au professeur Théodore Georgopoulos (maître de conférences à l’université de Reims), avec
l’objectif réaffirmé de garantir un lieu d’échange et de réflexion au service du droit
international des vins. Fondée en 1985, l’AIDV est une « réunit tous les corps de métiers :
juristes, avocats, magistrats et universitaires » souligne son nouveau président, recensant
actuellement 400 adhérents (hors étudiants).
Bénéficiant d’un statut d’observateur à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin
(OIV) et à l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), l’AIDV est « très
concrète dans sa démarche, étant force de proposition pour faire passer ses messages »
pointe Jean-Baptiste Thial de Bordenave. L’AIDV est ainsi hébergée par l’OIV (à Dijon), et
va pouvoir suivre le sujet brûlant pour les Indications Géographiques de leur réforme
européenne, avec l’enjeu d’un désengagement de la Commission Européenne au profit de
l’Office de l'Union Européenne pour la Propriété Intellectuelle (EUIPO). Sur ce dernier point,
« c’est tout à fait le genre de sujets débattu au sein de l’AIDV. C’est même précisément ce
genre de sujet, où il y a tout intérêt à avoir des visions américaines, européennes,
australiennes… » explique Jean-Baptiste Thial de Bordenave, qui souligne que « le droit du
vin est unique dans chaque pays. »
Droits nationaux
Fils du vignoble de l’Entre-deux-Mers, Jean-Baptiste Thial de Bordenave se souvient avoir
appris cette diversité juridique sur le terrain : après son DESS droit de la vigne et du vin à
l’université de Bordeaux (formation devenue master 2), il a suivi un stage dans un cabinet
d’avocats de la Napa Valley spécialisé dans le vin : « cela m’a permis de comprendre que
chaque système de droit du vin est unique. Il faut savoir prendre chaque différente
philosophie. » Donnant des cours aux élèves du master 2 de droit de la vigne et du vin de
Bordeaux et Reims, ainsi qu’aux formations de Kedge Bordeaux, Jean-Baptiste Thial de
Bordenave est membre du comité de dégustation de la Revue du Vin de France (RVF) et
préside le nouvel institut spécialisé dans le droit de la vigne et du vin du barreau de Bordeaux.
L’avocat bordelais est devenu membre de l’AIDV en 2003, quand il est devenu responsable
de la protection de l’AOC Cognac en 2003 au Bureau National Interprofessionnel de Cognac
(BNIC).
Le dépôt de marque est autant un passeport commercial qu’un bouclier
Alors que l’on voit se multiplier les formations aux droits du vin, le président de l’AIDV note
que la protection va de pair avec la valorisation : « on le voit avec Cognac et Champagne, les
modèles en la matière, la valorisation et la commercialisation d’un produit passent par sa
protection efficace. Le droit du vin est aussi un outil marketing. C’est parce que l’on évite le
détournement et l’affaiblissement que l’on réussit à préserver l’image de marque.
Aujourd’hui, la protection juridique de nos grandes AOC est mécaniquement un outil qui
permet de mieux vendre. Par exemple, la protection de ses marques à l’export est
traditionnellement vue comme une lutte contre la contrefaçon. Dans les faits, avoir sa marque
déposée à l’exportation devient une exigence des distributeurs. Sans preuve de titularité, pas
de marché ! Le dépôt de marque est autant un passeport commercial qu’un bouclier. Il faut
considérer le droit différemment » conclut Jean-Baptiste Thial de Bordenave.
Prévisions 2023 du Liv-ex avec une
Champagne toujours fort demandée
2 février 2023 lachampagnedesophieclaeys.fr
Liv-ex , le marché mondial du commerce du vin, vient de publié les informations de son
enquête annuelle auprès des membres, présentant des prévisions pour 2023, y compris le
sentiment du marché, les défis de l’industrie, les habitudes d’achat des clients, les prix du vin,
l’évolution du rôle de la technologie et le les régions et les marques viticoles les plus
demandées. La recherche exclusive a été menée en novembre 2022, auprès de plus de 625
membres de Liv-ex dans 44 pays, allant des start-ups aux marchands établis depuis longtemps
représentant le plus grand bassin de négociants professionnels en vins haut de gamme au
monde. L’enquête a révélé les sentiments et prévisions suivants pour 2023 :
Défis du marché
Plus de 54 % des sondés pensent que l’économie mondiale sera le plus grand défi du marché
en 2023. 30 % ont noté qu’un ralentissement économique mondial et des récessions
régionales auraient un impact sur le marché, et 20 % ont mentionné que la volatilité des
devises est une préoccupation. Le deuxième défi le plus important auquel s’attend le
commerce mondial du vin concerne les problèmes de logistique et de chaîne
d’approvisionnement, 16 % citant l’un ou l’autre dans leur réponse. Certains membres ont
noté que la paperasserie supplémentaire en raison des modifications prévues des droits de
douane et de l’étiquetage au Royaume-Uni était un casse-tête, tandis que d’autres ont fait
référence à la perturbation continue des importations chinoises.
Ruptures de stock
Les ruptures de stock représentaient 12% des réponses, beaucoup notant qu’il fallait plus de
stock pour satisfaire la demande, en particulier la sortie prochaine du millésime 2021 de la
Bourgogne. Les députés évoquent également les volumes de plus en plus limités de
champagne millésimé commercialisés.
Les régions les plus demandées
Si 41,8% des répondants déclarent que la Bourgogne est la région la plus demandée, 40% ont
également indiqué que la Champagne était la région la plus demandée, la majorité notant une
baisse de l’offre et une forte demande de champagnes millésimés. Les membres de Liv-ex ont
partagé que le Champagne était une valeur relativement bonne par rapport aux autres, avec
une croissance substantielle des investissements. L’une des marques les plus demandées était
le Domaine de la Romannée-Conti (7 %), mais Dom Pérignon a également été fréquemment
mentionné (7 %), un détaillant londonien notant qu’il vendait Dom Pérignon quotidiennement
malgré des prix parmi les plus élevés du commerce de détail.
Source Wine Advisor
70 % des opérateurs du vin augmentent
leurs prix face à l'inflation
On dit que les crises peuvent nous faire avancer et le nouveau Business Report dévoilé ce
mardi par l’université de Geisenheim pour Prowein semble corroborer cette hypothèse. Entre
les investissements dans les énergies renouvelables, la quête de nouveaux marchés et la
multiplication des packagings alternatifs, la filière vitivinicole mondiale s’est montrée
particulièrement réactive en 2022.
Par Sharon Nagel Le 01 février 2023 Vitisphère.com
Prowein attend plus de 6 000 exposants et plus de 50 000 visiteurs en 2023, ce qui lui
permettrait de renouer avec ses performances de 2019. - crédit photo : Prowein
Depuis six ans, les organisateurs du salon allemand Prowein – qui aura lieu du 19 au 21 mars
à Düsseldorf – font appel au docteur Simone Loose et son équipe à la prestigieuse université
de Geisenheim en Allemagne pour sonder le ressenti au sein de la filière vitivinicole mondiale
et esquisser des perspectives pour l’année à venir. « Cette étude est unique, car elle sonde à la
fois l’amont et l’aval de la filière », a expliqué en préambule le Dr Loose, responsable de
l’Institut du commerce des vins et des boissons au sein de l’université.
En novembre 2022, ce sont près de 2 500 professionnels et experts dans 47 pays qui ont été
interrogés. Si l’année avait débuté avec des perspectives plutôt positives, le secteur espérant
une reprise suite au Covid, la situation n’aura pas été à la hauteur de ses attentes, entraînant un
sentiment particulièrement précautionneux fin 2022. Chaque rapport s’accompagne certes de
son lot de nouveaux défis pour la filière, mais il n’y a aucun doute que 2022 était
particulièrement tendu. Les augmentations de coûts, les perturbations de la chaîne logistique
et le ralentissement économique figurent dans le peloton de tête des challenges, tandis que des
préoccupations antérieures comme le changement climatique et le Covid ont été relégués à
l’arrière-plan, pour le moment du moins.
La majorité des producteurs répercutent les hausses de coûts
La montée en flèche des coûts (énergie, verre, papier etc) a été classée en tête des facteurs qui
risquent d’impacter la filière le plus, avec 85 % des répondants de cet avis. Suivent les
problèmes causés par la chaîne logistique (66 %) et la crise économique (55 %). Si les coûts
énergétiques touchent les deux tiers des producteurs de vins de manière importante ou très
importante, au moins les perspectives de coupure de courant s’éloignent. Pour compenser ces
hausses de coûts, près de 70% des opérateurs augmentent le prix de leurs produits, en amont
(72 %) comme en aval (64 %), tandis que 59 % d’entre eux adaptent leurs processus pour
économiser de l’énergie et 41 % investissent dans les énergies renouvelables ; seuls 11 %
arrêtent la production de certains produits.
Les bouteilles en verre : un casse-tête pour tout le monde
Pour ce qui est de la logistique, sans surprise, ce sont 79 % des répondants qui ont rencontré
des problèmes à ce niveau, pourcentage qui monte à 88 % pour la disponibilité des matériaux.
Ce sont surtout les coûts (81 %) et les délais (70 %) qui posent problème en matière de
transport, grignotant les marges pour 59 % d’entre eux. Près de 30 % des opérateurs
interrogés ont affirmé qu’ils ont perdu des ventes à cause du coût exorbitant du transport,
passant à 21 % pour cause de délais rallongés. Quant aux matières sèches, ce sont les
bouteilles en verre qui ont représenté le principal casse-tête au sein de la production, et de très
loin (92 %), suivies des cartons (59 %), des obturateurs (49 %), des pièces détachées pour les
équipements (38 %) et des étiquettes (38 %).
Quelles ont été les stratégies mises en œuvre pour tenter de surmonter ces difficultés ? Le
stockage (63 %), l’adaptation de la production et des délais de livraison (51 %), la
modification des modèles utilisés (47 %) et l’orientation vers d’autres fournisseurs (39 %) ;
19 % des opérateurs ont consenti des prix plus élevés pour assurer leurs approvisionnements.
Par conséquent, il a fallu dégager plus de temps pour réaliser ces tâches et immobiliser plus
d’argent pour financer les stocks, problème qui s’est aggravé avec l’augmentation des taux
d’intérêt. Près d’un quart des répondants détiennent des stocks plus importants de vins non
vendus et un pourcentage similaire a perdu des contrats ou des clients. Et la situation n’est pas
près de s’améliorer, si l’on en croit le rapport : 31% des répondants estiment qu’il faudra
attendre 2024, tandis que 23% pensent que cela n’arrivera pas dans un avenir proche ; seules
27% des entreprises prévoient une amélioration en 2023.
De nombreuses stratégies proactives
Dernière grosse inquiétude : la réaction des consommateurs face à la crise économique. Pour
une grande majorité des opérateurs, les consommateurs vont continuer à boire du vin, mais
moins ou des vins moins chers. Ils estiment que le cœur de gamme sera donc le plus touché,
tandis que l’offre premium ou de luxe pourrait être épargnée. Enfin, les résultats montrent à
quel point le secteur du vin est résilient face à des situations de crise : seules 36 % des
entreprises entendent stopper ou réduire leurs investissements. Il faut d’ailleurs noter que si
les deux tiers d’entre elles ont vu leurs profits baisser, les marges restent positives, seul un
faible pourcentage s’estimant en réel danger. Dans le même temps, la majorité d’entre elles
envisagent de mettre en place des stratégies proactives : réduire les coûts, partir à la recherche
de nouveaux marchés (export), adapter le portefeuille de produits aux tendances du marché, se
focaliser sur le marché local et les marques fortes, et innover.
Epernay à fond les bulles contre la
réforme : « Les gens sont en burn-out,
même en Champagne »
Le recul de l’âge de départ à la retraite fait bondir syndicats et vignerons, qui dénoncent le
manque de considération du gouvernement dans la pénibilité avérée de leur métier.
Dans le centre-ville d'Epernay, plus de 2 000 personnes, dont de nombreux de travailleurs du
champagne, manifestent, souvent pour la première fois contre la retraite à 64 ans, ce mardi.
(Denis Allard/Libération)
Par Sascha Garcia le 31 janvier 2023 à 17h46 https://www.liberation.fr/
«Je suis à moitié broyé» A 56 ans, Patrice n’en peut plus. Le 19 janvier, il avait pour la
première fois arpenté les rues d’Epernay pour dire non au recul de l’âge de départ à la retraite.
Ce 31, il réitère. Dès 10 heures, il était au rendez-vous, place Carnot, pour suivre le cortège.
«J’ai commencé à travailler tôt et la santé ne suit plus.» L’homme a bossé dans les vignes dès
l’âge de 15 ans. Aujourd’hui chez Moët & Chandon, il déplore le manque de considération du
gouvernement face à ses conditions de travail, difficiles. A ses côtés, Xavier, 58 ans. Lui aussi
a attaqué dans les vignes très tôt, à 16 ans, et manifeste pour la première fois : la réforme des
retraites pousse le bouchon un peu trop loin. « La pénibilité dans les vignes n’est plus
reconnue comme avant, regrette-t-il. On travaille dehors, donc on souffre des intempéries.
L’hiver c’est le froid et la boue, et l’été les grosses chaleurs» Et d’ajouter : « On voudrait
profiter de nos dernières années en bonne santé.»
A Epernay, ce mardi. (Denis Allard/Libération)
La foule est compacte dans les petites rues de la capitale du champagne. Le secteur est
d’ordinaire peu adepte des pancartes, klaxons et marches contestataires. Mais cette fois, c’est
différent. «On dépasse très largement les 2 000 personnes», estime José Blanco, secrétaire
général de l’intersyndicat CGT Champagne. Record du 19 janvier battu donc. «Pour
beaucoup, c’est une première. Et nous avons des cadres et des managers en grève, qui ne
sortent pas d’habitude. C’est inédit.» Les conditions de travail et la pression de la rentabilité
assèchent tout un secteur qui pourtant se porte bien. «Dans les vignobles, les gens sont en
burn-out. Même en Champagne, on n’y échappe plus.» Cette réforme arrive comme un coup
de massue sur les vignerons, épuisés.
14 000 coups de sécateurs par jour
Tout le secteur en pâtit. Même les grandes maisons de champagne, plus structurées,
n’imaginent pas faire travailler les vignerons jusqu’à 64 ans. Le rythme dans les vignes
s’accélère au fil des décennies, et les conditions, notamment climatiques, se détériorent.
Philippe Cothenet, secrétaire général du syndicat des vignerons CGT champagne et surtout
vignoble, parle en connaissance de cause. «Les contraintes sont d’abord physiques : la prise
de poste est à 7 heures du matin et la taille se réalise l’hiver, donc par -5 degrés. Le geste est
répétitif, et le matériel, qui a été électrifié, est beaucoup plus lourd. Avec 14 000 coups de
sécateurs par jour, pendant plusieurs années, ça entraîne des pathologies.»
Et la pression n’est plus la même. Dans les années 80, on comptait environ 1,75 hectare de
travail à l’année pour un vigneron. Aujourd’hui, c’est 4 à 5 hectares à l’année. «Au début,
j’avais 500 heures de travail allouées pour un hectare. Aujourd’hui, c’est plutôt 200. Il faut
tailler et lier plus de surface de vignes pour le même salaire.» Autant de pression ne permet
même pas d’arriver aux 62 ans requis pour partir à la retraite. «Alors atteindre 64 ans nous
paraît compliqué quand on sait que 5 % à 10 % des travailleurs sont en arrêt», argue José
Blanco.
A Epernay, ce mardi. (Denis Allard/Libération)
Une heure après le départ, le cortège s’arrête et la foule se disperse. Certains restent pour
discuter. Dans toutes les bouches, la réforme. Brigitte, agente de restauration du lycée
Stéphane-Hessel à Epernay, est émue. « Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu autant de
monde, ça me met du baume au cœur». L’appel à la grève a été entendu à Epernay : plus de 2
000 personnes sont descendues dans les rues en cette deuxième journée de mobilisation. Les
syndicats comptent bien s’en prévaloir pour obtenir une meilleure prise en compte de la
pénibilité des travailleurs du champagne.
Politique
Députés et sénateurs doivent donner
l’exemple sur les retraites
Guillaume Lévy / L’Union du 02 02 23
Charles de Courson appelle à mettre fin aux régimes spéciaux des parlementaires, dans le
cadre de la réforme des retraites.
La dernière sortie du député centriste de la Marne, élu depuis 1993, ne passe pas inaperçue. Il
recommande à ses collègues parlementaires la suppression de leur régime spécial.
Habitué des sorties médiatiques qui font le bonheur des réseaux sociaux, le Marnais Charles
de Courson est de nouveau à l’honneur, après son appel à mettre fin aux régimes spéciaux des
parlementaires, dans le cadre de la réforme des retraites. Alors que la commission des affaires
sociales a débuté, lundi, l’examen du projet de loi, il a commenté le premier article, qui
prévoit la suppression des principaux régimes spéciaux (RATP, industries électriques et
gazières…).
« On ne peut pas demander des efforts aux autres sans donner l’exemple soi-même », Charles
de Courson, député (Les Centristes) de la Marne.
Le député de 70 ans, le plus capé des élus en fonction à l’Assemblée, a apporté son point de
vue, repris dès le lendemain par le média en ligne Brut. « J’ai toujours défendu la mise en
extinction de tous les régimes spéciaux », attaque le député, qui développe : « On pourrait
parfaitement demander aux bureaux, puisque c’est les bureaux qui gèrent le régime spécial du
Sénat et le régime spécial de l’Assemblée, de voter en demandant que, à compter de la
prochaine législature, ce sont les règles du régime général qui s’appliquent à ce régime
spécial. Ça, ça me paraîtrait tout à fait bien. »
Conclusion du Marnais : « On ne peut pas demander, mes chers collègues, des efforts aux
autres sans donner l’exemple soi-même… » Le commentaire de l’élu centriste (passé par
l’UDF, l’UDI, le Nouveau Centre et désormais Les Centristes) fait, depuis lundi, réagir le
monde politique. Sur les bancs du Sénat en particulier, qui accorde de substantielles retraites à
ses membres (lire par ailleurs), ces derniers l’ont mauvaise. Mais le député persiste et signe.
Contacté ce mercredi, il livre le fond de sa pensée : « Il existe 14 régimes spéciaux, et le
projet ne prévoit que d’en supprimer cinq : la RATP, les clercs de notaires, la Banque de
France, l’IEG (industries électriques et gazières, ndlr) et le CESE (Conseil économique, social
et environnemental, ndlr) . Il faut être cohérent, donc j’ai déposé un amendement pour une
extinction des neuf autres régimes. »
Pas défendables
Parmi eux, les danseurs de l’Opéra de Paris, les acteurs de la Comédie-Française, les marins
de l’ENIM (régime spécial des marins, plus vieux régime de France, créé par le Rémois
Colbert en 1673), ou encore, liste De Courson, les agents du port de Strasbourg… « Pourquoi
éteindre cinq régimes et laisser les neuf autres ? » , s’interroge le député, qui met l’accent sur
ceux qu’il connaît le mieux. « Les parlementaires se doivent d’être exemplaires. Ce n’est pas
défendable de garder ces régimes ! » C’est d’autant moins logique, selon lui, qu’ils devaient
disparaître dans le premier projet de réforme des retraites voulu par Emmanuel Macron, début
2020, avant que le projet soit abandonné. « Je l’ai dit à la minorité présidentielle (sic) : vous
êtes complètement incohérents ! », souligne le Marnais.
Au-delà de l’écho reçu par ses propos, l’amendement pour supprimer ces régimes a été jugé
irrecevable, car ils relèvent des deux assemblées elles-mêmes : elles seules peuvent accepter,
ou non, de les modifier. Mais Charles de Courson croit avoir « trouvé un biais » pour parvenir
à ses fins. Il le présentera « la semaine prochaine », et souhaite qu’il conduise les bureaux
respectifs des deux chambres à modifier leur régime. « Le nouveau régime s’appliquerait aux
nouveaux élus, et pas aux anciens », précise-t-il. Pas sûr que cela soit suffisant.
Web
FRA
Famille du média : TV Grandes Chaînes
Audience : 6119131
Sujet du média : Actualités-Infos Générales
2 Fevrier 2023
Journalistes : Matthieu
Mercier
Nombre de mots : 1328
france3-regions.francetvinfo.fr p. 1/4
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Des cochons nains de Nouvelle-Zélande mieux que les moutons pour désherber
les vignes ? Test grandeur nature en Champagne
Des cochons nains de Nouvelle Zélande ont été lâchés dans une parcelle de vigne en Champagne. Leur atout, ils sont petits et
efficaces, sans manger les jeunes pousses de vignes. • © Olivier Zebic
Une expérimentation animale a lieu depuis mi-janvier dans une parcelle de vignes en Champagne avec des cochons nains de
Nouvelle-Zélande. Leur atout, ils sont légers et plus efficaces que les moutons pour désherber.
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Toute la basse-cour, ou presque, aura été mise à contribution dans le vignoble. Le cheval qui déplace des caisses de raisin,
puis des moutons pour désherber sans herbicides, ni machines polluantes, mais avec un succès mitigé et même des oies !
Voici maintenant que des cochons font leur apparition aux pieds des ceps de vignes. Attention, pas n'importe lesquels. Il
s'agit de sympathiques cochons, nains, au pelage crème voire marron clair, originaires de Nouvelle-Zélande. Deux spécimens
s'ébrouent dans une parcelle de vignes en Champagne, dans la Marne, depuis la mi-janvier 2023.
Tout est parti d'un constat dressé par des professionnels de la vigne et du sol. Trouver la meilleure méthode, écologique et
économique, pour juguler les chardons et autres "mauvaises herbes" dans les rangs n'est pas simple. Loin de là. D'autant qu'il
ne faut pas abîmer le sol des coteaux champenois. Les engins mécaniques étant trop lourds, certains vignerons ont testé les
moutons. Avec parfois de bonnes surprises et des sols redynamisés. Mais les moutons sont capricieux et surtout, ils peuvent
s'attaquer aux jeunes pousses de vignes.
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Des cochons nains de Nouvelle-Zélande mieux que les moutons pour désherber les vignes
? Test grandeur nature en Champagne
2 Fevrier 2023
france3-regions.francetvinfo.fr p. 2/4
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Race Kunekune
Face à cette situation, Olivier Zebic, un consultant agricole et vinicole innovant installé dans la Marne, au milieu de l'AOC
Champagne, a eu connaissance d'une race de cochons particulières. Des porcs domestiques mahoris, qu'on appelle
'Kunekune'. " Je me suis dit, s'ils font comme les moutons, mais toute l'année, c'est mieux. En plus, ils mangent les racines, ils
préfèrent ça aux parties aériennes de la vigne. C'est génial pour enlever des chardons o u des mauvaises herbes . Surtout, vu
leur taille, ils ne retournent pas la terre comme un sanglier, en surface. C'est très impressionnant ". Expert depuis 20 ans,
originaire d'Avize (Marne), cet ingénieur agronome formé à l'Inra à Montpellier sait aussi que chaque expérience
d'éco-pâturage est très observée. Revenu en Champagne depuis quelques années, il mesure les enjeux écologiques, constate
les effets de la pollution de toute sorte dans la nature. Et veut apporter sa pierre à l'édifice.
L'expert a posté cette expérimentation en lien avec une maison de champagne sur les réseaux sociaux et a été submergé par
les appels de professionnels. Débordé par le succès. " J'ai d'abord commencé à Bordeaux en 2022. On a vu de très bons
résultats ". Il compare encore avec les moutons. " Un mouton ça tond, mais pas toujours de manière efficace. Et pas 100%
d'une parcelle. Le problème, c'est que quand la vigne pousse, ils préfèrent les jeunes pousses, il faut donc les enlever". En
Nouvelle Zélande, raconte-t-il, "on leur met des colliers électriques, on n'est pas loin de la maltraitance animale...Certains
ont même des muselières. C'est horrible, tout ça pour ne pas qu'ils ne mangent pas la vigne".
Mieux que les moutons ?
Ingénieur agronome, de formation oenologue, l'homme de sciences et de terroir est en relation avec un campus agricole
innovant, Hectar (cofondé par Xavier Niel) c'est là qu'il a eu vent de ces animaux et de leur potentiel. En participant à des
jurys d'innovation. " J'ai vu qu'ils étaient petits, nains, avec une particularité : ils ne peuvent pas lever la tête. Et ne
s'attaquent donc pas aux vignes en hauteur" . Olivier Zebic en fait donc venir quelques-uns de l'autre côté de la planète pour
tester leur talent dans le bordelais. " Je me suis dit, il faut faire quelque chose, je suis basé à Reims, alors évidemment j'ai
commencé à en parler, dans des conférences. Au salon Viti vinicole d'Epernay. Beaucoup de vignerons étaient intéressés et
même amusés".
Parmi eux, le champagne Bonnaire, situé à Cramant, dans la Côte des blancs, un secteur prisé du vignoble. " Première session
de pâturage en Champagne pour les cochons Kunekune sur notre parcelle 'Les Terres des Buissons' à Cramant. De par leur
morphologie singulière, ces cochons permettent une alternative possible au désherbage mécanique. Affaire à suivre" , écrit la
maison sur Facebook. Le vigneron en question, Jean-Etienne Bonnaire confirme qu'il s'agit d'une expérience qui méritera du
recul. Mais elle suscite l'intérêt et la curiosité.
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FRANCE 3 Des cochons nains de Nouvelle-Zélande mieux que les moutons pour désherber les vignes
RÉGIONS
? Test grandeur nature en Champagne
-ONLINE 2 Fevrier 2023
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Six autres cochons nains de la race Kunekune vont rejoindre les deux spécimens déjà présents dans la Marne. • © Champagne
Bonnaire
"J'aimerai que ce soit concluant, nous dit-il, car c'est une alternative au tassement des sols, bien mieux que l'enjambeur
mécanique. C'est plus écologique. Même s'il faut nourrir les cochons et les transporter. C'est intéressant, car le travail peut
être précis, sans abîmer les pieds de vigne. Avec les tracteurs, on peut faire des dégâts, alors que le cochon Kunekune ne va
pas descendre en profondeur dans le sol. Ces animaux cherchent les racines des chiendents. Mais on va les retirer dès que
les bourgeons sortent. On ne prendra pas de risques. On ira jusqu'à la fin mars. Il faudra ensuite voir l'efficacité du travail.
Cette technique n'a jamais été essayée en Champagne. Il faudra voir aussi s'ils ne vont pas abîmer les installations, les
rachets (ce qui reste du pied de vigne, après l'arrachage) . On a beaucoup de collègues intéressés. Un voisin m'a même
demandé si on en avait à vendre, mais non, c'est expérimental. Avec les moutons il y a une impasse technique. Même si c'est
mieux que de désherber avec une machine" .
Un test grandeur nature dont les résultats sont attendus, car ils pourraient faire école. " Je pense qu'il faut arrêter les
herbicides, continue Olivier Zebic. Mais l'alternative, c'est le travail du sol, une catastrophe écologique, car ça le détruit. On
a des couverts végétaux, mais il faut maitriser cette herbe. Donc ces cochons nains peuvent être une solution d'avenir. Plus
ça avance, plus je pense que c'est une solution, les moutons, c'est moyen, ça coûte cher...C'est bien pour Instagram mais ça
ne suffit pas".
Je veux mettre en place une filière de cochons nains en Champagne, pour apporter une solution, si ça fonctionne.
Olivier Zebic
Consultant agricole
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Des cochons nains de Nouvelle-Zélande mieux que les moutons pour désherber les vignes
? Test grandeur nature en Champagne
2 Fevrier 2023
france3-regions.francetvinfo.fr p. 4/4
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Pour l'instant seuls deux cochons Kunekune sont en pâturage à Cramant, non loin d'Epernay. Six autres doivent arriver le 8
février de Bordeaux. " On organise la reproduction. Je veux mettre en place une filière en champagne, pour apporter une
solution, si ça fonctionne". Conscient que ce n'est qu'une étape, Olivier Zebic estime qu'il vaut mieux mettre dix cochons d'un
coup que deux. Avec un effet possible sur le mildiou. " Car cette maladie parasitaire se conserve l'hiver dans les feuilles
mortes et le cochon les mange ! C'est une hypothèse personnelle. Il y a aussi un vrai intérêt des vignerons. Si on travaille le
sol, on risque de l'éroder et dans le contexte de changement climatique, il ne va pas rester grand chose".
Question coût, ce sytème de désherbage avec des porcs nains se veut compétitif. Il ne coûterait pas plus cher qu'un autre, mais
pas moins. Il faudra malgré tout attendre quelques temps avant d'en tirer des conclusions scientifiques claires. L'assemblée
des vignerons de champagne, (AVC) a évoqué récemment des points à travailler à moyen terme, et le travail du sol en fait
partie. Le dossier reste ouvert, il y aura une suite. Cochon qui s'en dédit.
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