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Boxoffice Pro - N°435 / 4 janvier 2023

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<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

RÉALISÉ PAR STEVEN SPIELBERG<br />

ÉCRIT PAR STEVEN SPIELBERG & TONY KUSHNER<br />

LE 22 FÉVRIER EXCLUSIVEMENT AU CINÉMA


<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

PREMIUM<br />

CHRONOLOGIE<br />

INTERNATIONAL<br />

PERSPECTIVES<br />

FRÉQUENTATION<br />

EXPLOITATION<br />

ÉCOLOGIE<br />

ÉNERGIE<br />

COÛTS<br />

...<br />

CRISE<br />

ENTRÉES<br />

FILMS<br />

BILAN 2022<br />

DE LA RÉSILIENCE À LA RELANCE


De la résilience à la relance<br />

Avec 2022, une page se tourne et avec elle, l’interrogation de<br />

l’attachement du public à ses salles. Les spectateurs sont venus<br />

en nombre, le secteur n’a rien lâché. On ne peut que constater<br />

sa combativité et son dynamisme.<br />

Cette année fut mouvementée, éprouvante… Pourtant, nous<br />

sommes aux premières heures de la nouvelle année avec une offre<br />

de films prometteuse et un parc de salles moderne et dynamique,<br />

résultat d'investissements conséquents et certainement d’une<br />

grande fatigue. Retour sur 2022, entre une fréquentation faite de<br />

hauts et de bas, un secteur à la trésorerie tendue et un contexte<br />

international compliqué et pourtant, une année si endurante.<br />

Alors que <strong>2023</strong> nous ouvre les bras, toute l'équipe de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

vous souhaite une année cinéma fabuleuse et spectaculaire, avec<br />

la perspective de continuer à vous accompagner dans l’actualité<br />

de vos cinémas.<br />

Marion Delique<br />

. BILAN 2022<br />

Année de transition pour la fréquentation 8<br />

L’année de la crise énergétique 12<br />

L’exploitation, entre maîtrise des coûts et innovation 13<br />

La chronologie des médias, signée mais toujours décriée 14<br />

Les groupes internationaux,<br />

entre diversification et concentration 16<br />

. DISTRIBUTION<br />

Frédéric Moget dans l’Émission 18<br />

Le Puy du Fou, du grand spectacle au grand écran 20<br />

. EXPLOITATION<br />

Retour sur le Sommet des Arcs 22<br />

Avatar 2 en Ice sur 3 continents 28<br />

Pathé opte pour le premium à Montparnasse 30<br />

Confluences se déploie à Sarlat et Apt 32<br />

Haut et Court reprend le Diagonal de Montpellier 36<br />

Une nouvelle DSP pour Noé 36<br />

. FOCUS<br />

Les Cinémas Reynaud et Noé Cinémas ouvrent Bernay 34<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’Agenda de la profession 38<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

TANGUY COLON<br />

Journaliste<br />

SLIM MRAD<br />

Journaliste<br />

en formation alternance<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />

Slim Mrad / slim.mrad@boxoffice.com<br />

Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


EMMETT TILL<br />

LE VISAGE D'UNE RÉVOLUTION<br />

ORION PICTURES PRÉSENTE UNE PRODUCTION EON UNE PRODUCTION FREDERICK ZOLLO EN ASSOCIATION AVEC WHOOP, INC. UN FILM DE CHINONYE CHUKWU “EMMETT TILL” (TILL) DANIELLE DEADWYLER JALYN HALL FRANKIE FAISON HALEY BENNETT ET WHOOPI GOLDBERG CASTING<br />

PAR KIM COLEMAN<br />

MUSIQUE<br />

DE ABEL KORZENIOWSKI COSTUMES<br />

DE MARCI RODGERS MONTAGE<br />

DE RON PATANE, ACE DÉCORS<br />

DIRECTEUR DE LA<br />

DE CURT BEECH PHOTOGRAPHIE BOBBY BUKOWSKI PRODUCTEURS<br />

EXÉCUTIFS PRESTON HOLMES CHINONYE CHUKWU PRODUIT<br />

PAR KEITH BEAUCHAMP, p.g.a. BARBARA BROCCOLI, p.g.a. WHOOPI GOLDBERG THOMAS LEVINE MICHAEL REILLY FREDERICK ZOLLO, p.g.a.<br />

ÉCRIT<br />

PAR MICHAEL REILLY & KEITH BEAUCHAMP ET CHINONYE CHUKWU RÉALISÉ<br />

© 2022 ORION RELEASING LLC. TOUS DROITS RÉSERVÉS.<br />

PAR CHINONYE CHUKWU<br />

EmmetTill-lefilm.com /UniversalFR #EmmettTillLeFilm


ACTUALITÉS<br />

Les Rencontres de Bretagne<br />

montrent leur jeu<br />

Après deux années d’absence en raison<br />

du contexte sanitaire, le syndicat des<br />

cinémas bretons, La Règle du jeu, renoue<br />

avec ses Rencontres cinématographiques<br />

des Côtes de Bretagne. Le 22 e rendezvous<br />

est donné du 24 au 28 <strong>janvier</strong> au<br />

Cinéland de Trégueux, avec une programmation<br />

de vingt films. Des prétendants<br />

aux Oscars (The Son, Empire of Light,<br />

Le Bleu du caftan), des premiers longs<br />

(Le Paradis de Zeno Graton, C’est mon<br />

homme de Guillaume Bureau) ou encore<br />

des comédies sociales (Les Têtes givrées,<br />

Les Petites victoires, Sage-homme, Un<br />

homme heureux) seront au programme<br />

tout comme la projection du premier<br />

moyen métrage Délit d'innocence d’un<br />

local de l’étape, Mickaël Gauthier, également<br />

directeur artistique du Festival du<br />

film du Croisic. Chaque projection sera,<br />

comme le veut la tradition, introduite<br />

par le distributeur avec, pour les films<br />

français « et dans la mesure du possible »<br />

la présence des talents, précisent les<br />

organisateurs. Pour les professionnels<br />

qui souhaitent participer à ces rencontres,<br />

les inscriptions sont toujours accessibles<br />

via le site internet asso-regledujeu.com.<br />

Le festival Télérama/Afcae<br />

Enfants annonce sa sélection<br />

<strong>2023</strong><br />

15 films et 3 avant-premières jeune public seront proposés pour<br />

cette 6 e édition, qui aura lieu du 8 au 28 février.<br />

Journées professionnelles<br />

Viva Cinéma à Valence<br />

L’ADRC, Lux Scène Nationale, Le Navire<br />

et l’association régionale Les Écrans organisent<br />

leurs journées consacrées à la diffusion<br />

de classiques mais aussi de films<br />

inédits, du 25 au 27 <strong>janvier</strong> dans le cadre<br />

du festival Viva Cinéma. Ces rencontres<br />

permettront d’abord d’assister à trois cinéconcerts<br />

autour de documentaires restaurés :<br />

La Fête sauvage de Frédéric Rossif, Nanouk<br />

l’esquimau de Robert J. Flaherty et le<br />

mythique Grass, lutte d’un peuple pour la<br />

vie, de Merian C. Cooper et Ernest B.<br />

Schoedsack. Côté avant-premières, seront<br />

projetés El Agua de Elena López Riera<br />

(Losange, 1 er mars), Les Âmes sœurs d’André<br />

Téchiné (Ad Vitam, 29 mars), Toute la<br />

beauté et le sang versé de Laura Poitras<br />

(Pyramide, 15 mars), le programme<br />

d’animation Le Petit hérisson dans la brume<br />

et autres merveilles (Malavida, 5 avril), ainsi<br />

que les rééditions de À la vie, à la mort !<br />

de Robert Guédiguian (Diaphana) et du<br />

Salon de musique de Satyajit Ray (Acacias,<br />

25 <strong>janvier</strong>).<br />

Le jeudi 26, plusieurs distributeurs<br />

participeront à un Atelier des sorties<br />

avec le Scare (à 11h) et une table ronde<br />

aura pour sujet la synergie entre le cinéma<br />

et les autres arts dans le contrat territorial<br />

d'éducation artistique et culturelle<br />

(à 14h).<br />

Les professionnels doivent s'inscrire avant<br />

le 20 <strong>janvier</strong>. Plus d’informations auprès<br />

de l’ADRC et de Lux Scène nationale.<br />

Le CNC désigne la commission<br />

du fonds “Jeunes cinéphiles”<br />

Les membres chargés d’examiner les actions des salles pour le développement<br />

de la cinéphilie des 15-25 ans ont été désignés le 20<br />

décembre.<br />

La commission est présidée par Fanny<br />

Liatard, la co-réalisatrice de Gagarine.<br />

Elle sera accompagnée comme prévu<br />

par la présidente et le vice-président de<br />

la commission art et essai du CNC,<br />

Angélique Delorme et Bernard Payen,<br />

et par Stéphane Auclaire de UFO distribution,<br />

Aurélie Delage, directrice du<br />

Mégarama Garat et présidente de la<br />

commission Éducation à l’image de la<br />

FNCF, David Obadia, délégué général<br />

de l’Afcae et Thierry Delpit de<br />

Ciné Society.<br />

La commission se réunit ce 4 <strong>janvier</strong>,<br />

pour examiner les demandes des plus<br />

de 400 salles, majoritairement art et<br />

essai, qui prétendent à cette aide sélective<br />

sur la base de leurs actions menées<br />

entre le 1 er octobre 2021 et le 30 septembre<br />

2022. Pour rappel, le fonds fonds “Jeunes<br />

cinéphiles” avait été annoncé en juillet<br />

2021 à Cannes. On ne sait toujours pas<br />

si le fonds “Jeunes cinéphiles” sera reconduit<br />

pour la saison prochaine, ce dont<br />

s’inquiètent les cinémas, qui souvent<br />

ont investi sur le long terme.<br />

Après une édition 2022 qui a totalisé plus de 63 000 entrées, l’Association française<br />

des cinémas art et essai et le magazine culturel s’associent à nouveau pour un festival<br />

enfants, sur le même principe que celui pour les grands.<br />

À savoir une sélection de longs métrages ou programmes de courts déjà sortis et trois<br />

films en avant-première, choisis par la rédaction cinéma de Télérama et l’Afcae. Plus<br />

de 200 salles art et essai y participeront, en proposant aussi des animations et ateliers<br />

autour des films. Le tarif est de 3,50 € pour toute la famille sur présentation du<br />

Pass Télérama.<br />

LA SÉLECTION <strong>2023</strong><br />

à partir de 3 ans<br />

Le Tigre qui s'invita pour le thé* - programme de courts métrages -(KMBO, sortie<br />

le 14/09/22)<br />

Vive le vent d'hiver* - programme de courts métrages (Films du Préau, 23/11/22)<br />

à partir de 4 ans<br />

Piro Piro* - programme de courts métrages (Cinéma Public Film, 01/02/23)<br />

à partir de 6 ans<br />

Ernest et Célestine, le voyage en Charabie* de Julien Chheng et Jean-Christophe<br />

Roger<br />

(Studiocanal,14/12/22)<br />

Ma vache et moi* de Buster Keaton (Splendor, 21/12/22)<br />

Dounia et la princesse d'Alep* de Marya Zarif et André Kadi (Haut et Court, 01/02/23)<br />

à partir de 7 ans<br />

Le Petit Nicolas* d'Amandine Fredon et Benjamin Massoubre (Bac, 12/10/22)<br />

Le Pharaon, le sauvage et la princesse* de Michel Ocelot (Diaphana, 19/10/22)<br />

à partir de 8 ans<br />

Icare* de Carlo Vogele (Bac, 30/03/22)<br />

Titina* de Kajsa Næss (Films du Losange, 08/02/23)<br />

La Petite Bande de Pierre Salvadori (Gaumont, 20/07/22)<br />

à partir de 10 ans<br />

L'École du bout du monde* de Pawo Choyning Dorji (ARP Sélection, 11/05/22)<br />

Les Secrets de mon père* de Véra Belmont (Le Pacte, 21/09/22)<br />

à partir de 11 ans<br />

Comedy Queen* de Sanna Lenken (Films du Préau, 02/11/22)<br />

à partir de 12 ans<br />

La Chance sourit à Madame Nikuko* d'Ayumu Watanabe (Eurozoom, 08/06/22)<br />

* Films soutenus par l'Afcae<br />

AVANT-PREMIÈRES<br />

à partir de 6 ans<br />

Le Lion et les trois brigands de Rasmus A. Sivertsen (KMBO, 15/03/23)<br />

à partir de 5 ans<br />

Contes de printemps - programme de courts métrages (Films du Préau, 29/03/23)<br />

à partir de 6 ans<br />

À vol d'oiseaux - programme de courts métrages (Gebeka, 05/04/23)<br />

6 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


BOULEVERSANT<br />

brendan fraser<br />

THE WHALE<br />

8<br />

Mars<br />

un film de<br />

darren aronofsky<br />

©CARACTÈRES<br />

PRÉSENTE<br />

UN FILM<br />

A24 UNE PRODUCTIONPROTOZOA DE<br />

DARREN ARONOFSKY « THE WHALE » BRENDAN FRASER SADIE SINK HONG CHAU TY SIMPKINS<br />

PROTHÉSISTE ET<br />

ET SAMANTHA MORTON CASTING<br />

MARY VERNIEU, CSA ET LINDSAY GRAHAM AHANONU, CSA MUSIQUE ROB SIMONSEN MAQUILLEUR<br />

ADRIEN MOROT<br />

COSTUMES<br />

DANNY GLICKER<br />

CHEF<br />

PRODUCTEURS<br />

MONTAGE ANDREW WEISBLUM, ACE DÉCORS<br />

MARK FRIEDBERG ROBERT PYZOCHA<br />

OPÉRATEUR<br />

MATTHEW LIBATIQUE, ASC, LPS<br />

EXÉCUTIFS<br />

SCOTT FRANKLIN TYSON BIDNER<br />

PRODUIT<br />

ÉCRIT<br />

ADAPTÉ DE<br />

RÉALISÉ<br />

PAR<br />

JEREMY DAWSON ARI HANDEL DARREN ARONOFSKY<br />

PAR<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

LA PIÈCE DE<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

PAR<br />

DARREN ARONOFSKY


BILAN ET PERSPECTIVES<br />

La fin de 2022 est marquée à la fois<br />

par un joli retour des films et des<br />

spectateurs en salles… et un pic de<br />

la crise énergétique accentuée par<br />

l’hiver. Tout au long de cette année, les<br />

cinémas ont continué à se “réinventer”,<br />

malgré des trésoreries plombées, de<br />

nouvelles salles ont ouvert partout,<br />

plus petites ou plus premium, tandis<br />

que la profession est à la fois portée<br />

par un regain d’énergie et une forme<br />

d’épuisement, née lors des confinements.<br />

Certains, du plus petit établissement<br />

au plus gros circuit, préfèrent vendre,<br />

d’autres sont plus que jamais motivés<br />

pour se développer… et partir à la<br />

reconquête du public jeune… dont<br />

on n’a peut-être jamais autant parlé.<br />

Tour d’horizon des temps forts de<br />

l’année écoulée pour mieux cerner<br />

les enjeux de celle à venir.<br />

Année de transition pour la fréquentation<br />

152 millions de spectateurs au terme d’une année en dents de scie dans les salles, entre un contexte sanitaire capricieux, une offre de films<br />

instable et une concurrence d’écrans toujours plus renforcée. Mais l’optimisme prime pour <strong>2023</strong>.<br />

L’euphorie de la fin 2021 avait rapidement laissé place<br />

à une bonne douche froide dans les cinémas en début<br />

d’année. Le soufflet de Spider-Man : No Way Home<br />

retombé et toujours privées de confiserie, les salles ont<br />

dû troquer le passe sanitaire contre le passe vaccinal fin<br />

<strong>janvier</strong> et se contenter d’un box-office à 11 millions<br />

d’entrées. Le marché peine à vraiment décoller, occasionnellement<br />

porté par une locomotive sans que<br />

celle-ci ne parvienne à installer une réelle dynamique.<br />

Ainsi, malgré Maison de retraite et Super-héros malgré lui<br />

en février, The Batman en mars, ou le doublement<br />

millionnaire mais décevant Qu’est-ce qu’on a tous fait au<br />

bon Dieu ? en avril, la fréquentation mensuelle oscille<br />

autour des 13 millions d’entrées, encore loin des niveaux<br />

d’avant-crise. Et ce, dans un contexte mouvant qui force<br />

le secteur à s’adapter dans des délais resserrés, entre la<br />

réautorisation de la vente confiserie, la fin du masque<br />

puis du passe vaccinal, un Printemps du Cinéma encourageant<br />

mais le début de la guerre en Ukraine et ses<br />

premières conséquences économiques. L’approche des<br />

premières chaleurs estivales marque le retour des blockbusters<br />

américains, Doctor Strange in the Multiverse of<br />

Madness, Top Gun : Maverick puis Jurassic World : Le<br />

Monde d’après s’installant en tête du box-office.<br />

8 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


DÉCHIRANT<br />

brendan fraser<br />

THE WHALE<br />

8<br />

Mars<br />

un film de<br />

darren aronofsky<br />

©CARACTÈRES<br />

PRÉSENTE<br />

UN FILM<br />

A24 UNE PRODUCTIONPROTOZOA DE<br />

DARREN ARONOFSKY « THE WHALE » BRENDAN FRASER SADIE SINK HONG CHAU TY SIMPKINS<br />

PROTHÉSISTE ET<br />

ET SAMANTHA MORTON CASTING<br />

MARY VERNIEU, CSA ET LINDSAY GRAHAM AHANONU, CSA MUSIQUE ROB SIMONSEN MAQUILLEUR<br />

ADRIEN MOROT<br />

COSTUMES<br />

DANNY GLICKER<br />

CHEF<br />

PRODUCTEURS<br />

MONTAGE ANDREW WEISBLUM, ACE DÉCORS<br />

MARK FRIEDBERG ROBERT PYZOCHA<br />

OPÉRATEUR<br />

MATTHEW LIBATIQUE, ASC, LPS<br />

EXÉCUTIFS<br />

SCOTT FRANKLIN TYSON BIDNER<br />

PRODUIT<br />

ÉCRIT<br />

ADAPTÉ DE<br />

RÉALISÉ<br />

PAR<br />

JEREMY DAWSON ARI HANDEL DARREN ARONOFSKY<br />

PAR<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

LA PIÈCE DE<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

PAR<br />

DARREN ARONOFSKY


BILAN ET PERSPECTIVES<br />

Fréquentation mensuelle des cinémas (en millions d'entrées)<br />

Source CNC<br />

À mi-parcours, 75 millions de spectateurs se sont déjà<br />

lovés dans les salles obscures, équivalant aux trois quarts<br />

de ses niveaux pré-pandémiques. Un socle solide malgré<br />

le sentiment d’un certain plafond de verre à 4 millions<br />

d’entrées par semaine, dépassé une seule fois fin février<br />

avec les vacances, une période où la fréquentation tutoyait<br />

auparavant les 6 millions. La dynamique se poursuit avec<br />

les bons résultats de la Fête du Cinéma, qui alimente<br />

notamment la belle longévité de Top Gun : Maverick et<br />

lance idéalement Les Minions : Il était une fois Gru. D’autres<br />

productions hollywoodiennes trustent le sommet du<br />

box-office, comme Thor : Love & Thunder, ou nourrissent<br />

les discussions, à l’image du film d’animation prévu pour<br />

Noël, Avalonia, l’étrange voyage, que Disney retire de ses<br />

sorties salles en France pour contester la chronologie des<br />

médias [voir p.14]. Dans le même temps, quelques<br />

propositions art et essai se démarquent, à l’instar de La<br />

Nuit du 12 ou As Bestas, deux des principaux hits d’un<br />

été globalement compliqué. Avec à peine 25 millions<br />

d’entrées en juillet et août, la période estivale signe son<br />

moins bon résultat depuis 2003.<br />

Nouveau souffle à l’automne<br />

Le mois de septembre n’arrange guère la situation avec<br />

tout juste 7 millions de tickets vendus, sa moins bonne<br />

performance depuis 1980. Si Avatar réussit sa ressortie<br />

et que quelques titres français tentent de surnager, comme<br />

Kompromat ou Revoir Paris, l’offre n’est pas vraiment au<br />

rendez-vous, en témoigne Top Gun : Maverick, toujours<br />

présent dans le top 10 quatre mois après sa sortie et qui,<br />

avec 6,7 millions d’entrées, caracole en tête du classement<br />

2022. L’inquiétude concernant l’offre grandit davantage<br />

lorsque commence à circuler la rumeur autour de Black<br />

Panther : Wakanda Forever, dont la sortie est finalement<br />

bien confirmée courant octobre. Alors que la vaste<br />

campagne de communication “Ma bonne raison d’aller<br />

au cinéma” bat son plein, cette bonne nouvelle accompagne<br />

une reprise palpable de la fréquentation, stimulée<br />

par les français Novembre, Simone, le voyage du siècle ou<br />

encore L’Innocent, et les Américains Black Adam et Smile.<br />

Après un mois d’octobre prometteur, novembre confirme<br />

cette dynamique avec un public de retour aussi bien pour<br />

Wakanda Forever que pour l’offre d’auteur, Reste un peu<br />

et La Conspiration du Caire en tête, et ce, malgré le début<br />

de la Coupe du monde de football.<br />

Cette compétition sportive automnale vient grandement<br />

freiner l’allant du marché à la veille des fêtes de fin<br />

d’année. Attendu depuis plus d’une décennie par toute<br />

une profession et le grand public, Avatar : La Voie de l’eau<br />

s’élance avec brio, malgré la concurrence d’autres Bleus,<br />

signant l’un des 20 meilleurs démarrages de tous les<br />

temps au box-office hexagonal. Le blockbuster de James<br />

Cameron parvient d’ailleurs à chiper la première place<br />

à Top Gun : Maverick au classement des films 2022, avec<br />

7,6 millions d’entrées, dans un marché qui aura, pour<br />

la première fois de l’année, dépassé le cap des 5 millions<br />

de billets hebdomadaires pour ensuite se terminer sur<br />

quatre jours consécutifs au-delà du million de spectateurs.<br />

Si, malgré ses promesses, le mois de décembre se révèle<br />

moins haut qu’espéré (-11 % par rapport à 2021 qui<br />

profitait d’une offre certes plus fournie), 2022 se termine<br />

donc avec 152 millions d’entrées, en-deçà de 27 % par<br />

rapport à la moyenne de la période 2017-2019 et le plus<br />

faible niveau enregistré depuis 1997 (149,3 millions).<br />

Mais ce résultat reste encourageant au regard de l’année<br />

traversée. Surtout, si l’absence de films français dans le<br />

top 10 du box-office 2022 a été largement relayée, elle<br />

occulte une partie de la réalité : à savoir qu’il y a eu plus<br />

de titres tricolores parmi les 20 plus gros succès (cinq<br />

avec Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu ?, Simone,<br />

Novembre, Maison de retraite et Super-héros malgré lui)<br />

qu’en 2019 (trois avec Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon<br />

Dieu ?, Nous finirons ensemble et Les Misérables), érigée<br />

comme année de référence. De plus, plusieurs auteurs<br />

français ont enregistré leurs meilleurs résultats cette année<br />

(Louis Garrel avec L’Innocent, Alice Winocour avec Revoir<br />

Paris entre autres). In fine, les films hexagonaux affichent<br />

une part de marché de 40,9 % en 2022 contre 35 % en<br />

2019. Et si celle des titres américains chutent logiquement<br />

(40,5 % vs 60 %) en raison d’une réduction du nombre<br />

de sorties, les perspectives pour <strong>2023</strong> s’annoncent<br />

prometteuses. Hollywood comme les grosses productions<br />

françaises vont signer un retour en force, à un rythme<br />

plus régulier, avec déjà sur le premier semestre Tirailleurs,<br />

Babylon, Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu, Alibi.com<br />

2, Les Trois Mousquetaires – D’Artagnan, John Wick 4,<br />

Shazam 2, Élémentaire, Fast X ou encore Indiana Jones<br />

5. Et ce, sans oublier le florilège de propositions plus<br />

auteures, comme The Fabelmans, Les Rascals, La Grande<br />

Magie, The Son, La Syndicaliste ou The Whale. De quoi<br />

aller chercher à nouveau la barre des 200 millions<br />

de spectateurs ?<br />

Tanguy Colon<br />

Nous sommes confiants pour <strong>2023</strong> avec plus de<br />

titres porteurs programmés qui laissent espérer une<br />

fréquentation encore meilleure. Mais nous resterons très<br />

attentifs à ce que cette offre demeure la plus diversifiée<br />

dans les salles, l’une des forces de notre modèle<br />

DOMINIQUE BOUTONNAT, PRÉSIDENT DU CNC<br />

10 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


IMPRESSIONNANT<br />

brendan fraser<br />

THE WHALE<br />

8<br />

Mars<br />

un film de<br />

darren aronofsky<br />

©CARACTÈRES<br />

PRÉSENTE<br />

UN FILM<br />

A24 UNE PRODUCTIONPROTOZOA DE<br />

DARREN ARONOFSKY « THE WHALE » BRENDAN FRASER SADIE SINK HONG CHAU TY SIMPKINS<br />

PROTHÉSISTE ET<br />

ET SAMANTHA MORTON CASTING<br />

MARY VERNIEU, CSA ET LINDSAY GRAHAM AHANONU, CSA MUSIQUE ROB SIMONSEN MAQUILLEUR<br />

ADRIEN MOROT<br />

COSTUMES<br />

DANNY GLICKER<br />

CHEF<br />

PRODUCTEURS<br />

MONTAGE ANDREW WEISBLUM, ACE DÉCORS<br />

MARK FRIEDBERG ROBERT PYZOCHA<br />

OPÉRATEUR<br />

MATTHEW LIBATIQUE, ASC, LPS<br />

EXÉCUTIFS<br />

SCOTT FRANKLIN TYSON BIDNER<br />

PRODUIT<br />

ÉCRIT<br />

ADAPTÉ DE<br />

RÉALISÉ<br />

PAR<br />

JEREMY DAWSON ARI HANDEL DARREN ARONOFSKY<br />

PAR<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

LA PIÈCE DE<br />

SAMUEL D. HUNTER<br />

PAR<br />

DARREN ARONOFSKY


BILAN ET PERSPECTIVES<br />

L’année de la crise énergétique<br />

Après la crise sanitaire dont l’exploitation<br />

ne s’est toujours pas remise, s’invite une<br />

crise de l’énergie inédite. Une menace pour<br />

l’économie du secteur à court terme, mais<br />

qui oblige à accélérer sa transition<br />

écologique.<br />

©Condor<br />

Le Serment de Pamfir, de l'Ukrainien Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk<br />

Quelles modalités<br />

d’aiguillage du fonds de<br />

soutien vers les dépenses<br />

énergétiques ?<br />

Comme annoncé par le CNC lors du Congrès des<br />

exploitants de septembre, les salles peuvent<br />

mobiliser une partie de leur compte de soutien<br />

automatique pour faire face aux surcoûts de<br />

consommation d’énergie observés entre le 1 er<br />

décembre 2022 et le 31 mars <strong>2023</strong>. Et ceci,<br />

moyennant plusieurs conditions :<br />

• justifier de difficultés financières particulières,<br />

« notamment au regard de l’importance de leur<br />

passif et de la situation de leur trésorerie à court<br />

terme » ;<br />

• faire face, au minimum, à un doublement de<br />

leur facture énergétique par rapport à la même<br />

période l’année précédente* ;<br />

• solliciter l’équivalent d’un maximum de 30 % du<br />

surcoût de leurs dépenses d’énergie*. Par ailleurs,<br />

le montant du compte de soutien ou de l’avance<br />

mobilisés, cumulé avec les autres dispositifs de<br />

soutien mis en place par l’État pour compenser<br />

les mêmes dépenses, ne peut excéder 65 % du<br />

surcoût.<br />

La sortie de la crise Covid avait déjà tiré les prix de<br />

l’énergie à la hausse depuis fin 2021 ; la guerre en Ukraine<br />

en 2022 les a fait exploser. Risque de pénurie et augmentation<br />

des coûts partout en Europe, arrêt de nombreuses<br />

centrales nucléaires en France, le tout après un été<br />

caniculaire. Alors qu’à l’automne, les factures de gaz et<br />

d'électricité ont été multipliées par trois, voire cinq pour<br />

certains cinémas, les aides de l’État s’adaptent mais ne<br />

sont pas suffisantes pour des entreprises aussi énergivores.<br />

Tous les indicateurs sont au rouge, chacun s’attelle à<br />

renégocier ses contrats… et on redoute des coupures<br />

de délestage.<br />

L’urgence est donc aux économies : en septembre, la<br />

FNCF a proposé une charte sur les pratiques évidentes<br />

à adopter (réduire l’éclairage et le chauffage…), mais<br />

aussi sur les amplitudes horaires en fonction du taux<br />

d’occupation des salles. On parle de sobriété alors que<br />

l’on doit augmenter la fréquentation ; on s’interroge sur<br />

le nombre de séances, alors que l’offre de films revient ;<br />

on veut économiser l’électricité tout en déployant l’expérience<br />

premiumisée. Désormais, même la programmation<br />

des salles est envisagée sous l’angle de la rationalité<br />

énergétique.<br />

Sur le plus long terme, chacun sait qu’il est désormais<br />

vital de reconsidérer ce qui peut l’être au niveau de son<br />

fonctionnement comme de ses bâtiments.<br />

… et l’éveil d’une conscience verte ?<br />

Comme dans tous les secteurs de l’économie, cette année<br />

et son lot de crises aura au moins accéléré la prise de<br />

conscience écologique au sein de toute la filière. Annoncé<br />

à l’été 2021, le plan Action ! du CNC a passé l’année à<br />

faire le bilan, tout en préparant des mesures plus strictes.<br />

En <strong>2023</strong>, les salles de cinéma devront notamment mettre<br />

leurs bâtiments aux normes thermiques et définir des<br />

objectifs dans les domaines de l’approvisionnement et<br />

de la gestion des déchets, dans la mobilité et le numérique.<br />

Au-delà du décret tertiaire et autres obligations légales,<br />

la Fédération, avec l’ADRC et le CNC, a mis en place<br />

au printemps dernier un groupe de travail sur les spécificités<br />

éco-énergétiques des cinémas. Plusieurs réseaux<br />

de salles indépendantes (Objectif ciné 64, Cinéo…) n’ont<br />

pas attendu les directives pour mettre en place leurs<br />

propres chartes, tandis qu’à titre plus individuel, des<br />

exploitants construisent des cinémas plus verts et précurseurs<br />

(le Véo de<br />

Colomiers, l’Utopia Pont-Sainte-Marie…).<br />

Mais pour permettre, plus tard, des économies, cette<br />

transition, pour l’heure, a un coût… et les trésoreries<br />

sont exsangues.<br />

Cécile Vargoz<br />

©Utopia<br />

Les sommes mobilisables sont, par ailleurs,<br />

soumises à des plafonds : 35 % des sommes<br />

inscrites (au 31 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>) sur le compte<br />

automatique, 30 % s’il s'agit d’une avance. Enfin, à<br />

noter que ces demandes de mobilisation de fonds<br />

de soutien automatique sur les dépenses<br />

énergétiques ne seront instruites par le CNC<br />

qu’après traitement des demandes d’investissements<br />

ou d’avances déjà enregistrées.<br />

A.A.<br />

* Dans le cas où la facture correspondant à cette période équivalente à N-1 a été<br />

calculé « sur la base d’un tarif inférieur au tarif dit “bleu” prévu à l’article<br />

R. 337-18 du code de l’énergie, le doublement s’apprécie au regard<br />

d’un montant recalculé sur la base de ce tarif », précise le CNC.<br />

Utopia Pont-Sainte-Marie, cinéma à énergie positive<br />

12 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


L’exploitation,<br />

entre maîtrise des coûts et innovation<br />

Un démarrage bridé, une fin d’année en<br />

fanfare… Ascenseur émotionnel pour l’exploitation<br />

française en pleine reconquête<br />

de son public. Les salles n’ont pas ménagé<br />

leurs efforts afin de compenser un retour<br />

en salles poussif des spectateurs, une offre<br />

de films inégale et des coûts induits par la<br />

nécessité de monter les équipements<br />

en gamme.<br />

Une année d'interrogations, de craintes mais aussi<br />

d’optimisme. L’exploitation navigue entre la perspective<br />

de la hausse du prix de l'énergie, la nécessité de maîtriser<br />

les coûts, tout en rendant la salle et ses services toujours<br />

plus attractifs. Les exploitants ont continué de booster<br />

leurs animations en prolongeant l'expérience au-delà de<br />

la salle, sur fond de difficultés de recrutement. La perspective<br />

de la sortie d’Avatar : La Voie de l’eau a joué un<br />

rôle de catalyseur : en 2009, le premier volet avait<br />

accéléré le passage du parc du 35 mm au numérique, le<br />

deuxième opus presse sa montée en gamme, tant sur le<br />

plan technologique que celui du service au spectateur.<br />

Animations, vente à distance, placement numéroté,<br />

fidélisation, technologie, formats immersifs et fauteuils<br />

inclinables… Les salles accélèrent la tendance premium.<br />

Chacun cherche son premium<br />

Les circuits Pathé et CGR, avaient déjà affirmé et mis<br />

en place leur stratégie de premiumisation. Pour le groupe<br />

rochelais, l’annonce en février de sa mise en vente n’a<br />

nullement freiné le développement de son format immersif<br />

Ice avec un total de 52 salles. C'est surtout son déploiement<br />

à l'international et l'inauguration de deux salles<br />

Ice en Inde qui marquent son année. Quant à Pathé,<br />

comme l'exprime plusieurs fois Jérôme Seydoux dans la<br />

presse dans le courant de l'année, le cinéma doit être un<br />

loisir de prestige pour lequel « le tarif ne constitue pas un<br />

frein ». Avis qui ne fait pas l’unanimité dans la profession,<br />

vent debout face à l’argument de la place de cinéma<br />

perçue comme trop chère. Le groupe Pathé, qui prévoit<br />

son introduction en bourse pour 2024, inaugure en<br />

décembre son cinéma Parnasse au confort et au prix<br />

premiums [voir p.30]. Par ailleurs, le circuit exploite 40<br />

salles 4DX, 16 salles IMAX, et 11 salles Dolby Cinéma.<br />

Mégarama, quant à lui, dévoile son multiplexe d’Annecy<br />

avec un format inédit en France le 4D e-motion et<br />

inaugure sa première salle Imax à Bordeaux.<br />

Les fauteuils premium du Monciné d'Anglet<br />

Les indépendants musclent le jeu<br />

Mais voilà, le premium n’est plus l’apanage des circuits.<br />

Chacun, indépendant comme art et essai, cherche son<br />

offre et la module en fonction de sa zone, de sa clientèle<br />

et de ses finances ! Les fauteuils s’élargissent, les allées<br />

s’étendent pour des salles écrins, plus petites et plus<br />

confortables. À Asnières, l’Alcazar dégaine son écran Led<br />

LG, inédit mondial. En décembre, le Monciné d’Anglet<br />

équipe l’intégralité de ses salles de sièges premium. Le<br />

cinéma Première d'Arpajon rouvre également avec une<br />

salle aux fauteuils entièrement inclinables. Certains<br />

conçoivent leurs propres formats premium, à l'instar du<br />

groupe Grand Écran et de ses quatre salles Cinemax.<br />

Néanmoins, le premium n'est pas toujours synonyme<br />

de technologie. « À chacun d'imaginer ses propres premiumisations<br />

», évoque Marie-Christine Desandré au Congrès<br />

pour qui celles-ci riment avec engagement éco-responsable<br />

et pondération des séances.<br />

Le parc de salles se rénove et s’ajuste. Certains choisissent<br />

de vendre leur exploitation, renforçant le maillage d’autres<br />

groupes, et les ouvertures restent sur leur dynamique<br />

enclenchée avant la crise. Le Groupe Noé rouvre l’Omnia<br />

de Rouen et, en association avec Cinémas Reynaud<br />

inaugure Bernay [voir p.34 et p.35] après avoir repris le<br />

©Première Cinémas<br />

cinéma de Deauville. Confluences, fait de son côté<br />

l’acquisition en fin d’année de l'emblématique Rex de<br />

Sarlat et du César à Apt [voir p.32]. Première<br />

Cinémascampagne ? double son nombre de sites après<br />

avoir mis la main sur le circuit Artec et l’ouverture<br />

d’Arpajon. CineWest continue sa lancée avec l'acquisition<br />

de l’Étoile Cinéma de Béthune. Toujours dans le Nord,<br />

Kinepolis acquiert le Gaumont d'Amnéville ou ouvre<br />

les portes de l'amphithéâtre de Metz, bouclant ainsi son<br />

territoire. Enfin, UGC achève sa vague de construction<br />

de larges multiplexes avec un dernier né, en centre-ville<br />

d’Issy-les-Moulineaux. L’année de l’exploitation sera<br />

analysée plus en détail dans notre dossier La France des<br />

circuits [dans le <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 1 er février].<br />

Un bilan en demi-teinte donc pour les salles, qui ne<br />

cessent d’être en mouvement et de se réinventer. Une<br />

trésorerie blême mais un parc prêt pour la reconquête.<br />

©yann vidal ©Hervé Aguillard<br />

Marion Delique<br />

La façade de Première Cinéma d'Arpajon<br />

L'Omnia de Rouen<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

13


BILAN ET PERSPECTIVES<br />

La chronologie des médias,<br />

signée mais toujours décriée<br />

La signature d’une nouvelle mouture fin<br />

<strong>janvier</strong> 2022 n’a pas pour autant mis fin aux<br />

critiques et interrogations qui persistent<br />

encore aujourd’hui, avec de nouvelles réunions<br />

prévues dans les prochaines semaines.<br />

Une histoire sans fin ?<br />

©Disney<br />

Et la fumée blanche jaillit rue de Valois le 24 <strong>janvier</strong><br />

2022. Après plusieurs mois de tractations, le cinéma<br />

français célébrait la nouvelle année avec la paraphe de la<br />

chronologie des médias au ministère de la Culture, en<br />

présence des représentants des organisations professionnelles<br />

du secteur cinématographique tricolore, des chaînes<br />

de télévision et de certaines plateformes. « Un accord<br />

historique gagnant-gagnant », se réjouit à l’époque Roselyne<br />

Bachelot, dans lequel la fenêtre salle conserve son exclusivité<br />

de 4 mois, quand les créneaux des chaînes payantes<br />

comme Canal+ et des plateformes comme Netflix avancent<br />

Avalonia, l'étrange voyage<br />

©Ministère de la Culture<br />

C'est dans ce contexte que The Walt Disney Company<br />

confirme, à moins d'un mois de sa sortie, que la suite de<br />

Black Panther sera bien dans les salles françaises. Si elle<br />

soulage les exploitants [le film cumule 3,5 millions<br />

d’entrées à date], cette décision n’est qu’une page supplémentaire<br />

dans le feuilleton de la chronologie des médias.<br />

Les tractations qui s’enchaînent depuis ont permis certaines<br />

avancées, notamment sur le différend entre Disney et les<br />

groupes TF1, M6 et France TV. Ces derniers accepteraient<br />

de diffuser les films produits par les plateformes, d’un<br />

budget supérieur à 25 M €, 24 mois après la fenêtre salle,<br />

au lieu des 22 actuellement prévus. En retour, elles<br />

auraient 2 mois d’exclusivité, pendant lesquels la plateforme<br />

mère ne pourrait plus proposer l’œuvre dans son<br />

catalogue.<br />

Le 24 <strong>janvier</strong> 2022 rue de Valois pour la signature de la chronologie des médias<br />

respectivement à 6 et 15 mois, les services non signataires<br />

étant fixés à 17 mois après la salle. « Nous avons réussi à<br />

intégrer les nouveaux entrants – jusque-là réfractaires à<br />

partager leurs œuvres avec le public de la salle –, tout en<br />

préservant la place des anciens et en augmentant la capacité<br />

de financement du cinéma français », savoure alors Richard<br />

Patry, président de la FNCF. Pour Carole Scotta, coprésidente<br />

du Dire, « le cinéma a montré sa capacité à se mettre<br />

autour d’une table. Cet accord nous rassemble et permet de<br />

nous préparer à d’autres mutations ».<br />

Les demandes ne se sont pas fait attendre, malgré un<br />

accord conclu pour trois ans et une clause de revoyure<br />

fixée à <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>. Après une campagne présidentielle<br />

où le secteur s’est attelé (non sans mal) à faire entendre<br />

sa voix puis l’arrivée de Rima Abdul-Malak comme<br />

ministre de la Culture, la chronologie des médias est de<br />

nouveau sous le feu des projecteurs. Début juin, Disney<br />

lance un pavé dans la mare en annonçant qu’il ne sortira<br />

pas au cinéma son film de Noël, Avalonia, l’étrange voyage,<br />

contestant une réglementation « inéquitable, contraignante<br />

et inadaptée aux attentes de nos audiences ». En première<br />

ligne : l’obligation pour les plateformes de retirer leurs<br />

films pendant la fenêtre des chaînes gratuites. « Tous les<br />

autres aspects comme les 17 mois et la brièveté de notre<br />

fenêtre doivent être renégociés à moyen terme », déclare alors<br />

Hélène Etzi, présidente de Disney France. Des paroles<br />

qui résonnent chez Netflix, seule signataire parmi les<br />

plateformes, et qui, fin juin, partage ses doutes sur la<br />

pertinence d’une fenêtre à 15 mois.<br />

Bien que l’exclusivité de la salle ne soit – alors – pas<br />

remise en question, l’exploitation dénonce « l’instrumentalisation<br />

» des cinémas, « victimes collatérales » de cette<br />

prise de position de Disney. Qui plus est dans un contexte<br />

de fréquentation à la peine, quand les films d’animation<br />

du studio drainent à chaque fois plusieurs millions de<br />

spectateurs. Si, pour ces raisons, les exploitants sont les<br />

plus bruyants de la filière sur le sujet, les pouvoirs publics<br />

se font plutôt discrets et l’été passe sans aucune annonce<br />

sur une quelconque reprise des discussions ou d’un<br />

possible terrain d’entente. Une apathie qui n’est pas non<br />

plus au goût de Disney, puisqu’en pleine rentrée, commence<br />

à circuler dans la profession la rumeur d’une possible<br />

annulation de la sortie française de Black Panther : Wakanda<br />

Forever. Au Congrès de Deauville, l’exploitation interpelle<br />

le CNC, qui confirme la reprise des négociations<br />

début octobre.<br />

Alors que cette disposition doit faire l’objet d’un avenant<br />

à l’actuelle chronologie des médias, et donc être soumise<br />

à l’approbation des autres acteurs du secteur, d’autres<br />

pierres d'achoppement devraient figurer à l’ordre du jour<br />

des réunions prévues en <strong>2023</strong>. Quid des autres plateformes<br />

non signataires (AppleTV+, Paramount+, Amazon Prime<br />

Video) qui pourraient vouloir également avancer leur<br />

fenêtre ? Quid de celle de Canal+, toujours en pourparlers<br />

pour racheter OCS ? L’exclusivité de la salle est-elle<br />

toujours intouchable ? Récemment, le Sevad (Syndicat<br />

des éditeurs de vidéo à la demande) défendait une nouvelle<br />

dérogation : la possibilité, sous réserve de l’accord du<br />

distributeur et d’autres conditions, qu’un film soit<br />

disponible en VOD 3 mois après sa sortie, peu importe<br />

son box-office. Une proposition qui en devance sans<br />

doute beaucoup d’autres. La France, avec son système<br />

unique, doit tout faire pour préserver la place centrale<br />

du film et lui offrir une notoriété continue à chaque<br />

étape de son exploitation pour lui permettre de rencontrer<br />

son public. Nombreuses sont donc les interrogations<br />

autour de cette réglementation. <strong>2023</strong> devrait permettre<br />

d’y apporter quelques éléments de réponse.<br />

Tanguy Colon<br />

14 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


L’EMPRISE<br />

DU DÉMON<br />

N’ESPÉREZ PAS LUI ÉCHAPPER<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT PRÉSENTE UNE PRODUCTION DAVIS FILMS MILLENNIUM MEDIA UN FILM DE OLIVER PARK "L’EMPRISE DU DÉMON" (THE OFFERING) NICK BLOOD EMILY WISEMAN PAUL KAYE ET ALLAN CORDUNER<br />

DISTRIBUTION<br />

DIRECTEUR DE LA<br />

DES RÔLES DAN HUBBARD, CSA COSTUMES ANNA GELINOVA DÉCORS PHILIP MURPHY PHOTOGRAPHIE LORENZO SENATORE, ASC, AIC MONTAGE MICHAEL J. DUTHIE SIMON PEARCE MUSIQUE CHRISTOPHER YOUNG<br />

PRODUCTEURS<br />

ÉXÉCUTIFS AVI LERNER TREVOR SHORT BOAZ DAVIDSON TANNER MOBLEY PRODUIT<br />

PAR LES WEDLON YARIV LERNER JEFFREY GREENSTEIN JONATHAN YUNGER p.g.a. HANK HOFFMAN SAM SCHULTE<br />

PRODUIT<br />

PAR VICTOR HADIDA HISTOIRE<br />

DE HANK HOFFMAN ET JONATHAN YUNGER ÉCRIT<br />

PAR HANK HOFFMAN RÉALISÉ<br />

PAR OLIVER PARK<br />

LE 11 JANVIER<br />

AU CINÉMA


BILAN ET PERSPECTIVES<br />

Les grands groupes internationaux, entre<br />

diversification et concentration<br />

À l’échelle planétaire, l’année 2022 commence sous une dynamique étrangement similaire à celle de ce début <strong>2023</strong> : boostée par<br />

Spider-Man : No Way Home… mais globalement toujours en berne. Où les grands écrans ont une fois pour toutes démontré leur<br />

force… mais aussi éprouvé leurs faiblesses.<br />

Dès mars, suite à l’invasion de l’Ukraine, les majors<br />

suspendent leurs sorties en Russie, à commencer par<br />

Disney, Warner et Sony, qui déprogramment respectivement<br />

Alerte rouge (le Pixar jamais sorti dans les<br />

salles françaises non plus), The Batman et Morbius.<br />

Boycott ou pas, le reste du monde sait que, dans<br />

l’après-Covid, il doit se contenter de moins de blockbusters<br />

made in Hollywood…<br />

©Getty Images<br />

Pendant ce temps, Amazon officialise son rachat de<br />

la Metro Goldwyn Mayer. Un investissement cinéma<br />

qui se chiffre à 8,5 milliards de dollars, et que le géant<br />

de l’e-commerce prolonge, en novembre, de l’annonce<br />

d’un milliard de dollars annuels destinés à produire<br />

une quinzaine de longs métrages destinés à une<br />

exploitation salle. De fait, la mode 2022 n’est plus du<br />

tout au day-and-date, multi expérimenté depuis la<br />

crise sanitaire. Et le CinemaCon du printemps, dans<br />

la foulée de la plongée en bourse de Netflix après<br />

l’annonce d’une perte de 200 000 abonnés, scelle le<br />

retour en grâce du grand écran et ses vertus uniques,<br />

en matière d’expérience spectateur comme de valorisation<br />

des films.<br />

Lors du CinemaCon de 2022, John<br />

Fithian était heureux d’annoncer «<br />

la mort des sorties simultanées ».<br />

Le président de la Nato (National<br />

Association of Theater Owners)<br />

prendra sa retraite le en mai <strong>2023</strong>.<br />

Pendant ce temps, et malgré les inquiétudes qui<br />

peuvent encore peser sur les nouveaux équilibres du<br />

secteur, les plus grands circuits accélèrent leur passage<br />

au tout-laser, du mexicain Cinépolis qui dévoile un<br />

ambitieux programme de transition dès l’été, au leader<br />

américain AMC fin octobre. Pour “renforcer ses<br />

assises”, ce dernier n’hésite par ailleurs pas à explorer<br />

des voies inédites en matière de programmation,<br />

comme les réunions Zoom proposées dans certaines<br />

de ses salles, ou en matière de diversification de<br />

portefeuille, comme ses parts acquises dans une société<br />

d’exploitation… minière.<br />

Autant de gages de bonne santé financière, alors que la<br />

firme continue à introduire de nouveaux titres en bourse<br />

pour poursuivre ses investissements…. et que le rival<br />

Cineworld multiplie, en août, les alertes sur ses difficultés<br />

face à une fréquentation en berne. Depuis le mois de<br />

septembre et la mise sous protection du chapitre 11<br />

aux États-Unis du groupe dirigé par Mooky Greidinger,<br />

les scénarios de reprise n’ont cessé de fleurir ; de celui<br />

d’une fusion faite par l’ancien partenaire devenu adversaire<br />

Cineplex (Canada) à celui de rachats partiels par<br />

Vue International et AMC, 2022 aura posé les bases<br />

du démantèlement, de plus en plus probable, du<br />

deuxième circuit mondial.<br />

©Ewan Munro<br />

D’autant plus que la tendance, aux quatre coins du<br />

monde, est à la concentration du parc cinématographique.<br />

Au printemps, deux principaux circuits indiens<br />

(PVR et Inox) fusionnent pour donner naissance à un<br />

nouveau géant représentant plus de 1 500 salles. En<br />

été, le groupe chinois, Hengdian Entertainment,<br />

spécialisé dans la production mais aussi l’exploitation<br />

(434 cinémas), ambitionne de mettre la main sur 128<br />

établissements supplémentaires via le rachat de Xingyi<br />

Cinema. Toutefois, encore impacté, tout au long de<br />

2022, par des fermetures de cinémas en raison de<br />

mesures anti-Covid drastiques – mais aussi, selon<br />

certains, par le manque de films étrangers pour soutenir<br />

la certes solide offre nationale –, le box-office chinois<br />

perd de sa splendeur. Dès fin mai, il perd son tout<br />

récent titre de premier marché cinématographique<br />

mondial (remporté en 2020 puis en 2021) au profit<br />

de l'habituel champion américain.<br />

Enfin, en parlant des habituels champions américains<br />

– et bien plus que le 2 e Avatar de cette fin d’année –,<br />

le titre du plus grand comeback 2022 peut être remis<br />

à Bob Iger. En novembre, un an à peine après son<br />

départ officiel, l’emblématique patron de Disney reprend<br />

son poste de CEO. Et autant dire que celui qui est aux<br />

commandes de Disney tient aussi, en grande partie,<br />

les rênes du cinéma mondial…<br />

Ayşegül Algan<br />

Le sort de Cineworld, le deuxième plus gros circuit d’exploitation au monde et de ses 571 cinémas et 9 189 salles à travers 10<br />

pays, sera-t-il fixé en <strong>2023</strong> ? Photo : Cineworld Bexleyheath, dans la grande banlieue de Londres<br />

16 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


L’ACTUALITÉ DE<br />

L’EXPLOITATION ET<br />

DE LA DISTRIBUTION<br />

CINÉMA<br />

LES MAGAZINES<br />

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L'ÉMISSION<br />

Babylon de Damien Chazelle, en salles à partir du 18 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

©2022 Paramount Pictures<br />

Le succès des uns fait le succès des autres<br />

FRÉDÉRIC MOGET DANS L’ÉMISSION BOXOFFICE PRO<br />

univers fantastique, personnages attachants et comédie, et<br />

annonce sans doute le départ d’une nouvelle franchise ».<br />

Franchises encore avec le 6 e Transformers en juin, dont<br />

« la bande-annonce représente déjà le plus gros score de<br />

visionnage de l'histoire de Paramount » et bien sûr le 7 e<br />

Mission Impossible. « C’est vraiment la franchise qui va plus<br />

plus loin et plus haut – au sens propre – à chaque film. »<br />

Pour Frédéric Moget, « toute personne ayant vu Top Gun<br />

ira voir logiquement ce Mission : Impossible » dont il attend<br />

des scores bien supérieurs aux 4 millions des plus gros<br />

épisodes. En fin d’année et après le retour des Tortues<br />

Ninja, Paramount mise aussi beaucoup sur Pat’ Patrouille<br />

2, après l’énorme surprise du premier volet à la réouverture<br />

des salles où il a fait plus d’1,5 million d'entrées.<br />

« Ce succès a montré comment la sortie salle, dans le cadre<br />

d'une telle franchise, peut contribuer à tout un écosystème :<br />

hausse des audiences télé, des abonnements à Paramount +<br />

et vente massive de produits dérivés. »<br />

Après une année 2022 au Top pour<br />

Paramount, Frédéric Moget a le smile, fier<br />

d’avoir accompagné des films qui ont contribué,<br />

plus largement, au retour des spectateurs<br />

en salles. Le directeur général de<br />

Paramount Pictures France était l’invité de<br />

L’Émission : possible.<br />

« On est tous derrière les Bleus et on a tous envie qu’Avatar<br />

fonctionne », déclarait Frédéric Moget au lendemain du<br />

14 décembre, filant régulièrement la métaphore sportive<br />

et ne jouant pas perso : « Si nous avons distribué le plus<br />

gros succès de l’année, nous souhaitons qu’Avatar batte Top<br />

Gun, pour montrer que le cinéma continue ». 2022 est, en<br />

effet, une année record pour la filiale française de Paramount,<br />

qui a enregistré près de 12 millions d’entrées, son meilleur<br />

score depuis 2011, avec seulement 8 films. Dont<br />

bien sûr Top Gun : Maverick et ses 6,7 millions de spectateurs…<br />

en 29 semaines à l’affiche. « Avec ce film, nous<br />

avions la responsabilité, dans le contexte que l’on sait, de<br />

ramener les gens en salles. C’est cette énergie qui nous a<br />

guidés. Les spectateurs de Top Gun avaient le sourire en<br />

sortant, et c’est ça le cinéma ! » De quoi passer un message<br />

positif auprès du public… et du marché en général…<br />

Smile, « le plus gros film d’horreur de l'année, est aussi un<br />

conte de fées » pour Paramount. Pourtant, le film qui a<br />

enregistré à ce jour plus de 1,2 millions d’entrées n’était<br />

pas destiné au grand écran mais au streaming. « Quand<br />

nous avons vu le film fini, nous avons constaté son potentiel<br />

et décidé de prendre le risque – y compris financier – de le<br />

sortir en salles. » Une expérience qui restera un modèle<br />

pour le studio, « qui sait combien la place de la salle est<br />

primordiale dans la création de valeur ». Y compris pour<br />

des films qui ont été vus sur tous les formats possibles,<br />

comme Le Parrain, restauré et ressorti cette année par<br />

Paramount qui, pour rappel, est le plus ancien des studios<br />

hollywoodiens.<br />

Des franchises et du Chazelle en <strong>2023</strong><br />

Pour Frédéric Moget et ses équipes, la nouvelle année<br />

commencera le 18 <strong>janvier</strong> avec Babylon de Damien<br />

Chazelle, « film d’une audace incroyable » et une collaboration<br />

qui va se poursuivre, puisque le studio a signé avec<br />

le cinéaste pour ses prochains long métrages.<br />

Suivra Scream VI début mars, « avec Jenna Ortega, qui est<br />

devenue un phénomène », puis Donjons & Dragons pour<br />

les vacances de printemps, « un blockbuster qui conjugue<br />

Par ailleurs, Frédéric Moget n’exclut pas de re-travailler<br />

sur des films français, en fonction des coups de cœur et<br />

sans les opposer à ceux des studios US. « Nous observons<br />

les films de façon agnostique, qu’ils soient français ou<br />

américains », et le succès des blockbusters profite à tous,<br />

pas seulement en alimentant le fonds de soutien. « Le<br />

succès des uns fait le succès des autres », réaffirme le boss de<br />

Paramount France, « car nous sommes tous membres d’une<br />

même équipe, solidaires et pas concurrents. »<br />

À voir ou à revoir,<br />

Émission disponible<br />

sur notre chaîne YouTube :<br />

18 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


8<br />

AU CINÉMA LE<br />

FÉVRIER


DISTRIBUTION<br />

©Christine Tamalet - Puy du Fou Films<br />

LE PUY DU FOU FILMS<br />

DU GRAND SPECTACLE AU GRAND ÉCRAN<br />

Vaincre ou mourir<br />

Le 8 décembre, Vaincre ou mourir s'est hissé à la première place du box-office. Une campagne d’avant-premières phénomènes pour le<br />

premier film produit par le fameux parc de loisirs. Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, affirme sa stratégie fondée sur la notoriété<br />

de ses spectacles, un budget contraint et un ciblage spécifique des communautés de spectateurs.<br />

25 000 billets vendus le 8 décembre autour des avantpremières<br />

de Vaincre ou mourir. Comment ce film<br />

historique sur l’épopée du Vendéen Charette, inspiré<br />

du spectacle aux 10 millions de visiteurs, Le Dernier<br />

Panache, a-t-il réussi à mener le box-office avec une<br />

moyenne de 100 spectateurs par séance sur 240 cinémas ?<br />

« À l’origine du projet, avec notre partenaire Canal +,<br />

nous avions envisagé Vaincre ou mourir comme un<br />

documentaire spectaculaire pour la télévision », confie<br />

Nicolas de Villiers. « Lorsque nous leur avons montré les<br />

premiers rushs, ils nous ont immédiatement proposé de<br />

faire un long métrage pour le cinéma. » C'est ainsi que<br />

le néo-producteur s’est lancé dans un tournage musclé<br />

de 18 jours, réalisant jusqu'à 10 minutes utiles par jour,<br />

et tout cela pour un budget total de 3,5 millions d’euros.<br />

« Je vous assure que c’est un tour de force pour un film<br />

d’époque. Nous avons tourné 90 % des scènes au sein du<br />

parc, nous appuyant sur toute notre logistique de costumes,<br />

de chevaux et de décors réels », explique le président de<br />

la nouvelle société de production.<br />

Le film revient sur la vie de François-Athanase Charette<br />

de la Contrie, héros royaliste de Vendée qui, en 1793,<br />

a mené une rébellion contre la Révolution française.<br />

Réalisé par Vincent Mottez et Paul Mignot, Vaincre<br />

ou mourir rassemble des acteurs charismatiques tels<br />

que Hugo Becker dans le rôle principal (que l’on verra<br />

bientôt aussi dans Pour la France de Rachid Hami),<br />

Rod Paradot (La Tête haute), Gilles Cohen et Jean-<br />

Hugues Anglade.<br />

La caméra a tous les droits !<br />

Elle nous permet d’entrer dans<br />

toute l’épaisseur du personnage<br />

NICOLAS DE VILLIERS<br />

Une stratégie à trois bandes, pour la sortie nationale<br />

le 25 <strong>janvier</strong>, puisque Puy du Fou Films et Canal+<br />

ont choisi un distributeur délégué via Saje Distribution.<br />

« Nous sommes un producteur atypique. Le Parc est une<br />

marque, et nous nous appuyons sur sa notoriété pour<br />

parler à nos visiteurs fidèles », ce qui permet de renforcer<br />

la stratégie de distribution grand public de Studiocanal<br />

et celle, plus ciblée, de Saje. On connaît le travail de<br />

ce dernier auprès des communautés catholiques, dont<br />

la spécialité est de mobiliser, via des médias spécialisés<br />

et des ambassadeurs, des spectateurs qui ne sont pas<br />

nécessairement des cinéphiles. « Ce travail complémentaire<br />

nous confère une force de frappe particulière », ajoute<br />

Nicolas de Villiers.<br />

Une nouvelle activité pour la marque Puy du Fou<br />

dont le langage des spectacles, selon le président,<br />

« emprunte beaucoup au cinéma, avec les mêmes mécaniques<br />

de narration, de mise en scène spectaculaire à<br />

grand renfort d’effets spéciaux ».<br />

« Notre métier est de raconter des histoires inspirées de la<br />

grande Histoire », confie Nicolas de Villiers. « Au-delà<br />

de mon rêve d’enfant de faire du cinéma, celui-ci a<br />

l'avantage de pouvoir entrer dans l’intimité du spectateur.<br />

La caméra a tous les droits ! Elle nous permet d’entrer<br />

dans toute l’épaisseur du personnage. La fiction peut<br />

ainsi prendre le relais de l’Histoire ».<br />

Le producteur ne compte pas s'arrêter à ce coup d’essai<br />

et avoue avoir déjà d'autres projets, confiant avec un<br />

peu de superstition, que « si Vaincre ou mourir réalise<br />

100 000 entrées, nous serons ravis ! ».<br />

Marion Delique<br />

20 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


Publi-communiqué<br />

Politique de Sharp/NEC concernant<br />

la modification de la source de lumière laser<br />

dans les projecteurs à lampe<br />

Sharp NEC Display Solutions a une longue expérience de la technologie<br />

de projection. Nous sommes des spécialistes de la projection<br />

cinématographique et nous comprenons ce qui est important pour les<br />

exploitants de salles de cinéma et leurs clients. La fourniture de produits<br />

innovants, fiables et sûrs est primordiale et ne fera jamais l’objet de<br />

compromis.<br />

Fiabilité et sécurité<br />

L’optimisation des revenus par siège est essentielle pour les exploitants<br />

de cinéma qui exigent de leurs équipements une fiabilité et des<br />

performances durables afin de garantir une utilisation optimale, des<br />

temps d’arrêt minimaux et la meilleure expérience cinématographique<br />

possible, année après année. Sharp/NEC atteint les taux de défaillance<br />

les plus bas du secteur, et nous sommes fiers de notre service et de<br />

notre assistance robustes, qui sont bien accueillis par nos clients.<br />

Une innovation à la pointe du marché<br />

Toujours soucieux de mettre sur le marché des produits qui répondent<br />

directement aux besoins de l’industrie du cinéma, nous avons lancé le<br />

premier et le plus célèbre projecteur à lampe UHP au monde, offrant<br />

une solution de cinéma compacte et économique. Le premier projecteur<br />

de cinéma RB au monde a été présenté par Sharp/NEC comme une<br />

solution de projection presque sans speckle, combinant valeur et haute<br />

qualité.<br />

Aucun compromis sur la qualité<br />

Notre politique est de ne pas proposer de solution de rétrofit laser pour<br />

les projecteurs de cinéma à lampe. Cette approche permet de préserver<br />

l’intégrité de nos solutions de cinéma de haute qualité. Nous pensons<br />

que toute adaptation compromettrait la fiabilité, la sécurité et les niveaux<br />

de performance, ce qui entraînerait une expérience client moins que<br />

satisfaisante.<br />

Attention aux risques pour la sécurité du public<br />

Nous n’autorisons aucune modification sur nos projecteurs par des tiers.<br />

Nous vous avertissons des risques suivants :<br />

• Toute modification non autorisée par un tiers entraînerait<br />

l’annulation de la garantie et de l’extension de garantie du<br />

fabricant.<br />

• Les modifications non approuvées compromettront la conformité<br />

du produit DCI. La certification DCI est une exigence obligatoire<br />

par tous les studios afin de garantir une qualité d’image optimale.<br />

Le fait de ne pas obtenir la certification peut entraîner la perte de<br />

contenu.<br />

• Les fabricants sont entièrement responsables de la sécurité de<br />

leur équipement. Sharp/NEC est méticuleux dans ses procédures<br />

de test de sécurité pour s’assurer qu’il n’y a aucun risque<br />

électrique, thermique ou laser pour la sécurité du public. La<br />

conception thermique d’un projecteur est très complexe, et toute<br />

modification pourrait avoir un impact sérieux sur son intégrité,<br />

entraînant un vieillissement accéléré des composants électriques<br />

et optiques et un risque très réel pour la sécurité du public en cas<br />

d’incendie. En outre, la classification du groupe de risque (RG)<br />

et la distance dangereuse de l’énergie lumineuse élevée (HD)<br />

doivent être définies par le fabricant. Le processus d’adaptation<br />

d’une lampe à une source de lumière laser annule immédiatement<br />

tous les calculs de conception de sécurité et la conformité. Toute<br />

modification non autorisée fait peser toute la responsabilité sur<br />

le propriétaire du cinéma qui devient seul responsable de tout<br />

dommage ou compromission de la sécurité du public.<br />

Il est important de noter que s’il est possible de remplacer la source<br />

lumineuse d’un projecteur existant par une nouvelle source lumineuse<br />

laser, les autres composants seront toujours âgés. Tout composant de<br />

projecteur âgé de plus de 10 ans est susceptible de tomber en panne. Il<br />

n’est pas judicieux d’investir dans une nouvelle source de lumière laser<br />

pour risquer la défaillance d’autres pièces.<br />

La solution sans risque<br />

Nous sommes convaincus qu’il est dans l’intérêt de l’exploitant de cinéma<br />

de remplacer ses anciens projecteurs à lampes par un nouveau projecteur<br />

laser Sharp/NEC. L’exploitant du cinéma bénéficie d’une solution sûre,<br />

fiable et économe en énergie, tandis que ses clients cinéphiles profitent<br />

de la meilleure expérience cinématographique possible. Tous les risques<br />

sont éliminés.


EXPLOITATION<br />

DISTRIBUTEURS ET EXPLOITANTS INDÉPENDANTS AU SOMMET<br />

©NICOL CLAIRE<br />

Le palmarès du<br />

14 e Arcs Film Festival<br />

Le jury, présidé par Roschdy Zem, accompagné de<br />

Jeanne Balibar, de la scénariste Fanny Herrero, du<br />

réalisateur Filippo Meneghetti et de la comédienne<br />

Florencia Di Concilio a décerné six prix :<br />

Flèche de Cristal :<br />

Vera (Les Films de l’Atalante, date inconnue) de Tizza Covi et<br />

Rainer Frimmel<br />

Le Grand Prix du Jury :<br />

L’Homme le plus heureux du monde (Pyramide, 22<br />

février) de Teona Strugar Mitevska.<br />

Deux prix d'interprétation :<br />

Annabelle Lengronne dans Un petit frère de<br />

Léonor Serraille (Diaphana, 1 er février)<br />

Yothin Clavenzani dans Ghost Night de<br />

Fulvio Risuleo<br />

Meilleure musique originale :<br />

Pierre Földes pour le film d’animation Saules<br />

aveugles, femme endormie (Gebeka, 22 mars)<br />

Meilleure photographie : Hélène Louvart pour<br />

Un petit frère<br />

Prix du public :<br />

Eismayer de David Wagner<br />

Prix Cineuropa :<br />

Skin Deep d’Alex Schaad<br />

Prix du jury jeune :<br />

L’Homme le plus heureux du monde et une<br />

mention spéciale à Skin Deep<br />

Prix des cinglés du cinéma :<br />

Eismayer de David Wagner<br />

Prix Cinéma et<br />

engagement environnemental :<br />

La Belle Ville (Jour2fête, 26 avril) de Manon Turina et<br />

François Marques<br />

Du 13 au 17 décembre, le festival européen<br />

des Arcs a donné rendez-vous aux professionnels<br />

au Sommet des exploitants et distributeurs.<br />

Une rencontre qui se veut à la<br />

fois partage d'expériences et fabrique collaborative<br />

d’idées, toujours sous le signe<br />

de la convivialité.<br />

Une nuit au Chalet 2030 pour l'écologie, de nouveaux<br />

projets Futur@cinema, et autant de réflexions pour<br />

des réponses concrètes. Les représentants de salles et<br />

distributeurs indépendants ont répondu à l'appel du<br />

Sommet, autour de sa responsable Anne Pouliquen.<br />

Deuxième challenge Futur@Cinema<br />

Le cursus d’accompagnement et d’accélération de<br />

projets innovants pour la reconquête des publics a<br />

marqué une étape aux Arcs, après celle de Strasbourg<br />

en septembre, dans le cadre du Festival européen du<br />

film fantastique. Huit projets portant sur des problématiques<br />

diverses sont en lice, avec comme point central<br />

la salle, de la fidélisation des spectateurs via la récolte<br />

de data à la prolongation de l'expérience cinéma, en<br />

passant par les animations innovantes, online, offline<br />

ou itinérantes. Jusqu'en juillet <strong>2023</strong>, les groupes seront<br />

accompagnés par des experts et un comité de pilotage<br />

composé de professionnels du secteur. La prochaine<br />

étape se déroulera au Festival du court métrage à<br />

Clermont-Ferrand, du 2 au 4 février.<br />

<strong>Pro</strong>jet data du Scare<br />

En partenariat avec l’agence Klox, le Syndicat des<br />

cinémas d'art, de répertoire et d'essais continue de<br />

développer son portail de partage de données, « dans<br />

l’optique de ne pas laisser les spectateurs enfermés dans un<br />

système de l'algorithme vers les circuits ». Ainsi les salles<br />

adhérentes pourront collecter et mutualiser leur propre<br />

data, orientant les spectateurs visés par les campagnes<br />

web vers leurs salles. L’agence dispensera des formations<br />

sur la pose de pixels sur les sites des cinémas ; le Scare<br />

invite tous ses adhérents à participer au projet, car « c’est<br />

seulement ensemble que nous pourrons moderniser nos<br />

pratiques et fidéliser le public », insiste le collectif.<br />

Café des indés<br />

Toujours avec le souci d’améliorer la collaboration entre<br />

distributeurs et exploitants, le Café des indés – créé<br />

l’année dernière lors des rencontres du Dire à Caen –,<br />

a réuni l’Afcae, le Dire, l’Acid, le Scare, le SDI et le<br />

GNCR. Parmi les thématiques de travail figuraient le<br />

renforcement des liens avec les Régions et les acteurs<br />

territoriaux pour la programmation et l’accompagnement<br />

des séances, le besoin de re-paramétrer les visas<br />

exceptionnels, le travail autour des films "recherche et<br />

découverte", =l’enjeu stratégique du partage de données<br />

entre salles et distributeurs, ou encore la régulation des<br />

pratiques de multiprogrammation et de multidiffusion.<br />

Le collectif 5 %<br />

Un nouveau collectif est né de l'atelier Nuit au chalet<br />

2030, après avoir réuni une nuit entière un groupe de<br />

réflexion autour de la décarbonation et la transition<br />

écologique du 7 e art. Les signataires issus des diverses<br />

branches du secteur en appellent déjà à des assises. Les<br />

leviers d’action seront prioritairement axés sur la<br />

formation de professionnels aux enjeux environnementaux,<br />

la mesure et le suivi de l'impact carbone de<br />

chacune des activités ainsi que la valorisation des œuvres<br />

vertueuses.<br />

Films à impact<br />

Autre volet de la transition écologique, les nouveaux<br />

récits sur le grand écran. Bim, agence de marketing<br />

spécialisée dans le lobbying d’impact, a réuni une table<br />

ronde, afin de donner une vision d’ensemble des actions<br />

à mener aussi bien auprès des associations nationales,<br />

locales que des collectivités prescriptrices. Steve Achiepo,<br />

acteur et réalisateur du Marchand de sable (8/02, The<br />

Jokers) a ainsi témoigné de l'activation en cours des<br />

réseaux sur le sujet des sans-logis et des marchands de<br />

sommeil, en partenariat notamment avec la Fondation<br />

Abbé-Pierre. Au total, ce seront 650 associations<br />

partenaires, préalablement sensibilisées, que le salles<br />

pourront solliciter. D’autant plus qu’une étude de<br />

Vertigo, présentée par Sylvain Bethenod, montre le<br />

potentiel encore inexploité des films dits à message.<br />

Ceux-ci attirent un public très feminin, plutôt captif<br />

et relativement plus jeune que la moyenne des films<br />

art et essai. Or plus le public intéressé est jeune, plus<br />

les entrées sont fortes, les moins de 30 ans communiquant<br />

plus rapidement entre eux. De belles perspectives<br />

donc pour les films engagés.<br />

Marion Delique<br />

22 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


MATÉRIEL DISPONIBLE SUR LE FILM<br />

FILM-ANNONCE - 1’42”<br />

FLAT : LEGRANDCIRQUE_TLR-DATE_F_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_20221206_NOI_IOP_OV<br />

SCOPE : LEGRANDCIRQUE_TLR-DATE_S_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_20221206_NOI_IOP_OV<br />

AFFICHES<br />

120x160 et 40x60<br />

Disponibles chez SONIS<br />

ÉCRAN 1080x1920<br />

FONDS D’ÉCRAN FLAT ET SCOPE<br />

Disponibles sur materiel.apollo-films.com<br />

PLV CHEVALET<br />

Envoyé par Globecast le 14/12<br />

Disponibles sur Globecast, Cinégo, Bivolis, Cinescop<br />

et sur et sur materiel.apollo-films.com<br />

VISA : 155 247 / DURÉE : 1H25 / IMAGE : SCOPE / SON : 5.1<br />

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CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S01<br />

4 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PANAME DISTRIBUTION 16 ANS 01h34 P.Lioret S.Levoye, T.Azaïs, J.Lorit<br />

SPLENDOR FILMS BERTRAND BLIER, CHAPITRE 1 : LA RÉTROSPECTIVE IRRÉVÉRENCIEUSE B.Blier<br />

Calmos/Tenue de soirée/Hitler, connais pas/Un, deux,<br />

trois, soleil/Les Acteurs<br />

STUDIOCANAL CET ÉTÉ-LÀ 01h39 E.Lartigau R.Pellicer, J.Havelange, M.Foïs<br />

BON VOYAGE FILMS DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR 01h01 Tiburce K.Loriau, E.Lena, S.Pierre<br />

NEXT FILM DISTRIBUTION ETUGEN 01h35 A.Riou et M.Baigneres<br />

SWASHBUCKLER FILMS LAURA 01h28 O.Preminger G.Tierney, D.Andrews, C.Webb<br />

AD VITAM LES SURVIVANTS 01h34 D.Ménochet, Z.Ebrahimi, V.Du Bois<br />

URBAN DISTRIBUTION L'ETRANGE HISTOIRE DU COUPEUR DE BOIS 01h39 M.Myllylahti J.Lahti, H.Björkman, U.Tapaninen<br />

NOUR FILMS MES CHERS ESPIONS 02h14 V.Léon L.Narboni, S.Léon, P.Léon<br />

CRUNCHYROLL MOBILE SUIT GUNDAM - CUCURUZ DOAN'S ISLAND 01h48 Y.Yasuhiko<br />

ARP SÉLECTION NOSTALGIA 01h57 M.Martone P.Favino, T.Ragno, F.Di Leva<br />

ART HOUSE PROFESSEUR YAMAMOTO PART À LA RETRAITE 01h59 K.Sôda<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION RADIO METRONOM 01h42 A.Belc M.Bugarin, Ş.Lazarovici, V.Ivanov<br />

ED DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE MANI KAUL M.Kaul Uski Roti, Un jour avant la saison des pluies, Duvidha, Nazar<br />

GAUMONT DISTRIBUTION TIRAILLEURS 01h40 M.Vadepied O.Sy, A.Diong, J.Bloquet<br />

ARIZONA DISTRIBUTION VENEZ VOIR 01h04 J.Trueba I.Arana, F.Carril, I.Escolar<br />

S02<br />

11 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

APOLLO FILMS AU REVOIR LE BONHEUR 01h47 K.Scott F.Arnaud, A.Bertrand, L.Morissette<br />

LES FILMS DE L'ATALANTE CEUX DE LA NUIT 01h10 S.Leonor<br />

LES FILMS DU LOSANGE DE HUMANI CORPORIS FABRICA 01h58 V.Paravel et L.Castaing-Taylor<br />

PATHÉ LIVE FEDORA (METROPOLITAN OPERA) D.McVicar S.Yoncheva, R.Feola, P.Beczala<br />

REZO FILMS GRAND MARIN 01h24 D.Drukarova D.Drukarova, S.Louwyck, B.Hlynur Haraldsson<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LA LIGNE 01h43 U.Meier S.Blanchoud, V.Bruni Tedeschi, E.Spagnolo<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT L'EMPRISE DU DÉMON 01h33 O.Park N.Blood, E.Wiseman, P.Kaye<br />

LE PACTE L'ENVOL 01h40 P.Marcello R.Thiéry, J.Jouan, L.Garrel<br />

JOUR2FÊTE LES CADORS 01h25 J.Guetta J.Rouve, G.Ludig, M.Blanc<br />

MEMENTO DISTRIBUTION LES CYCLADES 01h50 M.Fitoussi L.Calamy, O.Côte, K.Scott Thomas<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES RASCALS 01h45 J.Laporal-Tresor J.Feltre, M.Slimani, J.Eap<br />

PATHÉ L'IMMENSITA 01h37 E.Crialese P.Cruz, V.Amato, L.Giuliani<br />

DEMAIN ANNECY MA VILLE DEMAIN 01h30 M.Montvuagnard et C.Dragacci<br />

NOUR FILMS NATURAL LIGHT 01h43 D.Nagy F.Szabó, L.Bajkó, T.Garbacz<br />

JHR FILMS REWIND AND PLAY 01h05 A.Gomis<br />

EPICENTRE FILMS SWING RENDEZ-VOUS 01h30 G.Barry G.Barry, T.Eva-Marie, Estéban<br />

ESC FILMS TERRIFIER 2 02h18 D.Leone L.LaVera, D.Thornton, J.Kanell<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE THE NOVICE 01h37 L.Hadaway I.Fuhrman, A.Forsyth, Dilone<br />

NIGHT ED FILMS THUNIVU 02h20 H.Vinoth M.Warrier, A.Kumar, S.Pandiyaraj<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT VARISU 02h43 V.Paidipally J.Vijay, R.Mandanna, Shaam<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT VEERA SIMHA REDDY 02h30 G.Malineni N.Balakrishna, S.Haasan, V.Sarathkumar<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT WALTAIR VEERAYYA 02h30 K.Ravindra C.Sarja, R.Teja, R.Prasad<br />

S03<br />

18 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BABYLON 03h09 D.Chazelle D.Calva, B.Pitt, J.Smart<br />

ALBA FILMS BRILLANTES 01h43 S.Gautier C.Lellouche, C.Sallette, S.Amidou<br />

NEW STORY EARWIG 01h54 L.Hadzihalilovic P.Hilton, A.Lawther, R.Hemelaers<br />

QUARTETT PRODUCTION EN PLEIN JOUR 01h10 L.Heurtier Manzanares<br />

EUROZOOM GOODBYE 01h35 A.Ishizuka N.Hanae, Y.Kaji, A.Murase<br />

LES FILMS DU WHIPPET INSÉPARABLES 00h35 N.Malykhina et H.Kim<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA BELLE BLEUE 01h38 R.De Suin I.André, R.De Suin<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION LA GUERRE DES LULUS 01h49 Y.Samuell I.Carré, D.Bourdon, F.Damiens<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE LE CHANT DES VIVANTS 01h22 C.Allegra<br />

PAN DISTRIBUTION LE CLAN (SORTIE ANTICIPÉE LE 11/01 EN CORSE) 01h32 E.Fraticelli E.Fraticelli, D.Braccini, P.Corti<br />

UFO DISTRIBUTION LE SECRET DES PERLIMS 01h16 A.Abreu G.Benite, S.Garcia, L.Tarantelli<br />

PARK CIRCUS FRANCE L'HOMME À LA PEAU DE SERPENT 01h59 S.Lumet M.Brando, A.Magnani, V.Jory<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES MON VIEUX 01h17 M.Déjardin<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION NOS SOLEILS 02h00 C.Simón J.Pujol Dolcet, A.Otín, X.Roset<br />

CAPRICCI FILMS RÉTROSPECTIVE JEAN-MARIE STRAUB ET DANIÈLE HUILLET J.Straub et D.Huillet<br />

TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : CHOCOLAT AMER (BALLET) 03h10 C.Wheeldon<br />

TANDEM YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS 01h37 B.Kasmi R.Bedia, N.Lvovsky, M.Bedia<br />

S04<br />

25 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

WAYNA PITCH ALIS 01h24 C.Weiskopf et N.van Hemelryck<br />

CGR EVENTS ANDRÉ RIEU IN DUBLIN <strong>2023</strong> 01h50<br />

JOUR2FÊTE ASHKAL, L'ENQUÊTE DE TUNIS 01h32 Y.Chebbi F.Oussaifi, M.Grayaa, R.Harrabi<br />

PATHÉ LIVE BILLIE EILISH : LIVE AT THE O2 (EXTENDED CUT) 01h45 S.Wrench<br />

LE PACTE DIVERTIMENTO 01h50 M.Mention-Schaar O.Amamra, L.El Arabi, N.Arestrup<br />

GEBEKA FILMS INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS 01h10 A.Ughetto<br />

ART HOUSE LA FAMILLE ASADA 02h07 R.Nakano K.Ninomiya, H.Kuroki, S.Tsumabuki<br />

MALAVIDA FILMS LA PASSAGÈRE 01h02 A.Munk A.Ciepielewska, A.Slaska, J.Kreczmar<br />

ORIGINE FILMS LE COEUR NOIR DES FORÊTS 01h44 S.Mirzabekiantz E.Houben, Q.Rayon Richter, L.Laridan<br />

PANOCEANIC FILMS LE DESTIN DE JULIETTE 01h55 A.Issermann L.Duthilleul, R.Bohringer, H.Girardot<br />

LES ACACIAS LE SALON DE MUSIQUE 01h40 S.Ray C.Biswas, G.Pada Basu, K.Sarkar<br />

24 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


S04<br />

25 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MAYDAY 01h47 J.Richet G.Butler, M.Colter, Y.An<br />

GAUMONT DISTRIBUTION NENEH SUPERSTAR 01h35 R.Ben Sliman O.Bruni Garrel, Maïwenn, A.Maïga<br />

DESI ENTERTAINMENT PARIS PATHAAN 02h30 S.Anand S.Khan, D.Padukone, J.Abraham<br />

APOLLO FILMS PATTIE ET LA COLÈRE DE POSÉIDON 01h36 D.Alaux et E.Tosti<br />

KMBO POMPON OURS 00h33 M.Gaillard<br />

LES FILMS DU LOSANGE RETOUR À SÉOUL 01h59 D.Chou P.Ji-min, O.Kwang-rok, G.Han<br />

CGR EVENTS SALOUM 01h24 J.Herbulot Y.Gael, E.Ily J., R.Salah<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

TÁR 02h38 T.Field C.Blanchett, N.Merlant, N.Hoss<br />

FRA CINÉMA TOSCA (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 02h30 B.Kosky M.Byström, J.Guerrero, G.Hakobyan<br />

JHR FILMS TU CHOISIRAS LA VIE 01h41 S.Freiss L.de Laâge, R.Scamarcio, P.Salfati<br />

UGC DISTRIBUTION / ORANGE STUDIO UN PETIT MIRACLE S.Boudre A.Pol, J.Zaccaï, E.Mitchell<br />

SAJE DISTRIBUTION VAINCRE OU MOURIR 01h40 V.Mottez et P.Mignot H.Becker, R.Paradot, G.Cohen<br />

S05<br />

1 ER FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION / MUBI AFTERSUN 01h42 C.Wells R.Thompson, P.Mescal, F.Corio<br />

URBAN DISTRIBUTION AMORE MIO 01h20 G.Gouix A.Paradis, É.Bouchez, F.Maritaud<br />

PATHÉ ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU G.Canet G.Canet, G.Lellouche, V.Cassel<br />

LA TRAVERSE DES GARÇONS DE PROVINCE 01h24 G.Lépingle L.Pochat, Y.Mendy, E.Prévot<br />

HAUT ET COURT DOUNIA ET LA PRINCESSE D’ALEP 01h12 M.Zarif et A.Kadi<br />

DES FILMS NUIT ET JOUR DROIT DANS LES YEUX 01h16 M.Le Jalu<br />

DAMNED DISTRIBUTION GHOST THERAPY 01h44 C.Tatum C.Tatum, W.Thomas, W.Weir<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR KNOCK AT THE CABIN M.Shyamalan D.Bautista, R.Grint, J.Groff<br />

LE PACTE LA MONTAGNE 01h55 T.Salvador T.Salvador, L.Bourgoin, M.Chevallier<br />

SWASHBUCKLER FILMS L'AVENTURE DE MME MUIR 01h45 J.Mankiewicz G.Tierney, R.Harrison, G.Sanders<br />

DESTINY FILMS LE PIÈGE DE HUDA 01h30 H.Abu-Assad M.Elhadi, M.Awad, A.Suliman<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE LE PIRE VOISIN AU MONDE 02h06 M.Forster T.Hanks, M.Treviño, R.Keller<br />

NOUR FILMS MAÎTRES 01h37 S.de Pauw<br />

KMBO MAURICE LE CHAT FABULEUX 01h33 T.Genkel H.Laurie, H.Patel, E.Clarke<br />

CRUNCHYROLL<br />

MOI QUAND JE ME RÉINCARNE EN SLIME - LE FILM : SCARLET BOND<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS PIRO PIRO 00h40 S.Min et M.Baek<br />

LA TRAVERSE SEULS LES PIRATES 01h30 G.Lépingle L.Douare, D.Chuillot, R.Prévot<br />

DULAC DISTRIBUTION TEL AVIV – BEYROUTH 01h56 M.Boganim S.Essaïdi, S.Adler, Z.Seurat<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION UN PETIT FRÈRE 01h56 L.Serraille A.Lengronne, S.Bak, K.Sambin<br />

S06<br />

8 FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

STUDIOCANAL ALIBI.COM 2 P.Lacheau P.Lacheau, É.Fontan, T.Boudali<br />

NEW STORY ASTRAKAN 01h44 D.Depesseville M.Gianinni, J.Beth, B.Bouillon<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

EMMETT TILL 02h12 C.Chukwu D.Deadwyler, J.Hall, W.Goldberg<br />

POTEMKINE FILMS F FOR FAKE 01h25 O.Welles O.Welles, J.Cotten, O.Kodar<br />

AD VITAM LA GRANDE MAGIE 01h43 N.Lvovsky D.Podalydès, S.López, N.Lvovsky<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION LA TOUR 01h29 G.Nicloux A.Mac, Hatik, A.Laoui<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LE MARCHAND DE SABLE 01h46 S.Achiepo M.Mansaly, A.Maïga, O.Bau<br />

POTEMKINE FILMS LE PROCÈS 01h59 O.Welles A.Perkins, J.Moreau, R.Schneider<br />

ARP SÉLECTION LE RETOUR DES HIRONDELLES 02h13 L.Ruijun W.Renlin, Hai-Qing<br />

PATHÉ LIVE LE ROI LEAR (COMÉDIE-FRANÇAISE) 03h10 T.Ostermeier<br />

UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO LES TÊTES GIVRÉES S.Cazes C.Cornillac, C.Tagbo, M.Yahia<br />

MALAVIDA FILMS L'INDE FANTÔME : RÉFLEXION SUR UN VOYAGE 06h04 L.Malle<br />

GEBEKA FILMS LOUISE ET LA LÉGENDE DU SERPENT À PLUMES 00h44 H.Wei R.De Gouvello Grach, C.Cerda, S.Dusaugey<br />

SHELLAC LUCIE PERD SON CHEVAL 01h22 C.Schmitz L.Debay, H.Bressiant, J.Williquet<br />

BABAIKA MONSIEUR CONSTANT 01h48 A.Simon J.Drouot, Cali, D.Evenou<br />

TAMASA DISTRIBUTION NOIR ET BLANC 01h20 C.Devers F.Frappat, J.Martial, J.Fresson<br />

MEMENTO DISTRIBUTION POUR LA FRANCE 01h53 R.Hami K.Leklou, S.Boumedine, L.Azabal<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES RÊVE 01h37 O.Belkacemi M.Lefkir, K.Mustapha, L.Aissat<br />

WARNER BROS. FRANCE SACRÉES MOMIES 01h28 J.Jesús García Galocha<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION TANT QUE LE SOLEIL FRAPPE 01h25 P.Petit S.Arlaud, S.Adler, G.Oestermann<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE TITANIC 03h14 J.Cameron L.DiCaprio, K.Winslet, B.Zane<br />

LES FILMS DU LOSANGE TITINA K.Næss<br />

À VIF CINÉMAS / THE DARK TOUT LE MONDE M'APPELLE MIKE G.Bonnier A.Mohamed, D.Patakia, P.Lottin<br />

ALFAMA FILMS TRACES 02h07 T.Guedes N.Lopes, A.Jerónimo, E.Morais<br />

SND ZODI ET TÉHU, FRÈRES DU DÉSERT E.Barbier A.Lamy, Y.Drief, Y.Hajdi<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

25


CHIFFRES<br />

Cette page a été réalisée en collaboration avec CBO-Box Office, le site des professionnels du cinéma.<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’occasion de la sortie de<br />

Babylon de Damien Chazelle<br />

le 18 <strong>janvier</strong>, retour sur<br />

Hollywood, Los Angeles<br />

et leur histoire en cinq films<br />

emblématiques.<br />

TITRE<br />

ONCE UPON A TIME...<br />

IN HOLLYWOOD<br />

LA LA LAND THE ARTIST AVIATOR MULHOLLAND DRIVE<br />

Date de sortie 14/08/2019 25/01/2017 12/10/2011 26/01/2005 21/11/2001<br />

Distributeur SONY PICTURES SND WARNER BROS TFM DISTRIBUTION BAC FILMS<br />

Budget (estimé) 95 000 000 $ 30 000 000 $ 12 000 000 $ 100 000 000 $ 15 000 000 $<br />

Cumul des entrées 2 633 185 2 778 538 3 064 873 1 783 958 845 861<br />

1 er jour 192 373 108 840 72 521 78 774 22 655<br />

1 er week end 882 407 605 105 366 162 541 127 146 538<br />

Copies 683 414 295 680 185<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

1 292 1 462 1 241 796 792<br />

Cœfficient Paris/<strong>Pro</strong>vince 3,90 3,23 3,78 3,91 2,40<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er jour)<br />

x 13,7 x 25,5 x 42,3 x 22,6 x 37,3<br />

Note Spectateur Allociné 3,8 4,2 4 3,7 3,9<br />

CRUNCHYROLL RENFORCE L’OFFRE D’ANIME JAPONAIS DANS<br />

LES SALLES FRANÇAISES<br />

Le service SVOD détenu par Sony Pictures Entertainment et la société japonaise Aniplex, filiale de Sony Music Entertainment, date un de<br />

ses récents succès sur les grands écrans.<br />

Après Suzume, le nouveau long métrage animé de Makoto<br />

Shinkai (Your Name, Les Enfants du Temps) – qui, en<br />

France, sortira en collaboration avec Eurozoom le 12<br />

avril <strong>2023</strong> –, Crunchyroll annonce la sortie de Moi,<br />

quand je me réincarne en Slime - Le Film : Scarlet Bond.<br />

Il sera co-distribué en France par CGR Events à partir<br />

du 1 er février. L'ouverture des préventes est prévue pour<br />

le 10 <strong>janvier</strong>.<br />

Le film est basé sur le light novel éponyme, écrit par Fuse<br />

et illustré par Mitz Vah, ainsi que sur son adaptation en<br />

série animée qui a rencontré un beau succès sur Crunchyroll.<br />

L'histoire du long métrage se déroule après la fin des<br />

deux saisons de la série (48 épisodes), toujours disponibles<br />

en streaming sur la plateforme.<br />

Depuis sa sortie au Japon le 25 novembre dernier, Moi,<br />

quand je me réincarne en Slime - Le Film : Scarlet Bond<br />

y a dépassé les 800 000 entrées et le milliard de yens<br />

(7,12 M€) de recettes. Pour sa part à l’affiche des salles<br />

japonaises depuis le 11 novembre, Suzume devrait atteindre<br />

la barre des 10 milliards de yens de box office avant la<br />

fin de l’année.<br />

Moi, quand je me réincarne en Slime - Le Film<br />

26 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


INTERNATIONAL<br />

Pas de retour à niveau du<br />

box-office mondial avant<br />

l’horizon 2024 ?<br />

Selon les prévisions de Gower Street<br />

Analytics, les cinémas devraient générer 29<br />

milliards de dollars de recettes à travers le<br />

monde dans le courant de <strong>2023</strong>, en hausse<br />

de 12 % par rapport au box-office de 2022,<br />

attendu autour de 25,8 milliards de dollars.<br />

CINEWORLD CONDAMNÉ POUR<br />

VIOLATION D’ACCORD ANTIMONOPOLE…<br />

Forum Film, la filiale de distribution israélienne du groupe Cineworld, lequel est déjà en<br />

pleine tourmente financière, a été épinglée par l'Autorité antitrust israélienne.<br />

Cette prédiction « est basée sur le calendrier actuel<br />

des sorties », précise les analystes de Gower Street,<br />

soulignant sa nature précoce et l’influence que<br />

pourraient avoir des changements dans le<br />

calendrier comme des « événements mondiaux<br />

inattendus ».<br />

L'année écoulée a en effet été marquée par une<br />

nouvelle reprise du box-office mondial, mais aussi<br />

par de nombreux nouveaux défis, de l'invasion de<br />

l'Ukraine (et le boycott de la Russie par les studios<br />

américains qui en a résulté) au marché chinois<br />

déprimé (en recul de près de 3 milliards de dollars<br />

par rapport à 2021). Selon le cabinet, les<br />

fluctuations des taux de change ont réduit de plus<br />

d'un milliard de dollars les recettes provenant des<br />

marchés internationaux. Un autre milliard de<br />

dollars manquerait aussi au box-office nord-américain<br />

suite à une « multitude de titres » qui ne sont<br />

pas sortis en 2022.<br />

« Nos prévisions pour <strong>2023</strong> sont encore inférieures de<br />

27 % à la moyenne des trois dernières années<br />

pré-pandémiques (2017-2019) », précise Gower<br />

Street sur la base d’un taux de change actualisé.<br />

Dans le détail, le marché nord-américain devrait<br />

croître de 12 % (8,6 milliards de dollars) par rapport<br />

à 2022 (7,65 milliards de dollars), ce qui représenterait<br />

toujours un retard de 25 % par rapport à la<br />

moyenne des trois dernières années pré-pandémiques.<br />

Les régions de l'Asie-Pacifique (hors Chine)<br />

et de l'Amérique latine devraient toutes deux<br />

gagner 11 à 12 % par rapport à 2022 et afficher une<br />

baisse d'environ 20 % par rapport à la moyenne<br />

pré-pandémique. La région Europe, Moyen-Orient<br />

et Afrique augmenterait, pour sa part, d'environ<br />

7 % pour terminer avec un retard de 30 % sur la<br />

moyenne pré-pandémique – l’élément le plus<br />

perturbateur étant, ici, la Russie. Enfin, « avec un<br />

calendrier de sorties moins connu, dont une<br />

incertitude continue concernant l'accès des titres<br />

étrangers, et l'évolution de la politique de de lutte<br />

anti-Covid, la Chine reste le marché le plus difficile à<br />

prévoir » selon Gower Street. « Nous prévoyons<br />

actuellement 5,55 milliards de dollars pour la Chine,<br />

soit une augmentation par rapport à 2022, mais bien<br />

en deçà des résultats de 2021. »<br />

Si ces prévisions se maintiennent, le box-office<br />

mondial devra donc attendre au moins 2024 pour<br />

retrouver ses niveaux du pré-pandémiques.<br />

Lev Cinema de Ramat Gan<br />

En 2010, l'Autorité avait imposé des directives antimonopole<br />

à Forum Film, dans le cadre de sa fusion<br />

avec une autre société de distribution israélienne, A.D.<br />

Matlon, afin de préserver l’accès aux films pour les<br />

cinémas concurrents du groupe. Cependant, selon le<br />

jugement d’un tribunal du pays rendu public le 12<br />

décembre 2022, Forum Film est contrevenu à huit<br />

reprises sur cet engagement, entre 2015 et 2019, en<br />

refusant de fournir des titres à son concurrent Lev<br />

Cinemas, sur son site de Tel Aviv.<br />

… ET CONVOITÉ PAR AMC<br />

Forum Film a été condamné à une amende 650 000<br />

shekels (environ 180 000 euros) et le PDG Mooky<br />

Greidinger, tenu indirectement responsable, à une amende<br />

personnelle de 100 000 shekels (environ 28 000 euros)<br />

ainsi qu'à 6 mois de prison avec sursis.<br />

Dans son Israël d’origine, Cineworld exploite le circuit<br />

Yes Planet (dix cinémas et 130 salles) et détient, avec son<br />

Forum Film, les droits de distribution de plusieurs majors<br />

américaines (Paramount, Sony, Disney et 21st Century<br />

Fox). De son côté, les Lev Cinemas, qui représentent<br />

neuf établissements à travers le pays, distribuent aussi<br />

une trentaine de films par an, à dominante d’auteur.<br />

Après la proposition, fin septembre, des Cineplex canadiens et les plus récentes marques<br />

d'intérêts de Vue International, AMC s’est à son tour déclaré parmi les aspirants acquéreurs<br />

de certains Cineworld.<br />

Dans un dépôt réglementaire fait le 21 décembre à la<br />

Securities and Exchange Commission américaine (l'organisme<br />

fédéral de contrôle des marchés financiers), le<br />

leader mondial de l'exploitation a confirmé avoir eu des<br />

discussions sur une « acquisition stratégique potentielle »<br />

de son concurrent Cineworld, placé sous la protection<br />

de la loi américaine sur les faillites.<br />

Les discussions portaient sur des établissements américains<br />

et européens de Cineworld, et l’acquisition aurait, en<br />

partie, été financée par l'émission d’actions AMC privilégiées<br />

et par un emprunt. Pour l’heure, les négociations<br />

sont à l’arrêt.<br />

Bien qu'AMC a déclaré qu'elle pourrait reprendre les<br />

tractations, la société n'a donné aucune garantie sur la<br />

possibilité de s'accorder sur une proposition « mutuellement<br />

acceptable ».<br />

Récemment, AMC a acquis un nouveau cinéma ArcLight,<br />

de 13 salles, à Boston ; un site inauguré en décembre<br />

2019, soit trois mois avant la fermeture des salles. Pour<br />

rappel, les ArcLight Cinemas ont déposé le bilan en avril<br />

2021. AMC avait déjà racheté dix de leurs anciens sites<br />

dès l’été suivant.<br />

©Avishai Teicher<br />

A.A.


INTERNATIONAL<br />

AVATAR 2 EN ICE IMMERSIVE,<br />

CHRONOLOGIE D’UNE SORTIE MONDIALE<br />

INÉDITE<br />

©CGR<br />

De Bordeaux à Los Angeles en<br />

passant par New Delhi, les<br />

équipes de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> et<br />

d’AlloCiné ont suivi le circuit<br />

rochelais pour le lancement<br />

de La Voie de l’eau en<br />

premium Ice.<br />

Le mois de décembre 2022 représente assurément l’une<br />

des belles pages de l’histoire de CGR Cinémas. La sortie<br />

du film le plus attendu de la décennie accompagne le<br />

déploiement d’Ice Theaters dans un nouveau marché<br />

majeur, via l’inauguration de deux premières salles en<br />

Inde. Un nouveau témoignage de la dimension internationale<br />

prise par le groupe fondé à La Rochelle grâce à<br />

son concept premium, qui avait commencé à se dessiner<br />

avant la pandémie. Pour saisir l’importance de cette fin<br />

d’année, il convient de faire un rapide bond dans le passé.<br />

2019. Après avoir annoncé en février un partenariat avec<br />

le circuit saoudien Vox Cinemas, CGR annonce courant<br />

juillet la signature d’un accord avec AEG pour l’ouverture<br />

d’une salle Ice au sein du Regal L.A. Live, immense<br />

complexe de divertissements situé à Los Angeles, abritant<br />

notamment la salle de basket des Lakers et des Clippers.<br />

« Nous sommes allés en France pour découvrir ce format qui<br />

nous a impressionnés par la qualité du son et des effets<br />

lumineux, le confort des fauteuils, et plus globalement<br />

l’ambiance générale de la salle. Il nous paraissait intéressant<br />

d’importer ce concept aux États-Unis et de l’aider à se<br />

développer », explique Richard Gutierrez, Senior Director<br />

Business Operations de L.A. Live Cinemas. Le 3 décembre<br />

2019 est ainsi inaugurée la première salle premium Ice<br />

en dehors de l’Hexagone, concrétisant « un rêve de gosse »,<br />

pour Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR.<br />

Outre le déploiement matériel du format, cette ouverture<br />

revêt surtout un intérêt stratégique pour le groupe<br />

tricolore, qui, pour proposer de plus en plus de films en<br />

Ice, doit être au plus proche des principaux studios. D’où<br />

le choix de s’implanter à l’épicentre de l’industrie hollywoodienne.<br />

Si l’adaptation du film au format est réalisée au<br />

sein du “bunker” rochelais, « les “quality check” (QC), où<br />

l’on montre le rendu final en Ice, sont réalisées avec chaque<br />

studio dans la salle de Los Angeles », indique Charline<br />

Baudry-Biancarelli, directrice marketing adjointe de<br />

CGR & Ice Theaters. Une proximité qui a permis de<br />

séduire, au fil des mois, les majors d’Hollywood, les<br />

derniers en date étant Disney, grâce à la persévérance des<br />

équipes de CGR et de Disney France pour convaincre ,<br />

le SVP distribution internationale Jeffrey Forman. « Ce<br />

sont deux ans de projet mené avec les équipes de Disney entre<br />

L.A. et La Rochelle ; d’abord avec un film des Studios Disney,<br />

puis il a fallu convaincre Marvel et, pour chaque film,<br />

répondre à leurs attentes, comme à celles de Pixar. Forts de<br />

ces expériences exigeantes, nous étions prêts à travailler avec<br />

Lightstorm et à pouvoir leur apporter des gages de sécurité<br />

et de qualité, avec la promesse d’une expérience immersive<br />

qui ne détourne pas le spectateur de l’écran », raconte<br />

Alexandre Brouillat, SVP Business Development de Ice<br />

Theaters. Une première démonstration dans la salle de<br />

Los Angeles, une rencontre entre Jocelyn Bouyssy et Jon<br />

Landau à Londres, puis le visionnage de Spider-Man :<br />

No Way Home en Ice accélèrent le rapprochement.<br />

La ressortie du premier Avatar a été l’occasion d’avoir<br />

une première expérience concrète dans le format, avec<br />

un solide résultat en salle. « L’engouement du public pour<br />

cette première d’Avatar en Ice Immersive a été la meilleure<br />

démonstration pour définitivement convaincre Lightstorm. »<br />

Durant l’automne, Disney reste aux côtés de CGR pour<br />

valider à la fois la QC de Black Panther : Wakanda Forever<br />

et accompagner le travail sur La Voie de l’eau. « Cela a été<br />

un vrai challenge puisque nous avons commencé le 6 novembre<br />

avec un film reçu en quatre parties : d’abord trois fois une<br />

heure, sur lesquelles nous avons réalisé un montage sans les<br />

28 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


couleurs finales ; puis, la version complète qui a permis<br />

l’étalonnage et que nous avons achevé le 9 décembre. Nous<br />

avons donc travaillé quatre fois plus que sur n’importe quel<br />

autre film », complète Alexandre Brouillat, qui reste<br />

lucide : « Sans cette salle Ice à Los Angeles, nous n’aurions<br />

jamais pu envisager un tel projet avec Disney. »<br />

Après avoir relevé le défi de persuader James Cameron<br />

et ses équipes, le circuit a pu déployer une stratégie<br />

digitale ambitieuse pour le territoire français, collaborant<br />

avec Disney pour réaliser une vidéo dans laquelle huit<br />

influenceurs (Tales From The Clic, McFly et Carlito,<br />

Natoo, Seb La Frite, Sofyan, Henry Tran et Kevin Tran)<br />

découvrent la bande annonce de La Voie de l’eau en Ice.<br />

« Cela nous a notamment permis de toucher le public jeune,<br />

avec beaucoup d’engagements et de visionnages », se félicite<br />

Marie Audenaert, Social Media Manager de CGR. Une<br />

frange de spectateurs qui était largement au rendez-vous<br />

des premières séances le mercredi 14 décembre, comme<br />

constaté au CGR Bordeaux Le Français où se trouvait<br />

l’équipe d’AlloCiné. Et qui, à l’instar de l’ensemble du<br />

public français, a plébiscité les salles premium. « En trois<br />

semaines, nous avons réalisé 425 000 entrées en salle Ice,<br />

battant notre record de 276 000 spectateurs pour Top Gun<br />

: Maverick. Dans nos cinémas équipés avec au moins une<br />

salle Ice, cela représentait 40 % des entrées et 50 % des<br />

recettes », savoure David Baudry, directeur de la programmation<br />

du circuit. Des résultats qui en font le premier<br />

format premium de France sur le film.<br />

Le vendredi 16 décembre, la nouvelle plongée dans<br />

Pandora ouvrait dans plusieurs autres territoires à travers<br />

le monde, dont les États-Unis, où le film a empoché<br />

quelque 134 millions de dollars de recettes sur le weekend.<br />

S’il a, depuis, pris son envol avec plus de 300 M$<br />

récoltés en Amérique du Nord, Avatar 2 a également<br />

profité à la salle Ice de L.A. Live, dont les recettes ont<br />

progressé de 8 % par rapport à la première semaine,<br />

quand les autres formats suivent une tendance à la baisse.<br />

Retours positifs similaires à quelques milliers de kilomètres<br />

d’Hollywood, où CGR Cinémas a inauguré, le même<br />

soir, ses deux premières salles Ice à New Delhi, avec le<br />

circuit leader en Inde, PVR Cinemas (175 sites et 864<br />

salles, pour quelque 100 millions d’entrées annuelles).<br />

La concrétisation éclair de discussions entamées en avril<br />

dernier à Las Vegas pendant CinemaCon, puis officialisées<br />

par un accord en mai à Barcelone lors de CineEurope ;<br />

au total, une vingtaine de salles devraient ouvrir dans les<br />

prochaines années. « C’est un vrai plaisir d’exporter notre<br />

format et d’ouvrir, cerise sur le gâteau, avec Avatar 2 »,<br />

confiait Jocelyn Bouyssy depuis la capitale indienne.<br />

Séduit par l’investissement de l’équipe d’Ice Theaters,<br />

PVR a également été convaincu par « la capacité d’immersion<br />

du format qui s’inscrit pleinement dans la stratégie de<br />

premiumisation du groupe », indique Renaud Pallière,<br />

directeur du développement international de PVR.<br />

Inaugurées en grande pompe le 16 décembre, en présence<br />

de l’ambassadeur de France en Inde, de la star hindie<br />

Kartik Tiwari et de représentants des principaux studios<br />

bollywoodiens, ces deux salles Ice ont bénéficié de l’excellent<br />

démarrage d’Avatar : La Voie de l’eau en Inde – 49,3 M $<br />

en deux semaines, dépassant le précédent record d’un<br />

film hollywoodien, détenu par Avengers : Endgame (45<br />

M$). Des salles combles depuis deux semaines offrent<br />

ainsi des débuts prometteurs à Ice Theaters qui, à l’instar<br />

de son implantation californienne, souhaite désormais<br />

travailler sur les productions indiennes. Les discussions<br />

sont toujours en cours, et l’optimisme est de mise quant<br />

à une sortie en Ice Immersive des deux principaux<br />

blockbusters bollywoodiens de ce début <strong>2023</strong> : Pathaan<br />

et Shezada. « J’avais deux rêves : sortir La Voie de l’eau en<br />

Ice et travailler sur des films indiens. Aujourd’hui, on fait<br />

les deux et c’est une immense fierté », conclut Jocelyn Bouyssy.<br />

Tanguy Colon<br />

À voir ou à revoir,<br />

La Petite Émission<br />

©CGR<br />

De g. à d. : Renaud Palière, CEO<br />

International Development PVR<br />

Cinemas, Ajay Bijli, CEO PVR Cinemas,<br />

Emmanuel Lenain, ambassadeur de<br />

France en Inde, Sanjeev Kumar Bijli,<br />

Managing Director PVR Ltd, Jocelyn<br />

Bouyssy, directeur général CGR<br />

Cinémas & Ice Theaters, Guillaume<br />

Thomine Desmazure, Senior Vice<br />

President Global Sales Ice theaters<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

29


EXPLOITATION<br />

PATHÉ CINÉMAS DÉVOILE SON SITE<br />

PARNASSIEN PREMIUMISÉ<br />

©Frederic Berthet<br />

Mercredi 14 décembre,<br />

l’historique et emblématique<br />

Gaumont Parnasse, rouvert<br />

sous enseigne Pathé, a dévoilé<br />

son concept de « premier<br />

cinéma parisien entièrement<br />

premium ».<br />

Les tarifs<br />

- Tarif normal : 18,50 €<br />

- Tarif matin : 12,50 €<br />

- Tarif étudiant : 13,50 €<br />

- Tarif -14 ans : 7,50 €<br />

Après 5 premières salles fermées en juin dernier,<br />

l’intégralité de l’établissement avait baissé le rideau<br />

depuis le 17 août pour accomplir sa mue. Le nouveau<br />

fleuron parisien du circuit a donc finalisé son chantier<br />

en quatre mois. Si le nouvel aménagement n’a impliqué<br />

aucune restructuration, les halls et autres espaces ont<br />

été entièrement rénovés, les escalators remplacés et<br />

des portillons automatiques installés. Et c’est à l’intérieur<br />

même des salles, qui ne disposaient d’aucune<br />

“technologie” auparavant, que se révèle la premium<br />

touch du Pathé Parnasse...<br />

Au niveau technique, les 12 salles sont désormais<br />

équipées de projecteurs laser, de nouvelles toiles<br />

d’écrans et de nouvelles chaînes sonores (en 7.1 et en<br />

Dolby Atmos dans la salle 1). Mais surtout, elles<br />

proposent la toute nouvelle gamme de fauteuils<br />

imaginée par les équipes Pathé et conçue par le prestataire<br />

italien du groupe. Pour disposer ces full recliners<br />

en flanelle bronze ou gris souris, avec dossiers et<br />

reposes-pieds inclinables et aux commandes séparées<br />

– sans compter les méridiennes installées au premier<br />

rang dans toutes les salles –, tous les gradinages ont<br />

été revus avec plus de deux mètres d’espacement entre<br />

les rangées afin de permettre aux spectateurs de circuler<br />

même lorsque les voisins sont en position couchée.<br />

Dans la manœuvre, le cinéma a réduit sa capacité de<br />

plus de 60 %, de 2 080 à 792 places, avec des jauges<br />

variant de 30 à 150 places.<br />

30 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


« Nous sommes passés de la préhistoire au futur », commente<br />

Arnaud Ganne, à la tête depuis 2018 du site dans<br />

lequel il avait fait ses débuts en tant qu’assistant du<br />

directeur avant de partir ouvrir et diriger d’autres<br />

cinémas du circuit. « Si la plupart des cinémas Pathé<br />

proposent une salle “techno” (Dolby Cinema, Imax et<br />

4DX… ), au Pathé Parnasse, le confort et la qualité de<br />

projection sont les mêmes dans toutes les salles. » Et malgré<br />

les 4 euros de supplément, que même les détenteurs<br />

de CinéPass ou de CinéCartes doivent débourser, les<br />

spectateurs, « y compris les plus récalcitrants, sont conquis ».<br />

La programmation reste axée sur le même mix de<br />

blockbusters et films pointus, le tout exclusivement<br />

en VO. « Nous présentons des films qui passent peu dans<br />

le reste de notre parc parisien, ce qui attire beaucoup<br />

d’abonnés cinéphiles », note le directeur Arnaud Ganne.<br />

En 1995, en réunissant via un tunnel les 7 salles du<br />

Pathé d’origine et les 5 du Gaumont, le site était<br />

devenu l’un des premiers multiplexes de Paris intramuros,<br />

exploité, depuis de nombreuses années, de<br />

concert avec le Gaumont Montparnos (4 salles) et le<br />

Miramar (3 salles). Ainsi, en 2019, l’ensemble des 19<br />

salles de l'îlot Montparnasse avaient comptabilisé 1,14<br />

million de tickets.<br />

« Aujourd’hui, le Pathé Parnasse reprend son indépendance,<br />

avec une nouvelle identité et une nouvelle offre », dans<br />

la lignée des ambitions de montée en gamme du<br />

circuit. Dans quelques semaines, un café-bar complètera<br />

l’offre de restauration légère des selfs de confiserie.<br />

Enfin, d’ici la fin du premier semestre <strong>2023</strong>, la façade,<br />

dernier espace toujours en travaux et dissimulé sous<br />

bâche, révèlera les prochaines surprises du<br />

Pathé Parnasse…<br />

Ayşegül Algan<br />

©Frederic Berthet ©© Frederic Berthet<br />

Kinepolis acquiert un<br />

cinéma Gaumont<br />

Et de neuf dans le Grand Est français pour le<br />

groupe belge, qui a repris, le 14 décembre<br />

dernier, le Gaumont d’Amnéville, au nord<br />

de Metz.<br />

Ouvert en 2000, le cinéma de 12 salles (dont une<br />

4DX) et 2 462 fauteuils se situe dans une zone de<br />

loisirs dotée de nombreux restaurants, à proximité<br />

du Luxembourg et à 20 minutes des complexes<br />

Kinepolis de Thionville et de Saint-Julien-lès-Metz.<br />

L’acquisition porte à la fois sur la gestion<br />

opérationnelle et les murs. En 2019, le Gaumont<br />

d’Amnéville de Pathé Cinémas avait accueilli plus<br />

de 410 000 spectateurs. « L’intégration à la marque,<br />

à l’offre et au concept Kinepolis de ce cinéma<br />

s’effectuera progressivement, après une phase<br />

d’intégration des équipes en place et une écoute des<br />

attentes des spectateurs », précise le groupe.<br />

« Nous sommes enthousiastes de pouvoir étendre<br />

notre ancrage dans le Nord-Est de la France avec<br />

cette acquisition qui s’inscrit parfaitement dans<br />

[notre] stratégie d’expansion », a commenté Eddy<br />

Duquenne, CEO du groupe. Avec ce rachat, et après<br />

l’inauguration de son nouveau cinéma à Metz,<br />

Kinepolis France exploite désormais neuf cinémas<br />

dans la région, où il est aussi implanté à Longwy,<br />

Thionville, Saint-Julien-lès-Metz, Moulins-lès-Metz,<br />

Nancy et Mulhouse. Sur l’ensemble du territoire<br />

français, le circuit compte désormais 16 cinémas<br />

(15 complexes Kinepolis et un cinéma Art et Essai<br />

Klub) pour un total de 176 salles et plus de<br />

40 000 fauteuils.<br />

Depuis 2014 le parc Kinepolis s’est élargi de 23 à<br />

112 cinémas à l’international, où, outre la Belgique<br />

et la France, il est aussi présent en Espagne, aux<br />

Pays-Bas, au Luxembourg, en Suisse et en Pologne,<br />

ainsi qu’au Canada (Landmark Cinemas) et aux<br />

Etats-Unis (MJR Digital Cinemas).<br />

A.A.<br />

UGC accueille un nouveau<br />

programmateur pour ses<br />

salles belges<br />

*À ce jour, Pathé Cinémas propose un total de 40 salles 4DX, 16 salles IMAX, et 11 salles Dolby Cinéma.<br />

Olivier Meyvaert rejoint l’équipe de Henri Ernst,<br />

nommé en octobre dernier directeur de la<br />

programmation des cinémas du groupe suite au<br />

départ à la retraite de Bertrand Cocteau.Fort d’une<br />

expérience de distributeur et de programmateur<br />

sur le marché belge, « Olivier en connaît toutes<br />

les spécificités économiques, culturelles et<br />

linguistiques », estime le groupe qui compte sur<br />

lui pour « assurer le rayonnement de [sa]<br />

diversité de la programmation sur le territoire ».<br />

Pour rappel, en plus de ses 50 cinémas et 521<br />

écrans en France, UGC compte 7 cinémas et 74<br />

écrans dans le Plat pays. Olivier Meyvaert aura en<br />

charge leur programmation, mais aussi – en lien<br />

avec les directeurs des établissements –, toutes les<br />

opérations liées aux salles (marketing, promotion,<br />

événements, avant-premières, opérations<br />

spéciales, fenêtres de programmation, commercialisation<br />

des panneaux préventifs…). Il exercera ses<br />

fonctions depuis les locaux bruxellois du<br />

siège UGC.<br />

A.A.<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

31


EXPLOITATION<br />

CONFLUENCES REPREND LE REX DE SARLAT<br />

ET LE CÉSAR D’APT<br />

©Jean Walker<br />

La façade du Ciné Café du Rex de Sarlat<br />

Du Périgord au Luberon, ces<br />

deux cinémas indépendants<br />

de centre-ville, de<br />

respectivement six et trois<br />

écrans, écrivent une nouvelle<br />

page de leur histoire.<br />

Tenu par la famille Vialle depuis trois générations, le<br />

cinéma de Sarlat en Dordogne a été vendu à Cédric<br />

Aubry, président des Cinémas Confluences, et Julien<br />

Robert. Une surprise quand on connaît la passion<br />

d’Arnaud Vialle pour faire vivre son établissement,<br />

dont il avait repris les rênes en 2006. Classé art et<br />

essai depuis 35 ans et doté des trois labels, le Rex avait<br />

réalisé 153 000 entrées en 2019, fort de sa convivialité<br />

et de son travail assidu en direction de tous les publics,<br />

jeunes et scolaires en particulier.« La période que nous<br />

venons de traverser nous a beaucoup fait réfléchir et je<br />

souhaite passer à une autre étape de ma vie », explique<br />

Arnaud Vialle. « L’exploitation est un métier de passionné<br />

qui nécessite beaucoup de temps et d’implication personnelle.<br />

Je suis confiant et heureux de cette passation, sachant<br />

que les Sarladais continueront de bénéficier d’un cinéma<br />

dynamique dans leur ville ».<br />

À Sarlat comme à Apt, notre objectif est de<br />

continuer à faire aussi bien, avec l’avantage<br />

du soutien logistique et des économies<br />

d'échelle que permet l’intégration à<br />

un groupe<br />

CÉDRIC AUBRY<br />

À l’occasion de cette acquisition dont il est actionnaire<br />

majoritaire, Cédric Aubry s’associe avec Julien Robert,<br />

directeur du Confluences Varennes-sur-Seine. « Sarlat<br />

est loin de mes bases. Si je me lance dans ce projet, avec<br />

beaucoup d’humilité, c’est parce que je suis content<br />

d’accompagner Julien Robert qui souhaite devenir<br />

exploitant et sera totalement impliqué en local », commente<br />

le directeur général. « La famille Vialle et les équipes en<br />

place ont fait un formidable travail d’animation et de<br />

programmation. Nous nous devons d'être à la hauteur<br />

de ce cinéma dont l'exploitation est déjà optimisée. Notre<br />

objectif est de continuer à faire aussi bien, avec l’avantage<br />

du soutien logistique et des économies d'échelle que permet<br />

l’intégration à un groupe. » C’est la première association<br />

pour Confluences, qui posera son enseigne dès<br />

fin <strong>janvier</strong>.<br />

Une étape importante pour le Rex, qui s’était réinventé<br />

au fil des années, mais toujours au sein de la famille<br />

Vialle. D’une salle unique de 700 places, inaugurée<br />

en 1957 par Jeanne et Martial Vialle, transformée en<br />

complexe de quatre écrans par Maïthé et Bernard dans<br />

les années 80, le cinéma avait été métamorphosé par<br />

leur fils Arnaud en 2014, pour devenir le Rex actuel,<br />

doté de six salles mais aussi d’un hall de 160m² et<br />

d’un bar à vin. Un vrai “lieu de vie”, accueillant<br />

expositions et rencontres culturelles, pour un cinéma<br />

privé mais dont le directeur tenait à la mission de<br />

service public. « Tout cela a été porté par le dynamisme<br />

et l'expertise de Blandine Bollier, ma compagne, que je<br />

tiens à remercier, ainsi que les équipes, les distributeurs<br />

et partenaires avec lesquels j’ai partagé 26 ans de passion »,<br />

conclut Arnaud Vialle. De son côté, Julien Robert<br />

conservera l’équipe actuelle et poursuivra la ligne<br />

éditoriale du Rex.<br />

32 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


©Benoit Redard - Designer d'Espace<br />

Le César à Apt<br />

Même timing, à quelque 600 kilomètres de là, dans<br />

le Vaucluse, où Jimi Andreani et Jean-Paul Enna,<br />

propriétaires du César à Apt depuis 2018 – mais où<br />

ils étaient chez eux en tant que programmateurs depuis<br />

vingt ans – prennent leur retraite<br />

et cèdent leur fonds de commerce<br />

au groupe Confluences, qui a<br />

pu par ailleurs en acquérir les<br />

murs. « C’est un achat coup de<br />

cœur plutôt qu’un enjeu économique<br />

» explique Cédric Aubry.<br />

« Le Luberon est une région que<br />

j’adore et ce cinéma est un écrin<br />

qui fonctionne avec une équipe<br />

dynamique, dont Victoria<br />

Andreani, la fille de Jimi ».<br />

Triplement labellisé art et essai,<br />

le site de trois salles et 413<br />

fauteuils, qui accueille notamment<br />

chaque année le Festival<br />

des cinémas d'Afrique du Pays<br />

d'Apt, avait réalisé 63 000 entrées<br />

en 2019. Ses deux exploitants<br />

locaux avaient, là aussi, totalement<br />

rénové le hall, pour créer<br />

un espace particulièrement<br />

chaleureux.<br />

« Quand nous avons racheté Le<br />

César, qui était passé quelques années dans les mains de<br />

Cap’Cinéma puis de CGR, nous avons regagné 10 000<br />

entrées en un an », relate Jimi Andreani. Mais le Covid<br />

a tout bouleversé. « Au vu de notre âge, il devenait<br />

difficile pour Jean-Paul et moi de nous projeter dans la<br />

durée pour redynamiser à nouveau l’activité, d’autant<br />

plus que les relations avec les distributeurs sont devenues<br />

très éprouvantes. Et pour moi, aujourd’hui, après les<br />

effets des confinements, il y a une vie en dehors du<br />

cinéma. » La transmission à Cédric Aubry s’est faite<br />

« de façon simple et évidente, et il garde l’équipe en place »,<br />

poursuit l’exploitant<br />

récemment retraité, mais<br />

qui reste président de<br />

l’association gérant le<br />

Cinématographe de<br />

Château-Arnoux et<br />

Il devenait difficile<br />

pour Jean-Paul et<br />

moi de nous projeter<br />

dans la durée pour<br />

redynamiser à nouveau<br />

l’activité, d’autant plus<br />

que les relations avec<br />

les distributeurs sont<br />

devenues très éprouvantes<br />

continue, avec son<br />

complice Jean-Paul Enna,<br />

à programmer les<br />

Rencontres du Sud<br />

à Avignon.<br />

…et au-delà pour<br />

Confluences<br />

De son côté, Cédric Aubry<br />

ne s'arrête pas là puisque<br />

il entamera en <strong>janvier</strong><br />

l'extension du Confluences<br />

Mennecy, premier cinéma<br />

historique du groupe.<br />

Trois nouvelles salles et<br />

100 fauteuils supplémentaires,<br />

portant la capacité<br />

totale à six écrans et 425<br />

sièges, seront prêts à<br />

accueillir les spectateurs dès la fin du premier semestre<br />

<strong>2023</strong>. « Ce seront des salles de 35 sièges chacune, qui<br />

permettront de diversifier la programmation et de proposer<br />

de l'événementiel et des locations », explique l’exploitant.<br />

JIMI ANDREANI<br />

La période que nous<br />

venons de traverser nous a<br />

beaucoup fait réfléchir et je<br />

souhaite passer à une autre<br />

étape de ma vie<br />

ARNAUD VIALLE<br />

L'entrepreneur, qui est aussi fournisseur de cinémas<br />

clé-en-main, a par ailleurs commencé la construction<br />

du Grand Club, complexe de trois salles à Gien pour<br />

le compte de Clémence Zacharie et Grégoire Reynaud,<br />

en vue d’une ouverture en mai <strong>2023</strong>. Cédric Aubry<br />

accompagne les projets d'autres exploitants à l'instar<br />

de l’établissement de la famille Fourneau à Romorantin<br />

ou celui d’Éric Dubot à Challans.<br />

Au printemps <strong>2023</strong>, Cinéma Confluences comptabilisera<br />

donc huit sites et 40 écrans. Et malgré la crise<br />

de l’énergie qui « va mettre en danger beaucoup de salles<br />

en début d’année », Cédric Aubry se dit « très optimiste.<br />

Je pense que le marché va sensiblement revenir à la<br />

normale fin <strong>2023</strong> ou 2024 ».<br />

Marion Delique et Cécile Vargoz<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

33


FOCUS EXPLOITATION<br />

UN NOUVEAU CINÉMA À BERNAY<br />

Deuxième site normand pour l’association entre Noé Cinémas et Les Cinémas Reynaud, qui a inauguré son nouveau complexe bernayen<br />

le vendredi 23 décembre dans l’Eure.<br />

INFOS PRATIQUES<br />

ADRESSE<br />

Av. du 8 Mai 1945, 27300 Bernay<br />

HORAIRES<br />

De 13h à minuit<br />

Séances Dimanche Matin<br />

TARIFS<br />

Normal 9 €<br />

Réduit 7 €<br />

Moins de 15 ans 5 €<br />

Matin 6 €<br />

Carte d’abonnement de 5 places 32,50 €<br />

Carte d’abonnement de 10 places 60 €<br />

SITE ET RÉSEAUX SOCIAUX<br />

https://www.cinemas-bernay.fr/<br />

Instagram : cinemas_multirex_bernay<br />

Facebook : Cinémas Multi Rex Bernay<br />

Après avoir racheté le Morny de Deauville en juin<br />

dernier, les deux groupes indépendants, gérés respectivement<br />

par Richard Patry et Jean-Fabrice Reynaud,<br />

accompagné de ses enfants Grégoire et Clémence<br />

Zacharie, révèlent leur nouveau complexe de Bernay,<br />

le Multi Rex. À cinq minutes de la gare, le site de<br />

centre-ville propose quatre salles, d’une capacité de<br />

270 à 63 fauteuils, pour un total de 541 sièges,<br />

projection laser et son Dolby 7.2.<br />

Associés à parts égales, et à l’instar du cinéma de<br />

Deauville, Noé Cinémas s'attellera à la programmation<br />

et l’animation et le groupe Reynaud à la gestion.<br />

En 2008, Jean-Fabrice Reynaud avait pris la gestion<br />

du mono-salle bernayen, Le Rex, alors en liquidation<br />

judiciaire. S’en est suivi un long parcours semé<br />

d'embûches – différents promoteurs et emplacements<br />

envisagés, changements de municipalités, crise du<br />

Covid – pour mener à bien une nouvelle proposition<br />

de cinéma sur la ville. L’issue est trouvée, notamment<br />

grâce à l’intervention de Richard Patry auprès des<br />

acteurs du projet, qui débouche sur une association,<br />

concomitante à celle de Deauville. « Finalement, une<br />

fois la situation débloquée, le chantier s’est déroulé<br />

rapidement grâce à Alain Surmulet : en quatre mois, les<br />

murs étant érigés par Intermarché, propriétaire depuis<br />

quatre ans », explique le dirigeant de Noé Cinémas.<br />

Alors que le mono-écran réunissait 13 000 spectateurs<br />

en 2019, le nouveau site vise les 50 000 entrées, voire<br />

70 000 en vitesse de croisière. « Notre objectif est que<br />

le Multi Rex obtienne le classement art et essai et les trois<br />

labels. Le cinéma sera ouvert tous les jours pour proposer<br />

un maximum de séances et le directeur de l’ancien Rex,<br />

Bastien Lechevallier, sera aux manettes. L’activité ne<br />

peut qu’exploser », confirme, enthousiaste, Richard Patry.<br />

Au final, le projet aura coûté 2 M €, la Région et le<br />

Département ayant contribué à hauteur de 300 000 €<br />

©Richard Patry ©Richard Patry<br />

34 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


chacun, l’Intercom Bernay Terres de Normandie à<br />

près de 100 000 € et la Ville de Bernay, à plus de<br />

20 000 €. Un tiers a été financé par Intermarché<br />

Bernay, un tiers par Noé Cinémas et le groupe Reynaud.<br />

Ce dernier, qui exploite treize sites dans l’Hexagone,<br />

dont Lisieux, Saint-Lô ou encore Courseulles-sur-Mer<br />

en Normandie, renforce son implantation régionale.<br />

« La finalisation de ce projet est importante pour le<br />

groupe. Même si nos établissements sont répartis sur<br />

différents territoires, en Normandie, en Champagne ou<br />

dans le Loiret, notre volonté n’est pas d’aller conquérir<br />

le monde, ni de déployer une stratégie de développement<br />

agressive. Nous souhaitons être implantés dans nos villes<br />

de la meilleure manière qui soit », explique Grégoire<br />

Reynaud. « Nous pensons que le nouveau site de Bernay<br />

est une bonne carte à jouer pour attirer de nouveau les<br />

spectateurs. Et pour cela, nos salles doivent être au top<br />

et proposer les meilleurs équipements. »<br />

Quant au groupe Noé, le Multi Rex de Bernay représente<br />

son 22 e site. Richard Patry affirme également<br />

vouloir grandir « raisonnablement » et sur ses bases.<br />

« Nous aimons travailler en association et en collaboration,<br />

afin d'être incarnés dans nos villes, ce que nous<br />

faisons à Palaiseau avec Gérard Lemoine, à l’Omnia<br />

de Rouen avec Hervé Aguillard, à Deauville et Bernay<br />

avec la famille Reynaud et Alain Surmulet ». Noé<br />

cinémas a ainsi doublé son nombre de sites et d'écrans<br />

exploités depuis 2018.<br />

Marion Delique<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : NOÉ/CINÉMAS REYNAUD<br />

Maître d'œuvre / pilote : LAURE PICARD - SPACE ARCHI/ MATTHIEU<br />

PLAISANT - ARC ARCHITECTURE<br />

BÂTIMENT<br />

Electricité et réseaux : MCTI<br />

Climatisation/chauffage : DELTAKLIMA<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : MALITOURNE<br />

Système de billetterie : BOOST BILLETTERIE<br />

Affichage dynamique : CDS<br />

©Richard Patry<br />

SALLES<br />

Fauteuils : KLESLO<br />

Tentures/sols : VIP CINE<br />

CABINES<br />

Installateur : CDS<br />

Marque des projecteurs : BARCO/CHRISTIE<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : NOÉ CINÉMAS<br />

SITE INTERNET<br />

Fournisseur VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />

Conception : THE BOXOFFICE COMPANY<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON PROJECTEUR<br />

1 264 7 14,7 7.2 BARCO rétrofité Laser<br />

2 64 3 9,34 7.2 CHRISTIE rétrofité Laser<br />

3 60 3 8,78 7.2 CHRISTIE rétrofité Laser<br />

4 111 4 10 7.2 CHRISTIE rétrofité Laser<br />

TOTAL 499 17<br />

©Richard Patry<br />

©Richard Patry<br />

<strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong><br />

35


EXPLOITATION<br />

HAUT ET COURT CINÉMAS ACQUIERT UN 6 E SITE<br />

La société, cofondée par Martin Bidou et Carole Scotta, a repris le Diagonal de Montpellier depuis le mardi 27 décembre.<br />

Antoine Pereniguez, qui gérait le cinéma de centre-ville<br />

de six salles, a cédé la majorité des parts de sa société<br />

d’exploitation Transversal Film à Haut et Court Cinémas,<br />

tout en restant actionnaire minoritaire. « Cette acquisition<br />

s'inscrit dans la droite ligne de notre positionnement éditorial.<br />

Nous aimons les cinémas comme Le Diagonal, établissement<br />

art et essai remarquable, implanté en centre-ville »,<br />

commente Martin Bidou.<br />

Le groupe compte développer les atouts et la ligne<br />

éditoriale de Diagonal, triplement labellisé art et essai,<br />

et qui avait comptabilisé 370 500 entrées en 2019. « Nous<br />

sommes très fiers de la confiance qu'Antoine nous témoigne<br />

en nous permettant de reprendre son cinéma emblématique<br />

montpelliérain », conclut Martin Bidou.<br />

Haut et court Cinémas comptabilise désormais six sites<br />

et 22 salles avec le Sémaphore de Nîmes, l'Astrée et le<br />

Forum de Chambéry, le Louxor et le Nouvel Odéon à<br />

Paris. L’ensemble ayant réalisé près de 650 000 entrées<br />

en 2019.<br />

Marion Delique<br />

©Cécile Vargoz<br />

NOÉ CINÉMAS REPREND UNE DSP EN EURE-ET-LOIR<br />

Dès le 3 <strong>janvier</strong> prochain, le groupe de Richard Patry sera aux manettes du Rex de Nogent-le-Rotrou.<br />

©ADRC<br />

Les trois écrans et les 481 fauteuils du Rex, construit<br />

en 2011 et doté des trois labels art et essai, a réuni<br />

plus de 30 000 spectateurs en 2019. « Notre enjeu ne<br />

se porte pas sur le nombre d’entrées. La programmation<br />

actuelle est excellente et nous comptons bien la pérenniser. »<br />

C’est davantage sur la modernisation et l’accueil que<br />

le groupe compte se différencier. « Le soutien logistique<br />

et de gestion apporté par le groupe Noé permettra aux<br />

équipes de gagner en efficacité et de se concentrer sur ce<br />

qui nous semble primordial, à savoir l’accueil du public<br />

et le travail d’animation ».<br />

C’est Noé Cinémas que la Ville du Centre-Val de<br />

Loire a choisi pour gérer, en délégation de service<br />

public, son complexe de trois salles, alors que Brigitte<br />

Montassier et Dominique Baudoin, exploitants<br />

historiques, font valoir leur droit à la retraite.<br />

Une stratégie d’implantation cohérente puisque le<br />

groupe normand est déjà présent dans le département<br />

avec L’Ambiance à Senonches, à une vingtaine de<br />

kilomètres. « Nous nous situons dans notre périmètre<br />

d’implantation, au sud de la Normandie, qui est notre<br />

base. D’ailleurs, les deux sites seront dirigés de concert »,<br />

commente Richard Patry, directeur général de Noé<br />

Cinémas.<br />

Le hall et les comptoirs seront restructurés afin de<br />

fluidifier le parcours des spectateurs. « Nous souhaitons<br />

apporter de la modernité à l’ensemble : ouvrir tous les jours,<br />

utiliser des caisses mixtes, proposer un nouveau site internet<br />

et notre système de réservation en ligne. » Le public pourra<br />

aussi profiter de la carte de cinéma valable sur tous les<br />

sites Noé, et notamment Senonches. « Pas de révolution<br />

mais de l'évolution ! », conclut Richard Patry.<br />

Le groupe accueille ainsi son 22 e site, avec comme prochain<br />

rendez-vous, l’ouverture en association avec le groupe<br />

Reynaud, du Multi-Rex à Bernay ce 23 décembre.<br />

Marion Delique<br />

36 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


LE RÉGENT DE BASTIA FÊTE SON CENTENAIRE<br />

D’une salle unique à son origine aux trois actuelles, le cinéma corse a su s’adapter aux mutations de l’exploitation pour s’inscrire dans la<br />

durée et rester, aujourd’hui avec Le Studio, l’un des deux derniers établissements de Bastia.<br />

Le 9 décembre 1922, dans l’une des principales artères<br />

commerçantes de la ville, est inauguré Le Régent-<br />

Cinéma, projet né de l’association des familles Moretti,<br />

Amoni et Colombani. S’il vient s’insérer dans un<br />

paysage qui compte alors deux autres cinémas en<br />

activité, dont le théâtre Femina, le Régent est le premier<br />

dont la construction a été motivée par l’envie d’y<br />

projeter principalement des films. Arborant une façade<br />

ocre toujours d’actualité 100 ans plus tard, le bâtiment<br />

n’abrite alors qu’une salle unique de 880 fauteuils,<br />

répartis entre un orchestre et un balcon, qui affiche<br />

complet lors de son ouverture pour la projection de<br />

Séraphin ou les jambes nues, moyen métrage de Louis<br />

Feuillade. La configuration de<br />

cette salle, dotée d’une scène et<br />

d’une fosse, lui permet également<br />

d’accueillir différentes représentations<br />

et spectacles, érigeant alors<br />

Le Régent comme un incontournable<br />

de la ville.<br />

L’avènement du parlant fait<br />

basculer l’établissement dans une<br />

autre dimension : le 23 février<br />

1931, Le Régent est le premier<br />

site de Corse à se lancer dans<br />

l’aventure, via l’installation sonore<br />

“Radio-Cinéma” inauguré avec<br />

la projection des Amours de minuit<br />

de Marc Allégret et Augusto Genina.<br />

En 1966, le cinéma est repris par la famille Reboulleau<br />

et, après une fermeture pour rénovation, rouvre au<br />

public en mai 1967 avec Les <strong>Pro</strong>fessionnels de Richard<br />

Brooks. Quelques mois plus tard, l’exploitant continue<br />

de se diversifier en programmant de l’opéra, puis grâce<br />

à un partenariat avec la Maison de la Culture de la<br />

Corse pour accueillir des manifestations itinérantes.<br />

Les années 1970 représentent un vrai tournant pour<br />

Le Régent qui va devenir un complexe avec l’aménagement<br />

de trois salles de 320, 250 et 98 places en lieu<br />

et place de la grande de 880 sièges ; une quatrième<br />

est inaugurée en 1980. Cette nouvelle configuration<br />

offre davantage de flexibilité et permet donc de projeter<br />

plus de films et surtout plus longtemps, à l’image de<br />

Titanic de James Cameron en 1998, qui détient<br />

toujours le record du plus grand nombre de spectateurs<br />

attirés au Régent (34 000).<br />

En 2009, le cinéma est repris par Daniel Benedittini.<br />

Fidèle des lieux depuis ses plus jeunes années – il a<br />

notamment vécu dans l’appartement familial surplombant<br />

l’établissement –, l’exploitant va accompagner<br />

la transition numérique du Régent. Mais quelques<br />

mois plus tard, une grave inondation force le cinéma<br />

à fermer. Il ne rouvrira qu’à l’automne 2015, après<br />

de nombreux recours juridiques et la nécessité de<br />

revoir son aménagement. Outre une capacité réduite<br />

à trois salles et 300 places, l’établissement se dote d’un<br />

espace de jeux pour enfants et d’un coin café.<br />

Son centenaire coïncide avec une nouvelle épreuve<br />

pour ce cinéma historique, qui tente de se remettre,<br />

à l’instar de toute la profession, de la crise sanitaire tout<br />

en affrontant désormais la crise énergétique. Mais à<br />

l’image de cette résistance affichée depuis des décennies,<br />

Le Régent semble encore avoir les épaules solides<br />

pour traverser ces difficultés. En lui souhaitant de<br />

vivre un deuxième centenaire avec la même vitalité.<br />

Tanguy Colon<br />

LE COSMOS DE STRASBOURG FONDE SA COOPÉRATIVE<br />

Lors de sa dernière assemblée générale extraordinaire, l'association désormais en charge du cinéma municipal a acté sa transformation<br />

en Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et espère une ouverture au printemps.<br />

Comme annoncé au moment du changement de gérance<br />

en avril dernier, l’association Le Troisième Souffle, nouvelle<br />

délégataire de service public du cinéma historique (ex<br />

L'Odyssée), opte pour une forme juridique encore<br />

relativement rare dans le paysage de l’exploitation cinématographique.<br />

Après les 30 ans de gestion par Les<br />

Rencontres cinématographiques d’Alsace – dont un<br />

ultime renouvellement fort décrié –, les nouveaux<br />

responsables du cinéma municipal de Strasbourg portent<br />

un soin particulier à mettre en place une gouvernance<br />

« participative, horizontale et transparente ».<br />

©Christophe Urbain - Cinéma Cosmos<br />

À partir du 1 er <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>, toutes celles et ceux (personnes<br />

et structures) qui souhaitent participer à la vie, la gestion<br />

ou à la programmation du Cosmos pourront donc adhérer<br />

à la SCIC, via 6 collèges à travers lesquels le cinéma<br />

compte autant fédérer son public, ses salariés, que des<br />

partenaires et professionnels de l’audiovisuel – particulièrement<br />

de la filière locale –, ainsi que les divers soutiens,<br />

notamment les collectivités.<br />

L'AG du 23 novembre 2022 du Cosmos<br />

Pour l’heure, le cinéma est toujours en travaux, sous<br />

l’égide de la Ville de Strasbourg. Ils incluent un retrait<br />

de sièges dans les deux salles pour permettre l’accès des<br />

PMR, une révision complète du système de ventilation,<br />

l’installation d’une cuisine pour le bar-restaurant et la<br />

rénovation du hall, aux couleurs d’origine de 1913. Enfin,<br />

certains espaces sont rafraîchis, comme le “studio” du<br />

sous-sol qui sera réservé aux pratiques artistiques et aux<br />

ateliers, et le “salon” à l’étage qui accueillera une extension<br />

du bar, des conférences, et autres manifestations.<br />

Si tout va bien, et comme le souhaite la Ville, la SCIC<br />

aura les clés du Cosmos fin mars et table donc sur une<br />

ouverture au printemps <strong>2023</strong>.<br />

Ayşegül Algan<br />

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INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CDACi<br />

17/01/23 SAS SOCIÉTÉ DES CINÉMAS LCM 5 759<br />

17/01/23 SAS SOCIÉTÉ DES CINÉMAS LCM 4 602<br />

projet de création d’un complexe en remplacement<br />

de l'actuel site Le Morvan<br />

projet de création d’un complexe en remplacement<br />

de l'actuel site Les Plessis<br />

Le Creusot Saône-et-Loire Creusot-Montceau<br />

Montceau-les-mines Saône-et-Loire Creusot-Montceau<br />

25/01/23 SARL LA PAGODE CINEMA LA PAGODE 2 382 projet de réhabilitation de La Pagode Paris Paris Paris<br />

27/01/23 SOCIÉTÉ DES CINÉMAS DE L'OUEST UGC 7 846 projet de réouverture de cinéma à Meaux Meaux Seine-et-Marne Pays de Meaux<br />

Petites Annonces<br />

Soutiens AFCAE<br />

Groupe de Cinémas indépendants privés<br />

Recherche<br />

sa Directrice ou son Directeur<br />

pour son multiplexe de 9 Salles à Maubeuge (Hauts de France)<br />

Rattaché(e) à la direction du groupe,<br />

Vous aurez en charge :<br />

• le management et le recrutement des équipes,<br />

• l’accueil et de la sécurité du public,<br />

• l’animation et la promotion du site,<br />

• la gestion rigoureuse de votre cinéma<br />

en accord avec la direction,<br />

• les relations avec les institutionnelles et<br />

le monde économique de la ville,<br />

• ../..<br />

<strong>Pro</strong>fil recherché :<br />

Vous faites preuve d’un attrait pour le secteur.<br />

Les cinémas sont des établissements ouverts tous les jours,<br />

y compris les jours fériés, avec une activité concentrée sur les<br />

week-end et en soirées. Des qualités de flexibilités, de disponibilité<br />

ainsi que le goût du terrain sont indispensables.<br />

Expériences similaires ou en adjoint souhaitées.<br />

Salaire selon profil et expérience<br />

Disponibilité dès que possible<br />

Type d’emploi : Temps plein, CDI<br />

Statut : Cadre<br />

Contact : cathycoppey@ocine.fr<br />

Actions promotion<br />

AFTERSUN de Charlotte Wells, Condor, 1 er février<br />

UN PETIT FRERE de Léonor Serraille, Diaphana, 1 er février<br />

LA FEMME DE TCHAÏKOVSKI de Kirill Serebrennikov, Bac, 15 février<br />

THE FABELMANS de Steven Spielberg, Universal, 22 février<br />

Jeune public<br />

NENEH SUPERSTAR de Ramzi Ben Sliman, Gaumont, 25 <strong>janvier</strong><br />

DOUNIA ET LE PRINCESSE D'ALEP de Marya Zarif et André Kadi, Haut et Court, 1 er février<br />

PIRO PIRO de Sung-ah Min et Miyoung Baek, Cinéma Public Films, 1 er février<br />

TITINA de Kajsa Næss, Films du Losange, 8 février<br />

Patrimoine/répertoire<br />

LE SALON DE MUSIQUE de Satyajit Ray, Les Acacias, 25 <strong>janvier</strong><br />

SOIS BELLE ET TAIS-TOI de Delphine Seyrig, Splendor, 15 février<br />

Cicae : candidatures ouvertes pour les jurys<br />

Chaque année, la Confédération internationale des<br />

cinémas art et essai décerne des prix dans de grands<br />

festivals (Berlinale, Séville, Sarajevo, Loft Film Fest à<br />

Tucson-Arizona, CineFest Miskolc en Hongrie, Ciné<br />

Junior et Cinélatino en France…). Tous les membres de<br />

l’association peuvent faire partie d'un jury international,<br />

et candidater dès maintenant pour les festivals qui auront<br />

lieu en <strong>2023</strong>. Plus d’infos auprès de la Cicae.<br />

À noter aussi que les membres de la Cicae peuvent<br />

commander leur carte d’adhérent pour <strong>2023</strong>. La carte<br />

(une seule par cinéma) donne droit à deux places pour<br />

des séances dans tout cinéma membre dans le monde.<br />

Recrute<br />

un.e technicien.e support Billetterie<br />

en CDI à temps plein<br />

Missions principales :<br />

• Préparation / configuration de matériel informatique<br />

• Hotline téléphonique et support e-mail<br />

• Installation de nos matériels et logiciels<br />

partout en France.<br />

• Astreinte soir et week-end, en rotation<br />

Rémunération selon profil<br />

Poste à pourvoir dès que possible à Levallois-Perret (92)<br />

Merci d’envoyer votre CV et lettre de motivation à<br />

heloise.besson@boxoffice.com<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

RENCONTRES RECHERCHE ET DÉCOUVERTE 09 au 11/01/23 MONTREUIL<br />

FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA 18 au 24/01/23 FRANCE<br />

JOURNÉE PRO DE LAB'CINÉ, SALON DU CINÉMA ET DE L'AUDIOVISUEL 19/01/23 JUVISY-SUR-ORGE<br />

RENCONTRES DES CÔTES DE BRETAGNE 24 au 28/01/23 TRÉGUEUX (SAINT-BRIEUC)<br />

FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA ENFANTS/AFCAE 08 au 28/02/23 FRANCE<br />

RENCONTRES DU SUD 20 au 24/03/23 AVIGNON<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 03 au 06/04/23 GÉRARDMER<br />

FESTIVAL DE CANNES 16 au 27/05/23 CANNES<br />

CINEEUROPE 19 au 22/06/23 BARCELONE (ESPAGNE)<br />

CONGRÈS DE LA FNCF 18 au 21/09/23 DEAUVILLE<br />

Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />

38 <strong>N°435</strong> / 4 <strong>janvier</strong> <strong>2023</strong>


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PRÉSENTENT<br />

« UNE RÉUSSITE ! »<br />

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DE LAÂGE<br />

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RICCARDO<br />

SCAMARCIO<br />

CHOISIRAS<br />

LAVIE<br />

UN FILM DE<br />

STÉPHANE FREISS<br />

25<br />

JANV

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