Boxoffice Pro - N°428 / 21 septembre 2022
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<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
Reste un peu<br />
Un film de<br />
Gad Elmaleh<br />
© Laura Gilli<br />
AU CINÉMA LE 16 NOVEMBRE
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
CONGRÈS <strong>2022</strong><br />
RICHARD PATRY, LES ENJEUX DE CETTE 77 E EDITION<br />
L’EXPLOITATION, LES CONTRECOUPS DE LA CRISE<br />
DOSSIER ACCESSIBILITÉ, DES FILMS ET DES CINÉMAS POUR TOUS
Mais, qui es-tu ?<br />
Vous êtes-vous déjà demandé ce que représentait le cinéma<br />
comme entité dans votre vie. Quelle place il occupait. Un métier<br />
certes, mais à quoi ressemble-t-il ? Est-il quelqu'un de familier ou<br />
quelqu'un, toujours présent pour vous, même quand on oublie de<br />
lui rendre visite ? Un enfant qui réclame votre attention assidue ?<br />
Une force secrète, une source inépuisable d'énergie.<br />
Est-il discret, est-il glamour, est-il festif, est-il nostalgique…<br />
tout à la fois ? Incorporé ou flottant, indépendant, fugace ? Estil<br />
du passé, du futur, un havre de paix, un organisme vivant.<br />
Rassembleur ? Inclusif ? Tout cela. Pas toujours en même temps<br />
et évoluant au gré de notre vie, de nos aléas.<br />
Ce cinéma que nous aimons tant, quel que soit l’espace ou la<br />
forme, son identité ou le corps qu’il revêt. Nous voulons le partager<br />
avec tous. Prendre soin, ne pas exclure, s'enrichir les uns<br />
au contact des autres. Nous avons tant à apprendre.<br />
Nos sujets de réflexion post-crise résultent d’une nécessaire<br />
adaptation… à l’environnement, à l’énergie, à l’accessibilité de<br />
nos œuvres, de nos lieux d’accueil et de travail. Un bien vaste et<br />
noble défi, que nous sommes prêts à relever ?<br />
Marion Delique<br />
. CONGRÈS <strong>2022</strong><br />
Interview de Richard Patry 8<br />
L’exploitation face aux contrecoups de la crise 12<br />
Répétition générale au SFTC 14<br />
. DOSSIER ACCESSIBILITÉ<br />
Des films, des cinémas…et des emplois pour tous 20 à 30<br />
. INTERNATIONAL<br />
Retour sur les Rencontres Jeune Public de l’Afcae 38<br />
L’Émission avec Carole Scotta 42<br />
La pub ciné à la TV à la loupe 46<br />
Pathé veut s’introduire en bourse 48<br />
Bilan des fêtes du cinéma dans le monde 50<br />
. EXPLOITATION<br />
Les cinémas Grand Écran accélèrent sur le premium 54<br />
L’Omnia de Rouen rallume ses projecteurs 58<br />
UGC ouvre son nouveau cinéma à Issy-les-Moulineaux 62<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
CDACi<br />
Agenda 66<br />
Crédits page 3 : © Jean-Luc Mège<br />
La Rédaction<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
FARAH EL AMRAOUI<br />
Journaliste<br />
en formation alternance<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
LE PLUS est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 euros, c/o<br />
Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS PERRET CEDEX<br />
Tél 01 85 09 96 04 / E-mail redaction@boxoffice.com – Dépôt Légal à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />
est une publication de<br />
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Publicité / Base de données distributeurs<br />
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Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />
Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
<strong>Pro</strong>venance du papier : Espagne<br />
Taux de fibres recyclées : 0,28 %<br />
Eutrophisation : 0,02 kg/tonne<br />
4 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
ENSEMBLE,<br />
ACCOMPAGNONS LA RELÈVE DU CINÉMA<br />
BNP PARIBAS FONDS NOUVEAUX TALENTS DU CINÉMA.<br />
Pour favoriser l’émergence des nouveaux talents du 7 e art, BNP Paribas a lancé en 2018<br />
le « Fonds Nouveaux Talents du cinéma » dédié à la co-production de premiers films.<br />
Depuis sa création, 5 films ont déjà été accompagnés dont Les Magnétiques, César <strong>2022</strong><br />
du Meilleur Premier Film, et prochainement en salle : Les Survivants de Guillaume<br />
Renusson et Tropique de Edouard Salier.<br />
Plus d’informations sur welovecinema.bnpparibas/NouveauxTalents<br />
Partenaire passionné<br />
du cinéma depuis<br />
plus de 100 ans
ACTUALITÉS<br />
Philippe Poutou intègre Urban Distribution<br />
L’ancien ouvrier syndicaliste et candidat à la présidentielle<br />
rejoint l'équipe de Frédéric Corvez, avec la responsabilité<br />
de la communication hors médias. Philippe Poutou,<br />
qui est aussi le protagoniste du documentaire Il nous<br />
reste la colère, sur la lutte des ouvriers de l’usine Ford de<br />
Blanquefort, produit par Urban Factory et en salles le<br />
30 novembre, « est un homme cinéphile et cultivé, qui<br />
connaît le monde associatif et sait parler au public » note<br />
le gérant d’Urban. En somme, quelqu’un qui fait déjà<br />
« une bonne partie du travail que l’on fait sur des films aux<br />
sujets forts comme les nôtres », qui saura fédérer et organiser<br />
soirées et débats. Son travail de salarié en CDI – et à<br />
temps partiel pour conserver ses activités politiques et<br />
militantes –, Philippe Poutou l’entamera avec l’animation<br />
basque, punk et engagée Black is Beltza II : Ainhoa,<br />
dont la sortie est calée au 16 novembre prochain. « Entre<br />
Philippe et l’indépendantisme basque, il y a forcément des<br />
liens très forts », prévient Frédéric Cortez. « Nous ne sommes<br />
pas des militants politiques, mais le cinéma est un média<br />
éminemment politique. »<br />
Marie-Laure Liller chez Saje Distribution<br />
En juillet dernier, Mathilde Barbieux quittait la structure de distribution spécialisée en<br />
“films de foi” pour voguer vers de nouveaux horizons. Depuis ce mois de <strong>septembre</strong>,<br />
elle est remplacée par Marie-Laure Liller qui a rejoint l'équipe de Saje Distribution en<br />
tant que directrice des ventes et animation réseau. Elle était auparavant la directrice du<br />
cinéma Les Arches Lumière d’Yvetot.<br />
Contact : mlliller@sajeprod.com / 01 58 10 75 22 / 06 69 78 11 81<br />
Boris Pugnet rejoint<br />
The Jokers Films<br />
La société de Manuel Chiche<br />
renforce son équipe cinéma avec<br />
l’arrivée ce mois-ci de Boris Pugnet<br />
en qualité de directeur de la distribution.<br />
Il travaille en collaboration<br />
avec Mikaël Muller, directeur de<br />
la programmation, et Vincent Courtade, directeur<br />
marketing, en commençant par les quatre films qui<br />
composent le line-up de fin d’année du distributeur :<br />
L’Origine du mal de Sébastien Marnier (05/10), la ressortie<br />
de Tatouage de Yasuzo Masumura (02/11), Du crépitement<br />
sous les néons de FGKO (16/11) et Kanun, la loi du sang<br />
de Jérémy Guez (07/12).<br />
Après des débuts dans l’exploitation comme directeur<br />
du Cinéma Landowski de Boulogne-Billancourt puis<br />
adjoint du multiplexe Pathé dans la même commune<br />
francilienne, Boris Pugnet a occupé, de 2002 à 2007, la<br />
direction des ventes de CTV International. Responsable<br />
création cinéma chez SND de 2008 à 2012, il a pris la<br />
tête du marketing chez Le Pacte jusqu’en 2016. Il était,<br />
depuis 2018, président de Tiramisu, société spécialisée<br />
dans l’accompagnement des films à travers la conception<br />
de bandes annonces et de contenus digitaux, ainsi que<br />
dans le consulting marketing en France et en Europe.<br />
Coucou Nous Voilou à l’affiche<br />
L'association qui redonne le sourire aux enfants<br />
hospitalisés, notamment avec son Abracadabox – le<br />
cache boitier de perfusion et de chimiothérapie à<br />
l'effigie des personnages préférés des enfants –, souffre<br />
d’une forte baisse de dons depuis la pandémie. Pour<br />
donner de la visibilité à Coucou Nous Voilou, les<br />
cinémas peuvent projeter son spot, intitulé “Jeux<br />
d'enfants”, avec une pléiade de comédiens, dont<br />
François Civil, Philippe Lacheau, Élodie Fontan,<br />
Frédérique Bel, Benjamin Lavernhe…<br />
Congrès : Venez sur<br />
le stand Pathé Films !<br />
Pour recevoir le lien du DCP, un seul contact : Fernand<br />
Berenguer (le réalisateur des films hommages du<br />
Congrès de la FNCF) : fberenguer@wanadoo.fr.<br />
Rencontres <strong>Pro</strong>fessionnelles du Nord<br />
Les Rencontres <strong>Pro</strong>fessionnelles du Nord, en partenariat<br />
avec le Arras Film Festival, donnent rendez-vous du 8<br />
au 10 novembre prochain. D’ores et déjà, les partenaires<br />
ont renouvelé leur soutien à cette 16 e édition, « plus que<br />
jamais tournée vers l'avenir », qui proposera pas moins<br />
de douze films. Les inscriptions en ligne débuteront fin<br />
<strong>septembre</strong>, et la programmation sera dévoilée mi-octobre.<br />
Pour rappel, les Rencontres pro donnent un accès gratuit<br />
aux projections publiques du Arras Film Festival. Contact et infos : Laurence Lega – 06 83 35 11 25<br />
En partenariat avec <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, le distributeur<br />
proposera des animations en rapport avec deux de ses<br />
productions attendues pour 2023, Astérix et Obélix :<br />
L’Empire du Milieu (01/02/23) et Les Trois Mousquetaires<br />
– D’Artagnan (05/04/23).<br />
Au programme : des goodies à gagner, des animations<br />
cocktails et une photo souvenir qui vous permettra<br />
de participer au grand jeu concours Pathé Films<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>. Alors rendez-vous au CID du 19 au 22<br />
<strong>septembre</strong> ! Astérix<br />
6 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
LA FIN D’UNE ÉPOQUE.<br />
LE DÉBUT D’UNE GRANDE HISTOIRE.<br />
ANNE<br />
HATHAWAY<br />
JEREMY<br />
STRONG<br />
BANKS<br />
REPETA<br />
JAYLIN<br />
WEBB<br />
ET<br />
ANTHONY<br />
HOPKINS<br />
ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR<br />
JAMES GRAY<br />
FOCUS FEATURES PRÉSENTE EN ASSOCIATION AVEC RT FEATURES UNE PRODUCTION MADRIVER PICTURES ET KEEP YOUR HEAD EN ASSOCIATION AVEC SPACEMAKER UN FILM DE JAMES GRAY ANNE HATHAWAY JEREMY STRONG<br />
ET ANTHONY HOPKINS “ARMAGEDDON TIME”CASTING DOUGLAS ABEL, CSA MUSIQUE CHRISTOPHE SPELMAN COSTUMES MADELINE WEEKS MONTAGE SCOTT MORRIS DÉCORS HAPPY MASSEE DIRECTEUR PHOTOGRAPHIE<br />
DE LA DARIUS KHONDJI, ASC, AFC<br />
PRODUIT ÉCRIT ET<br />
PARANTHONY KATAGAS MARC BUTAN RODRIGO TEIXEIRA JAMES GRAY RÉALISE PAR JAMES GRAY<br />
LE 9 NOVEMBRE AU CINÉMA
CONGRÈS <strong>2022</strong><br />
La salle de 2030<br />
sera attractive<br />
et écologique<br />
RICHARD PATRY<br />
©Jean-Luc Mège Photographie<br />
8 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
CONGRÈS <strong>2022</strong><br />
INTERVIEW – Des temps forts du Congrès aux questions<br />
urgentes des salles, le président de la Fédération nationale<br />
des cinémas français évoque les enjeux de cette 77 e<br />
grand-messe de l’exploitation.<br />
Le Congrès a nécessairement évolué, mais<br />
en quoi cette édition se distinguera-t-elle<br />
des autres ?<br />
Le Congrès <strong>2022</strong> est un retour à une forme de normalité<br />
tout en se renouvelant ! Nous avons renoué avec le nombre<br />
d’exposants et de participants de la période pré-Covid,<br />
soit plus de 2 200. Nous retrouvons notre soirée hommage<br />
traditionnelle avec, cette année, Eric Toledano et Olivier<br />
Nakache. C’est Philippe Rouyer, très investi dans les<br />
recherches et dans la rédaction du catalogue, qui sera<br />
notre maître de cérémonie… Et ce n’est pas facile de<br />
succéder à Axel Brucker ! Ce sera une soirée très riche,<br />
inédite et avec de belles surprises.<br />
Nous retrouvons également une journée distributeurs<br />
riche de plus de 30 présentations. Les éditeurs de films<br />
démontrent une envie renouvelée et toujours plus forte<br />
de présenter leur line-up aux exploitants. Nous avons<br />
opéré un certain nombre de modifications à la demande<br />
de la FNEF, la principale étant que les distributeurs ne<br />
monteront sur scène que s’ils sont accompagnés d’une<br />
équipe de film. Nous pensons que cela dynamisera les<br />
boucles de présentation. Je peux vous assurer que les<br />
exploitants sortiront de la journée rassurés quant à l’offre<br />
de films à venir. Outre les discussions avec les pouvoirs<br />
publics, ce Congrès marquera la première venue mercredi<br />
de la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, qui<br />
connaît particulièrement bien nos dossiers.<br />
Quelles sont vos attentes fortes en termes<br />
d’interaction entre professionnels du secteur<br />
et pouvoirs publics ?<br />
Nous voulons que le Congrès soit à la fois un lieu d’expression<br />
et de convivialité, entre tous les exploitants mais aussi<br />
avec les autres membres du secteur et les pouvoirs publics.<br />
Marquer notre attachement à cette interprofessionnalité<br />
est primordial pour continuer à écrire cette nouvelle page<br />
de l’exploitation. Échanger, proposer et montrer que nous<br />
sommes les citoyens actifs d’une société encore, malheureusement,<br />
en crise. Notre fréquentation, en baisse de<br />
30 %, reste incertaine sur la fin d'année. Nous sommes<br />
préoccupés par les enjeux de la production, l'explosion<br />
des factures d'énergie, les impacts de la chronologie des<br />
médias, l'attractivité de nos métiers, l'accessibilité de notre<br />
public souffrant de handicap mais aussi de nos collaborateurs.<br />
Nous prenons tous ces sujets à bras-le-corps. Les<br />
exploitants sont des acteurs engagés et citoyens de leur<br />
temps. Notre enjeu d’aujourd’hui est de définir ce que<br />
sera la salle de cinéma de 2030. Quels efforts aura-t-elle<br />
fait pour réaliser des économies d'énergie, quels contenus<br />
proposera-t-elle sur ses écrans ? Comment intégrera-t-elle<br />
ses futurs collaborateurs et accueillera-t-elle son public ?<br />
Attendez-vous des annonces particulières et<br />
des mesures concrètes de la part des pouvoirs<br />
publics et de la ministre de la Culture ?<br />
Nous sommes dans une période de résilience. Tout le<br />
monde a compris que la situation compliquée que nous<br />
traversons durera encore et que la politique du « quoiqu’il<br />
en coûte » est derrière nous. Nous sommes désormais<br />
dans un débat volontariste et devons montrer à nos<br />
interlocuteurs que nous sommes confiants et combatifs.<br />
Si nous envoyons une image positive de l’exploitation<br />
au président du CNC, à la ministre, aux producteurs,<br />
aux distributeurs, aux médias nous aurons gagné une<br />
étape… C’est ça notre objectif !<br />
Il faudra que nous soyons aidés sur un certain nombre<br />
de sujets, notamment le retour du public via la grande<br />
campagne de communication voulue par la ministre<br />
pour la fin de l’année. Celle-ci doit s'adresser aux 30 %<br />
qui ne sont pas ou moins revenus en salle. Néanmoins,<br />
la première des ressources est dans les mains de professionnels<br />
à travers la dynamisation de la communication,<br />
de l’offre, des messages aux spectateurs et les changements<br />
de pratiques. Il nous reste encore un effort à fournir pour<br />
être à un niveau comparable à celui d'avant-crise. Nous<br />
allons convaincre les spectateurs qu’on leur a manqué et<br />
ils reviendront !<br />
Par ailleurs, sur la chronologie des médias,<br />
nous appelons de nos vœux l’annonce rapide<br />
d’un cycle de réunion, pour discuter de la<br />
clause de revoyure de l’accord.<br />
Outre la crise sanitaire, la hausse des coûts<br />
énergétiques impacte fortement les trésoreries<br />
: quelles sont vos réflexions sur le sujet ?<br />
Nous devons travailler avec le CNC sur des mesures<br />
immédiates et concrètes pour les exploitants qui sont<br />
directement touchés par ces hausses, mais nous sommes<br />
aussi dans une dynamique de plus long terme. Notre<br />
enjeu immédiat est d'être plus économes, de répondre<br />
aux contraintes de sobriété énergétique en réduisant notre<br />
consommation de 10 %. Mais la question est plus vaste.<br />
Il faudra, dans les années futures, réaliser des investissements<br />
majeurs qu’aujourd’hui, les entreprises ne peuvent<br />
pas assumer. Étudions comment financer ces investissements<br />
pour économiser l'énergie et répondre à l'urgence<br />
climatique. Cela demande de se questionner sur la nature<br />
des aides existantes, du compte de soutien et de son<br />
évolution. La FNCF est là pour accompagner les exploitants<br />
et veillera à ce que les entreprises en souffrance<br />
bénéficient d’une réponse individuelle.<br />
En conclusion, nous avons beaucoup de sujets à traiter<br />
avec les pouvoirs publics. Ce qui est sûr, c’est que la salle<br />
de 2030 devra être moins énergivore tout en gardant son<br />
attractivité, en restant un lieu d'exception, d’exclusivité<br />
et de vivre ensemble.<br />
Enfin, Richard Patry, comment vous sentez-vous<br />
après deux années de pandémie ?<br />
Avez-vous toujours la même énergie et envie<br />
de continuer ?<br />
J’y crois plus que jamais ! Je suis fier du travail effectué<br />
et de la capacité de l'équipe de la Fédération à se mobiliser,<br />
à être aux côtés de nos collègues et à répondre à<br />
leurs attentes. Je suis lucide, je connais les étapes que<br />
nous avons encore à franchir. Je pense que nous sommes<br />
des interlocuteurs revendicatifs et actifs, mais aussi<br />
crédibles et respectés auprès des institutions publiques<br />
et au sein de toute la filière. Mon objectif est de continuer<br />
à préserver cela. Être positif, croire en l’avenir et être<br />
conscient que certains collègues sont dans des situations<br />
difficiles. Notre volonté est d'être aux côtés de nos<br />
adhérents, de préserver l’unité de la Fédération, en<br />
trouvant toujours un juste consensus sur une position<br />
commune.<br />
<strong>Pro</strong>pos recueillis par Marion Delique<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
9
LINE-UP <strong>2022</strong>-2023<br />
DÉCOUVREZ NOS SORTIES À VENIR<br />
14 SEPTEMBRE<br />
5 OCTOBRE<br />
3<br />
LE TIGRE QUI S’INVITA<br />
POUR LE THÉ<br />
LA COMBATTANTE<br />
DE CAMILLE PONSIN<br />
19 OCTOBRE<br />
16 NOVEMBRE<br />
5<br />
EXTRA :<br />
ALLAN, BRITNEY ET LE VAISSEAU SPATIAL<br />
DE AMALIE NÆSBY FICK<br />
7 DÉCEMBRE<br />
3<br />
NOËL AVEC LES FRÈRES KOALAS<br />
DE TOBIAS FOURACRE<br />
14 DÉCEMBRE<br />
5<br />
LE ROYAUME DES ÉTOILES<br />
D’ALI SAMADI AHADI<br />
STELLA EST AMOUREUSE<br />
DE SYLVIE VERHEYDE<br />
POUR TOUTE DEMANDE DE PROGRAMMATION, CONTACTEZ LÉA : LEA@KMBOFILMS.COM • 01 43 54 47 24
LINE-UP <strong>2022</strong>-2023<br />
DÉCOUVREZ NOS SORTIES À VENIR<br />
18 JANVIER<br />
25 JANVIER<br />
3<br />
ARRÊTE AVEC TES MENSONGES<br />
D’OLIVIER PEYON<br />
POMPON OURS, PETITES BALADES<br />
ET GRANDES AVENTURES<br />
1 ER FÉVRIER<br />
22 FÉVRIER<br />
6<br />
MAURICE LE CHAT FABULEUX<br />
DE TOBY GENKEL ET FLORIAN WESTERMANN<br />
HABIB, LA GRANDE AVENTURE<br />
DE BENOÎT MARIAGE<br />
2023<br />
2023<br />
5<br />
JUST SUPER<br />
DE RASMUS A. SIVERTSEN<br />
5<br />
NINA ET LES CONTES<br />
DU HÉRISSON<br />
D’ALAIN GAGNOL ET JEAN-LOUP FELICIOLI<br />
POUR TOUTE DEMANDE DE PROGRAMMATION, CONTACTEZ LÉA : LEA@KMBOFILMS.COM • 01 43 54 47 24
CONGRÈS <strong>2022</strong><br />
L’EXPLOITATION FACE AUX<br />
CONTRECOUPS DE LA CRISE<br />
Alors que le forum de<br />
discussion du Congrès<br />
s’est achevé mardi à<br />
Deauville, les présidents<br />
des commissions de la<br />
petite, moyenne et<br />
grande exploitation<br />
s’étaient confiés en amont<br />
sur les enjeux auxquels<br />
sont confrontés leur<br />
branche, entre une reprise<br />
au ralenti et une situation<br />
financière menacée par<br />
les différentes crises.<br />
98 millions d’entrées ont été enregistrées dans les<br />
cinémas français depuis le début d’année, en retrait de<br />
34 % par rapport à 2019, de 32 % en comparaison de<br />
la moyenne 2017-2019. Après six premiers mois<br />
encourageants, la fréquentation s’est affaissée cet été,<br />
affichant, avec 24,7 millions d’entrées, son plus bas<br />
niveau depuis les 23,3 millions de l’été 2003. « Nous<br />
nous en sortons un peu mieux que la moyenne ou la grande<br />
exploitation, avec des disparités en fonction de certains<br />
territoires », note Olivier Aubry, président de la petite<br />
exploitation. « Par exemple, dans le Sud ou les Vosges,<br />
certaines salles accusent des baisses allant jusqu’à 40 %,<br />
alors que d’autres, comme en Normandie, ont moins<br />
souffert ». Du côté de la grande, c’est plus compliqué<br />
d’après René Kraus, qui avance une baisse globale de<br />
40 % pour sa branche. « Si l’été a été favorable aux<br />
blockbusters américains, cela n’a pas suffi pour rattraper<br />
le déficit d’entrées, sachant que la production française n’a<br />
pas suffisamment convaincu le public. » Un point partagé<br />
par Olivier Aubry, qui estime que « l’offre et le manque<br />
de films de qualité nous ont pénalisés. Il est grand temps<br />
que le cinéma français se regarde dans une glace pour<br />
arrêter de produire des téléfilms ». Chez la moyenne<br />
exploitation, Cédric Aubry note que la situation sur<br />
l’année glissante « est plus proche de -25 % concernant<br />
les entrées, tandis que les recettes avoisinent -20 % avec<br />
les indispensables hausses tarifaires constatées de <strong>2022</strong> ».<br />
Pour lui, les bons résultats de la Fête du Cinéma ainsi<br />
que les succès de Top Gun ou encore La Nuit du 12<br />
pour l’art et essai « sont autant de signes qui nous permettent<br />
d’envisager un retour progressif à la normale ».<br />
En attendant, les exploitants s’alarment de la viabilité<br />
de leurs entreprises au niveau économique, la crise du<br />
Covid puis celle de l’énergie impactant fortement les<br />
trésoreries. « C’est le nœud du problème », concède Cédric<br />
Aubry. Nombreux sont les cinémas à avoir commencé<br />
à rembourser les prêts garantis par l’État (PGE) contractés,<br />
se traduisant par un surendettement pour certains. La<br />
hausse des salaires, la baisse du chiffre d’affaires et les<br />
nouvelles augmentations des charges énergétiques « sont<br />
autant de signes qui stressent, à juste titre, les collègues. La<br />
hausse exponentielle des contrats d’énergie pourrait avoir<br />
des conséquences dramatiques pour la rentabilité de nos<br />
entreprises ». Pour la petite, Olivier Aubry redoute que<br />
cette situation pousse certaines collectivités à réduire,<br />
voire supprimer, leurs subventions aux salles municipales.<br />
©Marion Delique<br />
Il n'y aura pas d’écologie magique. On nous<br />
demande une mutation à tous les niveaux mais,<br />
aujourd’hui, nous n’avons clairement pas les<br />
moyens pour suivre la cadence<br />
OLIVIER AUBRY<br />
12 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
©Isabelle Nègre<br />
La hausse exponentielle des contrats d’énergie<br />
pourrait avoir des conséquences dramatiques<br />
pour la rentabilité de nos entreprises<br />
CÉDRIC AUBRY<br />
L’ensemble des branches appelle donc en urgence à de<br />
nouvelles aides face au risque que certains sites soient<br />
en grande difficulté dès cet hiver. « Il nous paraît évident,<br />
dans un contexte aussi défavorable, que des mesures fiscales<br />
d’accompagnement, de la part de l’État et du CNC,<br />
favorisant l’investissement, soient mises en place, comme<br />
le taux de retour du soutien financier de l'État à l'industrie<br />
cinématographique (SFEIC), le crédit d’impôt corrélé<br />
aux investissements du développement durable, l’aide<br />
énergétique liée à l’augmentation de l’énergie et à l’excédent<br />
brut d’exploitation non limité », indique René Kraus.<br />
Cédric Aubry alerte aussi sur le fait que « nos partenaires<br />
bancaires sont, malheureusement, perméables aux articles<br />
de presse “salle de cinéma bashing” qui complexifient nos<br />
capacités d’accès aux crédits ».<br />
Des soutiens publics d’autant plus indispensables alors<br />
que doit s'accélérer la transition écologique. Entre une<br />
grande exploitation « énergivore » et une petite « dont la<br />
situation en cœur de ville limite la marge de manœuvre »,<br />
la situation s’avère délicate. « Il n'y aura pas d’écologie<br />
magique. On nous demande une mutation à tous les<br />
niveaux mais, aujourd’hui, nous n’avons clairement pas<br />
les moyens pour suivre la cadence. Il est nécessaire de mettre<br />
en place des discussions, avec nos politiques et le CNC, et<br />
surtout de travailler avec de vrais professionnels sur ces<br />
questions », juge Olivier Aubry. Redoutant une exploitation<br />
à deux vitesses, avec l’impossibilité pour la<br />
moyenne « de s’introduire en bourse pour accéder à de<br />
nouvelles liquidités », Cédric Aubry continue à croire<br />
« qu’une solution autour d’un crédit d’impôt “investissement<br />
transition écologique” est à explorer de plus près. Je le<br />
rappelle, c’est au bas mot 250 M€ d’investissements à<br />
réaliser pour la bascule laser. Avant le crise, nous avions<br />
entamé un chantier d’accompagnement avec le CNC : la<br />
problématique s’est complexifiée depuis, mais il faut avancer<br />
rapidement sur le sujet ».<br />
Dans l’immédiat, les salles travaillent sur des mesures<br />
pour tenter de réduire la facture, au niveau de l’éclairage,<br />
de la climatisation, du nombre de séances – « celle de<br />
22h est-elle toujours pertinente ? », s’interroge ainsi Olivier<br />
Aubry. « Chaque exploitant doit travailler en collaboration<br />
étroite avec les fournisseurs d’énergie au regard de la<br />
disparité des contrats en vigueur », estime de son côté<br />
René Kraus. Autant de réflexions qui devraient être<br />
inscrites noir sur blanc dans une « charte ambitieuse de<br />
sobriété énergétique qui s’imposera à tous », annonce<br />
Cédric Aubry, également président de la commission<br />
économique de la FNCF.<br />
Si la pérennité des trésoreries apparaît comme la préoccupation<br />
première des exploitants, la crise sanitaire a<br />
également drainé son lot de conséquences inattendues,<br />
avec une tension évidente sur le marché du travail. Les<br />
cinémas se retrouvent ainsi avec de réelles difficultés à<br />
renouveler ou remplacer leur personnel, faisant donc<br />
face à des effectifs épuisés. « Notre secteur attire moins<br />
les jeunes qu’il y a quelques années », note Olivier Aubry,<br />
alors même qu’en <strong>2022</strong>, les salles ont fourni « des efforts<br />
conséquents en matière de hausses salariales qui sont à la<br />
fois une réponse, tout en étant une source d’inquiétude<br />
pour les liquidités des entreprises », complète Cédric<br />
Aubry. Le marché incite aujourd’hui à davantage de<br />
flexibilité, avec des personnes qui ne souhaitent plus<br />
travailler tous les week-ends. Une nouvelle donne<br />
identifiée par la Fédération qui, à l’initiative de la petite<br />
exploitation, à mis en place une commission, conduite<br />
par Odile Tarizo, sur l’attractivité et la transversalité<br />
des métiers du cinéma et les outils pour redynamiser<br />
le recrutement. Comme toujours, les salles poursuivent<br />
leurs efforts d'adaptation, tentant de préserver les fragiles<br />
équilibres économiques comme leur inaltérable passion.<br />
Tanguy Colon<br />
Si l’été a été favorable aux blockbusters,<br />
cela n’a pas suffi pour rattraper le déficit<br />
d’entrées, sachant que la production française<br />
n’a pas suffisamment convaincu le public<br />
RENÉ KRAUS<br />
©Aysegül Algan<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
13
VIE SYNDICALE<br />
Le 9 <strong>septembre</strong>, s'est<br />
tenue la 113 e assemblée<br />
générale du Syndicat<br />
français des théâtres<br />
cinématographiques, au<br />
sein du mythique Max<br />
Linder, en association avec<br />
le Syndicat des cinémas de<br />
France (SCF) et en<br />
présence du CNC et la<br />
FNCF. L’occasion d'établir<br />
un bilan de la situation<br />
des salles et de préparer<br />
les questions urgentes, à<br />
la veille du Congrès des<br />
exploitants à Deauville.<br />
François Thirriot, le président du SFTC, et Cédric Aubry,<br />
du SCF, s'étaient associés pour la première fois afin de<br />
réunir leurs adhérents et d'échanger sur les problématiques<br />
qui touchent le secteur. Magali Valente, directrice cinema,<br />
Lionel Bertinet, directeur adjoint, Corentin Bichet,<br />
responsable du service exploitation au CNC et Richard<br />
Patry, président de la FNCF, étaient présents pour<br />
alimenter les discussions.<br />
« Les prochains mois seront difficiles », reconnaît ce dernier<br />
en rendant hommage à la combativité et à la résilience<br />
de ses confrères. « Restons positifs. Il faudra encore poursuivre<br />
nos efforts afin de maintenir nos entreprises à flot et faire<br />
en sorte que la France continue d’être un pays où aucune<br />
salle n’a fermé », rappelle le président de la FNCF en<br />
évoquant les situations dramatiques dans lesquelles se<br />
trouvent les cinémas d'autres pays, à l'instar de l’Italie,<br />
d’Israël ou des États-Unis, qui ont vu 1 000 de leurs<br />
établissements fermer.<br />
Conscient de la grande difficulté des salles, et en particulier<br />
de celles qui ont ouvert ou réalisé des investissements<br />
massifs avant la crise, le président les incite fortement à<br />
se rapprocher de la Fédération afin de trouver des solutions<br />
adaptées. « À Bercy, nous avons une cellule qui nous<br />
écoute et qui peut nous accompagner sur des mesures particulières.<br />
N'attendez pas qu'il soit trop tard, nous sommes là<br />
pour vous accompagner. »<br />
Si la fréquentation de cet été inquiète, « il y a toujours un<br />
engouement du public pour les salles de cinéma, surtout si<br />
l’on tient compte d’une proposition insuffisante cet été, et<br />
d’une météo en notre défaveur », a expliqué François<br />
Thirriot. L’attente est forte sur les prochains mois et la<br />
façon dont le marché va s’organiser. « Il n’y a pas qu'une<br />
seule solution et plusieurs facteurs entrent en jeu pour<br />
expliquer un retour encore timide des spectateurs », a complété<br />
le président de la Fédération, « convaincu que l'on va s’en<br />
sortir » et prévoyant que l'offre de films pour 2023 pourrait<br />
permettre d’envisager un retour à 200 millions de<br />
spectateurs, dans une dynamique de reconquête de<br />
l’ensemble de la filière cinéma.<br />
L’éducation à l’image en mouvement<br />
Présidente de la commission à l’image de la FNCF, Aurélie<br />
Delage a fait un point étape des travaux en cours sur les<br />
dispositifs scolaires, à l’instar de Maternelle au cinéma.<br />
Ce dernier se déploie petit à petit sur l'ensemble du<br />
territoire avec l’intégration de nouveaux départements<br />
cette année. Des fiches sont disponibles pour accompagner<br />
l’accueil en salle. En parallèle, la commission, le<br />
CNC et l'Éducation nationale travaillent de concert sur<br />
l'élaboration d’un guide d’accompagnement. Autre sujet<br />
en cours, la revalorisation du prix de la place des différents<br />
dispositifs, aujourd’hui entre 2 € et 2,5 €. Celle-ci devrait<br />
être mise en place dès la rentrée 2023, avec des possibilités<br />
de fourchettes dans chacun des territoires. Du côté<br />
des transports, l’explosion des coûts freinent les participations<br />
des établissements scolaires. « N'hésitez pas à nous<br />
alerter, en cette période d'inscriptions, si vous rencontrez ces<br />
difficultés », conclut Aurélie Delage.<br />
Enfin et surtout, la formation des enseignants et leur<br />
sensibilisation au grand écran conditionnent l’ensemble<br />
des dispositifs. « Leur temps de formation a diminué de<br />
95 % ! C’est un problème majeur sur lequel il faudra<br />
interpeller l’Éducation nationale », constate Richard Patry,<br />
« sinon tous nos efforts sont peine perdue ».<br />
Flambée des coûts de l'énergie<br />
Pour l’heure, c'est bien la crise énergétique qui est le plus<br />
grand facteur d'inquiétude. « S’ajoute à l’anxiété des<br />
exploitants, d’une part le nécessaire effort écologique à fournir<br />
dans le cadre du décret tertiaire et, d’autre part, la situation<br />
inquiétante de la renégociation des contrats d'énergie. Et<br />
quand on dit renégociation, c’est un grand mot, car il n’y a<br />
quasiment pas de marge de manœuvre », a estimé Cédric Aubry.<br />
En effet, en fonction des échéances des contrats d'électricité,<br />
les situations diffèrent, certains bénéficiant encore<br />
des conditions signées avant la crise, et d’autres étant<br />
déjà concernés par des augmentations considérables. « Les<br />
hausses de prix sont cauchemardesques. C’est une situation<br />
RÉPÉTITION<br />
AU<br />
De gauche à droite : Corentin Bichet, directeur service<br />
exploitation du CNC, Lionel Bertinet, directeur adjoint cinéma<br />
du CNC, Cédric Aubry, président du SCF, François Thirriot,<br />
président du SFTC, Magali Valente, directrice cinéma du CNC,<br />
Richard Patry, président de la FNCF.<br />
14 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
GÉNÉRALE<br />
SFTC<br />
©Marion Delique<br />
perlée et individuelle, pour laquelle il est difficile de demander<br />
une mesure globale pour le secteur, comme l’ont fait les<br />
Anglais avec peu de succès ; leur situation est dramatique,<br />
les fournisseurs ayant appliqué immédiatement les hausses<br />
de prix avec des factures décuplées. »<br />
Richard Patry a exhorté les exploitants à s’emparer<br />
collectivement du sujet de la sobriété écologique et à<br />
adopter, dès aujourd’hui, des gestes simples et efficaces.<br />
« Nous avons alerté le CNC et la directrice du cabinet de<br />
l'économie et des finances qu’il n'était pas envisageable que<br />
les cinémas soient concernés par le délestage de l'électricité<br />
et du gaz. C'est pourquoi nous devons être proactifs pour<br />
réaliser des économies d'énergie. »<br />
À cet effet, une charte de bonnes pratiques sera présentée<br />
au Congrès, avec le double objectif d’enrayer les dépenses<br />
énergétiques de façon immédiate et d’atteindre, voire<br />
dépasser la réduction de 10 %. « Cette charte simple et<br />
pratique est liée autant à l’éclairage, à la climatisation, qu’à<br />
la réduction du chauffage à environ 18-19°, ou encore à<br />
l'arrêt total des salles hors des projections ou en l'absence de<br />
spectateurs », a expliqué Erwan Escoubet, directeur des<br />
affaires réglementaires et institutionnelles de la FNCF<br />
et rédacteur de la charte avec Cédric Aubry. « Cela peut<br />
aussi passer par l’identification d'une personne en charge de<br />
ces questions. »<br />
Un plan d'investissement pérenne<br />
Dans un second temps, un plan d’investissement sectoriel<br />
global devra être déployé pour des actions d'économies<br />
d'énergie plus pérennes, le décret tertiaire prévoyant<br />
une baisse des dépenses de 40 % pour 2030. « Nous<br />
espérons de bonnes nouvelles pour le Congrès. Il faudra que<br />
nous soyons en mesure d’investir pour continuer d'être<br />
attractifs et pour agir sur les postes stratégiques comme le<br />
passage au laser, les climatisation double-flux, avec souvent<br />
la problématiques de passoires thermiques des bâtiments les<br />
plus anciens », a poursuivi Richard Patry. Lionel Bertinet<br />
a rappelé que le CNC avait réalisé une étude avant l’été<br />
auprès de quatorze cinémas et proposait des solutions<br />
©Marion Delique<br />
très concrètes. « L’ADRC a également publié des fiches<br />
pratiques pour des solutions immédiates et d’autres sur le<br />
long terme. »<br />
Selon les récentes annonces du gouvernement, l’aide<br />
transversale pour compenser la hausse des coûts énergétiques<br />
sera élargie, ce qui rendra son attribution plus<br />
atteignable pour les salles. « Il n’y aura plus de condition<br />
par rapport au chiffre d’affaires, mais par rapport à la hausse<br />
des coûts subie », a précisé Magali Valente. « Notre vrai<br />
sujet est de regarder les aides et dispositifs existants, et de les<br />
adapter au mieux dans un contexte d'équilibre financier<br />
compliqué aussi pour le CNC. Il est encore trop tôt pour<br />
faire des annonces, mais nous travaillons sur toutes les<br />
solutions qui peuvent constituer de la trésorerie pour les salles<br />
et notamment des éventuelles avances sur le compte de soutien. »<br />
Une chronologie des médias sur le fil<br />
Autre sujet et pas des moindres : l'accord sur la chronologie<br />
des médias. Suite à sa signature pour trois ans,<br />
Disney avait fait part de son mécontentement concernant<br />
l'étanchéité des fenêtres des télévision en clair, décidant<br />
de ne plus sortir au cinéma le film de Noël, Avalonia.<br />
Les rumeurs persistent sur l'incertitude d’une sortie dans<br />
les salles françaises de Black Panther : Wakanda Forever<br />
le 9 novembre, le studio souhaitant maintenir une pression<br />
sur la filière. Le CNC affirme maintenir le dialogue<br />
avec la major, dans ce bras de fer engagé avec la profession.<br />
« Nous sommes dans un moment particulier, inhérent à la<br />
chronologie des médias. Nous suivons de près la situation<br />
avec le ministère de la Culture, et poursuivons nos échanges<br />
avec Disney », a précisé Magali Valente. L’objectif pour<br />
le Centre est bien de retrouver un équilibre qui convient<br />
à tout le monde et de retrouver une chronologie équitable,<br />
efficace et protectrice, avec comme enjeu majeur le<br />
financement de la création. « Nous gardons cet objectif afin<br />
d’essayer d’éviter une deuxième catastrophe. »<br />
Pour Richard Patry, priver les salles d'un film à fort<br />
potentiel (sorti en 2017, Black Panther avait cumulé 3,7<br />
millions d’entrées) serait une erreur d'autant plus grave<br />
que cela enverrait un mauvais signal au public et... aux<br />
pirates. « D’autant plus que cette décision sanctionnerait<br />
des parties qui n’ont presque aucun levier sur le problème<br />
ciblé par Disney », insistant sur une mauvaise interprétation<br />
des chaînes en clair du gel de la fenêtre de diffusion<br />
des plateformes, qui n’était pas ce qui avait été négocié<br />
lors de la signature.<br />
Marion Delique<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
15
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ACCESSIBILITÉ<br />
©Antoine Piéchaud<br />
DES FILMS, DES CINÉMAS…<br />
ET DES EMPLOIS POUR TOUS !<br />
Depuis la loi handicap de 2005, qui concernait l’accessibilité des<br />
bâtiments mais aussi des contenus, les mentalités et les pratiques<br />
ont évolué. L’arrivée du numérique a marqué une véritable accélération<br />
en permettant différentes versions pour les films, la fin des Ad’AP*<br />
a théoriquement obligé tous les cinémas à se mettre aux normes pour<br />
l’accueil des PMR… et la société dans son ensemble est devenue plus<br />
inclusive. D’autant que le Covid est passé par là. Si la pandémie a pu<br />
retarder certaines initiatives, la crise a aussi accéléré la prise de<br />
conscience : on veut plus d’équité, parmi les spectateurs mais aussi<br />
parmi les personnels des cinémas.<br />
Le CNC, après avoir rendu obligatoire les versions AD et ST-SME pour<br />
les films français en 2020, a lancé un observatoire de l’accessibilité<br />
fin 20<strong>21</strong>. La FNCF vient de signer une charte pour l'emploi des<br />
travailleurs handicapés, les associations sont toujours mobilisées et<br />
de nouvelles initiatives se créent. Tous participent à l’immense travail<br />
qui reste, d’information, de sensibilisation, de médiation et de<br />
formation, qui permettra d'accueillir, mais aussi de reconquérir tous<br />
les publics.<br />
DOSSIER P. 20 À 30<br />
*L’Ad’AP, ou Agenda d’Accessibilité <strong>Pro</strong>grammée, est le dispositif permettant aux ERP de se mettre en conformité avec la loi “Handicap” de 2005. Il n’est plus possible de déposer d’Ad’AP depuis le 31 mars 2019, afin de presser les établissements recevant du public à réaliser les travaux de mise en conformité.<br />
20 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
L’observatoire de l’accessibilité porte<br />
une dynamique de travail constructive<br />
entre les différents métiers<br />
LESLIE THOMAS, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU CNC<br />
En juin dernier, le CNC a lancé un observatoire, avec des institutions, associations<br />
et professionnels du secteur, pour étudier la place de l’accessibilité dans le cinéma<br />
et l’audiovisuel. Entretien avec Leslie Thomas, secrétaire générale du CNC en trois<br />
questions.<br />
Des projets pour<br />
Les Uns et les autres<br />
En avril <strong>2022</strong>, le CNC a lancé l’appel à projets Les<br />
Uns et les autres pour soutenir des initiatives visant<br />
à faciliter l'emploi de personnes avec handicap<br />
dans les filières du cinéma et de l'audiovisuel.<br />
L'enveloppe dédiée est de 265 000 € (250 000 € du<br />
CNC ; 10 000 € de l’AGEFIPH et 5 000 € du ministère<br />
de la Culture), avec un plafond de 50 000 € par<br />
projet. Le jury, marrainé par Sandrine Bonnaire,<br />
s’est réuni le 1 er juillet dernier et a décidé de<br />
soutenir 8 initiatives sur les 11 reçues :<br />
Creativ Handicap, Toulouse-Lautrec, Ateliers les uns<br />
et les autres, Jaris, Movin Motion Th.alents, La fille<br />
en y, Retour d’image et Dispositif Tremplin.<br />
Pourquoi avoir lancé l’observatoire de<br />
l’accessibilité à la sortie de crise du Covid ?<br />
L’observatoire aurait dû être mis en place en 2020.<br />
La crise pandémique terminée, nous avons fait le<br />
choix de reprendre cette initiative. La première<br />
réunion plénière s’est tenue en juin. Celle-ci s’inscrit<br />
dans la continuité des dernières mesures très<br />
fortes du CNC en janvier 2020, notamment celle<br />
de conditionner l'agrément de production à l’accessibilité<br />
sensorielle des œuvres. Dans cette optique,<br />
s’inscrit aussi l’appel à projets “Les uns et les autres”,<br />
lancé en novembre dernier, pour subventionner<br />
des initiatives favorisant l’emploi et l'insertion<br />
professionnelle des personnes en situation de<br />
handicap dans les métiers de l'image et pour mettre<br />
en relation les travailleurs et employeurs. L’un des<br />
lauréat “Retour d’image” organise des sessions de<br />
formation des collaborateurs aveugles à l'écriture<br />
de versions audiodécrites des œuvres. Les missions<br />
de l'observatoire s'inscrivent donc en complémentarité.<br />
C'est passionnant.<br />
Quelle est la raison d'être de cet observatoire,<br />
quelles actions concrètes devra-t-il<br />
mettre en place et à quelle échéance ?<br />
L’idée était de réunir les institutions, les associations<br />
et les organisations professionnelles, d’analyser les<br />
politiques publiques qui sont déjà portées, de mesurer<br />
leur efficacité et d’identifier les nouveaux leviers<br />
d’actions. Nous avons fait le choix d'organiser des<br />
groupes de travail par thématiques avec lesquels nous<br />
pourrons agir concrètement et rapidement.<br />
L’observatoire se réunira en plénière l’été prochain et,<br />
d’ici là, nous aimerions en être au stade des actions.<br />
Chaque groupe aura tenu ses sessions atelier et tirera<br />
les enseignements de ses travaux. La première action<br />
sera d’envoyer dès la fin du mois un sondage aux salles<br />
de cinéma, dont les résultats nous permettront de<br />
dresser un état des lieux, de recenser ce qui est déjà<br />
fait et d'identifier les besoins. Les exploitants sont<br />
souvent très impliqués sur ces questions et nous avons<br />
besoin de mieux connaître ce qui existe.<br />
Comment s'articulent les groupes de travail ?<br />
Dans le premier groupe, nous allons réunir au CNC<br />
les fournisseurs et intégrateurs de<br />
logiciels, autour de la CST notamment, sur le matériel<br />
lié à l’accessibilité sensorielle. Après<br />
une phase de recensement des outils il s’agira de les<br />
tester et d’en analyser les usages.<br />
Le deuxième a pour but de réaliser une cartographie<br />
de l’accessibilité aux porteurs de handicaps sensoriels<br />
et moteurs dans les salles et d’avoir une information<br />
la plus claire possible, et ce, notamment grâce aux<br />
résultats du questionnaire. Il s'attellera à l’accès aux<br />
informations, à la programmation et aux séances via<br />
la question de l’accessibilité des différents sites internet,<br />
des applications mobiles, de la réservation en ligne<br />
ainsi que de l’aiguillage vers les séances adaptées. Les<br />
discussions avancent déjà avec des sites centralisateurs<br />
comme Allociné.<br />
Les personnes en situation de handicap doivent avoir<br />
accès aux mêmes outils d’information que tous les<br />
autres spectateurs. Il est aussi très important de prendre<br />
en considération que l’on ne s’adresse pas qu’aux<br />
personnes en situation de handicap, mais aussi à celles<br />
vieillissantes, malades ou affaiblies pour quelque raison<br />
que ce soit. C’est notre rôle d’avoir cette vigilance.<br />
C'est réjouissant qu'il y ait une dynamique du travail<br />
constructive entre les différents métiers. Évidemment,<br />
on rêve d’atteindre des sommets tout de suite. Nous<br />
y arriverons petit à petit tous ensemble.<br />
<strong>Pro</strong>pos recueillis par Marion Delique<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
<strong>21</strong>
ACCESSIBILITÉ<br />
UNE CHARTE POUR L'EMPLOI DES TRAVAILLEURS HANDICAPÉS<br />
Depuis 2019, les partenaires sociaux de la branche de l’exploitation cinématographique<br />
ont entamé des discussions autour de l’insertion professionnelle et<br />
le maintien dans l'emploi des travailleurs handicapés. Il en ressort aujourd’hui<br />
une charte de bonnes pratiques et d’accompagnement.<br />
Peu d'éléments concrets existaient dans la filière jusque<br />
récemment. Les discussions sont entamées en 2019 au<br />
sein de la Commission mixte paritaire de la branche.<br />
Afin d’alimenter la réflexion et connaître l’avis des<br />
exploitants, une grande enquête a été menée en janvier<br />
20<strong>21</strong>. 247 établissements de la branche (dont 54 avec<br />
un effectif égal ou supérieur à 20 salariés), représentant<br />
2 979 salariés en équivalent temps plein, ont répondu.<br />
« Les résultats de l’étude ont été présentés lors de la commission<br />
mixte paritaire du 20 mai 20<strong>21</strong>. Il en est ressorti quatre<br />
principales difficultés rencontrées dans l’embauche des<br />
travailleurs en situation de handicap », commente Agathe<br />
de Foucher, secrétaire générale administrative de la FNCF<br />
et responsable des questions sociales. Le premier constat<br />
est le manque de candidatures de personnes en situation<br />
de handicap (50 %) ; ensuite les difficultés d'adaptation<br />
des postes de travail (18 %) ; le manque de postes vacants<br />
au sein des petites structures de l’exploitation (17 %) et<br />
enfin la méconnaissance des dispositifs d'accompagnement<br />
(8 %).<br />
entreprises qui n’ont pas forcément pensé qu’un salarié pouvait<br />
être éligible à la reconnaissance de travailleur handicapé<br />
(RQTH). Et puis, il y a la question du maintien et de<br />
l’aménagement du poste, de l’adaptation du salarié et de<br />
son évolution dans l'entreprise. Il peut aussi y avoir des<br />
médiations, si le sujet est sensible entre l'équipe et l'employé. »<br />
Quatrièmement et dernièrement, un suivi régulier au<br />
niveau de la branche devra être assuré. « Cette question<br />
sera au cœur de toutes les discussions de la Commission<br />
mixte paritaire de la branche. Enfin, nous engagerons, dès<br />
2023, une enquête sur l’écho qu’aura eu cette charte. Nous<br />
sommes accompagnés par la Mission Handicap d’Audiens<br />
qui s’engage à développer les outils nécessaires à cette mise<br />
en œuvre », conclut Agathe de Foucher (voir ci-dessous).<br />
Marion Delique<br />
©Les Films du Paradoxe<br />
« Les représentants des salariés et des entreprises ont entamé<br />
des négociations pour mettre le sujet au cœur des enjeux du<br />
secteur. En avril <strong>2022</strong>, il en a résulté, non pas un accord,<br />
mais une charte. L'adhésion de l’entreprise doit relever d’une<br />
démarche politique et non un dispositif ajoutant de la<br />
contrainte à la contrainte », explique Agathe de Foucher.<br />
Elle s'appelle Sabine de Sandrine Bonnaire<br />
Quatre grands objectifs ont été déterminés. Le premier<br />
porte sur l’information et la sensibilisation et la communication<br />
autour du handicap, avec le développement<br />
d’outils de communication spécifiques aux salles et pour<br />
leurs salariés. « Il faut que nous fassions remonter des expériences<br />
positives des exploitants afin de communiquer sur le<br />
fait que c’est possible. Qu’ils puissent aussi rassurer les<br />
collaborateurs sur l’accueil de ce nouveau collègue, montrer<br />
que l’on peut aborder le travail et la vie d’une équipe différemment<br />
», abonde la responsable des questions sociales.<br />
Une campagne de communication sera mise en place<br />
d’ici la fin de l’année.<br />
Le deuxième axe est de favoriser l’intégration du handicap<br />
au sein des entreprises. Ce travail consistera à favoriser<br />
le recrutement, notamment en répertoriant les plateformes<br />
de recrutement dédiées, à identifier les différents types<br />
de handicaps, créer des descriptifs de postes compatibles,<br />
préparer les entretiens d’embauche… « En somme, obtenir<br />
des réflexes et les bons modus operandi dans le recrutement. »<br />
Le troisième point concerne le maintien dans l’emploi<br />
des salariés confrontés à des problématiques de santé ou<br />
en situation de handicap. « Il s'agit d'accompagner les<br />
LA MISSION HANDICAP DU SPECTACLE<br />
VIVANT ET ENREGISTRÉ À PIED D’ŒUVRE<br />
Portée par Audiens, en partenariat avec l’Agefiph*, cette<br />
mission a d’abord été initiée en 2017 pour le secteur de<br />
la production audiovisuelle avant que son périmètre ne<br />
soit élargi à l’ensemble de l’audiovisuel, au cinéma ou<br />
encore au spectacle vivant en <strong>septembre</strong> 2020. L’objectif<br />
est d’accompagner les entreprises dans leur obligation<br />
d’emploi de travailleurs en situation de handicap, à savoir<br />
6 % des effectifs pour des sociétés de plus de 20 salariés.<br />
Mais aussi d’épauler des professionnels avec des soucis<br />
de santé ou en situation de handicap dans leur (ré)<br />
insertion.<br />
« La fermeture des salles ayant compliqué le lancement de<br />
la Mission Handicap, nous avons dans un premier temps<br />
concentré nos efforts sur la communication autour de nos<br />
actions », explique Sarah Minski, responsable de domaine<br />
Accompagnement des parcours professionnels. « Puis, la<br />
réouverture nous a permis de mener des sessions de sensibilisation<br />
en entreprises, d’échanger avec les exploitants<br />
notamment, autour de la démarche pour recruter, de la<br />
manière d’identifier les candidats en situation de handicap,<br />
et des aides financières mobilisables. » CVthèque, charte,<br />
formation pour l’accueil de public handicapé figurent<br />
également parmi les outils proposés par cette mission,<br />
qui envisage également de mettre en place des job datings,<br />
après des tests concluants pour le secteur des festivals.<br />
« Le plus dur est de dépoussiérer les clichés sur le handicap,<br />
en passant au-delà de la lourdeur du mot », indique Carla<br />
Ballivian, responsable du service des professionnels en<br />
activité – accompagnement solidaire et social Audiens.<br />
« Dans notre entourage, il existe des personnes touchées par<br />
le handicap, mais sous des formes parfois plus discrètes,<br />
comme le diabète. Il est important pour ces personnes de se<br />
faire connaître de leur employeur et nos actions de sensibilisation<br />
servent en partie à cela. »<br />
L’équipe de la Mission Handicap salue la volonté affichée<br />
par le milieu culturel d’être moteur sur la question, « en<br />
lien avec les valeurs de diversité prônées. C’est une thématique<br />
qui fédère puisque, de plus en plus, les entreprises du cinéma<br />
viennent nous solliciter ». Ces dernières sont incitées à<br />
poursuivre leurs efforts, notamment sur leurs aménagements<br />
pour accueillir ces personnes. Et dans un contexte<br />
où la crise a tendu le marché avec de réelles difficultés à<br />
recruter, voilà peut-être l’occasion parfaite de passer un<br />
vrai cap sur le sujet. Plus que jamais, la balle semble dans<br />
le camp des entreprises.<br />
Tanguy Colon<br />
*Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes<br />
handicapées<br />
22 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
<strong>Pro</strong>jection<br />
Sonorisation<br />
Affichage<br />
dynamique<br />
Salles<br />
Premium<br />
Centre de<br />
Formation<br />
Développement<br />
de logiciels<br />
Installation<br />
Maintenance<br />
Hotline<br />
Partenaire des projections<br />
et de l’affichage dynamique<br />
du 77 ème Congrès de la FNCF<br />
19>22<br />
SEPTEMBRE<br />
www.cine.digital
ACCESSIBILITÉ<br />
INCLUSIV CINÉMA<br />
PARTAGER LA COMMUNICATION ET L’INFORMATION<br />
Cet outil numérique collaboratif, actuellement en développement, vise à centraliser toutes les informations concernant<br />
l’accessibilité des films en salles, et à créer du lien entre tous les publics.<br />
©Tandem Films<br />
Débats avec interprètes en LSF, marketing adapté... la sortie de Sound of Metal a particulièrement bien été accompagnée par Tandem<br />
Lancé dans le cadre du premier challenge Futur@Cinéma,<br />
qui pour rappel vise la reconquête des public, Inclusiv<br />
est un site et une application, nourris par une communauté<br />
engagée de personnes, qui rassemblent toutes les informations<br />
sur l’accessibilité des salles de cinéma, des films,<br />
des séances, et favorisent l'échange entre les publics.<br />
« Nous travaillons à une accessibilité sur tout le parcours du<br />
spectateur : à partir du moment où il veut aller voir un film<br />
et cherche l’information, quand il passe la porte du cinéma,<br />
pendant la projection, mais aussi après, pour en débattre<br />
avec d’autres personnes », explique Mélissa Charles, présidente<br />
de l’association En pente douce qui porte le projet,<br />
avec Lena Nilly de Dulac Cinémas, Victor Courgeon du<br />
Méliès de Montreuil et Manon Kerjean de La Vingt-<br />
Cinquième Heure. « Depuis le passage par Futur@Cinéma,<br />
où nous étions aussi accompagnés par Marie Diagne (Le<br />
cinéma parle), nous avons créé l’association et sommes<br />
actuellement en recherche de subventions pour développer<br />
l’outil », précise Lena Nilly. « Mais nous travaillons déjà à<br />
sensibiliser les institutions et le public et préparons des<br />
formations en partenariat avec la CST, pour travailler sur<br />
toutes les couches, distributeurs, exploitants et équipementiers<br />
[voir ci-après]. »<br />
L’application et le site seront d’abord lancés sur une<br />
version test, « avec un panel de salles aux typologies très<br />
différentes et les distributeurs qui seront partants, en espérant<br />
être opérationnels pour 2024 ». Pour l’heure, Inclusiv est<br />
déjà sur les réseaux sociaux, pour contribuer à créer une<br />
communauté basée sur l'entraide et l'échange.<br />
12 M<br />
de personnes,<br />
soit 1 personne sur 6<br />
est porteuse de handicap<br />
2,3 M<br />
atteintes de déficience motrice<br />
1,7 M<br />
atteintes de déficience visuelle<br />
7 M<br />
atteintes de déficience auditive<br />
700 000<br />
atteintes de déficience cognitive<br />
… sans compter le handicap invisible<br />
ou temporaire<br />
D'après les données recueillies auprès des associations<br />
Des situations qui créent le handicap<br />
Le projet est d’abord parti du constat que l’information<br />
est difficilement… accessible. Mélissa Charles souligne<br />
ainsi que « le spectateur doit d’abord chercher si le film<br />
qu’il veut voir est sous-titré ou audiodécrit, puis si son<br />
cinéma le passe et à quelle heure. Et bien souvent, des<br />
cinéphiles vont voir le film qu’ils peuvent voir, et non pas<br />
celui qu'ils veulent voir ». Par ailleurs, les personnes en<br />
situation de handicap sont bien plus nombreuses que<br />
ce que l’on croit. On sait qu’en France, 12 millions de<br />
personnes, soit une personne sur six, est porteuse d’un<br />
handicap, tel qu’une déficience motrice, sensorielle ou<br />
cognitive. « Mais nous avons réalisé, grâce à Ciné Sens<br />
notamment, que pour beaucoup de gens, c’est une situation<br />
qui va créer le handicap », relate Mélissa Charles.<br />
« À notre échelle, cela signifie qu’il y a des obstacles pour<br />
accéder à la salle de cinéma, qui peuvent concerner une<br />
personne âgée, quelqu’un qui parle mal le français, ou<br />
ponctuellement une personne qui s’est cassée une jambe ou<br />
une femme enceinte. » En levant les obstacles, on va vers<br />
plus d’équité. « Et quand on sait que plus d’une personne<br />
sur six est en situation de handicap, travailler à l’accessibilité,<br />
c’est non seulement défendre la culture pour tous,<br />
mais c’est aussi un intérêt économique pour les salles. »<br />
Au-delà des chiffres dont dispose la FNCF, l’équipe<br />
d’Inclusiv a diffusé un questionnaire par le biais d’associations<br />
(Ciné Sens, Retour d’image, Ciné-ma différence…).<br />
Sur une centaine de répondants, certes un petit panel et<br />
des personnes déjà sensibilisées, 14 % disent ne jamais<br />
24 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
aller au cinéma, 18 % une fois par semaine, 29 % une<br />
fois par an, 39 % une fois par mois et 84 % se disent<br />
sensibles aux dispositifs mis en place comme comme<br />
l’audiodescription, la STME ou les boucles magnétiques.<br />
Des solutions faciles à mettre en place<br />
« Mais il est apparu que l’un des plus gros problèmes concerne<br />
l’accessibilité aux supports qui traitent eux-mêmes de l’accessibilité.<br />
Par exemple, certains sites référencent les séances<br />
accessibles, mais ne le sont pas eux-mêmes. » Et si, depuis<br />
2019, les développeurs de sites internet doivent répondre<br />
au cahier des charges du Référentiel général d'amélioration<br />
de l'accessibilité (RGAA), « les salles peuvent aussi<br />
privilégier les réseaux sociaux qui, souvent, intègrent du<br />
sous-titrage, ou parfois des salons vocaux, comme sur Discord,<br />
qui permettent aussi d'échanger entre spectateurs », indique<br />
la présidente de En pente douce. Les programmes, qui<br />
sont souvent illisibles, doivent être exportables en PDF<br />
pour permettre la lecture vocale. « Il est important aussi<br />
d’écrire des synopsis faciles à lire et à comprendre, et bien<br />
sûr de signaler par des icônes les séances en audiodescription<br />
ou en STME sur les grilles horaires. »<br />
Dans l’enceinte d’un cinéma, l’idée est d’améliorer la<br />
signalétique. On peut ainsi compléter les annonces sonores<br />
dans le hall par des panneaux visuels. « Pour la sécurité,<br />
une sirène incendie pourra être accompagnée par des lumières<br />
rouges qui clignotent dans tout le cinéma. » Pour les<br />
malvoyants, on peut imaginer un audio-guidage dès<br />
l'entrée dans le cinéma, comme il en existe dans les<br />
musées. Dans la salle, en plus des casques pour l’audiodescription<br />
ou les dispositifs wi-fi via le smartphone ou la<br />
tablette personnelle du spectateur, « il faut savoir que<br />
80 % des appareils auditifs peuvent aujourd’hui être connectés<br />
à la boucle magnétique, ce que beaucoup de gens ignorent ».<br />
Ainsi, sans se lancer dans de gros travaux d’aménagement,<br />
beaucoup de petites solutions existent, avec des aides<br />
mobilisables ou des coûts partagés.<br />
Enfin, il reste un gros travail à mener sur le matériel<br />
promotionnel des films (FA, DP ou affiches), qui souvent<br />
n’est pas accessible, même quand il concerne des œuvres<br />
qui le sont. « Certains distributeurs en ont pris conscience,<br />
comme Tandem pour la sortie de Sound of Metal, avec des<br />
outils marketing adaptés, mais il faudrait que ça devienne<br />
automatique. C’est aussi aux exploitants de faire remonter<br />
les demandes de leurs spectateurs. »<br />
Cécile Vargoz<br />
FORMATIONS POUR LES PROFESSIONNELS À LA CST<br />
En étroite collaboration avec l’équipe du projet Inclusiv, la Commission supérieure<br />
technique prépare une formation pour exploitants et diffuseurs.<br />
« L’objectif est d’abord de former l'ensemble des salles prototypes<br />
du projet Inclusiv, tout en construisant un programme<br />
qui pourra être proposé plus largement », explique Mathieu<br />
Guetta, référent exploitation à la CST. La formation sera<br />
construite autour de cinq modules d’une journée chacun,<br />
mais pourra être suivie intégralement ou partiellement,<br />
chaque module touchant des domaines différents.<br />
Une formation en 5 modules<br />
1- L'accueil. Travailler les gestes, la façon de s’exprimer,<br />
notamment grâce à la mallette “Keski handicap”, qui<br />
permet de se mettre dans la peau d’une personne en<br />
situation de handicap pour mieux l’accueillir. Ce module<br />
traitera aussi de la prévention des risques et des premiers<br />
secours.<br />
2 - La programmation et la distribution. À partir d’une<br />
étude de cas, celui de Sound of Metal, « dont la sortie a<br />
été préparée au mieux pour rendre le film accessible au plus<br />
grand nombre », et d’exercices ludiques par groupe, cette<br />
partie abordera le marketing, de la création du film<br />
annonce au travail avec les associations.<br />
3 - La médiation. Comment chercher des relais locaux<br />
et nationaux, et comment, au sein de la salle, présenter<br />
et lancer une séance, y compris quand elle n’est pas dédiée<br />
à un public particulier, « pour veiller notamment, lors d’un<br />
débat avec un réalisateur, à inclure tout le monde ».<br />
4 - La projection. Le maniement depuis la cabine pour<br />
rendre la projection accessible, l’entretien et la vérification<br />
du matériel. « Les appareils ne servent pas très souvent et<br />
quand un spectateur le demande, il arrive qu’il ne fonctionne<br />
plus ou que les batteries soient en panne. Leur maintenance<br />
est donc importante. »<br />
5 - La communication. Pour que tout support et matériel<br />
promotionnel (FA, site internet, affichage, signalétique…),<br />
soit accessible à tous. Initiation au “Facile à<br />
lire et à comprendre” (Falc).<br />
Les premières sessions devraient être lancées début 2023,<br />
avec les interventions et le partenariat d’associations telles<br />
que Ciné Sens, Ciné-ma différence-Ciné Relax, l’Association<br />
pour la protection et l'accompagnement de la<br />
personne (AFPAP), Les Doigts dans la prise… la CST<br />
se chargeant de tout le déploiement technique et de la<br />
coordination, en tant qu'organisme de formation agréé.<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
25
ACCESSIBILITÉ<br />
CINÉ-MA DIFFÉRENCE… RELAX !<br />
L'association qui accompagne l’organisation de séances inclusives change de nom<br />
en cette rentrée : elle devient Culture Relax, pour des projections Ciné Relax.<br />
©Antoine Piéchaud<br />
Dulac cinémas et les CIP<br />
s’engagent<br />
« Chez Dulac Cinémas, la question nous tient de plus<br />
en plus à cœur et on me dégage du temps pour<br />
travailler sur l’accessibilité », témoigne Lena Nilly, en<br />
charge de l’événementiel dans le réseau et par<br />
ailleurs membre de l'équipe qui développe le<br />
projet Inclusiv (voir p. 26). « Comme beaucoup de<br />
cinémas intra muros, les contraintes des bâtiments<br />
limitent l'accès de certaines salles aux PMR, alors<br />
nous compensons, avec le soutien de la Mission<br />
cinéma, par d’autres actions. » Les salles Dulac<br />
travaillent avec Ciné-ma différence/Relax,<br />
développent la médiation en lien avec Retour<br />
d’image, « avec qui nous avons notamment<br />
notamment travaillé sur Sound of Metal, pour un<br />
débat avec un interprète en LSF ». Ce qui, de façon<br />
régulière, est difficile « car il faut rémunérer les<br />
interprètes, sans savoir à l'avance s’il y aura des<br />
malentendants dans la salle ».<br />
Les projections avec sous-titres se font plutôt à la<br />
demande « mais cela reste assez rare, car peu de<br />
spectateurs savent que cela est possible ». Or pour<br />
Lena Nilly, « c’est à nous, exploitants, d’informer pour<br />
créer la demande, ce que nous essayons de faire en<br />
signalant nos séances accessibles par des pictos ».<br />
C’est plus simple pour l'audiodescription : « les<br />
casques sont demandés à l’accueil et ça ne dérange<br />
pas les autres spectateurs. Mais là aussi, c’est encore<br />
peu fréquent, même si normalement tous les films<br />
français disposent d’une version audiodécrite ».<br />
Lena Nilly coordonne aussi un groupe de travail qui<br />
vient d’être monté au sein des CIP (Cinémas<br />
indépendants parisiens). « La plupart des salles sont<br />
intéressées et le fait de se rassembler va tout changer.<br />
D’abord pour centraliser les infos et partager nos<br />
pratiques, et pour nouer plus de liens avec des<br />
structures associatives, par l’intermédiaire de la<br />
Mairie de Paris. »<br />
Davantage de séances pour<br />
les malentendants chez<br />
Pathé Gaumont<br />
Depuis le mois de juin, sous l’impulsion de l’Union<br />
des associations nationales pour l'inclusion des<br />
malentendants et des sourds (Unanimes), le circuit<br />
a renforcé sa programmation de films en VFST : 3 à<br />
6 séances sont désormais proposées chaque<br />
semaine, en VF ou VO sous-titrées, dans les 81<br />
cinémas Pathé Gaumont à travers la France. Ces<br />
séances sont identifiées sur le site internet et l’appli<br />
mobile du circuit, notamment pour faciliter la<br />
réservation en ligne des films concernés.<br />
Pendant les séances Relax, un spectateur qui préfère regarder le film debout ne sera pas... regardé de travers<br />
Depuis 2005, Ciné-ma différence coordonne un réseau<br />
de salles, de collectivités locales et d’associations, pour<br />
rendre le cinéma accessible à des personnes autistes, avec<br />
un handicap intellectuel, des troubles psychiques ou une<br />
maladie d’Alzheimer… lors de séances adaptées où<br />
chacun, avec ou sans handicap, est accueilli et respecté<br />
tel qu’il est.<br />
« L’idée est de mélanger les publics pour qu’ils puissent partager<br />
ensemble le plaisir d’un film », explique Amar Nafa, délégué<br />
général de l’association. Cela passe par un accueil chaleureux,<br />
assuré par des bénévoles ou du personnel formés,<br />
et par l’information claire de l’ensemble du public de la<br />
salle. Ainsi, certains spectateurs peuvent exprimer leurs<br />
émotions – par des mouvements, des sons… – sans<br />
déclencher de remarques désagréables, tout en se familiarisant<br />
à leur rythme avec les règles d’une salle de<br />
spectacle. Les autres s'habituent à côtoyer des personnes…<br />
différentes d’eux.<br />
Ciné-ma différence<br />
en chiffres<br />
81<br />
salles dans le réseau<br />
3 085<br />
projections dont<br />
184 en 20<strong>21</strong><br />
206 007<br />
spectateurs<br />
dont 11 268 en 20<strong>21</strong><br />
730<br />
bénévoles formés<br />
Lors de ces séances, le son est abaissé, la lumière s’éteint<br />
progressivement. Pas de publicités ni bandes annonces<br />
avant le début du film, mais un mot de bienvenue qui<br />
explique à tous le pourquoi et le comment de ces séances,<br />
et un très court métrage d’animation transmettant ce<br />
message sous une forme accessible à tous. « La charte à<br />
laquelle adhèrent les salles prévoit aussi de pratiquer un tarif<br />
abordable, d’organiser des séances de façon régulière, une<br />
fois par mois ou au moins une fois tous les deux mois, le<br />
week-end, pour permettre la venue en famille », précise<br />
Amar Nafa. Côté programmation, les partenaires locaux<br />
sont libres de leur choix, même si l’association peut les<br />
guider (films pas trop longs, pour tous les âges et sans se<br />
cantonner à un genre en particulier), mais toujours parmi<br />
ceux qui sont à l’affiche du cinéma. « Et bien sûr, il est<br />
important de communiquer auprès du public : on peut avoir<br />
le cinéma le plus accessible du monde, si on n’informe pas<br />
les gens, ils ne viendront pas ! »<br />
Ne plus souligner la différence, mais<br />
l’environnement accueillant<br />
Une communication qui passe désormais par un nouveau<br />
nom. D’abord parce que depuis 2016, Ciné-ma différence<br />
a étendu le principe aux salles de spectacle vivant (théâtre,<br />
opéra, danse…). « Mais cela rejoint aussi une évolution de<br />
la société. En 2005, il fallait affirmer que tous les spectateurs<br />
avaient leur place dans une salle, et souligner la différence ;<br />
aujourd’hui, on préfère mettre l’accent sur l'environnement<br />
accueillant et relax*. » Aujourd’hui, l’association coordonne<br />
un réseau de plus de 80 lieux, dont 70 salles de cinéma.<br />
« Certaines ont arrêté avec la crise sanitaire, ne trouvant pas<br />
de nouveaux partenaires locaux, sur lesquels le travail repose<br />
beaucoup. Si les collectivités participent aussi – à travers<br />
leurs Missions handicap, CCAS… –, le cinéma est souvent<br />
le lieu d’accueil pour former les équipes de bénévoles »,<br />
explique le délégué général de l'association. Et de façon<br />
générale, « alors qu’il était parfois compliqué, il y a 15 ans,<br />
de convaincre les cinémas, on sent aujourd’hui une vraie<br />
demande de la part des exploitants, qui ont parfois du mal<br />
à toucher un certain public ».<br />
Cécile Vargoz<br />
* Pour faire la transition du nom en douceur auprès des salles comme de leur public, les séances seront identifiées dans un premier temps comme “Relax, ex Ciné-ma différence”.<br />
Elles seront organisées partout en France par le réseau Ciné Relax.<br />
26 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
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ACCESSIBILITÉ<br />
CINÉ SENS EN ÉVEIL<br />
L’association, créée en 2013 à Villeurbanne, travaille à l’accessibilité de tous ceux qui ont des déficiences sensorielles.<br />
©Ciné Sens<br />
« Voici les films avec AD, ST-SME et HI* que Ciné Sens a<br />
repérés. Ces versions permettent de garantir un accès plus<br />
large au cinéma pour toutes et tous » : voilà ce qu’on peut<br />
lire, chaque mois, sur le site de l’association qui référence<br />
les nouveaux films accessibles, mais répertorie aussi les<br />
aides dont peut bénéficier la filière, la liste des prestataires<br />
techniques, des associations ou des médias mobilisés sur<br />
le sujet. Ciné Sens se veut ainsi une interface permanente<br />
entre tous les acteurs concernés, depuis les producteurs<br />
de films jusqu’à leurs spectateurs. « À la différence d’associations<br />
de bénéficiaires, Ciné Sens est portée par des<br />
professionnels du cinéma », souligne Cécile Dumas, sa<br />
déléguée générale, qui elle-même a travaillé pendant 14<br />
ans dans les cinémas Pathé de Lyon, tandis que le président,<br />
Grégory Faes, qui est aussi directeur de Auvergne-Rhône-<br />
Alpes Cinéma, a l’expérience des institutions.<br />
Recueillir l’information, chiffrer les données<br />
pour pouvoir les transmettre<br />
Si l’action de base est de référencer les informations,<br />
la première étape qui bloque est leur recueil en amont,<br />
auprès des distributeurs. « Alors qu’ils communiquent<br />
beaucoup sur leurs films, certains n’ont pas encore intégré<br />
l’importance de signaler systématiquement l’existence de<br />
versions AD ou ST-SME, aux programmateurs et responsables<br />
de salles. »<br />
Sandrine Dias présente l'audiodescription qu'elle a réalisée pour Jean-Michel le Caribou<br />
De l’autre côté, un distributeur ne sait pas toujours à<br />
quel cinéma il peut proposer sa version adaptée. Pour<br />
Cécile Dumas, « il est donc urgent de recenser et qualifier<br />
les équipements. Même si le CNC le fait, l’absence de données<br />
chiffrées est flagrante ».<br />
Même difficulté enfin pour communiquer auprès du<br />
public, « qui réfléchit à deux fois avant de se déplacer au<br />
cinéma, s’il ne sait pas quelles sont les versions proposées, sur<br />
quelles séances et dans quelles conditions ». Côté salles, tous<br />
les systèmes de billetterie n’intègrent pas ces données.<br />
Or, la communication numérique est interfacée avec le<br />
logiciel de caisse : les versions disponibles, les horaires<br />
des séances accessibles remontent sur les sites internet<br />
des salles et sur AlloCiné en fonction de ce qui est<br />
renseigné via le logiciel séance par séance. « Si un système<br />
comme Boost le permet, c’est un point dont il faut se saisir<br />
de façon globale au sein la filière », alerte Cécile Dumas.<br />
Partager les pratiques, former à la<br />
médiation<br />
Ciné Sens mène aussi un travail de sensibilisation et<br />
de formation des professionnels, « et bien sûr, le Congrès<br />
est un moment important pour ça. La commission de la<br />
FNCF sur l’attractivité et la formation aux métiers traite<br />
aussi de l’inclusion, qui est un sujet motivant et fédérateur ».<br />
L’association a d’ailleurs conçu un module de e-learning,<br />
qui permet à toute personne travaillant dans un cinéma<br />
de faire le tour du sujet en 15 minutes, « première étape<br />
de sensibilisation lorsqu’on est destiné à accueillir du public<br />
et à le renseigner ».<br />
L’association met aussi en avant le potentiel de l’audiodescription<br />
en matière de médiation. « Avec l’Acrira (Association<br />
des cinémas de recherche indépendants de la région alpine),<br />
le Grac (Groupement régional d'actions cinématographiques)<br />
et Passeurs d'images, nous formons des médiateurs cinéma<br />
à Lyon, et partageons ensuite le compte-rendu détaillé, écrit<br />
ou filmé, des ateliers. » Ciné Sens a ainsi réalisé une vidéo<br />
retraçant l’audiodescription du film d’animation Jean-<br />
Michel le caribou et les histoires d’amour interdites (Cinéma<br />
Public Films), de sa conception jusqu’à sa projection, en<br />
passant par la phase technique de l’enregistrement et des<br />
ateliers menés par Sandrine Dias, autrice de l’audiodescription<br />
du film. « Cela permet de montrer comment on<br />
peut travailler avec un distributeur, un réseau de salles et<br />
des associations, pour mettre en valeur la version audiodécrite<br />
d’un film… et au final parler de cinéma ! »<br />
Parler de cinéma… en parlant de son accessibilité, c’est<br />
aussi s’adresser au plus grand nombre. Pour Cécile Dumas,<br />
« chacun d’entre nous peut se retrouver en situation de<br />
handicap à un moment, et une meilleure accessibilité pour<br />
des déficients bénéficie à beaucoup de monde ». Le sujet de<br />
l’inclusion progresse dans la société en général – « c’est<br />
notamment devenu une évidence pour la jeune génération »<br />
– et un cinéma qui communique sur son accessibilité<br />
donne une bonne image auprès du grand public. « Toute<br />
la chaîne doit s’engager, pas seulement pour justifier de sa<br />
mise au norme face à la commission, mais pour proposer<br />
une démarche et une programmation de qualité. »<br />
Cécile Vargoz<br />
*AD signale un film disponible en audiodescription permettant<br />
aux aveugles et malvoyants de suivre le film grâce à ce<br />
commentaire audio décrivant les images du film.<br />
ST-SME indique une version sous-titrée pour sourds et<br />
malentendants, en majorité des versions françaises, mais<br />
pour des versions originales. C’est pourquoi la mention VFST<br />
n’est plus (ou de moins en moins) utilisée.<br />
HI signale une version avec renforcement sonore du film<br />
pour mettre en valeur les dialogues et recevoir ce son dans<br />
un casque individuel.<br />
Des assos qui ont du sens<br />
Le Cinéma Parle<br />
Pour Marie Diagne, qui décrit des films depuis 2009 et a<br />
fondé l’association en 2013, l’audiodescription ne se<br />
limite pas à décrire les éléments visuels du film ; cette<br />
« voix amie », insérée dans les blancs de la bande son,<br />
permet autant de comprendre l’action que de saisir<br />
l'intention d’un auteur. « L’œuvre ainsi restituée n’est pas<br />
réductible aux seuls besoins des personnes mal<br />
voyantes, mais offre au plus grand nombre, paré de ses<br />
“yeux du dedans” ou de ses “yeux du dehors”, une<br />
rencontre inédite avec un film. »<br />
Le Cinéma Parle accompagne aussi ses adaptations<br />
audiodécrites en salles, organise des ateliers de<br />
sensibilisation et de réflexion auprès de publics<br />
très différents.<br />
Souffleurs d’images<br />
Le service, porté par l’association Souffleurs de Sens,<br />
propose une médiation humaine et personnalisée. Un<br />
souffleur bénévole, lui-même étudiant en art ou artiste,<br />
décrit et souffle à l’oreille du spectateur aveugle ou<br />
malvoyant, les éléments qui lui sont invisibles le temps<br />
d’un spectacle ou d’une exposition.<br />
Tout en parlant<br />
L'association a imaginé la VAST (Version originale audio<br />
sous-titrée), pour rendre accessibles les films en VOST aux<br />
personnes capables de percevoir les images mais pas de<br />
lire les sous-titres. Ces derniers sont lus et enregistrés, puis,<br />
à l’aide d’une application téléchargeable sur smartphone<br />
ou tablette, l’enregistrement se synchronise<br />
automatiquement avec la bande-son originale du film,<br />
diffusée normalement dans la salle.<br />
28 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
La passion crée le<br />
spectacle<br />
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L’origine de tout film est le scénario et le point de vue<br />
du réalisateur, mais la projection se doit d’être intense<br />
et magique pour le public.<br />
Les lampes XBO® pour le cinéma créent la lumière d’un<br />
nouveau monde.<br />
osram.com/xbo
ACCESSIBILITÉ<br />
Ciné inclusif intègre<br />
Play it Again !<br />
RETOUR D’IMAGE<br />
DE LA PROGRAMMATION À LA FORMATION<br />
Fondée il y a près de 20 ans, l’association pionnière est l’un des lauréats de l’appel<br />
à projets Les uns et les autres lancé par le CNC.<br />
Du 14 au 27 <strong>septembre</strong>, Matmut pour les arts<br />
s’associe à l’ADRC et à l’association Les Yeux Dits<br />
dans le cadre d’un nouveau programme intégré au<br />
festival de patrimoine. Intitulé Ciné inclusif, il<br />
donne accès gratuitement à une quinzaine de<br />
projections-rencontres adaptées à chaque public<br />
pour partager une expérience cinématographique.<br />
Ces séances seront sous-titrées et audiodécrites<br />
(avec un casque) et les rencontres traduites en<br />
langue des signes française. Elles seront organisées<br />
autour de trois films projetés dans plusieurs villes :<br />
Van Gogh de Maurice Pialat (Capricci/Gaumont) à<br />
Paris, Hérouville-Saint-Clair, Annecy, Redon et<br />
Ramonville ; Le Jouet de Francis Veber (Splendor<br />
Films/Pathé) à La Rochelle, Clermont-Ferrand,<br />
Montpellier, Antony, Martigues et Gourin ; Chacun<br />
cherche son chat de Cédric Klapisch (SND) à<br />
Limoges, Albi, Elbeuf et Yvetot.<br />
Festival Imago<br />
Le festival, qui a lieu tous les deux ans en<br />
Île-de-France, met en avant des artistes en<br />
situation de handicap et fait bouger les<br />
esthétiques, tout en favorisant l’accessibilité des<br />
séances et événements proposés, spectacles,<br />
concerts, expositions et films. Pour la 4 e édition,<br />
qui se déroule de <strong>septembre</strong> à décembre <strong>2022</strong>,<br />
Retour d’image et Écrans VO sont partenaires de la<br />
programmation cinéma.<br />
Toutes les salles francieliennes peuvent participer,<br />
en programmant un film sur le thème du handicap<br />
ou réalisé par des professionnels en situation de<br />
handicap, en s’inscrivant auprès d’Imago. Elles<br />
peuvent être conseillées par Retour d’image, qui<br />
peut aussi accompagner ces séances et mettre en<br />
place une rencontre.<br />
Rouge comme le ciel de Cristiano Bortone (Les FIlms du Préau),<br />
inspiré de la vie de l’ingénieur du son Mirco Mencacci<br />
retrace le combat obstiné d'un jeune garçon aveugle pour<br />
atteindre ses rêves.<br />
Retour d’image est née à l’initiative d’un collectif de<br />
professionnels du film et de la culture, la plupart euxmêmes<br />
en situation de handicap, au départ avec l'idée<br />
de montrer la représentation du handicap dans les films,<br />
mais aussi dans les métiers du cinéma.<br />
L’association s’est ainsi fait connaître dès 2003, en organisant<br />
le premier festival en France sur la thématique du<br />
handicap, qui s’est tenu tous les deux ans jusqu’en 2012<br />
– d’abord en Ile-de-France puis au niveau national sous<br />
le nom “Un autre regard".<br />
En 2013, Retour d’image devient Centre de ressources<br />
cinéma et handicap. « Le festival a été mis en suspens, pour<br />
que les actions soient menées de façon plus régulière et nous<br />
travaillons désormais sur trois grands axes : la programmation,<br />
la sensibilisation et l’accompagnement des professionnels,<br />
et l’éducation », explique Stéphane Fort, responsable<br />
du développement.<br />
Le plaisir d’un cinéma partagé, pour un<br />
retour d’image enrichi<br />
L’association continue donc à programmer des films dans<br />
les festivals, « bien entendu dans le cadre de séances les plus<br />
accessibles possible, et en animant des temps d'échanges avec<br />
le public ». Elle propose ainsi un catalogue de plus de 40<br />
longs métrages et autant de courts, audiodécrits et soustitrés,<br />
« mais choisis d’abord en fonction de leurs qualités<br />
cinématographiques, par un groupe de visionnage tous les<br />
deux mois ».<br />
Quels films, mais aussi comment les trouver, comment<br />
les diffuser, avec quel équipement et quel accompagnement<br />
: c’est le rôle de conseil de<br />
Retour d’image, « en particulier<br />
sur les actions de médiation à<br />
mettre en place pour que les séances<br />
soient les plus inclusives possibles »,<br />
y compris dans le cadre des<br />
activités d’éducation à l’image.<br />
Sur ce volet, Retour d’image<br />
organise notamment des ateliers<br />
de réalisation de courts métrages<br />
ou de création sonore, en s'appuyant<br />
sur l'audiodescription<br />
comme outil pédagogique.<br />
©Les Films du Préau<br />
« Un groupe qui réalise la version<br />
audiodécrite d’un court métrage<br />
va être amené à travailler sur<br />
l’analyse du film, et plus largement<br />
sur l'expression orale et écrite.<br />
Nous construisons ces formations<br />
en fonction du public, handicapé<br />
ou valide, auprès d'établissement<br />
spécialisés ou scolaires. »<br />
Une formation<br />
pour collaborateurs<br />
aveugles<br />
Un travail qui, sur le long terme,<br />
favorise l'inclusion des personnes<br />
handicapées dans le domaine professionnel. « Dans le<br />
cadre de l’appel à projets du CNC, nous avons été retenus<br />
pour une action de formation à l'écriture de versions audiodécrites,<br />
pour des collaborateurs aveugles », relate Stéphane<br />
Fort, rappelant que Retour d’image a été à l'initiative de<br />
la première formation pour non-voyants, en 2014 avec<br />
l’INA. Depuis, il n’y en a jamais eu d’autres, alors que<br />
l'audiodescription s’est beaucoup développée.<br />
Mais pour Retour d’image, « ce développement quantitatif<br />
doit être aussi qualitatif, et l’intervention d’un collaborateur<br />
aveugle est une étape essentielle ». En effet, si le producteur<br />
ou le distributeur d’un film confie l'audiodescription à<br />
un auteur, un collaborateur aveugle va l'aider à savoir si<br />
sa version fait naître des images en lui, s’il y a des mots<br />
à ajouter pour transmettre de manière plus juste et plus<br />
rapide les éléments narratifs, émotionnels et esthétiques.<br />
Mais ce collaborateur doit aussi avoir des compétences<br />
en cinéma et en écriture, d’où cette formation, organisée<br />
avec l’école Titra (rattachée au laboratoire TitraFilms).<br />
« C’est aussi une manière de mettre en avant ce métier peu<br />
connu, et d’inciter les laboratoires à faire appel à des professionnels<br />
aveugles. »<br />
La formation s’adresse aux personnes déjà en activité ou<br />
souhaitant le devenir. Les inscriptions sont ouvertes<br />
jusqu'au 31 octobre et les sessions, sur 4 semaines et non<br />
consécutives, s’étaleront de décembre <strong>2022</strong> à mars 2023,<br />
pour des groupes de 6 à 8 personnes.<br />
Cécile Vargoz<br />
Aaltra de Benoit Delépine et Gustave Kervern, disponible en VFST et AD,<br />
est le premier long métrage (par ordre alphabétique !)<br />
parmi ceux conseillés par Retour d’image<br />
©Ad Vitam<br />
30 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
BIEN PLUS QU’UNE BILLETTERIE<br />
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19>22<br />
SEPTEMBRE<br />
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CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
S38<br />
<strong>21</strong> SEPT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
NEW STORY 140 KM À L'OUEST DU PARADIS 01h26 C.Rouzet<br />
TRAFALGAR RELEASING A-HA : TRUE NORTH 01h14 S.Andersen<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE AVATAR 02h42 J.Cameron S.Worthington, Z.Saldana, S.Weaver<br />
KFD FRANCE BAKUGAN EVOLUTIONS 01h00 I.Murayama<br />
PATHÉ LIVE CHRISTINE AND THE QUEENS - REDCAR LES ADORABLES ÉTOILES 01h15<br />
CGR EVENTS<br />
CONCERT D’ANDRÉ RIEU MAASTRICHT <strong>2022</strong> : HAPPY DAYS ARE HERE<br />
AGAIN !<br />
03h00<br />
A.Rieu<br />
WARNER BROS. FRANCE DON'T WORRY DARLING 02h03 O.Wilde F.Pugh, H.Styles, C.Pine<br />
CAPRICCI FILMS JUSTE SOUS VOS YEUX 01h25 H.Sang-Soo H.Lee, Y.Cho, H.Kwon<br />
PARADIS FILMS KOATI 01h32 R.Perez-Castro S.Vergara, A.Barraza, J.Manganiello<br />
UFO DISTRIBUTION LA DERNIÈRE NUIT DE LISE BROHOLM 01h26 T.Lindeburg F.Lindahl, K.Olesen, L.Dahl<br />
LES FILMS DU WHIPPET LE CHAMEAU ET LE MEUNIER 00h49 A.Alimorad<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS LES DÉMONS D’ARGILE 01h30 N.Beato<br />
AD VITAM LES ENFANTS DES AUTRES 01h43 R.Zlotowski V.Efira, R.Zem, C.Mastroianni<br />
LE PACTE LES SECRETS DE MON PÈRE 01h14 V.Belmont J.Gamblin, M.Bernier, A.Dupont<br />
NOUR FILMS LIBRE GARANCE ! 01h36 L.Diaz L.Dosch, L.Chammah, G.Montel<br />
EPICENTRE FILMS L’OMBRE DE GOYA 01h30 J.Lopez-Linares<br />
PANOCEANIC FILMS METAMORPHOSIS, LA LUTTE POUR LA VIE 01h20 M.Patient<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />
FRANCE<br />
MOONAGE DAYDREAM 02h20 B.Morgen D.Bowie<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION NINJABABY 01h43 Y.Sve Flikke K.Thorp, A.Berning, N.Khademi<br />
LES FILMS QUI CAUSENT ON A GRANDI ENSEMBLE 01h12 A.Tragha<br />
TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : MADAMA BUTTERFLY 03h10 N.Luisotti M.Agresta, J.Guerrero, C.Álvarez<br />
PATHÉ UNE BELLE COURSE 01h41 C.Carion L.Renaud, D.Boon, A.Isaaz<br />
S39<br />
28 SEPT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
EUROZOOM DEALER 01h44 J.Perceval S.Rous, B.Segers, H.Macpherson<br />
SND JUMEAUX MAIS PAS TROP 01h38 O.Ducray et W.Meance A.Sylla, B.Usclat, P.Clément<br />
HAUT ET COURT LA COUR DES MIRACLES 01h34 H.Zouhani et C.May R.Brakni, A.Rozam, Disiz - Sérigne M’Baye<br />
FRA CINÉMA LES CAPULET ET LES MONTAIGU (OPÉRA DE PARIS) 02h35 R.Carsen J.Fuchs, A.Goryachova, J.Teitgen<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION LE SIXIÈME ENFANT 01h32 L.Legrand S.Giraudeau, B.Lavernhe, J.Chemla<br />
MALAVIDA FILMS LES JEUNES LOUPS 01h45 M.Carné H.Politoff, C.Hay, Y.Beneyton<br />
DESTINY FILMS LES MYSTÈRES DE BARCELONE 01h46 L.Danès N.Navas, R.Casamajor, B.Cusí<br />
JOUR2FÊTE LE SOLEIL DE TROP PRÈS 01h30 B.Carnaille C.Roussier, M.Vacth, D.Rouxel<br />
UGC DISTRIBUTION MARIA RÊVE 01h33 L.Escaffre et Y.Muller K.Viard, G.Gadebois, P.Uchan<br />
NIGHT ED FILMS PONNIYIN SELVAN - PART 1 03h00 M.Ratnam Vikram, Karthi, J.Ravi<br />
OPTIMALE DISTRIBUTION POPPY FIELD 01h<strong>21</strong> E.Jebeleanu C.Mericoffer, R.Leflahi, A.Potocean<br />
APOLLO FILMS POULET FRITES 01h43 J.Libon et Y.Hinant<br />
BAC FILMS SANS FILTRE 02h29 R.Östlund H.Dickinson, C.Dean Kriek, D.de Leon<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE SMILE 01h55 P.Finn S.Bacon, J.Usher, K.Gallner<br />
LES FILMS DU PRÉAU SUPERASTICOT 00h40 S.Scrimgeour et J.Hamman O.Colman, M.Smith, P.Allison<br />
PANOCEANIC FILMS TANT PIS POUR LE SUD 01h44 V.Orst C.Spinassou, A.Blanchard, L.Zarouel<br />
LES ACACIAS TENDRES PASSIONS 02h12 J.Brooks J.Nicholson, D.Winger, D.DeVito<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE THE WOMAN KING 02h24 G.Prince-Bythewood V.Davis, T.Mbedu, L.Lynch<br />
PANAME DISTRIBUTION VACANCES 01h45 B.de Staël et L.Wolfenstein G.Nakache, A.Manet, B.de Staël<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT VIKRAM VEDHA 02h40 Gayatri et Pushkar H.Roshan, S.Khan, R.Apte<br />
S40<br />
5 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LE PACTE ANIMA BELLA 01h35 D.Albertini P.Lavini, F.Chillemi, E.Rocchetti<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE DRAGON BALL SUPER: SUPER HERO 01h39 T.Kodama M.Nozawa, M.Nozawa, T.Furukawa<br />
FILIGRANOWA EIGER FACE NORD 00h58 G.Baur W.Klimek, F.Seeberger, E.Lackner<br />
GEBEKA FILMS ETRE PROF 01h22 E.Thérond K.Viard<br />
KMBO LA COMBATTANTE 01h34 C.Ponsin<br />
BARPROD LICU, UNE HISTOIRE ROUMAINE 01h26 A.Dumitrescu Licu<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS L'ORIGINE DU MAL 02h05 S.Marnier L.Calamy, D.Tillier, D.Blanc<br />
STUDIOCANAL NOVEMBRE 01h40 C.Jimenez J.Dujardin, A.Demoustier, S.Kiberlain<br />
TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : MAYERLING (BALLET) 03h25 K.MacMillan<br />
MARY-X DISTRIBUTION THE HOURS AND TIMES 00h54 C.Munch D.Angus, I.Hart, S.Pack<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />
FRANCE<br />
TICKET TO PARADISE 01h44 O.Parker G.Clooney, J.Roberts, K.Dever<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION TORI ET LOKITA 01h28 L.Dardenne et J.Dardenne P.Schils, J.Mbundu, A.Ukaj<br />
LES FILMS DU LOSANGE UN BEAU MATIN 01h52 M.Hansen-Løve L.Seydoux, P.Greggory, M.Poupaud<br />
REZO FILMS UNE FEMME DE NOTRE TEMPS 01h36 J.Civeyrac S.Marceau, J.Heldenbergh, C.Flutur<br />
S41<br />
12 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE AYA 01h30 S.Coulibaly Gillard M.Kokora, P.Egnabayou, J.Asse<br />
NEXT FILM DISTRIBUTION AZOR 01h40 A.Fontana F.Rongione, S.Cléau, C.Iriondo<br />
NOUR FILMS BUTTERFLY VISION 01h47 M.Nakonechnyi R.Burkovska, L.Valivots, M.Vytrykhoska-Makar<br />
SAJE DISTRIBUTION ENTRE CIEL ET TERRE 01h36 M.Kondrat M.Kozuchowska, K.Kaminska, P.Tlokinski<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS GROSSE COLÈRE ET FANTAISIES 00h45<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />
FRANCE<br />
HALLOWEEN ENDS D.Gordon Green J.Curtis, A.Matichak, J.Jude Courtney<br />
PATHÉ JACK MIMOUN ET LES SECRETS DE VAL VERDE M.Bentalha et L.Colbeau-Justin M.Bentalha, J.Japy, J.Commandeur<br />
POTEMKINE FILMS L'ANNONCE FAITE À MARIE 01h31 A.Cuny A.Cuny, R.Benavente, C.Challab<br />
CARLOTTA FILMS LA REVANCHE DES HUMANOÏDES 01h39 A.Barillé<br />
BAC FILMS LE PETIT NICOLAS - QU’EST-CE QU’ON ATTEND POUR ÊTRE HEUREUX ? 01h22 A.Fredon et B.Massoubre L.Lafitte, A.Chabat, S.Faliu<br />
32 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
S41<br />
12 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SPLENDOR FILMS LES ANNÉES DE PLOMB 01h46 M.von Trotta B.Sukowa, L.Bondy, D.Schade<br />
SPLENDOR FILMS LE SECOND EVEIL DE CHRISTA KLAGES 01h29 M.von Trotta T.Engel, K.Thalbach, M.Müller-Westernhagen<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION LES HARKIS 01h22 P.Faucon T.Cholbi, M.Mouffok, P.Lottin<br />
SPLENDOR FILMS L'HONNEUR PERDU DE KATHARINA BLUM 01h46 M.von Trotta et V.Schlöndorff A.Winkler, M.Adorf, J.<strong>Pro</strong>chnow<br />
AD VITAM L'INNOCENT 01h39 L.Garrel R.Zem, A.Grinberg, N.Merlant<br />
NORTE DISTRIBUTION PÉNÉLOPE, MON AMOUR 01h28 C.Doyon<br />
SPLENDOR FILMS ROSA LUXEMBOURG 02h03 M.von Trotta B.Sukowa, D.Olbrychski, O.Sander<br />
TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : AIDA 03h25 A.Pappano E.Stikhina, F.Meli, A.Rehlis<br />
SND SAMOURAÏ ACADEMY 01h37 R.Minkoff et M.Koetsier S.Jackson, M.Cera, M.Brooks<br />
WARNER BROS. FRANCE SIMONE, LE VOYAGE DU SIÈCLE 02h19 O.Dahan E.Zylberstein, R.Marder, É.Bouchez<br />
À VIF CINÉMAS TEMPS MORTS 01h24 V.Dieutre et J.Théves<br />
HAUT ET COURT UN BON DÉBUT 01h39 X.Molia et A.Molia<br />
S42<br />
19 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
GAUMONT DISTRIBUTION BELLE ET SÉBASTIEN : NOUVELLE GÉNÉRATION 01h36 P.Coré M.Laroque, R.Mensah-Rouanet, A.David<br />
WARNER BROS. FRANCE BLACK ADAM J.Collet-Serra D.Johnson, S.Shahi, V.Davis<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />
FRANCE<br />
BROS 01h56 N.Stoller B.Eichner, L.MacFarlane, TS Madison<br />
CINÉ CROISIÈRE D'ÉGAL À ÉGAL - AUF AUGENHÖHE 01h38 E.Goldbrunner et J.Dollhopf J.Prentice, L.Vorbach, E.Frey<br />
ARP SÉLECTION EO 01h24 J.Skolimowski S.Drzymalska, T.Organek, M.Kosciukiewicz<br />
KMBO EXTRA : ALLAN, BRITNEY ET LE VAISSEAU SPATIAL 01h25 A.Næsby Fick S.Torp, J.Christensen, B.Jorgensen<br />
LES FILMS DU CARRY HABITÉS 01h25 S.Mathieu<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS HALLELUJAH, LES MOTS DE LEONARD COHEN 01h58 D.Geller et D.Goldfine L.Cohen, N.Bacal, B.Dylan<br />
HOPPER 01h30 P.Grabsky<br />
SPLENDOR FILMS LE JOUET 01h35 F.Veber P.Richard, M.Bouquet, F.Greco<br />
CARLOTTA FILMS LE MARIN QUI ABANDONNA LA MER 01h45 L.Carlino S.Miles, K.Kristofferson, J.Kahn<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE LE NOUVEAU JOUET J.Huth J.Debbouze, D.Auteuil, S.Faliu<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LE PHARAON, LE SAUVAGE ET LA PRINCESSE 01h23 M.Ocelot<br />
PATHÉ LIVE MÉDÉE (METROPOLITAN OPERA) 03h06 D.McVicar S.Radvanovsky, E.Gubanova, J.Brugger<br />
SOLARIS DISTRIBUTION MILLENNIUM MAMBO 01h45 H.Hsiao-Hsien S.Qi, T.Chun-Hao, J.Kao<br />
NIGHT ED FILMS PRINCE 02h30 A.K V Sivakarthikeyan, M.Ryaboshapka, Sathyaraj<br />
JOUR2FÊTE REPRISE EN MAIN 01h47 G.Perret P.Deladonchamps, L.Dosch, G.Montel<br />
LE PACTE R.M.N. 02h05 C.Mungiu M.Grigore, J.State, M.Bârlădeanu<br />
TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : LA BOHÈME 03h00 K.Edusei A.Pérez, J.Florez, A.Zhilikhovsky<br />
LE COUVOIR SOLEX DANS LES PRÉS 01h50 D.Rocher B.Beuneux, C.Bonvalet, A.Diaz<br />
MÉTÉORE FILMS UN COUPLE 01h03 F.Wiseman N.Boutefeu<br />
GEBEKA FILMS YUKU ET LA FLEUR DE L’HIMALAYA 01h05 A.Demuynck et R.Durin L.Demuynck-Deydier, A.Jaoui, Arno<br />
S43<br />
26 OCT.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE AMSTERDAM D.Russell C.Bale, M.Robbie, J.Washington<br />
PANAME DISTRIBUTION BOWLING SATURNE 01h54 P.Mazuy A.Worthalter, A.Reggiani, Y.Lucas<br />
MARY-X DISTRIBUTION BRAZIL 02h23 T.Gilliam J.Pryce, R.De Niro, K.Greist<br />
LES ACACIAS CASQUE D'OR 01h36 J.Becker S.Signoret, S.Reggiani, C.Dauphin<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION CLOSE 01h45 L.Dhont E.Dambrine, G.De Waele, E.Dequenne<br />
PATHÉ LIVE COLDPLAY MUSIC OF THE SPHERES LIVE BROADCAST FROM BUENOS AIRES 02h30 P.Dugdale Coldplay<br />
TAMASA DISTRIBUTION DERNIERS JOURS D'UN MÉDECIN DE CAMPAGNE 01h23 O.Ducray<br />
MEMENTO DISTRIBUTION LA CONSPIRATION DU CAIRE 01h59 T.Saleh T.Barhom, F.Fares, M.Bakri<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT LA PROIE DU DIABLE 01h33 D.Stamm V.Madsen, C.Salmon, J.Byers<br />
UGC DISTRIBUTION L'ECOLE EST À NOUS 01h48 A.Castagnetti S.Suco, J.Darroussin, O.Kheddam<br />
SPLENDOR FILMS LE JOUR DE LA BÊTE 01h43 Á.de la Iglesia A.Angulo, A.De Razza, S.Segura<br />
BON VOYAGE FILMS LE MONDE D'APRÈS 01h01 L.Firode I.Ismailoff, P.Dross, M.Moerlen<br />
SHELLAC LES AVENTURES DE GIGI LA LOI 01h42 A.Comodin P.Mecchia, E.Vergolini, A.Ferrari<br />
EPICENTRE FILMS LES REPENTIS 01h56 I.Bollaín B.Portillo, L.Tosar, U.Olazabal<br />
POTEMKINE FILMS LOST HIGHWAY 02h15 D.Lynch R.Pryor, L.Butler, B.Pullman<br />
TAMASA DISTRIBUTION L'OURS 01h40 J.Annaud T.Karyo, J.Wallace, A.Lacombe<br />
PATHÉ MASCARADE 02h22 N.Bedos P.Niney, I.Adjani, F.Cluzet<br />
WAYNA PITCH MÉDUSE 01h26 S.Levy R.Mesquida, A.Valois, A.Vartolomei<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION MON PAYS IMAGINAIRE 01h23 P.Guzmán<br />
STUDIOCANAL PLANCHA 1h37 E.Lavaine L.Wilson, F.Dubosc, G.De Tonquédec<br />
FRA CINÉMA SALOMÉ (OPÉRA DE PARIS) 01h40 L.Steier Z.Todorovich, K.Mattila, E.van den Heever<br />
ALBA FILMS SEULE : LES DOSSIERS SILVERCLOUD 01h30 J.Dassier A.Argento, J.Balibar<br />
L'ATELIER DISTRIBUTION STRAIGHT UP 01h35 J.Sweeney K.Findlay, J.Sweeney, C.Long<br />
ORIGINE FILMS SUPER Z 01h20 J.de Volte et A.Tabarly J.Courbey, J.Libéreau, F.Ara<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong> 33
PROJECTIONS SCOLAIRES<br />
À PARTIR DU 1 ER SEPTEMBRE<br />
WARNER BROS. PICTURES ET MARVELOUS PRODUCTIONS PRÉSENTENT<br />
UN FILM DE<br />
OLIVIER DAHAN<br />
ELSA ZYLBERSTEIN<br />
REBECCA MARDER<br />
ÉLODIE BOUCHEZ<br />
JUDITH CHEMLA<br />
OLIVIER GOURMET<br />
MATHIEU SPINOSI<br />
AVEC LA PARTICIPATION DE<br />
S Y L V I E T E S T U D<br />
ET DE<br />
PHILIPPE TORRETON<br />
COURAMIAUD / LUFROY<br />
AU CINÉMA LE 12 OCTOBRE<br />
COFIMAGE 31<br />
© 2020 – MARVELOUS PRODUCTIONS - FRANCE 2 CINÉMA - FRANCE 3 CINÉMA
AVANT-PREMIÈRES<br />
DIMANCHE 9 ET MARDI 11 OCTOBRE<br />
WARNER BROS. PICTURES ET MARVELOUS PRODUCTIONS PRÉSENTENT<br />
UN FILM DE<br />
OLIVIER DAHAN<br />
ELSA ZYLBERSTEIN<br />
REBECCA MARDER<br />
ÉLODIE BOUCHEZ<br />
JUDITH CHEMLA<br />
OLIVIER GOURMET<br />
MATHIEU SPINOSI<br />
AVEC LA PARTICIPATION DE<br />
S Y L V I E T E S T U D<br />
ET DE<br />
PHILIPPE TORRETON<br />
COURAMIAUD / LUFROY<br />
AU CINÉMA LE 12 OCTOBRE<br />
COFIMAGE 31<br />
© 2020 – MARVELOUS PRODUCTIONS - FRANCE 2 CINÉMA - FRANCE 3 CINÉMA
CHIFFRES<br />
Cette page a été réalisée en collaboration avec CBO-Box Office, le site des professionnels du cinéma.<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
Après My Son l’année<br />
dernière, Christian Caron<br />
change de registre et revient<br />
avec Une belle course, comédie<br />
dramatique menée par<br />
Dany Boon et Line Renaud.<br />
Après un détour par le<br />
Festival d’Angoulême, le<br />
film est à l’affiche des salles<br />
françaises ce <strong>21</strong> <strong>septembre</strong>.<br />
TITRE MY SON MON GARÇON<br />
EN MAI FAIS CE QU'IL<br />
TE PLAIT<br />
L'AFFAIRE FAREWELL<br />
JOYEUX NOEL<br />
Date de sortie 03/11/20<strong>21</strong> 20/09/2017 04/11/2015 23/09/2009 09/11/2005<br />
Distributeur Métropolitan Diaphana Pathé Films Pathé Films Ugc Distribution<br />
Budget (estimé) nc 1,8 M€ 15,18 M€ 17,87 M€ 16,82 M€<br />
Cumul des entrées 49 476 406 791 229 056 768 565 2 056 475<br />
1 er jour 5 353 29 284 <strong>21</strong> 565 43 137 54 6<strong>21</strong><br />
1 er week end 28 867 115 661 88 341 208 035 517 122<br />
Copies 201 3<strong>21</strong> 361 457 505<br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
144 360 245 455 1 024<br />
Cœfficient Paris/<strong>Pro</strong>vince 3,59 5,41 8,92 3 8,47<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er jour)<br />
x 9,2 x 13,9 x 10,6 x 17,8 x 37,6<br />
Note Spectateur Allociné 2,5 2,9 3,6 3,3 3,8<br />
LE TOP DES FILMS / CUMUL DES ENTRÉES SUR LA PÉRIODE DU 29/12 AU 8/09<br />
RANG<br />
FILM DISTRI. DATE<br />
1 TOP GUN : MAVERICK<br />
2 LES MINIONS 2 : IL ETAIT UNE FOIS GRU<br />
3 JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRES<br />
4 DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF...<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
ENTRÉES<br />
FRANCE<br />
25/05/22 6 429 587<br />
06/07/22 3 722 592<br />
08/06/22 3 480 674<br />
04/05/22 3 270 342<br />
5 THE BATMAN WARNER BROS. 02/03/22 3 032 965<br />
6 THOR : LOVE AND THUNDER<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
13/07/22 2 828 815<br />
7 LES ANIMAUX FANTASTIQUES 3 : LES SECRE... WARNER BROS. 13/04/22 2 752 361<br />
8 SPIDER-MAN : NO WAY HOME SONY PICTURES RELEASING 15/12/<strong>21</strong> 2 715 036<br />
9 UNCHARTED SONY PICTURES RELEASING 16/02/22 2 500 438<br />
10 QU'EST-CE QU'ON A TOUS FAIT AU BON DIEU ? UGC DISTRIBUTION 06/04/22 2 429 450<br />
11 SONIC 2 LE FILM<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
30/03/22 2 235 189<br />
12 MAISON DE RETRAITE UGC DISTRIBUTION 16/02/22 2 009 803<br />
13 SUPER-HEROS MALGRE LUI STUDIOCANAL 02/02/22 1 835 528<br />
14 TOUS EN SCENE 2<br />
15 BUZZ L'ECLAIR<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
22/12/<strong>21</strong> 1 501 872<br />
22/06/22 1 490 974<br />
16 EN CORPS STUDIOCANAL 30/03/22 1 372 463<br />
17 BULLET TRAIN SONY PICTURES RELEASING 03/08/22 1 341 027<br />
18 VAILLANTE SND 02/02/22 1 318 935<br />
19 ELVIS WARNER BROS. 22/06/22 1 201 258<br />
20 DUCOBU PRESIDENT ! UGC DISTRIBUTION 13/07/22 1 109 329<br />
<strong>21</strong> LES BAD GUYS<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
06/04/22 1 088 919<br />
22 KRYPTO ET LES SUPER-ANIMAUX WARNER BROS. 27/07/22 1 067 893<br />
23 ENCANTO, LA FANTASTIQUE FAMILLE...<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
24/11/<strong>21</strong> 1 042 176<br />
24 ONE PIECE FILM RED PATHE FILMS 10/08/22 937 077<br />
25 THE KING'S MAN : PREMIERE MISSION<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
29/12/<strong>21</strong> 899 044<br />
RANG<br />
FILM DISTRI. DATE<br />
ENTRÉES<br />
FRANCE<br />
26 MENTEUR GAUMONT DISTRIBUTION 13/07/22 878 676<br />
27 MORT SUR LE NIL<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
09/02/22 842 303<br />
28 NOTRE-DAME BRULE PATHE FILMS 16/03/22 793 802<br />
29 GOLIATH STUDIOCANAL 09/03/22 779 707<br />
30 MORBIUS SONY PICTURES RELEASING 30/03/22 767 295<br />
31 IRREDUCTIBLE SND 29/06/22 754 058<br />
32 ADIEU MONSIEUR HAFFMANN PATHE FILMS 12/01/22 726 887<br />
33 LES SEGPA APOLLO FILMS 20/04/22 710 222<br />
34 LE SECRET DE LA CITE PERDUE<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
20/04/22 653 993<br />
35 PERMIS DE CONSTRUIRE WARNER BROS. 09/03/22 562 816<br />
36 EN ATTENDANT BOJANGLES STUDIOCANAL 05/01/22 557 018<br />
37 MAIGRET SND 23/02/22 541 128<br />
38 SCREAM<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
12/01/22 539 851<br />
39 JUJUTSU KAISEN 0 CGR EVENTS 16/03/22 529 828<br />
40 LES TUCHE 4 PATHE FILMS 08/12/<strong>21</strong> 497 470<br />
41 PRESQUE APOLLO FILMS 26/01/22 485 268<br />
42 UN AUTRE MONDE DIAPHANA DISTRIBUTION 16/02/22 484 099<br />
43 NOPE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
10/08/22 473 501<br />
44 HOPPER ET LE HAMSTER DES TENEBRES SONY PICTURES RELEASING 16/02/22 468 732<br />
45 MATRIX RESURRECTIONS WARNER BROS. 22/12/<strong>21</strong> 459 511<br />
46 KING PATHE FILMS 16/02/22 457 883<br />
47 LA NUIT DU 12 HAUT ET COURT 13/07/22 447 482<br />
48 BLACK PHONE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
22/06/22 442 929<br />
49 LE TEMPS DES SECRETS PATHE FILMS 23/03/22 441 741<br />
50 DOWNTON ABBEY II : UNE NOUVELLE ERE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
27/04/22 438 222<br />
36 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
IL<br />
VEUT<br />
ENTRER<br />
AU CINÉMA LE 26 OCTOBRE
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC<br />
ENTRE FONDAMENTAUX ET MONDES<br />
NOUVEAUX<br />
©Afcae<br />
Le groupe Jeune Publie de l'Afcae<br />
Réunie du 6 au 8<br />
<strong>septembre</strong> <strong>2022</strong> à Nantes,<br />
la filière Jeune public a<br />
exploré les pratiques<br />
nouvelles pour séduire les<br />
jeunes générations, sans<br />
rien perdre de son âme art<br />
et essai.<br />
« Nous n’avons jamais accueilli une telle concentration de<br />
professionnels », se réjouissait en ouverture Caroline<br />
Grimault, la directrice du Katorza, hôte de la manifestation<br />
avec le Concorde de Nantes dirigé par Sylvain<br />
Clochard. Exploitants, distributeurs, artistes, producteurs<br />
et médiateurs : à l’appel du groupe Jeune public<br />
de l’Afcae, 330 participants se sont retrouvés dans les<br />
deux cinémas historiques – respectivement de 102 et<br />
105 ans – d’une ville aux « paysages familiers, croisés chez<br />
Demy, Chabrol ou encore Mouret », comme le rappelait<br />
le co-vice président de l’Afcae, Guillaume Bachy.<br />
Laurent Coët, responsable du groupe, a salué Charlotte<br />
Prunier, qui a décidé de céder ses fonctions de responsable<br />
adjointe, et souligné la mobilisation sans faille<br />
des membres de son groupe, malgré les profonds<br />
bouleversements de son fonctionnement ces dernières<br />
années. « Depuis 25 ans et la première édition à Aubervilliers<br />
en 1998, les Rencontres Jeune Public ont eu lieu sans<br />
interruption, quelles que soient les conditions sanitaires. »<br />
Un alignement des planètes qui a fait écho à la vision<br />
de Marie Desplechin, l’auteure marraine de cette 25 e<br />
édition, lors de sa masterclass : « Il y a une dimension<br />
de don dans l’action des travailleurs du jeune public.<br />
Initier les enfants à la beauté, ne pas les laisser à la<br />
solitude des écrans, ce n’est pas seulement éducatif,<br />
c’est salvateur ! »<br />
Connecter à la cinéphilie<br />
Parmi les ateliers pratiques proposés au Concorde le<br />
mercredi matin, les retours d’expériences sur les 15-25<br />
ans ont reflété une année riche en idées, mais aussi en<br />
interrogations sur les actions à mener auprès de ce public.<br />
Sur les 408 cinémas inscrits au fonds Jeunes cinéphiles<br />
initié par le CNC, 334 – soit plus de 80 % – sont classés<br />
art et essai. Justement au Concorde, un groupe de<br />
“Pipelettes” découvre régulièrement des films en avantpremière<br />
et partage à tour de rôle ses critiques sur son<br />
compte Instagram dédié. Le projet vient aussi de s’ouvrir<br />
vers la production d’une web-série avec “les Filmeurs<br />
du Concorde” pour conter, avec humour, le quotidien<br />
des jeunes dans leur cinéma d’adoption.<br />
Confier aux jeunes les clés de la maison, ou du moins<br />
de la communication auprès de leurs pairs, est aussi la<br />
voie adoptée aux Star du Strasbourg. Son Club Jeunes<br />
Cinéphiles offre des avantages tarifaires, une programmation<br />
fléchée, mais surtout, entre films et autres<br />
38 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
©Afcae<br />
Mission : Jeune<br />
Dans le cadre des missions de sa nouvelle<br />
coordination public jeune, confiée à Mathieu<br />
Guilloux (aussi en charge désormais du dispositif<br />
Étudiants au cinéma), l’Afcae propose une<br />
newsletter spécial 15-25 ans à ses adhérents. Un<br />
outil de travail préparé en collaboration avec les<br />
distributeurs qui y partagent leur plan d’action à<br />
destination du public jeune, chaque film présenté<br />
étant, par ailleurs, mis en avant sur le pass Culture.<br />
Le second volet d’action prendra la forme du<br />
comité 15-25 ans, en cours de constitution, appelé<br />
à être « une tête chercheuse effectuant un travail de<br />
veille sur les films, les salles et les bonnes pratiques en<br />
matière de public jeune », a détaillé Mathieu<br />
Guilloux. « Un film ne peut pas parler à tous les 15-25<br />
ans ; l’idée est de créer des soutiens sur-mesure, en<br />
touchant des communautés spécifiques. » Les<br />
candidats retenus pour faire partie de ce nouveau<br />
comité seront annoncés dans le courant du mois,<br />
pour une première session en octobre et un<br />
premier soutien en décembre prochain.<br />
Cinéma Katorza - extérieur - nuit...<br />
rendez-vous d’échanges conviviaux, l’occasion de se créer<br />
une communauté. « Nous comptons 117 membres<br />
aujourd’hui », indique Julie Picard, la chargée Jeune<br />
public du cinéma qui a aussi proposé à neuf “ambassadeurices”,<br />
rétribués à l’année via de « petits contrats CDD »,<br />
d’alimenter le compte Insta du Club. À Saint-Andréde-Cubzac<br />
(Gironde), la Villa Monciné a étendu son<br />
tarif “étudiants et moins de 18 ans” à l’ensemble des<br />
moins de 25 ans. Mais Elodie Bertet, assistante de<br />
direction, est consciente des défis supplémentaires « d’un<br />
territoire excentré sans étudiant ni transport en commun ».<br />
L’équipe n’hésite donc pas à se déplacer dans les structures<br />
pour animer des ateliers, ni à confier la gestion de son<br />
compte TikTok à ses jeunes ambassadeurs.<br />
Reste que, dans la tranche si convoitée des 15-25 ans,<br />
les professionnels distinguent deux publics différents :<br />
les 19-25 d’un côté, et, de l’autre, les 15-18... qui sont<br />
les plus grands absents des salles art et essai.<br />
Se caler sur la fréquence jeune<br />
Pour mobiliser les jeunes, l’idée la plus logique est de<br />
les chercher là où ils sont. À savoir… sur internet. Or,<br />
depuis la crise du Covid, il existe une nouvelle place to<br />
be qui a détrôné YouTube dans le cœur des jeunes et<br />
accapare, selon Benoît Dechaumont, « 70 % de leur<br />
temps de visionnement passé sur toutes plateformes<br />
confondues » : Twitch. Avec la chaîne du cinéma La<br />
Tournelle de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) où il<br />
streame en live, avec ou sans invité, en direct de son<br />
ciné, le directeur a fait entrer le mono-écran municipal<br />
dans un espace de liberté et de proximité qui rassemble<br />
tout type de communautés et autant de centres<br />
d’intérêts. De quoi casser l’image figée de la salle et<br />
véhiculer un discours cinéphile interactif, naturel et<br />
désacralisé. Le même ton anti formel est de rigueur<br />
sur Discord, entre forum et mini-réseau, où Benoît<br />
Dechaumont communique sa programmation et<br />
interagit avec sa communauté*.<br />
©Afcae<br />
... et intérieur - Jeune Public !<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
39
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC<br />
Passer aux manettes<br />
Avec l’association Playful – 2 e grand prix du 1 er challenge<br />
Futur@Cinéma fin 20<strong>21</strong> –, Alexandre Suzanne<br />
a, de son côté, réussi son pari d’unir le plaisir du jeu<br />
vidéo avec celui de la salle de cinéma. Depuis le début<br />
de l’année, Playful a ainsi organisé 87 séances “mixtes”<br />
dans 49 villes et 57 cinémas (dont 87 % classés art et<br />
essai), avec des films précédés de sessions de jeux vidéo<br />
sur grand écran, « en lien esthétique ou thématique ».<br />
De quoi « transformer une pratique domestique (destinée<br />
à un maximum de 8 joueurs) en une pratique collective »,<br />
et pourquoi pas faire de la salle de cinéma le lieu qui<br />
inspirera la création de jeux vidéo à grande jauge ! Car<br />
entre le monde cinématographique et le monde<br />
vidéoludique, c’est l’histoire d’une constante influence<br />
réciproque, notamment explorée lors de la conférence<br />
d’Alexis Blanchet, enseignant-chercheur à Sorbonne-<br />
Nouvelle.<br />
À la fin d’une demi journée d’ateliers pratiques où<br />
son cinéma Concorde s’est transformé en fourmilière<br />
géante d’ateliers pratiques (trucages, casque VR, prise<br />
de son, doublage, table MashUp, mais aussi une boîte<br />
à outils d’animations pour débutants ou qui demandent<br />
peu de matériel), Sylvain Clochard ne cachait pas son<br />
plaisir, à l’image de celui qui a dominé l’ensemble de<br />
ces Rencontres. « Je vois ici une communauté en soi,<br />
une génération qui va prendre le relais, avec une nouvelle<br />
énergie qui nous pousse vers l’avant. Le cinéma art et<br />
essai est entre de bonnes mains. »<br />
Tables rondes...<br />
©Afcae ©Afcae<br />
Ayşegül Algan<br />
*À noter, pour les membres de l’Afcae, que l’Association propose elle aussi d’un<br />
serveur Discord où ils sont tous bienvenus.<br />
... et ateliers pratiques au fil des salles du Concorde<br />
WIP : plonger dans le chaudron<br />
Avant de voir, cette année, Interdit aux chiens et aux Italiens de Alain Ughetto (prix du jury et le prix Gan d’aide à la<br />
diffusion au festival d’Annecy <strong>2022</strong>) et le programme de courts métrages Piro Piro et son ciné concert, le public des<br />
Rencontres Jeune Public les avaient découverts alors qu’ils n’étaient que des projets. Dans la lignée de leur engagement fort<br />
auprès de la filière de la French animation qui nous est tant enviée, les organisateurs des Rencontres ont proposé trois<br />
work-in-progress pour cette édition <strong>2022</strong>.<br />
Séraphine, en présence de la marraine des Rencontres Marie<br />
Desplechin, ici auteure de l'œuvre adaptée et co-scénariste,<br />
la productrice Valérie Montmartin et la réalisatrice Sarah Van<br />
Den Boom. Sortie prévue chez WIld Bunch, en 2025.<br />
Le producteur Ilan Urroz, la directrice de l’animation Kim<br />
Keukeleire et la cheffe décoratrice Marion Charrier ont<br />
dévoilé Leo the Inventor, de Jim Capobianco. Sortie prévue<br />
chez KMBO début 2024.<br />
Les réalisateurs Chiara Malta et Sébastien Laudenbach<br />
partageant les images, et le puissant effet de réel des voix<br />
enregistrées en conditions naturelles, de leur Linda veut du<br />
poulet !. Sortie prévue chez Gebeka Films en octobre 2023.<br />
40 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
ADORE<br />
AU CINÉMA LE<br />
9 NOVEMBRE<br />
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L'ÉMISSION<br />
Invitée de l’Émission<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, la<br />
cofondatrice de Haut et<br />
Court a évoqué les 30 ans<br />
de sa société de<br />
production, de<br />
distribution… et même<br />
d’exploitation. Dans la<br />
lignée de son travail avec<br />
des auteurs qui ont su<br />
porter des messages en<br />
touchant le public, comme<br />
récemment La Nuit du 12,<br />
et au-delà de son<br />
engagement syndical au<br />
sein du Dire, qu’elle copréside,<br />
Carole Scotta ne<br />
se résigne pas à la crise et<br />
multiplie les initiatives.<br />
À voir ou à revoir,<br />
Émission disponible<br />
sur notre chaîne YouTube :<br />
On a une responsabilité par<br />
rapport aux films qu’on produit<br />
CAROLE SCOTTA<br />
Haut et Court fête ses 30 ans cette année :<br />
comment vous sentez-vous ?<br />
Pour ma part c’est le projet d’une vie ! J’ai monté Haut<br />
et Court quand j’avais 25 ans, et la plupart de mes<br />
collaborateurs sont les mêmes depuis le début. Même si<br />
l’équipe s'est bien sûr agrandie, rejointe par la jeune<br />
génération, et compte près de 30 personnes aujourd’hui.<br />
Nous avons évolué au fil des années, nous sommes lancés<br />
dans l’exploitation il y a dix ans, sur l’initiative de Martin<br />
Bidou, d’abord à Paris avec le rachat du Racine qui est<br />
devenu le Nouvel Odéon, ensuite la DSP du Louxor,<br />
qui a été renouvelée il y a deux ans, puis L’Astrée à<br />
Chambéry et Le Sémaphore à Nîmes… et nous réfléchissons<br />
à d’autres projets.<br />
Nous nous sommes ouverts à la télévision, notamment<br />
grâce à Caroline Benjo, qui a bien senti le tournant opéré<br />
il y a 15 ans, avec les séries de Canal+. Pour nous qui<br />
venions du cinéma et aimions ces séries, nous avons eu<br />
envie d’apporter notre savoir-faire dans l’univers de la<br />
télé. Nous avons commencé avec Xanadu pour Arte, puis<br />
Les Revenants, qui nous a propulsé à l’international…<br />
jusqu'à cet été où nous avons encore tourné deux séries.<br />
Elles sont toutes assez atypiques et portées par de vrais<br />
auteurs. Enfin, il y a quatre ans, nous avons créé Haut<br />
et Court Doc, notre label documentaire, avec la productrice<br />
Emmanuelle Lepers. Notre équipe est très polyvalente<br />
et travaille autant sur le cinéma que pour la télé,<br />
chaque activité nourrissant l’autre.<br />
La Nuit du 12 a atteint aujourd’hui 450 000<br />
entrées ; comment analyser ce succès dans<br />
le contexte actuel ?<br />
Dès les premières projections en cours de montage, nous<br />
nous sommes rendus compte que le film touchait énormément<br />
les gens. Le sujet est difficile, mais c’est l’humanité<br />
des personnages que l’on retient. Et au-delà de sa<br />
noirceur, c’est aussi un film de réconciliation, qui essaie<br />
de renouer un lien entre les hommes et les femmes, un<br />
film qui fait du bien. Tout au long de l’été, on a remarqué<br />
des témoignages très forts sur les réseaux sociaux : les<br />
gens voulaient en parler, certains sont retournés le voir.<br />
Nous avions fait le pari de le sortir en juillet, sachant que<br />
l’offre art et essai serait assez pauvre, et avons bénéficié<br />
d’une parenthèse enchantée, tout comme As Bestas ou<br />
Decision to Leave. La Nuit du 12 n'aurait sans doute pas<br />
eu la même carrière si nous l’avions sorti à la rentrée de<br />
<strong>septembre</strong>. Mais si c’est un beau succès, il ne rend pas<br />
forcément optimiste pour la suite…<br />
42 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
De façon plus générale, quelles sont vos<br />
observations sur la fréquentation de cet été ?<br />
Il est difficile d’analyser la fréquentation des salles dans<br />
un climat d’anxiété lié à la guerre, au climat, au pouvoir<br />
d’achat, à l'approvisionnement en énergie, … Le contexte<br />
n’est pas optimiste et ne donne pas forcément envie d’aller<br />
au cinéma, même si c’est une sortie abordable, pour aller<br />
voir des films qui invitent à la réflexion… bien que le<br />
cinéma permette de décrocher du quotidien.<br />
Au sein du Dire [syndicat des Distributeurs indépendants<br />
réunis européens], nous sommes tous assez inquiets de<br />
la situation : cet été, l’offre était insuffisante pour remplir<br />
les salles alors qu’à l’automne, le nombre de films est<br />
affolant. Mais il est très compliqué de s'autoréguler – et<br />
ce n’est pas faute d’avoir essayé ! – sur le calendrier des<br />
sorties. Nous risquons d’être dans une sorte de carnage,<br />
où un film va chasser le précédent. Les salles vont peutêtre<br />
retrouver un certain niveau de fréquentation, mais<br />
les films et les distributeurs vont souffrir.<br />
Dans ce contexte, que pensez-vous de l’autorisation<br />
de la publicité télévisée sur les films,<br />
qui vient d’être prolongée ?<br />
Avec le Dire, nous étions opposés à cette expérimentation,<br />
et les études prouvent que nous avions raison<br />
de nous en inquiéter. Cette publicité à la télévision<br />
creuse encore plus l’écart entre les films, ceux qui<br />
peuvent investir massivement et les autres. Mais ce n’est<br />
pas qu’une question de budget : il est plus difficile de<br />
communiquer via un spot de dix secondes sur un film<br />
d’auteur inconnu et sans star que sur un film de franchise<br />
tout de suite identifié.<br />
Sur cet écart entre les films, pensez-vous que<br />
des opérations tarifaires pourraient aider<br />
les films art et essai ?<br />
Le fait de catégoriser les films peut conduire à les “démonétiser”<br />
par rapport aux autres. Mais on peut réfléchir à<br />
d’autres façon d'accompagner les films et le public. Par<br />
exemple, je travaille à un projet de fondation qui préachèterait<br />
des places pour les offrir à des associations, qui<br />
elles-mêmes les distribueraient à leurs adhérents, en<br />
concertation avec des salles de cinéma locales. Et ce pour<br />
des films représentant un large panel de la production<br />
et de la distribution, choisis par un comité de sélection.<br />
L’idée serait d’aller chercher des publics de façon plus<br />
précise et de les accompagner aussi dans leur mobilité,<br />
la question du transport pouvant être un frein.<br />
On ne peut pas continuer à être dans la panique face au<br />
retard de 30 % de la fréquentation : c’est à nous tous de<br />
prendre les choses à bras le corps, d’inventer des solutions<br />
pour faire revenir les gens au cinéma.<br />
On vous sait aussi engagée sur les questions<br />
environnementales. Le cinéma a-t-il un rôle<br />
à jouer ?<br />
En 30 ans, Haut et Court a beaucoup produit ou<br />
distribué des films d’auteur qui, sans être purement<br />
militants, portaient des messages. Entre les murs de<br />
Laurent Cantet sur l’école, La Fille de Brest d’Emmanuelle<br />
Bercot sur le scandale du Mediator, et bientôt La Cour<br />
des miracles [en salles le 28 <strong>septembre</strong>], de Carine May<br />
et Hakim Zouhani, qui interroge à la fois l’éducation<br />
et l'environnement, sont des films, qui, en toute humilité,<br />
touchent les gens et génèrent la discussion, comme<br />
on le voit lors des rencontres dans les salles.<br />
©Haut et Court<br />
On a une responsabilité sur les films que l’on produit<br />
et les sujets qu’ils abordent, mais aussi dans la façon de<br />
les tourner. Ainsi La Cour des miracles, salué à Cannes<br />
par le Prix Ecoprod, a été tourné en veillant particulièrement<br />
à son empreinte carbone : en limitant les transports,<br />
en organisant une cantine et un tri sélectif…<br />
Enfin, l’environnement dans lequel on montre les films<br />
a toute son importance. C’est pourquoi nous avons lancé<br />
“Mieux manger au ciné”, pour proposer aux salles de<br />
nouveaux produits, sélectionnés à l'issue d’un concours.<br />
J’ai été surprise de constater une vraie curiosité et envie<br />
de la part des salles, et serais heureuse qu'elles soient<br />
nombreuses à vendre, par exemple, les petits gâteaux<br />
Kignon, fabriqués à partir de farines et pains bio recyclés<br />
par des personnes en situation de handicap. Notre façon<br />
de faire des films et séries est finalement assez comparable<br />
à celle de cuisiniers, maraîchers ou vignerons ; il n’y a<br />
pas suffisamment de pont entre l’alimentation et la<br />
culture, et c’est aussi l’une des vocations de “Mieux<br />
manger au ciné”. Certes, c’est un petit geste face à<br />
l’immensité de la montagne qui est devant nous, mais<br />
je crois que chacun peut faire sa part.<br />
La question de l’offre en salles sera-t-elle<br />
abordée lors de États généraux du cinéma<br />
français que réclament plusieurs organisations<br />
?<br />
Ce n’est pas le Dire qui a eu l’initiative de cet appel, mais<br />
je pense qu'il s'agit, plus largement, de remettre le cinéma<br />
au centre, de s’interroger sur l’équilibre avec l’audiovisuel,<br />
dans un environnement où les financements viennent<br />
plus des plateformes que des pouvoirs publics. Il ne s’agit<br />
pas de s’opposer au secteur de l’audiovisuel – et je suis<br />
bien placée pour le dire –, mais d’être vigilant pour qu’il<br />
ne grignote pas trop les ressources. Sur nos derniers<br />
tournages de films de cinéma, nous avons manqué de<br />
techniciens dans nos équipes, la majorité d’entre eux<br />
travaillant désormais sur des séries, qui sont généralement<br />
mieux financées.<br />
On voit aussi que les médias accordent de moins en<br />
moins de place au cinéma, les pages culture étant peu à<br />
peu grignotées par d’autres formes de sorties. Or, quel<br />
que soit le nombre d’entrées en salles, nous avons besoin<br />
de cinéma pour renouveler la création. Il faut se réinterroger<br />
sur tout le réseau de salles que l’on a entretenu en<br />
France et qu’il faut maintenir, sur l’éducation à l’image<br />
– qui à mon sens devrait être obligatoire dans toutes les<br />
classes –, sur tout ce que beaucoup de pays nous envient…<br />
mais qu’il faut nourrir ! Et il faut le nourrir en amont<br />
par la création, en veillant à ce que le cinéma ne devienne<br />
pas une vieille machine qui se grippe et manque de<br />
carburant.<br />
C’est pourquoi sur la forme, ces États généraux devraient<br />
permettre un débat dans la transversalité. Un syndicat<br />
de distributeurs comme le Dire aborde des sujets précis,<br />
participe à des négociations parfois très techniques…<br />
mais il y a peu d’endroits pour réfléchir à l’ensemble de<br />
nos métiers et où chacun puisse contribuer. L’idée est<br />
d’avoir des échanges plus larges, avec l’ensemble et toute<br />
la diversité de la filière. Et avec la volonté de poursuivre<br />
une politique qui porte la culture au premier rang.<br />
La Cour des miracles, Prix Ecoprod Cannes <strong>2022</strong>, en salles le 28 <strong>septembre</strong><br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
43
NUMÉRIQUE<br />
LE NFT AU CŒUR DE NOUVELLES PRATIQUES<br />
D'ENGAGEMENT AVEC LE PUBLIC<br />
De plus en plus présenté comme un nouveau moyen de financement participatif<br />
de la production cinématographique, le NFT et ses récentes récupérations<br />
par des géants de la diffusion comme Netflix, AMC et Sony invitent à repenser<br />
le secteur à l’aune de nouvelles formes d’engagement et d’interactivité avec<br />
les publics.<br />
©Netflix<br />
La série Love, Death + Robots a lancé pour sa saison 3 une nouvelle collection de NFT.<br />
Le « non-fungible token », soit en bon français le « jeton<br />
non-fongible », est un certificat de propriété numérique,<br />
consigné dans la blockchain, technologie de stockage<br />
reposant sur la cryptographie. Grâce à elle, les artistes<br />
peuvent vendre des œuvres numériques, les acheteurs<br />
ayant de leur côté la garantie d’authenticité et d’unicité<br />
de leur acquisition. Une œuvre en NFT est donc<br />
accessible pour tous sur internet, mais sa propriété ne<br />
peut être revendiquée que par son acheteur.<br />
Sortie le 20 mai dernier, la troisième saison de la<br />
production Netflix Love, Death + Robots entend<br />
insuffler un vent nouveau sur la récolte de données<br />
et l’engagement du public avec les œuvres audiovisuelles.<br />
En effet, à l’occasion, la plateforme a sorti une<br />
nouvelle collection de NFT, disponible sur le plus<br />
grand marché qui leur est dédié, Open Sea, et qui fait<br />
l’objet d’une véritable chasse aux trésors à laquelle<br />
plus de 32 000 personnes ont déjà pris part.<br />
L’acquisition de ces NFT peut s’apparenter à l’achat<br />
de merchandise en lien avec un film ou une série, et<br />
peut devenir pour Netflix une échelle d’évaluation de<br />
la réception d’une œuvre par un public. En effet, les<br />
dizaines de milliers de personnes parties à la recherche<br />
des QR codes qui les mèneront à ces œuvres digitalisées<br />
en lien avec la série pour en acquérir la propriété<br />
ont forcément, en ce sens apprécié, Love, Death +<br />
Robots. C’est une donnée particulièrement intéressante<br />
pour Netflix, à l’heure où beaucoup de ses décisions<br />
exécutives sont prises sur la simple base du nombre<br />
de vues accumulées par ses contenus.<br />
Le NFT s’est également retrouvé au cœur des stratégies<br />
de promotion de Spiderman : No Way Home, sorti<br />
le 15 décembre dernier. À l’occasion, AMC et Sony<br />
ont accompagné d’un NFT les 86 000 premiers billets<br />
pré-commandés pour le film du MCU. De quoi laisser<br />
présager une nouvelle offre et un nouveau mode<br />
d’interaction avec les publics, alors que les premiers<br />
films entièrement ou partiellement financés par les<br />
NFT sont en passe de sortir. À commencer par Plush,<br />
animation française prévue pour fin 2023 avec, au<br />
casting, Kev Adams, Maitre Gims, Dadju, Eric Judor,<br />
Gérard Darmon, Audrey Lamy, Rayane Bensetti ou<br />
encore Camille Lellouche – ou encore A Wing and a<br />
Prayer, qui sera possiblement réalisé par Martin Scorsese.<br />
Slim Mrad<br />
44 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
Réalisé par Sanna Lenken<br />
Au cinémA<br />
le 2 novembre<br />
F i c h e e n s e i g n a n t c O L L È g e / L Y c É e<br />
cOMeDY QUeen<br />
De Sanna Lenken<br />
Suède - <strong>2022</strong> - 1h33 - VOSTF et VF<br />
Ours de Cristal • 72e Festival de Berlin<br />
section Generation<br />
Sélection Cannes Écrans Juniors <strong>2022</strong><br />
Oscar töringe sigriD JOhnsOn eLLen taUre<br />
réalisé par sanna Lenken<br />
Les FiLMs DU PrÉaU PrÉsente Une PrODUctiOn FLX en cOPrODUctiOn aVec FiLM i VÄst, sF stUDiOs et sVt : cOMeDY QU en aVec sigriD JOhnsOn, Oscar töring et e Len taUre<br />
casting catrin WiDerYD MaQUi Lage DanieLa Mengare Li et heLene nOrBerg cOstUMe eMeLie henrik sOn DirectiOn artistiQUe Marika ÅkerBLOM sOn anDreas Frank MUsiQUe irYa gMeYner et Martin heDerOs en cO LaBOratiOn aVec POVeL OL sOn<br />
MOntage anDreas niL sOn (sFk) DirecteUr De La PhOtOgraPhie siMOn PraMsten cO-PrODUcteUrs Peter PO sne, YaBa hOLst et charLO ta DenWarD PrODUcteUrs DÉLÉgUÉs JOshUa Mehr et POntUs eDgren PrODUcteUrs a n anthOnY, reBecka LaFrenZ<br />
scÉnariO De Li n gO tFriD sOn D’aPrÈs Le rOMan De Je nY JÄgerFeLD rÉaLisatrice sa na Lenken aVec Le sOUtien De L’institUt DU FiLM sUÉDOis / Je nY giLBert sOn et nOrDisk FiLM & tV FOnD.<br />
© 20 2 FLX FeatUre aB – tOUs DrOits rÉserVÉs 20 2<br />
Adapté du<br />
roman jeunesse de<br />
Jenny Jägerfeld,<br />
La Reine de la comédie<br />
(Les éditions de<br />
La Martinière, 2019)<br />
L’histOire<br />
Dans la vie, il y a deux catégories de personnes :<br />
celles qui sont naturellement drôles et celles<br />
qui peuvent apprendre à le devenir... Sasha,<br />
13 ans, appartient à la deuxième catégorie.<br />
Pour ne surtout pas ressembler à sa mère qui<br />
était toujours triste, elle décide de devenir<br />
une reine du stand-up et de faire à nouveau<br />
rire son père !<br />
COMEDY QUEEN offre de nombreuses pistes<br />
d’exploitation pédagogique, tout en étant<br />
une formidable proposition artistique. C’est la<br />
promesse d’un beau et bouleversant moment de<br />
cinéma, qui vous fera passer du rire aux larmes.<br />
5 BOnnes raisOns De DÉcOUVrir<br />
cOMeDY QUeen aVec VOs ÉLÈVes :<br />
1 Organiser une sortie culturelle s’intégrant<br />
dans le parcours EAC de chaque élève.<br />
2 Un support idéal pour travailler l’adaptation<br />
cinématographique d’un texte littéraire<br />
contemporain.<br />
3 Découvrir le parcours initiatique d’un<br />
personnage féminin fort et déterminé, auquel<br />
les élèves n’auront aucun mal à s’identifier.<br />
4 En s’appuyant sur le parcours de Sasha,<br />
inviter les élèves à parler d’eux ou d’un<br />
sujet qui les touche, à exprimer et partager<br />
leurs émotions, en utilisant l’expression écrite<br />
et orale.<br />
5 L’occasion d’aborder certains sujets, comme<br />
la résilience, le pouvoir des mots, les limites<br />
de l’humour, en organisant des échanges<br />
collectifs et des débats.<br />
nOte à L’attentiOn Des PrOFesseUrs De cOLLÈge et LYcÉe<br />
COMEDY QUEEN dresse le portrait lumineux d’une jeune fille de 13 ans, qui, suite à un drame, va<br />
soudainement basculer dans l’adolescence et choisir de prendre en main son destin. Si le contexte<br />
de départ peut paraitre un peu délicat, le film n’en reste pas moins drôle et tendre, porteur d’un<br />
message optimiste. Il prend à bras le corps ce sujet – se construire avec l’absence d’un parent -,<br />
et le traite avec beaucoup d’humour et de justesse. Trouver l’équilibre entre drame et comédie est<br />
toujours un pari risqué, ici largement réussi. Le personnage de Sasha, la jeune héroïne de ce film,<br />
porte avec grâce et énergie, toute l’histoire. Encouragée par un entourage bienveillant (amie, père,<br />
oncle, grand-mère), et fidèle à la discipline « de survie » qu’elle s’est fixée, elle va se construire la plus<br />
belle des armes de défense : faire rire ! Et à travers les mots qui font rire, indirectement se raconter,<br />
exprimer sa peine et ses joies, pour mieux grandir et se construire. Pour la jeune fille, les mots, le rire,<br />
deviennent facteur de résilience.<br />
Le film, à travers le parcours de Sasha, met à l’honneur le stand-up, nouvelle discipline artistique que<br />
l’on voit fleurir sur les écrans, les réseaux sociaux, jusque dans les séries… et au cinéma ! Ce genre<br />
comique remonte pourtant à la fin du XIXe siècle. C’est ainsi l’occasion de revenir sur l’histoire de<br />
cette discipline, et plus largement de l’humour, qui peut également constituer un merveilleux terrain<br />
de jeux pour travailler et approfondir la maîtrise de la langue, qu’elle soit écrite ou orale (concours<br />
d’éloquence, grand oral, improvisation…).<br />
cOMPÉtences / DOMaines MOBiLisÉs<br />
La découverte de ce film en salle de cinéma s’inscrit dans le parcours d’éducation artistique et<br />
culturel des élèves, tout en offrant de nombreuses pistes d’exploitation pédagogique, avant et<br />
après la projection. Celles-ci peuvent faire l’objet d’un travail en interdisciplinarité entre le français<br />
(Domaine 1 : Les langages pour penser et communiquer / Se raconter, se représenter) et<br />
l’enseignement moral et civique (Domaine 3 : La formation de la personne et du citoyen - Culture<br />
de la sensibilité et du jugement).<br />
MatÉrieL DisPOniBLe<br />
Pour vous accompagner dans la découverte et l’exploitation<br />
du film, avant et après la séance, un dossier pédagogique avec<br />
de nombreux visuels et extraits du film, seront disponibles<br />
gratuitement sur<br />
Organiser Une sÉance scOLaire<br />
Voir la bande<br />
annonce :<br />
Pour découvrir le film avec votre classe, n’hésitez pas à vous rapprocher<br />
de la salle de cinéma la plus proche de votre établissement.<br />
La séance peut être prise en charge par la part collective du pass Culture, à partir de la 4e !<br />
Contacter Les Films du Préau pour plus d’informations : info@lesfilmsdupreau.com<br />
sOrtie en saLLe Le 2 nOVeMBre <strong>2022</strong><br />
matériel pédagogique disponible gratuitement
ÉTUDE<br />
PUB CINÉ À LA TV<br />
DIS-MOI QUEL EST TON REFLET ?<br />
Autorisée pour une période d’essai depuis août 2020, soit en pleine crise du Covid, la publicité en faveur du cinéma à la télévision<br />
a-t-elle eu le temps de révéler tout ce qu’elle avait dans le ventre ?<br />
Entre fermeture des salles et contraintes à leur réouverture,<br />
baisse du nombre de sorties et des investissements…, les<br />
éléments de distorsion ont été encore nombreux après<br />
le lancement de l'expérimentation, incitant les autorités<br />
à la prolonger jusqu’au 6 octobre <strong>2022</strong>. Une étude<br />
d’impact, confiée aux cabinets CMI et Eurogroup<br />
Consulting, a toutefois été rendue publique le 7 <strong>septembre</strong>.<br />
Constats liminaires<br />
L’étude part donc du constat, côté salles, d’une baisse<br />
générale de fréquentation, et côté distributeurs, d’une<br />
capacité d’investissement « qui ne présage en rien des<br />
évolutions de leurs pratiques promotionnelles [en matière<br />
de publicité télévisée] à moyen terme ». De fait, la sous<br />
représentation des blockbusters américains sur la période<br />
étudiée tendrait à minimiser la capacité réelle d’investissement<br />
des distributeurs dans la publicité à la télévision.<br />
La TV dans le mix média<br />
En 20<strong>21</strong>, la télévision a représenté plus de 16 % des<br />
investissements publicitaires globaux des distributeurs.<br />
Avec, sans surprise, une sur-représentation notable des<br />
majors américaines et des distributeurs intégrés ou TV,<br />
tandis que les distributeurs français et étrangers représentant<br />
les films de la diversité – dont la capacité à investir<br />
dans les frais de<br />
promotion a été la plus touchée en cette période de crise<br />
– ont eu un faible recours au nouveau média publicitaire.<br />
Distribution investissements publicitaires à la télévision* par typologie de distributeurs | part en % du total<br />
des investissements en 20<strong>21</strong><br />
2 %<br />
1 %<br />
1 %<br />
1 %<br />
6 % 1 %<br />
15 %<br />
295M€<br />
d'investissements<br />
pubicitaires<br />
plurimédia<br />
44 %<br />
43 %<br />
43,5M€<br />
d'investissements<br />
pubicitaires à la<br />
télévision<br />
49 %<br />
Major américaines<br />
Intégrés ou TV<br />
Distributeurs très actifs<br />
Sources : CNC - Retraitement CMI<br />
* Hors TV de rattrapage et sponsorisé<br />
Distributeurs moyennement actifs<br />
Distributeurs peu actifs<br />
Autres<br />
30 %<br />
46 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
Parmi les arbitrages effectués par les distributeurs, le cinéma perd 12 points<br />
dans le mix média entre 2019 et 20<strong>21</strong>. Or, selon l’étude, « cette position<br />
ne peut être uniquement imputée à des transferts d’investissement vers la<br />
télévision », mais aussi aux « perturbations induites par la crise sanitaire sur<br />
le marché de la publicité en 2020 et 20<strong>21</strong> ». Aussi, l’étude se refuse à conclure<br />
sur un risque d’inflation des frais de promotion, observant, sur la période<br />
d’expérimentation deux stratégies promotionnelles chez les principaux<br />
distributeurs : « l’une inflationniste et l’autre déflationniste, (...), sans<br />
qu’aucune tendance ne se dégage aujourd’hui ».<br />
©SND/M6<br />
Répartition des investissements publicitaires pour<br />
le cinéma par média | en %, de 2017 à 20<strong>21</strong><br />
42 %<br />
47 %<br />
43 %<br />
43 %<br />
43 %<br />
8 %<br />
7 %<br />
7%<br />
19 %<br />
7 %<br />
7 %<br />
15 %<br />
20 %<br />
16 %<br />
15 %<br />
23 %<br />
25 %<br />
30 %<br />
26 %<br />
24 %<br />
2 %<br />
4 %<br />
3 %<br />
9 %<br />
16 %<br />
2017 2018 2019 2020 20<strong>21</strong><br />
100 %<br />
Kaamelott - Premier volet, 1,939 M€ d’investissements dans le média<br />
publicitaire TV et 2,657 millions d’entrées.<br />
Sources : CNC - Retraitement CMI, entretiens<br />
Cinéma<br />
Radio<br />
Presse<br />
Publicité extérieure<br />
TV*<br />
Sources : BUMP 20<strong>21</strong>, CNC - Retraitement CMI, Entretiens<br />
Une diversité limitée…<br />
Parmi les films bénéficiaires de publicité TV, aucune<br />
origine géographique n’émerge au regard de son poids<br />
dans la distribution cinématographique totale, à l’exception<br />
des films français, légèrement plus représentés<br />
(+3,2 points).<br />
Origine<br />
géographique<br />
Part des bénéficiaires<br />
de publicité TV<br />
en 20<strong>21</strong><br />
De fait, sur les 5 010 spots publicitaires de films français<br />
diffusés sur les chaînes télé en 20<strong>21</strong> (représentant 76<br />
titres au total), une large majorité, à hauteur de 91,1 %,<br />
avait bénéficié d’un préfinancement TV. Côté chaînes,<br />
les groupes TF1 et M6 ont capté 70 % des 44 M € de<br />
recettes publicitaires en 20<strong>21</strong>*.<br />
Part de la distribution<br />
cinématographique<br />
en 20<strong>21</strong><br />
États-Unis 29,4 % 30,8%<br />
Europe 13,2 % 12,4%<br />
France 55,9 % 52,7%<br />
Autres 1,5 % 4,1%<br />
Total 100 % (136 films) 100 %<br />
Spider-Man : No Way Home, distribué par Sony Pictures, a représenté 1,352 M€ d’investissements<br />
publicitaires à la TV, et réuni 6,652 millions de spectateurs dans les salles.<br />
Sources : CNC - Retraitement CMI, entretiens<br />
©Matt Kennedy ©20<strong>21</strong> CTMG-Marvel<br />
… mais des tarifs pondérés en fonction<br />
des budgets de production<br />
Les régies publicitaires TV proposent un abattement sur<br />
les tarifs de référence en fonction du budget du film<br />
promu, pouvant aller de 40 à 80 %. « Ces dispositifs restent<br />
toutefois méconnus des distributeurs de films à petit budget<br />
qui, faute de budget promotionnel suffisant, n’ont pas investi<br />
le sujet », souligne l’étude.<br />
Et après ?<br />
Vu « le caractère atypique de la période, d’une part, et<br />
l’insuffisance de données, d’autre part », le ministère de la<br />
Culture est conscient que les conséquences de la publicité<br />
cinéma à la télévision « sur la distribution, la fréquentation<br />
des salles et la diversité des films promus » ne peuvent être<br />
pleinement appréciées. Aussi est-il « envisagé » que l’expérimentation<br />
soit reconduite pour 18 mois supplémentaires,<br />
jusqu’au 6 avril 2024.<br />
La pérennisation de la mesure sera conditionnée à la<br />
réalisation d’une nouvelle étude d’impact. Dans cette<br />
perspective, la ministre a aussi saisi l’Autorité de régulation<br />
de la communication audiovisuelle et numérique<br />
(Arcom) pour son avis, afin de pouvoir soumettre un<br />
décret au Conseil d’État prochainement.<br />
Ayşegül Algan<br />
Publicité segmentée<br />
Selon l’étude à part qui lui est consacrée, le marché de la<br />
publicité segmentée – soit localement et socio<br />
démographiquement ciblée – s’est finalement très peu<br />
développé, principalement du fait de la crise sanitaire, et<br />
que « l’impact de cette autorisation est par conséquent<br />
quasi inexistant ». L’expérience fera aussi l’objet d’une<br />
nouvelle étude d’impact dans un délai de 24 mois.<br />
*Dans un contexte similaire à celui d’avant crise, les recettes publicitaires pour le cinéma auraient pu atteindre 91 M € selon l’hypothèse d’une publicité TV représentant 16 %<br />
du mix média des distributeurs, sur un marché similaire à 2019.<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
47
EXPLOITATION<br />
PATHÉ PRÉPARE SON INTRODUCTION EN BOURSE POUR 2024<br />
Jérôme Seydoux a expliqué aux Échos que l’ouverture du capital permettra au groupe d’investir à la fois dans les salles et les<br />
contenus.<br />
« Pathé se prépare à se faire coter en Bourse. Cela fait au<br />
moins un an qu'on y travaille. On est déjà très avancé<br />
pour être en mesure de le faire en 2024 », a déclaré jeudi<br />
8 <strong>septembre</strong> le président de Pathé dans un entretien<br />
accordé aux Échos. Plutôt que d'ouvrir le capital du<br />
groupe à un partenaire – Jérôme Seydoux en aurait<br />
notamment discuté avec le patron de Free Xavier Niel<br />
– et après avoir proposé l’an dernier à son concurrent<br />
UGC de fusionner, « car nous sommes très complémentaires<br />
», l’homme d’affaires veut donc lever de l’argent<br />
frais auprès du public. « On en a besoin pour investir »,<br />
explique-t-il, alors que le groupe a perdu 100 millions<br />
d'euros sur 2020-20<strong>21</strong>. « Même si on a été aidé par les<br />
gouvernements dans les pays où on opère, une entreprise<br />
arrêtée est appauvrie. Il faut qu'on soit en mesure d'innover. »<br />
À commencer par le matériel de projection. « Tous les<br />
exploitants dynamiques sont en train de passer aux projecteurs<br />
laser qui donnent une meilleure image, ont une<br />
longévité plus longue et consomment deux fois moins<br />
d'électricité. Pour Pathé, cela représente un investissement<br />
de 100 millions environ. » Et le patron de Pathé, que<br />
l’on sait ouvert à un raccourcissement de la fenêtre salle,<br />
reste confiant sur son avenir. « Les plateformes de streaming<br />
ne sont pas nos concurrents directs », souligne-t-il. Nous<br />
sommes complémentaires. Voir Top Gun en Dolby, en<br />
Imax, en 4DX, cela n'a rien à voir avec un visionnage sur<br />
votre télévision ». En revanche, c’est sur la production<br />
de contenus que Jérôme Seydoux est vigilant. « Si on<br />
veut qu’ils ne soient pas tous décidés aux États-Unis, il<br />
faut qu'il y ait des acteurs comme Pathé capables de garder<br />
nos grands talents européens. »<br />
Au-delà des films de cinéma tels que les prochains Trois<br />
Mousquetaires, Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu, ou<br />
encore deux films sur De Gaulle confiés à Antonin<br />
Baudry, Pathé s’est déjà lancé dans la production de<br />
séries. Et Jérôme Seydoux indique qu’en 2023, le groupe<br />
va lancer sa propre plateforme de VOD en France, après<br />
cinq ans d'expérimentation d'un service analogue<br />
aux Pays-Bas.<br />
Cécile Vargoz<br />
CINEWORLD DÉPOSE LE BILAN AUX ÉTATS-UNIS<br />
Peinant à absorber sa dette, le deuxième circuit d'exploitation mondial a déclaré le 7 <strong>septembre</strong> se placer en faillite volontaire<br />
aux États-Unis.<br />
©Peter Albanese/Unsplash<br />
Comme il l’avait annoncé le 22 août, le groupe a donc décidé de se mettre sous protection<br />
du chapitre 11 aux États-Unis, procédure permettant aux entreprises de rester en activité<br />
et de restructurer leur dette. Celle-ci concerne les activités de Cineworld aux États-Unis,<br />
au Royaume-Uni et à Jersey. Le groupe britannique n’avait pas réussi à absorber sa dette<br />
accumulée depuis plusieurs années et notamment lors du rachat du groupe Regal en 2017<br />
pour 3,6 Mds $. Bien sûr, ses difficultés financières sont aussi imputables à la pandémie<br />
et au lent redémarrage des entrées. Ses dettes s'élevaient fin 20<strong>21</strong> à 8,9 Mds $, pour une<br />
valeur en bourse évaluée à 62 M$.<br />
Le “chapitre 11” permet à Cineworld d'obtenir auprès de ses banques historiques une<br />
facilité de financement temporaire d'environ 1,94 milliard de dollars, qui favorisera la<br />
continuité de l’exploitation pendant cette phase de restructuration. « La pandémie a été<br />
une période incroyablement difficile. Ce dernier processus fait partie de nos efforts<br />
continus pour renforcer notre situation financière et vise un désendettement qui créera<br />
une structure de capital plus résiliente et une entreprise plus performante », a déclaré<br />
Mooky Greidinger, CEO du circuit. Cineworld anticipe sa sortie du chapitre 11 pour<br />
le premier trimestre 2023.<br />
Marion Delique<br />
48 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
EN PARTENARIAT AVEC<br />
PRÉSENTE<br />
Saison Cinéma<br />
Les Capulet<br />
et les Montaigu<br />
EN DIRECT LE 29 SEPTEMBRE<br />
Salomé<br />
EN DIRECT LE 27 OCTOBRE<br />
La Vie parisienne<br />
(THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES)<br />
LE 8 DÉCEMBRE<br />
Tosca<br />
(OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS)<br />
LE 26 JANVIER<br />
George<br />
Balanchine<br />
BALLET | EN DIRECT LE 7 MARS<br />
Hamlet<br />
EN DIRECT LE 30 MARS<br />
Maurice Béjart<br />
BALLET | EN DIRECT LE 25 MAI<br />
Roméo et Juliette<br />
EN DIRECT LE 26 JUIN<br />
photo : Eléna Bauer/OnP<br />
Nouvelle saison<br />
<strong>2022</strong>/2023<br />
et catalogue sur<br />
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06 82 82 83 46<br />
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de l’Opéra national de Paris<br />
Avec le soutien de la<br />
Mécène des retransmissions<br />
audiovisuelles de l’Opéra<br />
national de Paris
INTERNATIONAL<br />
LES WORLDWIDE CINEMA DAYS TIENNENT<br />
LEURS PROMESSES<br />
Quelles que soient leur durée et leur prix, les opérations médiatico-tarifaires<br />
organisées en cette rentrée ont prouvé leur capacité à mobiliser le public.<br />
Quelle opération de rentrée<br />
pour les cinémas français ?<br />
En France, la Rentrée du cinéma initiée en 2004<br />
– avec tarif avantageux jusqu’en 2009 puis<br />
contremarques BNP Paribas –, a été abandonnée<br />
après l’édition 2016. Les détails d’une campagne<br />
d’ampleur pour promouvoir le cinéma en salle d’ici<br />
la fin de l’année sont imminents.<br />
Les cinémas britanniques et américains avaient pris date<br />
au samedi 3 <strong>septembre</strong> pour leur National Cinema Day.<br />
Aux États-Unis, où l’initiative était inédite, 8,1 millions<br />
de spectateurs se sont rendus dans les plus de 3 000<br />
cinémas et 30 000 salles proposant le tarif de 3 dollars<br />
pour toutes les séances. Les 10 films les plus performants<br />
de la journée ont été, dans l'ordre, Top Gun : Maverick,<br />
Krypto et les Super-Animaux, Bullet Train, Spider-Man :<br />
No Way Home, Le Bal de l’enfer, Beast, Les Minions 2 : Il<br />
était une fois Gru, Thor : Love and Thunder, Dragon Ball<br />
Super : Super Hero et la réédition des Dents de la mer.<br />
National Cinema Day au Cineworld Resorts World de Birmingham, Angleterre<br />
Kinofest au Kinopolis de Freiberg, en Saxe centrale<br />
©Elliott Brown ©Thomas Erler ©Walt Disney Studios Motion Pictures<br />
Le même jour, 1,46 million d'entrées étaient comptabilisées<br />
sur le National Cinema Day du Royaume-Uni où<br />
les billets étaient à 3 livres sterling. De quoi tripler la<br />
fréquentation habituelle observée pour la même journée<br />
au cours des dernières années pré-Covid, et dépasser le<br />
record de 1,34 million d'entrées établi par une opération<br />
tarifaire similaire mise en place dans le pays, à savoir la<br />
Journée du cinéma à 1 livre sterling en 1997. Les Minions<br />
2, Krypto et les Super-Animaux, Top Gun : Maverick, ainsi<br />
que la réédition spéciale 40 ans d’E.T., l’extraterrestre ont<br />
été les titres les plus performants de la journée dans les<br />
cinémas britanniques.<br />
Les samedi 10 et dimanche 11 <strong>septembre</strong>, se sont les<br />
cinémas d’Allemagne qui faisaient le plein avec leur<br />
premier Kinofest, proposant des séances à 5 euros dans<br />
les salles du pays. L’initiative a débouché sur un week-end<br />
record, avec près de 1,1 million d’entrées comptabilisées<br />
dans les 685 cinémas (et 3 193 salles) participants. Un<br />
rayon de soleil dans cette difficile année <strong>2022</strong> – outre-<br />
Rhin, les salles accusent un retard de plus de 38 % par<br />
rapport à 2019 –, mais aussi à hauteur du week-end<br />
équivalent de <strong>septembre</strong> 2019, qui affichait la meilleure<br />
performance des dix dernières années (1 128 000 d’entrées).<br />
Les films les plus vus ont été, dans l’ordre, Les Minions<br />
2 : Il était une fois Gru, After : Chapitre 4, Là où chantent<br />
les écrevisses, Die Känguru-Verschwörung – la suite d’une<br />
comédie allemande à succès de 2020 – et Top Gun :<br />
Maverick. Si on ne sait pas encore quand et sous quelle<br />
forme les cinémas américains et britanniques sont<br />
susceptibles de réitérer le National Cinema Day, le<br />
Kinofest promet, selon Christine Berg, présidente de<br />
HDF Kino, la principale association des cinémas allemands,<br />
de devenir « un incontournable du calendrier annuel ».<br />
À l’heure de notre bouclage, les résultats de Cinema in<br />
festa en Italie (Cinéma en fête en VF), daté du dimanche<br />
18 au jeudi 22 <strong>septembre</strong>, n’étaient pas connus mais l’on<br />
sait déjà que l’événement, qui réunit actuellement plus<br />
de 2 000 salles autour d’un tarif unique à 3,50 euros,<br />
sera semestriellement réitéré jusqu’en 2026. Ainsi, à<br />
l’instar de la Fête du Cinéma française, le prochain<br />
Cinema in festa aura lieu du 11 au 15 juin 2023.<br />
Autant d’opérations tarifaires qui fédèrent la filière tant<br />
qu’elles n'altèrent pas les recettes de nouvelles grosses<br />
sorties. En Inde, le National Cinema Day daté au vendredi<br />
16 <strong>septembre</strong> par l’association des exploitants de multiplexes,<br />
avec des tickets à 75 roupies (environ 0,94 euro,<br />
contre un prix moyen de 150 à 200 roupies), a ainsi été<br />
reporté d’une semaine, au 23 <strong>septembre</strong>. Et ceci, principalement<br />
afin de préserver les résultats au box office<br />
de Brahmāstra, le nouveau carton local – distribué par<br />
Walt Disney Studios Motion Pictures – qui a sorti le<br />
cinéma indien d’un été de disette.<br />
Ayşegül Algan<br />
Brahmāstra<br />
50 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
EXPLOITATION<br />
La 79 e Mostra de Venise<br />
livre son verdict<br />
Compétition internationale :<br />
Lion d’or : All The Beauty and The Bloodshed<br />
de Laura Poitras<br />
Lion d’argent – Grand Prix du jury : Saint-<br />
Omer de Alice Diop (Les Films du Losange, 23/11)<br />
Lion d’argent de la meilleure réalisation : Luca<br />
Guadagnino pour Bones And All (Warner, 23/11)<br />
Coupe Volpi de la meilleure actrice : Cate<br />
Blanchett dans Tár de Todd Field<br />
(Universal, 22/02/23)<br />
Coupe Volpi du meilleur acteur : Colin Farrell<br />
dans Les Banshees d’Inisherin de Martin<br />
McDonagh (Disney, 26/12)<br />
Prix du meilleur scénario : Martin McDonagh<br />
pour Les Banshees d’Inisherin<br />
Prix spécial du jury : No Bears de Jafar Panahi<br />
(ARP Sélection)<br />
Prix Marcello-Mastroianni du meilleur espoir<br />
: Taylor Russell dans Bones And All de<br />
Luca Guadagnino<br />
Lion du futur Luigi-de-Laurentiis du premier<br />
film : Saint-Omer de Alice Diop<br />
Section Orizzonti :<br />
Prix du Meilleur film : World War III de<br />
Houman Seyedi<br />
Prix du Meilleur réalisateur : Tizza Covi et Rainer<br />
Frimmel pour Vera<br />
Prix spécial du jury : Bread and Salt de<br />
Damian Kocur<br />
Prix de la meilleure actrice : Vera Gemma dans<br />
Vera de Tizza Covi et Rainer Frimmel<br />
Prix du meilleur acteur : Mohsen Tanabandeh<br />
dans World War III de Houman Seyedi<br />
Prix du meilleur scénario : Fernando Guzzoni<br />
pour Blanquita<br />
Audience Award Armani beauty : Nezouh de<br />
Soudade Kaadan (Pyramide Distribution)<br />
Semaine internationale<br />
de la critique :<br />
Grand Prix : Eismayer de David Wagner<br />
Mention spéciale du jury : Anhell69 de<br />
Theo Montoya<br />
Prix The Film Club Audience : Margini de<br />
Niccolò Falsetti<br />
Prix Veronica Film Club du film le plus<br />
innovant : Anhell69 de Theo Montoya<br />
Prix Marion Serandrei - Hotel Saturnia de la<br />
meilleure contribution technique : Anhell69<br />
de Theo Montoya<br />
Le palmarès du<br />
48 e Festival de Deauville<br />
Grand prix : Aftersun de Charlotte Wells (Mubi)<br />
Prix du jury ex-œquo : Palm Trees and Power<br />
Lines de Jamie Dack et War Pony de Gina<br />
Gammell et Riley Keough (Les Films du Losange)<br />
Prix Fondation Louis Roederer de la<br />
révélation : War Pony de Gina Gammell et<br />
Riley Keough<br />
Prix du public de la Ville de Deauville : Emily<br />
The Criminal de John Patton Ford (Universal)<br />
Prix de la critique : Aftersun de Charlotte Wells<br />
Prix d’Ornano-Valenti : Falcon Lake de<br />
Charlotte Le Bon (Tandem, 7/12)<br />
À PARIS, LE CINÉMA MAC MAHON<br />
REPREND DU SERVICE<br />
Fermé depuis deux ans et demi pour d’importants travaux de rénovation, l’historique<br />
mono écran du 17 e arrondissement a rallumé ses projecteurs le 9<br />
<strong>septembre</strong>.<br />
« Depuis son ouverture en 1938, le Mac Mahon avait<br />
bénéficié de nombreuses dérogations pour continuer à<br />
fonctionner. Mais là, la rénovation était devenue obligatoire<br />
», explique le directeur-programmateur Bruno<br />
Vincent. L’ensemble de l’établissement s’est mis en<br />
conformité avec les normes de sécurité, installant<br />
notamment les trappes de désenfumage, auparavant<br />
situées dans la cour, sur le toit, ainsi qu’un nouveau<br />
système de climatisation. « L’accord PMR nous a été<br />
refusé par la commission de sécurité par manque de place,<br />
l’ancienneté du bâtiment rendant impossible son réaménagement<br />
intérieur. » Le hall a bénéficié d’un bon coup<br />
de peinture et garde son lustre d’antan, dans ses tons<br />
rouges vifs. En salle, les fauteuils ont été intégralement<br />
remplacés, avec une réduction de la capacité de 137 à<br />
125 sièges pour augmenter la distance avec l’écran, lui<br />
aussi changé. Côté technique, la projection 2K xénon<br />
a laissé place à de la 4K laser et « nous avons aussi fait le<br />
choix d’enlever le projecteur pellicule ». Au total, les travaux<br />
représentent une enveloppe de plus d’1 M €.<br />
Pour sa réouverture, le Mac Mahon a renoué avec sa<br />
programmation patrimoine spécialisée sur les films<br />
américains avec deux Hitchcock, Les Enchaînés et<br />
Rebecca. Les classiques populaires français trouveront<br />
également place dans ce cinéma qui « doit faire avec<br />
la concurrence de la télévision qui diffuse aussi ce type<br />
de films ». À noter qu’après cette salve de travaux,<br />
l’établissement a augmenté ses tarifs de 7 € à 8,50 €.<br />
Pour rappel, propriété du Groupe Bolloré depuis<br />
2000, le cinéma propose des séances publiques du<br />
vendredi au lundi, projections presse, interviews et<br />
autres débats se succédant le reste du temps. « Le Mac<br />
Mahon a également hébergé de nombreux tournages,<br />
notamment celui de À bout de souffle, et nous essayons<br />
toujours de progresser sur ce volet de location », complète<br />
Bruno Vincent.<br />
CINÉO X LA BASE = UNE CHARTE<br />
ÉCORESPONSABLE<br />
Conscientes de l’urgence climatique comme de l’impact<br />
environnemental de leur activité, les salles du groupement<br />
de cinémas privés indépendants s'emparent, dans la ligne<br />
ouverte par leur présidente Marie-Christine Désandré<br />
depuis plusieurs années, de leur transition écologique.<br />
La première étape de ce mouvement collectif prendra,<br />
d’ici quelques semaines, la forme d’une charte écoresponsable<br />
pour l’ensemble des adhérents de Cinéo,<br />
accompagnés de Juliette Vigoureux (La Base), consultante<br />
experte des enjeux environnementaux de l’industrie<br />
cinématographique.<br />
T.C.<br />
Le texte, « à la fois ambitieux et adapté aux enjeux spécifiques<br />
de l’exploitation cinématographique », marquera le point<br />
de départ d’un engagement fort dans la décarbonation.<br />
« Un chantier considérable que seule l'action collective<br />
permettra de mener à bien », et un engagement « d'autant<br />
plus nécessaire dans le contexte de précarité énergétique actuel<br />
», souligne Cinéo. À suivre !<br />
©Cinéma Mac Mahon<br />
52 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ DES SALLES<br />
DE CINÉMA ET DE SPECTACLES<br />
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EXPLOITATION<br />
LES CINÉMAS GRAND ÉCRAN<br />
ACCÉLÈRENT SUR LE PREMIUM<br />
©Grand Écran<br />
Neuvième exploitant<br />
français en nombre<br />
d’entrées, le réseau de la<br />
famille Fridemann va<br />
déployer son concept<br />
maison dans plusieurs<br />
complexes, achevant au<br />
passage la rénovation de<br />
certains établissements<br />
tout en poursuivant sa<br />
politique d’expansion<br />
avec deux<br />
nouveaux projets.<br />
La salle premium Cinemax du Grand Écran Saint-Eulalie.<br />
20<strong>21</strong>. Alors que le secteur subit toujours l’impact de la<br />
pandémie, dans le Sud-Ouest, le groupe Grand Écran<br />
est à la manœuvre. Depuis plusieurs mois, Virgile, Sacha<br />
et Philippe Fridemann portent le projet de création de<br />
A à Z d’un format premium. « Nous ne voulions dépendre<br />
d’aucun tiers, d’aucun contenu spécifique en termes d’image<br />
et de son, et être indépendants dans notre approche technique,<br />
marketing et de programmation », explique Virgile, codirecteur<br />
général du réseau familial.<br />
Baptisé Cinemax, ce concept de salle premium propose<br />
un son immersif comprenant notamment des haut-parleurs<br />
plafond, des renforts de basse latéraux, arrière et au sol<br />
sous l’écran, permettant de mieux transmettre les vibrations<br />
au spectateur via le plancher bois. Le gradinage est<br />
augmenté et arrondi pour le confort de vision, tandis<br />
que les fauteuils numérotés disposent d’un fort degré<br />
d’inclinaison, avec des repose-pieds installés au premier<br />
rang. Enfin, la salle est conçue avec un ensemble d’éclairages<br />
Led sur les murs, derrière l’écran et les haut-parleurs<br />
plafond, sous les fauteuils ainsi que dans le sas d’entrée.<br />
« L’objectif était de concevoir un format adapté aux villes<br />
de province dans lesquelles nous sommes implantés, avec une<br />
majoration de prix (entre 2,5 et 3 € en fonction des sites)<br />
qui ne freine pas le spectateur. Par ailleurs, la maîtrise de<br />
la conception et de son coût nous permet aujourd’hui un<br />
déploiement rapide et efficace. » Inaugurée en février au<br />
Grand Écran de Saint-Eulalie, la première salle Cinemax<br />
(50 places) « a répondu à notre objectif de fréquentation ».<br />
Le groupe a donc pris la décision de déployer une salle<br />
de plus grande taille dans ses trois plus gros sites : Limoges<br />
Ester, La Teste de Buch et Libourne, « avec l’objectif de<br />
proposer Avatar : La Voie de l’eau dans ce format. L’attente<br />
autour du film est immense pour le public – comme pour<br />
la profession – , et nous souhaitons capitaliser dessus pour<br />
le lancement de Cinemax », détaille Virgile Fridemann,<br />
qui ne ferme pas la possibilité que le concept puisse<br />
s’exporter au-delà des cinémas Grand Écran.<br />
Le groupe s'inscrit là dans la tendance générale de diversification<br />
et de réaménagement des cinémas, qui s'est<br />
accélérée ces derniers mois. « Nous sommes avant tout un<br />
métier de l’offre ! Cela prévaut donc évidemment pour le<br />
film, où il y a urgence de mieux réguler la quantité et la<br />
qualité des titres que nous programmons. Mais aussi pour<br />
l’expérience en salle qui n’a pas d’équivalent, et qui doit<br />
continuer de se réinventer. La salle de cinéma envoie un<br />
message fort au public en proposant des concepts innovants,<br />
des atouts majeurs qui nous distinguent de nos concurrents<br />
indirects (plateformes, télévision..). D’autant plus que le<br />
spectateur n’en a jamais été aussi friand et qu’il est prêt à<br />
payer le prix. »<br />
Virgile Fridemann estime essentiel que les concepts<br />
premium ne restent pas l'apanage des grands groupes et<br />
que le maillage s’étende au profit du public. « L’ensemble<br />
de l’exploitation doit pouvoir déployer ce type de concept,<br />
tout en suivant une équation de coût et de rentabilité en<br />
phase avec son marché local. Le premium est un modèle<br />
économique vertueux qui est triplement gagnant : pour le<br />
spectateur, l’exploitant et le reste de la filière cinéma. » En<br />
20<strong>21</strong>, 96 établissements disposaient d’au moins une salle<br />
premium (Ice, Imax, Dolby Cinema, 4DX, Screen X,<br />
Sphera, Aurore), soit 4,7 % des cinémas actifs en France,<br />
indiquait le CNC dans son bilan annuel.<br />
54 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
Le premium est un modèle économique<br />
vertueux qui est triplement gagnant : pour le<br />
spectateur, l’exploitant et le reste de la filière<br />
VIRGILE FRIDEMANN<br />
©Grand Écran<br />
Rénovation et construction<br />
Outre le virage de la premiumisation, Grand Écran<br />
poursuit l’amélioration de ses cinémas existants. Le<br />
groupe achève ainsi la rénovation complète du bardage,<br />
de l’isolation et de l’auvent du cinéma de La Teste (10<br />
salles), ouvert en 1998. En parallèle, le réseau procède<br />
à la réfection intégrale du hall de son multiplexe du<br />
centre-ville de Limoges (14 écrans) avec la création<br />
d’un comptoir mixte caisse/confiserie et le remplacement<br />
d’anciennes bornes par trois nouvelles tactiles. « L’ancienne<br />
zone confiserie est transformée en un espace d’attente<br />
complètement redécoré, avec affichage dynamique et<br />
mobilier sur-mesure. » Exploitant actuellement 11<br />
cinémas et 76 salles dans le Sud-Ouest, Grand Écran,<br />
neuvième circuit français en nombre d’entrées, s’apprête<br />
également à poser un pied en Pays de la Loire via deux<br />
nouveaux projets. D’une part, la création d’un complexe<br />
de 6 écrans (990 sièges) dans un écoquartier de La<br />
Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes, validé par la<br />
CNACi en janvier 2020. D’autre part, la construction<br />
d’un site de 6 salles (890 places) à Montaigu-Vendée,<br />
au sud-est de Nantes, qui prendra la suite des deux<br />
écrans (280 fauteuils) de l’actuel Camera 5. L’objectif<br />
est d’ouvrir ces deux projets courant 2024.<br />
« Le contexte actuel ne freine pas nos envies de croissance<br />
et de développement mais nous contraint à être beaucoup<br />
plus vigilants sur les équations économiques. C’est une<br />
réalité : les taux remontent, les charges augmentent, les<br />
coûts de construction explosent et sont de plus en plus<br />
difficiles à maîtriser, alors que, dans le même temps, la<br />
fréquentation reste faible et incertaine », constate Virgile<br />
Fridemann. « Sans ambition intergalactique, nous suivons<br />
une logique d’implantation dans des villes de petite ou<br />
moyenne taille, avec la volonté de rester près de nos bases<br />
pour accroître notre maillage régional et conserver notre<br />
efficacité opérationnelle. Dans le même temps, nous<br />
poursuivons notre stratégie de diversification avec l’ouverture<br />
d’un deuxième hôtel 3 étoiles d’ici 2024 à Limoges,<br />
après le premier ouvert en 20<strong>21</strong> à Sainte-Eulalie. Le volet<br />
environnemental n’a quant à lui jamais été aussi brûlant,<br />
et avec l’explosion des coûts de l’énergie ; nécessité fait loi.<br />
Qu’il s’agisse de cinéma ou d’hôtellerie, tous nos projets à<br />
venir sont équipés de panneaux photovoltaïques en toiture.<br />
Ces deux métiers sont actuellement à la croisée des chemins<br />
en raison des bouleversements qu’ils connaissent depuis<br />
l’essor du digital. Pour autant, nous sommes convaincus<br />
que les salles de cinéma et les chambres d’hôtel ont encore<br />
un bel avenir devant elles, et que leurs évolutions respectives<br />
se nourrissent de réflexions communes. »<br />
©Grand Écran ©Blamm Architecture<br />
Virgile Fridemann<br />
Le projet de La Chapelle-sur-Erdre<br />
Le projet de Montaigu-Vendée<br />
Tanguy Colon<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
55
FOCUS EXPLOITATION<br />
©Marion Delique<br />
L’OMNIA DE ROUEN<br />
RALLUME SA FAÇADE<br />
Après deux ans de travaux, le cinéma art et essai normand<br />
a renoué avec son public le 7 <strong>septembre</strong> dernier. Un<br />
challenge de rénovation pour le cinéma du groupe Noé,<br />
qui retrouve sa façade historique et une salle<br />
supplémentaire.<br />
©Marion Delique<br />
Le projet était très ambitieux. Mené par l’architecte<br />
Gilbert Long, il aura fallu deux ans pour reconstruire<br />
totalement le site de centre ville et donner naissance à<br />
huit salles, soit une de plus qu’auparavant, faire renaître<br />
la façade vitrée originelle - qui avait été détruite – et faire<br />
éclore un ciné café à l'étage. L’Omnia restructuré, agrandi,<br />
embelli, est désormais totalement accessible.<br />
Le cinéma de la rue de la République est né en 1950.<br />
En 2009, Gaumont, alors propriétaire, souhaite se<br />
désengager. Afin de conserver l'activité cinématographique<br />
en centre-ville, la mairie rachète alors le fond<br />
de commerce et lance un appel à DSP pour une activité<br />
art et essai. « À l'époque, j'étais directeur du cinéma<br />
UGC de Saint-Sever à Rouen et Richard Patry m’a<br />
proposé de nous associer pour cette DSP. Notre projet<br />
retenu, nous avons créé une filiale du groupe Noé, à<br />
parts égales », raconte Hervé Aguillard. Les deux associés<br />
ont rouvert le cinéma le 1 er <strong>septembre</strong> 2010 en lui<br />
redonnant son nom d’origine, l’Omnia.<br />
Hervé Aguillard, directeur de l'Omnia<br />
58 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
« À cette époque, le site, déjà vieillissant, n'avait pas été<br />
rénové depuis 1990. Mais nous avons attendu le renouvellement<br />
de la DSP afin de présenter un projet de rénovation<br />
et de mise en accessibilité à la Ville. » En 2018, l’ensemble<br />
des partenaires financiers arrivent à boucler le budget<br />
qui s'élève finalement à 7,375 M €. La Ville a contribué<br />
à hauteur de 28 %, la Région Normandie de 26 %, la<br />
Métropole Rouen Normandie de 25 % et le CNC de<br />
<strong>21</strong> %. « Le projet a également bénéficié d’une aide sélective<br />
de 800 000 €, ce qui représente un montant exceptionnel<br />
en pleine crise sanitaire. » Les travaux sont lancés en<br />
mai 2020.<br />
Certes, le chantier a connu nombre de déconvenues et<br />
a demandé une année supplémentaire de délai. « Le<br />
désamiantage a été plus long que prévu. De plus, nous nous<br />
sommes aperçu que casser les murs fragilisait le bâtiment ».<br />
Il a fallu six mois de plus pour consolider les fondations.<br />
Pendant les deux années de fermeture, la Ville a permis<br />
à Noé Cinéma Rouen d'ouvrir un lieu de projection au<br />
sein d'un bâtiment municipal. « Nous avons transformé<br />
quatre salles de réunion en salles de cinéma en investissant<br />
50 000 €. Nous avons réussi à attirer 100 000 spectateurs<br />
pendant cette période, malgré la crise », rappelle<br />
Hervé Aguillard.<br />
Aujourd’hui, le hall du nouvel Omnia est agrandi et<br />
totalement refait, accompagné de bois clair et ferronnerie<br />
autour des escaliers et rambardes. Les spectateurs sont<br />
accueillis via deux comptoirs de part et d'autre ; pas de<br />
bornes, mais priorité au contact humain. Pour les rafraîchissements<br />
et les consommations, il faudra découvrir<br />
le ciné café aux allures de club cosy à l’étage, éclairé par<br />
la grande façade vitrée. Quant aux salles, les volumes des<br />
trois plus grandes sur l’avant du bâtiment ont pu être<br />
conservés, offrant des capacités confortables s'échelonnant<br />
entre 170 à 490 fauteuils. L'arrière du site, qui abritait<br />
auparavant les quatre autres salles, a totalement été<br />
détruite et reconstruite avec en prime une huitième salle<br />
intimiste de 17 places. Le directeur technique de Noé,<br />
Alain Surmulet a mis au point un système ingénieux de<br />
vérin qui permet de descendre la plateforme supportant<br />
le projecteur en hauteur de la salle. « Nous sommes les<br />
©Marion Delique ©Hervé Aguillard<br />
INFOS PRATIQUES<br />
ADRESSE :<br />
28, rue de la République - 76000 Rouen<br />
HEURES D'OUVERTURE :<br />
Lundi, mardi, jeudi, vendredi : 13h00 à 00h30<br />
Mercredi, samedi, dimanche : 10h00 à 00h30<br />
TARIFS :<br />
Normal : 8,70 €, Réduit : 6,70 €, Matin : 5,70 €,<br />
-26 ans : 4,50 € • 2 formules cartes NOE : 5 places pour<br />
30 € / 10 places pour 56 €<br />
RÉSEAUX SOCIAUX :<br />
www.omnia-cinemas.com<br />
facebook.com/omnia.rouen<br />
instagram.com/omnia.rouen<br />
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : VILLE DE ROUEN<br />
Maître d'œuvre / pilote : GILBERT LONG (ARCHITECTE) +<br />
C.I.B. (PILOTAGE)<br />
Bureau de contrôle : SOCOTEC ROUEN<br />
BÂTIMENT<br />
Gros œuvre : T2C<br />
Electricité et réseaux : TECHNERGIE<br />
Climatisation/chauffage : DELTAKLIMA<br />
FAÇADE/HALL<br />
Comptoir : CINEMOB BY BROUILLET<br />
Système de billetterie : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
Signalétique intérieure : MAGMACOM<br />
Enseignes façade : CINÉ DIGITAL<br />
Affichage dynamique : CINÉ DIGITAL<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KLESLO<br />
Tentures/sols : PRO DÉCOR (TISSUS TENDUS) /<br />
BONAUD (SOLS)<br />
CABINES<br />
Installateur : CINEMECCANICA<br />
Marque des projecteurs : BARCO<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : OMNIA ROUEN (JEAN-MARC DELACRUZ)<br />
SITE INTERNET<br />
Fournisseur VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
59
FOCUS EXPLOITATION<br />
champions de la diversité et nous voulons que tous les films<br />
art et essai puissent être diffusés à Rouen ! Cette huitième<br />
salle nous ouvre davantage de possibilités. »<br />
En effet, le cinéma détient les labels art et essai Jeune<br />
Public, Patrimoine/Répertoire et Recherche et Découverte<br />
et il est membre du réseau Europa Cinemas. La programmation<br />
et l'animation sont opérées par Jean-Marc Delacruz<br />
spécifiquement. « L’Omnia a une vocation artistique et va<br />
le rester. C’est notre ADN : la défense du cinéma d’auteur,<br />
l’accueil de festivals, d’équipes de films, de débats… notre<br />
public va retrouver tout cela. Mais aujourd'hui, nous avons<br />
un super équipement qui va nous permettre de l’accueillir<br />
dans de meilleures conditions », affirme Hervé Aguillard.<br />
Ici, pas de salle premium ni de gadgets. « Je suis un vrai<br />
cinéphile. Pour moi, il faut projeter un bon film, sur un<br />
bel écran, avec des fauteuils clubs confortables qui offrent<br />
un bon rapport à l’écran. Je ne suis pas fan des trucs qui<br />
bougent, du moins ce n’est pas ce que je cherche dans une<br />
salle d'art et essai. »<br />
Le cinéma rouennais avait réalisé 260 000 entrées en<br />
2019. Son objectif est d'atteindre les 300 000 billets, au<br />
bout d’un an. « Nous avons la capacité de réaliser 320 000,<br />
mais restons humbles et raisonnables », conclut l’exploitant.<br />
L’Omnia reste le seul cinéma du centre ville. Très proche,<br />
Kinepolis exploite 14 salles dans le centre commercial<br />
de Saint-Sever ; Pathé Les Docks propose 14 salles sur<br />
les bords de Seine ; Gaumont est aussi implanté en<br />
périphérie à Grand Quevilly avec 16 écrans.<br />
Le groupe Noé Cinémas, dirigé par Richard Patry, gère<br />
désormais 20 cinémas, en délégation de service public<br />
ou en propre, dont 13 en Normandie avec Les Arches<br />
Lumière à Yvetot, Le Ciné à Pont-Audemer, Le Mercure<br />
à Elbeuf, Le Grand Large à Fécamp, Les Arts à Montivilliers,<br />
Le Palace aux Andelys, Le Cotentin à Carentan-les-Marais,<br />
Le Ciné Seine à Étretat, Le Casino à Houlgate, L’Aiglon<br />
à L’Aigle (projet de trois écrans validé en CDACi), Le<br />
Paris aux Rives-en-Seine et récemment le Morny de<br />
Deauville en association avec les cinémas Reynaud.<br />
Marion Delique<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON PROJECTEUR<br />
1 452 11 19 m 7.1 bi-amplifié DP32 4K Laser Barco<br />
2 235 6 10 m 7.1 bi-amplifié DP12 Barco<br />
3 173 3 7,5 m 7.1 mono amplifié DP10 Barco<br />
4 59 3 6 m 7.1 mono amplifié DP8 Barco<br />
5 95 3 6 m 7.1 mono amplifié DP8 Barco<br />
6 77 3 6 m 7.1 mono amplifié DP8 Barco<br />
7 77 3 6 m 7.1 mono amplifié DP8 Barco<br />
8 17 2 4,20 m 7.1 mono amplifié DP8 Barco<br />
TOTAL 1185 34<br />
©Hervé Aguillard ©Marion Delique<br />
60 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
Du suspense, de l'émotion<br />
et des Bâtons de Berger Mini<br />
Le vrai goût du partage<br />
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FOCUS EXPLOITATION<br />
©Marion Delique<br />
UGC OUVRE<br />
SON NOUVEAU CINÉMA<br />
À ISSY-LES-MOULINEAUX<br />
C'est dans le nouvel<br />
écoquartier Issy Cœur de<br />
Ville, dans les Hauts-de-<br />
Seine, que le groupe a<br />
choisi d’implanter son<br />
multiplexe de sept salles.<br />
Un site entre<br />
écoresponsabilité et art<br />
contemporain inauguré le<br />
mercredi 7 <strong>septembre</strong>.<br />
En collaboration avec le promoteur du projet, Altarea<br />
Cogedim, le groupe présidé par Brigitte Maccioni ouvre<br />
les portes de son dernier-né, UGC Issy, doté de sept<br />
écrans et 1 248 fauteuils. Conçu par l’architecte Jean-<br />
Marc Lalo, le cinéma répond aux chartes des labels<br />
BiodiverCity, Eco quartier et Well for Community, à<br />
l'instar de ce nouveau quartier Cœur de Ville.<br />
À deux pas de l'Hôtel de Ville, cet ensemble piéton de<br />
100 000 m² est pensé autour de la mobilité douce et de<br />
la proximité pour ses usagers, pour un investissement<br />
total de 600 M€. Avec 13 000 m² d’espaces verts, 1 000<br />
emplacements de vélos et quelque 345 plantations d'arbres,<br />
le centre prévoit de consommer quatre fois moins de<br />
CO ²<br />
qu'une structure classique, notamment grâce à son<br />
cycle géothermique. En plus de 627 logements, des<br />
commerces, restaurants, un groupe scolaire et une crèche<br />
seront inaugurés en octobre. De quoi satisfaire les 520<br />
000 habitants de la zone de chalandise et les 70 000 de<br />
la ville qui ne cesse de croître.<br />
L’entrée du cinéma se fait à pied le long d’un cours central<br />
entre jardins et immeubles. Une large baie vitrée donne<br />
sur l’espace d’accueil et le hall, équipé de cinq bornes.<br />
62 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage Coque : ALTAREA-COGEDIM<br />
Entreprise générale : BOUYGUES<br />
BÂTIMENT<br />
Architecte mandataire : ATELIER D'ARCHITECTURE LALO<br />
OPC : GCI<br />
Électricité et réseaux : CEME<br />
Menuiserie interieure : BRARD<br />
Métallerie : EGD<br />
Climatisation/chauffage/Plomberie : AXIMA<br />
Bureau de contrôle : VÉRITAS<br />
FAÇADE/HALL<br />
Comptoir : LE PAVÉ<br />
Système de billetterie : UGC<br />
Signalétique : FRANCK DUTEMS<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KLESLO<br />
Carrelage : SOPHIE LOPEZ<br />
Tentures/sols souples : HTI, ESPRIT & MATIÈRE<br />
CABINES<br />
Installateur : CINEMECCANICA<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : UGC CINÉMAS<br />
©Olivier FE20 photography ©Marion Delique<br />
SITE INTERNET<br />
Fournisseur VAD : UGC CINÉMAS<br />
Conception : UGC CINÉMAS<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
©Olivier FE20<br />
Le comptoir, doté de trois caisses mixtes, est quant à lui<br />
réalisé à partir d’un matériau recyclé de bouchons de<br />
bouteilles transformés à Aubervilliers. Le public est ensuite<br />
invité à descendre au foyer, où s'articulent les sept salles<br />
autour d’un espace détente aux couleurs chaudes et de<br />
grands portraits de comédiens. Dans la lignée des dernières<br />
rénovations et créations, le groupe tient à promouvoir<br />
l’art contemporain. Ainsi la façade et l’aménagement<br />
intérieur du cinéma ont été confiés aux deux artistes<br />
Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse. Leur fresque<br />
Abysses habille le cinéma de l’entrée jusqu’aux sorties.<br />
Côté technique, les sept salles en soubassement sont<br />
toutes équipées en laser 2K et son 7.1 et les places disponibles<br />
à l’achat en ligne dématérialisé et numéroté.<br />
Le site est dirigé par l'enthousiaste Nadia Ben Brahim,<br />
déjà en charge des cinémas parisiens UGC Montparnasse,<br />
Rotonde et Opéra. Entourée de ses dix collaborateurs,<br />
elle a ouvert les portes aux Isséens « très curieux de notre<br />
cinéma. Tous les jours, nous avons des demandes de renseignements<br />
sur les horaires, les tarifs et la programmation.<br />
Nous resterons à leur écoute, pour nous adapter et comprendre<br />
ce qu’ils attendent ». La directrice, qui souhaite s'inscrire<br />
dans une démarche culturelle, prévoit des partenariats<br />
avec les associations et institutions de la ville autour de<br />
débats et projections thématiques. La programmation<br />
sera fidèle à la ligne éditoriale du groupe, à la fois grand<br />
public, familial et auteur autour des rendez-vous classiques,<br />
la Petite Séance, UGC Docs, UGC Culte ou encore Viva<br />
l’Opéra. Et pour commencer, une offre de bienvenue à<br />
8 € jusqu’au 11 octobre. « On ne remplacera jamais le<br />
cinéma par les plateformes, le cinéma c’est l'émotion ! »,<br />
affirme la directrice.<br />
En France, le groupe UGC est désormais à la tête de 51<br />
sites dont 32 en Ile-de-France. Fortement implanté en<br />
région parisienne, UGC y réalise en moyenne 65 % de<br />
ses entrées. Le circuit a récemment renforcé son maillage<br />
régional avec ses ouvertures en 20<strong>21</strong> à Lyon Part-Dieu,<br />
Bassins à flot (Bordeaux), Plaisir (Yvelines) et Montaudran<br />
(Toulouse), ainsi que l’agrandissement de l’UGC Maillot<br />
à Paris.<br />
Marion Delique<br />
<strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong><br />
63
FOCUS EXPLOITATION<br />
INFOS PRATIQUES<br />
COORDONNÉES DU CINÉMA<br />
8 <strong>Pro</strong>m. Cœur de Ville, 9<strong>21</strong>30 Issy-les-Moulineaux<br />
SITE www.ugc.fr<br />
HORAIRES<br />
Mercredi, samedi, dimanche et vacances : de 10h à 22hw,<br />
autres jours : 13h-22h30<br />
TARIFS<br />
OFFRE D'OUVERTURE du 7 au 11 octobre : 8 €<br />
Plein : 14,60 €<br />
Réduits : AVANT MIDI : 8,90 € // MOINS DE 14 ANS : 6,50 €<br />
// MOINS DE 26 ANS : 8,90 € // GROUPES +14 ANS : (20<br />
personnes minimum) : 8 € // SÉANCES 3D : Majoration de<br />
2 € sauf pour les détenteurs de cartes // LUNETTES 3D : 1 €<br />
CARTE 5 PLACES 5 J/7 (du dim 19h au ven 19h, valable 60<br />
jours) : 6.80 € la place, soit 34 € // CARTE 5 PLACES 7J/7<br />
(tous les jours, valable 60 jours) : 8.80 € la place, soit 44 €<br />
UGC ILLIMITÉ - DE 26 ANS : 17,90 € par mois // UGC<br />
ILLIMITÉ : <strong>21</strong>,90 € par mois // UGC ILLIMITÉ 2 personnes :<br />
36,80 € par mois<br />
©Michel Denancé ©Eddy Briere<br />
©Marion Delique<br />
©Marion Delique<br />
Kenia Almaraz Murillo et Elliott Causse ont réalisé la fresque<br />
Abysses dans toute l'enceinte du site<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />
1 271 7 15,20*6,30 7,1 Laser 2K<br />
2 225 6 11,8*4,90 7,1 Laser 2K<br />
3 142 5 8*3,30 7,1 Laser 2K<br />
4 111 4 7,6*3,20 7,1 Laser 2K<br />
5 157 5 8,40*3,50 7,1 Laser 2K<br />
6 138 4 9*3,80 7,1 Laser 2K<br />
7 168 5 11,80*4,90 7,1 Laser 2K<br />
TOTAL 1<strong>21</strong>2 36<br />
64 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
INSTITUTIONNEL<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
CDACi<br />
05/10/22 SAS VÉO CARTOUCHERIE VÉO CARTOUCHERIE 4 400 <strong>Pro</strong>jet de création Toulouse Haute-Garonne<br />
Métropole de<br />
Toulouse<br />
07/10/22 ASSOCIATION CINÉ PALACE CINÉ PALACE 3 336<br />
<strong>Pro</strong>jet de création, en remplacement de l’actuel monoécran<br />
Ciné Palace (190 places)<br />
Saint-Rémy-de-<br />
<strong>Pro</strong>vence<br />
Bouches-du-<br />
Rhône<br />
Communauté de<br />
communes Vallée des<br />
Baux-Alpilles<br />
L'Afcae élira son nouveau CA en octobre<br />
L’assemblée générale ordinaire de l’Afcae se déroulera le jeudi 13 octobre <strong>2022</strong><br />
à 9h au Max Linder Panorama (Paris), afin de procéder à l'élection du conseil<br />
d’administration.<br />
En effet, l'Afcae avait dû reporter l’AG initialement<br />
prévue le 16 mai à Cannes, « pour régulariser la<br />
désignation de nos administratrices et administrateurs,<br />
élus au scrutin électronique en 2020, 20<strong>21</strong> et <strong>2022</strong> au<br />
lieu du vote par correspondance prévu par les statuts de<br />
l’association » comme il a été rappelé aux adhérents.<br />
Les votes électroniques précédents ayant été contestés,<br />
l’assemblée générale d’octobre permettra donc de<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
reprendre la procédure de vote par voie postale, pour<br />
la régularisation des élections des deux années précédentes<br />
et surtout pour celles de <strong>2022</strong>, qui devraient<br />
déboucher sur la désignation d’un nouveau bureau.<br />
Si aucune table ronde particulière n’est prévue, le<br />
rendez-vous permettra aux adhérents d’assister à la<br />
projection de trois films en avant-première et de se<br />
retrouver pour un cocktail.<br />
FESTIVAL PLAY IT AGAIN 14 au 27/09/22 FRANCE<br />
77 E CONGRÈS DE LA FNCF 19 au 22/09/22 DEAUVILLE<br />
AG SCARE 20/09/22 DEAUVILLE<br />
<strong>21</strong> E FÊTE DU CINÉMA D'ANIMATION 12 au 31/10/22 FRANCE<br />
14 E FESTIVAL LUMIÈRE 15 au 23/10/22 LYON<br />
MARCHÉ INTERNATIONAL DU FILM CLASSIQUE 18 au <strong>21</strong>/10/22 LYON<br />
SHOWEAST 17 au 20/10/22 MIAMI (ÉTATS-UNIS)<br />
Le GNCR a un<br />
nouveau bureau<br />
Après une coprésidence pendant deux<br />
ans, le Groupement national des cinémas<br />
de recherche vient d’élire son président.<br />
Le bureau reste globalement<br />
inchangé.<br />
Président : Gautier Labrusse (Cinéma Lux - Caen)<br />
Secrétaire : Arlène Groffe (Ciné 104 – Pantin)<br />
Secrétaire adjoint : Jean-François Pelle (Les Studio<br />
- Tours)<br />
Trésorière : Séverine Rocaboy (ACRIF)<br />
Trésorier adjoint : Antoine Tillard (Le Méliès – Villeneuved’Ascq)<br />
Les autres membres du conseil d’administration :<br />
• Joël Bertrand (Les Écrans du Sud),<br />
• Olivier Bitoun (Cinéphare),<br />
• David Broutin (De la suite dans les images),<br />
• Laurent Callonnec (L’Écran – Saint-Denis),<br />
• Fabrice Caparros (ACCILR),<br />
• Véronique Champigny (ACC),<br />
• Pauline Chasserieau (ACAP),<br />
• Marie-Madeleine Cocheteau (Macao) ,<br />
• Stéphane Coly (Cinéphilae),<br />
• Henri Denicourt (La Cascade – Martigues),<br />
• Juliette Grimont (Le Gyptis – Marseille),<br />
• Emmanuelle Lacalm (L’Archipel – Paris),<br />
• Luc Lavacherie (La Coursive – La Rochelle)<br />
• Grégory Leperff et Élise Mignot (ACOR),<br />
• Réjane Mouillot et Bruno Thivillier (ACRIRA),<br />
• Marion Sommermeyer (GRAC).<br />
45 E FESTIVAL DU FILM ITALIEN DE VILLERUPT 28/10 au 13/11/22 VILLERUPT<br />
RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE L'ARP 02 au 04/11/22 TOUQUET-PARIS-PLAGE<br />
RENCONTRES PROFESSIONNELLES DU NORD 08 au 10/11/22 ARRAS<br />
JOURNÉE ART ET ESSAI DU CINÉMA EUROPÉEN 13/11/22 MONDE<br />
RENCONTRES PASSEURS D'IMAGES 16 au 18/11/22 CLERMONT-FERRAND<br />
CONFÉRENCE EUROPA CINEMAS 1er au 04/12/22 PARIS<br />
FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA 18 au 24/01/23 FRANCE<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
66 <strong>N°428</strong> / <strong>21</strong> <strong>septembre</strong> <strong>2022</strong>
MATTHIEU ZELLER ET STÉPHANE RETHORE<br />
PRÉSENTENT<br />
“LE FILM DE SA VIE”- M6<br />
© CÉCILE BURBAN / MIRAGE COLLECTIF<br />
PASCALE<br />
ARBILLOT<br />
CHLOÉ<br />
JOUANNET<br />
UN FILM DE NOÉMIE LEFORT<br />
LOUISE<br />
COLDEFY<br />
MON HEROINE<br />
OCTOPOLIS PRÉSENTE EN ASSOCIATION AVEC UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE ET INDY FILMS UN FILM DE NOÉMIE LEFORT ÉCRIT PAR NOÉMIE LEFORT ET FADETTE DROUARD D’APRÈS UNE IDÉE ORIGINALE DE NOÉMIE LEFORT MUSIQUE ORIGINALE PUR-SANG PRODUIT PAR MATTHIEU ZELLER MATTHIEU GONDINET PRODUCTEUR ASSOCIÉ STÉPHANE RETHORE IMAGE NATHALIE DURAND (AFC)<br />
MONTAGE RIWANON LE BELLER GOPAL PUNTOS DÉCORS PASCAL CHATTON (ADC) COSTUMES ÉGLANTINE SABOT MAQUILLAGE SIMINE COMMIEN COIFFURE DAMIA PASSON PREMIÈRE ASSISTANTE MISE EN SCÈNE MARIE LEVENT SCRIPTE ESTELLE BAULT CASTING ANGÉLIQUE LUISI RÉGIE SEPHORA MAYER DIRECTION DE PRODUCTION JEAN-PHILIPPE AVENEL POST-PRODUCTION GUY COURTECUISSE<br />
ZOÉ SCHELLENBERG TRICIA MERRICK JEAN-FRANÇOIS CAYREY ADÈLE ROYNE CAMILLE LÉON-FUCIEN NATHAN GRUFFY MOLLIE LAYLIN CHARLIE PAILLETTE AVEC LA PARTICIPATION AMICALE DE FRED TESTOT AVEC LA PARTICIPATION DE FIRMINE RICHARD CHRIS MARQUES AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE BRIGITTE FOSSEY<br />
#MonHeroïneLeFilm /UniversalFR<br />
LE 14 DÉCEMBRE AU CINÉMA<br />
© 20<strong>21</strong> OCTOPOLIS