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2023 AGIR en soutien du peuple birman

2 ans après le coup d'Etat militaire, le soutien au peuple birman doit d'amplifier. Il en va de la vie et de l'avenir de tout un peuple, il en va des valeurs démocratique

2 ans après le coup d'Etat militaire, le soutien au peuple birman doit d'amplifier. Il en va de la vie et de l'avenir de tout un peuple, il en va des valeurs démocratique

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2 0 2 3 | A G I R E N S O U T I E N D U P E U P L E B I R M A N

A G I R F A C E À L A P E I N E D E M O R T E T

A U X E X É C U T I O N S C A P I T A L E S

ont été condamnées à mort.

D'ailleurs, j’irais jusqu'à dire qu'on

ne sait pas exactement combien de

personnes ont été exécutées à ce

jour. Ces données sont aussi sous le

sceau du secret. Les condamnations

à mort interviennent en général

après des procès injustes, tenus au

secret, à huis clos. La personne

condamnée à mort n'a pas la

possibilité de se défendre. Elle ne

peut pas faire appel ni recourir à un

avocat.

La peine de mort est une violation

du droit à la vie. C'est peut-être

évident pour certaines personnes,

mais je le rappelle. C'est une peine

et un traitement inhumain ou

dégradant. La peine de mort en ellemême

est une violation. Elle

intervient après un procès qui luimême

est en violation des

standards sur le procès équitable

selon lesquels toute personne a le

droit d'être jugée par un tribunal

indépendant, compétent et

impartial. Les tribunaux militaires,

qui condamnent à mort, ne

répondent à aucun de ces 3 critères,

se tiennent à huis clos et ne

prévoient pas d’accès à une

assistance juridique. Les personnes

qui sont condamnées à mort ne

peuvent pas recourir à un avocat. La

peine de mort, qui est en elle-même

une violation, intervient donc après

un certain nombre de violations des

droits au procès pour une personne.

C'est une tendance qui est

inquiétante, cela fait 30 ans qu'il n'y

avait pas eu d'exécution en

Birmanie.

Personne ne mérite la peine de

mort. C'est la position de l’ACAT

France évidemment, et la mienne

aujourd'hui. Or la junte l'utilise

comme un outil de persécution,

d'intimidation et de harcèlement de

ses opposants politiques. C'est un

schéma assez classique, si je peux

me permettre l'expression,

notamment dans la zone de l'Asie

du Sud-Est. On a déjà vu cette

utilisation de la peine de mort au

Vietnam ou aux Philippines par

exemple. Mais de manière plus

générale, la peine de mort est

utilisée par des régimes arbitraires

et répressifs. La peine de mort, c'est

ce qu'on appelle le reflet inversé de

la démocratie, révélateur du refus

des valeurs démocratiques dans

cette zone. La peine de mort permet

à la junte de réduire au silence la

résistance, de réduire au silence le

peuple.

Face à cette situation inquiétante. Il

y a eu au niveau de la communauté

internationale des cadres juridiques

qui ont été mis en place pour

l'abolir et lutter contre sa

réintroduction. Sans surprise

aucune, la Birmanie n'a pris

absolument aucun engagement en

faveur de l’abolition de la peine de

mort à l'international. La Birmanie

Diane Fogelman, Responsable Programmes & Plaidoyer Asie, ACAT-France

P L A I D O Y E R D E L A S O C I É T É C I V I L E P O U R L A B I R M A N I E

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