Boxoffice Pro - N°434 / 14 décembre 2022

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

LE GRAND REX<br />

90 ANS, TOUJOURS FLAMBOYANT


Noël au ciné<br />

Le cinéma et son cycle de saisons inversé ! Là où l'hiver permet<br />

à la nature de suspendre son activité, le cinéma, lui, atteint son<br />

point culminant. Ce n’est pas sans effort qu'il arrive en cette<br />

fin d’année, fringant, pimpant et enguirlandé d’une flopée de<br />

lumières. Rénovations, renouvellement et innovation… Noël !<br />

Les cinémas ont assidûment préparé les vacances, soignant leurs<br />

technologies, leur accueil, chacun renforçant son identité, sans<br />

essayer d'être autre chose ou quelqu’un d’autre. Nous avons fait<br />

écho de nombreuses rénovations et ouvertures de cinéma. Cette<br />

fois, nous dédions nos pages au Grand Rex, qui reste, dans<br />

l’imaginaire collectif, un symbole traditionnel mais toujours<br />

un haut lieu d’animation. Bravo à Alexandre Hellmann, qui<br />

a su transcender son héritage familial, renforcer ses atouts, ses<br />

alliances, tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons.<br />

Nous voici arrivés au dernier magazine de l’année. Une année<br />

difficile, parfois éprouvante à bien des égards et au-delà de notre<br />

sphère, qui a le mérite de nous remettre en question. La question<br />

de ce que veut le spectateur… Confort, identité, immersion ou<br />

tradition au sein d’une grande diversité de salles, à l’image de<br />

celle des films que l’on nous envie. Le cinéma est là, toujours<br />

fort, ouvert et accueillant. Ce pourrait être un titre des comédies<br />

traditionnelles de fin d’année, Un amour de cinéma pour Noël !<br />

Marion Delique<br />

. ACTUALITÉS<br />

Entretien avec Guillaume Bachy, président de l’Afcae 6<br />

À 90 ans, Le Grand Rex retrouve son lustre d’antan 12<br />

Échos de la conférence Hexacom 40<br />

. DISTRIBUTION<br />

SND fidèle à sa French touch 27<br />

Studiocanal, premier distributeur français de <strong>2022</strong> 28<br />

Zinc amorce sa croissance 30<br />

. EXPLOITATION<br />

Le cinéma de Bar-sur-Aube change de mains 38<br />

Un nouvel exploitant pour le cinéma de Luchon 38<br />

. INTERNATIONAL<br />

Sony va distribuer les films Legendary dans le monde 31<br />

Retour sur la 22 e conférence Europa Cinemas 32<br />

Rencontre avec Hajar Marouani, Film Event Consulting 36<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’Agenda de la profession 42<br />

Crédits page 3 : © Tanguy Colon<br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

TANGUY COLON<br />

Journaliste<br />

SLIM MRAD<br />

Journaliste<br />

en formation alternance<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />

Slim Mrad / slim.mrad@boxoffice.com<br />

Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


LE 1 ER BLOCKBUSTER DE 2023 !<br />

UN FILM DE JEAN-FRANÇOIS RICHET<br />

AU CINÉMA LE 25 JANVIER 2023<br />

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L’équipe Metropolitan est à votre disposition.<br />

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ENTRETIEN<br />

Revendiquer avec ambition, de façon<br />

visible et compréhensible pour le public,<br />

les valeurs portées par les salles art et essai<br />

GUILLAUME BACHY, PRÉSIDENT DE L’AFCAE<br />

À l’occasion de l’assemblée<br />

générale de l'Association le 8<br />

<strong>décembre</strong>, et après celle du <strong>14</strong><br />

octobre qui a permis de<br />

régulariser son CA, le nouveau<br />

président fait part de ses projets<br />

pour le mouvement art et essai.<br />

Le comité 15-25 de l’Afcae<br />

dévoile sa première<br />

sélection<br />

Le nouveau groupe, qui se réunit désormais tous<br />

les mois pour conseiller des films s'adressant aux<br />

publics jeunes, a fait son choix pour janvier 2023.<br />

Les Rascals de Jimmy Laporal-Trésor (sortie le 11<br />

janvier - The Jokers) a été désigné à l’unanimité comme<br />

premier Coup de cœur du comité, qui propose aux<br />

salles des animations en lien thématique avec le<br />

film : des sessions jeu vidéo avec l’association<br />

Playful, des séances dédiées à la culture urbaine<br />

avec ON2H (Organisation nationale du hip-hop),<br />

un blind test spécial rap clé en main…<br />

Les autres titres du mois sont Radio Metronom (4<br />

janvier - Pyramide), Youssef Salem a du succès (18<br />

janvier - Tandem) et Retour à Séoul (25 janvier - Les Films du<br />

Losange), qui seront aussi accompagnés de manière<br />

spécifique par l’Afcae. À noter que dans le cadre de<br />

son partenariat avec le pass Culture, les séances<br />

des films « 15-25 » seront mises en avant sur la<br />

page d'accueil de l'application.<br />

Radio Metronom de Alexandru Belc<br />

©Pyramide Films<br />

L’embellie de la fréquentation ces derniers mois<br />

se ressent-elle aussi dans les salles art et essai ?<br />

Depuis le mois de septembre, le cinéma en général a<br />

repris de l’importance et c’est beaucoup de bonheur :<br />

nous retrouvons nos spectateurs autour de films d’auteur<br />

comme L’Innocent ou La Conspiration du Caire, qui<br />

séduisent à la fois le public des salles généralistes et plus<br />

pointues. C’est d’autant plus réjouissant que nous avons<br />

été attaqués par une partie des médias, qui ont critiqué<br />

le prix des places et l’offre de films, sans distinguer les<br />

salles qui défendent la diversité avec des tarifs bien<br />

inférieurs à ceux qu’ils dénonçaient. Quant au bilan de<br />

l’année, dans l’attente des chiffres, nous avons l’impression<br />

que les salles art et essai ont mieux résisté.<br />

Vous avez souligné que votre mandat de président<br />

s'inscrit dans la continuité de celui de<br />

François Aymé, mais quels sont vos projets<br />

pour mieux valoriser les films et les salles art<br />

et essai ?<br />

Nous voulons d’abord nous concentrer sur la recommandation<br />

des films. Le terme art et essai ne descend<br />

pas du Saint-Esprit : il découle d’une expertise et d’une<br />

action spécifique. Aussi nous souhaitons mettre en valeur<br />

le travail bénévole des membres du collège de recommandation,<br />

en expliquant l'importance de leurs choix,<br />

mais également, en lien avec le CNC, nourrir certaines<br />

réflexions afin de rendre encore plus efficace le travail<br />

réalisé par le Collège.<br />

Nous allons ensuite continuer à accompagner les salles<br />

par des actions fortes (soutiens aux films, pastilles, festivals…),<br />

tout en les redynamisant, avec les différents<br />

groupes de l’Afcae dont le nouveau comité 15-25. Nous<br />

ne pouvons plus travailler en <strong>2022</strong> comme en 2019.<br />

Enfin, nous allons poursuivre le travail de François Aymé<br />

pour créer une “marque” art et essai. Il faut revendiquer<br />

avec ambition, de façon visible et compréhensible pour<br />

le public, les valeurs portées par les salles art et essai : voir<br />

un film ensemble, c’est avoir une certaine idée de la<br />

société et du collectif, dans le respect du public et des<br />

auteurs. Cela pourra passer par un logo, un clip avant<br />

les séances, en tout cas, un symbole plus reconnaissable.<br />

Vous dites que l’on ne peut plus programmer en <strong>2022</strong><br />

comme on le faisait en 2019 ; alors comment ? Souhaitezvous<br />

plus de régulation ?<br />

Pas forcément, même si l’on pourrait remettre en place<br />

certains engagements de programmation. Mais cela passe<br />

surtout par une meilleure entente entre exploitants et<br />

distributeurs. L'après-crise nous l’impose : il faut réfléchir<br />

à ce qui est le mieux pour les films et pour les salles, face<br />

à la concurrence d’autres écrans qui n’ont aucune restriction<br />

d'horaires. Il faut réinterroger la multi programmation<br />

pour proposer les films au bon moment, au bon<br />

horaire, à nos spectateurs – car nous connaissons nos<br />

publics – et pour laisser entrer plus de diversité – ce qui<br />

n’est pas possible aujourd'hui. Or pour que le cinéma<br />

reste désirable, il faut pouvoir proposer le choix le plus<br />

large possible. Certains distributeurs n’ont pas encore<br />

intégré cette évidence, y compris des indépendants qui<br />

continuent à exiger un nombre de séances trop élevé en<br />

sortie nationale, sans reconnaître qu’il vaut mieux garder<br />

un film sur la durée.<br />

On sait aussi qu’il faut événementialiser davantage, ce<br />

qui suppose de laisser des créneaux pour ces temps de<br />

rencontres et d’animations. Et pour créer des événements,<br />

les salles ont besoin du soutien des distributeurs et d’autres<br />

partenaires, notamment sur certains territoires où elles<br />

sont en quête de légitimité et sont peu entendues des<br />

pouvoirs publics. Nous avons le projet de les mutualiser<br />

davantage au niveau national, comme le fait de plus en<br />

plus l'ADRC.<br />

Dans cette optique d'événementialisation,<br />

faut-il s'ouvrir davantage au transmedia, y<br />

compris en diffusant des séries ou des films<br />

de plateformes ?<br />

Les salles art et essai se sont toujours réinventées, notamment<br />

en ouvrant leurs écrans à de nouveaux médias, tels<br />

que le jeu vidéo ou le clip. Quant à diffuser des films de<br />

plateformes, nous n'y sommes pas favorables mais il est<br />

actuellement difficile d'avoir une position franche et<br />

définitive. Il faudrait, pour cela, que les plateformes<br />

s’intègrent davantage à notre écosystème en montrant<br />

leur solidarité avec la salle, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.<br />

Je ne défends pas le day-and-date car les cinémas n’ont<br />

pas à devenir le porte drapeau de films qui vont sortir<br />

sur les plateformes. <strong>Pro</strong>poser certaines séances dans le<br />

respect de la chronologie est envisageable, mais pas avec<br />

un visa exceptionnel, car le travail de l’exploitation doit<br />

résulter d'une réflexion commune avec un distributeur.<br />

Comment allez-vous poursuivre le travail en<br />

direction des 15-25 ans ?<br />

Je suis très positif sur le lancement de notre comité 15-25,<br />

qui, dès les premières réunions, trouve une idée à la<br />

seconde ! Si le sujet des jeunes nous préoccupe depuis<br />

dix ans à l’Afcae, le soutien du CNC, à travers ses deux<br />

appels à projet – celui sur la diffusion culturelle et le<br />

fonds jeunes cinéphiles – a permis d’impulser des actions<br />

fortes. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux la<br />

pérennisation du fonds jeunes cinéphiles : les associations<br />

territoriales et les salles ont beaucoup investi – nousmêmes,<br />

à l’Afcae, avons embauché une personne. Par<br />

ailleurs, nous élargissons l'expérimentation Étudiants au<br />

cinéma. Si elle passe par des conventions locales – chaque<br />

université étant autonome –, nous appelons à des concertations<br />

avec les deux ministères de tutelle, celui de la<br />

Culture et celui de l'Enseignement supérieur, pour être<br />

soutenus à l’échelle d’un projet plus global.<br />

6 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


©Tanguy Colon<br />

Et que faire pour les plus âgés qui ont perdu<br />

leurs habitudes ?<br />

Il s’agit en effet du public le plus cinéphile et emblématique<br />

des salles art et essai. L’érosion des spectateurs de<br />

plus de 50 ans est inquiétante, mais aussi la baisse des<br />

25-49 ans, qui constitueront bientôt la majorité de notre<br />

public. Pour les plus de 50 ans, il faut davantage d’événements<br />

et espérer de bonnes conditions sanitaires. Pour<br />

l'âge intermédiaire, il faut leur rappeler que le cinéma<br />

reste la sortie culturelle la moins chère et la plus accessible<br />

– il y a des salles partout –, et qu’il n’est pas possible de<br />

construire une société où chacun est devant son écran<br />

individuel.<br />

Comment, au-delà des économies d’énergie<br />

immédiates, l’Afcae compte travailler sur les<br />

questions d’écologie ?<br />

Le coût de l’énergie actuel frappe toutes les salles : certaines<br />

diminuent la voilure, d’autres allant jusqu’à fermer, et<br />

vont donc perdre la dynamique de leur travail de proximité<br />

et d’éducation à l'image. L’Afcae s’est saisie du sujet,<br />

notamment avec le projet de se regrouper pour obtenir<br />

des tarifs plus intéressants sur les trois prochaines années.<br />

La proposition, portée par un tiers de confiance qui n’est<br />

pas un prestataire, a été présentée lors de notre AG du<br />

8 <strong>décembre</strong>.<br />

Dans un deuxième temps, nous accompagnerons les<br />

salles, en lien avec l’ADRC, pour mieux isoler leurs<br />

bâtiments et passer aux projecteurs laser. Une démarche<br />

plus longue, qui nécessite des investissements et pourrait<br />

être un critère dans le cadre du soutien sélectif du CNC.<br />

La question écologique rejoint aussi une façon de<br />

programmer différente : rien ne sert de faire un grand<br />

nombre de séances si les salles sont au trois quart vides.<br />

Comptez-vous développer la formation pour<br />

vos adhérents ?<br />

C’est primordial. Pendant la crise, les formations que<br />

nous avons organisées en ligne et celles proposées par le<br />

groupe Jeune public ont répondu à un réel besoin de nos<br />

adhérents. De façon générale, il y encore peu de formations<br />

dans notre secteur alors que le besoin d’échanger<br />

entre exploitants est énorme, particulièrement en ces<br />

temps de mutations. L’Afcae est donc en train de construire,<br />

en s'appuyant sur le travail de nos associations territoriales<br />

en la matière, des modules et une grille à proposer à<br />

l’ensemble de ses adhérents.<br />

Votre vision de la salle de demain ?<br />

Dans les dix prochaines années, les salles art et essai<br />

auront plus que jamais un rôle à jouer dans la société :<br />

la notion de collectif ne peut se construire ailleurs que<br />

dans des lieux où la parole est libre, où l’on peut voir des<br />

films et des cultures du monde entier. Et la notion d’art<br />

et essai n’a de sens que dans des salles où les films<br />

programmés ont une vraie valeur, où leurs auteurs sont<br />

découverts, reconnus et célébrés. La salle sera plus petite,<br />

plus proche des habitants, évidemment respectueuse du<br />

climat et du territoire. Et, en tout cas, toujours présente !<br />

<strong>Pro</strong>pos recueillis par Cécile Vargoz<br />

Énergie : négocier des<br />

achats groupés<br />

Pour répondre au sujet d’inquiétude majeur de cet<br />

hiver, l’Afcae a convié, lors de sa dernière AG, les<br />

représentants de Wattvalue, spécialiste indépendant<br />

dans la gestion des dépenses en énergie.<br />

La structure accompagne les entreprises pour<br />

repérer et obtenir les meilleurs tarifs auprès des<br />

fournisseurs d'électricité ou de gaz, le tout dans<br />

une démarche positive pour l’environnement.<br />

Et dans le contexte actuel, il est nécessaire de se<br />

pencher dès 2023 sur les contrats de 2024 et 2025.<br />

Ainsi, Wattvalue compare les contrats et se charge<br />

de regrouper les besoins de plusieurs entreprises<br />

pour négocier des achats groupés. « Nous ne<br />

sommes pas courtiers et accompagnons nos clients<br />

avec des solutions sur-mesure et dans la durée », ont<br />

souligné les consultants, qui proposent d’analyser<br />

finement la consommation de chaque métier, et<br />

d’utiliser ces données pour des contrats adaptés…<br />

en tenant compte d’une réglementation qui évolue<br />

constamment. Les mesures de soutien aux<br />

entreprises, bien que simplifiées pour 2023,<br />

restent, comme chacun le sait, très complexes.<br />

À noter que Wattvalue priorise l’intégration d’une<br />

énergie verte et gère les certificats de garantie<br />

d’origine renouvelable de l‘électricité (l’unique outil<br />

réglementaire, en France, certifiant qu’une énergie<br />

provient de sources renouvelables).<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

7


LE FESTIVAL INTERNATIONAL<br />

DU FILM GROLANDAIS<br />

DE TOULOUSE<br />

FESTIVAL INTERNATIONAL<br />

DU FILM INDÉPENDANT<br />

DE BORDEAUX<br />

FESTIVAL EUROPÉEN<br />

DU FILM FANTASTIQUE<br />

DE STRASBOURG<br />

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UN FILM PUISSANT<br />

CONTRE LE RACISME<br />

MELTY<br />

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KONBINI<br />

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JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />

JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />

UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER ET<br />

VIRAK THUN<br />

LE 11 JANVIER AU CINÉMA<br />

PARTENAIRES


DISTRIBUTION FRANCE<br />

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COIFFURES<br />

COIFFURES<br />

DISTRIBUTION FRANCE<br />

DISTRIBUTION FRANCE<br />

EN ASSOCIATION AVEC<br />

EN ASSOCIATION AVEC<br />

RENCONTRES<br />

CINESSONNE<br />

CINESTAR<br />

INTERNATIONAL<br />

FILM FESTIVAL<br />

FESTIVAL<br />

CINÉ<br />

BANLIEUE<br />

FESTIVAL<br />

DU FILM<br />

DE SARLAT<br />

LE PREMIER FILM SOUTENU PAR LE LABEL 15-25 DE L’<br />

LE PHÉNOMÈNE ARRIVE ENFIN DANS VOS SALLES !<br />

FA RÉACTIONS SPECTATEURS (60’’)<br />

« LE MEILLEUR<br />

FILM FRANÇAIS<br />

QUE J’AI VU DE MA VIE ! »<br />

« EN 1995 Y AVAIT<br />

LA HAINE, CETTE ANNÉE<br />

Y A LES RASCALS »<br />

« PÉPITE ! »<br />

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FA (101’’)<br />

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RUDY<br />

EMERICK MAMILONNE<br />

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MITCH<br />

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NICOLAS BLANC SARAH EGRY IMAGE ROMAIN CARCANADE COSTUMES LAURENCE BENOIT DÉCORS SAMUEL TEISSEIRE<br />

PHILIPPE LENFANT SCRIPTE MORGANE AUBERT-BOURDON MAQUILLAGE ALEXANDRA HANNOUN COIFFURES NICOLAS CUEFF<br />

CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE EN ASSOCIATION AVEC<br />

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MANDALE<br />

TADDEO KUFUS<br />

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BOBOCHE<br />

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RASCALS<br />

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JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />

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ACTUALITÉS<br />

À lire sur<br />

boxofficepro.fr<br />

Pathé Parnasse passe en full<br />

premium<br />

Le <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>, l’historique et emblématique<br />

Gaumont Parnasse (Paris) rouvre sous enseigne<br />

Pathé. Quatre mois de travaux ont été nécessaires<br />

pour réaliser la montée en gamme de l’établissement,<br />

« tant par la qualité de ses équipements<br />

techniques que par les prestations de confort proposées<br />

», promet le leader de l’exploitation française.<br />

Le Pathé Parnasse propose donc 12 salles, aux<br />

capacités variant de 30 à 150 places, équipées de<br />

la nouvelle gamme de fauteuils inclinables imaginée<br />

par les équipes Pathé. Plus d’informations dans<br />

le <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 4 janvier.<br />

Grand Écran déploie son concept<br />

Cinemax<br />

La famille Fridemann poursuit le déploiement<br />

de son format premium maison dans son réseau.<br />

Le 8 <strong>décembre</strong>, elle a inauguré au Grand Écran<br />

de Libourne et à celui de La Teste-de-Buch, en<br />

Gironde, ses troisième et quatrième salles Cinemax,<br />

de respectivement 96 et 162 sièges. Ces ouvertures<br />

s’ajoutent aux deux salles déjà équipées plus tôt<br />

dans l’année, de 50 places au Grand Écran Ester<br />

à Limoges et de 160 fauteuils au Grand Écran<br />

Sainte-Eulalie à Bordeaux.<br />

Megarama ouvre son cinéma vers<br />

Annecy<br />

Le circuit de Jean-Pierre Lemoine inaugure le<br />

<strong>14</strong> <strong>décembre</strong> un multiplexe de 9 écrans et 1<br />

380 sièges en périphérie annecienne. Outre une<br />

salle Horizon, le label premium du réseau,<br />

l’établissement se distingue avec la première<br />

salle 4D e-motion d’Europe, concept développé<br />

par un fournisseur latino-américain, à temps<br />

pour la sortie d’Avatar - La Voie de l’eau. C’est<br />

le 28 e cinéma exploité par Megarama dans<br />

l’Hexagone. Plus d’informations dans le <strong>Boxoffice</strong><br />

<strong>Pro</strong> du 4 janvier. C’est aussi ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong><br />

que le circuit ouvre sa première salle Imax, dans<br />

son multiplexe de Bordeaux.<br />

Des avancées dans les négociations sur<br />

la chronologie des médias<br />

La dérogation à trois mois pourrait être étendue à tous les films pour la fenêtre<br />

VOD à l’acte, tandis que les télévisions gratuites et les plateformes tendraient<br />

vers une nouvelle entente.<br />

Lors d’une réunion organisée le 6 <strong>décembre</strong> au CNC,<br />

dans le cadre de la revoyure de l’actuelle chronologie, le<br />

Syndicat des éditeurs de vidéo à la demande (Sevad) a<br />

demandé que la fenêtre de la vidéo à la demande à l’acte<br />

passe à trois mois après la salle pour tous les films. Pour<br />

rappel, une dérogation est déjà accordée aux films ayant<br />

réalisé moins de 100 000 entrées en 4 semaines au cinéma,<br />

qui concerne aussi leur sortie en vidéo physique (DVD/<br />

Blu-ray). Seule la VOD à l'acte, qui représente 20 % des<br />

ventes vidéo (soit 45 M € en 2021), pourrait donc<br />

concerner aussi les films ayant dépassé les 100 000 entrées,<br />

dans le cadre d’une expérimentation et pour une fenêtre<br />

“premium”, à un tarif plus élevé pour le public.<br />

Par ailleurs, et après des discussions menées ces dernières<br />

semaines entre Disney et les groupes TF1, M6 et France<br />

Télévisions, ces dernières accepteraient de diffuser deux<br />

mois plus tard les films produits par les plateformes d’un<br />

budget supérieur à 25 M €. Les chaînes en clair attendraient<br />

dont 24 mois après la fenêtre salle au lieu de 22.<br />

En retour, elles auraient deux mois d'exclusivité, pendant<br />

lesquels la plateforme mère ne pourrait plus diffuser son<br />

film. Si on n’est pas encore sur la “co-exploitation” des<br />

œuvres réclamée par Disney, cet accord permettrait à la<br />

plateforme de proposer ses “gros” films durant deux mois<br />

supplémentaires. Ces deux aménagements sont en cours<br />

de rédaction par le CNC, avant d'être soumis aux acteurs<br />

du secteur.<br />

Mediawan acquiert Plan B et renforce<br />

son ambition mondiale<br />

Le groupe français cocréé par Xavier<br />

Niel, Pierre-Antoine Capton et Matthieu<br />

Pigasse a pris une participation « significative<br />

» dans la société de production<br />

américaine de Brad Pitt.<br />

Fondé en 2002, Plan B Entertainment compte, à son<br />

actif et entre bien d’autres, The Tree of Life, World War<br />

Z, 12 Years a Slave, The Big Short, Moonlight ou encore<br />

Okja coproduit avec Netflix. Parmi ses projets récents,<br />

on peut justement citer la nouvelle réalisation du Coréen<br />

Bong Joon-Ho, Mickey 17 (pour Warner Bros.) ou encore<br />

She Said de Maria Schrader (pour Universal Pictures).<br />

Positionné de son côté comme un studio européen<br />

indépendant majeur* depuis sa création en 2015, Mediawan<br />

a récemment participé, dans ses activités cinéma, aux<br />

productions de Bac Nord et Novembre avec Studiocanal<br />

et des Trois Mousquetaires avec Pathé.<br />

Ad Astra de James Grey fait partie des productions Plan B<br />

Cet accord avec Plan B, par lequel Brad Pitt et ses associés<br />

intègrent aussi le capital du groupe français, s'inscrit<br />

dans la stratégie d'expansion de Mediawan, notamment<br />

sur les marchés anglophones. Créée pour l’occasion, la<br />

nouvelle entité Mediawan US – coordonnera les activités<br />

et les développements futurs aux États-Unis.<br />

©Twentieth Century Fox<br />

Les Bords de Scènes 22/23<br />

Juvisy-sur-Orge, Espace Jean Lurçat<br />

Lab’Ciné<br />

Métiers du cinéma & de l’audiovisuel<br />

jeu. 19 – sam. 21 jan.<br />

01 69 57 81 10<br />

lesbordsdescenes.fr<br />

Grand-Orly Seine Bièvre<br />

Conception : trafik.fr Licence PLATESV-R-2020-005845 / Impression Perigraphic<br />

Lab’Ciné 2023<br />

Une journée professionnelle ouvrira le salon sur les métiers du cinéma et de<br />

l’audiovisuel, organisé du 19 au 21 janvier à Juvisy-sur-Orge.<br />

Les Bords de Scènes, la structure regroupant 6 salles de<br />

spectacle et 4 de cinéma du territoire Grand-Orly Seine<br />

Bièvre, propose à nouveau trois journées intensives, dont<br />

deux dédiées aux établissements de formation du supérieur<br />

(Fémis, Ina, Louis Lumière…) et aux ateliers<br />

pratiques (effets spéciaux, Tiktok mais aussi VR…), qui<br />

seront clôturées par une rencontre exceptionnelle avec<br />

Patrice Leconte, parrain de ce Lab’Ciné.<br />

Pour les professionnels, la journée du jeudi 19 janvier<br />

permettra d’aborder les enjeux du moment pour les<br />

salles de cinéma, de la problématique des publics à celle<br />

de l’écologie et de l’énergie, mais aussi la censure des<br />

œuvres et l’éducation à l’image, la réalité virtuelle ou<br />

encore la valorisation et le rôle des femmes dans le secteur<br />

culturel, via deux conférences et un work in progress. Le<br />

producteur David Nivesse donnera une masterclass et<br />

Cinego, nouveau partenaire du Lab’Ciné, proposera une<br />

session technique sur sa nouvelle interface. En clôture,<br />

Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar (Le<br />

Pacte, 25 janvier) sera projeté en avant-première.<br />

Cette journée (gratuite comme l’ensemble de la manifestation)<br />

s’adresse aux exploitants, médiateurs, élus ou<br />

enseignants… et il sera également possible d’y participer<br />

en streaming. Le programme complet et le lien d’inscription<br />

sont à retrouver sur www.lesbordsdescenes.fr.<br />

10 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />

12 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


LE GRAND REX<br />

Le 8 <strong>décembre</strong>, l’emblématique complexe<br />

parisien a soufflé ses 90 bougies.<br />

Une longévité exceptionnelle pour un site<br />

d’exception, mais favorisée aussi par une<br />

remise en question permanente et une<br />

quête perpétuelle d’innovation.<br />

Retour sur les grandes dates de la vie<br />

de ce nonagénaire toujours fringant.<br />

Alors que la France, après plusieurs années de guerre,<br />

s’enivre au rythme des Années folles, le cinéma traverse<br />

une période faste. À Paris, porté par ce contexte favorable,<br />

Jacques Haïk fait l’acquisition d’une parcelle à<br />

l’angle de la rue et du boulevard Poissonnière afin d’y<br />

créer un cinéma. Ancien distributeur, notamment des<br />

films de Charlot, et à la tête de l’Olympia, l’homme<br />

d’affaires franco-tunisien mûrit un projet pharaonique :<br />

construire l’un des plus grands et des plus innovants<br />

cinémas d’Europe, inspiré des salles américaines et du<br />

style Art déco. Son ambition démesurée le conduit à<br />

faire appel à deux architectes, le Français Auguste<br />

Bluysen et l’Américain John Eberson, à l’origine du<br />

concept de salles “atmosphériques” (dotées de décors<br />

architecturaux et d’une voûte céleste).<br />

En septembre 1931, le bâtiment situé sur la parcelle<br />

acquise est démoli et une fosse de 16 mètres est creusée<br />

pour y ériger les fondations d’un cinéma destiné à<br />

l’immensité. Le Grand Rex est composé d’une tour<br />

d’angle de 36 mètres de haut, avec des surfaces aveugles,<br />

initialement conçues pour l’installation de publicité<br />

lumineuse, conférant un aspect paquebot similaire au<br />

Gaumont Palace situé Boulevard de Italiens. Si une<br />

grande marquise protège les portes d’entrée, au sommet<br />

de la tour est installée une enseigne rotative, renforçant<br />

la visibilité du cinéma dans l’horizon parisien. Un autre<br />

panneau, vertical et barré des mêmes lettres « REX »,<br />

est fixé perpendiculairement à la façade, disposition<br />

répandue en Amérique mais peu courante dans la<br />

capitale. À cette modernité, les architectes apportent<br />

quelques références classiques sur le reste de l’extérieur<br />

du bâtiment, comme des fenêtres inspirées des meurtrières<br />

médiévales. Dans l’ensemble, la façade est revêtue<br />

de crème avec quelques touches dorées.<br />

©Le Grand Rex<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

13


90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />

La plus grande salle “atmosphérique<br />

de France<br />

L’allure extérieure tranche avec le style intérieur, visible<br />

dès l’entrée. Dessiné par le décorateur Maurice Dufrène,<br />

le vestibule est habillé de marbre vert antique, deux<br />

escaliers aux rampes chromées conduisant aux différents<br />

salons. Le foyer est lui aussi paré de marbre vert et<br />

surplombé par un plafond en caoutchouc gris sombre<br />

orné des signes du Zodiaque. Jacques Haïk sollicite<br />

également le sculpteur et verrier Henri-Edouard Navarre,<br />

à l’origine des verres intérieurs et extérieurs ainsi que des<br />

éléments de décor en bas-relief qui égayent le cinéma.<br />

Mais le Grand Rex se distingue principalement avec la<br />

plus grande salle “atmosphérique” de France. S’il souhaite<br />

initialement une capacité de 5 000 places, le propriétaire<br />

est contraint de revoir sa copie pour raison administrative ;<br />

il opte alors pour une formule réduite avec de nombreux<br />

strapontins. Dotée d’un orchestre de 1 300 places, d’une<br />

mezzanine de 600 sièges et d’un balcon de 1 600 fauteuils,<br />

la salle est surmontée d’une voûte céleste réalisée sur une<br />

tôle d’acier, suspendue à la charpente métallique, et<br />

scintillant d’étoiles et de planètes formées à partir de<br />

billes en cristal perforé associées à des réflecteurs. L’ensemble<br />

est complété par des projecteurs faisant défiler des nuages.<br />

Les décors latéraux conjuguent balcons italiens, patios<br />

et statues d’inspiration gréco-romaine, dissimulant le<br />

système sonore. L’écran géant, flanqué d’un rideau à huit<br />

chutes et encadré d’une immense arche, peut instantanément<br />

prendre différentes dimensions tandis que la<br />

scène s'agrandit via un plateau mobile niché dans la fosse<br />

de l’orchestre. À noter qu’un système d’air conditionné,<br />

inédit pour l’époque, permet de rafraîchir la salle. Par<br />

ailleurs, une cabine, équipée de trois projecteurs dernier<br />

cri, surgit en saillie, telle une échauguette, du mur donnant<br />

rue Poissonnière, permettant de libérer de l’espace dans<br />

la salle. En outre, le cinéma est composé de bureaux, du<br />

Rêve (dancing chic situé au sous-sol) ainsi que d’une<br />

infirmerie, d’une nursery, d’un chenil et même d’un<br />

poste de police !<br />

Au total, plus de 20 mois auront été nécessaires pour<br />

achever le chantier. Le Grand Rex ouvre en grande pompe<br />

le 8 <strong>décembre</strong> 1932, vingt jours avant l’inauguration du<br />

Radio City Music Hall de New York, dont il est le modèle<br />

réduit. Louis Lumière est l’invité d’honneur d’une soirée<br />

où 3 300 personnes viennent assister à un spectacle suivi<br />

de l’avant-première du remake parlant du film Les Trois<br />

Mousquetaires d’Henri Diamant-Berger (1921). « Un<br />

éclat d'Hollywood est tombé sur Paris », titre le lendemain<br />

Paris Soir.<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

Le hall du Grand Rex...<br />

et sa grande salle en 1932<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

Les rampes d'escaliers étaient recouvertes de chrome<br />

Pendant l'Occupation allemande, le Grand Rex diffuse de la propagande nazie<br />

<strong>14</strong> <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


Warner Bros., bientôt 100 ans,<br />

souhaite un très joyeux anniversaire au Grand Rex, 90 ans,<br />

et félicite Alexandre Hellmann et toute son équipe.<br />

Et ce n’est que le début !


90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />

En 1941, le site est réquisitionné par l’armée allemande<br />

et devient un Soldatenkino, dédié à la propagande nazie ;<br />

il est, comme Paris, libéré en 1944. Bien que parvenu à<br />

donner vie à son incroyable projet, Jacques Haïk est<br />

contraint, face à d’importantes difficultés financières, de<br />

vendre en 1946 le cinéma à Gaumont, qui va l’exploiter<br />

quelques mois avant de le céder à son tour à Jean Hellmann,<br />

Alan Byre et Laudy Lawrence. « À la Libération, le décor<br />

m’agaçait, je me demandais s’il n’était pas un peu démodé.<br />

J’ai sondé le cinéaste Jean Cocteau qui m’a rappelé que le<br />

public français avait mis <strong>14</strong> ans à s’accoutumer à la salle et<br />

que changer quelque chose allait nécessiter le même temps<br />

d’adaptation. Il fallait donc tout conserver, car le Grand<br />

Rex était devenu quelque chose de classique », racontait Jean<br />

Hellmann dans un reportage de 1965.<br />

En 1948, Pinocchio est le premier dessin animé Disney<br />

à être projeté au Rex. À l’époque, les programmes sont<br />

scindés en deux parties : une première avec une ouverture<br />

musicale et les actualités, puis, après l’entracte, une<br />

seconde avec des attractions puis le film. Testé lors des<br />

scènes d’incendie d’Autant en emporte le vent en 1950,<br />

le format Cinémascope est adopté par le Grand Rex en<br />

1953 avec la projection de La Tunique de Henry Koster.<br />

C’est le premier cinéma français équipé de cette technologie.<br />

Cette année-là, Jean Hellmann initie Le Miroir de<br />

Neptune, une attraction gigantesque où des nageuses<br />

évoluent dans un bassin transparent sur la scène. C’est<br />

un échec. En mars de l’année suivante, l’exploitant dévoile,<br />

en avant séance de Tant qu’il y aura des hommes, la Féérie<br />

des eaux, une animation inédite où quelque 3 000 litres<br />

d’eau surgissent en jets, dans un jeu de lumière unique.<br />

Le succès est tel que l’opération est renouvelée, accompagnant,<br />

depuis 1968 et Le Livre de la jungle, la projection<br />

du dessin animé de Noël. Ces mêmes années 1950<br />

apportent au Grand Rex plusieurs modifications techniques :<br />

l’éclairage évolue avec des néons à la place des ampoules<br />

tandis que l’enseigne lumineuse rotative est enlevée. En<br />

1957, la marquise surmontant l’entrée disparaît et aux<br />

ascenseurs et liftiers succède un escalator pour accéder<br />

plus facilement au foyer de la mezzanine ; une innovation<br />

inédite pour un cinéma en Europe, parrainée par les<br />

acteurs Mylène Demongeot (qui nous a quittés le 1 er<br />

<strong>décembre</strong>) et Gary Cooper.<br />

De nouvelles salles plus petites mais un<br />

Grand Large<br />

Après des années 1960 sans grandes évolutions esthétiques,<br />

mais où il supplantera la fréquentation du<br />

musée du Louvre et verra Philippe Hellmann prendre<br />

la suite de son père à sa tête, Le Grand Rex va radicalement<br />

changer de visage. En 1971, l’architecte<br />

Artémisios Wang décide de retirer de nombreux<br />

éléments Art déco d’origine, le béton peint, les plinthes<br />

en marbre et les impostes brillantes laissant place à un<br />

revêtement en pierre plus classique. L’entrée est également<br />

rénovée avec une dalle en granit rose surmontée<br />

d’une coupole en staff. À cette même période, la grande<br />

salle s’équipe de fauteuils en cuir en orchestre et au<br />

balcon – toujours présents aujourd’hui –, réduisant<br />

sa capacité de 3 300 à 2 700 places. En 1974, l’établissement<br />

se transforme en complexe avec l’aménagement<br />

de trois nouvelles salles en lieu et place des loges et<br />

des studios de répétition ; dix ans plus tard, trois autres<br />

sont ouvertes, portant à sept le nombre de salles du<br />

cinéma, aux capacités oscillant entre 80 et 500 places.<br />

À l’opposé de la tendance de l’époque, Le Grand Rex<br />

n’a jamais divisé sa grande salle pour en créer plusieurs<br />

petites, préférant conserver ses dimensions comme<br />

originalité et atout séduction. Un véritable pari qui se<br />

révèle aujourd’hui totalement gagnant, cette salle<br />

“atmosphérique” étant toujours la plus grande du<br />

monde. Le visage du cinéma continue sa mue dans les<br />

années 1970 avec l’apparition de la couleur rouge dans<br />

son identité, via l’installation d’une nouvelle marquise<br />

et de bandeaux horizontaux sur lesquels sont disposées<br />

les lettres « REX » amovibles ; en parallèle, la discothèque<br />

Rex Club se substitue à l’historique dancing Rêve.<br />

L’entrée du Grand Rex dans les années 1980 coïncide<br />

avec le classement de ses façades, de ses toitures et de<br />

sa grande salle aux monuments historiques, sous<br />

l’impulsion du ministre de la Culture Jack Lang, afin<br />

de préserver l’identité et la configuration des lieux.<br />

1<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

3<br />

16 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


1. Dans les années 1970, le visage du<br />

Grand Rex change radicalement avec<br />

l’apparition du rouge sur sa façade,<br />

restée, jusqu’à la récente rénovation,<br />

comme LA couleur attitrée de<br />

l’historique cinéma.<br />

2. Face au refus de Luc Besson de donner<br />

Le Grand Bleu, jugeant le système<br />

de projection désuet, Luc Heripret<br />

convainc Philippe Hellmann d’ériger un<br />

écran géant. En quelques semaines, le<br />

Grand Large est installé et reste, encore<br />

aujourd'hui, le plus grand écran de Paris.<br />

3. La grande salle atmosphérique,<br />

avec sa voûte céleste, ses décos<br />

méditerranéennes et ses fauteuils en cuir<br />

en orchestre et au balcon, installés dans<br />

les années 1980, peut accueillir jusqu’à<br />

2 702 personnes.<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

2<br />

S’il y a un autre pari majeur qui récolte ses fruits, c’est<br />

sans nul doute celui tenté en 1988. Philippe Hellmann<br />

souhaite proposer Le Grand Bleu mais se heurte au refus<br />

de Luc Besson, qui juge la projection dans la grande salle<br />

de piètre qualité, la scène n’était pas traitée acoustiquement<br />

impactant donc la diffusion du son. Ancien directeur du<br />

Kinopanorama et alors directeur technique de Columbia<br />

France, Luc Heripret présente au patron du Grand Rex<br />

l’idée de sortir l’écran de la scène : « L’Arche était également<br />

un frein et j’ai donc déterminé l’endroit le plus large de la<br />

salle pour définir la dimension maximale de l’écran. En<br />

contrepartie, nous devions faire une croix sur l’orchestre et<br />

la mezzanine pour l’accueil du public. » C’est donc une<br />

toile de 24,5 mètres de base et 11 mètres de haut qui est<br />

dessinée, avec la particularité, à l’époque, d’être le plus<br />

grand écran polichinelle (tube qui descend) dans un<br />

cinéma. Un véritable tour de force, « qui plus est dans une<br />

salle classée », puisqu’il faut tout juste un mois pour mettre<br />

en place ce Grand Large, dévoilé le 11 mai 1988 avec Le<br />

Grand Bleu ; c’est un succès immédiat. « Je salue le courage<br />

de Philippe Hellmann, qui ne me connaissait que par<br />

l’intermédiaire de Bruno Blanckaert [directeur général du<br />

Rex, ndlr.], mais a su tenter ce pari dingue. C’est une vraie<br />

projection spectacle plébiscitée par le public comme les artistes<br />

– James Cameron a été bluffé lors d’une séance de Titanic<br />

pour le Festival Jules Verne [en 2004, ndlr.] », raconte Luc<br />

Heripret. Si quelques améliorations sur la projection et<br />

le son ont été apportés au fil des ans, le Grand Large n’a<br />

pas été retouché et reste, encore aujourd’hui en dehors<br />

des salles Imax, le plus grand écran d’Europe.<br />

À la veille du nouveau millénaire, Le Grand Rex saute<br />

le pas du hors film, élargissant sa programmation à des<br />

festivals, des concerts et autres one man show. En 1998,<br />

Philippe Hellmann concrétise son envie d’ouvrir les<br />

coulisses du cinéma avec le parcours public interactif Les<br />

Étoiles du Rex. En 2007, l’exploitant remporte un combat<br />

mené depuis plusieurs années avec le rachat des murs,<br />

qui appartenaient depuis l’origine aux Galeries Lafayette.<br />

Deux ans plus tard, des changements bien visibles s’opèrent<br />

sur la façade : trois grands bandeaux Led viennent<br />

remplacer les supports d’affiches du plein de travée sous<br />

la marquise, tandis que les huisseries de la tour, repeintes<br />

en rouge, sont flanquées de deux larges écrans verticaux.<br />

Une façon de faire redécouvrir les colonnes Art déco tout<br />

en donnant un cachet plus moderne au cinéma. Aux<br />

manettes de l’établissement depuis 2010, Alexandre<br />

Hellmann, fils de Philippe, entreprend quelques années<br />

plus tard un vaste chantier, les salles bénéficiant d’un<br />

lifting et arborant chacune une identité et une ambiance<br />

uniques. Une phase de travaux qui s’achève, en partie,<br />

en ce mois de <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong> [voir ci-après]. À l’aube<br />

de son premier centenaire, fort de son million de spectateurs<br />

annuel, Le Grand Rex perpétue son lustre d’antan.<br />

Tanguy Colon<br />

©Thomas Laconis<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

17


90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />

Depuis presque dix ans, d’importants travaux ont été menés au sein du<br />

complexe parisien, avec en point d’orgue la rénovation intégrale de la<br />

façade, qui retrouve aujourd’hui son illustre visage d’antan.<br />

L’émotion était palpable le 8 <strong>décembre</strong> aux abords du<br />

boulevard Poissonnière où, pour la première fois depuis<br />

deux ans, Le Grand Rex a allumé sa façade, révélant les<br />

transformations majeures opérées ces derniers mois.<br />

Spectateurs fidèles et professionnels du cinéma avaient<br />

répondu à l’invitation d’Alexandre Hellmann, le maître<br />

des lieux, pour célébrer la cure de jouvence de ce mythique<br />

cinéma, qui soufflait par la même occasion ses 90 ans<br />

avec la projection en avant-première de The Fabelmans,<br />

inspiré de la jeunesse de d’un des plus grands cinéastes<br />

contemporains Steven Spielberg. Tout un symbole pour<br />

ce temple du septième art, qui renoue lui aussi avec<br />

son passé.<br />

Cette rénovation d’ampleur n’était pourtant pas le plan<br />

initial. « Le dernier ravalement de façade remontait à 2009,<br />

avec l’installation des écrans numériques ; après une décennie,<br />

il était devenu nécessaire de la remettre à nouveau en état »,<br />

explique Alexandre Hellmann, patron du Grand Rex<br />

depuis 2010, l’idée étant également d’assurer l’étanchéité<br />

déficiente des toitures. À l’hiver 2020/2021, un immense<br />

échafaudage est installé, habillant l’intégralité du cinéma,<br />

et recouvert d'une bâche afin de protéger les passants des<br />

potentiels débris. Mais, fait important, le classement aux<br />

Monuments historiques implique de travailler avec des<br />

architectes des Bâtiments de France, en l'occurrence<br />

Grichka Martinetti et Stéphane Thomasson. « Sans me<br />

prévenir, le tandem monte un dossier pour me motiver à<br />

revenir à la façade d’origine, arguant notamment que le<br />

coût pourrait être pris en charge en permettant à des marques<br />

d’utiliser la bâche pour de la publicité, avec le concours de<br />

Gary Blumenfeld, de la régie Métropole. J’ai été convaincu. »<br />

La nouvelle façade arbore des tons crème et champagne, surmontée de l'enseigne rotative, fidèle à la version du Rex de 1932<br />

18 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


Retour vers le futur<br />

En janvier 2021, commence officiellement la réfection<br />

de la façade, avec une phase de scintigraphies, afin<br />

d’analyser les différentes strates du bâtiment, qui ont<br />

révélé que la couleur rouge, historiquement associée au<br />

Grand Rex, n’était pas d’origine. À sa création, la façade<br />

affichait des tons crème, avec des touches de noir et de<br />

vert wagon ; une allure qu’elle retrouve notamment grâce<br />

à un enduit minéral mat, le Minerstyl poncé, tandis que<br />

de faux joints creux ont été peints pour donner profondeur<br />

et relief. Dans la tour, les bandes en staff, encore<br />

récemment argentées, ont renoué avec leur aspect doré<br />

d’origine via une peinture réfléchissante. S’il s’est imposé<br />

dans l’esprit public comme marqueur de l’identité du<br />

Grand Rex, le rouge ne disparaît pas complètement,<br />

présent sous la marquise qui surmonte l’entrée, afin d’y<br />

souligner l’éclairage.<br />

Un travail colossal a d’ailleurs été réalisé sur la lumière,<br />

entre l’enseigne rotative, qui retrouve sa place sur le toit,<br />

et la marquise et l’enseigne drapeau, garnies de plus de<br />

3 000 ampoules Led type Edison, renforçant le côté rétro<br />

de l’ensemble. À noter que ces luminaires sont éteints<br />

lorsque le cinéma est fermé, afin de respecter les normes<br />

écologiques de la Ville de Paris. Finalement, moyennant<br />

un investissement massif de quelque 3 millions d’euros<br />

(principalement pris en charge par la publicité), la façade<br />

ressemble à 95 % à celle d’origine, les écrans numériques<br />

apportant la touche de modernité à un bâtiment pour<br />

lequel Alexandre Hellmann porte de grandes ambitions,<br />

comme il l’expliquait en janvier dernier dans L’Émission<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> : « Il faut que Le Grand Rex soit un monument<br />

emblématique pour les Français. Comme la Tour Eiffel ou<br />

le Louvre, je rêve qu’une marque utilise le cinéma pour<br />

une pub ! »<br />

Il faut que Le Grand Rex soit un<br />

bâtiment emblématique pour<br />

les Français<br />

ALEXANDRE HELLMANN<br />

©Tanguy Colon<br />

©Tanguy Colon<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

19


90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />

Charlot renaît<br />

À l’intérieur, les travaux ont, eux, débuté en 2015, avec<br />

le changement du bar accolé à l’orchestre et des escalators,<br />

restés les mêmes depuis leur installation… en 1957 ! Par<br />

la suite, les bars en mezzanine et au balcon ont également<br />

été remplacés tandis que tous les espaces publicitaires<br />

(bâche, format 4x3) ont été enlevés afin de remettre en<br />

avant la décoration des lieux, qui a, elle aussi, bénéficié<br />

d’un lifting. Du marbre a été reposé au sol, toutes les<br />

fresques ont été rénovées, dont celle du palier de l’escalier<br />

liant l’orchestre à la mezzanine. Une archive retrouvée<br />

montrait que Charlie Chaplin y était peint avant d’être<br />

probablement recouvert pendant l’Occupation allemande.<br />

L’emplacement identifié, les archivistes ont réussi à mettre<br />

à jour le célèbre chapeau, puis à découvrir l’ensemble de<br />

Charlot. Une mosaïque de 8 mètres habille désormais<br />

l’orchestre tandis que le balcon est égayé par des lustres<br />

en verre de Murano. Enfin, le hall abrite dorénavant de<br />

nouveaux arbres, un dôme en feuilles dorées, et retrouve<br />

son kiosque, reconstitué comme à l’origine. Au total,<br />

entre 7 et 8 millions d’euros ont été déboursés pour<br />

concrétiser cette rénovation intérieure et extérieure<br />

d’ampleur.<br />

L’un des changements majeurs, bien qu’invisible, est<br />

l’aménagement du nouveau système de climatisation.<br />

« Les bâtiments comme celui du Grand Rex n’ont pas été<br />

conçus pour être adaptés aux températures extrêmes, et notre<br />

ancien dispositif était donc désuet », indique Alexandre<br />

Hellmann. Pour des raisons écologiques et d’efficacité,<br />

l’exploitant a opté pour le système municipal “Fraîcheur<br />

de Paris”, qui puise l’eau de la Seine, via les canalisations,<br />

pour alimenter les groupes froids qui redistribuent ensuite<br />

dans les salles.<br />

Si la grande a conservé son identité “atmosphérique”<br />

mais bénéficié, à la marge, de quelques rénovations<br />

(peinture des sols, moquettes, nouveaux strapontins),<br />

cinq des six autres salles du Grand Rex se sont aussi refait<br />

une beauté ces dernières années. Leur configuration<br />

empêchant de modifier la taille des écrans, elles ont<br />

toutefois relevé le confort des sièges, basculé en son 7.1<br />

et radicalement changé d’identité. Ainsi, la salle 3 (238<br />

places), rebaptisée “Gotham”, est plongée dans une<br />

ambiance mixant le noir et le doré, la 4 (122 fauteuils)<br />

est rouge, la 5 (163 sièges) est verte et renommée “Matrix”,<br />

la 6 s’affiche en rose via le nom “Love”, avec une capacité<br />

réduite (78 places), tandis que la 7 (109 fauteuils), drapée<br />

d’un bleu roi, est devenue “Tron”. Plongée dans une<br />

ambiance céleste avec un plafond étoilé et dotée de 500<br />

sièges, la salle 2 va, quant à elle, être rénovée à partir de<br />

l’été prochain. « Épaulés par le cabinet ABP Architectes<br />

[qui a notamment équipé la première salle Ice, ndlr.],<br />

nous allons réduire la capacité de la salle à 300 places avec<br />

l’idée d’y installer un concept premium “Grand Rex” », révèle<br />

Alexandre Hellmann, gardant secrets les détails de cette<br />

entreprise.<br />

Le patron du cinéma planche par ailleurs sur deux autres<br />

projets. D’une part, l’idée de transformer la grande salle,<br />

et notamment l’orchestre, pour pouvoir accueillir 4 000<br />

personnes pour des concerts debout. D’autre part, le<br />

rêve, un peu fou (l’effet Grand Rex sur ses propriétaires ?)<br />

d’aménager un restaurant sur la grande terrasse. De<br />

nouvelles preuves que, tout en restant attaché à son<br />

histoire, l’établissement poursuit sa quête d’innovation,<br />

afin de faire honneur à son statut d’un lieu qui dépasse<br />

le cinéma.<br />

Tanguy Colon<br />

©Vincent Zafra / ILLUSION STORY<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

Le comptoir d'entrée s'éclaircit en retrouvant son style original<br />

©Courtoisie du Grand Rex<br />

La nouvelle mosaïque de 8 mètres habille une partie du hall<br />

©Thomas Laconis<br />

Au sommet de l'escalier, la fresque rénovée laisse réapparaître Charlot à droite<br />

La salle 2 va prochainement héberger le format premium made in Grand Rex<br />

20 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S50<br />

<strong>14</strong> DÉC.<br />

17 DÉC.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DU CAMELIA ANNA 03h43 A.Grifi et M.Sarchielli Anna, R.Calabrò, P.Castel<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE AVATAR : LA VOIE DE L'EAU 03h12 J.Cameron S.Worthington, Z.Saldana, S.Weaver<br />

AD VITAM CORSAGE 01h53 M.Kreutzer V.Krieps, F.Teichtmeister, K.Lorenz<br />

WAYNA PITCH DESPEDIDA 01h30 L.Mazeto et V.Lopes A.Grala Wegner, P.Soso, I.Celina<br />

STUDIOCANAL ERNEST ET CÉLESTINE : LE VOYAGE EN CHARABIE 01h19 J.Chheng et J.Roger L.Wilson, P.Brunner, M.Lerousseau<br />

DULAC DISTRIBUTION FIÈVRE MÉDITERRANÉENNE 01h50 M.Haj A.Hlehel, A.Farah, A.Hadid<br />

LES ACACIAS GHOST DOG: LA VOIE DU SAMOURAI 01h56 J.Jarmusch F.Whitaker, J.Tormey, C.Gorman<br />

PARK CIRCUS FRANCE HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE 01h45 H.Koster C.Grant, D.Niven, L.Young<br />

MÉTÉORE FILMS IN VIAGGIO 01h20 G.Rosi J.Bergoglio<br />

NEW STORY LES ANNÉES SUPER 8 01h01 A.Ernaux et D.Ernaux-Briot A.Ernaux<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MON HÉROÏNE 01h48 N.Lefort C.Jouannet, P.Arbillot, L.Coldefy<br />

ALFAMA FILMS POET 01h45 D.Omirbayev Y.Kanaev, G.Khasanova, K.Kabylgazina<br />

TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE RENÉ CLAIR EN 5 FILMS R.Clair<br />

Sous les toits de Paris / Le Million / À nous la liberté /<br />

Quatorze juillet / Paris qui dort<br />

KMBO STELLA EST AMOUREUSE 01h50 S.Verheyde F.Delangle, M.Foïs, B.Biolay<br />

S51<br />

21 DÉC.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

SHELLAC A E I O U - L'ALPHABET RAPIDE DE L'AMOUR 01h44 N.Krebitz S.Rois, U.Kier, M.Herms<br />

DESI ENTERTAINMENT PARIS CIRKUS 02h22 R.Shetty R.Singh, P.Hegde, J.Fernandez<br />

JOUR2FÊTE GODLAND 02h23 H.Palmason E.Hove, V.Sonne, Í.Mekkín Hlynsdóttir<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE I WANNA DANCE WITH SOMEBODY 02h26 K.Lemmons N.Ackie, S.Tucci, T.Tunie<br />

CARLOTTA FILMS L'ÂME SOEUR 01h58 F.Murer T.Nock, J.Lier, D.Moritz<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LE PARFUM VERT 01h41 N.Pariser S.Kiberlain, V.Lacoste, R.Vogler<br />

GAUMONT DISTRIBUTION LE PETIT PIAF 01h35 G.Jugnot M.Lavoine, S.Arhimann, G.Jugnot<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LES HUIT MONTAGNES 02h27 C.Vandermeersch et F.Van Groeningen L.Marinelli, A.Borghi, F.Timi<br />

SND LE TOURBILLON DE LA VIE 02h00 O.Treiner L.de Laâge, R.Personnaz, I.Carré<br />

SPLENDOR FILMS MA VACHE ET MOI 01h09 B.Keaton B.Keaton, B.Eyes, J.Keaton<br />

CGR EVENTS OPÉRATION GRIZZLI 01h10 V.Rovenskiy<br />

SHELLAC RABIYE KURNAZ CONTRE GEORGE W. BUSH 01h59 A.Dresen M.Kaptan, A.Scheer, C.Hübner<br />

SPLENDOR FILMS RÉTROSPECTIVE ERNST LUBITSCH E.Lubitsch<br />

Haute pègre / La Huitième femme de Barbe Bleue /<br />

Sérénade à trois<br />

FILMS SANS FRONTIÈRES TAMPOPO 01h54 J.Itami N.Miyamoto, T.Yamazaki, K.Watanabe<br />

PATHÉ TEMPÊTE 01h54 C.Duguay M.Laurent, P.Marmaï, K.Mottet Klein<br />

ARP SÉLECTION UNE FEMME INDONÉSIENNE 01h43 K.Andini H.Salma, L.Basuki, R.Diah Pitaloka<br />

S52<br />

28 DÉC.<br />

3 JANV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LE PACTE CARAVAGE 01h58 M.Placido R.Scamarcio, L.Garrel, I.Huppert<br />

UGC DISTRIBUTION CHOEUR DE ROCKERS 01h31 I.Techer et L.Bricault M.Seigner, B.Le Coq, A.Benoit<br />

EUROZOOM HINTERLAND 01h38 S.Ruzowitzky M.Muslu, L.Fries, M.von der Groeben<br />

CONDOR DISTRIBUTION JOYLAND 02h06 S.Sadiq A.Junejo, A.Khan, S.Saeed<br />

BAC FILMS LA PASSAGÈRE 01h35 H.Pelloquet C.de France, F.Lefebvre, G.Monsaingeon<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LES BANSHEES D'INISHERIN 01h54 M.McDonagh C.Farrell, B.Gleeson, K.Condon<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR M3GAN G.Johnstone A.Williams, V.McGraw, R.Chieng<br />

LES FILMS DU LOSANGE PAR COEURS 01h16 B.Jacquot I.Huppert, F.Luchini<br />

DISSIDENZ FILMS SUZHOU RIVER 01h19 L.Ye Z.Xun, J.Hongsheng, H.Zhongkai<br />

UFO DISTRIBUTION UNICORN WARS 01h32 A.Vázquez<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT VIVRE 01h42 O.Hermanus B.Nighy, A.Wood, A.Sharp<br />

S01<br />

4 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PANAME DISTRIBUTION 16 ANS 01h34 P.Lioret S.Levoye, T.Azaïs, J.Lorit<br />

SPLENDOR FILMS BERTRAND BLIER, CHAPITRE 1 : LA RÉTROSPECTIVE IRRÉVÉRENCIEUSE B.Blier<br />

Calmos/Tenue de soirée/Hitler, connais pas/Un, deux,<br />

trois, soleil/Les Acteurs<br />

STUDIOCANAL CET ÉTÉ LÀ 01h30 E.Lartigau R.Pellicer, J.Havelange, M.Foïs<br />

BON VOYAGE FILMS DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR 01h01 Tiburce K.Loriau, E.Lena, S.Pierre<br />

NEXT FILM DISTRIBUTION ETUGEN 01h35 A.Riou et M.Baigneres<br />

AD VITAM LES SURVIVANTS 01h34 D.Ménochet, Z.Ebrahimi, V.Du Bois<br />

URBAN DISTRIBUTION L'ETRANGE HISTOIRE DU COUPEUR DE BOIS 01h39 M.Myllylahti J.Lahti, H.Björkman, U.Tapaninen<br />

NOUR FILMS MES CHERS ESPIONS 02h<strong>14</strong> V.Léon L.Narboni, S.Léon, P.Léon<br />

CRUNCHYROLL MOBILE SUIT GUNDAM - CUCURUZ DOAN'S ISLAND 01h48 Y.Yasuhiko<br />

ARP SÉLECTION NOSTALGIA 01h57 M.Martone P.Favino, T.Ragno, F.Di Leva<br />

ART HOUSE PROFESSEUR YAMAMOTO PART À LA RETRAITE 01h59 K.Sôda<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION RADIO METRONOM 01h42 A.Belc M.Bugarin, Ş.Lazarovici, V.Ivanov<br />

ED DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE MANI KAUL M.Kaul Uski Roti, Un jour avant la saison des pluies, Duvidha, Nazar<br />

GAUMONT DISTRIBUTION TIRAILLEURS 01h40 M.Vadepied O.Sy, A.Diong, J.Bloquet<br />

ARIZONA DISTRIBUTION VENEZ VOIR 01h04 J.Trueba I.Arana, F.Carril, I.Escolar<br />

S02<br />

11 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

APOLLO FILMS AU REVOIR LE BONHEUR 01h47 K.Scott F.Arnaud, A.Bertrand, L.Morissette<br />

LES FILMS DE L'ATALANTE CEUX DE LA NUIT 01h10 S.Leonor<br />

LES FILMS DU LOSANGE DE HUMANI CORPORIS FABRICA 01h58 V.Paravel et L.Castaing-Taylor<br />

PATHÉ LIVE FEDORA (METROPOLITAN OPERA) D.McVicar S.Yoncheva, R.Feola, P.Beczala<br />

REZO FILMS GRAND MARIN 01h24 D.Drukarova D.Drukarova, S.Louwyck, B.Hlynur Haraldsson<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LA LIGNE 01h43 U.Meier S.Blanchoud, V.Bruni Tedeschi, E.Spagnolo<br />

LE PACTE L'ENVOL 01h40 P.Marcello R.Thiéry, J.Jouan, L.Garrel<br />

JOUR2FÊTE LES CADORS 01h25 J.Guetta J.Rouve, G.Ludig, M.Blanc<br />

22 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


S02<br />

11 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

MEMENTO DISTRIBUTION LES CYCLADES 01h50 M.Fitoussi L.Calamy, O.Côte, K.Scott Thomas<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES RASCALS 01h45 J.Laporal-Tresor J.Feltre, M.Slimani, J.Eap<br />

PATHÉ L'IMMENSITA 01h37 E.Crialese P.Cruz, V.Amato, L.Giuliani<br />

DEMAIN ANNECY MA VILLE DEMAIN 01h30 M.Montvuagnard et C.Dragacci<br />

NOUR FILMS NATURAL LIGHT 01h43 D.Nagy F.Szabó, L.Bajkó, T.Garbacz<br />

JHR FILMS REWIND AND PLAY 01h05 A.Gomis<br />

EPICENTRE FILMS SWING RENDEZ-VOUS 01h30 G.Barry G.Barry, T.Eva-Marie, Estéban<br />

ESC FILMS TERRIFIER 2 02h18 D.Leone L.LaVera, D.Thornton, J.Kanell<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE THE NOVICE 01h37 L.Hadaway I.Fuhrman, A.Forsyth, Dilone<br />

S03<br />

18 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BABYLON 03h09 D.Chazelle B.Pitt, M.Robbie, T.Maguire<br />

ALBA FILMS BRILLANTES 01h43 S.Gautier C.Sallette, T.Gioria, C.Lellouche<br />

NEW STORY EARWIG 01h54 L.Hadzihalilovic P.Hilton, A.Lawther, R.Hemelaers<br />

EUROZOOM GOODBYE 01h35 A.Ishizuka N.Hanae, Y.Kaji, A.Murase<br />

LES FILMS DU WHIPPET INSÉPARABLES 00h35 N.Malykhina et H.Kim<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA BELLE BLEUE 01h38 R.De Suin I.André, R.De Suin<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION LA GUERRE DES LULUS 01h49 Y.Samuell I.Carré, D.Bourdon, F.Damiens<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE LE CHANT DES VIVANTS 01h22 C.Allegra<br />

PAN DISTRIBUTION LE CLAN (SORTIE ANTICIPÉE LE 11/01 EN CORSE) 01h32 E.Fraticelli E.Fraticelli, D.Braccini, P.Corti<br />

UFO DISTRIBUTION LE SECRET DES PERLIMS 01h16 A.Abreu G.Benite, S.Garcia, L.Tarantelli<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES MON VIEUX 01h17 M.Déjardin<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION NOS SOLEILS 02h00 C.Simón A.Otín, X.Roset, A.Bosch<br />

CAPRICCI FILMS RÉTROSPECTIVE JEAN-MARIE STRAUB ET DANIÈLE HUILLET J.Straub et D.Huillet<br />

TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : CHOCOLAT AMER (BALLET) 03h10 C.Wheeldon<br />

TANDEM YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS 01h37 B.Kasmi R.Bedia, N.Lvovsky, M.Bedia<br />

S04<br />

25 JAN.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

WAYNA PITCH ALIS 01h24 C.Weiskopf et N.van Hemelryck<br />

JOUR2FÊTE ASHKAL, L'ENQUÊTE DE TUNIS 01h32 Y.Chebbi F.Oussaifi, M.Grayaa, R.Harrabi<br />

LE PACTE DIVERTIMENTO 01h50 M.Mention-Schaar O.Amamra, L.El Arabi, N.Arestrup<br />

GEBEKA FILMS INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS 01h10 A.Ughetto<br />

ART HOUSE LA FAMILLE ASADA 02h07 R.Nakano K.Ninomiya, H.Kuroki, M.Watanabe<br />

MALAVIDA FILMS LA PASSAGÈRE 01h02 A.Munk A.Ciepielewska, A.Slaska, J.Kreczmar<br />

ORIGINE FILMS LE COEUR NOIR DES FORÊTS 01h44 S.Mirzabekiantz E.Houben, Q.Rayon Richter, L.Laridan<br />

LES ACACIAS LE SALON DE MUSIQUE 01h40 S.Ray C.Biswas, G.Pada Basu, K.Sarkar<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MAYDAY 01h47 J.Richet G.Butler, M.Colter, Y.An<br />

GAUMONT DISTRIBUTION NENEH SUPERSTAR 01h35 R.Ben Sliman O.Bruni Garrel, Maïwenn, A.Maïga<br />

APOLLO FILMS PATTIE ET LA COLÈRE DE POSÉIDON 01h36 D.Alaux<br />

KMBO POMPON OURS 00h33 M.Gaillard<br />

LES FILMS DU LOSANGE RETOUR À SÉOUL 01h59 D.Chou P.Ji-min, O.Kwang-rok, G.Han<br />

CGR EVENTS SALOUM 01h24 J.Herbulot Y.Gael, E.Ily J., R.Salah<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR TÁR 02h38 T.Field C.Blanchett, N.Merlant, N.Hoss<br />

FRA CINÉMA TOSCA (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 02h30 B.Kosky M.Byström, J.Guerrero, G.Hakobyan<br />

JHR FILMS TU CHOISIRAS LA VIE 01h41 S.Freiss L.de Laâge, R.Scamarcio, P.Salfati<br />

UGC DISTRIBUTION / ORANGE STUDIO UN PETIT MIRACLE S.Boudre A.Pol, J.Zaccaï, E.Mitchell<br />

SAJE DISTRIBUTION VAINCRE OU MOURIR 01h55 V.Mottez et P.Mignot H.Becker, R.Paradot, G.Cohen<br />

S05<br />

1 ER FÉV.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION / MUBI AFTERSUN 01h41 C.Wells R.Thompson, P.Mescal, F.Corio<br />

URBAN DISTRIBUTION AMORE MIO 01h20 G.Gouix A.Paradis, É.Bouchez, F.Maritaud<br />

PATHÉ ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU G.Canet G.Canet, G.Lellouche, V.Cassel<br />

LA TRAVERSE DES GARÇONS DE PROVINCE 01h24 G.Lépingle L.Pochat, Y.Mendy, E.Prévot<br />

HAUT ET COURT DOUNIA ET LA PRINCESSE D’ALEP 01h12 M.Zarif et A.Kadi<br />

DES FILMS NUIT ET JOUR DROIT DANS LES YEUX 01h16 M.Le Jalu<br />

DAMNED DISTRIBUTION GHOST THERAPY 01h44 C.Tatum C.Tatum, W.Thomas, W.Weir<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR KNOCK AT THE CABIN M.Shyamalan D.Bautista, J.Groff, B.Aldridge<br />

KINOVISTA LA FUITE DU CAPITAINE VOLKONOGOV 02h00 N.Merkulova et A.Chupov Y.Borisov, A.Yatsenko, N.Kudryashova<br />

LE PACTE LA MONTAGNE 01h55 T.Salvador T.Salvador, L.Bourgoin, M.Chevallier<br />

DESTINY FILMS LE PIÈGE DE HUDA 01h30 H.Abu-Assad M.Elhadi, M.Awad, A.Suliman<br />

NOUR FILMS MAÎTRES 01h37 S.de Pauw<br />

KMBO MAURICE LE CHAT FABULEUX 01h33 T.Genkel H.Laurie, H.Patel, E.Clarke<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS PIRO PIRO 00h40 S.Min et M.Baek<br />

LA TRAVERSE SEULS LES PIRATES 01h30 G.Lépingle L.Douare, D.Chuillot, R.Prévot<br />

DULAC DISTRIBUTION TEL-AVIV/BEYROUTH 01h56 M.Boganim S.Essaïdi, S.Adler, Z.Seurat<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION UN PETIT FRÈRE 01h56 L.Serraille A.Lengronne, S.Bak, A.Sylla<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

23


CHIFFRES<br />

Cette page a été réalisée en collaboration avec CBO-Box Office, le site des professionnels du cinéma.<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

I Wanna Dance With<br />

Somebody, le biopic sur<br />

Whitney Houston, sort le<br />

21 <strong>décembre</strong>. À l’occasion,<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> revient sur les<br />

performances à l’écran de<br />

chanteuses célèbres.<br />

TITRE<br />

RESPECT<br />

BILLIE HOLIDAY : UNE<br />

AFFAIRE D'ÉTAT<br />

JUDY AMY DREAMGIRLS<br />

Date de sortie 08/09/2021 02/06/2021 26/02/2020 08/072015 28/02/2007<br />

Distributeur UNIVERSAL PICTURES METROPOLITAN PATHÉ FILMS MARS FILMS PARAMOUNT PICTURES<br />

Budget (estimé) 55 000 000 $ nc 10 000 000 $ 3 400 000 $ 75 000 000 $<br />

Cumul des entrées 150 399 78 776 134 941 240 432 366 567<br />

1 er jour 6 512 4 531 <strong>14</strong> 235 9 221 45 474<br />

1 er week end 50 923 31 573 68 952 29 727 184 866<br />

Copies 333 267 253 20 341<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

153 118 273 1 486 542<br />

Cœfficient Paris/<strong>Pro</strong>vince 2,98 3,17 2,73 2,33 2,19<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er jour)<br />

x 23,1 x 17,4 x 9,5 x 26,1 x 8,1<br />

Note Spectateur Allociné 3,6 3,3 3,4 4,1 2,6<br />

LE TOP DES FILMS / CUMUL DES ENTRÉES SUR LA PÉRIODE DU 29/12 AU 6/11<br />

RANG<br />

FILM DISTRI. DATE<br />

1 TOP GUN : MAVERICK<br />

2 LES MINIONS 2 : IL ETAIT UNE FOIS GRU<br />

3 JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRES<br />

4 DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF...<br />

5 BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER<br />

PARAMOUNT PICTURES<br />

FRANCE<br />

UNIVERSAL PICTURES<br />

INTERNATIONAL FRANCE<br />

UNIVERSAL PICTURES<br />

INTERNATIONAL FRANCE<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

ENTRÉES<br />

FRANCE<br />

25/05/22 6 676 052<br />

06/07/22 3 874 334<br />

08/06/22 3 480 898<br />

04/05/22 3 270 342<br />

09/11/22 3 051 766<br />

6 THE BATMAN WARNER BROS. 02/03/22 3 032 965<br />

7 THOR : LOVE AND THUNDER<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

13/07/22 2 872 052<br />

8 LES ANIMAUX FANTASTIQUES 3 : LES SECRE... WARNER BROS. 13/04/22 2 752 361<br />

9 SPIDER-MAN : NO WAY HOME SONY PICTURES RELEASING 15/12/21 2 715 036<br />

10 UNCHARTED SONY PICTURES RELEASING 16/02/22 2 500 438<br />

11 QU'EST-CE QU'ON A TOUS FAIT AU BON... UGC DISTRIBUTION 06/04/22 2 429 450<br />

12 NOVEMBRE STUDIOCANAL 05/10/22 2 331 701<br />

13 SONIC 2 LE FILM<br />

PARAMOUNT PICTURES<br />

FRANCE<br />

30/03/22 2 235 189<br />

<strong>14</strong> SIMONE - LE VOYAGE DU SIECLE WARNER BROS. 12/10/22 2 151 225<br />

15 BLACK ADAM WARNER BROS. 19/10/22 2 056 715<br />

16 MAISON DE RETRAITE UGC DISTRIBUTION 16/02/22 2 009 803<br />

17 SUPER-HEROS MALGRE LUI STUDIOCANAL 02/02/22 1 835 528<br />

18 BULLET TRAIN SONY PICTURES RELEASING 03/08/22 1 560 111<br />

19 TOUS EN SCENE 2<br />

20 BUZZ L'ECLAIR<br />

UNIVERSAL PICTURES<br />

INTERNATIONAL FRANCE<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

22/12/21 1 501 872<br />

22/06/22 1 492 342<br />

21 EN CORPS STUDIOCANAL 30/03/22 1 373 126<br />

22 VAILLANTE SND 02/02/22 1 318 935<br />

23 SMILE<br />

PARAMOUNT PICTURES<br />

FRANCE<br />

28/09/22 1 220 175<br />

24 ELVIS WARNER BROS. 22/06/22 1 204 686<br />

25 KRYPTO ET LES SUPER-ANIMAUX WARNER BROS. 27/07/22 1 <strong>14</strong>8 <strong>14</strong>7<br />

RANG<br />

FILM DISTRI. DATE<br />

ENTRÉES<br />

FRANCE<br />

26 DUCOBU PRESIDENT ! UGC DISTRIBUTION 13/07/22 1 129 226<br />

27 LES BAD GUYS<br />

28 ENCANTO, LA FANTASTIQUE FAMILLE MAD...<br />

UNIVERSAL PICTURES<br />

INTERNATIONAL FRANCE<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

06/04/22 1 088 919<br />

24/11/21 1 042 327<br />

29 SAMOURAI ACADEMY SND 12/10/22 973 919<br />

30 ONE PIECE FILM RED PATHE FILMS 10/08/22 972 972<br />

31 MENTEUR GAUMONT DISTRIBUTION 13/07/22 934 163<br />

32 THE KING'S MAN : PREMIERE MISSION<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

29/12/21 899 044<br />

33 LE NOUVEAU JOUET SONY PICTURES RELEASING 19/10/22 896 320<br />

34 MORT SUR LE NIL<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

09/02/22 842 303<br />

35 MASCARADE PATHE FILMS 01/11/22 829 162<br />

36 NOTRE-DAME BRULE PATHE FILMS 16/03/22 793 802<br />

37 GOLIATH STUDIOCANAL 09/03/22 779 707<br />

38 MORBIUS SONY PICTURES RELEASING 30/03/22 767 295<br />

39 IRREDUCTIBLE SND 29/06/22 754 058<br />

40 ADIEU MONSIEUR HAFFMANN PATHE FILMS 12/01/22 726 887<br />

41 LES SEGPA APOLLO FILMS 20/04/22 710 222<br />

42 COULEURS DE L'INCENDIE GAUMONT DISTRIBUTION 09/11/22 691 504<br />

43 L'INNOCENT AD VITAM 12/10/22 690 791<br />

44 JACK MIMOUN ET LES SECRETS DE VAL VER... PATHE FILMS 12/10/22 657 161<br />

45 LE SECRET DE LA CITE PERDUE<br />

PARAMOUNT PICTURES<br />

FRANCE<br />

20/04/22 653 993<br />

46 KOMPROMAT SND 07/09/22 600 838<br />

47 BELLE ET SEBASTIEN - NOUVELLE GENERATION GAUMONT DISTRIBUTION 19/10/22 577 931<br />

48 AVATAR (REP <strong>2022</strong>)<br />

THE WALT DISNEY COMPANY<br />

FRANCE<br />

21/09/22 564 979<br />

49 PERMIS DE CONSTRUIRE WARNER BROS. 09/03/22 562 816<br />

50 EN ATTENDANT BOJANGLES STUDIOCANAL 05/01/22 557 018<br />

26 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


DISTRIBUTION<br />

SND FIDÈLE À SA FRENCH TOUCH<br />

Le 1 er <strong>décembre</strong>, le distributeur a convié exploitants et partenaires à sa première convention depuis plus de trois ans.<br />

L’occasion, entre prises de paroles et bandes annonces, de projeter trois films datés ces prochaines mois.<br />

« Le modèle qui s’impose aujourd’hui, c’est la salle de cinéma. Les studios américains<br />

ont réintégré que la salle était la plus à même de créer de la valeur et de la notoriété au<br />

film. » Pour introduire la journée, Christophe Courtois, directeur de la distribution<br />

de SND, a partagé quelques réflexions autour des enjeux du secteur, louant le<br />

revirement stratégique favorable à l’exploitation outre-Atlantique et « l’impressionnante<br />

résilience du cinéma français » pour être en mesure de réaliser 150 millions<br />

d’entrées sur l’année, malgré le contexte des derniers mois, témoignant une nouvelle<br />

fois « du lien très fort entre le public et la salle ». S’il se réjouit de l’offre pléthorique<br />

annoncée pour 2023, Christophe Courtois a tenu à rappeler « la fragilité intrinsèque<br />

du modèle économique de la distribution, avec moins de DVD vendus, plus de difficultés<br />

à vendre des films aux chaînes TV et un rapport complexe avec les plateformes ».<br />

©Caroline Kocher<br />

Dans l’optique de retrouver un modèle fort, le directeur de la distribution a détaillé<br />

le projet de crédit d’impôt distribution, porté par le secteur auprès des pouvoirs<br />

publics. « D’une part, cela permettrait aux distributeurs d’avoir plus de marges, donc<br />

de financer des films plus importants en mesure d’attirer davantage de spectateurs.<br />

D’autre part, cela offre plus de moyens pour renforcer la publicité autour des films. Les<br />

distributeurs dépensent collectivement 50 M € dans la publicité cinéma à la télé, contre<br />

180 M € pour les plateformes, et nos plans d’affichage sont trois fois moins importants<br />

que les leurs. Nous avons un vrai déficit de notoriété, avec seulement <strong>14</strong> % des Français<br />

qui seraient au courant des films à l’affiche des salles. » Un projet collectif qui nécessite<br />

également l’appui des exploitants, notamment pour sensibiliser les élus locaux.<br />

Stéphane Célérier (producteur) aux côtés du cast du Tourbillon de la vie :<br />

Isabelle Carré, Lou de Laâge et le réalisateur Olivier Treiner<br />

SND lancera son année 2023 avec le film familial d’aventure Zodi et Téhu, frères<br />

du désert le 8 février. L’histoire de l’amitié inédite entre un jeune nomade et un<br />

dromadaire orphelin, qui se lancent dans un périple à travers le Sahara pour<br />

participer à la plus grande course de dromadaires du monde, à Abu Dhabi. « Trois<br />

aspects du projet m’attiraient. D’abord, créer le lien émotif entre l’enfant et l’animal.<br />

Ensuite, imaginer cette épopée, avec un camp nomade dans le désert comme point de<br />

départ pour arriver parmi l’un des villes les plus modernes du monde. Enfin, filmer<br />

l’univers des courses montées, que l’on connaît peu, était visuellement très porteur », a<br />

raconté le réalisateur Éric Barbier (La <strong>Pro</strong>messe de l'aube, Petit pays…). Alexandra<br />

Lamy figure au générique de cette coproduction SND et Vertigo. À noter que<br />

Mika a composé l’une des musiques principales.<br />

Éric Barbier, réalisateur de Zodi et Téhu et Joël Pourgaton, directeur des<br />

ventes de SND, pendant le congé maternité d'Aurélie Pierre<br />

©Caroline Kocher<br />

La convention s’est poursuivie avec la projection du Tourbillon de la vie, premier<br />

long de Olivier Treiner, coproduit par Stéphane Célérier et Wassim Béji. Lou de<br />

Laâge y incarne Julia à plusieurs périodes de sa vie, chacune explorant différentes<br />

existences nées de petits hasard. « Il y avait un super travail à faire, avec plusieurs<br />

personnages, donc plusieurs tiroirs à ouvrir ; c’était un terrain de jeu intéressant, facilité<br />

également par le fait de jouer avec des partenaires multiples avec des énergies<br />

différentes », a expliqué l’actrice. Raphaël Personnaz, Isabelle Carré et Grégory<br />

Gadebois complètent notamment le casting. D’une commande des producteurs,<br />

« Olivier Treiner et son épouse Camille ont fait un vrai film d’auteur », note Stéphane<br />

Célérier. « C’est rare que le cinéma français produise des films sur la sensibilité, l’émotion,<br />

souvent l’apanage des anglo-saxons. » Isabelle Carré a avoué pour sa part avoir<br />

été séduite par l’histoire même : « Cet été, j’ai tourné dans les salles pour un autre<br />

film, interrogeant les exploitants sur la désaffection du public. Chacun me répondait<br />

qu’il fallait de meilleurs scénarios, des projets et regards singuliers et non plus les recettes<br />

habituelles. Je trouve que Le Tourbillon de la vie répond bien à ça. » Sortie prévue<br />

le 21 <strong>décembre</strong> prochain.<br />

©Tanguy Colon<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

27


DISTRIBUTION<br />

Dernier film projeté, Les Choses simples<br />

d’Éric Besnard suit un entrepreneur, à<br />

la tête d’un empire technologique,<br />

victime d’une crise de panique, qui va<br />

faire la rencontre d’un ermite vivant<br />

dans la montagne et petit à petit renouer<br />

avec les rudiments de la vie. « Je souhaitais<br />

créer deux personnages plus complexes<br />

qu’en apparence et donc, faire reposer<br />

l’histoire principalement sur deux acteurs,<br />

en l'occurrence Lambert Wilson et Grégory<br />

Gadebois, qui ne se connaissaient pas dans<br />

la vie et se retrouvaient face à face », a<br />

indiqué le cinéaste. « J’avais très envie<br />

de travailler avec Grégory Gadebois », a<br />

abondé Lambert Wilson, expliquant<br />

également que « dans cette période difficile,<br />

nous avons besoin de partir vers un<br />

ailleurs, immuable, solide, avec des valeurs plus saines que<br />

celles de rapidité et d’efficacité. Le film peut répondre à<br />

une sorte de malaise ambiant et donc trouver son public ».<br />

Rendez-vous donné le 22 février.<br />

Pour compléter son programme du premier semestre,<br />

SND a présenté quelques images de La Chambre des<br />

merveilles (15 mars), adapté du best-seller éponyme de<br />

Grégory Gadebois, Lambert Wilson et Éric Besnard pour Les Choses simples<br />

Julien Sandrel. Alexandra Lamy campe une mère qui,<br />

suite à l’hospitalisation de son fils, découvre dans sa<br />

chambre un carnet listant les dix choses les plus importantes<br />

à faire avant la fin du monde. Elle va alors se lancer<br />

dans une grande aventure pour y parvenir. « La thématique<br />

de la filiation, du rapport entre une mère et son enfant, sont<br />

des éléments chers à Lisa Azuelos. C’était donc une évidence<br />

de lui proposer ce projet », a déclaré le producteur Éric<br />

©Caroline Kocher<br />

Jehelmann (Jerico Films). Actuellement en<br />

post-production, le film réunit également<br />

Muriel Robin et Xavier Lacaille (la série<br />

Parlement). Le promo-reel et les 20 premières<br />

minutes des Complices (12 avril) ont également<br />

été dévoilées. « Après Photos de famille en<br />

2018, c’est la deuxième collaboration entre SND<br />

et Cécilia Rouaud, qui signe son troisième film,<br />

une comédie policière pleine d’humour », a<br />

introduit Audrey Boschat, responsable de la<br />

programmation province. François Damiens<br />

incarne un tueur à gage qui tourne de l’œil à<br />

la vue du sang. Contraint de se réorienter, il<br />

va être aidé par un couple de nouveaux voisins<br />

(Laura Felpin et William Lebghil).<br />

Un line-up éclectique pour démarrer l’année<br />

2023 chez SND, qui se poursuivra entre<br />

autres avec plusieurs titres attendus : l'adaptation de la<br />

série animée Miraculous (5 juillet), Vision (27 septembre),<br />

le nouveau long de Yann Gozlan après Boîte noire, et<br />

L’Abbé Pierre, une vie de combat avec Benjamin<br />

Lavernhe (8 novembre).<br />

Tanguy Colon<br />

NOVEMBRE, FER DE LANCE DE LA<br />

BELLE ANNÉE STUDIOCANAL<br />

©Studiocanal<br />

Le succès du polar de Cédric Jimenez<br />

figure parmi les nombreux temps forts<br />

de la filiale du groupe Canal+ en <strong>2022</strong>,<br />

qu’elle devrait terminer avec le statut<br />

de premier distributeur français au<br />

box-office.<br />

Novembre de Cédric Jimenez<br />

Réaliser une performance dans un marché affaibli par<br />

le Covid n’était déjà pas chose facile. La rééditer – et<br />

la battre – semblait relever de l’utopie. C’est pourtant<br />

ce qu’a accompli Studiocanal en l’espace d’une dizaine<br />

de mois, avec Bac Nord en août 2021 et Novembre en<br />

octobre dernier, qui cumulent respectivement 2,2<br />

millions et 2,3 millions d’entrées. « Nous savions que<br />

les qualités de Novembre lui permettaient d’exister dans<br />

ce marché automnal et d’être un succès, mais, objectivement,<br />

nous n’aurions jamais pu imaginer atteindre le niveau de<br />

Bac Nord », avoue Thierry Lacaze, directeur de la<br />

distribution de Studiocanal.<br />

Comment, dans ce cas, expliquer que le film ait dépassé<br />

les attentes ? Petit retour en arrière. Alors que le film<br />

centré sur la Bac marseillaise n’est pas encore sorti, le<br />

distributeur renouvelle sa confiance à Cédric Jimenez<br />

et son producteur, Hugo Sélignac (Chi-fou-mi), pour<br />

un projet autour de l'antiterrorisme français lors des<br />

attentats de novembre 2015. « Malgré quelques craintes<br />

quant à son côté anxiogène, le sujet nous a plu, d’autant<br />

que le traitement scénaristique proposé par Olivier Demangel<br />

et Cédric, et mis en route par Mathias Rubin de Récifilms,<br />

était suffisamment fort et attirant pour qu’on puisse vendre<br />

le film comme une chasse à l’homme. » Avec son casting<br />

prestigieux (Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaïs<br />

Demoustier, Jérémie Renier, Lyna Khoudri, entre<br />

autres), Novembre est projeté en grande pompe hors<br />

compétition à Cannes, point de départ de la<br />

campagne promotionnelle.<br />

28 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


Cédric Jimenez et Bac Nord ont été des marques<br />

sur lesquelles appuyer la promotion de Novembre<br />

THIERRY LACAZE, DIRECTEUR DE LA DISTRIBUTION DE STUDIOCANAL<br />

« Bac Nord était sorti comme un film à l’américaine dans<br />

une période où il manquait justement les productions US.<br />

Tout le contraire du contexte de Novembre, avec des blockbusters<br />

hollywoodiens qui trustaient les premières places. Il<br />

fallait donc opter pour la mise en avant d’une histoire plus<br />

française, bien qu’elle conserve les codes du divertissement<br />

à l’américaine », poursuit Thierry Lacaze. Le public visé<br />

est, pour le coup, plus mixte, en raison de trois rôles<br />

féminins majeurs. Autre élément important : le fait de<br />

pouvoir capitaliser sur du concret. « Le succès de Bac Nord<br />

en salles, mais aussi en DVD, VOD et à la télévision, a<br />

permis de toucher un large public qui a pu identifier Cédric<br />

Jimenez. Le réalisateur et le film sont devenus en quelque<br />

sorte des marques, sur lesquelles nous nous sommes appuyés<br />

pour promouvoir Novembre. »<br />

Lancé le 5 octobre via un plan de sortie similaire à Bac<br />

Nord (environ 15 000 séances en première semaine), le<br />

nouveau polar de Cédric Jimenez réussit son démarrage<br />

avec plus de 600 000 entrées totalisées en une semaine,<br />

avant-premières comprises. Bien au-dessus des 483 000<br />

billets de son prédécesseur, et par ailleurs le troisième<br />

meilleur départ pour un film français en <strong>2022</strong>. « Nous<br />

avons été surpris par la façon dont le public s’est emparé du<br />

sujet, qui lui a sans doute fait moins peur que ce que l'on<br />

pensait, et qui a permis au film de s’installer sur la durée,<br />

dans un marché beaucoup plus concurrentiel que celui de<br />

Bac Nord. » Novembre a surfé sur une excellente dynamique<br />

sur ses premières semaines (seulement -22 % et<br />

-13 % de baisse de fréquentation au cours des trois<br />

premières), profitant même des vacances scolaires pour<br />

rebondir (+4 %). « On ne maîtrise jamais le bouche-àoreille.<br />

Mais il y a tout un accompagnement marketing de<br />

relance sur ces entrées, en digital et en affichage. Nous avions<br />

déjà prévu, avant même la sortie, de soutenir le film pendant<br />

la Toussaint, avec des moyens renforcés au regard des excellents<br />

résultats. »<br />

En corps de Cédric Klapisch<br />

Si la possibilité de défier Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon<br />

Dieu ? (2,42 millions d’entrées) pour devenir le plus gros<br />

succès français de <strong>2022</strong> serait la cerise sur le gâteau, la<br />

performance de Novembre vient déjà confirmer la très<br />

belle année de Studiocanal, démarrée crescendo avec En<br />

attendant Bojangles (560 000 tickets), « un bon résultat<br />

même si, sans la période trouble du Covid, il avait le<br />

potentiel pour aller plus loin », puis Goliath (800 000<br />

billets) et Super-héros malgré lui (1,84 million) de la Bande<br />

à Fifi, que le distributeur va retrouver début 2023 avec<br />

Alibi.com 2. Mais la vraie surprise de ce premier semestre<br />

chez Studiocanal reste celle de En corps : 1,4 million de<br />

spectateurs réunis, ce qui en fait encore aujourd’hui le<br />

plus gros succès art et essai de <strong>2022</strong> et le sixième plus<br />

gros tout film français confondu. « Lors des premières<br />

projections, nous avons senti un emballement et une émotion<br />

que nous n'avions pas vus depuis longtemps. Le film a eu<br />

ce côté fédérateur qui a fait beaucoup de bien au public<br />

après la période traversée et, dans la foulée d’un très bon<br />

démarrage, il s’est lui aussi imposé sur la durée », indique<br />

Thierry Lacaze. « L’idée était de réitérer le score de Deux<br />

moi [plus de 650 000 entrées en 2019, ndlr.], c’était<br />

impensable qu’il frise celui de Casse-tête chinois [1,5<br />

million en 2013] »… dont il pourrait pourtant se rapprocher<br />

grâce à sa sélection au Festival Télérama/Afcae de<br />

janvier prochain.<br />

Avant la sortie de l’animation Ernest et Célestine - Voyage<br />

en Charabie ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>, Studiocanal s’est concentré<br />

sur Reste un peu, le film intimiste de Gad Elmaleh qui a<br />

surpris le marché. « Personne n’attendait Gad dans un tel<br />

film d’auteur, drôle et sérieux, très personnel mais pouvant<br />

résonner chez beaucoup de gens. Il a fallu expliquer aux<br />

multiplexes que ce n’était pas dans la lignée de Coco ou<br />

Chouchou. En même temps, Gad n’est pas identifié auteur<br />

par les salles art et essai. Nous avons donc eu une sortie tenue<br />

sur 250 copies, mais le bon démarrage [150 000 entrées<br />

en première semaine, ndlr.] a fait exploser les demandes<br />

des salles », se réjouit Thierry Lacaze. Avec déjà 8 millions<br />

de spectateurs réunis par les neuf films sortis cette année,<br />

Studiocanal devrait terminer <strong>2022</strong> comme premier<br />

distributeur français. Une performance que son directeur<br />

de la distribution met notamment au crédit des équipes<br />

marketing d’Anne Gagnot et de programmation de<br />

Jean-Baptiste Davi. « Le box-office français va vraisemblablement<br />

se situer autour des 150 millions d’entrées cette<br />

année, résultat d’un travail colossal des exploitants et des<br />

distributeurs. Tant que nous nous relèverons les manches<br />

ensemble, les spectateurs continueront d’aller au cinéma. »<br />

©Studiocanal<br />

Tanguy Colon<br />

Reste un peu de Gad Elmaleh<br />

©Studiocanal<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

29


DISTRIBUTION<br />

ZINC AMORCE SA CROISSANCE<br />

La société de production et de distribution, créée fin 2021, accélère ses activités depuis cet automne et se projette sur 2023<br />

avec un line-up prometteur.<br />

Après son départ de Gaumont à l’été 2020, Jérôme Hilal<br />

retrouve son costume de distributeur avec le lancement,<br />

en association minoritaire avec David Grumbach (Bac<br />

Films), de sa propre société de production et distribution.<br />

« J’avais le sentiment qu’il y avait de la place pour une<br />

nouvelle entité, qu’un souffle nouveau n’était pas impossible<br />

dans ce marché en mouvement. L’idée de Zinc gravite autour<br />

de films d’auteur tournés vers le public, aux potentiels<br />

commerciaux variables, sur un rythme d’environ huit titres<br />

par an pour avoir le temps de les travailler et les accompagner.<br />

D’emblée, nous sommes focalisés sur les projets français, sans<br />

rien nous interdire à l’international », explique le dirigeant.<br />

Si décrocher un premier film n’est pas chose aisée pour<br />

une nouvelle société, « les films appellent les films », estime<br />

Jérôme Hilal. « Nous voulons avoir l’approche la plus flexible<br />

possible par rapport aux besoins de chaque titre : pour certains,<br />

nous serons en distribution simple, pour d’autres, nous<br />

investirons des minimums garantis en prenant tous les<br />

mandats et des parts de coproduction, pour d’autres encore,<br />

ce seront seulement les droits français. Aujourd’hui particulièrement,<br />

l’agilité et la souplesse sont la clé pour notre métier,<br />

avec le besoin de stratégies différentes. »<br />

À l’image, par exemple, de celle adoptée par Zinc pour<br />

la sortie de la première fiction de son line-up, Les Petites<br />

Victoires, que la société coproduit avec Quad. Daté le<br />

1 er mars, le deuxième film de Mélanie Auffret (après<br />

Roxane en 2018) est, depuis le 30 septembre dernier,<br />

présenté au quatre coins de l’Hexagone, essentiellement<br />

dans des communes de moins de 3 000 habitants. « Nous<br />

remarquons que ce public est touché par la démarche, lui<br />

qui n’a que très rarement l’occasion de voir des équipes. Ce<br />

film s’y prête car il parle notamment de la désertification<br />

des campagnes, et nous pensons que le cinéma doit permettre<br />

de développer un vrai lien social. Nous allons poursuivre<br />

ainsi jusqu’à quelques jours avant la sortie où les avantpremières<br />

seront élargies aux villes moyennes et certaines<br />

grandes villes », raconte Jérôme Hilal.La comédie sociale,<br />

sélectionnée en compétition au 25 e Festival de l’Alpe<br />

d’Huez, suit Alice (Julia Piaton), maire et institutrice au<br />

sein d’un petit village dont le quotidien va être bouleversé<br />

par l’arrivée dans sa classe d’Emile (Michel Blanc), un<br />

sexagénaire au caractère explosif, qui se décide à apprendre<br />

enfin à lire et à écrire.<br />

Cette tournée atypique résulte de l’envie d’adopter un<br />

regard marketing différent. « Cela fait plusieurs années<br />

que notre secteur fonctionne dans une sorte de vase clos, avec<br />

un accompagnement des films rôdé et généralement inchangé,<br />

un public nombreux et, donc, la salle comme l’un des<br />

principaux lieux de communication où nous avons concentré<br />

nos efforts. Or, les habitudes des spectateurs ont évolué et on<br />

ne peut plus compter sur les seuls réguliers pour être informés<br />

de nos sorties. Il y a une redistribution totale des cartes et il<br />

est nécessaire de réfléchir le marketing différemment. »<br />

D’autres initiatives vont être développées et détaillées<br />

dans les prochaines semaines, lorsque Zinc s'attellera<br />

à ses sorties suivantes. Outre le film de Mélanie Auffret<br />

et le documentaire Service public de Salhia Brakhlia<br />

et Mouloud Achour [sur les coulisses de France Info<br />

en pleine campagne présidentielle] lancé le 23 novembre<br />

dernier, la structure de Jérôme Hilal compte quatre<br />

autres titres dans son line-up 2023. Le 26 avril, elle<br />

sortira, pour le compte d’Orange Studio, Ma langue<br />

au chat, comédie de Cécile Telerman (Les Yeux jaunes<br />

des crocodiles) coécrite avec Xavier Daugreilh, qui réunit<br />

Zabou Breitman, Pascal Elbé et Marie-Josée Croze<br />

dans un « whodunnit » autour de la disparition d’un<br />

chat. Suivra, courant mai, l’intriguant Umami, comédie<br />

culinaire dramatique de Slony Sow, qui emmène Gérard<br />

Depardieu, grand chef étoilé, dans un roadtrip culinaire<br />

et existentiel au Japon, à la découverte de l’umami, la<br />

cinquième saveur du palais. Sandrine Bonnaire et<br />

Pierre Richard complètent la distribution. Enfin, l’été<br />

prochain, Zinc accompagnera Super-bourré de Bastien<br />

Milheau, un mélange de Supergrave et Les Beaux Gosses,<br />

puis Un coup de maître de Rémi Bezançon (Le Mystère<br />

Henri Pick, Le Premier Jour du reste de ta vie), avec<br />

Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Bastien Ughetto<br />

et Anaïde Rozam.<br />

« Le marché a évolué et j’ai l’impression que les dates<br />

creuses (de mars à septembre notamment), sont intéressantes.<br />

Il me semble important qu’en tant que distributeurs<br />

nous répartissions mieux l’offre de qualité sur toute<br />

l’année, pour ne pas cantonner les propositions fortes<br />

sur les mois porteurs, qui me paraît être une vision<br />

d’avant », complète Jérôme Hilal. Dans sa quête, il s’est<br />

pour l’heure entouré de Jessica Markovic, en charge des<br />

acquisitions, et de Simon Robert, responsable marketing.<br />

La première a passé plus de <strong>14</strong> ans chez Mars Films, le<br />

second ayant travaillé au marketing chez Bac Films puis<br />

Le Pacte.<br />

Tanguy Colon<br />

©Zinc<br />

©Zinc<br />

Les Petites Victoires<br />

Umami<br />

LES BOOKMAKERS DÉSORMAIS SOUS BANNIÈRE THE JOKERS<br />

C’est une étape qui va apporter davantage de clarté : après avoir intégré La Rabbia<br />

et Lonesome Bear en début d’année, la société de production et de distribution<br />

de Manuel Chiche va entériner, dans les prochaines semaines, l’embauche de<br />

l’ensemble de l’équipe programmation des Bookmakers, qui voguera désormais<br />

sous l’identité globale The Jokers. « Par rapport au marché actuel et aux attentes de<br />

la profession, c’est plus simple de réunir les deux entités sous un seul label », confirme<br />

Boris Pugnet, directeur de la distribution chez The Jokers. Depuis l’origine, la<br />

structure de programmation travaillait via des prestations pour plusieurs éditeurs<br />

de films, principalement The Jokers, mais aussi Kinovista (The Innocent ou<br />

récemment X de Ti West) ainsi que Capricci, avec qui la collaboration avait pris<br />

fin début <strong>2022</strong> en raison d’une ligne éditoriale différente. Si ce mouvement ne<br />

signe pas pour autant la fin de futures collaborations, l’idée est surtout de pouvoir<br />

concentrer les efforts sur les films The Jokers. « La société avait démarré avec 4 à 5<br />

films et va en sortir une quinzaine l’an prochain autour d’un line-up plus ambitieux,<br />

avec une place importante pour le cinéma français, et le souhait d’accompagner en<br />

profondeur chaque titre. Intégrer Les Bookmakers à The Jokers répond donc à une<br />

logique », poursuit Boris Pugnet.<br />

T.C.<br />

30 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


INTERNATIONAL<br />

SONY VA DISTRIBUER MONDIALEMENT LES FILMS LEGENDARY<br />

Le studio de production était lié exclusivement<br />

avec Warner Bros. qui va toutefois<br />

continuer à accompagner certains<br />

films existants comme Dune : Part 2.<br />

©Legendary Pictures<br />

Sony Pictures et Legendary Entertainment ont annoncé<br />

le 28 novembre la signature d’un accord pluriannuel<br />

de distribution de films au cinéma. Concrètement,<br />

Sony Pictures va commercialiser et distribuer les<br />

prochaines sorties de Legendary dans le monde, à<br />

l’exception de la Chine où Legendary East pilotera le<br />

marketing et la distribution. À noter que certains<br />

films ne sont pas inclus dans cet accord, notamment<br />

Dune : Part 2 de Denis Villeneuve, dont le lancement<br />

sera toujours assuré par Warner Bros. le 3 novembre<br />

2023 aux États-Unis (le 1 er en France). Sony Pictures<br />

s’occupera également des diffusions VOD et télé des<br />

films Legendary, ce dernier conservant par ailleurs la<br />

possibilité de produire et distribuer des contenus pour<br />

les différentes plateformes de streaming.<br />

Tandis que Joshua Grode, PDG de Legendary, souligne<br />

« l’incroyable liste de films amassée par Mary Parent<br />

[productrice de The Revenant, Dune, entre autres,<br />

ndlr.] et destinée à la salle », les présidents de Sony<br />

Pictures Motion, Josh Greenstein et Sanford Panitch,<br />

se félicitent d’« une association d’un bénéfice mutuel<br />

rare, avec des professionnels en accord total avec notre<br />

engagement envers la salle de cinéma et notre vision du<br />

Une suite de Godzilla vs Kong sortira en 2024<br />

marché ». Des déclarations dans lesquelles semble<br />

encore résonner la discorde qui a opposé, fin 2020,<br />

Legendary à son partenaire Warner de l’époque, lorsque<br />

ce dernier à décidé de sortir l’ensemble de son line-up<br />

2021 en day-and-date… dont Godzilla vs. Kong et le<br />

premier Dune de Legendary Pictures (qui auront<br />

respectivement amassé plus de 470 M $ et plus de<br />

400 M $ de recettes salles mondiales).<br />

Si les deux partis ont finalement évité le règlement<br />

de compte judiciaire, leur alliance n’aura pas survécu…<br />

pas plus que la stratégie de sortie salle-streaming<br />

simultanée. Parmi les plus gros succès en salles de<br />

Legendary Entertainment distribués par Warner, on<br />

peut compter The Dark Knight, Very Bad Trip et 300.<br />

A.A et T.C.


EUROPE<br />

©Francesco Clerici<br />

EUROPA CINEMAS COLLABORE, INNOVE…<br />

ET ESSAIME<br />

Plus de 600 adhérents et<br />

partenaires étaient réunis à Paris,<br />

du 1 er au 4 <strong>décembre</strong>, pour une<br />

conférence anniversaire célébrant<br />

les trente ans d’un réseau en<br />

régénérescence, où se forge<br />

l’avenir commun du et des<br />

cinémas européens.<br />

Il y a ceux qui déplorent le non retour des seniors, d’autres<br />

qui s'inquiètent de l’absence des jeunes générations dans<br />

leurs salles… Au fil des tables rondes, ateliers et autres<br />

présentations, la variété des constats n’avait d’égale que<br />

la variété des pays présents. Dans des environnements<br />

législatifs tout aussi divers, les cinémas indépendants<br />

européens explorent les voies de reconquête des publics,<br />

notamment en se donnant les moyens de combattre à<br />

armes égales avec le streaming.<br />

“Pass” d’arme<br />

Ainsi, à partir de fin février en Autriche, la formule<br />

Non Stop Kino proposera, contre un tarif mensuel de<br />

22 euros mensuels, des séances illimitées dans 18 cinémas<br />

indépendants, répartis dans 9 villes (majoritairement<br />

à Vienne). « L’engagement sera de huit mois en général,<br />

mais seulement de quatre pour les moins de 26 ans, pour<br />

que le seuil d'accès ne soit pas trop élevé », précise Jannik<br />

Rakusa, exploitant de Top Kino de Waystone KG parmi<br />

les cinémas participants. L’initiative – qui fait partie<br />

des projets Collaborate to Innovate <strong>2022</strong> – finalise<br />

actuellement son plan marketing, « dans lequel chaque<br />

cinéma doit garder sa personnalité », la cible principale<br />

étant les 18-30 ans, grands habitués de SVOD.<br />

Jannik Rakusa présentant Non Stop Kino autrichien<br />

©Francesco Clerici<br />

Si la paternité des cartes illimitées revient à la France,<br />

c’est pourtant d’une expérience néerlandaise que<br />

s'inspire directement le Non Stop Kino autrichien.<br />

Depuis sa création en 2009, la carte illimitée Cineville,<br />

dont la gestion est assurée par une structure autonome,<br />

a fortement participé au rajeunissement et à la dynamisation<br />

de la fréquentation des cinémas art et essai<br />

aux Pays-Bas. Elle fédère aujourd’hui pas moins de<br />

58 cinémas indépendants art et essai, réunis par la<br />

carte illimitée ainsi qu’un site web pour la diffusion<br />

de leurs programmes respectifs. Avec 60 000 abonnés<br />

actuels (dont plus de la moitié a moins de 35 ans),<br />

un tarif mensuel de 17 à 21 euros en fonction de l’âge,<br />

et une moyenne de 2,3 - 2,4 séances par mois par<br />

usager, le pass Cineville tient le cap de la rentabilité.<br />

D’autant plus que ses adhérents se révèlent non<br />

seulement plus “aventureux” en matière d’expériences<br />

filmiques dans les cinémas, mais aussi plus fidèles.<br />

Lors de la fermeture des salles, 70 % des membres ont<br />

maintenu leur abonnement en signe de soutien et,<br />

32 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


©Cineville NL<br />

Un pass Cineville aux Pays-Bas...<br />

... et en Belgique<br />

©Pass Cineville Belgique<br />

bien que la fréquentation soit, aux Pays-Bas aussi, à<br />

la traîne, le nombre d’abonnés Cineville est, pour sa<br />

part, toujours en hausse.<br />

Face aux bouleversements de la crise sanitaire et avant<br />

les cinéphiles autrichiens, ce sont les voisins belges qui<br />

s’étaient laissés convaincre par la success story néerlandaise.<br />

À commencer par sept cinémas de Bruxelles (Aventure,<br />

Cineflagey, Cinematek, Galeries, Nova, Palace et Vendôme)<br />

qui, depuis juin <strong>2022</strong>, proposent eux aussi un pass<br />

Cineville illimité à 21 € par mois (18 € pour les moins<br />

de 26 ans). Depuis le lancement du projet – qui a lui<br />

aussi bénéficié du soutien Europa Cinemas –, le Cinépass<br />

belge a recruté 2 000 abonnés. Des chiffres qu’il compte<br />

bien augmenter grâce au « potentiel massif » de l'expérience,<br />

avec le renfort de ses outils et canaux marketing, dont<br />

un site web et un magazine dédiés. Et si la transparence<br />

reste de mise, avec 10 à 15 % de frais de fonctionnement<br />

retenus pour le pass et 6 euros reversés par entrée, chaque<br />

cinéma du réseau reste libre d'établir ses pourcentages<br />

de partage avec les distributeurs.<br />

« Nous couvrons actuellement tous les cinémas indépendants<br />

de la capitale, avec l’objectif de nous étendre en<br />

Wallonie et en Flandres », annonce Frédéric Cornet,<br />

exploitant du Cinéma Galeries de Bruxelles (et par<br />

ailleurs aussi distributeur), sans s’interdire la perspective<br />

de pouvoir, pourquoi pas, utiliser le Cinépass<br />

belge aux Pays-Bas et vice-versa. La réflexion est aussi<br />

en cours pour la mise en place d’un Art House Cinema<br />

Pass en Allemagne en 2024. Quant à l'idée de pouvoir<br />

aller au cinéma dans toute l'Europe avec un seul pass,<br />

c'est un rêve qui, avec les forces créatives d’Europa<br />

Cinemas, pourrait bien un jour devenir réalité.<br />

©Francesco Clerici<br />

La force de la French Touch<br />

Comme de coutume, la première matinée de la<br />

Conférence Europa Cinemas, dont la dernière édition<br />

remonte à trois ans à Lisbonne, était consacrée au<br />

pays d'accueil du rendez-vous. L’occasion pour la<br />

filière de donner un aperçu de la French Touch en<br />

matière d’exception. Malgré un contexte d’après crise<br />

sanitaire qui s'enchaîne avec une crise énergétique,<br />

Richard Patry, en tant que président de la FNCF,<br />

admet que le et les cinémas français sont, « objectivement,<br />

les plus résilients au monde ». À titre d’exemple,<br />

dans les seuls pays européens, les voisins allemands<br />

observent une baisse de 34,8 % de leur fréquentation<br />

par rapport aux trois dernières années pré-Covid (2017<br />

à 2019) tandis que l’Espagne et l’Italie pointent<br />

respectivement à -39,3 % et à - 54,3 % selon les chiffres<br />

Comscore. Comme le rappelle la productrice Marie<br />

Masmonteil, la France a d’autant mieux résisté à la<br />

crise qu’on partait « d’un socle fort de gens habitués à<br />

aller au cinéma ». Et si les producteurs, distributeurs<br />

et vendeurs internationaux français peuvent s'enorgueillir<br />

de participer « à la moitié du cinéma d’auteur<br />

mondial », la responsable d’Elzevir Films salue la<br />

collaboration sans faille des pouvoirs publics qui<br />

« imposent de nouvelles obligations à tout nouvel acteur<br />

de la filière. En France, nous avons la possibilité de<br />

continuer à faire des films. La question est de savoir pour<br />

quels publics. »<br />

Richard Patry (FNCF) et Hélène Herschel (FNEF)<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

33


EUROPE<br />

Une conférence et des<br />

chiffres<br />

Lors de son discours inaugural de cette conférence<br />

célébrant les 30 ans d’Europa Cinemas, le directeur<br />

général Claude-Éric Poiroux a lancé un salut<br />

particulier aux 45 premiers cinémas qui<br />

constituaient le réseau en 1992. À l’époque, la<br />

première dotation du programme Media de la<br />

Commission européenne et du CNC était de<br />

200 000 Ecus chacun (Unité de compte<br />

européenne).<br />

Pour rappel, Europa Cinemas fédère, aujourd’hui,<br />

1 240 cinémas et 3 059 salles à travers 38 pays et<br />

739 villes de 42 pays.<br />

©Francesco Clerici<br />

Laurent Dutoit, exploitant et distributeur suisse<br />

©Francesco Clerici<br />

Les expériences françaises font souvent, de fait, figure<br />

d’exception. Dans ses cinémas de Genève (les Scala, le<br />

City et le Nord-Sud), Laurent Dutoit ne compte pour<br />

sa part que 3 % de financement public. L’exploitant<br />

suisse, qui est par ailleurs aussi distributeur via Agora<br />

Films, estime que « dans un marché déprimé, en baisse de<br />

35 %, on ne peut pas continuer à produire autant de films ».<br />

Il propose – dans la lignée des crédits d'impôts sur les<br />

frais d’édition de films dits difficiles prôné par la FNEF<br />

en France – un soutien particulier sur le volet de la<br />

distribution et du marketing.<br />

La situation est encore plus délicate dans les plus petits<br />

pays européens, où la défense de la diversité nécessite<br />

encore plus de soutien de la part des pouvoirs publics,<br />

sans que, pour autant, ces derniers n’en disposent… ou<br />

ne soient disposés à en accorder. Dans son cinéma<br />

Kinodvor de Ljubljana en Slovénie, qui célèbre ses 100<br />

ans, Metka Daris regrette en particulier la difficulté de<br />

mettre en œuvre une éducation à l’image assez ambitieuse.<br />

« Notre mairie a beau consacrer 11 % de son budget aux<br />

arts et à la culture, nous devons assumer 50 % des charges<br />

du cinéma », décrit l’exploitante. « Mais avec la crise actuelle,<br />

ces 50 % vont être très difficiles à payer. Tous ceux qui<br />

travaillent dans un cinéma doivent être follement enthousiastes<br />

et énergiques. » Cela tombe bien, la conférence Europa<br />

Cinemas en fédérait plein de cette trempe-là.<br />

Claude-Éric Poiroux<br />

Aysegül Algan<br />

Lancé il y a deux ans, Collaborate to Innovate est<br />

rapidement devenu le programme phare d’Europa<br />

Cinemas. La Conférence a permis de présenter les<br />

résultats des premiers projets (2021/<strong>2022</strong>) et de<br />

lancer la troisième édition de ce programme doté<br />

de 1,5 M€ pour 2023, soutenu par le Europe<br />

Créative Media de la Commission européenne.<br />

Enfin, la Conférence a vu le lancement de deux<br />

chartes définissant les principes des membres du<br />

réseau en termes, d’une part, de parité, d'inclusion<br />

et de diversité et, d’autre part, de durabilité<br />

environnementale.<br />

La Cicae inquiète pour<br />

l’avenir de sa formation<br />

internationale<br />

La mauvaise nouvelle est tombée en pleine<br />

Conférence Europa Cinemas : Europe Creative<br />

Media cesse son soutien – de 20 ans – à la<br />

formation Arthouse Cinema Training de la<br />

Confédération internationale des cinémas d’art et<br />

d’essai. « Cet arrêt brutal de l’aide du principal<br />

partenaire financier met en péril cette formation<br />

unique, et ce, à une époque où le cinéma a un besoin<br />

urgent de nouvelles impulsions pour l’avenir après 3<br />

ans de pandémie et l’augmentation des coûts de<br />

l’énergie », déplore la Cicae. Depuis 2004, son<br />

Arthouse Cinema Training a formé près de 1 000<br />

exploitants et créé un vaste réseau d'échanges et<br />

de collaborations. « Dans son discours sur l’état de<br />

l’Union en septembre, la présidente de la Commission<br />

européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré 2023<br />

“Année européenne des compétences”. C’est<br />

précisément de ces compétences dont nous avons<br />

besoin pour le cinéma européen (...) La formation<br />

Arthouse Cinema Training est absolument essentielle<br />

afin que les exploitants puissent continuer à réaliser<br />

le travail nécessaire de mise en valeur et de visibilité<br />

d’un cinéma européen riche, beau et audacieux. »<br />

Prix Europa Cinemas <strong>2022</strong><br />

Lors de la cérémonie du 2 <strong>décembre</strong>, organisée au<br />

cinéma Le Balzac, le Prix Europa Cinemas de la<br />

meilleure programmation a été attribué au Kino<br />

Pilotu de Prague, géré par le couple Jan Macola – par<br />

ailleurs aussi producteur avec Mimesis Films – et<br />

Alzbeta Macolova – par ailleurs aussi distributrice avec<br />

Pilot Films*.<br />

Le cinéma de désormais trois salles et 170 fauteuils,<br />

implanté dans un quartier branché de la capitale tchèque,<br />

comptabilise près de 80 000 spectateurs par an. Grâce à<br />

la qualité de son travail de programmation, qui allie art<br />

et essai comme films grand public et accueille plus de<br />

10 festivals par an, l’établissement a réussi l’exploit<br />

d’attirer, d'avril à fin octobre <strong>2022</strong>, plus de spectateurs<br />

que sur l’ensemble de l’année 2019. « Nous sommes des<br />

gens curieux et, en tant que tels, avons tendance à travailler<br />

avec d’autres gens curieux. Ainsi, ce que nous proposons n’est<br />

pas une programmation “par” Kino Pilotu mais “au” Kino<br />

Pilotu », explique Jan Macola à Europa Cinemas en<br />

décrivant leurs valeurs basées sur « l’ouverture, la tolérance<br />

et la qualité artistique ».<br />

Les Belges Alexander Vandeputte et Jan De Clercq ont<br />

de leur côté reçu le Prix Europa Cinemas de l'entrepreneur<br />

de l’année pour leurs Lumière Cinemas. Une<br />

aventure débutée avec un premier établissement à Bruges<br />

en 1996. Si les années suivantes, Lumière se concentre<br />

sur ses activités de distribution et de production (de films<br />

et de séries), le succès du cinéma Lumière de Bruges<br />

pousse les associés à racheter le Cinema Cartoon’s<br />

d’Anvers en 20<strong>14</strong> puis le Cinema Zuid, qui deviendra<br />

Lumière Antwerp, en 2019. En octobre 2021, suivra<br />

enfin l’inauguration, dans un ancien hôtel de ville classé<br />

historique et réhabilité avec l’aide de la Mairie, du Lumière<br />

Mechelen. « La Flandre souffre d’un manque de grands<br />

écrans, avec seulement 8 cinémas dans la région », note<br />

Alexander Vandeputte. « Nous espérons répéter l’expérience<br />

Mechelen dans d’autres villes belges et apporter le cinéma à<br />

tout le public qui n’y a pas accès. »<br />

Au-delà de ses quatre cinémas, Lumière représente un<br />

écosystème complet, avec des branches production,<br />

financement de films, distribution, mais aussi une plateforme<br />

VOD et un studio d’animation travaillant en<br />

étroite collaboration.<br />

De gauche à droite : Claude-Eric Poiroux (directeur général d’Europa Cinemas), Jan Macola et Alzbeta Macolova (Prix Europa<br />

Cinemas de la meilleure programmation pour le Kino Pilotu de Prague) et Simon Wullens, directeur marketing du groupe<br />

Lumière, pour représenter Alexander Vandeputte et Jan De Clercq (Prix Europa Cinemas de l’entrepreneur de l’année pour<br />

Lumière Cinemas, Belgique), Fatima Djoumer (directrice des opérations, Europa Cinemas) et Nico Simon (président d’Europa<br />

Cinemas)<br />

* Mimesis Films a récemment produit son plus ambitieux long métrage, Il Buemo de Petr Václav, sur le compositeur d’opéra Josef Mysliveček, présenté en compétition à<br />

San Sebastian, candidat de la République tchèque aux prochains Oscars… et distribué dans le pays par Pilot Films.<br />

©Francesco Clerici<br />

34 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


TF1 STUDIO ET UGC PRÉSENTENT UNE PRODUCTION BONNE PIOCHE CINÉMA<br />

ILS VONT DÉPLACER DES MONTAGNES !<br />

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CORNILLAC<br />

CLAUDIA<br />

TAGBO<br />

LE 8<br />

FÉV.<br />

© PHOTOS : PASCAL TOURNAIRE - CRÉATION<br />

MAÏSSA<br />

DIAWARA<br />

LOUIS<br />

DURANT<br />

BETINA<br />

FLENDER<br />

UN FILM DE STÉPHANE CAZES<br />

ANTHONY<br />

GUIGNARD<br />

RAPHAEL<br />

LEMELLE<br />

© BONNE PIOCHE CINÉMA - TF1 STUDIO - UGC IMAGES - FRANCE 3 CINÉMA - <strong>2022</strong>. CRÉDITS NON CONTRACTUELS<br />

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TOTEMS : 1*2M<br />

DISPONIBLES CHEZ SONIS


MAGHREB<br />

RENCONTRE AVEC HAJAR MAROUANI,<br />

DE FILM EVENT CONSULTING<br />

<strong>Pro</strong>grammatrice au sein de la toute<br />

nouvelle structure de distribution<br />

marocaine, Hajar Marouani revient sur<br />

les enjeux du secteur au Maroc, et notamment<br />

le déséquilibre géographique<br />

du parc des salles, concentré dans les<br />

grandes métropoles.<br />

Pouvez-vous nous décrire votre activité et celle<br />

de la votre société ?<br />

Fondée en 2019 par Mohamed Khouna, Film Event<br />

Consulting est la filiale marocaine, basée à Oujda, de<br />

Facility Event. Après de nombreuses années en France<br />

dans l’événementiel cinématographique, notamment<br />

tout son aspect logistique, Facility Event a décidé de se<br />

lancer dans la distribution au Maroc. Notre société a<br />

d’abord accompagné Pathé BC Afrique sur un total de<br />

82 films depuis notre création. Je suis vraiment ravie de<br />

rejoindre cette aventure en tant que programmatrice,<br />

après une première expérience en distribution chez Afrique<br />

Films, qui couvrait tout le continent africain.<br />

Comment décririez-vous le marché marocain<br />

aujourd’hui ?<br />

Le Maroc est un pays en constante évolution, sur de<br />

nombreux plans. D’abord, grâce aux contributions et au<br />

fonds d’aides que le Centre cinématographique marocain<br />

(CCM) attribue pour la création, la rénovation et la<br />

modernisation des salles. C’est un très bon signal, à la<br />

fois pour les distributeurs basés dans d’autres pays qui<br />

veulent s’ouvrir au Maroc, et pour les distributeurs<br />

marocains qui peuvent évidemment en tirer profit. À ce<br />

propos, le CCM a attribué des fonds à plusieurs établissements,<br />

comme la salle Goya à Tanger ou, plus récemment,<br />

le nouveau CinéAtlas d’El Jadida, une ville sans<br />

cinéma depuis des années.<br />

Notre volonté pour le cinéma au Maroc, avec Mohamed<br />

Khouna et d’autres acteurs du secteur culturel et associatif,<br />

est d’encourager d’autres villes à suivre l’exemple de celles<br />

qui construisent de nouvelles salles. Aujourd'hui à<br />

Ouarzazate, ma ville natale – le “Hollywood d’Afrique”<br />

qui compte de nombreux studios de cinéma et accueille<br />

des tournages de films internationaux depuis 50 ans –,<br />

toutes les salles sont fermées. Je n’ai ainsi jamais eu<br />

l’opportunité, dans ma ville, de voir un film dans une<br />

salle obscure, alors que la population et le public sont<br />

vraiment cinéphiles, ont soif de découvertes et de culture.<br />

C’est bien dommage de voir des bâtiments fantômes,<br />

qui n’ont jamais repris vie. Il nous faut vraiment promouvoir<br />

et réactiver le cinéma en salles, notamment en<br />

incitant la province à profiter du fonds d'aide du CCM<br />

pour rénover ses salles.<br />

Il y a donc des spectateurs et des films, mais<br />

pas de salles pour les présenter ?<br />

En effet, il y a un déséquilibre entre les villes marocaines.<br />

Sur le plan géographique, toutes les salles de cinéma au<br />

Maroc sont, aujourd’hui, concentrées dans les grandes<br />

villes, à savoir Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et<br />

Fès. Celles qui sont surtout situées au sud du pays, comme<br />

Ouarzazate, Laâyoune, Dakhla, Smara… n’en ont pas.<br />

Les seules activités qui peuvent s’apparenter au visionnage<br />

d’un film en public sont les manifestations comme des<br />

festivals. Non pas que ça n’ait pas la même valeur, mais<br />

Il nous faut vraiment promouvoir et<br />

réactiver le cinéma en salles au Maroc<br />

ce n’est pas comparable à une vraie salle de cinéma, où<br />

les gens se déplacent régulièrement en famille et se<br />

cultivent à travers les images.<br />

Comment pourrait-on améliorer cet état des<br />

choses ?<br />

Tout d’abord, en cherchant des films que le public<br />

marocain n’a pas eu la possibilité de découvrir, puis en<br />

encourageant les exploitants à les programmer.<br />

Malheureusement, une grande partie d’entre eux pensent<br />

que, pour faire vivre leurs établissements, ils n’ont besoin<br />

que des super-productions hollywoodiennes. Bien sûr,<br />

celles-ci ont leur place, mais les cinémas sont aussi des<br />

lieux où doivent vivre des films indépendants. Notre<br />

line-up chez Film Event Consulting proposera ainsi une<br />

offre très diversifiée.<br />

Le CCM souligne l’importance de diversifier l’offre<br />

cinématographique, de créer des partenariats avec des<br />

institutions culturelles comme l’Institut français, mais<br />

aussi américain, italien ou allemand, pour élargir le panel<br />

et le public. Il faut aussi travailler avec les écoles, les<br />

universités, multiplier les événements et les soirées<br />

spéciales… C’est par le biais de ces démarches que le<br />

public s’intéressera davantage au cinéma. Nous pourrons<br />

contribuer à renouer cet amour que le public marocain<br />

avait il y a une vingtaine d’années pour ses cinémas. Nous<br />

pourrons donner une chance à la nouvelle génération<br />

de cinéphiles.<br />

Et peut-être enclencher un cercle vertueux<br />

pour l’ouverture de futures salles ?<br />

Tout à fait. C’est pourquoi Mohamed Khouna a choisi<br />

d’implanter Film Event Consulting dans la ville d’Oujda.<br />

C’est une ville marginalisée sur le plan culturel, sans salle<br />

de cinéma, bien qu’aujourd’hui s’y tienne le Festival du<br />

film maghrébin. Nous avons eu le plaisir d’y participer,<br />

en proposant des films et en essayant d’insister sur<br />

l’importance de créer des salles. Nous sommes heureux<br />

d’être accompagnés sur ce plan-là par le CCM, qui veut<br />

véritablement réactiver cette dynamique.<br />

Interview complète disponible<br />

sur notre chaîne YouTube :<br />

36 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


EXPLOITATION<br />

L’extension du Concorde de<br />

Nantes validé en CDACi<br />

L’actuel cinéma art et essai nantais, de 4 salles et<br />

287 fauteuils, va donc se transformer en complexe<br />

de 7 salles et 778 fauteuils. Un projet de très<br />

longue date pour son directeur Sylvain Clochard,<br />

qui est aussi propriétaire des murs de l’actuel<br />

comme du futur Concorde. « Nous avons fait les<br />

premières acquisitions des bâtiments mitoyens en<br />

2006. Depuis, nous avons réuni plus de 2 000 m² et<br />

développons le projet peu à peu, à la taille de ce que<br />

sont nos moyens », relate l’exploitant, qui se réjouit<br />

d’avoir la maîtrise foncière de son développement,<br />

« ce qui coûte de l’argent, mais qui est extrêmement<br />

sécurisant aujourd’hui par rapport à des collègues qui<br />

doivent freiner leurs perspectives d’agrandissement ».<br />

Approuvé le 30 novembre par la CDACi de<br />

Loire-Atlantique, le projet conduit par l’Agence<br />

Drodelot Architectes prévoit de construire les salles<br />

sur les nouvelles parcelles, ce qui permettra de ne<br />

pas fermer l’actuel cinéma pendant la durée du<br />

chantier. Les anciennes salles seront progressivement<br />

transférées sur le nouveau site, puis<br />

l’ensemble sera relié pour converger vers l'entrée<br />

principale et constituer le nouveau Concorde. « Le<br />

budget de départ, de 5 millions d’euros, sera dépassé<br />

en raison de l’inflation du coût des matériaux, de<br />

l'énergie et de fonctionnement. »<br />

Si tout va bien, le permis de construire devrait être<br />

déposé début 2023. « Au 2 e semestre, au mieux, nous<br />

commencerons la démolition du bâtiment acquis,<br />

puis les travaux se poursuivront sur près de trois ans »,<br />

explique Sylvain Clochard, qui espère l’ouverture<br />

complète du nouveau lieu en 2026. Le Concorde<br />

est implanté dans un quartier dynamique des<br />

bords de Loire, anciens faubourgs ouvriers<br />

rattrapés par le cœur de ville, là où viennent<br />

s’installer les nouveaux arrivants. Une raison de<br />

plus pour être confiant : « Si notre fréquentation<br />

oscille entre moins 15 et 20 % par rapport aux années<br />

fastes, nous récupérons du public chaque semaine et<br />

finirons l’année autour de 115 000 entrées ».<br />

L’ambition pour le nouveau Concorde, avec deux<br />

fois plus de fauteuils, est de doubler ces chiffres.<br />

C.V.<br />

UN NOUVEL EXPLOITANT POUR LE<br />

VAGABOND DE BAR-SUR-AUBE<br />

Christophe Lemaire, qui gère déjà le cinéma de Bédarieux dans l'Hérault, reprend<br />

le cinéma de la commune de l’Aube.<br />

Resté fermé pendant trois mois, Le Vagabond réouvre<br />

avec une nouvelle équipe aux manettes. Après que la<br />

Scop Casa Ciné, liée par une convention avec la mairie<br />

propriétaire, a cessé son activité en septembre, le cinéma<br />

de deux salles et 370 places sera donc géré par Christophe<br />

Lemaire. S’il a déjà la DSP d’un autre établissement rural,<br />

Le Jean-Claude Carrière de Bédarieux, l’exploitant est<br />

originaire de l’Aube, ce qui a fini de convaincre la municipalité<br />

de lui confier son Vagabond. « Le premier cinéma<br />

où j’ai travaillé était à Nogent-sur-Seine. Nous travaillions<br />

alors en lien avec celui de Bar-sur-Aube, exploité par Jean-<br />

Pierre Bodnar jusqu’en 20<strong>14</strong> et que je connais donc bien »,<br />

relate Christophe Lemaire. C’est avec son épouse Stéphanie,<br />

et par le biais d’une autre société que celle de Bédarieux,<br />

créée cette année, que l’exploitant a proposé une location<br />

gérance, avec option d’achat au bout de deux ou trois<br />

ans. Pour l’heure, la mairie finit de rénover les salles et<br />

le hall du cinéma et de le mettre aux normes accessibilité,<br />

tandis que le couple d’exploitants a investi dans une<br />

billetterie en ligne, pour une ouverture ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>.<br />

« L’équipe précédente a fait pendant huit ans de l’art et essai<br />

très pointu, ce qui était économiquement difficile dans une<br />

petite commune de 6 000 habitants. » Un travail que la<br />

mairie ne souhaitait visiblement pas soutenir davantage,<br />

préférant encourager une programmation plus généraliste,<br />

pour que les habitants n’aient plus à se déplacer dans les<br />

LE REX DE LUCHON CHANGE DE MAINS<br />

Le cinéma de la station thermale des Pyrénées est repris par un duo d’exploitants<br />

du Sud-Ouest.<br />

Ludovic Graillat, du Grand Palais de Cahors, et son<br />

associé Charles Mascagni, exploitant du Régent de Saint-<br />

Gaudens, viennent de racheter leur voisin de Luchon à<br />

Josiane Abadie, qui en était la propriétaire depuis 1998<br />

et le gérait avec Maud Weicherding des Films du Whippet.<br />

Les deux salles du Rex ont rouvert le 30 novembre après<br />

ses congés annuels, et toujours avec une équipe féminine<br />

sur place. « Maud partira fin <strong>décembre</strong>, mais sa sœur Isabelle<br />

Weicherding continuera de s’occuper de l’accueil et des<br />

villes voisines, soit à Chaumont, Troyes ou Saint-Dizier,<br />

pour les “grosses” sorties. L’exploitant va poursuivre sa<br />

collaboration avec MC4 pour la programmation, ce<br />

dernier s’aventurant ainsi dans le nord.<br />

Christophe et Stéphanie Lemaire développeront aussi<br />

des animations de type ciné goûter ou ciné senior ainsi<br />

que des retransmissions d’opéras, et entendent relancer<br />

les dispositifs École et Collège au cinéma. « Nous allons<br />

aussi travailler avec le lycée de Bar-sur-Aube qui a le projet<br />

d'ouvrir une spécialité audiovisuel, et dont le proviseur est<br />

très motivé par un partenariat, notamment via le pass<br />

Culture », ajoute l’exploitant, qui est en train de recruter<br />

deux permanents, sur place pour répondre au mieux aux<br />

besoins du terrain et favoriser les liens avec tous les acteurs<br />

locaux. Son activité relancée, Le Vagabond vise le cap<br />

des 30 000 entrées par an.<br />

Cécile Vargoz<br />

projections », explique Ludovic Graillat. « Et pour diriger<br />

le cinéma, nous avons recruté Sarah De Prato, qui a déjà<br />

travaillé à nos côtés à Cahors puis à Saint-Gaudens. »<br />

Pour le moment, les nouveaux exploitants vont poursuivre<br />

la ligne éditoriale du Rex, labellisé Jeune public et<br />

Recherche, avec une programmation à 50 % art et essai.<br />

« Nous prenons la température et nous nous adapterons<br />

progressivement », précise Ludovic Graillat, qui programmera<br />

lui-même les deux salles. Pour la réouverture, le<br />

site a été modernisé avec instauration de la VàD, qui est<br />

donc active pour les préventes d’Avatar. Le Rex avait été<br />

rénové du sol au plafond par l’ancienne équipe en<br />

<strong>décembre</strong> 2018 – nouveaux fauteuils, écrans plus grands,<br />

passage au son 7.1 et isolation – pour 310 000 € de travaux.<br />

La fréquentation du cinéma de 370 places est très liée<br />

au public saisonnier, sachant que la commune de Bagnèresde-Luchon,<br />

2 600 habitants à l’année, peut atteindre<br />

20 000 personnes en haute saison. Jusqu’à présent, le Rex<br />

fermait trois semaines en novembre, comme la plupart<br />

des commerces locaux, entre le départ des curistes et<br />

l’arrivée des skieurs. Jusqu’en 2019, il réalisait 50 000<br />

entrées par an en moyenne, chiffre qu’espèrent atteindre<br />

Ludovic Graillat et Charles Mascagni.<br />

Du côté de l'ancienne équipe, Maud Weicherding va se<br />

consacrer désormais entièrement à la distribution, « en<br />

développant un gros travail de fond », après avoir mené les<br />

deux activités pendant 15 ans. Son associée de Luchon,<br />

Josiane Abadie, la rejoint aux Films du Whippet où elle<br />

s’occupera de la comptabilité.<br />

Cécile Vargoz<br />

38 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


Publi-communiqué<br />

FOCUS EXPLOITATION<br />

Politique de Sharp/NEC concernant<br />

la modification de la source de lumière laser<br />

dans les projecteurs à lampe<br />

Sharp NEC Display Solutions a une longue expérience de la technologie<br />

de projection. Nous sommes des spécialistes de la projection<br />

cinématographique et nous comprenons ce qui est important pour les<br />

exploitants de salles de cinéma et leurs clients. La fourniture de produits<br />

innovants, fiables et sûrs est primordiale et ne fera jamais l’objet de<br />

compromis.<br />

Fiabilité et sécurité<br />

L’optimisation des revenus par siège est essentielle pour les exploitants<br />

de cinéma qui exigent de leurs équipements une fiabilité et des<br />

performances durables afin de garantir une utilisation optimale, des<br />

temps d’arrêt minimaux et la meilleure expérience cinématographique<br />

possible, année après année. Sharp/NEC atteint les taux de défaillance<br />

les plus bas du secteur, et nous sommes fiers de notre service et de<br />

notre assistance robustes, qui sont bien accueillis par nos clients.<br />

Une innovation à la pointe du marché<br />

Toujours soucieux de mettre sur le marché des produits qui répondent<br />

directement aux besoins de l’industrie du cinéma, nous avons lancé le<br />

premier et le plus célèbre projecteur à lampe UHP au monde, offrant<br />

une solution de cinéma compacte et économique. Le premier projecteur<br />

de cinéma RB au monde a été présenté par Sharp/NEC comme une<br />

solution de projection presque sans speckle, combinant valeur et haute<br />

qualité.<br />

Aucun compromis sur la qualité<br />

Notre politique est de ne pas proposer de solution de rétrofit laser pour<br />

les projecteurs de cinéma à lampe. Cette approche permet de préserver<br />

l’intégrité de nos solutions de cinéma de haute qualité. Nous pensons<br />

que toute adaptation compromettrait la fiabilité, la sécurité et les niveaux<br />

de performance, ce qui entraînerait une expérience client moins que<br />

satisfaisante.<br />

Attention aux risques pour la sécurité du public<br />

Nous n’autorisons aucune modification sur nos projecteurs par des tiers.<br />

Nous vous avertissons des risques suivants :<br />

• Toute modification non autorisée par un tiers entraînerait<br />

l’annulation de la garantie et de l’extension de garantie du<br />

fabricant.<br />

• Les modifications non approuvées compromettront la conformité<br />

du produit DCI. La certification DCI est une exigence obligatoire<br />

par tous les studios afin de garantir une qualité d’image optimale.<br />

Le fait de ne pas obtenir la certification peut entraîner la perte de<br />

contenu.<br />

• Les fabricants sont entièrement responsables de la sécurité de<br />

leur équipement. Sharp/NEC est méticuleux dans ses procédures<br />

de test de sécurité pour s’assurer qu’il n’y a aucun risque<br />

électrique, thermique ou laser pour la sécurité du public. La<br />

conception thermique d’un projecteur est très complexe, et toute<br />

modification pourrait avoir un impact sérieux sur son intégrité,<br />

entraînant un vieillissement accéléré des composants électriques<br />

et optiques et un risque très réel pour la sécurité du public en cas<br />

d’incendie. En outre, la classification du groupe de risque (RG)<br />

et la distance dangereuse de l’énergie lumineuse élevée (HD)<br />

doivent être définies par le fabricant. Le processus d’adaptation<br />

d’une lampe à une source de lumière laser annule immédiatement<br />

tous les calculs de conception de sécurité et la conformité. Toute<br />

modification non autorisée fait peser toute la responsabilité sur<br />

le propriétaire du cinéma qui devient seul responsable de tout<br />

dommage ou compromission de la sécurité du public.<br />

Il est important de noter que s’il est possible de remplacer la source<br />

lumineuse d’un projecteur existant par une nouvelle source lumineuse<br />

laser, les autres composants seront toujours âgés. Tout composant de<br />

projecteur âgé de plus de 10 ans est susceptible de tomber en panne. Il<br />

n’est pas judicieux d’investir dans une nouvelle source de lumière laser<br />

pour risquer la défaillance d’autres pièces.<br />

La solution sans risque<br />

Nous sommes convaincus qu’il est dans l’intérêt de l’exploitant de cinéma<br />

de remplacer ses anciens projecteurs à lampes par un nouveau projecteur<br />

laser Sharp/NEC. L’exploitant du cinéma bénéficie d’une solution sûre,<br />

fiable et économe en énergie, tandis que ses clients cinéphiles profitent<br />

de la meilleure expérience cinématographique possible. Tous les risques<br />

sont éliminés.


PUBLIC JEUNE<br />

La table ronde sur les initiatives autour des films en<br />

salles, animée par Éric Lavocat, directeur d’Hexacom,<br />

avec Guillaume Boulangé (Université Paul Valéry<br />

Montpellier), Christophe Leparc (Cinemed /<br />

Quinzaine des Cinéastes), Irina <strong>Pro</strong>ust (Social Media<br />

Manager, Silenzio) et Catherine Mallet (chargée du<br />

jeune public à La Cascade de Martigues)<br />

©Cécile Vargoz<br />

UNE CONFÉRENCE HEXACOM<br />

POUR RENOUER AVEC LA GÉNÉRATION Z<br />

Du travail d’écriture à la<br />

communication, de la<br />

programmation à la configuration<br />

des salles, la question récurrente<br />

du public des 15-25 ans a été<br />

abordée dans le cadre du salon<br />

Iconic, rendez-vous des industries<br />

culturelles et créatives de<br />

Montpellier, lors d’une matinée<br />

organisée par le cabinet d’études<br />

Hexacom.<br />

Dans le cadre de son expertise cinéma et des politiques<br />

culturelles en général, Hexacom avait réuni un large<br />

panel de 15 intervenants, le 1 er <strong>décembre</strong> dernier, pour<br />

traiter un sujet… qui ne date pas de la pandémie. Jean-<br />

Marie Dura, aujourd’hui consultant chez NXNW, est<br />

en effet revenu sur son rapport de 2016 commandé par<br />

le CNC, sur “La salle de cinéma de demain”. « L’un des<br />

enjeux, pour le CNC, était d’attirer davantage les jeunes…<br />

ce qui, à l’époque, n'intéressait pas la FNCF. On était dans<br />

le déni, alors que le cinéma était passé, entre 2006 et 20<strong>14</strong>,<br />

de 2 e à 11 e loisir préféré des jeunes. » Déjà en 2016, l’étude<br />

recommandait d’encourager des cinémas de proximité<br />

en centre-ville, d’y développer le e-gaming ou le e-sport<br />

et d’embrasser la communication digitale. S’ajoute<br />

aujourd’hui l’impératif de communiquer sur l’engagement<br />

environnemental – « les cinémas doivent montrer patte<br />

verte pour attirer les jeunes » –, mais aussi de regarder<br />

ailleurs et dans d’autres secteurs, insiste Jean-Marie Dura.<br />

« Je me suis beaucoup inspiré de l’article de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

US de Mark de Quervain, “Teens ! Who needs’em ?” (de mai<br />

2015), mais aussi des études de Coca-Cola, pour qui un<br />

public qui vieillit pose problème à toute activité économique. »<br />

Pas de problème majeur pour les salles selon Chloé<br />

Delaporte, maîtresse de conférences en socio-économie<br />

du cinéma et de l’audiovisuel à l’Université Paul-Valéry<br />

de Montpellier, qui rappelle que chez les jeunes, le taux<br />

de pénétration se maintient depuis 50 ans autour de<br />

85 %. « Ils ont été les premiers à reprendre le chemin des<br />

salles à la réouverture, avec un taux de 73 % en 2021 pour<br />

les 15-24 ans. Et s’ils viennent moins souvent, je ne crois<br />

pas du tout que le prix soit un frein, c’est principalement à<br />

cause de la perte d’habitude. » Pour la chercheuse, il faut<br />

donc toujours plus événementialiser les séances « en<br />

s’appuyant sur la transversalité des médias au lieu de<br />

les opposer ».<br />

Diversifier les contenus… et les<br />

contenants<br />

Une transversalité déjà mise en œuvre à travers de<br />

nombreuses initiatives, dont celles soutenues par le CNC<br />

dans le cadre de son appel à projet “Diffusion culturelle<br />

15/25 ans” : le Festival Imperceptibles, La loi des séries,<br />

ou encore Les Mycéliades, le festival SF de l’ADRC<br />

présenté par Emmanuel Didier à Montpellier. On connaît<br />

aussi le travail d’Alexandre Suzanne (Playful) autour du<br />

jeu vidéo, « dont l’un des enjeux est de faire évoluer l’image<br />

de la salle, comme un lieu où l’on peut aussi s’amuser ».<br />

Enjeu partagé par les jeunes représentants de la Maison<br />

Dulac, qui ont entrepris de « désacraliser » des salles<br />

iconiques du Quartier latin. « Si l’on reste sur une programmation<br />

uniquement cinéma, on va à notre perte », estime<br />

ainsi Mathias Dulac. En développant la saison Kaléidoscope,<br />

qui mêle les disciplines, « nous adossons chaque événement<br />

40 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>


Si l’on reste sur une programmation<br />

uniquement cinéma, on va à notre perte<br />

MATHIAS DULAC<br />

à des marques et des personnalités qui ont des communautés »,<br />

ajoute Pierre-Edouard Vasseur, directeur artistique de la<br />

saison culturelle, sans rougir de « partenariats privés à<br />

l’américaine ». Ou en osant une retransmission de<br />

l’Eurovision à L’Arlequin, « qui aurait peut-être fait hurler<br />

Jacques Tati, mais a séduit de nouveaux spectateurs ».<br />

Plus au sud, à Toulouse, Agnès Salson poursuit son<br />

exploration de La Forêt électrique. Comme l’expérience<br />

éphémère menée en 2018, « le projet est d’inclure le processus<br />

de création dans un lieu de diffusion, à travers des studios<br />

de tournage et de post-prod, mais aussi de faire participer<br />

le public à la construction du lieu ». Et là encore, il s’agit<br />

d’organiser des événements pluridisciplinaires : loto,<br />

concert, performance de poésie… et de les rendre visibles<br />

sur les réseaux sociaux. C’est au bout de trois ans d’expérimentation<br />

que le cinéma définitif sera construit, en<br />

2024. « Nous devons rendre notre lieu désirable : ici, on peut<br />

boire une bière devant un écran et notre public, hyper jeune,<br />

vient voir des films des années 70. » La configuration du<br />

lieu y est pour beaucoup, comme au cinéma La Cascade<br />

de Martigues [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 6 octobre 2021], où<br />

a été transférée il y a un an l’activité du Jean Renoir, de<br />

la périphérie au cœur de ville. « C’est un espace totalement<br />

différent, avec un hall modulable – le comptoir-caisse, sur<br />

roulettes, peut être déplacé –, une cour intérieure, où nous<br />

accueillons le passant dès 9h, qu'il vienne ou pas voir un<br />

film », témoigne Catherine Mallet, par ailleurs responsable<br />

adjointe du groupe Jeune public de l’Afcae. « Les jeunes<br />

nous disent qu’ils ont envie de se caler quelque part : notre<br />

jardin, avec poufs et transats, le leur permet. » Reste à leur<br />

donner envie de cinéma, « patiemment et dans une démarche<br />

bienveillante de médiation ».<br />

De la médiation à la communication<br />

digitale<br />

Un travail qui nécessite du personnel, et n'est pas forcément<br />

reproductible sans l’aide des collectivités. En<br />

Occitanie, si la Région n’a pas encore recruté de médiateurs<br />

dans le cadre de conventions avec le CNC, elle a<br />

lancé son propre projet en 2021, « La salle d’à côté », en<br />

lien étroit avec le Master pro Métiers de la diffusion du<br />

cinéma et de l’audiovisuel, créé la même année à Montpellier.<br />

Guillaume Boulangé, maître de conférences en études<br />

cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Paul-<br />

Valéry, explique que le projet a été conçu avec Occitanie<br />

Films « au moment où les exploitants de l’ACCILR et de<br />

l’Acreamp étaient en demande, et où l’angoisse grandissait<br />

aussi du côté des étudiants, maltraités pendant les confinements<br />

».Il s’agit d’accompagner les salles art et essai de la<br />

région, par des actions portées par des étudiants en cinéma<br />

et communication, via des contrats en alternance ou des<br />

stages. Le dispositif a concerné 52 étudiants, dans 125<br />

structures dont 110 salles. « Le premier bilan est très positif<br />

sur la dynamique, moins sur la fréquentation, qui diffère<br />

selon que la ville a une population étudiante ou pas. » Le<br />

dispositif est relancé pour une saison 2.<br />

On sait aussi que les salles doivent renforcer la communication<br />

des distributeurs sur les réseaux sociaux. Mais<br />

pas n’importe lesquels, ni n’importe comment : « L’Escurial<br />

qui a 111 ans, sur Tiktok, ça ne sert à rien », souligne<br />

Mathias Dulac, quand Chloé Delaporte souligne que<br />

Facebook est « réservé aux “boomers” ». Tiktok, Instagram<br />

et Snapchat sont, dans l’ordre, les plus utilisés par les<br />

jeunes, rappelle Irina <strong>Pro</strong>ust de l’agence Silenzio, et<br />

peuvent appuyer un film tel que Simone : le voyage du<br />

siècle. « Il s’adressait naturellement à un public senior, mais<br />

les jeunes ont été efficacement ciblés par le distributeur.<br />

Warner a su penser les bons formats, en diffusant de très<br />

courts extraits sur Instagram et Tiktok, ou via des ambassadeurs,<br />

comme des jeunes femmes invitées à une avantpremière<br />

à l'Unesco, qui ont partagé leurs échanges. » L'enjeu<br />

est de construire des campagnes progressives sur les films,<br />

« au niveau national pour le distributeur, et pour les salles,<br />

qui arrivent en dernière ligne droite, l'intérêt est de s’adresser<br />

directement à leurs spectateurs, en créant du contenu incarné,<br />

avec leurs personnels ou des influenceurs qui recommandent<br />

leur cinéma », conseille la social media manager de Silenzio,<br />

insistant sur la recommandation par autrui qui, sur les<br />

réseaux, est un facteur essentiel pour les jeunes.<br />

… et s’adapter dès l’écriture ?<br />

Débat plus polémique, à l’heure où certains mettent<br />

en cause la qualité de l’offre : la création devrait-elle<br />

s’adapter au marché, pour séduire le public jeune ?<br />

Question posée par Serge Lalou, lui-même producteur<br />

– entre autres de Valse avec Bashir –, qui dit « ne jamais<br />

avoir pris en compte le public » au moment de lancer<br />

un projet. Jean-Baptiste Durand, dont le premier long<br />

métrage, Chien de la casse, sortira le 26 avril chez Bac,<br />

est plus nuancé. « Si mes producteurs m’ont laissé carte<br />

blanche, j’ai toujours eu envie que mon travail soit<br />

accessible, dès mes études aux Beaux-Arts. Que ce soit en<br />

peinture ou dans l’écriture d’un film, il est fondamental<br />

pour moi d'être intelligible et de réussir à transmettre<br />

une émotion, et ce pour toute génération. » Et pour tous<br />

les formats, précise le jeune réalisateur qui a grandi<br />

avec le numérique : « En tant que spectateur, si un film<br />

est bon, il doit me toucher aussi sur un écran de téléphone<br />

portable. »<br />

Pour Thomas Ordonneau de Shellac, « c'est au niveau<br />

de la distribution et de la salle que l’on doit s’adresser à<br />

un public spécifique ; le créateur, lui, ne doit pas penser<br />

en termes de cible ». Et d’autant plus pour Shellac, qui<br />

travaille sur des cinématographies émergentes et de<br />

recherche, et dont le dirigeant souligne que « chaque<br />

film étant un prototype, se projeter sur un nombre<br />

d’entrées, c’est mentir ou se tromper ». Mais le producteur-distributeur<br />

est aussi un exploitant optimiste :<br />

« Notre public a été rajeuni par le Covid. Cela n’a certes<br />

pas été difficile au Saint-André des Arts ( !) que nous<br />

avons repris à Paris, mais nous sentons aussi, à la Baleine<br />

à Marseille, que les jeunes s'intéressent à des œuvres moins<br />

formatées et aux formes singulières. »<br />

Reste que pour concevoir des films moins formatés,<br />

« les jeunes sont les mieux placés pour écrire pour les<br />

jeunes », estime de son côté Germain Gavuzzo, responsable<br />

du Centre de compagnonnage de la Cité européenne<br />

des scénaristes. Son organisme, qui répond<br />

selon lui à « un vrai besoin de renouvellement des talents<br />

et des récits », s’adresse à des étudiants à leur sortie<br />

d’école, pour les former en situation de travail, aux<br />

côtés de scénaristes séniors. « L’enjeu est de sortir de<br />

l’entre-soi parisien, pour des histoires qui peuvent parler<br />

à tout le monde. Il y a des clubs de foot dans tous les<br />

villages, pour l’écriture c’est pareil : il faut repérer les<br />

jeunes auteurs, les former et les insérer. »<br />

Finalement, « les cinéphiles ont tous les âges », rappelle,<br />

comme une évidence, Jean-Baptiste Durand. La saison<br />

culturelle ou le ciné-club Hurlequin des cinémas<br />

Dulac touchent toutes les générations, et des cinémas<br />

plus ouverts sur la ville et la vie ne peuvent que<br />

profiter… à l’ensemble du public.<br />

Cécile Vargoz<br />

©Hexacom<br />

Laëtitia Facon, cheffe du service de la vidéo<br />

physique et en ligne, à la direction du numérique,<br />

et coordinatrice de l’appel à projets Diffusion<br />

culturelle 15/25 ans au CNC<br />

<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />

41


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CDACi<br />

13/12/22 SA FORUM INTERNATIONAL MEGARAMA 6 715 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Megarama Cormeilles-en-Parisis Val d’Oise Val Parisis<br />

13/12/22 SARL LES HALLES DE NEYRPIC MEGARAMA 9 1 537 <strong>Pro</strong>jet de création d’un multiplexe Megarama Saint-Martin-d’Hères Isère<br />

Grenoble Alpes<br />

Métropole<br />

gncr@gncr.fr contact@acrif.org<br />

PREMIÈRES<br />

RENCONTRES<br />

PROFESSIONNELLES<br />

RECHERCHE<br />

ET DÉCOUVERTE<br />

9, 10, 11 janvier 2023<br />

Cinéma LE MÉLIÈS - Montreuil<br />

© photo : SHOWING UP Kelly Reichardt<br />

Premières rencontres profession nelles<br />

Recherche et Découverte<br />

Le Groupement national des cinémas de recherche<br />

(GNCR) et l’Association des cinémas de recherche<br />

d’Île-de-France (Acrif) donnent rendez-vous aux<br />

professionnels les 9, 10 et 11 janvier au Méliès de<br />

Montreuil. Des représentants du CNC, de l’Afcae,<br />

de l’Acid, des exploitants, distributeurs et critiques,<br />

aborderont ensemble les problématiques liées aux<br />

films et aux salles labellisées Recherche et Découverte<br />

et ce qui fait leur singularité.<br />

Deux tables rondes sont déjà prévues, le mardi<br />

10 autour des films (sur les critères et les enjeux<br />

du label, sur le fonctionnement du système de<br />

recommandation des films...) et le mercredi 11<br />

autour des salles (sur leur politique d'animation à<br />

travers des exemples stimulants, mais aussi sur leurs<br />

liens avec la critique, qui reste déterminante pour les<br />

films Recherche).<br />

Les horaires et intervenants seront précisés ultérieurement,<br />

de même que les titres des films qui<br />

seront projetés lors de ces journées (dont cinq films<br />

en vue d’un soutien GNCR et trois qui seront<br />

présentés par l’Acrif). Les professionnels souhaitant<br />

participer à ces journées doivent s’inscrire auprès<br />

de a.monin@gncr.fr<br />

Soutiens GNCR<br />

LE RETOUR DES HIRONDELLES<br />

de Li Ruijin, ARP Sélection, 8 février<br />

LA ROMANCIÈRE, LE FILM ET LE HEUREUX<br />

HASARD de Hong Sang-Soo, Arizona, 15 février<br />

Recommandation<br />

À PAS AVEUGLES de Christophe Cognet,<br />

Survivance, 8 mars<br />

PETITE ANNONCE<br />

La fréquentation s’embellit encore<br />

en novembre<br />

<strong>14</strong>,78 millions d’entrées ont été comptabilisées le mois<br />

dernier, d’après les estimations du CNC. Si elle accuse<br />

un retard de 19 % par rapport à la moyenne de novembre<br />

sur la période 2015-2019, la fréquentation atteint son<br />

plus haut niveau cette année, devant celle d’octobre<br />

qu’elle surpasse de 4 % (<strong>14</strong>,3 millions de spectateurs).<br />

C’est également supérieur de 6 % à celle de novembre 2021.<br />

Alors que l’effet “Coupe du monde” est encore difficile<br />

à mesurer, le marché de novembre a été porté par une<br />

offre variée, menée par Black Panther : Wakanda Forever<br />

et ses 2,8 millions d’entrées sur la période, Simone, le<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

voyage du siècle autour du million et Mascarade avec<br />

près de 800 000 spectateurs. Parmi les films art et essai,<br />

Armageddon Time est le seul à dépasser les 300 000<br />

cinéphiles mensuels, que frôle La Conspiration du Caire,<br />

tandis que Reste un peu a séduit plus de 260 000 curieux.<br />

Des chiffres qui confirment donc la bonne dynamique<br />

des salles françaises, qui ont attiré 133,5 millions de<br />

spectateurs depuis janvier (-28 % par rapport à la<br />

moyenne 2015-2019). La barre des 150 millions<br />

d’entrées pour l’année devrait être franchie.<br />

LE SOMMET DES ARCS 13 au 17/12/22 LES ARCS<br />

RENCONTRES RECHERCHE ET DÉCOUVERTE 09 au 11/01/23 MONTREUIL<br />

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heloise.besson@boxoffice.com<br />

FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA 18 au 24/01/23 FRANCE<br />

JOURNÉE PRO DE LAB'CINÉ, SALON DU CINÉMA ET DE L'AUDIOVISUEL 19/01/23 JUVISY-SUR-ORGE<br />

RENCONTRES DES CÔTES DE BRETAGNE 24 au 28/01/23 TRÉGUEUX (SAINT-BRIEUC)<br />

FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA ENFANTS/AFCAE 08 au 28/02/23 FRANCE<br />

RENCONTRES DU SUD 20 au 24/03/23 AVIGNON<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 03 au 06/04/23 GÉRARDMER<br />

FESTIVAL DE CANNES 16 au 27/05/23 CANNES<br />

CINEEUROPE 19 au 22/06/23 BARCELONE (ESPAGNE)<br />

CONGRÈS DE LA FNCF 18 au 21/09/23 DEAUVILLE<br />

Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />

42 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>

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