Boxoffice Pro - N°434 / 14 décembre 2022
N°434 / 14 décembre 2022
- Page 3 and 4: N°434 / 14 décembre 2022 LE GRAND
- Page 5 and 6: LE 1 ER BLOCKBUSTER DE 2023 ! UN FI
- Page 7 and 8: ©Tanguy Colon Et que faire pour le
- Page 9 and 10: DISTRIBUTION FRANCE DISTRIBUTION FR
- Page 12 and 13: 90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX 12 N
- Page 14 and 15: 90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX La p
- Page 16 and 17: 90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX En 1
- Page 18 and 19: 90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX Depu
- Page 20: 90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX Char
- Page 23: S02 11 JAN. DISTRIBUTEUR FILM DURÉ
- Page 27 and 28: DISTRIBUTION SND FIDÈLE À SA FREN
- Page 29 and 30: Cédric Jimenez et Bac Nord ont ét
- Page 31 and 32: INTERNATIONAL SONY VA DISTRIBUER MO
- Page 33 and 34: ©Cineville NL Un pass Cineville au
- Page 35 and 36: TF1 STUDIO ET UGC PRÉSENTENT UNE P
- Page 38 and 39: EXPLOITATION L’extension du Conco
- Page 40 and 41: PUBLIC JEUNE La table ronde sur les
- Page 42: INSTITUTIONNELS PROCHAINES CDACi/CN
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
LE GRAND REX<br />
90 ANS, TOUJOURS FLAMBOYANT
Noël au ciné<br />
Le cinéma et son cycle de saisons inversé ! Là où l'hiver permet<br />
à la nature de suspendre son activité, le cinéma, lui, atteint son<br />
point culminant. Ce n’est pas sans effort qu'il arrive en cette<br />
fin d’année, fringant, pimpant et enguirlandé d’une flopée de<br />
lumières. Rénovations, renouvellement et innovation… Noël !<br />
Les cinémas ont assidûment préparé les vacances, soignant leurs<br />
technologies, leur accueil, chacun renforçant son identité, sans<br />
essayer d'être autre chose ou quelqu’un d’autre. Nous avons fait<br />
écho de nombreuses rénovations et ouvertures de cinéma. Cette<br />
fois, nous dédions nos pages au Grand Rex, qui reste, dans<br />
l’imaginaire collectif, un symbole traditionnel mais toujours<br />
un haut lieu d’animation. Bravo à Alexandre Hellmann, qui<br />
a su transcender son héritage familial, renforcer ses atouts, ses<br />
alliances, tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons.<br />
Nous voici arrivés au dernier magazine de l’année. Une année<br />
difficile, parfois éprouvante à bien des égards et au-delà de notre<br />
sphère, qui a le mérite de nous remettre en question. La question<br />
de ce que veut le spectateur… Confort, identité, immersion ou<br />
tradition au sein d’une grande diversité de salles, à l’image de<br />
celle des films que l’on nous envie. Le cinéma est là, toujours<br />
fort, ouvert et accueillant. Ce pourrait être un titre des comédies<br />
traditionnelles de fin d’année, Un amour de cinéma pour Noël !<br />
Marion Delique<br />
. ACTUALITÉS<br />
Entretien avec Guillaume Bachy, président de l’Afcae 6<br />
À 90 ans, Le Grand Rex retrouve son lustre d’antan 12<br />
Échos de la conférence Hexacom 40<br />
. DISTRIBUTION<br />
SND fidèle à sa French touch 27<br />
Studiocanal, premier distributeur français de <strong>2022</strong> 28<br />
Zinc amorce sa croissance 30<br />
. EXPLOITATION<br />
Le cinéma de Bar-sur-Aube change de mains 38<br />
Un nouvel exploitant pour le cinéma de Luchon 38<br />
. INTERNATIONAL<br />
Sony va distribuer les films Legendary dans le monde 31<br />
Retour sur la 22 e conférence Europa Cinemas 32<br />
Rencontre avec Hajar Marouani, Film Event Consulting 36<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
L’Agenda de la profession 42<br />
Crédits page 3 : © Tanguy Colon<br />
La Rédaction<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
SLIM MRAD<br />
Journaliste<br />
en formation alternance<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />
c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />
CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />
à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />
Slim Mrad / slim.mrad@boxoffice.com<br />
Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />
Publicité / Base de données distributeurs<br />
Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />
Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />
Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie<br />
Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />
Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
4 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
LE 1 ER BLOCKBUSTER DE 2023 !<br />
UN FILM DE JEAN-FRANÇOIS RICHET<br />
AU CINÉMA LE 25 JANVIER 2023<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE SUR LE FILM<br />
PLV<br />
Affiches 120x160 et 40x60<br />
Disponible chez<br />
Facility Event<br />
Fonds d’écran<br />
Flat et Scope<br />
Écran<br />
1080x1920<br />
Film-annonce – Durée : 1’30’’<br />
Disponible en VOST et en VF<br />
L’équipe Metropolitan est à votre disposition.<br />
Récupérer les éléments de communication sur notre site : exploitants.metrofilms.com
ENTRETIEN<br />
Revendiquer avec ambition, de façon<br />
visible et compréhensible pour le public,<br />
les valeurs portées par les salles art et essai<br />
GUILLAUME BACHY, PRÉSIDENT DE L’AFCAE<br />
À l’occasion de l’assemblée<br />
générale de l'Association le 8<br />
<strong>décembre</strong>, et après celle du <strong>14</strong><br />
octobre qui a permis de<br />
régulariser son CA, le nouveau<br />
président fait part de ses projets<br />
pour le mouvement art et essai.<br />
Le comité 15-25 de l’Afcae<br />
dévoile sa première<br />
sélection<br />
Le nouveau groupe, qui se réunit désormais tous<br />
les mois pour conseiller des films s'adressant aux<br />
publics jeunes, a fait son choix pour janvier 2023.<br />
Les Rascals de Jimmy Laporal-Trésor (sortie le 11<br />
janvier - The Jokers) a été désigné à l’unanimité comme<br />
premier Coup de cœur du comité, qui propose aux<br />
salles des animations en lien thématique avec le<br />
film : des sessions jeu vidéo avec l’association<br />
Playful, des séances dédiées à la culture urbaine<br />
avec ON2H (Organisation nationale du hip-hop),<br />
un blind test spécial rap clé en main…<br />
Les autres titres du mois sont Radio Metronom (4<br />
janvier - Pyramide), Youssef Salem a du succès (18<br />
janvier - Tandem) et Retour à Séoul (25 janvier - Les Films du<br />
Losange), qui seront aussi accompagnés de manière<br />
spécifique par l’Afcae. À noter que dans le cadre de<br />
son partenariat avec le pass Culture, les séances<br />
des films « 15-25 » seront mises en avant sur la<br />
page d'accueil de l'application.<br />
Radio Metronom de Alexandru Belc<br />
©Pyramide Films<br />
L’embellie de la fréquentation ces derniers mois<br />
se ressent-elle aussi dans les salles art et essai ?<br />
Depuis le mois de septembre, le cinéma en général a<br />
repris de l’importance et c’est beaucoup de bonheur :<br />
nous retrouvons nos spectateurs autour de films d’auteur<br />
comme L’Innocent ou La Conspiration du Caire, qui<br />
séduisent à la fois le public des salles généralistes et plus<br />
pointues. C’est d’autant plus réjouissant que nous avons<br />
été attaqués par une partie des médias, qui ont critiqué<br />
le prix des places et l’offre de films, sans distinguer les<br />
salles qui défendent la diversité avec des tarifs bien<br />
inférieurs à ceux qu’ils dénonçaient. Quant au bilan de<br />
l’année, dans l’attente des chiffres, nous avons l’impression<br />
que les salles art et essai ont mieux résisté.<br />
Vous avez souligné que votre mandat de président<br />
s'inscrit dans la continuité de celui de<br />
François Aymé, mais quels sont vos projets<br />
pour mieux valoriser les films et les salles art<br />
et essai ?<br />
Nous voulons d’abord nous concentrer sur la recommandation<br />
des films. Le terme art et essai ne descend<br />
pas du Saint-Esprit : il découle d’une expertise et d’une<br />
action spécifique. Aussi nous souhaitons mettre en valeur<br />
le travail bénévole des membres du collège de recommandation,<br />
en expliquant l'importance de leurs choix,<br />
mais également, en lien avec le CNC, nourrir certaines<br />
réflexions afin de rendre encore plus efficace le travail<br />
réalisé par le Collège.<br />
Nous allons ensuite continuer à accompagner les salles<br />
par des actions fortes (soutiens aux films, pastilles, festivals…),<br />
tout en les redynamisant, avec les différents<br />
groupes de l’Afcae dont le nouveau comité 15-25. Nous<br />
ne pouvons plus travailler en <strong>2022</strong> comme en 2019.<br />
Enfin, nous allons poursuivre le travail de François Aymé<br />
pour créer une “marque” art et essai. Il faut revendiquer<br />
avec ambition, de façon visible et compréhensible pour<br />
le public, les valeurs portées par les salles art et essai : voir<br />
un film ensemble, c’est avoir une certaine idée de la<br />
société et du collectif, dans le respect du public et des<br />
auteurs. Cela pourra passer par un logo, un clip avant<br />
les séances, en tout cas, un symbole plus reconnaissable.<br />
Vous dites que l’on ne peut plus programmer en <strong>2022</strong><br />
comme on le faisait en 2019 ; alors comment ? Souhaitezvous<br />
plus de régulation ?<br />
Pas forcément, même si l’on pourrait remettre en place<br />
certains engagements de programmation. Mais cela passe<br />
surtout par une meilleure entente entre exploitants et<br />
distributeurs. L'après-crise nous l’impose : il faut réfléchir<br />
à ce qui est le mieux pour les films et pour les salles, face<br />
à la concurrence d’autres écrans qui n’ont aucune restriction<br />
d'horaires. Il faut réinterroger la multi programmation<br />
pour proposer les films au bon moment, au bon<br />
horaire, à nos spectateurs – car nous connaissons nos<br />
publics – et pour laisser entrer plus de diversité – ce qui<br />
n’est pas possible aujourd'hui. Or pour que le cinéma<br />
reste désirable, il faut pouvoir proposer le choix le plus<br />
large possible. Certains distributeurs n’ont pas encore<br />
intégré cette évidence, y compris des indépendants qui<br />
continuent à exiger un nombre de séances trop élevé en<br />
sortie nationale, sans reconnaître qu’il vaut mieux garder<br />
un film sur la durée.<br />
On sait aussi qu’il faut événementialiser davantage, ce<br />
qui suppose de laisser des créneaux pour ces temps de<br />
rencontres et d’animations. Et pour créer des événements,<br />
les salles ont besoin du soutien des distributeurs et d’autres<br />
partenaires, notamment sur certains territoires où elles<br />
sont en quête de légitimité et sont peu entendues des<br />
pouvoirs publics. Nous avons le projet de les mutualiser<br />
davantage au niveau national, comme le fait de plus en<br />
plus l'ADRC.<br />
Dans cette optique d'événementialisation,<br />
faut-il s'ouvrir davantage au transmedia, y<br />
compris en diffusant des séries ou des films<br />
de plateformes ?<br />
Les salles art et essai se sont toujours réinventées, notamment<br />
en ouvrant leurs écrans à de nouveaux médias, tels<br />
que le jeu vidéo ou le clip. Quant à diffuser des films de<br />
plateformes, nous n'y sommes pas favorables mais il est<br />
actuellement difficile d'avoir une position franche et<br />
définitive. Il faudrait, pour cela, que les plateformes<br />
s’intègrent davantage à notre écosystème en montrant<br />
leur solidarité avec la salle, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.<br />
Je ne défends pas le day-and-date car les cinémas n’ont<br />
pas à devenir le porte drapeau de films qui vont sortir<br />
sur les plateformes. <strong>Pro</strong>poser certaines séances dans le<br />
respect de la chronologie est envisageable, mais pas avec<br />
un visa exceptionnel, car le travail de l’exploitation doit<br />
résulter d'une réflexion commune avec un distributeur.<br />
Comment allez-vous poursuivre le travail en<br />
direction des 15-25 ans ?<br />
Je suis très positif sur le lancement de notre comité 15-25,<br />
qui, dès les premières réunions, trouve une idée à la<br />
seconde ! Si le sujet des jeunes nous préoccupe depuis<br />
dix ans à l’Afcae, le soutien du CNC, à travers ses deux<br />
appels à projet – celui sur la diffusion culturelle et le<br />
fonds jeunes cinéphiles – a permis d’impulser des actions<br />
fortes. C’est pourquoi nous appelons de nos vœux la<br />
pérennisation du fonds jeunes cinéphiles : les associations<br />
territoriales et les salles ont beaucoup investi – nousmêmes,<br />
à l’Afcae, avons embauché une personne. Par<br />
ailleurs, nous élargissons l'expérimentation Étudiants au<br />
cinéma. Si elle passe par des conventions locales – chaque<br />
université étant autonome –, nous appelons à des concertations<br />
avec les deux ministères de tutelle, celui de la<br />
Culture et celui de l'Enseignement supérieur, pour être<br />
soutenus à l’échelle d’un projet plus global.<br />
6 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
©Tanguy Colon<br />
Et que faire pour les plus âgés qui ont perdu<br />
leurs habitudes ?<br />
Il s’agit en effet du public le plus cinéphile et emblématique<br />
des salles art et essai. L’érosion des spectateurs de<br />
plus de 50 ans est inquiétante, mais aussi la baisse des<br />
25-49 ans, qui constitueront bientôt la majorité de notre<br />
public. Pour les plus de 50 ans, il faut davantage d’événements<br />
et espérer de bonnes conditions sanitaires. Pour<br />
l'âge intermédiaire, il faut leur rappeler que le cinéma<br />
reste la sortie culturelle la moins chère et la plus accessible<br />
– il y a des salles partout –, et qu’il n’est pas possible de<br />
construire une société où chacun est devant son écran<br />
individuel.<br />
Comment, au-delà des économies d’énergie<br />
immédiates, l’Afcae compte travailler sur les<br />
questions d’écologie ?<br />
Le coût de l’énergie actuel frappe toutes les salles : certaines<br />
diminuent la voilure, d’autres allant jusqu’à fermer, et<br />
vont donc perdre la dynamique de leur travail de proximité<br />
et d’éducation à l'image. L’Afcae s’est saisie du sujet,<br />
notamment avec le projet de se regrouper pour obtenir<br />
des tarifs plus intéressants sur les trois prochaines années.<br />
La proposition, portée par un tiers de confiance qui n’est<br />
pas un prestataire, a été présentée lors de notre AG du<br />
8 <strong>décembre</strong>.<br />
Dans un deuxième temps, nous accompagnerons les<br />
salles, en lien avec l’ADRC, pour mieux isoler leurs<br />
bâtiments et passer aux projecteurs laser. Une démarche<br />
plus longue, qui nécessite des investissements et pourrait<br />
être un critère dans le cadre du soutien sélectif du CNC.<br />
La question écologique rejoint aussi une façon de<br />
programmer différente : rien ne sert de faire un grand<br />
nombre de séances si les salles sont au trois quart vides.<br />
Comptez-vous développer la formation pour<br />
vos adhérents ?<br />
C’est primordial. Pendant la crise, les formations que<br />
nous avons organisées en ligne et celles proposées par le<br />
groupe Jeune public ont répondu à un réel besoin de nos<br />
adhérents. De façon générale, il y encore peu de formations<br />
dans notre secteur alors que le besoin d’échanger<br />
entre exploitants est énorme, particulièrement en ces<br />
temps de mutations. L’Afcae est donc en train de construire,<br />
en s'appuyant sur le travail de nos associations territoriales<br />
en la matière, des modules et une grille à proposer à<br />
l’ensemble de ses adhérents.<br />
Votre vision de la salle de demain ?<br />
Dans les dix prochaines années, les salles art et essai<br />
auront plus que jamais un rôle à jouer dans la société :<br />
la notion de collectif ne peut se construire ailleurs que<br />
dans des lieux où la parole est libre, où l’on peut voir des<br />
films et des cultures du monde entier. Et la notion d’art<br />
et essai n’a de sens que dans des salles où les films<br />
programmés ont une vraie valeur, où leurs auteurs sont<br />
découverts, reconnus et célébrés. La salle sera plus petite,<br />
plus proche des habitants, évidemment respectueuse du<br />
climat et du territoire. Et, en tout cas, toujours présente !<br />
<strong>Pro</strong>pos recueillis par Cécile Vargoz<br />
Énergie : négocier des<br />
achats groupés<br />
Pour répondre au sujet d’inquiétude majeur de cet<br />
hiver, l’Afcae a convié, lors de sa dernière AG, les<br />
représentants de Wattvalue, spécialiste indépendant<br />
dans la gestion des dépenses en énergie.<br />
La structure accompagne les entreprises pour<br />
repérer et obtenir les meilleurs tarifs auprès des<br />
fournisseurs d'électricité ou de gaz, le tout dans<br />
une démarche positive pour l’environnement.<br />
Et dans le contexte actuel, il est nécessaire de se<br />
pencher dès 2023 sur les contrats de 2024 et 2025.<br />
Ainsi, Wattvalue compare les contrats et se charge<br />
de regrouper les besoins de plusieurs entreprises<br />
pour négocier des achats groupés. « Nous ne<br />
sommes pas courtiers et accompagnons nos clients<br />
avec des solutions sur-mesure et dans la durée », ont<br />
souligné les consultants, qui proposent d’analyser<br />
finement la consommation de chaque métier, et<br />
d’utiliser ces données pour des contrats adaptés…<br />
en tenant compte d’une réglementation qui évolue<br />
constamment. Les mesures de soutien aux<br />
entreprises, bien que simplifiées pour 2023,<br />
restent, comme chacun le sait, très complexes.<br />
À noter que Wattvalue priorise l’intégration d’une<br />
énergie verte et gère les certificats de garantie<br />
d’origine renouvelable de l‘électricité (l’unique outil<br />
réglementaire, en France, certifiant qu’une énergie<br />
provient de sources renouvelables).<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
7
LE FESTIVAL INTERNATIONAL<br />
DU FILM GROLANDAIS<br />
DE TOULOUSE<br />
FESTIVAL INTERNATIONAL<br />
DU FILM INDÉPENDANT<br />
DE BORDEAUX<br />
FESTIVAL EUROPÉEN<br />
DU FILM FANTASTIQUE<br />
DE STRASBOURG<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
UN FILM PUISSANT<br />
CONTRE LE RACISME<br />
MELTY<br />
UNE CLAQUE INOUBLIABLE<br />
KONBINI<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER ET<br />
VIRAK THUN<br />
LE 11 JANVIER AU CINÉMA<br />
PARTENAIRES
DISTRIBUTION FRANCE<br />
DISTRIBUTION FRANCE<br />
COIFFURES<br />
COIFFURES<br />
DISTRIBUTION FRANCE<br />
DISTRIBUTION FRANCE<br />
EN ASSOCIATION AVEC<br />
EN ASSOCIATION AVEC<br />
RENCONTRES<br />
CINESSONNE<br />
CINESTAR<br />
INTERNATIONAL<br />
FILM FESTIVAL<br />
FESTIVAL<br />
CINÉ<br />
BANLIEUE<br />
FESTIVAL<br />
DU FILM<br />
DE SARLAT<br />
LE PREMIER FILM SOUTENU PAR LE LABEL 15-25 DE L’<br />
LE PHÉNOMÈNE ARRIVE ENFIN DANS VOS SALLES !<br />
FA RÉACTIONS SPECTATEURS (60’’)<br />
« LE MEILLEUR<br />
FILM FRANÇAIS<br />
QUE J’AI VU DE MA VIE ! »<br />
« EN 1995 Y AVAIT<br />
LA HAINE, CETTE ANNÉE<br />
Y A LES RASCALS »<br />
« PÉPITE ! »<br />
« UNE DINGUERIE »<br />
FA (101’’)<br />
KIT PROMO DIGITAL DISPO SUR LESRASCALS-LEFILM.COM<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
JONATHAN FELTRE<br />
EST<br />
RUDY<br />
EMERICK MAMILONNE<br />
EST<br />
MITCH<br />
MISSOUM SLIMANIE<br />
EST<br />
RICO<br />
LES 2 FA<br />
SONT DISPOS EN DCP<br />
SUR CINEGO ET GLOBECAST<br />
AFFICHES<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
EMERICK MAMILONNE MARK GROSY MYLENE WAGRAM UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER<br />
NICOLAS BLANC SARAH EGRY IMAGE ROMAIN CARCANADE COSTUMES LAURENCE BENOIT DÉCORS SAMUEL TEISSEIRE<br />
PHILIPPE LENFANT SCRIPTE MORGANE AUBERT-BOURDON MAQUILLAGE ALEXANDRA HANNOUN COIFFURES<br />
CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE<br />
DISTRIBUTION FRANCE THE JOKERS FILMS VENTES INTERNATIONALES WILDBUNCH INTERNATIONAL<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
EMERICK MAMILONNE MARK GROSY MYLENE WAGRAM UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER<br />
NICOLAS BLANC SARAH EGRY IMAGE ROMAIN CARCANADE COSTUMES LAURENCE BENOIT DÉCORS SAMUEL TEISSEIRE<br />
PHILIPPE LENFANT SCRIPTE MORGANE AUBERT-BOURDON MAQUILLAGE ALEXANDRA HANNOUN COIFFURES NICOLAS CUEFF<br />
CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE EN ASSOCIATION AVEC<br />
DISTRIBUTION FRANCE THE JOKERS FILMS VENTES INTERNATIONALES WILDBUNCH INTERNATIONAL<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
SPADE ET AGAT FILMS PRÉSENTENT<br />
JONATHAN EAP<br />
EST<br />
SOVANN<br />
MARVIN DUBART<br />
EST<br />
MANDALE<br />
TADDEO KUFUS<br />
EST<br />
BOBOCHE<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
EMERICK MAMILONNE MARK GROSY MYLENE WAGRAM UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER<br />
NICOLAS BLANC SARAH EGRY IMAGE ROMAIN CARCANADE COSTUMES LAURENCE BENOIT DÉCORS SAMUEL TEISSEIRE<br />
PHILIPPE LENFANT SCRIPTE MORGANE AUBERT-BOURDON MAQUILLAGE ALEXANDRA HANNOUN COIFFURES<br />
CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE<br />
DISTRIBUTION FRANCE THE JOKERS FILMS VENTES INTERNATIONALES WILDBUNCH INTERNATIONAL<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
EMERICK MAMILONNE MARK GROSY MYLENE WAGRAM UN SCÉNARIO DE JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER<br />
NICOLAS BLANC SARAH EGRY IMAGE ROMAIN CARCANADE COSTUMES LAURENCE BENOIT DÉCORS SAMUEL TEISSEIRE<br />
PHILIPPE LENFANT SCRIPTE MORGANE AUBERT-BOURDON MAQUILLAGE ALEXANDRA HANNOUN COIFFURES NICOLAS CUEFF<br />
CANAL+ CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE EN ASSOCIATION AVEC<br />
DISTRIBUTION FRANCE THE JOKERS FILMS VENTES INTERNATIONALES WILDBUNCH INTERNATIONAL<br />
LES<br />
RASCALS<br />
UN FILM DE<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR<br />
JONATHAN FELTRE ANGELINA WORETH MISSOUM SLIMANI VICTOR MEUTELET MARVIN DUBART TADDEO KUFUS JONATHAN EAP<br />
JIMMY LAPORAL-TRÉSOR SEBASTIEN BIRCHLER<br />
ORGANISEZ VOTRE AVANT-PREMIÈRE<br />
Contactez Emilien ASTOR : eastor@thejokersfilms.com
ACTUALITÉS<br />
À lire sur<br />
boxofficepro.fr<br />
Pathé Parnasse passe en full<br />
premium<br />
Le <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>, l’historique et emblématique<br />
Gaumont Parnasse (Paris) rouvre sous enseigne<br />
Pathé. Quatre mois de travaux ont été nécessaires<br />
pour réaliser la montée en gamme de l’établissement,<br />
« tant par la qualité de ses équipements<br />
techniques que par les prestations de confort proposées<br />
», promet le leader de l’exploitation française.<br />
Le Pathé Parnasse propose donc 12 salles, aux<br />
capacités variant de 30 à 150 places, équipées de<br />
la nouvelle gamme de fauteuils inclinables imaginée<br />
par les équipes Pathé. Plus d’informations dans<br />
le <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 4 janvier.<br />
Grand Écran déploie son concept<br />
Cinemax<br />
La famille Fridemann poursuit le déploiement<br />
de son format premium maison dans son réseau.<br />
Le 8 <strong>décembre</strong>, elle a inauguré au Grand Écran<br />
de Libourne et à celui de La Teste-de-Buch, en<br />
Gironde, ses troisième et quatrième salles Cinemax,<br />
de respectivement 96 et 162 sièges. Ces ouvertures<br />
s’ajoutent aux deux salles déjà équipées plus tôt<br />
dans l’année, de 50 places au Grand Écran Ester<br />
à Limoges et de 160 fauteuils au Grand Écran<br />
Sainte-Eulalie à Bordeaux.<br />
Megarama ouvre son cinéma vers<br />
Annecy<br />
Le circuit de Jean-Pierre Lemoine inaugure le<br />
<strong>14</strong> <strong>décembre</strong> un multiplexe de 9 écrans et 1<br />
380 sièges en périphérie annecienne. Outre une<br />
salle Horizon, le label premium du réseau,<br />
l’établissement se distingue avec la première<br />
salle 4D e-motion d’Europe, concept développé<br />
par un fournisseur latino-américain, à temps<br />
pour la sortie d’Avatar - La Voie de l’eau. C’est<br />
le 28 e cinéma exploité par Megarama dans<br />
l’Hexagone. Plus d’informations dans le <strong>Boxoffice</strong><br />
<strong>Pro</strong> du 4 janvier. C’est aussi ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong><br />
que le circuit ouvre sa première salle Imax, dans<br />
son multiplexe de Bordeaux.<br />
Des avancées dans les négociations sur<br />
la chronologie des médias<br />
La dérogation à trois mois pourrait être étendue à tous les films pour la fenêtre<br />
VOD à l’acte, tandis que les télévisions gratuites et les plateformes tendraient<br />
vers une nouvelle entente.<br />
Lors d’une réunion organisée le 6 <strong>décembre</strong> au CNC,<br />
dans le cadre de la revoyure de l’actuelle chronologie, le<br />
Syndicat des éditeurs de vidéo à la demande (Sevad) a<br />
demandé que la fenêtre de la vidéo à la demande à l’acte<br />
passe à trois mois après la salle pour tous les films. Pour<br />
rappel, une dérogation est déjà accordée aux films ayant<br />
réalisé moins de 100 000 entrées en 4 semaines au cinéma,<br />
qui concerne aussi leur sortie en vidéo physique (DVD/<br />
Blu-ray). Seule la VOD à l'acte, qui représente 20 % des<br />
ventes vidéo (soit 45 M € en 2021), pourrait donc<br />
concerner aussi les films ayant dépassé les 100 000 entrées,<br />
dans le cadre d’une expérimentation et pour une fenêtre<br />
“premium”, à un tarif plus élevé pour le public.<br />
Par ailleurs, et après des discussions menées ces dernières<br />
semaines entre Disney et les groupes TF1, M6 et France<br />
Télévisions, ces dernières accepteraient de diffuser deux<br />
mois plus tard les films produits par les plateformes d’un<br />
budget supérieur à 25 M €. Les chaînes en clair attendraient<br />
dont 24 mois après la fenêtre salle au lieu de 22.<br />
En retour, elles auraient deux mois d'exclusivité, pendant<br />
lesquels la plateforme mère ne pourrait plus diffuser son<br />
film. Si on n’est pas encore sur la “co-exploitation” des<br />
œuvres réclamée par Disney, cet accord permettrait à la<br />
plateforme de proposer ses “gros” films durant deux mois<br />
supplémentaires. Ces deux aménagements sont en cours<br />
de rédaction par le CNC, avant d'être soumis aux acteurs<br />
du secteur.<br />
Mediawan acquiert Plan B et renforce<br />
son ambition mondiale<br />
Le groupe français cocréé par Xavier<br />
Niel, Pierre-Antoine Capton et Matthieu<br />
Pigasse a pris une participation « significative<br />
» dans la société de production<br />
américaine de Brad Pitt.<br />
Fondé en 2002, Plan B Entertainment compte, à son<br />
actif et entre bien d’autres, The Tree of Life, World War<br />
Z, 12 Years a Slave, The Big Short, Moonlight ou encore<br />
Okja coproduit avec Netflix. Parmi ses projets récents,<br />
on peut justement citer la nouvelle réalisation du Coréen<br />
Bong Joon-Ho, Mickey 17 (pour Warner Bros.) ou encore<br />
She Said de Maria Schrader (pour Universal Pictures).<br />
Positionné de son côté comme un studio européen<br />
indépendant majeur* depuis sa création en 2015, Mediawan<br />
a récemment participé, dans ses activités cinéma, aux<br />
productions de Bac Nord et Novembre avec Studiocanal<br />
et des Trois Mousquetaires avec Pathé.<br />
Ad Astra de James Grey fait partie des productions Plan B<br />
Cet accord avec Plan B, par lequel Brad Pitt et ses associés<br />
intègrent aussi le capital du groupe français, s'inscrit<br />
dans la stratégie d'expansion de Mediawan, notamment<br />
sur les marchés anglophones. Créée pour l’occasion, la<br />
nouvelle entité Mediawan US – coordonnera les activités<br />
et les développements futurs aux États-Unis.<br />
©Twentieth Century Fox<br />
Les Bords de Scènes 22/23<br />
Juvisy-sur-Orge, Espace Jean Lurçat<br />
Lab’Ciné<br />
Métiers du cinéma & de l’audiovisuel<br />
jeu. 19 – sam. 21 jan.<br />
01 69 57 81 10<br />
lesbordsdescenes.fr<br />
Grand-Orly Seine Bièvre<br />
Conception : trafik.fr Licence PLATESV-R-2020-005845 / Impression Perigraphic<br />
Lab’Ciné 2023<br />
Une journée professionnelle ouvrira le salon sur les métiers du cinéma et de<br />
l’audiovisuel, organisé du 19 au 21 janvier à Juvisy-sur-Orge.<br />
Les Bords de Scènes, la structure regroupant 6 salles de<br />
spectacle et 4 de cinéma du territoire Grand-Orly Seine<br />
Bièvre, propose à nouveau trois journées intensives, dont<br />
deux dédiées aux établissements de formation du supérieur<br />
(Fémis, Ina, Louis Lumière…) et aux ateliers<br />
pratiques (effets spéciaux, Tiktok mais aussi VR…), qui<br />
seront clôturées par une rencontre exceptionnelle avec<br />
Patrice Leconte, parrain de ce Lab’Ciné.<br />
Pour les professionnels, la journée du jeudi 19 janvier<br />
permettra d’aborder les enjeux du moment pour les<br />
salles de cinéma, de la problématique des publics à celle<br />
de l’écologie et de l’énergie, mais aussi la censure des<br />
œuvres et l’éducation à l’image, la réalité virtuelle ou<br />
encore la valorisation et le rôle des femmes dans le secteur<br />
culturel, via deux conférences et un work in progress. Le<br />
producteur David Nivesse donnera une masterclass et<br />
Cinego, nouveau partenaire du Lab’Ciné, proposera une<br />
session technique sur sa nouvelle interface. En clôture,<br />
Divertimento de Marie-Castille Mention-Schaar (Le<br />
Pacte, 25 janvier) sera projeté en avant-première.<br />
Cette journée (gratuite comme l’ensemble de la manifestation)<br />
s’adresse aux exploitants, médiateurs, élus ou<br />
enseignants… et il sera également possible d’y participer<br />
en streaming. Le programme complet et le lien d’inscription<br />
sont à retrouver sur www.lesbordsdescenes.fr.<br />
10 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />
12 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
LE GRAND REX<br />
Le 8 <strong>décembre</strong>, l’emblématique complexe<br />
parisien a soufflé ses 90 bougies.<br />
Une longévité exceptionnelle pour un site<br />
d’exception, mais favorisée aussi par une<br />
remise en question permanente et une<br />
quête perpétuelle d’innovation.<br />
Retour sur les grandes dates de la vie<br />
de ce nonagénaire toujours fringant.<br />
Alors que la France, après plusieurs années de guerre,<br />
s’enivre au rythme des Années folles, le cinéma traverse<br />
une période faste. À Paris, porté par ce contexte favorable,<br />
Jacques Haïk fait l’acquisition d’une parcelle à<br />
l’angle de la rue et du boulevard Poissonnière afin d’y<br />
créer un cinéma. Ancien distributeur, notamment des<br />
films de Charlot, et à la tête de l’Olympia, l’homme<br />
d’affaires franco-tunisien mûrit un projet pharaonique :<br />
construire l’un des plus grands et des plus innovants<br />
cinémas d’Europe, inspiré des salles américaines et du<br />
style Art déco. Son ambition démesurée le conduit à<br />
faire appel à deux architectes, le Français Auguste<br />
Bluysen et l’Américain John Eberson, à l’origine du<br />
concept de salles “atmosphériques” (dotées de décors<br />
architecturaux et d’une voûte céleste).<br />
En septembre 1931, le bâtiment situé sur la parcelle<br />
acquise est démoli et une fosse de 16 mètres est creusée<br />
pour y ériger les fondations d’un cinéma destiné à<br />
l’immensité. Le Grand Rex est composé d’une tour<br />
d’angle de 36 mètres de haut, avec des surfaces aveugles,<br />
initialement conçues pour l’installation de publicité<br />
lumineuse, conférant un aspect paquebot similaire au<br />
Gaumont Palace situé Boulevard de Italiens. Si une<br />
grande marquise protège les portes d’entrée, au sommet<br />
de la tour est installée une enseigne rotative, renforçant<br />
la visibilité du cinéma dans l’horizon parisien. Un autre<br />
panneau, vertical et barré des mêmes lettres « REX »,<br />
est fixé perpendiculairement à la façade, disposition<br />
répandue en Amérique mais peu courante dans la<br />
capitale. À cette modernité, les architectes apportent<br />
quelques références classiques sur le reste de l’extérieur<br />
du bâtiment, comme des fenêtres inspirées des meurtrières<br />
médiévales. Dans l’ensemble, la façade est revêtue<br />
de crème avec quelques touches dorées.<br />
©Le Grand Rex<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
13
90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />
La plus grande salle “atmosphérique<br />
de France<br />
L’allure extérieure tranche avec le style intérieur, visible<br />
dès l’entrée. Dessiné par le décorateur Maurice Dufrène,<br />
le vestibule est habillé de marbre vert antique, deux<br />
escaliers aux rampes chromées conduisant aux différents<br />
salons. Le foyer est lui aussi paré de marbre vert et<br />
surplombé par un plafond en caoutchouc gris sombre<br />
orné des signes du Zodiaque. Jacques Haïk sollicite<br />
également le sculpteur et verrier Henri-Edouard Navarre,<br />
à l’origine des verres intérieurs et extérieurs ainsi que des<br />
éléments de décor en bas-relief qui égayent le cinéma.<br />
Mais le Grand Rex se distingue principalement avec la<br />
plus grande salle “atmosphérique” de France. S’il souhaite<br />
initialement une capacité de 5 000 places, le propriétaire<br />
est contraint de revoir sa copie pour raison administrative ;<br />
il opte alors pour une formule réduite avec de nombreux<br />
strapontins. Dotée d’un orchestre de 1 300 places, d’une<br />
mezzanine de 600 sièges et d’un balcon de 1 600 fauteuils,<br />
la salle est surmontée d’une voûte céleste réalisée sur une<br />
tôle d’acier, suspendue à la charpente métallique, et<br />
scintillant d’étoiles et de planètes formées à partir de<br />
billes en cristal perforé associées à des réflecteurs. L’ensemble<br />
est complété par des projecteurs faisant défiler des nuages.<br />
Les décors latéraux conjuguent balcons italiens, patios<br />
et statues d’inspiration gréco-romaine, dissimulant le<br />
système sonore. L’écran géant, flanqué d’un rideau à huit<br />
chutes et encadré d’une immense arche, peut instantanément<br />
prendre différentes dimensions tandis que la<br />
scène s'agrandit via un plateau mobile niché dans la fosse<br />
de l’orchestre. À noter qu’un système d’air conditionné,<br />
inédit pour l’époque, permet de rafraîchir la salle. Par<br />
ailleurs, une cabine, équipée de trois projecteurs dernier<br />
cri, surgit en saillie, telle une échauguette, du mur donnant<br />
rue Poissonnière, permettant de libérer de l’espace dans<br />
la salle. En outre, le cinéma est composé de bureaux, du<br />
Rêve (dancing chic situé au sous-sol) ainsi que d’une<br />
infirmerie, d’une nursery, d’un chenil et même d’un<br />
poste de police !<br />
Au total, plus de 20 mois auront été nécessaires pour<br />
achever le chantier. Le Grand Rex ouvre en grande pompe<br />
le 8 <strong>décembre</strong> 1932, vingt jours avant l’inauguration du<br />
Radio City Music Hall de New York, dont il est le modèle<br />
réduit. Louis Lumière est l’invité d’honneur d’une soirée<br />
où 3 300 personnes viennent assister à un spectacle suivi<br />
de l’avant-première du remake parlant du film Les Trois<br />
Mousquetaires d’Henri Diamant-Berger (1921). « Un<br />
éclat d'Hollywood est tombé sur Paris », titre le lendemain<br />
Paris Soir.<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
Le hall du Grand Rex...<br />
et sa grande salle en 1932<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
Les rampes d'escaliers étaient recouvertes de chrome<br />
Pendant l'Occupation allemande, le Grand Rex diffuse de la propagande nazie<br />
<strong>14</strong> <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
Warner Bros., bientôt 100 ans,<br />
souhaite un très joyeux anniversaire au Grand Rex, 90 ans,<br />
et félicite Alexandre Hellmann et toute son équipe.<br />
Et ce n’est que le début !
90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />
En 1941, le site est réquisitionné par l’armée allemande<br />
et devient un Soldatenkino, dédié à la propagande nazie ;<br />
il est, comme Paris, libéré en 1944. Bien que parvenu à<br />
donner vie à son incroyable projet, Jacques Haïk est<br />
contraint, face à d’importantes difficultés financières, de<br />
vendre en 1946 le cinéma à Gaumont, qui va l’exploiter<br />
quelques mois avant de le céder à son tour à Jean Hellmann,<br />
Alan Byre et Laudy Lawrence. « À la Libération, le décor<br />
m’agaçait, je me demandais s’il n’était pas un peu démodé.<br />
J’ai sondé le cinéaste Jean Cocteau qui m’a rappelé que le<br />
public français avait mis <strong>14</strong> ans à s’accoutumer à la salle et<br />
que changer quelque chose allait nécessiter le même temps<br />
d’adaptation. Il fallait donc tout conserver, car le Grand<br />
Rex était devenu quelque chose de classique », racontait Jean<br />
Hellmann dans un reportage de 1965.<br />
En 1948, Pinocchio est le premier dessin animé Disney<br />
à être projeté au Rex. À l’époque, les programmes sont<br />
scindés en deux parties : une première avec une ouverture<br />
musicale et les actualités, puis, après l’entracte, une<br />
seconde avec des attractions puis le film. Testé lors des<br />
scènes d’incendie d’Autant en emporte le vent en 1950,<br />
le format Cinémascope est adopté par le Grand Rex en<br />
1953 avec la projection de La Tunique de Henry Koster.<br />
C’est le premier cinéma français équipé de cette technologie.<br />
Cette année-là, Jean Hellmann initie Le Miroir de<br />
Neptune, une attraction gigantesque où des nageuses<br />
évoluent dans un bassin transparent sur la scène. C’est<br />
un échec. En mars de l’année suivante, l’exploitant dévoile,<br />
en avant séance de Tant qu’il y aura des hommes, la Féérie<br />
des eaux, une animation inédite où quelque 3 000 litres<br />
d’eau surgissent en jets, dans un jeu de lumière unique.<br />
Le succès est tel que l’opération est renouvelée, accompagnant,<br />
depuis 1968 et Le Livre de la jungle, la projection<br />
du dessin animé de Noël. Ces mêmes années 1950<br />
apportent au Grand Rex plusieurs modifications techniques :<br />
l’éclairage évolue avec des néons à la place des ampoules<br />
tandis que l’enseigne lumineuse rotative est enlevée. En<br />
1957, la marquise surmontant l’entrée disparaît et aux<br />
ascenseurs et liftiers succède un escalator pour accéder<br />
plus facilement au foyer de la mezzanine ; une innovation<br />
inédite pour un cinéma en Europe, parrainée par les<br />
acteurs Mylène Demongeot (qui nous a quittés le 1 er<br />
<strong>décembre</strong>) et Gary Cooper.<br />
De nouvelles salles plus petites mais un<br />
Grand Large<br />
Après des années 1960 sans grandes évolutions esthétiques,<br />
mais où il supplantera la fréquentation du<br />
musée du Louvre et verra Philippe Hellmann prendre<br />
la suite de son père à sa tête, Le Grand Rex va radicalement<br />
changer de visage. En 1971, l’architecte<br />
Artémisios Wang décide de retirer de nombreux<br />
éléments Art déco d’origine, le béton peint, les plinthes<br />
en marbre et les impostes brillantes laissant place à un<br />
revêtement en pierre plus classique. L’entrée est également<br />
rénovée avec une dalle en granit rose surmontée<br />
d’une coupole en staff. À cette même période, la grande<br />
salle s’équipe de fauteuils en cuir en orchestre et au<br />
balcon – toujours présents aujourd’hui –, réduisant<br />
sa capacité de 3 300 à 2 700 places. En 1974, l’établissement<br />
se transforme en complexe avec l’aménagement<br />
de trois nouvelles salles en lieu et place des loges et<br />
des studios de répétition ; dix ans plus tard, trois autres<br />
sont ouvertes, portant à sept le nombre de salles du<br />
cinéma, aux capacités oscillant entre 80 et 500 places.<br />
À l’opposé de la tendance de l’époque, Le Grand Rex<br />
n’a jamais divisé sa grande salle pour en créer plusieurs<br />
petites, préférant conserver ses dimensions comme<br />
originalité et atout séduction. Un véritable pari qui se<br />
révèle aujourd’hui totalement gagnant, cette salle<br />
“atmosphérique” étant toujours la plus grande du<br />
monde. Le visage du cinéma continue sa mue dans les<br />
années 1970 avec l’apparition de la couleur rouge dans<br />
son identité, via l’installation d’une nouvelle marquise<br />
et de bandeaux horizontaux sur lesquels sont disposées<br />
les lettres « REX » amovibles ; en parallèle, la discothèque<br />
Rex Club se substitue à l’historique dancing Rêve.<br />
L’entrée du Grand Rex dans les années 1980 coïncide<br />
avec le classement de ses façades, de ses toitures et de<br />
sa grande salle aux monuments historiques, sous<br />
l’impulsion du ministre de la Culture Jack Lang, afin<br />
de préserver l’identité et la configuration des lieux.<br />
1<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
3<br />
16 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
1. Dans les années 1970, le visage du<br />
Grand Rex change radicalement avec<br />
l’apparition du rouge sur sa façade,<br />
restée, jusqu’à la récente rénovation,<br />
comme LA couleur attitrée de<br />
l’historique cinéma.<br />
2. Face au refus de Luc Besson de donner<br />
Le Grand Bleu, jugeant le système<br />
de projection désuet, Luc Heripret<br />
convainc Philippe Hellmann d’ériger un<br />
écran géant. En quelques semaines, le<br />
Grand Large est installé et reste, encore<br />
aujourd'hui, le plus grand écran de Paris.<br />
3. La grande salle atmosphérique,<br />
avec sa voûte céleste, ses décos<br />
méditerranéennes et ses fauteuils en cuir<br />
en orchestre et au balcon, installés dans<br />
les années 1980, peut accueillir jusqu’à<br />
2 702 personnes.<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
2<br />
S’il y a un autre pari majeur qui récolte ses fruits, c’est<br />
sans nul doute celui tenté en 1988. Philippe Hellmann<br />
souhaite proposer Le Grand Bleu mais se heurte au refus<br />
de Luc Besson, qui juge la projection dans la grande salle<br />
de piètre qualité, la scène n’était pas traitée acoustiquement<br />
impactant donc la diffusion du son. Ancien directeur du<br />
Kinopanorama et alors directeur technique de Columbia<br />
France, Luc Heripret présente au patron du Grand Rex<br />
l’idée de sortir l’écran de la scène : « L’Arche était également<br />
un frein et j’ai donc déterminé l’endroit le plus large de la<br />
salle pour définir la dimension maximale de l’écran. En<br />
contrepartie, nous devions faire une croix sur l’orchestre et<br />
la mezzanine pour l’accueil du public. » C’est donc une<br />
toile de 24,5 mètres de base et 11 mètres de haut qui est<br />
dessinée, avec la particularité, à l’époque, d’être le plus<br />
grand écran polichinelle (tube qui descend) dans un<br />
cinéma. Un véritable tour de force, « qui plus est dans une<br />
salle classée », puisqu’il faut tout juste un mois pour mettre<br />
en place ce Grand Large, dévoilé le 11 mai 1988 avec Le<br />
Grand Bleu ; c’est un succès immédiat. « Je salue le courage<br />
de Philippe Hellmann, qui ne me connaissait que par<br />
l’intermédiaire de Bruno Blanckaert [directeur général du<br />
Rex, ndlr.], mais a su tenter ce pari dingue. C’est une vraie<br />
projection spectacle plébiscitée par le public comme les artistes<br />
– James Cameron a été bluffé lors d’une séance de Titanic<br />
pour le Festival Jules Verne [en 2004, ndlr.] », raconte Luc<br />
Heripret. Si quelques améliorations sur la projection et<br />
le son ont été apportés au fil des ans, le Grand Large n’a<br />
pas été retouché et reste, encore aujourd’hui en dehors<br />
des salles Imax, le plus grand écran d’Europe.<br />
À la veille du nouveau millénaire, Le Grand Rex saute<br />
le pas du hors film, élargissant sa programmation à des<br />
festivals, des concerts et autres one man show. En 1998,<br />
Philippe Hellmann concrétise son envie d’ouvrir les<br />
coulisses du cinéma avec le parcours public interactif Les<br />
Étoiles du Rex. En 2007, l’exploitant remporte un combat<br />
mené depuis plusieurs années avec le rachat des murs,<br />
qui appartenaient depuis l’origine aux Galeries Lafayette.<br />
Deux ans plus tard, des changements bien visibles s’opèrent<br />
sur la façade : trois grands bandeaux Led viennent<br />
remplacer les supports d’affiches du plein de travée sous<br />
la marquise, tandis que les huisseries de la tour, repeintes<br />
en rouge, sont flanquées de deux larges écrans verticaux.<br />
Une façon de faire redécouvrir les colonnes Art déco tout<br />
en donnant un cachet plus moderne au cinéma. Aux<br />
manettes de l’établissement depuis 2010, Alexandre<br />
Hellmann, fils de Philippe, entreprend quelques années<br />
plus tard un vaste chantier, les salles bénéficiant d’un<br />
lifting et arborant chacune une identité et une ambiance<br />
uniques. Une phase de travaux qui s’achève, en partie,<br />
en ce mois de <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong> [voir ci-après]. À l’aube<br />
de son premier centenaire, fort de son million de spectateurs<br />
annuel, Le Grand Rex perpétue son lustre d’antan.<br />
Tanguy Colon<br />
©Thomas Laconis<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
17
90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />
Depuis presque dix ans, d’importants travaux ont été menés au sein du<br />
complexe parisien, avec en point d’orgue la rénovation intégrale de la<br />
façade, qui retrouve aujourd’hui son illustre visage d’antan.<br />
L’émotion était palpable le 8 <strong>décembre</strong> aux abords du<br />
boulevard Poissonnière où, pour la première fois depuis<br />
deux ans, Le Grand Rex a allumé sa façade, révélant les<br />
transformations majeures opérées ces derniers mois.<br />
Spectateurs fidèles et professionnels du cinéma avaient<br />
répondu à l’invitation d’Alexandre Hellmann, le maître<br />
des lieux, pour célébrer la cure de jouvence de ce mythique<br />
cinéma, qui soufflait par la même occasion ses 90 ans<br />
avec la projection en avant-première de The Fabelmans,<br />
inspiré de la jeunesse de d’un des plus grands cinéastes<br />
contemporains Steven Spielberg. Tout un symbole pour<br />
ce temple du septième art, qui renoue lui aussi avec<br />
son passé.<br />
Cette rénovation d’ampleur n’était pourtant pas le plan<br />
initial. « Le dernier ravalement de façade remontait à 2009,<br />
avec l’installation des écrans numériques ; après une décennie,<br />
il était devenu nécessaire de la remettre à nouveau en état »,<br />
explique Alexandre Hellmann, patron du Grand Rex<br />
depuis 2010, l’idée étant également d’assurer l’étanchéité<br />
déficiente des toitures. À l’hiver 2020/2021, un immense<br />
échafaudage est installé, habillant l’intégralité du cinéma,<br />
et recouvert d'une bâche afin de protéger les passants des<br />
potentiels débris. Mais, fait important, le classement aux<br />
Monuments historiques implique de travailler avec des<br />
architectes des Bâtiments de France, en l'occurrence<br />
Grichka Martinetti et Stéphane Thomasson. « Sans me<br />
prévenir, le tandem monte un dossier pour me motiver à<br />
revenir à la façade d’origine, arguant notamment que le<br />
coût pourrait être pris en charge en permettant à des marques<br />
d’utiliser la bâche pour de la publicité, avec le concours de<br />
Gary Blumenfeld, de la régie Métropole. J’ai été convaincu. »<br />
La nouvelle façade arbore des tons crème et champagne, surmontée de l'enseigne rotative, fidèle à la version du Rex de 1932<br />
18 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
Retour vers le futur<br />
En janvier 2021, commence officiellement la réfection<br />
de la façade, avec une phase de scintigraphies, afin<br />
d’analyser les différentes strates du bâtiment, qui ont<br />
révélé que la couleur rouge, historiquement associée au<br />
Grand Rex, n’était pas d’origine. À sa création, la façade<br />
affichait des tons crème, avec des touches de noir et de<br />
vert wagon ; une allure qu’elle retrouve notamment grâce<br />
à un enduit minéral mat, le Minerstyl poncé, tandis que<br />
de faux joints creux ont été peints pour donner profondeur<br />
et relief. Dans la tour, les bandes en staff, encore<br />
récemment argentées, ont renoué avec leur aspect doré<br />
d’origine via une peinture réfléchissante. S’il s’est imposé<br />
dans l’esprit public comme marqueur de l’identité du<br />
Grand Rex, le rouge ne disparaît pas complètement,<br />
présent sous la marquise qui surmonte l’entrée, afin d’y<br />
souligner l’éclairage.<br />
Un travail colossal a d’ailleurs été réalisé sur la lumière,<br />
entre l’enseigne rotative, qui retrouve sa place sur le toit,<br />
et la marquise et l’enseigne drapeau, garnies de plus de<br />
3 000 ampoules Led type Edison, renforçant le côté rétro<br />
de l’ensemble. À noter que ces luminaires sont éteints<br />
lorsque le cinéma est fermé, afin de respecter les normes<br />
écologiques de la Ville de Paris. Finalement, moyennant<br />
un investissement massif de quelque 3 millions d’euros<br />
(principalement pris en charge par la publicité), la façade<br />
ressemble à 95 % à celle d’origine, les écrans numériques<br />
apportant la touche de modernité à un bâtiment pour<br />
lequel Alexandre Hellmann porte de grandes ambitions,<br />
comme il l’expliquait en janvier dernier dans L’Émission<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> : « Il faut que Le Grand Rex soit un monument<br />
emblématique pour les Français. Comme la Tour Eiffel ou<br />
le Louvre, je rêve qu’une marque utilise le cinéma pour<br />
une pub ! »<br />
Il faut que Le Grand Rex soit un<br />
bâtiment emblématique pour<br />
les Français<br />
ALEXANDRE HELLMANN<br />
©Tanguy Colon<br />
©Tanguy Colon<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
19
90 E ANNIVERSAIRE DU GRAND REX<br />
Charlot renaît<br />
À l’intérieur, les travaux ont, eux, débuté en 2015, avec<br />
le changement du bar accolé à l’orchestre et des escalators,<br />
restés les mêmes depuis leur installation… en 1957 ! Par<br />
la suite, les bars en mezzanine et au balcon ont également<br />
été remplacés tandis que tous les espaces publicitaires<br />
(bâche, format 4x3) ont été enlevés afin de remettre en<br />
avant la décoration des lieux, qui a, elle aussi, bénéficié<br />
d’un lifting. Du marbre a été reposé au sol, toutes les<br />
fresques ont été rénovées, dont celle du palier de l’escalier<br />
liant l’orchestre à la mezzanine. Une archive retrouvée<br />
montrait que Charlie Chaplin y était peint avant d’être<br />
probablement recouvert pendant l’Occupation allemande.<br />
L’emplacement identifié, les archivistes ont réussi à mettre<br />
à jour le célèbre chapeau, puis à découvrir l’ensemble de<br />
Charlot. Une mosaïque de 8 mètres habille désormais<br />
l’orchestre tandis que le balcon est égayé par des lustres<br />
en verre de Murano. Enfin, le hall abrite dorénavant de<br />
nouveaux arbres, un dôme en feuilles dorées, et retrouve<br />
son kiosque, reconstitué comme à l’origine. Au total,<br />
entre 7 et 8 millions d’euros ont été déboursés pour<br />
concrétiser cette rénovation intérieure et extérieure<br />
d’ampleur.<br />
L’un des changements majeurs, bien qu’invisible, est<br />
l’aménagement du nouveau système de climatisation.<br />
« Les bâtiments comme celui du Grand Rex n’ont pas été<br />
conçus pour être adaptés aux températures extrêmes, et notre<br />
ancien dispositif était donc désuet », indique Alexandre<br />
Hellmann. Pour des raisons écologiques et d’efficacité,<br />
l’exploitant a opté pour le système municipal “Fraîcheur<br />
de Paris”, qui puise l’eau de la Seine, via les canalisations,<br />
pour alimenter les groupes froids qui redistribuent ensuite<br />
dans les salles.<br />
Si la grande a conservé son identité “atmosphérique”<br />
mais bénéficié, à la marge, de quelques rénovations<br />
(peinture des sols, moquettes, nouveaux strapontins),<br />
cinq des six autres salles du Grand Rex se sont aussi refait<br />
une beauté ces dernières années. Leur configuration<br />
empêchant de modifier la taille des écrans, elles ont<br />
toutefois relevé le confort des sièges, basculé en son 7.1<br />
et radicalement changé d’identité. Ainsi, la salle 3 (238<br />
places), rebaptisée “Gotham”, est plongée dans une<br />
ambiance mixant le noir et le doré, la 4 (122 fauteuils)<br />
est rouge, la 5 (163 sièges) est verte et renommée “Matrix”,<br />
la 6 s’affiche en rose via le nom “Love”, avec une capacité<br />
réduite (78 places), tandis que la 7 (109 fauteuils), drapée<br />
d’un bleu roi, est devenue “Tron”. Plongée dans une<br />
ambiance céleste avec un plafond étoilé et dotée de 500<br />
sièges, la salle 2 va, quant à elle, être rénovée à partir de<br />
l’été prochain. « Épaulés par le cabinet ABP Architectes<br />
[qui a notamment équipé la première salle Ice, ndlr.],<br />
nous allons réduire la capacité de la salle à 300 places avec<br />
l’idée d’y installer un concept premium “Grand Rex” », révèle<br />
Alexandre Hellmann, gardant secrets les détails de cette<br />
entreprise.<br />
Le patron du cinéma planche par ailleurs sur deux autres<br />
projets. D’une part, l’idée de transformer la grande salle,<br />
et notamment l’orchestre, pour pouvoir accueillir 4 000<br />
personnes pour des concerts debout. D’autre part, le<br />
rêve, un peu fou (l’effet Grand Rex sur ses propriétaires ?)<br />
d’aménager un restaurant sur la grande terrasse. De<br />
nouvelles preuves que, tout en restant attaché à son<br />
histoire, l’établissement poursuit sa quête d’innovation,<br />
afin de faire honneur à son statut d’un lieu qui dépasse<br />
le cinéma.<br />
Tanguy Colon<br />
©Vincent Zafra / ILLUSION STORY<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
Le comptoir d'entrée s'éclaircit en retrouvant son style original<br />
©Courtoisie du Grand Rex<br />
La nouvelle mosaïque de 8 mètres habille une partie du hall<br />
©Thomas Laconis<br />
Au sommet de l'escalier, la fresque rénovée laisse réapparaître Charlot à droite<br />
La salle 2 va prochainement héberger le format premium made in Grand Rex<br />
20 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
S50<br />
<strong>14</strong> DÉC.<br />
17 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LES FILMS DU CAMELIA ANNA 03h43 A.Grifi et M.Sarchielli Anna, R.Calabrò, P.Castel<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE AVATAR : LA VOIE DE L'EAU 03h12 J.Cameron S.Worthington, Z.Saldana, S.Weaver<br />
AD VITAM CORSAGE 01h53 M.Kreutzer V.Krieps, F.Teichtmeister, K.Lorenz<br />
WAYNA PITCH DESPEDIDA 01h30 L.Mazeto et V.Lopes A.Grala Wegner, P.Soso, I.Celina<br />
STUDIOCANAL ERNEST ET CÉLESTINE : LE VOYAGE EN CHARABIE 01h19 J.Chheng et J.Roger L.Wilson, P.Brunner, M.Lerousseau<br />
DULAC DISTRIBUTION FIÈVRE MÉDITERRANÉENNE 01h50 M.Haj A.Hlehel, A.Farah, A.Hadid<br />
LES ACACIAS GHOST DOG: LA VOIE DU SAMOURAI 01h56 J.Jarmusch F.Whitaker, J.Tormey, C.Gorman<br />
PARK CIRCUS FRANCE HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE 01h45 H.Koster C.Grant, D.Niven, L.Young<br />
MÉTÉORE FILMS IN VIAGGIO 01h20 G.Rosi J.Bergoglio<br />
NEW STORY LES ANNÉES SUPER 8 01h01 A.Ernaux et D.Ernaux-Briot A.Ernaux<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MON HÉROÏNE 01h48 N.Lefort C.Jouannet, P.Arbillot, L.Coldefy<br />
ALFAMA FILMS POET 01h45 D.Omirbayev Y.Kanaev, G.Khasanova, K.Kabylgazina<br />
TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE RENÉ CLAIR EN 5 FILMS R.Clair<br />
Sous les toits de Paris / Le Million / À nous la liberté /<br />
Quatorze juillet / Paris qui dort<br />
KMBO STELLA EST AMOUREUSE 01h50 S.Verheyde F.Delangle, M.Foïs, B.Biolay<br />
S51<br />
21 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SHELLAC A E I O U - L'ALPHABET RAPIDE DE L'AMOUR 01h44 N.Krebitz S.Rois, U.Kier, M.Herms<br />
DESI ENTERTAINMENT PARIS CIRKUS 02h22 R.Shetty R.Singh, P.Hegde, J.Fernandez<br />
JOUR2FÊTE GODLAND 02h23 H.Palmason E.Hove, V.Sonne, Í.Mekkín Hlynsdóttir<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE I WANNA DANCE WITH SOMEBODY 02h26 K.Lemmons N.Ackie, S.Tucci, T.Tunie<br />
CARLOTTA FILMS L'ÂME SOEUR 01h58 F.Murer T.Nock, J.Lier, D.Moritz<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LE PARFUM VERT 01h41 N.Pariser S.Kiberlain, V.Lacoste, R.Vogler<br />
GAUMONT DISTRIBUTION LE PETIT PIAF 01h35 G.Jugnot M.Lavoine, S.Arhimann, G.Jugnot<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION LES HUIT MONTAGNES 02h27 C.Vandermeersch et F.Van Groeningen L.Marinelli, A.Borghi, F.Timi<br />
SND LE TOURBILLON DE LA VIE 02h00 O.Treiner L.de Laâge, R.Personnaz, I.Carré<br />
SPLENDOR FILMS MA VACHE ET MOI 01h09 B.Keaton B.Keaton, B.Eyes, J.Keaton<br />
CGR EVENTS OPÉRATION GRIZZLI 01h10 V.Rovenskiy<br />
SHELLAC RABIYE KURNAZ CONTRE GEORGE W. BUSH 01h59 A.Dresen M.Kaptan, A.Scheer, C.Hübner<br />
SPLENDOR FILMS RÉTROSPECTIVE ERNST LUBITSCH E.Lubitsch<br />
Haute pègre / La Huitième femme de Barbe Bleue /<br />
Sérénade à trois<br />
FILMS SANS FRONTIÈRES TAMPOPO 01h54 J.Itami N.Miyamoto, T.Yamazaki, K.Watanabe<br />
PATHÉ TEMPÊTE 01h54 C.Duguay M.Laurent, P.Marmaï, K.Mottet Klein<br />
ARP SÉLECTION UNE FEMME INDONÉSIENNE 01h43 K.Andini H.Salma, L.Basuki, R.Diah Pitaloka<br />
S52<br />
28 DÉC.<br />
3 JANV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
LE PACTE CARAVAGE 01h58 M.Placido R.Scamarcio, L.Garrel, I.Huppert<br />
UGC DISTRIBUTION CHOEUR DE ROCKERS 01h31 I.Techer et L.Bricault M.Seigner, B.Le Coq, A.Benoit<br />
EUROZOOM HINTERLAND 01h38 S.Ruzowitzky M.Muslu, L.Fries, M.von der Groeben<br />
CONDOR DISTRIBUTION JOYLAND 02h06 S.Sadiq A.Junejo, A.Khan, S.Saeed<br />
BAC FILMS LA PASSAGÈRE 01h35 H.Pelloquet C.de France, F.Lefebvre, G.Monsaingeon<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LES BANSHEES D'INISHERIN 01h54 M.McDonagh C.Farrell, B.Gleeson, K.Condon<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR M3GAN G.Johnstone A.Williams, V.McGraw, R.Chieng<br />
LES FILMS DU LOSANGE PAR COEURS 01h16 B.Jacquot I.Huppert, F.Luchini<br />
DISSIDENZ FILMS SUZHOU RIVER 01h19 L.Ye Z.Xun, J.Hongsheng, H.Zhongkai<br />
UFO DISTRIBUTION UNICORN WARS 01h32 A.Vázquez<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT VIVRE 01h42 O.Hermanus B.Nighy, A.Wood, A.Sharp<br />
S01<br />
4 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PANAME DISTRIBUTION 16 ANS 01h34 P.Lioret S.Levoye, T.Azaïs, J.Lorit<br />
SPLENDOR FILMS BERTRAND BLIER, CHAPITRE 1 : LA RÉTROSPECTIVE IRRÉVÉRENCIEUSE B.Blier<br />
Calmos/Tenue de soirée/Hitler, connais pas/Un, deux,<br />
trois, soleil/Les Acteurs<br />
STUDIOCANAL CET ÉTÉ LÀ 01h30 E.Lartigau R.Pellicer, J.Havelange, M.Foïs<br />
BON VOYAGE FILMS DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR 01h01 Tiburce K.Loriau, E.Lena, S.Pierre<br />
NEXT FILM DISTRIBUTION ETUGEN 01h35 A.Riou et M.Baigneres<br />
AD VITAM LES SURVIVANTS 01h34 D.Ménochet, Z.Ebrahimi, V.Du Bois<br />
URBAN DISTRIBUTION L'ETRANGE HISTOIRE DU COUPEUR DE BOIS 01h39 M.Myllylahti J.Lahti, H.Björkman, U.Tapaninen<br />
NOUR FILMS MES CHERS ESPIONS 02h<strong>14</strong> V.Léon L.Narboni, S.Léon, P.Léon<br />
CRUNCHYROLL MOBILE SUIT GUNDAM - CUCURUZ DOAN'S ISLAND 01h48 Y.Yasuhiko<br />
ARP SÉLECTION NOSTALGIA 01h57 M.Martone P.Favino, T.Ragno, F.Di Leva<br />
ART HOUSE PROFESSEUR YAMAMOTO PART À LA RETRAITE 01h59 K.Sôda<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION RADIO METRONOM 01h42 A.Belc M.Bugarin, Ş.Lazarovici, V.Ivanov<br />
ED DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE MANI KAUL M.Kaul Uski Roti, Un jour avant la saison des pluies, Duvidha, Nazar<br />
GAUMONT DISTRIBUTION TIRAILLEURS 01h40 M.Vadepied O.Sy, A.Diong, J.Bloquet<br />
ARIZONA DISTRIBUTION VENEZ VOIR 01h04 J.Trueba I.Arana, F.Carril, I.Escolar<br />
S02<br />
11 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
APOLLO FILMS AU REVOIR LE BONHEUR 01h47 K.Scott F.Arnaud, A.Bertrand, L.Morissette<br />
LES FILMS DE L'ATALANTE CEUX DE LA NUIT 01h10 S.Leonor<br />
LES FILMS DU LOSANGE DE HUMANI CORPORIS FABRICA 01h58 V.Paravel et L.Castaing-Taylor<br />
PATHÉ LIVE FEDORA (METROPOLITAN OPERA) D.McVicar S.Yoncheva, R.Feola, P.Beczala<br />
REZO FILMS GRAND MARIN 01h24 D.Drukarova D.Drukarova, S.Louwyck, B.Hlynur Haraldsson<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LA LIGNE 01h43 U.Meier S.Blanchoud, V.Bruni Tedeschi, E.Spagnolo<br />
LE PACTE L'ENVOL 01h40 P.Marcello R.Thiéry, J.Jouan, L.Garrel<br />
JOUR2FÊTE LES CADORS 01h25 J.Guetta J.Rouve, G.Ludig, M.Blanc<br />
22 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
S02<br />
11 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
MEMENTO DISTRIBUTION LES CYCLADES 01h50 M.Fitoussi L.Calamy, O.Côte, K.Scott Thomas<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES RASCALS 01h45 J.Laporal-Tresor J.Feltre, M.Slimani, J.Eap<br />
PATHÉ L'IMMENSITA 01h37 E.Crialese P.Cruz, V.Amato, L.Giuliani<br />
DEMAIN ANNECY MA VILLE DEMAIN 01h30 M.Montvuagnard et C.Dragacci<br />
NOUR FILMS NATURAL LIGHT 01h43 D.Nagy F.Szabó, L.Bajkó, T.Garbacz<br />
JHR FILMS REWIND AND PLAY 01h05 A.Gomis<br />
EPICENTRE FILMS SWING RENDEZ-VOUS 01h30 G.Barry G.Barry, T.Eva-Marie, Estéban<br />
ESC FILMS TERRIFIER 2 02h18 D.Leone L.LaVera, D.Thornton, J.Kanell<br />
STAR INVEST FILMS FRANCE THE NOVICE 01h37 L.Hadaway I.Fuhrman, A.Forsyth, Dilone<br />
S03<br />
18 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE BABYLON 03h09 D.Chazelle B.Pitt, M.Robbie, T.Maguire<br />
ALBA FILMS BRILLANTES 01h43 S.Gautier C.Sallette, T.Gioria, C.Lellouche<br />
NEW STORY EARWIG 01h54 L.Hadzihalilovic P.Hilton, A.Lawther, R.Hemelaers<br />
EUROZOOM GOODBYE 01h35 A.Ishizuka N.Hanae, Y.Kaji, A.Murase<br />
LES FILMS DU WHIPPET INSÉPARABLES 00h35 N.Malykhina et H.Kim<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA BELLE BLEUE 01h38 R.De Suin I.André, R.De Suin<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION LA GUERRE DES LULUS 01h49 Y.Samuell I.Carré, D.Bourdon, F.Damiens<br />
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE LE CHANT DES VIVANTS 01h22 C.Allegra<br />
PAN DISTRIBUTION LE CLAN (SORTIE ANTICIPÉE LE 11/01 EN CORSE) 01h32 E.Fraticelli E.Fraticelli, D.Braccini, P.Corti<br />
UFO DISTRIBUTION LE SECRET DES PERLIMS 01h16 A.Abreu G.Benite, S.Garcia, L.Tarantelli<br />
LES FILMS DES DEUX RIVES MON VIEUX 01h17 M.Déjardin<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION NOS SOLEILS 02h00 C.Simón A.Otín, X.Roset, A.Bosch<br />
CAPRICCI FILMS RÉTROSPECTIVE JEAN-MARIE STRAUB ET DANIÈLE HUILLET J.Straub et D.Huillet<br />
TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : CHOCOLAT AMER (BALLET) 03h10 C.Wheeldon<br />
TANDEM YOUSSEF SALEM A DU SUCCÈS 01h37 B.Kasmi R.Bedia, N.Lvovsky, M.Bedia<br />
S04<br />
25 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
WAYNA PITCH ALIS 01h24 C.Weiskopf et N.van Hemelryck<br />
JOUR2FÊTE ASHKAL, L'ENQUÊTE DE TUNIS 01h32 Y.Chebbi F.Oussaifi, M.Grayaa, R.Harrabi<br />
LE PACTE DIVERTIMENTO 01h50 M.Mention-Schaar O.Amamra, L.El Arabi, N.Arestrup<br />
GEBEKA FILMS INTERDIT AUX CHIENS ET AUX ITALIENS 01h10 A.Ughetto<br />
ART HOUSE LA FAMILLE ASADA 02h07 R.Nakano K.Ninomiya, H.Kuroki, M.Watanabe<br />
MALAVIDA FILMS LA PASSAGÈRE 01h02 A.Munk A.Ciepielewska, A.Slaska, J.Kreczmar<br />
ORIGINE FILMS LE COEUR NOIR DES FORÊTS 01h44 S.Mirzabekiantz E.Houben, Q.Rayon Richter, L.Laridan<br />
LES ACACIAS LE SALON DE MUSIQUE 01h40 S.Ray C.Biswas, G.Pada Basu, K.Sarkar<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT MAYDAY 01h47 J.Richet G.Butler, M.Colter, Y.An<br />
GAUMONT DISTRIBUTION NENEH SUPERSTAR 01h35 R.Ben Sliman O.Bruni Garrel, Maïwenn, A.Maïga<br />
APOLLO FILMS PATTIE ET LA COLÈRE DE POSÉIDON 01h36 D.Alaux<br />
KMBO POMPON OURS 00h33 M.Gaillard<br />
LES FILMS DU LOSANGE RETOUR À SÉOUL 01h59 D.Chou P.Ji-min, O.Kwang-rok, G.Han<br />
CGR EVENTS SALOUM 01h24 J.Herbulot Y.Gael, E.Ily J., R.Salah<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR TÁR 02h38 T.Field C.Blanchett, N.Merlant, N.Hoss<br />
FRA CINÉMA TOSCA (OPÉRA NATIONAL DES PAYS-BAS) 02h30 B.Kosky M.Byström, J.Guerrero, G.Hakobyan<br />
JHR FILMS TU CHOISIRAS LA VIE 01h41 S.Freiss L.de Laâge, R.Scamarcio, P.Salfati<br />
UGC DISTRIBUTION / ORANGE STUDIO UN PETIT MIRACLE S.Boudre A.Pol, J.Zaccaï, E.Mitchell<br />
SAJE DISTRIBUTION VAINCRE OU MOURIR 01h55 V.Mottez et P.Mignot H.Becker, R.Paradot, G.Cohen<br />
S05<br />
1 ER FÉV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
CONDOR DISTRIBUTION / MUBI AFTERSUN 01h41 C.Wells R.Thompson, P.Mescal, F.Corio<br />
URBAN DISTRIBUTION AMORE MIO 01h20 G.Gouix A.Paradis, É.Bouchez, F.Maritaud<br />
PATHÉ ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU G.Canet G.Canet, G.Lellouche, V.Cassel<br />
LA TRAVERSE DES GARÇONS DE PROVINCE 01h24 G.Lépingle L.Pochat, Y.Mendy, E.Prévot<br />
HAUT ET COURT DOUNIA ET LA PRINCESSE D’ALEP 01h12 M.Zarif et A.Kadi<br />
DES FILMS NUIT ET JOUR DROIT DANS LES YEUX 01h16 M.Le Jalu<br />
DAMNED DISTRIBUTION GHOST THERAPY 01h44 C.Tatum C.Tatum, W.Thomas, W.Weir<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR KNOCK AT THE CABIN M.Shyamalan D.Bautista, J.Groff, B.Aldridge<br />
KINOVISTA LA FUITE DU CAPITAINE VOLKONOGOV 02h00 N.Merkulova et A.Chupov Y.Borisov, A.Yatsenko, N.Kudryashova<br />
LE PACTE LA MONTAGNE 01h55 T.Salvador T.Salvador, L.Bourgoin, M.Chevallier<br />
DESTINY FILMS LE PIÈGE DE HUDA 01h30 H.Abu-Assad M.Elhadi, M.Awad, A.Suliman<br />
NOUR FILMS MAÎTRES 01h37 S.de Pauw<br />
KMBO MAURICE LE CHAT FABULEUX 01h33 T.Genkel H.Laurie, H.Patel, E.Clarke<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS PIRO PIRO 00h40 S.Min et M.Baek<br />
LA TRAVERSE SEULS LES PIRATES 01h30 G.Lépingle L.Douare, D.Chuillot, R.Prévot<br />
DULAC DISTRIBUTION TEL-AVIV/BEYROUTH 01h56 M.Boganim S.Essaïdi, S.Adler, Z.Seurat<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION UN PETIT FRÈRE 01h56 L.Serraille A.Lengronne, S.Bak, A.Sylla<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
23
CHIFFRES<br />
Cette page a été réalisée en collaboration avec CBO-Box Office, le site des professionnels du cinéma.<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
I Wanna Dance With<br />
Somebody, le biopic sur<br />
Whitney Houston, sort le<br />
21 <strong>décembre</strong>. À l’occasion,<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> revient sur les<br />
performances à l’écran de<br />
chanteuses célèbres.<br />
TITRE<br />
RESPECT<br />
BILLIE HOLIDAY : UNE<br />
AFFAIRE D'ÉTAT<br />
JUDY AMY DREAMGIRLS<br />
Date de sortie 08/09/2021 02/06/2021 26/02/2020 08/072015 28/02/2007<br />
Distributeur UNIVERSAL PICTURES METROPOLITAN PATHÉ FILMS MARS FILMS PARAMOUNT PICTURES<br />
Budget (estimé) 55 000 000 $ nc 10 000 000 $ 3 400 000 $ 75 000 000 $<br />
Cumul des entrées 150 399 78 776 134 941 240 432 366 567<br />
1 er jour 6 512 4 531 <strong>14</strong> 235 9 221 45 474<br />
1 er week end 50 923 31 573 68 952 29 727 184 866<br />
Copies 333 267 253 20 341<br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
153 118 273 1 486 542<br />
Cœfficient Paris/<strong>Pro</strong>vince 2,98 3,17 2,73 2,33 2,19<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er jour)<br />
x 23,1 x 17,4 x 9,5 x 26,1 x 8,1<br />
Note Spectateur Allociné 3,6 3,3 3,4 4,1 2,6<br />
LE TOP DES FILMS / CUMUL DES ENTRÉES SUR LA PÉRIODE DU 29/12 AU 6/11<br />
RANG<br />
FILM DISTRI. DATE<br />
1 TOP GUN : MAVERICK<br />
2 LES MINIONS 2 : IL ETAIT UNE FOIS GRU<br />
3 JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRES<br />
4 DOCTOR STRANGE IN THE MULTIVERSE OF...<br />
5 BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
ENTRÉES<br />
FRANCE<br />
25/05/22 6 676 052<br />
06/07/22 3 874 334<br />
08/06/22 3 480 898<br />
04/05/22 3 270 342<br />
09/11/22 3 051 766<br />
6 THE BATMAN WARNER BROS. 02/03/22 3 032 965<br />
7 THOR : LOVE AND THUNDER<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
13/07/22 2 872 052<br />
8 LES ANIMAUX FANTASTIQUES 3 : LES SECRE... WARNER BROS. 13/04/22 2 752 361<br />
9 SPIDER-MAN : NO WAY HOME SONY PICTURES RELEASING 15/12/21 2 715 036<br />
10 UNCHARTED SONY PICTURES RELEASING 16/02/22 2 500 438<br />
11 QU'EST-CE QU'ON A TOUS FAIT AU BON... UGC DISTRIBUTION 06/04/22 2 429 450<br />
12 NOVEMBRE STUDIOCANAL 05/10/22 2 331 701<br />
13 SONIC 2 LE FILM<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
30/03/22 2 235 189<br />
<strong>14</strong> SIMONE - LE VOYAGE DU SIECLE WARNER BROS. 12/10/22 2 151 225<br />
15 BLACK ADAM WARNER BROS. 19/10/22 2 056 715<br />
16 MAISON DE RETRAITE UGC DISTRIBUTION 16/02/22 2 009 803<br />
17 SUPER-HEROS MALGRE LUI STUDIOCANAL 02/02/22 1 835 528<br />
18 BULLET TRAIN SONY PICTURES RELEASING 03/08/22 1 560 111<br />
19 TOUS EN SCENE 2<br />
20 BUZZ L'ECLAIR<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
22/12/21 1 501 872<br />
22/06/22 1 492 342<br />
21 EN CORPS STUDIOCANAL 30/03/22 1 373 126<br />
22 VAILLANTE SND 02/02/22 1 318 935<br />
23 SMILE<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
28/09/22 1 220 175<br />
24 ELVIS WARNER BROS. 22/06/22 1 204 686<br />
25 KRYPTO ET LES SUPER-ANIMAUX WARNER BROS. 27/07/22 1 <strong>14</strong>8 <strong>14</strong>7<br />
RANG<br />
FILM DISTRI. DATE<br />
ENTRÉES<br />
FRANCE<br />
26 DUCOBU PRESIDENT ! UGC DISTRIBUTION 13/07/22 1 129 226<br />
27 LES BAD GUYS<br />
28 ENCANTO, LA FANTASTIQUE FAMILLE MAD...<br />
UNIVERSAL PICTURES<br />
INTERNATIONAL FRANCE<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
06/04/22 1 088 919<br />
24/11/21 1 042 327<br />
29 SAMOURAI ACADEMY SND 12/10/22 973 919<br />
30 ONE PIECE FILM RED PATHE FILMS 10/08/22 972 972<br />
31 MENTEUR GAUMONT DISTRIBUTION 13/07/22 934 163<br />
32 THE KING'S MAN : PREMIERE MISSION<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
29/12/21 899 044<br />
33 LE NOUVEAU JOUET SONY PICTURES RELEASING 19/10/22 896 320<br />
34 MORT SUR LE NIL<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
09/02/22 842 303<br />
35 MASCARADE PATHE FILMS 01/11/22 829 162<br />
36 NOTRE-DAME BRULE PATHE FILMS 16/03/22 793 802<br />
37 GOLIATH STUDIOCANAL 09/03/22 779 707<br />
38 MORBIUS SONY PICTURES RELEASING 30/03/22 767 295<br />
39 IRREDUCTIBLE SND 29/06/22 754 058<br />
40 ADIEU MONSIEUR HAFFMANN PATHE FILMS 12/01/22 726 887<br />
41 LES SEGPA APOLLO FILMS 20/04/22 710 222<br />
42 COULEURS DE L'INCENDIE GAUMONT DISTRIBUTION 09/11/22 691 504<br />
43 L'INNOCENT AD VITAM 12/10/22 690 791<br />
44 JACK MIMOUN ET LES SECRETS DE VAL VER... PATHE FILMS 12/10/22 657 161<br />
45 LE SECRET DE LA CITE PERDUE<br />
PARAMOUNT PICTURES<br />
FRANCE<br />
20/04/22 653 993<br />
46 KOMPROMAT SND 07/09/22 600 838<br />
47 BELLE ET SEBASTIEN - NOUVELLE GENERATION GAUMONT DISTRIBUTION 19/10/22 577 931<br />
48 AVATAR (REP <strong>2022</strong>)<br />
THE WALT DISNEY COMPANY<br />
FRANCE<br />
21/09/22 564 979<br />
49 PERMIS DE CONSTRUIRE WARNER BROS. 09/03/22 562 816<br />
50 EN ATTENDANT BOJANGLES STUDIOCANAL 05/01/22 557 018<br />
26 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
DISTRIBUTION<br />
SND FIDÈLE À SA FRENCH TOUCH<br />
Le 1 er <strong>décembre</strong>, le distributeur a convié exploitants et partenaires à sa première convention depuis plus de trois ans.<br />
L’occasion, entre prises de paroles et bandes annonces, de projeter trois films datés ces prochaines mois.<br />
« Le modèle qui s’impose aujourd’hui, c’est la salle de cinéma. Les studios américains<br />
ont réintégré que la salle était la plus à même de créer de la valeur et de la notoriété au<br />
film. » Pour introduire la journée, Christophe Courtois, directeur de la distribution<br />
de SND, a partagé quelques réflexions autour des enjeux du secteur, louant le<br />
revirement stratégique favorable à l’exploitation outre-Atlantique et « l’impressionnante<br />
résilience du cinéma français » pour être en mesure de réaliser 150 millions<br />
d’entrées sur l’année, malgré le contexte des derniers mois, témoignant une nouvelle<br />
fois « du lien très fort entre le public et la salle ». S’il se réjouit de l’offre pléthorique<br />
annoncée pour 2023, Christophe Courtois a tenu à rappeler « la fragilité intrinsèque<br />
du modèle économique de la distribution, avec moins de DVD vendus, plus de difficultés<br />
à vendre des films aux chaînes TV et un rapport complexe avec les plateformes ».<br />
©Caroline Kocher<br />
Dans l’optique de retrouver un modèle fort, le directeur de la distribution a détaillé<br />
le projet de crédit d’impôt distribution, porté par le secteur auprès des pouvoirs<br />
publics. « D’une part, cela permettrait aux distributeurs d’avoir plus de marges, donc<br />
de financer des films plus importants en mesure d’attirer davantage de spectateurs.<br />
D’autre part, cela offre plus de moyens pour renforcer la publicité autour des films. Les<br />
distributeurs dépensent collectivement 50 M € dans la publicité cinéma à la télé, contre<br />
180 M € pour les plateformes, et nos plans d’affichage sont trois fois moins importants<br />
que les leurs. Nous avons un vrai déficit de notoriété, avec seulement <strong>14</strong> % des Français<br />
qui seraient au courant des films à l’affiche des salles. » Un projet collectif qui nécessite<br />
également l’appui des exploitants, notamment pour sensibiliser les élus locaux.<br />
Stéphane Célérier (producteur) aux côtés du cast du Tourbillon de la vie :<br />
Isabelle Carré, Lou de Laâge et le réalisateur Olivier Treiner<br />
SND lancera son année 2023 avec le film familial d’aventure Zodi et Téhu, frères<br />
du désert le 8 février. L’histoire de l’amitié inédite entre un jeune nomade et un<br />
dromadaire orphelin, qui se lancent dans un périple à travers le Sahara pour<br />
participer à la plus grande course de dromadaires du monde, à Abu Dhabi. « Trois<br />
aspects du projet m’attiraient. D’abord, créer le lien émotif entre l’enfant et l’animal.<br />
Ensuite, imaginer cette épopée, avec un camp nomade dans le désert comme point de<br />
départ pour arriver parmi l’un des villes les plus modernes du monde. Enfin, filmer<br />
l’univers des courses montées, que l’on connaît peu, était visuellement très porteur », a<br />
raconté le réalisateur Éric Barbier (La <strong>Pro</strong>messe de l'aube, Petit pays…). Alexandra<br />
Lamy figure au générique de cette coproduction SND et Vertigo. À noter que<br />
Mika a composé l’une des musiques principales.<br />
Éric Barbier, réalisateur de Zodi et Téhu et Joël Pourgaton, directeur des<br />
ventes de SND, pendant le congé maternité d'Aurélie Pierre<br />
©Caroline Kocher<br />
La convention s’est poursuivie avec la projection du Tourbillon de la vie, premier<br />
long de Olivier Treiner, coproduit par Stéphane Célérier et Wassim Béji. Lou de<br />
Laâge y incarne Julia à plusieurs périodes de sa vie, chacune explorant différentes<br />
existences nées de petits hasard. « Il y avait un super travail à faire, avec plusieurs<br />
personnages, donc plusieurs tiroirs à ouvrir ; c’était un terrain de jeu intéressant, facilité<br />
également par le fait de jouer avec des partenaires multiples avec des énergies<br />
différentes », a expliqué l’actrice. Raphaël Personnaz, Isabelle Carré et Grégory<br />
Gadebois complètent notamment le casting. D’une commande des producteurs,<br />
« Olivier Treiner et son épouse Camille ont fait un vrai film d’auteur », note Stéphane<br />
Célérier. « C’est rare que le cinéma français produise des films sur la sensibilité, l’émotion,<br />
souvent l’apanage des anglo-saxons. » Isabelle Carré a avoué pour sa part avoir<br />
été séduite par l’histoire même : « Cet été, j’ai tourné dans les salles pour un autre<br />
film, interrogeant les exploitants sur la désaffection du public. Chacun me répondait<br />
qu’il fallait de meilleurs scénarios, des projets et regards singuliers et non plus les recettes<br />
habituelles. Je trouve que Le Tourbillon de la vie répond bien à ça. » Sortie prévue<br />
le 21 <strong>décembre</strong> prochain.<br />
©Tanguy Colon<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
27
DISTRIBUTION<br />
Dernier film projeté, Les Choses simples<br />
d’Éric Besnard suit un entrepreneur, à<br />
la tête d’un empire technologique,<br />
victime d’une crise de panique, qui va<br />
faire la rencontre d’un ermite vivant<br />
dans la montagne et petit à petit renouer<br />
avec les rudiments de la vie. « Je souhaitais<br />
créer deux personnages plus complexes<br />
qu’en apparence et donc, faire reposer<br />
l’histoire principalement sur deux acteurs,<br />
en l'occurrence Lambert Wilson et Grégory<br />
Gadebois, qui ne se connaissaient pas dans<br />
la vie et se retrouvaient face à face », a<br />
indiqué le cinéaste. « J’avais très envie<br />
de travailler avec Grégory Gadebois », a<br />
abondé Lambert Wilson, expliquant<br />
également que « dans cette période difficile,<br />
nous avons besoin de partir vers un<br />
ailleurs, immuable, solide, avec des valeurs plus saines que<br />
celles de rapidité et d’efficacité. Le film peut répondre à<br />
une sorte de malaise ambiant et donc trouver son public ».<br />
Rendez-vous donné le 22 février.<br />
Pour compléter son programme du premier semestre,<br />
SND a présenté quelques images de La Chambre des<br />
merveilles (15 mars), adapté du best-seller éponyme de<br />
Grégory Gadebois, Lambert Wilson et Éric Besnard pour Les Choses simples<br />
Julien Sandrel. Alexandra Lamy campe une mère qui,<br />
suite à l’hospitalisation de son fils, découvre dans sa<br />
chambre un carnet listant les dix choses les plus importantes<br />
à faire avant la fin du monde. Elle va alors se lancer<br />
dans une grande aventure pour y parvenir. « La thématique<br />
de la filiation, du rapport entre une mère et son enfant, sont<br />
des éléments chers à Lisa Azuelos. C’était donc une évidence<br />
de lui proposer ce projet », a déclaré le producteur Éric<br />
©Caroline Kocher<br />
Jehelmann (Jerico Films). Actuellement en<br />
post-production, le film réunit également<br />
Muriel Robin et Xavier Lacaille (la série<br />
Parlement). Le promo-reel et les 20 premières<br />
minutes des Complices (12 avril) ont également<br />
été dévoilées. « Après Photos de famille en<br />
2018, c’est la deuxième collaboration entre SND<br />
et Cécilia Rouaud, qui signe son troisième film,<br />
une comédie policière pleine d’humour », a<br />
introduit Audrey Boschat, responsable de la<br />
programmation province. François Damiens<br />
incarne un tueur à gage qui tourne de l’œil à<br />
la vue du sang. Contraint de se réorienter, il<br />
va être aidé par un couple de nouveaux voisins<br />
(Laura Felpin et William Lebghil).<br />
Un line-up éclectique pour démarrer l’année<br />
2023 chez SND, qui se poursuivra entre<br />
autres avec plusieurs titres attendus : l'adaptation de la<br />
série animée Miraculous (5 juillet), Vision (27 septembre),<br />
le nouveau long de Yann Gozlan après Boîte noire, et<br />
L’Abbé Pierre, une vie de combat avec Benjamin<br />
Lavernhe (8 novembre).<br />
Tanguy Colon<br />
NOVEMBRE, FER DE LANCE DE LA<br />
BELLE ANNÉE STUDIOCANAL<br />
©Studiocanal<br />
Le succès du polar de Cédric Jimenez<br />
figure parmi les nombreux temps forts<br />
de la filiale du groupe Canal+ en <strong>2022</strong>,<br />
qu’elle devrait terminer avec le statut<br />
de premier distributeur français au<br />
box-office.<br />
Novembre de Cédric Jimenez<br />
Réaliser une performance dans un marché affaibli par<br />
le Covid n’était déjà pas chose facile. La rééditer – et<br />
la battre – semblait relever de l’utopie. C’est pourtant<br />
ce qu’a accompli Studiocanal en l’espace d’une dizaine<br />
de mois, avec Bac Nord en août 2021 et Novembre en<br />
octobre dernier, qui cumulent respectivement 2,2<br />
millions et 2,3 millions d’entrées. « Nous savions que<br />
les qualités de Novembre lui permettaient d’exister dans<br />
ce marché automnal et d’être un succès, mais, objectivement,<br />
nous n’aurions jamais pu imaginer atteindre le niveau de<br />
Bac Nord », avoue Thierry Lacaze, directeur de la<br />
distribution de Studiocanal.<br />
Comment, dans ce cas, expliquer que le film ait dépassé<br />
les attentes ? Petit retour en arrière. Alors que le film<br />
centré sur la Bac marseillaise n’est pas encore sorti, le<br />
distributeur renouvelle sa confiance à Cédric Jimenez<br />
et son producteur, Hugo Sélignac (Chi-fou-mi), pour<br />
un projet autour de l'antiterrorisme français lors des<br />
attentats de novembre 2015. « Malgré quelques craintes<br />
quant à son côté anxiogène, le sujet nous a plu, d’autant<br />
que le traitement scénaristique proposé par Olivier Demangel<br />
et Cédric, et mis en route par Mathias Rubin de Récifilms,<br />
était suffisamment fort et attirant pour qu’on puisse vendre<br />
le film comme une chasse à l’homme. » Avec son casting<br />
prestigieux (Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaïs<br />
Demoustier, Jérémie Renier, Lyna Khoudri, entre<br />
autres), Novembre est projeté en grande pompe hors<br />
compétition à Cannes, point de départ de la<br />
campagne promotionnelle.<br />
28 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
Cédric Jimenez et Bac Nord ont été des marques<br />
sur lesquelles appuyer la promotion de Novembre<br />
THIERRY LACAZE, DIRECTEUR DE LA DISTRIBUTION DE STUDIOCANAL<br />
« Bac Nord était sorti comme un film à l’américaine dans<br />
une période où il manquait justement les productions US.<br />
Tout le contraire du contexte de Novembre, avec des blockbusters<br />
hollywoodiens qui trustaient les premières places. Il<br />
fallait donc opter pour la mise en avant d’une histoire plus<br />
française, bien qu’elle conserve les codes du divertissement<br />
à l’américaine », poursuit Thierry Lacaze. Le public visé<br />
est, pour le coup, plus mixte, en raison de trois rôles<br />
féminins majeurs. Autre élément important : le fait de<br />
pouvoir capitaliser sur du concret. « Le succès de Bac Nord<br />
en salles, mais aussi en DVD, VOD et à la télévision, a<br />
permis de toucher un large public qui a pu identifier Cédric<br />
Jimenez. Le réalisateur et le film sont devenus en quelque<br />
sorte des marques, sur lesquelles nous nous sommes appuyés<br />
pour promouvoir Novembre. »<br />
Lancé le 5 octobre via un plan de sortie similaire à Bac<br />
Nord (environ 15 000 séances en première semaine), le<br />
nouveau polar de Cédric Jimenez réussit son démarrage<br />
avec plus de 600 000 entrées totalisées en une semaine,<br />
avant-premières comprises. Bien au-dessus des 483 000<br />
billets de son prédécesseur, et par ailleurs le troisième<br />
meilleur départ pour un film français en <strong>2022</strong>. « Nous<br />
avons été surpris par la façon dont le public s’est emparé du<br />
sujet, qui lui a sans doute fait moins peur que ce que l'on<br />
pensait, et qui a permis au film de s’installer sur la durée,<br />
dans un marché beaucoup plus concurrentiel que celui de<br />
Bac Nord. » Novembre a surfé sur une excellente dynamique<br />
sur ses premières semaines (seulement -22 % et<br />
-13 % de baisse de fréquentation au cours des trois<br />
premières), profitant même des vacances scolaires pour<br />
rebondir (+4 %). « On ne maîtrise jamais le bouche-àoreille.<br />
Mais il y a tout un accompagnement marketing de<br />
relance sur ces entrées, en digital et en affichage. Nous avions<br />
déjà prévu, avant même la sortie, de soutenir le film pendant<br />
la Toussaint, avec des moyens renforcés au regard des excellents<br />
résultats. »<br />
En corps de Cédric Klapisch<br />
Si la possibilité de défier Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon<br />
Dieu ? (2,42 millions d’entrées) pour devenir le plus gros<br />
succès français de <strong>2022</strong> serait la cerise sur le gâteau, la<br />
performance de Novembre vient déjà confirmer la très<br />
belle année de Studiocanal, démarrée crescendo avec En<br />
attendant Bojangles (560 000 tickets), « un bon résultat<br />
même si, sans la période trouble du Covid, il avait le<br />
potentiel pour aller plus loin », puis Goliath (800 000<br />
billets) et Super-héros malgré lui (1,84 million) de la Bande<br />
à Fifi, que le distributeur va retrouver début 2023 avec<br />
Alibi.com 2. Mais la vraie surprise de ce premier semestre<br />
chez Studiocanal reste celle de En corps : 1,4 million de<br />
spectateurs réunis, ce qui en fait encore aujourd’hui le<br />
plus gros succès art et essai de <strong>2022</strong> et le sixième plus<br />
gros tout film français confondu. « Lors des premières<br />
projections, nous avons senti un emballement et une émotion<br />
que nous n'avions pas vus depuis longtemps. Le film a eu<br />
ce côté fédérateur qui a fait beaucoup de bien au public<br />
après la période traversée et, dans la foulée d’un très bon<br />
démarrage, il s’est lui aussi imposé sur la durée », indique<br />
Thierry Lacaze. « L’idée était de réitérer le score de Deux<br />
moi [plus de 650 000 entrées en 2019, ndlr.], c’était<br />
impensable qu’il frise celui de Casse-tête chinois [1,5<br />
million en 2013] »… dont il pourrait pourtant se rapprocher<br />
grâce à sa sélection au Festival Télérama/Afcae de<br />
janvier prochain.<br />
Avant la sortie de l’animation Ernest et Célestine - Voyage<br />
en Charabie ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>, Studiocanal s’est concentré<br />
sur Reste un peu, le film intimiste de Gad Elmaleh qui a<br />
surpris le marché. « Personne n’attendait Gad dans un tel<br />
film d’auteur, drôle et sérieux, très personnel mais pouvant<br />
résonner chez beaucoup de gens. Il a fallu expliquer aux<br />
multiplexes que ce n’était pas dans la lignée de Coco ou<br />
Chouchou. En même temps, Gad n’est pas identifié auteur<br />
par les salles art et essai. Nous avons donc eu une sortie tenue<br />
sur 250 copies, mais le bon démarrage [150 000 entrées<br />
en première semaine, ndlr.] a fait exploser les demandes<br />
des salles », se réjouit Thierry Lacaze. Avec déjà 8 millions<br />
de spectateurs réunis par les neuf films sortis cette année,<br />
Studiocanal devrait terminer <strong>2022</strong> comme premier<br />
distributeur français. Une performance que son directeur<br />
de la distribution met notamment au crédit des équipes<br />
marketing d’Anne Gagnot et de programmation de<br />
Jean-Baptiste Davi. « Le box-office français va vraisemblablement<br />
se situer autour des 150 millions d’entrées cette<br />
année, résultat d’un travail colossal des exploitants et des<br />
distributeurs. Tant que nous nous relèverons les manches<br />
ensemble, les spectateurs continueront d’aller au cinéma. »<br />
©Studiocanal<br />
Tanguy Colon<br />
Reste un peu de Gad Elmaleh<br />
©Studiocanal<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
29
DISTRIBUTION<br />
ZINC AMORCE SA CROISSANCE<br />
La société de production et de distribution, créée fin 2021, accélère ses activités depuis cet automne et se projette sur 2023<br />
avec un line-up prometteur.<br />
Après son départ de Gaumont à l’été 2020, Jérôme Hilal<br />
retrouve son costume de distributeur avec le lancement,<br />
en association minoritaire avec David Grumbach (Bac<br />
Films), de sa propre société de production et distribution.<br />
« J’avais le sentiment qu’il y avait de la place pour une<br />
nouvelle entité, qu’un souffle nouveau n’était pas impossible<br />
dans ce marché en mouvement. L’idée de Zinc gravite autour<br />
de films d’auteur tournés vers le public, aux potentiels<br />
commerciaux variables, sur un rythme d’environ huit titres<br />
par an pour avoir le temps de les travailler et les accompagner.<br />
D’emblée, nous sommes focalisés sur les projets français, sans<br />
rien nous interdire à l’international », explique le dirigeant.<br />
Si décrocher un premier film n’est pas chose aisée pour<br />
une nouvelle société, « les films appellent les films », estime<br />
Jérôme Hilal. « Nous voulons avoir l’approche la plus flexible<br />
possible par rapport aux besoins de chaque titre : pour certains,<br />
nous serons en distribution simple, pour d’autres, nous<br />
investirons des minimums garantis en prenant tous les<br />
mandats et des parts de coproduction, pour d’autres encore,<br />
ce seront seulement les droits français. Aujourd’hui particulièrement,<br />
l’agilité et la souplesse sont la clé pour notre métier,<br />
avec le besoin de stratégies différentes. »<br />
À l’image, par exemple, de celle adoptée par Zinc pour<br />
la sortie de la première fiction de son line-up, Les Petites<br />
Victoires, que la société coproduit avec Quad. Daté le<br />
1 er mars, le deuxième film de Mélanie Auffret (après<br />
Roxane en 2018) est, depuis le 30 septembre dernier,<br />
présenté au quatre coins de l’Hexagone, essentiellement<br />
dans des communes de moins de 3 000 habitants. « Nous<br />
remarquons que ce public est touché par la démarche, lui<br />
qui n’a que très rarement l’occasion de voir des équipes. Ce<br />
film s’y prête car il parle notamment de la désertification<br />
des campagnes, et nous pensons que le cinéma doit permettre<br />
de développer un vrai lien social. Nous allons poursuivre<br />
ainsi jusqu’à quelques jours avant la sortie où les avantpremières<br />
seront élargies aux villes moyennes et certaines<br />
grandes villes », raconte Jérôme Hilal.La comédie sociale,<br />
sélectionnée en compétition au 25 e Festival de l’Alpe<br />
d’Huez, suit Alice (Julia Piaton), maire et institutrice au<br />
sein d’un petit village dont le quotidien va être bouleversé<br />
par l’arrivée dans sa classe d’Emile (Michel Blanc), un<br />
sexagénaire au caractère explosif, qui se décide à apprendre<br />
enfin à lire et à écrire.<br />
Cette tournée atypique résulte de l’envie d’adopter un<br />
regard marketing différent. « Cela fait plusieurs années<br />
que notre secteur fonctionne dans une sorte de vase clos, avec<br />
un accompagnement des films rôdé et généralement inchangé,<br />
un public nombreux et, donc, la salle comme l’un des<br />
principaux lieux de communication où nous avons concentré<br />
nos efforts. Or, les habitudes des spectateurs ont évolué et on<br />
ne peut plus compter sur les seuls réguliers pour être informés<br />
de nos sorties. Il y a une redistribution totale des cartes et il<br />
est nécessaire de réfléchir le marketing différemment. »<br />
D’autres initiatives vont être développées et détaillées<br />
dans les prochaines semaines, lorsque Zinc s'attellera<br />
à ses sorties suivantes. Outre le film de Mélanie Auffret<br />
et le documentaire Service public de Salhia Brakhlia<br />
et Mouloud Achour [sur les coulisses de France Info<br />
en pleine campagne présidentielle] lancé le 23 novembre<br />
dernier, la structure de Jérôme Hilal compte quatre<br />
autres titres dans son line-up 2023. Le 26 avril, elle<br />
sortira, pour le compte d’Orange Studio, Ma langue<br />
au chat, comédie de Cécile Telerman (Les Yeux jaunes<br />
des crocodiles) coécrite avec Xavier Daugreilh, qui réunit<br />
Zabou Breitman, Pascal Elbé et Marie-Josée Croze<br />
dans un « whodunnit » autour de la disparition d’un<br />
chat. Suivra, courant mai, l’intriguant Umami, comédie<br />
culinaire dramatique de Slony Sow, qui emmène Gérard<br />
Depardieu, grand chef étoilé, dans un roadtrip culinaire<br />
et existentiel au Japon, à la découverte de l’umami, la<br />
cinquième saveur du palais. Sandrine Bonnaire et<br />
Pierre Richard complètent la distribution. Enfin, l’été<br />
prochain, Zinc accompagnera Super-bourré de Bastien<br />
Milheau, un mélange de Supergrave et Les Beaux Gosses,<br />
puis Un coup de maître de Rémi Bezançon (Le Mystère<br />
Henri Pick, Le Premier Jour du reste de ta vie), avec<br />
Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Bastien Ughetto<br />
et Anaïde Rozam.<br />
« Le marché a évolué et j’ai l’impression que les dates<br />
creuses (de mars à septembre notamment), sont intéressantes.<br />
Il me semble important qu’en tant que distributeurs<br />
nous répartissions mieux l’offre de qualité sur toute<br />
l’année, pour ne pas cantonner les propositions fortes<br />
sur les mois porteurs, qui me paraît être une vision<br />
d’avant », complète Jérôme Hilal. Dans sa quête, il s’est<br />
pour l’heure entouré de Jessica Markovic, en charge des<br />
acquisitions, et de Simon Robert, responsable marketing.<br />
La première a passé plus de <strong>14</strong> ans chez Mars Films, le<br />
second ayant travaillé au marketing chez Bac Films puis<br />
Le Pacte.<br />
Tanguy Colon<br />
©Zinc<br />
©Zinc<br />
Les Petites Victoires<br />
Umami<br />
LES BOOKMAKERS DÉSORMAIS SOUS BANNIÈRE THE JOKERS<br />
C’est une étape qui va apporter davantage de clarté : après avoir intégré La Rabbia<br />
et Lonesome Bear en début d’année, la société de production et de distribution<br />
de Manuel Chiche va entériner, dans les prochaines semaines, l’embauche de<br />
l’ensemble de l’équipe programmation des Bookmakers, qui voguera désormais<br />
sous l’identité globale The Jokers. « Par rapport au marché actuel et aux attentes de<br />
la profession, c’est plus simple de réunir les deux entités sous un seul label », confirme<br />
Boris Pugnet, directeur de la distribution chez The Jokers. Depuis l’origine, la<br />
structure de programmation travaillait via des prestations pour plusieurs éditeurs<br />
de films, principalement The Jokers, mais aussi Kinovista (The Innocent ou<br />
récemment X de Ti West) ainsi que Capricci, avec qui la collaboration avait pris<br />
fin début <strong>2022</strong> en raison d’une ligne éditoriale différente. Si ce mouvement ne<br />
signe pas pour autant la fin de futures collaborations, l’idée est surtout de pouvoir<br />
concentrer les efforts sur les films The Jokers. « La société avait démarré avec 4 à 5<br />
films et va en sortir une quinzaine l’an prochain autour d’un line-up plus ambitieux,<br />
avec une place importante pour le cinéma français, et le souhait d’accompagner en<br />
profondeur chaque titre. Intégrer Les Bookmakers à The Jokers répond donc à une<br />
logique », poursuit Boris Pugnet.<br />
T.C.<br />
30 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
INTERNATIONAL<br />
SONY VA DISTRIBUER MONDIALEMENT LES FILMS LEGENDARY<br />
Le studio de production était lié exclusivement<br />
avec Warner Bros. qui va toutefois<br />
continuer à accompagner certains<br />
films existants comme Dune : Part 2.<br />
©Legendary Pictures<br />
Sony Pictures et Legendary Entertainment ont annoncé<br />
le 28 novembre la signature d’un accord pluriannuel<br />
de distribution de films au cinéma. Concrètement,<br />
Sony Pictures va commercialiser et distribuer les<br />
prochaines sorties de Legendary dans le monde, à<br />
l’exception de la Chine où Legendary East pilotera le<br />
marketing et la distribution. À noter que certains<br />
films ne sont pas inclus dans cet accord, notamment<br />
Dune : Part 2 de Denis Villeneuve, dont le lancement<br />
sera toujours assuré par Warner Bros. le 3 novembre<br />
2023 aux États-Unis (le 1 er en France). Sony Pictures<br />
s’occupera également des diffusions VOD et télé des<br />
films Legendary, ce dernier conservant par ailleurs la<br />
possibilité de produire et distribuer des contenus pour<br />
les différentes plateformes de streaming.<br />
Tandis que Joshua Grode, PDG de Legendary, souligne<br />
« l’incroyable liste de films amassée par Mary Parent<br />
[productrice de The Revenant, Dune, entre autres,<br />
ndlr.] et destinée à la salle », les présidents de Sony<br />
Pictures Motion, Josh Greenstein et Sanford Panitch,<br />
se félicitent d’« une association d’un bénéfice mutuel<br />
rare, avec des professionnels en accord total avec notre<br />
engagement envers la salle de cinéma et notre vision du<br />
Une suite de Godzilla vs Kong sortira en 2024<br />
marché ». Des déclarations dans lesquelles semble<br />
encore résonner la discorde qui a opposé, fin 2020,<br />
Legendary à son partenaire Warner de l’époque, lorsque<br />
ce dernier à décidé de sortir l’ensemble de son line-up<br />
2021 en day-and-date… dont Godzilla vs. Kong et le<br />
premier Dune de Legendary Pictures (qui auront<br />
respectivement amassé plus de 470 M $ et plus de<br />
400 M $ de recettes salles mondiales).<br />
Si les deux partis ont finalement évité le règlement<br />
de compte judiciaire, leur alliance n’aura pas survécu…<br />
pas plus que la stratégie de sortie salle-streaming<br />
simultanée. Parmi les plus gros succès en salles de<br />
Legendary Entertainment distribués par Warner, on<br />
peut compter The Dark Knight, Very Bad Trip et 300.<br />
A.A et T.C.
EUROPE<br />
©Francesco Clerici<br />
EUROPA CINEMAS COLLABORE, INNOVE…<br />
ET ESSAIME<br />
Plus de 600 adhérents et<br />
partenaires étaient réunis à Paris,<br />
du 1 er au 4 <strong>décembre</strong>, pour une<br />
conférence anniversaire célébrant<br />
les trente ans d’un réseau en<br />
régénérescence, où se forge<br />
l’avenir commun du et des<br />
cinémas européens.<br />
Il y a ceux qui déplorent le non retour des seniors, d’autres<br />
qui s'inquiètent de l’absence des jeunes générations dans<br />
leurs salles… Au fil des tables rondes, ateliers et autres<br />
présentations, la variété des constats n’avait d’égale que<br />
la variété des pays présents. Dans des environnements<br />
législatifs tout aussi divers, les cinémas indépendants<br />
européens explorent les voies de reconquête des publics,<br />
notamment en se donnant les moyens de combattre à<br />
armes égales avec le streaming.<br />
“Pass” d’arme<br />
Ainsi, à partir de fin février en Autriche, la formule<br />
Non Stop Kino proposera, contre un tarif mensuel de<br />
22 euros mensuels, des séances illimitées dans 18 cinémas<br />
indépendants, répartis dans 9 villes (majoritairement<br />
à Vienne). « L’engagement sera de huit mois en général,<br />
mais seulement de quatre pour les moins de 26 ans, pour<br />
que le seuil d'accès ne soit pas trop élevé », précise Jannik<br />
Rakusa, exploitant de Top Kino de Waystone KG parmi<br />
les cinémas participants. L’initiative – qui fait partie<br />
des projets Collaborate to Innovate <strong>2022</strong> – finalise<br />
actuellement son plan marketing, « dans lequel chaque<br />
cinéma doit garder sa personnalité », la cible principale<br />
étant les 18-30 ans, grands habitués de SVOD.<br />
Jannik Rakusa présentant Non Stop Kino autrichien<br />
©Francesco Clerici<br />
Si la paternité des cartes illimitées revient à la France,<br />
c’est pourtant d’une expérience néerlandaise que<br />
s'inspire directement le Non Stop Kino autrichien.<br />
Depuis sa création en 2009, la carte illimitée Cineville,<br />
dont la gestion est assurée par une structure autonome,<br />
a fortement participé au rajeunissement et à la dynamisation<br />
de la fréquentation des cinémas art et essai<br />
aux Pays-Bas. Elle fédère aujourd’hui pas moins de<br />
58 cinémas indépendants art et essai, réunis par la<br />
carte illimitée ainsi qu’un site web pour la diffusion<br />
de leurs programmes respectifs. Avec 60 000 abonnés<br />
actuels (dont plus de la moitié a moins de 35 ans),<br />
un tarif mensuel de 17 à 21 euros en fonction de l’âge,<br />
et une moyenne de 2,3 - 2,4 séances par mois par<br />
usager, le pass Cineville tient le cap de la rentabilité.<br />
D’autant plus que ses adhérents se révèlent non<br />
seulement plus “aventureux” en matière d’expériences<br />
filmiques dans les cinémas, mais aussi plus fidèles.<br />
Lors de la fermeture des salles, 70 % des membres ont<br />
maintenu leur abonnement en signe de soutien et,<br />
32 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
©Cineville NL<br />
Un pass Cineville aux Pays-Bas...<br />
... et en Belgique<br />
©Pass Cineville Belgique<br />
bien que la fréquentation soit, aux Pays-Bas aussi, à<br />
la traîne, le nombre d’abonnés Cineville est, pour sa<br />
part, toujours en hausse.<br />
Face aux bouleversements de la crise sanitaire et avant<br />
les cinéphiles autrichiens, ce sont les voisins belges qui<br />
s’étaient laissés convaincre par la success story néerlandaise.<br />
À commencer par sept cinémas de Bruxelles (Aventure,<br />
Cineflagey, Cinematek, Galeries, Nova, Palace et Vendôme)<br />
qui, depuis juin <strong>2022</strong>, proposent eux aussi un pass<br />
Cineville illimité à 21 € par mois (18 € pour les moins<br />
de 26 ans). Depuis le lancement du projet – qui a lui<br />
aussi bénéficié du soutien Europa Cinemas –, le Cinépass<br />
belge a recruté 2 000 abonnés. Des chiffres qu’il compte<br />
bien augmenter grâce au « potentiel massif » de l'expérience,<br />
avec le renfort de ses outils et canaux marketing, dont<br />
un site web et un magazine dédiés. Et si la transparence<br />
reste de mise, avec 10 à 15 % de frais de fonctionnement<br />
retenus pour le pass et 6 euros reversés par entrée, chaque<br />
cinéma du réseau reste libre d'établir ses pourcentages<br />
de partage avec les distributeurs.<br />
« Nous couvrons actuellement tous les cinémas indépendants<br />
de la capitale, avec l’objectif de nous étendre en<br />
Wallonie et en Flandres », annonce Frédéric Cornet,<br />
exploitant du Cinéma Galeries de Bruxelles (et par<br />
ailleurs aussi distributeur), sans s’interdire la perspective<br />
de pouvoir, pourquoi pas, utiliser le Cinépass<br />
belge aux Pays-Bas et vice-versa. La réflexion est aussi<br />
en cours pour la mise en place d’un Art House Cinema<br />
Pass en Allemagne en 2024. Quant à l'idée de pouvoir<br />
aller au cinéma dans toute l'Europe avec un seul pass,<br />
c'est un rêve qui, avec les forces créatives d’Europa<br />
Cinemas, pourrait bien un jour devenir réalité.<br />
©Francesco Clerici<br />
La force de la French Touch<br />
Comme de coutume, la première matinée de la<br />
Conférence Europa Cinemas, dont la dernière édition<br />
remonte à trois ans à Lisbonne, était consacrée au<br />
pays d'accueil du rendez-vous. L’occasion pour la<br />
filière de donner un aperçu de la French Touch en<br />
matière d’exception. Malgré un contexte d’après crise<br />
sanitaire qui s'enchaîne avec une crise énergétique,<br />
Richard Patry, en tant que président de la FNCF,<br />
admet que le et les cinémas français sont, « objectivement,<br />
les plus résilients au monde ». À titre d’exemple,<br />
dans les seuls pays européens, les voisins allemands<br />
observent une baisse de 34,8 % de leur fréquentation<br />
par rapport aux trois dernières années pré-Covid (2017<br />
à 2019) tandis que l’Espagne et l’Italie pointent<br />
respectivement à -39,3 % et à - 54,3 % selon les chiffres<br />
Comscore. Comme le rappelle la productrice Marie<br />
Masmonteil, la France a d’autant mieux résisté à la<br />
crise qu’on partait « d’un socle fort de gens habitués à<br />
aller au cinéma ». Et si les producteurs, distributeurs<br />
et vendeurs internationaux français peuvent s'enorgueillir<br />
de participer « à la moitié du cinéma d’auteur<br />
mondial », la responsable d’Elzevir Films salue la<br />
collaboration sans faille des pouvoirs publics qui<br />
« imposent de nouvelles obligations à tout nouvel acteur<br />
de la filière. En France, nous avons la possibilité de<br />
continuer à faire des films. La question est de savoir pour<br />
quels publics. »<br />
Richard Patry (FNCF) et Hélène Herschel (FNEF)<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
33
EUROPE<br />
Une conférence et des<br />
chiffres<br />
Lors de son discours inaugural de cette conférence<br />
célébrant les 30 ans d’Europa Cinemas, le directeur<br />
général Claude-Éric Poiroux a lancé un salut<br />
particulier aux 45 premiers cinémas qui<br />
constituaient le réseau en 1992. À l’époque, la<br />
première dotation du programme Media de la<br />
Commission européenne et du CNC était de<br />
200 000 Ecus chacun (Unité de compte<br />
européenne).<br />
Pour rappel, Europa Cinemas fédère, aujourd’hui,<br />
1 240 cinémas et 3 059 salles à travers 38 pays et<br />
739 villes de 42 pays.<br />
©Francesco Clerici<br />
Laurent Dutoit, exploitant et distributeur suisse<br />
©Francesco Clerici<br />
Les expériences françaises font souvent, de fait, figure<br />
d’exception. Dans ses cinémas de Genève (les Scala, le<br />
City et le Nord-Sud), Laurent Dutoit ne compte pour<br />
sa part que 3 % de financement public. L’exploitant<br />
suisse, qui est par ailleurs aussi distributeur via Agora<br />
Films, estime que « dans un marché déprimé, en baisse de<br />
35 %, on ne peut pas continuer à produire autant de films ».<br />
Il propose – dans la lignée des crédits d'impôts sur les<br />
frais d’édition de films dits difficiles prôné par la FNEF<br />
en France – un soutien particulier sur le volet de la<br />
distribution et du marketing.<br />
La situation est encore plus délicate dans les plus petits<br />
pays européens, où la défense de la diversité nécessite<br />
encore plus de soutien de la part des pouvoirs publics,<br />
sans que, pour autant, ces derniers n’en disposent… ou<br />
ne soient disposés à en accorder. Dans son cinéma<br />
Kinodvor de Ljubljana en Slovénie, qui célèbre ses 100<br />
ans, Metka Daris regrette en particulier la difficulté de<br />
mettre en œuvre une éducation à l’image assez ambitieuse.<br />
« Notre mairie a beau consacrer 11 % de son budget aux<br />
arts et à la culture, nous devons assumer 50 % des charges<br />
du cinéma », décrit l’exploitante. « Mais avec la crise actuelle,<br />
ces 50 % vont être très difficiles à payer. Tous ceux qui<br />
travaillent dans un cinéma doivent être follement enthousiastes<br />
et énergiques. » Cela tombe bien, la conférence Europa<br />
Cinemas en fédérait plein de cette trempe-là.<br />
Claude-Éric Poiroux<br />
Aysegül Algan<br />
Lancé il y a deux ans, Collaborate to Innovate est<br />
rapidement devenu le programme phare d’Europa<br />
Cinemas. La Conférence a permis de présenter les<br />
résultats des premiers projets (2021/<strong>2022</strong>) et de<br />
lancer la troisième édition de ce programme doté<br />
de 1,5 M€ pour 2023, soutenu par le Europe<br />
Créative Media de la Commission européenne.<br />
Enfin, la Conférence a vu le lancement de deux<br />
chartes définissant les principes des membres du<br />
réseau en termes, d’une part, de parité, d'inclusion<br />
et de diversité et, d’autre part, de durabilité<br />
environnementale.<br />
La Cicae inquiète pour<br />
l’avenir de sa formation<br />
internationale<br />
La mauvaise nouvelle est tombée en pleine<br />
Conférence Europa Cinemas : Europe Creative<br />
Media cesse son soutien – de 20 ans – à la<br />
formation Arthouse Cinema Training de la<br />
Confédération internationale des cinémas d’art et<br />
d’essai. « Cet arrêt brutal de l’aide du principal<br />
partenaire financier met en péril cette formation<br />
unique, et ce, à une époque où le cinéma a un besoin<br />
urgent de nouvelles impulsions pour l’avenir après 3<br />
ans de pandémie et l’augmentation des coûts de<br />
l’énergie », déplore la Cicae. Depuis 2004, son<br />
Arthouse Cinema Training a formé près de 1 000<br />
exploitants et créé un vaste réseau d'échanges et<br />
de collaborations. « Dans son discours sur l’état de<br />
l’Union en septembre, la présidente de la Commission<br />
européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré 2023<br />
“Année européenne des compétences”. C’est<br />
précisément de ces compétences dont nous avons<br />
besoin pour le cinéma européen (...) La formation<br />
Arthouse Cinema Training est absolument essentielle<br />
afin que les exploitants puissent continuer à réaliser<br />
le travail nécessaire de mise en valeur et de visibilité<br />
d’un cinéma européen riche, beau et audacieux. »<br />
Prix Europa Cinemas <strong>2022</strong><br />
Lors de la cérémonie du 2 <strong>décembre</strong>, organisée au<br />
cinéma Le Balzac, le Prix Europa Cinemas de la<br />
meilleure programmation a été attribué au Kino<br />
Pilotu de Prague, géré par le couple Jan Macola – par<br />
ailleurs aussi producteur avec Mimesis Films – et<br />
Alzbeta Macolova – par ailleurs aussi distributrice avec<br />
Pilot Films*.<br />
Le cinéma de désormais trois salles et 170 fauteuils,<br />
implanté dans un quartier branché de la capitale tchèque,<br />
comptabilise près de 80 000 spectateurs par an. Grâce à<br />
la qualité de son travail de programmation, qui allie art<br />
et essai comme films grand public et accueille plus de<br />
10 festivals par an, l’établissement a réussi l’exploit<br />
d’attirer, d'avril à fin octobre <strong>2022</strong>, plus de spectateurs<br />
que sur l’ensemble de l’année 2019. « Nous sommes des<br />
gens curieux et, en tant que tels, avons tendance à travailler<br />
avec d’autres gens curieux. Ainsi, ce que nous proposons n’est<br />
pas une programmation “par” Kino Pilotu mais “au” Kino<br />
Pilotu », explique Jan Macola à Europa Cinemas en<br />
décrivant leurs valeurs basées sur « l’ouverture, la tolérance<br />
et la qualité artistique ».<br />
Les Belges Alexander Vandeputte et Jan De Clercq ont<br />
de leur côté reçu le Prix Europa Cinemas de l'entrepreneur<br />
de l’année pour leurs Lumière Cinemas. Une<br />
aventure débutée avec un premier établissement à Bruges<br />
en 1996. Si les années suivantes, Lumière se concentre<br />
sur ses activités de distribution et de production (de films<br />
et de séries), le succès du cinéma Lumière de Bruges<br />
pousse les associés à racheter le Cinema Cartoon’s<br />
d’Anvers en 20<strong>14</strong> puis le Cinema Zuid, qui deviendra<br />
Lumière Antwerp, en 2019. En octobre 2021, suivra<br />
enfin l’inauguration, dans un ancien hôtel de ville classé<br />
historique et réhabilité avec l’aide de la Mairie, du Lumière<br />
Mechelen. « La Flandre souffre d’un manque de grands<br />
écrans, avec seulement 8 cinémas dans la région », note<br />
Alexander Vandeputte. « Nous espérons répéter l’expérience<br />
Mechelen dans d’autres villes belges et apporter le cinéma à<br />
tout le public qui n’y a pas accès. »<br />
Au-delà de ses quatre cinémas, Lumière représente un<br />
écosystème complet, avec des branches production,<br />
financement de films, distribution, mais aussi une plateforme<br />
VOD et un studio d’animation travaillant en<br />
étroite collaboration.<br />
De gauche à droite : Claude-Eric Poiroux (directeur général d’Europa Cinemas), Jan Macola et Alzbeta Macolova (Prix Europa<br />
Cinemas de la meilleure programmation pour le Kino Pilotu de Prague) et Simon Wullens, directeur marketing du groupe<br />
Lumière, pour représenter Alexander Vandeputte et Jan De Clercq (Prix Europa Cinemas de l’entrepreneur de l’année pour<br />
Lumière Cinemas, Belgique), Fatima Djoumer (directrice des opérations, Europa Cinemas) et Nico Simon (président d’Europa<br />
Cinemas)<br />
* Mimesis Films a récemment produit son plus ambitieux long métrage, Il Buemo de Petr Václav, sur le compositeur d’opéra Josef Mysliveček, présenté en compétition à<br />
San Sebastian, candidat de la République tchèque aux prochains Oscars… et distribué dans le pays par Pilot Films.<br />
©Francesco Clerici<br />
34 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
TF1 STUDIO ET UGC PRÉSENTENT UNE PRODUCTION BONNE PIOCHE CINÉMA<br />
ILS VONT DÉPLACER DES MONTAGNES !<br />
CLOVIS<br />
CORNILLAC<br />
CLAUDIA<br />
TAGBO<br />
LE 8<br />
FÉV.<br />
© PHOTOS : PASCAL TOURNAIRE - CRÉATION<br />
MAÏSSA<br />
DIAWARA<br />
LOUIS<br />
DURANT<br />
BETINA<br />
FLENDER<br />
UN FILM DE STÉPHANE CAZES<br />
ANTHONY<br />
GUIGNARD<br />
RAPHAEL<br />
LEMELLE<br />
© BONNE PIOCHE CINÉMA - TF1 STUDIO - UGC IMAGES - FRANCE 3 CINÉMA - <strong>2022</strong>. CRÉDITS NON CONTRACTUELS<br />
MALONN<br />
LÉVANA<br />
MARWA MERDJET<br />
YAHIA<br />
SHIREL<br />
NATAF<br />
MATTEO<br />
SALAMONE<br />
ORGANISEZ VOTRE AVANT-PREMIÈRE LE DIMANCHE 5 FÉVRIER*<br />
*SOUS RÉSERVE DE LA SORTIE NATIONALE. CONTACTEZ VOTRE INTERLOCUTEUR HABITUEL<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE :<br />
AFFICHES ET AFFICHETTES<br />
DISPONIBLES CHEZ SONIS<br />
FILM-ANNONCE : 1MIN 29S<br />
DISPONIBLE CHEZ FILMS DISTRIBUTION, CINEGO, GLOBECAST<br />
TOTEMS : 1*2M<br />
DISPONIBLES CHEZ SONIS
MAGHREB<br />
RENCONTRE AVEC HAJAR MAROUANI,<br />
DE FILM EVENT CONSULTING<br />
<strong>Pro</strong>grammatrice au sein de la toute<br />
nouvelle structure de distribution<br />
marocaine, Hajar Marouani revient sur<br />
les enjeux du secteur au Maroc, et notamment<br />
le déséquilibre géographique<br />
du parc des salles, concentré dans les<br />
grandes métropoles.<br />
Pouvez-vous nous décrire votre activité et celle<br />
de la votre société ?<br />
Fondée en 2019 par Mohamed Khouna, Film Event<br />
Consulting est la filiale marocaine, basée à Oujda, de<br />
Facility Event. Après de nombreuses années en France<br />
dans l’événementiel cinématographique, notamment<br />
tout son aspect logistique, Facility Event a décidé de se<br />
lancer dans la distribution au Maroc. Notre société a<br />
d’abord accompagné Pathé BC Afrique sur un total de<br />
82 films depuis notre création. Je suis vraiment ravie de<br />
rejoindre cette aventure en tant que programmatrice,<br />
après une première expérience en distribution chez Afrique<br />
Films, qui couvrait tout le continent africain.<br />
Comment décririez-vous le marché marocain<br />
aujourd’hui ?<br />
Le Maroc est un pays en constante évolution, sur de<br />
nombreux plans. D’abord, grâce aux contributions et au<br />
fonds d’aides que le Centre cinématographique marocain<br />
(CCM) attribue pour la création, la rénovation et la<br />
modernisation des salles. C’est un très bon signal, à la<br />
fois pour les distributeurs basés dans d’autres pays qui<br />
veulent s’ouvrir au Maroc, et pour les distributeurs<br />
marocains qui peuvent évidemment en tirer profit. À ce<br />
propos, le CCM a attribué des fonds à plusieurs établissements,<br />
comme la salle Goya à Tanger ou, plus récemment,<br />
le nouveau CinéAtlas d’El Jadida, une ville sans<br />
cinéma depuis des années.<br />
Notre volonté pour le cinéma au Maroc, avec Mohamed<br />
Khouna et d’autres acteurs du secteur culturel et associatif,<br />
est d’encourager d’autres villes à suivre l’exemple de celles<br />
qui construisent de nouvelles salles. Aujourd'hui à<br />
Ouarzazate, ma ville natale – le “Hollywood d’Afrique”<br />
qui compte de nombreux studios de cinéma et accueille<br />
des tournages de films internationaux depuis 50 ans –,<br />
toutes les salles sont fermées. Je n’ai ainsi jamais eu<br />
l’opportunité, dans ma ville, de voir un film dans une<br />
salle obscure, alors que la population et le public sont<br />
vraiment cinéphiles, ont soif de découvertes et de culture.<br />
C’est bien dommage de voir des bâtiments fantômes,<br />
qui n’ont jamais repris vie. Il nous faut vraiment promouvoir<br />
et réactiver le cinéma en salles, notamment en<br />
incitant la province à profiter du fonds d'aide du CCM<br />
pour rénover ses salles.<br />
Il y a donc des spectateurs et des films, mais<br />
pas de salles pour les présenter ?<br />
En effet, il y a un déséquilibre entre les villes marocaines.<br />
Sur le plan géographique, toutes les salles de cinéma au<br />
Maroc sont, aujourd’hui, concentrées dans les grandes<br />
villes, à savoir Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et<br />
Fès. Celles qui sont surtout situées au sud du pays, comme<br />
Ouarzazate, Laâyoune, Dakhla, Smara… n’en ont pas.<br />
Les seules activités qui peuvent s’apparenter au visionnage<br />
d’un film en public sont les manifestations comme des<br />
festivals. Non pas que ça n’ait pas la même valeur, mais<br />
Il nous faut vraiment promouvoir et<br />
réactiver le cinéma en salles au Maroc<br />
ce n’est pas comparable à une vraie salle de cinéma, où<br />
les gens se déplacent régulièrement en famille et se<br />
cultivent à travers les images.<br />
Comment pourrait-on améliorer cet état des<br />
choses ?<br />
Tout d’abord, en cherchant des films que le public<br />
marocain n’a pas eu la possibilité de découvrir, puis en<br />
encourageant les exploitants à les programmer.<br />
Malheureusement, une grande partie d’entre eux pensent<br />
que, pour faire vivre leurs établissements, ils n’ont besoin<br />
que des super-productions hollywoodiennes. Bien sûr,<br />
celles-ci ont leur place, mais les cinémas sont aussi des<br />
lieux où doivent vivre des films indépendants. Notre<br />
line-up chez Film Event Consulting proposera ainsi une<br />
offre très diversifiée.<br />
Le CCM souligne l’importance de diversifier l’offre<br />
cinématographique, de créer des partenariats avec des<br />
institutions culturelles comme l’Institut français, mais<br />
aussi américain, italien ou allemand, pour élargir le panel<br />
et le public. Il faut aussi travailler avec les écoles, les<br />
universités, multiplier les événements et les soirées<br />
spéciales… C’est par le biais de ces démarches que le<br />
public s’intéressera davantage au cinéma. Nous pourrons<br />
contribuer à renouer cet amour que le public marocain<br />
avait il y a une vingtaine d’années pour ses cinémas. Nous<br />
pourrons donner une chance à la nouvelle génération<br />
de cinéphiles.<br />
Et peut-être enclencher un cercle vertueux<br />
pour l’ouverture de futures salles ?<br />
Tout à fait. C’est pourquoi Mohamed Khouna a choisi<br />
d’implanter Film Event Consulting dans la ville d’Oujda.<br />
C’est une ville marginalisée sur le plan culturel, sans salle<br />
de cinéma, bien qu’aujourd’hui s’y tienne le Festival du<br />
film maghrébin. Nous avons eu le plaisir d’y participer,<br />
en proposant des films et en essayant d’insister sur<br />
l’importance de créer des salles. Nous sommes heureux<br />
d’être accompagnés sur ce plan-là par le CCM, qui veut<br />
véritablement réactiver cette dynamique.<br />
Interview complète disponible<br />
sur notre chaîne YouTube :<br />
36 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
EXPLOITATION<br />
L’extension du Concorde de<br />
Nantes validé en CDACi<br />
L’actuel cinéma art et essai nantais, de 4 salles et<br />
287 fauteuils, va donc se transformer en complexe<br />
de 7 salles et 778 fauteuils. Un projet de très<br />
longue date pour son directeur Sylvain Clochard,<br />
qui est aussi propriétaire des murs de l’actuel<br />
comme du futur Concorde. « Nous avons fait les<br />
premières acquisitions des bâtiments mitoyens en<br />
2006. Depuis, nous avons réuni plus de 2 000 m² et<br />
développons le projet peu à peu, à la taille de ce que<br />
sont nos moyens », relate l’exploitant, qui se réjouit<br />
d’avoir la maîtrise foncière de son développement,<br />
« ce qui coûte de l’argent, mais qui est extrêmement<br />
sécurisant aujourd’hui par rapport à des collègues qui<br />
doivent freiner leurs perspectives d’agrandissement ».<br />
Approuvé le 30 novembre par la CDACi de<br />
Loire-Atlantique, le projet conduit par l’Agence<br />
Drodelot Architectes prévoit de construire les salles<br />
sur les nouvelles parcelles, ce qui permettra de ne<br />
pas fermer l’actuel cinéma pendant la durée du<br />
chantier. Les anciennes salles seront progressivement<br />
transférées sur le nouveau site, puis<br />
l’ensemble sera relié pour converger vers l'entrée<br />
principale et constituer le nouveau Concorde. « Le<br />
budget de départ, de 5 millions d’euros, sera dépassé<br />
en raison de l’inflation du coût des matériaux, de<br />
l'énergie et de fonctionnement. »<br />
Si tout va bien, le permis de construire devrait être<br />
déposé début 2023. « Au 2 e semestre, au mieux, nous<br />
commencerons la démolition du bâtiment acquis,<br />
puis les travaux se poursuivront sur près de trois ans »,<br />
explique Sylvain Clochard, qui espère l’ouverture<br />
complète du nouveau lieu en 2026. Le Concorde<br />
est implanté dans un quartier dynamique des<br />
bords de Loire, anciens faubourgs ouvriers<br />
rattrapés par le cœur de ville, là où viennent<br />
s’installer les nouveaux arrivants. Une raison de<br />
plus pour être confiant : « Si notre fréquentation<br />
oscille entre moins 15 et 20 % par rapport aux années<br />
fastes, nous récupérons du public chaque semaine et<br />
finirons l’année autour de 115 000 entrées ».<br />
L’ambition pour le nouveau Concorde, avec deux<br />
fois plus de fauteuils, est de doubler ces chiffres.<br />
C.V.<br />
UN NOUVEL EXPLOITANT POUR LE<br />
VAGABOND DE BAR-SUR-AUBE<br />
Christophe Lemaire, qui gère déjà le cinéma de Bédarieux dans l'Hérault, reprend<br />
le cinéma de la commune de l’Aube.<br />
Resté fermé pendant trois mois, Le Vagabond réouvre<br />
avec une nouvelle équipe aux manettes. Après que la<br />
Scop Casa Ciné, liée par une convention avec la mairie<br />
propriétaire, a cessé son activité en septembre, le cinéma<br />
de deux salles et 370 places sera donc géré par Christophe<br />
Lemaire. S’il a déjà la DSP d’un autre établissement rural,<br />
Le Jean-Claude Carrière de Bédarieux, l’exploitant est<br />
originaire de l’Aube, ce qui a fini de convaincre la municipalité<br />
de lui confier son Vagabond. « Le premier cinéma<br />
où j’ai travaillé était à Nogent-sur-Seine. Nous travaillions<br />
alors en lien avec celui de Bar-sur-Aube, exploité par Jean-<br />
Pierre Bodnar jusqu’en 20<strong>14</strong> et que je connais donc bien »,<br />
relate Christophe Lemaire. C’est avec son épouse Stéphanie,<br />
et par le biais d’une autre société que celle de Bédarieux,<br />
créée cette année, que l’exploitant a proposé une location<br />
gérance, avec option d’achat au bout de deux ou trois<br />
ans. Pour l’heure, la mairie finit de rénover les salles et<br />
le hall du cinéma et de le mettre aux normes accessibilité,<br />
tandis que le couple d’exploitants a investi dans une<br />
billetterie en ligne, pour une ouverture ce <strong>14</strong> <strong>décembre</strong>.<br />
« L’équipe précédente a fait pendant huit ans de l’art et essai<br />
très pointu, ce qui était économiquement difficile dans une<br />
petite commune de 6 000 habitants. » Un travail que la<br />
mairie ne souhaitait visiblement pas soutenir davantage,<br />
préférant encourager une programmation plus généraliste,<br />
pour que les habitants n’aient plus à se déplacer dans les<br />
LE REX DE LUCHON CHANGE DE MAINS<br />
Le cinéma de la station thermale des Pyrénées est repris par un duo d’exploitants<br />
du Sud-Ouest.<br />
Ludovic Graillat, du Grand Palais de Cahors, et son<br />
associé Charles Mascagni, exploitant du Régent de Saint-<br />
Gaudens, viennent de racheter leur voisin de Luchon à<br />
Josiane Abadie, qui en était la propriétaire depuis 1998<br />
et le gérait avec Maud Weicherding des Films du Whippet.<br />
Les deux salles du Rex ont rouvert le 30 novembre après<br />
ses congés annuels, et toujours avec une équipe féminine<br />
sur place. « Maud partira fin <strong>décembre</strong>, mais sa sœur Isabelle<br />
Weicherding continuera de s’occuper de l’accueil et des<br />
villes voisines, soit à Chaumont, Troyes ou Saint-Dizier,<br />
pour les “grosses” sorties. L’exploitant va poursuivre sa<br />
collaboration avec MC4 pour la programmation, ce<br />
dernier s’aventurant ainsi dans le nord.<br />
Christophe et Stéphanie Lemaire développeront aussi<br />
des animations de type ciné goûter ou ciné senior ainsi<br />
que des retransmissions d’opéras, et entendent relancer<br />
les dispositifs École et Collège au cinéma. « Nous allons<br />
aussi travailler avec le lycée de Bar-sur-Aube qui a le projet<br />
d'ouvrir une spécialité audiovisuel, et dont le proviseur est<br />
très motivé par un partenariat, notamment via le pass<br />
Culture », ajoute l’exploitant, qui est en train de recruter<br />
deux permanents, sur place pour répondre au mieux aux<br />
besoins du terrain et favoriser les liens avec tous les acteurs<br />
locaux. Son activité relancée, Le Vagabond vise le cap<br />
des 30 000 entrées par an.<br />
Cécile Vargoz<br />
projections », explique Ludovic Graillat. « Et pour diriger<br />
le cinéma, nous avons recruté Sarah De Prato, qui a déjà<br />
travaillé à nos côtés à Cahors puis à Saint-Gaudens. »<br />
Pour le moment, les nouveaux exploitants vont poursuivre<br />
la ligne éditoriale du Rex, labellisé Jeune public et<br />
Recherche, avec une programmation à 50 % art et essai.<br />
« Nous prenons la température et nous nous adapterons<br />
progressivement », précise Ludovic Graillat, qui programmera<br />
lui-même les deux salles. Pour la réouverture, le<br />
site a été modernisé avec instauration de la VàD, qui est<br />
donc active pour les préventes d’Avatar. Le Rex avait été<br />
rénové du sol au plafond par l’ancienne équipe en<br />
<strong>décembre</strong> 2018 – nouveaux fauteuils, écrans plus grands,<br />
passage au son 7.1 et isolation – pour 310 000 € de travaux.<br />
La fréquentation du cinéma de 370 places est très liée<br />
au public saisonnier, sachant que la commune de Bagnèresde-Luchon,<br />
2 600 habitants à l’année, peut atteindre<br />
20 000 personnes en haute saison. Jusqu’à présent, le Rex<br />
fermait trois semaines en novembre, comme la plupart<br />
des commerces locaux, entre le départ des curistes et<br />
l’arrivée des skieurs. Jusqu’en 2019, il réalisait 50 000<br />
entrées par an en moyenne, chiffre qu’espèrent atteindre<br />
Ludovic Graillat et Charles Mascagni.<br />
Du côté de l'ancienne équipe, Maud Weicherding va se<br />
consacrer désormais entièrement à la distribution, « en<br />
développant un gros travail de fond », après avoir mené les<br />
deux activités pendant 15 ans. Son associée de Luchon,<br />
Josiane Abadie, la rejoint aux Films du Whippet où elle<br />
s’occupera de la comptabilité.<br />
Cécile Vargoz<br />
38 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
Publi-communiqué<br />
FOCUS EXPLOITATION<br />
Politique de Sharp/NEC concernant<br />
la modification de la source de lumière laser<br />
dans les projecteurs à lampe<br />
Sharp NEC Display Solutions a une longue expérience de la technologie<br />
de projection. Nous sommes des spécialistes de la projection<br />
cinématographique et nous comprenons ce qui est important pour les<br />
exploitants de salles de cinéma et leurs clients. La fourniture de produits<br />
innovants, fiables et sûrs est primordiale et ne fera jamais l’objet de<br />
compromis.<br />
Fiabilité et sécurité<br />
L’optimisation des revenus par siège est essentielle pour les exploitants<br />
de cinéma qui exigent de leurs équipements une fiabilité et des<br />
performances durables afin de garantir une utilisation optimale, des<br />
temps d’arrêt minimaux et la meilleure expérience cinématographique<br />
possible, année après année. Sharp/NEC atteint les taux de défaillance<br />
les plus bas du secteur, et nous sommes fiers de notre service et de<br />
notre assistance robustes, qui sont bien accueillis par nos clients.<br />
Une innovation à la pointe du marché<br />
Toujours soucieux de mettre sur le marché des produits qui répondent<br />
directement aux besoins de l’industrie du cinéma, nous avons lancé le<br />
premier et le plus célèbre projecteur à lampe UHP au monde, offrant<br />
une solution de cinéma compacte et économique. Le premier projecteur<br />
de cinéma RB au monde a été présenté par Sharp/NEC comme une<br />
solution de projection presque sans speckle, combinant valeur et haute<br />
qualité.<br />
Aucun compromis sur la qualité<br />
Notre politique est de ne pas proposer de solution de rétrofit laser pour<br />
les projecteurs de cinéma à lampe. Cette approche permet de préserver<br />
l’intégrité de nos solutions de cinéma de haute qualité. Nous pensons<br />
que toute adaptation compromettrait la fiabilité, la sécurité et les niveaux<br />
de performance, ce qui entraînerait une expérience client moins que<br />
satisfaisante.<br />
Attention aux risques pour la sécurité du public<br />
Nous n’autorisons aucune modification sur nos projecteurs par des tiers.<br />
Nous vous avertissons des risques suivants :<br />
• Toute modification non autorisée par un tiers entraînerait<br />
l’annulation de la garantie et de l’extension de garantie du<br />
fabricant.<br />
• Les modifications non approuvées compromettront la conformité<br />
du produit DCI. La certification DCI est une exigence obligatoire<br />
par tous les studios afin de garantir une qualité d’image optimale.<br />
Le fait de ne pas obtenir la certification peut entraîner la perte de<br />
contenu.<br />
• Les fabricants sont entièrement responsables de la sécurité de<br />
leur équipement. Sharp/NEC est méticuleux dans ses procédures<br />
de test de sécurité pour s’assurer qu’il n’y a aucun risque<br />
électrique, thermique ou laser pour la sécurité du public. La<br />
conception thermique d’un projecteur est très complexe, et toute<br />
modification pourrait avoir un impact sérieux sur son intégrité,<br />
entraînant un vieillissement accéléré des composants électriques<br />
et optiques et un risque très réel pour la sécurité du public en cas<br />
d’incendie. En outre, la classification du groupe de risque (RG)<br />
et la distance dangereuse de l’énergie lumineuse élevée (HD)<br />
doivent être définies par le fabricant. Le processus d’adaptation<br />
d’une lampe à une source de lumière laser annule immédiatement<br />
tous les calculs de conception de sécurité et la conformité. Toute<br />
modification non autorisée fait peser toute la responsabilité sur<br />
le propriétaire du cinéma qui devient seul responsable de tout<br />
dommage ou compromission de la sécurité du public.<br />
Il est important de noter que s’il est possible de remplacer la source<br />
lumineuse d’un projecteur existant par une nouvelle source lumineuse<br />
laser, les autres composants seront toujours âgés. Tout composant de<br />
projecteur âgé de plus de 10 ans est susceptible de tomber en panne. Il<br />
n’est pas judicieux d’investir dans une nouvelle source de lumière laser<br />
pour risquer la défaillance d’autres pièces.<br />
La solution sans risque<br />
Nous sommes convaincus qu’il est dans l’intérêt de l’exploitant de cinéma<br />
de remplacer ses anciens projecteurs à lampes par un nouveau projecteur<br />
laser Sharp/NEC. L’exploitant du cinéma bénéficie d’une solution sûre,<br />
fiable et économe en énergie, tandis que ses clients cinéphiles profitent<br />
de la meilleure expérience cinématographique possible. Tous les risques<br />
sont éliminés.
PUBLIC JEUNE<br />
La table ronde sur les initiatives autour des films en<br />
salles, animée par Éric Lavocat, directeur d’Hexacom,<br />
avec Guillaume Boulangé (Université Paul Valéry<br />
Montpellier), Christophe Leparc (Cinemed /<br />
Quinzaine des Cinéastes), Irina <strong>Pro</strong>ust (Social Media<br />
Manager, Silenzio) et Catherine Mallet (chargée du<br />
jeune public à La Cascade de Martigues)<br />
©Cécile Vargoz<br />
UNE CONFÉRENCE HEXACOM<br />
POUR RENOUER AVEC LA GÉNÉRATION Z<br />
Du travail d’écriture à la<br />
communication, de la<br />
programmation à la configuration<br />
des salles, la question récurrente<br />
du public des 15-25 ans a été<br />
abordée dans le cadre du salon<br />
Iconic, rendez-vous des industries<br />
culturelles et créatives de<br />
Montpellier, lors d’une matinée<br />
organisée par le cabinet d’études<br />
Hexacom.<br />
Dans le cadre de son expertise cinéma et des politiques<br />
culturelles en général, Hexacom avait réuni un large<br />
panel de 15 intervenants, le 1 er <strong>décembre</strong> dernier, pour<br />
traiter un sujet… qui ne date pas de la pandémie. Jean-<br />
Marie Dura, aujourd’hui consultant chez NXNW, est<br />
en effet revenu sur son rapport de 2016 commandé par<br />
le CNC, sur “La salle de cinéma de demain”. « L’un des<br />
enjeux, pour le CNC, était d’attirer davantage les jeunes…<br />
ce qui, à l’époque, n'intéressait pas la FNCF. On était dans<br />
le déni, alors que le cinéma était passé, entre 2006 et 20<strong>14</strong>,<br />
de 2 e à 11 e loisir préféré des jeunes. » Déjà en 2016, l’étude<br />
recommandait d’encourager des cinémas de proximité<br />
en centre-ville, d’y développer le e-gaming ou le e-sport<br />
et d’embrasser la communication digitale. S’ajoute<br />
aujourd’hui l’impératif de communiquer sur l’engagement<br />
environnemental – « les cinémas doivent montrer patte<br />
verte pour attirer les jeunes » –, mais aussi de regarder<br />
ailleurs et dans d’autres secteurs, insiste Jean-Marie Dura.<br />
« Je me suis beaucoup inspiré de l’article de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
US de Mark de Quervain, “Teens ! Who needs’em ?” (de mai<br />
2015), mais aussi des études de Coca-Cola, pour qui un<br />
public qui vieillit pose problème à toute activité économique. »<br />
Pas de problème majeur pour les salles selon Chloé<br />
Delaporte, maîtresse de conférences en socio-économie<br />
du cinéma et de l’audiovisuel à l’Université Paul-Valéry<br />
de Montpellier, qui rappelle que chez les jeunes, le taux<br />
de pénétration se maintient depuis 50 ans autour de<br />
85 %. « Ils ont été les premiers à reprendre le chemin des<br />
salles à la réouverture, avec un taux de 73 % en 2021 pour<br />
les 15-24 ans. Et s’ils viennent moins souvent, je ne crois<br />
pas du tout que le prix soit un frein, c’est principalement à<br />
cause de la perte d’habitude. » Pour la chercheuse, il faut<br />
donc toujours plus événementialiser les séances « en<br />
s’appuyant sur la transversalité des médias au lieu de<br />
les opposer ».<br />
Diversifier les contenus… et les<br />
contenants<br />
Une transversalité déjà mise en œuvre à travers de<br />
nombreuses initiatives, dont celles soutenues par le CNC<br />
dans le cadre de son appel à projet “Diffusion culturelle<br />
15/25 ans” : le Festival Imperceptibles, La loi des séries,<br />
ou encore Les Mycéliades, le festival SF de l’ADRC<br />
présenté par Emmanuel Didier à Montpellier. On connaît<br />
aussi le travail d’Alexandre Suzanne (Playful) autour du<br />
jeu vidéo, « dont l’un des enjeux est de faire évoluer l’image<br />
de la salle, comme un lieu où l’on peut aussi s’amuser ».<br />
Enjeu partagé par les jeunes représentants de la Maison<br />
Dulac, qui ont entrepris de « désacraliser » des salles<br />
iconiques du Quartier latin. « Si l’on reste sur une programmation<br />
uniquement cinéma, on va à notre perte », estime<br />
ainsi Mathias Dulac. En développant la saison Kaléidoscope,<br />
qui mêle les disciplines, « nous adossons chaque événement<br />
40 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>
Si l’on reste sur une programmation<br />
uniquement cinéma, on va à notre perte<br />
MATHIAS DULAC<br />
à des marques et des personnalités qui ont des communautés »,<br />
ajoute Pierre-Edouard Vasseur, directeur artistique de la<br />
saison culturelle, sans rougir de « partenariats privés à<br />
l’américaine ». Ou en osant une retransmission de<br />
l’Eurovision à L’Arlequin, « qui aurait peut-être fait hurler<br />
Jacques Tati, mais a séduit de nouveaux spectateurs ».<br />
Plus au sud, à Toulouse, Agnès Salson poursuit son<br />
exploration de La Forêt électrique. Comme l’expérience<br />
éphémère menée en 2018, « le projet est d’inclure le processus<br />
de création dans un lieu de diffusion, à travers des studios<br />
de tournage et de post-prod, mais aussi de faire participer<br />
le public à la construction du lieu ». Et là encore, il s’agit<br />
d’organiser des événements pluridisciplinaires : loto,<br />
concert, performance de poésie… et de les rendre visibles<br />
sur les réseaux sociaux. C’est au bout de trois ans d’expérimentation<br />
que le cinéma définitif sera construit, en<br />
2024. « Nous devons rendre notre lieu désirable : ici, on peut<br />
boire une bière devant un écran et notre public, hyper jeune,<br />
vient voir des films des années 70. » La configuration du<br />
lieu y est pour beaucoup, comme au cinéma La Cascade<br />
de Martigues [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 6 octobre 2021], où<br />
a été transférée il y a un an l’activité du Jean Renoir, de<br />
la périphérie au cœur de ville. « C’est un espace totalement<br />
différent, avec un hall modulable – le comptoir-caisse, sur<br />
roulettes, peut être déplacé –, une cour intérieure, où nous<br />
accueillons le passant dès 9h, qu'il vienne ou pas voir un<br />
film », témoigne Catherine Mallet, par ailleurs responsable<br />
adjointe du groupe Jeune public de l’Afcae. « Les jeunes<br />
nous disent qu’ils ont envie de se caler quelque part : notre<br />
jardin, avec poufs et transats, le leur permet. » Reste à leur<br />
donner envie de cinéma, « patiemment et dans une démarche<br />
bienveillante de médiation ».<br />
De la médiation à la communication<br />
digitale<br />
Un travail qui nécessite du personnel, et n'est pas forcément<br />
reproductible sans l’aide des collectivités. En<br />
Occitanie, si la Région n’a pas encore recruté de médiateurs<br />
dans le cadre de conventions avec le CNC, elle a<br />
lancé son propre projet en 2021, « La salle d’à côté », en<br />
lien étroit avec le Master pro Métiers de la diffusion du<br />
cinéma et de l’audiovisuel, créé la même année à Montpellier.<br />
Guillaume Boulangé, maître de conférences en études<br />
cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Paul-<br />
Valéry, explique que le projet a été conçu avec Occitanie<br />
Films « au moment où les exploitants de l’ACCILR et de<br />
l’Acreamp étaient en demande, et où l’angoisse grandissait<br />
aussi du côté des étudiants, maltraités pendant les confinements<br />
».Il s’agit d’accompagner les salles art et essai de la<br />
région, par des actions portées par des étudiants en cinéma<br />
et communication, via des contrats en alternance ou des<br />
stages. Le dispositif a concerné 52 étudiants, dans 125<br />
structures dont 110 salles. « Le premier bilan est très positif<br />
sur la dynamique, moins sur la fréquentation, qui diffère<br />
selon que la ville a une population étudiante ou pas. » Le<br />
dispositif est relancé pour une saison 2.<br />
On sait aussi que les salles doivent renforcer la communication<br />
des distributeurs sur les réseaux sociaux. Mais<br />
pas n’importe lesquels, ni n’importe comment : « L’Escurial<br />
qui a 111 ans, sur Tiktok, ça ne sert à rien », souligne<br />
Mathias Dulac, quand Chloé Delaporte souligne que<br />
Facebook est « réservé aux “boomers” ». Tiktok, Instagram<br />
et Snapchat sont, dans l’ordre, les plus utilisés par les<br />
jeunes, rappelle Irina <strong>Pro</strong>ust de l’agence Silenzio, et<br />
peuvent appuyer un film tel que Simone : le voyage du<br />
siècle. « Il s’adressait naturellement à un public senior, mais<br />
les jeunes ont été efficacement ciblés par le distributeur.<br />
Warner a su penser les bons formats, en diffusant de très<br />
courts extraits sur Instagram et Tiktok, ou via des ambassadeurs,<br />
comme des jeunes femmes invitées à une avantpremière<br />
à l'Unesco, qui ont partagé leurs échanges. » L'enjeu<br />
est de construire des campagnes progressives sur les films,<br />
« au niveau national pour le distributeur, et pour les salles,<br />
qui arrivent en dernière ligne droite, l'intérêt est de s’adresser<br />
directement à leurs spectateurs, en créant du contenu incarné,<br />
avec leurs personnels ou des influenceurs qui recommandent<br />
leur cinéma », conseille la social media manager de Silenzio,<br />
insistant sur la recommandation par autrui qui, sur les<br />
réseaux, est un facteur essentiel pour les jeunes.<br />
… et s’adapter dès l’écriture ?<br />
Débat plus polémique, à l’heure où certains mettent<br />
en cause la qualité de l’offre : la création devrait-elle<br />
s’adapter au marché, pour séduire le public jeune ?<br />
Question posée par Serge Lalou, lui-même producteur<br />
– entre autres de Valse avec Bashir –, qui dit « ne jamais<br />
avoir pris en compte le public » au moment de lancer<br />
un projet. Jean-Baptiste Durand, dont le premier long<br />
métrage, Chien de la casse, sortira le 26 avril chez Bac,<br />
est plus nuancé. « Si mes producteurs m’ont laissé carte<br />
blanche, j’ai toujours eu envie que mon travail soit<br />
accessible, dès mes études aux Beaux-Arts. Que ce soit en<br />
peinture ou dans l’écriture d’un film, il est fondamental<br />
pour moi d'être intelligible et de réussir à transmettre<br />
une émotion, et ce pour toute génération. » Et pour tous<br />
les formats, précise le jeune réalisateur qui a grandi<br />
avec le numérique : « En tant que spectateur, si un film<br />
est bon, il doit me toucher aussi sur un écran de téléphone<br />
portable. »<br />
Pour Thomas Ordonneau de Shellac, « c'est au niveau<br />
de la distribution et de la salle que l’on doit s’adresser à<br />
un public spécifique ; le créateur, lui, ne doit pas penser<br />
en termes de cible ». Et d’autant plus pour Shellac, qui<br />
travaille sur des cinématographies émergentes et de<br />
recherche, et dont le dirigeant souligne que « chaque<br />
film étant un prototype, se projeter sur un nombre<br />
d’entrées, c’est mentir ou se tromper ». Mais le producteur-distributeur<br />
est aussi un exploitant optimiste :<br />
« Notre public a été rajeuni par le Covid. Cela n’a certes<br />
pas été difficile au Saint-André des Arts ( !) que nous<br />
avons repris à Paris, mais nous sentons aussi, à la Baleine<br />
à Marseille, que les jeunes s'intéressent à des œuvres moins<br />
formatées et aux formes singulières. »<br />
Reste que pour concevoir des films moins formatés,<br />
« les jeunes sont les mieux placés pour écrire pour les<br />
jeunes », estime de son côté Germain Gavuzzo, responsable<br />
du Centre de compagnonnage de la Cité européenne<br />
des scénaristes. Son organisme, qui répond<br />
selon lui à « un vrai besoin de renouvellement des talents<br />
et des récits », s’adresse à des étudiants à leur sortie<br />
d’école, pour les former en situation de travail, aux<br />
côtés de scénaristes séniors. « L’enjeu est de sortir de<br />
l’entre-soi parisien, pour des histoires qui peuvent parler<br />
à tout le monde. Il y a des clubs de foot dans tous les<br />
villages, pour l’écriture c’est pareil : il faut repérer les<br />
jeunes auteurs, les former et les insérer. »<br />
Finalement, « les cinéphiles ont tous les âges », rappelle,<br />
comme une évidence, Jean-Baptiste Durand. La saison<br />
culturelle ou le ciné-club Hurlequin des cinémas<br />
Dulac touchent toutes les générations, et des cinémas<br />
plus ouverts sur la ville et la vie ne peuvent que<br />
profiter… à l’ensemble du public.<br />
Cécile Vargoz<br />
©Hexacom<br />
Laëtitia Facon, cheffe du service de la vidéo<br />
physique et en ligne, à la direction du numérique,<br />
et coordinatrice de l’appel à projets Diffusion<br />
culturelle 15/25 ans au CNC<br />
<strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong><br />
41
INSTITUTIONNELS<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
CDACi<br />
13/12/22 SA FORUM INTERNATIONAL MEGARAMA 6 715 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Megarama Cormeilles-en-Parisis Val d’Oise Val Parisis<br />
13/12/22 SARL LES HALLES DE NEYRPIC MEGARAMA 9 1 537 <strong>Pro</strong>jet de création d’un multiplexe Megarama Saint-Martin-d’Hères Isère<br />
Grenoble Alpes<br />
Métropole<br />
gncr@gncr.fr contact@acrif.org<br />
PREMIÈRES<br />
RENCONTRES<br />
PROFESSIONNELLES<br />
RECHERCHE<br />
ET DÉCOUVERTE<br />
9, 10, 11 janvier 2023<br />
Cinéma LE MÉLIÈS - Montreuil<br />
© photo : SHOWING UP Kelly Reichardt<br />
Premières rencontres profession nelles<br />
Recherche et Découverte<br />
Le Groupement national des cinémas de recherche<br />
(GNCR) et l’Association des cinémas de recherche<br />
d’Île-de-France (Acrif) donnent rendez-vous aux<br />
professionnels les 9, 10 et 11 janvier au Méliès de<br />
Montreuil. Des représentants du CNC, de l’Afcae,<br />
de l’Acid, des exploitants, distributeurs et critiques,<br />
aborderont ensemble les problématiques liées aux<br />
films et aux salles labellisées Recherche et Découverte<br />
et ce qui fait leur singularité.<br />
Deux tables rondes sont déjà prévues, le mardi<br />
10 autour des films (sur les critères et les enjeux<br />
du label, sur le fonctionnement du système de<br />
recommandation des films...) et le mercredi 11<br />
autour des salles (sur leur politique d'animation à<br />
travers des exemples stimulants, mais aussi sur leurs<br />
liens avec la critique, qui reste déterminante pour les<br />
films Recherche).<br />
Les horaires et intervenants seront précisés ultérieurement,<br />
de même que les titres des films qui<br />
seront projetés lors de ces journées (dont cinq films<br />
en vue d’un soutien GNCR et trois qui seront<br />
présentés par l’Acrif). Les professionnels souhaitant<br />
participer à ces journées doivent s’inscrire auprès<br />
de a.monin@gncr.fr<br />
Soutiens GNCR<br />
LE RETOUR DES HIRONDELLES<br />
de Li Ruijin, ARP Sélection, 8 février<br />
LA ROMANCIÈRE, LE FILM ET LE HEUREUX<br />
HASARD de Hong Sang-Soo, Arizona, 15 février<br />
Recommandation<br />
À PAS AVEUGLES de Christophe Cognet,<br />
Survivance, 8 mars<br />
PETITE ANNONCE<br />
La fréquentation s’embellit encore<br />
en novembre<br />
<strong>14</strong>,78 millions d’entrées ont été comptabilisées le mois<br />
dernier, d’après les estimations du CNC. Si elle accuse<br />
un retard de 19 % par rapport à la moyenne de novembre<br />
sur la période 2015-2019, la fréquentation atteint son<br />
plus haut niveau cette année, devant celle d’octobre<br />
qu’elle surpasse de 4 % (<strong>14</strong>,3 millions de spectateurs).<br />
C’est également supérieur de 6 % à celle de novembre 2021.<br />
Alors que l’effet “Coupe du monde” est encore difficile<br />
à mesurer, le marché de novembre a été porté par une<br />
offre variée, menée par Black Panther : Wakanda Forever<br />
et ses 2,8 millions d’entrées sur la période, Simone, le<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
voyage du siècle autour du million et Mascarade avec<br />
près de 800 000 spectateurs. Parmi les films art et essai,<br />
Armageddon Time est le seul à dépasser les 300 000<br />
cinéphiles mensuels, que frôle La Conspiration du Caire,<br />
tandis que Reste un peu a séduit plus de 260 000 curieux.<br />
Des chiffres qui confirment donc la bonne dynamique<br />
des salles françaises, qui ont attiré 133,5 millions de<br />
spectateurs depuis janvier (-28 % par rapport à la<br />
moyenne 2015-2019). La barre des 150 millions<br />
d’entrées pour l’année devrait être franchie.<br />
LE SOMMET DES ARCS 13 au 17/12/22 LES ARCS<br />
RENCONTRES RECHERCHE ET DÉCOUVERTE 09 au 11/01/23 MONTREUIL<br />
Recrute<br />
un.e technicien.e support Billetterie En<br />
CDI à temps plein<br />
Missions principales :<br />
• Préparation / configuration de matériel informatique<br />
• Hotline téléphonique et support e-mail<br />
• Installation de nos matériels et logiciels<br />
partout en France.<br />
• Astreinte soir et week-end, en rotation<br />
Rémunération selon profil<br />
Poste à pourvoir dès que possible à Levallois-Perret (92)<br />
Merci d’envoyer votre CV et lettre de motivation à<br />
heloise.besson@boxoffice.com<br />
FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA 18 au 24/01/23 FRANCE<br />
JOURNÉE PRO DE LAB'CINÉ, SALON DU CINÉMA ET DE L'AUDIOVISUEL 19/01/23 JUVISY-SUR-ORGE<br />
RENCONTRES DES CÔTES DE BRETAGNE 24 au 28/01/23 TRÉGUEUX (SAINT-BRIEUC)<br />
FESTIVAL CINÉMA TÉLÉRAMA ENFANTS/AFCAE 08 au 28/02/23 FRANCE<br />
RENCONTRES DU SUD 20 au 24/03/23 AVIGNON<br />
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 03 au 06/04/23 GÉRARDMER<br />
FESTIVAL DE CANNES 16 au 27/05/23 CANNES<br />
CINEEUROPE 19 au 22/06/23 BARCELONE (ESPAGNE)<br />
CONGRÈS DE LA FNCF 18 au 21/09/23 DEAUVILLE<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
42 <strong>N°434</strong> / <strong>14</strong> <strong>décembre</strong> <strong>2022</strong>