Boxoffice Pro - N°397 / 26 mai 2021
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<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
CINÉ-@ PRÉSENTE<br />
30<br />
JUIN<br />
JEAN<br />
DUJARDIN<br />
GRÉGORY<br />
GADEBOIS<br />
PHOTOS : MARCEL HARTMANN<br />
UN FILM DE ANNE FONTAINE<br />
DORIA TILLIER PASCALE ARBILLOT JEAN-CHARLES CLICHET PIERRE LOTTIN<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FRANCE PRÉSENTE UNE PRODUCTION CINE-@ UN FILM DE ANNE FONTAINE JEAN DUJARDIN GRÉGORY GADEBOIS « PRÉSIDENTS » DORIA TILLIER PASCALE ARBILLOT JEAN-CHARLES CLICHET PIERRE LOTTIN JEAN-MICHEL LAHMI ROXANE BRET AVEC LA PARTICIPATION DE DENIS PODALYDÈS SOCIÉTAIRE DE LA COMÉDIE FRANÇAISE IMAGE YVES ANGELO<br />
MONTAGE FABRICE ROUAUD SON YVES-MARIE OMNES JEAN-PIERRE LAFORCE CLÉMENT LAFORCE DÉCORS BERNARD BRIDON COSTUMES ANNE-CÉCILE LE QUERE CASTING PASCALE BÉRAUD DIRECTION DE PRODUCTION CHRISTOPHE JEAUFFROY PRODUIT PAR PHILIPPE CARCASSONNE SCÉNARIO DIALOGUES ET RÉALISATION ANNE FONTAINE © <strong>2021</strong> CINÉ-@ LA PRODUCTION DUJARDIN
LES FILMS DU LENDEMAIN PRÉSENTE<br />
KARIN<br />
VIARD<br />
Un capitaine n’abandonne pas<br />
son navire en pleine tempête !<br />
CRÉDITS NON CONTRACTUELS<br />
STÉPHANE BAK<br />
UN FILM DE<br />
OLIVIER PEYON<br />
PRODUIT PAR KRISTINA LARSEN<br />
YUMI NARITA<br />
PHILIPPE UCHAN JEAN-FRANÇOIS CAYREY ÉMILIE GAVOIS-KAHN CHARLIE DUPONT NOLA BLOSSOM SIMON AYACHE<br />
AU CINEMA LE 23 JUIN
CINÉMA ET PUBLIC,<br />
ILS SE (RE)DISENT OUI !<br />
APRÈS SEPT MOIS DE PRIVATION, LES SPECTATEURS ONT ÉTÉ PLUS DE 1,5 MILLION<br />
À RETOURNER AU CINÉMA SUR LES CINQ PREMIERS JOURS DE RÉOUVERTURE.<br />
©Ra²
SOMMAIRE<br />
Pour le meilleur<br />
La vie reprend son rythme, comme si une bonne nuit de<br />
sommeil nous faisait entrevoir le quotidien et en apprécier les<br />
moindres détails. Le petit café, les amis en terrasse et enfin le<br />
grand écran ; prendre conscience de ce qui nous a vraiment<br />
manqué, et choisir minutieusement les ingrédients de notre<br />
nouvelle journée.<br />
L'engouement des spectateurs nous a euphorisés, galvanisés,<br />
gonflés à bloc ! Au-delà de l’envie de retourner en salle, le public<br />
nous a offert un témoignage, un cri du cœur à 1,6 million de<br />
battements, qui hurle qu’ils sont là, qu’ils veulent ressentir,<br />
s’enrichir, se relier à un récit commun, affronter leurs peurs,<br />
leur tristesse, leur joie partagée. C’est moelleux, rassurant,<br />
chaleureux, voire vertigineux.<br />
Le cinéma nous a manqué, le public nous a manqué, le lien<br />
entre exploitants et spectateurs s’est fait plus palpable que<br />
ja<strong>mai</strong>s. Merci pour les danses de la joie, les sauts de biche, les<br />
photos d’équipes galvanisantes et de portes qui s’ouvrent sur<br />
les premiers impatients.<br />
À tous ceux qui se sont dit oui, cela ne fait que (re)commencer.<br />
Longue vie aux amoureux !<br />
Marion Delique<br />
et l’équipe de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
. ACTUALITÉS<br />
Le public soigne son retour en salles 6<br />
Rencontre avec la médiatrice du cinéma 8<br />
Réouverture, ticketing, projets :<br />
Pathé Gaumont par Aurélien Bosc 12<br />
Le pass Culture généralisé dans toute la France 21<br />
Teddy : entretien croquant avec ses réalisateurs,<br />
les frères Boukherma 22<br />
Concentration dans l’audiovisuel mondial 24<br />
Dans l’Yonne, Migennes renoue avec le cinéma 27<br />
. FOCUS<br />
NOÉ Cinémas élargit son horizon 28<br />
Kinepolis accentue son implantation à Metz 32<br />
. INSTITUTIONNELS<br />
Nouvelles CDACi/CNACi 34<br />
Agenda de la profession<br />
Merci à l’équipe et au photographe RA 2 du Méliès de<br />
Saint-Étienne pour leur contribution<br />
à la Une de ce magazine !<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 euros, c/o<br />
Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS PERRET CEDEX<br />
Tél 01 85 09 95 87 / E-<strong>mai</strong>l redaction@boxoffice.com – Dépôt Légal à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com<br />
Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />
Publicité / Base de données distributeurs<br />
Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />
Justine Deltombe / justine.deltombe@boxoffice.com<br />
Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />
Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
<strong>Pro</strong>venance du papier : Espagne<br />
Taux de fibres recyclées : 0,28 %<br />
Eutrophisation : 0,02 kg/tonne<br />
4
PRÉPAREZ-VOUS<br />
ACTUALITÉS<br />
À UN DÉBUT D’ÉTÉ EXPLOSIF ET FOUDROYANT !<br />
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LE JEUDI 10 JUIN<br />
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des 2 films HITMAN & BODYGUARD)<br />
AU CINÉMA LE 30 JUIN<br />
*SOUS RÉSERVE DE LA SORTIE NATIONALE DU FILM DANS VOTRE SALLE.<br />
TOUTE L’ÉQUIPE DE PROGRAMMATION EST À VOTRE ENTIÈRE DISPOSITION.
EN COUVERTURE<br />
Depuis mercredi 19<br />
<strong>mai</strong>, les signaux<br />
positifs se multiplient :<br />
le cinéma reste une<br />
activité largement<br />
plébiscitée par les<br />
spectateurs français,<br />
en témoignent les<br />
chiffres et les<br />
différentes réactions.<br />
REPRISE<br />
Le public soigne son retour<br />
au cinéma<br />
©Les 400 coups Angers<br />
À l’image des 400 coups à Angers, d’importantes files d’attente se sont constituées devant les cinémas pour cette reprise.<br />
Ils s’étaient quittés frustrés, coupés dans leur bel élan un soir<br />
d’octobre, privés, qui plus est, d’une ultime séance nocturne<br />
par le tout récent couvre-feu. 200 jours plus tard, ils se sont<br />
retrouvés avec une envie, une ferveur encore plus forte<br />
qu’auparavant, affluant par centaines aux aurores devant les<br />
portes encore closes. Les spectateurs ont enfin recouvré leurs<br />
salles de cinéma, et celles-ci ont enfin renoué avec leur public.<br />
C’est Le Méliès de Saint-Étienne qui a ouvert le bal de cette<br />
journée historique. Dès 6h30, plus de 200 curieux sont<br />
venus découvrir en avant-première Petite maman de Céline<br />
Sciamma. Les traits étaient un peu tirés <strong>mai</strong>s les yeux rieurs<br />
derrière le masque. À 8h, Paris est entrée dans la danse : sur<br />
l’esplanade du mk2 Bibliothèque, la file d’attente était<br />
gigantesque. Du ja<strong>mai</strong>s vu pour le patron du circuit parisien<br />
Nathanaël Karmitz. L’engouement s’est ensuite prolongé à<br />
9h pour le retour de l’historique séance du mercredi matin<br />
à l’UGC Ciné Cité Les Halles. Là, dans les 27 salles du<br />
multiplexe parisien, les chiffres ont réchauffé les cœurs des<br />
Les séances ont été prises d’assaut, affichant rapidement « complet » comme au Diagonal<br />
de Montpellier.<br />
©Aysegül Algan<br />
distributeurs et autres professionnels rassemblés dans le hall<br />
: 1 069 spectateurs recensés, quand ils étaient 421 à la<br />
réouverture du 22 juin 2020. Un résultat d’autant plus<br />
exceptionnel que les jauges sont limitées à 35 % ; tout en<br />
sachant que le seuil des 1 000 cinéphiles est seulement atteint<br />
les jours de sortie de gros blockbusters.<br />
300 000 spectateurs le 19 <strong>mai</strong>…<br />
La dynamique était lancée, bien aidée il est vrai par une météo<br />
capricieuse. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les<br />
messages d’amour et les photos enjouées se sont multipliés au<br />
gré de cette journée historique du 19 <strong>mai</strong> <strong>2021</strong>. Les distributeurs<br />
avaient également joué le jeu en accompagnant nombre<br />
d’équipes de films aux quatre coins du pays pour présenter<br />
des séances. Nouveautés ou reprises, l’offre de films a ainsi<br />
conquis le public en ce premier jour. Plus de 300 000 spectateurs<br />
se sont déplacés pour (re)découvrir la “petite” quarantaine<br />
de titres proposés. « La réouverture des cinémas après sept mois<br />
de fermeture est un véritable soulagement, pour les films, pour les<br />
salles et surtout pour les spectateurs à qui le cinéma a tant manqué.<br />
Dès aujourd’hui, nous pouvons tous enfin partager ensemble le<br />
plaisir d’une séance de cinéma, dans le respect des mesures sanitaires<br />
! », s’est réjouie la FNCF vendredi 21 <strong>mai</strong>.<br />
Et le soufflé n’est pas retombé le week-end de Pentecôte, très<br />
attendu et scruté par les professionnels. Certes avec une jauge<br />
réduite, de nombreuses séances ont affiché « complet », poussant<br />
les spectateurs à se reporter sur d’autres titres, tandis que<br />
sur les réseaux sociaux, les exploitants multipliaient les messages<br />
conseillant de réserver les places en ligne. Un engouement<br />
certain qui a ainsi permis à Adieu les cons de franchir le million<br />
d’entrées – troisième long d’Albert Dupontel à dépasser cette<br />
barre – dès ce week-end de reprise, enregistrant plus de 350<br />
000 tickets entre le 19 et le 23 <strong>mai</strong>. Autre réussite tricolore :<br />
celle de la nouveauté Mandibules et ses presque 100 000 curieux<br />
qui ont permis à Quentin Dupieux de signer le meilleur<br />
démarrage de sa carrière, hors avant-premières. Côté animation,<br />
6
le manga Demon Slayer a continué son embellie, avec plus de<br />
<strong>26</strong>0 000 tickets vendus au dimanche soir et une pléiade de<br />
réactions endiablées sur les réseaux ; Tom et Jerry a touché le<br />
public familial (165 000 entrées) tandis que la reprise de 100<br />
% Loup, avec cinq fois moins de séances, attirait plus de 40<br />
000 jeunes cinéphiles.<br />
…1,6 million à l’issue du premier week-end !<br />
D’après les estimations fournies par Comscore, ce sont donc<br />
quelque 1,6 million de spectateurs qui sont déjà retournés au<br />
cinéma entre le 19 et le 23 <strong>mai</strong>. Un excellent résultat en tenant<br />
compte du contexte, et qui surpasse largement le premier<br />
week-end qui avait suivi la réouverture de juin 2020 (622 000<br />
entrées). Surtout, il s’agit du troisième meilleur week-end de<br />
la période pandémique, devancé par celui de la sortie de Tenet<br />
fin août (1,9 million) et surtout celui précédant la fermeture,<br />
fin octobre (2,3 millions). « Sur une se<strong>mai</strong>ne équivalente médiane,<br />
entre 2015 et 2019, nous sommes à 100 % des entrées le mercredi,<br />
90 % le samedi et 95 % le dimanche, et 80 % du total des cinq<br />
jours », analyse Eric Marti, directeur général de Comscore<br />
France. « Si l’on prend en compte ce lundi de Pentecôte exceptionnel<br />
– 500 000 entrées –, nous avons donc atteint les 2 millions en à<br />
peine six jours. En juin 2020, il a fallu attendre le 10 e jour pour<br />
franchir le million de spectateurs, sans les mêmes contraintes. »<br />
Le spécialiste souligne que ces résultats surpassent les espérances<br />
: « Nous avons le meilleur démarrage en Europe. Il y a une vraie<br />
dynamique, avec un mix de films qui arrivent, entre titres oscarisés,<br />
productions françaises et films de studios. Cela devrait permettre<br />
de poursuivre la progression, avec une montée en puissance jusqu’à<br />
la Fête du cinéma. » Avant un été qui, entre le Festival de<br />
Cannes, l’arrivée des blockbusters américains, la richesse des<br />
films français et internationaux, et surtout la levée des restrictions,<br />
promet !<br />
©Comœdia Lyon<br />
Si l’on prend en compte ce<br />
lundi de Pentecôte<br />
exceptionnel – 500 000<br />
entrées –, nous avons donc<br />
atteint les 2 millions en à<br />
peine six jours.<br />
ERIC MARTI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE COMSCORE FRANCE<br />
Le cinéma a soigné sa reprise : plus d’1,6 million de spectateurs en cinq jours !<br />
C’EST LE MONTANT DE L'AIDE POUR L’EXPLOITATION<br />
que Roselyne Bachelot a annoncé, la veille du 19 <strong>mai</strong>, dans<br />
le cadre du nouveau plan de relance du cinéma et du<br />
spectacle vivant. L’aide est intégrée à une enveloppe de 80<br />
millions allouées à la filière cinématographique, 20 millions<br />
étant destinés à la distribution et à la production. Au total,<br />
148 millions d’euros supplémentaires sont mobilisés pour<br />
la relance du secteur culturel. Saluant cette annonce, la<br />
FNCF a estimé cette aide « essentielle pour toutes les salles,<br />
et en particulier pour celles qui ont particulièrement souffert<br />
pendant ces longs mois de fermeture d’un niveau élevé de<br />
charges fixes. Ce nouveau dispositif vient conforter la politique<br />
menée à ce jour et va permettre d’aborder plus sereinement les<br />
mois qui viennent, qui seront consacrés à assurer le retour<br />
rapide du public dans les salles, et à résoudre l’endettement<br />
massif des salles de cinéma généré par cette crise ».<br />
LOI « SUEUR »<br />
Majoration de taux<br />
La majoration temporaire du taux maximal des<br />
subventions par les collectivités aux cinémas a<br />
été officialisée par décret le 17 <strong>mai</strong> <strong>2021</strong>.<br />
Cette dérogation, qui court jusqu’au 1 er janvier<br />
2023, relève le seuil des aides attribuables par<br />
les communes et départements aux cinémas<br />
réalisant moins de 7 500 entrées hebdomadaires<br />
ou classés art et essai – de 30 à 60 % du chiffre<br />
d'affaires de l'établissement. Un aménagement<br />
qui répond, voire dépasse la requête de la FNCF,<br />
qui demandait une élévation à 50 % lors de la<br />
présentation du plan d’aide aux exploitants en<br />
juillet 2020.<br />
Le prochain aménagement de la loi « Sueur »,<br />
qui prendra la forme d’une modification législative<br />
pérenne inscrite dans le volet urbanisme<br />
de la loi 4D, consiste à lever l’ambiguïté du texte<br />
sur la possibilité d'attribuer l'aide aux projets<br />
de création de nouveaux cinémas, comme l'avait<br />
relevé le Conseil d’État dans son verdict de<br />
mi-mars dernier.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong> 7
RENCONTRE<br />
LAURENCE FRANCESCHINI<br />
Médiatrice du cinéma<br />
Laurence Franceschini, à Cannes en 2017<br />
©Isabelle Nègre<br />
LE SUCCÈS<br />
DE LA DIVERSITÉ,<br />
ET L'UNION<br />
RETROUVÉE !<br />
Deux jours après la réouverture des salles, les<br />
organisations représentant l'ensemble des<br />
distributeurs – la FNEF, le DIRE et le SDI – ainsi<br />
que la FNCF ont publié un communiqué commun<br />
où ils se « félicitent de la grande diversité des<br />
films proposés à tous les spectateurs ».<br />
Ils y ont également salué la recommandation<br />
de la médiatrice du cinéma et du président du<br />
CNC, soulignant que « tous les outils sont réunis<br />
pour permettre aux spectateurs, qui attendaient<br />
avec impatience la réouverture des salles, de voir<br />
le plus d’œuvres nouvelles et variées dans les<br />
meilleures conditions ».<br />
De son côté, le président de l'AFCAE – qui en<br />
appelait elle aussi à un calendrier régulé – affiche<br />
sa confiance dans son édito du Courrier Art &<br />
Essai de ce mois de <strong>mai</strong> : « Ça bouillonne ! (...)<br />
Il n’y a pas seulement des fourmis dans les jambes<br />
et l’envie de repartir qui sont là, pas seulement<br />
des films passionnants à défendre, il y a une<br />
confiance dans notre capacité collective à retrouver<br />
le public pour une pratique culturelle essentielle ».<br />
Après sa recommandation commune avec le président du CNC, au nom de<br />
l'intérêt général, et une réouverture, plutôt belle en général, la médiatrice du<br />
cinéma commente ses préconisations, pour l'accès des films aux salles, et l'accès<br />
des salles aux films.<br />
Le 11 <strong>mai</strong>, la médiatrice du cinéma et le président du CNC<br />
ont publié ensemble une recommandation pour accompagner<br />
la réouverture des salles. Dans le contexte que l'on connaît –<br />
une offre abondante de films et des restrictions de jauges<br />
comme d'amplitude horaire –, <strong>mai</strong>s aussi après un relatif échec<br />
de la concertation entre distributeurs. Bien sûr, un accord<br />
temporaire tel qu'autorisé par l'Autorité de la concurrence<br />
peut encore voir le jour, et surtout, les bons résultats des<br />
premiers jours de reprise réjouissent l'ensemble des professionnels<br />
[voir ci-contre] qui saluent « une offre plus diversifiée<br />
que ja<strong>mai</strong>s, à destination de tous les publics ».<br />
Laurence Franceschini, qui avec Dominique Boutonnat<br />
s'inquiétait des tensions « entre les distributeurs et les exploitants,<br />
<strong>mai</strong>s également entre distributeurs eux-mêmes », ne s'en réjouit<br />
pas moins : leur appel « à la solidarité de toute la filière », tout<br />
comme l'intelligence collective, ont porté leurs fruits pour ce<br />
mois de <strong>mai</strong>.<br />
Un commentaire sur ces premiers jours de<br />
réouverture ?<br />
On a vu le 19 <strong>mai</strong> l'appétence du public à revenir dans les<br />
salles, le premier lieu où découvrir des films, ce qui est très<br />
réconfortant. J'ai le sentiment que la programmation de cette<br />
première se<strong>mai</strong>ne est équilibrée. Nous avons eu des appels<br />
dans les dix jours précédant la réouverture, témoignant de<br />
difficultés dans les négociations, principalement de la part<br />
de distributeurs, <strong>mai</strong>s, à une exception près, pas de demande<br />
de médiation formelle pour la première se<strong>mai</strong>ne. Il est possible<br />
que ce soit plus difficile au mois de juin, quand les séances<br />
du soir seront restaurées et qu'il y aura davantage de nouveaux<br />
films à positionner.<br />
Pourquoi avoir attendu le 11 <strong>mai</strong> pour publier votre<br />
recommandation ?<br />
Il ne fallait pas que ce soit un exercice théorique déconnecté<br />
de la réalité de la réouverture. Nous devions aussi laisser le<br />
temps aux négociations entre distributeurs, qui, notamment<br />
à cause du week-end de l'Ascension, ont été bouclées seulement<br />
une se<strong>mai</strong>ne avant la reprise des séances et devaient<br />
être prises en compte dans la recommandation.<br />
Les distributeurs favorables à la concertation vont-ils<br />
quand même conclure un accord entre eux ?<br />
Je ne peux me prononcer sur cet accord sans le CNC qui<br />
pilote la négociation. Pour autant, après avoir été saisie par<br />
les trois organisations – l’ADRC, l’AFCAE et le BLOC – qui<br />
demandaient la possibilité de se concerter sur le calendrier,<br />
je considère que l'avis rendu par l'Autorité de la concurrence<br />
est très précieux. Il prend en compte les enjeux du secteur,<br />
reconnaît la nécessité de conjuguer le respect du droit de la<br />
concurrence et l'intérêt général, au nom de la diversité<br />
culturelle. C'est un avis positif, limité dans le temps, qui va<br />
dans le sens de ce qui était demandé.<br />
Je pense que cet accord pourra être ouvert : même ceux qui<br />
ne le signent pas tout de suite peuvent lui reconnaître une<br />
certaine vertu, sachant que l'accord n'entrave en rien leur<br />
liberté, chaque distributeur ayant la latitude de modifier une<br />
date ou pas. On sait bien, et c'est tout à fait normal, que les<br />
distributeurs se parlent et que chacun tient compte des dates<br />
des autres. Mais dans cette période, le CNC agit juste comme<br />
un « tiers de confiance » sur l'enregistrement des dates et les<br />
ajustements éventuellement consentis par certains.<br />
8
Ces négociations ont trouvé un écho dans la presse généraliste et donc<br />
auprès du grand public. Cette prise de conscience générale vous semblet-elle<br />
positive ?<br />
En effet, chaque spectateur de cinéma peut être extrêmement frustré quand les<br />
films ne restent pas suffisamment longtemps à l'affiche pour laisser la place à<br />
d'autres. Inversement, la période particulière de l'été 2020 a montré combien<br />
certains films ont pu rencontrer un public qu'ils n'auraient pas eu en temps ordinaire.<br />
Le fait que les médias se soient emparés du sujet permet en effet d'informer<br />
le public, qui est partie prenante : c'est pour lui que sont faits les films !<br />
Tous le secteur, qu'il soit favorable ou pas à plus de régulation, reconnaît<br />
le soutien précieux du CNC. Était-ce important de signer la recommandation<br />
conjointement avec le président du CNC ?<br />
C'est capital et j'y tenais absolument, comme pour le projet de recommandation<br />
que nous avions eu en décembre. On ne peut laisser supposer qu'il y aurait des<br />
voix différentes au sein des pouvoirs publics : nous rappelons des principes fondamentaux,<br />
qui sont partagés à la fois par le Centre, celui qui apporte un soutien à<br />
l'ensemble de la filière, et par la Médiation du cinéma, qui affiche ainsi en toute<br />
transparence les lignes qui guideront les négociations entre distributeurs et exploitants,<br />
en cas de médiations futures.<br />
Comme vous le rappelez en préambule, cette recommandation intervient<br />
dans un contexte différent de celui de la première réouverture. Était-ce<br />
important qu'elle soit plus détaillée que celle de juin 2020 ?<br />
J'ai souhaité qu'elle soit à la fois assez resserrée <strong>mai</strong>s plus précise que la précédente.<br />
Si elle est très positive, cette deuxième réouverture exacerbe des questions qui étaient<br />
sous-jacentes. Par exemple, « prévoir un engagement réciproque des exploitants et des<br />
distributeurs au moins deux se<strong>mai</strong>nes en amont de leur sortie nationale » est une<br />
demande que l'on porte régulièrement avec le CNC, pour que chacun ait de la<br />
visibilité et pour qu'une médiation ait le temps d'aller jusqu'au bout, qu'elle aboutisse<br />
ou pas à une injonction.<br />
Pour favoriser la diversité de l'offre, vous reconnaissez l'intérêt de la<br />
multiprogrammation et fixez aussi des limites précises pour éviter la<br />
concentration...<br />
Nous n'encourageons pas une multiprogrammation anarchique, qui aurait pour<br />
seul but de caser tous les films qui sortent : il faut qu'elle soit mesurée et pertinente,<br />
que les jours et horaires choisis correspondent au public de la salle. Ce doit être<br />
une forme de programmation intelligente, en contrepartie d'une plus longue<br />
exposition du film.<br />
Et nous avons en effet précisé qu'il fallait éviter les tridems pour les films porteurs.<br />
On sait que l'intérêt de tous les exploitants est d'avoir des films forts, <strong>mai</strong>s dans ce<br />
contexte d'offre abondante, il faut éviter une forme d'homogénéisation de la<br />
programmation dans une même zone.<br />
Vous annoncez que cette recommandation devra être revue au plus tard<br />
dans quatre mois. Pourquoi quatre mois ?<br />
Ce sera peut-être avant. Notre préoccupation est de coller à la réalité, pas de rester<br />
sur la vision que l'on a en ce mois de <strong>mai</strong>. Il est possible que l'on constate des choses<br />
qui se passent très bien et d'autres plus préjudiciables à la diversité, dans ce cas nous<br />
modifierons la recommandation, qui doit être vivante.<br />
Comment envisagez-vous l'année 2022 ?<br />
Il est trop tôt pour le dire, <strong>mai</strong>s je pense que ce sera le retour progressif à une<br />
situation plus fluide. Ce qui est formidable, pour le cinéma et l'audiovisuel en<br />
général, c'est la contribution des plateformes à la production. C'est capital pour la<br />
dynamique du secteur.<br />
©Tanguy Colon<br />
Les films à l'affiche de l'UGC des Halles le mercredi 19 <strong>mai</strong>. Pour la Médiatrice du Cinéma, la programmation de cette se<strong>mai</strong>ne de réouverture était équilibrée.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
9
MOUVEMENTS<br />
L’ENTREPÔT<br />
Une nouvelle directrice<br />
de la programmation et de nouvelles<br />
ambitions<br />
Priscilla Gessati, l’ex-directrice du Balzac – où elle est remplacée par Corinne Honliasso [voir <strong>Boxoffice</strong><br />
<strong>Pro</strong> n°396 du 12 <strong>mai</strong> <strong>2021</strong>] – a rejoint l’établissement pluriculturel du 14e<br />
arrondissement parisien.<br />
RENAUD DAVY<br />
CHEZ NOUR FILMS<br />
L’ancien directeur des ventes d’ARP Sélection<br />
– qui a aussi et entre autres officié chez Wild<br />
Bunch – rejoint la société de Patrick Sibourd.<br />
Il y remplace temporairement la responsable<br />
de programmation Agathe Zocco di Ruscio.<br />
LOUIS DESCOMBES<br />
CHEZ CAPRICCI<br />
Il rejoint l’équipe distribution de la structure<br />
gérée par Farid Lounas. Diplômé de La Fémis,<br />
il a fait ses classes chez ARP Sélection avant de<br />
travailler chez Alfama Films, où il officiait en<br />
qualité de directeur de la distribution.<br />
Depuis la réouverture du 19 <strong>mai</strong>, L’Entrepôt assume plus que ja<strong>mai</strong>s son<br />
profil de cinéma « hors-normes », avec un nouvel espace bar qui s’ajoute à<br />
ses trois salles, sa salle de concert, sa galerie et son restaurant, avec l’ambition<br />
d’être « un lieu proactif de programmation culturelle et de rencontres<br />
autour du cinéma et de la table ». Priscilla Gessati a donc rejoint le<br />
directeur de l’établissement Ro<strong>mai</strong>n Bucquet, le producteur Charles<br />
Gillibert et le galeriste Stéphane Magnan avec la mission de renforcer<br />
une programmation qui se veut loin des « sentiers battus ». Le tout<br />
dans la lignée de la démarche du fondateur du lieu Frédéric<br />
Mitterrand et poursuivie par la réalisatrice Carole Roussopoulos<br />
dans les années 1980 – à laquelle le cinéma rendra hommage cette<br />
année. Parmi les autres temps forts de la programmation de<br />
L’Entrepôt à partir de la rentrée figurent des cycles thématiques,<br />
ses reprises de festivals (Les Arcs, Fifib) et toute une saison<br />
culturelle articulée autour de concerts et d’expositions.Louis<br />
Descombes chez Capricci<br />
Il rejoint l’équipe distribution de la structure gérée par Farid<br />
Lounas. Diplômé de La Fémis, il a fait ses classes chez ARP<br />
Sélection avant de travailler chez Alfama Films, où il officiait<br />
en qualité de directeur de la distribution.<br />
RETRAITE<br />
Christian Bondil<br />
« Pour moi la (nouvelle) vie va commencer. » Après avoir consacré<br />
quatre décennies au service du cinéma, Christian Bondil a<br />
décidé de prendre sa retraite. Il est entré dans la famille du<br />
7 e Art en animant le cinéma Grand Écran à Serémange (57)<br />
avant de se tourner vers la programmation. Avec quelques<br />
exploitants indépendants locaux, ils sont parvenus à créer<br />
un circuit performant en regroupant les cinémas de Conflans,<br />
Jarny, Saint Avold, Joeuf, Piennes et Ars-sur Moselle (hommage<br />
en passant au regretté René Parmentier…). Et le choix des<br />
films de cette entente a été confié à Christian. Après s'être<br />
acquitté de cette mission avec talent, il passe le flambeau à<br />
Henri Biancalana, l’animateur du cinéma à l'Espace Gérard-<br />
Philippe de Jarny. Ce tournant dans la vie de cet amateur de<br />
bons vins, de musique, de quizz cinéma et de chemises à<br />
carreaux va lui permettre de consacrer plus de temps à sa<br />
famille, à ses amis et…à aller voir des films sans avoir à juger<br />
de leur potentiel commercial…<br />
« Joyeuse retraite » Monsieur Bondil !<br />
Jean Walker<br />
Christian Bondil au Festival de Villerupt en 2010 (membre<br />
du Jury Exploitant parrainé par <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>)<br />
©J.Walker<br />
10
AFCAE<br />
De nouveaux soutiens<br />
et de vraies rencontres<br />
Le premier numéro de L'Actu de l'AFCAE a permis de présenter en détail les films soutenus<br />
sortant entre le 19 <strong>mai</strong> et le 23 juin et d'annoncer les prochains rendez-vous de l'association.<br />
Ils n'ont pas arrêté les prévisionnements pendant le confinement<br />
: les groupes Actions <strong>Pro</strong>motion, Jeune Public et<br />
Patrimoine/Répertoire de l'AFCAE ont ainsi choisi une<br />
quinzaine de films pour les deux premiers mois de la reprise<br />
(voir page 34), qui seront accompagnés de documents et<br />
de pastilles vidéo à diffuser dans les salles. Ces soutiens ont<br />
été présentés lors d'un rendez-vous en ligne le 17 <strong>mai</strong>, par<br />
les responsables de groupes de l'AFCAE, <strong>mai</strong>s aussi leurs<br />
distributeurs et réalisateurs, qui ont accordé à cette occasion<br />
des entretiens exclusifs. À revoir sur boxofficepro.fr.<br />
Rencontres Patrimoine / Répertoire<br />
Les premières rencontres physiques de l'année seront celles<br />
autour du patrimoine, organisées avec l'ADRC, qui se dérouleront<br />
exceptionnellement en été, du 25 au 27 juin à La<br />
Rochelle (à La Coursive) pendant le 49 e Fema. Une dizaine<br />
de rééditions récentes seront montrées, dont un grand événement<br />
Maurice Pialat. C'est d'ailleurs la scénariste et productrice<br />
Sylvie Pialat qui sera la marraine des Rencontres ; elle donnera<br />
une masterclass et présentera une projection de À nos amours,<br />
le samedi <strong>26</strong> en compagnie de Dominique Besnehard. Le<br />
groupe Patrimoine/Répertoire de l'AFCAE et l'ADRC travaillent<br />
sur un avant-programme à disposition des salles, qui présentera<br />
en quelques minutes l'œuvre de Pialat. Autre temps fort à<br />
l'occasion de la rétrospective Rossellini (Bac Films, 30 juin) :<br />
une conférence de Mathieu Macheret (Le Monde) autour de<br />
Stromboli, qui tournera ensuite dans les salles, avec l'appui de<br />
l'AFCAE et de l'ADRC, et la projection de la version restaurée<br />
de Thérèse, que Tamasa sortira le 22 septembre, en présence<br />
d'Alain Cavalier. Parmi les autres animations, une table ronde<br />
en partenariat avec <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> le 27 juin. Les inscriptions<br />
en ligne sont ouvertes.<br />
Rencontres Art et Essai de Cannes<br />
Datées du 4 au 6 juillet en amont du Festival,<br />
elles commenceront le dimanche à 16h30,<br />
soit plus tôt que les autres années, pour<br />
permettre de voir un film de plus (une dizaine<br />
en tout), dans la salle Debussy. L'assemblée<br />
générale est prévue le lundi matin à 9h, en<br />
espérant que la jauge sera suffisante pour<br />
accueillir un maximum d'adhérents. Ces<br />
derniers, comme en 2020, voteront préalablement<br />
en ligne pour élire leur nouveau CA.<br />
L'AFCAE a dévoilé son affiche cannoise, créée par l'illustrateur<br />
Mathieu Persan, qui signe régulièrement les unes du Monde<br />
ou de L'Express, et a réalisé la pochette du dernier album de<br />
Benjamin Biolay ou encore un clip pour Divine Comedy. On<br />
lui doit aussi de belles affiches "Sortez masqués" ou "Restez à<br />
la <strong>mai</strong>son" l'an dernier.<br />
Les Rencontres Jeune Public quant à elles auront lieu du<br />
7 au 9 septembre à Valence, haut lieu du cinéma d’animation<br />
en France, au cinéma Le Navire et dans plusieurs lieux<br />
partenaires. Elles seront parrainées par le réalisateur d'animation<br />
Benoît Chieux, qui travaille notamment pour le<br />
studio Folimage et qui donnera une masterclass. Une visite<br />
de la Cartoucherie est prévue, ainsi que plusieurs ateliers<br />
pratiques et de réflexion, notamment autour de la question<br />
des 15-25 ans. Et pour la première fois, une journée de<br />
formation sera proposée aux adhérents, le mardi 7 septembre,<br />
en jauge limitée.<br />
L’AGENCE DU COURT MÉTRAGE<br />
Un soutien spécial pour la réouverture des salles<br />
La structure dédiée à la promotion et au développement de la diffusion du court métrage met en place,<br />
dans le contexte de la reprise « tant attendue », deux offres dédiées aux cinémas.<br />
La première consiste en un prolongement de toutes les<br />
formules d'abonnement des salles adhérentes à L’Extra Court<br />
jusqu’au 30 septembre <strong>2021</strong>. Pour rappel, plus de <strong>26</strong>0<br />
cinémas (et 540 écrans) participent régulièrement à ce<br />
©Vivement Lundi !/2019<br />
dispositif qui leur permet de diffuser des courts métrages,<br />
chaque se<strong>mai</strong>ne au rythme de leur choix, choisis au sein<br />
d’un catalogue de <strong>26</strong>0 films.<br />
Par ailleurs, L’Agence du court métrage ouvre exceptionnellement<br />
L’Extra Court à l’ensemble des cinémas de France, en<br />
accès illimité jusqu’à cette même date du 30 septembre <strong>2021</strong>.<br />
À noter que 20 nouveaux courts métrages dont 5 classiques<br />
ont rejoint le catalogue du dispositif depuis la réouverture<br />
des salles. Parmi ceux-ci, Le Voleur invisible de Segundo de<br />
Chomón (qui date de 1909 !), Mémorable de Bruno Collet<br />
(Cristal du Festival d’Annecy 2019) ou encore, En rachâchant<br />
de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub.<br />
FESTIVAL<br />
AVANT-PREMIÈRES<br />
TÉLÉRAMA<br />
La sélection<br />
La se<strong>mai</strong>ne du 9 au 15 juin, les salles art et essai<br />
pourront proposer à leur public<br />
Sept avant-premières parmi les dix films suivants,<br />
sélectionnés par la rédaction cinéma de Télérama,<br />
en concertation avec l’AFCAE.<br />
First Cow de Kelly Reichardt<br />
(Condor, sortie le 27 octobre)<br />
Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh<br />
(Haut et Court, 23 juin)<br />
Indes galantes de Philippe Béziat<br />
(Pyramide, 23 juin)<br />
Kuessipan de Myriam Verreault<br />
(Les Alchimistes, 7 juillet)<br />
La Terre des hommes de Naël Marandin<br />
(Ad Vitam, 25 août)<br />
Médecin de nuit d’Elie Wajeman<br />
(Diaphana, 16 juin)<br />
Milla de Shannon Murphy (Memento, 28 juillet)<br />
Teddy de Ludovic et Zoran Boukherma<br />
(The Jokers, 30 juin)<br />
Un triomphe d’Emmanuel Courcol<br />
(Memento, 1 er septembre)<br />
143, rue du désert de Hassen Ferhani<br />
(Météore, 16 juin)<br />
Deux soirées spéciales animées par un journaliste<br />
de Télérama sont prévues autour de deux<br />
films soutenus par l’AFCAE : Médecin de nuit,<br />
le mercredi 9 juin à 20h, suivi d’une rencontre<br />
avec le réalisateur Elie Wajeman et le comédien<br />
Vincent Macaigne ; La Terre des hommes jeudi<br />
10 juin à 20h, suivi d’une rencontre avec le<br />
réalisateur Naël Marandin et les acteurs Diane<br />
Rouxel, Jalil Lespert et Finnegan Oldfield.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong> 11
EXPLOITATION<br />
Nous pouvons jouer avec des armes<br />
proches de celles des plateformes.<br />
AURÉLIEN BOSC<br />
président des Cinémas<br />
Pathé Gaumont<br />
Au lende<strong>mai</strong>n de la réouverture des salles, le président des Cinémas<br />
Pathé Gaumont témoigne de son euphorie <strong>mai</strong>s aussi des challenges<br />
qui attendent son groupe, conforté dans sa stratégie par la crise<br />
sanitaire. La parole à Aurélien Bosc.<br />
© Les Cinémas Pathé Gaumont<br />
La Géode du Parc de la Villette à Paris<br />
© Les Cinémas Pathé Gaumont<br />
Un énorme soulagement, une très grande euphorie<br />
et un nouveau challenge<br />
Pour le 19 <strong>mai</strong>, nous sentions l'appétence du public, et pas<br />
seulement de nos abonnés, d'après le nombre de pré-réservations.<br />
La journée a été euphorisante : les chiffres donnent<br />
confiance dans l'avenir, y compris pour nos équipes qui en<br />
avaient viscéralement besoin. Mais c'est un gros challenge,<br />
techniquement et hu<strong>mai</strong>nement, de remettre en mouvement<br />
nos 76 cinémas après sept mois d'arrêt.<br />
Sur l'offre de films et les échanges avec les distributeurs, on<br />
ne peut tirer de conclusions de cette situation exceptionnelle.<br />
La profession dans son ensemble a toujours su montrer son<br />
intelligence collective et il y a eu beaucoup de bonne volonté<br />
du CNC pour trouver des solutions. L'important, c'est que<br />
nous ayons une offre fantastique pour nos spectateurs qui<br />
permettra de relancer la machine.<br />
Le ticketing nous permet d'être en interaction permanente<br />
avec nos clients<br />
La période de crise n'a fait qu'accélérer la trajectoire digitale<br />
que nous avions commencé : le développement du ticketing<br />
avec la numérotation des sièges, qui a donné de l'ampleur à<br />
la vente en ligne. La capacité à maîtriser le ticketing nous permet<br />
d'être connectés et en interaction permanente avec nos clients,<br />
ce qui est d'autant plus précieux post-Covid. Nous pouvons<br />
jouer avec des armes proches de celles des plateformes. Dans<br />
la bataille pour le temps d'écran, savoir parler en direct au<br />
spectateur est désor<strong>mai</strong>s d'actualité pour l'ensemble des<br />
exploitants de France.<br />
La montée en gamme reste notre axe principal<br />
Nous allons poursuivre la premiumisation de nos salles : là<br />
aussi, plus que ja<strong>mai</strong>s, l'expérience doit être différenciante<br />
de ce que l'on vit chez soi. Il s'agit de proposer confort et<br />
très haut niveau de technologie, d'avoir à la fois une offre<br />
de films et une offre de salles. Nous avons beaucoup investi<br />
dans les formats IMAX, 4DX et Dolby Cinema, <strong>mai</strong>ntenant<br />
nous devons les faire monter en pénétration, adopter la<br />
bonne pédagogie auprès du public.<br />
12
Cette stratégie de montée en gamme reste notre axe principal, même si l'on<br />
doit aujourd'hui ajuster nos montants d'investissements, le temps de retrouver<br />
notre niveau d’activité.<br />
Abonnements compétitifs et pass Culture<br />
Nous avons pris des mesures généreuses pour <strong>mai</strong>ntenir notre parc d'abonnés,<br />
dont le nombre n'a pas décru pendant la crise. Les formules d'abonnements<br />
sont un socle fort du marché français et les cinémas Pathé Gaumont sont bien<br />
positionnés en termes d'offre tarifaire. Nous proposons un cinéma de qualité,<br />
dans des salles bien équipées, à un tarif compétitif. Nous avons intégré le pass<br />
Culture dans nos formules : toute action en faveur des jeunes générations est<br />
importante, de même que la façon dont on s'adresse à elles. Les plateformes<br />
sont leur univers de référence et nous devons leur parler avec les outils qu'ils<br />
utilisent, avoir une communication affinitaire différente de celle qui vise le<br />
grand public.<br />
En France, la salle reste sanctuarisée et c'est pour ça que l'on continue<br />
à investir.<br />
Si la situation exceptionnelle du Covid génère de nouvelles stratégies de la part des<br />
studios américains, on a assisté à beaucoup de yo-yo concernant les sorties hybrides,<br />
et l'on ne peut en tirer de conclusions pour l'avenir. En France, même si la durée<br />
© Les Cinémas Pathé Gaumont<br />
de la fenêtre salle peut être rediscutée, elle reste sanctuarisée par notre dispositif<br />
réglementaire et c'est pour ça que l'on continue à investir. Il faut en effet se remettre<br />
en question et proposer des expériences bluffantes, surtout sur les films à très fort<br />
enjeu international. La capacité d'investissement des salles est un enjeu majeur<br />
pour l'avenir de la fréquentation.<br />
<strong>Pro</strong>jection du projet Pathé de Lille<br />
De la Tunisie à la Géode<br />
Nous avons ouvert un nouveau front de business au sud de la Méditerranée !<br />
Pathé Gaumont a doublé le marché tunisien, où il y a une vraie envie de cinéma<br />
moderne, en y construisant deux cinémas, à Tunis et à Sousse, et un nouveau<br />
projet est en cours dans la capitale. Nous avons aussi deux projets au Maroc, un<br />
en Côte d'Ivoire et un au Sénégal, avec la volonté d'offrir à leurs populations le<br />
même niveau de technologie que chez nous.<br />
En France, le multiplexe de Lille, dessiné par Daniel Buren en collaboration avec<br />
les architectes Carta et Ora-ïto, est notre projet phare pour les années qui viennent.<br />
Mais aussi le futur Pathé Palace à Paris (en lieu et place de l'ancien Gaumont<br />
Opéra) dont le chantier a été lancé il y a deux mois, avec l'architecture innovante<br />
de Renzo Piano. Ce sera un complexe beaucoup plus large que le cinéma, avec<br />
offre restauration, pâtisserie et espaces de coworking : un vrai lieu de vie, d'échanges<br />
et surtout d'énergie !<br />
Nous avons aussi des projets plus petits à Brest, dans d'anciens ateliers de la<br />
marine, à Dijon dans la Cité internationale de la gastronomie et du vin, qui<br />
ouvriront entre 2022 et 2024. Enfin, la restructuration de la Géode est un très<br />
gros challenge, pour une salle atypique en IMAX et archi-innovante, que l'on<br />
espère ouvrir entre 2023 et 2024.<br />
© Les Cinémas Pathé Gaumont<br />
PATHÉ BC AFRIQUE<br />
Un directeur de la communication et du marketing<br />
La société de distribution de films sur le continent africain, qui a débuté ses activités en octobre 2020<br />
sous la direction générale de Benjamin Reyntjes*, se renforce de l’arrivée d’Ismaïl Tabi.<br />
Auparavant responsable partenariats et développement<br />
commercial (pour la France, le Benelux, le Maghreb et<br />
l’Afrique francophone) chez The Walt Disney Company<br />
France et dernièrement responsable des partenariats internationaux<br />
de l’Olympique de Marseille (avec un focus<br />
particulier sur l’Afrique francophone et la marque OM<br />
Africa), Ismaïl Tabi pilotera l’ensemble de la stratégie marketing<br />
des films distribués par Pathé BC Afrique. Il assumera<br />
aussi la responsabilité des campagnes de communication,<br />
des relations presse et des partenariats pour l’ensemble du<br />
line-up composé de films en provenance de studios américains<br />
comme de distributeurs français ainsi que de vendeurs<br />
internationaux.<br />
Pour rappel, Pathé BC Afrique oeuvre sur 17 pays africains**.<br />
« Un continent pluriel » pour lequel le nouveau directeur de<br />
la communication et du marketing compte repenser le<br />
marketing cinéma, en collaboration avec les acteurs locaux,<br />
autour de cinq axes : « remettre le marketing salle au cœur de<br />
notre réflexion, approfondir le travail des attachés de presse,<br />
investir en publicité pour chaque film auprès des médias les<br />
plus consommés sur le continent (TV et radio en tête), construire<br />
des alliances stratégiques avec une grande diversité d’entités à<br />
fort impact dans la région (médias, marques ONG et institutions)<br />
et, enfin, avoir une stratégie digitale innovante et<br />
consciente des spécificités culturelles et économiques de ces<br />
marchés », précise Ismaïl Tabi.<br />
Ismaïl Tabi<br />
*Pathé BC Afrique est né de l’association du<br />
groupe Pathé, du producteur franco-tunisien<br />
Wassim Beji (WY <strong>Pro</strong>ductions) et de<br />
Jean-François Camilleri (président d’Echo<br />
Studio, ancien président de The Walt Disney<br />
Company France, Benelux, Maghreb et<br />
Afrique francophone et fondateur<br />
de DisneyNature).<br />
**Maroc, Tunisie, Algérie, Sénégal, Côte<br />
d’Ivoire, Cameroun, Madagascar, Togo,<br />
Burkina Faso, Tchad, République<br />
Démocratique du Congo, Djibouti, Gabon,<br />
Bénin, Niger, Guinée et Congo<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong> 13
CHIFFRES<br />
Cette page a été réalisée en collaboration avec CBO-Box Office, le site des professionnels du cinéma.<br />
COMPARATIF<br />
5 films, 5 carrières, 1 point de comparaison<br />
Benoît Jacquot revient<br />
avec son nouveau long<br />
Suzanna Andler, en salles<br />
le 1 er juin sous la bannière<br />
Les Films du Losange et<br />
qui a été labellisé Cannes<br />
2020. À cette occasion,<br />
retour sur les carrières<br />
– très variées – des cinq<br />
derniers films du cinéaste.<br />
TITRE DERNIER AMOUR EVA À JAMAIS<br />
JOURNAL D'UNE FEMME DE<br />
CHAMBRE<br />
3 CŒURS<br />
DATE DE SORTIE 20/03/2019 07/03/2018 07/12/2016 01/04/2015 17/09/2014<br />
DISTRIBUTEUR DIAPHANA EUROPACORP ALFAMA MARS WILD BUNCH<br />
BUDGET (ESTIMÉ) 6 500 000 € 5 240 000 € 1 900 000 € 7 470 000 € 7 140 000 €<br />
CUMUL DES ENTRÉES 77 111 153 638 19 220 340 218 382 517<br />
1 ER JOUR 10 072 15 111 2 365 20 692 25 843<br />
1 ER WEEK END 37 152 70 587 10 577 110 186 1<strong>26</strong> 992<br />
COPIES 187 195 62 165 245<br />
MOYENNE PAR COPIES 1ER<br />
WE<br />
CŒFFICIENT PARIS/<br />
PROVINCE<br />
TAUX DE TRANSFORMATION<br />
(CUMUL DES ENTRÉES/1 ER JOUR)<br />
199 362 171 668 518<br />
3,03 3,35 3,<strong>26</strong> 3,92 4,36<br />
x 7,7 x 10,2 x 8,1 x 16,4 x 14,8<br />
NOTE SPECTATEUR ALLOCINÉ 1,9 1,7 1,6 2,4 2,6<br />
TOP 10 DES FILMS AUX USA<br />
Week-end du 21/05 au 23/05/<strong>2021</strong><br />
RANG<br />
TITRE STUDIO (DISTRIBUTEUR) RECETTES WEEK-END CUMUL RECETTES SEMAINE<br />
1 SPIRALE : L'HÉRITAGE DE SAW Lionsgate $4,550,000 $15,827,700 2<br />
2 UN HOMME EN COLÈRE United Artists Releasing $2,935,000 $18,809,000 3<br />
3 THOSE WHO WISH ME DEAD Warner Bros. $1,835,000 $5,537,000 2<br />
4 RAYA ET LE DERNIER DRAGON Disney $1,662,000 $48,301,545 12<br />
5 GODZILLA VS. KONG Warner Bros. $1,435,000 $96,910,000 8<br />
6 DEMON SLAYER FUNimation Films $1,300,000 $44,507,141 5<br />
7 MORTAL KOMBAT Warner Bros. $935,000 $41,239,000 5<br />
8 DREAM HORSE Bleecker Street $844,279 $844,279 1<br />
9 FINDING YOU Roadside Attractions $670,330 $1,906,366 2<br />
10 PROFILE Focus Features $500,000 $1,507,000 2<br />
14
"DRÔLISSIME"<br />
Bande à part<br />
"UN FILM QUI TOUCHE LE PUBLIC<br />
AU COEUR"<br />
le figaro<br />
"PODALYDÈS<br />
RÉENCHANTE LE MONDE"<br />
télérama<br />
AVEC YANN FRISCH LUANA BAJRAMI LESLIE MENU MICHEL VUILLERMOZ JEAN-NOËL BROUTÉ PHILIPPE UCHAN ISABELLE CANDELIER FLORENCE MULLER PATRICK LIGARDES<br />
AVEC LA PARTICIPATION AMICALE DE VANESSA PARADIS SCÉNARIO BRUNO PODALYDÈS AVEC LA COLLABORATION DE DENIS PODALYDÈS<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE<br />
* sous réserve de la sortie nationale<br />
AFFICHES 120X160 ET<br />
40X60 DISPONIBLES<br />
CHEZ SONIS<br />
FA DISPONIBLE CHEZ FILMS DISTRIBUTION - 1min40<br />
16<br />
juin<br />
© 2020 WHY NOT PRODUCTIONS – ARTE FRANCE CINEMA © Dessin de Charles Berberian
CALENDRIER<br />
SEMAINE DE SORTIE JOUR FÉRIÉ Zone A Zone B Zone C<br />
S 21<br />
<strong>26</strong> MAI<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
JUPITER FILMS A LA RECHERCHE DE L'EXCELLENCE 1h13 G.Polsky Pelé/W.Gretzky/J.Rice<br />
CONDOR DISTRIBUTION BALLOON 1h42 P.Tseden S.Wangmo/Jinpa/Y.Tso<br />
EUROZOOM DETECTIVE CONAN - THE SCARLET BULLET 1h50 C.Nagaoka<br />
ART HOUSE HOSPITALITÉ 1h36 K.Fukada K.Yamauchi/K.Furutachi/K.Sugino<br />
NOUR FILMS IL MIO CORPO 1h20 M.Pennetta<br />
E.D. DISTRIBUTION L' ARBRE (DRVO) 1h44 A.G.Mata P.Fradelić/F.živanović/S.Vrzić<br />
COLLECTIF BKE LE CHAMPAGNE A RENDEZ-VOUS AVEC LA LUNE 0h52 E.Séonnet<br />
SND FILMS LES BOUCHETROUS 1h24 R.S.Persi/D.Silverman<br />
ALBA FILMS MÉANDRE 1h30 M.Turi G.Weiss/P.Franzén/R.Libert<br />
LA VINGT-CINQUIEME HEURE PARIS STALINGRAD 1h28 H.Meddeb/T.Naccache<br />
COTE DIFFUSION / CGR EVENTS PHOENIX, LE CONCERT SUR GRAND ECRAN 1h25<br />
NOUVELLE DATE<br />
REPRISE<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) PROMISING YOUNG WOMAN 1h48 E.Fennell C.Mulligan/B.Burnham/A.Brie<br />
ARIZONA FILMS DISTRIBUTION SI LE VENT TOMBE 1h40 N.Martirosyan G.Colin/H.Bakhryan/A.Navasardyan<br />
LES BOOKMAKERS / CAPRICCI FILMS SONS OF PHILADELPHIA 1h30 J.Guez M.Schoenaerts/J.Kinnaman/M.Monroe<br />
UGC DISTRIBUTION THE FATHER 1h38 F.Zeller A.Hopkins/O.Colman/R.Sewell<br />
REZO FILMS VERS LA BATAILLE 1h30 A.Vernhes-lermusiaux M.Zidi/L.Gomez/T.Chabrol<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) VOYAGERS (SORTIE LIMITEE) 1h50 N.Burger C.Farrell/T.Sheridan/L-R.Depp<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
Versailles<br />
S 22<br />
2 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) ALL MY LIFE 1h33 M.Meyers J.Rothe/H.Shum Jr., Kyle Allen<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT BILLIE HOLIDAY, UNE AFFAIRE D'ÉTAT 2h08 L.Daniels A.Day/T.Rhodes/G.Hedlund<br />
STUDIOCANAL CHACUN CHEZ SOI 1h23 M.Laroque M.Laroque/S.D.Groodt/A.D.Lencquesaing<br />
ADVITAM DES HOMMES 1h41 L.Belvaux G.Depardieu/C.Frot/J.Darroussin<br />
PATHE LIVE JOHNNY HALLYDAY - BERCY 2003 LE CONCERT AU CINÉMA 1h57<br />
SOLARIS DISTRIBUTION JULIETTE OU LA CLEF DES SONGES 1h33 M.Carné G.Philipe/S.Cloutier/R.Génin<br />
GEBEKA LES OURS GLOUTONS 0h42 A.Hetmerová/K.Karhankova<br />
ARP LES SÉMINARISTES 1h18 I.Ostrochovský S.Skyva/S.Polakovic/V.Ivanov<br />
DAMNED DISTRIBUTION MÈRE ET FILLE 1h37 J.Pavlović D.Lorenci/N.Rosic/V.Zima<br />
STAR INVEST FILMS FRANCE MISSION PARADIS 1h46 R.Wong G.Rosenmeyer/H.Szeto/R.Patel<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) NOBODY 1h32 I.Naishuller M.Ironside/B.Odenkirk/A.Serebryakov<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION PETITE MAMAN 1h12 C.Sciamma J.Sanz/G.Sanz/N.Meurisse<br />
KMBO FILMS PLAYLIST 1h25 N.Antico S.Forestier/L.Dosch/P.Lottin<br />
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE ABBAS KIAROSTAMI A.Kiarostami Rétrospective 13 films et 7 courts-métrages<br />
LES FILMS DU LOSANGE SUZANNA ANDLER 1h31 B.Jacquot C.Gainsbourg/N.Schneider/J.Roy<br />
POTEMKINE THE AMUSEMENT PARK 0h53 G.A.Romero L.Maazel/H.Albacker/P.Casterwiler<br />
BAC FILMS VILLA CAPRICE 1h43 B.Stora N.Arestrup/P.Bruel/I.Jacob<br />
S 23<br />
9 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SOPHIE DULAC DISTRIBUTION 17 BLOCKS 1h35 D.Rothbart<br />
SHELLAC 200 MÈTRES 1h37 A.Nayfeh A.Suliman/A.Unterberger/L.Zreik<br />
ENCORE NIGHTS BON JOVI FROM ENCORE NIGHTS 1h25<br />
WARNER BROS. CONJURING 3 : SOUS L'EMPRISE DU DIABLE M.Chaves P.Wilson/V.Farmiga/R.O'connor<br />
BOBINE FILMS JULIANA 1h34 F.Espinoza/A.Legaspi R.I.Morffino/J.Vega/M.Gutti<br />
NOUR FILMS L' OUBLI QUE NOUS SERONS 2h16 F.Trueba J.Camara/N.Reyes/J.P.Urrego<br />
PANOCEANIC FILMS L'INSTANT PRÉSENT 1h23 F.Hessique A.Raucoules/F.Hessique/M.Lamotte<br />
LES FILMS DU CAMELIA LA FILLE À LA VALISE 2h01 V.Zurlini J.Perrin/L.Angiolillo/R.Baldini<br />
LES ACACIAS LA MÈRE 1h38 M.Naruse K.Tanaka/K.Kagawa/E.Okada<br />
LE PACTE LE DISCOURS 1h28 L.Tirard B.Lavernhe/S.Giraudeau/K.Khojandi<br />
FANNY DORIAN DISTRIBUTION LE MIRACLE DE BERNE 1h57 S.Wortmann L.Klamroth/P.Lohmeyer/J.Gastdorf<br />
JHR FILMS LE PÈRE DE NAFI 1h47 M.Dia S.Lo/A.Sy<br />
KFD FRANCE LES BARBAPAPA SE METTENT AU VERT 0h53<br />
CINE SORBONNE LES COMPLEXÉS 1h38 F.Rossi/D.Risi/L.F.D'amico N.Manfredi/A.Sordi/F.Fabrizi<br />
NAÏA PRODUCTIONS MAY B 1h34 D.Mambouch<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE NOMADLAND 1h48 C.Zhao F.Mcdormand/D.Strathairn/G.Deforest<br />
PATHE LIVE RESET 1h25 T.Donard<br />
NEW STORY THE LAST HILLBILLY 1h20 T.Jenkoe/D.Bouzgarrou<br />
MALAVIDA FILMS TOM FOOT 1h24 B.Widerberg J.Bergman/M.Härenstam/M.Zetterlund<br />
EPICENTRE FILMS UN PRINTEMPS À HONG-KONG 1h32 R.Yeung Tai-bo/B.Yuen/P.Au<br />
REZO FILMS VAURIEN 1h35 P.Dourountzis P.Deladonchamps/O.Bau/S.Houbani<br />
S 24<br />
16 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
METEORE FILMS 143 RUE DU DÉSERT 1h40 H.Ferhani<br />
APOLLO FILMS 5 ÈME SET 1h53 Q.Reynaud A.Lutz/A.Girardot/K.S.Thomas<br />
CARLOTTA FILMS BASIC INSTINCT 2h10 P.Verhoeven M.Douglas/S.Stone/J.Tripplehorn<br />
DEAN MEDIAS CROCK OF GOLD 2h04 J.Temple S.Macgowan/J.Depp<br />
JOUR2FETE DOUCE FRANCE 1h35 G.Couanon<br />
ALMANO FILMS ENTRE DEUX TRAINS 1h15 P.Filmon L.Eïdo/P.Rochefort/R.Guttman<br />
16
S 24<br />
16 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
UFO DISTRIBUTION IL N'Y AURA PLUS DE NUIT 1h15 E.Weber<br />
EUROZOOM JOSÉE, LE TIGRE ET LES POISSONS 1h38 K.Tamura<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) L'UN DES NÔTRES 1h55 T.Bezucha K.Costner/D.Lane/L.Manville<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) LAND (SORTIE LIMITEE) 1h29 R.Wright R.Wright/D.Bichir, W.Christie<br />
LES BOOKMAKERS / CAPRICCI FILMS LA NUÉE 1h41 J.Philippot S.Brahim/S.Khammes/M.Narbonne<br />
TAMASA LE BALLON D'OR 1h30 C.Doukoure A.S.Sumah/A.Soral/H.Hammoud<br />
JUPITER FILMS LE GRAND SECRET DU LIEN 1h06 F.Plénard P.Rabhi<br />
UGC DISTRIBUTION LES 2 ALFRED 1h32 B.Podalydès D.Podalydès/S.Kiberlain/B.Podalydès<br />
LES FILMS DU PREAU LES RACINES DU MONDE 1h36 B.Davaa B.Batmunkh/E.Tumen/Y.Namsrai<br />
CINE SORBONNE MARK DIXON, DÉTECTIVE 1h35 O.Preminger D.Andrews/B.Freed/K.Malden<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION MÉDECIN DE NUIT 1h22 E.Wajeman V.Macaigne/S.Giraudeau/P.Marmaï<br />
LES FILMS DES DEUX RIVES QUAND LES TOMATES RENCONTRENT WAGNER 1h13 M.Economou<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE SANS UN BRUIT 2 1h37 J.Krasinski E.Blunt/C.Murphy/M.Simmonds<br />
PANAME DISTRIBUTION SEIZE PRINTEMPS 1h14 S.Lindon S.Lindon/A.Valois/F.Viala<br />
TANDEM FILMS SOUND OF METAL 2h00 D.Marder R.Ahmed/O.Cooke/L.Ridloff<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT UN HOMME EN COLÈRE 1h59 G.Ritchie J.Statham/J.Donovan/J.Hartnett<br />
PATHE UN TOUR CHEZ MA FILLE E.Lavaine J.Balasko/M.Seigner/J.Commandeur<br />
LES ACACIAS UNE VIE DIFFICILE 1h59 D.Risi A.Sordi/L.Massari<br />
S 25<br />
23 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE CRUELLA 2h14 C.Gillespie E.Stone/M.Strong/E.Thompson<br />
WARNER BROS. D'OÙ L'ON VIENT 2h23 J.M.Chu A.Ramos/L.Grace/C.Hawkins<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) FREAKY 1h42 C.Landon K.Newton/V.Vaughn/C.O'connor<br />
HAUT ET COURT GAGARINE 1h38 F.Liatard/J.Trouilh A.Bathily/L.Khoudri/J.Mccraven<br />
LE PACTE IBRAHIM 1h20 S.Guesmi A.Bendaher/S.Guesmi/R.N.Oufella<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION INDES GALANTES 1h48 P.Béziat<br />
MALAVIDA FILMS LA GUERRE DES BOUTONS 1h30 Y.Robert A.Treton/M.Lartigue/M.Galabru<br />
ANONYMOUS ANIMALS LES ANIMAUX ANONYMES 1h04 B.Rouveure T.Marcos/A.Chilarski/E.Lavaut<br />
ARP MINARI 1h55 L.I.Chung S.Yeun/Y.Han/A.S.Kim<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE OPÉRATION PORTUGAL 1h35 F.Cimière D'jal/S.Perles/P.Azéma<br />
ALBA FILMS SHORTA 1h48 A.ølholm/F.L.Hviid J.Lohmann/S.Sears/T.Zayat<br />
DESTINY DISTRIBUTION SUMMER WHITE 1h25 R.R.Patterson A.Rossi/S.Alexander-katz/F.Corres<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION TOKYO SHAKING O.Peyon K.Viard/S.Bak/Y.Narita<br />
SND FILMS UN ESPION ORDINAIRE 1h52 D.Cooke B.Cumberbatch/M.Ninidze/R.Brosnahan<br />
LES FILMS DU LOSANGE UNE HISTOIRE À SOI 1h40 A.Gay<br />
CONDOR DISTRIBUTION WENDY 1h52 B.Zeitlin D.France/Y.Mack/G.Naquin<br />
MALAVIDA FILMS ZAZIE DANS LE MÉTRO 1h29 L.Malle C.Demongeot/P.Noiret/H.Deschamps<br />
S <strong>26</strong><br />
30 JUIN<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
UGC DISTRIBUTION ANNETTE SORTIE AU 6 JUILLET L.Carax A.Driver/M.Cotillard/S.Helberg<br />
SPLENDOR FILMS BEAUTIFUL THING 1h31 H.Macdonald L.Henry/G.Berry/S.Neal<br />
REZO FILMS DE L'OR POUR LES CHIENS 1h39 A.C.Cambet T.Cassavetti/A.Neborac/C.Fila<br />
UFO DISTRIBUTION FÉVRIER 2h05 K.Kalev D.Radoinov/L.N.Dimitrov/K.I.Dobrev<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT HITMAN & BODYGUARD 2 P.Hughes R.Reynolds/S.L.Jackson/S.Hayek<br />
SURVIVANCE LA FIÈVRE 1h38 M.Da-rin R.Myrupu/R.Peixoto/J.Sodré<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION LA FINE FLEUR 1h34 P.Pinaud C.Frot/F.Bouyahmed/M.Omerta<br />
KMBO FILMS LE PROCÈS DE L'HERBORISTE 1h58 A.Holland I.Trojan/J.Trojan/J.Loj<br />
GAUMONT LE SENS DE LA FAMILLE J.Benes A.Lamy/F.Dubosc/C.Millet<br />
SOPHIE DULAC DISTRIBUTION MIDNIGHT TRAVELER 1h27 H.Fazili H.Fazili<br />
BAC FILMS MY ZOE 1h42 J.Delpy J.Delpy/R.Armitage/D.Brühl<br />
CINE SORBONNE NOVECENTO (1900) - ACTE I 2h43 B.Bertolucci R.D.Niro/G.Depardieu/D.Sanda<br />
CINE SORBONNE NOVECENTO (1900) - ACTE II 2h30 B.Bertolucci R.D.Niro/G.Depardieu/D.Sanda<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE PIERRE LAPIN 2 1h34 W.Gluck R.Byrne/D.Gleeson/D.Oyelowo<br />
UNIVERSAL PICTURES (FRANCE) PRÉSIDENTS A.Fontaine J.Dujardin/G.Gadebois/D.Tillier<br />
LES FILMS DU CAMELIA RÉTROSPECTIVE ALAIN TANNER A.Tanner<br />
BAC FILMS RÉTRO SPEC TIVE ROSSELLI NI “UNE VIE DE CINÉMAS” R.Rossellini<br />
JOUR2FETE SŒURS 1h35 Y.Benguigui I.Adjani/R.Brakni/Maïwenn<br />
NOUR FILMS SOLO 1h25 A.Benki<br />
ADVITAM SOUS LE CIEL D'ALICE 1h30 C.Mazlo A.Rohrwacher/W.Mouawad<br />
ART HOUSE SUIS-MOI, JE TE FUIS 1h45 K.Fukada W.Morisaki/K.Tsuchimura/S.Uno<br />
LES BOOKMAKERS / THE JOKERS FILMS TEDDY 1h28 L.Boukherma/Z.Boukherma A.Bajon/L.Torrent/C.Gautier<br />
DOPAMYNE FILMS TERESA DE JESUS 1h29 L.Baillemont M.Vibik/J.Hamon/D.Daboville<br />
APOLLO FILMS THE DEEP HOUSE A.Bustillo/J.Maury C.Rowe/J.Jagger<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
17
“LE MEILLEUR FILM D’ESPIONNAGE DE L’ANNÉE”<br />
BENEDICT<br />
CUMBERBATCH<br />
MERAB<br />
NINIDZE<br />
RACHEL<br />
BROSNAHAN<br />
JESSIE<br />
BUCKLEY<br />
D’APRÈS UNE HISTOIRE VRAIE ENFIN DÉCLASSIFIÉE
DÉCOUVREZ COMMENT UN HOMME ORDINAIRE<br />
ÉVITA UNE 3 E GUERRE MONDIALE<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE<br />
FILM-ANNONCE (90“)<br />
N’HÉSITEZ PAS À LE PLACER DEVANT<br />
AFFICHES, AFFICHETTES<br />
KIT PROMO<br />
PARTENAIRES<br />
AU CINEMA LE 23 JUIN
EDUCATION<br />
CNC<br />
Un appel à projets pour attirer les 15-25 ans<br />
Les actions destinées à reconquérir le public jeune, en particulier dans les salles de cinéma, seront accompagnées financièrement par le<br />
CNC. Pour réinventer l’expérience physique, en utilisant le numérique.<br />
C’est la tranche d’âge qui s’est probablement le plus<br />
reportée sur la culture numérique pendant la longue<br />
fermeture des lieux de culture : les 15-25 ans, qui sont<br />
la cible prioritaire de cet appel à projets. Doté de 2<br />
millions d’euros, dans le cadre du plan de relance, il<br />
vise à conforter ou faire émerger de nouvelles pratiques<br />
et actions de diffusion auprès du public jeune, en se<br />
saisissant « de l’enjeu primordial de redynamisation de la<br />
fréquentation des lieux de diffusion culturelle, notamment<br />
des salles de cinéma, par cette génération ».<br />
Cet appel à projets avait été annoncé lors d’une des<br />
journées de formation en ligne de l’AFCAE, dont les<br />
responsables ont été préalablement consultés par le<br />
CNC. Ce dernier se dit en effet convaincu que « l’inventivité<br />
et les solutions pour attirer et fidéliser le jeune public<br />
viendront du terrain », et financera donc des actions<br />
destinées à réinventer l’expérience dans un lieu physique<br />
et visant à toucher un nouveau public. Pour le Centre, le numérique apparaît<br />
comme un outil incontournable, qui permettra notamment « de nouvelles<br />
modalités de transmission et d’interaction ». Les projets travaillant l’articulation<br />
la plus juste entre offre physique et offre numérique sont ainsi encouragés.<br />
Les salles de cinéma peuvent donc s’en saisir, et bien au-delà des films ! C’est<br />
le moment ou ja<strong>mai</strong>s d’encourager des approches pluridisciplinaires, le CNC<br />
précisant que les projets pourront porter sur la diffusion de l’ensemble des<br />
œuvres relevant de son champ d’intervention : cinéma, audiovisuel, création<br />
numérique et jeu vidéo.<br />
« À l’heure de la réouverture des lieux culturels, le moment est venu de mettre la<br />
jeunesse au cœur de notre réponse à la crise. Cette génération partage des pratiques<br />
qui sont de plus en plus éloignées de celles de leurs aînés. Nous avons le devoir d’aller<br />
à leur rencontre et de rebâtir notre industrie de l’image en affinité avec cette génération<br />
Z. Elle représente le public, les créateurs et les citoyens de de<strong>mai</strong>n », a déclaré<br />
Dominique Boutonnat, président du CNC.<br />
Gagarine, sortie le 23 juin <strong>2021</strong><br />
L’aide est ouverte à toutes les structures, privées ou publiques, établies en<br />
France, qui portent un projet concret de diffusion en association avec un lieu<br />
physique. Le montant attribué pourra être compris entre 20 000 € et 200 000 €,<br />
dans la limite de 75 % du budget. Cette aide est cumulable avec toutes les<br />
aides du CNC. Une commission se prononcera sur la base des quatre critères<br />
suivants : l’ambition culturelle, la stratégie marketing pour attirer les 15-25<br />
ans, la couverture territoriale (implication des collectivités, capacité à travailler<br />
en réseau) et la viabilité économique du projet. Les collaborations entre acteurs<br />
provenant de différents univers et présentant des compétences complémentaires<br />
sont vivement encouragées. Une première date limite de dépôt des dossiers est<br />
fixée au 30 juin ; une seconde session de sélection est prévue fin septembre <strong>2021</strong>.<br />
©Haut et Court<br />
PASSEURS D'IMAGES<br />
date ses Rencontres nationales<br />
Alors que les dispositifs scolaires peuvent reprendre avec la réouverture des cinémas, l'association<br />
Passeurs d'images, qui les coordonne, organise ses prochaines Rencontres dans les Bouches-du Rhône.<br />
Depuis le 19 <strong>mai</strong>, les cinémas peuvent accueillir les groupes<br />
scolaires et péri-scolaires, et mieux, plusieurs groupes à la<br />
fois, avec une jauge à 50 % quand il s'agit de mineurs, au<br />
lieu de 35 % pour le grand public. Il reste donc un mois<br />
pour relancer les dispositifs scolaires nationaux d'éducation<br />
à l'image et permettre aux élèves, malgré le timing serré,<br />
de voir au moins un des films prévus dans le cadre de École<br />
et cinéma et Collège au cinéma avant les vacances d'été.<br />
Pour rappel, Passeurs d'images s'est mobilisée aux côtés des<br />
salles pendant ces longs mois, notamment pour réaffirmer<br />
que les films au programme devaient être vus au cinéma,<br />
et en aucun cas en classe ou dans des espaces municipaux<br />
polyvalents, comme ont pu le souhaiter certains enseignants.<br />
Le retour en salles concernera les élèves… <strong>mai</strong>s aussi tous<br />
ceux qui oeuvrent à l'organisation de ces dispositifs. Ainsi<br />
après une édition en ligne en 2020, les prochaines Rencontres<br />
des coordinations École et cinéma, Collège au cinéma et<br />
Passeurs d'images auront lieu du 17 au 20 novembre dans<br />
les Bouches-du-Rhône. Elles sont organisées par l’association<br />
Passeurs d’images, avec le soutien des ministères de la Culture<br />
et de l’Éducation nationale, de l’ANCT et du CNC, ainsi<br />
que de nombreux partenaires institutionnels, associatifs et<br />
cinémas*. Avec deux jours consacrés aux dispositifs scolaires<br />
au nouveau cinéma La Cascade de Martigues (17 et 18<br />
novembre), une journée commune – réseaux École et cinéma,<br />
Collège au cinéma et Passeurs d'images – à La Friche Belle<br />
de <strong>mai</strong> à Marseille (19 novembre) et une sur le hors temps<br />
scolaire à l’Institut de l’image d'Aix-en-<strong>Pro</strong>vence (20 novembre).<br />
*en partenariat avec la Région Sud,<br />
la DRAC <strong>Pro</strong>vence-Alpes-Côte d’Azur,<br />
le Département des Bouches-du-Rhône,<br />
la DSDEN 13, la DAAC Aix-Marseille, la Ville<br />
de Martigues, le Conseil de territoire du<br />
Pays de Martigues-Métropole Aix-Marseille<br />
<strong>Pro</strong>vence, le cinéma La Cascade, Cinémas du<br />
sud & tilt, La Friche Belle de <strong>mai</strong>,<br />
Lieux fictifs, le cinéma Le Gyptis,<br />
le cinéma l’Alhambra, L’Institut de l’image<br />
et <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />
20
PASS CULTURE<br />
Généralisation sur tout le territoire<br />
Comme prévu, l'application pour les jeunes de 18 ans a été officiellement généralisée en ce mois de <strong>mai</strong> de réouverture des lieux culturels.<br />
Avec un montant abaissé à 300 euros, <strong>mai</strong>s concernant désor<strong>mai</strong>s 800 000 utilisateurs potentiels.<br />
©Wayna Pitch - photographe Allan Fabio<br />
Je m'appelle Bagdad, sortie 22 septembre <strong>2021</strong><br />
Roselyne Bachelot l'avait annoncé en janvier, Emmanuel Macron le confirme en<br />
<strong>mai</strong> : le pass Culture, qui était en expérimentation depuis deux ans dans 14 départements,<br />
est généralisé sur l'ensemble du territoire, avec une offre réajustée. Pour<br />
rappel, il s'agit d'une application géolocalisée qui référence toute proposition<br />
culturelle, créditée de 300 euros désor<strong>mai</strong>s, avec un plafond de 100 euros pour les<br />
offres numériques. À dépenser « en livres, films, musique, spectacles, expositions,<br />
concerts » a rappelé le Président sur TikTok… <strong>mai</strong>s aussi pour des abonnements à<br />
des plateformes de SVOD. Il est réservé aux jeunes de 18 ans qui ont deux ans<br />
pour l'utiliser, et concerne donc 800 000 utilisateurs potentiels.<br />
En 2022, il devrait être complété par des forfaits pour les collégiens (25 euros par<br />
an) et lycéens (50 euros par an), ce qui, étalé sur cinq ans, représentera finalement<br />
un total de 500 euros. L'Elysée prévoit un budget de 80 millions d’euros pour cette<br />
première année de généralisation. Il y a quelques mois, la ministre de la Culture<br />
avait en effet indiqué que l'outil s'inscrit « dans le cadre du chantier 100 % éducation<br />
artistique et culturelle ». Conjuguer l'application avec l'éducation, voilà qui pourrait<br />
répondre aux critiques émises au sujet du projet culturel phare d'Emmanuel Macron.<br />
Moins d'offres, <strong>mai</strong>s plus d'éducation et de recommandations<br />
L'objectif affiché est de « démocratiser l’accès à la culture des jeunes » <strong>mai</strong>s aussi<br />
« de diversifier leurs pratiques culturelles ». Les questions d’éditorialisation du pass et<br />
de recommandations des activités semblent avoir été améliorées. Anaïs Prat, référente<br />
du pass Culture en Occitanie – où plus de 50 salles de cinéma, dont 17 art et essai,<br />
sont partenaires –, indiquait récemment que l'algorithme de l'appli pouvait « orienter<br />
le jeune vers d'autres pratiques à partir de ses recherches ». Le vice-président du Haut<br />
Conseil de l'éducation artistique et culturelle, Emmanuel Ethis, a observé de son<br />
côté « que la diversification a plutôt bien fonctionné », déclarant sur France Culture<br />
que le pass « devient un outil d'initiation décisif pour garantir la démocratisation de<br />
la culture et des citoyens de de<strong>mai</strong>n ».<br />
En novembre 2020, le président de la SAS pass Culture, Damien Cuier, nous<br />
indiquait que l'outil n'avait pas vocation à se substituer au travail des acteurs de<br />
terrain, face à ceux qui se méfiaient d'une appli se limitant à répertorier des offres<br />
sans aucun accompagnement. Le président de l'AFCAE, François Aymé, esti<strong>mai</strong>t<br />
notamment que le budget alloué au pass serait mieux utilisé pour des emplois de<br />
médiateurs et permettrait d’avoir un animateur spécialisé dans chaque lycée de<br />
France. Ce qui n'a pas empêché des salles art et essai emblématiques, telles que les<br />
Star de Strasbourg, certains Utopia ou Le Brady à Paris, d'adhérer au pass Culture.<br />
À l'issue du premier confinement, les cinémas Pathé Gaumont en sont devenus<br />
partenaires – comme en témoigne Aurélien Bosc dans ce numéro –, ainsi que<br />
Cinéville pour certains de ses établissements.<br />
Côté cinémas<br />
Jusqu'à présent, le pass Culture est majoritairement utilisé (à 69 %) pour l'achat<br />
de livres, et non pas, comme on aurait pu le penser, pour des offres numériques<br />
qui ne représentent que 21 % des réservations. Si la FNCF indique « que pendant<br />
la phase expérimentale, de nombreux cinémas ont pu tester le dispositif et en<br />
apprécier la capacité à attirer les jeunes spectateurs », il est encore difficile de tirer<br />
des conclusions de son utilisation après la si longue fermeture. À ce jour, 370<br />
cinémas sont référencés, <strong>mai</strong>s ne représentent que 5,3 % des réservations. Toujours<br />
en novembre dernier, Damien Cuier nous indiquait par ailleurs que « le développement<br />
permettant d’interfacer le pass avec les logiciels de billetterie et de réservations<br />
en ligne, qui relève du sur-mesure, a été tardif, ce qui explique en partie le<br />
retard des cinémas par rapport à d’autres catégories ». Pour les cinémas équipés du<br />
logiciel BOOST Billetterie, le déploiement d’une synchronisation permettant de<br />
scanner le QR code d’un jeune qui se présente est en cours. L’intégration d’autres<br />
logiciels de caisse est à l'étude.<br />
CINÉMAS, MODE D'EMPLOI<br />
Concrètement, les cinémas souhaitant adhérer doivent créer leur compte sur la<br />
plateforme professionnelle avec leurs numéros de SIREN et SIRET (pour la<br />
géolocalisation) et créer une première offre, sans laquelle le cinéma ne sera pas<br />
visible sur l'appli. Trois offres sont possibles : séances à l’unité via l’intégration<br />
AlloCiné (qui permet d'importer automatiquement les séances référencées sur<br />
le site), cartes d’abonnement, avant-premières et événements. L’accès au portail<br />
pro pass Culture permet ensuite de créer et modifier des offres directement et<br />
de suivre ses réservations et ses remboursements.<br />
Lors de l'utilisation, une contremarque est générée pour chaque réservation, à<br />
valider par le cinéma sur le backoffice pass Culture pour déclencher le remboursement<br />
(tous les 15 jours). Celui-ci est dégressif à partir de 20K € de CA par<br />
établissement sur une année civile (5 % de commission sur la tranche 20 à<br />
40K € ; 15 % sur la tranche 40 à 150K € et 30 % au delà).<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
21
RENCONTRE<br />
Nous avions envie d'un cinéma<br />
d'horreur pop, en évitant la dimension<br />
gothique du loup-garou.<br />
LUDOVIC ET ZORAN BOUKHERMA<br />
RÉALISATEURS DE TEDDY<br />
©Cinemed<br />
Leur film de loup-garou ensoleillé, teen-movie rural et drame social hilarant à la<br />
fois, sera en salles le 30 juin. Quatre ans après Willy 1 er , coréalisé avec Marielle<br />
Gautier et Hugo Thomas et sélectionné à l’ACID Cannes 2016, il s'agit du second,<br />
<strong>mai</strong>s premier long métrage en duo pour les frères jumeaux. Teddy, en sélection<br />
officielle Cannes 2020, a décroché le Prix du jury à Gérardmer, ceux de la critique<br />
à Sitges et au Cinemed de Montpellier, où nous avons rencontré les réalisateurs<br />
en octobre dernier.<br />
D'où venez-vous et d'où vient Teddy ?<br />
Ludovic : Nous avons grandi à la campagne, dans le Lot-et-<br />
Garonne. Quand nous étions petits, notre mère nous lisait<br />
des nouvelles de Stephen King avant d'aller dormir. Plus tard<br />
nous avons découvert toutes les adaptations tirées de ses œuvres,<br />
des meilleures – Carrie de De Palma ou Shining de Kubrick<br />
– jusqu'aux téléfilms sur M6 l'après-midi. Nous étions fans<br />
aussi des Contes de la crypte ou des films de Carpenter, bref de<br />
tous les films de genre qui nous permettaient de nous évader<br />
de cette campagne où l'on s'ennuyait un peu.<br />
Zoran : Adolescents, nous voulions fuir tout ça et nous ne<br />
rêvions que de Paris. Mais quand nous avons vécu en ville,<br />
nous avons écrit systématiquement sur les lieux de notre<br />
22
Teddy<br />
avec Anthony Bajon, Ludovic<br />
Torrent, Christine Gautier et<br />
Noémie Lvovsky.<br />
Sortie le 30 juin<br />
The Jokers / Les Bookmakers<br />
enfance. Dans Teddy, nous avons voulu filmer la campagne que l'on a connue, avec<br />
les gens parmi lesquels on a grandi, et que l’on ne voit pas beaucoup au cinéma.<br />
Et pourquoi un film de loup-garou ?<br />
Zoran : Notre première envie était de faire un film social dans le Sud-Ouest, pour<br />
raconter l'histoire d'un paria. Sans opposer de méchants bourgeois à de gentils<br />
prolos, nous voulions montrer la frustration de classe de Teddy. C'est finalement<br />
en écrivant un film de loup-garou que nous avons pu retrouver une certaine insouciance<br />
et notre plaisir de gamins, quand on faisait nos premiers films d'horreur<br />
avec le caméscope de notre père.<br />
Ludovic : La figure du loup-garou rejoignait celle des films de notre enfance,<br />
notamment Ginger Snaps (2001) ou Teen Wolf (1985) qui racontent le passage à<br />
l'âge adulte <strong>mai</strong>s aussi la marginalisation. Des films qui résonnent différemment<br />
quand on les voit aujourd'hui, notamment après les attentats du Bataclan ou les<br />
tueries de masse dans des lycées américains. Mais Teddy n'entre pas dans une seule<br />
case : quand nous avons soumis le scénario à la commission du CNC [l'appel à<br />
projets pour la production de films de genre, créé en 2018], on nous a dit que ce<br />
n'était « pas assez de genre ». En revanche, Canal+ nous a suivis.<br />
Dans la foulée de Grave ou plus récemment de La Nuée, vous sentezvous<br />
faire partie d'une nouvelle génération de cinéastes français qui<br />
s'emparent du fantastique ?<br />
Ludovic : Notre génération assume plus de se frotter au genre, perçu comme<br />
populaire et qu'on a souvent opposé au cinéma d'auteur sérieux. Si nous avons<br />
grandi avec les films hollywoodiens, aujourd'hui on peut regarder un Fellini le<br />
matin et jouer à la PlayStation le soir, en assumant sans complexe et librement<br />
notre pluralité de références.<br />
Zoran : Je n'étais pas un bon élève, ne lisais ja<strong>mai</strong>s <strong>mai</strong>s jouais aux Resident Evil :<br />
les jeux vidéo font partie de notre imaginaire et ont nourri notre envie de faire un<br />
film d'horreur. Le plus dur a été de switcher entre les genres, de trouver le bon<br />
équilibre pour glisser de la comédie à l'horreur en passant par le drame. Nous<br />
voulions prendre le spectateur par surprise, <strong>mai</strong>s ne pas faire trop de pastiche pour<br />
que l'on croie à la figure du loup-garou.<br />
L'un de vous a fait l'école de Luc Besson, <strong>mai</strong>s votre film ressemble plutôt<br />
à ceux de Bruno Dumont !<br />
Zoran : J'ai fait l’École de la Cité, gratuite et accessible à tous, dans la première<br />
promotion en section scénario. Nous étions en stage sur des tournages de Besson,<br />
dotés de moyens totalement disproportionnés et pour un style de film que l'on ne<br />
ferait ja<strong>mai</strong>s, <strong>mai</strong>s il n'y avait aucun formatage. C'est avec mes camarades de promo<br />
que nous avons réalisé notre premier long, Willy 1er, tourné en une journée avec<br />
des non-professionnels, <strong>mai</strong>s avant de découvrir les films de Bruno Dumont, avec<br />
lequel notre cinéma a bien sûr un lien de parenté.<br />
Comment avez-vous choisi vos acteurs, notamment Anthony Bajon ?<br />
Ludovic : Nous pensions à nouveau tourner avec des acteurs non-professionnels.<br />
Mais après avoir vu La Prière de Cédric Kahn, nous avons trouvé Anthony Bajon<br />
vraiment dingue de spontanéité. Surtout, nous voulions créer de l'empathie pour<br />
ce personnage a priori pas aimable, ce que la douceur d'Anthony a rendu possible.<br />
Au départ, son personnage devait être pompiste. Mais c'était un fantasme américain<br />
et nous avons préféré qu'il travaille chez une esthéticienne – jouée par Noémie<br />
Lvovsky, très généreuse et très drôle –, qu'il fasse un métier où il est au contact du<br />
corps des gens, ce qui crée de la tension.<br />
Zoran : Nous voulions aussi des gens recrutés sur place, avec leur accent. Et il fallait,<br />
par opposition à la famille "parfaite" de sa copine, que Teddy ait une famille<br />
atypique. Pour le personnage de l'oncle, nous avions engagé Ludovic Torrent, non<br />
professionnel, pour un tout petit rôle puis nous avons eu une révélation une se<strong>mai</strong>ne<br />
avant de tourner : il est devenu l'oncle de Teddy, ce personnage que tout le monde<br />
regarde de haut et qui fait rire, <strong>mai</strong>s auquel on va progressivement s'attacher.<br />
Comme l'acteur principal de Willy 1er dont nous faisions progressivement un vrai<br />
héros de cinéma.<br />
Quels ont été vos principaux choix esthétiques ?<br />
Ludovic : Nous avons vissé un grand angle sur la caméra que nous avons gardé<br />
tout le long car nous adorions ça, même pour les gros plans ! Nous avions envie<br />
d'un cinéma d'horreur pop, en évitant la dimension gothique du loup-garou, et<br />
l'avons volontairement ancré dans une dimension solaire, très colorée, drôle et<br />
décalée.<br />
Zoran : Pour le loup-garou, nous voulions des effets de plateaux et de maquillage<br />
plus que des effets numériques, une autre façon de rendre hommage aux films des<br />
années 80... même si c'est toujours très dur de faire passer du faux pour du vrai.<br />
Sans en montrer trop, comme dans les films d'extra-terrestres où la tension est<br />
toujours plus forte tant qu'on ne les voit pas.<br />
Votre cinéphilie ne s'étant pas vraiment construite avec le grand écran,<br />
quelle importance lui accordez-vous ?<br />
Ludovic : Nous avons grandi avec la télévision et allions très peu au cinéma, le plus<br />
proche étant à Agen, à 25 km. Mais nous avons pensé et fait Teddy pour la salle de<br />
cinéma ! Quand on fait le montage sur un écran d'ordinateur, nous avons besoin<br />
très régulièrement de voir les séquences sur grand écran pour trouver le bon rythme.<br />
Idem pour le son en 5.1, que l'on travaille patiemment, pour créer une atmosphère<br />
qui ne sera ja<strong>mai</strong>s restituée sur une télé.<br />
Zoran : Et bien-sûr pour l'expérience communicative de groupe. Lors des projections<br />
de Teddy, on reste toujours dans la salle les dix premières minutes : ça ne réagit<br />
ja<strong>mai</strong>s pareil.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
23
TENDANCES<br />
GUERRE MONDIALE DU STREAMING<br />
La course à la concentration<br />
Les phénomènes de fusion entre groupes majeurs de l'audiovisuel se<br />
poursuivent, recomposant le marché international de l’après-Covid.<br />
*La nouvelle entité sera détenue à 30 % par<br />
Bouygues – après acquisition auprès de l’allemand<br />
Bertelsmann (propriétaire de RTL/M6)<br />
de 11 % de la nouvelle société pour un montant<br />
de 641 M € – et à 16 % par RTL Group.<br />
GRANDE-BRETAGNE<br />
Curzon invente un<br />
abonnement hybride<br />
La société d’exploitation et de distribution<br />
britannique spécialisée en art et essai – dans<br />
le giron de Cohen Media Group depuis décembre<br />
2019 – a lancé un programme de fidélité qui<br />
combine places de cinéma (utilisables dans les<br />
douze établissements du circuit) et crédits pour<br />
visionner des films sur sa plateforme VOD Curzon<br />
Home Cinema. Une offre innovante <strong>mai</strong>s pas<br />
inédite au Royaume-Uni, où l’option Mubi Go<br />
du service VOD éponyme permet aux abonnés<br />
de découvrir chaque se<strong>mai</strong>ne un film sélectionné<br />
par la plateforme dans les cinémas participants.<br />
AMC ENTERTAINMENT<br />
Un nouveau retrait de<br />
Wanda Dalian<br />
Après un premier désengagement en mars, le<br />
conglomérat chinois a effectué une nouvelle<br />
purge de ses actions AMC, pour une valeur de<br />
4<strong>26</strong> millions de dollars, qui ramène sa participation<br />
à seulement 0,002 %. Actionnaire<br />
majoritaire du circuit leader de l’exploitation<br />
mondiale depuis 2012, Wanda Dalia Group avait<br />
été sommé par les autorités chinoises de se<br />
défaire de ses actifs à l'étranger pour se recentrer<br />
sur les investissements nationaux. Un<br />
processus entamé depuis plusieurs années,<br />
<strong>mai</strong>s qui a probablement été accéléré par la<br />
crise sanitaire. Par ailleurs, Wanda serait aussi<br />
en train de se séparer de ses cinquante cinémas<br />
Hoyts australiens (400 écrans) acquis en 2015.<br />
Naissance d’un géant français…<br />
Les négociations exclusives entamées par TF1 (Bouygues)<br />
et M6 (RTL Group)* visent, d’après les parties à l’accord,<br />
à « apporter une réponse française aux défis des plateformes<br />
mondiales », la combinaison des offres VOD et SVOD de<br />
MyTF1 et 6play ouvrant la voie d’une plateforme nationale<br />
jugée « performante ». Une nouvelle arme streaming (et<br />
télévision de rattrapage) que TF1 et M6 comptent renforcer<br />
d’un pôle de production de contenus locaux et internationaux<br />
« dans tous les segments des médias, avec l'ambition<br />
d'exporter davantage de contenus français ». Ce qui n'est pas<br />
sans inquiéter certains producteurs français. « C’est une<br />
déflagration pour toute l’industrie dans les différents genres »,<br />
a ainsi déclaré Stéphane Le Bars, délégué général de l’Union<br />
syndicale de la production audiovisuelle (USPA), dans les<br />
jours qui ont suivi l'annonce. De con côté, Gilles Fontaine<br />
… et d’un Titan américain<br />
Côté États-Unis, ce sont WarnerMedia et<br />
le groupe Discovery Inc. qui fusionnent<br />
pour se positionner comme l'un des plus grands acteurs<br />
mondiaux du streaming. Après le lancement de sa plateforme<br />
HBO Max, le conglomérat WarnerMedia renforce donc<br />
son offre divertissement tout comme sa capacité d’investissements<br />
en matière de production de contenus, notamment<br />
« non fictionnels ». L’opération devrait permettre à la<br />
MGM bientôt sur Amazon ?<br />
L'acquisition du mythique studio par le gérant du commerce<br />
en ligne devient de plus en plus concrète. D’après la presse<br />
spécialisée américaine, Amazon aurait posé une offre à<br />
hauteur de 9 milliards de dollars (7,36 milliards d’euros)<br />
pour l’acquisition du catalogue Metro Goldwyn Mayer,<br />
dont ses franchises James Bond, Rocky ou encore Le Hobbit.<br />
Une somme significativement supérieure aux 5,5 milliards<br />
de dollars (4,5 milliards d’euros) auxquels le studio était<br />
estimé en fin d’année dernière, lorsque la MGM avait<br />
de l'Observatoire européen de l'audiovisuel estime que la<br />
nouvelle entité, qui table sur un chiffre d'affaires de 3,4<br />
milliards d'euros, pèserait pour près de 5 % de la production<br />
de fiction en Europe.<br />
En effet, TF1 et M6 réunis capteraient près de 70 % des 3<br />
milliards d’euros du marché de la pub télévisée en France.<br />
Un bouleversement d’ampleur, qui aboutirait à un groupe<br />
média français capable de rivaliser avec les GAFAN – avec<br />
ses conséquences sur le secteur du cinéma –, <strong>mai</strong>s qui reste<br />
toutefois à pondérer face aux 6 milliards que représente le<br />
marché de la publicité digitale, détenu à 90 % par... Google<br />
et Facebook.<br />
Les mois à venir vont être déterminants pour la finalisation<br />
de l’opération, sous réserve, bien entendu, de l’avis de<br />
l’autorité de la concurrence.<br />
<strong>mai</strong>son mère AT&T de filialiser son<br />
conglomérat média et divertissement et<br />
de se recentrer sur son métier d’origine – à savoir les télécommunications<br />
–, empochant au passage 43 milliards de<br />
dollars – sachant que son endettement s’élève à 169 milliards<br />
de dollars. La finalisation de la transaction est attendue<br />
pour la mi-2022, sous réserve, là aussi, des autorisations réglementaires.<br />
recruté deux banques d’investissements pour trouver<br />
d’éventuels repreneurs.<br />
Pour rappel, l’automne 2020 avait en outre été marqué par<br />
de nombreuses rumeurs sur la tentation de la MGM de<br />
céder Mourir peut attendre à une plateforme pour alléger<br />
ses pertes, avec des offres dépassant les 500 millions de<br />
dollars. Le 25 e James Bond, réalisé par Cary Joji Fukunaga,<br />
est attendu pour le 6 octobre dans les salles françaises<br />
24
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EXPLOITATION<br />
CNACi<br />
Le nouveau cinéma<br />
de La Roche-sur-Yon<br />
autorisé,celui de Dreux<br />
retoqué<br />
La commission nationale d’aménagement<br />
cinématographique s’est réunie le 11 <strong>mai</strong><br />
dernier. Après l’aval de la CDACi de Vendée fin<br />
janvier dernier, c’est donc un nouveau feu vert<br />
accordé à l’unanimité pour le nouveau Concorde.<br />
Le projet, porté par la <strong>mai</strong>rie, s’implante dans<br />
celui de la rénovation du Carré Napoléon de<br />
l’îlot Piobetta en cœur de ville, piloté par le<br />
promoteur privé Giboire, incluant logements,<br />
résidence hôtelière, commerces, restaurants,<br />
ainsi qu’un parking public de près de 100<br />
places. « La place Napoléon est une véritable<br />
agora », nous expliquait l’élu à la culture<br />
Maximilien Schnel en soulignant l’enjeu de<br />
revitalisation du centre-ville. « Dans quelques<br />
années, en plus du cinéma, un conservatoire,<br />
un musée, une scène de musiques actuelles et<br />
un office de tourisme implantés dans un périmètre<br />
d’une centaine de mètres participeront à la<br />
densification culturelle. » Le nouveau Concorde,<br />
qui devrait ouvrir ses portes fin 2023, disposera<br />
de 1 750 m² et de 450 fauteuils au maximum.<br />
Si les jauges de ses quatre salles sont toujours<br />
à l'étude, le nouvel établissement projette<br />
d’atteindre les 100 000 tickets annuels. Le<br />
coût prévisionnel des travaux, qui débuteront<br />
au printemps 2022, est estimé à 2 150 000 €<br />
HT. La gestion du cinéma sera toujours assurée<br />
par l’Établissement public de coopération<br />
culturelle cinématographique yonnais (EPCCCY),<br />
qui compte passer de 3 000 à 5 000 séances<br />
par an, dont 92 % art et essai. Soit, « sans<br />
déséquilibrer l’offre cinématographique » du<br />
territoire, qui compte aussi un Cinéville (9<br />
salles et 500 000 entrées en 2019) à La Rochesur-Yon<br />
ainsi que deux cinémas associatifs (Le<br />
Carrefour d’Aubigny-Les Clouzeaux et Le Roc<br />
de La Ferrière) dans l’agglomération.<br />
Le Prisme de Migennes<br />
OUVERTURE<br />
Le cinéma fait son retour à Migennes<br />
La commune basée dans l’Yonne dévoile Le Prisme, un établissement municipal de deux salles dirigé<br />
par l’association locale Ciné Migennes.<br />
Plus de trois décennies après la fermeture des anciens sites,<br />
la ville de Migennes renoue avec le cinéma. Elle accueille sur<br />
ses terres le nouveau Prisme, qui a ouvert ses portes le 19<br />
<strong>mai</strong>. La concrétisation d’un projet mûri depuis une quinzaine<br />
d’années. « Avec des collègues, nous cherchions à développer<br />
quelque chose pour la commune et l’idée du cinéma s’est révélée.<br />
En 2011, nous lançons l’association Ciné Migennes afin d’officialiser<br />
la démarche. Mais nous n’avions aucune connaissance<br />
ni a priori sur les tenants et aboutissants d’un tel projet », se<br />
souvient Stéphane Anglade, actuel président de l’association.<br />
Une chose est sûre : « Créer un cinéma de trois salles était<br />
démesuré. » À partir de là, la fine équipe se met en quête de<br />
fonds, organisant de petits événements comme des expositions<br />
d’affiches, ou des séances occasionnelles par le biais d’un<br />
cinéma itinérant, dans la salle polyvalente Jean Ferrat en<br />
partenariat avec l’association Panoramic.<br />
Du mono-écran au deux salles<br />
Ces différentes actions, conjuguées aux nouvelles adhésions,<br />
permettent à Ciné Migennes de financer une étude de marché,<br />
réalisée par Hexacom, et une esquisse d’architecte, par le cabinet<br />
Grima Loussouarn. Celui-ci dessine d'abord une salle unique<br />
équipée de 150 à 200 fauteuils, qui peut être complétée par<br />
une autre. Le projet est alors soumis à la municipalité. « Après<br />
plusieurs discussions, est acté que l’établissement aura d’emblée<br />
deux écrans. La <strong>mai</strong>rie devient maître d’œuvre, l’association étant<br />
chargée du matériel technique. » Après avoir obtenu l’aide du<br />
CNC, les porteurs du projet lancent les travaux en octobre<br />
2019 avec l’objectif d’ouvrir à l’été 2020. Avec la crise liée au<br />
COVID-19, l’ouverture du site est repoussée. C’est finalement<br />
en ce mois de décembre, dans la foulée de la réouverture<br />
nationale des salles, que Le Prisme se dévoile. L’association<br />
Ciné Migennes l’exploite en DSP sur la décennie à venir. Pour<br />
©Jean-Louis REYNAERT<br />
En revanche, le projet porté par Cinéode à<br />
Dreux, validé par la CDACi d’Eure-et-Loire le<br />
15 janvier, a pour sa part été retoqué par la<br />
CNACi. Olivier Défossé espérait construire un<br />
cinq salles de 850 places dans un pôle de<br />
loisirs, que son entente aurait programmé.<br />
Mais le CNC avait émis un avis défavorable au<br />
projet de Cinéode, qui ne répondait pas entièrement<br />
aux critères « d’apport à la diversité »,<br />
dans une zone de chalandise déjà bien équipée.<br />
Le projet serait notamment entré en concurrence<br />
avec le Ciné Centre de Dreux, dont les<br />
neuf salles enregistrent déjà une fréquentation<br />
de 350 000 en moyenne en période « normale ».<br />
Son exploitante Anne-Claire Brunet avait fait<br />
appel de la décision de la CDACi.<br />
<strong>26</strong>
un budget inférieur à deux millions d’euros, l’établissement<br />
est des plus fonctionnel : projecteurs Sony 4K, son 7.1, 230<br />
sièges Kleslo et écrans nacrés de 12 – le plus grand de l’Yonne<br />
– et 8 mètres de base. « Nous voulons que le spectateur reste<br />
focalisé sur l’écran, sans être attiré par des décorations sur les murs.<br />
Les deux salles sont noires à l'exception des fauteuils, dans des<br />
couleurs bleu/violet dans la première, plus automnale dans l’autre. »<br />
L’association avait un temps lorgné du côté du système DTS<br />
X, <strong>mai</strong>s la crise et les finances ont finalement coupé court à<br />
cette envie. « Nous souhaitions également conserver un côté hu<strong>mai</strong>n<br />
au cinéma d’où le choix de ne pas avoir de TMS pour permettre<br />
aux bénévoles d’être acteurs des lieux », explique Stéphane Anglade.<br />
Art et essai et jeune public<br />
Hu<strong>mai</strong>n, c’est également le leitmotiv concernant la programmation,<br />
gérée par l’association Panacéa, qui programme les<br />
cinémas de Régis Faure à Gueugnon et Digoin : « Nous allons<br />
nous adapter à la demande, passer aussi bien des comédies<br />
commerciales que des films d’auteurs, en nous engageant à<br />
programmer au moins 30 à 40 % d’art et essai », assure le président<br />
de Ciné Migennes, qui indique que le classement est un objectif<br />
fixé par la <strong>mai</strong>rie. « Pour les labels, nous verrons. » L’établissement<br />
poursuivra d’ailleurs les actions en direction du jeune public,<br />
initiées avec le cinéma itinérant, notamment la diffusion de<br />
courts métrages les samedis matins ou encore le cycle Cin’Espiègle<br />
porté par les Cinémas indépendants de Bourgogne-Franche-<br />
Comté. La programmation pourra aussi miser sur la richesse<br />
du tissu local. « Beaucoup de nos membres font partie d’autres<br />
associations. Cette force va nous permettre de développer plus<br />
facilement des passerelles et donc des événements. »<br />
Sous-équipement<br />
Forcément mises à mal par le contexte actuel, les études tablaient sur une fréquentation avoisinant<br />
les 30 000 entrées annuelles, le bassin migennois comptant environ 15 000 habitants. L’association<br />
Ciné Migennes entend travailler avec le mono-écran Agnès Varda, situé à Joigny, à une dizaine de<br />
kilomètres. « Nous avons rencontré l'équipe à plusieurs reprises avec l’intention de ne pas se marcher sur<br />
les pieds. » Il faut dire qu’il y a de la place. D’après les chiffres du CNC, l’Yonne était, en 2019, le<br />
septième département le moins équipé de France avec sept cinémas et 21 écrans, dont un multiplexe<br />
(le CGR Casino à Auxerre, à 20 kilomètres de Migennes), pour 740 000 entrées enregistrées. L’ouverture<br />
du Prisme est donc pleine de sens. Elle en aura encore davantage si la situation s’améliore rapidement.<br />
REPRISE<br />
Le Galaxie de Aire-sur-l'Adour<br />
change de <strong>mai</strong>ns<br />
Le cinéma de la commune aturine est repris par la famille<br />
Pfister, en association avec Ro<strong>mai</strong>n Davoine.<br />
Exploité depuis 1987 par Robert Cuny, le mono écran était passé à deux<br />
salles (et 430 fauteuils) en 2002. Pour la réouverture du 19 <strong>mai</strong>, les<br />
nouveaux exploitants ont prévu un rafraîchissement du hall d’accueil,<br />
l’installation d’une billetterie informatisée et la mise en place d’un site<br />
internet ainsi que d’une application smartphone. À la fois généraliste et<br />
art et essai, la programmation sera assurée par Ciné Passion Landes.<br />
L’acquisition, menée en partenariat avec l’ancien directeur des opérations<br />
de Cinéalpes, Ro<strong>mai</strong>n Davoine, permet à la famille Pfister de renforcer<br />
une nouvelle fois son implantation dans le département landais. Elle y<br />
comptabilise désor<strong>mai</strong>s quatre établissements, avec le Rex d’Hossegor,<br />
le Grand Club à Dax et le Grand Club à Mont-de-Marsan. En 2019, le<br />
réseau Pfister pointait, avec plus de 540 000 entrées cumulées, au 35 e<br />
rang du classement des exploitants français.<br />
Le Galaxie de Aire-Sur-L’Adour avait pour sa part accueilli 11 000<br />
spectateurs en 2019. Ses nouveaux acquéreurs qui tablent, « dans la<br />
configuration actuelle », sur une fréquentation annuelle de 20 000 entrées,<br />
ont en outre prévu une rencontre avec le <strong>mai</strong>re pour envisager un projet<br />
de construction d’un nouveau cinéma de quatre salles dans la commune.<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
27
FOCUS EXPLOITATION<br />
OUVERTURES<br />
De la Normandie à la Côte d’Azur,<br />
Noé Cinémas redessine le paysage<br />
Le groupe Nord Ouest Exploitation, dirigé par Richard Patry, a marqué la reprise du 19 <strong>mai</strong> en ouvrant<br />
les voiles de deux nouveaux complexes, qui portent désor<strong>mai</strong>s sa flotte à 17 cinémas.<br />
ADIEU ROYAL<br />
Bombardé durant la Seconde Guerre mondiale,<br />
reconstruit en 1948, transformé en trois salles<br />
dans les années 1980… Le Royal de la famille<br />
Swertvaegher a été racheté en 2018 par la Ville<br />
qui développe en parallèle son ambitieux projet<br />
de nouveau cinéma. L’ancien établissement,<br />
« qui a rythmé la vie et nourri la cinéphilie des<br />
habitants de Pont-Audemer, est resté ancré dans<br />
les années 80 et était impossible à rénover »,<br />
rappelle le dirigeant de Noé Cinémas, en charge<br />
de sa DSP avec un bail locatif depuis l'acquisition<br />
municipale.<br />
Après plus de 70 ans de bons et loyaux services,<br />
Le Royal a donc définitivement fermé ses portes<br />
le 15 mars <strong>2021</strong>, avec une “dernière séance”<br />
symbolique qui a permis à des centaines de<br />
spectateurs fidèles de le visiter une dernière fois<br />
– dans le respect des gestes barrières –, certains<br />
repartant avec un fauteuil en souvenir. Le bâtiment<br />
est désor<strong>mai</strong>s destiné à être transformé<br />
en habitation.<br />
LE CINÉ PONT-AUDEMER<br />
« Un bâtiment conçu comme un geste, un trait qui<br />
va marquer la ville », s’enthousiasme Richard<br />
Patry en présentant le nouvel équipement de six<br />
salles et 633 places, implanté sur l’emprise de<br />
l’ancienne gare et qui remplace désor<strong>mai</strong>s l’historique<br />
cinéma Royal [voir encart]. Michel Leroux,<br />
le <strong>mai</strong>re passionné d'architecture de Pont-Audemer,<br />
a de nouveau fait appel au cabinet international<br />
Jakob + MacFarlane, avec lequel il avait collaboré<br />
sur la reconstruction du théâtre de la ville, cette<br />
fois pour concevoir un cinéma qui assume sa<br />
différence. 2 476 m² de bâtiment, « comme un<br />
rocher posé sur quelques poteaux, un espace très<br />
aérien, qui se voit de loin. Bref, un vrai Versailles ! »<br />
selon le président de Noé Cinémas. L’édifice se<br />
veut tout en transparence, avec un hall gigantesque,<br />
des circulations « exceptionnelles » et des salles<br />
posées comme autant de boîtes autour.<br />
©Noé Cinémas ©Noé Cinémas<br />
28
À l’intérieur de ces dernières, changement immédiat d’ambiance,<br />
avec des fauteuils gris et un environnement noir qui mettent<br />
l’écran au premier plan – la plus petite salle disposant d’un<br />
écran de 7 mètres de base, alors que le plus grand du Royal<br />
faisait 5,5 m. « Nous sommes sur le modèle des Arches Lumières<br />
à Yvetot [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> n°358 du 9 janvier 2019], avec des<br />
salles d’une qualité technique irréprochable. Les Pont-Audemériens<br />
vont passer au 22 e siècle ! »<br />
Et pourtant, la polémique n’a pas manqué autour du nouveau<br />
cinéma de la ville, notamment sur sa taille et le choix se son<br />
habillage rose fushia – couleur spécialement créée par l’architecte<br />
en dehors de la gamme pantone – « qui peut faire peur »,<br />
concède Richard Patry. Mais le président de Noé Cinémas<br />
n’en reste pas moins convaincu que les cinémas doivent être<br />
des lieux emblématiques, « des signaux dans la ville. La Tour<br />
Eiffel n’avait-elle pas suscité la polémique à l’époque de sa construction<br />
? »<br />
Au final, le projet financé par la Ville, le département, la région,<br />
les aides du CNC et une partie par Noé Cinémas, aura coûté<br />
6 millions « tout compris » (dont les honoraires d’architecte et<br />
l’aménagement du parking). Avec à peine une soixantaine de<br />
sièges de plus que l’ancien Royal qui en comptait 570 pour<br />
ses trois salles, Le Ciné de Pont-Audemer affiche un ratio<br />
fauteuils bien plus élevé qu’un cinéma normal. « L’enjeu n’était<br />
pas de doubler les fauteuils <strong>mai</strong>s de doubler les salles », rappelle<br />
Richard Patry. « On aurait pu le faire pour deux fois moins cher,<br />
<strong>mai</strong>s comme toute œuvre d’art, ce bâtiment a un coût que le <strong>mai</strong>re<br />
assume sans concession. » En outre, grâce à la collaboration de<br />
son directeur technique Alain Surmulet, Noé Cinémas a<br />
apporté toute son expertise au cabinet Jakob + MacFarlane<br />
pour concilier création architecturale et exigences d’un équipement<br />
cinématographique, « en sortant de certaines certitudes.<br />
Car nous voulions tous faire l’un des plus beaux cinémas possible ».<br />
La programmation sera enrichie de retransmissions d’opéras,<br />
deux grandes salles sont équipées pour accueillir des séminaires<br />
ainsi que de petites formes théâtrales, et « vu la taille du hall,<br />
plusieurs expositions pourront simultanément y être présentées ».<br />
Les ateliers jeune public et les animations ne seront pas en<br />
reste, notamment en poursuivant la collaboration avec l'association<br />
cinéphile locale Le Strapontin. Enfin, l’ensemble du<br />
cinéma est accessible pour les personnes à handicap sensoriel<br />
comme à handicap moteur.<br />
Sans aucun autre cinéma à proximité – l’implantation géographique<br />
de la commune au sud de la Seine l’éloignant de Rouen<br />
et du Havre –, le nouvel équipement de Pont-Audemer est<br />
bien décidé à devenir le phare cinématographique d’un territoire<br />
culturellement très actif. Le tout, avec l’objectif de doubler<br />
les plus de 53 000 entrées (2019) du Royal, « en faisant vivre<br />
le lieu à la hauteur de ses ambitions »<br />
LES ÉQUIPEMENTS *<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : VILLE DE PONT-AUDEMER<br />
Maître d'œuvre / pilote : JAKOB + MACFARLANE /<br />
PILOTE EGIS<br />
Bureau de contrôle : QUALICONSULT<br />
BÂTIMENT<br />
Gros œuvre : CMEG<br />
Électricité et réseaux : EIFFAGE<br />
Climatisation/chauffage : ELAIRGIE<br />
FAÇADE/HALL<br />
Sols durs, moquette, etc. : BONAUD<br />
Système de billetterie : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
Affichage dynamique : CDS<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KLESLO<br />
Tentures : HTI<br />
Sols : BONAUD<br />
CABINES<br />
Installateur : CDS<br />
Marque des projecteurs : NEC<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : NOE CINÉMAS<br />
SITE INTERNET<br />
Conception du site internet : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
Fournisseur VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
©Noé Cinémas<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE<br />
PLACES<br />
PMR<br />
DIM, BASE<br />
ÉCRAN (m)<br />
SON<br />
IMAGE<br />
1 283 7 18 7.1 SCOPE<br />
2 148 4 12 5.1 SCOPE<br />
3 37 2 6,5 5.1 1.85<br />
4 42 2 7 5.1 1.85<br />
5 42 2 7 5.1 1.85<br />
6 81 2 8,8 5.1 1.85<br />
Total 633 19<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
29
FOCUS EXPLOITATION<br />
LES ÉQUIPEMENTS *<br />
GLOBAL<br />
Maître d'ouvrage : VILLE DU LAVANDOU<br />
Maître d'œuvre / pilote : ATELIER 5 - OLIVIER MATHIEU<br />
Bureau de contrôle : VERITAS<br />
BÂTIMENT<br />
Gros œuvre : EIFFAGE<br />
Électricité et réseaux : SNEF<br />
Climatisation/chauffage : SET<br />
FAÇADE/HALL<br />
Sols durs, moquette, etc. : EIFFAGE<br />
Système de billetterie : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
Affichage dynamique : CDS<br />
Comptoir : CINEMOB<br />
SALLES<br />
Fauteuils : KLESLO<br />
Tentures/sols : EIFFAGE/ P.I.M<br />
CABINES<br />
Installateur : CDS<br />
Marque des projecteurs : CHRISTIE<br />
EXPLOITATION<br />
<strong>Pro</strong>grammation : NOE CINÉMAS<br />
SITE INTERNET<br />
Conception du site internet : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
Fournisseur VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
LE GRAND BLEU<br />
DU LAVANDOU<br />
Cap sur la Méditerranée pour Noé Cinémas qui, motivé par<br />
les attaches personnelles d’un collaborateur et face à l’absence<br />
de collègues déjà implantés, avait répondu à l’appel à DSP<br />
de la commune varoise, face à l’île du Levant et à la grande bleue.<br />
Il aura fallu plus d’une quinzaine d’années à la Ville pour<br />
concrétiser le projet d’un équipement « en dur », destiné à<br />
compléter toute l’année l'offre cinématographique de son<br />
seul Théâtre de verdure plein-air qui accueille aussi une<br />
dizaine de spectacles et de concerts en été. De quoi donner<br />
l’occasion à Noé de créer un cinéma « d’ultra proximité » sur<br />
l’un des rares territoires encore vierges de France, les établissements<br />
les plus proches étant à une demi-heure de route.<br />
Ici, la forte contrainte immobilière du Sud de la France a<br />
poussé au maximum d’économies en termes de mètres carrés<br />
au sol, pour un budget de construction (sans compter le prix<br />
du terrain ni du parking) de 2,4 millions d’euros. Plus petit<br />
et ramassé que Le Ciné de Pont-Audemer, Le Grand Bleu<br />
présente donc la simplicité de la rationalité : trois cubes (un<br />
grand et deux petits) réunis par un hall inscrit dans la différence<br />
de profondeur des bâtis. « Nous avons construit un petit<br />
bijou », se réjouit Richard Patry qui décrit un édifice « d’or »,<br />
réverbérant le soleil comme le ciel bleu azur du Sud, tel « un<br />
diamant qui brille de mille feux ou devient feu au couchant ».<br />
L’architecte Olivier Mathieu, du cabinet Atelier 5, a aussi<br />
mis en place un remarquable dispositif de diodes pour<br />
prolonger, même de nuit, les effets de lumière sur le bâtiment.<br />
Les équipements extérieurs sont complétés par un parking<br />
de 100 places environ où la Ville a aménagé une esplanade,<br />
bordée de palmiers spécialement plantés sur cet ancien terrain<br />
vague, pour accueillir six food trucks qui ont « heureusement<br />
remplacé l’idée d’un McDo » et alterneront pour proposer<br />
leurs plats midi et soir.<br />
À l’intérieur, toujours aucune concession sur l'exigence<br />
technique, avec un écran de plus de 100 m² et le son Dolby<br />
Atmos dans la grande salle (par ailleurs modulable en salle<br />
de spectacle, de conférence ou de séminaire), des écrans de<br />
9 mètres de base et du son 7.1 dans les deux autres, ainsi<br />
qu’une projection laser dans toutes. Sur la période estivale,<br />
Le Grand Bleu passera à quatre salles avec les séances pleinair<br />
du Théâtre de verdure, à dix minutes à pied et qui peut<br />
accueillir jusqu’à 500 spectateurs « pour de belles séances très<br />
populaires comme nous avons pu en organiser l’année dernière ».<br />
Une extension bienvenue pour la commune qui voit sa<br />
population de 5 000 habitants décupler les mois d’été, sans<br />
compter les locataires du fort de Brégançon voisin !<br />
30
Côté programmation, pour une population « forcément plus CSP+ », Noé<br />
Cinémas déploiera son offre de films pour les préretraités et retraités, sans<br />
oublier les familles sur les week-ends et les vacances scolaires. Une articulation<br />
que Richard Patry connaît bien, avec l’expérience du Cinéma du Casino à<br />
Houlgate, « avec des pics et des moments calmes, pour un cinéma art et essai<br />
généraliste de proximité, du film grand public français au film VO recherche d’un<br />
pays émergent ». Si les études de marché prévoient entre 35 000 et 40 000<br />
spectateurs annuels, Richard Patry compte bien dépasser ces estimations. « Nous<br />
partons d’une page blanche. Et vu la qualité de ce que nous proposons, ça ne peut<br />
pas ne pas marcher. »<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE<br />
PLACES<br />
PMR<br />
DIM, BASE<br />
ÉCRAN (m)<br />
SON<br />
IMAGE<br />
1 220 5 12.50 ATMOS 1.85<br />
LES CHANTIERS DE RÉNOVATION<br />
Quand les exploitants deviennent archéologues<br />
de leur cinéma<br />
À Rouen, les travaux de rénovation de L'Omnia République sont dans la<br />
phase « délicate et compliquée » de la démolition du hall ainsi que de la petite<br />
salle au-dessous qui l’encombrait. « Le cinéma ressemble actuellement à une<br />
cathédrale », s'émerveille Richard Patry, associé à Hervé Aguillard sur l’aventure<br />
rouennaise. Menée sous la houlette du cabinet d'architecture Gilbert<br />
Long, la rénovation totale du cinéma de sept écrans permettra en outre la<br />
création d’une salle supplémentaire et d’un ciné-café [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> n°389<br />
du 15 juillet 2020]. L’abattage d’envergure arrive avec son lot de surprises qui<br />
ralentissent le chantier – comme une salle de bain reliée à l’appartement de<br />
l’immeuble… d’à côté ! – ... <strong>mai</strong>s qui permettent aussi de « découvrir des<br />
choses merveilleuses derrière les cloisons », comme le gril de scène du théâtre<br />
qu’était l’Omnia à l’origine. « C’est un vrai travail d’historien, voire d’archéologue.<br />
» En attendant, les séances ont repris pour l’Omnia délocalisé, dans les quatres<br />
salles installées dans un bâtiment municipal du cœur de ville.<br />
2 96 2 8 DOLBY 1.85<br />
3 99 2 9 DOLBY 1.85<br />
Total 415 9<br />
©Noé Cinémas<br />
L’Omnia de Rouen, entre avril 2020...<br />
©Omnia<br />
©Omnia ©Omnia<br />
©Noé Cinémas<br />
... et avril <strong>2021</strong><br />
Noé Cinémas entame aussi le programme de rénovation de sa première DSP<br />
historique : Le Grand Mercure d’Elbeuf. Construit en 1960 par Marcel Lods,<br />
« immense architecte de la reconstruction en France », le mono écran était passé à<br />
trois salles en 1982, puis à cinq en 1998. Il en comptera bientôt sept, <strong>mai</strong>s là<br />
aussi, « même dans un cinéma où j’ai vu mes premiers films enfant, où j’ai fait mes<br />
jobs d’étudiants et que je pensais connaître de fond en comble, il y a plein de choses<br />
que l’on découvre sur le bâtiment. C’est passionnant, <strong>mai</strong>s quand un mur en plus à<br />
abattre peut coûter jusqu’à 30 000 euros supplémentaires, il faut avoir les nerfs solides ».<br />
Enfin, à noter que tous les autres projets Noé Cinémas qui n'avaient pas encore<br />
commencé, qu’ils soient de construction – comme à Vernon en association avec<br />
Première Cinémas [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> n°380 du 4 décembre 2019] – ou de rénovation<br />
– comme à Fécamp ou Senonches – « sont malheureusement arrêtés pour<br />
l’instant. Les relations se sont tendues avec le secteur bancaire. Il nous faut avant tout<br />
rouvrir et montrer que le modèle d’exploitation a de beaux jours devant lui », déclare<br />
Richard Patry, sans l’ombre d’un doute sur la relance très rapide, des cinémas<br />
comme des projets !<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
31
FOCUS EXPLOITATION<br />
©Laurent Ghesquière<br />
OUVERTURE<br />
Kinepolis se renforce à Metz<br />
RENSEIGNEMENTS<br />
Coordonnées du cinéma<br />
1 Chemin de la Pie Grièche<br />
– Centre Commercial Waves –<br />
57160 Moulins-Lès-Metz<br />
Site web www.kinepolis.fr/<br />
cinemas/kinepolis-waves/info<br />
Tarifs<br />
Normal : 12,40 €<br />
Réduit : 9,80 €<br />
Moins de 14 ans : 6,20 €<br />
Kinécard 5 places : 43 €,<br />
valable 3 mois<br />
Kinécard 10 : 82 €, valable 6 mois<br />
Kinécard 15 : 115,50 €,<br />
valable 9 mois<br />
Le circuit a ouvert le 19 <strong>mai</strong> son troisième cinéma dans l’agglomération messine :<br />
un complexe de six salles au cœur du centre commercial Waves.<br />
Entamés fin 2019, les travaux du quatorzième Kinepolis français se sont achevés dans les temps, menés par La Compagnie<br />
de Phalsbourg, propriétaire de la zone commerciale Waves Actisud à Moulins-lès-Metz dessinée par l’architecte Gianni<br />
Ranaulo. Le cinéma, dont la structure termine la vague ondulée visible depuis l’autoroute A31, a enfin pu accueillir ses<br />
premiers spectateurs la se<strong>mai</strong>ne dernière, qui languissaient de pouvoir enfin fouler le sol de ce nouvel établissement à<br />
en croire les réactions relevées sur les réseaux sociaux.<br />
Sous sa coque scintillante en inox, ce nouveau Kinepolis s’étend sur 3 000m² et abrite six écrans et 882 fauteuils, places<br />
PMR incluses. Toutes les salles sont équipées de la technologie Full Laser avec projecteurs Barco, deux d’entre elles<br />
disposant également de la Real 3D ; la taille des écrans varie de 9,70 mètres à 19 mètres de base. Un vaste hall avec espace<br />
détente, caisses, bornes et comptoir confiserie complètent les lieux. Côté programmation, l’offre est généraliste et cette<br />
volonté de toucher le grand public se matérialise par une opération tarifaire spéciale du 19 <strong>mai</strong> au 1er juin : 6 €50 la<br />
place pour n’importe quel film à n’importe quelle séance.<br />
©Laurent Ghesquière<br />
32
©Laurent Ghesquière<br />
Monopole messin<br />
Kinepolis tient donc à marquer le coup pour l’ouverture de<br />
son troisième cinéma à Metz, où le circuit exploite depuis<br />
1995 14 écrans à Saint-Julien-lès-Metz et depuis 2018 les 7<br />
salles du Klub (regroupement des anciens Palace et Caméo-<br />
Ariel), dans le centre-ville. Une situation de monopole qui<br />
devrait encore s’accentuer dans les prochains mois : le groupe<br />
d’Eddy Duquenne poursuit actuellement le chantier d’un site<br />
de sept écrans et 1 100 places dans le centre commercial Muse<br />
dont l’ouverture est attendue en 2022.<br />
Dans le même temps, le circuit belge renforce son implantation<br />
dans la région Grand Est. À une trentaine de kilomètres au<br />
nord de Metz, le réseau exploite depuis 1999 le multiplexe de<br />
Thionville, dix salles et 2 680 sièges, et encore plus au nord,<br />
le cinéma de Longwy, sept écrans et 1 330 fauteuils ; à Nancy,<br />
soixante kilomètres au sud, le groupe a ouvert en 2005 dix<br />
salles et 2 499 places ; enfin à Mulhouse, il possède quatorze<br />
écrans et 4 612 sièges. Au total donc, Kinepolis est aux<br />
commandes de 68 écrans dans la région qui lui avaient permis<br />
d’enregistrer 3,279 millions d’entrées en 2019.<br />
©Laurent Ghesquière<br />
©Laurent Ghesquière<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE<br />
FAUTEUILS<br />
PMR<br />
DIM, BASE<br />
ÉCRAN (m)<br />
SON<br />
1 60 3 9,9 2D<br />
2 72 3 9,7 2D<br />
3 98 3 10,8 2D/3D<br />
4 347 9 19 2D<br />
5 236 6 16 2D/3D<br />
6 69 3 9,7 2D<br />
Total 882 27<br />
<strong>N°397</strong> / <strong>26</strong> <strong>mai</strong> <strong>2021</strong><br />
33
INSTITUTIONNELS<br />
TABLEAU DES DERNIÈRES CDACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
28/05/21 CINÉMAS ARPAJON PREMIERE CINEMAS 7 895<br />
<strong>Pro</strong>jet de restructuration et de réouverture du<br />
cinéma de Sainte-Geneviève-des-Bois, avec la<br />
création d’un complexe "Première Cinémas" qui se<br />
substituera au complexe "Les 4 Perray" (4 salles,<br />
728 places), fermé depuis janvier 2020.<br />
Sainte-Genevièvedes-Bois<br />
Essonne<br />
Cœur d’Essonne<br />
02/07/21<br />
SPL MELUN VAL DE SEINE<br />
AMÉNAGEMENT<br />
LES VARIETES 4 635<br />
<strong>Pro</strong>jet de création d'un complexe qui se substituera<br />
au complexe "Les Variétés" (3 salles, 566 places).<br />
Melun Seine-et-Marne Melun Val de Seine<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
CANNES PARALLÈLE<br />
ÉVÉNEMENT<br />
FESTIVAL DE BERLIN - SUMMER SPECIAL<br />
(PARTIE PUBLIQUE)<br />
FESTIVAL AVANT-PREMIÈRES AFCAE/<br />
TÉLÉRAMA<br />
DATE<br />
LIEU<br />
09 au 20/06/21 Berlin<br />
09 au 15/06/21<br />
dans les salles partout<br />
en France<br />
© photo Daniel Mercadante @danielmercadante design Mich Welfringer<br />
JOURNÉES PROFESSIONNELLES ADRC/CINA 09 au 11/06/21 Vieux Boucau (40)<br />
AG SYNDICAT DES CINÉMAS DES PAYS DE<br />
SAVOIE<br />
AG SYNDICAT LYONNAIS DES EXPLOITANTS<br />
DE CINÉMA (SLEC)<br />
10/06/21<br />
Annecy (74) et en<br />
distanciel<br />
15/06/21 Lyon (69)<br />
AG DE L'ADRC 22/06/21 en ligne<br />
RENCONTRES PATRIMOINE/RÉPERTOIRE<br />
AFCAE<br />
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI<br />
AFCAE<br />
25 au 27/06/21 La Rochelle (17)<br />
04 au 06/07/21 Cannes (06)<br />
FESTIVAL DE CANNES 06 au 17/07/21 Cannes (06)<br />
MOSTRA DE VENISE 01 au 11/09/21 Venise<br />
47 E FESTIVAL DU CINÉMA AMÉRICAIN 03 au 12/09/21 Deauville (14)<br />
RENCONTRE INTERSYNDICALE DE L'EST 06 au 08/09/21 Sarreguemines (57)<br />
en partenariat avec<br />
Sur l’affiche de cette 60 e Se<strong>mai</strong>ne de la Critique (du 7 au 15 juillet), une image du<br />
film fantastique It Follows de David Robert Mitchell, sélectionné en 2014, captée<br />
par le photographe François Fontaine, avec la complicité de l’agence Les Bons faiseurs.<br />
Celle de la prochaine Quinzaine des Réalisateurs (du 7 au 17 juillet) est une<br />
image du photographe et vidéaste Daniel Mercadante, issue de la série « The<br />
Enchanted Forest ».<br />
RENCONTRES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC<br />
AFCAE<br />
07 au 09/09/21 Valence (<strong>26</strong>)<br />
FESTIVAL PLAY IT AGAIN ! 15 au 28/09/21 dans les salles partout en France<br />
76 E CONGRÈS DE LA FNCF 20 au 23/09/21 Deauville (14)<br />
CINEEUROPE 04 au 07/10/21 Barcelone<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
PETITE ANNONCE<br />
Cinéma d'Aire-sur-l'Adour (40)<br />
RECHERCHE ASSISTANT(E) DIRECTEUR<br />
2 salles de 150 et 230 places - 20 000 entrées par an<br />
<strong>Pro</strong>grammation mixte : généraliste et Art & Essai<br />
Poste à pourvoir en juin/juillet<br />
CV et Lettre de motivation à cine.galaxie.aire@g<strong>mai</strong>l.com<br />
AFCAE<br />
Soutiens<br />
Actions <strong>Pro</strong>motion<br />
SLALOM de Charlène Favier (Jour2Fête - 19 <strong>mai</strong>)<br />
SI LE VENT TOMBE de Nora Martirosyan (Arizona - <strong>26</strong> <strong>mai</strong>)<br />
LES SÉMINARISTES de Ivan Ostrochovský (ARP - 02 juin)<br />
NOMADLAND de Chloé Zhao (Disney - 09 juin)<br />
LA NUÉE de Just Philippot (Capricci / The Jokers - 16 juin)<br />
MÉDECIN DE NUIT de Elie Wajeman - Coup de cœur de l'AFCAE<br />
(Diaphana - 16 juin)<br />
GAGARINE de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh - coup de cœur de l'AFCAE<br />
(Haut et Court - 23 juin)<br />
Patrimoine / Répertoire<br />
THE WICKER MAN de Robin Hardy - Label Film culte (Lost Films - 19 <strong>mai</strong>)<br />
QUI CHANTE LÀ-BAS ? de Slobodan Šijan - Label Perle rare (Malavida - 19 <strong>mai</strong>)<br />
Jeune Public<br />
AUDACIEUSES - programme de courts (Agence du Court Métrage - 19 <strong>mai</strong>)<br />
BALLOON de Pema Tseden (Condor - <strong>26</strong> <strong>mai</strong>)<br />
LES OURS GLOUTONS de Alexandra Hetmerová et Katerina Karhankova<br />
(Gebeka - 2 juin)<br />
JOSÉE, LE TIGRE ET LES POISSONS (Eurozoom - 16 juin)<br />
LES RACINES DU MONDE de Byambasuren Davaa (Films du Préau - 16 juin)<br />
WENDY de Benh Zeitlin (Condor - 23 juin)<br />
34
Par la réalisatrice de<br />
L‘HIsTOIre Du CHameau QuI PLeure<br />
et Le CHIen jaune De mOngOLIe<br />
un Film de ByamBasuren Davaa<br />
un éQuILIBre ParfaIT enTre<br />
DOCumenTaIre eT fICTIOn.<br />
PremIere<br />
un fILm saLvaTeur au Cœur<br />
D’un rêve D’enfanT.<br />
v.O.<br />
PuIssammenT<br />
POéTIQue eT POLITIQue.<br />
Transfuge<br />
au CInéma Le 16 juIn <strong>2021</strong>
MOANA FILMS PRÉSENTE, EN ASSOCIATION AVEC SONY PICTURES ENTERTAINMENT FRANCE<br />
UN FILM DE<br />
UN FILM DE<br />
FRANK CIMIÈRE<br />
FRANK CIMIÈRE<br />
PHOTOS ©PAMELA DUHESME<br />
LA COMÉDIE ÉVÉNEMENT ENFIN AU CINÉMA !<br />
LE 23 JUIN