RAllye DeS CImeS - FFSA

FÊte NAtiONAle
par
Nicolas Deschaux
Président de la Fédération Française
du Sport Automobile
les pilotes français n’ont pas attendu le 14 juillet
pour tirer leur feu d’artifice, et la grande fête
nationale semble bien partie pour se prolonger
bien au-delà de l’été. Les « enfants de la patrie » ont
fait résonner les notes de la Marseillaise sur les circuits
et les rallyes du monde entier, d’Istanbul à Silverstone
en passant par Monaco, Spa-Francorchamps, Monza,
Budapest, Cordoba, Athènes ou Mexico. Prenez les GP2
Series, discipline monoplace antichambre de la F1. Au
lendemain de Silverstone, Romain Grosjean, Charles
Pic et Jules Bianchi avaient, à eux trois, remporté six
courses sur dix, sans même parler des GP2 Asia Series,
dans lesquelles Grosjean et Bianchi ont signé le doublé
au classement général. Au même moment, Jean-Éric
Vergne, champion de F3 britannique en titre rappelons-le,
s’installait en tête des World Series 3.5, après
un sensationnel doublé lors d’un même week-end sur
le Hungagoring. Exploit qu’aucun autre pilote n’avait
encore réalisé cette année. Dans un tel concert, on
trouverait presque « normal » que nos deux Sébastien,
Loeb et Ogier, dominent le WRC - 6 victoires à eux
deux en 7 rallyes, 1 er et 3 e au classement général ! – que
19 des pilotes du plateau des dernières 24 Heures du
Mans aient fait leurs classes à l’Auto Sport Academy,
notre centre de formation fédéral. Ou encore qu’un
Français - Romain Dumas en 2010 et Benoit Tréluyer
en 2011 - figure au sein de l’équipage victorieux de ces
deux dernières éditions ! Saluons au passage l’avènement,
dès 2012, d’un Championnat du monde d’Endurance
avec les 24 Heures comme pierre angulaire,
perspective qui ouvre forcément à nos pilotes une voie
éDitorial
de professionnalisme supplémentaire, à laquelle la
FFSA est bien évidemment attachée.
Romain Grosjean, Jules Bianchi, Charles Pic, Jean-Éric
Vergne. Force est de constater que ce carré d’as émerge
d’une génération particulièrement talentueuse, et doit
éclore en F1, indépendamment des questions budgétaires.
Deux d’entre eux, Bianchi chez Ferrari et Vergne
chez Red Bull, ont d’ailleurs le pied à l’étrier, et les deux
autres bénéficient de l’encadrement requis. Il convient
également de voir, dans ce retour des pilotes français
aux affaires, non seulement leur propre motivation et
celle de l’ensemble de leur entourage, dont leurs agents
et partenaires, mais aussi le fruit d’une politique fédérale
menée depuis de nombreuses années. Il n’y a rien dans
l’absolu de « normal » à ce que les deux Sébastien cadenassent
le championnat du monde des rallyes, si ce n’est
le résultat de l’école française de la spécialité. Il n’y a rien
dans l’absolu de normal à ce que les quatre mousquetaires
des circuits frappent à la porte de la F1, si ce n’est
le résultat d’un savoir-faire fédéral et de ses méthodes.
À savoir l’intégration par la FFSA depuis le programme
10-15 à l’Équipe de France de circuit, en passant par
l’Équipe de France de karting et le Championnat de
France F4, organisé par l’Auto Sport Academy. Pour
que le feu d’artifice français se prolonge bien au-delà
d’un 14 juillet.
FranCe auto n°92 // juillet 2011 // 3