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Smart Cities Luxembourg - n°15

Le 15ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Février 2023 | n˚15<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

VIENNE : LA QUALITÉ<br />

DE VIE DES CITOYENS,<br />

NOUVEAU PILIER DE<br />

LA VILLE INTELLIGENTE<br />

MARC HANSEN :<br />

TRANSITION DIGITALE :<br />

OÙ EN EST LE<br />

LUXEMBOURG ?<br />

FEDIL :<br />

« RÉALISER LES OBJECTIFS<br />

CLIMATIQUES AVEC<br />

L’INDUSTRIE »<br />

IMS : INFOBÉSITÉ ET<br />

DIVERSITÉ EN ENTREPRISE :<br />

(IN)FORMEZ-VOUS<br />

EN LIGNE !<br />

© Eaglestone Group<br />

THE NEST :<br />

UN NID POUR IMAGINER L’AVENIR


La prochaine<br />

génération<br />

des pompes<br />

à chaleur :<br />

la nouvelle<br />

Vitocal 250-A<br />

La nouvelle Vitocal 250-A atteint une<br />

température de départ jusqu'à 70 °C<br />

à une température extérieure de -10°C.<br />

Elle est donc idéale pour la modernisation,<br />

car les radiateurs existants peuvent être<br />

utilisés. La pompe à chaleur se présente<br />

dans un design attrayant et de qualité.<br />

Grâce à son efficacité élevée, les coûts<br />

d'exploitation sont réduits. La nouvelle<br />

Vitocal 250-A utilise le fluide frigorigène<br />

R290 (Propane) respectueux de<br />

l'environnement.<br />

Découvrez l'avenir des pompes à chaleur<br />

avec la nouvelle Vitocal 250-A sur<br />

www.viessmann.lu<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

35 Rue JF Kennedy - L-7327 Steinsel<br />

Tel 26336201 - info@viessmann.lu


ÉDITO<br />

3<br />

La politique : un monde (trop) inégalitaire<br />

Lors d’une conférence de presse le 11 janvier 2023, Taina<br />

Bofferding, ministre de l’Intérieur ainsi que de l’Égalité entre les<br />

femmes et les hommes, a présenté les dates importantes pour<br />

les prochaines élections communales. À cette occasion, elle a<br />

mis en évidence le déséquilibre qui subsiste dans la représentation<br />

des sexes au sein des communes. En effet, 277 femmes<br />

occupent un poste de conseillère (contre 533 conseillers), 37<br />

d’échevine (contre 189 échevins) et 16 de bourgmestre (contre<br />

86 bourgmestres de sexe masculin). Et ce type d’inégalité ne se<br />

limite malheureusement pas au niveau local. Le <strong>Luxembourg</strong><br />

ne fait pas partie des bons élèves en ce qui concerne la présence<br />

féminine à la Chambre des Députés : selon les chiffres publiés<br />

par l’Union interparlementaire (UIP), le pays arrive en 46 e position<br />

au classement mondial du mois de janvier 2023 avec<br />

un pourcentage de 35% de femmes parlementaires. Certes, le<br />

Grand-Duché a progressé depuis 2019 où il occupait alors la<br />

69 e place avec 25%. Cependant, la parité demeure aux abonnés<br />

absents.<br />

Cette tendance se constate à l’échelle mondiale et pour toutes<br />

les fonctions politiques. Selon l’ONU Femmes, seuls 28 pays<br />

(sur les 195 reconnus par l’organisation) étaient dirigés par<br />

une femme en date du 19 septembre 2022. Si ce nombre est en<br />

constante augmentation, il faudra 130 ans pour atteindre la parité<br />

au rythme actuel.<br />

Pourtant, certains exemples prouvent que les femmes apportent<br />

nombre de bienfaits en politique. Le Rwanda, premier<br />

dans le classement de l’UIP, est un cas intéressant. En 2003, ce<br />

pays a créé le Forum des femmes parlementaires rwandaises<br />

dont le but est de promouvoir l’égalité des sexes au sein du<br />

Parlement, de créer des lois tenant compte des spécificités<br />

de genre et de renforcer le contrôle du gouvernement en matière<br />

de parité. L’une de ses réalisations majeures repose sur<br />

l’introduction d’une loi décisive pour combattre les violences<br />

sexistes dans laquelle figurait pour la première fois la définition<br />

du viol. Ce forum collabore étroitement avec les hommes afin<br />

que ceux-ci soient sensibilisés à la condition de leurs consœurs<br />

et s’impliquent activement dans le processus égalitaire. Le cas<br />

du Rwanda montre que la participation des deux sexes en politique<br />

fait toute la différence pour lutter contre les problématiques<br />

propres à chacun d’eux.<br />

Au regard de ces constations, il est donc essentiel de mettre en<br />

place des mesures pour encourager les femmes à se lancer en<br />

politique et pour démanteler les stéréotypes dont elles sont<br />

encore aujourd’hui victimes. En ce sens, Taina Bofferding a annoncé<br />

le lancement de la campagne « Egalitéit liewen/Vivons<br />

l’égalité ». Celle-ci permettra la diffusion sur les réseaux sociaux<br />

de témoignages de mandataires communales ainsi que la mise<br />

en place de portes ouvertes dans les communes et de cycles de<br />

formation. Si l’efficacité de cette campagne reste encore à prouver,<br />

la représentation égalitaire des sexes en politique a, elle, démontré<br />

toute son importance. Comme le disait l’UIP dans sa<br />

déclaration de 1992, encore criante de vérité 31 ans plus tard,<br />

« le concept de démocratie ne prendra un sens réel et dynamique<br />

que lorsque les orientations politiques et les législations<br />

nationales seront définies en commun par les hommes et par<br />

les femmes, en prenant équitablement en compte les intérêts et<br />

le génie spécifiques des deux moitiés de la population ».<br />

Par P. Paquet


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Romain Thomas<br />

Julien Menegalli<br />

Chris Mick<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Vienne : la qualité de vie des citoyens, nouveau pilier de la ville intelligente 8<br />

Un masterplan pour préparer l’avenir 12<br />

Schifflange se modernise 14<br />

Strassen : des projets rythmés par la qualité de vie 18<br />

Un bilan positif pour Diekirch 22<br />

Mertert : une commune aux multiples points forts 26<br />

Marks & Clerk : unifier pour mieux servir 30<br />

GREEN BUILDING<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Agence Kapture<br />

Joanna Hudyka<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Yves Kortum<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

The Nest : un nid pour imaginer l’avenir 34<br />

LIST : en quoi la construction circulaire est-elle nécessaire ? 38<br />

CBL : limiter les impacts environnementaux du secteur de la construction 40<br />

Julien Cajot : Production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 44<br />

Famaplast, entreprise aux tubes écologiques : 40 années d’innovation 46<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Marc Hansen : transition digitale, où en est le <strong>Luxembourg</strong> ? 50<br />

University of <strong>Luxembourg</strong> Competence Centre : démystifier l’IA à l’école 54<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

Consumer Electronics Show Las Vegas 2023 : le salon de la tech 56<br />

Euro numérique : nécessité d’un monde digital ou risque pour la démocratie ? 58<br />

Feu vert au déploiement d’IRIS 2 , un nouveau réseau de satellites de télécommunication 60


5<br />

MOBILITÉ<br />

Merbag : l’eActros fait entrer la logistique dans l’ère de l’électromobilité 62<br />

Indigo <strong>Luxembourg</strong> : pour une mobilité améliorée 64<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong> : l’ID.Buzz annonce une nouvelle ère de l’automobile 68<br />

Voitures électriques : les dernières nouveautés présentées à l’Autofestival 2023 70<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

FEDIL : « Réaliser les objectifs climatiques avec l’industrie » 74<br />

Enovos innove pour absorber les rayons du soleil 76<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : 102 moteurs pour la transition énergétique 78<br />

La loi de l’eau 80<br />

Présentation du nouveau Plan national concernant la protection de la nature 82<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Madame Witzeg : un restaurant pour salariés extraordinaires 86<br />

FAL : combiner l’inclusion sociale et la responsabilité environnementale 88<br />

Projet de loi relative au vivre-ensemble interculturel 90<br />

IMS : infobésité et diversité en entreprise : (in)formez-vous en ligne ! 92


DIGITAL ET INNOVATION<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A<br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2561 LUXEMBOURG<br />

48 13 36-1<br />

info.lu@group-indigo.com<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

Indigo 83, Park rue de <strong>Luxembourg</strong> Strasbourg S.A<br />

83, L-2261 rue LUXEMBOURG<br />

de Strasbourg<br />

L-2561 48 LUXEMBOURG<br />

13 36-1<br />

info.lu@group-indigo.com<br />

48 13 36-1<br />

info.lu@group-indigo.com<br />

lu.parkindigo.com<br />

L'APPLI<br />

DU STATIONNEMENT<br />

EN VILLE


© Gipfeltreffen der Weltmarktführer 2023 | Foto Vogt<br />

Franz Fayot promeut l’industrie durable<br />

Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a assisté au « Gipfeltreffen der<br />

Weltmarktführer », une réunion des grands entrepreneurs allemands<br />

qui a pour but de permettre le partage d’expérience et la collaboration.<br />

Le ministre a profité de cette occasion pour mettre en avant le<br />

développement de la durabilité et de l'autonomie énergétique dans<br />

le secteur industriel afin de réagir aux crises actuelles. « Nous devons<br />

réduire notre dépendance économique en mettant davantage l’accent<br />

sur la production locale et régionale. Ceci vaut pour le <strong>Luxembourg</strong>,<br />

mais également pour toute l’Union européenne », a déclaré Franz Fayot.<br />

Source : SIP<br />

Bientôt 100 communes luxembourgeoises<br />

Le 8 février 2023, la Chambre des Députés a voté à l'unanimité les deux<br />

projets de loi concernant les fusions des communes de Grosbous-Wahl<br />

et de Bous-Waldbredimus. Par ces votes, le nombre de communes<br />

luxembourgeoises sera réduit à 100, ce qui n’était pas arrivé depuis<br />

l'année 1840. Pour ce faire, la nouvelle commune « Grosbous-Wahl »<br />

bénéficiera d'une aide financière estimée à 4,9 millions d'euros (pour<br />

2.195 habitants) et « Bous-Waldbredimus » d’environ 6,6 millions<br />

d'euros (pour 3.000 habitants).<br />

Source : SIP<br />

La Commission européenne poursuit le <strong>Luxembourg</strong> en justice<br />

Le 15 février 2023, la Commission européenne a annoncé<br />

qu’elle saisissait la Cour de justice de l’UE d'un recours contre<br />

le <strong>Luxembourg</strong> pour transposition incomplète des règles européennes<br />

concernant les spécifications techniques relatives au marquage des<br />

armes d'alarme et de signalisation. Le Grand-Duché a en effet manqué<br />

à l’obligation de transposer la directive d’exécution 2019/69 de la<br />

Commission au plus tard le 17 janvier 2020. Elle mettrait ainsi en péril<br />

l’objectif de renforcer la sécurité publique dans l’ensemble de l’Union.<br />

Source : Commission européenne


8<br />

AUTRICHE<br />

VIENNE : LA QUALITÉ<br />

DE VIE DES CITOYENS,<br />

NOUVEAU PILIER<br />

DE LA VILLE INTELLIGENTE<br />

GOUVERNANCE<br />

Cela fait plus de dix ans que Vienne, la<br />

capitale autrichienne, caracole en tête<br />

du classement Mercer sur les villes offrant<br />

la meilleure qualité de vie. Cette<br />

distinction internationale couronne<br />

les efforts consentis par les autorités<br />

de la ville pour rendre le joyau du Danube<br />

l’endroit idéal où vivre. Prenant<br />

le contrepied d’une conception techniciste<br />

de la « <strong>Smart</strong> City », Vienne est restée<br />

fidèle à son identité de toujours, plaçant<br />

l’homme et ses besoins au centre<br />

de ses préoccupations. Elle fait ainsi de<br />

l’inclusion sociale et de la qualité de vie<br />

les fils directeurs de sa stratégie urbaine,<br />

ouvrant de nouvelles perspectives en<br />

termes de politique du logement, de<br />

mobilité, d’énergie ou d’espaces publics,<br />

avec en prime une attention particulière<br />

aux impératifs écologiques. En<br />

somme, elle met la technologie au service<br />

de l’Homme et non l’inverse.<br />

Située au cœur de l’Europe, sur les rives<br />

du Danube, Vienne est à la fois capitale<br />

de l’Autriche et le plus petit de ses neuf<br />

Länder de par sa superficie. La commune<br />

couvre environ 415 km² et compte à peu<br />

près 1,9 million d’habitants. L’ensemble<br />

de l’agglomération viennoise regroupe<br />

près de 2,8 millions d’habitants. En<br />

2019, et pour la dixième fois consécutive,<br />

Vienne a été classée en tête des villes les<br />

plus agréables où vivre au monde par le<br />

cabinet international Mercer. Celui-ci<br />

réalise une étude qui évalue la qualité de<br />

vie de 231 métropoles en se fondant sur<br />

des critères tels que l’environnement politique,<br />

social et économique, les services<br />

sanitaires, les filières de formation et l’infrastructure<br />

urbaine. Entrent également<br />

en ligne de compte l’offre en matière de<br />

loisirs, l’approvisionnement en produits<br />

de consommation et l’environnement,<br />

notamment les espaces verts et la qualité<br />

de l’air.<br />

La qualité de vie des habitants est la clef<br />

de voûte de toute la politique <strong>Smart</strong> City<br />

de la capitale autrichienne. Rendre à<br />

Vienne son prestige d’antan et attirer vers<br />

elle les compétences nécessaires à son<br />

développement demeurent la préoccupation<br />

des autorités locales. Et la ville ne<br />

lésine pas sur les moyens pour créer une<br />

dynamique urbaine intelligente. Cela se<br />

traduit dans tous les domaines de la vie<br />

au quotidien.<br />

Une stratégie de développement durable<br />

La ville a adopté une approche holistique<br />

pour développer une infrastructure intelligente<br />

qui inclut des systèmes de gestion<br />

de l’énergie efficaces, un transport moderne<br />

et écologique, des bâtiments intelligents<br />

et des services numériques pour<br />

les citoyens. Toute la démarche s’inscrit<br />

dans une approche plus globale de durabilité<br />

axée sur la protection de l’environnement<br />

et la qualité de vie des habitants,<br />

tout en favorisant une croissance<br />

économique durable. Les principaux<br />

objectifs de cette stratégie comprennent<br />

la neutralité carbone, la mobilité durable,<br />

la gestion de l’énergie et enfin le développement<br />

économique durable.<br />

Vienne s’efforce de devenir une ville<br />

neutre en carbone d’ici 2050 en rédui-


GOUVERNANCE<br />

9<br />

permettre à la communauté de mieux<br />

comprendre et de s’engager en faveur<br />

de la durabilité. D’autre part, le site web<br />

« Vienna online » fournit une plateforme<br />

en ligne pour les citoyens, les entreprises<br />

et les touristes, offrant des informations<br />

sur les activités culturelles, les services<br />

publics, les évènements et les attractions<br />

touristiques de la ville. D’ailleurs, Vienne<br />

n’hésite pas à publier régulièrement des<br />

données sur les différents aspects de la<br />

vie urbaine, permettant aux citoyens, aux<br />

universitaires et aux entreprises de les<br />

utiliser pour développer des solutions innovantes.<br />

Pour renforcer cette communication<br />

open data permanente, elle offre<br />

un accès gratuit au Wifi dans de nombreux<br />

espaces publics, tels que les parcs<br />

et les places.<br />

La <strong>Smart</strong> City viennoise<br />

place l’humain au cœur<br />

de ses préoccupations<br />

sant ses émissions de gaz à effet de serre<br />

et en recourant à des sources d’énergie<br />

renouvelables. La ville encourage l’utilisation<br />

des transports publics et des<br />

modes de déplacement respectueux de<br />

l’environnement, tels que la marche et<br />

le vélo, en développant une infrastructure<br />

adéquate et en rendant les transports<br />

en commun plus accessibles et<br />

plus attrayants. En outre, la capitale<br />

autrichienne investit massivement dans<br />

l’efficacité énergétique des bâtiments<br />

et des infrastructures, en adoptant des<br />

technologies innovantes pour réduire<br />

la consommation d’énergie et en sensibilisant<br />

les citoyens à l’importance de<br />

la gestion énergétique durable. Enfin,<br />

Vienne soutient un développement économique<br />

durable en encourageant l’innovation,<br />

en offrant des opportunités<br />

de coopération et d’investissement aux<br />

startups et aux entreprises innovantes,<br />

tout en veillant à ce que les activités économiques<br />

soient respectueuses de l’environnement.<br />

En somme, la stratégie de<br />

durabilité de la ville vise à équilibrer le<br />

développement économique, la protection<br />

de l’environnement et la qualité de<br />

vie des habitants, en faisant de Vienne<br />

une ville durable et attractive pour les<br />

générations futures.<br />

Le numérique au service du citoyen<br />

Conscientes que la proximité et l’échange<br />

d’informations avec les citoyens sont des<br />

enjeux cruciaux pour atteindre les objectifs<br />

fixés, les autorités ont adopté une<br />

stratégie ambitieuse pour faire de Vienne<br />

une ville intelligente en développant<br />

une infrastructure numérique moderne<br />

pour les citoyens. Cela concerne les services<br />

en ligne, les applications mobiles,<br />

l’open data ou bien encore la connectivité.<br />

En effet, Vienne a mis sur pied un site<br />

nommé e-Government, à travers lequel<br />

les citoyens peuvent effectuer de nombreuses<br />

démarches administratives en<br />

ligne, telles que la demande de permis de<br />

construire, l’inscription à des formations<br />

et la demande de certificats officiels.<br />

D’ailleurs, la capitale autrichienne met à<br />

disposition de nombreuses données publiques<br />

en ligne, comme les statistiques<br />

démographiques, les informations sur<br />

les émissions de gaz à effet de serre et<br />

les données sur la qualité de l’air, pour<br />

Mobilité durable et défis environnementaux<br />

La ville a mis en place une stratégie de<br />

mobilité durable pour encourager les<br />

modes de transport respectueux de<br />

l’environnement et améliorer la qualité<br />

de vie des habitants. Les transports publics<br />

sont très développés et les usagers<br />

semblent très satisfaits des prestations<br />

fournies et de la qualité du matériel et<br />

des services. La ville a eu la bonne idée<br />

d’offrir un abonnement annuel de 365<br />

euros par an, soit un euro la journée,<br />

pour tout le réseau public. Grâce à cette<br />

incitation, le nombre d’usagers a bondi<br />

de 30% selon les autorités, ce qui a largement<br />

contribué à réduire le nombre<br />

de voitures en circulation et à baisser la<br />

pollution dans le centre-ville.<br />

Vienne dispose actuellement de cinq<br />

lignes de métro avec 109 stations réparties<br />

sur 83 km, de 28 lignes de<br />

tramway et de 131 lignes de bus. L’ensemble<br />

du réseau de transports publics<br />

s’étend sur plus de 1.150 km. D'autres


10<br />

GOUVERNANCE<br />

pied et de quartiers sans voiture. D’autres<br />

incitations concernent également l’achat<br />

de voitures électriques pour sortir progressivement<br />

du thermique et ainsi atteindre<br />

les objectifs fixés pour 2050.<br />

En somme, la stratégie de mobilité durable<br />

de Vienne vise à équilibrer les besoins<br />

de mobilité des citoyens avec les enjeux<br />

environnementaux qui demeurent<br />

une priorité pour les autorités locales. La<br />

ville a mis en place plusieurs initiatives<br />

pour réduire son impact environnemental<br />

et encourager un mode de vie durable.<br />

La capitale autrichienne s’est engagée à<br />

augmenter sa production d’énergie renouvelable<br />

et à réduire sa consommation<br />

d’énergie fossile. Grâce à une collecte et<br />

un traitement de déchets efficaces, une<br />

partie du chauffage urbain est fournie<br />

par ces mêmes déchets. En outre, la collecte<br />

sélective des déchets a permis le<br />

développement de la filière du recyclage.<br />

Tous ces efforts contribuent au développement<br />

de la biodiversité. À Vienne, les<br />

espaces verts représentent à peu près<br />

la moitié de la superficie urbaine, qu’il<br />

s’agisse de jardins, parcs, forêts ou terres<br />

agricoles. La ville est considérée comme<br />

une des plus vertes du monde.<br />

La réputation de Vienne en tant que ville<br />

où il fait bon vivre n’est plus à démontrer.<br />

C’est une réalité. Pour la troisième fois,<br />

le célèbre magazine britannique « The<br />

Economist » a élu Vienne ville la plus<br />

agréable où vivre au monde.<br />

Par R. Hatira<br />

investissements sont prévus dans le<br />

réseau ferroviaire, suivant ainsi une politique<br />

des transports orientée vers l’avenir.<br />

Cela devrait permettre de faire face à<br />

la progression constante du nombre de<br />

passagers et de mieux desservir les quartiers<br />

éloignés du centre-ville. Les Wiener<br />

Linien misent donc sur une modernisation<br />

de la flotte, en multipliant l’utilisation<br />

de bus électriques. L’intégration<br />

de technologies modernes est un autre<br />

facteur important : les usagers savent<br />

toujours exactement quand part le prochain<br />

tram, métro ou bus grâce à l’appli<br />

WienMobil. Des indications en temps<br />

réel pour tous les arrêts et l’intégration<br />

des horaires et d’informations en cas de<br />

perturbation facilitent les déplacements<br />

en transports publics.<br />

Mais Vienne peut également être découverte<br />

sur plus de 1.660 km de pistes et<br />

bandes cyclables et de circuits cyclistes<br />

qui traversent les zones à faible trafic.<br />

Les habitants et les touristes peuvent<br />

profiter de l’offre de WienMobil, système<br />

de vélopartage qui compte plus de 3.000<br />

vélos mis à disposition dans tout Vienne.<br />

En outre, la ville encourage la marche en<br />

créant des espaces piétons sécurisés et<br />

en offrant des incitations financières à la<br />

construction de bâtiments accessibles à<br />

1.150 km<br />

de réseaux de transports publics<br />

1.600 km<br />

de pistes cyclables


GOUVERNANCE<br />

IMPRIMERIE ET ÉCOLOGIE<br />

SONT-ILS COMPATIBLES ?<br />

Nous avons rencontré la jeune génération pour<br />

répondre aux idées reçues sur l’imprimerie.<br />

EN PAPIER OU DIGITALE, QUEL EST L'IMPACT DE LA<br />

COMMUNICATION D'UN POINT DE VUE ENVIRONNEMENTAL ?<br />

11<br />

JUDITH, 14 ANS<br />

« JE PENSE QUE LA LISEUSE EST MIEUX<br />

PARCE QU’ON PEUT TÉLÉCHARGER PLEIN DE<br />

NOUVEAUX LIVRES QUAND ON EN A ENVIE ».<br />

C’est quoi le plus écologique ?<br />

Entre un livre en papier et un livre<br />

numérique ?<br />

Selon des chercheurs de l’Institut royal de technologie<br />

de Stockholm, il faudrait lire 40 livres<br />

numériques sur une liseuse pour que ses émissions<br />

de CO2 par livre soient équivalentes à<br />

celles d’un livre papier. Et si le livre papier est<br />

lu par deux personnes, on passe à 80.<br />

Concernant les émissions de CO2, une étude<br />

menée par Cleantech estime qu’un livre papier<br />

génère 7,46 kg de CO2, tandis qu’une tablette<br />

de type Kindle émet 168 kg de CO2 au cours de<br />

sa durée de vie. Il faudrait donc 22 livres lus<br />

sur la liseuse pour qu’elle devienne plus<br />

écologique en termes d’émission de CO2.<br />

MANON,<br />

19 ANS<br />

C’est quoi le plus<br />

écologique ?<br />

Produire des vidéos<br />

de promotion ou<br />

faire des flyers de<br />

promotion ?<br />

« POUR LES SOIRÉES ÉTUDIANTES<br />

DE MON ÉCOLE, ON PRÉPARE TOUTE<br />

NOTRE COMMUNICATION SUR LES<br />

RÉSEAUX SOCIAUX EN FAISANT DES<br />

VIDÉOS DE PROMOTION. ÇA NOUS<br />

ÉVITE D’UTILISER DU PAPIER, C’EST<br />

MIEUX POUR L’ENVIRONNEMENT ».<br />

En France, la Poste a récemment publié<br />

les résultats d’une étude commandée<br />

auprès du cabinet Quantis. Elle permet<br />

de mieux appréhender l’utilisation<br />

du papier et du numérique pour la<br />

communication.<br />

L’étude tient compte de l’intégration<br />

grandissante de la vidéo dans la communication.<br />

Elle montre que le numérique<br />

a un impact 3 fois plus important<br />

lors de l’utilisation de la vidéo par<br />

rapport aux flyers et 2,5 fois supérieur<br />

comparé à l’utilisation de catalogues.<br />

JOSÉ,<br />

16 ANS<br />

« JE NE SAURAIS PAS DIRE LEQUEL EST PLUS OU MOINS ÉCOLOGIQUE,<br />

MAIS EN TOUT CAS JE PRÉFÈRE RECEVOIR UNE INVITATION PAPIER,<br />

ON A QUELQUE CHOSE DE PHYSIQUE, C’EST CONCRET ».<br />

Aucun des deux supports n’est systématiquement le bon choix. Il s’agit plus de déterminer<br />

quel est le plus judicieux pour tel besoin. Globalement, plus les documents sont<br />

volumineux, plus le numérique devient l’option la plus écologique.<br />

C’est quoi le plus<br />

écologique ? Entre la<br />

communication papier<br />

et la communication<br />

digitale ?<br />

D’autres aspects sont également à prendre en compte. Le numérique est absolument<br />

imbattable pour la diffusion massive et rapide de l’information. Mais cela génère<br />

du « snack content », c’est-à-dire un contenu très peu qualitatif, mais qui demande<br />

beaucoup de ressources en termes de stockage. De plus, il est prouvé que l’attention est<br />

moindre lors de la lecture sur format numérique plutôt que sur papier.<br />

Finalement, ce qui était perçu comme un défaut pour le papier (sa rareté) est aussi ce<br />

qui nous fait apprécier son utilisation pour conserver un contenu qui a de la valeur.<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


12<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

UN MASTERPLAN<br />

POUR PRÉPARER<br />

L’AVENIR<br />

Administration communale de Schifflange<br />

Petite en superficie, avec 7,71 km²,<br />

Schifflange optimise son développement<br />

grâce à son masterplan. En<br />

constante évolution démographique, la<br />

commune de près de 12.000 habitants<br />

a établi son plan de développement à<br />

court, moyen et surtout à long terme,<br />

soutenue par MC <strong>Luxembourg</strong>, cabinet<br />

de conseil indépendant, spécialisé dans<br />

le secteur public. Paul Weimerskirch,<br />

bourgmestre de la commune de<br />

Schifflange, revient notamment sur<br />

la vaste refonte des infrastructures<br />

scolaires et de l’encadrement socioéducatif<br />

au sein de la commune.<br />

Paul Weimerskirch<br />

Des réflexions menées dès 2018<br />

Les premières phases du masterplan<br />

ont démarré en 2018 à travers plusieurs<br />

études et un état des lieux de la situation<br />

actuelle de l’organisation scolaire et périscolaire<br />

de la commune de Schifflange.<br />

L’objectif était de déterminer le potentiel<br />

de transformation des trois écoles existantes<br />

en fonction des besoins futurs de<br />

la commune tant en capacité qu’en infrastructures.<br />

Des réflexions concrètes<br />

ont été menées en collaboration avec<br />

les responsables communaux mais aussi<br />

avec le personnel enseignant des écoles<br />

et les équipes socio-éducatives des maisons<br />

relais ainsi que les parents d’élèves,<br />

ces derniers étant au plus proche de la<br />

réalité du terrain.<br />

En 2018, la commune comprenait 64<br />

classes réparties au sein des 3 écoles : Albert<br />

Wingert, Lydie Schmit et Nelly Stein.<br />

Cette dernière était d’ailleurs la seule à<br />

pouvoir accueillir des enfants au sein<br />

d’une maison relais de 114 places. Les<br />

élèves des écoles Albert Wingert et Lydie<br />

Schmit se voyaient contraints de se<br />

rendre à la seconde maison relais située<br />

à « Op Hudelen », dotée d’une capacité de<br />

350 places, ce qui créait ainsi un surplus<br />

de trafic sur les routes.<br />

Décentralisation et refonte des infrastructures<br />

existantes<br />

« Actuellement, nous disposons de 535<br />

places dans les maisons relais pour 1.033<br />

élèves. C’est clairement insuffisant. Pour<br />

faciliter la vie des parents et du personnel<br />

encadrant et améliorer la qualité de<br />

vie des Schifflangeois, il fallait également<br />

agir au niveau de l’organisation des maisons<br />

relais et en augmenter les capacités<br />

d’accueil. De fait, après de nombreuses<br />

études, nous avons pris la décision de<br />

les décentraliser en les intégrant dans<br />

chacune des écoles de notre commune »,<br />

indique Paul Weimerskirch, bourgmestre<br />

de Schifflange.<br />

Les objectifs communaux sont clairs :<br />

chaque école sera rénovée, voire agrandie,<br />

pour accueillir, d’ici 2035, 1.340<br />

élèves dans 84 classes. Par là même,<br />

1.080 enfants pourront fréquenter les<br />

maisons relais, soit un taux de capacité<br />

d’accueil d’environ 80% par rapport aux<br />

50% actuels. Les nouveaux bâtiments répondront<br />

également à toutes les normes<br />

éducatives modernes.<br />

Des solutions modulaires et temporaires<br />

En raison des chantiers, les élèves sont<br />

délocalisés dans des structures modulaires<br />

et temporaires. À « Op Hudelen »,<br />

un module accueillant 10 salles de classe<br />

de l’école Lydie Schmit et 90 places pour<br />

la maison relais a été installé. Le temps<br />

des travaux, les douze autres classes du<br />

même établissement se trouvent aujourd’hui<br />

provisoirement dans l’école<br />

Albert Wingert, dans les locaux qui serviront,<br />

à terme, de maison relais. Cette<br />

nouvelle infrastructure en bois et énergétiquement<br />

optimisée dispose d’une<br />

superficie de 2.100 m².


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Le chantier de l’école Nelly Stein est encore<br />

soumis à une étude de faisabilité<br />

technique et fonctionnelle. Les élus sont<br />

actuellement en phase de réflexion mais<br />

plusieurs plans sont à l’étude, dont celui<br />

d’une extension comprenant un soussol,<br />

un rez-de-chaussée et un premier<br />

étage qui, lui, sera relié à l’infrastructure<br />

existante. Ce projet pourrait permettre<br />

notamment de créer 94 places supplémentaires<br />

au sein de la maison relais.<br />

Quant à l’école Lydie Schmit, classée au<br />

patrimoine national, elle nécessite davantage<br />

de précautions et est soumise à<br />

plus de contraintes concernant la rénovation.<br />

Les travaux d’assainissement et<br />

d’agrandissement ont démarré en septembre<br />

2022 pour une durée estimée<br />

de deux ans sous la direction du service<br />

technique de la commune.<br />

Finalement le site dit « Op Hudelen » verra<br />

aussi des ajustements dans les années<br />

à venir, notamment avec la création d’un<br />

hall sportif, d’une nouvelle école fondamentale<br />

de 26 classes et d’un parking de<br />

plus de 90 places pour le personnel. Le<br />

site qui sera également rénové et agrandi<br />

fait la part belle à des aménagements<br />

intérieurs et extérieurs de haute qualité,<br />

dont les études conceptionnelles ont été<br />

confiées à des bureaux spécialisés.<br />

« En résumé, une fois les travaux finis,<br />

l’école Lydie Schmit comptera 18 classes<br />

pour 250 places en maison relais, Albert<br />

Wingert comptabilisera 22 classes et 300<br />

places en maison relais et « Op Hudelen »<br />

dénombrera 26 classes et 350 places en<br />

maison relais pour un coût total d’environ<br />

90 millions d’euros », détaille Paul<br />

Weimerskirch.<br />

Encore faut-il signaler qu'en 2022 la<br />

commune de Schifflange a mis un<br />

terrain à disposition pour mettre en<br />

œuvre une infrastructure scolaire et<br />

ce afin de permettre aux enfants réfugiés<br />

ukrainiens d’accéder à l’éducation<br />

sous l’égide de l’École internationale de<br />

Differdange.<br />

La préparation du masterplan « Schëffleng<br />

Horizont 2035 » et la refonte globale des<br />

infrastructures éducatives et socio-éducatives<br />

y relatives ont été assistées par<br />

le cabinet luxembourgeois MC <strong>Luxembourg</strong>,<br />

spécialisé en matière de prestation<br />

de services de conseil à l’attention<br />

du secteur public et notamment communal.<br />

Selon Paul Weimerskirch, «le cabinet<br />

MC <strong>Luxembourg</strong> mise beaucoup<br />

sur la participation citoyenne pour être<br />

au plus proche des besoins des administrés.<br />

L’accompagnement et le savoir-faire<br />

de MC <strong>Luxembourg</strong> nous permettent<br />

aujourd’hui de concrétiser nos projets<br />

de grande envergures», conclut le<br />

bourgmestre.<br />

Administration communale<br />

de Schifflange<br />

BP 11, Avenue de la Libération<br />

L-3801 Schifflange<br />

info@schifflange.lu


14<br />

LUXEMBOURG<br />

SCHIFFLANGE<br />

SE MODERNISE<br />

Administration communale de Schifflange<br />

Petite en superficie mais densément<br />

peuplée, la commune de Schifflange a<br />

quasiment atteint ses limites en matière<br />

de développement géographique. Malgré<br />

tout, le collège des bourgmestre et<br />

échevins a entrepris de nombreux projets<br />

pour optimiser l’espace et résoudre<br />

les problématiques liées à la croissance<br />

de la population, au manque d’infrastructures<br />

et à la modernisation des<br />

bâtiments publics, tout en gardant un<br />

œil avisé sur les enjeux de la durabilité.<br />

Paul Weimerskirch, bourgmestre, présente<br />

les nombreux projets déployés et<br />

dresse un bilan de son premier mandat<br />

à la tête de la commune.<br />

Parlez-nous de la commune de Schifflange<br />

en quelques mots.<br />

Notre commune existe depuis presque<br />

150 ans et a énormément évolué au cours<br />

des deux dernières décennies, passant de<br />

7.000 à 12.000 habitants. Schifflange est<br />

également une ville conviviale dans laquelle<br />

près de 100 nationalités se côtoient<br />

tous les jours. Ce sont ces mêmes citoyens<br />

qui font vivre la commune à travers les 80<br />

clubs et associations culturelles ou sportives<br />

qui la composent et qui œuvrent à<br />

l’intégration de tout un chacun.<br />

Schifflange tire aussi sa force des espaces<br />

naturels. Notre commune est en effet<br />

GOUVERNANCE<br />

entourée par les forêts et la zone de protection<br />

Am Brill.<br />

À quelques mois de la période électorale,<br />

quel bilan tirez-vous de votre mandat ?<br />

Je le juge globalement positif. Nous<br />

avons démarré notre mandat en lançant<br />

une grande initiative qui donnait la parole<br />

à nos citoyens. L’idée était d’analyser<br />

la situation des infrastructures sportives,<br />

culturelles, scolaires, périscolaires<br />

et de loisirs pour déterminer les projets<br />

à réaliser. Ces informations recueillies<br />

auprès des responsables politiques, des<br />

éducateurs, des instituteurs ou même<br />

des élèves nous ont aidés à connaître les<br />

besoins qu’il fallait couvrir en matière<br />

d’infrastructures. Nous nous sommes<br />

également basés sur diverses analyses<br />

de croissance de la population pour répondre<br />

à toutes les problématiques.<br />

Enfin, nous avons finalisé les projets entrepris<br />

par l’ancien collège des bourgmestre<br />

et échevins, à savoir le nouveau<br />

boulodrome, l’asile pour animaux et la<br />

Paul Weimerskirch


GOUVERNANCE<br />

15<br />

création d’un parking souterrain dans le<br />

centre de Schifflange.<br />

Beaucoup peuvent l’oublier, mais nous<br />

avons vécu deux années très difficiles en<br />

raison du Covid-19 et des confinements,<br />

ce qui a engendré des procédures et des<br />

retards dans le calendrier. Malgré tout,<br />

nous nous sommes remis sur les bons<br />

rails pour continuer à développer notre<br />

commune.<br />

Votre commune s’est effectivement lancée<br />

dans le renouvellement et la réorganisation<br />

de ses infrastructures scolaires<br />

et périscolaires dès 2018 à travers un<br />

masterplan très précis...<br />

Haus A Kassen<br />

Actuellement, nous avons 535 places<br />

dans les maisons relais pour 1.033 enfants,<br />

ce qui est très peu. Pour améliorer<br />

la qualité de vie, diminuer le trafic et<br />

faciliter l’organisation des parents et du<br />

personnel encadrant, il fallait obligatoirement<br />

agir au niveau de l’organisation<br />

des maisons relais et augmenter leur capacité<br />

d’accueil. Après de nombreuses<br />

études, nous avons décidé de les décentraliser<br />

en les intégrant dans chacune des<br />

écoles de notre commune. Ainsi, à terme,<br />

les maisons relais passeront leur taux de<br />

capacité à 80% au lieu des 50% actuels.<br />

Agir au niveau de l’organisation<br />

des maisons relais<br />

pour augmenter leur capacité<br />

d’accueil<br />

Par ailleurs, chaque école sera rénovée,<br />

voire agrandie. En 2018, les établissements<br />

Albert Wingert, Lydie Schmit et<br />

Nelly Stein comportaient 64 classes. Nos<br />

projets devront permettre l’accueil de<br />

1.340 élèves répartis dans 84 classes. Une<br />

fois les travaux terminés, l’école Nelly<br />

Stein accueillera 18 classes et comptera<br />

180 places dans la maison relais, l’école<br />

Lydie Schmit comptera 18 classes pour<br />

250 places en maison relais, l’école Albert<br />

Wingert comptabilisera 22 classes et 300<br />

Office social<br />

places en maison relais et Op Hundelen<br />

et une nouvelle école dénombreront 26<br />

classes et 350 places en maison relais<br />

pour un coût total d’environ 90 millions<br />

d’euros.<br />

Qu’en est-il au niveau des infrastructures<br />

culturelles et sportives ?<br />

À la suite de la participation citoyenne<br />

ayant révélé l'urgence des besoins, nous<br />

nous sommes engagés à livrer une nouvelle<br />

piscine, deux nouveaux terrains de<br />

football, un nouveau hall polyvalent,<br />

une nouvelle salle de gymnastique, un<br />

bâtiment pour notre club de tennis de<br />

table, un centre culturel et un terrain dédié<br />

au cyclisme ainsi qu’un parking surélevé<br />

qui pourra accueillir 500 places.<br />

L’objectif est également de trouver des<br />

synergies entre les clubs pour bâtir un<br />

complexe optimisé et plus intelligent.<br />

Ces projets se situeront sur le site de<br />

l’actuel terrain de football, nous attendons<br />

la régularisation du PAG et ceux-ci<br />

devraient être présentés avant la période<br />

électorale.<br />

Le centre de notre commune connaîtra<br />

aussi certains aménagements. Une maison<br />

de la solidarité sera installée dans<br />

l’actuelle « Maison Entenich ». Celle-ci<br />

sera notamment mise à disposition de<br />

l’association SOS Faim pour que ses bénévoles<br />

puissent continuer leurs activités.<br />

Elle est également dédiée aux étudiants<br />

qui viennent temporairement étudier au<br />

<strong>Luxembourg</strong> et qui ont besoin d’un toit<br />

pour quelques jours ! Par ailleurs, dans<br />

ce même quartier se trouve la maison « A<br />

Kassen ». Celle-ci accueillera, entre autres,<br />

un centre médical et une résidence. Cette<br />

dernière sera gérée en collaboration<br />

avec l’association locale Telos qui aide<br />

les jeunes mères célibataires à trouver<br />

un logement. Une partie de ce bâtiment<br />

sera aussi consacrée à nos clubs de photographie,<br />

de vidéo et d’échecs. Enfin, les<br />

nouveaux bureaux de notre office social<br />

se situeront dans ce quartier.<br />

Schifflange est également très connue<br />

pour ses initiatives durables et son engagement<br />

pour la protection de l’environnement…


16<br />

GOUVERNANCE<br />

Haus A Kassen Ben Gastauer<br />

La durabilité est une priorité. Nous avons<br />

été certifiés trois fois par le Pacte Climat<br />

et avons obtenu la Climate Star en 2018<br />

grâce à notre système innovant de gestion<br />

des déchets. Les Schifflangeois produisent<br />

120 kg de détritus par an alors<br />

que la moyenne nationale s’élève à 163<br />

kg. Notre objectif à plus long terme est de<br />

passer sous la barre des 100 kg.<br />

La participation citoyenne<br />

a révélé l’urgence des besoins<br />

en nouvelles infrastructures<br />

Nous avons également signé le Pacte Nature.<br />

Même si cet instrument de mesure<br />

est récent, nous préservons l’environnement<br />

depuis que le service écologique de<br />

la commune a été mis en place en 1997.<br />

Les nombreux projets, comme les actions<br />

de plantation ou une meilleure gestion<br />

des surfaces vertes, sont en effet mis en<br />

application depuis plus de 25 ans. Néanmoins,<br />

le Pacte Nature exige une formalisation<br />

de toutes les initiatives entreprises<br />

par la commune depuis tant d’années.<br />

En d’autres termes, ces marches à suivre<br />

sont à inscrire sur papier et à officialiser<br />

pour obtenir une certification.<br />

De plus, nous avons eu la chance de<br />

participer à Esch2022. Cet événement<br />

a permis de placer la commune sur la<br />

carte touristique de l’office régional de<br />

tourisme du sud à travers deux projets<br />

phares. L’un est social avec l’Eurofestival,<br />

l’autre allie la culture à la protection de<br />

l’environnement. Ce dernier n’est autre<br />

que le projet « D’So vum Marxeweier » qui<br />

permet de valoriser nos espaces naturels<br />

en nous inspirant d’un ancien conte.<br />

Selon la légende, le Marxeweier, un lac<br />

désormais disparu, était situé en haut<br />

d’une colline à Schifflange. Il était si profond<br />

que personne n’a réussi à plonger<br />

jusqu’au fond. Les nuits de pleine lune,<br />

le chant des sirènes pouvait être entendu.<br />

Cette eau avait un pouvoir magique :<br />

celui qui en buvait huit soirs de suite ne<br />

mourrait pas en tant que célibataire. De<br />

nombreux couples se formaient à mesure<br />

que les filles et garçons venaient boire à<br />

l’étang. Rempli par les larmes des sirènes,<br />

et à cause des années de sécheresse, le<br />

Marxeweier est progressivement devenu<br />

le seul point d’eau de la région. Les habitants<br />

se sont mis à en chercher d’autres,<br />

mais à mesure qu’ils en trouvaient, le niveau<br />

de l’étang baissait. Nous avons ainsi<br />

profité d’Esch2022 pour unir la cause<br />

environnementale et l’histoire culturelle<br />

de notre commune en renaturant le ruisseau<br />

qui a contribué à cette légende.<br />

Vous vous êtes déclaré tête de liste début<br />

janvier pour les prochaines élections et<br />

êtes donc candidat à votre propre succession.<br />

Quels sont les principaux projets<br />

qui seront déployés si vous êtes réélu ?<br />

Il s’agira tout d’abord de finaliser les<br />

nombreux projets en cours et de suivre<br />

avec attention l’état d’avancement de<br />

chacun d’entre eux, notamment celui de<br />

l’organisation scolaire et périscolaire. Les<br />

prochaines priorités seront accordées<br />

à la rénovation du Moulin de Bestgen.<br />

Celui-ci sera transformé et équipé pour


GOUVERNANCE<br />

17<br />

Op Huddelen<br />

Maison Entenich<br />

Office social<br />

accueillir un centre socio-thérapeutique.<br />

Ce complexe répondra aux besoins actuels<br />

du secteur de l’aide à l’enfance pour<br />

les enfants qui se trouvent en situation<br />

de détresse scolaire ou psychosociale.<br />

Le restaurant qui est abrité au Bestgenmillen<br />

restera cependant ouvert.<br />

Le développement de la friche industrielle<br />

Arcelor-Mittal et du nouveau quartier<br />

Metzeschmelz représentera aussi<br />

l’un des grands projets de Schifflange.<br />

Nous sommes propriétaires de 10% des<br />

69 hectares qui composent l’ancien site<br />

d’ArcelorMittal. Ce projet de reconversion<br />

a été confié à Agora qui a déjà conçu<br />

Belval. Le site sera avant tout résidentiel.<br />

Nous souhaitons y construire des habitations<br />

à coût abordable.<br />

Quels seront, selon vous, les grands défis<br />

pour la commune ces prochaines années ?<br />

Les logements, car nous sommes une<br />

petite commune en superficie et nous<br />

ne disposons que de peu de foncier, et<br />

surtout la mobilité. Ce dernier point<br />

est relativement problématique. Notre<br />

commune est fortement affectée par le<br />

trafic durant les heures de pointe étant<br />

donné sa position géographique. Les projets<br />

qui sortiront de terre ces prochaines<br />

années ont pour objectif de mieux répartir<br />

les flux, mais nous ne pouvons pas faire<br />

face à ce défi seuls. Le gouvernement vise<br />

à promouvoir l’utilisation des transports<br />

publics et en commun. Aujourd’hui, nous<br />

sommes à cinq minutes d’Esch-sur-Alzette<br />

et à quinze minutes de la capitale à<br />

partir de la gare centrale. Il faudra développer<br />

ces alternatives pour que les citoyens,<br />

les résidents et les touristes privilégient<br />

ces modes de transport à l’avenir.<br />

Nos associations réalisent<br />

un travail remarquable<br />

afin que Schifflange continue<br />

d’être une commune<br />

conviviale où il fait bon vivre<br />

Enfin, nous espérons que nos associations<br />

poursuivront leurs activités avec la<br />

même motivation. Celles-ci réalisent un<br />

travail remarquable afin que Schifflange<br />

continue d’être une commune conviviale<br />

où il fait bon vivre !<br />

Administration communale de<br />

Schifflange<br />

11, Avenue de la Libération<br />

L-3801 Schifflange<br />

www.schifflange.lu


18<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

STRASSEN :<br />

DES PROJETS RYTHMÉS<br />

PAR LA QUALITÉ DE VIE<br />

Nico Pundel<br />

Administration communale de Strassen<br />

Limitrophe de la capitale luxembourgeoise, Strassen a tout pour plaire et jouit d’une très belle attractivité.<br />

La commune n’a pas cessé d’évoluer, en témoigne le nombre d’habitants qui croît d’année en année.<br />

L’aménagement du territoire est donc une question clé devant être étudiée mais aussi maîtrisée car elle doit prendre<br />

en compte une multitude de paramètres pour allier modernité et qualité de vie. Nico Pundel, bourgmestre<br />

de Strassen depuis février 2021, présente les projets déployés pour parvenir à cet objectif et évoque l’avenir.


GOUVERNANCE<br />

19<br />

Pouvez-vous présenter la commune de<br />

Strassen en quelques mots ?<br />

Strassen est située au centre du pays, à<br />

quelques kilomètres de la capitale. Géographiquement<br />

bien située, elle compte<br />

aujourd’hui 10.300 habitants. Parmi eux,<br />

62% sont des résidents étrangers. Notre<br />

localité s’est fortement développée ces<br />

dernières décennies, si bien qu’elle se<br />

classe en 12 e position parmi les plus peuplées<br />

alors qu’elle est l’une des plus petites<br />

du <strong>Luxembourg</strong> en superficie. Il fait<br />

bon vivre à Strassen même si des pistes<br />

d’amélioration au niveau de la qualité de<br />

vie sont toujours en cours de réflexion !<br />

Quels sont les projets phares menés actuellement<br />

par votre commune ?<br />

Depuis 2018, nous travaillons sur le développement<br />

du centre de Strassen qui<br />

s’étend de la route d’Arlon jusqu’au<br />

centre aquatique « Les Thermes ». Plusieurs<br />

projets ont été votés, notamment<br />

le déplacement du terrain de football,<br />

situé juste derrière notre administration<br />

communale, vers le centre aquatique. À la<br />

place, nous y établirons une école pour le<br />

cycle 2. Ce projet d’un budget de 25 millions<br />

d’euros est en cours de conception.<br />

Nous espérons démarrer sa construction<br />

en 2025, dès lors que le premier match de<br />

football sera joué sur le nouveau terrain.<br />

Ce projet entre dans le cadre de notre<br />

stratégie « Strassen 2030 ».<br />

Le collège échevinal et moi-même fourmillons<br />

d’autres idées mais devons<br />

avancer pas à pas. Quelques projets<br />

me tiennent particulièrement à cœur,<br />

comme celui de l’aménagement d’une<br />

maison des jeunes, avec un skatepark situé<br />

près du terrain de beach-volley.<br />

Plus généralement, nous souhaitons<br />

nous améliorer jusque dans les moindres<br />

détails, en particulier ceux concernant<br />

la qualité de vie et la convivialité<br />

à Strassen. Cela passe par plusieurs<br />

initiatives telles que des concerts que<br />

nous avons organisés dans le parc, une<br />

plage que nous avons installée en été,<br />

la mise en place de panneaux d’information<br />

situés sur la route d’Arlon ou<br />

bien la création d’un nouveau Gemengebuet<br />

plus informatif et moderne. En<br />

bref, il est primordial de penser aux besoins<br />

de nos citoyens et de maintenir<br />

le contact avec eux pour être au plus<br />

proche de leurs préoccupations.<br />

Comment gérez-vous la croissance annuelle<br />

de la population ?<br />

Strassen a connu une très forte croissance<br />

démographique ces dernières<br />

années, passant de 6.000 habitants en<br />

2000 à 10.500 en début d’année. Environ<br />

200 personnes s’installent annuellement<br />

dans notre commune. Il est ainsi<br />

nécessaire de prévoir les infrastructures<br />

publiques en fonction de ces évolutions.<br />

Par exemple, 7,5% de la population sont<br />

inscrits dans notre école fondamentale.<br />

Sur 200 personnes, cela représente en<br />

moyenne 15 enfants de plus qui côtoient<br />

nos infrastructures scolaires, soit une<br />

classe supplémentaire par an. Ces chiffres<br />

sont stables. Partant de ce constat, nous<br />

avons inauguré la nouvelle école fondamentale<br />

Antoine de Saint-Exupéry<br />

en septembre 2021. Cette structure modulaire<br />

s’élève sur trois étages et a été<br />

conçue pour être à la pointe de la technologie<br />

en matière de durabilité. Elle a<br />

obtenu la certification DGNB qui récompense<br />

les constructions durables respectueuses<br />

de l’environnement et se fonde<br />

sur le principe de l’économie circulaire.<br />

Nous encourageons vivement<br />

les citoyens étrangers à s’inscrire<br />

sur les listes électorales<br />

car leurs voix doivent compter<br />

pour le développement<br />

de notre commune<br />

Justement, quelle place accordez-vous au<br />

développement durable et aux aspects<br />

liés à l’économie circulaire dans votre<br />

commune ?<br />

Tous nos projets sont pensés sous le<br />

prisme de la durabilité. Notre commune<br />

est d’ailleurs engagée dans le Pacte Climat<br />

et nous disposons d’une Climat Team au<br />

sein de laquelle tous les citoyens peuvent<br />

se rassembler pour travailler sur ces sujets.<br />

Celle-ci a développé de nombreuses<br />

idées et activités qui sont toutes liées de<br />

près ou de loin à l’économie circulaire et à<br />

la préservation de l’environnement, telles<br />

que des « repair cafés » ou des vide-greniers.<br />

Par ailleurs, nous avons aussi instauré<br />

l’antigaspi dans nos écoles.<br />

En outre, les toits du nouveau complexe<br />

scolaire Antoine de Saint-Exupéry et du<br />

bâtiment communal ont été conçus pour<br />

accueillir des panneaux photovoltaïques.<br />

Nous prévoyons d’en installer très prochainement<br />

afin de profiter de l’énergie<br />

solaire et d’être plus respectueux de<br />

notre environnement.<br />

Nous nous sommes également lancés<br />

dans le Pacte Nature en fin d’année 2021<br />

et avons entamé diverses initiatives en la<br />

matière. Nous remplacerons par exemple<br />

les haies situées aux abords de la maison<br />

communale par un jardin de roses.<br />

Près du hall omnisports, nous installerons<br />

un jardin pour les enfants afin qu’ils<br />

puissent faire pousser leurs propres fruits<br />

et légumes. Nous veillons également à limiter<br />

l’artificialisation des sols et le scellement<br />

des surfaces pour laisser place à<br />

la nature et privilégier la biodiversité.<br />

Vous disiez que votre commune est composée<br />

de 62% de résidents étrangers.<br />

Comment s’articulent l’intégration et<br />

l’inclusion sociale à Strassen ?<br />

Nous avons un responsable qui s’occupe<br />

entièrement de ce volet. Notre commune<br />

est la deuxième du pays concernant la<br />

proportion de résidents étrangers par<br />

rapport au nombre d’habitants. Nous<br />

organisons chaque mois un « Café de Babel<br />

» permettant à nos citoyens issus de<br />

diverses cultures et parlant différentes<br />

langues de se rassembler.<br />

Un club de course à pied, « No speed<br />

limit » est actif dans notre commune.<br />

Il est aussi un exemple d’intégration :<br />

chaque mercredi soir, un groupe de<br />

personnes aux horizons différents se<br />

rejoignent, enfilent leurs baskets et<br />

courent dans la forêt ! Cela permet de<br />

sympathiser et de rassembler les Strassenoises<br />

et Strassenois. Pour celles et ceux<br />

qui ne sont pas friands de jogging, le<br />

club organise depuis peu un « walk and<br />

talk ». Les promeneurs se retrouvent<br />

pour pratiquer le luxembourgeois tout<br />

en se baladant dans la nature. Diverses


20<br />

GOUVERNANCE<br />

festivités sont également organisées<br />

afin de favoriser le vivre-ensemble dans<br />

notre localité.<br />

En outre, nous encourageons vivement les<br />

citoyens étrangers à s’inscrire sur les listes<br />

électorales car leurs voix doivent compter<br />

pour le développement de notre commune.<br />

Près de 820 citoyens non-luxembourgeois<br />

se sont déjà inscrits.<br />

À quelques mois des élections, quel bilan<br />

tirez-vous de vos deux années à la tête de<br />

Strassen ?<br />

Je suis arrivé à la tête de la commune en<br />

février 2021 et, en tant que Strassenois<br />

de naissance, c’est une immense fierté<br />

d’œuvrer en faveur de ma commune.<br />

Nous avons réalisé des projets, grands ou<br />

petits, parfois même minimes, mais qui<br />

participent à l’amélioration du bien-être<br />

de nos citoyens comme la construction<br />

d’une rampe destinée aux personnes à<br />

mobilité réduite située au niveau de la<br />

pharmacie.<br />

Je me représenterai aux prochaines élections<br />

en double tête de liste avec Anne<br />

Arend. Notre objectif sera de finaliser les<br />

projets déjà entamés. Nous continuerons<br />

de nous concentrer sur les détails<br />

pour faire de Strassen une commune encore<br />

plus agréable. Il s’agira par exemple<br />

de créer une vraie place publique aux<br />

abords de la maison communale. Le nouveau<br />

quartier « Am Bäschelchen » verra<br />

également le jour. Celui-ci comportera<br />

des espaces verts, sera organisé sous la<br />

forme d’un campus de six bâtiments et<br />

fera la part belle à la mobilité douce.<br />

Enfin, la mobilité reste, justement,<br />

le plus grand défi à Strassen. Nous<br />

sommes situés aux abords d’une autoroute<br />

surchargée et bruyante qui nuit à<br />

notre qualité de vie. Nous sommes en<br />

discussion avec le ministère de la Mobilité<br />

et des Travaux publics pour étendre<br />

le trajet du tramway jusqu’au lycée Josy<br />

Barthel à Mamer. En allongeant celui-ci,<br />

nous parviendrons à désengorger le trafic<br />

dense de la route d’Arlon et celui de<br />

l’autoroute !<br />

10.500<br />

habitants à Strassen<br />

62%<br />

de résidents étrangers<br />

Administration communale de<br />

Strassen<br />

1, Boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />

L-8041 Strassen<br />

www.strassen.lu


GOUVERNANCE<br />

21<br />

WE TAKE CARE!<br />

4, ZAE – route de Bettel<br />

L-9415 VIANDEN<br />

Tél.: +352 83 41 41 -1<br />

Fax: +352 84 90 10<br />

info@osch.lu<br />

www.osch.lu


LUXEMBOURG<br />

22<br />

GOUVERNANCE<br />

UN BILAN POSITIF<br />

POUR DIEKIRCH<br />

Administration communale de Diekirch<br />

Dans le nord du pays, la commune<br />

de Diekirch ne cesse d’évoluer pour<br />

répondre au mieux aux besoins de<br />

ses habitants dont le nombre dépasse<br />

aujourd’hui les 7.000 âmes.<br />

À l’approche des élections communales<br />

qui auront lieu le 11 juin<br />

prochain, Claude Thill, bourgmestre,<br />

fait le bilan de sa législature<br />

et revient sur les dossiers de<br />

taille qu’il a repris lors du départ de<br />

son prédécesseur, Claude Haagen.<br />

Les élections communales approchent.<br />

Après plus d’un an au poste de bourgmestre,<br />

quel bilan pouvez-vous dresser<br />

de votre mandat ? Avez-vous atteint tous<br />

vos objectifs ?<br />

Je considère que le bilan est très positif.<br />

Tout du moins, nous avons réalisé<br />

la majorité des projets annoncés dans<br />

notre programme électoral : ceux-ci sont<br />

tous terminés ou en phase de finalisation.<br />

Les points noirs des six dernières<br />

années sont sans conteste la pandémie<br />

de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien<br />

avec toutes ses conséquences.<br />

Ces événements imprévisibles, voire<br />

inimaginables, ont fortement perturbé<br />

nos projets et nous avons dû nous<br />

adapter rapidement et efficacement. Je<br />

tiens d’ailleurs à remercier nos collaborateurs<br />

dans tous les services communaux<br />

(administratif, technique, industriel,<br />

culturel, etc.) qui ont fourni un<br />

travail remarquable et qui ont été d’un<br />

soutien précieux. Nous avons essayé de<br />

répondre aux besoins de nos citoyens<br />

malgré les difficultés conjoncturelles et<br />

je considère que nous avons réussi.<br />

Ces situations exceptionnelles laissent<br />

et continueront de laisser des traces. Par<br />

exemple, nous travaillions depuis longtemps<br />

sur l’amélioration de l’accueil des<br />

habitants dans nos administrations en<br />

ouvrant les guichets notamment. Avec la<br />

crise sanitaire, nous avons été contraints<br />

de faire marche arrière et il est certain<br />

que les mesures adoptées à cette période<br />

ne sont pas prêtes d’être abandonnées<br />

pour protéger autant la population<br />

diekirchoise que les employés communaux.<br />

À votre prise de fonction au départ<br />

de Claude Haagen, vous avez récupéré<br />

le dossier d’envergure de la fusion<br />

« Nordstad ». Où en est ce dernier ?<br />

Cette fusion, qui s'invite à la table des<br />

discussions depuis de longues années,<br />

est une thématique qui revient<br />

régulièrement dans les médias. Elle<br />

permettrait à terme l’unification des<br />

communes de Bettendorf, Erpeldangesur-Sûre,<br />

Ettelbruck, Schieren et, bien<br />

entendu, Diekirch.


GOUVERNANCE<br />

23<br />

Évidemment, les événements majeurs de<br />

ces dernières années ont freiné son avancée,<br />

surtout que sa réalisation dépend<br />

d’une consultation importante de la population.<br />

Celle-ci passe par des forums<br />

et des conseils citoyens ainsi que par le<br />

contact direct. Elle a pour but d’évaluer<br />

les opportunités et les risques d’une fusion.<br />

Les habitants doivent ainsi pouvoir<br />

exprimer leur opinion, bien avant la tenue<br />

d’un référendum. Les résultats de la<br />

concertation publique ont pour vocation<br />

d’aider les responsables politiques dans<br />

leur prise de décision et de déterminer la<br />

poursuite du projet.<br />

À l’heure actuelle, il faut préparer des<br />

dossiers solides pour pouvoir présenter<br />

le projet le plus concrètement possible à<br />

la population et que cette dernière puisse<br />

ainsi se faire une opinion sur le sujet.<br />

Selon moi, cette fusion est une nécessité<br />

pour l’avenir des jeunes générations et<br />

pour que nous puissions avoir le poids<br />

nécessaire au niveau national. En 2023,<br />

après les élections communales, les cinq<br />

conseils communaux devront faire une<br />

déclaration d’intention pour pouvoir<br />

enclencher tout le processus législatif en<br />

vue d’une éventuelle fusion. Il est indispensable<br />

que ce dossier avance au cours<br />

de cette année.<br />

Nous avons essayé de répondre<br />

aux besoins de nos citoyens malgré<br />

les difficultés conjoncturelles<br />

et je considère que nous avons réussi<br />

Le projet de ville sans voiture progresset-il<br />

comme prévu ?<br />

Tout à fait ! C’est une ambition qui demande<br />

du temps pour être atteinte, notamment<br />

parce que les routes nationales<br />

de Larochette, d’Echternach, de Vianden,<br />

de Parc Hosingen et d’Ettelbruck passent<br />

dans le centre de Diekirch. Cependant,<br />

nous avons déjà mis en place des mesures<br />

importantes. Par exemple, nous<br />

avons augmenté les services de bus et<br />

le nouveau quartier « Dräieck Dikrech »<br />

de l’ancienne brasserie sera réservé à la<br />

mobilité douce. En juin dernier, nous<br />

avons étendu le parking résidentiel à<br />

l’ensemble du territoire diekirchois<br />

(sauf quelques exceptions). Celui-ci impose<br />

l’utilisation d’une vignette pour les<br />

résidents qui veulent stationner dans<br />

l’espace public plus de trois heures. Les<br />

visiteurs, quant à eux, peuvent se garer<br />

pendant trois heures maximum et, pour<br />

eux, le stationnement est payant. En<br />

outre, les camionnettes de transport de<br />

marchandises ne sont plus autorisées à<br />

se garer dans la ville entre 18h et 7h.<br />

Les automobilistes de passage ont en<br />

outre la possibilité de payer le parking<br />

grâce à une application partenaire, Indigo<br />

Neo (anciennement OPnGO). Avec<br />

cette dernière, ils peuvent enregistrer<br />

leur véhicule et leur carte de crédit. Au<br />

moment du stationnement, il leur suffit<br />

d’indiquer l’emplacement et la durée<br />

dans l’application et le paiement se


24<br />

GOUVERNANCE<br />

fait automatiquement. Le contrôle du<br />

paiement est assuré par les agents municipaux<br />

qui disposent de l’équipement<br />

requis.<br />

Le développement de<br />

nos infrastructures est assurément<br />

un élément déterminant dans<br />

l’évolution positive de la commune<br />

Après plusieurs mois, ce système de parking<br />

a très nettement fait ses preuves.<br />

Nous constatons une large diminution de<br />

la présence de véhicules notamment dans<br />

les quartiers résidentiels et, ainsi, une<br />

nette amélioration de la qualité de vie.<br />

Le prochain projet de mobilité est le parking<br />

situé à côté de la gare. La commande<br />

est lancée et les travaux devraient débuter<br />

à la fin du mois de mai. Ce nouvel espace<br />

de stationnement associé à des services<br />

de transports en commun adaptés<br />

devrait soulager plusieurs zones de notre<br />

territoire.<br />

Quels sont les prochains défis pour la<br />

ville de Diekirch ?<br />

Le développement de nos infrastructures<br />

est assurément un élément déterminant<br />

dans l’évolution positive de la commune.<br />

Par exemple, la nouvelle maison relais<br />

ouvrira ses portes à la rentrée scolaire<br />

prochaine et permettra ainsi d’augmenter<br />

la capacité d’accueil de nos infrastructures.<br />

Un autre projet de taille, dont le<br />

compromis de vente a été signé, permettra<br />

de développer la culture diekirchoise<br />

puisqu’il prévoit la construction du nouveau<br />

site du Conservatoire de musique<br />

du Nord. Bien que l’opposition ne soit<br />

pas en faveur de ce projet en raison notamment<br />

de l’investissement que cela<br />

demande, je suis convaincu de son potentiel<br />

et des avantages qu’il offrira sur le<br />

long terme. Il permettra non seulement<br />

de rassembler les offres de cours sur un<br />

même site, mais également d’inciter les<br />

plus jeunes à s’essayer aux arts pratiqués<br />

au sein du Conservatoire (musique,<br />

chant, danse,…). Effectivement, une fois<br />

construit, ce dernier se trouvera juste à<br />

côté de la maison relais. Les enfants auront<br />

donc un accès largement facilité aux<br />

services gratuits qui leur sont destinés<br />

et les possibilités de collaboration entre<br />

les deux établissements seront bien plus<br />

nombreuses.<br />

Selon moi, il est essentiel de promouvoir<br />

la culture auprès des nouvelles générations<br />

car elle représente un moyen extraordinaire<br />

de s’exprimer, se dépenser,<br />

développer de nouvelles compétences,<br />

nourrir sa créativité, etc.<br />

Dernièrement, nous avons également<br />

présenté le projet des archives communales.<br />

Actuellement, celles-ci sont éparpillées<br />

entre les différents bâtiments<br />

communaux. Cette nouvelle infrastructure<br />

permettra de les rassembler en un<br />

même lieu et de les valoriser. Nous possédons<br />

tout de même des documents


GOUVERNANCE<br />

25<br />

datant du 17 e et du 18 e siècles ! Il ne faut<br />

pas perdre cette richesse. En ce sens,<br />

nous avons engagé un archiviste qui a<br />

la possibilité de participer activement<br />

à l’organisation des locaux. Les travaux<br />

débuteront à la fin de cette année et dureront<br />

deux ans si tout se passe comme<br />

prévu.<br />

Administration communale de<br />

Diekirch<br />

27, Avenue de la Gare<br />

L-9233 Diekirch<br />

www.diekirch.lu<br />

Claude Thill


LUXEMBOURG<br />

26<br />

GOUVERNANCE<br />

MERTERT,<br />

UNE COMMUNE<br />

AUX MULTIPLES<br />

POINTS FORTS<br />

Administration communale de Mertert<br />

Jérôme Laurent


GOUVERNANCE<br />

27<br />

Située à la frontière allemande, la commune<br />

de Mertert se développe d’année<br />

en année grâce à ses atouts économiques.<br />

Connu pour être le seul port<br />

fluvial du Grand-Duché, le port de Mertert<br />

est un réel point d’attraction pour<br />

les sociétés qui souhaitent s’implanter<br />

dans la localité. Jérôme Laurent,<br />

bourgmestre, présente les différents<br />

points forts de sa commune et revient<br />

sur les projets en cours, notamment en<br />

matière d’immobilier et de politique<br />

environnementale.<br />

Des atouts économiques<br />

L’unique port fluvial du pays, à caractère<br />

international, se trouve à Mertert. Il est<br />

un véritable pôle d’attraction pour les<br />

entreprises souhaitant s’implanter dans<br />

la commune. Ce hub de logistique accueille<br />

diverses sociétés de secteurs tout<br />

aussi variés : entreprises de traitement<br />

et transport de matériaux recyclables,<br />

transporteurs internationaux, etc. « Récemment,<br />

les CFL ont acquis des parts de<br />

Luxport. Le port de Mertert prend ainsi<br />

encore plus d’ampleur puisqu’il fera partie<br />

du nouveau système de trimodalité<br />

des chemins de fer avec le transport routier,<br />

ferroviaire et fluvial », précise Jérôme<br />

Laurent.<br />

Outre les sites et zones d’activité de la<br />

commune, Mertert est idéalement desservie<br />

par des accès faciles : l’autoroute,<br />

deux gares à caractère régional, ainsi<br />

que les liaisons fluviales, ferroviaires<br />

et routières avec l’Allemagne. « Notre<br />

commune dispose de quatre supermarchés<br />

ainsi que de trois boulangeries et<br />

de deux pharmacies, sans compter les<br />

micro-commerces se trouvant dans les<br />

stations-services. Nos citoyens n’ont pas<br />

besoin de parcourir beaucoup de kilomètres<br />

pour profiter d’une large gamme<br />

de services car notre commune possède<br />

des enseignes spécialisées (coiffeurs,<br />

fleuristes, vendeurs d’électroménager,<br />

fiduciaires, assurances, etc.), des services<br />

médicaux ou paramédicaux (kinésithérapeutes,<br />

dentistes, médecins généralistes,<br />

etc.) en son sein. Nous souhaitons néanmoins<br />

améliorer notre offre en matière<br />

de restauration et de cafés. Un restaurant<br />

ouvrira d’ailleurs très prochainement<br />

dans le centre commercial Copal<br />

et pourra accueillir 350 clients à la fois !<br />

De plus, Andy Schleck a ouvert un magasin<br />

de vélos à Mertert. Celui-ci attire<br />

beaucoup de passionnés », énumère le<br />

bourgmestre.<br />

La commune planifie ses projets urbanistiques<br />

en promouvant et en y intégrant<br />

les activités commerciales tout en<br />

déployant les réseaux de communication<br />

adéquats. « Nous tenons aussi vivement à<br />

soutenir financièrement les entreprises<br />

de l’Union Commerciale et Artisanale de<br />

Wasserbillig/Mertert. Chaque nouveau<br />

citoyen a par exemple reçu de notre part<br />

un bon de 10 euros valable dans un grand<br />

nombre d’enseignes de la commune »,<br />

ajoute Jérôme Laurent.<br />

Le collège des bourgmestre et échevins<br />

met également à disposition son personnel<br />

et ses infrastructures communales<br />

dans le cadre d’événements commerciaux<br />

comme le marché ou la braderie et<br />

a également contribué à la mise en place<br />

d’un espace dédié au coworking.<br />

Le port de Mertert est<br />

un véritable pôle d’attraction<br />

pour les entreprises souhaitant<br />

s’implanter dans la commune<br />

Un premier PAP selon les exigences du<br />

nouveau Pacte Logement 2.0<br />

La commune connaît une forte croissance<br />

démographique et compte aujourd’hui<br />

5.067 habitants. 311 citoyens<br />

ont choisi de s’y installer depuis janvier<br />

2022. Afin de subvenir à leurs besoins en<br />

termes de logements et d’infrastructures<br />

publiques, le bourgmestre insiste sur<br />

l’importance d’un développement harmonieux<br />

des lieux tout en considérant le<br />

coût de l’immobilier. Mertert est la première<br />

commune à introduire un projet<br />

selon les modalités du Pacte Logement<br />

2.0. Ce dernier établit un partenariat<br />

entre les communes et l’État. Son objectif<br />

? Soutenir les communes dans le développement<br />

de logements abordables<br />

sans négliger la qualité de l’habitat. Il<br />

vise à augmenter l’offre de biens en mobilisant<br />

le potentiel foncier et résidentiel<br />

existant sur le plan communal.<br />

Le 27 octobre dernier, le projet de développement<br />

du nouveau quartier Bergfeld<br />

à Mertert a été adopté à l’unanimité et a<br />

dernièrement reçu l’approbation définitive<br />

du ministère de l’Intérieur. Le terrain<br />

de 439 ares accueillera 215 logements<br />

dont 53 maisons unifamiliales, 5 bi-familiales<br />

et 152 appartements. Parmi eux, 37<br />

seront construits d’après les critères du<br />

Pacte Logement 2.0 et offriront ainsi des<br />

prix abordables. L’achèvement du projet<br />

s’effectuera en quatre phases jusqu’en<br />

2034 avec une livraison des premiers logements<br />

à l’horizon 2027.<br />

Une politique environnementale<br />

ambitieuse<br />

En tant que membre du Pacte Climat et<br />

du Pacte Nature, la commune s’oriente<br />

vers une politique durable dans les domaines<br />

de l’énergie, de la lutte contre le<br />

changement climatique et de la mobilité.<br />

Elle s’engage par ses décisions à contribuer<br />

de manière significative à l’approvisionnement<br />

et à la gestion durable des<br />

ressources ainsi qu’à la préservation et à<br />

l’amélioration des espaces naturels.<br />

La commune de Mertert s’impose<br />

comme un territoire avant-gardiste dans<br />

le secteur de la gestion des déchets. Tous<br />

les systèmes actuellement disponibles<br />

ont été introduits dans la commune dès<br />

leur création, citons la collecte individuelle<br />

du verre, du papier, des déchets<br />

verts et organiques. La commune dispose<br />

d’un parc de recyclage mobile au<br />

sein duquel les citoyens peuvent déposer<br />

les matériaux ou objets devenus inutilisables,<br />

mais également ceux qui peuvent<br />

jouir d’une seconde vie.<br />

Pour aller plus loin dans son engagement<br />

en faveur de la préservation de<br />

l’environnement, la commune a introduit<br />

un système de comptage des déchets<br />

au mois de mai dernier. À raison<br />

de 0,28 centime d’euros par kilo, les<br />

responsables communaux souhaitent<br />

sensibiliser leurs habitants à une gestion<br />

plus poussée des déchets. L’initiative<br />

semble fonctionner puisqu’ils<br />

ont pu constater une baisse de


28<br />

GOUVERNANCE<br />

© Simon Schmitt<br />

l’intensité du ramassage des ordures.<br />

L’instauration de la poubelle biodéchets<br />

s’inscrit aussi dans cette politique ; plus<br />

de 400 ménages y ont recours à ce jour.<br />

Pour faciliter son utilisation et augmenter<br />

l’adhésion à ce système, la commune<br />

a mis en place le nettoyage de ces poubelles<br />

une fois par mois.<br />

La commune de Mertert<br />

s’impose comme un territoire<br />

avant-gardiste dans le secteur<br />

de la gestion des déchets<br />

Depuis le mois de novembre, le Repair<br />

café propose de réparer des objets abîmés<br />

ou cassés tout en échangeant de<br />

bons conseils avec les réparateurs bénévoles.<br />

L’esprit du lieu se veut convivial et<br />

propice aux rencontres. Pour trouver les<br />

dates des prochaines manifestations, il<br />

suffit de consulter le site internet de la<br />

commune de Mertert.<br />

Une commune engagée socialement<br />

Le bourgmestre explique que « dans le<br />

budget ordinaire de 23 millions d’euros,<br />

les frais de fonctionnement pour<br />

les crèches et maisons relais de la commune<br />

s’élèvent à 1,5 million d’euros ».<br />

Cette part du budget témoigne de l’engagement<br />

de la commune auprès de<br />

ses habitants en matière de politique<br />

sociale. Dans un contexte économique<br />

compliqué avec un taux d’inflation<br />

grandissant, d’autres mesures viennent<br />

compléter le dispositif pour amortir les<br />

hausses des taxes et tarifs communaux.<br />

Les bénéficiaires de l’allocation de vie<br />

chère de la part de l’État et de la prime<br />

énergie recevront sur demande un<br />

complément de 25% par la commune.<br />

Cette somme s’additionne à celle<br />

versée par le fonds social. Par ailleurs,<br />

une prime pour les couches hygiéniques<br />

a été instaurée et s’adresse aux<br />

titulaires de l’allocation de vie chère.<br />

Son montant s’élève à dix euros par<br />

mois et par enfant jusqu’à trois ans. Elle<br />

peut être étendue à des adultes souffrant<br />

d’incontinence à condition d’en<br />

démontrer la nécessité.<br />

5.067<br />

habitants<br />

Administration communale de<br />

Mertert<br />

1-3, Grand Rue<br />

L-6630 Wasserbillig<br />

www.mertert.lu


29<br />

GOUVERNANCE 21<br />

MOBILITÉ<br />

THE NEW RAVO e-series<br />

100% ELECTRIC


LUXEMBOURG<br />

30<br />

UNIFIER POUR<br />

MIEUX SERVIR<br />

GOUVERNANCE<br />

Marks & Clerk <strong>Luxembourg</strong><br />

Luca Polverari


GOUVERNANCE<br />

31<br />

Créée en 1887 au Royaume-Uni, Marks<br />

& Clerk, spécialisé en propriété intellectuelle<br />

(PI) des marques, brevets, et<br />

dessins et modèles, s’est depuis implanté<br />

dans sept pays autour du globe. Le<br />

cabinet propose aux petites entreprises<br />

comme à celles de plus grande envergure<br />

de protéger, défendre et valoriser<br />

leur PI. Luca Polverari, Managing<br />

Partner, revient sur la fusion de Marks<br />

& Clerk <strong>Luxembourg</strong> avec sa maisonmère<br />

anglaise et présente le brevet unitaire,<br />

qui entrera en vigueur à partir de<br />

juin et qui réinvente l’accès à la protection<br />

des PI.<br />

Pouvez-vous présenter le cabinet Marks<br />

& Clerk ?<br />

Depuis plus d'un siècle, Marks & Clerk<br />

est un chef de file mondial des cabinets<br />

de propriété intellectuelle. Il met à disposition<br />

des entreprises, quelle que soit leur<br />

taille, des experts qui leur permettent de<br />

protéger, faire respecter et maximiser la<br />

valeur de leur PI. La succursale luxembourgeoise<br />

a ouvert ses portes en 1990<br />

et est spécialisée en PI des marques, brevets,<br />

et dessins et modèles. Elle a continuellement<br />

évolué afin de s’adapter aux<br />

différents changements législatifs et de<br />

répondre de la manière la plus efficace<br />

possible aux besoins de ses clients.<br />

Le 1 er août 2022, le cabinet a opéré un<br />

changement majeur dans sa structure<br />

interne…<br />

En effet, il a fusionné avec sa maisonmère<br />

en Angleterre. À son origine, le cabinet<br />

luxembourgeois ne portait le nom de<br />

Marks & Clerk que sous licence. Il y a une<br />

dizaine d’années, il avait été racheté par<br />

le groupe qui avait alors créé une société<br />

indépendante. Mais le rapprochement<br />

des deux cabinets était à l’étude depuis<br />

longtemps et il devenait indispensable<br />

d’accélérer la collaboration entre les<br />

deux entités. Leur fusion a notamment<br />

permis d’unifier les bases de données :<br />

désormais, lorsque l’un effectue des travaux<br />

pour l’autre, il n’est plus nécessaire<br />

de reproduire les documents. La comptabilité<br />

est également gérée par un service<br />

commun. Ainsi, nous profitons bien plus<br />

de la force de notre groupe tout en restant<br />

une entreprise fondamentalement<br />

luxembourgeoise.<br />

Le brevet unitaire sera bientôt mis en<br />

place. Quelles nouveautés apportera-t-il ?<br />

Le 1 er juin prochain, le brevet unitaire<br />

(UP) entrera en vigueur et offrira la possibilité<br />

aux titulaires de brevet européen<br />

d’obtenir un titre unique couvrant la plupart<br />

des pays de l’UE.<br />

Le brevet européen requière une procédure<br />

unifiée assurée par l’OEB (Office européen<br />

des brevets) jusqu’à la délivrance,<br />

mais devient par la suite un brevet national.<br />

Des démarches supplémentaires<br />

(traductions, taxes de publication, etc.)<br />

variant en fonction des droits nationaux<br />

rendent le brevet européen onéreux (validations<br />

nationales). Mais, il n’y pas que<br />

les coûts de validation, chaque contentieux<br />

devait être réglé par des cours nationales,<br />

avec les délais et coûts associés,<br />

en plus de jugements différents !<br />

Nous profitons bien plus<br />

de la force de notre groupe<br />

tout en restant une entreprise<br />

fondamentalement luxembourgeoise<br />

L’idée du brevet unitaire n’est pas de<br />

supprimer cette procédure européenne<br />

qui fonctionne bien, mais de diminuer<br />

les coûts de validation et d’obtenir une<br />

protection unique jusque dans 25 États<br />

membres de l'UE.<br />

Les taxes de renouvellement seront<br />

uniques et non plus variables d’un État à<br />

l’autre et se verront de cette manière largement<br />

réduites.<br />

Bien entendu, il existe un petit désavantage<br />

: le droit national ne sera plus applicable.<br />

En effet, une nouvelle Cour de justice,<br />

la JUB (Juridiction unifiée du brevet),<br />

sera instaurée dès le 1 er juin prochain.<br />

En cas de litige, les cours nationales<br />

n’auront plus autorité. Le risque est<br />

d’être victime d’une attaque centrale<br />

qui annulerait tous les droits dans l’ensemble<br />

des États concernés. Mais, avec<br />

la création de la JUB, les procédures judiciaires<br />

seront beaucoup plus rapides et<br />

en théorie moins onéreuses. Celle-ci permettra<br />

l’adoption d’une loi uniforme en<br />

Europe, ce qui n’est pas vraiment le cas<br />

aujourd’hui.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> jouera un rôle important<br />

puisque la Cour d’appel sera basée dans<br />

la capitale. Comme il s’agit d’une nouvelle<br />

juridiction, la Cour d’appel déterminera<br />

de quelle manière la loi évoluera<br />

avec chaque nouvelle décision, clarifiera<br />

la position de cette cour et ainsi augmentera<br />

l’acceptation par les titulaires.<br />

À partir de juin, nous entrerons dans<br />

une phase de transition qui durera au<br />

moins sept ans. Cela signifie que les deux<br />

systèmes cohabiteront et que les prétendants<br />

au brevet pourront choisir librement<br />

entre les validations nationales<br />

classiques et le brevet unitaire. Une fois<br />

le choix fait à la délivrance du brevet européen,<br />

il ne sera plus possible de revenir<br />

en arrière.<br />

De plus, un titulaire de brevet pourra<br />

déroger à la compétence de la JUB pour<br />

ce brevet européen ou cette demande de<br />

brevet européen pendant toute la durée<br />

de vie du brevet (« opt out »), s’il souhaite<br />

rester sous l’ancien régime et ne pas être<br />

soumis aux décisions de la JUB. Cette dérogation<br />

pourra être annulée par après.<br />

1 er juin 2023<br />

adoption du brevet unitaire<br />

Marks & Clerk <strong>Luxembourg</strong><br />

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L-2661 <strong>Luxembourg</strong><br />

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LUXEMBOURG<br />

32<br />

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Mir schwätze Lëtzebuergesch


Re:USE (by BIM-Y) s’attaque aux déchets de la construction<br />

Le secteur luxembourgeois du bâtiment a généré 9 millions de tonnes<br />

de déchets en 2020. BIM-Y a présenté mi-février un nouveau moyen de<br />

les revaloriser. En lançant Re:USE, la 1 ère plateforme luxembourgeoise<br />

dédiée au réemploi de matériaux de construction, la marque<br />

propose aux intéressés de donner une seconde vie aux matériaux et<br />

équipements issus d’immeubles destinés à la démolition. En quelques<br />

clics, l’utilisateur peut déambuler virtuellement dans le bâtiment et<br />

réserver l’objet de son choix. Malin !<br />

Source : BIM-Y<br />

Skillscenter, un centre de formation de LSC Engineering Group<br />

Ce 1 er février, LSC Engineering Group a annoncé l’ouverture de son<br />

propre centre de formation. Avec son « Skillscenter », ce groupement<br />

de sociétés d’ingénieurs-conseils entend aider ses clients à développer<br />

des compétences qui leur permettront de mieux intégrer les procédures<br />

existantes, d’appréhender les risques de sécurité et de s’adapter aux<br />

enjeux énergétiques, climatiques et environnementaux. « Ce qui nous<br />

différencie, c’est que ce sont nos spécialistes internes qui proposeront<br />

des formations grâce à l’expérience qu’ils acquièrent sur le terrain »,<br />

déclare le groupe.<br />

Source : LSC Engineering Group<br />

Les « Tiny Houses » bientôt autorisées au Grand-Duché<br />

C’est un fait, la législation communale luxembourgeoise n’est pas<br />

favorable à l’installation des « Tiny Houses », ces micro-maisons que<br />

certains considèrent comme une solution à la crise du logement. Les<br />

choses seraient pourtant sur le point de changer puisque la ministre<br />

de l’Intérieur Taina Bofferding a indiqué ce 6 février, dans une réponse<br />

parlementaire, que la direction de l'aménagement communal et du<br />

développement urbain rédigeait actuellement trois règlements-types<br />

ayant pour objectif de les autoriser à l’avenir. Le plus de ces minihabitations<br />

: elles sont écologiques et peuvent être construites à partir<br />

de matériaux locaux et durables.<br />

Source : Chambre des Députés


LUXEMBOURG<br />

34<br />

GREEN BUILDING<br />

THE NEST : UN NID<br />

POUR IMAGINER<br />

L’AVENIR


GREEN BUILDING<br />

35<br />

© Eaglestone Group<br />

Avec le projet « The Nest » conçu par la<br />

Maison Édouard François, Eaglestone,<br />

groupe européen spécialisé dans le développement<br />

et l’investissement immobilier,<br />

répond à son ambition : créer la<br />

ville de demain. Plus qu’un immeuble<br />

de bureaux, il est un refuge pour la<br />

biodiversité, un lieu au sein duquel on<br />

travaille tout en protégeant la nature.<br />

Découverte.<br />

Reloger la nature en ville<br />

Eaglestone s’impose comme un acteur<br />

de l’immobilier durable en Europe et<br />

confirme sa position avec ce projet novateur<br />

qui prendra place à l’horizon 2026<br />

dans le quartier de la Cloche d’Or. Ce lieu<br />

innovant et durable situé au sud de la ville<br />

symbolise le nouveau visage du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Conscientes de la nécessité de lutter<br />

contre le réchauffement climatique,<br />

les métropoles mondiales multiplient les<br />

projets d’aménagement urbain favorables<br />

à la biodiversité. Dans ce combat, le secteur<br />

tertiaire et l’immobilier de bureaux<br />

ont un rôle prépondérant à jouer, avec la<br />

construction d’immeubles accueillants<br />

pour toutes les formes de vie : humaine,<br />

végétale et animale. L’implantation de<br />

« The Nest » au cœur de cet écosystème<br />

qui abrite déjà plusieurs entreprises de<br />

renom (Deloitte, PwC, etc.) complètera<br />

l’offre déjà portée par Eaglestone avec le<br />

projet Prism en cours de réalisation. Déployant<br />

8.500 m² hors-sol de bureaux et<br />

2.000 m² de services au rez-de-jardin, ce<br />

projet a été choisi pour ses besoins réduits<br />

en énergie autant que pour ses capacités<br />

de production autonome. La canopée<br />

recouvrant l’atrium sera composée<br />

de vitrage pouvant intégrer des cellules<br />

photovoltaïques et la toiture du 4 e étage<br />

accueillera pour sa part une centrale photovoltaïque.<br />

Le bâtiment se veut être un<br />

exemple en termes de performance écologique.<br />

Sa conception, sa construction<br />

et son fonctionnement répondront aux<br />

normes les plus pointues en matière de<br />

respect de l’environnement.<br />

Une terre d’accueil pour la biodiversité<br />

flore locales. Il se déploie derrière un rideau<br />

végétal constitué d’arbres des forêts<br />

luxembourgeoises. Ces derniers ont<br />

été choisis aussi bien pour leur feuillage<br />

que pour leurs variations de couleurs au<br />

fil des saisons. Ils se distinguent également<br />

par leur extraordinaire capacité à<br />

capter l’air pollué. Au pied du bâtiment,<br />

plantés entre les arbres, une multitude<br />

d’arbustes buissonnants procurent aux<br />

insectes le pollen dont ils ont besoin.<br />

Au-delà de l’implantation de nombreux<br />

espaces verts à l’intérieur et à l’extérieur<br />

du bâtiment, l’architecture se met<br />

au service de la biodiversité locale.<br />

Ce projet a été choisi<br />

pour ses besoins réduits<br />

en énergie autant que<br />

pour ses capacités de production<br />

autonome<br />

Les oiseaux et insectes s’installent<br />

dans les nichoirs en façade, mais également<br />

entre les pierres et cailloux. Ils<br />

y construisent leur nid et y trouvent la<br />

nourriture nécessaire à leur reproduction.<br />

« Un écologue interviendra pour s'assurer<br />

que la faune et la flore s’y épanouissent<br />

librement. Cela témoigne de notre<br />

engagement en faveur de la biodiversité<br />

locale. « The Nest » est le premier immeuble<br />

au <strong>Luxembourg</strong> à s’inscrire dans<br />

la démarche de labellisation «Biodiver<br />

City ». Ce sujet est capital pour l’avenir<br />

de la planète, il est intéressant de donner<br />

un cadre à notre ambition et des outils<br />

concrets aux parties prenantes pour<br />

l’inscrire dans ce projet. Cette certification<br />

nous fournit également des outils<br />

pédagogiques pour expliquer aux futurs<br />

occupants en quoi consiste un projet<br />

qui soutient la biodiversité », précise<br />

Julie Sacré, Real Estate Developer chez<br />

Eaglestone <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Véritable refuge pour la biodiversité,<br />

« The Nest » débitume la parcelle pour<br />

créer une forêt urbaine en son cœur<br />

tandis que sa façade en gabion a été<br />

conçue pour accueillir la faune et la<br />

Des matériaux innovants dans une optique<br />

bas carbone<br />

« The Nest » privilégie l’usage du bois,<br />

matériau naturel par excellence, qui a


36<br />

GREEN BUILDING<br />

par ailleurs l’avantage de capter le CO 2<br />

.<br />

« Pour la peau extérieure du bâtiment,<br />

nous faisons le choix du recyclage et du<br />

réemploi : les déchets des chantiers environnants<br />

sont récoltés et concassés<br />

en une enveloppe compacte de gabions<br />

qui sera dissimulée par la végétation.<br />

À l’intérieur, nous cherchons à réutiliser<br />

des matériaux pour leur donner<br />

une seconde vie, comme les faux planchers<br />

que nous récupérons », indique<br />

Matthieu Leyder, Project Director chez<br />

Eaglestone <strong>Luxembourg</strong>. Sur le plan<br />

du confort énergétique, l’épaisseur des<br />

murs garantit une excellente inertie et<br />

une aisance thermique optimale, été<br />

comme hiver, ainsi qu’une consommation<br />

d’énergie maîtrisée. La végétation<br />

intérieure contribue à une atmosphère<br />

agréable au cœur de l’atrium, fonctionnant<br />

tout au long de l’année comme<br />

un tampon entre les températures intérieure<br />

et extérieure. L’immeuble vise<br />

un niveau de performance énergétique<br />

A+ et favorise la production d’énergie<br />

directement sur site, notamment grâce<br />

à la canopée photovoltaïque. « Les 162<br />

panneaux générant une puissance de<br />

1.100 kW/an se concentrent sur la partie<br />

opaque afin de laisser passer le maximum<br />

de lumière naturelle qui permettra<br />

aux plantes de bien se développer »,<br />

complète le directeur du projet.<br />

Un lieu adapté aux nouveaux modes de<br />

vie et de travail<br />

Si le télétravail a modifié nos habitudes,<br />

la présence au bureau favorise les<br />

échanges et la créativité. Pensés pour<br />

attirer les meilleurs talents, les espaces<br />

du futur ont bien des arguments pour<br />

convaincre les salariés de revenir sur<br />

place. « The Nest » propose toute une<br />

variété de zones de respiration à l’intérieur<br />

et à l’extérieur. La nature délivre<br />

ses vertus relaxantes au sein de l’atrium<br />

arboré, des passerelles qui jouxtent la végétation<br />

ambiante ou des balcons filants.<br />

Au-delà de l’implantation<br />

de nombreux espaces verts<br />

à l’intérieur et à l’extérieur<br />

du bâtiment, l’architecture se met<br />

au service de la biodiversité locale<br />

© Eaglestone Group<br />

Un peu plus haut, le toit-terrasse accueille<br />

les usagers pour une réunion ou un moment<br />

convivial. L’utilisation de matériaux<br />

naturels dans les espaces intérieurs<br />

participe à l’approche biophilique mise<br />

en place, afin de maximiser confort et<br />

bien-être. Les services offerts aux salariés<br />

suivent la philosophie globale du projet :<br />

« Nous prévoyons une salle de fitness, des<br />

zones de détente informelles, un espace<br />

de restauration, une salle de formation,<br />

mais aussi une bicyclerie. L’idée consiste<br />

à valoriser la mobilité douce. Ceux qui se<br />

rendent sur le lieu de travail à vélo bénéficient<br />

d’un parcours fluide et d’un espace<br />

dédié à leur moyen de locomotion<br />

qui comprendra des prises de recharge et<br />

des installations adaptées à tout type de<br />

vélo, notamment aux vélos cargo ou aux<br />

trottinettes », indique Julie Sacré. L’auditorium<br />

pourra accueillir 130 personnes<br />

et se présente comme un endroit modulable<br />

dans son utilisation. Situé au niveau<br />

du rez-de-jardin, son atmosphère unique<br />

s’articule autour de la connexion avec le<br />

végétal. « The Nest » est engagé dans la<br />

certification « Well Building Standard »,<br />

qui récompense les immeubles dont la<br />

conception s’articule autour du bienêtre<br />

et de la santé de leurs usagers, et<br />

sera certifié « Carbon Footprint Neutral ».<br />

« Future-proof », il anticipe les prochains<br />

usages et s'impose comme un projet<br />

pionnier au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Par C. Mick<br />

« The Nest » est un projet conçu par la<br />

Maison Edouard François, pionnière<br />

de l’immobilier vert (Tower Flower<br />

sur la ZAC d’Asnières à Paris, Jardins<br />

d’Anfa à Casablanca…) et régulièrement<br />

classée parmi les meilleurs cabinets<br />

d’architecture du monde. Elle<br />

se distingue depuis sa création par<br />

ses projets innovants et singuliers.<br />

Pour l’architecte, il s’agit « d’introduire<br />

une parenthèse de calme et de<br />

verdure dans le rythme parfois effréné<br />

de la ville. C’est avec cette ambition<br />

que nous avons imaginé « The<br />

Nest ». Un lieu qui, comme le nid dont<br />

il tire son nom, prend soin de ceux<br />

qui l’occupent. Un lieu qui préserve<br />

les équilibres naturels et donne vie<br />

aux grandes idées. Un lieu pour travailler,<br />

mais aussi un lieu pour vivre<br />

et s’épanouir ».


GREEN BUILDING<br />

37


LUXEMBOURG<br />

38<br />

EN QUOI<br />

LA CONSTRUCTION<br />

CIRCULAIRE EST-ELLE<br />

NÉCESSAIRE ?<br />

GREEN BUILDING<br />

Les activités de construction et de démolition<br />

génèrent un tiers des déchets<br />

produits par l’Union européenne.<br />

Même si la moitié d’entre eux sont recyclés,<br />

leur valorisation et leur réemploi<br />

sont encore trop faibles. Au-delà des<br />

avantages évidents pour notre planète,<br />

la construction circulaire repose aussi<br />

sur une nouvelle logique économique<br />

qui doit nous éloigner du modèle de<br />

croissance éternelle devenu intenable.<br />

Rencontre avec Bruno Domange, Senior<br />

environnemental Engineer au<br />

<strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and<br />

Technology (LIST).<br />

Garantir une déconstruction sélective<br />

Une équipe pluridisciplinaire du LIST<br />

s’intéresse à l’ensemble du processus de<br />

déconstruction des bâtiments : de l’inventorisation<br />

standardisée des composants,<br />

matières et déchets issus de la déconstruction<br />

à la facilitation de la gestion et<br />

de la circulation des matériaux de réemploi.<br />

Certaines solutions innovantes présentent<br />

déjà un niveau de maturité avancé.<br />

L’institut a développé un inventaire<br />

permettant d’aborder la déconstruction<br />

de manière standardisée, complété par<br />

un guide de la déconstruction en collaboration<br />

avec l'Administration de l'environnement.<br />

Il est destiné aux acteurs du<br />

secteur et promeut les bonnes pratiques.<br />

« Il est grand temps de faire aussi bien avec<br />

moins et de réfléchir en amont à ce que<br />

deviendront les matériaux que l’on utilise.<br />

Cette réflexion concerne toutes les parties<br />

prenantes, le plus difficile est de changer<br />

les mentalités. En effet, le réemploi n’est<br />

pas toujours bien perçu, mais il faut parvenir<br />

à trouver un juste équilibre dans<br />

des problématiques impliquant un très<br />

grand nombre de paramètres. Privilégier<br />

les économies d’énergie via la construction<br />

de bâtiments passifs ne devrait pas se<br />

faire au détriment du confort intérieur ou<br />

de la déconstructibilité », indique Bruno<br />

Domange. Le LIST joue un rôle de facilitateur<br />

et de transmission d’idées dans un<br />

monde fortement tributaire de la coopération<br />

entre les différents acteurs. Il intervient<br />

notamment en tant qu’interface<br />

entre l’administration et l’industrie de la<br />

construction. Une bonne communication<br />

est indispensable à la compréhension et<br />

cela n’est pas toujours simple ! « Il existe<br />

encore beaucoup de blocages au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

car des intervenants ne trouvent<br />

pas leur compte dans l’économie circulaire,<br />

d’où la nécessité de les convaincre.<br />

Il faut envisager le modèle comme une<br />

chaîne harmonieuse sinon cela ne fonctionne<br />

pas », complète l’ingénieur.<br />

Un inventaire digital des matériaux<br />

La plateforme DigitalDeconstruction,<br />

développée dans le cadre d’un projet<br />

Interreg NWE, fournit une nouvelle dimension<br />

circulaire grâce à l’association<br />

de quatre technologies de pointe qui<br />

confèrent un avantage considérable aux<br />

utilisateurs en matière de planification et<br />

de logique de déconstruction, mais aussi<br />

de traçabilité et de certifications environnementales.<br />

La combinaison des technologies<br />

de scan3D, de réversible BIM<br />

(Building Information Modelling), d’inventaire<br />

et de blockchain permet à l’interface<br />

d’inventorier et de caractériser de<br />

manière standardisée l’ensemble des éléments<br />

constitutifs d’un bâtiment tout en<br />

renseignant leur potentiel de réemploi.<br />

Cette technologie fait actuellement l’objet<br />

de tests sur des projets de déconstruction<br />

en France, en Belgique, aux Pays-Bas<br />

et au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Faciliter la circulation des matériaux de<br />

réemploi<br />

Depuis plusieurs années, le LIST met à<br />

profit son expertise au service de la stratégie<br />

zéro déchet du <strong>Luxembourg</strong> (Null<br />

Offall Lëtzebuerg) favorisant une gestion<br />

rationnelle des ressources et la création<br />

d'un marché d'échange d'éléments de<br />

construction récupérés. Si les étapes de<br />

la déconstruction peuvent être planifiées


GREEN BUILDING<br />

39<br />

la pierre et s’éloigner des techniques<br />

comme la domotique qui ne s’inscrivent<br />

pas dans une logique de construction<br />

circulaire, car trop énergivores. À ce titre,<br />

le concept de la LowTech gagne en popularité<br />

face aux enjeux environnementaux<br />

avec des solutions qui invitent à se<br />

tourner vers l’essentiel en repensant nos<br />

besoins réels. Cela concerne notamment<br />

l’approvisionnement des matériaux, les<br />

procédés constructifs employés et l’isolation.<br />

La différence entre le réemploi et le<br />

recyclage<br />

en amont, il n’en reste pas moins que<br />

les matériaux de réemploi doivent être<br />

caractérisés et conditionnés de façon<br />

à intéresser les futurs réemployeurs.<br />

Le projet européen Interreg FCBRE répond<br />

à cette problématique. Sa première<br />

phase consistait à recenser, rencontrer<br />

et documenter la filière du réemploi en<br />

Europe du Nord-Ouest afin de mettre en<br />

lumière l’offre existante sur le territoire<br />

en matériaux issus du réemploi, pour in<br />

fine stimuler la demande et encourager<br />

le développement du recours aux matériaux<br />

de réemploi vendus par les opérateurs<br />

du territoire. Au <strong>Luxembourg</strong>, il est<br />

coordonné au LIST par Bruno Domange.<br />

« Ce partenariat international vise à faciliter<br />

la circulation des matériaux de<br />

réemploi par la diffusion et l’adoption de<br />

guides pratiques et de fiches matériaux<br />

ou encore la création d’une méthode<br />

d’évaluation des efforts de réemploi des<br />

matériaux ».<br />

Revenir aux fondamentaux<br />

La construction circulaire n’est pas nouvelle,<br />

elle remonte même à plusieurs<br />

siècles ! L’emblématique Colisée de Rome<br />

érigé entre 70 et 72 après JC a souffert de<br />

nombreuses dégradations de sa structure<br />

au Moyen Âge, liées notamment à de multiples<br />

tremblements de terre. Les pierres<br />

furent ainsi récupérées à la demande de<br />

l’Église catholique pour construire des<br />

bâtiments religieux comme la façade de<br />

la basilique Saint-Pierre, dont les blocs<br />

de pierre proviennent intégralement du<br />

Colisée. Bruno Domange explique : « Il<br />

existe d’autres exemples dans l’histoire,<br />

à l’instar de celui des immeubles haussmanniens<br />

dont les matériaux de valeur<br />

ont été revendus et non jetés entre les<br />

deux guerres mondiales. Cela nous enseigne<br />

la nécessité de revenir à ce que<br />

nous avons oublié, il faut penser à ce<br />

que constitue un bâtiment. Conserver<br />

les matériaux contribue à poursuivre<br />

leur histoire en les faisant revivre ». La<br />

construction circulaire, c’est aussi envisager<br />

des usages multiples : une structure<br />

qui accueille une école durant les heures<br />

d’enseignement peut se transformer en<br />

maison des associations le soir ou les<br />

week-ends. C’est également revenir à<br />

l’utilisation de matériaux facilement réutilisables<br />

comme le bois, le métal ou<br />

Ce sont deux notions différentes, prenons<br />

l’exemple d’une poutre en acier<br />

sur un chantier de déconstruction. Dans<br />

le cadre d’un recyclage, elle sera évacuée<br />

avant d’être transformée en acier<br />

dans un four à 1.600 degrés. Bilan énergétique<br />

? Très mauvais. Dans le cas du<br />

réemploi, on la conserve intacte et, après<br />

vérification, elle peut être replacée telle<br />

quelle. À l’inverse du recyclage, le réemploi<br />

permet d’éviter que les matériaux<br />

subissent de profondes transformations<br />

et une perte de valeur d’usage. Citons<br />

l’exemple du bois qui ne serait pas transformé<br />

en copeaux ou en aggloméré ou le<br />

fer forgé qui ne redeviendrait pas matière<br />

première après avoir été broyé, laminé et<br />

fondu. Dans le contexte actuel de crise<br />

écologique, le réemploi offre un avantage<br />

notable sur le plan des économies<br />

d’énergie et de ressources nécessaires à<br />

la fabrication de produits neufs. Il permet<br />

également de réduire considérablement<br />

la quantité de déchets mis au rebut.<br />

Son impact en termes d'émission de gaz<br />

à effet de serre est nettement moindre<br />

comparé à celui du recyclage.<br />

Par C. Mick<br />

Pour aller plus loin :<br />

Le projet Interreg Digital Deconstruction :<br />

www.nweurope.eu/projects/<br />

project-search/digital-deconstruction/<br />

Le projet Interreg FCRBE :<br />

www.nweurope.eu/projects/<br />

project-search/fcrbe-facilitating-thecirculation-of-reclaimed-buildingelements-in-northwestern-europe/#tab-10


LUXEMBOURG<br />

40<br />

GREEN BUILDING<br />

© Yvan Glavie<br />

LIMITER LES IMPACTS<br />

ENVIRONNEMENTAUX<br />

DU SECTEUR DE<br />

LA CONSTRUCTION<br />

CBL<br />

Jean-Christian Spite


GREEN BUILDING<br />

41<br />

Avec plus de 155 ans d'histoire dans<br />

la construction, la famille Blaton est<br />

une lignée d'entrepreneurs présente<br />

au <strong>Luxembourg</strong> depuis 70 ans (sous la<br />

bannière CBL à partir de 2006). L'entreprise<br />

est devenue un acteur majeur<br />

de son secteur d’activité dans la Grande<br />

Région. Elle a aujourd’hui développé un<br />

département QSE (Qualité, Santé, Sécurité,<br />

Environnement) afin de répondre<br />

aux nouveaux défis du marché et, notamment,<br />

de mieux gérer la production<br />

et la revalorisation des déchets. Interview<br />

avec Jean-Christian Spite, auditeur<br />

QSE chez CBL.<br />

Pouvez-vous présenter CBL en quelques<br />

mots ?<br />

CBL existe depuis 2006 et est une filiale<br />

de CIT Blaton. Profitant de la structure<br />

de sa maison-mère tant pour son expertise<br />

que pour sa solidité financière,<br />

elle est un des leaders de la construction<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Ses chantiers sont<br />

de grande envergure et connus de tous,<br />

notamment l’extension de l’hypermarché<br />

Auchan au Kirchberg. Nos collaborateurs<br />

peuvent tous être fiers de ces<br />

réalisations.<br />

En 2020, le chiffre d'affaires de CBL<br />

s'élevait à plus de 120 millions d'euros.<br />

Les 390 salariés de l'entreprise sont les<br />

principaux acteurs de la croissance de<br />

son activité. La société est engagée en<br />

faveur de l'environnement et mène une<br />

politique de gestion des déchets et de<br />

réduction des émissions de CO 2<br />

. CBL<br />

soutient aussi de nombreuses associations<br />

comme SOS Villages d'Enfants.<br />

C’est une entreprise qui a gardé de ses<br />

origines une structure et un esprit de famille.<br />

Seuls deux niveaux hiérarchiques<br />

existent entre la direction et les employés.<br />

Le dialogue est constant entre<br />

tous les collaborateurs et la direction est<br />

à l'écoute de tous.<br />

Nous avons fait de la formation de nos<br />

équipes une priorité. En 2021, ce sont<br />

plus de 13.000 heures qui ont été consacrées<br />

au Lean Management, au Team<br />

Management, au suivi de la qualité par<br />

l'intermédiaire de plateformes mobiles<br />

de snagging (procédé permettant<br />

de repérer les défauts mineurs d’une<br />

nouvelle construction en vue de les<br />

corriger) et aux techniques des métiers<br />

de la construction.<br />

Quelles sont les missions concrètes de<br />

votre département QSE ?<br />

Le service QSE est chargé de surveiller<br />

l'application de standards en lien avec les<br />

normes ISO 9001, 14001 et 45001. Il intervient<br />

en amont pour définir ces standards<br />

avec la direction, puis avec les équipes de<br />

chantier et les différents services pour<br />

s'assurer de leur mise en place.<br />

De plus, les membres du département<br />

QSE assurent la fonction de travailleur<br />

désigné. Ainsi, ils sont chargés des activités<br />

de prévention et de protection<br />

des risques professionnels au sein de<br />

l'entreprise. Leur rôle est également de<br />

contribuer à l'amélioration continue des<br />

processus, notamment avec l'aide de la<br />

SuperDrecksKëscht (SDK).<br />

La société déploie<br />

son parc de panneaux<br />

photovoltaïques sur les toitures<br />

de son siège à Niederkorn,<br />

en parallèle à l'électrification<br />

de son parc roulant<br />

Vous avez d’ailleurs obtenu le label « SDK<br />

fir Betrieber ». Qu’avez-vous mis en place<br />

pour l’obtenir ?<br />

CBL est labelisée SDK depuis plus de dix<br />

ans pour son siège de Niederkorn. L'audit<br />

annuel de la SDK permet de maintenir<br />

une rigueur dans la gestion des<br />

différentes fractions de déchets issus<br />

des activités du dépôt : stockage, atelier<br />

de préfabrication du béton, atelier<br />

mécanique,... L'audit porte sur plus de<br />

30 fractions différentes (ferrailles, aérosols,<br />

bois, matériaux récoltés lors d’une<br />

démolition,…).<br />

CBL dispose d'un centre de tri et fait appel<br />

à des prestataires pour le traitement.<br />

L'objectif est de valoriser un maximum<br />

de déchets. Cela peut passer entre autres<br />

par la récupération brute de certains matériaux<br />

comme le fer, par le concassage<br />

ou recyclage des agrégats ou encore par<br />

la régénération des acides/bases.<br />

Quels sont vos objectifs en vous investissant<br />

sur le plan environnemental ?<br />

CBL s'est engagée depuis des années<br />

dans le cercle vertueux de la certification<br />

ISO 14001. Dans cette démarche, elle doit<br />

identifier ses impacts significatifs sur<br />

l’environnement et les solutions à mettre<br />

en place pour les limiter, voire les supprimer.<br />

Actuellement, nous analysons principalement<br />

notre production de déchets.<br />

L'objectif consiste à réduire la quantité<br />

de détritus générée sur nos chantiers,<br />

en partenariat avec les sous-traitants.<br />

Pour l’atteindre, réfléchir à nos modes de<br />

construction est essentiel. Par exemple,<br />

la préfabrication permet de diminuer<br />

la production de déchets de coffrage en<br />

bois. Ainsi, elle représente un moyen de<br />

limiter les pertes de matériaux, de temps<br />

et d’argent.<br />

Vos équipes sont-elles sensibilisées<br />

aux enjeux de la transition environnementale<br />

?<br />

Sans parler d'économie circulaire ou de<br />

neutralité carbone, les équipes ont des<br />

objectifs de maîtrise des impacts par le<br />

biais du Plan de Prévention Environnementale.<br />

Ce document est l'équivalent<br />

du Plan Particulier de Sécurité et de Santé<br />

(PPSS) pour l'environnement. Il décrit<br />

les mesures concrètes qui doivent être<br />

mises en place sur les chantiers: maîtrise<br />

des consommations d'énergie, prévention<br />

des envols de poussière, zones de tri,<br />

nettoyage des voieries,…<br />

Vos considérations pour l’écologie se<br />

constatent-elles dans vos projets ? Si oui,<br />

avez-vous quelques exemples ?<br />

Plusieurs de nos chantiers sont engagés<br />

dans les démarches de labellisation<br />

BREEAM. Cette certification atteste de<br />

la prise en compte des contraintes environnementales<br />

dans l'intégralité d’un<br />

projet depuis sa conception jusqu'à son<br />

exploitation. CBL veille à appliquer ses


42<br />

GREEN BUILDING<br />

exigences dans la phase de construction<br />

et doit rendre compte notamment des<br />

consommations d'eau, de gaz, de bois et<br />

faire un bilan CO 2<br />

de ses émissions. Parmi<br />

les chantiers que nous avons réalisés<br />

et qui sont labélisés, nous pouvons citer<br />

le projet TWIST à Belval. Il s’agit d’un<br />

complexe divisé en deux parties : l’une<br />

est composée de neuf étages et abritera<br />

une résidence, l’autre de cinq étages et<br />

servira de bureaux.<br />

trouver des pistes pour minimiser l’impact<br />

carbone des activités du secteur de<br />

la construction en général. Cela passe par<br />

un benchmark sur les bonnes pratiques<br />

environnementales via des salons professionnels,<br />

des prises de contact avec des<br />

promoteurs ou des concepteurs de projet,<br />

le tout visant à orienter les méthodes de<br />

travail vers plus d’écoresponsabilité.<br />

Par ailleurs, la société déploie son parc<br />

de panneaux photovoltaïques sur les toitures<br />

des bâtiments de son siège à Niederkorn,<br />

en parallèle à l'électrification<br />

progressive de son parc roulant. Au total,<br />

458 panneaux solaires ont été installés en<br />

2015 et 2021 sur le bâtiment des bureaux<br />

et du hall de préfabrication. Ensemble, ils<br />

produisent en pic 148 MW, ce qui équivaut<br />

à une réduction de 41 tonnes de CO 2<br />

.<br />

Enfin, CBL participe au Think Tank,<br />

un groupe de réflexion lancé par la<br />

maison-mère dont l’objectif est de<br />

120 millions<br />

d'euros de chiffre d’affaires en 2020<br />

CBL S.A.<br />

Rue Hahneboesch<br />

L-4578 Niederkorn<br />

www.cbl-sa.lu


GREEN BUILDING<br />

The art<br />

43<br />

of Building<br />

Urbaterre


LUXEMBOURG<br />

44<br />

PRODUCTION<br />

ET APPLICATION D’ENROBÉS :<br />

QUELQUES PROCÉDÉS<br />

PARTICULIERS<br />

GREEN BUILDING<br />

Julien Cajot<br />

L’entreprise Julien Cajot, du nom de<br />

son fondateur, est une société familiale<br />

née en 1967 et spécialisée dans la production<br />

et l’application de bétons asphaltiques<br />

– des revêtements bitumeux<br />

servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />

parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />

ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />

directeur technique, revient sur l’un<br />

de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />

un moyen de mise en œuvre unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />

avec bras télécommandé que l’entreprise<br />

met à disposition de ses clients.<br />

L’enrobé percolé: la résistance avant tout<br />

Parmi la large gamme de produits proposée<br />

par l’entreprise Julien Cajot, l’enrobé<br />

percolé est certainement l’un des plus<br />

résistants. Certaines surfaces, comme<br />

les sols industriels, les aires de stockage,<br />

les parkings pour poids-lourds, les stations-services<br />

ou encore les couloirs et<br />

les zones d’arrêt de bus, nécessitent un<br />

revêtement permettant de supporter<br />

des charges lourdes et à une fréquence<br />

importante. « Plus résistant que le béton<br />

ou qu’un enrobé bitumeux, l’enrobé percolé<br />

– sorte de combinaison des deux –<br />

est le matériau de choix pour ce type de<br />

surfaces. On l’obtient en comblant les<br />

interstices d’un enrobé bitumeux avec<br />

un « coulis de percolation », à savoir un<br />

mélange de ciment, de résines, d’eau et<br />

d’additifs. Il résulte de la percolation un<br />

enrobé à la résistance mécanique très<br />

élevée. Cette technique permet d’accroître<br />

les performances en compression<br />

tout en limitant l’orniérage », explique<br />

Axel Burkel.<br />

Sa mise en œuvre diffère quelque peu de<br />

celle d’un enrobé classique. Elle néces-<br />

site d’abord l’application d’une couche<br />

de base (en bitume), pour garantir la<br />

rigidité du support, puis l’étanchéification<br />

de la surface (bords, regards et<br />

joins compris). C’est sur cette base que<br />

peut être appliqué le châssis support en<br />

asphalte. La percolation peut commencer<br />

après refroidissement de ce dernier.<br />

Sa mise en œuvre se fait généralement<br />

de nuit, pour éviter une évaporation<br />

trop rapide et les risques de fissures. Un<br />

temps de séchage de trois à cinq jours<br />

est nécessaire pour permettre la circulation<br />

sur la surface.<br />

L’entreprise Julien Cajot a notamment eu<br />

recours à cette technique pour le Centre<br />

national d’incendie et de secours de Gasperich<br />

où elle a appliqué quelque 12.000<br />

m 2 d’enrobé percolé. « Nous avons également<br />

réalisé la sortie de CFL multimodal<br />

où circulent chaque jour une centaine de<br />

camions qui empruntent toujours la même<br />

voie. D’abord faite d’un enrobé classique,<br />

la sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />

au bout de deux ou trois ans. Nous y avons<br />

appliqué un enrobé percolé il y a deux ans<br />

et le résultat est beaucoup plus résistant »,<br />

ajoute le directeur technique.


GREEN BUILDING<br />

45<br />

Un camion-distributeur unique au<br />

Grand-Duché<br />

Voilà un peu plus d'une année que l’entreprise<br />

est la seule du pays à posséder<br />

deux camions équipés de distributeurs<br />

d’asphalte télécommandés. Particulièrement<br />

recommandés pour la mise en<br />

œuvre d’enrobés sur des petites surfaces,<br />

ils sont munis d’un bras qui leur confère<br />

un rayon d’action de cinq mètres, à 180°,<br />

et qui permet de déverser de la matière<br />

en hauteur si le chantier se révèle difficile<br />

d’accès (derrière une haie ou un muret<br />

par exemple). « Le camion, comme le bras<br />

lui-même, est entièrement télécommandé.<br />

Ainsi, le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />

de la cabine, déplacer le véhicule<br />

et contrôler le bras. Ce système permet<br />

non seulement de diminuer la pénibilité<br />

du travail de nos collaborateurs en éliminant<br />

le pelletage manuel, mais aussi de<br />

réduire le nombre d’ouvriers nécessaires<br />

sur le chantier », indique Axel Burkel.<br />

L’autre avantage de ce camion est de<br />

maintenir l’asphalte à température plus<br />

longtemps. Le bitume dont celui-ci est<br />

composé demeure liquide à 180°C mais<br />

passe à l’état solide après refroidissement.<br />

Son application doit donc être<br />

effectuée rapidement, dans les quelques<br />

heures qui suivent sa production. Grâce<br />

à leur bras qui déverse la matière, les<br />

deux camions de l’entreprise Julien Cajot<br />

peuvent rester bâchés, ce qui permet<br />

de réduire la déperdition thermique. En<br />

outre, l’asphalte est acheminé à travers<br />

ce bras par une vis chauffée. Il est donc<br />

à nouveau mélangé et légèrement réchauffé,<br />

ce qui le rend plus malléable et<br />

facile à ratisser.<br />

« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />

sur nos projets de moindre envergure<br />

car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />

Toutefois, les plus petits chantiers<br />

sont souvent mis en œuvre directement<br />

par nos clients. C’est pourquoi<br />

nous avons décidé de les proposer à la<br />

location. Ainsi, pour toute commande<br />

en faible tonnage, nous proposons de<br />

louer un de ces camions avec chauffeur<br />

formé à son maniement. Tous les matériaux<br />

que nous produisons, des matériaux<br />

de sous-couche aux couches de<br />

roulement, peuvent être mis en œuvre<br />

grâce à ce distributeur », déclare le directeur<br />

technique. Et, puisque l’entreprise<br />

possède le matériel en double, elle peut<br />

offrir à ses clients un important gain de<br />

temps : alors qu’un camion coule l’enrobé<br />

sur chantier, l’autre fait l’aller-retour<br />

à la centrale de Leudelange pour faire le<br />

plein de matériel!<br />

Julien Cajot S.e.c.s.<br />

1, Zone Industrielle Grasbusch<br />

L-3370 Leudelange<br />

www.cajot.lu


LUXEMBOURG<br />

46<br />

GREEN BUILDING<br />

FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />

AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />

40 ANNÉES D’INNOVATION<br />

Famaplast<br />

Patric Michelis<br />

L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />

En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />

puis pour d’autres entreprises.


GREEN BUILDING<br />

47<br />

Historique de la société<br />

C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />

société Famaplast qui fabrique des<br />

tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />

les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />

protection. Depuis, les tubes en<br />

polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />

protègent les câbles et facilitent leur<br />

éventuel remplacement.<br />

Parce que l’environnement a toujours<br />

été au cœur des préoccupations de la société<br />

Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />

l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />

à partir de matériaux recyclés.<br />

C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />

qui s’occupe de la transformation<br />

de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />

bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />

recyclée sont aussi performantes<br />

que celles fabriquées à partir de matériaux<br />

de premier choix.<br />

À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />

en Europe à produire ces tubes<br />

à partir de matériaux recyclés et à être<br />

conforme aux normes européennes.<br />

Une nouvelle gaine<br />

nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif<br />

qui le rend détectable<br />

Remise en question et innovation<br />

En 2016, après deux années de recherche<br />

et de développement, Famaplast a créé<br />

une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />

détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />

gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />

qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />

« Nos principaux clients français nous<br />

ont appelés afin de mettre en place un<br />

système efficace et économiquement<br />

pertinent permettant de localiser les<br />

conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />

en conformité avec une nouvelle norme<br />

française », nous explique Patric Michelis,<br />

directeur de Famaplast. « Le concept<br />

que nous avons développé a été breveté.<br />

Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />

d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />

est raccordé à une borne lors de la pose et<br />

les bornes sont connectées à un émetteur<br />

générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />

permet de localiser la conduite en<br />

tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />

les informations demandées et permet<br />

d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />

système est extrêmement fiable, la durée<br />

de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />

à celle de la canalisation et son<br />

faible surcoût étant largement compensé<br />

par les économies réalisées en évitant<br />

les nombreux incidents voire accidents<br />

des années après la pose d’une conduite,<br />

lorsqu’interviennent des travaux ».<br />

Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />

a surtout connu le succès à l’étranger,<br />

il pourrait aussi intéresser le marché<br />

luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />

interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />

qui ont été abimés par accident<br />

en creusant.


Borne d’injecon Branchement<br />

Borne d’injecon Branchement<br />

48<br />

GREEN BUILDING<br />

Les avantages du dispositif<br />

développé par Famaplast :<br />

• Localisable en classe A ;<br />

• Offre une bonne précision dans le<br />

positionnement des réseaux en<br />

plan et en profondeur ;<br />

• Réseaux détectés et localisés à<br />

toutes profondeurs ;<br />

• Réduction des coûts de recherche<br />

des réseaux et d’ouverture de<br />

tranchées en exploitation ;<br />

• Permet d’éviter les arrêts de<br />

chantiers et dispense<br />

d’investigations complémentaires<br />

coûteuses ;<br />

• Durée de vie équivalente à celle<br />

des réseaux ;<br />

• Garantit une sécurité pour les<br />

réseaux et leurs exploitants ;<br />

• Fonctionne avec tous les appareils<br />

de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce ;<br />

• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />

sa fixation sur les couronnes ;<br />

• Un faible surcoût par rapport au<br />

coût du mètre linéaire du réseau<br />

posé ;<br />

• Offre la possibilité d’un<br />

géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Qualité, respect de l’environnement<br />

et remise en question constante sont<br />

les qualités qui ont permis à la société<br />

de devenir un des leaders européens<br />

de la fabrication des tubes annelés en<br />

polyéthylène.<br />

Les gaines permettent<br />

de remplacer<br />

ou introduire<br />

de nouveaux câbles<br />

sans rouvrir une tranchée<br />

Tous diamètres, toutes longueurs et<br />

toutes couleurs, les gaines de protection<br />

Famaplast peuvent désormais rester<br />

détectables à vie. Elles préservent les<br />

câbles en respectant la terre et une fois<br />

en place, on peut remplacer ou introduire<br />

de nouveaux câbles sans rouvrir<br />

une tranchée.<br />

Famaplast<br />

47a, rue de Sanem<br />

L-4485 Soleuvre<br />

Tél.: 59 30 46 - 1<br />

fama@pt.lu<br />

www.famaplast.lu<br />

AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />

Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />

aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />

Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />

et en profondeur.<br />

Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />

Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />

en exploitation.<br />

Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />

complémentaires coûteuses.<br />

Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />

Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />

Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce.<br />

Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />

Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />

posé.<br />

Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />

d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />

et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />

profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />

Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />

réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />

doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />

Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />

Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />

Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />

Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />

Etablir les plans de récolement<br />

Géo-référencer le réseau<br />

Emeeur / Générateur<br />

Mode de détecon<br />

PLYVAL concept<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle ouvert<br />

Récepteur / Détecteur<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle fermé :<br />

assure le retour terre<br />

Terre<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Profondeur<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Connecteur en Té<br />

Connecteur Droit Connecteur Té<br />

Canalisaon<br />

Tube PLYVAFLEX


Un nouveau master en commerce électronique<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> Lifelong Learning Centre a lancé le Master en<br />

commerce électronique en partenariat avec l’Université de Strasbourg<br />

en février dernier. Ce cursus répond à un besoin sociétal de plus en<br />

plus important de digitalisation et d'échanges électroniques. Dans le<br />

cadre de cette évolution, de nouveaux emplois naîtront et les emplois<br />

existants se réinventeront. Les candidats pourront se former aux<br />

nouvelles technologies dans ce domaine et acquérir les compétences<br />

nécessaires au développement de projets de commerce électronique,<br />

comme la logistique du commerce électronique ou le cybermarketing.<br />

Source : Chambre des Salariés<br />

Une initiative européenne pour soutenir le secteur de la tech<br />

La Banque européenne d’investissement (BEI), le Fonds européen<br />

d’investissement, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et la<br />

Belgique ont lancé l’« Initiative Champions Technologiques Européens »<br />

(ICTE) qui a pour objectif de soutenir les entreprises de haute<br />

technologie. L’ICTE est la pierre angulaire de l’initiative paneuropéenne<br />

Scale-up Europe dévoilée en février 2022. Les cinq États membres<br />

et le Groupe BEI ont respectivement injecté 3,25 milliards et 500<br />

millions d’euros. L’ICTE contribuera notamment à combler le déficit de<br />

financement qui crée une dépendance des jeunes pousses innovantes<br />

les plus prometteuses d’Europe à l’égard des capitaux non européens.<br />

Source : Ministère français de l’Économie<br />

Blue Alchemist : des panneaux solaires grâce<br />

aux ressources lunaires<br />

L’entreprise fondée par Jeff Bezos, Blue Origin, a réussi à fabriquer<br />

des cellules photovoltaïques et des câbles de transmission à l’aide<br />

d’un simulant de régolithe, une poussière fine recouvrant le sol lunaire.<br />

Avec ce procédé baptisé Blue Alchemist, la société compte participer<br />

au programme Artemis de la NASA qui vise à ramener l’Homme sur<br />

la Lune pour s’y installer durablement. En exploitant les ressources<br />

présentes sur la Lune, les aller-retours entre la Terre et son satellite<br />

seraient moins nombreux et faciliteraient, ainsi, la faisabilité du projet.<br />

Source : Blue Origin<br />

DIGITAL


LUXEMBOURG<br />

50<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

TRANSITION DIGITALE :<br />

OÙ EN EST LE LUXEMBOURG ?<br />

La digitalisation se constate aujourd’hui dans bien des domaines : le travail, les interactions sociales,<br />

les divertissements, l’administration,… Toutefois, quels avantages présente-t-elle pour le <strong>Luxembourg</strong><br />

et ses citoyens ? Comment peut-elle répondre aux problématiques de notre temps ? Comment développer l’inclusivité<br />

du numérique ? Où en est le pays dans cette transition ? Marc Hansen, ministre délégué<br />

à la Digitalisation, répond à ces questions qui recoupent parfois bien des réalités.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

51<br />

Quel bilan pouvez-vous dresser de la<br />

transition digitale au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Nous abordons un sujet si vaste et qui<br />

revêt tant de facettes qu’il m’est difficile<br />

de donner une réponse sans équivoque.<br />

Cependant, je ne boude pas mon plaisir<br />

de souligner la 3 e place obtenue au<br />

eGovernment Benchmark 2022 de la<br />

Commission européenne, qui compare<br />

les services numériques de 35 gouvernements<br />

à travers l’Europe. Cette progression<br />

de deux places par rapport à 2021 et<br />

de huit places par rapport à 2020 est remarquable.<br />

La Commission européenne<br />

publie également le Digital Economy and<br />

Society Index (DESI). Dans ce cas-ci, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> progresse également sans<br />

cesse dans le classement et se trouve<br />

actuellement à la 8 e place. Le Grand-<br />

Duché affiche notamment une excellente<br />

4 e place en matière de connectivité.<br />

Récemment, j’ai également présenté<br />

les résultats d’une étude que j’ai commanditée<br />

auprès de l’OCDE sur le gouvernement<br />

numérique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’organisation a notamment souligné<br />

l’importance de la gouvernance numérique<br />

proposée par le ministère de la Digitalisation.<br />

Celle-ci se compose du Haut<br />

Comité à la transformation numérique et<br />

du Comité interministériel à la Digitalisation.<br />

L’objectif est d’inciter et de soutenir<br />

une collaboration régulière entre<br />

toutes les parties prenantes. L’OCDE a<br />

également salué, entre autres choses, la<br />

création de notre GovTech Lab dont la<br />

mission principale est d’accélérer l'innovation<br />

technologique au sein de l'État au<br />

travers de l’innovation ouverte.<br />

Au regard de toutes ces considérations, je<br />

dirais donc que nous tenons le bon bout !<br />

Quels sont les grands défis qu’il reste à<br />

réaliser ?<br />

Nous avons encore beaucoup de travail<br />

en perspective, à commencer par les<br />

défis posés par la gestion des données.<br />

Lorsqu’utilisées avec soin, les données<br />

dont dispose l’État ont le potentiel de<br />

nous proposer des services et des processus<br />

de plus en plus adaptés aux besoins<br />

de nos concitoyens. Un événement organisé<br />

au GovTech Lab il y a quelques mois<br />

l’illustre parfaitement : lors d’un hackathon<br />

collaboratif, les participants étaient<br />

invités à imaginer des outils innovants<br />

utilisant les données ouvertes de l’Observatoire<br />

de l’habitat et des domaines<br />

connexes, par exemple les transports,<br />

l’environnement ou l’énergie. Ce genre<br />

d’exercice peut faire émerger des applications<br />

ou autres outils qui facilitent la<br />

vie des citoyens. Mais, si nous ne disposons<br />

pas de ces données pour laisser libre<br />

cours à l’imagination des développeurs,<br />

ces exercices sont vains.<br />

Explorer le potentiel de ces données<br />

est primordial à nos yeux, tout comme<br />

nous devons tout mettre en œuvre pour<br />

en garantir la sécurité. Les services publics<br />

sont tributaires des données des citoyens,<br />

mais il va de soi que nous devons<br />

les gérer avec la déférence qu’il convient<br />

et dans le respect de ceux qui nous les<br />

confient.<br />

Le gouvernement a pris<br />

un engagement fort pour mener<br />

le <strong>Luxembourg</strong> à bon port en termes<br />

de digitalisation, tout en ne laissant<br />

personne pour compte<br />

Vous avez dit lors du premier Simplify<br />

Day le 19 janvier que « digitalisation et<br />

simplification doivent aller de pair afin<br />

de proposer les services publics qui correspondent<br />

aux besoins des citoyens ».<br />

Pensez-vous que la digitalisation peut<br />

répondre à tous leurs besoins et qu’elle<br />

ne va pas, au contraire, creuser davantage<br />

le fossé numérique qui sépare les<br />

anciennes des nouvelles générations ou<br />

les plus aisés des plus démunis ?<br />

Le gouvernement a pris un engagement<br />

fort pour mener le <strong>Luxembourg</strong> à bon<br />

port en termes de digitalisation, tout en<br />

faisant en sorte que personne ne soit laissé<br />

pour compte. Le ministère de la Digitalisation<br />

fournit de grands efforts pour<br />

répondre à cet engagement. Par exemple,<br />

lorsque nous envisageons une procédure<br />

à digitaliser, nous devons prendre<br />

en compte tous ses aspects. Est-ce une<br />

procédure utile ? La démarche est-elle<br />

simple à réaliser ou peut-on en simplifier<br />

certaines étapes ? A-t-on besoin<br />

d’une innovation pour apporter une<br />

solution au problème posé et cette innovation<br />

doit-elle être forcément de nature<br />

technologique ? Et comment faire<br />

en sorte que cette digitalisation puisse<br />

bénéficier au plus grand nombre ? Ces<br />

questions nous guident alors dans le<br />

choix de nos projets.<br />

L’inclusion numérique est un des axes<br />

stratégiques de notre ministère afin<br />

de ne pas laisser se creuser ce fameux<br />

fossé numérique. Nous avons mis sur<br />

pied un Plan d’action national pour répondre<br />

à ce défi et avons déjà lancé la<br />

majorité des initiatives de ce plan : des<br />

appels à projets pour des actions d’inclusion<br />

numérique, une journée dédiée<br />

à l’inclusion afin de mettre en lumière<br />

cette thématique, un Forum interdisciplinaire<br />

pour mettre en réseau les acteurs<br />

sur le terrain susceptibles de soutenir<br />

des actions de ce type, des fiches<br />

en langue simple sur Guichet.lu afin de<br />

guider au mieux les publics concernés<br />

dans les démarches administratives.<br />

Par ailleurs, j’ai commandité une étude<br />

auprès du LISER pour identifier plus en<br />

détail les facteurs à l’origine d’une potentielle<br />

fracture numérique. Les analyses<br />

et conclusions de cette étude seront<br />

disponibles sous peu et devraient<br />

nous permettre de cibler de manière<br />

encore plus précise les actions pour lutter<br />

contre la fracture numérique.<br />

Est-ce que la digitalisation peut avoir<br />

un impact positif sur l’écologie et sur les<br />

objectifs du gouvernement en matière de<br />

développement durable et de protection<br />

de l’environnement ?<br />

Oui, je le pense, même s’il est impossible<br />

de le quantifier avec précision. Je<br />

citerais simplement dans ce contexte la<br />

dématérialisation des documents. Moins<br />

de paperasse et moins de bureaucratie<br />

sont certainement une conséquence positive<br />

de la digitalisation. Par ailleurs, la<br />

pandémie de Covid-19 étant passée par<br />

là, le télétravail s’est généralisé puisqu’il<br />

est devenu plus facile. Sans la technolo-


52<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

© Sabino Parente (ICT Spring)<br />

Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation<br />

gie, cela n’aurait pas été possible. Plus de<br />

travail à domicile veut tout simplement<br />

dire moins de personnes sur les routes.<br />

Rien que cet aspect est édifiant. De plus,<br />

les technologies comme les capteurs ou<br />

les « smart meters » peuvent contribuer<br />

à la préservation des ressources et à la<br />

réduction de l’empreinte écologique. La<br />

consommation d’énergie, d’eau potable<br />

et d’électricité peut ainsi être optimisée à<br />

l’échelle des bâtiments ou des quartiers.<br />

Quel point de vue portez-vous sur le<br />

metaverse, l’intelligence artificielle ou<br />

encore la blockchain ? Ces derniers pourraient-il<br />

présenter des avantages pour le<br />

futur du <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Les nouvelles technologies ne doivent<br />

servir qu’un seul but : l’intérêt des citoyens<br />

et des entreprises. Blockchain,<br />

intelligence artificielle, etc. doivent être<br />

maîtrisées afin d’en tirer le meilleur<br />

parti. ChatGPT, qui fait sensation en ce<br />

moment, est un outil formidable qui présente<br />

de grandes opportunités, mais qui<br />

pousse également à s’interroger sur bien<br />

des aspects. Nous devons nous assurer<br />

de prendre en compte tous les tenants et<br />

aboutissants d’un problème et des solutions<br />

proposées. Ces fantastiques tremplins<br />

que sont les nouvelles technologies<br />

doivent se mettre à notre service et, pour<br />

ce faire, il faut apprendre à les connaître.<br />

Les nouvelles technologies<br />

ne doivent servir qu’un seul but :<br />

l’intérêt des citoyens<br />

et des entreprises<br />

Du côté du ministère de la Digitalisation,<br />

nous avons misé notamment<br />

sur la blockchain et avons créé la première<br />

du secteur public en Europe et<br />

probablement dans le monde. Un des<br />

bénéfices qui s’est concrétisé est la<br />

digitalisation des prêts étudiants. Dans<br />

ce projet, la blockchain facilite la communication<br />

sûre et sécurisée entre acteurs<br />

publics et privés (les banques)<br />

concernés qui ont tous accès à la même<br />

information actualisée.<br />

En matière d’IA, nous prenons part au<br />

Comité AI4Gov, fruit de la vision stratégique<br />

à l'égard de l'intelligence artificielle<br />

du gouvernement. L'objectif du comité<br />

AI4Gov est d’encourager les ministères<br />

et les administrations à faire usage de<br />

l’intelligence artificielle et de la science<br />

des données pour repenser leurs actions<br />

et leurs fonctionnements. À propos du<br />

metaverse, Guichet.lu vient d’y faire son<br />

entrée !<br />

Propos recueillis par P. Paquet


DIGITAL ET INNOVATION<br />

53<br />

Pourquoi pas vous inspirer de<br />

nos politiques, procédures,<br />

règles de gouvernance et entamer<br />

This project has received funding from the European<br />

une gouvernance certifiable ?<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

Avez-vous un bilan des risques<br />

qui a la précision de vous naviguer<br />

dans des prises de décisions<br />

difficiles ?<br />

Avez-vous vérifié votre sécurité<br />

de façon rigoureuse et<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

indépendante ?<br />

Spécifiez-vous la sécurité et<br />

les besoins de continuité dans<br />

vos projets ?<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

Menaces et impacts cyber<br />

en augmentation en 2022<br />

55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />

...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police<br />

...et<br />

ou<br />

surtout,<br />

services.<br />

des opérateurs de services essentiels :<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />

Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />

CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts Confinés créent comme de nouveaux vous durant produits la disponibles crise Covid dès 19, 2022. itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />

CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />

(ENISA Threat Landscape 2022)<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />

• VMS-RANT, pour évaluer en temps réel les vulnérabilités • TRICK de Service votre infra ou et TRICK les risques free, pour associés gérer ; et surveiller les risques ;<br />

• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition • VMS-RANT, à la cybercriminalité pour évaluer ; en temps réel les vulnérabilités de votre infra et les risques associés ;<br />

• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions • DNAS, de manière pour sonder simple et le Darknet innovante et ; évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />

• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug<br />

• <strong>Smart</strong>NetIDS,<br />

and play ».<br />

pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />

• Étiez-vous bien préparé pour<br />

• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />

des événements non prévus ?<br />

• Étiez-vous bien préparé pour<br />

Notre savoir-faire<br />

des événements<br />

:<br />

non prévus ?<br />

Notre savoir-faire :<br />

• Avez-vous réussi à maintenir la • bâti sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

cybersécurité durant cette crise ? • forgé au • feu Avez-vous de la recherche réussi européenne à maintenir et la internationale • bâti ; sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

• soumis à cybersécurité des stress tests durant continus cette dans crise les projets ? de nos • forgé clients au ; feu de la recherche européenne et internationale ;<br />

• Avez-vous su utiliser efficacement • adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />

• soumis à des stress tests continus dans les projets de nos clients ;<br />

ce temps passé en télétravail pour<br />

• Avez-vous su utiliser efficacement • adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />

améliorer vos connaissances ?<br />

ce temps passé en télétravail pour<br />

Nos services traditionnels, améliorer vos mais connaissances particulièrement ? utiles en temps de crise :<br />

Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />

• Avez-vous besoin d’un contrôle de • pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />

sécurité simple et indépendant ?<br />

particulier • Avez-vous des offres besoin cloud ; d’un contrôle de • pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />

• pour définir sécurité et mettre simple en œuvre et indépendant une stratégie ? de continuité particulier (politique des télétravail offres cloud ;<br />

• Savez-vous que les<br />

et continuité de Le l’activité, top 5 plan des reprise, menaces plan et scénarios : • pour des définir tests ; et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />

cyberattaques augmentent<br />

• pour évaluer les risques • et Savez-vous mettre en place que un les traitement spécifique et continuité (sous-traitance,<br />

de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />

en temps de crises ?<br />

usage cloud) ; cyberattaques 1. Ransomware augmentent<br />

• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />

• pour mettre à disposition 2. Malware en des temps experts de en crises sécurité, ? p. ex. un CISO, usage un cloud) DPO ;<br />

(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />

• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />

• pour gérer, évaluer et collecter<br />

3. Social<br />

des preuves<br />

Engineering<br />

en cas de cyberattaques (SECurity ; as a Service – SECaaS) ;<br />

• pour installer et configurer nos 4. Data nouveaux threats outils de cybersécurité • pour gérer, ; évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />

• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />

5. Denial of Service• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

programme under grant agreement No 700581<br />

• Étiez-vous bien préparé pour<br />

des événements non prévus ?<br />

• Avez-vous réussi à maintenir la<br />

cybersécurité durant cette crise ?<br />

Les entités les plus impactées (en termes de réputation) :<br />

1. programme Administrations under grant agreement publiques, No 700581 gouvernements<br />

2. Services<br />

3. Services digitaux<br />

4. Finances<br />

« La 5. cybersécurité Personnes privées est l’affaire de tous » (NIST)<br />

Les trends :<br />

• Avez-vous su utiliser efficacement<br />

ce temps passé en télétravail pour<br />

améliorer vos connaissances ?<br />

• Avez-vous besoin d’un contrôle de<br />

sécurité simple et indépendant ?<br />

• Savez-vous que les<br />

cyberattaques augmentent<br />

en temps de crises ?<br />

This project has received funding from the European<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />

• Exploitation 0-days accrue (par des agents gouvernementaux)<br />

• Risque accrue pour Operational Technology (OT), infrastructure critique<br />

• Compétence et intérêt dans les attaques des chaînes d’approvisionnement<br />

• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />

Les • VMS-RANT, attaques pour évaluer destructrices en temps réel les vulnérabilités sont une de votre composante infra et les risques associés importante ; des opérations des acteurs<br />

• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />

étatiques.<br />

• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />

• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />

• Le changement de marque des groupes de ransomware est utilisé pour éviter l’application<br />

Notre savoir-faire :<br />

de la loi • bâti et sur les des sanctions.<br />

méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />

• forgé au feu de la recherche européenne et internationale ;<br />

• Le modèle • soumis commercial à des stress tests continus «hacker-as-a-service» dans les projets de nos clients ; gagne en popularité.<br />

• adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />

• Hausse significative des attaques contre la disponibilité, en particulier les DDoS<br />

Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />

• Le phishing est une fois de plus le vecteur le plus courant d’accès initial (Nouveau :<br />

• pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />

phishing<br />

particulier<br />

de consentement).<br />

des offres cloud ;<br />

Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />

CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

Move securely within the cyberworld<br />

• pour définir et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />

et continuité de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />

• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />

usage cloud) ;<br />

• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />

(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />

• pour gérer, évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />

• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />

Move securely within the cyberworld<br />

• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />

www.itrust.lu<br />

Move securely within the cyberworld<br />

This project has received funding from the European<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

programme under grant agreement No 700581<br />

Move securely within the cyberworld<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />

55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />

www.itrust.lu


54<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

DÉMYSTIFIER<br />

L’INTELLIGENCE<br />

ARTIFICIELLE<br />

À L’ÉCOLE<br />

University of <strong>Luxembourg</strong> Competence Centre<br />

De plus en plus présente dans notre<br />

quotidien, l’intelligence artificielle (IA)<br />

est un outil formidable, souvent encore<br />

invisible, qu’il s’agit de s’approprier<br />

le plus tôt possible. Pourquoi donc ne<br />

pas déjà commencer à démystifier l’IA<br />

à l’école ? Cette question, Paul Fayard,<br />

directeur adjoint de l’IFEN (Institut<br />

de Formation de l’Éducation Nationale),<br />

l’a débattue avec les I-CN, un<br />

groupe d’instituteurs spécialisés en<br />

compétences numériques coordonné<br />

par Chris Krier. Les I-CN agissent dans<br />

toutes les écoles de l’enseignement<br />

fondamental au <strong>Luxembourg</strong> afin d’accompagner<br />

et de soutenir le personnel<br />

enseignant et éducatif en matière d’implémentation<br />

et d’utilisation des technologies<br />

de l’information en classe.<br />

Paul Fayard nous en dit plus sur les<br />

possibilités de l’IA au niveau de l’enseignement<br />

fondamental.<br />

Quelle est la place de l’IA dans l’enseignement<br />

fondamental aujourd’hui (en<br />

tant qu’outil pour les enseignants, mais<br />

aussi en relation avec les sujets abordés<br />

en classe) ?<br />

Selon les retours du terrain, à ce jour,<br />

on ne ressent pratiquement pas encore<br />

d’impact de l’IA sur l’enseignement<br />

fondamental. Bien que déjà utilisée de<br />

manière inconsciente, par exemple lors<br />

de recherches sur internet, peu d’enseignants<br />

ou d’élèves se posent des questions<br />

sur le fonctionnement ou encore<br />

la plus-value potentielle de cette technologie<br />

révolutionnaire pour l’enseignement<br />

et l’apprentissage. À ce stade,<br />

la grande majorité commence seulement<br />

à utiliser des technologies numériques<br />

en classe, comme le « coding » ou<br />

la production de matériel audio-visuel,<br />

mais l’IA n’est généralement pas encore<br />

un sujet.<br />

Par conséquent, et vu l’impact croissant<br />

de l’IA dans notre vie quotidienne, ne serait-il<br />

pas important d’initier les enfants<br />

à l’utilisation de l’IA à ce stade ?<br />

Alors qu’il est sans doute d’une grande<br />

importance de sensibiliser les jeunes<br />

à l’existence et aux enjeux de l’IA, les<br />

initier à la conception de tels outils et<br />

surtout les confronter au jargon technique<br />

dès l’école fondamentale semble<br />

prématuré.<br />

Toutefois, dans le cadre du développement<br />

des compétences médiatiques,<br />

il importera d’instiller aux élèves une<br />

conscience de la présence de l’IA. Pour ce<br />

faire, il s’agira de créer des espaces sécurisés<br />

et d’utiliser une approche ludique<br />

et adaptée à l’âge des jeunes afin de leur<br />

donner l’opportunité de tester et de vivre<br />

les possibilités et les limites de systèmes<br />

opérant sur base de l’IA.<br />

À cette fin, il existe des scénarios pédagogiques,<br />

des outils et des jeux qui illustrent<br />

les concepts de base et visent l’interaction<br />

avertie avec, par exemple, l’affichage<br />

dynamique de recommandations pour<br />

les réseaux sociaux ou les magasins en<br />

ligne.<br />

Nous avons vu ces derniers temps que<br />

l’IA nous permettait désormais de créer<br />

des œuvres picturales ou rédactionnelles<br />

sans être expert dans le domaine. Estce<br />

une source de crainte pour l’école ?<br />

Les élèves pourraient-ils avoir recours à


DIGITAL ET INNOVATION<br />

55<br />

ce genre d’application pour rendre des<br />

travaux ?<br />

Les outils récents comme ChatGPT,<br />

agent conversationnel utilisant l’IA pour<br />

fournir des réponses détaillées à toute<br />

question, ou encore Dall-E, un générateur<br />

d’images par l’IA, sont de plus en<br />

plus répandus. Cependant, ils ne sont<br />

pas encore connus et/ou utilisés par les<br />

élèves dans l’enseignement fondamental.<br />

On pourrait bien imaginer l’utilisation<br />

de l’IA par les élèves de façon créative<br />

pour leurs travaux, recherches et<br />

autres œuvres. Mais il faudrait d’abord<br />

s’assurer de les initier à l’utilisation correcte<br />

de ces outils et de leur monter les<br />

limites actuelles des applications de l’IA.<br />

Dans le futur, nous ne serons donc sans<br />

doute pas à l’abri de telles situations.<br />

Pour y répondre, l’accent devra être mis<br />

sur la sensibilisation des enseignants et<br />

l’adaptation de leurs cours aux réalités.<br />

Car, quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle,<br />

un devoir qui pourra être résolu de manière<br />

satisfaisante par une IA ne semble<br />

guère adapté aux besoins des élèves au<br />

21 e siècle.<br />

En observant les avancées scientifiques<br />

et les réalités sur le terrain, pensez-vous<br />

que l’IA pourra un jour remplacer<br />

l’enseignant ?<br />

La réponse de la plupart des I-CN à cette<br />

question est un « non » assez clair, en citant<br />

le manque de sens critique et d’innovation<br />

de la part de l’IA, ainsi que la<br />

déficience en émotions. Surtout un I-CN<br />

était très explicite en proclamant que<br />

« les humains éduquent les humains » et<br />

que l’école aura perdu sa raison d’être au<br />

moment où on n’aura plus besoin d’êtres<br />

humains.<br />

Certains I-CN, dont moi-même, voient<br />

les choses de manière plus nuancée.<br />

On pourrait bien imaginer une synergie<br />

entre l’enseignant et l’IA dans un futur<br />

proche, par exemple en déchargeant<br />

l’humain des tâches répétitives comme<br />

les corrections ou l’élaboration d’exercices<br />

de répétition. Ceci permettrait un<br />

changement de posture bien utile et<br />

l’enseignant pourrait se concentrer davantage<br />

sur son rôle de coach et d’accompagnateur<br />

et apporter le support<br />

émotionnel que la machine ne réussit<br />

pas encore à assumer.<br />

En regardant beaucoup plus loin dans le<br />

futur, je n’ose pas faire de prévision. Vu<br />

la vitesse actuelle des progrès technologiques<br />

et les bouleversements sociétaux<br />

que le monde a connus par le passé,<br />

personne ne peut dire avec certitude si<br />

un jour l’IA n’arrivera pas à émuler les<br />

« soft skills » – apanage de l’être humain.<br />

Il se pourrait tout aussi bien que l’école<br />

évolue à tel point dans le futur, que ce<br />

qu’on appelle aujourd’hui « enseignant »<br />

n’existe plus sous la même forme. Après<br />

tout, la plupart des professions dont<br />

nous aurons besoin dans le futur (même<br />

proche) n’existent pas encore à ce jour.<br />

Il s’agira de créer<br />

des espaces sécurisés<br />

et d'utiliser une approche ludique<br />

et adaptée à l’âge<br />

des jeunes<br />

Afin d’aider à démystifier l’IA au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

une 2 e édition personnalisée du<br />

MOOC à succès « Elements of AI » est prévue<br />

pour février 2023. Cette nouvelle édition<br />

inclut un groupe de support pour les<br />

enseignants. Pouvez-vous nous expliquer<br />

son but ?<br />

Le groupe de support sera animé par les<br />

I-CN et poursuit deux objectifs distincts.<br />

D’un côté, il s’agit de soutenir les enseignants<br />

participant au MOOC en abordant<br />

les thématiques et les questions<br />

traitées lors du cours. Le but est de créer<br />

les conditions favorables pour que tous<br />

les participants motivés aient la possibilité<br />

de finir le MOOC avec succès. Pour ce<br />

faire, les accompagnateurs, tous dotés de<br />

compétences pédagogiques, amèneront<br />

les participants à trouver eux-mêmes les<br />

pistes vers les bonnes réponses et à naviguer<br />

dans les cours.<br />

Paul Fayard<br />

D’un autre côté, il nous tient beaucoup à<br />

cœur que les participants arrivent à faire<br />

le lien entre les apports du MOOC et leur<br />

pratique au quotidien. Lors des sessions<br />

du groupe support, des discussions et<br />

des ateliers pratiques détailleront les<br />

plus-values du MOOC pour l’apprentissage<br />

en classe et comment les enseignants<br />

pourront envisager un transfert<br />

de manière concrète. Le MOOC en soi<br />

étant plutôt général et non ciblé vers le<br />

monde de l’enseignement, ce recadrement<br />

des contenus est primordial pour<br />

l’IFEN.<br />

Pour en savoir plus sur l’IA :<br />

Elements of AI est une série de cours<br />

en ligne gratuite sur l’intelligence<br />

artificielle créée par MinnaLearn et<br />

l’Université d’Helsinki, complétée<br />

par les enseignants chercheurs de<br />

l’Université du <strong>Luxembourg</strong> et des<br />

experts nationaux en « digital skills ».<br />

Rejoignez ce MOOC fascinant sur ce<br />

qu’est réellement l’IA, les opportunités<br />

qu’elle nous offre et la façon dont<br />

elle nous affectera dans les années à<br />

venir et profitez d’un parcours personnalisé<br />

avec des webinaires interactifs<br />

et des groupes de travail ciblés<br />

menés par des experts. Rendez-vous<br />

sur www.eofai.lu/ifen.<br />

University of <strong>Luxembourg</strong><br />

Competence Centre<br />

2, Avenue de l'Université<br />

L-4365 Esch-sur-Alzette<br />

www.competence.lu


INTERNATIONAL<br />

56<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

CONSUMER ELECTRONICS<br />

SHOW LAS VEGAS 2023 :<br />

LE SALON DE LA TECH<br />

Chaque année, la ville de Las Vegas accueille le Consumer Electronics Show (CES). Ce salon présente les dernières innovations<br />

technologiques dans les domaines de l’électronique pour le grand public (le plus grand du monde en la matière), de l’automobile<br />

ou encore de l’industrie. Du 5 au 8 janvier s’est déroulée l’édition de 2023 qui a réuni plus de 3.200 exposants venus des<br />

quatre coins du monde. Tour d’horizon de produits récompensés par les « CES Innovation Awards ».<br />

Par P. Paquet<br />

The (new) rise garden<br />

L’entreprise Rise Gardens a créé un jardin d’intérieur permettant de cultiver des herbes<br />

et des légumes toute l’année. Celui-ci s’adapte à toutes les pièces et à tous les espaces.<br />

Compatible Wifi et contrôlé par une application, ce modèle est doté de la technologie<br />

hydroponique intelligente qui lui permet de collecter des données sur les plantes. Ainsi,<br />

il arrose et fertilise de manière automatique ; l’utilisateur doit uniquement remplir<br />

les réservoirs quand la machine l’indique. De plus, il annonce également quand les<br />

herbes et légumes sont prêts à être récoltés.<br />

Contact Glove<br />

La réalité virtuelle prend un nouvel élan avec la dernière création de Diver-X. La société<br />

japonaise a élaboré des gants particulièrement innovants et conçus spécialement<br />

pour les adeptes de la VR. En effet, Contact Glove est le premier contrôleur VR haptique<br />

au monde sous la forme d'un gant qui utilise des micro-bobines fabriquées avec des<br />

alliages à mémoire de forme pour fournir un retour tactile. Les joueurs peuvent ainsi<br />

profiter d’une expérience immersive intense et de communications métaverses sans<br />

utiliser des contrôleurs encombrants et lourds.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

57<br />

AR Words<br />

La maison d’édition sud-coréenne Woongjin Thinkbig produit des solutions et services<br />

à destination de l’éducation. Au CES 2023, elle a présenté son nouveau produit permettant<br />

aux enfants de découvrir la lecture sous un nouveau jour. Il associe le livre papier<br />

et un appareil numérique : la caméra reconnaît l’image du livre et des marqueurs<br />

sur le papier et génère par ce biais des effets d’interaction AR (réalité augmentée) sur<br />

l’écran. AR Words étend ainsi l’expérience d’apprentissage au-delà des pages et alimente<br />

la connaissance des mots anglais.<br />

Graphene Radiator<br />

La société Graphene Square a élaboré une cheminée virtuelle qui génère une chaleur<br />

bien réelle grâce au graphène, le matériau le plus fin (un atome d’épaisseur) et le plus<br />

résistant du monde. Ce matériau a permis aux scientifiques qui l’ont découvert d’obtenir<br />

le prix Nobel de physique en 2010. Non seulement il permet de réduire la taille<br />

d’une cheminée classique, mais la chaleur qu’il génère est hautement efficace et<br />

consomme 30% d’énergie en moins en comparaison à des systèmes de chauffage<br />

classique.<br />

Cray X<br />

Afin d’apporter une solution à la pénurie de main d’œuvre actuelle, l’entreprise<br />

German Bionic a mis au point le Cray X, un exosquelette motorisé et connecté. Celui-ci<br />

est conçu pour être utilisé dans des environnements industriels tels que la logistique, la<br />

production ou la construction. Il protège le bas du dos du travailleur en offrant jusqu’à<br />

30 kg de soutien par mouvement de levage et en fournissant une aide active à la marche<br />

pour prévenir la fatigue.<br />

KeyinDB<br />

RAONARK a élaboré la technologie KeyinDB, une serrure numérique avec un verrouillage<br />

automatique et une solution d’ouverture intelligente. Ce produit intègre un capteur<br />

de fermeture de porte dans son pêne dormant tubulaire, permettant ainsi de faire<br />

fonctionner le verrouillage automatique de la porte sans accessoire supplémentaire.<br />

En outre, l’ouverture de porte utilise la technologie Geofence pour ouvrir automatiquement<br />

la serrure à l’approche d’une personne. Ce produit fait passer la sécurité et la<br />

commodité à un niveau supérieur.<br />

Hi-Bot<br />

Développé par l’Institut coréen des sciences et technologies avancées, Hi-Bot est un<br />

robot guide autonome qui peut être utilisé dans divers lieux allant des salles de conférence<br />

aux hôpitaux en passant par les parcs d’attractions. Il se distingue par un hologramme<br />

stéréoscopique omnidirectionnel à 360 degrés situé au sommet de sa tête,<br />

qui permet des rencontres immersives en face à face et sans contact. Il est également<br />

équipé d’une fonction de désinfection qui assainit de manière sûre les pièces où se<br />

trouve le robot.


INTERNATIONAL<br />

58<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

EURO NUMÉRIQUE : NÉCESSITÉ<br />

D’UN MONDE DIGITAL OU RISQUE<br />

POUR LA DÉMOCRATIE ?<br />

En octobre 2020, la Banque centrale européenne (BCE) publiait un rapport sur un potentiel euro numérique.<br />

Le projet, officiellement concrétisé un an plus tard, est aujourd’hui bien avancé et devrait entrer cette année<br />

dans la phase d’application d’un prototype. L’argument principal de la BCE pour défendre cette nouvelle forme<br />

d’euro est de « préserver le rôle de la monnaie publique comme point d’ancrage monétaire du système de paiement ».<br />

Toutefois, d’aucuns s’interrogent sur le risque démocratique d’un « e-euro ».


DIGITAL ET INNOVATION<br />

59<br />

Une monnaie numérique ?<br />

Depuis plusieurs années, nombre de<br />

banques centrales à travers le monde<br />

ambitionnent la dématérialisation de<br />

leur monnaie. Celle-ci donnerait de<br />

nouvelles perspectives à des devises publiques<br />

n’existant que sous la forme de<br />

billets ou de pièces actuellement. Les<br />

sommes enregistrées sur les comptes<br />

relèvent effectivement des banques privées.<br />

Il est important de les distinguer<br />

car la monnaie publique fait autorité par<br />

rapport à celle privée et garantit une valeur<br />

nominale, c’est-à-dire qu’un billet<br />

de 50 euros sera toujours repris pour une<br />

valeur de 50 euros.<br />

Cette caractéristique représente d’ailleurs<br />

une différence primordiale entre la<br />

monnaie numérique de banque centrale<br />

et les crypto-actifs tels que le bitcoin. Ces<br />

derniers constituent un mode de paiement<br />

très instable et inconvertible à parité<br />

avec une devise publique.<br />

L’euro digital de la BCE<br />

Dans un document publié en juillet 2022,<br />

la BCE avance des arguments de taille<br />

pour son projet de numérisation et l’un<br />

des principaux est que l’« e-euro » permettrait<br />

de « préserver le rôle de la monnaie<br />

publique comme point d’ancrage<br />

monétaire du système de paiement ». La<br />

devise uniquement physique de la BCE<br />

se trouve de plus en plus marginalisée<br />

dans un monde toujours plus digitalisé.<br />

Mettre sur pied un euro numérique offrirait<br />

aux citoyens un nouveau moyen de<br />

règlement à la fois efficace, complémentaire<br />

à ceux existants et sécurisé. Ce dernier<br />

point relève d’une importance particulière<br />

car, avec le développement des<br />

crypto-actifs totalement vulnérables aux<br />

variations du marché international, le<br />

système financier pourrait être exposé à<br />

l’instabilité. Et si l’argent physique devait<br />

tomber en désuétude, la valeur des euros<br />

enregistrés sur une carte de banque serait<br />

elle aussi fluctuante.<br />

S’ajoutent à cela les avancées technologiques<br />

des autres banques centrales qui,<br />

selon la BCE, imposent le renforcement<br />

du rôle international de la devise européenne.<br />

Dans son texte, elle déclare : « En<br />

l’absence d’un euro numérique, l’apparition<br />

de monnaies numériques de<br />

banque centrale dans les autres grandes<br />

économies et leur utilisation transfrontière<br />

risqueraient de compromettre le<br />

rôle de l’euro à l’échelle internationale.<br />

Les monnaies numériques de banque<br />

centrale offrent en effet des avantages<br />

en termes d’efficacité, d’utilisation à<br />

grande échelle, de liquidité et de sécurité,<br />

et pourraient faciliter les paiements<br />

transfrontières. Elles peuvent donc renforcer<br />

l’attractivité d’une monnaie et<br />

son utilisation comme unité de paiement<br />

mondiale ».<br />

Avec le développement<br />

des crypto-actifs totalement<br />

vulnérables aux variations du marché<br />

international, le système financier<br />

pourrait être exposé à l’instabilité<br />

Finalement, l’euro numérique pourrait<br />

également favoriser l’innovation et accompagner<br />

la transition digitale en tirant<br />

parti des synergies avec le secteur<br />

privé. « Par exemple, si les intermédiaires<br />

avaient la possibilité de proposer des<br />

services innovants reposant sur l’euro<br />

numérique, celui-ci faciliterait une utilisation<br />

rapide des solutions de paiement<br />

à plus grande échelle afin de couvrir l’ensemble<br />

de la zone euro, tandis que les<br />

plus petites entreprises pourraient proposer<br />

des services de technologie plus<br />

avancée à des prix compétitifs », explique<br />

la BCE.<br />

Des risques démocratiques<br />

« L’e-euro » de la BCE ne fait toutefois pas<br />

l’unanimité. Le reproche principalement<br />

exprimé par ses opposants repose sur<br />

le fait que le porteur du projet n’est pas<br />

l’exécutif européen mais la banque centrale,<br />

contrairement au cas de l’e-yuan<br />

élaboré par le gouvernement chinois<br />

lui-même. L’autorité monétaire réfléchirait<br />

selon des considérations purement<br />

pécuniaires et aucunement politiques.<br />

Ainsi, le rôle prépondérant de la BCE<br />

mettrait en péril les principes démocratiques<br />

inhérents à la Charte européenne<br />

des droits de l’Homme.<br />

L’anonymat serait notamment inenvisageable<br />

avec les devises dématérialisées.<br />

Celles publiques et privées respectent le<br />

secret bancaire : la circulation des pièces<br />

et des billets est intraçable et aucune<br />

institution ou autorité ne dispose d’une<br />

vision précise des transactions effectuées<br />

par carte. L’avocat français Hubert<br />

de Vauplane explique : « Selon le socle<br />

technologique sous-jacent à la monnaie<br />

numérique, celle-ci sera pseudonyme<br />

(…). Dans le cas du pseudonymat, si<br />

l’identité du détenteur n’est pas révélée,<br />

l’outil qui permet d’utiliser la monnaie<br />

numérique est pour sa part identifiable<br />

(…). Ainsi, « il suffit » de faire le lien<br />

entre l’instrument et la personne pour<br />

connaître l’identité de celle-ci, ce qui<br />

sera nécessairement le cas de la transaction<br />

en monnaie numérique ». Bien<br />

que la BCE se soit dit consciente de cette<br />

problématique, rien ne garantit qu’elle<br />

trouvera une solution.<br />

La question de la préservation de la vie<br />

privée et personnelle se pose également.<br />

Le support monétaire digitalisé contient<br />

directement les informations relatives<br />

aux opérations effectuées, contrairement<br />

à celui des banques privées (la carte). À<br />

ce jour, aucune certitude n’existe sur ce<br />

qu’il sera fait de ces données si facilement<br />

consultables.<br />

De plus, une monnaie virtuelle est programmable<br />

: son utilisation peut être<br />

limitée. Par exemple, les aides au logement<br />

accordées par ce biais ne pourraient<br />

être dépensées que pour payer un<br />

loyer. En l’occurrence, « l’e-euro » paraît<br />

plutôt intéressant, mais il n’empêche en<br />

aucun cas un contrôle abusif des achats<br />

et la surveillance des détenteurs. Pire,<br />

cette programmation ouvrirait la porte<br />

à une monnaie « fondante », c’est-à-dire<br />

soumise à une date d’expiration.<br />

Pour être en accord avec les lois démocratiques<br />

européennes, l’euro digital devra<br />

donc être régi par un cadre légal strict<br />

et élaboré en collaboration étroite avec le<br />

pouvoir politique.<br />

Par P. Paquet


INTERNATIONAL<br />

60<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LE PARLEMENT EUROPÉEN DONNE<br />

SON FEU VERT AU DÉPLOIEMENT D’IRIS 2 ,<br />

UN NOUVEAU RÉSEAU DE SATELLITES<br />

DE TÉLÉCOMMUNICATION<br />

Son nom se réfère à la déesse grecque<br />

messagère des dieux, et ce n’est pas un<br />

hasard puisqu’IRIS 2 , le premier réseau<br />

de satellites multi-orbitaux européen,<br />

devrait très prochainement fournir une<br />

infrastructure de communication pour<br />

la Terre depuis le ciel. Le Parlement a en<br />

effet approuvé le déploiement de cette<br />

nouvelle constellation de satellites ce 14<br />

février.<br />

Big Bang (ou genèse) d’un projet<br />

Alors que la guerre qui oppose la Russie<br />

et l’Ukraine menace la cybersécurité, le<br />

besoin d’autonomie de l’Union européenne<br />

dans le domaine des communications<br />

gouvernementales sécurisées<br />

se fait de plus en plus ressentir. C’est<br />

dans ce contexte que le Parlement européen<br />

s’est prononcé avec 603 voix favorables,<br />

6 contre et 39 abstentions, pour<br />

le déploiement d’un nouveau réseau de<br />

satellites de télécommunication euro-<br />

péen. Baptisé IRIS 2 (pour infrastructure<br />

de résilience, d'interconnectivité et de<br />

sécurité par satellite), il rejoindra dans le<br />

ciel Galileo (le système de navigation de<br />

l’Union européenne) et Copernicus (son<br />

programme d’observation de la Terre)<br />

pour « fournir une infrastructure de communication<br />

sécurisée aux organismes et<br />

agences gouvernementales de l'UE, aux<br />

services d'urgence et aux délégations<br />

européennes dans le monde entier », indique<br />

le Parlement. Estimé à 6 milliards<br />

d’euros, le projet bénéficiera d’un budget<br />

de 2,4 milliards d’euros alloué par l’UE,<br />

d’un complément de l’Agence spatiale<br />

européenne (ESA) et de financements du<br />

secteur privé.<br />

« Le vote d'aujourd'hui marque un tournant<br />

historique pour l'autonomie stratégique,<br />

la souveraineté numérique,<br />

l’indépendance technologique et la compétitivité<br />

de l'UE. La guerre à nos portes a<br />

démontré le besoin impératif de services<br />

de communication souverains et sécurisés<br />

basés dans l'espace pour la gestion des<br />

crises, la protection des infrastructures<br />

critiques et la surveillance. En outre,<br />

IRIS² sera au service des citoyens européens<br />

grâce au développement du haut<br />

débit rapide, qui participera à l’élimination<br />

des zones blanches et au développement<br />

économique et social de l'UE »,<br />

a déclaré le commissaire européen au<br />

Marché intérieur, Thierry Breton.<br />

Une constellation qui se veut plus verte<br />

Alors que la quantité de débris spatiaux<br />

est en continuelle augmentation – plus<br />

de 30.000 fragments en orbite ont été<br />

enregistrés selon l’ESA’s Space Environment<br />

Report 2022, la pollution de l’espace<br />

a interpellé les députés européens.<br />

Lors des négociations avec les ministres<br />

de l’UE, ceux-ci ont veillé « à renforcer<br />

les dispositions environnementales et<br />

la durabilité du système, en empêchant<br />

la prolifération des débris spatiaux et la<br />

pollution lumineuse, et en prévoyant une<br />

compensation de l'empreinte carbone<br />

pour pondérer les émissions liées à son<br />

fonctionnement », a communiqué le Parlement<br />

européen.<br />

Prochains jalons<br />

Si le texte doit encore être formellement<br />

adopté par le Conseil, les premiers satellites<br />

devraient orbiter pas plus tard que<br />

l’an prochain. L’industrie spatiale européenne<br />

sera alors invitée à contribuer<br />

au projet. Il est d’ailleurs déjà prévu de<br />

confier aux startups du secteur quelque<br />

30% de la conception de l’infrastructure.<br />

Par A. Jacob


2h de plus dans les bouchons à <strong>Luxembourg</strong> en 2022<br />

Le classement « TomTom Traffic Index » est tombé. Si <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />

a reculé au classement des villes les plus congestionnées du monde<br />

(91 e en 2021 et 152 e en 2022), c’est aussi parce que les autres villes du<br />

classement ont vu leur situation empirer et parce que le fabricant de GPS<br />

a changé sa méthodologie de calcul. En moyenne, il faut 13 minutes pour<br />

parcourir 10 km dans la capitale. Aux heures de pointe, il faut compter 5<br />

minutes de plus le matin et 6 minutes le soir, soit 46 heures de conduite<br />

supplémentaires : ce sont 2 heures de plus qu’en 2021.<br />

Les CFL entrent au capital du groupe Luxport<br />

Source : TomTom<br />

Avec cette acquisition du groupe Luxport réalisée en début d’année,<br />

les CFL souhaitent renforcer leur pôle d’activités fret qui comprend<br />

déjà des activités ferroviaires et logistiques et le diversifier avec des<br />

infrastructures et services complémentaires tels que le transport fluvial<br />

ou la logistique de produits en vrac. Cette coopération structurelle<br />

devrait favoriser les synergies entre les offres de fret des deux groupes,<br />

notamment en renforçant l’offre trimodale rail/route/fluvial de/vers les<br />

grands ports maritimes européens.<br />

Source : CFL<br />

Répondre aux futurs besoins du marché des transports<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology (LIST) a inauguré<br />

le nouveau centre d’innovation pour matériaux composites durables<br />

en fin d’année dernière. Cette structure a pour objectif de développer<br />

des matériaux composites à très faible empreinte carbone destinés<br />

aux secteurs de l’automobile, du rail, de l’espace, de l’aéronautique<br />

et de la mobilité aérienne urbaine. Le LIST a pour mission d’accélérer<br />

l’utilisation de matériaux biosourcés et recyclables pour les pièces<br />

fonctionnelles ultralégères ainsi que de mettre au point des processus<br />

industriels peu polluants.<br />

OBILITÉ<br />

Source : LIST


LUXEMBOURG<br />

62<br />

L’EACTROS FAIT ENTRER<br />

LA LOGISTIQUE DANS L’ÈRE<br />

DE L’ÉLECTROMOBILITÉ<br />

Merbag S.A.<br />

L’électromobilité est un concept qui se<br />

conçoit au sens large. Afin de compléter<br />

sa gamme de voitures, de camionnettes<br />

et d'autobus électriques, Mercedes-Benz<br />

vient de lancer la production et la distribution<br />

de son camion 100% électrique.<br />

Le concessionnaire Merbag entend ainsi<br />

participer activement au déploiement<br />

d’une mobilité plus verte au <strong>Luxembourg</strong><br />

et dans la Grande Région. Martin<br />

Dillschneider, directeur pour les véhicules<br />

industriels chez Merbag, nous présente<br />

l’eActros, le camion électrique qui<br />

fait basculer les secteurs du transport et<br />

de la logistique dans une nouvelle ère.<br />

Viser la neutralité carbone<br />

La mobilité électrique s’invite à la table de<br />

tous les débats. Majoritairement, l’électromobilité<br />

est associée aux véhicules individuels<br />

ou de tourisme et, à tort, moins<br />

avec les véhicules de logistique et du<br />

secteur des transports. « Notre constructeur<br />

croit à l’Accord de Paris. C’est pourquoi<br />

nous misons sur l’e-mobilité pour<br />

atteindre les objectifs visant à rendre le<br />

secteur du transport neutre en carbone<br />

chez DaimlerTruck d’ici 2050 », déclare<br />

Martin Dillschneider. Dans ce but, le<br />

constructeur a lancé une nouvelle série<br />

MOBILITÉ<br />

de modèles avec l’eActros et l’eEconic,<br />

deux camions entièrement électriques<br />

et érigés en pionniers d’une nouvelle ère<br />

pour le transport. « Le premier a toutes<br />

les caractéristiques requises pour réaliser<br />

le travail d’un camion à la motorisation<br />

thermique classique. Le second, quant<br />

à lui, est plus adapté à un usage en milieu<br />

urbain. Il convient par exemple aux<br />

communes ou encore aux entreprises<br />

d'élimination des déchets qui peuvent<br />

réaliser leurs tâches quotidiennes sans<br />

émettre de CO 2<br />

», précise-t-il.<br />

L’eActros, un camion au savant mélange<br />

d’innovations<br />

Déjà disponible au <strong>Luxembourg</strong>, l’eActros<br />

est le premier camion 100% électrique<br />

de Mercedes-Benz. Il affiche une<br />

autonomie jusqu'à 400 km et s’illustre<br />

par son fonctionnement silencieux et<br />

ses hautes performances, garantissant<br />

ainsi une expérience de conduite et de<br />

travail de qualité. Bien plus qu’un camion,<br />

l’eActros fait partie intégrante d'un


MOBILITÉ<br />

63<br />

concept qui, en plus de proposer un camion<br />

avec les services classiques, prévoit<br />

des solutions digitales innovantes et un<br />

eConsulting pour les clients.<br />

« Le véhicule est muni de systèmes de<br />

sécurité et d’assistance à la conduite<br />

particulièrement utiles en milieu urbain<br />

afin de rendre la distribution lourde plus<br />

sûre, plus efficace et plus écologique »,<br />

explique Martin Dillschneider.<br />

L’eActros est le premier<br />

camion 100% électrique<br />

de Mercedes-Benz<br />

Par ailleurs, les processus de charge sont<br />

simplifiés puisque l’eActros est muni<br />

d’un système standardisé pour rendre la<br />

recharge simple et intuitive. « Avec une<br />

puissance de charge de 160 kW, il faut<br />

un peu plus d’une heure pour porter la<br />

charge de trois batteries de 20% à 80% »,<br />

indique le directeur pour les véhicules<br />

industriels chez Merbag.<br />

chauffeurs pour optimiser l’autonomie.<br />

Conduire et économiser de l’énergie ne<br />

relève pas seulement de la technologie<br />

mais bien de l’utilisation du véhicule et<br />

du style de conduite », souligne Martin<br />

Dillschneider.<br />

Martin Dillschneider<br />

Disponible en deux versions, eActros 300<br />

et eActros 400, le camion électrique de<br />

Mercedes-Benz répond aux besoins les<br />

plus spécifiques des entreprises, notamment<br />

grâce à la puissance de son moteur<br />

de 330 kW et à son P.T.A.C. (poids total autorisé<br />

en charge) allant de 19 à 27 tonnes<br />

selon le modèle choisi. « Nos véhicules<br />

sont conçus pour offrir une solution à<br />

tous les défis rencontrés au quotidien<br />

par nos clients désireux de s’orienter vers<br />

une mobilité verte ».<br />

Un service eConsulting à 360 degrés<br />

conçu pour la mobilité électrique<br />

Pour cause, Merbag a déployé un service<br />

entièrement dédié à l’accompagnement<br />

de ses clients dans leur transition<br />

vers l’électromobilité. « Nous sommes<br />

en mesure de proposer un concept détaillé<br />

d’électrification d’une entreprise<br />

et de son dépôt en nous fondant sur une<br />

analyse des itinéraires de sa flotte. Suivant<br />

les résultats, nous proposons des<br />

solutions relatives aux infrastructures<br />

de charge, aux solutions logicielles et<br />

au matériel nécessaire. Ceci fait, nous<br />

offrons un support à la formation des<br />

Riche de plusieurs années d’expérience<br />

en matière d’électromobilité, Merbag<br />

fait ainsi bénéficier ses clients de son<br />

savoir-faire et de son expertise à travers<br />

un service à 360 degrés. « Nous disposons<br />

d’une équipe de spécialistes pour<br />

déployer une assistance complète dédiée<br />

à l’électromobilité », conclut le directeur.<br />

Jusqu'à<br />

400 km<br />

d’autonomie<br />

160 kW<br />

puissance de charge maximale<br />

Merbag S.A.<br />

3, rue Nicolas Brosius<br />

L-3372 Leudelange<br />

www.merbag.lu


LUXEMBOURG<br />

64<br />

MOBILITÉ<br />

POUR UNE<br />

MOBILITÉ<br />

AMÉLIORÉE<br />

Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

Spécialiste des services de stationnement,<br />

Indigo a définitivement pris le<br />

virage du numérique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

L’entreprise, qui mise sur une haute<br />

qualité de service et un fort degré de<br />

personnalisation, offre aujourd’hui<br />

de multiples solutions digitales qui<br />

facilitent grandement le quotidien<br />

des automobilistes. Gérard Jeitz, directeur<br />

chez Indigo, revient sur la<br />

philosophie de la société et nous<br />

présente Indigo Neo (anciennement<br />

OPnGO) : une solution de stationnement<br />

digitalisée qui offre de nombreux<br />

avantages pour les communes<br />

et pour les usagers.<br />

Gestionnaire d’un réseau de parking<br />

présent dans plus de 750 villes et 9 pays,<br />

Indigo est leader dans son secteur d’activités.<br />

« Nous vendons ou louons nos emplacements<br />

pour de la courte durée ou du<br />

long terme. Chez nous, le service n’est pas<br />

qu’un mot. Rien qu’au <strong>Luxembourg</strong>, nous<br />

employons 95 personnes qui proposent à<br />

nos clients les services dont ils ont besoin.<br />

Ainsi, nous accompagnons chaque nouvel<br />

abonné pour lui expliquer le fonctionnement<br />

du parking. Notre philosophie est<br />

résolument centrée sur l’utilisateur. Nous<br />

organisons d’ailleurs régulièrement des<br />

enquêtes auprès de nos clients, des abonnés<br />

et des visiteurs, non seulement pour<br />

mesurer leur satisfaction vis-à-vis de nos<br />

services, mais aussi pour connaître leurs<br />

attentes et ainsi nous améliorer continuellement<br />

», déclare Gérard Jeitz.<br />

Actuellement, Indigo gère 32 parkings<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Ce chiffre devrait être<br />

revu à la hausse en début d’année avec<br />

l’ouverture de trois espaces de stationnement<br />

supplémentaires ainsi que d'un<br />

autre en mars à Differdange. « Celui-ci<br />

sera notre première propriété au <strong>Luxembourg</strong><br />

», indique le directeur.<br />

OPnGO devient Indigo Neo : la solution<br />

de stationnement numérique<br />

Convaincue que l’avenir du stationnement<br />

passe par la transformation digitale,<br />

l’entreprise se développe toujours<br />

davantage dans le numérique et le service<br />

personnalisé. Il y a quatre ans, elle<br />

présentait le CLTO, un centre spécialisé<br />

dont le but est de superviser les parkings<br />

24h/24, 7j/7 et d’assister les clients. Aujourd’hui,<br />

Indigo élargit son offre en proposant<br />

une solution de stationnement<br />

digitalisée avec Indigo Neo.<br />

« En ouvrant nos parcs de stationnement<br />

à cette plateforme technologique, nous<br />

permettons à nos usagers d’avoir accès<br />

à nos solutions en temps réel à travers<br />

l’application, que ce soit pour un stationnement<br />

en voirie ou en ouvrage. Notre<br />

ambition est d’apporter une réponse<br />

aux automobilistes qui pourront trouver<br />

la meilleure offre au meilleur prix,<br />

rationnaliser leurs trajets et gagner du<br />

temps. Nous nous adressons également<br />

aux collectivités car l’optimisation des<br />

déplacements limitera la circulation urbaine<br />

résultant de la recherche de place


MOBILITÉ<br />

65<br />

© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

et atténuera mécaniquement la congestion<br />

des centres-villes », indique Gérard<br />

Jeitz. Dudelange est la première ville<br />

luxembourgeoise à recourir à cette application<br />

gratuite pour le parking « Am<br />

Duerf ». <strong>Luxembourg</strong>-Ville, Hesperange<br />

et Diekirch ont également intégré Indigo<br />

Neo pour gérer le stationnement. Très<br />

prochainement, ce sera au tour des communes<br />

de Kayl et Esch-sur-Alzette.<br />

Concrètement, cette solution permet<br />

aux automobilistes de payer directement<br />

leur stationnement dans la rue via<br />

leur smartphone sans se déplacer, de le<br />

prolonger en un clic et à distance, et d’accéder<br />

à leurs factures dématérialisées.<br />

Évidemment, l’ensemble des sessions<br />

actives est disponible en consultation en<br />

temps réel par les agents de contrôle de<br />

la ville. Ainsi, aucun risque de recevoir<br />

une contravention ! L’application est utilisable<br />

sur les places payantes en voirie et<br />

engendre moins de frais de fonctionnement<br />

pour les infrastructures puisque les<br />

processus sont dématérialisés.<br />

© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

Nous pensons<br />

le stationnement comme<br />

un lieu d’échange<br />

et de connexion entre<br />

les différents usagers<br />

et modes de déplacement<br />

urbains<br />

Un acteur d’une mobilité durable et<br />

intelligente<br />

« Nous nous considérons comme un partenaire<br />

des communes dans le développement<br />

d’une mobilité plus durable et<br />

intelligente. Nous travaillons et entamons<br />

également des réflexions pour apporter<br />

davantage d’espaces verts au sein de nos<br />

parkings ou sur leurs toitures. Pour les<br />

infrastructures que nous louons, nous<br />

devons néanmoins contacter les propriétaires<br />

et discuter avec eux pour initier de<br />

tels projets », indique Gérard Jeitz.<br />

Gérard Jeitz


LUXEMBOURG<br />

66<br />

MOBILITÉ<br />

Indigo collabore aussi avec les Chemins<br />

de Fer <strong>Luxembourg</strong>eois et leur service<br />

d’autopartage Flex pour faciliter l’accès<br />

à d’autres alternatives de mobilité<br />

à ses usagers. « Par ailleurs, notre maison-mère<br />

a lancé en 2021 l’offre de stationnement<br />

sécurisé pour les vélos : Cyclopark.<br />

Cet espace dispose d’une zone<br />

dédiée au stationnement via des racks<br />

ergonomiques, des casiers de rangement<br />

ou de recharge pour les batteries et d’un<br />

atelier munis d’outils pour effectuer les<br />

petites réparations ou pour entretenir<br />

son vélo », précise Gérard Jeitz. Cyclopark<br />

a pour objectif de répondre aux préoccupations<br />

des villes qui ont mis le vélo et la<br />

mobilité douce au centre de leur stratégie<br />

de mobilité.<br />

© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

Un partenaire<br />

des communes<br />

dans le développement<br />

d’une mobilité plus durable<br />

et intelligente<br />

© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

« Place au futur »<br />

Au-delà de la transition numérique, la<br />

gestion de réseaux de stationnement<br />

est un métier qui génère une importante<br />

activité économique et nécessite<br />

de réelles compétences techniques ainsi<br />

qu’un entretien régulier. « Nous gérons<br />

250 contrats pour des installations<br />

techniques : ascenseurs, ventilation,<br />

sprinklage, détection incendie, barrières,<br />

entretien et nettoyage des emplacements,<br />

des cages d’escalier, peinture, lumières.<br />

Un parking est un bâtiment très<br />

technique et très sécurisé. C’est pourquoi<br />

nous considérons qu’Indigo offre<br />

plus qu’une place pour se garer. Nous<br />

pensons le stationnement comme un<br />

lieu d’échange et de connexion entre les<br />

différents usagers et modes de déplacement<br />

urbains. Nous nous développons<br />

en nous basant sur nos valeurs de toujours,<br />

la qualité et le service, auxquelles<br />

nous ajoutons une personnalisation totale<br />

de notre offre selon les besoins du<br />

client. Notre slogan prend tout son sens<br />

avec nos nouveaux développements :<br />

« Place au futur avec Indigo ! »», conclut<br />

Gérard Jeitz.<br />

Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2261<strong>Luxembourg</strong><br />

lu.parkindigo.com<br />

16.500<br />

places de parking en ouvrage<br />

32<br />

parkings en gestion


MOBILITÉ<br />

67


LUXEMBOURG<br />

68<br />

L’ID.BUZZ ANNONCE<br />

UNE NOUVELLE ÈRE<br />

DE L’AUTOMOBILE<br />

MOBILITÉ<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

Volkswagen Véhicules Utilitaires a lancé<br />

la commercialisation de l’ID. Buzz en<br />

Europe. Ce van allie le rétro, grâce à son<br />

style iconique aux inspirations hippies,<br />

et la modernité avec sa ribambelle de<br />

technologies de série ou en option. De<br />

plus, le modèle de la marque allemande<br />

à la maniabilité optimale ouvre une<br />

nouvelle voie à la mobilité électrique<br />

grâce à sa gamme incluant à la fois un<br />

combi et un utilitaire 100% électriques.<br />

Le tout est empreint d’une conscience<br />

écoresponsable marquante, de la<br />

consommation d’énergie aux matériaux<br />

choisis.<br />

Une allure des années 1970<br />

L’ID. Buzz de Volkswagen marie les caractéristiques<br />

d’un véhicule multifonction<br />

et un design iconique : des porteà-faux<br />

de la carrosserie extrêmement<br />

courts, un espace exploité au maximum<br />

pour une surface de circulation minimale,<br />

une séparation de la couleur de<br />

la carrosserie en deux niveaux et une<br />

partie avant emblématique, inspirée du<br />

légendaire T1, avec son capot en forme<br />

de V. Comme le veut la tradition pour le<br />

Combi, Volkswagen propose, en alternative<br />

aux couleurs de base, différentes<br />

peintures bicolores pour l’ID. Buzz. Au<br />

total, la palette se compose de onze<br />

variantes : une peinture unie, cinq métalliques,<br />

une nacrée ainsi que quatre<br />

bicolores.<br />

Un van maniable et moderne<br />

Le nouvel utilitaire de la marque allemande<br />

garantit une grande maniabilité.<br />

Comme le combi T1, l’ID. Buzz dispose<br />

d’une propulsion arrière, ce qui permet<br />

de supprimer l’influence de la motricité<br />

sur la direction. Sa batterie, d’une capacité<br />

énergétique nette de 77 kWh, est intégrée<br />

au soubassement afin d’abaisser<br />

le centre de gravité et, ainsi, de réduire<br />

au minimum les mouvements de roulis.<br />

De plus, elle est placée au centre du<br />

véhicule pour ne pas impacter le comportement<br />

du van. Les grands passages<br />

de roue offrent également un rayon de<br />

braquage réduit de 11,1 m. L’ID. Buzz est<br />

donc très facile à diriger et peut s’adapter<br />

à la conduite urbaine.<br />

De série, le véhicule au style rétro offre un<br />

large panel d’assistances à la conduite,<br />

comme le système « Car2X » qui analyse<br />

l’environnement immédiat pour alerter<br />

de potentiels dangers. Deux nouvelles<br />

technologies sont disponibles en option.<br />

La première est le « Travel Assist » avec<br />

échange de données. Le conducteur l’active<br />

via une touche du volant et règle la<br />

vitesse souhaitée, le véhicule Volkswagen<br />

maintient cette vitesse, réagit automatiquement<br />

aux limitations ainsi qu’aux<br />

voitures le précédant et suit la voie dans<br />

les limites du système. Ce dernier devait,<br />

pour les modèles précédents, détecter<br />

les délimitations à droite et à gauche de<br />

la route afin que la fonction de maintien<br />

de voie automatique puisse fonctionner.<br />

Grâce à la nouvelle version logicielle<br />

permettant d’utiliser les données échangées<br />

par d’autres véhicules via le « Travel<br />

Assist », l’ID. Buzz suit la trajectoire de la<br />

route même lorsqu’une seule délimitation<br />

est présente.<br />

La deuxième technologie est le « Park Assist<br />

Plus ». Celui-ci permet au véhicule<br />

de se garer automatiquement sur des<br />

places de stationnement en créneau et


MOBILITÉ<br />

69<br />

en bataille sur simple actionnement d’un<br />

bouton. Le conducteur doit seulement<br />

surveiller la manœuvre ; il n’a pas besoin<br />

de diriger, de freiner ou d’accélérer. Le<br />

nouvel assistant avec fonction mémoire<br />

va encore plus loin : le conducteur peut<br />

enregistrer différentes manœuvres que<br />

le véhicule exécutera ensuite de manière<br />

autonome, pour rentrer dans un garage<br />

par exemple.<br />

Deux modèles<br />

L’ID. Buzz ajoute une nouvelle facette à<br />

l’électromobilité grâce à sa gamme incluant<br />

à la fois un combi et un utilitaire<br />

totalement électrique. « Aucun autre<br />

constructeur automobile ne propose<br />

dans sa gamme un duo comparable. La<br />

technologie avant-gardiste et le design<br />

de l’ID. Buzz et de l’ID. Buzz Cargo sont<br />

uniques au monde », a déclaré Carsten<br />

Intra, CEO de Volkswagen Véhicules<br />

Utilitaires.<br />

La technologie avant-gardiste<br />

et le design de l’ID. Buzz et<br />

de l’ID. Buzz Cargo sont uniques<br />

au monde<br />

Le premier modèle, l’ID. Buzz, est un véhicule<br />

particulier à cinq places qui peut<br />

tout autant convenir à un usage professionnel<br />

que pour les loisirs. À l’avant, il<br />

dispose de sièges individuels. À l’arrière,<br />

une banquette triplace aux dossiers<br />

rabattables occupe l’espace. Le van se<br />

dote également d’un coffre très spacieux<br />

de 1.121 litres (2.205 lorsque les sièges<br />

sont rabattus). Son autonomie est de 419<br />

km et atteint les 573 km en ville.<br />

L’ID. Buzz Cargo est équipé d’un siège<br />

conducteur individuel et d’une banquette<br />

biplace dans la cabine. Cette dernière<br />

est séparée de l’espace de chargement<br />

par une cloison (disponible avec<br />

une fenêtre ou une trappe en option). À<br />

l’extérieur, le véhicule s’ouvre par le biais<br />

de deux portes battantes à l’arrière et<br />

d’une porte coulissante côté passager. Il<br />

peut parcourir 416 km en autonomie et<br />

jusqu’à 582 km en milieu urbain.<br />

Tous les deux sont rechargeables au domicile,<br />

au bureau ou aux points de recharge<br />

publics. Sur les bornes de charge<br />

rapide CC, la puissance peut atteindre<br />

170 kW et remplir ainsi la batterie en 30<br />

minutes.<br />

Respect de l’environnement<br />

Volkswagen s’est fixé comme objectif<br />

de réduire l’empreinte carbone de l’ensemble<br />

des véhicules tout au long de leur<br />

cycle de vie de 40% au total d’ici 2030<br />

(par rapport à 2018). En ce sens, les deux<br />

versions du dernier van de la marque allemande<br />

endossent un rôle décisif. Fondamentalement,<br />

leur propulsion électrique<br />

ne génère pas d’émissions de CO 2<br />

pendant le trajet. L’empreinte carbone<br />

s’avère particulièrement faible lorsque<br />

la batterie est rechargée avec de l’énergie<br />

renouvelable.<br />

Volkswagen Véhicules Utilitaires utilise<br />

par ailleurs un ensemble de matériaux et<br />

de procédés innovants faisant des deux<br />

versions de l’ID. Buzz l’une des gammes<br />

les plus durables au monde. Ces mesures<br />

prévoient tout d’abord le renoncement<br />

systématique au cuir au profit de matériaux<br />

n’étant pas d’origine animale. Par<br />

exemple, la jante du volant est composée<br />

d’un matériau synthétique avec un aspect<br />

tout aussi haut de gamme que le cuir<br />

et offrant un toucher similaire. Certaines<br />

garnitures de siège et des revêtements de<br />

sol sont notamment fabriqués à base de<br />

tissu dénommé SEAQUAL ® produit à partir<br />

d’un fil dont les brins sont composés à<br />

environ 10% de plastique marin récupéré<br />

et à environ 90% de PES (bouteilles en<br />

PET recyclées).<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

www.volkswagen-utilitaires.lu


INTERNATIONAL<br />

70<br />

MOBILITÉ<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />

LES DERNIÈRES NOUVEAUTÉS PRÉSENTÉES<br />

À L’AUTOFESTIVAL 2023<br />

Pour sa 59 e édition, l’Autofestival, qui s’est tenu entre le 23 janvier et le 4 février 2023, a permis aux concessionnaires luxembourgeois<br />

de mettre en avant les nouveautés du moment et notamment les derniers lancements de modèles 100% électriques qui se sont<br />

multipliés ces derniers mois. Nous vous proposons de vous aider à faire votre choix parmi tous ces nouveaux véhicules présentés<br />

par les principaux constructeurs automobiles comme Abart, Fiat, Hyundai, Jeep, Kia, MG, Opel ou encore Volvo, mais aussi certains<br />

peu connus du grand public à l’image des nouveaux venus chinois SsangYong et Maxus. Petit tour d’horizon des voitures les plus en<br />

vue du moment en fonction de vos besoins.<br />

Les citadines électriques<br />

Par R. Thomas<br />

Opel Corsa E<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 29.523 euros TTC<br />

Fiat 500 E<br />

Capacité de la batterie : 42 kW<br />

Puissance : 87 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 321 km<br />

Consommation : 14,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 32.394 euros TTC<br />

Abart 500 E Scorpionissima<br />

Capacité de la batterie : 42 kW<br />

Puissance : 113 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />

Consommation : 14,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 41.224 euros TTC<br />

Les prix TVAC (avec une TVA à 17 % au 01/11/2022) sont donnés à titre indicatif, pour le modèle de base hors options.


MOBILITÉ<br />

71<br />

Les berlines compactes électriques<br />

MG4 électrique<br />

Capacité de la batterie : 51 kW<br />

Puissance : 125 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 350 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 29.513 euros TTC<br />

Opel Mokka-e Elegance<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 34.965 euros TTC<br />

Ssangyong Korando e-Motion<br />

Capacité de la batterie : 61,5 kW<br />

Puissance : 140 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 340 km<br />

Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 40.255 euros TTC<br />

Hyundai Ioniq 6<br />

Capacité de la batterie : 77 kW<br />

Puissance : 224 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />

Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 45.536 euros TTC<br />

Kia EV6<br />

Capacité de la batterie : 77,4 kW<br />

Puissance : 160 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 528 km<br />

Consommation : 16,5 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 48.404 euros TTC


72<br />

MOBILITÉ<br />

Volvo XC 40 Recharge Twin<br />

Capacité de la batterie : 75 kW<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 425 km<br />

Consommation : 17,6 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 50.709 euros TTC<br />

Les berlines électriques de luxe et les tout-terrain<br />

Jeep Avenger 100% électrique<br />

Capacité de la batterie : 54 kW<br />

Puissance : 115 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 34.512 euros TTC<br />

Maxus T90 EV<br />

Capacité de la batterie : 89 kW<br />

Puissance : 130 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />

Consommation : 26,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 63.789 euros TTC<br />

Maxus Mifa 9 Elite<br />

Capacité de la batterie : 90 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />

Consommation : 21,3 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 68.990 euros TTC<br />

Volvo Ex90 Recharge Twin<br />

Capacité de la batterie : 107 kW<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />

Consommation : 20,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 103.078 euros TTC<br />

Les prix TVAC (avec une TVA à 17 % au 01/11/2022) sont donnés à titre indicatif, pour le modèle de base hors options.


Greenpeace contre la Commission européenne<br />

L’ONG de protection de l’environnement a annoncé le 10 février dernier<br />

qu’elle s’apprêtait à poursuivre la Commission européenne devant les<br />

tribunaux de la Cour de justice européenne. La raison ? L’inclusion du<br />

gaz et du nucléaire dans la taxonomie verte (la liste des investissements<br />

durables de l’UE). Selon Greenpeace, outre le fait que cette décision va<br />

à l’encontre de la demande officielle envoyée par l’organisation à la<br />

Commission, elle viole à la fois le règlement de la taxonomie elle-même<br />

et plus largement la loi européenne sur le climat ainsi que l’accord de<br />

Paris de 2015.<br />

Source : Greenpeace<br />

Luxinnovation lance une cartographie des facilitateurs<br />

de la durabilité<br />

Aider les entreprises à devenir plus durables grâce à l'innovation est une<br />

clé de voûte de la stratégie de Luxinnovation. À partir de sa méthodologie<br />

utilisée pour ses précédentes cartographies d’écosystèmes, l’agence a<br />

décidé d’en dresser une nouvelle pour les facilitateurs de la durabilité<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Avec cet outil interactif, elle souhaite mettre en relation<br />

les entreprises avec des fournisseurs de solutions technologiques, des<br />

organismes de certification ou tout autre acteur utile dans la transition<br />

verte.<br />

Des batteries lithium-ion sûres et durables<br />

Source : Luxinnovation<br />

Une équipe internationale dirigée par le LIST a récemment obtenu un<br />

financement de 5 millions d'euros de la Commission européenne et<br />

un autre de 700.000 euros de la Suisse pour développer des outils et<br />

des méthodes innovants afin d’étudier les interfaces dans les batteries<br />

lithium-ion et, ainsi, rendre ces dernières plus sûres et recyclables.<br />

L’initiative permettra de stimuler la compétitivité européenne en matière<br />

de durabilité et de circularité de l’ensemble de la chaîne de valeur des<br />

batteries.<br />

© LIST<br />

Source : LIST<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ET ÉNÉRGIE


74<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

« RÉALISER LES<br />

OBJECTIFS CLIMATIQUES<br />

AVEC L’INDUSTRIE »<br />

accompagné de mesures encadrantes<br />

facilitatrices ou incitatives. Il fallait une<br />

offensive américaine sous forme d’une<br />

politique climatique plus équilibrée<br />

stimulant la demande et l’offre de nouvelles<br />

technologies pour que l’Union européenne<br />

réalise que son deal de fin 2019<br />

était incomplet.<br />

L’adoption, cet été, de la loi américaine<br />

sur la réduction de l’inflation a suscité<br />

un certain nombre de préoccupations<br />

sur le Vieux Continent. Cette loi, qui prévoit<br />

notamment 369 milliards de dollars<br />

de dépenses publiques et de crédit d’impôt<br />

pour réduire de 42% les émissions<br />

de CO 2<br />

des USA d’ici 2030, contient des<br />

dispositions qui discriminent les entreprises<br />

européennes et a remis en question<br />

la stratégie de décarbonation de<br />

l’UE fondée sur le marché du carbone.<br />

Craignant pour la compétitivité de ses<br />

entreprises, la Commission a récemment<br />

présenté son plan industriel du<br />

Pacte vert, devant « créer des conditions<br />

propices à l'industrie des technologies<br />

propres » sur le sol européen et<br />

participer à l’atteinte de ses objectifs<br />

climatiques. Comment ce plan est-il accueilli<br />

au Grand-Duché ? Quelles conséquences<br />

aura-t-il sur l’industrie luxembourgeoise<br />

? René Winkin, directeur de<br />

la FEDIL, répond à ces questions.<br />

Pourriez-vous dresser un état des lieux<br />

de l’industrie luxembourgeoise du point<br />

de vue de la décarbonation ?<br />

Une vingtaine d’entreprises appartenant<br />

à des secteurs grands émetteurs<br />

de gaz à effet de serre tombent sous le<br />

champ d’application de la directive ETS<br />

qui les oblige à se procurer les quotas<br />

nécessaires pour couvrir leurs émissions.<br />

Pour la plupart de ces entreprises,<br />

le volume de quotas qui est mis à leur<br />

disposition gratuitement baisse plus<br />

rapidement que leurs besoins. Avec un<br />

prix unitaire qui se situe actuellement<br />

entre 75 et 100 euros/tonne, le coût de<br />

ce retard de décarbonation commence<br />

à devenir conséquent. Quelques entreprises<br />

ont su couvrir leurs besoins en<br />

énergies primaires moyennant un recours<br />

massif à la biomasse considérée<br />

neutre en carbone. Mais cette solution<br />

n’est pas à la portée de tous.<br />

L’ensemble des entreprises couvertes par<br />

le système ETS réalisera son objectif de<br />

réduction d’une manière ou d’une autre,<br />

car la réduction progressive des quotas<br />

donnés ou vendus aux enchères est bien<br />

définie jusqu’à atteindre l’étape intermédiaire<br />

de 2030. Les entreprises non-ETS<br />

ne sont pas en ligne avec la trajectoire<br />

que le gouvernement a fixée pour leur<br />

ensemble. Le retard qu’affichent les entreprises<br />

est en phase avec celui du déploiement<br />

de mesures encadrantes qui<br />

seraient assez incitatives pour enregistrer<br />

les progrès souhaités.<br />

D’une manière générale, on doit constater<br />

qu’en termes de déploiement de technologies<br />

ou autres mesures bas carbone,<br />

les fruits à portée de main ont été cueillis<br />

et que les futurs progrès seront plus difficiles<br />

à réaliser. Parfois, ceux-ci exigent<br />

des prérequis, tels que l’approvisionnement<br />

en hydrogène ou la mise en place<br />

de débouchés pour du CO 2<br />

retiré des gaz<br />

d’échappement. À l’heure actuelle, ces<br />

prérequis font encore défaut et, là où les<br />

technologies en question commencent à<br />

être mises en œuvre, elles engendrent des<br />

investissements et des coûts opérationnels<br />

nettement plus élevés. Comme évoqué<br />

plus haut, les mesures encadrantes<br />

susceptibles d’atténuer ou d’évincer ces<br />

obstacles techniques et économiques<br />

font défaut ou restent incomplètes.<br />

Comment les industries luxembourgeoises<br />

accueillent-elles le Plan industriel<br />

du Pacte vert ?<br />

Trois ans après la présentation du Green<br />

Deal, la Commission européenne reconnaît<br />

que ce deal ne réussira pas sans<br />

dégâts collatéraux majeurs s’il n’est pas<br />

Le Plan industriel vise à réaliser les objectifs<br />

climatiques avec l’industrie : aussi<br />

bien avec celle qui est susceptible de<br />

moderniser ses procédés de production<br />

qu’avec celle appelée à développer les<br />

solutions technologiques et les produits<br />

favorables à la décarbonation. La concrétisation<br />

des programmes de soutien massif<br />

aux secteurs difficiles à décarboner,<br />

l’amélioration des possibilités d’accès<br />

au financement, l’adaptation des règles<br />

en matière d’aides d’État, la réforme<br />

du marché de l’électricité actuellement<br />

trop chère pour se substituer à l’énergie<br />

fossile, le déploiement de programmes<br />

d’orientation et de formation des travailleurs<br />

existants en ligne avec la hausse<br />

rapide des besoins autour des activités<br />

vertes, une politique de matières premières<br />

digne de ce nom pour accéder<br />

aux ressources nécessaires ou encore<br />

une simplification et une accélération<br />

des procédures qui, aujourd’hui, freinent<br />

trop le mouvement vers une économie<br />

bas carbone, tous ces objectifs du Plan<br />

industriel répondent à des besoins réels<br />

dans l’industrie et dans bien d’autres secteurs<br />

concernés par cet énorme bouleversement<br />

qu’est la transition énergétique.<br />

S’agit-il pour elles d’une réponse attendue<br />

aux subventions massives des États-<br />

Unis et de la Chine à leur industrie verte ?<br />

Après s’être rendu compte que les États-<br />

Unis avaient la ferme intention de continuer<br />

à implémenter leur Inflation Reduction<br />

Act, malgré les protestations<br />

émanant de notre côté de l’Atlantique,<br />

la Commission n’avait pas d’autre choix<br />

que de proposer un plan similaire. Le<br />

risque d’une perte douloureuse d’industries<br />

de base était trop grand. On pourrait<br />

oublier les plaidoyers politiques post-<br />

Covid en faveur d’un « nearshoring » ou<br />

d’un « reshoring » de la production industrielle,<br />

si les encadrements américain,<br />

chinois ou autres convainquaient nos industries<br />

à quitter le continent.


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

Quelle est la position de la FEDIL vis-àvis<br />

de ce plan ?<br />

© FEDIL<br />

Nous trouvons qu’il contient les bons<br />

éléments. Mais il est loin de produire ses<br />

effets. Contrairement à un plan chinois<br />

ou une politique américaine, le plan de<br />

la Commission contient plusieurs éléments<br />

qui risquent de rester lettre morte<br />

si les États membres ne suivent pas ou si<br />

les retards dans l’application deviennent<br />

trop importants. C’est clairement un des<br />

points faibles. Sur plusieurs des chantiers<br />

abordés, la Commission n’a pas le<br />

dernier mot. La bonne intention de simplifier<br />

et d’accélérer les procédures en<br />

est une bonne illustration. Nous constatons<br />

déjà sur le seul plan national que le<br />

monstre bureaucratique et procédural<br />

échappe largement à la volonté politique<br />

qui n’arrive plus à rectifier le tir.<br />

Quels pourraient être ses potentiels<br />

(dés)avantages pour la compétitivité de<br />

l’industrie luxembourgeoise et l’économie<br />

en général ?<br />

Plus on accumulera des retards dans la<br />

mise en place du bon encadrement, plus<br />

le prix de la décarbonation deviendra<br />

cher, plus les baisses des émissions se réaliseront<br />

sous forme de fermetures ou de<br />

délocalisations d’industries intensives en<br />

énergie et d’autres activités y liées.<br />

Comment le plan peut-il contribuer au<br />

développement de nouvelles compétences<br />

« vertes » ?<br />

C’est un chantier qu’il faudrait prioritairement<br />

aborder sur le plan national.<br />

Les transformations technologiques<br />

accélèrent la vitesse de remplacement<br />

d’anciens emplois par de nouveaux. Ceci<br />

exige une mobilité accrue des travailleurs<br />

et le déploiement d’efforts de formation<br />

initiale et continue anticipant les besoins<br />

de demain. L’Europe peut contribuer<br />

à l’amélioration de cette mobilité et à<br />

l’échange de bonnes pratiques. Pour produire<br />

des résultats tangibles favorables à<br />

notre marché du travail, le gros de l’effort<br />

devra être déployé par les acteurs publics<br />

et privés nationaux et dans la Grande<br />

Région.<br />

Propos recueillis par A. Jacob<br />

René Winkin


LUXEMBOURG<br />

76<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

PANNEAUX BIFACIAUX, CENTRALES<br />

AGRIPHOTOVOLTAÏQUES, PPA :<br />

ENOVOS INNOVE POUR ABSORBER<br />

LES RAYONS DU SOLEIL<br />

Enovos<br />

Anouk Hilger<br />

Crises énergétique et climatique, ambitions nationales en matière d’énergie verte et programmes d’accélération<br />

de l’Union européenne sont autant d’incitations au déploiement rapide de nouvelles centrales de production d’énergie<br />

renouvelable. En tant que premier fournisseur d'électricité et de gaz du <strong>Luxembourg</strong> et en tant que producteur<br />

d’électricité, Enovos continue de multiplier les projets pour contribuer à la transition. Découverte de quelques<br />

réalisations récentes avec Anouk Hilger, Head of Renewable Energies.


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

77<br />

Une production verte à la hausse<br />

Enovos, ce sont 21 installations photovoltaïques<br />

pour une capacité totale<br />

de 36 MW, des projets pour 8 MW dans<br />

les tuyaux, 38 turbines réparties sur 10<br />

parcs éoliens (via sa jointure avec SEO)<br />

d’une capacité de 110 MW et 7 centrales<br />

au fil de l’eau d’une capacité de 32 MW.<br />

Avec ces près de 200 MW en opération, le<br />

fournisseur d’énergie a produit quelque<br />

300 GWh en 2022. Actuellement, environ<br />

1.000 GWh d’électricité de source renouvelable<br />

sont produits sur le territoire<br />

national par an, soit environ la consommation<br />

électrique de tous les résidents<br />

luxembourgeois ! Des chiffres qui permettent<br />

à Anouk Hilger d’affirmer que<br />

le Grand-Duché « a bien avancé » pour<br />

ce qui est de la production d’électricité<br />

verte. Les derniers grands projets du<br />

groupe ont bien entendu contribué à ce<br />

succès.<br />

Pile et face !<br />

Parmi les divers projets réalisés l’année<br />

dernière par le producteur d’énergie,<br />

le plus remarquable et remarqué est<br />

sans aucun doute la centrale photovoltaïque<br />

utilisant des panneaux solaires<br />

bifaciaux en ombrière de parking installée<br />

à l’usine Tarkett de Lentzweiler.<br />

Sa particularité : les panneaux captent<br />

la lumière côté pile et côté face. « Sur les<br />

panneaux classiques, les cellules photovoltaïques<br />

encapsulées sont disposées<br />

du côté arrière sur une membrane de<br />

polymère blanc. Dans le cas d’un panneau<br />

bifacial, elles reposent sur une<br />

plaque de verre, ce qui leur permet d’absorber<br />

la lumière des deux côtés. En plus<br />

des rayons de soleil captés directement<br />

d’en haut, l’installation absorbe la lumière<br />

qui passe naturellement sous les<br />

panneaux ainsi que celle réfléchie par<br />

le sol et les voitures. L’installation est<br />

également un bel exemple de double<br />

exploitation d’une surface scellée : à la<br />

fois parking et centrale de production<br />

d’énergie verte ! », détaille Anouk Hilger.<br />

D’une capacité de 1.020 kW, ce qui correspond<br />

à la consommation annuelle<br />

d’environ 250 ménages, la centrale a<br />

déjà permis d’économiser plus de 500<br />

tonnes de CO 2<br />

depuis sa mise en service.<br />

L’essor de l’agriphotovoltaïque<br />

Enovos n’en est pas à son coup d’essai<br />

avec cette technologie. C’est la seconde<br />

fois que le fournisseur installe des panneaux<br />

bifaciaux. Il avait d’abord tenté l’expérience<br />

à Beidweiler, sur le site émetteur<br />

du groupe RTL. Grâce à leur particularité,<br />

les panneaux permettent non seulement<br />

de produire plus d’énergie, mais aussi<br />

de laisser passer la lumière pour favoriser<br />

la pousse de la végétation qu’ils surplombent.<br />

« Ce que nous voulons montrer<br />

avec une centrale comme celle-ci, c’est<br />

que la protection du climat et de la nature<br />

sont compatibles. Cela fait désormais<br />

trois ans que le parc est opérationnel et<br />

nous avons pu observer que, malgré la<br />

sécheresse, herbes, plantes fourragères<br />

et autres fleurs poussent très bien. Lorsqu’il<br />

y a beaucoup de soleil et peu d’eau,<br />

les panneaux protègent en fait le sol et les<br />

végétaux », indique Anouk Hilger.<br />

Nous devrons à l’avenir régler<br />

la consommation sur la production<br />

d’énergie renouvelable<br />

Ces effets bénéfiques, associés à la recherche<br />

d’une utilisation efficace des<br />

terres, ont encouragé les ministères de<br />

l’Énergie, de l’Agriculture et de l’Environnement<br />

à lancer un appel d’offres pour<br />

la réalisation de centrales agriphotovoltaïques.<br />

Le gouvernement vise ainsi un<br />

triple objectif : permettre de poursuivre<br />

les activités agricoles dans une approche<br />

extensive plutôt qu’intensive, protéger<br />

la biodiversité et augmenter la production<br />

d’énergie verte. Les projets doivent<br />

être soumis avant le 1 er août et Enovos<br />

planche déjà sur différents concepts. « En<br />

premier lieu, nous devons développer<br />

des concepts d’exploitation avec les agriculteurs<br />

et, en fonction de l’utilisation<br />

agricole, nous concevrons le design de la<br />

centrale. Que l’on veuille abriter des bovins<br />

sous l’installation, y faire passer un<br />

tracteur ou y cultiver des fruits et légumes,<br />

sa conception sera différente », déclare la<br />

Head of Renewable Energies.<br />

L’attrait du « Power Purchase Agreement »<br />

Prochainement, Enovos lancera la<br />

construction d’une installation au sol<br />

d’une capacité de 1 MW en partenariat<br />

avec la commune de Bertrange. Ce projet,<br />

qui prendra place sur une surface<br />

destinée à accueillir des bâtiments et<br />

équipements d’intérêt public, fait l’objet<br />

du premier « Power Puchase Agreement<br />

(PPA) » vert conclu par le groupe<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. « Le principe du PPA<br />

est que le client achète l’électricité produite<br />

par une installation spécifique<br />

de production d’énergie renouvelable<br />

construite à cette fin. Ce type de contrat<br />

permet au client de disposer de certificats<br />

d’origine et d’obtenir une garantie sur le<br />

prix de l’énergie en bénéficiant d’un tarif<br />

fixe sur toute la durée du contrat, soit<br />

environ dix ou quinze ans. Les récentes<br />

fluctuations des prix de l’énergie ont suscité<br />

un certain intérêt pour ce genre de<br />

produit au niveau européen. Ceci dit,<br />

la formule se développait déjà avant la<br />

crise, notamment dans les grandes entreprises<br />

qui ont une responsabilité sociale<br />

à assumer. En contractant un PPA, elles<br />

pouvaient se targuer d’initier la création<br />

d’une nouvelle centrale de production<br />

verte et s’assurer que l’électricité qu’elles<br />

consomment soit effectivement renouvelable.<br />

Bien sûr, la production d’énergie<br />

renouvelable est beaucoup plus fluctuante<br />

puisque directement dépendante<br />

de la météo. Alors que jusqu’à présent la<br />

production se calquait sur la consommation,<br />

nous devrons à l’avenir régler la<br />

consommation sur la production », explique<br />

Anouk Hilger.<br />

Ces nouvelles manières de consommer<br />

l’énergie se développeront de pair<br />

avec de nouveaux concepts réseaux ou<br />

de nouvelles technologies de stockage.<br />

Si l’heure est à la promotion de l’autoconsommation,<br />

les surplus doivent encore<br />

être réinjectés sur le réseau ou, perspective<br />

de développement passionnante<br />

selon Anouk Hilger, stockés dans des batteries<br />

ou convertis en hydrogène !<br />

Enovos <strong>Luxembourg</strong><br />

2, Domaine du Schlassgoard<br />

L-4327 Esch-sur-Alzette<br />

www.enovos.lu


LUXEMBOURG<br />

78<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

102 MOTEURS<br />

POUR<br />

LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

Paul Zens<br />

Incombant autant aux citoyens, aux<br />

entreprises, à l’État qu’aux 102 communes<br />

du pays, la transition énergétique<br />

relève certes d’une responsabilité<br />

collective, mais peut trouver à<br />

l’échelon local un moteur plus puissant<br />

qu’il n’y paraît. À quelques mois<br />

des élections communales, Paul Zens,<br />

président de l’asbl Eurosolar Lëtzebuerg,<br />

rappelle les multiples leviers<br />

que peuvent actionner les élus locaux<br />

pour accélérer la transition et les exhorte<br />

à relever leur niveau d’ambition.<br />

Interview.<br />

En quoi la commune est-elle un échelon<br />

important en matière de politique climatique<br />

et quel doit être son rôle dans la<br />

transition énergétique ?<br />

Les communes ont un rôle important<br />

à jouer dans la transition énergétique,<br />

comme dans tout autre domaine, en raison<br />

de leur proximité avec les citoyens.<br />

La clé de la réussite réside dans l’adhésion<br />

de la population au programme politique<br />

des élus locaux, mais aussi dans le<br />

niveau d’ambition de ces derniers : il est<br />

crucial de faire davantage que ce qui est<br />

simplement possible pour encourager le<br />

progrès ! Pour ce faire, il est du devoir des<br />

élus de mener des projets participatifs,<br />

par exemple en soutenant des coopératives<br />

énergétiques citoyennes, mais aussi<br />

de jouer un rôle éducatif en informant<br />

les citoyens des enjeux de la transition et<br />

des avantages dont ils bénéficieraient en<br />

y contribuant, que ce soit du point de vue<br />

pécunier ou de la qualité de vie.<br />

Plus concrètement, les communes sont<br />

engagées dans la transition énergétique<br />

via le Pacte Climat, porté par l’État, mais<br />

jouissent aussi d’une autonomie qui leur<br />

confère une grande liberté d’action et<br />

leur permet d’agir sur de multiples leviers<br />

pour accélérer le mouvement. Ainsi, via<br />

leurs PAP, qui définissent un ensemble<br />

de prescriptions urbanistiques, ou leur<br />

règlement sur les bâtisses, elles peuvent<br />

imposer certaines normes en faveur de la<br />

transition énergétique. Par exemple, elles<br />

ont la possibilité de limiter les freins à<br />

l’installation de pompes à chaleur, de favoriser<br />

la construction en bois ou encore<br />

de privilégier l’édification de maisons<br />

mitoyennes plutôt que d’habitations isolées<br />

pour réduire le nombre de façades<br />

exposées aux températures extérieures et<br />

ainsi économiser de l’énergie en chauffage<br />

ou en climatisation. Elles peuvent<br />

également multiplier les îlots de verdure<br />

qui ont un effet rafraîchissant en été ou<br />

favoriser la mobilité douce – en aménageant<br />

des pistes cyclables sécurisées et<br />

des box à vélos – ou électrique – en installant<br />

des bornes de recharge publiques.<br />

Les communes doivent aussi se montrer<br />

exemplaires en matière de construction.<br />

Un maître d’ouvrage construit évidemment<br />

en fonction de ses besoins, mais


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

79<br />

aussi dans un contexte géographique<br />

et temporel donné. Or, nous sommes à<br />

l’ère de la crise climatique qui impose la<br />

transition énergétique. Les communes<br />

se doivent donc de bâtir des édifices à la<br />

pointe du progrès en la matière.<br />

Bien sûr, elles ont également un rôle à<br />

jouer dans le financement de cette transition.<br />

L’installation de panneaux photovoltaïques<br />

ou d’une pompe à chaleur<br />

représente un investissement conséquent<br />

pour les ménages. Les communes<br />

peuvent, tout comme l’État, alléger la<br />

facture en offrant des subventions à leurs<br />

citoyens. En déployant elles-mêmes des<br />

solutions vertes, elles contribuent aussi<br />

à leur démocratisation : c’est en faisant<br />

gonfler la demande que le marché passera<br />

de prototypes à une production de<br />

masse moins onéreuse.<br />

Comment jugez-vous l’investissement<br />

des communes luxembourgeoises dans<br />

la transition énergétique ?<br />

Nous estimons que les communes ont<br />

agi en-deçà de leur potentiel et de leurs<br />

possibilités jusqu’à présent. La plupart<br />

d’entre elles n’ont pas assez profité<br />

des moyens mis à leur disposition. Les<br />

conseillers énergétiques sont financés<br />

par l’État depuis une douzaine d’année.<br />

Or, la course aux économies n’a réellement<br />

commencé qu’avec la guerre en<br />

Ukraine et les appels à la sobriété lancé<br />

par l’Union européenne et le gouvernement.<br />

Si les communes ont pu fournir<br />

tant d’efforts en si peu de temps, qu’ontelles<br />

fait au cours des dix dernières années<br />

? C’est une question que l’on est<br />

en droit de se poser. Il est d’ailleurs à<br />

craindre que les mesures qui ont été<br />

prises pour faire face à la crise ne disparaissent<br />

aussi rapidement qu’elles ont été<br />

adoptées. Bien sûr, des avancées importantes,<br />

qui devraient fort heureusement<br />

s’avérer pérennes, ont été réalisées dans<br />

le cadre du Pacte Climat.<br />

Pouvez-vous citer quelques exemples<br />

de bonnes pratiques dont vous avez<br />

connaissance ?<br />

La commune de Beckerich a réalisé bon<br />

nombre de projets importants. C’est<br />

notamment la première à s’être lancée<br />

dans l’installation de panneaux photovoltaïques<br />

en copropriété. Quant à celle<br />

de Saeul, elle a récemment permis la réalisation<br />

d’un projet de lotissement conçu<br />

comme une société coopérative gérant<br />

et exploitant une infrastructure énergétique<br />

commune qui lui permet d’être<br />

autonome à 80%. D’autres communes,<br />

comme celles de Tandel et Putscheid,<br />

ont obtenu un score élevé dans le cadre<br />

du Pacte Climat en installant des éoliennes<br />

sur leur territoire. Faire accepter<br />

les projets éoliens, et donc la transition<br />

énergétique, est aussi une responsabilité<br />

des élus locaux.<br />

Les communes<br />

ne se rendent compte<br />

ni de l’impact positif<br />

qu’elles peuvent avoir<br />

ni des moyens importants<br />

dont elles disposent<br />

pour contribuer à la cause<br />

Avez-vous un message à transmettre à<br />

quelques mois des élections communales ?<br />

Si j’avais un conseil à donner aux électeurs,<br />

ce serait de bien différencier le<br />

candidat qui est authentiquement désireux<br />

et capable d’œuvrer dans le sens de<br />

la transition énergétique de celui qui promet<br />

des mesures tape-à-l’œil pour être<br />

« à la mode ». La crise climatique n’est pas<br />

apparue subitement comme le Covid-19 ;<br />

les élus doivent l’affronter au moins<br />

depuis 2015 et la COP de Paris. Un bon<br />

exercice serait de relire les programmes<br />

électoraux de 2017 et de comparer promesses<br />

et réalisations parce que nous ne<br />

pouvons plus nous permettre d’élire ou<br />

de réélire un bourgmestre « nihiliste » eu<br />

égard à la crise climatique.<br />

Enfin, j’aimerais appeler tous les bourgmestres<br />

du monde à être plus ambitieux<br />

en matière de transition énergétique.<br />

Nous devons passer à la vitesse supérieure.<br />

Alors que j’étais à la COP27, j’ai<br />

assisté à une intervention de Chilando<br />

Chitangala, maire de Lusaka, capitale<br />

de la Zambie. Cette dernière exhortait<br />

les dirigeants à donner davantage de<br />

moyens aux élus locaux parce qu’elle<br />

était convaincue que ces derniers pouvaient<br />

contribuer considérablement à<br />

la transition énergétique. La question<br />

de savoir si les bourgmestres devaient<br />

diriger le monde a d’ailleurs fait l’objet<br />

d’un atelier spécifique ! Si elle se pose,<br />

c’est parce que leur proximité avec la<br />

population leur offre un avantage certain<br />

pour faire avancer la transition. Or,<br />

je crains fort que la plupart des communes<br />

luxembourgeoises ne se rendent<br />

compte ni de l’impact positif qu’elles<br />

peuvent avoir ni des moyens importants<br />

dont elles disposent pour contribuer à<br />

la cause. Aujourd’hui, les communes<br />

sont engagées dans le Pacte Climat 2.0,<br />

une nouvelle mouture qui leur offre davantage<br />

de moyens et dont j’invite les<br />

bourgmestres à tirer parti pour avancer<br />

dans la bonne direction.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

80<br />

LA LOI<br />

DE L’EAU<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

souterraine, ou bien le forage-captage<br />

qui produit une remontée d’eau à la surface<br />

par un effet de pompage. Si cette eau<br />

est de grande qualité et ne nécessite pas<br />

de traitement avant d’être consommée<br />

par les citoyens, les réserves sont insuffisantes<br />

pour couvrir les besoins de la<br />

population à long terme. C’est pourquoi<br />

les eaux de surface font office de deuxième<br />

source, notamment le lac de la<br />

Haute-Sûre grâce à la retenue du barrage<br />

d’Esch-sur-Sûre. Son syndicat, le SEBES,<br />

a la charge de produire une eau potable<br />

après une série de traitements. L’eau de<br />

surface contient en effet des impuretés<br />

naturelles, fruits de la décomposition de<br />

matières organiques naturelles (végétales,<br />

animales…), ou bien issues de l’activité<br />

humaine (agriculture, industrie…).<br />

Suite à sa captation, l’eau est stockée<br />

dans des réservoirs (bassins ou châteaux<br />

d’eau). Sa distribution est enfin assurée<br />

par un réseau de conduites en fonte,<br />

acier ou béton armé, à l’intérieur duquel<br />

s’opère une désinfection régulière. Les<br />

relevés mensuels détaillés, liés à la qualité<br />

de l’eau potable au Grand-Duché, sont<br />

accessibles sur le site du SEBES.<br />

Si le <strong>Luxembourg</strong> ne subit pas les effets<br />

d’un climat aride, l’accès à l’eau potable<br />

est un droit dont il faut malgré tout se<br />

soucier. Croissance démographique,<br />

hausse de la consommation, pollutions<br />

diverses et réchauffement global n’ont<br />

fait qu’accentuer les enjeux autour de<br />

cette ressource indispensable à la vie.<br />

Focus sur l’or bleu luxembourgeois à travers<br />

la station de traitement d’Eschdorf<br />

et la récente actualisation de la loi relative<br />

à l’eau potable par le gouvernement.<br />

Chaque jour, ce sont 120.000 m 3 d’eau<br />

potable qui sont utilisés au Grand-Duché<br />

selon le ministère de l’Environnement.<br />

La consommation d’eau du robinet a été<br />

multipliée par deux ces quinze dernières<br />

années. Des chiffres qui n’ont fait qu’augmenter<br />

et qui ne devraient logiquement<br />

pas baisser, si l’on considère le nombre<br />

de nouveaux arrivants dans le pays<br />

chaque année, mais aussi les habitudes<br />

de consommation actuelles.<br />

En effet, il y a moins de deux décennies,<br />

60% des citoyens luxembourgeois affirmaient<br />

ne jamais boire de l’eau du ro-<br />

binet. Aujourd’hui, cette même part de<br />

la population indique en boire tous les<br />

jours. C’est que la qualité de l’eau sur le<br />

territoire est excellente, peut-être même<br />

supérieure à celle vendue en bouteille<br />

dans les supermarchés selon certaines<br />

études.<br />

Il faut dire que les institutions ont l’œil<br />

sur cette ressource et suivent de près sa<br />

qualité. D’après la ministre de l’Environnement<br />

Joëlle Welfring, 12.000 analyses<br />

et contrôles sont effectués chaque année,<br />

soit en moyenne trois par jour. 99%<br />

de ces analyses entrent en conformité<br />

avec les normes en vigueur à ce sujet.<br />

Deux sources sûres<br />

L’eau potable au Grand-Duché provient<br />

de deux sources différentes. Tout d’abord<br />

les eaux souterraines, qui sont captées<br />

par près de 300 forages et proviennent<br />

principalement des aquifères du Grès<br />

du <strong>Luxembourg</strong> et du Grès bigarré. Le<br />

captage se fait selon deux méthodes : le<br />

captage-source qui est un dispositif élaboré<br />

autour d’un écoulement libre d’eau<br />

Y a d’la loi !<br />

La loi luxembourgeoise sur l’eau, datant<br />

du 7 octobre 2002, prévoit que l’approvisionnement<br />

en eau potable ne peut pas<br />

être libéralisé. Autrement dit, aucune société<br />

privée ne peut faire commerce de<br />

cette activité au Grand-Duché, ce sont<br />

uniquement les communes et syndicats<br />

de communes qui fournissent l’eau<br />

potable aux habitants. Celles-ci ont en<br />

charge de fournir une eau du robinet de<br />

qualité jusqu’au raccordement domestique,<br />

de procéder à une analyse et une<br />

évaluation des risques de fuite au sein<br />

des réseaux publics, ainsi que d’informer<br />

et de conseiller les citoyens à ce sujet.<br />

Une nouvelle version de la directive sur<br />

l’eau potable, dont l’objectif est à la fois<br />

d’améliorer le « droit de l’eau » mais aussi<br />

le « droit à l’eau », est entré en vigueur<br />

le 1 er janvier 2023 au <strong>Luxembourg</strong>. Cette<br />

directive doit être mise en œuvre dans<br />

toute l’Union européenne avant la fin<br />

de l’année et remplace le règlement<br />

grand-ducal du 7 octobre 2002. Si de<br />

nombreux points définissant la qualité


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

81<br />

de l’eau potable sont maintenus, certaines<br />

nouveautés font leur apparition,<br />

comme l’actualisation des normes de<br />

qualité, l’adoption d'une approche fondée<br />

sur les risques, une règlementation<br />

des matériaux en contact avec l'eau,<br />

l’amélioration de l'accès à l'eau, l’amélioration<br />

de l'information du public et<br />

un régime de sanctions effectives, proportionnées<br />

et dissuasives.<br />

Focus sur la station d’Eschdorf<br />

Pour répondre aux besoins croissants en<br />

eau potable au Grand-Duché, le SEBES<br />

a procédé à la mise en place d’une nouvelle<br />

station aux méthodes de traitement<br />

avancées. Située à Eschdorf, celle-ci aura<br />

une capacité de traitement pouvant aller<br />

jusqu’à 150.000 m 3 chaque jour. Ce choix<br />

de localisation n’est pas anodin, la commune<br />

d’Eschdorf dispose en effet d’un<br />

bassin réservoir à côté duquel la station<br />

a pris place.<br />

Si la station a été mise en service en<br />

2021, le projet d’étude remonte quant à<br />

lui à 2013 et a été voté en février 2015.<br />

Les travaux, eux, ont démarré en 2017,<br />

après que le financement (166 millions<br />

d’euros pourvus à 50% par l’État) a été<br />

établi l’année précédente.<br />

Véritable exigence pour le SEBES, l’élaboration<br />

de la station s’est faite avec<br />

une considération environnementale<br />

maximale, à la fois pour limiter le plus<br />

possible l’impact du chantier sur la faune<br />

et la flore locale, mais aussi pour obtenir<br />

une efficience énergétique optimale de<br />

l’infrastructure.<br />

La station d’Eschdorf s’illustre par des<br />

procédés techniques de filtration modernes<br />

et d’une grande efficacité, afin<br />

d’obtenir une eau potable de la plus<br />

grande qualité possible.<br />

Au Grand-Duché,<br />

l’approvisionnement en eau potable<br />

ne peut être libéralisé, ce sont<br />

uniquement les communes<br />

et leurs syndicats qui en ont<br />

la charge<br />

Son système complexe de filtration à<br />

couches multiples permet d’obtenir une<br />

élimination des algues, des bactéries ou<br />

des virus, la réduction des matières organiques<br />

présentes dans l’eau, une élimination<br />

des micropolluants (bactéries,<br />

pesticides…), ainsi qu’une stabilisation et<br />

une désinfection de l’eau. Le site intègre<br />

également une station de refoulage permettant<br />

de prélever de l’eau directement<br />

dans la Sûre, grâce à des pompes spécifiques<br />

et un système de préfiltration.<br />

Des bâtiments techniques, un laboratoire<br />

et un site administratif de 25 bureaux<br />

prennent enfin place à côté de la<br />

station de traitement.<br />

Et demain ?<br />

Le gouvernement poursuit donc aujourd’hui<br />

une stratégie visant à protéger<br />

les sources existantes, à réaliser des économies<br />

d’eau mais aussi à exploiter de<br />

nouvelles ressources.<br />

Des échéances relatives au suivi de<br />

cette législation ont d’ores et déjà été<br />

fixées au calendrier des années à venir.<br />

On note notamment une première évaluation<br />

des fuites dans le réseau d’eau<br />

potable en 2024, une mise à jour des<br />

normes de qualité en 2026, des analyses<br />

de risques réalisées dans les zones de<br />

protection d’eau potable en 2027, ainsi<br />

que des distributeurs d’eau potable installés<br />

dans les lieux publics, tout comme<br />

dans les bâtiments publics et les administrations.<br />

L’ensemble des mises à jour<br />

prévues est disponible sur le site du<br />

gouvernement.<br />

Par J. Menegalli<br />

© Witry & Witry Architektur Urbanisme<br />

Station de traitement à Eschdorf


LUXEMBOURG<br />

82<br />

PRÉSENTATION<br />

DU NOUVEAU<br />

PLAN NATIONAL<br />

CONCERNANT<br />

LA PROTECTION<br />

DE LA NATURE<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Le 2 février, la ministre de l’Environnement,<br />

du Climat et du Développement<br />

durable, Joëlle Welfring, a invité à une<br />

conférence de presse « Présentation du<br />

nouveau Plan national concernant la<br />

protection de la nature (PNPN3) », planclé<br />

pour la préservation de nos ressources<br />

naturelles adopté par le Conseil<br />

du gouvernement.<br />

Origine du PNPN3<br />

Le 3 e Plan national concernant la protection<br />

de la nature (PNPN) a été établi<br />

conformément aux articles 47 et 48 de<br />

la loi modifiée du 18 juillet 2018 concernant<br />

la protection de la nature et des<br />

ressources naturelles. Cela implique que<br />

ledit PNPN3 a été établi non seulement<br />

en incluant une consultation du public<br />

(254 retours reçus), mais également en<br />

tenant compte de l’avis de l’Observatoire<br />

de l’environnement naturel et des propositions<br />

du Klima-Biergerrot.<br />

Le document final comprend par ailleurs<br />

d’autres engagements nationaux,<br />

dont les objectifs définis dans le cadre<br />

mondial de la biodiversité de Kunming<br />

à Montréal, adopté par la 15 e réunion de<br />

la Conférence des parties à la convention<br />

sur la diversité biologique, à Montréal,<br />

Canada (décembre 2022), ainsi que la<br />

stratégie de l’Union européenne en faveur<br />

de la biodiversité à l’horizon 2030,<br />

communiquée par la Commission européenne<br />

le 20 mai 2020, et adoptée par le<br />

Conseil de l’Union européenne le 23 octobre<br />

2020 et le Parlement européen le 9<br />

juin 2021.<br />

Pourquoi un PNPN3 est indispensable<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> – malgré la surface<br />

réduite de son territoire et l’absence<br />

d’écosystèmes et d’habitats marins ou<br />

montagnards – possède une biodiversité<br />

considérable et des paysages variés dus à<br />

une diversité géologique et microclimatique<br />

importante. Cette diversité au sein<br />

des espèces et habitats, ainsi que celle<br />

des écosystèmes et des services qu’ils<br />

fournissent, constituent la base vitale<br />

de l’existence et de la bonne qualité de<br />

vie de notre société. La nature est importante<br />

non seulement pour notre bienêtre<br />

physique et mental, mais au-delà<br />

également pour la capacité de notre société<br />

à faire face aux changements planétaires,<br />

aux menaces sanitaires et aux<br />

catastrophes naturelles. La dégradation<br />

des écosystèmes ainsi que la perte de<br />

services écosystémiques constituent des<br />

menaces directes et existentielles pour la<br />

vie et le bien-être de notre population et<br />

mettent en péril les fondements de notre<br />

société et de notre économie.<br />

Les défis pour conserver la nature au<br />

<strong>Luxembourg</strong> sont importants et nécessitent<br />

des mesures immédiates sur le terrain,<br />

en face d’un état de la nature alarmant.<br />

En effet, l’occupation des sols au<br />

<strong>Luxembourg</strong> est nettement supérieure<br />

à la moyenne européenne et le pays est<br />

le plus fragmenté d’Europe. En outre, les<br />

papillons et les oiseaux des milieux ouverts<br />

sont en forte régression. Par ailleurs,<br />

2/3 des habitats protégés d’importance<br />

européenne et 4/5 des espèces protégées<br />

d’importance européenne sont dans un<br />

état de conservation défavorable.<br />

Le PNPN3 détermine les actions à mettre


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

83<br />

habitats génère de multiples bénéfices en<br />

termes de services écosystémiques qui<br />

dépassent les investissements. Diverses<br />

publications font état d’un rapport de 1<br />

à 40, voire de 1 à 100. Les syndicats intercommunaux<br />

/ stations biologiques ayant<br />

pour vocation la protection de la nature,<br />

tels que le SIAS, présentés et représentés<br />

par Doris Bauer lors de la conférence de<br />

presse, sont des partenaires actifs dans la<br />

mise en œuvre du PNPN, notamment au<br />

niveau de la conservation et restauration<br />

des habitats, de l’aménagement écologique<br />

en milieux urbain, de l’implémentation<br />

des plans d’action et du reverdissement<br />

des milieux urbains.<br />

en œuvre et les mesures quantifiables à<br />

atteindre à mi-parcours (


LUXEMBOURG<br />

84<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />

Lauschtert eise Podcast.


Un accélérateur d’innovation pour l’aide humanitaire<br />

La Direction de la coopération et de l’action humanitaire du ministère<br />

des Affaires étrangères et européennes a institué, en collaboration<br />

avec le Programme alimentaire mondial et l’Agence autrichienne<br />

de développement, un « Humanitarian Innovation Accelerator »<br />

destiné à promouvoir des solutions innovantes pour soutenir le<br />

secteur humanitaire mondial. Un appel à projets, qui s’adresse à des<br />

entrepreneurs du monde entier désireux de proposer des produits ou<br />

des services dans les domaines de la gestion des urgences, de l’accès<br />

aux services et de la gestion des données et de la communication, a été<br />

lancé le 1 er février.<br />

Une conférence sur le futur de nos assiettes<br />

Source : Luxinnovation<br />

Que mangerons-nous demain ? C’est la question à laquelle entend<br />

répondre la conférence du même nom organisée le 10 mars prochain par<br />

les ministères de la Protection des consommateurs et de l’Agriculture,<br />

de la Viticulture et du Développement rural. Gratuite et ouverte à<br />

tous, elle traitera des défis de la production alimentaire face à une<br />

consommation en mutation. Au menu : une intervention d’Olivier de<br />

Schutter, professeur à l'UCLouvain et à Sciences Po Paris et spécialiste<br />

des systèmes alimentaires durables, une table ronde, un débriefing<br />

avec les ministres Paulette Lenert et Claude Haagen, et un cocktail.<br />

Pour un Grand-Duché qui vit le sport<br />

Source : SIP<br />

Ce 9 février, Georges Engel et Taina Bofferding, respectivement<br />

ministres des Sports et de l’Intérieur, ont présenté la « Lëtzebuerg lieft<br />

Sport – Mindmap », un catalogue qui recense 50 bonnes pratiques<br />

devant encourager les responsables communaux à promouvoir le sport<br />

et l’activité physique au niveau local. Cette nouvelle ressource se veut<br />

adaptée à tous les niveaux et tous les milieux : famille, éducation,<br />

sports organisés, travail, communes, etc. De l’avis des ministères<br />

responsables, « le sport et l'activité physique sont indispensables pour<br />

une politique communale durable ».<br />

Source : SIP<br />

LABORATOIRE<br />

SOCIAL


LUXEMBOURG<br />

86<br />

UN RESTAURANT<br />

POUR SALARIÉS<br />

EXTRAORDINAIRES<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

et d’apprendre de ceux qui avaient déjà<br />

entamés l’aventure. Nous avons alors<br />

élaboré un plan d’action et, bien que la<br />

pandémie de Covid-19 nous ait mis des<br />

bâtons dans les roues, nous avons su<br />

faire preuve de patience et de persévérance.<br />

Cela a payé puisque la commune<br />

de Sanem a vu le potentiel de notre proposition<br />

et a décidé de nous soutenir en<br />

mettant à notre disposition un local à<br />

Belvaux », raconte Sandrine Messmer.<br />

En 2000, plusieurs familles se réunissent<br />

pour créer l’association Trisomie21<br />

Lëtzebuerg. Celle-ci a pour but d’aider<br />

les personnes porteuses de trisomie<br />

21 à mener une vie indépendante et<br />

épanouie dans tous les domaines, notamment<br />

professionnel. Et avec le restaurant<br />

« Madame Witzeg » inauguré au<br />

mois de janvier 2023, elle franchit une<br />

nouvelle étape dans l’inclusion dans le<br />

monde du travail. Sandrine Messmer,<br />

membre du conseil d’administration et<br />

responsable activités, nous présente ce<br />

projet qui lui tenait tant à cœur.<br />

Une idée inspirée et inspirante<br />

Le concept de restaurant employant des<br />

personnes atteintes de trisomie 21 n’est<br />

pas nouveau. En effet, des structures de<br />

ce type ont ouvert leurs portes il y a plusieurs<br />

années à Paris et à Nantes notamment,<br />

connues sous le nom « Le Reflet ».<br />

Mais, au <strong>Luxembourg</strong>, elles n’existaient<br />

pas encore. C’est désormais chose faite<br />

avec « Madame Witzeg ». « Pour concevoir<br />

ce projet, nous avons commencé par<br />

nous rendre à Nantes afin de constater le<br />

fonctionnement d’un tel établissement<br />

Pour créer les visuels et la décoration de<br />

l’établissement, l’asbl a fait appel à l’artiste<br />

Rico Winandy. Ce dernier a laissé<br />

libre cours à l’imagination des membres<br />

de l’association : il leur a donné une large<br />

planche en bois sur laquelle ils ont pu<br />

dessiner sans aucune contrainte. Il a ensuite<br />

découpé divers éléments et a réalisé<br />

des œuvres à partir de ceux-ci. « L’une<br />

d’entre elles a particulièrement plu à<br />

nos dessinateurs en herbe. Elle représente<br />

une dame qu’ils ont jugée quelque<br />

peu rigolote… d’où le nom de Madame<br />

Witzeg, qui signifie « Madame Drôle » en<br />

luxembourgeois. Nous avons conservé<br />

cette image comme logo et nos clients


LABORATOIRE SOCIAL<br />

87<br />

Inauguration du restaurant<br />

peuvent même se procurer des tasses à<br />

son effigie dans notre restaurant », explique<br />

la responsable activités.<br />

Une structure et des fonctionnements<br />

adaptés<br />

Pour que les employés du restaurant<br />

puissent exercer leur métier dans des<br />

conditions optimales, il a fallu réfléchir<br />

à chaque détail. « Nos locaux sont relativement<br />

exigus, mais cela est un avantage<br />

car il est préférable pour nos salariés de<br />

ne pas gérer une vaste salle. Nous avons<br />

toutefois dû y opérer quelques modifications.<br />

Par exemple, nous avons ajouté<br />

une fenêtre au mur séparant la salle de<br />

la cuisine afin que nos équipes puissent<br />

voir ce qu’il se passe dans l’une ou l’autre<br />

pièce. Cela les rassure et leur permet également<br />

d’assouvir leur grande curiosité.<br />

L’essentiel pour nous était de penser<br />

chaque espace pour que nos salariés extraordinaires<br />

puissent travailler à tous les<br />

postes ! », précise Sandrine Messmer.<br />

L’essentiel était de penser<br />

chaque espace pour que<br />

nos employés puissent travailler<br />

à tous les postes !<br />

Dans un espace à l’écart des lieux d’activité<br />

se trouve une « chill room ». Celle-ci<br />

offre la possibilité aux employés de profiter<br />

d’un moment de calme et de solitude.<br />

« Les personnes atteintes de trisomie 21<br />

ont bien souvent énormément de mal à<br />

gérer leurs émotions. Il est très compliqué<br />

pour elles de garder leur calme si<br />

elles sont contrariées ou de s’obliger à<br />

faire quelque chose. Cette pièce leur permet<br />

alors de trouver un peu de repos et<br />

d’évacuer leur colère, leur stress ou tout<br />

autre sentiment qu’elles ne sauraient<br />

contrôler », détaille la membre du conseil<br />

d’administration.<br />

Pour commander un repas, la méthode<br />

est également adaptée. En même temps<br />

que le menu, le serveur donne une<br />

fiche sur laquelle figure un tableau :<br />

sur la ligne du haut apparaissent plusieurs<br />

personnages et sur la colonne de<br />

gauche les numéros de chaque plat. Le<br />

client choisit un personnage et coche les<br />

cases correspondant à ce qu’il souhaite<br />

manger, et ainsi de suite pour chaque<br />

personne présente à la table. Le serveur<br />

reprend la fiche et la transmet à la cuisine.<br />

Ainsi, la communication, parfois<br />

compliquée pour certains, est facilitée<br />

et aucune erreur – ou presque – n’est<br />

possible.<br />

Un menu responsable<br />

Le choix des plats servis dans le restaurant<br />

n’a pas été fait au hasard non plus.<br />

Le chef a tout d’abord décidé de proposer<br />

des assiettes inspirées des tapas : les<br />

portions sont réduites afin, d’une part, de<br />

minimiser le gaspillage et, d’autre part,<br />

de permettre aux clients de découvrir davantage<br />

de saveurs.<br />

De plus, une attention toute particulière<br />

a été accordée aux produits. « Nous<br />

avons laissé le chef élaborer la carte luimême.<br />

En revanche, nous avions certaines<br />

exigences qui nous paraissaient<br />

essentielles : les aliments devaient être<br />

régionaux, de saison et issus de circuits<br />

courts ! Le menu changera donc régulièrement.<br />

Si au départ nous n’étions ouverts<br />

que le temps de midi, depuis le 1 er<br />

février nos portes sont ouvertes durant<br />

l’après-midi pour déguster des gourmandises<br />

faites maison ou boire un café<br />

tout simplement », conclut Sandrine<br />

Messmer.<br />

Par P. Paquet


88<br />

LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

COMBINER<br />

L’INCLUSION SOCIALE<br />

ET LA RESPONSABILITÉ<br />

ENVIRONNEMENTALE<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

Gilles Hempel


LABORATOIRE SOCIAL<br />

89<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />

Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />

sociale par le logement. Gilles<br />

Hempel, directeur, présente les activités<br />

de la FAL. Il revient également sur les<br />

initiatives mises en place pour sensibiliser<br />

ses bénéficiaires aux enjeux environnementaux<br />

et économiques d’une<br />

bonne gestion des logements.<br />

Quelles sont les activités de la FAL ?<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

rassemble trois départements : l’Agence<br />

Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et<br />

le département d’accompagnement<br />

social. L’AIS a été créée en 2009 avec<br />

l’objectif de louer des logements inoccupés.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, nous comptons<br />

entre 10.000 et 20.000 infrastructures<br />

vides. Cela concerne par exemple les<br />

habitations dont les propriétaires sont<br />

partis en maison de retraite ou des héritiers<br />

qui ont reçu en succession un bien<br />

dont ils n’ont pas l’utilité. Notre objectif<br />

est simple : mettre ces logements à<br />

disposition des citoyens aux revenus<br />

modestes sous forme de location. Le<br />

propriétaire n’a rien à craindre car<br />

nous lui apportons certaines garanties,<br />

notamment en termes de loyer ou encore<br />

d’entretien. Tout est géré par notre<br />

agence sans aucune contrainte.<br />

En bref, nous luttons contre l’exclusion<br />

sociale par le logement. C’est une<br />

mission d’autant plus importante au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, où il devient de plus en<br />

plus difficile de se loger… et pour l’instant,<br />

ce système fonctionne puisque<br />

nous disposons d’un parc de 630 biens.<br />

Nous nous sommes également lancés<br />

dans la promotion immobilière avec<br />

Abitatio. Nos locataires sont toujours<br />

aussi motivés à retrouver une autonomie,<br />

mais, en dix ans d’activité, nous<br />

avons constaté que l’envolée des prix<br />

de l’immobilier ne laissait aucune<br />

chance de se loger aux plus démunis.<br />

Le développement durable est parfois<br />

lié, à tort, aux seuls aspects environnementaux<br />

alors que les piliers sociaux et<br />

de gouvernance sont tout aussi indispensables.<br />

La Fondation pour l’Accès<br />

au Logement vise à offrir des habitations<br />

pour tout un chacun et agit par<br />

conséquent socialement. Une société<br />

juste est une société qui ne laisse personne<br />

à la rue car le logement est la<br />

base de l’inclusion sociale.<br />

Nos locataires bénéficient<br />

de formations pour<br />

apprendre les écogestes,<br />

mais aussi d’un logement<br />

plus écoresponsable<br />

qui leur permet<br />

de faciliter leur inclusion<br />

dans la société<br />

Les plus pauvres vivent le plus souvent<br />

dans des habitations énergivores ou insalubres.<br />

Notre objectif est de sortir les<br />

personnes moins bien loties de cette<br />

situation en leur faisant bénéficier de<br />

nos services, soit via les logements que<br />

nous construisons, soit via ceux que<br />

nous louons à des personnes tierces.<br />

Nous veillons à ce que ces maisons ou<br />

appartements respectent un certain<br />

standard environnemental. Lorsque<br />

l’on évoque la problématique d’assainissement<br />

énergétique, il ne faut<br />

pas seulement penser à ceux qui ont<br />

les moyens de se procurer une maison<br />

passive ou une pompe à chaleur !<br />

C’est pourquoi nous ne louons ni ne<br />

construisons aucune passoire énergétique<br />

pour nos bénéficiaires. En leur<br />

fournissant des logements bien isolés,<br />

nous leur permettons de sortir de la<br />

précarité, de diminuer leurs coûts de<br />

chauffage, d’améliorer leur confort de<br />

vie et, de fait, d’émettre moins de CO 2<br />

.<br />

Certains de nos bénéficiaires sont originaires<br />

de différentes régions du globe et<br />

n’ont pas forcément les habitudes ou les<br />

connaissances nécessaires à la bonne<br />

gestion d’un logement soumis à notre<br />

climat plus tempéré et surtout froid en<br />

hiver. D’autres sont réfugiés et ont été<br />

nourris, logés et blanchis par des structures<br />

d’accueil spécialisées. Une fois à<br />

l’AIS, ces personnes peuvent être démunies<br />

face à tant de responsabilités.<br />

Ce programme a été lancé en ce début<br />

d’année et dépasse nos services d’accompagnement<br />

social visant l’inclusion.<br />

Au regard de la crise énergétique,<br />

les formations intensives permettront<br />

de sensibiliser nos bénéficiaires sur les<br />

avantages économiques et écologiques<br />

d’adopter les bons gestes pour l’environnement.<br />

La manipulation du chauffage<br />

ou l’aération du bâtiment font par<br />

exemple partie de la panoplie de méthodes<br />

simples mais efficaces à mettre<br />

en œuvre ! Nous collaborons avec un<br />

organisme externe, Ecotransfaire, une<br />

Société d’Impact Sociétal (SIS). Celle-ci<br />

nous accompagne et forme nos équipes<br />

en interne pour les professionnaliser<br />

davantage dans ce domaine.<br />

En d’autres termes, nous agissons à<br />

plusieurs niveaux d’un point de vue<br />

social et environnemental car nos locataires<br />

bénéficient de formations pour<br />

apprendre les écogestes, mais aussi<br />

d’un logement plus écoresponsable qui<br />

leur permet de faciliter leur inclusion<br />

dans la société !<br />

630<br />

biens immobiliers<br />

L’aspect social fait partie des critères<br />

ESG (environnementaux, sociaux et de<br />

gouvernance) œuvrant pour une société<br />

plus durable. Comment la FAL y<br />

contribue-t-elle ?<br />

Vous avez récemment intégré un nouveau<br />

programme en interne intitulé<br />

« Coaching Logement ». Pouvez-vous<br />

nous en dire plus ?<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202B, rue de Hamm<br />

L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondation-logement.lu


LUXEMBOURG<br />

90<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

PROJET DE LOI<br />

RELATIVE<br />

AU VIVRE-ENSEMBLE<br />

INTERCULTUREL<br />

ET MODIFIANT<br />

LA LOI MODIFIÉE<br />

DU 8 MARS 2017<br />

SUR LA NATIONALITÉ<br />

LUXEMBOURGEOISE<br />

En date du 7 février 2023, Corinne<br />

Cahen, ministre de la Famille et de<br />

l'Intégration, a présenté le projet de<br />

loi relative au vivre-ensemble interculturel<br />

et modifiant la loi modifiée<br />

du 8 mars 2017 sur la nationalité<br />

luxembourgeoise.<br />

Le texte vise à remplacer l'actuelle<br />

approche d' « intégration » par une<br />

approche plus large et ouverte du<br />

« vivre-ensemble interculturel ». Ainsi,<br />

après une large consultation publique,<br />

le présent projet de loi opère une refonte<br />

globale des instruments du vivre-ensemble<br />

interculturel et procède à l'abrogation<br />

de la loi modifiée du 16 décembre<br />

2008 concernant l'intégration des étrangers<br />

au Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Concrètement le texte vise à mettre en<br />

œuvre le vivre-ensemble interculturel à<br />

travers les instruments suivants : le plan<br />

d'action national du vivre-ensemble interculturel,<br />

le pacte citoyen du vivre-ensemble<br />

interculturel, le programme du<br />

vivre-ensemble interculturel et le pacte<br />

communal du vivre-ensemble interculturel.<br />

Le plan d'action national définit les axes<br />

stratégiques du vivre-ensemble interculturel,<br />

les orientations et les objectifs<br />

politiques ainsi que les actions et les mesures<br />

à mettre en place.<br />

Le pacte citoyen est un engagement<br />

moral que les personnes qui résident<br />

ou travaillent au <strong>Luxembourg</strong> peuvent<br />

signer pour souscrire aux valeurs du<br />

vivre-ensemble interculturel. La signature<br />

leur donne accès au programme du<br />

vivre-ensemble interculturel.<br />

Le programme du vivre-ensemble interculturel<br />

vient remplacer l'actuel contrat<br />

d'accueil et d'intégration et le parcours<br />

d'intégration accompagné pour offrir un<br />

large catalogue de modules d'apprentissage<br />

et d'informations relatives au<br />

Grand-Duché. Il est ouvert aux résidents,<br />

mais également aux travailleurs transfrontaliers.<br />

Il sera continuellement adapté<br />

aux besoins des gens qui vivent dans le<br />

pays et vise une approche immersive qui<br />

permet aux participants de découvrir le<br />

fonctionnement du pays en les mettant<br />

en contact avec des acteurs nationaux<br />

et locaux et en favorisant le dialogue et<br />

l'échange avec d'autres personnes résidant<br />

ou travaillant au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le pacte communal du vivre-ensemble


LABORATOIRE SOCIAL<br />

91<br />

© MFAMIGR<br />

interculturel vise à accompagner les<br />

communes dans l'implémentation de<br />

leur stratégie au niveau local. À côté<br />

d'aides financières qui constituent une<br />

participation aux frais d'un coordinateur<br />

du pacte et qui subventionnent la mise<br />

en place de mesures dans la commune,<br />

le pacte offre également un accompagnement<br />

des communes signataires par<br />

des conseillers au vivre-ensemble interculturel,<br />

qui sont des agents de l'État.<br />

Au niveau national, le texte vise à créer<br />

un conseil supérieur du vivre-ensemble<br />

interculturel qui participe à la mise en<br />

œuvre du vivre-ensemble interculturel.<br />

Il vient remplacer l'actuel comité<br />

interministériel à l'intégration et le<br />

Conseil national pour étrangers. Il est<br />

composé de représentants de l'État, de<br />

la société civile et des communes. Cette<br />

composition devrait garantir que les actions<br />

mises en place au Grand-Duché<br />

répondent aux besoins changeants de<br />

la société. L'accent est mis sur les communes<br />

ce qui se justifie par le fait que les<br />

barrières au vivre-ensemble sont le plus<br />

souvent identifiées au niveau local et les<br />

spécificités de chaque région et commune<br />

doivent être transmises au niveau<br />

national pour garantir une stratégie nationale<br />

cohérente.<br />

Au niveau communal, les commissions<br />

communales du vivre-ensemble interculturel<br />

viennent remplacer les commissions<br />

consultatives communales d'intégration<br />

actuelles. Elles ont notamment<br />

pour missions d'identifier les priorités et<br />

d'éventuels obstacles rencontrés dans le<br />

domaine du vivre-ensemble interculturel<br />

au niveau communal, d'assister la<br />

commune dans le développement et la<br />

mise en œuvre des mesures et activités<br />

favorisant le vivre-ensemble interculturel<br />

au niveau communal et de promouvoir<br />

l'accès à l'information, la participation<br />

citoyenne et la vie associative. Les<br />

membres des commissions communales<br />

peuvent se présenter aux élections pour<br />

devenir représentant des communes au<br />

Conseil supérieur. Ce sont également les<br />

membres des commissions qui élisent les<br />

représentants communaux au Conseil<br />

supérieur. Les travailleurs transfrontaliers<br />

peuvent être membre dans la commission<br />

communale de la commune<br />

dans laquelle ils travaillent.<br />

Dans toutes les mesures et organes mis<br />

en place dans le cadre de ce texte, la<br />

lutte contre le racisme et toute forme<br />

de discrimination au niveau de la commune<br />

est un élément clé et transversal.<br />

Le texte définit également des aides<br />

financières que l'État peut accorder<br />

dans le domaine du vivre-ensemble<br />

interculturel. Elles peuvent prendre la<br />

forme d'un subside, d'une participation<br />

financière aux frais de fonctionnement<br />

ou d'une participation financière aux<br />

dépenses d'investissement.<br />

Communiqué par le ministère de la Famille,<br />

de l'Intégration et à la Grande Région


LUXEMBOURG<br />

92<br />

INFOBÉSITÉ ET DIVERSITÉ<br />

EN ENTREPRISE :<br />

(IN)FORMEZ-VOUS<br />

EN LIGNE !<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Cet e-learning – financé par Digital<br />

<strong>Luxembourg</strong>, la Chambre de Commerce,<br />

la Chambre des salariés, le ministère<br />

d'État dédié aux médias et aux<br />

services de communication, le ministère<br />

du Travail, de l'Emploi et de l'Économie<br />

Sociale et solidaire avec l'aide de<br />

l'Union européenne et du Fonds social<br />

européen – rejoint une série d’autres<br />

ressources développées dans le cadre<br />

du projet « Info Flow Savvy », comme le<br />

guide pratique sur la surcharge informationnelle<br />

en entreprise, des formations<br />

en entreprise et des événements de sensibilisation.<br />

« Avec ce nouvel outil, nous<br />

souhaitons travailler les compétences<br />

individuelles et collectives des salariés<br />

pour que la force de travail luxembourgeoise<br />

soit à l’aise avec les nouvelles<br />

technologies. C’est un instrument relativement<br />

novateur qui répond à une<br />

demande post-pandémie. Depuis que<br />

celle-ci a émergé, non seulement les RH<br />

rencontrent des difficultés de recrutement,<br />

mais le bien-être au travail a pris<br />

beaucoup d’importance », explique le<br />

Project Manager.<br />

Favoriser l’inclusion des personnes<br />

LGBTQIA+ en entreprise<br />

Qu’il s’agisse d’épuisement professionnel<br />

ou d’orientation sexuelle, les<br />

tabous se lèvent petit à petit, tant dans<br />

la sphère privée que dans le monde du<br />

travail, sans que les individus ni les<br />

entreprises ne sachent toujours par<br />

quel bout prendre le problème. Pour<br />

les y aider, IMS <strong>Luxembourg</strong> a lancé<br />

deux modules d’apprentissage en<br />

ligne, l’un pour lutter contre la surcharge<br />

informationnelle dans les entreprises,<br />

l’autre pour favoriser l’inclusion<br />

des personnes LGBTQIA+ sur<br />

le marché du travail. Pierre Guillot,<br />

Project Manager « Info Flow Savvy »,<br />

et Priscilia Talbot, Project Manager<br />

« Charte de la Diversité Lëtzebuerg »,<br />

chez IMS présentent ces deux nouvelles<br />

ressources.<br />

Combattre l’infobésité<br />

Elle arrive par toutes sortes de canaux,<br />

qu’on l’ait recherchée ou non,<br />

et peut polluer l’esprit de celui qui y<br />

est confronté à l’excès. L’information,<br />

lorsqu’elle est trop abondante (on parle<br />

d’infobésité ou de surcharge informationnelle),<br />

peut nuire à l’esprit humain<br />

à divers égards, que ce soit dans<br />

la sphère privée ou professionnelle. De<br />

plus en plus courante dans les entreprises,<br />

l’infobésité engendre des difficultés<br />

de traitement et de gestion de<br />

toutes ces informations, des difficultés<br />

à prendre des décisions, une baisse de<br />

productivité, voire de l’anxiété et du<br />

stress ; autant d’effets néfastes qui ont<br />

poussé IMS <strong>Luxembourg</strong> à sensibiliser<br />

employés et employeurs à ses dangers<br />

par le biais d’un nouvel e-learning intitulé<br />

« Sensibilisation et actions pratiques<br />

pour lutter contre la surcharge<br />

informationnelle dans les entreprises ».<br />

« L’e-learning est structuré en dix modules.<br />

Les deux premiers posent le cadre et<br />

présentent quelques statistiques relatives<br />

au phénomène d’infobésité.<br />

Les suivants proposent des clés pour<br />

résoudre les problématiques qui y<br />

sont liées : l’utilisation efficace et inforesponsable<br />

des outils de communication,<br />

la séparation entre vie privée<br />

et vie professionnelle, le stress, la performance<br />

au travail et la gestion des<br />

e-mails », détaille Pierre Guillot.<br />

Les sociétés qui développent<br />

une politique de gestion<br />

de l’information efficace bénéficient<br />

d’un avantage concurrentiel<br />

sur le marché du travail<br />

En parallèle, IMS <strong>Luxembourg</strong> a mis en<br />

ligne un second module d’apprentissage<br />

traitant pour sa part de l’inclusion des<br />

personnes LGBTQIA+ sur le marché du<br />

travail. L’organisme, qui a détecté un réel<br />

engouement pour le sujet il y a trois ans,<br />

a aussi constaté une certaine réserve.<br />

« Les contacts que nous entretenons avec<br />

les entreprises révèlent que celles-ci sont<br />

plutôt ouvertes, mais qu’elles ne savent<br />

pas sous quel angle aborder ce sujet qui<br />

relève, il est vrai, de la sphère privée, mais<br />

qui n’est pas sans conséquences sur la vie<br />

professionnelle. Forts de ce constat, nous<br />

avons décidé de les outiller afin qu’elles<br />

puissent développer une stratégie de gestion<br />

de la diversité pertinente », indique<br />

Priscilia Talbot.<br />

Le nouvel outil proposé par IMS se<br />

veut complémentaire aux deux guides<br />

de bonnes pratiques sur l’inclusion<br />

des personnes LGBTQIA+ et transgenres<br />

en entreprise déjà disponibles.<br />

« L’e-learning aborde la problématique<br />

en profondeur et répond à un besoin de<br />

sensibilisation et d’information. Si l’homosexualité<br />

est globalement bien comprise<br />

par la population, notamment<br />

grâce aux interventions de certaines<br />

personnalités qui font rayonner les<br />

membres de la communauté, comme<br />

le Premier ministre Xavier Bettel, il n’en<br />

va pas de même en ce qui concerne<br />

d’autres orientations et identités. La<br />

première partie de la formation est donc<br />

consacrée à la définition des termes et<br />

traite des stéréotypes et des biais inconscients<br />

qui sont malheureusement<br />

source de discriminations. La seconde<br />

donne des pistes pour se défaire de<br />

ces idées reçues et propose des actions<br />

concrètes à mettre en place aussi bien<br />

au niveau personnel qu’organisationnel.<br />

Pour ne citer qu’un exemple, nous y


LABORATOIRE SOCIAL<br />

93<br />

Priscilia Talbot et Pierre Guillot<br />

abordons la question de la parentalité.<br />

Il arrive en effet qu’un employé qui n’a<br />

pas fait son coming-out au travail passe<br />

sa vie de famille sous silence, se privant<br />

ainsi de certains avantages comme le<br />

droit au congé parental ou pour raisons<br />

familiales », précise la Project Manager.<br />

Cocréé par IMS <strong>Luxembourg</strong>, certaines<br />

de ses entreprises membres et des associations<br />

luxembourgeoises comme<br />

Rosa Lëtzebuerg et le Centre LGBTQIA+<br />

Cigale qui ont apporté leur expertise du<br />

sujet et des réalités nationales, l’e-learning<br />

se veut être un outil clé en main<br />

que les organisations peuvent utiliser<br />

lors de l’onboarding de nouveaux salariés<br />

ou comme outil de formation<br />

dans le cadre de leur stratégie de gestion<br />

de la diversité. Sa création a été<br />

rendue possible par un financement<br />

du Fonds social européen, du ministère<br />

de la Famille, de l’Intégration<br />

et à la Grande Région et de l’Œuvre<br />

Nationale de Secours Grande-Duchesse<br />

Charlotte.<br />

Des problématiques aux enjeux multiples<br />

Si besoin de convaincre les entreprises<br />

il y avait, précisons que les problématiques<br />

de l’infobésité et de l’inclusion<br />

des personnes LGBTQIA+ sont liées à<br />

de nombreux enjeux puisqu’il en va non<br />

seulement du bien-être au travail, mais<br />

aussi de l’attraction et de la rétention des<br />

talents ou encore de la performance de<br />

l’entreprise.<br />

« Nous savons que les personnes victimes<br />

d’une surcharge d’information<br />

ont davantage de risques de souffrir<br />

d’épuisement professionnel. Ceci<br />

est dommageable pour l’entreprise à<br />

plusieurs égards. Non seulement ce<br />

mal-être entraîne une hausse de l’absentéisme,<br />

mais l’infobésité diminue<br />

également la performance en matière de<br />

prise de décision de même que la créativité<br />

et, par conséquent, l’innovation. En<br />

outre, il est clair que les sociétés qui développent<br />

une politique de gestion de<br />

l’information efficace bénéficient d’un<br />

avantage concurrentiel sur un marché<br />

du travail confronté à une pénurie de<br />

main-d’œuvre. À choisir, un candidat<br />

boudera une entreprise dans laquelle les<br />

flux d’information sont trop importants<br />

ou qui ne respecte pas forcément la déconnexion<br />

les week-ends ou en soirée et<br />

préférera une firme qui lui propose un<br />

environnement de travail plus sain »,<br />

analyse Pierre Guillot.<br />

« Montrer à ses salariés qu’ils sont acceptés<br />

comme ils sont et que l’on crée<br />

pour eux un environnement sain et sécuritaire<br />

sur les questions LGBTQIA+<br />

renforce forcément leur bien-être au<br />

travail et, par conséquent, augmente<br />

leur performance et diminue le risque<br />

d’absentéisme. Cette attitude est aussi<br />

bénéfique à l’image de l’entreprise et<br />

participe à l’attraction des talents. Enfin,<br />

il a été prouvé que les équipes diversifiées<br />

étaient plus créatives et innovantes,<br />

ce qui bénéficie au rayonnement<br />

de l’entreprise sur le marché ! », ajoute<br />

Priscilia Talbot.


94<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

De grandes espérances<br />

« La thématique de l’infobésité est encore<br />

peu traitée au <strong>Luxembourg</strong>. IMS<br />

est la première organisation à prendre<br />

le sujet à bras-le-corps et, avec l’e-learning<br />

qui y est dédié, espère éveiller les<br />

consciences. La surcharge d’information<br />

inquiète depuis la révolution industrielle.<br />

Si les craintes n’étaient pas forcément<br />

fondées à l’époque, elles le sont<br />

aujourd’hui en raison de la numérisation<br />

croissante. Avec les émissions d’e-mails<br />

qui augmentent de 3% chaque année et<br />

la quantité de données qui va inévitablement<br />

croître à l’avenir, nous souhaitons<br />

au moins sensibiliser à la problématique<br />

et, au mieux, encourager les entreprises<br />

à réorganiser la circulation de<br />

l’information de manière que chaque<br />

département reçoit uniquement les<br />

renseignements dont il a réellement besoin<br />

», affirme Pierre Guillot.<br />

Si IMS estime que la problématique de<br />

l’inclusion des personnes LGBTQIA+<br />

est davantage considérée, elle reconnaît<br />

que les discriminations n’ont pas pour<br />

autant disparu. « Ces discriminations<br />

découlent d’une incompréhension ou<br />

d’un manque d’information sur le sujet.<br />

C’est pourquoi, dans un monde idéal,<br />

j’aimerais que tout le <strong>Luxembourg</strong> soit<br />

sensibilisé à la question. Plus réalistement,<br />

nous souhaitons que notre nouvel<br />

outil permette au minimum d’ouvrir le<br />

débat dans les entreprises. Et que celles<br />

qui ne sont pas encore tout à fait prêtes<br />

à proposer ce genre de contenus se rassurent<br />

: l’e-learning demeurera disponible<br />

sur le site d’IMS et pourra faire<br />

l’objet de mises à jour », conclut Priscilia<br />

Talbot.<br />

Les discriminations découlent<br />

d’une incompréhension ou<br />

d’un manque d’information<br />

sur le sujet<br />

Par A. Jacob<br />

35%<br />

des personnes transgenres se sont<br />

senties discriminées sur leur lieu<br />

de travail en 2020<br />

175 milliards<br />

de téraoctets : volume total estimé<br />

des informations stockées au niveau<br />

mondial en 2025


LABORATOIRE SOCIAL<br />

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95<br />

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