Smart Cities Luxembourg - n°15
Le 15ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Février 2023 | n˚15<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
VIENNE : LA QUALITÉ<br />
DE VIE DES CITOYENS,<br />
NOUVEAU PILIER DE<br />
LA VILLE INTELLIGENTE<br />
MARC HANSEN :<br />
TRANSITION DIGITALE :<br />
OÙ EN EST LE<br />
LUXEMBOURG ?<br />
FEDIL :<br />
« RÉALISER LES OBJECTIFS<br />
CLIMATIQUES AVEC<br />
L’INDUSTRIE »<br />
IMS : INFOBÉSITÉ ET<br />
DIVERSITÉ EN ENTREPRISE :<br />
(IN)FORMEZ-VOUS<br />
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THE NEST :<br />
UN NID POUR IMAGINER L’AVENIR
La prochaine<br />
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à chaleur :<br />
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Vitocal 250-A<br />
La nouvelle Vitocal 250-A atteint une<br />
température de départ jusqu'à 70 °C<br />
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Elle est donc idéale pour la modernisation,<br />
car les radiateurs existants peuvent être<br />
utilisés. La pompe à chaleur se présente<br />
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Grâce à son efficacité élevée, les coûts<br />
d'exploitation sont réduits. La nouvelle<br />
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Tel 26336201 - info@viessmann.lu
ÉDITO<br />
3<br />
La politique : un monde (trop) inégalitaire<br />
Lors d’une conférence de presse le 11 janvier 2023, Taina<br />
Bofferding, ministre de l’Intérieur ainsi que de l’Égalité entre les<br />
femmes et les hommes, a présenté les dates importantes pour<br />
les prochaines élections communales. À cette occasion, elle a<br />
mis en évidence le déséquilibre qui subsiste dans la représentation<br />
des sexes au sein des communes. En effet, 277 femmes<br />
occupent un poste de conseillère (contre 533 conseillers), 37<br />
d’échevine (contre 189 échevins) et 16 de bourgmestre (contre<br />
86 bourgmestres de sexe masculin). Et ce type d’inégalité ne se<br />
limite malheureusement pas au niveau local. Le <strong>Luxembourg</strong><br />
ne fait pas partie des bons élèves en ce qui concerne la présence<br />
féminine à la Chambre des Députés : selon les chiffres publiés<br />
par l’Union interparlementaire (UIP), le pays arrive en 46 e position<br />
au classement mondial du mois de janvier 2023 avec<br />
un pourcentage de 35% de femmes parlementaires. Certes, le<br />
Grand-Duché a progressé depuis 2019 où il occupait alors la<br />
69 e place avec 25%. Cependant, la parité demeure aux abonnés<br />
absents.<br />
Cette tendance se constate à l’échelle mondiale et pour toutes<br />
les fonctions politiques. Selon l’ONU Femmes, seuls 28 pays<br />
(sur les 195 reconnus par l’organisation) étaient dirigés par<br />
une femme en date du 19 septembre 2022. Si ce nombre est en<br />
constante augmentation, il faudra 130 ans pour atteindre la parité<br />
au rythme actuel.<br />
Pourtant, certains exemples prouvent que les femmes apportent<br />
nombre de bienfaits en politique. Le Rwanda, premier<br />
dans le classement de l’UIP, est un cas intéressant. En 2003, ce<br />
pays a créé le Forum des femmes parlementaires rwandaises<br />
dont le but est de promouvoir l’égalité des sexes au sein du<br />
Parlement, de créer des lois tenant compte des spécificités<br />
de genre et de renforcer le contrôle du gouvernement en matière<br />
de parité. L’une de ses réalisations majeures repose sur<br />
l’introduction d’une loi décisive pour combattre les violences<br />
sexistes dans laquelle figurait pour la première fois la définition<br />
du viol. Ce forum collabore étroitement avec les hommes afin<br />
que ceux-ci soient sensibilisés à la condition de leurs consœurs<br />
et s’impliquent activement dans le processus égalitaire. Le cas<br />
du Rwanda montre que la participation des deux sexes en politique<br />
fait toute la différence pour lutter contre les problématiques<br />
propres à chacun d’eux.<br />
Au regard de ces constations, il est donc essentiel de mettre en<br />
place des mesures pour encourager les femmes à se lancer en<br />
politique et pour démanteler les stéréotypes dont elles sont<br />
encore aujourd’hui victimes. En ce sens, Taina Bofferding a annoncé<br />
le lancement de la campagne « Egalitéit liewen/Vivons<br />
l’égalité ». Celle-ci permettra la diffusion sur les réseaux sociaux<br />
de témoignages de mandataires communales ainsi que la mise<br />
en place de portes ouvertes dans les communes et de cycles de<br />
formation. Si l’efficacité de cette campagne reste encore à prouver,<br />
la représentation égalitaire des sexes en politique a, elle, démontré<br />
toute son importance. Comme le disait l’UIP dans sa<br />
déclaration de 1992, encore criante de vérité 31 ans plus tard,<br />
« le concept de démocratie ne prendra un sens réel et dynamique<br />
que lorsque les orientations politiques et les législations<br />
nationales seront définies en commun par les hommes et par<br />
les femmes, en prenant équitablement en compte les intérêts et<br />
le génie spécifiques des deux moitiés de la population ».<br />
Par P. Paquet
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Romain Thomas<br />
Julien Menegalli<br />
Chris Mick<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Vienne : la qualité de vie des citoyens, nouveau pilier de la ville intelligente 8<br />
Un masterplan pour préparer l’avenir 12<br />
Schifflange se modernise 14<br />
Strassen : des projets rythmés par la qualité de vie 18<br />
Un bilan positif pour Diekirch 22<br />
Mertert : une commune aux multiples points forts 26<br />
Marks & Clerk : unifier pour mieux servir 30<br />
GREEN BUILDING<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Agence Kapture<br />
Joanna Hudyka<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Yves Kortum<br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
The Nest : un nid pour imaginer l’avenir 34<br />
LIST : en quoi la construction circulaire est-elle nécessaire ? 38<br />
CBL : limiter les impacts environnementaux du secteur de la construction 40<br />
Julien Cajot : Production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 44<br />
Famaplast, entreprise aux tubes écologiques : 40 années d’innovation 46<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Marc Hansen : transition digitale, où en est le <strong>Luxembourg</strong> ? 50<br />
University of <strong>Luxembourg</strong> Competence Centre : démystifier l’IA à l’école 54<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
Consumer Electronics Show Las Vegas 2023 : le salon de la tech 56<br />
Euro numérique : nécessité d’un monde digital ou risque pour la démocratie ? 58<br />
Feu vert au déploiement d’IRIS 2 , un nouveau réseau de satellites de télécommunication 60
5<br />
MOBILITÉ<br />
Merbag : l’eActros fait entrer la logistique dans l’ère de l’électromobilité 62<br />
Indigo <strong>Luxembourg</strong> : pour une mobilité améliorée 64<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong> : l’ID.Buzz annonce une nouvelle ère de l’automobile 68<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés présentées à l’Autofestival 2023 70<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
FEDIL : « Réaliser les objectifs climatiques avec l’industrie » 74<br />
Enovos innove pour absorber les rayons du soleil 76<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : 102 moteurs pour la transition énergétique 78<br />
La loi de l’eau 80<br />
Présentation du nouveau Plan national concernant la protection de la nature 82<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Madame Witzeg : un restaurant pour salariés extraordinaires 86<br />
FAL : combiner l’inclusion sociale et la responsabilité environnementale 88<br />
Projet de loi relative au vivre-ensemble interculturel 90<br />
IMS : infobésité et diversité en entreprise : (in)formez-vous en ligne ! 92
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A<br />
83, rue de Strasbourg<br />
L-2561 LUXEMBOURG<br />
48 13 36-1<br />
info.lu@group-indigo.com<br />
Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
Indigo 83, Park rue de <strong>Luxembourg</strong> Strasbourg S.A<br />
83, L-2261 rue LUXEMBOURG<br />
de Strasbourg<br />
L-2561 48 LUXEMBOURG<br />
13 36-1<br />
info.lu@group-indigo.com<br />
48 13 36-1<br />
info.lu@group-indigo.com<br />
lu.parkindigo.com<br />
L'APPLI<br />
DU STATIONNEMENT<br />
EN VILLE
© Gipfeltreffen der Weltmarktführer 2023 | Foto Vogt<br />
Franz Fayot promeut l’industrie durable<br />
Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a assisté au « Gipfeltreffen der<br />
Weltmarktführer », une réunion des grands entrepreneurs allemands<br />
qui a pour but de permettre le partage d’expérience et la collaboration.<br />
Le ministre a profité de cette occasion pour mettre en avant le<br />
développement de la durabilité et de l'autonomie énergétique dans<br />
le secteur industriel afin de réagir aux crises actuelles. « Nous devons<br />
réduire notre dépendance économique en mettant davantage l’accent<br />
sur la production locale et régionale. Ceci vaut pour le <strong>Luxembourg</strong>,<br />
mais également pour toute l’Union européenne », a déclaré Franz Fayot.<br />
Source : SIP<br />
Bientôt 100 communes luxembourgeoises<br />
Le 8 février 2023, la Chambre des Députés a voté à l'unanimité les deux<br />
projets de loi concernant les fusions des communes de Grosbous-Wahl<br />
et de Bous-Waldbredimus. Par ces votes, le nombre de communes<br />
luxembourgeoises sera réduit à 100, ce qui n’était pas arrivé depuis<br />
l'année 1840. Pour ce faire, la nouvelle commune « Grosbous-Wahl »<br />
bénéficiera d'une aide financière estimée à 4,9 millions d'euros (pour<br />
2.195 habitants) et « Bous-Waldbredimus » d’environ 6,6 millions<br />
d'euros (pour 3.000 habitants).<br />
Source : SIP<br />
La Commission européenne poursuit le <strong>Luxembourg</strong> en justice<br />
Le 15 février 2023, la Commission européenne a annoncé<br />
qu’elle saisissait la Cour de justice de l’UE d'un recours contre<br />
le <strong>Luxembourg</strong> pour transposition incomplète des règles européennes<br />
concernant les spécifications techniques relatives au marquage des<br />
armes d'alarme et de signalisation. Le Grand-Duché a en effet manqué<br />
à l’obligation de transposer la directive d’exécution 2019/69 de la<br />
Commission au plus tard le 17 janvier 2020. Elle mettrait ainsi en péril<br />
l’objectif de renforcer la sécurité publique dans l’ensemble de l’Union.<br />
Source : Commission européenne
8<br />
AUTRICHE<br />
VIENNE : LA QUALITÉ<br />
DE VIE DES CITOYENS,<br />
NOUVEAU PILIER<br />
DE LA VILLE INTELLIGENTE<br />
GOUVERNANCE<br />
Cela fait plus de dix ans que Vienne, la<br />
capitale autrichienne, caracole en tête<br />
du classement Mercer sur les villes offrant<br />
la meilleure qualité de vie. Cette<br />
distinction internationale couronne<br />
les efforts consentis par les autorités<br />
de la ville pour rendre le joyau du Danube<br />
l’endroit idéal où vivre. Prenant<br />
le contrepied d’une conception techniciste<br />
de la « <strong>Smart</strong> City », Vienne est restée<br />
fidèle à son identité de toujours, plaçant<br />
l’homme et ses besoins au centre<br />
de ses préoccupations. Elle fait ainsi de<br />
l’inclusion sociale et de la qualité de vie<br />
les fils directeurs de sa stratégie urbaine,<br />
ouvrant de nouvelles perspectives en<br />
termes de politique du logement, de<br />
mobilité, d’énergie ou d’espaces publics,<br />
avec en prime une attention particulière<br />
aux impératifs écologiques. En<br />
somme, elle met la technologie au service<br />
de l’Homme et non l’inverse.<br />
Située au cœur de l’Europe, sur les rives<br />
du Danube, Vienne est à la fois capitale<br />
de l’Autriche et le plus petit de ses neuf<br />
Länder de par sa superficie. La commune<br />
couvre environ 415 km² et compte à peu<br />
près 1,9 million d’habitants. L’ensemble<br />
de l’agglomération viennoise regroupe<br />
près de 2,8 millions d’habitants. En<br />
2019, et pour la dixième fois consécutive,<br />
Vienne a été classée en tête des villes les<br />
plus agréables où vivre au monde par le<br />
cabinet international Mercer. Celui-ci<br />
réalise une étude qui évalue la qualité de<br />
vie de 231 métropoles en se fondant sur<br />
des critères tels que l’environnement politique,<br />
social et économique, les services<br />
sanitaires, les filières de formation et l’infrastructure<br />
urbaine. Entrent également<br />
en ligne de compte l’offre en matière de<br />
loisirs, l’approvisionnement en produits<br />
de consommation et l’environnement,<br />
notamment les espaces verts et la qualité<br />
de l’air.<br />
La qualité de vie des habitants est la clef<br />
de voûte de toute la politique <strong>Smart</strong> City<br />
de la capitale autrichienne. Rendre à<br />
Vienne son prestige d’antan et attirer vers<br />
elle les compétences nécessaires à son<br />
développement demeurent la préoccupation<br />
des autorités locales. Et la ville ne<br />
lésine pas sur les moyens pour créer une<br />
dynamique urbaine intelligente. Cela se<br />
traduit dans tous les domaines de la vie<br />
au quotidien.<br />
Une stratégie de développement durable<br />
La ville a adopté une approche holistique<br />
pour développer une infrastructure intelligente<br />
qui inclut des systèmes de gestion<br />
de l’énergie efficaces, un transport moderne<br />
et écologique, des bâtiments intelligents<br />
et des services numériques pour<br />
les citoyens. Toute la démarche s’inscrit<br />
dans une approche plus globale de durabilité<br />
axée sur la protection de l’environnement<br />
et la qualité de vie des habitants,<br />
tout en favorisant une croissance<br />
économique durable. Les principaux<br />
objectifs de cette stratégie comprennent<br />
la neutralité carbone, la mobilité durable,<br />
la gestion de l’énergie et enfin le développement<br />
économique durable.<br />
Vienne s’efforce de devenir une ville<br />
neutre en carbone d’ici 2050 en rédui-
GOUVERNANCE<br />
9<br />
permettre à la communauté de mieux<br />
comprendre et de s’engager en faveur<br />
de la durabilité. D’autre part, le site web<br />
« Vienna online » fournit une plateforme<br />
en ligne pour les citoyens, les entreprises<br />
et les touristes, offrant des informations<br />
sur les activités culturelles, les services<br />
publics, les évènements et les attractions<br />
touristiques de la ville. D’ailleurs, Vienne<br />
n’hésite pas à publier régulièrement des<br />
données sur les différents aspects de la<br />
vie urbaine, permettant aux citoyens, aux<br />
universitaires et aux entreprises de les<br />
utiliser pour développer des solutions innovantes.<br />
Pour renforcer cette communication<br />
open data permanente, elle offre<br />
un accès gratuit au Wifi dans de nombreux<br />
espaces publics, tels que les parcs<br />
et les places.<br />
La <strong>Smart</strong> City viennoise<br />
place l’humain au cœur<br />
de ses préoccupations<br />
sant ses émissions de gaz à effet de serre<br />
et en recourant à des sources d’énergie<br />
renouvelables. La ville encourage l’utilisation<br />
des transports publics et des<br />
modes de déplacement respectueux de<br />
l’environnement, tels que la marche et<br />
le vélo, en développant une infrastructure<br />
adéquate et en rendant les transports<br />
en commun plus accessibles et<br />
plus attrayants. En outre, la capitale<br />
autrichienne investit massivement dans<br />
l’efficacité énergétique des bâtiments<br />
et des infrastructures, en adoptant des<br />
technologies innovantes pour réduire<br />
la consommation d’énergie et en sensibilisant<br />
les citoyens à l’importance de<br />
la gestion énergétique durable. Enfin,<br />
Vienne soutient un développement économique<br />
durable en encourageant l’innovation,<br />
en offrant des opportunités<br />
de coopération et d’investissement aux<br />
startups et aux entreprises innovantes,<br />
tout en veillant à ce que les activités économiques<br />
soient respectueuses de l’environnement.<br />
En somme, la stratégie de<br />
durabilité de la ville vise à équilibrer le<br />
développement économique, la protection<br />
de l’environnement et la qualité de<br />
vie des habitants, en faisant de Vienne<br />
une ville durable et attractive pour les<br />
générations futures.<br />
Le numérique au service du citoyen<br />
Conscientes que la proximité et l’échange<br />
d’informations avec les citoyens sont des<br />
enjeux cruciaux pour atteindre les objectifs<br />
fixés, les autorités ont adopté une<br />
stratégie ambitieuse pour faire de Vienne<br />
une ville intelligente en développant<br />
une infrastructure numérique moderne<br />
pour les citoyens. Cela concerne les services<br />
en ligne, les applications mobiles,<br />
l’open data ou bien encore la connectivité.<br />
En effet, Vienne a mis sur pied un site<br />
nommé e-Government, à travers lequel<br />
les citoyens peuvent effectuer de nombreuses<br />
démarches administratives en<br />
ligne, telles que la demande de permis de<br />
construire, l’inscription à des formations<br />
et la demande de certificats officiels.<br />
D’ailleurs, la capitale autrichienne met à<br />
disposition de nombreuses données publiques<br />
en ligne, comme les statistiques<br />
démographiques, les informations sur<br />
les émissions de gaz à effet de serre et<br />
les données sur la qualité de l’air, pour<br />
Mobilité durable et défis environnementaux<br />
La ville a mis en place une stratégie de<br />
mobilité durable pour encourager les<br />
modes de transport respectueux de<br />
l’environnement et améliorer la qualité<br />
de vie des habitants. Les transports publics<br />
sont très développés et les usagers<br />
semblent très satisfaits des prestations<br />
fournies et de la qualité du matériel et<br />
des services. La ville a eu la bonne idée<br />
d’offrir un abonnement annuel de 365<br />
euros par an, soit un euro la journée,<br />
pour tout le réseau public. Grâce à cette<br />
incitation, le nombre d’usagers a bondi<br />
de 30% selon les autorités, ce qui a largement<br />
contribué à réduire le nombre<br />
de voitures en circulation et à baisser la<br />
pollution dans le centre-ville.<br />
Vienne dispose actuellement de cinq<br />
lignes de métro avec 109 stations réparties<br />
sur 83 km, de 28 lignes de<br />
tramway et de 131 lignes de bus. L’ensemble<br />
du réseau de transports publics<br />
s’étend sur plus de 1.150 km. D'autres
10<br />
GOUVERNANCE<br />
pied et de quartiers sans voiture. D’autres<br />
incitations concernent également l’achat<br />
de voitures électriques pour sortir progressivement<br />
du thermique et ainsi atteindre<br />
les objectifs fixés pour 2050.<br />
En somme, la stratégie de mobilité durable<br />
de Vienne vise à équilibrer les besoins<br />
de mobilité des citoyens avec les enjeux<br />
environnementaux qui demeurent<br />
une priorité pour les autorités locales. La<br />
ville a mis en place plusieurs initiatives<br />
pour réduire son impact environnemental<br />
et encourager un mode de vie durable.<br />
La capitale autrichienne s’est engagée à<br />
augmenter sa production d’énergie renouvelable<br />
et à réduire sa consommation<br />
d’énergie fossile. Grâce à une collecte et<br />
un traitement de déchets efficaces, une<br />
partie du chauffage urbain est fournie<br />
par ces mêmes déchets. En outre, la collecte<br />
sélective des déchets a permis le<br />
développement de la filière du recyclage.<br />
Tous ces efforts contribuent au développement<br />
de la biodiversité. À Vienne, les<br />
espaces verts représentent à peu près<br />
la moitié de la superficie urbaine, qu’il<br />
s’agisse de jardins, parcs, forêts ou terres<br />
agricoles. La ville est considérée comme<br />
une des plus vertes du monde.<br />
La réputation de Vienne en tant que ville<br />
où il fait bon vivre n’est plus à démontrer.<br />
C’est une réalité. Pour la troisième fois,<br />
le célèbre magazine britannique « The<br />
Economist » a élu Vienne ville la plus<br />
agréable où vivre au monde.<br />
Par R. Hatira<br />
investissements sont prévus dans le<br />
réseau ferroviaire, suivant ainsi une politique<br />
des transports orientée vers l’avenir.<br />
Cela devrait permettre de faire face à<br />
la progression constante du nombre de<br />
passagers et de mieux desservir les quartiers<br />
éloignés du centre-ville. Les Wiener<br />
Linien misent donc sur une modernisation<br />
de la flotte, en multipliant l’utilisation<br />
de bus électriques. L’intégration<br />
de technologies modernes est un autre<br />
facteur important : les usagers savent<br />
toujours exactement quand part le prochain<br />
tram, métro ou bus grâce à l’appli<br />
WienMobil. Des indications en temps<br />
réel pour tous les arrêts et l’intégration<br />
des horaires et d’informations en cas de<br />
perturbation facilitent les déplacements<br />
en transports publics.<br />
Mais Vienne peut également être découverte<br />
sur plus de 1.660 km de pistes et<br />
bandes cyclables et de circuits cyclistes<br />
qui traversent les zones à faible trafic.<br />
Les habitants et les touristes peuvent<br />
profiter de l’offre de WienMobil, système<br />
de vélopartage qui compte plus de 3.000<br />
vélos mis à disposition dans tout Vienne.<br />
En outre, la ville encourage la marche en<br />
créant des espaces piétons sécurisés et<br />
en offrant des incitations financières à la<br />
construction de bâtiments accessibles à<br />
1.150 km<br />
de réseaux de transports publics<br />
1.600 km<br />
de pistes cyclables
GOUVERNANCE<br />
IMPRIMERIE ET ÉCOLOGIE<br />
SONT-ILS COMPATIBLES ?<br />
Nous avons rencontré la jeune génération pour<br />
répondre aux idées reçues sur l’imprimerie.<br />
EN PAPIER OU DIGITALE, QUEL EST L'IMPACT DE LA<br />
COMMUNICATION D'UN POINT DE VUE ENVIRONNEMENTAL ?<br />
11<br />
JUDITH, 14 ANS<br />
« JE PENSE QUE LA LISEUSE EST MIEUX<br />
PARCE QU’ON PEUT TÉLÉCHARGER PLEIN DE<br />
NOUVEAUX LIVRES QUAND ON EN A ENVIE ».<br />
C’est quoi le plus écologique ?<br />
Entre un livre en papier et un livre<br />
numérique ?<br />
Selon des chercheurs de l’Institut royal de technologie<br />
de Stockholm, il faudrait lire 40 livres<br />
numériques sur une liseuse pour que ses émissions<br />
de CO2 par livre soient équivalentes à<br />
celles d’un livre papier. Et si le livre papier est<br />
lu par deux personnes, on passe à 80.<br />
Concernant les émissions de CO2, une étude<br />
menée par Cleantech estime qu’un livre papier<br />
génère 7,46 kg de CO2, tandis qu’une tablette<br />
de type Kindle émet 168 kg de CO2 au cours de<br />
sa durée de vie. Il faudrait donc 22 livres lus<br />
sur la liseuse pour qu’elle devienne plus<br />
écologique en termes d’émission de CO2.<br />
MANON,<br />
19 ANS<br />
C’est quoi le plus<br />
écologique ?<br />
Produire des vidéos<br />
de promotion ou<br />
faire des flyers de<br />
promotion ?<br />
« POUR LES SOIRÉES ÉTUDIANTES<br />
DE MON ÉCOLE, ON PRÉPARE TOUTE<br />
NOTRE COMMUNICATION SUR LES<br />
RÉSEAUX SOCIAUX EN FAISANT DES<br />
VIDÉOS DE PROMOTION. ÇA NOUS<br />
ÉVITE D’UTILISER DU PAPIER, C’EST<br />
MIEUX POUR L’ENVIRONNEMENT ».<br />
En France, la Poste a récemment publié<br />
les résultats d’une étude commandée<br />
auprès du cabinet Quantis. Elle permet<br />
de mieux appréhender l’utilisation<br />
du papier et du numérique pour la<br />
communication.<br />
L’étude tient compte de l’intégration<br />
grandissante de la vidéo dans la communication.<br />
Elle montre que le numérique<br />
a un impact 3 fois plus important<br />
lors de l’utilisation de la vidéo par<br />
rapport aux flyers et 2,5 fois supérieur<br />
comparé à l’utilisation de catalogues.<br />
JOSÉ,<br />
16 ANS<br />
« JE NE SAURAIS PAS DIRE LEQUEL EST PLUS OU MOINS ÉCOLOGIQUE,<br />
MAIS EN TOUT CAS JE PRÉFÈRE RECEVOIR UNE INVITATION PAPIER,<br />
ON A QUELQUE CHOSE DE PHYSIQUE, C’EST CONCRET ».<br />
Aucun des deux supports n’est systématiquement le bon choix. Il s’agit plus de déterminer<br />
quel est le plus judicieux pour tel besoin. Globalement, plus les documents sont<br />
volumineux, plus le numérique devient l’option la plus écologique.<br />
C’est quoi le plus<br />
écologique ? Entre la<br />
communication papier<br />
et la communication<br />
digitale ?<br />
D’autres aspects sont également à prendre en compte. Le numérique est absolument<br />
imbattable pour la diffusion massive et rapide de l’information. Mais cela génère<br />
du « snack content », c’est-à-dire un contenu très peu qualitatif, mais qui demande<br />
beaucoup de ressources en termes de stockage. De plus, il est prouvé que l’attention est<br />
moindre lors de la lecture sur format numérique plutôt que sur papier.<br />
Finalement, ce qui était perçu comme un défaut pour le papier (sa rareté) est aussi ce<br />
qui nous fait apprécier son utilisation pour conserver un contenu qui a de la valeur.<br />
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
12<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
UN MASTERPLAN<br />
POUR PRÉPARER<br />
L’AVENIR<br />
Administration communale de Schifflange<br />
Petite en superficie, avec 7,71 km²,<br />
Schifflange optimise son développement<br />
grâce à son masterplan. En<br />
constante évolution démographique, la<br />
commune de près de 12.000 habitants<br />
a établi son plan de développement à<br />
court, moyen et surtout à long terme,<br />
soutenue par MC <strong>Luxembourg</strong>, cabinet<br />
de conseil indépendant, spécialisé dans<br />
le secteur public. Paul Weimerskirch,<br />
bourgmestre de la commune de<br />
Schifflange, revient notamment sur<br />
la vaste refonte des infrastructures<br />
scolaires et de l’encadrement socioéducatif<br />
au sein de la commune.<br />
Paul Weimerskirch<br />
Des réflexions menées dès 2018<br />
Les premières phases du masterplan<br />
ont démarré en 2018 à travers plusieurs<br />
études et un état des lieux de la situation<br />
actuelle de l’organisation scolaire et périscolaire<br />
de la commune de Schifflange.<br />
L’objectif était de déterminer le potentiel<br />
de transformation des trois écoles existantes<br />
en fonction des besoins futurs de<br />
la commune tant en capacité qu’en infrastructures.<br />
Des réflexions concrètes<br />
ont été menées en collaboration avec<br />
les responsables communaux mais aussi<br />
avec le personnel enseignant des écoles<br />
et les équipes socio-éducatives des maisons<br />
relais ainsi que les parents d’élèves,<br />
ces derniers étant au plus proche de la<br />
réalité du terrain.<br />
En 2018, la commune comprenait 64<br />
classes réparties au sein des 3 écoles : Albert<br />
Wingert, Lydie Schmit et Nelly Stein.<br />
Cette dernière était d’ailleurs la seule à<br />
pouvoir accueillir des enfants au sein<br />
d’une maison relais de 114 places. Les<br />
élèves des écoles Albert Wingert et Lydie<br />
Schmit se voyaient contraints de se<br />
rendre à la seconde maison relais située<br />
à « Op Hudelen », dotée d’une capacité de<br />
350 places, ce qui créait ainsi un surplus<br />
de trafic sur les routes.<br />
Décentralisation et refonte des infrastructures<br />
existantes<br />
« Actuellement, nous disposons de 535<br />
places dans les maisons relais pour 1.033<br />
élèves. C’est clairement insuffisant. Pour<br />
faciliter la vie des parents et du personnel<br />
encadrant et améliorer la qualité de<br />
vie des Schifflangeois, il fallait également<br />
agir au niveau de l’organisation des maisons<br />
relais et en augmenter les capacités<br />
d’accueil. De fait, après de nombreuses<br />
études, nous avons pris la décision de<br />
les décentraliser en les intégrant dans<br />
chacune des écoles de notre commune »,<br />
indique Paul Weimerskirch, bourgmestre<br />
de Schifflange.<br />
Les objectifs communaux sont clairs :<br />
chaque école sera rénovée, voire agrandie,<br />
pour accueillir, d’ici 2035, 1.340<br />
élèves dans 84 classes. Par là même,<br />
1.080 enfants pourront fréquenter les<br />
maisons relais, soit un taux de capacité<br />
d’accueil d’environ 80% par rapport aux<br />
50% actuels. Les nouveaux bâtiments répondront<br />
également à toutes les normes<br />
éducatives modernes.<br />
Des solutions modulaires et temporaires<br />
En raison des chantiers, les élèves sont<br />
délocalisés dans des structures modulaires<br />
et temporaires. À « Op Hudelen »,<br />
un module accueillant 10 salles de classe<br />
de l’école Lydie Schmit et 90 places pour<br />
la maison relais a été installé. Le temps<br />
des travaux, les douze autres classes du<br />
même établissement se trouvent aujourd’hui<br />
provisoirement dans l’école<br />
Albert Wingert, dans les locaux qui serviront,<br />
à terme, de maison relais. Cette<br />
nouvelle infrastructure en bois et énergétiquement<br />
optimisée dispose d’une<br />
superficie de 2.100 m².
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Le chantier de l’école Nelly Stein est encore<br />
soumis à une étude de faisabilité<br />
technique et fonctionnelle. Les élus sont<br />
actuellement en phase de réflexion mais<br />
plusieurs plans sont à l’étude, dont celui<br />
d’une extension comprenant un soussol,<br />
un rez-de-chaussée et un premier<br />
étage qui, lui, sera relié à l’infrastructure<br />
existante. Ce projet pourrait permettre<br />
notamment de créer 94 places supplémentaires<br />
au sein de la maison relais.<br />
Quant à l’école Lydie Schmit, classée au<br />
patrimoine national, elle nécessite davantage<br />
de précautions et est soumise à<br />
plus de contraintes concernant la rénovation.<br />
Les travaux d’assainissement et<br />
d’agrandissement ont démarré en septembre<br />
2022 pour une durée estimée<br />
de deux ans sous la direction du service<br />
technique de la commune.<br />
Finalement le site dit « Op Hudelen » verra<br />
aussi des ajustements dans les années<br />
à venir, notamment avec la création d’un<br />
hall sportif, d’une nouvelle école fondamentale<br />
de 26 classes et d’un parking de<br />
plus de 90 places pour le personnel. Le<br />
site qui sera également rénové et agrandi<br />
fait la part belle à des aménagements<br />
intérieurs et extérieurs de haute qualité,<br />
dont les études conceptionnelles ont été<br />
confiées à des bureaux spécialisés.<br />
« En résumé, une fois les travaux finis,<br />
l’école Lydie Schmit comptera 18 classes<br />
pour 250 places en maison relais, Albert<br />
Wingert comptabilisera 22 classes et 300<br />
places en maison relais et « Op Hudelen »<br />
dénombrera 26 classes et 350 places en<br />
maison relais pour un coût total d’environ<br />
90 millions d’euros », détaille Paul<br />
Weimerskirch.<br />
Encore faut-il signaler qu'en 2022 la<br />
commune de Schifflange a mis un<br />
terrain à disposition pour mettre en<br />
œuvre une infrastructure scolaire et<br />
ce afin de permettre aux enfants réfugiés<br />
ukrainiens d’accéder à l’éducation<br />
sous l’égide de l’École internationale de<br />
Differdange.<br />
La préparation du masterplan « Schëffleng<br />
Horizont 2035 » et la refonte globale des<br />
infrastructures éducatives et socio-éducatives<br />
y relatives ont été assistées par<br />
le cabinet luxembourgeois MC <strong>Luxembourg</strong>,<br />
spécialisé en matière de prestation<br />
de services de conseil à l’attention<br />
du secteur public et notamment communal.<br />
Selon Paul Weimerskirch, «le cabinet<br />
MC <strong>Luxembourg</strong> mise beaucoup<br />
sur la participation citoyenne pour être<br />
au plus proche des besoins des administrés.<br />
L’accompagnement et le savoir-faire<br />
de MC <strong>Luxembourg</strong> nous permettent<br />
aujourd’hui de concrétiser nos projets<br />
de grande envergures», conclut le<br />
bourgmestre.<br />
Administration communale<br />
de Schifflange<br />
BP 11, Avenue de la Libération<br />
L-3801 Schifflange<br />
info@schifflange.lu
14<br />
LUXEMBOURG<br />
SCHIFFLANGE<br />
SE MODERNISE<br />
Administration communale de Schifflange<br />
Petite en superficie mais densément<br />
peuplée, la commune de Schifflange a<br />
quasiment atteint ses limites en matière<br />
de développement géographique. Malgré<br />
tout, le collège des bourgmestre et<br />
échevins a entrepris de nombreux projets<br />
pour optimiser l’espace et résoudre<br />
les problématiques liées à la croissance<br />
de la population, au manque d’infrastructures<br />
et à la modernisation des<br />
bâtiments publics, tout en gardant un<br />
œil avisé sur les enjeux de la durabilité.<br />
Paul Weimerskirch, bourgmestre, présente<br />
les nombreux projets déployés et<br />
dresse un bilan de son premier mandat<br />
à la tête de la commune.<br />
Parlez-nous de la commune de Schifflange<br />
en quelques mots.<br />
Notre commune existe depuis presque<br />
150 ans et a énormément évolué au cours<br />
des deux dernières décennies, passant de<br />
7.000 à 12.000 habitants. Schifflange est<br />
également une ville conviviale dans laquelle<br />
près de 100 nationalités se côtoient<br />
tous les jours. Ce sont ces mêmes citoyens<br />
qui font vivre la commune à travers les 80<br />
clubs et associations culturelles ou sportives<br />
qui la composent et qui œuvrent à<br />
l’intégration de tout un chacun.<br />
Schifflange tire aussi sa force des espaces<br />
naturels. Notre commune est en effet<br />
GOUVERNANCE<br />
entourée par les forêts et la zone de protection<br />
Am Brill.<br />
À quelques mois de la période électorale,<br />
quel bilan tirez-vous de votre mandat ?<br />
Je le juge globalement positif. Nous<br />
avons démarré notre mandat en lançant<br />
une grande initiative qui donnait la parole<br />
à nos citoyens. L’idée était d’analyser<br />
la situation des infrastructures sportives,<br />
culturelles, scolaires, périscolaires<br />
et de loisirs pour déterminer les projets<br />
à réaliser. Ces informations recueillies<br />
auprès des responsables politiques, des<br />
éducateurs, des instituteurs ou même<br />
des élèves nous ont aidés à connaître les<br />
besoins qu’il fallait couvrir en matière<br />
d’infrastructures. Nous nous sommes<br />
également basés sur diverses analyses<br />
de croissance de la population pour répondre<br />
à toutes les problématiques.<br />
Enfin, nous avons finalisé les projets entrepris<br />
par l’ancien collège des bourgmestre<br />
et échevins, à savoir le nouveau<br />
boulodrome, l’asile pour animaux et la<br />
Paul Weimerskirch
GOUVERNANCE<br />
15<br />
création d’un parking souterrain dans le<br />
centre de Schifflange.<br />
Beaucoup peuvent l’oublier, mais nous<br />
avons vécu deux années très difficiles en<br />
raison du Covid-19 et des confinements,<br />
ce qui a engendré des procédures et des<br />
retards dans le calendrier. Malgré tout,<br />
nous nous sommes remis sur les bons<br />
rails pour continuer à développer notre<br />
commune.<br />
Votre commune s’est effectivement lancée<br />
dans le renouvellement et la réorganisation<br />
de ses infrastructures scolaires<br />
et périscolaires dès 2018 à travers un<br />
masterplan très précis...<br />
Haus A Kassen<br />
Actuellement, nous avons 535 places<br />
dans les maisons relais pour 1.033 enfants,<br />
ce qui est très peu. Pour améliorer<br />
la qualité de vie, diminuer le trafic et<br />
faciliter l’organisation des parents et du<br />
personnel encadrant, il fallait obligatoirement<br />
agir au niveau de l’organisation<br />
des maisons relais et augmenter leur capacité<br />
d’accueil. Après de nombreuses<br />
études, nous avons décidé de les décentraliser<br />
en les intégrant dans chacune des<br />
écoles de notre commune. Ainsi, à terme,<br />
les maisons relais passeront leur taux de<br />
capacité à 80% au lieu des 50% actuels.<br />
Agir au niveau de l’organisation<br />
des maisons relais<br />
pour augmenter leur capacité<br />
d’accueil<br />
Par ailleurs, chaque école sera rénovée,<br />
voire agrandie. En 2018, les établissements<br />
Albert Wingert, Lydie Schmit et<br />
Nelly Stein comportaient 64 classes. Nos<br />
projets devront permettre l’accueil de<br />
1.340 élèves répartis dans 84 classes. Une<br />
fois les travaux terminés, l’école Nelly<br />
Stein accueillera 18 classes et comptera<br />
180 places dans la maison relais, l’école<br />
Lydie Schmit comptera 18 classes pour<br />
250 places en maison relais, l’école Albert<br />
Wingert comptabilisera 22 classes et 300<br />
Office social<br />
places en maison relais et Op Hundelen<br />
et une nouvelle école dénombreront 26<br />
classes et 350 places en maison relais<br />
pour un coût total d’environ 90 millions<br />
d’euros.<br />
Qu’en est-il au niveau des infrastructures<br />
culturelles et sportives ?<br />
À la suite de la participation citoyenne<br />
ayant révélé l'urgence des besoins, nous<br />
nous sommes engagés à livrer une nouvelle<br />
piscine, deux nouveaux terrains de<br />
football, un nouveau hall polyvalent,<br />
une nouvelle salle de gymnastique, un<br />
bâtiment pour notre club de tennis de<br />
table, un centre culturel et un terrain dédié<br />
au cyclisme ainsi qu’un parking surélevé<br />
qui pourra accueillir 500 places.<br />
L’objectif est également de trouver des<br />
synergies entre les clubs pour bâtir un<br />
complexe optimisé et plus intelligent.<br />
Ces projets se situeront sur le site de<br />
l’actuel terrain de football, nous attendons<br />
la régularisation du PAG et ceux-ci<br />
devraient être présentés avant la période<br />
électorale.<br />
Le centre de notre commune connaîtra<br />
aussi certains aménagements. Une maison<br />
de la solidarité sera installée dans<br />
l’actuelle « Maison Entenich ». Celle-ci<br />
sera notamment mise à disposition de<br />
l’association SOS Faim pour que ses bénévoles<br />
puissent continuer leurs activités.<br />
Elle est également dédiée aux étudiants<br />
qui viennent temporairement étudier au<br />
<strong>Luxembourg</strong> et qui ont besoin d’un toit<br />
pour quelques jours ! Par ailleurs, dans<br />
ce même quartier se trouve la maison « A<br />
Kassen ». Celle-ci accueillera, entre autres,<br />
un centre médical et une résidence. Cette<br />
dernière sera gérée en collaboration<br />
avec l’association locale Telos qui aide<br />
les jeunes mères célibataires à trouver<br />
un logement. Une partie de ce bâtiment<br />
sera aussi consacrée à nos clubs de photographie,<br />
de vidéo et d’échecs. Enfin, les<br />
nouveaux bureaux de notre office social<br />
se situeront dans ce quartier.<br />
Schifflange est également très connue<br />
pour ses initiatives durables et son engagement<br />
pour la protection de l’environnement…
16<br />
GOUVERNANCE<br />
Haus A Kassen Ben Gastauer<br />
La durabilité est une priorité. Nous avons<br />
été certifiés trois fois par le Pacte Climat<br />
et avons obtenu la Climate Star en 2018<br />
grâce à notre système innovant de gestion<br />
des déchets. Les Schifflangeois produisent<br />
120 kg de détritus par an alors<br />
que la moyenne nationale s’élève à 163<br />
kg. Notre objectif à plus long terme est de<br />
passer sous la barre des 100 kg.<br />
La participation citoyenne<br />
a révélé l’urgence des besoins<br />
en nouvelles infrastructures<br />
Nous avons également signé le Pacte Nature.<br />
Même si cet instrument de mesure<br />
est récent, nous préservons l’environnement<br />
depuis que le service écologique de<br />
la commune a été mis en place en 1997.<br />
Les nombreux projets, comme les actions<br />
de plantation ou une meilleure gestion<br />
des surfaces vertes, sont en effet mis en<br />
application depuis plus de 25 ans. Néanmoins,<br />
le Pacte Nature exige une formalisation<br />
de toutes les initiatives entreprises<br />
par la commune depuis tant d’années.<br />
En d’autres termes, ces marches à suivre<br />
sont à inscrire sur papier et à officialiser<br />
pour obtenir une certification.<br />
De plus, nous avons eu la chance de<br />
participer à Esch2022. Cet événement<br />
a permis de placer la commune sur la<br />
carte touristique de l’office régional de<br />
tourisme du sud à travers deux projets<br />
phares. L’un est social avec l’Eurofestival,<br />
l’autre allie la culture à la protection de<br />
l’environnement. Ce dernier n’est autre<br />
que le projet « D’So vum Marxeweier » qui<br />
permet de valoriser nos espaces naturels<br />
en nous inspirant d’un ancien conte.<br />
Selon la légende, le Marxeweier, un lac<br />
désormais disparu, était situé en haut<br />
d’une colline à Schifflange. Il était si profond<br />
que personne n’a réussi à plonger<br />
jusqu’au fond. Les nuits de pleine lune,<br />
le chant des sirènes pouvait être entendu.<br />
Cette eau avait un pouvoir magique :<br />
celui qui en buvait huit soirs de suite ne<br />
mourrait pas en tant que célibataire. De<br />
nombreux couples se formaient à mesure<br />
que les filles et garçons venaient boire à<br />
l’étang. Rempli par les larmes des sirènes,<br />
et à cause des années de sécheresse, le<br />
Marxeweier est progressivement devenu<br />
le seul point d’eau de la région. Les habitants<br />
se sont mis à en chercher d’autres,<br />
mais à mesure qu’ils en trouvaient, le niveau<br />
de l’étang baissait. Nous avons ainsi<br />
profité d’Esch2022 pour unir la cause<br />
environnementale et l’histoire culturelle<br />
de notre commune en renaturant le ruisseau<br />
qui a contribué à cette légende.<br />
Vous vous êtes déclaré tête de liste début<br />
janvier pour les prochaines élections et<br />
êtes donc candidat à votre propre succession.<br />
Quels sont les principaux projets<br />
qui seront déployés si vous êtes réélu ?<br />
Il s’agira tout d’abord de finaliser les<br />
nombreux projets en cours et de suivre<br />
avec attention l’état d’avancement de<br />
chacun d’entre eux, notamment celui de<br />
l’organisation scolaire et périscolaire. Les<br />
prochaines priorités seront accordées<br />
à la rénovation du Moulin de Bestgen.<br />
Celui-ci sera transformé et équipé pour
GOUVERNANCE<br />
17<br />
Op Huddelen<br />
Maison Entenich<br />
Office social<br />
accueillir un centre socio-thérapeutique.<br />
Ce complexe répondra aux besoins actuels<br />
du secteur de l’aide à l’enfance pour<br />
les enfants qui se trouvent en situation<br />
de détresse scolaire ou psychosociale.<br />
Le restaurant qui est abrité au Bestgenmillen<br />
restera cependant ouvert.<br />
Le développement de la friche industrielle<br />
Arcelor-Mittal et du nouveau quartier<br />
Metzeschmelz représentera aussi<br />
l’un des grands projets de Schifflange.<br />
Nous sommes propriétaires de 10% des<br />
69 hectares qui composent l’ancien site<br />
d’ArcelorMittal. Ce projet de reconversion<br />
a été confié à Agora qui a déjà conçu<br />
Belval. Le site sera avant tout résidentiel.<br />
Nous souhaitons y construire des habitations<br />
à coût abordable.<br />
Quels seront, selon vous, les grands défis<br />
pour la commune ces prochaines années ?<br />
Les logements, car nous sommes une<br />
petite commune en superficie et nous<br />
ne disposons que de peu de foncier, et<br />
surtout la mobilité. Ce dernier point<br />
est relativement problématique. Notre<br />
commune est fortement affectée par le<br />
trafic durant les heures de pointe étant<br />
donné sa position géographique. Les projets<br />
qui sortiront de terre ces prochaines<br />
années ont pour objectif de mieux répartir<br />
les flux, mais nous ne pouvons pas faire<br />
face à ce défi seuls. Le gouvernement vise<br />
à promouvoir l’utilisation des transports<br />
publics et en commun. Aujourd’hui, nous<br />
sommes à cinq minutes d’Esch-sur-Alzette<br />
et à quinze minutes de la capitale à<br />
partir de la gare centrale. Il faudra développer<br />
ces alternatives pour que les citoyens,<br />
les résidents et les touristes privilégient<br />
ces modes de transport à l’avenir.<br />
Nos associations réalisent<br />
un travail remarquable<br />
afin que Schifflange continue<br />
d’être une commune<br />
conviviale où il fait bon vivre<br />
Enfin, nous espérons que nos associations<br />
poursuivront leurs activités avec la<br />
même motivation. Celles-ci réalisent un<br />
travail remarquable afin que Schifflange<br />
continue d’être une commune conviviale<br />
où il fait bon vivre !<br />
Administration communale de<br />
Schifflange<br />
11, Avenue de la Libération<br />
L-3801 Schifflange<br />
www.schifflange.lu
18<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
STRASSEN :<br />
DES PROJETS RYTHMÉS<br />
PAR LA QUALITÉ DE VIE<br />
Nico Pundel<br />
Administration communale de Strassen<br />
Limitrophe de la capitale luxembourgeoise, Strassen a tout pour plaire et jouit d’une très belle attractivité.<br />
La commune n’a pas cessé d’évoluer, en témoigne le nombre d’habitants qui croît d’année en année.<br />
L’aménagement du territoire est donc une question clé devant être étudiée mais aussi maîtrisée car elle doit prendre<br />
en compte une multitude de paramètres pour allier modernité et qualité de vie. Nico Pundel, bourgmestre<br />
de Strassen depuis février 2021, présente les projets déployés pour parvenir à cet objectif et évoque l’avenir.
GOUVERNANCE<br />
19<br />
Pouvez-vous présenter la commune de<br />
Strassen en quelques mots ?<br />
Strassen est située au centre du pays, à<br />
quelques kilomètres de la capitale. Géographiquement<br />
bien située, elle compte<br />
aujourd’hui 10.300 habitants. Parmi eux,<br />
62% sont des résidents étrangers. Notre<br />
localité s’est fortement développée ces<br />
dernières décennies, si bien qu’elle se<br />
classe en 12 e position parmi les plus peuplées<br />
alors qu’elle est l’une des plus petites<br />
du <strong>Luxembourg</strong> en superficie. Il fait<br />
bon vivre à Strassen même si des pistes<br />
d’amélioration au niveau de la qualité de<br />
vie sont toujours en cours de réflexion !<br />
Quels sont les projets phares menés actuellement<br />
par votre commune ?<br />
Depuis 2018, nous travaillons sur le développement<br />
du centre de Strassen qui<br />
s’étend de la route d’Arlon jusqu’au<br />
centre aquatique « Les Thermes ». Plusieurs<br />
projets ont été votés, notamment<br />
le déplacement du terrain de football,<br />
situé juste derrière notre administration<br />
communale, vers le centre aquatique. À la<br />
place, nous y établirons une école pour le<br />
cycle 2. Ce projet d’un budget de 25 millions<br />
d’euros est en cours de conception.<br />
Nous espérons démarrer sa construction<br />
en 2025, dès lors que le premier match de<br />
football sera joué sur le nouveau terrain.<br />
Ce projet entre dans le cadre de notre<br />
stratégie « Strassen 2030 ».<br />
Le collège échevinal et moi-même fourmillons<br />
d’autres idées mais devons<br />
avancer pas à pas. Quelques projets<br />
me tiennent particulièrement à cœur,<br />
comme celui de l’aménagement d’une<br />
maison des jeunes, avec un skatepark situé<br />
près du terrain de beach-volley.<br />
Plus généralement, nous souhaitons<br />
nous améliorer jusque dans les moindres<br />
détails, en particulier ceux concernant<br />
la qualité de vie et la convivialité<br />
à Strassen. Cela passe par plusieurs<br />
initiatives telles que des concerts que<br />
nous avons organisés dans le parc, une<br />
plage que nous avons installée en été,<br />
la mise en place de panneaux d’information<br />
situés sur la route d’Arlon ou<br />
bien la création d’un nouveau Gemengebuet<br />
plus informatif et moderne. En<br />
bref, il est primordial de penser aux besoins<br />
de nos citoyens et de maintenir<br />
le contact avec eux pour être au plus<br />
proche de leurs préoccupations.<br />
Comment gérez-vous la croissance annuelle<br />
de la population ?<br />
Strassen a connu une très forte croissance<br />
démographique ces dernières<br />
années, passant de 6.000 habitants en<br />
2000 à 10.500 en début d’année. Environ<br />
200 personnes s’installent annuellement<br />
dans notre commune. Il est ainsi<br />
nécessaire de prévoir les infrastructures<br />
publiques en fonction de ces évolutions.<br />
Par exemple, 7,5% de la population sont<br />
inscrits dans notre école fondamentale.<br />
Sur 200 personnes, cela représente en<br />
moyenne 15 enfants de plus qui côtoient<br />
nos infrastructures scolaires, soit une<br />
classe supplémentaire par an. Ces chiffres<br />
sont stables. Partant de ce constat, nous<br />
avons inauguré la nouvelle école fondamentale<br />
Antoine de Saint-Exupéry<br />
en septembre 2021. Cette structure modulaire<br />
s’élève sur trois étages et a été<br />
conçue pour être à la pointe de la technologie<br />
en matière de durabilité. Elle a<br />
obtenu la certification DGNB qui récompense<br />
les constructions durables respectueuses<br />
de l’environnement et se fonde<br />
sur le principe de l’économie circulaire.<br />
Nous encourageons vivement<br />
les citoyens étrangers à s’inscrire<br />
sur les listes électorales<br />
car leurs voix doivent compter<br />
pour le développement<br />
de notre commune<br />
Justement, quelle place accordez-vous au<br />
développement durable et aux aspects<br />
liés à l’économie circulaire dans votre<br />
commune ?<br />
Tous nos projets sont pensés sous le<br />
prisme de la durabilité. Notre commune<br />
est d’ailleurs engagée dans le Pacte Climat<br />
et nous disposons d’une Climat Team au<br />
sein de laquelle tous les citoyens peuvent<br />
se rassembler pour travailler sur ces sujets.<br />
Celle-ci a développé de nombreuses<br />
idées et activités qui sont toutes liées de<br />
près ou de loin à l’économie circulaire et à<br />
la préservation de l’environnement, telles<br />
que des « repair cafés » ou des vide-greniers.<br />
Par ailleurs, nous avons aussi instauré<br />
l’antigaspi dans nos écoles.<br />
En outre, les toits du nouveau complexe<br />
scolaire Antoine de Saint-Exupéry et du<br />
bâtiment communal ont été conçus pour<br />
accueillir des panneaux photovoltaïques.<br />
Nous prévoyons d’en installer très prochainement<br />
afin de profiter de l’énergie<br />
solaire et d’être plus respectueux de<br />
notre environnement.<br />
Nous nous sommes également lancés<br />
dans le Pacte Nature en fin d’année 2021<br />
et avons entamé diverses initiatives en la<br />
matière. Nous remplacerons par exemple<br />
les haies situées aux abords de la maison<br />
communale par un jardin de roses.<br />
Près du hall omnisports, nous installerons<br />
un jardin pour les enfants afin qu’ils<br />
puissent faire pousser leurs propres fruits<br />
et légumes. Nous veillons également à limiter<br />
l’artificialisation des sols et le scellement<br />
des surfaces pour laisser place à<br />
la nature et privilégier la biodiversité.<br />
Vous disiez que votre commune est composée<br />
de 62% de résidents étrangers.<br />
Comment s’articulent l’intégration et<br />
l’inclusion sociale à Strassen ?<br />
Nous avons un responsable qui s’occupe<br />
entièrement de ce volet. Notre commune<br />
est la deuxième du pays concernant la<br />
proportion de résidents étrangers par<br />
rapport au nombre d’habitants. Nous<br />
organisons chaque mois un « Café de Babel<br />
» permettant à nos citoyens issus de<br />
diverses cultures et parlant différentes<br />
langues de se rassembler.<br />
Un club de course à pied, « No speed<br />
limit » est actif dans notre commune.<br />
Il est aussi un exemple d’intégration :<br />
chaque mercredi soir, un groupe de<br />
personnes aux horizons différents se<br />
rejoignent, enfilent leurs baskets et<br />
courent dans la forêt ! Cela permet de<br />
sympathiser et de rassembler les Strassenoises<br />
et Strassenois. Pour celles et ceux<br />
qui ne sont pas friands de jogging, le<br />
club organise depuis peu un « walk and<br />
talk ». Les promeneurs se retrouvent<br />
pour pratiquer le luxembourgeois tout<br />
en se baladant dans la nature. Diverses
20<br />
GOUVERNANCE<br />
festivités sont également organisées<br />
afin de favoriser le vivre-ensemble dans<br />
notre localité.<br />
En outre, nous encourageons vivement les<br />
citoyens étrangers à s’inscrire sur les listes<br />
électorales car leurs voix doivent compter<br />
pour le développement de notre commune.<br />
Près de 820 citoyens non-luxembourgeois<br />
se sont déjà inscrits.<br />
À quelques mois des élections, quel bilan<br />
tirez-vous de vos deux années à la tête de<br />
Strassen ?<br />
Je suis arrivé à la tête de la commune en<br />
février 2021 et, en tant que Strassenois<br />
de naissance, c’est une immense fierté<br />
d’œuvrer en faveur de ma commune.<br />
Nous avons réalisé des projets, grands ou<br />
petits, parfois même minimes, mais qui<br />
participent à l’amélioration du bien-être<br />
de nos citoyens comme la construction<br />
d’une rampe destinée aux personnes à<br />
mobilité réduite située au niveau de la<br />
pharmacie.<br />
Je me représenterai aux prochaines élections<br />
en double tête de liste avec Anne<br />
Arend. Notre objectif sera de finaliser les<br />
projets déjà entamés. Nous continuerons<br />
de nous concentrer sur les détails<br />
pour faire de Strassen une commune encore<br />
plus agréable. Il s’agira par exemple<br />
de créer une vraie place publique aux<br />
abords de la maison communale. Le nouveau<br />
quartier « Am Bäschelchen » verra<br />
également le jour. Celui-ci comportera<br />
des espaces verts, sera organisé sous la<br />
forme d’un campus de six bâtiments et<br />
fera la part belle à la mobilité douce.<br />
Enfin, la mobilité reste, justement,<br />
le plus grand défi à Strassen. Nous<br />
sommes situés aux abords d’une autoroute<br />
surchargée et bruyante qui nuit à<br />
notre qualité de vie. Nous sommes en<br />
discussion avec le ministère de la Mobilité<br />
et des Travaux publics pour étendre<br />
le trajet du tramway jusqu’au lycée Josy<br />
Barthel à Mamer. En allongeant celui-ci,<br />
nous parviendrons à désengorger le trafic<br />
dense de la route d’Arlon et celui de<br />
l’autoroute !<br />
10.500<br />
habitants à Strassen<br />
62%<br />
de résidents étrangers<br />
Administration communale de<br />
Strassen<br />
1, Boulevard Grande-Duchesse Charlotte<br />
L-8041 Strassen<br />
www.strassen.lu
GOUVERNANCE<br />
21<br />
WE TAKE CARE!<br />
4, ZAE – route de Bettel<br />
L-9415 VIANDEN<br />
Tél.: +352 83 41 41 -1<br />
Fax: +352 84 90 10<br />
info@osch.lu<br />
www.osch.lu
LUXEMBOURG<br />
22<br />
GOUVERNANCE<br />
UN BILAN POSITIF<br />
POUR DIEKIRCH<br />
Administration communale de Diekirch<br />
Dans le nord du pays, la commune<br />
de Diekirch ne cesse d’évoluer pour<br />
répondre au mieux aux besoins de<br />
ses habitants dont le nombre dépasse<br />
aujourd’hui les 7.000 âmes.<br />
À l’approche des élections communales<br />
qui auront lieu le 11 juin<br />
prochain, Claude Thill, bourgmestre,<br />
fait le bilan de sa législature<br />
et revient sur les dossiers de<br />
taille qu’il a repris lors du départ de<br />
son prédécesseur, Claude Haagen.<br />
Les élections communales approchent.<br />
Après plus d’un an au poste de bourgmestre,<br />
quel bilan pouvez-vous dresser<br />
de votre mandat ? Avez-vous atteint tous<br />
vos objectifs ?<br />
Je considère que le bilan est très positif.<br />
Tout du moins, nous avons réalisé<br />
la majorité des projets annoncés dans<br />
notre programme électoral : ceux-ci sont<br />
tous terminés ou en phase de finalisation.<br />
Les points noirs des six dernières<br />
années sont sans conteste la pandémie<br />
de Covid-19 et le conflit russo-ukrainien<br />
avec toutes ses conséquences.<br />
Ces événements imprévisibles, voire<br />
inimaginables, ont fortement perturbé<br />
nos projets et nous avons dû nous<br />
adapter rapidement et efficacement. Je<br />
tiens d’ailleurs à remercier nos collaborateurs<br />
dans tous les services communaux<br />
(administratif, technique, industriel,<br />
culturel, etc.) qui ont fourni un<br />
travail remarquable et qui ont été d’un<br />
soutien précieux. Nous avons essayé de<br />
répondre aux besoins de nos citoyens<br />
malgré les difficultés conjoncturelles et<br />
je considère que nous avons réussi.<br />
Ces situations exceptionnelles laissent<br />
et continueront de laisser des traces. Par<br />
exemple, nous travaillions depuis longtemps<br />
sur l’amélioration de l’accueil des<br />
habitants dans nos administrations en<br />
ouvrant les guichets notamment. Avec la<br />
crise sanitaire, nous avons été contraints<br />
de faire marche arrière et il est certain<br />
que les mesures adoptées à cette période<br />
ne sont pas prêtes d’être abandonnées<br />
pour protéger autant la population<br />
diekirchoise que les employés communaux.<br />
À votre prise de fonction au départ<br />
de Claude Haagen, vous avez récupéré<br />
le dossier d’envergure de la fusion<br />
« Nordstad ». Où en est ce dernier ?<br />
Cette fusion, qui s'invite à la table des<br />
discussions depuis de longues années,<br />
est une thématique qui revient<br />
régulièrement dans les médias. Elle<br />
permettrait à terme l’unification des<br />
communes de Bettendorf, Erpeldangesur-Sûre,<br />
Ettelbruck, Schieren et, bien<br />
entendu, Diekirch.
GOUVERNANCE<br />
23<br />
Évidemment, les événements majeurs de<br />
ces dernières années ont freiné son avancée,<br />
surtout que sa réalisation dépend<br />
d’une consultation importante de la population.<br />
Celle-ci passe par des forums<br />
et des conseils citoyens ainsi que par le<br />
contact direct. Elle a pour but d’évaluer<br />
les opportunités et les risques d’une fusion.<br />
Les habitants doivent ainsi pouvoir<br />
exprimer leur opinion, bien avant la tenue<br />
d’un référendum. Les résultats de la<br />
concertation publique ont pour vocation<br />
d’aider les responsables politiques dans<br />
leur prise de décision et de déterminer la<br />
poursuite du projet.<br />
À l’heure actuelle, il faut préparer des<br />
dossiers solides pour pouvoir présenter<br />
le projet le plus concrètement possible à<br />
la population et que cette dernière puisse<br />
ainsi se faire une opinion sur le sujet.<br />
Selon moi, cette fusion est une nécessité<br />
pour l’avenir des jeunes générations et<br />
pour que nous puissions avoir le poids<br />
nécessaire au niveau national. En 2023,<br />
après les élections communales, les cinq<br />
conseils communaux devront faire une<br />
déclaration d’intention pour pouvoir<br />
enclencher tout le processus législatif en<br />
vue d’une éventuelle fusion. Il est indispensable<br />
que ce dossier avance au cours<br />
de cette année.<br />
Nous avons essayé de répondre<br />
aux besoins de nos citoyens malgré<br />
les difficultés conjoncturelles<br />
et je considère que nous avons réussi<br />
Le projet de ville sans voiture progresset-il<br />
comme prévu ?<br />
Tout à fait ! C’est une ambition qui demande<br />
du temps pour être atteinte, notamment<br />
parce que les routes nationales<br />
de Larochette, d’Echternach, de Vianden,<br />
de Parc Hosingen et d’Ettelbruck passent<br />
dans le centre de Diekirch. Cependant,<br />
nous avons déjà mis en place des mesures<br />
importantes. Par exemple, nous<br />
avons augmenté les services de bus et<br />
le nouveau quartier « Dräieck Dikrech »<br />
de l’ancienne brasserie sera réservé à la<br />
mobilité douce. En juin dernier, nous<br />
avons étendu le parking résidentiel à<br />
l’ensemble du territoire diekirchois<br />
(sauf quelques exceptions). Celui-ci impose<br />
l’utilisation d’une vignette pour les<br />
résidents qui veulent stationner dans<br />
l’espace public plus de trois heures. Les<br />
visiteurs, quant à eux, peuvent se garer<br />
pendant trois heures maximum et, pour<br />
eux, le stationnement est payant. En<br />
outre, les camionnettes de transport de<br />
marchandises ne sont plus autorisées à<br />
se garer dans la ville entre 18h et 7h.<br />
Les automobilistes de passage ont en<br />
outre la possibilité de payer le parking<br />
grâce à une application partenaire, Indigo<br />
Neo (anciennement OPnGO). Avec<br />
cette dernière, ils peuvent enregistrer<br />
leur véhicule et leur carte de crédit. Au<br />
moment du stationnement, il leur suffit<br />
d’indiquer l’emplacement et la durée<br />
dans l’application et le paiement se
24<br />
GOUVERNANCE<br />
fait automatiquement. Le contrôle du<br />
paiement est assuré par les agents municipaux<br />
qui disposent de l’équipement<br />
requis.<br />
Le développement de<br />
nos infrastructures est assurément<br />
un élément déterminant dans<br />
l’évolution positive de la commune<br />
Après plusieurs mois, ce système de parking<br />
a très nettement fait ses preuves.<br />
Nous constatons une large diminution de<br />
la présence de véhicules notamment dans<br />
les quartiers résidentiels et, ainsi, une<br />
nette amélioration de la qualité de vie.<br />
Le prochain projet de mobilité est le parking<br />
situé à côté de la gare. La commande<br />
est lancée et les travaux devraient débuter<br />
à la fin du mois de mai. Ce nouvel espace<br />
de stationnement associé à des services<br />
de transports en commun adaptés<br />
devrait soulager plusieurs zones de notre<br />
territoire.<br />
Quels sont les prochains défis pour la<br />
ville de Diekirch ?<br />
Le développement de nos infrastructures<br />
est assurément un élément déterminant<br />
dans l’évolution positive de la commune.<br />
Par exemple, la nouvelle maison relais<br />
ouvrira ses portes à la rentrée scolaire<br />
prochaine et permettra ainsi d’augmenter<br />
la capacité d’accueil de nos infrastructures.<br />
Un autre projet de taille, dont le<br />
compromis de vente a été signé, permettra<br />
de développer la culture diekirchoise<br />
puisqu’il prévoit la construction du nouveau<br />
site du Conservatoire de musique<br />
du Nord. Bien que l’opposition ne soit<br />
pas en faveur de ce projet en raison notamment<br />
de l’investissement que cela<br />
demande, je suis convaincu de son potentiel<br />
et des avantages qu’il offrira sur le<br />
long terme. Il permettra non seulement<br />
de rassembler les offres de cours sur un<br />
même site, mais également d’inciter les<br />
plus jeunes à s’essayer aux arts pratiqués<br />
au sein du Conservatoire (musique,<br />
chant, danse,…). Effectivement, une fois<br />
construit, ce dernier se trouvera juste à<br />
côté de la maison relais. Les enfants auront<br />
donc un accès largement facilité aux<br />
services gratuits qui leur sont destinés<br />
et les possibilités de collaboration entre<br />
les deux établissements seront bien plus<br />
nombreuses.<br />
Selon moi, il est essentiel de promouvoir<br />
la culture auprès des nouvelles générations<br />
car elle représente un moyen extraordinaire<br />
de s’exprimer, se dépenser,<br />
développer de nouvelles compétences,<br />
nourrir sa créativité, etc.<br />
Dernièrement, nous avons également<br />
présenté le projet des archives communales.<br />
Actuellement, celles-ci sont éparpillées<br />
entre les différents bâtiments<br />
communaux. Cette nouvelle infrastructure<br />
permettra de les rassembler en un<br />
même lieu et de les valoriser. Nous possédons<br />
tout de même des documents
GOUVERNANCE<br />
25<br />
datant du 17 e et du 18 e siècles ! Il ne faut<br />
pas perdre cette richesse. En ce sens,<br />
nous avons engagé un archiviste qui a<br />
la possibilité de participer activement<br />
à l’organisation des locaux. Les travaux<br />
débuteront à la fin de cette année et dureront<br />
deux ans si tout se passe comme<br />
prévu.<br />
Administration communale de<br />
Diekirch<br />
27, Avenue de la Gare<br />
L-9233 Diekirch<br />
www.diekirch.lu<br />
Claude Thill
LUXEMBOURG<br />
26<br />
GOUVERNANCE<br />
MERTERT,<br />
UNE COMMUNE<br />
AUX MULTIPLES<br />
POINTS FORTS<br />
Administration communale de Mertert<br />
Jérôme Laurent
GOUVERNANCE<br />
27<br />
Située à la frontière allemande, la commune<br />
de Mertert se développe d’année<br />
en année grâce à ses atouts économiques.<br />
Connu pour être le seul port<br />
fluvial du Grand-Duché, le port de Mertert<br />
est un réel point d’attraction pour<br />
les sociétés qui souhaitent s’implanter<br />
dans la localité. Jérôme Laurent,<br />
bourgmestre, présente les différents<br />
points forts de sa commune et revient<br />
sur les projets en cours, notamment en<br />
matière d’immobilier et de politique<br />
environnementale.<br />
Des atouts économiques<br />
L’unique port fluvial du pays, à caractère<br />
international, se trouve à Mertert. Il est<br />
un véritable pôle d’attraction pour les<br />
entreprises souhaitant s’implanter dans<br />
la commune. Ce hub de logistique accueille<br />
diverses sociétés de secteurs tout<br />
aussi variés : entreprises de traitement<br />
et transport de matériaux recyclables,<br />
transporteurs internationaux, etc. « Récemment,<br />
les CFL ont acquis des parts de<br />
Luxport. Le port de Mertert prend ainsi<br />
encore plus d’ampleur puisqu’il fera partie<br />
du nouveau système de trimodalité<br />
des chemins de fer avec le transport routier,<br />
ferroviaire et fluvial », précise Jérôme<br />
Laurent.<br />
Outre les sites et zones d’activité de la<br />
commune, Mertert est idéalement desservie<br />
par des accès faciles : l’autoroute,<br />
deux gares à caractère régional, ainsi<br />
que les liaisons fluviales, ferroviaires<br />
et routières avec l’Allemagne. « Notre<br />
commune dispose de quatre supermarchés<br />
ainsi que de trois boulangeries et<br />
de deux pharmacies, sans compter les<br />
micro-commerces se trouvant dans les<br />
stations-services. Nos citoyens n’ont pas<br />
besoin de parcourir beaucoup de kilomètres<br />
pour profiter d’une large gamme<br />
de services car notre commune possède<br />
des enseignes spécialisées (coiffeurs,<br />
fleuristes, vendeurs d’électroménager,<br />
fiduciaires, assurances, etc.), des services<br />
médicaux ou paramédicaux (kinésithérapeutes,<br />
dentistes, médecins généralistes,<br />
etc.) en son sein. Nous souhaitons néanmoins<br />
améliorer notre offre en matière<br />
de restauration et de cafés. Un restaurant<br />
ouvrira d’ailleurs très prochainement<br />
dans le centre commercial Copal<br />
et pourra accueillir 350 clients à la fois !<br />
De plus, Andy Schleck a ouvert un magasin<br />
de vélos à Mertert. Celui-ci attire<br />
beaucoup de passionnés », énumère le<br />
bourgmestre.<br />
La commune planifie ses projets urbanistiques<br />
en promouvant et en y intégrant<br />
les activités commerciales tout en<br />
déployant les réseaux de communication<br />
adéquats. « Nous tenons aussi vivement à<br />
soutenir financièrement les entreprises<br />
de l’Union Commerciale et Artisanale de<br />
Wasserbillig/Mertert. Chaque nouveau<br />
citoyen a par exemple reçu de notre part<br />
un bon de 10 euros valable dans un grand<br />
nombre d’enseignes de la commune »,<br />
ajoute Jérôme Laurent.<br />
Le collège des bourgmestre et échevins<br />
met également à disposition son personnel<br />
et ses infrastructures communales<br />
dans le cadre d’événements commerciaux<br />
comme le marché ou la braderie et<br />
a également contribué à la mise en place<br />
d’un espace dédié au coworking.<br />
Le port de Mertert est<br />
un véritable pôle d’attraction<br />
pour les entreprises souhaitant<br />
s’implanter dans la commune<br />
Un premier PAP selon les exigences du<br />
nouveau Pacte Logement 2.0<br />
La commune connaît une forte croissance<br />
démographique et compte aujourd’hui<br />
5.067 habitants. 311 citoyens<br />
ont choisi de s’y installer depuis janvier<br />
2022. Afin de subvenir à leurs besoins en<br />
termes de logements et d’infrastructures<br />
publiques, le bourgmestre insiste sur<br />
l’importance d’un développement harmonieux<br />
des lieux tout en considérant le<br />
coût de l’immobilier. Mertert est la première<br />
commune à introduire un projet<br />
selon les modalités du Pacte Logement<br />
2.0. Ce dernier établit un partenariat<br />
entre les communes et l’État. Son objectif<br />
? Soutenir les communes dans le développement<br />
de logements abordables<br />
sans négliger la qualité de l’habitat. Il<br />
vise à augmenter l’offre de biens en mobilisant<br />
le potentiel foncier et résidentiel<br />
existant sur le plan communal.<br />
Le 27 octobre dernier, le projet de développement<br />
du nouveau quartier Bergfeld<br />
à Mertert a été adopté à l’unanimité et a<br />
dernièrement reçu l’approbation définitive<br />
du ministère de l’Intérieur. Le terrain<br />
de 439 ares accueillera 215 logements<br />
dont 53 maisons unifamiliales, 5 bi-familiales<br />
et 152 appartements. Parmi eux, 37<br />
seront construits d’après les critères du<br />
Pacte Logement 2.0 et offriront ainsi des<br />
prix abordables. L’achèvement du projet<br />
s’effectuera en quatre phases jusqu’en<br />
2034 avec une livraison des premiers logements<br />
à l’horizon 2027.<br />
Une politique environnementale<br />
ambitieuse<br />
En tant que membre du Pacte Climat et<br />
du Pacte Nature, la commune s’oriente<br />
vers une politique durable dans les domaines<br />
de l’énergie, de la lutte contre le<br />
changement climatique et de la mobilité.<br />
Elle s’engage par ses décisions à contribuer<br />
de manière significative à l’approvisionnement<br />
et à la gestion durable des<br />
ressources ainsi qu’à la préservation et à<br />
l’amélioration des espaces naturels.<br />
La commune de Mertert s’impose<br />
comme un territoire avant-gardiste dans<br />
le secteur de la gestion des déchets. Tous<br />
les systèmes actuellement disponibles<br />
ont été introduits dans la commune dès<br />
leur création, citons la collecte individuelle<br />
du verre, du papier, des déchets<br />
verts et organiques. La commune dispose<br />
d’un parc de recyclage mobile au<br />
sein duquel les citoyens peuvent déposer<br />
les matériaux ou objets devenus inutilisables,<br />
mais également ceux qui peuvent<br />
jouir d’une seconde vie.<br />
Pour aller plus loin dans son engagement<br />
en faveur de la préservation de<br />
l’environnement, la commune a introduit<br />
un système de comptage des déchets<br />
au mois de mai dernier. À raison<br />
de 0,28 centime d’euros par kilo, les<br />
responsables communaux souhaitent<br />
sensibiliser leurs habitants à une gestion<br />
plus poussée des déchets. L’initiative<br />
semble fonctionner puisqu’ils<br />
ont pu constater une baisse de
28<br />
GOUVERNANCE<br />
© Simon Schmitt<br />
l’intensité du ramassage des ordures.<br />
L’instauration de la poubelle biodéchets<br />
s’inscrit aussi dans cette politique ; plus<br />
de 400 ménages y ont recours à ce jour.<br />
Pour faciliter son utilisation et augmenter<br />
l’adhésion à ce système, la commune<br />
a mis en place le nettoyage de ces poubelles<br />
une fois par mois.<br />
La commune de Mertert<br />
s’impose comme un territoire<br />
avant-gardiste dans le secteur<br />
de la gestion des déchets<br />
Depuis le mois de novembre, le Repair<br />
café propose de réparer des objets abîmés<br />
ou cassés tout en échangeant de<br />
bons conseils avec les réparateurs bénévoles.<br />
L’esprit du lieu se veut convivial et<br />
propice aux rencontres. Pour trouver les<br />
dates des prochaines manifestations, il<br />
suffit de consulter le site internet de la<br />
commune de Mertert.<br />
Une commune engagée socialement<br />
Le bourgmestre explique que « dans le<br />
budget ordinaire de 23 millions d’euros,<br />
les frais de fonctionnement pour<br />
les crèches et maisons relais de la commune<br />
s’élèvent à 1,5 million d’euros ».<br />
Cette part du budget témoigne de l’engagement<br />
de la commune auprès de<br />
ses habitants en matière de politique<br />
sociale. Dans un contexte économique<br />
compliqué avec un taux d’inflation<br />
grandissant, d’autres mesures viennent<br />
compléter le dispositif pour amortir les<br />
hausses des taxes et tarifs communaux.<br />
Les bénéficiaires de l’allocation de vie<br />
chère de la part de l’État et de la prime<br />
énergie recevront sur demande un<br />
complément de 25% par la commune.<br />
Cette somme s’additionne à celle<br />
versée par le fonds social. Par ailleurs,<br />
une prime pour les couches hygiéniques<br />
a été instaurée et s’adresse aux<br />
titulaires de l’allocation de vie chère.<br />
Son montant s’élève à dix euros par<br />
mois et par enfant jusqu’à trois ans. Elle<br />
peut être étendue à des adultes souffrant<br />
d’incontinence à condition d’en<br />
démontrer la nécessité.<br />
5.067<br />
habitants<br />
Administration communale de<br />
Mertert<br />
1-3, Grand Rue<br />
L-6630 Wasserbillig<br />
www.mertert.lu
29<br />
GOUVERNANCE 21<br />
MOBILITÉ<br />
THE NEW RAVO e-series<br />
100% ELECTRIC
LUXEMBOURG<br />
30<br />
UNIFIER POUR<br />
MIEUX SERVIR<br />
GOUVERNANCE<br />
Marks & Clerk <strong>Luxembourg</strong><br />
Luca Polverari
GOUVERNANCE<br />
31<br />
Créée en 1887 au Royaume-Uni, Marks<br />
& Clerk, spécialisé en propriété intellectuelle<br />
(PI) des marques, brevets, et<br />
dessins et modèles, s’est depuis implanté<br />
dans sept pays autour du globe. Le<br />
cabinet propose aux petites entreprises<br />
comme à celles de plus grande envergure<br />
de protéger, défendre et valoriser<br />
leur PI. Luca Polverari, Managing<br />
Partner, revient sur la fusion de Marks<br />
& Clerk <strong>Luxembourg</strong> avec sa maisonmère<br />
anglaise et présente le brevet unitaire,<br />
qui entrera en vigueur à partir de<br />
juin et qui réinvente l’accès à la protection<br />
des PI.<br />
Pouvez-vous présenter le cabinet Marks<br />
& Clerk ?<br />
Depuis plus d'un siècle, Marks & Clerk<br />
est un chef de file mondial des cabinets<br />
de propriété intellectuelle. Il met à disposition<br />
des entreprises, quelle que soit leur<br />
taille, des experts qui leur permettent de<br />
protéger, faire respecter et maximiser la<br />
valeur de leur PI. La succursale luxembourgeoise<br />
a ouvert ses portes en 1990<br />
et est spécialisée en PI des marques, brevets,<br />
et dessins et modèles. Elle a continuellement<br />
évolué afin de s’adapter aux<br />
différents changements législatifs et de<br />
répondre de la manière la plus efficace<br />
possible aux besoins de ses clients.<br />
Le 1 er août 2022, le cabinet a opéré un<br />
changement majeur dans sa structure<br />
interne…<br />
En effet, il a fusionné avec sa maisonmère<br />
en Angleterre. À son origine, le cabinet<br />
luxembourgeois ne portait le nom de<br />
Marks & Clerk que sous licence. Il y a une<br />
dizaine d’années, il avait été racheté par<br />
le groupe qui avait alors créé une société<br />
indépendante. Mais le rapprochement<br />
des deux cabinets était à l’étude depuis<br />
longtemps et il devenait indispensable<br />
d’accélérer la collaboration entre les<br />
deux entités. Leur fusion a notamment<br />
permis d’unifier les bases de données :<br />
désormais, lorsque l’un effectue des travaux<br />
pour l’autre, il n’est plus nécessaire<br />
de reproduire les documents. La comptabilité<br />
est également gérée par un service<br />
commun. Ainsi, nous profitons bien plus<br />
de la force de notre groupe tout en restant<br />
une entreprise fondamentalement<br />
luxembourgeoise.<br />
Le brevet unitaire sera bientôt mis en<br />
place. Quelles nouveautés apportera-t-il ?<br />
Le 1 er juin prochain, le brevet unitaire<br />
(UP) entrera en vigueur et offrira la possibilité<br />
aux titulaires de brevet européen<br />
d’obtenir un titre unique couvrant la plupart<br />
des pays de l’UE.<br />
Le brevet européen requière une procédure<br />
unifiée assurée par l’OEB (Office européen<br />
des brevets) jusqu’à la délivrance,<br />
mais devient par la suite un brevet national.<br />
Des démarches supplémentaires<br />
(traductions, taxes de publication, etc.)<br />
variant en fonction des droits nationaux<br />
rendent le brevet européen onéreux (validations<br />
nationales). Mais, il n’y pas que<br />
les coûts de validation, chaque contentieux<br />
devait être réglé par des cours nationales,<br />
avec les délais et coûts associés,<br />
en plus de jugements différents !<br />
Nous profitons bien plus<br />
de la force de notre groupe<br />
tout en restant une entreprise<br />
fondamentalement luxembourgeoise<br />
L’idée du brevet unitaire n’est pas de<br />
supprimer cette procédure européenne<br />
qui fonctionne bien, mais de diminuer<br />
les coûts de validation et d’obtenir une<br />
protection unique jusque dans 25 États<br />
membres de l'UE.<br />
Les taxes de renouvellement seront<br />
uniques et non plus variables d’un État à<br />
l’autre et se verront de cette manière largement<br />
réduites.<br />
Bien entendu, il existe un petit désavantage<br />
: le droit national ne sera plus applicable.<br />
En effet, une nouvelle Cour de justice,<br />
la JUB (Juridiction unifiée du brevet),<br />
sera instaurée dès le 1 er juin prochain.<br />
En cas de litige, les cours nationales<br />
n’auront plus autorité. Le risque est<br />
d’être victime d’une attaque centrale<br />
qui annulerait tous les droits dans l’ensemble<br />
des États concernés. Mais, avec<br />
la création de la JUB, les procédures judiciaires<br />
seront beaucoup plus rapides et<br />
en théorie moins onéreuses. Celle-ci permettra<br />
l’adoption d’une loi uniforme en<br />
Europe, ce qui n’est pas vraiment le cas<br />
aujourd’hui.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> jouera un rôle important<br />
puisque la Cour d’appel sera basée dans<br />
la capitale. Comme il s’agit d’une nouvelle<br />
juridiction, la Cour d’appel déterminera<br />
de quelle manière la loi évoluera<br />
avec chaque nouvelle décision, clarifiera<br />
la position de cette cour et ainsi augmentera<br />
l’acceptation par les titulaires.<br />
À partir de juin, nous entrerons dans<br />
une phase de transition qui durera au<br />
moins sept ans. Cela signifie que les deux<br />
systèmes cohabiteront et que les prétendants<br />
au brevet pourront choisir librement<br />
entre les validations nationales<br />
classiques et le brevet unitaire. Une fois<br />
le choix fait à la délivrance du brevet européen,<br />
il ne sera plus possible de revenir<br />
en arrière.<br />
De plus, un titulaire de brevet pourra<br />
déroger à la compétence de la JUB pour<br />
ce brevet européen ou cette demande de<br />
brevet européen pendant toute la durée<br />
de vie du brevet (« opt out »), s’il souhaite<br />
rester sous l’ancien régime et ne pas être<br />
soumis aux décisions de la JUB. Cette dérogation<br />
pourra être annulée par après.<br />
1 er juin 2023<br />
adoption du brevet unitaire<br />
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Re:USE (by BIM-Y) s’attaque aux déchets de la construction<br />
Le secteur luxembourgeois du bâtiment a généré 9 millions de tonnes<br />
de déchets en 2020. BIM-Y a présenté mi-février un nouveau moyen de<br />
les revaloriser. En lançant Re:USE, la 1 ère plateforme luxembourgeoise<br />
dédiée au réemploi de matériaux de construction, la marque<br />
propose aux intéressés de donner une seconde vie aux matériaux et<br />
équipements issus d’immeubles destinés à la démolition. En quelques<br />
clics, l’utilisateur peut déambuler virtuellement dans le bâtiment et<br />
réserver l’objet de son choix. Malin !<br />
Source : BIM-Y<br />
Skillscenter, un centre de formation de LSC Engineering Group<br />
Ce 1 er février, LSC Engineering Group a annoncé l’ouverture de son<br />
propre centre de formation. Avec son « Skillscenter », ce groupement<br />
de sociétés d’ingénieurs-conseils entend aider ses clients à développer<br />
des compétences qui leur permettront de mieux intégrer les procédures<br />
existantes, d’appréhender les risques de sécurité et de s’adapter aux<br />
enjeux énergétiques, climatiques et environnementaux. « Ce qui nous<br />
différencie, c’est que ce sont nos spécialistes internes qui proposeront<br />
des formations grâce à l’expérience qu’ils acquièrent sur le terrain »,<br />
déclare le groupe.<br />
Source : LSC Engineering Group<br />
Les « Tiny Houses » bientôt autorisées au Grand-Duché<br />
C’est un fait, la législation communale luxembourgeoise n’est pas<br />
favorable à l’installation des « Tiny Houses », ces micro-maisons que<br />
certains considèrent comme une solution à la crise du logement. Les<br />
choses seraient pourtant sur le point de changer puisque la ministre<br />
de l’Intérieur Taina Bofferding a indiqué ce 6 février, dans une réponse<br />
parlementaire, que la direction de l'aménagement communal et du<br />
développement urbain rédigeait actuellement trois règlements-types<br />
ayant pour objectif de les autoriser à l’avenir. Le plus de ces minihabitations<br />
: elles sont écologiques et peuvent être construites à partir<br />
de matériaux locaux et durables.<br />
Source : Chambre des Députés
LUXEMBOURG<br />
34<br />
GREEN BUILDING<br />
THE NEST : UN NID<br />
POUR IMAGINER<br />
L’AVENIR
GREEN BUILDING<br />
35<br />
© Eaglestone Group<br />
Avec le projet « The Nest » conçu par la<br />
Maison Édouard François, Eaglestone,<br />
groupe européen spécialisé dans le développement<br />
et l’investissement immobilier,<br />
répond à son ambition : créer la<br />
ville de demain. Plus qu’un immeuble<br />
de bureaux, il est un refuge pour la<br />
biodiversité, un lieu au sein duquel on<br />
travaille tout en protégeant la nature.<br />
Découverte.<br />
Reloger la nature en ville<br />
Eaglestone s’impose comme un acteur<br />
de l’immobilier durable en Europe et<br />
confirme sa position avec ce projet novateur<br />
qui prendra place à l’horizon 2026<br />
dans le quartier de la Cloche d’Or. Ce lieu<br />
innovant et durable situé au sud de la ville<br />
symbolise le nouveau visage du <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Conscientes de la nécessité de lutter<br />
contre le réchauffement climatique,<br />
les métropoles mondiales multiplient les<br />
projets d’aménagement urbain favorables<br />
à la biodiversité. Dans ce combat, le secteur<br />
tertiaire et l’immobilier de bureaux<br />
ont un rôle prépondérant à jouer, avec la<br />
construction d’immeubles accueillants<br />
pour toutes les formes de vie : humaine,<br />
végétale et animale. L’implantation de<br />
« The Nest » au cœur de cet écosystème<br />
qui abrite déjà plusieurs entreprises de<br />
renom (Deloitte, PwC, etc.) complètera<br />
l’offre déjà portée par Eaglestone avec le<br />
projet Prism en cours de réalisation. Déployant<br />
8.500 m² hors-sol de bureaux et<br />
2.000 m² de services au rez-de-jardin, ce<br />
projet a été choisi pour ses besoins réduits<br />
en énergie autant que pour ses capacités<br />
de production autonome. La canopée<br />
recouvrant l’atrium sera composée<br />
de vitrage pouvant intégrer des cellules<br />
photovoltaïques et la toiture du 4 e étage<br />
accueillera pour sa part une centrale photovoltaïque.<br />
Le bâtiment se veut être un<br />
exemple en termes de performance écologique.<br />
Sa conception, sa construction<br />
et son fonctionnement répondront aux<br />
normes les plus pointues en matière de<br />
respect de l’environnement.<br />
Une terre d’accueil pour la biodiversité<br />
flore locales. Il se déploie derrière un rideau<br />
végétal constitué d’arbres des forêts<br />
luxembourgeoises. Ces derniers ont<br />
été choisis aussi bien pour leur feuillage<br />
que pour leurs variations de couleurs au<br />
fil des saisons. Ils se distinguent également<br />
par leur extraordinaire capacité à<br />
capter l’air pollué. Au pied du bâtiment,<br />
plantés entre les arbres, une multitude<br />
d’arbustes buissonnants procurent aux<br />
insectes le pollen dont ils ont besoin.<br />
Au-delà de l’implantation de nombreux<br />
espaces verts à l’intérieur et à l’extérieur<br />
du bâtiment, l’architecture se met<br />
au service de la biodiversité locale.<br />
Ce projet a été choisi<br />
pour ses besoins réduits<br />
en énergie autant que<br />
pour ses capacités de production<br />
autonome<br />
Les oiseaux et insectes s’installent<br />
dans les nichoirs en façade, mais également<br />
entre les pierres et cailloux. Ils<br />
y construisent leur nid et y trouvent la<br />
nourriture nécessaire à leur reproduction.<br />
« Un écologue interviendra pour s'assurer<br />
que la faune et la flore s’y épanouissent<br />
librement. Cela témoigne de notre<br />
engagement en faveur de la biodiversité<br />
locale. « The Nest » est le premier immeuble<br />
au <strong>Luxembourg</strong> à s’inscrire dans<br />
la démarche de labellisation «Biodiver<br />
City ». Ce sujet est capital pour l’avenir<br />
de la planète, il est intéressant de donner<br />
un cadre à notre ambition et des outils<br />
concrets aux parties prenantes pour<br />
l’inscrire dans ce projet. Cette certification<br />
nous fournit également des outils<br />
pédagogiques pour expliquer aux futurs<br />
occupants en quoi consiste un projet<br />
qui soutient la biodiversité », précise<br />
Julie Sacré, Real Estate Developer chez<br />
Eaglestone <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Véritable refuge pour la biodiversité,<br />
« The Nest » débitume la parcelle pour<br />
créer une forêt urbaine en son cœur<br />
tandis que sa façade en gabion a été<br />
conçue pour accueillir la faune et la<br />
Des matériaux innovants dans une optique<br />
bas carbone<br />
« The Nest » privilégie l’usage du bois,<br />
matériau naturel par excellence, qui a
36<br />
GREEN BUILDING<br />
par ailleurs l’avantage de capter le CO 2<br />
.<br />
« Pour la peau extérieure du bâtiment,<br />
nous faisons le choix du recyclage et du<br />
réemploi : les déchets des chantiers environnants<br />
sont récoltés et concassés<br />
en une enveloppe compacte de gabions<br />
qui sera dissimulée par la végétation.<br />
À l’intérieur, nous cherchons à réutiliser<br />
des matériaux pour leur donner<br />
une seconde vie, comme les faux planchers<br />
que nous récupérons », indique<br />
Matthieu Leyder, Project Director chez<br />
Eaglestone <strong>Luxembourg</strong>. Sur le plan<br />
du confort énergétique, l’épaisseur des<br />
murs garantit une excellente inertie et<br />
une aisance thermique optimale, été<br />
comme hiver, ainsi qu’une consommation<br />
d’énergie maîtrisée. La végétation<br />
intérieure contribue à une atmosphère<br />
agréable au cœur de l’atrium, fonctionnant<br />
tout au long de l’année comme<br />
un tampon entre les températures intérieure<br />
et extérieure. L’immeuble vise<br />
un niveau de performance énergétique<br />
A+ et favorise la production d’énergie<br />
directement sur site, notamment grâce<br />
à la canopée photovoltaïque. « Les 162<br />
panneaux générant une puissance de<br />
1.100 kW/an se concentrent sur la partie<br />
opaque afin de laisser passer le maximum<br />
de lumière naturelle qui permettra<br />
aux plantes de bien se développer »,<br />
complète le directeur du projet.<br />
Un lieu adapté aux nouveaux modes de<br />
vie et de travail<br />
Si le télétravail a modifié nos habitudes,<br />
la présence au bureau favorise les<br />
échanges et la créativité. Pensés pour<br />
attirer les meilleurs talents, les espaces<br />
du futur ont bien des arguments pour<br />
convaincre les salariés de revenir sur<br />
place. « The Nest » propose toute une<br />
variété de zones de respiration à l’intérieur<br />
et à l’extérieur. La nature délivre<br />
ses vertus relaxantes au sein de l’atrium<br />
arboré, des passerelles qui jouxtent la végétation<br />
ambiante ou des balcons filants.<br />
Au-delà de l’implantation<br />
de nombreux espaces verts<br />
à l’intérieur et à l’extérieur<br />
du bâtiment, l’architecture se met<br />
au service de la biodiversité locale<br />
© Eaglestone Group<br />
Un peu plus haut, le toit-terrasse accueille<br />
les usagers pour une réunion ou un moment<br />
convivial. L’utilisation de matériaux<br />
naturels dans les espaces intérieurs<br />
participe à l’approche biophilique mise<br />
en place, afin de maximiser confort et<br />
bien-être. Les services offerts aux salariés<br />
suivent la philosophie globale du projet :<br />
« Nous prévoyons une salle de fitness, des<br />
zones de détente informelles, un espace<br />
de restauration, une salle de formation,<br />
mais aussi une bicyclerie. L’idée consiste<br />
à valoriser la mobilité douce. Ceux qui se<br />
rendent sur le lieu de travail à vélo bénéficient<br />
d’un parcours fluide et d’un espace<br />
dédié à leur moyen de locomotion<br />
qui comprendra des prises de recharge et<br />
des installations adaptées à tout type de<br />
vélo, notamment aux vélos cargo ou aux<br />
trottinettes », indique Julie Sacré. L’auditorium<br />
pourra accueillir 130 personnes<br />
et se présente comme un endroit modulable<br />
dans son utilisation. Situé au niveau<br />
du rez-de-jardin, son atmosphère unique<br />
s’articule autour de la connexion avec le<br />
végétal. « The Nest » est engagé dans la<br />
certification « Well Building Standard »,<br />
qui récompense les immeubles dont la<br />
conception s’articule autour du bienêtre<br />
et de la santé de leurs usagers, et<br />
sera certifié « Carbon Footprint Neutral ».<br />
« Future-proof », il anticipe les prochains<br />
usages et s'impose comme un projet<br />
pionnier au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Par C. Mick<br />
« The Nest » est un projet conçu par la<br />
Maison Edouard François, pionnière<br />
de l’immobilier vert (Tower Flower<br />
sur la ZAC d’Asnières à Paris, Jardins<br />
d’Anfa à Casablanca…) et régulièrement<br />
classée parmi les meilleurs cabinets<br />
d’architecture du monde. Elle<br />
se distingue depuis sa création par<br />
ses projets innovants et singuliers.<br />
Pour l’architecte, il s’agit « d’introduire<br />
une parenthèse de calme et de<br />
verdure dans le rythme parfois effréné<br />
de la ville. C’est avec cette ambition<br />
que nous avons imaginé « The<br />
Nest ». Un lieu qui, comme le nid dont<br />
il tire son nom, prend soin de ceux<br />
qui l’occupent. Un lieu qui préserve<br />
les équilibres naturels et donne vie<br />
aux grandes idées. Un lieu pour travailler,<br />
mais aussi un lieu pour vivre<br />
et s’épanouir ».
GREEN BUILDING<br />
37
LUXEMBOURG<br />
38<br />
EN QUOI<br />
LA CONSTRUCTION<br />
CIRCULAIRE EST-ELLE<br />
NÉCESSAIRE ?<br />
GREEN BUILDING<br />
Les activités de construction et de démolition<br />
génèrent un tiers des déchets<br />
produits par l’Union européenne.<br />
Même si la moitié d’entre eux sont recyclés,<br />
leur valorisation et leur réemploi<br />
sont encore trop faibles. Au-delà des<br />
avantages évidents pour notre planète,<br />
la construction circulaire repose aussi<br />
sur une nouvelle logique économique<br />
qui doit nous éloigner du modèle de<br />
croissance éternelle devenu intenable.<br />
Rencontre avec Bruno Domange, Senior<br />
environnemental Engineer au<br />
<strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and<br />
Technology (LIST).<br />
Garantir une déconstruction sélective<br />
Une équipe pluridisciplinaire du LIST<br />
s’intéresse à l’ensemble du processus de<br />
déconstruction des bâtiments : de l’inventorisation<br />
standardisée des composants,<br />
matières et déchets issus de la déconstruction<br />
à la facilitation de la gestion et<br />
de la circulation des matériaux de réemploi.<br />
Certaines solutions innovantes présentent<br />
déjà un niveau de maturité avancé.<br />
L’institut a développé un inventaire<br />
permettant d’aborder la déconstruction<br />
de manière standardisée, complété par<br />
un guide de la déconstruction en collaboration<br />
avec l'Administration de l'environnement.<br />
Il est destiné aux acteurs du<br />
secteur et promeut les bonnes pratiques.<br />
« Il est grand temps de faire aussi bien avec<br />
moins et de réfléchir en amont à ce que<br />
deviendront les matériaux que l’on utilise.<br />
Cette réflexion concerne toutes les parties<br />
prenantes, le plus difficile est de changer<br />
les mentalités. En effet, le réemploi n’est<br />
pas toujours bien perçu, mais il faut parvenir<br />
à trouver un juste équilibre dans<br />
des problématiques impliquant un très<br />
grand nombre de paramètres. Privilégier<br />
les économies d’énergie via la construction<br />
de bâtiments passifs ne devrait pas se<br />
faire au détriment du confort intérieur ou<br />
de la déconstructibilité », indique Bruno<br />
Domange. Le LIST joue un rôle de facilitateur<br />
et de transmission d’idées dans un<br />
monde fortement tributaire de la coopération<br />
entre les différents acteurs. Il intervient<br />
notamment en tant qu’interface<br />
entre l’administration et l’industrie de la<br />
construction. Une bonne communication<br />
est indispensable à la compréhension et<br />
cela n’est pas toujours simple ! « Il existe<br />
encore beaucoup de blocages au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
car des intervenants ne trouvent<br />
pas leur compte dans l’économie circulaire,<br />
d’où la nécessité de les convaincre.<br />
Il faut envisager le modèle comme une<br />
chaîne harmonieuse sinon cela ne fonctionne<br />
pas », complète l’ingénieur.<br />
Un inventaire digital des matériaux<br />
La plateforme DigitalDeconstruction,<br />
développée dans le cadre d’un projet<br />
Interreg NWE, fournit une nouvelle dimension<br />
circulaire grâce à l’association<br />
de quatre technologies de pointe qui<br />
confèrent un avantage considérable aux<br />
utilisateurs en matière de planification et<br />
de logique de déconstruction, mais aussi<br />
de traçabilité et de certifications environnementales.<br />
La combinaison des technologies<br />
de scan3D, de réversible BIM<br />
(Building Information Modelling), d’inventaire<br />
et de blockchain permet à l’interface<br />
d’inventorier et de caractériser de<br />
manière standardisée l’ensemble des éléments<br />
constitutifs d’un bâtiment tout en<br />
renseignant leur potentiel de réemploi.<br />
Cette technologie fait actuellement l’objet<br />
de tests sur des projets de déconstruction<br />
en France, en Belgique, aux Pays-Bas<br />
et au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Faciliter la circulation des matériaux de<br />
réemploi<br />
Depuis plusieurs années, le LIST met à<br />
profit son expertise au service de la stratégie<br />
zéro déchet du <strong>Luxembourg</strong> (Null<br />
Offall Lëtzebuerg) favorisant une gestion<br />
rationnelle des ressources et la création<br />
d'un marché d'échange d'éléments de<br />
construction récupérés. Si les étapes de<br />
la déconstruction peuvent être planifiées
GREEN BUILDING<br />
39<br />
la pierre et s’éloigner des techniques<br />
comme la domotique qui ne s’inscrivent<br />
pas dans une logique de construction<br />
circulaire, car trop énergivores. À ce titre,<br />
le concept de la LowTech gagne en popularité<br />
face aux enjeux environnementaux<br />
avec des solutions qui invitent à se<br />
tourner vers l’essentiel en repensant nos<br />
besoins réels. Cela concerne notamment<br />
l’approvisionnement des matériaux, les<br />
procédés constructifs employés et l’isolation.<br />
La différence entre le réemploi et le<br />
recyclage<br />
en amont, il n’en reste pas moins que<br />
les matériaux de réemploi doivent être<br />
caractérisés et conditionnés de façon<br />
à intéresser les futurs réemployeurs.<br />
Le projet européen Interreg FCBRE répond<br />
à cette problématique. Sa première<br />
phase consistait à recenser, rencontrer<br />
et documenter la filière du réemploi en<br />
Europe du Nord-Ouest afin de mettre en<br />
lumière l’offre existante sur le territoire<br />
en matériaux issus du réemploi, pour in<br />
fine stimuler la demande et encourager<br />
le développement du recours aux matériaux<br />
de réemploi vendus par les opérateurs<br />
du territoire. Au <strong>Luxembourg</strong>, il est<br />
coordonné au LIST par Bruno Domange.<br />
« Ce partenariat international vise à faciliter<br />
la circulation des matériaux de<br />
réemploi par la diffusion et l’adoption de<br />
guides pratiques et de fiches matériaux<br />
ou encore la création d’une méthode<br />
d’évaluation des efforts de réemploi des<br />
matériaux ».<br />
Revenir aux fondamentaux<br />
La construction circulaire n’est pas nouvelle,<br />
elle remonte même à plusieurs<br />
siècles ! L’emblématique Colisée de Rome<br />
érigé entre 70 et 72 après JC a souffert de<br />
nombreuses dégradations de sa structure<br />
au Moyen Âge, liées notamment à de multiples<br />
tremblements de terre. Les pierres<br />
furent ainsi récupérées à la demande de<br />
l’Église catholique pour construire des<br />
bâtiments religieux comme la façade de<br />
la basilique Saint-Pierre, dont les blocs<br />
de pierre proviennent intégralement du<br />
Colisée. Bruno Domange explique : « Il<br />
existe d’autres exemples dans l’histoire,<br />
à l’instar de celui des immeubles haussmanniens<br />
dont les matériaux de valeur<br />
ont été revendus et non jetés entre les<br />
deux guerres mondiales. Cela nous enseigne<br />
la nécessité de revenir à ce que<br />
nous avons oublié, il faut penser à ce<br />
que constitue un bâtiment. Conserver<br />
les matériaux contribue à poursuivre<br />
leur histoire en les faisant revivre ». La<br />
construction circulaire, c’est aussi envisager<br />
des usages multiples : une structure<br />
qui accueille une école durant les heures<br />
d’enseignement peut se transformer en<br />
maison des associations le soir ou les<br />
week-ends. C’est également revenir à<br />
l’utilisation de matériaux facilement réutilisables<br />
comme le bois, le métal ou<br />
Ce sont deux notions différentes, prenons<br />
l’exemple d’une poutre en acier<br />
sur un chantier de déconstruction. Dans<br />
le cadre d’un recyclage, elle sera évacuée<br />
avant d’être transformée en acier<br />
dans un four à 1.600 degrés. Bilan énergétique<br />
? Très mauvais. Dans le cas du<br />
réemploi, on la conserve intacte et, après<br />
vérification, elle peut être replacée telle<br />
quelle. À l’inverse du recyclage, le réemploi<br />
permet d’éviter que les matériaux<br />
subissent de profondes transformations<br />
et une perte de valeur d’usage. Citons<br />
l’exemple du bois qui ne serait pas transformé<br />
en copeaux ou en aggloméré ou le<br />
fer forgé qui ne redeviendrait pas matière<br />
première après avoir été broyé, laminé et<br />
fondu. Dans le contexte actuel de crise<br />
écologique, le réemploi offre un avantage<br />
notable sur le plan des économies<br />
d’énergie et de ressources nécessaires à<br />
la fabrication de produits neufs. Il permet<br />
également de réduire considérablement<br />
la quantité de déchets mis au rebut.<br />
Son impact en termes d'émission de gaz<br />
à effet de serre est nettement moindre<br />
comparé à celui du recyclage.<br />
Par C. Mick<br />
Pour aller plus loin :<br />
Le projet Interreg Digital Deconstruction :<br />
www.nweurope.eu/projects/<br />
project-search/digital-deconstruction/<br />
Le projet Interreg FCRBE :<br />
www.nweurope.eu/projects/<br />
project-search/fcrbe-facilitating-thecirculation-of-reclaimed-buildingelements-in-northwestern-europe/#tab-10
LUXEMBOURG<br />
40<br />
GREEN BUILDING<br />
© Yvan Glavie<br />
LIMITER LES IMPACTS<br />
ENVIRONNEMENTAUX<br />
DU SECTEUR DE<br />
LA CONSTRUCTION<br />
CBL<br />
Jean-Christian Spite
GREEN BUILDING<br />
41<br />
Avec plus de 155 ans d'histoire dans<br />
la construction, la famille Blaton est<br />
une lignée d'entrepreneurs présente<br />
au <strong>Luxembourg</strong> depuis 70 ans (sous la<br />
bannière CBL à partir de 2006). L'entreprise<br />
est devenue un acteur majeur<br />
de son secteur d’activité dans la Grande<br />
Région. Elle a aujourd’hui développé un<br />
département QSE (Qualité, Santé, Sécurité,<br />
Environnement) afin de répondre<br />
aux nouveaux défis du marché et, notamment,<br />
de mieux gérer la production<br />
et la revalorisation des déchets. Interview<br />
avec Jean-Christian Spite, auditeur<br />
QSE chez CBL.<br />
Pouvez-vous présenter CBL en quelques<br />
mots ?<br />
CBL existe depuis 2006 et est une filiale<br />
de CIT Blaton. Profitant de la structure<br />
de sa maison-mère tant pour son expertise<br />
que pour sa solidité financière,<br />
elle est un des leaders de la construction<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Ses chantiers sont<br />
de grande envergure et connus de tous,<br />
notamment l’extension de l’hypermarché<br />
Auchan au Kirchberg. Nos collaborateurs<br />
peuvent tous être fiers de ces<br />
réalisations.<br />
En 2020, le chiffre d'affaires de CBL<br />
s'élevait à plus de 120 millions d'euros.<br />
Les 390 salariés de l'entreprise sont les<br />
principaux acteurs de la croissance de<br />
son activité. La société est engagée en<br />
faveur de l'environnement et mène une<br />
politique de gestion des déchets et de<br />
réduction des émissions de CO 2<br />
. CBL<br />
soutient aussi de nombreuses associations<br />
comme SOS Villages d'Enfants.<br />
C’est une entreprise qui a gardé de ses<br />
origines une structure et un esprit de famille.<br />
Seuls deux niveaux hiérarchiques<br />
existent entre la direction et les employés.<br />
Le dialogue est constant entre<br />
tous les collaborateurs et la direction est<br />
à l'écoute de tous.<br />
Nous avons fait de la formation de nos<br />
équipes une priorité. En 2021, ce sont<br />
plus de 13.000 heures qui ont été consacrées<br />
au Lean Management, au Team<br />
Management, au suivi de la qualité par<br />
l'intermédiaire de plateformes mobiles<br />
de snagging (procédé permettant<br />
de repérer les défauts mineurs d’une<br />
nouvelle construction en vue de les<br />
corriger) et aux techniques des métiers<br />
de la construction.<br />
Quelles sont les missions concrètes de<br />
votre département QSE ?<br />
Le service QSE est chargé de surveiller<br />
l'application de standards en lien avec les<br />
normes ISO 9001, 14001 et 45001. Il intervient<br />
en amont pour définir ces standards<br />
avec la direction, puis avec les équipes de<br />
chantier et les différents services pour<br />
s'assurer de leur mise en place.<br />
De plus, les membres du département<br />
QSE assurent la fonction de travailleur<br />
désigné. Ainsi, ils sont chargés des activités<br />
de prévention et de protection<br />
des risques professionnels au sein de<br />
l'entreprise. Leur rôle est également de<br />
contribuer à l'amélioration continue des<br />
processus, notamment avec l'aide de la<br />
SuperDrecksKëscht (SDK).<br />
La société déploie<br />
son parc de panneaux<br />
photovoltaïques sur les toitures<br />
de son siège à Niederkorn,<br />
en parallèle à l'électrification<br />
de son parc roulant<br />
Vous avez d’ailleurs obtenu le label « SDK<br />
fir Betrieber ». Qu’avez-vous mis en place<br />
pour l’obtenir ?<br />
CBL est labelisée SDK depuis plus de dix<br />
ans pour son siège de Niederkorn. L'audit<br />
annuel de la SDK permet de maintenir<br />
une rigueur dans la gestion des<br />
différentes fractions de déchets issus<br />
des activités du dépôt : stockage, atelier<br />
de préfabrication du béton, atelier<br />
mécanique,... L'audit porte sur plus de<br />
30 fractions différentes (ferrailles, aérosols,<br />
bois, matériaux récoltés lors d’une<br />
démolition,…).<br />
CBL dispose d'un centre de tri et fait appel<br />
à des prestataires pour le traitement.<br />
L'objectif est de valoriser un maximum<br />
de déchets. Cela peut passer entre autres<br />
par la récupération brute de certains matériaux<br />
comme le fer, par le concassage<br />
ou recyclage des agrégats ou encore par<br />
la régénération des acides/bases.<br />
Quels sont vos objectifs en vous investissant<br />
sur le plan environnemental ?<br />
CBL s'est engagée depuis des années<br />
dans le cercle vertueux de la certification<br />
ISO 14001. Dans cette démarche, elle doit<br />
identifier ses impacts significatifs sur<br />
l’environnement et les solutions à mettre<br />
en place pour les limiter, voire les supprimer.<br />
Actuellement, nous analysons principalement<br />
notre production de déchets.<br />
L'objectif consiste à réduire la quantité<br />
de détritus générée sur nos chantiers,<br />
en partenariat avec les sous-traitants.<br />
Pour l’atteindre, réfléchir à nos modes de<br />
construction est essentiel. Par exemple,<br />
la préfabrication permet de diminuer<br />
la production de déchets de coffrage en<br />
bois. Ainsi, elle représente un moyen de<br />
limiter les pertes de matériaux, de temps<br />
et d’argent.<br />
Vos équipes sont-elles sensibilisées<br />
aux enjeux de la transition environnementale<br />
?<br />
Sans parler d'économie circulaire ou de<br />
neutralité carbone, les équipes ont des<br />
objectifs de maîtrise des impacts par le<br />
biais du Plan de Prévention Environnementale.<br />
Ce document est l'équivalent<br />
du Plan Particulier de Sécurité et de Santé<br />
(PPSS) pour l'environnement. Il décrit<br />
les mesures concrètes qui doivent être<br />
mises en place sur les chantiers: maîtrise<br />
des consommations d'énergie, prévention<br />
des envols de poussière, zones de tri,<br />
nettoyage des voieries,…<br />
Vos considérations pour l’écologie se<br />
constatent-elles dans vos projets ? Si oui,<br />
avez-vous quelques exemples ?<br />
Plusieurs de nos chantiers sont engagés<br />
dans les démarches de labellisation<br />
BREEAM. Cette certification atteste de<br />
la prise en compte des contraintes environnementales<br />
dans l'intégralité d’un<br />
projet depuis sa conception jusqu'à son<br />
exploitation. CBL veille à appliquer ses
42<br />
GREEN BUILDING<br />
exigences dans la phase de construction<br />
et doit rendre compte notamment des<br />
consommations d'eau, de gaz, de bois et<br />
faire un bilan CO 2<br />
de ses émissions. Parmi<br />
les chantiers que nous avons réalisés<br />
et qui sont labélisés, nous pouvons citer<br />
le projet TWIST à Belval. Il s’agit d’un<br />
complexe divisé en deux parties : l’une<br />
est composée de neuf étages et abritera<br />
une résidence, l’autre de cinq étages et<br />
servira de bureaux.<br />
trouver des pistes pour minimiser l’impact<br />
carbone des activités du secteur de<br />
la construction en général. Cela passe par<br />
un benchmark sur les bonnes pratiques<br />
environnementales via des salons professionnels,<br />
des prises de contact avec des<br />
promoteurs ou des concepteurs de projet,<br />
le tout visant à orienter les méthodes de<br />
travail vers plus d’écoresponsabilité.<br />
Par ailleurs, la société déploie son parc<br />
de panneaux photovoltaïques sur les toitures<br />
des bâtiments de son siège à Niederkorn,<br />
en parallèle à l'électrification<br />
progressive de son parc roulant. Au total,<br />
458 panneaux solaires ont été installés en<br />
2015 et 2021 sur le bâtiment des bureaux<br />
et du hall de préfabrication. Ensemble, ils<br />
produisent en pic 148 MW, ce qui équivaut<br />
à une réduction de 41 tonnes de CO 2<br />
.<br />
Enfin, CBL participe au Think Tank,<br />
un groupe de réflexion lancé par la<br />
maison-mère dont l’objectif est de<br />
120 millions<br />
d'euros de chiffre d’affaires en 2020<br />
CBL S.A.<br />
Rue Hahneboesch<br />
L-4578 Niederkorn<br />
www.cbl-sa.lu
GREEN BUILDING<br />
The art<br />
43<br />
of Building<br />
Urbaterre
LUXEMBOURG<br />
44<br />
PRODUCTION<br />
ET APPLICATION D’ENROBÉS :<br />
QUELQUES PROCÉDÉS<br />
PARTICULIERS<br />
GREEN BUILDING<br />
Julien Cajot<br />
L’entreprise Julien Cajot, du nom de<br />
son fondateur, est une société familiale<br />
née en 1967 et spécialisée dans la production<br />
et l’application de bétons asphaltiques<br />
– des revêtements bitumeux<br />
servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />
parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />
ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />
directeur technique, revient sur l’un<br />
de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />
un moyen de mise en œuvre unique au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />
avec bras télécommandé que l’entreprise<br />
met à disposition de ses clients.<br />
L’enrobé percolé: la résistance avant tout<br />
Parmi la large gamme de produits proposée<br />
par l’entreprise Julien Cajot, l’enrobé<br />
percolé est certainement l’un des plus<br />
résistants. Certaines surfaces, comme<br />
les sols industriels, les aires de stockage,<br />
les parkings pour poids-lourds, les stations-services<br />
ou encore les couloirs et<br />
les zones d’arrêt de bus, nécessitent un<br />
revêtement permettant de supporter<br />
des charges lourdes et à une fréquence<br />
importante. « Plus résistant que le béton<br />
ou qu’un enrobé bitumeux, l’enrobé percolé<br />
– sorte de combinaison des deux –<br />
est le matériau de choix pour ce type de<br />
surfaces. On l’obtient en comblant les<br />
interstices d’un enrobé bitumeux avec<br />
un « coulis de percolation », à savoir un<br />
mélange de ciment, de résines, d’eau et<br />
d’additifs. Il résulte de la percolation un<br />
enrobé à la résistance mécanique très<br />
élevée. Cette technique permet d’accroître<br />
les performances en compression<br />
tout en limitant l’orniérage », explique<br />
Axel Burkel.<br />
Sa mise en œuvre diffère quelque peu de<br />
celle d’un enrobé classique. Elle néces-<br />
site d’abord l’application d’une couche<br />
de base (en bitume), pour garantir la<br />
rigidité du support, puis l’étanchéification<br />
de la surface (bords, regards et<br />
joins compris). C’est sur cette base que<br />
peut être appliqué le châssis support en<br />
asphalte. La percolation peut commencer<br />
après refroidissement de ce dernier.<br />
Sa mise en œuvre se fait généralement<br />
de nuit, pour éviter une évaporation<br />
trop rapide et les risques de fissures. Un<br />
temps de séchage de trois à cinq jours<br />
est nécessaire pour permettre la circulation<br />
sur la surface.<br />
L’entreprise Julien Cajot a notamment eu<br />
recours à cette technique pour le Centre<br />
national d’incendie et de secours de Gasperich<br />
où elle a appliqué quelque 12.000<br />
m 2 d’enrobé percolé. « Nous avons également<br />
réalisé la sortie de CFL multimodal<br />
où circulent chaque jour une centaine de<br />
camions qui empruntent toujours la même<br />
voie. D’abord faite d’un enrobé classique,<br />
la sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />
au bout de deux ou trois ans. Nous y avons<br />
appliqué un enrobé percolé il y a deux ans<br />
et le résultat est beaucoup plus résistant »,<br />
ajoute le directeur technique.
GREEN BUILDING<br />
45<br />
Un camion-distributeur unique au<br />
Grand-Duché<br />
Voilà un peu plus d'une année que l’entreprise<br />
est la seule du pays à posséder<br />
deux camions équipés de distributeurs<br />
d’asphalte télécommandés. Particulièrement<br />
recommandés pour la mise en<br />
œuvre d’enrobés sur des petites surfaces,<br />
ils sont munis d’un bras qui leur confère<br />
un rayon d’action de cinq mètres, à 180°,<br />
et qui permet de déverser de la matière<br />
en hauteur si le chantier se révèle difficile<br />
d’accès (derrière une haie ou un muret<br />
par exemple). « Le camion, comme le bras<br />
lui-même, est entièrement télécommandé.<br />
Ainsi, le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />
de la cabine, déplacer le véhicule<br />
et contrôler le bras. Ce système permet<br />
non seulement de diminuer la pénibilité<br />
du travail de nos collaborateurs en éliminant<br />
le pelletage manuel, mais aussi de<br />
réduire le nombre d’ouvriers nécessaires<br />
sur le chantier », indique Axel Burkel.<br />
L’autre avantage de ce camion est de<br />
maintenir l’asphalte à température plus<br />
longtemps. Le bitume dont celui-ci est<br />
composé demeure liquide à 180°C mais<br />
passe à l’état solide après refroidissement.<br />
Son application doit donc être<br />
effectuée rapidement, dans les quelques<br />
heures qui suivent sa production. Grâce<br />
à leur bras qui déverse la matière, les<br />
deux camions de l’entreprise Julien Cajot<br />
peuvent rester bâchés, ce qui permet<br />
de réduire la déperdition thermique. En<br />
outre, l’asphalte est acheminé à travers<br />
ce bras par une vis chauffée. Il est donc<br />
à nouveau mélangé et légèrement réchauffé,<br />
ce qui le rend plus malléable et<br />
facile à ratisser.<br />
« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />
sur nos projets de moindre envergure<br />
car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />
Toutefois, les plus petits chantiers<br />
sont souvent mis en œuvre directement<br />
par nos clients. C’est pourquoi<br />
nous avons décidé de les proposer à la<br />
location. Ainsi, pour toute commande<br />
en faible tonnage, nous proposons de<br />
louer un de ces camions avec chauffeur<br />
formé à son maniement. Tous les matériaux<br />
que nous produisons, des matériaux<br />
de sous-couche aux couches de<br />
roulement, peuvent être mis en œuvre<br />
grâce à ce distributeur », déclare le directeur<br />
technique. Et, puisque l’entreprise<br />
possède le matériel en double, elle peut<br />
offrir à ses clients un important gain de<br />
temps : alors qu’un camion coule l’enrobé<br />
sur chantier, l’autre fait l’aller-retour<br />
à la centrale de Leudelange pour faire le<br />
plein de matériel!<br />
Julien Cajot S.e.c.s.<br />
1, Zone Industrielle Grasbusch<br />
L-3370 Leudelange<br />
www.cajot.lu
LUXEMBOURG<br />
46<br />
GREEN BUILDING<br />
FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />
AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />
40 ANNÉES D’INNOVATION<br />
Famaplast<br />
Patric Michelis<br />
L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />
En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />
puis pour d’autres entreprises.
GREEN BUILDING<br />
47<br />
Historique de la société<br />
C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />
société Famaplast qui fabrique des<br />
tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />
les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />
protection. Depuis, les tubes en<br />
polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />
protègent les câbles et facilitent leur<br />
éventuel remplacement.<br />
Parce que l’environnement a toujours<br />
été au cœur des préoccupations de la société<br />
Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />
l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />
à partir de matériaux recyclés.<br />
C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />
qui s’occupe de la transformation<br />
de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />
bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />
recyclée sont aussi performantes<br />
que celles fabriquées à partir de matériaux<br />
de premier choix.<br />
À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />
en Europe à produire ces tubes<br />
à partir de matériaux recyclés et à être<br />
conforme aux normes européennes.<br />
Une nouvelle gaine<br />
nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif<br />
qui le rend détectable<br />
Remise en question et innovation<br />
En 2016, après deux années de recherche<br />
et de développement, Famaplast a créé<br />
une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />
détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />
gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />
qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />
« Nos principaux clients français nous<br />
ont appelés afin de mettre en place un<br />
système efficace et économiquement<br />
pertinent permettant de localiser les<br />
conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />
en conformité avec une nouvelle norme<br />
française », nous explique Patric Michelis,<br />
directeur de Famaplast. « Le concept<br />
que nous avons développé a été breveté.<br />
Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />
d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />
est raccordé à une borne lors de la pose et<br />
les bornes sont connectées à un émetteur<br />
générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />
permet de localiser la conduite en<br />
tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />
les informations demandées et permet<br />
d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />
système est extrêmement fiable, la durée<br />
de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />
à celle de la canalisation et son<br />
faible surcoût étant largement compensé<br />
par les économies réalisées en évitant<br />
les nombreux incidents voire accidents<br />
des années après la pose d’une conduite,<br />
lorsqu’interviennent des travaux ».<br />
Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />
a surtout connu le succès à l’étranger,<br />
il pourrait aussi intéresser le marché<br />
luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />
interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />
qui ont été abimés par accident<br />
en creusant.
Borne d’injecon Branchement<br />
Borne d’injecon Branchement<br />
48<br />
GREEN BUILDING<br />
Les avantages du dispositif<br />
développé par Famaplast :<br />
• Localisable en classe A ;<br />
• Offre une bonne précision dans le<br />
positionnement des réseaux en<br />
plan et en profondeur ;<br />
• Réseaux détectés et localisés à<br />
toutes profondeurs ;<br />
• Réduction des coûts de recherche<br />
des réseaux et d’ouverture de<br />
tranchées en exploitation ;<br />
• Permet d’éviter les arrêts de<br />
chantiers et dispense<br />
d’investigations complémentaires<br />
coûteuses ;<br />
• Durée de vie équivalente à celle<br />
des réseaux ;<br />
• Garantit une sécurité pour les<br />
réseaux et leurs exploitants ;<br />
• Fonctionne avec tous les appareils<br />
de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce ;<br />
• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />
sa fixation sur les couronnes ;<br />
• Un faible surcoût par rapport au<br />
coût du mètre linéaire du réseau<br />
posé ;<br />
• Offre la possibilité d’un<br />
géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Qualité, respect de l’environnement<br />
et remise en question constante sont<br />
les qualités qui ont permis à la société<br />
de devenir un des leaders européens<br />
de la fabrication des tubes annelés en<br />
polyéthylène.<br />
Les gaines permettent<br />
de remplacer<br />
ou introduire<br />
de nouveaux câbles<br />
sans rouvrir une tranchée<br />
Tous diamètres, toutes longueurs et<br />
toutes couleurs, les gaines de protection<br />
Famaplast peuvent désormais rester<br />
détectables à vie. Elles préservent les<br />
câbles en respectant la terre et une fois<br />
en place, on peut remplacer ou introduire<br />
de nouveaux câbles sans rouvrir<br />
une tranchée.<br />
Famaplast<br />
47a, rue de Sanem<br />
L-4485 Soleuvre<br />
Tél.: 59 30 46 - 1<br />
fama@pt.lu<br />
www.famaplast.lu<br />
AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />
Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />
aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />
Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />
et en profondeur.<br />
Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />
Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />
en exploitation.<br />
Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />
complémentaires coûteuses.<br />
Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />
Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />
Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce.<br />
Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />
Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />
posé.<br />
Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />
d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />
et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />
profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />
Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />
réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />
doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />
Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />
Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />
Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />
Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />
Etablir les plans de récolement<br />
Géo-référencer le réseau<br />
Emeeur / Générateur<br />
Mode de détecon<br />
PLYVAL concept<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle ouvert<br />
Récepteur / Détecteur<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle fermé :<br />
assure le retour terre<br />
Terre<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Profondeur<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Connecteur en Té<br />
Connecteur Droit Connecteur Té<br />
Canalisaon<br />
Tube PLYVAFLEX
Un nouveau master en commerce électronique<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> Lifelong Learning Centre a lancé le Master en<br />
commerce électronique en partenariat avec l’Université de Strasbourg<br />
en février dernier. Ce cursus répond à un besoin sociétal de plus en<br />
plus important de digitalisation et d'échanges électroniques. Dans le<br />
cadre de cette évolution, de nouveaux emplois naîtront et les emplois<br />
existants se réinventeront. Les candidats pourront se former aux<br />
nouvelles technologies dans ce domaine et acquérir les compétences<br />
nécessaires au développement de projets de commerce électronique,<br />
comme la logistique du commerce électronique ou le cybermarketing.<br />
Source : Chambre des Salariés<br />
Une initiative européenne pour soutenir le secteur de la tech<br />
La Banque européenne d’investissement (BEI), le Fonds européen<br />
d’investissement, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et la<br />
Belgique ont lancé l’« Initiative Champions Technologiques Européens »<br />
(ICTE) qui a pour objectif de soutenir les entreprises de haute<br />
technologie. L’ICTE est la pierre angulaire de l’initiative paneuropéenne<br />
Scale-up Europe dévoilée en février 2022. Les cinq États membres<br />
et le Groupe BEI ont respectivement injecté 3,25 milliards et 500<br />
millions d’euros. L’ICTE contribuera notamment à combler le déficit de<br />
financement qui crée une dépendance des jeunes pousses innovantes<br />
les plus prometteuses d’Europe à l’égard des capitaux non européens.<br />
Source : Ministère français de l’Économie<br />
Blue Alchemist : des panneaux solaires grâce<br />
aux ressources lunaires<br />
L’entreprise fondée par Jeff Bezos, Blue Origin, a réussi à fabriquer<br />
des cellules photovoltaïques et des câbles de transmission à l’aide<br />
d’un simulant de régolithe, une poussière fine recouvrant le sol lunaire.<br />
Avec ce procédé baptisé Blue Alchemist, la société compte participer<br />
au programme Artemis de la NASA qui vise à ramener l’Homme sur<br />
la Lune pour s’y installer durablement. En exploitant les ressources<br />
présentes sur la Lune, les aller-retours entre la Terre et son satellite<br />
seraient moins nombreux et faciliteraient, ainsi, la faisabilité du projet.<br />
Source : Blue Origin<br />
DIGITAL
LUXEMBOURG<br />
50<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
TRANSITION DIGITALE :<br />
OÙ EN EST LE LUXEMBOURG ?<br />
La digitalisation se constate aujourd’hui dans bien des domaines : le travail, les interactions sociales,<br />
les divertissements, l’administration,… Toutefois, quels avantages présente-t-elle pour le <strong>Luxembourg</strong><br />
et ses citoyens ? Comment peut-elle répondre aux problématiques de notre temps ? Comment développer l’inclusivité<br />
du numérique ? Où en est le pays dans cette transition ? Marc Hansen, ministre délégué<br />
à la Digitalisation, répond à ces questions qui recoupent parfois bien des réalités.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
51<br />
Quel bilan pouvez-vous dresser de la<br />
transition digitale au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Nous abordons un sujet si vaste et qui<br />
revêt tant de facettes qu’il m’est difficile<br />
de donner une réponse sans équivoque.<br />
Cependant, je ne boude pas mon plaisir<br />
de souligner la 3 e place obtenue au<br />
eGovernment Benchmark 2022 de la<br />
Commission européenne, qui compare<br />
les services numériques de 35 gouvernements<br />
à travers l’Europe. Cette progression<br />
de deux places par rapport à 2021 et<br />
de huit places par rapport à 2020 est remarquable.<br />
La Commission européenne<br />
publie également le Digital Economy and<br />
Society Index (DESI). Dans ce cas-ci, le<br />
<strong>Luxembourg</strong> progresse également sans<br />
cesse dans le classement et se trouve<br />
actuellement à la 8 e place. Le Grand-<br />
Duché affiche notamment une excellente<br />
4 e place en matière de connectivité.<br />
Récemment, j’ai également présenté<br />
les résultats d’une étude que j’ai commanditée<br />
auprès de l’OCDE sur le gouvernement<br />
numérique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
L’organisation a notamment souligné<br />
l’importance de la gouvernance numérique<br />
proposée par le ministère de la Digitalisation.<br />
Celle-ci se compose du Haut<br />
Comité à la transformation numérique et<br />
du Comité interministériel à la Digitalisation.<br />
L’objectif est d’inciter et de soutenir<br />
une collaboration régulière entre<br />
toutes les parties prenantes. L’OCDE a<br />
également salué, entre autres choses, la<br />
création de notre GovTech Lab dont la<br />
mission principale est d’accélérer l'innovation<br />
technologique au sein de l'État au<br />
travers de l’innovation ouverte.<br />
Au regard de toutes ces considérations, je<br />
dirais donc que nous tenons le bon bout !<br />
Quels sont les grands défis qu’il reste à<br />
réaliser ?<br />
Nous avons encore beaucoup de travail<br />
en perspective, à commencer par les<br />
défis posés par la gestion des données.<br />
Lorsqu’utilisées avec soin, les données<br />
dont dispose l’État ont le potentiel de<br />
nous proposer des services et des processus<br />
de plus en plus adaptés aux besoins<br />
de nos concitoyens. Un événement organisé<br />
au GovTech Lab il y a quelques mois<br />
l’illustre parfaitement : lors d’un hackathon<br />
collaboratif, les participants étaient<br />
invités à imaginer des outils innovants<br />
utilisant les données ouvertes de l’Observatoire<br />
de l’habitat et des domaines<br />
connexes, par exemple les transports,<br />
l’environnement ou l’énergie. Ce genre<br />
d’exercice peut faire émerger des applications<br />
ou autres outils qui facilitent la<br />
vie des citoyens. Mais, si nous ne disposons<br />
pas de ces données pour laisser libre<br />
cours à l’imagination des développeurs,<br />
ces exercices sont vains.<br />
Explorer le potentiel de ces données<br />
est primordial à nos yeux, tout comme<br />
nous devons tout mettre en œuvre pour<br />
en garantir la sécurité. Les services publics<br />
sont tributaires des données des citoyens,<br />
mais il va de soi que nous devons<br />
les gérer avec la déférence qu’il convient<br />
et dans le respect de ceux qui nous les<br />
confient.<br />
Le gouvernement a pris<br />
un engagement fort pour mener<br />
le <strong>Luxembourg</strong> à bon port en termes<br />
de digitalisation, tout en ne laissant<br />
personne pour compte<br />
Vous avez dit lors du premier Simplify<br />
Day le 19 janvier que « digitalisation et<br />
simplification doivent aller de pair afin<br />
de proposer les services publics qui correspondent<br />
aux besoins des citoyens ».<br />
Pensez-vous que la digitalisation peut<br />
répondre à tous leurs besoins et qu’elle<br />
ne va pas, au contraire, creuser davantage<br />
le fossé numérique qui sépare les<br />
anciennes des nouvelles générations ou<br />
les plus aisés des plus démunis ?<br />
Le gouvernement a pris un engagement<br />
fort pour mener le <strong>Luxembourg</strong> à bon<br />
port en termes de digitalisation, tout en<br />
faisant en sorte que personne ne soit laissé<br />
pour compte. Le ministère de la Digitalisation<br />
fournit de grands efforts pour<br />
répondre à cet engagement. Par exemple,<br />
lorsque nous envisageons une procédure<br />
à digitaliser, nous devons prendre<br />
en compte tous ses aspects. Est-ce une<br />
procédure utile ? La démarche est-elle<br />
simple à réaliser ou peut-on en simplifier<br />
certaines étapes ? A-t-on besoin<br />
d’une innovation pour apporter une<br />
solution au problème posé et cette innovation<br />
doit-elle être forcément de nature<br />
technologique ? Et comment faire<br />
en sorte que cette digitalisation puisse<br />
bénéficier au plus grand nombre ? Ces<br />
questions nous guident alors dans le<br />
choix de nos projets.<br />
L’inclusion numérique est un des axes<br />
stratégiques de notre ministère afin<br />
de ne pas laisser se creuser ce fameux<br />
fossé numérique. Nous avons mis sur<br />
pied un Plan d’action national pour répondre<br />
à ce défi et avons déjà lancé la<br />
majorité des initiatives de ce plan : des<br />
appels à projets pour des actions d’inclusion<br />
numérique, une journée dédiée<br />
à l’inclusion afin de mettre en lumière<br />
cette thématique, un Forum interdisciplinaire<br />
pour mettre en réseau les acteurs<br />
sur le terrain susceptibles de soutenir<br />
des actions de ce type, des fiches<br />
en langue simple sur Guichet.lu afin de<br />
guider au mieux les publics concernés<br />
dans les démarches administratives.<br />
Par ailleurs, j’ai commandité une étude<br />
auprès du LISER pour identifier plus en<br />
détail les facteurs à l’origine d’une potentielle<br />
fracture numérique. Les analyses<br />
et conclusions de cette étude seront<br />
disponibles sous peu et devraient<br />
nous permettre de cibler de manière<br />
encore plus précise les actions pour lutter<br />
contre la fracture numérique.<br />
Est-ce que la digitalisation peut avoir<br />
un impact positif sur l’écologie et sur les<br />
objectifs du gouvernement en matière de<br />
développement durable et de protection<br />
de l’environnement ?<br />
Oui, je le pense, même s’il est impossible<br />
de le quantifier avec précision. Je<br />
citerais simplement dans ce contexte la<br />
dématérialisation des documents. Moins<br />
de paperasse et moins de bureaucratie<br />
sont certainement une conséquence positive<br />
de la digitalisation. Par ailleurs, la<br />
pandémie de Covid-19 étant passée par<br />
là, le télétravail s’est généralisé puisqu’il<br />
est devenu plus facile. Sans la technolo-
52<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
© Sabino Parente (ICT Spring)<br />
Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation<br />
gie, cela n’aurait pas été possible. Plus de<br />
travail à domicile veut tout simplement<br />
dire moins de personnes sur les routes.<br />
Rien que cet aspect est édifiant. De plus,<br />
les technologies comme les capteurs ou<br />
les « smart meters » peuvent contribuer<br />
à la préservation des ressources et à la<br />
réduction de l’empreinte écologique. La<br />
consommation d’énergie, d’eau potable<br />
et d’électricité peut ainsi être optimisée à<br />
l’échelle des bâtiments ou des quartiers.<br />
Quel point de vue portez-vous sur le<br />
metaverse, l’intelligence artificielle ou<br />
encore la blockchain ? Ces derniers pourraient-il<br />
présenter des avantages pour le<br />
futur du <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Les nouvelles technologies ne doivent<br />
servir qu’un seul but : l’intérêt des citoyens<br />
et des entreprises. Blockchain,<br />
intelligence artificielle, etc. doivent être<br />
maîtrisées afin d’en tirer le meilleur<br />
parti. ChatGPT, qui fait sensation en ce<br />
moment, est un outil formidable qui présente<br />
de grandes opportunités, mais qui<br />
pousse également à s’interroger sur bien<br />
des aspects. Nous devons nous assurer<br />
de prendre en compte tous les tenants et<br />
aboutissants d’un problème et des solutions<br />
proposées. Ces fantastiques tremplins<br />
que sont les nouvelles technologies<br />
doivent se mettre à notre service et, pour<br />
ce faire, il faut apprendre à les connaître.<br />
Les nouvelles technologies<br />
ne doivent servir qu’un seul but :<br />
l’intérêt des citoyens<br />
et des entreprises<br />
Du côté du ministère de la Digitalisation,<br />
nous avons misé notamment<br />
sur la blockchain et avons créé la première<br />
du secteur public en Europe et<br />
probablement dans le monde. Un des<br />
bénéfices qui s’est concrétisé est la<br />
digitalisation des prêts étudiants. Dans<br />
ce projet, la blockchain facilite la communication<br />
sûre et sécurisée entre acteurs<br />
publics et privés (les banques)<br />
concernés qui ont tous accès à la même<br />
information actualisée.<br />
En matière d’IA, nous prenons part au<br />
Comité AI4Gov, fruit de la vision stratégique<br />
à l'égard de l'intelligence artificielle<br />
du gouvernement. L'objectif du comité<br />
AI4Gov est d’encourager les ministères<br />
et les administrations à faire usage de<br />
l’intelligence artificielle et de la science<br />
des données pour repenser leurs actions<br />
et leurs fonctionnements. À propos du<br />
metaverse, Guichet.lu vient d’y faire son<br />
entrée !<br />
Propos recueillis par P. Paquet
DIGITAL ET INNOVATION<br />
53<br />
Pourquoi pas vous inspirer de<br />
nos politiques, procédures,<br />
règles de gouvernance et entamer<br />
This project has received funding from the European<br />
une gouvernance certifiable ?<br />
Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />
Avez-vous un bilan des risques<br />
qui a la précision de vous naviguer<br />
dans des prises de décisions<br />
difficiles ?<br />
Avez-vous vérifié votre sécurité<br />
de façon rigoureuse et<br />
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indépendante ?<br />
Spécifiez-vous la sécurité et<br />
les besoins de continuité dans<br />
vos projets ?<br />
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+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />
« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />
« La cybersécurité est l’affaire de tous » (NIST)<br />
Menaces et impacts cyber<br />
en augmentation en 2022<br />
55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />
...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />
énergie, communication, eau, santé, justice, police<br />
...et<br />
ou<br />
surtout,<br />
services.<br />
des opérateurs de services essentiels :<br />
énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />
Confinés comme vous durant la crise Covid 19, itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />
CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts Confinés créent comme de nouveaux vous durant produits la disponibles crise Covid dès 19, 2022. itrust consulting a maintenu tous ses services en télétravail. Grâce au projet<br />
CRITISEC, cofinancé par le Ministère de l’Économie, nos experts créent de nouveaux produits disponibles dès 2022.<br />
(ENISA Threat Landscape 2022)<br />
Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />
Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />
• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />
• VMS-RANT, pour évaluer en temps réel les vulnérabilités • TRICK de Service votre infra ou et TRICK les risques free, pour associés gérer ; et surveiller les risques ;<br />
• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition • VMS-RANT, à la cybercriminalité pour évaluer ; en temps réel les vulnérabilités de votre infra et les risques associés ;<br />
• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions • DNAS, de manière pour sonder simple et le Darknet innovante et ; évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />
• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug<br />
• <strong>Smart</strong>NetIDS,<br />
and play ».<br />
pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />
• Étiez-vous bien préparé pour<br />
• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />
des événements non prévus ?<br />
• Étiez-vous bien préparé pour<br />
Notre savoir-faire<br />
des événements<br />
:<br />
non prévus ?<br />
Notre savoir-faire :<br />
• Avez-vous réussi à maintenir la • bâti sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />
cybersécurité durant cette crise ? • forgé au • feu Avez-vous de la recherche réussi européenne à maintenir et la internationale • bâti ; sur des méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />
• soumis à cybersécurité des stress tests durant continus cette dans crise les projets ? de nos • forgé clients au ; feu de la recherche européenne et internationale ;<br />
• Avez-vous su utiliser efficacement • adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />
• soumis à des stress tests continus dans les projets de nos clients ;<br />
ce temps passé en télétravail pour<br />
• Avez-vous su utiliser efficacement • adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />
améliorer vos connaissances ?<br />
ce temps passé en télétravail pour<br />
Nos services traditionnels, améliorer vos mais connaissances particulièrement ? utiles en temps de crise :<br />
Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />
• Avez-vous besoin d’un contrôle de • pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />
sécurité simple et indépendant ?<br />
particulier • Avez-vous des offres besoin cloud ; d’un contrôle de • pour auditer la sécurité ou la conformité et pour analyser des offres de service en<br />
• pour définir sécurité et mettre simple en œuvre et indépendant une stratégie ? de continuité particulier (politique des télétravail offres cloud ;<br />
• Savez-vous que les<br />
et continuité de Le l’activité, top 5 plan des reprise, menaces plan et scénarios : • pour des définir tests ; et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />
cyberattaques augmentent<br />
• pour évaluer les risques • et Savez-vous mettre en place que un les traitement spécifique et continuité (sous-traitance,<br />
de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />
en temps de crises ?<br />
usage cloud) ; cyberattaques 1. Ransomware augmentent<br />
• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />
• pour mettre à disposition 2. Malware en des temps experts de en crises sécurité, ? p. ex. un CISO, usage un cloud) DPO ;<br />
(SECurity as a Service – SECaaS) ;<br />
• pour mettre à disposition des experts en sécurité, p. ex. un CISO, un DPO<br />
• pour gérer, évaluer et collecter<br />
3. Social<br />
des preuves<br />
Engineering<br />
en cas de cyberattaques (SECurity ; as a Service – SECaaS) ;<br />
• pour installer et configurer nos 4. Data nouveaux threats outils de cybersécurité • pour gérer, ; évaluer et collecter des preuves en cas de cyberattaques ;<br />
• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />
• pour installer et configurer nos nouveaux outils de cybersécurité ;<br />
5. Denial of Service• pour vous former, p. ex. en vidéoconférence pendant le confinement.<br />
programme under grant agreement No 700581<br />
• Étiez-vous bien préparé pour<br />
des événements non prévus ?<br />
• Avez-vous réussi à maintenir la<br />
cybersécurité durant cette crise ?<br />
Les entités les plus impactées (en termes de réputation) :<br />
1. programme Administrations under grant agreement publiques, No 700581 gouvernements<br />
2. Services<br />
3. Services digitaux<br />
4. Finances<br />
« La 5. cybersécurité Personnes privées est l’affaire de tous » (NIST)<br />
Les trends :<br />
• Avez-vous su utiliser efficacement<br />
ce temps passé en télétravail pour<br />
améliorer vos connaissances ?<br />
• Avez-vous besoin d’un contrôle de<br />
sécurité simple et indépendant ?<br />
• Savez-vous que les<br />
cyberattaques augmentent<br />
en temps de crises ?<br />
This project has received funding from the European<br />
Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />
...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />
énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />
• Exploitation 0-days accrue (par des agents gouvernementaux)<br />
• Risque accrue pour Operational Technology (OT), infrastructure critique<br />
• Compétence et intérêt dans les attaques des chaînes d’approvisionnement<br />
• TRICK Service ou TRICK free, pour gérer et surveiller les risques ;<br />
Les • VMS-RANT, attaques pour évaluer destructrices en temps réel les vulnérabilités sont une de votre composante infra et les risques associés importante ; des opérations des acteurs<br />
• DNAS, pour sonder le Darknet et évaluer votre exposition à la cybercriminalité ;<br />
étatiques.<br />
• <strong>Smart</strong>NetIDS, pour être alerté des possibles intrusions de manière simple et innovante ;<br />
• WireHide, pour chiffrer les lignes point à point en « plug and play ».<br />
• Le changement de marque des groupes de ransomware est utilisé pour éviter l’application<br />
Notre savoir-faire :<br />
de la loi • bâti et sur les des sanctions.<br />
méthodologies et des normes de sécurité reconnues ;<br />
• forgé au feu de la recherche européenne et internationale ;<br />
• Le modèle • soumis commercial à des stress tests continus «hacker-as-a-service» dans les projets de nos clients ; gagne en popularité.<br />
• adaptable avec votre aide pour mieux répondre à vos problèmes.<br />
• Hausse significative des attaques contre la disponibilité, en particulier les DDoS<br />
Nos services traditionnels, mais particulièrement utiles en temps de crise :<br />
• Le phishing est une fois de plus le vecteur le plus courant d’accès initial (Nouveau :<br />
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phishing<br />
particulier<br />
de consentement).<br />
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Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />
Move securely within the cyberworld<br />
• pour définir et mettre en œuvre une stratégie de continuité (politique télétravail<br />
et continuité de l’activité, plan de reprise, plan et scénarios des tests ;<br />
• pour évaluer les risques et mettre en place un traitement spécifique (sous-traitance,<br />
usage cloud) ;<br />
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54<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
DÉMYSTIFIER<br />
L’INTELLIGENCE<br />
ARTIFICIELLE<br />
À L’ÉCOLE<br />
University of <strong>Luxembourg</strong> Competence Centre<br />
De plus en plus présente dans notre<br />
quotidien, l’intelligence artificielle (IA)<br />
est un outil formidable, souvent encore<br />
invisible, qu’il s’agit de s’approprier<br />
le plus tôt possible. Pourquoi donc ne<br />
pas déjà commencer à démystifier l’IA<br />
à l’école ? Cette question, Paul Fayard,<br />
directeur adjoint de l’IFEN (Institut<br />
de Formation de l’Éducation Nationale),<br />
l’a débattue avec les I-CN, un<br />
groupe d’instituteurs spécialisés en<br />
compétences numériques coordonné<br />
par Chris Krier. Les I-CN agissent dans<br />
toutes les écoles de l’enseignement<br />
fondamental au <strong>Luxembourg</strong> afin d’accompagner<br />
et de soutenir le personnel<br />
enseignant et éducatif en matière d’implémentation<br />
et d’utilisation des technologies<br />
de l’information en classe.<br />
Paul Fayard nous en dit plus sur les<br />
possibilités de l’IA au niveau de l’enseignement<br />
fondamental.<br />
Quelle est la place de l’IA dans l’enseignement<br />
fondamental aujourd’hui (en<br />
tant qu’outil pour les enseignants, mais<br />
aussi en relation avec les sujets abordés<br />
en classe) ?<br />
Selon les retours du terrain, à ce jour,<br />
on ne ressent pratiquement pas encore<br />
d’impact de l’IA sur l’enseignement<br />
fondamental. Bien que déjà utilisée de<br />
manière inconsciente, par exemple lors<br />
de recherches sur internet, peu d’enseignants<br />
ou d’élèves se posent des questions<br />
sur le fonctionnement ou encore<br />
la plus-value potentielle de cette technologie<br />
révolutionnaire pour l’enseignement<br />
et l’apprentissage. À ce stade,<br />
la grande majorité commence seulement<br />
à utiliser des technologies numériques<br />
en classe, comme le « coding » ou<br />
la production de matériel audio-visuel,<br />
mais l’IA n’est généralement pas encore<br />
un sujet.<br />
Par conséquent, et vu l’impact croissant<br />
de l’IA dans notre vie quotidienne, ne serait-il<br />
pas important d’initier les enfants<br />
à l’utilisation de l’IA à ce stade ?<br />
Alors qu’il est sans doute d’une grande<br />
importance de sensibiliser les jeunes<br />
à l’existence et aux enjeux de l’IA, les<br />
initier à la conception de tels outils et<br />
surtout les confronter au jargon technique<br />
dès l’école fondamentale semble<br />
prématuré.<br />
Toutefois, dans le cadre du développement<br />
des compétences médiatiques,<br />
il importera d’instiller aux élèves une<br />
conscience de la présence de l’IA. Pour ce<br />
faire, il s’agira de créer des espaces sécurisés<br />
et d’utiliser une approche ludique<br />
et adaptée à l’âge des jeunes afin de leur<br />
donner l’opportunité de tester et de vivre<br />
les possibilités et les limites de systèmes<br />
opérant sur base de l’IA.<br />
À cette fin, il existe des scénarios pédagogiques,<br />
des outils et des jeux qui illustrent<br />
les concepts de base et visent l’interaction<br />
avertie avec, par exemple, l’affichage<br />
dynamique de recommandations pour<br />
les réseaux sociaux ou les magasins en<br />
ligne.<br />
Nous avons vu ces derniers temps que<br />
l’IA nous permettait désormais de créer<br />
des œuvres picturales ou rédactionnelles<br />
sans être expert dans le domaine. Estce<br />
une source de crainte pour l’école ?<br />
Les élèves pourraient-ils avoir recours à
DIGITAL ET INNOVATION<br />
55<br />
ce genre d’application pour rendre des<br />
travaux ?<br />
Les outils récents comme ChatGPT,<br />
agent conversationnel utilisant l’IA pour<br />
fournir des réponses détaillées à toute<br />
question, ou encore Dall-E, un générateur<br />
d’images par l’IA, sont de plus en<br />
plus répandus. Cependant, ils ne sont<br />
pas encore connus et/ou utilisés par les<br />
élèves dans l’enseignement fondamental.<br />
On pourrait bien imaginer l’utilisation<br />
de l’IA par les élèves de façon créative<br />
pour leurs travaux, recherches et<br />
autres œuvres. Mais il faudrait d’abord<br />
s’assurer de les initier à l’utilisation correcte<br />
de ces outils et de leur monter les<br />
limites actuelles des applications de l’IA.<br />
Dans le futur, nous ne serons donc sans<br />
doute pas à l’abri de telles situations.<br />
Pour y répondre, l’accent devra être mis<br />
sur la sensibilisation des enseignants et<br />
l’adaptation de leurs cours aux réalités.<br />
Car, quoiqu’il en soit, à l’heure actuelle,<br />
un devoir qui pourra être résolu de manière<br />
satisfaisante par une IA ne semble<br />
guère adapté aux besoins des élèves au<br />
21 e siècle.<br />
En observant les avancées scientifiques<br />
et les réalités sur le terrain, pensez-vous<br />
que l’IA pourra un jour remplacer<br />
l’enseignant ?<br />
La réponse de la plupart des I-CN à cette<br />
question est un « non » assez clair, en citant<br />
le manque de sens critique et d’innovation<br />
de la part de l’IA, ainsi que la<br />
déficience en émotions. Surtout un I-CN<br />
était très explicite en proclamant que<br />
« les humains éduquent les humains » et<br />
que l’école aura perdu sa raison d’être au<br />
moment où on n’aura plus besoin d’êtres<br />
humains.<br />
Certains I-CN, dont moi-même, voient<br />
les choses de manière plus nuancée.<br />
On pourrait bien imaginer une synergie<br />
entre l’enseignant et l’IA dans un futur<br />
proche, par exemple en déchargeant<br />
l’humain des tâches répétitives comme<br />
les corrections ou l’élaboration d’exercices<br />
de répétition. Ceci permettrait un<br />
changement de posture bien utile et<br />
l’enseignant pourrait se concentrer davantage<br />
sur son rôle de coach et d’accompagnateur<br />
et apporter le support<br />
émotionnel que la machine ne réussit<br />
pas encore à assumer.<br />
En regardant beaucoup plus loin dans le<br />
futur, je n’ose pas faire de prévision. Vu<br />
la vitesse actuelle des progrès technologiques<br />
et les bouleversements sociétaux<br />
que le monde a connus par le passé,<br />
personne ne peut dire avec certitude si<br />
un jour l’IA n’arrivera pas à émuler les<br />
« soft skills » – apanage de l’être humain.<br />
Il se pourrait tout aussi bien que l’école<br />
évolue à tel point dans le futur, que ce<br />
qu’on appelle aujourd’hui « enseignant »<br />
n’existe plus sous la même forme. Après<br />
tout, la plupart des professions dont<br />
nous aurons besoin dans le futur (même<br />
proche) n’existent pas encore à ce jour.<br />
Il s’agira de créer<br />
des espaces sécurisés<br />
et d'utiliser une approche ludique<br />
et adaptée à l’âge<br />
des jeunes<br />
Afin d’aider à démystifier l’IA au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
une 2 e édition personnalisée du<br />
MOOC à succès « Elements of AI » est prévue<br />
pour février 2023. Cette nouvelle édition<br />
inclut un groupe de support pour les<br />
enseignants. Pouvez-vous nous expliquer<br />
son but ?<br />
Le groupe de support sera animé par les<br />
I-CN et poursuit deux objectifs distincts.<br />
D’un côté, il s’agit de soutenir les enseignants<br />
participant au MOOC en abordant<br />
les thématiques et les questions<br />
traitées lors du cours. Le but est de créer<br />
les conditions favorables pour que tous<br />
les participants motivés aient la possibilité<br />
de finir le MOOC avec succès. Pour ce<br />
faire, les accompagnateurs, tous dotés de<br />
compétences pédagogiques, amèneront<br />
les participants à trouver eux-mêmes les<br />
pistes vers les bonnes réponses et à naviguer<br />
dans les cours.<br />
Paul Fayard<br />
D’un autre côté, il nous tient beaucoup à<br />
cœur que les participants arrivent à faire<br />
le lien entre les apports du MOOC et leur<br />
pratique au quotidien. Lors des sessions<br />
du groupe support, des discussions et<br />
des ateliers pratiques détailleront les<br />
plus-values du MOOC pour l’apprentissage<br />
en classe et comment les enseignants<br />
pourront envisager un transfert<br />
de manière concrète. Le MOOC en soi<br />
étant plutôt général et non ciblé vers le<br />
monde de l’enseignement, ce recadrement<br />
des contenus est primordial pour<br />
l’IFEN.<br />
Pour en savoir plus sur l’IA :<br />
Elements of AI est une série de cours<br />
en ligne gratuite sur l’intelligence<br />
artificielle créée par MinnaLearn et<br />
l’Université d’Helsinki, complétée<br />
par les enseignants chercheurs de<br />
l’Université du <strong>Luxembourg</strong> et des<br />
experts nationaux en « digital skills ».<br />
Rejoignez ce MOOC fascinant sur ce<br />
qu’est réellement l’IA, les opportunités<br />
qu’elle nous offre et la façon dont<br />
elle nous affectera dans les années à<br />
venir et profitez d’un parcours personnalisé<br />
avec des webinaires interactifs<br />
et des groupes de travail ciblés<br />
menés par des experts. Rendez-vous<br />
sur www.eofai.lu/ifen.<br />
University of <strong>Luxembourg</strong><br />
Competence Centre<br />
2, Avenue de l'Université<br />
L-4365 Esch-sur-Alzette<br />
www.competence.lu
INTERNATIONAL<br />
56<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
CONSUMER ELECTRONICS<br />
SHOW LAS VEGAS 2023 :<br />
LE SALON DE LA TECH<br />
Chaque année, la ville de Las Vegas accueille le Consumer Electronics Show (CES). Ce salon présente les dernières innovations<br />
technologiques dans les domaines de l’électronique pour le grand public (le plus grand du monde en la matière), de l’automobile<br />
ou encore de l’industrie. Du 5 au 8 janvier s’est déroulée l’édition de 2023 qui a réuni plus de 3.200 exposants venus des<br />
quatre coins du monde. Tour d’horizon de produits récompensés par les « CES Innovation Awards ».<br />
Par P. Paquet<br />
The (new) rise garden<br />
L’entreprise Rise Gardens a créé un jardin d’intérieur permettant de cultiver des herbes<br />
et des légumes toute l’année. Celui-ci s’adapte à toutes les pièces et à tous les espaces.<br />
Compatible Wifi et contrôlé par une application, ce modèle est doté de la technologie<br />
hydroponique intelligente qui lui permet de collecter des données sur les plantes. Ainsi,<br />
il arrose et fertilise de manière automatique ; l’utilisateur doit uniquement remplir<br />
les réservoirs quand la machine l’indique. De plus, il annonce également quand les<br />
herbes et légumes sont prêts à être récoltés.<br />
Contact Glove<br />
La réalité virtuelle prend un nouvel élan avec la dernière création de Diver-X. La société<br />
japonaise a élaboré des gants particulièrement innovants et conçus spécialement<br />
pour les adeptes de la VR. En effet, Contact Glove est le premier contrôleur VR haptique<br />
au monde sous la forme d'un gant qui utilise des micro-bobines fabriquées avec des<br />
alliages à mémoire de forme pour fournir un retour tactile. Les joueurs peuvent ainsi<br />
profiter d’une expérience immersive intense et de communications métaverses sans<br />
utiliser des contrôleurs encombrants et lourds.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
57<br />
AR Words<br />
La maison d’édition sud-coréenne Woongjin Thinkbig produit des solutions et services<br />
à destination de l’éducation. Au CES 2023, elle a présenté son nouveau produit permettant<br />
aux enfants de découvrir la lecture sous un nouveau jour. Il associe le livre papier<br />
et un appareil numérique : la caméra reconnaît l’image du livre et des marqueurs<br />
sur le papier et génère par ce biais des effets d’interaction AR (réalité augmentée) sur<br />
l’écran. AR Words étend ainsi l’expérience d’apprentissage au-delà des pages et alimente<br />
la connaissance des mots anglais.<br />
Graphene Radiator<br />
La société Graphene Square a élaboré une cheminée virtuelle qui génère une chaleur<br />
bien réelle grâce au graphène, le matériau le plus fin (un atome d’épaisseur) et le plus<br />
résistant du monde. Ce matériau a permis aux scientifiques qui l’ont découvert d’obtenir<br />
le prix Nobel de physique en 2010. Non seulement il permet de réduire la taille<br />
d’une cheminée classique, mais la chaleur qu’il génère est hautement efficace et<br />
consomme 30% d’énergie en moins en comparaison à des systèmes de chauffage<br />
classique.<br />
Cray X<br />
Afin d’apporter une solution à la pénurie de main d’œuvre actuelle, l’entreprise<br />
German Bionic a mis au point le Cray X, un exosquelette motorisé et connecté. Celui-ci<br />
est conçu pour être utilisé dans des environnements industriels tels que la logistique, la<br />
production ou la construction. Il protège le bas du dos du travailleur en offrant jusqu’à<br />
30 kg de soutien par mouvement de levage et en fournissant une aide active à la marche<br />
pour prévenir la fatigue.<br />
KeyinDB<br />
RAONARK a élaboré la technologie KeyinDB, une serrure numérique avec un verrouillage<br />
automatique et une solution d’ouverture intelligente. Ce produit intègre un capteur<br />
de fermeture de porte dans son pêne dormant tubulaire, permettant ainsi de faire<br />
fonctionner le verrouillage automatique de la porte sans accessoire supplémentaire.<br />
En outre, l’ouverture de porte utilise la technologie Geofence pour ouvrir automatiquement<br />
la serrure à l’approche d’une personne. Ce produit fait passer la sécurité et la<br />
commodité à un niveau supérieur.<br />
Hi-Bot<br />
Développé par l’Institut coréen des sciences et technologies avancées, Hi-Bot est un<br />
robot guide autonome qui peut être utilisé dans divers lieux allant des salles de conférence<br />
aux hôpitaux en passant par les parcs d’attractions. Il se distingue par un hologramme<br />
stéréoscopique omnidirectionnel à 360 degrés situé au sommet de sa tête,<br />
qui permet des rencontres immersives en face à face et sans contact. Il est également<br />
équipé d’une fonction de désinfection qui assainit de manière sûre les pièces où se<br />
trouve le robot.
INTERNATIONAL<br />
58<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
EURO NUMÉRIQUE : NÉCESSITÉ<br />
D’UN MONDE DIGITAL OU RISQUE<br />
POUR LA DÉMOCRATIE ?<br />
En octobre 2020, la Banque centrale européenne (BCE) publiait un rapport sur un potentiel euro numérique.<br />
Le projet, officiellement concrétisé un an plus tard, est aujourd’hui bien avancé et devrait entrer cette année<br />
dans la phase d’application d’un prototype. L’argument principal de la BCE pour défendre cette nouvelle forme<br />
d’euro est de « préserver le rôle de la monnaie publique comme point d’ancrage monétaire du système de paiement ».<br />
Toutefois, d’aucuns s’interrogent sur le risque démocratique d’un « e-euro ».
DIGITAL ET INNOVATION<br />
59<br />
Une monnaie numérique ?<br />
Depuis plusieurs années, nombre de<br />
banques centrales à travers le monde<br />
ambitionnent la dématérialisation de<br />
leur monnaie. Celle-ci donnerait de<br />
nouvelles perspectives à des devises publiques<br />
n’existant que sous la forme de<br />
billets ou de pièces actuellement. Les<br />
sommes enregistrées sur les comptes<br />
relèvent effectivement des banques privées.<br />
Il est important de les distinguer<br />
car la monnaie publique fait autorité par<br />
rapport à celle privée et garantit une valeur<br />
nominale, c’est-à-dire qu’un billet<br />
de 50 euros sera toujours repris pour une<br />
valeur de 50 euros.<br />
Cette caractéristique représente d’ailleurs<br />
une différence primordiale entre la<br />
monnaie numérique de banque centrale<br />
et les crypto-actifs tels que le bitcoin. Ces<br />
derniers constituent un mode de paiement<br />
très instable et inconvertible à parité<br />
avec une devise publique.<br />
L’euro digital de la BCE<br />
Dans un document publié en juillet 2022,<br />
la BCE avance des arguments de taille<br />
pour son projet de numérisation et l’un<br />
des principaux est que l’« e-euro » permettrait<br />
de « préserver le rôle de la monnaie<br />
publique comme point d’ancrage<br />
monétaire du système de paiement ». La<br />
devise uniquement physique de la BCE<br />
se trouve de plus en plus marginalisée<br />
dans un monde toujours plus digitalisé.<br />
Mettre sur pied un euro numérique offrirait<br />
aux citoyens un nouveau moyen de<br />
règlement à la fois efficace, complémentaire<br />
à ceux existants et sécurisé. Ce dernier<br />
point relève d’une importance particulière<br />
car, avec le développement des<br />
crypto-actifs totalement vulnérables aux<br />
variations du marché international, le<br />
système financier pourrait être exposé à<br />
l’instabilité. Et si l’argent physique devait<br />
tomber en désuétude, la valeur des euros<br />
enregistrés sur une carte de banque serait<br />
elle aussi fluctuante.<br />
S’ajoutent à cela les avancées technologiques<br />
des autres banques centrales qui,<br />
selon la BCE, imposent le renforcement<br />
du rôle international de la devise européenne.<br />
Dans son texte, elle déclare : « En<br />
l’absence d’un euro numérique, l’apparition<br />
de monnaies numériques de<br />
banque centrale dans les autres grandes<br />
économies et leur utilisation transfrontière<br />
risqueraient de compromettre le<br />
rôle de l’euro à l’échelle internationale.<br />
Les monnaies numériques de banque<br />
centrale offrent en effet des avantages<br />
en termes d’efficacité, d’utilisation à<br />
grande échelle, de liquidité et de sécurité,<br />
et pourraient faciliter les paiements<br />
transfrontières. Elles peuvent donc renforcer<br />
l’attractivité d’une monnaie et<br />
son utilisation comme unité de paiement<br />
mondiale ».<br />
Avec le développement<br />
des crypto-actifs totalement<br />
vulnérables aux variations du marché<br />
international, le système financier<br />
pourrait être exposé à l’instabilité<br />
Finalement, l’euro numérique pourrait<br />
également favoriser l’innovation et accompagner<br />
la transition digitale en tirant<br />
parti des synergies avec le secteur<br />
privé. « Par exemple, si les intermédiaires<br />
avaient la possibilité de proposer des<br />
services innovants reposant sur l’euro<br />
numérique, celui-ci faciliterait une utilisation<br />
rapide des solutions de paiement<br />
à plus grande échelle afin de couvrir l’ensemble<br />
de la zone euro, tandis que les<br />
plus petites entreprises pourraient proposer<br />
des services de technologie plus<br />
avancée à des prix compétitifs », explique<br />
la BCE.<br />
Des risques démocratiques<br />
« L’e-euro » de la BCE ne fait toutefois pas<br />
l’unanimité. Le reproche principalement<br />
exprimé par ses opposants repose sur<br />
le fait que le porteur du projet n’est pas<br />
l’exécutif européen mais la banque centrale,<br />
contrairement au cas de l’e-yuan<br />
élaboré par le gouvernement chinois<br />
lui-même. L’autorité monétaire réfléchirait<br />
selon des considérations purement<br />
pécuniaires et aucunement politiques.<br />
Ainsi, le rôle prépondérant de la BCE<br />
mettrait en péril les principes démocratiques<br />
inhérents à la Charte européenne<br />
des droits de l’Homme.<br />
L’anonymat serait notamment inenvisageable<br />
avec les devises dématérialisées.<br />
Celles publiques et privées respectent le<br />
secret bancaire : la circulation des pièces<br />
et des billets est intraçable et aucune<br />
institution ou autorité ne dispose d’une<br />
vision précise des transactions effectuées<br />
par carte. L’avocat français Hubert<br />
de Vauplane explique : « Selon le socle<br />
technologique sous-jacent à la monnaie<br />
numérique, celle-ci sera pseudonyme<br />
(…). Dans le cas du pseudonymat, si<br />
l’identité du détenteur n’est pas révélée,<br />
l’outil qui permet d’utiliser la monnaie<br />
numérique est pour sa part identifiable<br />
(…). Ainsi, « il suffit » de faire le lien<br />
entre l’instrument et la personne pour<br />
connaître l’identité de celle-ci, ce qui<br />
sera nécessairement le cas de la transaction<br />
en monnaie numérique ». Bien<br />
que la BCE se soit dit consciente de cette<br />
problématique, rien ne garantit qu’elle<br />
trouvera une solution.<br />
La question de la préservation de la vie<br />
privée et personnelle se pose également.<br />
Le support monétaire digitalisé contient<br />
directement les informations relatives<br />
aux opérations effectuées, contrairement<br />
à celui des banques privées (la carte). À<br />
ce jour, aucune certitude n’existe sur ce<br />
qu’il sera fait de ces données si facilement<br />
consultables.<br />
De plus, une monnaie virtuelle est programmable<br />
: son utilisation peut être<br />
limitée. Par exemple, les aides au logement<br />
accordées par ce biais ne pourraient<br />
être dépensées que pour payer un<br />
loyer. En l’occurrence, « l’e-euro » paraît<br />
plutôt intéressant, mais il n’empêche en<br />
aucun cas un contrôle abusif des achats<br />
et la surveillance des détenteurs. Pire,<br />
cette programmation ouvrirait la porte<br />
à une monnaie « fondante », c’est-à-dire<br />
soumise à une date d’expiration.<br />
Pour être en accord avec les lois démocratiques<br />
européennes, l’euro digital devra<br />
donc être régi par un cadre légal strict<br />
et élaboré en collaboration étroite avec le<br />
pouvoir politique.<br />
Par P. Paquet
INTERNATIONAL<br />
60<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LE PARLEMENT EUROPÉEN DONNE<br />
SON FEU VERT AU DÉPLOIEMENT D’IRIS 2 ,<br />
UN NOUVEAU RÉSEAU DE SATELLITES<br />
DE TÉLÉCOMMUNICATION<br />
Son nom se réfère à la déesse grecque<br />
messagère des dieux, et ce n’est pas un<br />
hasard puisqu’IRIS 2 , le premier réseau<br />
de satellites multi-orbitaux européen,<br />
devrait très prochainement fournir une<br />
infrastructure de communication pour<br />
la Terre depuis le ciel. Le Parlement a en<br />
effet approuvé le déploiement de cette<br />
nouvelle constellation de satellites ce 14<br />
février.<br />
Big Bang (ou genèse) d’un projet<br />
Alors que la guerre qui oppose la Russie<br />
et l’Ukraine menace la cybersécurité, le<br />
besoin d’autonomie de l’Union européenne<br />
dans le domaine des communications<br />
gouvernementales sécurisées<br />
se fait de plus en plus ressentir. C’est<br />
dans ce contexte que le Parlement européen<br />
s’est prononcé avec 603 voix favorables,<br />
6 contre et 39 abstentions, pour<br />
le déploiement d’un nouveau réseau de<br />
satellites de télécommunication euro-<br />
péen. Baptisé IRIS 2 (pour infrastructure<br />
de résilience, d'interconnectivité et de<br />
sécurité par satellite), il rejoindra dans le<br />
ciel Galileo (le système de navigation de<br />
l’Union européenne) et Copernicus (son<br />
programme d’observation de la Terre)<br />
pour « fournir une infrastructure de communication<br />
sécurisée aux organismes et<br />
agences gouvernementales de l'UE, aux<br />
services d'urgence et aux délégations<br />
européennes dans le monde entier », indique<br />
le Parlement. Estimé à 6 milliards<br />
d’euros, le projet bénéficiera d’un budget<br />
de 2,4 milliards d’euros alloué par l’UE,<br />
d’un complément de l’Agence spatiale<br />
européenne (ESA) et de financements du<br />
secteur privé.<br />
« Le vote d'aujourd'hui marque un tournant<br />
historique pour l'autonomie stratégique,<br />
la souveraineté numérique,<br />
l’indépendance technologique et la compétitivité<br />
de l'UE. La guerre à nos portes a<br />
démontré le besoin impératif de services<br />
de communication souverains et sécurisés<br />
basés dans l'espace pour la gestion des<br />
crises, la protection des infrastructures<br />
critiques et la surveillance. En outre,<br />
IRIS² sera au service des citoyens européens<br />
grâce au développement du haut<br />
débit rapide, qui participera à l’élimination<br />
des zones blanches et au développement<br />
économique et social de l'UE »,<br />
a déclaré le commissaire européen au<br />
Marché intérieur, Thierry Breton.<br />
Une constellation qui se veut plus verte<br />
Alors que la quantité de débris spatiaux<br />
est en continuelle augmentation – plus<br />
de 30.000 fragments en orbite ont été<br />
enregistrés selon l’ESA’s Space Environment<br />
Report 2022, la pollution de l’espace<br />
a interpellé les députés européens.<br />
Lors des négociations avec les ministres<br />
de l’UE, ceux-ci ont veillé « à renforcer<br />
les dispositions environnementales et<br />
la durabilité du système, en empêchant<br />
la prolifération des débris spatiaux et la<br />
pollution lumineuse, et en prévoyant une<br />
compensation de l'empreinte carbone<br />
pour pondérer les émissions liées à son<br />
fonctionnement », a communiqué le Parlement<br />
européen.<br />
Prochains jalons<br />
Si le texte doit encore être formellement<br />
adopté par le Conseil, les premiers satellites<br />
devraient orbiter pas plus tard que<br />
l’an prochain. L’industrie spatiale européenne<br />
sera alors invitée à contribuer<br />
au projet. Il est d’ailleurs déjà prévu de<br />
confier aux startups du secteur quelque<br />
30% de la conception de l’infrastructure.<br />
Par A. Jacob
2h de plus dans les bouchons à <strong>Luxembourg</strong> en 2022<br />
Le classement « TomTom Traffic Index » est tombé. Si <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />
a reculé au classement des villes les plus congestionnées du monde<br />
(91 e en 2021 et 152 e en 2022), c’est aussi parce que les autres villes du<br />
classement ont vu leur situation empirer et parce que le fabricant de GPS<br />
a changé sa méthodologie de calcul. En moyenne, il faut 13 minutes pour<br />
parcourir 10 km dans la capitale. Aux heures de pointe, il faut compter 5<br />
minutes de plus le matin et 6 minutes le soir, soit 46 heures de conduite<br />
supplémentaires : ce sont 2 heures de plus qu’en 2021.<br />
Les CFL entrent au capital du groupe Luxport<br />
Source : TomTom<br />
Avec cette acquisition du groupe Luxport réalisée en début d’année,<br />
les CFL souhaitent renforcer leur pôle d’activités fret qui comprend<br />
déjà des activités ferroviaires et logistiques et le diversifier avec des<br />
infrastructures et services complémentaires tels que le transport fluvial<br />
ou la logistique de produits en vrac. Cette coopération structurelle<br />
devrait favoriser les synergies entre les offres de fret des deux groupes,<br />
notamment en renforçant l’offre trimodale rail/route/fluvial de/vers les<br />
grands ports maritimes européens.<br />
Source : CFL<br />
Répondre aux futurs besoins du marché des transports<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology (LIST) a inauguré<br />
le nouveau centre d’innovation pour matériaux composites durables<br />
en fin d’année dernière. Cette structure a pour objectif de développer<br />
des matériaux composites à très faible empreinte carbone destinés<br />
aux secteurs de l’automobile, du rail, de l’espace, de l’aéronautique<br />
et de la mobilité aérienne urbaine. Le LIST a pour mission d’accélérer<br />
l’utilisation de matériaux biosourcés et recyclables pour les pièces<br />
fonctionnelles ultralégères ainsi que de mettre au point des processus<br />
industriels peu polluants.<br />
OBILITÉ<br />
Source : LIST
LUXEMBOURG<br />
62<br />
L’EACTROS FAIT ENTRER<br />
LA LOGISTIQUE DANS L’ÈRE<br />
DE L’ÉLECTROMOBILITÉ<br />
Merbag S.A.<br />
L’électromobilité est un concept qui se<br />
conçoit au sens large. Afin de compléter<br />
sa gamme de voitures, de camionnettes<br />
et d'autobus électriques, Mercedes-Benz<br />
vient de lancer la production et la distribution<br />
de son camion 100% électrique.<br />
Le concessionnaire Merbag entend ainsi<br />
participer activement au déploiement<br />
d’une mobilité plus verte au <strong>Luxembourg</strong><br />
et dans la Grande Région. Martin<br />
Dillschneider, directeur pour les véhicules<br />
industriels chez Merbag, nous présente<br />
l’eActros, le camion électrique qui<br />
fait basculer les secteurs du transport et<br />
de la logistique dans une nouvelle ère.<br />
Viser la neutralité carbone<br />
La mobilité électrique s’invite à la table de<br />
tous les débats. Majoritairement, l’électromobilité<br />
est associée aux véhicules individuels<br />
ou de tourisme et, à tort, moins<br />
avec les véhicules de logistique et du<br />
secteur des transports. « Notre constructeur<br />
croit à l’Accord de Paris. C’est pourquoi<br />
nous misons sur l’e-mobilité pour<br />
atteindre les objectifs visant à rendre le<br />
secteur du transport neutre en carbone<br />
chez DaimlerTruck d’ici 2050 », déclare<br />
Martin Dillschneider. Dans ce but, le<br />
constructeur a lancé une nouvelle série<br />
MOBILITÉ<br />
de modèles avec l’eActros et l’eEconic,<br />
deux camions entièrement électriques<br />
et érigés en pionniers d’une nouvelle ère<br />
pour le transport. « Le premier a toutes<br />
les caractéristiques requises pour réaliser<br />
le travail d’un camion à la motorisation<br />
thermique classique. Le second, quant<br />
à lui, est plus adapté à un usage en milieu<br />
urbain. Il convient par exemple aux<br />
communes ou encore aux entreprises<br />
d'élimination des déchets qui peuvent<br />
réaliser leurs tâches quotidiennes sans<br />
émettre de CO 2<br />
», précise-t-il.<br />
L’eActros, un camion au savant mélange<br />
d’innovations<br />
Déjà disponible au <strong>Luxembourg</strong>, l’eActros<br />
est le premier camion 100% électrique<br />
de Mercedes-Benz. Il affiche une<br />
autonomie jusqu'à 400 km et s’illustre<br />
par son fonctionnement silencieux et<br />
ses hautes performances, garantissant<br />
ainsi une expérience de conduite et de<br />
travail de qualité. Bien plus qu’un camion,<br />
l’eActros fait partie intégrante d'un
MOBILITÉ<br />
63<br />
concept qui, en plus de proposer un camion<br />
avec les services classiques, prévoit<br />
des solutions digitales innovantes et un<br />
eConsulting pour les clients.<br />
« Le véhicule est muni de systèmes de<br />
sécurité et d’assistance à la conduite<br />
particulièrement utiles en milieu urbain<br />
afin de rendre la distribution lourde plus<br />
sûre, plus efficace et plus écologique »,<br />
explique Martin Dillschneider.<br />
L’eActros est le premier<br />
camion 100% électrique<br />
de Mercedes-Benz<br />
Par ailleurs, les processus de charge sont<br />
simplifiés puisque l’eActros est muni<br />
d’un système standardisé pour rendre la<br />
recharge simple et intuitive. « Avec une<br />
puissance de charge de 160 kW, il faut<br />
un peu plus d’une heure pour porter la<br />
charge de trois batteries de 20% à 80% »,<br />
indique le directeur pour les véhicules<br />
industriels chez Merbag.<br />
chauffeurs pour optimiser l’autonomie.<br />
Conduire et économiser de l’énergie ne<br />
relève pas seulement de la technologie<br />
mais bien de l’utilisation du véhicule et<br />
du style de conduite », souligne Martin<br />
Dillschneider.<br />
Martin Dillschneider<br />
Disponible en deux versions, eActros 300<br />
et eActros 400, le camion électrique de<br />
Mercedes-Benz répond aux besoins les<br />
plus spécifiques des entreprises, notamment<br />
grâce à la puissance de son moteur<br />
de 330 kW et à son P.T.A.C. (poids total autorisé<br />
en charge) allant de 19 à 27 tonnes<br />
selon le modèle choisi. « Nos véhicules<br />
sont conçus pour offrir une solution à<br />
tous les défis rencontrés au quotidien<br />
par nos clients désireux de s’orienter vers<br />
une mobilité verte ».<br />
Un service eConsulting à 360 degrés<br />
conçu pour la mobilité électrique<br />
Pour cause, Merbag a déployé un service<br />
entièrement dédié à l’accompagnement<br />
de ses clients dans leur transition<br />
vers l’électromobilité. « Nous sommes<br />
en mesure de proposer un concept détaillé<br />
d’électrification d’une entreprise<br />
et de son dépôt en nous fondant sur une<br />
analyse des itinéraires de sa flotte. Suivant<br />
les résultats, nous proposons des<br />
solutions relatives aux infrastructures<br />
de charge, aux solutions logicielles et<br />
au matériel nécessaire. Ceci fait, nous<br />
offrons un support à la formation des<br />
Riche de plusieurs années d’expérience<br />
en matière d’électromobilité, Merbag<br />
fait ainsi bénéficier ses clients de son<br />
savoir-faire et de son expertise à travers<br />
un service à 360 degrés. « Nous disposons<br />
d’une équipe de spécialistes pour<br />
déployer une assistance complète dédiée<br />
à l’électromobilité », conclut le directeur.<br />
Jusqu'à<br />
400 km<br />
d’autonomie<br />
160 kW<br />
puissance de charge maximale<br />
Merbag S.A.<br />
3, rue Nicolas Brosius<br />
L-3372 Leudelange<br />
www.merbag.lu
LUXEMBOURG<br />
64<br />
MOBILITÉ<br />
POUR UNE<br />
MOBILITÉ<br />
AMÉLIORÉE<br />
Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
Spécialiste des services de stationnement,<br />
Indigo a définitivement pris le<br />
virage du numérique au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
L’entreprise, qui mise sur une haute<br />
qualité de service et un fort degré de<br />
personnalisation, offre aujourd’hui<br />
de multiples solutions digitales qui<br />
facilitent grandement le quotidien<br />
des automobilistes. Gérard Jeitz, directeur<br />
chez Indigo, revient sur la<br />
philosophie de la société et nous<br />
présente Indigo Neo (anciennement<br />
OPnGO) : une solution de stationnement<br />
digitalisée qui offre de nombreux<br />
avantages pour les communes<br />
et pour les usagers.<br />
Gestionnaire d’un réseau de parking<br />
présent dans plus de 750 villes et 9 pays,<br />
Indigo est leader dans son secteur d’activités.<br />
« Nous vendons ou louons nos emplacements<br />
pour de la courte durée ou du<br />
long terme. Chez nous, le service n’est pas<br />
qu’un mot. Rien qu’au <strong>Luxembourg</strong>, nous<br />
employons 95 personnes qui proposent à<br />
nos clients les services dont ils ont besoin.<br />
Ainsi, nous accompagnons chaque nouvel<br />
abonné pour lui expliquer le fonctionnement<br />
du parking. Notre philosophie est<br />
résolument centrée sur l’utilisateur. Nous<br />
organisons d’ailleurs régulièrement des<br />
enquêtes auprès de nos clients, des abonnés<br />
et des visiteurs, non seulement pour<br />
mesurer leur satisfaction vis-à-vis de nos<br />
services, mais aussi pour connaître leurs<br />
attentes et ainsi nous améliorer continuellement<br />
», déclare Gérard Jeitz.<br />
Actuellement, Indigo gère 32 parkings<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Ce chiffre devrait être<br />
revu à la hausse en début d’année avec<br />
l’ouverture de trois espaces de stationnement<br />
supplémentaires ainsi que d'un<br />
autre en mars à Differdange. « Celui-ci<br />
sera notre première propriété au <strong>Luxembourg</strong><br />
», indique le directeur.<br />
OPnGO devient Indigo Neo : la solution<br />
de stationnement numérique<br />
Convaincue que l’avenir du stationnement<br />
passe par la transformation digitale,<br />
l’entreprise se développe toujours<br />
davantage dans le numérique et le service<br />
personnalisé. Il y a quatre ans, elle<br />
présentait le CLTO, un centre spécialisé<br />
dont le but est de superviser les parkings<br />
24h/24, 7j/7 et d’assister les clients. Aujourd’hui,<br />
Indigo élargit son offre en proposant<br />
une solution de stationnement<br />
digitalisée avec Indigo Neo.<br />
« En ouvrant nos parcs de stationnement<br />
à cette plateforme technologique, nous<br />
permettons à nos usagers d’avoir accès<br />
à nos solutions en temps réel à travers<br />
l’application, que ce soit pour un stationnement<br />
en voirie ou en ouvrage. Notre<br />
ambition est d’apporter une réponse<br />
aux automobilistes qui pourront trouver<br />
la meilleure offre au meilleur prix,<br />
rationnaliser leurs trajets et gagner du<br />
temps. Nous nous adressons également<br />
aux collectivités car l’optimisation des<br />
déplacements limitera la circulation urbaine<br />
résultant de la recherche de place
MOBILITÉ<br />
65<br />
© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
et atténuera mécaniquement la congestion<br />
des centres-villes », indique Gérard<br />
Jeitz. Dudelange est la première ville<br />
luxembourgeoise à recourir à cette application<br />
gratuite pour le parking « Am<br />
Duerf ». <strong>Luxembourg</strong>-Ville, Hesperange<br />
et Diekirch ont également intégré Indigo<br />
Neo pour gérer le stationnement. Très<br />
prochainement, ce sera au tour des communes<br />
de Kayl et Esch-sur-Alzette.<br />
Concrètement, cette solution permet<br />
aux automobilistes de payer directement<br />
leur stationnement dans la rue via<br />
leur smartphone sans se déplacer, de le<br />
prolonger en un clic et à distance, et d’accéder<br />
à leurs factures dématérialisées.<br />
Évidemment, l’ensemble des sessions<br />
actives est disponible en consultation en<br />
temps réel par les agents de contrôle de<br />
la ville. Ainsi, aucun risque de recevoir<br />
une contravention ! L’application est utilisable<br />
sur les places payantes en voirie et<br />
engendre moins de frais de fonctionnement<br />
pour les infrastructures puisque les<br />
processus sont dématérialisés.<br />
© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
Nous pensons<br />
le stationnement comme<br />
un lieu d’échange<br />
et de connexion entre<br />
les différents usagers<br />
et modes de déplacement<br />
urbains<br />
Un acteur d’une mobilité durable et<br />
intelligente<br />
« Nous nous considérons comme un partenaire<br />
des communes dans le développement<br />
d’une mobilité plus durable et<br />
intelligente. Nous travaillons et entamons<br />
également des réflexions pour apporter<br />
davantage d’espaces verts au sein de nos<br />
parkings ou sur leurs toitures. Pour les<br />
infrastructures que nous louons, nous<br />
devons néanmoins contacter les propriétaires<br />
et discuter avec eux pour initier de<br />
tels projets », indique Gérard Jeitz.<br />
Gérard Jeitz
LUXEMBOURG<br />
66<br />
MOBILITÉ<br />
Indigo collabore aussi avec les Chemins<br />
de Fer <strong>Luxembourg</strong>eois et leur service<br />
d’autopartage Flex pour faciliter l’accès<br />
à d’autres alternatives de mobilité<br />
à ses usagers. « Par ailleurs, notre maison-mère<br />
a lancé en 2021 l’offre de stationnement<br />
sécurisé pour les vélos : Cyclopark.<br />
Cet espace dispose d’une zone<br />
dédiée au stationnement via des racks<br />
ergonomiques, des casiers de rangement<br />
ou de recharge pour les batteries et d’un<br />
atelier munis d’outils pour effectuer les<br />
petites réparations ou pour entretenir<br />
son vélo », précise Gérard Jeitz. Cyclopark<br />
a pour objectif de répondre aux préoccupations<br />
des villes qui ont mis le vélo et la<br />
mobilité douce au centre de leur stratégie<br />
de mobilité.<br />
© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
Un partenaire<br />
des communes<br />
dans le développement<br />
d’une mobilité plus durable<br />
et intelligente<br />
© Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
« Place au futur »<br />
Au-delà de la transition numérique, la<br />
gestion de réseaux de stationnement<br />
est un métier qui génère une importante<br />
activité économique et nécessite<br />
de réelles compétences techniques ainsi<br />
qu’un entretien régulier. « Nous gérons<br />
250 contrats pour des installations<br />
techniques : ascenseurs, ventilation,<br />
sprinklage, détection incendie, barrières,<br />
entretien et nettoyage des emplacements,<br />
des cages d’escalier, peinture, lumières.<br />
Un parking est un bâtiment très<br />
technique et très sécurisé. C’est pourquoi<br />
nous considérons qu’Indigo offre<br />
plus qu’une place pour se garer. Nous<br />
pensons le stationnement comme un<br />
lieu d’échange et de connexion entre les<br />
différents usagers et modes de déplacement<br />
urbains. Nous nous développons<br />
en nous basant sur nos valeurs de toujours,<br />
la qualité et le service, auxquelles<br />
nous ajoutons une personnalisation totale<br />
de notre offre selon les besoins du<br />
client. Notre slogan prend tout son sens<br />
avec nos nouveaux développements :<br />
« Place au futur avec Indigo ! »», conclut<br />
Gérard Jeitz.<br />
Indigo <strong>Luxembourg</strong><br />
83, rue de Strasbourg<br />
L-2261<strong>Luxembourg</strong><br />
lu.parkindigo.com<br />
16.500<br />
places de parking en ouvrage<br />
32<br />
parkings en gestion
MOBILITÉ<br />
67
LUXEMBOURG<br />
68<br />
L’ID.BUZZ ANNONCE<br />
UNE NOUVELLE ÈRE<br />
DE L’AUTOMOBILE<br />
MOBILITÉ<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
Volkswagen Véhicules Utilitaires a lancé<br />
la commercialisation de l’ID. Buzz en<br />
Europe. Ce van allie le rétro, grâce à son<br />
style iconique aux inspirations hippies,<br />
et la modernité avec sa ribambelle de<br />
technologies de série ou en option. De<br />
plus, le modèle de la marque allemande<br />
à la maniabilité optimale ouvre une<br />
nouvelle voie à la mobilité électrique<br />
grâce à sa gamme incluant à la fois un<br />
combi et un utilitaire 100% électriques.<br />
Le tout est empreint d’une conscience<br />
écoresponsable marquante, de la<br />
consommation d’énergie aux matériaux<br />
choisis.<br />
Une allure des années 1970<br />
L’ID. Buzz de Volkswagen marie les caractéristiques<br />
d’un véhicule multifonction<br />
et un design iconique : des porteà-faux<br />
de la carrosserie extrêmement<br />
courts, un espace exploité au maximum<br />
pour une surface de circulation minimale,<br />
une séparation de la couleur de<br />
la carrosserie en deux niveaux et une<br />
partie avant emblématique, inspirée du<br />
légendaire T1, avec son capot en forme<br />
de V. Comme le veut la tradition pour le<br />
Combi, Volkswagen propose, en alternative<br />
aux couleurs de base, différentes<br />
peintures bicolores pour l’ID. Buzz. Au<br />
total, la palette se compose de onze<br />
variantes : une peinture unie, cinq métalliques,<br />
une nacrée ainsi que quatre<br />
bicolores.<br />
Un van maniable et moderne<br />
Le nouvel utilitaire de la marque allemande<br />
garantit une grande maniabilité.<br />
Comme le combi T1, l’ID. Buzz dispose<br />
d’une propulsion arrière, ce qui permet<br />
de supprimer l’influence de la motricité<br />
sur la direction. Sa batterie, d’une capacité<br />
énergétique nette de 77 kWh, est intégrée<br />
au soubassement afin d’abaisser<br />
le centre de gravité et, ainsi, de réduire<br />
au minimum les mouvements de roulis.<br />
De plus, elle est placée au centre du<br />
véhicule pour ne pas impacter le comportement<br />
du van. Les grands passages<br />
de roue offrent également un rayon de<br />
braquage réduit de 11,1 m. L’ID. Buzz est<br />
donc très facile à diriger et peut s’adapter<br />
à la conduite urbaine.<br />
De série, le véhicule au style rétro offre un<br />
large panel d’assistances à la conduite,<br />
comme le système « Car2X » qui analyse<br />
l’environnement immédiat pour alerter<br />
de potentiels dangers. Deux nouvelles<br />
technologies sont disponibles en option.<br />
La première est le « Travel Assist » avec<br />
échange de données. Le conducteur l’active<br />
via une touche du volant et règle la<br />
vitesse souhaitée, le véhicule Volkswagen<br />
maintient cette vitesse, réagit automatiquement<br />
aux limitations ainsi qu’aux<br />
voitures le précédant et suit la voie dans<br />
les limites du système. Ce dernier devait,<br />
pour les modèles précédents, détecter<br />
les délimitations à droite et à gauche de<br />
la route afin que la fonction de maintien<br />
de voie automatique puisse fonctionner.<br />
Grâce à la nouvelle version logicielle<br />
permettant d’utiliser les données échangées<br />
par d’autres véhicules via le « Travel<br />
Assist », l’ID. Buzz suit la trajectoire de la<br />
route même lorsqu’une seule délimitation<br />
est présente.<br />
La deuxième technologie est le « Park Assist<br />
Plus ». Celui-ci permet au véhicule<br />
de se garer automatiquement sur des<br />
places de stationnement en créneau et
MOBILITÉ<br />
69<br />
en bataille sur simple actionnement d’un<br />
bouton. Le conducteur doit seulement<br />
surveiller la manœuvre ; il n’a pas besoin<br />
de diriger, de freiner ou d’accélérer. Le<br />
nouvel assistant avec fonction mémoire<br />
va encore plus loin : le conducteur peut<br />
enregistrer différentes manœuvres que<br />
le véhicule exécutera ensuite de manière<br />
autonome, pour rentrer dans un garage<br />
par exemple.<br />
Deux modèles<br />
L’ID. Buzz ajoute une nouvelle facette à<br />
l’électromobilité grâce à sa gamme incluant<br />
à la fois un combi et un utilitaire<br />
totalement électrique. « Aucun autre<br />
constructeur automobile ne propose<br />
dans sa gamme un duo comparable. La<br />
technologie avant-gardiste et le design<br />
de l’ID. Buzz et de l’ID. Buzz Cargo sont<br />
uniques au monde », a déclaré Carsten<br />
Intra, CEO de Volkswagen Véhicules<br />
Utilitaires.<br />
La technologie avant-gardiste<br />
et le design de l’ID. Buzz et<br />
de l’ID. Buzz Cargo sont uniques<br />
au monde<br />
Le premier modèle, l’ID. Buzz, est un véhicule<br />
particulier à cinq places qui peut<br />
tout autant convenir à un usage professionnel<br />
que pour les loisirs. À l’avant, il<br />
dispose de sièges individuels. À l’arrière,<br />
une banquette triplace aux dossiers<br />
rabattables occupe l’espace. Le van se<br />
dote également d’un coffre très spacieux<br />
de 1.121 litres (2.205 lorsque les sièges<br />
sont rabattus). Son autonomie est de 419<br />
km et atteint les 573 km en ville.<br />
L’ID. Buzz Cargo est équipé d’un siège<br />
conducteur individuel et d’une banquette<br />
biplace dans la cabine. Cette dernière<br />
est séparée de l’espace de chargement<br />
par une cloison (disponible avec<br />
une fenêtre ou une trappe en option). À<br />
l’extérieur, le véhicule s’ouvre par le biais<br />
de deux portes battantes à l’arrière et<br />
d’une porte coulissante côté passager. Il<br />
peut parcourir 416 km en autonomie et<br />
jusqu’à 582 km en milieu urbain.<br />
Tous les deux sont rechargeables au domicile,<br />
au bureau ou aux points de recharge<br />
publics. Sur les bornes de charge<br />
rapide CC, la puissance peut atteindre<br />
170 kW et remplir ainsi la batterie en 30<br />
minutes.<br />
Respect de l’environnement<br />
Volkswagen s’est fixé comme objectif<br />
de réduire l’empreinte carbone de l’ensemble<br />
des véhicules tout au long de leur<br />
cycle de vie de 40% au total d’ici 2030<br />
(par rapport à 2018). En ce sens, les deux<br />
versions du dernier van de la marque allemande<br />
endossent un rôle décisif. Fondamentalement,<br />
leur propulsion électrique<br />
ne génère pas d’émissions de CO 2<br />
pendant le trajet. L’empreinte carbone<br />
s’avère particulièrement faible lorsque<br />
la batterie est rechargée avec de l’énergie<br />
renouvelable.<br />
Volkswagen Véhicules Utilitaires utilise<br />
par ailleurs un ensemble de matériaux et<br />
de procédés innovants faisant des deux<br />
versions de l’ID. Buzz l’une des gammes<br />
les plus durables au monde. Ces mesures<br />
prévoient tout d’abord le renoncement<br />
systématique au cuir au profit de matériaux<br />
n’étant pas d’origine animale. Par<br />
exemple, la jante du volant est composée<br />
d’un matériau synthétique avec un aspect<br />
tout aussi haut de gamme que le cuir<br />
et offrant un toucher similaire. Certaines<br />
garnitures de siège et des revêtements de<br />
sol sont notamment fabriqués à base de<br />
tissu dénommé SEAQUAL ® produit à partir<br />
d’un fil dont les brins sont composés à<br />
environ 10% de plastique marin récupéré<br />
et à environ 90% de PES (bouteilles en<br />
PET recyclées).<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
www.volkswagen-utilitaires.lu
INTERNATIONAL<br />
70<br />
MOBILITÉ<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />
LES DERNIÈRES NOUVEAUTÉS PRÉSENTÉES<br />
À L’AUTOFESTIVAL 2023<br />
Pour sa 59 e édition, l’Autofestival, qui s’est tenu entre le 23 janvier et le 4 février 2023, a permis aux concessionnaires luxembourgeois<br />
de mettre en avant les nouveautés du moment et notamment les derniers lancements de modèles 100% électriques qui se sont<br />
multipliés ces derniers mois. Nous vous proposons de vous aider à faire votre choix parmi tous ces nouveaux véhicules présentés<br />
par les principaux constructeurs automobiles comme Abart, Fiat, Hyundai, Jeep, Kia, MG, Opel ou encore Volvo, mais aussi certains<br />
peu connus du grand public à l’image des nouveaux venus chinois SsangYong et Maxus. Petit tour d’horizon des voitures les plus en<br />
vue du moment en fonction de vos besoins.<br />
Les citadines électriques<br />
Par R. Thomas<br />
Opel Corsa E<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 29.523 euros TTC<br />
Fiat 500 E<br />
Capacité de la batterie : 42 kW<br />
Puissance : 87 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 321 km<br />
Consommation : 14,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 32.394 euros TTC<br />
Abart 500 E Scorpionissima<br />
Capacité de la batterie : 42 kW<br />
Puissance : 113 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />
Consommation : 14,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 41.224 euros TTC<br />
Les prix TVAC (avec une TVA à 17 % au 01/11/2022) sont donnés à titre indicatif, pour le modèle de base hors options.
MOBILITÉ<br />
71<br />
Les berlines compactes électriques<br />
MG4 électrique<br />
Capacité de la batterie : 51 kW<br />
Puissance : 125 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 350 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 29.513 euros TTC<br />
Opel Mokka-e Elegance<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 34.965 euros TTC<br />
Ssangyong Korando e-Motion<br />
Capacité de la batterie : 61,5 kW<br />
Puissance : 140 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 340 km<br />
Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.255 euros TTC<br />
Hyundai Ioniq 6<br />
Capacité de la batterie : 77 kW<br />
Puissance : 224 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />
Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 45.536 euros TTC<br />
Kia EV6<br />
Capacité de la batterie : 77,4 kW<br />
Puissance : 160 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 528 km<br />
Consommation : 16,5 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 48.404 euros TTC
72<br />
MOBILITÉ<br />
Volvo XC 40 Recharge Twin<br />
Capacité de la batterie : 75 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 425 km<br />
Consommation : 17,6 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 50.709 euros TTC<br />
Les berlines électriques de luxe et les tout-terrain<br />
Jeep Avenger 100% électrique<br />
Capacité de la batterie : 54 kW<br />
Puissance : 115 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 34.512 euros TTC<br />
Maxus T90 EV<br />
Capacité de la batterie : 89 kW<br />
Puissance : 130 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />
Consommation : 26,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 63.789 euros TTC<br />
Maxus Mifa 9 Elite<br />
Capacité de la batterie : 90 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />
Consommation : 21,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 68.990 euros TTC<br />
Volvo Ex90 Recharge Twin<br />
Capacité de la batterie : 107 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />
Consommation : 20,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 103.078 euros TTC<br />
Les prix TVAC (avec une TVA à 17 % au 01/11/2022) sont donnés à titre indicatif, pour le modèle de base hors options.
Greenpeace contre la Commission européenne<br />
L’ONG de protection de l’environnement a annoncé le 10 février dernier<br />
qu’elle s’apprêtait à poursuivre la Commission européenne devant les<br />
tribunaux de la Cour de justice européenne. La raison ? L’inclusion du<br />
gaz et du nucléaire dans la taxonomie verte (la liste des investissements<br />
durables de l’UE). Selon Greenpeace, outre le fait que cette décision va<br />
à l’encontre de la demande officielle envoyée par l’organisation à la<br />
Commission, elle viole à la fois le règlement de la taxonomie elle-même<br />
et plus largement la loi européenne sur le climat ainsi que l’accord de<br />
Paris de 2015.<br />
Source : Greenpeace<br />
Luxinnovation lance une cartographie des facilitateurs<br />
de la durabilité<br />
Aider les entreprises à devenir plus durables grâce à l'innovation est une<br />
clé de voûte de la stratégie de Luxinnovation. À partir de sa méthodologie<br />
utilisée pour ses précédentes cartographies d’écosystèmes, l’agence a<br />
décidé d’en dresser une nouvelle pour les facilitateurs de la durabilité<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Avec cet outil interactif, elle souhaite mettre en relation<br />
les entreprises avec des fournisseurs de solutions technologiques, des<br />
organismes de certification ou tout autre acteur utile dans la transition<br />
verte.<br />
Des batteries lithium-ion sûres et durables<br />
Source : Luxinnovation<br />
Une équipe internationale dirigée par le LIST a récemment obtenu un<br />
financement de 5 millions d'euros de la Commission européenne et<br />
un autre de 700.000 euros de la Suisse pour développer des outils et<br />
des méthodes innovants afin d’étudier les interfaces dans les batteries<br />
lithium-ion et, ainsi, rendre ces dernières plus sûres et recyclables.<br />
L’initiative permettra de stimuler la compétitivité européenne en matière<br />
de durabilité et de circularité de l’ensemble de la chaîne de valeur des<br />
batteries.<br />
© LIST<br />
Source : LIST<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ET ÉNÉRGIE
74<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
« RÉALISER LES<br />
OBJECTIFS CLIMATIQUES<br />
AVEC L’INDUSTRIE »<br />
accompagné de mesures encadrantes<br />
facilitatrices ou incitatives. Il fallait une<br />
offensive américaine sous forme d’une<br />
politique climatique plus équilibrée<br />
stimulant la demande et l’offre de nouvelles<br />
technologies pour que l’Union européenne<br />
réalise que son deal de fin 2019<br />
était incomplet.<br />
L’adoption, cet été, de la loi américaine<br />
sur la réduction de l’inflation a suscité<br />
un certain nombre de préoccupations<br />
sur le Vieux Continent. Cette loi, qui prévoit<br />
notamment 369 milliards de dollars<br />
de dépenses publiques et de crédit d’impôt<br />
pour réduire de 42% les émissions<br />
de CO 2<br />
des USA d’ici 2030, contient des<br />
dispositions qui discriminent les entreprises<br />
européennes et a remis en question<br />
la stratégie de décarbonation de<br />
l’UE fondée sur le marché du carbone.<br />
Craignant pour la compétitivité de ses<br />
entreprises, la Commission a récemment<br />
présenté son plan industriel du<br />
Pacte vert, devant « créer des conditions<br />
propices à l'industrie des technologies<br />
propres » sur le sol européen et<br />
participer à l’atteinte de ses objectifs<br />
climatiques. Comment ce plan est-il accueilli<br />
au Grand-Duché ? Quelles conséquences<br />
aura-t-il sur l’industrie luxembourgeoise<br />
? René Winkin, directeur de<br />
la FEDIL, répond à ces questions.<br />
Pourriez-vous dresser un état des lieux<br />
de l’industrie luxembourgeoise du point<br />
de vue de la décarbonation ?<br />
Une vingtaine d’entreprises appartenant<br />
à des secteurs grands émetteurs<br />
de gaz à effet de serre tombent sous le<br />
champ d’application de la directive ETS<br />
qui les oblige à se procurer les quotas<br />
nécessaires pour couvrir leurs émissions.<br />
Pour la plupart de ces entreprises,<br />
le volume de quotas qui est mis à leur<br />
disposition gratuitement baisse plus<br />
rapidement que leurs besoins. Avec un<br />
prix unitaire qui se situe actuellement<br />
entre 75 et 100 euros/tonne, le coût de<br />
ce retard de décarbonation commence<br />
à devenir conséquent. Quelques entreprises<br />
ont su couvrir leurs besoins en<br />
énergies primaires moyennant un recours<br />
massif à la biomasse considérée<br />
neutre en carbone. Mais cette solution<br />
n’est pas à la portée de tous.<br />
L’ensemble des entreprises couvertes par<br />
le système ETS réalisera son objectif de<br />
réduction d’une manière ou d’une autre,<br />
car la réduction progressive des quotas<br />
donnés ou vendus aux enchères est bien<br />
définie jusqu’à atteindre l’étape intermédiaire<br />
de 2030. Les entreprises non-ETS<br />
ne sont pas en ligne avec la trajectoire<br />
que le gouvernement a fixée pour leur<br />
ensemble. Le retard qu’affichent les entreprises<br />
est en phase avec celui du déploiement<br />
de mesures encadrantes qui<br />
seraient assez incitatives pour enregistrer<br />
les progrès souhaités.<br />
D’une manière générale, on doit constater<br />
qu’en termes de déploiement de technologies<br />
ou autres mesures bas carbone,<br />
les fruits à portée de main ont été cueillis<br />
et que les futurs progrès seront plus difficiles<br />
à réaliser. Parfois, ceux-ci exigent<br />
des prérequis, tels que l’approvisionnement<br />
en hydrogène ou la mise en place<br />
de débouchés pour du CO 2<br />
retiré des gaz<br />
d’échappement. À l’heure actuelle, ces<br />
prérequis font encore défaut et, là où les<br />
technologies en question commencent à<br />
être mises en œuvre, elles engendrent des<br />
investissements et des coûts opérationnels<br />
nettement plus élevés. Comme évoqué<br />
plus haut, les mesures encadrantes<br />
susceptibles d’atténuer ou d’évincer ces<br />
obstacles techniques et économiques<br />
font défaut ou restent incomplètes.<br />
Comment les industries luxembourgeoises<br />
accueillent-elles le Plan industriel<br />
du Pacte vert ?<br />
Trois ans après la présentation du Green<br />
Deal, la Commission européenne reconnaît<br />
que ce deal ne réussira pas sans<br />
dégâts collatéraux majeurs s’il n’est pas<br />
Le Plan industriel vise à réaliser les objectifs<br />
climatiques avec l’industrie : aussi<br />
bien avec celle qui est susceptible de<br />
moderniser ses procédés de production<br />
qu’avec celle appelée à développer les<br />
solutions technologiques et les produits<br />
favorables à la décarbonation. La concrétisation<br />
des programmes de soutien massif<br />
aux secteurs difficiles à décarboner,<br />
l’amélioration des possibilités d’accès<br />
au financement, l’adaptation des règles<br />
en matière d’aides d’État, la réforme<br />
du marché de l’électricité actuellement<br />
trop chère pour se substituer à l’énergie<br />
fossile, le déploiement de programmes<br />
d’orientation et de formation des travailleurs<br />
existants en ligne avec la hausse<br />
rapide des besoins autour des activités<br />
vertes, une politique de matières premières<br />
digne de ce nom pour accéder<br />
aux ressources nécessaires ou encore<br />
une simplification et une accélération<br />
des procédures qui, aujourd’hui, freinent<br />
trop le mouvement vers une économie<br />
bas carbone, tous ces objectifs du Plan<br />
industriel répondent à des besoins réels<br />
dans l’industrie et dans bien d’autres secteurs<br />
concernés par cet énorme bouleversement<br />
qu’est la transition énergétique.<br />
S’agit-il pour elles d’une réponse attendue<br />
aux subventions massives des États-<br />
Unis et de la Chine à leur industrie verte ?<br />
Après s’être rendu compte que les États-<br />
Unis avaient la ferme intention de continuer<br />
à implémenter leur Inflation Reduction<br />
Act, malgré les protestations<br />
émanant de notre côté de l’Atlantique,<br />
la Commission n’avait pas d’autre choix<br />
que de proposer un plan similaire. Le<br />
risque d’une perte douloureuse d’industries<br />
de base était trop grand. On pourrait<br />
oublier les plaidoyers politiques post-<br />
Covid en faveur d’un « nearshoring » ou<br />
d’un « reshoring » de la production industrielle,<br />
si les encadrements américain,<br />
chinois ou autres convainquaient nos industries<br />
à quitter le continent.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
75<br />
Quelle est la position de la FEDIL vis-àvis<br />
de ce plan ?<br />
© FEDIL<br />
Nous trouvons qu’il contient les bons<br />
éléments. Mais il est loin de produire ses<br />
effets. Contrairement à un plan chinois<br />
ou une politique américaine, le plan de<br />
la Commission contient plusieurs éléments<br />
qui risquent de rester lettre morte<br />
si les États membres ne suivent pas ou si<br />
les retards dans l’application deviennent<br />
trop importants. C’est clairement un des<br />
points faibles. Sur plusieurs des chantiers<br />
abordés, la Commission n’a pas le<br />
dernier mot. La bonne intention de simplifier<br />
et d’accélérer les procédures en<br />
est une bonne illustration. Nous constatons<br />
déjà sur le seul plan national que le<br />
monstre bureaucratique et procédural<br />
échappe largement à la volonté politique<br />
qui n’arrive plus à rectifier le tir.<br />
Quels pourraient être ses potentiels<br />
(dés)avantages pour la compétitivité de<br />
l’industrie luxembourgeoise et l’économie<br />
en général ?<br />
Plus on accumulera des retards dans la<br />
mise en place du bon encadrement, plus<br />
le prix de la décarbonation deviendra<br />
cher, plus les baisses des émissions se réaliseront<br />
sous forme de fermetures ou de<br />
délocalisations d’industries intensives en<br />
énergie et d’autres activités y liées.<br />
Comment le plan peut-il contribuer au<br />
développement de nouvelles compétences<br />
« vertes » ?<br />
C’est un chantier qu’il faudrait prioritairement<br />
aborder sur le plan national.<br />
Les transformations technologiques<br />
accélèrent la vitesse de remplacement<br />
d’anciens emplois par de nouveaux. Ceci<br />
exige une mobilité accrue des travailleurs<br />
et le déploiement d’efforts de formation<br />
initiale et continue anticipant les besoins<br />
de demain. L’Europe peut contribuer<br />
à l’amélioration de cette mobilité et à<br />
l’échange de bonnes pratiques. Pour produire<br />
des résultats tangibles favorables à<br />
notre marché du travail, le gros de l’effort<br />
devra être déployé par les acteurs publics<br />
et privés nationaux et dans la Grande<br />
Région.<br />
Propos recueillis par A. Jacob<br />
René Winkin
LUXEMBOURG<br />
76<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
PANNEAUX BIFACIAUX, CENTRALES<br />
AGRIPHOTOVOLTAÏQUES, PPA :<br />
ENOVOS INNOVE POUR ABSORBER<br />
LES RAYONS DU SOLEIL<br />
Enovos<br />
Anouk Hilger<br />
Crises énergétique et climatique, ambitions nationales en matière d’énergie verte et programmes d’accélération<br />
de l’Union européenne sont autant d’incitations au déploiement rapide de nouvelles centrales de production d’énergie<br />
renouvelable. En tant que premier fournisseur d'électricité et de gaz du <strong>Luxembourg</strong> et en tant que producteur<br />
d’électricité, Enovos continue de multiplier les projets pour contribuer à la transition. Découverte de quelques<br />
réalisations récentes avec Anouk Hilger, Head of Renewable Energies.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
77<br />
Une production verte à la hausse<br />
Enovos, ce sont 21 installations photovoltaïques<br />
pour une capacité totale<br />
de 36 MW, des projets pour 8 MW dans<br />
les tuyaux, 38 turbines réparties sur 10<br />
parcs éoliens (via sa jointure avec SEO)<br />
d’une capacité de 110 MW et 7 centrales<br />
au fil de l’eau d’une capacité de 32 MW.<br />
Avec ces près de 200 MW en opération, le<br />
fournisseur d’énergie a produit quelque<br />
300 GWh en 2022. Actuellement, environ<br />
1.000 GWh d’électricité de source renouvelable<br />
sont produits sur le territoire<br />
national par an, soit environ la consommation<br />
électrique de tous les résidents<br />
luxembourgeois ! Des chiffres qui permettent<br />
à Anouk Hilger d’affirmer que<br />
le Grand-Duché « a bien avancé » pour<br />
ce qui est de la production d’électricité<br />
verte. Les derniers grands projets du<br />
groupe ont bien entendu contribué à ce<br />
succès.<br />
Pile et face !<br />
Parmi les divers projets réalisés l’année<br />
dernière par le producteur d’énergie,<br />
le plus remarquable et remarqué est<br />
sans aucun doute la centrale photovoltaïque<br />
utilisant des panneaux solaires<br />
bifaciaux en ombrière de parking installée<br />
à l’usine Tarkett de Lentzweiler.<br />
Sa particularité : les panneaux captent<br />
la lumière côté pile et côté face. « Sur les<br />
panneaux classiques, les cellules photovoltaïques<br />
encapsulées sont disposées<br />
du côté arrière sur une membrane de<br />
polymère blanc. Dans le cas d’un panneau<br />
bifacial, elles reposent sur une<br />
plaque de verre, ce qui leur permet d’absorber<br />
la lumière des deux côtés. En plus<br />
des rayons de soleil captés directement<br />
d’en haut, l’installation absorbe la lumière<br />
qui passe naturellement sous les<br />
panneaux ainsi que celle réfléchie par<br />
le sol et les voitures. L’installation est<br />
également un bel exemple de double<br />
exploitation d’une surface scellée : à la<br />
fois parking et centrale de production<br />
d’énergie verte ! », détaille Anouk Hilger.<br />
D’une capacité de 1.020 kW, ce qui correspond<br />
à la consommation annuelle<br />
d’environ 250 ménages, la centrale a<br />
déjà permis d’économiser plus de 500<br />
tonnes de CO 2<br />
depuis sa mise en service.<br />
L’essor de l’agriphotovoltaïque<br />
Enovos n’en est pas à son coup d’essai<br />
avec cette technologie. C’est la seconde<br />
fois que le fournisseur installe des panneaux<br />
bifaciaux. Il avait d’abord tenté l’expérience<br />
à Beidweiler, sur le site émetteur<br />
du groupe RTL. Grâce à leur particularité,<br />
les panneaux permettent non seulement<br />
de produire plus d’énergie, mais aussi<br />
de laisser passer la lumière pour favoriser<br />
la pousse de la végétation qu’ils surplombent.<br />
« Ce que nous voulons montrer<br />
avec une centrale comme celle-ci, c’est<br />
que la protection du climat et de la nature<br />
sont compatibles. Cela fait désormais<br />
trois ans que le parc est opérationnel et<br />
nous avons pu observer que, malgré la<br />
sécheresse, herbes, plantes fourragères<br />
et autres fleurs poussent très bien. Lorsqu’il<br />
y a beaucoup de soleil et peu d’eau,<br />
les panneaux protègent en fait le sol et les<br />
végétaux », indique Anouk Hilger.<br />
Nous devrons à l’avenir régler<br />
la consommation sur la production<br />
d’énergie renouvelable<br />
Ces effets bénéfiques, associés à la recherche<br />
d’une utilisation efficace des<br />
terres, ont encouragé les ministères de<br />
l’Énergie, de l’Agriculture et de l’Environnement<br />
à lancer un appel d’offres pour<br />
la réalisation de centrales agriphotovoltaïques.<br />
Le gouvernement vise ainsi un<br />
triple objectif : permettre de poursuivre<br />
les activités agricoles dans une approche<br />
extensive plutôt qu’intensive, protéger<br />
la biodiversité et augmenter la production<br />
d’énergie verte. Les projets doivent<br />
être soumis avant le 1 er août et Enovos<br />
planche déjà sur différents concepts. « En<br />
premier lieu, nous devons développer<br />
des concepts d’exploitation avec les agriculteurs<br />
et, en fonction de l’utilisation<br />
agricole, nous concevrons le design de la<br />
centrale. Que l’on veuille abriter des bovins<br />
sous l’installation, y faire passer un<br />
tracteur ou y cultiver des fruits et légumes,<br />
sa conception sera différente », déclare la<br />
Head of Renewable Energies.<br />
L’attrait du « Power Purchase Agreement »<br />
Prochainement, Enovos lancera la<br />
construction d’une installation au sol<br />
d’une capacité de 1 MW en partenariat<br />
avec la commune de Bertrange. Ce projet,<br />
qui prendra place sur une surface<br />
destinée à accueillir des bâtiments et<br />
équipements d’intérêt public, fait l’objet<br />
du premier « Power Puchase Agreement<br />
(PPA) » vert conclu par le groupe<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. « Le principe du PPA<br />
est que le client achète l’électricité produite<br />
par une installation spécifique<br />
de production d’énergie renouvelable<br />
construite à cette fin. Ce type de contrat<br />
permet au client de disposer de certificats<br />
d’origine et d’obtenir une garantie sur le<br />
prix de l’énergie en bénéficiant d’un tarif<br />
fixe sur toute la durée du contrat, soit<br />
environ dix ou quinze ans. Les récentes<br />
fluctuations des prix de l’énergie ont suscité<br />
un certain intérêt pour ce genre de<br />
produit au niveau européen. Ceci dit,<br />
la formule se développait déjà avant la<br />
crise, notamment dans les grandes entreprises<br />
qui ont une responsabilité sociale<br />
à assumer. En contractant un PPA, elles<br />
pouvaient se targuer d’initier la création<br />
d’une nouvelle centrale de production<br />
verte et s’assurer que l’électricité qu’elles<br />
consomment soit effectivement renouvelable.<br />
Bien sûr, la production d’énergie<br />
renouvelable est beaucoup plus fluctuante<br />
puisque directement dépendante<br />
de la météo. Alors que jusqu’à présent la<br />
production se calquait sur la consommation,<br />
nous devrons à l’avenir régler la<br />
consommation sur la production », explique<br />
Anouk Hilger.<br />
Ces nouvelles manières de consommer<br />
l’énergie se développeront de pair<br />
avec de nouveaux concepts réseaux ou<br />
de nouvelles technologies de stockage.<br />
Si l’heure est à la promotion de l’autoconsommation,<br />
les surplus doivent encore<br />
être réinjectés sur le réseau ou, perspective<br />
de développement passionnante<br />
selon Anouk Hilger, stockés dans des batteries<br />
ou convertis en hydrogène !<br />
Enovos <strong>Luxembourg</strong><br />
2, Domaine du Schlassgoard<br />
L-4327 Esch-sur-Alzette<br />
www.enovos.lu
LUXEMBOURG<br />
78<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
102 MOTEURS<br />
POUR<br />
LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
Paul Zens<br />
Incombant autant aux citoyens, aux<br />
entreprises, à l’État qu’aux 102 communes<br />
du pays, la transition énergétique<br />
relève certes d’une responsabilité<br />
collective, mais peut trouver à<br />
l’échelon local un moteur plus puissant<br />
qu’il n’y paraît. À quelques mois<br />
des élections communales, Paul Zens,<br />
président de l’asbl Eurosolar Lëtzebuerg,<br />
rappelle les multiples leviers<br />
que peuvent actionner les élus locaux<br />
pour accélérer la transition et les exhorte<br />
à relever leur niveau d’ambition.<br />
Interview.<br />
En quoi la commune est-elle un échelon<br />
important en matière de politique climatique<br />
et quel doit être son rôle dans la<br />
transition énergétique ?<br />
Les communes ont un rôle important<br />
à jouer dans la transition énergétique,<br />
comme dans tout autre domaine, en raison<br />
de leur proximité avec les citoyens.<br />
La clé de la réussite réside dans l’adhésion<br />
de la population au programme politique<br />
des élus locaux, mais aussi dans le<br />
niveau d’ambition de ces derniers : il est<br />
crucial de faire davantage que ce qui est<br />
simplement possible pour encourager le<br />
progrès ! Pour ce faire, il est du devoir des<br />
élus de mener des projets participatifs,<br />
par exemple en soutenant des coopératives<br />
énergétiques citoyennes, mais aussi<br />
de jouer un rôle éducatif en informant<br />
les citoyens des enjeux de la transition et<br />
des avantages dont ils bénéficieraient en<br />
y contribuant, que ce soit du point de vue<br />
pécunier ou de la qualité de vie.<br />
Plus concrètement, les communes sont<br />
engagées dans la transition énergétique<br />
via le Pacte Climat, porté par l’État, mais<br />
jouissent aussi d’une autonomie qui leur<br />
confère une grande liberté d’action et<br />
leur permet d’agir sur de multiples leviers<br />
pour accélérer le mouvement. Ainsi, via<br />
leurs PAP, qui définissent un ensemble<br />
de prescriptions urbanistiques, ou leur<br />
règlement sur les bâtisses, elles peuvent<br />
imposer certaines normes en faveur de la<br />
transition énergétique. Par exemple, elles<br />
ont la possibilité de limiter les freins à<br />
l’installation de pompes à chaleur, de favoriser<br />
la construction en bois ou encore<br />
de privilégier l’édification de maisons<br />
mitoyennes plutôt que d’habitations isolées<br />
pour réduire le nombre de façades<br />
exposées aux températures extérieures et<br />
ainsi économiser de l’énergie en chauffage<br />
ou en climatisation. Elles peuvent<br />
également multiplier les îlots de verdure<br />
qui ont un effet rafraîchissant en été ou<br />
favoriser la mobilité douce – en aménageant<br />
des pistes cyclables sécurisées et<br />
des box à vélos – ou électrique – en installant<br />
des bornes de recharge publiques.<br />
Les communes doivent aussi se montrer<br />
exemplaires en matière de construction.<br />
Un maître d’ouvrage construit évidemment<br />
en fonction de ses besoins, mais
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
79<br />
aussi dans un contexte géographique<br />
et temporel donné. Or, nous sommes à<br />
l’ère de la crise climatique qui impose la<br />
transition énergétique. Les communes<br />
se doivent donc de bâtir des édifices à la<br />
pointe du progrès en la matière.<br />
Bien sûr, elles ont également un rôle à<br />
jouer dans le financement de cette transition.<br />
L’installation de panneaux photovoltaïques<br />
ou d’une pompe à chaleur<br />
représente un investissement conséquent<br />
pour les ménages. Les communes<br />
peuvent, tout comme l’État, alléger la<br />
facture en offrant des subventions à leurs<br />
citoyens. En déployant elles-mêmes des<br />
solutions vertes, elles contribuent aussi<br />
à leur démocratisation : c’est en faisant<br />
gonfler la demande que le marché passera<br />
de prototypes à une production de<br />
masse moins onéreuse.<br />
Comment jugez-vous l’investissement<br />
des communes luxembourgeoises dans<br />
la transition énergétique ?<br />
Nous estimons que les communes ont<br />
agi en-deçà de leur potentiel et de leurs<br />
possibilités jusqu’à présent. La plupart<br />
d’entre elles n’ont pas assez profité<br />
des moyens mis à leur disposition. Les<br />
conseillers énergétiques sont financés<br />
par l’État depuis une douzaine d’année.<br />
Or, la course aux économies n’a réellement<br />
commencé qu’avec la guerre en<br />
Ukraine et les appels à la sobriété lancé<br />
par l’Union européenne et le gouvernement.<br />
Si les communes ont pu fournir<br />
tant d’efforts en si peu de temps, qu’ontelles<br />
fait au cours des dix dernières années<br />
? C’est une question que l’on est<br />
en droit de se poser. Il est d’ailleurs à<br />
craindre que les mesures qui ont été<br />
prises pour faire face à la crise ne disparaissent<br />
aussi rapidement qu’elles ont été<br />
adoptées. Bien sûr, des avancées importantes,<br />
qui devraient fort heureusement<br />
s’avérer pérennes, ont été réalisées dans<br />
le cadre du Pacte Climat.<br />
Pouvez-vous citer quelques exemples<br />
de bonnes pratiques dont vous avez<br />
connaissance ?<br />
La commune de Beckerich a réalisé bon<br />
nombre de projets importants. C’est<br />
notamment la première à s’être lancée<br />
dans l’installation de panneaux photovoltaïques<br />
en copropriété. Quant à celle<br />
de Saeul, elle a récemment permis la réalisation<br />
d’un projet de lotissement conçu<br />
comme une société coopérative gérant<br />
et exploitant une infrastructure énergétique<br />
commune qui lui permet d’être<br />
autonome à 80%. D’autres communes,<br />
comme celles de Tandel et Putscheid,<br />
ont obtenu un score élevé dans le cadre<br />
du Pacte Climat en installant des éoliennes<br />
sur leur territoire. Faire accepter<br />
les projets éoliens, et donc la transition<br />
énergétique, est aussi une responsabilité<br />
des élus locaux.<br />
Les communes<br />
ne se rendent compte<br />
ni de l’impact positif<br />
qu’elles peuvent avoir<br />
ni des moyens importants<br />
dont elles disposent<br />
pour contribuer à la cause<br />
Avez-vous un message à transmettre à<br />
quelques mois des élections communales ?<br />
Si j’avais un conseil à donner aux électeurs,<br />
ce serait de bien différencier le<br />
candidat qui est authentiquement désireux<br />
et capable d’œuvrer dans le sens de<br />
la transition énergétique de celui qui promet<br />
des mesures tape-à-l’œil pour être<br />
« à la mode ». La crise climatique n’est pas<br />
apparue subitement comme le Covid-19 ;<br />
les élus doivent l’affronter au moins<br />
depuis 2015 et la COP de Paris. Un bon<br />
exercice serait de relire les programmes<br />
électoraux de 2017 et de comparer promesses<br />
et réalisations parce que nous ne<br />
pouvons plus nous permettre d’élire ou<br />
de réélire un bourgmestre « nihiliste » eu<br />
égard à la crise climatique.<br />
Enfin, j’aimerais appeler tous les bourgmestres<br />
du monde à être plus ambitieux<br />
en matière de transition énergétique.<br />
Nous devons passer à la vitesse supérieure.<br />
Alors que j’étais à la COP27, j’ai<br />
assisté à une intervention de Chilando<br />
Chitangala, maire de Lusaka, capitale<br />
de la Zambie. Cette dernière exhortait<br />
les dirigeants à donner davantage de<br />
moyens aux élus locaux parce qu’elle<br />
était convaincue que ces derniers pouvaient<br />
contribuer considérablement à<br />
la transition énergétique. La question<br />
de savoir si les bourgmestres devaient<br />
diriger le monde a d’ailleurs fait l’objet<br />
d’un atelier spécifique ! Si elle se pose,<br />
c’est parce que leur proximité avec la<br />
population leur offre un avantage certain<br />
pour faire avancer la transition. Or,<br />
je crains fort que la plupart des communes<br />
luxembourgeoises ne se rendent<br />
compte ni de l’impact positif qu’elles<br />
peuvent avoir ni des moyens importants<br />
dont elles disposent pour contribuer à<br />
la cause. Aujourd’hui, les communes<br />
sont engagées dans le Pacte Climat 2.0,<br />
une nouvelle mouture qui leur offre davantage<br />
de moyens et dont j’invite les<br />
bourgmestres à tirer parti pour avancer<br />
dans la bonne direction.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
LUXEMBOURG<br />
80<br />
LA LOI<br />
DE L’EAU<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
souterraine, ou bien le forage-captage<br />
qui produit une remontée d’eau à la surface<br />
par un effet de pompage. Si cette eau<br />
est de grande qualité et ne nécessite pas<br />
de traitement avant d’être consommée<br />
par les citoyens, les réserves sont insuffisantes<br />
pour couvrir les besoins de la<br />
population à long terme. C’est pourquoi<br />
les eaux de surface font office de deuxième<br />
source, notamment le lac de la<br />
Haute-Sûre grâce à la retenue du barrage<br />
d’Esch-sur-Sûre. Son syndicat, le SEBES,<br />
a la charge de produire une eau potable<br />
après une série de traitements. L’eau de<br />
surface contient en effet des impuretés<br />
naturelles, fruits de la décomposition de<br />
matières organiques naturelles (végétales,<br />
animales…), ou bien issues de l’activité<br />
humaine (agriculture, industrie…).<br />
Suite à sa captation, l’eau est stockée<br />
dans des réservoirs (bassins ou châteaux<br />
d’eau). Sa distribution est enfin assurée<br />
par un réseau de conduites en fonte,<br />
acier ou béton armé, à l’intérieur duquel<br />
s’opère une désinfection régulière. Les<br />
relevés mensuels détaillés, liés à la qualité<br />
de l’eau potable au Grand-Duché, sont<br />
accessibles sur le site du SEBES.<br />
Si le <strong>Luxembourg</strong> ne subit pas les effets<br />
d’un climat aride, l’accès à l’eau potable<br />
est un droit dont il faut malgré tout se<br />
soucier. Croissance démographique,<br />
hausse de la consommation, pollutions<br />
diverses et réchauffement global n’ont<br />
fait qu’accentuer les enjeux autour de<br />
cette ressource indispensable à la vie.<br />
Focus sur l’or bleu luxembourgeois à travers<br />
la station de traitement d’Eschdorf<br />
et la récente actualisation de la loi relative<br />
à l’eau potable par le gouvernement.<br />
Chaque jour, ce sont 120.000 m 3 d’eau<br />
potable qui sont utilisés au Grand-Duché<br />
selon le ministère de l’Environnement.<br />
La consommation d’eau du robinet a été<br />
multipliée par deux ces quinze dernières<br />
années. Des chiffres qui n’ont fait qu’augmenter<br />
et qui ne devraient logiquement<br />
pas baisser, si l’on considère le nombre<br />
de nouveaux arrivants dans le pays<br />
chaque année, mais aussi les habitudes<br />
de consommation actuelles.<br />
En effet, il y a moins de deux décennies,<br />
60% des citoyens luxembourgeois affirmaient<br />
ne jamais boire de l’eau du ro-<br />
binet. Aujourd’hui, cette même part de<br />
la population indique en boire tous les<br />
jours. C’est que la qualité de l’eau sur le<br />
territoire est excellente, peut-être même<br />
supérieure à celle vendue en bouteille<br />
dans les supermarchés selon certaines<br />
études.<br />
Il faut dire que les institutions ont l’œil<br />
sur cette ressource et suivent de près sa<br />
qualité. D’après la ministre de l’Environnement<br />
Joëlle Welfring, 12.000 analyses<br />
et contrôles sont effectués chaque année,<br />
soit en moyenne trois par jour. 99%<br />
de ces analyses entrent en conformité<br />
avec les normes en vigueur à ce sujet.<br />
Deux sources sûres<br />
L’eau potable au Grand-Duché provient<br />
de deux sources différentes. Tout d’abord<br />
les eaux souterraines, qui sont captées<br />
par près de 300 forages et proviennent<br />
principalement des aquifères du Grès<br />
du <strong>Luxembourg</strong> et du Grès bigarré. Le<br />
captage se fait selon deux méthodes : le<br />
captage-source qui est un dispositif élaboré<br />
autour d’un écoulement libre d’eau<br />
Y a d’la loi !<br />
La loi luxembourgeoise sur l’eau, datant<br />
du 7 octobre 2002, prévoit que l’approvisionnement<br />
en eau potable ne peut pas<br />
être libéralisé. Autrement dit, aucune société<br />
privée ne peut faire commerce de<br />
cette activité au Grand-Duché, ce sont<br />
uniquement les communes et syndicats<br />
de communes qui fournissent l’eau<br />
potable aux habitants. Celles-ci ont en<br />
charge de fournir une eau du robinet de<br />
qualité jusqu’au raccordement domestique,<br />
de procéder à une analyse et une<br />
évaluation des risques de fuite au sein<br />
des réseaux publics, ainsi que d’informer<br />
et de conseiller les citoyens à ce sujet.<br />
Une nouvelle version de la directive sur<br />
l’eau potable, dont l’objectif est à la fois<br />
d’améliorer le « droit de l’eau » mais aussi<br />
le « droit à l’eau », est entré en vigueur<br />
le 1 er janvier 2023 au <strong>Luxembourg</strong>. Cette<br />
directive doit être mise en œuvre dans<br />
toute l’Union européenne avant la fin<br />
de l’année et remplace le règlement<br />
grand-ducal du 7 octobre 2002. Si de<br />
nombreux points définissant la qualité
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
81<br />
de l’eau potable sont maintenus, certaines<br />
nouveautés font leur apparition,<br />
comme l’actualisation des normes de<br />
qualité, l’adoption d'une approche fondée<br />
sur les risques, une règlementation<br />
des matériaux en contact avec l'eau,<br />
l’amélioration de l'accès à l'eau, l’amélioration<br />
de l'information du public et<br />
un régime de sanctions effectives, proportionnées<br />
et dissuasives.<br />
Focus sur la station d’Eschdorf<br />
Pour répondre aux besoins croissants en<br />
eau potable au Grand-Duché, le SEBES<br />
a procédé à la mise en place d’une nouvelle<br />
station aux méthodes de traitement<br />
avancées. Située à Eschdorf, celle-ci aura<br />
une capacité de traitement pouvant aller<br />
jusqu’à 150.000 m 3 chaque jour. Ce choix<br />
de localisation n’est pas anodin, la commune<br />
d’Eschdorf dispose en effet d’un<br />
bassin réservoir à côté duquel la station<br />
a pris place.<br />
Si la station a été mise en service en<br />
2021, le projet d’étude remonte quant à<br />
lui à 2013 et a été voté en février 2015.<br />
Les travaux, eux, ont démarré en 2017,<br />
après que le financement (166 millions<br />
d’euros pourvus à 50% par l’État) a été<br />
établi l’année précédente.<br />
Véritable exigence pour le SEBES, l’élaboration<br />
de la station s’est faite avec<br />
une considération environnementale<br />
maximale, à la fois pour limiter le plus<br />
possible l’impact du chantier sur la faune<br />
et la flore locale, mais aussi pour obtenir<br />
une efficience énergétique optimale de<br />
l’infrastructure.<br />
La station d’Eschdorf s’illustre par des<br />
procédés techniques de filtration modernes<br />
et d’une grande efficacité, afin<br />
d’obtenir une eau potable de la plus<br />
grande qualité possible.<br />
Au Grand-Duché,<br />
l’approvisionnement en eau potable<br />
ne peut être libéralisé, ce sont<br />
uniquement les communes<br />
et leurs syndicats qui en ont<br />
la charge<br />
Son système complexe de filtration à<br />
couches multiples permet d’obtenir une<br />
élimination des algues, des bactéries ou<br />
des virus, la réduction des matières organiques<br />
présentes dans l’eau, une élimination<br />
des micropolluants (bactéries,<br />
pesticides…), ainsi qu’une stabilisation et<br />
une désinfection de l’eau. Le site intègre<br />
également une station de refoulage permettant<br />
de prélever de l’eau directement<br />
dans la Sûre, grâce à des pompes spécifiques<br />
et un système de préfiltration.<br />
Des bâtiments techniques, un laboratoire<br />
et un site administratif de 25 bureaux<br />
prennent enfin place à côté de la<br />
station de traitement.<br />
Et demain ?<br />
Le gouvernement poursuit donc aujourd’hui<br />
une stratégie visant à protéger<br />
les sources existantes, à réaliser des économies<br />
d’eau mais aussi à exploiter de<br />
nouvelles ressources.<br />
Des échéances relatives au suivi de<br />
cette législation ont d’ores et déjà été<br />
fixées au calendrier des années à venir.<br />
On note notamment une première évaluation<br />
des fuites dans le réseau d’eau<br />
potable en 2024, une mise à jour des<br />
normes de qualité en 2026, des analyses<br />
de risques réalisées dans les zones de<br />
protection d’eau potable en 2027, ainsi<br />
que des distributeurs d’eau potable installés<br />
dans les lieux publics, tout comme<br />
dans les bâtiments publics et les administrations.<br />
L’ensemble des mises à jour<br />
prévues est disponible sur le site du<br />
gouvernement.<br />
Par J. Menegalli<br />
© Witry & Witry Architektur Urbanisme<br />
Station de traitement à Eschdorf
LUXEMBOURG<br />
82<br />
PRÉSENTATION<br />
DU NOUVEAU<br />
PLAN NATIONAL<br />
CONCERNANT<br />
LA PROTECTION<br />
DE LA NATURE<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Le 2 février, la ministre de l’Environnement,<br />
du Climat et du Développement<br />
durable, Joëlle Welfring, a invité à une<br />
conférence de presse « Présentation du<br />
nouveau Plan national concernant la<br />
protection de la nature (PNPN3) », planclé<br />
pour la préservation de nos ressources<br />
naturelles adopté par le Conseil<br />
du gouvernement.<br />
Origine du PNPN3<br />
Le 3 e Plan national concernant la protection<br />
de la nature (PNPN) a été établi<br />
conformément aux articles 47 et 48 de<br />
la loi modifiée du 18 juillet 2018 concernant<br />
la protection de la nature et des<br />
ressources naturelles. Cela implique que<br />
ledit PNPN3 a été établi non seulement<br />
en incluant une consultation du public<br />
(254 retours reçus), mais également en<br />
tenant compte de l’avis de l’Observatoire<br />
de l’environnement naturel et des propositions<br />
du Klima-Biergerrot.<br />
Le document final comprend par ailleurs<br />
d’autres engagements nationaux,<br />
dont les objectifs définis dans le cadre<br />
mondial de la biodiversité de Kunming<br />
à Montréal, adopté par la 15 e réunion de<br />
la Conférence des parties à la convention<br />
sur la diversité biologique, à Montréal,<br />
Canada (décembre 2022), ainsi que la<br />
stratégie de l’Union européenne en faveur<br />
de la biodiversité à l’horizon 2030,<br />
communiquée par la Commission européenne<br />
le 20 mai 2020, et adoptée par le<br />
Conseil de l’Union européenne le 23 octobre<br />
2020 et le Parlement européen le 9<br />
juin 2021.<br />
Pourquoi un PNPN3 est indispensable<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> – malgré la surface<br />
réduite de son territoire et l’absence<br />
d’écosystèmes et d’habitats marins ou<br />
montagnards – possède une biodiversité<br />
considérable et des paysages variés dus à<br />
une diversité géologique et microclimatique<br />
importante. Cette diversité au sein<br />
des espèces et habitats, ainsi que celle<br />
des écosystèmes et des services qu’ils<br />
fournissent, constituent la base vitale<br />
de l’existence et de la bonne qualité de<br />
vie de notre société. La nature est importante<br />
non seulement pour notre bienêtre<br />
physique et mental, mais au-delà<br />
également pour la capacité de notre société<br />
à faire face aux changements planétaires,<br />
aux menaces sanitaires et aux<br />
catastrophes naturelles. La dégradation<br />
des écosystèmes ainsi que la perte de<br />
services écosystémiques constituent des<br />
menaces directes et existentielles pour la<br />
vie et le bien-être de notre population et<br />
mettent en péril les fondements de notre<br />
société et de notre économie.<br />
Les défis pour conserver la nature au<br />
<strong>Luxembourg</strong> sont importants et nécessitent<br />
des mesures immédiates sur le terrain,<br />
en face d’un état de la nature alarmant.<br />
En effet, l’occupation des sols au<br />
<strong>Luxembourg</strong> est nettement supérieure<br />
à la moyenne européenne et le pays est<br />
le plus fragmenté d’Europe. En outre, les<br />
papillons et les oiseaux des milieux ouverts<br />
sont en forte régression. Par ailleurs,<br />
2/3 des habitats protégés d’importance<br />
européenne et 4/5 des espèces protégées<br />
d’importance européenne sont dans un<br />
état de conservation défavorable.<br />
Le PNPN3 détermine les actions à mettre
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
83<br />
habitats génère de multiples bénéfices en<br />
termes de services écosystémiques qui<br />
dépassent les investissements. Diverses<br />
publications font état d’un rapport de 1<br />
à 40, voire de 1 à 100. Les syndicats intercommunaux<br />
/ stations biologiques ayant<br />
pour vocation la protection de la nature,<br />
tels que le SIAS, présentés et représentés<br />
par Doris Bauer lors de la conférence de<br />
presse, sont des partenaires actifs dans la<br />
mise en œuvre du PNPN, notamment au<br />
niveau de la conservation et restauration<br />
des habitats, de l’aménagement écologique<br />
en milieux urbain, de l’implémentation<br />
des plans d’action et du reverdissement<br />
des milieux urbains.<br />
en œuvre et les mesures quantifiables à<br />
atteindre à mi-parcours (
LUXEMBOURG<br />
84<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />
Lauschtert eise Podcast.
Un accélérateur d’innovation pour l’aide humanitaire<br />
La Direction de la coopération et de l’action humanitaire du ministère<br />
des Affaires étrangères et européennes a institué, en collaboration<br />
avec le Programme alimentaire mondial et l’Agence autrichienne<br />
de développement, un « Humanitarian Innovation Accelerator »<br />
destiné à promouvoir des solutions innovantes pour soutenir le<br />
secteur humanitaire mondial. Un appel à projets, qui s’adresse à des<br />
entrepreneurs du monde entier désireux de proposer des produits ou<br />
des services dans les domaines de la gestion des urgences, de l’accès<br />
aux services et de la gestion des données et de la communication, a été<br />
lancé le 1 er février.<br />
Une conférence sur le futur de nos assiettes<br />
Source : Luxinnovation<br />
Que mangerons-nous demain ? C’est la question à laquelle entend<br />
répondre la conférence du même nom organisée le 10 mars prochain par<br />
les ministères de la Protection des consommateurs et de l’Agriculture,<br />
de la Viticulture et du Développement rural. Gratuite et ouverte à<br />
tous, elle traitera des défis de la production alimentaire face à une<br />
consommation en mutation. Au menu : une intervention d’Olivier de<br />
Schutter, professeur à l'UCLouvain et à Sciences Po Paris et spécialiste<br />
des systèmes alimentaires durables, une table ronde, un débriefing<br />
avec les ministres Paulette Lenert et Claude Haagen, et un cocktail.<br />
Pour un Grand-Duché qui vit le sport<br />
Source : SIP<br />
Ce 9 février, Georges Engel et Taina Bofferding, respectivement<br />
ministres des Sports et de l’Intérieur, ont présenté la « Lëtzebuerg lieft<br />
Sport – Mindmap », un catalogue qui recense 50 bonnes pratiques<br />
devant encourager les responsables communaux à promouvoir le sport<br />
et l’activité physique au niveau local. Cette nouvelle ressource se veut<br />
adaptée à tous les niveaux et tous les milieux : famille, éducation,<br />
sports organisés, travail, communes, etc. De l’avis des ministères<br />
responsables, « le sport et l'activité physique sont indispensables pour<br />
une politique communale durable ».<br />
Source : SIP<br />
LABORATOIRE<br />
SOCIAL
LUXEMBOURG<br />
86<br />
UN RESTAURANT<br />
POUR SALARIÉS<br />
EXTRAORDINAIRES<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
et d’apprendre de ceux qui avaient déjà<br />
entamés l’aventure. Nous avons alors<br />
élaboré un plan d’action et, bien que la<br />
pandémie de Covid-19 nous ait mis des<br />
bâtons dans les roues, nous avons su<br />
faire preuve de patience et de persévérance.<br />
Cela a payé puisque la commune<br />
de Sanem a vu le potentiel de notre proposition<br />
et a décidé de nous soutenir en<br />
mettant à notre disposition un local à<br />
Belvaux », raconte Sandrine Messmer.<br />
En 2000, plusieurs familles se réunissent<br />
pour créer l’association Trisomie21<br />
Lëtzebuerg. Celle-ci a pour but d’aider<br />
les personnes porteuses de trisomie<br />
21 à mener une vie indépendante et<br />
épanouie dans tous les domaines, notamment<br />
professionnel. Et avec le restaurant<br />
« Madame Witzeg » inauguré au<br />
mois de janvier 2023, elle franchit une<br />
nouvelle étape dans l’inclusion dans le<br />
monde du travail. Sandrine Messmer,<br />
membre du conseil d’administration et<br />
responsable activités, nous présente ce<br />
projet qui lui tenait tant à cœur.<br />
Une idée inspirée et inspirante<br />
Le concept de restaurant employant des<br />
personnes atteintes de trisomie 21 n’est<br />
pas nouveau. En effet, des structures de<br />
ce type ont ouvert leurs portes il y a plusieurs<br />
années à Paris et à Nantes notamment,<br />
connues sous le nom « Le Reflet ».<br />
Mais, au <strong>Luxembourg</strong>, elles n’existaient<br />
pas encore. C’est désormais chose faite<br />
avec « Madame Witzeg ». « Pour concevoir<br />
ce projet, nous avons commencé par<br />
nous rendre à Nantes afin de constater le<br />
fonctionnement d’un tel établissement<br />
Pour créer les visuels et la décoration de<br />
l’établissement, l’asbl a fait appel à l’artiste<br />
Rico Winandy. Ce dernier a laissé<br />
libre cours à l’imagination des membres<br />
de l’association : il leur a donné une large<br />
planche en bois sur laquelle ils ont pu<br />
dessiner sans aucune contrainte. Il a ensuite<br />
découpé divers éléments et a réalisé<br />
des œuvres à partir de ceux-ci. « L’une<br />
d’entre elles a particulièrement plu à<br />
nos dessinateurs en herbe. Elle représente<br />
une dame qu’ils ont jugée quelque<br />
peu rigolote… d’où le nom de Madame<br />
Witzeg, qui signifie « Madame Drôle » en<br />
luxembourgeois. Nous avons conservé<br />
cette image comme logo et nos clients
LABORATOIRE SOCIAL<br />
87<br />
Inauguration du restaurant<br />
peuvent même se procurer des tasses à<br />
son effigie dans notre restaurant », explique<br />
la responsable activités.<br />
Une structure et des fonctionnements<br />
adaptés<br />
Pour que les employés du restaurant<br />
puissent exercer leur métier dans des<br />
conditions optimales, il a fallu réfléchir<br />
à chaque détail. « Nos locaux sont relativement<br />
exigus, mais cela est un avantage<br />
car il est préférable pour nos salariés de<br />
ne pas gérer une vaste salle. Nous avons<br />
toutefois dû y opérer quelques modifications.<br />
Par exemple, nous avons ajouté<br />
une fenêtre au mur séparant la salle de<br />
la cuisine afin que nos équipes puissent<br />
voir ce qu’il se passe dans l’une ou l’autre<br />
pièce. Cela les rassure et leur permet également<br />
d’assouvir leur grande curiosité.<br />
L’essentiel pour nous était de penser<br />
chaque espace pour que nos salariés extraordinaires<br />
puissent travailler à tous les<br />
postes ! », précise Sandrine Messmer.<br />
L’essentiel était de penser<br />
chaque espace pour que<br />
nos employés puissent travailler<br />
à tous les postes !<br />
Dans un espace à l’écart des lieux d’activité<br />
se trouve une « chill room ». Celle-ci<br />
offre la possibilité aux employés de profiter<br />
d’un moment de calme et de solitude.<br />
« Les personnes atteintes de trisomie 21<br />
ont bien souvent énormément de mal à<br />
gérer leurs émotions. Il est très compliqué<br />
pour elles de garder leur calme si<br />
elles sont contrariées ou de s’obliger à<br />
faire quelque chose. Cette pièce leur permet<br />
alors de trouver un peu de repos et<br />
d’évacuer leur colère, leur stress ou tout<br />
autre sentiment qu’elles ne sauraient<br />
contrôler », détaille la membre du conseil<br />
d’administration.<br />
Pour commander un repas, la méthode<br />
est également adaptée. En même temps<br />
que le menu, le serveur donne une<br />
fiche sur laquelle figure un tableau :<br />
sur la ligne du haut apparaissent plusieurs<br />
personnages et sur la colonne de<br />
gauche les numéros de chaque plat. Le<br />
client choisit un personnage et coche les<br />
cases correspondant à ce qu’il souhaite<br />
manger, et ainsi de suite pour chaque<br />
personne présente à la table. Le serveur<br />
reprend la fiche et la transmet à la cuisine.<br />
Ainsi, la communication, parfois<br />
compliquée pour certains, est facilitée<br />
et aucune erreur – ou presque – n’est<br />
possible.<br />
Un menu responsable<br />
Le choix des plats servis dans le restaurant<br />
n’a pas été fait au hasard non plus.<br />
Le chef a tout d’abord décidé de proposer<br />
des assiettes inspirées des tapas : les<br />
portions sont réduites afin, d’une part, de<br />
minimiser le gaspillage et, d’autre part,<br />
de permettre aux clients de découvrir davantage<br />
de saveurs.<br />
De plus, une attention toute particulière<br />
a été accordée aux produits. « Nous<br />
avons laissé le chef élaborer la carte luimême.<br />
En revanche, nous avions certaines<br />
exigences qui nous paraissaient<br />
essentielles : les aliments devaient être<br />
régionaux, de saison et issus de circuits<br />
courts ! Le menu changera donc régulièrement.<br />
Si au départ nous n’étions ouverts<br />
que le temps de midi, depuis le 1 er<br />
février nos portes sont ouvertes durant<br />
l’après-midi pour déguster des gourmandises<br />
faites maison ou boire un café<br />
tout simplement », conclut Sandrine<br />
Messmer.<br />
Par P. Paquet
88<br />
LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
COMBINER<br />
L’INCLUSION SOCIALE<br />
ET LA RESPONSABILITÉ<br />
ENVIRONNEMENTALE<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
Gilles Hempel
LABORATOIRE SOCIAL<br />
89<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />
Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />
sociale par le logement. Gilles<br />
Hempel, directeur, présente les activités<br />
de la FAL. Il revient également sur les<br />
initiatives mises en place pour sensibiliser<br />
ses bénéficiaires aux enjeux environnementaux<br />
et économiques d’une<br />
bonne gestion des logements.<br />
Quelles sont les activités de la FAL ?<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble trois départements : l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et<br />
le département d’accompagnement<br />
social. L’AIS a été créée en 2009 avec<br />
l’objectif de louer des logements inoccupés.<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, nous comptons<br />
entre 10.000 et 20.000 infrastructures<br />
vides. Cela concerne par exemple les<br />
habitations dont les propriétaires sont<br />
partis en maison de retraite ou des héritiers<br />
qui ont reçu en succession un bien<br />
dont ils n’ont pas l’utilité. Notre objectif<br />
est simple : mettre ces logements à<br />
disposition des citoyens aux revenus<br />
modestes sous forme de location. Le<br />
propriétaire n’a rien à craindre car<br />
nous lui apportons certaines garanties,<br />
notamment en termes de loyer ou encore<br />
d’entretien. Tout est géré par notre<br />
agence sans aucune contrainte.<br />
En bref, nous luttons contre l’exclusion<br />
sociale par le logement. C’est une<br />
mission d’autant plus importante au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, où il devient de plus en<br />
plus difficile de se loger… et pour l’instant,<br />
ce système fonctionne puisque<br />
nous disposons d’un parc de 630 biens.<br />
Nous nous sommes également lancés<br />
dans la promotion immobilière avec<br />
Abitatio. Nos locataires sont toujours<br />
aussi motivés à retrouver une autonomie,<br />
mais, en dix ans d’activité, nous<br />
avons constaté que l’envolée des prix<br />
de l’immobilier ne laissait aucune<br />
chance de se loger aux plus démunis.<br />
Le développement durable est parfois<br />
lié, à tort, aux seuls aspects environnementaux<br />
alors que les piliers sociaux et<br />
de gouvernance sont tout aussi indispensables.<br />
La Fondation pour l’Accès<br />
au Logement vise à offrir des habitations<br />
pour tout un chacun et agit par<br />
conséquent socialement. Une société<br />
juste est une société qui ne laisse personne<br />
à la rue car le logement est la<br />
base de l’inclusion sociale.<br />
Nos locataires bénéficient<br />
de formations pour<br />
apprendre les écogestes,<br />
mais aussi d’un logement<br />
plus écoresponsable<br />
qui leur permet<br />
de faciliter leur inclusion<br />
dans la société<br />
Les plus pauvres vivent le plus souvent<br />
dans des habitations énergivores ou insalubres.<br />
Notre objectif est de sortir les<br />
personnes moins bien loties de cette<br />
situation en leur faisant bénéficier de<br />
nos services, soit via les logements que<br />
nous construisons, soit via ceux que<br />
nous louons à des personnes tierces.<br />
Nous veillons à ce que ces maisons ou<br />
appartements respectent un certain<br />
standard environnemental. Lorsque<br />
l’on évoque la problématique d’assainissement<br />
énergétique, il ne faut<br />
pas seulement penser à ceux qui ont<br />
les moyens de se procurer une maison<br />
passive ou une pompe à chaleur !<br />
C’est pourquoi nous ne louons ni ne<br />
construisons aucune passoire énergétique<br />
pour nos bénéficiaires. En leur<br />
fournissant des logements bien isolés,<br />
nous leur permettons de sortir de la<br />
précarité, de diminuer leurs coûts de<br />
chauffage, d’améliorer leur confort de<br />
vie et, de fait, d’émettre moins de CO 2<br />
.<br />
Certains de nos bénéficiaires sont originaires<br />
de différentes régions du globe et<br />
n’ont pas forcément les habitudes ou les<br />
connaissances nécessaires à la bonne<br />
gestion d’un logement soumis à notre<br />
climat plus tempéré et surtout froid en<br />
hiver. D’autres sont réfugiés et ont été<br />
nourris, logés et blanchis par des structures<br />
d’accueil spécialisées. Une fois à<br />
l’AIS, ces personnes peuvent être démunies<br />
face à tant de responsabilités.<br />
Ce programme a été lancé en ce début<br />
d’année et dépasse nos services d’accompagnement<br />
social visant l’inclusion.<br />
Au regard de la crise énergétique,<br />
les formations intensives permettront<br />
de sensibiliser nos bénéficiaires sur les<br />
avantages économiques et écologiques<br />
d’adopter les bons gestes pour l’environnement.<br />
La manipulation du chauffage<br />
ou l’aération du bâtiment font par<br />
exemple partie de la panoplie de méthodes<br />
simples mais efficaces à mettre<br />
en œuvre ! Nous collaborons avec un<br />
organisme externe, Ecotransfaire, une<br />
Société d’Impact Sociétal (SIS). Celle-ci<br />
nous accompagne et forme nos équipes<br />
en interne pour les professionnaliser<br />
davantage dans ce domaine.<br />
En d’autres termes, nous agissons à<br />
plusieurs niveaux d’un point de vue<br />
social et environnemental car nos locataires<br />
bénéficient de formations pour<br />
apprendre les écogestes, mais aussi<br />
d’un logement plus écoresponsable qui<br />
leur permet de faciliter leur inclusion<br />
dans la société !<br />
630<br />
biens immobiliers<br />
L’aspect social fait partie des critères<br />
ESG (environnementaux, sociaux et de<br />
gouvernance) œuvrant pour une société<br />
plus durable. Comment la FAL y<br />
contribue-t-elle ?<br />
Vous avez récemment intégré un nouveau<br />
programme en interne intitulé<br />
« Coaching Logement ». Pouvez-vous<br />
nous en dire plus ?<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
90<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
PROJET DE LOI<br />
RELATIVE<br />
AU VIVRE-ENSEMBLE<br />
INTERCULTUREL<br />
ET MODIFIANT<br />
LA LOI MODIFIÉE<br />
DU 8 MARS 2017<br />
SUR LA NATIONALITÉ<br />
LUXEMBOURGEOISE<br />
En date du 7 février 2023, Corinne<br />
Cahen, ministre de la Famille et de<br />
l'Intégration, a présenté le projet de<br />
loi relative au vivre-ensemble interculturel<br />
et modifiant la loi modifiée<br />
du 8 mars 2017 sur la nationalité<br />
luxembourgeoise.<br />
Le texte vise à remplacer l'actuelle<br />
approche d' « intégration » par une<br />
approche plus large et ouverte du<br />
« vivre-ensemble interculturel ». Ainsi,<br />
après une large consultation publique,<br />
le présent projet de loi opère une refonte<br />
globale des instruments du vivre-ensemble<br />
interculturel et procède à l'abrogation<br />
de la loi modifiée du 16 décembre<br />
2008 concernant l'intégration des étrangers<br />
au Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Concrètement le texte vise à mettre en<br />
œuvre le vivre-ensemble interculturel à<br />
travers les instruments suivants : le plan<br />
d'action national du vivre-ensemble interculturel,<br />
le pacte citoyen du vivre-ensemble<br />
interculturel, le programme du<br />
vivre-ensemble interculturel et le pacte<br />
communal du vivre-ensemble interculturel.<br />
Le plan d'action national définit les axes<br />
stratégiques du vivre-ensemble interculturel,<br />
les orientations et les objectifs<br />
politiques ainsi que les actions et les mesures<br />
à mettre en place.<br />
Le pacte citoyen est un engagement<br />
moral que les personnes qui résident<br />
ou travaillent au <strong>Luxembourg</strong> peuvent<br />
signer pour souscrire aux valeurs du<br />
vivre-ensemble interculturel. La signature<br />
leur donne accès au programme du<br />
vivre-ensemble interculturel.<br />
Le programme du vivre-ensemble interculturel<br />
vient remplacer l'actuel contrat<br />
d'accueil et d'intégration et le parcours<br />
d'intégration accompagné pour offrir un<br />
large catalogue de modules d'apprentissage<br />
et d'informations relatives au<br />
Grand-Duché. Il est ouvert aux résidents,<br />
mais également aux travailleurs transfrontaliers.<br />
Il sera continuellement adapté<br />
aux besoins des gens qui vivent dans le<br />
pays et vise une approche immersive qui<br />
permet aux participants de découvrir le<br />
fonctionnement du pays en les mettant<br />
en contact avec des acteurs nationaux<br />
et locaux et en favorisant le dialogue et<br />
l'échange avec d'autres personnes résidant<br />
ou travaillant au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Le pacte communal du vivre-ensemble
LABORATOIRE SOCIAL<br />
91<br />
© MFAMIGR<br />
interculturel vise à accompagner les<br />
communes dans l'implémentation de<br />
leur stratégie au niveau local. À côté<br />
d'aides financières qui constituent une<br />
participation aux frais d'un coordinateur<br />
du pacte et qui subventionnent la mise<br />
en place de mesures dans la commune,<br />
le pacte offre également un accompagnement<br />
des communes signataires par<br />
des conseillers au vivre-ensemble interculturel,<br />
qui sont des agents de l'État.<br />
Au niveau national, le texte vise à créer<br />
un conseil supérieur du vivre-ensemble<br />
interculturel qui participe à la mise en<br />
œuvre du vivre-ensemble interculturel.<br />
Il vient remplacer l'actuel comité<br />
interministériel à l'intégration et le<br />
Conseil national pour étrangers. Il est<br />
composé de représentants de l'État, de<br />
la société civile et des communes. Cette<br />
composition devrait garantir que les actions<br />
mises en place au Grand-Duché<br />
répondent aux besoins changeants de<br />
la société. L'accent est mis sur les communes<br />
ce qui se justifie par le fait que les<br />
barrières au vivre-ensemble sont le plus<br />
souvent identifiées au niveau local et les<br />
spécificités de chaque région et commune<br />
doivent être transmises au niveau<br />
national pour garantir une stratégie nationale<br />
cohérente.<br />
Au niveau communal, les commissions<br />
communales du vivre-ensemble interculturel<br />
viennent remplacer les commissions<br />
consultatives communales d'intégration<br />
actuelles. Elles ont notamment<br />
pour missions d'identifier les priorités et<br />
d'éventuels obstacles rencontrés dans le<br />
domaine du vivre-ensemble interculturel<br />
au niveau communal, d'assister la<br />
commune dans le développement et la<br />
mise en œuvre des mesures et activités<br />
favorisant le vivre-ensemble interculturel<br />
au niveau communal et de promouvoir<br />
l'accès à l'information, la participation<br />
citoyenne et la vie associative. Les<br />
membres des commissions communales<br />
peuvent se présenter aux élections pour<br />
devenir représentant des communes au<br />
Conseil supérieur. Ce sont également les<br />
membres des commissions qui élisent les<br />
représentants communaux au Conseil<br />
supérieur. Les travailleurs transfrontaliers<br />
peuvent être membre dans la commission<br />
communale de la commune<br />
dans laquelle ils travaillent.<br />
Dans toutes les mesures et organes mis<br />
en place dans le cadre de ce texte, la<br />
lutte contre le racisme et toute forme<br />
de discrimination au niveau de la commune<br />
est un élément clé et transversal.<br />
Le texte définit également des aides<br />
financières que l'État peut accorder<br />
dans le domaine du vivre-ensemble<br />
interculturel. Elles peuvent prendre la<br />
forme d'un subside, d'une participation<br />
financière aux frais de fonctionnement<br />
ou d'une participation financière aux<br />
dépenses d'investissement.<br />
Communiqué par le ministère de la Famille,<br />
de l'Intégration et à la Grande Région
LUXEMBOURG<br />
92<br />
INFOBÉSITÉ ET DIVERSITÉ<br />
EN ENTREPRISE :<br />
(IN)FORMEZ-VOUS<br />
EN LIGNE !<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Cet e-learning – financé par Digital<br />
<strong>Luxembourg</strong>, la Chambre de Commerce,<br />
la Chambre des salariés, le ministère<br />
d'État dédié aux médias et aux<br />
services de communication, le ministère<br />
du Travail, de l'Emploi et de l'Économie<br />
Sociale et solidaire avec l'aide de<br />
l'Union européenne et du Fonds social<br />
européen – rejoint une série d’autres<br />
ressources développées dans le cadre<br />
du projet « Info Flow Savvy », comme le<br />
guide pratique sur la surcharge informationnelle<br />
en entreprise, des formations<br />
en entreprise et des événements de sensibilisation.<br />
« Avec ce nouvel outil, nous<br />
souhaitons travailler les compétences<br />
individuelles et collectives des salariés<br />
pour que la force de travail luxembourgeoise<br />
soit à l’aise avec les nouvelles<br />
technologies. C’est un instrument relativement<br />
novateur qui répond à une<br />
demande post-pandémie. Depuis que<br />
celle-ci a émergé, non seulement les RH<br />
rencontrent des difficultés de recrutement,<br />
mais le bien-être au travail a pris<br />
beaucoup d’importance », explique le<br />
Project Manager.<br />
Favoriser l’inclusion des personnes<br />
LGBTQIA+ en entreprise<br />
Qu’il s’agisse d’épuisement professionnel<br />
ou d’orientation sexuelle, les<br />
tabous se lèvent petit à petit, tant dans<br />
la sphère privée que dans le monde du<br />
travail, sans que les individus ni les<br />
entreprises ne sachent toujours par<br />
quel bout prendre le problème. Pour<br />
les y aider, IMS <strong>Luxembourg</strong> a lancé<br />
deux modules d’apprentissage en<br />
ligne, l’un pour lutter contre la surcharge<br />
informationnelle dans les entreprises,<br />
l’autre pour favoriser l’inclusion<br />
des personnes LGBTQIA+ sur<br />
le marché du travail. Pierre Guillot,<br />
Project Manager « Info Flow Savvy »,<br />
et Priscilia Talbot, Project Manager<br />
« Charte de la Diversité Lëtzebuerg »,<br />
chez IMS présentent ces deux nouvelles<br />
ressources.<br />
Combattre l’infobésité<br />
Elle arrive par toutes sortes de canaux,<br />
qu’on l’ait recherchée ou non,<br />
et peut polluer l’esprit de celui qui y<br />
est confronté à l’excès. L’information,<br />
lorsqu’elle est trop abondante (on parle<br />
d’infobésité ou de surcharge informationnelle),<br />
peut nuire à l’esprit humain<br />
à divers égards, que ce soit dans<br />
la sphère privée ou professionnelle. De<br />
plus en plus courante dans les entreprises,<br />
l’infobésité engendre des difficultés<br />
de traitement et de gestion de<br />
toutes ces informations, des difficultés<br />
à prendre des décisions, une baisse de<br />
productivité, voire de l’anxiété et du<br />
stress ; autant d’effets néfastes qui ont<br />
poussé IMS <strong>Luxembourg</strong> à sensibiliser<br />
employés et employeurs à ses dangers<br />
par le biais d’un nouvel e-learning intitulé<br />
« Sensibilisation et actions pratiques<br />
pour lutter contre la surcharge<br />
informationnelle dans les entreprises ».<br />
« L’e-learning est structuré en dix modules.<br />
Les deux premiers posent le cadre et<br />
présentent quelques statistiques relatives<br />
au phénomène d’infobésité.<br />
Les suivants proposent des clés pour<br />
résoudre les problématiques qui y<br />
sont liées : l’utilisation efficace et inforesponsable<br />
des outils de communication,<br />
la séparation entre vie privée<br />
et vie professionnelle, le stress, la performance<br />
au travail et la gestion des<br />
e-mails », détaille Pierre Guillot.<br />
Les sociétés qui développent<br />
une politique de gestion<br />
de l’information efficace bénéficient<br />
d’un avantage concurrentiel<br />
sur le marché du travail<br />
En parallèle, IMS <strong>Luxembourg</strong> a mis en<br />
ligne un second module d’apprentissage<br />
traitant pour sa part de l’inclusion des<br />
personnes LGBTQIA+ sur le marché du<br />
travail. L’organisme, qui a détecté un réel<br />
engouement pour le sujet il y a trois ans,<br />
a aussi constaté une certaine réserve.<br />
« Les contacts que nous entretenons avec<br />
les entreprises révèlent que celles-ci sont<br />
plutôt ouvertes, mais qu’elles ne savent<br />
pas sous quel angle aborder ce sujet qui<br />
relève, il est vrai, de la sphère privée, mais<br />
qui n’est pas sans conséquences sur la vie<br />
professionnelle. Forts de ce constat, nous<br />
avons décidé de les outiller afin qu’elles<br />
puissent développer une stratégie de gestion<br />
de la diversité pertinente », indique<br />
Priscilia Talbot.<br />
Le nouvel outil proposé par IMS se<br />
veut complémentaire aux deux guides<br />
de bonnes pratiques sur l’inclusion<br />
des personnes LGBTQIA+ et transgenres<br />
en entreprise déjà disponibles.<br />
« L’e-learning aborde la problématique<br />
en profondeur et répond à un besoin de<br />
sensibilisation et d’information. Si l’homosexualité<br />
est globalement bien comprise<br />
par la population, notamment<br />
grâce aux interventions de certaines<br />
personnalités qui font rayonner les<br />
membres de la communauté, comme<br />
le Premier ministre Xavier Bettel, il n’en<br />
va pas de même en ce qui concerne<br />
d’autres orientations et identités. La<br />
première partie de la formation est donc<br />
consacrée à la définition des termes et<br />
traite des stéréotypes et des biais inconscients<br />
qui sont malheureusement<br />
source de discriminations. La seconde<br />
donne des pistes pour se défaire de<br />
ces idées reçues et propose des actions<br />
concrètes à mettre en place aussi bien<br />
au niveau personnel qu’organisationnel.<br />
Pour ne citer qu’un exemple, nous y
LABORATOIRE SOCIAL<br />
93<br />
Priscilia Talbot et Pierre Guillot<br />
abordons la question de la parentalité.<br />
Il arrive en effet qu’un employé qui n’a<br />
pas fait son coming-out au travail passe<br />
sa vie de famille sous silence, se privant<br />
ainsi de certains avantages comme le<br />
droit au congé parental ou pour raisons<br />
familiales », précise la Project Manager.<br />
Cocréé par IMS <strong>Luxembourg</strong>, certaines<br />
de ses entreprises membres et des associations<br />
luxembourgeoises comme<br />
Rosa Lëtzebuerg et le Centre LGBTQIA+<br />
Cigale qui ont apporté leur expertise du<br />
sujet et des réalités nationales, l’e-learning<br />
se veut être un outil clé en main<br />
que les organisations peuvent utiliser<br />
lors de l’onboarding de nouveaux salariés<br />
ou comme outil de formation<br />
dans le cadre de leur stratégie de gestion<br />
de la diversité. Sa création a été<br />
rendue possible par un financement<br />
du Fonds social européen, du ministère<br />
de la Famille, de l’Intégration<br />
et à la Grande Région et de l’Œuvre<br />
Nationale de Secours Grande-Duchesse<br />
Charlotte.<br />
Des problématiques aux enjeux multiples<br />
Si besoin de convaincre les entreprises<br />
il y avait, précisons que les problématiques<br />
de l’infobésité et de l’inclusion<br />
des personnes LGBTQIA+ sont liées à<br />
de nombreux enjeux puisqu’il en va non<br />
seulement du bien-être au travail, mais<br />
aussi de l’attraction et de la rétention des<br />
talents ou encore de la performance de<br />
l’entreprise.<br />
« Nous savons que les personnes victimes<br />
d’une surcharge d’information<br />
ont davantage de risques de souffrir<br />
d’épuisement professionnel. Ceci<br />
est dommageable pour l’entreprise à<br />
plusieurs égards. Non seulement ce<br />
mal-être entraîne une hausse de l’absentéisme,<br />
mais l’infobésité diminue<br />
également la performance en matière de<br />
prise de décision de même que la créativité<br />
et, par conséquent, l’innovation. En<br />
outre, il est clair que les sociétés qui développent<br />
une politique de gestion de<br />
l’information efficace bénéficient d’un<br />
avantage concurrentiel sur un marché<br />
du travail confronté à une pénurie de<br />
main-d’œuvre. À choisir, un candidat<br />
boudera une entreprise dans laquelle les<br />
flux d’information sont trop importants<br />
ou qui ne respecte pas forcément la déconnexion<br />
les week-ends ou en soirée et<br />
préférera une firme qui lui propose un<br />
environnement de travail plus sain »,<br />
analyse Pierre Guillot.<br />
« Montrer à ses salariés qu’ils sont acceptés<br />
comme ils sont et que l’on crée<br />
pour eux un environnement sain et sécuritaire<br />
sur les questions LGBTQIA+<br />
renforce forcément leur bien-être au<br />
travail et, par conséquent, augmente<br />
leur performance et diminue le risque<br />
d’absentéisme. Cette attitude est aussi<br />
bénéfique à l’image de l’entreprise et<br />
participe à l’attraction des talents. Enfin,<br />
il a été prouvé que les équipes diversifiées<br />
étaient plus créatives et innovantes,<br />
ce qui bénéficie au rayonnement<br />
de l’entreprise sur le marché ! », ajoute<br />
Priscilia Talbot.
94<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
De grandes espérances<br />
« La thématique de l’infobésité est encore<br />
peu traitée au <strong>Luxembourg</strong>. IMS<br />
est la première organisation à prendre<br />
le sujet à bras-le-corps et, avec l’e-learning<br />
qui y est dédié, espère éveiller les<br />
consciences. La surcharge d’information<br />
inquiète depuis la révolution industrielle.<br />
Si les craintes n’étaient pas forcément<br />
fondées à l’époque, elles le sont<br />
aujourd’hui en raison de la numérisation<br />
croissante. Avec les émissions d’e-mails<br />
qui augmentent de 3% chaque année et<br />
la quantité de données qui va inévitablement<br />
croître à l’avenir, nous souhaitons<br />
au moins sensibiliser à la problématique<br />
et, au mieux, encourager les entreprises<br />
à réorganiser la circulation de<br />
l’information de manière que chaque<br />
département reçoit uniquement les<br />
renseignements dont il a réellement besoin<br />
», affirme Pierre Guillot.<br />
Si IMS estime que la problématique de<br />
l’inclusion des personnes LGBTQIA+<br />
est davantage considérée, elle reconnaît<br />
que les discriminations n’ont pas pour<br />
autant disparu. « Ces discriminations<br />
découlent d’une incompréhension ou<br />
d’un manque d’information sur le sujet.<br />
C’est pourquoi, dans un monde idéal,<br />
j’aimerais que tout le <strong>Luxembourg</strong> soit<br />
sensibilisé à la question. Plus réalistement,<br />
nous souhaitons que notre nouvel<br />
outil permette au minimum d’ouvrir le<br />
débat dans les entreprises. Et que celles<br />
qui ne sont pas encore tout à fait prêtes<br />
à proposer ce genre de contenus se rassurent<br />
: l’e-learning demeurera disponible<br />
sur le site d’IMS et pourra faire<br />
l’objet de mises à jour », conclut Priscilia<br />
Talbot.<br />
Les discriminations découlent<br />
d’une incompréhension ou<br />
d’un manque d’information<br />
sur le sujet<br />
Par A. Jacob<br />
35%<br />
des personnes transgenres se sont<br />
senties discriminées sur leur lieu<br />
de travail en 2020<br />
175 milliards<br />
de téraoctets : volume total estimé<br />
des informations stockées au niveau<br />
mondial en 2025
LABORATOIRE SOCIAL<br />
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95<br />
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