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Haiti Liberte 15 Mars 2023

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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

GRÈVE ILLIMITÉE

Dòktè Pap : Yon

pwofèt malè

Page 6

DES GREFFIERS!

Haiti is On the Front

Lines of a Possible

World War III

Page 9

Voir page 4

A qui profitait le

nouveau combat entre

Bel-Air, Solino et Bas

Delmas ?

Page 7

La grève des greffiers continue sans arrêt dans les 18 juridictions du pays

ANNIVERSAIRE DE

L’ASSASSINAT DE POLICIERS

À VILLAGE DE DIEU !

Comment les États-

Unis ont écrasé la

lutte pour la création

d’une nation

somalienne ?

Page 10-11

Des bandes de

colons fous furieux

attaquent la ville

palestinienne de

Huwara

Voir page 3

L’assassinat du dimanche 12 mars 2021 à Village de Dieu est un produit de l’irresponsabilité et du cynisme au

sein de la direction de la PNH

Page 17


Editorial

Haïti serait-elle en première ligne de la

IIIe guerre mondiale !

HAITI

1583 Albany Ave

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Tel: 718-421-0162

Fax: 718-421-3471

3, 2ème Impasse Lavaud

Port-au-Prince, Haiti

LIBERTÉ

Par Berthony Dupont

Le monde se rapproche de plus en plus de la Troisième Guerre mondiale.

L’empire américain poursuit ses tentatives désespérées de remonter

le temps de l’histoire et de revenir au monde unipolaire qui existait avant

l’entrée en vigueur du nouvel ordre multipolaire entamé avec «l’opération

militaire spéciale» de la Russie en Ukraine le 24 février 2022 pour mettre

fin à la menace existentielle que l’expansion et la provocation de l’OTAN

représentent pour elle.

La guerre par procuration de l’Ukraine n’est que le précurseur de la

véritable confrontation. Cependant, le plus grand défi à l’hégémonie mondiale

des États-Unis est, bien sûr, la Chine, qui, selon la plupart des estimations,

a dépassé les États-Unis en tant que plus grande économie de

la planète. Comme l’a expliqué le ministère chinois des Affaires étrangères

dans une déclaration d’une franchise sans précédent le 20 février dernier intitulée

« U.S. L’hégémonie et ses périls ». Washington a développé un manuel

de jeu hégémonique pour mettre en scène des « révolutions de couleur »,

susciter des conflits régionaux et même lancer directement des guerres sous

prétexte de promouvoir la démocratie, la liberté et les droits de l’homme.

S’accrochant à la mentalité de la guerre froide, les États-Unis ont intensifié

la politique des blocs et attisé les conflits et la confrontation. Ils ont

abusé le concept de sécurité nationale, abusé les contrôles à l’exportation

et imposé des sanctions unilatérales à d’autres. Ils ont aussi adopté une

approche sélective du droit et des règles internationales, les utilisant ou les

rejetant comme bon leur semble, et ont cherché à imposer des règles qui servent

leurs propres intérêts au nom du maintien d’un « ordre international

fondé sur des règles ».

Le président chinois Xi Jinping a fermement condamné les efforts

américains pour « contenir, encercler et réprimer la Chine ». Le ministre des

Affaires étrangères Qin Gang a averti Washington de « freiner » et de ne pas

« emprunter la mauvaise voie » vers « le conflit et la confrontation », sinon

il y aura des « conséquences catastrophiques ».

Le langage de plus en plus direct des dirigeants chinois va de pair avec

leurs démarches diplomatiques, comme le rapprochement qu’ils ont négocié

entre l’Arabie saoudite et l’Iran la semaine dernière, qui apporte un coup

terrible à la stratégie géopolitique américaine. Evidemment, la principale

cible des États-Unis, comme tout le monde peut le constater, est la Chine en

utilisant Taiwan comme ils le font avec l’Ukraine. Alors qu’ils entraînent des

troupes taïwanaises à la fois en Taïwan et aux États-Unis, Washington vient

d’approuver l’envoi d’une aide militaire supplémentaire de 600 millions de

dollars à cette province rebelle de la Chine de Mao. Tout cela malgré leur

reconnaissance formelle depuis 1979 que Taïwan fait partie intégrante de

la Chine.

Maintenant, la Chine (alliée à la Russie) et les États-Unis (alliés à l’Europe

occidentale) se préparent ouvertement à la guerre, il y a une très grande

possibilité, sinon, la probabilité, que cette confrontation devienne nucléaire,

ce qui serait une catastrophe pour toute la planète en général. Qu’est-ce que

cela signifie pour les 16 millions d’Haïtiens en incluant ceux de la diaspora ?

Les armes nucléaires modernes sont 100 fois plus puissantes que les

bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki, il y a 78 ans. Une guerre nucléaire

signifierait probablement l’incinération immédiate de tous les habitants

vivant dans et autour des grandes villes américaines et européennes

où vivent et travaillent des millions d’immigrants haïtiens.

Les personnes qui périssaient dans les explosions initiales finiraient

par être les plus chanceuses. Et pour cause. Le principal tueur dans le

monde, autre que l’empoisonnement généralisé de la terre et de l’eau par les

rayonnements, serait l’hiver nucléaire.

Cela est dû par le fait que les nuages radioactifs transportent de la

poussière et des débris très haut dans la stratosphère où ils obscurcissent

la lumière du soleil, en noyant la planète dans l’obscurité profonde et une

autre période glaciaire s’installera. Toute vie humaine, animale et végétale

disparaitra sous l’effet de la radiation ; les plantes et les cultures vivrières ne

pourront pas être cultivées ce qui causerait la mort d’une grande partie des

êtres vivants. Qu’est-ce que cette vision apocalyptique a à voir avec Haïti, et

pourquoi la population est-elle en première ligne ?

Premièrement, sur les 194 Etats indépendants de la terre, Haïti est

l’une des 11 à reconnaître Taiwan comme une nation souveraine. Il y a

quelques années, la Chine a tenté en vain de convaincre Haïti d’abandonner

cette reconnaissance, en retour, elle avait proposé de donner environ

5 milliards de dollars d’aide pour réviser l’infrastructure de Port-au-Prince,

reconstruire le système d’assainissement, le réseau électrique, les routes, les

écoles, hôpitaux, ports et autres infrastructures. Un grand Projet de développement

et de modernisation qu’avait refusé le gouvernement de Jovenel

Moise sous pression américaine ; à l’inverse, la République Dominicaine a

rompu 69 ans de relations diplomatiques avec Taïwan, pour pouvoir bénéficier

cet apport financier de Pékin.

Deuxièmement, Haïti est au bord d’une révolution sociale. Les classes

majoritaires d’Haïti - la paysannerie, le prolétariat et le lumpenprolétariat -

en ont assez de la misère à laquelle elles sont condamnées et rêvent d’un

changement complet du système, en d’autres termes d’une révolution. Cette

perspective a affolé la bourgeoisie haïtienne et également Washington qui,

pour les dissiper, produisent des criminels contrerévolutionnaires dans tout

le pays créant ainsi une atmosphère de panique et de psychose partout,

notamment, dans la capitale et ses environs.

Ce n’est pas seulement parce que les États-Unis ne veulent pas voir

ériger un autre Cuba juste au Sud de la Floride. C’est aussi parce que ces

exploiteurs et profiteurs sont guidés par leur soif insatiable de profits. Ils

ont besoin d’une main-d’œuvre servile pour maintenir leur niveau de vie

élevé et conduire Haïti au bas-fond du sous-développement en tant qu’un

Etat paria.

À l’approche d’une guerre qui semble inévitable avec la Chine, toutes

les usines basées en Chine fabriquent 90 % des produits utilisés par les

Américains - du téléphone portable aux ordinateurs en passant par les

vêtements, les jouets et les ustensiles de cuisine - devront être fabriqués

ailleurs... et à moindre coût. C’est pourquoi les États-Unis doivent garder

Haïti comme « shithole » de réserves pour une main-d’œuvre bon marché,

la moins chère de l’hémisphère occidental.

Donc, le plan de Washington en ce moment est de : 1) déstabiliser

complètement la nation haïtienne ; 2) liquider la moindre résistance, jusqu’à

l’envahir militairement sous le prétexte des « gangs » ; 3) installer au pouvoir

un gouvernement de marionnettes de façon à arrêter tout mouvement

populaire ou progressiste pour la non reconnaissance de Taiwan ; et enfin 4)

mettre en place plus d’usines d’assemblage pour remplacer celles qui vont se

déconnecter de la Grande Chine.

La réalité, cependant, est que le processus de la guerre totale doit être

arrêté, si nous voulons sauver la vie sur cette planète. Voilà pourquoi Haïti

Liberté soutient l’énorme manifestation du 18 mars prochain à Washington

DC, exigeant la fin des guerres d’agression de Washington. Cela va

de pair avec des manifestations similaires qui balayent maintenant toute

l’Europe. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage

» nous enseigne Jean Jaurès. Nous débarrasser de la domination impérialiste

américaine est une nécessité absolue. Seul moyen pour les peuples du

monde de reprendre contrôle de leurs gouvernements, de leurs destins et de

renouer à la vie et à la paix est de rejeter la petite cabale de capitalistes, de

politiciens véreux, de généraux corrompus qui détiennent entre leurs mains

l’avenir de la planète.

Cela signifie que les Haïtiens de partout, tant en Haïti que dans la diaspora,

doivent comprendre qu’ils doivent rejoindre la mobilisation planétaire

contre la guerre dont notre pays subit déjà les conséquences. Car, ce qui est

en jeu, en ce moment critique de l’histoire mondiale, aucune vie ne sera

épargnée.

Email :

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Website :

www.haitiliberte.com

DIRECTEUR

Berthony Dupont

RÉDACTEUR EN CHEF

Victoria T. H. Sylvain

RÉDACTION

Berthony Dupont

Wiener Kerns Fleurimond

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CORRESPONDANTS

EN HAITI

Daniel Tercier

Bissainthe Anneseau

COLLABORATEURS

Marie-Célie Agnant

J. Fatal Piard

Catherine Charlemagne

Pierre L. Florestal

Yves Camille

Jacques Elie Leblanc

Claudel C. Loiseau

Henriot Dorcent

Dr. Antoine Fritz Pierre

Eddy Toussaint

Edmond Bertin

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ADMINISTRATION

Marie Laurette Numa

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DISTRIBUTION: MIAMI

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2 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


A Travers Haiti

Anniversaire de l’assassinat de policiers à Village de Dieu !

Cérémonie d’hommage aux 5 policiers assassinés le 12 mars 2021, lors

d’une opération dans le quartier de Village de Dieu

Par Isabelle L. Papillon

tout n’était qu’un bluff. La police avait

bien récupéré le mardi 16 mars 2021,

le véhicule blindé, en lieu et place des

Une messe a été chantée le dimanche cadavres des policiers.

12 mars 2023 au Quartier Général Le pire dans tout cela c’est que

du SWAT, situé à Clercine en présence d’autres vies policières continuent à

du directeur général de la PNH, Frantz tomber dans d’autres endroits du pays.

Elbé, et des membres du Haut commandement

de la police pour honorer année l’assassinat de deux policiers

Comme l’explique au début de cette

la mémoire des cinq policiers du SWAT Dempsey Denis, 32 ans, agent I, issu

Funérailles des policiers assassinés à Métivier

tués dans l’exercice de leur fonction le

12 mars 2021, lors d’une opération

dans le quartier de Village de Dieu.

Dans une note policière publiée

en la circonstance, pour signifier que

ces policiers entrent désormais au panthéon

de l’histoire où reposent les âmes

de tous ceux qui se sont sacrifiés et qui

se sont distingués par leur bravoure et

leur sens d’engagement on pouvait lire:

« En dépit des pleurs et du sentiment

de désolation que la date du 12 mars

évoque dans la conscience collective,

elle doit être une source d’inspiration

pour méditer, renforcer l’esprit de

corps et travailler sans relâche pour

mettre un terme définitif à la barbarie

de tous les groupes armés qui veulent

à tout prix dicter leurs lois »

Tout n’est que de la démagogie

à faire dormir les naïfs. La police avait

promis la récupération des « cadavres

de nos vaillants policiers tombés en

héros à Village de Dieu», jusqu’à nos

jours, elle n’a pas pu le concrétiser.

Deux ans après cet assassinat crapuleux,

la situation s’est-elle améliorée?

A-t-on réussi à déloger les bandes

criminelles et à pacifier cette zone? Rien

n’a été fait et les corps des agents de

police ont été abandonnés aux mains

des bandits du gang dirigé par Johnson

“Izo” Alexandre, de la coalition criminelle

dénommée Gpèp. Ce Groupe de

kidnappeurs a été formé par l’ancienne

opposition actuellement au pouvoir

pour combattre le groupe fédéré de G9.

« Ces abominables crimes

commis à l’encontre de l’institution

policière ne resteront pas impunis.

Les auteurs ainsi que les complices de

ces actes seront arrêtés puis traduits

devant la justice » avait déclaré dans

une note l’institution policière; mais

de la 27e promotion, et Jean Daddy

Prévilus, agent I de la 31e promotion

dans l’après-midi du mardi 10 janvier

à Carrefour-Feuilles, non loin de l’église

Wesleyenne.

Le 21 Janvier 2023 quatre policiers:

Gérald Octinal (30ème promotion),

Wikern Stanislas (20ème promotion),

Luc Eliézer (20ème promotion),

Duckens Cejuste (24ème promotion)

ont été tués dans la zone de Métivier

à Pétion-Ville. En cette occasion, la Direction

Générale de la PNH dans une

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note a renouvelé à la population « sa

détermination à continuer à déployer

des efforts nécessaires pour mettre hors

d’état de nuire tous les bandits et leurs

alliés afin que la paix, la tranquillité

et la sécurité soient rétablies sur toute

l’étendue du territoire national. »

Quelques jours plus tard, soit

le jeudi 26 janvier, six policiers de la

commune de Liancourt, dans le département

de l’Artibonite avaient été assassinés

lors d’une attaque d’un commissariat

par des membres de gangs

armés.

Ce qu’on n’a jamais eu le courage

de dire, c’est que ce que nous vivons

aujourd’hui est le résultat d’une irresponsabilité

certaine de la part de ceux

et celles qui ont participé à détruire le

pays, particulièrement la mission des

Nations Unies pour l’appui à la justice

en Haïti (Minujusth).

La situation actuelle est la

conséquence d’une certaine inconséquence

de cette mission et sa

complicité avec certaines organisations

de droits humains croupions au service

des intérêts étrangers.

Selon le Centre d’analyse et de recherche

en droits de l’homme (CARDH),

de 2021 à janvier 2023, un total de

103 policiers ont été assassinés par

des bandits armés. Et, ce n’est pas par

hasard si les groupes armés criminels

ne sont jamais maîtrisés, au contraire,

ils se sont renforcés en devenant plus

arrogants, plus agressifs et pullulent à

travers le pays, parce qu’ils ont trouvé

une certaine tolérance des organisations

de droits humains qui les défendent.

Drôle d’ironie, quant à présent,

elles expriment leurs inquiétudes et

indignation, par rapport aux tournures

de violence extrême que prennent les

événements en Haïti. Mais, elles ont la

mémoire courte, car elles oublient déjà

qu’elles ont catégoriquement contribué

à rendre la police impuissante, faible

face aux attaques des bandits armés

sous peine de ne pas être accusés de

massacreurs dans des rapports bien

huilés destinés à satisfaire les intérêts

étrangers à l’encontre du pays.

Rappelons ce qui s’était passé

le lundi 13 novembre 2017 à l’école

évangélique de Maranatha à Grand Ravine,

quand 235 policiers du corps des

BOID, UDMO, SWAT et CIMO envahissent

cette zone pour une opération de

désarmement. Des agents de la MINU-

JUSTH les accompagnent. Cette intervention

visait à rétablir l’ordre dans les

quartiers Ti-Bois et Grand Ravine, limitrophes

de Martissant.

Deux agents de police de l’UD-

MO, dont Jimmy Boyard et Guy Evens

Philidor ont été tués et trois autres

blessés par balles des bandes armées

lors de cette opération lancée par la

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police nationale d’Haïti (PNH) pour

combattre ce foyer naissant de gangs

armés qui avaient choisi cet établissement

scolaire pour leur base.

Les policiers n’ont pas laissé la

scène, car ils ne voulaient pas laisser le

cadavre des deux policiers morts. Dans

un échange de tirs, venant de la police

et des bandes armées, il y a eu des cas

de victimes collatérales, des gens qui se

trouvaient être au mauvais endroit au

mauvais moment.

En fin de compte, les policiers

ont finalement récupéré les cadavres.

Dans l’après-midi de ce lundi, le Premier

ministre haïtien d’alors Jack Guy

Lafontant a sur les réseaux sociaux

réagi en écrivant : « J’exprime mes

profondes sympathies et mes sincères

condoléances aux familles des policiers

victimes à Grand Ravine lors d’une

opération policière »

Puis après, le contenu va complètement

changer juste après les résultats

d’une enquête de l’Inspection

JOBS

Générale de la Police Nationale d’Haïti

(IGPNH) publiés vers la fin de novembre

2017 disant que deux policiers sont

accusés dans le cadre de l’exécution de

neuf civils non armés. Propos soutenus

par le Réseau national des Défenseurs

des Droits Humains (RNNDH). Le Premier

ministre Jack Guy Lafontant avait

qualifié de « bavure » ce rapport.

Du même coup, la Minujusth qui

était sur place lors de l’opération, pour

Les deux agents de police de l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy Evens Philidor

tués le 13 novembre 2017 à l’école Maranatha à Grand Ravine

se dédouaner de toute responsabilité,

en la personne de la porte-parole, Sophie

Boutaud de la Combe, a donné une

autre version truffée de mensonges qui

a contredit les témoignages de témoins

oculaires et de la PNH. «Aucune des

unités de la police onusienne ne s’est

rendue à l’endroit du Maranatha

Collège où les meurtres présumés ont

eu lieu ». Elle a ajouté ensuite : « Les

morts civiles signalées ne faisaient

pas partie de l’opération prévue mais

d’une action unilatérale menée par

suite à la page(18)

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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

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Grève illimitée des greffiers!

A Travers Haiti

Me Martin Ainé président de l’Association

nationale des greffiers haïtiens (ANAGH)

Par Marie Laurette Numa

Le torchon brûle une fois de plus entre les greffiers

et leur Ministère de tutelle. En effet,

juste après, une lettre a été adressée le 6 Mars

2023 dernier au Ministre de la Justice et de la

Sécurité Publique (MJSP), Emmelie Prophète

Milcé, par le président de l’Association nationale

des greffiers haïtiens (ANAGH) Me Martin Ainé,

pour l’informer de la décision des greffiers d’observer

un arrêt de travail le lendemain 7. Depuis

lors, la grève des greffiers continue sans arrêt

dans les 18 juridictions du pays.

Le motif déclaré de cette grève reste, entre

autres de bonnes conditions de travail et

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le défaut

octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite

action.

Admet en conséquence le divorce de la dame Nervalinda TOUSSAINT d'avec son époux

Wadday GRANDIN, pour injures graves et publiques, aux torts de l'époux. Prononce la

dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux, ordonne à l'officier de

l'Etat Civil de Thomazeau de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capital

sous peine de dommages et intérêts envers les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Jacob

MEDE, de ce Tribunal pour la signification du jugement. Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Sillien PLUVIOSE, Juge en audience civile

ordinaire du onze mars deux mille vingt-deux, en présence de Me. Eddy DERICE, Substitut

Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance de Me. Daniel ADRIEN,

Greffier du siège. Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis, de mettre le présent

jugement à exécution : aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux civils d'y tenir

la main, à tous commandants et autres officiers de la force Publique d'y prêter mains

fortes lorsqu'ils en seront légalement requis. EN FOI DE QUOI, la minute du présent

jugement est signée du Doyen et greffier susdits.

AINSI SIGNE: Me. Sillien PLUVIOSE et Me. Daniel ADRIEN.

PAR CES MOTIFS

Après examen et sur les conclusions conformes du Ministère Public, le Tribunal au

vœu de la loi, maintient le défaut requis et octroyé à l'audience contre la

défenderesse pour faute de comparaitre; pour le profit, accueille l'action du

demandeur, le sieur Jean Marie Reginald NICOLAS vu que cette demande est juste

et fondée: Admet le divorce des époux Jean Marie Reginald NICOLAS l'épouse née

Judith PIERRE pour incompatibilité de caractère et aux torts exclusifs de l'épouse:

prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux: Ordonne à

l'Officier de l'Etat Civil compétent de transcrire sur les registres à ce destinés le

dispositif du présent jugement; dit qu'un extrait sera publié dans l'une des

colonnes d'un quotidien s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts

envers les tiers s'il y échet; commet le sieur Jean Fruisner MONICE, huissier de

notre Tribunal pour la signification du présent jugement compense les dépens, vu

la qualité des parties. RENDU PAR NOUS, Fritzner DUCLAIR, Doyen du Tribunal de

Première Instance de Petit-Goâve en audience publique civile de divorce ce

jourd'hui trente Janvier deux mille vingt-trois (30 Janvier 2023), en présence de

Me Erick PIERRE PAUL, Substitut Commissaire du

Gouvernement de ce ressort, assisté du sieur Christophe BONBON, Greffier du

siège-

Il est ordonne....etc...

En foi de quoi....etc.....

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du

Ministère Public, accueille l'action du demandeur, le sieur Polycarpe REVEIL en la forme

maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi vingt cinq

Novembre deux mille vingt deux contre la dame née Carmelle MICHEL; Admet en

conséquence le divorce du Sieur Polycarpe REVEIL contre son épouse née Carmelle

MICHEL, pour injures graves et publiques fait prévus à l'article 217 du code civil haïtien;

prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts exclusifs

de l'épouse, Ordonne à l'officier de l’Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince de

transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent dont un extrait sera publié

dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale, sous peine de dommages intérêts envers

les tiers, compense les dépens vu la qualité des parties; Commet l'huissier Clerbrun FAURE

pour la signification du présent jugement.

RENDU DE NOUS, JEAN OSNER PETIT PAPA, Juge au Tribunal de Première Instance du

ressort de Port-au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du vendredi vingt-cinq

Novembre deux mille vingt-deux, en présence du Substitut Commissaire du Gouvernement,

Me Eunide LEGERME faisant office du Ministère Public et avec l'assistance de

MARIE YOLLANDE CADET ZETRENNE Greffière du siège

Il est ordonné.....etc....

En foi de quoi....etc....

d’exiger la pleine et

entière application de

l’accord signé, le 3

novembre 2017 et de

celui du 23 mai 2019,

entre le Syndicat de

l’ANAGH, l’association

des greffiers haïtiens

et le Ministère

de la Justice et de la

Sécurité publique. Lequel

accord qui avait

prévu : l’adoption du

statut des greffiers, la

fin des discriminations

et des injustices subies

par ces professionnels,

l’octroi d’une carte de

débit à chaque greffier,

la nomination des

greffiers en chef dans

les tribunaux de paix

et l’augmentation graduelle

de leur salaire.

Il nous faut signaler

que les magistrats

debout avaient

observé un arrêt de travail depuis le début du

mois de mars 2023. Dans une note rendue publique,

le président du Collectif des magistrats

debout d’Haïti (COMADH) Me Fatilnor Patrick

Douyon avait indiqué que « les magistrats

assis et les magistrats debout ne jouissent pas

des mêmes privilèges. Nous voulons être traités

comme les magistrats assis »

Une semaine après le lancement du mot

d’ordre de grève générale, le gouvernement du

Premier ministre de facto Ariel Henry et sa ministre

de la Justice se jettent dans un silence de

cimetière et n’ont rien dit sur la crise voire tenter

de répondre aux revendications des greffiers

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé

contre le défendeur à l'audience précitée; Pour le profit déclare fondée ladite

action. Admet en conséquence le divorce de la dame Jenkings DESJARDINS, née

Rose Sentia COPHY, d'avec son époux Jenkings DESJARDINS pour injures graves et

publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux

existant entre lesdits époux; Ordonne à l'Officier de l'état civil de la Section Sud

de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à

la Capitale sous peines de dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet

l'huissier Vilneret GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement;

Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile,

ordinaire et publique du vingt Janvier deux mille vingt-deux, en présence de Me

Jean Rolex MEROVE,

Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur

Mozart

TASSY, Greffier du siège.

Il est ordonné, etc...

En foi de quoi, etc...

Ainsi signé: Nelson CILIUS, Juge et Mozart TASSY, Greffier du siège

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu,

maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le

profit, déclare fondée la dite action, admet en conséquence le divorce du sieur

Jackson CLERVIL, d'avec son épouse Bénite LEON, pour injures graves et publiques,

aux torts de l'épouse; prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant

entre lesdits époux; Ordonne à l’officier de l'état Civil de Port-au-Prince, Section

Sud de transcrire dans ses registres destinés à cet effet le dispositif du présent

jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à la

Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet: Commet

l'Huissier Canal GABRIEL, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Av Juge en audience

civile ordinaire en date du six octobre deux mille vingt-deux, en présence de Me

Jean Rolex

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance

du greffier Mozart TASSY.

Il est ordonné etc...

En foi de quoi etc...

Me. Ingrid Karline WOOLLEY

Officier d'Etat Civil

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du

Ministère Public, accueille l'action du demandeur, le sieur Emmanuel Carlo CLEMENT en la

forme;

Maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi vingt-cinq

Novembre deux mille vingt-deux contre la dame née Vallery J. JEANTY; Admet en

conséquence le divorce du Sieur Emmanuel Carlo CLEMENT contre son épouse née Vallery

J. JEANTY pour injures graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code civil haitien

prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux, aux torts exclusifs

de l'épouse. Ordonne à l'officier de l'Etat Civil de Port-au- Prince Section Est de transcrire

sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié

dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale, sous peine de dommages intérêts envers

les tiers, compense les dépens vu la qualité des parties; Commet l'huissier Clerbrun FAURE

pour la signification du présent jugement RENDU DE NOUS, JEAN OSNER PETIT PAPA, Juge

au Tribunal de Première Instance du ressort de Port-au-Prince, en audience civile publique

et ordinaire du vendredi vingt-cinq Novembre deux mille vingt-deux, en présence du

Substitut Commissaire du Gouvernement, Me Eunide LEGERME faisant office du Ministère

Public et avec l'assistance de MARIE YOLLANDE CADET ZETRENNE Greffière du siège.

Il est ordonné.....etc.. .

En foi de quoi....etc....

L’actuelle ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Emmelie

Prophète Milcé

et des commis parquets de la République. Selon

les dénonciations de Me Matin Ainé, les greffiers

sont arrivés à un point de non-retour tenant

compte des maintes tentatives effectuées afin de

rencontrer l’actuelle ministre de la Justice et de

la Sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé.

Nous avons envoyé plusieurs correspondances à

la ministre, jusqu’à date aucune décision n’a été

prise ». Une attitude de mépris du gouvernement,

aucun dialogue n’est en cours ; voilà pourquoi

l’Association nationale des greffiers haïtiens

(ANAGH) renouvelle que la grève continue «

jusqu’à ce que des avancées réelles soient constatées

entre les instances concernées ».

Par ailleurs, il faut souligner que ce n’est

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, Le Ministère Publique entendu, maintient le défaut octroyé

contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action.

Admet en conséquence le divorce du sieur Roody DEMESVAR, d'avec son épouse née

Marie Elizabeth Chantale LOVENSKY pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse.

Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux ; Ordonne à

l'officier

de l'Etat civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce

destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens

s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet,

commet l'huissier Devide MORANCY de ce siège pour la signification de ce jugement;

Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous, Marthel Jean Claude, juge en audience civile ordinaire

et publique du mercredi neuf Novembre deux mille vingt-deux, en présence de Me. Jean

Rolex

MEROVE, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du

sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.

Il est ordonné, etc....

En foi de quoi, etc....

Ainsi signés Marthel Jean Claude, Juge et Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège

Me Moïse SANON, Av.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le

défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare

fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce de la dame Viona POMPI-

LUS d'avec son époux Jacques Emmanuel Gregory CHARLOTIN, pour injures

graves et publiques, aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens

matrimoniaux existant entre lesdits époux, ordonne à l'officier de l'Etat Civil de

Port-au-Prince, Section Sud de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif

présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à

la capital sous peine de dommages et intérêts envers les tiers s'il y echet.

Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce Tribunal pour la signification de ce

jugement.

Compense les dépens.

Il est ordonné etc...

En foi de quoi etc...

AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Juge en audience civile

ordinaire du dix-huit septembre deux mille vingt-et-un, en présence de Me. Jean

Rolex

MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance

de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant publiquement

et par défaut, sur les conclusions du ministère public, MAINTIENT en la

forme le défaut octroyé au profit de Wilken GEFFRARD, la femme Née Melissa

Christina Abigaël SAINVILUS, PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux

ayant existé entre les époux Madame Wilken GEFFRARD, la femme née Melissa

Christina Abigaël SAINVILUS aux torts de l'époux, RENVOI les parties par

devant l'Officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince pour les

suites de droit, ORDONNE la publication du présent jugement dans l'un des

quotidiens s'éditant à la Capitale,

COMPENSE les frais et dépens de l'instance, COMMET l'huissier Johnny JEAN

immatriculé au greffe du tribunal de première instance de Port-au-Prince, pour

la signification dudit jugement.

Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience

civile, ordinaire et publique du mercredi vingt-trois Janvier deux mille

vingt-trois en présence de Me. Albert DARELUS, Substitut Commissaire de ce

ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, greffier du

siège.

Il est ordonné...etc...

En foi de quoi.....etc....

pas la première tentative des greffiers pour exiger

le respect du protocole d’accord. Depuis

l’année 2018, ils poursuivent des mouvements

de la sorte contre le Ministère de la Justice et de

la sécurité publique. L’année dernière 2022, ils

étaient également entrés en grève, une grève qui

a été levée suite à une quelconque entente avec

les autorités responsables et qui malheureusement

n’a jamais été honorée.

Les promesses non tenues des autorités du

Ministère de la justice et de la sécurité publique ne

font que renforcer les aspirations des travailleurs

de la justice dans leur combat tout en rappelant

que leurs revendications sont justes et fondées.

Et c’est pour cette raison qu’ils comptent maintenir

jusqu’à pleine et entière satisfaction des

revendications des Greffiers et Commis parquets

de la République.

Haïti Liberté estime que la grève du syndicat

des greffiers est légitime et les soutient dans

leurs luttes contre le gouvernement.

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé

contre la défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite

action.

ADMET en conséquence le divorce du sieur MALERBE JACQUET, d'avec son épouse

née

MIRLAINE LACOUR pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse.

PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux;

ORDONNE à l'officier de l'Etat

Civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce

destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des

quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers

s'il y échet. Commet l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification de

ce jugement; Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous MATHIEU CHANLATTE Juge en Audience civile,

ordinaire et publique du Jeudi quatorze Janvier deux mille seize, en présence de

Me MAMELA SEJOUR, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et

avec l'assistance du sieur MOZART

TASSY, greffier du siège.

Il est ordonné.....etc....

En foi de quoi....etc....

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, Le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé

contre le défendeur à l'Audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite

action. ADMET en conséquence le divorce de la dame EVENS SAINTAL née DAPHNEY

DECKE, d'avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l'époux.

PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits Epoux;

ORDONNE à l'officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire

sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages

pour les intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Canal GABRIEL

de ce siège signification de ce jugement; Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous NELSON CILUIS, Juge en Audience civile,

ordinaire et publique du jeudi dix-neuf Janvier deux mille vingt-trois, séance

tenante, en présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut Commissaire du

Gouvernement de ce ressort et avec assistance du sieur MOZART TASSY, greffier du

siège.

Il est ordonné....etc....

En foi de quoi...etc...

Me Franso Emilien

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé contre la

défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite action. Admet en

conséquence le divorce du sieur Frusner SEMERAND, d'avec son épouse la femme née Marie Julia

Carmel FOURCAND, pour injures graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code Civil haïtien;

PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts de l'épouse;

ORDONNE à l'officier de l'État Civil de Carrefour, de transcrire sur les registres à ce destinés le

dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la

capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers; Compense les dépens vu la qualité des

parties. Commet l'huissier Maxime CANDIO de ce siège pour la signification de ce jugement. Ainsi

jugé et prononcé par nous Me Guy AUGUSTIN, Juge en audience civile, ordinaire et publique en date

du mercredi dix-sept Août deux mille vingt-deux, en présence de Me Wesley PAUL, Substitut Commissaire

du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du Greffier Jean Sauvens THELEMAQUE,

Greffier du siège.

Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis, de mettre le présent jugement à exécution, aux Officiers

du Ministère Public près les Tribunaux Civils d'y tenir main forte lorsqu'ils en seront légalement

requis.- En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.

Ainsi signé: Me Guy AUGUSTIN et Jean Sauvens THELEMAQUE.

POUR EXPÉDITION CONFORME

COLLATIONNÉE

Le Greffier.

PAR CES MOTIFS

Le tribunal, après examen sur les conclusions di ministères public maintien

le défaut octroyé contre son époux Patrick Gilbert Volcy à l'audience

précitée ; pour le profit déclare fondée la dite action ; Admet en

conséquence le divorce de Milady Royer avec Patrick Gilbert Volcy pour

incompatibilité de caractères ; prononce en conséquence la dissolution des

liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux; ordonne à l' Officier

de l'état civil Des Desdunes, commune Des Desdunes, de transcrire sur les

registres à ce destins le dispositif du présent jugement dont un extrait sera

inséré dans l' un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de

dommage envers les tiers ,s' il y échet compense Les dépens.

Ainsi jugé et prononcé par nous Me Gabriel François Av, juge en audience

civile ordinaire et publique en date di quatre octobre deux mille vingt et un

en présence de Me Grand Pierre Estimé Av Substitut commissaire du

Gouvernement de ce ressort avec l’assistance du greffier Me Pascal

Toussaint.

Il est ordonné ...etc ... En foi de quoi ...etc

4 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


Perspectives

La République d’Haïti est devenue un pays sans destination,

sans idéologie et sans mémoire…

Le premier ministre anticonstitutionnel Ariel Henry avec ses supporteurs

du Parti haïtien des tèt kale (PHTK) et ses nouveaux associés du Secteur

démocratique et populaire (SDP)

Par Robert Lodimus

« L’esclave qui n’est pas capable

d’assumer sa révolte ne mérite pas que

l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave

répondra seul de son malheur, s’il se

fait des illusions sur la condescendance

suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir.

Seule la lutte libère. »

(Thomas Sankara)

Dans les régions du Sud, déchirées

entre l’exploitation et la démence

hégémonique, la presse ne doit pas

tambouriner naïvement sur des pseudo-principes

de neutralité. L’objectivité

journalistique est remise en question

dans plusieurs études. Il ne faut pas

confondre objectivité et vérité. La

journaliste et essayiste Stéphanie Martin

rapporte que selon certains auteurs

comme Pierre Bourdieu, « Les médias

seraient donc un outil puissant qui servirait

à maintenir une idéologie dominante.

» La presse qui évolue dans les

zones périphériques où les populations

sont abandonnées à elles-mêmes, sans

capacité intellectuelle et sans moyen

financier, devra finalement « choisir

son camp ». Comme le conseille, dans

un autre contexte, le personnage d’un

roman de Graham Greene. Car son rôle

historique est de guider et d’accompagner

la lutte des masses. La République

d’Haïti a besoin d’une « presse militante

» qui n’a pas peur de « mordre

la main de ceux qui lui donnent à

manger », lorsque ces derniers transgressent

la Loi, menacent et bafouent les

Intérêts de la Nation.

Naître, grandir, vieillir et mourir

en Haïti sont lourds de cauchemars et

d’épreuves. Inestimables de conséquences.

Comment passer toute une

existence à louvoyer sur un océan

d’obstacles anguleux, presque insurmontables,

sans en apporter les séquelles

avec soi dans la tombe? Les

héros de la guerre de l’indépendance,

qui se reposent dans les ténèbres de la

mort, regardent leurs descendants avec

tristesse et amertume. Les Haïtiens qui

leur ont succédé ont détruit leurs rêves.

Les misérables n’ont pas pu s’élever

à la hauteur des sacrifices qu’ils ont

consentis eux-mêmes pour casser les

chaînes de la servitude abominable le

18 novembre 1803 à Vertières. En ce

début de l’année 2023, soit deux cent

vingt ans après, le peuple haïtien traîne

encore derrière lui des sacs remplis de

tribulations, sous un soleil froid d’incertitude

et d’inquiétude qui glace le

cœur et gèle le sang. Où chercher encore

le chemin de ce « Canaan »? Pas

le « Canaan » des gangsters qui terrorisent

Port-au-Prince et ses banlieues !

N’est-ce pas la recherche acharnée et

incessante de ce lieu de rédemption,

de salut et de sécurité qui explique la

présence de tous ces compatriotes aux

États-Unis, en France, au Canada, en

République dominicaine, aux Bahamas

et ailleurs? Malgré les soubresauts de

la désillusion et les entailles abyssales

de la déception, ceux qui partent ne

peuvent pas revenir sur leurs pas. Devrions-nous

étayer cette constatation

par une statistique inférentielle? Les

expatriés de la violence ou de la misère

sont incomptabilisables. La plupart

d’entre eux se retranchent dans la

clandestinité totale. Ils n’existent tout

simplement pas pour les États des pays

dans lesquels ils survivent difficilement

en exécutant des tâches ingrates et précaires.

On les retrouve le plus souvent

dans les activités domestiques et agricoles

: travaux ménagers, gardiennage,

cuisine, jardinage, cueillette de fruits et

de légumes… En principe, ils ne sont

ni vus ni connus... Des anonymes sans

droit. Sans statut. Des moins que rien.

À bien y penser, « Canaan », ce mot

béni des Saintes Écritures, existe-il

dans le paysage social et le langage

politique de la République d’Haïti? Serait-ce

parce que ce peuple prisonnier

de l’Égypte occidentale n’a pas décidé

de compléter la traversée du désert qu’il

est devenu « Sisyphe » sur une terre de

sacrifices et d’héroïsme?

Les personnalités qui militent

pour la cause des masses populaires et

qui auraient pu réellement concevoir un

projet de société viable en faveur des démunis

n’ont pas les moyens financiers

de briguer les postes électoraux. Si par

hasard ils arrivent à le faire avec l’appui

de quelques citoyens conséquents et

progressistes, ils sont soit destitués par

un coup d’État planifié et financé par les

pays occidentaux, soit assassinés cyniquement

par des extrémistes de droite,

antinationaux, avec l’aval, là encore,

des « vermines » de l’environnement

extrasociétal. Nous ne faisons pas allusion

à Jean-Bertrand Aristide qui n’était

pas préparé pour la gouverne politique

d’un État. En ses qualités de prêtre et

d’activiste politique, l’histoire retiendra,

très certainement, ses contributions importantes

et utiles à l’avancement du

combat des masses populaires contre

le néocolonialisme. Loin de nous aussi

l’idée, – spécialement dans ce contexte

–, de faire référence à l’exécution sommaire

de Jovenel Moïse commanditée

par une mafia politique et économique

nébuleuse pour cause de déloyauté.

Le bilan historique, politique,

social, économique, culturel et environnemental

de la République d’Haïti

est désastreux. La population, presque

dans son ensemble, ne pense qu’à fuir.

Des étudiants abandonnent leurs facultés

pour devenir manœuvres sur

les chantiers de construction ou journaliers

dans les plantations agricoles.

Ils ont accepté, après plusieurs années

de sacrifices sur les bancs de l’école, de

s’abrutir dans des activités de travail

qui n’ont rien à voir avec leurs rêves

originels. La décision migratoire de Joe

Biden en faveur du Venezuela, Nicaragua,

Cuba et Haïti participe plutôt,

à notre avis, d’une stratégie cynique

d’appauvrissement des ressources intellectuelles

et matérielles des États

périphériques. L’exode humiliant, dans

les conditions que l’on sait, est une

arme de destruction massive utilisée

par les puissances occidentales pour

ralentir ou freiner le développement

des pays qui luttent pour accéder à

l’autodétermination. Brésil a régularisé

le statut de plusieurs dizaines de milliers

d’immigrants haïtiens. La plupart

des « malheureux bénéficiaires » demeurent

des jeunes qui ont interrompu

leurs études supérieures pour échapper

à l’exclusion sociale, des paysans qui

ont abandonné leurs lopins de terre que

la sécheresse a « décultivabilisés », en

gardant l’espoir de se distancer de la

pauvreté extrême. Néanmoins, tout ce

que ces « claquedents » sont parvenus

à faire, c’est d’échanger les bidonvilles

de Cité soleil, de Solino, de La Saline, de

La Fossette, de Raboteau … contre les

ghettos des États-Unis et du Canada,

les « cités de banlieue » en France, les

favelas du Rio de Janeiro, les « campamentos

» du Chili, les « bateys » de la

République dominicaine : Harlem, Fort

Pierce, Belle-Glade, Saint-Michel, Montréal-Nord,

cité des 4 000 à La Courneuve,

Rocinha, Cantagalo... Après

le tremblement de terre, Sénégal, la

patrie de Léopold Sédar Senghor, – le

poète controversé de la négritude –, a

accueilli une quantité considérable de

sinistrés. Que sont-ils eux-mêmes devenus?

Sur les trottoirs des mégapoles

nord-américaines et européennes, une

frange importante de l’intelligentsia

haïtienne erre au gré des vents. Sans

emploi décent. Sans revenu suffisant.

Sans espoir de retour dans leur patrie.

En faisant un clin d’œil à Jean-Paul

Sartre, le « Diable » a pris possession

de leur pays pour faire le « Mal ». La

famine frappe des millions de paysans

haïtiens. La sécheresse sévit partout.

Le soleil brûle les terres et les plantes.

Alors que le premier ministre anticonstitutionnel

Ariel Henri avec ses supporteurs

du Parti haïtien des tèt kale

(PHTK) et ses nouveaux associés du

Secteur démocratique et populaire

(SDP), – ceux-là qui déclaraient la

guerre à Jovenel Moïse –, vident scandaleusement

les caisses de l’État. Les

petits fonctionnaires revendiquent des

arriérés de salaires qui totalisent plusieurs

mois. Le pays se porte mal à tous

les niveaux. Le choléra a refait surface.

L’insécurité ouvre sa gueule. La mort

bouscule la vie. Les maisons se transforment

en forteresse. Grillages d’acier

à toutes les portes et fenêtres. Les habitants

n’habitent plus chez eux. Ils s’y

enferment. Et attendent le pire. Le pire,

ce sont les bandits de Vitelhomme, de

Ti Lapli, d’Izo et de tous les autres qui

émergent avec leurs armes comme des

baleines dans l’océan. Violent sauvagement.

Assassinent sans pitié. Kidnappent.

Incendient. Et disparaissent.

Sans être inquiétés. Au pays d’Ariel

Henri et de ses supporteurs internationaux,

l’odeur de la prostitution mâle

et femelle monte jusqu’aux portes du

ciel. La République d’Haïti est prise

en otage par ses ennemis traditionnels

qui se retranchent dans le Core Group.

Depuis l’arrivée incongrue de la bande

mafieuse des « crânes glabres », des

truands assautent la gouvernance de

l’État et transforment la République

de Dessalines en écurie d’Augias, le

roi d’Elis. Et, malheureusement, nous

attendons encore la venue d’un Héraclès

qui serait capable de nettoyer les

étables encrassées par plus de deux

cents ans de mauvaise gouvernance,

de corruption administrative, de pillage

des ressources nationales, de népotisme

et d’opportunisme. Bref, Haïti

dépérit sous les yeux impuissants de

ses enfants amorphes, immobilistes,

incompétents et affairistes.

Nous avons écouté avec attention

les témoignages émouvants d’une

fillette Kurde de 9 ans qui se confiait à

une journaliste de France 24. Tout en

nettoyant la kalachnikov qu’elle avait

reçue des soldats du Parti des travailleurs

du Kurdistan (PKK), après plusieurs

séances de formation militaire,

la gamine déclarait : « Les djihadistes

de l’État Islamique sont venus. Ils ont

tué des hommes et emmené des jeunes

femmes avec eux. Si j’avais mon arme,

j’aurais défendu mon village. » Le

comportement et la réaction de l’enfant

légitiment bien l’idée de « violence en

retour » imposée par Robespierre, l’un

des artisans de la Révolution française.

Cette violence n’est pas gratuite et

méchante. Elle est utilisée comme une

arme de « progrès de la Liberté ».

En reprenant les idées philosophiques

de Kant, Herbert Marcuse rappelle que

« la théorie et la praxis politiques reconnaissent

des situations historiques

où la violence devient un élément

nécessaire et essentiel du progrès. »

Ce paragraphe spécialement sert de

réplique aux individus dégonflés qui

ne cessent de répéter par ignorance

aveugle : « Moi, je suis contre la violence.

» Le phénomène de la violence

n’est pas un terrain philosophique

abordable pour les simples d’esprit et

les petits savants sans science. Le

Mahatma Gandhi a dit lui-même : « Là

où il n’y a le choix qu’entre la lâcheté

et la violence, je conseillerai

la violence. » Et nous réitérons nousmême

notre enseignement: « Peuples

de la terre, si par malheur vous

devriez perdre, arrangez-vous pour

que ce soit toujours en luttant. On

ne meurt pas les bras croisés devant

ses bourreaux. »

Si les bandits ont développé

l’habitude cruelle d’envahir la cité, c’est

parce qu’ils savent qu’il n’y a pas de

chasseurs aguerris qui les attendent de

pied ferme à tous les coins de rue. Si

des assassins à bord des motocyclettes

déclenchent la terreur à Port-au-Prince,

c’est parce qu’ils détiennent – outre la

complicité et la tolérance dont ils bénéficient

de la part de certains secteurs

du gouvernement et de la police – le

pouvoir et l’assurance de tuer sans être

tués. La population livrée au gangstérisme

n’est pas elle-même armée. Seul

un État révolutionnaire serait capable

de résoudre les problèmes épineux inhérents

à l’insécurité qui s’est institutionnalisée

en Haïti. Sans nous prendre

pour Hésiode, les États-Unis qui ont tué

Sacco et Vanzetti, le Canada qui a génocidé

les amérindiens sur leurs terres,

la France qui a assassiné Jaurès, et

les autres pays du G7 constituent une

« boîte de Pandore » pour le peuple haïtien.

Ils sont devenus comme la peste

bubonique pour ce petit territoire de

27 750 kilomètres carrés.

Il est temps pour les Haïtiens de

tourner la tête ailleurs. Vers des pays

qui leur ressemblent, qui les respectent,

qui les comprennent, qui ne les humilient

pas, et qui seraient prêts à les aider

à se hisser sur les rails du développement

durable. Que les États-Unis, la

France, le Canada, l’Espagne, le Japon,

l’Italie, etc., menacent L’État haïtien

d’embargo, comme Cuba en souffre

depuis 1959, ou comme Israël traite

la Palestine, qu’a-t-il encore à craindre

et à perdre, lorsque le misérable a déjà

tout subi et tout perdu ? Ne lui ont-ils

pas enlevé cruellement le manteau et la

tunique ? Ne l’ont-ils pas dépouillé de

tout ? Que reste-il de sa souveraineté et

de son indépendance ? De ses richesses

naturelles ? Qu’est-il advenu des enfants

que l’adoption internationale lui

a enlevés et qui, devenus adolescents

dans la maison de Potiphar, pleurent

de nostalgie, d’abandon et de désespoir?

Certains d’entre eux auraient

même été assassinés pour prélèvements

d’organes.

Le Figaro a publié un article le

17 novembre 2011 sur le sort réservé

en France aux enfants adoptés après le

séisme du 12 janvier 2010 qui a occasionné

près de 300 000 victimes. Cet

extrait, comme vous le constatez, est

révélateur des problèmes gravissimes

auxquels ces gamins dépaysés sont

confrontés en terre étrangère :

« (…) Plusieurs enfants haïtiens

ont été de nouveau abandonnés

après leur arrivée en France, confiés à

la Ddass par leurs parents adoptants.

«Malade, difficile à s’insérer, parfois

violent, l’enfant rêvé et l’enfant réel

ne se rejoignent pas toujours, explique

Hélène, pédopsychiatre, qui a reçu certains

de ces cas. L’adoption est vraiment

une greffe qui prend ou ne prend

pas. » Encore moins quand elle répond

à une logique humanitaire, comme le

développe dans ses ouvrages le psychiatre

Pierre Lévy-Soussan. «L’adoption

internationale n’est pas une solution

d’urgence, écrit-il. Il s’agit de

construire une famille, pas de sauver

des enfants.»

D’autres médias, après enquête

journalistique, ont même dénoncé des

scandales de trafic d’enfants. Jean Michel

Caroit, correspondant du Quotidien

Le Monde, rapporte le témoignage [5]

de Sergio Abreu, un responsable de Vision

mondiale :« Avant le séisme, les

trafiquants, avec la complicité d’officiels

des deux pays, vendaient les

enfants haïtiens 5 dollars, pour les

réseaux de mendicité, la prostitution

infantile des deux sexes ou les travaux

agricoles. Aujourd’hui, j’entends

dire dans la zone frontalière que des

étrangers paient jusqu’à 25 000 dollars

pour adopter un enfant», racontet-il.

«Il est évidemment très difficile

d’avoir des preuves, mais je ne serais

pas étonné que certains de ces enfants

soient victimes de trafiquants d’organes.

»

Toujours selon Jean Michel Caroit

: « Le trafic d’enfants à la frontière

entre Haïti et la République dominicaine

s’est intensifié ces dernières

années. Selon une enquête réalisée, en

2002, par l’Organisation internationale

pour les migrations (OIM), au moins 2

500 mineurs haïtiens sont victimes de

ce trafic chaque année. »

L’équipe gouvernementale de

l’époque du tremblement de terre n’aurait-elle

pas des comptes à rendre à la

population haïtienne ? La République

d’Haïti est mutilée et sacrifiée à tous les

niveaux.

Tous les peuples de la terre

fraternisent. Ils sont différents de

suite à la page(15)

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

5


Kwonik Kreyòl

Dòktè Pap : Yon pwofèt malè

J. Fatal Piard

Madichon ou konn bay bèlmè w

Anpil fwa se manman w li konn rive

Pwovèb Ayisyen

Dòktè Jan Wilyam Pap sa a w

tande ta sanse yon gwo espesyalis

nan epidemi tankou Sida, kolera,

kowona ak lòt maladi pongongon.

Nou dwe fè n sonje Sida sa w

tande a se yon maladi malè pandye

Dòktè Jan Wilyam Pap

blan loksidan kretyen te pote pou

Ayisyen kòm èd imanitè depi lane

1981. Ooo ! Dòk la tèlman gen bab

li fin blanch nan veye maladi pongongon,

li santi l resi bouke atò. Yon

bon maten avril 2020 popilasyon an

rete l tande dòk Pap transfòme tèt li

pappap anpwofèt malè malentespri.

Pèsonn pa menm bezwen maton

nan sosyoloji pou w rive konprann

gen plizyè rezon ki ta fè dòk la

gen tan kite foli pwofèt malentespri

sele l bride l e menm fè l koumanse

depale. Youn nan yo ta sanble dòk

la gen bonjan enfòmasyon sou baz

ankèt li mennen, Miskaden, Makennsonn,

Mako, Bèje ak lòt raketè a

bib ta fè plis milyon nan fè vizyon

pase yon sitwayen konsekan ki ta

gen bonjan vizyon syantifik pou fè

biznis onèt an Ayiti.

Dòk epidemyolojis la panse

metye pwofèt malè ta pi bon pou li.

Se sa ki esplike l ta pran desizyon

pou l ta fè yon eskperyans nan zafè

bay mas popilè yo madichon pou

piplis malè ak giyon kontinye pote

boure sou yo san rete. Se vre blan

kolon loksidan kretyen mete legliz

nan tout rakwen pou rale pichon

ak tout malediksyon sou peyi n nan

depi 1492. E, sitiyasyon vyolans,

mizè, soufrans ensekirite k ap pase

nan katye popilè kote k gen piplis

biznis raketè ak bib yo rele legliz yo

montre n sa klè.

15.000 kadav kowona pa jou

Si nou ta sonje byen, nou t ap rive

konprann se pa jounenjodi a sèlman

ajan loksidan an yo pwograme pou

yo, pou fè dyòb bayakou sa a zewo

fòt. Sonje byen, se depi yon aswè

mwa avril 2020 dòk pwofèt malè t al

dòmi vant plen apre l fin kraze yon

tonm aleken apre sa l desann yon

bon kleren ki gen 36 mwa nan yon

boutèy tranpe. Kòm nou tout konn

sa deja depi w dòmi vant plen se lè

w fè tout pi bèl rèv ou pi pito.

Tout eskperyans demontre sa

aklè, depi w al dòmi vant plen se pi

bon lè pou w fè rèv tankou Letènèl

vin pale ak ou, li vin ba w komisyon

bay lòt yo l nan papòt la ou Jezi pa

lwen vini. Men dòk pwofèt malè a

gen kèk lane depi l lage nan fè eksperyans

vizyon je klè pou kraponnen

moun li konprann li ka fè pè oubyen

l pran pou gwo makak sale. Si

n sonje byen dòk la pe fè estaj lontan

kòm apranti pwofèt malè.

An avril 2020 li te koumanse

fòse kadna ki fèmen bwat madichon

an pou louvri l. Lè sa a se pou l te ka

lage pichon kowona pou ta simaye

malè lanmò nan tout lakou popilasyon

an ki deja nan malè anba grif

oligachi pwazon san konsyans la. Ta

sanble dòk la nan foli pwofèt ki fèk

monte l menm jan ak Mako, Makennsonn,

Bèje ak lòt tèt loke yo, li

ta wè Letènèl nan yon vizyon yon

aswè l te dòmi vant plen epi sou kou

kouchon Sentatwàn.

Gendelè, lè w tande ou fin

vale yon valè kleren Sen Michèl nan

boutik nan kalfou Pòs Machan bò pil

fatra a apre yon ti kabicha fin pati

ak ou detan w chita sou yon chèz

Joel H. Poliard

M.D., M.P.H.

Family and Community

Medicine

Public health and Pediatrics

5000 N.E. Second Ave,

Miami FL, 33137

tel. (305) 751-1105

pay san pinèz, pa gen rèv ou pap fè.

Anvan l jou dòk la te reveye, san

l pako menm lave bab ki bade ak

vomi aleken melanje ak lòdè kleren.

Li kouri al frape nan pòt prezidan Jovnèl

pou l t al anonse bòn nouvèl

15.000 kadav kowona Letènèl te

anonse l la.

Revelasyon Letènèl Dèzame

Men sa dòk pwofèt malè a rakonte

prezidan fo bannann nan Letènèl di l

pou l di Pèp la. « Dòk Pap, se mwen

Letènèl Dèzame Disali ki te disparèt

Sodo ak Gwomòn nan yon bat je

poutèt yo t ap fè krèy nasimadi nan

tout rakwen 24/24. Jodi a m deside

ba w yon komisyon bay Pèp Ayisyen

an kote m wè gwo malè pou yo.

Pou yo pa repwoche m kòmkwa m

mechan paske m pat avèti yo, m tou

di w sa pou w mache pale yo . Se

yon premye ti lòsyè vèsè nan chapit

malè sa a Letènèl te di dòk pwofèt

malè pandye a.

Sa a se te ti kal nan twòkèt la.

Men pil ak pakèt chay madichon an

pa ko menm debake sot nan bouch

tou santi kleren dòk la. « Si w pa di

yo sa se se koze ki regade w ak yo.

Epi se sou konsyans w tout 15.000

kadav pa jou sa a yo pral kwaze 2

pye yo. Di yo m di w di yo si yo pa

konvèti m pe lage pil lòt pichon sou

yo ki pi mal pase sa m te lage tankou

maklouklou Sida a. Men sa pou

w al di yo toujou pou mwen ». Se se

rès twòkèt la.

Mezanmi oooo men yon ti

zing nan chay la ! Si w koute pawòl

vizyon sa a yo w t ap tèlman pè w t

ap tou kouri al foure tèt w nan yon

tonm. « M di w di yo m voye di yo

si yo tout pa konvèti nan toute krèy

relijyon yo nèt san manke youn,

menm jan m te lage dife sou yo nan

Sodo ak Gwomòm tou vivan poutèt

yo t ap fè krèy masimadi gwo jounen

nan boul figi m konsa, m pe lage

Pichon Kowona nan dengonn yo

24/24 ».

Malè avèti pa janm touye

okenn kokobe sòf si l gen defo kite

fèy zòrèy li lonje pi long pase zo bwa

tèt li. « Malè pandye sou tèt tout sa

k ta gen foli deside kanpe sou bit rebèl

ki pa vle konvèti nan youn nan

relijyon m te bay blan kretyen pote

pou yo depi lannwit 5 desanm 1492

yo. M tou avèti Pèp Ayisyen an pral

gen 15.000 kadav kowona chak jou

pou pi piti. 15.000 kadav san manke

youn mete sou pil ak pakèt lòt

milye sa Kolera Minista te gaspiye

yo ». Sa a se pawòl Jezikri a.

The Law Offices of

YOLETTE M. SAINTINY, ESQ

IMMIGRATION SERVICES

Petitions • Green Cards

• Waivers • Visas

Adjustment of Status

Removal of Conditions

Immigration Court

Removals Deportations

300 Cadman Plaza

West, 12th Fl.

Brooklyn Heights, NY 11201

Tel:

(718) 629-6100

Rèz sou rèz

15.000 kadav kowona pa jou, se

rès rèz komisyon malè pandye sa a

Letènèl dèzame te bay dòk pwofèt

malè a bay Mas Pòv yo kòm pi bèl

prèv lavalas lanmou san fren l gen

pou pou sila a yo ki nan bidonvil yo.

15.000 kadav kowona chak jou se

te pi gwo rekonpans pou lafwa yo

nan retou Jezi ak pèseverans yo nan

mizè, soufrans, grangou, ensekirite

ak vyolans nan tout katye popilè yo

ki pa janm sispann priye manman

Mari maten midi aswè tout jounen

tout lannwit.

Men sa Dòk la ki se Direktè

ak fondatè Sant Jeskyo pa konprann

se pa tout moun ki pe dakò kite l

pran sou baz ti rèz sa a. Se vre depi

nan lane 1981 yo, se konsa dòk la

ape ride pèp la eskive move kout

katchapika anpwazonnen Sida ki te

soti pou l sasinen plizyè milye frè n

ak sè n. Menm si nenpòt lòt pwofèt

malè pandye ta anonse 15.000 kadav

kowona chak jou sa pa t ap

anyen. Sa k pi mal la, depi w tande

se yon dòktè ki di w mouri se fini.

Menm si se ta rèz rizèz ou bijo dakò

w mouri.

Paske li pase pou pi piti 7 lane

ap etidye pou l ka konnen lè yon kadav

mouri. Menm si w ta fè èrè di l

li fè èrè, li ka tou pwofite sasinen w

pou l repare èrè l fè a. Menm moun

serye te bijo pran sa pwofèt la di a

oserye. Lè Jojo fin aprann sa l kouri

rele Minis TPTK a ki se te Jwaseyis

Nadè fè konnen l pou l louvri yon

gwo chantye pou l fouye twou nan

tout peyi a pou l antere 15.000 kadav

kowona dòk la te anonse ki pat

ko menm mouri yo. Erezman se te

rèz rizèz.

Jenosid an Ayiti

Lè dòk pwofèt malè pandye a te sispèk

ni madichon sida ni madichon

kolera ni madichon kowona l te bay

Ayiti yo pa janm ateri vre, li te deside

pase yon vitès siperyè. Lè l wè

move plan bon patwon l yo pat janm

rive pase malgre move plan yo pa ko

jwenn rezilta Dòk pwofèt malè a pito

chwazi fè ti dife volan ak estrateji

krim lagè nan mitan menm pitit pèp

tankou sa k te pase nan peyi Wannda

ant avril ak jiyè 1994.

Pou menm kalib masak, zak

sasinay ak krim yo rele jenosid la,

ki te pase Wannda a ta rive fèt tou

an Ayiti anvan lontan. Se pi bon

sòm madichon dòk pwofèt malè a

ta mande Letènèl pou ta rive nan

katye popilè yo. Jenosid, se dènye

fim kòbòy sa a menm nonm pwofèt

malè pandye a swete pou ki rive nan

katye popilè yo nan yon entèvyou

li te bay nan yon radyo nan mitan

senmenn pase a.

Nan lokazyon pale anpil nan

radyo sa a, dòk pwofèt malè a ki se

manm komite syantifik OMS la te di

l wè gwo malè pou Ayiti. « Gen yon

gwo gwo masak k ap prepare e ki va

gen pou l rive anvan lontan nan peyi

a. Epoutan otorite yo kite sitiyasyon

vin pi malouk chak jou piplis. Chak

jou k pase bagay la pe vin pi grav

toujou piplis ». Sa ka rive moun serye

pa pran sa nonm nan di a oserye.

Men limenm li pa pran tèt li oserye.

Men, grann mwen te toujou

di m konsa. « Depi w wè makak

pwomèt ou, yo bèl kout wòch galèt.

Ou mèt konnen wòch la gen tan

anba pat li lontan ape tann w».

Alòs, menm jan Letènèl Dèzame Disali

te avèti dòk pwofèt malè pandye

pou 15.000 kadav kowona a, nou

tou avèti Pèp la pou l pare l pou l

renmèt tout kout wòch yo, sizoka pa

ka. Ni tou sizoka ta ka.., tou. Dòktè

Pap, pap janm gen ni okipasyon ni

jenosid. Dòk pwofèt malè pandye si

se pou okipasyon ak jenosid, nou regrèt

sa pou w. Ou pap janm sis.

6 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


Perspectives

A qui profitait le nouveau combat entre Bel-Air, Solino

et Bas Delmas ?

La résistance de Solino à servir de passage pour les otages est la raison

pour laquelle Bel-Air l’attaquait récemment

Par Kim Ives

Kempes Sanon, un kidnappeur

condamné, il s’est évadé de prison

en 2021 et dirige aujourd’hui le

gang de Bel-Air

La semaine dernière, de violents combats

entre les quartiers du centre-ville

de Port-au-Prince ont de nouveau éclaté

après des mois de paix relative.

Certains analystes se demandent

si les affrontements qui font actuellement

rage n’ont pas été conçus pour

fournir un prétexte à Washington et à

Ottawa pour lancer leur troisième occupation

militaire étrangère d’Haïti au

cours des trois dernières décennies.

Le quartier au centre du conflit

est le Bel-Air, qu’un gang criminel domine

sous la direction d’un kidnappeur

condamné, un évadé de prison nommé

Kempes Sanon. Condamné à la prison à

vie, Sanon s’est évadé de la prison de la

Croix-des-Bouquets en décembre 2021

Centre de santé de Solino

et a depuis transformé le Bel-Air en une

importante base d’opérations d’enlèvements,

l’une des cinq gérées par des

gangs financés par des rançons dans la

région de la capitale. Les quatre autres

sont : Village de Dieu et Grand Ravine,

dirigées respectivement par Johnson «

Izo » Alexandre et Renel « Ti Lapli » Destina,

sur le flanc sud-ouest de Port-au-

Prince ; la banlieue comprend Tabarre,

Torcelle et la Croix-des-Bouquets dirigée

par le gang « Faire tomber les barrières»

(Kraze Baryè) d’Innocent Vitelhomme

allié à celui du gang « 400 Mawozo »

de Joseph « Lanmò Sanjour » Wilson ;

et enfin, au nord de la capitale, Canaan,

dominée par le gang de Jerry “Jeff”

Jeudy, qui aurait été tué par la police

haïtienne le 8 février.

Tous ces gangs font partie d’une

confédération appelée le G-Pèp, dirigée

par Gabriel “Ti Gabriel” Jean-Pierre,

basée dans le quartier de Brooklyn du

vaste bidonville de Cité Soleil à Port-au-

Prince.

Le G-Pèp s’est dressé contre une

alliance anti-criminalité de groupes de

quartier connue sous le nom de « Forces

révolutionnaires de la famille G9 et

alliés ».

Pendant l’été de 2021 et de celui

de 2022, de féroces batailles ont eu lieu

entre ces fédérations adverses, mais

la paix a régné ces derniers mois. En

décembre 2022, Christ-Roy « Krisla »

Chéry, leader du G9 dans le quartier de

Ti Bois qui borde Grand Ravine, a conclu

une trêve avec Ti Lapli et Izo. Jusqu’à

présent, cette trêve de paix est en vigueur.

En novembre 2022, les quartiers

Delmas 2, 4 et 6 du porte-parole du G9

Jimmy “Barbecue” Cherizier ont fait la

paix avec le gang voisin de la Ruelle

Maillart. Mais il semblerait bien que cet

accord soit en train de s’effondrer.

Pendant des semaines, le Baz

Bèlè (Gang de Bel-air) de Kempes Sanon

avait tiré sur les habitants du bas

Delmas de Cherizier et d’un quartier voisin,

la rue Saint-Martin, mais Cherizier

a choisi de ne pas répondre. Cependant,

le lundi 27 février, une goutte d’eau a

fait déborder le vase ; quand les snipers

de Sanon ont tiré sur trois personnes

dans le quartier de la rue Saint-Martin

: l’une est décédée sur place, une autre

est décédée à l’hôpital, et la troisième est

toujours hospitalisée.

Les hommes armés de Sanon ont

tiré des coups de feu mortels depuis une

école nommée Collège Nosirel Lhérisson.

En représailles, le G9 a contre-attaqué

pour s’emparer de l’école et la

rendre inutilisable comme base de tir.

Mais le gang de Bel-Air n’a pas pu être

délogé facilement, et les combats entre

les Bas-Delmas du G9 et les Bel-air du

G-Pèp ont été féroces depuis.

Pendant ce temps, la guerre a

également éclaté entre Bel-Air et son

voisin, Solino, un ancien allié. A l’instar

des quartiers de Ti Bois et Carrefour

Feuilles, Solino abritait de nombreux

agents de la Police Nationale d’Haïti

(PNH). Ils avaient des liens d’amitié

avec Kempes Sanon, le conduisant

même dans leurs voitures de police.

Mais la semaine dernière, l’inspecteur

de la PNH Frantz Sébastien Jean-Charles

Jean et sa fille, qu’il emmenait à l’école,

et six autres ont été enlevés à Delmas,

selon le Haitian Times, citant des médias

locaux.

« Pour l’industrie des enlèvements

de nos jours, chaque fois qu’ils

emmènent quelqu’un de Delmas 19,

31, 33, 75, la route la plus facile vers

le Bel-air passe par Solino », a déclaré

Cherizier. Il estime que 90% des otages

de Port-au-Prince sont désormais

hébergés au Bel-Air.

Selon Cherizier, le gang de Kempes

Sanon « voulait passer par Solino

avec ses kidnappés. Les policiers de

Solino se sont révoltés, et cela a déclenché

la bagarre. Ce fut une bagarre

entre la police de Solino et les gangs du

Bel-Air. »

Ces dernières années, Solino a

toujours été un refuge, où les réfugiés

des combats du quartier Ruelle Maillart

étaient logés à l’intérieur des tentes de

l’église Saint-Michel.

« Bel-Air fait partie du G-Pèp,

explique Cherizier, mais Solino a toujours

été plus ou moins neutre. La résistance

de Solino à servir de passage pour

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Nou pale kreyòl.

5020 Foster Avenue

Brooklyn, NY 11203

718.613.0228

Une acre de maisons incendiées à Delmas 4, résultat des combats avec

leur voisin de Bel-Air

les otages est la raison pour laquelle

Bel-Air l’attaque maintenant.

Le samedi 4 mars, une escouade

de combattants de Cherizier traversait

Ruelle Maillart après avoir combattu le

gang du Bel-Air. Le gang de Ruelle Maillart,

autrefois allié de Bel-air, a ouvert le

feu sur les troupes du G9 par derrière,

tuant d’une balle au visage, un important

soldat de la brigade vigilance de Delmas

4.

« Mes hommes ont été scandalisés

par cette trahison de la trêve, et

quand on est un leader, il y a des moments

où il faut prendre une décision »,

a déclaré Cherizier à Haïti Liberté. « Si je

ne me décidais pas, ils pourraient, dans

leur profonde colère, attaquer Maillart

pour venger eux-mêmes leur camarade.

Alors toute la semaine, sans relâche,

Maillart répondra de leur trahison qui a

tué un de mes hommes.

Le gang de Bel-Air a brûlé l’église

Saint-Michel de Solino et de nombreuses

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Brooklyn, NY 11236

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maisons. Le principal groupe de défense

des droits de l’homme, le RNDDH, affirme

qu’une soixantaine de personnes

sont mortes, mais ses décomptes ont

été discrédités en raison des récents

scandales qui l’ont entouré. Néanmoins,

des reportages radio indiquent que des

dizaines de personnes ont été tuées.

Le 3 mars, une balle provenant

du conflit avec le Bel-air a touché un

lampadaire à Delmas 4, provoquant un

incendie majeur qui a brûlé plus d’une

acre de petites maisons. En fait, les combats

aggravent également une situation

économique déjà extrêmement précaire,

car de nombreuses personnes se retrouvent

sans abri, sans emploi et doivent

fuir leur quartier.

« Le G9 est en mode défensif », a

déclaré Cherizier. « Nous ne voulons pas

prendre le contrôle du territoire de qui

que ce soit. Nous ne faisons que nous

défendre. Pour chaque action, il y aura

une réaction. »

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

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Haïti, d’une Transition à l’Autre (60)

La création de l’OCAG dans l’impasse et l’arrivée sans

consensus d’un CSC !

Mirlande H. Manigat, figure politique et intellectuelle sur qui se repose ce

fardeau de trouver les verbes et les moyens pour consolider le pouvoir du

chef de la Transition, n’arrive pas à convaincre

Par Catherine Charlemagne

Comme une illusion, le Haut Conseil

de la Transition (HCT) créé dans la

foulée par un énième Accord politique

entre le Premier ministre de facto, Ariel

Henry et un certain nombre d’organisations

politiques et des entités de la

Société civile se dissout dans la masse

comme certains l’avaient prévu lors

de sa création le 21 décembre 2022.

Présenté par ses concepteurs comme

l’Acte ultime d’un consensus politique

de sortie de crise dans le cadre de la

Transition, le HCT devrait rapidement

prendre en main, selon les termes de

l’Accord intitulé : « Consensus National

pour une Transition Inclusive et des

Élections Transparentes », plusieurs

dossiers dont celui de la création d’un

Conseil Electoral Provisoire (CEP) afin

de lancer au plus vite le processus électoral

devant aboutir à l’organisation

des élections à la fin de cette année.

Charles Tardieu

Mais, voilà! Depuis sa création et son

installation le 6 février 2023, le moins

que l’on puisse dire, le HCT ne donne

quasiment plus signe de vie.

A part quelques participations

pour la galerie au Conseil des ministres,

les trois membres du HCT, Mirlande H.

Manigat et ses deux collègues Calixte

Fleuridor et Laurent Saint-Cyr, se sont

éclipsés du paysage politique depuis

bientôt deux mois. Outre leur présence

très symbolique et très médiatisée au

Palais national et bien sûr les lamentations

de Mme. Manigat se plaignant

qu’ils sont abandonnés au 5 e étage du

Ministère du Commerce et des Industries,

il n’y a plus rien. Aucun signe de

ces trois Mousquetaires du « roi Henry

» qui devraient, en quelque sorte, le

sortir du pétrin de la Transition dans lequel

il s’est enfariné. Or, le temps presse.

Il n’y a que l’un des « facilitateurs »

de la mise en place de l’Accord du Karibe,

Charles Tardieu, qui, timidement, a

dû revenir devant la presse pour reconnaître

que les choses sont plus difficiles

que prévu.

Selon le journal Le Nouvelliste

qui cherchait à savoir où en était le HCT

avec la mise en place de l’Organe de

Contrôle de l’Action Gouvernementale

(OCAG), l’organisme qui devrait jouer

le rôle du « Parlement de la Transition

» pour contrôler les faits et gestes de

Ariel Henry et son gouvernement, sans

chercher à se cacher, Charles Tardieu a

été on ne peut plus honnête. Il avoue,

volontiers, que deux mois après, les

TDR (Termes de Références) ne sont

pas encore définies et que même la

méthodologie pour y arriver est encore

à l’étude. Pourtant, c’est après, après

seulement que tout soit prêt, que l’OC-

AG de 21 membres sera enfin désigné.

Une éternité pour un pays qui est en

train de se disloquer jour après jour !

« Nous sommes en train de finaliser

le document qui établit les Termes de

Référence. Ensuite, nous demanderons

aux signataires de déléguer leurs

représentants. Le HCT aura ensuite un

rôle dans la sélection des membres.

L’OCAG sera formée de 21 membres,

avec une représentation des 3 secteurs

qui composent l’Accord, des femmes et

de la diaspora », a laissé entendre un

Charles Tardieu pas très rassurant sur

l’agenda.

Il reconnaît presque que les signataires

de l’Accord du 21 décembre

tournent, en réalité, en rond. Il n’y a

aucune évolution ! En clair, très peu

d’avancée depuis l’espoir qu’avait

fait naître ce cadeau de fin d’année

qu’avaient offert au Premier ministre

Ariel Henry, les Secteurs qui ont signé

ce nouvel Opus, selon eux, devant ramener

les autres antagonistes à la table

des négociations. Il se trouve que Mme

Mirlande H. Manigat, figure politique et

intellectuelle sur qui repose ce fardeau

de trouver les verbes et les moyens

pour consolider le pouvoir du chef de

la Transition, n’arrive pas à convaincre.

Certains n’arrivant pas à digérer sa

présence dans le « Groupe Ariel Henry

». En fait, elle passe mal. De plus

en plus de personnalités et de Secteurs

organisés se méfient d’un pouvoir qui

ne semble pas enclin de tenir sa parole

face à la gravité de la situation.

Ils préfèrent, de fait, garder leur

distance non seulement avec l’équipe

au pouvoir et ses encombrants alliés du

SDP de Me André Michel que certains

estiment avoir trahi leurs convictions

et la population, mais également ces

gens doutent de plus en plus de la capacité

de l’ancienne Secrétaire générale

du RNDP de pouvoir faire bouger les

lignes dans un sens ou dans un autre.

En effet, la Présidente du HCT paraît inapte

à attirer d’autres entités à intégrer

l’Accord du 21 décembre. Pire, elle ne

parvient même pas à faciliter la mise

en place de l’OCAG sans lequel, il serait

difficile d’avancer sur d’autres dossiers

en perspectives. Comment donner de

gage de confiance à des interlocuteurs

qu’on cherche à ramener dans son

camp quand dans votre propre organisation

vous n’êtes pas capable de convaincre

? Difficile de parler d’élections

aujourd’hui alors même que la deuxième

instance prévue dans l’organigramme

de l’Accord du « Consensus

National pour une Transition Inclusive

et des Élections Transparentes » peine

à se mettre en place. Plus précisément,

les initiateurs ont le plus grand mal à

concrétiser leur objectif.

A en croire, en effet, Charles

Tardieu, encore lui, former l’OCAG demeure

très compliqué : « Ce n’est pas

une opération facile. Nous travaillons

avec très peu de ressources humaines

et matérielles. A cela s’ajoutent les conditions

sécuritaires. Cela a pris beaucoup

plus de temps que prévu. Mais,

comme le réclament beaucoup d’acteurs,

l’OCAG doit être mis en place le

plus rapidement possible, car c’est un

élément fondamental dans l’amélioration

de la gouvernance. Nous n’avons

pas trop avancé malheureusement»

disait-il, il y a quelques semaines. En

fait, il y a une question de confiance et

de doute. Personne, honnêtement, ne

veut s’engager dans une affaire qu’elle

estime n’avoir aucun avenir et qui ne

déboucherait sur rien. Du temps perdu,

en somme, dans la mesure où il n’y a

pas vraiment de consensus au sein du

personnel politique haïtien depuis la

mise en place de la Transition post-Jovenel

Moïse, il y a bientôt deux ans. Et

pour cause. Ariel Henry, pour des raisons

qu’on ignore, croit qu’il peut sortir

seul ou résoudre la crise uniquement

avec ceux qui cautionnent sa présence

à la fois à la Primature et au Palais national.

L’Accord Karibe est la preuve

évidente de cette idée fixe du locataire

de la Villa d’Accueil.

Au lieu de profiter du rajeunissement

de l’Accord de Musseau en invitant

les protagonistes de Montana à venir

pour trouver ensemble une version

unique, définitive et consensuelle pour

relancer une Transition qui est un échec

évident, Ariel Henry s’est contenté de

réunir autour de lui et de ses amis que

des gens déjà acquis à ses causes et

acceptant sa volonté de conduire seul

la gouvernance de la Transition avec

des rafistolages qui n’apporteraient

rien comme nouvelles avancées dans

la résolution de la crise. C’est un cercle

vicieux. On reprend les mêmes et l’on

recommence dans la même fourberie

et du non sens politique. La tentative

de passer outre le HCT pour former

l’OCAG dans la précipitation et sans

concertation ni consentement avec

d’autres personnalités et des signataires

de l’Accord du 21 décembre est

l’exemple même de ce qu’il ne faut pas

faire quand on cherche un consensus

et surtout quand on veut arriver à un

résultat qui soit acceptable pour tout le

monde. Depuis quelques semaines, il

y a une polémique au sein même des

signataires dudit Accord due, justement,

au retard dans la formation de ce

fameux OCAG.

Il semblerait que certains, impatients

d’attendre ou plutôt remarquant

que l’affaire était sur le point de prendre

de l’eau, cherchaient à provoquer

le destin en formant, carrément, une

autre instance, sans l’aval ou l’accord

de tous les membres. Alors qu’on attendait

un grand communiqué venu de

la direction de l’Accord de Karibe ou

de la présidence du HCT annonçant la

formation, comme convenu, de l’OC-

AG, finalement, c’est par hasard qu’on

apprenait qu’un Comité de suivi du

Consensus (CSC) a été mis sur pied. Ce

Communiqué annonçant la naissance

de ce CSC n’est en rien un document

officiel de l’Accord du 21 décembre.

Selon l’ancien député de Cerca-Cavajal,

Antoine Rodon Bien-Aimé, qui fait office

de porte-parole de ce CSC, il s’agit

d’un geste pour faire pression sur le

HCT et le gouvernement en vue de la

mise en place des organes prévus par

ledit Accord.

Dans le document officialisant le

CSC, on peut lire : « Nous, les signataires

de l’Accord du 21 décembre, avons

pour obligation de veiller à sa mise

en application, afin d’éviter de répéter

l’échec de celui du 11 septembre. Ariel

Henry n’a pratiquement aucun cadre

légal lui permettant de diriger le pays.

À travers le consensus, nous avons

une opportunité d’avancer et de mettre

fin à l’ensemble des crises qui rongent

le pays. » Curieusement, même dans le

texte rendu public, les membres du CSC

reconnaissent que Ariel Henry tient le

pouvoir illégalement en tout cas sans

légitimité. Mais qu’importe, ils tiennent

à le soutenir pour le contraindre, selon

A. Bien-Aimé, à organiser les élections.

Les quatre récipiendaires du

Comité de Suivi du Consensus (CSC),

sorte d’équivalent du Comité de Suivi de

l’Accord de Montana (CSA), sont l’ancien

ministre des Affaire Etrangères,

Pierrot Delienne, l’ancien lavalasien

et chef OP, René Civil, l’ex-parlementaire

Antoine Rodon Bien-Aimé et Philomène

Célestin. Selon certains leaders

politiques qui sont opposés à l’Accord

de Karibe, cette initiative des ces quatre

personnalités est une tentative

désespérée pour essayer de sauver ce

qui peut l’être de l’Accord du « Consensus

National pour une Transition inclusive

et des élections transparentes ».

Mais, ce CSC n’a aucune légitimité

puisqu’il n’a pas été officiellement mis

en place par l’ensemble des signataires

de l’Accord du 21 décembre ni légitimé

par le Haut Conseil de la Transition. Le

« Comité de Suivi du Consensus » est

une initiative de quelques individus

n’ayant aucune qualité ni mandat officiel

du HCT ni de la Direction de l’Accord

du « Consensus National pour une

Transition Inclusive et des Elections

Transparentes » ni de la Primature pour

s’engager dans de telle initiative bien

qu’elle partait d’un bon sentiment.

Bref, c’est la peur de tomber dans

l’oubli et l’immobilisme du HCT qui

L’ex-parlementaire Antoine Rodon Bien-Aimé

poussent certains à prendre unilatéralement

des décisions afin de porter les

trois membres du HCT à se réveiller de

leur sommeil. Car, le temps joue contre

eux et contre la formation de l’Organe

de Contrôle de l’Action Gouvernementale

(OCAG) qui, selon Mirlande H.

Manigat, ne servirait à rien et contre

le processus électoral ; puisque le Conseil

Électoral Provisoire (CEP) qui est la

mère de toutes les batailles politiques

en Haïti n’a toujours pas vu le jour alors

qu’il reste le baromètre sur lequel l’on

pouvait déceler si les élections seraient

inclusives et transparentes, voire même

si elles pourraient être organisées.

Jean R. St. Jour,

IRS EA and Certified Bookkeeper (CB)

Expert Income Tax Preparation

Jean R. St. Jour, CB

2916 Clarendon Road

(between Nostrand & E. 29th St.)

Brooklyn, NY 11226

718.284.0733

C.C

8 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


This week in Haiti

Haiti is On the Front Lines of a Possible World War III

On Mar. 14, Honduran President Xiomara Castro announced that Honduras

has switched its diplomatic recognition from Taiwan to the People’s

Republic of China

A Haitian demonstrator waves a Russian flag during anti-U.S. protests against de facto Prime Minister Ariel

Henry last November

by Berthony Dupont

Over the past week, the world has

lurched ever closer to the brink of

World War III, as the U.S. empire continues

its desperate attempts to turn

back the clock of history and return to

the unipolar world that existed before

the new multipolar order came to full

fruition with Russia’s “special military

operation” in Ukraine on Feb. 24, 2022

to stop the existential threat NATO expansion

and provocations pose to it.

The Ukraine proxy war,

however, is just the precursor to the real

confrontation. The greatest challenge

to U.S. world hegemony is, of course,

China, which by most estimates has

surpassed the U.S. as earth’s largest

economy. As the Chinese Foreign Ministry

explained in an unprecedentedly

frank Feb. 20 statement entitled “U.S.

Hegemony and Its Perils”, Washington

“has developed a hegemonic playbook

to stage ‘color revolutions,’ instigate

regional disputes, and even directly

launch wars under the guise of promoting

democracy, freedom, and human

rights. Clinging to the Cold War mentality,

the United States has ramped

up bloc politics and stoked conflict and

confrontation. It has overstretched the

concept of national security, abused

export controls, and forced unilateral

sanctions upon others. It has taken a

selective approach to international law

and rules, utilizing or discarding them

as it sees fit, and has sought to impose

rules that serve its own interests in the

name of upholding a ‘rules-based international

order.’”

Chinese President Xi Jinping has

strongly condemned U.S. efforts to

“contain, encircle, and suppress China.”

Foreign Minister Qin Gang warned

Washington to “step on the brakes”

and not “go down the wrong road” to

“conflict and confrontation” or there

will be “catastrophic consequences.”

The increasingly blunt language

of China’s leadership is matched by

its diplomatic moves, such as the rapprochement

it negotiated between Saudi

Arabia and Iran last week, which

dealt a tremendous blow to U.S. geopolitical

strategy.

The next U.S. proxy war, as

everyone can see, is over the Chinese

Chinese President Xi Jinping last week slammed U.S.-led efforts to

“contain, encircle, and suppress China,” unprecedentedly strong language

from Beijing

province of Taiwan, which calls itself

the “Republic of China.” Washington

just approved sending another $600

million in military aid to Taiwan while

it is training Taiwanese troops both on

the island and in the U.S.. All this despite

formally recognizing since 1979

that Taiwan is a part of China.

Now, both China (allied with

Russia) and the U.S. (allied with Western

Europe) are openly preparing for

war, and there is a very great possibility,

if not likelihood, that any confrontation

would go nuclear, which

would spell catastrophe for all life on

the planet.

What does all of this mean for

the planet’s 16 million Haitians?

Nuclear war would likely mean

the immediate incineration of all inhabitants

living in and around major U.S.

and European cities, where millions

of Haitian expatriates work and reside.

Modern nuclear weapons are 100

times more powerful than the bombs

dropped on Hiroshima and Nagasaki

78 years ago.

The people perishing in the initial

blasts would end up being the lucky

ones. The principal killer worldwide,

other than the widespread radiation

poisoning land and water, would be

nuclear winter. This is caused when the

mushroom clouds carry dust, soot, and

From left to right, Australian Prime Minister Anthony Albanese, U.S.

President Joe Biden, and United Kingdom Prime Minister Rishi Sunak

at San Diego’s Naval Base on Mar. 14, 2023 to announce that Australia

will buy U.S.-built nuclear-powered submarines under the new trilateral

AUKUS (Australia, UK, U.S.) military alliance against China in the Pacific.

debris high up into the stratosphere

where it will blot out sunlight, sending

the planet into deep darkness and another

ice-age. Plants and crops could

not be grown, and much of the earth’s

population and wildlife would starve to

death.

What does this apocalyptic

possibility have to do with Haiti, and

why is it on the front lines?

First of all, out of the earth’s

194 nations, Haiti is one of only 11

that recognize Taiwan as a sovereign

nation. (As we go to press on Mar.

14, Honduras announced that it was

shifting its recognition from Taipei to

Beijing.) China has tried in the past to

convince Haiti to drop that recognition,

and in return, China has offered to give

about $5 billion in aid to overhaul the

infrastructure of Port-au-Prince, reconstructing

the sanitation system, electrical

grid, roads, schools, hospitals,

ports, and other infrastructure. Under

U.S. pressure, President Jovenel Moïse

refused this development project.

Meanwhile, the Dominican Republic

severed 69 years of diplomatic relations

with Taiwan in 2018.

Secondly, Haiti is on the

brink of a social revolution. Haiti’s underclasses

– the peasantry, proletariat,

and lumpen-proletariat – are fed up

with the misery to which they have

been condemned and want a complete

change of system, a revolution.

This prospect has panicked the Haitian

bourgeoisie, and also Washington.

This is not just because the U.S.

doesn’t want to see another Cuba just

south of Miami. It is also because North

American exploiters and profiteers are

guided by their insatiable thirst for

profit. They need slave labor to maintain

their high standard of living and

therefore try to keep Haiti underdeveloped

and a pariah state.

As the war with China approaches,

all the China-based factories

making so many of the products

that Americans use – from cellphones

and computers to clothing, toys, and

kitchen utensils – will have to be made

somewhere else... cheaply. That is why

the U.S. needs to keep Haiti as a “shithole”

and platform for cheap labor, the

cheapest in the Western Hemisphere.

So Washington’s plan right now

is to: 1) completely destabilize Haiti; 2)

liquidate the slightest resistance, to the

point of militarily invading under the

pretext of overcoming the “gangs”; 3)

place in power a puppet government

in order to stop any popular, progressive

movement that might implement

radical change or drop recognition of

Taiwan; and 4) set up more assembly

plants to replace those that will go offline

in China.

The reality, however, is that nuclear

war must be stopped if we are to

save life on this planet. That is why

AFP

Haïti Liberté has endorsed the huge

Mar. 18 demonstration in Washington,

DC demanding an end to Washington’s

wars of aggression. This is matched

by similar giant demonstrations now

sweeping Europe.

“Capitalism carries war within

itself like the cloud carries the storm,”

Jean Jaurès taught us. We must get rid

of U.S. imperialist domination. It is the

only way for the world’s peoples to regain

control of their governments and

destinies. To reclaim life and peace is

to reject and overcome the small cabal

of capitalists, crooked politicians, and

corrupt generals who hold the planet’s

future in their hands.

This means that Haitians everywhere

– both in Haiti and its diaspora

– must join the global mobilization

against the war, which already is

bringing suffering to our country. What

is at stake, at this critical moment in

world history, is the future of the planet

because, should nuclear war occur, no

life will be spared.

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

9


CRÉATION D’UNE NAT

COMMENT LES ÉTATS-UNIS ON

Un rassemblement du 23 janvier 2023 dans la région contestée de Las

Anod en Somalie pour soutenir le gouvernement somalien

Par Ann Garrison

Très peu d’écho dans les médias occidentaux.

Mais la Somalie est secouée

par des violences qui pourraient bien

déboucher sur un plus vaste conflit

dont les enjeux auront des répercussions

pour la Corne de l’Afrique et

même au-delà. Pourquoi la Somalie

ne parvient-elle pas à sortir de la crise

? Quel rôle ont joué les États-Unis et

leurs alliés ? Quels sont les intérêts

stratégiques dont personne ne parle

? Entretien avec le Dr Abidiwahab

Sheikh Abdisamad. (IGA)

Un conflit armé est en cours entre

sécessionnistes et unionistes

dans la ville de Lasanod, où les forces

séparatistes de l’État du Somaliland ont

tiré sur des civils [il y a trois semaines],

tuant plus de 82 personnes. Les unionistes

somaliens ont pris les armes pour

se défendre et ont publié une déclaration

selon laquelle Lasanod devrait être

administrée depuis Mogadiscio, la capitale

de la Somalie.

L’ancien président somalien

Mohamed Abdullahi Mohamed,

alias Farmaajo

Dans l’entretien qui suit, le Dr

Abidiwahab Sheikh Abdisamad replace

les récents combats dans le contexte de

la bataille beaucoup plus vaste menée

pour reconstruire la nation somalienne

et organiser des élections nationales.

Il s’agirait du premier scrutin du

genre depuis que l’État a été totalement

déstabilisé en 1991. Comme l’explique

Abdisamad, l’Occident mène sa propre

guerre pour maintenir la Somalie faible

et divisée.

Le littoral somalien, long de 3380

km, est si riche en ressources et si important

sur le plan stratégique qu’une

Somalie véritablement souveraine serait

une malédiction pour les États-Unis

et leurs alliés occidentaux. C’est pourquoi

les États-Unis ont inondé le pays

de leurs troupes, l’ont attaqué avec des

drones, ont imposé une zone verte dans

sa capitale, ont supervisé une opération

de « maintien de la paix » de l’ONU

qui a échoué, ont soutenu un gouvernement

fantoche pour le diriger et ont

organisé l’alliance militaire AFRICOM

ainsi qu’une patrouille de la marine de

l’UE le long de la côte somalienne.

Le pays souffre depuis des décennies

d’un pillage effréné des ressources

halieutiques et d’un déversement de

produits toxiques. Certains investisseurs

estiment que la Somalie possède

les plus grandes réserves côtières inexploitées

de pétrole au monde. Le pays

se trouve à proximité du détroit de Bab-

El Mandeb et du détroit d’Ormuz, par

lesquels transite chaque jour 40 % du

pétrole mondial. Il compte également

cinq ports au croisement entre l’Afrique,

le Moyen-Orient et l’Asie.

La rupture de la chaîne d’approvisionnement

de 2021 causée par

le porte-conteneurs bloqué dans le canal

de Suez n’était qu’un aperçu de ce

qui pourrait se produire si une guerre

éclatait dans ces eaux stratégiques.

Le problème des États membres

fédéraux (EMF)

La Somalie est en proie à une

lutte entre les sécessionnistes et les

unionistes, ces derniers s’identifiant

également comme des nationalistes.

Les responsables des six États membres

fédéraux résistent, dans une certaine

mesure, à l’autorité fédérale. Les mouvements

politiques les plus séparatistes

se trouvent au Jubaland, au Puntland

et surtout au Somailand, même si cette

entité envoie des représentants au parlement

fédéral à Mogadiscio.

En fait, les autorités de Hergeisa,

la capitale du Somaliland, cherchent à

obtenir la reconnaissance de leur indépendance

depuis 30 ans. Mais ni les

Nations unies ni aucun de ses 193 États

membres n’ont donné leur accord. Le

sentiment en faveur de la sécession du

Somaliland est connu pour être le plus

fort dans la capitale Hergeisa.

Une disposition de la loi US de

2023 sur l’Autorisation de la défense

nationale (NDAA) reconnaît officieusement

l’indépendance du Somaliland en

définissant un plan de coopération militaire

directe entre les États-Unis et cet

État sécessionniste. La violation de la

souveraineté de la Somalie par la NDAA

est si flagrante que les auteurs de la loi

ont tout fait pour prétendre qu’elle ne

l’était pas : « Aucune disposition de la

présente loi, y compris l’obligation de

faire rapport prévue au paragraphe (a)

et la réalisation de l’étude de faisabilité

prévue au paragraphe (b), ne peut être

interprétée comme une reconnaissance

par les États-Unis des entités fédérées

de la Somalie ou du Somaliland en tant

qu’entités indépendantes. »

Par ailleurs, le commandement

US pour l’Afrique (AFRICOM) dispose

d’une base militaire dans le pays voisin

de Djibouti qui loue également des

terres pour des bases militaires à la

Chine, à la France, au Japon, à l’Italie

et à l’Arabie saoudite. Mais il semble

que le commandement US a dépassé

les limites de sa base. De fait, pour amarrer

un porte-avion qui représente une

ville flottante de quelque 5000 soldats,

il faut un large espace. Or, le gouvernement

national de Somalie n’a pas été

consulté sur ces manœuvres, ce qui irrite

les syndicalistes somaliens.

La lutte pour un vote populaire

Un vote populaire est essentiel

au combat des unionistes. C’est

pourquoi les États-Unis et leurs alliés

ont empêché la Somalie d’instaurer le

système électoral « une personne, une

voix » pratiqué en Occident. Les États-

Unis et leurs alliés y sont parvenus

en organisant la défaite du président

Mohammed Abdullahi Mohammed,

alias Farmaajo. Massivement populaire,

ce président tentait de construire

une armée capable de défendre la

souveraineté somalienne. Il souhaitait

également le retrait de toutes les forces

étrangères, y compris les troupes étasuniennes.

Pendant la majeure partie des 32

dernières années, la Somalie n’a pas

eu de gouvernement capable d’assurer

la sécurité de son territoire ou de son

littoral. Le Dr Abdiwahab Sheikh Abdisamad,

Somali du Kenya et président

de l’Institut de la Corne de l’Afrique,

regrette que la Somalie se résume aujourd’hui

à un simple drapeau et un siège

à l’assemblée générale des Nations

unies.

Selon lui, le fédéralisme a fragmenté

le pays au point qu’il a perdu

toute prétention à la souveraineté : «

C’est le mauvais concept, au mauvais

endroit, pour les mauvaises personnes,

pratiqué par les mauvais dirigeants et

pour les mauvaises raisons. »

Mais il a aussi déclaré que si la

Somalie était en mesure d’organiser

une élection nationale sur le mode

d’une personne, une voix, les parlementaires

fantoches et leur président,

Hassan Sheikh Mohammed, seraient

tous balayés. Et l’ancien président Farmaajo

serait élu haut la main.

Voici mon entretien avec le Dr

Abdiwahab Sheikh Abdisamad sur le

rôle des États-Unis et de leurs alliés

dans l’affaiblissement de l’État somalien

et dans l’échec de la lutte pour l’obtention

d’un vote populaire.

Ann Garrison : Les membres du

parlement sont désignés par les anciens

des clans, mais Farmaajo et ses partisans

soutiennent que tous les citoyens

somaliens devraient avoir le droit de

vote. Que se passerait-il si la Somalie

organisait des élections avec une seule

personne, une seule voix ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Si l’on organisait aujourd’hui

des élections avec le principe « une personne,

un vote », aucun des politiciens

actuels ne reviendrait ! Pas un seul !

Aucun d’entre eux !

Ann Garrison : Ils seraient tous

éliminés ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui ! Aucun d’entre eux ne reviendrait

au pouvoir ! Ils disparaîtraient

tous du parlement et de l’exécutif ! Aucun

d’entre eux ne reviendrait ! Parce

que ces gens ont été triés sur le volet

par les ennemis de la Somalie et les Somaliens

le savent. Ce sont des larbins.

Le peuple somalien est en colère

parce que le monde occidental, qui prétend

être le monde de la démocratie, refuse

de permettre aux Somaliens d’élire

leurs propres dirigeants dans le cadre

d’un scrutin uninominal. L’Occident ne

veut pas de démocratie pour les Somaliens

!

Après 32 ans de conflit qui ont

suivi l’effondrement de l’État en 1991,

quarante ou cinquante pour cent des

Somaliens vivent dans des centres urbains

ou des camps de personnes déplacées

à l’intérieur du pays. Ils peuvent

facilement se rendre aux urnes

pour élire qui ils veulent. À Mogadiscio.

À Baidoa. À Kismayo. À Garowe. À

Beledweyne. À Galkayo.

Ann Garrison : Qu’en est-il des

nomades du désert qui étaient, je crois,

encore majoritaires il y a à peine quinze

ans ? Quid aussi des agriculteurs et des

pêcheurs dans les régions reculées ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Ce serait plus difficile pour eux,

mais ils pourraient se rendre aux urnes

ou les urnes pourraient se rendre à eux.

Malheureusement, les multinationales

ainsi que les responsables

occidentaux et étrangers ne sont pas

disposés à les laisser faire. Car s’ils le

faisaient, aucun de ces hommes politiques

qu’ils ont triés sur le volet ne

reviendrait jamais au palais d’État ou à

la Villa Somalia où réside le président.

C’est aussi simple que cela.

Et je n’ai aucun doute sur le fait

que si des élections étaient organisées

aujourd’hui, sur la base du principe «

une personne, un vote », Farmaajo

l’emporterait haut la main. Je vous le

dis, cela ne fait aucun doute ! Mais

le monde occidental était contre lui.

Le Kenya et les Émirats arabes unis

étaient contre lui. Les multinationales

étaient contre lui. Les clans corrompus

étaient contre lui.

Les politiciens actuels, y compris

le président, ont donc été triés sur

le volet par les ennemis de la Somalie.

Il s’agit d’une bande de pseudo-dirigeants.

Ils n’ont ni vision ni mission

pour la Somalie.

Ann Garrison : Comment les

États-Unis et d’autres entités étrangères

ont-ils organisé la défaite de Farmaajo

? Plusieurs sources ont indiqué que

de nombreux pots-de-vin avaient été

versés.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Laissez-moi vous expliquer. Les

gouverneurs des États et les anciens

des clans des entités fédérées travaillent

pour le monde occidental et leurs

alliés dans la région, notamment les

Émirats arabes unis. Les gouverneurs

des États fédérés ont choisi les anciens

des clans qui ont choisi les délégués

qui ont élu les parlementaires. Puis les

parlementaires ont élu Hassan Sheikh

Mohammed. Il s’agissait d’une élection

complexe, lourde et totalement corrompue.

Aucun de ces députés n’a été élu

par le peuple. Et le président non plus

! Aujourd’hui, la plupart des députés

sont là pour défendre les intérêts des

pays étrangers plutôt que les intérêts

de leur propre peuple. Je suis désolé de

le dire, mais c’est un fait. L’argent a

changé de mains. Des gouvernements

et des acteurs étrangers financent les

activités de la plupart des législateurs

somaliens aujourd’hui.

Ann Garrison : Qui sont les

pays étrangers impliqués et quels sont

leurs intérêts ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Les États-Unis, le Royaume-Uni,

l’Union européenne et les

pays de l’OTAN veulent que la Somalie

reste faible et divisée afin de pouvoir

poursuivre le déversement de produits

toxiques, le pillage des poissons

et l’exploitation pétrolière qui n’en est

qu’à ses débuts. Comme vous l’avez

dit, la Somalie occupe une position

géostratégique.

Les Émirats arabes unis aimeraient

quant à eux annexer l’État somalien

du Puntland où ils disposent

déjà d’un certain pouvoir économique

et politique.

Ann Garrison : Vous dites que

le parlement et le président actuels travaillent

pour le monde occidental, mais

vous dites aussi que les Émirats arabes

unis et le Kenya sont intervenus pour

leurs propres motifs prédateurs.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: C’est exact.

Président de l’Institut d’études

stratégiques de la Corne de

l’Afrique, Dr Abdiwahab Sheikh

Abdisamad

Ann Garrison : Sont-ils alliés

des États-Unis et collaborent-ils dans

cette affaire ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Les Émirats arabes unis interfèrent

et soudoient des politiciens en

Somalie, principalement dans les États

du Puntland, du Somaliland, du Galmudug

et de Hirshabelle, ainsi que dans la

capitale, Mogadiscio. Et ils collaborent

avec les États-Unis. Ni eux ni aucune

autre puissance étrangère ne peuvent

aller de l’avant et s’ingérer en Somalie

sans le feu vert des États-Unis et du

Royaume-Uni.

Le Kenya s’est immiscé dans la

politique somalienne lorsque Uhuru

Kenyatta était président [2013-2022].

Des milliers de soldats kenyans occupaient

déjà le Jubaland depuis 2011

dans le cadre de la mission de l’ONU.

Toutefois, le nouveau président kenyan,

William Ruto, semble vouloir

améliorer la politique étrangère du Kenya

à l’égard de la Somalie. Et il essaye

de changer la perception qu’ont les

Somaliens du Kenya. Il souhaite sim-

Des manifestants somaliens américains se rassemblent lors d’un

rassemblement devant le département d’État à Washington, le 24 février

2023, pour attirer l’attention sur les affrontements dans une ville contestée

de la région sécessionniste somalienne du Somaliland.

10 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


T ÉCRASÉ LA LUTTE POUR LA

ION SOMALIENNE ?

La députée somalienne dans le

Minnesota Ilhan Omar

plement être un bon voisin et un bon

partenaire commercial avec la Somalie,

l’Éthiopie et l’Érythrée.

Ann Garrison : Il semble y avoir

des intrigues secondaires et déstabilisantes

à l’infini.

L’armée kenyane collabore avec

Al Shabaab pour faire passer en contrebande

du charbon de bois de Somalie

vers les États du Golfe. Pour ce faire,

ils abattent des arbres dans un pays

désertique.

Par ailleurs, les États du Golfe

et d’autres pays voisins se démènent

pour contrôler les ports somaliens. Les

Émirats arabes unis exploitent déjà le

port de Berbera au Somaliland, où les

États-Unis veulent installer une base

navale, sans l’accord du gouvernement

fédéral. Ils sont également en train

de racheter le port de Bosaso, dans le

Puntland.

Selon certaines informations, les

Émirats arabes unis souhaitent également

développer et gérer les opérations

du port de Kismayo, dans le Jubbaland,

mais le Kenya lorgne aussi ce port.

Quant à la Turquie, elle semble s’intéresser

au port de Mogadiscio.

Les gouvernements de l’Ouganda

et du Burundi gagnent beaucoup

d’argent en fournissant des troupes à

la mission de maintien de la paix de

l’ONU censée combattre Al Shabaab. Et

ces soldats gagnent en Somalie beaucoup

plus d’argent qu’ils n’en auraient

chez eux. Par conséquent, la dernière

chose qu’ils veulent, c’est vaincre Al

Shabaab pour de bon.

Notons encore que les autorités

locales concluent des accords illégaux

de forage pétrolier en contournant le

gouvernement fédéral à Mogadiscio, en

particulier au Somaliland et au Puntland.

Et le Kenya a conclu un accord

pour forer dans des eaux qui, selon la

Cour internationale de justice, appartiennent

à la Somalie.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Ajoutons les sociétés privées de

sécurité militaire dont le siège se trouve

à Halane, la zone verte. Elles font ce

qu’elles veulent. Elles mènent leurs

propres opérations illégales d’exploitation

minière et de contrebande. Elles

font sauter des montagnes pour accéder

aux minerais.

Ann Garrison : En novembre

dernier, Middle East Eye a rapporté

que l’Égypte et les Émirats arabes unis

avaient recruté une armée de mercenaires

composée de 3 000 jeunes Somaliens

appauvris. L’objectif n’était pas

clair, mais l’implication de l’Égypte a

rendu les Éthiopiens nerveux à l’idée

que l’Égypte puisse utiliser ces jeunes

hommes pour déstabiliser l’Éthiopie

en raison de leur conflit actuel pour les

eaux du Nil et le barrage de la Grande

Renaissance éthiopienne.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Ce n’est qu’un exemple de plus

de la façon dont les étrangers profitent

de la faiblesse et de la fragmentation de

la Somalie. Une histoire de plus sur les

1001 nuits de non-droit en Somalie.

Ann Garrison : Cela semble presque

aussi grave que les problèmes

rencontrés dans l’est de la République

démocratique du Congo.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: C’est un chaos similaire.

Ann Garrison : J’ai visité

l’Érythrée. Un pays voisin de la Somalie,

mais qui semble être tout le

contraire. J’ai vu un pays pauvre sur

la voie d’un développement lent, mais

régulier, avec une atmosphère calme et

détendue. C’était paisible, personne ne

mendiait ou ne dormait dans les rues.

Et je n’ai jamais pensé à serrer mon

portefeuille contre moi. Pourtant, je ne

me souviens pas avoir vu de militaires

ou de policiers armés. Il se peut que le

calme était tel que je n’ai pas remarqué

un ou deux flics.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Je suis également allé en Érythrée

et je confirme tout ce que vous

dites. L’Érythrée n’est pas telle que les

médias occidentaux la décrivent. Ils

sont totalement négatifs à l’égard de

l’Érythrée. Mais le contraire de tout ce

qu’ils disent est vrai.

L’Érythrée s’efforce d’atteindre

la pleine suffisance alimentaire d’ici

2030 et, jusqu’à présent, elle a cultivé

600 000 hectares sur les 2,1 millions

d’hectares de terres arables. En Érythrée,

le logement, l’éducation et la santé

sont gratuits ou relativement peu coûteux

par rapport aux États voisins.

L’Érythrée est également un pays

sans dette. Elle a échappé au piège de

la dette qui paralyse la plupart des nations

africaines, mais aucun de ses innombrables

détracteurs occidentaux ne

le mentionne jamais. Ils détestent que

l’Érythrée n’ait pas de dette, car cela

signifie qu’elle ne peut pas être étranglée

par le FMI, la Banque mondiale et

les autres banques mondiales.

Ann Garrison : Contrairement

à la Somalie, l’Érythrée n’a également

qu’une seule structure militaire et de

commandement. Ce qui devrait être le

cas de toute nation souveraine.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui, contrairement à la Somalie

où l’on ne peut pas compter sur les doigts

d’une main le nombre de forces militaires

et de commandements ! En Somalie,

il y a des troupes étasuniennes,

des troupes de l’AFRICOM, des troupes

de l’ONU et des milices claniques.

Toutes sont toutes censées combattre Al

Shabaab. Comment toutes ces troupes,

avec toute cette puissance de feu, ontelles

pu combattre Al Shabaab pendant

14 ans sans les vaincre ? En Somalie,

il n’y a pas un enfant de huit ans qui

croie que toutes ces troupes combattent

réellement Al Shabaab !

À cela s’ajoutent les sociétés

privées de sécurité militaire que j’ai déjà

mentionnées et qui se déchaînent dans

toutes les directions. Et pendant ce

temps, les forces armées somaliennes

sont très faibles et mal armées parce

que l’ONU impose un embargo sur les

armes à la Somalie depuis 1992.

Ann Garrison : Je me souviens

que le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé

cet embargo l’année dernière,

malgré les objections de la Somalie

et de l’Union africaine. La Russie, la

Chine, le Gabon et le Ghana se sont

abstenus en soutien à la Somalie et

l’Union africaine.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui.

Ann Garrison : Que font les

troupes étasuniennes là-bas si elles ne

combattent pas vraiment Al Shabaab ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Al Shabaab est l’excuse des

États-Unis pour justifier leur présence

militaire afin de contrôler les ressources

et dominer la Somalie militairement.

Mais Al Shabaab n’existerait pas si les

États-Unis n’avaient pas organisé l’invasion

et l’occupation de la Somalie par

l’Éthiopie de 2006 à 2009, lorsque le

Front de libération du peuple du Tigré

(TPLF) était encore au pouvoir en Éthiopie.

Les extrémistes d’Al Shabaab

sont apparus lorsque le TPLF a envahi

et renversé les tribunaux islamiques.

Les tribunaux n’étaient pas

extrémistes, mais Al Shabaab l’est, et

Al Shabaab est apparu lorsque les tribunaux

sont tombés. De nombreux

Somaliens pensent que les États-Unis

ont littéralement organisé Al Shabaab.

Que cela soit vrai ou non, Al Shabaab

n’existerait pas sans les États-Unis, et

ils sont très bien armés malgré l’embargo

sur les armes.

Ann Garrison : L’Érythrée est

un État fort. Il forme et contrôle ses

propres forces de sécurité, refuse de collaborer

avec l’AFRICOM et protège ses

965 km de côte sur la mer Rouge, malgré

les condamnations incessantes des

nations US/UE/OTAN et de leur presse.

Il a récemment été rapporté que le

ministre russe des Affaires étrangères,

Sergei Lavrov, était en Érythrée pour

parler au président Isaias Afwerki des

possibilités logistiques et de transit offertes

par le port de Massawa donnant

sur la mer Rouge et son aéroport.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Si la Somalie contrôlait sa propre

côte, l’Érythrée et la Somalie contrôleraient

ensemble plus de 4800 km de

côtes presque contiguës dans certaines

des eaux les plus géostratégiques du

monde. Il n’y aurait que les 370 km de

Djibouti entre elles.

Ce serait l’un des pires cauchemars

de l’Occident. C’est l’une des

principales raisons pour lesquelles les

États-Unis n’ont pas validé la déclaration

conjointe sur la coopération

globale entre l’Éthiopie, la Somalie et

l’Érythrée, signée par le Premier ministre

éthiopien Abiy Ahmed, le président

érythréen Isaias Afwerki et le président

somalien Farmaajo en 2018.

Systèmes claniques contre

systèmes étatiques modernes

Ann Garrison : Un vote populaire

remplacerait le système des

4.5 clans actuellement en place. Pouvez-vous

expliquer ce système ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: La formule 4.5 donne un nombre

égal de parlementaires à quatre clans «

majeurs », Hawiye, Rahanweyn, Dir (y

compris le clan Isaaq) et Daarood. Chacun

de ces clans dispose de 61 sièges à

la Chambre basse, la Chambre du peuple.

Cela fait 244 sièges. Les 31 autres

sièges sont réservés aux clans mineurs,

mais comme il n’y a pas eu de recensement

depuis 1979, on ne sait pas vraiment

quel est le nombre de membres

parmi ces clans. La Chambre haute, le

Sénat, qui compte 54 sièges, est choisie

par les États.

Ce système est apparu pendant

la guerre civile somalienne qui a commencé

avec l’effondrement de l’État en

1991. La guerre durait depuis neuf ans

lorsque les Nations unies et la communauté

internationale ont organisé une

conférence régionale à Arta (Djibouti)

pour tenter d’y mettre fin en 2000.

Lors de cette conférence, l’ancien régime

éthiopien du TPLF, soutenu par

les États-Unis, ainsi que le président

djiboutien Ismail Omar Geele, lui aussi

soutenu par les États-Unis, ont imposé

cette formule 4,5 à la Somalie afin d’accentuer

les divisions entre les clans somaliens

et de prolonger la guerre.

Ann Garrison : C’était pendant

la période de 20 ans qui a suivi l’effondrement

de l’Union soviétique, lorsque

les États-Unis avaient la mainmise sur

le monde, y compris sur l’ONU. Nous

pouvons donc supposer que les États-

Unis ont approuvé ce plan.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Je suis d’accord.

Ann Garrison : Il est probablement

important de préciser ici que

le terme « clan » est différent de celui

d’ethnie. Il s’agit sans doute d’une

simplification excessive, mais les Somaliens

partagent en grande partie une

même langue, une même culture et une

même religion, non ? Je ne pense donc

pas que vous souffriez de conflits ethniques

comme l’Éthiopie voisine.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: C’est exact. Nous n’avons pas

d’ethnies concurrentes comme en

Éthiopie.

Ann Garrison : À quoi servait le

système des clans avant le colonialisme

et les frontières nationales ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Les clans contrôlaient et défendaient

autrefois le territoire que les

pasteurs nomades utilisaient pour faire

paître et abreuver leurs troupeaux. Mais

la population peut désormais se déplacer

librement d’une région à l’autre

dans la quasi-totalité de la Somalie.

La question est donc de savoir

d’où viennent les divisions et les tensions

claniques si la population peut

se déplacer librement, sans craindre de

pénétrer sur le territoire d’un autre clan.

Ces divisions viennent des politiciens

et des élites qui abusent de l’ancien

système clanique, en particulier là où

l’identité clanique est encore forte. Leur

objectif est d’accéder au pouvoir, aux

ressources et à la terre, et finalement,

de s’enrichir.

Ann Garrison : À quel moment

les clans ont-ils cessé de se disputer le

territoire pour faire paître et abreuver

les troupeaux ? Ou l’ont-ils seulement

fait ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Le système indigène de gouvernance

clanique s’est effondré lorsque

l’État moderne de Somalie est né avec

l’indépendance en 1960. Entre 1960 et

1969, le système clanique existait encore,

mais il était faible. En 1969, les

militaires ont pris le pouvoir, ont introduit

ce qu’ils ont appelé le socialisme

scientifique et ont lancé une campagne

massive d’infrastructures publiques

pour faire de la Somalie un État moderne.

Le système des clans s’en est

trouvé encore plus affaibli.

Ann Garrison : Je crois que la

majorité de la population a continué

à mener une vie de pasteur nomade

pendant une bonne partie de ce siècle.

Alors comment l’État a-t-il arbitré les

revendications concurrentes de territoires

pour le pâturage et l’abreuvement

des troupeaux ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: L’État a utilisé sa puissance militaire.

Il a déployé des forces de sécurité

dans les zones où se déroulaient les

guerres de clans. Il a tendu la main aux

anciens des clans pour faciliter la médiation

entre les clans. Dans certains cas,

il a eu recours à la force pour récupérer

le bétail volé.

Ann Garrison : Il y avait si je

ne m’abuse aux côtés de la majorité des

pasteurs nomades, deux populations

minoritaires, à savoir les agriculteurs et

les pêcheurs. Comment le système des

clans s’appliquait-il à eux ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Les communautés d’agriculteurs

et de pêcheurs, qui sont les communautés

minoritaires, n’ont pas de problèmes

de clans entre elles. Les conflits

claniques sont surtout présents dans la

société nomade.

Les communautés de pêcheurs se

sont installées dans les villes côtières

il y a des siècles et la répartition politique

du pouvoir les traite comme un

seul clan. La plupart d’entre eux sont

originaires du monde arabe, de Perse et

même du Portugal. On y trouve d’anciens

esclaves. Ces communautés se

sont intégrées à la société somalienne.

Les communautés agricoles sont des

Bantous somaliens et sont également

traitées comme s’il s’agissait d’un seul

clan.

Ann Garrison : « Clans » et «

anciens des clans »… Tout cela peut

avoir une résonance positive, suggérant

des coutumes et des traditions

locales. Mais vous décrivez un système

profondément corrompu par l’influence

Somalie : un pays à l’avenir toujours incertain

étrangère et l’intérêt égoïste.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Tout à fait.

Ann Garrison : Les clans ont-ils

une utilité en Somalie aujourd’hui ?

Dans certains cas, les anciens des

clans servent bien la communauté. Ils

officient comme médiateurs entre les

clans en guerre ou même entre les tribus

au sein des clans. Les membres des

clans se soutiennent mutuellement sur

le plan financier et dédommagent les

familles en cas de décès d’un membre

du clan lors d’un conflit.

Ann Garrison : Pourquoi les

clans se font-ils la guerre aujourd’hui,

si ce n’est à propos du territoire pour

le pâturage et l’abreuvement des

troupeaux ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Les clans se battent aujourd’hui

pour le pouvoir au niveau local et national.

Ils luttent pour le pouvoir et l’influence

dans le système politique.

Ann Garrison : Dans son

mémoire de maîtrise, Farmaajo écrit

qu’une partie de la population en est

venue à rechercher le pouvoir politique

au sein du gouvernement plutôt

qu’au sein des clans, sans pour autant

abandonner les alliances claniques. Je

pense que vous êtes tous deux d’accord

pour dire que la citoyenneté

suite à la page(16)

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

11


Perspectives

Les États-Unis prêts à un coup fourré pour lâcher

l’Ukraine ? Des indices révélateurs

Par Joe Lauria*

Après avoir accusé la Russie du sabotage

des gazoducs Nord Stream, des

journaux étasuniens et allemands

laissent entendre que le gouvernement

ukrainien pourrait être impliqué. Pas

de quoi remettre en doute le récit de

Seymour Hers. Mais, comme l’explique

Joe Lauria, ses fuites coordonnées

pourraient annoncer un revirement

politique majeur de Washington alors

que Bakhmut semble sur le point

de tomber aux mains des Russes et

que des responsables occidentaux ne

cachent plus leurs doutes sur les capacités

de l’armée ukrainienne. (IGA)

Le New York Times a publié un article

le 7 mars, « Intelligence Suggests

Pro-Ukrainian Group Sabotaged

Pipelines, U.S. Officials Say » (Selon

des responsables US, les services de

renseignement suggèrent qu’un groupe

pro-ukrainien a saboté les gazoducs). À

première vue, l’article semble destiné à

exonérer les gouvernements étasunien

et ukrainien de toute implication dans

la destruction, en septembre dernier,

des gazoducs Nord Stream reliant la

Russie à l’Allemagne.

L’idée maîtresse de l’article du

Times est que ce sont des Ukrainiens

non affiliés au gouvernement de Kiev

qui ont fait le coup. L’information vient

de « responsables américains » anonymes,

souvent cités par les journaux.

Mais un examen plus approfondi

de l’article révèle des nuances qui

n’excluent pas que le gouvernement

ukrainien ait pu être impliqué dans le

sabotage.

En effet, l’article cite des responsables

européens anonymes qui

affirment qu’un État a dû être impliqué

dans cette opération sous-marine

sophistiquée. Le Times s’évertue à

souligner plus d’une fois que cet État

n’est pas les États-Unis. Et si le deuxième

paragraphe de l’article affirme

catégoriquement qu’il ne s’agit pas non

plus de l’Ukraine, l’article laisse malgré

tout la porte ouverte à une éventuelle

implication du gouvernement ukrainien

: « Les responsables américains ont refusé

de divulguer la nature des renseignements,

la manière dont ils ont été

obtenus ou des détails sur la solidité

des preuves qu’ils contiennent. Ils ont

déclaré qu’il n’y avait pas de conclusions

fermes à ce sujet, ce qui laisse

ouverte la possibilité que l’opération

ait été menée de façon clandestine par

une force mandataire ayant des liens

avec le gouvernement ukrainien ou

ses services de sécurité. (C’est moi

qui souligne).

Pour la coalition pro-Ukraine

mise en place par Washington, le Times

explique clairement quelles seraient les

conséquences pour l’ensemble de l’Occident

si le gouvernement ukrainien

était impliqué.

« Les responsables ont déclaré

qu’il y avait encore d’énormes zones

Biden et sa marionnette Zelensky

d’ombre dans ce que les agences d’espionnage

américaines et leurs partenaires

européens savaient des événements.

Mais ils ont ajouté qu’il pourrait

s’agir de la première piste significative

à émerger de plusieurs enquêtes étroitement

surveillées et dont les conclusions

pourraient avoir de profondes

implications pour la coalition soutenant

l’Ukraine.

Toute suggestion d’implication

ukrainienne, qu’elle soit directe ou indirecte,

pourrait perturber les relations

délicates entre l’Ukraine et l’Allemagne,

et aigrir le soutien d’un public allemand

qui a déjà digéré des prix de l’énergie

élevés au nom de la solidarité ».

Le Times explique également que

l’implication du gouvernement ukrainien

pourrait détruire le soutien international

que les États-Unis ont bâti pour

Kiev. Tout comme l’immense soutien

populaire en faveur de Kiev que la

guerre de l’information menée par les

États-Unis a permis de développer.

Le Washington Post a publié hier

un article similaire. Il rapporte que le

gouvernement ukrainien a nié toute

implication dans l’attaque. « L’Ukraine

n’a absolument pas participé à l’attaque

contre Nord Stream 2 », a déclaré

Mykhailo Podolyak, le principal

conseiller de Zelensky, se demandant

pourquoi son pays mènerait une

opération qui « déstabilise la région et

détourne l’attention de la guerre, ce qui

n’est absolument pas bénéfique pour

nous ».

Le début d’une prise de distance

En affirmant que Washington n’a

qu’une influence limitée sur Kiev et

bien que les dernières années prouvent

le contraire, le New York Times permet

aux responsables US de commencer à

prendre leurs distances avec l’Ukraine.

L’article semble préparer l’opinion occidentale

à une brusque volte-face provoquée

par une kyrielle d’opérations

ukrainiennes auxquelles les États-

Unis disent s’être opposés. Cela vaut

la peine de citer le Times en long et

en large : « Toute conclusion rejetant

la responsabilité sur Kiev ou sur des

mandataires ukrainiens pourrait provoquer

une réaction brutale en Europe

et rendre plus difficile pour l’Occident

de maintenir un front uni dans son

soutien à l’Ukraine.

Les responsables et les services

de renseignement américains reconnaissent

qu’ils n’ont qu’une visibilité

limitée sur le processus décisionnel

ukrainien.

Malgré la forte dépendance de

l’Ukraine à l’égard des États-Unis

en matière de soutien militaire, diplomatique

et de renseignement, les

responsables ukrainiens ne sont pas

toujours transparents avec leurs homologues

américains en ce qui concerne

leurs opérations militaires, en

particulier celles qui visent des cibles

russes derrière les lignes ennemies. Ces

opérations ont frustré les responsables

américains, qui estiment qu’elles n’ont

pas amélioré de manière significative

la position de l’Ukraine sur le champ

de bataille, mais qu’elles ont risqué

d’aliéner les alliés européens et d’aggraver

la guerre.

Parmi les opérations qui ont

inquiété les États-Unis, citons une

frappe début août sur la base aérienne

russe de Saki, sur la côte ouest de la

Crimée ; un attentat au camion piégé

en octobre qui a détruit une partie du

pont du détroit de Kertch, qui relie la

Russie à la Crimée ; et des frappes de

drones en décembre visant les bases

militaires russes de Riazan et d’Engels,

quelque 480 km au-delà de la

frontière ukrainienne.

Mais il y a eu d’autres actes de

sabotage et de violence d’origine plus

ambiguë que les services de renseignement

américains ont eu plus de mal

à attribuer aux services de sécurité

ukrainiens.

L’un d’entre eux est l’attentat

à la voiture piégée près de Moscou en

août, qui a tué Daria Dugina, la fille

d’un éminent nationaliste russe.

Kiev a nié toute implication,

mais les services de renseignement

américains ont fini par croire que

l’assassinat avait été autorisé par ce

que les responsables ont appelé des «

éléments » du gouvernement ukrainien.

En réponse à cette découverte,

l’administration Biden a réprimandé

en privé les Ukrainiens et les a mis en

garde contre des actions similaires.

Les explosions qui ont fait éclater

les pipelines Nord Stream ont eu lieu

cinq semaines après l’assassinat de

Mme Dugina. Après l’opération Nord

Stream, des spéculations étouffées – et

des inquiétudes – ont été exprimées à

Washington sur le fait que des membres

du gouvernement ukrainien auraient

également pu être impliqués

dans cette opération. »

Bien entendu, tout cela ne signifie

pas que les États-Unis n’ont pas

mené le sabotage de Nord Stream, comme

l’a rapporté Seymour Hersh. Mais

ils continuent à blâmer cyniquement

l’Ukraine.

En attirant l’attention sur la

possible culpabilité du gouvernement

ukrainien, les services de renseignement

US font coup double : ils détournent

la responsabilité des États-Unis et

préparent l’opinion publique. Les États-

Unis pourraient en effet justifier l’abandon

de l’Ukraine après tout ce qu’ils

ont investi dans leur aventure visant

à affaiblir la Russie et à renverser son

gouvernement par le biais d’une guerre

économique, d’une guerre de l’information

et d’une guerre par procuration,

qui ont toutes échoué.

Un consensus est en train de se

former parmi les dirigeants occidentaux

sur le fait que la guerre contre la Russie

en Ukraine est perdue. Washington

devrait donc sauver la face pour opérer

un tel revirement politique. Insinuer

que l’Ukraine a fait sauter les gazoducs

de son allié allemand pourrait aider les

États-Unis à revenir sur leur soutien à

l’Ukraine.

Les médias allemands accusent

également l’Ukraine le même jour

Le jour même de la parution de l’article

du New York Times, une enquête

menée conjointement par un grand

journal allemand, Die Zeit, et le réseau

de radiodiffusion ARD, a également

indiqué que l’attaque du gazoduc était

liée à l’Ukraine. Die Zeit rapporte, selon

une traduction automatique : « Les

autorités d’enquête allemandes ont

apparemment fait une percée dans

l’élucidation de l’attentat contre les

gazoducs Nord Stream 1 et 2. Selon

une recherche commune du studio de

la capitale de l’ARD, du magazine

politique Kontraste de l’ARD, de la

SWR et du ZEIT, les investigations ont

permis de reconstituer en grande partie

comment et quand l’attentat à l’explosif

a été préparé. Des pistes mènent

en direction de l’Ukraine. « .

Tout comme le rapport du Times,

Die Zeit se montre prudent en affirmant

que « les enquêteurs n’ont pas encore

trouvé de preuves quant à l’identité de

l’auteur du sabotage ». Il n’est peutêtre

pas crédible d’accuser immédiatement

l’Ukraine. Les sources de ces articles

emploient peut-être une tactique

visant à préparer progressivement le

public à des accusations plus fermes

qui tomberont plus tard. Die Zeit fournit

cependant un niveau de détail qui

manque dans le rapport du Times.

L’enquête « a réussi à identifier

le bateau qui aurait été utilisé pour

l’opération secrète. Il s’agirait d’un

yacht loué à une société basée en Pologne,

appartenant manifestement

à deux Ukrainiens. Selon l’enquête,

l’opération secrète en mer a été menée

par une équipe de six personnes. Il

s’agirait de cinq hommes et d’une

femme. Le groupe était composé d’un

capitaine, de deux plongeurs, de deux

assistants de plongée et d’un médecin,

qui auraient transporté les explosifs

jusqu’aux lieux du crime et les y auraient

placés. La nationalité des auteurs

n’est pas claire. Les coupables ont utilisé

des passeports falsifiés qui auraient

été utilisés, entre autres, pour louer le

bateau ».

Le fait que les deux articles

soient parus le même jour dans de

grandes publications américaines et

allemandes (dont le Washington Post)

pourrait indiquer un certain degré de

coordination entre les services de renseignement

américains et allemands.

Vendredi, quatre jours seulement avant

la parution des articles, le chancelier allemand

Olaf Scholz faisait un voyage

inhabituel de Berlin à Washington où

il s’est immédiatement rendu à la Maison-Blanche

pour une réunion avec le

président Joe Biden.

Aucun collaborateur n’était

présent dans le bureau ovale avec les

deux hommes. La rencontre a duré un

peu plus d’une heure. Il n’y a pas eu

de conférence de presse par la suite et

Scholz n’a pas autorisé de journalistes à

monter dans son avion. Il est retourné à

l’aéroport après la réunion pour rentrer

à Berlin. Il est clair que les deux hommes

ne souhaitaient pas discuter d’un

sujet sensible par téléphone ou par liaison

vidéo.

Les dirigeants occidentaux

affirment déjà que l’Ukraine ne

peut pas gagner

Le Times a reçu cette information des

services de renseignement US alors que

des fuites continuent de montrer que les

dirigeants occidentaux ne croient pas

que l’Ukraine puisse gagner la guerre –

malgré leurs déclarations publiques – et

que Kiev doit réduire ses pertes et chercher

un accord avec la Russie. Le Wall

Street Journal rapportait il y a 13 jours

: « La rhétorique publique masque des

doutes privés de plus en plus profonds

parmi les politiciens du Royaume-Uni,

de la France et de l’Allemagne quant

à la capacité de l’Ukraine à expulser

les Russes de l’est de l’Ukraine et de

la Crimée sous contrôle russe depuis

2014. Il y a aussi une conviction que

l’Occident ne peut aider à soutenir l’effort

de guerre que pendant un certain

temps, surtout si le conflit s’enlise, selon

des responsables des trois pays.

Nous répétons sans cesse que la

Russie ne doit pas gagner, mais qu’estce

que cela signifie ? Si la guerre dure

assez longtemps avec cette intensité,

les pertes de l’Ukraine deviendront

insupportables », a déclaré un haut

fonctionnaire français. Et personne

ne croit qu’ils seront en mesure de

récupérer la Crimée ».

Lors d’un dîner à l’Élysée, le mois

dernier, le président français Emmanuel

Macron et le chancelier allemand Olaf

Scholz ont dit à Zelensky qu’il devait

envisager des pourparlers de paix avec

Moscou, a rapporté le Wall Street Journal.

Selon sa source, le quotidien a

cité Macron disant à Zelensky que «

même des ennemis mortels comme la

France et l’Allemagne ont dû faire la

Scholz et Biden posent pour des photos dans le bureau ovale vendredi

dernier avant une réunion privée d’une heure sans aide

paix après la Seconde Guerre mondiale

».

Macron a dit à Zelensky « qu’il

avait été un grand chef de guerre, mais

qu’il devrait éventuellement passer à

un rôle d’homme d’État politique et

prendre des décisions difficiles », a

également rapporté le journal.

Bakhmut : un tournant

Si la Russie parvient à prendre le contrôle

militaire de Bakhmut, ce pourrait

être un tournant majeur dans la guerre,

qui obligerait Washington à prendre

une décision importante.

La bataille pour cette ville du

Donbass fait rage depuis l’été dernier et

s’est intensifiée ces dernières semaines.

La Russie a presque encerclé toute la

ville, piégeant environ 10 000 soldats

ukrainiens en son sein. L’Ukraine a

maintes fois minimisé l’importance de

Bakhmut, mais elle n’a cessé d’y envoyer

des dizaines de soldats à la mort.

Bakhmut est une plaque tournante importante

dans la défense ukrainienne

du Donbass.

Dans une interview accordée

mardi à CNN, Zelensky a enfin admis

l’importance vitale de Bakhmut pour

l’Ukraine. « Nous comprenons qu’après

Bakhmut, ils pourraient aller plus

loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk,

ils pourraient aller à Sloviansk, ce

suite à la page(15)

12 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


Perspectives

Pérou : Je suis le curé métis et je veux être président

Le père Luis Alejandro Bazalar

Interview de Luis Alejandro Bazalar

Le régime de Dina Boluarte qui ensanglante

le Pérou après le coup

d’Etat institutionnel contre le président

Pedro Castillo pourrait avoir

fait une victime de plus que les 60

qui sont tombées sous les coups de

la répression : le curé du diocèse Luis

Alejandro Bazalar. Journaliste et

écrivain reconnu, Bazalar a rejoint

les protestations des communautés

indigènes qui manifestent depuis

trois mois. Menacé de mort, il a dû

quitter le pays. Maintenant, il est au

Venezuela où nous l’avons rencontré.

Geraldina Colotti: Que s’est-il

passé ?

Luis Alejandro Bazalar:

Après le coup d’Etat institutionnel,

je suis allé dans la rue avec les communautés

indigènes réprimées par le

régime civique et militaire de l’usurpatrice

Dina Boluarte qui tire sur

son propre peuple. J’ai aussi couru le

risque qu’on me tire au visage une

bombe lacrymogène, un manifestant

andin m’a sauvé en me tirant de côté.

J’avais déjà reçu des menaces jusqu’à

ce qu’un agent du renseignement qui

était du côté des manifestants m’avertisse

: «Moi aussi, je suis d’Ayacucho,

m’a-t-il dit. Ils viendront pour toi,

pour t’arrêter, pour te torturer et te

faire disparaître. » Il m’a caché et j’ai

pu voir comment les patrouilles entrer.

J’ai décidé de partir… Pour le moment.

Geraldina Colotti: Et pourquoi

avez-vous choisi le Venezuela ?

Luis Alejandro Bazalar: Je

suis né à Huacho, une ville importante

au nord de Lima, la capitale. Là,

le libérateur Simon Bolivar a élaboré

sa stratégie pour libérer le Pérou de

l’empire espagnol. Huacho a été le

premier endroit où le général José

de San Martín a déclaré l’indépendance.

J’admire profondément le commandant

Hugo Chávez qui, 10 ans

après son passage à la vie éternelle,

n’a pas cessé d’inspirer le sentiment

d’intégration latino-américain et le

projet d’une Grande Patrie, sur les

traces de Bolivar. Alors, nous avons

fondé un nouveau parti avec ce nom,

la Grande Patrie. Nous avons déjà

déposé le symbole, nous avons les

statuts. J’admire la résistance du peuple

vénézuélien et de son président

Maduro, qui fait respecter la non-ingérence

impérialiste. En parcourant

les communes, les gens disent : Je

préfère mordre l’os et résister au blocus

que de revenir à la IVe République

et perdre le pouvoir populaire acquis.

Je pense que mon pays a besoin du

projet de socialisme du XXIe siècle inspiré

par ce que disait le marxiste José,

Carlos Mariátegui selon qui la révolution

ne doit être « ni un calque ni une

copie. » Je lance un appel à nos forces

armées pour qu’elles se reconnaissent

en tant que peuple en uniforme et cessent

de tuer nos frères parce que nous

sommes les fils du même Dieu. Sous

le signe de Bolivar, nous travaillerons

pour construire l’union civile et militaire

également au Pérou. Pendant ce

temps, je pense que nous devons unir

nos forces, comme le dit Mariátegui.

Les mouvements, les partis de bonne

volonté doivent s’unir autour d’une

candidature qui représente le peuple.

Geraldina Colotti: Et qui financera

le parti ? Une campagne électorale

coûte de l’argent.

Luis Alejandro Bazalar:

Nous, nous allons le financer depuis

la base, comme cela s’est toujours

fait depuis les premiers siècles dans le

christianisme et comme c’est la propre

façon de faire des communautés andines

: certainement pas avec l’argent

de ces pouvoirs qui ensuite viennent

demander des comptes. Un point de

nos statuts définit clairement les limites

et les règles.

Geraldina Colotti: Mais après

l’arrestation de Castillo, il ne semble

pas être apparu un nouveau dirigeant

de lutte en cours. Avez-vous l’intention

d’être candidat ? Et sur quelle

base ?

Luis Alejandro Bazalar:

L’organisation populaire est un train

de produire de nouveaux dirigeants

mais les communautés ne veulent

pas les exposer pour qu’on ne les tue

pas, c’est pourquoi ils changent constamment.

Si le régime ne tombe pas

avant sous la pression du peuple, les

élections sont prévues pour 2024.

Beaucoup de communautés m’ont

demandé d’être leur interlocuteur au

niveau national et international. Si

toutes les communautés le veulent,

depuis les Andes jusqu’à la forêt,

toute la côte et les presque 7 000 000

de pauvres qui vivent à Lima, je suis

prêt à m’impliquer même au risque de

ma vie. De nos investigations internes

sont arrivés des signaux positifs. Il y

a beaucoup de forces et de sujets qui

sentent la nécessité de s’unir pour

changer définitivement et profondément

le pays.

Geraldina Colotti: Et avec quel

programme ?

Luis Alejandro Bazalar: Principalement

3 points : L’Assemblée

Constituante, le référendum de confirmation

et l’inclusion de tous les peuples,

de tous les secteurs à la nouvelle

constitution : avec une originalité,

notre propre idiosyncrasie et péruanité.

Le peuple doit avoir le pouvoir de

critiquer ou de licencier ceux qui ne respectent

pas leurs promesses ou ceux

qui changent de côté. Nous avons besoin

de nationaliser nous ressources

: le lithium et le gaz, comme l’a fait

le Mexique et comme l’a fait Allende

au Chili avec le cuivre pour éviter que

la banque et l’oligarchie continuent

à accumuler des richesses au détriment

du peuple. Nous avons besoin

de faire une réforme de l’éducation.

Nous avons besoin de donner plus de

pouvoir aux femmes, de soutenir leur

organisation, de créer des lois contre

la violence de genre et de diffuser une

culture différente du machisme et de

l’homophobie. Non seulement les

femmes sont la moitié du monde mais

elles sont aussi celles qui ont donné le

jour à l’autre moitié. Et elles doivent

pouvoir décider de leur vie. Cela ne

va pas être comme Tupac Amaru qui

n’a pas écouté les conseils de Micaela

Bastida, sa femme, et a perdu une fois

de plus contre l’empire. Dans un discours

hypothétique à la nation, je ne

commencerai pas par me faire appeler

Monsieur le Président, mais fils de ces

peuples qui ne sont pas sur la carte et

fils de la femme qui m’a donné le jour

et que je remercie.

Je suis prêt à donner ma vie

pour que, si le peuple dit oui à la Constituante,

celle-ci ne soit pas à nouveau

manipulée par la droite comme

en 93. Le texte doit être écrit par le

peuple organisé en communautés et

par les secteurs productifs. J’ai 39 ans

et il y a 31 ans qu’est en vigueur une

Constitution qui est le résultat d’un

coup d’Etat du dictateur Alberto Fujimori

et d’une fraude réalisée pour garantir

les intérêts du Fonds Monétaire

International.

Geraldina Colotti: Pourquoi

les gens devraient-il se défaire de

cette Constitution ? Comment l’expliqueriez-vous

?

Luis Alejandro Bazalar: Ils

nous ont dit que cette Constitution allait

amener la richesse et la prospérité,

mais je demande : combien d’habitants

qui vivent à Lima n’ont pas

d’eau ? Presque 2 000 000. En 33

ans ? Combien de Péruviens n’ont

pas d’eau ? 4 000 000. En 33 ans ?

Combien de Péruviens ne comprennent

pas ce qu’ils lisent à cause d’une

crise institutionnelle dans l’éducation

? 55 %. En 33 ans ? Continuons. Une

clause du Fonds Monétaire International

établit la création de la Banque

Centrale de réserve du Pérou (BCRP) :

celui qui est à sa tête, qui dicte combien

il faut dépenser, fixe, le taux d’intérêt

bancaire, qui extorque le peuple. Si un

Péruvien prend un crédit pour acheter

un appartement, après 10–15 ans, il a

payé plus du double parce que le taux

d’intérêt est de plus de 120 % alors

qu’en Espagne il est entre 2% et 3 %

parents. Mais c’est la Constitution de

1993… Et encore une fois la BCREP

établit le type de change, le Gouvernement

ne peut pas s’en mêler : il ne

peut pas entrer en compétition et intervenir

dans l’économie du pays. Demandons

: combien de Banque y a-t-il

au Pérou ? 5, héritage de ces familles

aristocratiques de haute classe qui ont

empêché que le pays ait une justice

sociale. Ça a été les mêmes pendant

200 ans. Les mêmes créoles qui haïssent

les andins dont parlait Bolivar, et

qui, aujourd’hui sont la bourgeoisie :

mais ils ne sont qu’un million face à

33 000 000 d’habitants. Au Pérou,

les présidents ont toujours gouverné

au nom des pouvoirs forts. Ils se sont

consacrés à protéger et à augmenter

la propriété privée, à trahir la Parie,

non à faire du développement, mais

cela, on ne l’apprend pas à l’école.

Prenons un autre exemple. Les contrats

qui régulent les relations avec les

multinationales ont 30, 50,80 ans, et

seules des miettes vont à l’État. Pourquoi

en 33 ans, cela n’a-t-il pas été

réformé ? Maintenant que le peuple

s’est réveillé, nous entendons parler

de réformes et d’élections selon ce

qu’a établi l’impérialisme pour éviter

que le peuple convoque une Assemblée

Constituante.

Geraldina Colotti: Pourquoi

le président Pedro Castillo n’a pas

pu mener à bien son programme ?

Quelles erreurs a-t-il commise, selon

vous ?

Luis Alejandro Bazalar: Il

s’est laissé tromper. Première erreur

: abandonner le parti qui l’a conduit

à la présidence, Pérou Libre. Seconde

erreur : faire confiance à la droite.

À l’impérialisme, disait le Che, pas

même un petit peu. Troisième erreur

: faire confiance à l’OEA dirigée par

Luis Almagro. Quatrième erreur :

penser qu’en réalisant un tournant

vers le centre, il pourrait avoir plus

de marge de manœuvre et ne pas être

prisonnier de chantages. Cinquième

erreur, la plus grave de toutes : ne pas

se laisser conseiller par le peuple qui

a en tout cas veut et qui le veut, mais

qui réclamait une Assemblée Constituante

comme il le fait maintenant. Le

peuple demande une Constitution qui

ne soit pas basée sur la démocratie

déléguée et représentative mais sur

la démocratie participative. Selon les

derniers sondages, au moins 60 % de

la population le demande.

Geraldina Colotti: La plateforme

en 6 points présentée par les

communautés en résistance, en plus

de définir les termes du processus

constituant, demande le départ de Boluarte

qui est jugée responsable de la

répression et qu’on libère le président

Castillo. Êtes-vous d’accord ? Dans ce

cas, retireriez-vous votre candidature

?

Luis Alejandro Bazalar:

Évidemment, et je soutiendrai le président

légitime, je ne veux pas diviser

mais unir. Malheureusement, l’impérialisme

ne l’acceptera pas facilement.

Je suis convaincu qu’on a besoin

d’une réconciliation non seulement

pour libérer le président, mais aussi

pour ceux qui sont persécutés et prisonniers.

Un Gouvernement né d’un

processus constituant doit assumer

la réconciliation du pays, soigner les

blessures en résolvant les causes des

problèmes. Il y a eu une guerre sale

dans le pays qu’on ne peut pas cacher

sous le tapis. Je l’ai vue de près.

Mon père appartenait à l’escadron des

sinchis, l’unité d’élite de la police nationale

du Pérou qui avait la tâche de

tuer les « terroristes. », Il était dans

la garde civile péruvienne et son frère

est général de brigade à la retraite, ancien

directeur de l’école de commandement.

Cet amour pour le peuple, la

paix, la réconciliation de mon pays est

né de ma grand-mère maternelle, qui

était d’Ayacucho, de culture pocra: la

cultura wari d’Ayacucho, pré-inca,

porteuse de technologies agricoles

avancées qui a fleuri dans le centre

des Andes environ depuis le VIIe siècle

jusqu’au XIIIe siècle d.C.. Je suis le

métis dont le Pérou a besoin, un curé

qui sache, à l’exemple du Christ, de

quel côté se placer.

Geraldina Colotti: Et comment

êtes-vous arrivé à le comprendre

?

Luis Alejandro Bazalar: Dès

mon plus jeune âge, j’ai senti une

forte vocation sacerdotale. Je voulais

être prêtre pour changer les choses et

chercher la justice sociale. J’ai toujours

été conscient que le royaume de

Dieu commençait sur la terre, comme

l’a dit Jésus : si j’attends l’au-delà

sans changer des choses sur cette

terre, je trahis le véritable message

du Christ. Pour moi, il n’y a pas de

différence entre le Christ de la foi et

le Christ historique que les hiérarchies

ecclésiastiques ont voulu occulter. En

tant que prêtre, j’ai été éduqué pour

être de droite, entraîné à manipuler

les consciences. Avant d’arriver au

socialisme, je me considérais comme

du centre. Ensuite, j’ai été le secrétaire

personnel de l’archevêque métropolitain

d’Ayacucho. J’ai vu toute l’injustice

dans l’économie de l’église

catholique, ces déformations que le

pape François, dans la ligne d’action

la plus progressiste de certains papes

précédents, essaye de corriger courageusement,

et je l’ai dénoncé. J’ai

dénoncé le double critère qui existe.

J’ai défendu les minorités du groupe

LGTB et j’en ai payé les conséquences

quand un jeune mineur m’a demandé

de l’aide parce que sa famille avait

découvert qu’il était gay et voulait

« le soigner. » J’avais deux possibilités

: prier pour lui, le recommander

au ciel comme le font la plupart des

prêtres mais ne pas me charger de

ses problèmes ou l’aider. On m’avertit

que ça finirait mal. En effet, la famille

du jeune, en accord avec les élites de

l’église, m’a dénoncé sur la base d’une

fausse accusation et malgré le témoignage

du gamin qui a dit des choses

comme elles étaient. Une persécution

qui a duré 5 ans avant qu’on me déclare

innocent, et qu’on m’absolve de

toutes les charges, mais cela valait la

peine. Aujourd’hui, ce jeune vit son

homosexualité pleinement. Personne

ne doit être discriminé pour la couleur

de sa peau ou son orientation sexuelle,

ou parce qu’il porte une boucle

d’oreille comme moi.

Geraldina Colotti: La persécution

politique que vous avez expérimentée

de première main, comme on

le voit avec Pedro Castillo, est une

arme politique très utilisée au Pérou.

N’avez-vous pas peur que les médias

vous accusent d’être un ami des « terroristes

» et des homosexuels ?

Luis Alejandro Bazalar: Vous

voyez ce roman ? Il s’appelle Reus et

raconte une histoire d’amour gay et

de persécution. Je veux montrer la vie

réelle, pas celle que la morale hypocrite

veut raconter. On ne doit pas

mentir au peuple en se faisant passer

pour ce qu’on n’est pas. Je ne le ferai

pas, je ne me vendrai pas à l’oligarchie

et toutes les batailles, je les assumerai

personnellement comme doit

le faire un bon chrétien : des droits de

base jusqu’à la diversité. Nous avons

besoin de démasquer et de combattre

l’utilisation du droit à des fins politiques

et de condamner les campagnes

médiatiques qui le soutiennent. De

quel droit l’impérialisme yankee impose-il

la souffrance au peuple cubain,

vénézuélien, nicaraguayen à travers

des mesures coercitives unilatérales

illégales ? Où est la justice internationale

si les États-Unis réussissent à

enlever, à torturer et même à déporter

un diplomate comme le Vénézuélien

Alex Saab? Les médias font savoir

que le socialisme bolivarien a échoué.

Je répondrai par un exemple simple

qui montre deux athlètes sur la ligne

de départ : l’un capitaliste et l’autre

socialiste, mais avec des chaînes aux

pieds. Enlevez les chaînes à l’économie

vénézuélienne, enlevez-lui les «

sanctions », et elle courra à nouveau

comme à l‘époque de Chávez, quand

le Venezuela avait atteint les objectifs

du millénaire fixés par la FAO moitié

moins de temps.

Résumé latino-américain

11 mars 2023

Traduction Françoise Lopez

Bolivar Infos 12 Mars 2023

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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

13


Perspectives

Ingérence de la marque de Washington

Andrés Manuel López Obrador, Président du

Méxique

Par Jorge Elbaum

L’habitude néocoloniale d’imposer des politiques

en fonction des intérêts des minorités.

Le Département d’État a décidé lundi dernier de

participer ouvertement à la politique intérieure

du Mexique. Par une déclaration signée par Antony

Blinken, le gouvernement américain a soutenu

la marche de l’opposition qui s’était tenue la

veille dans différents endroits du pays. L’attaque

contre le président Andrés Manuel López Obrador

(AMLO) s’est concentrée sur la remise en question

d’un nouvel ensemble de réglementations concernant

le système électoral, approuvées à la majorité

au Sénat. Dans le nouveau schéma, sanctionné il

y a des semaines, la majorité législative du parti

au pouvoir, le Mouvement de régénération nationale

(Morena), a démantelé l’échafaudage d’entreprise

forgé autour de l’Institut national électoral

(INE), chargé d’organiser, d’exécuter, d’approuver

et de légitimer des fraudes scandaleuses élections

Le condamné Genaro García Luna et l’ancien

président Felipe Calderón. Photo : Alfredo

Estrella, AFP.

bation, quatre ans après sa prise de fonction.

La marche de l’opposition aura, selon les partisans

de la Quatrième Transformation (4T), une

réponse massive le 18 mars, lors des actes du 85e

anniversaire de l’expropriation pétrolière promus

par le président de l’époque Lázaro Cárdenas del

Río.

Le président mexicain a répondu au gouvernement

américain en avertissant que ses autorités

“se mêlent toujours d’affaires qui ne leur

correspondent pas” ; avertissant en outre que

«nous ne sommes pas une colonie, ni un protectorat.

Nous sommes un pays libre, indépendant

et souverain ». AMLO en profite pour rejoindre

ceux qui ont accusé l’ambassadrice au Pérou,

Lisa Kenna -ancienne responsable de la CIA-,

d’être responsable de l’arrestation de Pedro Castillo

et de la répression qui a fait plus de 60 morts

depuis que Dina Boularte a occupé la présidence

: “Il [au Pérou] l’ambassadeur des États-Unis

est le conseiller des putschistes qui ont foulé aux

pieds les libertés et la démocratie dans ce pays,

limogeant injustement le président et l’emprisonnant

», a-t-il affirmé depuis le pupitre du Palais

national, où il a terminé en affirmant que ladite

“mauvaise habitude” viendrait des élites américaines.

« Il n’y a pas que le Département d’État.

C’est la nature, la coutume, qui vient des siècles

dans le gouvernement des États-Unis et dans les

élites des États-Unis ». Dans une autre partie

de sa conférence du matin, consacrée à la remise

en cause de la violation de la souveraineté, le

président a eu recours à une question rhétorique

: « Les États-Unis ne sont-ils pas au courant des

fraudes électorales au Mexique ?

Une autre des organisations qui fait office de

figure de proue des intérêts de Washington est

l’OEA, qui s’est également montrée solidaire de

l’opposition : dans un communiqué publié par

son organe électoral – celui-là même qui a conduit

au coup d’État en Bolivie contre Evo Morales

– a estimé que “le système électoral mexicain

n’a pas besoin de profondes réformes pour

continuer à garantir le plein exercice du vote”.

Afin d’apparaître neutre et impartial, il a endossé

et souligné -en plus- le professionnalisme

des membres de l’INE, ceux qui ont été responsables

-selon les historiens- d’avoir rendu possible

l’ouverture irrégulière des urnes, la falsification

des procès-verbaux, le vol de colis électoraux et

l’achat de votes. Une autre des mesures du gouvernement

actuel – dans un pays où la pauvreté

atteint un tiers de la population – est la réduction

des salaires des membres de l’INE, dont les honoraires

exorbitants triplent ceux du Président de

la Nation.

Pauvres riches qui paient des impôts

Le Département d’État, l’INE, l’OEA et l’opposition

unifiée partagent des motivations communes

liées à des intérêts économiques réglementés par

le gouvernement Morena. L’une de celles qui a le

plus tourmenté les minorités est l’interdiction des

exonérations fiscales, qui est devenue une pratique

courante dans les gouvernements qui ont

précédé AMLO. En mai 2019, il a été rapporté

qu’au cours des deux mandats présidentiels

précédant le gouvernement actuel, qui a pris ses

fonctions en 2018, environ 400 000 millions de

pesos d’impôts ont été annulés, grâce à un pouvoir

présidentiel discrétionnaire qui a principalement

profité aux entreprises et aux personnes les

plus riches du pays.

Une autre des mesures prises par le gouvernement

actuel, qui s’est soldée par une contestation

unanime des grands médias, a été l’interdiction

de la sous-traitance de personnel par les entreprises,

qui permettait aux entreprises d’échapper

aux impôts et d’arnaquer les charges sociales de

ses salariés. La troisième raison de l’agacement

des groupes concentrés est la tentative d’AMLO

de renationaliser le secteur de l’énergie, privant

les entreprises étrangères – espagnoles et américaines

– de profiter de la production et de la distribution

d’électricité, de la production d’hydrocarbures

et de lithium.

En janvier 2022, la secrétaire américaine à

l’Énergie, Jennifer Granholm, s’est rendue à

Mexico pour exprimer les “graves inquiétudes de

l’administration Biden-Harris concernant l’impact

négatif potentiel des réformes énergétiques

proposées par le Mexique sur les investissements

privés américains”. . Quelques mois plus tard,

la chef du département du commerce, Katherine

Tai, a envoyé une lettre à la secrétaire mexicaine

à l’économie, Tatiana Clouthier, dans le but de

faire pression sur les Mexicains concernant les

réglementations croissantes imposées par AMLO.

Dans la lettre, Tai prévient que les conseils fournis

par le chef de Morena pourraient “entraver

les efforts conjoints des États-Unis et du Mexique

sur l’énergie propre et l’environnement”. Renouvelant

la pression, le gouvernement de Joe Biden

a envoyé, en avril de l’année dernière, un ancien

secrétaire d’État – John Kerry, actuel représentant

spécial pour les questions environnementales

– à la pression du paramètre le plus légitimé

des problèmes liés au climat.

Une semaine avant l’offensive de l’opposition

promue par le Département d’État, le 21 février,

Genaro García Luna, ancien chef de la lutte

contre la drogue sous la présidence du membre

du PAN Felipe Calderón Hinojosa, a été reconnu

coupable d’activités liées au trafic de drogue et

est actuellement emprisonné en Espagne. Les

accusations portées contre García Luna incluent

la protection du cartel de Sinaloa contrôlé

par Joaquín Guzmán Loera, alias El Chapo, qui

a versé un million de dollars par mois au chef de

la guerre contre la drogue pendant le mandat de

Le secrétaire d’Etat américain Antony

Blinken

six ans qui accompagnait son ami et confident

Calderón Hinojosa.

L’actuel leader de l’opposition mexicaine est Claudio

X. González, héritier de la section locale de la

multinationale Kimberly Clark, basée à Dallas.

Grâce à ses contacts avec des responsables américains,

il est parvenu à articuler les trois partis

d’opposition dans une même logique antagoniste

: le Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD),

le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) —

tous deux de centre-droit—, et l’Action Nationale

La députée américaine María Elvira Salazar.

Photo EFE.

(PAN), d’extrême droite.

Le lundi après la mobilisation du 26 février, interrogé

sur la manifestation de la veille, AMLO a

qualifié les opposants d’acteurs sociaux qui “ne

se soucient pas de la démocratie, mais veulent

que la domination d’une oligarchie se poursuive”

des riches, des puissants. Ils ne se soucient pas

du peuple parce que c’est essentiellement ce que

signifie la démocratie.” Et il a ajouté: «La plupart

d’entre eux ont participé aux gouvernements

réalisées au cours des deux dernières décennies.

Fidèle à sa coutume monroïste de violer la souveraineté

des pays d’Amérique latine, il a soutenu

la marche appelée par l’opposition unifiée,

qui réclamait la continuité de l’INE, dont les

conseillers bénéficient également de salaires qui

triplent les honoraires du président mexicain et

administrent et font arbitrairement par consulter

les ressources provenant des partis politiques.

Le document du gouvernement américain publié

lundi 27 février affirme que le Mexique doit

avoir “un système électoral indépendant” et “des

ressources suffisantes”, exactement les slogans

utilisés par les manifestants de l’opposition unie,

composée des trois partis qui cherchent à affaiblir

le Président, qui jouit d’une popularité sans

précédent dans l’histoire contemporaine de ce

pays. Selon tous les sondages, l’image publique

du président se situe entre 60 et 70% d’appro-

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant

publiquement et par défaut, sur les conclusions du ministère public, MAIN-

TIENT en la forme le défaut octroyé au profit de Madame Hamilton CELES-

TIN la femme née Nadia CALYPSO, PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux

ayant existé entre les époux Hamilton CELESTIN la femme née

Nadia CALYPSO aux torts de l'époux, Renvoi les parties par devant l'officier

de l'état de la Section Est de Port-au-Prince pour les suites de droit; Ordonne

la Publication du dispositif du présent jugement dans l'un des quotidiens

s'éditant à la Capitale; Compense les frais et dépens de l'instance; Commet

l'huissier Johnny JEAN immatriculé au Greffe du Tribunal de première

instance de Port-au-Prince, pour la signification dudit jugement.

Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience

civile, ordinaire et publique du Mercredi Vingt cinq (25) Janvier deux mille

vingt trois (2023) en présence de Me. Albert DARELUS, Substitut du

Commissaire de ce ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens

THELEMAQUE, Greffier du siège

Il est ordonné.....etc....

En foi de quoi....etc......

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen et sur les conclusions du Ministère Public,

maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour

le profit, déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de

la dame CLAIREDANGE LEON d'avec son époux JACKSON LAGUERRE pour

injures graves et publiques aux torts de l'époux, prononce en conséquence

la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux; ordonne

à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire

dans les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un

extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine

de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens;

commet l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification dudit

jugement.

Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE, Juge en audience civile et

publique en date du jeudi seize Juillet deux mille vingt, en présence de Me.

JEAN

ROLEX MEROVE, Substitut-Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec

l'assistance du Greffier MOZART TASSY

Me Jean PRIME, Av.-

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère public entendu, maintient le défaut

octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare

fondée la dite action; Admet en conséquence le divorce du sieur Mackenzy

JOSEPH, d'avec son épouse née Gélène JANVIER pour injures graves et

publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux

existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état civil de la

Section de Port-au-Prince à transcrire sur les registres à ce destinés, le

dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des

quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers

les tiers s'il y échet; Commet l'huissier Jean Joseph Donald CADET pour la

signification de ce jugement; Compense les dépens

Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience

civile, ordinaire et publique du mercredi dix huit Janvier deux mille vingt

trois, en présence de Me Albert DARELUS, Substitut Commissaire de ce

ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier

du siège

Il est ordonné....etc.....

En foi de quoi....etc....

AVIS DE DIVORCE

Il est important de porter à la connaissance du

monde des Affaires et du Public en général

que le Tribunal de Première Instance de

Port-au-Prince a rendu un Jugement de divorce

par défaut en date du douze octobre deux

mille vingt-et-un, en faveur de la dame Rose

Lilas ALEXANDRE d'avec son époux Blondy

ST-PIERRE, pour injures graves et publiques,

aux torts de l'époux.

Me. Johnny Trov SALOMON, Av

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé

contre la défenderesse à l'Audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite

action.

ADMET en conséquence le divorce du sieur ISAAC DENNYE, d'avec son épouse née

RUTH

DORCILIEN pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse. PRONONCE la

dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ORDONNE à

l'officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les

registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré

dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts

envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Emmanuel JEAN de ce siège pour la

signification de ce jugement; Compense les dépens.

AINSI JUGE ET PRONONCE par nous NELSON CILIUS, Juge en Audience civile

ordinaire et publique du jeudi neuf Février deux mille vingt trois, en présence de

Me JEAN ROLEX MEROVE Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et

avec l'assistance du sieur MOZART TASSY, greffier du siège.

Il est ordonné .....etc.....

En foi de quoi....etc....

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examens, sur les conclusions du Ministère Public,

maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour

le profit déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de

la dame Maranatha Lamarre CHOUCHOU d'avec son époux Lucien DESIRE

pour injures graves et publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution

des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux; Ordonne à

l'Officier de l'Etat Civil de la commune d'Aquin de transcrire sur les

registres, à ce, destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait

sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de

dommages intérêts envers les tiers s'il y échet. Compense les dépens.

Ainsi jugé et prononcé par Nous, Me Jean Emmanuel ZEPHIR, Juge en

audience civile et publique en date du trois mai deux mille vingt, en

présence de Me. Vanna MANÉ, Substitut Commissaire du Gouvernement de

ce ressort avec l'assistance du Greffier Me Jean Claude NOVEMBRE.

Il est ordonné.....etc....

En foi de quoi....etc....

PAR CES MOTIFS

Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut

octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit, déclare fondée

ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame EVENS ST JUSTE, née

RUTH BETHSECLYNA

CELOY, d'avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l'époux.

Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre lesdits époux;

ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire

sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera

inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages

intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens; commet l'huissier CANAL

GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement; les dépens.

Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS, Juge en audience civile, ordinaire

et publique du jeudi dix-neuf Janvier deux mille vingt-trois, en présence de Me.

JEAN ROLEX

MEROVE, Substitut-Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance

du Greffier MOZART TASSY

IL EST ORDONNE ETC...

EN FOI DE QUOI ETC....

Me. Ilvert AUGUSTIN, Av.-

14 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


Bolivie : Le président commémore les 102 ans du soulèvement

indigène et du massacre de Jesús de Machaca

Le massacre de Jesús de Machaca,

en 1921, a été l’un des grands

crimes de la République contre les

indigènes qui réclamaient leurs

droits humains

Le président Luis Arce a commémoré

ce dimanche les 102 ans du

soulèvement indigène mené par Faustino

et Marcelino Llanque et auquel le

gouvernement de Bautista Saavedra a

brutalement répondu en provoquant le

massacre de Jesús de Machaca le 12

mars 1921.

« Nous nous souvenons des 102

ans du soulèvement et du massacre de

Jesús de Machaca, province d’Ingavi

de La Paz, où les peuples indigènes

se sont soulevés, dirigés par Faustino

et Marcelino Llanque, exigeant

le respect de leurs droits humains et

ont été brutalement assassinés par le

gouvernement de Bautista Saavedra.

», a écrit Arce dans son compte sur les

réseaux sociaux.

Selon les données historiques,

le massacre de Jesús de Machaca a eu

lieu le 12 mars 1921, en raison des

abus du maire de la ville, Luis Estrada,

y compris l’enfermement jusqu’à

la mort de deux membres de la communauté.

Sous la direction de Faustino et

Marcelino Llanque, des milliers d’indigènes

se sont levés pour l’arrêter,

incendiant des maisons et assassinant

Estrada, sa famille et d’autres voisins.

L’historien Roberto Choque,

dans son livre Jesús de Machaca: la

marca rebelde Uprising and Massacre

of 1921, raconte que la réponse du

président de la République, Bautista

Saavedra, a été de mobiliser l’armée

stationnée à Guaqui qui a massacré

au moins 119 Machaqueños, pour ensuite

voler des animaux et brûler leurs

maisons. Ces événements ont provoqué

l’exode massif de la région.

Le soulèvement indigène de

Jesús de Machaca rejoint le soulèvement

aymara de Zárate Willa (1898-

1899) ; puis vinrent les soulèvements

Le président Luis Arce a rappelé ce

vendredi le 100e anniversaire du

« massacre de Jesús de Machaca »

dans la province d’Ingavi dans le

département de La Paz et a souligné

que dans l’État plurinational de

Bolivie, la fin des abus racistes était

garantie, garantissant l’égalité

entre les Boliviens

de Chayanta en 1927 et la rébellion de

1947, qui commença dans une ferme

du lac Titicaca et s’étendit à divers

départements (Chuquisaca, La Paz,

Oruro, Potosí, Cochabamba), atteignant

plus de quatre mille Indiens qui

se soulevèrent contre leurs employeurs.

En 1945, le premier congrès indigène

a eu lieu, tenu à La Paz sous le

gouvernement de Gualberto Villarroel,

qui tout au long de son mandat a interdit

le travail libre, aboli les dîmes et

forcé les employeurs à mettre en place

des écoles d’éducation pour les enfants

des indigènes qui travaillent sur leur

terres. Villarroel a été assassiné en

1946.

Agence Bolivienne d’information

12 mars 2023

Suite de la page (3)

certains officiers [de la police haïtienne]

après la conclusion de l’opération».

Depuis lors, les policiers ont peur

de réagir contre les groupes armés par

crainte de ne pas être accusé par les organisations

de droits humains de violations

de droits humains. Les policiers

depuis lors ont été démobilisés puisqu’ils

n’ont aucune assurance même

de la part de leur chef hiérarchique.

Comme nous pouvons le constater on

n’a jamais fait cas de ces deux policiers

de l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy

Evens Philidor qui ont été assassinés à

Grand Ravine le 13 novembre 2017.

Cette action mal gérée à Grand

Ravine a ouvert un boulevard aux

bandits qui agissent à leur guise et

font ce que bon leur semble. L’assassinat

du dimanche 12 mars 2021 à Village

de Dieu est un produit de l’irresponsabilité

et du cynisme au sein de

la direction de la PNH.

C’est dans cette perspective que

le coordonnateur du Syndicat national

des policiers haïtiens (SYNAPOHA)

et le Syndicat de la police nationale

d’Haïti (SPNH) dénoncent le silence

de l’Inspection générale de la police

nationale sur le dossier des 5 policiers

lâchement assassinés en 2021 au Village

de Dieu. « Jusqu’à date, l’IGPNH

ne s’est pas prononcée sur ces crimes

horribles et révoltants qui sont restés

impunis, ce qui ne fait pas honneur

à l’institution policière et démotive

complètement les agents dans l’accomplissement

de leur mission », a

fait savoir Lionel Lazarre du SYNAPO-

HA.

Garry Jean-Baptiste, porte-parole

du syndicat de la police nationale

d’Haïti (SPNH-17) a pour sa part indiqué

« Il faut des sanctions contre

les gros bonnets de la police qui ont

envoyé des agents à la boucherie.

Ils doivent assumer leurs responsabilités

dans ce qui s’est passé le

12 mars 2021. Il ne doit pas y avoir

deux poids, deux mesures lorsqu’il

faut sanctionner les policiers fautifs,

soulignant que, si la faute était imputable

aux agents de police, l’affaire

serait vite réglée »

Il est évident, les dirigeants n’ont

aucun souci à l’égard des policiers qui

ne sont que des travailleurs issus des

masses populaires. Ces réactions de

messe, de commémorations d’assassinats,

ce ne sont que des balivernes,

des simulacres pour bafouer les masses.

Ces larmes de crocodiles qu’ils

versent ne sont que pour cacher leur

incapacité et leur nullité.

Suite de la page (5)

leurs dirigeants politiques qui copulent

avec le capitalisme monopoliste, qui

adhèrent à la philosophie économiciste.

Au lendemain du violent séisme qui a

dévasté Port-au-Prince, les citoyennes

et citoyens canadiens, états-uniens,

français, cubains, vénézuéliens, brésiliens…

ont fait montre d’une générosité

sans précédent envers Haïti. La solidarité

entre les peuples existe. Et elle est

sincère.

Les puissances internationales

traitent les Haïtiens comme des bêtes

sauvages. Elles ne les considèrent pas

comme des êtres humains qui pensent,

réfléchissent et agissent lucidement

en fonction de leur avenir. Pour elles,

ces filles et fils d’esclaves ne sont pas

doués de raison. Et que dire des antipatriotes

qui cultivent leur pays pour

moissonner de l’argent sale et pour

exercer le pouvoir personnel ?

Dans un pays étranglé par la

misère et le chômage, nous constatons

effectivement que les convictions

idéologiques se cassent souvent comme

une ficelle pourrie. On dirait que le logement,

le véhicule, le pain, le lait et

le sucre passent avant les « intérêts

majeurs » de la société. Nous en voulons

pour preuve la présence des pseudo-lavalassiens

dans le « voukoum »

politique des « bandits légaux ». Aujourd’hui,

la plupart d’entre eux se sont

convertis en défenseurs farouches du

régime des kleptomanes, alors qu’ils

léchaient hier encore, en public, les

semelles des souliers du « prince » de

Tabarre.

C’est avec les dix plaies d’Égypte

que Moïse a libéré son peuple de l’esclavage

pharaonique. Les méchants

n’ouvrent pas leur cœur à la pitié. Le

prophète dit dans le psaume 17 : « …Ils

sont sur nos pas, déjà ils nous entourent,

ils nous épient pour nous

terrasser. On dirait un lion avide de

déchirer, un lionceau aux aguets

dans son repaire… » Et David implore

même son Dieu, afin qu’il vienne

le « délivrer par son épée ».

Quand la « Nation demande

des comptes », la constitution est

révoquée. La morale souveraine reprend

ses droits. Le contrat social est

résilié. Le système associatif est repensé.

Vive la Révolution !

Robert Lodimus

Suite de la page (12)

Un immeuble brûle dans la ville de Bakhmut, le 15 septembre 2022

serait une route ouverte pour les

Russes depuis Bakhmut vers d’autres

villes en Ukraine, dans la direction

de Donetsk« , a-t-il déclaré à

Wolf Blitzer de CNN. « C’est pourquoi

nos hommes se tiennent là. »

La chute de Bakhmut aux

mains de la Russie serait une humiliation

majeure pour Zelensky et

l’Ukraine, ainsi que pour les États-

Unis et l’Europe. Les États-Unis seraient

confrontés à un choix majeur

: poursuivre l’escalade de la guerre

avec le risque d’une confrontation

OTAN-Russie qui pourrait devenir

nucléaire, ou presser l’Ukraine de

digérer ses pertes et de chercher un

compromis.

La Russie serait alors en mesure

de dicter ses conditions : éventuellement

la reconnaissance des quatre

oblasts de l’est de l’Ukraine comme

faisant partie de la Russie après que

ces régions ont voté par référendum

pour rejoindre la Fédération russe

; l’acceptation par l’Ukraine d’être

une nation neutre qui n’adhérera

pas à l’OTAN ; la démilitarisation de

l’Ukraine et le démantèlement des

unités néonazies.

Si cela devait se produire,

présenter l’Ukraine comme un partenaire

indigne qui a fait sauter des

gazoducs allemands pourrait contribuer

à minimiser l’humiliation subie

par l’Occident. Par ailleurs, les

néoconservateurs à Washington et

dans les capitales européennes pourraient

gagner la bataille contre les

réalistes et continuer à faire pression

pour la guerre. Mais à ce stade, les

réalistes semblent avoir le dessus.

*Joe Lauria est rédacteur

en chef de Consortium News et ancien

correspondant aux Nations

unies pour le Wall Street Journal, le

Boston Globe et de nombreux autres

journaux, dont The Montreal Gazette

et The Star of Johannesburg. Il a été

journaliste d’investigation pour le

Sunday Times de Londres, journaliste

financier pour Bloomberg News

et a commencé sa carrière professionnelle

à l’âge de 19 ans comme

pigiste pour le New York Times. On

peut le joindre à l’adresse joelauria@

consortiumnews.com et le suivre sur

Twitter @unjoe

Consortium News March 8, 2023

Traduit de l’anglais par GL

Investig’Action 09 Mars 2023

précédents, ils ont été les défenseurs

de la fraude électorale, ils ont fait partie

de la corruption au Mexique, ils ont

appartenu au narco-État, qui, comme

cela a été précisé avec García Luna, Il

a été imposé pour deux mandats de six

ans.

Souveraineté contre persécution

Au cours des deux dernières années,

un secteur important du pouvoir judiciaire

– à l’instar de ce qui s’est

passé en Argentine – a rejoint le conglomérat

d’opposition rassemblé autour

des suggestions et des mandats

fournis par Washington. La semaine

dernière, un membre de la Cour suprême

de justice de la Nation (SCJN),

le ministre Alberto Pérez Dayán, a

décidé individuellement que certaines

réglementations concernant l’INE ne

devraient pas être appliquées aux prochaines

élections régionales à Edomex

et Coahuila. Comme en Argentine, les

magistrats du plus haut tribunal tentent

de restreindre la volonté populaire

exprimée par le Pouvoir Législatif. Le

Secrétariat juridique de la présidence

a répondu à Pérez Dayán que « les

règlements émis par le Congrès de

l’Union ne peuvent être invalidés que

par le vote de huit ministres, selon les

critères du SCJN lui-même ».

Les mesures promues par le gouvernement

actuel visent à privilégier le

secteur public et à limiter les concessions

énergétiques accordées il y a une

décennie par Enrique Peña Nieto, en

récupérant les entreprises publiques

comme vecteurs de développement

productif. Une autre des caractéristiques

du gouvernement Morenista

est la politique sociale basée sur des

augmentations soutenues du salaire

minimum, la garantie des pensions

pour les personnes âgées, l’expansion

des bourses pour les étudiants et les

subventions alimentaires. En termes

structurels, un transfert persistant des

secteurs les plus riches vers les groupes

les plus vulnérables.

AMLO interroge les politiques

néolibérales et définit son projet comme

faisant partie d’une philosophie

humaniste, encadrée dans la Quatrième

Transformation Mexicaine,

après les trois étapes précédentes : Indépendance,

Réforme et Révolution. Ce

modèle comprend une croisade contre

la corruption politique des partis traditionnels,

une réduction des privilèges

des groupes concentrés et une priorité

volontaire à la lutte contre la pauvreté

(« d’abord les pauvres, pour le bien

de tous »). Sa politique internationale

met l’accent sur l’Amérique latine et

a promu la Communauté des États

d’Amérique latine et des Caraïbes

(CELAC), offrant l’asile à Evo Morales

après le coup d’État de 2019 et à Pedro

Castillo, toujours détenu au Pérou.

Il s’exprime en permanence contre les

blocus de Cuba et du Venezuela, et

maintient une position neutre face au

conflit en Europe de l’Est.

Alors que Washington poursuit sa

politique interventionniste dans la

région - aux niveaux économique,

médiatique, diplomatique, juridique -

certains de ses membres du Congrès,

comme María Elvira Salazar, présidente

du Sous-comité de l’hémisphère

occidental, se consacrent à alimenter

la diabolisation d’autres dirigeants

des pays d’Amérique latine. La semaine

dernière, Salazar, représentant

du Parti républicain pour la Floride,

a dénoncé les liens obscurs entre le

gouvernement d’Alberto Fernández et

Xi Jinping, entretenus – comme il l’a

précisé – par la vice-présidente Cristina

Kirchner. Dans son message, l’ancienne

journaliste de CNN née à Little

Havana a déclaré que la Casa Rosada

faisait des pactes “avec le diable” à la

suite d’accords pour la fabrication en

commun d’avions avec la Chine. Pour

être cohérent avec la Doctrine Monroe,

qui célèbre cette année deux siècles de

propagation, il a prévenu que « les

États-Unis ne vont pas rester les bras

croisés parce qu’on ne peut pas avoir

un allié qui fabrique et exporte des

avions militaires chinois, et qui vende

aux voisins.

Le brillant économiste et intellectuel

égyptien Samir Amin, décédé en 2018,

proposait de déconnecter tout lien

avec la toxicité géopolitique, comme

un prologue à une possible et authentique

émancipation. Plus on est proche

des États-Unis, plus on s’éloigne de la

souveraineté.

Rebelion 11 Mars 2023

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

15


Suite de la page (11)

somalienne devra supplanter l’identité

et les alliances claniques pour

que la Somalie survive, tout comme

la citoyenneté éthiopienne devra

supplanter l’identité ethnique pour

que l’Éthiopie survive.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui, il devrait en être ainsi.

Pour sauvegarder la souveraineté et

l’intégrité territoriale de la Somalie, la

nation doit faire passer la citoyenneté

avant l’identité clanique. C’est la

seule façon pour l’État somalien de

survivre.

Ann Garrison : Et le vote populaire

– une personne, un vote – est

essentiel à ce projet ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui, si les citoyens, et non

les clans, élisent leurs dirigeants,

cela réduira les divisions claniques et

la corruption en Somalie. Les citoyens

doivent pouvoir faire leur propre

choix, indépendamment de leur clan,

en se basant sur les qualités et la capacité

à diriger d’un candidat. Cela

détruirait la domination de la formule

des 4,5 clans, qui est devenue une

sorte de système de mafia politique.

Cela mettrait dans la foulée un terme

à la corruption par les puissances

étrangères.

Ann Garrison : J’ai étudié les

rapports sur la lutte pour un vote

populaire depuis 2017, lorsqu’une

commission électorale nationale a

commencé à planifier une élection «

une personne, un vote » qui devait

avoir lieu en 2021, avant que les

mandats de Farmaajo et du parlement

en place n’expirent. Vous pouvez

donc peut-être me dire ce que vous

pensez de mon résumé.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Avec plaisir.

Ann Garrison : En décembre

2019, la Chambre basse du Parlement

a voté la mise en œuvre du

principe « une personne, un vote ».

En février 2020, la Chambre haute

a adopté la même législation et Farmaajo

l’a signée deux semaines plus

tard.

En mai 2020, UN News a rapporté

que la Somalie était sur le point

d’organiser ses premières élections

avec une personne et un vote en 51

ans, en dépit du COVID-19. Mais le

plan a ensuite commencé à battre de

l’aile. Les gouvernements des États

membres fédéraux ont commencé à

refuser de coopérer, en particulier le

Somaliland, le Puntland et le Jubaland,

les trois États les plus proches

des États-Unis, du Royaume-Uni, du

Kenya et des Émirats arabes unis.

Les tensions se sont accrues et les

échéances électorales n’ont pas été

respectées.

En novembre 2020, la Brookings

Institution a rapporté que les

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puissances occidentales avaient

forcé Farmaajo à renoncer aux élections

« une personne, une voix » «

Sous la pression des États-Unis, du

Royaume-Uni et des Nations unies,

Mohamed a renoncé à l’ambition

d’élections une personne, une voix

en septembre 2020, et les dirigeants

politiques somaliens ont accepté ce

que l’on appelle le modèle de Mogadiscio

: les anciens des clans, nommés

par les clans et validés par les

autorités fédérales et étatiques, sélectionnent

les délégués des collèges

électoraux. Ces collèges électoraux,

établis pour chaque siège parlementaire

de la Chambre basse, sélectionnent

les représentants parlementaires

qui choisissent ensuite le président.

Les assemblées des États choisissent

les membres de la Chambre haute ».

Néanmoins, Mogadiscio et les

États membres fédéraux ont continué

à s’affronter, incapables de se

mettre d’accord sur un processus.

Les échéances électorales ont de

nouveau été repoussées. Des violences

ont éclaté et, le 7 avril 2021,

l’Armed Conflict Location & Event

Data Project (ACLED) écrivait : « Les

élections législatives et présidentielles

en Somalie doivent se dérouler

dans un climat général de tensions

politiques et de violence. Une crise

constitutionnelle alimentée par des

mois d’impasse politique entre le

président Mohamed Abdullahi Mohamed

‘Farmaajo’ et l’opposition

menace de dégénérer en un conflit

violent opposant les forces fédérales

aux milices d’État, ainsi qu’aux

clans armés dont les loyautés s’affrontent.

»

Une semaine plus tard, le parlement

en place a adopté une mesure

prolongeant le mandat des députés

et celui de Farmaajo pour une période

de deux ans, jusqu’à ce que des

élections « une personne, un vote »

puissent être organisées. Farmaajo

a signé la loi et les États-Unis l’ont

immédiatement condamnée, sans

reconnaître qu’il s’agissait d’un vote

populaire. Ils ont menacé d’appliquer

des sanctions et de réduire l’aide internationale.

Avez-vous approuvé cette mesure

visant à prolonger les mandats

de deux ans ? Pensez-vous qu’elle

visait sincèrement à renouveler l’engagement

en faveur d’élections une

personne, un vote ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Oui. Farmaajo et le parlement

en place essayaient encore de

défendre le principe » une personne,

un vote »

Ann Garrison : Six mois plus

tard, en septembre 2021, vous avez

été enlevé par des policiers kenyans

travaillant comme mercenaires. Vous

avez été détenu pendant 12 jours,

puis relâché avec l’avertissement de

ne pas vous mêler des affaires somaliennes

et éthiopiennes, de ne plus

soutenir Farmaajo, de ne plus vous

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la Somalie se résume aujourd’hui à un simple drapeau et un siège à

l’Assemblée générale des Nations unies.

opposer au Premier ministre Mohamed

Hussein Roble, et d’avertir vos

collègues d’en faire de même. Qui est

l’ancien Premier ministre Roble ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Mohammed Hussein Roble

a été le Premier ministre le plus

corrompu que la Somalie ait jamais

eu. Il s’est fabuleusement enrichi en

18 mois, en recevant des pots-devin

de la part d’étrangers et d’États

membres de la région pour mettre

en œuvre leurs accords corrompus.

Il a transformé le cabinet du Premier

ministre en entreprise personnelle.

Et il s’est opposé au principe « une

personne, un vote ».

Ann Garrison : J’en déduis

donc que vous avez été enlevé par

des mercenaires travaillant pour lui

et ses acolytes ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Par des policiers kenyans travaillant

comme mercenaires.

Ann Garrison : En décembre

2021, le département d’État US a

exigé la tenue d’ »élections parlementaires

et présidentielles crédibles,

transparentes et ouvertes à tous

», toujours sans reconnaître qu’il

s’agissait d’un vote populaire.

Toujours en décembre 2021,

devant la sous-commission pour

l’Afrique de la commission des affaires

étrangères de la Chambre des

représentants, la députée somalienne

Ilhan Omar a demandé à la soussecrétaire

d’État US chargée des

affaires africaines, Molly Phee, de

déployer une approche « de la carotte

et du bâton » pour faire pression sur

la Somalie afin qu’elle organise des

« élections en bonne et due forme ».

Comme le Département d’État, elle

n’a pas reconnu qu’il s’agissait d’un

vote populaire :

Ilhan Omar : En ce qui concerne

la région de l’Afrique de l’Est,

nous savons que la Somalie n’a pas

organisé d’élections depuis plus d’un

an. Le conflit se poursuit. Quelle est

la position des États-Unis pour tenter

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de faire pression sur le gouvernement

somalien afin qu’il s’engage dans un

processus permettant la tenue d’élections

en bonne et due forme ?

Molly Phee : Nous sommes

tout à fait d’accord avec vous sur le

fait que les élections sont essentielles,

d’abord pour achever les élections

parlementaires, ensuite pour

que l’État soit prêt à passer à l’élection

présidentielle. Cela fait partie de

notre engagement auprès du gouvernement,

de tous les partis en Somalie

et de tous les nombreux acteurs

régionaux et internationaux qui sont

également actifs en Somalie, afin

qu’il y ait un message unifié.

Comme vous le savez, le mandat

de l’AMISOM [l’opération de «

maintien de la paix » des Nations

unies] est sur le point d’expirer et

nous étudions la manière dont ce

mandat peut être reconfiguré pour

soutenir à la fois le processus politique

et la lutte contre Al Shabaab.

La situation n’est donc pas négligée.

Il reste difficile de convaincre les

parties d’aller dans la bonne direction.

Des progrès ont été accomplis

lors des élections législatives, mais il

faut aller plus loin et plus vite pour

aider la Somalie à s’engager sur la

voie de l’autosuffisance. C’est donc

un domaine qui fait l’objet de discussions

actives, une fois encore, avec

les dirigeants somaliens et avec nos

partenaires de l’Union africaine et de

l’Europe, qui financent une partie de

l’AMISOM.

Ilhan Omar : Et pour répondre

à la question de mes collègues, concernant

la carotte et le bâton, quels

mécanismes utilisons-nous pour

nous assurer que la Somalie comprenne

notre position et prenne la

bonne direction ?

Molly Phee : Je pense que l’une

des leçons que nous avons tirées de

l’Afghanistan, que j’ai personnellement

tirées et que le secrétaire d’État

Blinken a tirées, c’est qu’il ne suffit

pas nécessairement de faire plus de

la même chose ; il y a donc un réel

effort pour faire comprendre aux Somaliens

qu’ils ne peuvent pas dépendre

indéfiniment de l’aide internationale

et qu’ils doivent jouer un rôle

dans la direction et la gestion de leur

propre pays. C’est cet esprit qui imprègne

notre approche de la Somalie.

Le 27 décembre 2021, elle a

tweeté que Farmaajo devait partir :

En janvier 2022, les États-Unis

ont de nouveau brandi la menace de

sanctions et, en février, ils ont imposé

des sanctions aux responsables

somaliens en raison des retards dans

la tenue des élections.

Fin février 2022, le Fonds

monétaire international, où les États-

Unis disposent d’un droit de veto, a

finalement menacé de couper les financements

dont la Somalie dépend

si elle n’achevait pas les élections

claniques avant le mois de mai.

The Caravel, la publication sur les

affaires internationales de l’université

de Georgetown, rapportait : «

Le Fonds monétaire international

(FMI) a menacé d’interrompre son

programme en Somalie après le report

des élections nationales. Le programme

du FMI soutient le financement

des salaires des militaires et

d’autres services essentiels en Somalie

et il est prévu qu’il expire en mai

si l’élection présidentielle est encore

retardée. L’examen du programme de

soutien du FMI à la Somalie doit être

achevé d’ici le 17 mai, faute de quoi

le programme prendra automatiquement

fin », déclare Laura Jaramillo

Mayor, chef de la mission du Fonds

pour le pays.

Si ces fonds sont supprimés, le

budget du pays s’en trouvera gravement

affecté et un accord visant à

réduire la dette de 5,2 milliards de

dollars en 2018 à 557 millions de

dollars sera menacé », a expliqué

Mme Mayor. Le ministre somalien

des Finances, Abdirahman Beileh,

a toutefois rejeté ces inquiétudes en

déclarant : « Nous sommes convaincus

que les élections se termineront

à temps pour ne pas affecter le programme

de réforme. Jusqu’à présent,

il n’y a pas eu d’obstacles majeurs

au respect des conditions du FMI, et

nous n’en prévoyons pas. »

En avril 2022, les élections

législatives ont finalement eu lieu.

La BBC a réalisé un reportage sur ce

processus de plusieurs années intitulé

« Somalia’s elections – where the

people don’t vote » (Les élections en

Somalie – où le peuple ne vote pas).

Le 16 mai 2022, la veille de

l’expiration du financement critique

du FMI, le nouveau parlement somalien

a élu Hassan Sheikh Mohamed,

l’ancien président tristement corrompu,

pour remplacer Farmaajo.

Tout au long du processus, les

États-Unis se sont posés en défenseurs

de la démocratie en insistant

sur la tenue d’élections, alors qu’en

réalité ils ont :

1) fait échouer un vote

suite à la page(18)

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16 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


A Travers le monde

Zambie. Un leader accuse les

États-Unis : « Votre démocratie

est devenue une ‘arme de

destruction massive’ »

Le Dr. Fred M’membe, président du

Parti socialiste de Zambie

« Pratiques d’investissement

prédatrices »

Laura Richardson cheffe du

Commandement Sud des États-Unis

Selon Laura Richardson, cheffe du

Commandement Sud des États-Unis, la

Chine « manipule » les gouvernements

d’Amérique latine. Elle n’a déclaré que

le géant asiatique « a la capacité et l’intention

» de « promouvoir sa manière

d’être autoritaire et d’accumuler du

pouvoir et de l’influence au détriment

des démocraties » en Amérique latine et

dans les Caraïbes.

Laura Richardson, a déclaré au Congrès

que la Chine « continue d’étendre

son influence » en Amérique latine

et « manipule » ses gouvernements par

le biais de « pratiques d’investissement

prédatrices ».

« Pékin continue d’étendre son

influence économique, diplomatique,

technologique, médiatique et militaire

en Amérique latine et dans les Caraïbes

», a-t-elle déclaré à la commission de

la défense lors d’une audition sur les

défis en matière de sécurité dans les

« Que peut nous apprendre un

pays qui a lancé tant de coups d’État

en Afrique et dans d’autres parties du

monde sur la démocratie et les élections

? », a critiqué le Dr. Fred M’membe,

président du Parti socialiste de Zambie

et journaliste primé.

Le journaliste chevronné et président

du Parti socialiste de Zambie,

Fred M’membe, a critiqué le deuxième

Sommet sur la démocratie qui se tiendra

dans son pays plus tard ce mois-ci

et qui sera co-organisé par les États-

Unis, le Costa Rica, les Pays-Bas, la

Corée du Sud et la Zambie. L’homme

politique a souligné que Washington

n’a pas le droit de donner des leçons

de démocratie à d’autres pays, compte

tenu de son passé d’ingérence dans les

affaires d’autres Etats, rapportent ce

vendredi des médias locaux.

« Que peuvent nous apprendre

les États-Unis, un pays qui a lancé

tant de coups d’État en Afrique et dans

d’autres parties du monde, assassiné

tant de nos dirigeants et aidé à truquer

des élections dans de nombreux pays,

sur la démocratie et les élections ?

Leurs propres choix sont remis en

question », a déclaré M’membe, qui a

reçu de nombreux prix internationaux

pour son travail journalistique, notamment

en étant nommé l’un des Héros

mondiaux de la liberté de la presse par

l’Institut international de la presse et en

recevant le Prix international de la liberté

de la presse par le Comité pour la

protection des journalistes.

Les États-Unis feront pression

sur les pays africains pour qu’ils ne

coopèrent pas économiquement avec

la Russie. En outre, dans une série de

tweets, l’homme politique a décrit le

sommet comme un « outil américain

pour aider à préserver son hégémonie

sur le monde » et a souligné que « la

démocratie américaine est devenue

une ‘’arme de destruction massive “ ».

Dans le même temps, il a écrit que les

États-Unis ne sont pas “une démocratie

modèle” car leur démocratie “s’est éloignée

de l’essence” de ce terme.

En outre, M’membe a accusé les

États-Unis et d’autres pays occidentaux

d’être hypocrites, car ils condamnent

les actions de la Russie tout en ignorant

leurs propres “crimes les plus dévastateurs”

au Vietnam, en Irak, en Afghanistan

ou en Syrie, tout en soutenant

les actions d’Israël dans le conflit avec

Palestine. Il a également souligné que

Washington « a manipulé la politique

interne ukrainienne depuis qu’il a

promu un changement de régime en

2014 pour contrarier la Russie ».

« Qu’ils nous laissent tranquilles

et se concentrent sur la fin du

conflit qu’ils ont provoqué et alimentent

en Ukraine. Et il est clair que,

quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent,

l’Ukraine se dirige vers une défaite

militaire et ne sera plus jamais la

même. La jonglerie qui sera nécessaire

pour expliquer la défaite imminente de

l’Ukraine sera quelque chose à voir”, a

déclaré M’membe.

Résumé latino-américain

12 mars 2023

Des bandes de colons fous furieux

attaquent la ville palestinienne de Huwara

Le Croissant-Rouge palestinien a

rapporté tard dimanche que des

colons israéliens ont attaqué Huwara,

près de Naplouse, agressant

violemment des Palestiniens tandis

que les forces d’occupation israéliennes

empêchaient les ambulances

de se rendre sur les lieux.

Les blessures ont été infligées

alors que les forces d’occupation

israéliennes assuraient la protection

des colons pendant que ces derniers

vandalisaient les biens des Palestiniens,

notamment en mettant le feu

à des voitures et des maisons.

Selon les informations, alors

que les forces d’occupation israéliennes

empêchaient les ambulances

d’arriver sur les lieux, les colons attaquaient

les véhicules d’urgence. «

La situation à Huwara est très dangereuse

car les colons attaquent les

habitants qui demandent de l’aide

», rapporte le correspondant d’Al

Mayadeen.

Les colons mettent le feu aux

propriétés des Palestiniens à Huwara,

brûlant jusqu’à présent plusieurs

maisons et voitures, ajoute

notre correspondant.

Tout ce qui se passe à Huwara

est fait avec la complicité directe

du gouvernement d’occupation israélien

du Premier ministre Benjamin

Netanyahu, car il étend le processus

de colonisation et le « légitimise »

davantage, a déclaré le correspondant

d’Al Mayadeen, ajoutant que

les colons israéliens s’appelaient les

uns les autres pour prendre Huwara,

Naplouse, et la brûler.

En outre, notre correspondant

a rapporté qu’un Palestinien a été

martyrisé au cours d’un raid des

colons israéliens sur le village de

Za’tara, notant que le raid a vu les

colons mettre le feu à l’école du village

de Burin.

Des colons israéliens, protégés

par l’IOF, ont pris d’assaut Huwara à

Naplouse. & détruisant & mettant le

feu à des maisons palestiniennes et

à des voitures.

Les colons attaquent également

les Palestiniens, le Croissant-Rouge

a confirmé 98 blessés.

Les Brigades des Martyrs

d’Al-Aqsa, la branche militaire du

Fatah, ont déclaré l’état de mobilisation

générale, appelant les Palestiniens

à « attaquer l’ennemi sioniste

et à affronter les colons. »

Les Brigades des Martyrs

d’Al-Aqsa ont déclaré qu’en solidarité

avec la population de Huwara, «

nos combattants venaient de prendre

pour cible le poste de contrôle

Amériques.

Richardson a affirmé que la Chine

« a la capacité et l’intention » de « promouvoir

sa manière d’être autoritaire et

d’accumuler du pouvoir et de l’influence

aux dépens de ces démocraties ».

Elle a ajouté qu’en Amérique latine

et dans les Caraïbes, la puissance asiatique

a « étendu sa capacité à extraire des

ressources, à établir des ports, à manipuler

les gouvernements par des pratiques

d’investissement prédatrices et à construire

des installations spatiales potentielles

à double usage ».

Elle a également déclaré aux parlementaires

que Pékin profitait du fait que

les dirigeants latino-américains « sont

désespérés pour leurs économies » après

avoir été durement touchés par la pandémie

de coronavirus et, parce qu’ils ne

sont généralement au pouvoir que pour

un seul mandat, sont pressés de connaître

les résultats de leur administration.

« Lorsqu’il n’y a rien d’autre de

disponible, qu’il n’y a pas d’investissements

occidentaux ou internationaux

ou de soumissionnaires dans les appels

d’offres, lorsqu’il y a de grands projets

d’infrastructures essentielles et qu’il n’y

a que des soumissionnaires chinois, ils

n’ont pas le choix », a-t-elle souligné.

« Nous devrions être très préoccupés

par les investissements chinois

dans l’ensemble de l’hémisphère occidental

», a déclaré Richardson, avant

de céder la parole au général Glen D.

VanHerck, chef du commandement du

Nord, qui a souligné que rien qu’au Mexique,

des entreprises chinoises telles que

Huawei fournissent environ 80 % des

télécommunications.

Puis elle a critiqué les effets de la

Nouvelle route de la soie, une stratégie de

développement des infrastructures mondiales

lancée par Pékin. Ainsi, à l’heure

où les pays d’Amérique latine « tentent de

se sortir du naufrage », la Chine apparaît

avec des milliards de dollars disponibles

pour de grands projets qui « ressemblent

à des investissements mais concernent

tous des infrastructures essentielles ».

« De manière surprenante », ces

projets concernent « l’espace, les télécommunications

et les ports en eau profonde

», a fait remarquer Richardson, ajoutant

qu’« il faut se demander pourquoi ».

Pagina|12|09 mars 2023

Venesol 10 mars 2023

Une image partagée sur Twitter de la scène chaotique dans la ville de

Huwara, au nord de la Cisjordanie, lors d’une attaque organisée par des

colons israéliens

d’Al-Jabaa et une tour de garde de

l’OIF à Surif. »

En outre, le Fatah a appelé

ses partisans à se rassembler et à

affronter les colons israéliens qui

attaquent le peuple palestinien de

Naplouse.

« La situation à Huwara va

pousser la résistance à se battre

davantage contre l’occupation et

son processus de colonisation », a

déclaré le porte-parole du mouvement

du Jihad islamique palestinien,

Daoud Shehab, en commentant

l’agression de l’occupation israélienne

en Cisjordanie et à Al-Quds

occupée.

« Ceux qui appellent à la

désescalade veulent absoudre l’occupation

israélienne de ses crimes »,

a ajouté Shehab.

Parallèlement, l’Autorité palestinienne

a condamné les « actes

terroristes perpétrés par des colons

sous la protection des forces d’occupation

à Hawara, Burin et Einabus

». Les médias israéliens ont rapporté

plus tôt dimanche que deux colons

ont été tués avec un fusil M-16 lors

d’une opération de la résistance près

de la ville de Huwara, à Naplouse,

en Cisjordanie occupée.

La chaîne israélienne Channel

12 a rapporté que l’auteur de

l’opération a percuté la voiture des

deux Israéliens, puis est sorti de sa

voiture, les a abattus et a quitté les

lieux. La chaîne a indiqué que les

forces d’occupation israéliennes se

sont rendues dans la zone et sont

actuellement à sa recherche.

Après l’incident, Yoav Gallant,

ministre de la sécurité de l’occupation,

a déclaré : « Nous allons bientôt

procéder à une évaluation de

la situation et prendre des décisions

concernant le sommet d’Aqaba. »

Le chef du conseil des colonies

du nord de la Cisjordanie a qualifié

de « difficile » le processus qui s’est

déroulé à Huwara. Dans le même

contexte, le chef du conseil régional,

Yossi Dagan, a appelé le gouvernement

à retourner la situation

contre l’Autorité palestinienne et à

lancer une opération militaire.

Le porte-parole du Hamas

[mouvement de la résistance islamique],

Abdullatif Qanou, a déclaré

à Al Mayadeen que le sommet

d’Aqaba avait donné le feu vert à

l’occupation israélienne pour commettre

des crimes contre les Palestiniens.

Qanou a souligné que le

personnel des services de sécurité

à Naplouse devait s’engager contre

l’occupation israélienne et les colons

à la lumière de la dernière agression

israélienne.

Al-Mayadeen 26 février 2023

Traduction : Chronique

de Palestine 27 février 2023

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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

17


Suite de la page (16)

populaire en encourageant les gouverneurs

du Puntland et du Jubaland à

s’opposer au principe « une personne,

un vote »,

2) fait pression sur Farmaajo et

le parlement en place pour qu’ils abandonnent

le principe du vote unique

face à la résistance,

3) insisté pour que les élections

parlementaires corrompues et basées

sur les clans se poursuivent, afin que

le parlement corrompu puisse élire le

président corrompu,

4) finalement menacé d’interrompre

le financement du FMI dont

dépend la Somalie si un parlement et

un président n’étaient pas en place

d’ici le 17 mai 2023. Ai-je oublié

quelque chose d’important ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Non, c’est un très bon résumé

de ce qui s’est passé.

Ann Garrison : D’accord, alors,

juste quelques derniers points. Les

élections de type occidental avec un

vote populaire sont également tristement

célèbres pour leur corruption.

Aux États-Unis, le gouvernement est

corrompu par les donateurs des campagnes

politiques, mais on ne parle

pas de corruption parce que c’est légal

et que cela se fait au grand jour.

Dans une interview de 2010 intitulée

« Tout ce que vous ne devriez pas

savoir sur l’Érythrée », l’universitaire

belge d’origine somali-éthiopienne,

Mohammed Hassan, a déclaré : « En

Afrique, les partis politiques n’existent

pas et la démocratie multipartite ne

fonctionne pas. D’abord, parce que ce

modèle politique a créé des divisions.

Au Congo, par exemple, il y a presque

autant de partis politiques que d’habitants.

Le but de tout cela est de diviser

les gens, non plus selon les tribus

comme autrefois, mais selon les partis

politiques. Il s’agit de démocraties de

basse intensité.

Ensuite, le multipartisme ne

fonctionne pas en Afrique parce que

ce modèle de démocratie est un cheval

de Troie pour les impérialistes. Les

puissances néocoloniales faussent

le jeu démocratique en finançant les

candidats qui répondront le mieux à

leurs exigences : accès aux matières

premières pour les multinationales,

alignement sur la politique étrangère,

etc. Avec le multipartisme en Afrique,

les impérialistes vous disent tous les

quatre ou cinq ans : « Allez voter pour

ces candidats que nous avons sélectionnés

pour vous. Ils vont vous appauvrir

et vous tuer. Votez pour eux

! »Qu’est-ce qui vous fait croire que

le système multipartite avec une personne,

un vote, fonctionnera en Somalie

?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Un vote populaire élargira considérablement

la participation, permettant

au peuple d’élire ses dirigeants. Et

les élus seront jugés sur leur performance,

que ce soit au parlement ou à

la présidence. Le seul autre moyen de

sortir du système des 4,5 clans serait

un coup d’État militaire.

Les dirigeants politiques agiront

en sachant très bien qu’au bout

de quatre ou cinq ans, ils reviendront

devant les citoyens pour briguer un

nouveau mandat. S’ils n’ont pas été

à la hauteur, ils savent qu’ils seront

éliminés. De telles élections révéleraient

ce que les citoyens apprécient et

veulent que leur gouvernement fasse

pour eux. Avec le système électoral actuel,

nous ne savons pas ce que veulent

les citoyens, car ils ne votent pas.

Ann Garrison : Cela signifie-t-il

que vous n’êtes pas d’accord avec ce

que Mohammed Hassan a dit dans

cette interview ? Ou pensez-vous que

la Somalie est en mesure de réussir un

vote populaire à ce stade de son histoire

?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Je pense que la Somalie est prête

pour un scrutin uninominal. Cela peut

réussir parce que les Somaliens ont vu

l’impact négatif du système électoral

actuel où peu de gens ont leur mot à

dire. Les gens sont impatients de voter

; ils réclament le droit de vote depuis

des années.

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18 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023


Ann Garrison : Il est difficile

de voler une élection à un candidat

qui gagnerait haut la main, comme

vous dites que Farmaajo le ferait. Une

telle volonté populaire serait difficile à

cacher.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Le peuple élirait des parlementaires

qui éliraient Farmaajo. Cela ne

fait aucun doute.

Ann Garrison : Qu’est-ce qui

rend Farmaajo si populaire ?

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Farmaajo est un nationaliste et

un patriote qui aime son pays plutôt

que ses propres intérêts égoïstes. Il a

renforcé le parlement fédéral et il a

réduit le pouvoir des États membres

fédéraux.

Il a entrepris de construire une

armée somalienne souveraine sous un

commandement unique et unifié. Sous

sa direction, la Somalie a formé de

nombreux soldats professionnels. Elle

a en outre envoyé 5 000 soldats somaliens

suivre une formation spéciale

en Érythrée.

Farmaajo a tenté d’empêcher les

Émirats arabes unis de conclure un accord

direct avec l’État sécessionniste

du Somaliland. Il a saisi 10 millions

de dollars que les Émirats arabes unis

introduisaient clandestinement en Somalie

pour servir leurs propres intérêts.

Il a expulsé l’ambassadeur du Kenya

du pays pour s’être continuellement

ingéré dans les affaires intérieures de

la Somalie.

Il a refusé de signer un accord

sur la poursuite du projet Atalanta,

la patrouille navale de l’Union européenne

au large des côtes somaliennes.

Il estime que la Somalie devrait

avoir sa propre marine et ses propres

garde-côtes pour mettre un terme au

pillage du poisson et au déversement

de produits toxiques que la marine de

l’Union européenne n’a aucun intérêt

à arrêter. De nombreux Somaliens

pensent que le projet Atalanta facilite

en fait toutes ces agressions côtières,

principalement européennes.

Il a négocié le départ progressif

de la mission de maintien de la paix de

l’ONU qui n’a pas réussi à maintenir

la paix en Somalie depuis 2007. Aujourd’hui,

avec le départ de Farmaajo,

le retrait de 2000 soldats prévu pour

décembre 2022 a été reporté à juin

2023 et les échéances futures seront

probablement à nouveau repoussées.

Farmaajo a déclaré aux intérêts

étrangers que la Somalie appartenait

aux Somaliens, et il a bloqué un accord

avec la société américaine Coastal

Oil Exploration. Cet accord a été remis

en jeu moins d’une semaine après son

départ de la Villa Somalia.

Pendant son mandat, la Somalie

a bénéficié d’un allègement de

sa dette. Et contrairement à l’actuel

président, qui s’est considérablement

enrichi lors de son premier mandat, et

contrairement à tout le système basé

sur les clans, Farmaajo n’est pas corrompu.

Ann Garrison : Ne s’étant pas

enrichi pendant son mandat, Farmaajo

louait un logement à Mogadiscio lorsqu’il

a quitté ses fonctions. Le peuple

somalien a organisé une campagne

GoFundMe pour lui construire une

maison avec un bureau et une bibliothèque

afin qu’il puisse continuer

à participer efficacement à la vie politique

du pays. C’est un témoignage

assez fort de ce que les gens pensent

de lui.

Abdiwahab Sheikh Abdisamad

: Il est le meilleur dirigeant que

les Somaliens aient connu.

*Ann Garrison est une rédactrice

contributrice du Black Agenda Report

basée dans la région de la baie de San

Francisco. En 2014, elle a reçu le prix

Victoire Ingabire Umuhoza pour la démocratie

et la paix pour avoir promu

la paix grâce à ses reportages sur les

conflits dans la région des Grands Lacs

africains. On peut la joindre sur Twitter

@AnnGarrison et à ann(at)anngarrison(dot)com.

The Grayzone 14 Février 2023

Traduit de l’anglais par GL

Investig’Action 08 Mars 2023

Suite de la page (20)

Pour souligner cette hypocrisie,

quelques jours à peine après avoir

envoyé cette lettre à Justin Trudeau

pour dire qu’il ne pouvait plus accueillir

de réfugiés, François Legault

a rencontré des réfugiés ukrainiens

et a affirmé « On va continuer à en

accueillir », disant que le Québec

pouvait leur fournir « toutes sortes

d’aides ». Le Québec a accueilli 11

000 réfugiés ukrainiens depuis le

début de la guerre en Ukraine. Les

mêmes nationaleux qui s’insurgent

contre l’afflux de réfugiés d’Haïti,

du Mexique, de Colombie et de Turquie

ouvrent grands les bras quand il

s’agit d’Ukrainiens. L’hypocrisie raciste

est renversante : y a-t-il ou n’y

a-t-il pas assez de ressources? Comment

se fait-il qu’on a les ressources

pour accueillir des Ukrainiens, mais

pas pour des Haïtiens? Poser la question,

c’est y répondre.

Patate chaude

Le gouvernement Trudeau, sous la

pression du Québec, semble avoir

finalement accepté de transporter

les migrants passant par le chemin

Roxham hors du Québec depuis le

11 février. Près de 400 d’entre eux

ont été envoyés en Ontario. Les

provinces des Maritimes ont aussi

commencé à accueillir des réfugiés

arrivés par Roxham. Si le gouvernement

Legault est satisfait de cette

décision, en agissant ainsi, Trudeau

vient de transformer ce qui était un

« problème québécois » en problème

du Canada au grand complet.

De façon opportuniste, le chef

du parti conservateur Pierre Poilievre

s’est ainsi joint à François Legault

pour réclamer la fermeture du chemin

Roxham. Le gouvernement de la

Saskatchewan a envoyé un courriel

à Radio-Canada, pour faire connaître

son intention de ne pas accueillir

plus de réfugiés, étant prétendument

déjà trop occupé avec « des milliers

d’Ukrainiens déplacés »! Le maire

de Niagara Falls, où sont logés une

partie des demandeurs d’asile envoyés

en Ontario depuis le Québec,

s’est plaint que les réfugiés allaient

nuire à l’industrie touristique de la

ville, parce qu’ils « ne dépensent pas

» comme des touristes. Il faut s’attendre

à ce que les tensions entre les

provinces sur cette question continuent

d’augmenter, à mesure que la

crise des migrants va s’empirer.

En effet, la crise des migrants

est un enjeu d’envergure planétaire,

et il n’était qu’une question de temps

avant qu’elle arrive au Canada. En

2022, plus de 100 millions de personnes

ont été déplacées à l’intérieur

de leur pays ou ont dû chercher refuge

dans un autre pays, alors que le

nombre tournait plutôt autour de 40

millions annuellement dans les années

2000. La crise multifacettes du

capitalisme – crise économique, crise

climatique, guerres impérialistes, etc.

– cause des déplacements massifs

de populations à l’échelle mondiale,

qui fuient la misère, la violence et la

destruction environnementale. Alors

que le système capitaliste continue à

s’enfoncer dans la crise, le nombre

de migrants va aller en augmentant.

Les tentatives comme celle de

Legault de refiler la patate chaude au

reste du Canada vont avoir comme

conséquence d’accroître les tensions

entre les provinces et avec le fédéral.

Mais le « problème » ne pourra pas

non plus être réglé en bloquant les

frontières. C’est ce que révèle l’expérience

de l’Europe.

En effet, de l’autre côté de

l’Atlantique, cela fait plus d’une

décennie que des vagues d’humains

fuyant la guerre au Moyen-Orient

viennent s’échouer sur les murs de

la « forteresse Europe », où ils sont

accueillis par des hommes armés

qui les renvoient se noyer dans la

Méditerranée. Toute l’expérience de

l’Europe montre que toute mesure

pour fermer les frontières, comme le

proposent PSPP, Legault et Poilievre,

ne fait que rendre les chemins des

migrants plus dangereux et renforce

les réseaux de passeurs clandestins.

Encore il y a quelques jours, un homme

est mort en tentant d’entrer au

Québec depuis le Vermont. Fermer

Roxham ne va pas mettre fin à l’arrivée

de migrants, mais conduira à la

mort de plus de réfugiés.

La crise des migrants ne sera

pas réglée par des solutions simplistes

comme la fermeture du chemin

Roxham, qui reviendrait à

boucher un trou dans une passoire.

Mais les politiciens comme Legault

et cie n’ont aucune autre solution à

l’afflux de migrants. En effet, il existe

amplement de ressources pour

accueillir tous ces réfugiés et mêmes

plus. Toutefois, ces ressources se

trouvent entre les mains avares des

capitalistes, les mêmes que servent

Legault et compagnie. Entre les intérêts

des capitalistes et ceux des

migrants, les nationaleux bourgeois

comme Legault choisiront toujours

les capitalistes.

Quant aux politiciens libéraux

comme Justin Trudeau, ils adoptent

une fausse posture pro-migrante

pour se donner des airs miséricordieux

et humanitaires, alors même

qu’ils sont en grande partie responsables

des guerres impérialistes et de

l’instabilité qui poussent tant de gens

à fuir leur pays. On peut penser au

coup d’État de 2004 à Haïti contre

Jean-Bertrand Aristide, orchestré par

les États-Unis avec la participation

du gouvernement libéral de Paul

Martin, ou à la vente par le gouvernement

de Trudeau d’armement à

l’Arabie Saoudite, qui s’en sert dans

sa guerre criminelle contre le Yémen,

ou encore au soutien actuel du gouvernement

au régime putschiste du

Pérou qui se maintient au pouvoir

en tirant dans les foules de manifestants.

Ce sont ces mêmes politiciens

qui soutiennent les grandes entreprises

canadiennes qui siphonnent

les richesses des pays pauvres, laissant

les populations locales dans

la misère, sans autre choix que de

suivre le flot d’argent vers les pays

impérialistes pour chercher une vie

meilleure.

La classe ouvrière doit rejeter la

xénophobie!

La classe ouvrière n’a aucun intérêt

à se joindre au chœur des politiciens

xénophobes qui appellent à la fermeture

du chemin Roxham. Le seul

effet de ce genre de discours anti-immigration

est d’accroître la méfiance

et le racisme à l’égard des migrants,

et de rendre ainsi plus facile leur discrimination.

La précarité ainsi créée

permet au patronat d’exploiter ces

travailleurs, comme le démontre la

révélation récente que l’employeur

BRP paye ses employés mexicains

quatre fois moins que leurs collègues

québécois, à son usine de Valcourt.

Ce genre de cas montre bien comment

les patrons se servent du racisme

pour exploiter les travailleurs

migrants comme cheap labour. Le

mouvement ouvrier québécois doit

absolument s’opposer à un tel traitement

discriminatoire, qui fait pression

à la baisse sur les salaires de

tous les travailleurs.

Le mouvement ouvrier doit

aussi se battre pour l’abolition de

l’Entente sur les pays tiers sûrs. Les

États-Unis ne sont pas un pays « sûr

» pour les réfugiés, qui y sont traités

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comme des criminels et emprisonnés

dans des conditions terribles, souvent

avant d’être renvoyés dans leur pays

d’origine. L’Entente sur les pays tiers

sûrs n’est rien de plus qu’un compromis

entre bandits impérialistes pour

gérer les conséquences (les populations

déplacées) de leurs politiques

de guerre et de pillage.

Plutôt que de traiter les réfugiés

comme un problème à gérer, les travailleurs

doivent plutôt se battre

pour une société où il y a assez de

ressources pour tous et toutes, sans

égard au pays d’origine. Ces ressources

existent, mais elles se trouvent

entre les mains des grands capitalistes.

Pour satisfaire les besoins de

la population, plutôt que la soif de

profits des entreprises, il nous faut

exproprier ces parasites milliardaires

et bâtir une économie socialiste,

planifiée démocratiquement par les

travailleurs eux-mêmes. Une telle

démocratie des travailleurs n’aurait

aucun intérêt à aller envahir et exploiter

d’autres pays, forçant leurs

habitants à fuir la guerre et la misère.

La crise des migrants est un pur produit

de la crise du capitalisme. Sa

solution exige l’abolition de ce système

pourri!

La Riposte Socialiste

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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

Haiti Liberté/Haitian Times

19


Chemin Roxham : le mouvement ouvrier doit s’opposer à la

xénophobie anti-immigrante

Des migrants au Chemin Roxham

Par Benoît Tanguay

Dans les dernières semaines, on

a assisté à une nouvelle édition

du débat sur l’immigration au Québec,

qui prend une tournure de plus

en plus sombre. Devant un nombre

grandissant de demandeurs d’asile

au Canada, dont une partie importante

passe par le Québec à travers

le fameux chemin Roxham, le discours

xénophobe anti-immigrants

prend aussi de l’ampleur. Le mouvement

ouvrier doit s’y opposer.

KÒMANSE

KARYÈ

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@nycyouth

Le chemin Roxham, ce passage

frontalier entre le Québec

et les États-Unis, par où passent

une grande partie des demandeurs

d’asile au Canada, est revenu dans

l’actualité en janvier, après un reportage

de Radio-Canada. Selon le

radiodiffuseur public, il existerait

des réseaux de passeurs américains

qui vendent leurs services à des migrants

pour traverser la frontière et

se rendre au Canada par le chemin

Roxham.

Il a ensuite été révélé que la

Ville de New York et la Garde nationale

américaine, dans l’espoir de se

débarrasser des demandeurs d’asile,

leur paient des billets d’autobus en

direction du Canada. De plus, des

agents des douanes américaines auraient

même reconduit eux-mêmes

des migrants à la frontière canado-américaine.

Devant ces révélations, Martineau,

Lisée et consorts nationaleux

se sont déchaînés. Jean-François

Lisée, reprenant les politiques des

pires politiciens américains du Parti

républicain, a proposé : « On garde

tous les francophones et ceux

qui ont de la famille immédiate

au Québec et les autres on les met

dans un bel autobus (…) et on les

emmène à Ottawa. » Cette façon de

voir les demandeurs d’asile comme

rien de mieux que du bétail est typique

de Lisée, qui avait aussi déjà

proposé de construire une clôture à

la frontière, « payée par les Mexicains

».

Mario Dumont, dans les pages

du Journal de Montréal, s’en prend

aux demandeurs d’asile passant par

Roxham, qu’il accuse de ne pas être

tous des « véritables réfugiés » et

d’être des « gens qui se font passer

pour réfugiés [et qui] veulent

juste venir améliorer leur sort dans

un pays riche ». Le Bloc québécois

aussi s’en est pris aux migrants. Il

a publié une image qui présentait

le parcours des demandeurs d’asile

passant par Roxham comme un «

tout inclus », en référence aux billets

d’autobus payés aux migrants

par les autorités américaines. Le

Bloc révélait ainsi tout le mépris

qu’il a pour ces gens qui traversent

vents et marées dans l’espoir de fuir

la misère, l’oppression et la guerre.

Le Parti québécois s’est aussi

joint au concert, en réclamant la

fermeture du chemin Roxham et en

proposant que la Sûreté du Québec

« bloque » le chemin aux migrants,

comme s’il suffisait de boucher un

trou pour bloquer le flux migratoire.

Paul Saint-Pierre Plamondon, le

chef du PQ, est même allé jusqu’à

affirmer qu’il faudrait réduire l’immigration

pour éviter « la montée

des extrêmes », pour garantir « la

paix sociale ». Fomenter la haine

raciale pour éviter la haine raciale,

faut le faire!

Le premier ministre du Québec

François Legault a quant à

lui envoyé une lettre au premier

ministre canadien Justin Trudeau.

Il demande que le gouvernement

fédéral renégocie avec Washington

l’entente sur les pays tiers sûrs. Selon

cette entente, les demandeurs

d’asile entrant au Canada à travers

un pays tiers « sûr », comme les

États-Unis, seront refoulés vers ce

pays, sous prétexte qu’ils auraient

dû réclamer asile dans ce pays.

Cela fait en sorte que beaucoup de

réfugiés choisissent plutôt d’entrer

au Canada par un point d’entrée irrégulier,

comme le chemin Roxham,

avant de déposer leur demande

d’asile au Canada. François Legault

demande aussi que « les demandeurs

d’asile qui entrent de façon

irrégulière soient dorénavant tous

redirigés vers d’autres provinces ».

Larmes de crocodiles

Comme les autres opposants à

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l’immigration, qui n’osent pas encore

tenir des propos ouvertement

racistes, Legault enveloppe ses

demandes d’arguments humanitaires.

Il soutient que « la capacité

d’accueil du Québec est largement

dépassée ». Il affirme que les demandeurs

d’asile « peinent à trouver

des logements adéquats et sont

plus nombreux à se retrouver en situation

d’itinérance ». Jean-François

Lisée fait de même, lorsqu’il justifie

d’envoyer de force les migrants en

Ontario en disant que « Nos services

communautaires, nos hôtels,

nos logements, nos hôpitaux sont

surchargés. Nous ne pouvons pas

prendre cette charge là ».

Il y a un fond de vérité dans

leurs propos : il est vrai qu’il y a eu

une augmentation importante du

nombre de demandeurs d’asile au

Canada, et au Québec en particulier,

dans les dernières années, et que les

services d’accueil sont débordés.

En 2022, 92 175 demandeurs

d’asile sont entrés au Canada.

C’est un record, qui représente une

hausse de 44% par rapport au pic

précédent en 2019. Sur ces demandeurs,

environ 40 000 sont passés

par le chemin Roxham. Ces demandeurs

d’asile se retrouvent souvent

à Montréal, sans le sou, sans emploi

et sans logis, à la recherche de

soutien. Les organismes communautaires

rapportent être dépassés

par la demande. En conférence de

presse en janvier dernier, la Table de

concertation des organismes au service

des personnes réfugiées et immigrantes

lançait un appel à l’aide.

Le gouvernement Legault a répondu

par un diachylon, en débloquant

3,5 millions de dollars en fonds

d’urgence pour les organismes communautaires.

Il est incroyablement hypocrite

de la part de la CAQ et du PQ

de s’opposer à la venue de réfugiés

en prétextant que le Québec est surchargé.

Ces partis ont activement

contribué à la détérioration des services

publics et du milieu communautaire

et à la crise du logement

par l’austérité, le sous-financement

et l’inaction ainsi que leurs attaques

contre les travailleurs du secteur

public. Les commentateurs de droite

comme Dumont, Lisée et compagnie,

qui se font les meneurs de

claques de ces partis et de ce genre

de politiques, n’ont aucune leçon à

donner non plus.

Ce n’est que lorsqu’on parle

d’immigration que les politiciens et

commentateurs de droite soulignent

la surcharge dans les services publics

et le communautaire. Ce n’est

pas un hasard. Pour eux, les immigrants

et réfugiés sont les boucs

émissaires parfaits pour les problèmes

qu’ils ont eux-mêmes créés

par leurs politiques de destruction

des services publics.

suite à la page(19)

20 Haiti Liberté/Haitian Times

Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023

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