Haiti Liberte 15 Mars 2023
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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
GRÈVE ILLIMITÉE
Dòktè Pap : Yon
pwofèt malè
Page 6
DES GREFFIERS!
Haiti is On the Front
Lines of a Possible
World War III
Page 9
Voir page 4
A qui profitait le
nouveau combat entre
Bel-Air, Solino et Bas
Delmas ?
Page 7
La grève des greffiers continue sans arrêt dans les 18 juridictions du pays
ANNIVERSAIRE DE
L’ASSASSINAT DE POLICIERS
À VILLAGE DE DIEU !
Comment les États-
Unis ont écrasé la
lutte pour la création
d’une nation
somalienne ?
Page 10-11
Des bandes de
colons fous furieux
attaquent la ville
palestinienne de
Huwara
Voir page 3
L’assassinat du dimanche 12 mars 2021 à Village de Dieu est un produit de l’irresponsabilité et du cynisme au
sein de la direction de la PNH
Page 17
Editorial
Haïti serait-elle en première ligne de la
IIIe guerre mondiale !
HAITI
1583 Albany Ave
Brooklyn, NY 11210
Tel: 718-421-0162
Fax: 718-421-3471
3, 2ème Impasse Lavaud
Port-au-Prince, Haiti
LIBERTÉ
Par Berthony Dupont
Le monde se rapproche de plus en plus de la Troisième Guerre mondiale.
L’empire américain poursuit ses tentatives désespérées de remonter
le temps de l’histoire et de revenir au monde unipolaire qui existait avant
l’entrée en vigueur du nouvel ordre multipolaire entamé avec «l’opération
militaire spéciale» de la Russie en Ukraine le 24 février 2022 pour mettre
fin à la menace existentielle que l’expansion et la provocation de l’OTAN
représentent pour elle.
La guerre par procuration de l’Ukraine n’est que le précurseur de la
véritable confrontation. Cependant, le plus grand défi à l’hégémonie mondiale
des États-Unis est, bien sûr, la Chine, qui, selon la plupart des estimations,
a dépassé les États-Unis en tant que plus grande économie de
la planète. Comme l’a expliqué le ministère chinois des Affaires étrangères
dans une déclaration d’une franchise sans précédent le 20 février dernier intitulée
« U.S. L’hégémonie et ses périls ». Washington a développé un manuel
de jeu hégémonique pour mettre en scène des « révolutions de couleur »,
susciter des conflits régionaux et même lancer directement des guerres sous
prétexte de promouvoir la démocratie, la liberté et les droits de l’homme.
S’accrochant à la mentalité de la guerre froide, les États-Unis ont intensifié
la politique des blocs et attisé les conflits et la confrontation. Ils ont
abusé le concept de sécurité nationale, abusé les contrôles à l’exportation
et imposé des sanctions unilatérales à d’autres. Ils ont aussi adopté une
approche sélective du droit et des règles internationales, les utilisant ou les
rejetant comme bon leur semble, et ont cherché à imposer des règles qui servent
leurs propres intérêts au nom du maintien d’un « ordre international
fondé sur des règles ».
Le président chinois Xi Jinping a fermement condamné les efforts
américains pour « contenir, encercler et réprimer la Chine ». Le ministre des
Affaires étrangères Qin Gang a averti Washington de « freiner » et de ne pas
« emprunter la mauvaise voie » vers « le conflit et la confrontation », sinon
il y aura des « conséquences catastrophiques ».
Le langage de plus en plus direct des dirigeants chinois va de pair avec
leurs démarches diplomatiques, comme le rapprochement qu’ils ont négocié
entre l’Arabie saoudite et l’Iran la semaine dernière, qui apporte un coup
terrible à la stratégie géopolitique américaine. Evidemment, la principale
cible des États-Unis, comme tout le monde peut le constater, est la Chine en
utilisant Taiwan comme ils le font avec l’Ukraine. Alors qu’ils entraînent des
troupes taïwanaises à la fois en Taïwan et aux États-Unis, Washington vient
d’approuver l’envoi d’une aide militaire supplémentaire de 600 millions de
dollars à cette province rebelle de la Chine de Mao. Tout cela malgré leur
reconnaissance formelle depuis 1979 que Taïwan fait partie intégrante de
la Chine.
Maintenant, la Chine (alliée à la Russie) et les États-Unis (alliés à l’Europe
occidentale) se préparent ouvertement à la guerre, il y a une très grande
possibilité, sinon, la probabilité, que cette confrontation devienne nucléaire,
ce qui serait une catastrophe pour toute la planète en général. Qu’est-ce que
cela signifie pour les 16 millions d’Haïtiens en incluant ceux de la diaspora ?
Les armes nucléaires modernes sont 100 fois plus puissantes que les
bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki, il y a 78 ans. Une guerre nucléaire
signifierait probablement l’incinération immédiate de tous les habitants
vivant dans et autour des grandes villes américaines et européennes
où vivent et travaillent des millions d’immigrants haïtiens.
Les personnes qui périssaient dans les explosions initiales finiraient
par être les plus chanceuses. Et pour cause. Le principal tueur dans le
monde, autre que l’empoisonnement généralisé de la terre et de l’eau par les
rayonnements, serait l’hiver nucléaire.
Cela est dû par le fait que les nuages radioactifs transportent de la
poussière et des débris très haut dans la stratosphère où ils obscurcissent
la lumière du soleil, en noyant la planète dans l’obscurité profonde et une
autre période glaciaire s’installera. Toute vie humaine, animale et végétale
disparaitra sous l’effet de la radiation ; les plantes et les cultures vivrières ne
pourront pas être cultivées ce qui causerait la mort d’une grande partie des
êtres vivants. Qu’est-ce que cette vision apocalyptique a à voir avec Haïti, et
pourquoi la population est-elle en première ligne ?
Premièrement, sur les 194 Etats indépendants de la terre, Haïti est
l’une des 11 à reconnaître Taiwan comme une nation souveraine. Il y a
quelques années, la Chine a tenté en vain de convaincre Haïti d’abandonner
cette reconnaissance, en retour, elle avait proposé de donner environ
5 milliards de dollars d’aide pour réviser l’infrastructure de Port-au-Prince,
reconstruire le système d’assainissement, le réseau électrique, les routes, les
écoles, hôpitaux, ports et autres infrastructures. Un grand Projet de développement
et de modernisation qu’avait refusé le gouvernement de Jovenel
Moise sous pression américaine ; à l’inverse, la République Dominicaine a
rompu 69 ans de relations diplomatiques avec Taïwan, pour pouvoir bénéficier
cet apport financier de Pékin.
Deuxièmement, Haïti est au bord d’une révolution sociale. Les classes
majoritaires d’Haïti - la paysannerie, le prolétariat et le lumpenprolétariat -
en ont assez de la misère à laquelle elles sont condamnées et rêvent d’un
changement complet du système, en d’autres termes d’une révolution. Cette
perspective a affolé la bourgeoisie haïtienne et également Washington qui,
pour les dissiper, produisent des criminels contrerévolutionnaires dans tout
le pays créant ainsi une atmosphère de panique et de psychose partout,
notamment, dans la capitale et ses environs.
Ce n’est pas seulement parce que les États-Unis ne veulent pas voir
ériger un autre Cuba juste au Sud de la Floride. C’est aussi parce que ces
exploiteurs et profiteurs sont guidés par leur soif insatiable de profits. Ils
ont besoin d’une main-d’œuvre servile pour maintenir leur niveau de vie
élevé et conduire Haïti au bas-fond du sous-développement en tant qu’un
Etat paria.
À l’approche d’une guerre qui semble inévitable avec la Chine, toutes
les usines basées en Chine fabriquent 90 % des produits utilisés par les
Américains - du téléphone portable aux ordinateurs en passant par les
vêtements, les jouets et les ustensiles de cuisine - devront être fabriqués
ailleurs... et à moindre coût. C’est pourquoi les États-Unis doivent garder
Haïti comme « shithole » de réserves pour une main-d’œuvre bon marché,
la moins chère de l’hémisphère occidental.
Donc, le plan de Washington en ce moment est de : 1) déstabiliser
complètement la nation haïtienne ; 2) liquider la moindre résistance, jusqu’à
l’envahir militairement sous le prétexte des « gangs » ; 3) installer au pouvoir
un gouvernement de marionnettes de façon à arrêter tout mouvement
populaire ou progressiste pour la non reconnaissance de Taiwan ; et enfin 4)
mettre en place plus d’usines d’assemblage pour remplacer celles qui vont se
déconnecter de la Grande Chine.
La réalité, cependant, est que le processus de la guerre totale doit être
arrêté, si nous voulons sauver la vie sur cette planète. Voilà pourquoi Haïti
Liberté soutient l’énorme manifestation du 18 mars prochain à Washington
DC, exigeant la fin des guerres d’agression de Washington. Cela va
de pair avec des manifestations similaires qui balayent maintenant toute
l’Europe. « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage
» nous enseigne Jean Jaurès. Nous débarrasser de la domination impérialiste
américaine est une nécessité absolue. Seul moyen pour les peuples du
monde de reprendre contrôle de leurs gouvernements, de leurs destins et de
renouer à la vie et à la paix est de rejeter la petite cabale de capitalistes, de
politiciens véreux, de généraux corrompus qui détiennent entre leurs mains
l’avenir de la planète.
Cela signifie que les Haïtiens de partout, tant en Haïti que dans la diaspora,
doivent comprendre qu’ils doivent rejoindre la mobilisation planétaire
contre la guerre dont notre pays subit déjà les conséquences. Car, ce qui est
en jeu, en ce moment critique de l’histoire mondiale, aucune vie ne sera
épargnée.
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2 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
A Travers Haiti
Anniversaire de l’assassinat de policiers à Village de Dieu !
Cérémonie d’hommage aux 5 policiers assassinés le 12 mars 2021, lors
d’une opération dans le quartier de Village de Dieu
Par Isabelle L. Papillon
tout n’était qu’un bluff. La police avait
bien récupéré le mardi 16 mars 2021,
le véhicule blindé, en lieu et place des
Une messe a été chantée le dimanche cadavres des policiers.
12 mars 2023 au Quartier Général Le pire dans tout cela c’est que
du SWAT, situé à Clercine en présence d’autres vies policières continuent à
du directeur général de la PNH, Frantz tomber dans d’autres endroits du pays.
Elbé, et des membres du Haut commandement
de la police pour honorer année l’assassinat de deux policiers
Comme l’explique au début de cette
la mémoire des cinq policiers du SWAT Dempsey Denis, 32 ans, agent I, issu
Funérailles des policiers assassinés à Métivier
tués dans l’exercice de leur fonction le
12 mars 2021, lors d’une opération
dans le quartier de Village de Dieu.
Dans une note policière publiée
en la circonstance, pour signifier que
ces policiers entrent désormais au panthéon
de l’histoire où reposent les âmes
de tous ceux qui se sont sacrifiés et qui
se sont distingués par leur bravoure et
leur sens d’engagement on pouvait lire:
« En dépit des pleurs et du sentiment
de désolation que la date du 12 mars
évoque dans la conscience collective,
elle doit être une source d’inspiration
pour méditer, renforcer l’esprit de
corps et travailler sans relâche pour
mettre un terme définitif à la barbarie
de tous les groupes armés qui veulent
à tout prix dicter leurs lois »
Tout n’est que de la démagogie
à faire dormir les naïfs. La police avait
promis la récupération des « cadavres
de nos vaillants policiers tombés en
héros à Village de Dieu», jusqu’à nos
jours, elle n’a pas pu le concrétiser.
Deux ans après cet assassinat crapuleux,
la situation s’est-elle améliorée?
A-t-on réussi à déloger les bandes
criminelles et à pacifier cette zone? Rien
n’a été fait et les corps des agents de
police ont été abandonnés aux mains
des bandits du gang dirigé par Johnson
“Izo” Alexandre, de la coalition criminelle
dénommée Gpèp. Ce Groupe de
kidnappeurs a été formé par l’ancienne
opposition actuellement au pouvoir
pour combattre le groupe fédéré de G9.
« Ces abominables crimes
commis à l’encontre de l’institution
policière ne resteront pas impunis.
Les auteurs ainsi que les complices de
ces actes seront arrêtés puis traduits
devant la justice » avait déclaré dans
une note l’institution policière; mais
de la 27e promotion, et Jean Daddy
Prévilus, agent I de la 31e promotion
dans l’après-midi du mardi 10 janvier
à Carrefour-Feuilles, non loin de l’église
Wesleyenne.
Le 21 Janvier 2023 quatre policiers:
Gérald Octinal (30ème promotion),
Wikern Stanislas (20ème promotion),
Luc Eliézer (20ème promotion),
Duckens Cejuste (24ème promotion)
ont été tués dans la zone de Métivier
à Pétion-Ville. En cette occasion, la Direction
Générale de la PNH dans une
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note a renouvelé à la population « sa
détermination à continuer à déployer
des efforts nécessaires pour mettre hors
d’état de nuire tous les bandits et leurs
alliés afin que la paix, la tranquillité
et la sécurité soient rétablies sur toute
l’étendue du territoire national. »
Quelques jours plus tard, soit
le jeudi 26 janvier, six policiers de la
commune de Liancourt, dans le département
de l’Artibonite avaient été assassinés
lors d’une attaque d’un commissariat
par des membres de gangs
armés.
Ce qu’on n’a jamais eu le courage
de dire, c’est que ce que nous vivons
aujourd’hui est le résultat d’une irresponsabilité
certaine de la part de ceux
et celles qui ont participé à détruire le
pays, particulièrement la mission des
Nations Unies pour l’appui à la justice
en Haïti (Minujusth).
La situation actuelle est la
conséquence d’une certaine inconséquence
de cette mission et sa
complicité avec certaines organisations
de droits humains croupions au service
des intérêts étrangers.
Selon le Centre d’analyse et de recherche
en droits de l’homme (CARDH),
de 2021 à janvier 2023, un total de
103 policiers ont été assassinés par
des bandits armés. Et, ce n’est pas par
hasard si les groupes armés criminels
ne sont jamais maîtrisés, au contraire,
ils se sont renforcés en devenant plus
arrogants, plus agressifs et pullulent à
travers le pays, parce qu’ils ont trouvé
une certaine tolérance des organisations
de droits humains qui les défendent.
Drôle d’ironie, quant à présent,
elles expriment leurs inquiétudes et
indignation, par rapport aux tournures
de violence extrême que prennent les
événements en Haïti. Mais, elles ont la
mémoire courte, car elles oublient déjà
qu’elles ont catégoriquement contribué
à rendre la police impuissante, faible
face aux attaques des bandits armés
sous peine de ne pas être accusés de
massacreurs dans des rapports bien
huilés destinés à satisfaire les intérêts
étrangers à l’encontre du pays.
Rappelons ce qui s’était passé
le lundi 13 novembre 2017 à l’école
évangélique de Maranatha à Grand Ravine,
quand 235 policiers du corps des
BOID, UDMO, SWAT et CIMO envahissent
cette zone pour une opération de
désarmement. Des agents de la MINU-
JUSTH les accompagnent. Cette intervention
visait à rétablir l’ordre dans les
quartiers Ti-Bois et Grand Ravine, limitrophes
de Martissant.
Deux agents de police de l’UD-
MO, dont Jimmy Boyard et Guy Evens
Philidor ont été tués et trois autres
blessés par balles des bandes armées
lors de cette opération lancée par la
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police nationale d’Haïti (PNH) pour
combattre ce foyer naissant de gangs
armés qui avaient choisi cet établissement
scolaire pour leur base.
Les policiers n’ont pas laissé la
scène, car ils ne voulaient pas laisser le
cadavre des deux policiers morts. Dans
un échange de tirs, venant de la police
et des bandes armées, il y a eu des cas
de victimes collatérales, des gens qui se
trouvaient être au mauvais endroit au
mauvais moment.
En fin de compte, les policiers
ont finalement récupéré les cadavres.
Dans l’après-midi de ce lundi, le Premier
ministre haïtien d’alors Jack Guy
Lafontant a sur les réseaux sociaux
réagi en écrivant : « J’exprime mes
profondes sympathies et mes sincères
condoléances aux familles des policiers
victimes à Grand Ravine lors d’une
opération policière »
Puis après, le contenu va complètement
changer juste après les résultats
d’une enquête de l’Inspection
JOBS
Générale de la Police Nationale d’Haïti
(IGPNH) publiés vers la fin de novembre
2017 disant que deux policiers sont
accusés dans le cadre de l’exécution de
neuf civils non armés. Propos soutenus
par le Réseau national des Défenseurs
des Droits Humains (RNNDH). Le Premier
ministre Jack Guy Lafontant avait
qualifié de « bavure » ce rapport.
Du même coup, la Minujusth qui
était sur place lors de l’opération, pour
Les deux agents de police de l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy Evens Philidor
tués le 13 novembre 2017 à l’école Maranatha à Grand Ravine
se dédouaner de toute responsabilité,
en la personne de la porte-parole, Sophie
Boutaud de la Combe, a donné une
autre version truffée de mensonges qui
a contredit les témoignages de témoins
oculaires et de la PNH. «Aucune des
unités de la police onusienne ne s’est
rendue à l’endroit du Maranatha
Collège où les meurtres présumés ont
eu lieu ». Elle a ajouté ensuite : « Les
morts civiles signalées ne faisaient
pas partie de l’opération prévue mais
d’une action unilatérale menée par
suite à la page(18)
!!TRAVAY OSPITALITE!!
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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
3
Grève illimitée des greffiers!
A Travers Haiti
Me Martin Ainé président de l’Association
nationale des greffiers haïtiens (ANAGH)
Par Marie Laurette Numa
Le torchon brûle une fois de plus entre les greffiers
et leur Ministère de tutelle. En effet,
juste après, une lettre a été adressée le 6 Mars
2023 dernier au Ministre de la Justice et de la
Sécurité Publique (MJSP), Emmelie Prophète
Milcé, par le président de l’Association nationale
des greffiers haïtiens (ANAGH) Me Martin Ainé,
pour l’informer de la décision des greffiers d’observer
un arrêt de travail le lendemain 7. Depuis
lors, la grève des greffiers continue sans arrêt
dans les 18 juridictions du pays.
Le motif déclaré de cette grève reste, entre
autres de bonnes conditions de travail et
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le défaut
octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite
action.
Admet en conséquence le divorce de la dame Nervalinda TOUSSAINT d'avec son époux
Wadday GRANDIN, pour injures graves et publiques, aux torts de l'époux. Prononce la
dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux, ordonne à l'officier de
l'Etat Civil de Thomazeau de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du
présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capital
sous peine de dommages et intérêts envers les tiers s'il y echet. Commet l'huissier Jacob
MEDE, de ce Tribunal pour la signification du jugement. Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Sillien PLUVIOSE, Juge en audience civile
ordinaire du onze mars deux mille vingt-deux, en présence de Me. Eddy DERICE, Substitut
Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance de Me. Daniel ADRIEN,
Greffier du siège. Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis, de mettre le présent
jugement à exécution : aux officiers du Ministère Public près les Tribunaux civils d'y tenir
la main, à tous commandants et autres officiers de la force Publique d'y prêter mains
fortes lorsqu'ils en seront légalement requis. EN FOI DE QUOI, la minute du présent
jugement est signée du Doyen et greffier susdits.
AINSI SIGNE: Me. Sillien PLUVIOSE et Me. Daniel ADRIEN.
PAR CES MOTIFS
Après examen et sur les conclusions conformes du Ministère Public, le Tribunal au
vœu de la loi, maintient le défaut requis et octroyé à l'audience contre la
défenderesse pour faute de comparaitre; pour le profit, accueille l'action du
demandeur, le sieur Jean Marie Reginald NICOLAS vu que cette demande est juste
et fondée: Admet le divorce des époux Jean Marie Reginald NICOLAS l'épouse née
Judith PIERRE pour incompatibilité de caractère et aux torts exclusifs de l'épouse:
prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux: Ordonne à
l'Officier de l'Etat Civil compétent de transcrire sur les registres à ce destinés le
dispositif du présent jugement; dit qu'un extrait sera publié dans l'une des
colonnes d'un quotidien s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts
envers les tiers s'il y échet; commet le sieur Jean Fruisner MONICE, huissier de
notre Tribunal pour la signification du présent jugement compense les dépens, vu
la qualité des parties. RENDU PAR NOUS, Fritzner DUCLAIR, Doyen du Tribunal de
Première Instance de Petit-Goâve en audience publique civile de divorce ce
jourd'hui trente Janvier deux mille vingt-trois (30 Janvier 2023), en présence de
Me Erick PIERRE PAUL, Substitut Commissaire du
Gouvernement de ce ressort, assisté du sieur Christophe BONBON, Greffier du
siège-
Il est ordonne....etc...
En foi de quoi....etc.....
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du
Ministère Public, accueille l'action du demandeur, le sieur Polycarpe REVEIL en la forme
maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi vingt cinq
Novembre deux mille vingt deux contre la dame née Carmelle MICHEL; Admet en
conséquence le divorce du Sieur Polycarpe REVEIL contre son épouse née Carmelle
MICHEL, pour injures graves et publiques fait prévus à l'article 217 du code civil haïtien;
prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts exclusifs
de l'épouse, Ordonne à l'officier de l’Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince de
transcrire sur les registres à ce destinés le dispositif du présent dont un extrait sera publié
dans l'un des quotidiens s'éditant à la Capitale, sous peine de dommages intérêts envers
les tiers, compense les dépens vu la qualité des parties; Commet l'huissier Clerbrun FAURE
pour la signification du présent jugement.
RENDU DE NOUS, JEAN OSNER PETIT PAPA, Juge au Tribunal de Première Instance du
ressort de Port-au-Prince, en audience civile publique et ordinaire du vendredi vingt-cinq
Novembre deux mille vingt-deux, en présence du Substitut Commissaire du Gouvernement,
Me Eunide LEGERME faisant office du Ministère Public et avec l'assistance de
MARIE YOLLANDE CADET ZETRENNE Greffière du siège
Il est ordonné.....etc....
En foi de quoi....etc....
d’exiger la pleine et
entière application de
l’accord signé, le 3
novembre 2017 et de
celui du 23 mai 2019,
entre le Syndicat de
l’ANAGH, l’association
des greffiers haïtiens
et le Ministère
de la Justice et de la
Sécurité publique. Lequel
accord qui avait
prévu : l’adoption du
statut des greffiers, la
fin des discriminations
et des injustices subies
par ces professionnels,
l’octroi d’une carte de
débit à chaque greffier,
la nomination des
greffiers en chef dans
les tribunaux de paix
et l’augmentation graduelle
de leur salaire.
Il nous faut signaler
que les magistrats
debout avaient
observé un arrêt de travail depuis le début du
mois de mars 2023. Dans une note rendue publique,
le président du Collectif des magistrats
debout d’Haïti (COMADH) Me Fatilnor Patrick
Douyon avait indiqué que « les magistrats
assis et les magistrats debout ne jouissent pas
des mêmes privilèges. Nous voulons être traités
comme les magistrats assis »
Une semaine après le lancement du mot
d’ordre de grève générale, le gouvernement du
Premier ministre de facto Ariel Henry et sa ministre
de la Justice se jettent dans un silence de
cimetière et n’ont rien dit sur la crise voire tenter
de répondre aux revendications des greffiers
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé
contre le défendeur à l'audience précitée; Pour le profit déclare fondée ladite
action. Admet en conséquence le divorce de la dame Jenkings DESJARDINS, née
Rose Sentia COPHY, d'avec son époux Jenkings DESJARDINS pour injures graves et
publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux
existant entre lesdits époux; Ordonne à l'Officier de l'état civil de la Section Sud
de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif du
présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à
la Capitale sous peines de dommages-intérêts envers les tiers s'il y échet; Commet
l'huissier Vilneret GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement;
Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous, Nelson CILIUS, Juge, en audience civile,
ordinaire et publique du vingt Janvier deux mille vingt-deux, en présence de Me
Jean Rolex MEROVE,
Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du sieur
Mozart
TASSY, Greffier du siège.
Il est ordonné, etc...
En foi de quoi, etc...
Ainsi signé: Nelson CILIUS, Juge et Mozart TASSY, Greffier du siège
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public entendu,
maintient le défaut octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le
profit, déclare fondée la dite action, admet en conséquence le divorce du sieur
Jackson CLERVIL, d'avec son épouse Bénite LEON, pour injures graves et publiques,
aux torts de l'épouse; prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant
entre lesdits époux; Ordonne à l’officier de l'état Civil de Port-au-Prince, Section
Sud de transcrire dans ses registres destinés à cet effet le dispositif du présent
jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s’éditant à la
Capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet: Commet
l'Huissier Canal GABRIEL, de ce Tribunal pour la signification de ce jugement.
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Av Juge en audience
civile ordinaire en date du six octobre deux mille vingt-deux, en présence de Me
Jean Rolex
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance
du greffier Mozart TASSY.
Il est ordonné etc...
En foi de quoi etc...
Me. Ingrid Karline WOOLLEY
Officier d'Etat Civil
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après avoir délibéré au vœu de la loi et sur les conclusions conformes du
Ministère Public, accueille l'action du demandeur, le sieur Emmanuel Carlo CLEMENT en la
forme;
Maintient le défaut faute de comparaître octroyé à l'audience du vendredi vingt-cinq
Novembre deux mille vingt-deux contre la dame née Vallery J. JEANTY; Admet en
conséquence le divorce du Sieur Emmanuel Carlo CLEMENT contre son épouse née Vallery
J. JEANTY pour injures graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code civil haitien
prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux, aux torts exclusifs
de l'épouse. Ordonne à l'officier de l'Etat Civil de Port-au- Prince Section Est de transcrire
sur les registres à ce destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié
dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale, sous peine de dommages intérêts envers
les tiers, compense les dépens vu la qualité des parties; Commet l'huissier Clerbrun FAURE
pour la signification du présent jugement RENDU DE NOUS, JEAN OSNER PETIT PAPA, Juge
au Tribunal de Première Instance du ressort de Port-au-Prince, en audience civile publique
et ordinaire du vendredi vingt-cinq Novembre deux mille vingt-deux, en présence du
Substitut Commissaire du Gouvernement, Me Eunide LEGERME faisant office du Ministère
Public et avec l'assistance de MARIE YOLLANDE CADET ZETRENNE Greffière du siège.
Il est ordonné.....etc.. .
En foi de quoi....etc....
L’actuelle ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Emmelie
Prophète Milcé
et des commis parquets de la République. Selon
les dénonciations de Me Matin Ainé, les greffiers
sont arrivés à un point de non-retour tenant
compte des maintes tentatives effectuées afin de
rencontrer l’actuelle ministre de la Justice et de
la Sécurité publique, Emmelie Prophète Milcé.
Nous avons envoyé plusieurs correspondances à
la ministre, jusqu’à date aucune décision n’a été
prise ». Une attitude de mépris du gouvernement,
aucun dialogue n’est en cours ; voilà pourquoi
l’Association nationale des greffiers haïtiens
(ANAGH) renouvelle que la grève continue «
jusqu’à ce que des avancées réelles soient constatées
entre les instances concernées ».
Par ailleurs, il faut souligner que ce n’est
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, Le Ministère Publique entendu, maintient le défaut octroyé
contre la défenderesse à l'audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite action.
Admet en conséquence le divorce du sieur Roody DEMESVAR, d'avec son épouse née
Marie Elizabeth Chantale LOVENSKY pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse.
Prononce la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux ; Ordonne à
l'officier
de l'Etat civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce
destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens
s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet,
commet l'huissier Devide MORANCY de ce siège pour la signification de ce jugement;
Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous, Marthel Jean Claude, juge en audience civile ordinaire
et publique du mercredi neuf Novembre deux mille vingt-deux, en présence de Me. Jean
Rolex
MEROVE, Substitut du Commissaire du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du
sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège.
Il est ordonné, etc....
En foi de quoi, etc....
Ainsi signés Marthel Jean Claude, Juge et Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier du siège
Me Moïse SANON, Av.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen sur les conclusions du Ministère Public, maintient le
défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée; pour le profit déclare
fondée ladite action. Admet en conséquence le divorce de la dame Viona POMPI-
LUS d'avec son époux Jacques Emmanuel Gregory CHARLOTIN, pour injures
graves et publiques, aux torts de l'époux. Prononce la dissolution des liens
matrimoniaux existant entre lesdits époux, ordonne à l'officier de l'Etat Civil de
Port-au-Prince, Section Sud de transcrire sur les registres à ce destinés, le dispositif
présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à
la capital sous peine de dommages et intérêts envers les tiers s'il y echet.
Commet l'huissier Canal GABRIEL de ce Tribunal pour la signification de ce
jugement.
Compense les dépens.
Il est ordonné etc...
En foi de quoi etc...
AINSI JUGE ET PRONONCE PAR NOUS, Me. Nelson CILIUS, Juge en audience civile
ordinaire du dix-huit septembre deux mille vingt-et-un, en présence de Me. Jean
Rolex
MEROVE, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort, avec l'assistance
de Me. Mozart TASSY, Greffier du siège
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant publiquement
et par défaut, sur les conclusions du ministère public, MAINTIENT en la
forme le défaut octroyé au profit de Wilken GEFFRARD, la femme Née Melissa
Christina Abigaël SAINVILUS, PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux
ayant existé entre les époux Madame Wilken GEFFRARD, la femme née Melissa
Christina Abigaël SAINVILUS aux torts de l'époux, RENVOI les parties par
devant l'Officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince pour les
suites de droit, ORDONNE la publication du présent jugement dans l'un des
quotidiens s'éditant à la Capitale,
COMPENSE les frais et dépens de l'instance, COMMET l'huissier Johnny JEAN
immatriculé au greffe du tribunal de première instance de Port-au-Prince, pour
la signification dudit jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience
civile, ordinaire et publique du mercredi vingt-trois Janvier deux mille
vingt-trois en présence de Me. Albert DARELUS, Substitut Commissaire de ce
ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, greffier du
siège.
Il est ordonné...etc...
En foi de quoi.....etc....
pas la première tentative des greffiers pour exiger
le respect du protocole d’accord. Depuis
l’année 2018, ils poursuivent des mouvements
de la sorte contre le Ministère de la Justice et de
la sécurité publique. L’année dernière 2022, ils
étaient également entrés en grève, une grève qui
a été levée suite à une quelconque entente avec
les autorités responsables et qui malheureusement
n’a jamais été honorée.
Les promesses non tenues des autorités du
Ministère de la justice et de la sécurité publique ne
font que renforcer les aspirations des travailleurs
de la justice dans leur combat tout en rappelant
que leurs revendications sont justes et fondées.
Et c’est pour cette raison qu’ils comptent maintenir
jusqu’à pleine et entière satisfaction des
revendications des Greffiers et Commis parquets
de la République.
Haïti Liberté estime que la grève du syndicat
des greffiers est légitime et les soutient dans
leurs luttes contre le gouvernement.
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé
contre la défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite
action.
ADMET en conséquence le divorce du sieur MALERBE JACQUET, d'avec son épouse
née
MIRLAINE LACOUR pour injures graves et publiques aux torts de l'épouse.
PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux;
ORDONNE à l'officier de l'Etat
Civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les registres à ce
destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des
quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts envers les tiers
s'il y échet. Commet l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification de
ce jugement; Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous MATHIEU CHANLATTE Juge en Audience civile,
ordinaire et publique du Jeudi quatorze Janvier deux mille seize, en présence de
Me MAMELA SEJOUR, Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et
avec l'assistance du sieur MOZART
TASSY, greffier du siège.
Il est ordonné.....etc....
En foi de quoi....etc....
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, Le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé
contre le défendeur à l'Audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite
action. ADMET en conséquence le divorce de la dame EVENS SAINTAL née DAPHNEY
DECKE, d'avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l'époux.
PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits Epoux;
ORDONNE à l'officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire
sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait
sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages
pour les intérêts envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Canal GABRIEL
de ce siège signification de ce jugement; Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous NELSON CILUIS, Juge en Audience civile,
ordinaire et publique du jeudi dix-neuf Janvier deux mille vingt-trois, séance
tenante, en présence de Me JEAN ROLEX MEROVE, Substitut Commissaire du
Gouvernement de ce ressort et avec assistance du sieur MOZART TASSY, greffier du
siège.
Il est ordonné....etc....
En foi de quoi...etc...
Me Franso Emilien
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé contre la
défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare fondée ladite action. Admet en
conséquence le divorce du sieur Frusner SEMERAND, d'avec son épouse la femme née Marie Julia
Carmel FOURCAND, pour injures graves et publiques faits prévus à l'article 217 du code Civil haïtien;
PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre eux aux torts de l'épouse;
ORDONNE à l'officier de l'État Civil de Carrefour, de transcrire sur les registres à ce destinés le
dispositif du présent jugement dont un extrait sera publié dans l'un des quotidiens s'éditant à la
capitale sous peine de dommages-intérêts envers les tiers; Compense les dépens vu la qualité des
parties. Commet l'huissier Maxime CANDIO de ce siège pour la signification de ce jugement. Ainsi
jugé et prononcé par nous Me Guy AUGUSTIN, Juge en audience civile, ordinaire et publique en date
du mercredi dix-sept Août deux mille vingt-deux, en présence de Me Wesley PAUL, Substitut Commissaire
du Gouvernement de ce ressort et avec l'assistance du Greffier Jean Sauvens THELEMAQUE,
Greffier du siège.
Il est ordonné à tous huissiers sur ce requis, de mettre le présent jugement à exécution, aux Officiers
du Ministère Public près les Tribunaux Civils d'y tenir main forte lorsqu'ils en seront légalement
requis.- En foi de quoi, la minute du présent jugement est signée du Juge et du Greffier susdits.
Ainsi signé: Me Guy AUGUSTIN et Jean Sauvens THELEMAQUE.
POUR EXPÉDITION CONFORME
COLLATIONNÉE
Le Greffier.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal, après examen sur les conclusions di ministères public maintien
le défaut octroyé contre son époux Patrick Gilbert Volcy à l'audience
précitée ; pour le profit déclare fondée la dite action ; Admet en
conséquence le divorce de Milady Royer avec Patrick Gilbert Volcy pour
incompatibilité de caractères ; prononce en conséquence la dissolution des
liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux; ordonne à l' Officier
de l'état civil Des Desdunes, commune Des Desdunes, de transcrire sur les
registres à ce destins le dispositif du présent jugement dont un extrait sera
inséré dans l' un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de
dommage envers les tiers ,s' il y échet compense Les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par nous Me Gabriel François Av, juge en audience
civile ordinaire et publique en date di quatre octobre deux mille vingt et un
en présence de Me Grand Pierre Estimé Av Substitut commissaire du
Gouvernement de ce ressort avec l’assistance du greffier Me Pascal
Toussaint.
Il est ordonné ...etc ... En foi de quoi ...etc
4 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Perspectives
La République d’Haïti est devenue un pays sans destination,
sans idéologie et sans mémoire…
Le premier ministre anticonstitutionnel Ariel Henry avec ses supporteurs
du Parti haïtien des tèt kale (PHTK) et ses nouveaux associés du Secteur
démocratique et populaire (SDP)
Par Robert Lodimus
« L’esclave qui n’est pas capable
d’assumer sa révolte ne mérite pas que
l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave
répondra seul de son malheur, s’il se
fait des illusions sur la condescendance
suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir.
Seule la lutte libère. »
(Thomas Sankara)
Dans les régions du Sud, déchirées
entre l’exploitation et la démence
hégémonique, la presse ne doit pas
tambouriner naïvement sur des pseudo-principes
de neutralité. L’objectivité
journalistique est remise en question
dans plusieurs études. Il ne faut pas
confondre objectivité et vérité. La
journaliste et essayiste Stéphanie Martin
rapporte que selon certains auteurs
comme Pierre Bourdieu, « Les médias
seraient donc un outil puissant qui servirait
à maintenir une idéologie dominante.
» La presse qui évolue dans les
zones périphériques où les populations
sont abandonnées à elles-mêmes, sans
capacité intellectuelle et sans moyen
financier, devra finalement « choisir
son camp ». Comme le conseille, dans
un autre contexte, le personnage d’un
roman de Graham Greene. Car son rôle
historique est de guider et d’accompagner
la lutte des masses. La République
d’Haïti a besoin d’une « presse militante
» qui n’a pas peur de « mordre
la main de ceux qui lui donnent à
manger », lorsque ces derniers transgressent
la Loi, menacent et bafouent les
Intérêts de la Nation.
Naître, grandir, vieillir et mourir
en Haïti sont lourds de cauchemars et
d’épreuves. Inestimables de conséquences.
Comment passer toute une
existence à louvoyer sur un océan
d’obstacles anguleux, presque insurmontables,
sans en apporter les séquelles
avec soi dans la tombe? Les
héros de la guerre de l’indépendance,
qui se reposent dans les ténèbres de la
mort, regardent leurs descendants avec
tristesse et amertume. Les Haïtiens qui
leur ont succédé ont détruit leurs rêves.
Les misérables n’ont pas pu s’élever
à la hauteur des sacrifices qu’ils ont
consentis eux-mêmes pour casser les
chaînes de la servitude abominable le
18 novembre 1803 à Vertières. En ce
début de l’année 2023, soit deux cent
vingt ans après, le peuple haïtien traîne
encore derrière lui des sacs remplis de
tribulations, sous un soleil froid d’incertitude
et d’inquiétude qui glace le
cœur et gèle le sang. Où chercher encore
le chemin de ce « Canaan »? Pas
le « Canaan » des gangsters qui terrorisent
Port-au-Prince et ses banlieues !
N’est-ce pas la recherche acharnée et
incessante de ce lieu de rédemption,
de salut et de sécurité qui explique la
présence de tous ces compatriotes aux
États-Unis, en France, au Canada, en
République dominicaine, aux Bahamas
et ailleurs? Malgré les soubresauts de
la désillusion et les entailles abyssales
de la déception, ceux qui partent ne
peuvent pas revenir sur leurs pas. Devrions-nous
étayer cette constatation
par une statistique inférentielle? Les
expatriés de la violence ou de la misère
sont incomptabilisables. La plupart
d’entre eux se retranchent dans la
clandestinité totale. Ils n’existent tout
simplement pas pour les États des pays
dans lesquels ils survivent difficilement
en exécutant des tâches ingrates et précaires.
On les retrouve le plus souvent
dans les activités domestiques et agricoles
: travaux ménagers, gardiennage,
cuisine, jardinage, cueillette de fruits et
de légumes… En principe, ils ne sont
ni vus ni connus... Des anonymes sans
droit. Sans statut. Des moins que rien.
À bien y penser, « Canaan », ce mot
béni des Saintes Écritures, existe-il
dans le paysage social et le langage
politique de la République d’Haïti? Serait-ce
parce que ce peuple prisonnier
de l’Égypte occidentale n’a pas décidé
de compléter la traversée du désert qu’il
est devenu « Sisyphe » sur une terre de
sacrifices et d’héroïsme?
Les personnalités qui militent
pour la cause des masses populaires et
qui auraient pu réellement concevoir un
projet de société viable en faveur des démunis
n’ont pas les moyens financiers
de briguer les postes électoraux. Si par
hasard ils arrivent à le faire avec l’appui
de quelques citoyens conséquents et
progressistes, ils sont soit destitués par
un coup d’État planifié et financé par les
pays occidentaux, soit assassinés cyniquement
par des extrémistes de droite,
antinationaux, avec l’aval, là encore,
des « vermines » de l’environnement
extrasociétal. Nous ne faisons pas allusion
à Jean-Bertrand Aristide qui n’était
pas préparé pour la gouverne politique
d’un État. En ses qualités de prêtre et
d’activiste politique, l’histoire retiendra,
très certainement, ses contributions importantes
et utiles à l’avancement du
combat des masses populaires contre
le néocolonialisme. Loin de nous aussi
l’idée, – spécialement dans ce contexte
–, de faire référence à l’exécution sommaire
de Jovenel Moïse commanditée
par une mafia politique et économique
nébuleuse pour cause de déloyauté.
Le bilan historique, politique,
social, économique, culturel et environnemental
de la République d’Haïti
est désastreux. La population, presque
dans son ensemble, ne pense qu’à fuir.
Des étudiants abandonnent leurs facultés
pour devenir manœuvres sur
les chantiers de construction ou journaliers
dans les plantations agricoles.
Ils ont accepté, après plusieurs années
de sacrifices sur les bancs de l’école, de
s’abrutir dans des activités de travail
qui n’ont rien à voir avec leurs rêves
originels. La décision migratoire de Joe
Biden en faveur du Venezuela, Nicaragua,
Cuba et Haïti participe plutôt,
à notre avis, d’une stratégie cynique
d’appauvrissement des ressources intellectuelles
et matérielles des États
périphériques. L’exode humiliant, dans
les conditions que l’on sait, est une
arme de destruction massive utilisée
par les puissances occidentales pour
ralentir ou freiner le développement
des pays qui luttent pour accéder à
l’autodétermination. Brésil a régularisé
le statut de plusieurs dizaines de milliers
d’immigrants haïtiens. La plupart
des « malheureux bénéficiaires » demeurent
des jeunes qui ont interrompu
leurs études supérieures pour échapper
à l’exclusion sociale, des paysans qui
ont abandonné leurs lopins de terre que
la sécheresse a « décultivabilisés », en
gardant l’espoir de se distancer de la
pauvreté extrême. Néanmoins, tout ce
que ces « claquedents » sont parvenus
à faire, c’est d’échanger les bidonvilles
de Cité soleil, de Solino, de La Saline, de
La Fossette, de Raboteau … contre les
ghettos des États-Unis et du Canada,
les « cités de banlieue » en France, les
favelas du Rio de Janeiro, les « campamentos
» du Chili, les « bateys » de la
République dominicaine : Harlem, Fort
Pierce, Belle-Glade, Saint-Michel, Montréal-Nord,
cité des 4 000 à La Courneuve,
Rocinha, Cantagalo... Après
le tremblement de terre, Sénégal, la
patrie de Léopold Sédar Senghor, – le
poète controversé de la négritude –, a
accueilli une quantité considérable de
sinistrés. Que sont-ils eux-mêmes devenus?
Sur les trottoirs des mégapoles
nord-américaines et européennes, une
frange importante de l’intelligentsia
haïtienne erre au gré des vents. Sans
emploi décent. Sans revenu suffisant.
Sans espoir de retour dans leur patrie.
En faisant un clin d’œil à Jean-Paul
Sartre, le « Diable » a pris possession
de leur pays pour faire le « Mal ». La
famine frappe des millions de paysans
haïtiens. La sécheresse sévit partout.
Le soleil brûle les terres et les plantes.
Alors que le premier ministre anticonstitutionnel
Ariel Henri avec ses supporteurs
du Parti haïtien des tèt kale
(PHTK) et ses nouveaux associés du
Secteur démocratique et populaire
(SDP), – ceux-là qui déclaraient la
guerre à Jovenel Moïse –, vident scandaleusement
les caisses de l’État. Les
petits fonctionnaires revendiquent des
arriérés de salaires qui totalisent plusieurs
mois. Le pays se porte mal à tous
les niveaux. Le choléra a refait surface.
L’insécurité ouvre sa gueule. La mort
bouscule la vie. Les maisons se transforment
en forteresse. Grillages d’acier
à toutes les portes et fenêtres. Les habitants
n’habitent plus chez eux. Ils s’y
enferment. Et attendent le pire. Le pire,
ce sont les bandits de Vitelhomme, de
Ti Lapli, d’Izo et de tous les autres qui
émergent avec leurs armes comme des
baleines dans l’océan. Violent sauvagement.
Assassinent sans pitié. Kidnappent.
Incendient. Et disparaissent.
Sans être inquiétés. Au pays d’Ariel
Henri et de ses supporteurs internationaux,
l’odeur de la prostitution mâle
et femelle monte jusqu’aux portes du
ciel. La République d’Haïti est prise
en otage par ses ennemis traditionnels
qui se retranchent dans le Core Group.
Depuis l’arrivée incongrue de la bande
mafieuse des « crânes glabres », des
truands assautent la gouvernance de
l’État et transforment la République
de Dessalines en écurie d’Augias, le
roi d’Elis. Et, malheureusement, nous
attendons encore la venue d’un Héraclès
qui serait capable de nettoyer les
étables encrassées par plus de deux
cents ans de mauvaise gouvernance,
de corruption administrative, de pillage
des ressources nationales, de népotisme
et d’opportunisme. Bref, Haïti
dépérit sous les yeux impuissants de
ses enfants amorphes, immobilistes,
incompétents et affairistes.
Nous avons écouté avec attention
les témoignages émouvants d’une
fillette Kurde de 9 ans qui se confiait à
une journaliste de France 24. Tout en
nettoyant la kalachnikov qu’elle avait
reçue des soldats du Parti des travailleurs
du Kurdistan (PKK), après plusieurs
séances de formation militaire,
la gamine déclarait : « Les djihadistes
de l’État Islamique sont venus. Ils ont
tué des hommes et emmené des jeunes
femmes avec eux. Si j’avais mon arme,
j’aurais défendu mon village. » Le
comportement et la réaction de l’enfant
légitiment bien l’idée de « violence en
retour » imposée par Robespierre, l’un
des artisans de la Révolution française.
Cette violence n’est pas gratuite et
méchante. Elle est utilisée comme une
arme de « progrès de la Liberté ».
En reprenant les idées philosophiques
de Kant, Herbert Marcuse rappelle que
« la théorie et la praxis politiques reconnaissent
des situations historiques
où la violence devient un élément
nécessaire et essentiel du progrès. »
Ce paragraphe spécialement sert de
réplique aux individus dégonflés qui
ne cessent de répéter par ignorance
aveugle : « Moi, je suis contre la violence.
» Le phénomène de la violence
n’est pas un terrain philosophique
abordable pour les simples d’esprit et
les petits savants sans science. Le
Mahatma Gandhi a dit lui-même : « Là
où il n’y a le choix qu’entre la lâcheté
et la violence, je conseillerai
la violence. » Et nous réitérons nousmême
notre enseignement: « Peuples
de la terre, si par malheur vous
devriez perdre, arrangez-vous pour
que ce soit toujours en luttant. On
ne meurt pas les bras croisés devant
ses bourreaux. »
Si les bandits ont développé
l’habitude cruelle d’envahir la cité, c’est
parce qu’ils savent qu’il n’y a pas de
chasseurs aguerris qui les attendent de
pied ferme à tous les coins de rue. Si
des assassins à bord des motocyclettes
déclenchent la terreur à Port-au-Prince,
c’est parce qu’ils détiennent – outre la
complicité et la tolérance dont ils bénéficient
de la part de certains secteurs
du gouvernement et de la police – le
pouvoir et l’assurance de tuer sans être
tués. La population livrée au gangstérisme
n’est pas elle-même armée. Seul
un État révolutionnaire serait capable
de résoudre les problèmes épineux inhérents
à l’insécurité qui s’est institutionnalisée
en Haïti. Sans nous prendre
pour Hésiode, les États-Unis qui ont tué
Sacco et Vanzetti, le Canada qui a génocidé
les amérindiens sur leurs terres,
la France qui a assassiné Jaurès, et
les autres pays du G7 constituent une
« boîte de Pandore » pour le peuple haïtien.
Ils sont devenus comme la peste
bubonique pour ce petit territoire de
27 750 kilomètres carrés.
Il est temps pour les Haïtiens de
tourner la tête ailleurs. Vers des pays
qui leur ressemblent, qui les respectent,
qui les comprennent, qui ne les humilient
pas, et qui seraient prêts à les aider
à se hisser sur les rails du développement
durable. Que les États-Unis, la
France, le Canada, l’Espagne, le Japon,
l’Italie, etc., menacent L’État haïtien
d’embargo, comme Cuba en souffre
depuis 1959, ou comme Israël traite
la Palestine, qu’a-t-il encore à craindre
et à perdre, lorsque le misérable a déjà
tout subi et tout perdu ? Ne lui ont-ils
pas enlevé cruellement le manteau et la
tunique ? Ne l’ont-ils pas dépouillé de
tout ? Que reste-il de sa souveraineté et
de son indépendance ? De ses richesses
naturelles ? Qu’est-il advenu des enfants
que l’adoption internationale lui
a enlevés et qui, devenus adolescents
dans la maison de Potiphar, pleurent
de nostalgie, d’abandon et de désespoir?
Certains d’entre eux auraient
même été assassinés pour prélèvements
d’organes.
Le Figaro a publié un article le
17 novembre 2011 sur le sort réservé
en France aux enfants adoptés après le
séisme du 12 janvier 2010 qui a occasionné
près de 300 000 victimes. Cet
extrait, comme vous le constatez, est
révélateur des problèmes gravissimes
auxquels ces gamins dépaysés sont
confrontés en terre étrangère :
« (…) Plusieurs enfants haïtiens
ont été de nouveau abandonnés
après leur arrivée en France, confiés à
la Ddass par leurs parents adoptants.
«Malade, difficile à s’insérer, parfois
violent, l’enfant rêvé et l’enfant réel
ne se rejoignent pas toujours, explique
Hélène, pédopsychiatre, qui a reçu certains
de ces cas. L’adoption est vraiment
une greffe qui prend ou ne prend
pas. » Encore moins quand elle répond
à une logique humanitaire, comme le
développe dans ses ouvrages le psychiatre
Pierre Lévy-Soussan. «L’adoption
internationale n’est pas une solution
d’urgence, écrit-il. Il s’agit de
construire une famille, pas de sauver
des enfants.»
D’autres médias, après enquête
journalistique, ont même dénoncé des
scandales de trafic d’enfants. Jean Michel
Caroit, correspondant du Quotidien
Le Monde, rapporte le témoignage [5]
de Sergio Abreu, un responsable de Vision
mondiale :« Avant le séisme, les
trafiquants, avec la complicité d’officiels
des deux pays, vendaient les
enfants haïtiens 5 dollars, pour les
réseaux de mendicité, la prostitution
infantile des deux sexes ou les travaux
agricoles. Aujourd’hui, j’entends
dire dans la zone frontalière que des
étrangers paient jusqu’à 25 000 dollars
pour adopter un enfant», racontet-il.
«Il est évidemment très difficile
d’avoir des preuves, mais je ne serais
pas étonné que certains de ces enfants
soient victimes de trafiquants d’organes.
»
Toujours selon Jean Michel Caroit
: « Le trafic d’enfants à la frontière
entre Haïti et la République dominicaine
s’est intensifié ces dernières
années. Selon une enquête réalisée, en
2002, par l’Organisation internationale
pour les migrations (OIM), au moins 2
500 mineurs haïtiens sont victimes de
ce trafic chaque année. »
L’équipe gouvernementale de
l’époque du tremblement de terre n’aurait-elle
pas des comptes à rendre à la
population haïtienne ? La République
d’Haïti est mutilée et sacrifiée à tous les
niveaux.
Tous les peuples de la terre
fraternisent. Ils sont différents de
suite à la page(15)
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
5
Kwonik Kreyòl
Dòktè Pap : Yon pwofèt malè
J. Fatal Piard
Madichon ou konn bay bèlmè w
Anpil fwa se manman w li konn rive
Pwovèb Ayisyen
Dòktè Jan Wilyam Pap sa a w
tande ta sanse yon gwo espesyalis
nan epidemi tankou Sida, kolera,
kowona ak lòt maladi pongongon.
Nou dwe fè n sonje Sida sa w
tande a se yon maladi malè pandye
Dòktè Jan Wilyam Pap
blan loksidan kretyen te pote pou
Ayisyen kòm èd imanitè depi lane
1981. Ooo ! Dòk la tèlman gen bab
li fin blanch nan veye maladi pongongon,
li santi l resi bouke atò. Yon
bon maten avril 2020 popilasyon an
rete l tande dòk Pap transfòme tèt li
pappap anpwofèt malè malentespri.
Pèsonn pa menm bezwen maton
nan sosyoloji pou w rive konprann
gen plizyè rezon ki ta fè dòk la
gen tan kite foli pwofèt malentespri
sele l bride l e menm fè l koumanse
depale. Youn nan yo ta sanble dòk
la gen bonjan enfòmasyon sou baz
ankèt li mennen, Miskaden, Makennsonn,
Mako, Bèje ak lòt raketè a
bib ta fè plis milyon nan fè vizyon
pase yon sitwayen konsekan ki ta
gen bonjan vizyon syantifik pou fè
biznis onèt an Ayiti.
Dòk epidemyolojis la panse
metye pwofèt malè ta pi bon pou li.
Se sa ki esplike l ta pran desizyon
pou l ta fè yon eskperyans nan zafè
bay mas popilè yo madichon pou
piplis malè ak giyon kontinye pote
boure sou yo san rete. Se vre blan
kolon loksidan kretyen mete legliz
nan tout rakwen pou rale pichon
ak tout malediksyon sou peyi n nan
depi 1492. E, sitiyasyon vyolans,
mizè, soufrans ensekirite k ap pase
nan katye popilè kote k gen piplis
biznis raketè ak bib yo rele legliz yo
montre n sa klè.
15.000 kadav kowona pa jou
Si nou ta sonje byen, nou t ap rive
konprann se pa jounenjodi a sèlman
ajan loksidan an yo pwograme pou
yo, pou fè dyòb bayakou sa a zewo
fòt. Sonje byen, se depi yon aswè
mwa avril 2020 dòk pwofèt malè t al
dòmi vant plen apre l fin kraze yon
tonm aleken apre sa l desann yon
bon kleren ki gen 36 mwa nan yon
boutèy tranpe. Kòm nou tout konn
sa deja depi w dòmi vant plen se lè
w fè tout pi bèl rèv ou pi pito.
Tout eskperyans demontre sa
aklè, depi w al dòmi vant plen se pi
bon lè pou w fè rèv tankou Letènèl
vin pale ak ou, li vin ba w komisyon
bay lòt yo l nan papòt la ou Jezi pa
lwen vini. Men dòk pwofèt malè a
gen kèk lane depi l lage nan fè eksperyans
vizyon je klè pou kraponnen
moun li konprann li ka fè pè oubyen
l pran pou gwo makak sale. Si
n sonje byen dòk la pe fè estaj lontan
kòm apranti pwofèt malè.
An avril 2020 li te koumanse
fòse kadna ki fèmen bwat madichon
an pou louvri l. Lè sa a se pou l te ka
lage pichon kowona pou ta simaye
malè lanmò nan tout lakou popilasyon
an ki deja nan malè anba grif
oligachi pwazon san konsyans la. Ta
sanble dòk la nan foli pwofèt ki fèk
monte l menm jan ak Mako, Makennsonn,
Bèje ak lòt tèt loke yo, li
ta wè Letènèl nan yon vizyon yon
aswè l te dòmi vant plen epi sou kou
kouchon Sentatwàn.
Gendelè, lè w tande ou fin
vale yon valè kleren Sen Michèl nan
boutik nan kalfou Pòs Machan bò pil
fatra a apre yon ti kabicha fin pati
ak ou detan w chita sou yon chèz
Joel H. Poliard
M.D., M.P.H.
Family and Community
Medicine
Public health and Pediatrics
5000 N.E. Second Ave,
Miami FL, 33137
tel. (305) 751-1105
pay san pinèz, pa gen rèv ou pap fè.
Anvan l jou dòk la te reveye, san
l pako menm lave bab ki bade ak
vomi aleken melanje ak lòdè kleren.
Li kouri al frape nan pòt prezidan Jovnèl
pou l t al anonse bòn nouvèl
15.000 kadav kowona Letènèl te
anonse l la.
Revelasyon Letènèl Dèzame
Men sa dòk pwofèt malè a rakonte
prezidan fo bannann nan Letènèl di l
pou l di Pèp la. « Dòk Pap, se mwen
Letènèl Dèzame Disali ki te disparèt
Sodo ak Gwomòn nan yon bat je
poutèt yo t ap fè krèy nasimadi nan
tout rakwen 24/24. Jodi a m deside
ba w yon komisyon bay Pèp Ayisyen
an kote m wè gwo malè pou yo.
Pou yo pa repwoche m kòmkwa m
mechan paske m pat avèti yo, m tou
di w sa pou w mache pale yo . Se
yon premye ti lòsyè vèsè nan chapit
malè sa a Letènèl te di dòk pwofèt
malè pandye a.
Sa a se te ti kal nan twòkèt la.
Men pil ak pakèt chay madichon an
pa ko menm debake sot nan bouch
tou santi kleren dòk la. « Si w pa di
yo sa se se koze ki regade w ak yo.
Epi se sou konsyans w tout 15.000
kadav pa jou sa a yo pral kwaze 2
pye yo. Di yo m di w di yo si yo pa
konvèti m pe lage pil lòt pichon sou
yo ki pi mal pase sa m te lage tankou
maklouklou Sida a. Men sa pou
w al di yo toujou pou mwen ». Se se
rès twòkèt la.
Mezanmi oooo men yon ti
zing nan chay la ! Si w koute pawòl
vizyon sa a yo w t ap tèlman pè w t
ap tou kouri al foure tèt w nan yon
tonm. « M di w di yo m voye di yo
si yo tout pa konvèti nan toute krèy
relijyon yo nèt san manke youn,
menm jan m te lage dife sou yo nan
Sodo ak Gwomòm tou vivan poutèt
yo t ap fè krèy masimadi gwo jounen
nan boul figi m konsa, m pe lage
Pichon Kowona nan dengonn yo
24/24 ».
Malè avèti pa janm touye
okenn kokobe sòf si l gen defo kite
fèy zòrèy li lonje pi long pase zo bwa
tèt li. « Malè pandye sou tèt tout sa
k ta gen foli deside kanpe sou bit rebèl
ki pa vle konvèti nan youn nan
relijyon m te bay blan kretyen pote
pou yo depi lannwit 5 desanm 1492
yo. M tou avèti Pèp Ayisyen an pral
gen 15.000 kadav kowona chak jou
pou pi piti. 15.000 kadav san manke
youn mete sou pil ak pakèt lòt
milye sa Kolera Minista te gaspiye
yo ». Sa a se pawòl Jezikri a.
The Law Offices of
YOLETTE M. SAINTINY, ESQ
IMMIGRATION SERVICES
Petitions • Green Cards
• Waivers • Visas
Adjustment of Status
Removal of Conditions
Immigration Court
Removals Deportations
300 Cadman Plaza
West, 12th Fl.
Brooklyn Heights, NY 11201
Tel:
(718) 629-6100
Rèz sou rèz
15.000 kadav kowona pa jou, se
rès rèz komisyon malè pandye sa a
Letènèl dèzame te bay dòk pwofèt
malè a bay Mas Pòv yo kòm pi bèl
prèv lavalas lanmou san fren l gen
pou pou sila a yo ki nan bidonvil yo.
15.000 kadav kowona chak jou se
te pi gwo rekonpans pou lafwa yo
nan retou Jezi ak pèseverans yo nan
mizè, soufrans, grangou, ensekirite
ak vyolans nan tout katye popilè yo
ki pa janm sispann priye manman
Mari maten midi aswè tout jounen
tout lannwit.
Men sa Dòk la ki se Direktè
ak fondatè Sant Jeskyo pa konprann
se pa tout moun ki pe dakò kite l
pran sou baz ti rèz sa a. Se vre depi
nan lane 1981 yo, se konsa dòk la
ape ride pèp la eskive move kout
katchapika anpwazonnen Sida ki te
soti pou l sasinen plizyè milye frè n
ak sè n. Menm si nenpòt lòt pwofèt
malè pandye ta anonse 15.000 kadav
kowona chak jou sa pa t ap
anyen. Sa k pi mal la, depi w tande
se yon dòktè ki di w mouri se fini.
Menm si se ta rèz rizèz ou bijo dakò
w mouri.
Paske li pase pou pi piti 7 lane
ap etidye pou l ka konnen lè yon kadav
mouri. Menm si w ta fè èrè di l
li fè èrè, li ka tou pwofite sasinen w
pou l repare èrè l fè a. Menm moun
serye te bijo pran sa pwofèt la di a
oserye. Lè Jojo fin aprann sa l kouri
rele Minis TPTK a ki se te Jwaseyis
Nadè fè konnen l pou l louvri yon
gwo chantye pou l fouye twou nan
tout peyi a pou l antere 15.000 kadav
kowona dòk la te anonse ki pat
ko menm mouri yo. Erezman se te
rèz rizèz.
Jenosid an Ayiti
Lè dòk pwofèt malè pandye a te sispèk
ni madichon sida ni madichon
kolera ni madichon kowona l te bay
Ayiti yo pa janm ateri vre, li te deside
pase yon vitès siperyè. Lè l wè
move plan bon patwon l yo pat janm
rive pase malgre move plan yo pa ko
jwenn rezilta Dòk pwofèt malè a pito
chwazi fè ti dife volan ak estrateji
krim lagè nan mitan menm pitit pèp
tankou sa k te pase nan peyi Wannda
ant avril ak jiyè 1994.
Pou menm kalib masak, zak
sasinay ak krim yo rele jenosid la,
ki te pase Wannda a ta rive fèt tou
an Ayiti anvan lontan. Se pi bon
sòm madichon dòk pwofèt malè a
ta mande Letènèl pou ta rive nan
katye popilè yo. Jenosid, se dènye
fim kòbòy sa a menm nonm pwofèt
malè pandye a swete pou ki rive nan
katye popilè yo nan yon entèvyou
li te bay nan yon radyo nan mitan
senmenn pase a.
Nan lokazyon pale anpil nan
radyo sa a, dòk pwofèt malè a ki se
manm komite syantifik OMS la te di
l wè gwo malè pou Ayiti. « Gen yon
gwo gwo masak k ap prepare e ki va
gen pou l rive anvan lontan nan peyi
a. Epoutan otorite yo kite sitiyasyon
vin pi malouk chak jou piplis. Chak
jou k pase bagay la pe vin pi grav
toujou piplis ». Sa ka rive moun serye
pa pran sa nonm nan di a oserye.
Men limenm li pa pran tèt li oserye.
Men, grann mwen te toujou
di m konsa. « Depi w wè makak
pwomèt ou, yo bèl kout wòch galèt.
Ou mèt konnen wòch la gen tan
anba pat li lontan ape tann w».
Alòs, menm jan Letènèl Dèzame Disali
te avèti dòk pwofèt malè pandye
pou 15.000 kadav kowona a, nou
tou avèti Pèp la pou l pare l pou l
renmèt tout kout wòch yo, sizoka pa
ka. Ni tou sizoka ta ka.., tou. Dòktè
Pap, pap janm gen ni okipasyon ni
jenosid. Dòk pwofèt malè pandye si
se pou okipasyon ak jenosid, nou regrèt
sa pou w. Ou pap janm sis.
6 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Perspectives
A qui profitait le nouveau combat entre Bel-Air, Solino
et Bas Delmas ?
La résistance de Solino à servir de passage pour les otages est la raison
pour laquelle Bel-Air l’attaquait récemment
Par Kim Ives
Kempes Sanon, un kidnappeur
condamné, il s’est évadé de prison
en 2021 et dirige aujourd’hui le
gang de Bel-Air
La semaine dernière, de violents combats
entre les quartiers du centre-ville
de Port-au-Prince ont de nouveau éclaté
après des mois de paix relative.
Certains analystes se demandent
si les affrontements qui font actuellement
rage n’ont pas été conçus pour
fournir un prétexte à Washington et à
Ottawa pour lancer leur troisième occupation
militaire étrangère d’Haïti au
cours des trois dernières décennies.
Le quartier au centre du conflit
est le Bel-Air, qu’un gang criminel domine
sous la direction d’un kidnappeur
condamné, un évadé de prison nommé
Kempes Sanon. Condamné à la prison à
vie, Sanon s’est évadé de la prison de la
Croix-des-Bouquets en décembre 2021
Centre de santé de Solino
et a depuis transformé le Bel-Air en une
importante base d’opérations d’enlèvements,
l’une des cinq gérées par des
gangs financés par des rançons dans la
région de la capitale. Les quatre autres
sont : Village de Dieu et Grand Ravine,
dirigées respectivement par Johnson «
Izo » Alexandre et Renel « Ti Lapli » Destina,
sur le flanc sud-ouest de Port-au-
Prince ; la banlieue comprend Tabarre,
Torcelle et la Croix-des-Bouquets dirigée
par le gang « Faire tomber les barrières»
(Kraze Baryè) d’Innocent Vitelhomme
allié à celui du gang « 400 Mawozo »
de Joseph « Lanmò Sanjour » Wilson ;
et enfin, au nord de la capitale, Canaan,
dominée par le gang de Jerry “Jeff”
Jeudy, qui aurait été tué par la police
haïtienne le 8 février.
Tous ces gangs font partie d’une
confédération appelée le G-Pèp, dirigée
par Gabriel “Ti Gabriel” Jean-Pierre,
basée dans le quartier de Brooklyn du
vaste bidonville de Cité Soleil à Port-au-
Prince.
Le G-Pèp s’est dressé contre une
alliance anti-criminalité de groupes de
quartier connue sous le nom de « Forces
révolutionnaires de la famille G9 et
alliés ».
Pendant l’été de 2021 et de celui
de 2022, de féroces batailles ont eu lieu
entre ces fédérations adverses, mais
la paix a régné ces derniers mois. En
décembre 2022, Christ-Roy « Krisla »
Chéry, leader du G9 dans le quartier de
Ti Bois qui borde Grand Ravine, a conclu
une trêve avec Ti Lapli et Izo. Jusqu’à
présent, cette trêve de paix est en vigueur.
En novembre 2022, les quartiers
Delmas 2, 4 et 6 du porte-parole du G9
Jimmy “Barbecue” Cherizier ont fait la
paix avec le gang voisin de la Ruelle
Maillart. Mais il semblerait bien que cet
accord soit en train de s’effondrer.
Pendant des semaines, le Baz
Bèlè (Gang de Bel-air) de Kempes Sanon
avait tiré sur les habitants du bas
Delmas de Cherizier et d’un quartier voisin,
la rue Saint-Martin, mais Cherizier
a choisi de ne pas répondre. Cependant,
le lundi 27 février, une goutte d’eau a
fait déborder le vase ; quand les snipers
de Sanon ont tiré sur trois personnes
dans le quartier de la rue Saint-Martin
: l’une est décédée sur place, une autre
est décédée à l’hôpital, et la troisième est
toujours hospitalisée.
Les hommes armés de Sanon ont
tiré des coups de feu mortels depuis une
école nommée Collège Nosirel Lhérisson.
En représailles, le G9 a contre-attaqué
pour s’emparer de l’école et la
rendre inutilisable comme base de tir.
Mais le gang de Bel-Air n’a pas pu être
délogé facilement, et les combats entre
les Bas-Delmas du G9 et les Bel-air du
G-Pèp ont été féroces depuis.
Pendant ce temps, la guerre a
également éclaté entre Bel-Air et son
voisin, Solino, un ancien allié. A l’instar
des quartiers de Ti Bois et Carrefour
Feuilles, Solino abritait de nombreux
agents de la Police Nationale d’Haïti
(PNH). Ils avaient des liens d’amitié
avec Kempes Sanon, le conduisant
même dans leurs voitures de police.
Mais la semaine dernière, l’inspecteur
de la PNH Frantz Sébastien Jean-Charles
Jean et sa fille, qu’il emmenait à l’école,
et six autres ont été enlevés à Delmas,
selon le Haitian Times, citant des médias
locaux.
« Pour l’industrie des enlèvements
de nos jours, chaque fois qu’ils
emmènent quelqu’un de Delmas 19,
31, 33, 75, la route la plus facile vers
le Bel-air passe par Solino », a déclaré
Cherizier. Il estime que 90% des otages
de Port-au-Prince sont désormais
hébergés au Bel-Air.
Selon Cherizier, le gang de Kempes
Sanon « voulait passer par Solino
avec ses kidnappés. Les policiers de
Solino se sont révoltés, et cela a déclenché
la bagarre. Ce fut une bagarre
entre la police de Solino et les gangs du
Bel-Air. »
Ces dernières années, Solino a
toujours été un refuge, où les réfugiés
des combats du quartier Ruelle Maillart
étaient logés à l’intérieur des tentes de
l’église Saint-Michel.
« Bel-Air fait partie du G-Pèp,
explique Cherizier, mais Solino a toujours
été plus ou moins neutre. La résistance
de Solino à servir de passage pour
FRANTZ DANIEL JEAN
FUNERAL SERVICES INC.
• Funerals in All Boroughs
• Transportation of Remains
• Cremation
Nou pale kreyòl.
5020 Foster Avenue
Brooklyn, NY 11203
718.613.0228
Une acre de maisons incendiées à Delmas 4, résultat des combats avec
leur voisin de Bel-Air
les otages est la raison pour laquelle
Bel-Air l’attaque maintenant.
Le samedi 4 mars, une escouade
de combattants de Cherizier traversait
Ruelle Maillart après avoir combattu le
gang du Bel-Air. Le gang de Ruelle Maillart,
autrefois allié de Bel-air, a ouvert le
feu sur les troupes du G9 par derrière,
tuant d’une balle au visage, un important
soldat de la brigade vigilance de Delmas
4.
« Mes hommes ont été scandalisés
par cette trahison de la trêve, et
quand on est un leader, il y a des moments
où il faut prendre une décision »,
a déclaré Cherizier à Haïti Liberté. « Si je
ne me décidais pas, ils pourraient, dans
leur profonde colère, attaquer Maillart
pour venger eux-mêmes leur camarade.
Alors toute la semaine, sans relâche,
Maillart répondra de leur trahison qui a
tué un de mes hommes.
Le gang de Bel-Air a brûlé l’église
Saint-Michel de Solino et de nombreuses
Guarino Funeral Home
Serving the Haitian Community
for Over 30 Years
9222 Flatlands Avenue
Brooklyn, NY 11236
718-257-2890
maisons. Le principal groupe de défense
des droits de l’homme, le RNDDH, affirme
qu’une soixantaine de personnes
sont mortes, mais ses décomptes ont
été discrédités en raison des récents
scandales qui l’ont entouré. Néanmoins,
des reportages radio indiquent que des
dizaines de personnes ont été tuées.
Le 3 mars, une balle provenant
du conflit avec le Bel-air a touché un
lampadaire à Delmas 4, provoquant un
incendie majeur qui a brûlé plus d’une
acre de petites maisons. En fait, les combats
aggravent également une situation
économique déjà extrêmement précaire,
car de nombreuses personnes se retrouvent
sans abri, sans emploi et doivent
fuir leur quartier.
« Le G9 est en mode défensif », a
déclaré Cherizier. « Nous ne voulons pas
prendre le contrôle du territoire de qui
que ce soit. Nous ne faisons que nous
défendre. Pour chaque action, il y aura
une réaction. »
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
7
Haïti, d’une Transition à l’Autre (60)
La création de l’OCAG dans l’impasse et l’arrivée sans
consensus d’un CSC !
Mirlande H. Manigat, figure politique et intellectuelle sur qui se repose ce
fardeau de trouver les verbes et les moyens pour consolider le pouvoir du
chef de la Transition, n’arrive pas à convaincre
Par Catherine Charlemagne
Comme une illusion, le Haut Conseil
de la Transition (HCT) créé dans la
foulée par un énième Accord politique
entre le Premier ministre de facto, Ariel
Henry et un certain nombre d’organisations
politiques et des entités de la
Société civile se dissout dans la masse
comme certains l’avaient prévu lors
de sa création le 21 décembre 2022.
Présenté par ses concepteurs comme
l’Acte ultime d’un consensus politique
de sortie de crise dans le cadre de la
Transition, le HCT devrait rapidement
prendre en main, selon les termes de
l’Accord intitulé : « Consensus National
pour une Transition Inclusive et des
Élections Transparentes », plusieurs
dossiers dont celui de la création d’un
Conseil Electoral Provisoire (CEP) afin
de lancer au plus vite le processus électoral
devant aboutir à l’organisation
des élections à la fin de cette année.
Charles Tardieu
Mais, voilà! Depuis sa création et son
installation le 6 février 2023, le moins
que l’on puisse dire, le HCT ne donne
quasiment plus signe de vie.
A part quelques participations
pour la galerie au Conseil des ministres,
les trois membres du HCT, Mirlande H.
Manigat et ses deux collègues Calixte
Fleuridor et Laurent Saint-Cyr, se sont
éclipsés du paysage politique depuis
bientôt deux mois. Outre leur présence
très symbolique et très médiatisée au
Palais national et bien sûr les lamentations
de Mme. Manigat se plaignant
qu’ils sont abandonnés au 5 e étage du
Ministère du Commerce et des Industries,
il n’y a plus rien. Aucun signe de
ces trois Mousquetaires du « roi Henry
» qui devraient, en quelque sorte, le
sortir du pétrin de la Transition dans lequel
il s’est enfariné. Or, le temps presse.
Il n’y a que l’un des « facilitateurs »
de la mise en place de l’Accord du Karibe,
Charles Tardieu, qui, timidement, a
dû revenir devant la presse pour reconnaître
que les choses sont plus difficiles
que prévu.
Selon le journal Le Nouvelliste
qui cherchait à savoir où en était le HCT
avec la mise en place de l’Organe de
Contrôle de l’Action Gouvernementale
(OCAG), l’organisme qui devrait jouer
le rôle du « Parlement de la Transition
» pour contrôler les faits et gestes de
Ariel Henry et son gouvernement, sans
chercher à se cacher, Charles Tardieu a
été on ne peut plus honnête. Il avoue,
volontiers, que deux mois après, les
TDR (Termes de Références) ne sont
pas encore définies et que même la
méthodologie pour y arriver est encore
à l’étude. Pourtant, c’est après, après
seulement que tout soit prêt, que l’OC-
AG de 21 membres sera enfin désigné.
Une éternité pour un pays qui est en
train de se disloquer jour après jour !
« Nous sommes en train de finaliser
le document qui établit les Termes de
Référence. Ensuite, nous demanderons
aux signataires de déléguer leurs
représentants. Le HCT aura ensuite un
rôle dans la sélection des membres.
L’OCAG sera formée de 21 membres,
avec une représentation des 3 secteurs
qui composent l’Accord, des femmes et
de la diaspora », a laissé entendre un
Charles Tardieu pas très rassurant sur
l’agenda.
Il reconnaît presque que les signataires
de l’Accord du 21 décembre
tournent, en réalité, en rond. Il n’y a
aucune évolution ! En clair, très peu
d’avancée depuis l’espoir qu’avait
fait naître ce cadeau de fin d’année
qu’avaient offert au Premier ministre
Ariel Henry, les Secteurs qui ont signé
ce nouvel Opus, selon eux, devant ramener
les autres antagonistes à la table
des négociations. Il se trouve que Mme
Mirlande H. Manigat, figure politique et
intellectuelle sur qui repose ce fardeau
de trouver les verbes et les moyens
pour consolider le pouvoir du chef de
la Transition, n’arrive pas à convaincre.
Certains n’arrivant pas à digérer sa
présence dans le « Groupe Ariel Henry
». En fait, elle passe mal. De plus
en plus de personnalités et de Secteurs
organisés se méfient d’un pouvoir qui
ne semble pas enclin de tenir sa parole
face à la gravité de la situation.
Ils préfèrent, de fait, garder leur
distance non seulement avec l’équipe
au pouvoir et ses encombrants alliés du
SDP de Me André Michel que certains
estiment avoir trahi leurs convictions
et la population, mais également ces
gens doutent de plus en plus de la capacité
de l’ancienne Secrétaire générale
du RNDP de pouvoir faire bouger les
lignes dans un sens ou dans un autre.
En effet, la Présidente du HCT paraît inapte
à attirer d’autres entités à intégrer
l’Accord du 21 décembre. Pire, elle ne
parvient même pas à faciliter la mise
en place de l’OCAG sans lequel, il serait
difficile d’avancer sur d’autres dossiers
en perspectives. Comment donner de
gage de confiance à des interlocuteurs
qu’on cherche à ramener dans son
camp quand dans votre propre organisation
vous n’êtes pas capable de convaincre
? Difficile de parler d’élections
aujourd’hui alors même que la deuxième
instance prévue dans l’organigramme
de l’Accord du « Consensus
National pour une Transition Inclusive
et des Élections Transparentes » peine
à se mettre en place. Plus précisément,
les initiateurs ont le plus grand mal à
concrétiser leur objectif.
A en croire, en effet, Charles
Tardieu, encore lui, former l’OCAG demeure
très compliqué : « Ce n’est pas
une opération facile. Nous travaillons
avec très peu de ressources humaines
et matérielles. A cela s’ajoutent les conditions
sécuritaires. Cela a pris beaucoup
plus de temps que prévu. Mais,
comme le réclament beaucoup d’acteurs,
l’OCAG doit être mis en place le
plus rapidement possible, car c’est un
élément fondamental dans l’amélioration
de la gouvernance. Nous n’avons
pas trop avancé malheureusement»
disait-il, il y a quelques semaines. En
fait, il y a une question de confiance et
de doute. Personne, honnêtement, ne
veut s’engager dans une affaire qu’elle
estime n’avoir aucun avenir et qui ne
déboucherait sur rien. Du temps perdu,
en somme, dans la mesure où il n’y a
pas vraiment de consensus au sein du
personnel politique haïtien depuis la
mise en place de la Transition post-Jovenel
Moïse, il y a bientôt deux ans. Et
pour cause. Ariel Henry, pour des raisons
qu’on ignore, croit qu’il peut sortir
seul ou résoudre la crise uniquement
avec ceux qui cautionnent sa présence
à la fois à la Primature et au Palais national.
L’Accord Karibe est la preuve
évidente de cette idée fixe du locataire
de la Villa d’Accueil.
Au lieu de profiter du rajeunissement
de l’Accord de Musseau en invitant
les protagonistes de Montana à venir
pour trouver ensemble une version
unique, définitive et consensuelle pour
relancer une Transition qui est un échec
évident, Ariel Henry s’est contenté de
réunir autour de lui et de ses amis que
des gens déjà acquis à ses causes et
acceptant sa volonté de conduire seul
la gouvernance de la Transition avec
des rafistolages qui n’apporteraient
rien comme nouvelles avancées dans
la résolution de la crise. C’est un cercle
vicieux. On reprend les mêmes et l’on
recommence dans la même fourberie
et du non sens politique. La tentative
de passer outre le HCT pour former
l’OCAG dans la précipitation et sans
concertation ni consentement avec
d’autres personnalités et des signataires
de l’Accord du 21 décembre est
l’exemple même de ce qu’il ne faut pas
faire quand on cherche un consensus
et surtout quand on veut arriver à un
résultat qui soit acceptable pour tout le
monde. Depuis quelques semaines, il
y a une polémique au sein même des
signataires dudit Accord due, justement,
au retard dans la formation de ce
fameux OCAG.
Il semblerait que certains, impatients
d’attendre ou plutôt remarquant
que l’affaire était sur le point de prendre
de l’eau, cherchaient à provoquer
le destin en formant, carrément, une
autre instance, sans l’aval ou l’accord
de tous les membres. Alors qu’on attendait
un grand communiqué venu de
la direction de l’Accord de Karibe ou
de la présidence du HCT annonçant la
formation, comme convenu, de l’OC-
AG, finalement, c’est par hasard qu’on
apprenait qu’un Comité de suivi du
Consensus (CSC) a été mis sur pied. Ce
Communiqué annonçant la naissance
de ce CSC n’est en rien un document
officiel de l’Accord du 21 décembre.
Selon l’ancien député de Cerca-Cavajal,
Antoine Rodon Bien-Aimé, qui fait office
de porte-parole de ce CSC, il s’agit
d’un geste pour faire pression sur le
HCT et le gouvernement en vue de la
mise en place des organes prévus par
ledit Accord.
Dans le document officialisant le
CSC, on peut lire : « Nous, les signataires
de l’Accord du 21 décembre, avons
pour obligation de veiller à sa mise
en application, afin d’éviter de répéter
l’échec de celui du 11 septembre. Ariel
Henry n’a pratiquement aucun cadre
légal lui permettant de diriger le pays.
À travers le consensus, nous avons
une opportunité d’avancer et de mettre
fin à l’ensemble des crises qui rongent
le pays. » Curieusement, même dans le
texte rendu public, les membres du CSC
reconnaissent que Ariel Henry tient le
pouvoir illégalement en tout cas sans
légitimité. Mais qu’importe, ils tiennent
à le soutenir pour le contraindre, selon
A. Bien-Aimé, à organiser les élections.
Les quatre récipiendaires du
Comité de Suivi du Consensus (CSC),
sorte d’équivalent du Comité de Suivi de
l’Accord de Montana (CSA), sont l’ancien
ministre des Affaire Etrangères,
Pierrot Delienne, l’ancien lavalasien
et chef OP, René Civil, l’ex-parlementaire
Antoine Rodon Bien-Aimé et Philomène
Célestin. Selon certains leaders
politiques qui sont opposés à l’Accord
de Karibe, cette initiative des ces quatre
personnalités est une tentative
désespérée pour essayer de sauver ce
qui peut l’être de l’Accord du « Consensus
National pour une Transition inclusive
et des élections transparentes ».
Mais, ce CSC n’a aucune légitimité
puisqu’il n’a pas été officiellement mis
en place par l’ensemble des signataires
de l’Accord du 21 décembre ni légitimé
par le Haut Conseil de la Transition. Le
« Comité de Suivi du Consensus » est
une initiative de quelques individus
n’ayant aucune qualité ni mandat officiel
du HCT ni de la Direction de l’Accord
du « Consensus National pour une
Transition Inclusive et des Elections
Transparentes » ni de la Primature pour
s’engager dans de telle initiative bien
qu’elle partait d’un bon sentiment.
Bref, c’est la peur de tomber dans
l’oubli et l’immobilisme du HCT qui
L’ex-parlementaire Antoine Rodon Bien-Aimé
poussent certains à prendre unilatéralement
des décisions afin de porter les
trois membres du HCT à se réveiller de
leur sommeil. Car, le temps joue contre
eux et contre la formation de l’Organe
de Contrôle de l’Action Gouvernementale
(OCAG) qui, selon Mirlande H.
Manigat, ne servirait à rien et contre
le processus électoral ; puisque le Conseil
Électoral Provisoire (CEP) qui est la
mère de toutes les batailles politiques
en Haïti n’a toujours pas vu le jour alors
qu’il reste le baromètre sur lequel l’on
pouvait déceler si les élections seraient
inclusives et transparentes, voire même
si elles pourraient être organisées.
Jean R. St. Jour,
IRS EA and Certified Bookkeeper (CB)
Expert Income Tax Preparation
Jean R. St. Jour, CB
2916 Clarendon Road
(between Nostrand & E. 29th St.)
Brooklyn, NY 11226
718.284.0733
C.C
8 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
This week in Haiti
Haiti is On the Front Lines of a Possible World War III
On Mar. 14, Honduran President Xiomara Castro announced that Honduras
has switched its diplomatic recognition from Taiwan to the People’s
Republic of China
A Haitian demonstrator waves a Russian flag during anti-U.S. protests against de facto Prime Minister Ariel
Henry last November
by Berthony Dupont
Over the past week, the world has
lurched ever closer to the brink of
World War III, as the U.S. empire continues
its desperate attempts to turn
back the clock of history and return to
the unipolar world that existed before
the new multipolar order came to full
fruition with Russia’s “special military
operation” in Ukraine on Feb. 24, 2022
to stop the existential threat NATO expansion
and provocations pose to it.
The Ukraine proxy war,
however, is just the precursor to the real
confrontation. The greatest challenge
to U.S. world hegemony is, of course,
China, which by most estimates has
surpassed the U.S. as earth’s largest
economy. As the Chinese Foreign Ministry
explained in an unprecedentedly
frank Feb. 20 statement entitled “U.S.
Hegemony and Its Perils”, Washington
“has developed a hegemonic playbook
to stage ‘color revolutions,’ instigate
regional disputes, and even directly
launch wars under the guise of promoting
democracy, freedom, and human
rights. Clinging to the Cold War mentality,
the United States has ramped
up bloc politics and stoked conflict and
confrontation. It has overstretched the
concept of national security, abused
export controls, and forced unilateral
sanctions upon others. It has taken a
selective approach to international law
and rules, utilizing or discarding them
as it sees fit, and has sought to impose
rules that serve its own interests in the
name of upholding a ‘rules-based international
order.’”
Chinese President Xi Jinping has
strongly condemned U.S. efforts to
“contain, encircle, and suppress China.”
Foreign Minister Qin Gang warned
Washington to “step on the brakes”
and not “go down the wrong road” to
“conflict and confrontation” or there
will be “catastrophic consequences.”
The increasingly blunt language
of China’s leadership is matched by
its diplomatic moves, such as the rapprochement
it negotiated between Saudi
Arabia and Iran last week, which
dealt a tremendous blow to U.S. geopolitical
strategy.
The next U.S. proxy war, as
everyone can see, is over the Chinese
Chinese President Xi Jinping last week slammed U.S.-led efforts to
“contain, encircle, and suppress China,” unprecedentedly strong language
from Beijing
province of Taiwan, which calls itself
the “Republic of China.” Washington
just approved sending another $600
million in military aid to Taiwan while
it is training Taiwanese troops both on
the island and in the U.S.. All this despite
formally recognizing since 1979
that Taiwan is a part of China.
Now, both China (allied with
Russia) and the U.S. (allied with Western
Europe) are openly preparing for
war, and there is a very great possibility,
if not likelihood, that any confrontation
would go nuclear, which
would spell catastrophe for all life on
the planet.
What does all of this mean for
the planet’s 16 million Haitians?
Nuclear war would likely mean
the immediate incineration of all inhabitants
living in and around major U.S.
and European cities, where millions
of Haitian expatriates work and reside.
Modern nuclear weapons are 100
times more powerful than the bombs
dropped on Hiroshima and Nagasaki
78 years ago.
The people perishing in the initial
blasts would end up being the lucky
ones. The principal killer worldwide,
other than the widespread radiation
poisoning land and water, would be
nuclear winter. This is caused when the
mushroom clouds carry dust, soot, and
From left to right, Australian Prime Minister Anthony Albanese, U.S.
President Joe Biden, and United Kingdom Prime Minister Rishi Sunak
at San Diego’s Naval Base on Mar. 14, 2023 to announce that Australia
will buy U.S.-built nuclear-powered submarines under the new trilateral
AUKUS (Australia, UK, U.S.) military alliance against China in the Pacific.
debris high up into the stratosphere
where it will blot out sunlight, sending
the planet into deep darkness and another
ice-age. Plants and crops could
not be grown, and much of the earth’s
population and wildlife would starve to
death.
What does this apocalyptic
possibility have to do with Haiti, and
why is it on the front lines?
First of all, out of the earth’s
194 nations, Haiti is one of only 11
that recognize Taiwan as a sovereign
nation. (As we go to press on Mar.
14, Honduras announced that it was
shifting its recognition from Taipei to
Beijing.) China has tried in the past to
convince Haiti to drop that recognition,
and in return, China has offered to give
about $5 billion in aid to overhaul the
infrastructure of Port-au-Prince, reconstructing
the sanitation system, electrical
grid, roads, schools, hospitals,
ports, and other infrastructure. Under
U.S. pressure, President Jovenel Moïse
refused this development project.
Meanwhile, the Dominican Republic
severed 69 years of diplomatic relations
with Taiwan in 2018.
Secondly, Haiti is on the
brink of a social revolution. Haiti’s underclasses
– the peasantry, proletariat,
and lumpen-proletariat – are fed up
with the misery to which they have
been condemned and want a complete
change of system, a revolution.
This prospect has panicked the Haitian
bourgeoisie, and also Washington.
This is not just because the U.S.
doesn’t want to see another Cuba just
south of Miami. It is also because North
American exploiters and profiteers are
guided by their insatiable thirst for
profit. They need slave labor to maintain
their high standard of living and
therefore try to keep Haiti underdeveloped
and a pariah state.
As the war with China approaches,
all the China-based factories
making so many of the products
that Americans use – from cellphones
and computers to clothing, toys, and
kitchen utensils – will have to be made
somewhere else... cheaply. That is why
the U.S. needs to keep Haiti as a “shithole”
and platform for cheap labor, the
cheapest in the Western Hemisphere.
So Washington’s plan right now
is to: 1) completely destabilize Haiti; 2)
liquidate the slightest resistance, to the
point of militarily invading under the
pretext of overcoming the “gangs”; 3)
place in power a puppet government
in order to stop any popular, progressive
movement that might implement
radical change or drop recognition of
Taiwan; and 4) set up more assembly
plants to replace those that will go offline
in China.
The reality, however, is that nuclear
war must be stopped if we are to
save life on this planet. That is why
AFP
Haïti Liberté has endorsed the huge
Mar. 18 demonstration in Washington,
DC demanding an end to Washington’s
wars of aggression. This is matched
by similar giant demonstrations now
sweeping Europe.
“Capitalism carries war within
itself like the cloud carries the storm,”
Jean Jaurès taught us. We must get rid
of U.S. imperialist domination. It is the
only way for the world’s peoples to regain
control of their governments and
destinies. To reclaim life and peace is
to reject and overcome the small cabal
of capitalists, crooked politicians, and
corrupt generals who hold the planet’s
future in their hands.
This means that Haitians everywhere
– both in Haiti and its diaspora
– must join the global mobilization
against the war, which already is
bringing suffering to our country. What
is at stake, at this critical moment in
world history, is the future of the planet
because, should nuclear war occur, no
life will be spared.
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
9
CRÉATION D’UNE NAT
COMMENT LES ÉTATS-UNIS ON
Un rassemblement du 23 janvier 2023 dans la région contestée de Las
Anod en Somalie pour soutenir le gouvernement somalien
Par Ann Garrison
Très peu d’écho dans les médias occidentaux.
Mais la Somalie est secouée
par des violences qui pourraient bien
déboucher sur un plus vaste conflit
dont les enjeux auront des répercussions
pour la Corne de l’Afrique et
même au-delà. Pourquoi la Somalie
ne parvient-elle pas à sortir de la crise
? Quel rôle ont joué les États-Unis et
leurs alliés ? Quels sont les intérêts
stratégiques dont personne ne parle
? Entretien avec le Dr Abidiwahab
Sheikh Abdisamad. (IGA)
Un conflit armé est en cours entre
sécessionnistes et unionistes
dans la ville de Lasanod, où les forces
séparatistes de l’État du Somaliland ont
tiré sur des civils [il y a trois semaines],
tuant plus de 82 personnes. Les unionistes
somaliens ont pris les armes pour
se défendre et ont publié une déclaration
selon laquelle Lasanod devrait être
administrée depuis Mogadiscio, la capitale
de la Somalie.
L’ancien président somalien
Mohamed Abdullahi Mohamed,
alias Farmaajo
Dans l’entretien qui suit, le Dr
Abidiwahab Sheikh Abdisamad replace
les récents combats dans le contexte de
la bataille beaucoup plus vaste menée
pour reconstruire la nation somalienne
et organiser des élections nationales.
Il s’agirait du premier scrutin du
genre depuis que l’État a été totalement
déstabilisé en 1991. Comme l’explique
Abdisamad, l’Occident mène sa propre
guerre pour maintenir la Somalie faible
et divisée.
Le littoral somalien, long de 3380
km, est si riche en ressources et si important
sur le plan stratégique qu’une
Somalie véritablement souveraine serait
une malédiction pour les États-Unis
et leurs alliés occidentaux. C’est pourquoi
les États-Unis ont inondé le pays
de leurs troupes, l’ont attaqué avec des
drones, ont imposé une zone verte dans
sa capitale, ont supervisé une opération
de « maintien de la paix » de l’ONU
qui a échoué, ont soutenu un gouvernement
fantoche pour le diriger et ont
organisé l’alliance militaire AFRICOM
ainsi qu’une patrouille de la marine de
l’UE le long de la côte somalienne.
Le pays souffre depuis des décennies
d’un pillage effréné des ressources
halieutiques et d’un déversement de
produits toxiques. Certains investisseurs
estiment que la Somalie possède
les plus grandes réserves côtières inexploitées
de pétrole au monde. Le pays
se trouve à proximité du détroit de Bab-
El Mandeb et du détroit d’Ormuz, par
lesquels transite chaque jour 40 % du
pétrole mondial. Il compte également
cinq ports au croisement entre l’Afrique,
le Moyen-Orient et l’Asie.
La rupture de la chaîne d’approvisionnement
de 2021 causée par
le porte-conteneurs bloqué dans le canal
de Suez n’était qu’un aperçu de ce
qui pourrait se produire si une guerre
éclatait dans ces eaux stratégiques.
Le problème des États membres
fédéraux (EMF)
La Somalie est en proie à une
lutte entre les sécessionnistes et les
unionistes, ces derniers s’identifiant
également comme des nationalistes.
Les responsables des six États membres
fédéraux résistent, dans une certaine
mesure, à l’autorité fédérale. Les mouvements
politiques les plus séparatistes
se trouvent au Jubaland, au Puntland
et surtout au Somailand, même si cette
entité envoie des représentants au parlement
fédéral à Mogadiscio.
En fait, les autorités de Hergeisa,
la capitale du Somaliland, cherchent à
obtenir la reconnaissance de leur indépendance
depuis 30 ans. Mais ni les
Nations unies ni aucun de ses 193 États
membres n’ont donné leur accord. Le
sentiment en faveur de la sécession du
Somaliland est connu pour être le plus
fort dans la capitale Hergeisa.
Une disposition de la loi US de
2023 sur l’Autorisation de la défense
nationale (NDAA) reconnaît officieusement
l’indépendance du Somaliland en
définissant un plan de coopération militaire
directe entre les États-Unis et cet
État sécessionniste. La violation de la
souveraineté de la Somalie par la NDAA
est si flagrante que les auteurs de la loi
ont tout fait pour prétendre qu’elle ne
l’était pas : « Aucune disposition de la
présente loi, y compris l’obligation de
faire rapport prévue au paragraphe (a)
et la réalisation de l’étude de faisabilité
prévue au paragraphe (b), ne peut être
interprétée comme une reconnaissance
par les États-Unis des entités fédérées
de la Somalie ou du Somaliland en tant
qu’entités indépendantes. »
Par ailleurs, le commandement
US pour l’Afrique (AFRICOM) dispose
d’une base militaire dans le pays voisin
de Djibouti qui loue également des
terres pour des bases militaires à la
Chine, à la France, au Japon, à l’Italie
et à l’Arabie saoudite. Mais il semble
que le commandement US a dépassé
les limites de sa base. De fait, pour amarrer
un porte-avion qui représente une
ville flottante de quelque 5000 soldats,
il faut un large espace. Or, le gouvernement
national de Somalie n’a pas été
consulté sur ces manœuvres, ce qui irrite
les syndicalistes somaliens.
La lutte pour un vote populaire
Un vote populaire est essentiel
au combat des unionistes. C’est
pourquoi les États-Unis et leurs alliés
ont empêché la Somalie d’instaurer le
système électoral « une personne, une
voix » pratiqué en Occident. Les États-
Unis et leurs alliés y sont parvenus
en organisant la défaite du président
Mohammed Abdullahi Mohammed,
alias Farmaajo. Massivement populaire,
ce président tentait de construire
une armée capable de défendre la
souveraineté somalienne. Il souhaitait
également le retrait de toutes les forces
étrangères, y compris les troupes étasuniennes.
Pendant la majeure partie des 32
dernières années, la Somalie n’a pas
eu de gouvernement capable d’assurer
la sécurité de son territoire ou de son
littoral. Le Dr Abdiwahab Sheikh Abdisamad,
Somali du Kenya et président
de l’Institut de la Corne de l’Afrique,
regrette que la Somalie se résume aujourd’hui
à un simple drapeau et un siège
à l’assemblée générale des Nations
unies.
Selon lui, le fédéralisme a fragmenté
le pays au point qu’il a perdu
toute prétention à la souveraineté : «
C’est le mauvais concept, au mauvais
endroit, pour les mauvaises personnes,
pratiqué par les mauvais dirigeants et
pour les mauvaises raisons. »
Mais il a aussi déclaré que si la
Somalie était en mesure d’organiser
une élection nationale sur le mode
d’une personne, une voix, les parlementaires
fantoches et leur président,
Hassan Sheikh Mohammed, seraient
tous balayés. Et l’ancien président Farmaajo
serait élu haut la main.
Voici mon entretien avec le Dr
Abdiwahab Sheikh Abdisamad sur le
rôle des États-Unis et de leurs alliés
dans l’affaiblissement de l’État somalien
et dans l’échec de la lutte pour l’obtention
d’un vote populaire.
Ann Garrison : Les membres du
parlement sont désignés par les anciens
des clans, mais Farmaajo et ses partisans
soutiennent que tous les citoyens
somaliens devraient avoir le droit de
vote. Que se passerait-il si la Somalie
organisait des élections avec une seule
personne, une seule voix ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Si l’on organisait aujourd’hui
des élections avec le principe « une personne,
un vote », aucun des politiciens
actuels ne reviendrait ! Pas un seul !
Aucun d’entre eux !
Ann Garrison : Ils seraient tous
éliminés ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui ! Aucun d’entre eux ne reviendrait
au pouvoir ! Ils disparaîtraient
tous du parlement et de l’exécutif ! Aucun
d’entre eux ne reviendrait ! Parce
que ces gens ont été triés sur le volet
par les ennemis de la Somalie et les Somaliens
le savent. Ce sont des larbins.
Le peuple somalien est en colère
parce que le monde occidental, qui prétend
être le monde de la démocratie, refuse
de permettre aux Somaliens d’élire
leurs propres dirigeants dans le cadre
d’un scrutin uninominal. L’Occident ne
veut pas de démocratie pour les Somaliens
!
Après 32 ans de conflit qui ont
suivi l’effondrement de l’État en 1991,
quarante ou cinquante pour cent des
Somaliens vivent dans des centres urbains
ou des camps de personnes déplacées
à l’intérieur du pays. Ils peuvent
facilement se rendre aux urnes
pour élire qui ils veulent. À Mogadiscio.
À Baidoa. À Kismayo. À Garowe. À
Beledweyne. À Galkayo.
Ann Garrison : Qu’en est-il des
nomades du désert qui étaient, je crois,
encore majoritaires il y a à peine quinze
ans ? Quid aussi des agriculteurs et des
pêcheurs dans les régions reculées ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Ce serait plus difficile pour eux,
mais ils pourraient se rendre aux urnes
ou les urnes pourraient se rendre à eux.
Malheureusement, les multinationales
ainsi que les responsables
occidentaux et étrangers ne sont pas
disposés à les laisser faire. Car s’ils le
faisaient, aucun de ces hommes politiques
qu’ils ont triés sur le volet ne
reviendrait jamais au palais d’État ou à
la Villa Somalia où réside le président.
C’est aussi simple que cela.
Et je n’ai aucun doute sur le fait
que si des élections étaient organisées
aujourd’hui, sur la base du principe «
une personne, un vote », Farmaajo
l’emporterait haut la main. Je vous le
dis, cela ne fait aucun doute ! Mais
le monde occidental était contre lui.
Le Kenya et les Émirats arabes unis
étaient contre lui. Les multinationales
étaient contre lui. Les clans corrompus
étaient contre lui.
Les politiciens actuels, y compris
le président, ont donc été triés sur
le volet par les ennemis de la Somalie.
Il s’agit d’une bande de pseudo-dirigeants.
Ils n’ont ni vision ni mission
pour la Somalie.
Ann Garrison : Comment les
États-Unis et d’autres entités étrangères
ont-ils organisé la défaite de Farmaajo
? Plusieurs sources ont indiqué que
de nombreux pots-de-vin avaient été
versés.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Laissez-moi vous expliquer. Les
gouverneurs des États et les anciens
des clans des entités fédérées travaillent
pour le monde occidental et leurs
alliés dans la région, notamment les
Émirats arabes unis. Les gouverneurs
des États fédérés ont choisi les anciens
des clans qui ont choisi les délégués
qui ont élu les parlementaires. Puis les
parlementaires ont élu Hassan Sheikh
Mohammed. Il s’agissait d’une élection
complexe, lourde et totalement corrompue.
Aucun de ces députés n’a été élu
par le peuple. Et le président non plus
! Aujourd’hui, la plupart des députés
sont là pour défendre les intérêts des
pays étrangers plutôt que les intérêts
de leur propre peuple. Je suis désolé de
le dire, mais c’est un fait. L’argent a
changé de mains. Des gouvernements
et des acteurs étrangers financent les
activités de la plupart des législateurs
somaliens aujourd’hui.
Ann Garrison : Qui sont les
pays étrangers impliqués et quels sont
leurs intérêts ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Les États-Unis, le Royaume-Uni,
l’Union européenne et les
pays de l’OTAN veulent que la Somalie
reste faible et divisée afin de pouvoir
poursuivre le déversement de produits
toxiques, le pillage des poissons
et l’exploitation pétrolière qui n’en est
qu’à ses débuts. Comme vous l’avez
dit, la Somalie occupe une position
géostratégique.
Les Émirats arabes unis aimeraient
quant à eux annexer l’État somalien
du Puntland où ils disposent
déjà d’un certain pouvoir économique
et politique.
Ann Garrison : Vous dites que
le parlement et le président actuels travaillent
pour le monde occidental, mais
vous dites aussi que les Émirats arabes
unis et le Kenya sont intervenus pour
leurs propres motifs prédateurs.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: C’est exact.
Président de l’Institut d’études
stratégiques de la Corne de
l’Afrique, Dr Abdiwahab Sheikh
Abdisamad
Ann Garrison : Sont-ils alliés
des États-Unis et collaborent-ils dans
cette affaire ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Les Émirats arabes unis interfèrent
et soudoient des politiciens en
Somalie, principalement dans les États
du Puntland, du Somaliland, du Galmudug
et de Hirshabelle, ainsi que dans la
capitale, Mogadiscio. Et ils collaborent
avec les États-Unis. Ni eux ni aucune
autre puissance étrangère ne peuvent
aller de l’avant et s’ingérer en Somalie
sans le feu vert des États-Unis et du
Royaume-Uni.
Le Kenya s’est immiscé dans la
politique somalienne lorsque Uhuru
Kenyatta était président [2013-2022].
Des milliers de soldats kenyans occupaient
déjà le Jubaland depuis 2011
dans le cadre de la mission de l’ONU.
Toutefois, le nouveau président kenyan,
William Ruto, semble vouloir
améliorer la politique étrangère du Kenya
à l’égard de la Somalie. Et il essaye
de changer la perception qu’ont les
Somaliens du Kenya. Il souhaite sim-
Des manifestants somaliens américains se rassemblent lors d’un
rassemblement devant le département d’État à Washington, le 24 février
2023, pour attirer l’attention sur les affrontements dans une ville contestée
de la région sécessionniste somalienne du Somaliland.
10 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
T ÉCRASÉ LA LUTTE POUR LA
ION SOMALIENNE ?
La députée somalienne dans le
Minnesota Ilhan Omar
plement être un bon voisin et un bon
partenaire commercial avec la Somalie,
l’Éthiopie et l’Érythrée.
Ann Garrison : Il semble y avoir
des intrigues secondaires et déstabilisantes
à l’infini.
L’armée kenyane collabore avec
Al Shabaab pour faire passer en contrebande
du charbon de bois de Somalie
vers les États du Golfe. Pour ce faire,
ils abattent des arbres dans un pays
désertique.
Par ailleurs, les États du Golfe
et d’autres pays voisins se démènent
pour contrôler les ports somaliens. Les
Émirats arabes unis exploitent déjà le
port de Berbera au Somaliland, où les
États-Unis veulent installer une base
navale, sans l’accord du gouvernement
fédéral. Ils sont également en train
de racheter le port de Bosaso, dans le
Puntland.
Selon certaines informations, les
Émirats arabes unis souhaitent également
développer et gérer les opérations
du port de Kismayo, dans le Jubbaland,
mais le Kenya lorgne aussi ce port.
Quant à la Turquie, elle semble s’intéresser
au port de Mogadiscio.
Les gouvernements de l’Ouganda
et du Burundi gagnent beaucoup
d’argent en fournissant des troupes à
la mission de maintien de la paix de
l’ONU censée combattre Al Shabaab. Et
ces soldats gagnent en Somalie beaucoup
plus d’argent qu’ils n’en auraient
chez eux. Par conséquent, la dernière
chose qu’ils veulent, c’est vaincre Al
Shabaab pour de bon.
Notons encore que les autorités
locales concluent des accords illégaux
de forage pétrolier en contournant le
gouvernement fédéral à Mogadiscio, en
particulier au Somaliland et au Puntland.
Et le Kenya a conclu un accord
pour forer dans des eaux qui, selon la
Cour internationale de justice, appartiennent
à la Somalie.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Ajoutons les sociétés privées de
sécurité militaire dont le siège se trouve
à Halane, la zone verte. Elles font ce
qu’elles veulent. Elles mènent leurs
propres opérations illégales d’exploitation
minière et de contrebande. Elles
font sauter des montagnes pour accéder
aux minerais.
Ann Garrison : En novembre
dernier, Middle East Eye a rapporté
que l’Égypte et les Émirats arabes unis
avaient recruté une armée de mercenaires
composée de 3 000 jeunes Somaliens
appauvris. L’objectif n’était pas
clair, mais l’implication de l’Égypte a
rendu les Éthiopiens nerveux à l’idée
que l’Égypte puisse utiliser ces jeunes
hommes pour déstabiliser l’Éthiopie
en raison de leur conflit actuel pour les
eaux du Nil et le barrage de la Grande
Renaissance éthiopienne.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Ce n’est qu’un exemple de plus
de la façon dont les étrangers profitent
de la faiblesse et de la fragmentation de
la Somalie. Une histoire de plus sur les
1001 nuits de non-droit en Somalie.
Ann Garrison : Cela semble presque
aussi grave que les problèmes
rencontrés dans l’est de la République
démocratique du Congo.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: C’est un chaos similaire.
Ann Garrison : J’ai visité
l’Érythrée. Un pays voisin de la Somalie,
mais qui semble être tout le
contraire. J’ai vu un pays pauvre sur
la voie d’un développement lent, mais
régulier, avec une atmosphère calme et
détendue. C’était paisible, personne ne
mendiait ou ne dormait dans les rues.
Et je n’ai jamais pensé à serrer mon
portefeuille contre moi. Pourtant, je ne
me souviens pas avoir vu de militaires
ou de policiers armés. Il se peut que le
calme était tel que je n’ai pas remarqué
un ou deux flics.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Je suis également allé en Érythrée
et je confirme tout ce que vous
dites. L’Érythrée n’est pas telle que les
médias occidentaux la décrivent. Ils
sont totalement négatifs à l’égard de
l’Érythrée. Mais le contraire de tout ce
qu’ils disent est vrai.
L’Érythrée s’efforce d’atteindre
la pleine suffisance alimentaire d’ici
2030 et, jusqu’à présent, elle a cultivé
600 000 hectares sur les 2,1 millions
d’hectares de terres arables. En Érythrée,
le logement, l’éducation et la santé
sont gratuits ou relativement peu coûteux
par rapport aux États voisins.
L’Érythrée est également un pays
sans dette. Elle a échappé au piège de
la dette qui paralyse la plupart des nations
africaines, mais aucun de ses innombrables
détracteurs occidentaux ne
le mentionne jamais. Ils détestent que
l’Érythrée n’ait pas de dette, car cela
signifie qu’elle ne peut pas être étranglée
par le FMI, la Banque mondiale et
les autres banques mondiales.
Ann Garrison : Contrairement
à la Somalie, l’Érythrée n’a également
qu’une seule structure militaire et de
commandement. Ce qui devrait être le
cas de toute nation souveraine.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui, contrairement à la Somalie
où l’on ne peut pas compter sur les doigts
d’une main le nombre de forces militaires
et de commandements ! En Somalie,
il y a des troupes étasuniennes,
des troupes de l’AFRICOM, des troupes
de l’ONU et des milices claniques.
Toutes sont toutes censées combattre Al
Shabaab. Comment toutes ces troupes,
avec toute cette puissance de feu, ontelles
pu combattre Al Shabaab pendant
14 ans sans les vaincre ? En Somalie,
il n’y a pas un enfant de huit ans qui
croie que toutes ces troupes combattent
réellement Al Shabaab !
À cela s’ajoutent les sociétés
privées de sécurité militaire que j’ai déjà
mentionnées et qui se déchaînent dans
toutes les directions. Et pendant ce
temps, les forces armées somaliennes
sont très faibles et mal armées parce
que l’ONU impose un embargo sur les
armes à la Somalie depuis 1992.
Ann Garrison : Je me souviens
que le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé
cet embargo l’année dernière,
malgré les objections de la Somalie
et de l’Union africaine. La Russie, la
Chine, le Gabon et le Ghana se sont
abstenus en soutien à la Somalie et
l’Union africaine.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui.
Ann Garrison : Que font les
troupes étasuniennes là-bas si elles ne
combattent pas vraiment Al Shabaab ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Al Shabaab est l’excuse des
États-Unis pour justifier leur présence
militaire afin de contrôler les ressources
et dominer la Somalie militairement.
Mais Al Shabaab n’existerait pas si les
États-Unis n’avaient pas organisé l’invasion
et l’occupation de la Somalie par
l’Éthiopie de 2006 à 2009, lorsque le
Front de libération du peuple du Tigré
(TPLF) était encore au pouvoir en Éthiopie.
Les extrémistes d’Al Shabaab
sont apparus lorsque le TPLF a envahi
et renversé les tribunaux islamiques.
Les tribunaux n’étaient pas
extrémistes, mais Al Shabaab l’est, et
Al Shabaab est apparu lorsque les tribunaux
sont tombés. De nombreux
Somaliens pensent que les États-Unis
ont littéralement organisé Al Shabaab.
Que cela soit vrai ou non, Al Shabaab
n’existerait pas sans les États-Unis, et
ils sont très bien armés malgré l’embargo
sur les armes.
Ann Garrison : L’Érythrée est
un État fort. Il forme et contrôle ses
propres forces de sécurité, refuse de collaborer
avec l’AFRICOM et protège ses
965 km de côte sur la mer Rouge, malgré
les condamnations incessantes des
nations US/UE/OTAN et de leur presse.
Il a récemment été rapporté que le
ministre russe des Affaires étrangères,
Sergei Lavrov, était en Érythrée pour
parler au président Isaias Afwerki des
possibilités logistiques et de transit offertes
par le port de Massawa donnant
sur la mer Rouge et son aéroport.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Si la Somalie contrôlait sa propre
côte, l’Érythrée et la Somalie contrôleraient
ensemble plus de 4800 km de
côtes presque contiguës dans certaines
des eaux les plus géostratégiques du
monde. Il n’y aurait que les 370 km de
Djibouti entre elles.
Ce serait l’un des pires cauchemars
de l’Occident. C’est l’une des
principales raisons pour lesquelles les
États-Unis n’ont pas validé la déclaration
conjointe sur la coopération
globale entre l’Éthiopie, la Somalie et
l’Érythrée, signée par le Premier ministre
éthiopien Abiy Ahmed, le président
érythréen Isaias Afwerki et le président
somalien Farmaajo en 2018.
Systèmes claniques contre
systèmes étatiques modernes
Ann Garrison : Un vote populaire
remplacerait le système des
4.5 clans actuellement en place. Pouvez-vous
expliquer ce système ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: La formule 4.5 donne un nombre
égal de parlementaires à quatre clans «
majeurs », Hawiye, Rahanweyn, Dir (y
compris le clan Isaaq) et Daarood. Chacun
de ces clans dispose de 61 sièges à
la Chambre basse, la Chambre du peuple.
Cela fait 244 sièges. Les 31 autres
sièges sont réservés aux clans mineurs,
mais comme il n’y a pas eu de recensement
depuis 1979, on ne sait pas vraiment
quel est le nombre de membres
parmi ces clans. La Chambre haute, le
Sénat, qui compte 54 sièges, est choisie
par les États.
Ce système est apparu pendant
la guerre civile somalienne qui a commencé
avec l’effondrement de l’État en
1991. La guerre durait depuis neuf ans
lorsque les Nations unies et la communauté
internationale ont organisé une
conférence régionale à Arta (Djibouti)
pour tenter d’y mettre fin en 2000.
Lors de cette conférence, l’ancien régime
éthiopien du TPLF, soutenu par
les États-Unis, ainsi que le président
djiboutien Ismail Omar Geele, lui aussi
soutenu par les États-Unis, ont imposé
cette formule 4,5 à la Somalie afin d’accentuer
les divisions entre les clans somaliens
et de prolonger la guerre.
Ann Garrison : C’était pendant
la période de 20 ans qui a suivi l’effondrement
de l’Union soviétique, lorsque
les États-Unis avaient la mainmise sur
le monde, y compris sur l’ONU. Nous
pouvons donc supposer que les États-
Unis ont approuvé ce plan.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Je suis d’accord.
Ann Garrison : Il est probablement
important de préciser ici que
le terme « clan » est différent de celui
d’ethnie. Il s’agit sans doute d’une
simplification excessive, mais les Somaliens
partagent en grande partie une
même langue, une même culture et une
même religion, non ? Je ne pense donc
pas que vous souffriez de conflits ethniques
comme l’Éthiopie voisine.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: C’est exact. Nous n’avons pas
d’ethnies concurrentes comme en
Éthiopie.
Ann Garrison : À quoi servait le
système des clans avant le colonialisme
et les frontières nationales ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Les clans contrôlaient et défendaient
autrefois le territoire que les
pasteurs nomades utilisaient pour faire
paître et abreuver leurs troupeaux. Mais
la population peut désormais se déplacer
librement d’une région à l’autre
dans la quasi-totalité de la Somalie.
La question est donc de savoir
d’où viennent les divisions et les tensions
claniques si la population peut
se déplacer librement, sans craindre de
pénétrer sur le territoire d’un autre clan.
Ces divisions viennent des politiciens
et des élites qui abusent de l’ancien
système clanique, en particulier là où
l’identité clanique est encore forte. Leur
objectif est d’accéder au pouvoir, aux
ressources et à la terre, et finalement,
de s’enrichir.
Ann Garrison : À quel moment
les clans ont-ils cessé de se disputer le
territoire pour faire paître et abreuver
les troupeaux ? Ou l’ont-ils seulement
fait ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Le système indigène de gouvernance
clanique s’est effondré lorsque
l’État moderne de Somalie est né avec
l’indépendance en 1960. Entre 1960 et
1969, le système clanique existait encore,
mais il était faible. En 1969, les
militaires ont pris le pouvoir, ont introduit
ce qu’ils ont appelé le socialisme
scientifique et ont lancé une campagne
massive d’infrastructures publiques
pour faire de la Somalie un État moderne.
Le système des clans s’en est
trouvé encore plus affaibli.
Ann Garrison : Je crois que la
majorité de la population a continué
à mener une vie de pasteur nomade
pendant une bonne partie de ce siècle.
Alors comment l’État a-t-il arbitré les
revendications concurrentes de territoires
pour le pâturage et l’abreuvement
des troupeaux ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: L’État a utilisé sa puissance militaire.
Il a déployé des forces de sécurité
dans les zones où se déroulaient les
guerres de clans. Il a tendu la main aux
anciens des clans pour faciliter la médiation
entre les clans. Dans certains cas,
il a eu recours à la force pour récupérer
le bétail volé.
Ann Garrison : Il y avait si je
ne m’abuse aux côtés de la majorité des
pasteurs nomades, deux populations
minoritaires, à savoir les agriculteurs et
les pêcheurs. Comment le système des
clans s’appliquait-il à eux ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Les communautés d’agriculteurs
et de pêcheurs, qui sont les communautés
minoritaires, n’ont pas de problèmes
de clans entre elles. Les conflits
claniques sont surtout présents dans la
société nomade.
Les communautés de pêcheurs se
sont installées dans les villes côtières
il y a des siècles et la répartition politique
du pouvoir les traite comme un
seul clan. La plupart d’entre eux sont
originaires du monde arabe, de Perse et
même du Portugal. On y trouve d’anciens
esclaves. Ces communautés se
sont intégrées à la société somalienne.
Les communautés agricoles sont des
Bantous somaliens et sont également
traitées comme s’il s’agissait d’un seul
clan.
Ann Garrison : « Clans » et «
anciens des clans »… Tout cela peut
avoir une résonance positive, suggérant
des coutumes et des traditions
locales. Mais vous décrivez un système
profondément corrompu par l’influence
Somalie : un pays à l’avenir toujours incertain
étrangère et l’intérêt égoïste.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Tout à fait.
Ann Garrison : Les clans ont-ils
une utilité en Somalie aujourd’hui ?
Dans certains cas, les anciens des
clans servent bien la communauté. Ils
officient comme médiateurs entre les
clans en guerre ou même entre les tribus
au sein des clans. Les membres des
clans se soutiennent mutuellement sur
le plan financier et dédommagent les
familles en cas de décès d’un membre
du clan lors d’un conflit.
Ann Garrison : Pourquoi les
clans se font-ils la guerre aujourd’hui,
si ce n’est à propos du territoire pour
le pâturage et l’abreuvement des
troupeaux ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Les clans se battent aujourd’hui
pour le pouvoir au niveau local et national.
Ils luttent pour le pouvoir et l’influence
dans le système politique.
Ann Garrison : Dans son
mémoire de maîtrise, Farmaajo écrit
qu’une partie de la population en est
venue à rechercher le pouvoir politique
au sein du gouvernement plutôt
qu’au sein des clans, sans pour autant
abandonner les alliances claniques. Je
pense que vous êtes tous deux d’accord
pour dire que la citoyenneté
suite à la page(16)
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
11
Perspectives
Les États-Unis prêts à un coup fourré pour lâcher
l’Ukraine ? Des indices révélateurs
Par Joe Lauria*
Après avoir accusé la Russie du sabotage
des gazoducs Nord Stream, des
journaux étasuniens et allemands
laissent entendre que le gouvernement
ukrainien pourrait être impliqué. Pas
de quoi remettre en doute le récit de
Seymour Hers. Mais, comme l’explique
Joe Lauria, ses fuites coordonnées
pourraient annoncer un revirement
politique majeur de Washington alors
que Bakhmut semble sur le point
de tomber aux mains des Russes et
que des responsables occidentaux ne
cachent plus leurs doutes sur les capacités
de l’armée ukrainienne. (IGA)
Le New York Times a publié un article
le 7 mars, « Intelligence Suggests
Pro-Ukrainian Group Sabotaged
Pipelines, U.S. Officials Say » (Selon
des responsables US, les services de
renseignement suggèrent qu’un groupe
pro-ukrainien a saboté les gazoducs). À
première vue, l’article semble destiné à
exonérer les gouvernements étasunien
et ukrainien de toute implication dans
la destruction, en septembre dernier,
des gazoducs Nord Stream reliant la
Russie à l’Allemagne.
L’idée maîtresse de l’article du
Times est que ce sont des Ukrainiens
non affiliés au gouvernement de Kiev
qui ont fait le coup. L’information vient
de « responsables américains » anonymes,
souvent cités par les journaux.
Mais un examen plus approfondi
de l’article révèle des nuances qui
n’excluent pas que le gouvernement
ukrainien ait pu être impliqué dans le
sabotage.
En effet, l’article cite des responsables
européens anonymes qui
affirment qu’un État a dû être impliqué
dans cette opération sous-marine
sophistiquée. Le Times s’évertue à
souligner plus d’une fois que cet État
n’est pas les États-Unis. Et si le deuxième
paragraphe de l’article affirme
catégoriquement qu’il ne s’agit pas non
plus de l’Ukraine, l’article laisse malgré
tout la porte ouverte à une éventuelle
implication du gouvernement ukrainien
: « Les responsables américains ont refusé
de divulguer la nature des renseignements,
la manière dont ils ont été
obtenus ou des détails sur la solidité
des preuves qu’ils contiennent. Ils ont
déclaré qu’il n’y avait pas de conclusions
fermes à ce sujet, ce qui laisse
ouverte la possibilité que l’opération
ait été menée de façon clandestine par
une force mandataire ayant des liens
avec le gouvernement ukrainien ou
ses services de sécurité. (C’est moi
qui souligne).
Pour la coalition pro-Ukraine
mise en place par Washington, le Times
explique clairement quelles seraient les
conséquences pour l’ensemble de l’Occident
si le gouvernement ukrainien
était impliqué.
« Les responsables ont déclaré
qu’il y avait encore d’énormes zones
Biden et sa marionnette Zelensky
d’ombre dans ce que les agences d’espionnage
américaines et leurs partenaires
européens savaient des événements.
Mais ils ont ajouté qu’il pourrait
s’agir de la première piste significative
à émerger de plusieurs enquêtes étroitement
surveillées et dont les conclusions
pourraient avoir de profondes
implications pour la coalition soutenant
l’Ukraine.
Toute suggestion d’implication
ukrainienne, qu’elle soit directe ou indirecte,
pourrait perturber les relations
délicates entre l’Ukraine et l’Allemagne,
et aigrir le soutien d’un public allemand
qui a déjà digéré des prix de l’énergie
élevés au nom de la solidarité ».
Le Times explique également que
l’implication du gouvernement ukrainien
pourrait détruire le soutien international
que les États-Unis ont bâti pour
Kiev. Tout comme l’immense soutien
populaire en faveur de Kiev que la
guerre de l’information menée par les
États-Unis a permis de développer.
Le Washington Post a publié hier
un article similaire. Il rapporte que le
gouvernement ukrainien a nié toute
implication dans l’attaque. « L’Ukraine
n’a absolument pas participé à l’attaque
contre Nord Stream 2 », a déclaré
Mykhailo Podolyak, le principal
conseiller de Zelensky, se demandant
pourquoi son pays mènerait une
opération qui « déstabilise la région et
détourne l’attention de la guerre, ce qui
n’est absolument pas bénéfique pour
nous ».
Le début d’une prise de distance
En affirmant que Washington n’a
qu’une influence limitée sur Kiev et
bien que les dernières années prouvent
le contraire, le New York Times permet
aux responsables US de commencer à
prendre leurs distances avec l’Ukraine.
L’article semble préparer l’opinion occidentale
à une brusque volte-face provoquée
par une kyrielle d’opérations
ukrainiennes auxquelles les États-
Unis disent s’être opposés. Cela vaut
la peine de citer le Times en long et
en large : « Toute conclusion rejetant
la responsabilité sur Kiev ou sur des
mandataires ukrainiens pourrait provoquer
une réaction brutale en Europe
et rendre plus difficile pour l’Occident
de maintenir un front uni dans son
soutien à l’Ukraine.
Les responsables et les services
de renseignement américains reconnaissent
qu’ils n’ont qu’une visibilité
limitée sur le processus décisionnel
ukrainien.
Malgré la forte dépendance de
l’Ukraine à l’égard des États-Unis
en matière de soutien militaire, diplomatique
et de renseignement, les
responsables ukrainiens ne sont pas
toujours transparents avec leurs homologues
américains en ce qui concerne
leurs opérations militaires, en
particulier celles qui visent des cibles
russes derrière les lignes ennemies. Ces
opérations ont frustré les responsables
américains, qui estiment qu’elles n’ont
pas amélioré de manière significative
la position de l’Ukraine sur le champ
de bataille, mais qu’elles ont risqué
d’aliéner les alliés européens et d’aggraver
la guerre.
Parmi les opérations qui ont
inquiété les États-Unis, citons une
frappe début août sur la base aérienne
russe de Saki, sur la côte ouest de la
Crimée ; un attentat au camion piégé
en octobre qui a détruit une partie du
pont du détroit de Kertch, qui relie la
Russie à la Crimée ; et des frappes de
drones en décembre visant les bases
militaires russes de Riazan et d’Engels,
quelque 480 km au-delà de la
frontière ukrainienne.
Mais il y a eu d’autres actes de
sabotage et de violence d’origine plus
ambiguë que les services de renseignement
américains ont eu plus de mal
à attribuer aux services de sécurité
ukrainiens.
L’un d’entre eux est l’attentat
à la voiture piégée près de Moscou en
août, qui a tué Daria Dugina, la fille
d’un éminent nationaliste russe.
Kiev a nié toute implication,
mais les services de renseignement
américains ont fini par croire que
l’assassinat avait été autorisé par ce
que les responsables ont appelé des «
éléments » du gouvernement ukrainien.
En réponse à cette découverte,
l’administration Biden a réprimandé
en privé les Ukrainiens et les a mis en
garde contre des actions similaires.
Les explosions qui ont fait éclater
les pipelines Nord Stream ont eu lieu
cinq semaines après l’assassinat de
Mme Dugina. Après l’opération Nord
Stream, des spéculations étouffées – et
des inquiétudes – ont été exprimées à
Washington sur le fait que des membres
du gouvernement ukrainien auraient
également pu être impliqués
dans cette opération. »
Bien entendu, tout cela ne signifie
pas que les États-Unis n’ont pas
mené le sabotage de Nord Stream, comme
l’a rapporté Seymour Hersh. Mais
ils continuent à blâmer cyniquement
l’Ukraine.
En attirant l’attention sur la
possible culpabilité du gouvernement
ukrainien, les services de renseignement
US font coup double : ils détournent
la responsabilité des États-Unis et
préparent l’opinion publique. Les États-
Unis pourraient en effet justifier l’abandon
de l’Ukraine après tout ce qu’ils
ont investi dans leur aventure visant
à affaiblir la Russie et à renverser son
gouvernement par le biais d’une guerre
économique, d’une guerre de l’information
et d’une guerre par procuration,
qui ont toutes échoué.
Un consensus est en train de se
former parmi les dirigeants occidentaux
sur le fait que la guerre contre la Russie
en Ukraine est perdue. Washington
devrait donc sauver la face pour opérer
un tel revirement politique. Insinuer
que l’Ukraine a fait sauter les gazoducs
de son allié allemand pourrait aider les
États-Unis à revenir sur leur soutien à
l’Ukraine.
Les médias allemands accusent
également l’Ukraine le même jour
Le jour même de la parution de l’article
du New York Times, une enquête
menée conjointement par un grand
journal allemand, Die Zeit, et le réseau
de radiodiffusion ARD, a également
indiqué que l’attaque du gazoduc était
liée à l’Ukraine. Die Zeit rapporte, selon
une traduction automatique : « Les
autorités d’enquête allemandes ont
apparemment fait une percée dans
l’élucidation de l’attentat contre les
gazoducs Nord Stream 1 et 2. Selon
une recherche commune du studio de
la capitale de l’ARD, du magazine
politique Kontraste de l’ARD, de la
SWR et du ZEIT, les investigations ont
permis de reconstituer en grande partie
comment et quand l’attentat à l’explosif
a été préparé. Des pistes mènent
en direction de l’Ukraine. « .
Tout comme le rapport du Times,
Die Zeit se montre prudent en affirmant
que « les enquêteurs n’ont pas encore
trouvé de preuves quant à l’identité de
l’auteur du sabotage ». Il n’est peutêtre
pas crédible d’accuser immédiatement
l’Ukraine. Les sources de ces articles
emploient peut-être une tactique
visant à préparer progressivement le
public à des accusations plus fermes
qui tomberont plus tard. Die Zeit fournit
cependant un niveau de détail qui
manque dans le rapport du Times.
L’enquête « a réussi à identifier
le bateau qui aurait été utilisé pour
l’opération secrète. Il s’agirait d’un
yacht loué à une société basée en Pologne,
appartenant manifestement
à deux Ukrainiens. Selon l’enquête,
l’opération secrète en mer a été menée
par une équipe de six personnes. Il
s’agirait de cinq hommes et d’une
femme. Le groupe était composé d’un
capitaine, de deux plongeurs, de deux
assistants de plongée et d’un médecin,
qui auraient transporté les explosifs
jusqu’aux lieux du crime et les y auraient
placés. La nationalité des auteurs
n’est pas claire. Les coupables ont utilisé
des passeports falsifiés qui auraient
été utilisés, entre autres, pour louer le
bateau ».
Le fait que les deux articles
soient parus le même jour dans de
grandes publications américaines et
allemandes (dont le Washington Post)
pourrait indiquer un certain degré de
coordination entre les services de renseignement
américains et allemands.
Vendredi, quatre jours seulement avant
la parution des articles, le chancelier allemand
Olaf Scholz faisait un voyage
inhabituel de Berlin à Washington où
il s’est immédiatement rendu à la Maison-Blanche
pour une réunion avec le
président Joe Biden.
Aucun collaborateur n’était
présent dans le bureau ovale avec les
deux hommes. La rencontre a duré un
peu plus d’une heure. Il n’y a pas eu
de conférence de presse par la suite et
Scholz n’a pas autorisé de journalistes à
monter dans son avion. Il est retourné à
l’aéroport après la réunion pour rentrer
à Berlin. Il est clair que les deux hommes
ne souhaitaient pas discuter d’un
sujet sensible par téléphone ou par liaison
vidéo.
Les dirigeants occidentaux
affirment déjà que l’Ukraine ne
peut pas gagner
Le Times a reçu cette information des
services de renseignement US alors que
des fuites continuent de montrer que les
dirigeants occidentaux ne croient pas
que l’Ukraine puisse gagner la guerre –
malgré leurs déclarations publiques – et
que Kiev doit réduire ses pertes et chercher
un accord avec la Russie. Le Wall
Street Journal rapportait il y a 13 jours
: « La rhétorique publique masque des
doutes privés de plus en plus profonds
parmi les politiciens du Royaume-Uni,
de la France et de l’Allemagne quant
à la capacité de l’Ukraine à expulser
les Russes de l’est de l’Ukraine et de
la Crimée sous contrôle russe depuis
2014. Il y a aussi une conviction que
l’Occident ne peut aider à soutenir l’effort
de guerre que pendant un certain
temps, surtout si le conflit s’enlise, selon
des responsables des trois pays.
Nous répétons sans cesse que la
Russie ne doit pas gagner, mais qu’estce
que cela signifie ? Si la guerre dure
assez longtemps avec cette intensité,
les pertes de l’Ukraine deviendront
insupportables », a déclaré un haut
fonctionnaire français. Et personne
ne croit qu’ils seront en mesure de
récupérer la Crimée ».
Lors d’un dîner à l’Élysée, le mois
dernier, le président français Emmanuel
Macron et le chancelier allemand Olaf
Scholz ont dit à Zelensky qu’il devait
envisager des pourparlers de paix avec
Moscou, a rapporté le Wall Street Journal.
Selon sa source, le quotidien a
cité Macron disant à Zelensky que «
même des ennemis mortels comme la
France et l’Allemagne ont dû faire la
Scholz et Biden posent pour des photos dans le bureau ovale vendredi
dernier avant une réunion privée d’une heure sans aide
paix après la Seconde Guerre mondiale
».
Macron a dit à Zelensky « qu’il
avait été un grand chef de guerre, mais
qu’il devrait éventuellement passer à
un rôle d’homme d’État politique et
prendre des décisions difficiles », a
également rapporté le journal.
Bakhmut : un tournant
Si la Russie parvient à prendre le contrôle
militaire de Bakhmut, ce pourrait
être un tournant majeur dans la guerre,
qui obligerait Washington à prendre
une décision importante.
La bataille pour cette ville du
Donbass fait rage depuis l’été dernier et
s’est intensifiée ces dernières semaines.
La Russie a presque encerclé toute la
ville, piégeant environ 10 000 soldats
ukrainiens en son sein. L’Ukraine a
maintes fois minimisé l’importance de
Bakhmut, mais elle n’a cessé d’y envoyer
des dizaines de soldats à la mort.
Bakhmut est une plaque tournante importante
dans la défense ukrainienne
du Donbass.
Dans une interview accordée
mardi à CNN, Zelensky a enfin admis
l’importance vitale de Bakhmut pour
l’Ukraine. « Nous comprenons qu’après
Bakhmut, ils pourraient aller plus
loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk,
ils pourraient aller à Sloviansk, ce
suite à la page(15)
12 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Perspectives
Pérou : Je suis le curé métis et je veux être président
Le père Luis Alejandro Bazalar
Interview de Luis Alejandro Bazalar
Le régime de Dina Boluarte qui ensanglante
le Pérou après le coup
d’Etat institutionnel contre le président
Pedro Castillo pourrait avoir
fait une victime de plus que les 60
qui sont tombées sous les coups de
la répression : le curé du diocèse Luis
Alejandro Bazalar. Journaliste et
écrivain reconnu, Bazalar a rejoint
les protestations des communautés
indigènes qui manifestent depuis
trois mois. Menacé de mort, il a dû
quitter le pays. Maintenant, il est au
Venezuela où nous l’avons rencontré.
Geraldina Colotti: Que s’est-il
passé ?
Luis Alejandro Bazalar:
Après le coup d’Etat institutionnel,
je suis allé dans la rue avec les communautés
indigènes réprimées par le
régime civique et militaire de l’usurpatrice
Dina Boluarte qui tire sur
son propre peuple. J’ai aussi couru le
risque qu’on me tire au visage une
bombe lacrymogène, un manifestant
andin m’a sauvé en me tirant de côté.
J’avais déjà reçu des menaces jusqu’à
ce qu’un agent du renseignement qui
était du côté des manifestants m’avertisse
: «Moi aussi, je suis d’Ayacucho,
m’a-t-il dit. Ils viendront pour toi,
pour t’arrêter, pour te torturer et te
faire disparaître. » Il m’a caché et j’ai
pu voir comment les patrouilles entrer.
J’ai décidé de partir… Pour le moment.
Geraldina Colotti: Et pourquoi
avez-vous choisi le Venezuela ?
Luis Alejandro Bazalar: Je
suis né à Huacho, une ville importante
au nord de Lima, la capitale. Là,
le libérateur Simon Bolivar a élaboré
sa stratégie pour libérer le Pérou de
l’empire espagnol. Huacho a été le
premier endroit où le général José
de San Martín a déclaré l’indépendance.
J’admire profondément le commandant
Hugo Chávez qui, 10 ans
après son passage à la vie éternelle,
n’a pas cessé d’inspirer le sentiment
d’intégration latino-américain et le
projet d’une Grande Patrie, sur les
traces de Bolivar. Alors, nous avons
fondé un nouveau parti avec ce nom,
la Grande Patrie. Nous avons déjà
déposé le symbole, nous avons les
statuts. J’admire la résistance du peuple
vénézuélien et de son président
Maduro, qui fait respecter la non-ingérence
impérialiste. En parcourant
les communes, les gens disent : Je
préfère mordre l’os et résister au blocus
que de revenir à la IVe République
et perdre le pouvoir populaire acquis.
Je pense que mon pays a besoin du
projet de socialisme du XXIe siècle inspiré
par ce que disait le marxiste José,
Carlos Mariátegui selon qui la révolution
ne doit être « ni un calque ni une
copie. » Je lance un appel à nos forces
armées pour qu’elles se reconnaissent
en tant que peuple en uniforme et cessent
de tuer nos frères parce que nous
sommes les fils du même Dieu. Sous
le signe de Bolivar, nous travaillerons
pour construire l’union civile et militaire
également au Pérou. Pendant ce
temps, je pense que nous devons unir
nos forces, comme le dit Mariátegui.
Les mouvements, les partis de bonne
volonté doivent s’unir autour d’une
candidature qui représente le peuple.
Geraldina Colotti: Et qui financera
le parti ? Une campagne électorale
coûte de l’argent.
Luis Alejandro Bazalar:
Nous, nous allons le financer depuis
la base, comme cela s’est toujours
fait depuis les premiers siècles dans le
christianisme et comme c’est la propre
façon de faire des communautés andines
: certainement pas avec l’argent
de ces pouvoirs qui ensuite viennent
demander des comptes. Un point de
nos statuts définit clairement les limites
et les règles.
Geraldina Colotti: Mais après
l’arrestation de Castillo, il ne semble
pas être apparu un nouveau dirigeant
de lutte en cours. Avez-vous l’intention
d’être candidat ? Et sur quelle
base ?
Luis Alejandro Bazalar:
L’organisation populaire est un train
de produire de nouveaux dirigeants
mais les communautés ne veulent
pas les exposer pour qu’on ne les tue
pas, c’est pourquoi ils changent constamment.
Si le régime ne tombe pas
avant sous la pression du peuple, les
élections sont prévues pour 2024.
Beaucoup de communautés m’ont
demandé d’être leur interlocuteur au
niveau national et international. Si
toutes les communautés le veulent,
depuis les Andes jusqu’à la forêt,
toute la côte et les presque 7 000 000
de pauvres qui vivent à Lima, je suis
prêt à m’impliquer même au risque de
ma vie. De nos investigations internes
sont arrivés des signaux positifs. Il y
a beaucoup de forces et de sujets qui
sentent la nécessité de s’unir pour
changer définitivement et profondément
le pays.
Geraldina Colotti: Et avec quel
programme ?
Luis Alejandro Bazalar: Principalement
3 points : L’Assemblée
Constituante, le référendum de confirmation
et l’inclusion de tous les peuples,
de tous les secteurs à la nouvelle
constitution : avec une originalité,
notre propre idiosyncrasie et péruanité.
Le peuple doit avoir le pouvoir de
critiquer ou de licencier ceux qui ne respectent
pas leurs promesses ou ceux
qui changent de côté. Nous avons besoin
de nationaliser nous ressources
: le lithium et le gaz, comme l’a fait
le Mexique et comme l’a fait Allende
au Chili avec le cuivre pour éviter que
la banque et l’oligarchie continuent
à accumuler des richesses au détriment
du peuple. Nous avons besoin
de faire une réforme de l’éducation.
Nous avons besoin de donner plus de
pouvoir aux femmes, de soutenir leur
organisation, de créer des lois contre
la violence de genre et de diffuser une
culture différente du machisme et de
l’homophobie. Non seulement les
femmes sont la moitié du monde mais
elles sont aussi celles qui ont donné le
jour à l’autre moitié. Et elles doivent
pouvoir décider de leur vie. Cela ne
va pas être comme Tupac Amaru qui
n’a pas écouté les conseils de Micaela
Bastida, sa femme, et a perdu une fois
de plus contre l’empire. Dans un discours
hypothétique à la nation, je ne
commencerai pas par me faire appeler
Monsieur le Président, mais fils de ces
peuples qui ne sont pas sur la carte et
fils de la femme qui m’a donné le jour
et que je remercie.
Je suis prêt à donner ma vie
pour que, si le peuple dit oui à la Constituante,
celle-ci ne soit pas à nouveau
manipulée par la droite comme
en 93. Le texte doit être écrit par le
peuple organisé en communautés et
par les secteurs productifs. J’ai 39 ans
et il y a 31 ans qu’est en vigueur une
Constitution qui est le résultat d’un
coup d’Etat du dictateur Alberto Fujimori
et d’une fraude réalisée pour garantir
les intérêts du Fonds Monétaire
International.
Geraldina Colotti: Pourquoi
les gens devraient-il se défaire de
cette Constitution ? Comment l’expliqueriez-vous
?
Luis Alejandro Bazalar: Ils
nous ont dit que cette Constitution allait
amener la richesse et la prospérité,
mais je demande : combien d’habitants
qui vivent à Lima n’ont pas
d’eau ? Presque 2 000 000. En 33
ans ? Combien de Péruviens n’ont
pas d’eau ? 4 000 000. En 33 ans ?
Combien de Péruviens ne comprennent
pas ce qu’ils lisent à cause d’une
crise institutionnelle dans l’éducation
? 55 %. En 33 ans ? Continuons. Une
clause du Fonds Monétaire International
établit la création de la Banque
Centrale de réserve du Pérou (BCRP) :
celui qui est à sa tête, qui dicte combien
il faut dépenser, fixe, le taux d’intérêt
bancaire, qui extorque le peuple. Si un
Péruvien prend un crédit pour acheter
un appartement, après 10–15 ans, il a
payé plus du double parce que le taux
d’intérêt est de plus de 120 % alors
qu’en Espagne il est entre 2% et 3 %
parents. Mais c’est la Constitution de
1993… Et encore une fois la BCREP
établit le type de change, le Gouvernement
ne peut pas s’en mêler : il ne
peut pas entrer en compétition et intervenir
dans l’économie du pays. Demandons
: combien de Banque y a-t-il
au Pérou ? 5, héritage de ces familles
aristocratiques de haute classe qui ont
empêché que le pays ait une justice
sociale. Ça a été les mêmes pendant
200 ans. Les mêmes créoles qui haïssent
les andins dont parlait Bolivar, et
qui, aujourd’hui sont la bourgeoisie :
mais ils ne sont qu’un million face à
33 000 000 d’habitants. Au Pérou,
les présidents ont toujours gouverné
au nom des pouvoirs forts. Ils se sont
consacrés à protéger et à augmenter
la propriété privée, à trahir la Parie,
non à faire du développement, mais
cela, on ne l’apprend pas à l’école.
Prenons un autre exemple. Les contrats
qui régulent les relations avec les
multinationales ont 30, 50,80 ans, et
seules des miettes vont à l’État. Pourquoi
en 33 ans, cela n’a-t-il pas été
réformé ? Maintenant que le peuple
s’est réveillé, nous entendons parler
de réformes et d’élections selon ce
qu’a établi l’impérialisme pour éviter
que le peuple convoque une Assemblée
Constituante.
Geraldina Colotti: Pourquoi
le président Pedro Castillo n’a pas
pu mener à bien son programme ?
Quelles erreurs a-t-il commise, selon
vous ?
Luis Alejandro Bazalar: Il
s’est laissé tromper. Première erreur
: abandonner le parti qui l’a conduit
à la présidence, Pérou Libre. Seconde
erreur : faire confiance à la droite.
À l’impérialisme, disait le Che, pas
même un petit peu. Troisième erreur
: faire confiance à l’OEA dirigée par
Luis Almagro. Quatrième erreur :
penser qu’en réalisant un tournant
vers le centre, il pourrait avoir plus
de marge de manœuvre et ne pas être
prisonnier de chantages. Cinquième
erreur, la plus grave de toutes : ne pas
se laisser conseiller par le peuple qui
a en tout cas veut et qui le veut, mais
qui réclamait une Assemblée Constituante
comme il le fait maintenant. Le
peuple demande une Constitution qui
ne soit pas basée sur la démocratie
déléguée et représentative mais sur
la démocratie participative. Selon les
derniers sondages, au moins 60 % de
la population le demande.
Geraldina Colotti: La plateforme
en 6 points présentée par les
communautés en résistance, en plus
de définir les termes du processus
constituant, demande le départ de Boluarte
qui est jugée responsable de la
répression et qu’on libère le président
Castillo. Êtes-vous d’accord ? Dans ce
cas, retireriez-vous votre candidature
?
Luis Alejandro Bazalar:
Évidemment, et je soutiendrai le président
légitime, je ne veux pas diviser
mais unir. Malheureusement, l’impérialisme
ne l’acceptera pas facilement.
Je suis convaincu qu’on a besoin
d’une réconciliation non seulement
pour libérer le président, mais aussi
pour ceux qui sont persécutés et prisonniers.
Un Gouvernement né d’un
processus constituant doit assumer
la réconciliation du pays, soigner les
blessures en résolvant les causes des
problèmes. Il y a eu une guerre sale
dans le pays qu’on ne peut pas cacher
sous le tapis. Je l’ai vue de près.
Mon père appartenait à l’escadron des
sinchis, l’unité d’élite de la police nationale
du Pérou qui avait la tâche de
tuer les « terroristes. », Il était dans
la garde civile péruvienne et son frère
est général de brigade à la retraite, ancien
directeur de l’école de commandement.
Cet amour pour le peuple, la
paix, la réconciliation de mon pays est
né de ma grand-mère maternelle, qui
était d’Ayacucho, de culture pocra: la
cultura wari d’Ayacucho, pré-inca,
porteuse de technologies agricoles
avancées qui a fleuri dans le centre
des Andes environ depuis le VIIe siècle
jusqu’au XIIIe siècle d.C.. Je suis le
métis dont le Pérou a besoin, un curé
qui sache, à l’exemple du Christ, de
quel côté se placer.
Geraldina Colotti: Et comment
êtes-vous arrivé à le comprendre
?
Luis Alejandro Bazalar: Dès
mon plus jeune âge, j’ai senti une
forte vocation sacerdotale. Je voulais
être prêtre pour changer les choses et
chercher la justice sociale. J’ai toujours
été conscient que le royaume de
Dieu commençait sur la terre, comme
l’a dit Jésus : si j’attends l’au-delà
sans changer des choses sur cette
terre, je trahis le véritable message
du Christ. Pour moi, il n’y a pas de
différence entre le Christ de la foi et
le Christ historique que les hiérarchies
ecclésiastiques ont voulu occulter. En
tant que prêtre, j’ai été éduqué pour
être de droite, entraîné à manipuler
les consciences. Avant d’arriver au
socialisme, je me considérais comme
du centre. Ensuite, j’ai été le secrétaire
personnel de l’archevêque métropolitain
d’Ayacucho. J’ai vu toute l’injustice
dans l’économie de l’église
catholique, ces déformations que le
pape François, dans la ligne d’action
la plus progressiste de certains papes
précédents, essaye de corriger courageusement,
et je l’ai dénoncé. J’ai
dénoncé le double critère qui existe.
J’ai défendu les minorités du groupe
LGTB et j’en ai payé les conséquences
quand un jeune mineur m’a demandé
de l’aide parce que sa famille avait
découvert qu’il était gay et voulait
« le soigner. » J’avais deux possibilités
: prier pour lui, le recommander
au ciel comme le font la plupart des
prêtres mais ne pas me charger de
ses problèmes ou l’aider. On m’avertit
que ça finirait mal. En effet, la famille
du jeune, en accord avec les élites de
l’église, m’a dénoncé sur la base d’une
fausse accusation et malgré le témoignage
du gamin qui a dit des choses
comme elles étaient. Une persécution
qui a duré 5 ans avant qu’on me déclare
innocent, et qu’on m’absolve de
toutes les charges, mais cela valait la
peine. Aujourd’hui, ce jeune vit son
homosexualité pleinement. Personne
ne doit être discriminé pour la couleur
de sa peau ou son orientation sexuelle,
ou parce qu’il porte une boucle
d’oreille comme moi.
Geraldina Colotti: La persécution
politique que vous avez expérimentée
de première main, comme on
le voit avec Pedro Castillo, est une
arme politique très utilisée au Pérou.
N’avez-vous pas peur que les médias
vous accusent d’être un ami des « terroristes
» et des homosexuels ?
Luis Alejandro Bazalar: Vous
voyez ce roman ? Il s’appelle Reus et
raconte une histoire d’amour gay et
de persécution. Je veux montrer la vie
réelle, pas celle que la morale hypocrite
veut raconter. On ne doit pas
mentir au peuple en se faisant passer
pour ce qu’on n’est pas. Je ne le ferai
pas, je ne me vendrai pas à l’oligarchie
et toutes les batailles, je les assumerai
personnellement comme doit
le faire un bon chrétien : des droits de
base jusqu’à la diversité. Nous avons
besoin de démasquer et de combattre
l’utilisation du droit à des fins politiques
et de condamner les campagnes
médiatiques qui le soutiennent. De
quel droit l’impérialisme yankee impose-il
la souffrance au peuple cubain,
vénézuélien, nicaraguayen à travers
des mesures coercitives unilatérales
illégales ? Où est la justice internationale
si les États-Unis réussissent à
enlever, à torturer et même à déporter
un diplomate comme le Vénézuélien
Alex Saab? Les médias font savoir
que le socialisme bolivarien a échoué.
Je répondrai par un exemple simple
qui montre deux athlètes sur la ligne
de départ : l’un capitaliste et l’autre
socialiste, mais avec des chaînes aux
pieds. Enlevez les chaînes à l’économie
vénézuélienne, enlevez-lui les «
sanctions », et elle courra à nouveau
comme à l‘époque de Chávez, quand
le Venezuela avait atteint les objectifs
du millénaire fixés par la FAO moitié
moins de temps.
Résumé latino-américain
11 mars 2023
Traduction Françoise Lopez
Bolivar Infos 12 Mars 2023
LA DIFFERENCE
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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
13
Perspectives
Ingérence de la marque de Washington
Andrés Manuel López Obrador, Président du
Méxique
Par Jorge Elbaum
L’habitude néocoloniale d’imposer des politiques
en fonction des intérêts des minorités.
Le Département d’État a décidé lundi dernier de
participer ouvertement à la politique intérieure
du Mexique. Par une déclaration signée par Antony
Blinken, le gouvernement américain a soutenu
la marche de l’opposition qui s’était tenue la
veille dans différents endroits du pays. L’attaque
contre le président Andrés Manuel López Obrador
(AMLO) s’est concentrée sur la remise en question
d’un nouvel ensemble de réglementations concernant
le système électoral, approuvées à la majorité
au Sénat. Dans le nouveau schéma, sanctionné il
y a des semaines, la majorité législative du parti
au pouvoir, le Mouvement de régénération nationale
(Morena), a démantelé l’échafaudage d’entreprise
forgé autour de l’Institut national électoral
(INE), chargé d’organiser, d’exécuter, d’approuver
et de légitimer des fraudes scandaleuses élections
Le condamné Genaro García Luna et l’ancien
président Felipe Calderón. Photo : Alfredo
Estrella, AFP.
bation, quatre ans après sa prise de fonction.
La marche de l’opposition aura, selon les partisans
de la Quatrième Transformation (4T), une
réponse massive le 18 mars, lors des actes du 85e
anniversaire de l’expropriation pétrolière promus
par le président de l’époque Lázaro Cárdenas del
Río.
Le président mexicain a répondu au gouvernement
américain en avertissant que ses autorités
“se mêlent toujours d’affaires qui ne leur
correspondent pas” ; avertissant en outre que
«nous ne sommes pas une colonie, ni un protectorat.
Nous sommes un pays libre, indépendant
et souverain ». AMLO en profite pour rejoindre
ceux qui ont accusé l’ambassadrice au Pérou,
Lisa Kenna -ancienne responsable de la CIA-,
d’être responsable de l’arrestation de Pedro Castillo
et de la répression qui a fait plus de 60 morts
depuis que Dina Boularte a occupé la présidence
: “Il [au Pérou] l’ambassadeur des États-Unis
est le conseiller des putschistes qui ont foulé aux
pieds les libertés et la démocratie dans ce pays,
limogeant injustement le président et l’emprisonnant
», a-t-il affirmé depuis le pupitre du Palais
national, où il a terminé en affirmant que ladite
“mauvaise habitude” viendrait des élites américaines.
« Il n’y a pas que le Département d’État.
C’est la nature, la coutume, qui vient des siècles
dans le gouvernement des États-Unis et dans les
élites des États-Unis ». Dans une autre partie
de sa conférence du matin, consacrée à la remise
en cause de la violation de la souveraineté, le
président a eu recours à une question rhétorique
: « Les États-Unis ne sont-ils pas au courant des
fraudes électorales au Mexique ?
Une autre des organisations qui fait office de
figure de proue des intérêts de Washington est
l’OEA, qui s’est également montrée solidaire de
l’opposition : dans un communiqué publié par
son organe électoral – celui-là même qui a conduit
au coup d’État en Bolivie contre Evo Morales
– a estimé que “le système électoral mexicain
n’a pas besoin de profondes réformes pour
continuer à garantir le plein exercice du vote”.
Afin d’apparaître neutre et impartial, il a endossé
et souligné -en plus- le professionnalisme
des membres de l’INE, ceux qui ont été responsables
-selon les historiens- d’avoir rendu possible
l’ouverture irrégulière des urnes, la falsification
des procès-verbaux, le vol de colis électoraux et
l’achat de votes. Une autre des mesures du gouvernement
actuel – dans un pays où la pauvreté
atteint un tiers de la population – est la réduction
des salaires des membres de l’INE, dont les honoraires
exorbitants triplent ceux du Président de
la Nation.
Pauvres riches qui paient des impôts
Le Département d’État, l’INE, l’OEA et l’opposition
unifiée partagent des motivations communes
liées à des intérêts économiques réglementés par
le gouvernement Morena. L’une de celles qui a le
plus tourmenté les minorités est l’interdiction des
exonérations fiscales, qui est devenue une pratique
courante dans les gouvernements qui ont
précédé AMLO. En mai 2019, il a été rapporté
qu’au cours des deux mandats présidentiels
précédant le gouvernement actuel, qui a pris ses
fonctions en 2018, environ 400 000 millions de
pesos d’impôts ont été annulés, grâce à un pouvoir
présidentiel discrétionnaire qui a principalement
profité aux entreprises et aux personnes les
plus riches du pays.
Une autre des mesures prises par le gouvernement
actuel, qui s’est soldée par une contestation
unanime des grands médias, a été l’interdiction
de la sous-traitance de personnel par les entreprises,
qui permettait aux entreprises d’échapper
aux impôts et d’arnaquer les charges sociales de
ses salariés. La troisième raison de l’agacement
des groupes concentrés est la tentative d’AMLO
de renationaliser le secteur de l’énergie, privant
les entreprises étrangères – espagnoles et américaines
– de profiter de la production et de la distribution
d’électricité, de la production d’hydrocarbures
et de lithium.
En janvier 2022, la secrétaire américaine à
l’Énergie, Jennifer Granholm, s’est rendue à
Mexico pour exprimer les “graves inquiétudes de
l’administration Biden-Harris concernant l’impact
négatif potentiel des réformes énergétiques
proposées par le Mexique sur les investissements
privés américains”. . Quelques mois plus tard,
la chef du département du commerce, Katherine
Tai, a envoyé une lettre à la secrétaire mexicaine
à l’économie, Tatiana Clouthier, dans le but de
faire pression sur les Mexicains concernant les
réglementations croissantes imposées par AMLO.
Dans la lettre, Tai prévient que les conseils fournis
par le chef de Morena pourraient “entraver
les efforts conjoints des États-Unis et du Mexique
sur l’énergie propre et l’environnement”. Renouvelant
la pression, le gouvernement de Joe Biden
a envoyé, en avril de l’année dernière, un ancien
secrétaire d’État – John Kerry, actuel représentant
spécial pour les questions environnementales
– à la pression du paramètre le plus légitimé
des problèmes liés au climat.
Une semaine avant l’offensive de l’opposition
promue par le Département d’État, le 21 février,
Genaro García Luna, ancien chef de la lutte
contre la drogue sous la présidence du membre
du PAN Felipe Calderón Hinojosa, a été reconnu
coupable d’activités liées au trafic de drogue et
est actuellement emprisonné en Espagne. Les
accusations portées contre García Luna incluent
la protection du cartel de Sinaloa contrôlé
par Joaquín Guzmán Loera, alias El Chapo, qui
a versé un million de dollars par mois au chef de
la guerre contre la drogue pendant le mandat de
Le secrétaire d’Etat américain Antony
Blinken
six ans qui accompagnait son ami et confident
Calderón Hinojosa.
L’actuel leader de l’opposition mexicaine est Claudio
X. González, héritier de la section locale de la
multinationale Kimberly Clark, basée à Dallas.
Grâce à ses contacts avec des responsables américains,
il est parvenu à articuler les trois partis
d’opposition dans une même logique antagoniste
: le Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD),
le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) —
tous deux de centre-droit—, et l’Action Nationale
La députée américaine María Elvira Salazar.
Photo EFE.
(PAN), d’extrême droite.
Le lundi après la mobilisation du 26 février, interrogé
sur la manifestation de la veille, AMLO a
qualifié les opposants d’acteurs sociaux qui “ne
se soucient pas de la démocratie, mais veulent
que la domination d’une oligarchie se poursuive”
des riches, des puissants. Ils ne se soucient pas
du peuple parce que c’est essentiellement ce que
signifie la démocratie.” Et il a ajouté: «La plupart
d’entre eux ont participé aux gouvernements
réalisées au cours des deux dernières décennies.
Fidèle à sa coutume monroïste de violer la souveraineté
des pays d’Amérique latine, il a soutenu
la marche appelée par l’opposition unifiée,
qui réclamait la continuité de l’INE, dont les
conseillers bénéficient également de salaires qui
triplent les honoraires du président mexicain et
administrent et font arbitrairement par consulter
les ressources provenant des partis politiques.
Le document du gouvernement américain publié
lundi 27 février affirme que le Mexique doit
avoir “un système électoral indépendant” et “des
ressources suffisantes”, exactement les slogans
utilisés par les manifestants de l’opposition unie,
composée des trois partis qui cherchent à affaiblir
le Président, qui jouit d’une popularité sans
précédent dans l’histoire contemporaine de ce
pays. Selon tous les sondages, l’image publique
du président se situe entre 60 et 70% d’appro-
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après en avoir délibéré conformément à la loi, statuant
publiquement et par défaut, sur les conclusions du ministère public, MAIN-
TIENT en la forme le défaut octroyé au profit de Madame Hamilton CELES-
TIN la femme née Nadia CALYPSO, PRONONCE la dissolution des liens matrimoniaux
ayant existé entre les époux Hamilton CELESTIN la femme née
Nadia CALYPSO aux torts de l'époux, Renvoi les parties par devant l'officier
de l'état de la Section Est de Port-au-Prince pour les suites de droit; Ordonne
la Publication du dispositif du présent jugement dans l'un des quotidiens
s'éditant à la Capitale; Compense les frais et dépens de l'instance; Commet
l'huissier Johnny JEAN immatriculé au Greffe du Tribunal de première
instance de Port-au-Prince, pour la signification dudit jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience
civile, ordinaire et publique du Mercredi Vingt cinq (25) Janvier deux mille
vingt trois (2023) en présence de Me. Albert DARELUS, Substitut du
Commissaire de ce ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens
THELEMAQUE, Greffier du siège
Il est ordonné.....etc....
En foi de quoi....etc......
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen et sur les conclusions du Ministère Public,
maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour
le profit, déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de
la dame CLAIREDANGE LEON d'avec son époux JACKSON LAGUERRE pour
injures graves et publiques aux torts de l'époux, prononce en conséquence
la dissolution des liens matrimoniaux existant entre lesdits époux; ordonne
à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince de transcrire
dans les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un
extrait sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine
de dommages intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens;
commet l'huissier CANAL GABRIEL de ce siège pour la signification dudit
jugement.
Ainsi jugé et prononcé par nous, ANNIE FIGNOLE, Juge en audience civile et
publique en date du jeudi seize Juillet deux mille vingt, en présence de Me.
JEAN
ROLEX MEROVE, Substitut-Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec
l'assistance du Greffier MOZART TASSY
Me Jean PRIME, Av.-
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère public entendu, maintient le défaut
octroyé contre la défenderesse à l'audience précitée; pour le profit déclare
fondée la dite action; Admet en conséquence le divorce du sieur Mackenzy
JOSEPH, d'avec son épouse née Gélène JANVIER pour injures graves et
publiques aux torts de l'épouse. Prononce la dissolution des liens matrimoniaux
existant entre les dits époux; Ordonne à l'officier de l'état civil de la
Section de Port-au-Prince à transcrire sur les registres à ce destinés, le
dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré dans l'un des
quotidiens s'éditant à la Capitale sous peine de dommages intérêts envers
les tiers s'il y échet; Commet l'huissier Jean Joseph Donald CADET pour la
signification de ce jugement; Compense les dépens
Ainsi jugé et prononcé par nous, Marthel JEAN CLAUDE, Juge en audience
civile, ordinaire et publique du mercredi dix huit Janvier deux mille vingt
trois, en présence de Me Albert DARELUS, Substitut Commissaire de ce
ressort et avec l'assistance du sieur Junior Sauvens THELEMAQUE, Greffier
du siège
Il est ordonné....etc.....
En foi de quoi....etc....
AVIS DE DIVORCE
Il est important de porter à la connaissance du
monde des Affaires et du Public en général
que le Tribunal de Première Instance de
Port-au-Prince a rendu un Jugement de divorce
par défaut en date du douze octobre deux
mille vingt-et-un, en faveur de la dame Rose
Lilas ALEXANDRE d'avec son époux Blondy
ST-PIERRE, pour injures graves et publiques,
aux torts de l'époux.
Me. Johnny Trov SALOMON, Av
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut octroyé
contre la défenderesse à l'Audience précitée, pour le profit déclare fondée ladite
action.
ADMET en conséquence le divorce du sieur ISAAC DENNYE, d'avec son épouse née
RUTH
DORCILIEN pour injures graves et publiques aux torts de l’épouse. PRONONCE la
dissolution des liens matrimoniaux existant entre les dits époux ; ORDONNE à
l'officier de l'Etat Civil de la Section Sud de Port-au-Prince, de transcrire sur les
registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera inséré
dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages intérêts
envers les tiers s'il y échet. Commet l'huissier Emmanuel JEAN de ce siège pour la
signification de ce jugement; Compense les dépens.
AINSI JUGE ET PRONONCE par nous NELSON CILIUS, Juge en Audience civile
ordinaire et publique du jeudi neuf Février deux mille vingt trois, en présence de
Me JEAN ROLEX MEROVE Substitut Commissaire du Gouvernement de ce ressort et
avec l'assistance du sieur MOZART TASSY, greffier du siège.
Il est ordonné .....etc.....
En foi de quoi....etc....
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examens, sur les conclusions du Ministère Public,
maintient le défaut octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour
le profit déclare fondée ladite action; admet en conséquence le divorce de
la dame Maranatha Lamarre CHOUCHOU d'avec son époux Lucien DESIRE
pour injures graves et publiques aux torts de l'époux. Prononce la dissolution
des liens matrimoniaux ayant existé entre les dits époux; Ordonne à
l'Officier de l'Etat Civil de la commune d'Aquin de transcrire sur les
registres, à ce, destinés le dispositif du présent jugement dont un extrait
sera inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de
dommages intérêts envers les tiers s'il y échet. Compense les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par Nous, Me Jean Emmanuel ZEPHIR, Juge en
audience civile et publique en date du trois mai deux mille vingt, en
présence de Me. Vanna MANÉ, Substitut Commissaire du Gouvernement de
ce ressort avec l'assistance du Greffier Me Jean Claude NOVEMBRE.
Il est ordonné.....etc....
En foi de quoi....etc....
PAR CES MOTIFS
Le Tribunal, après examen, le Ministère Public entendu, maintient le défaut
octroyé contre le défendeur à l'audience précitée, pour le profit, déclare fondée
ladite action; admet en conséquence le divorce de la dame EVENS ST JUSTE, née
RUTH BETHSECLYNA
CELOY, d'avec son époux pour injures graves et publiques aux torts de l'époux.
Prononce la dissolution des liens matrimoniaux ayant existé entre lesdits époux;
ordonne à l'Officier de l'Etat Civil de la Section Est de Port-au-Prince, de transcrire
sur les registres à ce destinés, le dispositif du présent jugement dont un extrait sera
inséré dans l'un des quotidiens s'éditant à la capitale sous peine de dommages
intérêts envers les tiers s'il y échet, compense les dépens; commet l'huissier CANAL
GABRIEL de ce siège pour la signification de ce jugement; les dépens.
Ainsi jugé et prononcé par nous, NELSON CILIUS, Juge en audience civile, ordinaire
et publique du jeudi dix-neuf Janvier deux mille vingt-trois, en présence de Me.
JEAN ROLEX
MEROVE, Substitut-Commissaire du Gouvernement de ce ressort avec l'assistance
du Greffier MOZART TASSY
IL EST ORDONNE ETC...
EN FOI DE QUOI ETC....
Me. Ilvert AUGUSTIN, Av.-
14 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Bolivie : Le président commémore les 102 ans du soulèvement
indigène et du massacre de Jesús de Machaca
Le massacre de Jesús de Machaca,
en 1921, a été l’un des grands
crimes de la République contre les
indigènes qui réclamaient leurs
droits humains
Le président Luis Arce a commémoré
ce dimanche les 102 ans du
soulèvement indigène mené par Faustino
et Marcelino Llanque et auquel le
gouvernement de Bautista Saavedra a
brutalement répondu en provoquant le
massacre de Jesús de Machaca le 12
mars 1921.
« Nous nous souvenons des 102
ans du soulèvement et du massacre de
Jesús de Machaca, province d’Ingavi
de La Paz, où les peuples indigènes
se sont soulevés, dirigés par Faustino
et Marcelino Llanque, exigeant
le respect de leurs droits humains et
ont été brutalement assassinés par le
gouvernement de Bautista Saavedra.
», a écrit Arce dans son compte sur les
réseaux sociaux.
Selon les données historiques,
le massacre de Jesús de Machaca a eu
lieu le 12 mars 1921, en raison des
abus du maire de la ville, Luis Estrada,
y compris l’enfermement jusqu’à
la mort de deux membres de la communauté.
Sous la direction de Faustino et
Marcelino Llanque, des milliers d’indigènes
se sont levés pour l’arrêter,
incendiant des maisons et assassinant
Estrada, sa famille et d’autres voisins.
L’historien Roberto Choque,
dans son livre Jesús de Machaca: la
marca rebelde Uprising and Massacre
of 1921, raconte que la réponse du
président de la République, Bautista
Saavedra, a été de mobiliser l’armée
stationnée à Guaqui qui a massacré
au moins 119 Machaqueños, pour ensuite
voler des animaux et brûler leurs
maisons. Ces événements ont provoqué
l’exode massif de la région.
Le soulèvement indigène de
Jesús de Machaca rejoint le soulèvement
aymara de Zárate Willa (1898-
1899) ; puis vinrent les soulèvements
Le président Luis Arce a rappelé ce
vendredi le 100e anniversaire du
« massacre de Jesús de Machaca »
dans la province d’Ingavi dans le
département de La Paz et a souligné
que dans l’État plurinational de
Bolivie, la fin des abus racistes était
garantie, garantissant l’égalité
entre les Boliviens
de Chayanta en 1927 et la rébellion de
1947, qui commença dans une ferme
du lac Titicaca et s’étendit à divers
départements (Chuquisaca, La Paz,
Oruro, Potosí, Cochabamba), atteignant
plus de quatre mille Indiens qui
se soulevèrent contre leurs employeurs.
En 1945, le premier congrès indigène
a eu lieu, tenu à La Paz sous le
gouvernement de Gualberto Villarroel,
qui tout au long de son mandat a interdit
le travail libre, aboli les dîmes et
forcé les employeurs à mettre en place
des écoles d’éducation pour les enfants
des indigènes qui travaillent sur leur
terres. Villarroel a été assassiné en
1946.
Agence Bolivienne d’information
12 mars 2023
Suite de la page (3)
certains officiers [de la police haïtienne]
après la conclusion de l’opération».
Depuis lors, les policiers ont peur
de réagir contre les groupes armés par
crainte de ne pas être accusé par les organisations
de droits humains de violations
de droits humains. Les policiers
depuis lors ont été démobilisés puisqu’ils
n’ont aucune assurance même
de la part de leur chef hiérarchique.
Comme nous pouvons le constater on
n’a jamais fait cas de ces deux policiers
de l’UDMO, Jimmy Boyard et Guy
Evens Philidor qui ont été assassinés à
Grand Ravine le 13 novembre 2017.
Cette action mal gérée à Grand
Ravine a ouvert un boulevard aux
bandits qui agissent à leur guise et
font ce que bon leur semble. L’assassinat
du dimanche 12 mars 2021 à Village
de Dieu est un produit de l’irresponsabilité
et du cynisme au sein de
la direction de la PNH.
C’est dans cette perspective que
le coordonnateur du Syndicat national
des policiers haïtiens (SYNAPOHA)
et le Syndicat de la police nationale
d’Haïti (SPNH) dénoncent le silence
de l’Inspection générale de la police
nationale sur le dossier des 5 policiers
lâchement assassinés en 2021 au Village
de Dieu. « Jusqu’à date, l’IGPNH
ne s’est pas prononcée sur ces crimes
horribles et révoltants qui sont restés
impunis, ce qui ne fait pas honneur
à l’institution policière et démotive
complètement les agents dans l’accomplissement
de leur mission », a
fait savoir Lionel Lazarre du SYNAPO-
HA.
Garry Jean-Baptiste, porte-parole
du syndicat de la police nationale
d’Haïti (SPNH-17) a pour sa part indiqué
« Il faut des sanctions contre
les gros bonnets de la police qui ont
envoyé des agents à la boucherie.
Ils doivent assumer leurs responsabilités
dans ce qui s’est passé le
12 mars 2021. Il ne doit pas y avoir
deux poids, deux mesures lorsqu’il
faut sanctionner les policiers fautifs,
soulignant que, si la faute était imputable
aux agents de police, l’affaire
serait vite réglée »
Il est évident, les dirigeants n’ont
aucun souci à l’égard des policiers qui
ne sont que des travailleurs issus des
masses populaires. Ces réactions de
messe, de commémorations d’assassinats,
ce ne sont que des balivernes,
des simulacres pour bafouer les masses.
Ces larmes de crocodiles qu’ils
versent ne sont que pour cacher leur
incapacité et leur nullité.
Suite de la page (5)
leurs dirigeants politiques qui copulent
avec le capitalisme monopoliste, qui
adhèrent à la philosophie économiciste.
Au lendemain du violent séisme qui a
dévasté Port-au-Prince, les citoyennes
et citoyens canadiens, états-uniens,
français, cubains, vénézuéliens, brésiliens…
ont fait montre d’une générosité
sans précédent envers Haïti. La solidarité
entre les peuples existe. Et elle est
sincère.
Les puissances internationales
traitent les Haïtiens comme des bêtes
sauvages. Elles ne les considèrent pas
comme des êtres humains qui pensent,
réfléchissent et agissent lucidement
en fonction de leur avenir. Pour elles,
ces filles et fils d’esclaves ne sont pas
doués de raison. Et que dire des antipatriotes
qui cultivent leur pays pour
moissonner de l’argent sale et pour
exercer le pouvoir personnel ?
Dans un pays étranglé par la
misère et le chômage, nous constatons
effectivement que les convictions
idéologiques se cassent souvent comme
une ficelle pourrie. On dirait que le logement,
le véhicule, le pain, le lait et
le sucre passent avant les « intérêts
majeurs » de la société. Nous en voulons
pour preuve la présence des pseudo-lavalassiens
dans le « voukoum »
politique des « bandits légaux ». Aujourd’hui,
la plupart d’entre eux se sont
convertis en défenseurs farouches du
régime des kleptomanes, alors qu’ils
léchaient hier encore, en public, les
semelles des souliers du « prince » de
Tabarre.
C’est avec les dix plaies d’Égypte
que Moïse a libéré son peuple de l’esclavage
pharaonique. Les méchants
n’ouvrent pas leur cœur à la pitié. Le
prophète dit dans le psaume 17 : « …Ils
sont sur nos pas, déjà ils nous entourent,
ils nous épient pour nous
terrasser. On dirait un lion avide de
déchirer, un lionceau aux aguets
dans son repaire… » Et David implore
même son Dieu, afin qu’il vienne
le « délivrer par son épée ».
Quand la « Nation demande
des comptes », la constitution est
révoquée. La morale souveraine reprend
ses droits. Le contrat social est
résilié. Le système associatif est repensé.
Vive la Révolution !
Robert Lodimus
Suite de la page (12)
Un immeuble brûle dans la ville de Bakhmut, le 15 septembre 2022
serait une route ouverte pour les
Russes depuis Bakhmut vers d’autres
villes en Ukraine, dans la direction
de Donetsk« , a-t-il déclaré à
Wolf Blitzer de CNN. « C’est pourquoi
nos hommes se tiennent là. »
La chute de Bakhmut aux
mains de la Russie serait une humiliation
majeure pour Zelensky et
l’Ukraine, ainsi que pour les États-
Unis et l’Europe. Les États-Unis seraient
confrontés à un choix majeur
: poursuivre l’escalade de la guerre
avec le risque d’une confrontation
OTAN-Russie qui pourrait devenir
nucléaire, ou presser l’Ukraine de
digérer ses pertes et de chercher un
compromis.
La Russie serait alors en mesure
de dicter ses conditions : éventuellement
la reconnaissance des quatre
oblasts de l’est de l’Ukraine comme
faisant partie de la Russie après que
ces régions ont voté par référendum
pour rejoindre la Fédération russe
; l’acceptation par l’Ukraine d’être
une nation neutre qui n’adhérera
pas à l’OTAN ; la démilitarisation de
l’Ukraine et le démantèlement des
unités néonazies.
Si cela devait se produire,
présenter l’Ukraine comme un partenaire
indigne qui a fait sauter des
gazoducs allemands pourrait contribuer
à minimiser l’humiliation subie
par l’Occident. Par ailleurs, les
néoconservateurs à Washington et
dans les capitales européennes pourraient
gagner la bataille contre les
réalistes et continuer à faire pression
pour la guerre. Mais à ce stade, les
réalistes semblent avoir le dessus.
*Joe Lauria est rédacteur
en chef de Consortium News et ancien
correspondant aux Nations
unies pour le Wall Street Journal, le
Boston Globe et de nombreux autres
journaux, dont The Montreal Gazette
et The Star of Johannesburg. Il a été
journaliste d’investigation pour le
Sunday Times de Londres, journaliste
financier pour Bloomberg News
et a commencé sa carrière professionnelle
à l’âge de 19 ans comme
pigiste pour le New York Times. On
peut le joindre à l’adresse joelauria@
consortiumnews.com et le suivre sur
Twitter @unjoe
Consortium News March 8, 2023
Traduit de l’anglais par GL
Investig’Action 09 Mars 2023
précédents, ils ont été les défenseurs
de la fraude électorale, ils ont fait partie
de la corruption au Mexique, ils ont
appartenu au narco-État, qui, comme
cela a été précisé avec García Luna, Il
a été imposé pour deux mandats de six
ans.
Souveraineté contre persécution
Au cours des deux dernières années,
un secteur important du pouvoir judiciaire
– à l’instar de ce qui s’est
passé en Argentine – a rejoint le conglomérat
d’opposition rassemblé autour
des suggestions et des mandats
fournis par Washington. La semaine
dernière, un membre de la Cour suprême
de justice de la Nation (SCJN),
le ministre Alberto Pérez Dayán, a
décidé individuellement que certaines
réglementations concernant l’INE ne
devraient pas être appliquées aux prochaines
élections régionales à Edomex
et Coahuila. Comme en Argentine, les
magistrats du plus haut tribunal tentent
de restreindre la volonté populaire
exprimée par le Pouvoir Législatif. Le
Secrétariat juridique de la présidence
a répondu à Pérez Dayán que « les
règlements émis par le Congrès de
l’Union ne peuvent être invalidés que
par le vote de huit ministres, selon les
critères du SCJN lui-même ».
Les mesures promues par le gouvernement
actuel visent à privilégier le
secteur public et à limiter les concessions
énergétiques accordées il y a une
décennie par Enrique Peña Nieto, en
récupérant les entreprises publiques
comme vecteurs de développement
productif. Une autre des caractéristiques
du gouvernement Morenista
est la politique sociale basée sur des
augmentations soutenues du salaire
minimum, la garantie des pensions
pour les personnes âgées, l’expansion
des bourses pour les étudiants et les
subventions alimentaires. En termes
structurels, un transfert persistant des
secteurs les plus riches vers les groupes
les plus vulnérables.
AMLO interroge les politiques
néolibérales et définit son projet comme
faisant partie d’une philosophie
humaniste, encadrée dans la Quatrième
Transformation Mexicaine,
après les trois étapes précédentes : Indépendance,
Réforme et Révolution. Ce
modèle comprend une croisade contre
la corruption politique des partis traditionnels,
une réduction des privilèges
des groupes concentrés et une priorité
volontaire à la lutte contre la pauvreté
(« d’abord les pauvres, pour le bien
de tous »). Sa politique internationale
met l’accent sur l’Amérique latine et
a promu la Communauté des États
d’Amérique latine et des Caraïbes
(CELAC), offrant l’asile à Evo Morales
après le coup d’État de 2019 et à Pedro
Castillo, toujours détenu au Pérou.
Il s’exprime en permanence contre les
blocus de Cuba et du Venezuela, et
maintient une position neutre face au
conflit en Europe de l’Est.
Alors que Washington poursuit sa
politique interventionniste dans la
région - aux niveaux économique,
médiatique, diplomatique, juridique -
certains de ses membres du Congrès,
comme María Elvira Salazar, présidente
du Sous-comité de l’hémisphère
occidental, se consacrent à alimenter
la diabolisation d’autres dirigeants
des pays d’Amérique latine. La semaine
dernière, Salazar, représentant
du Parti républicain pour la Floride,
a dénoncé les liens obscurs entre le
gouvernement d’Alberto Fernández et
Xi Jinping, entretenus – comme il l’a
précisé – par la vice-présidente Cristina
Kirchner. Dans son message, l’ancienne
journaliste de CNN née à Little
Havana a déclaré que la Casa Rosada
faisait des pactes “avec le diable” à la
suite d’accords pour la fabrication en
commun d’avions avec la Chine. Pour
être cohérent avec la Doctrine Monroe,
qui célèbre cette année deux siècles de
propagation, il a prévenu que « les
États-Unis ne vont pas rester les bras
croisés parce qu’on ne peut pas avoir
un allié qui fabrique et exporte des
avions militaires chinois, et qui vende
aux voisins.
Le brillant économiste et intellectuel
égyptien Samir Amin, décédé en 2018,
proposait de déconnecter tout lien
avec la toxicité géopolitique, comme
un prologue à une possible et authentique
émancipation. Plus on est proche
des États-Unis, plus on s’éloigne de la
souveraineté.
Rebelion 11 Mars 2023
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
15
Suite de la page (11)
somalienne devra supplanter l’identité
et les alliances claniques pour
que la Somalie survive, tout comme
la citoyenneté éthiopienne devra
supplanter l’identité ethnique pour
que l’Éthiopie survive.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui, il devrait en être ainsi.
Pour sauvegarder la souveraineté et
l’intégrité territoriale de la Somalie, la
nation doit faire passer la citoyenneté
avant l’identité clanique. C’est la
seule façon pour l’État somalien de
survivre.
Ann Garrison : Et le vote populaire
– une personne, un vote – est
essentiel à ce projet ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui, si les citoyens, et non
les clans, élisent leurs dirigeants,
cela réduira les divisions claniques et
la corruption en Somalie. Les citoyens
doivent pouvoir faire leur propre
choix, indépendamment de leur clan,
en se basant sur les qualités et la capacité
à diriger d’un candidat. Cela
détruirait la domination de la formule
des 4,5 clans, qui est devenue une
sorte de système de mafia politique.
Cela mettrait dans la foulée un terme
à la corruption par les puissances
étrangères.
Ann Garrison : J’ai étudié les
rapports sur la lutte pour un vote
populaire depuis 2017, lorsqu’une
commission électorale nationale a
commencé à planifier une élection «
une personne, un vote » qui devait
avoir lieu en 2021, avant que les
mandats de Farmaajo et du parlement
en place n’expirent. Vous pouvez
donc peut-être me dire ce que vous
pensez de mon résumé.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Avec plaisir.
Ann Garrison : En décembre
2019, la Chambre basse du Parlement
a voté la mise en œuvre du
principe « une personne, un vote ».
En février 2020, la Chambre haute
a adopté la même législation et Farmaajo
l’a signée deux semaines plus
tard.
En mai 2020, UN News a rapporté
que la Somalie était sur le point
d’organiser ses premières élections
avec une personne et un vote en 51
ans, en dépit du COVID-19. Mais le
plan a ensuite commencé à battre de
l’aile. Les gouvernements des États
membres fédéraux ont commencé à
refuser de coopérer, en particulier le
Somaliland, le Puntland et le Jubaland,
les trois États les plus proches
des États-Unis, du Royaume-Uni, du
Kenya et des Émirats arabes unis.
Les tensions se sont accrues et les
échéances électorales n’ont pas été
respectées.
En novembre 2020, la Brookings
Institution a rapporté que les
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puissances occidentales avaient
forcé Farmaajo à renoncer aux élections
« une personne, une voix » «
Sous la pression des États-Unis, du
Royaume-Uni et des Nations unies,
Mohamed a renoncé à l’ambition
d’élections une personne, une voix
en septembre 2020, et les dirigeants
politiques somaliens ont accepté ce
que l’on appelle le modèle de Mogadiscio
: les anciens des clans, nommés
par les clans et validés par les
autorités fédérales et étatiques, sélectionnent
les délégués des collèges
électoraux. Ces collèges électoraux,
établis pour chaque siège parlementaire
de la Chambre basse, sélectionnent
les représentants parlementaires
qui choisissent ensuite le président.
Les assemblées des États choisissent
les membres de la Chambre haute ».
Néanmoins, Mogadiscio et les
États membres fédéraux ont continué
à s’affronter, incapables de se
mettre d’accord sur un processus.
Les échéances électorales ont de
nouveau été repoussées. Des violences
ont éclaté et, le 7 avril 2021,
l’Armed Conflict Location & Event
Data Project (ACLED) écrivait : « Les
élections législatives et présidentielles
en Somalie doivent se dérouler
dans un climat général de tensions
politiques et de violence. Une crise
constitutionnelle alimentée par des
mois d’impasse politique entre le
président Mohamed Abdullahi Mohamed
‘Farmaajo’ et l’opposition
menace de dégénérer en un conflit
violent opposant les forces fédérales
aux milices d’État, ainsi qu’aux
clans armés dont les loyautés s’affrontent.
»
Une semaine plus tard, le parlement
en place a adopté une mesure
prolongeant le mandat des députés
et celui de Farmaajo pour une période
de deux ans, jusqu’à ce que des
élections « une personne, un vote »
puissent être organisées. Farmaajo
a signé la loi et les États-Unis l’ont
immédiatement condamnée, sans
reconnaître qu’il s’agissait d’un vote
populaire. Ils ont menacé d’appliquer
des sanctions et de réduire l’aide internationale.
Avez-vous approuvé cette mesure
visant à prolonger les mandats
de deux ans ? Pensez-vous qu’elle
visait sincèrement à renouveler l’engagement
en faveur d’élections une
personne, un vote ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Oui. Farmaajo et le parlement
en place essayaient encore de
défendre le principe » une personne,
un vote »
Ann Garrison : Six mois plus
tard, en septembre 2021, vous avez
été enlevé par des policiers kenyans
travaillant comme mercenaires. Vous
avez été détenu pendant 12 jours,
puis relâché avec l’avertissement de
ne pas vous mêler des affaires somaliennes
et éthiopiennes, de ne plus
soutenir Farmaajo, de ne plus vous
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la Somalie se résume aujourd’hui à un simple drapeau et un siège à
l’Assemblée générale des Nations unies.
opposer au Premier ministre Mohamed
Hussein Roble, et d’avertir vos
collègues d’en faire de même. Qui est
l’ancien Premier ministre Roble ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Mohammed Hussein Roble
a été le Premier ministre le plus
corrompu que la Somalie ait jamais
eu. Il s’est fabuleusement enrichi en
18 mois, en recevant des pots-devin
de la part d’étrangers et d’États
membres de la région pour mettre
en œuvre leurs accords corrompus.
Il a transformé le cabinet du Premier
ministre en entreprise personnelle.
Et il s’est opposé au principe « une
personne, un vote ».
Ann Garrison : J’en déduis
donc que vous avez été enlevé par
des mercenaires travaillant pour lui
et ses acolytes ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Par des policiers kenyans travaillant
comme mercenaires.
Ann Garrison : En décembre
2021, le département d’État US a
exigé la tenue d’ »élections parlementaires
et présidentielles crédibles,
transparentes et ouvertes à tous
», toujours sans reconnaître qu’il
s’agissait d’un vote populaire.
Toujours en décembre 2021,
devant la sous-commission pour
l’Afrique de la commission des affaires
étrangères de la Chambre des
représentants, la députée somalienne
Ilhan Omar a demandé à la soussecrétaire
d’État US chargée des
affaires africaines, Molly Phee, de
déployer une approche « de la carotte
et du bâton » pour faire pression sur
la Somalie afin qu’elle organise des
« élections en bonne et due forme ».
Comme le Département d’État, elle
n’a pas reconnu qu’il s’agissait d’un
vote populaire :
Ilhan Omar : En ce qui concerne
la région de l’Afrique de l’Est,
nous savons que la Somalie n’a pas
organisé d’élections depuis plus d’un
an. Le conflit se poursuit. Quelle est
la position des États-Unis pour tenter
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de faire pression sur le gouvernement
somalien afin qu’il s’engage dans un
processus permettant la tenue d’élections
en bonne et due forme ?
Molly Phee : Nous sommes
tout à fait d’accord avec vous sur le
fait que les élections sont essentielles,
d’abord pour achever les élections
parlementaires, ensuite pour
que l’État soit prêt à passer à l’élection
présidentielle. Cela fait partie de
notre engagement auprès du gouvernement,
de tous les partis en Somalie
et de tous les nombreux acteurs
régionaux et internationaux qui sont
également actifs en Somalie, afin
qu’il y ait un message unifié.
Comme vous le savez, le mandat
de l’AMISOM [l’opération de «
maintien de la paix » des Nations
unies] est sur le point d’expirer et
nous étudions la manière dont ce
mandat peut être reconfiguré pour
soutenir à la fois le processus politique
et la lutte contre Al Shabaab.
La situation n’est donc pas négligée.
Il reste difficile de convaincre les
parties d’aller dans la bonne direction.
Des progrès ont été accomplis
lors des élections législatives, mais il
faut aller plus loin et plus vite pour
aider la Somalie à s’engager sur la
voie de l’autosuffisance. C’est donc
un domaine qui fait l’objet de discussions
actives, une fois encore, avec
les dirigeants somaliens et avec nos
partenaires de l’Union africaine et de
l’Europe, qui financent une partie de
l’AMISOM.
Ilhan Omar : Et pour répondre
à la question de mes collègues, concernant
la carotte et le bâton, quels
mécanismes utilisons-nous pour
nous assurer que la Somalie comprenne
notre position et prenne la
bonne direction ?
Molly Phee : Je pense que l’une
des leçons que nous avons tirées de
l’Afghanistan, que j’ai personnellement
tirées et que le secrétaire d’État
Blinken a tirées, c’est qu’il ne suffit
pas nécessairement de faire plus de
la même chose ; il y a donc un réel
effort pour faire comprendre aux Somaliens
qu’ils ne peuvent pas dépendre
indéfiniment de l’aide internationale
et qu’ils doivent jouer un rôle
dans la direction et la gestion de leur
propre pays. C’est cet esprit qui imprègne
notre approche de la Somalie.
Le 27 décembre 2021, elle a
tweeté que Farmaajo devait partir :
En janvier 2022, les États-Unis
ont de nouveau brandi la menace de
sanctions et, en février, ils ont imposé
des sanctions aux responsables
somaliens en raison des retards dans
la tenue des élections.
Fin février 2022, le Fonds
monétaire international, où les États-
Unis disposent d’un droit de veto, a
finalement menacé de couper les financements
dont la Somalie dépend
si elle n’achevait pas les élections
claniques avant le mois de mai.
The Caravel, la publication sur les
affaires internationales de l’université
de Georgetown, rapportait : «
Le Fonds monétaire international
(FMI) a menacé d’interrompre son
programme en Somalie après le report
des élections nationales. Le programme
du FMI soutient le financement
des salaires des militaires et
d’autres services essentiels en Somalie
et il est prévu qu’il expire en mai
si l’élection présidentielle est encore
retardée. L’examen du programme de
soutien du FMI à la Somalie doit être
achevé d’ici le 17 mai, faute de quoi
le programme prendra automatiquement
fin », déclare Laura Jaramillo
Mayor, chef de la mission du Fonds
pour le pays.
Si ces fonds sont supprimés, le
budget du pays s’en trouvera gravement
affecté et un accord visant à
réduire la dette de 5,2 milliards de
dollars en 2018 à 557 millions de
dollars sera menacé », a expliqué
Mme Mayor. Le ministre somalien
des Finances, Abdirahman Beileh,
a toutefois rejeté ces inquiétudes en
déclarant : « Nous sommes convaincus
que les élections se termineront
à temps pour ne pas affecter le programme
de réforme. Jusqu’à présent,
il n’y a pas eu d’obstacles majeurs
au respect des conditions du FMI, et
nous n’en prévoyons pas. »
En avril 2022, les élections
législatives ont finalement eu lieu.
La BBC a réalisé un reportage sur ce
processus de plusieurs années intitulé
« Somalia’s elections – where the
people don’t vote » (Les élections en
Somalie – où le peuple ne vote pas).
Le 16 mai 2022, la veille de
l’expiration du financement critique
du FMI, le nouveau parlement somalien
a élu Hassan Sheikh Mohamed,
l’ancien président tristement corrompu,
pour remplacer Farmaajo.
Tout au long du processus, les
États-Unis se sont posés en défenseurs
de la démocratie en insistant
sur la tenue d’élections, alors qu’en
réalité ils ont :
1) fait échouer un vote
suite à la page(18)
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16 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
A Travers le monde
Zambie. Un leader accuse les
États-Unis : « Votre démocratie
est devenue une ‘arme de
destruction massive’ »
Le Dr. Fred M’membe, président du
Parti socialiste de Zambie
« Pratiques d’investissement
prédatrices »
Laura Richardson cheffe du
Commandement Sud des États-Unis
Selon Laura Richardson, cheffe du
Commandement Sud des États-Unis, la
Chine « manipule » les gouvernements
d’Amérique latine. Elle n’a déclaré que
le géant asiatique « a la capacité et l’intention
» de « promouvoir sa manière
d’être autoritaire et d’accumuler du
pouvoir et de l’influence au détriment
des démocraties » en Amérique latine et
dans les Caraïbes.
Laura Richardson, a déclaré au Congrès
que la Chine « continue d’étendre
son influence » en Amérique latine
et « manipule » ses gouvernements par
le biais de « pratiques d’investissement
prédatrices ».
« Pékin continue d’étendre son
influence économique, diplomatique,
technologique, médiatique et militaire
en Amérique latine et dans les Caraïbes
», a-t-elle déclaré à la commission de
la défense lors d’une audition sur les
défis en matière de sécurité dans les
« Que peut nous apprendre un
pays qui a lancé tant de coups d’État
en Afrique et dans d’autres parties du
monde sur la démocratie et les élections
? », a critiqué le Dr. Fred M’membe,
président du Parti socialiste de Zambie
et journaliste primé.
Le journaliste chevronné et président
du Parti socialiste de Zambie,
Fred M’membe, a critiqué le deuxième
Sommet sur la démocratie qui se tiendra
dans son pays plus tard ce mois-ci
et qui sera co-organisé par les États-
Unis, le Costa Rica, les Pays-Bas, la
Corée du Sud et la Zambie. L’homme
politique a souligné que Washington
n’a pas le droit de donner des leçons
de démocratie à d’autres pays, compte
tenu de son passé d’ingérence dans les
affaires d’autres Etats, rapportent ce
vendredi des médias locaux.
« Que peuvent nous apprendre
les États-Unis, un pays qui a lancé
tant de coups d’État en Afrique et dans
d’autres parties du monde, assassiné
tant de nos dirigeants et aidé à truquer
des élections dans de nombreux pays,
sur la démocratie et les élections ?
Leurs propres choix sont remis en
question », a déclaré M’membe, qui a
reçu de nombreux prix internationaux
pour son travail journalistique, notamment
en étant nommé l’un des Héros
mondiaux de la liberté de la presse par
l’Institut international de la presse et en
recevant le Prix international de la liberté
de la presse par le Comité pour la
protection des journalistes.
Les États-Unis feront pression
sur les pays africains pour qu’ils ne
coopèrent pas économiquement avec
la Russie. En outre, dans une série de
tweets, l’homme politique a décrit le
sommet comme un « outil américain
pour aider à préserver son hégémonie
sur le monde » et a souligné que « la
démocratie américaine est devenue
une ‘’arme de destruction massive “ ».
Dans le même temps, il a écrit que les
États-Unis ne sont pas “une démocratie
modèle” car leur démocratie “s’est éloignée
de l’essence” de ce terme.
En outre, M’membe a accusé les
États-Unis et d’autres pays occidentaux
d’être hypocrites, car ils condamnent
les actions de la Russie tout en ignorant
leurs propres “crimes les plus dévastateurs”
au Vietnam, en Irak, en Afghanistan
ou en Syrie, tout en soutenant
les actions d’Israël dans le conflit avec
Palestine. Il a également souligné que
Washington « a manipulé la politique
interne ukrainienne depuis qu’il a
promu un changement de régime en
2014 pour contrarier la Russie ».
« Qu’ils nous laissent tranquilles
et se concentrent sur la fin du
conflit qu’ils ont provoqué et alimentent
en Ukraine. Et il est clair que,
quoi qu’ils disent et quoi qu’ils fassent,
l’Ukraine se dirige vers une défaite
militaire et ne sera plus jamais la
même. La jonglerie qui sera nécessaire
pour expliquer la défaite imminente de
l’Ukraine sera quelque chose à voir”, a
déclaré M’membe.
Résumé latino-américain
12 mars 2023
Des bandes de colons fous furieux
attaquent la ville palestinienne de Huwara
Le Croissant-Rouge palestinien a
rapporté tard dimanche que des
colons israéliens ont attaqué Huwara,
près de Naplouse, agressant
violemment des Palestiniens tandis
que les forces d’occupation israéliennes
empêchaient les ambulances
de se rendre sur les lieux.
Les blessures ont été infligées
alors que les forces d’occupation
israéliennes assuraient la protection
des colons pendant que ces derniers
vandalisaient les biens des Palestiniens,
notamment en mettant le feu
à des voitures et des maisons.
Selon les informations, alors
que les forces d’occupation israéliennes
empêchaient les ambulances
d’arriver sur les lieux, les colons attaquaient
les véhicules d’urgence. «
La situation à Huwara est très dangereuse
car les colons attaquent les
habitants qui demandent de l’aide
», rapporte le correspondant d’Al
Mayadeen.
Les colons mettent le feu aux
propriétés des Palestiniens à Huwara,
brûlant jusqu’à présent plusieurs
maisons et voitures, ajoute
notre correspondant.
Tout ce qui se passe à Huwara
est fait avec la complicité directe
du gouvernement d’occupation israélien
du Premier ministre Benjamin
Netanyahu, car il étend le processus
de colonisation et le « légitimise »
davantage, a déclaré le correspondant
d’Al Mayadeen, ajoutant que
les colons israéliens s’appelaient les
uns les autres pour prendre Huwara,
Naplouse, et la brûler.
En outre, notre correspondant
a rapporté qu’un Palestinien a été
martyrisé au cours d’un raid des
colons israéliens sur le village de
Za’tara, notant que le raid a vu les
colons mettre le feu à l’école du village
de Burin.
Des colons israéliens, protégés
par l’IOF, ont pris d’assaut Huwara à
Naplouse. & détruisant & mettant le
feu à des maisons palestiniennes et
à des voitures.
Les colons attaquent également
les Palestiniens, le Croissant-Rouge
a confirmé 98 blessés.
Les Brigades des Martyrs
d’Al-Aqsa, la branche militaire du
Fatah, ont déclaré l’état de mobilisation
générale, appelant les Palestiniens
à « attaquer l’ennemi sioniste
et à affronter les colons. »
Les Brigades des Martyrs
d’Al-Aqsa ont déclaré qu’en solidarité
avec la population de Huwara, «
nos combattants venaient de prendre
pour cible le poste de contrôle
Amériques.
Richardson a affirmé que la Chine
« a la capacité et l’intention » de « promouvoir
sa manière d’être autoritaire et
d’accumuler du pouvoir et de l’influence
aux dépens de ces démocraties ».
Elle a ajouté qu’en Amérique latine
et dans les Caraïbes, la puissance asiatique
a « étendu sa capacité à extraire des
ressources, à établir des ports, à manipuler
les gouvernements par des pratiques
d’investissement prédatrices et à construire
des installations spatiales potentielles
à double usage ».
Elle a également déclaré aux parlementaires
que Pékin profitait du fait que
les dirigeants latino-américains « sont
désespérés pour leurs économies » après
avoir été durement touchés par la pandémie
de coronavirus et, parce qu’ils ne
sont généralement au pouvoir que pour
un seul mandat, sont pressés de connaître
les résultats de leur administration.
« Lorsqu’il n’y a rien d’autre de
disponible, qu’il n’y a pas d’investissements
occidentaux ou internationaux
ou de soumissionnaires dans les appels
d’offres, lorsqu’il y a de grands projets
d’infrastructures essentielles et qu’il n’y
a que des soumissionnaires chinois, ils
n’ont pas le choix », a-t-elle souligné.
« Nous devrions être très préoccupés
par les investissements chinois
dans l’ensemble de l’hémisphère occidental
», a déclaré Richardson, avant
de céder la parole au général Glen D.
VanHerck, chef du commandement du
Nord, qui a souligné que rien qu’au Mexique,
des entreprises chinoises telles que
Huawei fournissent environ 80 % des
télécommunications.
Puis elle a critiqué les effets de la
Nouvelle route de la soie, une stratégie de
développement des infrastructures mondiales
lancée par Pékin. Ainsi, à l’heure
où les pays d’Amérique latine « tentent de
se sortir du naufrage », la Chine apparaît
avec des milliards de dollars disponibles
pour de grands projets qui « ressemblent
à des investissements mais concernent
tous des infrastructures essentielles ».
« De manière surprenante », ces
projets concernent « l’espace, les télécommunications
et les ports en eau profonde
», a fait remarquer Richardson, ajoutant
qu’« il faut se demander pourquoi ».
Pagina|12|09 mars 2023
Venesol 10 mars 2023
Une image partagée sur Twitter de la scène chaotique dans la ville de
Huwara, au nord de la Cisjordanie, lors d’une attaque organisée par des
colons israéliens
d’Al-Jabaa et une tour de garde de
l’OIF à Surif. »
En outre, le Fatah a appelé
ses partisans à se rassembler et à
affronter les colons israéliens qui
attaquent le peuple palestinien de
Naplouse.
« La situation à Huwara va
pousser la résistance à se battre
davantage contre l’occupation et
son processus de colonisation », a
déclaré le porte-parole du mouvement
du Jihad islamique palestinien,
Daoud Shehab, en commentant
l’agression de l’occupation israélienne
en Cisjordanie et à Al-Quds
occupée.
« Ceux qui appellent à la
désescalade veulent absoudre l’occupation
israélienne de ses crimes »,
a ajouté Shehab.
Parallèlement, l’Autorité palestinienne
a condamné les « actes
terroristes perpétrés par des colons
sous la protection des forces d’occupation
à Hawara, Burin et Einabus
». Les médias israéliens ont rapporté
plus tôt dimanche que deux colons
ont été tués avec un fusil M-16 lors
d’une opération de la résistance près
de la ville de Huwara, à Naplouse,
en Cisjordanie occupée.
La chaîne israélienne Channel
12 a rapporté que l’auteur de
l’opération a percuté la voiture des
deux Israéliens, puis est sorti de sa
voiture, les a abattus et a quitté les
lieux. La chaîne a indiqué que les
forces d’occupation israéliennes se
sont rendues dans la zone et sont
actuellement à sa recherche.
Après l’incident, Yoav Gallant,
ministre de la sécurité de l’occupation,
a déclaré : « Nous allons bientôt
procéder à une évaluation de
la situation et prendre des décisions
concernant le sommet d’Aqaba. »
Le chef du conseil des colonies
du nord de la Cisjordanie a qualifié
de « difficile » le processus qui s’est
déroulé à Huwara. Dans le même
contexte, le chef du conseil régional,
Yossi Dagan, a appelé le gouvernement
à retourner la situation
contre l’Autorité palestinienne et à
lancer une opération militaire.
Le porte-parole du Hamas
[mouvement de la résistance islamique],
Abdullatif Qanou, a déclaré
à Al Mayadeen que le sommet
d’Aqaba avait donné le feu vert à
l’occupation israélienne pour commettre
des crimes contre les Palestiniens.
Qanou a souligné que le
personnel des services de sécurité
à Naplouse devait s’engager contre
l’occupation israélienne et les colons
à la lumière de la dernière agression
israélienne.
Al-Mayadeen 26 février 2023
Traduction : Chronique
de Palestine 27 février 2023
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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
17
Suite de la page (16)
populaire en encourageant les gouverneurs
du Puntland et du Jubaland à
s’opposer au principe « une personne,
un vote »,
2) fait pression sur Farmaajo et
le parlement en place pour qu’ils abandonnent
le principe du vote unique
face à la résistance,
3) insisté pour que les élections
parlementaires corrompues et basées
sur les clans se poursuivent, afin que
le parlement corrompu puisse élire le
président corrompu,
4) finalement menacé d’interrompre
le financement du FMI dont
dépend la Somalie si un parlement et
un président n’étaient pas en place
d’ici le 17 mai 2023. Ai-je oublié
quelque chose d’important ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Non, c’est un très bon résumé
de ce qui s’est passé.
Ann Garrison : D’accord, alors,
juste quelques derniers points. Les
élections de type occidental avec un
vote populaire sont également tristement
célèbres pour leur corruption.
Aux États-Unis, le gouvernement est
corrompu par les donateurs des campagnes
politiques, mais on ne parle
pas de corruption parce que c’est légal
et que cela se fait au grand jour.
Dans une interview de 2010 intitulée
« Tout ce que vous ne devriez pas
savoir sur l’Érythrée », l’universitaire
belge d’origine somali-éthiopienne,
Mohammed Hassan, a déclaré : « En
Afrique, les partis politiques n’existent
pas et la démocratie multipartite ne
fonctionne pas. D’abord, parce que ce
modèle politique a créé des divisions.
Au Congo, par exemple, il y a presque
autant de partis politiques que d’habitants.
Le but de tout cela est de diviser
les gens, non plus selon les tribus
comme autrefois, mais selon les partis
politiques. Il s’agit de démocraties de
basse intensité.
Ensuite, le multipartisme ne
fonctionne pas en Afrique parce que
ce modèle de démocratie est un cheval
de Troie pour les impérialistes. Les
puissances néocoloniales faussent
le jeu démocratique en finançant les
candidats qui répondront le mieux à
leurs exigences : accès aux matières
premières pour les multinationales,
alignement sur la politique étrangère,
etc. Avec le multipartisme en Afrique,
les impérialistes vous disent tous les
quatre ou cinq ans : « Allez voter pour
ces candidats que nous avons sélectionnés
pour vous. Ils vont vous appauvrir
et vous tuer. Votez pour eux
! »Qu’est-ce qui vous fait croire que
le système multipartite avec une personne,
un vote, fonctionnera en Somalie
?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Un vote populaire élargira considérablement
la participation, permettant
au peuple d’élire ses dirigeants. Et
les élus seront jugés sur leur performance,
que ce soit au parlement ou à
la présidence. Le seul autre moyen de
sortir du système des 4,5 clans serait
un coup d’État militaire.
Les dirigeants politiques agiront
en sachant très bien qu’au bout
de quatre ou cinq ans, ils reviendront
devant les citoyens pour briguer un
nouveau mandat. S’ils n’ont pas été
à la hauteur, ils savent qu’ils seront
éliminés. De telles élections révéleraient
ce que les citoyens apprécient et
veulent que leur gouvernement fasse
pour eux. Avec le système électoral actuel,
nous ne savons pas ce que veulent
les citoyens, car ils ne votent pas.
Ann Garrison : Cela signifie-t-il
que vous n’êtes pas d’accord avec ce
que Mohammed Hassan a dit dans
cette interview ? Ou pensez-vous que
la Somalie est en mesure de réussir un
vote populaire à ce stade de son histoire
?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Je pense que la Somalie est prête
pour un scrutin uninominal. Cela peut
réussir parce que les Somaliens ont vu
l’impact négatif du système électoral
actuel où peu de gens ont leur mot à
dire. Les gens sont impatients de voter
; ils réclament le droit de vote depuis
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18 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Ann Garrison : Il est difficile
de voler une élection à un candidat
qui gagnerait haut la main, comme
vous dites que Farmaajo le ferait. Une
telle volonté populaire serait difficile à
cacher.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Le peuple élirait des parlementaires
qui éliraient Farmaajo. Cela ne
fait aucun doute.
Ann Garrison : Qu’est-ce qui
rend Farmaajo si populaire ?
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Farmaajo est un nationaliste et
un patriote qui aime son pays plutôt
que ses propres intérêts égoïstes. Il a
renforcé le parlement fédéral et il a
réduit le pouvoir des États membres
fédéraux.
Il a entrepris de construire une
armée somalienne souveraine sous un
commandement unique et unifié. Sous
sa direction, la Somalie a formé de
nombreux soldats professionnels. Elle
a en outre envoyé 5 000 soldats somaliens
suivre une formation spéciale
en Érythrée.
Farmaajo a tenté d’empêcher les
Émirats arabes unis de conclure un accord
direct avec l’État sécessionniste
du Somaliland. Il a saisi 10 millions
de dollars que les Émirats arabes unis
introduisaient clandestinement en Somalie
pour servir leurs propres intérêts.
Il a expulsé l’ambassadeur du Kenya
du pays pour s’être continuellement
ingéré dans les affaires intérieures de
la Somalie.
Il a refusé de signer un accord
sur la poursuite du projet Atalanta,
la patrouille navale de l’Union européenne
au large des côtes somaliennes.
Il estime que la Somalie devrait
avoir sa propre marine et ses propres
garde-côtes pour mettre un terme au
pillage du poisson et au déversement
de produits toxiques que la marine de
l’Union européenne n’a aucun intérêt
à arrêter. De nombreux Somaliens
pensent que le projet Atalanta facilite
en fait toutes ces agressions côtières,
principalement européennes.
Il a négocié le départ progressif
de la mission de maintien de la paix de
l’ONU qui n’a pas réussi à maintenir
la paix en Somalie depuis 2007. Aujourd’hui,
avec le départ de Farmaajo,
le retrait de 2000 soldats prévu pour
décembre 2022 a été reporté à juin
2023 et les échéances futures seront
probablement à nouveau repoussées.
Farmaajo a déclaré aux intérêts
étrangers que la Somalie appartenait
aux Somaliens, et il a bloqué un accord
avec la société américaine Coastal
Oil Exploration. Cet accord a été remis
en jeu moins d’une semaine après son
départ de la Villa Somalia.
Pendant son mandat, la Somalie
a bénéficié d’un allègement de
sa dette. Et contrairement à l’actuel
président, qui s’est considérablement
enrichi lors de son premier mandat, et
contrairement à tout le système basé
sur les clans, Farmaajo n’est pas corrompu.
Ann Garrison : Ne s’étant pas
enrichi pendant son mandat, Farmaajo
louait un logement à Mogadiscio lorsqu’il
a quitté ses fonctions. Le peuple
somalien a organisé une campagne
GoFundMe pour lui construire une
maison avec un bureau et une bibliothèque
afin qu’il puisse continuer
à participer efficacement à la vie politique
du pays. C’est un témoignage
assez fort de ce que les gens pensent
de lui.
Abdiwahab Sheikh Abdisamad
: Il est le meilleur dirigeant que
les Somaliens aient connu.
*Ann Garrison est une rédactrice
contributrice du Black Agenda Report
basée dans la région de la baie de San
Francisco. En 2014, elle a reçu le prix
Victoire Ingabire Umuhoza pour la démocratie
et la paix pour avoir promu
la paix grâce à ses reportages sur les
conflits dans la région des Grands Lacs
africains. On peut la joindre sur Twitter
@AnnGarrison et à ann(at)anngarrison(dot)com.
The Grayzone 14 Février 2023
Traduit de l’anglais par GL
Investig’Action 08 Mars 2023
Suite de la page (20)
Pour souligner cette hypocrisie,
quelques jours à peine après avoir
envoyé cette lettre à Justin Trudeau
pour dire qu’il ne pouvait plus accueillir
de réfugiés, François Legault
a rencontré des réfugiés ukrainiens
et a affirmé « On va continuer à en
accueillir », disant que le Québec
pouvait leur fournir « toutes sortes
d’aides ». Le Québec a accueilli 11
000 réfugiés ukrainiens depuis le
début de la guerre en Ukraine. Les
mêmes nationaleux qui s’insurgent
contre l’afflux de réfugiés d’Haïti,
du Mexique, de Colombie et de Turquie
ouvrent grands les bras quand il
s’agit d’Ukrainiens. L’hypocrisie raciste
est renversante : y a-t-il ou n’y
a-t-il pas assez de ressources? Comment
se fait-il qu’on a les ressources
pour accueillir des Ukrainiens, mais
pas pour des Haïtiens? Poser la question,
c’est y répondre.
Patate chaude
Le gouvernement Trudeau, sous la
pression du Québec, semble avoir
finalement accepté de transporter
les migrants passant par le chemin
Roxham hors du Québec depuis le
11 février. Près de 400 d’entre eux
ont été envoyés en Ontario. Les
provinces des Maritimes ont aussi
commencé à accueillir des réfugiés
arrivés par Roxham. Si le gouvernement
Legault est satisfait de cette
décision, en agissant ainsi, Trudeau
vient de transformer ce qui était un
« problème québécois » en problème
du Canada au grand complet.
De façon opportuniste, le chef
du parti conservateur Pierre Poilievre
s’est ainsi joint à François Legault
pour réclamer la fermeture du chemin
Roxham. Le gouvernement de la
Saskatchewan a envoyé un courriel
à Radio-Canada, pour faire connaître
son intention de ne pas accueillir
plus de réfugiés, étant prétendument
déjà trop occupé avec « des milliers
d’Ukrainiens déplacés »! Le maire
de Niagara Falls, où sont logés une
partie des demandeurs d’asile envoyés
en Ontario depuis le Québec,
s’est plaint que les réfugiés allaient
nuire à l’industrie touristique de la
ville, parce qu’ils « ne dépensent pas
» comme des touristes. Il faut s’attendre
à ce que les tensions entre les
provinces sur cette question continuent
d’augmenter, à mesure que la
crise des migrants va s’empirer.
En effet, la crise des migrants
est un enjeu d’envergure planétaire,
et il n’était qu’une question de temps
avant qu’elle arrive au Canada. En
2022, plus de 100 millions de personnes
ont été déplacées à l’intérieur
de leur pays ou ont dû chercher refuge
dans un autre pays, alors que le
nombre tournait plutôt autour de 40
millions annuellement dans les années
2000. La crise multifacettes du
capitalisme – crise économique, crise
climatique, guerres impérialistes, etc.
– cause des déplacements massifs
de populations à l’échelle mondiale,
qui fuient la misère, la violence et la
destruction environnementale. Alors
que le système capitaliste continue à
s’enfoncer dans la crise, le nombre
de migrants va aller en augmentant.
Les tentatives comme celle de
Legault de refiler la patate chaude au
reste du Canada vont avoir comme
conséquence d’accroître les tensions
entre les provinces et avec le fédéral.
Mais le « problème » ne pourra pas
non plus être réglé en bloquant les
frontières. C’est ce que révèle l’expérience
de l’Europe.
En effet, de l’autre côté de
l’Atlantique, cela fait plus d’une
décennie que des vagues d’humains
fuyant la guerre au Moyen-Orient
viennent s’échouer sur les murs de
la « forteresse Europe », où ils sont
accueillis par des hommes armés
qui les renvoient se noyer dans la
Méditerranée. Toute l’expérience de
l’Europe montre que toute mesure
pour fermer les frontières, comme le
proposent PSPP, Legault et Poilievre,
ne fait que rendre les chemins des
migrants plus dangereux et renforce
les réseaux de passeurs clandestins.
Encore il y a quelques jours, un homme
est mort en tentant d’entrer au
Québec depuis le Vermont. Fermer
Roxham ne va pas mettre fin à l’arrivée
de migrants, mais conduira à la
mort de plus de réfugiés.
La crise des migrants ne sera
pas réglée par des solutions simplistes
comme la fermeture du chemin
Roxham, qui reviendrait à
boucher un trou dans une passoire.
Mais les politiciens comme Legault
et cie n’ont aucune autre solution à
l’afflux de migrants. En effet, il existe
amplement de ressources pour
accueillir tous ces réfugiés et mêmes
plus. Toutefois, ces ressources se
trouvent entre les mains avares des
capitalistes, les mêmes que servent
Legault et compagnie. Entre les intérêts
des capitalistes et ceux des
migrants, les nationaleux bourgeois
comme Legault choisiront toujours
les capitalistes.
Quant aux politiciens libéraux
comme Justin Trudeau, ils adoptent
une fausse posture pro-migrante
pour se donner des airs miséricordieux
et humanitaires, alors même
qu’ils sont en grande partie responsables
des guerres impérialistes et de
l’instabilité qui poussent tant de gens
à fuir leur pays. On peut penser au
coup d’État de 2004 à Haïti contre
Jean-Bertrand Aristide, orchestré par
les États-Unis avec la participation
du gouvernement libéral de Paul
Martin, ou à la vente par le gouvernement
de Trudeau d’armement à
l’Arabie Saoudite, qui s’en sert dans
sa guerre criminelle contre le Yémen,
ou encore au soutien actuel du gouvernement
au régime putschiste du
Pérou qui se maintient au pouvoir
en tirant dans les foules de manifestants.
Ce sont ces mêmes politiciens
qui soutiennent les grandes entreprises
canadiennes qui siphonnent
les richesses des pays pauvres, laissant
les populations locales dans
la misère, sans autre choix que de
suivre le flot d’argent vers les pays
impérialistes pour chercher une vie
meilleure.
La classe ouvrière doit rejeter la
xénophobie!
La classe ouvrière n’a aucun intérêt
à se joindre au chœur des politiciens
xénophobes qui appellent à la fermeture
du chemin Roxham. Le seul
effet de ce genre de discours anti-immigration
est d’accroître la méfiance
et le racisme à l’égard des migrants,
et de rendre ainsi plus facile leur discrimination.
La précarité ainsi créée
permet au patronat d’exploiter ces
travailleurs, comme le démontre la
révélation récente que l’employeur
BRP paye ses employés mexicains
quatre fois moins que leurs collègues
québécois, à son usine de Valcourt.
Ce genre de cas montre bien comment
les patrons se servent du racisme
pour exploiter les travailleurs
migrants comme cheap labour. Le
mouvement ouvrier québécois doit
absolument s’opposer à un tel traitement
discriminatoire, qui fait pression
à la baisse sur les salaires de
tous les travailleurs.
Le mouvement ouvrier doit
aussi se battre pour l’abolition de
l’Entente sur les pays tiers sûrs. Les
États-Unis ne sont pas un pays « sûr
» pour les réfugiés, qui y sont traités
855.281.6439 I Free Quotes
comme des criminels et emprisonnés
dans des conditions terribles, souvent
avant d’être renvoyés dans leur pays
d’origine. L’Entente sur les pays tiers
sûrs n’est rien de plus qu’un compromis
entre bandits impérialistes pour
gérer les conséquences (les populations
déplacées) de leurs politiques
de guerre et de pillage.
Plutôt que de traiter les réfugiés
comme un problème à gérer, les travailleurs
doivent plutôt se battre
pour une société où il y a assez de
ressources pour tous et toutes, sans
égard au pays d’origine. Ces ressources
existent, mais elles se trouvent
entre les mains des grands capitalistes.
Pour satisfaire les besoins de
la population, plutôt que la soif de
profits des entreprises, il nous faut
exproprier ces parasites milliardaires
et bâtir une économie socialiste,
planifiée démocratiquement par les
travailleurs eux-mêmes. Une telle
démocratie des travailleurs n’aurait
aucun intérêt à aller envahir et exploiter
d’autres pays, forçant leurs
habitants à fuir la guerre et la misère.
La crise des migrants est un pur produit
de la crise du capitalisme. Sa
solution exige l’abolition de ce système
pourri!
La Riposte Socialiste
6 Mars 2023
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Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023
Haiti Liberté/Haitian Times
19
Chemin Roxham : le mouvement ouvrier doit s’opposer à la
xénophobie anti-immigrante
Des migrants au Chemin Roxham
Par Benoît Tanguay
Dans les dernières semaines, on
a assisté à une nouvelle édition
du débat sur l’immigration au Québec,
qui prend une tournure de plus
en plus sombre. Devant un nombre
grandissant de demandeurs d’asile
au Canada, dont une partie importante
passe par le Québec à travers
le fameux chemin Roxham, le discours
xénophobe anti-immigrants
prend aussi de l’ampleur. Le mouvement
ouvrier doit s’y opposer.
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Le chemin Roxham, ce passage
frontalier entre le Québec
et les États-Unis, par où passent
une grande partie des demandeurs
d’asile au Canada, est revenu dans
l’actualité en janvier, après un reportage
de Radio-Canada. Selon le
radiodiffuseur public, il existerait
des réseaux de passeurs américains
qui vendent leurs services à des migrants
pour traverser la frontière et
se rendre au Canada par le chemin
Roxham.
Il a ensuite été révélé que la
Ville de New York et la Garde nationale
américaine, dans l’espoir de se
débarrasser des demandeurs d’asile,
leur paient des billets d’autobus en
direction du Canada. De plus, des
agents des douanes américaines auraient
même reconduit eux-mêmes
des migrants à la frontière canado-américaine.
Devant ces révélations, Martineau,
Lisée et consorts nationaleux
se sont déchaînés. Jean-François
Lisée, reprenant les politiques des
pires politiciens américains du Parti
républicain, a proposé : « On garde
tous les francophones et ceux
qui ont de la famille immédiate
au Québec et les autres on les met
dans un bel autobus (…) et on les
emmène à Ottawa. » Cette façon de
voir les demandeurs d’asile comme
rien de mieux que du bétail est typique
de Lisée, qui avait aussi déjà
proposé de construire une clôture à
la frontière, « payée par les Mexicains
».
Mario Dumont, dans les pages
du Journal de Montréal, s’en prend
aux demandeurs d’asile passant par
Roxham, qu’il accuse de ne pas être
tous des « véritables réfugiés » et
d’être des « gens qui se font passer
pour réfugiés [et qui] veulent
juste venir améliorer leur sort dans
un pays riche ». Le Bloc québécois
aussi s’en est pris aux migrants. Il
a publié une image qui présentait
le parcours des demandeurs d’asile
passant par Roxham comme un «
tout inclus », en référence aux billets
d’autobus payés aux migrants
par les autorités américaines. Le
Bloc révélait ainsi tout le mépris
qu’il a pour ces gens qui traversent
vents et marées dans l’espoir de fuir
la misère, l’oppression et la guerre.
Le Parti québécois s’est aussi
joint au concert, en réclamant la
fermeture du chemin Roxham et en
proposant que la Sûreté du Québec
« bloque » le chemin aux migrants,
comme s’il suffisait de boucher un
trou pour bloquer le flux migratoire.
Paul Saint-Pierre Plamondon, le
chef du PQ, est même allé jusqu’à
affirmer qu’il faudrait réduire l’immigration
pour éviter « la montée
des extrêmes », pour garantir « la
paix sociale ». Fomenter la haine
raciale pour éviter la haine raciale,
faut le faire!
Le premier ministre du Québec
François Legault a quant à
lui envoyé une lettre au premier
ministre canadien Justin Trudeau.
Il demande que le gouvernement
fédéral renégocie avec Washington
l’entente sur les pays tiers sûrs. Selon
cette entente, les demandeurs
d’asile entrant au Canada à travers
un pays tiers « sûr », comme les
États-Unis, seront refoulés vers ce
pays, sous prétexte qu’ils auraient
dû réclamer asile dans ce pays.
Cela fait en sorte que beaucoup de
réfugiés choisissent plutôt d’entrer
au Canada par un point d’entrée irrégulier,
comme le chemin Roxham,
avant de déposer leur demande
d’asile au Canada. François Legault
demande aussi que « les demandeurs
d’asile qui entrent de façon
irrégulière soient dorénavant tous
redirigés vers d’autres provinces ».
Larmes de crocodiles
Comme les autres opposants à
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l’immigration, qui n’osent pas encore
tenir des propos ouvertement
racistes, Legault enveloppe ses
demandes d’arguments humanitaires.
Il soutient que « la capacité
d’accueil du Québec est largement
dépassée ». Il affirme que les demandeurs
d’asile « peinent à trouver
des logements adéquats et sont
plus nombreux à se retrouver en situation
d’itinérance ». Jean-François
Lisée fait de même, lorsqu’il justifie
d’envoyer de force les migrants en
Ontario en disant que « Nos services
communautaires, nos hôtels,
nos logements, nos hôpitaux sont
surchargés. Nous ne pouvons pas
prendre cette charge là ».
Il y a un fond de vérité dans
leurs propos : il est vrai qu’il y a eu
une augmentation importante du
nombre de demandeurs d’asile au
Canada, et au Québec en particulier,
dans les dernières années, et que les
services d’accueil sont débordés.
En 2022, 92 175 demandeurs
d’asile sont entrés au Canada.
C’est un record, qui représente une
hausse de 44% par rapport au pic
précédent en 2019. Sur ces demandeurs,
environ 40 000 sont passés
par le chemin Roxham. Ces demandeurs
d’asile se retrouvent souvent
à Montréal, sans le sou, sans emploi
et sans logis, à la recherche de
soutien. Les organismes communautaires
rapportent être dépassés
par la demande. En conférence de
presse en janvier dernier, la Table de
concertation des organismes au service
des personnes réfugiées et immigrantes
lançait un appel à l’aide.
Le gouvernement Legault a répondu
par un diachylon, en débloquant
3,5 millions de dollars en fonds
d’urgence pour les organismes communautaires.
Il est incroyablement hypocrite
de la part de la CAQ et du PQ
de s’opposer à la venue de réfugiés
en prétextant que le Québec est surchargé.
Ces partis ont activement
contribué à la détérioration des services
publics et du milieu communautaire
et à la crise du logement
par l’austérité, le sous-financement
et l’inaction ainsi que leurs attaques
contre les travailleurs du secteur
public. Les commentateurs de droite
comme Dumont, Lisée et compagnie,
qui se font les meneurs de
claques de ces partis et de ce genre
de politiques, n’ont aucune leçon à
donner non plus.
Ce n’est que lorsqu’on parle
d’immigration que les politiciens et
commentateurs de droite soulignent
la surcharge dans les services publics
et le communautaire. Ce n’est
pas un hasard. Pour eux, les immigrants
et réfugiés sont les boucs
émissaires parfaits pour les problèmes
qu’ils ont eux-mêmes créés
par leurs politiques de destruction
des services publics.
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20 Haiti Liberté/Haitian Times
Vol 16 # 37 • Du 15 au 21 Mars 2023